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io-isc. OAiiai/j^
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE.
*mmmimn*****0*m*ii»A**AA***An*****w
SCA — SEM.
WMMWWMMMIMWHWi
i
DE L'IMPRIMERIE D'EVERAT,
BUE DU CADKA.N, H°. 16.
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE ,
ANCIENNE ET MODERNE,
nnoiu, ru. okdu AuruBénQiti , m la vie publique et privée de
MM» LU IWWM QUI U MUT FAIT BEKABQUEE PAR LEUftS ÉCEin,
mu ncnwi, udu tauuiti, leurs vebtui et leum cm mes.
REZHGÊ PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES ET DE SAVANTS.
TOME QUARANTE-UNIÈME.
A PARIS,
CHEZ L. G. M1CHÀU», LIBRAIRE -ÉDITEUR,
PLACE DES VICTOIRES, N*. 3.
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SIGNATURES DES AUTEURS
DU QUARANTE-UNIÈME VOLUME
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De Petit -Thobau.
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE.
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Ï.H1 ( Foetuhat ) , savant
..-ne cl antiquaire italien, ua-
ht* i ^73, du commerce illégi-
d'nu gentilhomme d'Ancone
a srrv aute. Il fut élevé jusqu'à
n* a Y hôpital des en/ans trou-
mak* sou père , se repentant de
r alandonné, le retira de cette
a . et dès-lors le traita comme
1». l/éloigncment qu'il sentait
|r monde le décida , de bonne
. i prrndre l'habit des ermites
iili- Augustin. Peu de temps
U uche de sa naissance l'o-
1 <ir If quitter ; mais il parvint
r- lrv»-r cet obstacle, et pro-
1 ~y x 1 u\ à Fano. Soumis d'a-
ji;\ pi us vils emplois , il obtint
li [«rmLvMon d aller faire ses
• » f. mini, puisa Rome. Ayant
.i i viiiIt l'université d'Alcalà ,
\r 1 1 première du monde , il
iTj j i-» a s'y rendre pour per-
;:n« r v-* connaLvtaucer». Fortu-
r:'«\jrit point d'argent pour
r •« ». pa*%age en Espagne , fut
: 4 r* mjilir , »ur le vaisseau, les
• r.- «1' mlf'CuiMiùer. Il vécuten-
■i*. ;;j« fM-s jusqu'à Tolèd*1 , OÙ
:•■?*%«-»! uofrî-res quelques se-
• r «ir piquer Alcalà. Pendant
*:.* . 1! v »timt le* cours de pbi-
:. «• ri Je théologie ; et en les ter
1LI.
minant , il soutint des thèses publi-
ques avec un grand éclat. De retour
en Italie , il fit de rapides progrès
dans l'hébreu ; et plus tard une se
rendit pas moins habile dans la lan-
§ue grecque. Ayant réussi dans ses
ébuts comme prédicateur, il se
partagea 'plusieurs années entre la
chaire évangélique et l'enseignement.
Après avoir professé la théologie et
l'hébreu' dans différentes villes ,
il revint à Fano , dans le dessein
d'y terminer Quelques ouvrages qu'il
se proposait de publier; mais s'étant
permis de critiquer la conduite de ses
supérieurs , il s en fit autant d'enne-
mis , qui trouvèrent d'autant plus
facilement l'occasion de le punir
de son indiscrétion , que ses mœurs
étaient loin d'être exemplaires. Heu-
reusement pour Fortunat , l'un de
ses frères ( Olivier Scacchi ) , qui
jouissait d'un assez grand crédit , se
chargea d'assoupir l'affaire, et le fit
venir , en 1 0 1 8 , à Rome , où le car-
dinal Scip. Cabellucci lui procura
la chaire d'Écriture Sainte. Ayant
mérité la bienveillance du cardinal
Itarberini , depuis pape sous le nom
d'Urbain VIll, ce pontife, en mon-
tant sur la chaire de saint Pierre , le
revêtit de la dignité' de son maître de
chapelle , et , en iOi8 , l'adjoignit à
1.
1
SCA
la Congrégation chargée de revoir
le Martyrologe et le Bréviaire ro-
mains. Scacchi occupait , depuis
quinze ans , l'emploi honorable et
lucratif de maître de Chapelle ; mais
s'étant plaint, dans l'espoir d'obtenir
quelque gratification, des difficultés
qu'il éprouvait à l'exercer, un cardi-
nal , qui né l'aimait pas , en profita
pour fairedonncrla ptaceàuncde ses
créatures. Le malheureux Scacchi,
qui n'avait fait aucune économie , se
vit réduit à vendre sa précieuse bi-
bliothèque pour subsister , et revint
à Fano , où le chagrin et ses inCrmi-
tés , auxquelles se joignit la|)erte de
la vue , le conduisirent au tombeau
le ier. août i643. Par son testament
il légua le peu qu'il possédait au cou-
vent de son ordre. Outre une édi-
tion de la Bible, Venise, 1619,
in-fol. ( 1 ), on a de lui : I. Sa-
crorum elœochrysmaton myrothe-
cia tria , Rome , 1625-27-37 ,
in-4°. , 3 parties (2) , Amsterdam ,
170 1 ou 17 10, in-fol. , ouvrage sa-
vant , mais rempli de digressions
étrangères au sujet : l'auteur y traite
de toutes les sortes d'onctions dont il
est parlé dans les Saintes Écritures;
et par occasion , du chandelier à sept
branches, des lampes des anciens,
des embaumements , des bains , des
Sarfums, etc. L'édition d'Amster-
am, reproduite en 17 10, l'a été,
de nouveau, à la Haye, 1725, sous
ce titre : Thésaurus anliquUatum
sacroprofanarum. C'est par erreur
que quelques biographes en ont fait
un nouvel ouvrage. II. À? cultu et
veneratione servorum Dei liber pri-
mas , qui est de notis et signis sanc-
(1) (>l le édition coulicnl , ou Ire la version r«>n-
nur >oua le mun de Vul|pte, celle de Santé» Pa-
gniui, une nntreplui ancienne, el celle de la para-
phrase cnaldaiqiie.
(*) La quatrième et 1» cioqntane «ont rc*léw en
maniucrit.
SCA
titatis, Rome, i63<), in-4°. Cet ou-
vrage devait avoir six livres; mais le
premier a seul été publié , l'auteur
n'ayant pu faire les frais de l'im-
pression. 111. Prediche e discorsi
sopra gli evangeli , ibid. , i636 ,
in 4°. On peut consulter, pour plus de
détails, la Pinacotlieca a'Erytrœus
( J. Rossi ) , dont Tiraboschi a cor-
rigé quelques erreurs , dans la Storia
detta letteratura italiana,vm, 1 i4j
la Nouvelle BibL des aut. ecclê-
siasliq. de Dupin , xvn, éd. in-4°. ;
et les Mémoires de Niceron, tome
xxi. W — s. "
SCjEVOLA (Caius Mucius,
d'abord surnommé Cobdus, puis),
nom qui a prévalu dans l'histoire ,
né d'une famille patricienne , sous
le règne de Tarquiii-lc-Supcrbe , est
célèbre par un trait oui semblerait
avoir été inventé, ou du moins con-
sidérablement embelli par les his-
toriens romains. Tandis que Porsen-
na , roi de Clusium , en Étrurie ( F*
ce nom , XXXV , 435 ) , tenait Rome
assiégée (an 507 avant J.-C.). Mucius,
s'imaginant qu'il était glorieux de
servir sa patrie par un assassinat,
pénétra , sous l'habillement étrusque,
dans le camp de ce prince , et s'intro-
duisit dans sa tente. Deux hommes ,
richement vêtus, s'offrent à ses re-
gards; mais l'un était entouré de
S lus de monde : c'était le secrétaire
u roi qui distribuait la solde aux
troupes. Mucius le prend pour Por-
senna et le poignarde. Il est arrête;
son supplice s'apprête : mais invinci-
ble à la crainte des tourments , il
brave le prince irrité , et joignant la
ruse à l'audace, il lui déclare, dit
Denis d'Halycarnasse ( i ) , que trois
cents jeunes patriciens , ont fait
serment de tuer le roi des Étrus-
(i) L. Y, c. IY, $. iG-*5.
SCA
. rite-Lire ajoute que Mucius
i.t m ma in mi r un brasier ar-
; .s **■ tmm.iit dans la Irnîc ,
■■.» ]•>. r I.t jnnir d'avoir niau-
■ ■••;[> qu'il axait médité, et
! ii-vt t»n*i!rr *an> manifester
.1 »• Miment tir douleur ( 'K \
- •■ .1 . .1 «ht mi riilique , ne
• t m (i!f|:iiT il "être le plus géné-
:■: (1-j'lr, parce que la pré-
■ .-*t ii'-iîi.iirN arrunlir. parle
. i !a ii.m.ititiii la plus mer-
• ; et rjir le moyen d'être cru
,-ï'iii,* «le dire des choses
« ,-n-s 1 . * piirMiiiu, si l'on
' I :tr-l.i\c. admira le courage
[ iiv 1 1 fut t ''pouvante de sa
- ?-".•! itiiiii. Vu lieu de livrer ce
f -r* i-ik* au Mippliee , il aima
• \ - iriser le* Humains par «aclé-
• » llui an i-rd.ilaviei'llalilM-ilé.
\ \.i Mmiiii a limne acroni-
■ «!* r:i Ki* videur*, et conclut la
.,'.-■ • 1 i!r ri'puMiipie. IVatitrcs
■ ■*• * par l)eii\s d'il «lu ,ir-
• •« *i !i r.t . .m 1 1 iiiii .i ii-ff- . (pic
»r> if ^1 i>i msdaii>M>ii(-,-imp
• „• . iiiMpi'.i ee que rrtle
■ ■ . I <■ nii'iiif historien ,el
■*'■■: i'i-t'- . iimiN munirent
• ' ■■! I ■■Ii»i I d« <rll.iitc.Se-
. , • • . i . lu- |ii(|i|N|.MT.illlte
-. Mi il* i i IL- «I "mm MUlli'M'-
* ■ I 't .1 i< . • | - ■ î dei Itl.i |i- llio-
• f 'r i-'pir .i |i-\it le Me^e île
; . I» j tn Ii- m» • >r i> 1 . le traité
.'. i 1 1» t ]><>Mr ]rt 1« liiu.i iiiH .
-• • : i li ■» ji'duiMl .1 l'et it de
■ • ■'.• !• :l I ii*s.i que le 1er Ilé-
■ ■ i* !• - uMi mn« nN 'l'-i^i i-
I »• * i i rii'iiiii 1 1 f , le* lîu-
■ •■ "T i Mui I i* le viii imîll
*. ■ : . J •»• iè' i .iu lieu île
/'
- -.î U' \iki%.
, .- ..'#■ /-i nyiii//i-
SCA 3
celui de Cordus, mie Denys d'Halycar-
nasse traduit par Opsigoruis% (c'est-
à-dire tard i'rnit , posthume , ne' dix
m ni s après la mort de son père). Ou
le grafiîia en outre d'autant déterres
qu i'I en pniiriMitciitomvrdansim jour,
en traçant un sillon avec une char-
rue ; et l'on appelait encore du
temps d'Auguste , ces terres les Près
quint iens. Sous le rapport moral ,
l'action de ce jeune Romain est d'un
furieux et d'un traître : l'enthousiasme
républicain, ou plutôt la vanité na-
tionale i\cs Humains pouvait seule
déilier un pareil attentat : que pen-
ser d'ailleurs du sénat de Rome ,
qui avait autorisé l'action de Mu-
cius ï Ou regrette de voir l'illustre
Hossuet ne point la désapprouver
d.i n s sou Discours sur V Histoire
universelle. Personne n'a fait , à ce
sujet, des réflexions plus sages que
l'aluV llfliaiigcr, traducteur de Do-
ux s d"l l.i Iv rainasse, a Si les ennemis.
» dit-il. avaient ciixoxé un assassin
>» pir.ir tuer un des cuii-ails, les liis-
» (miens n'auraient pas manqué de
» deei.imer < mitre une pareille perfi-
» die. Tile-Live, néanmoins , et les
» autres hi-turiens latins , louent
» beaucoup l*a( lion de .Mucius, et
» la foiitapprouxerpar le sénat; tant
» il est vrai que nous jugeons soii-
« veut de I.i honte d'une ai tioii par
» l'intérêt que nous y axons, et que
» nous ltiiioiis, l.i us ceux qui nous
» app.ll lieiiiielit , ee que IH»us l»l.i-
i> nmiis datitSes .miles. i» 1 n histo-
rien Humain, r'hu us . a mis l'ailiou
de Mm ius Sc.evola . ainsi que relies
de t.leiic , et d'Ilolalius CiMlês, ail
lliuulire de ers faits u qui, «lit-il,
>» passeraient pour dis failles >i elles
m u étaient p.is eoiisi -inTs il-iu^ u«»<
» aiiiudo v<> . «Ur, ou sait cmuliii'il
' »•■
§i\ //■*<.■«• . , Ai//, nm. . |ib. Il
!..
4 SCE
peu étaient authentiques les annales
romaines, refaites, la plupart après
coup , depuis l'incendie de la ville
par les Gaulois. 11 existe une Disser-
tation de Nicolas Cathérinot {F. ce
nom, VII, 3qi) , intitulée : la main
deScœvola (7), qui révoque en doute
l'action et même l'existence de ce
Romain , par seize raisons, qu'il dé-
veloppe clans un style plat et souvent
burlesque ; mais plusieurs de ses ar-
guments n'en sont pas moins pé-
remptoires. L'anecdote de ce Romain
a fourni à Martial le sujet de trois
Épigrammes ; à Du Rycr , l'un de
nos poètes les plus médiocres, le sujet
d'une tragédie qui n'est pas sans mé-
rite {V. aussi Luck de Lancival) ;
à Rubens, celui d'une composition
Sleine de feu et d'énergie , etc. Pcn-
ant notre révolution, le nom de
Mucius Scxvola était fort en hon-
neur , et devint celui d'une des sec-
tions de Paris. Ce qui confirme en-
core les doutes qu'on peut élever sur
l'existence de Mucius Scxvola , c'est
qu'on le fait patricien, tandis que la
famille de ce nom , qui s'illustra, trois
siècles après , était plébéienne. Com-
ment une maison patricienne, dont
un des auteurs aurait jeté un aussi
grand éclat que le prétendu Mucius
Scœvola , aurait - elle pu tomber
dans un oubli aussi complet ? La
maison plébéienne de Mucius Scae-
vola a produit plus d'un person-
nage remarquable : — 1 °. Scœvola
( Q. - Mucius ) , qui vivait dans le
sixième siècle après la fondation de
Rome, fut le premier de sa famille,
qui mérita la réputation de grand ju-
risconsulte. Les historiens nous Je
montrent (Tan a 19 av. J.-C. , o35
de Rome) à la tete d'une ambassade
envoyée à Carthage. 11 fut désigné,
(;} M*, d» 14 pag., BoorfM, S pUkt iftt.
SC£
•
deux ans après , comme préteur ,
en Sardaigne. — 1° Scjevol a ( Pu-
blius - Mucius ) , petit-fils du précé-
dent , augmenta encore beaucoup ce
fond d'expérience dans les lois qui
resta le patrimoine de cette famille.
11 fut consul en 62 1 (i33 av. J.-C).
San* être tout-à-fait partisan des lois
que proposa le trilninTibériusGrac-
chus , sous son consulat , il se mon-
tra opposé aux violences que les pa-
triciens voulaient exercer contre ce
tribun. Au milieu de la sédition dans
laquelle périt Tibérius , le consul
Scœvola était à son poste, à la tete
du sénat. Ou peut voir, à l'article
ci -après, Scipion Nasica, quelle
modération courageuse montra Mu-
cius Scarvola dans cette circonstance j ^
mais alors l'étude de la jurisprudence
supposait des vertus et une fermeté
vraiment stolque. Aussi presque tous
les jurisconsultes romains étaient-ils
de la secte de Zenon. — 4°- Sca-
vola (Q.-Mucius) , cousin du préce- ^
dent , augure et consul , en 63^ ,
s'attacha le jeune Cicéron, qui passa,
dans la société de ce savant juris-
consulte , les premières années de
son adolescence. 11 triompha des
Dalmates , avec Caecilius* Metellus ,
et se signala dans la guerre contre
les Marses. Il était beau -père du
jeune Marins j et, seul de tous les sé-
nateurs , il osa résister à Sylla , quand
ce dictateur voulut déclarer ennemis
publics les deux Marins et leurs par-
tisans dans le sénat: « Ni ces soldats,
» lui dit Sca*vola , dont vous avez
» environné le sénat, ni vos mena-
» cvs m* m'éliraient. Ne pcnseï pas
» que , pour conserver quelques fai-
» blés restes d'une vie languissante
» et d'un sang glacé dans mes veines,
» je puisse me résoudre à déclarer
» ennemi de Rome Marins , par
» qui je me souviens que Rome et
? ï«:re l'Italie ont clé Mur ces. n
}u:it prêteur en Asie , il s'était fait
r» marquer par son désintéressement.
(11 fr riment de Lurile rappelle une
r.iH. ri*- piquante qu'il fil à un cer-
tain \4irius. qui poussait la manie
•1 i ;n«- juv|.r.i reiicurcrà sa langue
Si i!«-rar!lr. N\i \ ula l'augure fut gen-
lr- .i*- Lrlius; il c'est lui que Circ-
r-n » • lnii?i pour un tirs iiiterloeti-
!■-.'* «l»i di.ilugue De amicilid , du
j •» r-.irr h\re J)r oratnrr% et de son
1 r .lîi-dr II llepublique. — "J». Sr»
\.ti % fJ.-Mu'iiiN \ lils de Publiu* ,
«!**. ict . .iprrs la niurldeOiiintiiN l*au-
; :rr. Ir nnitrv de Cirer. ^n. Il par-
t;M au ron*ulat l'an (îui de Home
«/» ix. J.-*'..' . eu même temps que
• "i»»ri% l'ciriti'ur. suit ami, a ver le-
■ffl il .i%:iit tant de rapports pour
i- .• '-. le t.i!r».t 1 1 !e e.irarlère. il
. ;**• dm on- de la dignité de grand
p W.r. r>.ilil préteur eu Asie.il
* i-jl.»\.i t.mt de j.Midi-iire et d'e-
t .*« . qui- par la suite ou le juii-
;- » j <»ir exemple .lux^ouverueurs
:. in\*\tit «f.iiis les luovinrcs.
r irn\ep. il n'exigra p.is des
■s Ir* m niMi's qiii> |( enutiiine
i
m i
." m*.i!.i liVf-1 pour s.i dr'pciJM
* '• •!•■ m% o.lirjrrs. ». Il tt <ui\ .i
• f 'i'iii.iui** rfs%iiiiiff iiit'illi'iue,
'» *!* If «iiriplii'iti-. i» C.e qui
» ! « n* « f j.| in il'ln uneiir , re
• ' ~ » i ■ «•in.r* r.j,ii|.,|i|rN envers
•••■ i «i» r ' -in iÏp*. qui . rliaigés
\- r. t-p:i n i|i - i)iiii'-r*, vwy-
•'. * • .' • \*> pi Tpîl s |fs p|l|S
• ■ \> v,!i : s. I'm m (te nui-
■! F'-J ,l:i i i p.-iip|r ii.iii.iiu
' ' li d- » li.ibll H:t> de l'Asie.
«ï.» Imr !• ■ . iiii.iisN.Mjrr , in>-
• f • i| »n;i Ih.iii.i-mi . uni- fd'û- ie-
!• r ! i |rïf ^f m if fim\
p.irîr di ni illiislrr
7 ' .'• 'I iris m. mit riiiiiirit ilf
*< ..w»». r.ippi'llc |f plus ^r.md
• . «•
T-1
SCJR 5
orateur parmi les jurisconsultes , et
le plus grand jurisconsulte parmi
les orateurs. Kn effet, entre les hom-
mes éloquents qui se piquaient d'être
sobres et réserves par rapport aux
ornements du style, Sca-vola était
enrôle relui dont la dietion était la
plus élégante. Dans le commerce pri-
ve', il tempérait la sévérité qui lui
était naturelle . pardes manières dou-
ces et polies. Il est l'inventeur de la
Caution inuciitme , et publia divers
ou\ rages. L'un, intitule Défini-
tif m* , est le plus ancien livre dont
ou trouve de* extraits dans le Diges-
te H*. Un personnage aussi éminent
par son mérite et par sa vertu , ne
pouvait manquer d'être eu hutte aux
persécutions des partis qui troublè-
rent la nqniblique. Aux funérailles
de Marins , il fut blessé d'un coup
de poignard par un des agents du
démagogue Fimbria , qui te cita en-
suite a coiupavîtrc devant le peuple.
G mime ou lui demandait quel était
le ri imr d'un homme qu'on ne pou-
vait louer avsez dignement : Je Vac-
nistTtti , répondit Kiiubria, de n'a-
v»ir pas reçu assez avant dans It
cttrps le [Hiipnarddontil dtvait être
tué sur la place. Si dans rette occa-
sion . Sci'\ol.i put érliapper à la
mort , il devait nriïr , plus ta ni ,
snwi le poignard du n antre assassin.
L'an fili-j île Home, il fut egorgé,
par les ordres du jeune Marins, dans
le vestibule fin temple de N'esta.
D Il R.
SC. \L\ MA*TlMll,r. n F. L*),
gentillioiiime MToiiais , .ittaelié à la
lartioli des (iibelius, fut , â |;< mort
d'K//.elin III de Itom/ilio, eu l'i'f),
elioisi par se% i omp.itrioles pour po-
drst.il de Nérmie. Toutes les .Mitres
républiques . i|eii\ ru s p.ir les ( iiielfes
"i S il ii -fi • •• i ■
lit ll--i • iiii-it^
■ I • ■• Ivt l'aliji
6 SCjE
d'une tyrannie féroce , s'étaient jetées
dans Jeur parti : Mastino rendit Véro-
ne l'asile des Gibelins; il en expulsa
le comte de Saint-Bonifacc , avec
tous les Guelfes , qui jamais , Hès
cette époque , n'y ont été rappelés ;
et en 1 2O2 , il obtint par un décret
que son emploi de podestat serait per-
pétuel* Le parti Guelfe avait cepen-
dant toujours des partisans secrets
dans Vérone: la liberté, opprimée
par le nouveau seigneur , en avait da-
vantage encore. Lu 1 269 , tous ceux
qui voulaient empêcher la maison de
La Scala d'alfermir sa domination
nouvelle , prirent les armes , et firent
révolter presque tous les châteaux
du territoire de Vérone. Mais quoi-
que la noblesse presque entière de
cette ville puissante eût pris part à
la conjuration, après deux ans de
guerre , elle fut chassée de tous ses
eux forts , par la valeur et l'ha-
bileté de Mastino l£*,qni avait su
intéresser toute la populace à sa
cause. Lui - même , quoique range
parmi les nobles, était sorti d'une
Lasse origine : ses ennemis assuraient
Suc ses ancêtres étaient des marchands
'huile. Plus lard , les seigneurs de La
Scala ont trouve des généalogistes
qui se sont étudies à prouver que leur
noblesse était sans tache. Cependant
les victoires de Mastino et sa sévérité
envers les vaincus augmentèrent le
nombre et l'acharnement de ses en-
nemis. Désespérant de le vaincre , ils
résolurent de se défaire de lui par
un assassinai ; quatre conjurés le
massacrèrent dans son palais , le 17
octobre 1 277. Mais soir frère Albert,
qui était alors podestat de Mantouc,
accourut aussitôt à Vérone, avec une
troupcdcMildals; il empêcha les con-
jurés de proliter de la mortdc Mastino
pour renverser le gouvernement : bien-
tôt il les fit tous arrêter, avec l'aide
SGE
de la popidace qui le favorisait, et ils
périrent dans les supplices. Il se lit
ensuite nommer à son tour , par le
peuple, capitaine général de Vérone.
— Albert 1er. de La Scala ne songea
plus qu'à consolider sou autorité en
resserrant sou alliance avec tous les
seigneurs Gibeliusde la Loinbardie. 11
donna des secours aux Bonacossi de
Mantoue , et aux Gibelins de Modène
et de Reggio ; mais il ne lit presque
jamais la guerre pour son propre
compte, en sorte qu'il reste de lui
peu de souvenirs historiques. Il mou-
rut en i3oi , après avoir gouverne
sa patrie vingt-trois ans. — Sou (ils
Barthélcuii de La Scala lui succéda,
et régna deux ans et demi , sans pren-
dre beaucoup de part aux révolutions
qui , à cette époque même, renver-
saient de leurs petites souverainetés
les Visconti , fes Corrcggeschi , et
d'autres seigneurs Gibelins de Lom-
bard ic. Il mourut, le 7 mars i3o4«
— Alboiu Ier. de La Scala , lils
d'All)crl Ier., et frère de Barlhélcnii,
auquel il succéda dans la principauté'
de Vérone, épousa , en i3o:j , une
lillc de Giberto de Correggio, sei-
gneur de Parme , et l'un des plus
actifs parmi les chefs des Gibelins.
François Bonacossi de Mantoue était
le mari d'une autre fille du même
prince; et ces trois seigneurs, unis par
l'intérêt de parti , la parenté et l'am-
bition , attaquèrent en commun le
marquis Azzo d'Esté, et firent plu-
sieurs conquêtes dans le Ferrarais.
Enfin le marquis d'Esté les repoussa
moyennant les secours de Bologne et
de Florence. A l'arrivée de l'empereur
Henri VII en Italie, Alboïn de La
Scala obtint de lui , en 1 3 1 1 , à prix
d'argent, le titre de vicaire impérial
à Vérone. Il mourut la même année,
le 28 octobre ; et son frère Canc-le-
Grand lui succéda. S. S-ri
SCA
.V*. U. \ : C.a>l Iri . «de La ) , sur-
•,- iini» U- Grand , était le troisième
; - d" \lln-rt lri. • et le frère de Bar-
;>-:« mi i-t d'Album , ne en îufp;
»■ *ijr. «l.i .m dernier , le i*r janvier
i i : *j. dan*» la principauté' de Vérone
t: le titre de vira ire impérial. Sa
tji:> rUit grande et imposante,
^ îigurr noble «t douce , ses ma-
tstr^ pleines de grâces. Déjà il
s'était Lit remarquer par son élo-
rteitT et p.ir sa valeur. Le i j avril
i3;i . il avait enlevé Vicence aux
rV.-rfuut.rt il y ai ait introduit une
i ■raiv>u. qui se disait impériale, mais
*u or dépendait que de lui. Ce fut
j" online d'une guerre acharnée entre
M m*:>"Dilr-L.iSr;da et la république
if P «!■•«♦•. Cette république était al-
u- *.rr ni parti Guelfe; elle avait ob-
k. i *1" |Mii«s.iuts secours de ceux
-.i w>«itc uaient la même cause dans
\r tr^w de l'Italie, taudis que due
«a «--.ntriiie sYtait épuise d'iium-
c-^ et d" urgent pour fournir des
--:.?» el îles suicides à IVinpe-
■- - H'cii VII. Aussi, pendant plu-
•.- -■- jvnns. n'eut - il que peu de
KuIïm , le 17 septembre
• , il virprit les l'.iilnii.ius dé-
:" i.tit"* dan* If faubourg tle
V . ■ - ■ . di'fit ils faisaient le siège ;
* f î i m* iii.i- «liront** complète ,
.«■ .(•» r>piip.igi*s. lit plisiililiiiTs
- .»•:'« • li« 1* . et 1rs ciiiiti'aigiiit à
.. .t . î«- ■*-■ «Htulirr, 1111 traite par
" ' . il- rrni iih .lient a toutes leurs
•:*r.îî ■:»* »*ir Virciice. L 'année sui
:- . <-*n« tourna ses armes contre
"-• '•■*- .ft-s île (jIviiimiic ; il leur prit
'-■*,. M.«^cii»re , et Ir* furça hien-
'- ■ *; r- » u rappeler les Gibelins d.i us
*' • 1 1» . \u milieu de. la paix, les
J ' .«:.* r^iverrnt , le 'jr* în.ii
- if «"ir l'pmlrr Vicence ; niait
• «■ .- •:• Ki Nala , qui était tnujouis
- — i^r^LUruicnt aervi par ses espions ,
SCA 7
fut averti de leur tentative, et les
ayant attaqués à l'improvistc, eu
fit prisonniers le plus grand nom-
bre; et à l'aide de ces prisonniers
menues , il s'empara , cinq pjursapres,
de Monselice, la plus importante for-
teresse de l'état de Padoue. Après
une année de combats , les Padouans,
n'ayant pas d'autre moyen de se dé-
fendre , se donnèrent pour maître
Jacques de Carrare, allié de Cane, et
ils appelèrent à leur aide le duc Fré-
déric d'Autriche. La même année ,
Cane, déjà rendu célèbre aux yeux
de toute l'Italie , fut nomme capitaine
général de la ligue des Gibelins de
Lomhardic, (Lins une assemblée te-
rnie à Soncino, le 1 (i décembre 1 3 1 8 :
mais le pape Jean XXII l'excommu-
nia comme hérétique, eu i3.u>. Cane
n'avait point voulu donner la paix
aux Padouans, ni par l'intercession
de Jacques de Carrare , ni par la
crainte du duc d'Autriche; et quoi-
qu'il leur accordât quelques trêves ,
dont il prolit ait lui-même pour por-
ter ses a nues dans d'autres parties
de la I.omkudic, il força enfin Pa-
douc de se smuiietlri' à lui , le - sep-
tembre iV'tt. ])éja il commandait à
Vérone, Vicence , Padoue, l'YItre et
Cividale. Pour achever l.i conquête
de la Marche , il 11c lui manquait
plus (pie de soumettre Trcvise: cette
dernière ville fut li\rce par capitula-
tion, le 1K juillet l'Wi); mais comme
il y entrait eu triomphe , il se sentit
atteint d'une maladie dangereuse, se
lit transporter à lYglisc cathédrale,
et v in ouri il le quatrième jour , à
l'âge de quarante-un au*.. Depuis
douze ans, il portait le titre de va-
litaiue gênerai do GiU-lins de l.mn-
jardic ;ct ses compatriote»» lui a\ aient
donné le nom de Grand , dans un
siècle fécond eu hoinmci distingues.
A mie bravoure qui ne se demi-util
I
8
SCA
jamais , il joignait des qualités plus
rares : la constance dans ses prin-
cipes, la franchise dans ses discours,
la fidélité à ses engagements. Il
ne s'était pas seulement assuré de
l'amour des soldats; il était chéri
des peuples qu'il gouvernait; il ga-
gnait même promptement le cœur
de ceux qu'il subjuguait par les ar-
mes. Le premier des princes lom-
bards il protégea les arts et les scien-
ces. Sa cour , le refuge du Dante ,
l'asile de tous les exilés Gibelins ,
avait rassemblé les premiers poètes
de l'Italie , les premiers peintres et
les premiers sculpteurs. Quelques mo-
numents glorieux dont il tmia Vé-
rone attestent encore aujourd'hui
son goût pour l'architecture. Les ar-
mes cependant étaient sa passion fa-
vorite: elles firent la gloire de son
règne. Conseiller et lieutenant de deux
empereurs , Henri VII et Louis IV ,
il se montra supérieur à l'un et à l'au-
tre , et il soutint , par ses talents et
son activité, l'autorité de l'empire
que ces monarques étaient hors d'état
de maintenir eux-mêmes. Giue n'a-
vait point de fils légitime : ses deux
neveux , fils de son frère Alboin, lui
succédèrent conjointement. S. S — i.
SC AL A ( Mastino II de La ) , né,
en i3o8, d'Alboïn de La Scala, suc-
céda, le u3 juillet i3*ji<), à Canc-le-
Grand, son oncle, dans la princi-
pauté de Vérone. Son collègue et son
frère , Albert II , lui abandonna sans
partage le soin des affaires pour se
livrer uniquement au plaisir ( i ). Mas-
tîno , sans être nommé capitaine-gé-
néral par les Gibelins de Lombar-
dic, comme son oncle l'avait été, fut
(i) A H ht I II etnit nv mi i iid>. Il fut fait priMin-
«ier i Pa<|utie, le 3 août 133; , et relirbe pur le*
V «milieu*, par mile du traite du iA décembre
■3)8. U nunriil «près ton frère , Ir i3 septembre
i3J», hu Ufuer dVnfanU.
SCA
cependant bientôt reconnu p<
Î>lus puissant et le plus h al
eurs chefs. Tous ceux qui , d.*
parti, se croyaient opprimés
couraient à sa protection ; et J
no savait bien que tous les
qu'il acquérait deviendraient l
.ses sujets. Aussi était-il toujoui
à marcher au secours de cei
rappelaient. Les Gibelins , éi
de Brescia , furent des premiei
i33o, à invoquer son assi«
Mastino entra aussitôt dans
Bressan , et entreprit, au mois*
tembre, le siège de la capitale,
rivée inattendue du roi Jean de
me en Italie, et la protection
accorda aux Bressans , forecren
tino à se retirer; mais il en <
contre le roi Jean un ressen
Sue ce monarque ne craignit
'accroître. Il se fit reconnaitn
seigneur par d'autres villes vo
sur lesquelles le prince de \
avait aussi dcspro]cts. Mastino
né de voir élever auprès de lui
ce monarque aventurier , une
sance rivale qui menaçait de
gloutir, sentit la nécessité, poui
poser à lui , de renoncer à d'à
systèmes et à un ancien esp
parti qui ne s'accordaient plu:
la politique. Il proposa , le pn
de réunir, par une ligue comi
les princes gibelins et les ré
ques guelfes, auxquelles le Boh
inspirait une égale jalousie. Un
mière ligne fut signée à Castell
le 8 août i33i , entre Mastin
marquis d'Esté , les Gonzap
Mantoue cl les Visconti de î
Les Florentins entrèrent dans
ligue , au mois de septembre i
et les alliés se promirent de pa
entre eux les provinces , qui , j
enthousiasme sansexemple dan:
toire , s'étaient soumises de c<
SCA
rtN de Bohème. Mastino fut le nre>
t a réaliser ce partage. Il acheta
fi'irlfes rentrée de Brescia , le 1 4
i 1 13a . en livrant à leur vencean-
•es fiibelms de cette ville, dont il
ait Je*- Lire* jusqu'alors le protec-
r. Ainsi Ma stino commençait à ré-
rr rrttr fausseté, cette ambition
Hdr et féroce , qui , non moins que
•aV-jr guerrière , faisait l'essence
«*i caractère. D'après le traite de
trihaldo . Parme devait encore
ib* r en partage à Mastino ; et en
1 i! >Vn rendit maître, le 4 juin
j>. après l.i retraite du roi Jean,
naît rrrradu ;i des seigneurs nar-
rer* !^s % îUes qui s'étaient volon-
•as-nt di»niM:t*s à lui. Le reste de
; ."r* devait échoir en paitage
jl'ir* t\v Mastino; mais, par son
1 '•- . W Mîjwinrite de ses forces ,
■■ ir*w de son trésor, et surtout
«• c m.inqur de foi , il devança
v*;ri ifi- srs a««i»aié< Reggio lui
:»ri*rlr "i juillet i3.V»; et lors-
: ..! ïi.ur* aprè*. il rendit cette
\ « n.ii/.i^iu'. .i qui elle .ivait
-•« .::*• e •i'.i\.nire en |>arlugc, ce
•■ . * <■• nditii'ii de nYii réserver à
>B' li *i!|MTÏnrite fr<tfl;ilc, qui
m. ^ir ç itiut rtr jmnîM>c. Mastino
'>■.* *-z ilrniriit l.i ville de Lurqiics,
i •' %.«n!iit point rendre ensuite
r ■■•ri.ln:*. (Vite conquête lui
%« ''»*rwT«*nie d'étendre >on in-
-.-■» "n !"•■**■ a ne. Il essav.1 de snr-
uir» Pi-r # t de faire alliance avec
r/n : M d rnnimença les hostili-
' v.'t* \+s Florentin*, le *jt3 fé-
- i :. >ï. Mastino était alors sei-
*_• ■*•• ceuf vil lis . antrefois capi-
• *" «niant dViats souverains. Il
• i >» ;^l**llr^de ces \illi»s un re-
.i •> ***]■! rrut mille florins d'or
-ir.rr. rrvnjn esal a celui des
- ^f tnd» pnnrrs de la chrétienté.
.T«fl de rdus piiiir allies les plus
SCA V
puissants princes de la Lombardie ,
et Saccone des Ferla ti , le redoutable
chef des Gibelins des Apennins. Mais
tous ces avantages furent plus que
compenses par l'énergie et la cons-
tance des Florentins et des Vénitiens,
et par les talents de Pierre des Rossi,
leur gênerai. Luchino Visconti de Mi-
lan se détacha de l'alliance de Mas-
tino pour se joindre a ses ennemis;
Padoue fut surpris*» le 3 août 1 337 ;
et Albert de La Scala, frère de Mas-
tino , y fut fait prisonnier, fas plus
forts châteaux des monts Euganëens
fur* it pris successivement par les al-
liés. Les troupes du prince de Véro-
ne furent battues à Montaguano , le
xc) septembre i338; et Mastino, qui
voyait décliner rapidement sa for-
tune , se livrait à de tels accès de fo-
reur, que , sur de simples soupçons ,
il tua de sa main , le 27 août , au mi-
lieu des mes , ftarthélemi de I^a Sca-
la, éveque de Vérone, auquel il re-
prochait d'être son ennemi. Mastino
fut puni de ce sacrilège par les plus
rigoureuses censures du pape Benoit
\ II. Hors d'état de résister à ses ad-
versaires, il ne songea plus qu'à les
divi.ser. 11 réussit en effet à rendre
les \ énitiens indifférents an t»ort des
Florentins, et à leur faire signer , le
18 décembre i338, une paix que les
derniers furent forcés d'accepter , le
1 1 février suivant. Par elle Mastino
conservait la souveraineté de Vérone,
de Vicenee, de Panne et de Lucqnes.
11 prit, dans ces villes , le titre de vi-
caire du Saint-Siège, et se soumit à
payer un tribut au pape , achetant à
ce prix l'absolution an meurtre de
l'éveque de Vérone. Mais la guerre
malheureuse que Mastino venait de
soutenir dctnuMt son crédit et en-
couragea ses jaloux a l'attaquer de
nouveau. lies seigneurs de Correg-
gio , oncles de Mastino du coté ma-
10
SCA
tcrncl, lui enlevèrent Parme, par sur-
prise, le ai mai i34i. Les Gonza-
gue de Mantoue les secondèrent ; les
Visconti et les Carrare se déclarè-
rent aussi contre Je seigneur de Vé-
rone; et celui-ci se trouva de nou-
veau expose' à une guerre générale.
Pour diminuer le nombre de ses gar-
nisons et se procurer de l'argent , il
vendit Lacques aux Florentins , qui
ne surent pas garder cette ville. 11
s'allia ensuite au marquis d'Esté et à
Pepoli, seigneur de Bologne; et , en
i345 , il fit la paix avec les Viscon-
ti , en mariant à Bernabo sa tflle
Béatrix , que la noblesse de sa taille
et peut-être aussi son orgueil , avaient
fait surnommer la reine. Mastino,
réduit à la souveraineté de Vérone
et de Vicence , renonça aux projets
ambitieux qui avaient occupé la pre-
mière partie de son règne. Il prit en-
core quelque part aux troubles de
Romagne, 011 il se rangea du parti
du' légat du pape; mais il chercha
surtout à rétablir les arts et l'agri-
culture dans ses états, que des ef-
forts disproportionnés à leur étendue
avaient épiusés. Il mourut , le 3 juin
i35i , laissant trois fils, qui lui suc-
cédèrent conjointement, deux filles'
et sept enfants naturels. S. S — 1.
SCALA( Can-Grande II de La),
fils de Mastino II , auquel il succéda
le 3 juin i35i , fut proclamé d'abord
conjointement avec ses deux frères,
Gan-Signore et Paul Alboïn , et du
consentement d'Albert II , son oncle ,
qui mourut l'année suivante : mais le
jeune prince ne voulait pas admettre
de partage dans l'autorité. Né , en
i33a , il avait épousé, le 11 novem-
bre i35o , Elisabeth, fille de l'em-
pereur Louis IV de Bavière : mais
Gan-Grande ne s'était pas attaché à
die; il n'en avait pas d'enfants, et
il élevait sous ses yeux des bâtards,
SCA
auxquels il voulait assurer s.
sion. La grande jeunessade s
lui avait permis de retenir \
même toute l'autorité; il l'ai
duc plus onéreuse en accal
sujets d'impôts excessifs , et
cru assurer les trésors qu'il av.
ses, en les plaçant à intei
la banque de Venise , sous le
ses trois fils naturels. Ces c
avaient rendu Can-Grande o
peuple. Son frère naturel, Fi
crut pouvoir profiter du m
tement universel pour s'ein
la souveraineté de Vérone,
que Gan-Grande était allé à
avec son frère Gan-Signore .
avoir une entrevue avec le
de Brandebourg , son beau-fri
gnano réussit , par un mél
tromperie et d'audace , à >
maître de Vérone, pendant
du 17 février i354- Les Gt
Azzo de Correggio et Viscont
de la maison de La Scala , ;
rentpour favoriser l'usurpaU
Can-Grande, revenu en to
avec ses gendarmes dès la ]
nouvelle de cette sédition ,
la garde d'unedes portes quel
de ses partisans , qui J'intro*
dans la ville. 11 livra bâta il I
gnano au milieu des rues ;
quit et le tua , ainsi que Pa
la Mirandole , que Frégna
nommé pour podestat; c
mena tous les révoltés à
sance. Pcif de temps après,
dans une ligue formée ce
Visconti par la république <3
et tous les princes ses voisii
alliance lui paraissant a (Ici
pouvoir , il se livra sans 1
tous ses vices , la cruauté,
et la débauche. Ni la beau
rang , ni la vertu d'Élisabet
vière, sa femme, ne la mû
scx
• rt de ses mépris ; se s deux fre-
niirut m lis cesac menaces , et
inLiif-nt d'heure en heure à dc-
• r \it fi im> de sa jalousie. L'aine
»ux . On-Si-norc , se croyant
;»nlu. r» ncoiitia, le 1 .{décembre
i.t iu-i îr tnde.qui traversait Vé-
4 i I.tv.il ; aussitôt il s'élança
f lui . et le tivui.s jm n;a de part
ut a\rt sou estoc. Il s 'en il lit
r* a V+*\\mv ; mais François de
•rt . qui régnait dans cette \illc,
t:.i *\ fi honneur, le reconduisît
; .ar . à la tète de ses troupes ,
•j! itix laincT seigneur, le 17 dé-
*■• . ruijjoùitrincnt avec son
F'jj- \ lin/m. — Can-Signorc
Vu.! . voulant s'affermir dans
'--■• r ■i£*«!r de Vérone par des
r-. ujrij sa su-iir V crue de La
é\ m «npiis Nicolas d'Esté ,
•X 1 J«"»i , et il renouvela la
Ir»\.v<nr contre Ja maison
i.Aa j^-nt l.iut , la même année ,
\r concert avec cette ligue ,
.*. a -s m liernabô. Le 5 juin
■ ; ■ ;>•« A^uèsjillcdnducdc
1 .. i; >i^n«»rr, victime pendant
r mli-iil «le l'ambition de
:• •- -ii.«- . u'.-n.iit point ap-
■ -1 ■ i«* ni.jili* ur . à se conduire
-r L» . j\n plu* de générosité:
>■ ij plu> jeune frère Paul
v ; .au- part à la souverai-
âi j\ lit «te conférée par le
( • il \IUmii trouva, parmi
. ». ii; p-wti empresse a faire
- - 'JJ'|!n : leur» .M'rrcis des-
■ ■ fi prince, furt'iit coiisi-
l- : .• in* f l'ii^piratiofi ; Pau]
. ■* • # r:i"« r m** le 'in janvier
_,:. • '.' * li,<tf'.iud<' PfM'hiera ;
• *■ • • r'ij-lp «-«furent décapites,
;•-:■! !•• -mliir d'autres furent
r :,!.« !■ •• pi iinij.s , d'où ils
--. rLt plus qu'à Ja mort de
^~<sre. Celui-ci , renonçant à la
SCA
11
politique qu'avaient siûvie ses ancê-
tres , de s'opposera la grandeur de la
maison Visconti, contracta une étroi-
te alliance avec Bernabo , seigneur
de Milan. S'endormant ensuite sur Je
trône , et se livrant aux débauches ,
déjà fatales aux autres princes de sa
maison , il ne lit plus rien de digne
de remarque jusqu'à l'année 13^5 ,
où sentant déjà approcher le terme
de sa vie , quoiqu'il eût à peine trente-
cinq ans, et voulant assurer sa suc-
cession à ses deux bâtards Barthclemi
et Antoine , qu'il fit designer, de son
vivant, comme capitaiucs généraux de
Vérone et de Vicence ,il litétrangler,
dans sa prison de Peschiera, son frerc
Paul AlLolii , et mourut ensuite , le
18 octobre 1 37^. Avec lui s'éteignit
la descendance légitime des Scala ,
qui avaient gouverne' pendant n3
ans la principauté' de Vérone.
ce
SCALA ( Antoijie de la ), sei-
gneur de Vérone, iîls naturel de Can
Signorc ,' était âge de quinze ans
lorsqu'il lui succéda, le i4 octobre
i3*;.j, conjointement avec son frère
Barthélcmi II. Leur père les avait
mis sous la tutelle de Nicolas mar-
quis d'Esté, de Galeotto Malatesti,
et de François de Carrare. Ix\s pre-
mières années de leur règne s'écoulè-
rent paeiliqucmeut , à la réserve
d'une tentative que fit contre eux, en
1 VH, Bamahô Visconti , qui récla-
mait l'héritage de la maison de La
Scala pour sa femme Rcgina , pré-
tendant que des bâtards ne pouvaient
succéder au préjudice des enfants lé-
gitimes; mais les frères de La Scala
ayant ou des secours de tous leurs
voisins , et avant obtenu plusieurs
avantages sur Visconti dans l'état de
Brcscia , les hostilités furent suspen-
dues par une trêve , au mois de sep-
tembre 1378. Cependant les deux
11
SCA
frères de La Scal.i étant parvenus à
l'âge de gouverner par eux-mêmes ,
le plus jeune , Antoine , sentit avec
effroi que le pouvoir souverain pas-
serait presqu en entier entre les mains
de son frère Bar thclcmi. Le fratricide
ne pouvait l'effrayer dans une famille
où ce forfait estait en quelque sorte
héréditaire. Il aposta des assassins
3ui attaquèrent Éar thclemi , comme
entrait , avec un seul compagnon ,
chez une femme qu'il aimait. Barthé-
Icmi fut trouve' mort le matin du 1 3
juillet 1 38 1 , perce' de vingt-six coups
de couteau; son compagnon en avait
reçu trente-six. Antoine, qui voulait
détourner de lui le soupçon de ce
forfait , fît saisir la maîtresse de Bar-
thclcnii avec tous ses parents ; et les
-accusant d'avoir assassine son frère,
il les fit tous périr dans d'horribles
tourments. Cependant personne ne
fut la dupe de ce nouvel acte de bar-
barie; la voix publique accusa An-
toine de la mort de son frère : Fran-
çois de Carrare , seigneur de Padouc,
répéta cette accusation ; et Antoine
de La Srala put d'autant moins par-
donner cet outrage , qu'il était plus
mérité. Cherchant de tous côtes des
ennemis au prince de Padoue , il lui
déclara la guerre en i385; il rejeta
toutes ses propositions , toutes ses
offres de satisfaction. Battu aux Brcn-
telles, le i5 juin i38(>, et près de
Caslelbaldo , le 1 1 mars 1 387 , il se
refusa encore à faire la paix , et ne
voulut écouter aucun des conseils de
la saine politique. François de Car-
rare se vit forcé d'appeler à son aide
Jean Galeaz Visconti , seigneur de
Milan, qui observait ces deux ri-
vaux pour profiter de leur affaiblis-
sement. Antoine de La Scala ne put
opposer aucune résistance à ce nou-
vel agresseur. Le 18 octobre 1387 ,
Vérone fut livrée par des traîtres à
SCA
Jean Galeaz Visconti ; Antoine
Scala s'enfuit par l'Adige , à V
avec sa famille. N'y trouvanl
les secours qu'il attendait , il <
demander vainement aux Floi
et au pape. Comme il reven
Romagne , après d'inutiles sol
tions , il mourut dans les mon
de Forli , le 3 septembre i38J"
Îoisonné, dit-on , par les ord
ean Galeaz Visconti. Il lais?
fi1s,Can-Francesco, et troisfillc
Francesco se réconcilia avec
çois de Carrare , et reparut r
Vérone , en 1 3ç)o. Son approc
sa dans cette ville un mouveir
tal à ses partisans. Visconti
les chefs de la révolte, et
moyen de faire empoisonner (
gereux compétiteur, dans R
même. — Guillaume de la j
bâtard de Can-Grande II, futn
tanément rétabli dans Vcron
François Novello de Carra ra
avril i4°4? maîs H mourut
jours après , laissant plusieurs
ne surent pas couserver l'an
Carra ra leur protecteur j et j
leurs débats , les Vénitiens se
rent maîtres de Vérone, qui
lors a toujours suivi le sort c
république. — Antonio , fils d
laume de la Scala, vécut et
dans l'obscurité : son frère B;
n'ayant plus aucun espoir de
vrer la souveraineté de Vén
retira auprès de l'cmpcreui
mond, qui le "prit en affection
clara prince de l'empire , et lu
un fief et divers titres honor
il mourut à Vienne , le 'i 1 nov
sans enfants , et n'ayant jan
marié, comme il est prouvé
diplôme impérial du 8 octob
même année — Nicodème
Se; al a , autre frère de Brune
evéque de Freisingcn, homm
SCA
? , rt mourut à Vie une le 1 3
wt 1 443. — Paul , dernier fils de
dilljumf de la Si: al a , s'établit en
i\ trrr . où sa postérité exista pen-
mt un siècle. Le dernier ma le de
nun fut un Drunoro , qui mourut
1 • i 1 ; et \v dernier rr jet un de
flr illustre fj mille fut une Jeanne
u . Truie d'un Dietrichstein , porta
» Uni* rt les droit» qui lui restaient
a* la maituit des barons de l,ain-
tz. /"«:»., pour plus de dé\elop-
mrnt. le Dictionnaire historique
liieo . imprimé à Bassauo, dont le
iâcr-nu a wxit ime histoire com-
rie de toute cette fa mille. Sa raina ,
\A ScalLius, et J.-H. Iliaucolini
x rUif-iit déjà occupés a ver licaii-
<ip <ir drUil : des portes même lui
«icai n>ii»acrc leurs chants. ^oj\
j. 1 f»«. S. S — 1.
y. Vl-\ FWkthi'i.fmi ) , homme
n4!r:ii<ifJ!II|f-dr|l-tlri-N.l|ét'!l 1 J3o,
jw'It «ir \ .ddel.va. eu Toscane , vint
n^rmi •■ pour \ étudier le droit , et
vtmlrr !•■ drgrr de doetrur. Fils
uz. ^«u\n- meunier . suis trhlioiis
%«£* ♦j|-m . il sut . |i.ir sou propre
rr'.'* . sYl»-\cr aux première* char-
-> -> l« p-puMique . dont il mania
c^ - MnjfS 1rs atlaiies. C.oinc et
rrrr dr Medieis . fi.ippes de .ses
■•"r* . !•■ purent a leur servi -
. rf m ru< Kijr.iUi.iiit nuii talent . lui
t :-,«-« ni h 1 lif-iiiiu (1rs honneurs.
-. : j d< la dlpute, tle 1 li.iiirelier ,
-- .1/ «1 1» if- iI*.jiii1m».'i<1iiii .S» ala
.•».: mi î i^i , .1 l.i rttur d'iuiiu-
1! \ III . p"iir le feliriter sur sou
•"*:.*. ->r. .i>i pontilir.it. Otte ini>-
.-- i .j \ .dit !»■ diplôme de seeré-
.-• •: -*t"!i pie , et . peu .«plis son
■. . r > iiniiir . lr r;iir' di- «'«iiii'.i-
.-:•:■ ii (publique, à Hoiniie.
i* -f iT • li H'piil.iti«iii i|'i . n\ .un,
- - *\>>\i Ii.umIii ti.us lis drôles
.million . il *r montra jaloux
SCA i3
du mérite de Politien , auquel il en-
viait peut-être la faveur des Médicis.
Ils curent des disputes très- vives sur
la langue latine , et dissertèrent gra-
vemeut sur le mot culex , pour savoir
s'il fallait plutôt remployer au mas-
culin qu'au féminin. Ils se reprochè-
rent aussi l'inégalité et l'allcctation
de leur style , d'un ton qui doit
paraître très- choquait t aujourd'hui ;
mais qui était moins extraordinaire
de leur temps , où l'on était habitué
à voir les gen de lettres se déchirer
mutuellement pour des questions les
plus futiles , et démentir , par leur
exemple, les leçons de modération et
de prudence qu'ils ne manquaient ja-
mais de donner dans leurs ouvrages.
Seala avait composé, à ce que l'on
Ji retend , un poème philosophique ,
Luis le genre de celui de Lucrèce,
et quelques apologues , maintenant
ignores, mais qui, par la gravité des
préceptes et par la bizarrerie de l'in-
vention , obtinrent alors un succès
universel. Il entreprit aussi d'écrire
riiistoire de la \ille de Florence , et
s'était propose de l.i di\i>ei en viugt
liwc.s , dont il n'a laisse' que les qua-
tre premiers, ,i\ce le coiiiiueiieejneul
du eiiiquièmc : sa mort . arrivée en
1 j()~». l'empêcha delà contiuuer.Ses
ou\ r.i^cs sont : 1. Ad Innuccntium
F III , summum pont i firent , ora-
tio , Floreiiee. ll.7Vo imperutoriis
!iiilitiiril>ii\ in.\igniis dundis Cons-
tant inu Sfurtitv imperatori , ibid. ,
1 iSi:diseoiirsproiio!i'-éd m.sl.i plaee
du peuple, a Florence . eu leiuetl.ilil
a Constant hfur/a , sei -neur île IV-
saio , !(s UiM^nes de elirf militaire
de l.i lepublique. III. fftulttgiii con-
tra rit ujh ru litn*\imi% 'ita t is Fit »r« 7/ tùr,
ibidem., 1 \(f ►, in-ful. IV. iJfhisiu-
nu Florent inu ♦ lin me i'»77 « lll~ |°«,
imprimé par les hiuh% de M.iglialie-
< lii , insérée par Kurmaun djn« le
14 se A
tome vin de son Recueil des Histoires
d'Italie. Cet ouvrage s'arrête aux
apprêts de la ha ta iJ le de Taglia-
co7.zo, entre Charles l'-r. d'Anjou,
et Con radin de Souabe. V. t'ita
Vitaliani Borrtwmœi , ad Petrum
Mediceum , i!>id. , 1^77, in - 4°«
Quelques - unes de sca lettres sont
imprimées parmi celles de Politien ,
et d'autres dans un Recueil publie par
Bandini, sous le titre de Colleclio ve-
terum momim. On trouvera d'autres
renseignements sur Sca la ( connu
aussi sous le nom de Fopiscusy qu'il
avait pris , étant né jumeau ) , dans
Zeno, Dissert. foss. , tome 11, pag.
'2$3 , et dans Manni , qui en a donné
la Vie, Florence, 17G8. Voyez aussi
Elogj degii uomini ilhistri foscani,
tome 11, pag. 70. — Sa fille, Alessan-
dra Se al a , non moins remarquable
pour sa beauté que pour son instruc-
tion , épousa Michel Tarcagnota Ma-
rtilli , poète byzantin , qui comptait
parmi ses rivaux le célèbre Politien.
Alessandra fut assistée dans ses études
par Jçan La sca ris et Démet ri us Chai-
condyïe, qui lui apprirent le latin et
le grec. Telle était la facilité avec
laquelle elle parlait et écrivait ces
deux langues , qu'elle put se charger
du rôle d'ÉIcctre , dans la tragédie
de ce nom , de Sophocle, et répon-
dre aux épigrammes grecques que lui
adressait Politien , avec lequel elle
ne craignait pas de se mesurer. Plu-
sieurs de ces pièces ont ete impri-
mées avec les Opuscules de Politien ,
recueillis et publiés par Acciajuoli.
Alessandra mourut à Florence , en
i5oG. A — c — s.
SCALJGER ( Jules-César ), l'un
des savants les plus célèbres qui
aient paru depuis la renaissance des
lettres, quoique doué de grands ta-
lents , en avait moins encore que de
vanité. Pour rehausser son mérite
SCA
personnel par l'éclat d'une haute
naissance , il se fit une généalogie
fabuleuse , et s'attribua des aventu-
res qu'il est nécessaire de retracer en
peu de mots. Prétendant descendre
des La Sr a la , souverains de Vérone
( en latin Scaligeri ) , Jules-César se
disait le fils de Renoît de La Scala ,
l'un des plus vaillants capitaines du ,
quinzième siècle (1), et de Bérénice,
fille du comte Paris Lodronio. Né
en 1/184, au château de Riva, sur
les bords du lac de Garde, il fut
soustrait par sa mère aux perquisi-
tions qu'y firent les Vénitiens , pour
s'emparer des derniers rejetons de
l'antique maison des princes de Vé-
rone. On lui donna pour précepteur
le fameux Frà Giocondo (1) ( V. ce
nom , XVII , 3g8 ) , duquel il apprit
les éléments des langues. Il fut en-
suite présenté par son père à l'em-
pereur Maxim Mien, qui l'admit au
nombre de ses pages , et le fit élever
dans les exercices convenables à sa
haute naissance. I>es guerres d'Ita-
lie lui fournirent des occasions de
signaler sa brillante valeur. Échap-
pé comme par miracle de la bataille
de Ra venue, où son père et Tite, son
frère aîné, périrent sous ses yeux,
il recueillit leurs dépouilles, et les
fit inhumer à Fer rare. Sa mère suc-
comba bientôt à sa juste douleur. Le
duc de Ferra rc , son parent, lui assigna
une pension suffisante pour soutenir
son rang ; mais tourmenté du désir
de recouvrer la seigneurie de Véro-
ne, il imagina de se faire cordelier,
dans l'espoir de devenir pape , pour
arracher son héritage aux Vénitiens,
fatigué des pratiques minutieuses
(i^ f)n a remarque que ce grand capitaine u'ctt
cite' par aucun hiatoriru.
(»} Scaliger ignorait inème l'ordre auquel appar-
tenait Frà Giocondo ; et il eH Irct-proMble qu'il
M Tarait iamaU tu.
SCA
jjti-iles srs supérieurs l'a ssu je-
ttent, il nr tarda pas de quitter
Joïtrr pour rentrer dans la car-
• tlr<« jnucs et ayant obtenu le
mi mdrmcnt d'une compagnie de
j|#-r»«-. au service de France, il
»!^iijl.i dans la guerre du Pie-
aï . tout en étudiant les langues ,
tu!u*ophic et la médecine . Enlin,
iui au\ sollicitations d'Antoine
L* R avère, évcqnc d'Acen, il
«rstif a suivre ce prélat dans sa.
r t pinropjlc. où il devait trouver
Trar de <i vie aventureuse. Tel
na-TuviMc mit de Scaliger; et
' riait' l'jilmiratiou que ses la-
« tapiraient à ses contemporains ,
kl :.Vn est aucun qui se soit avise
■ tjtf*trr se* druits sur la princi-
:- de Vérone. Mais la vérité' se
■«.■-r. tôt ou tard, et linit par
rrr le> nuages dont un a voulu
iri'ippr. Inde|iendauiment de
,j.pi -a* V, ee nom ), entre les
•r»!*ur* qui se sont occupes de
r- yjlb r l.i ;;i;nea]««gic de Sealigcr,
<i ï! •ii^!iupitT Matli-i , d.ms ia
r fui illustrait! , et ïiraboschi,
. \é \t*rui th'lla Irttcralurtt ita-
'~i t."-*t d'après ces deux écri-
..• ■{•-ni la sagesse et l'impartia-
- :' bi» n r unîmes, que nous a lions
"-Ti'rr .iii leripur l.i Aie réelle de
r* i»nr*. Julrs-Cé*ar était flik de
.r l'"r'i''iii. peintre en miniatu-
■" z*" «riplie I'. HmiiioM, Y,
. Il *M .i*m*/ vraisemblable
:.» j jt ,t l'.idiuie. où sou père
m ! *.t r»"*|iii tirv liabituelle; mais
• ï*» *t Yim*e m- disputent l'hon-
• ■ -ir I il i\»-ir donne le jour. 11
.* *i biplnne le nom de Jules;
* *- fit que long-temps après
.. »'*\i<».i d'v joindre celui dcCé-
\: ri* .i\i>ir étudié sous C'iclius
»l^n.>><. a l'adoue , et achevé
'vun a l'université' de cette ville ,
SCA i5
il visita la Haute Italie , dans le des-
sein d'accroître ses connaissances et
de trouver des protecteurs dont la
générosité pût suppléer à son défaut
de fortune. Accueilli dans les pre-
mières maisons de Vérone, Jules
llordoui ( c'est le nom qu'il portait
alors ) , put y voir Constance Bango-
na, femme de César Frégose, qu'il
a tant célébrée dans ses vers; mais
s'il fut touché des attraits de cette
dame , il eut la discrétion de ne
point lui découvrir ses sentiments.
A la culture des lettres, il joignait
celle des sciences , et pratiquait
la médecine avec quelque succès.
Charme de son mérite , Ant. de
La Bovcre, évêque d'Agen (3), le
choisit pour médecin, et l'amena
dans cetle ville, en i5*jé5. Peu de
temps après son arrivée, ayant eu
l'occasion de voir Andiette de Ro-
ques - Lobejac , il la demanda en
mariage. Les obstacles qu'il ren-
contra ne firent qu'accroître sa pas-
sion , et il résolut de se iixer en
France. Pour pouvoir exercer li-
brement son état, il sollicita des let-
tres de naturalisation ( \\ qui lui fu-
rent expédiées, en i5"».S, sous le
nom de Jules-César dr Lesta Ile de
Bnrtloms . V , docteur en médecine.
Om oit parle changement qu'il avait
fait subir a son nom, qu'il songeait
à s'attribuer une autre1 origine; mais
il ne savait pas encore qu'il descen-
dait des anciens Scaliçeri ; ni, com-
me sou fils l'a prétendu depuis, qu'il
était comte de liurdvn. 11 reçut.
Tannée sui\autc , le pii\ de son
\lll lit' I • IdiXiM' l'tilll l II »l> .1 <l ^-r" «
ri* |>iu» | "i|S pi-im • ii ti S. ' , li 'i.i/'i i ■ ■'■ • ■ •'••',l '•
I li* Ifltif* «-.ni i.i.iinui <- i!.ili« l« /'•• '""-'
ti.'.f ■)• MmI< .tu ni' f I §§. i .
"i I'mi'mI Ii m» n» |<-ir mit |.i..l. >!-i € . -jM.lt . |»-t.r
|i.<i '!"*<» . ■•-min* I .mi >in- *• I> l'i"-"'!"' «!■•-
|inlii M-utruirht dit* m* •dtiitrut* «u 3trm*£t*** ,
iG
SCA
amour en épousant Andiettc , qui
n'avait que seize ans. Maigre la dis
proportion d'âge, il vécut heureux
avec sa femme, dont il eut beau-
coup d'enfants. Doue' de talents
peu communs , et d'une grande ar-
deur pour l'étude, Scaliecr paraît n'a-
voir cherche' dans les lettres qu'un
moyen de célébrité, et le trouva
bientôt. Les querelles des savants,
à peine aperçues aujourd'hui, oc-
cupaient alors le petit nombre de
trompettes que la renommée avait
à sa disposition. Scaliger, encore in-
connu , débuta par attaquer Érasme,
qui s'était moque de Fa II ëc ta t ion de
quelques savants d'Italie à n'em-
ployer que les termes de Cicéron ; et
dans deux harangues , il l'accabla
dcsplus grossières invectives. Érasme
ne daigna pas répondre à la pre-
mière (0) , et ne vit pas la seconde.
Notre athlète voulut ensuite se me-
surer contre Cardan , dont la réputa-
tion lui portait ombrage , et il fit pa-
raître une critique de son traite de
la Subtilité , plus fournie d'injures
que de raisons. Le bruit de la mort
de Cardan s'étant répandu dans le
même temps, il imagina que ce savant
était mort de chagrin , et ne manqua
1>as de se faire un mérite de sa seusi-
ûlité , en témoignant un extrême re-
gret d'avoir remporté une victoire
qui coûtait un si grand homme à la
république des lettres. Précédem-
ment , il a voit témoigne le même re-
pentir de sa conduite à l'égard d'É-
rasme , et dès qu'il l'avait su mort ,
s'était empressé d'en faire l'éloge
dans les tenues les plus pompeux.
En 1 ."> 4 1 , César Frégosc fut assassiné
par les émissaires de l'empereur , et
'»• Il M|!einl ma rrjmiiii- . dit M muni- . i-t il prr-
p.iir Jrj.'t uni* au Ire* luvrc-livr ; uui» |«* n'ai y** m-
*«.ri- lu «ou livrt1; \r n'ai (ait que le |»«i courir.
Itiitr l-i, <<1. fjr 1,4-vdr , i-p'.
SCA
sa veuve , la lielle Constance Ran-
gona , vint avec ses enfants et Matt.
Bandello , leur précepteur ( V. Ban-
dkllo, III , 3oâ ) , chercher un asile
près d'Hector Frégose , son beau-
frère , administrateur du diocèse
d'Agen pour le temporel. Quoique
la divine Rangoua ne fût plus jeune ,
sa vue ranima la passion mal éteinte
de Scaliger , âge lui-même de près
de soixante ans , et il célébra les
charmes e,t l'esprit de la belle ita-
lienne , sous le nom de Thauiuanlia
( Merveille ) , dans une foide de vers
trop loués ou trop dépréciés , mais
qui paraissent dictés par un senti-
ment vrai. Reçut-il le prix de son
amour ? C'est ce qu'afhrme Coupé
( Soirées littéraires , XV, i4a) ,
d'après quelques expressions équivo-
ques de Scaliger , trop vain pour
qu'on doive le croire légèrement (7).
Quoi qu'il eu soit , sa passion ne ra-
lentit point son ardeur pour l'étude.
Poète médiocre , mais le premier
prosateur de son temps , il contribua
beaucoup à ramener les écrivains à
l'observation des règles grammati-
cales, et il les obligea de rendre
leur style plus clair , plus élé-
gant , et plus poli. Il rendit un ser-
vice important à la botanique, en
montrant la nécessité d'abandonner
la classilication des plantes par
leurs propriétés , et d'en adopter une
fondée sur leurs formes et leurs carac-
tères distinchfs. Il avait forme' un
herbier des plantes de la Guienne et
des Pyrénées ; et son iils assure qu'il
en faisait venir à grands frais des
(7} M. M«TTijrl Mi|ip<»»«' •!■■«* Smligi-r «'lait raof
Ifii-ipi'il i]i'\inl uiiimuru\ lit- ( '.oiiklrfin •• K«urum;
itiai» il «>( ifiltiti ipif »a trnitiu* lui m mirrrcw.
f^ii.mt U i-t lirlie Oitiï-Utirr. rlir r|.*i| du|ù «UT lt
ri'tnuriU- l'A,.», «{iiaml t'Ucviiil ImImUt Igm, F***"
nur JmJiii" J-'rrgi»»r, le i-adri de sr* nilant», «tait
d.im li-« "rdre* , H devint «'vi-ipir de «rll* «ilfcf,
ni iVi». Y or. \r (''*rpr tic /'r«/.>rr. [tu lKitfaW,
lll.iHj.
SCA
rtringers , et qu'il les peignait
i-> couleurs Vùrs; mais il aban-
i ce travail , après avoir vu Y on-
de Furhs : </«* Naturd stir-
, \ ouLiUt persuader qu'il avait
ta jeunesse dans les armées , il
il a parler fie ses exploits guer-
. et allectait les airs et le ton
rjpitan. Exagère dans ses élo-
hudp dans ses critiques , il di-
ju'il aimerait mieux avoir fait
• d'Horace qui commence par
mots : Quein lu Melpomene
i « fcde m , liv. iv ) , que d'être
i'irrasoiw On accourait pour
•aJrr de toutes les p.irlies de la
rr . Avs Pays-Ris et de l'Allc-
*. Le* éloges dont lcromlilaiciit
imiralnirs . ne surpassaient pas
ni'iti qu'il avait de lui-même. Il
Ait a un de ses amis: a Tâchez de
^■^-r eu m» nib le les fi pures de Mas-
o . Ar Xcimphon et de Platon , et
\rrri un portrait qui increprcscn-
un p a rf a i tr ni ru t . » Malgré si oa u s-
r njMrrlle. et lc> enipoilciuetits
}■.#-.• il *«* livrait toutes 1rs fuis
w-t; i fuonr-propreet.nl intéressé
; . <li«r> 1**1011 , il était réelle-
'. i-.n . « t m* montrait aussi gc-
»\ •{ i»* *oii jwii de fortune pou-
». la permettre. Ou l'a sonp-
.*■ -i".#\« -ir eu quelque penchant
r >*-* t-pinifiis de>iio\.iteiirs ;iuais
• rt r!.iiu qu'il iiiiiurut d.ius la foi
. 'I>î"ir , Ir 'il octobre i oH . à
r •!#■ *«MViiiie-qiiii!7.caii«. Ses res-
f .r^rit n^-% i-lis daiiN l'église des
.-\s-* d"\cen, a\fe cette épila-
. Jul. ('l'uiris Scaligt'ri tjuod
!.• * ii'siiiiii'-t lr« pins distingues
-t . ■ , ■ . « li..i,:-li -ni|.«l.i Jilns li Mite
*z '. u i» •-,! v.-| rm-tii'iii t-. \.v jiuli-
.i ! » 1 ■.-••! -lit .|-:r l'.nil.'l'iite Ii'i
.i. -• -i »■« r «i r:.- u»' -jO i >i ■■;!
- ri» . f . ' i '\'9 ï»* »n<'!i' »■ ii'ï m îi..-h
* _ « I. JuMf lap-4- r;i«»«iii ii- i Mu
\i.l.
SCA 17
mère , Hippocrate et Àristote , et le
nomme le miracle et la gloire de son
siècle. Maintenant que ses talents et
ses services, mieux appréciés, ont
fixe la véritable place dcScaligcr, il
couserve encore de uombrciJx parti-
sans. L'académie d'Agen , en 1806 ,
proposa sou Eloge: M. Briquet rem-
porta le prix. L'un des concurrents ,
M. Mcrinet, a fait imprimer sou Dis-
cours à la suite des Observations sur
Boileau, Paris, 1 809 , in- 1 •!. Sc.i I iger
1" oignait à un esprit actif et pénétrant,
leaucoup de mémoire et une vaste éru-
dition, quoiqu'il n'eut qu'une connais-
sance superficielle de la littérature
grecque, il écrivait purement et avec,
élégance ; ma is i I éta 1 1 1 rop souvent dé-
clamatcur,clil manquait de goût : paT
exemple, il mettait les tragédies qui
portent le nom de Sènèt/tte au-dessus
de celles d'Kuripide ; dans la satire,
il préférait .lu vénal à Horace, et il
ne trouvait dans les poésies de Catulle,
que des bassesses et des trninlitcs. Il
partagea d'ailleurs toutes les erreurs
de son Merle en pliv>i<j<ie et eu philo-
sophie ; et il ne i'ut vraiment supe-
rieiirque comme grain mai rien. Outre
des notes sur !e Traité des Plantes
de Théophraste «S , et sir celui qui
porte le nom d'Ari.lolc ; la traduc-
tion latine de Y Histoire des Ani-
maux , d'Vristote . publiée par
Mauss;ie , Toulouse , il>i(> , in-
fol. , et conservée dans l'édition
de .1. (i. Schneider. Leip/.ig , 1H1 1 ,
4 vol. in-K'1. ; et une version latine,
avec des notes, du liwe «les Insom-
nies d'Hippocrate. Lyon , 1 VJK, in-
cK; on a de Seal iger : l. Oratio pm
Cicérone contra IK Erasmum . Pa-
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SCA
ris, P. Vidoue, r53i , in-8°., réim-
primé à la suite de ses Hymnes et
Poésies sacrées, Cologne , 1600 , et
avec des notes de Melchior Adam ,
Heidelberg , 1618, in-8°. Le second
Discours fut imprime par le même
P. Vidoue, à la lin de 1 année i53(i,
mais sous la date de 1 53 7. On assure
que J. C. Scaliger fit tout ce qu'il
put pour les supprimer , sans y réus-
sir. Ils ont été réimprimés sous ce
titre : AaWersus D. Erasmum ora-
tiones duœ , eloquentiœ Romanœ
vindices, cum auctoris opusculis ,
Toulouse, iGui , in-4°. : ce volume
est rare , sans être recherché. II. De
comicis dimensionibus , Lyon , 1 53g,
in-8°. de 56 pag. , édit. très-rare.
Cette Dissertation, qu'on retrouve à
la tête de l'édition ae Térencc , Pa-
ris, i55a, in-fol.,a été insérée dans
le tome vin du TfieSaur. antiquit.
grœcar., avec quelques fragments
tirés de la poétique de Scaliger sur
le théâtre des anciens. 111. De. eau-
sis linguœ latinœ libri xm , ibid.,
1 54o , in- 4°. ; Genève , 1 58o , in-8°.
C'est le premier ouvrage de gram-
maire qui soit écrit d'une manière
philosophique. Fr. Sanchcz complé-
ta le travail de Scaliger, dans sa
Minerve ( Fojr. F. Sanchez, xl,
298 ). IV. Exotericarum exercita-
tionum liber quintus ilecimus de
subtilitate ad Hieronym, Carda-
num , Paris , 1 55^ , in-4°. de g5i
pag-; Bâle, i56o, in-fol., et réim-
primé plusieurs fois, format in-8°.
En désignant ce livre comme le quin-
zième, Scaliger espérait persuader
qu'il en avait déjà composé quator-
ze sur d'autres matières d'érudition.
Ce trait manque à la charlatanerie
des savants , par Mencke ( Voy. ce
nom ); au surplus, il ne se montie
pas, dans cet ouvrage, meilleur phy-
sicien que Cardan. Suivant Naudé ,
SCA
Scaliger a commis plus de fautes
qu'il n'en a repris dans le livre de
son adversaire, dont la réponse se
fit trop attendre pour qu'il put se re-
pentir de s'être attribue trop tôt la
victoire : d'autres savants ont jugé ce
livre moins sévèrement ( V. Gocle-
mus, xvn, 54o). V. Poeticeslib. ru,
Lyon, i56i , in-fol.; Leydc, i58i,
in-8°. ; Hcidclbcrg, 1607, même for-
mat. Cet ouvrage , long - temps dési-
ré , est le plus savant qu'on eut en-
core vu dans ce genre. On y trouve
une foule de remarques grammatica-
les et philologiques , qui supposent
une étude aprofondie des auteurs
anciens ; mais point de vues nou- -
velles , point de ces idées fécondes et \
ingénieuses qui plaisent tant au lec-
teur. Après avoir traité de l'origine
et du but de la poésie, des connais-
sances nécessaires aux poètes, et des
régler, établies par les anciens criti-
ques , il passe en revue les ouvrages
des poètes les plus célèbres, en re-
montant des modernes aux anciens,
et il les juge avec une sévérité d'autant
plus déplacée, que son goût est pres-
que constamment opposé à celui des
grands maîtres. VI. Poëmata in
duos partes divisa ( Genève ), 1 5^4»
in-8°. ; Heidelberg , Commclin , 1 600,
in-8°. a II n'est guère, suivant Mé-
nage, de plus méchant livre; il s'y
trouve à peine quatre ou cinq épi-
grammes qui puissent passer à la
montre. » Huet va plus loin encore :
a Par ses poésies , brutes et infor-
mes, dit-il, Scaliger a déshonore le
Parnasse » (Jluetiana , p. 11). Cou-
pé, cependant, en porte un juge-
ment favorable , et pense qu'elles mé-
riteraient d'être traduites entière-
ment ( Voy. Soirées littéraires , xv,
i35 ). Les Poésies sacrées ont été
publiées séparément , Cologne , 1 600,
avec quelques épigrammes du P.
- ir«» Dt-rrliqU/"» . JiVUx\> dr lr<
lirh-uret- |««»ur frire suspecter
- •:*.•>> sriiUcifUt* ilf r.«ùtei(r.
/ r<*t*H*T ri * -ration* % , [.« »dc,
. lIj-' : Vhelhorn j nv.ni.ii
- « ./ftitmiiitt -.s if.'t'f-rariiF ,
. . m \ i.i. Mi/r nouvelles l.i-|-
■• ^jii.rr.^ii ruulent toutes
* drl-at* *\rx Fra>mc. !-a / 'ie
-•*•.•*. par (i>u lils. imprimée
ir . i "iij}. iu-4,,- . et nviiciJJic
►air-*, ci^a^ *e* /V/iT s fit dur.
ii m . u"r»t presque qu'un lissti
-*--. N«n jKirtraitM- t rouie dans
-•£•*{£. fie J{ui>v.ml. Outre les
-» ■ ii«s , on peut cousu I ter Teis-
i >m-rou, ti-ni. uni. W-s.
ALIljhK . Ju>i.ph- Jtsrt ),
#■* plii««v|rl ires philologues dont
vrr h France, était le dixième
f «ir J . C. Sr^lijçer , et d' Audietle
•{ur>-Lobejac; il naquit dans
. Ir 4 août ijJo. On l'envoya
ymrr ses e tu îles à Borde »u\, et
4»«-4 truis ;i 1 1 s , ne retirant que
:* fruit-* dis leçons du maitre
■i * n l'avait confié. In Itruit de
> termina sou |>èrc .1 le rappe-
: rr^i^ri: *<s frai aux non' mm:\,
'z.âtz*'* de le diluer «î :::■» >cs
V H llf MT.iît ptl* vin» icti-ji't
;.n«îrrf la nuthude rmji!ii\re
» j- ••• de Scaligrr. |)'.i|»i ■" % !i:
:- n-n^- imminent'» qu'on .1 pu
1. ir 1 tri r'^.ird, «-n \oil qu'il
«jt -t-l.i-fi*i> I.1 un-moire et le
-- fit df miii élevé. Il lui i!i< t.iii
* ri " j I ii faisait tr.iiiM tire lr%
* » :\ p isM^siles meilleurs au-
rt l'ubligr-ait à lui rapporter
*■ jo«ir mie petite composition
1: lui avait indique le sujet. Le*
•*-% iLi jeune Sraligcr furent
tr*** - rapides. A sti/e nus il
fait une tra^édîr latine d'fJrï-
qu'il n'a pas conservée , parce
ST.A
'9
qu'il unit mîu doute par en aperce-
voir le* ilcf.i:i!«. A pi os la mort de
Son père, il vint à Paris, étudier le
gre* sou> li» w\%\ re TumicIic /". ce
ujm • : mais au Unit de deux mois,
trouvant qu'il n'allait pas a>se£ vite,
il entreprit seul la lecture d'Homère ,
qu'il eut achevée dans vingt-un jours ,
aide d'une version latine. Il lut en-
suite les autres poètes, puis les ora-
teurs et les historiens, de manière
que , dans l'espace de deux ans , il ac-
quit la connaissance des principaux,
ouvrages grecs. 11 apprit également
seul , et même sans le secours d'au-
cun dictionnaire v Voy. Scaligrrana
prima , p. 18 ) , l'hébreu , l'aralw
( 1 ; , le syriaque % le persan-, et la plu-
part des langues de l'Europe. Il se
vantait, par la suite, d'en parler
treize , anciennes ou modo rues. Son
ardeur pour l'etudc était telle, qu'il
ne dormait que quelques heures cha-
que nuit . et qu'il passait des jour-
nées entières sans prendre presqu'au-
cuiienoiiri'iture.l)ouéd*aiIIt.ursd'uiie
mémoire prodigieuse et d'une grande.
it'iiètiMtinii. il se rendit bientôt très-
liilùle dans les lettres, l'histoire | la
chronologie et les antiquités. Louis
de La Roehc-Po/.iy, depuis ami m s
sadeur de Fiance près de la eour de
Home, le choisit, en ij<)3, pour
instituteur de .ses eiif.nits , et lui as-
.signa un traitement houorable. L'an-
née précédente, Scaliger, catéchisé
par Viret et Chaiiflieu f . rt-N noms ),
a\ait emlii.i>.sé la n.igion n-ionnée;
mais il est probable qu'il ne la pro-
férait pas encore ouvertement. 11
trouva , dans la générosité de son pa-
tron, les moyens de satisfaire son
i'l_ \.r m 11111*1 1 il *ii!M£r«|ilir ilu Un t i-'tiii-i ir»ra-
l*r iiiii' S< ^tiàit ii4it 1 ••Mip<i«f |h>ui •■••■ u*«^r ,
vin* Ir titrf ■!• / '. .1 »/m /i"|(m i .!/■»' i ■ •■' •<Mi
•ri «r 4 U |illi|i>i(iu .Jin i|i I •<il1niniM- ' l>«liMli,
Affu» Hritri ■ 11 .'i . I III . 1 7<JI . |' »'■'•. ■"*•• Il
■ iflMOf Uw j it-lin J* HafihrliiiK ■ '* » *• nnm
'1..
I
20
SCA
goût pour les voyages , et visita suc-
cessivement les principales universi-
tés de France et d'Allemagne. Pen-
dant son séjour à Valence , où l'avait
attire' la haute réputation de Cuj as,
il eut l'occasion de voir De Thou ,
avec lequel il se lia d'une étroite ami-
tié. Il se trouvait à Lausanne, quand
on y reçut l'avis du massacre de la
Saint - Barthélemi. Cette nouvelle
l'obligea de retourner à Genève ; et
on s'efforça de l'y retenir par l'offre
delà chaire de philosophie; mais il
s'excusa de l'accepter, disant qu'il
ne se croyait pas les talents néces-
saires pour la remplir dignement. Il
revint depuis, plusieurs fois, dans
cette ville; et on voit, par deux
lettres de Gîphanms ( V. Giffen ,
XVII, 337 ), insérées dans le Syl-
loge eûistolar. de Burmann (t. 11 ,
S. 3oo ) , mie Scaliger , en t5n8, y
onna des leçons de philosophie. Il
ne resta pas long-temps à Genève ,
puisqu'on le retrouve, dès l'année sui-
vante , dans la terre de La Roche Po
zay , près de Tours , où l'on sait que
la plus grande partie de ses ouvra-
ges ont été composés. On peut con-
jecturer qu'il profita d'un voyage de
sou patron, à Rome, pour visiter
l'Italie et le royaume de Naplcs,
d'où il rapporta de nombreux frag-
ments d antiquités , et une foule
d'Inscriptions , dont il fit présent
à Gruter, qui les a publiées dans son
Thésaurus. On sait aussi que Scali-
ger fit un voyage en Ecosse; mais il
n'en reste presqu aucune trace dans ses
lettres, de sorte qu'on ne peut en déter-
miner l'époque. Il était, depuis plu-
sieurs années, tranquille, au milieu de
ses livres , dans la belle terre de PrcuiJ-
li, quand il fut invite par les états
de Hollande, en 1/191 , à venir occu-
per à l'académie de Let d«- . la chaire*
que la retraite dr Jusie Lip.-.*, lai; -
SCA
sait vacante. Il voulut s'exau
succéder à un si grand homn
retarda la négociation entame
les états- généraux avec Henr
dans l'espoir que le roi s'oppe
à son départ. Henri IV, au conl
le pressa de se rendre aux desi
Hollandais; et Scaliger prit le
min de Leyde, en i5q3 ': m
l'accueil qu on lui fit , ni les t
gnages d'estime que lui prodigi
les personnages les plus distin
ne purent l'empêcher de reg
les années qu'il avait passées àl
li. Placé par l'opinion, avec
Lipse et Casaubon, an prcmiei
dans la république des lettn
jouissait en paix de la gloire
avait acquise; mais, dans une 1
qu'il écrivit, en i5k)4 , à Jean 1
(F m ce nom), sur l'ancienneté
maison de Scaliger , ajoutant c
aux fables inventées par son pc
prétendit la faire remonter ji
Alain, restaurateur de Vérone
temps de la fondation de A
(Epist. p. 9, édition de 1627).
lettre, par laquelle il se flattait
duire ses ennemis au silence ,
qu'en accroître le nombre. Scioj
le plus passionné de tous , n Yi
de peine à démontrer la fausse
cette généalogie, et y signala
mensonges. Aux injures deccred
ble adversaire, Scaliger répond
d'autres injures , et mourut en
tant ses amis à le venger. Une h
Êisie l'emporta , le 21 janvier
audius prononça son oraison
bre ; et les curateurs de l'acai
de Lcydc consacrèrent à sa me
un monument décoré d'une in<
tion. Scaliger était un très- ho
homme , de mœurs pures et d'un
inc rce agréable. Il eut pour an
plus illustres savants de son te
If!.', que Juste - Lîpsr* . C.sav
SCA
i ^ . M« uimu> , K-.s Dimiiy , Sau-
• . \w»us Yelser,P. Pithou,
r: il leur coromuuiqinit avec
i^*xQi*tit le résultat de ses rc-
V--. Ou* tique telc protestant, il
.: « ii- an*» part aux querelles re-
.<*** . 1 1 il avotuit qu'il n'aimait
!• '<"ii ce qui sentait la coutro-
■ I>«.»«x et modeste dans l'intimi-
j-.ruit <L*n*la discussion le ton
v i:l de son j>ère. Si vanité"
r-i'.l ait dès qu'on avait L'air
-r» r de sa noblcve ; et alors il
.*-!t plus que de» folies. Les
*■ î iu recevait de ses con-
• r * ou joutent bien avoir con-
" i lui tourner la tete. Suivant
:--n . liieu avait voulu montrer
m [«T^'uce de Scaliçer jusqu'où
é'.uïi*\rv la force de l'esprit
i:- • c'était L'Apollon du siècle ,
-aie dr-» muscs, un abîme d'eru-
. . uu oc*mu de sciences , le chef-
i re . 1#- miracle , le dernier elïbrt
£a!-.re. Sciiippius, avant de se
.-»: vu cuiM-uii , le plaçait au
- ïh» ;i\ du premier ordre ( f.
' ' a- hjii Ars critica :. Quel
* . ii;;a# .<**ez fort pour resi.stcr
-• iib <* tl.ittcries? Ou a dit
> - t.T le père avait plus de
rut.i qui- If (ils avait plus
: :. -a . plu* • l'esprit et de goût,
■ :• l.Militi- pour le tr.t\.iil.
!. ■: :i «iiiiN m** l'MiijrctiiiiA. on
» :. ■!■ ih si Jlim-|»}i Scaliger
* ; i« 1 i«: plu nuisible qu'utile
.»• [■ ir m s mij ifctiuiiN et ses
4 ■» «!« * ■llllli'lis «lUtl'ill s ,
j n'ti -uii\elit *«■•» piupii s
!.. «i> l.i.l.^ir Sli 1 Hlll s IH'IU-
.; :i * i< ii-str p.i> iihillis l'iii:
'< iu.> l » j-iil!'»!'^ \vi ; .ni<t^i
. -I< q.n .ItiNtr I.JpM-, il
' 'i. j • I u -il il «n> Il i itii-
■ ■ •: < Mli t ; i | lîulilu k< Il le
:1 i jLilAi'. 1<_ i In t tt lv uiiid*
vSCA «i i
de cette suite nombreuse d'illustres
critiques dont les talents ont brille
d'un si çrand éclat eu Hollande, au
dix-septième siècle (*i). Scaligcr est
ausîà le véritable créateur de la chro-
nologie, perfectionnée par le P. Pctati,
qui sut mettre à profit les erreurs
comme les découvertes de son devan-
cier. Scaliger a commenté plus ou
moins heureusement les ouvrages de
Varron ( f. cenom ), de M. Verrius
Flaccus , et Pompon i us Festus (3) ; Ca-
tulle, Tibullc et Properce, Ausouc,
Manilius;4) ; VEclogue de Lucain à
Calpurn. Pison (5) ; les Tragédies de
Senèque , Thcocrite , Moschus et
Biou ; les DioitysiatfiU'S de Noimus;
les Sa tjres de Perse ; les fers d'Eni-
pédccle ; et les Commentaires de
€es.i r. On lui doit , eu outre , des notes
sur le jVow. Testant, grec, sur la
fersion latine qu'en a donnée Théod.
de Reze ; sur le Traité de Tcrtullicu ,
du Manteau ; sur le livre d'Hippo-
cratc , des Blessures à la tete , etc.
11 a traduit en vers grecs un choix
des Epigrammes de Martial , et les
Sentences de Publius Syrus , et de
Ci ton ; eu vers Miubiqucs latins, la
Cassandra de Lycophron , qu'il a ,
par un t'jur de force dont lui seul
et lit eap.iblc, su rendre non moins
inintelligible encore que l'original
( f<>} . I.ï(.r»ruu<>> , \.\v , 5io);
\\4jti.i furieux de Sophocle, et
les Epigrammes d'Agalhi-i* ; eu
prose , V Onviricritùm d'A.stramp-
s)diu> , et deux cciiluiits de Pro-
l'i,l 'il. /».,. . y,. ,•»! . ••{il. )!• i\-,
' .1. S< i'. I f • ■ ■ I- l.l . t ,;.(■ Ml II II lilllli"
■ t .!■ !• t . •■' -i ■ >!■ > I t ii : • i ifi ii'ir» .i >.i III u-' li
■ ;■ . | %■■«►■• i' ■ ii. ;■! ■ Il i.t- ijn il !•■ I
■■ ■ I li'in >l ni» ■■ . \ . . »>ir )■•!■!*
I J- -. -i . •) 1 lin t . • i i i[ «m M iii ■• . <(•■"
■ i '■■■ % ■■■ i >| <> i! .. » ■<■' l ■ i iilil '■ ■■
. -il- Si iIi.ii ,i i iiI.iki I nili m t m 1' ■ 'I irli'>
TrtiH -HI ' .il •! IMl • » //■ ■ . I ■
■ l'.llnlll i | ili (■■• '■>! » • Il • • I "
i,.|-.i< • iii Si i|». i i ■ ■ |i i • |||- l ■ i I" il I -i 1 1 l
WUII. ti
IX
SCA
verbes Arabes ( Voy. Erpenius ).
Parmi ses ouvrages , on se conten-
tera de citer : 1. P. VirgiHi Maronis
appendix , cum supplcmentomuho-
rum anlcluic nunquàm excusorum
poematum veterum poetarum ; et
commeiitariis , et castigationibus ,
Lyon, i57'i, in-8°. de 548 pag.
Scaliger dédia ce Recueil à Gujas.
C'estia première édition des Cata-
lectes , c'est-à-dire des pièces des
anciens auteurs qui ne nous sont pas
parvenues tout entières. M. Brune t
ne rite que la seconde , Leyde , 1 6 1 7 ,
in-8°. ( Voy. le Man. du Libraire ).
Elles ont été traduites en français
Îiar l'abbé de Marolles ( V. ce nom ).
I. Slromateus proverbiorum grœ-
corum , Paris, i5g3,in-4°. Cette édi-
tion ne contient que le texte ; celle
qui parut l'année suivante in-8°. , est
accompagnée d'une version latine en
vers , par Scaliger. Ces proverbes
ont été réimprimés dans le Recueil
d'André Scbott ( V. ce nom ) , et
avec les Poésies de Scaliger ( V. ci-
dessous). III. Cjrclometricaelcmen-
ta duo; neç non Mesolabium, Leyde ,
i5g4, in-fol. 11 se flattait d'avoir
découvert la quadrature du cercle ;
mais il fut réfuté vivement par Viète ,
Âdr. Romain et le P. Glavius ( F.
Mdhtucla , Hist. de la Quadrature,
pag. 111 y IV. Epistola de vêtus-
tateet splendore gentis Scaligerœet
vita JuliiC. ScaUgeri; accédant /.-
C. Scaligeri oratio in luetujilioli
Audecti , neenon diversorum testi-
monia de gente ScaUgerd et de /.-
C. Scaligero , ibid. , 1 594 , in-4°* :
c'est cet Opuscule , monument déplo-
rable de la vanité de l'auteur, qui
troubla la paix dont il jouissait.
Scioppius le réfuta dans le Scaliger
hjrpobolimccus ( FVScioppius), où
il prouve que le véritable nom de
Jufcs-CesAr Scaliger est Bordoai.
SCA
Joseph Scaliger lui répliqua par
Confutatio stultissiniœ Burdonum
fabulas, Leyde, 1608, in - 12 ;
et fit paraître cette réponse , sous le
nom ae J. R. ( Jean Rutgcrsius),l'un
de ses élèves. V. Opus de emenda-
tione temporum ; accesserunt vete-
rum Grœcorum fragmenta sélect a,
cum notis , Paris , i583 j Leyde ,
1598, in-fol. L'édition de Genève ,
1609, in-fol. , donnée sur les manus-
crits de l'auteur, est la meilleure et
la seule qui soit encore recherchée*
Cet ouvrage est le premier dans le-
quel les véritables principes de U
science chronologique soient expo*
ses et discutes. Aussi , maigre les
nombreuses en curs qae le P. Pétau a
reprochées à Scaliger, il n'en a pas
moins la gloire d'avoir débrouillé
cette partie si importante de l'his-
toire. La période julienne , qu'il c
inventée pour servir de mesure com-
mune à toutes les ères , eut d'abord
quelque succès , et fut jugée préféra-
ble à l'époque, trop incertaine, de la
création du monde. L'une et l'autre
ont été abandonnées pour l'ère vul-
gaire , la plus généralement employée
aujourd'hui. VI. Thésaurus tem-
porum y complectens Eusebii Pam-
phili Chronicon , latine , S. Hicro-
nymo interprète ; cum ipsius chro-
nici fragmentis grœcis antehac
non editis, et auctores omnes dere-
licta ab Eusebio continuantes, eden-
te J.-J. Scaligero , qui notas et cas-
tigationes in Eusebium, neenon isa-
eogicorum chronologiœ canonum
libros très adjecit, ibid., 1609, in
fol. ; nouvelle édition , augmentée ,
Amsterdam, i658, 2 vol. in-fol. ,
Sar les soins d'Alexandre More. VII.
Uenchus utriusque orationis chro-
nologicœ Dav. Parœi, ibid. , 1607,
in-4 '. Dans cette réponse à la criti-
que que Pareus avait faite de quel-
SC A
rfjr*-iU4»» de **•$ supputations chro-
ul-Ji p-j-jes , il le traita d*unc manic-
rr »i ai<- primante, que le pauvre pro-
its"<\;r i.'o^a pas lui répliquer. ^N I II •
F.ltrru hu.\ Inh&resiï .'McoL Serarii ;
itr-m Serarii deUrium fanaticum
ya<> E%<rm»s tnomichos christ in nos
fW*w ronUmlit , Frauekcr, iGoj,
i::--S'. ; Arnhi'im, iGi(> , iii-{°. , et
ivlf; . i-rti . c l.i 115 un Recueil de J.
T Roland. IX. Opuscula varia an-
trkac rtlila , ruine1 -i vro multis par-
îik'us aucUi , Paris , i G i o , in - 4°.
Iwi »r Cavniîx>n est l'éditeur de ce
ft" ueil , qui fut réimprimé à Franc-
fcrt . 1 0 iJ . in - 8°. On trouve le dé-
lai! d*-> pièces qu'il renferme dans
les *le moires du P. Niccron, xxm,
3i t et %mv. Les principales sont les
Rm/zrques de Scaligcr sur le Corn-
ai: . in* de Melch. (ruii.iniiinus tou-
'i^'.t le papyrus (for. Cuimptm-
• i. • . \i \ . lit i : la jVm'mv des (iau-
'**. iit-r des notes sur les noms des
» i . r * « i ; i"« ■ s pa r ( >\a r ; une Pisser-
.*-.•; n * ir l«*.s laiiî;iifs ilr Dùirupe ,
• " :i !» t- * de la France cl la cl i Ile-—
:■■ • -j-.r l*i. n met «luis la proiinii-
. r. !*■ i i-rt.iiiics {titres, et :*/:.»-
;V « d'une médaille d'argent (le
-.-■ .:.T){i-|i-lir.iiMl. (]r volume est
-. # j..»r tn»is morceaux ériits en
'.-. a.« : Pi<rmirs de la jonction
*• .- le r%. du dt wèehenicnl des ma-
r±. * t d*' la rrparatum des riviè-
'* . *«*.r les rendre navigables; Dis-
• . r . v. r tjiii'Lj m - \ pa rticula rit es d< •
- ... romaine ; et Lettres /#•//-
"•■ . / • * pltcatuiri de 'pielane\ me-
■ •. \. Fh* iiupumu'fii»rum a/.ti-
r.- ifiatnf ti , V iris. |C»|3, in
■ I. i'ft-inata frnriiii , Lcvdc ,
i *«. - S ■„ < i ;:. t .l-iion fui ilu:.-
■ : ** it\'ii s. 1. 1 Munit .vi" :i pris
- .■ • !• i.i J1-" Ses f ititi -, ilr i|ii m-
* ;• il • ■ 1 1 i->M« > <■' lis M'"i'h-
' *' •* îi ij*| D i N .i'i^i r •! :ns sr-» \ci -,
SGA
il
crées ( Voy . le Menagiana , i , 3*5-
33 , éd. de 1715). XII. De re num-
maria dissert atio, Ubrr post humus,
ibid. , 1 G 1 G , in - 8». X 1 1 1 . Epistolœ
omnes quœ reperiri pottterunt, nunc
primùm collectœ ac editœ , Leyde ,
iGu^ , iu-8'1. D. ITeiusitis, l'éditeur,
a fait précéder ce volume de la fa-
meuse Lettre à Dousa : De*gcnte
Scaligerd. On trouve dans ces Let-
tres des particularités et des dé-
tails intéressants. , Jacques de Rê-
ves a publié : les Epitrvs françaises
de personnages illustres à Scaliger,
Harderwyck , iG*j4 , in - 8°. , rare.
XIV. Scaligerana prima — Scalige-
rana secunda. Ce sont deux Recueils
de traits d'érudition , de remarques,
de J. Scaliccr , et des jugements au'îl
portait des grands écrivains de 1 an-
tiquité. L'orgueil , l'arrogance et le
venin d'un pédant outré y régnent de-
puis la première feuille jusqu'à la der-
nière. H y n des endroits faibles en
matière d'érudition , et plusieurs
manquent de réflexion, (l'est le
jugement «pie Vignenl - Marvîlle
( d'Argmiiie ) porte de ces deux
RerutiU; mais ou doit remarquer
que Sealiger a moins de tort que
■/eux qui ont cru dignes de l'im-
iires.sioii les moindres mots qui
ni échappaient dans l'abandon de
l'amitié et de la eoii\crsatinu. La
meilleure édition des Scaligerana
e-t relie qu'a donnée Desmaisr-iux ,
Amsterdam , 1 7 \" . avec le Th nanti,
etc. ' l\ ])|sm\m vu '. Hn !rou\e-
r,i de i mieux détails sur celle cnin-
nilalioti, vs auteuis et ses éditeurs ,
il.nis W fie'nrrtoire de l-ihlingraphies
spéciales «le M. I*i iuuot . '•V1- '"»'»■
f ).i;t 1- I -^ f/.« :!>•! »i s île N.i'i'ruii . (mi
p« ut ciiiis,|i:"v . 'l'i'i-sie:-. C.li «nl»-| i ■
"1.
» t 1rs h'.ln*'. \ «le
1:
PciMu''. 1 - I'"
n-.-i» ili-.li»>. Ni .s'i^i r 1 1 îe;-'-' ,w" |MI*
Ivli'liuck. in-!\ I. \\ •-.
24 SCA
SCAMOZZI (Vincent), l'un des
]>lus illustres architectes modernes ,
naquit à Yiccnce , en 1 55a , et fut
initie' dans les premiers éléments de
son art per Jean - Dominique Sca-
mozzi, son père, arpcnteur-géomè-
trc , qui ne manquait pas de connais-
sances en architecture. On pré-
tend même que ce dernier avait di-
rige' diverses constructions à Vicen-
ce et dans les environs , et qu'il est
l'auteur de la Table raisonnée qui
se trouve à la fin des Œuvres de
Serlio. Cette Table porte en effet son
nom ; mais tout donne lieu de croire
qu'elle est l'ouvrage de son fils. Quoi
qu'il en soit, c'est de lui que le jeune
Vincent apprit l'architecture j et il
n'avait encore que dix-sept ans lors-
qu'il donna pour les comtes Oddi le
dessin d'un palais, qui , bien que non
exécute , lui fit le plus grand hon-
neur. Mais ses véritables instituteurs
furent les c'diliccs que Palladio et le
Sansovino élevaient alors dans Ve-
nise. Stimule' par la renommée de
ces grands maîtres, il se rendit dans
cette ville, étudia attentivement leurs
travaux. , et conçut le projet témé-
raire de les surpasser. C'est surtout
Palladio qu'il prit pour l'objet de son
imitation; et il s'imagina l'emporter
sur lui en eu parlant d'une manière
méprisante. Avant de quitter Vicen-
ce , il avait fait une étude spéciale et
iiprofondic de Vitruvc et de la per-
spective; et il avait si bien prolité ,
qu'il se sent il capable, quoiqu'il n'eût
encore que \ ingt-drux ans, de com-
poser lui Traité inédit , en dix livres,
intitulé : Ih'tcatri c dette scène.
Son mérite ua is.s;tui n'échappa point
■ri\ chanoines de Saint-Sauveur, qui
'« ch-'irgèreiit d'ouvrir des jours aux
«|ii.s irr* lanternes de la coupole de
leur église, dont l'olisc-miti était
beaucoup trop grande. Poui se pci-
SCA
fectionner dans son art , il se rendît
à Rome , en 1 679 , y étudia les ma-
thématiques , sous le père Clavius ,
et y dessina avec exactitude , mais
non sans les plus grandes fatigues ,
les restes les plus célèbres de l'anti-
quité , tels que le Colysée et les Ther-
mes d'Antonin et de Dioclétien. Il
mit ensuite cet ouvrage au jour;
mais ce n'est pas un de ceux qui ont
le plus contribué à sa renommée» 11
Sassa ensuite à Naplcs, pour y éto-
icr les beaux fragments d'antiquité
que l'on voit dans cette ville et dans
les environs. De retour à Venise, en
1 583 , il s'y fixa , et fut chargé, par
le sénateur Marc-Antoine Barbaro ,
du tombeau du doge Nicolas da Pon-
te, qu'il érigea dans l'église de Sains
te-Marie de la Charité. C'est un mo-
nument oui peut soutenir le paral-
lèle avec les plus célèbres de ce gen-
re. Les applaudissements qu'il lui
mérita le firent charger de l'a-
chèvement de la Bibliothèque de
Saint- Marc y commencée par le
Sansovino. Il s'en tira avec honneur,
et y ajouta le Musée public qui la
S recède. Il fit un second voyage à
orne , à la suite des ambassadeurs
vénitiens choisis pour aller féliciter
le pape Sixte -Quint sur son exalta-
tion. Il profita des diverses expé-
riences aime foule d'habiles archi-
tectes convoqués pour élever l'obélis-
que de la place du Vatican : mais
l'objet qui l'attirait plus particuliè-
rement à Rome , c'était les restes de
l'antiquité. Le desir de les étudier
lui fit entreprendre jusqu'à quatre
voyages dans cette ville. En i585,
il se rendit à Vicence , à l'occasion
du passage de l'impératrice Marie
d'Autriche , pour diriger les fêtes
destinées à célébrer la présence de
cette princesse. On voulait jouer,
sut le théâtre olympique, l'OEdipe
SCA
>f hocle. Sca mozzi conduisit les
\u\ de la scène , et il obtint l'as-
nrnt universel. 11 donna , pour
and Pont de Riatio, à Venise,
projets , auxquels , maigre leur
tr . on préféra celui de Nicolas
unt*». Il ne fut pas plus heureux
i't^Ib* de la Celesiia, qu'il
t commencée sur le modèle du
brou de Rome. A j»cine eut-il
^>n» 1rs premiers travaux, qu'une
**r dr femmes fit tout aban-
*r. Il m fut dédommage', par
: tbun (ionugue, duc de Sabio-
*. par ordre duquel il construisit,
m-tnirre antique , un théâtre ,
obtint le suffrage de tous les
^:-«eur*. C'est alors qu'il fut
-~r dr diriger les travaux de la
ru<r forteresse de l'aima, dans
nisul: et. en i5g3, il en posa la
SCA
25
vint à Venise, où il fut chargé de tant
de travaux , qu'il ne pouvait y suf-
fire. II serait trop long de citer
tous les édifices, tant publics aue
Sarticuliers, qui lui furent confiés
ans cette ville , ainsi qu'à Vicence.
A Venise, sur le grand canal, il
construisit le Palais Cornaro; près
de Lonigo , il éleva pour les Pisani
un Casin de forme carrée avec une
rotonde au milieu. On trouve quel-
ques défauts dans les fenêtres du
Casin qu'il fit pour le cardinal Cor-
naro , près de Castel-Franco , dans
un endroit appelé le Paradis. On
estime davantage celui qu'il bâtît
dans les environs de Paaoue , pour
Molino. On vante beaucoup le Pa-
lais Trissino, aujourd'hui de Trente,
qu'il éleva dans sa ville natale , sur
un terrain fort resserré , mais dont
turre pierre, en présence des gé- l'idée est pleine de grandeur. Ce na-
wi \t nitiens. 11 fut choisi pour lais, voisin de la cathédrale, ne doit
pas être confondu avec un autre Pa-
lais Trissino sur le Cours , qiû est
également son ouvrage , et dont le
mérite n'est pas moins grand. A Vil-
la ver la , sur la route qui conduit à
*. &1 étage; mais (teut-être Tienc, il dessina un su perbe bâtiment
pour les comtes V ci la ti. 11 fut obligé
d'aller à Florence pour y diriger les
travaux du palais Stroz si, dont il
avait fait le second plan; et à (iciics.
pour y construire le palais Ravas-
chien. II alla même jusqu'à Saltz-
bourg, à la demande du prince-
eveque de cette ville , pour y (fie ver
la cathédrale, dont il avait fou ni i
les plans. Le nombre de dessins qu'il
envoya (Lins toutes les contrées de
l'Kuropc , à la prière de différents
pliures, est iirrsqu* incroyable. Tant
de travaux 1 empêchèrent de s'uern-
]W de sou graiid I r.iilrd'ai chitecture,
.iver ti' M'in et l'.ts^.liiiti' qu'exigeait
un ouv Mgr a u >si important. Il l'avait
d'a)>ord di*tiibiié (ii douze livres \ ii
ix^t r I* Palais neuf tles Procu-
%r$ . »ur la place de Saint-Marc.
• - i*l*|'*ei changements à l'idée
za\i\ - :u Sausoviuo , en ajoutant
:-i. .<if-m<- ordre , qui forme
-, <:-i»d pa» le féliciter de ce
...*r^f lit. 11 ne put conduire cet
. * y.*- juvpi'à l'angle de San
-..'.^ac. l> fut Balthasar Lan-
;r-i le termina, sur les mêmes
•s.*. N «rno/./j .nait rc[Hndant
. Î* |>r««j«'t d'un grand ouvrage,
- — | -m \ i i * i »« da i t fa i rc conuaî t re
, - j« ».i.;\trM ldt l'a rcliitec turc. Il
i ■ * *-. m. pour IViéeuter, de preii-
rr u^'i^m-meuts nombreux
■- j» i*s au-delà des Alpes. 11
• . ! I"«ii\<»i de* ambivs.ideiirs
■ . * - vjHilie's . m iIhmi . .'i I'i-iii-
- . I ! i l-J.l !«V|Mi «I» Vrni^* ,
."# ' i r r.iiii '.li |,i i i.ime,
.!• • t 1 1 llitii^in . l'inriehi
. '.:.* ■ !•_ -h do<.i;iu<iit<»,il n-
aG
SCA
le resserra ensuite eu dix, et le publia
à Venise , en i Oi 5 , sous le titre de :
Idea delV arcldtettura universale ,
divisa in x libri, i vol. in-fol. Quoi-
que le frontispice annonçât dix li-
vres , l'ouvrage n'en contenait que
six; savoir, les icr., 11e. etnie. delà
première partie , et les vic. , vu®, et
vme. de la seconde. Il est probable
que Scamozzi avait également écrit
les quatre livres qui manquent , mais
Sue ne les ayant pas conduits au point
e perfection où il voulait les porter,
et désirant , à tout prix , faire con-
naître ceux qu'il avait achevés, il
prit le parti (le publier son ouvrage
ainsi mutile'. Sa mort, arrivée le 7
août 161 6, quelques mois après
cette publication, a privé pour ja-
mais la science du fruit de ses veil-
les. Il fut enterre dans l'église de
Saint-Jean et Saint-Paul, à Venise.
On devait lui élever, dans une des
chapelles de cette église, un tombeau
digne de lui; mais son testament,
dans lequel il instituait pour son hé-
ritier, son fils adoptif, François Sca-
mozzi , de la famille Gregorj , ayant
donné lieu à de nombreux procès, ce
projet ne reçut point d'exécution.
Cependant un descendant de son fils
adoptif lui a érigé un monument à Vi-
cenec, dans l'église de Saint -Laurent.
On doit regarder Scamozzi comme un
des architectes les plus illustres qu'ait
produits l'Italie. Ses ouvrages son-t
simples , majestueux et corrects , et
il est mis sur le même rang que
Vignole et Palladio. A la vérité ses
dessins n'ont pas la douceur de ceux
de ces-deux artistes. Censeur acharné
de Palladio , c'est ce dernier cepen-
dant qu'il imite plus qu'aucun autre;
et lorsqu'il ne le copie pas , il tombe
presque dans la scclieresse. 11 recom-
mande la sobriété des ornements ; il
enseigne que les parties qui doivent
SCA
les recevoir sont les parties supé-
rieures et non les inférieures, toujours
exposées aux chocs et aux immon-
dices ; il dit que les ornements con-
viennent aux ordres corinthien et
composite , ne disconviennent pas à
l'ionique, et sovt supportable» dans
le dorique; et après avoir recomman-
dé l'observation de ces excellents
préceptes , il a souvent opéré d'une
manière tout opposée. Son caractère
était loin de répondre à ses talents :
il était plein d'orgueil , et ne savait
pas cacher son mépris pour ses ri-
vaux. C'est la vanité qui le porta à
entasser, dans son grand traité , une
érudition affectée , mal digérée , et
encore plus mal employée. Cepen-
dant , le vie. livre , dans lequel il
traite des différents ordres , est un
chef-d'œuvre, et suffit pour prouver
combien l'auteur avait aprofondi son
art. Voici la liste de ses ouvrages:
I. Uldea dell' architettara uni-
verselle, Venise, 161 5, 2 vol. in-
fol. , fig. , avec le portrait de l'au-
teur; réimprimé en 168", à Piazzo-
la , in-fol. ; et , en 1694 i à Venise.
Ces réimpressions , la dernière sur-
tout, ont échappé à la plupart des
bibliographes. D'Aviler,qui n'a tra-
duit que te sixième livre, le fit pa-
raître sous le titre des Cinq ordres
d'architecture de Scamozzi , tirés
du VIe. livre de son Idée sénérale
d'architecture , Paris, i685, in-fol.
La traduction entière de cet ouvra-
§e parut en Hollande , sous le titre
' Œuvres d'architecture de Sca-
mozzi, contenues dans son Idée de
l'architecture générale , dont le
ri*, livre a été traduit par d'Avi-
ler, et le reste par Samuel du Hy9
Lcyde, 17 13, in-fol. II. Discorsi
sopra la anlichità di Roma , con
4o tavole in rame, Venise, i581,
in-fol. III. Sommario del viaggio
SCA
/** éU Parip smo m Italia ,
prrU ria di JVojtçr, l'anno 1600.
C'en le journal du voyage de Sca-
maa* . qui n'a jamais été publie , et
dont W manuscrit original est dans
h bmille Tornicri, à Virence. Le
ooaur Grogna ra m avait obtenu une
cupir. pour enrichir sa collection.
C'a exemplaire de la traduction ita-
dr Vitrove, par Barbara ,
^ couverte de notes marginales
de Seamutzi , était dans la même
UdiothrqiicCirognara, dont le pape
vient dr Caire l'acquisition. P — s.
âCAMOZZI (Oc:TAVEBEaTOTTi),
mi a Vicence en 1 -*1i , portait , par
droit d'adoption, le nom de l'illustre
afrnitrete dont l'article précède et
avec lequel on ne doit pas le con-
fndfe. 11 a donne' une magnifique
éàkiam des Œuvres de Palladio,
publie* en français , a Vicence , en
17^6-83. sous le titre suivant : Les
ÈMiiments et les dessins de Palla-
£n. recueillis et illustrés, 4 vol.
«-foi., ftp. On peut y ajouter un
rioquirmr volume du même éditeur,
KtiiuJr : Ijt-s Thermes des Ro-
■**« . publié* dv nomma f avrcqurl-
fmrt U>*rTvations, d'après Vcxem-
plmtrr dr lord Burlinghton , Vi-
rrx4T. t-H->, in-fol. Os deux où-
Traces ont été traduits en italien, et
rnm primés ensemble , en 1 ~<)f>, sous
ie tïtn- de Fabbrichr di Palladio
d*tr m luce ed illustrate , da Ot-
ta»i'* Brrtt4ti Scamozzi , con l'ag-
eiMnim drllr terme de' Romani ,
;î*i . r» v»l. in-4" 1 . A — c; — s.
V \M>hR-lîK(i (j r.imir.1.
1 i-;i iot, j lus rminii sons le nom
:« . * t «j «r ium> .ipjielitToiis a\ec
• #. » «••li-itri •■nf rfr lili'm ,,, • |r., U \*
r- »! .»••-». U i>|iAii«. i*t . h" ii', du 1 .■(.!
• »•' 1 11 rrrrmr ipw Wm aatanli autrui» il»
I- d* r-r h'f /»i dmtti. «f M l>«ru. «Uni fin
H w—*w Àm I'mim . U mmM SctmJtrhtrg.
SCA J7
M. Pouqueville , le dernier des héros
de la Macédoine, naquit en i4o4*
H était lils de Jean Castriot , prince
4'Épire ou d'Albanie (3) , et de Vei-
save , fille d'un petit prince voisin.
Comme tous les despotes de la Grè-
ce , Jean Castriot s'était soumis à la
domination des Musulmans : vive-
ment pressé par Amurath II, il avait
été forcé non-seulement de lui payer
un tribut , mais encore d'envoyer
ses quatre Gis en otage à la cour du
sulihan. Ils furent tous circoncis et
élevés dans la religion musulmane,
contre la parole formelle qu' Amu-
rath avait donnée à leut père. Les
trois aînés restèrent confondus dans
la foule des esclaves d' Amurath;
(ieorge, qui était le quatrième,
plut à l'empereur turc par sa belle
et noble figure , et par des traits qui
annonçaient un grand caractère. Il
le conserva auprès de lui, lui fit
donner mie belle éducation, et le
conduisit à la guerre dès sa première
jeunesse. Les actions de courage et
de force de corps de (ieorge Castriot,
lui valurent le surnom d'Alexandre
( Scander eu laugue turque ), qui
fut accompagne' du titre de Bejr
ou Brgy qu'il tenait du sultliau (4)«
C'estsoiisccs noms réunis, que (ieor-
ge Castriot avait reçu des Othomaiis,
qu'il signala contre eu\ ses talents
i. 4 l.r« lii«|oririi« *»«t^»i ut |Mii;r (•••ri»r«Hii m%4i •
nr «!•• < r |irntr c, "U plutôt * 1 i lui <lr ««m |il«t «u*
jet i|i* <r\ «i-tii lr. \e «■•!<*• il' \»nl»rarn . ri In Imu-
clir» 1I11 l'^tljin . il- ■-*-• uli'iit mi l'i h irnl rr» Irmi-
lirn-* jtiMiu 4 lu Sinir !•' ipn lui •(••itnrrHil |»ln*
H'» •« "nliii ii<i"jii r'>\.i'iini- «li- M 11 ■ ■" ' ■!•■. !'• ■ni|ii« -
% i|1> I 1 1 • j 1/ i»i • l'i t it- ■■»- | 1 !!••■ iji-i- Si •tiiil<-r
!"■ ^ in ii- »»« -li I. ■• lit ■•jtr < iiii u* J -•• !■ r . >|ii< ' mi.i .
/ • ■ . I '\ 1 1 u 1 1 • t l-t ji^itit ■lu Mi ««.ii ii> . <|<m
« ti-i-Ui I •■u i|i l.i 1 ii • .!■ ..ii .S I' '.{■••■«. iff?i"
•••■■ iirrii'iulii iit^ 1111111 >i- 1 i!--i>rfit *>i iii-hI* ■»!•■ I*
1 ..m •!• < •■■■• 1.11 »■• ■. ■' •• ■:■ ' ' ' '*■ '«"
///.f liln •!■■ il |>i ! . .' 1 >.nt 1 <■• t -I m» I'
'•" I ■ 1 1 il- ■•■ 1" llff » »l »"!■ Ill ■ 1 ■! * ■ t ■ ' ■ ' •
! «ii* i.ii- « <l< .II. !.. - # r- i' • l" "
r ip^li • 1 ■■!»< 1 ■ f ■• i|i- li lidi if Vil •
', M'Miiu* |t.iil<liu« «m Hnl I »i» iU«ln»
li.riiii* ili- S jiiJ« r I'm i . j.r. !• ..fi «|.n !• • I ■•'€% lui
d'-nurrtnt i« Miruviii lor^u'il int cni'*i».
a8
SCA
pour la guerre , accrus et cultivés à
leur école et daus leur armée. Doué
d'une conception rapide, Scandcr-Bcg
parla bientôt parfaitement les lan-
gues grecque , turque , arabe , ita-
lienne et sclavone, et montra une
adresse merveilleuse pour tous les
exercices du corps, l) n'avait pas
encore atteint dix-huit ans, lorsque
le sulthan le nomma sangiac, premier
degré d'honneur militaire chez les
turcs, et lui confia le commandement
de cinq mille chevaux. A la tête de
ces troupes, Scandcr-Bcg déploya
une brillante valeur contre les enne-
mis d'Amurath , et accompagna ce
souverain aux sièges de Nicomé-
dic, d'Otrée, etc. A l'attaque de
cette dernière ville , il en escalada le
premier les remparts, y arbora un
drapeau , et s'élança ensuite dans l'in-
térieur les armes à la main : ce trait
de hardiesse et de témérité, dont
AIcxandre-lc-Grand lui avait donné
l'exemple, surprit tellement les ha-
bitants qu'ils demandèrent sur l'heu-
re à capituler. Scandcr-Bcg avait
vaincu précédemment dans un com-
bat singulier, un tartare d'une taille
gigantesque qui l'avait provoqué; et
comme les héros de l'antiquité , il
attachait beaucoup de prix à ce gen-
re de triomphe. A la mort de Jean
Castriot, arrivée en i43a, Amurath
se défit, dit-on, par le poison, des
trois fils aînés de ce prince , et en-
voya clans l'Albanie un de ses meil-
leurs généraux, qui s'empara de
Croia , capitale des états du père de
Scander- Beg. Celui-ci dissimula si
bien l'indignation et le mécontente-
ment que lui inspirait la conduite du
Milthan ,qu'Amuiath , j>eut-êtrc pour
(•'prouver sa fidélité, lui donna le
commandement de l'arraeVqu'il avait
destinée à l'envahissement des do-
maines du despote de Servie. Ce
SCA
i
prince fut vaincu dans une bataille
que lui livra Scander-Beg , qui, sans
se compromettre cependant par des
promesses positives , prêta , dès ce
moment, l'oreille aux propositions de
quelques seigneurs Albanais , fati-
gués du joug des Musulmans. Ladis-
las, roi de Hongrie, ayant envoyé
une armée au secours du despote de
Servie, Amurath, pour se venger,
entreprit le siège de Belgrade; mais
il fut obligé de le lever , après être
resté sept mois devant cette place.
Résolu ae venger l'honneur des ar-
mes musulmanes , il confia , en 1 443 ,
à Scander-Beg et au pacha de Ro-
mélie, le commandement d'une ar-
mée die quatre-vingt mille hommes ,
qui vint camper sur la rivière Mo-
rava , vis-à-vis de l'armée chrétien-
ne. Scander - Beg , s'attendant à
une grande bataille, pensa qu'il pou-
vait enfin exécuter les projets qu'il
méditait depuis long-temps. 11 y mit
tonte l'adresse et la circonspection
que demandait le péril où il s'expo-
sait, et se concerta, avant de rien
entreprendre, avec ses confidents les
plus intimes , et particulièrement avec
Ainèse, son neveu. Huniadc, géné-
ral en chef des troupes chrétiennes ,
avec lequel il semblerait que Scan-
der-Beg avait noué des intelligences ,
passa la Morava, et attaqua l'ar-
mée turque à l'improviste. Dans le
fort de l'action , Scandcr-Bcg ayant
fait faire un mouvement rétrograde
au corps qu'il commandait, le dé-
sordre et la confusion se mirent par-
mi les Turcs, dont la déroute ne tarda
pas à être complète. Le prince Épi-
rotc en profita pour se saisir du se-
crétaire d'Amurath ; et le poignard
sur la gorge , il le força de signer au
nom de son maître et de sceller du
sceau impérial, un ordre au gou-
verneur de Croia de remettre la
SCA
\A±rr entre ses mains, et de lui en
• r^T |r gouvernement. A peine cet
• Mre euit-il eipedie, que Scandcr-
H*Z . pour se débarrasser de témoins
tordra mode* et qui pouvaient deve-
mr dangereux , lit mettre à mort le
var-t^irr d'Amurath, et quelques
Turc» qui étaient avec lui, et se ren-
dit estent? hâte ciiÉpirc,avcc trois
c*nxs AUu fuis d élite, dont le dc-
voormrnt lu? ctait assure. La ville
de H.iute - Dibre , la première des
rut* de son père par ou il eût à pas-
*r . Ini ouvrit ses portes , dès quelle
rouut m intentions. II en tira trois
mit* hommes, et marcha sans s'ar-
rrvr Mir Croïa . dont le gouverneur
Ksrr . trompe par Tordre suppose'
â'Amurafh, ne crut pas devoir refil-
ât de lui remettre le commande-
■eut. Après avoir confie la défense
h* b citadelle et des postes princi-
pe \ â vs soldats qu il avait ame-
v». Scander- Beg renonça publique-
nst a li religion musulmane , et
r*Fnt U f«i t\v ses pères : il ahan-
:<iaa rnMiitc la girnison turque de
•iii « r.inirnositc des Chrétiens,
■ Ti finfif un grand carnage. Tous
■ ^"Ii.in de l.i domination des
^ -•r*rn-t.<n^>iiNp.iniH-ut iiiimcdiatc-
-- : !••* <~i . ii>-.-*rit - furent .mac lies,
» im^* d'Amurath mises en piè-
•* *■* fit Vf ignés déchirées et jetées
• • :-•; . et la \illr reprit eu fort peu
-• ; i««r<« I* forme de m. ri aiuicu gm:-
TT»n>rit . !• * magistrats leur pou-
• «r lj piMiifl' ei l.i religion leur au-
^•v. \ Il nouvelle ili- ni e\e'nc-
! . L* pl»)P.Mt des villes de I "Rpi-
• : . . -!#■!■• îmI-iii lit de« états de Sr.in-
■• f--~. "•}•!• ** »i\ nir chasse les Turcs.
-•T'F*iit sfrimiii de liilelite' et
• ' . • ,\ . i» ; î «|i s r**iif*>rts avec Ics-
• ' , uî li-s pl.iMs fireniieeN
: 'i U » Mh-hIiiuiis. |.h|s
• : iJj'J II * i \U levnlii
SCA an
tion, il s'empressa de conclure une
trêve avec les Hongrois , et envoya
une arme'e considérable contre Scan-
der-Hcg. Celui-ci , qui venait d'être
déclare chef de la confédération des
grauds- seigneurs epirotes, et géné-
ral des troupes de l'Épirc, plutôt
que souverain et roi (fins l'accep-
tion ordinaire de ces titres augustes ,
ainsi que l'ont avance la plupart des
historiens qui ont parle de lui , livra
bataille aux Turcs , dans une plaine
delà Rassc-Dibrc, les battit complè-
tement , et leur fit essuyer une perte
de près de vingt-deux mille hommes.
11 fit ensuite une incursion eu Macé-
doine, d'où il ne se retira qu'avec
un riche butin , et il contracta une
étroite alliance avec Ladislas , roi de
Hongrie, et avec Huniade , vaïvode
de Transsilvanic. Il marchait à Jeur
secours , à la tète des intrépides
M ir dite s (5), compagnons de ses
premiers exploits, lorsqu'il eut con-
naissance de la malheureuse journée
de Varna , où ses allies furent de-
faits, le 10 nov. i i4J. Maigre cet
échec, il rejeta les propositionsd'ac-
coiiiinodeineiitque lefiersulthan , ne
dédaigna pas de lui faire, et il battit
encore, avec un petit nombre de
soldais, la nouvelle armée qu'A ni u-
r.i t h avait chargée de le réduire.
Des discussions sVt.mt alors élevées
entre Sc.iudcr-licg et les \ chiliens ,
le sultlt.iii voulut profiter de l'em-
barras dans lequel m- trouvaille héros
cpiiotc; maiscelui-ci mit cm déroute
les Iroupcs t impies qui ,n .lient pmc-
tredau.s.soii pays, et conclut, bientôt
après, la pai\ avec Venise. Irrite de
ses défaites sans «'il être décourage.
\ iiiiir.it 11 i|iii attribuait ses re\er.sau\
fuites de ses lieutenants , etitr.i lui-
|.. M .. ■!•!. . ■ u Ki . . . . |.-i > • Il -■ . .'
i'i I- ! . j- |'ii" |i . ■ it ■!■ s< ■■■■!. ■
' . ■ I1 il. Mi /•»!_■ / I» > (.. I||>ll
., Il<
3o
SCA
même en Albanie, a la tête dvunc
puissante armée et mit le siège de-
vant Sfétigrade, l'une des plus fortes
places du pays (mai 1 440-) Scandcr-
Dcg , voltigeant sans cesse autour du
camp du suit han avec une troupe
choisie , trouva plusieurs fois le
moyen d'y pénétrer et de faire nu
grand carnage , sans se laisser enta-
mer. Il s'emparait de tous les con-
vois , et tenait les Turcs dans de
continuelles alarmes. Ainurath com-
mençait à désespérer du succès de
son attaque , lorsqu'à la fin du mois
de juillet la trahison le rendit maî-
tre de Sfétigrade (6) , dont il avait
abandonné le siège à un de ses pa
chas. En i45o (7), Amurath corna
Croïa, place aussi forte par sa situa-
tion que par les travaux d'art qui la
défendaient , et qui était en outre
approvisionnée de manière à pouvoir
soutenir un long siège. L'intrépide
épirote, avec dix mille hommes seu-
lement , entreprit de tenir tête à
soixante mille chevaux et à quarante
mille janissaires que le sulthan avait
amenés. Loin de défendre les gorges
qui conduisaient à Croïa , Scander-
Beg ne voulut les fermer que lorsque
l'ennemi eut pénétré dans une espèce
de bassin formé par une chaîne de
montagnes , disposée en cercle : il y
trouva de grands avantages , parce
que ses troupes , postées sur ces
rocs escarpés , foudroyaient tout ce
oui passait sous leurs pieds , avec
1 artillerie qu'on avait fait monter à
((T) La fariUMin du Sft'-ligrade i:tail o imposée de
PibrM*iiit, peuple» e\ln>tnrm*nit Mipcmlideui. Il»
n'osaient pa» lioirr ni niaiigrr de ce qui avait
loueur * un enrp* un al d'bonuun nu clr bt-te,
*' imaginant qu'il en résultait une corruption qui
souillait le corps aiusi bieu une l'ame. Lu habitant
de la place, gagné par le» Turc», profita dr cette
superstition puar jeter un corp» mort daus le seul
puits oui te trouvât a Sfétigrade ; et la garnison
ne voulant plus m servir de I eau, ferra le couver-
eau, ferra le gouver-
(-) <>u « »448 , lefcm V4H dt viri/Ur Ut dmitt.
plus
■wureserandre
SCA
mi-cote. Après avoir jeté daas Croïa
une garnison de six mille hommes ,
sous le commandement du comte -
d'Uruena , il demeura dans les mon-
tagnes ci la tête de ses troupes qui
devenaient chaque jour plus nom-
breuses. Les Turcs essayèrent d'a-
bord de tenter la fidélité du comte
d'Uruena par des offres immenses 9
qu'il rejeta avec dédain : ils attaque- .
rent ensuite vivement la place. Mais :
l'infatigable Scander -Beg seconda
si bien les assiégés , avec lesquels il .
s'entendait parfaitement , au moyen .
de feux allumes sur les hauteurs, 00 ;■
de billets portés par des espions, que ;
toutes les attaques étaient déjouées. ■
Chaque jour il interceptait des con-
vois qui se rendaient au camp des
Turcs ; il pénétrait tantôt dans un
de leurs quartiers et tantôt dans un
autre , et ne leur laissait pas un ins- •
tant de repos. Au milieu de l'au-
tomne , les pluies rendant les tra-
vaux plus dillicilcs , le sulthan dut
sougerà la retraite. Mais pour rega-
gner Andrinoplc , il fallait nécessaire-
ment traverser les défiles 011 Scan-
der-Beg l'attendait. Suivant Barlesio
(ou Barletius) et Philelphe, écrivains
contemporains , Amurath , battu en
voulant franchir ces défilés , fut
obligé de rentrer dans son camp de-
vant Croïa , et y mourut de regret et
de honte, tandis que Phranza , Paul
Jovcet quelques au très racontent que
le sulthan, accablé de chagrin, tom-
ba d'abord malade devant Croïa ,
dont il leva le siège, et qu'il se reti-
ra , avec les débris de son armée , a
Audrinople, où il mourut, au mois
de novembre i4-5o, selon les uns, et
au mois de février de l'année sui-
vante , selon les autres (8). Peu de
(8) Suivant \e* auteurs de Y .4tt tie %*èi[fitr In
dmte* , Amurath mourut a Andrinoplc , le 9 fé-
vrier 14S1.
SCA
* mprr* sa Tictoirr , Scander-Bcg
00 m A ij>0, Donique, fille
rumLiLr . l'un des plus puissants
Hfiir* de FEpire. Apres les fc-
«ir* noces , il parcourut son
ki.n»r uu sa principauté , avec
cf^us* . et lit eoustruii e , nu liant
* diki::j^do dan* lr territoire
\ê Kts«« - Dil>re, par où les
•1 * -\ -«.il coutume de pénétrer
dà^me . une forteresse «qu'il mu-
d'tcr bonne garnison. Quoique
> dr >r> meilleurs généraux et son
rr« c^uu rni>seut trahi pour se
aire 4>*i Turcs, il n'en repoussa
2iic> toutes les armées que Ma-
ir* II . lils rt successeur (l'Amu-
1 . inoya successivement contre
bais il fut oblige de lever le sié-
> rW-Jsrjdc aujourd'hui tierat),
. -Tiii mtrvpris. lorsque le sul-
k v fut empare de (lonst a urino-
ir muti 1 i "»3 } et eut soumis à
;*. *z toute la Moree, Seander-
. !.t*i de partager l'épouvante
s- *i\ ^.«i^i toute la ri ire lien te, et
:* **■ :«r:ir sur la défensive , ré-
■: . .-rv> a\uir invite vainement
; rxr f » r hn tiens à réunir desfor-
^. w- ta «on< lui te, contre l'ennemi
:âa. > dnlarer seul la guerre
H*i met II. Il se jeta dans la
rvi.iûr. a la tête de huit mille
:»v \ prit quelques châteaux ,
•m\ ..r « U raumapne. Le sulthan
L.z^.1 pas f omKittrc lui - même
1 :«lN** *dvnsairc, ou plutôt il
-_: 'i*- v 1 uni mettre contre un
-l.: --{ îtJinr. Trois ans de sui-
^- z.** ili'-ur^ linitf liants attaque-
t j i.-«*. •• la t«*tr d'armées nom-
*■• . » : tf •■!* .iiiN de suite ils fu-
.-:: .-. >• iiidn-Bcg savait ti-
j. •] ^riiid p.«rti des inégalités
"Tm\u rt d«-\« ire on stances que le
. r^i x ■ 1 vnt naître, fiu'il taillait en
n ou finissait par dissiper toutes
SCA
3i
les troupes qu'on lui opposait. Pro-
fitant d'un instant de trêve qu'il au-
rait accordée au sulthan , si 1 on s'en
rapporte au témoignage de Barlcsio,
et cédant aux instances du pape Pie
II et à cilles de Ferdinand lir, roi
de N.iples , le lie'ros épi rote tra-
versa l'Adiiatiquc , a\ec un corps
d'élite de troupes albanaises , et il
alla délivrer la ville de Bari, 01V
Ferdinand était assiégé; le remit
en possession de celle de Trani , et
contribua puissamment a la victoire
que ce souverain remporta, près de
Troïa, le 18 août i.|G*2, sur Jean
d'Anjou son compétiteur. Les ser-
vices que Scander-Beg avait rendus
au roi de Naples furent récompen-
ses par le don des villes de Trani,
de Siponte et de Saint- Jeau-lc-
Rond. Il se hâta d? retourner dans
ses états, en apprenant que Mahomet
Il faisait des levées considérables.
IjC sulthan venait alors à la tetc de
cent cinquante mille hommes , pour
former le siège de Groïa; mais il chan-
gea d'avis ru chemin , et laissa un
de ses généraux tenter ce siège avec
cinquante mille hommes seulement.
Otte expédition ne fut pas plus heu-
reuse que les précédentes. Après deux
mois de pertes presque continuelles,
le pacha se vit obligé de se reti-
rer. Cependant Mahomet II envoya,
quelque temps après , de nom elles
forces en Albanie , et réussit à s'em-
parer, par surprise, de Ghidua ,
place - forte , où Scander - Beg
avait jeté une partie de ses meil-
leures Loupes. Olui - ci se rcm'it
alors secrètement à Home pour im-
plorer l'assistance du pape Paul 11.11
en fut très-honorablement accueilli;
mais il ne paraît pas qu'il en ait ob-
tenu de gpands secours. A sou retour,
il trouva sa capitale assiégée de nou-
veau par les Turcs. Toujoum heu-
3*
SCA
reux contre ces ennemis du nom
chrétien, Scander-Beg les battit, et
les força d'abandonner honteusement
le siège. L'Albanie, province pauvre,
dévastée, impraticable par ses défiles,
défendue par un héros et par des sol-
dats qu'on croyait , pour ainsi dire ,
invulnérables, humiliait chaque jour
l'orgueil de Mahomet. U voulut enfin
se débarrasser de Scander-Beg: con-
vaincu qu'il ne pouvait le vaincre, il
tenta de le faire assassiner. Cette
perfidie fut reconnue , et les assas-
sins périrent du dernier supplice.
L'invincible Scander-Beg survécut
S eu à cette tentative : s étant ren-
u à Lissa, aujourd'hui Alesie, ville
qui appartenait aux Vénitiens, pour
conférer avec eux sur une ligue dont
ses succès devaient le faire nommer
chef (g), il fut attaqué d'une maladie
aiguë qui l'emporta en peu de jours;
il mourut le 17 janvier 1467 (10),
laissant un fils encore clans l'en-
fance , dont il confia les intérêts et
la tutelle à la république de Venise.
M. Daru ne consacre que quelques
lignes, à Scander-Beg, dans sou His-
toire de Venise; U dit seulement
qu'après être parvenu à ressaisir le
petit royaume de son père, le prince
Epirote se vit réduit à confier Croïa
sa capitale aux Vénitiens. A l'occa-
sion des guerres de Venise contre les
Turcs, Pierre Justiniani (Rerum vc-
netarum liistoria) > parle en ces ter-
(«0 PhraTM nu Phrantcè* rapporte dan* *a chro-
nique que Mahomet 11 Ivattit 1 arra«*r de Scander-
Beg. le lit prisonnier, et a'eiupara emuilc dr tout
«on p«}*. t.* récit *emble appuyé, en partie, par
un bref du pape Paul II, h Philippe, duc de Ilour-
J[Ogne , pour I rihorler à prriidre les arme* contre
c» Turc*; le souverain pontife y dit en terme» cv-
pri«* , que Scandcr-Ui g a été vaincu en bataille
rangée, dépouillé de *es état*, et contraint de *e
retirer »ur le* côte* de la mer Adriatique, tans
troupes et «ans auile. Le P. Du Poncet relate as«c*
bien ce* témoignage», d'aîlleur» contredit a par ton*
1m écrivain*, entre autre» par Barlesio, compa-
triote et contemporain du hero* épîrote.
(10) Les auteur* de Y Art Ht \*étifier lai date* ,
placent «a mort au 14 janvier i$06. '
SCA
mes de Scander-Beg, qu'il ap
aussi Alexander Regulus ; « in
» dem quoque Turcas , Alexa
» Regulus , vulgo Scanderbecia
» peUatiis, res prœclaras bcllo
» sit, ac parvd sœpè manu ing
» barbarorum copias fudit , <
» mariia virtus midtbrum se
» celebratur. » Après la moi
Scander-Beg, JeanCastriot, soi
lui succéda : mais malgré les se
qu'il reçut des Vénitiens , il fut
d'état de résister à Mahomet I
s'empara, en i477> ^e toute
banie et de Croïa , capitale des
de Scander-Bec : pour en fait
blier le nom , il l'érigea en Sa
appelé Akseraï ou palais 1
Jean Castriot se réfugia da
royaume de Naples , avec to
Albanais qui ne voulurent p
soumettre à la domination de
sulmans ( 1 1 ). Le dernier desec
de Scander-Beg était le marqi
Saint- Ange, qui oérit, le il\ 1
i5?5 , à la ba taule de Pavie
commandait un corps séparé
Jovc prétend qu'il y fut tin
ma in cte François Ier. Scander
endurci à la fatigue , joignait
force de corps extraordinair
un courage et une activité qui u'
pas moins surprenants. Quoiqu*
fût la capitale de ses états ,
(il) Le roi de Naplcs en forma un <*orp
nom de régiment d infanterie Roynl-M*tc
(i*) On en cite de* trait» presqu'inrro
aurait, dit-on, abattu d'un seul coup d<
tète de taureau i Murage» et t'uriem , et di
énorme*, et fréquemment il aurait fcndi
luier coup des hoiiuiic* uriné* de pied eu <
me quelque* personnes prétendaient qu<
nait de la bonne trempe de *oii cimetrrr
met , dan* le tempo <>ù il iImiI eu [>.ii\ ;«\
pria de lui faire nre*ent du *^l>n- qui
Mai* lorsque le auitluin *e tut avure que
terre, c**ayc par de» gen* lrês-robu.»te*
duuait aucun de* prodige* qu'on en tai
le renvoi a , en disant «pi* il eu avait en
d'anmi bon» et de mei'b-ur* qm- relui -là.
Reg ae contenta de répondre à l'emiMaii
hoinet : n Dite* h \otre maître, qu'en lui
i> k cimeterre, ]r ne lui ai pa* eu*oy«: !«•
SCA
i rarement , et n'avait , pour
dire, aucune demeure fixe ,
**u\ -înt partout où sa présence
nrtrvsaire. Devant l'ennemi ,
rt nuit, il rtait à cheval ; tantôt
découverte , tantôt dans son
> pour m vi.siter tous les qunr-
? et pour s'assurer de l'exacti-
on *m ice ; toujours le premier
-aiLaf . i! s'en retirait le dernier:
r» n avait point où il ne se mêlât
r combattit comme un simple
it-Ottr témérité apparente. ]>cut-
Br^rsvaire pour enflammer le
*c*de ses troupes, ne l'empêchait
it poster toutes les qualités
♦~i' ri Je ut gênerai. Connaissant
t.trmrnt le terrain sur lequel il
■jtuit . il tendait continuelle-
i \*+ rmbu< lies à ses ennemis ,
iï lr* y faire tomber et profiter
îrsiT.t df Inirs moindres fautes,
•i .M maintint sévèrement la dis-
■r.%* popularité, sa bienfaisance
» Z T»Ti>»ite le rendaient l'idole
- - !■:.«!« : il était la teneur des
> - .i! abhorrait, rt qu'il avait
' j>. |i#ri-larjt v in^t- trois ans ,
ri--" •!*■ linpt-dcm conib.it>,
• #•«<.# «.n toute lfKuroi:e treni-
' >~t .:.?# ,i\. rt oirlciir puissance
* **-r. «j"^»»'. Il rut i rupiVhc
~' + r.iil l : ITIM- de (ItiiisLanti-
" •'. rj..~ i!!irifiç»iir' h la puissance
•=.*x'" ^1 le- pus calice* chre-
■^ #! m parl:«*iï!iiT les Vénitiens
z' .1 ic dr Imp» troupes et de
•■■» -*. :in piirrirraii*M habile
. r? "r^j-idi- que lr héros e'pirote.
- ^ <: _,#*-fc ..près >.i mort , les
. •• r.t Mnpansdc Lissa, cou-
:* : . . - ■ r \ ï u lien uù Sraitdcr-Bcg
• -*• *■:.*"•. »li : ils déterrèrent
•. . îr •■ .-iiMili-rrriiit avec at-
:. »t r -.:nMMte: loin de lui faire
. • • jtr -•;;*■ . il* lui rendirent des
r~ Ty '\.\ jHrfli'lif jusqu'à l'ado-
XI '.
SCA
33
ration , et se disputèrent des par-
celles de ses ossements , qu'ils firent,
dit-on , enchâsser dans de l'or et
de l'argent , pour les porter tou-
jours sur eux , persuades que ces
reliques leur communiqueraient une
partie de sa valeur guerrière , et les
rendraient invincibles. M. Pouqucvil-
lc, dans l'ouvrage déjà cite', prétend
que Scander - Bcg , dont les mon-
tagnards de l'Épirc chantent en-
core aujourd'hui les exploits, n'a
pas un seul historien dans lequel on
{misse trouver des matériaux Cana-
ries de se lier à une description des
lieux témoins de sa valeur. Plusieurs
écrivains ont cependant écrit la vie
de ce héros : i°. le plus ancien, son
compatriote et son contemporain , est
Barlesio, dont l'ouvrage (qui nous a
principalement servi de guide) a pour
titre : De vitd et moribus ac rébus
prœcipuè adversùs Turcas gestis
Georgii Castrioti clarissimi Epiro-
tariimj/rincipis , qui projitcrcebber-
rima Jacinora Scanderbcgus , hoc
rst Alcxander Magnuscognomina-
tus fuit , Strasbourg , i r»3«j in - fol.
r f\ Bmilksio, III, 383), (i3).
L'ouvrage de Barlesio a été traduit
littéralement en français par Jac-
ques de Lavardin. seigneur du Pies-
sis - Bourrol , Paris , i fy-j , in-8°. ;
ihid., i6ui , in-4n. 11 avait déjà été
traduit en allemand , par JeauPincia-
nus , Francfort , 1 50 1 , iii-4°. y — a".
Une Histoire anonyme de ce héros
parut eu latin , Home, i5j». j , iu-fol.
lit .Vu.» .i\mi» « i u ili-wir tl'imti'i t n i-iilicr le
t il r«- île l.i \ n- ilr Sr-tiidci V'»,i . J'.il '-i' i-»i«» , JMr-
ir i|n'il 4 •-(•' rM|>{»ii>i' iii«-«H«'ti-nif ni U l'^rlM'Ir
i|t< i rt titi% ■•■■•, «m \ •!»* ijiii ni h N ip •* • l< I ri»
ilnitf |i<r lr I1 On Pmii-i'l il -i pu* . il i-'t vr^i ,
pitnr ^>i<!« r<-n\t4u»" i|r r.nli'^iii . il il ciia
lut H f ti.i-|ii<( |.i plu» i^nilr |iii(n-. Mim- m «-U-
kii^lli I ■ > il f if i|ii| lui |i:ir-iip«iiil lilm'll* . i U (liNlIMIll
uiM.iiilit I.iiiiii-.i lu ii.ii i dli'-ii . 1 1 « ii «li»«.ul*nl r|
if|ul4iil «|it« Iijm-fi.i» Il » i»|ii!iniii>. iU"» -'iiJrr. éfrî-
\»m«iiiiii util (aili dv Sf aiMlrr H« ^, t-t ijui ur *onl
y i« il At twjfi 4i if llarlt+f
3.
34 SCA
— 3°. George Barthold Pontanus
de BreitteDiberg en donna une autre
dans la même langue , à Francfort ,
1609, in-8°.; — 4°- François Blan-
cus, évêque de Sappa , une troi-
sième , à Venise , 1 65(> , in-4° ; — 5°.
J. M. Monardo en avait publié une
en italien dans la même ville, i5<)i ,
in-4°. ; — 6°. Le père Du Poucet, jé-
suite , a fait une Histoire de Scan-
derbeg , roi d'Albanie , Paris ,
1709 , 1 vol. in-8°. ; on en trouve une
analyse très-détaillée dans les Mé-
moires de Trévoux , de mai 1709.
On peut aussi consulter sur Scander-
Bçg , Sponde , Rainaldi et Bzovius ,
Ann. Êccles. , Leunclavius in Pan-
dect. turc. , Chalcondyle , Histoire
des Turcs ; Mariana , Histoire
d? Espagne. George Phranza , ou
Phrantzes, dans sa Chronique de
Constantinople , de i?5q à 1477 ,
parle aussi fréquemment de Scanacr-
Beg , et n'est pas toujours d'accord
avec Barlesio. Ce prince a été le
sujetde plusieurs poèmes ou romans :
nous indiquerons Scanderberg ( par
Chevreau), Paris, 1G44 > * vol.
in-8°. ; Scanderberg , ou les Aven-
tures du pnnee d'Albanie ( par Che-
villy), ibid, , 173a, a vol. in-ia;
Scanderberg, Nouvelle, par Mllc. de
la Rocheguilhen, 1688. — Balthasar
Scaramelli est auteur de trois Nou-
velles et de deux chants d'un poème de
&wnde7iteg, en italien, Carmagnole,
1 585 , in-8°. — Marguerite Sarocchi,
napolitaine , publia dans la même
langue la Scanderbéide , poème ,
Rome, 1606. — On connaît aussi
deux poèmes latins sur ce héros : l'un
par Jaco. Kôckcrt, Lubcc , \6\3,
in-4°. ; l'autre par le jésuite Bus-
sières ( Voy. ce nom, VI , 370 ).
Enfin , Scanderberg est le titre
d'une tragédie (fop. Dubuisson, xii,
93), ci d'un opéra de Lamotte qui
SCA
ne fut joue qu'en 1735. Laserre«n~i
avait composé le prologue et refait W 4
cinquième acte. D — z— •« i
SCANDI ANESE ( Titus - JbUm j
Gamzarini, dit Le), poète italien,
naquit , en 1 5 1 8 , à Scandiano , pe-
tite ville des états de Modènc , a:
partenant à la famille des Boj
Après avoir professé les belles -
très à Modène , à Reggio et à Ca
il se rendit , en 1 558 , auprès d'
de ses amis, à Asolo , 011 il se fit cou-. .;,
naître par quelques discours qui in»-' il,
pirèrent à ses auditeurs le désir dr,4 *
le voir se fixer parmi eux. Cédant \
a leur empressement , il fut nommé j,
professeur public de la ville* GtY
premier engagement, qui ne dfrv*
vait durer que trois ans, mais qui M V
renouvela plusieurs fois , avec des . {
conditions toujours plus avantagea ,:
ses pour ce savant, le retint à As©- '
lo jusqu'à l'année i58i , époque à V
laquelle, on>nc sait par quel motif 9 "';
il se décida à passer , avec les mè- ' J
mes fonctions , à Conegliano , où il :-
paraît n'être allé que pour signer *
son testament; car, peu après se*
arrivée , il y tomba malade, et revint
mourir à Asolo , le '26 juillet de
l'aunée suivante. 11 avait composé
des Discours , des Pastorales et
des Comédies , dout aucune n'a M :
imprimée , non plus que diverses
Traductions du latin et du grec;
aucicjiics Vies des grands hommes de
1 antiquité , et un Poème sur la pè-
che. Ces manuscrits, que l'auteur
avait légués , avec le reste de sa bi-
bliothèque , aux religieux de Saint-
Ange d' Asolo , furent en grande par-
tie dispersés, à la suppression de ce
couvent, en 1 7G9. 11 ne reste plus de ce
laborieux écrivain que, I . La Fenice,
Venise, i555, petit in-4% et i557,
avec des additions. Ce Poème , d'en-
viron quatre cents vers et en tercets, 1
SGA
irl on décrit la tic , la mort
aissance du phénix , est sui-
lecue il assez curieux de pas-
es des auteurs anciens qui
de cet animal fabuleux. Le
w apprend que le but de
jpe e>l de faire .sentir que
it ar tourner v<ts Dieu, com-
«nix vers le soleil , jusqu'à
• puisse qiûtter sa dépouil-
llc. II. La Caccia , libri
la dimostrazionc de Uuh
rrroi e de' latini scrittori ,
ijlî, in- 4°. Ce Poème, plus
• le précèdent , est compo-
itation de» Çynegctscon de
et de Ncmcsien, auxquels
i rmpnmte divers passages,
ri» Miin d 'indiquer et de re-
i Li lin de son Poème. III.
r di Prttclo f trad. du grec ,
rime avec l'ouvrage précé-
rxi*te une autre traduction
de ce Traite de Proclus ,
izio Dante, Florence, 1 jt3,
i* . Dialcttica volçare , Yc-
\>3 . in - 4". (/est encore un
il drvail avoir deux parties,
ir rt l'autre contre la dia-
f> qui nous en reste ne
m la moitié' de la première
et la seule peut-être que
«it romjwsec. Tous les
j Se ;i ru 1 nurse sont d'un
\Xr , inrçal et traînant. Ils
Ta tr inmt a la hauteur des
. i<J*-%; et ce qui leur man-
^r^iAi^nt n'est pa.s compense
jjjtiuii. Dans 1rs Aiaiwrw
nuit ilhiytn d\/solovl dans
-nar iiiluinr de la Biltlioteca
k- Irl ir. iIhw h i, on trouvera
xMivi^iKmeiits sur ce poète.
A — u — ».
• MIlKCrjl! Piiii.iPPi. ) ,
ru&Dii également sous le
I^irpo ni Dalmasio , naquit
SCA
35
à Bologne , vers 1 36o. Son père ,
nommé Dalmasio Scannabecchi , né
dans la même ville, vers i3x5 , et
cultivant la peinture avec succès , lui
donna les premiers cléments de cet
art , et Lippo se perfectionna dans
l'école de Vital (le Bologne , où il
reçut le même surnom que son maî-
tre , celui de Lifrpo dalle Madonne.
La tradition rapporte qu'il enseigna
la peinture à la iMcnheureuse Cathe-
rine Vigri , dont il existe quelques
miniatures et un tableau représentant
Y Enfant-Jésus ; mais cette tradi-
tion n'a nul fondement. Plusieurs de
ses historiens ont également avancé*
qu'il s'était fait carme ; mais Baldi-
nticci a prouvé jusqu'à l'évidence que
cette opinion était fausse, que Philip-
pe fut marie , et que sa femme lui sur-
\ecut. Le style de ce peintre ne s'é-
loigne guère de l'école primitive des
temps modernes , excepte que ses
teintes sont un peu mieux fonaues, et
qu'il dispose le jet de sa draperies
d'une manière moins mesquine $ il y
ajoute des Kindes d'or fort larges ,
ainsi que cela se pratiquait au com-
mencement du quatorzième siècle.
Ses têtes sont d'une beauté rare et
singulière , surtout celles de quel-
ques-unes de ses Madones : aussi
le Guide lui-même ne pouvait se las-
ser de les admirer ; il avait coutume
de dire que Lippo avait dû être
(Maire par une intelligence céleste
pour avoir pu réussir à exprimer sur
uue ligure la majesté , la sainteté et
la douceur de la mère de Dieu ; par-
tie dans laquelle il n'avait été égalé
par aucun des modernes. Scannal>cc-
ehi avait peint à fresque quelques
traits de la vie du prophète hlie,
dont le Guide parlait également com-
me d'un ouvrage plein de génie pit-
toresque. Tiarini prétend que c'est à
l'huile que sont peintes quelques-unes
3..
36
SCA
ï
des Madones du Scannabecchi qui
existent encore dans l'église de San
Procok) , de Bologne ; mais cette
opinion a trouve de nombreux ad-
versaires , et il est d'autant plus éton-
nant qu'on ne Tait pas éclaire ie , que
les tableaux existentencore.il forma
uelques élèves , entre antres Maso ,
e Bologne , qui ne l'égalèrent pas ;
et après sa mort , l'école bolonaise
retomba dans son obscurité jusqu'à
l'époque de Marco Zoppo , qui lui ren-
dit tout son éclat. En i4oo,Lippo fit
son testament, auquel il ne parait pas
qu'il ait long-temps survécu. — Thé-
rèse MuRATOfii ScAïfï* abecchi , née
à Bologne, en 166a, fut instruite
dans le dessin par Elisabeth Sirani ,
et se perfectionna sous différents maî-
tres. Elle a beaucoup travaillé sans
secours étrangers; et ses ouvrages
jouissent d'une estime méritée. Sous
la direction de J. Jos. Del Sole, elle
peignit Saint Benoit ressuscitant un
enfant. Ce tableau , plein de grâce
et d'un très-bel effet , orne une des
chapelles de l'église Saint-Étienne à
Bologne. Cette artiste mourut en
1708. P— s.
SCANTILLA ( Manlià ) , impé-
ratrice romaine , dont on ignore
également la patrie , et la date de
naissance, n'est guère connue que
par le témoignage de Spartien : cet
historien est le seul de tous les au-
teurs anciens à qui l'on ait l'obliga-
tion de savoir aue Manlia-Scantilla
était l'épouse de Didius Julianus ,
quand il parvint à l'Empire, et
qu'elle reçut alors du sénat, conjoin-
tement avec sa fille Didia Clara , le
titre d'atieuste. Hcrodien , il est vrai,
dit que 1 empereur Didius Julianus
était marié et qu'il avait une fille;
mais il se tait sur les noms de l'une
et de l'autre. On doit pourtant à cet
historien la connaissance d'un fait
SCA
bon à recueillir dans la
princesse dont les grandci
de si peu de durée ( V. D
lianu9 ) , et dont l'histoir
a presque rien transmis ; c'
fut à son instigation et à c
fille , que Didius Julianus i
les rangs des compétiteurs
pire , et qu'en sa qualité d
frant, les gardes prétorienne
nèrent la préférence surSul
b«au-père de Pertinax. Ar
tragique de Didius Julianus
obtint de Septime Sévère 1
sion défaire inhumer son rr
rentrer dans la vie privée
daillcs qui existent de cette
dans les trois métaux sen
torité au récit de Spartien,
ses nom et prénom, que po
d'auguste qui y est cou
{'oint, et qui prouve que
ui avait été véritablcmen
par le sénat. Les traits ci
Scantilla , tels que ses me
représentent, n'ont rien dc<
on y voit même qu'elle n'
dans la fleur de la jeunesse, c
pas étonnant, puisque alor<
tait déjà mariée ( Fqy.Dmi
SCAPINELLI (Louis), r
et poète italien , naquit à M
1 585 , privé de l'organe c
La nature, qui lui avait
sens le plus actif pour le d
ment des idées , le dédomi
cette privation en le douan
ment sain et d'une heureuse
et c'est avec ces avantages
faire des progrès dans les et
quelles il se livra. Son insti
bientôt oublier son infini
duc de Modène n'hésita pa
ger un aveugle de Péauc
son enfant. Ce fut , en pa
les bons offices de ce prii
SCA
nome' , en 1609 , professeur
ueurr à l'université de Bolo-
pru de jours après y avoir e'té
f du Ikonuel de docteur. Il y
ju^[u'i l'année 1617, époque
urtic . irrite d'un refus qu'il
éprouve , il revint à Modèue ,
••htint provisoirement la chai-
Wles -lettres , qu'il garda
* l'année ifru. Appelé' à Fu-
it** de Pisr , il brilla sur ce
3-1 théâtre, et y justifia les
* qii* son départ devait faire
tarvpir le mauvais état de sa
W força de quitter cette ville
irr/!*/ioIlAr.ANi:M,xvi,5,7o).
r+rs rr temps { iH-àH) que l'u-
iîi- 1\* K<ilii*>ne, voulant réparer
justice, romhla lesvorux dcSca-
1 . *ti relevant a la place de
*r pr»ft*wur d'éloquence, qu'il
iiif • »»mme le Lut de sa car-
jttrnire , et que le célèbre Si-
' naît it teint avant lui. Il ne
r*i* b «us -temps de son trinm-
^'."•| ris jiir une lièvre violent'*,
îïi» 1 «!•■ ses parents, avec les-
•' • f.iît allr passer c|ii« Iques
!- •.-.■■.■! iH-e«» . il tnnnnit à Mo-
.- "î j .nvHT il»3 {• Srapinelli
*-."» jin<: au nombre dr ces
v^ • Afr-fOnliiiaînN qui , rcu-
.: ! ■- Isirriéies dont la n.i-
i- » «\ lit entourés « parvieii-
; r *u 1 lu min mystérieux ,
1 .-«•iH"*i i\<- r<.nn.iissaii«:rs ci ni
•r • •!.! in.ot cribles pour un
7. ■; iKnf. \n.iirt a une énorme
: àf If 'lu stvlr s et.nl periiue
«l. .• «Î-- IVspiitJrs subtilités et
■r». ' n/i.iiil« ilrs St'ÎCrnlisli , il
» '-:.: t l'-iliri «li" la pinp.nl dr
"f* "* ; » ! -«"il lu* n:iissit pas à s'en
-"• • : • :iti« ri ment . c'est qu'il fsl
." *.j ■»*i! l« dr rrsin lout-à-r.iil
C*r «>i r.ii.i< lire de sou >ièrlc et
* ■•».:» cipoiaiiit. Ses omises .
SCA
*7
recueillis pour la première fois , en
1801 , sous le titre à' Opère del dot-
tore Lodovico Scapinelli (Parme, Bo-
doni , 1 vol. in-8». ) (i\ contiennent
ses poésies italiennes et latines , quel-
ques morceaux en prose , et quinze
Dissertations sur Tite-Live , précé-
dées d'un discours et d'une Preïace
sur cet auteur. Dans les six premières,
Scapinelli commente avec beaucoup
d'érudition l'introduction de son His-
toire Romaine, dont les deux pre-
miers chapitres sont analyses parles
Dissertations suivantes. Il a tâche
de réunir en un seul faisceau les
lumières nécessaires pour cclair-
eir toutes les questions relatives
à l'origine , à la religion , aux
innnirs , aux luis et aux exploits mi-
litaires des premiers Romains. Son
travail peut cire considère' comme un
com menti ire complet sur cette par-
tie de l'Histoire de Tite-Live. Mal-
heureusement son cadre est trop
vaste; et pour le remplir tout en-
tier sur le même plan, il lie faudrait
pas moins d'une centaine de volu-
mes. Scapinelli s'était aussi exerce
sur Horace, Justin , Sc'uè-pic, et par-
tiriilii'ivinmi sur Virgile, dont il avait
explique une partie de ITaiéidc. L'é-
dileur de >cs cents réservait ces no-
tes pour nu troisième volume, qui
n'a pas été publie. La mémoire de
cet auteur a ete roi. sa crée par l 'ara-
demie «les J/idefeSsi de nolnguc ,
dans un recueil qui parut, l'année
mciiie où il mourut, sous le titre de
Ctrnotaphium Ludoiici Scapinelli ,
etc., holo^ne, iii-J'». , et parle P.
Po/./ctti , qui en prononça l'éloge
dans ruiim-rsite' dcIModène, le ■-»:"»
novembre î^tj'i. (a* dernier a été'
ici m pii me' eu letc de l'édition de
1 I .• lu n -1 ••!« • ■wMi» •'•il !• f Jt il".:-ir ilf «
■Vi >i » ■!• | ■ | m . j» ami i1 «i Vl .\i \ .mm.
38
SCA
Parme. On croit que c'est notre aveu-
gle que Tassoni, à l'imitation du
Démodocus de l'Odyssée ( 1. vm ), a
introduit dans son poème héroï-co-
mique, pour chanter la fable d'En-
dymion. Ce qui donne quelque poids
à cette conjecture , c'est que, dans la
première édition de la Secchia ra-
pita (Paris, 1622, in- m ), on lit
(chant vin, st. 45) Scapinel, au lieu
de Scarpinel , qui lui a été' substitué
dans les nombreuses réimpressions
de ce poème. A — g — s.
SCAPULA (Jean), né en Alle-
magne , au seizième siècle , fut em-
ployé dans l'imprimerie de Henri
Ëstienne , et à l'exemple de son maî-
tre , est aussi compté parmi les lexi-
cographes grecs; mais Scapula figu-
re également parmi les plagiaires.
Jean Fabricius toutefois n'en parle
qu'en ces termes : Plagiariisne
annumerandus xt an secus , sub
judicc lis est (Hist. BibL Fabr. , m ,
a5 1). Scapula avait changé la forme
de l'ouvrage ; ce qui fait dire à Mor-
Jbof ( Polyhist. , bbr. 1 , cap. 9 ) , que
malgré ses précautions , il ne peut
être absous de plagiat. Baillet pense
( n°. 687 ) , que le mauvais procédé
de Scapula ne doit rien diminuer
de la gloire qu'il avait acquise
par ce grand travail. J. Fabri-
cius reconnaît que Scapula a moins
bien mérité de son maître que de
la j ci messe , à laquelle il a rendu
la science plus accessible , par le bon
marché auquel ou se procurait son
livre, comparativement au prix du
Thésaurus linguœ grœcœ de H. Es-
tienne.Ilen résulta un dommage consi.
dérablr pour ce dernier ( F. Ëstienne,
XIII , 5f)4 ) , qui avait donné son
grand ouvrage en i5ta. Scapula
publia le sien , sous le titre de Lcxi-
con grœco-latinum , fiâle , 1 5^9 , in-
fol. L'édition de i58g est intitulée
SCA
Secundai 1 ) : il y a des réimp
de i5q4, 1598, i6o5, 161 1
1637. Les Elzevirs donner*
belle édition en i65a, in-f<
est augmentée de plusieurs
et fut réimprimée à Baie , et
in-fol. Les éditions les plus
sont celles de Glasco w , 1 8 1 G
in-4°. (2), et celle de Londres
in-4°* , donnée par les soins
jor, avec tables, notes et addi t
Un Abrégé du Scapula «v
publié, en 1598, in-4°. 0
core du même un opuseuh
lé : Primogeniœ voces seu
linguœ grœcœ , Paris , 1 G 1 1
On ignore la date de la mort
pula : elle doit être arrivée
commencement du dix-septiï
cle. A. 1:
SCARAMUCCIA ( Jean -
ne) , peintre , né à Pérousc , e
fut élève de Ch. Roncalli, cl
dalle Pomarance,et mêla, ï
nière de ce maître , une imita
Carraches. Il s'est fait un ne
sa patrie par les nombreux t
dont il a enrichi la plupart (
rc$ de Pérouse, notamment
vent des Capucins. Ils sont
quables par P esprit de la com
et la franchise du pinceau ;
(1) J. Fabricius et Maittaire ( Hiu.
rum) citent une édition de 1570, qui aei
mière; mail J. A. Fabricius ( Bihl. g,
cap. 4° ) dit fornylleinent qu'elle ti'ex
ne l'ai trouvée ni dans la bibliothèque
dan* la Maxarine, ni dan» celle de S*
▼iève. Il semble donc constaul que le /
paru que sept ans après le Thetaurut. L
de H. Estieiine «'élevèrent a l'apparitioi
con ; et il est très-possible que 1 édStioi
tant ut ne Ait point épuisée : Von rnnçoi
tes de l'imprimeur sur le dommage a
▼ait dans là vente de son livre; mais U
ne conl redit-il pas l'existence de la ««■
tion du Thr*murut , qui parait iiediHVre
uière que par la réimpression de quelqu
(a) Ou y a mis, a leur placr, li» u
trouvent dans l'Appendii trouvé dans
d'Askew , et imprimé pour la première t\
(3) Un exemplaire de cette édition a
5; fr. , à b vente faite par le libraire
*; octobre i8*4*
SCA
unit v désirer un coloris moins
■fare. t'est a ce dernier caractère
w Ton reconnaît ses ouvrages. Il
«rut dans sa patrie , en i65o. —
■ til* . I-ouîs-Pfllegrini Scar amuc-
i. naquit à Pf'rou.set en 161G.
irr â 1 éculr cl.i (rtûdc, il se moii-
i Inentôf digne d'un tel maître.
pend-int la manière du Guide ne
vduÎMt pas an point qu'il ne
itit d'v mêler quelques-unes des
afitr* du (iuerchùi. Lorsqu'il se
■l -n»ez instruit, il parcourut
ulir. laissant partout des prou-
% :*•« ripiivtNpies dr .son ta-
it. A M dm, où il fut très-cm-
■%•* . *m \ oit de lui , entre autres
c»i art ii. h*, tuie Sainte Barbe r/i-
\*n**e de plusieurs Saints , dont
c-wkur est miiarqualilc , et qui
: -n df> plu» précieux oniements
l'c^li^r Niiut-Marc. Pérousc pos-
JV 4u*m un grand nombre de ses
*TAzr* - notamment la Présen-
ta n au temple , qui décore IV-
,sy «i«-* Philippins. Cette rom-
«;ti'*!i liiifi'iiue presque tous les
nrr~* •!- iM-.Mitr^. S'aramuccia a un
*. » • titif r t mriit a lui. Sou caractè-
;.-|iih nf i-st la ;;r.îie : il 1 1 répand
. .* • .-jtr-* \f+ p.irtie> dr ses compo-
' f.<i. I! »>1 mji qu'il ni' sYletr ja-
.**• 4 i *uhlirric: in.u> il ne descend
ta- * d«- la liaiihur r«iii\ cuahlc. Kn
*- i il publia, .i P.nie. un livn*
r - t. jrt . iiilihilé : Le Finezzr de'
-n, IL ittihéim ammirate e studia-
i.i t b truf*t in». Il si* radia sous ce
a . j .i uYtl qiif r.tiiagraïuim* de
~f-.£ui". lii un nui dit qu'un lie peut
■rr* !<t<i«-r d.ui* i -et ihih.i^ ipie la
»>tir % nfoiit*' pitiorrtqnr dt* l'au-
"-: mu* I..HI/Î a jouir que Ton y
■■*«.-.• j li-nui«» notice* iutércvtan-
i v ii.ihimi r m iii«iiirut à Milan,
•'•*»,. Il a ^r.i\éa IVau-fortc plu-
r--/ » |»L*ik lies e\i:i ukX9 dans un brut
SCA 3g
S'ttoresque qui imite les tailles de bots.
» pièces sont : I. Le Couronnement
d'épines, d'après le Titien. II. Saint
Benoît commandant au diable d'a-
bandonner une pierre destinée à la
construction d'une église, et qu'il
empécliait de remuer, d'après Louis
Carrache. III. Vénus et Adonis,
d'après Aimibal Carrache. Quoique
ces estampes , à la première vue ,
offrent un aspect peu agréable , elles
sont recherchées par les amateurs.
P— s.
SCARDONA (Jean-François),
médecin , ne', en 17 18, à Costio-
la J>fès de Kovigo , lit ses études
â Padoue , et alla se perfection-
ner à ttolognc et à Florence. Après
une absence de quelques années,
il revint dans sa patrie , où il exer-
ça la médecine , avec une répu-
tation toujours croissante. Aussi
profond dans la théorie qu'habile
dans la pratique, il rédigea en un
corps de science les nombreuses ob-
servations qu'il avait eu occasion de
faire pendant sa longue clinique.
Mlle était très-étendue , quoiqu'il
n'eût jamais voulu quitter sa ville
natale , qu'il préféra aux offres les
plus brillantes , à celles même qui lui
furent adressées, en 1781 , au nom
de l'université de Padoue. Mais, s'il
se dérobait aux honneurs, il ne se
refusait pas aux vieux des malades,
qu'il allait visiter jusqu'à Ferrare,
à Mantouc, a Bologne, 011 il était sou-
vent ap|>elé. Ses premiers Discours,
prononcés à l'académie de Rovigo,
dont il était membre, furent plu-
sieurs fois réimprimés â Padoue
avec des additions. tas journaux
du temps en parlent comme d'ou-
vrages classiques, et leurs éloges n'ont
pas été contredits. Scanloua mou-
rut à Costiola , le H septeinb. 1800,
laissant les écrits suivants : I. Apho-
Ao SCA
rismi de cognoscendis et curandis
morbis, uberrimis commentariis al-
gue animadversionibus ilkislrati ,
Padouc, 1746, in-4°* Dans cet ou-
vrage , divise en trois parties, sont
classées les différentes maladies de la
tête , de la poitrine et du bas-ventre ,
avec leurs principaux caractères et
symptômes , ainsi que les observa-
tions et les remèdes des médecins les
plus accrédités. Il fut réimprimé,
en i t54, avec un nouvel ouvrage sur
les fièvres. II. De morbis mulierum ,
ibid., 1758, in-4°. Ces deux écrits
parurent ensemble, avec beaucoup
de changements et d'additions, en
1762 et 1775, 3 vol. in-4°. III. De
impedimentisquee praxim medicam
retardarunt et de medicinœ prœs-
tantid, etc : deux Discours d'ouver-
ture, faisant partie d'un vol. in-4°.,
destiné à servir de Supplément aux
anciennes éditions. IV. Fade rne-
cum , espèce dé Manuel rédigé pour
l'usage particulier des médecins du
Polésine, iuédit. Voy. la Vie de Scar-
dona , en latin , par Ferrari , Rovigo ,
1812 , in-8°; et réimpr. dans l'ou-
vrage du même, intitulé : Fitœ viro-
rum Uhist.semin. Patavini, Padoue,
18 15, in-8°. A — g — s.
SCARLATTI ( le Chevalier
Alexandre ) , compositeur , né
à Naples, en 1600, étudia les
principes du chant dans l'un des
conservatoires de cette ville, et les
règles de la composition à l'école
de Carissimi , maître distingue de
la chapelle pontificale. Plusieurs
de ses opéras, composés pour les
théâtres de Rome, de Bavière et
de Vienne , où il fut successive-
ment appelé , décelèrent un talent
fécond et original, et oui paraissait
destiné à relever la musique de l'état
d'avilissement où elle était tombée.
A cette époque, le drame n'était plus
SCA
qu'un mélange informe de^Hr
profane , de sujets emprunt*
fable et à l'histoire , avec au
dégoût que de discernement. (
vcillciix , qui n'avait d'appui,
la religion , ni dans les idées
la ires , n'enfanta que des absii
et la décadence de la poésie e
la chute de la musique , qui , s
pression pour revêtir des
vides de sens, fut surchargée)
ments superflus et bizarres,
dantles poètes commencèrent
qu'il valait beaucoup mieux im
le cœur qu'éblouir les yeux ; e
ris par leur exemple , les co
leurs virent que leur art puisa
sa force dans la mélodie. S<
fut le premier auteur de ceti
rcuse révolution. Il diminua
dérablcment les fugues , les •
fugues , les canons , et tant d
recherches de style, qui, 1
montrant la science des maîtr
saient à l'énergie del'expressi<
premier opéra , intitulé Y On
amore , fut joué, en 1680 , •
palais de la reine Christine d
de , qui , après son abdicati
i654, avait choisi la ville d<
pour lieu de sa résidence. Dai
partition , les airs commenç.
avoir plus de mélodie et de
les accompagnements étaient
dessinés , et les récitatifs plus
nus. Avant Scarlatti on n'e
naissait que de simples , qui so
tôt une déclamation mmsicale
véritable chant : il les rei
par une expression plus anii
plus analogue à ce premier 1
meut de nos passions qui se dé
avec autant de rapidité que de
Doué d'un esprit original, (
ainsi dire créateur, il perfci
toutes les parties de son «1
fraya de nouvelles routes où 1
SCA
is »pmirnit après lui. Ses
stores sont d^ns un style entière-
l diffèrent de celles de Lulli,quiv
0? époque • était devenu un no*
gênerai pour l'Europe. On a
■ Caire à Scarlatti . le tort de le
rvMtfi rin\ enteurdes Da capo%
lesquels a liaient autrefois se per-
\um le* airs. Mai* cette innova-
. qui da te réellement de la fin da
cpuëiue siècle , fut introduite par
eruin Fer ri , assez peu philoso-
p*ur ne pas sentir que le carac-
*>» passions n'est jamais de se
■r pour revenir mélhodique-
r or eUes-memes. Ce qu'on est
en droit de reprocher à Scar-
, c"e*t d'avoir souvent sacrifié
■uaqur à La poésie, en s'arrêtant
complaisance sur chaque pa-
mAée „ et en te montrant plus
pe d'exprimer la valeur des
, qu^ lYsprit général de la
v. Il rachetait en partie ce dé-
. f-ax remploi des dissonances,
jmr% M«ntevcrde , il a été le pre-
« T2..;!ii>li<M'daiis 1rs rmnposi-
. r* «i..nt il se servait comme
\*l: i'âi^iiiliciiH pour réveiller
r»ti l endormie des specta-
-• -. .^ ««ne Sii<»'t\>*oii d'an unis
imt'. V{ [>* le .1 >".ij»lcs , par le
<* xi compatriote*, il > fonda
f*Àt . et v l"ima des élèves,
u *^]u»'Uil Mitlir.i de nommer
Frr^oïi^e. Ha vie. ri le plus ha-
■> {•• »» . Durante, qui, devenu
V j'i-^i i elcbre que son maître,
r:*jj-.: .-il pas de travailler d'a-
ir* j»api- »• qu'il eu avait lié-
l Hr rLatti .-«■ di-.tii.pM daiisprcs-
««* I**» P<nr»>. N'nii«i avons vu
-• jiK- kui doit li musique theà-
,>Ti ii»' dirait mu de trop, si
• »•. .lit qu'il ij*.i p.is inoiu> f.iit
'»' #■ • !"« -^IiM". Sis messe:», qui
w-::.: W nombre de deux cents ,
SCA 41
sont parsemées de grandes et nobles
idées ; et ont ce caractère grave et
sublime si nécessaire pour détour-
ner Famé de toute passion mondaine,
et relever à des sentiments religieux.
11 y a souvent dans les ouvrages mo-
dernes plus de mélodie et de délica-
tesse; mais, quaut à l'harmonie et
à l'invention , personne n'a appro-
ché de ce célèbre artiste ; aussi tous
les grands compositeurs n'ont jamais
tari sur ses éloges. Hassc disait que
c'était le meilleur harmoniste de l'I-
talie ; Jomelli assurait que rien n'é-
tait à comparer à sa musique d'é-
glise ; et Sarchini . à la fin des leçons
qu'il donnait au Conservatoire de
rOspcdaJctto , à Venise , ne man-
quait jamais de baiser le livre qui
contenait la musique de ce maître.
Lorsque le fameux Gorelli donna
un concert devant la cour de Naples,
ce fut Scarlatti qui en dirigea V or-
chestre. S'a percevant que ce grand
violiniste s'était trompé sur la valeur
d'une note, il lui dit d un ton d'auto-
rite' : Riomiiiciamo , Signor Co-
rvlli. Celui-ci en fut , dit -on , telle-
ment affecte , qu'il en mourut de
chagrin, peu après. Scarlatti con-
tinua d'écrire et de jouer de la
harpe, sur laquelle îl était très-fort,
jusqu'à un àg*1 avance; il mourut à
Naples. le \\ \ uctuh. 1 -'-i"J. A-c;-s.
SCARK \TT1 : DoMi>iguï), 1:1s
du précèdent, né ru i<>83 , jouit
d'une grande faveur à la cour de
Madrid : il y était mat ire de musi-
que de la niiic , à laquelle il dédia
ses lieux premiers Recueils de Sona-
tes . inipiiuicVs a Venise. Meilleur
harpiste que sou père, il excita par-
tout l'etonnenn lit et les clones, liasse,
qui l'avait entendu à Naples , eu par-
bit encore, cinquante ans a pi es, avec
enthousiasme : et ce qu'il admirait le
plus en lui, c'était bj grande dexte-
4*2 SCA
rite et la richesse de son imagina-
tion. Les dernières sonates de Scar-
latti pour le clavecin sout pourtant
d'une exécution plus facile : c'est
qu'il était devenu si gros , qu'il ne
pouvait plus croiser les mains , com-
me il avait pris l'habitude de le faire
dans sa jeunesse. Ce compositeur est
le premier qui ait hasarde des notes
de goût et d'effet , en violant tous
les principes consacres par due vieille
routine. Il demandait a ceux qui lui
reprochaient cet abus , si les écarts
dans lesauels il était tombe' avaient
rien de désagréable pour l'oreille ; et
sur leur réponse négative , il ajoutait
qu'il n'existait guère eu musique d'au-
tre règle digne d'un homme de génie,
que celle de ne point choquer le seul
sens auquel la musique s'adresse. En
effet , les accompagnements de ce
maître sont ingénieux ; et quoique
pleins , ils n'ont pas cette espèce de
confusion qui trouble et couvre la
voix. Vers le milieu du siècle der-
nier , les concertos de Hacndcl , et
les leçons de Scarlatti étaient la seule
bonne musique qu'on eut en Angle-
terre pour les instruments à cordes.
Scarlatti mourut à Madrid , en 1757.
On connaît de lui trente Caprices, im-
primés à Amsterdam, et six Sonates
a Nuremberg. — Scarlatti ( Jo-
seph), fils du précédent, et der-
nier rejeton de cette famille de mu-
siciens y ne à Naples , en 17 18 , vé-
cut long-temps à Vieune, ou il n'eut
pas moins de vogue pour ses com-
positions que pour son talent ex-
traordinaire dans l'enseignement du
clavecin. Sou style se distingue de
celui des autres Scarlatti , par la
facilité et l'agrément. On a de lui
douze opéras, parmi lesquels celui
du Mercato di Malmantile , joué à
Vienne, en 1757, eut un succès
prodigieux. Il mourut dans celte
SCA
capitale, en 17*76. Le conservatoire^
de Naples possède en manuscrit \k[
plupart des compositions inédites dfl^
trois Scarlatti. A — g — s. "-
SCARRON (Paul) , poète fnâ ;-
çais , naquit à Paris , vers la fia dr
1 6 1 o, ou au commencement de 16 1 1.; "J
d'un conseiller au parlement, dopf -
la noblesse remontait au treizièaf r
siècle (1) , et qui joignait à cet ava»
tage celui de posséder vingt - car '
mille livres de rentes. Le jeune Scaï ~
ron n'avait que deux sœurs : il \*o*~ "
vait prétendre à une fortune hoo$ - ~
rablc ; mais la mort prématurée  :
sa mère renversa toutes ses esttf^'
rances : son père épousa, en seconot '■'
noces , une demoiselle Françoise <J:
Plaix , dont il eut de nouvelles fille* -t
Cette jeune femme, s'étant prompt* :r.
ment emparée de l'esprit de soi ■ :
mari , se mit à dénaturer les bien. ^
des enfants du premier lit , pour e* -.
richir ceux du second : Scarron s'^
aperçut, et crut devoir s'en plaindre -:
de là des altercations continuelles, <{f} 5 4
fatiguèrent le conseiller; et coma»
c'était bien , dit Scarron , h meil-
leur des hommes , mais non Jt.
meilleur des pères , il acheta !•
paix du ménage par l'exil de sot .
fils. Celui-ci se retira donc à Char- .
le vil le , chez un parent éloigné : il j.
demeura deux ans , au bout desquels .
sou père consentit à le rappeler , A
condition qu'il embrasserait l'état eo
clésiastique. Scarron signa le traité,
en prenant le petit collet ; mais sofc.
aversion pour la retraite l'empêcha,
de s'engager daus les ordres. Un voya*
gc qu'il lit , a l'Age de vingt-ouatre t
ans , en Italie, lui fournit mille oc-
casions de suivre son penchant pool .
les plaisirs ; de retour à Paris , il '
[i\ Il paraît qnc crlte famille était oricinairc «V
MoutcaJùrr, ni Pictuoui. Voy. le Morcri de 1759*
44
SCA
pre à aucun service : a Eh bien , ré-
» pliq naît-il , qu'on me donne un
» bénéfice simple , mais si simple
» qu'il ne faille que croire en Dieu
» pour le Lieu desservir.» Telle était,
en i65? , la situation de ses affaires,
quand Mmo. de Ncuillanl amena chez
lui une jeune personne dont elle
avait recueilli l'indigence. C'était
Mllc. d'Aubigné , si célèbre depuis
sous le nom de Mme. de Maintenon,
mais dont on était bien loin alors de
S révoir les hautes destinées. Ré-
uitc, pour ainsi dire , au travail de
ses mains , soumise aux caprices
d'une protectrice avare , que l'âge
rendait de jour en jour plus difficile
à vivre , la future épouse de Louis
XIV excita , par son malheur , la
compassion du pauvre abbé Scarron;
et , quoiqu'il fut , sans contredit , le
Eersonnage le plus grotesque de toute
i capitale , elle se trouva fort heu-
reuse de l'épouser. La manière
dont Scarron lui lit l'offre de sa
main est trop noble et trop adroite
en même temps pour que nous la
passions sous silence : « Mademoi-
» selle » , lui dit-il , en la prenant
à l'écart , un jour qu'elle avait es-
suyé , sans se plaindre , quelques
mauvais traitements , a je gémis
» beaucoup sur le tort que vous fait
» la fortune 7 et sur les duretés que
y> vous éprouvez journellement ! que
» deviendrez- vu us si la suite de vos
» malheurs vous enlève celle chez
» qiù vous demeurez , et qui , toute
» rcvcchc qu'elle est , vous conserve
» dans sa maison ? une demoiselle
» n'a d'autre ressource que le cou-
» veut ou le mariage : voulez-vous
» être religieuse ? je paierai votre
» dot : aimez-vous mieux un établis-
» sèment? je n'ai à vous offrir qu'une
» trcs-laidc figure , et qu'une fortune
» excessivement bornée. » Il n'avait
SCA
alors y dit Mm«. de Maintenon , de
mouvement libre que celui de la
main , de la langue et des yeux. Il
fut accepté cependant : la noblesse
de ses procédés couvrit , aux yens
d'une femme courageuse ,1a défectuo-
sité de ses traits. Quand il s'agit de
dresser le contrat , le notaire deman-
da ce que le futur reconnaissait en
dot à l'accordée : — « Quatre louis
» d'or , répondit Scarron , deux
» grands yeux très-mutins , un très-
» beau corsage , une belle paire de
» mains , et beaucoup d'esprit! » —
a Quel douaire ? » — « L immortel
» lité! le nom des femmes de rois
» meurt souvent avec elles , mais*
» celui de la femme de Scarron vi-
» vra éternellement. » Il avait dit*
en parlant d'elle, quelques jours au-
paravant : « Je ne lin ferai pas de
» sottises, mais je lui en apprendrai
» beaucoup. » Malgré la bouffonnerie
et la licence de ses écrits , Scarron
professait un grand respect pour sft#
religion , dont il remplissait les de-
voirs avec une rare exactitude : il
exigea de sa femme , récemment con-
vertie, une nouvelle «abjuration des
erreurs de ses pères ; et quand on
s'étonnait de le voir si scrupuleux :
« Cela tient à l'honnête ho m me , di-
» sait - il , et calme la conscience ,
» chose absolument nécessaire pour
» bien vivre avec soi ! Il n y s
» point de licence poétique qui auto-
» rise le libertinage d'esprit ; et je
» cesserais d'être poète s'il fallait
» l'être à ce prix. » Un si bizarre as-
semblage d'extravagance et de raison,
de dévergondage et de décence, joint
à la bonté de son cœur, n'cxpliquc-
t - il pas bien l'attachement que lui
portaient tant de gens du premier
mérite ? et quand on se remet sous
les yeux le tableau des douleurs
inouïes qui accompagnaient toujours
SCA
lulfces les plw plaisantes , petii-
ar pu préférer celte gatté inalté-
àf a l'impassibilité tant vantée des
- — ^La modestie de M ««.Scar-
eserça une heureuse influence
la société de son mari. Une li-
re sage , réglée par le bon goût , j
iplaça la bouffonnerie et la licon-
kamsk les réunions devinrent-elles
i brillantes. Le grand Tnrcfme,
puni . »'▼ rendaient tous les soirs;
il était rare de n'y pas trouver
MS. d» Sévigné et de La Sablière.
«ndaat les revenus du nouveau
■*£e étaient loin de s'accroître,
irroo a vait , en se mariant, renonce
m easonirat. Tout son patrimoi-
* réduisait à quelques rentes ria-
is. Pour comble de malheur,
cuits passèrent de mode; en
ir que le marquisat de Quinet
st *in«i qu'il appelait le revenu
ta ouvrages imprimés riiez Qui-
ne produisait plus rien. I«i pla-
4'h^tvriogr.iphi* vint à vaquer ;
** rautriir du Homan comique la
l-iM \ain*racnt. Tout s«>n avoir
si*** bientôt dans nue pension de
tr . mis livres, que lui accorda le
rKtirviant Fouqiirt , pour rempla-
r *rifr qa'.ivait supprimée Maz.a-
l f>p*odaiit sa détresse nr l'atlli-
i.x p4< plus que .ses infirmités; et,
*» La v jve tendresse qu'il avait con-
• p«*ir *a femme , il serait mort
l» i^'ir connu l'inquiétude: mais
mit déjà pa*sc la cinquantaine;
U tYionnait lui - même d'être
*ii» vivant. 1a' terme apprn-
p . rrmail-il a cette époque ; et je
«*• vtnt birns , sans espérances,
r <<mnu- tpw j'ai tant de raisons
"-9im.fr : ;«• mais la recommande,
\u 'ju'à tiHites mes connaissant
i. im9ur tùvwndra-l-ellcJ Le désir
L,i»wT quelque fortune avait ins-
re au |.*i'te moribond ridée d'une
SCA 45
entreprise étrangère à la littérature.
II s'agissait de former un corps de
soldats, destiné à transporter chez
les négociants de la capitale les mar-
chandises qui affluaient de toutes les
partiesde la France, et qu'il cuit alors
fort difficile de voiturer en sûreté.
Le plan, trace par lui, venait d'être
agréé, et devait lui rapporter six
mille livres de rente, quand un ho-
quet violent le surprit dans ses espé-
rances. C'était celui de la mort : per-
sonne ne s'y trompa. Si j'en reviens,
disait- il pendant les crises les plus
douloureuses ! . . . . oh! la belle sati-
temps, qu'il avait cessé de. vivre;
mais sa langue glacée se ranima
Sour plaisanter encore. 11 légua aux
eux nui* tes Corneille cinq cents li-
vres de patience , à sa femme la per-
mission de se remarier; et, s'aperce-
vaut qu'autour de lui chacun fondait
en larmes : Mes amis , dit-il, je ne
vous ferai jamais autant pleurer
que je vous ai fait rire! Cependant,
quand il vit sa femme baignée de lar-
mes , il s'attendrit lui - même, et la
remercia de tous ses lions ofliecs. Il
la recommanda fortement à son exé-
cuteur testamentaire. M. d'KIbenc;
et, faisant un effort pour lui tendre
la main, il ajouta : a Adieu ; souve-
» nez - vous quelquefois de moi. Je
» vous laisse sans biens ; et quoique
» la vertu n'en donne pas, je suis
1» parfaitement r on vaincu que vous
» serez, toujoursvertueu.se!)> 11 expira
.'le 1 \ ort.itfin) en disant : Par ma
foi , je ne me serais jamais imagi-
né au il fut si facile de se mtMjucr
de la mort. Il fut vivement regrette
de tout re qui l'avait cuniiu; car il
c'fciit , dit Segrais , fort aimé et
fort aimable. Quelque* moralistes
46 SGA
sévères ont voulu vouer Scarron
au mépris, à cause de Sa grande
facilité à combler d'éloges ceux qui
pouvaient lui faire du bien; mais ces
actes de complaisance, qui étaient
dans les mœurs du temps, furent com-
mandés, en partie, par le besoin. Il a
laissé son épitanlic , dont tout le mon-
de appréciera la grâce et la finesse.
Certainement si tontes les plaisante-
teries de Scarron avaient été du goût
de ce morceau , le sévère Despréaux
lui eût accordé plus d'estime :
Celui qui cy maintenant dort ,
Fil |»lu* de pilié une d'envie ,
Et soutTril railfe foi* la n»rt
Avant que de perdre la vie :
Paannl ne fais ici de liruit ;
Et Rarde liien qu'il ne n'éveille,
Car voici la première nuit
Que le pauvre .Scarron tommaille.
Peu de temps avant sa mort , il avait
été présenté à la reine Christine, qui
avait témoigné le plus grand desir de
le voir : Je vous permets , lui dit
cette princesse, d'être amoureux
de moin La reine de France vous a
fait son malade , et moi je vous crée
mon Roland ! — Votre Majesté a
bienfait de me donner ce titre , lui
répondit Scarron , car sans cela je
l'aurais pris. IjA Dédicace de Don
Japïiet d'Arménie , l'une de ses piè-
ces qui obtinrent le plus de succès ,
donnera une idée de ta manière dont
il sollicitait. On a dit qu'il mendiait
avec toute la bassesse d'un cul -de-
jatte. Le placet que nous allons rap-
Eortcr dénote plutôt, ce nous sein-
le , la liberté d'un poète facétieux
que la servilité d'un mendiaut. a Si-
» rc, dit-il au roi , je tâcherai de per-
» suader à Votre Majesté qu'elle ne
» se ferait pas grand tort si clic me
» faisait un peu de bien : si elle me
» faisait un peu de bien, je serais
» plus gai que je ne suis : si j'étais
» plus gai que je ne suis , je ferais
» des comédies enjouées : si je fai-
SCA
» sais des comédies enjouées, votre
» Majesté en serait divertie; si die
» en était divertie , son argent ne se-
» rait pas perdu. Tout cela conclut
» si nécessairement, qu'il me semble
» que j'en serais persuadé si j'étais
» aussi bien un grand roi que je ne
» suis qu'un pauvre malheureux. »
La confiance avec laquelle il réclame
ainsi une récompense pour un genre
d'ouvrage que Boilcan trouvait tout
au plus digne d'amuser des valets ,
surprendra moins le lecteur , quand
il saura que Louis XI V ne partageait
pas sur Scarron l'opinion de notre
célèbre satirique. Témoin le plaisir
qu'il éprouva , fort jeune , il est vrai ,
à la représentation de V Héritier ri-
dicule , qu'il fit jouer devant lui trois
fois dans le même jour. On se trom-
perait , cependant , si l'on nous sup-
posait l'intention de combattre en
tous points l'opinion de Boileau, sur
les facéties de Scarron. Nul doute
ue les parodies , les comédies même
e cet auteur éminemment burlesque
ne dégénérait trop souvent eu farces
de tréteaux ; mais un mérite que Uoi-
leau ne lui a pas reconnu , et qu'on
ne saurait cependant lui refuser sans
injustice, c'est d'avoir attaqué le
premier ce style précieux et ampoule"
que Molière a combattu depuis dans
ses Précieuses ridicules , et que tous
les poètes du temps s'efforçaient alors
de mettre à la mode. 11 est même
certains ouvrages de Scarron qui
sont écrits avec quelque pureté et une
sorte d'élégance: le II o ma n comique.
Par exemple , mérite sous ce rapport
attention des connaisseurs, et l'on
a eu raison de prétendre qu'il n'avait
pas été sans influence sur le perfection-
nement de la langue française. Un jour
que Scarron travaillait à cet ouvrage,
Scgrais et un autre de ses amis vin-
rent lui rendre visite : a Mettczrvous
3:
SCA
i . nr dit-il , en leur faisant don-
tr des sièges ; que j'essaie mon
ammn comique. » Et il leur en
ifurJqur chose. Quand il vit mie
onpa^nie riait : Bon, dit-il,
à qui ihs bien ; mon livre sera
rrcu . puisqu'il fait rire des
4mmcs si délicates; et il ne se
npa point. Ouant à ses comé-
. elles vont . pour la plupart, imi-
dr IV«nagnul ; c'est (lire assez
l'iruDr îles règles d'Aristotc n'y
-Imtv re. (Quelques situations plai-
\r* . soutenues par la bouffonnerie
Jul« pie en faisaient tout le mc-
: nui.* ce genre, tout défectueux
J fût . riait encore préférable aux
*i*-u.4r* pa Morales qui avaient a-
k m\ j h i le theâ trr. Sca rrou fa isa it
•. <i<. moins ; et |>eut-t'trceiidispo-
r \r publie à la gaîte, n'a t-ii pas
iiocrrmrut contribue' à préparer
vitré* fie Million*. Le théâtre lui
t. ni outre, l'invention d'uu |>cr-
aa~* dont plus tl'iui auteur de ta-
i «o depuis tirer parti ; c'est dam
- OKiij*- «!•■ YEctdierde Salaman-
-. il» l'on ut pour la première
• | «r*itrr un (iiispin. Se> mi\ra-
-tjt 9-v rrt ueilli> . en I - 3 -^ . par
util le I«t Martinicre. en m vol.
; a . pui* .1 Amsterdam 1 7S* , «
. ;*tit in-i \ ; et n'imprimes a
t* . ru i->Vi, en- \i»|. in-8".
t tri»nr : |. 1/ Enéide t raves-
. m M Itères , continuée de-
. • .«.- Mt.'re.ni de lira/rv. {"/est
•..j--» i]r irt «iii\ r«ij;r ipie Hoi-
. :.wi! je. lin ine le liK : « Vo-
r* prir u\.nl quelquefois la f.ii-
•^» If lire Varrmi , et d'en
' -• n u« il m* cachait bien de
n- ■. ;• ur nl.i. n II. Typhon ou
f,t^~nt<inachir. III. Plusieurs
\*~\ •'». 1« Mrs ipie JatL'let OU &*
-i-'r»- f ai t , JtHÏflet snuffletté;
. iJaphtt d'Arménie, qui se jouait
SCA
47
encore il y a quelques années ( Voy.
Mobeto); Vméritier ridicule; le
Gardien de soi - même; V Écolier
de Salamanque ; la Fausse appa-
rence; le Prince corsaire, et un
grand nombre de Poésies légères :
c'est à la gaîté répandue dans ton-
tes ces pièces , que Julien Gcoffrin,
l'un des plus fameux comédiens du
dix - septième siècle, a dû sa répu-
tation. IV. Le Roman comique,
dont lioilcau lui - même aimait fort
la lecture : la troisième partie est
d'A. Offray. V. Des Nouvelles es-
pagnoles, traduites en français. VI.
Lu volume de Lettres. VII. Knfin,
uu Recueil de Poésies facétieuses.
Nous croyons ne pouvoir mieux ter-
miner cet article sur le premier de
nos poètes burlesques , que par le por-
trait qu'il a tracé de lui-même dans
un avis qui précédait la Relationvé-
ritahlc de ce qui s'était passé en
Vautre monde au combat tles par-
ques et des poètes , sur la mort de
toiture. « Lecteur qui ne m'as ja-
mais vu, et qui peut-être ne t en
soucies guère à cause qu'il n'y a pas
lx'aucouj) a profiter de la vue d'un
lioinme fait comme moi, sache que
je ne me soucierais pas aussi que tu
me >isscs, si je n'avais appris que
quelque:* Ikmiix esprits facétieux se
réjouissent à mes dépens, et me
dépeignent d'une autre façon que je
lie suis fait : les uns disent que je
suis cul de jalte; les autres que je
n'ai point de cuisses , et que Ton me
uiet sur une t.:blc , dans un étui , où
je cause comme une pie borgne , et
les autres, que mou chapeau tient à
une corde qui passe dans une poulie,
et que je le hausse et baisse pour sa-
luer ceux qui me visitent. Je peine
être oblige, en conscience, de les em-
pêcher de mentir plus long-temps.
J'ai trente ans passes; si je vais ju>-
48
SCA
qu'à quarante , j'ajouterai bien des
maux à ceux que j'aitiéjà soufferts
depuis huit à neuf ans. J'ai eu la
taille bien faite, quoique petite : ma
maladie l'a raccourcie d'uu bon pied,
Ma tête est un peu grosse pour ma
taille : j'ai le visage assez plein pour
avoir le corps très -décharné. Des
cheveux, assez pour ne pas porter
perruque; j'en ai beaucoup de blancs
en dépit du proverbe. J'ai la vue as-
sez bonne , quoique les yeux gros : je
les ai bleus : j'en ai un plus 'enfonce'
que l'autre du cote que je penche la
tête. J'ai le nez d'assez bonne prise :
mes dents , autrefois perles carrées
sont de couleur de bois, et seront
bientôt de couleur d'ardoise : j'en ai
perdu une et demie du côté gauche ,
et deux et demie du cote droit, et
deux un peu c'grignécs. Mes jambes
et mes cuisses ont fait premièrement
im angle obtus , et puis un angle égal ,
puis enfin un angle aigu : mes cuisses
et mon corps en font un autre, et
ma tête se penchant sur mon esto-
mac; je ne ressemble pas mal a un
Z; j'ai les bras raccourcis aussi bien
que les jambes , et les doigts aussi bien
que les bras. Enfin, je suis un rac-
courci de la misère humaine. Voilà
à-peu-près comme je suis fait : puis-
que je suis eu si beau chemin, je te
vais apprendre quehpie chose de mon
humeur : j'ai toujours été un peu
colère, un peu gourmand et un peu
paresseux. J'appelle souvent mon
valet sot , et un instant après Mon-
sieur ; je ne hais personne , Dieu
veuille qu'on me traite de même : je
suis bien aise quand j'ai de l'argent.
J»? serais encore plus aise si j'avais
de la santé : je me réjouis assez en
compagnie : je suis assez content
quand je suis seul, et je supporte
mes maux assez patiemment. On
trouve dans un des romans de M11'.
SCA
Scudéry, sous les noms de Scaurus
et de tjrrianc , deux portraits parf
faitement ressemblants et très -bien
tracés de Scarron et de sa femme.
Ce dernier portrait surtout fait re-
marquer la finesse et la délicatesse
d'esprit du peintre. Srarron -est un
des auteurs compris dans ce qui a
paru des Fies des Poètes français,
Sar M. Guizot , ouvrage interrompu
epuis douze ans. MM. Barré, Ra-
det et Desfontaines ont fait jouer an
Vaudeville une jolie pièce intitulée
le Mariage de Scarron. J. Monnet
a donné à ses Mémoires le titre dfcN
Supplément au Roman comiquè-tf
( F. Monnet, xxix , 38() ). M. Cou-
sin d'Avalon a public un Scaronrd+ •
ru», 1801 , in-18. F. P — t,
SCARSELLA (Sicrsaumn), pein •
tri? , naquit à Ferra rc, en i53o. Ses
concitoyens lui donnèrent le nom de
Modino, sous lequel il est particu-
lièrement connu dans sa patrie. 11 re-
çut , pendant trois ans, les leçons de ■
Paul Véronèse, puis séj ounia pendant *
treize ans à Venise , étudiant les ou-
vrages de ce grand maître , et culti-
vant en même temps l'architecture.
Ayant acquis la pratique de la ma
nière de Paul , quoique dans un de-
gré inférieur , il revint a Ferrare ,
ou il exécuta plusieurs tableaux es-
timés. Le seul que l'on cite d'une
manière authentique, comme étant
de lui , est la Visitation qui se voit
dans l'église de Sainte - Croix : les
figures en sont belles et d'un beau
mouvement. Cependant H en existe
quelques autres dans diverses gale-
ries; mais ils ont été retouchés
avec tant de maladresse par des
restaurateurs ignorants que ce ne
sont plus ceux qu'il a faits. Quant
aux autres, 011 les lui dispute, '
et on les attribue généralement
à son fils. Il mourut à Ferrare,
SCA
i4- — Hippoljle SCARSKLLA ,
précédent , naquit à Ferra rc ,
il . et fut nommé ScarseMno.
a\oir reçu de son pire les
tcs !♦ t uns , il se rendit a Ve-
rt v séjourna pendant plu»
«nnt-ei. cludi.mt les meilleurs
%. et pailiculiè renient Paul
r>? : il Mit tirer un parti si
zeux de Mas études, que ses
mole* lui donnèrent le titre
uî île Ferrare. Ce titre est
nrtit justifié par la Nativité
l'u rjzr • qu'il a peinte dans la
> df Saint -Bruno , à la Char- «
ûr Fi-rrare t rt par quelques
L Lî'-mx qu'on voit dans cette
et ou i! a su îruitrr heureuse-
La manière de Yéroncse. Ce-
or k- caractère général de ses
2r+ oïl te quelques difléirnrcs.
,rt+i -;it une amélioration sen-
iu çu-ît de mjii père; ses idées
iu» b^él*\ vs teintes plus agréa-
-t dr* historiens prétendent que
k a j ii uuvril 1rs \cu\ ;i Sigis-
n -«r^lU. rt qui le mit dans
■ 2jui qiy* lui- im'mc suivait.
•ar • « Ru il Véronèse , on voit
s< •?*> de rr dernier est le
:ii*of du *»icn: m.ii> qu'il .s'en
r ^«c- jiltisiM.rs j.jitio esseu-
• i "^»i un mélange di* lom-
e: àr vénitien , de national et
'AZT - pf -nlnil d'une intelligence
Jr *ï in> ii ihetu it de l'.irt. d'une
i«~?ii#ni.iill nifrel vivr.ct d'une
» c_"ti îu'ijonrN '.<•mlii.il.lf .1 clic-
» lit nwiit* > in* < <<•%<: rtpidr .
tar:ir *: hulie, Ni i^iiiitf était
~*£e<^.*r la plupart ur<c.:i:scs de
• r» r«K>-rim ni un lJ.iii'I ii'imlin*
<-» *.!x*a)i\. La Luuilnidic et
Ti.jar eti consent ut aussi une
liti- roo«HifTjl>le. A Ferra rr ,
•ali 1"./$ HtinpUon delà l'wr^e
> „Voc«i *!r C'mim . qui sont clie/
11.1.
SCA 49
les Bénédictins ; la Mère de Pitié et
la Décollation de Saint Jean dans
l'église de ce nom , et le Noli me
tançerc , à Saint- Nicolas. Les ta-
bleaux de lui que l'on estimait par
dessus tout , étaient la Pentecôte ,
YAnnoncittlinn et Y Epiphanie , pla-
cés dans l'Oratoire de la Scala. Le
demie:* de ces la bleuit , peint en
concurrence avec la Présentation au
temple , d'Annibal Carrachc, soute-
nait dignement la comparaison. Il
e\iste dans les galerie* particulières
un grand nombre de copies en petit
de ses grands tableaux. Les palais
Albani , Borghcsc , Corsini et Lan-
cilotti, à Moine, en possèdent un bon
nombre. Us sont e\ freinent loues par
les plus habiles professeurs. Dans une
Bacchanale du palais Ylhani , on
voit diverses imitations de Véronèse,
dans l'invention et l'abondance * du
Parmesan, dans l'élégance et la grâce
des figures; du Titien , dans les nus;
du Dossi et du Carpi , dans le solide
empâtement, dans les jaunes dorés,
les ronges éclatants des muges et
dans la transparence des ciels. Un
autre raractî re qui lui est propre. con-
siste eu cei laines phvsioimmies plei-
nes de grâce, pour lesquelles deux de
ses lillcs lui servirent de modèles; une
certaine vapeur légère qui harmo-
nise et unit tous les objets , sans ja-
mais tnmlier dans le noir ; un dessin
coulant, qu'il pousse presque jusqu'à
la sérhereste pour é\iter le défaut
df si»n i i v il .Vinsiicit r'ilippi. auquel
on rrprorh :it délie l'iiird et gros-
sir!-. Parmi les élèves sortis de M.n
école , lieux se sniil l.iit 1111 IKHil :
ce sont C iini'li' Hïi-i-i ef Hercule S.n-
ti . >«» inl et muet île n liss.i'ice. 1^**
.Si-.ir>rlliiin l'instruit* pir signes, et
furiiia eu lai un de ses pliu» Il ibiles
imitateurs, si ce n'est que m s tètcS
mit moins de be.iuté. et que v»s cou-
5ô
SCA
tours sont plus ressentis. Ce maître
mourut à Ferrare , en 1621. P — s.
SCAURUS (Marcus-JEmilws),
né l'an i63 avant J. G. , descendait de
la famille Mmilia , laquelle se don-
nait pour auteur Numa Pompilius :
mais à l'époque où naquit Scaurus ,
l'illustration de cette maison s'était
évanouie; et , comme il le disait lui-
même , au rapport de Gicéron ( 1 ) :
» Ne tous figurez pas que ma nais-
» sance m'ait servi de rien. Mes pè-
» res s'étaient si bien fait oublier ,
» que je suis entré dans le monde aus-
» si peu connu qu'un étranger. »
Son aïeul et son bisaïeul étaient fort
pauvres. Son père s'était fait mar-
chand de bois et de charbon , et il
gagna , dans ce négoce , un com-
mencement de fortune (2). Scaurus
songea d'abord à embrasser la pro-
fession de banquier; mais il vou-
lut, avant de prendre ce parti, se
faire connaître, en plaidant Quel-
ques causes. Giceron , dans son Orai-
son pour Muréna , rend compte de
toutes les difficultés que Scaurus
eut à vaincre pour relever la gran-
deur de sa maison Gomme orateur,
il manquait d'élégance dans ses com-
positions et de feu dans sa ma-
nière de les débiter, a D'ailleurs,
» par J'effet d'une éducation négli-
» gée , il avait peu de science. Un
» homme sans étude , quelque esprit
» naturel qu'il puisse avoir , ne par-
» le bien que par hasard , et ne peut
» jamais être prêt sur tout. Aussi
» Scaurus n'a-t-il jamais été compté
» au nombre des orateurs de la pre-
» mière classe. Ge ne fut que lors-
» qu'il parvint à la tête du sénat que
» 1 on reconnut tout le mérite de sa
(1) Cie.pro Scautv, Dt Ugib. ni, iG.
(•») Commentaire* de Scaurus *ur m Vie, lir. !•'. ,
«il«« par Yalrr* Mmiinr fV, 4u, et par Anivlr
\ u-tor.
SCA
» façon de parler , grave
» posée, sans aucun gesi
» plie d'un air d'autori
» ton qu'inspire une haut
» et que tout l'art et t(
» possible ne sauraient <
» gens de basse extra cti 01
» en parlant pour un ac
» blait moins plaider que
9 haut témoignage en f.v
» client. » De ces réflex
ron conclut que si l'on in
tre Scaurus au rang des h
quents, on doit le range 1
^orateurs stoïciens et inu
Après avoir fait deux cai
Espagne et en Sardaign.
obtint, l'an ia3 , la ch
le, qui lui donnait l'intei
jeux et l'obligation d'en
la magnificence, de ses j
niers. Scaurus, né pair
presque aucune dépense d;
casion, et ne s'occupa qu
vir le public , en mainteu
lice sévère. Nommé p
1 1 7 , il célébra des jeux a
ainsi que nous l'apprcin
daillc qui porte cette il
Marc-Emile, fils de Ma
tant de charge, il eut le
ment de l'Acnaïe. Apres
fois inutilement brigué h
il le sollicita vivement p<
11 5. Les manœuvres les
teuses parurent permises
ainsi qu'à Rutilius, son c<
Tous deux se traduisirc
quementen justice, s'accu
gue. Scaurus était trop 1
se laisser convaincre , bi<
notoire qu'il avait usurpe
sion d'un riche citoyci
Phrvgion , pour se met!
d'acheter des suffrages.
[})G<er. pro JUurmnm,^.
SCA
te de Rutilius, accuse de
»a tour par son adver*
Tut condamne , quoique
r l'estime générale. (F.
Les nièces principales
Mirut des billets seerète-
Imrs dans les centuries
11 . et cpii portaient ces
.îles A. F. P. R., qui,
ils, signifiaient : Actum,
u Rutilii. Rutilius au
% expliquait ainsi : Ante
i nia tu m. « Ni l'uu ni
SCA
5r
des Alpes. La discipline mie Scaurus
faisait observer à ses soldats était
tellement scVère , que si l'on en croit
Frontin ( 4, 3 , i3 ), un arbre frui- .
tier renfermé dans l'enceinte de son
camp , fut , après le départ de ses
troupes retrouvé par le propriétaire
chargé de tous ses fruits. Scaurus
pénétra le premier dans le pays des
Gaulois Cantiques , et soumit ces
peuples. Le lils du consul , laissé à la
carde d'un poste important, du cote
des montagnes deTreiilr, l'ayant aban-
Yrria Ganiiiius , ami de donné, reçut de sou père la défense de
c!1cn veulent dire ,Emi- jamais paraître eu sa présence : le
n ■'' ° jeune homme eu courut, un tel déscs-
. pb-ctitur Rutilius. » Scau-
f • «us! il , débuta par une ac-
teur qui fit beaucoup de
Il . -me : il passait dans une
• i n ii Dccius , assis sur . un
nulait la justice au peu-
^L-trat u'eut pas l'attcii-
irx *t lorsque le consul j>a-
a rnvof a ses licteurs pour
robe de Décius , et briser
J. II lit ni outre défense
-*rs qui e'tiieut présents
.r\«»ir devant ce prêteur.
ir réparé le temple de Ju-
jx ii trr loin pie a la Fidélité,
r. I«fi» coutic le luxe de la
r Ir»» droit* de* alliaiichLs,
ti:r«nit la conquête de la
l nMl.mt. à la tète de .son
i • • il** (.ivilpiur . il rrinar-
■■* m- n latiolis de la Tré-
:'T.1 d.ms «-«-tir roiitrcc un
ibj| -r.it it.dtlc et tu viiivdu-
'Mik.i\ n.m^.iMc, qu'il lit
' I1 . rnn .i |fl.ii<..i un», rendit
'".r nu .i^rrabli* et lerlile.
: - •>.• us i «• giaud nuvi.i^*
"* ' i:i un* ne MTaii'iit \einis
* <i;* !.i • niiqurtrdi"» i i-iulci,
:.«r.i> |t-.ir iVriii.urtit l*.i< « es
* i :i «ait q>T Viiinb.il y a\ ait
.s de moule qu'au passage
poir qu'il se donna la mort. De re-
tour à Rome, Scaurus, après avoir
reçu les honneurs du triomphe, trouva
le sénat tout occupé des a fia ires de Nu-
midie. Adherbal , (ils de Micipsa , roi
de ce pavs, s'était réfugié à Rome, et
sollicitait le secours de la république
contre Jugurtha , qui venait d'assas-
siner Hicmpsal, frère d'Adhcrbal, et
de le chasser lui-même de ses états
(^.Jl'Guhth^XXII, na). L'usur-
pateur avait envoyé des ambassa-
deurs aux Romains , qui répandaient
ouvertement l'or corrupteur à pleines
mains. Des offres furent faites à Scau-
rus comme aux autres sénateurs: mais
bien que Ta varice fût sa passion domi-
nante, il prit le parti, dit Sallustc,
de contraindre pour cette fois son in-
clination , craignant sa us doute qu'une
corruption si criante et si manifeste
ne soulevât \v peuple. Knibrassaut la
cause il* Ydhcrlial , il fut d'a\is d'eu-
voveruiic année à sou secours, et de
punir sévèrement le meurtre d'iiicm-
psal. Le sénat se mutenta d'eu\o\er
en Nuiiiidir des m m misâmes, qui
se laivièmit corrompre v /"«»> . Opi-
mil's, XWI1I, w\ .SeauiiiN.dans
l'intcnalle, avait été désigné par les
censeurs, piiucc du sénat x\m Yan
i
02
SCA
1 14 ) , distinction fort honorable,
qui était â vie , et donnait droit d'o-
piner toujours le premier dans cette
assemblée. Pour effacer la honte d'O-
pimius, on jugea convenable de dépu-
ter en Afrique le nouveau prince du sé-
nat, qui, dirigeant toutes les délibéra-
tions avec une entière autorité', avait
jusqu'alors montré des vues fort éten-
dues pour le bien public. Scaurus ,
en abordant en Numidic, se hâta
d'écrire à Ji&urtha une lettre mena-
çante pour lui enjoindre expressé-
ment de venir à U tique recevoir les
ordres du sénat. Le Numide , après
avoir- gagné du temps , se rendit au-
près de Scaurus, qui, soit qu'il se fût
laissé corrompre > soit , comme le
pense Salluste , qu'il se fût trop légè-
rement figuré que Jugurtha n'oserait
lui résister , quitta l'Afrique sans
avoir vu ni délivré Adherbal , que
son perfide ennemi tenait assiégé
dans Cirta. Le meurtre d'Adherbal ,
dénouement tragique des affaires de
Numidie, souleva le peuple Romain :
le sénat, afin de détourner l'orage qui
le menaçait fit marcher contre Jugur-
tha y le consul Galpurnius( i ri ), qui
choisit pour lieutenant Scaurus , dont
le crédit était propre à mettre sa con-
duite à couvert. Ces deux chefs pous-
saient vivement la guerre , lorsque le
prince numide parvint à gagner le
consul à force d'argent. Des offres
encore plus considérables furcut faites
à Scaurus : Salluste croit que celui-ci
avait résisté jusque -la aux séduc-
tions du roi numide : a Mais cette
» fois , dit - il , la somme fut si for-
» te qu'elle l'emporta. » Une paix
honteuse pour Rome fut le résultat
de cette infâme conduite du consul
et de son lieutenant. Alors le peuple,
Soussé par le tribun Memmius, déci-
a que le préteur Gassius , homme
iaconvptwk, partirait pour l'Afri-
SCA
que, afin d'engager Jugi
en cette ville, sur la gar;
publique, découvrir les n
Calpurnius , de Scaurw
complices. A l'arrivée
dans Rome , Scaurus
d'acheter le tribun IJéh
la force de son veto ,
prince numide délie i
Memmius en présence
Peu content d'avoir ex;
gerpar son adresse, Sc.i
plus tard à l'éloigner
par son audace : il osa
pour un des commisse
vaient informer contr
avaient porté Jugurtha i
aux ordres du sénat , c
leurs ambassades ou lcu
déments, s'étaient laissé
lui. Qui croirait qu'il eu
se faire nommer ? Les
n'en furent pas moins
vigueur: cinq consulaire
damnes à diverses peii
fit de vains efforts poui
moins Calpurnius. land
lait en faveur de cet a ci
mius, voyant passer un
bre , inteq^ella de la so
du sénat : Tiens , Scaur,
cadavre que Von cmporl
Î courrais te l'appropria
e crédit de Scaurus fut
les dangers qu'il avait c
élu censeur, en l'année 90
dans cette magistrature
en Italie, des routes pc
merec, entre autres un gi
qui allait de Pisc à Torto
nomma la Voie E milieu
aussi , à Rome, le pont
subsiste encore aujourd
nom dcPonte-MoIe.Jjevci
sou collègue, étant mort c
ce de sa charge , Srauru<
mépris des lois , conserve
«C4
ordinaire,*
à gre/am ranamrat d'être me-
«•hnmu comble des
, il pusi le reste de sa vie,
■rtiii»^ à soutenir les
c la noblesse, et s'attirent
îles attaques de la
Accuse' d avoir mé-
pnhlie des pénates
non -seulement il
do cette af-
■b il fit trembler tousses
n les accusant à leur tour.
une célèbre, dit Cicéron,
i simple opinion décidait
du sort de la terre entière ,
en vain prodiguer tts ser-
contre ses adversaires : on
lait pas qu'il ne dit vrai ;
m sévères qu'étaient les ju-
s qn'on rendait alors , on
*envrir vue porte aux. ani-
i particulières; et les efforts
■nvvpour faire recevoir son
pare en pareille occasion,
mntiles. » L'attrutat du tri-
irainus . qui fit assassiner
a houTeUcmcut cm consul
lût rester impuni, si l'énergie
5eaurus n'eût pousse' à la plus
upance tous les ordres de l'é-
■ «r retenu dans «son lit par
t*ua? fit armer et roudui-
■mp-de-Man. Kn vain ses
1 représentaient le déplora Me
u Muté : // est vrai , dit-il ,
i ftmbes ne sont pas assez
Pour fuir le péril présent ;
a me permettent encore de
ira* perturbateur du rt'ftos
Lnrmpledc Scaurus entrai-
as illustres citoyens, et jus-
nm, qui , toujours prêt à
4r parti, selon srs intérêts ,
d'abandonner Saturnin us ,
ni êç que de concert avec
SCA S3
hû ( r, Sâmin* , XL, 445 ). Scau-
rus, sur la fin de ses jours , vit sV-
lever contre lui la plus fâcheuse af-
faire dont il eût eu jusqu'alors à se
défendre. Le sénat l'avait député en
Asie, où* il eut une entrevue avec
Bf hhridale : l'histoire ne dit point à
oudlo occasion. Lors de m\ révolte
des villes d'Italie , vulgairement an*
pelée guerre sociale, les ennemis oe
Scaurus l'accusèrent d'avoir reçu de
l'argent du roi de Pont pour fomenter
cesowèvcment(G63),9i av. J-.C Va-
rius, tribun du peuple, se chargea de
ilaouJenircetteaccusaUon,dans laquelle
étaient compris Mummius et Colta.
Go dernier s'exila volontairement:
Mummius Ait condamné à l'exil. Tous
les amis de Scaurus, malade et âgé
de soixante- douze ans 9 lui conseil-
laient de fuir, à l'exemple de Cotta.
Loin de déférer a ce conseil pusilla-
nime, le prince du sénat se rendit au
Fonun,souteuu sur les bras do quel-
ques jeunes patriciens; et, s'adres-
sant au peuple : Romains , dit - il ,
est-ce à vous à juger de mes no-
tions? Ce sont vos pères qui les ont
vues. Je veux bien cependant m'en
rapporter à votre opinion* Un cer-
tain Fariusàe Sucrone (en Espa-
gne ) accuse Marcus JEmilius aa-
voir trahi la république en faveur
du roi de Pont ; Marcus jEtnilius le
nie: qui faut-il croire? Entraîne* par
la licite de ce discours, le peuple,
obligea l'accusateur à se désister de
sa poursuite. Ce triomphe ne suffit
pas a Scaurus : il lit condamner Va-
rius, comme ayant lui-même eon-
tiibuc à faire prendre les armes aux
villes d'Italie. Cependant Ce pi on et
l)ola1>ella accusaient aussi Scaurus
de concussion; ce dernier, au lieu de
leur répondre, les accusa eux-mêmes
d'être concussionnaires ; et, u ayant
demande qu'un ddai fort court pour
54 SCA
produire ses preuves , il lea fit con-
damner l'un et l'autre, ayant que l'ac-
tion intentée contre lui fût en état d'ê-
tre jugée. Selon l'opinion la plus pro-
bable, il mourut trois ans après, l'an
de Rome 666 (88 avant J. - C. ) , à
l'âge de soixante-quinze ans. Rien de
plus difficile à définir que son carac-
tère. Comment, avec tant d'énergie
dans Pâme, tant de dignité dans ses
mœurs , dans son maintien , fut - il
capable de s'abandonner à la plus
basse cupidité? On ne doit pas moins
s'étonner que ce vice méprisable ne
lui ait rien fait perdre delà considé-
ration dont il jouit tant qu'il vécut
et après sa mort. L'histoire même
semble, à son égard, avoir usé d'une
singulière indulgence. Tacite fait de
Scaurus un éloge achevé, dans la Vie
d'Agricola. Rien de plus honorable
aussi que les louanges dont Cicéron
comble ce Romain , dans plusieurs
endroits de ses ouvrages. Il ne pronon-
ce jamais son nom sans l'accompa-
gner d'une épithète glorieuse. Le pré-
sident de Brosses parait avoir réso-
lu la difficulté , en disant : « Pour
» moi, j'avoue que rien ne me don-
» ne une plus haute idée des vertus et
» des talents de Scaurus , que ses vi-
» ces même, lorsque je vois qu'à
» peine ils ont pu affaiblir l'estime
» qu'il méritait d'ailleurs. » 11 aimait
les lettres. Quoique fort avare , il
acheta un habile grammairien grec ,
nommé Daphnis, sept cents sesterces,
( environ trois mille cent trente-trois
onces d'argent ). a C'est le plus haut
» prix , dit Pline , qu'on ait jamais
» mis à un esclave (4)- » H avait lui-
même écrit divers ouvrages, savoir :
un Recueil de Harangues, une Histoire
de Cyrus , et ses propres Mémoires,
(4) Le»orir»t*o* In ont qudqudbic pavés beau-
coup plus cher : ( Voj. l'art. SCKAMS-^DDYÎ* ,
p«g. 8i , ci-âpres.
SCA
en trois livres, adresses à Fi
II ne nous reste de ces écrits qt
ques fragments de ses Memoii
tés par Valèrc - Maxime et
grammairien Diomède. Sçaun
eu de Métella , qui épousa Sy
secondes noces ( V, Sylla),
et une fille. Sa fille Emilie fut
successivement à Glabrion et
pée. C'est d'elle que Corneille i
vent mention dans la tragédie
torius. Le fils , nommé aussi
milius scaurus , dissipa le
immenses qu'il tenait de son j
donnant au peuple, pendant soi
des jeux d'une magnificence (
diuaire. Il n'est pas moius
par sa passion pour le luxe d<
mcnts.Son palais , dont Pline
une description pompeuse , <
né d'une grande quantité de <
faites des matières les plus pr<
« Personne, dit cet écriva
» ne saurait espérer d'être c
» à lui pour la démence de :
'» fusions , tant il avait rassc
» richesses dans sa maison
» culum. » Ces particular
fourni à M. Mazoïs , jeune ;
te, l'idée d'un ouvrage intit
Palais de Scaurus, ou des
d'une maison romaine , ft
d'un voyage fait à Rome .
fin de la république ,par 1
prince des Suèves ( 6 ) : fict
nieusc à la faveur de laquelle
présente en masse pour l'hl
' l'architecture et de la vie p
Romains , des détails cur
étaient épars , et comme per
une foule d'ouvrages anci
reste , si Scaurus le fils u'e
père ni en mérite ni en au
ne fut ni avide ni intéressé
a (5) Lib. XXXVI, cap. i5.
C6^ * ▼*>!. io-8»., IHri», 1819 et t8»
SCA
i : il refusa constamment de profi-
rpoor s'enrichir aux dépens des
tamis, des occasions que lui offrait
lia . son brau-père. Nous avons
dques» fragments du plaidoyer que
pour lui (acéruu, lorsque les ha-
uts de la Sardaigne , où il avait
prêteur, vinrent I* accuser d'avoir
uë de son autorité contre un de
n concitoyens, nommé Ans, dont
'ftfiTuitait lVpouse. 11 eut un fils ,
i . durant les guerres du second
on virât, toi vit le parti du jeune
nper . et après la défaite de ce
mer, relui de Marc- Antoine. —
mrrriÈS Scalrls , lils de ce der-
r. vi-cul sous Tihcre. II eut été
ublr de soutenir la gloire de sou
d jwr se» talents et .son éloquence,
nr feiit flétrir par l'infamie de ses
pur-. La tragédie i\4trée, dont il
jt routeur, fou mit matière à une
jDofi contre lui. Tibère, qui dc-
m loug-trmps lui portait nue hai-
implacable, ne put s'empêcher de
rruriiuitredaiis le rôle principal :
ii'iu'tl fait àr m oi un Ai rée ,
-d . je- Jt-rai tir lui un Ajax.
&:•!( >c .1 unis e>t accusé devant le
jt ' ««ri pour ta tragédie, maiscom-
*\.i'.trii . trois ans auparavant,
r- nnii* ne adultère avec làvillc,
: .-.r »ViiT li\ rr .nu cérémonies
TOli^i**-* des utiles p'-rsaiis.
-:-•!• i pirtiut sa condamnation
-- i i.ii.Jiit lui-iuriiii'la mort, par
i: . il ilr .sr\ti!i.i . >a femme,
rri' fii'' \"iili.t mourir a\ec lui.
Y r* i^jnt Li brandir dcsScau-
• >n (■•■.! lue, sur M. Euiilins
r » . «1 *ur toulf rette f.iuiillc,
'-. * ..t«- Nutiie «lu |iii;siili ut De
« - -, «I.iiin lia reniai de l'.i-
iî« "» iiim ii|iti(»us ri lu-Iles
t . \\ I V , p. Ïj *» .1 mJ,i M .
r «
■r ,
,u«»
SCA 55
L'histoire fait encore mention d'un
Aurélius Scaurus , qui fut élevé au
consulat, l'an de Rome G^O, et qui,
trois ans après , fait prisonnier par
les Gimbrcs , fut massacré par Bno-
rix, l'un des rois de cette nation,
pour lui avoir parlé avec trop de li-
berté sur la puissance et la grandeur
des Romains. D — n — h.
SCÉPEAUX ( Frawçois de ). V.
Vieille- Ville.
SCÉPEAUX ( Mabie-Paul-
Ale&andre-Clsar de Boisguignoiv
de ) , d'une famille du Poitou dout
la noblesse remonte au onzième siè-
cle, naquit le 19 septembre i ~(k) , et
entra , dès sa jeuuesse , comme sous-
lieu tenant, dans un régiment de cava-
lerie. II habitait son pa\s eu i7<)3,
et dès le commencement des guerres
civiles , il fut un des chefs de l'insur-
rection royaliste avec Ronchamp,
son beau-frère , et il eut une grande
part au* succès de Vihiers et dcSau-
inur. Il suivit l'armée royale sur la
rive droite de la Loire , et montra
surtout un grand courage à la défaite
du Mans, où, faute de canonniers, il
tira lui-même plusieurs coups de ca-
non , et protégea ainsi très-efli rare-
ment la retraite. Il parvint ensuite
sur la rive gauche de la Loire, où il
réussit encore à former un parti, qui
harrela knig-temps les républicains,
et se réunit plus tard à Charrette et
à Stolllet. En !7<)r», ces deii\ ehefs
l'envoi èreut auprès du comité de Sa-
lut publie, pour suivre «les négo-
ciations qui furent sans résultats.
Scépcaux, vint reprendre son com-
mandement; et bientôt attaqué par
le tfihiT.d républicain Lchlav* il n'in-
Î m lia sur lin une \ntuire uajis le*
,andc% «le MarguerN, et .sVnipara
de Scgré. Sa diwMoii , qui s'était
]>caucoiip .leenie , occupa long-temps
lu rite -droite de la Loire, depuis
50
SCE
Nantes jusqu'à Biois, ai elle réussit
à enlever plusieurs postes des répu-
blicains, entre autres celui de l'ad-
judant-général Henri, qui fut tue clans
le combat. Scépeaux entra alors en
relation avec S. A. R. Monsieur,
qui se trouvait à l'Uc-Dicu, et il en
reçut des secours en hommes et en
argent , avec le brevet de général ,
et plusieurs croix de Saint-Louis,
Sour ses officiers. Après le désastre
e Quiberon , se voyant pressé par
des forces supérieures , et ayant
éprouvé plusieurs échecs, il entra en
négociation avec Hoche, déposa les
armes , et adressa à sa troiq>e une
proclamation pour l'invitera en faire
autant. Depuis lors il ne prit aucune
part aux opérations des royalistes ,
et fut remplacé dans le commande-
ment par M. de Bourmont. Le gou-
vernement consulaire le raya de la
liste des émigrés , et lui rendit ses
propriétés, qui avaient été confis-
quées; il l'admit même dans ses ar-
mées; et à l'époque du retour des
Bourbons , Scépeaux était inspec-
teur-général. Le roi lui donna le
commandement de l'un des régiments
de chasseurs royaux, qui n'étaient
autre chose que les chasseurs de l'an-
cienne garde impériale. Cette troupe
se trouvait à Nauci , à l'époque du
ao mars 181 5; lorsqu'elle eut passé
sous les drapeaux de Buona parte,
Scépeaux refusa de servir, et se
retira h la campagne. Après le re-
tour du roi, il rentra au service, et
reprit son grade de marée ha I-dc-
camp. 11 est mort à Angers, le '28
octobre 1 8*2 1 . AI — n j .
SCE VOL A. Vor. Sc:.KVor..w
SCEVOLA (Louis ), lilléra-
teur , né à Brcscia , en 1770, de-
vint , à l'âge de dix-sept ans , pro
fesseur de rhétorique dans les écoles
publiques de sa patrie.' 11 le fut jus-
SCE
q u'en 1797, époque des changements
politiques armés en Italie. Pendant
les neuf mois qui s'éceulèrcnt entra
la chute de la république de Venise ,
et les agrandissements donnes à la
Cisalpine, les Brescians, livrés à eux-
mêmes, prirent le titre fastueux de
Peuple souverain. Ce fut alors qu'on
destina une partie des revenus monas-
tiques à l'établissement des écoles nor-
males, et à l'organisation d'un comité
d'instruction publique , dont Scevola
fut nommé secrétaire. 11 mit beaucoup
de zèle dans l'exercice de ces fonc-
tions, et rendit un grand service à la
ville, en empêchant la dispersion des
livres appartenants aux bibliothèques,
des couvents supprimés. Au milieu de
ces soins , il trouva le temps de com-
poser une tragédie intitulée : la Mort
de Socrale. Le succès de cette pièce ,
jouée en même temps à Brcscia et
À Milan, commença la réputation
de l'auteur, qiû fut éhi secrétaire
de l'Athénée de sa ville natale. Les
rapports , dans lesquels il rendit
compte des travaux annuels de cette
académie, lurent accueillis avec fa-
veur ; et il faut avouer qu'ils sont
rédigés avec beaucoup de talent et de
goût. En 1807 , Scévola fut nommé
sous-bibliothécaire à Bologne. Plein
d'ardeur pour la cause de la révo-
lution, il donna un libre essor à ses
sentiments. Lorsque Murât envahit les
légations , à la te te d'une armée , en
iHi/ïf il lui présenta quelques jeu-
nes 13 rescia ils pour concourir à son
entreprise : mais la malheureuse
issue de celte levée de boucliers,
entraîna la perte de tous ceux qui
l'avaient encouragée ; et , Sce vola
fut destitué de sa place , et même
renvoyé de Bologne. Réfugié h Milan t
il y fonda une espèce de cercle litté-
raire, dans lequel il espérait trouver
une honorable ressource dans le mal-
«ftowaladie ô>
aïojtipitd'oftijitfs
9 il voafatquc
fc _ .__ i • • _m
t sur 101*0* M
découvert, afin, ditril,
oneiono milite à
Vjtfînw'de «gâté.
cou-
9^ Perinises tragédies,
celle de Socrafo»
àMibu,
cordée également
BfUynm, qoi parut
Gai tragédie» aa
pas de critiques, at h
^ > fat examinée avec se»
journal de Padoue (août
. 175), qui reprocha,
choses , a Fauteur une
trop servile de PepoH. Sce~
' dans la carrière e*>
t,aans vocation; etsespas-
rop fongueuses pour un
autels. Ses tragédies,
ensemble à Milan , en
i5v ao-i?, sont la Morte di So~
•; — Aiwbolc in Bitinia; —
y$*i — Brode; — Aristodemo;
— fianfasifci « Romeo. A-c-s.
SQLLAF ( GnaaiBs ), orientalis-
te, oé à Xujs, près de DtissddorfT,
ar ad août 1646, fils d'uu major
perdit son père à Fige de
reçut, par les soins de vi
éducation, dont il
Il se rendit ensuite
, où il continua ses
l'académie, avec le plus
i, et rut uomine' doc Unir
orientales. Il y professa
trois ans ; et , sollicite' plus
Inouï por les curateurs de l'académie
rde, il alla dans cette ville,
y rirr-" des leçons de lang|jft
Voulant fa fixer auprès
«7
d'eux, les curateur* toi firent des
pcéaents considérables , lui promet,
tant une chaire de professeur , et û*
loi conférèrent un privuVgepour pro-
fesserexclnsivement leslangues orien-
taies. Ce fut dans ce tempaJa qu'il
donna, sous le titre KOpùs Ara*
mœum, 1 voL in-8°., 1686, une
grammaire chaJdaique et syriaque,
anse quelques passages de l'Ancien et
dn Nouveau-Testament , dans ces deux
langues. En 1708, il publia un Nou-
veau-Testament en syriaque, avec
une version latine, vol. in-4°. ; et
un Lexicon syriacum, in-4°»> qui
a été réimprime en 1717. À la prière
des curateurs, il fit, en 1711 , un
Catalogue des livres et manuscrits
hébreux, chalrtéen* , syriaques, sa-
maritains et rabbiniques , qui se
trouvaient dans la bibliothèque de
l'université; et ce Catalogue, qui fut
imprime avec celui de la bibfiothè-
2ue deLejde, in-fol., est très-estime',
.'année suivante, Schaaf fit paraître
sa correspondance en langue syria-
que, accompagnée d'une version lati-
ne, avec un éveque du Malabar. Cette
correspondance était relative à la
croyance des habitants de cette con-
trée et à leur conversion au christia-
nisme par l'apôtre saint Thomas.
En 171c), il reçut enfin le titre
de professeur , et son traitement fut
augmente' pour la troisième fois. On
a encore de ce savant : Epitome
grammatices liébrœœ , 17 1(> , iu-8°.
Tout ces ouvrages sont estimes. Leur
auteur mounit à Lcydc, le { novem-
bre 17 19, d'une attaque d'apoplexie.
11 avait été marié deux fois, et laissa
plusieurs enfants. — Son fils aîné
( Jean-Henri ), fut aussi très-exercé
dans l'étude des langues orientales ;
et il remplaça souvent sou père dans
les leçons que celui-ci avait à don-
ner; mais il ne put lui succéder dans.
58
SGH
sa chaire à l'université, ayant été
accusé d'hérésie à cause de ses liai-
sons avec des personnes de religion
différente. 2.
SGHABAN I«. (Melik el-Ka-
mel Zein-eddyic ) , i8e . sulthan
d'Egypte , de la dynastie des Mam-
louLs Baharites , était un des fils du
célèbre sulthan Mohammed ( Fojr.
Nasser-Mohammed ), et succéda ,
dans le mois de raby i ï e, 7 45 (août
i3|5 ) , à son père Ismaë'l. Ce prin-
ce cruel et dissolu déposait les émirs
au gré de ses caprices, aliénait les
biens de l'état pour satisfaire à ses
plaisirs , négligeait les soins du gou-
vernement, et abandonnait toute l'au-
torité à ses femmes et à ses eunuques.
Lorsqu'on lui portait des plaintes, il
répondait : Laissons faire à chacun
ce qu'il veut. Aussi se rendit-il éga-
lement odieux au peuple et aux émirs.
Les gouverneurs de Damas et de
plusieurs autres villes de Syrie, ayant
réuni leurs troupes, écrivirent au
sulthan, pour lui reprocher sa con-
duite, et lui signifier qu'ils étaient
résolus de le priver du tronc, confor-
mément aux ordres du feu suit ban-
Mohammed, qui enjoignaient de dépo-
ser ceux de ses fils (pu ne régneraient
pas selon les Jois et la justice. Cho-
qué de cette lettre, Se lia ban se dis-
Î)osait à envoyer une armée contre
es mécontents. Mais ayant me-
nacé de son sabre le chef de ses
émirs , dont il avait mal accueilli
les représentations , cet acte de vio-
lence et l'arrestation de ses deux frè-
res, qu'il destinait à la mort, de
peur qu'on ne les mît sur le trône ,
excitèrent une sédition au Caire. En-
vain le sulthan implora le secours
du peuple : ses partisans furent bat-
tus ; on l'arrêta dans le château où
il s'était caché auprès de sa mère ,
et on le lit périr, le 3 djouniadi 2e
SCH
747 ( ■cpt- *346 )> après tin règne
de deux ans et deux mois. Ses frères
furent mis en liberté , et Hadji, l'un
d'eux, fut proclamé sulthan. À — t.
S CHA B A N II (Melik-al-Asch-
raf Abou'l Moufakher Zein-
eddtn ), a3e. sulthan de la même
dynastie, et neveu du précédent,
u avait que dix ans, lorsqu'il lot
placé sur le trône , au mois de scha- ■
ban 764 ( mai 1 363 ) , après la dë-
Ï position de son cousin Mohammed,
/empire des Mamlonks s'étendait
alors jusqu'à Tarse. LeQoct. i3659
PierredeLusignan, roi de Cypre, qui
avait en vain parcouru l'Europe, sanf
pouvoir exciter les princes et les pco-
5 les à une nouvelle croisade, parut
evant Alexandrie , qu'il prit d'as-
saut; mais l'approche du sulthan ,
le manque de vivres et de munitions
l'obligèrent , le quatrième jour , à
se retirer après avoir pillé cette place *
et l'avoir brûlée en partie. Scha-
ban, par représailles, lit saisir 1er
effets des Chrétiens, et mettre aux
fers tous ceux qui se trouvaient en
Egypte. Pierre, à la sollicitation des
Vénitiens, consentit à discontinuer
la guerre. On négocia un traité, par .
lequel il fut convenu que tous les pli- .
sonuiers seraient rendus de part et
d'autre; que le roi de Cypre aurait la .
moitié dans le produit des douanes
de Tvr , Banith , Seule , Tripoli , Je- .
msafem J Damas , Alexandrie et Da-
miclte; que les Chrétiens, munis
d'un passeport de ce prince , seraient
exempts de payer un droit pour entrer
à Jérusalem: maisles Musulmans refu-
sèrent de signer ce traité , auquel ils
n'avaient consenti que pour engager
le roi de Cypre à licencier ses trou-
pes , et à contremander les secours
qu'il attendait. Sur ces entrefaites,
les factions recommencèrent en Egyp-
te. Le régent llbogha , généralement
que k sulthan ne
" ,bi suscita m
dans h persane d'A~
, frère de ce prince*
bientôt de tes partisans,
inatante'lni-méu)e,ettnépar un
wê ans fient* Le nouveau régent
Toulut aussi déposer le
Le jeune Schaban , k la
de «eux cents hommes, triom-
pha de apsinae cents rebelles, leur
tut , et rétablit
dans leurs dignités. Ces in-
ayanl repris les armes, Q les
~ nie seconde fois, et ne les
rArla prison et la confis-
ant leurs biens. Le roi de Gy-
pse arait rejeté les excuses et les
» propositions des ambas-
dTgrpte:l'an763 ( i366),
le secours des Génois et des
, il fit rofle pour Tripoli,
aul prit et brûla , ainsi que Tor-
tue, Laodicée, BaUnas et Ayas;
mais délaissé par wt% allies , et
■'avant pas reçu les renforts qu'il at-
tendait ou roi d'Arménie , il conclut
h paix avec le sulthan. Un émir qui
épouse la mère de Schaban,
évolté contre lui après la
de cette princesse, il Tint à
de le réduire, et la mort acci
du rebelle mit fin aux trou-
une fois. Le sulthan, a[ rès
faite avec succès au roi
, Léon VI , lui avait
la paix : mais informé que
re sollicitait le secours des
» de l'Europe, Q résolut d'à -
le royaume d'Arménie. Ses
entrèrent en Cilicie , l'an
%ir\ , prirent et brûlèrent la ville de
Ss>. et vainquirent Léon, qui fut
limaé , et passa pour mort. La guerre
ayant recommencé en i3^4>l9Armc-
ane fat entièrement conquise par les
tm*kaÊidh6mJbméie* rendre
SCH 5g
k discrétion dans la forteresse de Gu*
ban, nu conduit au Caire,l'année sui-
vante, avec sa famille (P. Làonn,
XXIV, i46). En 1377 , le sulthan
partit pour le pèlerinage de la Mek-
le, avecdeséawpagesmagnifioueSy
et une multitude de chameaux char-
Éde tout ce qui pouvait , au milieu
déserts, lui rappeler le taxe et la
sensualité du sérau. A peine se fut-il
éloigné du Caire, que les émirs qu'il
y avait laissés publièrent au'il était
mort, et proclamèrent sulthan son
fils Aly, Igé de sept ans. Plusieurs
de ceux qui avaient suivi leur souve-
rain, ayant excité une sédition dans
son camp, il revint secrètement an
Caire. On le découvrit déguisé en
femme ; on l'étrangla , et on le jeta
dans un puits. Schaban n'était Itjé
que de vingt-quatre ans , et en avait
régné quatorze. Il méritait un meil-
leur sort : généreux, bienfaisant, il
protégeait les gens de bien et les sa-
vants, et fit fleurir les lettres et
les arts. Loin d'imiter ses prédé-
cesseurs , il donnait des charges et
des apanages à ses frères et a tous
ses parents. Ce fut lui qui ordonna
que les sebérifs ou descendants de
Mahomet seraient distingués par un
turban vert. H favorisa les chrétiens
cophtes et leur permit de sonner les
cloches; ce qui explique la haine des
Mamlouks contre ce prince. Deux de
ses (ils régnèrent au milieu des trou-
bles , durant cinq ans , jusqu'à ce que
le second fut remplacé par Barkok ,
fondateur de la dynastie des Mam-
louks Bordjitrs ou Circassîens {Vop*
Barkok ). A — t.
SCIIÀÏJOL ( Jean-Roger), ecctë
siastique distingué par ses connais-
sances en agriculture , naquit à Paris
en i(*)o, de Rogcr-Schabol , sculp
teur- fondeur. « Ses parents , dr
Dtrpnvill? , malgré la médiocrii
6o
SCH
de leur fortune , ne négligèrent rien
Sour son éducation... Il lit des ctu-
es distinguées à Saint Magloirc,
il prit des degrés en Sorbonnc;
mais il ne s'éleva pas plus haut que
le diaconat, ayant manifesté de bonne
heure son attachement à la cause du
jansénisme. Cependant le cardinal de
Noaillcs , le fit supérieur des clercs ,
préfet des catéchismes et directeur
des écoles à la paroisse Saint-Lau-
rent : il l'appliqua particulièrement
à l'instruction des protestants ; enfin,
il lui confia le ministère public de la
parole , tant à Paris epic dans les envi-
rons. La mort ayant privé Schabol de
son protecteur , en 17*29, il s'aperçut
qu'il serait loin de trouver le même
appui près de sou successeur , M. de
Vùitimdle. a II se retira donc alors
» pour se livrer entièrement au goût
» qu'il avait contracté dès son cn-
* fancepour le jardinage : ce fut sur-
» tout à Sarcelles , viuage à quatre
» lieues au nord de Paris , qu'il fit
» ses essais , renfermé eu apparence
9 dans un petit cercle d'amis. Cepen-
9 dant, continue Dargenvillc, le bruit
9 des travaux qu'il avait entrepris
9 pour la reforme de l'art qu'il cul-
9 tivait avec passion , perça dans le
9 public. Schabol excita encore plus
» fortement l'attention eu faisant cou*
9 naître, dans le Journal Économi-
9 que du mois de mars 17. 55 , l'iu-
1» dus trie des habitants de M on treuil.
» On jouissait depuis plus de cent-
» cinquante ans , dans la capitale ,
9 des résultats de leur habileté, sur-
» tout dans la culture du pécher ,
» sans mieux connaître le pays qu'ils
» habitaient, que ceux qui produi-
» sent le sucre et le café. I*i réputa-
9 tion de Schabol croissant de plus eu
» plus , les grands même voulurent
» le connaître. » Le bruit de ses tra-
vaux parvint même jusqu'aux oreil-
SCH
les du roi , qui lui fit , à Choisi , eu
176*2, l'accueil le plus gracieux.
Louis XV eut la bonté de s'entretenir
avec lui pendant trois heures. Il vou-
lut même le voir travailler , et unit
par se déterminer à le mettre à la
tête de ses jardins de Choisi : mais
le succès ne répondit point à l'atten-
te que Schabol avait fait naître, et il
uc tarda pas d'être renvoyé. Cet ab-
bé' avait vécu d'un patrimoine assez
modique, jusqu'aux deux dernières
années de sa vie ; mais ayant alors
éprouvé quelques dérangements dans
ses affaires, il présenta au Roi et à
l'évêque d'Orléans des Mémoires pour
demander une pension. Ce fut à cette
époque qu'il publia son Discours du
jardinage, comme l'introduction aux
autres volumes qu'il avait préparés.
Il mourut, sans voir la réussite de
ses demandes, le 9 avril i^Gtt, dans
sa soixante-dix -neu vie me année. L%>
pitaphe qu'il s'était faite le peint
si bien, que nous croyons devoir la
rapporter :
Ci gît qui lit li Mit l««mr autrui
Lt jdxiiai* riru n«ur lui.
Un peu prévenu en faveur de ses ta-
lents, Schabol dispensait volontiers
les autres du soin de le louer. Du
reste, il avait beaucoup de littéra-
ture , et faisait assez bien des vers
français, mais avec un peu trop de
facilité , surtout da ils le genre badin
et plaisant, parfaitement analogue à
son caractère. Dargenville ne cite
pour preuve de ce talent poétique
que la part qu'on croit qu'il prit à
un pamphlet janséniste qui lit quelque
bruit: ce furent les harangues des
habitants de Sarcelks à M. de rin-
timille, ardiereaue de Paris , qui
commencèrent à paraître en 1731.
Tout de suite ou soupçonna l'abbé
Roger d'en être l'auteur, fondé sur
SCA
r ^n*î] avait nne maison a Sareel-
•v De plus on connaissait son goût
sur La plaisanterie, et plus encore
i nuiii«Te de penser ; une Haran-
* dr> b.ibitants de Marli , dont
•b{# i r*t a-peu-pres le mémo, et dont
<\ic et la vcrMliratioii sont abso-
ai ni analogues , trouvée dans ses
»;ii-r> .i»»K*s nt mort, écrite et cor-
T" *l+ vi iiuin, ne laisse pas lieu
«imiter qu'il n'ait au moins coo-
rr j la rura position des premiè-
» Sarcvlladts , c'est ainsi qu'on
j dfnommm. 11 aurait donc aide
T.^-at Jmiiïd. auquel on les a auri-
ez. Oiioî qu'il en soit, tout le sel
U p4iî sa literie qu'on trouve, dans
jumplilct aujourd'hui oublie, con-
î#t*r u dire disserter des paysans
4* i-Mir patois sur la bulle l nige
».* *t d autres question s ecelésiasti-
".Cr^t donc par la publication du
rtwinaireptmrla théorie et lapra-
fif du jardinage et de Vagricul-
*" ;•- r princifies , et démontrées par
•■* * * iqut - dt - î végét aux , Pa ri s ,
' - . pi«- Srlifiliol chercha à justi-
■ <• rvjmtaîmn qu'il s'était •icqui.ic.
*: i préface, qu'il intitula : Dis-
c- ..ir /*• jardinage, il rend compte
^- trtt.iux. Il commence par
:- fiain lifinetit le procis à tout
: 4 «-U- mit sur rette m.iticre ,
■. pr ni' t de le remplacer par
•;i r»;r ciitit-rcmcut neuf: mais il
r * T.ivant partage les erreurs
^i. r» r* par la routine, ce uVst
« 'irsf *urtc de bâtard qu'il doit
f ir rii; m mené' dans la bonne
- . « T/.iutrur . dit-il , chÎ peut-
-.-» !• plie* .uieirii j.inlinier de l'ii-
-t*. Il n'est point jeune : tant
'*-. f.i'it ; et il j.irdina dis IVijjp de
v q .tXi*. ÎVs père et mère avaient
* f'*rt licau jardin , d.ins un des
i^ifc^ir^ de Pans. De là le goût
inné du jardinage crut en
SGH 6i
» lui avec l'Âge. Ensuite placé à
» Saint-Magloire , il se trouva à por-
» tee des Chartreux , où il lit connais-
» sanee avec le frère François, au-
» teur du Jardinier solitaire , qui
» passait alors pour le coryphée du
» jardinage. Il prit donc de ses le-
» çons , ainsi que de son successeur ,
» le frère Philippe : mais ils ne pu-
» rent lui montrer que ce qu'ils sa-
» va ien t eux-mêmes , la routine pra-
» tiquee de leur temps. Comme il
9 est tout différent de travailler en
n chef et pour soi-même qu'en sc-
i> cond, l'auteur lit, à quatre lieues
9 de Paris , l'acquisition d'une raai-
» son de campagne (à Sarcelles). La,
» s 'appliquant également à l'étude
» de la nature et aux occupations
9 manuelles et champêtres, il fut ob-
» servateur et cultivateur tout cn-
9 semble. Pendant vingt-huit ans , il
» lit des recherches et des essais en
9 tous genres. Ou ne dit point ici
9 combien de milliers d'arbres et
» d'arbustes furent sacrifiés pour ses
» divers essais ; mais il se lit, parla
9 suite, disciple de Ycrdicr, célèbre
» auatomiste , afin de parvenir à la
» eoiuiaissanee de l'organisation et
» du méeaiiisme des plantes. Pendant
» ce long espace de temps , l'auteur
» n'a rien laissé échapjwT de tout ce
» qui lui a paru singulier et exlraor-
» di na ire , sans en demander raison
» 4 1,<1 nature elle-même. En relation
» avec les jardiniers les plus expe-
» rimentés , il les consultait et se
» concertait avec eu\ : ne sachant
» r\cu de mieux que les pratiques imi-
» versellemeut tiMtées, il n'imaginait
n pas qu'on pût enchérir sur lui. Nc'aii-
» moins il s'ajMTçut que se* arbres
» bien tenus eu apparence, ne lui
9 donnaient, comme le* autre* , que
w médiocrement de fruit, et qu'il
9 fallait les replanter saus lin. Il es-
G*
SCH
» saya de se reformer sur plusieurs
» points , entre autres , il s'avisa de
» replanter les arbres avec leur pi-
» vot. On n'entre point ici dans un
» plus grand détail. Ce qu'il y a de
» Lien certain, c'est qu'il fit une am-
» pie réforme qui lui réussit à souhait.
9 Tous les jardiniers du lieu et des
» environs, ainsi que les maîtres ,
» au lieu d'examiner ces découver-
» tes pour en profiter, regardaient
» l'auteur comme un, homme singu-
» lier. On glosa et l'on plaisanta sur
» sou compte. Il laissa dire , comme
» il a toujours fait. Cependant, com-
» me l'erreur ne prévaut qu'un
» temps , les jardiniers du canton ,
» en voyant les progrès rapides de
» ses arbres , revinrent de leurs pré-
» jugés , et rendirent justice à la mé-
» thode de l'auteur; mais, par une
» fausse bonté, personne n'osa l'em-
» brasser. Tel était le jardinage de
» l'auteur, lorsqu'un particulier, qui
» était venu le voir à la campagne ,
» lui dit : Vous croyez savoir beau-
» coup; vous ne savez rien : allez
» voir ces manants de Montreuil ; et
» vous conviendrez avec moi que
» vous n'êtes qu'un ignorant. L'au-
» tcur donc , qui , comme tout le
» monde , n'avait jamais entendu
» parler de Montreuil, s'enquit exac-
» tement à ce complimenteur assez
» brusque , de ce qu'il lui importait
» de savoir sur ce sujet. Il n'eut rien
» de plus pressé que de se transpor-
9 ter sur les lieux. Après être entré
» en communication avec ces villa -
» geois , à force d'interroger, et à la
» faveur d'éclaircissements de la
» part des uns et des autres , il in-
» tercepta leur méthode , et résolut
» de 1 admettre sans aucun retard
» chez lui. Dans son jardin , d'une
» étendue moyenne, étaient beaucoup
» d'espaliers qui lui rendaient chacun
SCH
» (Tuatorze à quinze cents pèches , et
» des autres fruits à proportion , une
» quantité assez modique ; il com-
» mença d'abord par 6 ter un arbre
» d'entre deux; ils étaient à six pieds,
v Au lieu de les conduire perpendi-
9 culairement , il supprima le canal
9 direct de la sève , en leur faisant
9 prendre la forme d'un V un peu
9 ouvert , tirant latéralement toutes
9 les branches convenables , faisant
9 surtout emploi des gourmands bien
9 placés ; et au lieu de les écourter à
9 la taille, il leur fit prendre l'essor;
9 et cette même année , il eut quatre
9 milliers de pêches , et des autres
9 fruits à proportion , et le tout mon-
9 ta par la siute au double et au-delà.
9 Ses arbres , tenus de la sorte , gros-
9 sirent prodigieusement , et ne tar-
9 dèrent pas à se joindre. Cependant
* après avoir suivi pendant plusieurs
9 années les gens de Montreuil dans
9 toutes leurs opérations , l'auteur
9 s'aperçut que leur méthode avait
9 encore besoin d'être rectifiée : il
9 s'appliqua tout entier à la pertec-
9 tionner : il serait trop long de dé-
9 tailler les différents sujets de cette
9 réforme ; on se contentera d'indi-
9 quer la distribution proportionnelle
9 des branches pour leur donner une
9 forme régulière ; la guérison des
9 plaies ; les moyens curatifs ém-
it pruntés de la chirurgie , appliques
9 aux plantes , comme les saignées ,
9 les cautères , les ventouses , etc. »
Cependant Schabol , dédaignant tout
ce qui avait été fait avant lui , était
resté fort en arrière des connaissances
acquises en physiologie végétale: par
exemple, il niait le sexe acs plantes.
S'il fait connaître le premier quelques
termes des habitants de Montreuil , il
en passe sous silence beaucoup d'autres
plus importants , en sorte que , com-
me vocabulaire, cet ouvrage est fort
SŒ
<fec Quant au mérite de la ré-
, laissons prononcer sur ce
on éditeur et son panégyriste
ville : « Il se ressent beaucoup
gede l'auteur, qui écrivait en
ne trop plein de son sujet ».
te en note qu'on fut surpris de
mmencer un ouvrage par un
xiuûre ; car il est effective-
ylus propre à le terminer.
l'auteur eût exécuté son plan
lié tous les volumes , l'ordre
e de leur publication eût été
lilfereut : un bon Dictionnaire
it un tout, est un excellent pré-
' ; l'ouvrage complet ne devait
ot moins de sept volumes : ils
; été annonces , en 1 765 , dans
vrle Cautère , faisant partie
rtit Supplément oui termine le
[•tiîme volume de l'Encyclo-
II était de Dargenville , qui se
son ami et son élève , et qui
t un compte sommaire de ses
et tes, notamment des applica-
r la chirurgie au jardinage ; et
« W- ni e'uit un exemple. Le pri-
>l»i ri/i. qui setrou\e à la suite
tionndirc, est daté du 3i août
1 In vit paraître, en 1770 , la
jur du Jardinage , par M,
ft. Schabol , ouvrage rédige'
ui mort , sur ses Mémoires ,
")•••. avec figures en taille-
. 1 vol. iu-H". de 700 pag. ,
eu di-ux parties, pour le rendre
.orutif. fcu tète M' trouve une
di-diratoirc au fameux abbé
y . rontrôlcur des fi nain es, par
ille-f Jrrvé , neveu de l'auteur.
•ami j te une Notice sur Seha-
>+t l'éditeur qui , dans une PiC-
rruJ roiupte de l'état des ma-
lt» qui lui avaient été remis;
que dit volumes n'auraient
kjtii pour coutenir tous ces
uu&. « Par un travail aussi pé-
SCH 63
9 nible qu'assidu , ajoute-il , je suis
» parvenu à donner à l'ouvrage de
» mon ami une forme toute différente;
» Je ne dissimulerai point que j'ai
v toujours travaillé sur des manus-
* crits extrêmement prolixes , et
» écrits d'un style dénué de cor-
9 rection et d'élégance. Le fond de
» l'ouvrage, étant très-bon, m'a fait
9 surmonter ces difficultés ». Cer-
tainement l'ouvrage a gagné du
coté de la rédaction à passer entre
les mains de Dargen ville ; mais quant
au fond , c'est un traité fort incom-
plet du jardinage , comme on peut le
voir par les titres de ses différentes
parties. I. Du jardinage en général.
IL Discours sur Mon treuil. 111. Du
pécher et des autres arbres considé-
rés, i° dans leur premier âge, a°
dans le second, 3° dans leur âge
formé, 4° dans leur vieillesse, et par
surcroit des orangers. VIL Des choux-
fleurs ; — des cardons d'Espagne ;
— - des melons; des couches à cham-
pignons;— des fraisiers. VIII. Traité
de la culture de la vigne. Gomme
Dargenville le promettait , la Théo-
rie ne tarda pas à paraître ; elle est de
1 77 1 . La seconde édition, corrigée et
augmentée , ornée du portrait de l'au-
teur, est de 1 774, in-i a. Tous ces ou-
vrages parurent chez Debure , et ils
sont sous l'autorisation du privi-
lège obtenu du vivant de l'auteur : en
tetc se trouve le Précis de la rie et
des occupations de l'abbé Roger
Schabol. Dargenville a peu consulté
la gloire de celui dont il se procla-
mait l'ami et le disciple. Il semble
qu'il ait eu pour but de le mettre
hors de chez lui pour prendre sa
place. C'est ce qu'il avait commencé
à exécuter en reproduisant sous son
propre nom un nouveau Diction-
naire de Jardinage, en 1 7 7 7 , dont le
fond est de Schabol. C'est uiuqucmcnt
64 ' SCH
sur ce dictionnaire, que repose main-
. tenant la réputation de cet auteur;
et l'on trouvera sûrement qu'elle a
été fort exagérée de son vivant :
mais, comme le fait entendre Dargen-
ville, Schabol contribua beaucoup par
lui même à exalter son propre mérite :
Sar le ton d'assurance avec lequel
blâma ses devanciers et qu'il pro-
clama ses découvertes. 11 est vrai
qu'il les rapportait toutes aux habi-
tants de Montrcuil, se réservant la
seule gloire de les avoir tirés de leur
obscurité. Il ne pouvait cependant
disconvenir que, dix ans avant lui,
De Combe avait parlé de leur indus-
trie , dans son Traité du pêcher ,
publié en 174^ ; niais comme celui-
ci n'en avait pas parlé avec le même
enthousiasme que lui , Schabol l'a
accusé d'avoir voulu décrier leur mé-
thode, sans la connaître ; il est certain
cependant qu'il leur rend pleinement
justice dans plusieurs occasions ; mais
il disait , ainsi que Schabol Ta répété
lui-même , qu'ils n'étaient pas tous
également habiles. Les principes de
ce dernier ont été adoptés par Rozier,
dans son Cours d'Agriculture; mais
dans la refonte de cet ouvrage faite
chet Deterville , ils ont été rem-
places par ceux de Butret , qui a ex-
Sosé avec plus de clarté la pratique
e Montrcuil. D — p-s.
SCHADI-MOLOUK. ( Fcy. Mi-
ran-Chau. XXIX 120. )
SCH ADO W ( Zono - Ridolfo ) ,
sculpteur, naquit le 9 juillet 1786, a
Rome , où son père , Godefroi Scha-
dow, habile sculpteur, séjournait alors
Il fut baptisé à léglisede San Lorenzo
in Lucina. Ses parents remmenèrent,
en 1 788, a Berlin,oùle père fut nommé
sculpteur du roi, et plus tard directeur
de 1 académie des beaux-arts, places
qu'il occupe encore aujourd hui. Le
jeune Schadow et son frère cadet ,
SCH
l'un des peintres les plus distin
de l'Allemagne, reçurent les inst
tions élémentaires de leur père
fréquentèrent ensuite un des gyi
ses de Berlin. Ridolfo avait pei
dispositions pourra littérature : il
faisait des progrès qu'à force de
vail. Passionné pour la musique, i
cella sur le forte-piano. Daus les
du dessin , il n'eut d'autre maître
son père; elfcc fut sous sa direction
l'âge de dix-huit ans, il exécuta ,
copie de l'Apollon du Belvédère
donna la mesure de ce qu'on d<
attendre d'un tel élève. Sur la pr
sition du chancelier de Hardcnb
le roi lui accorda une pension
aller continuer ses études à Rom
s'y rendit, vers la fin de 1810,.
son frère cadet et des recomma
tions pour Canova et Thorwak
Ces deux maîtres , qui decoi
rent bientôt que ce jeune artist*
rait un jour leur rival, l'aid*
néanmoins de leurs conseils , <]
manière la plus généreuse Ils
permirent d assister à leur tra^
dans leurs ateliers , et n'eurent
de caché pour lui. Sous de
guides, et par une étude assidu*
antiques et de la nature , Schado
plaça bientôt sur la même ligne
ces deux grands artistes. Son pre
ouvrage important, représentant J
méditant sur le jugement qu'il va
noncer , lit une vive sensation, i
statue a quelque chose de cegrac
que Canova seul , parmi les sculp
au dix-neuvième siècle, avait su
ner à ses productions. Elle fut c
avec succès, en bronze, à Vie
pour le comte de Schœnborn-Wi
theid , qui eut l'honneur d'être le
micr Mécène du jeune artiste. Pa
second ouvrage , qui était en m:
( une jeune fille attachant ses
dales à ses pieds), Schadow
SCH
i ju prrtuicr m ng «les sculpteurs.
r«»-#- et l.i naïveté «le l'attitude ,
JIi'-m- do chairs et la propor-
inn ::icti %<*<!«* toutes les parties,
de mI'c statue un ni » jet d'ad-
iun {t-i'jr tuii> les connaisseurs,
-ir* \a demandèrent à l'artiste,
lî "Idigr de l'exécuter cinq fois
h h^iliiM . avant remarque', dans
*-* de lîitiue. une jeune fille li-
*\'-r.r manière très-gracieuse,
jrj lie miii mouvement, pour
■t mi [MTid.mt à la Fille aux san-
. » ►:. ùdfuir.i surtout , dans cette
»■ '•• i !imn*\ la transparence et
•• '.• .in w'tetmnt . dont les plis,
et* w:if délicats, laissent entre-
: Mie* 1rs fuiine^. Schadow fut
*■ •!' la taire >ept foi.s ('».\ Ces
» t .. r ïf-s f ! i r en t g ra vees. L'a rt i.stc,
iM j.»n*lrr une figure rnâle à ces
j'-.iifN femmes, fit un Amour
i*-f. *nt une couronne , qu'il veut
t » ;..»- de rrs deux lilles, pla-
'• •■ i'.: lui. uni* ne sachant à
■'• . Il l 'iinplrta enfin ce c\< le
■. T:ie d'une jeiuie Fille tenant
i.i-ri nu pigeonneau qu'elle
■ - !-is!fher. et de l'autre la
i . I-C groupe que Se|i;idn\v
■ fr»] n* il.ni* les dernières
»• •■■ v.i \]v. l'empêcha de rc-
»*- ;-!m» » M!\ent i es deux figu-
■ t ■.- ■•ci» nii-nl ^r.n ie«iNi's. vl dont
j :* m.Luiim\ lit de tous côtés- des
* l ' m><il |irernre a\.mt Imii-
• "r •*. t'i\ . liniit iTuvuns devoir
fT - ;.«t* • f-inplî-li" ileeeilX qu'il
• '"?.» -.«-r . '*t qui -erimt ccit.iiuc-
. ■ ■ -_ !"*** ' '■' m i- ■ ■!• l'r ■«■•■
■ ■ -I '• V al < • I •!• i 1 .|lll
■i .'| i ■■<■ « " 1 ■ ml. Il -|,l
■> i ' ■'>' in ■ i !;■ l'ru»»»
1 '• • i ■! ■ •,!■ II-. ... inr r.|
• ' ■ ■ \ ■ . '« *■ I ri .
. \ . .i !.. | .!!.• .,..<
.!....« • i ■!,; m .i |.i ■
m ; 'mml1 ■« l'u -I» l'rut'r , li
li-l.
SC1I
(>r>
meut un jourtrcs-rcchcrchcs. Ce sont:
une Statue de saint Jean-Baptiste ,
élevant la ma in vers le ciel; une fierté
portant l'Enfant - Jésus ; une petite
Statue de Diane; un petit Bac chus ;
une Danseuse ; un groupe de Dan-
seuses , et un Discobole, qui est eu An-
gleterre. Les deux principaux lîas-
Relîefs de Srhadow sont : le Tom-
beau de la mère du gênerai autrichien
Koller , représentant la défunte éten-
due sur un lit, et au-dessus d'elle, en
moindre proportion, la Foi, la Cha-
rité et l'Espérance; et le Tombeau
du marquis de Laiisdown, où l'on
voit la veuve assise à cote thi défunt.
Au-dessus d'elle, on voit la Nuit, dan.s
le sein de laquelle reposent le Som-
meil et la Mort. En i8i5, Schadow
perdit sa mère. La petite somme
qu'il en hérita fut employée pour un
grand monument, qui devait mon-
trer ce qu'il savait faire dans le
genre héroïque. Il modela, en argile,
un Achille, de grandeur colossale,
soutenant le corps de JYntlié.silée ,
et le protégeant contre des Crées
qui veulent l'outrager. Si , dans ses
ouvrages précédents , ou avait re-
in irqné la grâce de (laiiova . les con-
naisseurs admirèrent , dans ee grou-
pe, tout le grandiose de Thorv.ald-
sen . et surtout la touche des anciens.
Il acheta , pour mille piastre*», un
de*» plus l.e.iu\ 1i|oe <• dr liiaihre de
Carrare, aiiu d'exécuter son modè-
le; et il allait mettre la main à l'o 'li-
vre, lorsqu'au mois de mars iS-u ,
le prince de llardeiilierg uni à limiie.
Ce prince lut frappé de la licaute' du
modèle ; mai-. i| remarqua ausvi ipie
le jeune article n'a \ ait pas as-e/. con-
sulte' ses forées ph\ *iqucs , et que sa
suite en soutl.iit. l'our le mettre
en état île 1 1 ménager, il décida le
roi de l'rus-e à aeheter ce groupe
pour quarante-huit mille fnnivfc, ç\ U
ri
66
SCH
donner aussitôt à l'auteur , sur cette
somme, celle de seize mille francs.
Encouragé par cette munificence ,
Schadow redoubla de zèle j mais , le
3i janvier 1822 , une mort prématu-
rée termina sa carrière. Tout ce qu'il
y avait de plus considérable à Rome
en fut vivement ailligé. Le pape Pie
VII lui avait envoyé son médecin.
Il fut enterré à l'église de S. André
délie Frate, où le clergé lui fit des ob-
sèques solennelles. En 1 824, sa famille
lui érigea, dans cette église, un monu-
ment en relief. 11 y est représenté re-
nonçant à son marteau et k son ci-
seau , refusant de suivre la Renom-
mée , qui lui montre une couronne , et
s'abandonnant à la conduite d'un an-
ge, qui va le mener au ciel. Le roi de
Prusse ordonna que le groupe d'A-
chille et Penthésuée fût achevé par
Wolf , cousin de Schadow, et , com-
me lui , élève de Schadow père. S-l.
SGHAEFFER ( Jacob-Cwusti an),
docteur en philosophie en et théolo-
gie , naquit a Querfurt , le 3o mai 1 7 1 8,
et fut un des savants les plus remar-
quables du dix - huitième siècle. Ce-
pendant son nom ne ae trouve pas
même mentionné dans les Dictionnai-
res biographique les plus étendus im-
primés en France ; et ses nombreux
écrits sont peu connus, même de
ceux qu'ils intéressent plus particu-
lièrement. Il est facile d'assigner les
raisons d'une telle destinée. Schaefier
fut un des hommes les plus vertueux,
les plus laborieux et les plus modes-
tes de son temps. Il a passé sa lon-
gue vie à faire beaucoup de bien , à
composer beaucoup d'ouvrages uti-
les , a multiplier les inventions pro-
fitables à la société. 11 n'a porté au-
cune ambition dans ses travaux ni
dans sa conduite. Il n'a point créé de
système , n'a traité que des sujets
bornes, mais neofii. Il n'a écrit que
SCH
sur ce qu'il connaissait biei
que toujours dans la lang
était la plus familière, ain
compatriotes, mais malheu
la moins généralement coc
les savants étrangers. Il n',
à aucun journal. Enfin il
même l'éditeur de ses prop
ges; et afin de les débiter ,
Ï>rix,iln'a pas cru devoir
'aridité des libraires à les
et à les faire valoir. Sclu
dit , à l'âge de dix ans ,
alors archidiacre , et qui i
à sa veuve, pour tout bi<
ne bibliothèque de prix , q
me savant, il avait réunie
tunée veuve , outre le jeune
avait eu cinq filles de son
Quoique dénuée de ressou
fit cependant tous ses eil<
que son fils unique pût rec
éducation qui le mît en état
l'honorable carrière de s
mais elle ne put empêcher <
les écoles où le jeune Schae
premières études , il n'épr
durs inconvénients de la
Pour pouvoir se maintenir
tait au chœur, et mangeait
destinée aux enfants pauvn
dant il ne se laissa point ai
le malheur; et lorsqu'il eut a
classes , il osa , sans moy
appui, se transporter à l'i
de Halle , pour y suivre ses
perfectionner son éducatif
tes six premiers mois de s
à l'université, sa subsistai
coûtait par jour que quclqi
il ne se nourrissait qu'avec ci
un peu de légumes cuits à 1
Sassa un hiver rigoureux &
e bois pour se cliauffer. C
abstinence et son applicat
tude épuisèrent ses forces ,
rentsa constitutionnatureHei
SCH
ite. et il faillit périr àe con-
o. Ma Î5 bientôt il trouva des
iaas ses professeurs , et il
ira par lui - même quelques
rs . ru donnant des leçons
- maison d'orphelins. Le doc-
tungartrii le plaça , en qua-
pret rnteur , chez im riche
va ut Je Ratisboiinc. Celui -ci
iort un an après, Schacficr
i dr nouveau à Halle , avec le
*rs épargnes. Cependant il
r<Vhe pinceurs fuis pendant
n *rjoiir à Hatitbonnc; et,
i . une chaire de prédica-
jnf venue à vaquer dans
lir , on se ressouvint de l'im-
■ qu'il y avait faite par
qtieure . par la rapidité et la
kr son débit. Sa réputation
u . son excellent caractère ,
a tes talents, à uni* figure
f a drs traits agréables, dé-
mit k* suffrages en sa fa-
l'i^e de vingt - trois ans , il
ta . quoique étranger , sur
r% rwnrurnuts beaucoup plus
* .ians la vip, et qui avaient
*Z' d'être hs concitoyens de
-i C rr r|,ipi\ df'jM-ndaif. Dés-
ert *\r Siharlli-r fut li\é ; et
t.i dirr r|ne toute sa vie fut
«y j prouver corallien il était
r t+ préférence qu'on lui avait
. ^r uvijtraiif infatigable dans
n- p«»ir Mi'ilager l'infortune,
;.:^ i ji^sr Ji- pn't suis inté-
£ji« r «liN ou\rifT.s pauvres;
»;inini*tr i . tant qu'il vécut ,
A»Ll iir lt le que de discerne-
li *«ibii.i pli rieurs ouvrages
%ri>jfj rcîipeiiM- el plusieurs
L*L-4»t thruln-iquc*, qui lui
if U 'liplnriir i]r m, nlrc de la
\r I •]! 1 1 ► «_; » j < ■ »l i clui de doc-
cr»l#« iir \\ itlfiibrrg. Il acquit
f cl l'amitié de tous les ineni-
SCH G7
bres de sa propre église et de tons
les habitants de Ratisbonne ; et, par
un consentement unanime , il fut pro-
mu au grade important de surinten-
dant ou président du consistoire. Ses
vertus et un si utile emploi de sa vie
ne purent le garantir des chagrins
inhérents à l'espèce humaine. Outre
des maux corporels, il eut à suppor-
ter, dans l'intervalle de douze ans, la
perte de deux femmes , qu'il avait suc-
cessivement épousées, et d'une fille
qu'il chérissait tendrement. Dans ses
moments de loisir, pour se distrai-
re des peines de l'a me , il s'était ap-
pliqué avec ardeur à plusieurs arts
mécaniques et à l'observation de la
nature. 11 parvint à polir les verres
de lunettes mieux qu ou n'avait fait
avant lui. Il perfectionna les mi-
croscopes, les miroirs ardents , les
chambres obscures et d'autres ins-
truments d'optique et de physique ;
il en fabriqua lui - meuic plusieurs
qui furent envoyés en Portugal et en
Espagne, et furent payés un grand
prix. H se servait du tour avec une
habileté remarquable, et fit, en ivoire,
une représentation anatomique de
l\i il humain. Four mieux conserver
sa collection d'oiseaux , il sculptait
en bois chaque espèce, et collait
la jmmii et les plumes sur ce man-
nequin. U fit aussi , pour lui et
pour ses amis , plusieurs tables de
marqueterie incrustées en ivoire ,
eu écaille et en bois de diverses
sortes , qui étaient , dit-on , des
chefs-d'œuvre eu ce genre. U per-
fectionna une machine pour laver le
liugc, qui avait été inventée en An-
gleterre. Ses oliserva fions sur h tra-
\ail des guêpes le conduisirent à es-
savrr de faire du papier avec plu-
sieurs substaiiees \égetales; et bieutôt
il réussi à en fabriquer avec des co-
peaux , avec de la sciure des boii
68
SGH
du hêtre et du saule, avec des mous-
ses , avec les tiges du houblon , de la
vigne et du chanvre , avec des feuilles
et des trognons de choux , et enfin
avec de la mauve ( i ). Il tira de cette
dernière plante des fils assez forts
pour être tordus et files. 11 s'appli-
qua aussi à la physique , et fit des ex-
périences sur l'électricité. Mais de
tous les travaux de Schaefler , ceux
sur lesquels se fonde principale-
ment sa renommée, sont ceux qu'il
entreprit sur l'histoire naturelle,
et particulièrement sur les insectes,
les zoophites et les plantes. Les ou-
vrages qu'il publia sur ces différentes
branches de la science sont nom-
breux et importants : ils peuvent se
diviser en trois classes, dont la pre-
mière comprend ceux où il s'est con-
tente' de faire dessiner et colorier un
grand nombre d'individus ; et il en
a simplement donné les noms vulgai-
res , de manière à indiquer la classe
ou la famille à laquelle ils appartien-
nent , laissant aux savants le soin de
déterminer d'une manière plus pré-
cise les genres ou les espèces. Dans
ces sortes d'ouvrages Scnacfler n'est
que figuriste;mais parle nombre, le
choix et la variété des objets qu'il a
fait figurer, il mérite une distinction
particulière. Ses deux principaux ou-
vrages en ce genre , sont sur 1rs cham-
pignons^) et les insectes (3) des envi-
rons de Ratisbonne.Panzer a compose,
d'après ses propres tra vaux et ceux des
autres entomologistes qui ont eu occa-
(i) L'ouvrage qu'il ■ publié en allemand sur ce
■ujet ( Rat i»b< mne , 177a), contient 81 reliant li-
ions de ces divers papiers, avec i3 planche* colo-
riées; une premiiT* édition , en 3 part., in-4°. ,
«Tait paru dans la même ville, de i70Ja 1—1.
(1) Futirorum qui in Bmwiâ nascunlnr iro-
nei; Hatisbonc ^ 1761-70, 4 ta"»* io-4°. ,a*ec 33o
pi. color. On y jouit la commentaire de Persooii ,
Erlang, i8oo,'tn-4°.
(3) Icônes imtertorum eirrà RmliUnmmm indipr-
morum , Ratislxme, i?ti6, 5 tom. ia-4°- , avec »u
/'A color. «4 la portrait de l'auteur.
SGH
sion de citer ce dernier reçue
ches, un texte destiné à lYcl
c'est-à dire qu'il détermine
des espèces d'insectes iijj
Schaefler, qu'il en donne u
description , et y ajoute leu
mie. Cette compilation est m
qu'elle renferme de nombi
reurs. La seconde classe des
de Schaefler sur l'histoire 1
se compose de Dissertation.4
Hères, la plupart écrites eu a
et avec des planches color
sont d'une grande exactit
trouvera les titres de ces Dis*
dans la Bibliographie de Col
l'Histoire naturelle , dans 1
dans Meuscl , etc. Cobrès (
titres de plus de quarante '
tions de Schaefler. Ses héi
ont publié une liste plus c
Ces Dissertations concerna
sieurs espèces de mouches à
les, de chenilles , de polype;
de polypes à fleurs , de
verts, d'épongés, de crabes
maxillaires , de monocles ,
culièrement de monocles à c
puces d'eau rameuses. Jurin
son estimable ouvrage sur
nocles , a donne une traduct
çaise de cette dernière disse
dont il fait un grand éloge
chant à Muller de ne l'av
connue ou de n'avoir pas
profiter. 11 serait a son lia
les divers petits traités de
fer fussent réimprimés , cl
en corps d'ouvrage : il e
de les trouver cuscinhle, méi
les bibliothèques les plus coe
ils sont généralement peu
trop peu connus. Dans la ti
classe des ouvrages de Sel
(4) Jronum imrrtorttm circit Knii*b»n
nonim ennmerutw *vtiemaiiem . Erlany, i
» ■
r Wtiiir •• . .a ctc^cbixs!
;»»•.►! </ni a :Y:sLï*r ivraie
wvr*- <: i .t. *->?Lrr y» ;.*lt.
< r.*: - -if
• 3-* !..^*:e*. ;-:î .Mvf'lc
-• "t^ v-j:: >.r I* :.vml-re
rs^^r V mii+ui <n rrlj-
r»»*' ra i: ".ni Et-ml-rr île sa-
*■• -#:ïir. r-tî v-rl i l'attention
ï «- r? >-. *j*rrjii>. Il entretint
•'•T-^;--fî«LiDi*f p-t rticiilicrv a\ec
v r I *> r- i «i»- iMi.rinjrk .
#r«-^r Frtr«»»i«, Fini fiera trier
- li^rr^ . t il'i mjveretir JVseph.
ir^-M dr l«!r* tl»>ces et de
î -•-». F.j plupirt ilt^s Surir
* ■■.:r% «Jt- rfjip'j-e se Fa *M»eié*
N.» T H-ii|r**r fut tranquille et
m- dr ««•«lOr.iitrrs : il mourut
"i r»A.i^ . |«* "i j.inviri i-ijn .
" «-; -!•■ »1" -«|»i|ilf\i<'. a IVijci" de
»"* -nv iiis. N-s ruii«itoveu>
-■ "•*?"»* . j r ■ |uii« Miiivcnir «lr ses
p« -♦ r * i ti^dTitr lr phicera par-
■ ;»■#! ffti-mlnf «|c- v* -» hommes
•»-* «*•' If £rh|r lit" I'iiIimTV.I-
« T [ i ■!•« Injirer avee Mirées
-*-. ...» .|,„ |m^i-% il'i ^r.iud
..:.■• it. W — r..
•i F.IMN m ÏUIITKN-
' *»• r •• m * . lit* «'Il l4*l''.
— A r" mi \\ iirtniiiMT}; . lit
-"»* » r -i|iil:^nr rt .1 \ icliue ,
. i» n «• «■ ni \nti irhe , et lit
• *- *jfnj':uW> «h-piiis 1 "> |K .
SUI
'V
■ . • . I**' •li'-iiin- . |-*ilï ,
■ ■ | I - .' ».!.! , lliul..
"asqae dans m tiedlcsse. Il »emt
kXix st-lt CLirVsHjaiiii . aida à de-
ùzàrx Ij pUiv de l\i\ie et assista à
ï* pi** »îe Rome soas les ordres
de 1 h.ïrîi'S Je l\u;rUw ; de\enu
pJDi-ni irex'h.iî et iM|ùt.iiue gênera K
il se di^-.i: ^iij tu Hongrie, toujours
(D Lomluttact avec les Impériaux
Cvnirv le }\irïi ; r^ testant. M.ùs en-
suite il j ass,i dans ee jurti . on ne
sait jv»r ijuel motif, et eomluttit jw
Ks |>roies;.siil5il>iiis S.i guei-rrdt-Sinjl-
ciMe. Il j-rvjw.i. il.in> cette ^uernr,
qiM'lt]::es coups hardis, et voulut,
par exemple, «pie Ton envahit le Ty-
ruî . pour couiht le* troupes au\V
liain.s que Un ries - Quint faisait
venir de l'Italie. IV jà il s'était por-
te juN]u*a la C!u>e d'IIhrenlKuiq: ;
nuis ii ne imt s'.neorder aviv le
laiul^rave Pliilî|>|>o «le Hesse , qui
contraria .ses projets. Il est de fait
que Schaertliu mécontenta tous les
par!i>. qu'il fut proscrit, et qu'on
Texelut im'iue île r.nur.istie aeeor-
d«r par le Iraile de Pa>s m. f.e gêne-
rai ni] lit ,ilur> ses scriirr* »'i la tour
«le Franee .«pii favorisait 1rs protes-
tautsd'Vlh-iii.ipie, et «pii avait, de-
puis ijuilrpir t«mps. jrte les veux
sur lui. Lutie à la m «Me du roi.
S4-hai:rtiiu servit, .ivih" un nouveau
7À'\c. srsenrrliniuniKiin^ allemaiul.s.
et lut le médiateur du traite qui fut
«l'iii'lu. en i'><)t. au eh.îteau «le
(iiiaml>ord, entre Henri II, mi de
I laiiee, et Maurice , électeur «le
S,i\e. (iliarles^niut et le roi Ferdi-
nand de Iloht'uic, voyant cnlinmi'il
f.dlait papier erteiuinui |>ar la (lou-
ceur, levèrent l'arrêt de |>iii>crip-
tiuii l.nieé eontie lui , et lui per-
mit vu l de rentrer dans sias biens.
Si li.H'itliii passa \v reste «h- st>s jouis
dans s.i teiirtle lîtn tcnl'.H'li , enln»
I lui rt Nu^shtiui^. rt s'occupa «le
la rédaction de Meiuuiirs mu m >ie
»
70 SCH
et sa famille. C'est de ces Mémoires
qu'au dernier siècle, a e'té tirée, par
deux auteurs, H olzschuheret Hummel
la Fie du chevalier Séb. Schaert-
lin, Francfort et Leipzig, 1777-
1 782 , 'i vol. in-8°. Sckacrtlin mou-
rut le 18 novembre 1^77. D — g.
SCHAFÉI (Abu Audalla MAHO-
MET BEN). FoY» CjHAFLI.
SCIIAI1-AUBAS. Fuy. Abbas.
SCHAH-ALLLM. Fuy Chah.
SCIIAIIAIN-SCHAH, priuce armé-
nien du treizième siècle, était! ils de Za-
charic, connétable d'Arménie et de
Géorgie. 11 descendait d'une famille
Curde, qui, devenue chrétienne, s'était
altacbée au sen ice desroisdc Géorgie,
etavaitméritélcsprcinièresdignitésdu
royaume. Toutes les conquêtes faites
en Arménie sur les Musulmans lui
avaient été concédées en fief, et elle
possédait Ani, l'ancienne résidence des
monarques Pagratidcs ( F* Ivané ,
XXI, 3oi ). Schahan-schah n'avait
que cinq ans , quand son père mou-
rut , en l'an 1 a 1 1 : son oncle Ivané
le fit élever avec ses enfants, gar-
dant son héritage jusqu'à ce qu'il
fut en âge d'en prendre lui-même
l'administration. Lorsqu'il fut deve-
nu majeur , sou oncle lui remit la
possession de la ville d'Ani et de son
territoire : il était encore seigneur de
Lorbi , ville de l'Arménie , qui avait
été autrefois le patrimoine des rois
Pagratides de la branche des Kouzi-
kians. Schahan-schah n'eut pas , à
beaucoup près , le pouvoir que son
père avait eu dans la Géorgie : il
était resté aux mains de son oncle
Ivané, qui le transmilàsoniilsAvak;
quant à Slialianscbah , il se bornait
au gouvernement de sa souveraineté,
et se contentait de fournir a la
reine Rousoudan , cpii possédait alors
la Géorgie , les - secours de troupes
qu'elle lui demandait contre les Mu-
SCH
sulraans , ou contre les autres enne-
mis de son royaume. Gomme tous les
seigneurs arméniens vassaux de la
Géorgie, Schahan-schah fut obli-
gé de se soumettre à l'autorité des
lieutenants envoyés dans l'Occident
par le grand khan des Mongols, après
la destruction de l'empire des Kha-
rizmicns. Ge ne fut pas cependant vo-
lontairement que Schahan-schah re-
connut la domination des Mongols.
Il soutint d'abord la guerre contre
eux. Gcux-ci vinrent , en 1 *a38 , l'as-
siéger dans sa ville de Lorbi. Scha-
han-schah, élira vé de leur nombre,
abandonna la ville , dont il laissa la
garde a son beau-père , lequel ne pal
la sauver de la fureur des Barbares,
et se réfugia dans une forteresse
avec sa femme et ses enfants. Pen-
dant qu'il était daas cet asile, les
Tartares vinrent mettre le siège devant
la ville d'Ani , qui refusa de se rendre
sans les ordres de son souverain ;mais
la famine l'obligea de capituler: les
Mongols passèrent tout au fil de l'cpée,
n'épargnant que les femmes , les en-
fants et les artisans. L'année sui-
vante, ist-fo, Schahan-schah obtint la
paix par la médiation de son cousin
Avak, qui s'était soumis depuis quel-
que temps h l'empire des Tartares.
Schahan-schah fut remis enpossession
de ses domaines , à la condition de
payer tribut. 11 fut aussi tenu de mar-
cher sous les drapeaux des Tartares
avec un certain nombre de troupes ,
pour les suivre dans toutes leurs ex-
péditions. C'est ainsi qu'en l'an n43
Schahan-schah passa dans r Asie-Mi-
neure , sous les ordres de Batchou-
Motnian, généra] des Mongols, pour
faire contre le sulthan des Scîujoti-
kides d'iconium, et il rendit des ser-
vices signalés aux Tartares. Le reste
de la vie de Schahan-schah s'écoula
dans des expéditions de la même
SOI
povr le compte de ms sonve-
Dn n'en cite aucune d'une
' spéciale ; ainsi l'on est cntiè-
privr de renseignements sur
rtie de sa vie. On sait seule-
îe vers cette époque il fut vi-
(luilhiiime nubruquis , que
oui* avait envoyé en ambâs-
11 Tan \x~ri , vers Mangou
empereur des Mongols. A
t*ur de karaLomm , llubru-
après avoir passe le .mont
■ . pour venir s'embarquer
i Lilùie, traversa toute la
Arménie. Ouatre jour* après
urt de Naklidjcvan , il entra
prinrifMutédcSchalian-schah.
if . «lit-il . un .seigneur Gurgieu
run-ti . tn> jmivsmt autrefois;
.nip.ord'lirii mi jet et tributaire
irt.»rr>, qui mit ruine toutes tes
• M ffjrtPre>M'%. Son père, Za-
*• . aviitcu toiisrrsiMVN d'Ar-
•. r»«mr lf% avoir délivrés (1rs
• Je S.ir.i>ins'. J'eus quelques
T^tiiiris avec re Sahenna
ili iihm li.ili , nui me lit beau
■ i'Iji'itiii'iil "* et i|t' caresses, lui,
'i>!i«- i t %iiti bis Zi< li.il'lr , qui
f-Miji- b'Uiiiur turt honnête
• » i-i-. n .Si haliaii-srliall iiiiiii-
'i< I »'»l ,d<( 1i.»-him!c ce que
/■!• Ii.irir. .i\.iil rie assiwne
" »rt ir»-s:il l.iissa quatre autre*
\v ik.Seigius . \rdaM hir et
S. M— n.
WIlRlilP.Z, général persan,
pif h* \i<toircs qu'il rcm-
. i b*s Romains , jMinl.Hil le
« <no>iot> II. ou KliOMoii
. v i ^ .lit .m roiiiiiHiu nnriit du
»■ »i»-i le. .Sou véritable nom
tttniztiii ; niais il fut plu.-s
• ;i • •■lui ■!«■ Srhaharlmrz. sur-
i . -\* ii 1; i lu uiiiqur s\ri.i-
I' •r-l!<-brj un ou Mhh.'II.j-
*i«ijili«- en peiA.iii utn^licr
son
71
sauvage. Cette dénomination Retrou-
ve diversement reproduite dans les au-
teurs grecs de la Byzantine , sous les
formes Sarbanazas , Sarbarazas ,
Sarbarus.Sarbaras, Sarbas ou Bar-
razas. II paraît qu'il e'tait encore ap-
pelle cheheriaic et Schirouich : ces
deux noms signifient tous deux royal
en persan. Ou conçoit que toutes ces
variations ont jetc de l'obscurité
dans l'histoire de ce personnage.
On ignore quelle était l'origine de
Roumizan ou Schaharbarz , et quels
services lui avaient mérite' la fa-
veur de Ghosrocs , qui lui donna sa
fille en mariage, et le liant rang qu'il
tenait dans la Perse. L'histoire nous
le montre pour la première fois , en
Tan 0i\; il e'tait alors à la tête d'une
puissante armée que Ghosrocs, depuis
long-temps en guerre avec les Ro-
mains, envoya en Syrie. Schaharbarz
se rendit maître de Damas , dont
il emmena les habitants en capti-
vité. L'année suivante, il fit une con-
quête plus glorieuse , et qui jeta la
uési dation dans le monde chrétien.
Les troupes persanes se dirigèrent ,
sous ses ordres, vers la (ialiléc : elles
passèrent le Jourdain et partout elles
eoinini rent d'horribles ravages : en-
fin elles arrivèrent devant Jérusalem,
('elle ville, dépourvue de garnison et
sans fortifications , fut enlevée .sans
coup férir. Après avoir détruit le
saint Sépulcre et tous les édifices
religieux, et mis la ville à feu et à
sang , il emmena en Perse le pa-
triarche /aeharie , le bois de la vraie
Cmi\. et presque toute la population,
qui eut à endurer tous les genres de
{HTsérutioiis. Ln l'an fil fi , Schanar-
»ai7. revint avec de nouvelles forces:
9
cette foi*» -ri, il entra en Kgjpt**
pénétra jusqu'aux frontières de 1 R-
thiopieet de la Libye, et s'empar;
d'Alexaudi ie. 11 continua de prend n
ra
rc
y*
SCII
une part active à cette guerre , qui se
poursuivit avec acharnement pendant
les années suivantes. En Tan 62*2 , il
se rendit maître d'Aucyre dans la
Galatic , subjugua la plus grande
partie de l'Asie - Mineure , et prit
même l'île de fthodes. Cependant Hé-
raclius, possesseur de l'empire depuis
plusieurs années , c'tait sorti d une
trop longue inaction , qui avait cause
à ses sujets des maux incalculables.
Soutenu par les Barbares du nord ,
qu'il avait pris à sa solde , et par les
peuples du Caucase , tels que les Ibé-
riens , les Albaniens et les Lazes , il
cherchait enfin à résister sérieusement
aux Perses. Sans s'obstiner à défen-
dre l 'Asie-Mineure , toute dévastée
par dix ans de combats , il prit le
parti de s'embarquer sur le Pont-
Euxin , pour aller descendre dans la
Colchide , et de là pénétrer au centre
de la Perse , dans des lieux où l'on
était loin de l'attendre. Cette combi-
naison lui réussit : il obtint des avan-
tages sur les Perses , et Chosroes fut
obligé de rappeler ses généraux qui
tenaientrAsie-Mineurcjusqu'enBitby-
nie. Schaharbarz marcha donc pour
repousser Hera clins : il lutta contre
lui pendant trois années , au milieu
des montagnes de l'Arménie, sans
obtenir aucun succès ; l'empereur
profitant de la disposition des lieux,
le fatiguait par une multitude de
petites affaires. Ce fut ainsi qu'il
força les Perses d'évacuer l'Asie-
Miueure. Cependant, en l'an 6*5 ,
Chosroes résolut de faire un nouvel
«tforl , et de pénétrer jusqu'à Cons-
tantiuople : Schaharl>arz fut encore
chargé de cette expcfdition. Héraclius
averti des préparatifs du roi de Perse,
était déjà, au retour du printemps, en
Arménie , et il vint camper à Miafa-
rekin ou Marlyropolis , pour obser-
ver les mouvements de Schaharbarz,
SCtf
qui se préparait à passer Ilui^
phrate. L'empereur prit les devants, ' -
en se dirigeant par 8a m osa te , pour
venir se poster en Cilicic , derrière
le Sa rus , afin d'v attendre le gé-
néral persan. Celui-ci passa le dé-
filé du Mont-Amanus , et vint avec
toutes ses forces , combattre Héra-
clius , qui , après une bataille long-
temps disputée , finit par obtenir M
victoire , et contraignit les ennemis
de se retirer jusque sur le territoire
persan". L'année suivante, trois nou-
velles armées firent à la fois irrup-
tion sur le territoire de l'empire; et
Cendant quliéraclius et son frère
héodore étaient occupés dans l'Ar-
ménie et le Caucase, Schaharban
s'avançait rapidement vers Constan-
tinople , dans le dessein de se mettre*
en communication avec les Abares,
les Bulgares, et d'autres peuples
alors en guerre avec les Romains , et
qui vinrent en effet assiéger la viDe
impériale du coté de l'Europe , pen-
dant qucSchaharbarz assiégeait Cnal-
cédoine qui était en Asie. 11 se mit
en communication avec ces nouveaux
ennemis de l'empire; mais le défaut
de forces navales les empêcha les uns
et les autres de se porter réciproque-
ment des secours. Constant iuople fit
ime vigoureuse résistance, qui rebuta
et découragea le prince des Abares ;
lequel prit , après deux mois de
siège , le parti de se retirer. Malgré
ce contretemps, Schaharbarz ne s'é-
loigna pas de Chalcédoinc , dont il
continua le siéee pendant deux ans ;
tandis (ju'Héra clins marchait de vic-
toire en victoire , et pénétrait jusque
dans le centre de la Perse , poursui-
vant Chosroes, qui n'osait s'arrêter
devant lui. 11 parvint ainsi non loin
de Ctésiphon , capitale de IVmpire
persan. Dans cette extrémité, 1 ar-
mée de Schaharbarz était la seule
SCM
de Ghosroès; mais die
l lâm éloignée de lui. Un mes-
t, envoyé pour la iàirc revenir
tafr hitc ffut pris par les Ro-
te, qui changerait ses dépêches,
lien de l'ordre de revenir , elles
nuirai le récit de prétendues vie-
* de Cliusroès. et l'iu jonction de
jre ('hahédoinc à la dernière cx-
uir. I.r retard Lien involontaire
yhiharktrz , irrita contre lui
tfv-rs.drjj prévenu par les euue-
iir et gênerai. Un second messa-
. *lrr*v ju lieutenant de Scha-
urz. lui ordonnait de faire mou-
t cmrral désobéissant, et de ra-
tt Mir-le-champ l'armée en Pcr-
[*j trttrp tomba encore entre les
«mVn r-iuieniis. qui ne manquèrent
rrttr foi* de IVurovcr au général
«zi. f>lni-< j aussitôt joignit à son
« f Sut de j on ulfirit rs destinés à
r r..fiifDe lui. et lut cette lettre
rra^r nimie. O fut le signal d'u-
-i ••!(«- grurralr.Schah.irbar£trai-
• •- !*-«• Ri • ni a in >. leur donna deux
#-* • N !»■ *iir otites, et marcha
' r |v !■*•■ . non pl.is pour défeii-
» v -»•«■*. m-ffin pmir tirlie\cr sa
-. 1! ■ Vii fut j>.o In'miÎii : les dé-
« •• ii: j hers ijnr les .innée** du
»l" \ lient i pr.aixccs e\ritè-
<■ : "ri 2'il iuisoiil«'\<ii)eiiluiii\ei-
'" ' r — jii«* .Si h.diailiar/. arriva
.'• !- » !•» «!•• IT.uphiatc. (ilins-
"■■..! j bis. Non jutiii nie fils
.'.. ' • prim e. iM'iiiuii' Scliirouïch
* : « * . !:•■ li-^lii p.is iilu> de
.• . rri l".m I» »S. ,S« hahaiharz
■ ^t .irl!<iiitiit f'trede son par-
...• jl.iltll .IJ'pMM-, H\CC SOll
~ l<t r*^"lii1in if m le jm.m.ï
* - :.« . M i.t d( « Lut r loi un
•* . lit . «jj»i le ApIi-m liir , que
"•irit"; ui.il>> hiinlôt, lassé
r . « i.'i I -il. ••'•1114' de |H| , || |e
• : . : ■'« irip.in il»- !.i i »n i —
SCH 73
sanee suprême , et se fit proclamer
roi en Van 6*29. Celte entreprise
audacieuse éveilla contre lui la
jalousie des autres chefs et la haine
de la nation, indignée de voir un
homme étranger au sang royal s'as-
seoir sur le tronc des Chosroès. 11 fut
tue après un règne d'un mois et sept
jours ; et l'on plaça sur le trône une
fille de Cihosroès, qui se nommait
Potirandokht. S. M — n.
SCHAH-KOULI, musicien célè-
bre, se trouvait enfermé dans Bagh-
dadsa patrie,ran i(>38,]orsqu'Anm-
rath I Y victorieux ordonna le massa-
cre général des assiégés, quoiqu'ils
eussent déposé leurs armes, l^c car-
nage était commencé de toutes parts:
ce nouvel Orphée trouva moyen de se
présenter devant le féroce sulthan, et
de s'en faire écouter, en chantant
sur le sehesehadar, espèce de psal-
tériou qui ressent Me à la harpe , la
ruine de Baghdad et le triomphe
du vainqueur. Il mit tant d'enthou-
siasme et de sentiment dans le
morceau qu'il impro\isa , l'e\ -
pression eu fut si touchaiilc, que le
eieur d'Amurath s'amollit, et qu'il
ne put s'empêcher de \erser des l.ir-
uies. A l'instant le carnage cessa;
et la musique , un des charrues
de la \ie sociale , arracha cette
lois à la mort une génération entière.
Non -seulement le snltlia u épargna le
n -sic des vaincus; mais il leur rendit
l.i liiM'ile. Il emmena Schali-houli a
(ioustauliuople:ct ce nuisit ieu \ lut.
mjiis ses aiispiecs , le fondateur de
cet art qui subjugue IVniwTS, et
que l'islamisme condamne, mais que
les Oiliomaus aiment avec messe et
récompensent avec profusion. On .1
perdu le 1not1fmusic.il a\ccleqi:i II 1
mol liée lit courir aux aime.s Al* \an
ilie-!e-(iralid; celui par Inpul mu
]oUeiiM'<ir flûte irudildc.s jiuue.«^iiis
:. i:l* oiu-tir i.~,.nld*
t..
i, **.,wUS*»îSÏÎ
à,fc«;inc- «fane""1"!?
■incev"».",' î»ï*"""B£
*"/tnwe, priiirts
* '*f &m Brli- ainsi nw
* T*itT Briram Bmirçi «^
ieSrhaL- .Vmnar^
P«w N d'jram sions:^ ■<
^.iiitrant l"\r- rentra ^_>_"î*
ïW SiApiHir, ton. V" ^
"Ïm m in. I.'ao.^.
, --oit hit mm- pin
Z*
'■*■?■*•■
— iartrra Ae *?^f --g-j-^
■■'' ■■■■■■. .'1-- __-_—-,-»• #^" --1*-3
-Wlw
1,,-jv.l^ . S'V,I> '. OUI ctt .
11,1111 - ...W»111- 'l ..OtOT^'
s;"" V„,-.lv>- ll' t''"T,î,Vs r»'°
nl mens
• •
io
le
fut s.i
le
II m\ r%«>
prince ,
* Beh-
■»<
plupart d'entre
1 a o elèl>re famille
ilieu
de ce
fi
e? Belram
Schah-
i durant
ment d'Ar-
>clmaripour,
en /[ii.
Cait men-
d'atitrcs
l^ieimt le nom
»Woti
os. Schalipour , fib de
\int. ci* l*.-*i* -78i,prin-
»\m«-e «le ^l»er , nfvspî-
f-\.*it , cler»viî:s huit siècles,
tnr At-^ l>a^i-iitidrs. Il prit
r,v^»riiv<- au^. mirrres que
*iiȎ V*<-l*ocl etitrri>rit con-
!be>. 11 fut tue, on Van 8 1 8,
Kitattle , laissant nour hé-
itU nemmé Ascfiod, lequel fut
io antre Soliahpour, aussi
le Sl»er , «I«ï composa une
-énèrale de 1* Arménie, citée
^.rafkLt éloges , dans la Pré-
- t- pjitrîarclie Jean Via mise
p rîe l'histoire du même pays
par lui au commencement
#» *i
epril en dit doit
tr-r la perte de cet ouvrage.
^ ^oils le n°. 8T> des manus-
^ de la bibliothèque du
considérable et fort
ni , *p« parait y avoir ap-
S. M^w.
ScH 75
SCHAHPOUR, roi de Perse. F.
Chapoub.
SCHAÏBEK KHAN , fondateur
de l'empire des Ouzbeks , et descen-
dant de Djoudjy ou Touschy, (ils aîné
de Djingbyz Khan, était petit*
fils d'Abou] Rhair, Khan du Tou-
ran, yers les montagnes d'Aral,
et, le fleuve Yaïk* AboulKhalr ayant
succombe' sous les efforts de plusieurs
princes voisins qui le mirent à mort ,
ainsi que plusieurs de ses enfants,
Bourga sulthan, l'un de ses parents 1
s'empara d'une partie de ses posses-
sions : mais , dans la suite , Schaïbek
rentra dans les états de son aïeul , et
tous les peuples se soumirent à lui.
L'an de l'hégire 886 ( 1482), il sur-
prit Bourga sulthan dans une partie
de chasse , et le lit périr . L'an 904
( ' 4<)8)> Schaïbek informé que le Ma-
wahr al-Nahr ou Transoxane était
déchiré par les guerres intestines des
(ils et petit-fils d'Abousaïd , descen-
dant de Tamerlan , envahit cette
vaste province, et en acheva la con-
quête dans l'année 910(1 5o.J ). Ce
fut alors que Babour Mirza , chassé
de ses états héréditaires, alla s'em-
parer de Kaboul , et y jeta les fonde-
ments de l'empire Moghol ( Voy.
Baiioi:k). La mort du sulthan Hou-
cein Mirza, autre prince issu de Ta-
merlan , lequel régnait dans le Ma-
zanderan et dans le Khoraran , ayant
divisé ses fils pour le partage de sa
succession, Schaïbek profita de cette
nouvelle occasion de reculer ses fron-
tières. Il entra dans le Kboraçan,
l'an 9 1 3 ( 1 5o*; ), vainquit Badi-Ezza-
man, l'un des (ils du sulthan Houcein,
le força de se réfugier à la cour de
Chah Ismaël Sofy , roi de Perse ,
extermina tous les princes timou-
rides qiû tombèrent en son pouvoir ,
et resta maître du Kboraçan , mal-
gré les efforts de Mirza -Babour , qui
76 SCH
fut contraint de retourner à Kaboul.
Ce fut alors, suivant Abou')Gazi,ou
plus vraisemblablement avant la con-
quête du khoraçan, que Schaibck
fit celle du Kharizni. Les Ouzbeks ,
oui marchaient sous ses éten-
dards , rentrèrent ainsi dans tous les
pays que Tamcrlan avait enlevés à
leurs ancêtres. Schalbek , devenu
l'un des plus puissants princes de
l'Asie , éprouva bientôt l'incons-
tance de la fortune. Chah Isniaël, sous
prétexte de venger les droits deBadi-
Ezzamman (f.IsMAEL , XXI, 296) ,
marcha vers le Khoraçan avec une
armée nombreuse , et attaqua Schal-
bek, qui perdit, près de Mcron, une
grande bâta ri le , où il fut tue' avec la
plus graude partie de ses troupes , au
mois deschahan 916 (nov. 1 )io ),
Koudj-Kandji, successeur de Schaï-
bek, répara cet c'ehec par une vic-
toire qu il remporta sur les Persans
et sur Babour qui étaient entres dans
la Transo\anc : mais le Khoraçan
est reste à la Perse , quoique toujours
dispute' par les Ouzbeks, qui ont long-
temps possédé la province de Balkh ,
et qui régnent probablement encore à
Bokhara , à Samarkand , et dans le
Kharizme , plus connu aujourd'hui
sous le nom de Khi va. A — t.
SfJÏALKEN ( Godefroi ), pein-
tre hollandais, naquit â Dort, en
i043. Son père , recteur du collège
de cette ville, voulait lui donner une
éducation toute littéraire ; mais le
jeune Godefroi ne put résister à son
penchant pour la peinture. II étudia
d'abord sous Van Hoogstraten ; et
Gérard Dow le perfectionna si bien,
que l'élève devint, en peu de temps,
le rival de son maître. 11 crut pou-
voir le quitter alors. La vue de quel-
ques ouvrages de Rembrandt le frap-
pa d'admiration; et il essaya de 1 i-
iiiiter : mais rebuté de le copier et de
SCH
i
l'admirer sans pouvoir l'atteindre r
il s'imagina pouvoir le surpasser r
même dans ce qui fait le principal
mérite de ce peintre inimitaole, dana '
les effets de la lumière. Dès-lors la
plupart de ses tableaux furent éclat
réspar la lueur vive et tranchée d'un' ;
flambeau ou du soleil ; et il porta. j-;
cette méthode jusque dans ses por»f (
traits. Ce dernier genre , dans lequel i
il acquit bientôt une grande reput** i,
tion , et beaucoup d'argent, lui fit ,,
abandonner les sujets de fantaisie»^'
Il fut appelé en Angleterre, où H~
obtint de la vogue dès son arriréfc$
Mais sa vanité n'était pas sntisfaile|£:
il voulut , à l'exemple des kncllei^j '
des Klostermaun , des Lely , etc. Jj<
peindre le portrait en grand. \\ échoaft^' '
complètement: ses grands morecaus,- "
furent jugés plats , sans force et sans.;
vérité; et il dut en revenir à sou petit. *
genre, dans lequel il n'avait pas fej: *
rivaux. 11 lit, pendant son séjour çft,v ;
Angleterre , un nombre considérable - -
de portraits , entre autres celui dn ■ ;
roi Guillaume 111 : mais ces succèr
ne purent l'empêcher de revenir dan*
sa patrie. 11 vint s'établir à la Haye,-
où chacun voulait être peint par "*•
lui, quoiqu'il se fit payer fort cher* ■,"-
Schalkcn avait acquis une facilita. *
d'exécution qui , loin de nuire aa '
fini dont il avait contracté l'habi-
tude, donnait à ses productions une •
certaine lilicrté de faire' qui en aug- <
mentait le mérite. C'est ce (ini qui dia- 0
tingue ses ouvrages. 11 pousse l'imi- >:
tation de la nature à un tel noint au'il
n'en néglige aucun détail. 5a couleur, •"
est chaude et dorée , et ne manque.
pas de vérité. Il représentait de pré- *
ie'rcncc des scènes de nuit , éclairée» .
par une bougie ou une lampe ; il ic» -
gardait l'opposition brusque de la *.
lumière et ues ombres comme le bul
principal de la peinture: voilà pour*
5CH
m les srènrs de nuit lui plaisaient
u. Il a ce j tendant peint des scènes
KPir . éclairées par un soleil vif ,
Utjt IVîn n'est pas moins piquant.
rmi rrs dentiers tableaux, on rite
bi qui représente ii/ie jeune Fem-
• . aiu>r- près iVunt' fenêtre , qid
Ç+rtiniit du soleil avec un even-
i ; U lumière, en passant à travers
tatfr-L** «m le papier colorié, jeltesur
fcpire tics rellels dont les elîcts sont
cdi»r«. La même méthode se fait
■arquer dans plusieurs autres ta-
enx analogues. On v voit combien
*t*»le ±\ .lit étudie les différents ac-
L* de la lumière. Son dessin est
de répondre k sa couleur ; ses
*--ot roules , m*s mains lour-
» v* lira * décharnés; nulle finesse
» les r ^atours ; nul idéal dans les
mr* • (i dans l'expression; nul
»ert «i.aii la composition : mais la
érit M If lini ciHivrcnt ces uom-
vi défaut*. Les ouvrages de ce
B+r* rie vont pas rares. Le Musée
L «i n* en possède quatre: I. Une
lAf—Furr^tie. II. tVnVc , unflam-
tx * Li nuiin , clwrvhant sa fille.
/*--ai /"' m mes, dont l'une tient
r »• *.:u allumée. I V.l'n / "ieillard
+ rmii à une ht tn' nu il tient
• «u*«i. I> même établissement a
»*^î- 7 iitrc autres tableaux de ce
:.?rr I. {^u Ptintre assis près de
e \*-u ±Lt. II. /- « Wadelène (la ns
:r #»e . •■«-Uiree pir un (lambeau.
,1 - r " nsulttittnn indiscrète, ou la
• - ■«- j-unif . | V . La Hemantrance
*>. |-« ••fit rtl' rendu* ,|l|\ P.IVV-
•r ? "m V S*'lialkui mourut à la
I» * ;fî lioV. I-O^i. P S.
4
*■ u V I. L .li m- Vd.im), jé-
*- riii-<J*>uiMirr a la Chine, lia-
, f . 1 -jiiif . «n i Hfi. Il vint à
#> rf v prit l'habit , eu ifiii.
. • A\ <ir étudie l.i théologie et
. ? t^r ixi-i U'p te» |«ndanl plusieurs
SCH
77
anne'cs , il s'embarqua pour la Chine,
avec le P. Triganlt, qui y retournait;
et y arriva* Tan ifria. "On l'envoya
d'à Lord dans la province de C h en-
si ; et il résida quelques années à Si-
'aii-fou. 11 s'occupa sans relâche des
soi as de son ministère apostolique et
de l'étude des sciences qui ont rap-
port à l'astronomie. 11 dirigea la
construction d'une église, qui Tut bâ-
tie, en partie, aux frais des néophy-
tes , et en partie aussi avec le se-
cours des (Ihiuois non convertis, les-
quels voulurent prendre part aux en-
treprises du missionnaire, unique-
ment par l'intérêt que leur avaient
inspiré ses connaissances mathéma-
tiques. La réputation qu'il s'était ac-
quise sous ce dernier rapport ne tar-
da pas à le faire apjK'lcr à la cour,
où il fut chargé de la rédaction du
Calendrier impérial , d'abord con-
jointement avec le P. Rho, ensuite
seul , après la mort de ce dernier." Il
exerça cette charge avec distinction,
sous les reçues consécutifs de trois
empereurs, l'un de la dynastie des
Miug , et les deux autres de la dy-
nastie ta rtare. Ce fut surtout sous le
règne du premier nrinee inandehou,
nommé, par les Kuropéeus , Chiin-
tchi, que le P. Schall obtint le plus
haut degré d'estime et de faveur. Il
fut alors nomme conseiller-directeur
du bureau des allairc.s célestes, ou ,
comme disent les missionnaires,
président du tribunal de mathéma-
tiques, avec le titre particulier de
maître des dttetrines subtiles. Ce
titre fut encore rendu n lus honora-
ble par la suite: on y | oignait ditlë-
rentes dénominations chinoises, qu'il
serait dillicile de rendre en frain.iis.
Ou ajoute, que l'empereur a\ail per-
sonnellement pour Scliall une si :imii-
de considération, qu'il venait quatre
fois par au «Lins le cabinet du mis-
:8 SGH
sionnaire , pour s'entretenir familiè-
rement avec lui; crue, dans ses visites,
il s'asseyait sur le lit du savant jé-
jardin qui
Schall profita de cette bienveillance
pour servir la cause de la mission.
11 obtint un décret pour la libre pré-
dication du christianisme, ce qui ac-
crut tellement le nombre des néo-
phytes, qu'en quatorze ans (de i65o
à 1664 ) on baptisa plus de cent
mille Chinois. A la mort de Chun •
tchi, les espérances que de si heu-
reux commencements avaient per-
mis de concevoir , ne tardèrent pas
à s'évanouir. Les régents qui gou-
vernaient l'empire pendant la mi-
norité de Khang-hi, commencèrent
à exercercontre les Chrétiens une per-
sécution dont le Père Scball fut une
des premières victimes. On l'accusa
d'avoir eu l'audace de présenter l'i-
SCH
naux. Tant de fatigues achev
d'épuiser ses forces; et il expir;
dixième lune de la huitième i
khang-hi ( i5 août 16C9) (1).
riva au P. Schall ce qui est an
d'autres personnages illustres
combla d'honneurs , après sa 1
l'homine qu'on avait persecut
rant sa vie. La cérémonie de s*
sèques fut réglée par un ordre
rieur. L'on assigna cinq cent 1
quatre onces d'argent ( environ
mille neuf cent trente francs )
y être employées $ et un ollici
envoyé pour y présider. Le (
drier astronomique , sorti des
du P. Schall , tomba , peu de
après, dans celles d'un Chino
ignorant , nommé Yang - kc
sian ; mais les erreurs qui s']
sèrent obligèrent à le rendre p
tement aux missionnaires ; et
le P. Verbiest qui devint , p<
travail , le véritable succès*
Schall. Il fut aussi chargé de
1 4* • ^wm ê- ^ *Â a** ^~ . »... J * « _ 1 1 _
mage d'un crucifié à fa vénération
de l'empereur défunt. 11 fut chargé la fonte des pièces d'artillerie,
de fers, avec trois de ses compagnons; me l'avait été Schall lui -met
traîné, pendant neuf mois , de tribu-
naux eu tribunaux , et enfin condamné
à être étranglé et coupé en dix mille
morceaux, pour avoir omis quelaues
rites prescrits lors de la sépulture d'un
prince impérial. Cette sentence eût
peut - être reçu son exécution ; mais
une comète qui vint à paraître sur ces
entrefaites , un tremblement de terre,
un incendie qui consuma quatre cents
appartements du- palais, furent re-
gardes comme autant de signes évi-
dents de la colère céleste et de l'in-
nocence des prisonniers. On les mit
en liberté ; mais le père Schall
proGta peu de cette grâce. Atteint
de paralysie , il fut accusé de nour
veau, et porte, le cou chargé de
cette espèce de carcan mobile qu'on
nomme conçue, devant deux tribu-
i636, lors des premières inct
desTartares dans l'intérieur d
pire. Des soins si différents <
tentions qui avaient conduit U
sionnaires à la Chine leur
imposés par la force des circ<
ces ; et ils n'auraient nu s'y
sans compromettre les intérêt
cause à laquelle ils s'étaient <i
Ce n'en est pas moins une sinj
assez remarquable , que les m
(0 Cette date est prise de l'original c
Catalogue des Pères de la socitié de Jesa
Iirèclie la religion en Chine. Llle y est sa
■le «>pres»ion 8". anuec Ummik:-!» , et I
ode ; ce qui iif nml rrpoudrr qu'à l'ai
D'un autre cote, V édition Ulinc de ce
yrage, et presque toi» le* mi mu on lia ires,
mort de Schall en iti<j5 ou en i(Î6<>. J'
penser qu'il j a erreur dans tuas ces a*
ont pris pour l'année de l.i mort de Si
où il fut atlamac de la maladie qui l'ei
kang-hi, pitif- ou du fjcle, oa iU&
78 SCH
sionnairc , pour s'entretenir familiè-
rement avec lui; que, dans ses visites,
il s'asseyait sur le lit du savant jé-
jardïn qui
Schail profita de celle bienveillance
pour servir la cause de la mission.
11 obtint un décret pour la libre pré-
dication du christianisme, ce qui ac-
crut tellement le nombre des néo-
phytes, qu'en quatorze ans (de iG5o
à i6(>4) ou baptisa plus de cent
mille Chinois. A la mort de Chun •
tchi , les espérances que de si heu-
reux commencements avaient per-
mis de concevoir , ne tardèrent pas
à s'évanouir. Les régents qui gou-
vernaient l'empire pendant la mi-
norité de Khang-hi, commencèrent
à exercer contre les Chrétiens une per-
sécution dont le Père Schail fut une
des premières victimes. On l'accusa
d'avoir eu l'audace de présenter l'i-
mage d'un crucifié à la vénération
de l'empereur défunt. Il fut chargé
de fers, avec trois de ses compagnons;
traîné , pendant neuf mois , de tribu-
naux eu tribunaux , et enfin condamné
à être étranglé et coupé en dix mille
morceaux, pour avoir omis quelaues
rites prescrits lors de la sépulture d'un
prince impérial. Cette sentence eût
peut - être reçu son exécution ; mais
une comète qui vint à paraître sur ces
entrefaites, un tremblement de terre,
un incendie qui consuma quatre cents
appartemeuts du- palais, furent re-
gardés comme autant de signes évi-
dents de la colère céleste et de l'in-
nocence des prisonniers. On les mit
en liber lé ; mais le père Schail
profita peu de cette grâce. Atteint
de paralysie , il fut accusé de nou-
veau, et porté, le cou chargé de
cette espèce de carcan mobile qu'on
nomme cangue, devant deux tribu-
SCH
naux. Tant de fatigues achevèrent
d'épuiser ses forces; et il expira à la
dixième lune de la huitième année
khang-hi ( i5 août 1669 ) (1). Il ar-
riva au P. Schail ce qui est arrivé à
d'autres personnages illustres : 00
combla d honneurs , après sa mort ,
l'homme qu'on avait persécuté du-
rant sa rie. La cérémonie de sts ob-
sèques fut réglée par un ordre supé-
rieur. L'on assigna cinq cent vingt-
quatre onces d'argent ( environ trois
mille neuf cent trente francs) pour
y être employées ; et un oilicier fat
envoyé pour y présider. Le Calen-
drier astronomique , sorti des niant
du P. Schail , tomba , peu de tenmt
après, dans celles d'un Chinois foct
içuorant , nommé Yaug - kouaag*
sian; mais les erreurs qui s'y ff*ï
sèrent obligèrent à le rendre prompt
tement aux missionnaires ; et ce M;
le P. Verbicst qui devint , pour c*
travail , le véritable successeur d*!
Schail. Il fut aussi chargé de dirigor
la fonte des pièces d'artillerie, cota*
me l'avait été Schail lui-même, ett
i636, lors des premières inrurrîooJ
desTartares dans l'intérieur de 1
pire. Des soins si différents des î
tentions qui avaient conduit les nia*
sionnaires à la Chine leur étaient
imposés par la force des circonsta»*
ces ; et ils n'auraient nu s'y refusât
sans compromettre les intérêts de la
cause à laquelle ils s'étaient dévoués»
Ce n'en est pas moins une singularité
assez remarquable , que les meilleurs
(iï Cette date est prise de F original chinois dk
Catalogue de» Prrrt de la société Je Jésus, qui CSaf
Iirrclie la religion en Chine. Mlle r est non» m ds*a)
>lr f\i»re»»ion 8*. enuec Ummijc-Uî , et ki-yee/a) dfc
ri rie ; ce qui ne nriit rr poudre qu'a l'auuee itife
D'un autre cote, redit ion lai me de ce même «S
vrape, et presque ton* le* mtMiioimaircs, ulurcBstli
niort de Schail en itf» ou en îfitîfi. J'ai lira a%
penser qu'il y a erreur dan» tua* ces autear* qp
oui pri» pour l'anuee de la mort de Scliall cet)
où il fut attaque' de la aaaladie qui l'culeva, S*
kang-lù, ping-'ou du «'}de, ou ihtit».
SCH
s» dont les Chinois se soient ser-
ural ete" fondus par des Jésuites.
. Se hall avait pris en chinois le
de Thanç -jo - wang et le sur-
de Tao-wrï. Ce st avec ce dou-
on qu'il a public ses ouvrages
ncue chinoise , au nombre de
-quatrr, et presque tous relatifs
Mjjrls d'astronomie, d*optique
^••Mniftrie. Ou lui a attribué la
•uMtk'U de rcut cinquante volu-
nrnmtiis.rrtlc indication est fort
t*t. I* nombre de ceux qu'il a
tnrut publiés cM aussi considera-
•t l'on a lieu d'être surpris qu'il
*#• livrer avec tant d'assiduité à
at -iu\. au»i difbcilcs , quand on
«'il ne m? relâcha pas pour cela
tmirn devoirs de sa profession.
lr temps même de sa plus gran-
rrur. il cr cessa pas de catc-
•; et son ir\v était tel, cpi*un
f-*tir ionfi*s>er deux prisonniers
u «rrret et rundainnés â mort,
le^ui^a en charbonnier, et que,
jij prétexte qui lui était suggé-
]j ri^ii«aiir flela .saison, il entra
.à prison, son s.ie sur le dos ,
i» j-«<ur \einlre st ma plia n-
■ Jurbpir* - uns d«* ses Trai-
'.uu'is mjiiI , à la hihlinthè-
j Rvi . .i P.iris; et l'on a e\-
ijr **-«, («eltics une narration
>j *< •!• Idiuinert des propres
t«M"ii« di's Jrsiiiti's a la Chine,
V 4 [>.i ru m Lit ni a Vienne, en
. ïïi-*S ". J^'|i«irlr;iitdiil>. Schall
; r « i v . tl.iiis 1. 1 Chuw illustrée,
T' h* r . p.ïg. 1 "»J. A. li — i.
UAl.l.hK'nt MlM'-JoSKPIl
i*i ** ,. pVjji.iphc, était prè-
-!►■* I*«iflii' dts écoles pics à
# . f f m* mliie dt-s soûi-ti.s sa-
» f. I;* rlm . Halle et léua. Sou
: «1 uit\ 1 .^e est la Topt*gra-
t* ri»\tiume de lit thème , in
jt volumes iu-fcK, publics à
SCH
79
Prague, in85-c)o. L'auteur y décrit,
dans le plus grand détail , chaque
cercle , et y emploie un volume en-
tier. Cette topographie passe pour une
des plus exactes et des plus complè-
tes qui existent; cependant, comme
clic a vieilli, Ponfîcl en a , depuis peu,
commencé une nouvelle. Le 17e et
dernier volume forme un ouvrage a
part , sous le titre de Tableau topo-
graphique universel du royaume,
Prague, 1^91 : chaque page y est
divisée en quatre colonnes, dont
la première contient les noms de
tous les lieux , par ordre alpha-
bétique ; dans la seconde et la troi-
sième sont indiquées les divisions
ancienne et moderne auxquelles cha-
que lieu appartient ; la quatrième
enfin renvoie, pour la description , à
la grande Topographie de I auteur ,
et pour la position, à la grande carte
d'Êrlicr. Les quatre premiers volu-
mes curent une nouvelle édition en
I -90. Schaller compléta son ouvra-
ge par une Description fie la ville
de Prague , 4 vol. , Prague , 179.4 ,
abrégée ni un vol., 1798, et par
un Stmvetiu cadastre du royaume
de Bohème , Prague , 180U , in-.J°.
II publia aussi les fies des remutins
de l'ordre des Ecoles pies, Prague,
!-<><)* in-N". ; et des Pen<r'es sur
les statuts de V ordre des Piaristcs,
et sur leur méthode d'enseigne-
ment , il.id. , 1H0"), in-8n. Schaller
est mort le f> j.-tmicr iKo<). 1) — <;.
SCIlALHAClMY ; ÙiUIAMMHl
In* - A 1.1, mu nommé \i. \ parce
qu'il était né à Schaliii.igan. bourg
du district de YVasct, clans l'Ir.tk-
arabe, se rendit faineux^iii comnieu
ceux nt du dixième sût le de lYrc
cim tienne, parrétahlissmii'iit d'une
secte réputée hérétique et infâme par-
mi les Musulman*. Les trois princi-
paux dogmes de cette secte étaient
8o
SCH
que Dieu habite dans un corps hu-
main; que les âmes passent d'un corps
dans un autre ; enfin qu'Aly est le
plus excellent des mortels et le plus
semblable à Dieu, s'il n'est pas Dieu
lui-même. L'imposteur soutenait que
chaque homme a la portion de divi-
nité nécessaire à ses besoins ; que Dieu
est par conséquent à-la-fois faible et
puissant; que la divinité réside même
dansles contraires ; que Dieu avait ha-
bité le corps d'Adam et celui du dia-
ble; qu'il s'était de même partagé entre
Noé et le démon , entre Abraham et
Nemrod , entre Aaron et Pharaon ;
entre Salomon et son diable , entre
Jésus-Christ et Satan, et que Jé-
sus avait ensuite transmis la divinité
aux douze apôtres. Il prétendait que
Moïse et Ma n omet s'étaient arrogé ,
par fraude et par violence , la digni-
té prophétique et la suprême autori-
té , en les usurpant , l'un sur Aaron ,
l'autre sur Aly , dont ils n'étaient
que les envoyés , quoique l'on croie
tout le contraire. Il ajoutait cepen-
dant qu'Aly avait permis que la loi
de Mahomet durât trois cent cin-
quante ans, c'est-à-dire, tout le temps
que les sept dormants auraient passe
dans leur caverne ; mais qu'ensuite
les droits d' Aly devaient prédominer.
Il abolit les prières , les aumônes et
toute espèce de cidte divin. Il n'en-
seignait pas seulement la métempsy-
cose ; il admettait encore la commu-
nication , et pour ainsi dire, la trans-
fusion des ames. En conséquence , il
approuvait, il prescrivait même les
mariages les plus incestueux. 11 sou-
tenait que, par ce moyen, les plus
éclairés communiquaient leurs lu-
mières aux moins instruits; et il as-
surait que les hommes qui refusaient
de se prêter à cette espèce de com-
munication, ressusciteraient, après
leur mort , dans des corps de fein-
SCH
mes. Quoique Schalmacany <
pandu secrètement sa doctrii
qu'il eût vécu long- temps obi
misérable , il se lit des discii:
lustres , tels qu'un vezir du 1
Moctader : mais, ayant voul
pager publiquement sa sect
mois de chawal 3ii (sept.
il fut arrêté par ordre du
Ibn Moclah ( V. Moclah ).
fermement être l'auteur de 1
trine impie qu'on l'accusait d
cher ; et cependant il avait pe
à ses sectateurs que la diviuil
dait et agissait en lui. Traduit
ce fourbe devant le khalife \
deux de ses disciples reçurent
de donner à leur maître des
s'arrêta au moment de frappe
sa la barbe et la tête de Se liai
ny , en l'appelant son maître
pire et son Dieu. L'imposteu
persista pas moins dans ses d
lions. Peu de jours après , il c
rut devant une assemblée d<
tcurs, qui le confondirent, et 1
damnèrent à être pendu et bn
qui fut exécuté. C'est de Schal
ny. suivant ibu-Schounali , que
te des illuminés a pris son ori
Orient : les Arabes l'apporter
Espagne, où elle a été renouvi
nos jours. A-
SCHAMS - EDDIN. V. Se
Eddyn.
SCHIMS-EDDYN-ILET»
ou ALTUMASGH, roi de Dell
quit en Ta r ta rie, d'une famille il
Comme il était l'enfant chéri de
re, ses frères le vendirent, par
sie , comme Joseph , à des m an
d'esclaves. Conduit à Boklu
fut acheté par le roi, qui le fit
avec soin. Après la mort de so
SCH
Ifut rprcndii et mène à Ghazna,
nidian Chehab-eddyn Moham-
fàj *ul trouve trop cher , il fut
r. pour la somme de cinquante
drachmes d'argent , par Co-
t-aldvn .lïbrk, alors le premier
•nrratu de ce monarque et depuis
UCCrSsClir (/'. (iOTHOUD-EI)DYIf
i . ait Suppl. ). Sa fidélité , son
t. «ou courage» lui gaguercut à
i point la confiance et l'amitié
D nom eau maître , qu'il fut suc-
rmrnt *on grand - veneur , son
loptif et son gendre, gouverneur
uryor, vire-roi de Boudaoun et
uni -général du royaume. Aram-
k *} aiit surcedé à son père Co-
*~fiîivu Aibt-L, ranGo7 de l'hé-
m i o de J.-Ci. ) , sa négligence,
n»!r«ftc, et son incapacité, in-
vm>t roiitre lui les grands de
. VhamwiMvu lleUnisch , ap-
pr*i\ , ne craignit pas dç mar-
r*«itrr ««on beau- frère , contre le
» «>n birufaîtpiir; il le vainquit,
•^Tivrrorr . et monta sur le tro-
^'•■^ iaii \ Ottc usurpa-
it -■ ij*-r.ilrfiiMit désapprouvée ;
. -*-r- ri*\oltc> éclatèrent contre
.s- wdJwi . qui ne put les assou-
r>r par la force dc> armes. Il-
. r a -ir tih.i/na , s arrogeant le
4* «-îz^raui* te , parce qu'il oc-
rt ïr \r <\<- lirrMitiire du sulthan
«ib - »-lilwi Mohammed, dont il
*lr «wU\r /'*#>. MoHAMMLI)
l\I\.îi'> . en\o\.i Ip diplo-
i .*-•«*! ird -i Nrhaïus-cduvii,
z^ r- *'jr lui r; infirmer la roiiron-
tr r!r#i»i-t.«n : nuis bientôt ,
v V;: - rnrme île «es états , par le
t-ii i i Mi «n/mr ' /'. Moium-
K «-i'iii\N . d s'empara du
r - * : l" i ii ' i i ■ i » i "»; , et tenta,
•#-» l- ■•rruiir^ . ii'e\rilfr de noii-
•> i*r*.i- *u» * "Utrc Schamv-eddvn.
le \aiiHjiiit, et le fitpri-
xu.
SCH 8i
somner (F. Tadj-eddyn Ii* nouz).
L'an iai 7 , il attaqua Nassir-eddyn
Kobali , dont les états, à la suite d'u-
ne longue guerre, furent incorporés
à la monarchie de sou rival ( r. Ko*
BAn). Dans les intervalles de cette
guerre, le sulthan du Kharizmc ( F.
Djli.al-lddyn Mankdkrny ), fuyant
devant les bordes tartarcs de Djin-
ghyz-KIian , fut repousse tour-à-tour
par les deux princes indiens aux
quels il venait demander un asile.
L'an Gaa ( i ta5 ) , Schams - eddyn
Êorta ses armes dans le liehar et le
engale, où Galath- eddyn Kilidj
s'était rendu indépendant depuis la
mort d'Aïlwk, qui lui eu avait confie
le gouvernement. Ces deux provinces
conquises , il donna la seconde a son
fils Nassir-eddyn , et laissa l'autre à
Kilidj , moyennant un tribut; mais,
après son départ, Kilidj fut attaque,
défait et tué par Nassir-eddyn , qui
s'empara de ses trésors et du Relia r.
L'an 1 2in, le roi dcDchly accueillit le
poète Djclal-Kddyn Roumi, qui s'était
enfui de Bokhara, lors de la prise de
cette ville par les Tartarcs. 11 reçut
aussi des aiuhissadcurs de plusieurs
I) rinces musulmans, cuire autres, du
Jialifc de Baghdad , qui lui envoya
les insignes de la souveraineté. La
mortdeson fils l'obligea, en i*a3o, de
retourner dans le licugalc, dont il don-
na le gouvernement à son fils puîné.
11 V rétablit la tranquillité, et v lais-
sa iui lieutenant , au nom de ce jeune
prince qu'il ramena à Dchly. L'an
i?'ta, il assiégea (îualvor , qui était
retond*? au pouvoir des ludous; mais
ce ne fut qu'au l>out d'un au «pic la
}>Iacc se rendit par capitulation, après
a fuite du gou\enicur. Il roiiquit en-
suite la province de Malwa , et prit
la ville d'Oudjcin, où il détruisit un
temple bâti sur le même plan que ce-
lui de Soumcnat (/'<:>. Mahmoud >
6
81 SCH
XXVI, 168), et <jui, depuis trois
cents ans , e'tait l'objet de la vénéra-
tion des Iudous. Toutes les idoles que
cette pagode contenait furent portées
à Delily. Scbams - eddyn Iletmiscb
mourut dans sa capitale , le 20 scha-
ban 033 ( 3o avril 1 a36 ) , ayant re-
çue près de vingt -six ans. Ce prince
habile et vaillant doit être considéré
comme le véritable fonda leur de l'em-
pire musulman dans l'Indoustan ,
qu'il avait presque eu eutier réuni sous
sa domination. Ses prédécesseurs n'y
avaient fait que des invasions tempo-
raires et des conquêtes partiel]es; et
nul d'entre eux n'avait pu y faire res-
pecter sa puissance. Le gouverne-
neinent de cet esclave-roi fut juste et
sage , parce qu'il sut attacher à son
service un habile ministre , qui avait
été lone-tcmps vézir du khalife. La
dynastie fouace par Schams-eddyn ,
occupa le trône de Debly pendant
plus d'un siècle ; mais son fils Rokn-
eddyn Fyrouz Chah , qui lui succéda,
fut détrône, l'année suivante, par sa
propre sœur (Jr.ïUzY ah , XXXVII ,
191 ). A — T.
SOIANFARI. Voy. Chanfary.
SCHANNAT (Jean- Frédé-
ric), historien, naquit en i683, à
Luxembourg , de parents originaires
de Franconie. Son père , médecin
instruit , ne négligea rien pour son
éducation* Après avoir achevé ses
études endroit à Louvain, Schannat y
prit sa licence, et fut reçu avocat au
cunscil supérieur de Malincs. Il se fit
connaître , des l'âge de vingt-quatre
ans , par Y Histoire du comte de
Mansjeld ( Luxembourg , 1707, in-
\i ). Le succès de cet ouvrage
décida la vocation de l'auteur. Re-
nonçant au barreau , il embrassa
l'état ecclésiastique, comme celui qui
s'accordait le mieux avec ses projets.
Peu de temps après , il fut choisi
SCH
pour écrire l'histoire de l'a
Fulde , et ayant découvert
archives une foule de chart
documents précieux , il s'
de les mettre au jour. Dans
mes qu'il lit successivement
il se trouva des pièces qui J
les prétentions des princes 1
sur l'abbave de Fulde. L\
Wurtzbourg chargea J. G.
( V. ce nom ) , son historit
et le landgrave de Hcsse , ,
tor ( Fojr. ce nom ) , prof
droit à Gicssen , d'en attac
thenticité , de sorte que
eut à se défendre , en mêni
contre deux des plus savai
mes de l'Allemagne. Cette c
ralentit point son ardeur; e
eut achevé l'histoire de Fui
treprit celle des évêques de
Ensuite, à la demande de 1
que de Prague , il s'occup,-
toirc de l'Eiffel. Sur l'invi
ce prélat , il se rendit , en
Italie, pour visiter les dépôt
et y recueillir des matériau*
trois ans qu'il y demeura,
tira de la bibliothèque Am
et de celle du Vatican, <
ments pour l'histoire de l'A
si nombreux , qu'il devait <
plusieurs volumes in-folio
titre : Âccessiones novœ <
riam antiijuam et litterar
maniœ. Indépendamment
collection , il préparait
Conciles et synodes gén
l'Allemagne; enfin il alla
l'Histoire de l'évêché de S\>
il mourut à Heidelbcrg ,
1739. Il entretenait une c
dance aethe avec les 1
tes , D. Maricnc , D. Mo
Schoepflin, etc. On a de h
demiœ litterariœ , hoc es\
momimcntorum ad Germe
SGH
rcipaè spectantium, Fulde ,
4 . in «fol. , a vol. , fig. II.
raditiomim Fuldensium si-
ititmum ad ecclesiam Ful-
adlatarum ab anno -\$,ad
tu Sirculi [adann. i3«i3),
. 17-* \ , in -fol. , fig. III.
«£. de, hitc est splloge ve-
monumentontm historico-
cerda velus ju* Germaniœ,
17 iï. in-i". IV. Fultlischer
f mut de clienlcld Fuldensi
and.noirili et rijuestri ,trac-
uVncn-juridiciis, Francfort,
ut-fol. j. (1. Kstor a tente tic
*«1 ouvrage dans les Ana-
FmUm^ia, Slra>bourg, 17^7,
- 1 . \ . Dur a- sis Fuldensis ,
■nria sud hirrarchid , ibid. ,
• ■-W.. a\ec une carte et deux
pL M- f'mdiciie tptorumdam
in FMnsis diploma tum , i 1ml. ,
* « »-M. f/c>t mie réponse à la
9* •pFAhart avait faite de
,nsr ]>mrilri]« f sous ce titre :
*4<kvTus,nr$ lùsUfricœ et criti-
^'rOÎ-mr-, 171-, in-fol. VII.
***** FuUrn.ùs' , ibid. , 17*19 ,
*'/i«nr.i^r cM divise' en trois
^r*SrLiiiiut \ répond au Traite
j"*- '-'.A on \imt de parler,
il- Ruina rpisiu palus If'ur-
•"•■ f'fumentûaucta et illus-
l*. **l. , i-'î J . «2 vol. iu-fol. ,
''*?' Lj»|.,if#» fst estimée. IX.
'»'rf/rr^rt* dr la maison Pa-
r • *'m »iue DÎNM-rtatinti préli-
*• «.r U\ ritiutrs Palatins au
a ij' . pit lr |). ().... '*),
!•»■• . \nl. Hl-H". (>t iill-
■ i'.f.t#,,r ri mit en fran-
*•• : •■♦iji- «|i- M.n fcli.gr lus-
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rr j k. .(1 ti - , ««i lli-| a ,
torique , par La Barre de Beaumar-
chais. 11 y fait remonter l'origine des
comtes Palatins aux missi dominici
( T. F. de Roye). X. Concilia Ger-
mariiœ , Cologne, 1769-90, u vol.
in-fol. Cette Collection , continuée
par le P. Ilart/.heim ( V. ce nom ,
xix , 47° ) ? fat terminée par Ilcrm.
Schol). Les tables ont été rédigées
par Arm. Ant. Ilesselniann. Quoique
peu commune en France, elle n'y est
pas recherchée. On trouve , dans les
A et a rruditur. Lip siens . des analy-
ses étendues des principaux ouvrages
des SrI1a1111.it. VV — s.
SCHAKD ( Simon ) , compilateur ,
né dans la $&\t, vers i535 , se ren-
dit habile dans les langues anciennes ,
le droit et l'histoire , et se fit bientôt
connaître dans les différentes cours
de 1* Allemagne. Jlevetu d'abord de
la dignité de conseiller du duc de
Deux-Ponts , il fut , en 1 5G6 , nommé
assesseur à la chambre impériale de
Spire , et mourut en cette ville , le
10 mai 1:373. On lui composa une
épitaphe honorable , rapportée dans
l.i Bibliath. vêtus et nova de Koenig ,
et dans le Dictionnaire de Moreri.
Outre un Lexique de droit ( 1 ) , sur-
passé depuis long-temps , ou a de
achard : I. Itlea consiliarii sive de
Consiliis et consiliarii s principum ;
c'est une traduction de l'italien de
Fréd. Ccriolani : on n'en" a pu dé-
couvrir la première édition ; mais
M. Barbier nous apprend qu'elle fait
iiariic d'un Recueil d'opuscules sur
a même matière , publie par And.
Sehott . Cologne , i(i§3 , in-iO ( V,
le Die t. des Aiutnymrs , i11'. «lit. ,
n". 1 1 V-j. W.Germanirnrnm reritni
ipiutw»r Vi'lusliarrs diront tgr a phi ,
».- \
-*-~mr m m p' »«l OMtr« rtr «k-comirt
1 /r. •!■."■ /«■/■ ■"■■ -ii ««#■• /'■ './»" " ■"' /•«'«Mlili,
n^li . i"»Hi, in I- >1 |'.ji:rr a « .1' »ftl« • ililimi «Uu«
U lUl'lu-th. Ui.r. i.i/.. /.. Ml. .'M ce «piv m
pruiite piM ijiit'îli' mil ilnir ut mLniWf,
84 SCH
Francfort, i556, in-fol. Ce Recueil,
le premier qu'on ait donné des histo-
riens de l'Allemagne , contient la vie
ou plutôt le roman de Charlemagne ,
attribuée à l'archevêque Turpin ; et
les chroniques de Rheginon, abbe de
Prum , de Sigebert de GemblourS ,
et de Lambert d' Aschaffenbourg. Ces
trois chroniques ont été publiées plus
correctement par Pistorius ( V< \ ce
nom). III. Orationes et elegiœ fu-
nèbres in exequiis Germaniœprincir
pum àb obitu imperat. Maxinxiliani
I, script ce et récitât œ , ibid., i566,
a vol. in-8°. Le second renferme les
Oraisons funèbres et plusieurs pièces
de vers à la louange au roi François
Ier. , et du duc d Orléans. IV. De
jurisdictione , auctoritate et prœe-
minentià impcriali , ac potestate
ecclesiasticd , deque juribus regni
et imperii variorum authorum qui
antehœc tempora vixerunt, scràh
ta, Baie, i566, in-fol., rare. V.
Opus historicum de rébus Germa-
nicis , Baie, i5^4 ? 4 tomes en 3
vol. in-fol. , par les soins de Nicol.
Gesncr ; cette édition est plus recher-
chée que la réimpression de Giessen,
1673. L'abbé Lenglct Dufresnoy a
donné le détail des pièces qui com-
posent cette collection , dans la Mé-
thode pour étudier Vldstoire , édit.
in-12, xi, pag. 166-72. On trouve,
dans la Biblioth. historique de Le
Long, n°. 15396, la liste des pièces
du premier volume , parce qu'elles
sont utiles pour la connaissance de
l'origine des Français. Les tomes 3
et 4 &ont terminés par un abrégé ,
dont Schard est l'auteur, des événe-
ments qui se sont passés de 1 558 à
i564 , et de i564 à 1672. Ce Re-
cueil est très-estimé. VI. Liber de
eîectione Germanorum principum >
Strasbourg, i6oQ,in-8°., cité par
Lenglet Dufresnoy. On doit à Schard
SCH
la première édition des Lt
Pierre Desvignes, chancelier
pereur Frédéric II ( Voy,
xxxiv , 399 ) dans laquelle .
a inséré : Hypomncma d*
amicitid et ob servant id poi
Romanorum ergà imperato
manicos, et une version là
Traité de Jean Lcmaire de
De la différence du Schism
Conciles en l'Église ( V. L:
xxiv, 35 ). V
SCHARFENBERG ( \
Louis ) , entomologiste , étai
maître d'école de numpfers
village du duché de Saxe-Me
où il naquit, en 1746. Aprèi
des , faites à l'université de
fut instituteur, et obtint, en
pastorat du village de Ritsc
sen, même duché. Dans cetl
qu'il conserva jusqu'à sa mo
vée le a déc. 1 o 1 o , il s'appli
cialement à la science fores
fut membre d'une société
Sour cet art à Drcissigacker
uchéde Meiningcn. 11 lit de
recherches entomologiques ,
nit plusieurs Mémoires sur ce:
ce, dans le journal de Scr
l'invitation du naturaliste B(
il entreprit une Histoire n
complète des insectes nuisi
forets, Leipzig, 1804, 3 voi
avec i3 planches. I
SCHARFENBERGER (N
savant imprimeur de Cracc
seizième siècle, fit une tradu
Çolonais de tous les livres dufl
estament , qui fut publiée i
vie, en i556, à l'époque <
formation avait gagné 111
nombre de partisans en Polo
de temps auparavant avait
traduction du Nouveau-Test
langue polonaise , par Jea
tian, qui dédia son travai
SCA
. Auguste. Scklatian fut
noine en Pologne; ayant
luthéranisme , il se rendit à
rg . et établit dans cette ville
unerie, d'où sortirent, com-
ité de Scharfenbergcr, plu-
vraçes importants , tint en
. qu en latin. C — au.
•ROk. f'oy. Cuah-Roukh-
iTTEN (Nicolas), jésuite,
» i*h>8 en Westphalie. li
r^r, par Ferdinand de Furst-
U ereque de Munster , d'écrire
wdrcrtte contrée, et s'y livra
ta; luis la mort ne lui laissa
k»p4 dr publier son travail,
dm en 107G. Ferdinand , en
ranl u némoire de regrets et
me. duani ses soins à la pu-
li>»drtdfui ouvrages suivants:
tforu Westphaliœ , Ncuhaus ,
.•-fui.; histoire savante, mais
■W. 11. Annales Paderbomen-
Viann, iVnfl % in-fol. ; ouvra-
•t e*tmt, fxart vi plein de rc-
** . mviut l.englet , et qu'on
f&d*T romme la continua rion
■*^**ï. Nclutteu avait publie,
1 •*,-nt *a mort, une espèce
Wr ^''iMroYerse contre im ccr-
>iLu>, jiiieuf luthérien, qui
|T* i prouv«r, en 1**70, que
*■*:&? n'.i\ait pa* été' un vrai
"*ï«r riinuin. et que Luther,
•* W- rmitioD, n'avait fait que
w i« aj-is fort ditléreiits de
** i f^!i*#- < jtholiqiie, et d«-
s*îa% jur rr prime dans l'ft-
«i i*. N luttcn intitula sa ré-
• i\mju> Mtipnus , Ittima-
^rjit'-r 1 1 ï'ranconun rrx ,
i-iatlifliuis . Nruhaus, l'>74»
^if iiii'i* y rrpciudit en H>7() ;
;.-« ri* «le V li.it irn ayant eu peu
! . 1rs iihrjire» voulurent lui
m nouveau cours, eu te rc-
SCH
85
produisant sous ce titre : Discursus
nistorico -politico- moralis de vitd
Caroli Magni, Francfort, 1700,
in-4°. C. T — y.
SCHAUFELEIN (Hansou Jean),
ou SCHEUFFELEIN, peintre et gra-
veur en bois, né à Nuremberg, vers
1487 , fut élève d'Albert Durer, dont
il imita scrupuleusement la manière ,
comme peintre et comme graveur. Il
se fixa à Nordlingue , en Souabe , où il
exécuta divers tableaux. Dans une
des églises de cette ville, on conser-
ve de lui une peinture à l'huile, repré-
sentant une Descente de croix , et
dans une des salles de i'hûtcl-de-vil-
lc, une fresque dont le sujet est le
Siège de Béthulie. Ces deux ouvra-
ges se font remarquer par plusieurs
des qualités pittoresques que l'on
vante dans Albert Durer ; et peu des
contemporains de Schaufcleiu ont su
s'élever aussi haut; mais on y remar-
3ue cette ignorance de costumes et
e mœurs que la plupart des artistes
du temps portaient dans leurs produc-
tions. Ainsi, dans le £<>£<; de Béthu-
lie , il a représenté la ville emportée
d'assaut par des lansquenets , et les
remparts battus eu brèche par le
canon. Du reste ces auaclirouismes
ne sauraient rien ôter à son mé-
rite pittoresque , qui est vraiment
étonnant pour son époque. Cependant
son talent est peut-être plus remar-
quable encore dans les tailles de liois
qu'il a exécutées depuis i5i5 jus-
qu'en i55o. l'.lles sont marquées, en
général , de la lettre 11 , eutre les deux
jarukiges de laquelle se trouve un S,
avec deux petites pelles croisées, en
allemand Schœufrlein ; ce qui forme
un chiffre parlant. Son o-nvre se
compose de murante - trois pièces ,
non compris le fameux livre du 7V-
werdancks , imprimé à Niircinlierf;,
en i^iy (Fojr. Prieras*; \ Ou un:
86
SCH
sait sur quelle autorité Papillon s'est
appuyé pour avancer que les estam-
pes de ce livre étaient toutes de
Schaufelein. Cet artiste mourut à
Nordli ngue , en i55o. P — s.
SCHEAB-EDDYN BENISMAIL,
(Voy. Chehab-Eddyn. )
SCHEDE(ÉLiE),enlatin5cAe^w5,
né en Bohême, le 12 juin 161 j, de
George Schedius , depuis recteur
du collège de Gustrow , est mis
au nombre des enfants célèbres.
Des l'âge de douze ans, il faisait,
' avec la plus grande facilité, des vers
et des discours grecs et latins. A
quinze ans , il avait traduit en vers
latins le Dictjrs cretensis , et le Do-
res phrygius, l'Exil de Diomcde , la
Guerre des Juifs , et les Phénomènes
d'Aratus. Il reçut , le 1 o juillet i633,
la couronne poétique dans l'univer-
sité de llostock , et fut nommé , la
même année, professeur à Hambourg :
il n'en exerça les fonctions qu'en
i635 , et mourut à Varsovie , le 2
mars 1641 , n'ayant pas encore
vingt-six ans. Parmi les nombreux
ouvrages qu'il a composés , et
dont aucun n'a été imprimé de son
vivant, on distingue son Traité De
Diis gertnanicis sive veteri Germa-
norum , Gallorum , Britamiorum
religione syntagmata iv , imprime
d'abord par les soins de $011 père,
Amsterdam, i6{8, iu-8°. , et de-
mis à Halle, 1728, in-8°. , avec
les notes de Jean Jarkius, et parles
soins de J. Albert Fabricius. On y
trouvebcaucoup d'érudition, des con-
jectures quelquefois hardies, et une
critique assez peu sévère : néanmoins
l'ouvrage est estimé des amateurs
d'antiquités. Hanes , prédicateur de
Gustrow , a fait son éloge, que George
Henri Goeze a inséré dans son Recueil
de quelques savants précoces, Lubeck,
1708,^-8°. C.T— y.
s:
SCH
SCHEDEL ( Hartmann
niqueur allemand, né en \l\
en i5i4 y exerçait la médec
remberg , et prenait le titi
tium ac ulriusque medicim
Son traité sur la peste ( (
de peste ), et ses autres éc
eaux cités par Simlcr , soi
depuis long-temps; mais 1
mancs recherchent encore i
nicon mundi ou Chronico
corum , à cause des gravur
dont il est rempli , et qui , *
vrace de Michel Woîgcm
Guillaume Pleydenwurt, fc
matériaux importants pour
de l'art. Cette chronique , <
création du monde , s'éten
l'an 1 4o'i, est une compila ti
sans critique et d'une ma 11
mement sèche , n'oflrant le
vent que des dates avec 1'
sommaire des faits. Ccpc
peut encore la consulter i
pour quelques événements
zième siècle ^ et divers
ont été jugés dignes d'entre
grandes collections historic
me pièces originales. C'est
le fragment relatif à l'hi
couvent des dominicains cl
berg ( fonde en 1 27 1 ) , a
par A. F. OEflel , dans le
du Rerum Bdicarwn scrij
l'on a joint aussi la chronii
1439 jusqu'à 1 }<>o. tirée
dcl. Le fragment (Comme*
sur la Sarmatie, a de moi
séré dans la collection de
Script ores rerum Polonica
icr., p. i(>3-4. Les noinbri
res imprimées dans le tes
senteut tous les événement;
râbles , et les portra its des p
hommes illustres, ainsi que 1
villes, tout cela tracé prcsqi;
d'imagination. Cet ouvrag
SOI
tut sous le nom de Ghro-
vilLartmanu ou de Nuremberg,
fr ul-à-propos , attribué à Do-
^ /". cr nom . \] , ">8(> ) : il for-
n énorme volume in-fol. , ira-
■r . pour la première fois, à Nu-
fcrrg. m i JS3, riiez. Ant. Ko-
prr . \*at le> soins de Scbald
rr\rr et ScluMÏrri kaiucmiais-
I/ilttioii dWngsboiirg, i|<r*>,
i *er>ion •illciiiaude par (icorge
. N urnnl»erg , I \\)î , Au"s-
wz . i4«/i n i J97 , sont inouïs
wrrlier*. iYvsl par inad\ertancc
FaUneiu* dit i; que la chroni-
■ êr SrhrrlH e>t principalement
r de cr Ile de Berçomensis , puis-
rrtlr dernière.' for. Foristi,
. T$'r% . de r.i\cu même de Fa-
w i . parut pour l.i première
a \rni^. le ai août 1 |K3 .3).
\ê de N hedH doit avoir été mise au
rrer* lr r i •mrnnirenicnt de l'année,
*q*r 'iin* le courant de i j83 , on
lé triip* dVn donner iiiiefradur-
i allemande. Si l'un des deux au-
r* *\ «i» •■»»j»ir r.nitre, ce deuait
» fcrrj mmwi ou Fi»resti, et c'est
tv ^Tu\Ar lut'inr indiquer le titre
a s ■;•- ?.?»«■ 4 *«•!! «nuage. Supplc-
Ttirm e^rt'nitnrum, C M. I*.
>CH ■ T i K I . .1 1 o-< ".un 1. 1 n n " , au-
* :- : ! .-leurs émis sur le rora-
r-r . '»ji? il'.ilMtrd « oui mis dans
- Dir-.-Ti i T. i lien ne étal il ie à Hrc.s-
. \ -t* î-l m» i\ se rein lit à Ham-
,r; . '4j il fut réduit à un si grand
■.■■.— • hi.vi feiiime et ses eii-
; ." I .i ll.i prendre ronge' de
*- si. ri\-iiu « nimnerrial a Al-
■^ -» *>\ ,i t . divnf-il. terminer sa
• .1*1 IN .Nu .ipi'islelit re\enir
■ •- r -« 1 :»i« n . l'engagea pour
- ■ .■ • i. ■• ill VM.
« _.•!.• ' il ^ «* I /»• !■• . III . *7't
SCH 87
divers travaux littéraires, et lui pro-
cura, dans de bonnes maisons, des
leçons de langue. Il le fit ensuite en-
trer eoiuine maître d'italien à l'ins-
titut eommcrcial dirige par le pro-
fesseur H use h. De plus, Siuapius lui
cétla la rédaction de ses Cahiers
commerciaux. Depuis cette époque,
Scbedel lit paraître beaucoup d'ou-
vrages sur le commerce . qui lui pro-
curèrent une existence médiocre, et
qui se ressentent eu grande partie de
la pénurie de l'auteur, quoiqu'ils
soient utiles aux classes auxquelles
il les a destinées. Ce sont 1. La feuille
île cnmytoir, journal liclxlnmadairc,
Il a iu bourg, 178'ji. II. Ephémérides
du Commerce, Lulieek, 1784* r*
cah. III. Journal général , ou Arti-
cles, Essais et Avis d'utilité publiijue
pour les marchands , Rulzow , 1 7 80,
en plusieurs vol. IV. Nouveau Dic-
tionnaire complet des marchandises,
Oflcnbach, 1790-91 ,«.4 vol. in-8'1.
id. , nouv. «lit. , 1 vol. in-8". 1797.
V. yoweau manuel complet pour les
marchands de vin , commissionnai-
res f expéditeurs et amateurs de
vins, Leipzig, 179** et 95, u vol.
in-8'». \ 1. Manuel de la jurispru-
dence mercantile , Leinzig, 1793
et 9"). ». \ol. in-8». VU. Nouvelle
académie des marchands , ou Dic-
tionnaire encyclopédique du com-
merce , par le professeur Ludovici,
refondu par Scdnlcl, Leipzig, 1797-
1801, <i vol. in-8". Mil. Aouivau
Manuel de littérature et dcbihliogra-
phie pour les marchands , Leipzig,
I7«)<», in-8'». W.Analectes , Trai-
tés et Aotices pour les marchands,
Copenhague , 180! , «ji^ol. in- 8".;
on \ rage qui avait pani d*.il»»»rd
sous le titie de Mercure général du
commerce , Nuremberg . 179°* V
jYvUiU-au tableau de i hule . ou 1 II—
troductiou à la couuaidsaiice de ce
88
SCH
pays , sous le rapport géographique
et statistique, et surtout commer-
cial , Leipzig, 1802 , in - 8°. 11
avait traduit auparavant l'ouvrage
d'Anquelil du Perron sur l'Inde,
1799,2 vol.' XI. Nouveau Diction-
naire géographique complet , pour
les marchands et gens d'affaires ,
J^eipzig, 1802- 1804, 2 vol. in-8°.
Schédcl fut éditeur des Cahiers éco-
nomiques. Il passa ses dernières an-
nées à Leipzig , puis à Dresde , où il
mourut le 3 1 mars 1 80 3. D — g.
SCHEDONE ( Babthélemi ) , et
non Schidone, comme on l'appelle
communément , naquit à Modene ,
vers i5^o. Malvasia le met au nom-
bre des élèves des Carraches : mais
si cette assertion est fondée, il faut
croire, ou que ses premières produc-
tions sont inconnues , ou qu'il n'a fait
en quelque sorte que saluer le seuil
de cette école; car, dans les compo-
sitions, même les plus vastes, qui lui
sont attrilAiées , on reconnaît à peine
une trace du style des Carraches. Il
semble plutôt qu'il cherchait à imi-
ter les sectateurs de Raphaël que ren-
fermait sa patrie , et plus particuliè-
rement le Corrége , dont les chefs-
d'œuvre frappaient de tous côtés ses
yeux. On voit encore, dans le palais
public de Modene , les fresques qu'il
peignit, en concurrence avec Hercule
Âbati, entre autres, la belle composi-
tion àeCorioïan et les sept Figures de
femmes , qui représentent l'harmo-
nie. En les regardant avec attention,
on aperçoit un mélange des deux
caractères que l'on vient d'indiquer.
Il existe, dans l'église du Dôme, une
demi-figure de Saint Géminien , qui
vient de ressusciter un jeune enfant,
lequel se soutient à sa crosse pas-
torale, et semble le remercier. C'est
un de ses ouvrages les plus parfaits;
et l'on croit voir une des beues pro-
SCH
ductions du Corrége. Gel
blance est ce que l'on van
lièrement dans ses autres 0
de son temps , elle passai
chose merveilleuse. Le Sa
écrivait environ quarante
la mort de Schédone , da
crocosmo délia pittura,
les mêmes louanges , ajou
fois que , pour que cette il
plus parfaite , il serait à d
y eut montré plus de \
plus de fondement. Cet
voulu parler sans doute q
sin et de la perspective ,
pèche quelquefois; car , c
reste , ses figures ont un <
un mouvement pleins de
couleur, dans ses fresqw
plus riantes et des plus ^
ses tableaux à l'huile, soi
plus sérieux, mais plus
Malheureusement il n est ;
des effets qu'ont produits
ses impressions des toiles
servait du temps des Cari
tableaux de grande dimei
me la N.-D. de Pitié qi
maintenant dans l'acadéi
rouse , sont d'une extrême
tableaux d'histoire, tels q
vite de Jésus - Christ et
Vierge , placés a côté d'i
sition de Philippe Bellin
Dame de Lorcttc, sont pr
rares. On trouve de lui , as
galeries , des Saintes -Fan
très petits tableaux de dév
le palais du roi de Naple
plus riche en productions
tre. Outre ceux qui exist
la galerie Farnèse, on y
qu'il avait peints pour le <
me, Ranuccio, son Méd
nomma son premier pcinl
cupa pour ce prince ac pi
jets tirés de l'histoire s.
88
SCH
SCH
1
pays , sous le rapport géographique
et statistique, et surtout commer-
cial , Leipzig, 1802 , in - 8°. Il
avait traduit auparavant l'ouvrage
d'Anquetil du Perron sur l'Inde,
1799,2 vol. XI. Nouveau Diction-
naire géograpliique complet , pour
les marchands et gens d'affaires ,
Leipzig, 1802- 1804, 2 vol. in-8°.
Schédel fut éditeur des Cahiers éco-
nomiques. 11 passa ses dernières an-
nées à Leipzig , puis à Dresde , où il
mourut le 3 1 mars 1 8o3. D — g.
SCHEDONE ( Babthélemi ) , et
non Schidone, comme on l'appelle
communément , naquit à Modene ,
vers i5^o. Malvasia le met au nom-
bre des élèves des Carraches : mais
si cette assertion est fondée , il faut
croire, ou que ses premières produc-
tions sont inconnues, ou qu'iln'a fait
en quelque sorte que saluer le seuil
de cette école; car, dans les compo-
sitions, même les plus vastes, qui lui
sont attrilAiecs , on reconnaît à peine
une trace du style des Carraches. Il
semble plutôt qu'il cherchait à imi-
ter les sectateurs de Raphaël que ren-
fermait sa patrie , et plus particuliè-
rement le Corrége , dont les chefs-
d'œuvre frappaient de tous cotés ses
yeux. On voit encore, dans le palais
public de Modène , les fresques qu'il
peignit, en concurrence avec Hercule
Àbati, entre autres, la belle composi-
tion àeCoriolan et les sept Figures de
femmes , qui représentent l'harmo-
nie. En les regardant avec attention ,
on aperçoit un mélange des deux
caractères que l'on vient d'indiquer.
II existe, dans l'église du Dôme, une
demi-figure de Saint Géminien, qui
vient de ressusciter un jeune enfant,
lequel se soutient à sa crosse pas-
torale, et semble le remercier. C'est
un de ses ouvrages les plus parfaits;
fil' on croît voir une des belles pro-
ductions du Corrége. Cette ressema
blance est ce que l'on vante particu-
lièrement dans ses autres ouvrages, et
de son temps , elle passait pour une
chose merveilleuse. Le Scannelli, qui
écrivait environ quarante ans après
la mort de Schédone , dans son Jfi-
crocosmo délia pittura, lui accorde
les mêmes louanges , ajoutant toute-
fois que , pour que cette imitation fat
plus parfaite , il serait à désirer qu'A
y eut montré plus de pratique cl
plus de fondement. Cet auteur n'a
voulu parler sans doute que du des-
sin et de la perspective , en quoi il
pèche quelquefois ; car , dans tout le
reste , ses figures ont un caractère cl
un mouvement pleins de grâce. Sm
couleur, dans ses fresques, est des
plus riantes et des plus vives. Dans
ses tableaux à l'huile , son coloris est
plus sérieux, mais plus d'accord.
Malheureusement il n est pas exempt
des effets qu'ont produits les mauvai-
ses impressions des toiles dont on se
servait du temps des Carraches. Ses
tableaux de grande dimension , com-
me la N.-D. de Pitié que l'on voit
maintenant dans l'académie de Pé-
rouse , sont d'une extrême rareté. Ses
tableaux d'histoire, tels que la Nati-
vité de Jésus - Christ et celle de la
Vierge , placés a coté d'une compo-
sition de Philippe Bcllini , à Notre
Dame de Lorctte, sont presque aussi
rares. On trouve de lui , dans quelques
galeries, des Saintes -Fa milles et au-
tres petits tableaux de dévotion. C'est
le palais du roi de N a pies qui est le
plus riche en productions de ce maî-
tre. Outre ceux qui existaient dans
la galerie Farnèse, on y voit ceux
qu'il avait peints pour le duc de Par-
me, Ranuccio, son Mécène, qui le
nomma sou premier peintre. Il s'oc-
cupa pour ce prince de plusieurs su-
jets tirés de l'histoire sainte et de
SCH
romaine; mais son princi-
fBploi fut de peindre les portraits
«ou protecteur et de toute sa fa-
*. 11 v tléitlova nue si aimable
rtt d"e\pressiou rt d'attitudes, un
ru *i gracieux et si délicat, qu'il
i!e dVtrr placé au premier rang
p«iutrr*<lc portraits qu'a produits
dir. Shfdone lit aussi les por-
t* d** tvus les princes de la maison
H«*h-ne. et n'y montra pas moins
ultzit. 8on génie c'tait noble et
>, son style de la plus grande
^ace , *a touche légère , délicate;
fm tique sou dessin ne soit pas de
ienurir correction , tes airs de tete
L grâce la plus attrayante , et sa
Mare est terminée avec le soin le
* exquis. Ses peintures sont tres-
w . ainsi que ses di*ssins , que l'on
J-»nd souvent avec ceux du Corré-
rtd'i Parmesan. Le Musée du Lou-
powïlc trois tableaux de ce
îîr* : 1. Une Sainte-Famille. II.
• Diwtplrs de Jésus , guidés par
•snfr imant un flambeau , par-
ti le crrjt< du Sauveur dans la
a h un ■ . Ul. Je su .<- Ch rist m ort et
•: d'rtrr enwx'eU . posé, parla
i.irirnr. sur L' bord du tombeau 9
rmimcc des disciples et des sain-
t'*-rnmrs. (> dernier , le chef-
-.Tr* ilf S bnlniir , est un des
'• b*-«J\ que renferme le Mu-
: j f.Muvn*. P.irmi 1rs dessins
" rn.tîtn*, on voit d.ius l.i galerie
fc.'-fl-'D. \jr Maria pe de sainte
::*nru d' ileiandrir , «bvssiu à
\ -.«■ ftl.i\é;rl V.fumône, cs-
■**■ ï j Til-lfMii<'<>riM'i'\ril.ui.s l.i ga-
'■■ •< ■puiliMiiiitf. .1 N.ipli*.%. Mlle
' :* :.'•■ .é l'Iiuilr, en r;iiiMieu. Le
.«■■* : J.'inri' 1 piiSNf'ili'driix.iiiti't'S
■ r-.« » • !•■ >t-lii-i|iiiir. l'un p'preM'ii-
.• -■. /'» /m 1 dtla Sauite- Famille i
J- rrph d' Irimathir , l'autre Ai-
dxm*- rt sauitJean déposant dans
SCH 89
le tombeau le corps dcJ.- C, dont
la Madelène prend la main pour la
baiser. Tous deux ont été rendus ,
en 181 5 , le premier à la Prusse et
le second à l'Autriche. La funeste
passion du jeu détourna souvent
Schédonc du travail ; et la perte d'u-
ne somme considérable lui causa une
affliction si grande, qu'il en mourut,
dans la force de l'âge, vers 161 5.
P— s.
SCHEEL (Henri Otbon de) , offi-
cier d'artillerie prussienne , né le 1er.
novembre, it45, à Rendsbourg ,
ville du duché de Holstcin, fut, des
son extrême jeunesse , fourrier dans
l'artillerie danoise , et fit la campagne
de Mecklenbourg. D'un caractère
studieux , il vint en France , en 1 7 7 o,
pour y ajouter à ses connaissances,
et il déposa les fruits de cette excur-
sion dans l'ouvrage , qu'à sou retour,
il publia , en français , sous ce titre:
mémoires d'artillerie , contenant
V artillerie nouvelle, avec vingt-huit
planches gravées par l'auteur, Co-
penhague, 1777, in-4°. II parvint
alors au grade ue capitaine. Pendant
la guerre de la succession de Ba-
vière ( 1 778) , il entra , comme volon-
taire , au service de Prusse , et il ac-
quit l'estime de Frédéric II, au point
(jue ce prince voulut le retenir dans
son armée, en lui assurant de l'avan-
ce ment. Se heel n'accepta pas ces of-
fres séduisantes ; et peu de temns
après il fut nommé rli.im1)cllaii du
roi de Daiiemarck. Ce fut alors qu'il
s'occupa de V Histoire despuerres du
roi Frédéric II" , dont il n'a paru
qu'un Prospectus, Copenhague, 1 ~H?.,
iii-'l". Sa Description du théâtre
de la puerre , Copenhague, 17K5,
in- 4°. , traduite du maniiM-iit alle-
mand , en dau.iis, par Thomas Taa-
rup, et pour laquelle il lit un voya-
ge en Skauic , en Poinérauie , àA'Utdb
9°
SCH
Rugcn , et dans le Mccklcnbonrg , est
regardée comme classique. La conti-
nuation de cet ouvrage ayant éprouvé
des dilli cultes , l'auteur, en 1787,
accepta du service en Prusse. Il fut
d'abord nomme major; et, en 1790,
lieutenant-colonel. En 1 7()3, on lui
donna la direction de l'académie du
génie, à PoLsdam; et c'est avec le
titre de major-général qu'il reçut la
direction suprême de toutes les aca-
démies militaires des états prussiens ,
et, en dernier lieu , le commandement
de deux brigades de fortifications.
Malgré son grand âge et le mauvais
étaUlc sa santé, il o il rit de faire la
campagne de 1 806 contre les Fran-
çais ; mais le roi n'agréa point ses
oll'res. Après la bataille de léna ,
SchecI, pris à Custrin, fut relâché sur
parole, et mourut à Berlin, le icr.
mai 180". Z.
SGHÉKLE ( Charles- Guillau-
me ), l'un des créateurs de la chi-
mie moderne , et surtout de la chi-
mie organique , naquit à Stralsuud ,
le 1 9 décembre 1 7 \'i. Son père , mar-
chand de cette ville, lui vovant un goût
décidé pour la pharmacie, l'envoya
chez l'apothicaire Bauch , à G o il 1 en-
bourg, pour y faire ses premières
études ; six années lui siiflîrcnt pour
les terminer , après quoi il employa
le temps qu'il passa dans cette olli-
cine à je,ter les fondements de sa
science. Le célèbre pharmacien Griin-
berg, compatriote de Srhéele , parle
de lui , dans les termes suivants :
« Schécle était silencieux et sérieux;
» il aimait passionémciit l'étude;
» souvent il réfléchissait pendant la
» nui! à ce qu'il avait vu et observé
» pendant le jour, et lisait les ou-
» v rages de N eu ma un , Lémerv ,
» Kunkel cl Stahl. » Dans le même
temps, il apprit , sans maître, à des-
>ir.'T et à peindre. Il se plaisait bcau-
SCH
coup à lire l'ouvrage d
titulé le Laboratoire, _ T11
pendant la nuit lesexp "T"fe
sont décrites; il répara * ^ * / '
larme dans la maison. j:i': '-
sur le pyrophorc. Un " «'•*'-
ciplcs y avant mêlé d» * L ■ ■
minante, une violente < - -" ■•
suivit; ce qui attira b - .
proches à Schéele. Il :~-
pas moins d'étudier i*
se perfectionner dan.* s» .
de ses confrères, G. -
sure qu'il avait fait
progrès , pendant soi ?_
theubourg, qu'il IV
Soque de son dépai
e chimistes renomi
grès avaient été rec»
berg , qui , lui dema
de quelle manière •.
si vastes connaiss..
réponse suivante : %
» je les dois, mon
» excité à lire les
» manu, dès le 1
» mes études : ce II
» le désir d'cxpéi '
» rappelle trcs-bi<
» gé dans un vei
» girofle avec de '
» nitre ( acide ni'
» il y eut une H»
» Mais je n'en ai \\
» aussi bien n\^
» l'expérience ni.
» vais faite avec.
» uaute. » Après
theubourg, il IV
pharmacie de Kc<
en 17(^3. Deux a.
dit à Stockholm, ■ .._.
SHiorcnbcrg;cu . ^^
)lace pour en 0»
)le à if psal , che?. 1 """**
Ses relations avec '
ville, et la facujt.' *
1
SGH
i h travailler dans le laboratoire
■que de l'académie, le mirent a
■rd 'étendre encorr ses conna issan-
Cot alors qu'il eut le bonheur de
tracter avec le célèbre Bcrgmanu ,
i liaison qui fut si importante pour
• le* deux. Pendant le séjour de
refte a t pvil , le prince Henri de
. accompagné du duc de Su-
nir, vint visiter cette ville et
Bsfitnts littéraires qu'elle renfer-
chargé par l'académie
quelques travaux chimi-
». circula plusieurs cxjKTicnccs,
|r% deux princes vinrent
■rr \e Laboratoire de l'académie,
s satisfit cxlrrmetucut par la ma-
t dont il répondit à leurs (pies»
h. Le duc de Sudrnnanic apprit
c plai&ir que Schéelc était de
fttond . et use joignit au prince
m . poar témoigner aux profes-
r» . alors présents , combien ils
ir«Knt que le jeune savant olriîut
«brr entrer <lu lai h ira tu ire. Poh-
. «r-*thir;iîit* a Knpin^ , étant
ft »n i--j. le collège i\v méile-
pr-r»p««*4 Sclii'flr pniir la direc-
i i^ |j pli.iriuacic; il lit preuve
ui.ir<i.ms un examen qu'il su-
f. obtînt la iil.irr. l'.n 1 -■■-, la
I ê i
w* . r»r>]»ri«*t.iiie de IV I. il disse-
■ . J» lui « «la . sans cesser, par
'/ iV j i'iU passèrent mire eux,
i .iri-±rx lYi nimiuii-. (l'rst sur ce
**-» l»«jrT»r qui- Schrele lit bientôt
.* ? ••- l'i l(jj<l;ie de son génie in-
?«/. ! Uirjiit son séjour à Stock-
as, il •l«(ou\nt ipie la castinc
iBtia fu^ililr. cii.iiix cailNjiiatée )
e>tiu» iim a«idc; et l.i manière
u il irjit-i ce sujet, décela une
i2r"r *w j «i ité . Mémoires d< l'aca-
m* ro>.«lr de Stockholm , vo-
t* > S . . pa^r 1 »-i . Ou assure
z-r qu'il fit le premier. iM'iidaul
u «ta.il cucore à L'pwl , les ex|>é-
SCH 91
riences qui mirent sur la voie de la
découverte de l'acide carbonique ;
et il est à présumer que Bergmann a
Ï>u s'aider des travaux de Schécle ,
orsque peu de temps après , il traita
celte même matière avec plus de dé-
tails. Les recherches de Schécle sur
le manganèse, le conduisirent à la
découverte de la baryte, par suite
de la composition des minéraux qu'il
employait. Ses travaux sur le mode
d'action des acides , et particulière-
ment de l'acide hydrocliloriquc sur
ce même manganèse , ses expérien-
ces sur les propriétés comburantes
du gaz ( oxigèue ) qu'il en retirait,
datent aussi de la nicxnc époque. Mais
bientôt il s'immortalisa par son trai-
té sur l'air et le feu ( 1777 . Upsal),
ouvrage non moins remarquable par
le grand nombre d'observations im-
portantes qu'il renferme, que par la
manière avec laquelle un sujet aussi
délicat a été traité. Il obtint sur-le-
champ une grande vogue, sans mê-
me qu'il eût besoin de la recomman-
dation qu'en lit le célèbre Hcrgm nui,
dans une Préface pleine d'expres-
sions atlèctiieuses pour sou auteur.
On l'imprima plusieurs fois, notam-
ment à Lcip/ig , en 178-1, et 011 le
traduisit dans la plupart des langues
derr.iuope. Schcele composa eu ou-
tre divers Traités et Mémoires, qui
se trouvent dans les Recueils de l'a-
cadémir rox.de de Stockholm. Les
principales dreout elles de Schécle,
sont : l'oxigène, le chlore, le man-
ganèse, le inuhhdiiic, l'hydrogène
arseniqué, l'Indrurc de soufre, le
principe doux des huiles; les acides
arsénique, urique, lactique, miici-
que, galliquc , oxalique ( suivant
Khrharl, son intime ami . h y d rot va-
nique rt uidiqiu-; il oMii»!. !»■ pre-
mier, à l'elat de pureté, io acides
Urlariquc cl ci tri- pic; il duiina det
9*
SGH
S
procédés ingénieux pour la prépa-
ration de l'acide benzolque par la
chaux, du phosphore au moyen des
os , des éthers acétique et benzoïque ;
il constata la présence de l'oxalate
de chaux dans un grand nombre de
végétaux , tels que la rhubarbe, l'i-
ris, le curcuma, l'asclépias, etc. Il
analysa le premier l'air atmosphé-
rique, le sel d'oseille , les hydrocya-
nates, et reconnut les altérations
Î[u'cprouve l'acide nitrique à la
tuniere, etc. Il confirma les de-
couvertes de Lavoisier et de Caven-
dish sur la composition de l'eau ,
et sur la production de ce liquide
ar l'inflammation d'un mélange
.'oxigèneet d'hydrogène, etc. Sa
physionomie, assez commune, ne
laissait pas soupçonner la grandeur
de son génie. Rarement il prenait
part aux conversations ordinaires;
occupé sans relâche de ses recher-
ches et de ses divers travaux, il
n'en avait pas plus le loisir que
l'envie. La seule distraction qu'il
se permît était dans le commerce
de quelques amis auxquels il pou-
vait parler de sa science favorite.
Une correspondance suivie avec Eh-
rhart, Meyer, Kirwan, etc. , prouve
combien il était ser viable et affec-
tueux. II était membre ordinaire de
l'académie royale de Stockholm, qui
lui allouait une somme considérable
pour les expériences dont elle le char-
geait. La société électorale des scien-
ces d'Erfurt , celle des physiciens de
Berlin , le comptaient au nombre de
leurs membres. On voulut l'attirer
en Angleterre, par l'appât d'un em-
ploi considérable qui exigeait peu de
soins ; mais son amour pour la re-
traite, son attachement à son pays
et à son souverain , qui accordait aux
sciences la protection la plus écla-
tante , rendirent les négociations dif-
SGH
ficiles. Le changement qui s
dans le ministère anglais les si
dit. Peu de temps après, i
renouvela, en portant à trois
livres sterling le revenu de la d
Il mourut sur ces entrefaites <
mai 1 786 ). Tourmenté de la
te et sentant sa fin approch*
accomplit le vœu qu'il avait
dès long-temps, en épousant la
de Pohler , et en l'instituai
héritière. Son Éloge fut pn
Sar Vicq-d'Azir , à la société
e médecine , et imprimé par <
au Journal de Paris du 4 avril
Ses papiers ont été conservés
cademie royale de Stockholm
Fréd. Hernrostaédt a publié ses
sous ce titre : Collection à\
cherches de C.-G. Schéele ,
physique et la chimie , 1 vol.
lin, 1793. On a une traductio
çaise ae son Traité de l'air
j'en, par le baron de Dietricl
in-12 et in-8°, (^. Dietrich
346). A. G-
SCHEELS ( Rabode IIerm
en latin Schelius , naquit , en
dans la province d'Over-Ysscl
famille noble. Ce fut à Steini
Westphalic , à Groningue et à 1
qu'il lit des études. 11 y avait
ans que sa famille était dans ce
nière ville, lorsqu'il y perdit so
Pour compléter son instruct
visita alors la France et l'itali
dinand 111 , grand duc de T<
au service duquel il entra , et q
précia , voulait le rcteuir ci
états ; mais Scheels , cédant à
de sa mère , revint dans sa ps
s'y livra entièrement à l'ctu
souvent les jours ne sudisaii
son ardeur , il passait une i>a
nuits. Lors de l'assemblée des
en i65i , après la mort de Guil
Scheels se rendit à la Haye ,
SCH
m de U noblesse de sa pro-
m ; et il fut nommé gouver-
riTYs^lmonde. Mais deux mois
n. il mourut, n'étant âgé que
purante ans. On a de lui : I.
pru rt Ptthbii de castrameta-
z Kitmanorum quœ ex tant , cum
s rt aniinadversionilms , Ams-
èm . iWio , in-4°. 11 y a joint
l Fh^vrtatioas , De re militari
iL Rumani. Gnrvius , qui les a rc-
iaifte* dans le tunie ix de ses An-
à. Ram. , dit qu'elles sont au-
m de tout cl ope. 11. De libertatc
Iêcm liber posthumus , i6(')i ,
i. N helîus y exprime ses senti-
es républicain*. A la suite est le
x0lt\ d* Theoph. Hogers : C. Ju-
i Crutrrm trrannum fuisse, etc.
Prttrepticnn de puce et eau-
k*lli tin g lui primi , Deventcr ,
**. ia-1 4. IV. De jure imperii
rj*>t humus , Amsterdam 1 1G7 1,
*• : Kltft^m . qui en fut éditeur , y
x* IVI^e de l'auteur. Schccis
: r il p^se . ou du moins prépare ,
: — ■ * -ilr*** opuscules qui sont
:-«-;. • prdtK. A. lî — t.
* H h F FER ( Panât ). Voy.
* :ihr FER Ji:a* ), antiquaire,
•t ■'» • 1 . a Straslxmrg, d'une an-
-j* \4~iiWr de cette ville, dcsrcn-
" ^ Uzii<* direrte, suivant qucl-
* «.:r-ir*.dr Pierre Sr h uell'er , de
~*?-:in. l'un des inventeurs de
T aTr--jr.in|in|iie 'V. Smiiii mu).
■ > r ■ pulr* progri'sd.ins Ie> l.m-
■ *: 1j us l'histoire . et ne t.irda
• ■:- ■«.!*• r «1*-^ preuves d*tiue vaste
^.'j- *i . dm* un ouvrage sur les
-"r *r * * , |hi e^ Jr n ivirct de* a 11-
- • / " . K N-i'rkrr . IUM. cru dit or.
" ■ -,itn . îî«i . A rrtle époque
r - ■ f wt *«ju\nil exposée a deve-
- t;j* itre delà guerre. La crainte
* \ gît de tourner de ses études ,
SCH 93
de'termina SchcfTcr à chercher un
asile dans un pays étranger. II fut
accueilli par la reine Christine, qui,
lui (it obtenir , en 1648 , la chaire
d'éloquence et de droit public k
l'université' d'Upsal. Les talents qu'il
déploya dans l'enseignement, lui méri-
tèrent la bienveillance du comte de La
Gardic , chancelier de l'université ,
et l'estime de ses collègues. Nom-
me professeur honoraire , assesseur
du collège royal des antiquités , et
enfin bibliothécaire de l'académie,
il justifia par d'utiles et nombreux
travaux, la faveur dont il était l'ob-
jet. Une mort prématurée enleva
Schellcr , le u(> mars i6-<) , à l'âge
de cinquante-huit ans. On lui doit
des Editions corrigées et enrichies
de notes , des Histoires d'ÉIien , du
Panégyrique de Theodose , par
Lat. Pacatus ; des Fables de Phèdre ;
de la Tactique d'Arrien , et de VAri
militaire de l'empereur Maurice ( V.
ce nom, xxvn , 554) (0 \ du
Fragment de Pétrone découvert à
ïraii ( V. J. Li cius, xxv, 3-4);
d'Aphtonius ; d'IIygin ; de Justin et
de Julius Obseqtieus. Indépendam-
ment d'un grand nombre de Thèses,
de Harangues , d'Éloges et d'Opus-
cules , dont le P. Niceron a recueilli
les titres dans le tome xxxix de ses
Mémoires , on a de Se hcf Ut : I. Dis-
sertâtio de varietate navium ajmd
veteres , Strasbourg, i<>4^i in-4°. ;
insér. dans le Thésaurus antiquitat,
grœcar. de Gronovius , tome xi ,
*}iîç). II. Agrippa libérât or sive dia-
triha de nwis tahulis , ihid., i(>45,
iii-8°. ; dans le Thesaur. antiquitat.
finmanar. vm , t)~ j , et d.ms la Bi-
Mwth. antiq. et exeget ira i\c\*. Zorn,
11, <)•;. Cette Dissertation, savante
T. S< lififa-r lr.i<lui*it « n lai m it< i]i-iii <iu\rkcri.
niancard ■ rini«<T«<-l« tmiliirtniii ilr Si'krirrr , «tant
l' édition ipt'il ■ dunuc* d'Arnrn ^/'. ARRIESi J.
94 SCH
et curieuse, traite de l'usage qui s'é-
tait établi à Rome , d'abolir les dettes
pour prévenir les séditions. III. De
stylo ad consuetudinem veterum li-
ber singidaris , Upsal , 1 653 , in-8°. ;
revu et augmenté, ibid. , i 657 , in-8°. j
à la tête du Gymnasium stylisivede
vario scribendi exercilio ad ercm-
plitm vetenim, ibid., 16J7, i665,
in-8°. ; avec la Dissertation de Jean-
Henri Boeder , De comparandà la-
tinœlinguœfacultate, lena , 16-8,
1690, in-8°. IV. De militid navali
veterum libri quatuor , i654, in-4°.
SchcHcr a inséré dans ce volume sa
Dissertation sur les navires des an-
ciens. 11 avait préparé une nouvelle
édition de cet ouvrage , et envoyé son
manuscrit en Hollande pour le faire
imprimer. Nicol. Witsen en eut com-
munication, et s'appropria quantité
de passages qu'il fit entrer dans son
Architecture navale (en flamand).
V. De antitfuorum torquibus syn-
tagma , Stockholm , i(v>(> , in-8°. ,
dans le Tkesaur. antiquit. roma-
nar. , xn , 901. Jean Picolai a
publié une nouvelle édit. de cet ou-
vrage avec des notes, Hambourg,
1707, in - 8°. VI. De Naturd
et constitulione philosophiœ italicœ
seu Pythagoricœ liber singidaris ,
Upsal , iti(>4; avec un nouveau fron-
tispice, ibid., i<vju T in-8°; "VVitfrm-
berg, 1701 , in-8°. , dans l'édit. pu-
bl îée pa r Schiirzfl ciscli , des Vrrs do-
rés dePythagorc. Ce n'est qu'un essai
de l'Histoire de la philosophie pytha-
goricienne, que Schcflcr promettait
de donner au public , mais qu'il n'a
pas eu le loisir d'achever. VII. Rcg-
num Romanum , sive Disscrtationes
politicœ septem in librum primum
T. Lipii , qui est de regibus roma-
norum, Upsal, if!65, in-4°. VIII.
Upsalia antiqua y cujus occasione
plurima in antiquiXatibus borcali-
SCH
bus et gentium vicinantm erj
tur , ibid., 1666, in-8°., r
curieux. IX. Graphice seu d
pingendi liber singularis , N
berg, iGto), in-8°. X. De re
culari veterum libri duo ; a
Pyrrhi Ligorii ( V. Ligorio ,
486), de Véhiculis antiquis
mentum, ex ejus libro de fa mil
manis , nunc primum editur
licè , eu m la t. versione et
Francfort, 1671 , in-4°. , fig.
C'est l'un des ouvrages les pi
yants de Scheflcr , et le plus c<
qu'on ait sur cette matière, 5
morabilia Sueticœ sentis ,
bourg , 1670 , in-8°. Xil
fabried triremium epistola ,
theropoli (Amsterdam.), 167*2,
très-rare, sous le nom de Coi
Opelius. C'est une critique fo
de l'ouvrage de Marc Meiboi
suite duquel elle est insérée , <
tome xn du Thesaur. antiq.
nar. {V. MuboM, xxvm ,
XIII. Incerli script oris sue
vixit circà ann. 1 S.\'\ , brew
nicon archiejtiscoporum Tprir
rum , decanorum , etc. eccla>
saliensis , cum notis , Upsal ,
in-8°. C'est , dit Lcnglct , le \
cien monument que nous avoi
l'Histoire ecclésiastique de
XIV. Lapponia , seu gentis
nisque Lapponicœ descriptif
rata* Francfort , 1673 , in-4
rare. Cette Histoire a été tra(
français , en anglais et en all<
La trad. franraise , Paris ,
in-4% est du P. \ug. J^ubin, <
les cinq premiers chapitres,
été trad. par Richelet 'v V. 1
des Anonymes, 2('.édit. , n°.
XV. Lectiones academica* st
in scriptores aliquot latinos <
cos , Hambourg , 1675 , in-c
produit , en 1698, sous le
scri
4Luira, Amsterdam. Les exem-
» ne difKrciit que par Je chan-
i du frontispice , et l'addition
EL.se de Srlicflcr, suivi d'un
tpw de ses ouvrages , moins
et que relui que Nicerona donne
• !■*-. rit. >. XVI. De situ et vo-
. l'psalLr t'pistoht défi maria
ou iHamn J'erelium , Stock-
!'•--. in-8°.; rot Opusnile qu'il
o de réunira YUpsalia anti-
iY*t pas moins rare. XVII. De
ù ver istfur regni Suceur i/wi-
i.ibil.. iH-H , in-4«». XV111.
i Ut tt- rata seu île scriptis et
. ri'ii* fentis suvcictr , ibid. ,
. ir*-*". ; avec des additions im-
xv-> jwir J. Mol 1er, Hambourg,
.m J \ . et ituis la Bibliutheca
im^m* ''ruiUti , Leipzig, !**)<),
/'. M'ili.lh , xxix, 33n ).
rr *Vsi (outt'iite de recueillir
r»- dt-* murages îles fixants
;» . *t if It-M |.iHM'i'daiis l'ordre
■'■_.■■;.«: mai* il n'en a pas
•• ,. Ji j ■•• !e fnrrti.it ni la date
• ••■-:•■:!. La Son» te dVduca-
. f , - I «îf« nii.i . ni 1-S1 . le
f '• .i\ lit priqm.se' pour IV-
■ * \« :• i . in Wemotiv d " F.rir.
-. ï t-.î . ■■riili-»*. d'JlMuire eu
; ;- . \IH khulm, i-M"î . in-K°.
' \\
:*,\.i f ~ 1 11» H» %r.i-Tin!tii»iiii.i\
,* ! i |-ri« rdiut . ne à Slok-
*:. i"i»i . \\ippliqiia au\
: •' . { .••- et a l.i physique ,
!.. • 1 1 i • - ta il •! s.ixant A mire
■ ; t «■!•-*•■ ir -i L p<il. Brandi,
■mr .*i«ll'i..>;f:. I ! «1 donna des le-
.f i iiir.ii»* a Mniklinlm. Il cta-
- - tr ii* , d.nts cette ville, un
.r .-»• . i-ïi il fit nu grand iiuiii-
t- j- i.<i]i-r^ utile-» au\ arfs. La
t*-- ro> Li'i\etl\iml\M'dcspLiu-
i|d« • \ ces dans la teinture , furent
rt 1rs objets de sou attention.
SGH 95
Admis dans l'académie des sciences
de Stockholm , il fournit à cette so-
cic'tc savante un grand nombre de
Mémoires. L'illustre Bergman pu-
blia, en 1776, le cours de chimie
que Scheder avait fait à Stockholm,
(le savant mourut en 1759. Son
elogr, lu à l' académie des sciences
de Stockholm , a etc imprime en
i7<>o. G— AU.
SaiÉILVB-EDDIN F. Yakoi:t.
SCIIlil IJK [ Jkan-Adolpiie) , maî-
tre de chaj>cllc du roi de Danemark,
liLsd'un facteur d'orgues, à Leipzig,
naquit dans cette ville, en 17 08, avec
les plus heureuses dispositions pour la
musique. Destine à suivre la carrière
du barreau , il étudia quelque temps la
jurisprudence, qu'il abandonna sans
regret lorsque des revers de fortune
engagèrent son père à ne pas cou
t ra lier le penchant qu'il montrait
pour la musique : alors Seheibc
s'exerça sur le clavecin et sur l'orgue,
et lit une étude approfondie des an-
ciennes partitions, alin de mériter
une place d'organiste , que, maigre
ses ci Torts , il ne put jamais obtenir.
Désespérant de réussir de ce côte-là,
il se consacra à la coin position ; et
après axoir parcouru l'Allemagne, il
alla s'établir à Hambourg, où, man-
quant d 'écoliers , et n'ayant pas oc-
casion de tr ax ailler pour le théâtre,
il devinl auteur , et publia un ouxra
ge périodique, qui lui attira quelques
disputes, mais qui lui xalut aussi des
protectc.irs. Le Margrave de liran-
uebo:;rg- Gilmhach , d'abord , et
ensuite le lui de Danemark, le nom-
mèrent maître de leur chapelle , sans
le distraire de ses occupations litté-
raires. Victime des intrigues d'un
courtisan, Seheibe perdit la faveur
de .sou ma ilre , et 11e >ut pas conser-
ver celle du public. Il se retira de la
cour avec une modique pciisiou de
q6 SGH
quatre cents écus , dont il jouit jus-
qu'à sa mort , arrivée en avril 1776.
Ses ouvrages , tous en allemand ,
sont : I. Dissertation sur les inter-
valles et les genres en musique ,
Hambourg , 1 729. II. Le Musicien
critique , ibid. , 1787 et suiv. ,
soixante-dix-huit numéros. Cet ou-
vrage , le plus important parmi ceux
de bcheibc,qui en donnait un cahier
par semaine, fut recueilli et réimpri-
mé à Leipzig, en 1745 , 4 vol. in-8°.
Le dernier couticut plusieurs Disser-
tations sur la musique, et les pièces
principales d'une longue polémique
excitée en Allemagne par l'appari-
tion de ce journal. 111. Thusnelde,
opéra en quatre actes , avec un dis-
cours sur ta possibilité de composer
un bon opéra, et sur les qualités qui
le constituent, Leipzig , et Copenha-
gue, 1 749. IV Dissertation sur l'an-
tiquité et V origine de la musique ,
Leipzig, 1754, in-8°. V. Sur la
composition en musique, ibid. , 1773,
le premier vol. seulement. Cet ou-
vrage, qui devait avoir quatre vol. in-
4° 9 fut arrête par la mort de L'au-
teur, qui avait rassemblé dans le
premier volume tout ce qui a rap-
Î>ort à la théorie de la mélodie et de
'harmonie. Schcibe a laissé un grand
nombre de compositions , la plupart
inédites. A — g — s.
SCHEID (Everard), en latin
ScHEiDWSy philologue d'un rare
mérite , en arabe , hébreu, grec et la-
tin , né à Arnheim, en 174^ 1 était ,
depuis 1768, professeur àaHarder-
wyck, lorsqu'à la mort de J.-Alb.
Schultcns( V. ce nom) il obtintla chai-
re de li ttérature orientale a l'université
dcLcyde ; mais il ne remplit que très-
peu de temps ce poste honorable, et
mourut en 1793. Outre son édition
d'Ibn-Doréid(^r. ce nom, xxi , 1 5o-
i5i ) , et de la Minerva de Sanchcz
SŒ
( F, ce nom , xl , 29g
lui plusieurs opuscules
tions , et quelques ouvi
liste est donnée par £
tom. vin de son Ono
suffira de citer : I. Ad
teris Testamenti loca
I764,in-4°.1I.^Ç
hiœ y Lcydc, 1765,111
commentaire sur le Ca:
chias. III. Oratio de j
raturas arabicœ , i^(r
Dissertatio philologie
ca ad Canticum His
xxxnii, 9-20 , 17 08
tenant aussi trois dise»
ques. V. Glossarium
num mamiale, maxu
elexico Qoliano excei]
1769, in-4°. ; 2e. édit
ibid., 1787, in-4°. de
livre eut un grand suce
n existait pas a autre
arabe abrégé à la po
diants qui n'étaient pas
procurer les grands lr
Lus et de Castell. Jacqi
vait compose en sociét<
re Everard, lorsqu'il:
ensemble à la lecture d<
bes.Onen projetait, à
1 786 , une édition qui
vue par J. D. Mich;
projet n'eut pas de
ayant annoncé, peu de
sa deuxième édition , <
fet diverses améliorât
mœ lineœ institution!.
cimen grammaticœ ar
1779, in-4°. de 1 4 o pa
maire arabe , exécutée
de la Grammaire héltr
Guill. Schroeder, com
vations intéressantes c
nés; mais, comme 1
autres onvrages du nu
Sehnurrer), elle est
SCH
t a &> $ de Schrocder, soit
Ktùjndrs verbes. VU. Opus-
it rgtione studii , 1 7H6-9? ,
ptanJI»VIlI.£. Aftrf-
méxrvationrs academicœ , et
, k Lawrp pnrlectiones aca-
at if ênalogid Unguœ grœ-
i^d. în-B*». IX. /. D. à
tf rtrmologicon Unguœ grœ-
Lùrrbt. 1790, 'à vol. in-8°.
'. Lihm», xxiv, ij'â ). X.
Ȏev quod Schultensius post
tttd rrga Utteras orientales
\ptntens agenda relwiicrit,
170} , îii-10. Schcid avait
ii nue nouvelle version hol-
de L Bible; mais il parait
rarail était peu avancé à la
Min auteur. Evcrard Scheid
tu commencé , avant 1 790 ,
ooin-|(>, du texte araltt,
Tirade Meydany ( Voy. ce
1 Schnurrer en avait déjà
tmu premières feuilles (1).
■isr fut a rretée par l'éditeur,
<nnrit que Sciiiiltens s'oc-
nifinr travail. Sax ne f.iit
:iun île ce frapmout. On
.1. dan* le Catalogne do
ii°. iio3x : ConscsstiS
urnsis . vulgb tîicli Bedi
m .- f athée. M S. Biblin-
Urit uti ejusdemtpte tfpis
edititt Jac. Scheidius , in-
A. H— r.
SCH 97
lingen, il alla les achever à Stras-
bourg, sous la surveillance de deux
oncles , dont l'un , professeur de
médecine , mourut bientôt après.
Scheidt publia , en son honneur ,
un Discours funèbre en latin (1731),
qu'il dédia au comte Palatin Chrétien
111 : celui-ci, eu récompense, lui
ofl'rit, mais inutilement, une place
d'archiviste. Scheidl préféra le
modeste emploi de précepteur de
trois j ci mes gens qui devaient par-
courir la Suisse, la France et la Hol-
lande. Ou le chargea ensuite d'accom-
pagner le prince liérédi taire d'OEttin-
gen, à l'université de Halle. Son sé-
jour, à cette université, le mit en
rapport a*ec les professeurs les plus
savants. Cette éducation terminée, il
s'engagea encore à conduire à Got-
tingue le jeune comte de Donncrs-
mark; mais ce troisième élève ne lui
fit pas le même honneur que les pré
cédents : il se tua d'un coup de pis-
tolet. Scheidt, resté à Gottiuguc, s'y
fit recevoir docteur en droit, et fut
nommé professeur extraordinaire de
cette science, qu'il enrichit de plu-
sieurs Dissertations. Ktant contrefait,
il n'avait pas de grandes disposi-
tions pour le m.iriagc ; cependant
ses amis le marièrent à une jolie
personne de seize ans, qui le rendit
malheureux, tant par sou humeur
que par sa conduite. Appelé en
fflT C,Hiii!ni*-Loi in ,his-ê Danemark, il y occupa une chaire
i«iT*nt. rn i-nr). a Valden-
,u* !•■ pays île llohiiilohc,
r«* '•tut ktilli. \prcs avoir
Unir il-niH m-s études de ju-
*•• . a \ltnrf . par Sun fie-
nt iLiin le conseil de >urd-
.... /. . f ,r bJ . Ifi-Nn h- i»»i.
... •■ !• s»« « im •»■••!■ |t- H141111.1 1 it
v. «■ .> Ht ri—* , •§■■• * *|>|i4rlriiii ••
tink M*r.«*> cartel, «Jr 1H1 î ,
XLI.
le droit public, et gagna la faveur
le la cour, par des Mémoires rédiges
dans le sens du gouvernement. Chris-
tian VI le nomma instituteur du
prince héréditaire; mais la vie de
cour ne plut point au savant, et il
préf«;ra la place d'historiographe et
de bibliothécaire royal à Hruiiswick ,
où il vint .l'établir en 17 »H. Ce fut
la qu'il se sentit dans la sphère qui
lui convenait, et qu'il fouruvl vaœ
9H SCH
suite de travaux d'érudition qui au-
raient pu occuper dix savants. Ja-
mais bibliothécaire n'a mieux em-
ployé son temps , et mieux profité
des trésors littéraires confiés à sa
garde. Oulreles recherches auxquelles
il se livrait par choix et par goût , il
en faisait pour les savants qui le con-
sultaient ,fournissa it des articles pleins
d'érudition à la gazette littéraire de
Gôttingue , et ^refaisait quelquefois
les traités mal faits qu'il avait à ana-
lyser; de plus, le premier ministre
hanovrien , M. de Munchhausen , k
chargeait souvent de travauxrelatifs
à l'université de Gôttingue. Ge fut par
les soins de Scheidt, que l'astro-
nome Tobie Mayer fut appelé à
une chaire de cette université. Ge
savant historiographe était l'hom-
me le plus malheureux dans son mé-
nage : en 1765 , ne pouvant plus ca-
cher le déshonneur oe sa femme , qui
vivait en adultère avec un domesti-
que, Scheidt lui intenta un procès en
séparation. Ge procès dura deux ans,
pendant lesquels le pauvre Scheidt
écrivait à un ami qu'il était rôti à
petit feu. L'affaire avait présenté tant
de scandale, que le domestique fut
condamné aux travaux forcés pour
la vie, et la femme à douze ans de dé-
tention. La coupable échappa au châ-
timent; et après une vie passée dans
le libertinage, elle mourut dans la
misère. Scheidt alors épousa la fille
d'un major russe ; et ce second
mariage eût été aussi heureux que
le premier avait été infortuné ,
si sa santé n'eût pas été alors dé-
rangée par ses travaux et par ses
chagrins. 11 mourut le i5 octo-
bre 1761. Ses ouvrages sont en
grand nombre; nous ne parlerons pas
de ses Dissertations sur le droit. Peu
de temps après son arrivée à Bruns-
wick , il tira de la bibliothèque le
SCH
manuscrit de la Protogea de
nitz, et la publia, 1749^ *n~4
en fit autant de l'ouvrage du ;
Eccard , De origine Germai
eorumque vetustissimis coloni
grationibus ac rébus gestis libi
pour lequel Scheidt composa m
face, afin de faire remarquer le
nouvelles d' Eccard sur cette m;
qui avait déjà occupé beau ce
savants. Il entreprit ensuite la
cation des Origines Guelficœ
buspotent. gentis primordia ,
nitudo y varimque fortuna use
Ottonem \nm. Brunswici et
burg. ducem ex œquaUum h
rum testimoniis publias, stati
pidibus, gemmis,sigUlis,num\
que monwnentis superstitibus
cimturet in compendioexhib
ouvrage que Leibnitz avait
après en avoir recueilli les mat
en Allemagne et en Italie , et q
card et Gruber avaient continué
miscrit. Le premier volume p
Hanovre , 1 750 ; le second en
le troisième en 1 7 5 2 , et le qua
l'année suivante. Jung y a ajc
cinquième volume d'après le
nusents de Scheidt. Ainsi, ]
soins de l'historiographe de
wick , l'Allemagne put jouii
d'un ouvrage important poui
toire de ce pays. L'éditeur y
un grand nombre d'eelaireiss
et de notes précieuses. Il dot
suite : Notions historiques et
viatiques de la noblesse ha
inférieure en Allemagne ,Ha
1 754 , in-4°.; ouvrage destiné
ter Pauli * qui avait écrit un
pour prouver que la nobles!
rie ure allemande tirait son oriç
familles domestiques de la haï
blesse. Il fit suivre sa Réfi
d'un Recueil de documents ,
plupart inédits , Manifesta
SGH
Hanovre , 1755. ; 4°
: et suppléments au droit pit-
ié Brunswick - Lunebourg ,
Mater , Gùttingen , 17^7 ,
lit suivre ce livre
diplomaticus , rempli
et d'autres pièces inté-
rtn pour l'histoire. — Biblio-
bistoric* GoeUingertsis , tom.
ottiaçen , 17^8, in-4°. En fai-
te* recherchés pour les Origines
[far, Scheidt avait trouve tant
«ce* inédites, qu'il résolut d'eu
er en grand Kecueil sous le titre
mLxtm. ex mfdio œvo ; mais ne
■ni pjN d'ediU'iir, il se hur-
la publication d'un volume ,
lr titre n'indique point ce qu'on
mte : ce sont i"., Mvginliartli
btm de translatione S" *4lezan-
rdJrkusaui ; a'\ J<th. de Es-
iàkistona belli à Carvlo magno
rmSazenrs gesti ; 3°. Joli. Clen-
éecmébcon contra x\i errores
uh Saxanici; 4°«/a Diplomala
9cnLu impvrat . hac ternis irwdi-
\m .$prc*men codicis diplomatici
otii'j '. Gvd. Guil. feibnitujlo-
UM^ii tn tumulwn Papissœ. Ou
r&ifrjr le reste n'ait pa.% j»arii;on
tnwme qije se* papiers soiitper-
^. Hir^*hiiiç. Victionn. hislor.
mr* . t. & . jwrt. -a. D — <;.
ŒLIk-.MnllAMMKI), fonda-
àr% \\ ^haliis. /'. Muiiammld ,
ï.iK
Q1E1NKK Christophe ) , ié-
». et %avjnt astronome, naquit ,
■>*. ^ Wild près de Mundel
b4jb« b Sh'jjIm*. A vingt ans, il
l.i r«-£le de saint Ignace , et
>xé dr professer 1rs matbéina-
*** ln£iJ»Udt. Lu jour, dans le
» dr nin 1 »ii 1 , qu'il était monté
• \*it de l'ivli«r, atec wi de ses
§r*r*% . p«*ir faire quelques obser-
0jm . d rnit apercevoir des taches
SGH 99
sur le disque du soleil. Il est probable
qu'il ne parla pas sur-le-champ de sa
remarque , ou du moins qu'il n'y at-
tacha pas toute l'importance qu'elle
méritait. Ce ne fut qu'au mois d'oc-
tobre suivant , qu'il vit , pour la se-
conde fois , 1rs taches du soleil et les
lit voir à quelques-uns de ses confrè-
res. Il s 'était servi , pour cette opéra-
tion , de l'hélioscope , instrument dont
Weidlcr ( I/ist.astronom. , 434 ), lui
attribue l'invention; mais qu'il avait
du moins perfectionné , en substituant
aux verres ordinaires de l'oculaire,
des verres colores. Le P. Rusée, alors
provincial , ne voulut pas permettre
à Scheiner de publier sa découverte
sous son nom. il se borna donc à con-
signer ses remarques dans trois lettres
a Marc Yelscr , sou ami , que celui-ci
fit imprimer , Augsbourg , 1612 , in-
4°. Cette édition est datée des nones
( le :i ) de janvier. Velser s'empressa
d'en adresser un exemplaire à Ga-
lilée; mais ce grand homme lui ré-
Sondit qu'il avait aperçu les taches
u soleil dix -huit mois auparavant.
Jean Fabricîus ( V. ce nom , XIV ,
4î) ; > les a\ait annoncées dans un ou-
vrage imprimé six mois avant celui
du P. Scheiner ; mais quels que fussent
le* droits des deux astronomes à cette
découverte, ils n'ont nu porter aucune
atteinte à ceux de Galilée, qui déclare
avoir fait , en Italie, les mêmes obser-
vations , quoiqu'il ne les eût pas pu-
bliées. Dans la même année 161 u,
le P. Scheiner fit de nouvelles remar-
ques sur le; taches du soleil et sur les
satellites de Jupiter , et les transmit
a \\ elser pour h»s imprimer : elles ont
été ^étlnic^ aux troi* Lettres dont on a
parlé précédemment, dans l'édition de
Home. ifii3, in -4".: De maculis
sohiribus trcscpistoltt' ; /«.' iisdem et
strllis circà Jwem erranlilms , dis-
(juititio Jpellis post tabulant laten-
loo
SCH
tis (i). D'Ingolstadt, le P. Scheiner
se rendit à Fribourg en Brisgau , et
fut ensuite appelé par ses supérieurs
à Rome , pour y- professer les mathé-
matiques. Peut-être aussi qu'ils n'é-
taient pas fâchés de l'opposer à Ga-
lilée, partisan du systemede Copernic,
dont les conséquences étaient jugées
dangereuses , parce qu'elles parais-
saient contredire le texte de quelques
passages de l'Écriture. On voit en
effet, que Scheiner eut le tort d'é-
crire contre Galilée, et de prendre la
défense de l'immobilité de la terre ,
de la rotation du soleil , et d'autres
systèmes du péripatétisme , aujour-
d'hui totalement abandonnés. Il em-
ploya son temps d'une manière plus
utile en continuant ses observations
sur le soleil , pendant plusieurs an-
nées, avec tant d'assiduité, qu'il en
recueillit plus de deux mille. En quit-
tant Rome , il vint remplir les fonc-
tion de recteur k Neiss en Silésie; il
s'y chargea de donner des leçons de
mathématiques au jeune archiduc
Maximihen , et de diriger la cons-
cience de l'archiduc Charles. Il mou-
rut d'apoplexie en cette ville , le 18
juillet 1 65o.C'était un hommed'un ca-
ractère ouvert et affable ; il était si
laborieux qu'il donnait à l'étude une
partie des nuits. Outre l'ouvrage dont
on a parlé , on a du P. Scheiner : I.
Disquisitiones matliematicœ de con-
trwersiïs et novitatibiis mathema-
ticis , 1 ngolstadt, 1 6 1 4 , in-4°. Ce sont
des raisonnements peu concluants
contre le système de Copernic et les
découvertes de Galilée. II. Novum
solis eUiptici Phœnomenum , Augs-
bourg , i6i5 , in-4°. Le P. Scheiner
lit attention, le premier, à la forme
elliptique que le soleil prend en ap-
^>) ,*-«*» dernier* mot» font Allusion il'anoirtnie
«|»' IWeiir rt*it oblige ilr garder i«r uhéif.mmr
puur les ordre* de son supérieur.
SCH
prochant de l'horizon ; il a
ce phénomène dans un autre
( Rcfractiones cœlestes , In<
1617, in-4°. ) , où il prouve
un effet de la réfraction de la
III. Exegesis fundamentor
montées , Ingolstadt, 1616
Ce Traité de Giiomonique e
Montucla , très-curieux. IV.
sivefundamentum opticum
Ponts, 1G19 , in-4°. ; seco
tion , Londres , 1 652 , même
C'est une description de l'œil
«la en porte le jugement le p
rable : c'est, dit-il, un excella
d'optique matérielle. V. Ros
swesol ex admirandofacul
macularum suarumphœnon
rius, Bracciano, i63o, in-fo
on lit au bas du frontispice , <
pression en avait été comme
16126 ; cependant l'approba
censeurs , et les pièces préli:
sont datées de 1 629 ; ainsi
exemplaires doivent être d
Dans cet ouvrage ( auquel 1'
donné le titre bizarre de Rose
parce qu'il l'a dédié au prince
on trouve l'Histoire de sa dé
des taches du soleil , telle q
l'avons rapportée, et les non
observations qu'il avait faites
Galilée a , sans doute , disco
judicieusement sur les taches
leil; mais on ne peut refuse
Scheiner le mérite d'avoir c
le plus à déterminer la the
leurs mouvements : on en trou
nalyse dans Vffist. des math
de Montucla, 11, 3i3. VI.
graphice seu ars delinearul
Rome, i63i , in-4°. , fig. 1
y décrit , dans le premier li
construction et les usages di
graphe , instrument aujoun
eonnu , dont on se sert pom
les tableaux, en changeant Ici
son
. même sans savoir dessiner.
lr *croml livre, il applique sou
au trace de la perspective
i corps solides ; et sou Pautogra-
»* l'avantage delà destiner d'un
■f continu „ au lieu de chercher la-
neunorut , les uns après les au-
». mr multitude de points, comme
e*f oMt^è de le faire avec des ins-
inuai* l*raiicoup plus compliques,
^w lr C*H>rdonnugrti]>he de M.
orb^r. décrit dans les Annales de
•oWnc de décembre iHîu , vin ,
S. L'ouvrage du P. Scheiner étant
s-pru cumiu . ou annonce preMpie
«fur annre , comme de nouvelles
!*oierfr». des Phrsionotracrs ,
de» instruments à dessiner la
U\r . bien moins parfaits nue
. i>'i qui n'eu sont que des
têD»n> a). VII. Prmlromus de
e mménli et stabili trrrà contra
tUmm deGalilris, i(>5i, in-fol ,
!•*• posthume, publie par les
tle l'auteur , sans consulter
Hrr*« *\r s.i réputation. W — s.
V Jlr 1 I % VhOULI. célèbre mt-
r» ani*:ilm,iii . dont le nom si-
■:» rv/w //<' Sut un , fut ainsi
■ov j<ar les Turcs , à cause
<r^ bTr»ir*. Ce derviche parut
o> f'\*tr - Milieu rr l'an de Hié-
» Oi»i i m ri île .1. - C. ). H
tit d'tiTir ca\erne qu'il habitait
«î- li\ ans. ailéclanl de se faire
fc-?'::^ r pir ^^ aiisterité.s. Sa ré-
min u 'iin' fois établie, il changea
#■ t.: Itou di^riplfs en soldats, et
* .4 • i •!>»« fuite ;i main année. U
t. '«s. > v r jM.iir tefonuateurde I* \l-
•j_ •• %'tiiti-ii.iit l'opinion dfM-ali-
r .f i iiiiti-s. embrassée par le?» lVr-
:•. «t «ftwi^iMif ,i recMiinaitrc Ali
r «t.» »'wur iininefli.it de Maho-
SCH ioi
met , au préjudice d'Aboubckr ,
d'Omar et d'Otbman , et au mépris
de la Sunna h , qui, avec l'Alcoran ,
est le livre sacre' des Othomans.
Schcitan-kouli leva l'étendard de la
révolte religieuse, en s'em parant de
Kutaïa, capitale de la province, dont
le pacha fut empale' par ses ordres,
(lorcut, un des (ils de Baïazid II,
3 ni commandait dans le sandjiacat
e Magnésie, marcha contre ce fa-
natique, fut battu et mis eu fuite.
L« sultan, vieux et dégoûté de la
guerre, envoya , l'un après l'autre ,
ses meilleurs généraux pour combat-
tre Schcitan-kouli, devenu redouta-
ble par ses succès et le nombre de ses
I>rosélytcs. J,c grand-vizir Ali-Pacha
'attaqua avec des forces supérieu-
res , et dissipa , du premier choc ,
cette foule d'enthousiastes, qui ne sa-
vaient qu'égorger, lœ derviche fut
réduit à fuir; et, abandonnant ses
disciples, il se réfugia en Perse, au-
près du Sehah - Jsmacl. Il y de-
vint , sinon l'auteur, du moins le res-
taurateur du schisme des Persans et
la cause de la haine invétérée qui di-
wsc encore aujourd'hui les Shivs ou
sectateurs d'Ali et les Suiuiilcs ou
Othomans. S — -y.
SttlKMIAMMKR ( f.ovniii.R-
CiiiiiisTnriiK ), naquit, en i(i4{), A
Jriia , «iii son père était professeur de
inédeciuc. Il le perdit en ifiji; mais,
destiné par sa mère (i) à suivre la
même carrière, il se rendit à Leip-
zig, en i(M>; \i>iia, en iu>*.ï, l'Al-
lemagne, les Pays- Ha s ; séjourna près
de deux ans à Leule ; alla en Angle-
terre, en France, en Italie, et revint
dans sa patrie, en i'>77 . picndrc le
degré île docteur. Nommé. < n i<>7<),
professeur extraordinaire «le bota-
• m. - •••tr:. !» . lr l'.H t n ,/. I.t i,
-•-•*■■»■' •!# ,k.-b lit i . |t lin i*n
, l I lt<- < |» 'ii-.i • li <h )■ ■> ii •! t < m j-l'->li-**i »r
»U' J I 1 .■ !i •! il ■' i . .i ■. i . * x !l ii|- , lui ■■ir-
Mtiil , ri lin. m ni in i<|-i
loi
SGH
nique à Helmstadt, il devint pro-
fesseur ordinaire, en 1680/ Cette
même année, il épousa la fille de
Herman Gonring ; passa , en i C90 ,
comme professeur d'auatomie , chi-
rurgie et botanique , à Iéna , et ,
cinq ans après , eut la chaire de mé-
decine - pratique , à Kiel. 11 mourut
le 11 janvier 1716. Niceron (tome
xxxm de ses Mémoires ) rapporte
les titres de cinquante - deux, ouvra-
ges ou opuscules de Schelhammcr et
d'un plus grand nombre de morceaux
que cet auteur a donnés dans les
Éphémérides des curieux de la na-
ture. On lui doit la secoude édition
de Y Introduction, à la médecine ,
de son beau-père ( V. Conring, IX,
45o ); et une Traduction allemande
de Y Alexandre y tragédie de Racine.
Voici les titres de quelques - uns de
ses écrits relatifs à la médecine : 1.
Dissertatio inattguralis mediea de
voce, ejusque ajffectibus, 1677, in-
4°. > thèse pour le doctorat. H. Exer-
citatio mediea de capitis dolore ,
1678, in-4°. III. Dissertatio de pes-
te, 1682, in-4°. IV. Nalura sibi
et medicis vindicata, sive de natu-
rd liber bipartitus , 1697 , in - 8°.
L'auteur lui-même donna un extrait
de son livre, dans les A et a Lipsien-
sia,de 1698. C'est une réponse aux
opinions et écrits de Boyle et de
Saurai. Ce dernier ayant répliqué
par son opuscule : Natura sibi in-
cassum vindicata , Schelhammer
publia : Naturœ vindicatœ vindica-
tio. Apfès sa mort , Ch.'-Kt. Schcfïcl
fit imprimer ; Firorum clarissimo-
rum ad G. - C ScheUiammerum
e'pistolœ selectiorcs, Wisraar, 1 727,
in-8°. , contenant aussi la vie ae
Schclliammer et la liste de ses ou-
vrages imprimés ou manuscrits. Ce
recueil a paru de nouveau à Leipzig,
i74o,in-.8<\ A, B— t.
SCH
SCHELHORN (Jeaw-Geoh
l'un des plus célèbres bibliogn
de l'Allemagne , né le 8 déce
i(k)4 y à Memmingcn , alla cont
ses études à l'académie de léna ,
J.-F. Buddaeus ( V. ce nom ) , ]
Nuremberg , où J.-C. Zeltner h
Eira le goût des recherches littér
le retour dans sa ville natale ,
çut les ordres sacrés , et fut al
comme prédicateur à l'une des
cipales églises : mais son éru<
l'ayant bientôt fait connaître ,
en 1 724 , nommé bibliothécai
l'académie de Memmingen , à
devint peu de temps après co-rc
Dans les voyages que Schelhorr
Allemagne et en Suisse , il fora
troites liaisons avec les savan
partageaient ses goûts, et re<
un grand nombre de livres ts
curieux. L'étude, les devoirs
place, et une correspondance
active qu'étendue occupèrent t
moments. Il avait soixante ans
il reçut le doctorat en thcologi
Diversité de Leipzig ; ce grad
indispensable pour remplir la <
de surintendant ecclésiastique ,
fut conférée et* qu'il exerça j
sa mort , arrivée le 3i mai
Schelhorn était membre de 1'
mie impériale de Roveredo , e
société ducale de Iéna. Indép<
ment de quatre Dissertations
logiques , et d'une Vie de Pa
lichi , disséminées dans les to
vi et vu de la Bibl. historico
tlieolog. Bremensis ; d'ail
( Additamenta au œ dam ) , s
nales typographiques de Ma
dans 1rs Miscellanea Lipsicns
GG-i i4 ; d'observations sur q
ouvrages rares , dans les Mi*
nova , iv , 670 et suiv. ; de l'I
de l'établissement typographe
dé par Marc Wclser a Augs
SCH
• le Catalogue des livres qui en
[sortis depuis i!k)4 à 1 61 4, dans
lr? tneçe , ou journal de Souabe ,
i74-*ioH; indcpradamment , di-
«ous. de ces divers ouvrages,
venait de ScheJhorn : 1. Amœ-
tes Uttrrarûr , quibus varice
rvmtUmes , scripta item quœ-
i mm-cdota cxhibrntur, Franc-
ct I.ci pzig ( U loi ) , 1 7'i4-3 i f
tome» eu - volumes , pet. iu-8°.
acres qu'obtint ee Recueil obligea
wr dYn faire réimprimer les 4
urcr» partie* eu i*j3o. ll.^ma-
1rs kiitttriœ ecclesiasticœ et lit-
ne, îbid. , 1 73- , 4 tomes en i
. pet. in-80 ; cet ouvrage, qui fait
- au preredriit , n'est pas aussi
erclie des curieux. 111. L'//w-
• de l'établissement de la reforme
• la %iDe de Mcmiuiugcii ( eu aile-
d . Memmingeu. 1730, iu-8°.
Dr Rriigianis rvangelicœ in
mdd Salùhurfmsi ortu , pro-
sa rt fatis , Leipzig , fj3a ,
». V. /*iïii Philippi Camerarii ,
•vberg , 174». »,-4°- ( ^ P-
iuikii<», vi, Go")). \\. Dis-
mU*j cpisttdaris dr Mina CeUo
m , rarissùiup disquisitionis
rrtêcu carrerndis quatmùs
Lcnit, auctorc, U lin, 1 748,
r. /'. m. c.ii.m ., m, r>i 1 ).
. Dr Consilit) tir rmrndandd
ma Pauli III , P. fi. à quatuor
&m*I*bus rt quorumqurtiliisprœ-
\ms cr/Mcripto ac a Paulo IV
inat" , Zurirh . 1 7 JH . in -4°.
r lr:?n-..nlre*M:e au cardinal Que-
. fit *ui\i«* «l'une terniidc, im-
>r Li même année. VI II. Corn-
ru ritiitolarts L tjrnlwchiani s&~
a . Tvirù» fti'srr\'ationilm.t illus-
« . Llm . 1 7 VJ-Vi , r> vol. in-8°.
viUBt éditeur a fait précéder rc
:^il de b Virdc Zaciiaric Con-
d'L litiiKich , son ami, qui lui
SCH 1 o3
avait lègue fe soin de publier sa cor-
respondance. IX. De antiquissimd
latinorum BiUiorum editione ceu
primo artis typographicœ fœtu et
rariorum Ubrorum phœnice , îbid. ,
1 ~6o, petit in-4% rarc" Onareconnn
plus tard , que la Bible décrite par
bcheJhorn est sortie des presses d Al
bcrtPlistcr, imprimeur à Bamberç,
de 1 460 à 1 462 (/'. Pfister , xxxiii ,
584 ) î °^e n'est, par conséquent , ni
le premier essai de l'art typographi-
que , ni même la plus ancienne édi-
tion de la Bible , puisqu'elle est pos-
térieure d'au moins cinq années à
celle de Maiencc , dont la Bibliothè-
que du Roi possède 1111 magnifique
exemplaire sur velin ( V. le CataL
publié par M. Van Praet , 1 , i5 et
suiv. ). X. De optimorum scrip-
torum cditioriibusquœ Itomœprimàm
prvdierunt, Liiidau, 17G1 , in-4°-
Schelhorn est l'éditeur de cet
ouvrage du cardinal Queriiii ( V,
ce nom , xxxvi , 3<ri ) ; il Ta fait
précéder d'une Dissertation très-
c tendue , dans laquelle il discute suc-
cessivement plusieurs points relatifs
à l'origine de l'art typographique,
et sou établissement à Maiencc , à
Cologne et à Rome , et qu'il termine
par de nouveaux détails sur l'édition
de la Bible qu'il regardait comme
la première ( /r. ci -dessus). XI. Er-
gœtzlichkeitrn% ou Rem arques d'His-
toire littéraire , Ulm, 1 7G 1 -<>?., 'i part.
iii^KIja/'iedeSchclhom.préceUccde
sou portrait, se trouve dans la Pina-
cothrea de Bruckcr, Dec vi.On peut
aussi consulter les auteurs cités par
Ch. Sa x dans l' Onomasticon . "VV -s.
SCHELLKR ( Émanl m.-.h. an-CiÉ-
ramO, philologue allemand, né en
173/1, étaitfils d'un pasteurprotestant
du village d'ihlow , en Saxe. Ce pas-
teur accompagna un élève dans difle-
rentes parties de l'Europe , et pu.
I
io4 SCH
blia la relation de ses courses en
Laponie. Il mourut père de neuf en-
fants, dont le plus jeune, Émanuel,
n'avait que quatre ans. La mère le
lit élever à l'école d'Apolda , qui
était dirigée par un excellent ins-
tituteur. Au lycée d'Eisenbcrg , le
jeune Scheller ne trouva point cet
avantage ; mais ayant été envoyé à
Leinzig, il y reçut les leçons d Er-
nesti et de Hscher , sous lesquels il
s'appliqua avec zèle à la philologie
et à la théologie. Pdur fournir à son
entretien , il fut obligé de donner en
même temps des leçons particuliè-
res, et de coopérera des journaux
de littérature , surtout à la Bibliothè-
ue des belles-lettres , ou de se livrer
à d'autres travaux littéraires. En 1 760
il publia sa première Dissertation
latine : De historiée antiquœ ut'ditatey
à laquelle il fit succéder, l'année sui-
vante , un écrit polémique : Somnium
in quo prœter cœtera , genUts sœculi
cum moribus eruditorum vapulat ,
Altenbourg , 1761 , in-8°., dirigé
contre deux satires latines de Klotz ,
son ami, qui avaient excité la bile du
jeune philologue. Dans la même an-
née, if fut nommé recteur du lycée
de Liibben , en basse Lusace , place
qu'il conserva dix ans , et qu'il échan-
gea , en 17 71 , contre celle de rec-
teur du gymnase de Bricg en Silé-
sie.Dans ces deux places il mena la vie
la plus laborieuse; et si dans ses fonc-
tions de recteur, il ne remplit pas tout-
à-fait l'attente du gouvernement et du
public , il rendit au moins de grands
services à l'instruction , par les ex-
cellents ouvrages qu'il publia , et qui
sont, pour la plupart, devenus clas-
siques. Ses deux Dictionnaires sont
d'un usage général. Le petit Diction-
naire latm-allemaud et allemand-la-
tin parut à Leipzig, en 1779, et fut
réimprimé eu 1780 et 1790. Lune-
l
SCH
mann en a donné, après L
l'auteur, une nouvelle é<
vue , en trois volumes. Enc<
ce succès , Scheller entre]
daction d'un Dictionnaire |
qui manquait aux écoles. 1
d'abord en trois vol. , pet
à Leipzig , 1783 ; réirc
1 788-89 , eu 4 volumes
en prépara une édition béai
ample j mais elle ne parc
sa mort, en 7 volumes.
tionnaires de Scheller se <
ar l'exactitude et la prec
a définition des mots , <
citations bien choisies de
latins où ils sont employé:
composa de plus uncGrai
tine , dont la première édi
en 1779, et fa quatrième
Ilena étéfaitaussiunabréj
deuxième édition, 178a.
de Scheller , sur le style la
cepta styli bene latini ,
Ciceroniani scu éloquent ic
1778, a vol. in-8°, qu'il
bord écrit en allemand , IL
deuxième édit., 1781 , 1
ntoins bien accueillie : il fi
mé en 1784 et 1797; 1';
sous le titre de Compendii
tornmstj liberté latinicul
deux éditions. Scheller va
tin correctement , mais
ment ; en général c'était
plus érudit qu'élégant. Ce s
rut le 5 juillet i8o3. Ou p<
sa vie le troisième vol. (
Nécrologc de Schlichtegr
SCHILLINGS ( Gli
peintre de paysage, né
dam en i(>3i , cultiva de
re la peinture, et jouissait
réputation d'habileté lor
courut la France , l' Anglel
lie et la Suisse pour étudie
et les chefs-d'œuvre des g
SCH
îm Aidderre , il fit une étude
aiêffdc la forme des vaisseaux,
«ti de ner, et de tout ce qui
i li .urine. En Italie , il dessi-
ratede l'antiquité , et tout ce
m propre à euiïrliir ses com-
». Dr retour dans sa patrie,
w dus ses ouvrages, outre
ulittt qui faisaient rechercher
sbutts productions , un per-
mmA qu'ils devaient à ses
*. ihl Vcabla de demandes ;
ao loubit enrichir sou cabi-
furijurs productions de sou
Lr tableau que l'on regarde
*--n < hef-d'o*uvrc est relui
tri il j représente le Rui Char-
rmlxinpiant pmtr l\-fngle-
i fcrue e>t sur le rivage de
U funlf qui se presse , les
. lr>< lievaux . tout respire,
,#»s £rnii]H»s sont distribues
netit ; et il y règne du mou-
u* ronf'isiini. A l'hoi'i/ou,
il la tlntte destinée à trans-
uiui.irque. Srliellings rom-
CT.ind ui.iitre; sou drssiu
t ei plein de (inesse; ses
i«.u* peint* en petit , sont
»%«■• le fini le plus délirât,
r .1 ipielfpie chose de relie
t« j j i r iIiij ; sesl'niidsde pay-
i||.ro< lii-nl i1cf'eii\de lÀli-
ru «i- ils M>iit terminés avec
< .«■ jm intre mourut le 1 1
f i-*V — |)aiiiel Selieliiligs ,
• t «■■■!! i le\i- . ne à VmMer-
i»i i » . et uitiit le 18 sept.
i jMiiit A\vr Miecès des
1 ■■ 1 « et «!♦ p.i\vige«. P — s.
> IIS Vil. 'É«tA>Li.i. ) ,
p*u* v lé» défendeur» de la
l-i:i". né en l'i'iî», à An-
«h.i l'Iiistniie et l.i llirolo-
i( ilr r.ipide> progrès. Après
ln.itsé PcLil et fleM.iNtique ,
L» F r jure et l'Italie . pour
SCH
io5
perfectionner ses connaissances et se
lier avec les savants dont il espérait
tirer de nouvelles lumières. Le pre-
mier fruit de ses recherches fut un
Traité latin des antiquités de l'É-
glise , dans lequel il s'efforce de dé-
montrer , contre l'opinion des doc-
teurs français , et entre autres , de
Launoy ( F", ce nom ) , que l'autorité
du pape est supérieure à celle des
Conciles généraux. Cet ouvrage lui
valut , avec un canonicat , la dignité
de eliantrede la cathédrale d'Anvers.
II fut appelé, peu de temps après, à
Rome par le pape Innocent XI , qui
le nomma conservateur de la biblio-
thèque du Vatican. Comblé des té-
moignages d'estime du pontife et des
f>rincipaux membres du Sacré-Col-
ége , \\ se disposait cependant à re-
venir dans sa patrie où le rappelaient
et ses a fier ti Ons particulières et sa
place ; mais le pape le retint à Rome,
en lui conférant un canonicat de l'é-
glise de Saint-Jean de Latran. 11 fut
enlevé par une mort prématurée, en
cette ville , le 0 avril iCkyi , à Page
de quarante-trois ans (1). C'était un
homme très -savant ; et, de l'aveu
même de ses adversaires , il a fort
bien érlairci plusieurs points des an-
tiquités ecclésiastiques. On a de lui :
X.Antitpdtus illustra ta circà concilia
grricralia et provincialia , décréta
et pesta pontificum , et prœcipua
totitis historiir ecclesiasticœ capita ,
Anvers, i(»-8, iii-4'1. On voit, par
re titre, que l'auteur se proposait
d'aborder toutes les questions en-
core obscures de l'histoire de l'É-
glise. Il donna, dans la suite, une
nouvelle forme à cet ouvrage , et
courut le projet de le diviser en six
volumes , qui devaient contenir la
1 Par )■■..<] vnUii'i' Duj»m !»' «I •"««' «il,lu'*11
if -itcuf an».
io8 SGH
de contes de vieilles femmes, débi-
tes du plus grand sérieux. On y
voit des gens obsédés du démon,
et guéris par la combinaison des
secours de la médecine et de ceux
de l'Église; un hermaphrodite marié
à un homme, dont il eut plusieurs
fils et filles , ce qui ne l'empêchait pas
d'abuser des servantes , et de leur
faire des enfants. Enfin on y voit ,
dans un seul chapitre, vingt «cinq
passages de différents auteurs, qui
rapportent que des femmes ont été
subitement changées en hommes ;
mais il ne cite qu'un exemple d'hom-
me changé en femme. Tout cela
nous dispense de parler des autres ou-
vrages de Schcnck, dont on peut voir
le détail dans Niceron , tome xxiî.
T— d.
SCHENCK de GRAFFENBERG
( Jean ) , médecin , né à Fribourg
en Rrisgau , le 20 juin i53i , d'une
famille riche , montra, dans ses pre-
mières études , uue aptitude peu
commune, surtout dans le latin et le
grec, et se décida à embrasser la
profession de médecin. Ses .parents
l'envoyèrent à l'université de Tiibin-
gen , qui passait alors pour la plus
savante d'Allemagne. Il y prit le bon-
net de docteur en 1 554 > retourna à
Fribourg, où il fut nommé médecin
de la ville , et s'acquitta avec hon-
neur de cet emploi jusqu'à sa mort ,
arrivée le va novembre i5q8.I1 s'oc-
cupa toute sa vie d'observations sur
les cas les plus rares de la médecine,
et sur toutes les maladies du corps
humain, qu'il disposa par ordre de-
puis Ilinpocrate jusqu'au seizième
siècle. Il les tira de plusieurs ouvra-
ges fort rares aujourd'hui , et il en
reçut de beaucoup de médecins d'Al-
lemagne, qu'on ne trouve imprimées
mille part II en est de curieuses, mais
quelques-unes se ressentent de l'cs-
SCH
prit superstitieux, qui réç
On y voit clairement combi
s'efforça de secouer le j
littérature grecque, sous )e<
asservis ses contemporai
mait mieux penser et 6
ment , que se distinguer
ambitieuse érudition. Il
à introduire dans son o
certain ordre systématiq
qui concerne la pathologit
et à classer les maladies
causes les plus évidentes
titre de ce recueil. Obst
medicarum , rararum ,
admirabilium . et mons\
volumen tomis septem «
mine institution , Francfo
deux volumes in -8°.; :
fol. , Fribourg, 1604, in-J
1644 , in-folio; reimprim
fort , en i(365 , in-fol. , p
de Laurent Strauss , ave
augmentations. Schcnck a
cet ouvrage par volun
rés : le ier. De capite h
Baie, en i584; le a«. Z>«
à Fribourg , en 1 5q4 ; 1
partibus naturalibiis , Fr
1 5q:!m)() ; le 4°- De part
rpUbus utriusque sexus ,
1 5<)6 ; le 5e. De partibus
Fribourg , 1 5q(> ; le 6e. D
morUs epidemicis et co
Fribourg, 1 597; le 7e. Dt
eu i5ç)7.
SCHENCKEL ( Lamb
mas ) , mnémoniste, né e
Bois-le-duc , était fils d'ui
qui, pour pouvoir soutenir
joignait 1 enseignement du
pratique de son art. 11 ap
père les cléments des langi
nés , et , à dix-sept ans , al
cours de philosophie à L
1 565 , il se rendit à Coîog
dessein d'y perfectionner .<
SGR
tra«bles qui commençaient à
rde la France et des Pays-
ABemagne, le forcèrent de
r a «es projets ; et , de retour
patrie, il se décida podr la
de renseignement. Il pro-
çranmaireet les humanités
nifurs villes , entre autres a
, ou il exerçait , eu 1 5-6 , les
s de recteur de l'école publi-
fat vers ce temps -là qu'il
à se créer, d'après les an-
■ système de Mnémonique ,
are artilicielle. Cette dccoii-
i parut on moyen assure de
1er fort une; et il quitta bien-
aire pour |M>rtcr sa méthode
pm étrangers. Pendant plus
tair ans „ on le vit parcourir
çnr. la Iloheme et Ls diflë-
«rinces de France , trouvant
dn disciples empresses de
r. Son cours, compose de
or leçons. coûtait vingt c'eus
pavait d'avance Il ne le
rjiti|'i*aprè> atoir fait jurer
idrurs un secret inviolable;
4r . NeheiicLel leur promet-
r% mrttre eu état de dicter,
1 frmps. à tingt secrétaires
ou tire* différentes. Il est
ie ut pjs voir dans cette
1 m \ni charlatan. Opcn-
ki h'-noré des suflrages des
i"\fTa-%. \n\ers et Lié^c;
t \*% .«ttestatioiK les plusflat-
.*» ui.itcrsilé* de Louvain,
V\ ,r1/U'«irp et de celle de
i L'pji-lle il se fit agréger.
ÀArun lt* |»n> ilége cvlu.sif
wr va méthode en Frniiec ,
bniri d«»ii/r ans, .se jouant
t*i -ilifr publique , tantôt an-
*/ila\ «it un si-en tau moyen
«t. i-m%ait faire de tèle le>
r% L'Ius compliques; «t tantôt
rtSMxait le latiu . ilam moins
SCH lot)
de six mois, à relève Je plus borné.
Maigre tontes ses promesses , Schcoo
kel ne put soutemr sa réputation. 11
quitta la France , ou il avait cessé de
trouver des adeptes , et mourut igno-
ré, dans une petite ville d'Allemagne,
vers iG3o, à l'àgc de quatre-vingts
ans. II avait publié, dès i5g3, à
Douai, l'opuscule auquel il doit une
place dans la Biographie : De mo
morid libri duo, m-o°. de 28 feuil-
lets. Dans le premier livre t il traite
des avantages de la mémoire et des
moyens de la fortifier. Le second
renferme les principes de la mémoire
artificielle, d'après saint Thomas
d'Aquin , A ris to te , Quintilien et Ci-
céron. Cet opuscule , réimprimé à
Strasbourg, en 161 o, in- 12, sous
ce titre : Gazophjrlocium artis me-
moriœ vel fundamenta artificialis
memoriœ , l'a été plus tard , dans le
même format, à Kostock, Venise et
Lyon, en 1629; et à Francfort, en
10*78, in-8°. Cette édition est aug-
m entre de cinq petits traites de mné-
monique , attribues à Don Juan d'Au-
triche, Jérôme Marafioti, Jean Span-
genberger , Franc. Mart. Havclliu et
Jean Willis. Le traité de Schenckel
avait été traduit en français par un
anonyme, à Douai , 1 5q3 , in-8°. ; et
par Adrien Le Cuirot , sous ce titre :
Le Mapazin des sciences, augmen-
te' de l'alphal)ct de Trithciin , Paris ,
\(rx\\ , in- ri , rare. Il paraît que
tous ceux que Schenckel avait initiés
à la méthode mnémonique n'avaient
>as le bonheur de la coin prendre.
'11 de ses partisans se chargea de la
rendre plus claire , eu publiant :
Schenckelius detectus , Lyon, îfor,
m- ri de 1 78 pag. ( 1 ) ; et Crisis Ja-
-, 1 ' ( ri ii|mi»i ulr « .t •!•- Ji'-in l'-i j'|> «'..illmni»,
• (•il \'a i|»i|u- Jl Liuîi tin \<Tki«i. i\ii|«ir i|i- I *-
\-»\\\ , y at mu • ImIii- ait mf \* »imi«h i'iiiIhmi »r lii-m -
■•• ■•.il W«i!..luli«S I» 1>. I. 1». t».. t"i»l-i-diir.
I
no
SCH
ni Phaosphori (2) in quo Schcncke-
lius iUustratur , ibid. , 1 629 , in- 1 2
de 76 pag. Le livre et le nom de
l'auteur n'en étaient pas moins tom-
bés dans l'oubli, quand le docteur
Kluber s'avisa d'en donner une ver-
sion-allemande sous ce titre : Com-
pendium de la mnémonique, ou
l'art de la mémoire , au commence-
ment du dix-septième'* siècle , par
Schcnckel et Sommer, son disciple,
trad. du latin , avec une préface et
des observations , Erlang, 1804. De
nos jours la méthode du mnémoniste
flamand , qui ne diffère guère de celle
du Père Gesvaldo, général des Fran-
ciscains, ni de celle du P. Gosme Ros-
selli {Voy. ce nom ), a été repro-
duite et perfectionnée en Allemagne ,
par le baron d'Arétin, et en France,
Sir Feinaiele {Voy. ce nom dans la
iogr. des hommes vivants , III, 4 1 ).
Parmi les autres opuscules de Schenc-
kel , dont on trouvera les titres dans
la Biblioth. belgica9àe Foppens ,pag.
801 , et dans les Mémoires littérai-
res dePaquot , m , 235 et suiv. , éd.
in-fol. , on se contentera de citer : I.
Tabulas publicœ scholœ Mechlinien*
sis summum rei scholasticœ corn-
plectens , Anvers, Plantin, 15^6,
in-8°. IL Grammalicœ lalinœ prœ-
ceptiones libri très, ibid , i58'j,
i5c)3, in -4°. 111. Flores et sen-
tentiœ insigniores selectœ è Phil.
Cominœo y Froissardo, etc., Faris,
1606, in-12; Cologne, 161 5, in- 12.
IV. Elegiarum et epigrammatum
liber unus, Toulouse, 1609, in-
12. V. Jovianus imper ator , sive
Salulem prvjundum dat loanncs Papiut (lalbairut.
M. Harhier , en transposant l'ordre de ce» lettre» ,
en • rendu Ici pli cation impossible. Vov. le Dicî.
des anonymes, n#. *»4io.
(*) On • de bonnet raisons de conjecturer que
Janut Phmotphorus n'est autre que Jean Pat-pp
«•crirain sur lequel on ne trouva dans les Dtction-
'««<«•« , que de* renseignement! superficiels et iu-
<*>mplets.
SCH
historia fortunée adv
giis aliquot, Pragu
Methoàus sive decla
latina lingua, sex m
doceri possit ; access
utilitatibus et effect
moriœ , Strasbourg .
schereff-edd:
RYF-ED-DYN ALV.
SCHEREMETC
trowisch , comte de
leurs généraux de Pu
et l'un de ceux qui c
part à la création des
était issu d'une famili
alliée de la maison ii
manof. Il se fit rema
Sremière fois, à Narv
e couvrir le siège ,
commandait ne fut
reuse que les autres c
russe ; mais peu de
effaça cet échec à El
Dorpat, où il battit,
jours (du 3o décemb
1702 ), le général s
penbach. L'année su
XII étant revenu de
gne , pour pénétrer ei
tête d'une puissante ;
métof donna au Czar
viter une action généi
faiblir par de longue
des partis détachés,
suhats qu'eut un tel pi.
concourut tres-ciïicac
toire de Pultawa , q
à cette heureuse conc»
lui surtout qui fit pre
une position si a vanta
pagna ensuite le Czar
gne du Pruth , et fui
aux Turcs , avec Scli
rantie du traité. Con
tinople , il y fut très
jouit, pendant quclq
fcrté. Revenu à h tête des
nés, il s'empara de Riga ,
mqoht de la Livonie. Ce
i \m qve le Czar envoya sur
de la mer Caspienne , pour
r le rebelle Stenka. ( Voyez
"., \\\\\ , 34 1 ). Schéré-
mnt le 1 7 janvier 1 7 1 9. Sa
r G. F. Millier , traduite
« allemand , par 11. L.
dKfebr , a été imprimée à
■?• !T^9 » i**-^0' *'c comte
Mof , son petit-lils , grand
H de Russie , a donné , en
e édition in-fol. , des Lettres
4c- Grand à son frld-ma-
cmseiller intime, le comte
'tof. M — d j.
[KR ( Bartrllkmi- Louis-
général des armées de la
'française, né en 1735 ; à
9 de Befort , où son père
atr , reçut une éducation
» de son état; mais soit
oit éloignement pour IV-
'enfiiit de la maison pa-
s 'engagea au service d'Au-
n! a Mantoue, eu garnison,
et t int a Paris auprès de
, -alors maître d'hôtel du
IkHini ; et il mena dans cette
ite tirs-dissipée. Favorisé
f-ar un extérieur a vanta -
ar «on esprit d'intrigue, il
n««ir dt major, dans la lé-
4 dl< bois, destina au ser-
rfLode. Ce corps ayant été
•w-brrer revint a Paris , et
drs premiers événements
«Aution. Dès oue la guerre
rr en 170/** d se fit nom-
<fc»-camp du général Des-
lier . *on ancien camarade
pion de Maillebois. Il con-
rrnr après l'arrestation de
; fut successivement aide-
des généraux Eikmeier ,
SCH m
et Beauharnais , et fit toute la cam-
pagne de 1793. Vers la fin de cette
année, il fut éloigné de l'armée com-
me aristocrate; mais 3 y reparut peu
de temps après en qualité d'adjudant-
général , puis de général de brigade ,
puis fut encore renvoyé comme sus-
pect à vingt lieues des frontières. Mais
triomphant enfin de tous ces obstacles,
il parvint au grade de général de divi-
sion. Employé à l'armée de Sambre
et Meuse , en 1794» il se porta , des
environs d' Avesne, sur la rive gauche
de la Sambre, pour enlever le Mont-
Palisset , qui était occupé par un
corps nombreux d'Autrichiens. Char-
gé, après la retraite des armées al-
liées , de conduire le siège des quatre
places du Nord , Landrecies , Valen-
ciennes, Condé et le Quesnoi, qui
avaient coûté aux ennemis un an de
travaux et des flots de sang, il dis-
posa tout pour les reconquérir d'a-
près les ordres et les instructions du
comité de salut public. Landrecies ,
tomba la première , puis le Quesnoi ,
Condé et Yalciicicnnes. 11 avait diri-
gé trois attaques sur cette dernière
place , et tout était prêt pour que la
tranchée fût ouverte dans la nuit du
a8 août 1704 , si la Convention
exigeait que son décret contre les
prisonniers anglais , fût exécuté. Le
commandant consentait à remettre
la place, à condition que la garnison
aurait la faculté de se retirer; Schérer
attendit du Comité de salut public la
réponse à cettcjpropositiou pour la-
quelle il inclinait : cette réponse fut
conforme à ses désirs ; et il prit aus-
si tôt possession de Valcncicnues et
de Condé. 11 alla ensuite renforcer
le général Jourdan ;et le 17 sept.il
attaqua les Autrichiens au poste de
la Chartreuse, près de Liège, d'où
il réussit à lesdenusquer. Conduisant
l'aile droite de l'armée de Sambre et
m SGH
Meuse, il prit part le a oct. , au combat
d'Aldcnhoven, força le passage de la
Roer, et eu accablant l'aile gauebe
des Autrichiens , commandée par La-
tour, il obligea l'ennemi à se retirer
sur Kcrpen.L'anncesuivante(i7g5) ,
il alla remplacer Pérignon , dans le
commandement de l'armée des Py-
rénées Orientales , et il eut à com-
battre le général espagnol Urrutia ,
qui, le 19 mai, Tint l'attaquersur tous
les points de sa ligne , à Calabuix.
Le lendemain,Scbérer attaquant à son
tour les positions des Espagnols , ne
fut pas plus heureux que l'ennemi ne
l'avait clé la veille. Le 26, il voulut
renouveler l'attaque ; mais il com-
mit la faute de se laisser prévenir.
Tout le mois de juin s'écoula sans
engagement, la cour d'Espagne et la
république ayant déjà entamé des
négociations de paix. Scbérer sortit
de cette inaction , en essayant encore
une fois , le i3 juillet, de forcer les
positions espagnoles , et eu effectuant
le passage de la Fluvia. Il s'ébranlait
pour s'emparer des défilés des mon-
tagnes , lorsqu'il s'aperçut qu'il était
S révenu par l'cunemi. Alors il or-
onna la retraite qu'il fit en bon
ordre ; et les deux armées rentrèrent
dans leurs quartiers respectifs. Scbé-
rer méditait encore un projet d'inva-
sion dans la Ccrdagiic , lorsque la
nouvelle de la paix de Baie mit fin
aux opérations. Vers la fin de la
même année , le Comité de salut pu-
blic lui confia le commandement de
l'armée d'Italie, quftecupait alors
les Alpes maritimes sur le territoire de
Gènes ; et qni venait d'être renforcée
par des troupes venues des Pyrénées.
Scbérer voulut débuter par une offen-
sive brillante. L'armée austro-sarde,
de cinquante mille hommes , tenait
nue ligne de positions fortifiées et liées
les unes aux autres par des rctranchc-
SCH
ments. Sa gauche était appi
mer vers Loano ; un vallon
et escarpé séparait les deux
La ligne de défense des F.
forte de quarante mille b
s'étendait depuis le rocher
ghetto , baigné parla Médite)
Îusqu'à la cime des monta gn<
èles, occupées par l'ennemi,
dats , sans pain , sans souliei
quant de tout, demandaient
cris qu'on les conduisît au
Scbérer eut le bon esprit de
rer des lumières des principa
raux de l'ancienne1 armée
tels que La harpe , Gervoni ,
et surtout Masséna , qui proj
pérer sur le centre des
chiens. On forma trois a
une fausse et deux véritabl
combat s'ouvrit le m no
Il fallut six jours de mouvei
d'attaques opiniâtres pour i
général ennemi ( de Vins ) d'*
nerses positions afin de se' ret
le camp retranché de Ce va.
sur le champ de bataille qua
morts et près de cinq mille
niers. Par cette victoire de
Scbérer se trouva maître d<
pays occupé auparavant par
tro -Sardes, et surtout de F
Vado et de Savone, où ils a va
fermé tous leurs appro vision
On l'a blâmé de n'avoir pas
d'un tel succès , de plus gran
tages , et de s'être contenté
per tranqnillcment la Rivièi
nés et les sommités des moi
au lieu de déboucher de sur
vallée du Tana ro, et de sépan
montais des Autrichiens, corn
naparte le fit quelques mois p
Ayant pris ses cantonnemei
ver , Scbérer fut imité par
tro-Sardcs; et il y eut entre
armées , comme entre celles <
SCH
pce de suspension d'armes,
■truen, censurée par les uns,
* pr d*aatres , servit puis-
ai la projets ambitieux de
futr . qui . par le crédit de
ici mcmedeCamot, se fit nom-
i m pLier , vers la fin de mars
Cr rhoi\ extraordinaire et
ad«. fut regarde' comme une ré-
** dn dévouement que le géné-
vn ut montré à laConvcntion,
nairmidirr 5 et (> oct. 179 5).
ff bu muit le commandement
m*. persiudé qu'il était que
'6* fcir Rcvvbcll saurait l'en
»W ; et en elict , dès le !i0
ro- , re directeur le fit nom-
li^tre de la guerre. Le 1 3 dé-
«mjnf . Schcrer présenta au
ré le ;rneral Buotiapartc, qui
r jj illustre par les plus im-
1 «ictuires. 11 écrivit ensuite
oîjire aux généraux , sur le
1 dr* priiH'ijM-s républicains
di>r»nt> rorps. Stais hien-
»ti-»n ministérielle fut un sn-
jH&ti % et dr censure. On l'ac-
n-*^ ■ rMtiniis et de rornijv-
Bioi* d'juùt l^'J'S , le dé-
•:# ri l.t. au conseil des Cinq-
x*- rri'ti'U ci mire les dépré-
-it -e commettaient au mi-
ir m ^.ii-rre. et qui , dit - il ,
► rr* itLit île marches clandcs-
. I»iri«-t»-iir«» cnirent etoullér
i*"ir> ru or donnai jt quelques
■ a* d.i 11 s 1rs bureaux ; mais
1 i?t.»-}>i.iit Srherer. c'était le
r» ! ii-Vit'uir que l'opposition
'z.itt'.ttr. !.«■ ruiuistn*. sûr de
•- |:«'^1m'||. et d'ailleurs
' jt 1 - -z:jpl 1 IH.111I de Haïras,
*-r li t*»«i" le* traitants et un
ai***-;\. Voulant IcMiiisfraire
r**iii* ii|i l'opposition dcMon-
^-.rf f toi rr i Vie % a, dans le mois
rx 1799, au commandement
1LI.
SCH
n3
de l'armded'Italie. C'était à l'époque
où allait s'ouvrir cette fameuse cam-
pagne des Austro - Russes , qui sem-
blait devoir renverser la puissance
révolutionnaire des Français. Pour
lui résister, il eût fallu en Italie un
général plus habile et plus estimé
qne Schércr. L'opinion publique lui
était d'autant plus contraire , qu'on
le soupçonnait généralement d'avoir
au moins fermé les yeux sur le sys-
tème de pillage et de dévastation qui -
avait excité l'indignation des peuples
de la Suisse et de l'Italie. A peine
fut-il arrivé sur le théâtre de la guer-
re , qu'un mécontentement universel
se manifesta dans l'armée et dans
les contrées de l'Italie qu'elle occu-
pait. A la suite du nouveau général ,
on vit arriver une seconde ligne de
déprédateurs. Sa première opération,
à Turin, fut d'exiger du gouverne-
ment provisoire une contribution ex-
traordinaire de six cent mille francs.
Dès qu'il eut réuni ses troupes, il
vint prendre position, d'après les or-
dres du Directoire, sur les frontières
de la république Cisalpine , pour
établir sa communication avec l'ar-
mée de Naples, commandée par Mac-
donald , et qui avait été mise sous sa
direetion. L'année autrichienne, qui
attendait les Russes , ne se hâtant
pas de commencer les hostilités, Sché-
rcr eut ordre de l'attaquer avant l'ar-
rivée de ses alliés. Il divisa ses trou-
pes en deux corps, dont un , conduit
par Mure.iu, effectua une fausse at-
taque sur Vérone et sur Lcgnago,
afin de tenir en échec les secours que
l'ennemi pouvait diriger de ces pla-
ces sur Pasfrciigo; l'autre, sous la
direction du général eu chef lui-mê-
me , s'empara des positions de la
droite des Autrichiens sur 1er lac de
Garde. Ainsi , par ce dernier mou-
vement oll'casif, Schércr availb&Uv..
H
SCa ntti- encore &*3£i&*
v u» force» autn ..enda»1 a ct recevoir U*
ir«coUc^5-A^f ajutages; ^ recom^ lia
Va?» de " 4'effect»er » ieot l^ou8traire a U jo
ïï-k ^AïeS^ *af "£ ^on , -JgS Jvovi
deur>» I_.»ilécV>ec<lV . \'at- c .Tap* Ch*1" *-. «
en déroute ; et i hoianies *\ seil des ^ i
tout» ctoq. ^r^r avait copeen tt I** s|
!u français*- bcnv à Ajec et le lar tenseigt,e,ne°r, otm
m&£g&& ses
^a^^oo,aalta^; avant de ^S,daos ce
^e uitcntw» > , e„ ava soutint , ^ c,
% Êê" iS^auf s »ft-c -« °v£t - «-
Vetow» "*^ t ^oya^ n ta re- av . . nUC ne ^
rfS^^SîA*' rrlefc
^'up«<« Hfii'^ Tavait été ol
traite- i>» K* ScUerer r ^ « a™ es
Macuano torça ^-ograde sur ^e hou»»
mi <pn ,» le„, s» postes, et » > tantir o
.!_^aW. sur se» x __ i'fV\»o. u a»-** Tvrol , s«r
SCH
kafince de l'armée. Ce Mc-
■ Knt conjurer l'orage qui
■pk de tondre sur Schércr : il
mmé àb tribune, par Briot,
byitatiûn et de lâcheté' : ce fut
na qu'il adressa an Conseil le
■Jfcdt m gestion, et que Kamel ,
■itdci nuances, tenta de le
■fe: as accusa terirs , lui oppo-
I Je mvraux faits , demandè-
I frïl fil mis m accusasion. Des
ib« d'Amibes, de la Rochelle et
foptpaa , le dénoncèrent en mê-
taîp pour avoir vendu , à vil
i. do canons , des fusils , et mê-
lai àahits. Schérer , épouvante ,
■ m démission d'inspecteur , et
a faite. \jn scellés furent appo-
w ses papiers ; et le Directoire
iça qne le tribunal criminel al-
■armer contre lui. Mais la ré-
•■du 18 brumaire, qui éleva
perte au pouvoir , vint arrêter
■mîtes. Sauvé par ce chan-
t «bit . Schérer se retira dans
rdr CL ha uni, et il v vécut dans
aitr jusqu'à sa mort , ai août
On assure qu'il était abruti,
> plu»i«"ur* années , par des peu-
i -rjpulem , et que dès les der-
■mp* de son ministère il était
nUr d'occupations graves et
s- B— 1».
IEF.VKK Lie), poète hol-
i». ut a li.irlem . eu i<>8K, et
■Bf 4 l'âge de vingt • deux.
w rrjavlait .ivec les Musc* des
n douleurs de la pierre. Le
4 tir partir* mêlées, qu'il nous
ss» »i--n* sa langue maternelle ,
■e a qiiHIe hauteur il n'eût
r dr s'élever , s'il avait
t lon^-triDpN. Il avait fait
les rt«idrs j Levdc ; et le
In a ■«m* *r manifeste partout
«es pruduc lions , qui sont en
Ir partir du genre bucolique.
SCH
u5
Elles ont été recueillies par Pierre
Vlaming , bon littérateur et noète
lui-même : il les a enrichies d'une
excellente Notice sur Scherrae» , k
qui M. de Vries , dans son Histoire
( anthologiquc ) de la poésie hollan-
daise ( tome ii, p. 3 1-35), s'est plu
aussi à rendre justice. M — on.
SQIEKZ ( Jk an - CiEORc.K ) , l'un
des écrivains qui ont le plus contri-
bué à expliquer les anciens monu-
ments de la langue allemande, naquit
à Strasbourg , en îfi^S; étudia dans
sa ville natale et à Halle; fut nommé,
en 1 70a, professeur de philosophie, et,
en 1 7 1 1 , professeur de droit à Stras-
bourg, ou il mourut, le icr. avril
1754. Il a écrit un grand nombre de
Dissertations sur le droit et la mo-
rale. Nous citerons : I. Pfiilosophice
moralis Germanorum mediïœvi Spé-
cimen, 1704 , in-4°. Ce premier es-
sai fut suivi de dix autres , sous le mê-
me titre, dont le dernier est daté de
1 7 1 1 . II. De nubilitatc liltcr , Stras-
bourg, 1709, in -4». IH. Son prin-
cipal ou \ rage ne parut qu'après sa
mort : c'est son Glossarium germani-
cum medii œvi , potissimum dialeeti
survint', pulriié , avec des notes et les
Suppléments d'Obcrlin , en 'à vol. in-
fol. . Strasbourg, 1781-84. Ce Dic-
tionnaire peut être considéré connue
un abrégé de ceux de Schiller , de
Wachteret dcllaltans, offrant moins
de développements et vint 'logiques et
de citations d'anciens passages , mais
augmenté d'une grande quantité de
mots tirés de divers monuments in-
connus à Schilter, et généralement
de tous les ouvrages qui avaient trai-
té de la langue théotisque, thyoisc
teu Ionique ou francique , de laquelle
a été formé l'allemand moderne. Le
fdossairc de Scherz., bien moins éten-
du que ceux de Wachtcr et de Hal-
taus , est le plus ample cl le \Aus corn-
8.-
!l6
SCH
mode à consulter, quoiqu'il ne soit
pas exempt de fautes {F. Pfintzing).
Schcrz ne s'est pas rendu moins re-
commandablc comme éditeur. 11 a pu-
blie' , dans le Thésaurus antiquita-
tjim Teutonicarum de Schilter , la
Paraphrase de Willeram et l'Évan-
gile , traduit en vers rimes , par Ot-
irid, bénédictin du neuvième siècle
( Voyez Otfrid ) ; un morceau non
moins curieux de Stricker ( Rhyth-
nuis antiquus germanicus de Caroli
Magni expeaxtione Hispanicâ ) ;
Anonymifragmentum de beUo Car
roli Magni contra Saracenos, etc.
Il a , de plus , enrichi ce Recueil de
notes , et a été l'éditeur du troisième
volume, (f. Schilter). Voy. aussi le
Journ. des savants juin 1784* Z.
SCHEUCHZER (Jean-Jacques) ,
médecin et naturaliste suisse , auteur
de nombreux ouvrages , et célèbre
surtout par ses recherches sur les
fossiles , naquit à Zurich , le 2 août
167:2 , de Jean- Jacques Scheuchzer,
docteur en médecine. Après avoir fait
ses premières études dans sa ville na-
tale , il se rendit à Altorf , université
qui appartenait à la ville de Nurem-
berg , pour y étudier la médecine ,
et passa ensuite à Utrccht afin de se
perfectionner dans cette science. Re-
çu docteur à Utrecht , en 1694 , il
parcourut l'Allemagne, et vint de nou-
veau habiter Altorf, résolu d'y anro-
fondir les mathématiques, qu'il se
disposait à enseigner dans sa patrie.
Son goût pour l'histoire naturelle
l'engagea cependant à faire de nom-
breux voyages dans les diverses par-
ties de la Suisse , et principalement
dans les Alpes j il se forma ainsi de
riches collections , qui ont servi de
matériaux à ses principaux écrits. On
a une relation de ces excursions sa-
vantes , imprimée à Londres , en
1708, in -40. , qui comprend celles
SCH
des années 1702, 1703 et 1
elle a été réimprimée à Lcyd<
1723, et l'on y a joint les vo
faits jusqu'en 171t. Le titre (
Recueil est : Ovptmfot-rinç Hefoe
swe itinera per Hélvetiœ Al
regiones facta , annis 1 70a-
II offre quelles cartes et béai
de planches , représentant les
principales , les vues intéressé
et un assez grand nombre de pb
de minéraux et de pétrificat
mais on y trouve aussi, dans le
quième et sixième Voyages, des
res ridicules de dragons et d<
pents monstrueux , faits d'apri
contes populaires , dont l'auti
recueilli un assez grand nombre
de vieilles chroniques. Scheiich
travaillé avec beaucoup d'arden
l'histoire naturelle de la Suisse
1695, il en avait fait connaître
sieurs cristaux dans les Ephémt
des curieux de la nature, et
reproduisit d'autres en 1726,
le trente-quatrième vol. des Trrn
tions philosophiques. Ce même
me contient aussi de lui une a
mie de la marmote.' Il publi.
1700, in-40., à Zurich , des i3
gomena historiée naturalisHeh
qui contiennent le catalogue des
teurs qui ont traité ces matière
1 70a , il donna son Spécimen 1
graphite Hehetiœ , catalogue d
néraux et de pétrifications de ce]
avec des planches , qui represe
plusieurs ac ces dernières: il corn
ça , en 1716, une Histoire nati
générale ac la Suisse , en allem
dont il a paru trois volumes in-4
premier en décrit les montagnes
deuxième , de 1 7 1 7 , les eaux ;
troisième , qui est de 1 7 1 8 , les
téores et les minéraux : la suit<
jamais été imprimée. Il avait
entrepris des travaux d'une m
STJI
«f-m-r-tlc. Sa Biltliothvcascrip-
u historié naturali omnium ter-
xi»tniuH inxrvientium , Zurich ,
. m-8". , lie so borne point à la
* ; et il m est de même do son
dr Dictionnaire minéralogie
qui a |wini dans le Supplément
les de Leipzig, tumo vi t mais
' citiiliotit qu'une partie do la
A , et dr sa Sciaçraphia litho-
i . que Klein a fait réimprimer
it/jj; , en i"jo. Le* pétrilica-
!«•* pierres ligurccs, le* fossiles,
e qui a le plus constamment
vm attention. Dans une Disscr-
ur les coquilles pétrifiées (de
dus , imprimée en i (*)(>, dans
tes des curieux de la nature,
y*\\ encore pouvoir expliquer
Tift.it t<<n (tardes causes physi-
T uxl';|ieiHlaiilos delà vie; mais
bru ensuite de se convaincre de
^suncedr cette explication, et
pu 1rs idées de Woodward,
i ittriltfie l'origine au déluge.
:«it*it nit'iiie on latin, l'ouvrage
..~*iwinl, et le lit imprimer à
i. m 1-0 J. Dans un Mémoire.
e .t !'.»■ .idi'inie des sciences de
•ri i -•■**. d rlierrhe «i se rendre
rt\ kt)i'lir^f*oI dos innombrable*
■i- «•■rp* iirgaiiÎM's , «piécette
• j \i*- a l.iisM> sur la terre, en
w^it ■pi*fc Ihru elrva les njoiita-
• -..- f tirr émuler les eaux, et
. ; *ii |i ui.ititre dans les lieux
-t.itt !•■ plus île pierres; ce
«i t-il. «pu* les pa\N viMo ■
iii.'ii* li Pologne, n'imt pres-
* !' iiii-îiïajni^, et ifmii o\-
, „.-i f i>iiiui<-iit !«■«» ciuiclies
— ii.nMi'» iiinii'-isiM^ se corn-
- :.! *i ««ii|\riit diiiiN des po-
■ Î4i p*<-» i»u ni'/iiu' roii\iTM'i's:
•. .:i ne iriN ridicule que la
' l» i*;j\ «pu* l'un tairait à
-*|f:r . Ui4l* «pli alisri l;C k CC-
SCII
"7
(Lut cii vraisemblance à aucun d'eux.
La mémo année, 1708, il publia une
Dissertation intitulée : Piscium que-
relœ et vindiciœ, 011 il prouva mie
les poissons pétri lies ne sont pas des
jeux de la nature , mais des restes de
vrais poissons qui ont eu vie et
qu'il soutient avoir été enterres par
le déluge. Ce sont les poissons eux-
mêmes qu'il introduit, se plaignant
de ce qu'on ne veut pas les reconnaî-
tre comme appartenant au règne ani-
mal : mais, à part cotte forme insoli-
te, ce petit ouvrage ne mérite pas le
mépris avec lequel BiuTon l'a traité.
On y vit pour la première fois, des
ligures de ces beaux poissons fossiles.
d'OËniiigen, qui sont devenus si cé-
lèbres en géologie. UJferbarium di-
luvianum de Scheuclizer parut l'an-
née suivante ( 1709.), à Zurich, in-
folio , et Ton eu a donné une édition
fort augmentée à Leydc, en 17213.
11 ollrc un grand nombre d'emprein-
tes de végétaux sur des pierres :
l'on y voit aussi quelques poissons,
quelques insectes, et des < fend rites ,
c'est-à-dire dos pierres sur lesquelles
sont des traits qui semblent (igurcr
des plantes. Scheuclizer donna , en
171*), son Mutivum diluvianum f
catalogue gênerai dos pétrifications
et des fossiles qu'il possédait dans
sim cabinet : ce devait être une licllc
et nombreuse collection. Mais de
toutes ses dissertations sur la matiè-
re des fossiles, la plus célèbre est
celle qu'il publia ou 17'^i, sous le ti-
tre do Ifnmn diLwiitestis et Hïot-
/'j-o; : il y décrit un squelette retiré
des carrières d'OKiiingcii , et qu'il
croyait être un homme : on a pensé
eiiMiite, ]Nkiid;iut bien des années, (pie
ce pouvait être le squelette d'un pois-
son iiuiumé Silure ; mais l'evaiuon
a profond i. que l'auteur de cet article
a. fait de ce morceau fameux , an-
i.8
SCH
i ourdirai dépose an Muséum de Tey-
ler à Harlem , a prouvé que c'est une
Salamandre d'une espèce gigantesque
et maintenant inconnue dans la natu-
re vivante. L'étude de tant d'objets,
dont il faisait remonter l'origine au
déluge, avait dû engager Schcuch-
zer à s'occuper des passages de la
Bible , où il est question de cette
grande catastrophe; et il fut insensi-
lement conduit à examiner et à com-
menter tous les endroits des livres
saints , qui se rapportent a quelques
matières de physique ou d'histoire
naturelle. Son premier essai en ce
^eure eut pour objet le livre de Job;
il est intitulé : Jobi Physlca sacra,
et parut en 1721 : l'auteur y ajouta,
en 1 na4 , une Dissertation sur les sau-
terelles , dont Moïse permet aux Juifs
de manger; et en 1727, une autre
sur les matériaux du temple de Jé-
rusalem ; mais son grand ouvrage de
la Physique sacrée, qui embrasse la
totalité de l'Écriture sainte est en
8 vol. in-fol. , imprimé en allemand
à Ulm, et en français, à Amster-
dam, depuis 1732 jusqu'en 1737,
orné de 720 planches, gravées avec
beaucoup de luxe. Tous les passages
qui ont le moindre trait à des produc-
tions de la nature ou à des phéno-
mènes physiques , ou à des ouvrages
et des opérations des l'art, y sont ex-
Iriiqués selon les idées de l'auteur; et
es choses dont il y est question sont
représentées dans des gravures , pour
la plupart assez inutiles. Si la Bible,
par exemple , nomme en quelque en-
droit , un quadrupède ou un oiseau ,
l'animal est aussitôt dessiné dans tou-
tes sortes de positions et dans des
Ï>aysages très-soignés. Parle-t-elle de
'oreille ou de l'œil , des planches
nombreuses offrent tous les détails de
l'anatomic de ces organes ; est-il ques-
tion des planètes , on voit une figure
SCH
du système du monde , suivant Ce
pernic et Ptolémée. Ces planches soof
plus inutiles encore, s'il est possible,
quand elles ne représentent que des
événements ordinaires , comme un
combat , une onction de roi , un sa-
crifice , ou même des événements mi-
raculeux, qui n'avaient nul besoin
d'être dessinés pour être compris,
tels aue la terre engloutissant Dathan
et ÀDiron, et le feu du ciel descen-
dant sur Sodome et Gomorrhe , ou
enfin de simples allégories, ou de
simples allusions, qui deviennent de»
sujets de planches dispendieuses, sons
le seul prétexte qu'elles se rappor-
tent à des objets naturels : par exem-
ple, quand le Psalmiste dit : Qtd
soutiendra le froid du seigneur 7
Scheuchzer donne , sur une estampe,
une vingtaine d'hommes qui patinent
sur la glace. Ce livre volumineux et
cher est néanmoins encore indis-
pensable aux naturalistes ,jparce qu'il
contient beaucoup de figures qui
n'ont point été gravées ailleurs. Ain-
si Scheuchzer, qui avait apparem-
ment à sa portée de grandes collec-
tions de serpents, en a répandu les
images dans les divers endroits ou la
Bible nomme ce genre de reptile ; et
quiconque s'occupe d'hcrpetologie
est obligé de les y aller chercher. Il
en est de même de beaucoup de pé-
trifications qu'il donne a l'endroit de
la Genèse où il est question du déluge:
il n'est pas jusqu'à des sauterelles,
à de nombreux poissons , qu'il a eu
occasion de placer dans ce bizarre
Recueil. On y voit même aussi des
médailles , dont il faisait une collec-
tion, et qu'il a quelquefois trouvé
moyen de faire entrer, sous quelque
prétexte, dans cette Physique sa*
crée. Il publia, en 1701 , en alle-
mand , un Traite' gênerai de physi-
que , et il donne eu latin des Ni
1*0» a encore de m des
îck 9m 1728, dan TUiem
ttfs^dbtwnMRitre, aZo-
«k Semt-Gatfcard, de 1 1*8
Gel demain laborieux avait
entîsne de eet contemporains»
6, oa lai avait donné la sur-
dé la chaire de mafbémati-
3 avait été nomme médecin.
le de Zurich. Cependant il
I en médecine qu'un petit
^^um anh^s? ^s^u^us^m^r^^^^^MSr ua^^ a#^^^»*u^^^
"arsat dmmgle. En 171a,
I ■■mils l'avait recommandé
4e-43rand , qui lai offrit la
ans médecin arec un traite-
notable j mai» le sénat de
le retint par l'offre d'une
r orotetsenr de physique , et
itwmli de la collégiale de
le vacante par la mort de
îHeMaralt ScheochzeTmoa-
« de juin i733.Unabregéde
ivecla liste de ses ouvrages a
m le Mercure Suissedumoîs
le la mime année , et ïui-
ait publié , en 1717, dans
Autos Lwsiensia , unCata-
i écrits qu il avait fait impri-
me époque , et une Notice de
I préparait. — Son fils Jean
né en 17 00, médecin, com-
pta ville de Zurich, et mort
i a l'âge de vingt-sept ans ,
daitea anglais I \ Histoire du
r fUempfer , et se disposait
r les Voyages en Perse , et
misies exoticœ du même au-
vsqu'uné mort prématurée
M». C— v— n.
ttCHZER ( Jeaiv ), botanis-
dn précédent , naquit à Zu-
1684. Après avoir terminé
ieres études dans sa ville na-
uivk quelque temps la car-
SCH 1 iq
rière militaire t •en Hollande, lut se-
crétaire du courte Marsigh', qall ac-
compagna en Italie', et revint dans
sa patne, où 3 s'appJi^ua à h méca-
nique et aux fortifications. Il obtint,
en 171a, une place d'ingénfebr du
canton de Zurich. En 1718, il ta
nommé professeur debottniqnet l'u-
mvcrsitédePâdoue; mais il nous ap-
prendhri-mëme,daDsla préfreedetoa
j^grostogruMe^îl lu t écarté à cau-
se de sa qualité de protestant, et rem-
placé par Ponfedera. Scbeuchier fit
alors un nouveau voyage en Hollande,
parcourut la France, 1*1 ta lie et PAMe-
magne, et fut nommé, en ijîa, se-
crétaire des états ( LandscnnSber )
du comté de Bade. Son frère étant
mort l'année suivaflte, 11 fut Appelé
pour le remplacer dans la Chaire de
professeur dliistoirtî naturelle, à Zu
rich, ou il fut aussi nommé mlAedn
de la ville , et poungu d'une des pré-
bendes de la collégiale. 11 exerça peu
d'années ces fonctions, et mourut te 8
mari 1738. J. Scbeocbier a publié: I.
Deusu historiœ ruUurmHs m mediri-
nd9 dissertation inaugurale. II. Pro-
drtimusJ4grostôgr*phi*Nebeiw*,
sisiens binms gmnunum mtymontm
hmctcnùs non descriptomm , etc.,
décades , Zurich , 1 vol. ia-fol. ,
in 08. III. Operis m*rostogrtwhici
i dem, petit in4r. ,ibèô\, 1710. Nous
ne dirons rien de ces deux derniers
ouvrages , uni ont été fondus dans le
suivant. IV. AgrostogrmpMm, she
gramùutm JuncoruM , çypefbidum
eisque affmum historim, 1 Vol* in-
4°., 55o,p.,ib,>kL Au milieu des
progrès qu avaient fait faire a l'étude
des plantes les méthodes perfection-
nées de la fin du dix-septième siècle ,
la famille des GfUminées était en-
core une des plus négligées. I* ta-
bleau synoptique de Lobel fut , pen-
dant quelque temps , le meilleur Ira
iio SCH
vail sur oe sujet. Plu» tard, Jean
Bauhin y joignit quelques caractères
tirés de la forme et de la grandeur
des glumes ( corolle , L.; calice J. ) ,
et des a r et es , et de la couleur ou
grandeur des étamines. Ray publia
aussi un tableau synoptique ; mais ses
coupes établies sur l'usage ou l'inu-
tilité du fruit , sur la forme , sur le
degré de facilité avec laquelle les
paillettes s'en détachent , ne donnaient
aucune nouvelle lumière : on voit
qu'il avait même rétrogradé. Tour-
nefort lui-même n'établit pas des ca-
ractères bien trancLés. Il n'existait
donc encore aucune distribution fou-
dée sur les organes génériques , mais
seulement des descriptions spécifi-
ques. Scheuchzer admit la grande di-
vision de Ray , en Graminées à épis
et Graminées à particules. La pre-
mière section se partage en gra-
minées à un seul épi, les ( triticées,
hordéacées , sccaùnées , etc. , ) et en
graminées à plusieurs épis, (les àao-
tyloïdes et genres voisins. ) Les espè-
ces sont distinguées par le nombre de
fleurs sur chaque dent de l'axe, le
nombre ou la forme des paillettes , la
présence ou l'absence aune arête ,
etc. Les graminées à particules
ont des locustes (épillcts ) simples ou
composées. Les caractères secondai-
res sont tires de la forme des glumes
( calice L.) et des paillettes (corolle
L., calice J.) , de la forme des arêtes,
de leur insertion au sommet ou au-
dessous du sommet , ete. Ces carac-
tères sont extraits du Tableau synop-
tique, fort complique, qui se trouve
en tête de l'ouvrage. On voit quels
avantages a cette méthode sur toutes
celles qui l'ont précédée. L'auteur
y joignit des descriptions spécifiques,
trop minutieuses peut-être, mais qui
peuvent encore être utiles. Malheu-
mibcuicnî sa nomenclature est aussi
SCH
\
celle de son époque. Mais nous de-
vons lui reconnaître le mérite d'à* ^
voir établi des caractères génériques :
S lus importants que ceux de ses pré- *
écesseurs , et dont Linné lui-même ]'
a profité. Enfin sa méthode , malgré ":
plusieurs défauts , dont le plus grand *'
peut-être est d'avoir séparé les espè-
ces à un épi, à plusieurs épis et à pa-
nicules, fit (aire quelques pas à la J
connaissance de cette famille. Nous
trouvons , à la suite des graminées ,
mais dans une section séparée , non-
seulement les cypéracées , mais enco-
re les joncs ; ce qui ne doit pas éton-
ner, puisque les botanistes de cette
époque ne tenaient aucun compte
de la position respective et des rap-
Sorts des organes sexuels , ainsi que
e la structure du fruit. \J Âsrosto-
graphie est accompagnée de dix-neuf
planches , dont onze offrent des dé-
tails d'analyse, et huit des dessins de
plantes entières. Celles - ci représen-
tent passablement le port général ;
mais les espèces y sont rarement as-
sez caractérisées pour être reconnues.
Linné a donné le nom de Scheuch-
zeria à une plante de la famille des
aUsmacécs. D — u.
SCHEYB (François-Christophe
de) , né , eu 1 704 , à Thengen , dans
laHaulc-Souabc, fut envoyé, après
la mort de son père, en 1717» au
collège des Jésuites , à Vienne , où il
fut au nombre des premiers étudiants.
Ayant achevé ses cours, il obtiut,
Sar la protection d'un parent, syn-
ic des états de la Basse-Autriche ,
une place de secrétaire auprès du
comte de Harach , qui venait d'être
nommé vice-roi à Naples. Dans cette
ville , Scheyb nourrit son ardeur pour
les études , instruisit les pages et les
fils du vice-roi ; ensuite il accom-
pagna le jeune comte de Thiui , pe-
tit-fils du vice- roi , par l'Italie, a
SGH
■a ici site de Lcyde, où il recoin-
mfa pour ainsi «lire ses études sous
i grands professeurs qui y cnsei-
laient alors, tels que Vitriarius ,
irmaon, 'sGravcsande, Boerhaave
VanSwietrn.il y fit imprimer un
rrçé du Traite' de Grotius , du
roit de la guerre et de la paix : Cro-
is de jure Belli et pacis in nuce ,
7<1>, 17*8, in-8°. De Lcyde û
pia Bruxelles avec le jeune comte
ivre le savant Schœptlin ai s'e-
it joint à eux, et y séjourna quelque
■p*. Appelé de là , m qualité de se-
ctaire, auprès du comte Krncst de
ira cli . autre (ils du vice-roi , uom-
r auditeur de Rote , pour la nation
Irma Dde , à Rome, Schcyb s'y ren-
t en 1731 , et exerça ses fonctions
nia ut *ix ans. Au bout de ce temps il
rompagna le vice-roi qui retournait
Virait, et fut nomme', en 1739, se-
rtoirvdcsélalsdela Basse-Autriche.
** prit d'un tel enthousiasme pour
irie-Tlirrèse, que, non content de
m^ivrcii sou honneur un poème
dijii/e chants, intitule la Thêrê-
usV. rt imprime avec licaucoup
l«.xr, à Vienne, 17*7, iu-J". ,
r^rivit, eu 175*1, à J. J. Riuis-
iu. pour l'engager à cclelircr
îsm sa souveraine. Le philosophe
Cwnirxr lui fit une réponse renia r-
a! 1«- . qui est imprimée dans sa cor-
»p-»Mdanre, et dans laquelle il fait
**r\ir a Si lie vli qu'assez d'autres
! jri* le soin de louer les souve-
i> . et que roux qui les louent le
i%. nr sent pas ceux qui leur ren-
of lr m< -illeur servie*. Schcyb fut
=* util*- a la littérature, en donnant
# btjiiwlh' «ilitioii de la fameuse
•l4# ilf l'mtingcr , qu'il fit graver
•r w un. et à ses frais, sur l'origi-
! . •jii«4*r\é à la bibliothèque de
ni'*. **t qu'il j<< ompt-iii île note*
1 iutr». H voulut, pour ainsi dire,
SCH 121
donuer au public un fac simile de
cette fameuse Carte : en conséquence,
il imita jusqu'à la teinte jaune du
manuscrit. Cette belle édition, le seul
titre véritable de Schcyb à la célé-
brité, parut à Vienne, en 17M ,
iu-fol. sous ce titre : Tabula Peu-
tingeriana itineraria,quœ inAugus-
td bibliothecd Vinàobonensi nunc
serval ur, ace lira tè descripta. [Ptyr.
Peutwger , XXXIII , 54<i). Ce-
pendant, il ne fut pas tiré beaucoup
d'exemplaires des douze planches de
la Table; les cuivres devinrent, par
la suite , la propriété de l'académie
deMauheim , qui fut transférée à Mu-
nich. On les vendit à l'enchère avec
les vieux meubles. Celui qui les ache-
ta était sur le point de refondre les
cuivres ; heureusement , l'académie
de Munich en ayant été avertie, se
hâta de les racheter : ils furent col-
la donnés avec l'original à Vienne.
On corrigea les fautes qui s'y trou-
vaient; le géographe Mannert (ut
chargé de commenter ce monument
important de la géographie aneienne:
le professeur Thiersch ajouta une
préface; et c'est ainsi que les plan-
ches île Schc\b reparurent , par les
soins de l'académie bavaroise, sous
le titre de Tabula itineraria Peu-
tingeriana , primum œre incisa et
édita a Fr. Chr. de Schcyb. Anna
M. D. CC Lllf. Denito cum codicc
VimUAmniicullata, emendata, et no-
va C. Mannert i intrttducliotw i/u-
tructa, Leipzig. i8u{, iu-fol. D'après
quelques critiques allemands , les
planches auraient encore lwvsoin de
quelques corrections pour être con-
formes à l'original. Une édition fait*
en Italie, en iHo<j, avait reproduit
l'ouvrage tel que Schcyb l'avait don-
ne. Un professeur hongrois, M. ha
taucsich. M' propos- de n imprimer .
eu iHjfi t la Table de lVutingci . d'à •
I&'J
SCH
près la copie de beneyb, mais avec
uu nouveau commentaire. ( Gazctt.
litt. de Leipzig, nov. i8u4, col.
2997 • ) Ijes autres ouvrages deScbeyb
sont moins intéressants. Voici les ti-
tres de quelques-uns : T. Éloge du
comte Frédéric de /faracA, Leip-
«gi !75o,in-4°. H. Findobona
Romana , uu la ville de Vienne en
Autriche avant les Romains et du
temps de ce peuple , Vienne , 1 766 ,
in-cK III. Orestrio , des trois arts
du dessin, avec une Préface de Ri-
del, Vienne, 1774, û>80. C'est la
suite ou la deuxième partie d'an ou*
yrage qu'il avait publie' en 1770,
in-8°, sous le titre de Chœremon.
Scheyb avait traduit de l'italien la vie
de saint Jean Népomucène, Vienne,
1773 , in-8°. j et de l'anglais , plu-
sieurs lirocbures politiques. II com-
posa aussi des pièces de vers dans
Je patois autrichien. Il était conseiller
aulique , lorsqu'il inourut le 2 octo-
bre 1777, à Vienne. D — g.
SCH1AMIJSOSS1 (Raphaël),
peintre et graveur, né à Borgo-San-
Sepolcro, vers i58o, fut élève de
Raphaël Del Colle. <>n connaît de lui
le tableau du maître autel de l'église
du Domc de sa ville natale. La
composition en est simple, l'cxpres-
ion naturelle; l'aspect n en est pas dé-
sion
ispct-t n'en est pas dé-
pourvu d'agrément, et le coloris en pa-
raît étudie. Mais c'est surtout comme
graveur qu'il s'est fait une répu-
tation. Ses eaux -foiles, d'un beau
brut pittoresque , exécutées dans le
style des peintres , sont très-recher-
chées. Les pièces qu'il a gravées
sont marquées de son nom; mais
ce nom est écrit de différentes ma-
nières: c'est tantôt Sghaim tossius ,
tantôt Schiaminossi , tantôt Sciami-
nosi. Lanzi ajoute à la difficulté en le
nommant Scaminoi si et Scaminassi.
Son véritable nom doit être celui
SCH
qu'il a pris sur ses gravures : elles \
sont au nombre de soixante - treize y' 4
parmi lesoutlles il v en a vingt-qua- n
tre en tailles de bois , formant deux ,
Recueils sépares de grandes tètes ra- <,
Srésentant les Douze apôtres et le* v
)ouze Césars. Parmi les pièces à . \
l'eau-forte , on distingue une suite de jA
quatorze feuilles iu-8°. , de son in* ^
vention , sur les mystères du Rosaire^ ^
publié à Rome , en 1609. Il a gravé ' ,
une aMre suite sur le même sujet, /
compRee de quinze feuilles in-folio. .
* p g- 4
SCHIAVONE (André Medula, .
dit le), peintre, ne à Sebcnico» en,
Dalmatie, eu 1 5aa , se forma sur \m . (
ouvrages du Titien et du Giorgion* Om , ,
rapporte que sou père etit les pra-
miers indices de sou amour pour la
peinture, lorsque, l'ayant amené
à la ville , encore enfant , pour y
choisir un état , il le vit désirer avec
transport d'être peintre, et céda à
son désir; mais il ne pot le foire est*
trer dans un atelier que comme sim- »
pie garçon manœuvre. Dépourvtrd*
toute fortune , il fallait que le jeune
André gagnât de quoi vivre; et, pres-
sé par le licsoiu , il était obligé de tra -
vailler en mercenaire et non en ar-
tiste. 11 commença donc à peindre
sans étude préliminaire de dessin ; et
il n'eut, pendant plusieurs années,
d'autres Mécènes que quelques maî-
tres-maçons, qui le recommandaient
pour barbouiller une façade, ou quel-
ques peintres de caisses et de bancs ,
qui le prenaient pour aide. Le -Titien
le mit le premier en crédit , en le pro-
posant pour les peintures de la biblio-
thèque de Saint-Marc, où Scbiavooe
a montré plus de correction que par-
tout ailleurs. Le Ttntoret lui rendît
également justice ; et il ne rougissait
pas de l'aider dans ses travaux pour
étudier l'art avec lequel il peignait.
SGB
ma maître avait même toujours
» tableaux, du Schiavone dans
tflier; et on l'entendait repéter
■t que tous les peintres de-
sl apr de même, avouant tou-
qu'ib auraient mal fait du
as mieux dessiner que lui.
plos, il voulut l'imiter, et
aux Carmes une Circonci-
se ressemblante au style du
ivooe, que Vasari la donne
ua ouvrage de ce dernier pein-
>pendant Vasari avait pour cet
e un mépris injuste j et d a écrit
:*est par maladresse seulement
a fait quelques ouvrages sup-
thta; idgementau' Augustin Car-
t a relevé arec force. En effet , à
ndoo du dessin, le Schiavone a
»é, à un degré émincut, toutes
■1res parties de la peinture. Ses
lasitiotis sont belles; le mouve-
:de ses ligures est plein d'esprit,
«ressèment imité des estampes
'araesan; son coloris est agréa-
et rappelle la suavité d'André
arto. Enfin la touche de son pin-
est relie d'un grand maître. Après
on . sa réputation ne fit que s'ac-
tv : on !» arracha les peintures ,
earral allégoriques ou mylholo-
e§ , qu'il avait faites sur des cais-
« »or des banrs. Il en existe trois
i la galerie de Dresde , quatre
• erlle de Vienne. Plusieurs mai-
dV Ynûv en ont quelques-unes,
Msat pleines de grâce et d'esprit.
pjrt a Rimiui , dans le couvent
ibéarin*. deux tableaux de la
ea»iun de ceux du Poussin , re-
mariant la Naissance de Jésus-
ut H Y Assomption de la Fier"
m*e Ton peut mettre au nombre
piu* beaux ouvrages que Schia vo-
it e%*rute\. \* Musée du Lotirre
iflde/le cet artiste, une Tête de S.
**• Baptiste , dont Us feux sont
SCH i«j3
baissés. Ce tableau, de forme ovale ,
est d'un si grand mérite , que beau-
coup de personnes l'ont attribué à
Raphaël. Le même Musée a possédé
un dessin de Schiavone , au crayon
noir , estampé, représentant la Cha-
rité romaine; plus dix autres pro-
ductions de ce maître : I. La Pré-
dication de saint Jean dans le dé"
sert. II. L'Ange gardien. III. Une
Nativité. IV et V. Deux Tableaux
allégoriques. VI. Énée et Anchise.
VII à A. (Quatre Esquisses repré-
sentant différents sujets. Tous ces
tableaux , enlevés à 1 Autriche , ont
été rendus en i8i5. On a delà main
de cet artiste quelques estampes,
soit à l'eau -forte, soit au clair-
obscur , dans le goût du Parmesan ,
d'une très -belle exécution; ce sont :
I. Moïse sauvé des eaux , d'après
le Parmesan. H. Une Sainte-Famil-
le , composée de cinq figures f d'a-
près le même auteur. 111. Saint Pier-
re et saint Paul guérissant le boi-
teux , d'après Raphaël. Ces trois
Eièces sont imprimées sur un fond
leu et rehaussées de traits blancs.
IV. La Résurrection de Lazare.
V. Le Christ au tombeau , ou Von
voit la Vierge évanouie ; deux
morceaux d'après le Parmesan , im-
primés sur fond bleu , et réhaussés
de filets d'or. VI. La Fuite en Egyp-
te , gravée au burin , sur un fond
bleu; et VII. V Enlèvement d'Hélè-
ne, d'après sa propre composition;
grande pièce en travers, gravée a
l'eau-forte. Le Schiavone mourut à
Vicence, en i58a. — Grégoire ( et
non Jérôme) Scm avoue, peintre, na-
quit en Dalmatie, et fut élève du
Squarcione. Condisciple de Mantc-
gne , il adopta , dans ses ouvrages ,
un style qui tient le milieu entre celui
de ce dernier peintre et celui de BeU
linL Ses tableaux, presque tous de
IH
sot
petite dimension , ne sont pas ra-
res , et se font remarquer par des
compositions pleines de grâce , or-
nées d'architecture y de fruits, de
fleurs , et surtout d'anges d'une phy-
sionomie vraiment céleste. Une de ses
productions les plus précieuses se
voit à Fossombrone , et porte cette
inscription: Opus SclavoniiDalma-
tici Squarzom scholaris. P — s.
SCHIAVONETTI (Louis), gra-
veur, né à Bassano , en 1765, était
l'aîné des huit enfants d'un papetier
de cette ville. Il montra , dès ses plus
tendres années , un penchant décidé
pour le dessin , dans lequel la médio-
crité de son premier maître ne l'em-
pêcha pas de faire des progrès. Em-
ployé à l'établissement calcographi-
que fondé récemment à Bassano, par
le comte Remondini , il se forma sous
Bartolozzi et Volpato , qu'il se pro-
posa pour modèles , et dont il devait
égaler la renommée. Son premier ou-
vrage fut une copie de l'Hector de
Ci pria ni, gravé par Bartolozzi , et
que les yeux même de cet artiste ne
surent pas distinguer de l'estampe
originale. Cet essai lui gagnal'cstiine
de Bartolozzi , qui l'engagea de le sui-
vre à Londres, où Schiavonctti vécut
avec son maître dans la plus grande
intimité. Parmi une foule d'ouvraecs
qu il a exécutés , on remarque : 1. La
Mater dolorosa , d'après VanDyck.
IL Le Portrait de ce peintre, sous
les traits de Paris. III. Le Carton de
Pise , de Michel-Ange. IV. Juliette
et Roméo, sujet tiré de Shakspeare.
V. Quatre estampes , représentant
Y Histoire de la dernière année de
Louis XVI, d'après Bénazeck. VI.
\] Apothéose de cet infortuné mo-
narque. VIL La Naissance de J.-C. ,
tableau connu sous le nom de la Nuit
du Corrige. VIII. Lcjils du doge
Foscari , priant son père de faire
SCH
révoquer l'arrêt qui le bannit a
pétuité de Venise. IX. LePéleri
de Canterhuly, gravé à l'cau-f
d'après Stothard. X. Le Déba
ment des Anglais en Egypte \t 8
Moi , d'après Loutherbourg. X
Corps de TippouSdib, reconni
sa famille , d après Singleton.
estampe , l'une des plus belle
Schiavonetti , fait partie d'une
lection de quatre gravures reh
à l'histoire de cette malheureux
mille indienne. Les trois autre
été exécutées par Cardon , et p
frère de Schiavonetti. XII. Une
d'eaux-fortes , d'après Blake ,
un poème anglais intitulé : le !
beau (de Blair), Londres, 1 8 1 3 , i
L'éditeur de cet ouvrage y a i
l'éloge de Schiavonetti , me
Brompton , le 16 juin 1810. C
grette qu'il n'ait pas eu le t
d'achever la Chasse au cerf ,
près la magnifique compositic
West, représentant Alexandre
roi d'Ecosse , sauvé des attaqu
cet animal , par Colin Fitz-Gera
Schiavonetti possédait la fore
dessin , l'harmonie des lignes
nion des tons , et savait donner
ouvrages cet éclat, et ce mouv<
qui tient plus aux libres inspir;
d'un peintre , qu'au burin a'ui
veur. A — g-
SCHTCKARD (Gitillaume;
lèbre orientaliste allemand, na<
Herrenberg (près de Tubingu
23 avril i5q*>.. A l'âge de sept
fut mis au collège de sa ville n;
se rendit, en i6o3, auprès d
aïeul paternel , alors surin tend*
Gugling; en 1606, auprès d
oncle maternel, qui était rêvé1
la même dignité à Brcnhaus<
quoiqu'il n'eut point encore fm;
les écoles inférieures, on l'adn
nombre des élèves du prince. Au
SGH
125
* de 1610, il obtint une
or soa cours de théologie à
, A peine y était-il entré,
sic obligea l'université de
'm beahé de théologie s'é-
risoiranent k Calw 2 Schic-
hrit, et fut logé tout le temps
«uu , dans on couvent de
;. L'année suivante, runiver-
k Tubingue, oùSchickard
eréde maitre-ès-arts, le 17
w juillet. Pour consacrer la
le cet événement, le docte .
laJcnreffer donna, à Schic-
exemplaire de ses Lieux
ves, avec l'inscription sui-
f*osaockanssimo,M. WiL
dckardo,inSS. Theologùe,
%enlum offert: et SS. gra-
catur Mathias Hafenref-
7. juL 161 1. Le procède
Bcr fit beaucoup d împres-
LYsprit de Schickard, <pri
es ce moment, de prendre le
rd pour modèleet pour règle
daitc. Schickard continuait
tliéologknics, et cependant,
aussi des leçons à des jeunes
itmilles les plus distinguées
ia$nc.En iGi2, il fut sue-
nt pourvu des vicariats de
■g et de Kircheim sous
a fin de cette même année,
iTabingue, et y commença
» publiques de langue hé-
qu'il continua Tannée sui-
•st à cette époque qu'il pu-
res le conseil de ses amis, sa
de la langue sainte. Quel-
s après, il fut promu au
à Surtiugeu. En 1617,
qui était parti de Lintz,
rendre dans le duché de
erg , passa par Nurtingen
ooDaîsaanre avec le jeune
es rapports qu'ils eurent en-
•veillerait dans Schickard,
son goût pour les mathématiques,
qui s'était endormi pendant quatre
ans, et qui aurait pu être étouffé
sans cette heureuse influence. On
voit par sa correspondance, qu'il
s'occupait alors de gravure en bois
et en taille- douce; qu'il possédait
une presse à imprimer des estampes;
mi'il avait composé un globe céleste,
dont il avait présenté la planche au
duc de Wurtemberg , sans qu'il lui
en fut revenu la moindre gratification.
En 1618 , k chaire de langue hé-
braïque à l'université de Tubingue vint
à vaquer par la démission de Berin-
ger 2 le chancelier Besold aurait bien
voulu la faire donner k Schickard ;
mais Wanmann l'emporta et fut
nommé. Deux ans plus tard , celui-
ci devint prédicateur de la cour , et
la chaire fut proposée k Schickard ,
Ïiii entra en fonctions le 6 août 1619.
ientôt après, on lui conféra le recto-
rat du pensionnat, qu'il géra pendant
quatre ans, et dont il se démit en
i6q3. Lorsqu'il devint professeur
d'hébreu , 0 savait parfaitement
cette langue, de même que le rab-
binisme , le syriaque et le chaldaï-
que: mais il ignorait l'arabe. Après
la prise d'Heiddbcrg , Gruter se ré-
fugia à Tubingue , et y apporta un
exemplaire du Coran. C'est avec ce
livre seul , sans aucun secours étran-
ger , que Schickard apprit une lan-
gue qu'il ne connaissait point. La
première fois qu'il en fit usage en
1622 j il fut obligé de faire graver
les caractères sur bois. Cependant il
ne tarda pas de remédier à cet in-
convénient : il grava lui-même des
poinçons arabes , et l'imprimeur fit
fondre les caractères. Sans doute , ils
ne sont pas comparables , pour la
beauté , à ceux de Kirsleu , de Ra-
pheleng et d'Erpcnius; mais la pro-
digieuse activité de son esprit ne lui
196
SCH
fît
permettait pas d'attendre qu'on en
Tenir àTubuigue pour répandre la con-
naissance de 1 arabe, et il aimait mieux
s'exposer à n'avoir que du médio-
cre, plutôt que de différer son travail ;
d'ailleurs les difficultés qu'il éprouva
pour obtenir de Hollande le diction-
naire de Rapheleng, destiné à la bi-
bliothèque publique, auraient été plus
grandes encore pour faire venir des ca-
ractères. En 1696, la mort de Vest-
muller laissa une place vacante dans
le collège des arts , composé de six
membres , dont deux , a\ ec le doyen ,
avaient voix délîbérative au conseil de
l'université. Cette place offrait enco-
re d'autres avantages. Schickard la
demanda ; et il se croyait d'autant
plus autorisé a cette démarche, que
jusqu'alors ses appointements ne
s'élevaient pas aussi haut que ceux
du vicariat qu'il avait abandonné.
Néanmoins son compétiteur obtint
la majorité des suffrages , le 8 mars
1627 ; et il eut besoin de toute la pro-
tection des magistrats , de l'interces-
sion des docteurs Laus et Besold, et
de la recommandation de Philippe ,
landgrave de Hesse , auprès du due
de Wurtemberg , pour faire interve-
nir la décision du 3o mai 1628 , par
laquelle les deux concurrents furent
admis dans la faculté , et eurent
part à tous les avantages attachés
a cette place. L'année suivante, Schic-
kard fut nommé inspecteur des éco-
les de Stuttgard, sans avoir fait au-
cune démarche. Ses amis , et entre au-
tres Bernegger, se plaignirent hau-
tement du préjudice qu'allaient porter
aux travaux académiques du célèbre
professeur les voyages que nécessite-
raient ses fonctions; mais, outre qu'une
distraction de ce genre était avanta-
geuse pour sa santé, il pouvait ré-
pondre hardiment que ses courses
ne seraient point inutiles pour la
SCH
science. En effet, elles lui
rent le moyen d'exécuter 1
jet qu'il avait conçu depuis
temps , de tracer une Carte di
de Wurtemberg : il est fâche
ce travail ait été perdu. A la 1
Maesdin, arrivée le 20 octobr
Schickardfiit nommé professe
tronomie, sans cesser de p
l'hébreu. Schnurrer regrette
du discours prononcé par Sel
à l'ouverture de son cours , a
l'Oraison funèbre de Kepple
fit dans le même temps. Àpri
taille de Tubingue, entre les
impériales et cales du duc d
temberg , Schickard se retir;
territoire autrichien , avec sa
et il revint quand le danger fi
Gomme il jouissait d'une cer
sance, il acheta une maison
tuée et commode pour ses <
tîons astronomiques. Il s'y pr
des jours sereins et bien 1
mais après la journée de Nor
en i634 , les armées catholi
valurent Tubingue , et entrai]
peste a leur suite. Schickan
douleur de voir mourir <u<
ment toute sa famille. Il ne
qu'un fils âgé de neuf ans.
de la ville pour aller respire
plus salubre ; mais , ne pc
passer de sa chère bibliotl
rentra dans sa maison, et y t
mort le 24 oct. iG35. Cesai
laborieux ; et s'il avait vécu j
temps, il aurait certainement
grand nombre d'écrits dans
rentes parties qu'il cultivait i
ces. Les plans d'ouvrages q
tracés étaient très-important:
ment de Schnurrer, qui
quelques fragments-de letti
tes, dont nous citerons
trois. Le 8 décembre, 1
écrirait à Bernegger : « Gc
SCH
«tte mes nombreuses recherches ,
veilles , mes méditations
! Si du moins j'avais,
■i ses élèves, quelqu'un en état
es publier après ma mort! » Il
f beaucoup travaillé sur l*opti-
; 3 se flattait aussi d'avoir dé-
rert une nouvelle théorie de la
. 11 écrivait a son frère , m i G3o :
5 suis occupé de mes études lu-
es, et j'ai , par la grâce de Dieu,
t la vraie théorie des mou-
de cette planète, par la-
ie les calculs deviendront plus
les et phis exacts. Tu l'admireras
i t'en réjouiras quand je t'en au-
loané la description. » Dans une
rdn «j sept. , il entre dans quelques
ds sur ses travaux géographi-
l II croyait avoir corrige bcau-
i eTerreurs dans la géographie de
k, de l'Afrique et de l'Amérique,
f proposait de publier ses cor-
ion*, il commença, en i(>3i , à
plimer à la géographie arabe
fevulfeda; et, dans le mois de
îer if>3a, il en avait tiré une co-
liii exacte sur un manuscrit pro-
mh de la bibliothèque impériale
Henné. Il traduisit le texte en Li-
mais assez précipitamment, d'a-
\ mo propre aveu. Peu auparavant
rah transcrit , dans un exemplaire
a Grographia JVubimsis, Paris,
9, in- 4°. , le texte aral>e , de l'e-
m de Rome, iSqïi, in-4°. Dès
4 , il avait construit une machine
aaêfique , et presque terminé un
lé du Sanhédrin, dont Grotius
mt la publication. Il s'était aus-
erape de sculpture et de p«n-
; n il existe, dans une église
un portrait de son
, qu'il avait fait en 161 4*
ouvrages imprimés sont : I. Mc-
ims linguof sanctœ,br éviter com-
tmmrersa quœ ai solidam
SCH i27
ejus coenitioncm ducunt y Tubin-
gue, i6i4, in-tt». C'est le travail
d'un écob'er, en comparaison de ce
que nous avons dans cette partie. IL
Bechinat Happeruschim , hoc est :
interprelationum hebraïcarum in
Genesin , quas tv/ antiquissimi pa-
raphrastœ chahlœi super sa"
crum textum adferunt , Tubin-
gue , iGai , in - 4°. , très - rare.
111. Bechinat happeruscliim , hoc
est, examinis commtnlativnum rab-
binicarum in Mosen prodrvmus vel
sectio prima , comptectens gênera-
ient protheoriam de i° textu he-
braico ; a° Targum clmldaïco ;
3* Versione grœcà : 4° Massoreth y
5° Kaléalali ; (y> Peruschim. Cum
indicibus locorttm Scrivturœ rerum*
que memorabilium ,Tu) >iitgue, iGu4,
in-4°, très-rare. Richard Simon, qui
faisait le plus grand cas de cet ou-
vrage, en a donné une bonne analyse
dans sa Bibliothèque critique , tome
iv, pag. 2o4« « L'auteur, dit-il , s'é-
tait applique avec beaucoup de soin
à la lecture des Rabbins; et, ce qui
est assez rareehez les Allemands , il dit
Ix-aucoiip de choses dans un petit vo-
lume.! 1 donne des extraits de plusieurs
Rabbins, qu'il cite en leur langue, et
il y joint toujours sa version en latin.
Les maticressont divisées en plusieurs
thèses ; et quoiqu'il ne soit pas long,
il en dit assez pour instruite ses lec-
teurs. » Les passages du Bechinat (pie
rapporte Richard Simon, iudiquent
généralement , dans son autiur, un
jugement sain et une érudit; on bien di-
gérée. IV. Biur haophan , hoc est ,
declaralio rotœpro conjugationibiis
hebrœis noviter excogitalœ , mons-
trans ejus utilitatem et usurjuimli
motfam.Tubingue, i (rx i , i (>H3 : Leip-
zig, i636, i65ç>; Londres, i<»1<),
in-8°. V. Alphabet uni Davidùuni
psalmo XX Pexprvssum.Tubinçpc,
isB SCH
i(m, in-4°. Cette Dissertation ne va
pas au-delà des sept premiers ver-
sets. Scliickard y fait usage d'une
version syriaque manuscrite , qu'il
Î)osscdait. 11 grava lui-même sur buis
es caractères syriaques qui scxyircnt
à l'impression. VI. Dissertatio de nu-
mis Ilebrœorum, Tubinguc, 1622,
in-4°. Scliickard avait reçu du doc-
tcurWcinmann une pièce de monnaie
hébraïque , et il en prit occasion de
composer cette Dissertation, qu'il dé-
dia à celui qui y avait donné lieu.
VII. Disputât io de nomine tclra-
grammato solius Dei praprio. Ham-
ourg , i(iuî* , in-4°. VIII. Deus
orbus Saracenorum e pseudo-pro-
pJtetœ Moham médis Alkuranopro-
jectuset suismet armis o/yjjugnatus,
Tubinguc, 169.2, in-4°. L'auteur
désirait ardemment de voir se répan-
dre le goiît des langues orientales; et,
pour y contribuer de tout son pou-
voir , il démontre qu'il est facile d'y
parvenir quand on en possède déjà
quel <pics -unes. On trouve dans ce
traité tout ce qui est dit de Jésus-
Ci ni s t dans le Coran. IX. I/orolo-
gium hebrœiim sive consiUum quo-
modo sancta lingua sj/acio 24 hora-
riun, à sex colL'gis sujficienter ad-
# discipossit. Tubinguc, i()'Jt3, in- m.
Cet opuscule, qui fonda la réputation
de Scliickard , a été imprimé plus
de quarante fois( 1 ). La meilleure édi-
t, 1*1 Ce* rriiiiprewiinns multipliée* prouvent «pic
ic liM-r- ii'iiII'it point le i-liarl«laui»uie inir Io litre
Itinirruil iïiiir ><>up<-omier. Si le piojet u <u>ei|(iu,r
ln'liriii fit jt'j lii'iiri-h .viable un paiiidme, il faut
c«»n«iil«irr «ju'il s'iuji! ■!«• -t\ Irenu» d'une liotirc
t lacune, m.iis ,*i un mi plunieur» jour» d'iulervulle,
et pendant li*<pielle*lfM:tiidi.iiit'i, un uoiiilur de *\\
iiu moins, rli.n %*•* 4-Iihciiii »pi cihIi'iiii'iiI <1<' donner
l'»l tt-ut i<m ù tutr ft.iriir rl'ur fW'»rt difl'ei'i nte. m* rori-
liolenl l'un l'.iiit r.' « oiiiiue d.iii!» l'eiiitei^iieiiieiit mu-
tuel. Tel e«l le preri» de *» méthode .aTt-c l.iipiellr
■ m iiinçirit ipn> «1rs r|t-\i-«, Ira vnilUnt iM-auemip
■ lu*/ eu» diiin>rililrr\nllr îles leçon* , de\ nient faire
.'e* prngrt-» trè«-rnpîd<n. Un de* he liraient* 1rs
.<!u» dUliiiKuen de. l'Allemagne a e.v»i%e , de mm
"m s , une im'tltude H-pi*u-prè> M'mliluMe dniis
•>ur wmrtt: HMOuiuairv tu.abmii|u«-nl]«iiaiMlc , iuti-
SCH
tion est celle de Tubinguc, i^3i. y
in-8°. , enrichie de la vie de l'auteur,
par Speidcl. X. Astroscopium pro
JacillimdStellarum coçnitionenovi-
ter excogitatum , Tubmgue, iG'j3,
in- 12, et depuis très-souvent, avec
des augmentations et des explications,
Sar différents auteurs. Cet opuscule
oit son origine à des questions que
l'on fit à l'auteur et à une discus-
sion littéraire. Il sentait l'inconvé-
nient des globes célestes ordinai-
res, où l'on voit les constellations
comme sur une boule, taudis que
dans le iel elles paraissent renver-
sées et omme placées dans la con-
cavité d'une sphère. Pour faire dispa-
raître cet inconvénient , il confection-
na des cartes pour des çlobcs creux
et qui s'ouvraient en trois endroits;
mais la dilliculté de les coller en-
semble lui fit imaginer, plus tard,
un autre moyen qui consistait à
employer un cône creux., dans le-
quel les cartes se pliaient comme un
conict de papier. C'est cette ligure
qu'il appelle Astroscopium, N'ayant
pu être jointe au texte, elle est de-
venue introuvable. XI. Nizzakon
sive triumphatoryapulans , hoc est,
refutatio blasptiemiet maledicen-
tissimi eu jus dam libri hcbraïciy
ultra trecentos annos inter judœos
clam habiti , mine in apricum pro-
ducti , Tubmgue, iG'i3 , in-4°. Cette
réfutation du Nizzakon, attribué au
rabbin Matathias , et ditïercut de ce-
lui de Lippmaun, n'est pas complète.
Scliickard s'était bien proposé de l'a-
chever; mais la mort l'en empêcha,
Fqy. J.Bern. llossi Biblioth, Judaic.
XII. Ignis versicolor è coclo sere-
no delapsus et Tubingœ spectatus
anno D. i(i*Ji3, die 7 novemb., Tu-
tulée . kw1.1i , etc. ) y Art d'a/Hurnittî à lirr et à
rompi emlrr l'htbrtu en quatre semainet , par t3i.-
Aug.-lA»]». Kftctlavr , Leipzig, 1810, mîacc îb-8u.
SCH
e, b même année, in-8°. ; Schic-
[mMia , en ifri4> même format ,
rfntation du Rajrport du doc-
labreehî, sur un globe de feu
r tin ciel 9 Strasbourg , i(>23,
XIII. Jus regium hebrœorum
rbris rahinicis erutum , Stras-
;, ifia-J, iD-4°.jI^ipwp;,i(j-4,
, ouvrage rempli d'érudition
nique, mais dilticile à entendre.
aise, Selden, et dans ces der-
femps , M. Salvador , l'ont cite'
éloge. XIV. Paradisus sara-
\udaica e genuinis aucloribus
Alkorano et Talmud brevitcr
iptaf Tubingne, i6a5, in-4°.
oitioD arabe et rabbiniauc y est
* k pleines mains , et cependant
>runnirede coufiision.X y.L'Ei*
tir hébraïque , en allemand , Tu-
« • i fo^ , in- 1 a ; Leipzjg , i (>33 ,
i, arec des corrections. C'est «ne
ode pour apprendre la langue
* f sans le secours du latin ; elle
impie, r!a ire et précise. XVI.
eh . hoc est , séries regtim Per-
Tulmiguc , tiriH , in*4°. C'est
fartinn d'une partie d'un ancien
iwrît ara lx» , en forme de rou-
le quarante-cinq pieds de long ,
e ririiscrvc aujourd'hui dans la
rtbrqnr de Wolfenlâittcl. Schi-
I l'enrichit d'un savant Commeii-
XXII. Mmen court et facile
rMrT des cartes géttgrapniques
' corriger les fautes commises
là ce jntir , en se sm>ant des
rltrs decoth'crtes pour trouver
auteur du pôle , Tubingne ,
i . i ii - i °. XVIII. Desrrijiihm
héwfnèrte merveilleux qui pa-
!r jri janvier i6'h» . île sept à
\rurr% , wrs le JYord ; avec une
rrtat'vm sur l'étoile qui parut en
: midi, le lundi suivant , Tuhin-
iMo, in-{*\ Schirkard eut bien
i peine à obtenir du chancelier
*LI.
SCH 129
Osiander la permission d'imprimer
sa Description , parce qu'ils étaient
divises d'opinion. XIX. Disputalio
ethica dejortitudine , ibid., iG3o,
in-ft°. XX . Kphcmeris lunaris, 1 G3 1 ,
in-8°. XXL Anemographia , seu
discursus philosophicus de ventis ,
Tubingne, i()3i ,in-8°. XXII. Coït-
templatio physica de origine animas
rationalis, ibid., 1 03 1 , in-8°. XXIII.
Pars responsi ad epistolàs Pétri
Gassendi de Mcrcurio sub Sole viso
et aliis mmtalilms uranicis 9 ibid. ,
i(i3'i , in-4u. XXIV. Eclogœ sacrée
veteris Testament* , he\)rœo-latinœ ,
ibid., i033, in- 12. C'est une chres-
tomatbie he'braïque , composée de
testes hébreux, scion l'ordre des li-
vres saints ; de textes chaldaïques ,
selon le Targum ; de l'alphabet de
Ben Sira; de textes du Pirke aboth.
XXV. Disputatio bipartita de. ami-
citid , ibid., i633, in-4°. XXVI.
Relation exacte du phénomène de
deux soleils rouges , observé le 28
juin i633 , ibid. , iG33 , in - 4°.
XXVI I. Purim sive Bacchanalia
judœorum , ibid. , if>34 , in - 12 ,
très - curieux. XXVI II. Dissertatio
ethica de justifia, ibid., i03{ , in-
4°- XXI X. Préface considérable
pour le Gidistan ou le Jardin , du
poète persan Saadi , ibid. , if>3f>, in-
iu; elle mérite d'être lue. L'au-
teur réfute le prc'jugc' qui nous fait
regarder les Turcs, les Persans et
les autres infidèles, comme des peu-
ples sauvages et grossiers On a
IMiblie' quelques Lettres de Schic-
Lard , et la plupart de relies qui lui
étaient adressées par des savants ;
elles sont intéressantes. Ses ineillcuis
ouvrages ont e'fè recueillis en un \o-
liimciii-4". , sous le titre de E.rerci-
taliones vbraïctP , Ttibiiigue, ili7).
/ 'oyez les Notices biographiques de
Srhnnrrer, sur les hébraïsants de
0
i3o
SCII
Tubingue , Llm, 179a , in-8°.
L B — B.
vSCIÏIDONE ( Bartuélemi Vqy.
Swikuom: \
SCIilEFKRDECKER (Jean-Da-
vid ), orientaliste, (ils dTm conseil-
ler ecclésiastique à Weisscnfcls en
Saxe , naquit en iGna. Ix» disposi-
tions qu'il montra des son enfance ,
engagèrent ses parents à le faire ins-
truire dans les langues classiques et
orientales. 11 soutint, à l'université
de Leipzig , des Thèses De excom-
municationibus Judaeorum ; de si-
bjrlhs earumque oracidis , et de
liltrris doctorumjudaicorum. Apres
avoir enseigne', pendant quelques an-
nées , les langues orientales à Leip-
zig, il succéda , Tan i6<)8 , a son pè-
re en qualité de professeur de théo-
logie au gymnase de Wcissenfels ; il
prit, dans la même année, le degré
de docteur en théologie à léna, où il
soutint une thèse De fœdere Dtd
vum Abrahamo symbolico. Dans la
suite, il présida à un grand nombre de
thèses sur la théologie, et rédigea
beaucoup de ces écrits scolastiques ,
appelés en Allemagne Programmes,
et publiés pour les jours solennels
des établissements d'instruction pu-
blique. 11 fut enlevé , à la suite d'une
maladie scorbutique, le 1 1 juin 1721.
On cite encore de lui une Grammaire
turque et une arabe : Grammalica
arabica breviter ac succincte ad
captum nostratium accomodata ,
Zcitz, 1 vol. in-itt; et Grammalica
turcica breviter ac succincte , etc. ,
ibid., îii-iîi ( sans date ). A la tête
de chacune de ces Grammaires x l'au-
teur a placé sa Dissertation defruc-
tilms linguœ arabica? , qui avait déjà
paru à Leipzig, i(h)-2, in-4°. de u.-J
1)ag. L'auteur suit, pour les deux
angues , les principes de Golius et
d'Erpcuius , eu les modiiiant et les
SCI1
abrégeant en quelques points , et y .
ajoutant, pour pièce d épreuve , Je ;,
Ier. chapitre du Coran. Ces deux ...
Grain maires réunies ont été irapri- . ~
mécs sous ce titre : Nucleus ins- J.
titutionum aralncarum enucleatus, .1"
variis linguœ ornamentis ataue r
prœceplis dialeclœ turcicœ illustra- .[•;
tus, Zcitz, i(k)5 , in-8°. de i83 ^
Î>ag. iSchieferdcckcr a encore publia
a Description de l'église de irbfne- ,'
Dame de JFeissenftds* i7o3,in-4-0-f '1
où l'on trouve beaucoup de détails eu- N
rieux; et un Recueil de Cantiques ^\
spirituels , Wcissenfels ,1716, in -4°. v\
Ces Cantiques avaient été compotél . :
pour le service divin de sa ville nâ- ^'
taie; ils sont accompagnés de am~fs
.tences et maximes adoptées par dn "c'
rois et des princes , et dont le Re» ^
cueil manuscrit se trouvait dans la ,^
bibliothèque du duc de WcissenfeU /*
— Gasnar Schieferdecker , deWit" r
ckau , jurisconsulte , avocat royal de ' '
la principauté de Schwcidnitz, ■a-^ï
quit à Hreslau en 1 5 21 , et y mourut ^
en i63i. Il se lit connaître par plu-'*"
sieurs ouvrages , et fut un des mea» ^
bres de l'académie Florimontane éta- c
blic à Anneci par le président Favr* ^
en i6o(i ( Voy. Favre, xiv, mj y y
Guichenon, qui n'avait vu sa signa* ^
titre qu'en latin, le désigne par l»*5
nom, assez peu rcconnaissabie , de w»
Schifordeghents. D— a. '*B
SCHILL (Ferdinand d*), >
colonel prussieu , fut le chef <k;*<e
l'une de ces entreprises qui, loi*-*
qu'elles réussissent, changent le sortS-
des nations, et illustrent à jamatT-
leurs auteurs; mais qui, lorsqu'efl'* *~
ne sont pas justiliées par le succès,' »
les livrent aux persécutions des coo- ■
temj)orains et souvent aux mépris dru
la postérité. 11 naquit, en 1 7^3, à **
Sotthof en Silcsie , d'une fa nu lie no-^
ble et originaire de Hongrie. So»
scu
(pi et ih heuteoant-colotiei au
* de Prusse , le voua des l 'en-
à la carrière des armes. Le
Schill lit ses études au colle-
Breslau , et il entra en 1789
t cadet dans nn régiment de
ds. 11 passa Tannée suivante
les dragons de la reine; fît
e corps les premières en m pa-
le la révolution contre les
lis, et se trouvait, eu 1806,
bataille de Iéna , où il fut
grièvement. Transporté à Col-
Srs qu'il fut rétabli il fitditfé-
eourses dans les environs, et
plusieurs postes des Fran-
1). Le succès de ces expedi-
ittira auprès de lui un grand
e d'hommes courageux ; et
omposa un corps franc , que
de Prusse le chargea bientôt
iriger vers la Poméranie
le , poor prendre à dos Tar-
ie Boona parte, qui était en
r. Scbill venait de se met-
marche, pour exécuter cet or»
lorsque la paix de Tilsitt mit
; opérations. Il fut nommé ma-
nu colonel, et vint avec son
■S à Berlin , où il jouit de la
raode faveur à la cour et dans
1rs classes de la nation. >"our-
: daus son cuur une haine nro-
rentre les Français , et un aesir
î de son* traire sa patrie à leur
atien. il se lia , daus cette ca-
, arec les chefs de Ta ssocia-
mout sous le nom de Société
s r*rrtu ( Tuçendbund ). ( V.
'.dam la Biographie dis hom-
rvanls i , et il eut des rapports
• avec le duc <?e Bnmsvwck-
V, B»i>*wu:k-Ofj,s au Sup-
at . l'électeur de Hosc et le
tm wr » Àr t~* c»«r»r» , il *i| pri* m->n i ]e
\ y -t * . •(■■■• ftwnfAt fX*t fat rcliMBve
SCH
i3c
colonol Doereiibci-g , qui fit, dans le
même temps , une levée de bouclier
en Westphalie. Dès lors Schill son-
geait à son entreprise, et il était
en correspondance avec les mécon-
tents de divers pays , surtout de la
Westphalie. Le nouveau roi de cette
contrée ( Jérôme Buonaparte ) en
fut informé , et il fit porter des
plaintes au roi de Prusse. Schill fut
mandé à Kœnigsberg, où résidait ce
monarque ; et ce fut alors que,
craignant d'être arrêté, et de voir
ses projets déjoués , il éclata plus
tôt qu'il ne se Tétait proposé. Ou
ne peut nier que les circonstances
ne lui fussent très-favorables. Une
partie des forces françaises étaient
occupées en Espagne, où même el-
les avaient essuyé des revers : l'Au-
triche venait de déclarer la guerre;
le Tyrol s'était insurgé; et l'archi-
duc Charles, qui avait envahi la
Bavière , menaçait la Franeonie avec
une puissante armée. Ce fut alors
que Schill sortit de Berlin ( iç) avril
1809), a b tête de sou régiment,
et qu'il se porta sur Wittemberg ,
puis sur Dessau, Halle et Ilalbcrstadt,
enlevant partout les caisses publi-
ques, renversant les armes de West-
phalie, leur substituant les aigles
Srussiennes , et grossissant sa troupe
e tous les mécontents. Il rencontra ,
près de Maedebourg , dont j[ eut un
instant l'espoir de s'emparer * un
coqxs français , qu'il combattit avec*
avantage. Mais déjà sa tfte avait été
mise à prix par le roi Jérôme; et sou
propre souverain, «lésa vouant haute-
ment une telle entreprise , avait dé-
claré qu'il le traduirait à un conseil
de guerre. Y) 'un autre coté , l'archiduc,
Charles venait d'éprouver plusieurs
échecs, et ce prince était repoussé jus-
que dans les états héréditaires. Toutes
les partie* de T Allemagne étaient
*>.
3s
SOI
frappées de stupeur. Dès-lors la po-
sition de Schill fut extrêmement dif-
ficile. Ne se flattant plus de prendre
les Français à dos , il se dirigea sur le
Mecklenboiirg et la Pomérame. Apres
avoir enlève' à Wismar et à Rostock
une grande quantité d'armes et d'artil-
lerie , il arriva à Stralsund , dont les
Français avaient rasé les fortifica-
tions, et il y entra , le a5 mai , par
capitulation. Cette place convenait
très-bien à sa position , par les
moyens de communication avec la
mer qu'elle lui offrait; et il est pro-
bable qu'il avait conçu l'espoir de
s'y défendre , jusqu'à ce qu'une flot-
te anglaise pût venir le recevoir à son
bord avec sa troupe , comme cela eut
lieu dans le même temps pour le duc
de Brunswiek-OEh j mais à peine
avait il eu le temps d'établir à la
bâte quelques retranchements , qu'il
fut attaqué par un corps nombreux
de Hollandais et de Danois , que com-
mandaient les généraux Gratien et
Ewald. La troupe de Schill mon-
tait à six mille hommes ; elle se
défendit avec beaucoup de vigueur ,
et disputa le terrain pied à pied ,
et de maison en maison. Il ut lui-
même des prodiges de valeur, et
tua de sa propre main le général
hollandais Carteret , en lui disant :
Coquin , va faire nos logements.
gj^An, il jpént en combattant , le
3f *î 1809 (0). Le petit nombre
J*~ iii échappèrent au mas-
des 2m 4. conduits à Brest et à
sacre , furent ne des malfaileiirs .
Cherbourg corn*. .ff He Ȉ ,fl
et ils ne revirent le^ r ^_i
paix de 1814 C^)-
(%) 1* A*Wral Grrti« l» fit d««pit«^ . , *£*
é,é Ung-temp» conservée , dan. de 1 «prit u
■u Muséum de Harlem.
SCH
SCHILLER (le P. Jules),
ndme, né dans le seizième sic
Âugsbourg , embrassa la règle
mites de Saint Augustin. Les
que Jean Baver , son compa
obtenait dans l'astronomie ( V.
III , 602 ) , décidèrent son goi
cette science. En 1627 , il joig
nouvelle édition de YUranc
nova de Bayer , le Cœluni stt
Christianum. Dans cet ouvr;
pieux auteur propose de su*
aux dénominations emprunté
mythologie païenne , des nom
des Saintes Écritures. Ainsi
exemple , il donne aux douze
du zodiaque les noms des don
très, etc. (1); mais il ne put
à faire adopter cette réforme
astronomes. D'autres tenta in
tes dans le même but , n'onl
plus de succès. Philippe Cœ
Guillaume Blaeu , 1 602 , pub
lum astronomico -poëticum
terdam , in-8°. , dans lequel ï
que le bélier du zodiaque e
qu'Abraham immola pour
Isaac ; le taureau , celui qui
crifié par Adam ; les gémea
deux fils de Rcbccca, Jacob e
etc. Voy. V Histoire de Va
mie moderne, par Bailly , 1
i5o. !H
armé* et gens sans aveu. Le ingénient
«on ce qu'a midi ; et de» neuf heures
le* Toitures commandée! pour conduire
■u ■upplice étaient arrivée» dans ta citi
les six heures du matin, les fosses avaiei
sées pour recevoir leur» cadavres ! Lors
lut lier par le bras l'un drs condamne
Wedelle , avec son frère : Eh ! dit-il ,
nom pat «met liât par le tant, pour nr p
$oin de l'être d*une manière si injurieuse.
Perwez , défenseur officieux de ces inf
vant la coniiuinsiuu militaire, a Tait imn
J'ente det officiers de la troupe deSchili ,
cation ife Schill et de ses atlhirens , Li
in-8°. de 3a pages.
^«^ Le délai î des constellât ions cotm*
P. Schilier , se tronvc dans le (.'«nm .V
du P. Scbott; dans YAlmageste de Ri»
Voy. Debrobra, HiHoirm lUiTsirtrvnom
II,**.
•CHILLER ( Jeà*-Fr*dolic-
), on des écrivain» las
de l'Allemagne, na-
V 10 novembre 175g, à Mar-
1, petite ville du pays de Wur-
bm* •« mo pfcf* *▼«* le grade
qpttaine, et était chargé de l'in-
— 1 ffJn rnllf 111 drh SoUtude(i).
1er reçut sa première éducation
s v pasteur de village. Cette cir-
et sa liaison avec le fils de
déterminèrent eu lui
très-Drouoocé pour Fé-
ique. desparentsétant al-
m Saur à Ladwigsburg, fl entra
1 w deole publique ^ ou il ne fit
rfnt de progrès marquants que
iklamguelatme. Dans sag'an-
, 3 ajMrti, pour la première fois,
ion théâtrale. Elle
sur hn un effet prodigieux.
? le théâtre devint
principales occupations,
déjà le plan de composa-
itsqnes. Néanmoins, son
l'état eedésiastique subsis-
•7 et l'on concevra facile •
les jeux de l'enfance de-
avoir bien peu d'attrait pour
esprit livré à de pareilles pen-
i» Aasai l& intervalles qui sépa-
^ «e» heures <^»uide étaient -ils
■acnés a des promenades avec un
ide ton âge ; et ces deux philoso-
m de oaie ans , gémissant ensem-
la destinée de l'homme,
de l'avenir, recons-
un meilleur plan l'é-
r de la société. La première
t de vers de Schiller, écrite le
oui! allait recevoir la confirma-
l
-iêmmmr SCMILLCl, f*rr À» Jrmfi-Fré-
tt^pê* , w*j*fmH m Béttcrfrtd , omh m*
twiiafciH . m *r»lt «t a»mriit te 7
*-Ckn
)m+n »m^*- U ftWrapB bc«Mr<iu|i fla.:ri«-ul-
» „ «■ mimpmm 4%mm *mwfWÊ*m wr t rt te wwurr.
pâv i««fMUi •■» Militât : /*c U rulimre Je»
tm. ******** $*m*d9 rfVp*W«iagf trpin*n**i9
SCH i33
tûm, fut le résultat des exhortations
par lesquelles sa mère l'avait prépa-
ré à cette cérémonie. Il avait alors
quatorze ans; sa vocation n'était
point changée. Mais , dans cette car-
rière de prédilection , U s'arrêtait
aux fonctions qui étaient plus en rap-
port avec les besoins de son ame ; et,
plus tard il a souvent exprimé ses
regrets de n'avoir point eu k annon-
cer au peuple, comme ministre de
l'évangue , les grandes vérités de la
religion et de la morale. Le sort en
ordonna autrement. Le duc de Wur-
temberg, qui l'avait distingué , le fit
entrer dans une école militaire. Les
représentations de son père obtinrent
seulement qu'il ne fût pas obligé de
suivre cette carrière. Les biographes
de Schiller n'expliquent pas pour-
quoi le protecteur ae sa famille ne
lui permit pas de se livrer a son pre-
mier penchant. Obligé de choisir un
autre état, il se décida pour le bar-
reau; et son ardeur nour la poé-
sie l'entraîna loin des études qu exi-
geait cette nouvelle destination. Tou-
tefois, l'activité de son esprit ne
s'exerçait encore que vaguement** Le
feu sacré couvait en lui; mais il fal-
lait , pour le faire éclater , un moteur
qui fut en rapport avec la nature de
son talent. Homère, parmi les anciens,
avait attiré plus particulièrement son
attention. Néanmoins Homère lui-
môme , si beau , si sublime dans sa
simplicité , n'avait pas assez de mou-
vement moral pour l'enthousiasme
de Schiller. Les poésies de Klop-
stock firent jaillir les premières étin-
celles : elles donnèrent un nouvel es-
sor à ses sentiments religieux. 11 les
manifestait alors souvent par des
prières, des extases et des contempla-
tions , qui s'emparaient de lui , mê-
me au milieu de la société. Vir-
gile aussi était un de ses auteurs
1 34
SCI1
favoris. Mais non» pouvons croi-
re que la lecture très-répétée de
la Bible ( dans la traduction de Lu-
ther, que plrts tard il regardait com-
me le seul ouvrage classique de la
littérature allemande ) , contribua
Î)lus puissamment encore au déve-
oppement de son génie. La régéné-
ration de la littérature en Allemagne
venait de s'opérer. Les ouvrages de
Haller , Klopstock , Wicland, Gô-
the, Lessing, et la poissante critique
de ce dernier avaient enfin triomphé
de la littérature bâtarde , qui avait
régné si long-temps. Schiller, né qua-
rante ans plutôt , n'eût peut-être si-
gnalé sa carrière littéraire que par
des égarements. Il parut à temps
Sour profiter de l'affranchissement
e sa patrie, et pour le marquer par
de nouveaux chefs-d'œuvre. Le cer-
cle de ses idées s'était agrandi , et
son a me s'élevait de plus en plus;
mais son talent c'avait point en-
core de direction positive. Ugolino ,
surtout Goetz de Berlichingcn , lui
communiquèrent une nouvelle ardeur
pour le théâtre. Il ne connut Shaks-
peare que plus tard ; mais l'impres-
sion qu'il en éprouva n'en fut pas
moins vive : ce poète , Homère et
la Bible , conservèrent un attrait
particulier pour lui. Au milieu de
l'espèce de délire auquel Schiller
et ut alors en proie, ou s'étonne,
avec raison , de ne voir sortir de sa
plume que dos essais tellement mé-
diocres , qu'ils n'out parti mériter
d'être insérés dans aucune édition
complète de ses Œuvres ; et le Ma-
gazin de Souahe conserve seul les
Soésics qu'il publia jusqu'en 1780.
'n parle aussi , mais sans la dési-
gner, d'une tragédie de Cosme de
Mèdicis , qu'il lit entrer dans ses
Brigands. En 1775, l'académie de
Luowigslxirg ayant été transférée à
SCH
Stuttgard , le duc y établit des cours
de sciences médicales , et fit inviter
ceux des jeunes gens qui auraient do
goût pour elles a se présenter. Les
études habituelles de Schiller, de-
puis deux ans , avaient fort affaibli
ses dispositions pour l'état ecclésias-
tique. La lecture des Vies de Plutar-
oue , de V Histoire universelle de
ochlœtzer , des ouvrages de Herder
et de Garve , surtout les observations
de ce dernier sur la philosophie mo-
rale de Ferguson, lui avaient inspiré
un goût particulier pour Y Anthropo-
logie et pour la Psychologie, qui
en est une des branches. 11 crut trou-
ver dans l'étude de la médecine , des
moyens favorables à ce nouveau pen-
chant; il se décida donc pour la
carrière médicale. Il paraît que, pen-
dant deux ans , il s'y consacra pres-
que entièrement. Il composa deux
Dissertations intitulées : Philosophie
de la psychologie, en allemand,
Euiscn latin, et Sur l'accord entre
1 nature physique et la nature
spirituelle de l'homme, eu allemand,
Stuttgard , 1 78'Jt : celle-ci seulement
fut imprimée. 11 inséra dans cette
dernière, a l'appui de* ses observa-
tions psycologiques , quelques passa-
ges des BrigandM(]\\W donnait com-
me étant une tragédie anglaise : The
Bobbers. A sa sortie de l'académie , .
il fut nommé chirurgien ( arzt ) du
régiment d'Auge. Mais cette sphère
d'activité ne pouvait, pour le mo-
ment, suffire à un esprit aussi ardent;
et il revint avec plus de feu que ja-
mais au théâtre. Les Brigands fu-
rent imprimés en 17B1 , à ses frais,
parce qu'il n'avait point trouvé d'é-
diteur. Ils furent joués, en janvier et
mai 178a, à Manheim, avec quel-
ques-uns des changements demandés
par le baron de Dalberg , directeur
du thdAtre de cette ville , et que l'au-
SCH
•
t rogaideshii-iiicme comme
■s. Schiller sollicita du duc
non d'assister à ces deux
•fions; elle lui fut refusée.
it compte , lors de la secon-
, à son retour, fl fut mis aux
or quinze jours. On connaît
emples d un succès aussi
t celui des Brigands. Tou-
rne satisfaction que dut en
l'auteur, ne tarda pas d'ê-
lée. Un habiunt des Gri-
int plaint de ce oue sa na-
>rès un proverbe fort répan-
mabe, Y était représentée
m peuple de brigands , le
dit k Schiller de publier au-
qoe des ouvrages de mede-
e fit Tenir, hu parla d'un
aternet , déclarant qu'il vou-
d'avanco tout ce «juc Schtl-
t envie de faire imprimer.
•y refusa ; ce qui n'empêcha
: de continuer à le bien traî-
ner était alors lié avec le
r Abel et le btbliotSecain»
» sons la direction de qui
it le Répertoire littéraire
-mberg. il y inséra plusieurs
L fn prose et eu vers , et
critiques , entre autres celle
tnds , fort détaillée , et qui
^ie par une grande se vérité,
ion de Schiller était alors
par la suite, il a avoué n'a-
ii* été plus heureux. Que lui
t-il donc? La condition la
libelle pour un génie de
rire : la liberté. La ma-
ta sa pièce avait étéftfpré
rt surtout le jeu d'Ifltaiid
inrtris , l'avaient trHcinrnt
c, qu'il m* Mni lit décidé à
.1 ci ni i ri • <lr.u italique. Le
t'urtrtulMTg u'ayant pas ac-
dcniiasion qu'il lui avait if-
fûMM fathenicat les états de
SCH
i3:"S
ce prince , au moi* d'octobre 178!*,
et se retira , sous un nom emprunté ,
dans les environs de Bauerbacn , chez
M™, de Wollzogcn , avec le lils de
laquelle il avait étudie à Stutteard.
Cette fuite est dans la vie de Schiller
un événement si important , qu'A n'est
pas hors de propos de jeter im coup
d'œil général sur la tragédie des Bri-
gands , qui en fut la première cau-
se. On se tromperait étrangement, si
l'on pensait que les Allemands aient
été aveugles sur les défauts de cette
pièce. ï«a rapidité du dialogue , les
scènes fortes, terribles , attendrissan-
tes , surtout le caractère du héros ,
Charles de Moor, ont été exaltés
outre mesure. Aucune pièce, il est
vrai , n'excite, à unphis haut degiê*
la terreur et la pitié ; et il y a sou-
vent, il faut l'avouer , dans 1 indigna-
tion de Charles contre les vices.de
la société , un accent si profond de vé-
rité et de justice, que, malgré les
horribles excès auxquels il se livre ,
on ne peut se défendre d'une certaine
émotion. Mais les nombreuses invrai-
semblances f l'obscurité même de
quelques situations , l'inutilité du der-
nier crime , le langage souvent guin-
dé, quintessencié, et sauvage jusqu'à
la grossièreté, des peisonnages et des
mœurs du dix-huitième siècle trans-
Îiortés dans le seizième ; tous ces déf-
auts enfin ont été censurés avec sé-
vérité , et Schiller lui-même ne s'est
point ménagé. Mais ce qui doit plus
que tout être rénsouvé avec force,c'est
la tendance de cette composition.
Nous ne voyons que trop d êtres dé-
natures qui accusent la société de leurs
propres excès, et se font les fléaux
du genre humain pour être les ven-
geurs dir la justire. i^uc M.*ra-cc , si
tous les efforts d'un talent enchau-
teur se réuui?*ciit ]HKir représenter
la résignation aux maux nécessaires
i36
SCH
de ce monde comme impossible , la
vertu comme une chimère , la ven-
geance comme une sainte mission?
Un écrivain allemand a récemment
compare les Brigands , sous le rap-
port de l'art, à un volcan. Aux yeux
delà morale, la comparaison est égale-
ment juste. Le volcan au milieu de ses
cendres et de ses scories , contient des
mélanges précieux : mais que produit-
il? la destruction. Il est douteux que
les Brigands aient inspire une seule
bonne action , et fait réformer une
seule injustice; mais ils ont bouleversé
beaucoup de jeunes têtes, occasionné
de nombreux désordres,et même, dans
quelques parties de l'Allemagne , fait
naître des associations du genre de cel-
les de Charles, qui ont trouble momen-
tanément la société : résultats bien
autrement blâmables que les défauts
signalés ci-dessus, et que la vio-
lation des unités de temps et de heu,
oui est presque une des conditions du
théâtre allemand. Robert, chef des
brigands , imitation de la pièce alle-
mande par Lamartellière, fut joue à
Paris , en 1793, sur le théâtre du
Marais , et obtint quelques succès à
cette époque où la France était un
vaste théâtre de brigandage et de dé-
pravation de tous les genres. L'es
Brigands , monument prodigieux de
verve de la part d'un jeune homme
de vûigt-un ans , furent comme une
maladie pour le génie de Schiller. Il
fallait qu'il fût, par une espèce d e-
ruption volcanique , dégagé des élé-
ments impurs qu'il renfermait. En-
traîné par ses premiers succès, Schil-
ler se livra tout entier au théâtre , et
composa dans sa retraite la Conju-
ration de Fiesque, commencée à
Stuttgard , pendant qu'il était aux
arrêts, et Cabale et Amour. Nous
dirons peu de chose de ces deux
pièces. On y retrouve à-peu-près
SCH
toutes les qualités et tous les dé
des Brigands, appliques seule]
à des genres différents. Schiller
vient de son inexpérience dai
monde politique , et pense qi
défaut peut être une source de 1
tés poétiques. Il a du plus tard
connaître son erreur, et sentir qi
l'avait conduit à faire de quelc
uns des personnages de Fiesque
êtres mixtes et sans couleur tram
vraies caricatures, qui n'ont
grandeur imposante des héros ,
légèreté qui rend par fois le via
duisant (2). S'il était un peu soi
dans Fiesque par l'histoire , 1
trouvait dans Cabale et amour
un terrain entièrement nouveau,
cun talent ne peut suppléer au
faut de connaissance pratique <
société. Le fond de cette pièc
poétiquement vrai sans doute ;
les développements sont très-sot
faux; et le spectateur, troublé
cesse dans le profond intérêt
lui inspirent quelques-uns des c.
tères, par les détails d'une exéc
défectueuse , éprouve une impre
désagréable. Il y a moins d'irréf
rites dans ces deux tragédies
dans les Brigands; mais aussi n
de verve et plus d'idées recherc
Schiller était moins maître de
sujet. La peinture des mœurs
mandes a pu seule faire accu
la deuxième de ces pièces plu
vorablemcnt que Fiesque : cil
est , selon nous , inférieure. Sel
quitta sa retraite, en septembre 1
pour aller à Manheim , où
proposait de suivre les représ
tions théâtrales. La société de
(*} M. Aneelot , clans min Vi**qur , off
très-beaux ter» , plu finir» dos mriuVures ari
l'original, en rejetant ou changeant ccll
rtairnt rtîprouvres |»ar le goût et I« bon sca
Ire autre* le dénouement.
SGH
d'IfÛand etc. , exerça sur lui
iflueuce très-heureuse. Il était
nar im génie bouillant ;
il d était ni entier ni exclusif.
atifiue du théâtre , jointe aux
ils de l'amitié et de l'cxpérieu-
î fît sentir les défauts qui do-
ent dans ses premières compo-
». Son impatiente ardeur en fut
îe? , et sou talent ne fit qu'y
r. Schiller voyait dans le tbéâ-
101ns un moyen de s'illustrer ,
rluî de communiquer les idées et
ndments dont il était pénétre,
tout de contribuer au perfection-
nt de la société. C'est dans cette
|iTil annonça et commença , en
, la jMiblication du Recueil pério-
? intitulé Thalie du Rhin, ou il in-
quelques scènes de Don Carlos.
lut à la cour du Landgrave de
t Darmstadt , en présence du
le Weimar, qui témoigna sa sa-
rtion à l'auteur, eu lui dou-
te titre de coaseillcr. En 1 785 ,
rendit a Leipzig , où il se fit
1 plein en t des amis de plusieurs
ru x qui étaient déjà ses admi-
ir>. Il s'y lia particulièrement
H uber elle célèbre libraire Gos-
1. II nassi le reste de cette année,
1 suivante, à Dresde, et y ter-
1 Dt/n Carlos , qui fut imprimé
ripzig , en 1787. Ce fut cette mê-
aunéc qu'il visita Weimar , où
-La ml et Herder lui firent un ac-
1 très-distingué. Le premier sur-
lui témoigna une bonté si allec-
i«e. qu'il en fut vivement touché.
on* jouirons de quelques beaux
Brut* , * écrivait-il à un de ses
* . c Wiclaod est jeune, quand
aime, d OJui-cilc pressa de tra-
llrr a son Mercure allemand*
* lequel |>anireut les Dieux de la
SGH i37
des moindres ornements de ce jour-
nal , à cette brillante époque de son
existence. Schiller passa l'année 1 788
presque tout entière à Rudolstadt , et
vit ,|>our la première fois , Gothe qui
était de retour de son voyage d'Ita-
lie. 11 ne tarda pas à se lier avec ce
grand poète. Celui-ci lui donna bien-
tôt un gage de ses sentiments , en ob-
tenant pour lui du duc de Weimar ,
la place de professeur extraordinaire
d'histoire à léua, en 1789. Après
huit années d'hésitation et d'incerti-
tudes , la vie de Schiller se trouvait
enfin fixée d'une manière agréable et
sûre. C'est aussi à cette époque que
commence sa véritable célébrité. Ses
ouvrages précédents lui avaient déjà
fait un nom ; ceux dont nous al-
lons rendre compte lui assurèrent
un des rangs les plus distingues de la
littérature allemande. Don Carlos
n'avait pas été composé pour le théâ-
tre. L'auteur y fit , en 1 708 ,les chan-
gements qu'il jugea nécessaires pour
que cette pièce pût être représentée ,
et la publia sous sa nouvelle forme.
Malgré des retraac.hcments , elle se
trouve hors des proportions ordinai-
res , même de la scène allemande. Au-
cun prince n'est dessiné dans l'his-
toire d'une manière plus nette que
Philippe. Despote sombre, entier,
inflexible , disposé à tout sacrifier
sans examen , à ce qu'il regarde com-
me les intérêts de la religion , com-
ment croire qu'il puisse se laisser sé-
duire, et presque attendrir par les
déclamations de Posa , au point de
lui accorder sa confiance, et d'en
faire son ministre principal ? La ré-
volte de Madrid, la présence du roi
dans la prison de C-irlos , et sou
évanouissement sont des circonstan-
ces également inadmissibles. Le «er-
rer, les Artistes %ci quelques au- sonnage d'Klisabeth est plein d'in-
\ morceaux, qui ue furent pas un térêt j mais l'auteur a méconnu
i38
SCH
son caractère, en la supposant à la
tête d'une révolte , et l'esprit du
temps, en faisant d'elle la protectrice
des Protestants. Ce n'est pas du moins
à la cour de sou père qit elle avait du
recevoir de pareilles* dispositions ,
quoiqu'il fut l'appui des Protestants
d'Allemagne. On peut prêter à don
Carlos des vertus que l'histoire ne
{>arait pas lui accorder , toutefois à
a condition expresse qu'il y joindra
quelque énergie. Mais ici nous ne
voyons en lui qu'un adolescent , qui
n'a ni idée positive ni volonté , et qui
se livre à acs épanebements de ten-
dresse envers le père le moins fait
pour les accueilli^. Posa est un carac-
tère inexplicable ; rien déplus miséra-
ble, par exemple , que l'invention par
laquelle il veut sauver son ami Carlos.
Un rôle est juge* quand il a besoin de
commentaires. Beaucoup d'écrivains
ont essaye de faire comprendre sa
conduite : aucun n'y a réussi ; Schiller
lui-même y a échoue. Ses Lettres , à
ce sujet , n'ont pas même le mérite de
la plupart de ses écrits en prose , la
rapidité et la clarté. Quant a ses Dis-
cours sur la tolérance et le perfection-
nement de la société , nous n'y voyons
qu'une répétition de tout ce qui avait
été écrit sur ces sujets féconds , en
France, en Angleterre et en Allema-
gne, mis seulemeut en vers souvent
harmonieux. Os taches , qui sont
grandes, s'expliquent par la manière
dout cette pièce fut composée. Les au-
tres ouvrages de Schiller yeux même
sur lesquels la critique peut s'exercer
avec le plus de sévérité , attachent
et entraînent, par la verve, l'enthou-
siasme, la profonde sensibilité. Tout
cela ne pouvait exister qu'à un moin-
dre degré dans une composition faite
parsaccades, croisée par plusieurs au-
tres , et pendant laquelle le génie poé-
tique de Schiller avait subi de gran-
SCH
des modifications. Don Carlos n'en
est pas moins une des productions les
plus remarquables de la littérature
allemande. On y trouve beaucoup
de situations très-fortes; les carac-
tères ( à paît celui de Posa, qui
est une énigme ou un idéal manqué ;
celui de Carlos , et quelques dé-
fauts dans les autres ) sont traces
avec un rare talent. Enfin il y a dans
la marche de la pièce une dignité ,
ajoutons même, clans un sens relatif,
nnc régularité, et dans le langage (si
l'on excepte une scène entre Carlos
et la princesse Éboli ) , une noble sim-
§ licite, dontks trois premières pièces
e l'auteur ne donnaient pas d'idée.
Celles-ci étaient écrites en prose , com-
me si le génie de Schiller , à son dé-
but , eût été incapable de se plier au
joug de la poésie. La maturité qu'il
avait acquise , le desir même de por-
ter ses pièce» au point de perfection
nécessaire pour atteindre le but élevé
qu'il se proposait , le décidèrent à
écrire Don Carlos en vers ; et cette
forme a sans doute contribué puis-
samment au succès de la pièce. Elle
annonçait une connaissance particu-
lière de l'époque. Aussi en rcsulta-t-il
un ouvrage d'un antre genre , V/lis-
toire de la défection des Pays-Bas,
qui parut également en 1788 , Leip-
zig , in -8°. On aurait de la peine à
reconnaître, dans cette Histoire , l'au-
teur des trois premières pièces dont
nous avons signalé les défauts. Nous ne
pouvons en discuter ici le mérite in-
trinsèque. Ce que nous nous croyons
fondés à assurer , c'est que , si Schil-
ler montre quelque part de la partia-
lité, il faut en accuser la faiblesse hu-
maine , mais nullement ses intentious.
11 blâme avec une égale indignation les
excès des protestants et ceux des ca-
tholiques; loue indifféremment ce que
les deux partis lui présentent de re-
SCH
; enfin i! juge avec dé-
, sans invectives et
i déclamation. Le style ne nous
ble pas mériter les mêmes éloges.
m souvent gêné ; on y rencontre
m assez Mooemmcnt des galb-
ai, surtout dans les passages tra-
i des auteurs étrangers. Le talent
IcsuDer se retrouve dans les ré-
aaa, du reste plus rares qu'on ne
s* »' y attendre ; dans les tableaux
rau , dans les portraits. Quel-
-aa* de ces derniers sont des mo-
l II s'arrlte à la retraite de la
■te des Pars-Bas. Le thre n'est
*pasreinpb;et l'on a de la peine
— roir comment il n'a pas ache»
entreprise qui , sous tous les
, devait sourire à son ima-
II est possible qu'il ait été ar»
sa propre exigence , et qu'il
t alors de répondre à ce
it lui - même de lliisto-
rhistoire du point
:. Sdon lui , die embrasse
moral tout entier. Il n'est
■a seul individu qui ne puisse y
les pins utiles leçons.... 11 y
t le moment présent a
-_ tous ses détails . préparé et
? par les siècles qui t'ont nrécé-
. Les jouissances matérielles que
avons acmnses, les progrès que
ave humain a faits vers la per-
oa, sont l'œuvre de nos pères....
i résulte pour nous l'obligation
e pas laisser s'altérer ces bien-
. H de les transmettre, avec de
van encore, à la postérité. Tri-
ant les principales idées du Dis-
> que prononça Schiller , pour
roture de son cours d'histoire, à
versité de léna , eu 1789. Il est
lié : Qu'est-ce que F histoire uni-
41* , et quel est le but fie cette
e? Ce morceau , écrit de verve ,
toutes les qualités
SCH i3g
que l'on peut désirer dans un auteur :
pensées profondes , nobles sentiments,
style pur, rapide, brillant. Schiller
n a rien publié en prose de plus re-
marquable que les vingt - huit pa-
ges dont se compose ce Discours
( il parut d'abord dans le Mer-
cure allemand, novembre 1789,
Suis séparément, à léna , 1790, in
°. )• Schiller commença , vers ce
temps , la Collection générale de
Mémoires, depuis le douzième siè-
cle jusqu'aux temps modernes j léna,
î 790-1801, 12 vol. in-8°. Il ne tra-
duisit lui-même que la moitié du pre-
mier volume : l'entreprise fut conti-
nuée , sous son nom., par Paulus et
Woltmann. C'est aussi l'époque la
plus active de sa vie. Outre ce que
nous venons de voir, il publia le Fi-
sionnaire, Leipzig, 1389, un voL'
in - S0., qui fut réimprimé plusieurs
fois. Ce roman, quoiqu'il n eut pas
été achevé , fut lu avec une aviahé
extraordinaire ; et il en parut plusieurs
continuations et imitations , par d'au-
tres auteurs. On ne comprend pas fa-
cilement un pareil succès. Des scènes
d'apparitions , qui s'expliqueraient
même sans les aveux de leur auteur ;
un personnage mystérieux sans inté-
rêt , les aventures fort communes d'un
S rince , sa passion pour une femme
ont à peine il a vu la figure , une
forme assez ordinaire , rien enfin ,
sauf le langage, de ce qui caractérise
le talent de Schiller : tel est ce Vision-
naire, qui , publié dix ans plutôt, ou
par un autre auteur , serait resté com-
plètement ignoré. 11 est également
dinieiled'expliquer comment Schiller
put se rendre coupable de cette espè-
ce de débauche d'esprit, contre la-
quelle devaient le prémunir .ses nom-
breuses et sérieuses occupations. A
l'étude du théâtre et de l'histoire , il
avait joint celle de la philosophie.
s de Kant avaient produit
jlubon en Allemagne. Les
taires , développements, mo-
ins de ses nombreux disci-
S discussions souvent très-ani-
ui en résultaient , avaient (ait
une fermentation qui saisissait
. beaucoup d'esprits jusque - la
gers il ces études. Comment Schil-
.irait - il échappe à 1111 eutraine-
t presque général? Il se lança dans
e nouvelle carrière avec l'ardeur
lui inspirait tout ce qui devait
idées, et lui paraissait propre à
riec donner la nature humaine,
uelques personnel nnt pensé que
étude de la nouvelle philosophie
irait beaucoup contribué à l'essor et
aux progrès du talent de Schiller. Ce-
la serait sensible tout au plus dans
quelques - unes de ses Dissertations,
que nous examinerons plus tard ; nui»
on en trouverait difficilement des tra-
ces dans ses compositions historiques
et dramatiques, depuis 1788. La
Bheinische Thalia, commencée en
1 785 , ne contient , sous ce titre , que
trois cahiers. Les neuf suivants, for-
mant, avec les trois premiers , trois
volumes, parurent sous le titre de
Thalia. Ce journal cessa en 1791 ,
et fut remplace, en 179a et ^3, par la
Nouvelle Tkalie, dont il parut qua-
tre volumes. C'est dans ces trois Re-
cueils que Schiller inséra successive-
ment la plupart de ses pièces en vers et
en prose , composées pendant ces neuf
ans. 11 était heureux en avantages ex-
térieurs : le bonheur intérieur lui man-
quait encore. Il le trouva dans son
union contractée, en 1790, avec
H1'*, de Lcngcfeld , qu'il avait sou-
vent vue à Rudobtadt, et qui, par
ses vertus, a beaucoup embelli l'exis-
tence de cet homme célèbre. Il pu-
blia , la même année , son Histoire
de la guerre 4e Trente- Jlni, dan»
YAlmanach historique dis Vania ,
pour 1791 , Leipzig, àï-18. Ce se- t
cond ouvrage historique est fort su- „
périeur au premier. Le .sujet en est „
plus vaste; mais aussi Schiller s'était '
singulièrement élevé , .et sou hoi ûu>n b
s'était fort agrandi. Ses tableaux gé- L
neraux sont beaucoup plus complets, \
ses portraits dessinés puis i ■■ ■■■■■■. . ,.
ses descriptions plus nettes. 1 Jetait,
dans la Ùéfecttom des Pars- Bas t !
dominé par son sujet : ici il le do-
mine ; aussi sa marche cet franche et !
hardie. Son style enfin est cimttam-
ment soutenu , simple pourtant et
toujours naturel; et nom ne prosoni
pas que, sous ce rapport , la prose
allemande offre une lecture plus sari**
ble. Toutefois , il faut ïi .tire- , le ta-
lent de Schiller a ses coiditious et ses
bornes. Guure Adolphe l'élcve jus-
qu'à son apogée; Walle . 1, le sou-
tient encore : ce sont comme deux
héros de drame qui donnent ta vie i
tout ce qui les entoure. Mais les ac-
teurs de seconde ligne, qui paraissent
après eux, ne communi : .1 plus a
1 "historien que peu de chaleur; la po*
litique le refroidit , ses farces se par-
tagent, il n'j a plus pour lui d mu.
té ; en un mot, les quatre premiers
livres sont éminemment djaualûuwtj
le dernier n'est guère qu'un aMgsl
chronologique, qui «d'ailleurs, «an an
les précédents, l'inconvénient d'être
en grande partie dépourvu tU dates.
Au reste, ce n'est pas une histoire,
mais un tableau , dans lequel l'autear
eut pu faire entrer des détails plus
nombreux et plus étendus. Nous ose-
rons même dire qu'à une deuxième
lecture (la première laisse à peine le
temps de la reflexion) , l'ouvrage
parait hors de proportion , ne con-
tenant pas autant de devdoppewents
que semblent en exiger lee considéra-
tions générales et l'espace accordé
dm principaux person-
Il doit nous être permis, sans
le reproche de partialité ,
contre quelques détails
à la France. La mémorable
de Rocroi n'est citée que par
a; selon Schiller, c'est Coudé
Mercy qui s'est retiré après
êm Fribourg; Turenne ne joue
t qu'un rôle secondaire auprès
, fjuujMi estimable du
s, «uni , la politique de Riche-
plus amèrement ou
que celle de Fer-
Isa même , en faveur de qui
lut quelquefois valoir l'em-
(3). Des études
et forcées avaient beau*
Schiller; il en résulta,
on 1791, une maladie de poitrioe très-
ami altéra sa santé , au point
ne put se rétablir complet»
Si son activité en fut ralen-
*, la Bortune prit soin de l'en dé*
Le prince héréditaire, de-
régnant, de Hobtein Augus-
, et le comte de Schhnmel-
sninistre de Dannemark , lui
chacnn une pension de mille
( 4fOO0lr. ) , sans aucune con-
et arec une délicatesse qui
ScUOer à accepter leurs
On te sourient que ce fut
de Danemark que KIops-
~ les moyens nécessaires
Messiade. Mais
ent surtout a se louer des
du duc régnant de Weimar ,
■me ions les princes de sa
■ f a ton jours été le protecteur
et l'appui du malheur.
U emè isrt hé arec Sdriitx, Grics-
SGH 141
bach/dans la maison duquel il était
logé , Pauras , Hufeland , et surtout
Reinbold. Nous avons tu qu'il s'oc-
cupait beaucoup de la nouvelle philo-
sophie. Il y trouvait plus de poésie,
et un plus grand caractère que dans
celle de Leibnitz. C'est ce qui lui ins-
Ç'ra le désir de faire une nouvelle
héodicée* Ses méditations philoso-
phiques produisirent la Dissertation
sur la grâce et la dignité, plusieurs
autres dans la Thahe, et ksLet très sur
V éducation esthétique de l'homme*
La première oflre des aperçus déli-
cats, et beaucoup d'idées ineéiiieuset.
Nous croyons que l'auteur s est laissé
séduire par l'espèce d'opposition
qu'il cherche a établir entre la grdee
et la dignité : la souffrance n'est
certainement pas , comme il le pose
en principe, une condition essentielle
de la dignité, dont la majesté, qui
exclut au contraire toute idée de souf-
france, est (selon l'auteur hn-mème) ,
le plus haut degré. Ses Lettres
portent l'empreinte de son talent.
Mais les Allemands sent les premiers
a convenir que Schiller, k qui du reste
ib n'accordent point une tête philo-
sophique , n'a fait qu'eiiibrouifler , à
force de subtilité , un sujet sur
lequel il est déjà si difficile d'éta-
blir une théorie précise. Depuis
1790 jusqu'en 1794» Schiller ne
cultiva la poésie quVn traduisant
des morceaux de Virgile. Ce qui
nous en reste, les ae. et 4e* livres
sont sans doute des ouvrages estima-
bles ; mais on n'v retrouve ni la grâ-
ce, ni même l'énergie, ni surtout le
fini de l'original. 11 est remarquable
qu'a cette époque , où les belles tra-
ductions de Voss et quelques autres
avaient , par l'heureux emploi des
mètres des anciens, tellement rap-
proché l'aDcmand du grec et du la-
tin, Schiller ait choisi, pour imiter
i4'i SCH
Virgile , des stances de huit vers ri-
mes. Le grand drame de la guerre de
Trente-Ans devait agir puissamment
sur un esprit tel que celui de Schiller.
31 en recevait des inspirations poéti-
ques, et eut même l'idée de faire de
Gustave Adolphe le héros d'un poè-
me épique. Il y renonça pour s'occu-
per de JVallenstein , dont il eut
alors la première pensée. La révolu-
tion française occupait toute l'Euro-
pe , que bientôt elle devait boulever-
ser. Le procès de Louis XVI fut pour
Schiller l'objet d'une attention parti-
culière. Au mois de décembre 1 792,
il pria un de ses amis de lui indiquer
un Français capable de bien traduire
le Mémoire qu'il desirait rédiger
pour la défense de ce prince. Il était
persuadé que l'écrit d'uu étranger fe-
rait sur ses juges un plus grand effet
oue celui d'un Français... Ce serait
d'ailleurs une occasion de dire beau-
coup de vérités, qu'un homme delet*
très peut seul présenter avec succès...
11 est des époques où l'on peut par-
ler ouvertement , parce qu'on peut
être entendu.... Schiller pensait que
celle où il écrivait était de ce nombre.
Certes , il était difficile de méconnaî-
tre a un plus haut degré et les cir-
constances et les hommes auxquels il
voulait s'adresser. Mais 'on ne peut
s'empêcher d'admirer cet élan d une
belle a me , qui croit tous les hommes
de talent , à quelque pays qu'ils ap-
partiennent, appelés à défendre un
monarque infortuné, dont la cause
est celle de l'humanité tout entière.
Schiller avait quitté la Souabe depuis
douze ans. Il eut le désir de revoir
&e$ parents et ses anciens amis, et
passa auprès d'eux la fin de i7<)3
et le commencement de 1794» Il écri-
vit au duc de Wurtemberg, pour le
prier d'oublier ses torts. Le duc lui
lit dire simplement qu'il ne rcmar-
SCH
ancrait point sa présence à StuttganL
Schiller revint a Iéna. 11 y trouva
M. G. de Humboldt* et se lia étroi -
temeut avec lui. C'ist également à
cette époque que commencèrent ses
rapports intimes avec Gôtlic. Il con-
çut alors le projet de réunir les prin-
cipaux écrivains allemands , pour pu-
blier un Recueil périodique supé-
rieur à tout ce qui avait paru jusque*
là dans ce genre. Telle fut l'origine
des Horen , qui commencèrent en
1 795. C'est dans ce recueil que parut
sa Dissertation Sur la poésie naïve
et sentimentale è Ce morceau, d'une
certaine étendue ( l34 p. ) , nous
semble au-dessus de tout ce que Schil-
ler a écrit dans le genre philosophi-
co-littéraire. Le sujet, déjà très-vas-
te, s'agrandit sous sa plume féconde*
Comme il y a beaucoup de conven-
tionnel dans la détermination de cer-
tains genres en littérature , on peut
n'être pas toujours de son avis. Mais
cette composition n'en offre pas moins
une lecture très-variée et très-atta-
chante. Schiller inséra dans les Ho-
ren quelques autres Dissertations, et
plusieurs de ses nouvelles pièces de
vers : Y Empire des ombres , Y Elé-
gie ou la promenade, Y Idéal ( Die
Idéale ) , etc. Habent sua fata li-
belli. Ce recueil , dont quelques mor-
ceaux furent lus avec un grand inté-
rêt, et auquel coopéraient des écri-
vains allemands de première et de se-
conde ligne, n'eut qu'une existence
passagère, et cessa en 1797. Schiller,
qui le regardait comme un moyen
facile et assuré de répandre les bon-
nes doctrines philosophiques et litté-
raires, et de donner ainsi à Ja litté-
rature de son pays plus de profon-
deur et d'élévation , fut très-sensible
à ce contretemps. Jamais caractère ne
fut plus bienveillant que le sien; mais
il ue put échapper entièrement à
scn
'l'une Jes conditions du caractère dos
[Hirirs : il fut irritable une fois. Dans
ici accès d'humeur, il épancha sa bi-
le . uuu-M'i dénient contre le mauvais
;uit. «{une il exagérait peut-être la
peut rai i té, mais encore contre plu-
«nus écrivains estimables, qui con-
tribuaient comme lui à la gloire de
Iror patrie. II ru résulta les fameuses
Joues, recueil dedUtiqucs epigram-
maàqucs, composes eu commun avec
(■uthe , qui parurent dans Yjélma-
mtk dtrs Muscs de 1797. Quelques
écrivains ont, alors et depuis, atlri-
baë à ce fâcheux recueil une grande
part à la pretcudue amélioration
opérée dans la littérature allemande.
H est permis de fienser que, si une
utire mordante et laie, comme relie
dr RaLrucr , Lcssiug, etc. , est d'un
r'rt a^iire', une sa tire grossière com-
me celle de plusieurs distiques de ces
Xêmcs, ne peut faire sourire qu'un
petit nombre de personnes, et devient
u sujet de scandale pour la masse
\r U MK-iete'. lies Xénies furent l'oh-
]*i d'une quantité innombrable de
r~p«m*es • dont am une n'eut autant
<ir rrlcbritc qu'elles. Wielanri était
■îrp«ii» quelque temps dans l'habitude
'V Caire , au commencement de l'an-
nrr . une revue de tous les ouvrages
pri se présentaient sous la forme
•i'iliiuiurh. D'anciens rapports d'a-
iniiir , et uu caractère naturellement
ï. |h-ii craintif, nelui permettaient pas
Àr fiirr îles Xrnûs ime critique di-
rrt tr .iiism sévère que son goût le lui
prrvni jit. Il supposa que les redao
inir» de l'Aliuaiiach, pressé* parl'é-
(»vwf,rt distraits jwr d'autres occu-
{••aIioui. avaient chargé quelque étu-
iiuiil d'en remplir un certain noui-
J»rr .jr pa^e*, et «jiie, dans leur préoo-
• M|wti<iii. ils av.mut ailmis sou Ira-
\ jjI Kku% rvnmeii. Si hiiler avait com-
Kèn*ét eu 1 y/>> à publier XAlm*
sch
141
nnch d*s Muses; il le continua jus-
qu'en 1801 . 11 liait revenu à la poé-
sie avec un nouvel élan. Mais la tra-
gédie était sou élément véritable. 11
voulait en essayer une avec des
chœurs , qu'il eût intitulée les Cluva-
liers de Malte. Le siège de cette île
en était le sujet. On eu a trouvé le
plan dans ses papiers. 11 en di liera
simplement l'cxécutiou pour travail-
ler à son tFallenslein. Ce poète était,
depuis plusieurs années, dans une si-
tuation morale fort remarquable:
place entre la nature et l'art, de lon-
gues et profondes méditations lui
avaient fait sentir les défauts de ses
premières compositions; mais les rè-
gles dont il avait reconnu la nécessité ,
et dont il avait fait l'essai, jusqu'à
un certain point, dansDon Carlos, lui
avaient ôté cette hardiesse , cette fou-
gue qui caractérisent ses Brigands.,.
Son enthousiasme n'était plus qu'une
création , et il avait perdu les avan-
tages de la jeunesse , sans avoir en-
core ceux de l'expérience; mais il
espérait arriver au point où l'art agit
sur le talent , comme l'éducation sur
l'homme en société , en lui impo-
sant une seconde nature. Alors ,son
imagination reprendrait son premier
essor, et ne connaîtrait d'entraves
que celles qu'elle se prescrirait
die - nicme. Ce changement s'était
ojve'ré. Schiller , cUpayé d'almrd
par IVallrnsU'in , auquel il avait été
sur le. point de renoncer, en 179!»
s'était en lin familiarisé avec ce sujet.
U est probable qu'il fut entraîné par
l'attrait de cette brillante époque, et
par l'étude a profond ie qu'il en avait
faite. En eflet, il jugeait lui-même
fort sévèrement le caractère de \\ al-
Idistein , sou< le rapport de la scène
comme sous celui de la morale. Mais
il eu faisait l'objet d'un ess.ii. Jus-
qu'alors il avait recherché la vérité
i44 SCH
daas les détails... maintenant il ne la
rcchcrclie que dans l'ensemble,.. Car-
los et Posa étaient des caractères idéa-
lises... 11 vent ici remplacer l'idéal
par la nature. JFallenstein fut re-
présenté , pour la première fois , à
Weimar , en octobre 1798. Cette
pièce est partagée en trois : Le Camp
de f Wallenstein , les Piccolomini ,
la Mort de fFallcnstein. Le Camp,
précédé d'un prologue, dans la for-
me ordinaire , qui est une espèce d'ex-
position , peut être regarde lui-même
comme un second prologue en action.
Ce n'est point une pièce, mais une
suite de scènes , qui ollrcnt nue pein-
ture fort animée des habitudes du
soldat a cette époque, et qui n'ont
entre elles aucune liaison apparente.
Le poète toutefois atteint son but ,
qui est de nous donner une idée sen-
sible de l'influence extraordinaire
exercée par Wallenstein , et que ce
général devait autant à la licence
dont il laissait jouir son armée ,
qu'à ses rares talents. Quelques traits
indiquent aussi la différence entre
les dispositions des troupes de l'cm-
})irc et celles des corps des états
îéréditaires. Les Piccolomini sont,
pour ainsi dire, une seconde pièce pré-
paratoire , une longue exposition sans
dénouement. Rien de ce qu'avait pro-
duit Schiller jusqu'alors, ne pouvait
nous donner une idée de la belle or-
donnance et du calme noble qui ré-
gnent dans cette composition. Plu-
sieurs scènes, surtout celles entre Max,
Thécla et la comtesse, sont beaucoup
trop longues ; mais toutes conduisent
au but . et quelques-unes ( par exem-
ple , celle entre Wallenstein , Qucs-
tenberg et les généraux ) sont d'une
vérité de position extraordinaire. Le
drame des Piccolomini , très-froid et
d'un cûct presque nid à la représen-
tation, oflre une lecture tres-atta-
SCH
chante. La fin toutefois est, même j(
pour le lecteur , presque dénuée d'in- ;,
térêt. Le poète , en faisant des re- »,
trauchements considérables à ces cinq »
actes, et en les fondant avec les deux ^
premiers de la Mort de IVallenr-
stein , eût terminé sa deuxième pièce
d'une manière plus pathétique; et la
troisième eût encore été dans des di-
mensions convenables. Ce fut même,
si nos souvenirs ne nous trahissent
pas, avec ces 7 changements qu'elle
fut représentée à Weimar. La Mort
de Wallenstein est la véritable tra-
gédie. Son plus grand défaut est celui
du dénouement. Cette pièce fait éproo-
ver successivement des sentiments dit
vers : l'étonnement causé par l'ascen-
dant de Wallenstein ; l'horreur pour
sa trahison; l'espèce d'angoisse occa-
sionnée par sa confiance superstitieuse
eu Octavio Piccolomini ; l'admira rien
pour cette armée qui abandonne son
chef qu'elle idolâtrait , quand fl n'est
plus qu'un traître ; l'indignation con-
tre l'info me JUittlcr '; la pitié' envers
Wallenstein. Ce demier sentiment est
tout-à-fait contraire au but delà tra-
gédie. Nous ferons également obser-
ver que ces trois pièces, dont les deux
premières ne sont que préparatoires ,
ne forment point une Trilogie dans
)solu des Grecs. Nous n'in-
k
ta
1
4
i
v
1
le sens ab.*
sisterons pas sur plusieurs autres dé-
fauts. La critique est désarmée par
les beautés multipliées dont brille ce
magnifique poème. lie caractère de
Max est celui qui fixe le plus l'atten-
tion. A part un vernis de sentimen-
talité peu d'accord avec les moeurs
du temps, nous pensons que l'histoire
et le théâtre n'offrent rien de pins
parfait que cette espèce de Chevalier
sans fteur et sans reproche. Il ré-
pand sur toute la pièce un intérêt
extraordinaire , et contribue à faire
de la scène où il paraît pour la der-
SCII
c fois , uiic des plus belles qui
tenf sur aucun théâtre. Nous ne
^isN'»n> rien de plus .simple, de
wttf iidrts»ant ,de plus pathétique
le* instaure» de Wallcii.stcin •ni-
de Max , les regrets que lui iiib-
sià mort, et le monologue de
cl*. Cette tragédie , en un mot ,
Ere île nombreux défauts, est peut-
celle- dans laquelle le talent de
Jlrr brille avec le plus de variété,
lu il a le plus approche du degré'
«rfc-ctiiifi qu'il pouvait atteindre.
Jet ni est également sensible à la
lire ; il fut prodigieux à la repre-
Làtion : c'est ainsi, dit Wielaud,
w* doit écrire la tragédie (3;. La
te de Schiller se trouvait entière-
it dérangée , tant par l'assiduité
ta travail , enic par le genre de
qu'il avait adopte. 11 sortait très-
•surfit, composait ou étudiait pen-
ït U nuit , et se levait dans Ta près
ii. Depuis long-temps , il ne pou-
l plus vaquer à ses fonctions de
Cessrur. Plusieurs gouvernements
moins se disputaient l'avantage
r r-i«»seder. lui i7«|"i , il fut ap-
a l* ixji\iT>iti! de Tubinguc , et
H..J j Iteilui. où «1rs avantages
>r\il4es lui étaient ollèrts. Le
ir WVnnar n'avait pas attendu
irrrri-. ta lires pour *c l'attacher
", miiditious au moins équi-
*s. I> fut également ce prince
lit obtenir, en i8ou , des Ict-
• iiubh'w. .Schiller vint , en
vr (i\er à Weimar , ehe/.
vil il put jouir , sans inîcr-
. île la société de sou ami. et
..,•«•.• ■!**■ >ji imn tir If ■»•' ■•' i«.
;•. •:..• . ' [> . /Y •./•-.•■•• i • I la
I ' ■ . f » If •■!•* r mir lin '•»■
î« 4». ■•,.■• fil. r% l|i • |-'m lnïli»
.; • ■ t • i«\ 1 tki 1 • ! jii • 1 • ««■
, . . ..I n» aur 11 liMinliil'- •{!*-
r . . . . • ■ ..• |.-» « ii*i •» rt • ijrn la
, ■■ < ii>i 1 ! r< 'II- ii'-
• 'M. ' • I 'I W'i I. • lll
SCH 14
du théâtre de Weimar , dont il s'oc
cupa dès-lors avec beaucoup de zèle,
travaillant à perfectionner le jeu des
acteurs, pour augmenter par la lVliî-t
mural qu'il eu attendait. Ou le vit
désormais vivre uniquement pour le
théâtre; et ses dernières pièces se
succédèrent à de courts intervalles.
Marie Stuart fut jouée pour la pre-
mière fuis, à Weimar, en 1800.
flous n'examinerons pas si le carac-
tère essentiellement poétique de cette
reine infortunée est également dra-
matique, cette question étant souvent
oiseuse , parce que les ressources du
génie sout incalculables. Mais nous
exprimerons le regret que le poète ait
admis , sans examen , les faiblesses
de Marie et surtout le meurtre de
Darnley , qui lui a été reproche par
quelques historiens. 11 est temps que
la mémoire de cette reine «oit vengée
des imputations avancées par ses en-
nemis ; et cette tâche nous parait
remplie de la manière la plus satisfai-
sante par l'auteur de son article dans
la Biographie universelle. Quelques
i 11 v rai.se mbla lires dans le nreud de
riutrigue , et des longueurs , nuisent
iar fuis à l'intérêt. L'humilité avec
I
aquelle Marie écoute les dureté* que
sa nourrice lui adresse, la scène de la
confession , par-dessus tout celle de
Mo ni nier , qui est comme une rémi-
niscence des Brigands , ont nrrité
plus ou moiusde reproche*. Les lu ail-
les néanmoins remportent de Im.iii-
coup sur les défauts. Marie et Klisa-
lK'th sont habilement dessinées; les ca-
ractères de Hurleigh ,dc Shrcwsbui y,
de Pa w let même, sont très-biwi traités :
celui de Lcircstcr est faible: il était
hors du talent de Schiller. La délil>é-
ratioii entre Élisalxih . Shrewsbury ,
Iturleigh et Leicester. Ici transports
d'allégresse que cause à Mai ie la jouis-
sance de la nature, l'entrevue des
i46 SCH
deux rciues , les adieux de Marie , un
peu longs toutefois , offrent des beau-
tés supérieures de genres fort diffé-
rents , et ont assure le succès de la
pièce. On voit combien l'âge et les ré-
flexions continuelle* sur l'art dra ma ti-
Ïue avaient mûri le talent de Schiller,
[donne ici très-peu à l'idéal. Sous ce
rapport , Marie Stuart est histori-
âue , ou ( à peu d'exceptions près )
ans la nature, plus encore que ffaU
lenstein. La marche en est aussi plus
réguhère peut-être que celle d'aucune
des compositions dramatiques de cet
auteur. On ne doit donc point s'é-
tonner qu'elle ait été transportée sur
la scène française. M. Lebrun a imi-
té avec succès la pièce de Schiller ,
dont il reproduit souvent les liantes.
La première représentation de Jeanne
£Ârc eut lieu à Weimar , en 1 80 1 .
Rien de plus simple dans .son mer-
veilleux , que l'histoire de Jeanne
d'Arc. Tant qu'elle est soutenue par
l'appui du Ciel , elle triomphe : cet
appui lui est retiré quand sa missiou
est terminée , elle tombe. Dans Schil-
ler , elle est , au milieu du combat ,
comme frappée d'amour pour l'an-
glais Lionncl. Poursuivie par le re-
mords que lui cause cette espèce de
violation de son vœu de chasteté ,
elle se croit indigne d'accompagner
Charles VII à Reims. Son père la re-
connaît , la signale , la maudit comme
sorcière ; elle ne se défend point , et
est bannie. Elle est arrêtée par les
Anglais ; mais témoin , du haut de sa
prison , des succès de ses ennemis ,
elle élève son ame à Dieu , brise
ses chaînes , vole au secours de son
roi , le fait triompher , et meurt de
ses blessures. Ce n'est point le mer-
veilleux de l'histoire qui a arrêté
le poète. 11 lui en a seulement sub-
stitué un autre , pour expliquer
l'affaiblissement , le découragement
SCH
de Jeanne, et le triomphe <
Î;lais. Mais combien l'explia
'histoire est plus simple, p]
gieuse et plus poétique ! Le
meut est un véritable iml
dont on ne conçoit pas la né
et qui d'ailleurs, par sa natu
être exclu de U tragédie. A I;
d'fïiion, ses chaînes tombent. I
veilles de ce genre , très-bonn
un poème épique , sont ad mi
tout au plus , sur la scène 1
Le sujet de Jeanne d'Arc
Sliakspearien , par conséquei
conforme au talent de S<
prêtait à une belle trilogie , <
première eût offert le tablea
France; la deuxième, les su
Jeanne ; la troisième , sa faibl
triomphe de ses ennemis et s
On ne peut s'étonner assez qui
1er ait méconnu de pareilles 1
ces, et ait gâté, (profané mer
si magnifiques tableaux. Cet!
est donc uue des plus défec
parmi celles de la meilleure
de Schiller. D'un autre cote
une de celles qui renferment
de beautés de détail. Son talon
ici éloigné de sa perfection
cette espèce de retour vers l'it
dance ac sa jeunesse lui a
de sublimes inspirations. L'abc
nous rendrait le choix difficile
ne croyons pas qu'aucune aut
gédie allemande ait eu un auss
succès d'enthousiasme. 11 U
dans les biographies de notre
de quel hommage il fut combl
exemple, à Leipzig : ce ne i
seulement au théâtre qu'il les
mais encore à son passage
la rue , avant qu'il rentrât d
Peu de grands hommes en ont
de pareils ; peu de poètes les
tant mérites que celui qui c<
presqu 'exclusivement son tal
SGH
e des idées les plus nobles et
mciits les plus généreux. Uu
lus grand encore était reserve
te d'Arc. Douze ans plus
pielques morceaux de cette
nrtout le célèbre monologue
1e t servirent à en 'la miner le
des Allemands. Schiller cou-
uiir , en quelque chose , à la
ce de sa jwtrie ; et il est à
r rpie cet homme e\cel.eut
s joui d'une des plus douces
•uses ipie puisse recueillir un
jvrn. Que devons -nous at-
I urei u va lit de Srh iJ 1er .' n'est-
i craindre qu'entraîne, ainsi
s Tenons de le voir , comme
force irrésistible, hors de la
dans laquelle nous avions
sa marche plus calme , plus
e , il ne refoinlic dans les
le sa jeunesse ? Rien de plus
linaire dans l'Histoire du
* «ne le passade de Jeanne
k Ci Fiancée de Messine ,
première représentation eut
Wriinar , en i«So3. V une
res les plus compliquées des
h iiiudcrnes . succéda , .111 bout
L ans. une des plus simples,
rrrrs qui se haïssent m or tel lc-
lùaeirt passionnément la même
tr , rhaciui d'eux croyant m
II autre. Don Ourla trouvant
t bras de Don Manuel , qui a
nrt qu'elle était leur sœur, tue
t ; puis il se tue lui-même pour
rr â la princesse sa mère, et
tir. l'aspect douloureux d'un
ier . et pour accomplir l'or.i-
de*tîn. Lr calme et l'esprit
(ire «pii caractérisent la nation
i«tr . la haute renommer du
, et quelques beautés , sans
expliquent seuls la réussite de
tieee. Aucune autre nation ,
ire , n'en eût supporte les lon-
SCH
«4:
le
gueurs : par exemple , la scène hors de
mesure dans laquelle César annonce
sou dessein irrévocable de se tuer ,
et qui est une vraie torture pour sa
mère et sa sœur; aucune autre n'au-
rait faitçrace nu monstrueux mélange
des religions et de la doctrine du destin
dans une pièce moderne. Le motif
de la haine des deux frères n'est même
as expliqué ; cette haine est, pour
eur mère, l'objet d'une constante
douleur; Jléatrix est jeune et belle...
Telles sont les seules notions que nous
recevions sur ces quatre principaux
personnages. Le cours de la pièce
clle-m me n'offre aucun trait, aucun
incident capable de jeter un véri-
table intérêt sur ces êtres de raison.
Partout le destin, rien <|nc le destin,
et ce qui accompagne ses décrets
le désespoir. Oniic conçoit pas ce qui
a pu engager Schiller à traiter im su-
jet aussi ]»eu approprié à son talent;
et l'on cherche îainemeut quelque
chose â gagner dans de pareils ta-
bleaux , pour des esprits imbus d'au-
tres doctrines morales et religieuses ,
et accoutumés à contempler sur la
scène la lutte sublime de la vertu contre
le vice. Schiller, en revenant à la mar-
che simple, s'est donc prive volon-
tairement du ressort (pu procure les
dus grands triomphes sur la scène,
c jeu des passions. Pour compléter
sa ressemblance avec les pièces des
Grecs , il a accompagne de Chœurs
la Fiancée de Messine, Sans exami-
ner jusqu'à quel point les chœurs
peuvent être introduits dans les tra-
gédies modernes , nous nous conten-
terons de remarquer que le poète a
péché ici contre sa propre doctrine ,
exposée d'une manière intéressante
dans la Dissertation sur l'emploi du
Chœur c ans la tragédie, qui précède
la pièce. En effet , que voyons -nous
dans sa tragédie '.'£* Choeur des on»
I
i/i8
SOI
riens , cet imposant intermédiaire
outre l'homme et la divinité, qui an-
nonce les décrets du ciel , et accorde
sa pitié au malheur , témoin toujours
impassible des passions des person-
nages présents sur la scène ? Nulle-
ment : ce sont deux chœurs accom-
pagnant chacun des deux frères ,
adoptant leur auimosité mutuelle, et
prêts une fois à fondre l'un sur l'autre.
Guillaume TellîviX représenté , pour
la première fois, à W ci ni a r, en 1004.
Nous avons reproché à Schiller d'a-
voir altéré , sans avantage , l'histoire
de Jeanne d'Arc. 11 n'a pas ici mérité
le même reproche. Mais le principal
caractère, celui de Guillaume Tel],
ne nous paraît pas avoir été suffi-
samment relevé. La première scène
le recommande fort à l'intérêt des
spectateurs ; mais nous ne le voyons
pas grandir dans le reste de la pfèce ,
ou, si l'on \ eut, il n'est pas mis hors de
ligne , ainsi que l'exigeaient l'histoire
et la théorie dramatique. Il est bien
regardé comme la principale ressour-
cedes Suisses; c'est vers lui , surtout,
que se tournent leurs regards ; et pour-
tant il n'est point l'aine de la conju-
ration qui se trame contre les oppres-
seurs de son pays. Il résulte de ceci
un défaut d'unité, en ce que cette
conjuration n'est point en rapport
absolu avec ses actions , et que l'at-
tention et l'intérêt se trouvent partagés
entre lui et les plus généreux de ses
compatriotes. Si, comme on l'a dit,
l'unité se trouve dans un ordre supé-
rieur d'idées, elle doit échapper à
la grande masse des spectateurs , et
l'effet dramatique est manqué. \a
scène de la pomme n'est même pas
traitée avec le talent habituel de
Schiller. L'examen des caractères de
Berthe et de Kudenz pourrait être la
matière de sévères réflexions. Nous
aimons mieux rendre hommage au
SCH
talent avec lequel le poète a su pein-
dre les mœurs du pays: c'est la Suisse
même mise sous nos yeux. Plusieurs
scènes (par exemple le monologue de
Tell, troisième du quatrième acte) mé-
ritent d'être offertes comme modèles.
Nous citerons comme également re-
marquables, les chants du pêcheur, du
berger et du chasseur , qui ouvrent
la pièce. La littérature allemande, si
riche dans ce genre de poésie, n'of-
fre rien de plus naïf, de plus gra-
cieux , de plus véritablement poéti-
que. Guillaume Tell , que plusieurs
auteurs regardent comme le chef-
d'œuvre de bchiller,rappeUa les succès,
de fVallenstcin et de Jeanne d'Arc
(4 ). Ce grandpoète éta it alors en pleine
jouissance de son talent. Objet d'une
admiration générale, ses écrits étaient
dans les mains de tous ceux qui atta-
chaient quelque prix aux idées nobles
et généreuses; les Allemands l'oppo-
saient avec orgueil aux auteurs les
plus brillans des littératures étrangè-
res ; les autres villes d'Allemagne
enviaient à Weimar l'avantage de
le posséder; de nombreux amis com-
posaient sa société habituelle. Heu-
reux dans son intérieur, il faisait le
charme de sa famille par la douceur,
la naïve simplicité de son caractère:
sa santé troublait seule son bonheur.
11 avait fait un voyage à Berlin pour
y diriger lui-même la représentation
de Guillaume Tell. 11 en revint fort
souffrant. Toutefois il s'était rétabli,
au point de donner à sa famille l'es-
poir de le voir rendu pour long-
temps à son activité , lorsqu'il fut afr
(4) La Traduction m franeai» du Théâtre df
Schillrr , pur M. de tarante ,'e*t nn travail fart
mile, ri dont le mérite »r peut être aeaii mat par
ceui qui unit euetat d'^ppiérirr le» diflicuftesqM
Erwnle la lutte contre un de» porta* qui ar re-
lient Ir plu.» à U traduction. Ollr-ri rai iirrèrdre
d'une Vie de ce poète , qui e»l pleine d'aperra*
in jeniniT et de Jet ai lu iutrro*anbi nur le» aaanu* '
d*J Allemand» et »ur quelquei-iitH* de* phaan de .
Imr littérature.
>
•i
"fc
SCH
111e fièvre maligne , accom-
r crampes dans l'estomac
railles. 11 supporta ses souf-
vec une grande résignation.
t vous trouvez -vous! lui
sa belle-soeur , peu de mo-
ant s» mort : Toujours plus
répoudit-il. 11 expira le 9
5, â cinq heures du soir,
îara nie-sixième année de son
Jkr avait recommande que
nés fussent faites de la ma-
rins simple. Ses restes furent
cimetière entre minuit et
e , par de jeunes savants et
tes. Le ciel état couvert de
le vent soufflait avec force,
ent où Ton descendait le
is le caveau, le ciel s'en-
laltmc jeta quelques rayons
rrcueil , et disparut près-
ût. Schiller était d'une taille
lais très-mince; ses cheveux
wx , sa ligure alongcc , son
î , ses traits peu prononces.
1ère domina ut de sa phv-
étaitla mélancolie et la nié-
mais quand il e'tait anime
nversatiun, sa tetc, hahi-
it penchée, s** relevait , et
ie vivacité se peignait sur
Il aimait beaucoup la so-
eiine» gens; cet âge semblait
r son a me; et souvent 011 l'a
are d'étudiants, discourir
>luMeurs heures avec une
un abandon admirables,
ouvrages dont ou parle ,
de de cet auteur fécond un
in lin' «le Disserta lions sur
1 d'il Moire, de philosophie
i-rature. des fragments de
theUm- , des traductions
A\r t\r Wèdiocm et rum-
M. Pir-ud , etc. Tous ces
d'un uioiiMlre intérêt, sont
dans sa Biographie , par
SCH i{ij
Dœring , dans le Lcxicon de Jor-
dens , etc. La plupart de ses écrits
ont été réimprimés plusieurs fois , et
des éditions complètes de ses œuvres
ont été publiées , Tubiiigcn , Cotta ,
i8iu-i5, 1* volumes in-8°. Vien-
ne 9 Strauss, 1 81 (>,a6 volumes in-iQ.
Carlsruhc, 1816-17, 18 volumes.
Leipzig, 1824, 18 volumes in- 18.
Si nous jetons uu coup-d'œil général
sur la carrière dramatique de Schil-
ler, nous y trouverons autant d'irré-
gularité que de talent. Ks sa y a nt tour-
à-tour les différents genres, nous
le voyons débuter par la licence du
shakspcarianisme,n border sans suc-
cès la tragédie historique , plus mal-
heureusement encore la tragédie bour-
geoise; se lancer sans mesure dans
l'idéal ; revenir plus mûr à l'histoire;
se plier presque à la régularité fran-
çaise; faire lui alliage bizarre et inu-
tile de l'histoire , de l'idéal et du ro-
mantique ; s'élever à la simplicité
grecque, et finir par l'histoire. Nous
ne voyous rien de lixc, rien de cons-
tant dans sa marche. Sa versili cation
même a été fort critiquée. C'est en
ellel la partie la plus défectueuse de
ses tragédies. Elles contiennent un
grand nombre de vers irrcguliers, soit
S>oiir la quantité, suit pour le nombre
les syllabes. L*ni:.i; ■•■ >. ;:j'oh y ren-
contre souvent, n Vït pas assez net
pour cacher cette il régularité; et l'es-
sai de l'alexandrin , dans la grande
scène entre Jeanne d'Are et Mont-
gonimoii. ne. ii>iiis paraît pas heu-
reux. Mais quand le p.ièle est élevé
par iii.e vé ri ta 1.1e inspiration , les vers
sont liv» exacts; et l'on y trouve des
p.;gcs ri:!i»Vcs où riiarinouie de la
diction c-si!c la bcann* de-, images.
Malgr:* ses défauts, Schiller e^t ï.i-
< .011 lesta ni cm eut à la lèie du tin îtie
allemand. Cgalino, Icmilùi (ifilntti,
Nathan , Julé's de Turent 1', Goctz
i5o
SCH
de Berlichingen , Iphigénie en Tau-
ride et plusieurs autres pièces, signa-
laient sans (loi ite l'cxistcnccdc ce théâ-
tre. Quelques-unes sont même, sous
le rapport de l'art, plus parfaites que
celles de Schiller; mais il y a dans
celles-ci un élan , une chaleur , un
charme , que l'on retrouve rarement
dans les autres au même degré'. Il
faut se garder de le comparer à Sha-
kespeare , qui réunit toutes ces qua-
lités , mais qui est toujours vrai, clans
ses beautés comme dans.ses bizarres
monstruosités. Si nous considérons
l'ensemble des principaux ouvrages de
Schiller, nous sommes autorisés à
conclure qu'il est loin d'être un au-
teur parfait ( vollendet ). Qu'on en
accuse sa mauvaise santé , sou irrita-
bilité nerveuse ou la nature de sou
talent, il est vrai dédire qu'il n'a rien
fini ou n'eu perfectionné. Ses deux
Histoires et sou Roman ne sont point
achevés ; et aucune de ses tragédies ,
envisagée sous le rapport du plan et
sous celui des caractères , ne mérite
d'être oflertc comme un modèle. Mais
si ses compositions dramatiques doi-
vent être . sous le point de vue de
l'art, traitées avec quelque sévérité,
on ne peut assez louer les sentiments
dont elles sont remplies. Parmi les
poètes modernes, qui donnent, en
généra I , 1 teauenup plus de développe-
ments aux sentiments ([ne les anciens,
auxquels ils sont inférieurs en ta-
bleaux, aucun peut-être n'a surpasse
Schiller dans la peinture de l'idéal.
Emporte par l'imagination la plus
efliénée , ou contenu par une noble
régularité, jamais son ame n'est al-
térée par ses écarts, ni desséchée par
les règles. &* conscience est sa muse,
a dit M™, de Staël. S'il ne satis-
fait pas complètement le lecteur ou le
spectateur dillicile, il transporte, élè-
ve, ennoblit. Ses brillantes tirades tan-
S
dn
SCH
tôt charment par leur simplicité naï-
ve, tantôt élèvent par leur sublimité:
et quand il se perd dans un idéal
contraire au caractère de ses héros
ou à la vérité de l'histoire , on sent
u'il a voulu représenter l'empire de
vertu triomphant àcs cœurs les
)lus durs. Voyez YVallcnstein atten-
dri et Philippe revaut le perfection-
nement de 1 humanité. En tui mot,
Schiller nous parait être le plus no-
ble représentant de la poésie roman-
tique. Nais c'est dans ses Poésies
fugitives*iuf\\ faut étudier son carac-
tère. Il vit souvent dans ses héros,
sans doute : il est ici tout entier. C'est
de ses Poésies surtout que l'on doit
dire , encore avec Mme. de Staël iSes
écrits sont lui, La plupart sont des
sujets historiques ou mythologiques ,
des ballades , des chansons, des piè-
ces de circonstance. Dans presque
toutes , on trouve les mêmes senti-
ments. Il est à regretter que, dans les
différentes éditions des Œuvres de
Schiller , les poésies , ainsi que les
tragédies . n'aient pas été rangées par
ordre de dates. Il est impossible d'é-
tablir une classification rigoureuse.
D'ailleurs il eu est un certain nom-
bre qu'on peut appeler carmetéristi-
ques. Elles peignent les dispositions
morales habituelles du poète, et mar-
quent eu même temps , d'une maniè-
re sensible , les changements succes-
sifs opérés dans son esprit. Nous cite-
rons comme tels les Dieux de la Grè-
ce, V Idéal 9 la Promenade, le Méri-
te des femmes et la Cloche , autour
de chacune desquelles pourraient se
grouper les autres pièces des mêmes
époques. Jeune encore, il regrette avec
amertume la riante mythologie des
anciens. Plus ta ni, il déplore simple-
ment la privation des créations de
son imagination. lia Promenade of-
fre des tableaux idylliques et des con«
SCfl
is morales-pratiques. Si le
es femmes est un retour à
I offre eu même temps la
très-vraie du contraste des
es. Enfin la Cloclte pre-
ipprocbcment entre les dif-
jnditions nécessaires au suc*
ujÏuu du métal et les princi-
tmstaucesdela rie humaine,
r sous le point de vue p rad-
ieux dernières pièces sont de
ute poésie. Elles ont, eu ou-
tillage d'être composées en
ries , qui leiircominiiuiquent
i de mouvement et de vie, et
ulte un charme particulier.
ulcrous que ses poésies fu-
jiis être, sous le rapport de
cation, d'une parfaite régu-
i approchent beaucoup plus
tragédies. Les ouvrages de
si l'on en excepte quelques
mis d'humeur contre sescri-
ont remarquables par l'ab-
tout sentiment malveillant.
quelquefois par une uoblc
on . s'il fronde les travers de
'ë ou du monde littéraire ,
traits lui su! lisent ; et il ne
nuis dans la satire. Elle était
rà sou talent, et plus encore
•rit errant presque consum-
as une région trop élevée
• j Itérée par les {vissions Vul-
!u résumé , non* j «Misons que
tirs sur l'hisii.ire universel-
r la pfèsir nai%'e et senti-
. la Giu-rre de T rente-./ ns9
itrm, Marie Stuarl el Jean-
c , le Mérite des femmes et
- . %ont 1rs vrais titres dcgloi-
* il 1er : peu d'écrivains, dans
pays que ce suit . eu ont eu
,ir k^ rt d*.iiissi btillaiits. D- 1 .
LLING Dii.vold , né à
était grrllier du conseil de
dans le quinzième siècle. 11
SGH
i5t
a écrit l'histoire 'de son pays, de
1 468 jusqu'en 1 484 , et nommément
la guerre des Suisses contre Charles-
le- Téméraire, duc de Bourgogne,
à laquelle il avait pris part. On peut
le regarder , par conséquent, comme
le continuateur de Tsthachtlan et
Justinger, auxquels il est très -su-
périeur, sous tous les rapports ( V.
Justinger ). Son Histoire, qui finit
en 1 48 i, forme la dernière partie
de sa Chronique de. la inlle de Ber-
ne , de l'an 11 5a jusqu'à i48o.
Pour les temps antérieurs à 1 468 ,
il a copié Tschachtlan et Jiistiuger»
comme il le dit liù-inéme. La partie
qui contient la guerre de Bourgogne
a été imprimée a Berne, sous ce titre :
Description des guerres de. Bourgo-
gne , 1743, in-fol. (en allemand).
Cette édition laisse lieaucoup à désirer,
sous le rapport de la correction. Schil-
ling a été copié bien souvent , de ma-
nière que des chroniqueurs d'autres
cantons n'y changeaient que les noms
des guerriers, et des autres personna-
ges bernois , en leur substituant ceux
des familles de leur propre canton. —
Schilling (Diebold) ou, comme il est
écrit dans les manuscrits : Diebold
Sihillig , (ils de Jean Schilling (1),
greffier à Lu cerne , donna une chroni-
que de la ville de Lucernc, qu'il com-
mença en i5oit et finit à \Sogf
époque de sa mort. Il raconte aussi
la guerre de Bourgogne, à lauudle il
avait assisté. Le manuscrit de cette
Chronique , avec plus de !\ 00 dessins,
médiocre] nent faits, mais curieux sous
le rapport îles mœurs, se trouve aux
archives de Lucernc. Z.
SCI il LIER; Jean ), jurisconsulte,
né en i63u, à Pegau, en Saxe, fut
• |i On iillrilmr j «r |irrr *U II. Silullmp , l'Ilî»-
t'iirr i|i*« (urrm <lr S-nnlir ri tir Ui'*n. inuiat-
<ril qui «rtmm** «ln«« |ilu»ieur« |.iMintli^«J«« d«
U .Snu«r. \.r laamwcnt cuiucrvc* crlle de Zuriok,
I.Vi
SCM
élevé à Leipzig cl à Naumbourg. En
1 65 1 , il se rendit à l'univcrsitédc léna,
où, pendant deux ans, il s'appliqua aux
sciences philosophiques. La philoso-
phie péripatéticienne , qui dominait
encore dans les écoles d'Allemagne ,
trouva en lui im zèle défenseur. Il fit
son droit à léua, sous la direction
de J. Strauch , son oncle maternel,
consacra deux ans à la pratique a
Naumbourg, et entra, en 1662, au
service du duc de Saxe-Zcitz, qui
le nomma bailli de Suhla, en 1668.
Plus tard . il passa au service du duc
de Saxe-Iéna , qui le nomma mem-
bre du conseil aulique de son consis-
toire , et de sa chambre des finan-
ces. Ce prince étant mort, en 1678,
Schiller se rendit à léna , où il don-
na un cours public : il y aurait ob-
tenu une chaire de droit, si la con-
duite scandaleuse de la femme qu'il
avait épousée, en 1G60, ne l'avait
forcé de quitter cette ville. L-im-
prudenec d'un instant fut punie par
trente-neuf ans de chagrin; car cette
femme ne mourut qu'en 161)9. Schil-
ter s'établit d'alx>rd à Francfort
sur le Mcin. On lui oflrit diver-
ses places ; et parmi ces proposi-
tions, celle de Strasbourg lui con-
vint le mieux. Cette ville venait
de perdre sa souveraineté par sa
réunion à la France ; mais elle avait
conservé une constitution toute ré-
publicaine, sous la protection du
roi, qui ne s'était réservé que la
nomination du président de la bour-
geoisie, qui avait le titre de préteur
royal. La complication des rapports
qui naissait de cet ordre de choses
fit sentir le l)csoin d'un bon puhli-
cistc qui servît de conseil au sénat;
et le choix tomba sur Schiller , à qui
l'on oflrit la place de consulcnt ( con-
seil) , avec des conditions très-avan-
tageuses el le titre de professeur à
SCli
l'université. Il vint donc , en 1686 f
se fixer à Strasbourg , où il termina
sa vie le i4 mai 1705. Des cinq en-
fants qu'il avait eus , un seul lui sur-
vécut. Schilter possédait très-bien la
littérature classique , ainsi que la
langue hébraïque. Il avait a profond!
toutes les branches de la jurispru-
dence, et ses ouvrages y portèrent
la lumière ; mais c'est principalement
dans le droit féodal , et dans le droit
privé allemand , que ses écrits sont
cités comme une autorité. H a éclair-
ci l'origine de la langue alleman-
de ; il possédait très-bien l'histoire,
et n'était pas étranger à la méde-
cine. Comme professeur , il n'eut
Sas beaucoup de succès, sa manière
'enseigner n'étant ni agréable , ni
animée. On a de lui un grand nombre
de Dissertations, et les Ouvrages sui-
vants : 1 . Exercitationes ad L Libroê
Ponde et anim , in -4°. , réimprimées
sous le titre de Praxis juris Romani
injoro Germanico, léna, 1698,
Leipzig, 1 7 1 3,Francfort-sur-le-Meinf
17^3, 3 vol. in-fol. C'est un Recueil
de Dissertations et de Traités qui ré-
pandent le plus grand jour sur l'ap-
plication du Droit Romain aux lois
d'Allemagne. Malgré le temps , cette
collection a peu perdu de son impor-
tance. — II. 'Manuductio phâoso*
phiœ moralis ad veram , non simur
latam , jurisprudentiam , léna ,
1676 , in-8°. Le but de l'auteur était
de faire voir qu'il fallait chercher
les raisons des lois , non dans le seul
droit de nature , mais dans la morale.
111. Praxis artis analyticœ in juris-
prudentid , léna , 1678, in-8°. Cet
ouvrage attira à Schilter le reproche
de s'être trop souvent perdu clans le
sentier du péripalétisme. IV. lnstir
tutioncs juris canonici ad Ecclesiœ
veteris et hodiernœ statum accom-
modât œ. La première édition , très-
SCT
rtrte, parut à Iéna , 1681 , in-
idiilter en fit imprimer une se-
• , fort augmentée , Strasbourg ,
, in-8". II m parut ensuite une
\mt d'autres , jusqu'à ce que les
du camouisteBoehmer, l'eussent
ihlieT. Des jurisconsultes distill-
ant fait des Observations et des
• sur l'Abrège de Schiller ; parmi
ommentaires , nous distinguons
de Tfaéod. Gottliard Ekard, en
4. in-4°-« qu» parut à Leipzig,
»*4 k 1733. Y. De libertatc
ûmrum Germaniœ libri vu ,
i6H3, in-40., ouvrage impor-
tant par son contenu que par
pie ou il parut , et qui a valu
l'estime des théologiens ca-
francais. VI. Institutiones
principiis Jurés naturœ ,
m et cirilis, tùm romani,
permanici , ad usumfori ho-
imccommodata.Letpn^ i685,
préimprimé, en 1 (>q8 , à Stras-
;, tous le titre de Jurispru-
r totius, tant romarur quàm
mmicœ privât œ , légitima clv-
g. C« Éléments sont un chef-
re- Vil. Lue édition des frag
rés de l'ouvrage dY/er-
Mndrstinus de Cautelis ,
«o Commentaire sur son appli-
1 aux usages du barreau moder-
rasbuurg. 1*187, in-4".V 111.^*/
wda leutrumque Germ anicumet
vhardicum introduction seuins-
mrs ex fenuinis principiis suc-
ctmànnatœ et ad for i feuda-
\i usum directœ , ibidem ,
. io-H**. Ce petit ouvrage , qui
re . d'une manière claire , la dif-
* mire Ips lois féi nia les des Gcr-
• rt relies des ï.omliards, a été
rnne a Straslxmrg, en ijUi;
' notes de (î. Cli. (iebauer,
i-ïH, 1737 et 17:18,
d'Ubl, Berlin, i74j.
n*ç
SCH i53
11 existe un Commentaire de Gnnd-
ling sur ces Éléments, en un fort vol.
in-4°. IX. Une édition d'un Chant de
victoire, en langue allemande, en
l'honneur de Louis III ,roi de Neus-
trieet d'une partie de la Bourgogne,
sur la victoire qu'il avait remportée,
en 883 , sur les Normands, près de
Sodalenrch. Ce poème, en 1 10 vers,
prouve que la langue française n'avait
\ as entièrement remplacé l'idiome
tudesque en France, avant le dixième
siècle. X. Institution** juris publici
Romano-Gvrmanici , Strasbourg ,
if k)6,u vol. iu-8°.XI. Codex juris
feudalis AUmanniœ , ibid., 1697,
in -4°., et 17118, in-fol., ouvrage
par lequel la science du droit féo-
dal a pris ime nouvelle forme. XII.
Aurviu jJugustini libri tt de adul-
terinis conjugiisad Pollentiamcum
notis juridicis ac moralibus f qui-
tus domina ecclesiœ de mairimonii
dissohttione illustratur , léna, 1692,
in -4°. Cet ouvrage a été dirigé con-
tre Ebrahb : aussi Sehilter a-t-il gardé
l'a non y me. X11I. 11 publia , pour la
première fois , la Chronique d Alsace
et de Strasbourg, de Jacob de Ko>-
niçshwen , en allemand ; y ajouta
une Préface, des Notes , et une Chro-
nique également inédite de la ville de
Fri bourg eu Brisgau, Strasbourg,
ifii)S, in -4°. XIV. De pace re-
ligiosd Wnrr sinçularis, ibidem ,
1700, in-H*». Ce traité, rédigé avec
trop de précipitation , n'est pas
une des meilleures productions de
Sehilter. XV. Thésaurus aniiqui-
tatum teutonicarum , ecclesiastica-
rum, dvilium , litterariarum , Ulm,
1717 , 3 vol. in-fol. Ce Recueil , que
Jcan-Frick et J. G. Scberz publiè-
rent, plus de vingt ans après la mort
de l'auteur , renferme les documents
les plus importants pour l'Histoire
d'Allemagne et pour la connaissance
i5i
SCH
de la- langue allemande à l'époque
carlovingienne. Les documents sa-
cres , bibliques et ecclésiastiques
sont an premier volume ; les docu-
ments civils , les lois et morceaux
historiques au second. Dans le troi-
sième , on trouve un Glossarium
ad scriptores linguœ francicœ et
alemannicœ veteris non scripto-
ribus solum et linguœ inservitu-
rum , sed antiquitatibus abundans.
C'est à ce Glossaire que fait suite ce-
lui de J. G. &*herz ( V. ce nom ).
S— L.
SCHIM ( Hf.nrt ), poète hollan-
dais , né à Maassluis , en 1695, s'est
distingue dans le genre religieux et '
biblique. On a de lui un Recueil de
Poésies morales et sacrées , dont
fait partie un charmant poème en trois
chants , intitulé : Le BonJteur de la
vie champêtre. II a encore publié :
La Gloire de Jésus-Christ et de son
Eglise , et autres Poésies bibliques.
Il mourut à Maassluis, à l'âge de
quarante-sept ans. M. de Vries s'est
plu à lui rendre justice, dans son His-
toire de la poésie hollandaise , tome
11, p. 124-128. M — on.
SC HIMM ELM ANN (Henri-Ch ar-
L13 comte de), ministre des finan-
ces en Danemark , naquit en 17^4 ,
dans une petite ville de Poméranie,
où son père faisait le commerce.
Étant entré dans la même carrière,
il se fixa pendant quelque temps à
Stettin , d'où il se rendit à l'armée
prussienne , et gagna une somme as-
sez considérable |>our former un éta-
blissement à Dresde. Cet établisse-
ment n'ayant point réussi, il prit à
ferme les accises de Saxe , en société
avec un employé du pays; et ses pro-
jets de fortune allaient se réaliser,
lorsque la guerre recommença. 11
avait cependant obtenu le titre de
conseiller-privé en Saxe; et les em-
SCH
ployes prussiens, arrivés dan
pays à la suite de l'armée , lui a
trouve des connaissances local*
pratiques , il fut chargé des ap
visionnements , et tira parti des
constances. Il acquit, à un prix
dîquc, les porcelaines de Meiî
mises à l'enchère, et les revendit
des profits considérables. S'étao
suite établi à Hambourg, il li
entreprises commerciales qui
menterent sa fortune. Devenu
Rriétaîre d'un grand domain
lolstein, il eut occasion d'e
en relation avec la cour de 1
mark ; Frédéric V le nomm:
ministre près le cercle de B
Saxe ; peu après, il obtint le lit
luron et le cordon de l'ordi
Danemark. Pierre III , empere
Russie, menaçant le Dauemai
la guerre, on eut recours au c
de Saint-Germain , pour le com
dément de l'armée , et à Schin
mann pour les finances. Schin
mann demanda, à la ville de]
bourg , un emprunt d'un milli
rixdalers, que la ville refusa
bord, mais qu'elle accorda,
Iu'elle se vit cernée par les tr
anoises. Cependant, le dange
vanouit bientôt : Pierre 111 fr
trôné, et les Russes se retir
Ce fut alors que Schimmelmaim
ta , dans cette province , des
d'une étendue considérable ,
Wandsbcck est le chef-lieu. J
près dans le même temps, il <
propriétaire d'une haronie en
mark , et de tous les établisse
de la ronronne dans les îles da
d'Amérique. Frédéric V étant
il continua de diriger les lii
sou§>Christian VII , qui lut do
titre de comte et l'ordre de
phant, et le nomma membre d>
ni - privé. Tant de distinct
SCB
pûtes, n'empêchaient pas
nann de continuer ses opé-
mmcrciales à Hambourg,
«r beaucoup d'argent par
ion» de change. On lui at-
Co|>enliaguc, la baisse du
h maie, et Je public fit en-
fin infimes; mais il conjura
conserva la confiance du
icnt. Rassasie d'hoiuieiirs
ssrs,il termina sa carrière
>cs lils ont oblenii des pla-
lantcs, et ses filles se sont
uns les premières maisons
ark. Scliinimclmamt avait
(ni suivit la carrière tliéo-
t 'pii e'Liit devenu pasteur
je en Poméraiiic. lie miuis-
uincrs prit le pasteur sous
ion , l'engagea à quitter sa
lî lit ime pension de quatre
•s. Fcndaut que l'un prési-
rtune d'uu royaume , l'au-
bit à des ouvrages de ihéo-
philoJogic, parmi lesquels
|u.i ses 'Commentaires sur
I» ihcologiqucs de l'Orient
vi , où il montra une gran-
it», mais peu de discerne-
■ 'riiiquc. C. — au.
M)EI\IU>NKS(JtA!f
, dit : ne mérite une place
toire qu'au même litre que
1 et Mandrin. Ce chef de
riait nc\ rn 1779, à Nas-
ns le comte' de Catzcn-fcll-
n M:rnoni de Schindcrhan-
ignifie. en idiome vulgaire ,
Tchrur, ind if | ne assez lemé-
irrrait. Ses inclinations vi-
d<-r|arèrent de très- bonne
meurs fois, à la tête d'une
en nés garrons de son âge, il
noyen d'enlever du pain et
le des fourgons de 1 armée
dans les environs de Kreutz-
nfra an service du bour-
SCH
i55
reau de Ba*renbach : un vol qu'il conw
mit alors fut puni de la Iiastonade
en place publique. Scliinderhanncs a
proteste plusieurs fois, devant ses ju-
ges ,aue ce châtiment avait décidé du
sort ne sa vie entière. É^aré par la
fureur , il alla proposer ses services
à un des pins redoutables de ces ban-
dits qui désolaient alors les deux
rives du Rhin , sous le nom de Ga-
rotlcurs ou de Chauffeurs. 1 1 fut pris
dans une expédition uoeturne , et con-
duit dans les prisons de Saarbruck ;
mais il ne tarda pas à s'évader , et
il alla rejoindre sa liande. Peu de
temps après il tomba encore dans les
mains des gendarmes français, dont
la vigilance était extrêmement acti-
ve. Jeté dans un cachot souterrain a
Simmern, il trouva le moyen de s'é-
chapper encore. Sa renommée gran-
dissait parmi ses camarades 1 il fut
élu capitaine d'une troupe qui avait
déclaré une guerre spéciale aux Juifs.
Schinderhannes racontait, dans ses
derniers moments , et en éclatant de
rire, un des tours qu'il leur joua. Étant
uu jour presque seul , il rencontra
une trentaine d'Israélites qui mar-
chaient eu caravane. Il leur barra le
chemin , et leur ordonna de s'avan-
cer, un à un,labourseàla main. Non
content de cette offrande , il fouil-
lait rigoureusement toutes les poches.
Sa carabine le gênant dans cette opé-
ration , il ordonne à un des Juifs de
la tenir : ce malheureux obéit res-
pectueusement, et lui rend son arme
après la visite. Scliindcrhanues ne se
montrait lias inoins âpre à la pour-
suite des jeunes filles qu'à celle des
Juifs. Quand il lui en tomltait en
partage quelqu'une , d'une Iwauté ra-
re , il célébrait avec die une sorte de
mariage , auquel il invitait tous les
paysans du canton; et ce qu'il y a de
plus étrange, c'est que ces villageois
i5G
SCH
venaient, sans crainte, avec leurs
femmes et leurs filles, manger, boi-
re et danser au milieu de ces terribles
brigands. Le nom de Schinderhaunes
devint si célèbre et si redouté , qu'il
lui suffisait quelquefois d'une simple
sommation pour faire comparaître
en sa présence, de riches fermiers
qu'il voulait rançonner. Après leur
avoir imposé une contribution , il
leur délivrait un passe-port pour cir-
culer librement dans le pays. Mais
l'organisation progressive de la po-
lice et de h gendarmerie française
sur la rive gauche du Rhin, força
Schinderhaunes à resserrer ses opé-
rations sur la rive droite. Déjà les
prisons de Coblentz et de Cologne
étaient remplies de ses complices.
Stimulées par ces exemples , les au-
torités allemandes , jusque-là plongées
dans tue sorte d'épouvante et d'apa-
thie , ordonnèrent enfin des mesures
de répression contre les sanguinaires
dévastateurs des campagnes. Le 3i
mai 180a, le grand-bailli de Lim-
bourg sur la Lahn, faisant une pa-
trouille , arrête un charretier dont les
papiers n'étaient point en règle : cet
homme croit se soustraire à son pou-
voir, en «'engageant, à un recruteur
autrichien, sous un nom supposé. Il
était depuis quelques jours au dépôt
de Limbourg, quand un paysan vint
révéler que Je nouveau soldat était
le fameux Schindcrhannes en per-
sonne. Il fut à l'instant chargé de
chaînes. Conduit à Francfort, il y
confessa son véritable nom , en de-
mandant, pour toute grâce, de n'être
point livré aux Français , dont il pa-
raissait avoir une peur extrême. Ce
fut pourtant ce qui arriva :dès le len-
demain il fut transféré à Maïenrc,
où aussitôt le trilxmal spécial sVm-
Fara de lui; il fit tous les aveux que
on désira $ plusieurs fois il dit au
SCH
juge d'instruction : a Si on vei
faire grâce de la vie, j 'indiquer
moyens de détruire toutes les 1k
de brigands des deux rives du Rh i
se flatta , un moment , de n'être
condamné à mort, persuaJé <
ne pouvait le convaincre de mei
mais la preuve en ayant été fou
il reçut sa sentence avec dix-ne
ses principaux complices : il fu
cuté à Maïencc , le a i nov. i
On fit circuler , à cette époque
lettre d'un style singulier ,mais
pique et même éloquent, dans la
le Schindcrhannes implorait h
mence du premier consul Buon,
te. Il lui demandait d'expier ses
mes à la tête d'un corps d'en
Serdus, qui eût fait 1 avant-j
e l'expédition d'Angleterre, d<
était fortement question alors. L
de Schitiderlumnes et autres
gands dits garotteurs ou ch
feurs, rédigée d'après les actes
diques , a été publiée en a vol. in
par l'auteur cic cet article. S — \
SCH1NNRR (Matthieu),
connu sous le nom de Cardina
Sion, était né, vers 1470, auj
environs de cette ville (1), d'un
mille pauvre et obscure. Envoyi
ses parents, à Corne, pour y
ses éludes, il apprit rapideme
latin et l'italien , et fit des pn
assez remarquables dans les let
Parmi les auteurs anciens il
ferait Ovide , Virgile , et su
Boèce , qu'il savait par cœm
dout il citait à propos les pas!
les plus intéressants. Ayant eiubi
l'état ecclésiastique , il fut po
d'une cure dans le Valais , puis
pelé au chapitre de Sion , et <
élevé à l'épiscopat en i5oo. Le .
li^ SnivMiit Sinilrr l i>r.*cript, f'mlr***), '.
uer riait né m MilliWh, pelit vilUgr d
Dimia ou district de Concbc*.
SCH
i prélat, doue d'une éloquence
ëe et naturelle, jurat avec éclat
i la chaiir cvangclique , et il ac-
: de crttc manière une grande in-
■ce sur les chefs des cautons
tes. H se servit de cette iufluen-
pour les détacher de l'alliance
Louis XII, qui d'ailleurs leur
il donné des sujets de mécouten-
est ( /". Louis XII) et les fit eu-
dans celle du pape , malgré les
rt» d'un parti nombreux , dont il
sJ&er les chefs , et dont quelques-
Même expièrent sur l'cchafaud
attachement à la France. La dé-
on des Suisses fit perdre l'Italie
Français. Le pape Jules II s'em-
•a de* récompenser Schinner du
{■'il avait montré dans cette
OMtance, en le créant cardinal,
'établit arec le titre de légat,
Kientraant général dans la Lom-
be. Dès-lors Schinner, que les
içaift nommèrent , par dérision ,
mUmi tondu , se dévoua tout
t aux intérêts de la cour de Bo-
rnais il tenta vainement d'em-
er 1rs Français de repasser les
s. Dans son zèle furieux , il pres-
to compatriotes de les pour-
re avant qu'ils se fussent rendus
m des places fortes; mais quel-
capitaines suisses , qui regret-
t raDiance des Français , décla-
tf qu'ils ne marcheraient qu'a-
aveor été payés de la solde ar-
e. Au milieu du tumulte qu'excita
réclamation , Schinner s'échappe
• rend à Milan, où il décide les
■» à violer le traité qu'ils ve-
rt de conclure avec Lautrcc , pour
:ion de la Lombard ie. Rcvc-
habits pontificaux, et pré -
de la rroix (a), il les conduisit
*^m »■ 4mm )««-rrl» '» An InHibnu A* Fran-
U Pf-tfmtu» a rrpr «•*«!* Ir rardinal Av
SCH i57
dans la plainedcMarignan,Icur an-
nonçant une victoire d'autant plus fa-
cile , que les Français ne seraient point
eu mesure de la disputer. L'événe-
ment trompa ses espérances ( Voy,
François 1er., XV, 4*>7 ) ; et il s'en-
fuit à la cour de l'empereur Maximi-
lien, d'où il passa bientôt en Augle-
terre pour solliciter Henri VIII de
s'unir aux ennemis de la France. Pen-
dant ce temps, la faction ennemie de
son pouvoir , dans la république du
Valais, se vengeait de la tyrannie qu'il
y avait exercée. Son château de Marti-
gni fut réduit en cendres (3) : ou con-
fisqua ses biens , et Supersax , le chef
de ses enuemis, qui jusqu'alors avait
vécu dans l 'exil , le fit exiler à son tour.
Après avoir atteint le but de son voya-
ge, le cardinal revint dans le Valais
animer la haine de ses compatriotes
contre les Français, par des libelles
et des déclamations furibondes qu'il
faisait entendre du haut de la chaire.
A l'aide du riche subside qu'il avait
reçu du roi d'Angleterre ( cent cin-
quante mille florins du Rhin), il par-
vint à rassembler un corps de six
mille hommes qui renforça farinée
combinée de l'empereur et du pape ,
et contribua beaucoup aux revers des
Français. Il assista au couronnement
de Charles-Quint , et parvint à ins-
pirer à ce prince les mêmes senti-
ments qu'à son prédécesseur. Ce fut
par ses conseils que l'empereur mit
au ban de l'empire George Super-
sax et ses adhérents , et que Léon X
mit le Valais en interdit. Le cardinal
de Sion venait de replacer Parme et
Plaisance sous l'autorité du pape,
quand il mourut à Rome, le a oc-
tobre 1 55a , dans un âge peu avancé ,
au milieu du conclave qui venait
de se réunir pour nommer un suc-
> V On vint rnriiri' •!•• ruiim A» rr clùâr**
i58 SGH
cesseur à Léon X. Ses restes furent
inhumés avec pompe dans l'église
Sainte- Marie de la Pietà. Si Ton en
croit Paul Giovio , François Ier. «li-
sait que l'éloquence du cardinal de
Sion lui avait été plus funeste que la
valeur des Suisses. Ce prélat, qui
rie passa pas pour avoir des mœurs
irréprochables, était d'ailleurs am-
bitieux, intrigant et implacable dans
ses vengeances. Cependant il aima les
lettres et protégea les savants, en-
tre autres Erasme, qui lui a dédié ses
Paraphrases des Èpitres de saint
Jacques et de saint Jean. On a con-
servé le Discours que Schinner pro-
nonça devant Henri VIII , pour le
déterminer à se coaliser contre la
France. ItC fameux Tolaixl s'en est
rendu l'éditeur : Oratio Philippica
ad excitandos contra GaUiam Bri-
tannos ; maxime verb nepace cum
victis prœmaturè agatur , sanclio-
ri Anglorum consilio exhibita anno
i5 1 4 ; Londres , 1 707 , petit in-8°. ; il
y a des excinpl. gr. pap. Cette haran-
gue a été réimprimée avec l'ouvra-
ge de Toland : Gallus aretalogus ,
Amsterdam, 1701), in- 12 (f. To-
land ). Paul Giovio a donné place
au cardinal de Sion, dans l'ouvrage
intitule Elogia virorum bellicd vir-
tutc illustritim, et Simler n inséré
cet Éloge dans sa Vallesiœ description
W s.
SCHIRACH ( Adam-Theopuile ) ,
pasteur à Klein-Bautzcn , en Lusace ,
mort le 3 avril 1 773 , s'est distingué
par ses expériences et ses écrits sur
les al teilles. Il établit, dans son village,
une société d'apiculture, qui, dans la
suite, fut imitée par une société d'a-
mateurs dans le Palatinat ( V. Riem ) ,
et a donné lieu, dans plusieurs contrées,
à fonder des sociétés pour ce but spé-
cial. Schirach publia ses premières
vues sur le perfectioiuiement de l'a-
SCH
piculture dans son Traite s
nouvelle manière de former 1
saims, en y employant des l
1760. Cet écrit 1k quelque sera
l'auteur , pour dissiper les doute
lui soumit , donna des éclaircisst
dans le Journal de Leipzig , ci;
et 17O5. Ses premiers succès 1'
ragèrent à faire connaître ave
de hardiesse ses découvertes su
toirc naturelle des abeilles ,
vertes qui paraissaient coutraii
expériences de Réaumur. Il
son Sachsische Bienenvater , <
des abeilles Saxou , Zittau ,
où il indique entre autres chos<
velles , la maiûcre de fonn
essaims par le simple dépla
des ruches. Ces essaims art
firent du bruit ; l>eaucoup d
sonnes vinrent s'instruire aup
lui. Voici comment il rend lu
compte de ses succès : « Divers
» seigneurs m'ont envoyé, oui
9 vassaux , ou de leurs dômes
* et en même temps que ma
» verte s'est accrcuitéc , la p
» de ma méthode s'est répau
» tous côtés dans notre provi
» de là , en peu de temps , 1
9 contrées voisines , d'où elle
» rapidement dans les pays é
» Adoptée dans la Saxe, le ]
» Eptnas , celui d'Altenbourg
» latinat,la Franconie, la B
» le Brandebourg , la Bavière
» roi , la Silcsie , elle s'est
» jusqu'en Pologne, comme 1<
9 le plus sûr de multiplier le
9 abondamment fournies d'*
» et de les conserver à peu (
9 Tout récemment , l'imj:
» de Russie , n'a pas deib
» m'envoyer une personne
» de se former dans un art <
9 yeux pénétrants ont apen
» l'utilité 9. En même tem
SŒ
ouiosité des naturalistes Ait excitée
pries observations de Scbirach sur
le sexe des abeilles. Sa plus impor-
tante découverte est d'avoir reconnu
«k les abeilles ouvrières , que l'on
croyait n'avoir poiut de sexe, sont
in femelles non développées , et sus-
■ntfliles , dans l'état de larve, d'être
kmsforaiecs en reines , au moyen
fane nourriture plus abondante ; mais
1 soutint, contre l'opiuioifcominiine ,
fie la reine des abeilles n'est pas fé-
r les faux bourdons, regar-
nie les mâles de la ruche ;
urtfle reproduit des abeille* tout au-
feementqu'on ne l'avait cru , et que les
marnants ouvrières des ruches tiennent
^b-fcîtdedeux sexes. Schiracli avait
à pose énonce cette opinion, dans
il Melitto- Thêoloçir, Dresde, i ^(iH :
1 fat plus aguerri dans la suite. Le
ntfurarote Donnet écrivit plusieurs
tares sur ks nouvelles observations
clt Sdurach et de ses partisans, eu
In accueillant froidement d'abord,
puW en cherchant à les concilier
avec ses opinions particulier» sur
les lob de la génération. Toutes ces
matières se trouvent réunies dans
l'uni raye que Schirach fit paraître
ensuite , et «fui fut traduit en français
par J--J. Blessière, sous le titre de
AÔfoirw naturelle de la reine des
Abeilles , avec l'mrt de former des
r. On v a ajouté la Corres-
de f 'auteur avec quelques
, et trois Mémoires de M. Bon-
de Genève, sur ses découvertes,
édition, Amsterdam , 17H7,
avec trois planches. Schi-
lui-même un ouvrage
sous le titre de Traite'
de» AbemJts pour toutes les con-
trées, avec l'indication des fonc-
tions d'unmaîtred'abeillc*, pour tous
ks not». Zittau et Leipzig, 17G8 ,
■*
dernier écrit : Culture des
SŒ i5p
Abeilles des bois , parut après sa
mort , en 1 774 » pr les soins du
pasteur J. G. Vogcl , qui mit à la
tète de ce Traité une notice sur l'au-
teur. Schirach a publié aussi quel-
ques écrits sur la religion , et en a
traduit d'autres dans la langue des
Ycudes\ peupla de Scia vomie établie
eu Alsace. 11 a fourni des articles et
notices à dillerciits journaux et a coo-
i>éréâ l'édition delà lubie de Luther,
Judisscn , 1 7$ 1 . Schirach était mem-
bre des sociétés d'économie rurale
et domestique de Pctcrshourg , Gcet-
tingen , Leipzig , Frauconic , etc. , et
secrétaire (le la société pour la cul-
turc des abeilles , qu'il avait fondée
dans la llaute-Lusacc. Ses Observa-
tions ont été rerti lices plus tard par
Hulau , et d'autres apiologues ; par
exemple , tout récemment Uuhoch
( Guide pour la connaissance et le
traitement des abeilles , Munich ,
i8'j3 , (.ah. 1 ) , a trouvé aux abeilles
un nez, dont Schirach niait l'exis-
tence. I) — G.
SCHIRACH ^Tiikophile-Dkivoit),
philologue, né eu i*j43«au village de
riellénperth en llaute-Lusace, était
fils d'un pasteur, qui voulut l'élever
pour la même carrière; mais le jeu-
ne Schirach , s'étant rendu du gym-
nase de Loba 11 à l'université de Leip-
zig , et ayant fréquenté les cours du
savant Krucsti, prit tant de goûta la
philologie, qu'il renonça tout à-la-
foisâ la théologie et aux serours pécu-
niaires fournis par .son père. Il reçut,
à Halle, les degrés de docteur en phi-
losophie; et à cette occasion, il publia
une Dissertation sur le style et la vie
d'Isocrate. H rédigea ensuite, dans
un latin facile et élégant , des Com-
mentaires et des Notes critiques sur
Sophocle, Cicéron, Horace, Virgile,
Térence, Ovide et d'autres classi-
ques ( Voyez son Clavis poctantm
IÔO
SCH
classicorum , deux parties , Halle ,
1768, 17&), in-8u. ) Il commença
d étudier et d'éclaircir l'Histoire, avec
un esprit philosophique; composa des
vers allemands ; traduisit les Eléments
de littérature de Marmoiitcl; se lia avec
les principaux poètes de l'Allemagne,
et correspondit avec Voltaire et Mar-
montcl. 11 n'avait que vingt-six ans ,
lorsqu'il fut appelé à une chaire de
la faculté philosophique dans l'uni-
versité d'Hehnstadt. Pendant les dix
ans qu'il y professa , il publia : I. Sa
Biographie des Allemands , G vol. ,
lll°~l\y ouvrage nouveau dans son
genre , qui eut un grand succès , et
fit honneur au talent et au patriotis-
me du biographe. II. Histoire de
V empereur Charles ri , Halle ,1776,
in-8°. Cet ouvrage plut à la cour
d'Autriche, et valut à l'auteur des
lettres de noblesse. 111. Une traduc-
tion estimée des Vies de Plutarquc ,
8 vol. avec des Notes, 1777-80. IV.
Des Pensées sur la beauté morale
et la philosophie de la vie , Halle ,
177*2 , in -8°. V. Deux Recueils pé-
riodiques , dont l'un intitulé : Ma-
gasin de la critique allemande , 4
vol. , Halle, 1772-76 ; l'autre rédigé
en latin, sous le titre de Ephemerides
litterariœ Hclmstadicnses, G volu-
mes, 17- 0-7.5. Schirach s'était aussi
occupé Je statistique et de droit pu-
blic. 11 avait publié une Notice his-
torique et statistique sur les colonies
Anglaises en Amérique. Un Mémoire
qu'il publia sur le droit d'indigénat et
sur quelques objets d'économie poli-
tique , Hambourg , 1 779 , in - 4°. ,
plut tellement à la cour de Copenha-
§ue , qu'elle donna à l'auteur te titre
ecouseiller-d'état, après l'avoir char-
é de rédiger une statistique détaillée
es provinces Danoises, qu'il n'a pas
exécutée. En 1780, il s'établit à Al-
loua , et commença un Journal politi-
S
SCH
que rédigé dans le sens du pouvoir ab-
solu; c'était une nouveauté eu Allema-
gne qu'un journal oùi'on se permettait
de raisonner sur la politique. Schi-
rach continua cette entreprise dans le
même esprit , depuis 1 78 1 , jusqu'à sa
mort arrivée à la fin de 1804 ; et die
s'est soutenue depuis ce temps sans
interruption. Son fils (Guillaume-Be-
noît), lut son collaborateur dans les
dernières années , et son continuateur
après sa mort ; il a donné une No-
tice sur son père , dans le même Jour-
nal politique , année i8o4> tome 11,
cahier 11. D — G.
SCH1ROUÏEH. Voy\ Sisoès.
SGHLEGEL ( Jean-Élie ) , poète
allemand, né en 17 18, à Meissen
en Saxe , reçut sa première éduca-
tion dans la maison et sous la direc-
tion de son père, dont les conseils
éclairés le guidèrent pendant tout le
cours de ses études. A l'âge de i5
ans , il entra dans la célèbre école de
Pforte , où il obtint de très-brillants
succès. Ses dispositions pour la poé-
sie , qui s'étaient manifestées dès l'âge
de douze ans , s'y développèrent très-
rapidement. Après avoir , comme es-
sai, traduit en vers allemands le»
Géorgiques de Virgile et les Epitres
d'Horace, il donna une traduction de
la Cyropédie de Xénoph on. Les poè-
tes grecs étaient devenus une de ses
lectures favorites. Sophocle et Euri-
pide déterminèrent son goût pour la
poésie dramatique. 11 traduisit en
prose Y Electre du premier , et imita
YHécuhc et Ylphigénie du second.
Dans l'histoire de la littérature, nous
trouvons peu d'auteurs aussi préco-
ces : Schlcgel n'avait pas encore vingt
ans. Mais ce qui surprendra plus en-
core , c'est la conscience avec laquelle,
à cet âge, il revoyait ses travaux,
et profitait des observations qui lui
étaient faites. On comprend quelle
jsca
tm*e Q devait avoir acquise
ieu de ses camarades : ceux-ci
rirent de joner ses deux tracé-
nais ud pareil d,Tcrd™t
: pas admis par les règlements
oie, il fallut beaucoup d'adres-
tr soustraire aux regards des
1rs préparatifs et la représen-
Bientôt son public s'agrandit;
rvara furent connus hors de
nte de Pforte ; et en i ^3q , sa
VOrrste et Pjlade lut jouée
Jieatre del^eip/jg. Une se dis-
il point lui-même les défauts
t compositions; et avant de
• Pforte , il fit le sacrifice de
écube. Mais un de ses amis en
garde' une copie , Schlcgel y fit
nds changements , et la publia
• titre des Troytrrmes. La né-
: de se créer une carrière dé-
ta notre poète à se livrer à )'é-
h droit ; mais il ne put triom-
uncieinent de son goût pour la
? des anciens; tout en étudiant
jvlretrs , il traduisit le Traité
«fort* de Ciréron , et corrigea
açnlie à'Oreste et Ppladc.
rhed régnait encore; eu 174°,
•ri lit connaissance a vit lui , et
iMit entr'eux un eominerre as-
tùnr . qui eut toutefois peu d'in-
e »ar notre jeune poète, (îutt-
s'rUnt ti mi jours ltomr à lui té-
wt de* égards, sans le rccoii-
pour «in maître. .Itisqu*alnrs
iir s'était exerrée sur des sujets
is. Son attention se dirigea sur
are dr sou pavs, de larpielle il
bjet d'une étude a pr<* fond ic. La
h* à'fiermann m fui le pre-
résolut. Peu après, il écrivit
inserti ti<tn sur le caractère rie
rveur Conrad III , et com-
1 même , en 1 7 }'i . un poème
e, dont le héros était Ifenri-le-
, dnc de Saxe et de Havière
it.i.
SCH
16
toutefois il n'en a fait que deux
chants. Des Tannée précédente , il
avait débute dans la comédie. La
Tabatière enlevée fut jouée à Leip-
zig ; mais quoiqu'elle eût eu quelque
/^fadicdauslc 4 e vol. du Recueil des
pièces allemandes de Gottsched.La vie
de Sclilegel était alors très-active : in-
dépendamment de ses pièces de théâ-
tre, il travaillait à difTéreus recueils lit-
téraires , tels que les Fragments cri-
tiques et la Bibliotlièque de Gott-
sched, et les Amusements de l'esprit
(Belustigungen des Ferstandes und
des IVitzes) de Schwabe , dans les-
quels il publia des Épi très en vers et
des Chansons anacréontiques. Il n'a-
vait pas néanmoins négligé l'étude de
la jurisprudence. Ses connaissances
dans cette partie et dans l'histoire en-
gagèrent Spener , nommé ministre de
Saxe en Danemark , devenu son pa-
rent par alliance, à l'emmener avec lui,
en 174*' » cn qualité de secrétaire.
Sclilegel fit à Hambourg connaissance
avec llagcdorn, qui le mit en relation
avec liodmcr. Admis, à Copenhague,
dans la société de plusieurs savants ,
il étudia la langue et l'histoire des
Danois , observa leurs mœurs , et
cnmmiuiiqua au public ?cs observa-
tions sur ce sujet , dans un journal
hel>dofuadairc intitulé: Y Etranger,
qui eut des succès , même eu Dane-
mark. Ce fui cette int'me .-:1111er. qu'il
devint un îles collabora leurs du célè-
bre recueil iiitil-ilé : Fragments de
Brème ( Bretnhehe Hei ine^e ziun
Fergniïgen d"s Ferstandrs und tU'S
Witzes ). lui 1 7 JO , il recommença
de nouveau à travailler pniir le t h < vi-
tre, publia >a tragédie de Canut ,
la fridnctioiidrl 1 coiiutlicdr Dctica-
tion et P\ rrhti . de Saii'î Toix #1 fit
\1
iCa SCH
imprimer le recueil de ses enivres
(lia ma tiques, qui ne contenait que
Canut, les Trorenncs , V Electre
de Sophocle et le Mystérieux. Le
roi de Danemark, Frédéric V, ai-
mait le théâtre : des comédiens fran-
çais et allemands vinrent s'établir à
Copenhague; et il se forma même
une troupe de comédiens danois , qui
jouèrent quelques pièces de'Schlcgel
traduites eu langue du pays. Le zèle
avec lequel il s'était occupé de l'his-
toire de sa patrie adoptive, lui ac-
quit l'intérêt du gouvernement et de
beaucoup de personnages influents. 11
accepta, en 1748 , après a voir obtenu
l'agrément de l'électeur de Saxe, une
Ï>lacc de professeur extraordinaire à
'université de Sortie', fondée l'an-
née précédente. Indépendamment des
cours d'histoire moderne , Ac droit
publie et de commerce, qu'il était
tenu de faire , et de la surveillance
générale de la bibliothèque , il rédi-
gea des Manuels de commerce et de
belles-lettres ; entreprit une Histoire
de Ilenri-lc-Lion; lit imprimer, en
17.191 une Dissertation, intitulée:
Conjecturât pro conciliando veteris
Danorum Historiœ cum Gennano-
rum -gestis consensu; commença la
traduction de V Epousée en Deuil, de
Congrève, une nouvelle tragédie, tirée
de l'ilistoire de Danemarck, intitulée:
Goihrika^ et rassembla des maté-
riaux pour un nouveau journal heb-
domadaire. Cet te prodigieuse quantité
de travaux épuisa sa santé naturelle-
ment délicate. 11 fut atteint d'une fiè-
vre inflammatoire, dont il mourut
le i3 août 1 74ï>* dans la 3ic année
de .son âge. C'est surtout à ses tragé-
dies que Schlcgel a du sa célébrité.
Avant lui, le théâtre tragique des Al-
lemands se composait principalement
des pièces originales de Gryph et de
Gottschcd, et des traductions de tra-
SCH
gédics étrangères , surtout françaises.
Grypb, au commencement du i*t°
siècle avait jeté un certain éclat. 11
était loin de la perfection, sous le
rapport de la conduite des nièces et
du langage ; mais , aussi bizarre et
moins sublime que Shakspeare, moins
régulier , moins noble que les tragi-
ques français : doué néanmoins d'un
vrai talent tragique, il offrait peut-
être le germe de ce théâtre national
allemand, qui ne parut dans tout son
éclat que plus d'un siècle après lui.
On connaît les efforts que fit Gott-
sched pour réformer la littérature
allemande; malheureusement ses com-
positions et son goût ne répondi-
rent point a son zèle. Schlegd fit *
mieux sans doute. Ses pièces , aussi
régulières que celles de Gottsched, :
étaient aussi, pour la plupart, écrites
d'un style plus agréable ; et il sur-
passa tous ses prédécesseurs, excepté
Gryph, sous le rapport du talent ,
mais il n'en avait pas assez pour ob-
tenir une grande influence littéraire.
On trouve, dans ses tragédies, des sen-
timents nobles et quelques situations
attachantes , mais peu de mouve-
ment ; on croit sentir les efforts de
l'auteur. Il a trop dégoût, il est vrai,
pour être boursoufflé; mais ses con-
cep lions sont faibles, et ses héros sont
rarement entraînants. Le sujet de Vi-
llon , si pa thétiqueda nsVirgile, est gâté
dans Schlcgel. Lucrèce n'eut qu'on
succès médiocre. La bonté et la di-
gnité de Canut (dans la pièce de ce
nom), et la sensibilité aEstrithc ,
peuvent à peine contre-balancer l'effet
des bravades insolentes àfUrfo, qui
n'est qu'une caricature médiocre an
maréchal de Biron. Cette pièce et les
Trojenncs sont regardées comme su-
périeures aux autres par les critiques
allemands. II y a, dans Oreste et Pj-
lade y une certaine couleur antique ,
SCH
tache, maigre la faiblesse de
itk>n~ Hermann nous parait
mer sur toutes les autres par
rt du sujet , la variété et l'on-
>n des caractères ; mais il n a
a tenir un moment la concur-
itcc la pièce de KIopstock. Ces
ie» sont en vers Alexandrins ri-
Lucrèce seule est eu prose ), et
e en est correct et naturel. Les
Lies dr Srhlegel ont eu presque
: de succès que ses tragédies ,
elles elles sont néanmoins infé-
i. Il était fort étranger aux
I et aux habitudes de la société,
rde de ses observations ayant
'étendue , ses caractères sont
nras d'originalité : en un mot,
cherche en vain la force co-
-. L'Oisif affairé, te Mjsté-
, r Ennui , le Bon Conseil,
tm qu'un succès d'époque : Le
tpke des Femmes vertueuses
iuleou long-tempssur la sccne,ct
un le» éloges de Mcndelssohn et
•mu* . qui regardent cette comé-
mmr la meilleure de cette épo-
i eil* reparaissait sur la M'ène , il
obable que peu de spectateurs
nt de l'avis de ces deux célè-
ribqiirs. La Beauté muette,
cuordie de Schlegcl éerile en
mm» paraît fort supérieure. J-Jle
t les éloges du même Leasing ,
(tiendrait peui-cfrc encore, avec
tes leçrr* changement*, l Ypreii-
U repré^enlatiou. Sclilegel est
»rnl auteur de plusieurs en ils
j»r. f^irfqiievtiiis \ont intitulée:
wn et Considérations w/r di-
p**mt$ de mnrale , \Iuralisehe
m. wvrralixhr .4ufsaelze ;. IN
noryii dr trè*-lioiis principe* d«*
+ et de ronduitr. I.e Discours
'avantage tle* follet-lettres >
/ppr d'une manière .sini|ilc un
rrès-rebattu. Dans ses Idées sur
SCH *«3
l'établissement d'un théâtre danois^
SclilegeJ fait très-bicnre&sortir les prin-
cipales différences entre les théâtres
français et anglais. La Comparaison
entre Shakspeare et Gryph , a prin-
cipalement pour base, Y e\amenau Ju-
les-César au premier , et de Léo Ar
minius du second. Ce morceau n'est
que raisonnable, le sujet n'étant pas
vu d'assez haut. Les opuscules intitu-
lés : Lettres sur la Coin édie en vers ;
de l'Imitation en général , de la
Dissemblance dans l'imitation (von
der Unœhnlichkeit in der Nachah-
mung ) ; de la dignité de la majesté
et de l'expression dans la tragédie,
sont des morceaux séparés, mais qui
peuvent être lus à la suite les vas des
autres comme reposant également sur
le principe , que, dans les beaux-arts,
la ressemblance admet et exige diffé-
rents degrés et points de vue , et que
Ton doit éviter une parfaite confor-
mité avec l'objet imité. Tous ces mor-
ceaux sont écrits correctement , mais
trop pauvres d'idées , pour pouvoir,
après tant d'ouvrages publiés sur ces
matières, offrir encore quelque intérêt.
Der Junce Herr ( expression par la-
?[iiellc Sclilcgel propose de rendre le
rancaisPwit- J/<ii{rt'),dont il parut
cinq numéros dans les Amusements
de l'esprit, représente un jeune fat ,
fai.saut lui-même l'étalage et l'éloge de
ses prétendues perfections. C'est une
des compositions les moins heureuses
de notre auteur , qui maniait avec peu
de succè* l'arme de la plaisanterie.
Nous avons cneure de J.-El. Schlegel ,
de> Pttésies tliverses ; les deux pre-
miers eli.mts de Henri-le-lÂon; des
K])itres,dcs Pièces do circonstances,
(Mes, Cantates, etc. ; euliii des Odes
auacréoutiqiies, la plupart en vers
alexandrins, et toutes riinées et bien
versi liées; mais les dernières seules
méritent quelque attention. On trovv-
il..
1Ô4 SCH
ve, dans la Gloire des poètes ( Der
poctische Nachruhm ) , le Chant
des oiseaux , V Amour douteux ,
les Comparaisons avec V Amour ,
et plusieurs attires pièces , la sim-
plicité et la naïveté du genre. Les
OEuvres de J.-El. Schlegcl, ont été
publiées pas les soins de son frère
(Jean-Henri), 5 yoL in-8°. Copen-
hague et Leipzig, 1 766—70.
D— u.
SCHLEGEL ( Jean -Adolphe),
frère du précédent, surintendant et
pasteur naquit à Meissen , le 1 7 sept.
1721 , fit ses études à Letpziç, oc-
cupa, en 1751 , la place de diacre,
et de professeur à l'école de Pfbrte ,
et en 1754, celle de nasteur et
professeur à Zerbst. ue fut e*
1759 qu'il lut au pasteur d'une
éçlise paroissiale de Hanovre , par
l'influence du ministre Munchhausen.
Cet habile homme d'état sut l'ap-
Êrécier, et désira l'acquérir pour
1 nouvelle université de Gottween :
mais la mauvaise santé de Schlegel
l'empêcha d'accepter, et il aima
mieux exercer , pendant plusieurs
années , différents emplois ecclésiasti-
ques jusqu'à sa mort, qui eut lien le
]6 septembre 1793. Un esprit d'or-
dre et d'exactitude le distingua jus-
qu'à la fin d'une vie très-aetive, trou-
blée par des malheurs , mais d'autant
plus glorieuse , qu'il leur opposa une
ame pure et courageuse. Il s'est ac-
3uis des droits à la reconnaissance
e ses compatriotes , par les efforts
qu'il fit dans sa jeunesse , conjointe-
ment avec Cramer , Gellert et Gaert-
ner , pour perfectionner la langue
allemande. Il a composé des Canti-
ques estimes, et dont la collection a
étépubhéeen3voL, Leipzig, 1766,
1709 et *YI2» Ses Poésies diver-
ses, a vol., Hanovre, 1787 , appar-
tiennent pour k plupart au même
SCH
genre. Ses Sermons, dont ut
partie est imprimée , pécher
style emphatique et trop flei
de lui une Traduction de '.
avec des Remarques; plu si
vrages de Théologie , parmi
une Explication des Prédit
Jésus - Christ concernant
traction de Jérusalem ,
1778. Dans les dernières ans
vie, H travaillait à une noirs
tion du Livre de Cantique
pour les églises protestantes 1
et à la rédaction du nouvel
chisme hanovrien. 11 laissa
fonts , dont deux fils ont ao
grande célébrité {Voy. Se
dans la Biographie des Mon
ponts),
SCHLEGEL ( Jeau-Heki
des précédents, professeur d
à Copenhague, naquit en 1
Meissen, étudia le droit et l'h
Leipzig , et obtint , par l'e:
de son frère, Jean-Éue, la
bibliothécaire, d'historiogra]
professeur d'histoire à Cope
où il mourut, le 18 octobr
C'était un homme profon
la littérature ancienne, et
dans l'histoire. Ses ouvrag
écrits en allemand , sont : I. *
du roi Christian iv, pat
Slange, traduit du danois el
en a vol. Copenhague, 1»
Histoire des rois de Dan
de la maison tt Oldenbourg
qu'en 1729), in-fol. III. iie
traités sur l'Histoire, la Nu
tique, V Économie et la lai
Danemark , 2. vol., Copa
1771-76, in-8°. IV. Obsci
critiques et historiques, sur
lius-ïfepos,\bià. 1 778,10-4°.
gédies traduites dé l'anglais
mand, Copenhague, ij64-
publié les œuvres de son frère
SCII
•L io-8°. , précédées d'une
graphique. Z.
IGEL (Théophile) , d'une
ille que les précédents , ua-
«igsbergen Prusse, le îG
;3q, et reçut sa première
i an collège de cette ville ;
m ses études à l'univer-
ebuta, en 1761 , comme
• de langue latine et de phi-
u même collège. En 17O3,
ima professeur adjoint de
ê t et mi neu plus tardrec-
ipecteor du collège de Ri-
ni y il fit on voyage litté?
kfleraagne; et, après avoir
i docteur en théologie par
ê d'Erlang , et s'être demis
rge de recteur , il fut pas-
en 1780, premier diacre
édralr. En 1790 , le roi de
Et offrir la surintendance de
aie suédoise et del'ile de Ru-
lanternent avec la dignité de
elier et de premier profes-
éblogie de l'université de
L II accepta, et, des Tannée
lavvIVrécompensa soit rare
ion scie infatigable pour la
de l'université , par la dé-
d'Étoile poLiire/ï héophilc
ctjnit des droits bien sacres
aissance dm habitants de la
, en y établissant un sémi-
tes jeunes gens qui sedesti-
rarriere ingrate ou premier
ait , et en v fondant aussi
générale de pensions pour
îles pasteurs. Lorsque la
a bit te pays qu'il adiniuis-
tant de «Me et de. succès ,
importa eel «Sénement arec
Je courage ; mais il se ron-
dilDrileuieut des malheurs
ivrraiu ; et depuis que Gus-
tt été précipité du tronc , il
que languir, et mourut le
SCH
i65
27 mai iHiou On a de lui un grand
nombre de Dissertations et d'autres
écrits,parmi lesquels il faut distinguer :
I. Grammaire latine , 1787 et 1790
( eu allemand ). IL Remarques sur
les moyens de vivifier parmi les
itommes la religion intérieure et
extérieure, Greifswald, 1810, h>
8°. III. Manuel pratique de la
doctrine pastorale , à l usage des
ministres protestants , accompagné
de notes et de la biographie de
l'auteur , par J. E. Parow , Greifs-
wald, i8n,in-8°. Z.
SGHUGHTEGROLL ( Adolfu-
HENAi-FaÉnÉRic de), naquit le 8
déc 17G4, a Gotha , où son père était
conseillera la cour féodale. Jouissant,
dans la maison paternelle, de tous les
avantages que donne une éducation
religieuse et éclairée, 0 fit , au gym-
nase de Gotha ,dcs progrès très-rani-
dés. Il conserva toute sa vie une vive
reconnaissance pour le directeur du
gymnase Strolh et le professeur Kall-
wossov , dont les connaissances et les
talents pour l'enseignement ont donné
tant d éclat à cette école. Renonçant
a son |H*cinier plan de se vouer a l'é-
tude de la théologie , il s'occupa ,
dèti le commencement de sa carrière
académique à Iéna , et plus encore à
Gotlingcn, sous Hcyne et Spittlcr,
de tout ce qui a rapport à l'histoire
et à la philologie. II débuta , en
1 788 , comme auteur , par un Essai
sur le bouclier d'Hercule , décrit
par Hésiode , qu'il dédia à ses maî-
tres , Hcyne, Eiehhorn et Schutz.
Nommé, en 1789, professeur au
gymnase de sa ville natale, il eut la
bonne forluued'ëtrc distingué pa r son
souverain , le duc Kruest , si célèbre
Sar la protection eYlairée qu'il accor-
ait aux lettres. Schlichtegroll, obtint
d'alwrd un emploi à la bihliotlirmie
publique , et phu tard à la bflafo»
i66
SCH
thèque particulière du duc. Parmi
les riches collections de ce prince , se
trouvait le cabinet des médailles, déjà
décrites et publiées par Liebe. Schlich-
tegroll épousa la fille de Rousseau ,
directeur de ce cabiuct, et il en fut
nommé l'adjoint et le conservateur.
On n'ignore pas que cet établissement,
qui s'était enrichi de plusieurs acqui-
sitions importantes , était devenu , en
Allemagne, une sorte de centre com-
mun pour cette science. Cette posi-
tion ollrait de grands avantages à
Schlichtegroll pour la composition de
son Historia munothecœ Gothanœ.
Lorsque le fléau delà guerre s'appro-
cha de Gotha , le duc, voulant mettre
en sûreté son précieux cabinet , char-
gea Schlichtegroll de le transporter en
Danemark. Ce fut alors que ce conser-
vateur fit différents voyages à Ham-
bourg, en Basse- Saxe et à Paris.
Revenu à Gotha , il s'y trouva dans
la situation la plus agréable. On sait
que le duc était dans l'usage de se faire
présenter dans sa bibliothèque tous
les hommes de lettres et les savants
qui passaient par Gotha , et que les
bibliothécaires assistaient à ces pré-
sentations. C'est là que Schlichtegroll
eut occasion de connaître tant d'hom-
mes distingués , avec lesquels il eut
des relations dont il sut tirer un très-
grand parti pour la composition
de ses ouvrages. En 1790, il com-
mença son Nécrologe des Allemands
in-8°. ( 34 volumes avec les supplé-
ments ) dont il fit paraître deux vo-
lumes par an jusqu'en 1806. D'a-
près le plan, il ne devait entrer
dans cette collection que la Bio-
graphie des hommes morts dans
l'année qui venait de s'écouler. L'o-
bligation de parler ainsi de faits ré-
cents donna à cet ouvrage une cou-
leur un peu fade , parce que l'auteur
était presque toujours contraint de
SCH
céder au désir des familles , en se
livrant à des louanges aussi fasti-
dieuses que peu méritées. Gôthe et
Schiller dirigèrent, à cette occa-
sion , contre lui , quelques épigram-
mes qui furent imprimées dans l'Ai-»
manach des Muscs de Schiller pour
1798, sous le titre de Xenies; mais
les imperfections inhérentes , pour
ainsi dire, à ce genre d'ouvrage,
n'empêchent pas que le Nécrologe
soit un livre utile et estimable.
Schlichtegroll se montra fortscru-
Suleux dans les informations qu'il
ut prendre ; et il communiqua son
travail à plusieurs amis , dont il mit
à profit les remarques et les conseils.
L ouvrage est indispensable pour
ceux qui veulent connaître la situa-
tion politique et littéraire de l'Alle-
magne à cette époque. Le libraire
Fraucnholz de Nuremberg , ayant
fait graver les camées les plus re-
marquables du cabinet de Stosch ,
que le grand Frédéric avait ache-
tées pour sa collection de Potsdam ,
chargea Schlichtegroll de faire un
commentaire en allemand et en fran-
çais pour cette collection. Quatre
livraisons , formant un volume in-
folio , parurent depuis 179a jusqu'en
1 798 , où l'entreprise fut suspendue
faute de souscripteurs. Une continua-
tion fut publiée en 1 8o5 , à Nurem-
berg, in-4°>; mais il n'en parut que
deux cahiers. Eu 180 4 , Schlichte-
groll donua les Annales numismati-
ques{ en allemand), dont on n'impri-
ma que le premier volume et le pre-
mier cahier du tome second. Peu de
temps après , le roi de Bavière, à la
recommandation de Jacobi , nomma
Schlichtegroll président de l'acadé-
mie de Munich , qui fut alors entiè-
rement réorganisée; et, en 1807,0e
savant devint secrétaire-général delà
même académie. 11 déploya beau-
5CH
i de «Je , et d'activité dans ses
rafles fonctions. Les huit tomes
moto u\ McmoiresdeTacadémic,
Es , depuis la réorganisation par
rcreta ire-général, et dont la re-
ion , les préfaces , et tout ce qui
datif à la publication , lui furent
ëes,en sont un témoignage incon-
We. En 1 808, il fut nommé che-
r de Tordre du Mérite civil de
rre, et plus tard chevalier ho-
ir de Tordre de Saint-Michel.
nié avait déjà beaucoup souffert
a*il demanda sa retraite , en
. Le roi la lui accorda dans les
» les plus honorables ; mais
• avoir fait encore un voyage à
a , il mourut d'une attaque d'a-
mie, le 4 d*** 182a, laissant
veuve et plusieurs d'enfaats,
la plus grande partie sont au
re de Bavière. Z.
iflLQfcTZER ou SCHLOEZRR
iusTC - Louis de ), historien 9
'on pasteur protestant de Jag-
1 Honenlohe), naquit le 5 juillet
. A vint perdu son père à l'âge
utre ans, il fut élevé par son
, qui était prédicateur à Ku-
lofeu, et par son beau -frère ,
ir du gymnase de Walilheim.
-Il . il se rendit à l'université
t'iffrabrri; , pour y étudier la
#2Îe; a près a voir achevé ce cours,
ifeuu, eu 175 i, une dissertation,
là Dei9 il se rendit à Go t lingue,
v voua . pendant deux ans , à
r d»*> langue orientales et delà
urirvirrée. 11m» préparait a%cc.
r 4 Te\ceiitioii d'un projet qui
pi depuis vi première jeu-
. ri auquel il ne renom a que
t» plus ta ni . relui d'un \ 01 âge
1e. Il acrepta eiLsuile une place
itutnir en Sue» le , et passa trois
M4#rkhnlin , et à t'psal , où il
nia le» cours du cclcbrc Lûuié.
SQ1 167
Les sciences naturelles ne devaient pas
demeurer étrangères à celui qui voulait
suivre les traces de Tourncfort. La fa-
cilité dont Schlœzer était doué pour
l'étude des langues, le familiarisa
bientôt avec celle du pays où il vi-
vait, et il en étudia l'histoire. En
17W , il publia un aperçu de
V histoire littéraire moderne de la
Suède f en allemand; et eu i<j56 ,
un Essai sur l'histoire du commerce
et de la navigation de ce pays , en
suédois. Il retourna, l'année suivante,
à Gottingue pour acquérir encore les
connaissances nécessaires à l'exécution
du plan qui devait remplir sa vie.
Sous la direction du célèbre Mie h a élis ,
il étudia l'arabe avec un tel succès ,
qu'il put ensuite l'enseigner lui-même.
Sous Rœdcrcr, fameux professeur
d'accouchements . et sous les autres
médecins que Oottingue possédait, il
fit un cours de médecine , moins pour
pratiquer cet art , que parce qu'il es-
Îiéraît que la qualité de médecin lui
buniirait les moyens devoir les peu-
ples de l'Orient dans leur intérieur. Il
était sur le point de prendre le degré
de docteur en médecine , après quoi ,
il serait entré dans tuie maison de
commerce alin d'y puiser les con-
naissances-pratiques nécessaires à un
voyageur , lorsqu'une proposition du
riograp]
serrétare qui l'aidât à rédiger les
riches matériaux qu'il avait reunis
sur l'histoire de ce pays, encore plon-
gé dans les ténèbres les plus profondes.
Quoique les émoluments de la place
qVon offrait a Schlœzer, fussent très-
inodiqucs, Michaélis, son maître et
son ami, l'engageait à l'accepter ,
se flattant que la protection de Tinipé-
ratrice Klisalwlli faciliterait un plan
qui ne lui tenait pas moins au cœur
i68 SGH
qu'à son disciple. Il voyait même
on avantage à entrer en Asie par
la route de terre , qui n'avait encore
été suivie par aucun voyageur. Apres
une navigation dangereuse , qui in-
flua , dit-il , sur son caractère moral ,
en le rendant à jamais insensible a
la perte de la vie, Schlœzer arriva ,
vers la fin de l'année 1 761 , à Pe'ters-
bourg. Sa première occupation fut
d'apprenti re l'idiome du pays : c'é-
tait la seizième langue qu'il étudiait
par principes; mais aucune ne lui
avait offert tant de difficultés. On ne
connaissait encore aucun dictionnaire
ni Grammaire russe imprimés ( 1 ). L'a-
cadémie seule possédait undictioimaire
manuscrit , très -défectueux, en sept
cent quatre-vingt-un feuillets in-folio.
Schlœzer obtint la permission de le
copier pour son usage ; mais l'habi-
tude que lui avait donnée l'étude de
tant d'idiomes, de chercher dans cha-
cun les racines et de leur subordonner
les mots dérivés , lui fit bientôt décou-
vrir les imperfections de la compila-
tion dont se servait le premier corps
savant de Pcmpire. 11 changea cette
Corme dans la copie qu'il en tira. Un
avantage de la méthode qu'il suivait ,
était d'apprendre simultanément le
russe qui est l'idiome national , et le
slavon ou vieux russe , langue éteinte
dans laquelle sont rédiges les docu-
ments de l'histoire ancienne du pays,
et que l'Église a conservée. 1a con-
naissance du slavon fut doublement
utile à Schlœzer: elle dirigea son goût
vers l'étude des annalistes russes ,
nommément du plus ancien de tous ,
( Voyez Nkstor) ; et elle le mit en
(1) 11 c\i.«(»it ru nifiin» «rj»t voc-ttlnihirm i-iimc* ,
plus ou moins complets , H rinq grammaire, ri<uit
une Mirlitut, rwiipoM* par un allrniuiiri (/'. |,r-
DoLF , XXV, 3<yO, ii'rat rrrtaùiriiirnt put oui*
mrrilr. THaii Schltrrrr nr pal apparraimnrt jmu »c
1rs pmeurrr , ,oa In U-oura Irop iinpwIiuU nmr
•Wf-er en fart ««y». ^C. H. P.
SCH
état de se familiariser par la
avec les langues dérivées du si
telles que le polonais et le boh<
Il vécut d'abord sur un très-bo
avec Muller : ce savant fut bien 1
trouver en lui un collaborâtes
pût suppléer à son ignorance d<
toire et de la langue suédoises
bientôt leur amitié se refroidit
mie l'avidité avec laquelle Sel
dévora les matériaux recueil]
Muller eût excité la jalousie
homme soupçonneux , soit que
demie elle-même vît avec déniai
trésors entre les mains d un
étranger. L'envie des uns, la
des autres , peut-être aussi le
tèrede Schlœzer, beaucoup tro
deur pour le pays qu'il habit
suscitèrent des tracasseries :
fusa de l'adjoindre à l'acadén
de l'aider dans son projet de v
qu'on traitait de chimère. Sa p
devint très-pénible ; mais il en
par Thetman Rasoumofiski , qu
nommer, le i5 juillet 1762 , 1
a l'académie , avec un traitem
trois cent soixante roubles , et 1<
comme professeur dans l'et;
ment qu'il avait fondé pour l'j
tion de ses nombreux enfants,
première de ces qualités,Schlœ2
vit une grammaire russe, don
demie ordonna la publication
l'impression fut suspendue, aj
onzième feuille. Cependant St
se dégoûta de plus en plu?
.Russie, au point qu'en juin
il accepta le titre de profeî
Gottingue, sans appointements
à lVlcrshourg , on pensa qu'i
rait être dangereux de laiss<
tir mécontent un homme qi
naissait les archives de l'état
qu'aucun Russe, et Ton obtint 1
pératrice un ordre qui luideft
sortir de l'empire. Néanmoins;
SŒ
de yirlqfie* mois, Catherine sentit qu'il
était pins prudent pour un souverain
de gagner par des bienfaits un hom-
me ou tenait le burin de l'histoire :
eOe le nomma , le 1 5 janvier i «ftf ,
professeur â l'académie, avec des ap-
[wimemente convenables , lui assigna,
pour sou activité littéraire , le vaste
champ de l'Histoire ancienne de la
Russie , et lui accorda un congé* de
trois mois pour faire un voyage
ea ABemagnr. ScbVzcr , dont la vue
s'était affaiblie eu déchiffrant de
vieilles chroniques , écrites dans une
langue barbare, et par des copistes
ignorants , renonça oès-lors au pro-
jet d'aller en Orient, qui l'avait si
long-temps occupe*. Apres son retour
â rVtersbourç , il travailla beaucoup ,
mais ne publia que deux ouvrages en
langue russe, savoir : les Lois rendues
dans te onzième siècle par le grand
êac Jaroslav et sesjtls , et 1 c pre-
mier volume des Annales russes de
ifacoii , que l'académie fit imprimer.
11 obtint un second rongé, eu 17^7 ;
mais les désagréments qu'il avait
éprouvés , le déridèrent à ne plus re-
tourner en Russie. Sa première éduca-
tion, fahr par un aïeul trop tendre, lui
avait donné une indépendance de ca-
ractère qui se révoltait m nue qucl-
quefuis contre l'autorité légitime, et
ne pouvait supporter 1rs humilia-
tioas qu'il éprouvait journellement.
Pnit-être ne fut-on pas fâché, à
Pérrr*bunrg . d'être délia rras*é d'un
taj'-t aussi îimI mile, et il ne parait
tu* qu'im se soit oppose' à sa réso-
uti >n de rester en Allemagne. SYf a nt'
fixé à Guttingue, il y fut nommé,
en 17611. professeur de philosophie
et Je politique. Ici commence la se-
conde partie clr la vie de Scblie7.cr;
eDe est toute littéraire , et ne fournit
guère d'evéncmcnkqiii ne se rappor-
tent à sca travaux. Sou séjour eu nus-
SCH 169
sie , en le détournant de la médecine
et des langues orientales , avait décidé
son goût pour l'histoire , surtout celle
du Nord ; et en lui inspirant de l'hor-
reur pour le despotisme, avait déve-
loppe en lui le désir de le combattre,
qu'il regardait presque comme une
mission divine. Ces deux penchants
divisèrent des- lors en deux parties
toutes ses occupations littéraires : une
moitié de son temps fut consacrée â
l'histoire; et l'autre à une guerre à
mort contre le pouvoir arbitraire et
contre l'ignorance, qui lui paraissait
en être la source et le soutien. Nous
suivrons cette division en parlant de
ses principaux, ouvrages; car il a tant
écrit, que nous devons nous borner
à (aire connaître ceux qui ont avancé
les sciences historiques. Schlœzer était
très-laborieux , et il travaillait avec
une extrême facilité ; mais il né-
gligeait son style. Comme il possé-
dait plusieurs langues à un certain
degré de perfection, il écrivait ses
matériaux et faisait ses extraits ,
tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre,
selon que le caprice lui rendait mo-
mentanément Tune plus facile à ma-
nier que l'autre. Cet te bigarrure passa
dans ses ou\ rages, dont le st\lc est
un nu-lau^e du plusieurs idiomes,
l'ortographe presque ridicule; et qui
soutciuprciutsdctoulc l'inhabilité, de
la ton nuire satirique, et de la bizar-
rerie de son caractère. Il u"\ en a pas
un seul qu'où puisse remanier comme
classique dans la langue allemande.
Néanmoins plusieurs sont le résultat
de savantes recherches , auxquelles
personne n'était plus propre que
Schhe/.er, par la sagacité e\traorai-
nairc dont la nature l'avait doué, par
un excellent jugement, et nuuie par
son septicisine qui l'avait conduit à
instruire, pour ainsi dire, le procès
de toutes les croyances , afin de les
170 3CH
admettre ou de les faire rentrer dans
le néant. Il manquait d'imagination
et d'éloquence ; si ce défaut est re-
marquable dans sa manière d'écrire,
qui est très-sèche , il le préserva du
moins des illusions et des préjugés si
contraires à la sévérité de l'histoire.
En faveur de ses grandes quali-
lités , on pardonne le ton tranchant
avec lequel il publia les résultats de
ses recherches , et le despotisme par
lequel cet ennemi de l'arbitraire vou-
lait forcer les auteurs à adopter ce
qui lui paraissait vrai. Schlœzer est
le véritable créateur de l'Histoire an-
cienne du Nord, qui,avant lui , n'était
qu'un tissu de fables. Il en posa les
fondements par son Introduction à
l'Histoire du Nord, 177 1 , in-4°. ,
qui forme le trente-unième volume
de l'Histoire universelle anglaise,
dont une traduction , ou plutôt une
rédaction entièrement nouvelle, fut
Subliéc en allemand par le concours
e plusieurs savants du premier mé-
rite. Après avoir soumis à une criti-
que savante , tout ce que les anciens
disent du Nord , Schlœzer établit la
division de l'Histoire de cette partie
du monde en trois sections : i°. His-
toire Scandinave ( du Danemark ,
delà Norvège, de l'Islande, de la
Suède, des Normands); a0. Histoire
slavonne (des Russes, des Polonais
et Silésiens, des Bohémiens et Mora-
vcs,dcs Wendes ou Slaves méridio-
naux et septentrionaux de l'Alle-
magne, des lllyriens, des Slaves de
la Hongrie, des Slaves de la Turquie);
3°. Histoire lettonne (des Lithua
meus. Prussiens, Livonieus et Cour-
landais). C'était porter la lumièrcdans
le chaos, que d'clablircette division.
Après cela , Schlœzer remonte à l'o-
rigine des tribus ou nations qui ont
peuplé le Nord. En examinant leurs
langues, il en trouve huit : i°. qua-
SCH
tre branches de Samoïcdcs ; a°. dou»
ze peuples finnois , parmi lesquels il
fut le premier qui assigna une place
aux M ad jars ou Hongrois ; 3°. trois
peuples lettons; 4°- les Slaves en,
neuf dialectes ; 5°. les Germains en
trois dialectes , 6 7 et 8 , les Kym-
bres, les Gallois et les Basques qui ont
peuplé les Gaules, l'Espagne, la Bre-
tagne. Il donne ensuite l'Histoire des
Slaves ou Slavons jusqu'en iaaa; le
tableau général de l'Asie septentrio-
nale , celui du Nord Scandinave;
le tableau particulier du Nord russe,
d'après les annales russes et les By-
zantins; l'Histoire des migrations des
Scandinaves , et traite euûn de l'É-
criture de ces peuples ou des Rus-
ses. Après cette introduction géné-
rale , 11 écrivit, en 1776 , l'Histoire
de la Lithuanic , jusqu'à sa réunion
définitive à la Pologne, en 150p.
Elle fait partie du cinquantième volu-
me de l'Histoire universelle , quipa
rut en 1785. Depuis 1767 Schlœzer
publia divers ouvrages sur l'Histoire
de Russie I. Echantillon d'Annales
russes ; Brème, 1 7G8, in-8°. II. Ta-
bleau de V Histoire de Russie , en
russe , en français et en allemand ) ,
17G8 , in- ix III. La Russie nou-
vellement clumgée ( sous le pseudo-
nyme de Haigold), 1*767 etsuiv. ,
4 vol. in-8°. Ce sont des matériaux
pour l'Uisloirede Catherine 11. L'ou-
vrage a été réimprimé en 1763 et
1777. IV. Oskoli etDir, partie de
l'Histoire de la Russie , soumise à la
critique, Gôttingue, 177^, în-8°.
V. Recherches historiques sur les
lois fondamentales de la Russie,
Gotîingue, 1777, in-ia. VI. His-
toire des monnaies et mines de
Russie , depuis 1 700 jusqu'en 1 78^
tirée des documents authentiques ,
Gôttingue, irç)i , in-8°. Toute la
partie des calculs est de sa fille ai-
SCH
, en 1802 , et années sui-
tsqu'à sa mort , il publia
»e le plus important sur la
*II. Chronique du moine
u onzième siècle , le plus
oaliste de ce pays. Sciïœ-
ma le texte russe ( en let-
s), conféré d'après huitma-
fui avaient été imprimés
67 , et neuf qui ne l'ont
; la traduction allemande ,
mcntaîre historique et cri-
précieux , qui explique l'o-
ne par ligne , et même mot
Ce livre est le fruit de aua-
« de travaux ; cependant
dûmes ne comprennent que
des cinq premiers grands-
qu'en 900. Schlœzer mou-
d'avoir publié les autres.
*e empoisonna les derniers
a vie, parce qu'il lui attira
Je littéraire, où le vieillard
; nouvelles preuves d'une
tsobilité ; mais il lui valut
ittinctions flatteuses. L'em-
exandre, à qui il avait de-
rnier volume , lui conféra ,
l'ordre de Wladimir de
le russe. Pendant la pre-
lée que Srhkrzer professa
je , il y fît des cours d'his-
Tseilf et do statistique, qu'il
a ensuite à S ni tt 1er , et plus
Héeren. Pendant crttt* épo-
blia divers ouvrages clé-
.qui , malgré leur forme bi-
ferment d excellentes vues.
90, il donna annuellement
le politique , un autre d'é-
>olkiqiic , et quelquefois un
voyages ou instruction sur
re de vovager, dans la
dier la po fi tique de l'Ku ro-
is un cours a histoire des
odernes. Tous ces cours
nmes et instructifs; mais
SGH i7r
le professeur les égayait souvent par
des sarcasmesdéplacés. Pour l'usage
de ses auditeurs, Schlœzer rédigea
plusieurs écrits et livres élémentaires
que nous passons sous silence , quoi-
Îu'ils ne manquent pas de mérite.
Jn ouvrage qui lui fit beaucoup
d'honneur , fut son Apologie dn
duc Louis -Ernest de Brunswick,
oui , après avoir été lecteur du
dernier stathouder, éprouva un trai-
tement indigne de la part des patrio-
tes hollandais, et fut obligé ac quit-
ter le service des provinces-unies. Ce
prince lui-même engagea Schlœzer à
écrire sa justification , pour laquelle
il lui fournit des documents. La ma-
nière dont le professeur s'acquitta de
cette tache lui fit infiniment d'hon-
neur. Il réussit complètement à justi-
fier son client aux yeux de l'impar-
tiale postérité. Son ouvrage a pour
titre : LouisErnest, duc de Bruns-
wick et Lunebourg ,feld-maréchal
de S. M. /. R. et du Saint Empire,
ou Relation authentique du traite-
ment qu'il a éprouvé dans les Pro-
vinces-C nies, Gottingue, 1 78G, in-8°.
Une traduction française de ce livre
panit à Gotha , en 1788. Il est écrit
avec toute la dignité et la simplicité
que le sujet exigeait. Le style n'est pas
bigarré , comme dans les autres pro-
ductions de l'auteur; et s'il n'est pas
élégant, il est pur et plein de chaleur,
sans passion ni déclamation. Il nous
resto à parler de la seconde classe
des ouvrages de Schlœzer, dirigés
contre ce qu'il appelait les abus de
pouvoir et les superstitions de son
siècle ; ce sont : i°. deux écrits pério-
diques, de 17-76 à 1794, d'abord
sous le titre de Correspondance ,
dont il parut soixante cahiers in-8°.;
et, depuis 17&1 , sous celui d'Indi-
cateur politique (Staatsanzeiger) ,
soixante - douze cahiers. Les deux
17a
SCH
collections réunies forment vingt-huit
volumes in-8°. Schlœzer fit connaî-
tre en Allemagne, par ce journal,
cette publicité dont on n'avait point
d'idée hors de l'Angleterre. Il créa
une opinion publique inconnue jus-
qu'alors dans une contrée où il
n'y a ni capitale ni centre de réu-
nion. Il signala , dans ses brochures ,
tous les abus qu'on lui faisait con-
naître dans quelque partie de l'Alle-
magne que ce fut; traduisit au tribu
nal de l'opinion publique tous ceux
qui lui semblaient dignes d'animad-
yersion , sans distinction d'état, mais
surtout ces petits princes et ces minis-
tres à vues rétrécies, qu'il regardait
comme le plus grand fléau des mo-
narchies. Il prétendait démasquer
tous les charlatans politiques, reli-
gieux ou littéraires, et dévoiler toutes
les superstitions et tous les préjuges :
mettant , dans ses attaques , une har-
diesse dont on n'avait pas d'exemple
en Allemagne; employant tour-à-
tour les armes de là raison et celles
d'une critique souvent (il faut en con-
venir) trop mordante, et quelquefois
grossière. Quand il avait dénoncé au
public un abus , il ne lâchait pas
prise qu'on n'en eût fait justice , et
qu'on n'y eût remédié. L'absence
complète de toute espèce de censure
dont jouissaient les professeurs de
Gottingue, tandis quêta presse était
gênée partout ailleurs , tut une ar-
me formidable entre les mains d'un
adversaire qui était toujours prêt a
l'attaque, et à qui on ne pouvait impo-
ser silence qu'en faisant cesser le mal
dont il se plaignait. La cour d'Ha-
novre , à laquelle ks princes et les mi-
nistres portèrent souvent leurs plain-
tes, refusa , pendant dix -huit ans,
de restreindre cette liberté qui faisait
partie, des privilèges de l'université.
Elle renvoya constamment les plai-
SGH
estants devant les tribunaux du
En désapprouvant quelques éca
Schlœzer, et en regrettant <p
correspondants imprudents aiex
quelquefois de ce journal redoi
I arsenal de la calomnie , nous
blâmons pas en général la tend
il ne faut pas le confondre
ces écrits révolutionnaires, d
tants de mensonge , que nous .
vu succéder aux pages hardi*
Schlœzer. Ce savant combatt
abus et non les institutions polit
II attaquait les personnes sans
le pouvoir. Enfin il voulait r
ser les torts par la force de
nion publique et par des voi
gales, jamais par cette àuumi
ou ce droit de résistance, don
voulu faire un devoir dans d'
pays. Schlœzer voulait la libe
vile et la liberté de la pnesse.
voulait pas de révolution : il :
dait même la publicité corn)
sauve-garde des trônes. Nous a*
cependant que si son journal a :
bien , il a produit aussi quelqui
En ouvrant à ses compatnot
yeux sur les abus au milieu de
ils vivaient, et en chargeant qu
fois le tableau , il a rendu les
mands trop indifférents sur un*
titution qui ne pouvait pas les <
server. Aussi le renversement d
constitution , duquel il devait
être témoin , trouva moins d'
sition et causa moins de regn
Journal de Schlœzer n'était
dant ni purement poléiniouc , 1
sacré aux seules affaires d Aller
Il renfermait beaucoup de ma
historiques et politiques sur d
pays , rédigea par lui-même (
ses correspondants. C'est aie
Pfeflei ( le jurisconsulte du
se cachant sous le pseudonym
jtustmskn, y a inséré une si
Sffl
, dawlesoucb 3 attaquait
h fj— |itf rendu de NecLer. Une
nce très - repréhensible que
cet historien , en 1793, de-
kii h source de beaucoup
Sur la foi d'un corres-
■urreîHant ou mal informé,
de concussion, on fonction-
dans le soixantedouziè-
de ion Journal, Celui- ci
hjmnaàrit en ealomnie. Les enne-
mi dt Schlnrur obtinrent que son
smsnplMti de la censure lût suspen-
4nt;ceï fut condamné a une amen-
et pécuniaire. On assure qu'à cette
•emman, h eaurd'Hanovre lui retira
unmvnmoK la franchise dont il avait
£, et W aounih à l'obligation de
i — ™— ' tons ses écrits par
inmdene» collègues, avant de pou»
«■rien htvnr à rimpresstooL Ces-
snut , db ce snoment , de publier son
et d'écrire sur la politique ,
arec plus d'ardeur à ses
, anr nnstoire de Russie. Ce
em'îl s'occupa de la publi-
de ma Nestor , par laquelle
carrière littéraire,
fpousé, en 1^53 ,
hflhda wofcsseur Roederer, l'un
dt sm nmaftres. Lui-même avait été ,
années, l'instituteur
In jeûne personne à laquelle il
l msj sort , et qui a acquis une
de ueldniêé, par la perfec-
k InmstUe cHe porta la bro-
v em'dle deva presque au rang
-arts. Ce mariage ne fut
,. Lt caractère exigeant
de Schlœur n'était pas
la bonheur domestique. Au
de as calants il fat toujours
bjfié, jamais^ un |wrc
ni uni ami effectuais. Ce ne
dan» les dernières années de
„ après avoir vu son pays
par des armées
SGH i73
étrangères, et finalement subjugué ,
que cette force de caractère , qui
avait dégénéré en rudesse , se rom-
pit. Cherchant alors des consolations
auprès de ses enfants, il sentit vi-
vement la perte qu'il éprouva , en
1808, par la mort de son épouse $
et il soupira dcs-lors après le mo-
ment où il pourrait quitter un monde
dont il était dégoûté. Le jour ou il
entra dans sa soixante - quinzième
année, il prit formellement congé,
par une circulaire , de ses parents
et amis, les priant de ne plus l'im-
portuner par des souhaits pour la
prolongation de son existence au
milieu d'une génération qui se com-
posait en général de tyrans, de ban-
dits , de lâches , à' ignorants , d'ûs*
gratsf et qui ne lui inspirait que du
mépris. Il mourut à la lin de l'année
1809. De huit enfants qu'il avait eus,
trois fils et deux filles lui survécu-
rent. Sa fille aînée, Dorothée, mariée
au baron de Rodde, ancien séna-
teur de Lubcck, est célèbre par les
grâces de sa figure et de son esprit
Le (ils aîné, Christian, professeur
d'économie politique â Moscou , est
un écrivain très-distingué. A l'époque
où le père avait renoncé à la politi-
que , il s'occupa d'écrire sa Vie , et
en publia , en 1808, la première par-
tie , consacrée à* l'histoire de son sé-
jour en Russie. C'est un livre instruc-
tif sous plus d'un rapport. La Bio-
graphie de Schlufzcr , par un anony-
me, a été insérée dans le quatrième
volume des Contemporains, qui a
paru à LeipMg, en 1819. Les titres de
ses ouvrages se trouvent dans l'Ail»»
magne littéraire de Meusd. S—l.
SCHLUTER (André ), sculpteur
et architecte, naquit, en itti'J, â
Hambourg , où son père exerçait la
sculpture, plutôt comme un métier
que comme un art. ta fils étudia
I
i74 SCH
d'abord à Dantzig , où le pere s'était
fixé chez un sculpteur nomme' Sapo-
vius , qui serait reste inconnu , si le
disciple ne l'avait appelé parla suite
à Berlin, pour l'assister dans les tra-
vaux qu'il e'tait charge d'y exécuter.
On ne sait pas où bchlùtcr acheva
ses études ; mais on pense que le ta-
lent qu'il inoutra dans la suite ne
Î)cut avoir atteint qu'à Rome et par
'étude des grands modèles de l'anli
quité , le degré de perfection auquel
on le vit parvenir dès ses premiers
ouvrages , où Ton remarque aussi les
défauts que le chevalier Beruini avait
répandus en Italie. En 1691, Schlù-
ter travailla , pour le roi de Pologne,
à Varsovie ; et l'électeur de Brande-
bourg l'appela , en 1694 , à Ber-
lin avec un traitement considérable.
L'année suivante il fut nommé un des
directeurs de l'académie des arts
que l'électeur venait de fonder; et
il construisit, pour l'électricc So-
phie Charlotte ,1e château de Liczen-
JxHirg, qui est la partie moyenne du
château de Chariot tenbourg ; mais
sans la coupole, qu'y plaça Eosande r,
lorsque, par la suite, cet architecte fut
chargé de la construction du -grand
et beau château qu'on y voit aujour-
d'hui. En 1(197 , Schliïtcr exécuta la
statue eu bronze de l'électeur , et les
décorations de l'arsenal , dont il diri-
gea aussi la construction. Vers la
même époque , il commença la statue
équestre du grand électeur, sou chef-
d'œuvre : en i(k){), il fut nommé ar-
chitecte de la cour, chargé de rebâtir
le château , et de le décorer dans l'in-
térieur. Cette construction l'occupa
jusqu'en 1706, sans qu'il eût la
satisfaction de l'achever , ses enne-
mis ayant réussi à la lui faire re-
tirer , en exagérant une faute qu'il
rommi^dans la construction d'une
vieille tour attenante au palais du
1
SCH
roi , et serrant à faire monter dans le
Salais les eaux delà Sprée. Cédant aux
esirs du prince autant qu'à de mau-
vais conseils, il consentit à char-
ger ce vieux bâtiment d'une nouvelle
construction beaucoup plus pesante
que les anciennes fondations ne pou-
vaient la supporter; et les travaux
n'étaient pas encore achevés, qu'on
la vit près de s'écrouler, et qu'il
fallut la démolir en toute hâte. Le
roi nomma une commission qui fut
chargée de juger l'a rehitecte; et cette
commission , présidée par son rival
Ëosandcr, condamna le malheureux
Schliiter à perdre son emploi , qui lut
aussitôt donné au président delà com-
mission lui-même , lequel eut la bas-
sesse de faire insérer un récit calom-
nieux de cette affaire dans le Thea-
trum europeum, dont son beau-
père Mérian était éditeur. Le ma-
thématicien Sturm, qui fut aussi mem-
bre de la commission, et qui con-
damna également Schliiter, eut du
moins la bonne foi d'excuser sa
faute dans des écrits qu'il fit im-
1>rimer , et il l'attribua principa-
ement à la nature du sol. Maigre*
le mécontentement du roi , Schlii-
ter conserva sa place de sculpteur
de la cour; et il exécuta encore plu-
sieurs ouvrages à Berlin. En i*Ji3,
il se rendit à Pétersbourg, où Pierre-
lc - Grand le chargea de la cons-
truction de quelques palais ; mais
il y mounit l'année suivante. On
ignore par quelle gradation le génie
qu'il montra dans les premiers ou-
vrages de sculpture qu on connaisse
de lui, était parvenu à ce point de
maturité , qui le plaça dès-lors à côté
des plus grands artistes modernes.
Correction de dessin , pureté de for-
mes , vérité d'expression ; il possé-
dait toutes ces qualités à un très-haut
degré; et il y en réunissait une autre
SCH
quelle 3 n'y a pas de véritable
la facilite. Dans les trente ans
tassa à Berliu , îl fit plus de
•vingts statues en marbre, ou
s en argile, et une infinité' de
lions en hauts et bas-reliefs.
? fl était extrêmement bon et
ressé, il permettait à tous les
et même aux artisans de le
er, et il a fait une infinité'
lias, non-seulement pour des
ors, mais pour des menui-
les tourneurs, des orfèvres,
semeutiers et fabricants de ta-
s'adressaient à lui. Si, comme
cte, il n'a pas su éviter les dé-
f l'école dit Bernai , il n'en a
>iiis fait preuve d'un génie
t capable de concevoir les
s plus grandes. Quelques-unes
perfections de ses ouvrages
aussi être mises sur le compte
rsonnes qui lui demandaient
Mes difficiles , et quelquefois
blés. Le plus ancieu île ses
» de sculpture , est sa statue
iéric /". , fondue par Jacobi ,
après toutes sortes de vi-
es, est encore aujourd'hui
irovisoircmcntdans une salle
trnal , adossée au mur , et
r de quatre mauvais cscla-
bronzr. C'est là qu'un des
monuments de la sculpture
e, la statue du premier Ho-
tu qui ait ceint le diadème,
qu'où la montre au public
jnii'ir plus di pur d'elle. Après
rué la façade de l'arsenal de
Mnrraces de sculpture, d'ar-
' trophées, et autre» attributs
îi/'irc, Schliïter aniioiira des
ûJosophiqucs , eu donnant à
•a tu «u ultérieure de la cour
il ère qui fait voir que la mort
ik'M >c> furuies hnleuse> , est
Ut de tout ret appareil de
SCH i^5
grandeur. Sur la pierre qui forme la
clef des chambranles des fenêtres, il
a placé vingt-une têtes de mourants
avec des expressions variées de dou
leur \ c'est ce que l'on nomme les
Masques de Schliïter; et pour ne
laisser aucun doute sur son intention,
cet artiste plaça , sur la porte de der-
rière , le Repentir , ayant la tête en-
tourée de serpents. Ces Masques,
ainsi que les casques qui décorent la
même façade , et divers bas-reliefs
allégoriques de Schlùter ont été gra-
vés à l'eau-forte, et publiés en trois
collections ,parBern. Rode, en 1770.
Le troisième ouvrage de ce sculpteur
fut sou chef-d'œuvre. C'est la statue
équestre du Grand électeur, en
bronze , et de grandeur un peu
au - dessus de nature , faisant 1 or-
nement d'un pont de la Sprée. Le
héros est représenté eu costume ro-
main,revêtu du Sagum, ayant l'épée
an coté, et portant à la droite un
bâton de commandement. L'expres-
sion de la tête est fort noble , la pose
naturelle ; le cheval est plein de vie
et de mouvement , mais un peu court.
C'est peut-être le seul défaut de cette
statue, qui doit être mise à côté de ce
3 tic le dix-septième siècle a produit
e plus parfait. Parmi les nombreux
ouvrages dont Schliïter décora l'in-
térieur du palais de Berlin, nous
nommerons les quatre parties du
monde en stuc, qu'on voit au-dessus
des portes de la grande pièce, dite
salle des chevaliers. On fait aussi
beaucoup de cas du tombeau d'un
joaillier , nommé Mannlieh , dans
I église de Saint- Nicolas, et particu-
lièrement de la ligure de la Corrup*
tion qui a saisi un enfant. La Chaire
de rnarttrc , ornée tfc bas-reliefs, et
portée par deux Anges , que cet ar-
tiste a placée dans l'église de Sainte-
Marie est également renunruabfc. Eu
i76 SCH
architecture, l'édifice le plus estimé
qu'il ait exécuté , est la partie du
Château royal qui lui doit sa forme
actuelle. Il s'agissait de réunir tou-
tes les bizarres constructions que les
électeurs avaient successivement fait
élever depuis 1 538, sans plan et sans
méthode. Le plan que Schliiter con-
çut devait mettre enharmonie toutes
ces masses , et produire un ensemble
noble et magnifique. Il ne put exécu-
ter que les deux façades septen-
trionale et méridionale (ju'on voit
aujourd'hui , à l'exception de la
petite partie qui appartient des deux
côtes a Pavant-bâtiment qu'Eosan-
der , qui le remplaça , en 1706,
ajouta du côté de l'occident, et qui
forme la façade principale. Schliiter
fit aussi les portails des deux fa-
çades qui conduisent dans la cour
orientale , et celui qui forme la com-
munication de cette cour avec la cour
occidentale. Son intention était d'en-
tourer toute la cour d'im péristyle
d'ordre corinthien, de la hauteur des
colonnes : mais ce plan fut chan-
gé pendant l'exécution ; et l'on ne
permit pas même à l'architecte de
S lacer son grand portail au milieu
u bâtiment , parce qu'il aurait fallu
{>our cela déranger l'Électrice dans
'appartement qu'elle occupait. Par-
mi les ouvrages de sculpture dont
Schliiter a décoré les deux façades ,
on remarque, sur une fenêtre de la
façade septentrionale , deux bas-re-
liefs , représentant la Justice écartant
sa balance, et Vénus couchée sur un
lion endormi. Le public les regarde
comme une satire du comte et de la
comtesse de Wartenbcrg, ennemis de
Schliiter, qui dominaient le roi. Il
faut encore ajouter à la liste des édi-
fices qui ont immortalisé le nom de
cet artiste à Berlin, la nouvelle porte
qu'il cotttraiiity en 1701 , pour ce
SCH
même comte de Wartenberg ,
maison qu'il bâtit pour le grand-
tre de Kamék , et qui appartien
jourd'hui à la loge royale d'Y
dite de V Amitié. S —
SCHMAUSS (Jean-Jacqu
historien , né à Landau , le 1 o :
1690, reçut son éducation litté
aux gymnases deDurlach et de î
gard. En 1 707 , il se rendit à 1
ver&ité de Strasbourg , puis à
de Halle, où trois hommes célè]
Christ. Thomasius , Nic.-Gér. C
ling, et Ludewig furent ses ma
A l'âge de 22 ans , il donna lui*
des cours d'histoire à Halle.
même époque, commença au*
carrière littéraire. Comme le ï
l'y fit entrer, il ne fut pas n
des sujets de ses écrits; ce choi
pendait du libraire aux gages d
il s'était mis. Ces ouvrages , n
en allemand, renferment d'exoc
matériaux , et sont riches en
mais ils sont mat écrits comm
ce que l' Allemagne a produit
1740. On aimait alors un style
de mots latins et français, aiu
on donnait une terminaison g<
nique ; et Schmauss n'avait pas
binon de se séparer, sous ce
port, de ses contemporains. En
il fut tiré de la dépendance dai
quelle il se trouvait , par le I
grave de Bade-Dourlach , qui le
ma son conseiller de cour, et 1'
en 1728, au rang déconseille
time de sa chambre domaniale
le même temps Armand -Ga
prince deRohan, avant-dernier
ce-évêque de Strasbourg , le cl
des affaires qu'il avait en Allen
comme membre de l'empire g
nique. Schmauss continua de
sacrer tous ses loisirs à l'etu
l'histoire et du droit public <
magne, et publia quekrues-uj
SOI
qui fondèrent si repu ta -
7 î 4 , (jcorgeïl , ayjnt éli-
rai té de (lottingcu, y attira
ie» les |ilns distingués dans
lirai m' h rs (1rs connaissances
. Ou offrit à Se h ma uss la
listoirc. puis celle de droit
• histoire d'Allemagne , qu'il
iisqu'cn 17.} 3. I-e roi de
vaut alors appelé' à Halle ,
-ufe>scur en droit , avec le
►nseillcr intime , il romincn-
viklre le grade de docteur
que la faculté de (iottiiigcu
J, eu le dispensant des for-
«srrites ; puis il se rendit
mais il s'v déplut au point
l'expiration de l'année, il
on rappel à (jôtiingcn. Sa
trouvant encore varautc
'il 11 Via il pas facile de le
-, il l'obtint aux anciennes
t . et se résigna même à re-
e titre modeste de conseil-
>ur, (pie le gouvernement
p lui avait accorde en \-'i~.
a<jiittiugcn.lc8avril i~\m.
• garder Sciimau<;s, connue
ir dr la M'ieuce politique.
r«iMiigt-six ans qu il profes-
iiigru. cette université fut
ii te Strasliourg devint sous
Kt K01I1 . r. ee> articles) ,
diplomatique pour la jeu-
gr.uide% f.i milles de toute
Le?» cours de Sclimaims se
■ml p.ir une méthode e\trc-
iiiiunciisr, lieaucoupdc pré-
p.ir iui rlmix philosophique
trr% qu'il traitait; mais il
pruli.iljh-Dii-utd.ius son ^\lc
«tire i{.il eût e|e «*ii oppoM-
*oii * .ij irli ir. Ses m 1 '•!••! es
• «f •#•• m , ni s dere^h es n'e-
« i <!fr -t j'.iir lui <I<i!i!i<T (|i>
r r.it.otj . ni puiir *-ei \ ir de
U jcium-s<*. Il en éprouva
\i 1.
SCH
«77
Je fâcheuses conséquences dans sa
famille ; quelques-uns de ses enfants ,
et surtout ses tilles , lui causèrent
beaucoup de chagrin. Aussi, en ré-
glant vi succession, les borna -t -il
à leur légitime, disposant du reste
de sa fortune en fa\cur du plus
jeune de ses iils , qui ('tait militaire.
Ses ouvrages , sont presque tous
écrits eu allemand. Nous les distri-
buons en trois époques; i°. Ceux,
qu'il a publies pendant les huit ans de
son séjour à Halle, avant sa trentième
année ; .v». ceux qu'il a publies comme
fonctionnaire du Margrave de Bade ,
n'ayant plus be>oin d'écrire pour vi-
vre; 3°. ceux qu'il a rédiges comme
professeur. Son premier ouvrage fut
une Description historique, géogra-
phique et politique de l'archevêché
de Sal/àSourg , et des quatre évêches
qui formaient sa province, imprimée
à Halle, en 171a. Ce genre d'ouvra-
ge était fort «i la mode à cette épo-
que; il en paraissait périodiquement
sur les diiierenles contrées de l'Kuro-
pe: 011 les appelait fAats de tel pays,
terme qui a été irinplaeé par ceux
de Tableau statistique. L 'année sui-
vante. Se lima uss entreprit une es-
pèce de journal littéraire sous le nom
de .intnine Paulinus, et avec le titre
de Cabinet de. curiosité littéraire et
politique , ou Notice de livres hir-
toriques, politiques et G tr t\.\. 11
poussa ce recueil jusqu'à 1 8 \ ol. in-8 >.
Il avait vingt-quatre ans lorsqu'il pu-
blia son État du Portugal. \ \ ol. in-
8". , qui iui fil le plus grand honneur.
On v trouv e le fruit de recherches ti cs-
s.n.oites sur l'histoire (1*1111 pa\s qui
n'était pas cniiuu du rcMe de l'Ku-
roj e. I..i partie hi*t"riquc .1 été con-
tinuée d.iî's une »e; 1 i:de édition ipii
parut .:j>iès la 1:101 1 de l'.iutc ur,
en l~ M», lîùii qu'il se suit en il lie'
soixante-* inq ans depuis. I oinrage
11
m 8 SCH
de Schmauss est encore on des meil-
leurs guides pour ceux qui veulent étu-
dier l'histoire du Portugal. Li même
année, 1714 , il publia , pour la dé-
fense de Thoniasius, l'ouvrage pseu-
donyme: M. Pauli Antonirù , philo-
sopha Tribocci, confutatio dubiorum
quœ contra Schediasma Halcnse de
coiicubiratu mot a surit , Strasbourg ,
1714, in-4°* Le premier ouvrage
portant son nom est un Recueil qui
parut en 1718 et 1719, sous le
titre de Cabinet historico-politico-
héroïque. C'est une suite de bio-
graphies , renfermant les Vies de
l'empereur Charles VT , du prince
Eugène de Savoie , les Lettres ae Fît/-
Moritz , une Notice sur Alberoui ,
et une Histoire généalogique de la
maison de Gramont, avec les Vies
du maréchal Antoine III et du com-
te Philibert. En 17199 il commença
une Histoire de Charles XII , qui
n'eut que 1 vol. in-8° , et il donna
un Lexique des saints, qui fut réim-
primé eu 1735. Le dernier ouvrage
Si'il publia pendant son séjour de
aile, est son excellent Précis de
l'histoire de l'empire, pour servir aux
cours académiques, Leipzig, 179-0 ,
in-8°. Ce livre fut eu effet la base des
leçons , qu'il donna ensuite à Got-
tingue; aussi a-t-il été réimprimé en
i^'-iq , 174°) *744 et 175 ■• Pen-
dant que Schmauss était au service
de Bade, il ne publia- que deux Col-
lections ,' qui sont encore aujour-
d'hui des ouvrages indispensables
pour tous cenx qui s'occupent de droit
public :I. Corpus juris publici aca-
demicum , Recueil contenant les prin-
cipales lois de l'Empire Germanique,
Leipzig , 1 7 t.* , inH ». , réimprimé,
pendant la vie de l'auteur, en 1729,
1734 et 174^? et après sa mort, en
1759 et 1774» nouvelles éditions re-
vues, par Théophile Schmauss; et
SCII
1 794 , édition soignée ]
Théophile Braun : — Ci
gentiurn academicum , t
de traités entre les puis
rope'ennes, Leipzig , 173
mes in-8°. Ce Recueil p<
ccr , jusqu'à un certain p<
te corps diplomatique d
Nous arrivons à la troisiè
ou aux ouvrages que Sel
blia pendant son séjour à
mais nous n'eu citerons q
cipaux : I. Dissertations
turalis qaibus principia
tematis liujus juris ex ip
humanœ instinctibus extr
ponuntur, Gocttingcn, i»
IL Introduction à la polit i
zig, 1741 et 1747,^ voh
Cet ouvrage , l'un des m
Schmauss, est le premier '
téma tique de diplomatie;
toire et le commentaire <
traités qui ont été conclu
puissances de l'Europe. 1
tion de Schmauss est l'<
l'Histoire des traités de pa
depuis par Koch, à Strasl
tinuée et développée par
cet article. Avant Schmai
vait pas pensé à faire de
traités la base de IVducatK
mesd'état. III. Tractât us
tissimi Romanoriun inijn
publiai juris fontibus clai
historiarum momunentisj
compositus Erfiirt , 1 745
ouvrage est imparfait. IV.
de droit public de Vemt
servir aux cours publics
174^ » in-8°., et dans d
éditions, en 17/5*2 et 178'
mort de Schmauss , Sêlc!
blia encore deux fois, ei
178.4. Le chevalier du Bi
duisit en français sous 1
Tableau du gouvernenu
SCH
pire, Gottingue, i-j55, in-B°.
it public historique de l'em-
u principaux matériaux qui
mnaitre la constitution de
e (germanique , Gottingue ,
in-o'1. VI. Nouveau système
It de la nature , Gottingue,
iu -80. VII. Précis dcl 'lus toi-
principaux états d'Europe,
rvir aux cours académiques,
;ue, 1 755, in-8°. Après la mort
nauss, im de ses élèves, ( Alb.-
Heldmann ), publia à I.em-
1 7<if> à 1 77 1 , d'une manière
parfaite , son cours de droit
ft' Allemagne. Une Biographie
loge académique de Schmauss
Te dans J. AI. Gesneri Bio-
z academica Gottingensis ,
17118,111-8°. S — l.
HE1TZKL (Martin), his-
ne à Cronstadtdans la Traus-
ef en 1679, ayant achc-
premicres études , visita la
e. la Silésie et la Saxe, dans
in d accroître ses connaissau-
s'arrêta , plusieurs années . à
t à Greifswald, pour suivre
»us des plus célèbres profes-
\yaut accepté l'emploi de gou-
r d'un jeune gentil nomme sue-
il conduisit son élève à Faça-
de Halle; mais la rupture de la
avec la Suède l'obligea de
" a léna , où il donna des le-
a rt in 1 litres de philosophie et
«prudence , a ver lieaucoiip de
, 11 rrtoiinu . dès «pie 1rs ài-
wr% lr lui [►ennimit t à Halle,
, lr d»*gré de maître-è^-arls , et
* professeur c\traordiuaire de
tipW.II remplit ciMiifr, .1 cette
rair. U> « h. lires de droit publie
i*toirr. |H*iHl.int di\-sept ans ,
unit en 1-1-. Schuicit/.cl e«.t
* * .
premiers écrivains fpii m* soient
r% , m Allemagne, de la statis-
SCH 179
tique ; mais celte science, alors nou-
velle , a fait depuis d'immenses pro-
grès. Outre un grand nombre de
Thèses et d'Opuscules en latin et eu
allemand , on a de lui : I. Commen-
tatio de coronis tam antiqids quàm
modernis iisque regiis : speciatim
de origine ac factis sacrœ , an-
gelicœ et apostolicœ regni Hunr
garici coronœ , léna , 1 7 r2 , in-4°. ,
iig. Livre curieux et plein de recher-
ches. II. Schediasma de clectivis
regni Hunçariœ et ritu inauguran-
di régis , ibid. , 1713, iu-4°- 111-
Instntctions pour un précepteur do-
mestique Jwffmeister) , ibid., 17 19,
in-8°. IV. Prœcognita historiœ ec-
clesiasticœ , ibid., 17*20 , in-4°. V.
Dissertatio de naturd etindoleartis
htraldicœ , ibid. , 17 11 , in-4°- VI.
Versuch , etc. , Essai d'une histoire
littéraire, ibid., 1728 , in-8°. VII.
Essai sur l'économie politique ( en
allcm. ) Hall, 1 7 3* , inJK VIU. Ca-
talogts scriptorum qui res Hiuiga-
riœ y Valachiœ , Moldavie , Croa-
tie , Dalmatiœ , vicinarumque re-
gionum et provinciarum illustrant
et in bihliothecd auctoris adservan-
tur , ibid. , 171}» '"-B0- Schmeitzel
annonçait une Notice sur la biblio-
thèque de la ville de Bude, a laquelle
il devait joindre les quatre livres de
Poésies compostées à la louange de
cette bibliothèque, par Naldo Naklî
( for. ce nom ). Il a laissé un grand
nombre de manuscrits, parmi lesquels
on citera une BUMotlièque hongroise
dont l'original était consené dans le
cabinet du comte Tekéli /'. VOno-
masticon de Sa* , vi , U07 ; . et que
Stru\e désirait Wancoup voir met-
tre au jour; des Remarques inédites
sur la Hongrie et la Transylvanie ;
nue Histoire tle la principauté de
Trans.sj hanie . a vit des >otes géo-
graphiques et politiques , les Ànti-
i8o
I
SCH
E
(fiâtes dé Transsyhania , tirées des
inscriptions , des médailles , etc.
W— s.
SCHMETTAU (Samuel, comte
de), fcld-maréchal , né en 1G84 , se
voua , dès sa jeunesse , aux sciences
militaires, et particulièrement à l'é-
tude des fortifications. Né en Silésic ,
il entra au service d'Autriche , et y
acquit une grande renommée, comme
officier du génie. Ce fut à ses talents
qu'il dut , en 1 735 , le grade de feld-
zeugmeister - général. Il commanda
alors différents corps contre les Turcs ,
et il dirigea, en 1789, la défense
de Belgrade. D'après ses sages dis-
positions, cette forteresse ne serait
pas tombée au pouvoir des Turcs ;
mais la conclusion prématurée de la
aix , par laquelle ils obtinrent qu'cl-
e leur fût abandonnée , rendit tous
ses soins inutiles. L'empereur le nom-
ma alors gouverneur ac Tcmeswar ,
et , en 1741 , feld- maréchal. Peu de
temps après , les intrigues de sfc en-
nemis le dégoûtèrent du service au-
trichien , et il passa a celui du roi de
Prusse, en qualité de feld -maréchal-
général , avec dispense de servir à
l'armée pnissienne contre l'impéra-
trice Marie - Thérèse. Frédéric II
l'envoya, comme ministre plénipo-
tentiaire , à la cour de Munich , puis
à celle de France, où il le chargea, en
1744» d'annoncer A Louis XV, qu'il
marchait sur Prague avec quatre-
vingts mille hommes. Revenu de ces
missions , Schmcttau partagea son
temps entre les soins de l'artillerie et
les travaux de l'académie des scien-
ces de Berlin , dont il fut curateur.
Le roi le combla de ses bienfaits , et
l'honora de son amitié. Enfin le vieux
maréchal trouva autant d'amis à Ncr
lin qu'il avait laissé d'ennemis à
Vienne, où on lui avait intenté un
procès. 1 1 vécut paisiblement on Prusse
SCH
jusqu'à sa mort , arrivée le 1
1 75 1 . Son éloge fut prononcé à
demie pa r Maupertuis.Dans le c
sa carrière militaire, depuis 11
avait assisté à vingt-trois bat;
à trente - deux sièges. — Soi
(Charles-Christophe) mourut i
debourg, en 1775, après avo
avec beaucoup de distinctioi
tes les guerres de Frédéric IL
SCHMID( Nicolas), ou G
de-Rotenacker, paysan sav
Rotenacker , village aux envii
Géra , en Saxe , naquit le 10
1606, et ne savait pas encor
l'âge de seize ans. Il l'appri
d'un valet de son père , ce (]
contenta beaucoup celui-ci
comme le valet lui-même ne
pas lire couramment tous les
Cuntzel, en assistant les diir
au sermon , profita de la pro:
tion du curé. Un de ses p
notaire, lui apprit à lire, à
le latin , et a comprendre le
les plus faciles. Le même uol
fut utile pour l'étude du grec, «
breu, du syriaque, de l'ara
persan, de l'arménien, de 1
pien, etc. A table, Schmid av
toujours auprès de lui un 1
vaquait d'ailleurs à ses devoi:
naircs et à tout ce qu'exigeait
dition de paysan; c'était la m
s'occupait de ses études philoh
Ilécrivait en caractères étrange
les murs delà grange où il tra
et pendant qu'il battait le blei
prenait les différentes langues.
autres écrits, il a traduit
son dominicale en cinquante
langues. Il s'appliqua aussi, a
ces , à la médecine et à l'asti
il apprit la marche des planète
mciica, en i053 , à publier 111
nach , et mourut , en 167 1 , à
soixante-cinq ans.
NUI
4JLM1D ; JfcA* ;, théologien , ne
03<j, .1 rs«iiillin^cii eu Souahe,
: lils d'uu sellier. 11 perdit un ail
ge de di\ ans, parun accident ; et
torauce du chirurgien lui lit per-
l'autrc. Quittant alors les éludes
levait commencées , il chercha
> la m us i< pie des moyens de sub-
nce. Ses progrès furent rapides ;
t au bout de si\ ans, il reprit
jurii-iiiien études , fréquenta le
ULwde Nordliugen, y fit de ra-
"* progrès; et fut cnvo\c par le
de Wurtcmlicrg , en i(>f>i , À
i* bourg , où il suivit les cours de
wipliie, île physique, de théo-
r ; el reçut le grade de magistrr.
fi:t couronne' poète , soutint sis.
do thèses ru public, et prononça
di.<«vmri avec beaucoup de sucées.
il**"), il partit pnurMoiitlieliard,
d'y apprendre le frai irais , et
[u»nïj ensuite la plupart des uni-
sile> allemandes. S'cL'iut li\if à
j .m i i j« 5— . il v fit. pendant trois
x «
. des murs de théologie et de
lo^jiiiie . et présida quatre fois
i < ('.irours pour 1rs grades de fa-
!•-. Yju |f>-o, ou le rappela dans
iillr natale, où il fut , pendant
ilrr ans , suppléant du suriuteu-
L IJ retint a Ie'nat eu ifKJ.
■L* Kinest de Cîotha lui donna
- |»a;ni"ti de eiin|uaiile e'ens, qui
Jt k».n de Milnre â ses 1m'S(»Îiis. Il
i-i! marie . av.iit heaueoup d'en-
f* r( une frinuie dillieilc et ara-
ir*-. || ipiilt.i 1 4-n.i , alla d'abord â
l'i-ilff^, puis â L lui . enfin en
• l'LlirL, mi I êleque lie ( înpcuhi'l-
^ur \* ijviiiiii.i pM'tlir.iteur à la
j*'l- tin i li.iir.ui; m. lis il ne enii-
■• « i>>* loii^-ii'iiips i ri emploi, et
j .«..'IjI ^ li\i i nulle p.ul , il re-
.: ■> -«'Il | .r\s II. il. il. Oll l.l Illi-
li !•> r < -t de > i l.d.Iu tomme njar-
• uî ■]».- >ii* m dtuddatis i'duiit-jgc
SCU
iSi
de Ualdingcu, village près Je Vndiin-
grn, qui porte encore le nom. de l'oin
de /Wrt^/c; et il y mourut , le 5 avril
if»8<>. Parmi ses ouvrages, assez nom-
breux , mais d'uu intérêt borné f
nous citerons : T. Oratio de visu ca-
rvntium e.onditione , à lit ter arum
amure, et laude. rnilhi ratione nec
tempore ullo ex éludai dur um. 11.
Exervitatio <lt? Cicerotûs, lib. u , de
Divinal'wne. 111. Un grand nombre
de livres de théologie, des sonnons,
et bcaueoup de poésies médiocres ,
dont on trouve la liste à la suite de sa
Vie, dans les Amœnitates. lit ter. ,
de Srhclhoru, xu, .f»i/j.3ti. W — s.
S(;HMlDoi:S<;ilMIl>Tvf,ton<.t-
Louis) , eoiLseiller de Saxc-Weimar ,
ne' à Aucustciu, au canton d'Argo-
vic, en Suisse, le l'X mars î^'Jto, entra
au senicc du due de .Sa\e-Wci-
mar, en 1^4^» cl «pi'Wa cette car-
rière eu 17 J7, pour \ ivre dans lare-
traite, à Nvou au Pays de \aiid,
où il mourut, le 3oa\ril 180J. Il
eut des relations très suivies avec
Voltaire, Diderot, d*Alembert et tous
les chefs du parti philosophifpicdaiis
le dix-huitième siècle. S s écrits sont
empreints de leurs opinions; les plus
renia npi.ibles sont : 1. Essais sur
divers sujets intéressants , 1 vol.
in-8". i^fio, (en français'. Cet 011-
yrage eut trois «lit ions, dont lesdeui
preiiii(Te> furent publiées à Paris, et
la troisième à Lvoii. lue traduction
allemande fut imprimée à Lcip7.ig,en
1 —Ci § . II. Principes delà Lêgisla-
lit m i nii'erselle , composes à Lciifc-
boiiru, dans les années i-r ».--/i , et
publies à Amsterdam, Cil 177O, tra-
duits eu it.ilien peu de temps après.
S* hiuidt et. lit un houiiiiede be.iueoup
d'espiit. dVriulitiiiii. ettrè.s-a\idede
sa\oir. D.ius nu .î^e fml ataiiee, et
\er> la lin de sa \\v . il étudia encore
la philosophie de haut, de l;it hte, de
i8?
SCH
Schelling, avec toute l'ardeur d'un
jeuue homme. Z.
SCHM IDEL ( Ulhic ) , voyaceur
allemand , ne' à Straubing , en Ba-
vière , s'engagea , en 1 534 , pour
aller servir en Amérique, et fit voile
d'Anvers pour Cadix , où était le
rendez-vous de l'armée. Il y trouva
une flotte de quatorze vaisseaux ,
commandée par P. de Mendoza , et
montée par deux mille cinq cents Es-
pagnols , et cent cinquante Allemands,
Belges et Saxons , auxquels il se
joignit. On attérit, en i535 , au Rio
de la Plata. Les Zechuroas, qui occu-
S aient un village sur le terrain où l'on
ébarqua , prirent la fuite. Mendoza
ordonna de jeter sur la rive opposée
les fondemeuts d'une ville que là salu-
brité' de l'air fit nommer Buenos-
Ajrres. On combattit ensuite les Ca-
rendics el d'autres sauvages que l'on
vainquit; mais ce ne fut pas sans
Eerdre beaucoup de monde. Bientôt
i famine se fit sentir dans la ville
nouvelle, à un tel point que les Espa-
gnols se mangeaient les uns les autres.
Mendoza ordonna d'équiper quatre
brigantins, sur lesquels trois cent
cinquante hommes s'embarquèrent
Sour remonter le fleuve et chercher
es vivres. Les Indiens pressentant
ce projet, brûlèrent toutes leurs ré-
coltes , même leurs villages , et s'en-
fuirent. Le détachement, dont Schmi-
del faisait partie , parcourut donc
inutilement le pays ; la moitié mou-
rut de faim : il revint vers Mendoza.
Les Indiens attaquèrent eu force la
ville nouvelle, et la brûlèrent avec
ouatre vaisseaux des plus gros , le 27
décembre i535. On se réfugia sur la
flotte; il ne restait plus que cinq cents
soixante hommes. Mendoza donna
sous lui le commandement suprême à
Jean Eyollas , qui fit construire huit
brigantins sur lesquels il prit avec lui
SCH .
quatre cents hommes, et rem
Parana ; les cent-soixante auti
tèrent à Buenos-Ayres , sous
dres de Jean Romero. Eyolla
troupe s'arrêtèrent, pendant
ans dans un village des Tiembt
la rive gauche du Parana. M
partit pour l'Espagne , et mot
route. Cependant, d'après les a
l'on reçut d'Europe, une n
expédition de deux vaisseaux
aux Espagnols du Rio de la
un renfort d'hommes et de
Alors Eyollas prend quatre
hommes , en laisse cent -cinqu,
E raison chez les Tiembus, e
rque pour reconnaître la pai
périeure du fleuve. Partout on
des combats aux Indiens; les
gnols, laissant le Parana sur la
entrèrent dans son affluent le
bol ( Paraguay ) , dont le coi
plus direct ; us s'emparèrent,
une vigoureuse résistance , de
père, ville des Caroïs , le 1:
1 539 , et en mémoire de la fêt
jour, nommèrent Assomption
qu'ils y construisirent. Schmk
1>art à différentes excursions qui
ieu de divers côtés : on fit un
carnage des Indiens ; quelques-
ces peuples combattaient da
rangs des Espagnols. Eyollas
par les Naperus , en 1 54 1 ; c
son frère Martin pour le rem]
Schmidel, qui était descendu <
nos-Ayres, apprenant l'arrn
deux navires venus d'Espagne
aussitôt à bord de l'un ô?eux ,
par la méprise des pilotes , fil
tirage , et ochmidel ne se sauva
s'accrochant à un mât avec c
ses compagnons. Il gagna 1
l'Assomption, et se signala d
veau dans divers combats cou
Indiens. On remonta le Paralx
qu'au mont Saint- Ferdinaw
S<:i! Sf.ll ih3
rtra l'he/. Ie> Sticuru>r>, qui li.t - » mT chemin. Tout cela se fit à no-
tât uuv contrée iiiaréeageusc et » tic insu ; ear si nous eussions été
-*jinr. Ou alla par terre pétulant » instruits de In négociation, nous eus-
huit jours; la disette força de » sious envoyé notre capitaine pietL
•embarquer, et l'un ne s'arrêta » et poings lies au Pérou. » Ou voit
fhr/ les Sehenes, qui firent ]>.* r les détails que donne ensuit*
*m arrucil ni\ wiyageurs. (>u\- Sclnnidel, qu'il était parvenu près do
Lar^esde hutin.iexiiiirnt à T.\s- la montagne de Potosi , dont les ri-
[itiuii. La iiiésiiilrll igence erla- clie> iiiims d'argent \eiinieut d'être
rirafiit r::tie (iabc/a de \ ara . déromertes. Quoique Ton fût dans
'principal /'. it nom , \ 1 . \'u) , nu pa\ s fertile , la disette furra de le
~* troupe-* : I' Ydelautade fut mis quitler; ourc\int sur les bords du Pa-
\cts . ri i':i\u\r ni MNji.ifxnc. L;i rabol, puis à l'Assomption , sins
ord«* f nî:t]iiiiai encore après ee cesser de se battre a\ec les Indiens:
"■ ira>:l'<r;tr ; ce qui u'cmpcciin ou en intuitif eu 'cnitude près de
iJViiîn jU'riii Ire par terre et p.ir douze mille. Selnuidel in eut cin-
de im.L'.ellr. expéditions i-im- qualité pour sa part. Y son retour,
k^ lii«lien> .qui étaient extermi- il lrua\a les 1*1-j».i î^ih»I-> eu proie à
•M*'mr lorsqu'ils re<c\aicnl bien des tli tensions a II renses; les eliefs se
K*pi'^tio|s. Ku i"jjS, le maii- faisaient une guerre à outrance. Axant
i\r imi»i\ elles d'Kspague lit preu- alors reçu d'Kspague des lettres qui
j hmlliN la révolution de tenter l'engageaient à re\euir en Kiirnpe,il
«■mrrprisr piturl.îi lier de humer quitta l' \>Miinption , le u(> décem-
l'ur imi d«- l'argent . Ou s'enfonça lire, descendit le Para bol , puis rc-
i* 1rs terres, lr. nervi ni d'abord monta le Parana jusqu'à <iingie, der-
\»d%* dfsiTt . puis Ton entra die/ nier \illage ipii obéit au\ Kspagnols.
Vr|M-i*. et le> 'M.npa'is; e| l'un II travers! ensuite, pendant MMilois,
MfiT. .-iprî's avilir lr.i\ei si* le *.].-|. |(> p.i\s t\vs Toupm , rlie/. lesquels
MT*. «lu/ le peuple du nxiiie couinicuçail le territoire portugais;
•a. |'« ni onu lirait la souveraine- et. le i > juillet î VVi , il atteignit la
'"•- I. jn^ii"!*. 1 I vi\.»il leur l.in- eut- de Pore'.! u \tlaiitiqiie au rap
. I^'ir îill.igr était à î- i mille*. S.iiiil-\ ineeul . où il s'embarqua sur
I' \>-<-u" *i >u. Ou \ ri -la \in»t un lia \ ire qui p 'tl.nl une cargaison
;* . »: Pi'h \ leent une lettre de en Kurope. Il entra à Lisbonne, le 3
jiv i. «if-e-mi 1 1 1 1 Pérou , mil en- septembre. Liant allé à Séville . il
_;:*lt J l.\i'lla-de ne pas ,i\aiieeia n mil à < aYirlcs-Oiliut lllie descrip-
■■j-iT.,^!-. et d*.itleiii1ie les ordres li"ii liist<»i ique des pays du \\v) de
!ii-.r.M il i-i\..\e'.. .i L.i^ki, l.i 'Mita, faite par l)»»miug<» Marti-
: ! >< liminl , i r.ii^u.iit que mitre n ■/. I.\..l!as, que c»lui-ci lui axait
•r-iijif. en miieli.mt \ei>» Lima, e-mlii-i m le congédiant. I n bâtiment
» V t^iil 1«- putiNiiiN îles Pi/ me, liollaoi tis . ipie S'IiUiidel monta ail
.. »| I.--U- mi mi,N jÎh,. le*. f,.|vK iiiu! S :int<-V.il ie, leMiiidilisillieuieil-
»? "■ * Iii-miI.s^i.i-'», i •• ipn MT.iit eer- •i-iii* î ;i:4'juà An\ers. La rntliou
t.i:- rii«'f-l .ttii\esi ihhih eii»siuiis de N> liiiii b I . f:ei il'* eu •'illf'in"ud . fut
a .n hr • .. ..\.-iil. Mai- |i* jiiii\.r- d'abii'i inijU'iiii'-e da::s li lîerui'il de
'.^jt ri,\.i^.i ili ^ piv«.iï- à noire J)e |!r\ . ni i • tte |.ii< ;• •!• . et nisuile
4|-ifjiiif qtu •■■n- lit .i rebroNs. tr,idnii'a eu laiiu. par tu liîiird Ar-
i84
SCII
tlms, dniis la septième partie do
cette collection. Lévin Hulsius ayant
oliteii'i un manuscrit qui lui parut
cire l'original, le publia eu latin; il
s'y détermina surtout parce que les
noms propres étaient tellement altè-
res dans le Recueil de Debry, que
l'on ne pouvait les reconnaître. Le
livre donne' par Hulsius, est intitulé:
Ver a historia admirandee cuj us-
dam navigationis quam Ilulderi-
cusSchm idel, Straubingensis, ah an-
no 1 534 , iisque ad annum 1 5:14 »
in Américain vel Novum-Mun-
dum , juxta Brasiliam et Rio délia
Fiat a confecit, Nuremberg, i5<)C),
1 vol. in-4°, carte et figure. Camus
dit avec raison que c'est dans la
seule traduction d 'Hulsius que Ton
peut lire et entendre le voyage de
Sclimide] , quoiqu'il ne soit pas non
plus exempt de fautes dans la maniè-
re d'écrire les noms propres. Ce qui
est digne, ajoutc-t-il, de fixer l'at-
tention sur les récits de Schmidcl,
c'est la notice d'un grand nombre
de peuples , cli.cz lesquels il a succes-
sivement passe, lia soin d'exprimer
la distance qui sépare ces peuples j
il donne ses remarques sur leur figure,
leurs usages, leurs mœurs, et principa-
lement sur leur manière de combattre;
il fait connaître leurs ressources pour
subsister, et à cette occasion, il parle
des fruits et des animaux qu'on trou-
ve dans leurs contrées. Le portrait
de Sclunidel , placé en tête du livre ,
peut avoir été fait d'après nature; les
autres planches , au nombre de quator-
ze, ne sont (l'aucune valeur. La carte
i:éi»'jr.ipliiqiic esl conijinséo de deux
feuilles : l'une eomprcuai.t l'Amérique
septentrionale, l'autre la méridiona-
!'•• Camus pense; qu'elle est le travail
de . Fosse Hunl'ius. SeJimuiel étant un
des premiers qui aient écrit sur cette
partie de l'Amérique méridionale,
SCH
Barcia a inséré sa relation, traduite -
en Espagnol , sous le titre de Histo-
ria de deseuhrimiento del Rio de la
Platay Paraguay, dans le t. m de
sa Collection des historiens primitifs
des Indes occidentales. II faut se dé-
fier de la crédulité de Schmidcl , lors-
qu'il cesse de parler des choses qu'il a
vues par lui-même. C'est ainsi qu'il
raconte la fable des Amazones, mais
en convenant qu'il ne lui a pas été
Fossiblc de parvenir dans le pays on
on dit qu'elles habitent. Azara dit,
dans son Voyage au Paraguay ,
qu'il fait grand cas de l'ouvrage de
Schmidcl, à cause de son impartia-
lité, de son ingénuité et de l'exactitu-
de des distances et des positions; cho-
se en quoi personne ne l'égale. Il a
cependant les défauts inséparables de
la qualité d'un simple soldat qui don-
ne la relation d'un peuple très-cloi-
gne, comme par exemple, de multi-
S lier le nombre des ennemis , et celui
es morts dans les batailles. Dans la
traduction de Debry, le nom de Schmi-
dcl est , suivant l'usage du temps , la-
tinisé , et ce voyageur est appelé Fa-
ber. Le vrai nom d'Eyollas, dont
Schmidcl présenti l'ouvrage a l'em-
pereur , est Yrala , selon Azara , ou
Ayolas , selon Léon Pinelo. « Je n'ai
point vu cette description , dit Aza-
ra, mais c'est sans doute le meilleur
ouvrage qu'il y ait sur ces contrées T
puisqu'il a pour auteur l'espagnol le *
pins habile qu'il y eût parmi les con-
quérants de l'Amérique. » E— -s.
SCHMIDEL ou SCHMIEDEL
( Cammui-C iIiristopiie ) , médecin , ne
à Baircuthje^i nov. 1 7 1 8, fréquenta
les universités de ïénact de Halle; fut
nomme, ai 1 -4**- » professeur h celle
de Itaireulh, et se rendit, en 174^, à
Erlauccii, oîicîîe fut transférée. ïlao
cepta la place de professeur de méde-
cine eu second, et la remplit, pendant
5CU
junce*, at ce distinctiou. Qucl-
iiffcrrnds avec son collègue Dc-
* portèrent à donner sa démission,
tî3 ; et il s'établit à Anspach ,
margrave le nomma m ni rein
cour et conseiller-privé. 11 mou-
18 décembre 179*. La méde-
*î le* science* lui doivent une
tude île découvertes et d'obscr-
i> importantes. Également éloi-
e IV>j)rit d'iutio\ation et de la
aîn.»ii superstitieuse de ce qui
trfbli , il s'efforça de r« lu ire tout
observations exactes et à des
y*s rigoureux. Ses observa lions
nuqii'*, qui étaient le résultat
j#+|ii» * - iiils île ses cours et
f de plusieurs Dissertations, fu-
-nlhjiiécs amèrement ; et il en
t un Ici debout pour cette scie n-
"»j"il ne .s'occupa plus que de
ï'pie, «'attachant particulière-
au\ plante* cryptogames. La
«rrtr qu'il fit de leurs par-
e Cnictilication , est «ne e'po-
iri\ l'histoire de la botanique.
•■M écrivait le latin a>ec pu-
I rlég.mre. Son stj le allemand
•«in* correct. On a de lui : I.
« plant arum et analyses par-
rn inrisit atque vivis culnri-
1 tiçnitte f NurrmluTg , 1 7 {"-
'. M. . î-H* -<>fi, in -fol. iL
*
hum met ail a et res met attiras
nwntittm pleba? suis colori-
r;rr*tv9 iMd., 1 7^:1 , in - 4".
"#f *'TÎptii n de qui la m -s prtri-
n. rurintM-s en allemand '» ,
:rv. ur*** , quatre < •diiers , ihid.,
: r.rLn^, 179* « in--V*« IV-
-rtmt. hff.ar^. . Kilaug, 17^1 ,
\ . Ih'\t riptin il; tiens pvr
•team . tlalliam et 'lermaniœ
m . i--1 ef " §. \ I. l/Ktitiiti
•tf/i,ffi«*i . btjfaniiî et lutt. ar-
ryng J -/'.-//, ScllTeiUr . Kr-
son
i83
SCHMIDLIN (Jacques), rontro-
rersistc luthérien , de la secte des
ubiquit aires , naquit en 1 5*ji8 , k
W a ibl initie daas le duché de Wur-
temberg. Son nom de famille était
André : on lui donna celui AcSchmid-
lin, ou petit maréchal, parce que
son père exerçait cette profession,
et qu'il l'exerça lui-même dans son
enfance. 11 était en apprentissage
cîiez un charpentier , lorsque des
personnes charitables, instruites de
ses dispositions pour l'étude, se char-
gèrent de lui procurer une éducation
plus analogue à ses dispositions. Il
répondit trèvbicn à leurs espérances
par ses progrès dans les langues sa-
vantes. Devenu, très-jeune, ministre à
Stuttgard, il s'y fit une brillante ré-
putation par son talent pour la chaire,
et fut, peu de temps après, élevé au
poste honorable de recteur de l'uni-
versité de Tubingnc. La considéra-
tion qu'il s'acquit parmi les Luthé-
riens, et son zèle pour concilier les
difîcrcnts partis formés au sein de la
confession d'Ausghourg , le (irent em-
ployer dans toutes les afl'aires qui
exigeaient du savoir et de l'adresse à
manier les esprits. Il fut cnvo\é à la
diète de Hatisbojuic, à celle u'Augs-
bonrg , à la conférence de Wornis.
Ou l'avait député au colloque dePois-
si; mais il le trouva dissous à son ar-
rivée à Paris. Les princes luthériens
d'Allemagne l'avant charge" de tra-
vailler à établir la réforme dans leurs
états, et d'aller négocii r dans ditle-
rentes cours du Nord pour les inté-
rêts de leur religion . a (lu de réunir
en un seul corps toutes les branches
du luthéranisme , il eut des confé-
rences tiès-viw.% avic les Zv.i^glirus
sur rivicliarilic, a\ec Ziîh liiu- sur
rmaïuiiMhililé de la jusliie . avo.
Marins lllsrinis sur h mai me du
pcçhc; à Monihcliardrfvec IWzc. , sui
i8G
SCH
les divers points contestes entre les
deux grandes sectes de la réforma-
tiou. Il avait été convenu entre les par-
ties que les actes de cette dernière
conférence ne seraient pas imprimés.
Cette convention fut mal observée des
deux côtés. On accusa Schmidlio d'eu
avoir a Itéré les actes dans sa relation,
eu attribuant à Bèzedes propositions
d'une dureté révoltante , contre les*
quelles celui-ci s'inscrivit en faux.
Sch midi in offrit d'en prouver l'au-
thenticité par la collation de l'impri-
mé avec les actes originaux signés de
la main de Bèze , et certifiés par les
théologiens de son propre parti. Les
magistrats de Berne avaient indiqué
la conférence où cette épreuve devait
se faire ; mais les partisans de Bcze,
prévoyant qu'il s'en tirerait mal ,
trouvèrent le moyeu d'cni|iecher que
rassemblée n'eut lieu, et d'éluder la
vérification. Sch midi in passa le reste
de sa vie à voyager . à négocier et
à disputer, pourla réunion chimérique
3 ni n'avait cessé de l'occuper. C'est
a us le cours de cette pénible mission .
qu'il termina ses jours à Tubii'gen ,
le 7 janv. i:m)o. Quelques catholi-
ques répandirent le bruit qu'il était
mort dans leur communion ; mais ce
bruit est dépourvu de vraisemblance.
Parmi les Protestants , les uns le rc-
réseutent comme un savant aima-
ble , vertueux , sincèrement attaché à
ses devoirs ; les autres, comme un
théologien superficiel, qui variait per-
pétuellement dans sa doctrine, comme
un controversiste atrabilaire , enfin
mi brouillon , dont les nneurs n'é-
taient pis à l'abri du hiamc. (les
jugements conlradirloirc» ne doivent
pas surprendre, dans un temps où la
controverse dégénérant pn s-.jue tou-
jours en injures personnelles, on i:ro-
diguait des éloges outrés, suivant l'af-
fection de chaque parti. Les écrits de
r,
SCH
ce fameux controversiste, oublié
jourd'hui, s'élèvent à plus de
cinquante: la plupart se rapport
son grand projet de réunion, i
qui fit le plus de bruit est le liv
la Concorde , publié en i5-<),
faire tomber le grand argiimen
les catholiques tiraient contre les
testants de leurs divisions intes
Cet ouvrage lui avait coûté des j:
infinies , des voyages , des conl
ces, et cinq ans d* un travail pénil
traversé par des difficultés sans
bre. Il était orué delà signa tu
trois électeurs, de vingt-un pri
de vingt-deux comtes, de quatr
rons, six magistrats, de trente
villes et de huit mille ministres. 1
fut pas moins attaqué avec beat
d'acrimonie dans la réforme , o
reprocha à l'auteur d'v avoir
fondu Jésus- Christ et feclial,
mière et les ténèbres. C'est ass
dinairement le sort des concilie
en matière de doctrine. T—
SCHM1DT .; Geokcfs-Fbém
graveur , uaqiût à Berlin en
Dépourvu de fortune, il était d
à exercer un métier pour vivre
assiduité au travail en fit un a
Son premier maître fut Ruscli .
fesseur de l'académie de Bcrli
désir de se perfectionner le c<
sit à Paris , qui était alors la
mière école de gravure de l'hu
et il se mit sous la direction d<
messin. Cet habile graveur
moins honnête homme (pi'ni ti*
tingué , prit le jeune Sch mi
amitié, l'initia dans tous les j
de son art . et |>arvintà lui don
talent qui lui valut la plus lu
réputation. Ku i^i*, Louis
{îar une exception honorable,
'ordre qu'il fût reçu de l'a car1
quoiqu'il professai la religion j
taule. Pour son morceau de réci
SCH
laidt grava le Portrait de Mi-
tra , d 'près Rigaud , qui l'avait
• ai amitié, et qui chercha tous
Moyens de le mettre en évidence.
l trouve, dans cette estampe, le
floté qui caractérise une gravure
«lieuse ; les chairs y sout plutôt
■tes que gravées, et l' harmonie
i règne dans toutes les parties , en
( un ensemble qu'on ne peut trop
nirer. Liéd'amitic avec Wille et
eiler,res trois artistes pa rcoura ient
v succès la même carrière; et leur
nlatiou ur dégénéra jamais en envie.
■ éclairaient mutuellement de leurs
ils , et ne faisaient tourner leurs
qu'au perfectionnement de
t- En ■ 7 4 4 -• le grand Frédéric
«la Schmidt à Berlin, et l'hono-
du titre de graveur de la cour,
dant un séjour de treize ans dans
te ville , il exécuta un grand nom-
d'ouvrages. En 17V), il fut
«lé a Pétersbourg, par l'impé-
rice Elisabeth, qui lui confia la
vure de son portrait peint par
rque. Schmidt s'acquitta de ce
r*i| a la satisfaction générale, et
ut â p roi il son m* jour dans cette
Maie [HMir graver plusieurs autres
trait» qui sont Irèi-rn lien1 h es au-
td'hui. De retour à Berlin , en
ri . il %VuTca dan* 1111 nouveau
re. m pravuità lVan-fortc, dans
goût lrc-»-pittnre*qiir , pliiMeurs
rrram d'apré* lîiiiilir.iiiilt , ou
» lé manii'ir de *v maître. Mais
'I a imiter )e> elets de m>ii mo-
r. plu* que le* procèdes de .sou
ctffjun. qu*il s'.ippliquait particu-
nbent. il y. 1 complètement réu^i.
»v%r» •!•■ •■!• graveur >Ylcvc à plus
ion pure*. vin<»rompter un grand
ihrr de \ irrites qu'il a faites
r lr% cnmea du roi de Pru<*r. Le
«-juVx i.r>tyvh , de I^ripzit; , a pu-
ma Gaulugue raisonné des pro-
SGH 187
ductious de Schmidt , oui ne laisse
rien à désirer pour les détails. On y
compte vingt-cinq portraits au burin,
parmi lesquels ou fait le plus grand
cas de ceux de Misnard, du prince
d'Anlialt , de l'abbé Prévost , d1 An-
toine Pcsne , de la baronne de
Grapendorp , de Jacques Mounsey ,
premier médecin de la cour de
Russie , et de l'impératrice Elisa-
beth, dans son costume impérial.
Cette dernière estampe se fait remar-
quer par la belle exécution des ac-
cessoires. Les plus recherchées de ses
gravures au burin , représentant des
sujets galants, sont au nombre de
vingt-quatre. Le reste de son œuvre
se compose de Portraits et de Sujets
historiques , à l'eau- forte , dans le
goût de Rembrandt. Schmidt établit à
Berlin une école de gravure d'où sont
sortis un grand nombre d'élèves dis-
tingués. Il mourut dans cette ville
en 1775. P — s.
SCJ 1 M 1 DT ( Benoit ), un des prin-
cipaux pub! iris tes allemands du parti
catholique (1), naquit, le x\ mars
I7'.»,f>, à Vorchkeiui, dans Téveché
dcBamlicrg. Il étudia la philosophie
et le droit à Hamherg, où les Catho-
liques avaient alors une de leurs meil-
leures universités; mais il acheva ses
études à l'uimersité protestante d'Aï-
toril*. Il retourna ee|M*udant à la pre-
1 II l'«l 11 'Mii.ir i| flj-ilir iilfi' fii.lilK ll<>li ,
jMrn- fjnr, «•■mim ni .ilUirr <{•• M-ligimi. lriii|»nr
lirriikiiiitlni «• iliiimail riiii«tiliilioiilM'lie*ii|f-iit Al
•Itnii i-irii* Miurii, ri i|ii'i>ii •' ■■> fr"ii\f ui«i%cn
H«- Uirr ilr l<wl<-o l<-« «|i|t-.|i..n» » liljq«ii»* rfr« 4 M ai
n>ilr rr!i ,;'■!!. ■!•• mi un- |i <■ |iu ••< hiimimi-* p*r-
I • fflf fil- li| 1II1 ■!><■< ilullli tiul.-flirlll ..Ji|...»t * , |i'i 1 4-
lli--lit|iir. rffAf\-t'i\ \* 1 nilitlifii'i-iii •!•- I" Mlriii-i jnr,
("iiinii- •-«•i-iitii'llriiii'iil nvieuii lni|iif . •-! ■■■ 1 urt'jeit
■ 11 iliifjil K"U«rrnriiirul tuu« lr« ilrnl» <hm »" .ir-
r 1 iii-lr «|u»" [r* tl.il» n'ait dirai pa» rtu«»i -t «r Ijt»
<l- li'^iicr |i»r «le» {•f,i\ili £«■• «pn mii\ , tamli» i|-i -tut
!• m i|r« nr<»l*«Mnr« . I" Mlrm.i^ur i (ml in*»' ' •uif ■
■I r*l. -ii il*< t^l* viin • 1 4111» , »'■'!« un ■ lii f '•ii->«4ii(
1J1 » l»n-| '■,; l'n r« iji.i' l«-« « ■*»•! ■•I-*» ■■<■•• *l "■■!■ ■ li'Mi lui
4«4lfUl Ul*wr«. f^t'lir nli.PI »4ll'i|| r«l nnf««iirf
p>iur c<«iM'r\i>ir la teuitAncc de U do*tr»nc ri *U •
cuits de SduBJdt.
i88 SC1I
mièrc, eu 17/19, pour y prendre les
grades académiques de docteur on
philosophie et de licencie en droit.
La dissertation que, selon l'usage, il
soutint solennellement, n'appartient
pas aux productions éphémères qui
Siillulent eu Allemagne, à l'occasion
es promotions académiques. Trai-
tant une matière importante : De in-
dole ac naturd judiciorum Germa-
niœ , tant antiquorum quàm reeen-
tiorum , ad statum juris puhlici
moderni succincte explicatd , elle
fut réimprimée à Leipzig, en 1752.
Pour étudier le droit public dans ses
sources , Sclimidt visita les plus riches
bibliothèques , et fréquenta pen-
dant quatre ans , les cours des plus
célèbres publicistes protestants , à
Halle, léna , Leipzig , Erfurt , Mar-
bourg el Gbltinguc. Ainsi préparé, il
accepta , en 17 'H , la place de pro-
fesseur extraordinaire (c'est-à-dire
sans appointements fixes) de Droit à
l'université de Bambcrg. En 17-55,
il fut nommé conseiller de cour du
prinec-éveque , et, en 1757, profes-
seur ordinaire des institutes , du droit
des gens et de l'histoire de l'empire.
Les ouvrages qu'il publia firent d'au-
tant plus de sensation, que le parti
catholique n'était, en général, pas
riche en grands publicistes, et que les
doctrines protestantes, répandues par
des hommes célèbres, trouvaient ra-
rement un adversaire redoutable. L'a-
cadémie des sciences de Munich le
nomma, en 17%, membre de cette
société; et, en 17O1, l'électeur de
Bavière l'appela à lngolstadt,pour y
professer le droit public et féodal.
Avant de s'y rendre, vSchmidt prit, à
Bamberg , le grade de docleur eu
droit civil et canonique. 11 passa le
reste de ses jours à Ingolsladl, où
il mourut , le ?.3 octobre 177H.
S< s ouvrages , dont le style n'est ni
SCH
fuir ni élégant, sont dirigés , pour
a plupart, contre les publicistes pro-
testants. Ils ont donné lieu à des con-
testations extrêmement vives. Voici
les litres des principaux : I. Preuve
historique et diplomatique que le du-
clié de Franconie a de tout temps été
annexé à l'évêché de ftrurtzhottrg,
et que l'étendue de ce duché et ses
prérogatives n'ont jamais été bien
connues, Francfort et Leipzig ,1751,
in-4°< Cet ouvrage dut déplaire aux
nombreuses principautés , comtés et
villes qui s'étaient rendus indépen-
dantes du duché de Franconie. II.
Preuve que , par les lois fonda-
mentales de l'Empire, et nommé-
ment par la paix de IVestphaUe ,
les apostats sont privés de tous les
droits de succession, tant ail odiaux
que féodaux , Francfort , 1754 , in-
4°. lll. La Jurisdiction ecclésiasti-
que revendiquée en faveur des étais
d'empire catholiques sur leurs su-
jets protestants f Francfort, 1754,
in-4°. IV. Examen des causes qui ,
sous les Carlovingiens , ont empê-
ché l'Empire de devenir électif ,
Francfort , 1 754 , in-4°« V. Preuve
que la puissance ecclésiastique sou-
veraine de l'emjyereur s'étend sur
V Église protestante , soumise à des
princes séculiers , Francfort , 1 754 ,
in -4°. VI. Preuve que Vliistoire de
Vempire d'Allemagne recommence
par le traité de Verdun, de 843, et
celle des empereurs avec Otton I .,
en 9<){ , et qu'ainsi l'histoire des
empereurs et de l'Empire doit être
séparée de celle de l'Allemagne,
Bamberg, 1 n 5 ."> , in-4°. VII. Prin-
cipia juris germanici antiquissimi f
antiqui , mtdiipariler atquehodier-
ni , ax moribus , legibus , statutis ,
diplomatibus , actis, scriploril*us ,
etc., deducta, Nurcm1>crg , 17/îfi.
iu-tf". VIII. Des droits réciproques
SCH
n puiaancts belligérantes , In-
jUtitit, 1 7**1 , iu-«S0. IX. Historia
ins furnon jura allcgandi , etc..
çokjdi. i-Oi, iu-H". \. Sur le
tnl d'Etat d'empire d'envoyer
•j ministres plénipotentiaires aux
■£m de pacification avec les
usantes étrangères , Ibidem ,
f'»i, in - 4°- XI- Principia juris-
uLntiœ romano - germanicœ ,
J. , i 762 . in-8°. XI I . De pnuro-
riWi tyiscopatiis et principaUis
mberfien.sis , Ibid. , 17OÎ, in-
XIII. De puiictis comitialibus
tholicvs inter et Protestantes
lait* , pace Jfubcrtoburgicd et
Hlulatione Joyephi II détermina-
, Ibid., 17'iJ. XIV. lnstruc-
1 surlaproeédure usitée aux tri-
umx de la Bavière et à ceux de
mpire f Ibid., 17O), a vol.
&J. XV. Principia juris publici
nanici, Ibid., 1 7'iH , in -H".;
n prime en ir7'>. XVI. Principia
1* Jnulalis lo/ipofuudici t bava-
1 rt fermanît i, lugobtadt. 1 77*>,
* .: r« iiiij'i iiin* < 11 1--H. S — i..
SCH Ml 1)1 Mmhm.-I..n\i.i .
i-Tn».:r.*phe alleui.uid , naquit le
;att-..*r 1 7 "i* » . à Yriistriii. petite
* dr IVvêihcde W iii'/Imiiu^ . 011
![■ rriH.i'iiii.iit une pl.M rd.iiis l\ul-
ij «Ir .iti< »i 1 J<'<» fui rNrt |ii-.-i^i'n. Aiiri's
fir t.iil *«■> premières études (Lins
. 1J1*- iiit.ilc. il m* ri'iidil .111 gwn-
e île \\ ur/huiir* . l'un des mcil-
-« tic 1" lllf'irMguc e.ithulique, et
re* 1 ctlviitr au si miu.ure cpisco-
. pour V étudier l.i ihe'ulngir ,
*v*irr. i-t *r rendie digue de iccc-
r W-a ordres varies. Il y tiiiiv.i
* »* r.i«|iil| ilf s'.ippli |IHT .1 l.i l.tli-
izàl,- ul*r , dulll II roliliaiss.iiiei-,
c -l-i • l'.iii.'ii )■> vi\anS. était
« •!•! <«ii|«"mi'lini « 1 lit- de l.i lionne
k «.in» il* Vlli jil.i'^lf'. I Jle lui ties-
- * .> îuhhIi . il il-* l.i «■-irrx'n' <»»j
SCH
189
il entra ensuite; et J 'étude des bons
écrivains français contribua beau-
coup à former son style. Après cinq
années de M-jour au .séminaire, il ob-
tint la liccùce en théologie et Tordre
delà prehi.se, pour aller administrer
la cure de Hassfurtli. II ne resta que
peu de temps dans cette \ille; le lw-
ron de Iluicuhau, grand-maître de
la cour de ttanjbcrg, Payant engage
à se charger de l'éducation de son
fils. Ce fut dans la maison de ce mi-
nistre, protecteur des lettres et des
arts, où se rassemblait une société
choisie, que Schmidt se familiarisa
avec les littératures étrangères, et qu'il
apprit à connaître les hommes et le
monde; connaissance sans laquelle il
est difficile d'être un bon historien.
Pendant la guerre de Sept- A us . le
baron de lloli iihau se retira dans les
terres qu'il avait près de Stuttgard;
et Schmidt , qu'il avait pourvu d'une
prébende dont la collation lui ap-
partenait , l'y suivit. La cour du duc
Charles- Alexandre de WiirtemlHTg
était une de» plus brillantes de l'Eu-
rope; le. fïis, les spectacles, les
coin crts.se mmi : fiaici.t sans iulcrrup-
timi d.ius s.i 'il- il.de. qui était dev«»-
nuv le pi u ut de îc'iuioii des pre-
miers artistes dam tous 1rs genres
; /". Nn\ 1 nui '.des e't rangers les plus
distingue'* par leurs talents ou leur
rjjisvtinc. et de tuut ce qui. en Kuro-
pe. recherchait le faste et le-» plaisirs.
Schmidt profita de cette occasion
pour faire les connaissances les plus
intéressantes , et peur se familiariser
,i\vc ies lieatix-arts ; mais il ne negli-
gea passes éludes . dont le renie s'était
agrandi depuis qu'il se 1rou\.nt dans
nu inonde si d>'|i:reul de relui des li-
M-e>. Après |« paix «le Hubert sbourg,
son ^uuxeiaiui'.ippela , pmir icinpl.i-
• it piousoi.eiui iit.à W ur/lwiirtf . h"
( Hj'wvn-ur du siiuijuure . quifa* .- : un
190
SCH
voyage à Rome. En i nn 1 , il fut nom-
mé bibliothécaire de 1 université. L'é-
véque de Wûrxbourg , ayant jugé né-
cessaire de réformer l'instruction pu-
blique, aûn de ne pas rester en
arrière des Protestants, et surtout
de donner une meilleure éducation
aux classes inférieures , nomma une
commission qu'il chargea de l'assis-
ter de ses lumières. Schmidt, qui s'é-
tait spécialement occupé de cette par-
tie , et qui avait publié , en 1 769 , en
latin, unejnéthode sur l'instruction re-
ligieuse, ouvrage plein d'idées neu-
ves et lumineuses , fut un des mem-
bres de cette commission. Le prince
l'adjoignit, ensuite, à la faculté de
théologie, et lui conféra la chaire d'his-
toire de l'empire. En 1 774 » il hri ac-
corda une prébende, et le nomma
membre de la régence du pays , pour
les affaires ecclésiastiques. Ce fut d'a-
près ses conseils que le prince créa
un séminaire pour l'éducation des
maîtres d'école , institution sans la-»
quelle il aurait été impossible d'amé-
korer l'instruction publique. Schmidt
fut encore chargé de la rédaction d'un
plan général pour l'organisation des
écoles. En 1 778 il publia le premier
volume de sou Histoire des Alle-
mands. Le titre seul de cet ouvrage
dut faire sensation. Il n'existait pas
encore une histoire d'Allemagne , et
moins encore delà nation allemande :
les écrivains qui avaient traité cette
Sartie, s'étaient occupés de l'histoire
es empereurs, de celle de l'empire
et des états dont il se composait;
leurs ouvrages décrivaient les vicis-
situdes «nie les princes et les familles
souveraines avaient éprouvées, les
contestations entre les empereurs, les
papes et les états, d'où était enfin
résultée cette constitution bizarre
qui régissait l'Allemagne. Aucun n'a-
vait pensé que les Allemands , mal-
SCH
gré les divisions et subdivisions
les séparent , pussent être envis
comme un corps de nation, a
des mœurs, des institutions, et
langue commune, vivant sou
mêmes lois et sous le même
vernement. Pour exécuter un
Slan , il fallut négliger une
e faits qui , importants aux yen
publicistc , se rangent dans un <
secondaire pour celui qui les
sage d'un point élevé , et ne cl
que les événements qui ont ci
influence générale et durable. I.
toirede Schmidt n'est pas dest
comme le sont celles ae ses d
ciers, aux jurisconsultes et aux
mes de cabinet : son public est
étendu, il se compose de tout
Scrsonncs qui ont quelques m
e littérature. Son principal
est de faire voir par quelle
d'événements l'Allemagne étai
venue ce qu'elle était, sous le
port des mœurs , des lumières
arts et des sciences, et comm<
constitution politique et rdigieu.*
tait formée. Le style de Se
n'est pas remarquable par l'éléç
mais il est clair , coulant , gra
en général correct. Peu de ca
ques avant lui avaient écrit
mand avec autant de pureté ; e
diction n'est pas sans reprocl
on y rencontre quelques loc
que le goût plus sévère des Aile
septentrionaux avait bannies
langue , ces défauts sont ceux
Eglisc,où l'on négligea trop long-
la langue maternelle. Il ne fa
chercher dans l'ouvrage de S*
des passages brillants d'imagin
des descriptions animées , des
éloquentes. Ses récits sont sii
ses tableaux sont vrais , sans s»
cher fortement de l'ensembh
réflexions naissent des eyéneun
SCH
elles dc sont pas profondes, elles
ut sapes ef philosophiques. Schinidt
distingua par uuc qualité que ses
niai) purai H* lui ont contestée, mais
r déjà la postérité lui a reconnue ,
e grandi* impartialité. Koyaliste
r principe** et p.ir senti incuts , il
di^uunlc pas que l\i\ilivscnieut
la puissante monarchique lui pa-
il b cause de tous les malheurs que
patrie a éprouves ; cette manière
voir, qui n'est point partagée par
graini m indirectes piinliri.stcs pro-
tiuls. dut modifier ses jugements;
li» S limidtu'a jamais altère' miévé-
ntiit pour le faire entrer dans sou
>lrme. -V l'impartialité il joignait
rq'ulitr non moins importante, la
i* uohir franchise. Si dius l'his-
redo U Dipsqni se rapprochent des
Ire* , il a paru . pour quelques ncr-
inr*. trop favorable à la maison
i\ktru hr , c'est que celui qui cou-
1 les secrets mobiles des actions ,
pipe souvent tout autrement que
nJ^aire. Le* documents qu'il fut à
m*- ilr consulter lui donnèrent la
jim Iiiiu q-ir l'esprit de prr\cutiou
ixt traite cette maison avec trop
•***«rité. Les premiers \oliimes
v-'U Histoire, pour lesquels il u'a-
! tn>u%é qu*avec iieiiie un lihrai-
. rrireiit un sucres que sa ino-
tir n'axait pas espéré. Ils furent
•-nilr> j riui|N:ratrice Marie -
*tcw . qui , après en avoir pris
tnrr , dctira attirer l'auteur à sou
+ \rr. H IlYst [)J> [nVcs>,nir <l'at-
t«if-r a n-tte princesse l'intention
:;wr pour les intérêts de l'Au-
*■*■•• un humme du mérite de
hxûjd; : li r.irrtr des écrivains di<-
*'**"» d-«iis I.i p.irtie catholiipie de
ii*-ai.i^iie . suflit pour expliquer
lr*ir dr. cette smi\ craiuc.de le voir
'.i\tr a Vienne. L'imitation que
mid? !<fnt de s'y rendre était
SCH ioi
»
extrêmement séduisante : aucune autre
ville ne possédait plus dc documents
pour Plu. s toi re ; et cette mine féconde
n'avait pas encore été exploitée. H
fut oblige d'y renoncer , parce que le
baron d'Krthal , qui venait dVtre
élu au\ principautés de iiainberg et
de Wur/.hourg , lui refusa sa démis-
sion ; cependant ce prince consentit
à ce que Schinidt fit, eu i-tto, un
voyagea \ieiuie, pour y compulser
les archives. L'empereur Joseph se
réunit alors à sa mire, pour combat-
tre les scrupules de l'historien, qui n'é-
tait pas attaché à son nouveau sou-
verain par les liens de la reconnais-
sance; on lui lit un sort qui devait lui
laisser assez, de loisir pour achever
son ouvrage. Il fut mis à la tète des
ai clin c de l'état, avec le titre de
conseiller a u! ique, et chargé de donner
des leçons d'histoire à l'héritier pré-
somptif de la couronne, l'archiduc
François , aujourd'hui empereur.
Se h m idt ne rois ta point à des mo-
tifs si sédi lisants. Le reste de sa vie
fut employé à continuer V Histoire
drs stlL-mands. D'après le plan ori-
ginaire, elle n'avait dû former que
cinq nu six volumes; mais le cinquiè-
me, «pli narutcii i^S") , n'allant que
jusqu'à 1 .innée i">J{, ou dut pré-
soir que le nombre eu serait plus
«pie doublé, (le \oliime comprend le
règne de (iharlcs-Ouiut et l'histoire
«le la rcformatioiidc Luther, (/est la
que l'esprit de parti avait attendu
l'auteur; il fallut nécessairement dé-
plaire a l'un des deux partis :Schmidt
déplut a tous les deux , parce «pie la
vérité était au milieu. 11 attiihua la
re'vobiti'-u qui avait causé un schis-
me daiis l'Église, au\ fautes de la
cour de Home, et surtout à ce fil. il
aveuglement dont elle fut frappée,
lor> dis premières pmlicatioiis de
Luther. H ne partagea il pis la pré-
iga SGH
vcntion de quelques écrivains super-
ficiels , qui ne voient , dans les dé-
marches du moine de Wiltenbcrg,
d'outrés motifs que l'intérêt de son
ordre; mais il peignait aussi à grands
traits les passions qui entraînèrent les
réformateurs au-delà de leur Lut; et
il était trop sincèrement attaché à sa
religion , pour ne pas déplorer un
tel cvéncment.Ilistorieu pragmatique,
il voyait dans cette révolution le ré-
sultat de ce désir effréné de liberté qui,
comme une maladie épidémique, s'é-
tait emparé, au 16e. siècle, de tous les
esprits, et que, comme un mal pério-
dique, nous avons vu , à différentes
époques , se répandre sur divers pays.
Les circonstances firent que, dans ce
temps-là, ce vertige se tourna contre
la religion , de même que dans d'au-
tres circonstances il s'est tourné con-
tre tous les pouvoirs établis. Dès-lors
il aurait renversé les gouvernements,
si les princes n'avaient pas fait cause
commune avec leurs sujets contre un
pouvoir qui leur était également à
charge. Ce n'est qu'en envisageant
ainsi la réformatiou , que Schmidt a
pu la voir sous des couleurs qui n'a-
vaient pas frappé ceux qui avaient
écrit avant lui sur cette matière. Par-
mi les fautes qu'il reproche à la cour
de Rome, est 1* imprudence d'avoir,
pour ainsi dire , forcé à prendre
parti pour les réformateurs la classe
nombreuse des gens qui cultivaient
la littérature classique. : le parti anti-
catholiquc ne pouvait trouver des
alliés plus puissants. Aussi le car-
dinal Madrucci s'écria - t - il , au
concile de Trente : Sans toits ces pro-
fesseurs de grec et d' hébreu , nous
n'aurions pas vu les troubles de l'E-
glise. Gemme depuis long-temps , tous
les historiens, en Allemagne, s'étaient
accordés à faire le paiiffgyriqtic de
U réformatiou du seizième siècle,
SCH
Schmidt devait s'attendre à
son cinquième volume fût
d'une censure sévère ; mais <
sa conscience lui rendait leteir
ge qu'il n'avait été rinstrumcii
cun parti , il laissa au temps
de le justifier (1). Une seule
attaques l'aflligca , parce qu'el
accompagnée d'une perfidie,
un libraire d'Ulm, qui av.
trepris la publication de VI
des Allemands ; cet homme
bablcment zélé luthérien , ava
mimique le cinquième volume
daut l'impression, à un thé
protestant, qui en prépara 2
champ une réfutation, de n
que celle-ci parut en même
chez le même libraire. Une c<
si peu délicate engagea Sch
retirer la suite de l'ouvrage
ditcur d'Ulm; il fit imprii
sixième volume, sous ses yi
Vienne; mais il l'intitula Prem
lume de V Histoire moderne r<
lemands. En même temps h
premiers volumes furent réim
avec des corrections. 11 en
une contestation avec l'ancien c
laquelle finit par un arrangem
libraire d'Llm donna une 11
édition des premiers voluin
continua de publier la suite , s
némeut avec l'éditeur de 1
Schmidt poussa son ouvra ç
qu'au onzième volume ( sixièn
partie moderne) , ou à Tau née
Ces six derniers volumes ;
beaucoup de traces des secoi
traordiuaires que l'auteur ava
vés dans les archives confia
direction : il y a consigné d
li) Parmi les <»nvr.i«e« de* protr»t:m
ouïr* relie partie. Je l'IliMuirc de Se!
plu* importa»! vl Je mieni t'ait est 1* .lu
île la t,fl.nnation Uc I.utkcr, par lU-iul
panil à '|«na. 17*,, in.°,«». (A»». Ri l>
Supplément. 1
SC11 »
Munis jusqu'alors, et fait voir sous
? far? nouvelle d'autres faits qu'on
naît parfaitement connaître. S(.n
pret |iiiiir la \eritc ne s'est pas
sicuti ; cependant on .«/aperçoit
? >"îl ua dit que la veritc, dans
*i\ volumes écrits à Vienne, sa
Mtion IjC lui a pas toujours permis
•lire tiHitela mérite. J.e publie n'a
it rierilu à «s relit e:.ees, puisque
* If* faci!ite; (pie St-Jiiuidt ulitiut
!a rour, il n'aiir.iit pas pu en dire
uiiUgr. On rit loin encore d'a-
ir nu* histoire complète de la
.ix.'ii d' Yutiiehc, pnixpie les actes
4« in.âti'pie.<» n'ont pas etc' publies,
tpi'ijiir d utre source . si abondante
ti* d'aulics pay», celle des M6-
ir*-s «le» i,uii»**mpuraiL>, v maii-
- prr*| r cntièremei.t. i/ilistoirc
• trvi* derniers Mèeles e«>t enfouio
i* le* .m investie Vienne. Ouant à
iiinitit , la finie des matériaux
nt il a eu la liber! e du «*e scr-
. r\ le inirul re de pièces dont il
<iï di\uir d'iimrdes extraits
: iir r.vi<c qu'il s'est in»ciM|ile-
..; ri .ijfi' du p'au (pi'îl \Ylait tri-
: jl^iid : miii Histuirr e-»t moins
iîiir»* .!.m-» |{»s diraiirs \ulu-
■; i 1 in- ihi\ qiiJil.n.iit enif, lt
<-rjif >:ii<j. Li- ou/i- "me parut en
"*. i.i.r .fii:if-V avai.i l.i ni<>rt (|c
ï- r. -;■ i.ini\.-| Ir r l. imw iid.re
>i|. * »'i ti.nn.i. dau* *ei p.ipin-s,
mil* ■ • i i\ i\i*% vuliriirs vîii\.uifs ;
•■- il Mit il nw muni 1. 1!» |Y j,. . ir
'.'AT* vu m. Ire. et pn.ir jemp! r
■ - :■ * '|:-"il .i\.ii( !.. ■■- i".-s. I II
■ ■ ■ ■ ■i'-'-l.^'H- . .Lis. V.ii.il.v .
'■ Ti :^l!». .h în-\ ~. .-:;,■ ; ï,-!,,.
m . .i 1 1 -iii^iii -timi ù • publie,
" * ,*« ■ | 'ir «"'■ «ni ï." :p :i( i.i<,
* i *
t t;i - * ■-■»•■ ..i- | ,.n jin:jN# | ,. |i . j|}f-
>_'-«.«!i*i' *.:•*. .i ll.iin' jii-'|ii'i-u |S (i
- '^i-ntil i.i t..l.!i- ,]«. (ma Toi,.
.« . f'.i publie m iHoM. L7/ij-
xi ï.
SCI!
ï!)ï
loin.» </t*5 Allemands a cte traduite
en français par le dominicain J.-Gli.-
Tli. Laveaiix, cj vol. in-tf»., i-S{
et aimées suivante,. Seliiuidl avait
publie, en 177*4, un vol. in-N». fort
estime; c'est un livre philosophique
redire en allemand, et portant le ti-
tre d' Histoire du sentiment person-
nel, avec cette épigraphe tirée d'È-
uictclc: « Ce que je veux'} apprendre
à connaître lu nature et à in y
conformera Vax 17S") il lit impri-
mer , sans nom : L.i amen des mo-
tifs d'une associât ion ayant pour
but le maintien du système germa-
nique , qui sont et posés dans la dé-
claration de S. M. le roi de Prusse,
Vienne, in-4». — La vie i\r Si hmidt
a ete errite en allemand par Fr.
Oberthiir , II.mo\ re , i«S;)-2 , in - S*\
Son jiort rait se trouve an premier
volume de Y Histoire des ./ lie-
nt a ri ds '-a\ S — r..
S<*HMl!)T '(aimsToiiM i>F.),dit
Phiseldeck _'•;, hi>torifn .-llemaud,
naquit, le 11 mai 17 {o. à Nnidheim,
petite \il!e de l.i piineipaiitr de (iot-
tin;;uc, nu mui père renipli.s.iit une
f'inrtiim miinii-ipale. Il es! | r.J..;d»|e
qu'il freipiii.:.i le •rvmn-iM'ile sa \ille
ii.it.tli-; e.ir ii n'y a pas eu Mlema-ue
uni- n«-::!c \i!lede trois mille a:ne> qui
11 iif un Imii rt.i!ilis-<nirnt de ee gen-
re. Depuis ^V il («Mili.i Ir flri.it à
."uuiwTMfedr tiothn^ue. Il n'a\aît
i.ise-ieori' .telie; t- soiieours , liirMpiVi
■ 1 rer i suiu.iiiii.iii 11 du ge'uur.iphe
!":. ■< liii".-. . il »e rendit . eu l " "u) , ;tu-
111 ■ J *
f 11 lf!.:-in iivi !i. il \!liiiiiJi h.i-oin-
l."i- ii:-ti'.!fr::r de m.ji \.\». ('.,; |M>|J)-
1:1, • 1 eleiiie \i\.,:l .:! ;-s !.u,, \\\}\
f ••! . M l > n K ,i . >, I11n1.lt le
' I ' >|> ■!.■'!.■ 1 • 1 ia.i.|. 1 i> h .
r »" ■■■■■ . t- ■ «. ■ . % ., , ■ . ,
» ■»'. •■■ i-- ../..■■■■■/. . . • 1 „,..,
'■ ■ "•• * -I "■ ■ ■■ \ -. .1 ■ ■ ■,. .■ 1 . . •■ ; '.■
. f.. \,:- .... \ I,.,. |/, \\ Il ..,,
Silmuiil .*■ ■.'■■|>lii ir «11 n.' . i.i
•94 SGH
suivit, en 170*2, à Pétersbourg , où
le vieux maréchal fut rappelé à Ta-
ve'iicmcnt de Pierre 111; mais, ne
voulant pas se fixer en Russie, il
retourna , la même année , à Got-
tingue , y acheva son cours de juris-
prudence, et y prit le grade de
docteur en droit. Vers la lin de Tan-
née 17O4, il se rendit à Helmsta:dt ,
où il fit des cours particuliers; mais,
dès 176) , il fut appelé, comme pro-
fesseur d'histoire et de droit public ,
au Carolinwn de Brunswick , fameu-
se maison d'éducation que le gouver-
nement westphalien a détruite. En
1779, il fut mis à la tetc des archi-
ves du duché de W olfenbiïttcl , avec
le titre de conseiller intime. 11 se fit
'anoblir, eu 1789, par l'empereur,
pour ouvrir à ses (ils la carrière des
honneurs auxquels leurs talents les ap-
pelaient. Sclimidt n'est pas un grand
historien, mais on lui doit plusieurs
ouvrages utiles et sagement écrits, sur
la Russie, où il avait passé les années
les plus heureuses de sa vie , et dont
il possédait bien la langue. Son His-
toire de Russie , en 2 vol. in - 8°. ,
Riga , 1773, était, lorsqu'elle parut,
le meilleur ouvrage de ce genre ; et
elle est encore aujourd'hui indispen-
sable pour ceux qui s'occupent de
cette partie, klle se termine à la mort
de Pierre Ier. Auparavant il avait
écrit , sans se nommer : Lettre sur
la Russie f Brunswick , 1770, in-
8°. , et Matériaux pour la connais-
sance de la constitution de Russie ,
Riga , 1 782 , in-8°. 11 donna encore,
en gardant Tannin me : Matériaux
pour l'histoire de Russie depuis la
mort de Pierre I, Riga, 1777 et
suiv., 3 vol. in-8°. Pendant qu'il pro-
fessait à Brunswick , Sclimidt fut
chargé de la révision de la huitième
édition du Manuel des sciences his-
toriques , de Hederich ; mais il le re-
SCR
fondit entièrement , et le publia sous
son propre nom, à Berlin, en 178a.
C'est un très-bon livre élémentaire
pour la chronologie, la géographie, la
généalogie, le blason, la numismati-
que , la diplomatique et l'histoire an-
cienne et moderne ; contenant , dans
moins de six cents pages in-8°., tout
ce qui doit être enseigné sur toutes ces
sciences, dans les gymnases ou col-
lèges, et surtout dans les maisons
d'éducation intermédiaires où Ton
élève des jeunes gens qui ne se vouent
pas à une carrière littéraire. Dès que
Sclimidt fut à la tete des archives de
Wolfenbiïttcl , il consacra tout son
temps à l'étude de la diplomatique,
et lit voir, dans son Répertoire
pour l'histoire et la constitution
de V Empire , quel parti un homme,
doué de quelque sagacité, peut ti-
rer de documents enfouis dans des
dépôts. 11 en publia successivement,
depuis 178c) jusqu'en 1794 , huit
parties, qui remontent aux temps les
plus recules , jusqu'à Tannée 1597.
Sclimidt avait la réputation d'un
homme aimable et d'une excellente
humeur; mais il fut eu proie, dans
les dernières années de sa vie , à des
all'cclions hypocondriaques, suite d'un
travail forcé, et qui l'obligèrent de
renoncer à la société. Il mourut , en
1801 , laissant deux fils, dont Tun
( Justin ) s'est distingué , comme mi-
nistre du duc de Brunswick , et com-
me écrivain politique; et l'autre
(Conrad- Frédéric), qui est au ser-
vice de Danemark, a publié divers
écrits sur l'économie politique. S-L
SCHM1TZ. F. Kkahe.
SCI1MUTZER ( Jean Adam , Jo-
seph et André ) , tous trois frères et
graveurs au burin , nés à Vienne , vers
1 700 , chacun à une année de distance, »
moururent tous trois aussi à un inter-
valle semblable, Tainéen 1739 ,1e se-
>.
.1 _
»*•
&
»,«tlepmajeimeen tn^i.
tait W* d'au général de
m service auquel 0 avait
\m grande partie de sa
i mort de soo père , des
ries M enlèverait le res-
TU réduit , pour gagner
oui maniait l'outil avec beaucoup de
facilité, étudiait les estampes de Yaa
Dalen et de Bolswert Les trois fen-
bens de la galerie de Licbtënsteii, r*
présentant : I. Déçois proposant à
ses centurions de se faire jour à
travers les ennemis. U. Décius ath
paver sur f*acier%t le prenant que Vauspicc lui est déjà-
es armuriers. Il lit ainsi 9 arable. III. Decius se dévouant
mas à feu, ainsi qu'un aux dieux infernaux , août ce que
lire de pièces de serror- les deux frères Schmutzer out fait de
«ht élever ses
um métier; mais
nt pour 5e livrer à la gra- naquît
ivre. Jean-Adam , l'aine , vait que huit aus lorsqu'il perdit son
père. Ses deux oncles avaient aus-
ic serror- les aeux irrres aciimutzer out lait do
» trois lils plus coasidérable et de plm estimé. -*
lis ils IV Jacques Schmutzlr , fils d'André,
rà la gra- naquit à Vienne, en 17 33. Il u'a-
irt avec nne application
mè : mais , soit qu'il rut
trop tard , soit qu'il fut
positions moins heureuses
es , il ne pur> jamais les
SfMs il fut chargé , par
de graver quelques - uns
i de la galerie de Vienne
pièces les plus faibles de
Cependant les Portraits
mçératrices, Éléonore,
Elisabeth , ne sont pas
e. Joseph et A mire ont
ijours travaillé de concert;
•rot leurs noms sur loirs
de manière que celui qui
plus grande part au tra-
mraait le premier; c'est
'on trouve de leurs estim-
er», tantôt Joseph- \ndré ,
julré - Joseph. Leurs tra-
C ton jours ressenti du man-
alioa première, n'a vaut eu
atlre que leur père, qui
n*euk point graveur sur
ar assiikiité au travail put
frire acquérir le talent
manifesté. Joseph connais-
se* les procèdes de l'eau-
avait une grande dextérité
v avec le burin, les di-
* m planche. André,
si cessé de vivre. Le voyant dé-
pourvu de toute fortune, les pa-
rents qui lui restaient voulurent b
C/mtraiudre à faire le métier de bou-
cher; et, en attendant, il se vit ré-
duit, nour vivre, à garder les mou-
tons destinés a la boucherie. L'en-
droit où il les menait paître n'était *
pas éloigné de l'académie. Excité par
le désir de quitter un genre de vie *
aussi pénible, et de se livrer au des-
sin , qu'il «limait avec passion , il con-
fiait à un camarade la garde de son
troupeau , et venait , chaque Jour ,
dessiner au milieu des antres élèves ;
mais l'odeur fétide qu'il apportait
avec Itù dégoûtait si fort ses con-
disciples, qu'ils le chassèrent enfin
de l'académie. Il était près de se li-
vrer au désespoir, lorsque le gra-
veur eu médailles, Matthieu Don-
ner, vint a son secours, en le prenant
généreusement chez lui. U lui fit ap-
prendre l'architecture; et, pendant
trois ans , Schmutzer fut occupe ,
comme architecte, en Hongrie : mais
il n'avait pas renoncé à l'étude des
beaux-arts. Pendant ses moments de
loisir , il cultivait la peinture et le des-
sin. De retour à Vienne , il continua ,
pour vivre , à prabqoer l'aittifttt*
J
ni?» SCI1
ît ; mais il étudiait assidûment H
gravure, pour laquelle il s'était tou-
jours senti la plus vive inclination.
Kulîn ou parvint à intéresser à son
sort le prince de Kaunitz, qui l'envoya
à Paris , chez le célèbre Wille , par
ordre de l'impératrice Maric-Thérè-
sc. Schmutzcr ne tarda pas à se per-
fectionner sons un aussi habile mai-
Ire. Il.'ippcle à Vienne, après misé-
jour de quatre ans à Paris, il fut
nom me directeur de la nouvelle aca-
démie de dessin et de gravure, fondée
par Tiuipéra triée. Cet artiste peut
être rangé dans la classe des plus ha-
biles graveurs du clfc-hnilicmcMcc.lt.
Le maniement de son outil est ex-
pressif. Il conduit son burin avec une
rare intelligence; et tout, dans l'exé-
cution, dénote à quel point il était
savant dans le dessin. Parmi les chefs-
d'u'iivrc que l'on doit h son burin, on
rite les trois pièces suivantes, qu'il a
gravées d'après Rulmis : I. Suint
Grégoire refusant à l'empereur
Théodose Ventrée de la cathédrale
de Milan. 11. Mutins Scivvola de-
vant Porsenna. III. La Naissance
de T'énus. Ces trois morceaux, sont
de l'exécution la plus savante et du
plus beau fini. î\ . Le Portrait du
prince de kaunitz , d'après le bron-
?c d'Ilagenauer. Cette pièce, qui n'a
jamais été dans le commerce , est
très-rare; et ou la regarde comme un
prodige de hardiesse, pour la coupe
du cuivre. P — s.
SCHNEIDER (Euloge ou plus
exactement Jean-Gkorge) , moine
apostat, naquit, le *xo octobre rlïf),
à Winfeld, village de l'évcche de
A\ iirzbourg. Son père, qui était un
pauvre paysan, ne pouvait rien faire
pour son éducation ; mais un religieux
du voisinage, qui venait dire la messe à
Wipfeld , ayant remarqué des dispo-
sitions dans cet eiffa nt , lui donna
SCfl
quelques le;ons et le mit en él
Irr au gymnase de Wiirzbou
était entre les mains des Jé*n
le (il admettre à l'hôpital d
Jules , où il trouva sa su
ce pendant quelques années ;
conduite le lit renvoyer d
maison. Il continua cepend
études à l'université' de Wiin
mais la mauvaise société ip
queutait le plongea dans une
extrême. Il paraissait voué à
genres de penersité, lorsque
coup il changea de conduit!
présenta pour <tre reçu novû
les RccoUclsdeRambcrg: sad
ayant été accueillie , il eoutin
succès ^vs études dans le novi
après ses aimées d'épreuves,
l'habit de religieux , et pas
neuf ans dans le cloître. Ce fi
que la plus tranquillcdcsa vie.
passions n'étaient qu'assoupit
se réveillerait dès qu'elles ne
trèrent plus d'obstacle. Seline
tait fait, dans son couvent, 1
tainc réputation d'éloquence;
pe'rieurs crurent devoir tirer
son talcnt,et l'envoyèrent, coin
dicateur, à Augsbourg. La vai
le fond de son ea ra ctère. I m pa
se faire remarquer , il prit e
des innovations que Joseph 1
d'exécuter, et que la Cour d
avait réprouvées, pour faire
tolérance, un sermon qui h
des reproches delà part de si
rieurs. La protection du baroi
elter, suffragaut d'Augsboui
put seule le soustraire à uim
punition; dès -lors il ne von
retourner au couvent, et vé<
la retraite À Augsbourg. Son
avant été imprimé , les pro
s intéressèrent a un homme q
gaitlaient comme un martyr
cause. Le duc Charles de W
SOI
-£. qui j>rofcssaît la religion ratho-
-.«.-. mais dont la cour était le point
million des beaux, esprits du
X. s'empressa de l'attirera Stutt-
_ connue. sou prédicateur , avec le
r ilt- professeur. Il est juste de di-
qu'à rrltr époque , Schneider ém-
ir a 11110 grande partie de ce que .sa
t i-Jui rapportait, au soutien de *es
ii*l4 et à iWlur.ititMi de ses livre*
rfiiirs. Mai» ce se j mij- de S luttai i d ,
I être regarde' rumine la cause de
s lr* c« a ris auxquels il s'aban-
■iaj par la suite. |.e professeur
rî»sh.iupl a\ ait établi sa fameuse
»<c-utiou des Illumines, qui tendait
l>otdeverscmcut de l'Allemagne. Les
mt» et le caractère de Sehueider fu-
C rrrliercliés par 1rs chefs de cette
vrtiatiuii. Ou le fit d'abord entrer
is Li miruuncric, et c»ji l'initia cn-
le cLmuIci secrets du nouvel Ordre.
» ce moment, il se mit appelé à
*rmtr le monde | et lorsque la ré-
■ition française relata, ou .sent
v «|ik41i* chaleur il dût en embrasser
pniKijx's.I/rlerteiirdetiolo^iieliii
lui . %«r* rette époque, une chaire
^rrr et d'humanité* à Bonn. Mais
dr|4ut Lieulot par une conduite
r^vlirre. n lui la manière impru-
4c dont il s exprima mit les nou-
in opinions. L électeur lui-même,
nec extrêmement tolérant et fu-
r, l'ntiorfa plusieurs fuis à ne
» *e compromettre; mais toutes
rrmuufraru es étant infructueuses,
lai d«rfui.i son congé. II se ren-
: al#r* à Sliasbour^ , et s'y i r<f-
iU «ai amis de la révolution,
mw un martyr de li liberté. Rc-
r'birt ri_ jctjiH* apo%tat comme une
flUtiir ji'p;i-.itiou , ils m lireut
rti; *: un des notables île la cnui-
-«r . ri d- rxr^'iriil de rè\tquc
rtUltitjiiiiiH'l, llreudel, qu'il |e nom-
it t Ai »icajie- puerai. Schneider se
SC11 icr
conduisit d'à! tord a\cc quelque pru-
dence; et si les serinons qu'il prononça
dans la cathédrale ne furent pas aussi
cloquent* que ses partisans le pré-
tendirent, ils fun-nt du moins a >.><•/.
modères pour nu pareil liomme et
pour une telle époque. Cependant, ne
pouvant se familiariser a ver la langue
française, il n'eut d'influence que sur
la multitude, el perdit meute bientôt
la confiance du parti dominant, à la
tete duquel se truu\ait le baron de
Dic'frich. iniiredela \ille. Sa tanitr
uDcmce lui inspira une haine très-
vive contre ce maire, qui était l'idole
du peuple; el pour pou\oir l'exhaler.
il établit un journal jacobin, sous le
titre d\-//£//s. l)èsrc moment son i;. -
iiaûsme anti- religieux ne j;arda plus
de mesure; et ce fut surtout coulic
les piètres <pii a\ aient refuse de pre-
ter le serment , et contre tous ceux
que l'un soupçonnait de les approu-
ver, qu'il diii^ea «s fureurs. Son in
flucucc augmenta beaucoup par la
révolution du m août : les commis-
saires de l 'assemblée législative, qui
furent ii lors envoves en .\ Isa ce, et
du nombre desquels était Oruot , le
]>rireut hautement sous leur protec-
tion. Le maire de lla^ueiiau ayant
ete sus|N'udu comme protecteur des
■r êtres non assci mentes , Schneider
<• remplaça : mais ce théâtre était
trop étroit pour sou ambition; ii
se lit nommer a misa leur public près
le tribunal criminel, et ce fut dans
cet emploi, qu'il se rendit la terreur
du pa\s. \ l'exemple de tous les
homme* fie sou espère, ce fut sur-
tout contre ses anciens confrères,
contre les piètres catholiques, qu'il
diii^c.i ses fui eu i s. M.» rehaut à la
tète d'une b><nde de misérables oui
lui sen aient de ju^rs.tt ti.iiispoit.iiit
a\ec lui le boune.tu il l'iosii muent
du supplice, il parcourait l.i contrer.
1
jq8 SGH
•
faisait arrêter, condamner et exécu-
ter sur-le-champ, 1A hommes les
plus connus par leurs vertus, leur
probité, et surtout par leur fortuuc.
Ce lut ainsi qu'il se rendit dans le
village d'Essig, «qu'après s'être mis
à la table de l'un des plus riches et
des plus honnêtes habitants , il le fit
venir tout trembla ut à la maison-
commune, où, eu sa présence, ce
malheureux fut condamne et exécute
sur-le-champ, comme protecteur
des prêtres réfract aires. Mais de
tels moyens n'étaient pas encore as-
sez prompts au gre de ochncider.Com-
mc ses modèles , les jacobins de la
capitale , il voulut faire des ope»
rations en masse; et déjà il avait
accumule dans les prisons de Stras-
bourg, un grand nombre de victimes.
Une seule lui manquait; c'était un en-
nemi personnel, un homme de bien,
qui avait eu le malheur de blesser sa
vanité. Schneider se flattant de le
découvrir, ordonna de nouvelles re-
cherches ; et lorsque ses satellites re-
vinrent de leurs courses , sa premiè-
re question fut de leur demander
s'ils avaient atteint l'objet de sa
haine. Sur leur réponse négative, il
se roula par terre, et, donnant tous
les signes du plus grand désespoir, il
s'arracha une poignée de cheveux ( i ).
Gomme il ignorait que ce fonction-
naire avait trouvé moyen de passer la
frontière, il ordonna une nouvelle
battue, qui fut aussi inutile; et ces
dcl lis sauvèrent les autres victimes'.
Ce fut clins le même temps , que ,nc
voulant rest'T en arrière sur aucun
point du svstème révolutionnaire,
Schneider .se maria. On a dit qu'il avait
(l'« <V T.iil . rrriifilli eu 17«|'"». sur la dr'po«iti«.n
de l'oflicirr de gendarmerie , c-t « «>n»it;iu: daim le*
j»rur«'«-YPr|i;iiu du Piret-lnin- r\«'iiilii". el dam le
considérant de l'arrête «jui , .«tir le rapport du uii-
nùtlre Cor lion , ravi, en î"^', de I» li«1e de» emi-
V*i l'indi' i in 4*iit S^w*mI< r ■v-i* juré la ui«»rt.
SCH
enlevé la fille d'un honnête homm
qu'il l'avait épousée par force : le
est , qu'il mk des formes très-n
blicai nés dans la demande qu'il ad
sa au père , et qu'il n'attendit p«*
consentement de celui-ci pour for
l'union qu'il désirait ; mais il est
qu'il était d'accord avec la de:
selle. Le i3 décembre 1 793, il re
dans Strasbourg avec sa gui Ilot
sa nouvelle épouse , ses juges el
bourreau , tous assis sur une vo
de paysan, attelée de six chovau:
accompagnés d'une bandedc/jafr
à cheval. Cette entrée fit quelque s
tion , et les commissaires de la
vention nationale, Lcbas et Saint»
qui avaient résolu sa perte, fetgn
d'être cflïavésdc celte marche ti
phale. Selon l'usage du temps , :
liront une conspiration qui te
à livrer l'Alsace aux Antricl
Schneider fut arrêté par leur
rires, le i5 déc. 1793. Il fut
ché à un poteau pendant q
heures, sur Pécbaîaud que
même avait fait élever. Apre
affront, on le jeta dans une
turc, et il fut emmené à Paris,
me contre - révolutionnaire.
sonne , sans doute, 11e put croii
Schneider fut un contre-revnh
naire ; mais il avait blesse 1*o
des proconsuls , et sa chute ci
core d'autres causes qu'il faut a
à l'histoire des extravagances cl
époque. Enfermé dans la pris
l'Abîme , il est probable qu'il
été oublié; mais il eut la nia la
de rappeler sur lui Patteuti
Robes | uerre, en adressant au
sa justification. Schneider 111
naissait pas les hommes au
il s'était associe, et il se t.
singulièrement sur le caraeti
Robespierre. Cet homme,
de ses réclamations, el d'à
5GH
incmnil lie avec Saint - Just ,
peut - être effraye de l'exalta -
a des écrits du moine apostat ,
manda , à la tribune, pourquoi le
rtre de Strasbourg vivait encore .
fut l'arrêt de mort de Schneider.
irr atril 1791, le tribunal révo-
Kjanaire le confia mua , en lui don-
il le titre de prêtre autrichien de
urzlMiurg,vi comme émissaire de
mwmi , et chef d'un complot ron-
• la républùpu • , etc . ( )i 1 a d i 1 1 1 » 1 ' il
mu ni mourant des signes de rc-
îiir. r\ dr sentiments religieux.
!iiMaider ne manquait jus de quel-
rN Latents; mais l'esprit de par: i les
truiKuiip cx.igéiés. Sun érudition
iMogiqur et ihéolugiquc était su-
"iiririlr. Il écrirait sa langic avec
retr; mai» ni son sénic ni .son st\-
*• I ii alignent de rang p.'irmi les
nains classiques de .sa nation. La
utr,Ia luxure et une rare impu-
*cr . voiia ce qui dominait riiez
. Dan» le» discussions publiques
tait un adversaire peu redoutable:
n'avait ni le talent d'improviser,
cA'à'i de répondre aux objections,
t adversaires lui imposaient facile-
at silence en emplovant contre lui
rme du ridicule, auquel sa vanité
rc ilail tri^-seiisi].lr. On l'irritait
liraient par la coutrailictiou ou par
r pLiis4 nlcric; et sa haine ne par-
-nail jamais. Tous les biographes
!X.t fniasruifiit coiiimef tant ci»' lui,
• i-etitt- biuchurc . qui parut . ru
»l . 4 l.eip/.ig . nous le titre de Ré-
tv>ns \rrunws d ' Eulf»e Srhnei-
r. citùi'dnt maire dr Strasbourg m
f mji tri tir sort . avec un aperçu
f-tdr dr ai ne ; faites par lui-mé-
" peu dt temps aean' non eiéeu-
n. rg paiflift* par un de ses eon-
ip* raiM qm . pendant plusieurs
te 1 . a e.iu dans w'i intimité.
lui Lut dire, dans cet ouvrage
SCH 199
apocryphe, qu'il a paru devant ses
juges , que sa x'iitenrc a été pronon-
cée , et qu'il u'a plus que quelques
jours à vivre. Schneider uc pouvait
pas dire lui-même qu'il avait été mai-
re de Strasbourg ; et il n'ignorait pas
qu'en sortant au tribunal on allait
immédiatement à l'écliafaud. On a
publié, en \~\)\ , un antre écrit, in-
titulé : fie et ./verdures d'Euloge
Schneider dans sa patrie. Enfin,
un troisième pain pli let , intitule :
Sort d'Euloge Schneider en France,
i~()", n'est qu'une mauvaise rapso-
die uiiii révolul minutaire allemand.
Ce que Schneider a fait de mieux
comme littérateur , c'est sa traduc-
tion allemande des Homélies de
saint Chrrsostome sur l'Evangile
de saint Matthieu, Augsbourg, 1 -SG.
4 vol. in-H" ; et celle nés Homélies,
du im'ine Père sur l'Kvaiigilc de St.
Jean, Augsbourg, 17H7. 3 vol. in-8°.
Les premières portent le nom de
.1. Math. Fedor, professeur à Wurz-
hourg . qui v eut efTeeti veinent part.
— I 11 v 1 lmnc île Poésies, qui parut en
171)0 et a été plusieurs fois réimpri-
mé; ainsi qu'un autre volume de Ser-
mon*. Ilreslau , 1790, in-8* ; et en-
iiu une Théorie des beaur-.-frts ,
lîoiiu . i-i|ti , in -H". (Quoique ses
écrits ne soient pas sans mérite, au-
cun n'aurait fait parvenir son nom
à la postéi t\ Ses crimes seuls lui
ont donné des droits .1 la mention
que nous venons d'eu taire. S — l.
SCHNKllH II .h **-CioTTi.iiB)f
uu «les plus grands philologues, et des
hatuialiotcs les plus distingués de no-
tre sierle, était le liU d'un m.irtin
du village île Kolm pris île Huherls-
bourg, mi Jean (rottlob naquit . le 18
janvier 17")". H aimait à se rappeler
cette origine; car quoique, depuis
l'âge de v'mgt-M\ ans. il eût demeure'
eu Prusse, il prenait, sur le frontispice
'200
SOI
de toutes ses publications , de préfé-
rence à tout autre titre, la qualité de
Saxo. A l'âge de quatre ans, son oncle,
qui était administrateur du baillée
d'KIslerwerda, le prit chez lui; mais
roiniiie cet oncle n'c'tail pas marie',
Teniant, abandonne à lui-même, ne
s'occupait qu'à courir les champs, et
à jouer avec ses camarades. Celle li-
ljcrtc fortifia son corps et lui donna
une santé robuste; mais son caractère
prit en même temps cette violence ,
celte opiniâtreté et cette teinte de ru-
desse qu'on lui a souvent reprochées.
Les suites d'une éducation si peu soi-
gnée se manifestèrent lorsque son
oncle l'eut place à Sclml-Pforte. La
discipline sévère de cette institution
célèbre ne pouvait pas convenir à un
garçon qui avait jusqu'alors joui de
tant de liberté': il se montra donc in-
docile. La menacede l'expulser éveilla
subitement son ambition ; il changea
de conduite , devint assidu , et s'ap-
pliqua suitoul , avec le plus grand
succès , aux langues anciennes. A l'A-
ge de' dix-huit ans , son oncle l'en-
voya étudier le droit à Leipzig; mais
la connaissance qu'il v fit de Reiske,
Fischer et Ileiz , le décida à se con-
sacrer a l'étude de la littérature clas-
sique. Ce fut à Leipzig qu'il publia ,
en 1770 et 1771 , ses six premiers
ouvrages qui , remplis de jugements
hasardes, faisaient cependant pres-
sentir ce qu'il pourrait devenir quand
l'âge l'aurait mûri. C'étaient ses Ob-
servations sur Anacre'on ( en alle-
mand), et son Pcriculum criticum
in Anlholaaiam Constant ini Ce-
jdtaltv. Au dernier.il ajouta des cor-
rections pour le texte de l'histoire
naturelle d' \ri>loîe . qui dès -lors
était une de ses brimes favorites,
et pour celui d'Autigone de Carvste.
]>e Leipzig , Schneider se rendit à
Gottingue , où ( probablement parce
SCH
que son oncle ne voulut plus ricu faire
pour lui ) il vécut pendant quelques
années dans la plus grande détresse. -
Lorsque Rriuiek passa par cette ville,
eu 1 77.^1evnclui iit connaître le jesi-
11c savon , qui lui plut tellement qu'il
le prit avec hii à Strasbourg , pour
l'assister dans ses travaux littéraires.
11 rend, dans la préface de ses Ana-
lcetcs, le témoignage que Schneider
lui fut très-utile pour la publication
de ce Recueil. Les trois années où
ce dernier vécut à Strasbourg ap-
partiennent à la plus heureuse épo-
que de sa vie , et il en a toujours
cheri le souvenir. La socic'tc d'un .
homme du monde et de beaucoup
d'esprit comme Rruiick, fut pour lui
une bonne c'cole. L'esprit éminemment
critique de ce grand philologue pas<a
dans son collaborateur; malheureu-
sement il 01 prit aussi la hardiesse
et le ton tranchant. Le séjour de
Schneider à Strasbourg lui fut en-
core avantageux sous un autre rap-
port: il prolita du cabinet de Her-
maun, pour continuer de s'appliquer
à l'histoire naturelle , surtout h la
botanique et à la :.oulogic, dans la
vue de comparer les connaissances
des anciens avec les découvertes des
modernes. 11 publia, dans la même
ville, sou Essai sur la Vie et les
écrits de Pindare, 1774» in -8°.
( en allemand ) ; une édition de l'ou-
vrage de Plutarquc sur l'éducation ,
avec les fragments de Marcellus de
Sidc ( 1775) , et conjointement avofe
lirunck , une édition des poèmes
d'Oppien, sur la chasse et la pêche,
177O, in-8°. Les deux critiques,
rcnrhc'rissiiit de témérité' l'un sur
l'autre, corrigèrent le texte d'Op-
pien, lorsque les lirons des manus-
crits ne leur cominrent pas. C'est
dans celle ni i lion que Schneider ex-
posa, pour la première fuis, l'hypo-
SCH
, aujourd'hui jjéiiéralemciit re-
gur rciiMenrc de deux Oppicn ,
et un cji. Kiifiu il publia à Stras-
î. i --Ci. iii-8'\ , le Uecueii «pi 'il
fait des fragments de Pindarcj
lents que îleyiie admit ensuite
MjO édition des Odes de ce poète.
lace de professeur de philologie
auc fort-su r-l'Odcr était devenue
ite «i iT"(i: Schneider v fut
à ê " •
lé, axer des appointements incs-
. . «pi 'il ne put augmenter par les
raîresdr se* eours. paire (pie les
** gau> qui fréquentaient ccltu
rinte, s'occupaient pende littéra-
anrieiuie. ('/est peut-être à cil te
tx« tance qu'il faut attribuer le
ri* qu'il conçut pour la manière
niior usitée dans lis université*
umdrs, et par suite le peu d'im-
uice q'i'il altarliait aux eours des
afteurs que les jeunes gens stii-
at , et le peu de soin qu'il nicl-
â rare, qu'il donna il lui-même.
at donc moins par ses leçons qi:e
«der se rendit utile pendant les
lr-«pJtre aus qu'il pa* .a à Franc-
. que pir .ses travaux littéraires.
^jàtiiUM l'étude de l.t botanique
ir mrtLint eu relation a ver tous les
lîni^rs des en\ irons , et en culti-
l l-ii-nicmc nu jardin > , .mum que
«ir«lr rirlitlivold^ie et de l'amplii-
lupe. 1/us.igc de la li'lie hihlio-
pirde I'.( '..<)! lo, professeur d'his-
rBJUinlle à FramTurt , ri lui du
ftecibuiel de IîIolIi à Ucrliii , où
de* moi a nilicr.s , et les col-
d"ILf:ovre. de Itniusvwck ,
f*K*l Dresde, oii il fil fiéqucm-
•4 or» in\.igrs. lui fournirent des
frai dr r< i lien his et fie décnii-
V» irup«.rt mti-». Il apprit lui-mè-
è dr»Mij«T . Mimii ,i\vt- rlég.uicc ,
Ei-'Hm j\»-< exactitude , des objets
i*l*. irr iiilun lie. ]j4' premier ou-
pe i|u'i] publia à Francfort , fut
25C:iI
'loi
un programme : De dubid carmi-
niim Orjihicontm autant atc et ve-
tustale; où il (it revivre une fairemr
querelle littéraire dont l'é\cquc Iluct
avait fourni autrefois l'occasion , en
soutenant que les poésies cominuuc-
iiient a ttribuées à ( nphéc étaient l'uii-
vre d'un néoplatonicien initié dans les
mystères du cliri> nanisme. Dans les
années suivantes, il publia divers ou-
vrages sur l'histoire naturelle , noin-
mément sur la zoologie, l'icl thvologic
et la minéralogie des aueiei .Ayant
remarqué que la partie de leurs ou-
vrages dont la en tique et l'i trrpré-
tation sont le plus négligées , était
eelle des sciences physiques , il se dé-
cida à s'en occuper de préférence et à
eu donner des alitions, (i'étaitîc genre
de travail auquel, depuis plus ( 'un siè-
cle, personne n'avait été propre, parce
rpie personne n'ai ait réuni , au mêine
degré', l'érudition <'Iassique et ïes con-
naissances physiques, qui constituent
le vrai mérite de Schneider , celui
pour lequel nous l'a vous placé au pre-
mier rang des philologues. U ne *c
borna cependant pas aux auteur*
grecs et latins de ce genre; car il don-
na ses soins à plusieurs autres écri-
vains de l'antiquité, ainsi qu'on le
voit dans la liste de ses ouvrages. Lors-
fjuVii i H i i , ruuiwrMtc de Francfort
fut transférée à l'rcslau , il continua
d'voei uper la chaire qu'il a\ail rem-
plie à Francfort ; cl , en i Hitî , à la
iuort de lireduw , il fut maiiiiui pie-
luier bibliothécaire , « -mploi qui nm-
\enait mieux à ses goûts que relui de
professeur. Il était toujours met à
donner aux jeunes gens de.s < ouM-ils
sur l.i tuanièiedediiiger l«urs éludes;
mais comme il s°< tait lii-iiiriuc fniiiir
beaucoup ph^ |)(l|- ilrs tia\a:ix de
cabinet , «jm'cii fit qiient.iut de> cours,
il exigeait des autres la inêiiiea|!plica-
tiuii.Lc joiiroùilct:tia dii^ MSoixau
202 SCH
te-onzieme année , il reçut l'ordre de
l'aigle-rougc , en témoignage de la sa-
tisfaction du gouvernement. Bientôt
après sa santé commença de s'altérer,
et il mourut d'épuisement, le 1 3 jan-
vier 1822. Schneider avait été marié
deux fois. Sa seconde épouse, fille
du célèbre médecin ïx?sser , de Ber-
lin , lui laissa un iils unique qui s'est
adonné à l'économie rurale; sa iille
aînée a épousé M. llullmanu , aujour-
d'hui professeur à Bonu. Schneider
fut un homme simple, désintéressé et
franc jusqu'à la rudesse; il uc sut pas
toujours vaincre sa vivacité naturelle ,
qui dégénérait en brusquerie ; mais il
fut sausprétcntii.n et sa us orgueil. Peu
CGin plaisant pour les importuns, il était
toujours au service de ceux qui cher-
chaient à s'instruire. Il avait plus de
facilite pour concevoir ettraccr le pian
d'une composition ou d'une entre-
prise littéraire , que de persévéran-
ce et de talent pour l'exécuter.
Nous rangerons les ouvrages qu'il
a publics depuis son départ de Stras-
bourg, en deux catégories : i°. ceux
de philologie et de critique, dont
quelques-uns tiennent en même temps
a l'histoire nature. le; 'i°. ceux d'his-
toire naturelle, dont la plupart se rap-
portent e:i même temps à l'anti-
quité. Premikiu; classe : I. Dénié-
trius de Phalère , Al tenbu re , 17 TO ,
petit iu-cV'. ; édition critique, sans
version, accompagnée d'un excellent
Commentaire, et la meilleure de ce
rhéteur, il. Êlien , de la Nature des
animaux, Leipzig, i^S3, in -8°.,
grec-lal. 11 T. l'édition princeps de l'ou-
vrage latin de l'empereur Frédéric II,
sur la chasse au faucon , et des addi-
tions du roi Manfred, avec le livre
d' Albert le Grand , sur le même
sujet, accompagné d'un Commentaire
<jui renferme eu même temps des No-
tices sur l'histoire littéraire du trei-
SGH
■I
zième siècle, et un Supplément pour ,
l'édition d'Elien , le tout en a vol.in-
4°. , Leipzig , 1 788 ( 1 ). IV. Depuis
i;qo , Schneider présida à la ram-
Sression des éditions de Xenopbon , * +
onnées par Zeune ,' en volumes dé- }
tachés. Il acheva celle de l'Histoire . ^1
grecque, que Zeune avait commencée , \
revit tous les autres volumes , et y .
joignit de bonnes notes; enfin, en
1 8 1 5, le libraire-éditeur réunit toutes.4 <
ces éditions pa r le titre général dv 0E§> i
vres de Xénophon , 6 volumes in-fcV\
C'est la meilleure édition parmi celles -
qui ont un Commentaire. Y. Édition ]
des Ale.xipharmaques de Nicandre,
avec les scholies , la paraphrase
d'Eutccnius , des uotes et une para- ■
phrase latine , Halle, 179*2, w-8°. ...
VI. Ce n'est qu'en 181O, que parut ^
l'édition des Thériaques au mime ;
poète , édition parfaite, si ce n'est
que l'imprimeur a négligé la corne* '
tiou , dont l'auteur, éloigné du lieu de 1
l'impression , n'a pas pu s'occuper '
lui - même. VII. Une édition des
Scriptores reirusticœveteresleUbdy
Leipzig , 1 794 et suiv. , 4 *°l" ûi-8°.
C'est une édition Cum notis vario-
ru/71. Schneider a soigneusement cor-
rigé les textes , et donné tout ce qu'il
y avait debon dans les anciens. VlH.
Uneéditiou de Y Histoire des ani-
maux d'Aristote, 4 v°l in -8°.,
Leipzig, 181 1 , dédiée à M. Guvier.
L'auteur y a revu le texte grec qui
occupe le premier volume , et a rem-
pli les deux derniers de notes et de
commentaires ; il y a joint dans le
deuxième la Traduction de Jules-Cé-
sar Scaliger : en tete sont des Disser-
tations sur les secours dont Àristote
a joui pour rédiger cet ouvrage,
( 1) Voyo* , rar ce livra, le lettre de Ourdeei La
Rnchrtle a Schneider , <Uoe Je JVey. e*çyrf. , S*.
■an. (1800 ) I, «16.
SCH
«es écrits , sur l'ordre et
le ses traites physiques ,
re Guillaume de MarbcL ,
•aducteurs dans le moyen
dit ion , parfaite sous tous
[s ( même sous erlui de
typographique ) rst le
■ntc années d'études et le
mou munit de IVniditiuu
<t. IX. Un Dictionnaire
t- allemand, destine an\
707 » '-* volumes in - 8».
:•■«■ de tous les dictionnai-
nts j >;i r la méthode, IVx-
itiijnc et I.i richesse des
efois, il se borne aux ccii-
urs : mais les termes ter h-
i"i que ceux de pliysiquo
re naturelle, y sont cxpli-
.1 première fois, ou mieux
•s lexiques .iiilërimrs. La
liliuu de celui de Schuci-
i '« vol. in-H" ; la .seconde
iSoj, et la troisième en
* vol. in- }«». C'est le meil-
•» le> lexique* ma miels qui
) \llrin,i^iie ; et quoiqu'il
tilile de hc.mcnup de cor-
d'.i iiii:li«ii .liions , Srhnei-
i gluirr d'avoir h- premier
iifiuiit un li\re de ce genre
rdige. Kn iH-n , il |Hi-
•I. s<i| pleiiieut.iire, pour
nir* n.m.iiiIs. ipi'il nomme
for. lui .it.iimt fourni «les
V ( ne cflitîfiii i|rs Ci-
Tht**'phmstr. Iru.i, i -(j«),
i li " rti.ipitics . que (ht/.
| uMii-r pour I.j pu -miêre
l'idui lion .illf ni.iinlf* i!r « 1 1
itf oiup.i^ucr d Vxerlleulcs
. qur .1. J. IlofhirN r (ît
i-i même i j.oqii»' . jniiniit
i Ii'i mafr ti.iiix d'un tue-
'Uinutlxursumuin ; et Jrs
» ingénu uves qui- M.Cnrav
r texte, ceux d*uu second
SCH -jo3
Auctarium, qui parut en iRoo. XI.
En 1801 , Schneider fit imprimer un
de ses ouvrages les plus utiles , les
Eclufœ physicœ, a vol. iu-8°. C'est
une Chrcstomathie , dans laquelle
tous les passages des auteurs grecs et
latius qui traitent des matières ap-
partenant soit à l'histoire naturelle,
soit à la physique, sont réunis en un
ordr*» systématique et en forme de
discours suivi. Le second volume
renferme d'excellentes observations
critiques et scientifiques. Il est à re-
grêler qu'il soit écrit en allemand.
XIII. Élit ion critique des Argouau-
tiques d' Orphée, léua , i8o3,in-
tt"., dans laquelle Schneider midi lia
l'opiniou qu'il avait soutenue dans
sa jeunesse sur l'époque moderne
des poésies d'Orphée , eu convenant
(pi 'cl les pouvaient être de l'époque
d'Alexandrie. XIII. Édition (le Vi-
trtivr , Leipzig , i8o«j , 3 vol. in-8°.
Schneider purgea le te\te des inter-
polations qne s 'était permises (iio-
condo de Vérone , dans l'édition de
Venise de i5i i , qui a servi d'ar-
chet* pe à toutes les suivantes. II lit
voir, qu'excepte les écrits de Var-
ron , Vitruve ne s'est servi ,pour sa
compilation, que d'ouvrages grecs ,
qui malheureusement se sont perdus.
La vraie manière de commenter cet
auteur, souvent dillicile et obscur ,
serait donc de le retraduire , pour
ainsi dire , en grec. I*«* qinlrième
volume, qui devait renfermer les
tables est , depuis longues années ,
eulie les mains du libraire-éditeur ,
qui , découragé par le faible débit
(l'une édition imprimée, |M»ut-t'tre
ai ce trop de luxe, d'un auteur lu
par un pclil nombre de savants, a
toujours ta nié de le faire imprimer.
XIV. il» lit ion giecqui'-laliue de la
Politique d'jéristotc, Francfort-sur
l'Oder, 1809, a toL în-tt". A dé-
*<4 SCH
faut de matériaux , die lie renferme
pas de nouvelle recensions mais seu-
lement une nouvelle rwisionAu texte,
accompagne d'un Commentaire cri-
licjuc et exégétique, auquel M. Bul-
leniann, aujourd'hui professeur à
Bonn , a eu part. XV. L'édition
iV Esope , Brésil, 18 ri , iu-8\ faite
sur une copie du manuscrit d'Augs-
hmirg , curicliie d'observations mar-
ginales du célèbre I-K'ssiii'» : venue
après les éditions de M. de Ftiria et
Corav, et après celle de Ch. E.
Clir. Schneider, elle ne renferme pas
toutes les fables qui sont contenues
dans celles-là* mais on y en trouve
qui manquent dans ces éditions , et
elle sert ainsi à les compléter. XVf.
Edition critique des deux lettres à'É-
picure , que Diogène nous a conser-
vées , publiée sous le titre Épicuri
Physica et Météorologie* , Leip-
zig, i8i3 , ii.-8°. XV11. Trente-six
ans après l'édi'iou que , de concert
avec Brunck , il avait donnée d'Op-
ju'eii , c'est-à-dire , eu i8i3 , Schnei-
der en soigna une seconde. Revenu de
celte hardiesse que sa jeunesse et
l'exemple séduisant de Brunck lui
avaient inspirée, il corrigea le texte
d'après Le manuscrit seulement , vu
renonçant aux conjectures. A la vé-
rité, il avait de riches et excellents
matériaux à sa disposition; et son édi-
tion est accomplie. XV11I. Édition
critique du texte des Economiques
tV /ristote , sous le titre à\înony-
mi OEcotwmica quœ vulgb Aristo-
taiis falsh ferebantur , Leipzig ,
181 5. XI A. Edition des Oeuvres
complètes de Thêophraste, Leipzig,
i8i8-i8-.n , (i vol. Dans la partie
botanique, Schneider a eu pour col-
laborateur son ami M. Link , qui est
aujourd'hui à Berlin. C'est une édi-
tion parfaite sous» le rapport de la
science. — ' Dkuxieme Classe. Les
SCH <
écrits de Schneider relatifs à l'his-
toire naturelle tiennent tous plus ou
moins , de la nature de ses outrages
critiques. 11 y a plus de passages
d'autres auteurs (pic d' observation* |
qui lui soient propres : i°.PrograM- -j
ma de achliae PUnii et Koà*i Slra- ., '
bonis, Traj. ad Viadr. , ( Francfort* "1
sur- l'Oder ), 1781 , iu-4°. ; — a°. *
Specim ina aliquot zoologue veterunt ■ ■
ex I/ist. nat. piscium sumtay ibid. , >"
1 7 8a, în-4°. — 3°. Ichthyologiœ w- 3
terum specimina , ibid., 1 78:1, in-4°. '*
— 4°. Un ouvrage latin qui , sous le*-'
litre de Synonymie grecque et Iqii-
ne des poissons, de Pierre Arteâi;
Synonymia piscium grœca et fo- •
tirui , sive Ilistoria piscium natu-
ralis et litteraria ( Leipzig , 1 789, «
m-4°. ) , contient , non pas l'ou- «
yrage d'Artedi, mais dans l'ordn
de cet ouvrage, des extraits des ;-
auteurs, depuis Aristotc jusqu'au/!
treizième siècle , sur chacun des noms
grecs ou latins appliqués ]>ar Àrtc- .*
di à ses différentes espèces de pois- %
sons : l'auteur cherche à déterminer
le vrai sens de ces noms; mais ce
problème est souvent insoluble. À la
lin se trouve une Dissertation sur J
l'hippopotame des anciens, et quel- ,
ques articles sur l'anatomie des pois-
sons. — :">°. Recueil de divers traités
pour l'éclaircissement de la zoolo-
gie et de Vltistoire du commerce ,
en allemand, Berlin, 178^, in-cV\
On y trouve des recueils de passages
et de matériaux sur l'histoire des cé-
tacés, sur celle des tortues, sur celle "
des seiches, et des observations sinf
quelques oiseaux et sur leur analomie.
— G*\ Histoire naturelle générale ^
des tortues, avec un Catalogue systé-
matique de leurs différentes espèces,
en allemand , Leipzig , 1 "83 , in-8°.
C'est une compilation sur la structure
extérieure, l'anatomie ci les habitudes
il ironve l 'lilMrilr
ttdfPliiniiffv-
ndrUpartirdl./ <:»<!
r^Mpiiqrptrdc l'Egypte
ration* , IWlin , i-.L'>
- rKTndurtinndtfWrng
viRcompAniMi
li? la pliviolosi
ri!.* .U-hcniM
*aniin-in\.ciiii<liii'.!r
Bjbdntradi
ijii.iOï.irdiiniM'r, I.iip/i^, 17871
(". — gp. tmiUftaad hùtoriam
toUearn vrirnun, FrancforMur-
■ m ,-de :(•. papes. _
Tradurtiundr* Mémoire* de Jean
Miwli Structure et VHis-
ZnmXmreUe desoaiemes, avec
fW»f^Lrip..,i7fl(,in-8».-
'. ObpervdMNf »r l'Ichtfyelth
, fcW» des ouvrages de Victfd'A-
Cde Loreniini, Leipzig, 179.1,
— .1 •*. jtmphibiarumfihyaoîa-
Otfté. I elTI. Aillicbau, 1 797, in-
Uprtni^t de en Dissertations
Mme et explique beaucoup de
taçndtt anciens sur les reptiles;
erèânV traite du genre des Gsckos,
t. l'aalear nomme Stellions. —
KJfiÊUri* ampaibiarttin rut turalis
tittmraria. Fascic. I et 11. tout ,
©et 1 801, ■»-*>. Uytraite.de
whraindm, des serpents d'eau,
1 crtradiles , des scinks et de plu-
mrrprnk \!f,M.K. Btochii
tenta iehthroluuiie ieonilus CX
npmtum, Bnlin, 1801 , îd-B°.
Mkawail prépare cet ouvrage, qui
h Catalogue méthodique 1I1-1
MM* : nui» Mm éditeur Schneider
earicki de beaucoup d'article*
il èm ■unnscrila de Forster et
ftmmt. Indépendamment de la
djade bÏMire suivie d.ms eet
race , « tirée du nombre des
o«H, c'en an de* écrits d'icli-
' «- .'-SCH "an?
ihynlogîc frs plus rml rocilJés, lç»
pli remplis d erreurs et de dottb'es
emploi» f et cependant les naturalistes
sont obliges de le consulter sans eme,
' dés m
originaux qti
y sont dispersés. Schneider a donna
aussi des Mémoires nombreux dans
différent* Recueils. Tels sont: Maté-
riaux littéraires sur l'Histoire natu-
relle des anciens , tirés principale
ment des écrivains du treizième tiè-
de , en allemand, dans Je magasin
ilrLcipt-.dei^cKijpag. tçiQ.— Sur
les dessins originaux de l'Histoire
naturelle du Brésil , par sVarggraf,
ilritL , p. 370. — Remarques pty-
siologupet et littéraires sur I Bis-
taire naturelle des oiseaux dupais,
ib.,p.46o. — Observations généra-
les, sur la distribution et sur lès
caractères des serpents , ib,, 1768,
p. siG. — Échantillon, des «ns-
naissances que les anciens avaient '
sur les paissons, ib. , 1783, pape
6a. — Sur l'Histoire naturelle des
raies, ib., i-83, p.a65, et 1788,
page 7.3. — Observations anatomi-
aties sur divers quadrupèdes , oi-
seaux , serpents et poùsont du pays,
ib. , 17H7 , pag. I94- — l'es ca-
ractères extérieure et intérieurs des
ruminants , ib. 1 ■787 , p. foy. Sur
les os pétrifiés de lacolùne dtt Saint-
rùrretavs M a en irîcbt.îbi -, 1787 , p.
4i7- — Description et -figurer d'u-
ne nouvelle tortue aquatique *avcc
détermination de quelques a/ntèars
; dans le*
r a listes de Berlin, tom IV, n, aji),
etc. .enfin un grand nombre <Ic mrm-
m u i rcs rr p.i ndi 1 s il a 1 is il i y rrs j 0 1 1 ni a 1 11 .
l'n mérite des ouvrages de Schnei
der, c'est l'importance qu'il a cher*
clic a donner à l'analomic compa-
rée Cependant il n 'riait pas un ol>-
j et il est vrai de dite
*.-
tr. .
aoG SCH
que dans sa critique , il y a plus d'é-
rudition et de talent , que d'esprit ou
même de sain jugement. 11 parle en
général des autres , quand il n'est pas
de leur avis, d'un ton grossier, et
SI us digne du seizième siècle que du
ix-huitième. Il n'existe pas de Bio-
graphie de Schneider; une Notice
nécrologique, par son^ collègue M.
Manso, se trouve dans la Gazette
d'élat de Berlin, du 19 fév. 18**2;
une nuire dans le supplément, n°. u(>,
delà Gazette universelle d'Augsbourg,
par Cli. Bolliger. Toutes les deux.,
mais surtout la première , ont servi
i)our cet article ; mais ni l'une ni
'autre ne donnent la liste des ou-
vrages de Schneider, que l'on peut
trouver dans l' Allemagne littéraire
de Meu.sel. C — v — n. et S — l.
SCHNURRKR ( Curisti an-Fré-
déric) théologien protestant et orien-
taliste , naquit à Caustadt , dans le
royaume de Wurtemberg, le *Ji8 octo-
bre 17V2* Après avoir fait ses étu-
des successivement dans sa ville na-
tale, puis au gymnase de Stuttgard,
et dans les séminaires de Dcnken-
dorf et de Maulbronu , il entra , à
l'âge de dix-huit ans, au séminaire
de Tubiiigue. Les cinq années qu'il y
passa furent consacrées spéciale-
ment a étudier la philosophie et la
théologie; et il termina sou cours
d'études par une Dissertation sur la
vérité et la divinité de la religion
chrétienne. Admis honorablement
dans le corps ecclésiastique, il se li-
vra , avec succès, à la prédication.
L'époque à laquelle le jeune Schnur-
rer entrait dans la carrière du minis-
tère évangéliquc, était celle d'une ré-
volution dans les études théologiques
et dans les diverses sciences qui en
dépendent. Cette circonstance, et son
çout particulier pour les études bi-
bliques , lui inspirèrent le désir de
SCH
parcourir les plus célèbres unn
tes. 11 quitta Tubingue, en i~G(
n'y revint qu'au bout de cinq
après avoir visité Goltingue , 1
I^eipzig , Halle , Dresde , Bc;
Brunswick , Amsterdam , Lci
Londres, Oxford et Paris. Soi
jour à (vottingue fut de de in
pendant lesquels il exerça les i
tious de répétiteur, en même 1<
qu'il se formait, sous le célèbre
chaëlis, à la critique sacrée, et
acquérait avec lui mie connais*
Ïdiis étendue des langues orienl
J y cultiva aussi , sous le profe.
Walch , l'histoire ecclcsiastiqu
léna , il collationna , pour le do*
Kennicott, un manuscrit héhrc
la bibliothèque de l'université,
se fortilia avec le professeur Ty
dans l'intelligence de l'idiome r
nique et de la langue arabe ; m;
fut surtout à Leipzig, qu'à l'aid
leçons particulières de Rciskc ,
des progrès réels dans l'étud
cette dernière langue. 11 eut ei
occasion de cultiver spéciale
cette branche de la littératur
l'Orient, à Lcvde, dans la fréqu
tiun des deux Schulteus père et
et de Scheidius. Les bibliothèqi
Levde, d'Oxford et tic Paris 1'
pèrent pendant les années i-(
1770 : il y copia quelques m
crits , et lit des extraits de plu»
autres. Dans ces villes et dans I
celles où il séjourna , il fonu:
liaisons avec les savants doi
études avaient quelque rapport
les siennes et qui jouissaient
d'une grande célébrité ou (fui plu
se sont fait un nom par leurs (
Tels sont , ontre ceux que nous ,
déjà nommés , Gricsbach , Kich
Schulz , Krnesti , Semler , Kemi
Lowth, Hunt, White, Woide
guignes , etc. De retour dans 9
SŒ
™ 1770» il s'y maria, et fut
m professeur en l'université' de
^K. Le Discours qu'il pronon-
prenant possession de sa chaire,
pour sujet l'utilité de la langue
\ relativement à l'intelligence du
bébreu de l'Écriture sainte. Il
1 , en même temps , une Disscr-
1 , dans laquelle il se proposait
ouTer combien il est diJIirilc de
uiner Tige des manuscrits lie-
• C'étaient là les premiers fruits
unnaissanecs qu'il avait acqui-
tta ses voyages. La Dissertation
il s'agit, a été réimprimée en
, dans le recueil dout il sera
>t question. Schnurrer obtint
uup de succès dans ses leçons ,
préparait toujours a\cc un cx-
sutn; et son mérite, apprécie'
1e 3 détail l'être, lui valut, en
.son admission dans la faculté de
kopbie , et le titre de professeur
sire. A cette occasion, il cym-
■ue Dissertation sur le Cantique
hora. Kn 1777, il fut mis à la
■ «eminaire de théologie, place
a occupée pendant \iugtiicuf
ef , drs-iors, tout sou temps fut
pé entre ses leçons, la diicrtioii
■unairt-, et se.> travaux littéral-
1 ne se passait point d'année,
se publiât quelque Disserti tion
• point de philologie sacrée. Il
■u dans là suite ces divers
nies dans un volume in -8°. ,
me a (iutha , eu 1790. sous ce
Dt s Mrrtat urnes philolopico-cri-
; iinçulas primum rutnc cunc-
Lda Chr. Fr. Schnurrer. Dans
jprrfotrr de littoral tire biblique
fournie de M. Lie h ho rn , on
e éeux morceaux importants
s Samaritains , dont Schnurrer
Heur : l'un a pour objet leur
tpoodance avec liuntiogton , et
M plusieurs de leurs lettres en
SCH 207
original , avec une Traductiou alle-
mande j l'autre renferme des extraits
d'un Commentaire sur le Pentateuque,
écrit en arabe par un Samaritain: le
Sireinier de ces morceaux est compris
ans la neuvième partie du Répertoire,
l'autre dans la seizième. Schnurrer
a aussi fourni au Nouveau Réper-
toire pour la littérature biblique et
orientale de M. Paulus, une Notice
et des extraits delà (.hroiiique Sama-
ritaine d'Ahou'IPhatah. Kn 1791 , il
fit imprimer à Tnbiuguc une nouvelle
Dissertation, intitulée : Rabbi Tan-
chu m hierosolj mitant a il libros ve~
teris Testamenti Commentarii ara-
hivi Sfiecimen , una eu m annotât io-
nibus atl aliqttot locos UbriJudicum,
in-}0. Plus tard, en 1H10, il donna,
sous forme de programmes , deux
Dissertations : DeEcclesid Maroni-
tivd. Plusieurs de ces Dissertations
se troirw'iit dans le lîecueil des Mé-
moires de théologie, public par J.
( avp. VclllujjM'ii, de 1791 à 1799.
11 avait commencé, (lès 1-90, à
faire imprimer, sous le titre de Bi~
bliot/tètfiir arabe , une suite «le pro-
grammes, qu'il a ensuite complétés
et réunis en un volume imprimé à
Halle, eu 1K1 1 , et intitulé : Biblio-
theca arabica , aucta mine atque
intégré édita , in-8°. (l'est un Cata-
logne de tous les livres aral>es impri-
més jusqu'à la date de la publication
de cet ouvrage. Ils sont divises en
sept classes, et il s'y trome un grand
nombre d'articles contenant des No-
tices curieuses. Ce qui caractérise en
général 1rs tra\au\ de Schnurrer,
c'est une exactitude scrupuleuse dans
l'exposé des faits, qui ne donne rien
au hasard, et ne permet jamais de
confondre une conjecture avec un fait
certain. Cette qualité constitue spécia-
lement le mérite de ses ouvrages his-
toriques, tons écrits eu allemand , sa-
aoS SCH
voir : Eclaircissements sur l'His-
toire de la Béformation ecclésias-
tique , et sur celle des savants de
Wurtemberg , Tubinguc , 179B,
in-8°. ; Imprimerie sLxeone dans le
ffrurlemberg , au seizième siècle ,
ibid., 1 701)*» î11-^0. ; Notices biogra-
phiques et littéraires des anciens
professeurs de la Lingue hébraïque
en l'université de Tubingue, Uim ,
17*)'!, in-8°. — Sept ans avant son
décès, Srhnurrcr accompagna le duc
Charles de Wurtemberg , à l'occa-
sion d'un voyage dans le nord de Y Al-
lemagne , voyage dont le but princi-
pal était d'acquérir pour la biblio-
thèque de Stuttgardt , la collection
de Bibles du pasteur Cort. Sclmurrer
eut le plaisir tic réussir dans cette né-
gociation. En I7<p, il avait été ap-
pelé à Lcydc, pour y remplir la chaire
de langue arabe; mais son attachement
pour sa patrie lui avait fait refuser
celte place. U fut nom me, en 1804, cor-
respondant de l'institut de France, et
vers le même temps, la société royale
de (iottingue et l'académie royale de
Munich se l'associèrent. En 1H0G,
le roi de Wurtemberg le nomma chan-
celier de l'université de Tubingue,
et lui conféra, en même -temps, la
première chaire de théologie et la
prélaturc de Loreh. 11 obtint, en
1S08, la décoration de Tordre roval
du Mente. En 1 H 1 j , il fut nommé
membre des états du royaume ; mais
il prit peu de part au\ alla ires. U
prononça, en i S 1 (> , à Tubingue, l'O-
raison funèbre un roi. S'ctant trouvé.
<ii 1S17 , dans le parti des état>, qui
déplaisait au nouveau sou\ erain, il fut
{■rivé de ses places. Depuis ce temps,
il h-jbila Slultgard jusqu'à sa mort, ar-
rivée le Ç) novembre itti'j.Scliuurrcr
l'iait généralement aimé et respecté,
.'a nt en Allemagne que dans les pays
c'iiaupers. Aune époque où la plupart
SCH
des théologiens protestants a
liaient l'ancienne doctrine de
luthériennes , et ne conserva ic
(pic le nom et la morale du
nisme , Sclinurrcr demeura \
ment attaché à tout ce qu'il
surnaturel dans son enseig
tel que les miracles dé Pane
nouveau Testament , les pro
la divinité de J.-G. , et Pin*
des Livres saints. Les opinion
ou plutôt téméraires qui ont
dans plusieurs parties de l'Ai
la face du protestantisme , ne
tèrent jamais au nombre de
mirateurs ; et il sut , comun
gieu , conserver le dépôt qui
été confié. S. n.
SCHOEFFER on SCH
( Pierre ) , le principal invc
Part tvpographique , était
Gcrnsncim , ville du pays d<
tadt , et c\erçait à Paris le 1
copiste. Il y était encore c
et il se rendit à Ma'icncc vc
On croit qu'il fut admis
}>loyé dans la société que
>erg et Fust avaient contra*
établir une imprimerie. Il
tain du moins qu'il fut d
subordonné, puis l'associé
dre de Fust. Les di lièrent
représentent Schoelter ccinm
homme plein de talent, f<
et d'un esprit inventif. Oj
nom dans la souscription
tier de i4^>7 (/".Fi\st , W
et des quatre autres ouvrap
anciens avec date, nom et
primeur. La société de (1
cl Fust se servait de lettres
qu'elle obtenait par le iïiovi
triées fondues cllcs-mcmes.
imagina les poinçons : c'es
qui a complété la décom ci
typographique. Quant à IVh
formes, elle est arbitraire
SCH
«coup d'objets de goût ; rt les ca-
tai employés par des imprimeurs
àarme Micle, ont consen é rt con-
crait toujours leurs partisans.
pmnirr ouvrage imprima a^cc les
lettres obtenus par le procéderont
bit honneur à Scliucflcr, est le
vsndi Baihnalc divinorum ofli-
um, 1 459, in-folio (/r. Dru and,
, 34o). L.i société donna , en
o, les Constitutiones Clrmentis
et en i!fi'À* I* B&lia latina. à
lipne*. ire. édition de ce livre
: date. La prise de Maïcucc , qui
fini le a- octobre 1 \(rx , deux
1 après l'impression de la R il île ,
ma les ouvriers, qui répndirciit,
cette circonstance, Fart tvnogra-
pe dans plusieurs pays. F ust et
oefler ne rouvrirent leurs ateliers
m bout de deux ans. Le Lifter
tes Drcrrtalium , 1 .{(n, fut suivi
Cicrrv dr nfficiis , de la in crac
re,etqui fut réimprime en \.\W.
là tons les ouvrages qui portent
14 de Fu.ttet Schoclter. Ccdcr-
'. que la mort de sou beau-iiêrc
W rrudit seul nossc wur de liin-
. continua de l'exploiter. Il
il réimprime , eu 1 }<jo , le Psal-
mm rttdt'x ; il en donna une qua-
nr édition en l'ios, et l'on pré-
1* que rrtte aimer fui «elle de sa
•t : rjr le nom de Jean Si huilier ,
ids cl vm successeur , .se lit mit
Wrreuriiiï trism«'»istus , i'h>5 ,
■r. A. R— r.
■OIOEN 'M \r.Tix' .fiifcw-c. pein-
ai 5ra\i-:ir an lciin . né à (adi-m-
n.rri Ff.ni' tiini". \crs 1 }»n. (irait
■ on^«r# «1rs Schrengarr dWu^s-
••*ï : «il im>iii* sr faisait-il appeler
St >trr . V111V n • Va /■/ /* n - S< lnr-
\rr, rumtnie (r brau Mat tin à
*r Ar «on art. Il excici d'alnrl
1
t ■i'urfîrt rc, et cultiva l.i ptiuiuic
c q'i'iqiic succès. Mais ce qui a
\LI.
SCH 109
fait sa célébrité , c'est qu'il le dispute
nu Florentin Maso Finigucrra , dont
il était le contemporain, j>oiir l'in-
vention de la gra\ me eu taille douce.
Quel (pies personnes assurent qu'il
eut pour maître 1111 certain Luprecht
Rust; mais l'existence de ce préten-
du graveur n'est prouvée par aucun
monument ni par aucune produc-
tion. Le déliât entre l'Italie et 1* Al-
lemagne , pour savoir auquel de ces
deux pays est duc l'invention de la
gravure, subsiste toujours: des deux
côtes un produit des autorités impo-
santes; et il serait peut-être facile de
satisfaire toutes les pic tentions , en
supposant, ce qui est assez vraisem-
blable, que Fiiiiguerra et Schœn ont
trouvé , chacun de son côté, et sans
se communiquer, le secret de cet art.
Tous deux étaient orfèvres, tmsdcux
avaient liesoiu de tirer des épreuves
de leurs ciselures ; cependant ce qui
pourrait faire croire que l'invention
de cet art remonte plus liant, c'est
que, parmi les estampes gnnées au
burin par SeliTii, il se t roi ht une
Passion qu'il a copiée d'après un
maître plus ancien (\uo lui, dont le
nom est inconnu , quoique le copiste
ait répété la marque par laquelle le
graveur primitif s'était désigne. Du
reste, quel que suit l'inventeur, on ne
peut disrnmcuir que le iirau Mar-
tin , connue l'appellent les Français,
■r.iit m outré, dans «cnc.sI a ripct. un ta-
lent d'cvéï'iifioii bien supérieur à ce-
lui de tous lis altistes italiens et alle-
mands, ses < fiiiteiuporaii. .. et quWl-
Im'M Durer lui-iui'uie n'a qu'à peine
< L-alc C.'cnI siij ioht l' il' le ni ii.iriuent
d«* l'i-util que sfs "si.-|i|i u-s se fuit re
iu.irq:ier : li plupart, iru'iire « clics
qui ap;i 11 lii*iiiii ! • «î« ■* *»n> 1 !;,(■•> d\ r-
levrern*. «.ont e\éi uït r* a\»v ui.e 111-
telli-ejicc (t une liiicsM' aiimiciblcs.
S'il y a 01 des graxeurs ataiit lui, il
2îo scii
est du moins li* premier q«:i ail mar-
qué son ouvrage des Irllrcs tic sou
nom. (> sont les lettres M. cl S.,
séparées par une e>pèco do croix.
L'ouvre de cet ai liste, qui consiste eu
cent cinquante pièces originales en-
viron, est île la pins grande rareté'.
M. de lleinecke en a donné l'éiiumé-
raliou dans son Nette IVachrich-
tenvon hunsllern itntl Kunstsachen.
Parmi les plus remarquables, on ci-
te: I. Une !\ ativilë et une adora-
tion des Rois y d'une belle exécution,
et qui oui cela de particulier, que les
tableaux d'après lesquels il les lit,
étaient son ou\ râpe. Us existent encore
à Colmar dansFcglisedel'hôpilal. II.
Le «raml Portement de croix. III.
Saint Antoine, enlevé dans les airs
et tourmente par les démons. Ce
sont les deux pièces capi talcs do
Sclucu. La première, surtout , a\ait
une si grande réputation, que Mi-
chel-Ange , dans sa première jeu-
nesse , en lit une élude particulière.
IV. l'n Saint -Ciboire , sans le chif-
fre de rauteur , remarquable par
l'art et la îinessc du travail. \. En-
fin une Ha! aille livrée aux Sarra-
sins par les Chrétiens soutenus par
l'apôtre saint Jacques. Ce morceau,
qui n'est pas terminé vers le coin
gauche , passe pour le dernier ou-
vrage de Schuu. Albert Durer, à ce
qu'il rapporte lui-même, fut sur le
point d'être envové par son père à
Colmar. où Martin était établi, pour
clic mis sous sa direction , lorsque la
Homélie de la moit de cet artiste,
arrivée eu i |.S(i, uut drtruiie ce
projet. 1,0 mu.sre du Louvre possède,
de ccAlaîtrc, un tableau représentant
\q^ Israélites recueillant la manne ,
et un dessin du Portement de la
Croix. Ce dessin , exécuté à la plume,
et rehaussé de hlauc sur papier bleu ,
a été grave d'à bord par Schœn lui-
SCII
même, puis copié par (ilocLenluii et
par d'autres graveurs. Le même cta*
blissement a possède un autre dessin
de ce maître (ait à la pointe du pin-
ceau , et représentant un Groupe de
cavaliers. 11 a été rendu à la Prusse
en i8i5. P — s.
SCI 10EN HERG ( Matthieu de ) f
théologien, ué à Munich, le 4 juillet
1^3} [ i ). recul son éducation chczles
jésuites, dans la Société desquels il en
Ira ensuite. Devenu docteur en théolo-
gie, il lut employé, par son Ordre,
à enseigner les Ii uni a ni tés, la phi-
losophie et la théologie, en diver-
ses croies. Après la suppression des
Jésuites , l'électeur de Bavière le nom-
ma sou conseiller ecclésiastique, et
lui confia la direction de Wdnmône
d'or , institution très-utile , qui exis-
tait alors à Munich. Elle avait pour
objet de répandre, parmi le peuple,
des ouvrages instructifs, qui fussent
ci sa portée. Scluenbcrg rédigea lui-
même une quarantaine d'écrits popu-
laires, qui , imprimés en grand nom-
bre,dansdeséditiousquise succédaient
rapidement, n'ont pas peu contribué
à inspirer des sentiments religieux
aux peuples de l'Allemagne méridio-
nale et delà Suisse catholique. Schcen
berg devint aiir*i un vrai bienfai-
teur de l'humanité, à laquelle il con-
sacra toute sa vie. 11 mourut le 19
avril 1 *"«)>. Nous ne nommerons, de
ê »
se> écrits , que ceux qui ont eu licau-
coup d'éditions : I . Pensées chrétien-
nes , entremêlées de petites histoi-
res. IL La Jeunesse ornée , avec
vingt \ ignctîes. 111. Les Occupations
de l'homme , a\ec vingt-huit vignet-
tes. IV. Conseil amical à un jeune
homme , à son entrée dans le mon-
de. V. Le Chrétien résigné. VI.
1 ' Ou pliilnl m* à Si hiligrit. <iu iliiMv.se ik \ «■<«-
Luire, lv «) iinvriiihrt* i-.li. m'Iuu Cttm||rt<>, ■*««»
vl.m BJ'h\*:b u rjiH. .Stn\ Jrm.
SCH
toires biblûptes, avec gravures
VII. Le Discink poli. VIII.
If tire populaire au dogme. Beau-
ii de livres de prières. S — l.
CIIOENBERU (André), hisio-
ranhc .suédois , attira , jcuuc cn-
• . l'attention «lu public par une
Urirc comparée des héros , à la
uère tin baron Flolberg , Stock-
£i . i - J*> . 'i vol. îu-S". ; a laquelle
l sucer* 1er une Introduction à la
ta turc lie et à la morale, Stock-
d, i-J?)* ct c'cs Lettres à Me~
ras, ibid.. 17^0. Ce dernier ou-
5e eut le douille mérite de fournir
> litte'r.iture suédoise un modèle
klylr rjiislolaiic qui lui manquait ,
c Irai ter ,sous une forme agréable,
■aliêrcs abstraites de la philoso-
r« 1rs principes de l'auteur sont
l qui étaient reçus alor*. Selon lui,
unes nus idées des objets matériels
s Tiennent par les sens; mais ces
s n'auraient pas de clarté' , sans
truite paiticiifière qu'à l'aine, de
1er à notre perception tout ce
** passe en elle. Or une percep-
1 acquise par le sentiment , s'ap-
e rt|w*rj«*iKT ; ainsi rex[H;rienc.c
le *rtd et le plus sûr fonde-
it de tout *a\oir. » Les états de
•le nommèrent ScInmiImtj; his-
"Zrapbedu rovauinc. Pour justi-
ce lilir.il [iiiblia un grand num-
d* petit* Traites et de brochures
t Mir riii^toîn-quc sur la politique
rr r <M »iniepid>li'j ne. Ma i>cc furent
i>*«it *r% Lettres hiilitritpws sur la
wUtMUùm du roy aume de Suède ,
»* U% temos anciens et modernes,
«lh»tm. i---- -S, in-H". , qui
îii.Tmt le choix (\r la ili<t<\ Dans
ouvrage S< h<rnl>erg se montre
• m I • •■ #■» irr«-«iiiirr«rit' ■en *\ «•< f tru
. m ■ 11 I .u #fl ••ml |Hl«l . 1 >j-H' |>JI |f
-m #'•.! L.-I., ctxUtf. *l »iA/«i'j*. , f|<n doiiUa
SCH at t
non-seulement écrivain habile , mais
aussi li istorien judicieux, penseur pro-
fond, et citoyen ami de la patrie. Ces
Lettres historiques déplurent pour-
tant à la cour; le premier cahier fut
supprime par ordre de Gustave III,
très-choque àes sentiments cosmopo-
lites de l'auteur; et la suite ne parut
jamais, en sorte que l'ouvrage, tel
qu'il existe, ne comprend que l'his-
toire «lu gouvernement de Suède ,
jusqu'au règne de Charles XI. Arrête' -
dans son entreprise, et, trop inde'-
pendant pour se soumettre à la cen-
sure, l'historiographe du royaume
renonça à la carrière littéraire , et
s 'étant retire à sa terre près de
Celle, dans la province de Gcstririe,
il y mourut, le (i avril 181 1 , ayant
le litre de conseiller de chancellerie 7
et de chevalier de l'Etoile polaire.
D-G.
SCHOENEMANN ( Cibles
Tn aucott-Gottlod ) , historien alle-
mand, ne en î-W>, à Ei.slchcn, c'tu-
diasous le cc'lèbreGaltercr à (inttiu-
gue, y prit, eu 1797, le degré' de
docteur eu droit , et fut nomme , en
17M), professeur extraordinaire de
philosophie à cette même université',
où il mourut le H mars iHom. Il en-
treprit, en 178S, une Bibliothèque,
des Pères de l'Eglise latine , pour
servir de pcnlaut et de complément
à la bibliothèque latine profane de
Fabriciiis. Ot ouvrage parut à Leip-
zig, c:i i-m et I7<){, '* \<d. iu-S°.
Selio-neiuauu projeLi ensuite une nou-
velle edil ion des Lettres îles Souve-
rains Pontifes, depuis saint Clément
jusqu'à s.iint J,t:oii-lc-(îrand ; mais
il n'en partit que le i'r. volume,
(•••Itiii'iue. 1 -<i<i, in-tt'. ; il se con-
satra ensuite a la diplomatique, pour
laquelle il était éminemment propre
par ses connaissances, son assiduité,
sa patience, et par l'excellent juge-
212
SCH
ment mie la nature lui avait départi.
C'est dans cette partie des sciences
qu'on attendait de lui des services
que sa mort précoce ne lui permit
pas de rendre. Les ouvrages qu'il a
publiés sur la connaissance des char-
tes, tous rédigés en allemand, sont :
I. De Y Étendue de la diplomatique
et de ses rapports avec les autres
sciences , 1798, m-8°. II. De la
Manière de déterminer l'âge des
chartes, 179g. III. Code on Recueil
de Chartes pour la diplomatie prati-
que y 1800 et 1801 , a vol. in-8°. IV.
Théorie delà diplomatie ancienne ,
1801, iw. partie, in-8°. V. Essai
d'un système complet de diploma-
tique générale y 1801 et 1802 , 2
vol, in-8*. Ces trois derniers ouvrages
sont restés incomplets. S— l.
SCHOENFELD ( Jeaw- Henri ),
peintre, naquit, en 16 19, dans la
ville impériale deBûbcrach, d'une fa-
mille noble, et fut élève de Siebel-
bein. Après quelques années d'étude
sous ce maître, que l'on connaît À
peine, il se mit à parcourir l'Allema-
gne , pour perfectionner son talcut ;
et , doué d'une extrême facilité , il de-
vint , en peu d'années , un des plus
habiles artistes de cette époque. 11 se
rendit en Italie, et profita du séjour
mi'il fit à Rome pour y étudier les
chefs-d'ccuvrc de la peinture , de l'ar-
chitecture et de la sculpture. C'est
ainsi qu'il modifia son goût, qu'il ac-
quit une connaissance plus parfaite
de la composition , et 411'il se fit
remarquer par une liberté d'exécu-
tion, une correction de dessin peu
communes. Il déployait Leaucoup de
grâce dans ses ouvrages* et son ima-
gination était si active, que son pin-
ceau , quoique d'une fougue incroya-'
Me , avait peine à rendre la multitu-
de d'idées qui se pressaient dans son
esprit. II peignait également l'histoi-
SCH
re, le paysage, les marin»
nés, 1 architecture et les
Ses figures étaient dessiné
gance, et ses sujets dispos
et jugement. Pendant soi
Rome , on lui confia , dar
Orsini et dans l'église de £
sabeth de'Fornari , que
vaux , dont il se tira ave
A son retour en Allcmagn
E&rLyon, Munich, Yicr
ourc, etc., et y exécut
grand nombre de tableaux
Augsbourg, dans l'église
Croix, deux de ses ouvi
taux. L'un est le Christ
Calvaire; l'autre une D
croix. La composition , 1'*
le dessin, la couleur, ton;
tnarquable. On conserve
maison du sénat , une ai
productions , représentai*
d'étalante et tfHippox
donne la plus haute idée
lents, surtout par l'adresj
quelle il a su reproduire
sentiments qui agitent les
spectateurs de cette lutti
beaux Paysages, sont prin
ornés de figures charma
beaux fonds d'architectu
contribué à sa réputation. ]
à Augsbourg, où il culti
jusqu'à sa mort , en 167 5.
en 1626, à gravera l'eau-:
Christ , ayant une main
Une Bacchanale d'en fan
l'autel de Pan. III. IJnc
avec un berger jouant du
et une bergère tenant im t
Un Paysage agreste, a
gure assise sur la pointe (3
au bord d'une rivière.
SCHOENING ou SCI
(Gerhard), historien d<
né en 1722, dans le dist
foden, province de Non
SGH
SCB
ai*
Pécule de Drontheim , par
Dut, qui le mit en état de
i l'université de Copeuha-
îeune &homing donna des
ah les langues anciennes et
, l'islandais, la philoso-
théolojrie. 11 se sentit sur-
fa décidé pour les antiqui-
patrie;„et ce fut par une
in sur les noces des anciens
es , qu'il débuta , en 1 7^0,
mère littéraire. Il publia
■ l'occasion du mariage de
scurde çrec. Sonbicnfai-
ayant obtenu de se faire
par son ancien élève,
aQa diriger, en 17^1, l'é-
ontheim ; et ce fut là qu'il
1 avec Suhm, a la carrière
. Les deux amis se parta-
juunp encore si peu culti-
istoire des états Danois;
choisi l'histoire de Nor-
Sulun celle de Danemark
ensemble les sagas des Is-
t recueillirent d'iunouibra-
iaux. Schocuiug commença
r un Essai de la ge'ogra-
nne de la Norvège, Copeu-
5 1 , ût-4°. Quoique cet es-
iprrnne «pie le Hiimnark,
' des sciences de Copcnha-
si contente, qu'elle en lit
traduction française, qui
si restée inédite. Eu 1 7O1 ,
fit paraître, à Drotitlicim ,
pliôn de la cathédrale de
, dont il avait fait des-
es les parties , et au sujet
t il avait recueilli beau-
Itcnmeuts. Invité avec son
1 a coopérer à une biogra-
•se , il écrivit la vie du roi
jge , Harold - Ilaerdraedc ,
que Evsten; mais le projet
tgrapfcie ayant échoué, les
deux amis publièrent séparément leur
travail, sous le titre de Morceaux
pouvant servir à corriger Y ancienne
histoire de Danemark et de Nor-
vège, Copenhague, 1767, in-4°. Dès
l'anuée suivante, Schœnmg fut nom-
mé membre de l'académie de Copen-
hague , et inséra dansJe huitième volu-
me du Recueil de cette société, une Dis-
sertation sur l'antiquitéde l'aurore bo-
réale , ou plutôt sur l'antiquité des ob-
servations faites par les Grecs et les
Romains sur ce phénomène de la na-
ture dans le Nord. Sur ces entrefai-
faits,Gimnerus,ev&njedc Drontheim,
ayant conçu le projet d'une société
savante de Norvège , engagea les deux
amis à en former le noyau. Cette so-
ciété fut établie en 1700; et Tannée
suivante die publia le premier volu-
me de ses Mémoires, dont deux sont
de^hœninfi, qui iy traite As di*t-
tes et des magasins de grains; car.
pour être plus utile à sa patrie , 3
avait étudié aussi l'économie publi-
que. Pour le deuxième volume, il
fournit une Dissertation sur le nau-
frage du noble vénitien Pierre Qui-
rim dans le Nord, en i43'Jt, ainsi
que des observations sur la carte de
Norvège par le capitaine Wangen-
stein. Le troisième volume contient ,
de Scliœuing, une Notice sur l'ori-
gine de la fonderie de cuivre de Mcl-
dal , dont il avait été l'un des direc-
teurs ; enfin , il donna , pour le cin-
quième volume, un Éloge de l'éyê-
que Gunnerus, fondateur delà Socié-
té. En ij65, il fut nommé profes-
seur à 1 académie de Soroé, où il
acheva ses grands travaux histori-
ques. 11 donna, dausles tomes ut, x et
x it du recueil de l'académie de Copen-
hague, ses Recherches des conuaissan-
ces que possédaient les Grées et les
Romains relativement aux pavs du
Nord, ainsi qu'uuMcmoire sur I expé-
!U4
SCH
dition de Darius Hystaspe en Scythie.
Attaqué par le professeur Schloc-
zcr , Schœning lui répondit par
nue brochure sous le pseudonyme
de Stgurd Sigurdsen , publiée à
Soroé, en 1773. Dans les années
1773, 177I et 1775, il fit, aux
frais du gouvernemeut , des voyages
archéologiques en Norvège. Les ré-
sultats de ces excursions savantes
forment, selon M. Subm, 9 volu-
mes : il n'en a été imprimé que deux
cahiers , Copenhague , 1 778-82 , in-
4°. Après avoir publié , d'abord à
Soroé, en 1769, une Dissertation
sur J 'origine des Norvégiens , et d'au-
tres peuples du Nord, il fit paraître,
deux ans après , dans la même ville ,
le premier volume de son Histoire de
Norvège; le deuxième parut à So-
roé, eu 1773, et le troisième, qui
ne va qu'à la fin du dixième siècle,
a été mis au jour par son ami Suhm,
à Copenhague, en 1781. C'est un
des meilleurs ouvrages historiques
qu'on ait sur la Scandinavie : l'au-
teur a toujours puisé aux sources; la
littérature islandaise pour l'ancienne
histoire du Non), lui est familiè-
re; son stylé est clair et simple; sa"
manière est imitée de Polybe, qu'il
regardait comme le meilleur histo-
rien. Sulim dit que si cet ouvrage
était achevé, aucun pays ne pourrait
présenter uuc histoire comparable à
celle-ci, pour l'authenticité des faits ,
les détails et la profonde connaissan-
ces des choses. A la mort de Lange-
bek ,en 1775, Schœning fut nommé
archiviste à sa place ; et le prince
royal Ficcléric le ctyirgea dé prépa-
rer une édition du plus important
historien islandais, Snorro Sturlcson,
édition dont le prince faisait les frais.
C'était un travail familier au savant
norvégien ; les deux premiers volumes
delà nouvelle édition de Snorro pa-
SCH
rurent à Copenhague, en 1778
in-fol. , avec une traduction 1
et une introduction de Schfcnii
avait soigné aussi les cartes et
blés généalogiques. Les autres
mes furent publiés après la m
premier éditeur , par Thorlac
Îmis par WcrlauÛ*. Étant m
le la société chargée de publ
manuscrits islandais de la j
collection d'Arnas-Magnanis ,
ning eut aussi part à l'éditi
l'Ouvrage islandais , intitulé
garvaka, dont il composa la pi
Le roi l'avait nommé, en 177^
seillcr de justice. Quelques
après , il .fut attaqué d'une ph
et mourut le 18 juillet 1700
laissé un grand nombre de n
crits , tels que ses Voyages er
vése, un Traité sur les Norm
qui , selon Suhm , mériterait d
le jour; quatre-vingts cartes
nées, des province* de la No
etc. 11 a publié mi grand nom
Dissertations , entre autres : Di
tiones quatuor de origine pi
phiœ orient alis, Copenhague,
à 47 » in-8°. ; De V améliorai
l'agriculture en Norvège,
1758; De antiquissimd reip
constitutione , regitm speciati
tenlid et auctorilate apud
boréales, Soroé, itG5 , in— .-§ ■
antiquo succt'dendintre, ibid.,
Defeslo post occiaui s pli s rt
in septvnlrione olim célébrait
1 7 60 ; De anni ratione apua
res septentrionales , ibid. ; F
menla narrationis Ilerodoti fi
tftid , 17G8 et 70; De sinu C
et monte Savo. Son ami S
placé une Notice biographiqi
Schœning , à la tetc au troisi
dernier volume de l'Histoire d
vége. Son bienfaiteur Dass lui
légué en mourant une bibliotl
SCH
hère verbale de 'a laisser un
patrie, Schœning In légua
tienne à la société Norvc-
s sciences, à Dronthcim.
D— G.
lPFIJN (Jean-Daniel),
r d'éloquence et d'histoire à
■g, naquit à Sulzbourg, pe-
du margraviat de Jiadc-
, le 6 décembre i (kj }. 1 1 fit
ères études à Dourlach , puis
rt vint, eu 171 1 , à Stras-
11 il s'appliqua à l'étude des
pnreque et latine, de l'élu-
es antiquités et de l'histoire.
dans la carrière par un Pa-
* latin de Gerinaiiiriis , que
le Strasbourg fit imprimer
Son mérite le iit nommer ,
, à une chaire d'éloquence
•ire. H eut bientôt pour élè-
» IVuifle du droit public , les
les plus illustres maisons
pie. L'y professeur aussi cé-
emié à la France : Cathe-
. impératrice de Russie , lui
eti I"'*.1), des offres sédui-
uai* il refusa constamment
* propositions. Strasbourg
ers sacrifices par une aug-
1 de traitement , et en l'ciiga-
faire, aux frais de la \ille,
pe en France et en Italie.
six mois à Paris, avec les
le* plus distingués de cette
lo Moiitfauron , Hardouin,
e, ftolliu, Sac\, Yertot ,Cap-
, ]t t^non . etc. Il parcourut
-s \illr» les plus intéressantes
le la France et de l'Italie; il
t%«aiirc, dans cette patrie des
r t«Hi> les hommes qui l'illns-
hiM, hs r.resciiiibeui , S.d-
far*igli et Muratori. V son
Paris , le Ui.in rli.il J'Huxrl-
àiUftl îles affaires étrangères,
à Ltiudrespoury puiser des
SCH ai 5
connaissances positives sur l'état du
gouvernement et sur les dispositions
des partis ; il n'y resta que six mois ,
revint par la Hollande , où il connut
Muschciibroeck , Bocruaavc,Draken-
borg et autres, et ne vint qu'en 1728,
reprendre ses fonctions académiques
à Strasbourg. La société royale de
Londres lui envoya , la même année,
son diplôme de réception , et , l'année
suivante, il fut reçu , par faveur spé-
ciale du roi , membre correspondant
de l'académie des inscriptions et bel-
ies-lettres , avec le droit de \ oter dans
les assemblées de cette compagnie ,
toutes les fois qu'il viendrait a Paris.
Schœpiliu , à différentes reprises ,
lui paya son tribut par des Disser-
tations aussi savantes que curieu-
ses; ou les trouve dans les tomes
ix , x, xv , xvii , xvm et xxiii des
Mémoires de cette académie. Ses
profondes connaissances dans le droit
public de l'Allemagne , et dans les
intérêts des divers membres de cette
association , le firent consulter quel-
quefois par le garde des sceaux Chau-
>elin et par le cardinal de Fleury. Il
répondit au Mémoire que JJarteu-
stein , son ami , et référendaire du
conseil intime de l'empereur , avait
composé contre les prétentions de la
France , dans la guerre de la succes-
sion de Pologne ; et son Mémoire fut
bien reçu «les deux partis. Après la
paix de Vienne, en 1738, il lit, avec
l'agrément de Li cour de France, un
voyage dans" celte capitale , et il y
fut accueilli avec la plus grande dis-
tinction. On essaya de l'y fixer par
les propositions (es plus brillantes;
mais il les refusa toutes, et n'accepta
!«• portrait de l'empereur, enrichi de
diamants, qu'api es en avoir obtenu
l'agrément du roi. H célébra , eu
1740 . a\ec la plus grande solennité,
au nom de l'université de Strasbourg,
2I&
SGH
la fête séculaire de l'invention de
l'imprimerie. Ce fut à celle époque,
que le roi k nomma conseiller et his-
toriographe de France* Dans le même
temps , l'académie de Pétersbourg
l'admît au nombre de ses associes,
comme il l'était déjà de odle de Flo*
rence.Ce fut hn qui engagea, en i*;03,
l'électeur palatin C&aries-lliéodore,
à fonder l'academiede Manhiam c fl en
fat le président honoraire, et il y al-
lait tous les ans faire un voyage. Poe*
.sesseur d'une bibliothèque de douée
mille volumes , une des plus riches
en histoire qu'un particulier ait pos-
sédée , il la rendit publique ven-
dant toute sa ~vie, et, dans sa vieil-
lesse, il en fit présent, ainsi que
de son cabinet, a la ville de Stras-
bourg , qui lui en témoigna sa recon-
naissance par une pension viagère. La
cinquantième année de son profes-
sorat fut célébrée comme une fête
publique , k Strasbourg , le aa no-
vembre 1770; mais il ne jouit pas
long-temps de cette sorte de triom-
phe : une fièvre lente remporta le 7
août 177 1 , âgé de près de soixante-
dix-sept ans. Le Beau prononça son
éloge. Schœpfiin avait eu le singulier
honneur de voir paraître , avant de
mourir, l'histoire de sa vie, compo-
sée en latin par Ying , instituteur
des princes de Bade, un de ses élèves.
Elle a été imprimée, en 1769, in-4°.
Il y en a une autre plus récente par
Koch. Oberlin a donné, sous le titre
de : Musœum Schœpjliniy la descrip-
tion du cabinet de ce professeur,
Strasbourg, 1785, in-jf. Ce n'est
que le tome Ier. , qui ne contient que
les pierres, les marbres et les vases.
Le reste n'a point paru. Parmi les
nombreux ouvrages que Schœpfiin
a laissés , les principaux sont :
I. Une édition corrigée et augmen-
tée des Annales Arsacidarum, de
SGH
l'abbé de Leoguerue , Stras!
iy34, in-4°- *I« Commenté
historicœ et eriticœ, Bile ,
in-4°. C'est un Recueil d'uni
taine de dissertations savantes
la pkpartavaientdéjà étéimp
séparément, k mesure qu'Aies
composées en 17*9, in3i ,
et autres années. III. Fmdicia
grapbicœ. Strasbourg ,1750,
L'auteur' prétend que la déce
des caractères mobiles en boi
faite àStraabourg^etau'onles
déjà employés en i43ô;mais »
mon a été réfutée par Fournia
d'autres.'Du reste, l'ouvragere
des pièces très-curieuses, qui
un grand jour sur l'origine di
primerie , mais qmn'exirésota
toutes les difficultés. Fourmer 1<
a fait, sur cet ouvrage, des <
varions critiques, Paris, 17Ô
80. IV. Alsatia illustrât*, c
ramona ,francica> Calmar,
176a, a vol. in-fol. Cet ou
1 dont l'auteur avait concerté I
avec le chancelier d'A^uesses
l'honorait de son amitié, ne
rien à désirer sur l'Alsace,
l'abondance des matériaux. L
Schœpflin en présenta le prem
à Louis XV, ce monarque lui a
une pension de 2,000 livres. 1
diciœ celticœ , Strasbourg , 1
1760, in-4°. L'auteur y fait v<
le nom de celtique n'appartem
prement qu'à une partie des C
et que les Germains étaient de
pies très-différents des Cehei
examine l'origine et les révo
de la langue celtique , et y réro
lumières entièrement nouveUi
ouvrage a été traduit en fran<
réfuté par Pelloutier , à la fin d
1er. de son Histoire des Cdn
Historia zœringo-badcnsis ,
ruhe, 1763-1766^ 7 vol.
proBveqnek maison de
oflsmnil reenante, des-
de Zzringen, qui
k Suisse, et dont
depuis iai8. VU.
t aneYomgtct, Carolin-
sstia et mevu ai-
fcetm, 177^1775,
«•un joint orainairemcpC
; à VAUatia MustrSta
dont ). VIIL On a en-
des éclaircissements sur
e$ Cdtes, par Pdloutier ,
ro«ve dans la traduction
|u'en a faite M. Purmann,
1777 , in-4°. Il a coopé-
k nouveJk édition de h
te historique de France,
te» Scheepflin avait lu a
dea inscriptions des Mé-
le projet de Charkmagne ,
k Rhin au Danube. On
lé de k vie de ce savant ,
ouveun extrait dans les
ktérmres , et dans le Mo-
messidor an ia. G.T-t.
TTGEN ( Christian ) ,
, naquit en 1687, a Wur-
axe. Son père, qui était
f avait reçu une éducation
qui k mit en état de don-
ne ks premières leçons à
dura continua ses études
lf*e de quinze ans au gym-
vnTe natale , où se trou-
professeurs renommes; et
02 Jusqu'en 1707 , au
e k Porte ( SdudP/orte),
tbourg , qui est encore de
■se des premières écoles
se. De la il se rendit à l'u-
e Leipzig, pour faire son
théologie , et s'appliquer
et orientales. Il y passa
menant sa vie par des tra-
mes, et par quelques le-
lomiiit A la demande d'un
SCH 317
libraire de cette vilk, il s'occupa de
k révision du manuscrit laisse, en
1667, par Thomas Reinesius, son*
k titre à'EponymologicuM : c'était
un glossaire pour l'intelligence des
inscriptions antiques* Ce manuscrit
informe avait besoin d'àredechiflré ,
mis au net, et complété par k moyen
des inscriptions, qui depuis k mort
de Reinesius avaient été publiées par
Fabretti. Le travail de Schœttgen
Sassa ensuite dans k bibliothèque
e Jean Leclerc, et finalement entre
les mains de Christophe Sax, qui
s'occupa long-temps à l'enrichir de
mots tirés des inscriptions recueil-
lies ou publiées dans le dix-huitième
sièck,par'Gude, Doni, Gori, Paa-
sionei , Bonada , Barmann et Pau-
lus. Après k mort de Sax, les pa-
piers que ce savant avait laissés, y
compris 1 Eparyrmoiogicum de Rei-
nesius, Schœttgen et ^Sax , furent
achetés par Louis Buonaparte, alors
roi de Hollande. Il faut espérer que
le gouvernement des Pays-Bas aura
soin de faire publier enfin un ouvra-
ge de cette importance , qui manque
a la philologie. Schœttgen prépara
aussi une nouvelle édition des Scrin-
torcs rei rusticœ , qui ne fut publiée
qu'en i7&>, par Gesner. Renonçant,
en 1 7 16 , à la prédication , pour la-
quelle il avait montré beaucoup de
goût dans sa jeunesse, il se voua à
l'instruction publique, fut nommé
recteur du gymnase de Francfort sur
l'Oder; en 1719, professeur de bel-
les-lettres à celui de Stargard;et, en
1728, recteur d'un des gymnases de
Dresde. Il occupa cette place jusqu'à
sa mort, arrivée le i5 octobre 175 1.
Ce savant avait été marié avec la fille
d'un médecin de Berlin, de laquelle
il eut huit enfants. Sa carrière n'a
pas été brillante, mais elle fut utile:
son mérite, comme professeur, n'a
2l8
SCH
pas seulement été recourra et célébré
par les nombreux disciples qu'il a
formés ; il lui valut encore une grande
considération de la part de ses con-
citoyens et des étrangers. Outre l'é-
rudition philologique et historique ,
Schœttgen possédait à un rare degré
la littérature orientale et rabbinisti-
quc. Il fut souvent consulté par les
docteurs juifs ,qui étaient pénétrés de
la plus haute vénération pour sa sa-
gesse; mais ce sentiment se changea
tout-à-coup en haine , lorsqu'ils s'a-
Ecrçurcnt que Schœttgen n'avait si
ieu étudié les livres des plus an-
ciens rabbins, que pour confondre leur
savoir et le faire tourner au triom-
phe du christianisme. Il fit paraître,
en 1 nfô , son Jésus le vrai Messie ,
î vol. in-8°. , où il prouva', par les
livres des Juifs eux-mêmes , que tous
les passages de r Ancien-Testament
qu'ils ont entendus du Messie, ont
été accomplis par le Christ. Dans
l'introduction, qui renferme l'Histoire
de rOrtliodoxie juive, l'auteur dé-
montre la conformité des dogmes
juifs et chrétiens , que les rabbins mé-
connaissent. Ce livre est l'ouvrage le
plus fort qu'on ait écrit contre l'in-
crédulité des Juifs ; et il ne paraît
]ms qu'on puisse rien y ajouter.
Schœttgen a soigné des éditions cs-
timeesdes Lettres attribuées à Thé-
misloclc , Leipzig , 1716, iu-8°. , de
Quinte-Curce , 1717, in-iu. ; du
Nouvrau-Tvstamcnt , 1744* in-8*\
te Philon , de 1 729 , qui paraît être
une nouvelle édition , n'est que celle de
W ittenibcrg, i(k)i , à laquelle un li-
braire de Francfort ajouta une préfa-
ce et un nouveau frontispice. Schœtt-
gen a aussi donné de nouvelles édi-
tions des ouvrages de Lambert Bos,
.sur les ellipses grecques ; de Waltcr,
sur les ellipses hébraïques; et du Lexi-
<jfi4> de Pasor, sur le Nouvcau-Tes-
SCH
tament. Lui-même publia plus tard
un meilleur Lexique de ce genre , qui
depuis a été réimprime' avec des addi-
tions de Krebs et Spohn , ainsi qu'un
Dictionnaire d'antiauités. Fabricant
ayant laissé incomplète sa biliothëque
latine du moyen âge , Schœttgen y
ajouta un sixième vol., renfermant lei
lettres P a Z. Outre l'ouvrage alle-
mand que nous avons cité, ses Horm
hebraicœ et taimudicœ , qui pa-
rurent en 1733 et 174s 2 voL m-
4°. , furent les produits de tes tra-
vaux dans les langues orientales,
conjointement avec u.-Ghr. Kreyag»
Il rédigea encore, en allemand , «ne
collection intéressante pour l'Histoire
de Saxe, îa vol. in-8°.,et il pu-
blia , dans la mente langue, nue rie
de Conrad -le -Grand, margrave
de Misme , et V Histoire de We*
precht de Groetsch, margrave de
Lusocc. Apres sa mort , on publia :
Diplomataria ad scriptores Histo-
riée Germanicœ medii œvi cum si"
gillis œre incisis , 1 733 et années sui-
vantes : collection qu'il avahfaite avec
Krcysig. Enfin il existe de Schœttgen
environ quatre - vingts Opuscules ,
Dissertations , Programmes , • etc.,
Ceux qui éclairassent quelques points
de l'ibstoire de Saxe, ont été réunis
sous le titre de Schœttgcni opuscul*
minora, IJistoriam saxonicam UIuS'
tran tia , Lei pxig , 1 7G7 , in-8°. Sri, .
SC1101FFER ( Jkaw). F. Scncw
TER.
SCIIOLLINER (Hemiahh) /his-
torien, né, le i5 janvier 17*1 , à
Freisingen , où son père était institu-
teur, fut élevé chei les Béuédictins
de celte petite ville, qui y avaient «ne
très-bonne école latine. A l'âge de
seize ans , il entra lui-même dans l'or-
dre . à l'abbaye d'Ober Alla jeh , et y
étudia , pendant quatre ans, la phi-
losophie , les mathématiques, puis
SCR
gief à Salzhonrg. En 17^5,
ordres. Ses supérieurs, ju-c-
! parti qu'ils tireraient de
ts , renvoyèrent à Erfurt ,
perfectionner dans les lan-
atales, et plus tard à Sak-
our y apprendre Je droit ci-
roit canon. Apres avoir voue'
?es à cette ëtiide , il futchar-
igocr lui-même la théologie
ut canon à Olier Altaich. Il
dans ces fonctions, une si
rptitation , que la congréga-
iroiscdes Benédictius le uom-
teur-général des études. £n
ftnrau membre de la classe
te de l'académie des sciences
h. Envoyé, eu 1760, à Salz-
Kmr y professer la théologie
pie , u remplît, pendant six
tte chaire, avec uu grand
après quoi il retourna, à
aich , où ses supérieurs l'a-
ippeié. U y reçut, de l'a-
des sciences de Munich ,
DÎssion honorable de rédi-
mis le dixième volume, les
mta Bcica , ou Collection
iirx historiques de cette aca-
â la place de Pfefld , qui
: soigné les premiers volu-
qai venait d'entrer au servi-
incc. Eu 1770, il Ht, à Yieu-
r les afTaiiTs de son couvent
:r qu'il mit à profit pour re-
les diplômes et d'autres ma-
ii.«4< niques. Après son retour,
mimé MircrsMVrnirnt curé à
Tg , prieur d'Ober Altaich,
77 3 , professeur de théologie
«ne, a l'université d'Iugols-
frcli-ur de Bavière et le nrin-
r de Freisingen lui coiiférereut
le leur conseiller ccelcMasli-
bout de quatre a us , il se dé-
■tte charge , et retourna cnci>-
m dans soo monastère, espë-
SCH
aig
iant q.ie dorénavant il lui serait per-
mis de se consacrer exclusivement
aux travaux historiques: mais sesV
périeurs l'ayant chargé de l'admiufs-
tration de la prévôté de Walchen-
bourg , dépendante de l'abbaye ,
SchoUincr , accoutumé à l'obéissance,
se soumit à la nécessité. Enfin , en
1 784* , il fut dispensé de cette fonction
pénible, et put faire de l'histoire l'u-
nique occupation du restedeses jours,
oui finirent le 16 juillet i7<)5. Regar-
dant les médailles qu'il avait reçues
i>our quelques-uns de ses ouvrages, et
es honoraires qu'il avait gagnés ,
comme une fortune dont il pouvait
disposer, il en lit un fonds , qu il légua
au monastère , ponr en employer le
revenu à l'entretien de la bibliothè-
que. Ses ouvrages sont de deux clas-
ses. Ceux qu'il publia avant 1775 ,
ayant la théologie et l'histoire ecclé-
siastique pour objet ; ont la plupart
la forme de dissertations; nous eu ci-
terons les suivantes : De magistra-
tuum ecclesiasticorum creatione ;
De religione lutherand Caiholicis ,
jurtà ipsurn, ut ad eam accédant
amabilc , rvipsa vtro ne ad eam de-
ficiant , odibilc , Ecclesiœ crimta-
lis et occidentalis concordid in
transsubstantiat'wnc ; De hierar-
chid Ecclesiœ catholicœ ; Historia
theoloçiiv christianœ seculi primi ,
etc. Depuis 1776, Scholliner ne s'oc-
cupa presque exclusivement que de
l'histoire de la Bavière , de la généa-
logie de ses princes et de la vie des
hommes célèbres que ce pays a pro-
duits. Un grand nombre de ses tra-
vaux sont insérés dans les tom. xi a
xviii des Monument a Boïca, dans
les tom. iv et v des Mémoires de
l'académie de Munich , et dans le Re-
cueil de Wcstciirieder (#<? trtrgezur
vaterlandischen Gcschichle ) , Mu-
nich , 1 788 et suiv. ). S — L.
{HeitUDt); ma- tes cours de ce pays. C'était une mis
rjchal de France, naquit 1 Paru , en «on fort délicate à cau.se de la dis**
^B3 : sa famille , originaire de Mis- dence de religion; il la remplit avec ■'"
nie, s'était établie dans le royaume, à beaucoup de supériorité'. Au moment ■
laGu duquinzicraesiècle(i);fonpire delaniptm-eavcc les princes , il reçut
avait été, sous Charles IX, Henri III l'ordre de lever en Allemagne quatre *
et Henri IV, commandant des trou- puillt reitres et quatre mille huuc ''
pes allemandes au service de France, gueoets, et conduisit lui-même ces
puisgouveraeurdebraarcbe.Ilacne- ttoqpes à Paiîa. Pendant les trouble» ''•
ta la seigneurie de NanteuQponr son Qui suivirent la mort du maréchal '
fils Henri. Celui-ci porta d^bord le J'Ancre et l'exil de la reine ( i f > 1 7 et '>
titredecômtedeNanteuil,etfit,»ous »6s8), Schoniberg servit en l'iciuunt, '
ce nom , ses premières armes à l'âge sous les ordres de Lcstliguicres, con- "
de dix-sept arts , avec le duc de Mer- H«l«iKspapju]»(jiiîvmil.-iicnlac«ibInt '
cœur, en Hongrie, où oe seigneur et Je duc de Savoie, alors liili-le allicdc
le prbee de Juioville étaient ailes faire 1* France. T.c -.<> juin atiii), il sne- <■'■
la guerre en volontaires dans les trou- coda au président Jammu dons la ''
pes de l'empereur Rodolphe II. Le place de surintendant des finance», <
jeune Na 11 leuil se fit remarquer par et n'al>audonna pas pour cela la car* '
sa resolution au siège d'Albe Royale , nere des armes. 11 remplit la ch*t> <
qui fut enlevée d'assaut. A son retour gede grand-maître de l'urliltcric aux i
en France, il prit le thre de comte ï^gea de Saint- Jcan-d'AnpIi et de
de Schomberg, dont il se trouva en Monttiikm , et contribua puissant-
possession par la mort de son père, ment a la conquête des places que les
Les dix-sept ans de paix dont la Calvinistes possédaient dans le Lin-
France jouit pendant les dernières guedoc. A la mort de Lu vues, sa '
années du règne de Henri IV et les >&ti , il fut porté à la tète des a Haï- ;
premières de celui de Louis XIII , resavw le cardinal de Ucii et M. de
enchaînèrent son ardeur guerrière; Puisk par le parti qui voulait en
mais sa vie n'en fut pas moins utile «carter l'évêquc de Lucou, depuis
à l'état. Il lui rendit d'importants ser- cardinal de Richelieu : il fut de rex- y
vices par une rare habileté dans les af- pedition du Roucrgue {_ i6aa), us- 1
fa ires. Nommé, en 1608 , lieutenant jours eu qualité de commanda ut de
Iiourle roi, danslc Limousin, il apaisa l'artillerie. On tenait beaucoup à
es troubles élevés dans ce pays, A s'emparerde lavilledcSaiiit-Aiiiiinin,
l'occasion de querelles de religion. Le un des boulevards des mécontents, ,
comte de Schomberg passa ensuite en place très-forte, située au milieu de .
Angleterre, comme ambassadeur, et monta ■■■..-.. et d'un accès dilucilc
quittala Grande-Bretagne, en 1616, 1^» habitants et la garnison, appre-
pouralleren Allemagne veilleranxin- ■>■■* qu'on voulait les assiéger, ri*
térets de la France, auprès dedifteren- rentdc ce projet, en disant qu'ils M
-— craignaient rien , car l'artillerie
avait la goutte ; Schomberg était dans
i Suu le «intt» ° - ' ° , , ~T
ta. pinititan, cemoiiK-m fortement r.ttaque décrite
dïïSST£^iSÏCifcSr«2i: ■••■-«î maisuialgréses souffrances,
"V™ d"d'aTM™^!Î7 rît2i!ï!" &!"**?'* A surmonta tons les obstacles, arriva
...—,_ ^ ^ ojfcjji l'artillerie, foudroyait
Jiiuni iliiri4*lbn|vwi, ya^lm
SCH SCH a»
Ëb força de capituler : Loin- ni», & la fin de l'action. Cette Mes-
Bf autre* places Mbirent sure, quoique grave, ne l'empêcha
Ht; enfin , dam moins de pas de continuer la campagne ; il
in» , toute la Guienne ren- prit Pignerol , et força le duc de Sa-
'«AeiMBcedaroi. Maigre* voie a lever le siège de Casai. II
r«à»i de «o services , Schomberg ne écrivit lai-même la relation de cette
■m puiui grâce dirait BicbeOeii, campagne , qui fût imprimée sous le
la* bru uepouvail balancer ]la puif- titre de Relation Jeta guerre d'I~.
mmmi B sevii prive de h charge de (aie, i63o, in-4". Le dévouement
il lui li m de» Irruaees, et éloigné que Schomberg avait montré pour
tel* cour. On dunna au marquis de U cour , le fit nommer, en it>3^,
H^bnurb Utea desurechal, au- chef de l'armée destinée à combattre,
SBita"ttf>a| avait de» droit* bien dans le Languedoc , les rebelle» com-
}0ÊL asnswBpi ewit trop habile mandés par le duc d'Orléans, frère
^^Wtjsal tot qu'il agissait contre du roi, et le duc de Montmorenci. Il
— . ilFiHt, en rcirunf les hommes livra bataiflea cehii-ci auprès de Cas-
ée mente. Voulant réparer cette tdnandari, le i*r. septembre i(i3»,
faute, fl prormta lin-sséme an roi le dispersa ses troupes et le fit prisonnier
smaldV.SrJiotDberi;, et rai fit don- ( V . Mortmosekci , XXX, 17),
^LwÇÊÉm* de maréchal , en ifh5, L'habileté de ses manœuvres , U
mort de Roqudaare; et, dès ce promptitude avec bquelle 3 passa la
muas*** , il lui muni» ane entière cou- rivière de Fresque! , décidèrent de la
■r. SrhucntiFri: fat chargé , en journée. Pour prix de la victoire, il
- , d> r Ka««r \n Anglais de l'île fut nommé gouverneur du Langue-
■JpMWM 4t U nobltMCse dis- doc ; mais a n'exerça pas long-
iger les dan- temps cette charge , et mourut d'a-
i. Il attaqua poplexie, le 17 novembre de la me-
1 an moment ou ce général me année, à Bordeaux, où se trou-
r>p-;Tir«Taisseaui,et vait alors la cour. Le soir même ou
hmnaaMaai|JtKm(iit. Il servit ensuite il expira, le cardinal de Richelieu
savrasVanoup de gloire, au siège de éprouvait auprès de lui une rétention
bmaahamt, antra le premier dans la d uriue tellement violente, que l'on
asnV.ha» sjîii Ji quatorze compagnies alla annoncer au roi la mort de
B — aises , et punit de Schomberg et celle du cardinal en
qui s'étaient intro- mime temps ; mais Richelieu fut
nés maisons pour sauve par les soins éclairés des mé-
__ Le rai Je* choisit , deux ans decins. Schnmbere passait pour un
smaaa,amm-aWnlfnaDt,oUikshgucrre des hommes les plus savants de son
SasmTMnPieMoatpmvdéiendre temps; il seinontranussi habiledans
■ «■Maatooe contre l'empire et letnanegede h politique que dans
te* aémaap d'Italie. An mémorable l'art de la guerre; a l'exemple de
uanssW «a Pas-de-Sur* , Schomlirrg son père, il se fit un honneur de pro-
at*saami b droite de» retranchements tegrr les gens de lettres; nul ne fui
umeâias , aui fermaient le détroit , et plus magnifique, plus lierai. ï'njdnr
ha rsafan & la nhe d'une partie de un de ses intendants lui comptait irne
Irnjiiraa da roi; mais il fut blesse somme assez forte, eu présence de
fm sans» de aaouisaat , dans les phisienrs officient; l'un dit à demi-
voix: Avecccla } e serais haï retttpour
la vie. Soyezbeureux,hndit Schom-
hcrg, eji le contraignant d'accepter
cet argent. Ou cite Te raîme trait de
FraiiçoisI". Le cardinal de Richelieu
parle ainsi deSchoinbergdanssesMe-
moires. « C'était un gentilhomme qui
d faisait profession d'être fidèle, et
» tenait cette qualité' de sa nation. Il
a avait moins de pointe d'esprit que
d de solidité de jugement ; il le mou-
»' ira en la charge de surinlendaiit
d des finances, en laquelle, sans s'être
n enrichi d'un teston , et ayant lott-
« jours conserve1 l'intégrité ancienne
■ qui semble n'être plus de ce temps ,
» néanmoins les financiers sous lui
s n 'abusèrent pas peu de sa facilité.
» Il était homme de grand cœur , de
■ générosité et de bonne foi : Dieu
» l'a signalé en l'exécution dejrois
» grandes actions à l'état, de» plus
d importantes de notre siècle.
M— i— *.
SCnOMBEl\G(CnARLE*,ruicDE),
lils du précédent, naquit le i6février
i(îoi , à Nanteuil. Attaché d'abord
en qualité d'enfant d'honneur à Louis
Xlll , il gagna les bonnes grâces de
ce prince , qui lui donna , dans la
suite , des marques fréquentes d'af-
fection. Il fit ses premières armes,
sous les ordres de son père , dans le
Languedoc cl le Poitou , fut blessé an
siège de Somraièrcs , en i(iii , et
signala sa valeur, rnWiag, à la prise
du Pas-de-Suze et de Privas. L'aunée
suivante , il accompagna le roi dans
sou voyage en Savoie. Leduc d'ffai-
Ilivn ( c'est le nom qu'il porta italors ),
à la tèïc d'une compagnie de chevau-
légers de la garde, se lit remarquer
au^ combat de 11 ouvra y ( lG3a), et y
Î'nt une blessure grave. Il fut ci
t dans la promotion suivante des
hcvalicrsde l'Ordre du Saint-Esprit;
1 le loi joignit a ce'tc faveur celle de
SCS
le nom mer "ouverneur du Languedoc |
11 défit les Espagnols , en i636 , de- J
vant Lciicate (i) j fut créé peu de j
temps après maréchal de Franc* j j
(t poursuivant le cours de ses succès J
dans le Roussil lou , remporta , 'sur les |
Esj>.-i^iuil.'i,di(Ii-i-(;ittSav;tiit.nr;i-.s;EijfJii,
secondé par le maréchal de La Meil-
leraie { V, ce nom , XXVIII , i»b!
il prit Perpignan, ea iG4*j. La mort I
de Tionis XIII fut le terme.de ea-ftffc [,
ftiuc. Ou lui demanda sa démission ik
Eiuvcruement de Languedoc , "
donner a Gaston d'Orléans:
il conserva le titre At
rai de cette province; et il obtint, _
forme d'indemnité, le gouvernement
lie Metz , avec la charge de colonel
des Suisses et Grisons, que le duc
d'Orléaus ne voulut pas voir donner
au duc de Longucvitle. Contraint de
prendre le commandement de l'année
de Catalogne , au refus du frère du
cardinal Mazarm , il partit , dit M11*.
deMoutpensier, n avec peu d'argent ,
peu de faveur et peu a hommes ; et
ceux qui sont du métier de f.ùrc rire
les autres disaient, par raillerie , qw
celui qiû voudrait aller en lien perùV
leux, devait suivre ce maréchal. L»
courtisans prétendaient que tous sel
exploits se borneraient a donner An
sérénades aux dames espagnoles ; car
quoi qu'il ne fut plus jeune, il était
loiijoiirsgnlanln [V. ses Mémoires, n,
a-3, édit. d'Amslerd., 1 75o ). Schoot-
Lerg prit ccpciiiLuI Turtuscd'av:
en 16)8, malgré la résistance
niâtre des assiégés. L'évéquede
ville fut trouvé tué sur la bri
une demi' pique à la main. TqMs.l
gloire d'une entreprise si hardie
vint à Scbomberg } mais sa iav _ m
fut pas plus grande.. Quoique la
seH
m ministre ne cessassent de
r des sujets de plainte , il
iiicunc part aux troubles
mourut regretté des gens
à Paris, le G juin iÙ56.
» furent ensevelis dans le
de son père, a NantcuiJ.
lit point de postente', quoi-.
ëté jnarie' deux fois ; la
i vec Anne , duchesse d'Hal-
t il prit le nom et le rang
pairs du royaume; la se-
c Marie de Hautefort, célc-
a beauté', et dont l'article
larechal de Schomberg et
eurent l'honneur d'être les
protecteurs de Bossuet ,
riLuèfmt beaucoup à faire
à la cour. Par reconnais-
lëdia au maréchal sa Bé-
à* Csieekisme de Paul
d conserve des Lettres du
lomberg, à la suite de celles
Te, à la Bibliothèque dn
s de Bontbilier, k. 6. Son
grave plusieurs fois dan*
nats, sctrun\c dans l'ou-
ifule' : les Triomphes tir
mfr, iu-foL, et Lit partie
i de Moutcornct. \\ -s.
IBERG ( Marie ol IUu-
urhesse ni.) , femme du nre-
lit lille du marquis de llau-
N^Dulrilav. Elle perdit
t trés-biiiiiie lieurc. Lors-
ut à la cour de Louis XIII,
emirre fois, à Page dequa-
s* licautc lit le plus ^i.iik!
tur< d'alxjnl Mled'hounciir
le Mnl ici s. elle passa bieu-
irr île la jeune reine, qui
r S4»n amitié et d'une rou-
t rlh* se montra toujours
-pèce «le pmlil«Tliou que le
i pour Mllr. de llautefort,
iû la %ilt aurait bientôt
actère de la passion, sî
SCH
aa3
Louis XIII avait su aimer ses maî-
tresses autrement que ses favoris. « Il
en était jaloux , dit le président Hé-
uault, et c'était là où se bornaient ses
sentiments. 9 En effet, jamais amour
ne fut plus chaste que celui de ce
prince pour sa jeune favorite , qui
ayant obtenu la survivance de sa
grand'mèrc, Mm*. de la Flotte, à la
charge de dame d'atours, porta dès-
lors le titre dedame. Quand le roi était
en tete-à-tete avec elle , il lui parlait
beaucoup de chiens, d'oiseaux, et
principalement de chasse , ayant un
goût décide' pour ce genre d'exercice,
et j déployant une adresse extraordi-
naire. Mm*. de Hautefort essentielle-
ment occupée de plaire à la reine
Anne d'Autriche , répondait peu k
l'affection du monarque, dont le ca-
ractère et les boutades la rebutaient
tellement qu'elle ne pouvait , dit
Mllc. de Montnensier , s'empêcher de
se moquer quelquefois de lui. Elle eût
voulu tirer sa souveraine de la ser-
vitude que celle-ci partageait avec le
royal punili du cardinal de Riche-
lieu. Ou lit , dans les Mémoires du
temps , qu'un jour le roi étant entré
dans la chambred'Anne d'Autriche,
qui était à sa toilette, s'ajicrçut que
M «ne. de Hautefort cachait dans son
sein un billet. Comme il insistait pour
en avoir connaissance, la reine saisit
les mains de sa lille d'houncur,ctdit
à Louis de prendre ce billet où il était;
il répondit qu'il n'avait garde, et
qu'il n'osait y toucher , si bien que
la reine tenait toujours M,,ic.de Hau-
tefort. Alors le roi s'arma d'une pai-
re de pincettes d'argent , à l'aide des-
quelles il voulut essayer s'il pourrait
avoir le papier. Mais M,m'.ilc Hau-
tefort l'avait placé trop a\ant , et la
reine la laissa s'échapper après qu'elle
se fut divertie , et de la peur on'ello
avait cot-, et d ■» l'cmWras de Lo.iis
2*4 SGH
XIII (i). Mais 'A est peu frrolabie
qu'Anne d'Autriche se «oit pritee à
ce manège. Cependant Saint-Simon,
tout en confirmant le fait, sans par-
ler des pincettes d'argent, dit que
la reine était présente et intéressée
au billet, am d'abord fut séné. H
ajoute que le roi voulant l'enlever à
Mme, de Hautefbrt , 3s se débattirent
assez long-temps. Peut-être esfrilphis
croyable que eetteseène se soit passée
en tête-à-tête, et que k papeer ne
fut-antre chose qu'une promesse écri-
te, de se défaire du cardinal de Ri-
chelieu , promesse citons du bible
monarque par M**, de Hautefcft.
Quoi ou il ensuit, Louis XHIne tarda
pas à h nommer daine d'atours. Cefut
alors que l'espèce d'amour qu'il avait
pour elle aua jusqu'à la ]Hus via- ,
tente jalousie; celle de Bichwiauj était
d'une nature différente. Il compro-
mit M"**, de Hautefbrt dans les in-
trigues qu'il se permettait centre la
reine, et finit par persuader au roi
d'éloigner la confidente d'Amied' Au-
triche, pendant qumrif}burs seule-
lemeut. Mais , de délais en délais,
Louis XIII s'était accoutumé à ne
plus la voir , et die fut remplacée
dans la faveur de ce prince, par Cinq-
Mars , protégé du cardinal ,qui bien-
tôt conçut l'espoir de supplanter hn-
même ce jeune homme. La régente ,
après la mort du roi , rappela Mme.
de Hautefbrt & la cour ; mais la dame
d'atours, s'exprimant avec trop de li-
berté sur le cardinal Masarin, fut de
nouveau disgraciée : ce qui put con-
tribuer à justifier l'opinion que Louis
XIII avait émise sur la reine sa
femme , en lni reprochant un carac-
tère d'ingratitude. Mm* de Hautefbrt
se retira dans un couvent , voulant
(■) On Tok, dan» Saurai, GmlmMimiidts rvisd*
Franc» , uns grarara qui représente catte étrange
■cinc.
sca
ou croyant vouloir se faire retig
Ceffeta cette époque qu'elle coe
maréehal Chartes duede Schon
dont eUedevint la femme, en se
bte x6tf>. Dès4ors die ne se m
{lus que rarement à la cour,qu
■ouïs XIV lui témoignât béai
d'estime et de bienvedlance. y
en i656, die conserva dans le
de une grande considération*
était amie demesdames de Sévi
de Lofayette, et protégeait Sa
4ui l'a célébrée bus plusieurs j
oe vert. (^'SeàBaorr). Quand <
Anne' d'Autriche dans urne m
laMunshcurcnse, dkmtnfjfryA
Jeavec empressement Idipi le J
sait oommeunexemplê devenu
fqnd^ftf fa?** toutes les ooens
liant qu'il n'aurait léniiniii
vertu d'aucune femme , et ce n1
la reine son épouse, et de la :
chaledeSchomberg.Il existe*
de cette dame, qui doit ave
écriteplusde sept ans avant sa
puisqu'il n'y est point questioi
proposition que lui fit Louis
de remplir la place de dame i
nenr de la dauphine, afin de i
tre à la cour ta dignité et la
deur qu'en commençait à nfj
voir. La maréchale de Scho
avait alors soixante-huit au
n'accepta point. Cependant le*
avait écrit de sa main deux
pressantes: die persista dans i
fus , résolue de consacrer le ri
ses jours aux exercices de pu
s'enferma dans le couvent de L
delène de Traind, à Paris,
mourut le ior. août 1691 , à
soixante-quinze ans. — Le coi
Schomberg, petit-fils du duc Cl
et le dernier de cette famille
maiéchaMe-camp , sous le rè
Louis XV , et il passa pour 1
grands seigneurs tes pins instr
le* plus spirituels de <r temps-lit. Lie
avec beaminiii de gen* i!f lettres*, cl
dort il pirtageait le* goûts ri les opi-
MM, H fut lnriM-i,-iii|i- 'il l'orn-s-
[mi*nt.r jiw le nliil'i^n|>1n- île l'n-
erv , et Ir vi.ila dans m retraite.
L—P_K.
:i . ix.nvrlul île France d'tiiH' autre
t-omlle qur le* preVrileuls, descendait
4"— ■ iwsninrnuiwiidV\llpmagnt-it-
wdrcWle de Clrv ex dont elle portait
trnta. 11 était Ois Je Méiurd de
— éVi„ , qui reçut de l'électeur
■a» Fmlenc V l.i «omission de
I »^i tiusaatil^ nage a *ec la princesse
muua» : rv. r-M,«„. v, » .
5o3 , et d'Ame, fille dTvlunani
ftijf r . pair et second baron d'An-
e^nerrr. P*" Wl iGifl. il u 'avait que
aantamea m ni», lorsqu'il eut le malheur
ie p*tdre *uo père. M resta «il
profit ses talents dans des occasion*
importantes. Après U mort du prince
Guillaume (i65o),Scnomberg«vû-it
en France, acheta la compagnie des
cardes écossaises, terril eu Poitou,
dans les guerres civiles, ptnsfji Chaos-
pagne, au siège de Rhétd, où il corn-
manda l'infanterie, dansl'absencc des
officiers généraux. Le cardinal Ma sa-
rin le récompensa de sa valeur , en hû
faisant expédier un brevet de lieute-
nant-général à l'armée de Flandre. La
E-ise de Landrecies et de Saiot-Gui-
in fu tje fruit de ses premiers exploits.
AusiégcdeValcucieunes, son fils aîné
fut tué, sous ses veux, dans la tran-
chée , tandis qu'il posait une fascine
dans un endroit découvert. Schom-
berg eut assez de fermeté pour sup-
porter ce malheur, et continua de
ie r-r-lre «.
Mil r "'
qui dWgU, jin
Nim.d-nitil ne put -amait, dans
aulr , obti-iiir de compter. Il nn-
«a , 4es l'enCaner, son inclina Hou
wnerr.tt l.nilnln qualité* «ni Ae-
■stt rifinlrer un jour. A «irj- uns
rtrwvaif i U faniru** hauillc de
*Staoew. où le* Suédois furent dé-
s> fmr Ir* Imperraut. 11 wnil en-
te • la rrtrailc dr Maicnrr ; puis
lut Dole, .ou. le. ordre, de Haut-
■ r j ) , qui lui avait
■r u»w c^Dipj-'nir dam Min régi-
■L 11 unvii r» grand capitaine en
Uijir , fut charge de surprendre
-ndlmaM» , battit la garde avancée
- ■ ■ ■ li j ■ I . . ' |.i'<!< m ir .m-,:
V l.Ymprreur Ir punit du
■— ' -qnant m-* liiniv.
_- _ ,i-, ^j de drniifiJcr
■c en Hollande. 1> prince
e, Henri-Frédéric, s'empressa
'--—ardnlamnloi, et mit a
donner ses ordres avec le même sauf.
froid qu'auparavant. Il commandait,
alabataOle des Dunes, la seconde H-
Ede l'aile gauche , et ilcootriboa
ucoup an succès de cette journée,
où la valeur du prince de Confié s»
put sauver l'a rmec espagnole. 11 prit
ensuite Borgnes et quelques autres
E laces, dont U fut nommé gouverneur,
a paix avec l'Espagne semblait de-
voir condamner Schomlierg à l'inac-
tion ; mais les Espagnols n'avaient
Coinl abandonné le projet d'enlever
1 Portugal i la maison de firagance.
Il fil offrir ses services à la régente,
et biî conduisit un corps de quatre
mille hummes, oui suint pour assu-
rer aux Portugais la supériorité. 0
battit les Espagnols dans toutes les
rencontres . et termina cette expédi-
tion brillante par ta victoire de Villa
Viciosa , qui raffermit pour toujours
le trône de Portugal ( i ). Ses service»
: p.««j, *-. V
■NT, XVj,,l J.
tteO SGH
lui méritèrent la grandesse avec le ti-
tre de comte; et il revint à Paris, où il
fut accueilli aveceuthousiasme. M,n\
de Sévigné , qui le voyait fréquem-
ment ainsi que sa femme, écrivait à
M mc. de Grignan : « M. de Schomberg
me paraît un des plus aimables maris
du monde , sans compter que c'est un
héros : il a l'esprit orne' et une intel-
ligence dont on lui sait un gré non
f>arcil » ( Lett. du ier. mai 1671 ).
/Europe venait de se coaliser contre
Louis XIV. Scliomberg eut le com-
mandement de l'armée de Catalogue ,
et sut contemr les Espagnols, aux-
quels il enleva Figuières et d'autres
forteresses. Quoique protestant, il re-
çut , en i6^5 ,1e bâton de maréchal,
et passa, bientôt après, à l'armée des
Pays-Bas. En 1 676 , il força les Hol-
landais de lever le siège dcMacstricht
et celui de Charleroi. L'année sui-
vante , la division qu'il commandait
fut réduite à rien par les nombreux
détachements qu'on en tira pour gros-
sir celle du maréchal de Créqjui. Im-
Ea lien té de ne pouvoir agir , Schom-
erg vint trouver le duc de Créqui ,
auquel il dit qu'il sortait de sa gar-
nison pour venir servir de volontaire
auprès de lui ; qu'il était inutile où
on l'avait placé , et qu'il avait écrit
au roi pour lui offrir son service
comme vieux soldat (£c(.deMD1".de
Sévigné, 1 1 août 1^77). Schomberg
reçut, en 1684 , l'ordre d'entrer en
Allemagne, à la tête de vingt -cinq
mille hommes: mais une trêve fut si-
gnée quelques jours après avec l'em-
Eereur; ot il ne put rien entreprendre,
a révocation de l'édit de Nantes le
décida , en i685,à demander la per-
mission de se retirer en Portugal (a).
SCH
Il passa , peu de temps après, a la cour
de l'électeur de Brandebourg, qui le
créa ministre-d'état et généralissime;
mais il ne put résister aux offres pres-
santes du prince d'Orange , qui se dis-
posait à chasser du trône le malheu-
reux Jacques II , son beau - père,
Schomberg suivit ce prince eu Angle-
terre , et prit une part très active a
cette expédition ( V. Guillaume III,
xix, 1 27 ). A la bataille de la Boyne,
étant entré, sans cuirasse, dans la ri-
vière, pour guider un régiment d'in-
fanterie , il fut tué d'un coup de pis-
tolet , tiré à bout portant , par un ja-
cobitc, le 11 juillet 1690. Mno. de
Sévigné, qui trouvait alors que son
héros gâtait cruellement la fin d'une
si belle vie, apprit sa mort avec une
satisfaction inconcevable. « Nous en
aurions été plus aises , dit-elle , si on
ne nous avait fait attendre celle dn
prince d'Orange; mais ce sera pour
une autre fois ( Lettre du 1 3 août ).»
(a) Bar)* ne regardait pan comme volontaire , «le
1» part fo Schomberg , u retraite en Portugal, ni
m aurtie da et roraum*. « O maréchal , dit-il .
( Comment, fmttdtnphirpte , fia du chap. »1Ç ) , ji'ett
beau , décoré d'une épitaphe. Son
portrait , gravé plusieurs fois , in-foL
et in-4°. , fait partie du Recueil d'O-
dieux rc. On a Y Abrégé delà vie de
Schomberg, par Lusancy (Matin.
Beauchatcau), Amsterdam, 1690,
in- 12. W— s.
SCHONA ( Ben ) MoHEB-EDunt
Abov'l Vai.id Moham med , natif
d'Alep , est regardé comme le pre-
mier des docteurs chez les Mahomtf-
taus. Il était hanifitc , chef de la re-
ligion et grand-juge d'Irak, ou de la
Ghaldée ; il mourut en 883 de l'hég.
» vu contraint, mir ne» virus jours, par 1*1
m du roi, de w>rtir de l'ranre. . . . Os ini'iue»
i* lui ayant fin- une retraite en Portugal , il
** ruit d'r pnMer tranquillement le reste de aa«
» )<iur» ; 'main rien n'a été capable de le Mettre h
» couvert de* per»éculîona.... Il a donc (àttWauMi
» ce martvhal »e *»it remué enrure une fois, et ail
i» chrrrbé des a«iiea bien luin de la pal le du kmp.a)
V
SCH
le J.-C. ), après avoir laissé
p d'ouvrages, qui l'ont rendu
L La principale de ses pro-
est une Histoire générale
e parties , depuis Adam jus-
to J. H la fit , a la demande
eddin Mohammed , gouvcr-
kiep , et l'intitula : Jardin des
Mémorables. On la trouve en
it à la bibliothèque du Roi
et dans la Bodléienne , dans
■ Vatican , de Leyde et de
igné. DUerbelot et autres en
un grand usage. On peut la
comme un abrégé des An-
fcbou'lféda , qu'il a continuées
an 7 3© de luég. jusqu'à l'an
ais , suivant lleisLe , cette
tâoa est d'un mérite inférieur
es Annales. Voyez ses Pro-
mut , p. a3o. Z.
ÏSEXS ou de SCHOONE
mxc J, poêle latin , né à
m Hollande, vers i/î/Jo , fit
9 études au collège du Porc,
in, d'où la réputation qu'il
cqiuse par son talent pour la
latine, non moins que par
ifité de ses mœurs, le fit ap-
rectoratdc l'école latine de
tcts 1 5*; 5; il remjdit ses fonc-
ée beaucoup de succès penda nt
, au bout desquels il s'en dé-
écut encore onze ans dans une
île retraite. 11 mourut dans le
il était né, le j3 nov. i(ii i.
m épttaphe, en quatre vers
r», il *e représente comme
rr qui , après avoir joué sou
■àtte la scène de la vie , et
i Lisant ses adieux , solli-
» applaudissement auxquels
jvear droit. Son principal
* est sos Terentiiis Christia-
inpofté de dix-sept comédies
, on il a imité* non sans suc-
ryfe de Térence. {F. Cyc.jce,
SCH
x , 595 ). La première édition com .
plète parut à Cologne , en 161 4 , *n-
o°. On a réuni à celle d'Amsterdam ,
1629 y m~8 '• '** autres Poésies la-
tines, Élégies et Épigrammes, qui
avaient paru séparément à Anvers ,
sous le titre de Carminum libcllus,
en iS^o. Le Terenlius christianus ,
Paris, 1779, in-8°. , ne contient que
quatre des dix-sept pièces de Schoo-
ne. ( Voy, au surplus, le Dictionn.
des anonjm. , deuxième édition ,
n°. 11 536). On a encore de lui une
Grammaire latine , Ha rlem , in- 1 a .
Le nom de notre auteur, dans sa
langue maternelle, signifie le beau,
et Ton nous a transmis une pièce de
vers latins de son temps, où 1) est dit
que, sous tous les rapports, il mérita
ce nom; qu'il était fort bien défigure,
et qu'il avait une très-belle femme ,
qui lui avait donné de fort beaux
enfants. Un autre Schonaius ( Pier-
re), maitre-ès-arts, et docteur en
médecine de Harlem «cultiva aussi la
Stoésic latine; servit dans les armées
lu roi d* Espagne, et chanta : Fusa
Leonis Palalini , et Fuqa et clades
Christiani Brunsvicii , Bruxelles ,
1 (vi \ , in -8°. M— 01» .
STJ100CKIUS ( Maatik ), né à
Utrccht, en 161 4, fut successive-
ment professeur dans cette ville , à
Deventer , â Groningue et à Franc-
fort sur-1'Odcr , où il mourut , en
iftfk). Dans un siècle et dans un pays
où l'abus de faire des livres fut por-
té au dernier point, aucun savant
n'alla aussi loin que Schoockius. 11
fit des Traités sur le beurre, sur les
harengs , sur les cicognes , sur Vé-
temuement , sur les truffes; enfin ,
il eu composa spécialement sur Va-
version îles (rufs, du poulet, sur
celle du fromage... Ktdans tous ces
traités, fort sérieusement écrits en
latin , qu'on ne croie pas qu'il y ait
i5..
ia8
SCH
un mot ni une seule idée d'hygiène
ou d'économie domestique : ce n'est
que de l'érudition, et de longues dis-
sertations qui remontent aux Grecs et
aux Romains. Dans son traite' sur les
gens qui n'aimeut pas le fromage :
Tractatus de aversione casei, publié
en i665 , le savant hollandais n'eut
cependant pasle mérite de l'initiative;
puisqu'un savant allemand, non moins
profond que lui sans doute, avait pu-
blie', vers \6i5 : Quid fiât quod
multi abhorreant àb esu casei ( F".
Sagittakius, t. XXXIX, p. 4ç5 ).
Schoockius fit encore beaucoup de
compilations sur des sujets moins
bizarres , tels que les Inondations ,
la Fédération belge, Y Empire de
la mer, la Philosophie de Descar-
tes , etc.; mais tout cela, dépourvu de
critique et de saine érudition , est au-
jourd'hui complètement oublié. Il se
livra aussi à une polémique assez vi-
ve contre quelques savants de son
temps. Vossius , qu'il avait person-|
ncllement attaqué, l'appelait, avec la
politesse habituelle des érudits de
cette époque, Impiidenlissima bestia,
( In append. Guidiana , pag. 3^q ).
M — d j.
SCHOONHOVEN ( Florent ), en
latin Schoonhovws , né à Gouda ,
en Hollande, vers i5q4, s'est fait
connaître comme poète latin du se-
cond ordre. Il étudia en droit à
Leyde , et y reçut le bonnet de doc-
teur en 1618. C'était une malhru
reuse époque de déchirement dans le
sein de l'Eglise réformée; et il pa-
raît que le scandale de ces dissen-
sions décida Schoonhoveii à embras-
ser la religion catholique. Il s'exclut
volontairement ainsi des fonctions pu-
bliques , et mourut dans la vie privée ,
en i<)/{8. On a de lui • I. Carmina ,
en trois livres , Leyde , 1 6 1 3 , in- 1 1 .
Ce sont des Odes, desÉpigrammcs,
SCH
des Pièces erotiques , sous 1<
Lalage, sive amores pastor
Idylles au nombre de six
vingtaine d'Hymnes sur d
sacrés. H. Emblemata , i
quelques autres poésies ,
1 6 1 8 , in-4°. , avec fig. —
Schoonhoven ( Gisbert-An
bien mérité de la littératui
que , par une édition d'J
Baie, i554, in-8°. Anto
thaei a imprimé de lui : D
Francorum dissertatio ,
Analecta veteris œvi , toi
57. IV
SCHOONJANS(Aiitoh
tre , né à Anvers , en i655 ,
fort jeune chez Érasme Qui:
désir de se perfectionner 1
treprendre ïe voyage d'ita
se rendit dans cette contrée
versant Lyon et Paris, ot
quelques ouvrages qui an
son talent. Arrivé à Rome
vra à des études sérieuses, ei
séjour de dix années , il visil
où l'empereur Léopo.1d 1er
na le titre de peintre de soi
Outre les portraits de la fa
périale , et d'une foule de s
il peignit plusieurs grands
d'autel pour diverses églises
triche. C'est particulièremen
que se voient ses principaux
Sa renommée attira danscett
foule d'étrangers, qui, ch
la beauté de ses peintures, I*
terent dans leurs pays, e
en Angleterre, où Schooi
invité à se rendre. L'emp
permit d'aller passer quefq
à Londres, où il Ait ace»
le plus vif empressement. 1
tour en Allemagne, il s'an
que temps à la cour de l'Ek
latin , pour lequel il exécuta
ouvrages, dont ce prince
SGH
, 00*3 le décora d'une
cksJne d'or. 11 arriva enfin
, oè 3 ne cessa d'être acca-
ivamc et de faveurs, jusqu'à
arrivée en 1 716. P— s.
PP. Voy. Scioppius.
TANUS ( Cubistun ) , mi-
otestant , né à Scheng , vil-
Mae , en iCo3 , fut profes-
se , d'histoire ecclésiastique,
icafenr à Franeker, où il
le 1 a novembre 1671. On
hûesjnrwiian de la Frise,
, i656, in-4°. II. Histoire
Ws* jusqu'en iG58, in-f°.
sa était très-ardent dans ses
religieuses, et dans ces deux
(«écrits en flamand, il parle
siversaires les catholiques,
nseonp de violence et d'in-
U publia encore , sous les ri-
ants, les cahiers qu'il avait
mur son usagedans sa longue
de renseignement III. C<m-
tacrœ StdpUii Se-
, i658, in- 12. IV.
tcmhistoriœ sacrœ Feteris-
i,swe exercilationes Sa-
sucrant Sulpitii Se-
amwki, 1664, a vol. in-K
1 fin de Schotanus furent ,
■s, professeurs à Francker et
it, et ils ont laisse quelques
peu d'importance sur la ju-
nte et la théologie. Z.
ITT ( AsfDaÉ ), jésuite , né ,
, â Anvers, alla faire son
• philosophie à Louvain , où
enu pour professer la rheto-
■ collège du Château. Les
des Pays-Bas l'obligèrent de
r, vers 1577, à Douai; et il
■île à Paru, & le célèbre
« alors ambassadeur del'em-
Rftdolphe II (Voyez Bus-
1, 3!*4), lui ofihtun loge-
* l'associa à ses études* Au
SCH M*
bout de deux ans, il se rendit en Esr
pagne, avecjks lettres de son père
pour quelques personnages en crédit
a la cour de Philippe II. Il venait
d'arriver k Tolède, quand la chaire
de langue grecque devint vacante par
la mort du titulaire. Schott se mit sur
les rangs pour le concours; et ,
l'avant obtenue, la remplit avec une
telle distinction , qu'il fut appelé , en
i584, k l'université de Saragoce, où
il joignit k la chaire de grec celle de
rhétorique. Informé qu'Anvers était
assiégé par le duc de Parme, fl fit
vœu d'embrasser la règle de saint
Ignace, si cette ville rentrait sous la
domination du roi d'Espagne. Le sou-
hait qu'il avait formé dans l'intérêt
de sa patrie, s'accomplit: et, le 6
avril 1 586 , Schott entra dans la so-
ciété des Jésuites. Dès qu'il eut ache-
vé son noviciat et terminé ses études
théologiques , ses supérieurs l'envoyè-
rent à Gandie, où 1 institut possédait
un collège ayant rang d'université. Il
y professait la théologie, quand ses
talents le firent appeler à Rome pour
remplir la chaire de rhétorique. Il
s'acquitta de cet emploi pendant trois
ans ; et , ayant obtenu la permission
de revenir à Anvers , il y partagea le
reste de sa vie entre l'enseignement
et l'étude , et mourut le ?3 janvier
1629. Le P. Schott était très - labo-
rieux , plein de cèle pour le progrès
des lettres , et d'un caractère doux et
obligeant: aussi fut-il aimé des Pro-
testants comme des Catholiques. Il
a beaucoup encouragé les recher-
ches de Valcre André , son secrétai-
re , et celles de Sweert , sur l'histoire
littéraire des Pays-Bas. On a de lui
un grand nombre d'ouvrages; Nice-
ron en cite quarante-sept , dans ses
Mémoires, xxvi, fy-S*. On se con-
tentera d'indiouer ici les principaux.
I. Laudatiofunebris Jni. Jupu-
aa8
SCFI
un mot ni une seule idée d'hygiène
ou d'économie domestique : ce n'est
que de l 'érudition, et de longues dis-
sertations qui remontent aux Grecs et
aux Romains. Dans son traite* sur les
gens qui n'aiment pas le fromage :
Tractât us de aversione casei, publié
en i6()5 , le savant hollandais n'eut
cependant paslcmcVite de l'initiative;
puisqu'un savant allemand, non moins
profond que lui sans doute, avait pu-
blie , vers 1 () 1 5 : Quid fiât quod
multi abhorreant ab esu casei ( V.
Sagittakius, t. XXXIX, p. 49^ ).
Schoockius lit encore beaucoup de
compilations sur des sujets moins
bizarres, tels que les Inondations,
la Fédération belge, Y Empire de
la mer, la Philosophie de Descar-
tes , etc.; mais tout cela, dépourvu de
critique et de saine érudition , est au-
t'ourd'hui complètement oublie'. Il se
ivra aussi à une polémique assez vi-
ve contre quelques savants de son
temps. Vossius , qu'il avait person-|
nellcmeut attaqué, l'appelait, avec la
politesse habituelle des érudits de
cette époqn.*\ Impudentissima f?estiay
( In apptnuL Guidiana , pag. 3îif ) ).
M — d j.
SCIIOONHOVENCFlobent ), en
latin SciiooxHorws, né à Gouda ,
en Hollande, vers i5q4, s'est fait
connaître comme poète latin du se-
cond ordre. Il étudia en droit à
Lcvdc, et y reçut le bonnet de doc-
teur en i()i8. C'était une malheu
reuse époque de déchirement dans le
sein de l'Kglise réformée ; et il pa-
raît que le scandale de ces dissen-
sions décida Schoonhoven à embras-
ser la religion catholique. Il s'exclut
volontairement ainsi des fonctions pu-
bliques , et mourut dans la vie privée ,
en i<>48. On a de lui • I. Carmina ,
en trois livres , Leyde , 161 3, in-ia.
Ce sont des Odes , des Épigrammcs,
SCH
des Pièces erotiques , sous le titre de
Lalage, swe amores pastorales; des
Idylles au nombre de six , et une
vingtaine d'Hymnes sur des sujets
sacres. H. Emblemata , suivis de
quelques autres poésies , Gouda ,
i6iK,in-4°. , avec fig. — Un autre
Schoonhoven ( Gisbert- Antoine ), a
bien mérité de la littérature classi-
que , par une édition dUEutrope)
Bile, i554, in-8°. Antoine Mat-
thxi a imprimé de lui : De origine
Francorum dissert atio , dans ses
Analecta veteris œvi , tom. 1 , p.
57. M — Olf.
SCHOON JANS ( Antoiice») , pein-
tre , né à Anvers , en i655 , fut placé
fort jeune chez Érasme Quillinus. Le
désir de se perfectionner lui fit en-
treprendre ft voyage d'Italie, et il
se rendit dans cette contrée, en tra-
versant Lyon et Paris , où il laissa
quelques ouvrages qui annonçaient
son talent. Arrivé à Rome, il se li-
vra à des études sérieuses, et après on
séjour de dix années , il visita Vienne,
où l'empereur Léopold Ier. lui don-
na le titre de peintre de son cabinet
Outre les portraits de la famille im-
périale , et d'une foule de seigneurs,
il peignit plusieurs grands tableaux
d'autel pour diverses églises de l'Au-
triche. C'est particulièrement à Vienne
que se voient ses principaux ouvrages.
Sa renommée attira dans cette ville
foule d'étrangers, qui, charmés de
la beauté de ses jicintures, les empor-
tèrent dans leurs pays, et surtout
en Angleterre, où Schoonjans fol
invité à se rendre. L'empereur* kt
permit d'aller passer quelque teaps
à Londres, où il fut accueilli avec
le plus vif empressement. A son re-
tour en Allemagne, il s'arrêta qai-
que temps à la cour de l'Électeur na*
in , pour lequel il exécuta nkaÎNS
vrages, dont ce prince ml talé*
lat
ouvrages
SGH
ssrnt satisfait , qu'il le décora d'une
superbe chaîne a*or. 11 arriva euJlu
à Vienne, où il ne cessa d'être acca-
ble de travaux et de faveurs, jusqu'à
«a mort , arrivée en 1 7 \< ». P — .s.
SCHOPP. / \y . Suoppil's.
SCHOTAM S { Christian), mi-
nistre protesta ut , ne à Schcug , vil-
lage de Frise , en i(io3 , fut profes-
■enr de fpec, d'histoire ecclésiastique,
tC prédicateur à Fraueker , où il
■Mirut le 1 1 novembre 1 (vj 1 . Ou
a de lui : I. Description de la Frise ,
avec ii£., it>3*i, in-4°. H. Histoire
de Im Frise jusqu'en 1(08, in-f".
Scbotawus était tiès-a nient dans ses
religieuses, et dans ces deux.
. écrit» eu flamand, il parle
de se» adversaires les catholiques,
avec beaucoup de violence et d'iu-
11 publia encore , sous les ti-
livant*. les cahiers qu'il avait
pour son usage dan s sa longue
de renseignement. III. Con-
xtio historiœ sacrœ Sulpitii Sc-
Franeker, i(i5K, iu- ri. IV.
BMoiheca historiœ sacrœ J'vtcris-
TaUumrnli , siVr exercitationes Sa-
cm au historiam sacrum Sulpitii Se-
meriet Josrpèû 9 i(jf>4 , 2 vol. in-f°.
— Trois I ils de Scliotanus furent,
coït lui, professeurs à Fraueker et
à Ltxerht, et ils ont lai.isé quelques
crntsdrpeii d'importance sur la ju-
nsprndetirr et la théologie. /.
ST.HOTT Ayuntl ). jésuite , ne .
fu ij5'1. à Anvers, alla faire son
rmu\ (\r philosophie à Lnuvaiii , où
d Cm r-truu pour professer la rhélo-
', au collège du Château. Le*
de* Pays-Bas l'obligèrent de
ters 1 5-- , à Douai ; et il
nie à Pans, ou le célèbre
alors amltassadcur del'eni-
Rodolphe II {l'oyez Bus-
VI . 3j4 )« lui offrit un logé-
es l'associa à ses études. Au
SCH %ig
bout de deux ans , il se rendit en Es-
pagne, avec des lettres de son père
pour quelques personnages eu crédit
a la cour de Philippe 11. Il venait
d'arriver à Tolède, quand la chaire
de langue grecque de\int vacante par
la mort du titulaire. Sehott se mit sur
les rangs pour le t oncours j et ,
Tayaut obtenue, la remplit avec une
telle distinction , qu'il fut appelé' , eu
îSS.J , à l'université de Saragoce, où
il joignit à la chaire de grec, celle de
rhétorique. Informe qu'Auvers était
assiège par le duc de Parme, il fit
vu'u d'embrasser la règle de saint
Ignace, si cette ville rentrait sous la
domination du roi d'EsjKigne. Le sou-
hait qu'il avait forme dans l'intérêt
de sa patrie, s'accomplit; et, le 6
a\ ril 1 ;~i8(i , Sehott entra daus la so-
ciété des Jésuites, lies qu'il eut ache-
vé son noviciat et terminé ses études
théologiques , ses supérieurs l'envoyè-
rent à (ïambe , où l'institut possédait
un collège ayant rang d'université'. 11
y professait la théologie, quand ses
ta lents le firent appeler à Rome pour
remplir la chaire de rhétorique. Il
s'acquitta de cet emploi pendant trois
ans; et, ayant obtenu la permission
de retenir à Anvers, il y partagea le
reste de sa vie entre l'enseignement
et l'étude , et mourut le 9.3 janvier
i()'H). I.e P. Sehott était très - labo-
rieux , plein de zèle pour le progrès
des lettres , et d'un caractère doux et
obligeant: aussi fut- il aimé des Pro-
testants comme des Catholiques. Il
a lieauciiup encouragé les recher-
ches de Va 1ère André, son secrétai-
re , et celles de Swccrt , sur l'histoire
littéraire des Pays-Bas. On a de lui
un grand nombre d'ouvrages ; Nice-
ron en cite quarante-sept , dans sc^
Mémoires , xxvi, 04-8'j. On se con-
tentera d'indiquer ici ks principaux.
I. LmutUuiofimArU JfU. Jupn-
a3o
SOI
tiniy archiep. Tarraconensis,inquà
de ejus vitd , scriptisque disseritur,
Lcyde , 1 586 , in-4°« , et réimprimé
en tête du Traité de ce savant pré-
lat : De cmendatione Gratiani , Pa-
ris, 1607 ( F Augustin , III, 63).
II. Fitœ comparâtes Aristotelis ac
Demosthenis, oljmpiadibus ac prœ-
turis Alheniensium digestœ , Augs-
bourg, i6o3,in-4°. III. Hispania
illustrata , seu rerum urbiumque
Hispaniœ , Lusitaiùœ , Mthiopiœ et
Indice scrivtores varii , Francfort ,
i6o3-i6oo, 4 vol. in-fol. Cette col-
lection est rare et très-estimée. Len-
glet-Dufresnoy en a donné la descrip-
tion détaillée, dans la Méthode pour
étudier l'Histoire, xni, 3:29-34.
Scbott n'est l'éditeur que des deux
premiers volumes. Le quatrième a été
publié par son frère , et le troisième
par Pistorius ( Fcgr. ce nom ). IV.
Thésaurus exemplorum ac senlen-
tiarum ex auctoribus optinûs collec-
tus , in centurias quatuor divisus ,
Anvers, 1607 , in -8°. V. Hispaniœ
bibliotheca seu de academiis et bi-
bliothecis ; item elogia et nomen-
clator clarorum Hispaniœ scripto-
rum, qui latine disciplinas omnes
iUustrarunt , Francfort, 1608, in-
4°. de 64q pag. Le nom de l'auteur
n'est pas sur le frontispice; mais il a
souscrit la Dédicace : A, -S. Pere-
grinus (1). Cet ouvrage contient,
zmn.-seulemeut la Notice des biblio-
thèques et des académies de l'Espa-
gne , mais il donuc une idée exacte
de la situation des lettres dans ce
royaume , à la fin du seizième siècle.
VI. Adagia sive proverbia Grœco-
rumex Zenobio, Diogeniano et Sui-
dœ coUectaneis , partira édita, par-
(1) Prosper Marchand duatr que celivic appar-
iiu« m Scbott t parce qn« lUrticI* Marieuta n'y
Imiuia
«•t |ia« **uu. cv»n. \u\ià joli Divt. huî. , article
/*#fr£ll/lMi, H, »3tj.
SCH
tim nunc primùm latine reddita f
scholiis illustrata; accédant prover-
biorum grœcorum è Faticand biblio-
theca appendix et Jos. Scaligeri
stromateus, Anvers, 161 2, in-40.,
rare. VII. Observationum humant-
rum libri quinque, quibus grœci la-
Unique scriptores emendantur et â-
lustrantur: neenon Nodi CicerxmUh
ni variorumque quatuor libris eno*
dati, edit. auctior, Hanau , 16 1 5 , in»
4°. , rare et très-recherché (V. Fier»
tag, Analecta lit ter aria, p. 857 /•
VIII. Tabulœreinummarur Roma*
norum Grœcorumque ad belgicaM,
gallicam, etc., monetam revocatm;
cum brevi Catalogo eorum fui apud
Grœcos Latinosque deponderAus,
mensuris et re nummârid scripse-
runt, Anvers, 1616, in-80. IX. Se-
lecta variorum commentariainOrmr
tiones Ciceronis, Cologne, 1621,
in-8°. , 3 vol. Schott a fait lui-mène
ce choix de Commentaires, dans le-
quel il a glissé plusieurs notes de sa
façon. Le SyUoge epistolar. de Bar-
man contient neuf Lettres de Schott
à Juste Lipsc, 1, 1)6- 10S, et une k
Scriverius, 11 , 3n8. Iiidépendamment
de la part que Scbott a eue a l'édition
de la Bibliotheca pâtrum, Cologne,
i<ii8. on lui doit des edit. d'Aurehns
Victor ( F. Aurelius , III , 78 ), de
Pomponius Mêla, de Paul Orose, de
saint Basile, de l'Histoire Byzanti-
ne de Thcophylactc, des OEuvres
d'Enuodius, évéque de Parie; des
Annales romaines de Pighîus ( F,
ce nom , XXXIV , 4*4) * de MW-
néraire d' Antonin , de l'Histoire de
Sicile par les médailles, d'Hub.
Goltzius 5 des Antiquités romaùtesàt
J. Rosin , des Lettres de saint Isidore
de Péluse , avec une traduction lati-
ne; de la Biblioth. soc.jcsu., du
P. Ribadeneira, avec des additions
( Fojr. Southwell ); des Lettres de
scii
llanucr , et enfin des OKuvres
m* de Grenade , en latin. Il a
Notes sur quelques livres
, sur les Vies de Cornélius
i. sur V^érgonautii/ue de Yale-
laccus , etc. 11 a donne des Ver-
léUmes de la Chrestomathie de
», delà Bibliothèque de Pho-
V* ce nom , XXaIV, 220 ) ,
imlogues d'Ant. Augustin , sur
drilles; des ries des PP. Fran-
rBorgia et Layncs, ainsi que des
3 des missions de la Chine et de
.adresse» aux supérieurs-géné-
les Jésuites. — Schott ( Fran-
frère aine' du précèdent , et
e lui, natif d'Anvers , fut hono-
îflerenles charges muuici pales ,
rat, le 17 mars i(îri , âgé de
le -quatorze ans. Il fut I *etli-
a quatrième volume de VHis-
dhutrat*. Ou lui doit enro-
vrs Itinéraires , de France,
■agne , d'Espagne et d'Italie ,
1 depuis long - temps , parce
ma de meilleurs. Son frère, An-
▼it soo Itinéraire d'Italie, et eu
la quatrième édition, Anvers,
, in - 8°. , sous ce titre • itine-
■ mobiUorum Italie? regionum,
■ , ttppûiorum et locortim . Cla u-
lingre a intitulé sa traduction
de cet ouvrage : HiiUÀre
ie , ou Description de ses
ariiés , Paris , 1ÔU7 , in-8°.
VV— s.
IOTT i Gjispar ), physicien ,
1(108, à ku'iiigshofni , dans le
e de \\ 11 rt /bourg , embrassa
le de Saint- Ignare, à Fage de
•nf ans; rt, force* par la guerre
aolait alors F Allemagne, d'in-
apte ses études , fut envoyé
1 dirile , où il termina ses cours ,
ife»M plusieurs années, à Pa-
, la t néologie morale et les
tiques. Le désir d'étendre
SCH 2J1
sfs connaissances lut fit solliciter I*
j permission de se rendre à Rome , près»
du P. Kircher , dont il reçut des le-
çons, et avec lequel il se lia d'une
étroite amitié. IlrevintcnlinàWurti-
hourg , après traite années d'ab-
sence, et partagea dès-lors ses loisir»
entre la rédaction de ses ouvrages et
l'enseignement des sciences physique^
dont il ranima l'étude en Allemagne.
Sa vie laborieuse, sa piété et la
simplicité de ses mœurs le rendirent
un objet de vénération pour les Pro-
testants comme pour les Catholi-
ques. Il mourut à WurUbourg, le
•ri mai i(Xi(i. Mercier de Saint-
Léger <(f. Mercier) a donné la No-
tice raisonnée des Ouvrages du P.
Sc/iott, Paris, 1785, in-8°. de 108
pag. a Ces écrits, dit-il, ne sont pas,
» je le sais, exempts de défauts; i'au-
» leur les a chargés d'une foule de
» choses inutiles, hasardées, ridicu-
» les même si l'on veut ; mais ou j
» trouve des faits curieux , des ob-
» servations précieuses , des expé-
» ricin es digues d'attention ; et ils
» peuvent mettre sur la voie de plu-
» sieurs découvertes , ceux de no»
» physiciens qui auront le courage
» de fouiller dans cette mine assez
» riche , pour qu'ils ne se repentent
» pas del avoirexploitee». Indépen-
damment d'un Cours de mathéma-
tiques, réimprimé plusieurs fois (1),
et dont Fauteur lui-même a fait un
Abrégé ; d'une édition augmentée de
Yltinrrarium exstaticum du P. Kir-
cher ; de la Description de son orgue
mathématique (F. Fart. KiRCUti),
(1; Oiinic|ue moins uvant et mmoi drvek^pp*
ijiiv Ji- « «mim «lr ni»(li4iu«lii|iie« du P. I*» < .li»'r* ,
trlin djt Si ImiII r»l plut c-oiuplrl . « "r»1-i-dirr qu il
niiimin" un plu» gr^nd «"inltir dr Irjilrt; rt \r%
lMiinlirru«r« piancur-» m tstllr duucr d««ul il r«l «r-
nr Ir rmdriil plu» ouiunodr ou plu* ■jr«-*ldr %
ruatultrr. Il r»l trnuiix- par la d«*«rriplHrti lrr»-dr-
Uillrr d'un prrlrudu mouvriucut perpilad, dm
l'iatcalMMi du P. huefamaki.
i3s SCH
et enfin d'une édition de YÀmussis
Ferdàumdea rive problema archi-
tecture militaris , enrichie d'un
grand nombre de nouveaux problè-
mes (a) , on a du P. Schott : I. Me-
chardca hydraulieo - pneumatica ,
Wurtzboug, 1657 , h>4°. , avec cin-
quante-six planches. La .première
partie contient l'exposition des con-
naissances que Ton avait alors sur les
1>ropriétés de l'air et de l'eau. Dans
a seconde on trouve la description
des machines hydrauliques et pneu-
matiques que 1 auteur avait exami-
nées dans le cabinet du P. Kircher ,
à Rome, ou chez d'autres amateurs ,
et de celles qu'il avait exécutées lui-
même. II. Magiauniver salis naturœ
et artis , sive recondita naturalium
et artificialium rerum scientia ,
ibid. , 1657-59, 4 vol. in-4a.; reim-
primé en 1677 , sans aucun change-
ment. Dans le premier volume , le P.
Schott a rassemble' les expériences
les plus curieuses d'optique; dans le
second celles qui concernent l'acous-
tique ; et dans les deux derniers , les
problèmes singuliers de mathémati-
que et de physique. Cet ouvrage est ,
sans contredit, de tous ceux qu'il a pu-
bliés, le plus intéressant par l'impor-
tance et Vextrême variété des faits.
On ne peut en donner ici qu'une ana-
lyse trcs-supcriiciellc ; mais le lecteur
y suppléera par la Notice déjà citée
de 1 abbé Mercier de Saint-Léger.
Dans le livre de. l'Optique , Schott
traite de toutesles espèces de miroirs ,
de la manière de s en servir , et de
leurs effets ; des lunettes , des téles-
copes et des microscopes, de leurs
usages , de ceux qui les ont inventés
(*) h* timinût Ferdtnùndra fut imprimât pour
la première foia a Munich, ifôi , io-f'ol. L'auteur
que le P. Schott ne fail connaître que par »on «Da-
irammr : /.urin* Barettus , e*t le P. ALBERT CURTK.
'07. la Biblioth. $ocUU , Je** , d, i j.
V
SCH
ou perfectionnes, et même des
vriers qui passaient , de son ten
pour les plus habiles en ce genre
traitant ae l'acoustique, il parle
échos les plus singuliers , et des <
rents moyens par lesquels on
duit la répétition des sons; des
trumetfls qui prolongent le bruit
en augmentent l'intensité , des coi
à l'usagedes sourds , du pouvoir
voix humaine, des efléts de la
sique , de l'orgue hydraulique
anciens , etc. Dans le volume
va m , il passe en revue les
veilles opérées par la mecaniqu
les outils dont elle se sert , tels q
levier , la vis , le coin , etc. A
avoir décrit la statue de Mrm
la sphère d'Archimède , le pi
volant d'Archytas, l'aigle de K
mon tamis ( Millier) , etc. , il
des machines inventées par le*
ciens et les modernes, pour le t
port des fardeaux d'un poids
sidérable. Il traite ensuite de h
tique, de l'hydrostatique, des mi
d'élever les eaux , des fusils à
et termine par présenter une suil
problèmes ta plus singuliers d'j
métique et de géométrie. ï* di
volume contient des notions déta
sur les divers moyens imaginé
les anciens et les modernes , pc
communiquer leurs pensées , p
parole ou par l'écriture , d'un
nière cachée ; sur la magie ]
technique ou les différents phénoi
que l'art peut produire avec le
sur la pierre spéculai re et les
phorcs ; sur les feux d'artifice
l'aimant et ses propriétés, et
occasion sur la sympathie et .
patine qu'on remarque entredes
inanimés ; sur la magie médi
ou moyens singuliers employés
guérir les malades ; sur les
lérentes espèces de divination
SGH
«■fia fur la scirncc physiognomoni-
111. Pmntometrum kirchcria~
; hoc est irtstrumentum grome-
novum ob A th. Kirchcrio in-
i,aibid., îWio ou i(iG:>,in-4%
trentedeux planches. Schotl ne
te contente pas de domier nue uou-
vrlr description de cel iaslruiucut
•Nlnematique ; il en développe 1rs
mages et eu montre les diverses» ap-
nhea lions. IV. Plnsica curiosa, sive
mmwbilia naturœ rt artis, libris xti
romprrhrnsa , ibid., \(A'rx, iu-j".;
mnreile e&lion augmentée, i(i(>~oii
itkr^ • in-.iu- . avec cent planches.
Ces! "lie espèce de supplément à la*
Mmjp* ynwrrsalis , et .Schott y a i c-
meki tout re qu'il avait oublie dans
MB premier ouvrage. L 'auteur a ras-
•cmLlë dans les six premiers livres
•ontrs les fable* débitées par ses de-
vanciers sur les auge* et les dénions ,
les spectres, les centaures, les saty-
le», les nymphes et les svrènes, les
mm» et 1rs géants, les autïrogviics et
les nennaphrudites, les possède*, les
hreaathrupe» , les monstres humains,
Mr. Dan» les suivants , qui sont plus
—ti m tifs , on trouve de nombreux
détails sur 1rs uicetir* ou les habitudes
de* animaux , sur les météores , les
comètes, etr.V. Anatomiaphjsia*-
k* éèmtaiica fontium vt Jluminum
erpbcmia ; acerdit appemhx de vr-
ra tmfùw Ain, ibid. , iti<J3 , iu-8°.
tsl ouvrage , dans lequel ont puise'
largement Imis les physiciens qui se
sont ue* upes postérieurement du niè-
ne objet . e»t un Traite complet de
la f «caution de» fontaines et des ri-
vprre*.L'ap|ieudix contient la relation
dV la découverte faite par le P. Paez,
en 1 6i0 , des sources du Ml [ f'oj.
Pau, xxxn, ¥A>). VI. Technica
€mnf*A uvr nurabiUa artis, libris x i /
coms^r^seiun, Nuremberg, i(jf»4;ih.,
lùôr . a vol. in-4". C'est un HecueiJ
SCR
z33
complet des expériences de physique
faites jusqu'à cette époque. Dans les
deux premiers livres, le P. Schott
rend compte des expériences faites à
Magdcbourg par Otton de (îucricke ,
et en Angleterre, ]>ar Rob. Itoyle sur
Pair et sur le vide. Il traite , dans les
deux suivants, de diverses expérien-
ces avec le mercure ; le cinquième et
le sixième livre contiennent la des-
cription d'un grand nombre de ma-
chines renia rqua blés ; le septième est
rempli de détails sur la poh graphie
universelle du P. Kircher , ouvrage
dans lequel ce docte jésuite propose
une écriture commune ,i tous !e> peu-
ples de la terre ; sur les écritures oc-
cultes et merveilleuses ; sur la sténo-
graphie ( J'ojez Ramsai , xxxvii,
.'m ); sur Toiigine de* t hit lies tant
roinaius , que ceux que nous nom-
mons arabes; sur Toiigitie de dillc-
rentes sortes d écriture , etc. Le hui-
tième roule sur le problème de la
quadrature du cercle . et les dill èren-
tes solutions qui en ont ètè proposées
( V, M«»tm.i.a ; le ueiiviîiiie traite
des in\ entions eu usage chez. le* di liè-
rent s peuples pour mesurer le temps ;
le dixième, dedillèieuts «-«sais tentt:>
pour dé« ou\ i ir le mouvement perpé-
tuel; le onzième contient la descrip-
tion des machines de phvsique que
Fauteur avait vues depuis la publi-
cation de ses précédents oui rages ;
eulin le douzième forme un Traite de
la cabale de* juifs. VII. Sthola ste-
gatwçraphica in classes tutu distri-
bua , ibid. , ifit»"», in -4". Depuis
Schott, la science «l'écrire en chiltres
a tellement été perfectionnée . que son
ouvrage , quoique plus complet et
plus curieux que ceux de l nthciin .
de Porta . île Yigenèrc et du duc Au-
Siistc de Hmiisw ick , ou tîust. Sele-
U1IS i fit). |)|ll»\Ml.h . VI , |.|l .
est à-peu-pres iuutilc. \ III. Juco-
*34 SCH
scriorum naturœ et artis , sive ma-
gies naluralis centuriœ très; acces-
sit Diatribe de prodigiosis crucibus
(Ath.Kircheri) ( Wurtzbourg, 1 656),
in-4°., avec vingt -deux planches.
C'est encore un Recueil d'expériences
physiques et mathématiques, de tours
de cartes et de gobelets, de recettes ,
etc. Tous les ouvrages du P. Schott ,
qu'on vient d'indiquer , sont rares ;
et la collection en est recherchée de-
puis que Mercier.de Saint- Léger les
a rappelés à l'attention des curieux.
Ce jésuite fut sans aucun donte l'un
des hommes les plus savants de son
siècle ; et ses ouvrages sont encore
bons à consulter aujourd'hui , où les
sciences dont il a traite ont fait de si
grands progrès. Il promcttiit encore
lui Dictionnaire tic mathématiques;
Y II orographie universelle ; le Monde
admirable ; le Mercure Panglotte,
et divers autres ouvrages , que sa
mort prématurée ne lui a pas permis
de terminer. W — s.
SCHOUTEX (Guillaume Corne-
lissen ) , navigateur hollandais, né à
Horn , avait fait trois fois le voyage
des Indes Orientales, et navigué dans
tous les parages en qualité de pilote ,
de subrecargue et de capitaine. Sa
grande expérience détermina Isaac
Le Maire, à lui communiquer son
projet de pénétrer dans le Grand-
Océan, par une route différente de
celle du détroit de Magellan. Constam-
ment animé du désir de faire de longs
voyages.et persuadé comme LeMaire,
qu'il existait un autre passage au sud
de l'Amérique, Schouten entra volon-
tiers dans l'entreprise; et il eut le com-
mandement du navire la Concorde ,
dont il surveilla l'armement. Ou mit
à la voile , le i \ juin i6i5. Les dé-
tails de ce voyage mémorable sont
donnés à l'article Le Maire; (XXIV ,
JQ). De retour dans sa patrie , en
SCH
16 17, Schouten obtint quelque ré-
paration du tort qu'on lui avait fait
en saisissant son navire , et il eut la
satisfaction de voir ses compatriotes
passer par le détroit de Le Maire,
pour pénétrer dans le Grand-Océan:
Il exécuta encore d'autres voyages
aux Indes; et il revenait en Europe
en 16a 5, sur le Middelbourg, lorsque
le mauvais temps le força d'entrer
dans la baie d'Antongil , à la côte ori-
entale de Madagascar , où il mourut.
La relation du voyage de Le Maire
et de Schouten , écrite par Aris Clas-
sen , commis de l'expédition , parut
"eu hollandais sous ce titre : Jour-
nal ou Description du merveilleux
Voyage, fait par G. C. Schou-
ten , natif de Horn , dans les an-
nées 161 5, 1616,1617, comme
( en circumnavigeant le globe ter-
restre) il a découvert, au sud du
détroit de Magellan, un nouveau
passage jusque dans la grande mer
du Sud, ensemble des aventures ad-
mirables qui lui sont arrivés en dé-
couvrant plusieurs îles et peuples
sauvages. Amsterdam i6i7,in-4°*
avec cartes et figures ; plusieurs fois
réimprimé avec quelques change-
ments dans le titre, et traduit en fran-
çais, Amsterdam, 1618-1620; en
latin 1 61 9; en Allemand , Arnnent
1 6 1 8. On le trouve dans le Recueil
des Voyages de la Compagnie des
Indes , dans ceux de Bry et de Pur-
chas, et en abrégé dans toutes les col-
lections de voyages. Cette relation
d'une des navigations les plus remar-
quables , offre plus de détails sur les
mœurs des habitants des îles décou-
vertes par les Hollandais , qu'on n'en
rencontre dans les relations publiées
antérieurement. On y trouve aussi des
vocabulaires de quelques îles décou-
vertes dans l'expédition. Une île qui
a reçu et conservé le nom de Schou-
SGH
I située près de la cite sép-
ale de la NouvellerGuinée, par
! latitude sud , et 1 35°. 1 7'.
ptude est. ElJe est grande et
e d'ilôts et d'écueils nom-
E — s.
OOTEN (Gautier) , voya-
té à Harlem , s'embarqua au
'avril i658, comme cbirur-
■r un vaisseau de la compa-
s Indes, «et, le a5 octobre,
t sur la rade de Batavia. Son
e parcourir le monde , lui fit
*oe toutes les occasions qui
•nt de visiter les dillcrents
n la compagnie envoyait des
ions ; il alla d'abord à Ter-
Amboioe, puis a Celebes , et
t royaume d'Ara eau ; il vit
Ceyfan, assista sur la cote
abar , à la prise de Coulan
>anganor, en 1662, sur les
ris , et longea la côte de
indel jusqu'à l'embouchure
Il fit d'inutiles démar-
être employé dans un
au Japon; et vint à Malacca ,
Pipdy et à Ougly, ports des
s on Gange. Le temps de son
sent était cipiré, et son vais-
ant de retour à Batavia; il
nça , en 1664 , à éprouver
f regret de vivre loin de sa
Une flotte ikbement chargée
'Ht à mettre à la voile pour
le» Profitant de la consiaéra-
e act services lui avaient mé-
1 ae fit recevoir à bord du
. La flotte dispersée
péte, parvint, le 11
»665, à entrer dans la rade
» ; et après différentes contra-
Schouten prit terre à Ams-
• On a de lui en hollandais :
e éÊttx Indes orientales, ou
où plusieurs descriptions de
roj'Mumes, (les et villes, sié-
SGH
*35
geset combats sur terre et sur mer,
coutumes, manières, religions de
divers peuples , animaux , plantes,
fruits et autres curiosités natu-
relles, Amsterdam, 1676, in-4°. ,
avec des figures dessinées par l'au-
teur; il>id. , i?o4; traduit en iran-
traits dans la plupart des recueils de
voyages. La relation de Schouten est
une des plus curieuses que l'on puisse
lire; elle contient des particularité»
précieuses sur les pays que l'auteur
a vus. Si les choses ont changé ,
depuis cette époque, dans plusieurs-
endroits, la comparaison de leur
état ancien avec leur état actuel
n'en est que plus piquante. Le juge-
ment et la bonne foi de l'auteur écla-
tent dans ses récits et ses descrip-
tions ; les peintures y sont vives , le»
détails intéressants, et il y rqjne un
air de candeur et de sagesse <|ui plaît
autant que la variété des aventures.
Il s'attache surtout à faire connaître
les mœurs et les usages des peuples ,
et les productions de la nature, no-
tamment dans l'île de Java. II donne,
sur la foi d'autrui , des récits d'évé-
nements dont il n'a pas été témoin ,
et des descriptions de pays qu'il n'a
pas visites; et dans ces cas mêmes il
est exact. — Schouten ( Jtase ) rési-
dent à Siam, donna une description de
ce royaume, en 1 636, qui fut traduite
du Hollandais en Allemand, et insérée
à la suite de l'Histoire du Japon,
par Caron, Nuremberg , 1666, in-
8°. On la trouve aussi en français
dans le Recueil de Thévenot. Elle
est exacte et intéressante. Schouten
avait demeuré huit ans a Siam, et il
y fit bâtir, en i634, un grand comp-
toir , pour la compagnie des Indes.
Appelé ensuite à Batavia , il devint
a36
SGH
conseiller extraordinaire des Indes ,
et enfin président du conseil de jus-
tice. Convaincu d'un crime infâme ,
il fut brûlé vif en i653. On trouve
les détails de cette affaire dans les
Voyages de Tavcrnicr. E — s.
SCHOUWALOW (Piebre-Iwa-
now , comte de), fcld-maréchal au
au service de Russie, fut un des pre-
miers favoris de l'impératrice Elisa-
beth qui , en récompense des services
qu'elle avait reçus de lui à son avè-
nement au trône , eu 1 74 1 , le nomma
major-général; et, en i^4(i, lui con-
féra le titre de comte. 11 fut dès-lors
de plus en plus comblé d'honneurs et
de richesses , et continua de rendre
des services multipliés k l'empire.
Officier d'artillerie distingué, il con-
tribua beaucoup au perfectionnement
de cette arme, jusqu'alors si peu
avancée dans les armées russes. Les
obus qu'il inventa , et qui furent
nommés des Obus de Schouwalow ,
eurent lés plus grands résultats dans
la guerre contre la Prusse. Malgré
l'envie à laquelle il fut en butte,
il conserva toujours les bonnes grâ-
ces de l'impératrice Elisabeth jus-
qu'à la mort de cette princesse , et
mourut deux jours après elle , le 9 jan-
vier 1 762. — Son fiis,le comté André
Schouwalow , qui lui succéda dans
ses titres et son immense fortune ,
eut aussi «ne grande part k la faveur
d'Elisabeth , dont il fut le chambel-
lan , et qui le chargea de diriger les
Srogrès des arts et de la civilisation
ans ses états. Ce jeune seigneur était
digne, sous tous les rapports , par ses
goûts et son savoir , de remplir une
telle mission. Il avait voyagé dans
toutes les contrées de l'Europe , et
séjourné long-temps à Paris, où il
s'était perfectionné dans la connais-
sance ae la littérature française. 11
faisait fort bien les vers dans notre
SGH
langue;* et l'on trouve, c
rents recueils , Almanachs
collection semblables , de
sa composition très -rein;
notamment une Epître à
et une Epître à Ninon
nier morceau fit beaucou]
lorsqu'il parut. Quelques le<
tribuèrent à Voltaire , qui
de grands éloges , et se d
l'avoir composé avec d'à
de chaleur, qu'il y était
beaucoup d'enthousiasme
comte de Schouwalow
temps en correspondant
philosophe de Ferney, et
visiter dans sa retraite. C<
que Voltaire reçut des
ments , des instructions ei
sents pour la compositic
Histoire de Russie sous .
Grand. L'historien niauifi
toutes les occasions, la \
estime , pour l'esprit, la ]
le savoir du comte de Sch<
qu'il appelait le Mécène 1
sie , et qu'il mettait bca
dessus de ces Grands
Welches qui n'ont pas d
prendre l'orthographe.
de Schouwalow mourut ei
il jouit pendant toute sa
grande faveur auprès de Ca
Ce fut lui que cette princes
d'offrir à d'Alembert l'hon
ploi d'instituteur du grai
fils. Il organisa par ses
banques publiques , et il
récompense de ce travail
Cordon de Saint - André
(ij L'Epitre à Xinon-fanelo* lu
,7"5» ■▼«: une Réponse a M. de /
qui elli* était faussement attribuée.
nojf tme'vn paUenr d'Oldenbourg.
Report frest muucherai - de - //0/i£ -
avait promi» a Schouwalow de lui drd
tragédies. Celait Ohmpie. La dédir
lieu, ou du moins n'a pu été imnriuu
«•tue do pe« d« succès d« U pUic*.
SCH
re du conseil-suprême et séna-
La correspondance littéraire
karpeeut avec lui pour le grand
i été imprimée. ( Voyez Là-
.)— Son (ils , le comte Paul ,
ant- général et aide-de-camp
mpereur -Alexandre , accom-
ee monarque dans les dcr-
guerres contre les Français,
envoyé' en 1814 , après la
le Pans, auprès de la princesse
Louise à Blois.'Son souverain
rgea ensuite de conduire Buo-
e à nie d'Elbe, et le comte
iralow eut à défendre l'ex-
ror de la fureur du peuple à
mi , et à Orgon. ( Vqjr, Buo-
tx an Supplément). II a laissé
tt mission et sur d'autres évé-
ts politiques , des Mémoires
a, mais qui n'ont pas été
■es. Ce général est mort à
Murg, le ia décembre i3u3.
M — » — j.
1RAEMBL ( François - An-
) f libraire à Vienne , né dans
apitale, en 17.O1 , reçut une
éducation , fut nommé dircc-
s écoles normales , dans la Si-
lutriehienne , à Troppau , re-
à Vienne f y établit une li-
Y et mourut le 1 4 décembre
Il sV>t fait une réputation par
ind Alla- général, en 1 M\ feuil-
rmat grand-aigle , qu'il com-
n» 17 M) y etqu'iliiniten 1800.
fie chalcographiquc de la plu-
f ces cartes est bonne, et supé-
1 Tegard de plusieurs. Les car-
D'An ville y sont copiées avec
Mité remarquable. Schrambl
1 compose une tragédie sous le
Edxn'in et Emma, et traduit
maud la Henriade de Voltai-
f . Archives pour la Gêogra-
ta Statistique , par Lichtens-
'ol. i, p. 106. Z.
SCH 137
SCHR ADER ( Jean ) , poète latin ,
et philologue, naquit, en 1721 , à
Tonnawierde , en Frise , où son père
était pasteur de l'Église réformée : il
fit ses premières humanités a Leeu-
warde, d'où il passa,en 1738, à l'a-
cadémie de Franeker, et ensuite à l'u-
niversité de Leyde. Heureux de trou-
ver pour maîtres des hommes tels
que Hemsterhuys et Pierre Burman
le second , Schrader se montra di~ae
de marcher sur leurs traces. Il fut
d'abord lecteur d'éloquence et d'his-
toire à Franeker, en 1 74 * ; il y devint
professeur extraordinaire en 1748*
puis professeur ordinaire. En 1754,
ses attributions s'accrurent de la
chaire d'histoire de la patrie. Pen-
dant plus de trente ans il forma un
grand nombre d'excellents élèves.
Il mourut à Franeker , à Tige de
soixante-un ans, le 06 nov. 178a.
On a de lui : I. Miisœi Gramma-
tici de Herone et Lcandro Car-
men , avec des conjectures inédites
de Pierre Francius, et ses propres
notes , caractérisées par une érudi-
tion peu commune à Page d*» 20 ans,
Franeker, 1 7 \\\ , in-8". II. Obserx'a-
tionmn liber, ihid. , 1761 , în-4°..
III. IjImt Emrndatiomun , Lecu-
warde, 177^, in-4°- Une Préface
de Go pag. est suivie d'une longue
nièce en vers latins , adressée à
['auteur , par Ch. A. Wetstein. Les
Ementlationes, divisées en treize cha-
pitres , portcufcsur Catulle le Ciller
et le Ciris ( qu'il attribue à Virgile)
sur Horace, Properce (qui occupe
cinq chapitres ) et Ovidequatre.il
lui attribue Y Ibis, à l'exception de
quel (pies versévideininent corrompus.
La Préface contient des corrections
moins étendues sur vingt autres au-
teurs grecs ou lafius. poètes pour l;i
f»lup.irt. Trois tables, qui terminent
'ouvrage, facilitent les recherches.
a38 SCH
VI. Carmina, recueillis par Éverard
Wasscnbergh , Leeuwarae , 1786',
in-8°. On y distingue quelques haran-
gues académiques , telles que : Car-
men pro poetis qui latine scripse-
runt , — Epicedion Gui. Car.
Henr. Frisonis ; un poème en faveur
de l'académie de Franeker , lu en
1773 , devant Guillaume V , prince
d'Orange. Il n'est guère possible
d'être meilleur latiniste que ne l'était
Schrader , ni de mieux connaître le
mécanisme du vers latin. MM. Hoeutft
et Peerlkamp , dans leurs ouvra-
ges sur les poètes latins Belges , se
sont plu à F envi à lui rendre cette
justice. V. Epistola critica à P. Bur-
man le second, sur le irr. vol. de
son Anthologie latine , et que celui-
ci a placée en tête du second vol.
Cette lettre offre de nombreuses con-
jectures et corrections sur les épi-
grammes recueil lies dans la irc partie
de cet ouvrage. Wyttenbach , dans
sa Bibliothcca critica , part, vm ,
parle de l'édition que Schrader pré-
parait depuis quelque temps , et qu'à
l'époque de sa mort il était près de
Sublier , du poème géographique
'Avianus, intitulé : Descriptio orbis
terrarum, sur lequel il faut voir
Y Histoire abrégée de la littéral, ro-
moine de M. Schœll , tom. 111 , p. (33.
Nous -ignorons ce qu'est devenu ce
travail. M — on, et Z.
SCHREBER (Jean -Curétien-
Daniel de), naturaliste allemand,
né , en 1 ~j3() , à Weissensee, en Thu-
ringe , acheva ses études à Halle , et
s'y adonna principalement aux scien-
ces médicales; mais bientôt l'histoire
naturelle lifî inspira une passion ex-
traordinaire. Frappé de la prodigieu-
se influence qu'exerçait alors Linné
sur presque toutes les parties de cette
science, il se rendit, en 1758, à Up-
sal, p«ur y jouir des leçons de ce
SCH
grand homme. Il fut accueilli par lui
avec bonté; et ce fut sous sa prési-
dence que, deux ans plus tard, il
soutint sa thèse de docteur. Schreber
était sans contredit un de ses disci-
ples les plus distingues ; et il contri-
bua beaucoup à consolider les doc-
trines de son maître , et notamment
l'emploi du système sexuel. Il ne tar-
da pis à revenir en Allemagne. Nom-
mé médecin de l'école ou Pœdagth
eium) de Butzow, il y Gt des cours
de médecine ; et quitta cette ville, en
1 764 , pour aller habiter Leipzig , ou
il venait d'être nommé membre de
la société économique , dont il de*
vint bientôt secrétaire. Mais , en
1769, il fut appelé à l'université
d'Erlangen , comme professeur ordi-
naire de médecine , d'histoire natu-
relle, de botanique, et d'adminis-
tration financière ( Cameralwissens
schaft ) , avec le titre de conseiller
aulique. Vingt-deux ans après, il fut
nommé président de l'académie im-
périale des naturalistes, conseiller
impérial , etc. , et reçut de l'empereur
d'Allemagne des lettres de noblesse.
Schreber devint successivement mem-
bre de quarante sociétés savantes en
Allemagne et en pays étranger; et
peu de naturalistes allemands ont
joui, dans leur pays, d'une aussi
grande célébrité; ce qui s'explique
moins, peut-être, par le mérite de ses
ouvrages que par ses vertus , son obli-
geance , son éloignement pour toute
querelle littéraire, enfin par les pla-
ces qu'il occupait. 11 mourut le 10
déc. 1810, âgé de 71 ans. Schre-
ber a publié : I Icônes plantarum
minits cognitarum decas , in - foL v
Halle , 1766. IL Beschrcibung der
Grœser, 1 re. part., in-fol. , Leipzig,
1 76c); ae. part. , ire. sect., id., ibta.v
1770; ac. sect., id., ibid., 177^ ae.
part. ( qui n'est autre chose qu -~
I
i
ï
SCH
continuation de la 2e, part
mdkmée ci-dessus), id.,3>id. ioio.
Ces différentes sections sont accom-
psamv de cinquante - quatre plan-
ches ofrant les dessins de soixante-
da Graminées colories. Cet ouvrage
est destiné pour les agriculteurs , au-
jae pour les botauistes. La des-
_ mm technique, déjàassez longue,
m? "chaque plante, est souvent suivie
de détails beaucoup plus étendus
sur son histoire, son utilité, etc.
I* Trùieum repens, p. ex., oc-
ne pag. Néanmoins il ne
complètement aucune des
de lecteurs. La partie
contient d'excellents rensci-
; mais la plupart des Ce-
renies y manquent, ainsi que plu-
antres espèces utiles ; et la
leatifique se compose de des-
exactes , mais isolées, sans
, et même sans fixation
génériques. Schrebcr a
peu avancé la connaissance des
Ses , sous le point du vue es-
mais bien celle des espères ,
les descriptions que par les
, qui représentent Irès-fidèlc-
leport desobjets. Elles sont ac-
ï — l'analyses détaillées, mê-
les premières sections ,
meilleures dans la derniè-
trop petites et moins com-
. que cèdes de plusieurs ouvra-
smoV b même époque ou postérieurs.
uL De Pkmseo observât iones , in-
4*., Leipzig, 177 o. L'auteur prou-
ve que la coifle existe dans toutes
les espèces de ce genre, et met en
avant l'opinion que les paraphvses
Joui In fonctions d'anthères. Celle
Dàmcrtatea est intéressante, et of-
fre , sur les organes de la renroduc-
tim . dm observations qui n'ont
sm clé mutiles aux auteurs qui , plus
aed , se tant occupés des Mousses.
SCH *3g
IV. SpicilegiumJlorœLipsica^mS0^
Leipzig, 177 1 ; ouvrage peu recher-
ché. V. Plantarum verticittatarum
unilabiatarum gênera et species ,
une (1g. , Leipzig, 1774 , in-4°-
C'est une monographie très-détailîée
des genres Ajuga et Teucrium, dans
laquelle Schreber cherche à éclaircir
la synonymie des anciens , distingue
les deux genres, décrit leurs espèces,
et expose leurs divers avantages. Ces
genres, qui tiennent, pour ainsi dire,
le milieu entre les rerbénacées et
les Labiées , sont l)eaucoup mieux
connus maintenant. La présence d'un
péricarpe , que Schreber n'admet pas
pi us que Linné, y est , comme dans le
Prostantliera ( de Labillard. ) bien
S lus manifeste que dans la plupart
es autres Labiées. Sous plusieurs au-
tres rapports , cet ouvrage peut en-
core être utile aux botauistes oui
s'occupent de cette importante fa-
mille. VI. Ueber dieSœugtlûere(sur
les mammifères). Erlang, 1775-93,
1 5 cah . in-4°. Cet ouvrage, est accom-
pagne de dessins empruntes pour la
plupart à d'autres auteurs. Il est es-
time, quoique rédige sans ordre sys-
tématique. M. (îoldfuss , de Bonn ,
en publieune continuation. VII. Man-
tissa editionis 4r- materiœ medicœ
Linnivi, in-8°.,KrIai]gen, I78'j,in-
8°.YI1I. De Persea Àïgypliorum ,
iTC. diss., in-fol. , Krlangen, 1787;
af.et3r.diss.,id.,ib., 1788. Schreber
prétend que le Persea est le Cardia
myxa de Linné; mais le fruit de
cet arbre n'a point les caractères at-
tribues au Persea par Tliéophraste.
M. de Sai-y a établi son identité avec
le ÏA'bakh des auteurs aral>es ; et M.
Delile. dans un Mémoire lu à l'aca-
démie des sciences , en 1 H 1 8 , parait
avoir prouvé que le Persea 011 /*•-
bakh est voisin du À'imenia A., et doit
former un genre particulier, qu'il
ijo
SCH
nomme Balanites. IX. Enfin Schre-
ber est auteur de la huitième édition
du Gênera plant arum de Linné , un*
vol. in-8°. , Francfort, 1^89. Cet ou-
vrage a obtenu un grand succès en
Allemagne, où il est encore cite. Les
éditions précédentes y subissent de
nombreux changements. Quelques
genres y sont réunis à d'autres ; et
beaucoup de nouveaux y sont in-
troduits, sans que l'auteur rende
compte de ses motifs, autrement que
par la fixation des caractères. Enfin
beaucoup de noms admis sont rem-
placés par d'autres, sans nécessité.
Un grand nombre de Dissertations
du même auteur ont été insérées dans
\o$ Actes deV académie des curieux
de la nature. Linné a dédié à ce
savant naturaliste , le geure Schre-
bera, de la famille des Rhamnoïdes.
D— u.
SCHREVELTUS ( Corneille ) ,
né à Harlem, vers l'an 161 5, n'a-
vait que dix ans lorsqu'en iGu5
il suivit à Leyde, son père, nommé
principal du collège de cette ville.
A] très avoir achevé ses humanités,
il étudia la médecine. On ne sait s'il
a exercé cet état. Il est certain du
moins qu'il n'a laissé aucun écrit
comme médecin; mais il s'est fait
connaître comme littérateur. En
\W)i , il succéda à sou père, dans
le rectorat des écoles d 'humanités,
poste qu'il occupa jusqu'à sa mort,
arrivée en 1667, selon Foppens ,
Éloy et autres; Paquot , a après
Jean Alberti , dit qu'il mourut le 1 1
septembre 1O64. a Schrévélius est,
suivant Baillct, un des plus labo-
rieux compilateurs des notes qu'on
appelle des Fariorum; mais il n'y a
pas toujours réussi » H a fait impri-
mer ainsi Jnvénal, 1648 ( et avec
Perse , 1 66{. ) ; Hésiode , i65o ; Té-
reuce. i65i ; Virgile, îfifa; Ho-
SCH
race, i653;Homèrc,i6r>G
1 656 ; Lucain , 1 658 ; (
1 658 ; Justin , 1 65p ; Cicér
Ovide, 166:2; Claudien, ifr
C les Tristes ) , 1 1566. Sou c
Colloques d'Érajme est <
il donna , en 1 (363 , une é
Àntiquitates romance , de
Lexicon de Scapula , 1 664
lui d'Hésychius , 1 668 ; ma
tion , selon Paqiiot. L'on
a rendu célèbre le nom de
lius , est son Lexicon man
co-latinum , dont la pren
tion est de 1 6.4 5 , et qui <
grand nombre d'autres. Jo.
qui le fit réimprimer à Le
1676, in-4°., y ajouta '.
mots, dit La Monnoyc, da
marques sur le n°. 688 <
Paquot indique l'édition <
comme la meilleure. Mais (
Paquot écrivait, ont pari
tions de Londres , 1 78 1 , il
près laquelle a été donné
Glascow , 1 79g , in-8°. )
que l'on doit à M. Flcury
Paris, i8ao, in-8°., qui
ment préférée. A.
SCHROECKH ( Jk an-U
historien protestant, naquit
en i*j33. Sou père, iiéguci;
mandahlc par sa probité, e
fille du publicistc hougroi
Bel (Tqf. Bel, IV, ri)
>ar leur instruction et leur
es fondements de cette pie'
pira et guida constamment
dans ses nombreux et irnin
vaux. Ou voulait d'ahon
toi vit au commerce : lui -m
long- temps montré des di
11011 r la carrière ccclcsia.sti
es leçons et les conseils de
et de Michaëlis le décidé
consacrer aux études histoj
gymnase de Presbourg, o
1
& Tige de dix
« M* études, i
, pour les con-
ei le» étendre, à Fécole de
, près Magdebourg f
i ne Gdttingen et de
ig. Son code Bd , ayant été'
é dans cette dernière ville , de
laction principale des Jeta
Imw 9 amsi que de la Gazette
ire, l'appela auprès de lui,
Eriré des extraits et des criti-
bvfivra nouveaux dont il avait
In compte. Schroeckh s'ac-
. de cette tache pendant sept
et dk ne fut pas inutile à son
dinar L'obligation de lire avec
îom one foule de livres non*
. , «t de les comparer avec ce
mît été écrit sur les mêmes su- v
ejamta beaucoup a ses connais-
», et bâ donna une grande fa-
de ftyle. Il obtint , en 1756 ,
petite place de professeur au
je des princes, qui lui valut a
de qtwi exister. Nais en 1 767
nommé professeur d'éloquence,
rhistokeà Wittcmherg, où l'u-
■té le ebargra de la direction
1 bibliothèque. Ce fut là qu'il
le reste de sa vie, enseignant
BDqoilés chrétiennes , l'Histoire
âaatîque de 1* Allemagne , sur-
ir h anse et la diplomatique,
■posant ses divers ouvrages. 11
■t , le premier août 1808, des
\ d'une chute qu'il fit daus sa
idbêque. Ses élèves , ses amis ,
-~ — iporaîns ont à l'envi célèbre
r de son caractère , sa piété
et fervente , la pureté de ses
ft son maltéralde tranquillité
■tes les circonstances de !a
L*Jàlemagne, qui a produit tant
vaats laborieux, u'en a pas eu
lit montré un goût plus psur , et
et apporté dm soins plus cons-
xu.
SCB *4i
ckncieax a des travaux tellement
vastes, qu'Os sembleraient n'avoir
S être exécutés que par une société
savants. Jamais , dans les quaran-
te-trois volumes de son Histoire ec-
clésiastique, dans son Recueil biogra-
phique, dans son Histoire universel-
le, l'élégance de son style, l'exacti-
tude de ses recherches, l'équité de
ses jugements , la pureté de ses sen-
ments religieux et moraux ne se sont
démentis. 11 attribuait lui-même une
bonne partie des qualités qui distin-
guent les productions de sa plume, à
la lecture que son père lui lit faire ,
dans sa première jeunesse , du livre
de Rollin sur la Manière d'enseigner
les belles-lettres. Ses priteipaux ou-
vrages sont : \n Fies des savants cé-
lèbres, 2 voL , denûèreédition, Leip-
zig 9 1 79°* 0° 7 remarque les Vies
de Luther, Hugues Grotius, Mathias
Hoe de Hohenegg, Ernest SaL Cy-
prian, Hroswitha , Jérôme Savona-
rola , David George ( anabaptiste ) ,
Thomas CampaneHa, etc. La pre-
mière édition avait paru sous le
titre de : Portraits et Biographies,
avec des gravures , supprimées dans
la seconde édition. II. Biogra-
pliie universelle. Les huit volumes
de cette collection (Berlin, 1771-
1 791 , in - 8°. ) , contiennent les Vies
de Hannikal, Ca ton d'U tique, Othon-
le-Grand, Henri -le- Grand, Titus,
l'électeur de Saxe Frédéric-le-Ma-
giianiinc , la reine Christine , l'élec-
teur de Brandebourg Frédéric-lc-
Grand, Julien , le pape Adrien VI ,
l'amiral de Coligni , Chr. Tbomasius,
Mathias Commis, l'empereur Jc-
sepli 1er. et Ph.-Jacq.Spcuer (théo-
logien). Ce sont des esquisses bien
tracées , mais qui manqnent de mou-
vement , et de cette teinte animée mu
attache dans Plut irque. \\\. Histoire
de l'Église chrétienne ( depuis IV
16
i^s
SCH
riginc du christianisme jusqu'à la re-
formation ) , 35 Toi. , lieipzig , 1 7G8-
i8o3. lies onze premiers Volumes
ont été réimprimés de i77a-o4-
On a loué , aaiis cet ouvrage , une
impartialité , qui prend sa source
dans une grande connaissance des
hommes et dans les affrétions du
cœur le plus aimant, retendue et
l'élévation des vues, une érudition
vaste et solide, une critique saine
et un sentiment d'équité qui fait la
part de l'erreur et de la faiblcssesans
indifférence et sans légèreté , un pro-
fond amour de la religion et de ses
semblables : ce qui placerait cette im-
mense composition au premier rang
des ouvrages historiques. L'auteur a
consigné, dans le trente-cinquième vo*
lunie, le résultat de ses méditations
sur 1'cspnt et le but du christianisme.
Il est consolant d'y voir Schrœckh
se déclarer pénétre d'une conviction
inébranlable de la divinité de la reli-
gion dont il avait suivi les vicissi-
tudes a travers le cours des siècles.
1 V. Histoire de V Église chrétienne
dejwis la réformation , 8 vol., Leip-
zig, 1 8o4 - 1 8 1 9. Les neuvième et
dixième volumes, ont été rédiges,
après la mort de l'auteur, par ledoc-
cteur Tzschirncr. On remarque que
dans ces deux importants ouvrages ,
l'Histoire des doctrines , de la Vie et
des productions des écrivains , ainsi
que celle des Discussions religieuses ,
sont mieux traitées que celle de l'é-
glise comme corporation; l'auteur
puisa la première dans les sources ;
mais il avait négligé l'étude du droit
canon , et il ne sentait pas assezl'iin-
portance de cette science pour l'étu-
de de l'état primitif de l'église. Si
un protestant compare l'Histoire ec-
clésiastique de Schrocckh, à celles de
Baronius, de Noël Alexandre et de
Fleury, il pourra dire qu'il est plus
SCH
impartial que le premier (qui
autre côté a l'avantage d'avoir
à des sources rares et inconn
qu'il possédait mieux Fensembl
qualités de l'historien que le sec
enfin , qu'il est supérieur au tr
me , sous le rapport de la crit
mais qu'il est au-dessous de lui
la diction. Y» Histoire universe
l'usage de la jeunesse, quatre
tics, en G vol., ire. éd., 177O"1
2e. éd., 1 796-1804. Quoiqu'ell
destinée à l'adolescence, cette
loire peut être lue à tout âge ,
fruit. C'est l'ouvrage le plus réj
de Schrœkh. 11 en a paru béai
d'éditions j et il a été traduit en
çais. Schrœckh et Schlosser,
et l'autre élèves de Michaêlis <
Moshcim , sont considérés eu
lemagne comme les créateurs
véritable histoire universelle.
doit^llc se proposer ? Quels
les événements qui lui appartien
Quels sont ceux qu'elle doit exe
N'admettre dans le tableau de;
et des peuples qu'on présente
ceux qui expliquent comment ■
l'état actuel de la civilisa tio
comment l'espèce humaine est
vée à ce degré de puissance :
monde matériel et de jouissant
biens qu'il lui offre , est la rèd
détermine le plus sûrement et 1
fructueusement le choix que le
tre doit faire dans les détails ii
brablcs que les siècles et les hisfc
ont accumulés. Schrœckh a f
choix avec sobriété et avec ui
historique, qui certainement si
se une sagacité naturelle , ma
serait restée stérile sans Fera
la plus vaste et la plus varie'
ouvrage a été traduit en frai
Leipzig, 1784-1 790, in-8°.,
i-vi. VI. Schrœckh a refondu
une traduction allemande, h
SCH
, x , xi et xiii de Vlfis-
irseUe de Guill. Guthric ,
y, etc. , qui contiennent
l'Italie, celle de France ,
nces- Unies (la Hollande)
idetcrrc, Leipzig, 1770-
[f. Scbrœckh a pris une
• active à des ouvrages pé-
fort répandus tels que la
fue Germanique univer-
4iee par Nicolaï ; les Àcta
m , dont les années 1 754-
ent de nombreux extraits
ipositiou dans un style di-
liscjpied'Ernesti. Ou y re-
irtôiit edui tfu'il fit sur le
? Toiume de l'Histoire des
s, par Scbmidt, qu'il trai-
te on doit le penser , avec
de sévérité. ( V. Scbxiot ,
, ci-dessus.) Les Notices
' de Schrœckb les plus au-
» sont: i°. un article qu'il
lui-même an Magasin de
»ur le clergé, vol. 5, part.
atre Articles du professeur
iprimés dans le Journal Dcr
ii£tf, année 1808, et celle
uve dans le 1 o*. vol. de sou
es. (n°. iv ci -devsus). Sud
étégravéparLirlie. S — h.
»:DER(Eric),iic aNykrc-
rs la fin du seizième siècle ,
•ris la plupart des langues
et modernes, et fut nomme,
rgne de Gustave- Adolphe ,
* royal. Ayant établi une
ie à Stockholm, il fil pa-
iccessivemcnt de» Tradiic-
1 grand nombre d'ouvrages
rinçais , espagnols et a Ile-
nos ne citerons que celles
aine des quatre monarchies
n; des mémoires de Pbi-
Comincs; des Choses re-
ies de la Suide, de la
, dtUMusskt.de l'Allé
SCH
*.{3
mignc.de a Tartarie, par Millier.
Schrœdcr publia aussi auclqucs ou-
vrages originaux , parmi lesquels on
remarque la Relation poétique de
la cruelle tyrannie de Christian II ,
comme une des premières produc-
tions en vers, de quelque étendue, qui
ait paru en langue suédoise. G — au.
SCHROEDER ( Jeak-Joachim ),
savant distingué par ses connaissan-
ces dans les langues orientales, et
particulièrement en arménien, naquît
à Neukirchen, dans le landgraviat
de Hcsse-GasseL le 6 juillet 1680.
Après avoir étudié le grec, l'hébreu
et les autres langues orientales , A l'u-
niversité de Marbourg, son attention se
fixa plus particulièrement surl'armé-
nien, alors peu connu et peu cultivé.
Les premières notions sur cette langue
lui rirent données par son professeur
G. Otho, qui enseignait les langues sain-
tes et la poésie à Marbourg. Malgré la
complaisance de ce savant, Scbrœder
avait appris peu de chose auprès de
lui. Otlio ne savait pas beaucoup
d'Arménien; et les livres publies jus-
qu'à cette époque sur cette langue ne
suffisaient pas pour eu donner (les no-
tions bien exactes et bien étendues
Schrocdcr fut donc oblige d'interrom-
pre ses travaux : il s'occupa d'éthio-
pien, avec le Célèbre J. LtHioIf, auquel
il avait été recuinmimlé par Otlio ;
il se livra ensuite a la théologie. F11-
fiu il avait abandonne l' arménien dc-
JMiis six a ils , quand, selon l'usage de
'Allemagne, il se mit à parcourir
les diverses universités. Il se rendit
à Utrecht . où il suivit assidûment
les leçons du célèbre Rcland, et celles
de Siirenhusius ; et auprès d'eux , il
acquit de grandes connaissances dans
la littérature rabbiuique. G'est là
qu'il entendit parler d'un savant doc-
teur arménien , nommé Thomas , né
dans le pays de Vanaut , M <\\\\ é\»vV
a44 scu
archevêque de G olthcn, dans la gran-
de Arménie. Thomas était venu, quel-
ques années auparavant, avec son
neveu, Luc Nouridjan, pour éta-
blir une imprimerie arménienne à
Amsterdam , et y publier des éditions
du ^Nouveau -Testa ment, et des livres
saints pour l'utilité de sa nation. Les
caractères qu'ils firent fondre, et les
impressions qu'ils exécutèrent sont
fort belles, et donnent une idée très-
avantageuse de leur capacité et de
leur science dans la connaissance de
leur langue littérale, qui fut toujours
peu commune chez les Arméniens. Ce
fut une bonne fortune pour Schroe-
der : le goût qu'il avait eu pour l'étu-
de de l'arménien lui revint, et , sous
la direction de ces deux habiles maî-
tres, il lit de rapides progrès. Malheu-
reusement il jouit peu d'une aussi utile
assista née : il y avait à peine deux
mois qu'il travaillait auprès de l'ar-
chevêque , quand il apprit que ce sa-
vant homme se préparait à retourner
dans sa pairie. Schrocder conçut alors
le projet de partir avec lui, pour al-
ler s'instruire eu Orient : il sollicita
et olnini de son souverain la permis-
sion de faire ce voyage; mais au mo-
ment où il allait s'embarquer pour
Archingcl, l'archevêque tomba dan-
gereusement malade; Schrocder n'en
partit pas moins, dans la compagnie
de plusieurs marchands arméniens,
pour aller à Moscou y où il devait
attendre l'archevêque, et continuer
a\cc lui son voyage. Il apprit dans
celle \i!lc, que Thomas était moit en
Hollande. Malgré ce fâcheux contre-
temps, il voulait continuer sou en-
treprise , se rendre à Astrakhan ,
et de là en Perse. Des d illimités
sans iiomluc l'empêchèrent d'c\ccu-
ler son dessein , et le forci rent de re-
venir dans sa patrie, d'où il retour-
na bientôt à Amsterdam , reprendre
SCH
ses études favorites auprès de Lucas
Nouridjan. Il acquit promptement une
grande connaissance de la langue ar-
ménienne : avant d'en livrer le résul-
tat au public, il résolut de visiter
l'Angleterre. Il y séjourna quelque
temps , et s'y lia plus particulière*
ment avec Henri Sike, professeur
d'hébreu à Cambridge. De retour à
Amsterdam , il publia sa Grammaire
arménienne , intitulée : Thésaurus
linguœ armenicœ antiquœ et hodier-
îup , i vol. h>4°. Il mit en tête de
usage
de la langue armémeune. On y voit ,
qu'en arménien, comme dans les au-
tres langues orientales , il possédait
des connaissances aussi solides que
variées : eu général, cette disserta-
tion , comme tout son ouvrage, com-
me les diverses pièces qu'il y a j ointes,
sont tout-à-fait propres à donner
une idée favorable de son érudi-
tion et de sa critique. On doit , après
cela , regretter beaucoup qu'il n'ait
pas publié un plus grand nombre
d'ouvrages. La grammaire arménien-
ne de Schrocder est encore la meilleu-
re et la plus savante qui ait été im-
primée jusqu'à ce jour, et c'est la
seule dans laquelle on puisse prendre
des notions exactes de la langue ar-
ménienne : il eût été à désirer seule-
ment qu'il fût entré dansde plus grands
détails sur ce qui concerne la syntaxe.
A la suite de son livre* Schrocder don-
ne un Traité fort curieux sur la musi-
que et la prosodie des Arméniens. Sa
Grammaire abrégée de l'idiome vul-
gaire des Arméniens contient aussi
des renseignements intéressants. Cet
ouvrage, qui lui assigne une place
honorable parmi les savants, est le
seul qu'il ait publié. 11 avait de plus
composé un Dictionnaire arménien-
SCH
btiu, ilunl le manuscrit se «arde en-
core cLids la bibliothèque (le Casse] .
Si nous m jugeons par sa Grammai-
re . ce devait cire un travail fort eMi-
mable et bien sii|>c'rieur au\ Diction-
naires également restes mai inscrits
ri composes par les PP. Villa for ,
T< 'raina et Lourde! , qui ne sont
q'j* île gros \ocabulaires indiques de
l'impression. Outre ce Dictionnaire ,
S« hrueiler a\ait manifeste le des-
sin dv composer une Histoire de
l'Arménie. Nous ignorons s'il a mis
rr projet à exécution. Ce savant re-
nut dans m patrie, après, la publi-
ritiuii de sa (irauim tire; il y fut
Dominé professeur de I, niques orien-
\Ar> vi d'histoire ceclèsiastiquc , en
I- i "î,cbnis l'université de M.irbnur^.
Kn i-*5-, i! obtint, dans la même
urmeisité, mie (luire extraordinaire
d# rhé'dogie.ll mourut dans cette ville
l* i«i juillet 1 7. V». laissant quatre (ils,
tu *«• Vifit tous distingues dans les
Ultn s urii nt-ili'% , sa\oir : r1. Nico-
l«c — € à Util nillie Si.mvoi hl i; . tira \1.ir-
b- f«, !'• ■• ». .loût I" ». i , professeur
♦ \'r i ■ » r < i i « i . i i m • 1 1 ■ - langu* s orientales,
•'•?!* l.i même ville, en i - J'5 , rt , eu
l" JS „ | • r -nies -en r île glee et de |.in-
J .!■• '.ju lit île» a Grniiiu^Ui', ou, .«il
Il -J ■!■! j.irr t il mseign i les aiili pii-
li • !.« :■. t* | .«- .. Il niiii.nit le )n m ii
• •«r**. ' Ui .i d«- lui : I. Iiistitu 'i ' mrs
i.i i :tml ut\> ntti liiiiyi.r h* in i/'.l'mi-
; j'.*' . 1 ^'i^. ui-«S '.; i<ii\ r.i^f i niM-
; •?«-:! su;, relire , eeriî ,i\e. UN es-
■■• j :.il ">j'l.i j .e. Ou f'Miuir siir-
î • î -u i- I h-*!-! t .ili. n sur II s^iil.iM',
•'t i • «-"t j'iMi'e. 1 1. l'iM'i s ( )ii:isi ;;!es
• • *'. f.f ■[ .♦ * ; — »'• I.iiiiin- ( ..mi ..•! ,
• :■ !• * »• l"! '•■ I ' » j , m i #1 1 h" » » • •"'-
T '-r- i -"«m . ■ : ii: pn.fi -m\m du dn>it
•i- 1 1 ii «■ in* i-! ■!• » i.» i.-» , i • h «'11111 -
. ••■ . — ■ '. !•■ «.i I m 11 iuiii>' , n*- |i* i )
i . ■ « i - •• », r» «t i i- ;; m ii s i-i) ') ,
-f s ? T j iti'r««4'ur de I indues oiii ntale»
SCH
et d'antiquités hébraïques à .Mar-
bourg, depuis 17 *>.">. H a compose :
Obscrvatiomtm philosophicarum cri-
ticarumque in difficiliora tpurdatn
psalmorum Ivca fasciculus , Levde,
1781, in-cK — f\". Philippe-George.
Vove/. l'article suivant. S. M — x.
S(;illlOi:i)KK;P..iLieii,(;tonr.K)f
médecin . ne à .Marbourg, le uç) avril
1 7 •>{), lit se* éludes dans l'université
de eette \ille, puis a lena et à Halle,
et fut nomme, en 1 "j "i.J , pro''e,s>eur
d'ariaîumic et de rliinir-ie a lUuleln.
Kn 1 ~iV\ , il obtint le titre de premier
professeur dans sa \ille natale, et
passa Tannée suixaiite, en la mémo
qualité, à (îottinpie, ou il mourut ,
le \\ mars 177^. Ses écrits académi-
ques , riches en observations , ont rté
reciu'illissous ee titie: P G. Schntï-
deri opKSciila metiica, mllrcta stu-
dio .'///e/7/i<f/f/i ,Ntimiibert;vi l * vol.
in-tt'». Avant lui et lîreudel , personne
n'avait mieu\ tr.iite' la doctrine des
lièvres. — Son bis . Théodore-Guil-
laume -, ne' à Kinicln, le ■> novembre
i-"h). étudia la iu"'ili'i"i:e a (iotliu-
pie, >*e(ibbl. en 1 7S11 , eoinme mé-
decin à ('.a*M*l,\ fut liolliIJie, eu |-Sk
proie- >eur de uic.b . : ik . et en i-H-,
tut. ilt. n lie' .1 l'clalilisM ment ries e.m\
minérales de kof-Gi isiuar. Iji i^<>«»,
i' l'evml prolesseur de fiw'-leemr à
lîiuti !u . oii il iiioiirut , le > > .loûl
i -\\ >. Il u'.i laisse «pie di n Disserta-
tions ..i- ii!eini«pies. — [ u liiedeem
il 1 iui'iuc iioui , util ■ d'iUic autie
I 11111II" . ( ienr„e ■ ( iiiïlaiiiue Si iii.o-
l'i .; , ne le U) 111 ils 1 - î î, .i H.e'rîi'lil,
1 t Ul >!( pl'olr -CM de Illrib-i me ,'i
^lai"1 ir:i _; . !e ■»- im lubrr i --S , fut
■ ' ■ ■ •
liuiM i.n' t|*i-s|.| n . il.iiie il'i'oe imi'-i-
11 1 f î ■ iii Mie. m. us (pn s'i^.i-.i d.ms
des paiidn\e->. \ ei s |.i i.u de >,i
V 1«' . il ilni.il I Ul'-lUe d.U- » l'.ih liilllie,
it p'.bli.i pl'.-iiiirs •••-! it> sur relie
matière. L.
240
SCH
SCHROEDER ( Charles ) , général
autrichien , dtait fils d'un officier ,
et le plus jeune de trois frères , qui
suivirent la carrière des armes. Il
avait fait avec beaucoup de dis-
tinction, sous Daun et Laudon, les
guerres de Silésie et de Bohême, et
il était devenu colonel du régiment
de Vierzai , puis général-major , em-
ployé dans les Pays-Bas, sous les
ordres de d'Alton. Ce fut en cette
qualité qu'il conduisit, en 1787 , con-
tre les insurges brabançons retran-
ches à Turnhout , un corps d'année
qui y fut complètement battu , par
suite d'une attaque imprudente. Cette
affaire fut, dans ce pays, le signal de
la déroute générale des Autrichiens ,
qui , peu de jours après , éprouvèrent
* un autre échec à Gand , où Schroe»
der; s'étant aussi porté, fut blesse*
d'un coup de feu à la jambe , qui
l'obligea de se réfugier en France , et
dont il resta boiteux toute sa vie. Peu
de temps après la défaite de Turn-
hout , et lorsque Schroeder eut été
blesse' à Gand, ce gênerai reçut de
Vienne la nouvelle de sa disgrâce , et
l'ordre de cesser ses fonctions. Ce ne
fut que quelques mois après qu'il réus-
sit à se faire employer de nouveau.
Il remplaça Beaulieu dans le com-
mandement de l'armée qui occupait
le pays de Luxembourg, en 1793 ;
et fut attaqué à Arlon , le 9 mai de
cette année, par les Français. Son
imprévoyance lui fut fatale : il éprou-
va encore un autre échec , dans le-
quel il se laissa enlever son ar-
tillerie et ses magasins. 11 se trouva
ensuite renfermé dans Luxembourg ,
et concourut, sous les ordres de Ben-
der, à la défense de cette place. 11 fut
nommé lieutenant-général en février
1 7Q5 , et obtint le commandement
de la forteresse de Cracovie , où il
mourut 01 1807. M — v j.
t
SCH
SCHROETER ( Je a*-S amuel ) ,
ministre luthérien , né le *5 février
1735, à Rastenburg en Thuringe,
ou son père était recteur de l'école ,
fit ses études à Iéna , fut nommé, eu
17^6, recteur de l'école de Donv
burg, en 1763, pasteur à Thançd-
staedt, et plus tard à Weimar , ou il
devint inspecteur du cabinet d'histoi-
re naturelle , puis surintendant et
premier pasteur à Bukstaedt , où il
mourut, le 24 mars 1808. Schroetcr
ae livra surtout à l'étude de l'histoire
naturelle , et se distingua comme mi-
néralogiste et conchyliologue. Ses
écrits, tous en allemand, sont : I.
Dictionnaire lithologique, Berlin r
8 vol. in-8°., 1772-86. IL Jour-
nal pour les amateurs du règne mi-
nerai et de la conchyliologie , Wet-
max, 6 voL in-8°., 1*77 §-80. 111.
Introduction complète a la connais-
sance et à l'histoire des pierres et
des pétrifications , Altenburg , 4
vol.in-8°., 1774-84» IV. Disserta-
tions sur différents objets (T histoire
naturelle , Halle , a vol. in-8°. ,
1776. V. Introduction à la con-
chyliologie y d'après Linné. Halle ,
3 vol. in-8»., 1783-86. VI. Remar-
ques et observations sur l'histoire
naturelle y principalement sur les
coquilles et les fossiles , Leipzig,
4 vol. in-80., 1784-87. A quoi il
faut ajouter un grand nombre d'ar-
ticles dans des recueils périodiques
dont il fut le collaborateur. Sou der-
nier ouvrage VII. La Vieillesse , ou
moyen infaillible d'atteindre un âge
avance', nouvelle édition, Berlin,
i8o5 , in-8°., contient des observa-
tions intéressantes et utiles. Voyez
la Biographie des médecins et natu-
ralistes vivants , par Baldingcr ,
tom. ic#r., p. n3-'jt8. — Plusieurs
médecins du même nom , qui vivaient
au seizième siècle, ont publié divers
*r
f
Hmnt te» d'aucune utilité dans
IbMR OC Ift SCKDCe. Z.
9GHRYYER. /V- Geamueus et
(
SCHUBART DE KLEEFELD
■an fJMfnm ), agronome aile*
» aé à Zeiti, en 1734» com-
tee domestique puis mai-
chez le ministre de Saxe
In coor de Vienne; et, tout en
août à la maison de son
9 s'occupa de franc-maçon»
, «C fut un del promoteurs les
du système dit de la s t ric-
aemawtt. Bientôt i) s'associa
wm bnron de Hundt , qui s'était
BadnBqnei Paris, et qui, à
Aait devenu conseiller îrapé-
Les deux aTentuners
le nord de l'Allema-
réoreaniser les loges ma-
On les vit voyager sans
, correspondre avec une foule
dt pammes, et dépenser beaucoup
dTarçont; ce <pri lit penser qu'ils
nVliwI que les agents de quelques
, dont on n'a pourtant
m les noms, ni le
II
véritable but» A la fin de la guerre
de Sept- Ans, Schubart se trouvait
a ramée hanovrienne , en qua-
ét commissaire des guerres;
3 passa au service de Hessc-
, et fut conseiller aulique.
Hdéjà assez de fortune pour
des terres y dont la culture
de ses occupations favo-
, en 1 782, un prix
Berlin , pour un
sur la culture des herbes
_ , il donna plus d'étendue
travail, et établit en quelque
nouveau système d'agricul-
nare , qui tendait à supprimer les ja-
et les droits de pacage, et à
deb culture des herbes fourra-
SOI a47
gères , nu but principal de l'agrono-
mie y parce que , selon l'auteur , plus
on augmente la production des four-
rages , plus on peut entretenir de bes-
tiaux ; plus par conséquent, on ob-
tient d'engrais et de récolte. Il fit
d'heureux essais a l'égard de la cul-
ture du tabac , des betteraves et de
la gaude, qu'il recommande dans ses
écrits. On vit un peu de charlata-
nerie dans le zèle agronomique du .
baron Schubart, et 1 on osa le dire;
ce qui redoubla l'ardeur du défen-
seur de la culture du trèfle, de la-
quelle il a emprunté son nom de ba-
ron de Klecfeld ( champ de trèfle ).
Il intercala force injures dans ses ins-
tructions : toutefois l'agriculture doit
à son zèle la propagation de quel-
ques objets utiles. Ses vues sont con-
signées dans son recueil Af Écrits
d'économie rurale et publique ,
Leipzig, 1786, 6 volumes in-8*». ,
et daa* sa Correspondance écono-
mique , ihid. , 1 786 , 4 cah. in-8°. ,
avec fig. Il a paru aussi un précis de
ses principes agronomiques. Schubart
fut, à la fin de sa vie, conseiller
intime de Saalfcld - Cobourç , et
mourut le ief. mai 1787. Trois ans
après parut une Esquisse de la vie
de Scnubart , baron de Klecfeld
( Berlin ), 1790, par un homme
qui avait eu à se plaindre de lui. La
bibliothèque allemande wiiverselk,
vol. cxm , pag. 537 , eu auuoucant
cette esquisse , ajoute quelques dé-
tails, particulièrement sur la inis»iou
maçonnique du baron. D— g.
SCIIUETZK. V. Sagittàjuus et
ScilUTZF.
SttIULEMBOURG ( Jlaic-Ma-
tiiias , comte de), ne à Ccndan,
près de Magdcbourg, le SaoAt ifiOi ,
d'une famille originaire du Brande-
bourg , fut nu des générantes plus
habiles du difc-septicme siccitf , et ne
?48 SCH
dut sa haute fortune militaire qu'à
, ses talents et à l'estime qu'il sut
inspirer aux grands hommes de son
temps. Dès sa plus tendre jeunesse ,
il entra au service de Danemark ;
mais les exploits de Sobieski excitè-
rent en lui une telle émulation , qu'il
demanda avec instance , en 167 g ,
d'être admis, comme simple volon-
taire, dans l'armée polonaise. 11 lit
les dernières campagnes de ce prince,
et se distingua particulièrement dans
celle qui avait pour but la conquête
de la Moldavie. Il commandait sous
Flcmming, lorsque Charles XII fit une
irruption en Livonie, et il sauva , le
i () juillet 1700, les débris de l'armée
saxonne , battue au combat de Riga.
Gît exploit lui valut le grade de lieu-
tenant-général , à l'âge de trente-huit
ans. Frédéric- Auguste , roi de Polo-
gne et électeur de Saxe , l'envoya
avec dix mille Saxons, au secours de
l'empereur, attaque' vivement par les
Français. Il assista à la bataille de Pas-
sa u , gagnée le 1 1 mai 1703 , par le
maréchal de Villars,dont il balan-
ça long-temps la fortune par ses habi-
les manœuvres. 11 s'ouvrit un passage,
et effectua sa retraite sans être enta-
mé. H entra en Souabc,et surprit
peu de jours après un corps français
conduisant des munitions de guerre
que l'on envoyait de Schaflousc au
maréchal de \ illars , le tailla en
pièces, s'empara du convoi, et de
huit cent mille francs en argent. Fi-
dèle au roi Frédéric - Auguste , que
Charles XII avait déclaré déchu du
trône , il rentra eu Pologne , et battit ,
le 10 août 170.1, auprès de Poseu,
le général suédois Maycfcld. Attaque
à son tour , le 7 novembre de la
même année , par Charles XII ,
en personne , et dix mille hom-
mes de cavalerie , il sut si bien
profiter des avantages que le ter-
SGH
rain lui offrait , qu'avec six mille
fantassins , il repoussa cinq attaques
consécutives , et après deux jours
d'une marche glorieuse, il réussit à se
retirer derrière l'Oder, sans le moin-
dre désordre. Ce fut alors que Charles
XII s'écria : a Aujourd'hui Schulcnv*
» bourg nous a vaincus. » Cette re-
traite fit beaucoup d'honneur au gêne-
rai saxon , et elle augmenta infiniment
sa réputation. La défaite qu'il essuya,
deux ans plus tard , auprès de Fraue*
stadt , ne la diminua pas aux yeux
de gens du métier; et les explications
qu'il donna prouvèrent que ce désas-
tre ne devait être attribué qu'à la pré-
somption des autres généraux polo-
nais , qui s'étaient refusés à suivre ses
instructions. Frédéric-Auguste, réta-
bli sur le trône, envoya Schulembourg,
en 1708, au service de Hollande,
avec neuf mille Saxons. Ce général
attaqua , d'une manière brillante, la
{)lace de Tournai, et les confédérés lui
aissèreut l'honneur de la conquête de
cette ville. Il fit, quelque temps après,
sa jonction avec le prince Eugène et
Marlborough , qui livrèrent au maré-
chal de Villa rs ta bataille d* Malpla-
3 net. Schulembourg fut un des héros
e cette journée. Le prince Eugène,
sous les yeux duquel il exécuta les plus
savantes inan<ru\rcs, conçut pour lui
une aflcction singulière; ce fut même
à sa recommandation que, deux ans
plus tard , la république de Venise,
cherchant un général étranger pour
commander ses années de terre, fit
choix de Schulembourg. On lui ac-
corda le titre de fcld-marcchal , et
dix mille sequins de pension. L'em-
pereur d'Autriche venait de le nom-
mer comte de l'Empire , en récom-
pense des services qu'il avait rendus
dans la dernière guerre. Schulem-
bourg arriva, le 10 mai 171 5, à
Venise, et fit les dispositions nécessai-
SOT
pour mettre en ctat de défense
i*île de Corfou, menacée par les Tu rcs.
La flotte ennemie croisait dans le en-
tai, afin d empêcher l'introduction
dans l'île de secours d'hommes et
de munitions ; mais l'escadre vénitien-
■r . commandée par Ta mirai Pisani ,
rcoduisantSchuIcmboiirgct six mille
fuldats , liatlit une division navale de
Tiuts, et aborda , le 'i février i 7 if>.
Le gênerai en chef s'occupa aussitôt
de fortifier Cnrfi 111 et les points de l'île
fm riaient susceptibles de défense : il
»*ea acquitta avec une supériorité*' qui
kl ;agna la confiance entière îles Yé-
Miens. Au commencement de mai
i-|6, Dianun (iodja , capitan- pa-
ru, sortit des Dardanelles avec des
forces immenses, feignit de .se diri-
p*T im les côtes il' \ brique, reparut
Mbftnncut à la hauteur d'Otranfe. et
«ara dans le canal malgré Ta 111 irai
Trutien Conuro. Il prit terre avec.
Î0.000 b •» m mes de débarquement,
«1 campa aux Salines de Potamo.
Vh'dnuhourg paitit de ('orfoii à la
-rtr dr 3ooo hommes fie troupes lé-
pour reetniii.iitie l.i position de
, et après ,i\oir engage une
vi' rsTAriiHtm lu-, il entra dans la
{■Ij**; lr* Tnn s l'v bloquèrent qucl-
7-ir* jutir* .iprit, et en formèn-ut le
•i-jr «1 n-gb' : ils emportèrent d'al h ml
f:j-j*,i*r% outrages avances ; 111 ,is
N liij?»fiili*iiir^ fit «m limier trois -is-
•.. S 1 ii|i%im uf if>. C"e| eeliei* ni- le-
L •!.■ j" jf.t 1rs ennemis : ils dm-J-Piït
:> v«biir* «It.iq'iesi «iliïie uiifoitdc-
f-r*iiîi! Ij pointed'un elif'iuiii 1 1 »n\ 11 1,
fî %-*rl«jr* rit ruiner 1rs palits.ides.
M«i» Vi buI«-in|Miiir^ .i\.iit tu >uiii de
f«*rr f-Lirn sur les "lai is,ih s madi :< rs
r*
Iirr*/» ■]•■ « |mis .il'*i|%, roi|\n ls d ■ sa-
'«*. Tî *«#r'e ipie Irssnld ils .s< Inni-
*«J jr rites j 1.4 r tes pointes '(iil
>? ti»iit buis 1 Imiins'iivs , e**ii\e-
1*11 ut g* \w fusillade qui les força
de se retirer. Le itt août, le ca-
pitau- pacha ayant livré un assaut
gênerai , enleva les premières batte-
ries et s'établit sur les remparts.
L'épouvante s'empara de la garni-
son, et des habitants: Schulcmhourg
seul conserva , dans ce moment cri-
tique , le sang froid convenable ; il
ranima le courage des Vénitiens ,
et rétablit le cmnlut. Tandis que lu
général Lorcduio contenait les assail-
lants sur Ils remparts, il sortit par
une porte de secours, à la tète de mille
soldiUd'élitc. prit l'ennemi eu liane,
péuélrt dans vs lignes, eu iit une
horrible boucherie , et rentia m
triomphe, après avoir cause! aux 0-
thomans une perte de deux, mille
hommes . ce qui les força d'aban-
donner l'attaque des bislions. Re-
butés par la défense héroïque de
Sehuleiidiourg , instruits de l'appro-
elie de la flotte espagnole alliée des
Vénitiens, ils h \èrcnt le siège, qui
leur avait coûté quinze mille hom-
mes. Harcelés «luis leur embarque-
ment , ils liisMienl cinquante -.six
jim esd'.iitMIciie, leurs tentes, leurs
pio\isi-ijis. v\ den\ mille Messes.
S» liitlrmlio'jj ;; , min ut l'idée de les
pmii suivre jusque d.ius leurs propres
el.i's; iM'Iuiqu ia\ersi\ niiSIe hom-
mes s-ir les rotes de IT.piie ,ct enle\a
d'.isviut Prc\es.i, défendue par dix-
huit 1 ei,»s janissaires et quatre <ei;ts
sj).iliis. L'.iuiii-'e suivante. 1-18, de
emneit a\»-- l'amiral Mm i-uigo . le
comte île S- ii'ilemlioiirg dnige.i ses
alla (des eont.e I' \lb mie , tadl 1 eu
ji' ci s di\ mille Turc s qui voulaient
si'p] ii'i-r .1 la desirii!-'. et forma
aossi'i'it 1,- sii »r de .Si i::.i iî : ni. ils on
.ippiit I iell'nt que la p iix tcinll
i!Vtre H -me a i'.iss 1rov.1t/ ; le ■:• lie-
1 il S.iN'in |r 1 - S s noir .111 « liMmaii-
d ■ ii r turc . -;:ii, i.e \-",l -ni | ■■ ■< p»in
tetti- m mvf II» -, i-iiiiliiiiMit b> hoslili-
a5o
SCH
tes. Pendant cette contestation, un
coup de vent battit la flotte véni-
tieiine qui gardait le rivage , et la jeta
au large. Schulembourg se trouva
dans un embarras extrême , prive
de munitions , de vivres, et même
d'artillerie ; car il l'avait déjà em-
barquée. Les Turcs firent une sortie
avec toutes leurs forces; et le géné-
ral saxon eut besoin, pour sortir
de ce mauvais pas , de tout son cou»
rage et de toute son expérience ; il
forma son armée en masse , appuyant
sa droite à la mer , faisant face de tous
côtés, et fit ainsi deux lieues, toi*
jours harcelé; enfin l'escadre s'étant
ralliée vint protéger sa marche par le
feu de son artillerie , ce qui lui per-
mit de se rembarquer sans avoir été
entamé. La levée au siège do Corfou ,
et l'expédition de l'Épire, furent cé-
lébrées à Venise avec beaucoup de
Sompe. Le sénat fit faire une lampe
'argent d'uu poids considérable,
pour la cathédrale de Corfou, et
pressa le général Schulembourg , de
venir à Venise , recevoir les récom-
penses que la république lui desti-
liait. Il fit son entrée solennelle , le 3
juillet 1718. Le doge lui présenta
une épée , de la valeur de cinq mille
ducats. On éleva sur la principale
place de Corfou , sa statue équestre
faite par François Cobiano , qui était
alors le plus célèbre sculpteur de
l'Italie (1). Schulembourg profila de
la paix pour aller visiter les diverses
cours de l'Europe. A Rome, le pape
lui fit rendre de grands honneurs , et
lui passa au col une large chaîne
( i) I.'wmrr miivantr , la Courir* tomba mir ]c nu-
pnain a pondre do Corfou, où *c trouvaient quatrv
i-i ni * t4iiiiii aux rie pourirr ; il»aitra, «vrc un liruit
• |>>»uvniitaMr 1»» rh^t'iin , lo nalai» ilu cipilaiue-
Fi'iirral . et toulr» Ira mainum fiirmt rudniiiiitti^r.» ,
lf Kouvcrncur l'iuni péril a\rr ipiiurr «rut» pir-
»»iin«'» ; mai«, par mi haMrd Iiieii rili aordinaii c . la
Maiu« di> S<-1iiilt'iut>ourK , ipioiipuc Iri'i-rappro-
cliic icJta debout rt inUct*.
SCH
d'or. Le général saxon alto ensuite
en Angleterre, pour voir sa soeur , la
comtesse de Kendale. George Ier. f
apprenant qu'il étott à Londres ,
l'envoya chercher par un officier de
sa maison , qui le conduisît sur-le-
champ auprès de son maître. Le mo-
narmie voulut qu'au mépris des lob
de 1 étiquette, Schulembourg se mît
à table avec lui, quoique en habit
de voyage* Apres avoir été comblé
de marques d'estime par tous les prin-
ces , Schulembourg mourut à Vérone ,
k i4 mars 1747- H avait été pen-
18 ans au service de k république r
exemple unique j car les généraux
étrangers ne conservaient pas long-
temps les bonnes grâces du sénat. S»
Vie a été écrite par M. Varnhagen ,
dans un ouvrage publié à Berlin v
sous le titre de Monuments biogra-
phiques, vol. in-8°., 18*4. M-w.
SC11ULTENS (Albert), le res-
taurateur de la littérature orientale
dans le dix-huitième siècle, naquit es
168G , a Groninguc , d'une famille
honorable. Destiné par ses parents
au ministère évangelique, il joignit
À l'étude de la théologie celle du grec
et de l'hébreu. Pour se perfectionner
dans l'hébreu, il apprit ensuite le
chaldaTquc cl le syriaque , et commen-
ça la lecture des ouvrages dos rabbins:
il lui manquait encore l'intelligence de
l'arabe ; mais persuadé que cette lan-
gue ollVaitdcs difficultés qu'il ne pour-
rait surmonter , il n'osait pas s*cn
occuper. Cependant la lecture de
la grammaire d'Ernenius dissipa
promptement ses craintes mal fon-
dées j et comme cela devait arriver,
ses progrès dans l'arabe furent d'au-
tant plus rapides , qu'il possédait
déjà les dialectes qui s'en rappro-
chent davantage. A dix-huit ans , il
eut avec Gousset ( V, ce nom) , une
dispute publique , dans latfuellc il
sca
HVcoatre k sentiment de ce
m fuftwmi , m l'étude de
bot indispensable à quiconque
rUra à fond. Après
SCH
a5t
Lejde, oàili
■ «m, ks leçons des'profes-
k» pfam distingues. Ose rendit
Ht ft Utrecat , pour voir Refond
) , dont fl reçut de sages
direction de ses étu-
M soumit te* Remarques
EvruV Job, remarques qu'il «ip»
t rcBMÎiTunJeone homme 2 mats
A ■Mfm nestime qu'il faisait
I OTVmge , en sechargcantde le
ar* De refour a Groningue,
«6 . ScMteu fat admis candi-
ministère: l'année sui-
: ses degrés en théo»
« «t"l s'empressa de retourner
4mj dams k dessein de s'y livrer
dépouillement des ii-
nmcrits arabes que
k bibliothèque de cette
1 pasteur de l'église de
1711, il ne crut pas
cette yocation : mais
k portait rers la carrière de
; et deux ans après ,
pour la chaire des
s de l'académie de
Il en prit possession par
, dans lequel il indiquait
m les véritables sources
étudier l'hébreu. C'était
■ndkattaque contre le système
nnsMl v qui prévalait alors dan*
endémies protestantes , et dont
■nsdnaeBces ne pouvaient être
nwMiiilihi à l'étude des textes
S^riianrt, ce professeur partant
sanjpaailion que l'hébreu est une
■ ftnme divine , en concluait
b at Bcnt avoir aucun rapport
ks dialectes purement humains ,
r«n m doit pas en éclaircir ks
difficultés avec k secours des autres
langues orientales. Ce fut pour com-
battre ce paradoxe que Schuhrns
composa les Origines hebreœ , ou*
vrage dans lequel il s'attache k dé-
montrer que la langue enseignée aux
hommes par le créateur ne sub-
siste plus; et que l'hébreu des livres
saints , l'arabe, le syriaque et lechal-
daïque, sont quatre dérivés de cette
langue primitive. Il fortifie cette
opinion , en expliquant par les raci-
nes de l'arabe une foule de mots
et de passages de la Bible , dont k
véritable sens avait échappé jusqu'a-
lors aux différents interprètes. L ou-
vrage de Schultens fut vivement atta-
qué par les partisans de Gousset $
mais les plus illustres critiques se
déclarèrent en sa faveur, et leur
suffrage finit par imposer silence à
ses adversaires. La réputation d'Al-
bert fit désirer qu'il fut placé sur un
théâtre un peu plus digne de lui. Ou
lui offrit, en 1729, avec la direc-
tion du séminaire hollandais ( 1 ) ,
la liberté d'y enseigner les langues
orientales , en attendant la vacance
de cette chaire À l'académie , et k
garde des manuscrits orientaux lé-
gués à la bibliothèque de Leydc par
Warnicr , ambassadeur des états-
gcnérauxàConstantinople. Schultens
n'accepta ces offres honorables que
dans 1 espérance de pouvoir contri-
buer plus utilement qu'il ne l'avait
fait jusqu'alors, à ranimer l'étude de
la littérature orientale , trop négligée
même par les savants. Plusieurs tra-
ductions d'ouvrages arabes, et une
édition augmentée des rudiments
d'Krpcnitis, signalèrent sou arrivée
à Lcydc. Il y remplissait, depuis trois
(1* V.*t M'minui'r , fi>n<lr par Ir» «:l*l*-pi:»»ra«» .
ni i.î«|i, r»t ilmlim- i rr<c*i»»r «Ir* ctiitiûiiit* ru
tbmlogir , qui y tuai mtrvCraua p*t«itnarat
4*M Mpt •»«.
a5a SGH
ans , les fonctions de professeur,
sans en avoir ni le titre, ni les an-
Ïjointcmeuts , quand les curateurs de
'académie , touches de son noble dé-
sintéressement, créèrent en sa faveur
une nouvelle chaire. Schultcns choi-
sit pour le sujet de son discours d'i-
nauguration , -l'antiquité de la langue
arabe , sa pureté et sa liaison avec
l'hébreu. Les marques d'estime qu'il
venait de recevoir ne firent qu'accroî-
tre son ardeur pour les lettres. Dans le
dessein de faciliter les progrès de ses
nombreux élèves , il composa , pour
leur usage, une grammaire hébraïque,
mieux distribuée et plus complète
que celles dont on se servait dans les
écoles. Peu de temps après, il mit au
jour une nouvelle Version des Pro-
verbes de Salomon , avec une Préfa-
ce , dans laquelle il s'attache à faire
voir les défauts du système gramma-
tical des Rabbins. Quoique ce mor-
ceau fût un traité complet sur la ma-
tière , il y revint encore, dans la pré-
face delà nouvelle édition de la Gram-
maire arabe d'Ifrpénius. D'autres
travaux non moins importants rem-
plissaient tous les moments qu'il ne
consacrait pas h. ses élèves ; mais il
se vit forcé de les interrompre pour
repousser l'attaque indécente de iieis-
kc, celui de ses disciples à qui il avait
prodigué le plus de témoignages d'af-
fection. Rciskc, en rendant compte
des deux dernierrs ouvrages de son
maître, dans les Âcta erttditorum ,
critiqua vivement sa méthode. Schul-
tcns lui répondit par deux Lettres
adressées à illeuckc ( Foy. ce nom ) ,
directeur de ce journal; et Ton doit
l'excuser de n'avoir pas pu dissimuler
lapoincqu'iléprouvaitdcPiiigi'aùludc
de son disciple. Tout eu blâma ut la
conduite de Rciskc à l'égard do son
professeur, M. SilvcstrcdeSacy trou-
ve cpic ses critiques n'étaient pas sans
SCH
fondement, et que le sys
Schultens pouvait nuire à l'
lide de la langue arabe ( F.
XXXVII, 297). Schullcni
vécut que peu de temps à
pute. Il mourut à Leyde , le 2
1750 , à soixante - quatre ,
saut un fils , héritier de ses
de son zèle pour les lettre
guait à une érudition profoi
riée , de la vivacité dans l'e
conception facile, du jugen
la mémoire : mais il n'a pas
rendu exactement les idées
vains orientaux , (a). Outn
tions des Rudiments et de '.
maire arabe d'Erpcnius, a
d'extraits de l'anthologie i
Erpknius, xuï, 275); de:
latin os des Makamat ou Séai
riri ( F. ce nom , xix , ^iZ
Vie de Saladin ( F. Boha-e
678) ; l' Oraison funèbreàc
ve , son ami, qui lui avai
triste devoir à remplir, c
Lettres à IMencke , dont 01
on a de Schultcns : I. Ori
breœ , sive Iiebreœ linguœ t
ma natura et indoles, e.
penelralibus revocalœ , i
17 -24-38, 2 vol. , in- 4° m5
faut joindre un opuscule :
tibus hodiernœ lingues hein
1 ^3 1 ; nouvelle édit, Lcvdt
vol. in -4°. II. Institutiom
dament a lingue hebraïcc
via panditur ad ejusde
giamvindicamlam et resti
(■») Scliultpn* »«nn pri'lonlr de rc
itrrgic <!«•« mot* nral>cs , «'iirr^ir cju
*!>um-iiI qii'iiiMgiiMire , ■ par f<>i<*
îmnit rp gi-ii<*r , oliMMirr, cl . nn-nii*
tmdm tion t\rs *ix prcmi«TP* Arimi <-•
rof uii«> nrriivc, H son cxmjplr a «fit
orirnhilislm tl.iu* une voir peu sùrr,
iH'Irrr rliiiin Je vrai mmis des eeriwi
inriiip «vtlèmr. :i eu l>eaiic«mp d'iui
trailtirliou* de- /'nw ■//'«•* ri <JuIi\n
lie iloit Ctirr u>>a^i- di* m-h oli.*«*.r>at
«pies , qu'avec un**»iigr rritùjue.
SCH
rdtj 1737 ou 17^», in-4°. III-
umenlariusin Librum Job , cum
mvrrsione , ibid., 1 737 , 1 vol. in-
Cct ouvra ce suppose dans son au-
r udt grande connaissance de l'a-
r. Ses explications auraient été
1 satisfaisantes s'il eut fait la cri-
1e de son texte en eu corrigeant
défectuosités. Le Livre de Job a
traduit en français, sur la version
irhultens . par de Joncourt, Sacre-
pet Allamand. ibid., 17/1H, in-
IV. fétus et refiia via hebraï-
di contra novam et metaphrsi-
1 htidivrnam , ibid., 1738, in—
Dans cet opuscule, l'auteur ré-
A aux objections de ses adver-
e* , et prétend démontrer que
t par l'étude de l'arabe qu on
f parvenir à la connaissance do
lireu. V. E.x cursus très continen-
ttricturas ad dissertationem his-
xam tle lingud prinuevd , etc. ,
L. i"3«|, in-§°. L'auteur a réuni,
s ces opuscules, toutes les nou-
rs prcm<s qu'il avait pu ras>cni-
• futur démontrer que l.i langue
nitive n'a pas du se conserver
s vi pureté après la contusion
fiai*!, et pour jiistilicr l'emploi
•ii-il'i te> «ti.iii^ers, d.:us i.i cor-
Lion «1» > tf xlrs voies. \ I. M t mu-
ni a iftu>lu>ra IrabiiV , swe spe-
irui ipurdam illmtria antiipue
*-n.r 1 1 lin^iuv er varii> wss. er-
;*ta . ibid.. 17 Ji» , in - j". de 71
. \**rtni «es fn^inents de poésie
l*. tiré* de cil.it i« lis iiiséiéesd.ilis
ttjir:*« lit" d«* ^n\iiiri. de Ma-
■*U. d' M •■«rifeil.i. d«* Ib'iu/a.» te,
1 1(4% ai.i ims suiit celui d* \rii-
i}*< ri H.ii'rtli. qiit- l'auteur croit
f»n»poi.'in de Silulinn , et et lui
V im 'ii . dixième roi de \.i d\-
!;-■ *i* - .Im I. nidr*, qu'il suppose
r.i.in* de la même date que Moïse;
y Krukc ne juge p. j s ces deux mor-
4 SCH a53
ceaux plus anciens que Mahomet (3).
VIL Proverlna Salomonis cum ver-
sione intégra et comment ario, ibid.,
1 7 \H , in-4°. ; trad. du latin en fran-
çais, par les auteurs de la Traduction
de .lob, ibid., 17/to, in-4°. Le Corn-
mentaire , abrégé par (i.-J.-L Vogel,
et enrichi de nouvelles remarques
critiques, a été publié, Halle, 17^)9;
ibid., 1773, in-8". VIII. Opéra mi-
nora , animadversiones in Jobum ,
et varia P'eter.- Testant, loca; nec-
non varias dissertât iones et o ratio-
nés complectentia , ibid. 17^), in-
4°. Ce Recueil , dont le iils de SchuI-
tens fut l'éditeur, ne coutient que des
( )pusculcs imprimés dé j à sépa renient.
Les Remarques sur Job avaient été
publiées par Reland , Utrecbt , 1 -o3,
111- 8«\ ; et les Observations philolo-
giques sur dillërents passages de
l'Ancien - Testament, par Hemstcr-
buvs, Vinsterdam, fut), in-4°.IX.
Srllope dissertationum philologico-
exeçeticarum , ibid. , 177^-1775,
w \ul. in - 4". l'.Vst un choix de Dis-
sertations soutenues sous la présiden-
ce de cet illustre professeur. Tous Je»
ouvrages qu'on \ieiit de citer , sont
recherrliés par les orientalistes.
Seliulti us a laisse', en manuscrit, des
Cunihirntaires sur plusieurs livres
de T Vnneii-Testaiiient ; une Histoi-
re f/o . irabvs; une Grammaire ara-
mèenne , dont plusieurs feuilles
et. unit imprimées , et colin un Dic-
tionnaire hébreu % dans lequel, a^ec
le seconis de l'ara lie et des autres
di.ilectcs. il rel.ildr.-.iit le sens des
mots (huit les racines et la .si^nilica-
tiou sont inconnus. \ riemoet a ]>u-
blié Y lïlnge de Sehulteiis, dans 1rs
./t h en iv Fri.\iacir , n. -(m-- i . \\ -s.
I ■ I I ..«. I ■•( * I il !•' '■■■! » 1(1 ■ .(• . l'f
il ' -'■ I • M II Ml ••••Il ■■ • 1 1 1 il ' * I ''•!« *\f I •*''
< it 1. ni l.lltl .<l ill < .iljl'i' . -«Il- 'Il ■li.il»l«'lll <|lll 1 r-
iM'Hitr a |iln«U lui iiiilratMil U^liMltort. S- U< S-t .
a54 SCH
SCHULTENS (Je Arc- Jacques),
fds du pYdcédent, naquit k Franger
en 1 7 1 6. A l'exempte de son père ,
oui le dirigea dans ses études , il se
destina de bonne heure à la carrière
de renseignement. Nomme' à la chaire
de théologie et de langues orientales
de l'académie de Herborn, il en prit
possession, en 1742, par un ois-
cours : De utilitaie dialectorum o-
ricntalium ad tuendam integrito
tem codicis hebrœi , Leyde , m-4°« f
174a. Les talents de Schultens le fi*
rerit appeler k l'académie de Leyde
en 1749; Â y prononça , pour l'ou-
verture de son cours , une harangue:
Defructibus inlheologiam redun-
dantibus ex peritiore Unguarum o-
rientalium cognitione. Cinq mois
après , il eut la douleur de perdre son
père, auquel il succéda, en promettant
de compléter les travaux qu'il lais-
sait interrompus, et dont la publica-
tion était vivement désirée des orien-
talistes. D'autres occupations ne lui
permirent pas de remplir cet engage-
ment. 11 donna cependant de nou-
velles éditions de quelques-uns des
ouvrages de son père , et mourut en
1 778, à l'âge de 02 ans, laissant un
(ils unique, qui soutint avec gloire la
réputation de son aïeul. W— s.
SCHULTENS ( Henri-Albert ) ,
fils du précèdent, naquit à Herborn ,
le i5 février 1749* Amené par son
père à Leyde, quand il était encore
au berceau, il s'y livra, dès l'âge
de sept ans , à l'étude du grec et du
latin , et acquit des connaissances
très-étendues dans les lettres et la
pliilologie , sous les maîtres fameux
que possédait alors l'université de
cette ville. A l'exemple de son père
et de son aïeul , il s'appliqua bien-
tôt entièrement à l'étude des langues
et des antiquités orientales; et, sui-
vant la méthode d'Albert Schultens,
SCfl
il apprit d'abord l'arabe, qni W
facilita l'intelligence de l'hébreu af
de ses dérivés, fi avait choisi ,'
le compagnon de ses travaux ,
rard Scheid, et il le suivit k
derwyck, lorsque ce dernier y
fut anpdé comme
tude oes langues m
Henri de ses occupations : le
d'eeuvre des écrivains anglais
çais et allemands, lui C
tdt aussi familiers que
tes arabes* 11 fit un voyage
terre, en 177a, dans k
visiter les manuscrits de la
thèque bodléienne; et quoique
habitué au métier de copiste, il trânt£
cri vit , dans moins de trois mois,
le travail laissé par Pocoke,
le recueil des proverbes arabes
Meydani, et en publia le Specùnm(t
lies plus illustres philologues de l'Ai
gleterre devinrent ses admiraient*^
et il reçut une preuve unique de lenç
estime par le cuplôme de mattre-feN
arts de l'université d'Oxford, qui Inr
fut délivré. De retour en Hollande,
oricntalesàracadémied'Amsterda
Ur. 1
langnes *
erd
il n'avait alors que vingt-quatre
LcDiscoursqu'il prononça dans cette
circonstance: Definibus litteranm .'
orientalium projerendis eut
coup de succès, et fut imprimé (Annv
chaire qu<
père avaient si dignement occupent
Il en prit possession, le Ier. mars
suivant, par un Discours : Dtstm-]
dio Belgarum in litteris û
excolendis. Les talents qu'il «*«_««.,
dans renseignement relevèrent, en
1787 , à la dignité de recteur. Il af
conduisit9 dans l'exercice de cep
, 17-3 v M».
5GH
i , avec me prudence consom-
et smt,par la sagesse de ses
es, prévoir le désordres que
atioa critique du pays pouvait
r parmi les élèves. A Pex-
m de sas fonctions , il pro-
, la 7 mars 1 788 , un Discours
esASflNBoaMe:2fc ingénia Ara-
Indécis sur les travaux aux-
il devait se livrer de préférence,
t cependant par prendre, avec
Mie, l'engagement de donner
mon complète des proverbes
sjdasâ, avec un Commentaire.
Vnspcctus hn procura de nom*
; souscripteurs, Pour répondre
r empressement , Henri mit k
navail une telle ardeur., que sa
ne tarda pas a s'altérer. Atta-
l'ave lièvre lente, il ne Voulut
interrompre l'impression de
mvragR f dont il revoyait les
tves, de concert avec son ami
senVr , et mourut le 12 août
f à Tige de quarante-quatre ans.
art prématurée de ce professeur
se perte irréparable pour la lit-
are orientale. Evcrard Sclieid ,
■ri le plus tendre , et son suc-
■r àracadémk de Lcvdc , y pro»
a son doge. A des talents distin»-
t Scknltens joignait des qualités
rares encore: u bonté, ta dou-
bla bienveillance pour ses collé
et pour ses élèves , et une grande
fiott de sentiments. Outre des
\e% philologiques, soutenues à
lsrvryok9eni766;dcsJVor£5 sur
Vê* hr que orientait { F. d'Hfji-
rt,XX v ao8) ; plusieurs articles
1 InJW. critica de W yttenbach;
on hollandaise de l'O-
d*Ekhhorn : Sur le mérite
t de Michaêlis, etc. , on a
sri r I. Anthologju* sententior
, cum scholiis Za~
latine, hcjit,
SCH
a55
177a , in-4°. Ce recueil est tiré d'un
manuscrit de la bibliothèque de Ley-
de, contenant deux cent quatre-vingt'
cinq sentences arabes , dans le genre
des proverbes de Salomon , recueil-
lies par Abou'l Cacem Mahmoud ,
filsd Omar , mort en 1 143 , et sur-
nommé Zamaschari (du nom d'un
bourg du Mawarelnahr , où il avait
pris naissance ) : Albert Schultens
avait déjà publié vingt de ces pro-
verbes , k la suite de son édition de
la grammaire d'Erpénius , en 1733.
Henri Albert en donne ici deux cents,
en y joignant une Version latine , et
le Commentaire de Zamaschari. II.
Pars versionis arabicœ UbriColaï-
lah wa Dimnah , sive fabularum
Bidpajr ,phiïosophi indi, ib. , 1786,
in-40. Cette édition du texte arabe des
fables de Pilpay ( f. Jean de Ca-
poue , XXI , 477 ) est utile pour les
commençants (a); mais elle ne con-
tient que ce texte arabe avec les
points , sans traduction : l'éditeur y
a seulement joint des Notes latines
pour l'explication des passages diffi-
ciles, et un glossaire des mots les moins
usités , et qui ne se trouvent pas dans
celui de Scheid. III. Meidanii pro
verbiorum arabicorum pars , lat.
cum notis , ibid. , 1 7f)5, in-4°. , de
3 1 4. pag. Ce volume , publié par Nie.
Guill. Scliroder, l'auteur étant mort
avant de l'avoir terminé, contient
quatre cent cinquante-quatre prover-
bes arabes ; mais ce n'est qu'une bien
faible partie du Recueil de Meydani ,
qui en renferme plus de six mille
(f. Metdaxi , xxvii , 499\ Ce tra-
vail manque souvent d'exactitude, et
laisse beaucoup à désirer. Schultens
a laissé , en manuscrit, \uic traduction
hollandaise du livre de Job. On a
(») Mallfurrn«rmrtil rrtt» «Mit ion fitnrmillr «*'
fimlrt, rt paHùtiNirmM-ut tic SartCS ciMitrr W» ri -
fie* de b *ju*m** «rat*. S. ». S— « ■
i56
SCH
déjà forme le voeu de voir réunir sa
correspondance littéraire. L'acadé-
mie de Leydc(3)(it, en i8o8,l*acqui-
sition des manuscrits de Schultcns ,
parmi lesquels on remarquait deux
exemplaires du Dictionnaire arabe
de Golius , charge' de notes , et une
copie de la version complète des
Proverbes de Mcydani. Jacq. Kante-
laar a publie Y Éloge de H. A. Schul-
tens , en hollandais, Amsterd. , 1794,
in-8°. , de cent pages. On en trouve
une analyse assez étendue par M.
Marron , dans le Magasin encyclo-
pédique , année 1797 , tom. icr.
On peut encore consulter la Fie de
Schultcns , oniée de son portrait ,
dans la Séries conlinuata histor.
Batav. , par Wagcuacr , Le. part.
pa£. 3fif-oo. W — s.
SCHLLTING ( Antoink ), juris-
consulte, né à Niniègue, le a3 juillet
ifuy , se destina d'abord à la car-
rière de l'érudition ctdc la littérature
classique , où ses précepteurs Ryc-
quius et Grarvins lui servirent de gui-
des. 11 se tourna ensuite vers la ju-
risprudence, et y eut pour maîtres, à
l'université de Lcydc , d'abord Boc-
kclman et Voct , et ensuite, quand il
eut déjà été promu au doctorat ,
l'illustre Gérard de Koodl. Après
avoir exercé, pendant quelque temps,
les four lions de répétiteur à Lc\dc ,
Schulting fut. appelé , en iOç)\ ,
comme professeur à l'académie «le
llarderw ick. d'où il passa , en 17 1 3,
à l'université de Leydc , pour y rem-
placer Voet , son ancien maître ,
et devenir le collègue de Noodt ,
n'a^uère l'objet de son ad mira (ion.
Les seize dernières années de sa vie
lu rent des années de souffrance et
d'infirmité, et il mourut à Le) de,
le 11 mars 1734. Son collègue Vi-
1 ' t' \n\. li- .Wiij. vnrrcl., iJcuiiimt ( i8v« \ II,
SCH
triarius prononça son Oraison
bre. Ou a de lui : I. Dissertât
de récusations dicis , etc. , F:
ker , 1 7 08 , in-40. II . Enarratii
tisprimœ Digestorum, Leydc, i
in -8°. III. Jurisprudentia ,
justinianœa , ibid. , 1*717, in-4°
vrage capital , et encore class
maigre les nouvelles découvert
les travaux publics récemment ,
même sujet. IV. Thesium conti
sarum , juxta sérient Digesto
décades C. , ibid. , 1 738 , i
V. Notœ ad veterss glossas
borum juris in Basilicis , da
troisième volume du Trésor d'
VI Quelques harangues acac
ques. — Scrultikg ( Corneille
à Steenwyck , en 1 54o , fut r
de la bourse Laurentienne , et
noine de Sa bit- André à Cologn
il mourut en i6o4- Il a coi
plusieurs écrits remarquables ,
ce temps-là , par l'érudition
méthode , entre autres : I. B
theca ecclesiastica , seu com
taria sacra de vxpositione et
tralL..?. missalis et brex'iarii ,
logne, i5f)g, 4 vol. in-fol. II
bliotheca catholica , contra
logiamcalvinianam , Cologne,
1 vol. in-4'\ M — <
SCHULZE(Jean-He*ri),
fesseur de médecine à l'unit
de Halle, fut un des premiers sa
de sou siècle. 11 naquit à Go
dans le duché de Magdcbourg.
mai 1^)87. Son père, simple
leur , était hors d'état de lui d
uneédiicatiouanaiogueaux heu
dispositions qui le distiuguair
avaità peine six ans, lorsque 1
teur du village, Commis, le r
qua dans une des visites qu'il J
ordinairement de l'école de s
roissc. Frappe de l'esprit de ce
('lève , et voyant qu'il ne pourra
à cette école, il le re-
aux soins de l'instituteur
Aises «bots, qui ne lui donna d'a-
ftani que des leçons d'écriture , et
fhntiussit des principes de la reli-
fclbîsle jeune Schulie, attentif à
vqupoavait augmenter ses con-
i, et profitant , comme à la
r, des leçons que le précepteur
aux enfants du pasteur, un
i âgés que lui, parvint à faire
i progrès dans les langues grer-
C, situe. L'instituteur, qui s'était
de quelque ebosede semblable,
*" un jour dans le jardin , étu-
» une grande application
; ■■Nouveau-Testament grec. Ra-
découverte, il lui fit présent
~ tire du Nouveau-Testa-
~\ le jeune homme fut des
" te plus heureux : ilcon-
idféritev la bienveillance de ses
norun lèle qui ne se dé-
i; et à la recomman-
', il fut , en 1607 ,
'dp pœdmgogium royal i 'à
Halle , instituée depuis
( Foycz Franke) ,
pensionnaire à la maison
'tsm , sans qu'il fût astreint
it d'une rétribution quel-
Franke le combla de bien-
it plus de vingt ans.
lit des progrès tres-
malgré un séjour
tant à la maison
que chez des personnes
nsT—fnis liml à lui. En 1701 ,
t ntëseaU pour lui une occasion
■*■ hosinlilt d'apprendre les lan-
Eorimsales. Un savant arabe. [V.
M, XXXI , 37 ). cédant aux
■stances de Franke , consentit à
njstarnB an à Hall* 9 afin de donner
4b leçon» d'arabe aux étudiants et
■m tseves
b«-f-
de la maison des Orphe-
renvie.Lebaron
SCH 157
de Canstcin fit les frais de ce cours,
auquel assista Schulie. On avait pris
l'engagement des élèves, de ne s'occu-
per, pendant tout le séjour de Negri,
que de l'arabe , et de quitter, pour
le moment, toutes les autres études.
De cette manière , ils acquirent en
peu de temps une connaissance éten-
due de cette langue. Lorsqu'en 1704,
quelques élèves de la maison des Or-
phelins furent reçus , pour la pre-
mière fois, à l'université , Schulie
fut de ce nombre. Il avait un pen-
chant décidé pour l'étude de la mé-
decine, à laquelle il se voua dès
cette époque. Son protecteur et ami
Franke approuva ce choix , et ce
jeune homme poursuivit ses études
médicales sot» la direction des ce*
lèbres professeurs Stahl, Richter,
Eckchrccht. Il suivit en même temps
le cours du savant antiquaire et phi-
lologue Christophe Gdlariiis, sur la
langue et les antiquités des Romains.
C'est au lèle avec lequel il s'appliqua,
à l'élude de cette partie, que le pu-
blic doit plusieurs ouvrages distingués
sur les antiquités romaines. Peu s'en
fallut, qu'à cette époque il ne quitta* t
la médecine pour la théologie. Mais ce
projet se borna en définitive à l'étude
delà philologie biblique, delà langue
syriaque, chaldecnne, éthiopienne et
samaritaine. Schulie étenait encore
ses études à la littérature rabbtnique.
En 1 7 08 , on lui offrit une place d'ins-
tituteur au pœdagoçium de Halle.
11 l'accepta et s'acquitta des devoirs
de ret emploi pendant sept ans. Il était
près de se consacrer exclusivement
à renseignement des sciences et des
langues anciennes , lorsqu'il fit con-
naissance avec le célèbre Fred. Hoff-
mann , le Boerhaave de l'Allemagne,
qui lui "proposa de l'aider dans ses
travaux littéraires et dans l'exercice
de son art. Schulze accepta, et so
Y\
a58 SCH
roua de nouveau, avec le plus grand
zèle, à la médecine. Guide' par un
homme d'autant de mérite , qui lui
montrait la plus grande confiance
et qui l'initia dans tous les secrets
de son art, il se sentit , au bout
de deux, ans assez fort pour soutenir
ses thèses afin d'obtenir le grade 4e
docteur. Sa Dissertation , De Athle-
tis, eorum diœta et habitu, lui va-
lut la permission de faire des cours
de médecine , dont il s'acquittait
avec beaucoup de succès , en conti-
nuant ses études littéraires et scienti-
fiques, qui commençaient à lui donner
une certaine réputation. Il reçut, en
1720 , un an après son mariage
avec la fille du pasteur Corvinus , sa
nomination de professeur d'anatomie
à l'université d Altdorf. Schulze dé-
ploya , dans l'espace de douze ans
qu'il professa l'auatomiect la chirur-
gie , les qualités d'un savant du pre-
mier ordre. C'est à celte époque qu'il
publia V Histoire de la Médecine ,
qui l'a placé au premier rang des
hommes qui ont écrit sur cette ma-
tière. Daniel Le Clerc, avait composé
une Histoire de la Médecine; mais elle
était rare en Allemagne , incomplète
sous plusieurs rapports, en contra-
diction avec les principes de Schulze
sur des points importants , et ne s'é-
tendait point au-delà des temps de
Galien. La continuation de l'ouvrage
de J. Le Clerc, jusqu'aux temps mo-
dernes, par Freind, lui était res-
tée inconnue jusqu'au moment où il
avait Jini son travail. 11 était près do
publier l'ouvrage entier , lorsqu'il
apprit que des savants anglais s'oc-
cupaient, depuis quelque temps, de di-
vers objets relatifs à l'histoire de la
médecine sous les Romains. Il se borna
donc à faire paraître son premier
tome, qui va jusqu'à l'époque où la
médecine grecque fut introduite à
♦ SCH
Rome. Malheureusement la conl
tion n'a pas paru. En 1 729 , Se
eut la place de professeur de h
grecque , et plus tard celle d'à
Da ns ces différents emplois il cont
efficacement à l'illustration de
versité, sans négliger la médecin*
regardait comme sa science prii
le. En 1 7 3i, le gouvernement pn
lui offrit la place de professeur <
quence et d'antiquités à l'univers
Halle. Il se rendit aux vœux des
teurs , et débuta par un prograi
De artibus mutis adillustrandw
gilium, Mneid. XII, v. 397 ( 1
in-4°). Le cercle de ses études s'él
encore depuis cette époque par le
qu'il prit pour la numismatique,
un court espace de temps, il a va
cueilli un nombre assez considé
de médailles antiques , qui 01
décrites dans l'ouvrage suivant
mophyLiciwn Schulzianum ; a
sit , descripsit et perpeluis insi
mm rei numariœ script orum
mentariis illustratum edidit 1
Gottlieb Agnether , Transylvc
Pars.i, Halle, 1746, in-4°. ,
gravures. L'académie des sci
de Saint- Pétersbourg le nom m;
1738, membre étranger à la
de Bayer. Son introduction à I
mismatique ancienne a été publ
allemand , avec des augmenta
par Schulze , professeur de théc
à Halle, en 1767, à Halle, :
Il mourut le 10 octobre 1744
titres de ses ouvrages les plus ir
tants sont : 1. Historia média
rcrwn initio ad annum urltis I
dxxxv deducta , Leipzig , 1
in-4°. , avec gravures. 11. Obst
tiones philologicœ de vcrlto Ho
v£?v, Altorf, i73o,in-4°. III. 6
uationes quwdamadremathlet
pertinentes, Halle, 1737 , in-8*
Diss. de ded Victoria et ard
SCH
■t Cmid Juîid , ibid., 174 1 , in-4°.
V.rStfpA. Blancardi Lexicon medi-
cumf rmcvatum ; recensuit , azuril ,
nrudirâ /. N. 5cA. JE<iù\ /// ,
H*lk» ■T^o, in-8°. VI. Compen-
émm kistoriœ mcdicinœ à rerum
mboadexcessumHadr.Jug., Hal-
le, 174*, «"-8°- VIL Dissertât,
mtmdemicarum ad mcdicinam ejus-
f* histuriam pertinentium fasci-
«W. /, Halle, i7i3, iii-4». Z.
SGHUIJŒ (Hkptjamiw), mission-
luthérien danois , naquit à Son-
, dans la >ou\clle-Marche;
fais et; des a Halle, partit a^ec. l)al
ft kiftlnnacher . comme candidat do
B**ioo, et arriva , lr iG sept. 1 7 i<),
iTranquebar, sept mois après la mort
de Zie^eiibalg, chef de la mission. 11
fat akslniit par fi rond 1er dans la lan-
p* malalure, et reçut de lui l'or-
èntion, en l'ao. (îriindler étant
tort bientôt après, de même que
KâÉVm.ir.hrr , tous les tra\au\ de la
retomliéreiit sur Schulze et
r«j|| çnie l'ai, jusqu'à l'armée
fc Iroi* iMNiveau\ iiiivsiuiiiKiiifs, eu
l'ï'i. Il commença , ni 1 " 'A ""? , la
roftùauation de la traduction de la
AtUr lamoitlr. durit Zie^eubalg axait
fut le Nom eau-Te-f a ment, les cinq
fore* de Mi#im\ et le luredes Julcs.
La trad'ictinii entière fut liiiic en
i*î "î. Kd 1 -'Jt*i. Srhul/cp.ir.il pour
tadrj* et v fuiida , en i-»«). mhin
iA4t«infe île la simete a:i^!,ii«e M*
*r»*m**v.'://// < • . # "tiîtiièi, t f Vf # •■..// , oui
J Taiiit pn* Mui* *;i pi'iileitinii . une
.H»fti»'V •■g'i-i' .q 11 donna ii.ii^an* e,
fb 1 - J-. j l.i 11 H ".Mon dr Cio.td".n!ir.
*.+ ÎA À M.oiias, qu'iiideptiidaïu-
i**r dr |i Impie malakire. d ètu-
4u La laii^ur «.migr nu tehni;. ,
* La langue indo>t'i!ie. Il traduisit ,
^»« !•» 1 r^fTii-r** . les Sainlcs-Lcntu
%* „ 1« rruitr •!" \ni-lt snr le vrai
I c&ru/MiJif»/n<.', et ton Jardin dupa-
SCH »5q
radt*. Il composa aussi une Gram-
maire malabarc eu langue indosta-
ne , et traduisit le Nouveau-Testa-
ment, les Psaumes, le prophète Da-
niel, et les quatre premiers chapitres
de la Genèse. Le mauvais e'tat de sa
saute lui lit désirer de retourner en
Europe. Apres avoir confie la mis-
sion (le Madras à un certain Fabri-
cius, il partit, en 174.3, pour Tran-
quehar, s'embarqua sur un Intiment
de la compagnie danoise , et arriva , le
î" août, à Copenhague. Il y passa
F hiver, et se rendit, en i"-|.J., à
Ha !le, où il s'occupa jusqu'à sa mort,
arrivée en fjOo, de l'impression de
ses traductions. L'établissement bi-
lil'ijue de Caiistein lit graver les ca-
raetèrr<. nécessaires pour le tamoul
et le tcliuga : ou imprima , dans la
première de ces langues , plusieurs
écrit", dWrndt, et en langue teliuga «
les Catéchismes dr Luther , et quel-
ques écrits d'Arndt. Le docteur Cal-
leuberpj ' l'<\\ . ce nom a publie la
(rt\immairc i/idnstane de Schulze
ll.i!!e. 1 7 ï "> , in- § ■•• , vi traduction
de rK\au^i!e de saint M.ittliicu, celle
du prophi'te haniel , et celle des
Ps-uune* imprimes en caractères ara-
Im'n ; mais les uu\ ra^es de Schnl/e les
plus impiirt.iiits . sont : i. CtHuprc-
ttis littt Mtuni* T liejcj- r't'u't */ a-
lirait if : srtit;:ii'ù:.i finirait .h;h et
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partie». La preuitèie. olîi.iot quatre-
a6o
SGH
vingt dix-huit alphabets différents,
avec leur prononciation , souvent
accompagnée d'assez grands détails
grammaticaux, offre le recueil de ce
genre le plus complet ou du moins le
J)lus ample qui eut encore paru ; il
'est même bien plus que ceux que pré-
sentent les trois Encyclopédies pu-
bliées en France depuis 1750. Il est
vrai que , parmi les alphabets de
Schulze, il en est d'imaginaires, tel
que le tartare , qu'il donne (p. 1 5 1 ) ,
d'après Léonard Thurneysser. La
deuxième partie comprend le Pater
en deux cents quinze langues ou dia-
lectes différents , dont trois , il est
vrai , sont artificielles ou de conven-
tion: parmi les autres , il s'est glissé
quelques quiproquos; on y donne
( pag. 1 24 ) un pater guarani pour
du mexicain; mais ces inexactitudes,
qui se retrouvent plus ou moins dans
tous les recueils de ce genre , n'em-
pêchent pas celui-ci d'être l'un des
plus curieux. Moins beau d'exécution
que celui de Chamberlayne {Voy. ce
nom) , iLest beaucoup plus ample;
et ceux qui ont paru depuis ne l'ont
pas surpassé sous tous les rapports :
ceux de Hcrvas et d'Adelung ne don-
nent pas les caractères propres à
chaque langue , et se contentent d'ex-
primer la prononciation en lettres la-
tines : ceux de M. Marcel et de liodoni,
qui n'ont voulu employer que des ty-
pes mobiles, sont moins complets
{>our les langues d'Asie, que Chamber-
ayne et Schulze, qui ont au besoin ,
employé la taille-douce. Le Recueil
de ce dernier doit contenu trente-
huit petites planches gravées; mais
il est rare de trouver des exemplaires
qui les renferment toutes. Ce llccucil
avait été commencé par Fritsch , avec
assez peu d'intelligence : Schulze le
revit , le mit en ordre , y ajouta les
pater tartans ^ d'après Wilsen , et
SCH
quinze pater indien."
vre est terminé par
bliographique de cin
vrages,dans lesquels
ont puisé les matériai
pilation, qui est de
La première partie r
à Naumbourg , sous 1
de : Livre d'A. B. 1
occidentaux (en allei
SCHULZE (Ernes
deric ) , poète allema
dans l'électorat de Ha
se rendit, en 1806 , i
Gottingue, où il se li
ment à l'étude de la
cienne. Il y compos
Psyché ', et plus tard
le plus célèbre de sei
travaux littéraires fi
pus, en 1814, par 1.
la France , à laquell
comme volontaire , d
de chasseurs de Grub
que la paix fut réta
à Gottingue , où il a cl
de Cécile. Il se prépa
à un voyage en ltal
symptômes d'une m;
trine dont il était atte
sieurs années , deviu
plus graves. Il corn
cette dernière maladi*
de la Rose enchantée
Celle, le 16 juin 1817
28 ans. Ce fut à Gôttin;
aima Cécile ***; ce fut
prématurée la lui enl
l'éclat de la jeunesse,
Dante l'avait fait poi
Schulze, sous une autr
sa Cécile l'héroïne d'u
man tique et religieuse
pression de toute la pi
imagination et de sonl
(i ) Un exemplaire * •*• remit
Pou il lord , rit i8a.$.
5CH
taulerweck , de Gottingue, a
n 4 toI. les Œuvres poêli-
SdmlzCi dont il avait été'
e et l'ami. P. L.
JPPACI1 (Michel) , médecin,
170*;, a Bialen. village du
le Berne , n avait appris la
e et la médecine que chez
an qui avait une réputa-
is le pays. A son exem-
uppach s'établit à la cam-
rt commença de traiter les
Il était doué de tout ce
lait pour réussir auprès des
: une grande simplicité ,
1 franchise des Suisses, de
ce, un ton d*enjoûmcnt, et
mènent qui le servit à pro-
ts plusieurs circonstances.
loisi le village de Langnau
'Emmenthal) pour sa de-
il y attira bien tôt une foule
les , tant de la Suisse , que de
r. I>es grandes dames de
éme ne dédaignèrent pas
consulter ; et des équipages
riaient souvent sur la route
r habité par le Médecin de
igné "c'est ain«i qu'on ledé-
G>\r, d.ui.s ses Lettres sur
, parle de Sclmppacli d'une
fort avantageuse. Oiielques
it.mtes achetèrent de mettre
ique en vogue. Mais ce qui
» pour sa renommée, ce fut la
tec laquelle il prétendait rc-
parriusfH'ctiou de l'urine,
r la maladie. Dès o;ur cela fut
■s messager* apportaient de
<\lvs , a Langt;aii , des lioles
l'iuiurs, et repartaient avec
na n- vs de S< liuppacli;qiiel-
u.itrr-\ingls à cent lioles
: en un seul jour. Voltaire
ie Médecin des urines.
ftsait à l'Ks<ulapr de Lan-
r toutes sortes de maladies;
et la grande confiance qu'on avaiten
lui Je secondait iiiliniment. Beaucoup
de gens riches se mettaient au régime
chez lui pour la belle saison. Il lui fal-
lut un secrétaire, un interprète et
un pharmacien. L'anecdote suivante
prouve que ce docteur de village
était un homme d'esprit. Un fermier
hynocondre vint le trouver pour être
délivré de sept démons qu il avait ,
disait-il , dans le corps. Schuppach ,
après l'avoir examiné et visite, lui
dit très-gravement, qu'au lieu de sept,
il en trouvait huit , dont l'un était le
chef de la bande ; qu'il se faisait fort
de les expulser à raison d'un louis
par tête ; mais que pour le chef,
plus dillicile à expulser, il lui fallait
deux. buis. Le fermier trouva que ce
n'était pas trop cher; le traitement
commença dès le lendemain. Schup-
Îach fit approcher l'hypocondrc
'une machine électrique, dont celui-ci
ne connaissait pas l'usage, et lui donna
une rude secousse , en disant : en voilà
un de parti. Le lendemain même opé-
ration, et ainsi de suite jusqu an
huitième jour : maintenant , dit
Schuppach , il ne reste plus que le
chef des diables à expulser ; celui-là
fera 1111 peu plus de façon» Co jour, il
donna au fermier une si rudeseoousse ,
que le paysan en fut renversé. Pour
le coup, lui dit le docteur, vous
voilà délivré de tous vos diables. Le
paysan le crut , et s'en alla fort con-
tent, après avoir payé les neuf louis
que le médecin distribua aux pau-
vres. Schuppach mourut le 1 mars
1781. D— G.
SCI1UPPEN ( Pierre Van ), gra-
veur, naquit à Anvers, en 16a 3.
Élève de Nantciiil, il fut le contem-
porain et l'émule d'Edelinck. Lors-
qu'il se fut fait connaître par ses tra-
vaux , (Albert , toujours empressé
de saisir tout ce qui pouvait coutri-
o6o
SCH
vhigt dix-huit alphabets ,«»«*«».»,
avec leur prononciation , souvent
accompagnée d'assez grands détails
grammaticaux, offre le recueil de ce
genre te plus complet ou du moins le
F ras ample qui eut encore paru ; il
est mémebienplusqueceux que pré-
sentent les trois Encyclopédies pu-
bliées en France depuis 1750. Il est
vrai que , parmi les alphabets de
Schulze , il en est d'imaginaires, tel
oue le tartare , qu'il donne (p. i5i),
d'après Léonard Thurnevsser. La
deuxième partie comprend le Pater
en deux cents quinze langues ou dia-
lectes différents , dont trois , il est
vrai , sont artificielles ou de conven-
tion: parmi les autres , il s'est glissé
quelques quiproquos; on y donne
(pag. 124) un juifcr guarani pour
du mexicain; mais ces inexactitudes,
qui se retrouvent plus ou moins dans
tous les recueils de ce genre , n'em-
pêchent pas celui-ci d%re l'un des
plus curieux. Moins beau d'exécution
que celui de Chainberlayne (Fqy. ce
nom) , iLast beaucoup plus ample;
et eaux qui ont paru depuis ne 1 ont
pas surpassé sous tous les rapports :
ceux de Hervas etd'Àdelung ne don-
nent pas les caractères propres à
chaque langue , et se contentent d'ex-
primer la prononciation en lettres la-
tines : ceux de M. Marcel et de Bodoni,
qui n'ont voulu employer que des ty-
pes mobiles, sont moins complets
pour les langues d'Asie, que Chamber-
layne et Schulze, qui ont au besoin ,
employé la taille-douce. Le Recueil
de ce dernier doit contenu trente-
huit petites planches gravées; mais
il est rare de trouver des exemplaires
qui les renferment toutes. Ce Recueil
avait été commencé par Fritsch , avec
assez peu d'intelligence : Schulze le
revit , le mit en ordre , ya jouta les
pmtôr tartarcs, d'après Wilsen , et
SCH
quinze pater indiens i
vre est terminé par Y
bliographique de cinqu
yrages,dans lesquels le;
ont puisé les matériaux
pilation, qui est deve:
La première partie rep,
à Naumbourg , sous le
de : Livre d'A . B. C.
occidentaux (en allema
SCHULZE (Erwest-
d^ric ), poète allemand
dans l'électorat de Hauo
se rendit, en 1806 , à i
Gôttingue , où il se livr.
ment à l'étude de la Jj
cienne. Il y composa s
Psyché y et plus tard ce
le plus célèbre de ses o
travaux littéraires fure
pus, en 1814, Par la {
la France , a laquelle
comme volontaire , dan
de chasseurs de Gruben
que la paix fut rétabl
à Gôttingue , où il achet
de Cécile. Il se prépara
à un voyage en Italie,
symptômes d'une mala
trine dont il était atleinl
sieurs années , dcviurei
plus graves. Il compo
cette dernière maladie ,
de la Rose enchantée; c
Celle, le 16 juin 1817, ;
28 ans. Ce fut à Gdttingu<
aima Cécile ***; ce fut là
Frématurée la lui eulcv
éclat de la jeunesse. À
Dante l'avait fait pour
Schulze, sous une autre f
sa -Cécile l'héroïne d'une
mantique et religieuse , <
pression de toute la puis*
imagination et de son tah
(1} Unexempbirr n étvTruWu M]
Pouillard . ctt iHji^.
5CII
fcucur Bouten\cck, de Gottûiguc, a
publie «1 4 ▼•>!. 1rs Œuvres poéti-
nde Schvlcc, dont il avait été
aître et l'ami. P. L.
SCHUPPACH (Michel) , médecin,
aé,en 1707, à Biglcn. village du
canton de Berne , 11 avait appris la
chirurgie et la médecine que chez
«i pavsan qui avait une réputa-
tion dans le pays. A son exem-
ple, Schuppach s'établit à la cam-
pagne, et commença de traiter les
paysans. Il était doué de tout ce
an'il fallait pour réussir auprès des
malades : une grande simplicité ,
la vieille franchise des Suisses , de
rassorance, un ton d'enjoument, et
an discernement qui le servit à pro-
pos dans plusieurs circonstances.
Avant choisi le village de Langnau
(ïans l'Emmenthal) pour sa de-
avare, il y attira bientôt une foule
dr Balades , tant de la Suisse , que de
l'étranger. Les grandes daines de
Paris même ne dédaignèrent pas
d'aller le consulter ; et des équipage.»
élégants riaient souvent sur la route
on village habite par le Médecin de
lm Montagne 'c'eM aiu«i (pi'un ledé-
ayauit }. Gi\e, d.iiis ses lettres sur
la Sans*, parle de .vlmppach d'une
liarTr fort avantageuse. Oticlques
ramecla tintes ach< \ en nt de mettre
eet empirique en vogue. Mais ee qui
fil le plus pour sa reuomméc, ce fut la
(arililr a\ec laquelle il prétendait re-
onnuîtrr parl'intpcclioii de l'urine ,
Irptar* dr la maladie. Dèsipicccli fut
. dr* mrwigei s apportaient de
tôt* V* coN-s, à Liiigi.au , des fiolej
fnaparsd'iii irn-s, et repartaient avec
des ordonna ir es de S< liuppach;qiirl-
{arfott quatre-vingts à cent lioles
tfmaimt en un seul jour. Voltaire
tipprjiit le Médecin des urines.
Qa ft'adrrvtait à l'KsniJapc de Lin-
pao pour toutes sortes de maladies;
SC1I aôi
et la grande confiance qu'on avaitea
lui , lesccoudaitinlinimeut. Beaucoup
de gens riches se mettaient au régime
chez lui pour la belle saison. Il lui fal-
lut un secrétaire, un interprète et
un pharmacien. L'anecdote suivante
prouve cpie ce docteur de village
était un homme d'esprit. Un fermier
b ypocondre vint le trouver pour être
délivre de sept démons qu il avait ,
disait-il , dans le corps. Schuppach ,
après l'avoir examiné et visité, lui
dit très-gravemeut, qu'au lieu de sept,
il eu trouvait huit, dont l'un était Je
chef de la bande ; qu'il se faisait fort
de les expulser à raison d'un louis
par tète ; mais que pour le chef,
J)lus dillicile à expulser, il lui fallait
leux louis. Le fermier trouva que ce
n'était pas trop cher; le traitement
comnienva dès le lendemain. Schup-
pach lit approcher l'iiypocondre
d'une machine électrique, dont celui-ci
ne connaissait pasl'usage. et lui donna
une rude secousse , en disant : en voilà
un de parti. Le lendemain même opé-
rai ion, et ainsi de suite jusqu au
huitième jour : maintenant , dit
Schuppach , il ne reste plus que le
chef des diables à expulser; celui-là
fera un peu plus de faroiiiGo jour, il
(loiiii.i au fermier une si rude secousse ,
cpie le paysan en fut renversé. Pour
le coup, lui dit le docteur, vous
voilà délivré de tous vos diables. Le
p.i\san le crut , et s'en alla fort con-
tent, après avoir pavé les neuf louis
que le médecin distribua aux pau-
vres. Schuppach mourut le a mars
1-81. D— o.
'SClirPPKN Pii-rhe Va* ), gra-
veur, naquit à Anvers, en i(>u3.
Klève de Nanteuil, il fut le contem-
porain et l 'émule d'Kdclimk. Lors-
qu'il se fut fait connaître par ses tra-
vaux , (iolliert , toujours empresse'
de saisir tout ce qui pouvait coutri-
ife SGH
buer à la gloire de la France , crut
devoir fixer à Paris un artiste aussi
rccommandable. Van Schuppen était
également versé dans l'histoire et le
portrait. Comme son maître, il n'a
gravé généralement que d'après ses
dessins. La pureté, le moelleux et le
fini de son burin rendent ses ouvra-
ges précieux. Les portraits qu'il a
exécutés sont au nom Ire de vingt-
cinq. Ceux dont on fait un cas par-
ticulier , et dont on recherche soi-
gneusement les premières épreuves
sont les Portraits de Mazarin > d'a-
près Mignard ; de Louis XIV, et du
chancelier Séguier , d'après Lebrun ;
de Van der Meulen , d'après Lar-
gillièrc. Parmi ses pièces historiques,
on cite la Vierge à la chaise , d'a-
près Raphaël, et une Sainte-Famil-
le, avec un beau paysage, d'après
Graver. Van Schuppen mourut à
Pans, en 170-;. — Jacques Van
Schuppen son fils, ne à Paris en 16O9,
étudia la peinture sousLargillièrc. 11
devint ensuite assez habile , com-
me peintre d'histoire et de portraits,
pour être appelée Vienne, en 1716,
par l'empereur, qui lui accorda le
titre de peintre de son cabinet , et la
place de directeur de l'académie im-
périale des beaux-arts , établie dans
cette ville, où Van Schuppen mou-
rut le 28 janvier 1 7 5 1. P — s.
SCHLitbN ( Gi-kt Van d*r ) ,
chroniqueur du quinzième siècle ,
était secrétaire des deux ducs de
Clèvcs, Adolphe et Jean. Ce fut par
ordre du dernier qu'il rédigea , dai s
li langue de la Basse-Al'emagnc, 'a
chronique des comtes d'Altona , de
Clèves et delà Marck; il paraît qu'il
eut à sa disposition, pour ce travail,
beaucoup de documents authentiques.
Celte chronique , qui finit à l'an
1473, resta manuscrite; mais les
historiens des siècles suivants en profi-
SCH
tèrent beaucoup. C'est ainsi qi
chenmacher , dans ses Anna
Clèves, Juliers et Berg, et Si
dans son Histoire de Westph;
sont, en grande partie, tenus 1
citsde Schiïren. Ce n'est qu'en
que le docteur L. Tross a pu
Hamm , en Westphalie , la pi
édition de la chronique de Se
accompagnée de Notes : Chror
Cleveuuld Mark, 3i5 pag
D
SCHURMANN (Anne-Map
l'une des femmes qui se sont
le plus de réputation par l'i
de leur savoir, était née à Ce
le 5 novembre iGon , de j
nobles, qui professaient la r
réformée. Elle annonça , dès :
tendre enfance, un goût tres-v
les arts, et s'v rendit biente
haï. île. Outre qu'elle réussissai
rablement dans tous les ouvr
son sexe, elle était bonne musi
jouait de plusieurs instrume
cultivait, avec un égal sue*
peinture, la sculpture et la
re. Cette réunion de talents
donner, par ses compatrio
surnom de Sapho. Kl le avait
des leçons que recevaient ses
pour apprendre le latin ; et , f
obligée de se cacher pour e'ti
grammaire, elle avait fait d<
grès très - remarquables. Son
voyant ses dispositions extra 1
res, lui facilita les moyens de
velopi cr. Elle apprit alors
l'hébreu et les langues dont
naissance lui était nécessaire ]
re l'Ecriture sainte dans les tex
ginaux. L'Ethiopien lui étail
dtveiiu assez, familier pour ci
composé une Grammaire, qu
ensuite clans la bihliothèijrc
J.-F. Maycr. ( Voyez J\w<
rar. Hamburgensia, i"jo3y p
It pin de mademoiselle de Schur-
avait quitté Cologne , avec sa
iv «mt s'établir à Utrecht. Il
se fixer à Franeker , quand $e$
m âge de fréquenter les
de l'iaûversité; et S y mourut ,
m rfb3. M11*, de Schurmann retour-
■9 »•» de temps après , avec sa mê-
la, a Dtreeht, et elle continua de s'y
à 'l'étude, qu'elle n'interrom-
joe pour des exercices de dévo-
9 on pour cultiver ses divers ta-
ies arts. Elle sculpta , en
palmier, son buste et ceux de
i et de sa mère. Le peintre
t faisait si grand cas au pre-
f ejn'il en offrit jusqu'à deux rail-
Hle avait aussi modelé son
1 cire, et elle plaça au bas
suivants:
*tt humummm timéUrr sorUm ,
mËd» trml/ten in *rr imtot :
tfftgm* , fmmm ctrd expieaimms , tece
tjwfiii, m»s pcwHurmt dmmus.
cr
de se marier; mais ce fut
\9 dît-on , par la crainte que les
< domestiques ne la détournassent
de ses occupations favorites, que par
respect pour les dernières volontés
de aosi père, qui, au lit de mort ,
Tmit exhortée à garder le célibat;
et» ai l'on en croit quelques auteurs ,
perce «'elle fit vœu de chasteté ( i ).
Malpcsou extrême modestie , il était
1 que ses talents restassent in-
. Rivet, Gisbert, Vorstet Span-
e» instituteurs et ses amis , ne
il de ses talents qu'avec ad
Bientôt elle se vit obligée
les visites des personnages
qui passaient en Hollande,
en correspondance avec
\ In plus illustres des Pays-
Bas, de France et d'Allemagne. Au
et *
(• Vmmwm «al ftHmèm, «Mit Ma* ««mue
mm «tto ••■a »i# •rrrvtsmnrt niarirr m L*»
SGH 963
nombre des personnes éminentes ipù
visitèrent M"*. Schurmann dans sa
retraite, on doit citer la reine Chris-
tine , la princesse Marie de Gonzague
et la duchesse de Longueville. Elle
reçut, en outre , des marques d'esti-
me du cardinal de Richelieu ; et la
princesse Elisabeth, si célèbre par la
protection qu'elle accorda à Descar-
tes ( V, Elisabeth , XIII , 64) , l'ho-
nora de son amitié. Cet éclat, qu'elle
n'avait point recherché , lui aevint
bientôt à charge. EUe cessa de répon-
dre aux lettres que lui adressaient
des savants étrangers; et, pour s'af-
franchir des devoirs qu'on lui avait
imposés, et qui lui paraissaient in-
supportables, à son retour d'un voya-
ge qu'elle fit à Cologne, en iG53, elle
se retira dans une campagne ( à Lex
wund,près de Vianen), où elle n'ad-
mettait qu'un très - petit nombre de
personnes, dout elle connaissait la
piété. La solitude dans laquelle die
vivait exalta son imagination, et die
tomba dans le piétisme. Quand La-
badie vint chercher un asile en
Hollande, elle lui offrit un loge-
ment dans sa maison ; et malgré les
représentations de ses amis, M11",
de Schurmann suivit ce dangereux vi-
sionnaire dans ses courses ( F. La-
baiiik, XXIII ,). Après la mort de
ce fanatique, elle se chargea de con-
tinuer sou ouvrage, rassembla le pe-
tit nombre de ses partisans , et les
conduisit à \\i\ert, dans la Frise.
Ce fut là que (îuill. Penn vit Mu#.
de Schtirm.'iiiii, en 167*1 , et eut avec
elle un entretien , dont il a donné le
précis, dans la relation de son voya-
ge en Allemagne ( Voyet le Recueil
de sts Œuvres, Londres, ifiG).
« File parlait, dit-il , d*uu air extré-
» menient grave et touché, et en trem-
» blant , eu quelque façon. » Ayant
vendu ses biens et distribué tout ce
a6£
SGH
qu'elle possédait à ses co-réligionnai-
rcs , elle mourut , dans le dénuement
le plus absolu , le 5 mai 1678, et fut
inhumée, comme elle l'avait souhai-
té , sans aucune pompe , dans le ci-
metière public. Elle avait pris pour
devise : Amor meus crucifixus est.
On dit qu'elle aimait à maugerdes arai-
gnées; mais ses panégyristes ne con-
viennent pas de ce fait. On a de Mllc.
deSchurmann: I. Opuscula hebrœa,
grœca, latina, gallica, prosàica
et metrica, Leyde, 1648, in -8°;
ibid., iGoo, même form.; Utrecht,
i652, in-8°. Fréd. Spanheim est
l'éditeur de ce Recueil, dont les trois
éditions sont ornées du portrait de
Mlle.dc Schurmann, dessiné et gravé
par elle-même. La plus belle et la
meilleure est celle de 1648 , suivant
Paquot , qui donne minutieusement
le détail de toutes les pièces qu'elle
contient. Celle de i65ïi est augmen-
tée. Une autre femme savante (T.-C-
Dorotbéc Loeber ) en a donné une
nouvelle, Leipzig, 1794, in -4°. Ou-
tre des Lettres et quelques Pièces de
vers à la louange de l'auteur, on trou-
ve dans ce volume : Devitœ hwnance
termino , petite pièce adressée par
MIlc. de Schurmann à Bcwcrvyck ,
qui la fit imprimer, en 1639, in-4°.;
IL De ingenii muliebris ad doctri-
nam et meliores litteras aptitudine.
Cette Dissertation, imprimée a I*ov-
dc , 164 1 , petit in-8'\ , a été traduite
on fronçais, par (îuill. Colletct, Pa-
ris, i(J4<>. mcineform.it IILlvr/^vca
seu melioris partis vlectio brevem
religionis ac vitœ ejus delineatio-
nem exhibais , Altona , iG«j3 , iu-8°.
de qo- p. C'est une défense des opi-
nions des Lahadistcs, et en particu-
lier de la conduite de l'auteur. Cet
ouvrage ne pouvait manquer de ré-
futations. IVI11'. Schurmann peu de
jours avant sa mort, lit à ses adver-
SCH
saires, une Réponse, qui fut impri-
mée en flamand, 1684, in-ia , et,
l'année suivante, en latin, à Amster-
dam. Les deux parties ont été' reim-
primées en latin , Dessau , 1 78a , 2
vol. in - 8°. , et en allemand , ibid. ,
1783 , in-8°. On trouve d'autres dé-
tails sur Mllc. Schurmann dans les
Mémoires de Nicerop, xxxm, i6-a4;
dans le Dictionnaire de Chaufepié,
dans le Trajectum eruditumàt Bur-
mann , p. 348 et suiv. ; dans les
moires littéraires de Paquot , et
fin dans les Soirées littéraires de
Coupé , ix , 69-811. On a plusieurs de
ses portraits gravés de sa main , en-
tre autres , celui qu'elle a exécuté à
l'eau - forte et retouché an burin , et
qui se trouve à la tête du Recueil de
ses Œuvres. On y lit ce distique :
Ccmilis hicjtictâ nostrot in immgime tmitef.
Si negat ars formant , grmlim vtttrm Jmbii.
W— 5.
SCHURTZFLE1SCH ( Coseid
Samuel), l'un des plus laborieux
philologues de l'Allemagne , namiif à
Corbach , dans le comté de Waldeck,
en déc. 1 64 1 . Son père , qui professait
les humanités à l'école de cette ville,
fut son premier maître et le fami-
liarisa de bonne heure avec les lan-
gues grecque et latine. Il suivit en-
suite les cours des académies de
Giesscn et de Wittemberg , où il re-
çut , à vingt-trois ans , le doctorat
en philosophie , et revint à Corbach ,
soulager son père dans les fonctions
de l 'enseignement. Un si petit théâ-
tre n 'était pas digne d'un crudit
qui promettait de marcher sur les
traces des Scaliger , des Saumaise et
des ttoxhorn. D'après le conseil de
ses protecteurs , il visita les différentes
universités d'Allemagne, pour perfec-
tionner ses connaissances et se lier
avec les savants. En 1 667 , il se fit
agréger à l'académie de Leipzig, et,
5CH
phquant avec ardeur à
roit, il se chargea de
le quelques jeimes gentils-
mr cesser d'être à char-
tille. Schurtzfleisch, en
i, sous le nom d'Eubulus
Sarckmasius , un petit
lequel il exprimait librc-
linion sur les plus celé-
insultes allemands. Ce
: beaucoup de bruit dans
fs , et attira des réponses
l'imprudent auteur , qui
quitter Leipzig pour se
ses ennemis. Ils enfuit,
es élèves, à Witteml>erg ;
il fut attaché , comme
Ltraordiiiaire d'histoire à
le cette ville. Quatre ans
ccéda , dans la chaire de
irprow ( F. ce nom ); et
fut pourvu de la chaire
à laquelle il joignit lùen-
;rec. Schurtzflcisch pro-
Jo, d'une circonstance
our visiter les Pays-Bas
re , d'où il rapporta un
re de livres rares , et les
ne foule de manuscrits
collationnés. Ce ne fut
u'il put satisfaire son de-
talie. Après avoir visité
e rendit à Florcnre, où
( V, ce nom \ lui pru-
des bil>liothè(|ucs Mcdi-
ratienne, et lui facilita
d'eu examiner les ma-
trr autres celui des Pan-
Lelio Tour lu ) , et celui
i Sublime, inconnu jus-
l éditeurs de Longin. Il
Ique temps à Pise, rc-
\ tantes du grand-duc ;
impatient de voir Rome,
monuments et des ruines
[ue renferme cette ville,
d'un tel enthousiasme ,
SCH
365
I
qu'un jour , dit-on , il prononça , de*
vant la statue de Ciceron , une Jon-
que et éloquente harangue. En quit-
tant l'Italie , il visita Vienne et Augs-
bourg , et revint a Wittemberg , où
son retour fut célébré par une fête
publique. En 1700, il passa delà
chaire de grec à celle d'éloquence; et
peu de temps après il remit celle
d'histoire à son frère. Malgré les
soins qu'il donnait à ses élèves , il
trouvait le loisir de composer chaque
année des ouvrages qui ajoutaient à
sa réputation. Il jetait ses idées sur
des morceaux de papier qu'il envoyait
au fur et à mesure a l'imprimeur; et
ses admirateurs prétendent que ses
écrits ne se ressentent point de cette
Srécipitation. Il reçut des marques
'estime de la plupart des souve-
rains de l'Allemagne , mais il refusa
tous les emplois qui lui furent offerts
par attachement pour son pars- Surkt
fin de sa vie, il fut revêtu delà dignité
de conseiller du duc de Weimar, et
nommé garde de sa bibliothèque. La
force de sa constitution semblait lui
promettre une longue carrière ; mais
une chute de voiture , qu'il fit en se
rendant à Weimar, détruisit pour
jamais sa santé. Pressentant sa fin
prochaine , il s'y prépara par des
actes de religion , et mourut en chré-
tien résigné, le ~ juillet 1 708. 11 légua
sa riche bibliothèque, ses manuscrits
et son cabinet de médailles , à son
frère , qu'il avait toujours tendre-
ment aimé. Schurtzflcisch a long-
temps joui d'une grande célébrité
dans l'Allemagne. Ses élèves avaient
une telle vénération pour sa mémoire ,
qu'ils le nommaient le Divin. II a
publié un si grand nombre de Thèses ,
et de Dissertations sur différents points
de littérature , que la liste en remplirait
plusieurs colonnes. Outre la Conti-
nuation de Y Histoire des Empires
a<>6 SCH
de Slcidan ( V. ce nom ) , de 1G68 à
1(^78, in-i a, ou citera de lui : l.Judicia
de novissimis prudentiœ civilis scrip-
toribus , ex Parnasso cum Eubulo
Theosdato Sarckmasio in secessu
Albipolitano ingénue communicata ,
]\lartismontc (Leipzig), iW>q, in-4°.,
de i*j pag. , i ose ré par GroschuflT,
daus le^Vov/j librorum collée lia, 11,
218. Ce pamphlet, dont on a déjà
parlé , produisit 1111 grand nombre de
petits écrits que Tliéod. Grusius a re-
cueillis sous ce titre : Acta sarc-
masiana ad usunt reipublicœ littè-
rariœ in uruun coqms collecta ,
1711, in - 8°. On trouve le détail
des pièces qr.e renferme ce volume
dans >ircron,x, fiVfw). II. Ora-
tiimespanegrricœ et allucutiones va-
riiargmm'titi.W ittcinbcrg, i(>()7,in-
4". 111. Dissert ationes academicœ ,
ibid., i0()<), în-/|». IV. Disserta-
tiones historien civiles ad rein prœ-
sertim germanicam 5/wc//*wto, Leip-
zig, 1O ç), iii-4»». U en est, dans le
nombre, de très-iiitéretsaiitcs.qiii sont
relati\es à Phistopc de r'raiicc ( F.
les Tables de la fJibl. historique de
Le Long et Fontelte ). V. Disputa-
i innés philologie» - philosophicœ ,
ibid. , 1 700 , iii->\ VI. Poèmata
la tin a et grœca , un à cum quibus-
dain inscript ionibus collecta , cou-
quisita et simul édita, \\ ittember^,
1707 , in-H". (> Recueil fut p -iblié
par les élèves dcSeliiirtzflciscli. VII.
Orthographia romana ; accedit or-
thographia .Xorisiana, ibid., 1707,
in-8«». , publié par Jean-David Coe-
lerus. VI IJ./;. Longinus de sublimi
adfidem codd. à J. Tollio ontisso-
rum recensitus , notis auctus, ibid.,
1 7 1 1 , in-8°. C'est le Recueil des va-
riantes que présente le manuscrit de la
bibl.Liurcuticnnc,qucSchurlzflciscli
avait examine à son passage à Flo-
rence. IX. Epistolœ selectiores,ùÀ<Ly
SCH
1 7 1 a, in-8°. , ibid., 1 739, même for-
mat. Ces deux éditions , précédées de
la Vie de l'auteur , par Gui IL Berger,
sont plus complètes que celle qui avait
paru en 1700. On réunit ordinaire-
ment ce Recueil au suivant. X. Epis-
tolœ arcanœ varii , politici impri-
mis historiciy antiquarii et litterarii
argumenti , Halle , 1 7 1 1- 1 a , a vol.
très -estimés. XI. Spicilegium ou-
madversionum in Juvenalis saijrras,
Weimar , 1 7 1 7 , in-8°., publié par
son frère. XII. Exemplis illustrât*
analecta stjli , Dresde , iyi5% in-
8°. On doit ce Recueil à «I. Char.
KnautbJ'un des disciples dcl'autriir.
XIII. Fundamvnta historiœ Gernuh
mœ média*, Snecberg , i^aS, in-8*.
Ch. Gottl. IloUïnauii en lut l'éditeur
XIV. Elogia script oruin dlustrium
et multàeruditionisconià insignium
sœculi xri , Witlembcrg , irag ,
in -8 \ Os éloges sont extraits ae ses
Dissertations littéraires , par Godef.
Wagener , dont les additions ne prou-
vent pis des connaissances très-éten-
dues. XV. Svhurlzjleisthiana ex
scholis illius collecta 9 ibid., i7af),
trois tomes in-8°. ; c'est encore une
compilation de Wagener, cacbé sous
les noms d'I renée Sincerus. Cet ou-
vrage a reparu en 17'W, sous ce
titre : Introductio in notiliam scripto*
ru m variorum , artiwn atquvscien-
tiarum , etc. On trouve à la suite :
Commentationes in histor, ecclesias-
ticam Gothanam , specialim ejus r
priora post C. N. Stvcula ( 1 ). X\ L
Historia ecclesiastica* in qud eccle*
.«> status t imperatores , pontifices !
exponuntur , ibid. , 1 7-44 1 'n* 4°«* '
autre compilation de Wagener , tirée
des Dissertations de l'auteur. Outre
(0 Outre lr Sfhttrftflei*ckinttm , 17^0, î"*i »•
un lÎTi-r «min lr rartne litre et ivrclt oal» 4*
17 \\ , qui m** paru tmit diQVreiil du premier.
SŒ
ut delà cités, on peut con-
iogr de Schurttfleiscb , dans
itor.lips. 1708, 4&*
W— s.
ITZFLEISCH (H**ri-Leo-
Te cadet du précédent , sui-
snple, en s'appliquant avec
'étude des langues anciennes
toire. En 1700, il le rem-
is la chaire d'histoire de
? de Wittemberg ; et plus
11 succéda dans la charge
écaire du duc de Weimar.
plit ce double emploi avec
lr zMe et de distinction : il
1 bibliothèque qui lui était
et livres et des manuscrits
ait légués son frère, et mou-
•j3. Indépendamment des
l'il a publiées a^ec des 110-
Dissertation chrotwlogi-
. Pagi ( V. renom , xxxii ,
Commonitorium d'Oricn-
re 110m, xxxn , -1 ); des
• Hrosvwtc ( V. ee nom ) ;
» lectUmes et animadvers.
1 ,\f. \\i i.(i,; de* JVrifcfs
ne sur Longin « l sur Juvê-
que de ses Lettres, on lui
•M*r1a fions su iv.iiitf s : Cnm-
adveryùs ç<n d'uni tiens ,
fg. 170/1 , jii-4". — j. u.
tribo' de Pharsalici cim-
ente et die ; tirées siane
MafTviam loaiplclattis ,
">, iii-f". — Thad. Dan-
patria Propertii dispu-
lepomenis, anw t attend us
*iis aitcta , il<id , 1 7 1 3 ,
.11 il rttaulcur de plusieurs
1 disvilatiutis, parmi les-
ilrra : ï. Ilistoria Emife-
inis Teutonivi Lmmorum ,
,i"oi, în-H». Elle est plei-
rr hes ru rieuses. Iï. Annus
Julianus , ibid. , 1704 ,
>t une Dissertation sur la
SCH a 267
réforme du calendrier exécutée par
J. César. III. Epistola qua inter se
conferuntur ratUmes Eusebii et
marmores Arundelliani ; ibid. ,
1705, in-4°. IV. Notitia Bibliothe-
cœ principalis Finsriensis , 171a,
in -4°. avec des additions, léna,
1 7 1 5 , même format. V. Acta litte-
raria quibus anecdota , animadver*
siomtmspicilegia , è codd. mss eru-
ta cornprehenduntur , ibid. 17 \£7
in-8°. On trouve son portrait à la
tête du second vol. des Epistolœ
arcanœ de son frère. W— s.
SCHUTZ ( J. J. ), jurisconsulte
allcnianddu dix-huitième siècle, est au-
teur d'un Abrégé du travail de Lauter-
bach (fMiAUTERBACH), sur les Pan-
dectes. qui, en Allemagne, l'emporte en
autorité sur l'ouvrage orignal. Cet
écrit, intitulé : Compendium Schuzio-
Lauterbachianum , a eu une multi-
tude d'éditions , dont il n'entre pas
dans notre plan de faire rémunéra-
tion, l-es commenta ires, les annota-
tions , les c«ntro\ erses, auxquels ret
abrégé a donné lien, formeraient à
eux seul » une biUioihrqi c assez con-
sidéra Me ; nous en avons rite un à
l'artieledeFiiF.ii si.mi is :ilcst<i'aiitai>t
plus remarquai le. que l'abrégé et ses
éiioinies roiiimei.taiies sont | resque
entièinneiit oui liés aojoiud'hui en
Al!eiuagi.e : cela tient à la tendance
tout-à fait dillérente que l 'étude du
droit n main a piisc clans les univer-
sités de ee pavs. Ce sont mainte-
nant les sources et les monuments
historiques que l'on consulte de pré-
fèrent e pour cette étude ; et l'on a
laisséde côté ceux de* commentateurs
ou abréviateurs qui , tels que Schiitz,
ont .substitué des opinions à des textes,
et du droit du moyen âge ou du droit
modenie à celui des xu Tables , ou des
jurisconsultes classiques du .siècle des
Antonins. P— *'«— t.
268
SCH
SCHCJTZE. Voy. Sagittamus.
SCHYRLE. Fqy. Rheita.
SCHWAB ( Jean -Christophe ),
littérateur, né le 10 déc. 1743 , à Ils-
feld, dans le Wurtemberg, s'appliqua ,
dans sa jeunesse , à l'étude de la phi-
losophie , et reçut , en 1 764 , le de-
gré de maître-ès-arts à l'université
de Tubingue. Il consentit ensuite à
se charger de quelques éducations
particulières, et s'établit avec scsN
élèves , dans le voisinage de Genève,
où, pendant onze ans, il partagea ses
loisirs entre les lettres et les mathé-
matiques. L'étude approfondie de la
langue française , qu'il fit à cette épo-
que , le familiarisa bientôt avec nos
meilleurs écrivains , dont il sut ap-
précier le mérite , sans les prendre
Îiour modèles dans ses compositions,
(appelé par le duc de Wurtemberg,
en 1 778 , il fut attaché , comme pro-
fesseur, an gymnase que ce prince
venait de fonder à Stuttgard, et il y
enseigna successivement, la philoso-
phie, les mathématiques et le criti-
cisme. L'académie de Berlin ayant
mis au concours, en 1784 ,les cau-
ses de l'universalité ae la langue
française, Schwab partagea le prix
avec Riva roi ( Voy. ce nom ); et sa
Dissertation, restée presque incon-
nue en Frauce, étendit sa renommée
dans toute l'Allemagne. Le grand
Frédéric se flatta d'attirer Schwab
à Berlin, on lui offrant, avec le
diplôme de membre de l'académie ,
la place de professeur de mathéma-
tiques au gymnase de Joachiinsthal ;
mais le sa vaut n'hésita pas à sacrifier
l'espoir de sa fortune à ses devoirs
envers son souverain. Il fut dédom-
magé de ce sacrifice , par la charge
de secrétaire intime du duc de Wur-
temberg, ou'il remplit , sans cesser les
fonctions de professeur. De nouveaux
succès littéraires ajoutaient , presque
SCH
chaque année , à la considéra ti
il jouissait. Nommé conseiller
il fut, en 1 793, élevé par le di
Eugène à la présidence du
secret. Dans ce poste imj
Schwab montra la prudence q
mandaient ces temps difficil
à* beaucoup de- sagesse et de f
et le plus noble désintéres
Après fa mort du prince son
teur, il rentra sans peine <
emplois subalternes de l'adn
lion , et reprit ses travaux s
ques. Adversaire des théori
velles de gouvernement, doi
volution française lui avail
tout le danger , il était par p
également ennemi du despol
de l'anarchie , et il ne cessa , c
discours et dans ses écrits , c1
trer l'avantage d'un état g
Sar un prince gardien et es
e lois égales pour tous ses
En 18 16, Schwab fut nomi
seiller royal de Finslnictioi
que, et remplit les fonctions
charge avec un zèle iufatigr
respectable vieillard eut le 1
de voir ses fils répondre à se
et mourut , entouré de ses
à Stuttgard, le i5 avril 1
78 ans. Ses talents variés
extrême obligeance l'avaient
rapport avec la plupart des
d'Allemagne, tels que Wiclan
delssohn , Merian , Forniey, ]
etc. 11 était membre de l'aca<
Pélcrsbourg et de celle de
qui , trois fois , a couronne
vrages ; enfin de la société 1
de Harlem , dont les suffrages
pensèrent également ses trava
mi ses nombreux élèves , on
se dispenser de nommer M.
secrétaire perpétuel de l'a<
des sciences de France, qi
l'ami le plus tendre de so
5CH
maître. De ses nombreux ouvrages,
nuns citerons : I. Mélanges poé-
rifMc-51, 2*. «lit., 178a; pleins d'o-
riginalité. 11. Une traduction alle-
mande des Data d'Euclide , Stutt-
sard , 1 780 , avec de nom eaux pro-
blèmes. III. Dissertation sur les
de l'universalité de la lan~
• française , et la durée vraisem-
blable de son empire , Stuttgard,
1-84; trad. en français, par l). Ro-
bnot , Paris, i8o.3 , iii-ÏK Moins
IriHanlqueRivarol, Schwab est plus
profond ; sa logique est plus rigou-
, et il a sur son rival l'avanta-
ge de l'érudition. IV . Snlutio proble-
muUis : Qui fit ut summa relig. chris-
tmiÊOf ejficacia in paucis ejus culto-
rimts apparrat , 1 lui , 1 t85 , cou-
ronné par l'académie de Lcvde. V,
Examen de l'influence des littéra-
tures étrangères sur la littérature
allemande , Berlin , 1 788. Cette
Dissertation lui mérita un .second
prix à l'académie de cette ville. VI.
Dissertatio in qmestitme : Quid de
murali pro existent ia Dei a rgum en-
fo . imprimis eo t/uod à cel. Kant
mmeum possibile prœdicatur% sen-
ùendum est, 1701 , avec une trad.
kolbndaise, ouvrage ronronné par
PacadVinie de Harlem. Schwab un
craint pas de s'y montrer l*ad\cr-
uire du système de kaut, rpii jouis-
uil alor* d'une grande \ogue. VU.
On propres de lu métaphy sitpie en
Allemagne , depuis Leibmtz et
M'alf. Berlin t 171/i : cet ouvrage
partagea le prix double propose par
JVaaVvif. \Y — s.
SOIWANDTNKR ; jKAN-Ciirm-
r.f , cttcillrr antique autrichien, ne,
le Ji septembre î - if î, «iit château
ir 5fadHkirr heu, clans la Hautc-Au-
«irhr , étudia le droit et l.i philoso-
nkir a f in£, exerça la profession d'a-
«%ral à Vienne , fit de grands voya-
SCR ?6q
ges en accompagnant le gênerai Molk ,
comme secrétaire; obtint, eu 1779,
l'emploi de conservateur de la biblio-
thèque impériale, à Vienne, et mou-
rut le *a8 septembre 17;)!. Il avait
des connaissances bibliographiques
très-étendues , surtout en histoire , et
plus particulièrement dans l'histoire
des provinces autrichiennes ; ce dont
ou peut juger par sa précieuse col-
lection, publiée sous ce titre : Scrip-
tnres rerum Hungaricarum veteres
ac genuini, tome 1- 1 1 1 , V ienne, 1 7 Sfiy
în-lbl. C'est un travail également es-
timable par une saine critique et uu
grand savoir. Z.
SCHWARTSouSWARTS(Jeaw),
peintre , naquit à Grouiiignc , vers
l'an 1.580. Il se distingua également
comme peintre d'histoire et de paysa-
ge. Si Schorel ne fut pas sou maître,
c'est du moins la manière de ce' ar-
tiste qu'il s'cU'ona d'imiter; et ses
ouvrages le rappellent dans beaucoup
de points. 11 parcourut une partie ae
l'Italie pour se perfectionner ; et un
séjour de plusieurs aimées à Venise
11e tut pas suis influence sur son ta-
lent. l)e retour en Hollande, il mon-
h.i, par miii exemple, combien la
belle manière d'Italie l'emportait sur
crllcqu\i\ aient .-idoptéc les artistes de
sonpa\s;ct il fut un de ceu\qui con-
tribuèrent à introduire dans les Pays-
Ras et la Hollande, le goût italien.
Il demeura à Couda, en \rvx\ et
1 ").>.'$. Les ou\ rages de ce ]>eintre
sont extrêmement rares hors de son
na\s. On connaît, d'après ses coin-
positions , quelques gravures eu bois,
représentant : 1. Jésu*~Christ dans
lu btirtpw, prêchant dtvant le peuple.
11. Kl une Suite de cavaliers turcs ,
armés de flèches et de car/pwis.Ces
estampes sont un témoignage irrécu-
sable des talents du peintre. Le Musée
du Louvre possède deux tableaux de
119
SCH
ce maître , ce sont : I. Un Paysage
avec un grand nombre défigures et
d'animaux, IL Uu autre Paysage
d'une composition moins vaste. —
Christophe Scùwarts , ne' à Ingols-
tadt , en 1 55o , apprit , dans son
pays , les cléments de son art , et se
rendit en Italie pour se perfectionner.
Attiré à Venise , par la renommée du
Titien , il eut l'avantage d'y obtenir
l'amitié et les leçons de ce grand maî-
tre. Apres un séjour de plusieurs
années dans cette ville, et des études
non interrompues , il crut pouvoir re-
tourner dans sa patrie. Ses ouvrages
y obtinrent un si grand succès , que
ses compatriotes lui décernèrent una-
nimement le surnom de Raphaël de
V Allemagne. L'électeur de Bavière
le lit venir à sa cour , et lui accorda le
titre de son peintre. Sch warts justifia
ce titre par les fresques cl les pein-
tures à l'huile , dont il décora le pa-
lais de Munich et la plupart des
églises de celle résidence , particuliè-
rement celle des Jésuites, pour la-
quelle il peignit Jésus portant sa
croix. i.Q tableau, qui a été gravé
par Jean Sadelcr , est, comme
tous ceux, de ce maître, composé
d'une manière grande et facile , et
d'une excellente couleur. Apporte
à P.n-is, lor-» des campagnes de 1M0-
re.ni en Allrimgne; il a fait partie,
pendant plus de \ingt ans, du Musée
du Louvre. II a été rendu à la Ba-
vière , en 181 5. Quoique le style de
Sch warts paraisse un mêla use des
* i • • • • * n
écoles romaine , vénitienne et alle-
mande, il a, dans sa composition, quel-
que chose de neuf et d'original qui
n'est pas sans agrément. C'est parti-
culièrement daus l'air et l'expression
de ses tètes , que le goût allemand se
laisse apercevoir. Goltzius, qui se
trouvait à Munich en i5<)i, lit , au
crayon , le portrait de cet artiste. Le
SCH
Musée du Louvre a conservé un des-
sin à la plume , exécuté par Schwarts,
et qui représente un portrait d'hom-
me. Christophe Schwartz mourut à
Munich , en i 5q4* P — s.
SCHWARTZ ( Berttiold ) , reli-
gieux bénédictin , ou cordeb'er , qu'on
regarde assez communément comme
l'inventeur de la poudre , était , dit*
on, né à Fribourg dans le Brisgau,
peu avant la moitié du 1 4 siècle.
On n'a pas de renseignements plus
positifs sur sa personne que sur l ori-
gine de sa découverte. Les Allemands,
intéressés , plus qu'aucune autre na-
tion , à lui en attribuer le mérite , ont
débité (i) qu'un jour ce moine, en
broyant du soufre et du salpêtre
dans un mortier , y laissa tomber
une étincelle, qui produisit une forte
explosion. Frappe de cet accident,
il se mit à l'étudier, et après maints
essais el tâtonnements, il parvint à
donner une grande perfection à son
funeste secret. Les Vénitiens, ajoo-
te-t-on, furent les premiers à emplover
la poudre en i38o, contre les fié-
nois dans le siège dcChioggia ; et un
seigneur allemand vint faire présent
de six pièces de canon, avec poudre
et boulets , à notre roi Charles VI,
qui s'en servit à la bataille de fto-
schec , contre les Gantois. D'un au-
tre coté , on ne manque pas d'au-
teurs qui voudraient reculer cette dé-
couverte de plu>icurs années ; et
sans parler de «eux qui la font ve-
nirdes Arahes , des Chinois et même
des Romains (vt), on sait que plu-
■' i Iticlff-Kl dit f|uc Srli.tjtilT imik Mji|>rt'>td toi
uy-nu- , u*i:m un lr:uti« romprt« punui lr» miM-agM
d AHxTt-lr-f »r.tii(I . i|ur ic fui en |iti>t>iif|u il ia-
vrn! i lu p'iii'lir. Vo\ et. /Vi.'^iw da AllemamJi,
t«»m. I, j'.-ij.. \\.
\t) C.HIrdrrtiii'rr opinion, timlr ridicule qa'fOf
<*M, a trou\r- «1rs n;irii«an* nui «ml <i(r .ti leur fc-
veur, <■«■* deux lirini-liches de \ imilr.
/'fin ma lima gttindcf
f.irfurriiit ftiumhi tpni^tt
&M.% V||,f»V.
lôsteriens art avancé qu'à la
deCréci, eni346,les An-
ms aTaient mis en déroute a
de canon, qu'à la vérité,
ne nomme pas , et dont
j aucun vestige dans les
4a la tour de Londres, où ce
f -lt ^ ^ oublie. On n'est
eut pas mieux fonde à dire
l'artillerie ait joué un rôle au
^i de Pur-Guilnem, en i338,
4 à celni au Quesnoî, en i34o,
l'autorité de Ducange , qui
en avoir trouvé la preuve
les registres de la chambre des
Ces anciennes chroniques
fournissent plusieurs traits
, dont il faut également
On lit , par exemple , dans
d'Alphonse XI , roi de Castille,
une et année, ayant mis le siège de-
vuut Assoiras, en i343, les Mau-
i
défSmdireriC avec des
*de fcr, qui tirent un très-
pnd in sur les assiégeants. Don
nfce, évoque de Léon, et Pierre
», tons deux auteurs esnaguols,
i , dans une bataille nava-
1 le" roi de Tunis et un roi Mati-
-, vers l'année i34o, les
africains avaient certains
de fer , qui vomissaient des
de feu sur la Hotte eunemie
(3). Xavene Turqurt, dans son His-
twr d'Espagne, raconte nue , sous
bitune de Jacques, roi d Aragon ,
nos Tannée ixm>, on se servait d'u-
de foute , fabriquée à
pour jeter de très - grosses
,et qu'elle tirait quinze cents
bas un jour et une nuit. Les
ejknl de leur côté le témoi-
d'aa certain Matthieu Lupus
Tan des disciples de Léonard Aré-
âi J f uni , dans un Poème historique
f«a.
SCH «7 t
sur la ville de San - Geminmo, sa
patrie, dit que, vers Tannée i3oc),
on vit des canons dans la guerre en-
tre les habitants de cette vule et ceux
de Volterra (4). Pétrarque, en outre,
fait mention de la poudre avant l'an*
née i358 (5); et une charte (6), ti-
rée des registres des dépenses faites
par le Saint - Siège à 1 occasion de
la guerre de Forli , nous apprend que
l'année papale faisait usage de bom-
ba rdes, en i358; et, ce qui doit
paraître encore plus étonnant, c'est
qu'il y avait une fonderie de canons
dans la petite ville de Saint - Arcan-
Î'elo (7). D'autres chroniques recu-
ent encore cette découverte de plu-
sieurs siècles. ( Fojr. Saumon , roi
de Hongrie, xl, aai , not. 1 ). Pour
qu'on puisse démêler la vérité au tra-
vers de ces récits contradictoires, il est
bon de rappeler que les anciens con-
naissaient un mélange composé de
naphte, d'asphalte et de soufre, dont
ils se servaient pour leurs amusements
et à la guerre. Une partie de ces ma-
tières entra t dans la composition
du feu grégeois , employé , par les
Grecs, ci la destruction des vaisseaux.
Aux temps du Bas- linpire, on con-
tinua de faire usage de toutes ces pré-
parations, dent ont parle les empe-
reurs Léon et Constantin Porphyro-
génète, Zonare, et même Jules Afri-
cain , qui vivait an troisième siècle.
Roger Bacon, qui mourut a Otford,
en l'Âiyi ( Fojcz Ba<:on. ) fut le pre-
mier qui , en parlant des effets que
le salpêtre enfermé pouvait produire,
indique d'une manière distincte les
14. I.t </hi eartone* in> /«••> pnLere 'etltt . etc.
Dut m eJ mliiil stndenltt tulfuri* ntu.
(j) De remftw mlriut^ue Jortunm , dial. &CIY,
de mf/wtn H hmliiln.
'<î' I.llr *+ trouve m I-» liiMii>lk«*«|itr du V«tir««v
Mm. ^Mf|, •irtnoirr t»-.
■'-■, r«ntnf ii , M^numefti /'<•><•" ma Ji , Vrai«e,
|8oJ» MI-4*». , («M. V. |M|( .|"-l>7-
1~ 1
SCI1
iugrédicnts de la poudre à canon ,
dont il pressentait la puissance {S).
Cependant jusqu'à la seconde moitié
du ipiatorzièmc siècle, on n'eut , dans
les armées, que des tuyaux, de fer,
à-peu-près comme nos canons, qui
la tiraient de grosses flèches enflam-
mées et d'autres matières combus-
tibles. C'étaient ces engins, diverse-
ment modifies, qui composaient l'an-
cjcnncartillcric, qu'on a md-à-propos
confondue avec la moderne. Moréri,
qui a donné , sur Sclmartz , un
mauvais article, que, selon l'usage,
tous les autres Dictionnaires histori-
ques ont copié, confond ce nom avec
celui de Constantin Ancklit7.cn, dont
il fait une seule et unique personne.
C'est une erreur de plus ajoutée à celles
qui ont été débitées sur le prétendu in-
venteur de la poudre ( V. Maycr { Mi-
chel ) , De veris invent is Germaniœ;
— Vossius, De origine et progressu
pulveris bellici , apud Europœos ,
dans ses Variarum observationum ,
Londres , 1 685 , in- \°. ; — Jalof ky ,
Dissert, de inventione pidveris />>-
rii et bombardée , Iéna , 170U , in-
4 *. ; — De pulveris pvrii irwentione,
dans les Observât . Jlalcns. ; — G ra na-
in ii , Dissert, de pulvere pjrio ,
parmi les Script, soc. HaJ'niens, ;
— De V origine et de la décou-
verte de la poudre à canon , dans
V Extraordinaire du Mercure ga-
lant , tom. îx, îfifto; — Andrès, Chap.
10 ; — Langlcs, Notice sur V origine
de la poudre à canon, Mag. en-
cycl. , i\r. année, tome rr. , page
333 et sniv. A — r. — s.
SCHWARZ ou SCIIWARTZ
( CnnisTOPiu-:- TutiopiiiLK ) , l'un des
(R1 On imilc* par art, dit cet uni ru r, k* <:clntrs
#"l le (••tiiirrrc ; car lr >-»ufro, le iiitrr rt !<• rlnir-
l»on , «|iii , «rpurt-A m* produisant aucun rlfrl mmim-
lilr , 4-1 htriil »\or un grand bruit , lorsqu'on Irn
rnlir-rnie <|an* un liru «tl«iit, ri fpi'on y lucl le feu.
Vf oprrihiit !«■ trU\ tirti* ri Hiihinr.
SGH
]>lus laborieux philologues de l'Alle-
magne, naquit, en ifrj5, à Leisnig,
dans la Misuic. Son père , recteur de
l'école de cette ville , fut son premier
instituteur; et il alla continuer ses
études à Leipzig , où il fit , sous nn
habile maître, de rapides progrès dans
la littérature ancienne. Ayant été
forcé , par la mort de son père , d'in-
terrompre ses cours, il se chargea de
l'éducation d'un jeune gentilhomme;
mais, au bout de deux ans, il revint
à Leipzig , muni d'une petite somme
qu'il avait économisée; et s'étant fait
agréger à l'académie , il y prit le de-
gré de bachelier. Peu de temps après,
un seigneur Allemand (Herm.de Wot
framsdorfT) , ayant fonde' des bour-
ses pour douze élèves, a l'acadé-
mie de \Vitteml)crg , Schwarz eut le
bonheur d'eu obtenir une. Ce fut un
motif pour lui de redoubler d'ardeur;
et dès qu'il eut termine' ses cours et reçu
le doctorat , il revint à Leipzig, où ses
amis lui procurèrent une petite place
au gv m na se de Saint-Thomas. Ses ta-
lents ne ta nièrent pas à le faire
pourvoir de la chaire de morale à
l'académie d'Altorf, et il y joignit
bientôt celle d'histoire. Schwarzrem
plit ce double emploi, pendant plus
de quarante ans , avec uu zèle infa-
tigable. On lui lit les offres les plus
avantageuses pour l'attirer à Hehns-
tadt , I lalle , l' rancfort et Gut lingue;
il les refusa constamment par amitié
pour ses collègues et par reconnaissait*
ce pour les témoignages d'affection
qu'il recevait des habitants d'Altorf,
Sa réputation attirait dans, cette rille
de nombreux écoliers de toutes les
parties de l'Allemagne; tous curent*
se louer de ses soins, et plusieurs
lui furent redevables de leur fortune.
Schwarz ne put se dérober aux hon-
neurs que méritaient ses services : il
fut créé comte palatin par 1'
scn
Ttar Charles VI ; et la plupart dos
souverains d'Allemagne lui donnè-
rent des marquis de leur estime.
Jouissant d'une existence honorable ,
chéri detous ceux qui l'approchaient,
ï aurait été heureux , si le ciel ne l'a-
vait éprouve dans sa famille. De six
eaJants qu'il avait eus de trois maria-
-««dont la mort avait promptement
brise les liens, il ne lui resta qu'une
fille qui fut l'appui de sa vieillesse.
L'ige ni les chagrins n'avaient
point affaibli son ardeur pour l'étude ;
et il était occupe de nouveaux Ira-
Taux . quand une attaque d'apoplexie
reniera . le a4 février 1 75i , à l'âge
de soixante-quinze ans. Nagcl pro-
nonça son Eloge funèbre à l'acadé-
mie d'Altorf : il en était bibliothécaire
érpnis plusieurs années , et Nagcl le
rrnipLaça dans cette charge. Doué
fane piété vive et sincère, Schwarz
t joignit toutes les qualités d'un lion-
■êlr-homme. Dès sa jeunesse il avait
aime les livres, et il en avait formé,
pour «on usage, une collection riche
en manuscrits, et ni anciennes édi-
tion*. Le Catalogue en a été publie',
Ihurf . 17'*) , in-8". Sun énidition
fiait immense, et sYtcndait à toutes
In branches des connaissances lui-
. Il s'était fait nue réputation
'orateur, et il composait en
per et en latin des vers agréables.
Son «ri le est pur. niaisdiflus; etruin-
■r U plupart des en i< lits , Schwart/.
*'orru|ie plus de l'instruction que des
pLai«ir»de ses lecteurs: aussi la plu-
part de ses ouvrages sont-ils |>eu
ri*r.m hors de l'Allemagne. La
Listr an Programmes et des Dis-
trrtations qu'il publiait chaque an-
tre. forme un volume dont il existe
fajf rr éditions successivement aug-
mnrtm. i-l J. 1-18. 1-4 Jet i-(i8.
m-Jrt. Mrme desirait que les IVo
grammes de Schwarz, déjà tris-rares
XLI.
SCH
•x-3
de son temps , fussent recueillis ( V.
BibL hist. littcrar. , p. 1 181 ). On
verra tout à l'heure que son vœu
a été rempli, du moins en partie:
Indépendamment de la Notice de
plusieurs livres imprimés dans le
quinzième siècle , insérée dans les
Acta Franconiœ erudiUv et cùriosœ,
toui. i et il ; et d'une Edition du
Panégyrique de Trajan , Nurem-
berg, 1 7 \(> , in-.{°. , enrichie de no-
tes et de médailles, l'une des meil-
leures de cet ouvrage ( Voy. Pline
le Jeune), un citera de Schwarz : I.
Dissert ut iones de ornamentis libro-
rum apud veteres usitatis , Leip-
zig, i-o5-o6 ; Altorf, 1711-17,
iu-4°. , iig. — De libris plicatililus
veterum , Altorf ,1717. — De va-
rid supellectile rei librariœ vete-
rum , ibid. , 17a:"». in-4°. Dans ces
six Dissertations , pleines de recher-
ches curieuses, on trouve le traité le
plus complet qui existe sur la forme
des livres des anciens, la matière
qu'ils v emplovaient. les couleurs et
es peintures cliuit ils les ornaient;
enfin sur le matériel de leurs biblio-
thèques : elles ont été' réimprimées
avec une Préface de J. Clir. Lcusch-
11er, Leipzig. 17V), in-J". , fig. II.
Srbediasma de quibusdam doctri-
ne antiquariœ capitibus , Altorf ,
1719, in-J0. (> volume contient une
Dissertation sur le monument en mar-
bre dédié à l'impératrice Sa 1 ou ine [f\
ce nom ) , que l'un a découvert dans le
banal de Téineswar. Des recherches
sur l'association îles utriculaires , ou
utrichiires , qui se chargeaient, dans
les temps anciens, des travaux sur
les ri\ièrcs.ct de la construction îles
ponts 1 ; et enfin la description
I t • |t« ■.«■-! uliiill fil* t ri|||<!.ii •■#• Jiîll» tait] liur
1 «inlrr !»«•• liliftin |»i itif . un l.ii»i .11 • 1J1- jnintt ,
ll-Hll il |> Il 4ll l|l|r -Jtllt \'t In IV l I ».€•'! -•f-| 4
Ij'f J'arl ii- On pf ni 1 iiii-ii!l« r. >ni iri hkIm, H/ih
It'ttr de '.uni Jnnrzrt . •• .tir-,t*>i < rltr i;r. 1 ! „*frhf
tMtrlsfet. par >Id(»r Agncvlr. »it, nH, tn>l -.
SCH
on état-major , de trente-deux
• de canon, et la reddition de
Actes, en furent les résultats*
tploit lui valut la croix de Ma-
lérèse , que l'empereur lui ac-
sur le champ ae bataille , et
oges qui retentirent dans toute
ipe. r\n 17961 ayant contribué
in ment au gain de la bataille
ifrzbourg , il fut nommé géné-
ajor; et, trois ans plus tard,
t distingué de nouveau dans
m occasions, il devint lieutc-
gencr.il , et propriétaire du ré-
il de honlans qui porte encore
mu Apres la mort de Paul lrr. ,
01 , il fut envoyé à Pétersbourg,
féliciter l'empereur Alexandre
an avènement , et rétablir en-
• deux empires les relations
îles auxquelles les événements
leroières années avaient porté
«e. Il s'acquitta de cette mission
tiere satisfaction des deux cours.
80J , il fut nomme vice-prési-
dn conseil aulique de guerre,
retu de la dignité de conseiller
e. Lors de ta guerre qui éclata
fme année, H commanda une
ion sons les ordres du général
t , qu'il chercha eu vain à faire
lirdr l'espèce d'aveuglement où
■t tombé à Tégard des opéra -
de l'armée ennemie, et qui
lia perte de* Autrichiens à Lira.
ehiauc Ferdinand , pré\ oyant le
«ni attendait ses compagnons
mt% . prit la n;so!utiou de s'y
^rec une partie de la ca-
, m v faisant jour à travers
f matai
isc . qui déjà les cer-
de Sotte* parts ; et il en confia
«snnuademrnt an prince de
vararaberg , qui déploya , dans
circonstance, une habileté et on
■p dont Ymaam lu-aène fat
a£lliftph»d»ioolie«esàcbeval
SCH 175
dans l'espace de huit jours , poursuivi
par Murât , qui voulait à tout prix,
disait -il, donner aux Parisiens le
spectacle d'un archiduc prisonnier;
et il fut obligé de se battre presque
sans relâche, avec dix -huit cents
hommes, contre une force quatre
fois plus considérable. La croix de
commandeur de Marie-Thérèse, que
le chapitre de cet ordre lui dé-
cerna unanimement , fut le prix de
sa valeur dans cette occasion. L'em-
pereur voulut, dès-lors, l'attacher 1
sa personne pour le reste de la cam-
pagne. Arrivé en Moravie , le prince
V lit tous ses efforts pour empêcher
la bataille d'Austerlitz , dont n pré-
dit la malheureuse issue; la pruoen-
ce , selon lui , ne permettant pas d'en-
trer en lice avant d'avoir reçu les
renforts que le général Bennigsen,
d'une part, et l'archiduc Charles,
de l'autre , devaient amener. Ne pou-
vant s'habituer à une vie sédentaire ,
3ui était très -nuisible à sa santé, 3
emanda à l'empereur la permission
de se démettre de sa clnrgc de vice-
président du conseil anlirpie de guer-
re; et déclina . par la même raison ,
celle de président , qui lui avait été
oHcrtc à la mort du comte de La
tour. K11 iHoq, lYmperenr Alexan-
dre ayant témoigné, a Krfurt , le de-
sir que le poste d'aml>as*adc:ir d'Au-
triche auprès de sa personne fût cou-
lie au prince de Schwarzeiilierg. qu'il
av. lit pris eu affection dès !c*ir picmic-
re connaissance; celui-ci paitit pour
la Russie. lorsque le commencement
des hostilités entre l'Autriche et la
France y fut connu . sa position de-
vint dillïcile. M. de Caulaiiicourt tra-
vailla d'abord vainement à obtenir le
renvoi du prince; mais la perte de la
bataille de Ratisboune força le cabi-
net Busse à céder aux sollicitations
de cet ambassadeur. Le çrwcft èjt
tft..
*:4
SCH
d'un sacrifice à Bacchus , gravé sur
un onix, appartenant à la famille
â'Eschenbacn. I1L Miscellanea po-
litiorishumanitatis in quibus vêtus-
ta quœdam monimenta et variorum
script orum loca illustrant ur , etc. ,
Nuremberg, inui ,in-4°. ,avec trois
pl. Outre les pièces contenues dans le
volume précèdent, celui-ci renferme
la description détaillée des cérémo-
nies usitées dans les fêtes de Bacchus ,
avec des recherches sur les différents
noms et les attributs de ce dieu. En*
fin l'auteur y a inséré le Discours de
Mctius Voconius, à l'empereur Ta
cite, revu sur un manuscrit de la
bibliothèque de Nuremberg. IV.
Carmina , Francfort, 17^8, grand
in-8°. C'est un recueil des vers grecs
et la tins du professeur Schwarz ,
pub ié par l'un de ses élèves , Si gism.
Jacq. A pi ni. On peut y joindre un
nouveau Recueil de vers latins échap-
pés au premier éditeur , Altorf, 1 n5(>,
in-8°. On doit ce dernier à J.-B. Rie-
derer. V. Exercitationes duœ acade-
micœ ad proœmium institut ionum ;
et an ex unico codicemss.Florenti-
no omnia Pandectarum exemplaria
dimanarint , Leyde, 1739, in-4°.
VI. Primaria quœdam documenta
de origine typographies , Altorf ,
i^4°» iu-4°- Schwartz conclut des
pièces du procès entre Guttemberg
et Fust, que le premier imprimait
avant i4Î9* époque de la formation
de la société avec Fust, qui n'a
contribué que de ses conseils et de
son argent aux progrès de l'art ty-
pographique ( F oyez Guttkmserg ,
XlX, ^38;. VII. Observationes ad
G. //. Nieuport Cotnpendium anti-
(juitatwn romanarum , ibid. , 1 7-^7,
in-4°. Cet ouvrage, publié par Na-
el , est orné du portrait de l'auteur
'après une méd tille frappée en son
honneur , et qu'on voit figurée dans
ï
SCH
le Muséum MazuchelUanum
11 , pl. îfri. VIII. Specïme)
souri epistolici Schwarziani ,
les Opusculavarii argument i<\
Ch.Harles , Halle, 1773, in-8'
Opuscula quœdam academica
remberg , 1 793 , in - 4°. C'est
cueil d'une partie des Progra
et des Dissertations de Scbwai
Dissertation De origine typ
phiœ, citée plus haut, en fait j
Ou peut consulter, pour plus <
tails, la Fie de Schwarz, pn
de son portrait, dans la Pinacc
de Brucker, dec. v ; VHistoriapi
grœcorwn Germaniœ , par C
Lizel; et les Vitœ philoiogon
Ha ries, 1, p. 1-37. \
àCHWARZENBERG( Ce a
Philippe. , prince dk ), duc de l
man, feld-maréchal autrichien
d'une maison ancienne et ill
naquit à Vienne, le i5 avril
Entré au service dès l'âge de
sept ans , sa naissance et uuc
d'actions brillantes lui firent
courir rapidement tous les gra<
l'armée. Il lit trois campagne*
tre les Turcs , où il mérita les
rages de Laudoii ; et depuis
cessa d'être cmplové pendant
longue guerre qu'alluma la rc
tion franc lise , et qui ne finit
vec elle. Parmi les nombreu
ploits qui signalèrent sa joui
f 'affaire de Catcau-Cambrésis fi
le qui lui lit le plus d'honneur
alors de vingt-trois ans, il e\c
à la tête du régiment des cuira
de Zeschwitz, dont il était co!
et de douze escadrons de cav
anglai.sc, uu des plus beaux
d'armes dont les annales -miit
aient conservé le souvenir. \
sept mille hommes mis en (1er
trois mille morts, la prise du
mandant des troupes ennemie
SC1I
ion ctat-major , dr trentc-denx
s de canon, et la reddition de
récits, en furent les résulta ts.
xjdoit lui valut la croix de Ma-
Iicri-se , que l'empereur lui ac-
i sur le champ de Kitaille , et
It^rs q>;i relentinT.l dans toute
t/jM*. lu i7<y>< a>aut contribue
.un ment au g «in de la bataille
» tirilHjiip^, il fut nommé penc-
ujur; et, trois ans plus tard ,
at distingue de nouveau dans
mn iM'casîons . il de\iut licutc-
^eutTil . et prnprii'taire du re'-
nt Je li om l.i ris qui porte encore
lom. Après la mort de Paul 1". ,
ioi . ii fut envove a Petersbourj;,
friiriter l'empereur Alexandre
un avènement . et rétablir cn-
r» den\ empires les relations
jli-s auxquelles les événements
drniîên*s anuces avaient porte'
nlr. Il s'acquitta de cette mission
lîii-rr satisfaction des deux cours.
lKo">. il fut nomme \ice-prési-
, du conseil antique de pierre,
-'^tiidi' la dignité de conseiller
ne. I«or* de la pierre qui éclata
i-mf année, il commanda une
non sous les ordres du gênerai
k . «ju'il chercha eu vain à faire
•; irdr iYsj ère d*a\eu^!eineiit où
ii: ti>R)lx' a IV^ard de» opéra -
i* dr l'année ennemie , et <{i<i
U îa perte de* A Mil h liiells.i l lin.
riînfi' Ferdinand. pré\o\ant le
! ^:ji ilt'ul.iit m-s coinpa^noiit
tw»r\ . prit la résolution de s'y
rMiain» a sec une partie de la ea-
rrv. tp se faisant jour a travers
m-* française, qui déjà lc<» vvr-
I d* louiez p.irts; et il eu confia
commandement au prince de
r* jr xenberg , qui déploya , dans
le rirrunsUiiee , une habileté et un
vagr doot l'ennemi lui-même fut
■m. Il fit plus de 100 lieues « cheval
SCH 17.S
dans l'espace de huit jours, poursuivi
par Murât, qui voulait à tout prix,
disait -il. donner aux Parisiens le
spectacle d'un archiduc prisonnier;
et il fut obligé de se battre presque
sans relâche , avec dix - huit cents
hommes, contre une force quatre
fois plus considérable. Li croix de
commandeur de Marie-Thérèse , nue
le chapitre de cet ordre lui de'-
cerua unanimi ment , fut h* prix de
sa valeur dans cette occasion. L'cin-
percur voulut. dès-lors, rattachera
sa personne pour le reste île la cam-
pagne. \rrivc en Mora\ ie , le prince
y lit tous ses efforts pour empêcher
la bataille d'Atistcrlifo, dont d pré-
dit la malheureuse issue; la pruden-
ce , selon lui , ne pei mettant pas d'en-
trer en lice avant d'avoir reçu le»
renforts que le géne'ral Bennigsen,
d'une part, et l'archiduc Charles,
de l'autre , devaient amener. Ne pou-
vant s'lial»itucr à une vie sédentaire,
qui était très-nuisible à sa s.iiité, il
demanda à l'empereur la permission
de se démettre de sa ch ,rj»e île vice-
prevdcnt du conseil aiili-juc de guer-
re; et déclina . par la même r.tisuu,
celle de | résident . qui lui avait été
o!iïite à la mort du comte de Lv
tour. Kn iH«t<). reinpeieur \le\an-
dn* avant teirini^ue, .1 Krî'i ri . !e dé-
sir ip:e le pi.*te d'ambassade 11 d' \u-
tri lie.Tij lès île m piTNOlilie lut ron-
lie ,'i| prince de .Schuar/i-nhcrg. qu'il
.IV il\ plis eu .iMcciioii ili-sîe n pu m;e-
re cniiii.dss.ii'ce ; cilni-i i | ai fit pour
la Husmc. Lorsrpie le cuiiiiih ir l'iuent
des hostiliti'N Mit rr l'Antii-hcct la
l'i.mcc y fit connu, sa position de-
vint dili.rile. M. de ('..i'd.imcnurt tra-
vailla d'abord vainement à ol tenir le
renvoi du prince; mais la perte de la
bataille de Halishoiiiic força le cabi-
net Russe à céder aux sollicitations
de cet ainlwivudeur. I.e ^vîne*. &t
'i-fi SCH
Schwarzenberg arriva à l'armée ,
}kmi de temps avant la bataille de
Wagram , à laquelle il prit part de
la manière la plus honorable. 11 com-
manda la réserve à la belle retraite de
Znaym, et y fut fait général de cava-
lerie. Après la paix de Vienne, il fut
envoyé à Paris,commeambassadeur.
Buonaparte le traita avec distinc-
tion, et Ton sait que de tous les
étrangers qui ont approché cet hom-
me extraordinaire, il n'en est point à
qui il ait témoignéautant de confiance.
II est digne de remarque que, causant
un jour ensemble , ils aient long-temps
discuté sur la manière d'attaquer et
de défendre Paris. Le mariage avec
l'archiduchesse Marie-Louise eut lieu
à cette époque : on a cru long-temps
qu'il avait été conseillé et négocié par
le prince de Schwarzenberg ; rien
n'est plus faux ; une étrangère d'un
lia ut rang , qui se trouvait alors à
Paris , fut priée de faire sonder les
dispositions de l'empereur François,
qui ne put se déterminer à un tel sa-
crifice que par l'amour qu'il portait
à ses peuples et l'espoir de leur as-
surer un avenir plus calme. Le souve-
nir de la malheureuse fete que le
prince de Schwarzenberg donna pour
célébrer cette union est encore pré-
sent à tous les esprits , ainsi que la
(in tragique de 1 intéressante prin-
cesse Pauline de Schwarzenberg, née
princesse d'Arembcrg , belle - sœur
de l'ambassadeur relie périt victime
de son amour maternel. Cette cata-
strophe fit sur le prince une pro-
fonde impression. Kn i8i«ji, il fut
chargé du commandement d'un corps
auxiliaire de trente mille hommes,
que l'Autriche s'était engagée à don-
ner a la France. La prudence et l'ha-
bileté avec lesquelles il conduisit ce
corps d'armée; le bon esprit qu'il sut
y maintenir, malgré la répugnauce
SCH
que les troupes avaient d'abor
nifestée de faire cause commun*
ceux qu'on les avait habitués
puis si long-temps , à regarder c
leurs ennemis ; enfin la digniti
sut conserver dans sa dépend*)
Napoléon , le conduisirent, plus
au commandement général des a
alliées. Il est bien sûr que, lorsqu
la (in de la campagne , il se ra
cha des Russes , d servait les ii
de l'armée française ; car sans
sition qu'il prit à Pultusk , el
laquelle l'armistice qu'il avait <
lui permit de se maintenir , el!
rait éprouvé encore de plus g
malheurs. Napoléon , pour pu
général Régnier d'un échec qu'il
essuyé à Kobryn , le plaça so
ordres du prince de Schwarzei
La manière délicate dont celui
se conduire avec ce général fra
qu'une pareille subordination du
ser vivement , lui fait le plus
honneur. C'est dans cette cam
que l'empereur d'Autriche envc
prince le bâton de feld-maréchal
près ledesir que lui en avait mai
Buonaparte. Au mois d'avril d<
née suivante (181 3), le prince fi
voyéà Paris. Fous avez fait uru
campagne , lui dit Buonaparte;
ajouta-t-il , en souriant; et il a]
sur ce dernier mot , qu'il répéta
fois. Napoléon étant parti pi
aussitôt pour rejoindre son ai
le prince retourna à Vienne. C
que commence l'époque la plu
morable de sa vie , celle où le
grands intérêts lui furent confi
où il influa d'une manière si
santé sur les destinées de l'Et
L'histoire des campagnes de 1 6
1 8 1 4 » où il commanda en chef
les armées alliées, remplirait plu
volumes. Il nous suffira de dû
rien d'important ne fut faitalor
SCH
i et la coopération du prince de
>arzrnbcrg. Son esprit conci-
parviut à rapprocher les opi-
Jes plus divergentes; il sut ra-
r â lui ceux qui semblaient le
s disposes à seconder ses ellbrts;
fît prévaloir , à Toeplitz , sou
de campagne, qui amena la ba-
de Leipzig , et qui eut de si
is résultats ( Voy. Buosaparte
ipplément \ La gloire qu'il s'ac-
»nsuite à Briennc, à Arcis-sur-
. etc. ; enliu sa marche sur Paris,
ccupation de cette capitale , le
nt au rang des plus grands ca-
irs. C'est à tort qu'on a voulu
mer à d'autres la première idée
marche sur Paris : le fait est
;u moment où une lettre de Buo-
rte, qui fut interceptée, eut con-
? les soupçons qu'on avait déjà
le mouvement de l'armée fran-
, le prince de Schwarzenbcrg
usa au\ monarques allies de
her droit sur Paris , et que son
fut adopté sur-le-champ. Lord
4reagh . qui avait été témoin de
réarment* , attribua exclusive-
. «la ii\ un di>cuur* au parle-
# l'honneur de cette manu-uvre
rince de Sclmarzcnhcrg, et il
_i qu'elle seule aurait sulti pour
rr uu homme immortel ( i \
• pierre valut surccviivcincut au
e de Schwarzenbcrg, les dis-
ons h-s plus flatteuses. 11 fut dé-
\f tous 1rs urdrc> civils et mi-
-s île rKuro|ie ( ceu\ de W tir-
er^; ftcrptês ; il reçut , eu ou-
<ir lYm|»crcur Alexandre , une
uhqur épee garnie en brillants ,
^ • 4«* •;■!• •*■ |-rnirr ilr Si liw .tri • ul»ri j. lur
' èm f m.; . ii ■!• |»< jfr u'i «^ lr<m» ni t* r*>nr .
'. %0 •■ ,■»!!.■ i |tf «-Miller dl>-r.li- nf-itir «!• •
«• »»"-,-*■ ii<l •»•» il *%\ «iir >|ii< li |niiiLtiiit
• J «!•»»•• «Ht lk*iii!4iif* il» !'■•»>■. « •miiin"
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u*i«. U Wnf «iiflir t\*U* f'.lr i i|<il.t|<', llrfll
mm* 4^ «l •«•«-■ yu»\\, ■• *ur « «■ |"«i»if .
SCI!
Si
et de son souverain une très-belle terre
en Hougrie, avec l'optiou de joindre
à ses armes celles de la ville de Pa-
ris ou celles de la maison d'Autri-
che: il préféra les dernières. Kn 1 8 1 5,
lors de l'évasion de Buouaparte , de
l'île d'Elbe , il commanda de nou-
veau une grande partie des armées
alliées : mais la bataille de Waterloo
ayant termine la guerre , sa marche
sur Paris ressembla plutôt à un
voyage qu'à une campagne. Dere
tour à Vienne, il fut nomme prési-
dent du couseil aulique de guerre,
poste qu'il occupa jusqu'à sa mort
Dès le 1 3 janvier 1 8i 7, il fut frap-
pe d'un coup d'apoplexie, qui lui
paralysa tout le côté droit. En 1 8 1 9,
son état étant devenu alarmant , on
.hii persuada de faire un voyagea
Leipzig , aiin d'y suivre les avis d'un
célèbre médecin de cette ville; il y
mourut le i5 octobre, à l'âge de
quarante-huit ans , et ses funérailles
se firent le iç>, vers le même lieu,
le même jour et à la même heure
où , sept ans auparavant , il était
était entré eu tainqiiciir dans cette
\illc. Son corps, réclame' d'abord
par \vs habitants de Leipzig , fut
transporté en Holième , dans mmi châ-
teau de Worlick, ainsi qu'il l'avait
exigé par son testament. Des scr-
utes funèbres furent célébrés dans
1rs principales villes de l'Autriche , et
les souverains minis alors au congrès
de Troppau , assolèrent en pcr.ioiiuc
aux cérémonies qui \ eurent lieu.
L'empereur François fut trcs-alïccté
de celle mort. \ous perdons , dit ce
prince, non- seulement un grand ca-
f fit ai ne. mais un grarul homme d'é-
tat ; car il ru m s a jmmvê au il sa-
vait être l'un et l'autre. L'armée
autrichienne prit le deuil pendant trois
jours; répéc du prime fut déposée
à l'arsenal de Vîeiu;e, et il fut m-
373 SCH
donne que le régiment de houlans qui
portait le nom de Schwarzenberg le
gardât à perpétuité'. Enfin le sculp-
teur Thorwaldsen fut charge d'ex-
écuter en marbre un monument à
sa gloire. L'empereur Alexandre dit
aux oliiciers autrichiens réunis à
Troppau : L'Europe a perdu un hé-
ros , et moi un ami que je regrette-
rai tant que je vivrai. L'amitié que ce
souverain avait eue pour le prince de
Scliwarzcuberg s'est reportée sur sa
veuve et ses enfants (2). M. Prokesch,
ofllcier autrichien , a publié une bio-
graphie du prince de Schwarzen-
berg , intitulée : Denkwûrdigkeiten
aus dem Lebcn des Feldmarschalls
Fi'trsten Cari zu Schwarzenberg ,
Vienne , 1 8*2.3. Z.
SCHWARZKOPF (Joachim de),.
ministre du roi d'Angleterre, élec-
teur de Brunswick- Luuebourg, à
Fra ne fort-su r-lc-Mcîn, près du cercle
du Haut - RI un , naquit, le u3 mars
1766, à Stcinhorst , dans le duché
de Lauenbourg. 11 étudia le droit à
Golliiigcn, et s'y lit une réputation
par deux Dissertations qui rempor-
tèrent le prix : 1. Commentatio de
fundamento successionis ah intesta-
to ex jure rom. ant. et novo, Got-
tingen, 178*), in -4°. II. Commen-
tatio de fundamento successionis
GermaniCiV , tam allodialis quàm
feudalis , ibid. , 1 -86 , in-4°. Peu de
temps après avoir fini ses études , il
fut nommé secrétaire de la légation
hauovrienne à Berlin , et plus tard ,
ministre résident du même gouver-
nement , à Francfort. Eu 179*2, il fit
un voyage savant en Allemagne et en
Suisse; et c'est dans la même année
que l'électeur de Saxe, en sa qualité
{•»"i l.«']>riiuT dr Srh.varn-nlirru.i lai«»t* une \eu-
*r tilN' il'iin l'iittilr cii> H'ilirnfrM , qui d\uit rlr
111.1. >■■ fii |iri>uui rc* rmer* à un prince F^lirluifr,
cl inm • !«• i-.4ii» île vr mnriu^e, tuu« ca|>iluiura
d.ci i «nu •• .iii>rich:r»UP
5GH
de vicaire de l'Empire, lui conféra
des titres de noblesse. Schwarzkopf
mourut à Paris, au mois de juin
i8o(>, d'une hémorrbagie, quelques,
semaines après son arrivée dans cette
ville , où il s'était rendu pour trouver
une distraction à la douleur que loi
causait la mort de sa femme, liée
Betlimann. Joignant à une grande ac-
tivité dans ses fonctions diplomati-
ques , un zèle éclaire pour tout ce qui
tient aux lettres , il fut aussi un au-
teur laborieux et utile. On a de lui
quelques Collections d'écrits politi-
ques, très-précieuses pour l'histoire, et
un Manuel du congrès de Bastadt ,
avec trois continuations, Rastadt,
1798, in- 8°. , en allemand; quelques
écrits, anonymes sur le même con-
grès , et un nombre assez considé-
rable de traites et d'articles insérés
dans différents ouvrages périodiques
allemands. Schwarzkopf s'était fait
quelque réputation en exploitant une
branche de littérature fort négligée
jusqu'alors, et qui pourtant ne laisse
pas d'être importante : c'est l'histoi-
re des gazettes et journaux quoti-
diens, dans tous les pays où il en
existe. Comme Schwarzkopf avait
déjà défriché un champ tout -à -fait
nouveau pour le bibliographe et le
pttbliciste, par son ouvrage Sur les
almanachs , Berlin, 179^ , in -8*.
( en allemand ) , il eu! le même avan-
tage par la publication de son inté-
ressant travail Sur les Gazettes,
Francfort, 1 7cp,m-8°. (enallcmand).
Cet Opuscule, de 1 U7 p.,nW}ue le tort
d'et re t rop abrégé. La première pa rtie,
consacrée aux recherches historiques,
contient des particu n rites curieuses
et peu connues. KUe peut fournir de
bons matériaux aux bibliographes.
La seconde parti*», contenant les con-
sidérations politiques, se lait aussi li-
• *i
rc avec intérêt.
Z.
SGB
SWEBEL ( N icol ai ) , philo-
î , né , en 1713, à Nuremberg ,
fils d'un meunier. Dès son en fan-
apprit la musique , et fut bien-
lmis à la société des concerts.
ndant son inclination le portât
les lettres ; et avec les secours
reçut des protecteurs que lui
acquis son talent comme mu-
1, il put bientôt se livrer à Cè-
des Lingues anciennes. Après
a chère ses huruauités au gym-
de sa ville natale, il fréquenta
ternie d'\llorf , pour se perfec-
erdaus l'histoire, le droit et les
ématiques. Muni de lettres de
nmandation de Schwarz ( V.
m * , il visita ensuite les acade-
de Leipzig, WiUembcrg, Iena;
rtout il obtint l'accueil le plus
able. fcn 1-37, il revint pren-
dortorat à l'université d' A If orf,
iccompagna , l'année suivaute ,
une, un jeune patrieien, enqua-
» gouverneur. Happe le , par ses
. à Nuremberg, en 171^ ^ mt
ôt nomme recteur du gymnase
avait fait ses première* études;
1 17 m>, il joignit â celte charge
lire de langue grecque , dont il
«>*%rs>iou par un Discours : De
frtrcœ lingtta* fortuna ab an-
thhiis juin indc tftnporibus ad
U Ma çrii ustjiir t empara. I/é-
1 qu'il pi il il 1.1 des Poésies de
et Moschu* , Venise, i7">(>,
1 , étendit sa réputation dans
I* lllem-ignc. dépendant lesy/c-
idiior. Lipsiensium en rendirent
■p?«* peu fivotable. Sdiuéliel
;oona Rei^ke [ V. ce nom ; d'f-
lulenrde l'arliele.et lui répon-
»«• un«* 1 inlnice qui n'était pas
ion cirariere. par un pamphlet
t<*»L*l a r'*' • "Ut rdllion U tlrfduitiufi
U'-m» dp r»p».H Ubtlfiid . cl tcllr de Lwii-
• «ai » *• ■ U 4Êr ai*
I
SCB i^a
intitulé : Rcfutalio censura ineptœ,
(fuamanœymus quidam censor Ac-
tif eruditonun adversits Bionis et
Moschi Idyllia.... inserendatn eu-
ravit , in-40. L'indécente attaque de
Keiske ne fit aucun tort a SehwebeJ
dans l'esprit des savants. Plusieurs
sociétés littéraires d'Allemagne s'em-
Dressèreut d'ajouter son nom à leurs
istes; et diverse» académies lui firent
des omrcs avantageuses , dont , pat
des circonstances singulières , au-
cune ne se réalisa. Sch\vél>el fut , en
1 7O4 , nomme recteur et professeur
du gymnase carolin d'Anspach,avec
un traitement honorable. Il partagea
dès-lors ses journées entre les devoirs
de sa place et divers travaux litté-
raires , et mourut le 7 décembre
177^. Outre un assez grand nombre
de Dissertations , dont on trouvera
les titres dans le tome 11 des Vitm
philohtgorwn de Ha ries , on doit k
iScliwehel des éditions de la Straté-
gie d'Ouosander , Nuremberg , 1 76*.
in-fo). , accompagnée de la traduc-
tion franeai.se du liarou de Zurlau-
heu, et d'un savant Commentaire,
dans lequel il a foudn les notes inédi-
tes de Jus. Sealiger et d'Isaac Vos-
sius , tirée:» de la bibliothèque de I^cy-
de ; — des Ellipses çrectpies de Lam-
bert Bos, iliid.. 17OJ, iri-8-'., surpas-
sée par celle de G.-H. Sch.iflér, 1 H08,
in-H". ' /'. Bos ;—dfa Institution*
militaires de \ egècc ivec 1 1 trad.
franc, de Bourdon de Serais;, iî.id.,
1 7<>7 , ii»- \°. : et en: in de> Stratagè*
mes de front in, Leipzig, 177'^, »n-
8*\ Cette édition , comme la précé-
cé« lente , est enrichie de notes des
meilleurs critiques et des remarques
de l'éditeur. SehweM préparait une
édition du Recueil des tacticien»
grecs. A l'exemple de Srliiitz, qui ve-
nait d'abréger l' Antiquité erplùfue'g
du P. Montfaucon . d »t prupuMit
a8o SGH
de donner F Abrège' du Musée romain
et du Musée étrusque de Gori ( V. ce
nom). Il en publia le Prospectus , en
1 764 , sous ce titre : Notitia supple-
mentorum ad cL Montefalconii an-
tiquitates grœcas et romanas. Ce
projet resta sans exécution. Harles
nous apprend cependant qu'il a vu
les premières feuilles de l'ouvrage
imprimées (2). On peut consulter,
Sour les détails , les Fitœ philologor.
e Harles , tome 11. W — s.
SCHWEDER ( Christophe Her-
mann de) , jurisconsulte allemand ,
d'une famille écossaise, qui, ayant
été obligée de s'expatrier dans les
troubles civils d'Ecosse , au quator-
zième siècle , était venue se fixer
en Pomcranie , renonçant à son an
tiqne noblesse. Il naquit le 5 janvier
1678, à Colbcrg , où demeurait son
père, qui était membre du conseil
aulique de l'électeur, et du con-
sistoire de Pomcranie. Après avoir
achevé ses premières études au gym-
nase de Stargard , et appris les élé-
ments du droit, il se rendit , en
1699 , à Tubingue, pour profiter des
leçons de sou cousin , l'un des juris-
consultes les plus célèbres de ce
temps ( Voyez l'article suivant ) ,
et dans la maison duquel , il passa
quatre années ; la cinquième, l'année
1 703, fut employé à un voyage dans
les Provinces Unies et en Angleterre.
Depuis 1704 jusqu'en 1709 , il résida
tantôt à Colberg, tantôt à Stargard,
tantôt à Berlin , s'exerçant dans la
pratique du droit. Depuis 1709,^ fut
d'abord référendaire, ensuite conseil
1er aux tribunaux poméraniens, à
Colberg, à Stargard, puis à Stettin,
\->) Millin cile ce livre comme ayant paru & Nu-
rniiltrrg , en 1770, et conteuaiit ,'en 07 pLntlir* .
pi «-mihc (utiles les figures de Gori, réduites de
vraiitfeur ( Millin , Introït, à la connaissancr tfet
ftiu'i panl< . 1». 1J, et Macasin merci, de wuvirr
1811.
SCfl
où la régence de cette prov
fixée. L^nnée suivante , l'ei
Charles VI renouvela la noble
famille , et en 1729 , le roid
lui conféra le titre de son cl
intime. Il mourut le !*4 sepl
Schwcdera peu écrit; mais
doit un ouvrage très-import
son Theatrum ldstoricum
sionum et controversiarm
trium Lepzig , 1 7 1 a , don
Fred. Glafey donna, en
une nouvelle édition augm*
la moitié, deux volumes i
C'est un ouvrage très-util
homme d'état et publiciste ;
sûr que Rousset en a tiré gra
pour la compilation de ses .
présents et prétentions des \
ces de V Europe. I
SCHWEDER (Gabriel
consulte, de la même famill
précédent, naquit à Coslin
mai 1648. Après avoir fréc
gymnase de Cobourg , il se
l'université de Iéna , pub à
Tubingue, où il prit, en 1
grade de docteur en droil
suivi , pendant plusieurs
le barreau, il fut nommé , 1
conseiller au tribunal de Ti
et en 1G8) , professeur <
public et féodal, à l'univc
cette ville. 11 publia , en
une Dissertation intitulée Ju
tissimi imperatoris et itn
ducatum Mediolanensem ai
qui fit d'autant plus de sens*
l'extinction de la branche e:
d'Autriche fournissait à Te
une occasion de revendiquer 1
de l'Empire sur le duché d
tombés en oubli , depuis p
siècle. Joseph Ie.r. envoy
plome de comte du palais
à l'auteur , qui ne jouit p;
temps de cet honneur ,
SCH
le 3o avril 1735. Schwcdcr
rmier qui ait professe à Tu-
e droit public d'Allemagne ,
• ceux qui ont mis en vogue
rtie de la jurisprudence, qui
1 d'intérêt à l'historien et au
>he. Ses ouvrages sont en-
re les mains de tous les pu-
qui font des recherches , et
fërent l'exactitude des faits
tesse des jugements, à un style
» et soigné. Le plus répandu
Introductio in jus publicum
JL G. novissimum , volume
qui parut, à Tubingue, en
et fut réimprimé neuf fois
t 1733. ( L'édition de 170 1
crée à toutes les autres ). Cet
i est tiré de source , rédigé
une méthode lumineuse, et
-lait impartiale. Les autres
ions de 1 auteur sont une cin-
1e de Dissertations sur diver-
tières de droit civil , po-
rt féodal , et une foule d'à-
onsultations sur des causes
es, et sur des a 11 a ires crimi-
00 les trouve dans les vol.
le la Collectio nova consilio-
ibingensium . S — 1. .
»VtllJEL(Ghonr.K-jACQri.s),
aphe, né vers i(m)o , à Nu-
; ; après avoir achevé ses ctti-
jlogiqucs , fut admis au pas-
t pourvu d'un lN:nélirc dans
natale. Passionne pour 1rs
il parti gea son temps entre
ions de son état et la recher-
livres rares il singuliers ,
parvint à former une collcc-
pc de l'attention des auia-
vrr les matériaux qu'il «naît
lr\, et aidé par quelques-uns
iiifrère.s , il mli^c.i [>luMetirs
ica spéciaux, et les lit iinpri-
's fr.MN. Schweidcl iinniriil,
. Ou cite de lui : I. Hibliuthcca
SCH i8t
cxegetico-biblica, Nuremberg, 1 7 a 1 y
in-4°. II. Nachrichten, etc. , c'est-à-
dire Description de livres rares et cu-
rieux, Francfort, i73i-3i, six part*
in-8°. 111. Neue Sammlung , etc. ,
c'est-à-dire nouveau Recueil de livres
rares et singuliers , ibid. , 1733-34,
in-8°. , six part. IV. Bibliolheca
historico-critica librorum , opuscur
lorumque variorwn et rariirum ,
seu analecta Utteraria, etc. , ibid. ,
ij3G, in -8». , lat. et allein. IV.
Thésaurus bibliothecalis; oder Ver
such eines nach und nach vollstaen-
diçcn allgemcinen Bibliothek , etc. ,
ibid. , 1738-39 , in-4°., 4 vol. Il
promettait ( tome m, p. 175) uu
nouvel ouvrage : Norimberga nobi-
lis et littéral a ; mais il n'eut pas le
loisir de le terminer ( Fojr. U BibL
hist. litter. de Struvc,p. 181 1 ). VI.
Th. Sinceri librorum non nisi vete-
rum rariorumque , proximis ah
inventiune typographiœ annis , us-
que adannum 168*1 , in quàvis fa-
cultate et lingud editorum , notitia
historico-critica , Nuremberg, 1 747
ou 17.J8, in-j°. , latin et allein.
Schweidcl, qui à la tète de cet ouvra-
ge s'est caché sous le nom de Theo-
philus Sinccrus , étant mort, sa veu-
ve vendit tous les exemplaires res-
tants à un libraire qui les reproduisit
en i7>3, avec un nouveau frontis-
pice: Nutitia historico-critica libro-
rum veterum rariorum , Francfort
et Lcip/jg, in-J". On trouve dans ce
volume, le seul de Schweidcl qui soit
recherché, la Notice de plusieurs
manuscrits de la Bible conservés à
la bibliothèque publique de Nurem-
berg. Le Catalogue du cabinet de
Schweidcl a été imprimé , Nurem-
berg, 1 •" r»3 , iii-8°. \V — s.
SCIIWkNCKFKLI) ( (M.srA*
un , fondateur «l'une secte religieu-
se , naquit eu 1 190 , mi château
i8a
SCH
d'Ossing, dans la Silésic, d'une no-
ble et ancienne famille. Doue' de
beaucoup d'imagination et d'un goût
très-vif pour l'étude, il cultiva dans
sa jeunesse les lettres et la théologie.
La connaissance des langues lui faci-
lita la lecture des livres sacres et des
pères grecs , auxquels il. s'attacha
particulièrement. Il embrassa l'état
ecclésiastique , et fut pourvu d'un ca-
nonicat du chapitre de Liegnitz. Use
montra d'abord favorable à la cause
de la réforme religieuse, et ne négli-
gea rien pour accroître le nombre de
ses prosélytes ; mais , devançant bien-
tôt Luther dans la earriè e qu'il avait
ouverte, Schweuckfeld lui reprocha
de ne s attacher qu à corriger quel-
ques abus dans les cérémonies, et de
négliger le solide. C'est par le creur ,
écrivait-il, qu'il faut commencer; le
point capital est d'apprendre au\ fi-
dèles à marcher ni esprit. Un opus-
cule, qu'il publia pour démontrer
qu'on av lit fait jusqu'alors une faus-
se application des principes de l'É
vangile, l'engagea dans une confé-
rence avec Luther. Elle eut lieu en
i5-.>,5, et ue produisit d'autre résul-
tat, comme il arrive ordinairement,
mie de les atlerinir davantage chacun
dans leurs idées. Luther, qui n'avait
pas pour les autres la tolérance qu'il
réclamait pour lui-même, lit bannir,
en i5'>.^, son adversaire de la Silé-
sie. Schweuckfeld parcourut l'Alle-
magne en fugitif; mais il n'en conti-
nua pas moins de répandre ses opi-
nions, et de gagner des partisans. Il
prêta quelque temps l'appui de son
nom et de ses talents aux anabaptis-
tes; il mais s'en sépara bientôt pour
former une nouvelle secte, dont il
fut le chef. Schweuckfeld n'admet-
tait point que les livres sacrés aient
été inspirés : il prétendait que Dieu
se communique a chaque homme en
SCH
particulier. C'était, comme on voit,
laisser chacun maître de sa croyan-
ce, puisqu'elle se trouvait subordon-
née a la raison ou à l'inspiration inté-
rieure. Il eut l'art d'éviter le choc
des controverses , en posant en prin-
cipe que la dispute ne convient point
aux hommes, airi doivent attendre,
dans la paix et le silence , des lumiè-
res de Dieu seul; il voulut aussi mé-
nager à-la-fois les catholiques et les
protestants, mais il ne put les empê-
cher de se réunir contre son système.
Cependant l'austérité de ses mœurs,
son extérieur pieux , et l'air de con-
viction qu'il mettait dans ses dis-
cours , lui rattachèrent la plupart des
sjpiritiialistcs de l'Allemagne. Postcl,
dont il avait su flatter le penchant
aux idées singulières, lui écrivit, en
1 550 , une lettre dans laquelle il loue
son zèle, sa constance et la droiture
de son ame. Malheureusement cette
lettre tomba dans les mains de Fla-
cius lllvricus ( Francowitz ), qui la
fit imprimer, avec une préface éga-
lement injurieuse pour Postel (F", ce
nom ; et pour Schweuckfeld. A cette
époque , les disciples de ce dernier
étaient trè -nombreux. Il règne, dit
Flacius lllvricus, dans la Silésie,
sous la protection des papistes, et il
y fait imprimer ce qu'il veut, fies
écrivains catholiques rendaient justice
à la douceur de Schweuckfeld et a
ses qualités personnelles. Ils attri-
buaient ses erreurs à l'ignorance dans
laquelle il était des principes de la
vraie théologie ( Voy\ Pratcolus,
Calai, hœreticor. ); mais les pro-
testants n'avaient pas pour lui les mê-
mes égards. Mélauchlhon ( Voym ce
nom ) n'en parle jamais sans lui dire
une grosse injure ' i ) , au moyen d'une
altération dans l'orthographe de son
-. i StuiclfeUi ( rhmmp pumttl \
Jtld.
SCH
lacius Ulyricus et les au-
it encore allés plus loin,
ckfeld , après avoir moue une
ute et malheureuse, mourut
le i o décembre 1 50 1 . Quel-
.de ies disciples subsistcut,dit-
»re dans la :*ilésic. 11 a public'
kI nombre d'opuscules eu
i et eu latin , qui sont tous
» , ayaut été détendus et sup-
à l'époque de leur publica-
*gt ( Catal. libror. rarior. )
prend qu'il en avait formé la
m complète; mais il a négli
donner la liste, pour laquelle
>ie au Catal. hœreticvr. de
ribourg, x, 8*2. et à Ylfist.
de Godefr. Amokl i , uc.
ko<j et suiv. Haucr, dans la
lôrrrs. libror. rarior. , donne
h de soi \a ute- sept ou\ rages
ds de Scbwcuckfc'.d; mais
dit que le nombre de ses
élève à plus de quatre- vingts
ilome BiltL Gesnvri . Quel-
s de» disciples de ce fanali-
ilièrrut le recueil de ses Opus-
t de ses lettres, de rVi.J à
i loin, iu-fol, rare. Le Dut.
rrt en cite uue édit. de i5<>u,
ÎD-l". Nous nous bornerons
rr mi les titres des écrits de
ickfeld qui ont fait le plus de
i France, à raison de leur ra-
Pe statu . officia et vogni-
hri\ti, i V}li, iu-8".de it p.
uiin.it de cet ouvrage qu'un
ni | Lire ' V<iv. la Uihliogr.
Iiirr. ii". -J.X- . ]| avait passe
Lbothèquc de daignât «dans
» Mii-Ortv :V. son Catal. ,
i . ï-i tradurtion allemande,
rms lllvricus .Francfort , iu-
ih fruillrts, est de la plus
rareté. 11. Kpistola plena
ér dissenlione et dijudi-
apùùonum Lutherame et
SCH *83
Zwinglianœ in articula de ccend
Domini, deque aliis multis doc-
trines christianos capitibus , 1 554 y
iu-8°. 111. Quœstioncs aliquot de
ecclesid christianâ , 1 50 1 , iu-8°.
de îH feuillets, très-rare. J. J. Jan
a publié : Novissima Schwtmckjelr
dianorum confessio , Wittemberg ,
i^ufi, in-4°. , précédé du portrait
de ce fanatique. W — s.
SCH YV kltf N ( G^bistophk , comte
D£ ), fcld-maréclial prussien , ué le àÔ
oct. 1684 , dans la Poméranie suédoi-
se, eut te malheur de perdre son père
à l'âge de trois ans ; mais sa mère, et
surtout un oncle qui était colonel au
service de llollaude, prirent le plus
grand soin de son éducation. Dès
qu'el e fut achevée , il se rendit à
la Haie, sous les auspices de ce
dernier , devint enseigne dans le ré-
giment qu'y commandait son clique
protecteur , et duquel son frère ai-
ne était le lieutenant -colonel ; mais
celui-ci le traita avec une extrême
rigueur ; il n'avait pas approuvé la
résolution de Schwérin de suivre la
carrière des armes , et il lit tout pour
l'en dégoûter. Loin d'avoir ce résul-
tat les fatigues et le> mauvais traite-
ments auxquels le jeune ollicier fut
soumis , endurci mit son aine et for-
lilièreutsa santé. II débuta à la guerre
dans la mémorable campagncdei «jo},
où Marlborough et le prince Kugène
dirigèrent les troupes alliés contre la
France. Sou frère fui tué à l'assaut de
Donawerth , et lui fut nommé capi-
taine peu de temps après. Mais son
oncle a\ant quitté le service de Hol-
lande, il 11e voulut plus rester dans
un pavs 011 la faveur de ce parent
avait Mille pu lui oll'rir des avantages ,
et il passa, en 170/i, au senicedu
duc de Meckleuboiirg , qui le nomma
colonel, et lui donna, en i-rj, une
uosMon eitraoïxlinaireauprësdeChar-
m
SCH
les XII , qui était alors à Bendcr. . II
passa un an auprès du roi de Suéde ;
et il eut avec ce prince de longs en-
tretiens sur la guerre , qui ne sortirent
jamais de sa mémoire, et qui l'ins-
truisirent davantage , disait- il plus
tard , que tout ce qu'il avait vu jus-
qu'alors. Peu de temps après son re-
tour , le duc de Mecklenbourg le nom-
ma brigadier -général de sa petite ar-
mée; et ce fut dans l'étroite sphère
de ce commandement, que Schwérin
trouva bientôt une occasion de se dis-
tinguer. Des discussions ayant éclaté
entre la noblesse du duché et le duc ,
ce prince fut condamné par le conseil
auhquede l'empereur ; et une armée
de treize mille hommes entra, au mois
de mars 1 7 1 9, dans le Mecklenbourg ,
Sour mettre à exécution les sentences
u conseil. Schwérin marcha contre
cette armée , à la tête de douze mille
hommes; il la battit à Walsmiihlen, et
il termina ensuite tous les différends
par d'habiles négociations. Mais le duc
de Mecklenbourg ayant ensuite fait
une réduction dans ses troupes, Schwé-
rin entra au service de Prusse com-
me major-général (1720). C'était
alors le père du grana Frédéric qui
occupait le troue. Ce prince parut
apprécier son nouveau général ; et en
attendant qu'il pût l'cmploypr h la
guerre, il le chargea d'une mission
diplomatique à la cour de Saxe et à
celle de Pologne. Il le nomma ensuite
lieutenant-général ( 1 j3i ) , et enfin ,
commandant -général de l'infanterie
( 1 *]3ç) ). Schwérin était alors, avec
le prince d'Anhalt-Dessau ( V. ce
nom , au Supplément ) , le premier
officier , et eu quelque façon le créa-
teur de cette armée prussienne , qui
devait bientôt s'illustrer par de si
grands exploits. Ce fut dans cette po-
sition que Frédéric II le trouva , lors-
qu'il monta sur le tronc , en 17^0. Il
SCH
le nomma aussitôt feld - in;
avec le titre de comte. Ce m
roulait dès-lors dans sa pe
projets de guerre et de corn
il fut aisé de voir que de
faveurs étaient moins accon
services rendus , qu'à ceux
lait exiger. Près d'attaquer
che , il appela Schwérm d
conseil , et lui donna la prena
ce dans son armée. Ib diriri
semble l'invasion de la Si
lorsque ce jeune monarque
rimenté livra la bataille de
( 10 avril 1741 ),avecdestn
n'avaient pas encore fait la
ce fut au courage et à Fexpé
Schwérin qu'il dut la victoire
rendu cette justice avec une r
chisc, dans Y Histoire de mon
où il dit positivement qu'il i
dans son armée que le mai
Schwérin qui fût un homm
et un général expérimem
victoire assura aux Prussien
session de la Silésie; et Sein
nomme gouverneur de Nci
Brieg. Frédéric lui confia
commandement d'un corps
lorsqu'il pénétra dans la do
1744^ et après avoir parco
la partie orientale de cette j
Schwérin fit sa jonction av<
sous les murs de Prague ,
obligée tic capituler. Dans 1
à laquelle l'armée prussior
ensuite obligée, il déploya t(
lents d'un grand général ; <
la paix de Dresde eut mis
hostilités (26 déc. 174^).
tira dans ses terres , en Po
pour y rétablir sa santé , el
rut sur le théâtre de la gue
1 *j5(> , lorsque commença ce
de Scpt-Aus , qui devait 1
d'honneur à l'année priissici
dont il ne devait voir que le
I
SGH
■t, Les premières opérations fa-
dt peu d'importance; mais les
ports corps de l'armée prussienne
nvut réunis, le 6 mai 1757 , en
rt Prague avec une nombreuse
Se, Frédéric résolut de les at-
er; et il chargea Schwérin du
s le plus périlleux. On a dit que,
imck maréchal lui ayant de-
lé où se ferait la retraite, en cas
9 il lui repondit durement : à
• Le malheureux Schwérin
rouera la mort. Saisissant un
1 se mit a pied à la tête de son
, le conduisit à l'ennemi , et
» efortsde râleur extraordinai-
H'èUuA point soutenu , son régi-
fat écrasé, et lui-même fut tué
de feu. Les Prussiens fu-
.; mais ils perdirent dix-
hommes , sans compter le
ickal de Schwérin . qui seul en
I £z mille, a dit Frédéric dans
lénaira. C'était un homme ai-
eet d'un esprit cultivé. Le prin-
: Ligne a dit que Schwérin n'a-
jaintf lait en sa vie qu'un seul
, celui d'être tué d'un coup deca-
•u d'être pendu pour viol à l'â-
omtre-vmgts ans. M— n j.
MWÉR1N ( le comte Glil-
m-FaiDiaic-Cn arles de ) ne-
la précédent , naquit le a3 dé-
rc 1738. Son oncle l'avait pris
aîde-dc-camp, et lorsque cclui-
! clé tué, le jeune Schwérin fut
né aide-de-camp du roi à la sui-
I attaché au çéncral Wintcrfcld.
Lfût prisonnier par les Russes,
katatlle de Zornaorf , et conduit
tanhuirg, où il fit connaissance
Ir grand-duc, nui l'admit souvent
m société. A l'avènement de ce
e { 1 -jGa ) , le roi l'envoya à Fé-
aorg • pour porter au nouvel
la décoration de Tordre de
SGH
a85
l'Aide noir, et pour lui proposer des
conditions de paix. On sait combien
ces propositions furent favorablement
accueillies. ( Voyez Frédéric II et
Pierre III ). Le comte de Schwérin
était successivement parvenu an gra-
de de lieutenant-général, lorsqu'il fut
chargé, en 1794, de commander
l'armée qui marcha contre les Polo-
nais. Mais il ne conserva ce comman-
dement que sept semaines ; et pendant
ce court espace de temps, il commit
des fautes graves, et dont les plus re-
marquables furent d'abord un mou-
vement ordonné contre les instruc-
tions du roi, et qui causa la perte
delà province de Sendomir, ensuite
une marche rétrograde, tandis qu'il
fallait se porter sur Varsovie, pour
coopérer avec les Russes, a la prise
de cette ville (V. Suwarow). Le roi
le fit aussitôt remplacer, et Schwé-
rin demanda avec instance d'être ju-
gé. Le 10 mai 179S, un conseil de
guerre le condamna a la perte de son
régiment , et à une détention d'un an.
A l'a vénement de Frédéric Guillaume
111, il demanda en vain la révision
de cette sentence. Le roi lui avait
accorde la permission de passer an
service d'une puissance étrangère ,
lorsqu'il mourut a Hambourg, en
septembre 1802. Il avait publié pour
sa justification : Véritable exposé ,
appuyé de documents , de la cause
pour laquelle j'ai reçu ma démis*
4ion , après un service de 43 ans ,
Leipzig , 1799, in-8°. Une seconde
édition de ce Mémoire parut sous
le titre un peu fastueux de Modèles
de rapports pour servir aux offi-
ciers a état-major , par un élève de
Frédéric IL L auteur avait attaqué
les généraux Klinckowstiom et de
Favrat, qui lui répondirent par deux
brochures , intitulées : ^.Rectifica-
tion de quelques faits , a°. Maté-
*86
SCH
riaux pour l'histoire de la campagne
de Pologne, en 1794. La dernière
est du général de Favrat, qui avait
remplacé Schwérin dans le comman-
dement. M — d j.
SCH WILGUÉ ( C.-J.-A. ), méde-
cin, né , en 17*74 * a Schélcsladt, de
parents peu aisés , qui lui donnè-
rent cependant une bonne éducation ,
prit du service, en 1793, dans les
hôpitaux militaires, comme élève en
pharmacie. Des circonstances heu-
reuses lui ayant permis de résider à
Strasbourg , il suivit les cours de l'é-
cole de médecine de cette ville ; et
vint à Paris , en 1 7^97, pour y achever
ses études médicales. Il fut un des au-
diteurs les plus assidus de^ Bichat , et
dut à l'affection de M. Pind l'avan-
tage d'être attaché à la Salpêtrière et
à la clinique naissante quel on venait
d'y former. O professeur le chargea
de l'analyse des eaux qui servent aux
indigents de la Salpêtrière; et le tra-
vail de Schwilguc fait partie de la
Topographie de la Salpêtrière, qui
est en tête de la Médecine clinique
de M. Pinel. En 1802, Schwilgué fut
reçu médecin , et prit le croup pour
sujet de sa Dissertation inaugurale.
Il donna ensuite des cours particuliers
de matière médicale et cie nosogra-
phic interne, et reproduisit sa thèse ,
sous la dénomination d1 Essai sur le
croup aigu des enfant s, ouvrage qui
eut le plus grand succès. Dans des re-
cherches d'anatomie pathologique,
qu'il lit avec M. Murât, il s'aperçut
que, durant l'inflammation , les di-
vers tissus de nos organes présentent
des pus distinctsà beaucoup d'égards.
Lorsqn'il eut fait une analyse compa-
rée de ces divers pus , il présenta ce
travail à la société de médecine, qui en
fut si satisfaite, qu'elle admit l'auteur
au nombre de ses membres adjoints.
En i8o5,Schwilgué publia un Traité
SCH
de Matière médicale, 2 vol.
où il démontre que la ma tien
cale ne produit de bons effet*
agissant sur lès propriétés vi
sur les fonctions. Lesmédicati
fonctions du système nerveux
surtout traitées d'une manier
nieuse, et plus précise qn'elles
vaient été précédemment. L
fait voir que le cerveau est i
le siège principal des lésions
système; que, pour y remédie
nécessaire d'agir sur cet orgai
qu'il les influence, soit qu'il î
fluencé par elles. En 1807 , i
gué donna un Manuel médù
vol., in-8°. ,qui n'est plus au <
de la science, et dans lequel
traîné sur les traces de M. Pi
croup ayant atteint, en i8o5,i
Louis Buona parte fxette mal
proposée , par legouvernemen
sujet d'un grand prix , qui de\
décerné par la société de m<
Pour mettre les auteurs en et
poudre aux questions qui leur
été proposées, celte société d
Extrait raisonné des princip
vrages publiés sur le croup: l
gué fut chargé de celte tache;
acquitta à la satisfaction gcnéi
de temps après, il publia,
journal de médecine, une A 11a!'
pa réc des pharmacopées inod<
il démontre l'inconvénient d«
dans le même médicament , j
substances de nature dillercii
être que , d'un autre côté, il
trop à simplifier les formules
dicamentsdont l'action est a
par les observât ion s les pi us ai
A peine daiis la force de l'âge ,
gué avait fait des travaux p:
illustrer une longue carrière.
prit éclairé , son tèlc pour la
en faisaient présager de plu*
tants. Il jouissait de beanco
SOT
larmi ses confrères , tant par la
de son caractère que par l'c-
* de ses connaissances. Ses ta-
romincnçaicnt aussi à être ap-
* j»ar le public , et à obtenir une
net» étendue, lorsqu'il lut atteint,
»i« de février 1 808, d'une liè\ rc
raie ou ala\iquc, qui IVuleva
i de jours. .N — h.
HVVINDKL ( George -Jac-
, miuistrr luthérien de Tegli.se
iul-r>prit a Nurcml»erg, naquit
e*rier îfW.J , dans cette vil e,
i père était tailleur , et fut des-
ir sa mère au ministère évan-
e. même a\aut sa naissance.
iimença ses études, en i(*)S, à
* de sa ville natale , les conti-
us uni\ersités d'Altdorf et de
rt lit , en 1 7 1 1 , un vo} âge lit—
r en \llcmagnc. Il fut nommé,
14 . diacre de l'église du Saint-
t, rt depuis cri te époque, jus-
i~ *9* d j0"*1 «* >ureinbrrg
plus grande considération. Ses
1» attimimt ton jours un noin-
auditoirc ; les pauvres le re-
iriit roui me leur père. Il ras-
ut die/ lui (les persOIllHS
%. p ur s'occuper de prières
]'e%p!icatiou de.s Sainle>-I\rri-
nit.n, il réunissait à la ré-
un d'un .savant distingue, celle
bominc aussi pieu\ que 1110-
M.ii.t tout-an ou j) nu l'arrosa
Irrr f de propos sarriieges, de
H fl'anlies desordres. Ce fut
3«l rpiYii le deohtua de ton*,
>p!oiN. et qu'il fut mis en pri-
Ku bout tle plusieurs années,
rorè* fut porte de\ant le In-
du <tjii*ri! aulique de l'em-
« \ if Mie ; et la finirent .ses
ur»: v> jupes l'acquittèrent de
pière li plus complète. Il fut
lile. et il put rentrer dans ses
a» ; mais il s'y refusa , et se
SCH 187
contenta d'aller habiter Nuremberg ,
où il mourut quelque temps après , Ir
14 août 1^5-Jt. 11 avait épouse la fille
d'un libraire de Iéna , dont il eut
huit enfants, qui moururent en bas
âge. Ses connais* mecs étaient vastes
et peu communes , dans l'histoire de
l'Eglise et dans celle des sciences,
surtout en bibliographie. Il s'occupa
long-temps d'une collection biogra-
phique , dont il a laisse en manuscrit
plusieurs volumes. Li liste de ses
écrits >c trouve dans le Dictionnaire
des Savants $urvmbcrfcevis , par
Will, tome 111, pag. <>"><), et dans
le Supplément de Nupifech. Z.
SCUMKKOM (Philippe Fi;rim,
dit \a.\ peintre , né à Flomire , fut
élève du Passiguano , et se (il une
grande réputation comme iM'intrcdc
portraits ; mais sou plus beau titre
de gloire est d'avoir eu pour fils
F. FtiiiM S«:iiMinoM, né à Flo-
rence, en if>o'| , qui fut d'abord son
élè\e, et ensuite relui du Passiguano
et de Hosseili. jusqu'au moment où
il se rendit a Home. Pendant mmi sé-
jour dai.seetfe \ille. il poursuivit ses
éludes a\ee tant «le perséveranee et
de suceès, qu'il se util au premier
rang par sou g.iît de dessin, rt
mérita que l'halùle peintre Jean de
San (iio\ .jiiuir.iYsori.il a sestra\au\.
De n tour à Florence, ses compatrio-
tes lui donnèrent le surnom de Y. il-
banr et du (rhidv de leur érole, sur-
nom qui lii fui enuliriué dans d'au-
lies pjirtits tle Tit die. < 'est sur cette
réputation qu'il fut appelé à \ enise ,
pour v peindre une Tnëtis , destinée
a sertir de pendant à une Europe du
(îuide. C'était en eliét ee dernier maî-
tre et l'Alhane qu'il avait étudiés à
Rome, et qu'il cherchait , non pas
à copier , mais à ég.der. Ses idées lui
appartiennent tout entières, (/était
pour lui l'objet essentiel ; il les roulait
ï>.88
SCI
l
long-temps (Lins sa tetc, et lorsqu'une
fois son sujet y était dispose à son
gré, il disait que son tableau était
iini ; l'éxecution ne lui demandait plus
que peu de temps et de peine. A 1 âge
de quarante ans euvirou, il se fit or-
donner prêtre , et , devenu cure' de
Sant-Ansano , dans le Mugcllo , il
peignit pour le bourg voisin de San-
orenzo , quelques tableaux extrême-
ment précieux , surtout une Concep-
tion de la Fierté y et un Saint Fran-
çois qui reçoit les stigmates. Mais
*a réputation est spécialement fondée
sur ses tableaux de galeries , qui sont
rares liors de Florence. Il est peu de
peintures plus célèbres que son II) las
enlevé par les Nymphes, dont toutes
les ligures , grandes comme nature ,
sont du dessin le plus aimable , et
d'une variété d'expression et de ca-
ractère non moins digne d'admira-
tion. On fait le même éloge des Trois
Grâces qu'il peignit pour le palais
Strnzzi. Habile dans le dessin , il ai-
mait à faire le nu , et il peignait de
préférence les sujets dans lesquels il
pouviit déployer la grâce et la déli-
catesse de son talent ; tels qi\'Adani
et Eve; Loth et ses filles ; Y Ivresse
de Noê ; la Mort d'Adonis , Diane
au bois avec ses nymphes; le Jupe-
ment de Paris , etc. Il a peint aussi
plusieurs Madelènes , dont la nudité
est l,i même que celle de ses nymphes.
Cet artiste n avait que quarante-deux
ans lorsqu'il mourut à Florence, en
i()4<i. P— s.
SCÏÀOUS-PACHA. F. Tuiaous.
SCTARR,V;MAivc),futlecbef d'une
lunule, nombreuse et redoutable de
brigands, qui , profitant de la fai-
blesse du pape Grégoire XIII , s'était
formée dans l'état de Rome , à la fui
du seizième siècle, et qui , portée
quelquefois à plusieurs milliers de
soldats, dévasta tour-à-tour, et pen-
SCÎ
dan t près de vingt ans, le patrimoine
de l'Eglise , et les frontières de Tos-
cane et de Naples. La jalousie des
vice -rois espagnols et des grands
ducs de Toscane contre le pape , en-
tretenait cette espèce de guerre ci-
vile. Sciarra , de memequ un Picco-
lomini , et quelques autres rebelles ,
déployèrent à plusieurs reprises des
talents militaires dignes d'une meil-
leure cause. Sixte-Quint parvint ce-
pendant à les écarter de Rome , mais
non à les dompter. Enfin , Qeïnent
"VIII attaqua Sciarra , en 1 5g? ,avec
tant de vigueur , que celui-ci résolut
de renoncer à son dangereux métier :
il s'engagea au service de la républi-
que de Venise , avec cinq cents de ses
plus braves compagnons, et il fut
envoyé en Dalmatie pour faire la
guerre aux Uscoques ; mais Clément
VI II se plaignit avec une extrême
indignation de ce que des brigands ,
qu'il poursuivait s'étaient ainsi sous-
traits à sa justice. 11 demanda qu'ils
lui fussent livrés de nouveau ; mena-
çant la république d'excommunica-
tion , il insista d'une manière si
impérieuse , que le sénat de Venise ,
bien moius scrupuleux sur la foi pu-
blique que sur le point d'honneur,
fit assassiner Sciarra , et envoya ses
compagnons d'armes dans la garni-
son de Candie , où régnait alors la
]>cstc , pour faire périr tous ceux que
e pontife lui redemandait , sans être
obligé de les livrer. S. S— i.
SGILLA ( Augustin ) , peintre et
naturaliste , né , en i63g , à Messine.
fut élève d'Antoine Ricci-Barbalwir
ga , qui , frappé de ses rares dispo-
sitions, détermina le sénat de Met*
sine à l'envoyer à Rome avec une
pension , pour y suivre les leçon»
d ' A ndré Sa cchi .Apres une absence de
quatre ans, consacrés à son art, Scilb
revint dans sa patrie, riche desétu-
i
*
SCH
rait faites d'après l'auti-
haè3 ; et s'il avait porte à
aanière un peu sechc , il
icc un goût auquel il sut
a jmstosité et de la grâce,
reut , il déploie dans ses
ans ses têtes , particulièrc-
cellcs de Veilla rds, un vé-
ictère de grandeur , et il
leintre habile de paysage ,
et de fruits. Home possède
t nombre de ses tableaux;
t beaucoup plus à Mes-
prind|)ales fresques sont
^lises de Saint-Dominique
monda t ion des Théatins.
tableaux à l'huile, sou
rc est le Saint-Ililttrion
qui dorure l'église de Sain-
*.. Scilla avait ouvert k
ue école , où sa réputation
grand nombre a 'élèves;
de la révolution qui eut
* époque en Sicile, il fut
se réfugier à Home , évi-
r mettre eu concurrence
■întres de ligures , et s'oc-
«'indredes tilileaux d'aui-
la s'occupa aussi l)caucoup
naturelle, et il fit. dan*
ce, des progrès renia rqua-
rcoiupagna Ibiecone ( f\
dan* ses excursions bota-
Sirilc ; et ce grand liatnra-
ite avec éloge ni plusieurs
e se» ouvrages. Scilla Huit
lira Iloliic, où il >e fit !«••
n !<»'(>, à l'académie de
dont, bientôt après, il fut
m t. Ta uuiiiiMiiatiipicct la
drs monuments umipaient
■ de cet ai ti .te ; et , selon
' ' Bihl. SicuUC il préparait
imix rage d'antiquités, quand
à Home, k* iii mai 1700.
nnait de lui qu'une lettre
a intna yH'adazwnv disin-
\ï.i.
SCH r?g
Çannata dal senso : luttera ris*
ponsiva circa i corpi marini , che
jfetrificati si ritrovano in varii luo-
ghi terrestriy Nap'e.* , 1G70 , in-4°. ,
rare. Cet Opuscule intéressant a été
traduit en latin sous ce titre : De
corporibus marinis quœ drfossa re»
perittolur; addita dissert. Fahii Co-
lumnœ de glossopetris (F. Fab. Co-
LONHA,JX, 3-i5), Rome, 1747;
ibid. , i^fi-i ou 17^) , ir-4°. L'édi-
tiou de 1747 ne contient que quatorze
rilanchcs de pétriticalious, tandis que
a suivante en renferme vingt-huit ,
ou plutôt trente , puisque les planches
numérotées 1 1 et u3 sont répétées { 1 ).
— Xavier Scilla , numismate, fils
du précédent , cultiva atusi la pein-
ture dans le même genre (nie son
père ; il est ai outre auteur de l'ou-
vrage suivant : Brève notizia di
monete pontificie antiche e modrr-
tuf y sino aile ultime dell anno xr
del pontefice Clémente XI , Ro-
me, 1715 , iii-4*\ : il ne s'y bor-
ne pas à décrire les monnoics des pa-
pes ; mais au lieu de digressions étran-
gères à son sujet , on aurait désiré
qu'il eut enrichi son ouvrage de plan-
ches représentant les monnoics dont
il donne la description , rangées dans
un ordre chronologique. V. la Itibl
de Fou ta 11 in i , avec les Notes d'A
poit. Zeno, Il ,*o0. P-s. et \Y — s.
SUOPl'JUS (Gaspar Sciiopp,
connu sous le nom latin de ;u) j , sa-
vant grammairien et philologue, mais
1*1111 des écrivains les plus satiri-
ques et les plus emportés (pu aient
jamais paru, naquit, le 97 m.ii
r"i7<>,àJNcuniarcli dars le Palatinat,
(i" I -*«»l»f«-t i|r «■•• |« m- •■»! i'f pinii\rr |iar il'
«■•■■■•-• ti.ii«-in« dm i ir«. inir !■ » l-«»i!« « « i Ji .••»n
lii .it mu.» mu* TTainiftil i.- « rii>;i« <iu t\e\ i «i I t- il-
«■■"I p« «|iii ••fit rti \ ■■■ , ri 11' 11 lui i|i 1 ;• 111 fli- I « 11.1-
fiif- . f- ■fiitm lu .1111 -iip [r .-i 1 » i. ■••ili ua.< ut ■ -i
1 i-rr 4 « rtll' • |i."|lll < - \- *
. • Il 1 '•lii ■ r| .nli ■■ .■! |i- 1 1 ,. 1 >-|Hfci -ili'l » S ■
|*i ■ • «1 1 1 il ■ ■ '.il'- !■;••-
290
SGI
(3), d'une famille obscure (4). Ses pro-
grès dans les langues anciennes le firent
bientôt connaître. 11 n'avait pas i ^
ans quand il publia des vers latins qui
méritèrent l'approbation des connais-
seurs ; mais , avec ses talents, se dé-
veloppaient cet orgueil que la culture
des lettres ne put jamais adoucir, et
ce penchant pour la satire qui devait
occuper et troubler sa vie. Dès qu'il
eut terminé ses cours , il entreprit des
voyages , dans le dessein de perfec-
tionner ses connaissances. Il se trou-
vait à Ferra re, en 1 5g8 , quand le pa-
pe Clément VIII vmt prendre posses-
sion de cette ville, et il y publia le
Panégyrique du pape et celui du roi
d'Espagne. Scioppius suivit à Rome
le pontife, qui s'était déclaré son pro-
tecteur, et ne tarda pas d'abjurer la
religion réformée. Le titre de cheva-
lier de Saint -Pierre devint le prix de
sa réconciliation avec l'Église ; et , peu
de temps après, il fut créé comte
apostolique de Claravalle. Divers
Traités sur l'autorité du Saint-Siège,
sur les indulgences et les jubilés , si-
gnalèrent les premiers instants de sa
conversion , dont il expliqua les mo-
tifs dans un écrit particulier : mais
les études théologiques ne pouvaient
Sas l'occuper tout entier ; et il publia,
ans le même temps, avec une édition
de Varron , des Notes sur Apulée et un
Commentaire sur les Priapées (5). Il
(31 I/abbé Joly croit que Scioppius fait d'ïn-
gnUtadt ; niait il ne donne pu» l« motif sur lequel il
se fonde.
(4^ Scaliger, dont il «Tait attaqué la généalogie,
ne manqua pas de lui reprocher la bassesse de sa
nais*uricr; mai* Scioppius soutint qu'il était d'une
famille noble tombée dans la misère et l'obscurité
par Ir malbrur de* temps ; et il publia même une
attestation de la chambre apostolique, de laquelle
il résulterait qu'il était gentilhomme.
(5) L« première édition des Priapées , avec le
Commentaire de Scioppius, est de Francfort, r6o6,
in- la de i-6pag. La meilleure est celle de Padoue
( Amsterdam ), 1664 , in-8°. de 175 pag. . augmen-
tée des noirs de Jns. .Scaliger, et de Fred.Linden-
rjng. On peut consulter, poux p|oj de détails, le
Mm'iutl ./« lihtvirt de M. Brune*.
SGI
désavoua dans la suite ce Com
taire, qui faisait plus d'honneur ■
érudition qu'à ses moeurs; mais :
rait été bien fiché qu'on ne l'en
pas l'auteur. Scioppius s'était i
tré jusqu'alors , l'un des plus gi
admirateurs de Scaliger: il d
tout - à - coup son ennemi le
acharné. Il ne put lui pard<
quelques plaisanteries sur son
juration; et la fameuse Lettre d
vaut professeur de Leyde à De
lui fournit l'occasion de se vengt
Scioppius se fut borné, dans
Scaliger hjrpoboliniœus , k dé
trer la fausseté de la généalog
son adversaire, et à faire une ji
rigoureuse de ses ridicules pr
tions , on aurait pu , en faveur i
vérité, lui pardonner la vivacit
traits lancés contre son advers
mais, dit naïvement Baillet (/u,
des savants ) , il outrepassa , dai
ouvrage, les bornes d'un corre*
de collège et d'un exécuteur
hautes-oeuvres. La vanité de Sca
ne devait pas empêcher de rc
naître les talents supérieurs e
services importants que ce grand
que avait rendus aux lettres; et S
pius eut, de plus, le tort împai
nable de confondre dans sa 1
tous les Protestants , et même
sulter Henri IV, qui, par Véi
Nantes , leur avait accordé la Jil
de conscience. Son libelle fut J
gnal d'une lutte dans laquelle i
pour défenseurs le P. Matma
quelques autres de ses confrères
les Querelles littéraires, par F
lrai!h,tom. icr.).En i6o8,Scio|
{>ublia huit nouveaux écrits tous <
emand, contre les réformes. Il
l'année suivante , un voyage en .
magne. En passant à Venise , il r
visite au fameux Fra-Paolo ( J
Sarpi), qu'il tenta de ramener au
SCI
ti de la cour de Rome. Celui - ci, pi-
que de ci-tle démarche, le fit arrêter;
et il expia , par quelques jours de pri-
son , le tort de s être mêle' de la que-
relle des Vénitiens avec le pape Paul
T. L'accueil flatteur qu'il reçut à la
d'Autriche le dédommagea de
ce contretemps. L'empereur le nom-
ma conseiller aulique, et le créa comte
palatin. Ce fut eu 1G11 que Sciup-
piiu publia Y Ecclesiasticus , dirige'
principalement contre Jacques Irr.,
roi d'Angleterre. Il s'y permit de tels
outrages à la mémoire de Henri IV ,
que le parlement de Paris le fit brû-
ler par la main du bourreau, le x\
hqv. 1612. Ce libelle fut également
livre aux flammes à Londres , et rail-
leur fut pendu en rlligie. A sou retour
m Italie ,Scioppius répondit à Duples-
sis-Murnay , qui avait prit la défense
no roi Jacques; mais bientôt, ennuyé
un «é'our de Rome, il partit pour
l'Espagne, vers la fin de 16 1 3. 11 vit,
pour la première fois , à Madrid , la
Minerve de Franc. Sanchez ( /'. ce
nom • le meilleur ou\ rage de gram-
maire publié depuis la renaissance
ÔVs lettre*, et qu'il a contribué beau-
coup a faire cofinaître. Un soir qu'il
rentrait chez lui le i\ mars 1O1.J ),
le* prn> de raniliassadnir d'Angle-
lerre le chargèrent à coups de bâton,
par ordre de leur maître. Sciopnius ,
ne vovant plus de sûreté pour lui eu
Espagne, s'enfuit à lugnlstadt, où il
publia son Le palus lutro , pour se
vmger île l'a ni lus sa (leur qui l'avait
f*«t maltraiter. Il écrivit ensuite rmi-
tre Gruiiboii , uuuveau défendeur du
roi d'Angleterre, et contre les pro-
b-*UoU d'Allemagne. 11 revint eu Ita-
lie ra itii~ ; et, no vaut imposer m-
lerjre à tes niuemis , il mit au jour le
Bmtnl des diplômes et des lcitics
qu'il avait kn.iu des papes et des pi in.
oa catholiques, avec la liste de ses
SCI agi
ouvrages imprimes , qui s'élevaient à
quatre vingt-quatorze, quoiqu'il n'eût
Çuèreque^oans. 11 s'établit, en 1618,
a Milan, et continua de signaler, con-
tre les Protestants , un zèle si furieux,
qu'il alla jusqu'à dire qu'on devait
les c\tcrmincr tous par le fer et par
le feu, sans épargner les enfants, qui
seraient , par ce moyeu , arraches à
l'hérésie ( V. le Classa u m belli sa-
cri). Fatigué de cette sanglante polé-
mique, il parut y renoncer pour s'oc-
cuper de travau\ plus utiles. La lec-
ture tle la Minerve de Sanchez, qu'il
avait rapportée d'Kspagne, avait ra-
nime' son goût pour les études phi-
lologiques ; et il publia surccssivc-
nicut plusieurs ouvrages de grammai-
re très -estimables , rt qui peuvent
être encore consultés a\ec fruit. Une
vie si paisible ne pouvait convenir
loug-teinps a un homme d'un caractè-
re aussi > 1 oient Dans un voyage qu'il
fît , ni iG'to, à Ratisbouue, où il avait
sollicité de la diète une pension pour
ses services , sa requête fut renvoyée
aux confesseurs des princes , dont l'a-
vis ne lui fut pas favorable. Irrite
d'un refus qui lui paraissait l'injustice
la plus ré\ ol tante, il se vengea des torts
vrais ou supposés de quelques jésui-
tes , sur la .société tout entière, dont
il devint l'ennemi le pins furieux ,
après en avoir été' long-temps l'apo-
logiste et le défenseur. I#es premiers
libelles qu'il publia contre les Jésui-
tes parurent sous des noms emprun-
tes ; mais , v\\ \(\\ \ , il jeta le mas-
que, et les attaqua de front, dans
I' islrohtzia eeclesinslica. Il les har-
cela depuis, dans plii.sieurs libelles,
qui 11e relièrent pas s.nis réponse, et
«it'lit il serait aiissj pénible que fas-
tidieux île donner ici la uoiueiiclatiire.
Scinppius, oblige <lc quitter Milan , et
cr.iignaut pour sa \ie, troirta un
asile à Padoue, ou il s'occupa de
19..
'M)K
SCI
1
coin nirij ter l'Apocalypse. Il écrivit
ai: cardinal Mazarin , dont il roulait
se taire un protecteur contre ses en-
nemis , « qu'il n'y avait jamais eu
» ni jure ni docteur de l'Église qui
» eût micîi v entendu la sainte Écri-
» turc et plus assurément connu, par
» icellc , la fin du inonde et les sc-
») erels de l'Apocalypse que lui ( V.
» le Mascurat de Naudé , pag. .\56
» .(>) \ » Scioppius n'était pas dé-
sabusé di es revej ies , quand il mou-
rut à Padouc, le 19 novembre i^4ï)
(7), laissant un nom odieux aux.
Protestants comme aux. catholiques.
Doue d'une mémoire prodigieuse ,
quoiqu'il se plaignît d'en manquer ,
d'une grande vivacité d'esprit, d'une
éloquence naturelle et d'une ardeur
infatigable pour l'étude, Scioppius
serait compte parmi les hommes les
plus distingués dans les lettres, s'il
eut fait un meilleur usage de ses ta-
lents. La violence de son caractère et
sou excessive vanité ont fcrmélesycux
sur son mérite; et jusqu'ici aucun cri-
tique ne lui a rendu justice. Cepen-
dant Scioppius était le premier gram-
mairien de son temps. Peut-être, dit
Arnauld, personne n'a su mieux que
lui les finesses de la langue latine ;
mais il était si pointilleux, qu'il ne
souffrait pas qu'on détournât le moin-
dre mot du sens dans lequel on le pre-
nait à Rome, dans les meilleurs temps.
Aussi trouvait-il des fautes , uou-seu-
lenient dans les ouvrages des moder-
nes qui se piquaient de bien écrire eu
laïin , mais jusque dans Ciccrmt et
Onintilicn. Scioppius est un des écri-
vains les plus féconds qui aient existé.
On trouvera, dans le tome x\xv des
(tï* II rcri\it ii Vn*MM4, If ?o P'viier \t\'i\. qu'il
trm iti|l;iit * 1 ( «luire i-n «vfli'inc l'.irf i»roi»li<-! hiih-.
I. Hic f.rltif <-«l iiiiprtuii'f parmi c» llr» J»> Vosmiii .
■7 'I hi-nasjpï n-1115 -ir.prrii(l ty\f SciuppitK Pif
iii'iuiiir- <|.,r.- I". .! m- ?.'.*..: T!..iuia*. Vi.y. le Gjm-
nai.ui,i /'ufuii/;um, j». \().\.
SCI
Mémoires du P. Niceron , les titres
détaillés de ses ouvrages, au nombre
de cent quatre , avec la liste des seize
noms différents sous lesquels il s'est
caché à la tète de ses divers libelles
(8). Indépendamment de ses Notes
sur Phèdre et Apulée , et de ses
Editions de Va non et des Lettres
de Symmaque, on citera de lui:
I. rerisimilium libri quatuor, in
qidbus multa veterum script orum
loca emeiidantur > augenturet illus-
trant ur, Nuremberg, i5t)5; Amster-
dam , iCG'i , in-8°. II. Suspectarum
lectiomim libri quinque , in quitus
ampliàs ducentis locis Plaulus,plu-
rimis Apulcius , Diomedes gram-
maticus et alii corriguntur, ibid. ,
i5ç>7 ; Amsterdam , i(>6{ , m - 8°.
Les Observations de Scioppius sout
contenues dans une suite de lettres
adressées aux savants les plus illus-
tres de l'époque. III. Dearte critied,
et prœcipuè de alterd ejus parte
emendatrice , quœnam ratio in la-
Unis scriptoribus ex ingenio emen-
dandis observari debeat commenta'
riolus y ibid., 1S97; Amsterdam,
1OC1, in -8°. C'est dans la préface
de cet ouvrage que Scioppius donne
de si grandes louanges à Jos. Scali-
ger { Voy. ce nom). IV. Elementa
philosophiœ stoïcœ moralis , Maïcn-
ce , 1O06 , in-8°. Cet ouvrage esl ap-
puyé sur des extraits de Séneqne, uc
Cicéron , de Plutarque et des autres
anciens auteurs. V. Scaligcr typo-
bolymœus, hoc est, Elenchus épis-
tolec Joan. Bnrdonis , pseudo-Scalt-
geri, de vetustate et splendore çenr
tis Scaligerœ , ibid. , 1607 , in - 4e-
de \nç) feuillets. C'est la violente
sa î ire dont on a déjà parlé, et q»û
devint la cause d'une querelle dans u-
(R1 J<>!y, «lum ««■» Rtmarijttrs %ur le Pidkm.-b
tfjylc, a' fait qndipiei cumrdioni ci Mldiliuaaàb
ibie deNietron.
J
SCI
quelle les règles de la décence et de la
modération furent également violées
de part et d'autre. VI. Ecclcsiaslicus
amloritaii ser. D. Jacdbi , magnœ
Brilanniœ reps, oppositus, Hartl>crg
[q\ 1611 , in-4°. de 565 pag. VII.
CoOjrrium regium , ser. D. Jacoho
mutçnœ Britanniœ régi , graviter
ex ocuiis laboranti , omnium catho-
Lcorum nomine , gratœ voluntatis
cmusM , muneri missum ; imà cum
srntmgqiate de cullu et honore ,
1G11 , in-8°. de u-ji pag. Le fron-
tispice de ce libelle a été renouvelé
<a 1616. VIII. Grammatica philo-
sopkica shre institutiones gramma-
ùcœ laiinœ ; avec une préface de
rrirris ac novae grammaticœ la-
fia* origine , dienitate et usu ,
Milan. if)?8, in-H".; nouvelle édi-
tion augmentée , par P. Soi venins ,
d'après les manuscrits de l'auteur ,
Amsterdam , iM{ , in-8<\ ; avec de
nom elles add irions, Francker, 1 704 ,
la-H». Cette grammaire , rédigée d'a-
hrb les princîiics de Sauchez , est
l'ouvrage le pins utile qu'ait public
Sriuppius. et celui qui doit lui m cri 1er
un umu bonorable parmi les gram-
mairien*. IX. ( Sous le nom de Pas-
sus Grosippus ) Paradoxa lit te-
in qitihus multa de literis nova
contre Cicenmis , Farronis, Quine-
tihani, alinrumque literatorum ho-
mùtum tant vetrntm quam recen-
tirwitm , sentent iam disputant 11 r ,
Vîbn. iCnX ; Amsterdam , i(i"»j) ,
i.*ir\ X. ' S'.ms le nom île Warian-
fiv a Fanri Auctarium ad grain-
mmUetm philosophie am e jusque ru-
fitmna* , Milan \iri<)\ Amsterdam,
l'ifij , »v8 ». XI. .4rcana sorietatis
Je%u , fmldico bono vulgata; cum
SCI
ag3
• • ». • r ■ • .rftt ra'i mi ••• i|iM- f « |ih> »i infini.
f *.. m M» '.fif.r . f«r> « '1 ^ii.<|mi'ii,: , mi'. J..I»
■*'■■ V- ■- I • »»»■ rirJUiauit iLisii U 1mnh|».|i- imli.
appendicibus utilissimis , if>35, iu-
8°. de 34 1 pag. , traduit eu fiançais
par Jean Le (ilerc, dans le Supple'ui.
aux MêmciiX'S de Trévoux , i-oi",
in-8'1. XII. Consultât innés de sclw-
larum et studiorum ralione , deque
prudent iœ et éloquent Lv parandiu
modis , Padouc , 1 (ÏMi , in - 1 a de
1 1* pag.; Amsterdam, i(i(jo, i(K>5,
in-o°. ; inséré dans dillérents Recueils
de dissertations mu* le même su jet. Le
P. Inchoilér , sous lu nom d'Eu g. La-
vanda , a critiqué cet ouvrage dans
le Grammaticus Palephatius sive
nugivendulus , etc. . ili'U), in-i-.i.
XIII. Mercurius quadrilingiûs , id
est linguarum ac nominatim lati-
nœ , germanicœ , grœccu et hehrrja> ,
nova et comjx-ndiaria discvndi ra-
tio , Baie, \(>3~. , iii-8*1. (ICU71 pag.
XIV. Des Notes sur la Minerve de
Sanchez; imprimées pour la première
fois, à Padouc, en îO'tt, et reprodui-
tes dans les diverses éditions de la Mi-
nerve. On a le portrait de Scioppius,
qu'il lit giaver , eu ilun , à Rome ,
avec nue inscription dnus laquelle il
se déclare l'ami des î»ens de bien , et
Pad ver.sairc implacable des niée liante.
Le P. Ciarasse a ]>id»lié quelques ou-
vrages sous le nom d'André Scitqt-
pius, frire de Gasnar ( F. Garism:,
XVI , \'>r ). InaépeiHlamment tles
auteurs dé|â citc's , on juiit consulter
le Dût. de Ra\Ie, l Onomasticon
de Sa\, et nue curieuse Lettre de
(iroslrv , dans le Journal encvclo-
pédique , 1-7-, vi, 3,jo-3i «*t :">«>">-
u- ' \V— ».
SCÏPION r pL -di.ii ^.ConM:i.us\
dfictndant d'une des quatre bran-
else< de Tanticpie maison des (îorué-
Iici^'iJ, fut le premier qui rendit
'I ( • • fjin'l • I I |iu }■■■• 'f^l* il I» ^ l.t >llll|l|» , |^a
S].i|ii^Hit •■«•« . \r% Hiillii"* i'l 1» • Si iiiii> \\ \ i ut rti
• -«il 1 iji « I». (,tit m ),-,% S( j|iti| 1 . « <ir ••!. l«i.. !I|«iii1j
•!•■. r>>ri.i-?tii< |||.i-i.. fi, , • • n< l".||. «]', ■<><!•-. ipn
u 'l'I'-*! ar<i«ifMI | • ni
tir
111
I fatal br.
394 SCI
historique le nom de Scipion , déjà
célèbre par un exemple touchant de
pieté filiale. 11 lut donné originaire-
ment à un jeune homme de la même
famille, qui avant un père aveu-
gle lui servit de bâton de vieillesse ,
scipio. P. Cornélius Scipion fut éle-
vé à la dignité de maître-général de
la cavalerie , sous la dictature de Ca-
mille , Tan de Rome 36o ( 3g4 av-
J.-C. ) , qui fut marqué par la prise
de Veies. Cette ville était alors pour
Borne, resserrée dans d'étroites limi-
tes, ce que Carthage et Numance
furent plus tard pour elle dans tout
le développement de sa puissance.
Les deux années suivantes , Scipion
fut revêtu du tribunat militaire, avec
le pouvoir consulaire. Dès ce mo-
ment, le nom de cette famille ne
cesse de figurer dans les premières
dignités de la république P. Corn.
Scipion , fils du précédent , lut élevé
à l'édilité curule, l'an de Rome 389
( 365 avant Jésus-Christ ) , lors de
la création de cette dignité en fa-
veur de l'ordre des patriciens. 11
eut deux fils, dont l'un, Lucius Cor-
nélius , fut consul , l'an 4<>4 ( 35o
avant J.-C.) , et l'autre, P. Cornélius,
fut choisi, la même année, pour maî-
tre de la cavalerie, par le dictateur
L. Fuiius Ca mi 11 us. — Scipion ( Lu-
cius Cornélius ) , surnommé Barba-
tus , arrière-petit-fils de l'édile , fut
consul , l'an 456 ( 298 avant J.-C. ),
et remporta sur les Étrusques , à Vo-
laterra , une victoire sanglante , mais
peu décisive. Son tombeau , le plus
ancien monument sépulchral auquel
on puisse assigner une date approxi-
mative, offre l'inscription également
la plus ancienne qui existe en langue
latine. Ce mausolée fait partie des
richesses du Musée Pio-Clémentin ,
à Rome. L'inscription porte que Sci-
t pion Barbatus fut édile, censeur, con-
SCI
sul , qu'il s'empara de plusio
ces dans le &mniiim, et
toute la Lucanie , dont les h
lui donnèrent des otages. — .
( Lucius Cornélius ) , fils di
dent, parvint au consulat,
( 239 avant J.-C. ), la seconc
de la première guerre puniqu
gé de la conquête des îles <
et de Sardaigne , alors ocoi]
les Carthaginois , il réussit d
double entreprise ; mais sa
tion , son humanité , l'honoré
que ses victoires. Après la pi
bia , en Sardaigne , il fit de
ques obsèques au général <
nois Hannon , qui avait pe'r
fendant courageusement cet
importante : lui-menie con
pompe funèbre. 11 se fit 1
chérir des insulaires , par s
qui formait un contraste h
avec la cruauté des Gartha
semble qu'il y eût déjà dans
tère des Scipions , une doue
urbanité qui n'était pas en<
les mœurs romaines. Corn
S ion , après avoir reçu les
u triomphe , fut élevé à la
l'an de Rome 496. Ses ve
attestées par cette inscriptio
qu'on a trouvée avec le toi
Scipion Barbatus , dans la
de cette famille : On s'acca
ralement à dire que Luciu
fut le plus vertueux parm
nëtes citoyens de Rome.
Barbatus , il fut consul
censeur parmi vous. Il c
Corse et la ville d'Aleria :
avec raison , un temple à
te. — ScinoN ( Cneus C<
surnommé Asina , fut éie\
sulat, l'an 494 de Rome ( :
J.-C. ), avec le célèbre Du
ce nom , XII , 192 ). On d
jours voir des Scipions dan
SCI
larUiage. Celui-ci présida,
lUèçue , a la construction
rvedleuse , par 5a célérité ,
:re flotte de pierre Qu'aient
Romains. 11 mit à la voile
ius 9 à la tête d'une esca-
ept vaisseaux , pour pren-
ne les mesures nécessaires
de toute la flotte. Attiré
itants de Lipara , qui of-
li livrer leur île , il se dé-
a route , et fut enveloppé
>tte carthaginoise. Il se
se défendre , lorsqu'à ttiré
«au du général ennemi ,
ted'une entrevue (2) il fut
ier avec tous les officiers
magnaient 9 et conduit a
Il ne paraît point qu'il
té avec cruauté par les
is. Rendu à la liberté , l'an
avant J.-C. ) , par suite
i de Regulus , il fut revêtu
rs d'un second consulat,
près , Tan de Rome 5oo
t J.-C. ) , et eut le bon-
*r son désastre de Lipa-
ndant maître de plusieurs
Sicile, outre autres de
a plus importante des pos-
1 Carthaginois dans cette
1 \ieissitudcs ont fait dire
a lime : a Qui se serait
voir le même homme d'à-
fdé de douze faisceaux ;
argé de chaînes par l'cn-
lis quittant ses fers pour
• le commandement suprê-
Scipion Asina eut un fils,
pari* point de rHlt aVnii«-re rir-
rifr* fiar Tif*-I.i\r, H qui m qiii*l-
raiwin|«UI»ir. I> Mgr lukturieit dit
1 flitlr tir S< ipi<m fut cm r|"|q>< «•
tltatil*H«. dail* lr |M»rt de Llparai ;
mfr »r «auta à t«-rrr. »t que le rou-
ât rrmdit Mil runroii» ,1'ultb..
SCI 195
P. Cornélius , qui , pendant son con-
sulat , l'an de Rome 533 ( 11 1 avant
J.-C. ) , fit avec succès la guerre aux
pirates de l'Istrie , et mourut sans
postérité. D— r— h.
SCIPION (C*rÉus-Coiiif klius), sur-
nommé Cahrus , (ils de L. Corn. Sci-
pion , le conquérant de la Sarcla igné
( Voy, l'article précédent ) , nommé
consul , l'an de Rome 53a ( 111 av.
J.-C. ) , seconda dignement le célèbre
Marcellus , son collègue {V. ce nom 9
XXVI , 5ç)3 ) , dans la guerre contre
les Gaulois Cisalpins ; s'empara d'A-
cerres , et vint assiéger Milan , qui
fut emporté , lorsque Marcellus vint
le joindre. Mais c'était en Espagne
que Scipion devait trouver sa gloire
pendant la seconde guerre punique ;
c'était la aussi qu'il devait trouver
son tombeau. Parti des embouchures
du Rhône , l'an 536 ( a 1 8 av. J.-C )9
avec la flotte que lui avait conûée le
consul Publius , son frère, pour aller
combattre les Carthaginois , en Es-
pagne , il opéra cette puissante diver-
sion , qui devait sauver Rome, cons-
tamment vaincue par Annibal , dans
le sein de l'Italie. H aborda a Em-
pories ( dans le Lampourdan ) ; et
conquit toutes les villes de la côte ,
depuis les Pyrénées jusqu'à l'Èbre.
Celles qui se rendirent volontairement,
furent traitées par lui avec la modéra-
tion et la douceur héréditaires dans sa
famille. Hannon, frère d'Annibal, vint
à sa rencontre. Scipion le vainquit
près de Cissa , lui tua six mille hom
mes , et le fît prisonnier. L'occupa-
tion de Tarragone, où il établit ses
quartiers d'hiver , couronna digne-
ment cette glorieuse campagne. II ou-
vrit la suivante par une grande vic-
toire navale remportée, aux embou-
' Iit. 1**. de» Saturaal. ' iiihu ap- dant la |»|are publique . m numéraire, ou !a dut r!»
ira*!** d'\MM fyt douur à i arur- m fille , ou f« pr.i d'ua tlwtfip qu'il \e«iit d'«-
vre ap'tl fit pactT aur va» «imt «lietrr.
I
jQfi SCT
cliuuv.dc l'Ebrc, sur Asdiuljul , aiitic
Itère d'Annihal. (Ici te joiu'iice , dans
laquelle Cncus suppléa par sou habi-
leté à l'infériorité ou nombre, décida,
pour ainsi dire ,<i:i sort de toute cette
guerre punique. Asdmbal ne put pas-
ser en Italie : ce qui aurait été pour
Rome , à cette époque, le signal ac sa
?crtc. Les Carthaginois virent ainsi
eurs plans et leurs espérances du co-
te! de 1* Espagne complètement anéan-
tis , tandis que les Romains devin-
rent tout-à-coup maîtres de la mer
septentrionale et des cotes adjacentes
de la Péninsule. La flotte victorieuse
de Cnéus s'avança devant le port de
Cartliagène , dont ses troupes pillè-
rent les environs, et brûlèrent les
faubourgs. Elle poussa même jus-
qu'à Longuntica , où Asdmbal avait
fait d'immenses approvisionnements
pour l'écpiipemcnt de la marine Car-
thaginoise. Les Romains enlevèrent
tout ce dont ils avaient besoin, et brû-
lèrent le reste. Delà Cnéus passa dans
l'île d'Ébuse ( Iviça ), on il recueillit
i.n immense butin. A peine remonté
sur ses vaisseaux, il vit arriver les
députés des îles Baléares , qui deman-
daient la paix. De retour à Tarrago-
nc , il reçut la soumission de plus de
cent vingt peuples espagnols , qui lui
donnèrent des otages. Alors , croyant
pouvoir s'aventurer dans l'intérieur
du pays , il s'avança jusqu'aux défi-
les de Gastulon , et força par ce mou-
vement Asdmbal à se retirer dans la
Lusitanic, sur les bords de l'Océan.
Ces succès , dus à la politique modé-
rée de Cncus autant qu'à ses talents
guerriers, rendirent son nom égale-
ment cher aux Espagnols , et redou-
table aux Carthaginois. Alors ( l'an
de Rome 53-;, ai 7 avant J.-C. ). il
fut joint par son frère Publius; et,
puisque désormais ces deux généraux
vont, par une sorte de fraternité de
SCT
gloire et de malheur , avoir part aux
mêmes triomphes et aux mêmes dé-
sastres, nous renvoyons , pour ces
faits à l'article suivant. Mais Cncus
devait survivre à son frère; et il con-
vient de présenter ici les circonstances
de sa mort. Après s'être sépare de Pu-
blius, il s'était dirigé contre celle
des armées carthaginoises que com-
mandait Asdrubal. Déjà les Cekbé-
riens, qui faisaient la principale force
de Cnéus Scipion , l'avaient aban-
donné. La nouvelle du désastre de
Publius ne lui était pas encore par-
venue; toutefois il ne put guère en
douter, lorsqu'il vit arriver contre
lui l'armée de Magon et d'Asdrubal,
fils de Giscon , que son frère avait eu
à combattre. Comparant lepetit nom-
bre des siens à l'effroyable multitude
des ennemis, il prit le parti de la re-
traite ; mais , atteint dans sa marche
parles Carthaginois, il n'eut que le
temps de se retrancher à la hâte der-
rière les bagages de son armée, sur
une éminenec que la dureté du sol
empêcha d'entourer d'un fossé, et que
sa nudité rendait accessible de toutes
pirts. Dès que les ennemis eurent
forcé ces faibles retranchements ,ks
Romains découragés leur opposèrent
peu de résistance. Quant à Cnéus Sci-
pion , il fut tué, selon les uns, suri'é-
minenec, à la première charge des
ennemis ; suivant d'autres, il fut brûlé
avec un petit nombre des siens, dans
une tour voisine du camp, où il s'était
réfugié. Cnéus et son frerc ne furent
λas moins regrettés des habitants de
'Espagne que des Romains eux-mê-
mes^ mais les habitants donnèrent sur-
tout des regrets au premier; car étant
venu dans cette province avant Pu-
blius , il les avait gouvernés plus lot**
temps ; et , selon l'expression a»
RolJin, il avait, pour ainsi dire»
pris les devants dans leur affectioa,
I
1
SCI
uuant , le premier, des preu-
otes de sa justice et de sa
»( i ).Valère-Naxime et Sé-
cJeut une circonstauce bien
de sa vie. Ce vertueux ca-
iu milieu de ses victoires ,
sénat de lui envoyer un sue-
en représentant qu'il avait
nubile , et qu'il était néces-
il se transportât à Ruine,
miroir à sou établissement,
pour ne pas priver la répu-
» services d'uu général aussi
ereba , de concert avec les
de cette illustre famille, un
a tille de Cneus Sri pion , et
esor onze mille as ( environ
cinquante francs) pour lui
doL Seucque observe que ,
rmps, une pareille somme
■ iulli à la fille d'un atl'ran-
acheter un miroir. 1)-r-r.
ON (Pcblil's Cornélius ),
précèdent , nommé consul ,
. 53<î, ( u 1 8 avant J.-C.) , la
année de la seconde citer-
ne, eut ai part» gc le dé-
it de I" Espagne , ou les Ro-
ulaient que serait le théâtre
de la guerre , ne soupçon •
Ti*Aniiibal pût le trans-
talie. Seipion, arrive à
? avec une flotte de soixante
. une armée de vingt-quatre
nmes , apprit que le général
lois avait passé les Pvré-
te nouvelle l 'alarma peu : il
ju'Aniiilial serait arrête par
uia; mai* ou s;iît coinmeiit
de ce grand capitaine dc-
« 1rs calculs de ses ennemis.
+ de cinq cents cavaliers ro-
f r —.—imrj- rnvirun »r|it «u< m I.-j'i-
• J « avaif rtr riiTfiyr <L*ii* Ir ui*'«ft «I «'«"-
4» I •* »*»i. 11*1 «««Ml J -(.. . M ll|"fl
rtvrr ajrrr« Ir di>m« |ilhm dr l'an "»Ji
k*i ' i«i U «ItrMr aOim lk •"H oun-
ut n •« n<«iHi)< a h irplir**» [ 4't
SCI O07
mains,qne Scipi on envoyait en recon-
naissance, rencontra un pareil nombre
de cavaliers Numides, et fut vainqueur.
Ce succès inspira autant d'ardeur que
de confiance au général romain ; mais
son adversaire, qui redoutait l'habileté
de Seipion , redoubla de célérité pour
éviterde le combattre; et ce dernier ne
put atteindre l'endroit où les Cartha-
ginois avaient traversé le Rhône, mie
trois jours après leur passage. Pubtius
Seipion sentit alors que son devoir le
rappelait en Italie. Après avoir con-
fié deux légions et vingt vaisseaux à
son frère Cnéus , pour aller porter la
guerre en Espagne ( V. l'article pré-
cédent ) , il quitta Marseille et fît voile
vers Pise en Étrurie , avec le reste
de son armée. En traversant cette
province , il joignit quelques troupes
aux ordres des préteurs chargés de
combattre les Boïens , et gagna les
bords du Tésin , pressé d en venir
aux mains avec Annibal , qui avait
déjà franchi les Alpes. Le général
carthaginois eut peine à croire que le
consul, qu'il avait laissé aux Rouchcs-
du-Rhône, eut sitôt passé le Pô ; et
Seipion pouvait encore moins se figu-
rer qu'Annihal eût en si peu de temps
fait de tels progrès en Italie. Ces deux
généraux, selon Titc-Livc, sans se
connaît iv personnellement, étaient pré-
venus d'une certaine admiration l'iiu
pour l'autre. Rien n'était plus illustre
«me le nom d* Annibal , depuis la prise
de Sagonte ; et celui-ci , à son tour ,
concevait une grande idée de Seipion
par cela seul qu'on avait choisi ce
consul de préférence pour le com-
battre.. Avant la bataille, Seipion
adressa à ses soldats une harangue
que Titc-Livc donne avec une pro-
lixité qui la rend invraisemblable ;
mais on sent , en lisant PoWbc ,
que le consul a dît parler com-
me le rapporte cet historien si vé-
ag8 SCI SGI
ridique et si judicieux. On y voit le pays entre le Tésin et ce f
mie Scipion était persuadé que les n'a pas songé que la défectû
Romains ne pouvaient trop tôt en Insunriens, et la supériorité
venir aux mains avec Amiibal , et que cavalerie Numide , forcèrent 1
s'ils sortaient vainqueurs du premier sul à ce mouvement rétrograde,
combat , ils auraient d'abord terminé avoir échappé , par cette marc
la guerre. « Pensez-vous , leur dit-il , pide, a la poursuite de l'enn<
» aue j'eusse abandonné la guerre établit sur des hauteurs, au-c
» d'Espagne , où j'avais été envoyé , la Trébie , un camp bien fortifi
» et que je fusse venu vous join- sans crainte d'être attaqué, ils
» dre avec tant de célérité et d'ar- des renforts. Malheureusement*
» deur , si de bonnes raisons ne m'eus- forts étaient conduits par faut
* sent persuadé que le salut de la ré- sul , Sempronius, guerrier pn
» publique dépendait du combat que tueux, qui, malgré les sages rq
» nous allons livrer , et que la vie- tarions de Scipion , se laissa
» toire était assurée? » Ce discours , dans une embuscade , et perdi
soutenu de toute l'autorité de l'homme bords de la Trebie , une batail
qui le prononçait , et qui d'ailleurs , plus décisive que celle du
ajoute Polvbe , ne contenait rien que Eclairé par sa défaite, le p
de vrai , lit naître dans tous les sol- Scipion s était convaincu que
dats un ardent désir de combattre. On moyen de vaincre Annibal
peut lire à l'article Annibal (h, a 1 4). triomphant , était désormais c
quel fut le résultat de cette journée du le combat pour le laisser co
Tésin. Polvbe, en la racontant, ne ses forces et ses ressource
présente aucune reflexion critique con- l'inaction. Ici, du moins,
tre les dispositions du général romain, rend justice à Scipion : sa 1
Folard reproche à Scipion de n'avoir l'empêcha d'agir pour répare
pas fait combattre l'infanterie romai- sastre de Sempronius ; ce ne 1
ne , qui était la meilleure et la plus la fin de la campagne suivant
disciplinée de l'univers : mais il au- de Rome ,217 avant Jésus-*
rait fallu auparavant prouver que qu'il put rendre de nouveai
Scipion pouvait faire autrement que vices à sa patrie. Les victo
d'accepter un combat de cavalerie, Cneus Scipion , en Espagne,
et qu'il aurait eu le temps de faire enfin ouvert les yeux du sér
avancer ses légions. Au reste , le l'importance d'une diversio
consul montra, dans l'action, un cette péninsule. Publius Scipi
sang froid , une bravoure dont on coré du titre de proconsul , y
doit lui tenir compte. Blessé dange- voyé avec vingt vaisseaux c
reusement, accablé par le nombre, dre de se joindre à son frère
il ne dut son salut qu'au courage de Son arrivée , et les renforts qu
son fils , âge de dix-sept ans , qui fut nait , mirent les Romains en
assez heureux pour le dégager. ( Voy. passer l'Èbre, aue Carthage n
l'art, ci-après). Le consid surmonta comme le boulevard de ses
ses douleurs pour opérer sa retraite tes en Espagne. Les deux fr
en bon ordre au delà du Pô. Folard , partagèrent dès-lors les s*
qui blâme encore Scipion d'avoir cette guerre avec un accord
ainsiabaiidouncauxCarthaginoîstout d'intention et de vues. Se
SGI
s s'était réservé l'armée na-
et Cncus avait le commaudc-
le l'année de terre. Profitant
que les Celtibéricns , leurs nou-
allies, occupent les armes d'As-
I , Os marchent droit à Sa gon te,
rrand Annibal avait laissé les
qui garantissaient la fidélité de
pie. La campagne de l'an 538
ne (216 avant J.-C.) fut marquée
ne victoire décisive que reni-
ent les dru\ frères sur Asdru-
*t qui eut pour effet de Tempe-
•ncore d'aller joindre Aiuiihal
lir. Les Espagnols, quijusqu'a-
uient demeurés incertains en-
irthage et Rome , s'aflermi-
ou s'empressèrent d'entrer
le parti des Romains. Quand
nge qu'un succès aussi consî-
le suivit immédiatement la ba-
de Cannes , on ne peut s'em-
r de conveuir que Rome ,
te en Italie , dut véritablc-
K>n salut aux heureuses op ora-
les Scipions dans la péninsule.
autres vietoiies signalèrent la
igné de 53<> (îi") avant Jésus-
I]. Trois armées carthaginoi-
bsîrgraient la ville d'Illitiirgis
fuit déclarée pour les Romains.
et Pnhlius, se fais, tut jour à tra-
•* trois camps , ravitaillèrent la
malgré les vigoureux efforts des
aqinui*. Ils m* portèrent ensuite
rjnp d'Asdml>al , lcpliisconsi-
Irdrs trois, résolus «le le forcer,
a et Amilrar , qui comnian-
\ 1rs deux autres, se portent
ttMirs de leur collègue avec
k leurs forces. Soixante mille
ses en viennent aux mains contre
*> Romains. Les Scipions , grâce
btlrtr de leurs dépositions ri à
itianrr qu'ils inspirent à leurs
a . sont néanmoins vainqueurs.
tunuin* tuèrent plus d'enne-
SCI 199
mis qu'ils n'avaient eux-mêmes de
combattants. Une nouvelle armée, re-
crutée par les généraux carthaginois,
au sein même de l'Espagne , forme
le siège d'Intibili , autre place fidèle
aux Romains ; et ce n'est , pour les
deux vaillants frères , que l'occasion
d'une troisième victoire. Treize mille
ennemis tués , deux mille prisonniers,
sans compter les drapeaux, les élé-
phants tombés au pouvoir des Ro-
mains , font assez connaître l'impor-
tance de cette journée. Presque toute
l'Espagne alors embrassa la cause des
Romains. L'année qui suivit ( an de
Rome 54of il 4 avant J.-C.)
amena de nouveaux efforts de la part
des Carthaginois : les deux Scipîons,
attaqués sur tous les points par As-
drubal et Magon, qui avaient ob-
tenu des secours des Gaulois , furent
exposés à des dangers qu'ils n'avaient
Ims encore courus. Cnéus même eut
a cuisse traversée* d'un coup de ja-
veline ; mais ils sortirent vainqueurs
de quatre combats acharnés , dans
lesquels ils tuèrent plus de quarante
mille hommes. Ils couronnèrent di-
gnement ces triomphes eu chassant
les Carthaginois de Sagonte , dont la
ruine avait été la cause de la guerre.
Ramener les anciens alliés , s'en mé-
nager de nouveaux , entr'autres
Syphax , roi d'une partie de la Nu-
inidic, tels furent les soins qui occu-
pèrent les Scipions pendant Tannée
f>ji de Rome ( 'X\3 avant J.-C. ).
Pour augmenter le nombre de leurs
soldats, tout en ménageant le sang
romain , ils offrirent une paie à la
jeunesse rdtibcriennc ; et Ton vit
alors , pour la première fois , des
mercenaires servir sous les drapeaux
de Rome. En un mot, plus >b-
serve la conduite des deux Scipions
eu Espagne, plus on reconnaît que
ces deux généraux , trop négligés par
3 oo
SCI
les historiens , sont les premiers Cen-
tre les capitaines romains qui aient
su concevoir et exécuter un plan sui-
vi d'opérations militaires. Mais après
avoir obtenu tant de succès par l'u-
nion de leurs forces , ils crurent de-
voir les diviser pour terminer plutôt
la guerre, en battant séparément deux
grandes armées rassemblées par les
Carthaginois , qui paraissaient déter-
mines aux derniers cfl bits. Celle de ces
deux armées contre laquelle marcha
Publius Scipion , avait pour chef As-
drubal , fils de Giscon , et Magon.
Avant d'arriver à sa destination,
le général romain se vit incessamment
harcelé dans sa marche par un en-
nemi sur lequel il n'avait pas compté:
c'était Masinissa ( Voyez ce nom ,
XXVII, pag. 364), roi des Mas-
sylicns, nouvel allié des Carthagi-
nois. Tandis qu'il est , pour ainsi dire,
assiégé dans son camp par ce prin-
ce , Publius apprend qu'Indibilis ,
chef d'une ]>cuplade espagnole , est
sur le point de venir avec sept mille
cinq cents hommes augmenter le nom-
bre de ses ennemis. Prenant mie ré-
solution désespérée, il laisse son camp
sous la garde d'un faible détachement,
et vole au devant de cet autre adver-
saire. Déjà les Romains avaient l'a-
vantage , lorsque la cavalerie numide
commandée par Masinissa , auquel
Scipion croyait avoir dérobé sa mar-
che, vient tomber sur ses flancs. Il sou-
tenait vigoureusement cette attaque;
mais une troisième armée arrive et
prend les Romains en queue. Ainsi
investis de toutes parts , ils ne savent
plus de quel côté faire face. Scipion
anime les siens de ses exhortations et
de son exemple ; il se précipite par-
tout où s'offrent les plus grands pé-
rils. Guidés par un tel chef, les Ro-
mains sont loin de plier , lorsque le
coup de lance , qui vient trancher les
SC!
jours de Publius , décide la victoireen
faveur des Carthaginois. Oo a vu ,
dans l'artide précédent, quels regreti
les Espagnols donnèrent à Publius et
à son frère. Cicéron les a appeles,avcc
raison , deux foudres de guerre. Ht
n'étaient pas moins recommandants
par leur mérite politique et guerrier,
que par leur touchante union , et
par leurs qualités personnelles. Tou-
tefois on peut dire de Publius que
sa plus grande gloire est d'avoir
donne le jour au premier Africain
D— H— R.
SCIPION ( PUBMUS-CoRITELIUft ) ,
surnommé Y Africain, fils du pré-
cédent , né lan de Rome 5i8,
selon Polybe , Tan 5ao selon Tite-
Livc , était destiué à porter au plus
haut degré la gloire d'un nom déjà
si célèbre. Bien qu'il vécut dans ni
temps où les esprits commençaient
à s'éclairer , Scipion eut cela de com-
mun avec plus a'un héros de l'anti-
quité , que des traditions merveil-
leuses entourèrent son berceau. D'a-
près ces traditions , un énorme ser-
pent avait été vu dans la chambre de
sa mère enceinte ; et l'on ne doutait
pas qu'un dieu n'eût pris cette forme
pour donner le jour au fils du coa-
sul Publius ( i ). L'histoire observe
uc le grand Scipion eut la faibles*
e ne point chercher à dissiper cette
erreur , et que même , par sou adresse
à ne pas affirmer et a ne pas nier le
prodige , il concourut à l'accrédi-
ter. Il fit ses premières armes à b
journée du Tésm. 11 avait dix - seft
ans , et annonça ce qu'il serait ■
I'our, en sauvant la vie à son père
>Iessé et accablé par trois cayaueff
ennemis (a). Apres la bataille de Can-
(1) Voy. aur rrlto traditkm , AuluRrHe.
(») Tcllr r*t l'opinion de PvMte et de Tile-IJMt
mai» <t dernîrr nlurrve qur («rlia» rem ni* 1 •
«yrknr ligurtrn l'humeur d'avoir nmr it
(TiW-LiTc, Xïl,4G).
3
sa
Scipioo arait combattu,
ibun de la seconde légion ,
ille hommes s'étaient réfu-
Canusium. Le commande-
?tte faible garnison fut déféré
Claudius Pulcher et à Publias
fie sa jeunesse semblait de-
ire d'un tel honneur; mais
pas à prouver qu'il en était
pprenaque des jeunes gens
ières familles de Rome, dé-
dit salut de la république ,
u d'abandonner l'Italie :
m qui aiment la république
Vf nt, > dît - il aux ofli-
rentourent; nuis, accoin-
plus résolus , il se présente ,
% au milieu de l'assemblée
s gens, et s'écrie : « Je
premier que je u'aban-
iî point la république, et
e sou/Frirai point que d'au-
ibandonnent. Grand Jupî-
vous prends à témoin de
nneot , et je consens , si je
is, que vous me fassiez ]>('-
•i et les miens , de la mort
cruelle. » Puis, s'adressant
t, que ces lâches déserteurs
ioi»i pour chef: a Cru lins,
tous qui êtes ici présents ,
e même serment. Celui qui
i de le prêter avec moi , pé-
rrelte éj)ée. » Os paroles,
ithoiisiasme dont elles sont
■* • et l'aspect d'une épc'e
e, produisent sur les audi-
impression irrésistible :
âr mourir pour I.i pa-
l devait, dajis l.i carrière
de Scipion, s'écarter des
laairrs. F /usage , à défaut
irrite, voulait qu'aucun Ro-
ui nommé a une magistra-
! d'avoir fait dix rampa -
qui romportnit r.u moins
ans d'âge. L'an Vty, Sii-
SCI
3oi
pion , bien qu'il en eût à peine vingt-
un , se revêtit de la robe de can-
didat, et brigua Pédilité. Les tribuns
s'opposèrent d'abord à sa demande,
alléguant sa jeunesse : « Eh quoi ! ré
» pliqua le jeune candidat, si le suf-
» frage unanime de mes concitoyens
» m'appelle à cette charge, je suis
» assez âge pour la remplir. » Le
peuple, loin d'être choqué d'une telle
conliance, porte sur lui tous les suf-
frages. Polyhc ajoute que , non con-
tents de l'élever à 1 edilité, les comi-
ces y nommèrent, à sa considération,
son frère Lucius , dont jusqu'alors les
démarches avaient été défavorable-
ment accueillies. Ce succès parut
d'autant plus éclatant que le bruit
courut à nome qu'un souge, qu'une
inspiration d'en haut, avait suggère
à Scipion l'idée de revêtir la robe de
candidat. Le peuple s'accoutuma dès
ce moment a Je regarder comme
un homme favorisé, et même ins-
piré des dieux ; et lui - même ne
négligea rien pour accréditer cette
idée superstitieuse, (iliaque jour il
montait au Capitule : on le voyait en-
trer seul dans le temple ; et le vul-
gaire imagina qu'il recevait du Dieu
quelque re\élation. \jc. judicieux Po-
lybe se plaît à le louer de cette poli-
tique ; et sous ce rapport , il le com-
pare à Lyriirguc , législateur de
Sparte, u Ne croyons pas, dit -il,
que ce fût eu consultant supersti-
tieusement en toutes choses une prê-
tresse d'Apollon que L\mrguc éta-
blit le gouvernement de Limlémo-
ne , ni que Scipion se soit fondé sur
des songes et sur des augures, pour
reculer l'empire romain; mais tous
les deux agissaient dans la convic-
tion que la plupart des hommes se
laissent détourner «les projets extraor-
dinaires par I,t eriiiite de grands dan-
gers , à moins qu'ils ne | «lissent
3os SCI
compter sur l'assistance spéciale des
Aïeux [3) » Le moment vint bientôt oit
ce jeune héros devait réaliser , sur-
passer même , les espérances dont il
était l'objet. C'était au sein delà bel-
liqueuse Espagne, qu'un ancien ap-
pelle l'école d'Annibal (4) , qu'il de-
vait se former pour vaincre A imitai
lui-même, et continuer, en vengeant
leur mort, la gloire acquise dans cette
province par sou père et son oncle.
Claudius Néron avait remplace' ces
deux, habiles capitaines; et après
avoir défait Asdmtal, frère du vain-
queur de Cannes, il avait laisse' échap-
per cet ennemi , qu'il aurait pu acca-
bler. Ou résolut donc à Rome , d'en-
voyer un nouveau proconsul en Es-
pagne. Les comices sont indiqués :
personne ne se présente. Si Rouie
avait alors d'excellents citoyens et
des soldats bien disciplinés , elle man-
rit de généraux qui fussent en état
lutter contre le génie d'Annibal.
Le seul Marcellus tenait la fortune
indécise dans le midi de l'Italie; mais
une imprudente démarche devait bien-
tôt ravir à l'état celui qu'on en avait
surnommé l'Épée. Le bouclier de
Rome , Fabius , accablé de vieil-
lesse, ne demandait plus que le re-
pos. Ci ion l'Ancien, qui commen-
çait à parcourir la carrière des em-
plois, n'avait point cet enthousiasme
militaire qui fait les grands cauitav
nés. Cet enthousiasme pouvait/
animer quelquefois un Sem '
Gracchus, un Claudius Né
Livius Salînator ; mais auci
cliefsne réunissait 1rs qualité)
respour conduire une entrep
vaste , aussi dillïcile que de i
rir , de pacifier, de cunserv
fne. Les deux Se ip ion s avai
â cet égard, di
détruit i'ouvr,
victoires cl de
tre récent élira
les rassurer. L
voir les intérêt
nés par les 1,01
plus dignes d
nouveau et pli
le coup fui>csi
république dei
à remplacer. (
dans le lieu le
semblée, s'oll
déclarant que
3o?
SCI
compter sur l'assistance spéciale des
dieux (3) » Le moment vint bientôt où
ce jeune héros devait réaliser , sur-
passer même , les espérances dont il
était l'objet. C'était au sein de la bel-
liqueuse Espagne, qu'un ancien ap-
pelle l'école d' Annibal (4) , qu'il de-
vait se former pour vaincre Annibal
lui-même , et continuer , en vengeant
leur mort, la gloire acquise dans cette
province par son père et son oncle.
Claudius Néron avait remplacé ces
deux habiles capitaines; et après
avoir défait Asdrubal, frère du vain-
queur de Cannes , il avait laissé échap-
per cet ennemi , qu'il aurait pu acca-
bler. On résolut donc à Rome , d'en-
voyer un nouveau proconsul en Es-
pagne. Les comices sont indiqués :
personne ne se présente. Si Rome
avait alors d'excellents citoyens et
des soldats bien disciplinés , eue man-
rit de généraux qui fussent en état
lutter contre le génie d' Annibal.
Le seul Marcellus tenait la fortune
indécise dans le midi de l'Italie; mais
une imprudente démarche devait bien-
tôt ravir à l'état celui qu'on en avait
surnommé l'Épée. Le bouclier de
Rome 9 Fabius , accablé de vieil-
lesse , ne demandait plus que le re-
pos. Caton l'Ancien, qui commen-
çait à parcourir la carrière des em-
plois, n'avait point cet enthousiasme
militaire qui fait les grands capitai-
nes. Cet enthousiasme pouvait bien
animer quelquefois un Sempronius
Gracchus, un Claudius Néron, un
Livius Saiinator; mais aucun de ces
chefs ne réunissait les qualités nécessai-
res pour conduire une entreprise aussi
vaste , aussi difficile que de reconqué-
rir , de pacifier, de conserver l'Espa-
gne. Les deux Scipions avaient laissé,
(3) Poltb. , Kt. X , e. s
(4) Wmm AnniMù enulUrieim ( Aon. Flor. .
U». n , c. 6. )
SCI
à cet égard , de beaux exemj
un seul jour, une seule fat
détruit l'ouvrage de sept .
victoires et de sagesse; et h
tre récent effrayait plus les <
leurs succès antérieurs ne
les rassurer. Le peuple , coi
voir les intérêts de la patrie
nés par les hommes qui sen
plus dignes de la servir,
nouveau et plus vivement q
le coup funeste qui avait
république deux généraux s
à remplacer. Ce fut alors q
le neveu, de ces illustres fr
dans le lieu le plus appara
semblée, s'offrit à tous le
déclarant que si l'on voula
mer proconsul, il était prêt
la mission de réparer les nx
sa patrie et de sa famille
gne. Des acclamations una
cueillirent la présence et les
jeune Scipion ; il fut élu
avait-il vingt-quatre ans (5)
qoie le décret est prononcé ,
siasme se refroidit pour fai
de sombres réflexions. Le i
fraie en songeant à l'extrem
de celui dont l'audace s'est cl
destinées de la république : <
comme de sinistre présage
heurs arrivés à sa maiso
ne peut , sans frémir , le s
quitter sa famille en dei
prendre possession d'une pi
il lui faudrait combattre
tombeau de son père et ce
oncle. Scipion s'aperçoit d
cheusc révolution dans les
sait en prévenir les cfFets. S
au peuple , il lui parle av
force et d'élévation , avec
naissance si parfaite de 1
guerre, une telle prévoyanc
(5) SekmTiu-Lii* ; Poiyb* foi «■
SCI
tilt» de l'entreprise dont il
ireë; enfin sa beauté mâle,
s de son action, et ce ton d'en-
me et d'inspiration religieuse
tt si naturel , font une si pro-
gression sur l'assemblée, que
regrets, toutes les craintes
lissent , et les acclamations
font entendre sont pour le
ocousul comme une élection
. Parti du port d'Ostic avec
» hommes d'infanterie et trente
a cinq rangs de rames , il
l Tarragone , où le bruit seul
vee d'un Scipion avait attire
jyes de tous les peuples de la
e , encore fidèles à l'alliance
e. Son abord plein de fran-
de dignité' , et la sages.se de
ours redoublèrent le zMe de
iliaires ; les éloges mérites
ma aux vieilles bandes échap-
desastre des deux Scipions ,
la valeur et à l'habileté du
arcius, lui gagnèrent le cœur
étérans, qui ne prononçaient
respect le nom de son ]>ère
n oncle. I*a ronlianec et l'a-
ie Scipion témoignait à Mar-
inai récompensé par le sénat
e, prouvèrent combien son
rar élait au-dessus de toute
. lie proconsul avait à cont-
rais armées Carthaginoises,
i sur différents points de l'Ks-
Kn réfléchissant à la faute
it perdu ses devanciers , il
ait songer à livrer bataille,
r séparément l'un des trois
X rnnfinis , c'était risquer ,
de victoire comme de dé-
rir les voir se réunir contre
par conséquent s'exposer aux
langer* , aux mêmes malheurs
jièr** et son oncle. D'ailleurs
exploit nouveau était néces-
jur exalter It courage des Ro-
sci
3o3
mains en frappant les imaginations :
Scipion résolut donc le siège de Car-
thagene, la plus forte et la phis riche
de toutes les cités de l'Espagne , et
r' était le centre de la domination
Carthaf*e dans la Péninsule. Les
Carthaginois étaient si loin d'imaginer
qu'on osât mettre le siège devant cette
ville, qu'ils n'y avaient laissé qu'une
garnisonde mille hommes commandes
par Magon, frère d'Anmbal; mais la
force de ses remparts et surtout sa
situation maritime, semblaient la ren-
dre inexpugnable. Scipion fut instruit
par des pécheurs du pays , qu'à la
marée descendante, les vastes étangs
3ui baignaient la partie la plus faible
es murailles, devenaient cuéables.
Cette découverte lui suffit : déjà il se
voit maître de la place; son plan est
arrêté , il ne songe plus qu'à 1 accom-
plir. Dans une harangue courte mais
énergique , il annonce à ses soldats
que Neptune lui est apparu en songe,
et lui a promis la victoire. Tandis
qu'il occupe toutes les forces de l'en-
nemi par une double attaque ( Vcy.
C. L.ci.ius Nvpos , XXII I , io3) ,
du côté de la mer et du côté de la
terre , une troupe d'élite franchit le
marais, escalade les murs abandon-
nés, se répand dans la ville, et vient
ouvrir les portes aux assiégeants qui
donnaient l'assaut du côté de la terre.
Dès que les Carthaginois qui défen-
dent les murailles sont hors de com-
bat , Scipion ordonne à ses soldats ,
selon la coutume des Romains, de
tuer tous les habitants qu'ils rencon-
treront, mais de s'abstenir du pillage.
Cet ordre fut exécuté à la rigueur ;
les Romains immolèrent jusqu'aux
animaux. Cependant Scipion , qui ne
croyait pas avoir vaincu tant qu'il lui
restait quelque chose à faire , sr met
à la tete de mille soldats pour foirer
la citadelle; et Magon la rend sans
3o4 SCI
coup férir, ne demandant que la rie.
Le proconsul donne alors le signal du
pillage, et Ton cesse de tuer. Pendant
toute cette journée Scipion se trouva
dans la mêlée ; mais sachant conci-
lier , avec la bravoure dont il voulait
donner l'exemple , le devoir du géné-
ral, qui lui commandait de ne pas s'ex-
poser témérairement , il se fit accom-
pagner par trois soldats qui le cou-
vraient de leurs boucliers. La con-
quête de Carthagène ( an de Rome ,
544 ) y était d'une importance sans
égale: Scipion sut la rendre plus pré-
cieuse encore par la manière dont il
usa de sa victoire. Les enfants des
premières familles de l'Espagne , li-
vrés aux Carthaginois comme otages
de la fidélité de leurs pères, étaient gar-
dés dans la forteresse. Scipion , après
avoir pourvu à tous leurs besoins
s'empressa de les renvoyer chargés
de présents dans leur patrie : il poussa
l'attention jusqu'à donner aux petits
garçons et aux petites filles des jouets
et des bijoux assortis aux goûts de
leur sexe. 11 ne traita pas avec moins
d'humanité et de sollicitude les pri-
sonniers que le sort des armes avait
fait tomber entre ses mains. Le noble
cœur de Scipion semblait ainsi devi-
ner des vertus qui n'étaient point dans
les mœurs romaines. On ne s'aviserait
pas , chez les modernes , de louer un
général parce qu'il n'aurait pas forcé
sa captive à partager son lit : il n'en
était pas de même chez les anciens.
Une prisonnière devenait, par le droit
de la guerre , l'esclave et la concu-
bine de son vainqueur , qui était son
maître. Scipion respecta l'honneur
de ses captives , les couvrit de sa pro-
tection , ejt |cs confia à des ollicicrs
d'une sagesse éprouvée : « Ma pro-
» pre gloire , leur dit-il , et celle du
» peuple romain , me défendent de
» soutTrir que la vertu , toujours rcs-
SC.l
» pectablecn quelque lieu qu*<
» être, soit exposée, dans m*
» à d'indignes outrages. » ]
captives , se trouvait une je
sonne d'une haute naissance
rare beauté. Les soldats de
qui , selon l'aveu de Polybc
bien instruits du faible de 1
rai , la lui amenèrent. Il c
Yalère Maxime , jeune , >
et hors des liens du maria
il sut triompher de lui-menu
nant que cette vierge était
un prince Celtibénen nom;
cius , qui en était vivement
le fit venir , et lui dit : «
» vous devez épouser, a été pa
» comme elle aurait été dans 1
» de son père et de sa mère.
» l'ai réservée pour vous
» présent digne de vous et
» La seule reconnaissance q
» de vous pour ce don ,
» vous deveniez l'ami du j
9 main ; et si vous me juge
9 de bien , tel que mon pèi
9 oncle ont paru aux pe
» cette province , sachez
» dans Rome beaucoup de oit
» nous ressemblent. » Les j
la jeune fille , admis devan
consul , mirent à ses pieds u
considérable pour sa rançon
ne pouvant résister à leurs ]
sollicitations , la reçut ,
dressant à Allucius : « J'aj
» il , à la dot que vous rc
» votre beau - père , cette
» que je vous prie d'accept
» un présent de noces (<
(<r\ On ■ cm Imig-lenipn nue I'iu-Im
•vnil rie rei>rr«enlre *tir un iMmclirr i
vr dans le KliAnr , en llWi , et qui «
d'Inii «!nn* un de* caliiiii-t* (te la |»il
Roi , m Pari*; mai» Millili i-l d'an Ire*
pniutr la liuiwlo do i elle traUiliun
<jui> \r <|i»<inr d'ar^i'iil iiummr niai
fli'itclu'id.- Xi iftian. représente kpkm*
hri*i'i» A Acliilie.
SCI
lien , pfuctrc de reconuais-
aQa faire des levées dans son
et revînt quelques jours après
Ire Scipion avec un corps de
se cents cavaliers. Polybc nous
? ensuite ce grand homme , ap-
itscs troupes aux exercices de
rre et de la gymnastique , et
»nnant,pour ainsi dire,Car-
e en une fabrique d'armes. 11
mit alors les villes de la do-
ua romaine ; puis , au sein de
irtiers d'hiver à Tarragonc ,
t dans l'alliance du peuple ro-
m des plus puissants priu-
la Péninsule , Edccon , dout
pie entraîna tous les Espagnols
ïça de rÇbrc , qui jusqu'alors
t montré des dispositions peu
Mes pour la République. Deux
chefs Cdlibériens, Mandonius
ibilis , comparaut la geuéro-
Scipion à la hauteur et à la
v drs Carthaginois , abandon-
1e camp d' Asdrubal , rt se
eut aux Romains, avec leurs
i. Le proconsul, se voyant alors
jrt pour tenter le sort des ba-
. marcha contre AMlrubal ,
Ainiibal. le rencoutra pies de
i, lui tua huit mille liomino.
mfraignit à la retraite. Sa ino-
uï politique envers 1rs prison-
rltilxi iem lui fit de iiou\caux
n* : il le> renvoi a suis rançon,
r|i«"îl wudait.'iIYiir.iu Ie> Afri-
Crttr g*ÏHTosi>.: lui fut plus
!4ff* que tout l'or qu'il aurait
r*r dr la vente de ms captifs.
coix qui lui durent la liberté',
naît Mavki\a , iietcu de Mas-
. qui . dan* vi rccoiuiaiss:iucc,
bientôt drwnir l'ami de Sci-
[ lr plus fidèle allie du peuple
. \a^ O'itibe'rieiis , jw'ne'tre's
rai ion pour un lu Vos qui sa-
mi ailoucir les lois cruelles de
su.
SCI 3o5
la guerre, le saluèrent roi le lende-
main de la bataille. Il repoussa ce
titre flatteur, et l'admiration des Es-
pagnols s'accrut de toute l'impor-
tance qu'ils y attachaient eux-mêmes.
Ou a prétendu que Scipion aurait du
poursuivre Asdrubal dans sa retraite,
et ne pas le laisser sortir de l'Espa-
gne pour aller en Italie opérer avec
Annibal une jonction qui aurait pu
compromettre l'existence de Rome.
Ce reproche, qui fut adressé au vain-
queur de Cartnagène, par Fabius lui-
même , n'est pas dénué de toute vrai-
semblance. Le motif de Scipion était
d'éviter , en poursuit aut Asdrubal ,
d'attirer contre lui deux autres géné-
raux carthaginois , Asdrubal fils de
Giscon,et Magou, quiétaieiitaccourus
de l'Espagne Ultérieure, pour proté-
ger la retraite de leur collègue. La ca-
tastrophe de son père et de sou oncle
était toujours présente à la pensée du
jeune consul ; et il n'avait rien plus à
cepur que d'éviter toute démarche qui
l'eût expose' aux dangers dont ils
avaient été victimes. Mais, s'il commit
une faute, par trop de prevovanec, ses
nouveaux exploits ne tardèrent pas
à la faire oublier. Les généraux car-
thaginois , bien que déconcertés par
la défaite d'Asdrtihal , dominaient
encore sur une grande partie de l'Es-
pagne t et trouvaient .dans le ^ciiie
guerrier et alors fort inconstant de
se* habitants, des rcssonr<r> tnn jours
nouvelles pour alimenter l.i guerre.
A >d ni KilCii.sc on maintenait encorda
Bc tique m mis son ol>cissanre : Magou
tirait des îles Baléares des renforts
considérables. Masinissa parcourait
avec sa cavalerie l'Espagne Cilé-
lieure , pour y soutenir 1rs derniers
partisans de Cartilage. S» ipioii n'é-
tait réellement malin* que de l.i par-
tic orienti le de la Péninsule , jus-
qu'au territoire de Carthagètic. Ce-
3of>
SCI
pendant Hannon arriva d'Afrique
avec une nouvelle armée : il opéra sa
jonction avec Magon; et tous deux
entrèrent dans la Cekibérie, à la tê-
te de forces imposantes. Ces derniers
efforts de Cartnagc en Espagne /ne
devaient avoir d'autre résultat que
d'ajouter à l'éclat des triomphes
de Scipion. Une bataille gagnée sur
Hannon et sur Magon , sous les aus-
Î lices du proconsul , par Silanus , son
icutenant , coûta la liberté au pre-
mier de ces généraux , et força les
vieilles bandes carthaginoises à se
réfugier en fiétique, auprès d'Asdru-
bal-Giscon. JLà se bornèrent les ope*
rations de Tannée 547 ( ^e R°me \
A l'ouverture de la campagne sui-
vante , cinquante mille fantassins et
quatre mille cinq cents cavaliers éta irut
réunis dans la Bétiquc sous les dra-
peaux d'AsdrubaMiiscon et de Ma-
gon. Scipion n'avait que quarante mil-
le soldats; il nenouvait se fier aux. Es-
Ïiagnols, qui faisaient sa principale
bree. Il sut parer à cet inconvenant,
et tout-à-la-fois suppléer au nombre,
])ar des dispositions dont la profonde
sagesse annonçait le vainqueur de Za-
ma. Asdnibal céda au génie de son ad*
versairc et se relira dans son camp.
Là ses allies l'abandonnèrent , et il
marcha précipitamment vers les co-
lonnes d Hercule. Dès le lendemain ,
Sripion l'atteignit dans sa retraite :
nouveau combat, nouvelle victoire.
Asdrubal , réduit à six mille hom-
mes , harasses de fatigue, à moitié
désarmés, abandonna le théâtre de
la guerre et se réfugia .dans Gadès.
Scipion, laissant h Silaùus le soin de
dissiper les faibles débris des armées
carthaginoises, reprit le chemin de
Tarragone avec le gros de son ar-
mée, examinant la conduite que les
cités et les princes du pays a valent te-
nue , et distribuant les peines comme
SCI
les récompenses , selon les
de chacun. La nouvelle de
mission entière de l'Espagne
à Rome par Lucius Scipion ,
proconsul, y causi une joie
selle. On élevait jusqu'au ciel
re et la valeur de ce jeune
mais tandis qu'on le mettait
sus des plus grands caj
lui seul ne regardait ce qn
fait qiie comme le prélude d
dessein qu'il méditait. Déjà
geait à porter la guerre ji
murs de Carthaee. Dans cett
jugea nécessaire de se mena
fiance de Synhax , roi des 1
liens ; et au heu de confier le
cette négociation au zèle doi
quelque officier, lufoneme
secrètement vers l'Afrique a^
vaisseaux. Il arriva chez Syj
jour qu'Asdrubal fils de <
chassé de l'Espagne par se*
venait implorer le secour
prince. Réunis à la table du
que africain , les deux génér.
tagèrent le même lit , et se t
avec tous les égards d'une rc
ciproque. Asdrubal , dit-oi
cette entrevue familière a>
pion , découvrit en lui une
périorité de caractère et d
qu'il désespéra de la fortui.c
thage avec un tel adversai
même ne tarda pas à rei
l'ascendant que le Romain a
sur Syphax: ce monarque si
l'allié de Rome, et le Gui
fut congédié. Quatre jours
à Scipion pour accomplir ce
Quelque heureuse qu'eu ait c
ee n'est pas sans raison qui
blâma cette démarche cor
témérité sans excuse. Le re
ca m pagne fi it cm pi oy é à réd
ques places importantes <
vaient encore la puissance
sa
I!litiirgis,la principale, arrêta long-
temps cette armée qui avait dompte
l'Espagi.c. Plusieurs fois les assiè-
ges, dans de vigoureuses sortira,
avaient repoussé les Roniains.Sci pion,
après avoir reproché aux siens leur
lâcheté , se met eu devoir de monter
à Passant. Déjà il était au pied de la
muraille, lorsque 1rs soldats, alar-
més du danger que va courir une vie
«i précieuse, le forcent de s'éloiguer,
et montent eux-mêmes à la muraille :
la place est emportée. Les Vain-
queurs, roulant effrayer 1* Espagne
par mi terrible exemple, massacrent
la hal.itauts , portent la (lamine
dans les maisons, et détruisent tout
re^n 'épargne l'incendie. La présence
de Scxpion suffit ensuite pour faire
tomber en son pouvoir Castulon , dé-
fends par une garnison carthaginoi-
se Apres ces brillants succès , il célé-
bra en rhonneur de son père et de son
«ode des jeux magnifique* , dans
lesquels 3 donna le s{>ectaclc , nou-
veau pour l'Espagne, d'un combat
de gladiaf iirs. Les champions ue fu-
rent point de* athlètes mercenaires :
on nr Trt dans la lice que des Espa-
rls de condition libre, cm presse 3
signaler leur valeur, et de faire
lenr cour an général romain. Si' i pi ou
se disposait au siège de Gadcs , terme
de ses conquêtes dan» la péuiusuL*,
lorsqu'une nul a die pensa lui f.iiie
|<rare le fruit de tant de glorieux
travaux. La crainte ou la pertidic ne
■main pas d'exagérer le dangi r :
on fil même rourir \c binil de sa
■sort L'oprit de révolte se répandit
parmi 1rs trotijavs romaines cantou-
neesa Sorroue. Elle* (liassent leurs
•tâcjers. turent des tribuns mili-
taire» . rt réclament iuxjltiu nient
uMr. Maiiduiiins et ludibiSis,
la crainte a\.iit soumis aux
latns , se soulèvent L*Ktp..gue
nom:
semble à la veille d'échapper enco-
re une fois aux Romains. Scipion re-
couvra la santé , et tout changea de
face. A peine convalescent , il est as-
sez adroit |H>nr attirer les soldais
séditieux dans Cartliagi ne. Tandis
que les légions ùdèlesgardeiiC les por-
tes de la ville , il convoque its re-
belles , leur adresse les reproches
qu'ils méritent, les désarme, fait
tomber ia lêtc des plis coupables, et
reçoit le serment des autres. Mar-
chant ensuite contre Mandouius ctln-
dibilis , il les vainquit eu bataille ran-
gée; et leur prompte soumission ter-
mina cette impuissante révolte. L'al-
liance des Humains embrassée par
Masiiiissa , à la suite d'une entrevue
avec £cipton, et la soumission vo-
lontaire de Gadès assurèrent déliiti*
tivement la conquête de l'Espagne,
fie proconsul, laissant alors à ses
lieuteuauts le commandement de
ses légions, revint à Rome ( Tau
543 de Home ). Avant d'entrer dans
la ville, il rendit compte de ses ex-
ploits, dans Je temple de Btllouc.
si lue hors d<s murs. C'était l'usag*?
nrcici il aux généraux qui sollicita ieut
le !i i< un plie. Personne ne mit en dou-
ttMju'il ne l'eut mérité; maison lui ob-
jecta que la lui ne l'accordait qu'aux
généraux revêtus du consulat Pcut-
*Uv Scipion , par mie sollicitation
plu> op.niâtrr , aurait -il enlevé' cet
iioniiiur ; mais il trouva plus licau
de iTs|N'Ctt r les lois que de s'en faire
excepter. Ilcurcu.ic Rome, alors où
le bruit de victoires pareilles a
celle*» du héros de l'ilspugnc uc fai-
sait pas taire la lui! Il entra donc
dans la ville eu simple particulier,
faisant porter devant lui, pour être
déposées au trésor public, les riches-
ses immcn>cs dont il avait dépouillé
les ennemis ; nnis, revêtant la rolie
de candidat, d obtint , p.u le sultra
3o8
SCI
ge unanime des centuries , la dignité'
consulaire ( an de Rome 549 )• ^a"
mais assemblée n'avait été si nom-
breuse. Les citoyens accoururent de
tous les environs , non seulement
pour lui donner leur voix, mais en- .
corc pour contempler les traits du
vainqueur de l'ibcrie. Cette foule
empressée le suivit au Capitole lors-
qu'il y monta pour immoler à Jupi-
ter l'hécatombe qu'il avait fait vœu
de lui offrir après son retour. La
grande pensée du nouveau consul
était de porter en Afrique le théâtre
de la guerre. 11 en demanda l'auto-
risation au sénat , faisant connaître
ouvertement que , s'il éprouvait un
refus, il en appellerait au peuple. Les
vœux du peuple étaient d'accord avec
les siens; mais un grand nombre de
sénateurs opposaient leur froide pru-
dence à ce plan , dont le génie de
Scipion pouvait seul peut-être entre-
voir les chances favorables. A leur
tête était Fabius Cunctator , qui,
au projet de passer en Afrique ,
objectait , avec une grande appa-
rence de raison , la présence d An-
nibal en Italie ( V\ Fabius , XIV ,
17 ). En vain Scipion représenta que
le plus sûr moyen de 1 en arracher
était de forcer Carthage à le rappe-
ler à son secours. L'avis de Fabius
prévalut. Les sénateurs Gagnèrent les
tribuns, qui, par un plébiscite, fi-
rent décréter que le consul ne pour-
rait en appeler au peuple de la déci-
sion du sénat. On prit un parti mi-
toyen : ce fut de lui donner la Sicile
pour province , avec la permission de
Î>asser en Afrique , si l'intérêt de l'état
'exigeait. Les discours de Fabius et
de Scipion, reproduits par Titc-Live,
sont des modelés ; et s'ils ne furent pas
prononcés tels qu'on les lit dans cet
historien , du moins ils donnent avec
beaucoup de vraisemblance les argu-
SCI
ments que durent faire valoir ces
deux illustres adversaires. Scipion ,
réduit à trente galères et dénué d'ar-
gent , par les défiances jalouses du
sénat , trouva , dans la confiance pu-
blique , des ressources imprévues.
Sept mille volontaires s'enrôlèrent
sous ses drapeaux. Dans l'Étrurie,
dans rOmbne. chez les'Sabins , on
s'empressa de lui fournir des subsis-
tances, des armes, des bois de cons-
truction. Quarante - cinq jours suffi-
rent pour que les arbres descendus
des cimes de l'Apennin, se changeas-
sent en galères tout équipées et nrêtes
à mettre à la voile. Arrivé en Sicile,
il forma en compagnies les volontai-
res qui l'avaient suivi. On s'étonnait
qu'il eût réservé .trois cents des plus
beaux hommes , sans leur donner des
armes; mais il les fit monter, habil-
ler et instruire , par trois cents ca-
valiers des plus riches familles de la
Sicile , qu'il avait désignés d'abord
pour le suivre en Afrique. Ainsi un
corps de cavalerie romaine fut obtenu,
sans qu'il en coûtât rien à la républi-
que \ et, malgré cette espèce de con-
tribution forcée de la part des Sici-
liens, l'exemption de service qui leur
fut accordée en échange, leur parut en-
core un bienfait; car ils étaien t peu dis-
posés à aller loin de leur patrie cher-
cher les dangers de la guerre. Quelques
actes de justice envers les Syracusains
dépouillés par des soldats romains,
' concilièrent encore plus sûrement
au consul l'affection des insulaires.
Après avoir envoyé Laclius , son lieu-
tenant , reconnaître et piller les cô-
tes d'Afrique, il se disposait à passer
dans cette province , lorsqu'une en-
treprise de moindre importance le
rappela en Italie. Des habitauts de
Locres vinrent secrètement offrir de
lui livrer cette ville, qui avait em-
brassé le parti de Carthage. Plemi-
sa
pion chargede cette expé-
: trois mille soldats . sur-
irthaçinois , et les chasse
eux citadelles qui défen-
ce; mais ils restent mai-
coude. Le consul , appre-
nibal marche à leur se-
se le détroit , s'introduit
», à la faveur de la nuit ;
c sortie vigoureuse, il re-
ival. Des qu'Annibal s'a-
a présence de Scipion, il
son camp; et sa retraite
^'abandon de la citadelle
rthaginois. Ainsi, des la
encontre, l'astre du fils
pâlit devant celui de Sci-
insul y en partant pour la
mit la fiante de confier le
mtde Locres à Pleminius,
ipables excès soulevèrent
3 habitants, et même une
»ldats romains sous ses or-
n en commit une plus gran-
enant aucun compte des
s'élevèrent de toutes parts
lieutenant. I>es Locriens
it au sénat pour avoir jus-
f mini us. Les ennemis de
lignant leurs imputations
;ricfs allégués par ceux-ci,
pic le consul , non coûtent
, par su protection , les
le cet oilioicr , laissait la
M relâcher dans son ar-
li-méme passait son temps
a mollesse et de Findolcn-
tant les écoles des rheteuas
ides du cirque, et se livrant
» h langue des Grecs, dont
les mœurs et le costume,
omains, demi -barbares ,
i crime de ses nobles loi-
ml homme dont les lumic-
nduite privée ne firent pas
r la civilisation de sa pa-
t armes pour sa grandeur.
SQ * Soq
A la tète de ses accusateurs se trou-
vait M.-Porcius Caton ( F. Càton ,
VU ? 4°° ) y questeur de 1 armée con-
sulaire, qui avait abandonne' son gé-
néral pour venir le dénoncer devant
le sénat. Le vieux Fabius , jaloux,
d'après l'aveu même de Plutarque ,
d'une gloire qui allait éclipser la
sienne . ne manqua pas d'appuyer
toutes les inculpations , et pressa le
sénat de rappeler Scipion. Son fatal
rappel ne fut pas prononcé; mais dix
commissaires furent nommes pour
aller en Sicile examiner sa conduite.
Leur enquête , quelque sévère qu'elle
fût, n'eut pour résultat que déménager
un triomphe a celui qui en était l'ob-
jet Arrives à Locres , Os entendirent
de la bouche mène des habitants la
justification de ce général, ou du
moins le désistement de toute accu-
sation qui lui fût personnelle. En Si-
cile, ils reconnurent que sa flotte
était dans le meilleur état, ses maga-
sins bien fournis , ses troupes sou-
mises au commandement et bien exer-
cées. On pouvait lui reprocher seule-
ment d'aaoucir l'extrême sévérité de
la discipline ; mais c'était à cette dou-
ceur qu il devait l'amour et le dévoue-
ment de ses soldats. Les commissai-
res quittèrent donc la Sicile, « péné-
trés d'admiration , dit Tite-Live , et
convaincus que si Carthage devait
être vaincue, ce serait par une telle
armée et par un tel général. » Le sé-
nat , sur leur rapport , si honorable
pour l'illustre accusé , loin de s'op-
poser désormais à l'expédition d'A-
frique , fournit à Scipion tous les
moyens d'accélérer son départ. Ce-
pendant le consul reçut la nouvelle que
Syphax venait d'abjurer l'alliance
des Romains , et de dépouiller de ses
états leur fidèle allié M assinissa. Pour
ne pas décourager ses soldats, il leur
annonça que Syphax se plaignait de
3 m) SCI
s.i lenteur. C'était un subterfuge dont
riii.stuire des grands capitaiues grecs
pouvait lui offrir des exemples; mais
ce n'en était pasraoius un mensonge,
lia flotte qui devrait le transporter en
Afrique était de cinquante vaisseaux
de guerre , sans compter quatre cents
bâtiments de transport. Il fit lever
l'ancre, après avoir accompli les cé-
rémonies religieuses , dont* la piété ou
du moins la politique faisait une loi
aux généraux romains. Toute la po-
pulation de Lilybée et des environs ,
était accourue sur le bord de là mer,
pour assistera ectimposant spectacle,
«t pour joindre ses vœux à ceux des
Romains, l^a traversée fut heureuse ,
et: Je débarquement aussi paisible que
si l'on rut abordé dans une contrée
amie. Sri pi on ne trouva pas un seul
vaisseau pour inquiéter sa marche ,
pus un soldat pour lui disputer l'en-
trée de l'Afrique. Arrivé près de la
côte, il demanda le nom du promon-
toire le plus prochain : « il s'appelle
le. Beau , répondit - on. Ce nom est
tù*. bon augure , répliqua le consul ;
«"bordez à cet endroit. » A la nouvelle
de re débarquement, Carthage fut
saisie d'épouvante. Depuis l'expédi-
tion de Régi dus jamais armement aus-
.*i considérable n'avait menacé cette
reinede l'Afrique. La haute renommée
de Scipion ajoutait a la consterna-
tion. Un corps de cinq cents cava-
liers , envoyé pour reconnaître l'cn-
i » mi , fut taillé en pièces ; et celte
j rentière action n'était pas faite pour
rassurer les Carthaginois. Toutefois
la défection de Syphax et la déplo-
rable situation de Massinissa rédui-
saient le consul à ses propres forces,
et le privaient des secours qu'il avait
espéré trouver en Afrique. Sri pion ,
flf.ut la prudence ne fut jamais en
défaut, se contenta, pendant cette
première campagne, de ravager le
SCI
Î>avs , et d'enlever quelques places.
l 'sortit vainqueur d'un brillant com-
bat de cavalerie , dans lequel flan-
non fut tué avec deux mille Cartha-
ginois; et deux fois il renvoya ses
vaisseaux en Sicile , charges de cap-
tifs et d'tm butin considérable. Si
ces* exploits n'avaient rien de déci-
sif, ils suOirent du moins pour tenir
les ennemis en alarmes et pour en-
tretenir là confiance des Romains,
sans compromettre la sûreté de leur
armée par des entreprises témérai-
res. Scipion vint ensuite assiéger Uti-
que , la seconde place de l'Afrique;
mais l'arrivée de Syphax, avec
soixante mille hommes; celle d'As-
druhal avec trente-trois mille, forcé •
rent le consul d'interrompre le siège,
pour se retrancher dans un camp
fortifié. L'année de son consulat
expirait : le commandement Fui fut
prorogé avec le titre de proconsul
pour tout le temps que durerait la
g:icrrc d'Afrique. L'opinion publique,
fortement prononcée en sa faveur,
avait enfin imposé silence à ses en-
nemis dans le sénat ; et il ne pouvait
pins être traversé, même par le crédit
de Fabius. Au retour du printemps
( /no ), tout en continuant le siège
d'Utique , il parut ne point se refuser
aux ouvertures pacifiques de Syphax
qui se portait médiateur entre ses
anciens et ses nouveaux alliés; mais
son but était d'endormir ce prince et
les Carthaginois dans une trompeuse
sécurité. Aux députés qu'il envoyait,
il joignit des soldats intelligents,
chargés d'observer l'assiette des deux
ca in ps, d'en conna itre lescntrécs , d'en
remarquer les endroits faibles. Ces
espions lui rapportèrent que les har-
raques servant de tentes aux soldats
étaient construites debranchagesdan*
le eamn d'Asdrubal, et de roseaux
dans celai des Numides. Se mi on, des
SCI
il, arrête son plan , et rompt
iatious ; puis , lors qu'il ne
rmpë a iic de presser U ti-
lt marcher , a 1 entrée de la
'lins et Mas-iiiissa contre ta
i Numides. Tandis (Ju'ils y
i flamme et le carnage , le
dirige contre le camj> d'As-
•n force IViitree, inceudie les
s, et passe au (il de IVpee tous
laginois que la flamme n'a
res. Le même coup frappe
ne beurr, et détruit à-la-
li'ux camps ennemis : plus
mte mille Carthaginois et
• périrent dans cette nuit de-
, par le fer ou p;ir le feu.
it avec raison : « Au milieu
Jat de ce brillant succès,
^vère de la probité aper-
réprouve le secours que Sci-
iiipninta à la perlidic (7).»
it borne' à surprendre peu-
uit 1rs deux camps cunemis ,
un de ces stratagèmes qu'au-
les usages de la guerre et
îorale ne peut condamner ;
conduite cauteleuse envers
est inexcusable. On est peu
le voir Tite-Livc, qui trop
«aerilie la morale et la vérité
tialité pour les Romains t ue
évipprouvcr Scipion dans
on* tance ; mais on est fâclié
lr sage Polvbe, et, d'après
•ertiMMi\ Rollin, représenter
i«ji comme le plus lx-1 cn-
l.i tic de ce grand homme,
e plus Uau et le plus hardi
is les exploits de Sripiun ,
i*tori<-n gm*?8;. » Fidèle au
!■ d*in>pire qu'il a flirtait
•c% le proconsul attribua en-
Sf-I
3u
f» f .' .î-'.r t/sji --' ,'r f. :, '.if ... Jt J," ,^r
"■/t. finr. I ,1. f'rttffuiT , yur M l'-nr-
• .lit. ï\. cb. 1
cdre k la protection spéciale d'un
dieu, le prodigieux succès de sc$
stratagèmes ; et il lit brûler en l'hon-
neur de Vulcain le vaste amas d'ar-
mes qu'une seule mut avait fait tom-
ber entre ses main*. Asdrubal et Sy-
pbax, attribuant leur défaite à la
surprise, firent de nouvelles levées ,
qui n'entrèrent en campagne que
pour ofl'rir à Scipion l'occasion d'une
nouvelle victoire dans un lien appelé
les Grandes plaines ( an de Rome
55 1 ). Pendant que Lxlius et Iff assi-
r.issa poursuivent Sypbax j usa n'ait
sein de ses états, et le font prison-
nier, Scipion parcourt et soumet les
\illft de la domination de Carthage.
Tunis même ne lui oflrit aucune ré-
sista m e. Déjà il menaçait Carthage
lorsque le danger de sa flotte , sur-
Srise devant U tique, le contraignit
c revenir sur ses pas. Ses bâtiments
étaient disposes pour un siège, mais
nullement pour une bataille navale;
et quelque moyen que lui suggérât
son génie inventif adn de remédier à
ce desavautnge , il ne put empêcher
les ennemis ue s'emparer de six. de
ses vaisseaux ; mais du moins il sau-
va sa flotte qui , satis sou arrivée im-
prévue , serait tombée tout entière et
eur pouvoir. La-lius et Mâsinissa le
rejoignirent alors, amenant Syphax
leur captif. Ici se place la lin tra-
gique de Sophonisbe, fille d'Asdru-
luf. Scipion, écoutant les maximes
d'une politique peu généreuse, ré-
clama cette reine , comme prison»
nicre du peuple romain; et Mâsi-
nissa , trop lâche pour refuser un
tel sacrifice , envoya du poison k
sa nouvelle épouse. On a peine à re-
connaître dans celte circonstance, le
magnanime protecteur de la fiancée
d'Alhirius. Tandis que Scipion fai-
sût conduire Svpbax à Rome, An-
nib.il quittait l'Italie, pour venir au
t
3l3
SGI
secours de Garthage. Au milieu de
la joie qu« son départ causait aux
Romains, les ennemis de Scipion af-
fectaient de dire que ce gênerai avait
bien pu vaincre des ennemis sans
art et sans discipline, commandes
par des capitaines médiocres , mais
qu'il fallait L'attendre lorsqu'il aurait
en tetc le plus habile des généraux ,
et des soldats vieillis sous son com-
mandement. L'arrivée d'Annibal en
Afrique imposait à Scipion la gloire
de nouveaux eflbrts qui couronnas-
sent tous ses exploits. En présence
d'un tel rival , une guerre de surpri-
se n'était plus possible; une action
Générale devenait inévitable, efcellc
evait être décisive. Loin de traiter
selon les lois de la guerre trois es-
pions envoyés par Annibal pour re-
connaître les dispositions de l'armée
romaine , Scipion les fit conduire
par un tribun militaire dans toutes
les parties de son camp , avec ordre de
leur laisser tout voir, tout examiner
à loisir ; puis leur ayant donne une
escorte, il les renvoya à leur géné-
ral. Annibal , convaincu d'après leur
rapport de la supériorité morale,
sinon numérique, de l'ennemi, ne vit
{)lus pour la patrie de salut que dans
a paix. On peut voir, dans l'article
Annibal (II, pag. ai6 ), comment
se passa la fameuse conférence de
ces deux grands capitaines à Za-
ma. Elle ne pouvait avoir aucun ré-
sultat, parce que Scipion, non moins
convaincu que son adversaire de la
faiblesse de Garthage , prévoyait une
victoire assurée, et ne voulait pas la
laisser échapper. Ils en vinrent aux
mains dans une plaine découverte
( an de Rome, 55s ), et par consé-
quent avec un égal avantage à l'é-
gard des lieux ; il fallait donc que la
valeur et l'habileté décidassent de la
victoire. Cependant Scipion n'avait
SGI
à opposer que vingt - deux mille
hommes à cinquante-six mille*. Mais
il sut d'autant mieux remplir ses sol-
dats d'une noble confiance, qu'il en
était pénétré lui-même, et que sa
contenance était plutôt celle d'un
vainqueur que d'un général qui va
combattre. Tous les auteurs convien-
nent , d'après Polybe, qu' Annibal
fit , pour vaincre , tout ce qui était
possible; mais, ajoute cet historien,
« si ce héros, jusqu'alors ûgfcn-
» ble , n'a pas laissé d'être 'vJbPb ,
« on ne doit pas lui en faire un
» reproche. Get habile homme en
» trouva un plus habile. » Nous n'i-
rons donc pas , d'après Folard , at-
tribuer à ce grand capitaine les fautes
les plus grossières ; mais on peut ad-
mettre tout ce que cet écrivain allè-
gue pour expliquer les dispositions
de Scipion , et pour en faire sentir
la sagesse. Folard le loue d'autant
plus volontiers," qu'il a prétendu voir,
dans la victoire de Zama , le triom-
phe de son système favori (9) (F.
Folard , XV , 1 4<> )• Au reste, une
autorité encore plus imposante que
celle de Polybe en faveur d'Annibal,
est le suffrage de Scipion lui-même qui
admira les dispositions de son rival,
et qui , scion l'expression de Saint-
Evremond , au milieu de sa gloire,
portait envie à la capacité du vaincu.
Après cette grande victoire, Scipion
n'eut plus qu'à dicter aux Carthagi-
nois les conditions d'une paix humi-
liante. Il avait d'abord songe à met-
tre le siège devant Garthage ; mais
quand même il n'eût pas été' arrêté
par la longueur et la dilliculté d'une
telle entreprise , il en aurait été dé-
tourné par la crainte de laisser à un
autre la gloire determinerune guerre
qui lui avait coûté tant de travaux.
(<)) Traité delà (lolunoe, ch. IX. — OhvervatM»
sur la batailla d« Zama.
sa
; Tenait d'assigner ledéparte-
l' Afrique au consul Tiberius,
e autorité' égale à celle de Sci-
5 motif décida le vainqueur
a k écouter les propositions
thagînois ; et les conditions
ir imposa furent ratifiées par
:• Sans entrer dans les détails
ité, nous dirons, pour donner
de F importance ae Ufrictoire
ion , que, même après tant de
, Cartilage put livrer aux Ro-
ept cents bâtiments de guerre,
ait brûlés à la vue de cette
brtunee. Plutarque a loué la
et la modération de Scipion
d d'Annibal , parce que , dit-
e le chassa point de son pays,
le demanda point à ses con-
•ns; mais comme il l'avait
favorablement reçu et bien
dans une conférence au' il
eue avec lui avant le combat,
raita de même après sa dé-
et, dans les conditions de paix
loi accorda , il ne proposa
contre lui, et n'insulta point
malheur ( i o). » De tels éloges
sans prix chez les modernes :
sentir la valeur chez les an-
1 ne faut pas perdre de vue
i leur droit de la guerre était
'. De retour en Italie , Scipion
i ce pays depuis Rhéggiura ,
m de toute la population ac-
pour contempler le héros au-
patrie devait la sûreté, le re-
ms les biens de la paix.. Il entra
me sur le char de triomphe
Rome 553 ) , et précédé de
mé Syphax, chargé de chai-
■tant plusieurs jours , il n'y
ans la tille , que jeux et
les , auxquels Scipion fournit
le magnificence digne de lui
SGI
3i3
( 1 1 ) Le glorieux surnom d1 Africain,
qui lui fut donné, était uu honneur
sans exemple. L'année suivante , il
fit célébrer à Rome des jeux dont
il avait fait vœu pendant la guer-
re; et le sénat accorda à chacun
des soldats de Scipion deux arpents
de terre pour chaque année de ser-
vice , tant en Espagne qu'en Afri-
que. Aucune armée n'avait encore
obtenu une récompense aussi pré-
cieuse; jamais il u avait été permis
à un général de renouveler la pompe
de son triomphe par une fête aussi
solennelle: mais Annibal vaincu, et
la guerre de Carthage terminée , ap-
pelaient, sur ces braves 'vétérans et
sur leur chef, ces distinctions alors
inouies,et qui par la suite furent tant
prodiguées. Nommé censeur (l'an de
Rome 555), Scipion vécut en parfaite
intelligence avec jEHus Pœtus, son
collègue : et portant dans l'exercice
de cette magistrature l'esprit d'indul-
gence qui lui était naturel, il ne fit
rayer personne de la liste des séna-
teurs. Son second consulat , qui date
de l'année 5Go , n'offrit rien de re-
marquable: Scipion laissa à Valérius
Flaccus , son collègue , la tâche trop
facile , selon lui , de triompher des
BoTeus et deslnsubriens en Italie. Ce-
pendant Carthage humiliée était en
proie aux factions : l'une d'elles dé-
nonça Annibal aux Romains comme
entretenant des intelligences secrètes
avec Antiochus, roi de Syrie. Le
sénat paraissait disposé à prendre
une résolution violente contre le fils
d'Amilcar. Scipion , à qui le titre
de prince du sénat donnait droit d'o-
piner le premier, représenta qu'il n'é-
tait pas de la dignité de la républi-
que romaine de s'immiscer dans les
factions qui divisaient Carthage, en-
iVh4i
■C
(ii)Poljb., XV, S.
3i£
sa
core moins de pr&er son influence à
la haine des ennemis d'AnnibaI,etde
s'acharner à le poursuivre dans sa
patrie, au sein de la paix, comme
si c'eût été trop peu pour les Romains
de l'avoir vaincu sur le champ de
bataille. Ces observations, pleines
d'humauité et de grandeur (Ta me
ne furent point écoutées. Oh envova
des commissaires à Carthage pour
trouver des crimes à Ànnibal ( ror.
Awnibal, II, 219). Un tel échec",
reçu par Scipion, dans les délibéra-
tions du sénat, ne devait point sur-
prendre. Il avait fréquemment ren-
contré, au sein de cette compagnie,
une opposition à ses desseins , pro-
venait de la jalousie de ses égaux ;
mais le peuple, qui jusqu'alors l'avait
soutenu, qui long - temps n'avait
parti voir que par les yeux de ce
grand homme , commença , vers cette
époque , à lui témoigner de la mal-
veillance. Scipion j>ortait au consu-
lat (an de Rome 56i) deux candi-
dats qui lui étaient bien chers : c'é-
taient Scipion-Nasica, son cousin et
son gendre. {Vqy. ce nom ci-apres )
<t Laîlius , sou ami , le compagnon
de ses victoires. Il ne put les faire
nommer ni l'un ni l'autre , bien
que l'assemblée fût présidée par un
consul do la maison Gornclia (îa).
Deux sujets médiocres , L. Quintius
et C*n. Doinilius Ahcuobarbus , ob-
tinrent la préférence sur ces concur-
rents dout le mérite et la vertu au-
raient pu même se passer du crédit
de Scipion. Mais alors Q.Flamininus
( i3) , qui venait de triompher du
roi de Macédoine, Philippe, avait
(11) h. Cornrliuft Mrrula.
t \\S ht ima pas Fkminiii*, comrot canom eut
•'«■ "I l»iw l'IiilarijiH*, Mii» cluulcpar une i-rrcur «le
« •|»i«tr. Tile-Live ne l'apuria januii que Flamini-
'"* \.s Ftamivmi ell«a Flvmninus ctoicat d«ux
Uin.Wct diiicrcBtn.
sa
ponr lui la faveur populaire
si active quand elle est noi
puis dix ans que les regard
pie étaient constamment fi
vainqueur de l'Espagne et
que, l'admiration dont il
robjet s'était refroidie p
S lace à cette inquiétude ja
ans les républiques, rendi
suspecf*par cela môme qi
fait pour la patrie. Un 1
direct pouvait contribuer
ncr les cœurs des Romair
l'usage , introduit sous son
coasulat , et autorisé par 1
nellement , d'assigner aux
des places distinguées dans
taclcs. Cette innovation fit g]
{îarmi le peunle qu'elle t
>icn des gens n approuvera
J)lus que, dans un état libre.
luisît des distinctions pare
Quoi qu'il en soit, la carrii
que de ce grand homme n
encore terminée. C'est iném
née (50 1 ) , qu'il fut envoyé
ge pour régler les c on test
tétaient élevées entre Ma
les Carthaginois , au sujet <
mites respectives. Scipion c
collègues, après avoy;. Au
lieux et entendu les raison
et d'autre, laissèrent i'aff
cise. Une politique peu gén<
seule prescrire cette indé<
laissait les deux parties au
afin d'affaiblir Carthage, c
donnant aux hostilités de l
Sans ce motif, dit Tite-Li
pion tout seul , soit par
naissance des faits, soit
torité que ses bienfaits lui <
sur Masinissa, aurait pu
(1^ On pimt Toir, <lan< VaU-rr Mai
crntr* J' Vfricaùi. Vov. iumi Mut. Ro
dtrnt d« BrotMs , t. II , p. 6s6.
1WJ
SCI
3i5
liiiîculté ( 1 5). Ce serait
tte même année, qu'il
cer uuc autre ambas-
rkain auprès d'Antio-
.1 aurait eu à Éphèse de
nversations avec Aimi-
i de ce* entretiens , Sci-
la à son illustre interlo-
avait été, suivant lui ,
l des généraux.' « Alcian-
dit Annibal'. — Kt le se-
it le Romain? Pyrrhus,
re. tr- Kt le troisi«inc ?
'•rar , répliqua , sans lie-
rlhaginots. — Que diriez-
ntinua Scipiou en sou-
hik m'aviez vaincu? —
lartit le riens capitai-
iniicraisla première pla-
«i fut charme de cette ré-
nnéc d'une louange d'au»
irate qu'elle était moins
t\ La résolution qu'il
pagner, comme licutr-
re Lnciiis dans la guerre
clim, fourni l à Puhlius
auvel le occasion dVIever
viissuncede sa patrie. IjC
consenti à donner le dé-
• la (irèce au constd Lu-
n* l'espoir qu»» son li-
bérait moins son licute-
piide. o Ou riait curieux
,dit Tite-Live, si Antio-
vraît plus dp ressources
.\it . r. (ii.
•!•■• liw|,ni r.i'ty.rtr , «an« la
*t >|>>tr . H «fui* l,ldiii|ill« , l|ill ,
Mrrffurr* ;rni i| \i iliu*. Or
inp>-. «m i|r Nri|ii'i(i , ri »-iii |f-
I n>ir i|t.»l«|ni |HinU «i l'un ur
> i "iitrtii| <>< jiii* t !•-• Itainniiri i c-
m i*nt |*i « I »t ■!• • <liti<>iir* r|n'il«
.». I.« •■!•<*•<' i|t- l'i>|«|.i- ««r la
S ifn'iii 4 I iiiili^**4i'f- i !• iinr< ■
Mili I» Diiir<iiii m\ i « tU (ail , Ira
IM 1> ■ |(M !•• • 1-itnLr |'! ifïf llili' ,
• c -m • r » .1 imi i|r i|<ni iniimiri
il* i*»b il • >\r •« n»n I J«i"« . •■!•-
■ta' |>il I iti 1 11 ,1- ni I. ■! 'r 4
«4 |unm |r*> «iic < i|>i|r« iiuxii-
(••ajfiuuil mtriifcM , rpi •«• rt-
• ■•• f «foula* S«i.
» dans Ànnibal vaincu , que le con-
» sut et l'armée romaine dans Scr-
» pion victorieux (17). » Avant son
départ , Publitis embellit Rome d'un
monument élevé à ses frais : c'était
un arc de triomphe dan* le Capitule,
décoré de plusieurs statues dorées,
et accompagné de deux bassins dfe
marbre blanc. Pour aller combattre
Antiochus , qui , sans attendre les Ro-
mains, avait repassé en Asie, il fallait
3 ne le consul Lucius traversât la Macé-
oine et la Tbrace. Se i pion , avant
que son frère s'engageât dans cette
marche , qui n'était point sans dan-
ger, lui conseilla de s assurer des dis-
positions du roi Philippe : elles se
trouvèrent très-favoraDlcs pour le;
Romains , et particulièrement pour
lé vainquent de l'Afrique. Ce prince
fournit à l'armée consulaire tous les
secours nécessaires : lui même vint
au -devant du consul et de son frère;
et il leur fit les honneurs de son royau-
me avec une politesse, une grâce, qui
n'étaient pas sans mérite aux yeux
de Se i pion ; car ce grand homme , à
toutes seséminentes qualités joignait
une élégance de mu'iirs qui le distin-
guait de ses concitoyens (18). Une
simple lettre nu'il adressa au roi de
Bithynic,Pnmas,sulh*t pourafTermîr
dans* l'alli-mce de Rome , ce prin-
ce tout disposé â se ranger du par-
ti du plus fort. Scipion insistait
Îmncipalcmcnt sur la munificence de
tome envers ses alliés, et citait, en-
tre autres exemples qui lui étaient
personnels, les bienfaits dont Masi-
nissa avait été comblé pour prix de
sa fidélité. Antiochus, sans alliés,
déjà vaincu sur mer, voulut entrer
en négociation avec, le consul , et He-
rai-lide , envoyé de ce prince , eut
' f- l.ii. X\\\ il. I.
jH Lh. xwn, 7.
3i6
sa
ordre de s'adresser d'abord à Pu-
blius. D'après ce qu'il avait entendu
dire du caractère de Scipion, le roi de
Syrie comptait beaucoup sur la mé-
diation d'un héros naturellement gé-
néreux , et (pli , déjà rassasié de gloi-
re, se montrerait facile pour un ac-
commodement. Antiochus avait d'ail-
leurs le plus beau présent à lui offrir
pour un père. Le fils de l'Africain
encore adolescent, avait été fait pri-
sonnier au commencement delà guer-
re j et le roi de Syrie le traitait
avec autant de bonté et de distinc-
tion que si ce prince eût été l'allié de
Rome , l'hôte et l'ami de Publius Sci-
pion. Lorsqu'Héraclide, pour gagner
cet illustre romain , lui offrit , de la
Î>art d' Antiochus , non-seulement de
ui rendre son fils sans itnçon, mais
encore de lui donner tous les trésors
qu'il pourrait désirer, et même la
moitié des revenus du royaume de
Syrie, Scipion, de toutes ces offres,
n accepta que la liberté de son fils.
A regard des autres, il représenta
que c était mal le connaître que de les
lui proposer; qu'au reste, pour té-
moigner combien il était reconnais-
saut de ce qu' Antiochus voulait faire
pour son fils, il l'exhortait, en bon
et fidèle ami, à prendre de plus sa-
ges mesures, à mettre bas les armes,
et à se soumettre aux conditions que
lui proposeraient les Romains. Si
un langage aussi fier, et que Polybe
rapporte avec une simplicité qui vaut
bien les antithèses de Tite- Live;
si9 dis- je, ce langage ne persuada
{>oint le roi de Syrie , qui continua
a guerre , du moins il n'en fut point
offensé, tant la renommée de Sci-
pion et la grandeur de ses exploits
lui donnaient d'autorité auprès des
rois, dont U avait refusé d'être l'é-
gal! Antiochus, apprenant qu'il était
malade a Elée , lui renvoya son
SCI
fils, comme une consolatic
Me de le rappeler à la &
grand homme, après avoir
aux premiers transports d
dresse paternelle , ait aux
» du prince : « La seule n
» sance que je puisse tém
» votre roi, c'est de lui i
» d'éviter le combat jusqu'
» je sois*Le retour à l'armé
pion pensait sans doute qu
de quelques jours donnerait
chus le temps de se ^cider .
ou peut-être espérait-il poir
tôt rejoindre son frère, e
par lui-même cet heureux
Mais Lucius Scipion ne per
Antiochus de suivre ce c
vainquit ce prince à Mag
l'on remarqua que les deux
qui eussent pu le mieux ten
tune incertaine , ne se troin
à cette bataille. En effet ,
était bloqué par les Rhodu
la Pamphylic, tandis que Pi
pion était malade à Elée. Ce
a ce dernier qu' Antiochus e
ambassadeurs pour obteni
Scipion les présenta au cou
chargé par le conseil de
dicter les conditions du tJ
ratifia le sénat. La magnai
était dans le caractère di
présidait à ces stipulation
n'en imposa pointa Antiocl
dures que celles qui avaieu
posées avant sa défaite. Ai
tinée de cet illustre Ron
d'attacher son nom aux c1
res dont les résultats furei
décisifs pour la grandeur
trie. Mais tant de gloire
une seule tête devint impoi
concitoyens. Quelle differ
les sentiments qu'ils luitén
alors, et ceux qu'ils lui ava
festés quelques années au
SCI
or de son expédition d'A*
aucune distinction n'avait
re au-dessus de son mérite.
île voulait le nommer consul
leur perpétuel, lui ériger des
Uns la place des Comices, de-
tribune aux harangues, au
sénat , au Capîtole , dans le
ire même de Jupiter. Plus
é de mériter les honneurs
es obtenir, Scipion avait op-
ous ces hommages sa modes-
oo respect pour les lois. Il
hue adressé au peuple de vi-
imandes sur le danger d'un pa-
ousiasme. Il s'était également
iu décret qui ordonnait que
5e, revêtue des ornements du
e, serait promenée dans la
rec celles des dieux. Ainsi , à
Marne en Espagne , tant d'oc-
oflêrtes à ce grand homme
lever au-dessus de la condi-
d simple citoyen , ne purent
(blottir son «ne. C'est ce qui
re à Polybe , ordinairement
incenr : « Qui n'admirera la
immité de ce général ! Jeune
S la fortune le favorise telic-
jue ceux qui se trouvent sous
dres se portent d'eux-mêmes
rodamer roi : mais il ne perd
p vue ce qu'il est , et rejette
e lui le titre flatteur dont on
honorer. Plus tard , après les
s exploits qu'il avait faits en
me , après avoir dompté les
aginois , après avoir conquis
, vaincu le roi des Assyriens,
baux Romains les plus gran-
its plus importantes contrées
uvrrs , combien de fois n'a-
is dépendu de lui de se faire
U peut dire qu'il n'avait qu'à
r le pays sur lequel il eût
renier. Une fortune si haute,
pabie d'inspirer un orgueil
SCI
3i
» excessif , non pas seulement à un
» mortel, mais j'oserai presque dire
» à une divinité , ne put tenter Sci-
» pion. Il était si fort au-dessus des
9 autres hommes par sa grandeur
» d'ame , qu'il n'eut que du mépris
» pour le diadème , ce bien le plus
» précieuxqu'on puisse demander aux
» dieux. Il préféra sa patrie et la fide-
» lité qu'il lui devait , à l'éclat de la
» puissance souveraine et aux a vanta-
» ges qu'elle procure (k)).» C'était
dans la disgrâce que Scipion, si mo-
deste au sein de la prospérité, devait
déployer toute la fierté de son carac-
tère. Après l'expédition de Syrie, ses
envieux , dont la haine avait été si
long-temps impuissante, reconnurent
que le peuple semblait avoir perdu le
souvenir de ses victoires, pour ne
plus voir en lui que le fier patricien
qui l'avait offensé par une distinction
humiliante dans les spectacles. Le dur
Caton , qui autrefois avait secondé les
efforts de Fabius Maximus qui voulait
arrêter Scipion à l'entrée de sa car-
rière , le poursuivit avec encore plus
d'acharnement quand celui-ci reut
fournie avec tant d'éclat. Il ne cessa,
ni du vivant de Scipion , ni après sa
mort , d'aboyer, selon l'expression
énergique de Tite-Livc, contre la
grandeur de cet incomparable géné-
ral , Allatrarc ejus magnitudinem
solittis erat (uo). Il suscita contre
Scipion deux tribuns , les Petilius ,
crui , sur de vagues présomptions ,
1 accusèrent d'avoir vendu la paix au
roi de Syrie ( an de R. 5<i-j ). Ils allé-
guaient que le (ils de Publius lui avait
été rendu sans rançon ; que c'était à
Publius seul qii'Autiochus avait mar-
qué de la déférence , et qu'il s était
adressé à lui dam sa détresse comme à
(i«|) PoHrb. . lib. X , cap. <V
{*>) Lit. IXXViil, e. jj.
3,8
SCI
Farbifrecktafmbutde la gnJmeavec
les Romains; foe le consul Lnoius
avait trouvé ai son fiAnt,
Ueutenantqu'un dictateur; qnc fi Pu-
UHisra^a2suMc9étaitJfltasr:—
thon d'appmndrè à k Gtfcce « à
l'Asie , «t ftfi avait penJaadl depuis
long tenmsàl'EsiMKmé,à*e.Genle,
& la Stifc et à l'Afi&ne, qu'un seul
nommerait le eaef et 1 ita*d dn
peuple Romain; que ce n'éattqu'à
nombre drifeom de SripionqueReme
ëtast la makreiae do monde, et que
k moindre sjne à> ce général avait
la force dkm itérât du neanketdâ
sénat.* Ainsi, dit Tin-Lina, loi
ennemi* de ee" grand tomme , m
pâmant le faire parafons orimiaeU
cherchaient à le rendre odieux, a Ce
n'est pas qnt tons ks Romains par-
tageassent «as sentiments dVme ja-
lonne laine. Les 'CJtoytw hê plu»
sages comparaient rsnjratitnile 4e
Rome envers Sdpiofe aoettedaCar-
tfaage envers Anmbal. «An n»eiiis,di-
saient-ils, les Carthàcraois n'ont-ils
exilé lenr général qpt après sa défai-
te, tandis que c'est Scipu» vainqueur
que les Romanis citent en jugement. »
Le peuple «tait moins touché de ces
saçes représentations , que flatté do
voir un si grand personnage appelé
devant son tribunal. Rien a était pins
propre , selon les orgueilleux tribuns ,
à maintenir l'égalité républicaine,
que de voir ceux qui ne reconnais-
saient point d'égaux , réduits à là né -
cessilé de rendre compte ds lenr con-
duite, et de reconnaître la puissance
nopulaire. Jamais citoyen, dit Tite-
Live , jamais Scipion lui-même , con-
sul on censeur , n'avait para dans le
forum suivi d'un cortège plus impo*
sant de citoyens de toutes les classes ,
que n'y parut alors cet illustre accu-
sé. » Sommé par les tribuns de pro-
duire ses moyens de défense, sans
sot
jp/Os emUftt ajsscifié Jeter**
mn ânnniaient « te ysînyenr c
bal pana de ocs'exalarts ave
d'élévation et -de noblesse, qe
ooax qm r^ntendajsjat «ou*
que prraaunff n'avait reçu dé»
pins nusnâ&nses«C.pins vrai*
retour, ajoute eet historiés
Ch ses frits d'arme* arec h
. leuriême gésâe uni avait
kgiierrier; et' S» auditeur* 1
susceptibles ne pouvaient aana
gtteilun récit dicté par la a
de *e ' défendue. » la nftit seps*
semblée, et la oaem liftjpeuw
autre ma*. Cette ionmot set
belle delà vie de&imufcFlufij
foule des clients et Auutis m
■aient son cortège, il menfn a
bunt ; * Tribonsdup*nf(e,i
et vous Romain*, rfmt à
jour que j'ai remporté en à
Une victoire érisfont anr i
et les Gartbaajneis» Comme
vient, dans ne pareille je
de surseoir aux proeb et ea
eussions judiciaires , je vai
pas in Capitol* rendre ma
mages au grand Jupiter, à J
à Minerve et i tons les antre
tutaHaires du Capitule et de I
délie ^ et les reinercmr de si
en ce jour même, et dan* pi
antres occasions, donné k
et le pouvoir de servir po
ment la république. Suive
Romains, et venes avec m
jurer les dieux de von* i
toujours des chefs dm me r
Ment. Ce kngaen m'est lue
mis , s'il est vrai que , dès I'
dix-sept ans jusqu'à ma vid
vos distinctions ont devant
années , parce que met s
avaient prévenu vos réoc
$e$. 9 Ace* mots il monte
pitole, et les tribuns, aban
SCI
it par leurs greffiers , restent
i sur leur tribunal. Atilugclle, en
torlant ce trait, attribue, nou
aux Pélibus, mais à M. Nai-
, la part principale dans l'ac-
tion contre nn grand homme,
paroles qu'il prête à Scipion
un peu moins magnifiques que
s qn on lit dans Tite-Live; mais
i garantit l'authenticité', a On
trey dit cet auteur, un discours
o prétend être celui que Scipion
lonça en cette occasion pourse j us-
r ; mais cette pièce est supposée :
ion n'a presque dit que ce que
iens de rapporter. Or voici la
ion d'Aulugelle : » Romains ,
«t à pareil jour que je rerapor-
i , dans les plaines d'Afrique , une
ctoire signalée sur le plus redou-
ble rimerai de rotre empire , et
te j'eus le bonheur de vous pro-
rerune paix aussi douce qti'iucs-
•rée. Ne nous montrons donc
ùnt ingrats envers les dieux. La is-
ns crier ce misérable brouillon ,
montons au Ca pi foie pour offrir
a hommages et l'expression de
•trie gratitude au souverain des
eux. » \jt même auteur rapporte
espion nn trait également orn-
ât de cette hauteur d'amc, de cette
nnUMe fermeté que dotuie une
rieace sans reproche. I* tribun
lins, exrité par Caton l'ancien ,
ma Scipion, en pleiu sénat, de
iic compte de l'emploi des Ire-
livres par Autiochus. I /accuse
rre , montre uu registre qui
■nul ee compte; * mais, a joute-t-
, en ne le lira point et je n'es-
licrai pas l'aHront d'être oblige
»mc jiMtblirr d'une pareille areu-
lion. • En disant cvs mots il met
filtre en pièces et le fouir au*
• . indigné qu'on o*e demander
m de quelques sommes ci argent
SCI
3ii)
à im citoyen auquel la république
doit sou salut et sa gloire. Titc-Iav«
en rappelant ce fait avec quelques
différences, nous apprend qu'on in-
terpellait sur l'emploi de quatre mil-
lions de sesterces celui qui en avait
fait entrer deux cent millions dans le
trésor. II ajoute que comme les ques-
teurs n'osaient , contre la défense de
la loi, ouvrir le trésor, Scipion,
toujours fort de son innocence, eu
demanda les clefs , disant qu'il al-
lait l'ouvrir, lui à qui on avait l'o-
bligation de l'avoir fermé. Il voulait
faire entendre par là, qu'en remplis-
sant le lise des tributs de tant de
nations , il avait tari Ja source de»
dépenses d'une guerre onéreuse. Un
fragment de Polybc présente celte af-
faire sous uu jour différent : on y
voit que Scipion, cité à comparaître
devant le |>euplc, a s'était tellement
concilié l'affection de ce même peu-
ple, et la confiance du sénat, qu'a-
près qu'il eut dit simplement qu il ne
convenait pas aux Humains d'écouter
des accusations contre Publius Cor-
nélius Scipion , à qui ses accusateur»
même devaient la lil>crté qu'ils avaient
de parler , l'assemblée se dissipa et
laissa ses accusateurs tout seuls (*aj). »
Au reste , Tite - Live convient que
les particularités qui concernent les
dernières a nnées de l'Africain et sa
mise en jugement varient tellement
entre elles , qu'il ne sait quelle tradi-
tion suivre 7 ni à quel* mémoires s'en
rapporter, {l'x) Les historiens origi-
naux n'étaient pas même d'accord
sur les faits les plus mémorables de
cette illustre vie: Valérius d'Aiitium,
(qui vnait vers Tan fi-o) avait écrit
que la fiancée d'Allurius ne fut pis
rendue à son père , mais que le pro-
,' » i Himiulr* de \ erht» H «le « ie*» , l'r»§mtnm
de P..))lii'. § Ml.
(u) Ut. XX1TIM, c. 56.
330
sa
consul , épris de » beauté , la garda
pour servir a ses plaisir*. Aulngefle,
ca citaot cette tradition , conjecture
que Valerius mit été* conduit a cette
opinion par la réputation de débau-
ché que Se ipion s'était attirée dans sa
première jeunesse. C'est lui qu'avait
eu en vue Cn. Narrius {F~oy. ce nom,
XXX, 538), en disant dans une de
ses comédies : ■ Celui dont la valeur
» sut accomplir de glorieux exploits,
■ et dont les hauts faits sont encore
> présents a nos veux, cet homme,
> si grand dans l'estime de tonte* les
■ natious, fut tiré par son manteau et
» arraché par son père d'entre les
• bras de sa maîtresse. (03)1» &i rap-
prochant ce passage de cet aven de
Polybe: Quelques jeunes soldats qui
connaissaient le faible de leur ce-
ntral (2^) , on en conclura que si le
grand Scipîon ne fut pu exempt des
faiblesses de l'amour, sa continence
envers sa captive, attestée d'une ma-
nière irrécusable par Polybe, The-
Livtf'Valère Maximeet par Aulugeile
lui-même , n'en est que plus digne
d'éloges , en ce qu'elle fut une véri-
table victoire remportée par ce jeune
guerrier sur lui-même; et Ton regar-
dera Valerius d'Antium comme un ca-
lomniateur. Du vivant même de Sci-
pîon, les rumeurs les plus contradic-
toires sur son compte étaient accueil-
lies avec avidité par ses ennemis.
Ainsi, lors de la guerre de Syrie , on
fut, pendant plusieurs mois, persuadé
dans Rome , que ce grand nomme et
son frère avaient été faits prisonniers
par Antiochus dans une entrevue j
et c'est encore d'à près Valerius d'An-
;U] Vaid In ™ i. v„„ •
Etifm q ni m nagrui nw> («il irpi ,lorù»i,
SCI
pu»
tium que TïtÊ-Iive rapporte
anecdote (a 5). La bravoure de Scipîon
n'était pas méW à l'abri des insi-
nuations perfides de ses ennemis. Ht
osaient taxer de lâcbeté cette valeur
réfléchie , qui est le premier devoir
du général; mais , comme on l'a dit
avec raison , « U estimait sa vie ce
a qu'elle yaloit; et jamais soin uefut
» plus lecilimeque celui qu'il en i pre-
n noii. 11 se conservoit pour forcer
i, AihilIj.iI d'abandonner le fruit de
» seiie ans de victoires; pour taillrr
» en pièces à ses yens , dans sou pro-
■o prépaya, son armée invincible, et
» soumettre Carlhagc à cette même
3> Romequ'clleatoilreduiteauxdrr-
» nières extrémités. D se conservoit
n pour étendre jusqu'au fond de l'A -
d sie, les bornes de l'empire Romain.
» Il se conservoit enfin pour dounrr
» des exemples immortels de ni*
x gnanimité , de modération , de dé-
« sinteressemeut , de fermeté, d'a-
» mour fraternel et de tant d'autres
s Vertus non moins estimables que
d ses exploits guerriers (oS). > Sci-
pîon , au reste, méprisait trop ceux
qui semblaient suspecter sa bravou-
re,pour leur répondre sericusemtnL
s Manière, dit -il une fois , m'a fut
v pour commander et non pas
n me battre. » On prétendait dt
lui , qu'il n'était point soldat : Non,
d répliqua - 1 - il , mais capitaine, a
Lesanciensne donnent rien de prérif
surles dernières années de sa vie, si
mort , ses obsèques et sa sépulture.
Suivant l'opinion générale , voulant
se soustraire aux attaques de l'envie,
il quitta Rome, pour aller balnjar
une modeste métairie a Lûitemma
sur U bord de Umcf, en Campasse, j
n'emportant dans cette retraite , <
sa
ne mis ne pouvaient lui
mi té personnelle. Il n'y
ins grand qu'à la tête
[1 se réduisit à la vie
>rieose des anciens Ro-
dant , à leur exemple ,
t un plaisir de cultiver
es mains victorieuses,
que les Cincinnatus , et
itatus , il pouvait mêler
ie l'agriculture les loi-
r. Sénèque a dit , dans
ëe de Linterniim même :
> ni parer la manière de
ipion avec la nôtre. Ce
une , la terreur de Car-
ippui de Rome , après
cme cultive son champ,
ndre le bain dans cet
luit ; il ne se trouvait
troit sous ce toit rusti-
arquait de ses pas un
ssier. Quel romain au-
1e dédaignerait pas une
ain aussi cliétive ? »
fait pas mention des
lient visiter cet illustre
ne doit pas lui appli-
>n lit chez les auteurs
'ernant l'intime liaison
kipion l'Africain avec
ec Titpiut. Il faut une
rticnlièrc po'.ir ne pas
* deux S<*i|>i<>iis et les
CV»t l'erreur dans la-
nlwf Montaigne lorsqu'il
anni tant d'admirahles
• Scipion , personnage
l'opinion d une géui-
e , il n'est rien qui lui
. de grâce que de 1» \oir
ini'-nt et puériiennut ha-
it aamavrfTct choisir des
»t à jouer à cornichon
, le long de la m irine ;
oit marnai* temps , s'a-
se chatouillant à repré-
.1.
SCI
3ai
» senter par écrit en comédies les
» plus populaires et basses actions
» des hommes ; et la tête pleine de
» cette merveilleuse entreprise d'An-
v nibal et d'Afrique, visitant les éco-
» les en Sicile , et se trouvant aux
» leçons de la philosophie jusqu'à
» en avoir armé les dents de i'aveu-
» gle envie de ses ennemis à Rome. »
Un fait incontestable, c'est l'étroite
liaison qui régnait entre le premier
Africain et le poète Knnius {Voy.
Ewnius , XHI , 160 ) , qui fut aussi
l'ami de Caton. Ainsi le même hom-
me eut part à l'affection de deux ir-
réconciliables ennemis. Enniusveuait
souvent à Linternum puiser , auprès
du vainqueur d'Ânnibal , des souve-
nirs et des inspirations pour son
poème auquel il avait donné le nom
même du vainqueur d'Annibal. L'a-
mour des lettres, noble passion en-
core nouvelle pour les Romains , était
un don heureux qui distinguait Scipion
l'Africain : c'est lui qui , à cet égard,
donna l'impulsion à ses contempo-
rains; et Caton fut lui-même entraî-
né. En honorant Ennius de son ami-
tié (27) , Scipion n'oubliait pas ,
dit-on, combien les poètes contri-
lnientà la gloire des héros 'uH). Toute*
fois le temps a détmit le poème d* En-
nius, et fa mémoire de ce grand
capitaine n'y a pas plus perdu ,
qu elle n'a gagné par les vers narba-
res de Silius Italicus, qui nous sont
parvenus. I>a même année , selon
Polybe , \it mourir Annilwl et Sci-
pion ( 5~'Ji de Home). Cicéron place
la mort du premier Africain deu\
'■»- l'oral fuit A (Virât*» Suprriori nniti-rl'lnniiit
1 t.u i-r. , /'#■»• iti An/ .
■ iH .Niin iHimitn t'iir'liif 11 iiupi r
/./an . -ffti liitmil.i /»i«ij»i i*A I tutti
Lucratif . mini , i i'u/imi i/i«/u<mJ
t wn-'v , fuum ( 'aLJrf /V ndr* .
( Hor. , o4. 8 , lit. W Y
1\
322
SCI
ans plus tôt (*2()). C'est à Rome
qu'il finit ses jours, selon les uns ; à
Lintcrnuni, selon les autres : on mon-
trait son tombeau dans ces deux
endroits; et Titc-Live atteste avoir
vu ces deux monuments. Les habi-
tants de Lintcrnuni , persuades que
ce héros avait e'te' mis au rang des
dieux , qu'il avait servis avec tant de
ferveur , assuraient qu'un serpent mi-
raculeux défendait l'accès de son
mausolée , place sous un myrte que
Scipion lui-même avait plante, et à
l'ombre duquel il venait souvent se
reposer dans ses vieux jours. D'a-
près cette tradition fabuleuse , le ser-
pent qui avait protège son berceau
protégeait sa sépulture. Quand Tite-
Live alla visiter ce tombeau , une
tempête avait renversé la statue du
héros qui le décorait, et personne ne
songeait à la relever; étrange indif-
férence des républiques pour leurs
grands hommes ! Selon Yalèrc-
Maxime , Scipion avait voulu qu'on
gravât sur ce monument ces mots
expressifs : Ingrata pallia , ne ossa
quidem inea habes. A Rome , hors
de la porte Capène , on voyait en-
core du temps de Tite-Live \ sur la
sépulture des Scipious, trois statues,
dont deux représenta ient le premier
Africain et son frère Lucius ; la troi-
sième,^ poète Ennius. Il est proba-
ble que c est le second Africain qui
les avait fait ériger. Toutes ces in-
certitudes de l'histoire ont inspiré
les réflexions suivantes à ïite - Li-
vc, qu'on ne saurait trop étudier
quand on veut bien connaître les
grands hommes de la république ro-
maine. « (le héros, si djgne de l'im-
» mortalité , fut pourtant plus célè-
» bre dans la guerre que dans la paix.
» La première partie de sa vie jeta
(a<)J De SenectuU , c b.
SCI
» plus d'éclat que la d<
» qu'il passa toute sa
» les camps; mais, dan
» sa renommée parut
» son génie ne trouva
» sion de se produire
» consulat , même en i
» sa censure, qu'a-t-il
» gloire du premier ? IN
» été de même de s.
» d'Asie, rendue inutil
» ladic, douloureuse pi
» de sou fils, et, depui
» par la nécessité ou d
» geinenl, ou de s'exile]
» Mais avoir terminé s
» guerre punique , la
» tante et la plus péri
» Romains aient jamais
» nir, tel est son plus
»• gloire (3o). » C'est d»
que Scipion l'Africain
droits les plus éclatai
ration de la postérité;
son caractère et sa \ie
doutent point l'examen
tif. Supérieur à Césai
homme et comme cito
est pas inférieur comme
ciui capitaine de Rome
plus grands progrès à j
et ne sut mieux mel
les grandes leçons que
avaient reçues deP\n
nibal. Nul ne se fit p
des soldats, en lempéi
indulgence j udicieusr .
vérité de la disciplii
qu'il exerçait sur lui-i
gui té de ses manières
de son caractère, lui g.
les coeurs. Personne i
mieux, sur le champ
le sang -froid et la près
qui seuls rendent un gei
{.W. Liv \\\\ Ut, .')<.
SCT
«1er , dans tons ses détails , un
plan d'opérations, et d'en con-
• sur-le-champ un nouveau,
dispositions imprévues de l'en-
le rendent nécessaire. C'est à cet
ux don qu'il dut la gloire de
jamais vaincu. Aussi habile po-
i que grand capitaine, Scipion
a dans l'art ae subjuguer les
cms, et de les conduire. Fallait-
;ner l'affection des Espagnols
ne douceur inusitée envers les
os? il rendait la lifiortc aux pri-
rrs, respectait les captives, et
«Lait généreusement des bien-
mr ceux dont il aurait pu s'ap-
îer les trésors. En Afrique, sa
dit fut différente. Il voulait
r l'épouvante dans l'esprit des
laginois : il y réussit par la
dation de leurs campagnes.
•Are , dans deux ou trois cir-
inces, parut - il assez pou scru-
x sur le choix des moyens ;
tes fins furent toujours houora-
lou jours d'accortl avec l'intérêt
patrie. Le plus soi* en t au reste,
ands ressorts de sa politique fu-
a justice, l.i modération et raflcc-
[u inspira it la bontéde sou carac-
Gette bonté se manifestait jus-
Lus les chatimeuts , qu'il n'eut
le fois l'occasion d'infliger. Ce
m de la sédition de Sucrone ,
réclamait impérieusement un
pie. « Il avait cru , disait - il ,
rrarher à lui -même les cntrail-
, lorsqu'il se vit oblige d'expier
r U mort de trente hommes la
de de huit mille. » Il répétait
est «'il estimait infiniment plus
rtruWr à la conservation d'un
rîtovrn que de faire périr vingt
û. L'empereur Antouin-
avait adopté cette belle ma xi-
l/fcttnanité de Scipion l'cmnc-
d*user envers 1rs ennemis . des
SCI J-rf
représailles qu'autorisaient toujours,
chez les anciens f les lois de la guer-
re et la politique. Pendant la trêve
qui précéda le retour d'Anuibal en
A frique , les Carthaginois avaient pil-
lé quelques vaisseaux romains, et
maltraité les commissaires envoyés
par Scipion à Carthagc, pour en
porter des plaintes. Des députés Car-
thaginois, qui revenaient de Rome,
tomiKTcnt alors entre les mains de
ce général. On le pressait de leur
infliger le même traitement : «Non,
« dit-il, bien que les Carthaginois
» aient violé , non - seulement la
» trêve , mais encore le droit des
» gens envers nos amlussadcurs , je
» ne traiterai pas les leurs d'une ma-
* uière indigne de la générosité ro-
» maineetdcla modération que j'ai'
» toujours suivie. » lies imputations
de péculat, auxquelles il fut en butte
à la fin de sa carrière politique , ont
plutôt dégradé ses accusateurs que
terni l'éclat de sa vertu. Sa fameuse
réponse que nous avons citée ne
pouvait partir que d'iui orur irré-
prochable ; mais cette réflexion d'un
grand écrivain n'en est pas moins
très-juste : « Il fut suivi par tout
» le peuple au Capitole , cl nos cu»tirs
» l'y suivent encore en lisant ce
» trait d'histoire , quoique après
» tout il eut mieux valu rendre ses
» comptes que de se tiiei d\if-
» faire par un Ikhi mot. » (.'m . G*
qui prouve au reste le d r\iiit«* ressè-
ment de Sc.ipiou , c'est l-i médiocrit**
de s.i fortune après a\oir enrichi ••
patrie par tant (h \iitoirrs, « Y>l I
soin coii.ttaiit qu'il mit à repousse» et
les présents et les di.stinrtions "!«■*
(dus légitimes. Dès son début il refusa
a couronne civique , qui* lui était
offerte pour avoir saine l.i \w .» «m
M .
3'2/i
SCI
consul , parce que c'était son père ,
et qu'il ne voulait pas être récom-
pense d'avoir satisfait au devoir
le plus sacré. Le goût de Scipion
pour les lettres , alors si rare parmi
les Romains , est un trait de carac-
tère que Scipion Émilien , son petit-
fils d'adoption , se fit gloire d'imiter.
Pourquoi faut-il que l'on puisse accu-
ser ce grand homme d'avoir contri-
bué à faire mettre en prison le père
de la comédie romaine, Cn. Naevius,
pour le punir de quelques traits de
satire ? on voudrait que le vainqueur
de Carthage eût méprisé un tel adver-
saire. Mais on ne citerait pas deux
traits de ce genre dans la vie de Sci-
Sion ) et quand on les oppose à tant
'actes de vertu , à tant de faits glo-
rieux, on ne peut s'empêcher de rati-
fier ce jugement porté sur Scipion
par Voltaire. « ïl fut peut-être l'hom-
» me qui fit le plus d'honneur «î la
» république romaine (3a).» 11 lai
eût sans doute été plus facile qu'à
tout autre de la renverser, si, au lieu
de prendre le parti d'un exil volon-
taire lors des persécutions suscitées
contre lui, il eût voulu se mettre à la
tête de ses partisans pour accabler ses
adversaires. C'est ce qui a fait dire à
Sénèquc : « 11 fut plus étonnant sans
•» doute quand il quilta sa patrie que
» quand il la défendit (33). Il fallait
» que Rome perdît Scipion ou sa li-
» bertc. Je ne veux pas , dit-il , dé-
» rogrr à nos lois et à nos constitu*
» tions : la justice doit être égale
» pour tous les citoyens : jouis sans
* moi, 6 m a patrie! d$un bien que tu
» me dois; j'ai été l'instrument de ta
» liberté. J'en deviendrai la preuve.
» Je pars si je suis plus grandque ton
» intérêt ne le demande. » 1 ous les
k*Vt Dict. phil., «ri. Charlatan. (> même aittrnr
inr\ •<*4',l»">« »u nombre de» eiifutil» ne* par 1 'ope-
ration remrieune ( Ibid. , art. Généalogie}.
ftt) S«-nèqne , L«ttrr 86.
SCI
auteurs qui ont écrit l'histoii
Rome ont parlé de Scipion ;
ceux qui l'ont fait connaître le î
sont Polybe , Tite - Live , >
Maxime, Aulugelle;ct, d'après
Rollin , Levesque , Saint-Réa)
On doit regretter vivement c
vie de ce grand homme écrit
Plutarque ne nous soit pas par
L'abbé Seran de La Tour ( r. •
ci -après) a publié, en 1738
histoire de Scipion , pour
de suite aux Hommes illustr
Plutarque , avec les Observât»
chevalier deFolardsur la bâta
Zama, Paris, in- 12 (34)* S<
l'Africain eut d'Emilie , sa fei
deux fils et deux filles. Il mari
née à P. Cornélius Scipion I
( F. ci-après ). La plus jeune é
(on ne sait si c'est du viva
après la mort de son père )
nus Scmprouius Gracchus (
nom , XVI1Ï, 342). C'est la fa
Cornélie ( V. ce nom y IX , <
mère des Gracques. — Scipion i
Cornélius ) , fils aîné du preci
dégénéra tellement de la vertu
père , qu'il s'attira le mépris u
sel. C'est celui qui, dans la
contre Antiochus , avait été fa
sonnier , et renvoyé à son
Les historiens ne s'accorder
sur l'occasion dans laquelle
prouva ce malheur). L'an de
680 y il se mit sur les rangs
être élu préteur : déjà cinq
dats avaient été nommes: la si
place était disputée par Cnci
(.V|) DeimareU-Sainl-Sorlin a crlcbr*
neuco de Scipion , <hn» une tragi-euiw-d
en i<ftq ( Voy. DESMAKKT* , XI , *o} ). ',
fut un A'ripin»» V.tfrirmn { V. Pn\D<rv ,
4)jou« eni(i)-. C'est atuai la titre de la
Saovignv , jouce un «ièclr après celle de
(Y. SAtVIONT , XL , 498). M. A. V. A
fait un Scipion . tragédie en an acte et <
jouée à la dirtrihutitm de* prix «/* /V>l
Sainl-Crr, le «A. thenrniilttr an Xll , ampr
la brochure iniitalee : Distribua** de* m
Paris , Gille , an XII , «°. de i»5 pagf. A.
SCI
t par Cicereius,qui avait été
rcdu vamqueurde Zama.Tou-
xaturies allaient se déclarer
et estimable plébéien; mais
tt ne roulut point qu'un pa-
ront fût (ait au fils de son
; il quitta la robe de candi-
désista de ses prétentions et
tt même de son crédit. Cn.
t lut donc élevé à la prétoire ;
ne conserva pas long-temps
ignifté. Il fut exclu du séuat
censeurs. (35) Bientôt ses pa-
bonteuide la manière dont il
ttait de ses fonctions, les lui
Dterdire. Ils lui «itèrent même
m qu'il portait au doigt et sur
Suit gravé le portrait de son
osante m l'indigne conduite du
profiné Timage de ce grand
r (36). — Scipion (L.ouP.
ios), frère du précédent , était
gne fjne son atné de soutenir
«de sa famille: malheureuse-
• mauvaise santé l'empêcha
i« la carrière des armes et de
Unie. Caton ,dans le dialogue
rieillessc , composé par ( Licé-
[),hû rend un témoignage bien
r. Il dit que , sans cette fai-
de santé, L. Scipion aurait pu
■e seconde lumière de Home,
1 joignait au génie supérieur
père l'avantage de counais-
pftus étendues. Ciccron dit ail-
18} que, si la force du corps eût
lu cnes lui à celle de l'esprit ,
il pu être mis au nombic des
rsles plus diserts. On avait de
èjqnes discours et une Histoire
m grec. L. Scipion fut le père
i de Scipion Émilini ; et la
d'avoir introduit le digue fils
•*. mu.»;.
UaiMk*, I. III, r. ».
m**Srmtmtt, r. 15-
SCI 325
de Paul-Émile dans l'illustre maison
Cornelia suffit pour immortaliser
le nom de ce vertueux et savant pa-
tricien. D — a — h.
SCIPION (Locius-Cokneuvs)
l'Asiatique, fils aîné de Publius Sci-
pion , tué en Espagne, jouit, pendant
sa vie, d'une gloire qui ne Ait pour
ainsi dire que le reflet de celle de Pu-
blius Scinion l'Africain , son frère.
On a vu , dans l'article précédent, que,
dès son début dans la carrière des
honneurs, Lucius ne dut l'avantage
d'être nommé édile curule qu'a la pro-
tection de Publius , bien qu il eût rage
requis et que ce dernier ne l'eût point.
Polybe, qui raconte cette anecdote,
observe que Lucius n'était pas aimé
du peuple; mais il en laisse ignorer
le motif. Lucius Scipion suivit son
frère en Espagne: et la touchante
union qui régna toujours entre eus lait
peut-être encore plus d'honneur à
l'aîné qu'au plus jeune , parce qu'elle
prouve comnien le cœur de Lucius
était peu susceptible de jalousie envers
un frère dont la supériorité aurait pu
le blesser. Il fut chargé, par Pu-
blius , de faire le siège d'Oringis ,
ville considérable de l'Espagne Gité-
rieure , en - deçà de l'Èbrc. C'était
la place d'armes d'Asdrubal , qui de
là taisait des courses dans l'intérieur
de la péninsule. Cette conquête «
une grande joie à l'armée d' Es j
et au général en chef, qui combla
sou frère d'éloges. Dans ses dépêches
au sénat, Publius Sripion faisait va-
loir , dans des termes tellement flat-
teurs, la prise d'Oringis, qu'il en éga-
lait rimjwrtance à, celle de Cartha-
gène ( i ). Mais l'histoire-n'a pas sous-
crit à cette complaisance fraternelle,
bien (pie, dans I assaut , qui fut très-
meurtrier , Ijiicîiis eût montré beau-
d) Vmr. b l»TMTiptio« en «'nr d'OrMi*i-, \p*
Tiir Lite, 1WIII.4 .<
causa
>açne
.} t'>
.SCI
■ oup il»' sang - tVciicl et de présence
d'esprit. Ce lut lui (pic sou frère
l'tihlius chargea d'aller portera Rome
!•» nouvelle de la soumission entière
iv l'Kspagnc. Lucius l'accompagna
ensuite eu Sicile et en Afrique , et y
servit avec autant dczcleqiicdc cou-
rage. Ses services le lircnl uomincr
prêteur. Tan -ilh de Rome ( i<)4 av.
J.-C. ), puis consul, Tan 5(>4, lors de
la guerre contre Autioclius , roi de
Syrie. On a vu , dans l'article précè-
dent , comment le sénat , qui penchait
pour charger l'autre cousu) Lclius
de cette expédition, porta ses suffra-
ges sur Lucius Scipion , dans l'espoir
que son illustre frère Lui servirait de
lieutenant. Durant toute la campagne ,
le consul n'agit (pie par les inspira-
tions de Scipion l'Africain; mais la
fortune , qui voulut aussi faire quelque
chose pour la gloire de Litchis, per-
mit qu'il donnât, en l'absence de Pu-
blius, la bataille de Magnésie, dans
laquelle l'innombrable armée d' Au-
tioclius , forcée de combattre par
une heureuse attaque du consul , lui
abandonna la victoiie. De retour à
Rome, Lucius, pour rivaliser avec
son frère , se lit donner le surnom
iYAsialijUc. 11 rendit compte au sé-
nat et au peuple (les avantages qu'il
avait obtenus en Asie. L'cn\ ic, dit
Tite-Live(9.\ observa que cette guer-
re avait plus de célébrité' que d'im-
portance; qu'une seule bataille avait
sufïi poi!i la terminer ; que d'ailleurs
la victoire remportée par Acilius ,
aux Thcrninpvlcs , avait d'avance
terni l'éclat des succès de L. Scipion.
Mais le même historien ajoute que
ces insinuations avaient plus Je ma-
lignité que de justice. Ku filet, Aci-
lius a\ait combattu au* Thcnnopy-
les plutôt les Étnlicus qu'Aiitiorhus.
DansceKe première action, le roi de
' ■ l.i\ . \\.\n. Jii.
SCI
S\ric n'avait oppose aux Romain*
qu'une très-petite partie de ses trou-
pes , au lieu que Lucius Scipion avait
eu à combattre les forces de l'Asie
entière. Rome était donc fondée à
lui décerner les honneurs du triom-
phe. La pompe de ce spectacle fut
plus magnifique que ne l'avait été
le triomphe de Scipion l'Africain.
Le vainqueur d'Autiochus fit porter
devant lui deux cent trente - quatre
drapeaux, les représentations de tren-
te-quatre villes, sans parler des cou-
ronnes d'or , des vases précieux et
des trésors qui se trouvaient dans
une proportion non moins extra-
ordinaire. Après la mort de Sci-
pion l'Africain, Lucius, qui, du vi-
vant de son frère, avait eu à répondre
aux mêmes accusations , se vit de
nouveau en butte à la haine de Catou
et des Petilius. Ces tribuns proposè-
rent une enquête juridique au sujet
de l'argent reçu ou extorqué d'Au-
tiochus et de ses sujets. L. Scipion ,
que cette loi atteignait , sembla moins
occupé de sa défense que de la nié
moire de son frère, a N'était-ce
» donc, pas assez , dit - il , d'avoir
» prive' ce grand homme de l'éloge
» funèbre qui aurait dît célébrer ses
» vertus à la tribune? La calomnie
» voulait-elle encore troubler sa cen-
» dre..1 Les Carthaginois, satisfattsde
» l'exil d'Annibal , n'avaient pas
» poussé plus loin leur ressentiment;
» mais la mort même de Scipion n'a-
» va il pu assouvir la fureur du peu-
» pic romain, qui voulait flétrir la
» gloire de ce grand homme jusque
» dans le tombeau, et, peu content
» d'une \ictimc, immoler son frère
» aux fureurs de l'envie. » l-i loi
a\ant passé , par le crédit de Ca-
tou , Lucius Scipion fut traduit au
tribunal du préteur Terentius Culle»,
cl couda mué à une amende de quatn
SCI
Eiillion> de sesterces (3>; ce qui était
précisément la somme qu'on avait
redemandée à Piihlius Scipioii. dans
le M-u.it. Eu vain Lucins protesta que
tout rangent qu'il avait reçu (tait
d.iiis le trésor, rt <| n" 1 1 n'avait rien à
IVt.it : l'ordre ï ut donne de le conduire
en prix u / . ci-.iprc.s|\ S«:ipm> Na-
sh, i . Dt'ji ou l'y m traînait , lors-
que le In S «un Tib. Sein prou, (irac-
clm> , l'tp . ce inui, \V11I, ij.'i \
îsiiis supposer à I "exécution iln jume-
llent . pour <e qui < ciiccrnait les
bien» de Scipioii i' Viatique, déclara
que. u quant à sa personne, il ne
3 m>u:: rirait jamais que i'on jilit
• rian> les fers un tv lierai qui axait
• « Jincu le plus puissant mouarquede
» la tirre, rcnile les bornes de IVm-
■ pire. etc. » L'opposition dcCirac-
rhu* rendit la hbciïca Sripion; mais
>rs| iras furent \emlns al' encan. Loin
•lr Iroiixer rhe/. lui au< une traie des
prrtriniues largesses il* Antioclius, on
ne put tirei delà xen'.edetout ce qu'il
pfjs*i*| lit |.i s«, mule qui lui était
d*m<nd«v. Ses p.ircut.s et *es amis
bu uTil'lil dis preM-nts si cmi-idc-
ri !*!•■». que, s'il 1rs «ùt acceptes, il
.i'»r lit i*tr plus rirlicqu' i\ .ml • -a e. n-
•ltniri.it!«>u: mais ii tes nmeieta im-
!fl«rii'-iil . et u "ai •■ i'pt -i de m«n plus
j-r- i . i s ;■ ue:iîs q .crcqu'il I i f.iîlait
i" >r \ \\ re ,i\ii- i!i: i iii e. \:iim la
\ 'fi'- •! ■ i • ttf lui >str (■ il- !■■ mi:.i t n >li
:•■• lui: i t .iii i ■ - T ■ - l'i' "îii""!^ .ni :;■ t-
"■■ : -. **« i[ ;■ !i !•' :>':.• I « ei ns-iv ! i
::.•?::■• ri.- «■ q :■■ ■ . T ■ - : i . e! im* | s ■ I
. : •• :i.r. N m ■■■ "•■ I ■■• '-u*. i-iu ■
■ ■ **•■ . :i ■.;.'.•■ ■■■■■■'. i lr ■! \ h ■!' «■
i !»■.■:■■■ ': ■ ■' :l Ci". Il i] l ]>■ i ■' •
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... •* i« ■•• ! • j- u-. n\ .■!:.mi:» . «n p! !
^ >*it v ii1 " • I \s) t:i jin i|i- mi i i
i . r ' i i li • i\ -til •'•" » t I' ■ l' ■•« *
SCI
3i<
chevaliers. ï.e \ ainqueur d'Antio-
clius passa dans l'obscurité le res-
te de sa vie. On ne sait en quelle
année il mourut. Cicc'ron \ante sou
eUqueiice, dans mui Dialogue Sur les
ara leurs , et il rend hommage à
son désintéressement dans un de ses
plaidoyers contre Verres. — Si.ipion
/sût I ; eu s ( L ne i u s - ( a i n ici i 1 1 s ) , d es-
cendautdii précèdent, à la quatrième
génération, fut consul, l'an (rM de
Home 8 { -83 av. J. -O , au milieu
des trouilles causes par la guerre ci-
vile de S\Ila. (Vêlait la première
fois depuis l'auteur de cette branche
de Ii maison des Seipions qu%i:ti A sici-
liens était eîeve à eette dignité'; car,
■i l'exception de la questure, contenue.
Tan ">8<> de Home, au fils du vain-
queur d' Xiitioelius. aucun personnage
de ce nom n'avait ligure parmi les pre-
miers magistrats, l.e cousiil.it «le Sci-
pinii Nsialiciisfut malheureux:. Parti-
san de C i ri m m , deux fois il se vit ÔV-
batieliersuii armée d'à boi*d parSyl-
la.qui. iiiiiitrr ili- la per-onneducoii-
.sul, surplis sriil d n:ss:i tente, le reii-
\ii\a iilre. I.e pivmici usage que
S«ii'!i'ii lit de -si iiln*r|f- î'ul de lever
ur<.< • .i :\ clli- ai ni r . qui ral'aiidi'iina
ei:e- • edè'* qu'il si>fii-ii\a en présence
iî:i '. ■:::■• l'i ui| -. N . «i ir i ri . xxx\ .
■•■ m . I.' u:: ■ " '■''• nt--. i! f:i! mis .
,\ r !■ -« î« 'I \ i'i*:.-:". >» r|| eXi'l'i U'v . et
m i; -i; |r" !■■■■ rv'ir Xi-i ' 1 1 1 ' s i i If.V
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i .i ii,.,_. i; i m ■: l -i- »',s î« H* ii' .
3?8
SCI
de Paul Emile et de Lutatia, premiè-
re femme de cet illustre romain. Il
('tait Je plus jeune des quatre fils de
Paul Emile, et fut élevé, comme eux,
dans la maison de son père, sous
la discipline des vertus domestiques,
et l'inspiration d'un si grand exem-
ple. A l'âge de dix-sept ans, Paul
Emile l'emmena dans son expédi-
tion contre Persce. Déjà , selon l'usa-
ge des grandes familles romaines qui
échangeaient souvent entre elles les
héritiers de leur gloire , Paul Emile
avait fait entrer par adoption le jeu-
ne Émilicn dans la famille des Sa-
pions ; mais il le gardait près de lui,
et le formait à la guerre dans la
glorieuse campagne de Macédoine,
rlutarqne rapporte que, le soir de
la grande journée qui décida la ruine
de Persée , au milieu de la joie d'une
telle victoire, tout le camp romain
s'aperçut avec cflroi de l'absence
d'Emilien : les soldats quittent leur
repas , et le cherchent à la lueur des
flambeaux dans la plaine , et parmi
les morts. L'horreur silencieuse du
champ de bataille, jonché de cada-
vres , était interrompue par les cris
de cette foule qui , de tous cotés, ap-
Î)clait le iils du géuéral , lorsqu'enfin
e jeune héros parut , revenant de la
poursuite des fuyards, presque seul ,
et tout couvert de sang. Cette ardeur
guerrière fut ensuite occupée quelque
temps aux rudes travaux de la chas-
se, dans ces forets que la magnifi-
cence des rois de Macédoine s'était
réservées, et qui présentaient aux
vainqueurs le plus agréable amuse-
ment de leur conquête. Toutefois
l'influence des arts de la Grèce, dé-
jà commencée dans Rome, et fort
augmentée par la conquête de la Ma-
cédoine, avertissait Paul Emile de
ne pas borner à la chasse et à la
guerre l'éducation de ses eufaiiL». Eu
SCI
revenant de cette guerre , il confia
Émilienetson frère Fabius aux soins
de Métrodore , peintre et philosophe
célèbre, que lui avaient envoyé' les
Athéniens. Aux leçons de ce maître
habile se joignirent celles de Polybe,
guerrier, homme d'état et historien,
l'un des derniers appuis de la ligue
Achéenne, et devenu l'otage des Ro-
mains , après l'asservissement de sa
patrie. Polybe nous apprend lui-mê-
me que cette liaison studieuse com-
mença par quelques livres prêtes au
fils de Paul Emile , et par tes entre-
tiens que firent naître ces lectures.
Vivement frappes des graves paro-
les et de la science sérieuse de Po»
lybe , Émilien et son frère Fabius ob-
tinrent du préteur que ce Grec illus-
tre ne serait pas renvoyé dans une
ville municipale d'Itabe , et qu'il
pourrait habiter Rome. Polybe con-
tinua dès-lors de fréquenter la mai-
son de Paul Emile , donnant ses ins-
tructions et ses conseils aux deux
jeunes gens, avec un tèle d'amitié
qui n'avait rien de cette servile dé-
pendance où tombèrent dans la suite
les Grecs venus à Rome sous le pa-
tronage des riches et des grands. Un
jour qu'il sortait avec les deux frè-
res , Fabius ayant pris la route du
Fonim , il resta seul près d'Emilien ,
qui lui dit avec douceur et en rou-
gissant : a Pourquoi , Polybe, lors-
» que nous partageons la même ta-
)> Me, mon frère et moi, lui adres-
» sez-vous de préférence toutes vos
» questions et vos réponses, et me
» laissez vous en oubli? Vous avez
» donc sur moi la même opinion que
» l'on me dit répandue dans Rome!
» Je passe , en effet , pour être oisif
» et indifférent , et pour m'éloigner
» baucoup des habitudes et de l'acti-
» vite romaines, parce que je ne m*oc-
» cupe pas à suivre le barreau : on
sa
3a9
t êàym la fuuk dont je sors at-
F,
«utr* chose : et c'est une
' de» pour mol » Poly
dn langage de ce jeune
, répondit que U préférence
il ae plaignait n était qu un
éftijxmr lige plus aTancé de Fa-
hnu» U approuva du reste l'ardeur
loi promit ses soins et
, et , l'avertissant qu'il
beaucoup de maîtres pour
dans l'étude des arts dé-
dela Grèce, il s'offrit a lui,
aaaide pins utile et plus ra-
r des ira vaux, plus sérieux.
b jeune Scipion , saisissant la
dt Nybe, et b pressant avec
las, In dit : « Put a Dieu que
tviàie b jour où , laissant tout
«Brta^ vous me donneriez toutes
et vivriez avec moi
te croirais digne de
et de mes ancêtres. »
fat fermé le lien qui, pcn-
banaa années , dans les allai*
balles camps , dans la vie pri-
Wef nnpprocha Polybe et Scipion.
la pmaner effet de ce noble corn-
ant d'inspirer a Scipion Fa-
de travail y des fortes études ,
• faramion pour le luxe et les
aman licencieuses de la jeunesse ro-
aaiaa,El tandis que la conquête de
fc Macédoine infectait Rome de vi-
m m dMéttoctions nouvelles , l'a-
m Ai sage Polybe épurait dans
■paa les vertus mêmes de lan-
Nut léïwiMique , et leur donnait
f**pa eaoae de plus touchant et
vfBBSaoUe. Au milieu de cette
aMnmainaée dans Rome, et qui se
atfufei b probité de Gaton , comme
"" aujltts tard les rapines de
, bripion étonna ses conci-
Cr un dénrtéressement in-
mfcre-de son père adoptif,
, fui avait été l'épouse du
premier Africain, étant venue à mou-
rir, il se trouva son héritier, re-
cueillit cette riche succession d'une
femme du rang le plus élevé dans
Rome , et la donna tout entière à Lu»
tatia, sa mère, qui, répudiée par
Paul Emile, vivait dans un état mé-
diocre, et ne pouvait plus paraître,
aux cérémonies publiques et aux fi*
tes des dieux , montée sur un char,
avec les ornements, les corbeille*
sacrées , les vases d'or et d'argent ,
enfin toute cette pompe religieuse qui
devait marcher devant une épouse
de Scipion ou de Paul Emile. Cette
générosité d'Émilicn envers sa mère
parut admirable à Rome, où, suivant
l'expression de Polybe, personne ne
donnait rien pour rien à personne;
et lorsque Lutatia, soudainement en-
richie par cette pieuse libérable ,
parut dans une grande fête, escoa»
tée de la pompe qu'on avait vne bril-
ler autrefois devant Emilia , toutes
les femmes , toutes les mères de Ro»
me, les mains levées au ciel, deman-
dèrent faveur et prospérité pour un
fils si généreux , en se pressant aur
tour du char de cette mère orgueil-
leuse de son bonheur etde leurs vceux.
Quelques autres libéralités du jeune
Scipion furent célébrées dans Ro-
me , et peuveut nous servir à juger
aujourd hiii de l'avare parcimonie
d'un peuple où de pareils traits sont
comptes dans la gloire d'un grand
homme. Émilien se trouvait chargé
de payer la moitié de la dot des deux
filles du premier Africain , sceurs de
son père adoptif; et , d'après les lois
romaines , un délai de trois ans lui
était accordé pour l'acquittement suc-
cessif de cette créance. Il paya la
somme entière et sans délai. Tiberius
Gracchus et Scipion Nasica , rpoux
des deux sœurs , s'étonnèrent de cet
empressement inusité «Lus Rome, oà
J3o SGI
l.i valeur de l'argent était calculée
jour par jour. Ils crurent d'abord à
quelque méprise , et rappelèrent à
Scipion qu'il avait trois ans pour
payer. Scipion leur répondit qu'il ne
l'ignorait pas; mais que s'il fallait
observer la lettre de la loi avec des
étrangers, on devait, autant qu'on
le peut, user de franchise et de lar-
gesse avec des parents et des amis.
Deux ans après , Paul Emile étant
mort , Scipion abandonna l'héritage
tout entier à sou frère Fabius, qui de-
vait le partager avec lui ; et nous
ajouterons, afin do ne rien oublier
des récits contemporains , que cepen-
dant il se chargea , pour moitié , de
la dépense des jeux de gladiateurs
qui furent célébrés, selon l'usage, aux
funérailles de Paul Emile. Enfin, pour
achever ces détails , à la mort de sa
mère, qu'il avait si généreusement
enrichie, il ne voulut point accepter
le retour des biens qu'elle tenait de
lui ; mais il donna toute la succession
à ses sirurs , cpii n'en devaient rien
avoir selon la loi. Celte générosité si
rare , et les m mus pures de Scipion,
l'avaient élevé très -ha ut dans 1 esti-
me des ltomains : mais la gloire ne
pouvait s'acquérir que par les armes.
La guerre contre les Gautabres et les
Ibères, souvent signalée par les re-
vers des Romains . était depuis un de-
mi-siècle la plus rude école de leur jeu-
nesse. Les miiices la redoutaient ; et
peu de généraux briguaient l'honneur
d'y coin mander. G'était par li que
Scipion 1* Africain a\ ait. autrefoiscom-
nicueé sa "luire, en succédant à son
père et à sou oncle, qui ^nairnt d'v
périr. Ouaran le ans plus ta ni. Kmilicn
y fut envo\é, avec moins d'éclat, mais
dans un danger presque aussi grand.
I l 'îbilll NOUS II' i 'OllMll M.llilil'.N, || MT
v H ;*■*{■ son cniiraiic . .1 iele\ er la c<»n-
Junte do troupe* »t In fortune de la
SGI
république. Dans un comb
lier , il abattit un chef bar
était venu déûer le plus bra
pion de l'armée romaine. C
la destinée semblait rapj ro
Îrion de l'Afrique. Le consu
c chargea d'obtenir un sc<
léphants du roi Masinissa,
des Romains , et surtout en
pla cable de Carthage. M a si]
mentait alorsdeprovocatior
tilités cette ville, encore al
coup terrible que lui avait p<
coude guerre punique, m;
infatigable , et toujours dign
lousic et des inquiétudes de F
pion, qui était parti pour 1
sans doute avec le désir <
situation de Carthage , en \
une .sanglante épreuve. A so
Masinissa , plein de viguei
poids de quatre-vingts ans
ses Numides en bataille p
battre l'armée carthaginoi
mandée par Asdrubal. Se
haut d'une colline, comme
philhéatrc, fut spectateur
journée où Masinissa, précï
Romains, commença la d
>
de Carthage; et il disai
par la suite qu'avant pris ji
des combats . il n'\ ava
trouvé tant de plaisir
celui-là ; que c'était le m
fet où il eut vu , à son ail
préoccupation . plus de cent
hommes se heurter cl coin
ajoutait a\ec culhuUMaMUi-
Ini , deux loi?» seulement
%pectacle s'était olièrt, <1ïii
de Troie : «| ne- Jupiter l'a
temple 'du haut du Uont Id
tune de l.i S.imothrace. Ce
\ i\e sur un lel Muivi-nir u
>hy combien l'urbanité iuii
;t>ùl drs arts «h I « iîrèce ,i
• oie peu dé\eloppe le >cu
sa
TkamniH, même dans le» caractè-
mlsptogfeàeaxet les plus polb.
Ln Carthaginois vaincus demandè-
rent h médiation du jeune romain.
Ol «baient l'abandon du territoire
, premier sujet de la
* ci s'engageaient à payer un
à Masinissa. D'autres dénian-
ts de ce roi, et probablement la
omaine, ne permirent pas
ce traite*. Scipion repartit
l'Espagne avec les ele'pnants
était venu chercher; et des am-
romains arrivèrent pour
• entre Masinissa et ses
, ou plutôt , pour voir s'il
d accabler Carthage. Ces
romaines , les demandes
du sénat, les sacrifi-
de Carthage, cette mal-
ville livrant ,ses flottes ,
, ses richesses , les fils
pin» illustres citoyens , et re-
enfin Tordre de se détruire
» anlnto, tout ce récit n'appar-
qa'à l'histoire générale. Ce qu'il
d'indiquer, c'est la part glo-
de Scipion dans une guerre
par les Romains avec
d'astuce et dt barbarie. La pre-
de cette guerre , Scipion
a'j terrait qu'avec le titre de tnl>un
Je hfnjon? et sous les ordres du con-
snl lUniras. Cependant il se distin-
ena des lors parmi tous les chefs; et
san nom était également redouté dans
Carthage, et populaire. dans le camp
raaaain. Aux yeux des commissaires
An aénh , qui vinrent visiter l'armée,
il éunt désigné de toutes parts roui-
aaccchn qui devait achever la guerre;
et Fan des chefs africains , qui com-
battait pour Carthage, et fatiguait le
pins l'armée romaine , le Numide
rnaameaj, vint se rendre à Scipion ,
avec deux mille cavaliers. \ • l,i
époque , la mort de Ma*i-
SC1
33 f
nis&a privait les Romains d'un al-
lié courageux et fidèle. Scipion re-
cueillit les dernières paroles du vieux
roi , et fut chargé par lui delà tutelle
de ses enfants et du partage de ses
états. ( Voyez M as i hissa ). Cepen-
dant la guerre se continuait une
seconde année ; Scipion servait sous
un nouveau consul , Lucius Calpur-
nius; et Carthage, ranimée par son
désespoir, augmentant chaque jour
ses préparatifs et ses forces au mi-
lieu même de la guerre, avait en-
core une armée dans la plaine et
ses murailles entières et couvertes de
soldats. Yers la fin du consulat de
Calpurnius, Scipion était revenu quel-
ques moments k Rome , pour sollici-
ter la charge d'édile. On ne parlait
que de lui, de son courage et de son
nom fatal à l'Afrique. Caton lui-mê-;
me , détracteur sévère de tous se»
contemporains , vantait Scipion; et,
dans son humeur chagrine et son éru-
dition grecque , acquise en vieillis-
sant, il lui appliquait le vers d'Ho-
mère sur Tirésias , dans l'évocation
des morts de l'Odyssée : a Celui - là
» seul a garde sa raison ; les autres
» sont de vaines ombres qui se pré-
» cipitent. » Scipion fut nommé con-
sul , quoiqu'il n eût pas encore l'â-
ge* exige nar la loi ; et le peuple ,
dans l'ardeur de sa confiance , lui
décerna l'Afrique pour province ,
sans tirer au sort entre son col-
lègue et lui , comme c'était l'usage.
Parti de Rome avec des reerucs nou-
velles , et son fidèle ami Lxlius ,
Scipion touche le port dX tique , et
se rembarque aussitôt pour aller se-
courir Vaiicinus , lieutenant du der-
nier consul , dont les troupes étaient
surprises et bloquées |>ar une armée
carthaginoise. Il triomphe, délivre
Maiicinus . réunit toutes le* forces
romaines, h* .mime par la ligueur
33a
SCI
et la sévérité de sa discipline , et
prépare enfin contre Carthage les
dernières et mortelles attaques. Stra-
bon et Appien ont décrit cette graude
cité, sa situation presque insulaire ,
l'isthme étroit et fortifié qui la joi-
gnait au continent , les trois enceintes
ou plutôt les trois villes qu'elle réu-
nissait, ses remparts épais , ses deux
ports, et sou peuple nombreux et guer-
rier (i). Il suilit de rappeler ici que
Scipion , dans un assaut nocturne et
vivement dispute, emporta de vive
force la portion de la ville appelée
Mégarc ; se rendit maître de l'isthme,
et le traversa par une muraille der-
rière laquelle il établit son camp;
Carthage ne lit plus qu'un grand
efîbrt. Scipion avait entrepris de fer-
mer le principal port de la ville , par
uncdigucscmblableàcellcqu'Alcxan~
dre construit t au siège de Tyr. Cet
ouvrage , qui d'abord paraissait in-
sensé', avança rapidement. Les Car-
thaginois n'avaient point de vais-
seaux , ils les avaient livrés avant la
guerre; mais, dans leur désespoir 7
ils firent un si prodigieux travail ,
qu'ils se créèrent une flotte, qui sortit
tout-à-coup , et parut sur cette mer
qu'on allait leur fermer pour jamais.
La (lotte romaine, sans défiance et qui
n'attendait rien de semblable, pouvait
être surprise et accablée : mais le des-
tin manqua cette fois encore aux Car-
thaginois ; ils n'attaquèrent pas d'a-
bord la flotte romaine, et lorsque ,
deux jours après, ils engagèrent en-
fin le combat , malgré leur courage
et leur adresse maritime , ils perdi-
rent leurs meilleurs vaisseaux , et se
réfugièreut à grand peine dans la
ville. Scipion fut maître du port ,
s'empara d'une haute terrasse qui
défendait ce coté de la ville, et v
viï \;.\ |v>}tul.i'iuii df <iurth-t£i- liait A<>rs <!•■
nriil" cent niiltr ludivttluo.
SCI
Elaça des archers qui accablaient les
abitants. L'hiver, en suspendant la
violence des attaques , tourna les ef-
forts de Scipion contre les allies qui
restaient encore aux Carthaginois.
Les récits des historiens peuvent nous
donner une idée de la puissance que
ce peuple conservait en Afrique :
dans une bataille qui précéda la prise
de Néphéris , ville alliée de Cartilage,
soixante mille hommes périrent sous
le fer des Romains. Scipion. , partout
vainqueur , attaque en un la dernière
enceinte , et la citadelle où s'étaient
retirés les soldats et les habitants. Il
fallut en approcher par des rues étroi-
tes, dont les maisons fortifiées furent le
théâtre d'une vive résistance , et d'un
aflTreux carnage prolongé durant six
jours et six nuits. Scipion, pendant
cette rude attaque , ne prit aucun re-
)os , aucun sommeil. Le septième
our enfin , les assiégés demandèrent
a vie sauve ; Scipion ne fit d'excep-
tion que pour les transfuges. Ces
malheureux , au nombre de neuf
cents , se retranchèrent alors dans
le temple d'Esculape , avec Asdru-
bal le géuéral des Carthaginois, sa
femme et ses deux enfants. Favo-
risés par la hauteur du lieu, et par
les rochers inaccessibles qui l'entou-
raient , ils résistèrent quelque temps
encore , et , pressés par la faim , ils
s'enfermèrent dans le sanctuaire pour
v périr. Alors, Asdrubal lui-même
les abandonna-, et fut tenté de de-
mander la vie. Il se déroba gar une
issue secrète , et vint se jeter awx
pieds de Scipion , une branche d'oli-
vier à la main. Ce fut un mémorable
spectacle et une sanglaute tragédie,
au milieu même de la destruction de
Carthage , que le moment #fi Scipion,
ayant fait voir aux assiégés Asdrubal
dans ses rangs , ces malheureux mi-
rent le feu an temple qui leur servait
SCI
: alors la femme d* Asdrubal ,
t parce comme dans un jour
9 paraissant au milieu d eux
s icônes enfants , s'écria : « Je
roque pas contre toi, Romain ,
engeance des dieux ; car tu
(ait qu'user des droits de la
rc Mais puissent les divinités
larthage , et toi d'intelligence
i elles , punir , comme il le mé-
, ce misérable parjure , qui a
i sa patrie, ses dieux , sa fem-
et ses entants. » Ayant pro-
têt anathème , elle égorgea
bats, jeta leurs corps dans
staes , et s'y précipita suivie
is les transfuges romains (a).
terrible image aurait suffi, sans
. pour exciter la compassion
ssqneur; mais Polybe,qui se
lit près de lui , nous apprend
douleur et les larmes dont Sri*
le put se défendre, à la vue de
igc en feu , se rapportaient a
main plus hautes , et qu'il ém-
ût dans son souvenir en ce mo-
les révolutions fatales de tous
ipires , en songeant à celle qui
,-ait Rome. Ce fut alors qu'il
nça ces ver»d'Homère , comme
iste prédiction des destins de
trie : « Un jour viendra que la
e sacrée dilion , et Priam , et
esjple du belliqueux Hector se-
t anéantis. » Scipion, généreux
intéressé dans sa cruelle vie-
. réserva pour les temples et
le trésor de Rome toutes les
qui ne furent (M s enlevées
soldats. 11 lit partir , pour
r cette nouvelle au sénat , un
navire chargé de dépouilles, et
rut les villes de Sicile alliées
losnains , d'envoyer reprendre
SCI
333
■fit *• h Smr a bit t co 17 \* , U Smê
«m pf*9 , Vu). mmM S4-
. %%%** . 4Û.
dans le butin de Carthaee ce qu'elles-
mêmes avaient autrefois perdu par
les armes des Carthaginois. En ren-
dant aux députés d'Agrigente le fa-
meux taureau de Phalaris : « Voyex,
leur dit-il , combien la domination
des Romains vaut mieux pour la
Sicile que celle de ses propres ci-
toyens. Vous avez ici tout ensem-r
ble un monument de la cruauté de
vos pères et de notre clémence. »
1 fit ensuite célébrer des jeux ma-
gnifiques, dans lesquels un grand
nombre de prisonniers et de trans-
fuges furent exposes aux bétes. Le
triomphe de Scipion , à son retour
en Italie , fut le plus éclatant qu'on
eût vu dans Rome , par la magnifi-
cence des dépouilles, la grandeur des
souvenirs , et la joie du peuple; et
le consul , qui avait été l'instrument
heureux de cette grande vengeance ,
parut alors le premier des Romains.
Sa gloire , fondée tont-à4a-fois sur
de grandes actions et sur un préjugé
public , ne semblait pas pouvoir s'ac-
croître. Il paraît qu'il passa plusieurs
années dans un honorable loisir, animé
par ce goût des lettres encore nou-
veau dans Rome, et dont il se lit, au
milieu même de sa gloire , un titre
de distinction particulier. Fidèle ami
de Polyl* , il avait également attiré
près de lui le grec Panxtius , de l'Ile
de Rhodes. Peu d'années après la
Srisc de Carthagc, il fut envoyé avec
eux autres illustres Romains , com-
me ambassadeur de la république ,
près de Ptolémce , souverain d'B-
gypte ; il visita cette contrée célè-
bre, et plusieurs royaumes de l'A-
sie. Au milieu de la pompe de ces
cours orientales , Scipion n'avait
près de lui que le philosophe Pa-
mrtius, et tout son cortège »e com-
posait de cinq esclave». Les Romains ,
par de telles ambassades , semblaient
336
SCI
la sienne , que le jeune et infortune
tribun s'était acquise avec des ha-
rangues. Peut-être fut-il ilatté de se
voir invoque' par le sénat et les pa-
triciens, comme un protecteur con-
tre les empiétements et la colère du
peuple. Quoi qu'il eu $oit , Scipion
accepta dès -lors le rôle de défen-
seur des grands , et d'ennemi des
lois agraires. Ce dévouement à la
cause des nobles lui attira de fré-
quentes attaques des tribuns, atten-
tifs à rappeler sans cesse la mémoire
et les lois de Tiberius. Le tribun Pa-
pirius Carbon lui ayant un jour dé-
nia mie ce qu'il pensait de la mort de
Tiberius, il répondit qu'elle avait été
juste. Des murmures s 'étant élevés
dans l'assemblée, l'habile et lier Ro-
main répondit, comme s'il ne s'adres-
sait qu'aux étrangers et aux affran-
chis mêlés dans cette foule : ce Taiscz-
» vous, vous dont l'Italie n'est que
» la marâtre. » Des cris plus tumul-
tueux retentirent ; mais Scipion re-
prit avec hauteur: a Vous ne réussi-
» rex pas à faire que je craigne,
» parce qu'ils sont affranchis , ceux
» que j'ai conduits ici chargés de
» chaînes.» Ces luttes, qui se renou-
vela ient sans cesse, fatiguaient le vain-
queur de Carthage, habitué à la dicta-
ture des camps et aux acclamationsdu
triomphe; elles expliquent les senti-
ments que lui a prêtés Cicéron, dans
ce 1mm u dialogue de la Béjmblique ,
et cette préférence pour la royauté,
ces idées de monarchie tempérée ,
qu'il a fait sortir de sa bouche avec,
tant de grâce et d'éloquence. Souvent
obligé de se défendre , Scipion rem-
plit quelquefois aussi le rôle d'accu-
sateur : il porta la parole contre L.
Cotta , dans plusieurs plaidoyers vé-
héments ; et le poids même des atta-
ipies sauva l'accusé , parce que les
juges craignirent de paraître entrai-
SCI
nés par l'autorité d'un si gr,
sateur. Scipion avait donc
de la parole qu'il ne para
avoir recherché dans sa
mais que ses études grccqiu
dû lui rendre facile. Cicérc
ses discours parmi les prei
numeutsdu second âge de Y
romaine; et s'il avoue qu'c
la supériorité à ceux ne !
explique une telle préféren
disposition naturelle à noti
ne pas vouloir qu'un ni eu
excelle dans plusieurs genn
Au reste , nous ne pouvons
comme le dit Cicéron, 1<
Scipion avait quelque chc
élégant et de plus inodenu
de son ami : il ne nom
que de bien courts passage
ces fragments faisait part
cours de Scipion contre U
C. Gracchus, pour enlevé
le pouvoir judiciaire. On
clurc des expressions de <
que, fidèle à la cause de
Scipion n'en avait pas un
leur luxe et leurs vices , qi
mettaient leur pouvoir, u 0
» dit-il, à nos jeunes gens
» prestigieux etdéshomict
» lieu de petits baladins .
» bardes , de (lûtes , ils voi
» école d'histrions; ils ap
» chanter : choses que n
» voulaient qu'on regard
» honteuses pour les pei
» condition libre. Je le i
» jeunes vierges, les jeiim
» vont dans une académ
» se, parmi les baladins.
» m'a vaut raconté cela , je
» me persuader que des
» donnassent une sembla
» tion à leurs enfants ; m
» fait conduire dans un
w danse, j'y ai vu plus dt
SCI
ixje sévérité ; il fatigua , on plutôt
udurcit, les troupes par des l ra-
is, excessifs. Non -. seulement il
rta des tentes romaines tout ves-
• île iiiolleA.se ; il obligea les sol-
* de creuser des fosses, d'élever
| m Ii salles , des murs , qu'il rui-
t en-..itc , et qu'il faisait laburieu-
irnt reconstruire. « Ou'ils se cou-
rent de Ixjiic , disait il, puisqu'ils
Ta i^lient le >ang. » De cette rude
lr , Scipion conduisit entin sou
ive au siège de NuiiNiiuc , la plus
le ville de la confédération 11m:-
u>e. icpubliquc bclliquc.se et fc-
r. contre lacpielle il cruxail avoir
uifi d'un si grand ciioit. C.cpcii-
if il rNita tout combat décisif
r ces redoutables (iiiicmis; et, sa-
ail d'abord de vaincre isolement
allies de N'uniance, il refusa plu-
,rs fois l'occasion (l'une bataille
rra le. 11 répétait le mot de Paul
de : « Ou'im chef habile n'engage
a^delutaillcà moins d'une grande
r« c-*sitc'ond"uiicgraudc occasion.»
:% re iruinc esprit de piudcnce
il. tire . au lieu d'attaquer vive-
nt Nu malice , il l'entoura de tous
--> par ses travaux, et, coupant le
,\r qui la traverse, il l'eiifeima
t «nticie d'une épaisse muraille,
» pire de tours. >eipiun a\ai.t sous
<*i Jrr*. à ci* siège. il« u\ humilies
■ !.i destine»- rendit dans la suite
:i <c libre*». Marins et Juiiurtha.
j.ij-.i If ji*:riit- «! ii [minier, el lui
»li! T'iiioijn.tge dans une (ccasinn
W» ujl'n iers *r demanda imt quel
■*it ln,r appui . si la fort nue leur
Vtait h- griic'ral. (> .srr.iil rct
lijtxjr-f i. dit Seij î-»ii, frappant sur
p-i .!•■ t\t V.iriiis. Il pijnira cgale-
ï:t IV*j«nt iMm i< u\ et pei \i rs de
;ii':..i . qui l.i av.nl amené' un
•ps ..i.mIi.uk de Numides , et rom-
•*•• t\r 5»r.ii! ' iM!:r.'i^r Scipion
SCI
331
mettait à cette entreprise une ar-
deur qui se porta jusqu'à la cruauté':
un chef mimant in étant parvenu à
sortir de la ville pour solliciter des
secours au dehors , le consul averti
fut eu mi moment aux portes de la
ville de Lucia , qui avait recueilli ce
malheureux ; et sYtant fait lhrcr
les principaux de la jeunesse de cette
ville , au nombre de quatre cents, il
leur !it couper les mains. Les Nu-
aiantus , de leur o.tc , avant inuti-
lement l'ail demander quelques con-
ditions pour se rendre . massacrèrent
leurs pi. pies députes , et soutinrent
a\ec nue invincible constance les
dernières horreurs du sié^c et de la
famine. Ot héroïsme de Nuin.ujce r
retrace dans une tragédie de Or-
nantes . est encore aujourd'hui célè-
bre en l'ispaguc , comme une anti-
quité nationale. Les plus vaillants
<1< h users de la cite s'eut n tuèrent.
Si ipion. vainqueur, détruisit 1rs mn-
raiiksde la ville, vmdit les citoveus,
et n'en rcVrva que « inquautc pour
son tri< nr hc. Il joignit au l1 lorieux
suilK.lil (j i il j) .iI.;l« .«il avec son
aïeul , le lihe île .\iimantiu. (l'est
une clinsc remarquable que la L'ioi-
re du plus hum. iin des généraux de
liuiiie suit fni.dce sur "a mine en-
tière de deux vil.es célèbres et sur
i'e\!i i inin itiuii de leurs habit. mis.
Si ij ï ■ : 1 1 revint triompher à Home,
qu'il trouva pleine de posions fu-
liei.MN. H a\ail appris , au siegr de
Nuiirnice, la mort \ lolcuîe de Til>c-
rills Ciiaci luis, le fret e île m femme.
Seul [il ou ii : oubliant Ions m-s iiile'icts
de fimille pour «eux de i'.uMo-
< im tic romaine, il a\.iit m.iiqur -«oii
approbation par un veis d'Ibim-'c
dont le sens est: .fi/M f't'n .\c ê/IW
ê > ' •• .
CdtlljhC linitiM 't'\ i .AtlUfi, . ii'iil-
être n- grand homme .-v.nt-il ejr
bles.se de I ; gloire. pn*si|ue ri^ .i1" *■
336
SCI
la sienne , que le jeune et infortune
tribun s'était acquise avec des ha-
rangues. Peut-être fut-il flatte' de se
voir invoqué par le sénat et les pa-
triciens, comme un protecteur con-
tre les empiétements et la colère du
peuple. Quoi qu'il en soit , Scipion
accepta dès -lors le rôle de défen-
seur des grands , et d'ennemi des
lois agraires. Ce dévouement à la
cause des nobles lui attira de fré-
quentes attaques des tribuns, atten-
tifs à rappeler sans cesse la mémoire
et les lois de Tiberius. Le tribun Pa-
pirius Carbon lui ayant un jour de-
mandé ce qu'il pensait de la mort de
Tiberius, il répondit qu'elle avait été
juste. Des murmures s 'étant élevés
dans l'assemblée, l'habile et (1er Ro-
main répondit, comme s'il ne s'adres-
sait qu'aux étrangers et aux affran-
chis mêlés dans cette foule : a Taisez-
» vous, vous dont l'Italie n'est que
» la marâtre. » Des cris plus tumul-
tueux retentirent ; mais Scipion re-
prit avec hauteur : a Vous ne réussi-
y> rez pas à faire que je craigne,
» parce qu'ils sont affranchis , ceux
» que j'ai conduits ici chargés de
» chaînes.» Ces luttes, qui se renou-
velaient sans cesse, fatiguaient le vain-
queur de Carthagc, habitué à la dicta-
ture des camps et aux acclamations du
triomphe ; elles expliquent les senti-
ments que lui a prêtés Cicéron, dans
ce beau dialogue de la République ,
et cette préférence pour la royauté ,
ces idées de monarchie tempérée ,
qu'il a fait sortir de sa bouche avec
tant de grâce et d'éloquence. Souvent
obligé de se défendre , Scipion rem-
plit quelquefois aussi le rôle d'accu-
sateur : il porta la parole contre L.
Cotta , dans plusieurs plaidoyers vé-
héments ; et le poids même des atta-
ques sauva l'accusé , parce que les
juges craignirent de paraître entra î-
SCI
nés par l'autorité d'un si grs
sateur. Scipion avait donc
de la parole qu'il ne parai
avoir recherené dans sa ;
mais que ses études grecque
dû lui rendre facile. Cicéro
ses discours parmi les pren
numentsdu second âge de T
romaine; et s'il avoue qu'o
la supériorité à ceux de I
explique une telle préfèrent
disposition naturelle à notr
ne pas vouloir qu'un mêni
excelle dans plusieurs genre
Au reste , nous ne pouvons
comme le dit Cicéron, le
Scipion avait quelque cho
élégant et de plus moderne
de son ami : il ne nous
que de bien courts passage
ces fragments faisait part
cours de Scipion contre le
C. Gracchus, pour enlcvei
le pouvoir judiciaire. On
dure des expressions de <
que, fidèle à la cause de
Scipion n'en avait pas inc
leur luxe et leurs vices , qi
mettaient leur pouvoir. « O
» dit-il, à nos jeunes gens
» prestigieux ctdéshonncti
» lieu de petits baladins ,
» bardes , de flûtes , ils von
» école d'histrions ; ils ap
» chanter : choses que m
» voulaient qu'on regard
» honteuses pour les pci
» condition libre. Je le r
» jeunes vierges, les jeuuc
» vont dans une académ
» se, parmi les baladins.
» m'ayant raconté cela , je
» me persuader que des
» donnassent une sembla
» tion à leurs enfants ; nx
» fait conduire dans uni
» danse, j'y ai vu plus de
t
SCI
» jeunes garçons et j on nos lillcs , et
• dans ceuonibrc(ce qui me lit pilier
» pour ta république ) , le fils d'un
■ candidat qui u'a\ait pas moins <lc
» douze ans, et qui dansait aux cvm-
» haies, exercice qif un esclave libcr-
» tin œ pourrait faire sans dcsliou-
■ neur. » Curieux sous le rapport de
l'histoire des mœurs , ce morceau si
court et d'un tour si simple , ne peut
Mas donner sans doute aucune idée
des efforts d'éloquence que Scipion
opposait au génie fier et hardi de
Cauts Graccbus. 11 n'en est pas moins
certain que dans Scipion se trouva
le plus puissant obstacle aux eut re-
prises du dernier des (iracques. Le
Mut était divise, le peuple entraîne,
les Latins et les villes alliées prêts à
la rérolte; Scipion seul maintenait
ranesenne politique et l'ascendant de
la noblesse. Il Ht d'abord rejeter une
loi qui a \ ait pour objet d'autoriser la
mlectiou des mêmes tribuns. C«iïus
Graccbus se vengea par de violentes
■mectives contre Scipion ; rappelant
le amot qu'il avait prononcé sur le
ueurtre de Tibérius, il s'emporta
jusqu'à dire qu'il fallait se défaire du
tyran, a À la lionne heure , reprit
■ Scipion avec dignité, c'est le vmi
■ que forment tous les ennemis delà
• République; ils savent bien que je
■ ne puis vivre qu'autant que la Ré-
• publique est florissante, et qu'elle
■ ne peut cesser de l'être tant que je
• vivrai, » I>e parti des nobles par-
tit de nommer Scipion dictateur ; et
**tte grande magistrature iN-pou\ait
«tre da moins funeste à la République
dans les nains d'un citoyen si ver-
uni. Caïus n'en pressait qu'avec
pus de violence l'adoption de la loi
*paire. I-es fêles appelées .Ymr/i-
•Wri donnèrent quelque trêve. Mais
u lutte recommença. Fui vins , col-
fcçne et confident de Cihis, attaqua
11.1.
vr;
Scipion avec les plus nutragriiscs me
naces ; et ce grand homme se plai-
gnit de l'injuste salaire qu'il recevait
pour tant de services et d'ellorts. Ce
Jour cependant fut un triomphe pour
ui: à la sortie du sénat, il fut reron-
duit par un grand nombre de séna-
teurs , de citoyens , et une foule de La-
tins, alliés de la République. Le len-
demain, ou le trouva mort dans sou
lit { fr. Skm I'I«om i a ), et le bruit se ré-
pandit que des traces de violence
étaient visibles sur lui. Scipion était
Agé de 5() ans. La douleur publique
fut excessive. Un généreux eitoven ,
Métcllus le Macédonien- y long- temps
ennemi de Scipion , s'élança sur la
place publique tout en pleurs et sV-
criaut : « Accourez, citoyens, accou-
» rez, les remparts de Home sont altat-
» tus, Scipion I* Africain, reposant au
» milieu ue sa demeure, a été frap|»é
» d'un coup meurtrier. » Le jour des
funérailles, il ordonna à ses lils de
s'ollrir pour porter le Ht funèbre :
« Allez, dit-il; car jamais dans la
■ suite , vous ne pourrez rendre le
» même oflirc à un aussi grand 1mm-
» me. » Le corps de Scipion fut
porte' dans le cercueil avec un voile
sur la trie , ce oui était contre l'u-
sa gc et fort i lia les conjectures de
violence et de poison, i). r'abius
Maxiuius , son neveu, prononça le
discours accoutumé ; il y rendait
gr«ires aux dieux immortels de ee
qu'un tel homme , par un choix de
leur providence, était né dans Home :
p car, ajoutait-il , il fallait que IV111-
•> pire tin monde fût dans |«> bru où
» naissait Scipion. » L'histoire, doul
les monuments sur cette époque sont
peu nombreux et mutilés , n'a point
éclaire i 1rs soupçons que fit tiaitir
la mort soudaine de Si ipiou : il e»l
certain qu'il ne fut pas fait d 'cliquer e
publique. Pline, trois siècles plus tard,
3 ro SCI
fense de son malheureux cousin ( V.
ci -dessus , page 3*27 ), mais toute
son éloquence ne put prévaloir contre
l'acharnement de Gaton, qui rem-
porta également sur Nasica , com-
me sur l'Asiatique , lorsque tous
trois briguèrent la censure ( an de
Rome 570 ). L'anuce suivante Nasi-
ca fut nommé triumvir pour con-
duire une colonie latine à Aquilée. Il
était regardé comme un grand juris-
consulte; et les services qu'il avait
rendus en cette qualité furent ré-
compenses par une maison que lui
donna la république. L'excellence
de son caractère égalait l'étendue de
ses connaissances. Dans sa vieillesse il
fut prince du sénat, et il eut l'hon-
neur d'être nommé patron de l'Es-
pagne citerieure. 11 ne se distinguait
pas seulement par sa piété envers les
Dieux , dit un ancien ; mais, consulté
sur les matières d'état, son avis et sa
manière même de renoncer, respi-
raient toujours la sagesse et la pru-
dence (1). L'amitié qui l'unissait au
Î>oètc Ennius atteste son amour pour
es lettres. D — a — r.
SCIPION Nasica (Pubuus Cor-
tiELius ) , fils du précédent , surnom-
mé Corculum , à cause de la bonté
de son cœur , hérita des vertus et des
talents de son père. Le choix que lit
de lui Scipion l'Africain pour son
gendre , prouverait en sa faveur ,
quand même l'histoire ne serait point
remplie de ses actions. Très- j cime en-
core, puisque Titc-Livc l'appelle
egregitis adolescens , il accompagna
Paul-Émiledansla guerre contre Pcr-
sée(ande Rome 586, iGBav. J.-C.),
et contribua, par l'occupât ion des hau-
teurs de Pythiura, au prompt succès de
cette campagne. Une lettre écrite par
Nasica lui- mime , et que citent Plu-
i CO Diodorcdt Sicile, FrftgiiMMU.
SCI
tarque et Titc-Live ( 1 )
les détails de cette a(
fut qu'après un rude
parvint à forcer cette in
sitiou : atlaqué corps à
soldat thrace , il le pen
line. Rempli de la coi
premier succès , Nasica
hâter le moment qucPai
fixé pour une bataille
grand capitaine, en sou
tances du jeune guerrû
dit : A votre âge, ?
» demandais qu'à corn
1» une longue expérienc
» quand il faut livrer,
» faut éviter, le combal
* sur le champ de bâta
» vient de vous faire
» raisons : dans un ai
» je pourrai vous en
» jourd'hui qu'il vous ;
» torité d'un vieux cap
Live, qui rapporte, air
que , cette sage leçon d
ajoute que Nasica sul
Nommé consul pour
( i(i3 avant J.-C. ), ai
Figulus , il avait déjà r
de son département : r
instruit de quelques irr<
cernant les auspices , <
le consul qui avait p
élection , leur ordonna
et ces deux magistra
modérés et religieux ,
difficulté de se depoui
même, de la preraiè:
l'état. Les honneurs de
comblé dans la suite
ma gèrent amplement d
11 parvint à la censure
5(>5 , avec Popilius F.
deux y déployèrent bc
gilance et de fermeU
(1} Vie <]<-l\ml-Éiûilr,TitC-
SCI
iica qiii plaça dans Rome une horloge
nommée clêprrdrc , ma muant toutes
les heures par le moyeu de l'eau , et
d'an usage beaucoup plus étendu que
le cadran solaire , connu jusqu a-
lors y qui ne pouvait les indiquer
que pendant une partie du jour.
Il mérita encore la reconnaissance pu-
blique par la construction de por-
tiques au" Capitule. Pour réprimer
les prétentions toujours croissan-
tes des citoyens, if lit, de concert
avec Popilius , diparaitre toutes les
statues qui obstruaient le Forum , ex-
cepté celles qui avaient été érigées
par ordre du sénat ou du peuple.
boas son second consulat , ran de
Borne 599 ( avant J.-C. 1 55 ) , il fit
b pierre aux Dalmates , et s'empara
deDdminium leur capitale. Le triom-
phe loi fut offert; mais on croit qu'il
le refusa parle même sentiment de mo-
destie qui l'avait empêché d'accepter
de l'armée le titre airnptrator. Ce
personnage , plein d'équité , ne se dis-
simulait jpa s que son prédécesseur
NamusFiguliis a vait tellement a va ncé
cette pierre, qu'il 11e lui avait pres-
que laissé à faire une le siège de Dcl-
■nnium ; mais 1 enthousiasme des
troupes de Nasica prouvait, par sou
excès même, combien il avait su ga-
gner leur amour. (Carthage, sans ccs.se
es hutte aux attaques (le Masinissa ,
paraissait à la veille de prendre les
arases pour le repousser, («a plupart
des sénateur* romains inclinaient à
saisir cette orra si ou d'attaquer cette
république. Nasica ouvrit et lit pré-
valoir un avis plus modéré : le sénat
envoya à Cart liage une aiuki.ssade,*
dont il fut nommé le chef : son
lOlrrvrntiou , toute loyale , fut av
■ex puissante sur l'esprit de Ma*i-
atua pour faire promettre à celui-ci
d'évacuer , en considération des Hu-
mains , le lemtoirc eu litige. Mallicu-
SCT
34 1
reusemeut pour Carthage , la fougue
imprudente du sufletc Gisgon , auto-
risant celle de la multitude , rendit
inutile cette négociation pacifique. A
son retour ( an de Rome (ioti , avant
J.-C. i5*j), Nasica , nommé grand-
pontife , trouva encore le sénat dis-
posé à s'armer contre les Cartha-
ginois ; mais il parvint, une seconde
fois , à faire abandonner cette réso-
lution pour envoyer ime nouvelle
aml)assadc. ()n peut voir , à l'article
Caton ( Vil , 4o3 ) , que si , à cette
époque , ce fougueux Romain ne ter-
mina it jamais un discours sans de-
mander la destruction de Carthage ,
le sage Nasica terminait tous les siens
en avançant la proposition contraire.
11 voulait conserver Carthage , parce
qu'il jugeait son existence nécessaire
pour tenir en crainte le peuple Ro-
main , qui commençait à se corrom-
pre et à inquiéter le sénat par son
insolence et son mépris pour les lois.
I^es dissensions qui éclatèrent à Rome,
presque immédiatement api es le ren-
versement de Ci rt liage et de Numance,
doivent prouver combien la politique
de Nasica était prévoyante. Au retour
de* ambassadeurs romains, il eut en-
core le eréditdefaireaj ounur une trui
sieine fois la guerre punique, maigre
les clameurs de Ci ton , et l'opinion
delà majorité du sénat. Tel était l'as-
cendant que ce grand homme avait
obtenu sur ses contemporains , par ses
mu'iirs irréprochables. A une droiture
inflexible, à une vie entière passée
loin de ces frivolités qui ôtent à l'amc
et à l'esprit tout leur ressort , il joi-
gnait l.i connaissance du droit public
et civil , et le talent de la parole. Il re-
cueillit encore, \crs le iiit'me tcinp.s,
une antre preuve du pouvoir de sa \cr-
tu et de sou éloquence: par l'ordre dc.i
derniers censeurs , un uout eau théâtre
se construisait avec des bu; es et de»
34a
SCI
sièges commodes. L 'édifice était pres-
que achevé, lorsque Nasica représenta
combien il était dangereux pour les
moeurs publiques de multiplier les jeux
scéniques et d'ajouter à leur attrait par
la commodiléde leurs dispositions lo-
cales. Entraîné par son opinion , le
sénat décréta la démolition du théâ-
tre , et fit défense d'en construire à
l'avenir avec des sièges. La fureur des
spectacles, qui dans le siècle suivant
s empara des Romains , justifia la
haute prévoyance de cet illustre sé-
nateiir,lorsau'on vit tous les citoyens
aller journellement y chercher des
leçons de débauche , d'impiété et de
révolte. Arbitre en quelque sorte des
délibérations du sénat , Nasica fut en-
voyé en Macédoine pour arrêter les
progrès de la révolution qui venait de
porter Andriscus , homme de néant ,
sur le trône d'Alexandre. Il s'agissait
d'employer les voies de douceur pour
ramener des peuples égarés par cet
usurpateur , et de ne recourir aux ar-
mesqu'après avoir épiûsé ces moyens.
Personne n'était plus capable que Na-
sica de gagner les hommes par son élo-
quence et sa dextérité ; et en même
temps on pouvait compter sur sa ré-
solution et sur ses talents militaires.
Arrivé en Grèce, il reconnut que lesou-
lèvement d'Audriscus était plus sé-
rieux qu'on ne l'avait peusé. Nasica
était sans armée; mais telle était l'in-
llueuce de sou nom, qu'il obtint sur-
le-champ des troupes des alliés de la
république. Il entra en Thessalie , où
l'ennemi avait pénétré, et le repous-
sa jusqu'aux frontières delà Macédoi-
ne Ces opérât ions donnèrent le temps
au sénat de prendre les mesures né-
cessaires pour suivre cette guerre , qui
ne devait être achevée que par Métel-
lus (/r.ccnom,XXVIII, 453).Icisc
termina la carrière politique de Na-
sica. Cicérou,dans sou Dialogue tirs
SCI
orateurs , vante l'éloquence
tueux patricien, auquel i
manqué, comme à son pi
jouir d'une renommée plu*
que de naître dans un autre
gloire sans égale des deux .
lit pâlir celle des deux Nas
il serait difficile de décide
coté se trouvèrent les verti
solides et les plus pures. 1
SCIPION NASICA (P
lius ) , fils du 'précédent
nommé Serapio , à cause <
sembla nce surprenante ave<
ve sacrificateur de ce nom
questeur, l'an(io5 de Rome
J.-C.), sous les consuls Mai
sorinus et Manilius, au cornu
delà troisième guerre puniqt
en cette qualité , les armes e
tions que les Carthaginois ce
à livrer aux Romains , dat
d'obtenir la paix. Il est à i
que Nasica avait pour col
cousin Cnéus Cornélius His
tandis que Sripion Emilie
jeune , servait en qualité i
légionnaire dans Tannée c
Ainsi les Sci pions semblaic
tiplier en Afrique pour la
Carthage. Le consulat de N.
de R. (ii 5, avant J.-C.
très -orageux. Lcstrihtius.ir
sentence prononcée par li
contre un déserteur , osèii
en prison Nasica et son c
Juuius liriitus. Nasica i
d'une fermeté inébranlable
(ï ^V»m n'a\um pu* cru d(\niriii
.\ pari pour crltr Im audit- dr 1m tiniimir
Y.llr a\uit pmir uutf-iir L. < .nnn-liu» ?
de* dt'ui St'ipiou.% tui'H en l-..<pi<^iiot qn
imm d'//h/i(1/f/i , pnrrr qu'il \ inl p
la u<iu\c)l«* dr> succès dt* »uu fn-rr. 1
îuii'r 1ii<pa]n* fut C"ii.*ul , l'an tir K
J.-C. i-H ), cl mourut I'huihc n»»*in
tritim*. Il «-ti.il en im'inr tt-mpi» {"mil
lil* (lu. Otiii'Imis Scipiiui, «|nul il %'.i
iiil pn'-lrur, l'an Oii>. (>ltr lirancltc.
trrdr |:i t'uiniHt-. «Vit i^uil 111 l.i |»rii*
rr prii«-':i
sa
Irmeiit «l.m> cette occasion , mais
encore eu imposant si la ire à tout le
iM-ii|»rc a«emble. Les tribuns vou-
Li«iil forcer les consuls à prendre
ciTtiîiir» mesures relatives à la cherté'
du Uni : >ii sir a s'y opposa ; et cum-
in* le p ni pie mur in lirait : Romains,
djt-ilru élevant la voix, taisez-vous;
je sais miciuc que vous ce qui est
utile à la république, A ces mots
tout** l'assemblée garda un silence
re»|*vtuen% f et Pau ton te d'un seul
homme futawv. puissante pour faire
Uire les cris de la faim. En eilet ,
ja*qu*alors il s'était nu: lu tellement
rtcosamaudable par ses vertus pu-
Utqurs et privées , qu'il est le pie-
■lier rt probablement le seul des \\o-
BLiins que l'on ail nomme souverain
pontife sans qu'il fût présent à l'elcc-
tiim. Loredes séditions excitées par Ti-
farrius G race h us pour la loi agraire,
l'an de Rome < m ), Nasica qui s'était
OÙ» à b têtedesplus courageux. id\ cr-
oire* de cetribun. somma \aineuieiit
le consul Sca-vola ' /'. ce nom , p. \
iHlrssiiv.dcreenurir a la force contre
ub démagogue si dangereux ; alors se
\r\.iii\ a\ec emportement, il s'écria :
Puisque le consul , par un atta-
ihrtnmt scrupuleux au r formalités
ies /##ii, rrpusc la république et
/«•» lui s mêmes à une perte cer-
taine, tout particulier que je suis,
\r imr mettrai à votre té' e. Lu même
Wvip* rnv« lopp.mt s.i main ganrlie
■iJiis le pan de sa robe pontilîeale ,
ii*aei4nreN.i tête, soit pourarborer
udt r*|ièce de «igtiede im 1 1 iciti'ii t . dit
^jpKii 'a . inii alinde dérober aux
t«V«Bi» des dieux ce qu'il allait faire;
p* I* li .1 joute d'une voix terrible:
àiitït'z-rtnu. iim\ tous qui vint s m-
t*re%*'Z à la cmist rvii/fo/i de la ré-
fuf'ltqise. l'revpie tiHis lr> sen.i teui's
sa :*4 *
niai client a l.i suite de Masica ; la
foule, pleine de respect pour le pon-
tife , se range sur sou passage : il se
dirige vers le ('.apitoie où se lron\ait
Tibe'rius ; et dans cette niclec sangla n-
tcje tribun et trois cents de ses parti-
sans sont assommes à coups de pierre
et de bâton :/'. Ciiuccms (Tiberius,
X\ III , à \ "t ;. On croit même qu'a-
près avoir ete renverse par Satureius,
(fracelius fut tue par Nasica ; ainsi
cet illustre patricien aurait eu le ma],
lieur d'être le premier Humain qui
ait fait couler le sang de ses eonci-
toveus dans une sédition. Les parti-
sans de l'aristocratie txaltcrcnt sa
conduite, taudis «pie le parti popu-
laire n'y vit qu'un assassinat. Kn
butte à la fureur de la multitude,
il ne pouvait plus paraître eu p'iblic
suis être expose à de> iimrtiies et a
des menace : on parlait même de
l'accuser juridiquement, (x'imiif sou-
verain pMitifc, Nasica pouvait être
considère comme axa ut commis un
sacrilège. I^e chef du sacerdorc ne
r ■
pmn.iit assister a un pigeiiieut de
ni'Ut , ni porter ses veux *ur un ca-
daire, encore moins le I. tisser suis
sépulture : mais quels termes pour
(|u.ili(:ei l'impiête d'un pontife com-
mettant dans le temple de Jupiter un
meurtre sur un augure tel quYl.'Ml
tira» cli us, et laissant le corps de >a
x i< time sans toinlic.iu! Le sénat, jus-
leiueul .ilarmesur le sort d'un liomine
fpu lui et lit "i cher, sexit oblige de l'e-
loi^i.er de l'Italie . cequi « tait encuie
une atteinte portée aux oli.ig ;!i» i:s
du sacerdoce : le grand pontife ne
tl« \ ;iil p.is soriii de l'Italie. Il fut
donc envoyé en N^ie , a\ec 'a mis'inn
d.ip.UM'l les troubles évites d «lis !e
ro\.Miiue de IVr^aiiic . par .*. iit..-
n îc: . ; m u . « •* u '! *it qu'i.n J : • f'. n!c
pont ifi'.rii un exil 1 : ■ »t : t î I- «■ . eu
plu'ot po"!" il|s»im,,l' ; ure l'1-..iîe
344
sa
trop nécessaire. Nasica ne reçut pas
long- temps loin de sa patrie : à peine
arrive' près de Pergame , il mourut de
chagrin , l'an de Rome 622. Cicéron
ne parle de lui qu'avec les plus grands
éloges. Dans le plaidoyer pour Mil on,
il le compare à Servilius Ahala , qui
tua Spurius Melius , et dit que l'un et
l'autre, en délivrant la patrie de
dangereux citoyens , avaient rempli
l'univers de leur gloire. Ailleurs (hui-
tième Pbilippique ) , l'orateur ro-
main exalte le courage , la sagesse ,
la grandeur d'ame de Nasica , et as-
sure crue les meilleurs citoyens l'ont
regardé comme le libérateur de la ré-
publique. Velleius Paterculus por-
te le même jugement , et vante sur-
tout Nasica pour avoir préféré , en
cette occasion , les intérêts de la pa-
trie à ceux du sang ( il était cousin
germain de Tibérius). Appien (3)
ni Plutarque ( 4 ) ne s'expliquent
sur cette action , que Florus regarde
presque comme légale (5). Le ver-
tueux Rollin , loin de ratifier les élo-
ges de Cicéron, accuse cet orateur
d'avoir été aveuglé par l'esprit de
parti. En effet , celui qui fit tuer les
complices de Gatilina sans jugement,
était intéressé personnellement à trou-
ver légitime le meurtre de Gracchus.
— Scipion Nasica (P. Cornélius ) ,
fils du précédent , consul l'an de
Rome 641 , mourut dans le cours de
sa magistrature. 11 soutint l'honneur
de son nom par une intégrité parfai-
te. Son esprit , et surtout ses mœurs ,
au rapport de Cicéron , s'étaient per-
fectionnés par l'étude de la philoso-
phie , qui chez lui n'avait rien de dur
ni d'austère. Orateur disert, il joi-
gnait À la pureté du langage le sel
(3) Bell. Ht il. f lib. I, c. i.
(4) Vie de Tibériw Gracchus.
(.*>> Quasi jurt oppressut *$t , Fkir. , lib. 111
$ il.
SCI
de la bonne plaisanterie ((
de Sicile, Valère-Maximc
Victor ont confondu les
miers Scipion Nasica. D
SCIPION NASICA ( 1
lius ), fils du précédei
par Q.-Gxcilius Metellus I
nom,XXVHI,457),et
l'histoire sous le nom de
Scipion , dégénéra des vert
des talents héréditaires d
très. Toutefois ses allia
nom et ses richesses l'éga
Ion l'expression de Plu ta
qu'il y avait de plus gran
me ( i ) , et le firent passer
les dignités de la républiqi
sa Lépida , dont la main
putée par Caton d'U tiqin
uom , Vil , 4°7)> \mis Scr
devint plus tard l'épouse
Lors de la fameuse brig
consulat , qui marqua l'ai
702 ( av. J. - C. 5a ) , M<
pion se mit sur les rangs ,
sens, ancien questeur d
Ils avaient pour conçu rr
l'assassin de Clodius. Yoi
bler le parti de ce comp
n'eurent pas recours a à <
» tions ordinaires et invé
» l'état , telles que les pn
» distributions de denier
» gner les suffrages , mai:
» ouverte, à la voie des
» l'effusion du sang et
» moyens d'une audace el
» tendaient à exciter une
» vile (a) ». Leurs troupe
le palais Hostilicn, et a
Pendant cinq jours, la
inter-roi Lépidus, qui
convoquer illégalement I<
((>) Rrutus, n<>. 138.
(1) Vir dvPoiupvv.
{*) Ilùtl.
sa
mit fin à ces troubles en
m seul consul , qui fut
Ge fut sons ces sinistres
que Scinion donna k cet
omain CSornébe , la plus
es filles (3). La puissance
n'empêcha pas le beau-pè-
iccnsedc brigue par Mem-
rertu d'une loi que Pompée
tenait de porter ; mais ce
don l'expression de Taci-
te*? ies lois don* il était
prit le deuil, et solliciu ,
Dus-Scipion, les juges, qui,
bssî le deuil, recondiusi-
i place jusqu'à sa maison ,
l'Ds auraient dû punir , et
linsi l'accusateur à se dé-
m poursuite. Pompée prit
fteflns pour collègue dans
t, après avoir exercé seul ,
i mois, cette magistrature,
ispîrantâla rioirederé-
tat, rétablit dans ses an-
is la censure ; mais il eût
t de réformer ses mœurs ,
tas scandaliser Rome par
\ débauches. Valère-Maxi-
le montre assistant aux
nés par Gémellus , appa-
tribuns , qui , « pour sa-
a lubricité de ce consul et
befs , fit de sa maison un
restitution , et leur amena
unes de naissance illustre,
t Fulvie , enlevées à leur
leur mère, aussi bien que
Saturnimis, enfant d'une
aille, tristes victimes d'une
mee échauffée par le vin! »
it où la guerre civile allait
■e César et Pompée, Métel-
fut le premier à repousser,
•t, les ouvertures pacifi-
CoraëUc, avait
, sa 345
qnesdu vainqueur des Gaules. Il opina
en demandant que si, dans un jour
fixe, César ne posait point les armes,
3 fut déclare ennemi de l'empire
le
romain (4). L'espoir d*
gouvernement des provinces , et de
partager avec Pompée le commande-
ment des armées, autant que la crain-
te d'être recherché peur ses malver-
sations si la paix rétablissait l'ordre
dans l'eut, dictait i Scipion ce lan-
gage peu modéré (5). Quelques jours
après, il partit pour la Syrie, avec
le titre de proconsul et la mission de
rassembler toutes les troupes de l'O-
rient César voulut en vain l'empêcher
de l'accomplir ( F. Abistobui*, II ,
447 )• Scipion déploya dans cette
province une cruauté jusqu'alors
étrangère à son illustre race : il
fit trancher la tète i Alexandre, fils
d' Aristobule , roi des Juifs , sur le
frivole prétexte d'anciens troubles
excites dans la Judée (6); mais
dans le fait parce que ce prince était
partisan de César. Après avoir reçu
un échec vers le mont Amanus en
Cilicie , il s'arrogea lui-même le titre
à'imperator, et se fit donner des
sommes immenses par les princes et
les cités de l'Orient II leva alors un
corps de cavalerie : mais au lieu d'at-
taquer les Parthes comme l'exigeaient
l'intérêt et l'honneur de Borne , il
sortit de la Syrie avec ses légions,
et entra dans Y Asie-Mineure , ou l'on
appréhendait une irruption de ces re-
doutables ennemis. Voyant ses trou-
pes plus disposées a les repousser
qu'à prendre part a une guerre civile ,
Scipion se crut tout permis pour les
amener à tes projets: il autorisa toute
espèce de brigandages et d'exactions,
(4) Ifutanpr, V» <1* (V.
(5) C J. iJtmr. Camm. d. M. «t. I , i .
(6) Umçk. , Art* M»<r», L «v, e. li*
346
SCI
et lui-même en donnait l'exemple,
tant pour satisfaire son avance ,
que pour trouver de quoi faire des
large* es aux soldats. Déjà il pre-
nait ses mesures pour enlever les tré-
sors du temple de Diane àÉphèsc (7),
lorsqu'une dépêche de Pompée, qui le
pressait de ha ter sa marche, vint lui
épargner un crime non moins odieux
que celui d'Erostrate. Arrivé eu Ma-
cédoine, Scipion se trouva en présence
de Domitius Calvinus , lieutenant de
César: ces deux généraux, étant à-
peu-pres égaux eu force , ne se firent
qu'une guerre d'observation ; seule-
ment Scipion, abandonnant son camp
à l'improviste , parvint à chasser de
la Thessalic L. Cassius Louginus ,
autre lieutenant de César; puis, par
la célérité d'une contre-marche, il
sauva Favonius qu'il avait laissé aux
bords du fleuve Ha lia emon, avec huit
cohortes pour la garde des bagages
de ses légions (8). Pendant ces opéra-
tions , César, qui affectait de désirer
la paix , se voyant rebuté par Pom-
Sée , dépécha un ami commun ( Clo-
ius ) vers Scipion afin de l'engager
a à changer les dispositions de son
» beau-père, sur lequel il avait assez
» de crédit non-seulement pour lui
» offrir ses conseils , mais pour le
» forcer à l'écouter, et pour le rap-
» peler h la raison, s'il s'en érar-
» tait. » On voit, par ces expressions
tirées des Commentaires de César,
quel rôle importa ut jouait Métcllus Sci-
pion dans lepartide Pompée. Enellét ,
son année ne reconnaissait crue lui , et
il avait assez de forces pour lutter, au
besoin , contre son gendre. Métcllus
reçut d'abord favorablement le messa-
ge de César, et les dépêches flatteuses
pour sa vanité, dont l'envoyé était
(-)(', J. Cr«ar. (.nrniii. do Bell, civ , |il>.lil.
S)C. J. (..mu.. il.id.
SCI
chargé ; mais bientôt, sur I
sentations de Favonius , zélé
de Pompée, il rompit tout-
négociation. Si, après avoir
lignes de César , à Dvrr
Pompée rejeta le conseil q
donné de repasser en Italii
S rinci paiement pour ne p
onner Métellus Scipion el
mée , qui était toujours en
lie ,'et qui aurait eu alors à c
toutes les forces de l'ennemi
César venait de s'emparei
province, à l'exception de
où Scipion s'était renfermé
légions. Pompée ne tarda pas
sa jonction avec son beau-p
il invita l'armée à prendre
butin et aux récompenses <
victoire qui venait d'être r
à Dvrrachium. 11 fit ensuit
les <îeux années ensemble , 1
ticiper Métellus Scipion à
honneurs du conimaudemcii
fiance était si grande dans I
Pompée , que Métellus Se
une contestation sérieuse a
tuhis Spinther et Domitius
barbus , pour le souveraiu
dont César était revêtu. »
» dit Appien.mit lin à ces co
» en homme qui coi 11 laissai
» situdes de la guerre ; et
» yeux d'indignation sur le
» (lants , il se couvrit le vis
la bataille de Pharsalc ,
avec les troupes qu'il aval
de Syrie , occupait le eenlr-
mée. Après la défaite, il lit
l'Afrique, où il trouva les 1
Va rus et les secours de Juli
Mauritanie ; mais il u'v app<
les talents d'un grand géne
de toutes les vertus militai]
ancêtres , il n'avait que h
d'un soldai, et quelque coi:
de la tactique. Sa prc*ouipti<
SCI
contre César. On a pu voir à
1a ton (TU tique, le peu de cas
rtellusdes avis de ce sage ro-
iî avait pourtant l'obligation
onnu comme le chef du parti
ée en Afrique, Caton avait
épargné à Métcllus Sri pion
(le la destruction d'Utique,
it ordonner pour faire lâ*-
sa rour a Juha. Le proron-
ondé par d'habiles lieute-
•ut bientôt rassemble de!»
posantes , formé des maga-
plusieurs campagnes, et
lévastaut le pays , les mc-
essa ires , pour préparer à
e disette absolue lorsqu'il
va Afrique. Jamais les par-
Poinpée n'avaient paru plus
es. I^e nom de Scipion rap-
fortiuie des deux illustres
, et l'on croyait que, dans la
itrée, il se rouvrirait de la
ire. Un orarle portait que
es Sripions serait toujours
** en Afrique. Les soldats
étaient alarmes «l'eu avoir
battre dans cette province.
uvait. par bonheur, (Luis
le César, un certain Scinioii
it d'autre mérite que <lap-
i l.i famille <leN \aiuqucurs
£e. L'infamie de ses nneiirs
changer pour lui le beau
"Africaims contre celui de
. qui exprimait une ahorni-
herrhe fle debaiulu*. César
la tète de son année; et
ndaut eu efl'et lui-nunic. il
rélier les hounrurs du coiii-
nf. Ainsi fut éludé l'oradc:
s, le croyant accompli , rc-
ir confiance an oiiluniée.Cc-
n ]»remier combat d.ms l<-
• i.iio, nu des licuten.iiits de
iif qi.rlque.ivaut;i^e. seiidi'a
les e.%|Hriaiice> du pio« nn-
SCI 347
sul , qui prodigua les récompenses à
ce corps d'armée. César, renferme
dans 1 enceinte de son camp, évita
de se mesurer avec les forces trop su-
périeures de Métellus Scipion , tant
qu'il n'eut pas réuni toutes ses res-
sources. Le proconsul prit pour de la
lâcheté ce qui n'était queTc^ct d'une
sage circonspection. Un jour, après
être resté quelque temps en bataille
dans la plaine, il lit rentrer lente-
ment ses troupes dans sou camp , les
assembla , et leur (it un discours sur
la terreur qu'il avait inspirer à César.
Apres les avoir exhortées à bien faire,
il leur promit dans peu une victoire
complète (~). Cependant César faisait
à Scipion une guerre sourde et bien
dangereuse, eu se conciliant, par sa
douceur et sou humanité l'aflcctioudes
habitants de l'Afrique qu'avaient alié-
née les violences et les cruautés de ce
présomptueux général. Aussitôt que
ta'sar eut reçu des iciiforts ,il accepta
un combatdccavaleric, fut vainqueur,
et cet échec aurait dû convaincre Sci-
pion de la nécessité de traîner la guerre
en longueur. Mai.-» loin d'écouter ce
conseil donné par Caton , il fixa ce-
lui-ci de lâcheté , et lui écrivit qu'il
devait se contenter de tromersa sûreté
dans une Imhiiic \ille et derrière de for-
tes mm ailles ; que c'en était trop que
de vouloir empêcher les autres de sui-
vre l'impulsion de leur courage. Cha-
que jourde nouvelles fautes prou\ aient
combien Métclliis-Scipion était inca-
pable de vaincre, et combien ,eu cas
île sucrés, il saurait mal user delà
victoire. On lui amena un centurion et
quelques vétéran" de César prison-
nier*. Scipion leur ofi'rit la vie et t\vs
récompenses, s'ils voulaient s'eiirôlei
sous ses drapeaux. Le centurion ré-
tu' a Hirlui* l'*;i*«
35-j
sco
neliz, habile dessinateur et coloriste
agréable. Les talents de Scoorel fraj>-
pèrent ce nouveau maître; qui le prit
en amitié et le regarda comme son
fils. Il avait une fille de douze ans
d'une rare beauté et d'un esprit re-
marquable* le jeune artiste en devint
épris , et elle répondit à sa passion.
Gomme Scoorel était encore fort
i'eune, et qu'il ne se croyait pas assez
labile pour se flatter de l'obtenir de
son père, il résolut de voyager afin
de se perfectionner et de mériter ainsi
la main de sa maîtresse. Il partit
donc et alla demeurer quelque temps
avec Jean deMomper; mais la mau-
vaise conduite de ce peintre le dégoû-
ta, et il se rendit a Cologne , puis à
Spire, où ayant lié connaissance avec
un prêtre qui cultivait l'architec-
ture , il reçut de lui des leçons de cet
art , et lui laissa , en retour , quel-
ques tableaux de sa main. Il visita
successivement toutes les villes de
l'Allemagne où il se trouvait un pein-
tre de renom , et il se serait fixé à
Nuremberg, auprès d'Albert Durer ,
si les troubles excités par les guerres
de religion ne l'eussent déterminé à
se retirer en Carinthic. Un riche
baron de ce pays voulut lui donner
une de ses filles en mariage; mais
l'amour qu'il conservait pour la jeune
Corneliz lui fit rejeter cette offre sé-
duisante. Il se reudit à Venise, où
s'étant lié avec un religieux, grand
amateur de peinture , il résolut de
le suivre à Jérusalem. Il visita les
Saints- Lieux , et les dessina avec
soin , ainsi que tous les endroits
remarquables par où il passait. A
son départ , il promit au gardien du
Saint-Sépulchrc de lui envoyer un
de ses ouvrages ; et à peine arrivé
à Venise , il remplit sa promesse ,
en lui faisant parvenir un tableau
de Y Incrédulité de Saint Thomas ,
SCO
que l'on voyait encore dan
église en 1604. Les Vues qu'i
dessinées de la cité siinte , li
virent dans la plupart des
de l'évangile qu'il exécuta ;
suite. Apres un court séjour
nise , il s arrêta à Rome pour
dier les restes de l'antiquité
chefs-d'œuvre de Raphaël et <
chel-Ange ; et sa réputation s'
avec rapidité. Le cardinal d'U
son compatriote , ayant été él
trône pontifical sous le nom d'j
VI , Scoorel fut chargé de dîvc
vaux, entre autres do porta
pape pour le collège de Louvai
ce pontife avait fondé. Le I
étant mort, Scoorel retourna
sa patrie , où il trouva s^ ma
mariée. Après avoir donné qu
jours à sa douleur, il peigni
l'église cathédrale d'utrech
grand tableau représentant A
de Jésus-Christ à Jérusalen
pendant, craignant de se trouve
loppé dans les troubles qui éck
dans cette ville, il choisit pour i
jour Harlem, où il acheta une m
et il reçut alors de toutes par
demandes de tableaux. Les pi
marquables furent un Baptét
Jésus-Christ, où l'on voyait un
nombre de belles figures nues
paysage dont la beauté excitai
mi ration de tous les connais!
par la vérité et l'agrément du
un Christ en croix , pour le n
autel delà vieille église d'Amsle
Quand le roi Philippe II se m
Flandre en 1 54 <) , il fit ache
principales productions de à
et les fit transporter en Es]
Plusieurs autres de ses ouvrag
été détruits ou brûlés , au gra:
ret des amateurs , dans les tn
es Pays-Bas , en i5(i6. Ora
u conservait encore, dans la
§
ou
SCO
te , un beau tableau de
ntant le Martyre de
>nt ; et dans colle de
, un crucifix recouvert
ts également peints, qui
rrière du maître-autel.
< long de rapporter tous
connus de cet habile ar-
entièremetit à son art ,
ou te ambition , il refusa
riUantes que lui faisait
, pour l'attirer eu France,
le dans tous les exercices
parlait avec facilite le
uçais , l'italien et l'aile-
la fin de sa carrière , il
à de fréquentes attaques
ont il mourut le G décem-
^rmi ses élèves , on cite
ro , qui fut peintre du roi
Philippe 11. P — s.
, architecte et statuaire,
rtistes les plus célèbres
te, naquit à Paros , vers
vingt - neuvième olym-
i ou tfi'x ans avant no-
; peu d'années a pris In
idias.Dcux faits, r.ipp rô-
le l'autre , iioun donnent
Le premier est la cons-
temple de Minerve Aléa ,
île Tégéo, dans l'Arcadic.
emplr ayant été incendié
le année de la quatrc-\iugl-
vinpiade.la recoiistructioii
■cm peu de temps après ; et
tritons de plus que Scopas
s vtreagéue trente à trente-
pour que sa réputation eût
ns l'Arradie. et qu'on osât
• la direction d'un mniiu-
spoi t.int. Le second fait ,
s certain , est l'exécution
brfs qui ornaient le tom-
tfausole , roi de Carie Oc
•urutla quatrième année de
icine olympiade. Son toui-
ILI.
SCO
353
beau fut commence aussitôt après sa
mort : il n'était pas encore terminé,
lorsque Artémisc mounit , la troisiè-
me année de la cent septième olym-
piade, mais il le fut peu d'années
après ( Pline , xxxfv, ô). Or, de la
troisième année de la quatre - vingt-
seizième olympiade , à la troisième de
la cent septième , il y a un intervalle
de quarante-quatre ans, qui, joiuts à
treute ou environ dont Scopas était
âgé dans la quatre-vingt-seizième,
donnent soixante-quatorze ans, cours
à-peu-près entier de la vie d'un hom-
me. Un troisième monument marque
même le milieu de cette période : ce
sont deux statues, l'une a'EscuIape ,
l'autre d'Hvgcia , dont Scopas orna
le temple d>Ksculapel à Gortys dans
l'Arcadie. Ce temple était construit
en marbre du mont Pentéliquc. La
ville de Gortys fut privée de ses ha-
bitants , et réduite à l'état d'un pau-
vre et obscur village, comme plus'de
quarante autres places du Péloponnè-
se, lorsque celle de Mégalopolisfut bâ-
tie, et qu'on força les habitants d'une
grande partie de l'Arcadic d'aller s'y
établir ( Paus., vin , '17 ). Un temple
aussi riche que celui de Gortys , et
les priucipaux emliellissements qui le
décoraient , devaient avoir été élevés
avant que cette ville fût ainsi aban-
donnée et ruinée : or Mégalopolis fut
fondée la deuxième année de la cent
deuxième olympiade : les ouvrages de
Scopas étaient par conséquent anté-
rieurs à cette date. Nous avons ainsi
trois époques , la quatre-vingt-seiziè-
me olympiade , la cent deuxième et
h cent septième. Le temps où lloris-
saieut les artistes de l'antiquité n'est
pas toujours déterminé avec autant
de précision ; et cependant l'époque
de Scopas a été plus d'ime fois un su-
jet de discussion et d'erreur. 11 suit de
nos remarques que Pline s'est trompé ^
xi
354
SCO
lorsqu'il a placé Scopas à la quatre-
vingt-huitième olympiade , comme
marquant son âge moyen. "Winckel-
maim a juge avec raison que cet ar-
tiste est antérieur à Praxitèle ; mais
ce fait n'est vrai qu'en admettant, ce
que nous croyons avoir établi ail-
leurs , que Praxitèle a vécu jusqu'à la
cent viugt- unième olympiade ( Voy.
Praxitllk); car si l'on plaçait, com-
me ce savant antiquaire , et comme
Pline, Scopas à la quatre-vingt-hui-
tième , et Praxitèle à la cent quatriè-
me , il y aurait erreur sur tous les
deux. Il suit encore de nos obser-
vations , que Heyne a justement as-
signé la place chronologique de Sco-
pas ; mais qu'il a erré lorsqu'il a
cru que Praxitèle lui était antérieur
(i); ce que Winckelmann niait par
la comparaison du style. Scopas ob-
tint d'abord de la célébrité dans
l'Asic-Mineure. Il orna de ses ou-
vrages plusieurs villes de l'Iouie.
Dans l'île de Samothracc , il exé-
cuta une statue de Vénus , et à
Chrysa , dans la Troade , une figure
d'Apollon Smiritlieiis ou Sminthoc-
tone y lueur de rats ,\m qui tue le
rat. Ce dieu était représenté mar-
chant et écrasant un rat sous son
pied. Strabon, qui nous apprend ce
fait ( xn ï, f\r> ), ne dit point s'il était
nu ou vêtu. 11 y a lieu de croire qu'il
était vêtu d'une robe longue de fem-
me : c'est ainsi qu'il est représenté
sur diverses médailles de la ville d'A-
lexandria-Troas , où l'on peut avoir
imité le type donné par Scopas , si lui-
même ne s'était conformé h quelque
ancienne image, ce qui est encore plus
vraisemblable iy.). La réputation de
(O /'«•* «•/>•''/. <lf l'art; daus lr /?« rueit 'L- pièces
i/itctv<.>Mitc* d«* Jansrit, tniu. III, ft.ig. r)i).
(ȕ Ouellr riait ritlmn\tk<>litgi<pif> attarhA* an
cultr <1' Apollon .V#n<MfAriu* L'auteur de cet article
a rhn-chr a ri-.wud rc rrtta question (Uni una dit-
sertaliun encore iitr'dit*.
SCO
ce maître ayant pénétré dans la Grè-
ce , bientôt PAttique , la Béotie et le
Péloponnèse se peuplèrent de sts ou-
vrages. A Gortys , dans l'Arcadie, il
éleva le monument dont nous venons
de parler. La statue d'Hygéia était
placée à côté de celle d hsculape ;
ce dieu était jeune et sans baroe ,
caractère mythologique dont il existe
plus d'un exemple. A Tégcc , dans le
temple de Minerve Aléa , dont il
avait dirigé la construction , il plaça,
à côté d'une ancienne statue de cette
déesse, exécutée en ivoire par Endoeus ,
d'autres statues en marbre, d'Escn-
lapc et d'Hygéia. A Argos , dans le
temple d'Hécate , il éleva une statue
de cette déesse, en marbre comme
les précédentes. A Élis, dans l'en-
ceinte extérieure du temple de Vénus
Céleste , dont l'intérieur renfermait
la statue de cette déesse en or et en
ivoire, par Phidias , il exécuta un
monument en bronze, représentant
Vénus Pandèmos , c'est-a-dire Vé-
nus honorée par le peuple entier.
Cette déesse était montée sur un
]>ouc , image purement mystique,
dont on pourrait citer d'autres exem-
ples , et à laquelle il ne faut at-
tacher aucune idée de lubricité. A
Thèbes dans la Béotie, il exécuta une
statue de Minerve, qui fut placée
au-devant d'un temple d'ApoDoo
Isménius, et qui faisait pendant à rm
Mercure de Phidias ; et une statue de .
Diane Eucléa{ la triomphante ou U
glorieuse , ce qui vrai sembla blenust
signifiait la lumineuse ou luciferm \
consacrée dans le temple ie cett
déesse. Athènes et Mégarc paraisses* .
avoir recherché ce maître avec att- <
tant d'empressement que Thèbes elle '
Péloponnèse. U orna Athènes de déte-
sta tues représentant deux Euménidc*/ '
en pierre ly chiite ou pierre transpr '
rente (apparemment en albâtre ). A
SCO
dans le temple de Vénus
ou pratiquante, auprès d'une
'. statue de cette déesse , qui
ivoire, il éleva trois figures
tant des eénics propres à fa-
le culte de Venus , savoir ,
• , le Désir, la Passion. Praxi-
ilant compléter cet ensemble
jue , et le rendre plus moral ,
auprès des trois génies de
la Persuasion et la Con-
( Voyez Praxitèle). Né
le ville qui ne pouvait pas
son laborieux ciseau, Sco-
courut , comme on voit, la
Qtière. On conservait dans le
de Cnide, auprès de la statue
s y un Bacchus et une Miner-
a main, qui ne déparaient
chef-d'œuvre de Praxitèle ,
ils lui fussent inférieurs. Il
;ue les sculptures du tombeau
lole furent un de ses derniers
s. Il n'en exécuta toutefois
partie. Ce magnifique monu-
egardé par les anciens com-
des sept merveilles du men-
ait quatre faces. Timotbée
le coté du midi, Léocbarès
i couchant, Bryaxis celui du
1 Scopas celui du levant. Les
i midi et du nord avaient cha-
txante- trois pieds de long;
e l'orient et du couchant cent
te- deux pieds et demi. Elles
les unes et les autres ornées
unes et couvertes de statues
is-rcliefs ( Lucien. , DiaUtg. ).
iculpta le quadrige de mar-
ré sur le faîte. Scopas exé-
m des sciilptufts sur une li-
ent quarantr-deux picd> de
nviron cent trente -quatre de
b), déduction laite .seulement
adranents et des colonnes,
Mppote avoir été engagées ;
!, qui ne peut avoir
SCO
355
été achevé qu'avec l'aide d'un grand
nombre de collaborateurs. La tradi-
tion attribuait à ce maître un monu-
ment à-peu-près de la même époque,
mais d'une bien moins grande impor-
tance : c'étaient des sculptures join-
tes à une des colonnes intérieures du
temple d'Éphcse. L'ancien temple fut
incendié, la première année de la 1 06*
olympiade; la réparation en fut com-
mencée sur-le-champ , et dans 11 ans
tout fut terminé ( r. Chersiphron ).
Ainsi la date de cet ouvrage rentre
dans les limites chronologiques que
nous avons établies. Qu'était-ce que
ces sculptures? Il est impossible d'en
juger. Winckelmann a proposé à ee
sujet une conjecture qui ne nous pa-
rait pas admissible. Les anciens ont
fait meution de beaucoup d'autres
statues de Scopas, sans indiquer pour
quelles villes elles avaient été exécu-
tées. Pline cite comme existant a Ro-
me, de son temps , un Apollon , une
Vesta , un Mars colossal. Il dit aussi
qu'on avait réuni dans le temple de
Cneius Domitius , une suite de ligures
rqirésentanlA'liétis, Neptune, Achil-
le , des Néréides montées sur des dau-
phins et sur des chevaux marins, et ac-
compagnées de tritons , le tout de la
main de Scopas; a bel ouvrage , ajoti-
te-t-il , et qui suffirait pour honorer la
vieentioredecemaître. n'eût-il produit
que celui-là. » Ce fait doit nous prou-
ver, comme les précédents , que Sco-
pas entretenait auprès de lui plusieurs
artistes moins renommés, qui l'as-
sistaient dans ses grandes entrepri-
ses; mais l'invention et la composi-
tion de tant d'ouvrages n'a pas moins
droit de nous étonner. Du reste , les
figures dont il s'agit pouvaient repré-
senter Thétis venant consoler Achille
sur le rivage de Troie, ou lui ap-
portant les armes forgées par Vul-
cain. Deux Statues de Scopas ohtùx-
356
SCO
rent encore plus de célébrité'. L'une
était un Mercure , plus d'une fois
loué par les poètes , et duquel , di-
saient - ils , son ciseau avait fait
véritablement un dieu. L'autre était
une Bacchante , représentée en état
d'ivresse. Elle était en marbre de
Paros. On croyait la Y^r grimpant
sur le mont Cytbéron. Ses che-
veux épars semblaient le jouet du
vent. Elle portait un chevreuil qu'elle
avait égorgé. Une légère teinture ,
apparemment encaustique, imprimée
dans le marbre , donnait aux chairs
de cet animal l'apparence de la mort.
Malgré l'expression de sa fureur, la
thyade conservait la souplesse et la
grâce d'une femme ; le dieu qui pa-
raissait l'agiter n'altérait point sa
beauté : ainsi le goût et le savoir
du maître avaient satisfait à toutes
les règles de l'art. Qui a , disait un
poète , enivré celle bacchante ?
Est-ce Bac chus ou Scopas ? (Test
Scopas. — Arrêtez, arrêtez cette
statue , s'écriait un autre , elle va
s'enfuir. Tels sont les éloges donnés
par l'antiquité à cette célèbre fi-
gure : nous ne faisons que les répéter.
Mais de toutes les productions de Sco-
pas, la plus importante pour nous, ce
sont les statues de Niobé et de ses en-
fants, qu'on a vues long-temps à Rome
dans les jardins de Médias , et qui
font aujourd'hui partie de la galerie
de Florence. Suivant le témoignage
de Pline , on doutait à Rome, de son
temps , si cette suite intéressante que
la victoire y avait apportée, était de
Scopas ou de Praxitèle. Winckel-
maun la jugeait de Scopas, se fon-
dant principalement sur la différence
qu'il avait remarquée entre la tête de
Niobé et celle du même personnage,
qu'on voyait anciennement à Rome ,
rt dont le travail était plus moelleux
et plus terminé. Ce motif n'était nul-
3!
SCO
lement péremptoire; car rien ne
vait, m que la tête dont il s'aj
présentât Niobé , ni qu'elle f
Praxitèle. D'ailleurs, Pline ned
ue Praxitèle eût sculpté des fi
e la famille de Niobé ; il dit i
ment qu'on doutait de son tem
Rome , si les figures placées d.
temple d'Apollon Sosianus étai
Scopas ou de ce maître. Mais loi
juge , par le style , que ces statue
de Scopas plutôt que de Praxiti
montre pleinement la justesse c
goût. Une épigramme de l'anl
gie grecque sur une figure de '.
que l'auteur attribue à Praxitèl
paru à personne donner une p
suffisante en faveur de ce de
On pourrait demander si, u'etau
de Praxitèle, ces figures sont ei
de Scopas. Sur ce point , il
répondu que Pline n'admetta
doute qu'entre ces deux art
on peut conclure qu'elles sonl
vrage de l'un des deux , si ell
sont pas celui de l'autre. A
observation , un critique qui
beaucoup occupé du caractère
l'emploi des ligures de Niobc
Schlegel en ajoute une autre qu
paraît parfaitement juste : c'es
Praxitèle se plaisait à représer
beauté calme, taudis que Scop
tait attaché plus d'une fois à r
des expressions vives et passioi
Il est même certain que pisqu'i
pas , Pythagore de Rhége est 1
statuaire célèbre qui eût tenté
succès l'expression de la doule
rieu 11c peut faire présumer c
groupe ae Nio)>é soit de ce nr
Les nouveaux commenta teui
Winckclmann ( édit. de Dresd
veulent reconnaître dans cet ou
ni Praxitèle ni Scopas , croyan
dans le style une sévérité qui rei
à des temps plus anciens. Ils 1
SCO
«oit aux figures du groupe de Niobé
relie de l'Apollon dit Sanrortorw ,
celle du jeune Faune qui joue de la
flûte, et la Venus de Mcdicis, qu'ils
croient toutes de l'âge de Praxitèle.
L'opinion de ces savants érri vains
est fondée sur Terreur commune qui
a suppose jusqu'à présent Scopas
contemporain de Praxitèle , taudis
qu'il l'a précédé de toute la durée de
sa vie. Le groupe de MoIk* a donne
lieu à d'autres questions. AI. Fabroni,
proviseur de l'université de Pise ,
et M. Cockcrcll. à qui l'histoire de
l'art doit tint d'observations nou-
velles et lumineuses, les ont regar-
dées comme des originaux sortis des
mains on du moins des ateliers de
Scopas. M. Sehlegrl et WiucLcl-
mann semblent avoir hésite. Mengs ,
dans sa lettre à M. Fahroui , les dé-
clare franchement des copies. M.
Meagez , dans sa Galerie de Flo-
rence% a manifeste' la même opinion.
Mengs se fonde sur l'inégal mérite
des figures qui composent cette suite,
et sur les incorrections de quelque*-
«ne*. M. Mouge/. ajoute à ce > motifs,
des angles un jieu trop sentis, des
ligne» trop droites , vi eu général la
négligence que laisse souvent aperec-
toir le travail. Il nous ser.iit diuirilc
de porter un jugement sur une sem-
hialde question . surtout u'a vaut pas
les marbres sous 1rs veux. Ce qni
Wjii« paraît <'<>rtaiu , c'est que le ^rou-
J^ de NioIn- eî de la jeune fille , la
heure di hls ipii |è\e le brasilroit
tersl»* «ici. et d'autres encore sont
d un haut style eî d'une grande lieau-
te. S plusieurs figures paraissent
tn*iji"i res . nous pouvons en conclure
qur S op.is employa des culial>ora-
fciir» d'il! le mente u'égal.iit pas le
tien. M. Cocker cil a prose «pie ces
&gurr* (Hit été originairement placées
àu»+ le fronton d'uu temple; et M.
SCO
15-
Scldcgcl , en développant cette ingé-
nieuse opinion , lui a donne un nou-
veau crédit. {V Nous ne devons ici
ni l'adopter, ni la combattre. Elle
est appuyée sur l'exemple de plu-
sieurs eil lices antiques , où le ti m pan
des façades était en e!tèt décoré de
ligures en ronde bosse , composant
des scènes dramatiques, et elle excu-
serait en outre plus d'une irrégula-
rite. On peut toutefois remarquer
qu'une composition dont les figures
se trouvera init isolées et posées ainsi
à la suite l'une de l'autre, serait bien
décousue et ollrirait des lignes par
trop parallèles et perpendiculaires.
Ce n'est pas ainsi que Phidias avait
ordonné la composition et groupe' les
figures du fronton du Parthénon.
D'ailleurs, si le lait était vrai, les
Romains n'auraient peut-être pas dé-
pouillé la façade d'un temple grec de
ce religieux ornement. Il ne paraît
pas que leur curiosité dévastatrice se
fut portée, au temps d** Pline , jus-
qu'à une semblable profanation. Il
faudrait supposer au moins que cet
enlèvement aur.iit eu lieu à Coriuthe,
lors de la destruction partielle de
cette ville , ce qui resserrerait beau-
coup le champ des vraisemblances.
Viscoiiti novait reconnaître un Apol-
lon Cvtharèdc de Scopas dans une
antique du Vatican dont les restau-
rateurs modernes ont fait une muse
Krato \ ; et M. l'abbé '/.iiiuoiii croit
\oir une Néréide du même artiste
dans la uvmphe montée sur mi che-
val marin, qui orne la galerie de
Florence, f ne foule d'auteurs anciens
nous ont transmis le> clones que l.i
voix publique donnait de l-ur temps
à Scopas. On disait de lui qu'i/ al-
/.,■.#;, „,, i. ■•■■•»' ■ U Mi!" "li-i-1. . t. m ,
K\ Vu., ii- * ■■■m.i-.ui- m. r-v .^
358
SGO
liait la vérité a la grandeur. Cal-
listratc le loue d'une manière encore
plus particulière, comme l'artiste
de la vérité. Ce titre est singulière-
ment remarquable. S'il était donne à
un statuaire moderne, on pourrait
croire que cet artiste aurait quelque
fois néglige le choix des formes , et
se serait principalement attache' à
rendre les contours de son modèle
avec toute leur chaleur. Mais chez
les Grecs , le choix de la nature,
l'élégance , la dignité des formes ,
constituaient le mérite commun de
tous les maîtres qui pratiquaient les
' arts d'imitation. Le goût était, en
quelque sorte , indigène; on semblait
ne pas douter que le ciseau d'un sta-
tuaire ne se montrât constamment
noble et épuré ; et les hommes éclai-
rés célébraient et exigeaient par-des-
sus tout des artistes le mérite de la
vérité, qui est le fondement de l'art,
bien assurés que la beauté s'y ad-
joindrait d'elle-même. C'est en ré-
chauffant, par une vérité plus frap-
pante, des contours ou délicats ou
grandioses, qu'un maître se faisait
plus particulièrement estimer. Cepen-
dant nous pouvons croire aussi que
le surnom d'Artiste de la vérité ,
donne à Scopas , fut motivé par l'ha-
bileté de ce maître à exprimer des
passions vives. Ce mérite, encore
peu familier à ses contemporains,
forma son caractère distinctif. La sta-
tue de Niobé , et celles mêmes de plu-
sieurs de ses enfants offrent de rares
modèles d'une douleur profonde, as-
sociée à une contenance décente et
majestueuse. On y remarque plus de
sentiment que de correction. Quel-
quefois les draperies manquent de fa-
cilité : mais la grâce et l'expression y
concourent à l'effet général. La beauté
de la statue de Niobe, groupée avec sa
jeune fille , va jusqu'au sublime. II
SCO
paraît que ces belles figures furent
souvent copiées pour l'ornement
des habitations romaines. On voit 1
Rome, à Florence, à Dresde, divers
fragments , et même des figures en-
tières , qui semblent avoir appartenu
à différentes copies. En ce qui con-
cerne l'architecture , l'histoire n'a
conservé le souvenir que d'un seul
monument de Scopas, c'est le temple
de Minerve Aléa. Ce maître y em-
ploya les trois ordres grecs. L'io-
nique ornait le dehors ; le corinthien
était au dedans, élevé au-dessus dm
dorique (Paus. , vin , 45 )• Il y
avait aussi dans l'intérieur deux or-
dres l'un sur l'autre , ce qui parait
supposer un temple Jfypœthne ,
c'est-à-dire dont une partie était ou-
verte par le haut. L'histoire de l'art
offre, avant Scopas, des temples,
où deux rangs de colonnes étaient
élevés l'un au-dessus de l'autre ; maïs
c'est ici , à ce qu'il nous semble , le
Sremier exemple connu d'un rang
e colonnes corinthiennes déployant
leur pompe au-dessus d'une ordon-
nance dorique. Scopas paraît être
ainsi un des premiers qui ait senti
combien le riche chapiteau deCaUi-
maque ajouterait à la majesté d'un
édifice , lorsqu'il couronnerait une
base décorée de l'ordre sévère des
Doriens. Le temple de Minerve Aléa
était un des plus magnifiques du Pé-
loponucse. Strabon dit que de son
temps il était encore assez bien con-
servé. Il suit de tout ce qui précède,
que Scopas porta dans l'architecture
un génie inventif, noble, élevé; et
que, dans la sculpture, il fit admirer
un ciseau fécond, une imagination
brillante , une sensibilité profonde ;
mais il n'atteignit point aux bornes de
l'art : antérieur à Lysippe , et encore
plus à Praxitèle, il fut surpassé par
tous les deux. Ec— Dd.
SCO
DLI ( Jeau-àntoine) , na-
italien , né , en 1 7?5 , à Ga-
rés de Trente , fit ses études
ick, oh il prit le degré de
» médecine. Il exerça cette
n dans sa ville natale , théâ-
borné pour son ambition,
nts lui permirent de se ren-
nise, où il acquit de nou-
nnaissances. Une excursion
montagnes du Tyrol lui ser-
er les bases de sa Flore et
ntomologie de la Carniole.
\ , il s'attacha au comte de
, prince-évéque , qu'il suivit
et à Vienne, pour obtenir la
on de pratiquer la médecine
états autrichiens, ce qui lui
dé, malgré toute la sévérité
emement sur ce point. Les
l'il soutint excitèrent l'admi-
• Van Swieten qui , s'inté-
i ce jeune savant, lui procura
f de premier médecin aux
i Tyrol. Scopoli resta dans
èce d'exil plus de dix ans; et
t qu'en 1 7<)G , et après des
ions réitérées, qu'il fut Dom-
icilier au département des
rt professeur de minéralogie
mit/. , où il publia son ouvra-
lé : Anni très historico-na-
Dans ces nouvelles fonctions,
outra infatigable à explorer
ire connaître les richesses
* de la Hongrie, à rédi-
»ieurs Mémoires sur les fos-
des Instructions pour amé-
i méthode de la fonte des
». Tant de travaux ne sufli-
» pour le porter à la chaire
re naturelle nouvellement éta-
irnne : il fut consolé de cet
par la chaire de chimie et
mique à l'université de Pa-
y lit paraître quelques es-
armaccutiquca , traduits et
SGO 359
augmentés du Dictionnaire de Mac-
quer, et donna la Description des
objets appartenant au cabinet d'his-
toire naturelle , sous le titre de De-
liciœ jlorœ et faunœ Insubricœ ,
qu'il n'eût pas le temps d'achever.
Une dissension qui éclata entre Spal-
lanzani et lui , et dans laquelle le tort
ne parait pas avoir été du côté de
Scopoli , abrégea ses jours : il mou-
rut a Pavic , le 8 mai 1 788. Ses ou-
vrages sont : I. Flora Carniolica,
exhibens plantas Carnioliœ indige-
nas% et in classes distributas, Vienne,
176a , 1 vol. in- 8°. II. Entomo-
logia Carniolica , exhibens insecta
Carnioliœ indigena, ibid. , 1^63,
in-8°. 111. De minera hjrdrargjr-
ride vitriolo IdriensL De morbis
fossorum hjrdrargyii , tentamina
phjrsica chem.-medica , Venise ,
1761 ; trad. en allemand , par Mei-
dinger. I V . Annus historico-natura-
lis 9 Leipù" , 1 769-73 , 5 vol. in-Ô°. ,
trad. en allemand par Gunther et
Meidinger , 1770-81 , 3 vol. in-cK
V. Dissertationes ad scientiam na-
turalem pertinentes , ibid. , 177a,
in-8°. VI. Fundamenta chemiœ ,
Prague, 1777; et Vienne, 1780,
grand in-8°. , trad. en allemand: par
Meidinger. Vil. Introductio ad fus t.
nat. sis t. gêner, lapidum , plan-
tarum , et animalium , etc. , Pra-
gue, 1777 , in-8*\ VIII. Crystallo-
graphia Hungarica , ibid., 1776,
in -4°. IX. Principia mineralogiœ
sist. etpract. , ibia. , 177'i , in-8°. ,
trad. en allemand par Meidinger ;
et en italien , Venise, 17 ^8* X.
Fundamenta bolamcœ-, ravie ,
178'j ; Vienne, 178*1, in-8°. XI.
Deliciœ jlorœ et Faunœ Insubricœ
seu novœ aut minus cognitœ plan-
tant m et animalium spreies , auas
in Insulfrid austriacd vidit autor ,
et descripsit f Pavic, 1786-88, 3
36o
SCO
vol in-fol. , fig. Scopoli fut en cor-
respondance avec les plus illustres
botanistes de son temps. Linné pè-
re et lils, Adanson,Wildenow , Jac-
quin et Forslcr ont nomme des plan-
tes en son honneur (1); et Smith,
président de la société' liime'eniie de
Londres , a donne le nom de Scopo-
lia à une plante de la famille des
Térébenlhinacées. A — g — s.
SGOPPA ( l'abbé Antoine ) , né à
Messine, en \~(yi , d'une famille con-
sidérée , fit ses études dans son pays,
et entra dans les ordres. Ennemi
des révolutions , les troubles politi-
ques de N a pi es le déterminèrent à
Casser en France dans l'année 1801.
1 s'établit d'abord a Versailles , où il
donnait des leçons d'italien. Ce fut
alors qu'il publia un petit Traité de
la prononciation italienne , auquel
il joignit plusieurs morceaux tirés des
meilleurs auteurs de cette contrée ,
terre classique de la poésie. Il Y
joignit aussi un Recueil de vers de
sa composition , plus recomman-
dâmes par la naïveté du stylesque
Ï>ar l'imagination poétique. Il revit
'Italie en i8o3, accompagnant un
jeune français, dont il s'était chargé
de diriger la seconde éducation ; et
ne revint avec lui , en France , que
dans l'année 1808. A cette époque ,
il fit imprimer , à Paris , un Traité
de la poésie italienne rapportée à
la poésie française , qu'il dédia à
M. Garaicr , préfet de Versailles, et
amateur éclairé de la littérature des
deux langues. Cet Kssai ayant été bien
cueilli , il résolût d'approfondir
accueil
^i) La Sciijtoliii iI'.ViIhiisoii , est le l'artiumine
I.unariu, l.iuui-i; U .V vpidia de J*<-<|uiu a pour
type le Ifyo*ciamui Actitolia; celle de W ildiruuw
et Smith r»t lr 'i'otltlalfiti dv Ju-«ieu nu / rjnts de
lluininiriMUi, rt Crnnt-.ia île Srlirelier , enfin In
\i o/iutiu Je Linné lils, est un ardre de Java, qui
•appartient à lu polygamie m«m<ij(\nie. Du m» le* //-
Jmiiatn>n< d« La iQartk, «m Ironie une plante in-
.!»«iut-r •.«Hiv (r noiu du S'cvfH'lia : t:'t;»t uuc erreur
l*|>''ï»ii|.|iii;nr . i| JîtMl |ii«- V|v'»/"'«.
SCO
davantage la matière , de rendre plus
régulier le plan qu'il s'était trace, et
de lui donner beaucoup plus d'éten-
due. De là naquit son livre intitule :
Les vrais Principes de la Versifi-
cation y développés par un examen
comparatif entre la langue italienne
et la languefrançaise , 3 vol, in-8°.
Le premier parut en 181 1 , le second
en 1812, le troisième en 181 4* Le but
de l'auteur fut d'abord de prouver
que notre langue qui , selon lui , « ap~
» proche plus que les autres de la
» perfection , relativement àJa néces-
» site qui a déterminé les hommes à
» se créer des signes pour exprimer
» leurs besoins , leurs désirs , leurs
» passions » , est aussi harmonieuse
et aussi propre à la musique que celle
des Italiens. Ce paradoxe ( car c'en
est un évidemment) fut défendu par
Scopna , avec talent , et avec une
grande fécondité de moyens. Nous
aimons à penser que le docte Napoli-
tain était de bonne-foi; et que ses
opinions , ses systèmes , en grammai-
re, en littérature, en musique, n'é-
taient pas purement de circonstance,
en raison de sa position comme ré-
fugié en France. Tout erroné que puis-
se être celui de ses systèmes dont
il s'agit ici, son livre, plein de re-
cherches curieuses, et d'aperçus nou-
veaux , n'en est pas moins bou à
consulter pour les auteurs de poésie
française destinée à être mise en
musique* La règle qu'il pose consiste
à donner aux vers français la coupe
des vers lyriques italiens. Il distingue
deux sortes d'accents r le prosodique
et le grammatical. Le premier , oui
marque simplement les longues et les
brèves , n'entre pour rien dans le sys-
tème dont il s'agit. Scoppa n'y consi-
dère que l'accent grammatical , le-
quel exprime les tons delà voix par
un appui sensible, par une perçus-
SCO
i voix ( ce que les latins
it ictus ) sur uue seule syl-
chaque mot, et marque
ongues et les brèves, d'une
encore plus sensible. Eu
cet accent tombe toujours
île du mot dans les rimes
s , et sur la pénultième
ans les mots à rimes fé-
Ces principes établis , l'au-
rait que le poète français
imment soin de faire porter
;rammatical au même cn-
:haque vers de son couplet.
le cet accent varierait selon
; des syllabes du vers. Ainsi,
ers de six syllabes , l'accent
sur la quatrième ; dans les
;pt syllabes sur la troisième,
esirait surtout que nos poè-
ues composassent toujours
iplets de vers égaux, et y
isent sa règle. L'organisa -
a langue française , qui ne
. autant d'inversions que l'i-
end cette application assez
Nous serions obliges de sa-
esque toujours à la musique
tés poétiques ; or c'est pré-
ce sacrifice qu'aurait vou-
a , et que nous demandent
très Italiens, (irétrv a p prou-
icoup Us principes sur la
tion , relativement à ce qui
la musique. L'abbé Scoppa
}oyé extraordinairement à
itc impériale de France , et
Ire au frontispice de ses li-
crtte qualité, il fit, en iHio,
;e en Italie, avec MM. (*u-
Delambre , nui avaient été
par le crawl -maître Fon-
examincr l'état des écoles
rs de ce pays. lies notes qu'il
•nie II lies sur les établisse -
l'éducation publique de la
e panirent si précieuses à
SCO
36i
Fontanes , qu'il les garda : ainsi elles
furent perdues pour l'auteur. Scoppa
publia, eu 1811, des Élément* oela
Grammaire italienne , mis à la por-
tée des enfants de cinq à six ans ,
Paris, in 12. Il avait donné précé-
demment une Grammaire plus consi-
dérable : toutes les deux eurent du
succès. Un concours fut ouvert en
181 3 , à l'institut, par la classe de
la langue et de la littérature fran-
çaise f sur la proposition d'un ano-
nyme ( 1 ), pour décider « quelles dif-
» li cul tes réelles s'opposent à l'intro-
» duction du rhythmedes Grecs et des
» Latins dans les poésies françaises j
» pourquoi on ne peut faire des vers
» français sans rimes », et autres
questions analogues. M. Daru , au
nom d'une commission de l'institut ,
fit un rapport sur treize Mémoires
envoyés an c ncours. Il analysa par-
faitement le travail de Scoppa ; et,
tout en disant que l'ouvrage ne l'avait
pas convaincu , il signala l'auteur
comme celui des concurrents qui s'é-
tait présenté avec le plus de connais-
sances et d'idées sur cette matière
abstraite, mais intéressante. Le Mé-
moire du grammairien de Sicile fut
couronné dans la séance publique du
6 avril 181 r>. Il l'imprima en 1816,
in-8". , sous ce titre : Des beautés
poétiques de toutes les langues con-
sidérées sous le rapport de l'accent
et du rhythme . en le donnant com-
me un extrait de la partie rnvth ini-
que de l'ouvrage en 3 vol. iii-8*». , qui
a été cité plus haut. Scoppa suppo
se que ce n'est pas précisément le
rhythmedes Grecs et des Latins qu'il
s'agit d'introduire dans notre poésie y
mais celui des Italiens ; et il ne voit
pas de difficulté a ce changement T
parce que la poésie française a récl-
(l) l>l Minntmr n*it M L«««» BuiMMJ»«ri« ,
m\nt% r+* 4* II«>lU«<ir.
364
SOO
sion arabe d'Avicenne , il est proba-
ble que son travail se réduisit à cette
seule partie. Cette traduction parut
sous ce titre : Aristotelis opéra , la-
tine versa , partira e grœco, par-
tim arabico , per viros leetos et in
utriusque linguœ prolatione périt os,
jussuimperatoris Frederici II, Ve-
nise, 1496 , in-fol. On a de Scott : I.
Physiognomia et de hominis pro~
creatione, Paris , 1 5 08 , in-8°.; réim-
prime' à Francfort , en 161 5 , sous
ce titre De secretis naturœ , et de-
puis, avec les OEuvres d'Albert -le-
Grand, Amsterdam, i()55, 1660,
etc., in- 11. II. Qiiœstio curiosa de
naturd solis et lunœ. On sait que les
alchimistes appellent l'or et l'argent
le soleil et la lune. Le sujet de cet ou-
vrage est la prétendue transmutation
des métaux. On le trouve dans le cin-
quième volume du Theatrum chimi-
cum, Strasbourg, 16*2:2, in-8°. 111.
Mensa philosophica , seu enchiridion
in quo de quœstionibus tnensalibus
etvariis acjucundis hominum con-
gre ssibus agitur; accedit Othoma-
ri Luscinii libellus jocorum etface-
tianun , Francfort, 1602, in- 12,
1608, iu-8°.; Leipzig, i6o3, in-
8°. Le professeur Tiedemann cite
cet ouvrage , dans son Esprit de la
philosophie spéculative; et il pré-
tend qu'on y trouve des choses cu-
rieuses et des idées profondes. Riccio-
li raconte que Michel Scott observa
régulièrement le ciel et le mouvement
des astres , et qu'il composa , d'après
les ordres de Frédéric II , im Traité
sur la Sphère de Sacrobosco. Nice-
ron censure Naudc d'avoir attribué
cet ouvrage à' Scott , dans son Apo-
logie des grands hommes soupçon-
nes de magie; et il paraît même ne
pas croire à son existence : mais Kaest-
ncr le désigne sous ce titre ; Eximii
aique cxceUentissimi phjrsicorum
SCO
motuum cursusque syderiiinv
toris Mich. Scotti super autor
rar. cum quœstionibus dit
emendatis incipit exposUio \
ta , illustrissimi imperatoris
Frederici precibus, Kœstner
que que 1 ouvrage ne cont*
qui ait rapport aux mathém;
mais qu'il ne présente que <
langes et une compilation di
de philosophes , historiens
Voyez Mackenzie , Vies des
poux auteurs écossais ( en ai
Kxstner, Histoire des math
ques ( en allemand ) , et la no
tée au Lajr qfthe last minst
Walter Scott. — Scott £
appelle aussi Scot , ou El
du nom d'Érin, que port
trefois l'Irlande , sa patrie
aussi versé dans l'étude des
lettres que l'on pouvait l'êt
le neuvième siècle , et vint e
ce sous le règue de Charles-I
vc. Ce prince, protecteur
vants, accueillit celui-là ave
coup d'empressement. Ou d]
qu'il l'admit souvent à sa
et que Scott s'y permit un ]
réponse très-impertinente, ms
tant moins vraisemblable ,
roule sur un jeu de mots qui 1
fiait rien dans la langue de c<
là. Cet Irlaudais était d'un a
et ardent ; il écrivit sur la tl
de manière à soulever contre
partisans de l'orthodoxie. I
Nicolas Ier. adressa des pi
Charles -le- Chauve contre se
mais il parait que ces plaint
peu d'effet sur l'esprit du 1
Scott continua de rester en F
il y mourut paisiblement. L<
qu'il écrivit sur VEucharis
point parvenu jusqu'à nous.
qu'il contenait quelques err
la transsubstantiation et la '
SCO
Il fat proscrit par plusieurs
es 9 et condamné au feu, en
, par celui de Rome. \jt. Traité
ott composa sur la Prédestina"
winc , à la prière de Hincinar ,
jns, se trouve dans Vindiciœ
stinationis et eratiœ , a vol.
>. , i05o. — Scott ( Régt-
, né à Smertli , dans le comté
Dt , vers le commencement du
ne siècle , fit ses études à 0\-
et s'occupa de la recherche
rres rares et oublies par le corn-
es 1er leurs. 11 s'adonna aussi
ricultiure , et publia le Plan
et d'un -jardin pour la cul"
in houblon, 1 5«j(i , ùi - 4"- >
•me édition. Mais ce qui lui
le plus de célébrité, ce lut La
lene et la magie dévoilées,
wiblia en 1 584 , in-4°. ( en an-
• D'un esprit fort au-dessus de
Bps, Scott dévoila sans ména-
I v dans cet ouvrage, les pra ti-
cs enchanteurs , des magiciens ,
tes les rêveries de l'alchimie et
trologic. Cette publication était
ine preuve de beaux -oup de cou-
rt l'auteur fut vivement com-
|>ar Raynolds. Méric dsaubou,
le roi Jacques lir. lui-iucine,.
ans la préface de su Démtmolo-
inooecquc .son projet est de refu-
opînions de Wierus et de Scott y
a pas eu honte, dit-il , </:* nier
arment l'existence de la ma-
sf de renouveler les erreurs
iducéens , en contestant L' exis-
tes esprits. On croit que Cou-
de Scott fut bnîîé publique-
; cepend.ijit il fut réimprime en
et eu iG<) > , in -fol. , avec des
mis. L'auteur mourut en »5f)g.
>ott : David ), né en Ecosse,
rjj, lit ses études à Edim-
. ri composa une Histoire
>sse, qui parut eu i"?*rj. Cet
SCO 365
ouvrage n'est dépourvu ni de talent
ni d'utilité; mais comme l'auteur s'é-
tait montré fort attaché à la cause
des Stuarts , et qu'il avait refusé de
prêter le serment exigé par le parti
qui les renversa , les écrivains ae ce
parti le dénigrèrent avec acharne-
ment. On ignore si les amis des
Stuarts le dédommagèrent de cette
injustice: mais on sait que David
Scott moumt dans l'obscunté , à Had-
dington , en 17 4^» M — d j.
SCOTT (Daniel ) , théologien et
helléniste, né à Londres, vers la
fin du dix-septième siècle , acheva
ses études dans les universités des
Pays-Bas, et se fit recevoir docteur
en droit à Utrecht. Pendant qu'il ré-
sidait en cette ville , Scott embras-
sa les opinions des Anabaptistes ou
Mcunonites. A son retour en An-
gleterre , il refusa tous les emplois
qui lui furent offerts , et passa sa vie
dans la retraite , partageant ses jour-
nées entre la prière et l'étude : il
mourut à Londres, en 17&). Outre
quelques ouvrages de théologie en
anglais , parmi lesquels on cite :
V Essai sur la Trinité , démontrée
par la 5a in te Écriture , dont il y a
trois éditions; on lui doit une Version
anglaise de Y évangile de saint Mat-
thieu, avec des Notes critiques , Lon-
dres, 1 74 1 , in-8°.; mais il est connu
principalement par son Appendix
ad Thesaurum tingua* grœcœah H,
Stephano constrtictum, et adLexica
Constant ini et Scapulœ , Londres ,
i74,">-4*>, a vol. in-foL Ce Supplé-
ment au Trésor de la langue grecque
de Henri Estininc f\ ce nom), est
très- rare en France. Malgré quelques
imperfections qu'y signalent les ré-
dacteurs des Acta vriulitor Lipsiens*
' ami. 17 {<), p. 'ï\\ etsuiv.), cet ou-
vrage annonce une connaissance pro-
fonde de la tangue grecque, et mérite
366
40»
S»
Intime o^en fat les savants. Tonte-
fois on arentarquéqiie l'auteur aurait
mieux atteint son tut, s'il Peut mis
à la portée d'un talus grand nombre
de lecteurs , en le publiant sans ce
luxe ty uograèMqne , inutile dans un
livre destine aux érudits et aux
élèves des universités. W— s.
SCOTT ( Samuel ), l'un des pein-
tres lès plus renommes d'Angleterre,
naquit aans les premières années' du
dix-huitième siècle , et ne tarda j*as à
se faire un nom dans son art H prit
Vanden Vdde pour modèle; et s'a ne
parvint pas à Ngaler dans ses ma-
rines , il le surpassa parla variété de
ses talents. Ses Fues au Pont de
Londres , et du Quai de Cusêcm-
Meuse , etc. , mi' ont fait le même
honneur fpe ses marines , et sont
mises au même rang par les connais-
seurs. Les figures dont ces vues sont
ornées , judicieusement choisies, sont
peintes avec une rare perfection* Ses
dessins au lavis n'étaient point infé-
rieurs à tes peintures les plus finies.
Ses tableaux les plus remarquables
furent faits pour sir Edouard Walr
pole. Scott mourut, en 17721 , d'une
attaque de goutte. P— s.
SCOTT (Jean ), poète, né à Lon-
dres , le 9 janvier 1 7 3o , euit fils d'un
marchand de drap de la secte des
quakers , qui lui donna une très-bon-
ne éducation , sans insister beaucoup,
sur les pratiques minutieuses de sa re-
ligion. Ce fut à l'âge de dix-eépt ans,
au milieu des douceurs de la vie cham-
pêtre , que le jeune Scott sentît les
premières impulsions de son génie
poétique; et ce fut d'un ma^on, Som-
me de sens et de goût, qu'il reçut des
avis sur ses premières composiuonH.
Il s'est toujours souvenu de fin avec
une vive reconnaissance; et il lui a
souvent attribué la plus grande par-
iVd*vn^aȈAm%tl,
le Hertfoidtmre , ou son père 1
le commerce de la drccne. Des 1
classiques souffrirent sans doute
coup de l'isolement 00 il ss> 1
dans ce village, dénué de tons m
littéraires. Ce ne fut qu'en 176c
put mire , de temps à autre, de
tes visites à Lonores, et qu'il
bfia quatre ÉUaes deêeripA
inormes , dont ms titres cars
sent assez bien le genre de sosri
et qui furent asses bien accueilli
cramte delà petite-vérole ékm
coreloiig-tempScettdelnxS
Enfin il se fit inoculer en 1766
vint alors sans crainte à bssntr
il se lia avec le docteur Jistni—
malgré la différence deleurs p
pcs politiques , accueillit avec
le jeune poète quaker) etâced
Si^asesquaKtesaimablesvEn
épousa la fille de son 1
ami , le maçon Frogbs , qui lui
donné de si utiles avis. Le bo
que lui fît goûter cette exceUenf
me ne fut pas de longue durée
mourut en couches , au bout d*«
et dans la même année , Scott
son enfant et son père. ïneensc
il quitta Àmwell, et se retin
un de ses amis , où , dans les pn
moments de sa douleur , il coi
sa plus touchante Élégie: Gem
il se remaria , deux ans après ,
une demoiselle de Home, disfc
par un esprit cultivé , et avec la
il vetat dans une par&iteimioi
lors il vint-plus souvent à Loi
et il eut des Teintions de sociét
lord Ljttélton, sir William J
Beattie et d'autres savants. Sa
tation augmenta encore par qa
travaux utiles, tels que son Ce*
lob sur les grandes rouies e
fiers, et ses Observations sur
prisent des pèurres de pmvis
SCO
x qui n'ont point de domicile
•onclres , 1^3, in-8°. La plus
partie de ses projets fut
? par M. Gill>ert , qui lit adop-
le parlement un nill sur cet
n 1 782. Scott publia, en 1 7 76,
nM'tll, poème descriptif, au-
travaillait depuis long-temps,
lequel il voulut immortaliser
lage chéri. H publia encore,
ta , îm volume de Poésies , or-
rès-belles gravures. Les jour-
"annoncèrent assez iavorable-
mais Scott ayaiit reclamé
une partie de leur jugement ,
! Monlhty - Rtview , il en ré-
une petite querelle littéraire,
aquefie le poète - quaker lais-
* au public un peu trop d'iras-
: poétique. Peu satisfait de
es articles de Johnson sur
■s des poêles, il avait recueilli
4a ils et des observations sur
m , Mil ton , Pope , Drvden ,
nith et Thomson; et il était
e les publier, lorsqu'i I mourut,
décembre i«tH3, à Radcliff,
le Londres. (,c travail parut ,
H5 v par les soins de M. iloole,
» titre de Critical essaj s , avec
ie de fauteur. Z.
3TTI ( JlLLS - ClKMLNT), le
ble auteur delà Monarchie des
es, était ué, l'an itioa , à Plai-
. d'une ancienne et illustre fa-
it fut euvove de bonne heure à
, pour y faire ses études , et , à
• ans, sollicita sou admission
les Jésuites. Quoique la nature
fit pas doué de grandes dispo-
s9 sa vanité lui persuadait qu'il
tous 1rs talents nécessaires pour
urir avec éclat la carrière de
içnrment. A la considération de
rents, il fut attaché d'.il>ord au
;e romain : mais c'était un théâ-
op grand pour lui ; et il eut le
SCO
36,
regret de se voir bientôt éclipsé par
ses jeunes confrères. Les succès que
Pallavicini venait d'obtenir dans son
cours de théologie le piquèrent; et,
à son exemple , il voulut terminer
ses examens par des thèses publiques :
mais il échoua complètement. Sa va-
nité le consola cependaut de cette dis-
grâce , qu'il se flattait de réparer à
la première occasion. On l'envoya
professer la philosophie à P«trme et
ensuite à Ferra rc : mais la chaire de
théologie scolastique était l'objet de
son ambition ; et , voyant qu'on ne
la lui olirait pas , il prit le parti de
la demander. I* refus qu'il éprouva
de la part de ses supérieurs lui parut
une injustice révoltante. Dans son
dépit, iNcessa d'enseigner la philo-
sophie , et il songea même à quitter
l'institut , persuadé que ses talents
seraient mieux apprécies dans un
autre ordre. Le repentir qu'il té-
moigna de ses démarches lui mérita
sou pardon; et il fut nommé recteur
de la maison des Jésuites à Carpi.ll
y passa deux années, sans donner
aucun sujet de plainte ; mais , en
i(>43, ayant appris qu'un de ses
parents était malade à Venise, il se
rendit dans cette ville , sans en pré-
venir le général , comme c'était son
devoir. Il prolongea son séjour a Ve-
nise , sans daigner en demander la
Sermissiou , et revint ensuite repren-
rc ses fonctions à Carpi ; mais il ne
tarda pas d'être apj>elé à Rome, où
il resta sans emploi. De toutes les pu-
nitions qu'on pouvait lui infliger, c'é-
tait la plus sciiMblc pour un homme
du caractère de Scotti; peut -ctrê
n'aurait -on pas du la faire durer
aussi long-temps. Dans l'isolement où
il vivait, son imagination échantlée
s'exagérait le* torts de ses supérieurs
a son égard ; et , confiant ses griefs
au papier , il composa quelques écrits
368
SCO
contre la société, en attendant que
des circonstances favorables lui per-
missent de les mettre an jour. Après
la mort du gênerai Muzio Vitel-
leschi (9 février i045), les supé-
rieurs, craignant que Scotti ne vînt
à bout d'entraver l'élection , jugèrent
à propos de le faire partir pour Par-
me. 11 reçut, dans le chemin, deux
lettres anonymes, par lesquelles on
l'avertissait que ses écrits contre la
Société étaient connus. Alors, chan-
geant de direction , il se rendit à Ve-
nise , où il prit l'habit séculier, et se
hâta de publier la Monarchie des So-
lipses, ouvrage dans lequel, en fei-
gnant de donner des conseils aux Jé-
suites . il censure amèrement les vices
qu'il avait cru remarquer dans leur
institution. En vain le nouveau géné-
ral tenta de lui persuader ou de ren-
trer dans la Société ou de choisir un
autre ordre : Scotti persista dans son
projet de rester indépendant. Il ob-
tint, eu i(>>o, une chaire de philo-
sophie à Padoue, avec trois cents
florins de traitement; et, deux ans
après, il se fit agréger aux facultés
de philosophie et de médecine de cel-
te ville. Une des chaires de droit-ca-
non étant venue à vaquer, en iG.53,
elle fut donnée à Scotti; mais il ne la
conserva pas long - temps. Sur les
plaintes de ses anciens confrères , en
iC58, on le remplaça, en lui réser-
vant toute-fois une pension. Scotti
mourut à Padoue, le 9 octobre i(>(k),
à l'âge de 67 ans , et l'ut enterré dans
l'église de Saint - Augustin , 011 l'un
de ses amis, Jacques Caimo, lui fit
élever un tombeau décoré d'une épi-
taphe flatteuse. G'étail,dit le cardinal
Pallavicini,un homme de HKPiirs pu-
res , assez laborieux, mais d'une ca-
pacité médiocre. De tous les ouvra-
ges qu'il a laissés , tant imprimés que
manuscrits, et dont le P. Oudin a
SCO
donné la liste détaillée, dans les Mé-
moires de Niceron, xxxix, 65-85,
il n'en est aucun qui mérite d'être tiré
de l'oubli , si l'on en excepte celui
qui est indiqué à la tête de cet article.
Scotti le publia sous ce titre : Lucû
Cornelii Europœi, monarchia So-
lipsorum , ad Léon. Allatium , Ve-
nise, i645 , in- ta. Il fut réimprime
plusieurs fois en Hollande , notam-
ment par les Elzevirs ( Juxlà exem-
plar Fenetum), Amsterdam , 1648,
in- 12, et en Allemagne, avec divers
écrits satiriques du fameux Scioppiu
( F. ce nom )• L'édition de Venue ,
\6rriy in- 12, porte , sur le frontis-
pice, le nom du P. Melchior Inchof»
fer; et lies ta ut, qui s'en est servi
pour sa Traduction française , Ams-
terdam , 17'n , 1 7 '>4 y în - ia, n'a
pas manqué d'indiquer le P. Inchof-
fer comme l'auteur de la Monarchie
des Solipses. Plusieurs bibliographes
ont adopté celte opinion j et malgré
les preuves incontestables par lesquel-
les le P. Oudin a démontre que l'ou-
vrage ne peut pas avoir d'autre auteur
que Scotti, les avis restent encore par-
tages. M. J. (iottl. KncschLe, dans
une Dissertation spéciale : De auc-
tari ta te libelli de Monarcldd Solip-
sorum y publie en 1 8 1 1 , déclare qu a-
près avuir examiné les raisons des
deux partis, il reste indécis ( Vov. h:
Dict. des Anonymes de M. Barbier,
'2e. éd. , n°. 1 'W(jo ). II nous semble
à nous qu'il sullit de jeter les )cui
sur la Monarchie des Solipses pour
être convaincu que l'ouvrage n'est
pas d'un jésuite resté fidèle à se»
virux; et nès-lors on ne peut l'attri-
buer au P. Iuchoffer ( V. ce nom),
qui, sous ce rapport, est irréprocha-
ble. Les Jésuites, d'ailleurs, mieux
informés que personne de ce qui se
passait dans leur intérieur , en ré-
pondant à la Monarchie des Solipses*
1
\
I
SCO
<e seule allusion au P.
is que le P. Rayuand
itatiou : Judicium de
Scotti, et que le car-
ii , dans ses Vindica-
's , nomme également
it d'Allatius empêcha
idex un ouvrage qui
Scotli uc fut pas tou-
reux. Son Traite De
ificid in soewtatem
/enisc, i(>46, ii)-4'\),
i>ar le pape Innocent
avait adresse, dans
rdonnerait des refor-
uvernement de la so-
consulter, pour plus
Vie de Scotti, par le
. les Mémoires de Ni-
BOFFER ). W S.
Ïarcel-Kusebf. ) , ne',
pies , d'une famille de
a , fut ni a ce de bonne
;e des Chinois , où les
mvaient alors tous les
iction. Ivcs progrès de
èrent d'étonncincut ses
nalgré son âge , le ju-
devenir leur collègue.
i tendre jeunesse , une
tranquille, il choisit
tique , afin de pouvoir
: suivre sou goût pour
t déjà entre dans Ici
e ses parents l'cntraî-
ida , où , à l'occasion
>n entre deux commit-
l examina , d'après les
lit ion et retendue du
villes de Mi>cne et de
)issertation qu'il pu-
lui ouvrit , en 1779,
l'académie des scien-
ttres de Naplcs , nou-
lee. Scotti se trouva ,
ière fois, en contact
nuages les plus distin-
SCO 36g
gués de son temps. 11 eut ensuite un
grand succès dans la prédication,
et y brilla surtout par la clarté' et
la simplicité de son éloquence. Les
habitants de Procida accouraient en
foule a ses sermons , qui opérèrent
un heureux changement dans Pile*
Appelé l'année suivante à Ischia ,
Scotti y prêcha avec un succès en-
core plus marqué; mais il fut accusé
de répandre dans le peuple des prin-
cipes dangereux pour la foi. Cepen-
dant cette accusation n'eut pas desuitc
d'abord : il eut même la satisfaction
de recevoir du chapitre d'Avcrsa l'in-
vitation de prêcher dans l'église ca-
thédrale de cette Tille. Accusé de
nouveau pour la pureté de sa doctri-
ne , il éprouva un affront bien cruel :
au moment où il montait en chaire
I>our commencer son carême, il reçut
'ordre de descendre, et lut obligé de
prendre congé du nombreux auditoire
réuni pour l'entendre. II adressa , au
chef de l'église d'Aversa , une lettre
remplie de charité et de modération.
Ne pouvant plus parler dans la chaire
de vérité, Scotti traça le plan d'un ou-
vrage destiué à l'iustructiou des gens
de mer. Il divisa son Catéchisme nau-
tique eu trois parties , dont une traite
des devoirs généraux ; l'autre , de
ceux des matelots et des capitaines de
vaisseau ; et la dernière , des devoirs
de ceux qui font partie de l'armée
navale. Dans le premier volume ( le
seul qui ait été imprime ) , Fauteur
fait rémunération (les bienfaits sans
nombre dont la providence a comblé
les habitants des rotes maritimes : il
insiste sur l'obligation où ils sont de
s'instruire dans la navigation et le
commerce , d'exercer les devoirs de
l'hospitalité f de secourir les naufra-
gés , de prendre soin de l'éducation
de leurs femmes et de leurs filles , si
exposées aux dangers de la séduction
3^o
SCO
pendant les longues absences de leurs
maris et de leurs pères , etc. Cet ou-
vrage , appuyé sur les maximes fon-
damentales de la religion, était ache-
vé; mais le manque de fonds en
arrêta l'impression. En 1789 , on
vit paraître , sous le voile de l'ano-
nyme , la Monarchie universelle des
papes , le plus remarquable des nom-
1 »reux cents que firent naître les diffé-
rends entre la cour de Naples et le
Saint-Siège, sur la présentation de la
haquenée (1) : la question, envisagée
du point le plus élevé, y est discutée
avec une hardiesse étonnante.La natu-
re du sujet et le caractère ecclésiasti-
que de Scotti l'avaient obligé de ca-
cher son nom ; mais il ne voulut faire
le sacrifice d'aucune de ses opinions ,
et fut bientôt désigné pour l'auteur
de cet écrit. La cour de Rome en
ordonna la suppression. Pour se sous-
traire à l'orage, l'auteur fut obligé de
vivre dans la retraite ; et ce fut alors
qu'il composa plusieurs volumes sur
la liturgie, en recueillant les explica-
tions des rites et des cérémonies sa
crées , sur les traditions de l'Église
primitive , et sur la vie et les usages
tics premiers chrétiens. 11 entreprit en
même temps de commenter le livre
des Tableaux de Philostrate , con-
tenant l'explication de plusieurs pein-
tures grecques de Naples , et se pro-
posa de dégager ce Traité des nom-
breuses erreurs qui s'y sont glis-
sées par l' ignorance des copistes. Ce
(1 1 <>trrril est tous la forme d'un di»cour»adre»-
>r à Ferdinand IV et a tou« le* Miuverain*. L'au-
teur prétend y faire l'Histoire de» |»«p*« » <{u'i]
accuse d'être cauie de ton* le.» maux de l'egliM»;
il compare la cour de Rouie à la *\iiM|(OKue, appelle
le rhéj'minitténrl i/e Vè^lisr , cl la bulle l.nifrcni-
tia , le Chtj'-tt'Ob.uvre de. t'oprtt tl* lênrbm,
tiare un noir portrait de* jésuite* , et te plaint de
l.i conduite tenue eu ver* le* janséniste* de Hollande.
Lutin rel ouvrage e»t une philippique continuelle
t uni 1 e le* pape , et ne pouvait avoir été inspire
«|ne p.ir un esprit de achinrae et par une liai ne % io-
l«u(e. 1,'m1»)k> Scotti ue t'était p» nouuné , maiii
il lut bientôt reconnu pour r auteur. Son livre a
tir inis.'i l'indet par décret du 9 juillet 1804. P-C-T.
SCO
commentaire sur l'ouvrage k
connu du sophiste dont il
rait une nouvelle édition n'él
au-dessus de ses lumières ; n
facultés pécuniaires ne lui pei
pas de le faire imprimer. L
nier du roi, Rossi, admira
Scotti, obtiut de la muniûcen<
le de favoriser cette entrepr
le monde savant allait s'enri
fruit de tant de recherches ,
la mort vint détruire ses espe
en frappant le protecteur ae
Ce manuscrit eut le sort de
productions iuédites de l'a
telles que différentes inscripl
tines , un traité sur la Théocra
vcrselle, un Essai sur les<
maritimes du littoral napolita
Ce dernier travail, pour lequel
fallu rassembler un grand noi
matériaux , était terminé ,
{>eut juger de son importai]
es fragments insérés dans h
chisme nautique. La révolu
Naples vint , en 1 799 , a
Scotti à ses paisibles études ,
jeter dans le tourbillon des
nient s politiques. Son caractè;
habituaes ÎVI oignaient égalen
affaires publiques, et il nv
qu'avec répugnance sa nomiiu
membre de la commission
tive. Pendant l'existence cp
delà république napolitaine,
na l'exemple de la modéra
de la prudence: mais rieu ni
soustraire au sort qu'éprouvé
{artisans de la révolution,
a monarchie fut rétablie le
1799. 11 fut emprisonné et
mort avec im grand nombre
amis, dans le mois de janviei
( Voyez Hamilton et Nels»
marcha au supplice avec 1
gnation d'un chrétien et le cal 11
philosophe. Sa maison , livr
SCO
ne populace effrénée , fut pil-
■ûlee , et les précieux manus-
'elle contenait furent la proie
unes. Ses ouvrages imprimés
. Dissertazione corografico-
dette due antiche dtstrutte
riseno,e Cuma, etc., Naplcs,
n- 1°. II. Orazionein morte
peratrice Apostolxca Maria
(TAiistria , ibid. , i ~85 ,
III. Catechismo nautico ,
1788, iit-8°. (le premier
seulement.) IV. Délia Mo-
itsniversale de' P api, Naplcs,
in -8°. A— g — s.
ITI (Come-G allas), profes-
listoire, naquit, en 17^9 , à
, village du Milancz. Ses pa-
peu favorisés de la fortune ,
t voulu lui donner un état;
it cependant le bon esprit de ne
traner ses dispositions pour
res. Les pères Somasques fu-
\ premiers instituteurs : il se
sisuite à Milan pour y suivre
"s de droit ; mais la voix et
>le de Pari ni réluigiièrciit de
prudence pour l'attacher à la
Il lit une étude aprofondic
irns, sans négliger les mo-
; et à l'Age de viugt ans , il
un petit recueil qui fut assez
jlement jugé par le public,
■âgé par ce succès, il lit pa-
urlqucs contes, qui furent loin
' le même sort. La corruption
eu rs d'une époque trc.s-rap-
p de la nôtre était telle , qu'un
l'auteur d'avoir mis trop
raie dam son ouvrage, et de
ngé en réformateur à un âge
avancé. Doué d'une grande
ité de talent . il s*r>ta\a aiiSM
art dramatique . sur lequel
cha im traité qu'il n'a point
• Il composa ensuite dit! (Ten-
tes, qui furent applaudies â
SCO
3,1
Milan , a Bergame et à Venise. Ce
genre de divertissement était alors
fort enusace en Italie, et à Milan
surtout, où l'on comptait on grand
nombre de théâtres de société : le
5 lus en vogue était celui des comtes
e Rosate, dont le célèbre Appiani
préparait les décorations. Ce fut
pour ce théâtre que Scotti , à l'âge
de vingt-six ans , composa sa pre-
mière tragédie , intitulée Galeas
Sforza , qui fut suivie de beaucoup
d'autres : cependant il ne négligeait
pas la poésie, et l'on ferait plu-
sieurs volumes des vers qu'il com-
posa dans un temps où on le croyait
livré tout entier à l'art dramatique.
A l'âge de trente-deux ans , il fut
en proie à une tristesse qui dégé-
nérant bientôt en misanthropie , 1 é-
loigna de la société, sans que l'étude
même put lui donner du soulage-
ment. Après avoir en vain combattu
cette funeste disposition , il résolut
de quitter le monde , et alla s'enfer-
mer chez les Bamabites. Nommé
presqu'aussitôt professeur de rhéto-
rique à Milan, il y resta jusqu'en
1801, qu'il fut appelé a Crémone
pour y occuper la chaire d'éloquen-
ce, lies fonctions de cet emploi ne
l'empêchèrent pas de mêler sa voix
aux regrets publics , pour honorer la
mémoire de Passeront , de Quadrupa-
ni , et de son illustre maître Parmi.
Sa santé s'étant dérangée, il se rendit,
poi;r la rétablir , sur les bords du
ftrembo , dans la maison de campa-
gne des Belgiojoso, où il composa des
contes que Bettinelli n'hésita pas à
comparer à ceux du grand siècle de
la littérature italienne. Les Giorrtate
dvl Brembo ( c'est le titre que l'au-
teur leur donna ) n'ont rien qui puis-
se blesser la pudeur. Quoique Scotti
ait pris pour modèle le Pécameroo,
son livre peut servir également à
3?» SCO .
former le cœur et l'esprit Un second
recueil fut publie" à Crémone wu le
titre à'Acèademi* Borromea , en
l'honneur du comte Ànt. -Mi rie Bor-
romeô, amateur distmguéde ce genre
de littérature, La première partie de
cet ouvrage , la seule qui ait été im-
Frimee, roule sur un *nîet tiré de
histoire du Vieux delà Montagne.
Quoique l'auteur ait cherché à em-
bellir son récit par plusieurs descrip-
tions agréables , on pourrait lui re-
procher la lenteur de sa narration
et l' invraisemblance de quelques épi-
sodes. Malgré de tels défauts, en
contes, les premiers surtout formait
le principal titre littéraire de Scotti,
dont les ouvrage* ne sont peut-être
S s aussi connus qu'ils mériteraient
l'Are. Un esprit de Tontine , et
on ne sait quel charme attaché anx
Contes moraux de Soave, ont em-
pêché jusqu'à présent de faire atten-
tion au mérite de ton émule qui
ne lui est inférieur en rien , s'il ne
lui est même pas supérieur. Cet au-
teur vivait heureux, en partageant
son temps entre l'étude' et ses de-
voirs, lorsque la révolution amena
la suppression des communauté* re-
ligieuses. Cet événement changea
toutes ses habitudes. Obligé d'accep-
ter une chaire d'histoire nouvelle-
ment fondée à Crémone, il lui fallut
donner une nouvelle direction A ses
idées j et ce travail extraordinaire
altéra sa santé, et avança sa fin.
Il mourut d'une attaque d'apoplexie,
le i3 juillet 1 8a i. Ses ouvrages sont:
I. Scclta di prose e vers*, Milan,
1779, in - 12. II. Novelle morali,
ibid., i783,in-ta, III. I frateUi
militari; — II padre mal accorto;
— La félicita del pericoloso acci-
dente ; — le Caricature ; — l'Usa-
rajopunito; — V Abdolofûmort de'
&idonj;—ltProtezioni; — UBuo-
sco
nn educaiione; — Il Gazzabuglû ,
ou la Comédie infernale , niée»
dont aucune n'a été imprimée. IV. Ij
Clori; — Ylrmocenza difestt; — YE-
raclioricnnoseiuto; — la Principrssa
de' Massilj j — II contrasto drglt
Ai : actions dramatiques, dans V
genre de cellesde Métastase , inédites.
V. VEzzelino;*—\% Bodelinda ,-
YIdometwa, ou les Amazones;
VAlberico Magno, conte di Bartu
»o; —YIfgema;—nPassaguade
Settala; — la Morte di Bernabb; —
V Inglcsi alla conqtiista dcll' Ame-
rica;—Il Gustavo ;— U Bimncm
Pisconti, ou le Fanatisme de la li-
berté; — Galeazzo S/orza , dura
di Milano ; — II Pertarilo; — tf
sacerdote Zaccaria ; — / principi
Estensi : tragédies, dont les quatre
dernières seulement sont imprime»;
/ principi Estensi , l'une des phu
belles de l'auteur . fut dédiée au dsc
de Parme, et traduite en ail
VI. Giomate del Brtmbc , colle r't-
glie di Belgiojoso , Crémone , fi v*L
in-8°., 1806. Le premier volume»
est devenu très-rare, la plupart en
exemplaires ayant été dévora par
nn incendie dans les 11) ■Lusse in
libraire. VII. L' Accident* Bot
mea, ibid. ; la première partie 1
lement, VIII. Etogio di Carie G
stppe Quadrupani, Milan, icVS,
in-8». IX. ElogioJi GiamkanitU
Biffi , Crémone, 181», in -8". 3L
E'btgio di Gian-Carlo Passerons.
ibid. , in-8°. Voyez , ponr d'an
détails, Bellb: Memone s» la _
é su gli scritti di Casimo Galeasm I
Scotti, ibid., i8i3, in-8-. A-o* f
SCOTTO (Albebt), fut un du
chefs du parti Gibelin , a Plaisance, t
dans l'année itcjo, se fit nomneri K
par ses compatriotes, capitaine p>i- ■
pétuel de cette république , k l'ocer
sion d'une guerre avec les Pavcsitu-
■-
t
SCO
s que la ville de Plaisance
iru première fois, sous le
marcnique. Albert Scolto
dans sa principauté par
in Parmesans etdeMat-
onti. A son retour, il leur
laissants secours dans les
i ravagèrent la Lombar-
: Scotto avait aussi voulu
appui d'Aizo VIII , mar-
' $ <p" gouvernait Ferrare ,
itsa soeur Bcatrix; mais
Visconti obtint cette prin-
ion fils Galeazzo. Scotto no
point cet aifrout: il ne
is qu'à susciter des enne-
isconti , et a réveiller, ches
tifs princes de Lombardie,
que devait exciter la nuis-
leigneurs de Milan. Il s'a-
lous les Guelfes de cette
pi, opprimes depuis pin-
te, attendaient avec im-
n libérateur. Au mois de
, Albert Scotto, à la télé
: guelfe qu'il avait formée ,
jusqu'à San-Martino près
latteo Visconti était sorti
ï sa rencontre. Scotto , qui
fendu, avait tout préparé
i éclater une sédition à Mi-
tnt que le seigneur en se-
t. Visconti, entouré d'en-
t n'ayant pas même lieu
lire , vint lui-même , le 1 3
rter entre les bras d'Albert
: lui confia le gouvernement
Celui-ci le fit conduire dans
s de Plaisance , jusmi'à ce
Dti lui eût ouvert lecnlteau
lolomban. Apres avoir ré-
lilan, les de La Torrc sur
des Visconti, Albert Scotto
, au mois de juillet , à Plai-
parlement du parti giiel-
chargea de forcer tous les
«abardic à rappeler leurs
SCO
3*3
exilés de ce parti. Son pouvoir s'é-
tendait alors de Bergameà Tortone,
dans tout le pays situé entre lesï Al-
pes et les Apennins. Mais après s être
donné tant de peine pour relever le
parti guelfe , il n'était point encore
regardé comme un homme $fo par
ce parti , auquel ses ancêtres n'avaient
point appartenu ; et bientôt il put
reconnaître la méfiance de ceux qui
se croyaient plus guelfes que lui. Pour
t'en venger 0 voulut se réconcilier
a vecies Visconti, et chercha même,
en i3o3, à rétablir Matthieu dans Mi-
lan j mais ses efforts ne servirent qufà
hâter sa propre chute. Les Guelfes
de Milan, de Pavie, de Lodi , et de
toute la Lombardie, vinrent , k plu-
sieurs reprises y ravager le territoire
de Plaisance. Scotto, soutenu par
Gibert.de Gorreggio, seigneur de Par-
me , réussit deux fois aies repousser *
et à éteindre les rébellions 4e *»
propres sujets ; mais, au mots de no-
vembre, il fut enfin contraint d'ab-
diquer entre les mains de Gibert de
Gorreggio , et de se retirer à Parme.
Il parait qu'après avoir renoncé an
pouvoir suprême, il obtint ? au bout
de quelque temps, la permission de
rentrer à Plaisance. 11 en profita, en
i3og, pour rassembler de nouveau
•es partisans , attaquer, le 5 mai,
par surprise, le podestat guelfe, que
les seigneurs deXa Torre y avaient
envoyé, et recouvrer la souveraine-
té de Plaisance. 11 fit aussitôt allian-
ce avec tons les Gibelins du voisi-
nage, pour se maintenir dans le pou-
voir qu'il avait recouvré; mais , au
bout de seize mois , il fut obligé de
laisser rentrer dans la ville ses ad-
versaires, et de partager l'autorité
avec eux. Ce traité ne tut point ob-
servé par les émigrés rentrés: dès le
lendemain de leur retour, ils chas*
sèrent Albert Scotto de sa patrie avec
J
, jcwiilr, I
374 SCO SCB
tous ses partisans ; ceini-â j rentra, . - SGOTTJS 1 '". M ■-.■1 lin ■■■ I ■'
le 18 mars i3ia, cocaïne simple SdUBAftl [Cn ailes ) , j<
particulier, ainsi que tout les Gibe- né a Bruxelles , en i56i , était fils
lin), que l'empereur Henri Vil avait d'un gentilhomme italien, venu dans
pris sons sa protection. Scotto, qui les Pays-Bas a la suite d'Alexandre
n'appartenait plus exclusivement à Farnese ( W. ce nom, XIV, 173),
aucun parti, et qui avait flotté déjà etqirîs'vnuria.Lestroablcsdu Bra-
plusieurs fois entr'eux, offrit secrfc- bant décidèrent ses parents à IVn-
tement son secours aux Guettes; avec, voyer achever ses études a Co-
leur aide il chassa de Plaisance les logne , et il y fit son cours de phi-
Gibelins les plus exaltes; et, pour losopbie. Ayant résolu d'embrasser
la troisième fois, il s'empara de là la règle de saint Ignace , il se ren-
souverainelé. A peine, cependant, dît ensuite à Trêves, où il reçut l'ba-
put-ils'y maintenir dix mois; Mut- bit, en i5ft>. Scribani fut l'un des
thieu et Galeas Viseonti le firent douze religieux envoyés «1 Flandre
arrêter , par surprise , le ap jnH- pour travailler â l'établissement de
let i3i3, et occupèrent Plaisance, l'institut , et que tes historiens de la
dont le vicariat leur avait été donné Société nomment les douze apôtre-.
par Henri VII. Scotto , après être Apres avoir professe la rhétorique A
demeuré quelque temps en otage iMi- Anvers, et la philosophie à Douai,
bn.s'enfmtàCrémone, rtilnwurut il passa dans la carrière des emploi*,
eu exila Crème, le »3 janvier t3i8, et, pendant vingt-huit ans , remplit
«ans avoir pu recouvra ses biens, et successmineut avec ièle les fonc-
laissantlesouvenir des maux que son dons de préfet des classes , de r*c-
ambition et sa versatilité avaient leur dans différentes viOes, et enfin
causes à sa patrie. S. S — 1. de provincial de la Flandre. En cent
SCOTTO (Fusnçois), fils du qualité, le P. Scribani fit deux voya-
5 recèdent, recouvra la souveraineté ses à Rome, et sut se concilier, «ne
e cette ville, le a5 juillet 1 335, avec u bienveillance du pontife , l'estime
lesecoursd'Auo Viseonti, en chas- des pricipaiix membres do sacré ces-
sant de Plaisance une garnison pon- lege. La Société lui dut la maison pru-
tificale qu'y avait établie Bertrand fesse d'Anvers , et nue église xaatxâ-
duPoîet. Mais Viseonti avait compté fiquc(i), le noviciat , le toDege de
que cette conquête serait faite à son Matines , et beaucoup d'autres étt-
praGt, et lorsque François Scotto blissementl. Doué
refusa de lui céder la souveraineté étendue , il parlait avec une égale
qu'il avait recouvrée, il vint l'assiéger facilité l'espagnol , l'allemand, l'isi-
dans Plaisance. Déjà tons les châ- lien , le français et le flamand. Sri
teaux de ce territoire avaient été talents et son esprit conciliateur hà
soumis , et Plaisance avait soutenu avaient acquis une influence saat
un siégede huit mois, lorsque Fran- bornes. Pendant quarante ans , 3lst
cois Scotto capitula le i5 décembre l'arbitre de tous les différends *al
«336. La bourgade de Fircnxnola lai s'élevaient entre les négociants d'Aa-
fut donnée en fief , et a ce prix il re- vers; de toutes les parties delà Flae-
nonça a la souveraineté qu'avait ^_^_^_^^_^_^^^^^_—
fondée son père, quarante-s» ans W>m^a^rmm n„.,ni
ît. S. 6— 1. t»-i--Ei ■».->.
SCR
fcyt-Bas, on recourait à
», et les princes eux-mi-
lignaient pas de lui de-
conseils. Maigre le temps
baient les consultations ,
1 donnait aux intérêts de
I trouvait le loisir de pu-
i écrits. Celui qui fit le
lût dans le temps est
atrum honoris, ouvrage
fl justifie ses confrères
lions des hérétiques. On
irle Journal de L'Estoile
I) , que cet ouvrage cou-
i, ou il se vendait sous
confidents de la ligue;
[ues personnes firent de
s pour en empêcher la
(a). Mais ce que répètent
;tioraiaire5, qu'Henri IV
rckr l'auteur et lui adres-
» de naturalisation, n'est
lUable (3). Dans les der-
es de sa vie , le P. Scri-
ligé d'infirmités graves ,
rta d'une manière héroi-
iirut le ^4 juin 1639, et
dans l'église des Jésuites
ùl'on voyait son épitaphe
le de bronze doré. On la
ins la Bibl. soc. Jesu, dans
\ica de Foppens , dans 1rs
de Paquot , etc. Comblé
agnifiques éloges par ses
i par quelques-uns de ses
es y le P. Scrilwuii serait
■ , èfci r£«tni|p , parb Hr cri im-
\jmmrmiw : mm «rlr lui luuà. ri rirn
mi i quand W Roi Mira pliu o>
irr , u'ru parlr* plat. Vny. le Jour-
'", m , «S».
crû o'avairut pu» I'um^t dViprdirr
ilarahaftltutt a «flr*rtrangrrt qui n'ru
<ruliftrr,rt (imita vurnt rendu, d'atl-
wtvîrr a I rlat. I,r P. Srrthani *r
■ai Iùu«4Bm4, fMmr n'avoir y Hr
1 IN ■■i'an. Eaiin , .i «r» Jrtlrr» riia-
al ««Iftrr trop Immoral 4e |m mi ruuV mi
vaar da Ira publier ; ri f 'rat nrali-
sca
375
■» a rferrrfcwr* iiaiii l' Imêtço pnmi •»-
aulrun aart runtrtlmr 1 rrpandrr lr
cependant a peine connu , si son nom
ne se rattachait pas k rhistoire de
rétablissement de son institut dans
la Belgique ( Voy. V Imago primi
sœcuii soc* Jesu, Anvers, î&fo,
in-fol. ) Outre quelques livres ascéti-
3 ues, parmi lesquels on distingue des
fédUalions , trad. en français par
PhiL Dinet , Paris, 162g, in-ia; et
Y Amour d*Wn, trad. dans la même
langue , par le P. Oliva , jés. de Ca-
hors ; et quelques ouvrages de con-
troverse entièrement oublies , on a
de lui : 1. Amphitheotnan honoris,
in quo Cahnnistarum m toc. Jesu
criminatwnesjuçâantur, tibri trcs$
Ptbeopoli Adnaticorum ( Namiir),
i6o5, in-4°. ; augmenté d'un 4#-
livre, ibid. , 160O : et d'an 5». ,
Anvers, Plantin, 1007, in-4#. Cet
ouvrage parut sous le nom de CU-
rius Bonarscius. II. Dom. Bondii
gnoma commentario iBustratu,bcj-
de (Anvers), 1607, in- »a. tenace
Commentaire , le F. Scrihain s'atta*
che surtout k relever les erreurs
échappées à Baudius, sous le rapport
religieux ( Voy. Bavmvs). III. An-
tuerpia, Origines Antuerpjensium ,
Anvers, J. Morelus, i6io,in-4#- La
première partie est l'éloge des ha-
bitants d'Anvers j la seconde contient
des recherches sur l'origine et l'ac-
croissement successif de cette ville.
IV. Politico - christianus , ibid. ,
i6^4 , in-40. Cet ouvrage est dédié k
Philippe iv , roi d'Espagne. On dit
que ce prince aurait voulu <jue ee
livre ne lut connu que de Im seul.
L'auteur fit des changements dans la
dédicace et dans l'avis an lecteur; il
existe des exemplaires avec la double
dédicace. V. Feridkus Bttoicus sru
cmUum apudBclgas bclwrum ini-
tia, progrcjsus , finis optatus , in
quant rem remédia àferro et pace
prœscripta, etc . Item reformata *pc~
3tG
SCR
etttypsii BatwAca , ibid. , 1634»
in-8". ; -ifo-j, même format. On
a le portrait du P. Scribini , gravé
dans différentes hauteurs. Yt — 1.
SCRIBONIANUS ( Fimiua-C*-
uillcs ) , Boinain d'ooe ancienne et
illustre famille, avait été consul l'an
3a(i),et commandait un corps d'ar-
mée dans la Dalmatie, lors de l'ave-
nement de Claude à l'empire. Alar-
me' de la faiblesse que montrait es
S rince , et craignant d'être victime
e quelque dénonciateur, il entra dans
les vues de V inicien , l'un des chefs
de la conjuration contre Calignla,
et «'étant assuré l'appui d'un certain
nombre de sénateurs et de ctevaliers,
il fit révolter ses troupes. Suivant
Suétone ( Vue de Claude, 1 3 et 35 \,
Camille se fit proclamer empereur t
mais Dion assure qu'il promit aux
soldats de rétablir l'ancien gouver-
nement. Quoi qu'il en toit , 3 écrivît
à Claude une lettre pleine de repro-
che* outrageants, et qu'il terminait
en lui donna nt l'ordre de se démettra
de l'empire pour rentrer dans la via
privée, où il serait le maître de suivre
ses goûts. Le timide empereur assem-
bla son conseil , pour lui faire part
des propositions de Camille , qu'il
était tenté d'accepter ; mais pendant
ce temps, la fortune se déclarait con-
tre son rival. Camille ayant donné
l'ordre aux légions de marcher vers
Borne , les soldats , enrayés de quel-
que présage qu'ils interprétaient d'une
in a nier e défavorable a leur entreprise,
tournèrent leurs armes contre leurs
officiers qu'ils massacrèrent. Camille
n'eut que le temps de fuir dans l'île
■de Lissa ( aujourd'hui Lésina ), où il
fut atteint et égorgé dans les bras de
•SCH
ICjo épouse, parmi reii-iiii vMajSBWj
oui, de simple légionnaire , fui élevé,
pour ce service , ans premiers un*
nlois. La femme de dmiltr sa liiti
de mériter la démence deCla
dé» 11 1- .1 11 ( les amis de son oévr. ; ce-
pendant elle tut exilée. CM Mw
nient est de l'an 4'j- Di* «n* après,
le fils de Camille , accusa] nifl
consulte les astrologues sur l.i vie de
l'empereur , fui condamné à I>ùl.
Claude se félicita de la géuirmilf
qu'il montrait, pour la seconde foi* ,
envers une famille ennemie: maille
jeune Camille mourut bientôt .iprr»;
et Taeite ( ffisl. -fi ) a raeMstt In
■Onprons auxquels donna lieu cet»
■Urt prématurée. W — s.
'• SCBIBONIUS LARGOS, méde-
cin, était, suivant Guidin, HiM" un
affranchi , ou du niotiis soruild'uue
famille obscure. 11 eut pour uuîlrr*
TliphonetApuleiua Obus, et De né-
gjicearieu pour screiidrchabileil*»
toutes les parties de l'art de puérir.
Le penchant qu'il munira pour le fj*
tème d'Asdépiade le rapproche de
la secte des méthodistes. Cependant
Fteind (f/ist. de la mètkc. ) et M.
Portai n'ont vu , (Lins ce médecin ,
qu'un empirique. On sait qu'il prati-
quait déjà son art sons Tibère. Gou-
lu soupçonne qu'il fut attaché dsns
la suite à quelque légion, comme Bié-
decin militaire. 11 dit lui-même (|UÏ
faisait de fréquent* voyages ; M H
nous apprend qu'il suivit Claude dan»
la Grande - Bretagne. Cette expédi-
tion eut lieu l'au 43. Smbuuius Si-
gna, dit-on, des wmsjuta cou-idru*
blés , quoiqu'il parle , dans plusieurs
endroits, de son desintére»eni«it.
D' > divers ouvrages qu'il avait lai*
ses, il ne nom reste qu'un opiucu1**
De composition? inedicamrittonL
Il l'adresse à Gains Jnlntt CallnW
aûranchi un l'empereur Gnmk^
SCR
I avec Narcisse et Fallas
a») la faveur de son mai-
lomufe le remercie de son
ment à mettre sons les yeux
reur les écrits (scripta mea
bm) qu'il lai avait prccé-
adressés. L'auteur se mon-
i partisan des remèdes se-
s» préparations empiriques,
mre avoir tu des effets mer-
Q noua fait connaître en peu
ta pratique* Son premier
id il était appelé près d'un
était de lui prescrire la
las aliments convenables à
U ce moyen ne suffisait pas ,
ait les médicaments; mais
terminait que dans les cas
recourir aux ressources de
fia. Il ne faisait en cela que
mer à la volonté de ses ma-
is* consentaient à se laisser
incisions ou des cautérisa-
k k dernière extrémité ( F.
m). Dans ses précédents
»-6eribonius avait traité des
s parties de l'art médical,
■a concerne que la compo-
a vertu de certains remèdes
as. Parmi les recettes qu'il
cribonius dit qu'il en avait
niques - unes très - cher. Il
m antres , un remède pour
t, qu'il n'avait obtenu de la
ssi le possédait qu'en lui
t tout 1 argent ou'ellc avait
. Gouliu avertit qu'on ne
juger ces formules avec la
[ne peuvent inspirer les con-
* acquises par les progrès
armacie et de la chimie.
auteurs ont cru que L'opus-
cribonius, écrit originaire-
grec, fut traduit en latin,
tpereur Valentinien, mais
n a été réfutée solidement.
iMausjnmaut Scnbonnisj
SOI 377
et divers empiriques n'ont pas man-
qué de s 'approprier ses formules . L'O-
rtcule de Scribonius, oublié, pour
première fois , nar Jean Ruelle ,
Paris, i5*9, for inséré,! la mémo
année, dans un Recueil qui parut à
Bâle, in~8»., lequel contient le livre
d'Ant. Benivcnius : De abékis mmr
nullis ac mirandis morbomm cou-
sis , et celui du médecin Polybe ( F.
ce nom ) : Devictu salubri, trad. du
grec , par Gonthier d'Audernach. La
Traite DecomoosUUme medicamen-
fonMsfaitnartie àesMcdici aniiqui,
Venise, Ame, i547, in-foL, et des
Medieœ artis principes , H. Estien-
ne, 1:167 , in - fol. Enfin Jean Rho-
dins a donné une édition de L'Opus-
cule de Scribonius, Padooe, i655 ,
in-4°. y avec des notes très-amples et
un index. L'édition puMieepar Bcrn-
hold, Strasbourg, 1786, m-8°., se
joint k la Collection des Fariorum.
On peut consulter, sur ce médecin,
V Histoire de Vamatomie, nar M.
Portai, 1, 71 , et les Mémoires Ut-
tendres, historiques et philologi-
ques de Goulin , 1 , a35-4o. W — s.
SCRIBONIUS. F. GnAPHAus.
SCRIVANO, pacha de Carama-
nie, ainsi appelé par les historiens
chrétiens , k cause de la profession
qu'il exerçait, parvint à cette di-
gnité lorsqu'il se réunit en 1600,
aux pachas de Sivas et d'Enerum ,
Sour se soulever contre Mahomet 111,
ont ils accusaient l'indolence, la
cruauté et la faiblesse. Les progrès de
ces rebelles , maîtres de toute l'Asie
mineure, depuis Alen jusqu'à Pru-
se, obligèrent le sultnan, ou plutôt
ses ministres , à envoyer une armée
contre eux. Les trois chefs se méfiaient
mutuellement les uns des autres, et
Scrivano livra en effet le pacha Hus-
sein , par la plus noire des perfidies.
Presse dans son camp par les O-
l'année i\3o. cl par conséquent qu'il
est le véritable inventeur de l'art ty-
pographique {P. Costïr). VII. Prit*-
cipcs HoUandiœ et Westjrisiee ab
arma 863, et primo comité Théo-
àoiieo,us<jiie adiillimum Philippum
Hispan. rcgem , ibid. , 1660 , grand
in -fui. , rare. Les portraits dont
ouvrage est orné en tout leprincijv
mérite. Un anonyme ni a tire VHis
foire des Comtes de Hollande , la
Haye, iG64, Paris, 166C , in-ix
VI 11- Commentariohu de statu eon-
Jederalartim Belgii firofineiarum j
mecasit Pauli Mmilte dût t ribe eiltsd.
Mrgttmenii , la Haye, i(i5o; ibid. ,
i65" in- 12. IX. Chrmùcon ffoL
laadite, Zelandiie, Frisia et Ultra-
yec[i(enholland.), Arnsterd. t i663,
in-4°. X. Opéra anecdota , philo-
loeiea et poi t iea ; edeide Arn. ffenr.
fresterhusio , Utrecht, i-38,in-
4°. , vol. rare et recherché. P. Bur-
maun , à la page 1 de la Préface de
«on édition des Emendationes de
Henri de Valois (Amsterdam . 1 -;/,o,
iivi°. ) , condamne avec raison cette
manie de publier des <ruvres posthu-
mes , que leurs auteurs se fussent
bien gardés de publier eux-mêmes;
et il fait principalement tomber ce
blâme sur la partie philologique ou
critique de net ouvrage ; quoiqu'il y
ait aussi bien du mélange dans les
ufiiecdota-Pnëtic/i. Comme poêle la-
tin, Scrivcrius a été bien |ugé
M. Pcerll.imp, dai
garum qui iatinn carmina scrip-
serunt (Bruxelles, iSaa, iu-8". )
pages 365- 36 ç). Joignez -y , J.-H.
tf neill^^fSMguiu Latine* Belgicll*
(Amsf^ Bfc0.in-8»..p. ni),
" '.lMienl, r-isir
M, de publier
SCB
vers latins, pour te]
illustres objet* des
stadbnudcr Ma min
compagnon d'Oldcu
(«rotins. Ces vers li
tracasseries que n'ai
voqiic'es le stralagi'ii
servi, en faveur des (
édition de .Iran Sr
nom.)Scriveriiis étt
re jovial rt rausliqiu
sant comme son in
Tant les magistrats i
turcs de Maurice , n
ses dans les dernier:
ciéte'. Un honrgroesl
apostrophe Srrivcri
lui repond : a Que '
■ M. le liourgnirst
■ lire grief contre 1
niestre etnliarras.se,
sait pas le. latin. Se
» dit-il . vous savez
■ conuais.se/. l'honni
» permis de louer .
» long-temps les pi
* blc. » Celait un :
d'Hoogcibeels que
SCR
ux, il s'établit dans cette
%'j maria. Exempt d'ambi-
atisfait de sa'fortune , il ne
mais accepter aucun ém-
is on le regardait comme
«de l'académie, parce qu'il
i tous les exercices et qu'il
un plaisir d'y suppléer les
rs. Maître de ses instants , il
fait tous k l'étude; aussi sa
lit-elle : Legendo et scri-
habjtait, l'été, une maison
gne qu'il a célébrée plusieurs
ses vers , et où il ne rece-
lés personnes qui partî-
tes goûts studieux. Doué
isutution vigoureuse , il par-
i âge avancé sans avoir été
U était plus que septuagc-
•nd il eut le malheur de
Tue. Cet accident l'empêcha
U dernière main à l'histoire
tel de Hollande , ouvrage
•t commencé dans sa jeu-
ne laissa pas de le livrer
*sion. Fidèle au culte des
lies, il continua de faire
*aqu a sa mort, arrivée le
^6o. Tous les membres de
de Leydc se firent un dé-
ifier à ses funérailles; et
» Gronovius prononça .son
atirbre. Comme philolo-
^ndammcDt de ses Notes
*l , sur Ausone , et sur le
*• / 'rntris,un doit à Scri-
E éditions de Vegrcc et des
icirns, Lcyde, 1(107 , iii-
^Poësifs de Janu* Douza ,
ta.Scaliger, i<>i:>;deJeau
bii)'*);dts Épigrammes
SCR 379
de Martial, 1619(3); des Tragédies
de Sénèque, 1620; édition à laquelle
on doit réunir le Collvctanea vête*
rum tragicorum, publié séparément,
la même année par Scriverius ; des
Œuvres d'Apulée , 1629 ; enfin des
Lettres choisies d'Érasme, précédées
de la vie de ce grand écrivain ,
1649. Les autres ouvrages de Scri-
verius sont : 1. Des anciens Ba
taves, par Saxo Grammaticus ( en
hollandais), Lcyde , 1606, in-cK
Jacques Duim a publié ce livre sous
le nom de Saxo; mais, dit Lciiglet»
Dufresnoy , on sait que Scriverius en
est le véritable auteur. II. Batavia
Uhutrata , ibid. , 1609, in-4°. C'est
le Recueil des anciens historiens de
Hollande, dont on trouvera les titres
détaillés dans la Méthode d'étudier
l'histoire , par Leuglet- Dufresnoy ,
xiii , pag. 288, édit. de 177a. 11 a
été réimprimé en 161 1 , avec des ad-
ditions , sous ce titre : Inférions
Germaniœ Provinciarum Unitarum
antiquitates. III. Àntiquitatunx Ba-
tavicarum , Tabulariunt Ilollan-
dùe, Zelandiœ , ac Nwiomagi Gel
rici inscriptiones , monument aque
antiquareprœ sentons omnia, 1G09,
in-l°. IV. Mânes Erpeniani cum
vpicediis iwriorum , ibid. , i6a5,
ùi-t°. VI. Satumalia sive de usu et
abusii tabaci, Harlem , iGuH, in-S<>.
V 1 . Encomium Laur. Coster Harle •
mensis primi inventons artis tvpo-
pravhicœ (en holland.) , ibid., iGuB,
in-40. ; trad. en la tin par George Qua
puer, etinseredaiis les Monumcnta ty~
pographica de J.-Chr. Wolf, 1,109-
4 m . Scriverius s'y propose de prou-
ver que Costcrimprimaità Harlem dès
, Mr mm* de» iHIre* 0* .Vri«#rM>,
■*Hf qnVa i^<|R , il prierait unr
■rU*. ri tr*vaîD«il a «u rrrufil de
«• mt imritritntmùr§.
•a* Scmrriut fit finrr à Gn.t.u. ,
i.4h «vis «h coMmïU «j«'i| da-
vail trair, et le* cacha eocaanr de* coirrrtM«« d'
pr«HM i!mi« un r»nn|iUirr de» Pvèuct dt" J
Serond. ( Vtry. Sfc(:o*l>.)
J3) I/ed. de MmtiuU pvbfcee par .Scrffftî—
^le rrmv«luilr i>|u«ieur» foi», entre ai
EaMtW , AaMirrfaa» , 166» t ift-it
38©
ftfc
l'année i43o, et par conséquent qu'il
est le véritable inventeur de l'art ty-'
pographiaue (F. Gostbb). VIL-Prov
oipes HoUanâiœ et Westfrisiœ ab
anno 863 , et primo comité Thco-
dorico,usqùeadidtimumPhilippum
Hispan. regem , ibid. , i65o , grand
in-tol. , rare. Les portraits dont cet
ouvrage est orné en font le principal
mente. Un anonyme en a tiré P/fii»
foire des Comtes de HoUmnde , la
Haye, 1664, Paris, 1666, in- 10.
VIII. Commentariohis de statu con-
federatarum Belgii promdarum §
accessit PauUMeïwœ diatribe ejusd*
argumenti , la Haye. i65o; inid. ,
i65t, in-ix IX. Ckromco* Hoù
lanaiœ, ZelandU*,Frisim et Ultra*
jeeti ( en holland. ), Amsterd. > i663y
in-4°. X. Opéra anecdota , philo-
logica etpoètiea ; edenteAm. Henr.
fresterhusio , Utrecht, 1738, in~
4°. , vol. rare et recherché* P. Bur-
mann , à la page a de la Préface de
son édition des Emendationes de
Henri de Valois (Amsterdam , 1740,
in-£°. ) , condamne avec raison cette
manie de publier des enivres posthu*
mes , que leurs auteurs se fussent
bien gai-dés de publier eux-mêmes;
et il fait principalement tomber ce
blâme sur la partie philologique ou
critique de cet ouvrage; quoiqu'il y
ait aussi bien du mélange dans les
Anecdota-Poëtica. Gomme poète la*
tin , iScriverius a été bien jugé par
M. Peerlkamp , dans ses Fitœ bel-
garum qui ùuina carmina scrip-
serunt ( Bruxelles , i8aa , in-8°. )
pages 365 -36g. Joignez- y , J.-H.
Hoeuftt, Parnassus Latino-Bclgicus
(Amsterdam, i8iQ,in-8°.. p. n4)?
ou ce savant dit qu'il s'abstient, pour
l'honneur de Scriverius , de publier
un assez grand nombre de ses poésies
inédites , qui sont en sa possession.
Scriverius avait fait de très -beaux
yen latins, J***}* portrait ^
illustres objets des pmétUlBui
stadhoude* Maurice, HeOQeri
compagnon d*OidenlierndPMd el
Grottus. Ces tcts lui attwerent
tracasseries que n'avaient
Toquées le stratagème doa
servi, en faveur des délenttS,aauÉ
édition de Jean Sicoro. ( VejV
nom. ) Scriverms était- d «n cnjÉ""
re jovial et cMftique,BMtfrti*]
vaut les magistrats dé
tores de Maurice , ncweneniwIfÉfr
ses dans les derniers mftp àtjg0-
ciété. Un bourgmestre , cjetoelÉH^
apostrophe Scnverms ; étesMji/
ha répond t c Que voai 0MmmÊÊ$
• If . le bourgmestre, y n M nm
• dans ces vers quifourunueismem-
a dre grief contre met? aWlmnç
tnestre embarrassé, atiéai ftfl «I
lait pas le latin. Scrim* ftfc»
Saut à un antre: wttor tous, M
» dit-il , tous savex ftrlatia, et ts«
a connaissez l'homme que je me sds
» permis de louer, car toos ares le
long-temps les pieds
a ble. » C'était un ancien sécrétait*
d'Hooeerbeets qia cette
sance décontenança touVè-fait. SÉfr
verius fut condamné à ooo flormt
d'amende. Il ne voulut les payer jee
par voie exécutoire. Les hymen
Tiennent chex lui : sa cuisine n'oftt
E 'un peu de vieille vaisselle. H ks
t monter a sa bibliothèque : a Vei
là, diNl , mes livres 5 ils m'attirai
ce que j'éprouve ; car Hs m'ont ap-
£ria à discerner le juste de l'injuste
ordonniéron tailleur , je ne serais
pas dans le même cas? » Au mène
msunt un étranger vient lui présen-
ter son Album. Scriverius v dessmt
une bibliothèque bouleversée, au bas
de lacjueUe 3 met une mesure de cor-
donnier , traversée par des
£
SCR
i j et il y ajoute ce distique
de Martial : ( Epigr. ix , 75 ).
p fa» emimmoi , «* «r/jub , ThmiU , UhrlLu,
Ai An nivn fmUtut ùim p**t9>t.
X. Des Lettres cparses , dans les //-
butr. viror.epistolœ selectœ , puLI.
CJ. Guill. Meèl; dans le Sjlloge de
■uns, 1. 11, et dans divers autres
lecnefls ( F, le Cal. de Bunau, 1 , p.
1944 )• Pour dénigrer Baudius , il lit
imiimer, en iG38 , un Recueil de
dincreotes pièces sous ce titre : Do-
i Baudii amores, ouvrage de-
assez rare. 11 y a dans cette
plusieurs pièces qui ne re-
gardent pas Baudius; i°. unefescen-
aâw, sous le nom du bon Juste-
Liste, et qui est trop libre pour
ta oa la croie de cet auteur , l'un
écrivains les plus décents qui
paru; 2°. les Conseils d'Érasme
sur le mariage ; 3°. le Cupido cruci
affuus d'Ausone; 4"« une pièce ïam-
aajue de Thomas More, sur la/Vm-
me dont il faut faire choix , morceau
plein d'esprit et de délicatesse; 5°. un
Discours de Daniel Hciusius , si un
homme de lettres doit se marier , et
dans ce cas , quelle femme il doit
prendre ; G°. Dissertation anonyme ,
s'il cmwient qu'un homme de lettres
soit célibataire ou marié. D.ihs
tantes ces pièces, le pauvre Baudius
est toujours plaisante , du moins in-
directement. Ce critique hardi est le
premier qui ait ose avancer que Phè-
dre n'était pas Fauteur des fa Lies
fui portent son nom, dans ses notes
sar Martial. Le portrait de S< rive-
rus a été" grave' pluMcurs fois. Ou le
trouve en nrlit «tans le Theatrum de
Frcbrr . pi. 81 . M — on et YV — .s.
SCROFA ( le comte Cimillf. ) que
l'on croit gênera le ment l'inventeur
de la poésie pédantesque , naquit à
Vkenct vers le commencement du
SCR
38i
seizième siècle , et y mourut en 1 5*]iï.
Fatigue des disputes sur la préémi-
nence des langues latine et italienne ,
il s'amusa à les confondre , pour
tourner eu ridicule les pédants. Se
cachant sous le nom de Fidenuo
Glottochrjrsio ludimagistro, il com-
posa un recueil de vers ( 1 ) , dans
un jargon formé de locutions latines
et de mots italiens mêlés ensemble
d'une manière barbare. Ce nouveau
genre de poésie eut d'abord quelques
imitateurs dans un siècle où aucun
des chemins du Parnasse n'était dé-
sert : mais le bon goût a fait jus-
tice de cette extravagance , reléguée
maintenant parmi les monstruosités
poétiques qui signalent une époque
de décadence pour la littérature ita-
lienne. Cresrimbeni ( Folgar poesia )
prétend qu'il faut être très-versé dans
la poésie italienne et latine, pour es-
pérer de réussir dans la pédantes-
que. Salviui ( Notes sur la Perfetta
poesia de Muratori ) dit que les Can-
tici de Fidenzio sont écrits avec au-
tant de talent que de goût. Quadrio
{Storia délia poesia ) les trouve m
beaux qu'il ne croit pas qu'on più.vse
jamais parvenir à les égaler ; et le
judicieux Gravina ( Ration poetica)
ne s'exprime pas avec moins d'égards
pour le chef de cette nouvelle école.
Malgré d'aussi imposants suffrages,
nous pcrsi.ston* à regarder comme uu
m al heureux talent celui de défigurer
deux langues , après s'être donné la
peine de les bien apprendre. On croit
que les vers de Scrofa ont pour objet
ur.epassicn réprouvée parla nature,
et à laquelle un certain Pierre /ï-
( 1^ I«u toit i ]r r«mmnirrnii-iil , qui u'r«t qn» '.m
fianxJir du «mort bim m IHrcJr» |i<u«u« d«* IN liai -
«(■M : t't 1 rhe *\e%4imtr m nmr ytwtr U «nanti, «le.
Vnj , rh# Mktihut arrrctn ,m*rutlmtr ,
lu linfua hrtiuua il frriiiilo r I riuiwr*
IV Biin «tM|>iri , |nrm «là «fii|Mir*
FurM d' Mftfli/wrwA.1.1 n'ttni>atc , «tr.
38-2 SCR
denzio Ginnteo de Montagnana ,
surnomme Glottochrysius , fameux
pédant de son siècle, passait pour
s 'être abandonne. Heureusement l'im-
moralité du sujet ne s'est pas accrue
par l'inconvenance des détails. Parmi
les nombreuses éditions des Cantici
de Fidenuo , celle de 1 56a , in-8°. ,
qui est la première , passe pour la plus
rare : celle de Vicence , 1 7 43 •> es* 1*
meilleure. Outre les ouvrages de'jà
cites , on peut consulter Zorzi , Noti-
zie istoriche e letterarie intorno a
Fidenzio Glottocrisio,dans[esSup-
plemcnti al giornale de' letterati
d'Italia, tom. 11, pag. 4 83; les re-
marques sur l'article précédent dans
leGiornale de' letterati, tom. xxxv,
pag. 9.93 my la Biblioteca degli scrit-
tori di Vicenza, tom. v. pag. 54 ;
et le Discours préliminaire des Can-
tici, édition de 1734, par Tavola.
A G — s.
SCUDÉRI ( George de ) , né vers
1601 , au Havre, où son père était
lieutenant de roi , était originaire
d'Apt, en Provence, où il passa ses
premières années : et où la jeune
Catherine de Rouyèrc lui inspira ses
premiers vers. George suivit le parti
des armes ; mais il quitta , vers
i()3o , le régiment des Gardes-Fran-
çaises, et se mita travailler pour le
théâtre. 11 nous apprend lui-même
ces détails dans la Préface de son
Lj-gdainon, où s'adressant au public
pour la première fois, il l'occupe de
lui avec ce ton avantageux et fanfa-
ron dont il ne se dépouilla jamais ,
et que Ton peut regarder comme le
type de la médiocrité, a Dans la mu-
» siquedes sciences, dit-il au lecteur,
» je ne chante que par nature ; je suis
» né d'un père qm , suivant l'cxem-
» pie des siens , a passé tout son âge
» dans les charges militaires , et qui
» m'avait destiné, dès le point de ma
scu
» naissance , à une pareille forme de
9 vivre. ... Ne pensant être que
9 soldat , je me suis encore trouvé
9 poète. Ce sont deux métiers qui n'ont
9 jamais été soupçonnes de bailler de
» l'argent à usure. . . • Or, ces neuf
» jeunes pucelles de trois ou quatre
9 mille ans , qui ne donnent que de
1» l'eau à boire à leurs nonrissons , les
» laissant dans la nécessité de cher-
9 cher du pain ; ces filles , dis-je ,
9 qui n'ont pour biens meubles que
9 des luths et des guitares , m'ont
9 dicté ces vers, que je t'offre, sinon
» bien faits , au moins composes avec
» peu de peine. . . • Si je rime, ce,
» n'est qu'alors que je ne sais qne
9 faire , et n'ai pour but , en ce tra-
9 vail , que le seul desir de me con-
» tenter : car bien loin d'être merce-
» naire, l'imprimeur et les comédiens
» témoigneront que je ne leur ai pas
9 vendu ce qu'ils me pouvaient payer.
9 Tu couleras aisément par-dessus ks
9 fautes que je n'ai point remarquées,
9 si tu daignes apprendre. ... que
9 j'ai passé plus d années parmi les
» a nues que d'heures dans mon ca-
» biuet , et usé beaucoup plus de mê-
9 ches en arquebuse qu'en chandelle :
9 de sorte que je sais mieux ranger
9 les soldats que les paroles , et mieux
9 quarrer les bataillons que les pé-
» riodes. . . . (1). 9 L'affectation de
désintéressement ne convenait sucre
au triste état de la fortiuie de Scudéri ,
que Segrais nous représente mangeant
son morceau de pain sous son man-
teau dans le jardin du Luxembourg,
parce qu'apparemment ilauraitcu de
la peine à dîner ailleurs (*i). Scudéri
fit représenter seize pièces de théâtre,
depuis iG3 1 jusqu'en 164 4; il estdiil:-
I
(0 Hhtoire du Thèûtrt-Françats f par lv» fivW*
Parfait, t. IV, p. 43*.
(a) tHèmuirtt antcdvtet *lr Srgruù , t. I de •**
Oïluvfxi divines t Atu»tfrdaiu , 17-13, p. ijj.
scu
■«■d'hin de lire ces ouvrages
é»*aeo«dnpksmAuvaBgc^
i lesquels les lois de la scène
raque commueUement violées.
, «a reste, lui rendre cette jus-
fake remarquer qu'il a intro-
premier en France la règle des
pâtre heures dans sa pièce de
ut libéral. Cette tragi-comédie,
salée en 1 636 , n'eut cependant
succès. Scudérinous l'apprend
■edansla préfaced'Àrminius,
isse entrevue ses ourrages dra-
tes. Il attribue cette disgrâce à
wmises constellations ( c'est-
, l'apparition du Cid de Cor*
qui rint révéler des beautés
îles d'un ordre supérieur). Ce
l'ouvre renversait non-seule-
es ouvrages de Scuderi , mais
toutes les pièces que l'on avait
alors représentées, et surtout
les Cinq Auteurs (3), qui , par
met sur les plans du cardinal
helieu, étaient en possession
per la scène. Le ministre tout-
it ne voyait point d'un œil fa-
e que Corneille se fût soustrait
influence. Scuderi , pour faire
r, publia, sans se nommer d'à*
ses Observations sur le Cid,
ancrent lieu aux Sentiments
cmdémie sur ce chef-d'œuvre
CoftNEILLE , IX , 61 1 ). Le
poète se vengea du pygmee du
se par ce rondeau :
I flûawt uhcub ce jeune jouvence! ,
ifrt'Ad Atone lui tle martel ,
J'mliMfT injure «ur injure;
*w é* rage une fciurtlr impmlure,
Cacher atuai qu'un crûiiiorl.
«a fmiiit mm jaluui naturel,
■mire au u*Hgt m«M an f«rt»
* rr*Wt pas m m bofifM* rcriture
•'il luMe Mm t «le. (4)*
cinq wtwri étaient Bwmbert , Cor-
4Wtrt , ém l'LatoUa et Rotrou iHmoitt
imue, par Prlliwn, p. Il5, éd. de 1(171).
••■m «V C»mmiU, Kmoomrd, iJIi;, t.
SCU 383
L'approbation du cardinal de Riche"
lieu valut 4 George de Scuderi les
louanges de Sarrazin, qui , dans un
Discours sur la tragédie , placé
4 la tête de YAmvur tyramuque 9
éleva cette pièce au premier rang.
Il va jusqu'à dire airelle « est au-
9 dessus des attaques de l'envie ,
» et par son propre mérite , et par
» une protection qu'on serait puis
» que sacrilège de violer , puisque
9 c'est celle d Armand , le dieu tu-
» télaire des lettres (5). » Scuderi
n'avait pas besoin , au reste, que ses
amis se chargeassent du soin de sa
renommée $ il n'éprouvait aucun em-
barras à se donner lui-même des élo-
ges qu'un homme modeste eût redou-
tes dans la bouche d'un ami Parlant,
dans la préface d'Arnùnhis, d'une de
ses tragi - comédies : « Noos voici ,
9 dit-il, arrives k ce bien-heureux
» Prince déguisé , qui fut si lons-
» temps la passion et les délices de
9 toute la cour ; jamais ouvrage
» de cette sorte n'eut plus de bruit ,
» et jamais chose violente n'eut pins
9 de durée. Tous les hommes sui-
» vaient cette pièce partout ou die
» se représentait. Toutes les dames
9 en savaient les stances par cœur ;
» et il se trouve encore aujourd'hui
» mille honnêtes gens qui soutiennent
» que je n'ai jamais rien fait de plus
9 beau, etc. 9 Le fouet de Despreaux
fit justice de ce rimeur vaniteux. Il
s'écrie dans sa seconde satire :
Bienheureux Scuderi , dont k fertile pi
Peut tnmê la* mois aaaa peine enfanter ■
Te* écrit», il eal vrai, mi art et lan.ai
Semblent rire forum en dépit du bus
(5) OF.mfTt dm Xmmuim, p. îoî. éd. âm itiSS.
n est finfuber «ni* Sarrasin ait public' ara Oburrta-
bMM tmr Y Amumr tyrmmmimmm , aou* U mnm
pruitté de StUm* J*4rttHi; il whlerait qu'il a
muai ou Mettre anu non* a un ou t rage qui lui était
rir ai on dire mamande ( \ oy . ira Mimmim
Xtreron .1.**, p. 1*5 ).
v«i; Hui—n dm TWtr+Ftwnmf, L V, f. 1S1.
384
SGU
Mai» ils tronrent pourtant, quoiqu'on en puisât
dire,
Un marchand pour Im Tendre , et de* aoU p«mr le»
lire,
l'A quand la rime enfin se trouve an bout de* vers,
(Qu'importe que le reste y toit mi» de trayon ?
Balzac ne fut pas moins sévère que
Despreaux « 0 bienheureux écri-
» vains, dit-il , M. de Saumaise en
» latin, et M. de Scudéri en français!..
» Vous pouvez écrire plus de cale-
» pins que moi d'almanachs !
» Bienheureux, ajoute-t-il, tous ces
» écrivains qui se contentent si faci-
» lement , oui ne travaillent que de la
» mémoire et dts doigts. » (7) C'est
surtout dans le Poème à'Alaric ou
Borne vaincue , que Scudéri s'est
élevé au sommet du ridicule. Le plan
en est essentiellement vicieux, puisque
le sujet du Poème est le triomphe de
la barbarie sur la civilisation ; c'est
que l'auteur voulait faire sa cour a
Christine , reine de Suède. Tout le
monde connaît le premier vers qui
promet de si grandes choses :
Je citante le vainqueur de» rainqneur» de la terre ;
mais peu de lecteurs ont pu lire
cet amas de platitudes qui ne sont
rachetées par aucun passage tant
soit pou remarquable. Si Scudéri était
mauvais poète, c'était au moins un
fort honnête homme , et le trait
que rapporte Chevreau fait honneur
à la noblesse de son caractère. « La
» reine Christine m'a dit une fois
» qu'elle réservait , pour la dédicace
» qu'il lui ferait de son ÀlariCj une
* chaîne d'or de mille nistoles • mais
» comme M. le comte de La Gardie,
» dont il est parlé fort avantageuse-
» ment dans ce poème , essuya la
» disgrâce de la reine, qui souhai-
» tait que le nom du comte fût ôté de
» cet ouvrage , et que je l'en infor-
» mai.... il me répondit... que quand
i:) Haliar, |. xxill, lettre n.
scu
» la chaîne serait aussi grosse t
» si pesante que celle dont il e
» mention dans l'histoire des 1
» il ne détruirait jamais Faute
» avait sacrifié. Cette fierté I
» mie déplut à la reine , qui ch
» d'avis • et le comte de La Gj
9 obligé de reconnaître la et
9 site de M. de Scudéri , ne lui
» pas même un remercîment
L'amitié de Scudéri pour Thét
ne se démeutit point, quand
ci fut l'objet des poursuites •
justice ; après la mort de ce 1
il composa une pièce intitul
Tombeau de Théophile, qui
placée à la tête des œuvres de o
nier. Scudéri fut reçu memb
l'académie , en i65o, à la pli
Vaugelas. Ce fut, à ce qu'il p
vers la même époque (9) , qu
Sourvu du gouvernement du fc
fotrc-Dame-de-La-Garde , don
prié dans le Voyage de Chapt
Bachaumont.
Crut Rotre-Dame-de-la-Card*;
Goiirernrrneut commode et heam,
A qui »iilT t pour toute garde
Un Miis*e arre m hallebarde,
Priut »ur la porte du château.....
Scudéri mourut à Paris, le i<
i06n. 11 avait épousé une demi
de Normandie, nommée Marie-
çoise dcMartin-Vast, dont il t
fils qui embrassa l'état ecclésias
(R) Chtvrctann , Pari», ldpr^, p. 8*.
(f)) Voici ce qui noua le fait présumer i
gr do ('liapHIc rt Rarliaumout fui fait r#
puisqu'il yf«l parle dr la mort de Mot rosn
nrrntp. fllut mourut le i3 mari îftSS. Au
ijci'fïojijsp, il y avait qui ht* ans envi
Scudéri était gnuTerneur de Notre-Oun
Garde, puisqu'il y est dit plaisamment :
« . . . . Messieurs , là dedi
f> On n'entre plut depuis long-temps.
» Le gourrmeur de celte roebe ,
» Retournant en cour par le roeb* ,
» A depuis environ quinte uni
» Emporté la clef dan» sa porbe. »
Scudéri paraîtrait dnnr avoir M4 aoanaae a
verpesnent, vur» tGfi ou t6\*.
scu
sScodéri, devenue veuve 4 l'â-
16 a», ne contracta pas de
rx liens. EDe était l'amie du
Samt-Aignan, du comte de
Labutin etoe beaucoup d'autres
tes célèbres. Sa correspondan-
; Bussy - Rabutin Ta placée
g des bons ëpistolaires du
itieme siècle. 6es lettres ont
iliées avec celles de Bussy,
nparfaitement, et avec des
tfcfm^Pt* considérables (io).
t encore possible de donner
etl de ces lettres , revues sur
inscrits de Bussy - Rabutin.
ubtication enrichirait l'his-
Decdotimie de beaucoup de
tits, qui ne seraient pas sans
pour ceux qui aiment à vivre
dcbu siècle. Mme. de Scudéri
à Paris, en i7«a, » l'âçe de
rmgt-nn ans. On va indiquer
Tentent les ouvrages de Scu-
. Sene pièces de théâtre pu*
épais irai jusqu'en 1 644 -On
t quelques lueursde talentdans
l de César et dans Y Amour
une. 11. Le Temple , poème
otredu roi et de M. le cardi-
Richclicu, Paris, i633,in-
[. Observations sur le Cid,
i63- , in-8°. Elles sont ordi-
ent jointes aux œuvres de P.
le. Elles donnèrent lieu à la
de M. de Scude'ri à Villus-
demie, Paris, 1O37 f in-8°.;
euve des passages allégués
es observations sur le Cid ,
1657 f in-8°. ; k la Lettre à
Je t académie française , sur
qu'ils ont fait du Cid
» a ait c*« Lrttm a* aoibrr <U rtlks
m »>fW« , qm9 Oopold OUKn • rri»>
■ it«4» «I !•>" ; mm* iw t'Mt cmttrntr d«
é> k caUtctimi •>> Lrttr*. de Biuay.
•'•
•^m r«fjr*d«ir« c«At
1U.
SCU 385
et de ces observations, Paris, i638,
in&.,eten(m.k\*Re)xmseèM.de
Balzac , Paris , i638, in-*». IV.
L'Apologie du t^ton?, Paris /i 63g,
h>4°- V. Les Harangues ou Dis-
cours académiques de J.-B. Man-
zini, traduits de l'italien, Paris,
i6$o /m&.Yl. Le Cabinet de M.
de Scudéri, première partie, Paris ,
1646, in-4°.; c'est la seule qui ait
paru. VIL Discours politiques des
Rois , Paris, 1648, in-4». VOL Poé-
sies diverses, Paris, i649,in-4°.
IX. Alaric , ou ilome wincue , »od-
me héroïque, Paris, i654, in-fof. , ou
i656, in-ia. X. Le Caloandre fi-
dèle, traduit de l'italien (For. Ma-
nmi, xxvii, 166). Paris, i638;
3 vol. in-8°. Scudéri était doué d'une
malheureuse facilité, qui étouffa en
lui le germe du talent qu'il avait reçu
de la nature; il avait de l'esprit, dt
l'imagination, mais trop d amour-
propre pour se défier de ses propres
loi-ces , et pour s'apercevoir que les
ébauches informes qui naissaient de sa
plume au 'aient eu besoin d'être per-
fectionnées par un travail opiniâtre.
Parmi ses Poésies diverses , il y en
a quelques unes qui ne sout pas dé-
nuées d'agréments. Les éditeurs des
Annales poétiques en ont donne un
choix judicieux dans leur dix-ncm ie»
me volume- M — k.
SCl'ijfîRI ( Madfu:nk tu ) , s nir
du p recèdent , ni qui t an ll.ivro en
160^. Aussitôt r|;ie son rlur.ïî'o.i fut
tenninve, elle vint à Piri-. < 1 les
agréments de jinu '-«-pri* «1 IVieiiduc
de ses r01111.1iss.11 ires firent bien fût
rechercher son entretien ]>.irde* per-
sonnes illustres , vl p.ir dc< ^Vri-
vains distingues. La manjui^e de
Rambouillet l'adroit .111 milieu de ce
cercle dont les dérisions , sur les
choses de goût, furent luug-temps
respectées comme des arrêt* sonve-
*5
' À0Cf'
386 SCU
rains. VAstrée d'Urfë, les .volu-
mineux romans de La Calprenède
et de Gomberville étaient alors en vo-
gue i Mllc. de Scudéri essaya de ré-
parer les torts de la fortune en com-
posant des ouvrages qu'dledonna d'a-
bord sous le nom de son frère. Au
lieu des bergers du Lignon , que d'Ur-
fé faisait disputer longuement sur les
nuances délicates de Pamour , Mlle.
de Scudéri fit parler aux héros de
l'antiquité le j argon précieux des
ruelles ; et , comme Ta (fit Despréaux,
au lieu de faire de Gjrus un modèle
de toute perfection, elle en composa
un Artamène « plus fou que tous les
» Céladons et tous les Syivandres , qui
» n'est occupé que du soin de sa Man-
» dane , qui ne sait, du matin au soir,
» que lamenter, eémir et filer le par- -
» mit amour. Elle a encore , ajoute-
» t-il , fait pis dans un autre roman
» intitulé Ciélie \ où elle représente
» tous les héros de la république ro-
» maine naissante , les Horatius Co-
» clés , les Mutius Scévola , les Clélie,
» les Lucrèce, les Brutus, encore plus
» amoureux qu' Artamène, ne s oc-
» cupant qu'à tracer des cartes géo-
» graphiques d'amour , qu'à se pro-
» poser , les uns aux autres , des ques-
» tious et des énigmes galantes... ( i ) »
On comprend difficilement aujour-
d'hui comment faisaient nos pères
§our lire ces longs romans remplis
'aveutures étrangères au sujet prin-
cipal , de dissertations alambiqnées
sur la nature des sentiments , de con-
versations sans terme, d'où le naturel
semble avoir été soigneusement exclu,
où tout respire cette préciosité si bien
ridiculisée par le maître de notre
scène comique. Ménage a beau nous
assurer que ceux qui blâment la lon-
( i ) (jCavrci de Boîlean-Dwprrwii. Dinconn rar
le dialogue intitolr : De* Mn>smde roman.
SCU
soeur des romans de M11*, de So>.
oéri « font voir la petitesse dslenra»*
» pirt, comme si londevaitméMM:
• Homère et Virgile, parce<raelevi^
» ouvrages contiennent phumiis &V
» vres charges de beaucoup dr "
» des et d'incidents, qui en
» nécessairement la condusîoB(a)^
Cet écrivain n'a plus assexde ami
pour nous convaincre. La snrpriit
diminuera cependant si l'on se it*
porte aux anciennes menu*, si UflÉ
peintes par Mœe. de Geùlis fS»r
nous ne pouvons mieux faire qat
d'emprunter ses expressions * Uj 1
» avait alors peu de snedades*^..
» Peu d'auteurs écrivaient y et pr
» conséquent les nouveautés suit
» rares. Les femmes menaientnn «n- ]
» rede vie réglé «sédentaire; an m
» de ebanter, de jouer dos km*»
• ments, de préparer et do dons*
» des concerts , elles passaient an»
» grande partie de leurs journées à
» leurs métiers, occupées à brodèrent
» à faire de la tapisserie : pendant c*
» temps une demoiselle de compa- .
» enie lisait tout haut Quand les
» femmes entreprenaient , comme
» une chose fort simple, de remea-
» bler à neuf, de leurs mains, une
» grande maison ou un vaste chl-
» teau, les longues lectures ne les et»
» frayaient pas. Ces éternelles con-
» versations , qui , dans les ouvrages
» de Mllc. de Scudéri , suspendant la
» marche du roman, nous paraissent
» insoutenables , étaient loin 'de dé-
» plaire. On avait alors le coût des
» entretiens ineenieux et solides , non» i
» seulement à l hôtel de Rambouillet,
» mais à la cour , chezMadame , chei
» Mlle. de Montpensier, chez la dn-
» chessedeLonçueville,chezM,,M«.de
» Lafayette , de Sévigné , de Cbo»
(*) Mémmgimm, I. II, p. g, M. 4e »;»5.
\
j
son
delà Sablière , chez le duc
lochefbucauld,etdaas tou-
Buisonsotise rassemblaient
s d'esprit » (3). Les intri-
eour, que Mlle. de Scudéri
ts ses romans sous des noms
s , et les portraits de ner-
connus qu'elle sema dans
iges , contribuèrent aussi,
e, à leur succès. Tout l'hô-
imbouillet se reconnaissait
yrus (4) ; et la délie pré
eaucoup de tableaux qui
point des énigmes pour les
mains. Douée d'ailleurs d'u-
nation d'autant plus féconde
«▼ait pas cherché à lui près-
timites,Mllc. deScudén écri-
t purement. L'abus de réa-
ffectation et la recherche,
tomber ses livres de nos
étaient encore regardés , par
do grand monde, comme
bien dire; le goût, senti-
jmîs des convenances , n'é-
n que d'un petit nombre de
s privilégiées; rar Despréaux.
as encore ramené son siè-
rmi% source unique du beau,
e dans les écrits des anciens.
n doit être moins surpris que
; Scudéri ait été mise au rang
les, et que ses contemporains
i décerné le nom de l'immor-
iko. Ce délire ne fut pas scti-
elui des gens frivoles :les pèr-
es plus graves lui adressèrent
s qui paraissent aujourd'hui
iers que les lecteurs nous sau-
rt-eW gré d'en mettre quel-
» sous leurs yeux. On connaît
fclion que professait, pour
e Scudéri, le sa vaut 11 net ,
T A vra nclies. « ()n ne vit pas ,
imjlm*mr* Jet J'emmmn %ur t* LttrrMur*
Pari*, «tilt t. It f. ist», »-i».
mpmmm , I. Il , f . f .
SCU 387
» dit-il , (5) sans étonnement, lesro-
» mansmi'uneûUeau^ut illustre par
» sa modestie que par son mérite «Tait
» mis au jour sous-un nom emprunté ,
» se privant si généreusement de la
» gloire qui lui était due, et ne cher-
» chant sa récompense que dans sa ver-:
» tu, comme si JorsqueJIe travaillait
9 ainsi à la eloire de notre nation ,«
» elle eût voulu épargner cette hontdà >
9 notre sexej mais enfin... uousavoris
» appris que l'Illustre Bassa, le Grand
» Cynis et Cldie, sont les outrages
9 de M11-, de Scudéri. » Godeau, évè-
que de Vence , l'enfant gâlv', pour ain-
si dire, de l'hôtel de Rambouillet, y
avait contracté l'habitude d'expres-
sions d'une galanterie sans objet, qui
étaient alors regardées comme la po-
litesse la plus exquise. C'est de cette
manière qu'il faut entendre une Épître
que , le a* janvier i655 , il écrivit à
Courart à l'occasion de la Glélie. On la
rapportera ici presque en entier, par-
ce qu'elle n'a jamais été publiée :
Enfla }' mi va l'adauraLle délie .
El cette rarte m plie (|T),
Si Mie, m gâtante et m utrime d'tiftit,
(Jul prime fut-elle arbevée,
Qae le ttraa de* emri , A— ht» par carar l'i
Et qae m mrre l'a Iroavea,
Un effort d'evprit ri aoaTean,
Que . par m*m fil* , mm arc et an» I
Par le* («rare», le* Jeu* et les Rit , elle |«ra
<^ue depui* me ai Saniir aaûae la aatare
LAe m a rica ▼■ «le m beaa....
Poar whh. qui aaia da dont pat» de TtitJrt,
Smphn , par mm piaceaa divia %
Pan» m carte ai ea fait apprendre
Et le» detnor» et le rkeaiia ;
Maw |e voudrai* qu'aa liett de* terni imemm
Qai *e voat perdre dana le*
< Ht vie* aae fraad* cité
IVaoe BMrveitleuar béante t
."»'• />« r >*r ior t'ong ut dm ivutmu , à la Irte da
roeuia de Aavde, par M"*, de Labrette.
\ii Alm«itaiaa IHtromn g è»frmp*:%ifmef**ur l'nti-
lilr ,1e eeuw tfni vent rut mytpr- m.ltr tm rtule fnn>r mê-
ler >l »%«TICI*LIRR àrT.*n*r, ia«*re«Ua*b pre-
aiii rr p«rtie de t'Jelte. Hmleaa ea parle ataat daa*
m dîtieaic talire :
D'alMird lu la «erra*, ata*i que dan* CUtie,
Rrrrvatt •/>» «uiattl» «mile d"«ii »•»• d'aaiHI,
S'en tenir avec rui aai petit* »oiii* peraiia;
Pan bteati'iC ea grande eaa Mtr le Seal* de Teaafnr,
>avigatr a «aalaat, tuai dira «t loal aalaaaW.
388 SCU
Oo plutôt quoique veste eeapire ,
Où Sapho pit rein* m dire :
Et que <U Tmdn on j tendît.
Et qu'en un jour on i y rendit
Pour y voir de cette prinee—o
Régner l'esprit , la bonté , le sagesse (7).
Ces éloges sont au moins sur le ton du
badina ge; mais les louanges que Masca-
ron , e'vêque de Tulle, l'un de nos pre-
miers orateurs sacrés, adresse à M1Ic.
de Scudéri , ont quelque chose de plus
extraordinaire. Il lui dit , dans une
lettre du 12 octobre 1672: « Quoi-
* que vous n'ayicz pas eu le public en
» vue dans tout ce que vous avez
» fait ,je sais très-bon gré au public de
» vous avoir toujours en vue, et de s'in-
» former soigneusement de l'emploi
» d'un loisir dont il me semble que
» Tous devez quelque compte à toute
» la terre ; l'occupation de mon au-
» tomne est la lecture de Cyrus , de
» Glélie et d'ibraliim. Ces Ouvrages
» ont toujours pour moi le ebarme
» de la nouveauté; et j'y trouve tant
» de choses propres pour réformer
» le monde , que je ne fais point de
» dilticulté de vous avouer que dans
1» les sermons que je prépare pour la
» cour, vous serez très-souvent à cote
» de saint Augustin et de saint Ber-
» nard. » Dans une autre lettre du 5
septembre 167 5 , il apprend à Mllc.
de Scudéri qu'il vient a'étre choisi,
par le cardinal de Bouillon, pour
prononcer aux. Carmélites l'oraison
funèbre de Turenne; il exprime le re-
gret d'avoir si peu de temps pour se
préparer à une action aussi impo-
sante. « Vous pouvez , Mademoiselle,
» lui dit-il , m aider à éviter ces iu-
» convénients , si vous avez la bonté
» de penser un peu à ce que vous di-
(7) Mm. de la bibliothèque de l'Aryen»! , bellas-
leltre» françeUe* , n°. 1S1 , in-|°. , tome ipr.. ,
p. 75. t'ette pièce eM runlriuir d»m une Jrtlreau-
tugiapbc de (iodi-rtu , »ur le» cachet* de la<{iir|]e
un aperçuit encore le» iuaiipic* de l'rpùcimal. Il y
a , fùo< Segreie , de fort jolie* «tance* sur La ('art;
dm Tendr: Vny. se* Poésies, Paris, itiBi , p. %\\.
SCU
» riez si vous étiez chargea
» emploi. Je vous le dem
» instamment, et je sais \
» je m'adresse. Si j'avai
» temps , et si je passiom
» le succès de cette aiïa
» prendrais pas cette lib<
» je suis comme un hom
» qui est obligé d'emprun
» cotés pour faire la son
» lui demande (8). » FI
mercie M11'', de Scudérv
de ses conversations ; d'm
tout aussi polie , mais avec
qui appartient à l'hommi
« Il me fallait , dit-il , u
» tout aussi délicieuse qui
» pour me délasser des fai
» voyage , pour me guérir
» des mauvaises compagi
» pays-ci , et pour me fair
» repos où la rigueur de I.
» la docilité de mes nouv
» vertis me retiennent dai
» épiscopale. En vérité ,
» selle , il me semble que *
» sez toujours en esprit
» si raisonnable , si poli ,
» si instructif dans ces <1
» mes qu'il me prem
» fois envie d'en distribua
» diocèse , pour édifier 1
» bien , et pour donner u
» dèle de morale à ceux q
» client (9). » La ren muiu
de Scudéri ne demeura pas
dans son pays : la reine
l'honora de sou amitié, de
et de ses dons ; l'académie
vrati de Padoue l'admit
rangs ; elle fut l'une des
à répandre au loin cette ç
raire de la France, qui dev
(•/ Icttrw% tiutogrufthe* et inédit-*
Bibliothèque du ri dacleur de cet arli
\r\) lettre autographe et inédit*
Bibl. du rédacteur de cet article
scu
'un n grand édat , et qui a
«re langue celle de l'Europe
a vante. La duchesse de How-
aksbourg , sœur du duc de
ck , lui écrivait , le 19 de-
i656 : « La promesse que
ae donnez de me faire jouir
iheur d'avoir bientôt la suite
lie commence 4 contenter le
que j'en ai. Cependant je
t mon impatience par la
des Œuvres de M. Sarrazin,
f onsieur mon frère vous est
Me. Elles sont, à mon avis,
«plies, qu'il n'y a rien i
L Ménage, qui les a publiées
rotre protection , n'a rien
lans la préface de ce que la
née a déjà publié ici de votre
£00 , si ce n'est l'extrême
âne vous avez de donner
iflbctiofr a des personnes qui
ont étrangères , tellement que
ignés mêmes en ressentent
erfluité (10). 9 Le duc de
ék, Antoine-Ulric, qui avait
m France, qui a lui-même
; divers ouvrages (11), cor-
kit aussi avec M1,c. de Scu-
ne lui adressait pas des élo-
s flatteurs. Si Mlle. de Scu-
écrivant les ouvrages aux-
? attachait sa réputation , est
lans l'affectation et la recher-
a quelquefois montré, dans
s qii elle écrivait à ses amis ,
iturH nr lui était pas étran-
pra tiquait alon 1ns conseils
mis dans la bouche de Bé.
D de ses interlocuteurs , dans
ration Sur la Manière d'é-
s Lettres (1*1'; , et il nous
0 mti*frmpk». B&lMtk+ojM àm rr4»c-
atlaclr.
I. VI
SCU
38»
aenAleqneySoiwlerapnortépistiolÉttEy
die n'est pas loin des femmes célèbres
du dix-septième siècle. Dans une lettre
k l'évéque de Vence, sur la prison
du grand Coudé, elle hn écrit : « On
peut dire que M. le Prince tire
de la gloire de tout ce qui rai ar-
rive ; car vous saurai que depuis
3n'on l'a mené à Marcoussis, le
onjon de Vincennes est devenu
l'objet de la curiosité universelle.
En mon particulier , j'y vis nier
plus de deux cents personnes de
oualité, à qui on montra le lieu où
11 dormait, celui ou il mangeait,
l'endroit ou il avait planté des col-
lets qu'il arrosait tous les jours, et
un cabinet où il rêvait quelquefois,
et où il lisait souvent, knfin, Mon-
sieur , on va voir cela comme on
va voir a Rome les endroits où Cé-
sar passa autrefois en triomphe... Ce
que j'y vis de plus surprenant est
que, durant que j'y étais, M. de
Èeanfort y vint avec Mm«. de
Montbazon, à qui il faisait voir
toutes les incommodités de ce lo-
gement, triomphant lâchement du
malheur d'un prince qu'il n'oserait
regarder qu'eu tremblant, s'il était
en liberté. Pour moi, j'eus tant
d'horreur de voir de quel air il fit
la chose, que je n'y pus durer da-
vantage. » Elle ajoute, dans une
utre lettre : « Lorsque je fus au don-
jon, j'eus la hardiesse de faire
quatre vers (1 3). et deles graver sur
une pierre où M. le Prince avait
fait planter des iril'cts, qu'il arro-
sait q un bd il y était. Mais, pour
» norlfT encore ma hardiesse plus
» loin , et vous faire voir que j'ai plus
I. Tl, •. 1)1
. 1 i» Àm la Biofr. aafer. , art.
fur 4m*n fMj«ff,
!, \ tl, f. »iV
■«.IMT
3go
SCU
» de zèle que d'esprit , je m'en vais
» vous les écrire :
» En voyant cm œillet* qu'un Montre guerrier
» Arrosa d'une main uni ganta des bataille» ,
m Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des muraille; ;
» Et ne t'étonue pas si Mars est jardinier. »
Mllc. de . Scude'ri était d'une ex-
trême laideur ; el ses traits lourds
et épais n'auraient pas laissé soup-
çonner sa supériorité; mais les qua-
lités de l'esprit et du cœur rache-
taient bien ce défaut. Elle était plei-
ne de noblesse , d'élévation dans les
sentiments, et de modestie. Bon-
ne , indulgente et généreuse , elle eut
beaucoup d'amis. Sa liaison avec Pel-
lisson fut aussi longue que constante.
Elle ressentit profondément les mal-
heurs de cet ami de Fouquet ; et elle
vit avec peine que les travaux de
Pellisson, devenu courtisan, le ren-
daient moins assidu auprès d'elle
( 1 4) ( Voyez Pellisson , XXXI II ,
9.Q5). Conrart, premier secrétaire
perpétuel de l'académie, était le rival
de Pellisson. Le duc de Saint-Aignan,
que Mmc. de Scvigné appelait le pa-
ladinpar éminence ( 1 5) ; M. et Mmc.
du Plcssis-Guenégaud , le poète Sar-
razin, Godeau, Ysarn, Mmc. Arra-
gonais et Mmc. d'Àligresa fille , enfin
Chapelain , composaient , avec d'au-
tres personnages moins connus , le
cercle intime ac la moderne Sapho.
Chacun s'y décorait d'un nom de ro-
man. Mmc. Arragonais s'appelait la
princesse Philoxène, Mmc. d'Aligrc
Télamire, Sarrasin Polyandrc, Con-
rart Théodamas , Pellisson Acanr
te (16) ou le Chroniqueur , parce
(i4) Vny. Y Ili*tturr de* l*nline< ou blanquc* , d<-
dice m Ratan, in»eree dmi* le» Antiquités de Paris,
par Sauvai, t. Ill , p. Kl.
(i5) Lettre de Mmf. de Se vigne an coralr de
BuMy-Rabiiliu, du 3 a\ril i fi-5 , t. 111, p. ajy de
édition de 1818.
(16) Pellisson prit aussi le nom A' Hrrminius ;
mais ce ne fut que pendant sa prison , afin de dé-
guiser la correspondance qu'il eutretcuait avec
MH*\ de Scudcri et avee quelques amis.
SCU
qu'il était chargé de la rédacti
annales de la société; M. de (
gaud Alcandre, et sa femme .
théc; le duc de Saint-Aignai
pelait Artaban; Ysarn, 1 aut
jLouis d'or, prit le nom de
crate; M. de Raincy celui du
Agathyrse ;la spintuelle abt
Malnoue celui d'Octavie; G<
le nain de Julie, y était ap
Mage de Sidon, et quelquefo:
le Mage de Tendre. Dans
tites réunions du samedi , a]
Petites assemblées (17),
mes travaillaient aux ajustent
deux poupées appelées la Gn
la Petite Pandore , qui se
à diriger la mode nouvelle. <
sortait cependant sur des qu
d'amour , où la métaphysû
cœur jouait un grand rôle. L<
gue devait souvent ressembl
conversations du comte de
avec Mn,c. de Brissac, a te
» sophistiqués , dit Mmc. de S
» qu'ils auraient besoin d'an
» ment pour s'entendre eux -
» (18). » On admirait un son
devinait une énigme de l'abbé
un madrigal en amenait un ai
c'en était bientôt un véritable
comme il arriva un certain s
que Mllc. de Scudcri , ne pouv;
fermer plus long -temps l'exr
des sentiments que Pellisson li
inspires , lui adressa cette décl
si connue :
1
(17) Ces indications pourront paraître
rédacteur de cet article croit néanmoins
|>d.« superflu de \\*% faire connaître. Ce» i
ni uni pri'nculc plu* d'une difurulte, et
du |>rii :t Ira mh mouler, que parce qit'e
litil CKimaitre le» vtrilahlc* auteur* d'ui
pièce* p>eiidou\uies répandues dan* In i
du lemp>. Il u déjà en occasion de pari
»iiipil»rit<-* dans une Noie du tour 1er. ,
non édition des Lettres de Mae. de Se*
ris, 1818.
(18) Lettre de M«»«. deSérigné' » M»
pnan, du »t> mars i(»-«, t. 11, p. 366 d
de 1818, Biaise.
scu
Hnfin, Ai.«»illir, il t-tut ^ kiuIh
Vnirr n>|>i *l a • lanur le mit u .
Je vim* lai* «"it«)\rii •!•■ 7t ji'/i<- .
M^i» il* ^iiàc^tt eu Uilr* iu-ii.
son rqxirtit aussitôt par un au-
ladrtgal ; mais le jour le plus
re dans ces calantes Annales fut
medi 'ia décembre i(i5'J. (ion-
ivait d«nne à MUo. de Scudcri
ichet de cristal , qu'un madrigal
npagnait. Sapbo , répondit par
rrs :
IVnir iwrrilrr un nuliH *• |< »I« ,
Si hirm flravr , »i lii-illaiit . m poli ,
Il tBodrait *\«iir, w mr «rmlilc ,
C.Harlqar jiili wrti rnM-iiililr ;
I ««r m lin lm j«»li* <-»rln l*
l*fWMtiHr»t dr juli* M*fri'i« ,
€»o •!■ Hii'ili.% ilr )<i<i» liillrlk ,
M*>i< ••min<- )«* nVit *m\* imint l»irr ,
Our je li"*i riru i|u'il lUill*- liiirr ,
Og qui mt rilr 4u«*iiii ■■%«ti>ir,
Il foui «•••■• ilirc «rnli ni' ut
0«r «<*ui i|iitiiif*K »i it-i'.i'iiiiii'iil ,
%^u nti u* finit «r «i«-|f:n|i«-
u J'tuirr •■•« (Tur, nu «!•■ I< I.h««t pn-inlrr.
? pièce jetla l'assemblée dans
iitnoiiM.i sine que nous ne parla-
is pas assez, pour être eu état
e joindre; Pcllisson . Sariasiu ,
rart. M11". Arr.ig«>iiu.iîs , M1"'1,
■gre, charnu niipr«»> is.i son ina-
al. On répliqua p.ir d'autres
irigaux plus galants on pins in-
hs les uns «pic 1rs .1 utres; et
• v'irce prit le nom dr jimrtier
mudrigititi. La Muiiuow* sem-
rcgreller l.t perle de ces jeux
prit ' t<) ; tu. ils 1rs lecteurs peu-
I se r.isMirer : la Jtiiirnèftlcs ma-
;ait i , r Limite tlt 's ( 7/ n mit fin •$
Mtinvtii , existe en entier, dans
m.ihiiMTits de la bibliothèque de
rwn.d '-ut . Au rrslc. c'est une
t ridinilr ,qui ne mérite pas dVi:
' exhumée. Mn i<»-i, r.irade'uiie
nt ou\eit , pour la première fois,
SCU
3yi
. v.
-it
t.tt
i» ■■'
Ni.lr ■In l.iin. H . ji. I 'i , mIiI
M- .
1 il !■■■■ i" . in ;■' . I'h'Io IiIIif.
■ ■••• |i tu 1 | ri iinlr» i • r ili • ,i |j iii.éi ^i* il«-
i p.'ir I .ni •••mifilir U |iln|< ■• ( ii. . ihhu.* «!•
•■ '}** 1 uu « iitiin|iir« drili' lit Jlttiic.
le concours pour le prix d'éloquence
française, que Balzac avait fondé,
Mll,'.dcScudéri l'emporta sur tousses
concurrents; et sou discours De la
gloire fut couronne. Mllc. de La Vi-
gne, au nom des dames, fit remettre
chez Mllc. de Scudéri une couronne
de laurier en orfèvrerie ëm aillée; et
el le accompagna ce présent d'une Ode
aussi honorable «pi'ellc était faible,
à laquelle Sapho ht une jolie réponse
(•ai). Le discours de la Gloire est
d'une grande médiocrité. L'auteur
réussissait mieux dans les poésies lé-
gères. Ou eu a d'elle un assez grand
nombre , qui n'ont pas été réunies.
Nauleuil (-jt-Jt) ayant fait sou portrait,
elle lui adressa ces vers si connus :
N Mit ru il , en fairaiil m«»n ima^r ,
A <lr mjii iirt di\iii kigiidlv |«- |M»u\uir:
Jr hais iur« \nn i|an* uk>u luiruir ;
Je le* aiiiir Jau* m>u i)utM||p
Mais ou ne connaît pas la réponse deli-
catcquciit >autcuilà M,le. de Scuderi,
qui, voulant s'acquitter envers ce pein-
tre, lui avait envoyé une bourse rem-
plie de louis. « Mademoiselle , lui
» écrivit-il, votre générosité' m'odén-
» se el n'augmente point du tout vo-
» tic gloire.... Lue personne comme
« \ ous.,... que je considère si extra or
» diuaireiiieut, et pourlaqiiclle.... je
» devrais avoir fait tous les ciiorls de
» ma profession.... mVnvoycrde l'ar-
» grnl , el vouloir me paver en prin-
» cesse, un portrait que je lui dois il
») y a si longtemps ! C'est , sans
» doute, pousser trop loin la géné-
» rosité , et me prendre pour le plus
» insensible de Ions les bouillies,
v Vous nie permettrez donc , Madc-
■ I Pi lli»*<>n 4 ilmini- « i « «Il 11% pii < «•« . aill*i •|ll''
].' |l|.i..in. •!«■ U rfl i<ir, U U »niU- ilr ••■!• Ili«luiir
Ji I di Jil« iinr , i «lili'iii i|i i ••- ■ .
. ■ ■ ■ Njiil< ml . U l'ui i n <|r rr |>>r1rjit , lit un
(••h i|«i-ili.iin. .ii|i|inl Mllr. il« S«n»l«fi i'| Jil
*.i« ilrilt lui < t» «r t|..ii\riil ilin« II- lit t *•• t( il*
..ml flir • J1-...1 II -lu ■'/ • fl H'it "l'i'i . <«i|n^i|rr
l'itin- du .>l*iU«u, iUi;, *' i*^iIm-, 1' * 4
3ya sçu scu
• moiseile , de Ton» cd faire une pe- M™", de Lafayette donna Zatde , t\
» tite réprimande ; et comme vous la Princesse de Cliva , sous le
■ me permettes encore de cbanr tout nom de Serrais. II. Artamènc , ouïe
a ce qui Tient de vous , je prend» to- Grand Qjr> vs . 10 vol. in-8°. , Paris,
* Ion tiers la bourse que véu» m 165c*, 16S1 , itifi.'i , i655 , i6àt>rt
■ mite, et je tous remercie de tm i058.Ceioni.ni parulencore sousït
■ louis, que je ne croîs pas être de nom de son frère. III. délie , histoi-
» Totrefacon(a3) ■ MllB.deScudéri reromain. ;. i::-S«., Para,
parvint a une eitréme vieillesse; et |656, 161 ififio , 1666, 1731,
«Ile conserva tellement les facultés de nwa. La premiers vol, portaient
son esprit, qu'à l'âge de quatre-vingt- le nom de sou frère, mais ce se-
douze ans , elle adressa encore au roi cret ayant été découvert. M11'-, de
de jobs vers, a l'occasion d'une Scudéri fit imprimer les autres vol,
agate que H. Betouland eut Itou- et le reste de ses ouvrages sans nom
neur de présenter à Louis XTV (»4V d'auteur. IV. Àlmabui* , ou l'Es-
£llcsurvécutalapbpartdesesamis, cime Batte, Paris, 1660, 8 voL
que de nouvelles liaisons avaient tn-G°. Lenglet Bufvesnoy dit que ce
imparfaitement remplaces. L'ahbe Boman n'a été imprime qu'une seule
Genest, dont elle avait encouragé les fois, et qu'il n'est pas commua. V.
premiers essais, l'abbé BosquOlon, CeUnte , nouvelle , Paris , 1WS1 ,
Betouland et quelques antres, conso- Jn-8°. VL Femmes illustres , tmla
lèrent sa vieillesse. Elle mourut a jYaranateslièroïaiies, Paris, 166S.
l'âge de quatre-vingtHiiuUorze ans , le m-ia. vil. Mathilde d'Jgiàlar,
a juin 1701. Elle habitait la rue de histoire espagnole, avec les jeux
Beauce.aiiMarais.L'bospicedesEn- servant de Préface, Paris, iWjo,,
fants-Rouges et la paroisse de Saint h>S0. VIII . La Promenadede **er-
Nicolas-dcs- Champs se disputèrent saiUes ou V Histoire de Célanire,
l'honneur de lui donner la sépulture: Paris, 16 IX. Discom
ledincrend fut jugé CD faveur de la de la gloire , Paris, tfijl , iu-11.
paroisse, par le cardinaldeKoailles. X. Corwei salions sur divers siâett,
Son Éloge, conposé uar l'abbî Bos- Paris, 1680 , :i vol. iii-ia. XI, G**
quillon, de l'académie de S'wssons , versalionsnowcHtssurdii'crsiui'etl,
est inséré dans le Journal des Sa- Paris, 16*4 , 2 vol. in-ia , ou \a*-
vants, du 11 juillet 170t. Voici la terdam, n i , 1 vol. in-ia. XII.
liste des Ouvrages de M11', de Scu- Conversation* morales, Paris, 1686,
àcn-.l. Ibrahim, oui'Illustre Bassa, a vol. in-ia. Xlll. Nouvelle* Caf
4 vol. iu-8". , Paris , 1641 , i665 et versations t!>- Murale , Par
1733. Il a été traduit en italien, et a vol. ia-ia. XIV. Entretien
imprimé à Venise, en 1684, a vol. morale, P. m. . i&ja, a tttL DHfl
Cet ouvrage parut sous le nom de Ces dix derniers volumes soûl
George de Scudéri. Les femmes dans meilleurs ouvrages de MHe. de '
ce siècle là ne voulaient pas être coq- déri : un chois fait par un boi
nues comme auteurs; c'est ainsi que de goût de ee qu'ils renférnieBt
. plus remarquable , serait meurt
(.!) L*tn mttgmkw m UU, g. A'™i«ii. livre utile et agréable. XV. ittsW
^SZ'^^T'tZ^Î -_*- Fables envers, Paris, i685,a>
(>4)sr^«„, , «,„!»!« !■ j<g»«,j
scu
* beaucoup de pièces de vers
dont plusieurs ne manquent
naturel ; elles n'ont jamais été
Le joli quatraiu saw les oeil-
îrand-TiOiidé vaut mieux à lui
• bien des poèmes contempo-
es vers sur la naissance du duc
gogne ont mérite d'être rcte-
reron les cite , t. x v , p. 1 .( o
fémoirvs.Cciw cjni voudraient
■e les poésies de M,K. de Scu-
nivent parcourir le Mercure
les Poésies choisies données
braire Sercy ; les Délices de
ie galante , publiées par Hî-
surtout le Accueil de vers
, donne par le P. Boi'hours,
t un grand admirateur de la
lu i-*\ siècle. M — é.
LTET (Juan), célèbre chi-
, ne', eu i5<p, à Ulm, était
i batelier du Danuije.Oii igno-
nent il vint à bout de se pro-
s moyens de suivre son goût
rtnde (i). Il s'appliqua, dès
ince, à la médecine , et se ren-
•s 1C16, à Padou11, pour sui-
lecons de Fabrice d'Aqua-
e ( V, ce nom) et d'Ail rien
, dont il fut très- louer -temps
irateur anatoià.ijiw. Il iveut,
i , le laurier doc ic rai , en iné-
en chirurgie et eu philo.so-
t, après avoir exereé son art,
'adoue qu'à Venise . où il fut
, pendant un an. à un hôpital
r, il revint dans sa ville o.i-
ultet ne tarda pas dYirc oc-
son état, puisque nous avons
-«Observations de lui , datées
>. Praticien adroit , et surtout
ireux, peut-être se décidait-il
wt 4>t i|ur S«-nJtrt |»rr<lit ->u j-» 1 «- #>l m
I »«|im • t\* >\umt "t** |-Mir«, qu'il fut
1 •■«! fof#ur k I »»«4e. t* «i»nit« admit ••
* M ««11* a*lal> ■ / hr»lr illtitlt . «irvr. r
SCU 3g3
trop facilement pour l'emploi des re-
mèdes violents. Sur la moindre indi-
cation, il taillait ou brûlait ses ma-
lades ; mais on ne peut nier que sa
hardiesse, blâmable à bien des égards,
ne lui ait presque constamment réussi,
tandis qu'on voit assez souvent des
médecins trop circonspects ne faire
usage des moyens curatifs que lors-
qu'il n'est plus temps. Tel n'était pas
Ecultet : il s'embarrassait peu de fai-
re souffrir ses malades pourvu qu'il
les guérit. Dans le cas où l'incision
est reconnue nécessaire, il prescrivait
de la faire plutôt grande que trop pe-
tite, pour n'être pas obligé de recou-
rir une seconde fois au bistouri. Ses
talents lui procurèrent la place de
médecin ordinaire de la ville d'Ulm
et une pratique très-étendue. Appelé,
par un grand seigneur allemand , à
Stuttgard, il y mourut d'apoplexie,
le i«r. décembre i(>4"'> (2), à cin-
quante ans. Louis Hischofl" pronon-
ça son Oraison funèbre , dont Frcher
présente un court extrait. On a de
lui : .trmamenlarium chirurtzicum
«
bipartilum , l lin, i<>>3, in-fol. (let
ouvrage posthume fut publié par le
neveu de railleur. Cette édition est
neeompagnée <le quarante-trois plan-
ches. Olle de Francfort, 1<M>, in-
4°. , en eonlieiit eiiiquaute-sj\. Il en
existe un grand nombre d'anti es, fai-
tes en Allemagne, en Hollande et en
Italie, dans di\er.s formais. La plus
complète et la plus estimée est celle
#; l'rrhrrf Th*«» i'/i..#. i.r.f-. H-lIrr ( fliM.
rAi/"«fjf ; , !.!••% ( thti. •' 'tau «V me /*ri/i* 1 .
rt , rtilin . M. lwt.il « m t-ifdrat «ir L d*tr 4l
]i ni'irl <|p S<ult<f. I « |Miniaut «h» (rmnr d*n«
«■»lt •■)!% I *^f . f|ll< lf '! /lil//«*f l'ïll . il fit l'uu-
v«ftiirr >|n r*<|a\r«- du II nitaut ■hUuIi iipui , ftf
1« tnlir À V^'urlrinlif i K. Si < «Ma ilali r«t UutifC,
rllr »i ^1 rr|iriM|nilr tiiu« |r« di|]i i rtilin • •litMiii%qaa
n 'il. ai ■m» f m«>ilt< •«, un air «t*». « • llr àr SjirnftaJ,
y*i ili» L.-tlr fiiirrjliiin fui . J*n« f<ni< l+* •••.
Iillf Hr« lirrnif ir. ilr Si'ilil'l . JM|i«i|il MM litllllfl**
la bftHM- tir ir ■auiiMrc *rt* «|t»ut»r par la aevra •>
l'aulvui
3oi SCU
qu'on doit à Jean Chr. de Sprôgcl ,
Amsterdam , i «j 4 1 , in-8°. , avec 86
pi. Elle est accompagnée d'un dou-
ble Appendice P contenant les obser-
vations medico -chirurgicales de J.-
B. de Lamzweerdc et celles de Pier-
re - Adrien Verduin. L'ouvrage de
Scultet a été traduit dans presque
toutes les langues de l'Europe. Fr.
Dcboze Ta traduit eu français, sous
ce titre : Y Arsenal de Chirurgie ,
Lyon , i 6*5 -} ibid. , 1 7 1 1 , in - 4°.
La première partie contient la des-
cription des instruments , appareils
et bandages usités du temps de Scul-
tet, ou décrits par les auteurs qui l'a-
vaient précède, et la manière de s'en
servir. La cinquième planche repré-
sente la scie tournante, iuventée par
cet habile praticien pour diviser les
parties cartilagineuses dans l'opé-
ration du trépan ; et la seizième, di-
vers instruments qu'il avait imaginés
pour extraire les corps étrangers
des plaies d'armes a feu. La seconde
partie est un Recueil de cent Obser-
vations curieuses et intéressantes. M.
Portai recommande au\ jeunes pra-
ticiens la lecture de l'ouvrage de
Scultet ( Vov. J/ist. de Vanatomie ,
111 , 41); mais il les engage à se mé-
fier de ses prescriptions médicales,
qu'il a trop multipliées. — Ou ne doit
pas confondre notre auteur avec Jean
Scultet, médecin de Nuremberg,
dont nous avons un Opuscule sur la
plique polonaise, Nuremberg, i058,
in- m , et quelques Observations,
dans les Actes de l'académie «les cu-
rieux de la na fuie. W — s.
SCXLTETUS ( rWniLLLM. ),
mathématicien , dout le nom alle-
mand était Schultz , naquit à Gœr-
litz, en i54o. Ce fut à Leipzig qu'il
étudia les mathématiques* 11 visita
ensuite Wittcnbcrg et d'autres bon-
nes écoles. Étant trop jeune pour
SCU
obtenir une chaire à Leipzig, il y
fit des cours particuliers, et compta
ï ycho-Brahé parmi ses élèves. En
1 J70, il fut appelé dans sa ville na-
tale pour seconder le recteur de l'c-
colc. Dès-lors, il exerça, pendant
seize ans , l'humble emploi de maître
d'arithmétique et de sphère. Il y
joignit des fonctions municipales,
ayant été appelé, en 1578, dans le
collège sénatorial de Gœrlitz. Il fut
élu juge , échevin , administrateur
des aumônes et des églises ; et six fois
il fut bourguemestre. Lors de la pes-
te de 1 58 > , sa vigilance et sa sagesse
contribuèrent beaucoup à diminuer
les effets de ce fléau. 11 maintenait
une tres-boune police , faisant des
recensements , mettant de l'ordre
dans les archives, et veillant sur le
1>rix des vivres. Les états de Lusaee
e chargèrent, en i58i , de dresser
une carte topographique du margra-
viat de llaute-Lusace. Pour s'acquit-
ter de cette tache , Scultetus fît de
fréquentes excursions dans le pays.
Sa carte fut gravée sur une planche
de bois que l'on conserve encore à
la bibliothèque de Gœrlitz. Pierre
Sclieuk la lit copier, et la mit au
jour à Amsterdam. On la trouve eu
petit dans le Theatrum d'Ortclius;
en lin , (■ rosser la donna en deux
petites feuilles dans ses Curiosités de
Lusaee. A. la demande de l'électeur
de Saxe, Scultetus dressa aussi une
carte géographique de la Misnie , et,
en i.fyo, une autre de la Haute-Lu-
saec. On conserve pareillement ces
deux planches de bois. L'ambassade
moscovite, qui passa quelque temps
après par Gœrlitz, lui demauda une
carte de Moscou ; mais elle ne fut pas
exécutée. Posseviu , Pcucer et Keppler
firent le voyage de Gœrlitz , et s'y
arrêtèrent pour voir ce savant. I/ea*
percur Rodolphe eut un entretk»
ï
*
i
¥
scu
avec lui, en 1^77. Ce prince, ainsi
que le pape Grimoire XIII, le con-
sultèrent pour la reforme du calen-
drier. A cet eflet, Clavius, charge
particulièrement de celte reforme, se
mit en relation avec lui. Scultetus
dressa un calendrier reformé", et le
publia à <iu»rlitz. Par ordre de Fem-
prreur. d'autres villes furent obligées,
en i5<j8, de l'adopter. Il paraît que
ce prince anoblit Je mathématicien,
qui pourtant ne lit jamais usage de
son diplôme. Les calendriers de Scul-
tetus sont devenus très-rares. La so-
ciété des sciences de (îterlitz eu a un
autographe, où sont marques, outre
les signes et conjonctions des planètes,
1 ancien et le nouveau calendrier, et
neuf à treize autres , tels que les ca-
lendriers Julien, hc1)reu, arabe, ar-
ménien, persan, gallican, slave et
germain. A ces détails utiles on trou-
ve jointes des puérilités, telles que les
pronostics , les millièmes des planè-
tes, etc., qui étaient dans le goût du
temps. Le calendrier i m [tri nié à
(■u-rlitz, en itioi .a sept feuilles in-
i''. , et contient de particulier les
principales fîtes de l'église romaine,
prreque, syriaque et éthiopienne,
suivies de la coin parai Sun des mois
arec onze Calendriers étivne'rrs.
Scultetus est auteur des ou\r;i"es
suivauLs. écrits pour la plupart en
allemand, maigre leurs titns latin>.
I. I/tïcnturis non nb>tant inventa ,
liurlitz. ij^-.i, 1 .3*7 î . 1 "»8J , in-J".
II. Gnomonice de snlariis . snv» duc-
tnna pnwtua tertiv partis a >/ro/io-
mic *r . 1*174, .J» feuilles iu-fnl. ,
aver 84 Kg. en bois et le portrait de
l'auteur. H en nitte une traduction
LolKind.iive. Auistcidam , 1 <>- ** , iu-
§"• III- Dcscriptw ctmieltv an nu
1*-- apparent is , Gurlitz. 1:178,
in-4". IV. Curriculum humanitatis
Donùm yoitriJesu-Chrisli in terri*;
SCU 3()5
continens histoham redemptionis
humani gerwris , Evangelium , etc.,
(iœrlitz, i5«So, îu-foL, Francfort-
sur-1'Oder, 1600, in-l°. Les faits y
sont raj)j)ortes au calendrier. Quel-
ques autres ouvrages qu'on lui attri-
bue ne paraissent pas être de lui. La
société des sciences de (iœrlitz pos-
sède ses Annales manuscrites de cette
ville. Il a laissé d'autres manuscrits,
dont on peut voir la liste dans la
Notice sur Scultetus , par Gnrvc :
JYuuveau magasin Lusacien , t. m,
(îterlitz, i«j4. Tvcho-lJrahc, son
élève, lui a adressé quel* pies lettres
qui ont été imprimée* ; dans l'une,
J'élève ose signaler les erreurs de son
maître. Scultetus s'était marié deux
fois, et il laissa trois (ils et deux
Jilles. Il mourut le il juin i<>i4>
On grava sur son tombeau l'épi ta -
plie qu'il s'était faite, et qui se ter-
mine par ces mots : Quid agam rv-
quiris.* taltescv; scire tpiis sim cupis?
fui nt es , eris ut sum. D — c.
SCI POLI ; le I\ Laliunt), écri-
vain ascétique, né à Otraute, dans le
ro\aume de N.iples , vers l ">3o ,
prit l'habit religieux dans l'ordre des
The.it in s, en ir 1 , et mourut à Na-
jiles , le Vt nov. i<iio. 11 est connu
principalement par le Combat spi-
t il ml . opuscule imprimé, pour la
première fois, à Venise, en i5Hç),
111-1 -}. , de ()'i pag. ( 1). Cet ouvrage,
auquel le pieux auteur n'avait point
mis s«»n nom "jr , a été revendiqué,
par les llénédictiiis, pour le P. Cas-
1 I •<!■!. m /'/. ■■■'/■■. Wiipr 11111 * «-"lump !»"• Ji «11
. .11 i',lr- , 1 \ l'in.r ilnl « .1 -litn ■!■ I • ri *rr. n «
ij ■•- » m. • li .m» « ImiuO 1 « ■ ■■■! pluti f 1 .11 *f - •,■!••' r<f,
l> 1 ■ •■• <l<i liillfl fdlll m !-■!■ , il «!•" plu* '■!■ •*■'
• m« Hul-i •♦■■■H iCinlriir | a •i'ilit>ni- •! 1* Ift.i-
»n iiir • .fit •■ n , mif ik'iiI t l..i|>i'ti • ■!• |»lii« . »t mJi-
■ juriil j...ur Hilnir mi irf\ii A. /* -.
(l l.A Lin II .iilii.lt . M. Un. i miÏ . I 4ltril>ni
pour li |>r.ini. rr f...» «m I h *lnn . »t I» i»"iii rf«"
Ni ilj-ill IM J'ilul •II» !■ Iillf *|H«- 1 *»-mr Jr «4
in-Tt iI'mIioi.I . i!m«l nliti-.n i|<- |lii|><^ur . Loiilii,
iiiiu . iu |i , et lr« ijucuuo» ut drpuu.
390 SCD
tagna , religieux espagnol ; et par les
Jésuites, "pour leur confrère, le P.
Achille Gagliardo;mais les Théatins
ont démontré que le véritable auteur
est le P. Scupoli. On trouvera l'his-
toire détaillée de ce démêlé dans la
Dissertation latine du P. Contini ,
Vérone, 1747-» in- m, rédigée sur
les Mémoires du P. Raph. Savona-
rola ( Voyez ce nom ) , et dans les
Scritori Teatinï du Père Vézzosi.
La contestation à laquelle a donné
lieu l'auteur du Combat spirituel
n'est pas le seul trait de ressemblan-
ce qu'ait cet ouvrage avec Y Imi-
tation de Jésus-Christ. Saint Fran-
çois-dc-Sales les avait fait relier en
un volume , qu'il portait toujours sur
lui. Que pourrait-on ajouter au suf-
frage d'un pareil juge ? Le Combat
spirituel a été réimprimé un grand
nombre de fois (3), et traduit dans
presque toutes les langues. Parmi les
éditions du texte original , ou doit
distinguer relie de Paris , imprime-
rie royale-, iWio, faite par ordre de
la reine Anne d'Autriche, qui en en-
voya un exemplaire à chacune des
maisons de l'ordre des Théatins. La
Traduction arabe du P. Fromage,
Rome, de l'imprimerie de la Propa-
gande , 177"», in-8°. ; et celle qu'a
faite en langue basque Svlvain P011-
yreau (\) Paris, Audinet , iffli.'î,
in-r.i , méritent d'être citées. On
compte jusqu'à huit traductions fran-
çaises du Combat spirituel : celle de
(1> On tmu\e. dans le* Srritlnr. Teatmi , il,
iRort »uiv., uni- Nutict- rirUillic d«v« ejitiom du
Combat y/inturl ; jusqu'au 177» ït au uombre de
ïtfïo , rr)mpri.s !«>« t inductions. '
(|j Part» , chvr. Auilinrt. it»G5, in-ii. Cette t ra-
durtiunHtliiliiieroii\iaK»> A I.auri'iil Sru]inli. Puu-
irroau. prrlrr de Bour^i, 1 aii»«i traduit en banque,
Y I m, Union d' .!.-('. ; Tint rodait ion u la Vie dé-
vote ( de kaint Pranrni«-dr-Sa|r» ) el Ira Inttttuttont
1 hrétienncy du «arduial de Richelieu. L'rditiun ita-
lienne de Pl«i«.inrf, i*»n), in-ia. mentionne déjà
une \praiftii asiatique , H une autre eu langue in-
dienne. I/«-diti<<ii ai m«:uiruae c»t de Veuiae, i-»3,
•n-lj.
SCY
Jean Boudot, revue parie P. Gerbe-
ron, 4 qui D. Tassin a eu le tort de
l'attribuer ( Voy. Y Histoire littér.
de la congrëeat. de Saint-Sfaur),
et celle du P. Brignon, ont été repro-
duites le plus fréquemment. L'éditioa
la plus estimée de la traduction du P.
Bngnon est celle de 1774 , enrichie
d'une bonne Notice sur la vie de
Scupoli , par le P. de Tracy , thefc-
tin. lia paru, en 1820, une nouvelle
traduction du Combat spirituel par
M. de Saint-Victor , qui lait partie
de la Bibliothèque des dames chré-
tiennes , in-^4- M. Barbier a recueilli
des détails intéressants sur les trad.
françaises de cet ouvrage , dans soi
Diction, des anonymes , deuxième
édition, r , p. 189 et suiv. Les Œu-
vres spirituelles du P. Scupoli ont
été rassemblées en 1 vol. in-00., Pt-
doue,Comiuo, 1734* ll$$> ij5o.
Cette dernière édition , la plus telle
et la plus correcte, est augmentée du
Catalogue chronologique des édi-
tions du Combat spirituel et des an-
tres Opuscules de I auteur. Son por-
trait , gravé en tête de l'édition ita-
lienne de Paris, i658, a été sou-
vent reproduit dans les éditions pos-
térieures. W — s.
SCYLAX , géographe, vivait cinq-
cents ans avant J.-C. : l'antiquité
compte plusieurs écrivains de ce nom.
On trou rc un Scylax qui florissait
sous le règne d'Alexandre le Grand,
et un troisième , qui était l'ami dn
philosophe Pawetius. Suidas les a con-
fondus dans son Lexique , et il at-
tribue, sans vraisemblance , au même
auteur, les deux périples dont nous
parlerons tout à l'heure, la vied'Hé»
raclée, roi de Mylanes, et un livre
contre l'historien Polybe. On peut
attribuer à l'ami de Panxtius, la
réfutation de Polybe. Dodwell pré-
tend qu'il est aussi l'auteur du rai-
SCT
i bous est parvenu sou* If nom
la x V o\ . 0«? Peripli Serbe .
di&SïTt- ; mais Fabricius
?f A. p-œcm • i v . ? ' . et . dqmis.
int Sainte-Croix . ont relu te
manière victorieuse le >\ st» me
iw di . et restitue le Périple à
. l'auden. qui fait le sujet de
icle. Srv lai était de Carv.inde.
r la One. H ut. dan> sa jeu-
di fleren tes excii.-sioa* >ur les
le l'Europe et diT Vsic. et of-
3a ri 115, uls d*Hv>;a!spc. la ro-
de ses voyages, par uuc L etli-
,u préface qui s'est perdue.
, appréciant le* m» niées que
il lui rendre ee ud\igatewr, le
a de visiter le> n-gioiis situées
eut de son empire. Mn ruiisè-
. il iiartit de Ca>pat\re, des-
l'Indu* jusqu'à la mer. et , di-
t sa roule vers le couchant,
, le troisième mois après sou
, dans le port de la mer
née le Golle Arabique) , où
tit embarques longtemps au pa-
les Phénicien* ei»\o\e> par
Nrrhoj. à la découverte des
le Lib\e 4 /". Hérodote, iv ,
Sr\l.i\, à son retour, écrivit
I de cette expédition; cet ou-
, rite jwr Anstotei t p.irPliilus-
p.ir.iît s'être cotiser \e' jusqu'au
du douzième siècle. puisque
s /'m. ce nom ; en a tire
es détail* sur les peuples de
Le Périple . ou rehitioii des
»r* vova^is deSc\l.ix, e<»t le
li nous ies|e: c'est, dit Saintc-
, un des plus précieux iiioiiu-
di* l'aiieiennc progr.iphic. Il
m t.iliifau exact et iutei casant
uple ■ et «les \ illes de la ( îrece ,
rs dilfcreittes colonies , et des
nations <pii habitaient , au
de Ilariiis, les cotes de TKu-
de l'Asie et de l'Afrique. Cet
SCT
*r7
» ê
ouvrage a ete publie . pour la pre-
mière fois, par Daxid 11 orschrL d'a-
près un nu misent de la lidiiiothèqne
paLiiine , Augsbourg. ituo,ù>*v\,
avec divers ira^meut^ d'autres géo-
graphes. ( et te cdîtioii ne coutienl que
le texte grev. ha u* \ ossius en douua
une >evuude. \ m M et. . itîfy , iu- i°. ,
accomp <nee de notes et d'une ver-
sion latine. Il y joignit le Périple
a nom me des eôto dis Palus Meoti-
des et du l'mt Khxiu . que lui axait
adresse Saumaisc. à q::i . par recou-
nai>s.ince. iï dédia son e iitiou. (Plu-
vier. >leur>iu> . Hochait .llolstcnius.
Sa ii m aise , et surtout Pauimicr de
Gieulemesnii. ont eclairci et corrige'
un grand nombre de passages de
Scyiax. Jacques (irouot iusl'a public',
pour la troisième fois , dans la Geo-
çraphùi anliqua , Lcyde, Hhï", ou
1 700 . in-.} '. , a\ec les notes de Y os-
sius et celles de Paulmier. Kulin le
Périple deScylax fait partie du tome
premier îles (leoçraphi gneci mi-
nores , publ. par J. Hudson. llù>8F
in-N". Lcs.ivaiit e'diteur v a réuni des
Notes , cb'.s Index , et la Di.vsrrt. de
Dod\tll dire plus haut. Ou ne peut
ipiViigager b's curieux à consul 1er
rexcelieut Mémoire iiiscn* n.11- >;iij;ti*-
Ci\ i\ daii" le tome xi.n il;i Henteil
île l'acad. îles iuv riptioiis. ,V>o-8o ,
sous re titre : Obseivutu us £e\t{ira~
phi que s et elimuih^uptes %//r le
Pên'p e tir »N\;> la.i . 11 . | ei.\enî aussi
consulter le \0l111nc df Ib bcitsoii sur
l'Inde aiicicuii'-. M. 4 • . 1 i I , (ils du
professeur de ce i.oui . pn paie nue
iiou\elle édition de Scxlax ,i\ec une
traum tuui damage. \» — *.
SCYLIT/KS .li \> '. , fuiido .iu-
teurs d*' riiistoiti' r>wautiiit' . elait
ne dans le on/.iî me >iè( le , cImv. les
Thraee'sieiis, peuple qui habitait les
bonis de la 111er Ègee ^l'An hipel ,« ,
et fut amené de bonne heure à (lotis-
396 SCU
tagna , religieux espagnol ; et par les
Jésuites, "pour leur confrère, le P.
Achille Gagliardo ; mais les Theatins
ont démontré que le véritable auteur
est le P. Scupoli. On trouvera l'his-
toire détaillée de ce démêlé dans la
Dissertation latine du P. Gonlini ,
Vérone, 1747» in-12, rédigée sur
les Mémoires du P. Raph. Savona-
rola ( Voyez ce nom ) , et dans les
Scritori Teatini du Père Vézzosi.
La contestation à laquelle a donné
lieu l'auteur du Combat spirituel
n'est pas le seul trait de ressemblan-
ce qu'ait cet ouvrage avec Y Imi-
tation de Jésus-Christ. Saint Fran-
çois-dc-Sales les avait fait relier en
un volume , qu'il portait toujours sur
lui. Que pourrait-on ajouter au suf-
frage d'un pareil juge ') Le Combat
spiritmd a été réimprimé un grand
nombre de fols (3 ) , et traduit dans
presque toutes les langues. Parmi les
éditions du texte original , 011 doit
distinguer celle de Paris , imprime-
rie royale , iWio, faite par ordre de
la reine Anne d'Autriche, qui en en-
voya un exemplaire à chacune des
maisons de Tordre des Theatins. La
Traduction araln1 du P. Fromage,
Rome, de l'imprimerie de la Propa-
gande , i77~>, in-8°. ; et celle qu'a
faite eu langue basque Svlvain Pou-
vreau (4) Paris, Audinet, i605,
in-i'i , méritent d'être citées. Ou
compte jusqu'à huit traductions fran-
çaises du Combat sjtirituel : celle de
(3) On trouve, dan* le* Srrittnr. Teatini ,11,
*8oet Miiv. , uni' Notice drUilIr? des édition* du
Cnmhai </ii rituel [ jusqu'en i— j ) , au nombre de
râo , compris le* traductions.
(l) Pari* . clic/ Audinrt . itJtxï, în-i». Celte tra-
durtionattribue l'on mur»* à Laurent Scupoli. Pou*
vreau, prêtre de Bourpe*. i aussi traduit en basque,
X Imitatum d* J.-t'. ; l'Introduction a la Vie dé-
■vùt«» ( de saint Franrois-de-Sale» ) et 1rs Instituliont
<hritiennr\ du cardinal de Richelieu. L'édition ita-
lienne de Plaisance, i5if) , in-ia, mentionne déjà
une verni on asiatique , et une autre eu langue in-
do-nue. l/i-dition ai nu-uienne est de Venise, î^aS t
in-?a.
SCY
Jean fioudot , revue par le P. Gerbe-
ron , à qui D. Tassin a eu le tort de
l'attribuer ( Voy. V Histoire Uttér.
de la congrégat. de Saint-Maur)y
et celle du P. Brignon, ont été repro-
duites le plus fréquemment. L'édition
la plus estimée de la traduction du P.
Brignon est celle de 1774» enrichie
d'une bonne Notice sur la vie de
Scupoli , par le P. de Tracy , théa-
tin. lia paru, en 1820, une nouvelle
traduction du Combat spirituel par
M. de Saint- Victor , qui fait partie
de la Bibliothèque des dames chré'
tiennes , in-^4- M. Barbier a recueilli
des détails intéressants sur les trad.
françaises de cet ouvrage , dans son
Diction, des anonymes , deuxième
édition, 1 , p. 189 et suiv. Les Œu-
vres spirituelles du P. Scupoli ont
été rassemblées en 1 vol. iu-00., Pa-
doue , Coraino , 1714* ll^> ij5o.
Cette dernière édition , la plus telle
et la plus correcte, est augmentée du
Catalogue chronologique des édi-
tions du Combat spirituel et des au-
tres Opuscules de l'auteur. Son por-
trait , gravé en tête de l'édition ita-
lienne de Paris, i658, a été sou-
vent reproduit dans les éditions pos-
térieures. W — s.
SCYLAX , géographe, vivait cinq-
cents ans avant J.-C. : l'antiquité
compte plusieurs écrivains de ce nom.
On trou rc un Scylax qui llorissait
sous le règne d'Alexandre le Grand,
et un troisième , qui était l'ami du
philosophe Panne tins. Suida s les a con-
fondus dans son Lexique , et il at-
tribue, sans vraisemblance , au même
auteur , les deux périples dont nous
parlerons tout à l'heure, la vie d'Ilë-
raclée, roi de Mylaues, et un livre
contre l'historien Polybe. On peut
attribuer à l'ami de Panartius, la
réfutation de Polybe. Dodwcll pré-
tend qu'il est aussi l'auteur du Péri-
SCT
mis est parvenu sous le nom
t ( \oj.De Peripli Sçylac.
ssert. ) ; mais Fabricius
\.gmcmf iv , a), et, depuis,
Sainte-Croix, ont réfute'
nière victorieuse le système
dl 9 et restitue' le Périple k
ancien, qui fait le sujet de
e. Scylax était de Caryatide,
i Carie, Il lit, dans sa jeu-
fferentes exclusions sur les
'Europe et de l'Asie, et of-
rius , tils d'Hystaspe, la re-
ses voyages , par une Uédi-
pretace qui s'est perdue,
appréciant les services que
m rendre ce navigateur , le
le visiter les régions situées
t de son empire, Kn conse-
il partit de Caspatyre, des-
nous jusqu'à la mer, et, di-
i route vers le couchant,
i troisième mois après son
dans le port de la mer
( le Golie Arabique ) , où
embarqués long-temps aupa-
* Phéniciens envoyés par
érhoz à la découverte des
Libye ( F. Hérodote, iv ,
rlax , à son retour , écrivit
e cette expédition ; cet ou-
té par Aristotcet parPhilos-
rait s'être ronservé jusqu'au
u douzième siècle, puisque
[ For. ce nom ) en a tiré
détails sur les peuples de
e Périple , ou relation des
voyages de Scylax , est le
ion» reste : c'est , dit Sainte-
n des plus précieux monu-
» l'ancienne géographie. Il
tableau exact et intéressant
les et des > illes de la Grèce ,
différentes colonies , rt des
itions qui habitaient , au
» Darius, les côtes de l'Ku-
l' Asie et de l'Afrique. Cet
SCT 397
ouvrage a été publié, pour h pre-
mière fois, par David HoescheJ, d'a-
près un manuscrit de U Bibliothèque
palatine , Augsbourg, 1610, in-8*.;
avec divers fragments d'autres géo-
graphes. Cette édition ne jm— îft que
te texte grec. Isaac Vossius en donna
une seconde, Amster. , i63o ,in-4°. ,
accompagnée de notes et d/tme ver-
sion latine. Il y joignit le Périple
anonyme des cotes des Palus Méoti-
des et du Poot Eux in , que lui avait
adressé Saumaise , à qui , par recon-
naissance, il dédia son édition. Cla-
vier, Meursius , Bochart , Holsténius,
Saumaise , et surtout Paulmier de
Grentemesnil, ont éclairciet corrké
un grand nombre de passages de
Scylax. Jacques Gronovius l'a publié»
pour Li troisième fois , dans la Geo*
graphia antUpsa, Leyde, 1607, on
1 700 , in-4°. , avec les notes de Vos-
sius et celles de Paulmier. Enfin k
Périple de Scylax fait partie du tome
premier des Geographi grœci mi-
nores , publ. par J. Hudson, 1698,
in-8". Le savant éditeur y a réuni des
Notes , des Index , et la Dissert, de
Dodvell citée plus haut. On ne peut
qu'engager les curieux à consulter
l'excelleut Mémoire inséré par Sainte-
Croix dans le tome xlii au Recueil
de l'acad. des i use ript ions, 35o-8o,
sous ce titre : Obstrvativns géogra-
phiques et chronologiques sur le
Périp e de Sçp Utx. Ils peuvent aussi
consulter le volume de Robcrtson sur
l'Inde ancieijue. M. Gaîl, fils du
professeur de ce nom , prépare une
nouvelle édition de Scylax avec une
traduction française. W — s.
SCYLITZfcS (Jnw), l'un des au-
teurs de l'histoire Byzantine , était
né dans le onzième siècle . chez les
Thracésiens, peuple qui habitait les
bords de la mer Egée (l'Archipel ) ,
et fut amené de bonne heure à Cous-
39G SCU
tagna , religieux espagnol ; el par les
Jésuites, "pour leur confrère, le P.
Achille Gagliardo ; mais les The'atins
ont déraontréquc le véritable auteur
est le P. Scupoli. On trouvera l'his-
toire détaillée de ce démêle dans la
Dissertation latine du P. Contint ,
Vérone, 1747 , iii-ia, rédigée sur
les Mémoires du P. Kaph. Savoua-
rola { Voyez ce nom), et dans les
Scrilori Teatmi du Père Vcziosi.
La contestation a laquelle a donné
lieu !' i-iteur du Combat spirituel
n'est pai le seul trait Je ressemblan-
ce qu'ait cet ouvrage avec Vlmi-
latinn de Jésus- Christ. Saint Fran-
co îs-de-Sales les avait fait relier en
un volume, qu'il portail toujours sur
lui. Que pou irait- 11 n ajouter au suf-
frage d'un pareil juge '.' Le Combat
spirituel a e'té réimprimé nu grand
■:■■■'■ -de fois Ci], et traduit dans
presque toutes les langues. Parmi les
éditions du texte original , on doit
distinguer relie de Paris , imprime-
rie royale-, itilîo, faite par nrdrede
la reine Anued'Aulrielic, qui en en-
voya un exemplaire à rliaoïinc des
maisons de l'ordre des Tliëatinj.. La
' ■ ' ■ 'iim ara lie du P. Fromage,
Rome, de l'imprimerie de la Propa-
gande , 177S1 in-8". ; el relie qu'a
faite eu langue basque S.lv.iin P1.111-
vreau (4) Paris. Amlioet, iliti"»,
in- ta . méritent d'être citées. On
ipte jusqu'à huit traductions fran-
çaises du Combat spirituel : celle île
398 SCY
tantinople. On ignore les circonstan-
ces qui préparèrent son élévation ;
mais on sait qu'il exerça d'abord
les emplois honorables de protoves-
tiaire , ou grand-maître de la garde-
robe , ensuite de drougaire, ou capi-
taine des gardes , et qu'il fut enfin
revêtu de la dignité de curopalate^
ou gouverneur du palais , l'une des
premières de l'empire. Dans le temps
qu'il n'était que protovestiaire, Jean
entreprit de continuer l' Histoire de
Théophancs ( F. ce nom ) , et mit
au jour le récit des événements les
plus importants arrivés dans l'Orient
depuis la mort de l'empereur ^icé-
phore Logotliète , en on, jusqu'à
l'avènement au trône d'Isaac Corn-
nène, eu ioS^. George Cedrenus ,
compilateur contemporain, s'empara
de l'ouvrage de Scylitzès , et l'inséra
dans sa Chronique , presque mot
pour mot (totideniverbis); mais on
ne peut l'accuser de plagiat, puis-
qu'il a nommé , dans sa préface ,
Jeun le protovestiaire , parmi les
auteurs dont il s'est servi pour com-
Soscr sa Chronique, L'aveu de Oc-
rerais u'a pas em*>êché Scylitzès
d'être traite! comme un effronté pla-
giaire par Fabrot, les Bollandistcs et
d'autres critiques m ode nies ; mais
le savant Allatius (Diatriba de Geor-
giï.v), Vôssius , Fabricius, etc., ont
pris sa défense et vengé sa réputa-
tion , eu démontrant que Cedrenus
était le copiste. Parvenu à la dignité
decuropalate , Scylitzès retoucha la
première partie de son Histoire 1 by-
zantine , et la continua depuis 10^7 ,
jusqu'à la déposition d'Alexis Boto-
niate , en 1081. On conserve des co-
pies de l'ouvrage de Scylitzès dans
les principales bibliothèques d'Il.dic,
de France et d'Allemagne. Il a été
traduit eu latin par le P. J. B. Ga-
bio, Venise, ifi^o , iu-fol. Fabrot en
SCY
a publié à la suite de la Chronique de
Cedrenus , édition du Louvre ( Voy.
Cedrenus , Vil , 4<)6 ) des Frmg-
ments qui s'étendent de 1057 à 1081,
en çrec et en latin. L'injuste pré-
vention de Fabrot contre Scylitzès
est la cause que le texte grec n'a
Î)oint encore été publie' entièrement;
e P. de Montfaucon a insère' dans
la Bibl. Coisliniana , pag. 207, la
Préface de Scylitzès, omise par Fa-
brot, avec une version latine. On
trouve dans Lcunclavius(/ii5 grœco-
roman. , 1 , p. i3a ) la proposition
faite par Jean Curopalate à l'empe-
reur Alexis Comnène, dé rectifier une
disposition de redit rendu par ce
Srince relativement aux mariages.
!anckius ( De scriptorib. Bjrzanti-
nis ), Fabricius , Bibl. grœcm , et
Oudin, Commenter, de scriptor.ee»
clesiasticis , donnent des détailssatis-
faisants sur l'accusation de plagiat
dont Scylitzès est la victime. W — s.
SCYLLIS. V. DipÈne.
SCYMNUS de CHIO, géographe
grec , vivait vers l'an 80 avant J.4C. ,
du temps de Nicomèdc II , roi de
Bithyuic. Ce fut à ce prince qu'il dé-
dia son ouvrage intitulé Perieçesis*
ou Description du monde , écrite en
vers ia m biques grecs, dont il ne reste
que les sept cent quarante-un premiers,
et des fragments dedeuxeeut trente-
six autres , ce qui , suivant l'opinion
des savants, ne forme qu'à peine le
quart du livre que l'auteur avait com-
posé. Scymnus dit au monarque qu'il
a recueilli et réduit eu abrégé, pour
lui, ce qui se trouve épars chez divers
écrivains sur les colonies, la fonda-
tion des villes de presque tout l'uni-
vers, les lieux accessibles aux navi-
gateurs et aux voyageurs. 11 ajoute
qu'il exposera, en abrégé, tout ce
dont on a des notions claires et pré-
cises. Quant aux choses qui ne sont
SGT
nifcstement connues, 3 pro-
n faire on traité séparé, de
te le roi aura par là, dit-il,
cription concise des fleures ,
tuation respective des deux
its( l'Europe et l'Asie), des
sur les villes grecques qu'Us
est , sur leurs fondateurs , sur
e de leur établissement, sur
o qui l'a formé , sur les peu-
ligènes , sur leurs mœurs ,
aces, leur gouvernement ; sur
i les plus fréquentes par le
rce , sur les îles. Scymnus
tuteurs chez lesquels il a puisé
tériaux ; ce sont, pour les cil-
les fleures de la terre, Ératos-
Euphorus; pour les renseigne-
historiqnes sur la fondation
sa, Denys de Chalcis , Démé-
e Calatis , Géou de Sicile ,
bène. Due lacune dans les ma-
; empêche de connaître le nom
res, qui ne doivent pas être
ux ; puis Scymnus cite un
icilien, que l'on a suppose de-
re Timée de Tauronieiiium ,
érodote. Mais il ne se borne
ipporter ce qu'il ne peut sa-
îpar le témoignage u autrui:
lui-même voyagé et fait des
lions sur la Grèce , sur les
r b Sicile , sur relies qui sont
i environs d'Adria et de la
lienne : il avait vu aussi les
ï la mer tyrrhcniewic , plu-
irui de la Libye , et du tor-
de («irthage. Le géographe
icc sa description par (iades,
suit à gauche les côtes de la
ranée ; le dernier vers s'ar-
'entree du pont Eim'n. On
dans les fragments , qui ne
pas une suite continue, le
e la côte d'Kurope , et uua-
t-onzr vers mu* l'Asie : le «ler-
rle de l'embouchure du San-
SEB
399
garis dans la Thynie. L'ouvrage de
Scymnus, qui n'a pas un grand mé-
rite comme poème, en a un peu plus
comme traité de géographie. Plu-
sieurs savants ont remarqué qu'il
contient de bons détails sur la fon-
dation des colonies grecques ; on
peut ajouter que l'on y rencontre des
renseignements sur le commerce , des
faits de géographie physique, et des
observations sur les mœurs des peu-
ples barbares ; du reste , ce livre of-
fre les idées erronées du temps sur la
source de TIstcr, et sur d'autres
points. Il présente, en divers endroits
de la conformité avec le Périple de
Scy lax. La première édition de Scym-
nus futdonnée par Hœschel , en 1000,
ensuite par Vinding, en 1700. L'ou-
vrage fut publié par Hœscnd comme
étant de Marcien d'Héraclée : on le
trouve dans le tome 11 des Petits
Géographes de Hudson*, avec les
fragments que l'on doit a la sagacité
et aux recherches de Holstenius. Ils
avaient aussi été faussement attribués
à Marcien , et mis à la suite de ses
ouvrages. Ce savant les a rétablis
d'après deux manuscrits du Vatican :
ils parurent d'abord avec une Tra-
duction latine , à la suite de son tra-
vail sur Etienne de Byzance. E — s.
S E B A ( Albeet ) , pharmacien ,
connu dans les sciences par la Des-
cription de son cabinet d'histoire na-
turelle, naquit en iti65, à Éctzel, vil-
lage du baiflage de Friedeburg en Qst-
Frise.Son père, simple paysan sans
fortune , renvoya pourtant à l'école
de son village , qui se trouva heureu-
sement tenue par un homme fort
au-dessus de cette profession, et
qui, ayant remarque les disposi-
tions du jeune Selia , lui enseigna le
latin et tout ce qu'il crut devoir lui
être utile. Après avoir très-bien pro-
fité de ses leçons , Seba entra en ap-
4oo
SEB
prentissage chez un pharmacien de
Ncustadt-Goedens , grand bourg dons
le voisinage d'Éetzel; et, au bout de
quelques années , il se rendit en Hol-
lande , où il fut garçon apothicaire
dans les principales pharmacies d'Am-
sterdam, et plus tard sur des vaisseaux
de commerce. 11 fit ainsi plusieurs
voyages dans les deux Indes , et il y
forma une précieuse collection d'his-
toire naturelle. Il se maria ensuite ,
s'établit à Amsterdam, comme apo-
thicaire ( i ), et acquit une fortune con-
sidérable. Lorsque Pierrc-le-Graud
fit son second voyage en Hollande, en
1 7 1 6 , la collection de Seba avait déjà
une telle célébrité, qu'elle ne put
échapper aux recherches de ce prin-
ce. Il l'acheta pour une somme
considérable , et là iit transporter à
Pétersbourg , où elle est encore en
partie dans le cabinet de l'acadé-
mie des sciences. Seba trouva les
moyens d'en former une nouvelle qui,
par le nombre et le choix des objets ,
surpassa à la lin tous les cabinets
qui existaient alors en Europe ; mais
elle fut vendue à l'enchère et dis-
persée après sa mort, aucun prince
ni gouvernement ne s'étant présenté
pour en fairel'acquisition. Cependant
les naturalistes profitèrent ctprolitent
encore de la description que Sel>a
eu fit paraître , sous ce titre : Lo-
cupletissimi rerum naturalium tfie-
sauriaccurata descriptio et iconibus
arlificiosissimis expressio , per uni-
versant physices historiam : opus ,
cuî in hoc renun génère nullum par
extitit , ex tolo terrarum orbe col"
legit , digessit , descripsit et depin-
gemlum cwravit AW. Seba. tome i.
À mslerdain , 1 7 3 \ , < eut on ze pi a n-
ches, tome 11 , ibid. , 1735, cent
(1 ^ Ollr pbannacie eiirte «'*i»rti aujourd'hui t
»"ii-sU uom d'Ûlte liptrlbrcnurr , sucer s«rur d'Al-
h'Tt SfÏMt.
SEB
quatorze planches , tome 1:
1 761 , cent seize planches ,
ibid. , 1 765 , cent huit j
grand in-fol. Il y a deux éc
texte ; l'uue latine avec la t
hollandaise en regard , l'an
tin avec la traduction fran
tables, latine et française
Robinet. Le troisième toi
l'impression commença du
l'auteur, ne parut que h
après sa mort , ainsi que la q
par les soins de son gcu<
Ommering. Il n'y avait à <
3uc aucun ouvrage qui s
e celui-là pour la beauté t
bre des planches , et pour
des objets qui y sont repré
grand commerce ma ri tint
sait la Hollande avait don
les facilités nécessaires po
sa collection à ce degré de :
et la prospérité dont la libr«
sait à Amsterdam , à caus<
vérité de la censure dans
pays, y avait attiré un non
tistes capables d'exécuter,
grande perfection , les dess
gravures nécessaires à ce
prise. Malheureusement t<
rite du livre consiste dans
rcs, et quoique Gaubius ,
broeck, Massuet , le chevali
court et Artedi, passent poui
vaille au texte, ce n'e>t , p»:
grande partie , qu'un tissi
et de méprises. Seba a va 11
de paraître posséder tout <
auteurs précédons i\\ aient [
ne à tort et à travers les
objets mentionnés par ^e^
à des objets tous différent
même à des objets venus d
éloignés de ceux qui pro
premiers A tout instant,
Amérique des animaux de?
réciproquement ; en sorte
•SKI»
g-tcnips , les naturalistes 9 in-
erreur par ses indications,
a assigner à chaque espace
itable climat. Ce n'est qu'à
qu'on a reçu les objets cux-
de leurs pays originaires,
hé possible de mettre quelque
ins ce cahos. Buflon 'surtout
nérite de faire connaître les
eSéba, relativement aux qua-
«, et d'ébranler son crédit. Par
an animauxdes autres clas-
ramoins, comme ses figures
les et généralement exactes;
elles ont été' sou vent citées par
t auteurs ; comme plusieurs
■ta qu'elles représentent, n'ont
é ligures ailleurs ; les natura-
* peuvent se passer du livre
contient , et son prix est tou-
tssez élevé daus les ventes.
'était arrangé pour réunir à
rrace l'histoire des poissons
tedi, qui avait fait une étude
»de cette partie; mais la mort
•une naturaliste ne lui permit
«éditer ce projet (f. Arti pi).
lonrut à Amsterdam, le 3 mai
C — v — n.
ÀST1EV , empereur romain ,
ôt tyran des Gaules , pendant
s d'une année , de 4 1 ? à 4 ! 3 ,
fit-fils, par sa mère, du consul
qui avait gouverné les Gaule*
snnereiirValrntinien. Son pè-
it les écoles à Narbonne. Sm
inpelé aussi Jovin ( for. Jo-
li , aa), devenu l'un des prin-
seigneurs d'Auvergne, s'était
>da mer empereur a Maïence ,
» mois d'août de l'an .\ i i ,
'empereur Hunorius , lorsque
Constantin , qui avait aussi
titre d'empereur , eut été dé-
avec son lus , après avoir été
iaonnier par Constance , gêné-
loaoritiff. Craignant d'éprouver
LLl.
SEB 4nt
le même sort, Jovin réclama le se-
cours d'Ataulphe , beau-frère de cet
Alariè qui venait de prendre Rome ,
et de s'y faire couronner roi. Ayant
contracté une alliance avec Ataufohe,
roi des Visigoths, il crut se fortifier
encore en misant proclamer empe-
reur son frère Sébastien , Tau 4ia*
Mais son allié Ataulphe, irrité de
cette nomination , s'unit à Constance,
général d'Honorius; contre les deux
frères. Il surprit Sébastien dans Nar*
bonne, et lui fit trancher la tète l'an
4i3. H poursuivit ensuite Jovin ,
qu'il força dans la ville de Valence ,
et qu'il envoya à Dardamis , préfet .
des Gaules a Narbonc. Celm ci
décapita Jovin de sa propre main
( an 4*3 )• Les tûtes des deux pré»
tendus empereurs furent exposées
comme celles de vils scélérats , et en-
voyées àCarthage. Nous avons en-
core quelques médailles de tous les
deux , frappées pendant ce règne
éphémère, auquel les Gaules peuvent
reprocher l'établissement du royau-
me des Visigoths dans leur partie mé-
ridionale. F — A.
SÉBASTIEN 1"., roi de Portn-
Ç.il, fils posthume de l'infant Jean,
fut ainsi nommé parcequ'il vint au
monde le jour de La Saint Sébastien.
Il naquit à Lisbonne, le io juillet
iT)54 , dix-huit jours après la mort
de son père, et succéda, âgé de
trois ans, le 1 1 juin 1 35^ , a son aïeul
Jean III, 1c Salomcn du Portugal.
Sa mère , Jeanne, fi Ile de l'empereur
Charles-Quint, trop jeune elle-même
pour gouverner, céda la régence à sa
tante Catherine , aïeule de son fils.
Celle-ci conserva la direction des af-
faires pendant cinq ans : elle s'en dé-
mit en faveur du cardinal Henri ,
grand-oncle de ScbaMicn , et :e reli-
ri dans un cloître, emportant le beau
titre de mèrr de fa pat rit* f que les
4*i SES
peuples lui donnèrent, en reconnais-
sance de sa sollicitude pour leur ton-
Leur. Sebastien était né arec les dis-
positions les plus heureuses; mais les
courtisans, loin de s'unir à sa fa-
mille pour modérer son caractère
fougueux, s'efforcèrent au contraire
de lui apprendre que tout devait cé-
der à sa volonté. Un jour, le sage
Ménézès, son gouverneur, ne voulut
pas lui permettre d'essayer un cheval
indompté , qui avait jeté à terre plu*-
sieurs écuyers* Sébastien, alors âgé
de treize ans , parla .en maître. Mé-
nézès de son coté fit respecter sa vo-
lonté : reniant se retira en pleurant
de colère : il rencontra dans te nalais
un seigneur auquel il fit part ae ses
chagrins. Le courtisan blâma fort le
goutemeor; et, d>prts ses conseils
perfides, le prince interditsa présence
an vénérable Ménézès. Quelques jours
après, Sébastien, entendant parler
avec, éloçe du Gamoens, lui donna
une pension de vingt écus; ce qui
n'empêcha pas le poète de mourir
de. faim. ( Ferez Camozks. ) Ce
prince , devenu majeur T prit en
main les rênes de l'état, en i56q;
et il annonça aussitôt le désir de
marcher sur les traces d'Émaouel et
de Jean III, en consolidant les tra-
vaux de ces grands princes. L'ardeur
qu'il montra pour le bien toucha les
Portugais. Voulant tout voir dans les
moindre» détails, il se couchait régu-
lièrement à dix heures du soir, et se
levait très-souvent à minuit, sortait
seul de son palais, parcourait Lis-
bonne et les faubourgs, pour s'assu-
rer si la police était bien faite. Une
nuit , il rencontra un esclave maure
qui s'était échappé de chez sou maî-
tre , se battit long - temps corps à
corps avec lui, et fut au moment
d'être précipité à la mer par son
robuste adversaire. La garnison des
ses
tours de BeJem et de &
qui. fermaient la rade d
avait l'ordre de ne h
aucun navire , portuga
ger , sans le visiter ,
1er à fond ceux qui ref u
mener. Le roi , voulant 2
lui - même si l'on obser
ordre suprême, se jette
gantin f avec plusieurs
gneurs aussi téméraires
passe fièrement entre le
sans tenir compte de la
postes placés sur la côt<
son refus de s'arrêter, 0
toutes parts : il continue
marche, et franchit le d
une pluie de boulets, de
traits* Il voulait marche
ces d'Alexandre. II foi
de conquête d'après leq
soumettre l'Afrique , p.
dans les Indes, pénéti
Perse, revenir en luirop
quie, et arracher enGn <
pie à l'islamisme. Pour
à l'exécution de ce pro
que, il leva , en 1 5^ 1 , ui
fanterie d'élite, qu'il org
ciplina d'après ses vues j
La supériorité qu'il de
cette circonstance, à 1'
huit ans, décela en lui
la guerre. Sous prétexte d
ses possessions d'Afriqu
barqua avec ce corps a'
quelque noblesse. Il abc
ger , qui lui appartenait,
jours après, mena sa j
à la chasse du tigre, là
plat pays , et s'enfonç
terres. Les Maures , eflra;
singulière invasion, ace*
toutes parts pour l'envelo
de Portugal tes tailla en p
mit en fuite. Après avoir
victoire par des jeux
SEB
rc des anciens , il remît à
rentra dans sa capitale,
d'acclamations qui l'eni-
core davantage. On a dit
pc II , roi d'Espagne , en-
ir de perlides louanges ,
neveu bébastku , ce goût
s périlleuses et d'entrepri-
écs, dans l'espoir qu'il y
la mort, et qu'alors le
courrait être facilement ran-
domination espagnole ; il
e de Philippe 11 des lettres
ssent aucun doute à cet
on retour de Tanger , Sé-
monca hautement l'inten-
iser une seconde fois dans
pour en faire la conquête
es habitants d'embrasser
uisme. Le gouverneur de
• cessait de lui écrire que
. ne résisteraient pas long-
on les attaquait vigou reti-
rai mit le projet en déli-
tle soumit à son conseil,
les personnages les plus
plus illustres du royaume ;
té s'y montra contraire.
Mascarenha s, général octo-
lèbre par ses exploits dans
, s'exprima sans détour ,
la guerre d'Afrique aurait
urtugal les suites les plus
Sébastien , choqué de la
Je ce loyal serviteur , lit
une commission de mede-
ir posa cette question : la
n'a (faiblit-elle pas les or-
oint de faire d'un guerrier,
brave, un homme lâche
M «a commission abonda
ns du prince; et la cour
à cette impertinente saillie
e aa ans. Sur ces entre-
astien reçut à Lisbonne une
• de Muley- Mohammed al
r , souverain de Fez et de
SEB <o3
Maroc , qui , dépouillé d'une partie
de ses états par son oncle , le vieux
Muley- Abdebnelek, implorait son
assistance en offrant de devenir tribu-
taire du Portugal , et commençait par
livrer la place d'Arzile , que l'Alno-
raquin , sou père , avait conquise sot
Jean III. Cet incident acheva de
déterminer Sebastien , et il pressa
tous les préparatifs d'une grande ex-
pédition. Les sages de son conseil eu-
rent recours à divers moyens pour
l'en détourner ; l'illustre Catherine,
son aïeule, quitta sa retraite pour lui
foire des remontrances; enCn on al-
la jusqu'à vouloir frapper son esprit
de présages fâcheux à Poccasiond^ine
comète : « Cette comète, s'écria le
» roi , annonce la défaite des infi-
9 dèles que je vais combattre. * Ceux
oui s'opposaient à cette expédition
étaient d'autant plus sages que les
meilleures troupes du Portugal, et les
généraux kspltis expérimentes, élèves
a'Albuquerqueetdc Yascode Gama,
se trouvaient occupés dens les Indes;
il fallut y suppléer par des étran-
gers ; Sébastien prit a sa solde huit
mille Allemands et Italiens; et il
invita le fameux duc d'A)be<à venir
partager la gloire et les dangers de
ta conquête d'Afrique. Le général es-
pagnol v mit la condition de rester
maître de diriger les opérations : l'a-
mour-nropre de Sébastien fut vive-
ment blesse de cette restriction ; le
duc d'Albe fut remercié. Knfin le n?i
s'embarqua le a4 j,nn 1 5*8, eu pré-
sence d'une multitude immense , qui
couvrait la plage. L'amiral Souza.
commandait la flotte, composée de
ceut navires de différentes graiideurs,
portant des vivres en quantité, et 10
mille soldats , dont 1 a mille Portu-
gais. Sébastien aborda en Afrique, le
10 juillet, et commit la faute d'affai-
blir son armée par des détachements
4o4
SËB
envoyés dans différentes directions ; il
trouva, sous les murs d'Arzile, huit
ni lie Maures partisans de Moham-
med , qui se réunirent à lui , de sorte
qu'il se vit à la tête de vingt-huit mille
combattants. Au lieu de rester assez
Srès de la mer pour tirer des secours
esa flotte , comme l'y invitaient les
généraux allemands et italiens , il
s'avança rapidement dans les terres.
Le vieux Muley le laissa s'engager
sans lui opposer le moindre obstacle;
mais, dans une seule nuit, il franchit
la rivière de Luco , et vint déployer
dans les plaines d'Alcaçar-quivir une
aimée de cent mille nommes. Les
deux adversaires s'observèrent plu-
sieurs jours ; enfin le combat s'enga-
gea le 4 août 1 5^8 ; Sébastien fondit
avec impétuosité sur le centre de l'en-
nemi et l'enfonça ; mais tout se borna
à cet avantage. Les Maures , qui s'é-
taient formés en croissant,parvinrentà
envelopper les Chrétiens : les Portu-
gais, peu expérimentés, s'eff rayèrent
de leur position ; ils ne iirent qu'em-
barrasser les auxiliaires au heu de
les seconder. Le roi s'élança plusieurs
fois pour rompre cette terrible bar-
rière ; t il eut trois chevaux tués sous
lui : enfin il tomba percé de coups.
Les Maures qui l'entouraient ne le
connaissaient pas; mais jugeant à la
richesse de son armure qu'il était
d'un rang élevé, ils ne voulaient pas
le tuer et se battaient entre eux pour
le faire prisonnier dans l'espoir d'uuc
riche rançon. Au milieu de cette dis-
pute, survient un chef africain : «Quoi
» chiens , dit-il aux soldats; lorsque
» Dieu vous accorde une victoire
» complète , vous voulez vous égor-
» ger pour un prisonnier! » En disant
ces mots , il fend la tête de Sébas-
tien d'un coup de cimeterre. Ainsi
mourut ce prince à l'âge de vingt-
cinq ans. Le vieux Muley, malade
SKB
depuis long-temps, s'était fai
sur le champ de bataille d*
litière. Se voyant près d'expi
moment où le combat allait
ger , il ordonna , par un sigi
aide-de-camp, de ne pas fai
naître sa mort , de peur q
nouvelle ne décourageât ses ;
D'un autre côté, Mohammed
dans un marais: ainsi les t
périrent dans la même journt
Mulet Abdklmelek, XXX
Sébastien fut le premier m
portugais que l'on appela n
Vasconcellos s'étend beauo
Dom Sébastien dans son bis
Espagnes; Herrcra , lui a <
le icr livre de son Histoire c
cal; Ma cl» ado a laissé quatre
m-4°. de Mémoires sur Séba:
c'est ce que nous avons de
taillé cl de plus authentiqi
les écrivains s'accordent à 1
senter comme un homme $
Il était d'une taille peu éta
bien proportionnée , d'une f
marquablement belle. Quoi
tempérament violent , et vr
un ciel de feu , il méprisa le.
et resta chaste toute sa vie:
sans avoir été marié. Malgr
prudences, ses sujets lui ava
un attachement si véritable
fusèrent de croire a sa mort
se flattèrent qu'il avait écl
trépas , grâce à la protectio
ils ne désespéraient pas de
un jour. Cette opinion, J
dans tout le Portugal, fa\
projets de plusieurs imposl
prirent le nom de Sebastien
lurent se faire reconnaître c<
Il en parut successivement
plus connus furent Matthieu
(i) Mrmnnu p»r» m hîslerw d» T
comprrkrntlrm o govervo de! tey Dm*
LUbcu*, i73f^5i , 4 ▼•!• ni- 4*
SEB
(semblait beaucoup, et Ga-
tosa. Plusieurs furent pen-
nvoyé aux galères , et d'au-
ureut misérablement. Dom
eut pour successeur le car-
iri , son çrand oncle . qui
L-huit mois, puis Antoine,
eur de Grato , enfant natu-
ouis , a*, fils d'Émanuel ;
oine eut pour compétiteur
II , roi d'Espagne , qui dis-
troupes et lut reconnu roi ;
al lut ainsi réuni à la cou-
Sspagne et n'en fut séparé
la réTolution de i64o,qui
k trône la maison de Bra-
M— z — s.
STIEN(lcPcrc) V. Tau-
STIEN ou SEBASTIANO
tfBO ( Fa à ) , peintre, lia-
9iise en i4H">. J)c là Tient
|ues historiens le nomment
io P'cneziano ; mais son vé-
im éUiit Luciano. Le titre
del Pionibo lui fut donné ,
ant embrassé la vie rcligien-
t pourvu de la rliarge <le
les brefs a la chance lie rie
le. Il cultiva d'abord la mu-
devint chanteur et joueur
iruts , haLile partirulièrc-
r le luth. Mais séduit par
im de Jean Helliui , il en-
l'école de ce maître , qu'il
na au bout de quelque temps
vre 1rs leçons du Giorgion,
ut mieux que tous ses con-
imiter le ton de couleur et
eux. Sa première idée, en
lit à la peinture, avait été de
au portrait , pour lequel il
plus rares dispositions ; et
*s qu'il y obtint l'cncoura-
suivre cette carrière. Ou ad-
lans ses portraits , une res-
ce parfaite , une force de
SEB
4o5
coloris , à laquelle il savait aJhcr la
douceur et la grâce , un relief extraor-
dinaire, une vérité et une vie que k
Giorgion lui-même n'a jamais sur-
passés. Le Portrait de Julie de
Gonzague , amie du cardinal Hip-
nolyte de Médicis , qui passait pour
la plus belle femme de son temps ,
fut célébré par tous les écrivains con-
temporains , comme un ouvrage vé-
ritablement divin. Aucun peintre de
cette époque ne dessinait mieux que
lui les têtes et les mains; ses drape-
ries étaient heureusement jetées et
terminées avec le soin le plus exquis.
Déjà sa réputation s'était répandue
dans toute Vltalie, lorsqu'il fia con-
naissance avec Augustin Ghigi, riebe
négociant de Sienne, que ses rela-
tions commerciales avaient amené à
Venise. Cette liaison devint bientôt
de l'amitié, et Ghigi décida sans
peine Sébastiano à le suivre à Borne.
S 'étant lié alors avec Michel Ange f
ce grand homme le favorisa dans tou-
tes les occasions, et se plut à lui four-
nir les dcssinsdela plupart de ses ta-
bleaux. Sou premier ouvrage, repré-
sentant Saint - Jean-Chrysostome ,
passa d'abord pour une production
du Giorgion, tant il avait bieu su
s'en approprier le style. Peut-être ce
dernier l'avait-il aidé dans l'inven-
tion j car on sait que la nature n'avait
pas doué Sébastiano d'une grande
> i va ri té d'idées , et que, dans les com-
positions où il fallait introduire un
certain nombre de figures, il était
lent, irrésolu, commençait avec pei-
ne , et ne terminait qu'avec la plus
grande difficulté. Aussi est-il rare de
voir de lui des tableaux d'histoire ou
d'autel semblables à la JVatmté ,
qu'il fit pour l'église de Saint-Au-
gustin, ou à la Flagellation, aux
Observantins de Pérouse, et dont le
dernier passe pour k plus beau ta-
4o6 SEB
blcaudc cette ville. I] a fait une quan-
tité de morceaux d'appartement, et
spécialement de portraits; et quoi
qu'il travaillât sans se gêner, il est
impossible de voir des carnations
plus fraîches ou des accessoires plus
variés et mieux rendus. C'est ainsi
qu'en faisant le portrait du fameux
Pierre Arétiu, il distingua , dans son
habillement , cinq espèces de noirs ,
tels que celui du drap, celui du ve-
lours , celui de la soie, etc. Lorsqu'il
se fut rendu à Rome, on l'y regarda
bientôt comme un des premiers co-
loristes deson temps. Il y peignit, en»
concurrence avec Ballhazar Peruzzi ,
et Raphaël lui-même , et l'on con-
serve dans le palais de la Famcsûie
qu'avait fait bâtir Augustin Clu'gi,
les travaux de ces trois illustres maî-
tres. Dans cette concurrence, Se-
bastiauo s'aperçut sans peine que
ce n'était pas par son dessin qu'il
I
pas par son dessin qu
Parviendrait à se faire un nom :
1 s 'efforça d'améliorer cette partie
de son talent ; mais les cftbrts même
qu'il tenta l'ont fait parfois tomber
dans une certaine roiaeur, qiû n'est
cependant pas de la dureté. Dans
quelques-uns de ses ouvrages , il fut
aidé en cette partie par Michel- An-
ge , qui lui fournit les dessins de la
iSotre-Dame -de-Pitié qui se voit
chez les Conventuels de Vilerl)e , de
la Transfiguration et des autres pein-
tures qu'il mit six années à exécuter
à Saint-Picrrc-in-Montorio. Malgré
le talent prodigieux que le Buona-
rotti avait déployé dans les fresques
de la chapelle Sivtinc , il ne pouvait
asservir la fougue de son génie au tra-
vail lent cl minutieux de la peinture à
l'huile. Sa supériorité ne put le mettre
à l'abri de la jalousie qu'excitèrent en
lui les peintures à l'huile de Raphaël.
Incapable de lutter en ce genre avec
son jeune rival , il chercha à lui op-
SES
)K>ser un artiste plus exercé <
même dans le maniement du
et les procédés du coloris de
vénitienne. Il jeta les veux
bastiano del Piombo , déjà
avantageusement par ses nr
travaux. Sebastiano avait
grande prédilection pour la
à l'huile , qu'il voulait la si
à la fresque en changeant 1
des enduits ; mais cette iuve
répondit pas à son attenti
Christ à la Colonne qu'il ]
Saint-Pierre in Montorio, <
le temps obtint les éloges exe
Ya sa ri, a perdu le mérite de h
qui faisait son plus grand pi
chel- Ange convint donc ave
tiano, de lui fournir les dessi
ouvrages, dans l'espoir quect
par la beauté de sa coule
maniement de son pinceau,
avec avantage contre Rap
que , sans être taxé d'envie ,
rait donner la palme à son
C'est à cette circonstance qi
tiano dut d'être charge de 1
rectiun de Lazare, qu'il p
concurrence avec la Trai
tion de Raphaël, qui n'eu
peine à reconnaître dans
de son compétiteur le dessi
chel- Ange. C'est du moin;
prouve le mot suivant de Ra]
lMcngs rapporte : « Je m
» de l'honneur que nie fai
» Au;j;e, puisqu'il nie croît di;
» ter contre lui , et non rout
» tiano. » Vasari ajoute qi
mort de Raphaël, ce demie
fut universellement regardé
la faveur de Michel- Vuge, <
plus habile artiste du jou
fut cause que l'on néglij;
Romain et les autres peii
tis de l'école de Raphaël. I
cile de juger de l'cxactiti
SÊB
le assertion, qui fait tort à
» , si die n'est pas fondée ,
li elle est traie , ne fait pas
onneur à Michel-Ange. &e-
a peint aussi sur pierre quel-
eaux d'appartement : ce pro-
Urènement vante dans sa
te' 9 a promptement cessé
i usage a cause de la diffi-
transport : cette méthode
à été employée au commen-
lu quatorzième siècle , dans
peintures qui passent au-
i pour antiques. Enfin, il
aussi à la gravure en pier-
: mais on ne connaît de lui *
are qu'une Intaglia , repré-
ludith. Sebastiano se trou-
lome, à l'époque où Ra-
t chargé parle cardinal Ju-
sdicis, depuis Clément Vil ,
re son tableau de la Trans-
it; le même cardinal lui cou-
ution, presqu'en concurrent
phaël , de la Résurrection
re , qui fbt exposée avec la
iration,et envoyée depuis en
[1 peignit ensuite le Martyre
e- Agathe , pour le cardinal
t. Ce tableau célèbre appar-
u U»nips de Vasari , au duc
: il passa de là nu plais
Florence , d'où il fut trans-
cris lors de la conquête de
ar les Français; ai 181 5,
rendu à la Toscans. 11
date de i5*io, et le nom
stianus Vcnvtus. Après la
Raphaël, Sebastiano, dé-
n concurrent aussi redouta -
►ourvu de Tcmploi lucratif
tir des brefs de la chambre
ue , s'abandonna à toutes les
e la vie , et son activité fit
»-lors à une oisiveté presque
'. Parmi les ravages que
nt dans Rome les soldats du
SEB 407
' connétable de Ih» irbon , lorsqu'ils
saccagèrent cette viHe en t5a^ , 3s
avaient dégradé , dans le Vatican f
quelques-unes des peintures de Ra-
phaël. Sebastiano fut chargé de les
restaurer ; mais son pinceau était
au-dessous d'une aussi grande entre-
Srise. C'est du moins ce que l'on
oit inférer du jugement du Titien.
Cet illustie peintre ayant été conduit
dans les appartements où sont cet
peintures , et ne sachant pas qui
avait fait ces restaurations, ait à Se-
bastiano lui-même • « Quel est l'i-
» gnorant et le présomptueux qui a
» barbouillé ainsi ces visages? » Ju-
rnent impartial, contre lequel toute
faveur de Michel -Ange ne put dé-
fendre son protégé. Le Musée au Lou-
vre possède de ce maître- trois ta-
bleaux d'un grand prix : I. Lt Por-
trait au sculpteur Florentin Bacdo
BandineUL ' II. La Visitation de la
Vierge. 111. Des Ayxges apportant
les objets nécessaires pour coucher
l'Enfant Jésus. Il possède égale-
ment deux de ses dessins. 1. La Nati-
vité. Sur le premier plan , des femmes
sont occupées à donner des soins à
l'enfant, qui vient de naître; sur le
second, Sainte- Anne , au lit, est en
touréc de femmes qui la servent. I*e
Père Étemel, dans sa gloire, occupe
le haut de la composition. Ce dessin
est de forme cintrée , fait au crayon ,
estompé et rehaussé de blanc. II. La
Vierge 9 ï Enfant-Jésus, saint Jo-
seph, sainte Anne et le petit saint
Jean; dessin au crayon noir et blanc,
sur papier bleu. Outre le martyre
de Sainte Agathe , mentionne ci-des-
sus, le Musée du Louvre a encore
possédé trois autres portraits de ce
maître, rendus «l'Autriche, en iHi5,
et représentant :I. Un Jeune homme
sans barbe qui lit. 11. Un Jeune
homme avec barbe qui Ut. UL Ufe
4o8 SEB
sculpteur. Douéd'nncsractèreaima- nan.: i< indien, qui l'ut obligé de lu
ble et facétieux, Sebasuono avait attre (tu présents considérables, et
une conversation pleine de saillies; SB le soumettre à un tribut auuuci-
et l'on a de lui, dans le Becueil des AiSès le départ de SebcL Tcghys,
Capitoli burlesques duBeroi, nn o» PjcïjmI refusa de tenir tetenaïg^
vrage en ce genre , en réponse k nue menis, arrêta 1rs oflkicrs chargé
pièce de vers que lui avait adressée de recevoir le tribut , et leva une
it pacte , et qui prouve qu'il eut fut année do trois cent raille bommes ,
îles vers aussi bons que te» tableaux , composée de s» troupes et de celles
s'il se fût adonné i la poésie. Il de tous ses vassaux , depuis Malwa
mourut à Rome, en tSi/i. P— §. jusqu'au Bengale; maù. cette grande
SEBEK-TEGHYN NASSIR-ED- armée ne put résister à U tactique
DYN , fondateur de la dynastie des et à la bravoure des troupes de
Scbek-Teghynides , mais non pu de Ghnzua. Srbek-Tejjhyn , par ce iwu-
J' empire de Gnaziu , quoique lui et Teau triomphe, joignit ■ m -emo.
ses descendants aient été nommé*. *fca pays de Peischawer cjt doXf**1 .
improprement Ghamevides , était gan. Il était déjà plui ptmaaaa .*m>
'i'Liik de naissance, et fut d'abord et- Céurda Bokhara, p&lfyfam-.
clave d'un autre Twx,Alp-Tegby«v arain,lcTKrueceld^re*îi*«»#p- -
premier émir de tibazu , dont il de- cour» contre des rebelle*. (/& Jfvm
vint le gendre, pour prix de ses ta-. H).Sebeà-TechTn,aiH)iHfiMHtMpi
lents et de ses services ( Voy. Al*- sïble , fut tellement «jub^ hfl*.f>**
Tkghïh). Ishak, fils et successeur miere entrevue avec ce jena^naaau,
d'Alp-Teghyn, étant mort, l'an 365 qu'il mit pied à terre», etjfai jpTf».
de l'heg. (976 de J. - C ) , peu de 1 étrier. Les services ùmpc*tsnttfl»:'S, ,
trmns après son père, Sebek-Tegbyn, lui rendit furent noblement, léjcm .
son beau -frère, réunit tous les su f- pensés. Il reçut le titre de mub--
lïitges, et monta sur le trône de Ghat> eddjrn (le protecteur de la retigion}-
ii.i, dont les états, fort circonscrits , avec le gouvernement du Khoraçu,
n'étaient alors qu'un fief de la cou- qui fut partagé entre lui et son fila.
lomic des Samanides. Sa preuiîère Mahmoud. Sebek-Tegbvn fut jusqu'à
conquête fut celle de Boit. 11 avait la fin le sélé défenseur du faible a*a-
aidélc gouverneur à recouvrer cette nsrque samanide, qu'il suivit de près
ville j et, pour récompense, l'ingrat au tombeau. II mourut a Balkb, Vau
tenta de l'assassiner en trahison. 387 ( 997 ) , après un règne de viagt-
S< bck - Teghyu prit Bost; mais la deux ans, avec U réputation d'un
perlide sut échapper a sa juste veu- prince juste et bon. Quoiqoei :rJ
gi-.mcc. L'amour de la gloire, le lèlc non comme souverain, sur
pour l'islamisme et le désir du pilla- conquérant, par son fils XL
ge,rexcitèrentàentreprendrckagLier- il eut la gloire de lui laisser un 11
rc sainte, c'est-à-dire , à attaquer les solide et respecté, et de lui avoir oq-
peuples idolâtres de l'Indoustan. L'an vert la route de l'IndousUn {Pop.
3<i7(975),ildéfit Djeipal roi de *Lu«oud, XXVI , 168). A-t.
l'Inde Septentrionale , prit Kaboul, SEBONDE (lUrsunm). T. &A-
el parcourut la province de Pendj-ah. »okdk.
Dans sa seconde campagne , il rem- S ÉCHELLES (JBiK-MoxxAU sa),
porta une grande victoire sur le mo- contrôleur général des Gnanees , •*■
SEB
is, le 10 mai 1690, d'un
tait trésorier- gênerai des
11 fut successivement con-
arlemeut de Metz et maître
s. Ayant été employé dans
affaires de finances par
, et lie' avec Le Blanc,
5 la guerre , il fut compro-
ermé à la Bastille, avec
n sa qualité' de maître des
Moreau de Sec bel les tra-
rétahlissement des maré-
; et il y mit Tordre oui a
corps plus utile qu'il ue
iravaut. Nomme', en 17:17,
mee du Uaiuaut , par la
de Le Blanc, qui était
niuistîre, il fit construire
tes , des greniers publics,
ins, des grands chemins.
es marcliés , ordonna des
euts, encouragea les manu-
onda des maisons de cha-
: l'on} c dans les diflerentes
lies. Par ces moyens, 1rs
? trouvèrent décharges des
degrus de guerre; !e com-
*in< lus trie furent ranimes,
il déploya l.i plus grande
e (Lins la place d'intendant
'de Bolicuic, soit pendant
le Prague, soit dans la re-
çu fut récompense par le
osciller- d'état et par l'iu-
de Flandre, qui était plus
île que celle du llaiiiaut; et
mit autant d' honneur. Des
renl construits; et il vint à
inirla mendicité. Les années
il montra la même habileté'
• activité, en qualité d'inteh-
rmecs de Flandre et d'AI-
I avait été apjH-Ic. 11 avait,
ircd'admiiii.str.ition, un ta-
£iié,dcla souplesse et de la
>our se conformer aux vues
nu , une graude vigilance
SEB 409
pour assurer le bien-être des trou-
pes, auquel peut-être il sacrifiait
Îuelquefois le bien - être du peuple,
redéric II le citait comme le mo-
dèle des administrateurs militaires.
Cette réputation et l'affection de tous
les olliciers français firent , dit-on ,
quelque ombrage au comte d'Argen-
son , ministre de la guerre , oui, sans
se brouiller avec lui , chercha tou-
jours à l'écarter, et y parvint. Lors-
que Machault se détermina , en juil-
let 1 75 i, à quitter le contrôle-gé-
néral, il proposa de le remplacer
par Sécliellcs. Ce dernier avait été,
toute sa vie , plus occupé de l'a-
Iirovisionnemcnt des armée* que de
'aprovisionnement du trésor royal;
et il était bien vieux pour commen-
cer à apprendre une science qui exi-
ge de longues études et une grande
expérience. Du reste , il avait beau-
coup d'esprit, de finesse, un bon ton
et ae la grâce. On prétend que sou
penchant pour la galanterie ne l'avait
pas abandonné à la lin de sa carrière ,
qu'il voulut s'y livrer encore, à tiu
âge où ramourn'a plus guère à choi-
sir qu'entre le ridicule et le travers ;
que sa tête s'en ressentit , et que ce
fut ce qui l'obligea de renoncer aux
affaires, en août 175(1. 11 mourut, le
3i décembre 17O0, dans de véritables
sentiments de pieté. Sa fille devint la
seconde femme du lieutenant de po«
lice Hérault; et, de ce mariage, na*
quit M. de Séchelles, père du con-
ventionnel ( t*OY. HhRU'LT, XX,
•m . Thomas, à son début dans la
poé ic, composa une Ode pour M. de
Séchelles, ministre des finances, qui
avait rendu quelques services à l'u-
niversité de Paris. Le portrait de
Sccliellcs a été peint par Valade, et
gravé par L. I -empereur. L-r-t..
S ECK K N l)OU F ( On - Loi-is
de ) , historien , naquit le u6 déc
4io
SEC
i 626 , à Herzogen-Auracb , en Fran*
coiiie. Son père était alors on des
oAiciers du prince-évêquc de Bam-
berg; plus tard il servait la cause des
protestants dam l'armée suédoise.
Sa mère descendait de Schaertlin de
Burtenbach , célèbre général des con-
fédérés de Smalcalde. Ce fût elle qui,
en l'absence du père , soigna l'édu-
cation de son lils ; mais comme les
troubles de la guerre la forcèrent
souvent de changer de demeure , et
de se fixer alternativement à Cobourg,
à Muhlhausen , et à Ërfurt , l'instruc-
tion du jeune Seckendôrf s'en serait
ressentie sans les talents extraordi-
naires dont la nature l'avait doué.
Ernest le Pieux , premier duc de
Gotha , ayant entendu parler des dis-
positions de cet enfant, le fit placer
au gymnase de Cobourg. où il taisait
instruire deux princes de Wurtem-
berg , et bientôt après au çymnase
de Gotha, ville qu'il choisit , en
1640 , pour sa résidence. En 1642,
Seckendôrf eut le malheur de perdre,
de la manière la plus tragique , son
père , qui était colonel dans l'armée
de Torstcnson. Accusé d'avoir pra-
tiqué des intelligences avec Piccolo-
miui , sur une lettre qu'on supposait
lui être adressée par un ailidé de ce
général , il fut condamné et exécuté
le même jour (1). Le général Mor-
taigne , étant devenu le protecteur du
jcuuc Seckendôrf , l'envoya , en 164*,
à Strasbourg , où il étudia pendant
trois ans sous Bœcler, Rebnan, et
d'au tn s célèbres professeurs. Lors-
qu'il eut achevé sou cours académi-
que , le landgrave de Darmstadt le
uoinma oilicier dans ses gardes ;
(1) Il est Traisemhlablc que Torrteneon reconnut
plu., tard T innocence de Seckendôrf; car ce Tut a
m demande que le gouvernement tnedois accorde
h la uuve de ce culoucl une pcnaiun dont elle jouit
ju»qu'e sa mort. •
SEC
mais k général Mortaigne, m
que la carrière militaire n'elart pas
celle qui convenait au' genre ifétàa
qu'il avait suivi , Ira fit rompre
cet engagement; et le doc Ernest k
nomma son conseiller et 'fieattsV
bomme de k chambre ; taais nutri-
tion de ce bon prince n'était pas de
l'employer immédiatement à des a£
foires politiques : û roulait ptatfr
s'assurer ses services pour l'ave-
nir, et lui procurer , en attendant,
les moyens de se préparer à k car-
rière qu'il lui ouvrirait, en conti-
noant ses études encore Deudantden.
ans. Ce prince y jréswa hn-mêne,
en indiquant au jeune conaptter Its
parties dont 3 devait aMbosper»
et en réglant, pour ainsi dire,k
temps qu il devait coniacrar k cha*
cune. Touslesû^mandm.il Wlifc
geait à lui rendre compte de ses trt-
Taux de k semaines il avait avec
rai de longs entretienl, et hd pnp*
sait quelquefois à résoudre des oua-
tions de droit public et de poftiqoe.
En 1648, il le nomma son chambel-
bellan; et comme cette époque était
féconde en négociations , U remploya
dans différentes missions poKtiquo.
Trois ans plus tard il le reçut dass
son conseil intime, après raYoirfjut
examiner sévèrement par quatre ju-
risconsultes. Eu l65o , il lui confia
l'administration de ses domaines, et
en 1668, il le mita k tête datons la
dicastères du pays , en le nomtnaat
son chancelier. Seckendôrf rénui-
sait à cette charge éminente les fonc-
tions de juge du tribunal aulîmed»
Iéna , que mi avait conférées le à*
de Saxe Altrabourg. A peine eutJ
rempli une année la place de ckance-
lier de Gotha , qu'il s'en démit , aV»
rant la multitude d'affaires diot
était accablé , et sans qu'on ait j*
savoir les motifs d'une pareiDe 1*
SEC
qui ne fut cependant point
éxaveur. Seckemlorf accepta
t la place de chancelier , et
ut du consistoire du duc Mau-
Saxe-Zeitz , à laquelle il réu-
i i (Xk) , celle de conseiller in-
e l'électeur. Le duc de Saxe-
, Frédéric , fils et successeur
st le Pieux , le nomma , en
, directeur des états d'Alten-
et quelque temps après chan-
te ce duché. Seckcudorf montra
administration autant de talent
i avait fait voir comme juriscon-
Iprès la mort du duc Maurice
) , il se retira dans sa terre de *
Iwitx , près d'Alte nboui g , et y
rfchiteau où il résolut de pas-
reste de ses jours dans des
je» de piété et des occupa-
ittëraires. C'est la qu'il mit la
re main à ses écrits , et c'est là
» la mort de son (ils , il lit
tes deux neveux , dont l'un fut
suite le célèbre maréchal de
idorf ( V. 1 art. suivant ) , et
m?acra une partie de son temps
ucatiou de ces jeunes gens. Il
passé dix ans dans l'cloignc-
ies affaires, lorsque l'électeur
ne 111 , qui fut ensuite premier
Prusse , fonda l'université de
Ce prince ne crut pas pouvoir
r à cette institution un plus
lustre qu'en nommant Secken-
mi chancelier. I^s occupations
techarge convenaient aux goûts
savant : il se rendit à Halle,
uiiueneement de l'année i<m)*.
e Phil. Jacques Spener ( /'.
a ; a\ait eu he.iuco'ip d'in-
t Mir l'organisation de la nou-
unh ermite", et que ses amis v
lisaient Ie> chaires de profes-
, €■!!«• devint le siège du piètis-
e qui donna lieu à des plaintes
part des ministres orthodoxes
SEC 4u
de cette ville , et pouvait occasionner
un schisme dans l'église protestante.
Une commission , présidée par le
chancelier , fut chargée d'examiner
les plaintes des pasteurs. Secken-
dori réussit par son esprit conciliant,
dans une alla ire aussi dillicilc que
de rétablir l'union entre des partis
religieux ; et il leur lit même signer un
compromis , par lequel ib renoncè-
rent à tous leurs différends. Le jour ou
ce traité fut publié ( 18 déc. i(kp)9
Seckcudorf expira. Son corps fut en-
seveli à Mcusetvii'.z. II avait été ma-
rié deux fois , et avait eu de ses deux
femmes des enfants morts en bas âge;
un seul fils lui survécut de peu d'an*
nées , de manière que sa terre de
Mcuselwitz passa à ses neveux , dont
le plus célèbre y termina sa vie. Un
écrivain contemporain, Thomasius ,
a tracé le portrait suivant de Secken-
dorf : a C'était un gentilhomme
doué de vertus dignes d'un prince,
l'ornement d'une famille qui s'est il-
lustrée depuis huit siècles, un hom-
me de cour sans fausseté, uu vieil-
lard sans morosité, un puissant Mé-
cène des gens de lettres. 11 (tait l'é-
poux le plus tendre, le r-ère des or-
phelins, l'appui des opprimés, le pro-
tecteur de ses subordtni.es. La pro-
bité était la base de son caractère ;
il haïssait égahment Fabrice et le
faste : il détestait la vol ipté , l'adu-
lation et l'impiété. » l n de se.* bio-
graphes dit : » Peu d'hommes de la
naissaiiee et du raiig de Seckendorf
ent été ausM vcritahhmdit pieux ;
un plus petit nombre encore o!.t au-
tant contribué à faire aii:;f r !a reli-
gion. Chaque action de sa vie, cha-
que page de ses écrits porte la tia"c
de la vertu. L'amour de la \eri:e\ la
justice , guidèrent toutes ses d* mar-
ches. H était sccouraLlc, modeste,
deux et tièi-labcricux. Ses manières
4«*
SEC
étaient a (Tables, polies et msinnantes.»
Seckendorf fut un savant dans toute
la force de l'expression. Il possédait
à fond la jurisprudence, la politique.
Il connaissait l'histoire et ta consti-
tution des divers états de l'Europe ,
et principalement de l'empire ger-
manique. Il savait le grec, et l'hébreu,
ainsi que la plupart des langues
modernes , excepté l'anglais. Il
s'exprimait très-bien en latin , et en
allemand mieux qu'aucun écrivain
de son temps. Thomasius et lui doi-
vent être regardes comme les précur-
seurs de la bonne littérature alleman-
de, qui ne commença que cinquante
ans après. Les Protestante le mettent
sur la même ligne que leurs plus- sa-
vants théologiens. Les écrits par les*
quels il s'est fait connaître sont : I.
Commentarius historiens et apoio-t
gcticus de luthéranisme Cel ouvra-
ge, le plus important de l'auteur ,
est une défense de la réformattpn ,
principalement dirigée contre Y His-
toire du luthéranisme du P. Maim-
hotirg. Comme pour réfuter l'auteur
français, Seckendorf a rapporté tex-
tuellement son ouvrage en latin , en
raccompagnant d'un Commentaire
polémique et historique, on doit
moins le regarder comme une histoi-
re que comme un répertoire diploma-
tique pour l'histoire de la réforma-
tion, depuis i5i7 jusqu'en i54^ (s).
Sous ce rapport, c'est un livre indis-
pensable pour tous ceux qui veulent
s'occuper de cette époque mémora-
ble. Ses matériaux sont tirés de sour-
ces authentiaucs , de documents ren-
fermés dans les archives saxones, et
des écrits des réformateurs et de
^ (?) l/autrar réfute, en effet, arec enceee, ptu-
#if»urs erreur* échappée! an P. Maimboorg eta Va-
riH*». sou mit égare» par dea Manoir ~ *~
£
'SEC
leurs eontesaporatns. Quelles
soient les opinions iflisjwnsm
personnes qui lisent cet o«vrasjBt3s
voient que c'est récrit d'as hosMt
de bien, d'un esprit jpbifeeopyqM,
et qui laisse à pâme vooosaaikt
l'esprit de sa secte. Il est divisé en
trois .livres. Le premier parut en
1686, et fut suivi d'un wnyléMsmt j
i689;iesecotadent^9o,buoissi
me en 1691. L'ouvrage cosspbt fut
réimprimé en i6g4 (3). IL Ém
ftmprmce J'empire (ea&mm&),
1.655, in-fcK C'est k premier Em
publié par Seckendorf; etefatt aussi
te plus ancien dans ce genre. C'est «
tableau d'une prinmonsté siuni
tuée, bien gouvernée -et MPÉduvi*»
nistree, sous le rapport de kpelinV
nue , delà justice et des (naanoas ID*
Justitim protectiones m cWtmtû E*
furtmd , etc. , déductit» du *•*
public, en faveur des prétssnieeB qat
tes princes de.la maiso* de fiera, ei
léurq^htédehna^vadeThurs»-
ge , formèrent sur u& viDe d'Ertvt;
contestation fameuse dans FUsasse
dp l'empire germanique* IV* D*/*»'
sio relationis de AnUmid Bmnçmo-
nid, etc. , Leipzig, 1686. Cest la dé-
fense d'une critique très-awdéréedes
OEurres de la fameuse Bourignom,qe*
Seckendorf avait fait insérer dans
les Acta eruditorum, et qui avait
été attaquée par Pobet- V. Dimt*
tatio historica et avologetiem sv»
doctrine Luther, de musé, eéb*
à Casp. Sagittario,léÊ*, %6M;
ouvrage dirigé contre le réék de h
Conférence du "* " ■ -*.—
riiio». tourent égare* par «a aiaaaoir«ipra nacu ;
mwi* Il ne détruit aucun de» dits principaux rar
Irvjatk s'appuie l'inuuortaila HitUtin dêt V*ti—
tiumt des égUte$ ptoUdmêej de DoaeueU CM.P, liari.
(3)lla M dapuiaabréf< parJa«lM «
C'a* »ur cet abrégé qu'il a «é tnnlaât «ml
•ooa ce titra : Histoin dtlm _,
ehritionme «m Allemmgmi, mk-it aV l*<
l'histoire du Mlûts c*oia*a#i*e* H
Utprtmim tAeUt dm
5 val. ia-S*. Catto
Panr , paetear Sam* 1*
SEC
par Corderooi. VI. Schola latinita-
iis ad copiant verborum et notitiam
rermm comparandam usui pedago-
gico in ducalu Gothano accommo-
dmia et édita j tissu sercnissimi du-
as Séucomœ Érncsti , Gotha , i(kiu,
m*0°. Pour répondre aux vues du ré-
formateur de l'instruction publique ,
dans le duché' de Gotha , Seckendorf
■e dédaigna pas de composer ce li-
vre élémentaire , qui est un recueil de
dialogues dans le genre du Janua lin-
fptmrum de Comcnius {F. ce nom ).
VU. Compendium historiée eccle-
sÎMëticée, decreto screnissimi Er-
mestifSax. Ducis, in usum gym-
mmsiï Gcthani ex SS. litcris et
efiimdt auctoribus compositum ,
Leipzig, iGG6, in -8°. L'Histoire
ecclésiastique de l'Ancien - Testa -
SEC
4i3
t seulement est de Seckendorf ,
le reste de J. - Chr. Artopxus. Cet
abrégé est la dernière production lit-
téraire qui parut avant sa retraite des
affaires. 11 se passa ensuite vingt ans
sans qu'il publiât rien. Le Compen-
dium a été réimprimé plusieurs fois.
VI IL Ckristenstaat , etc. , Leipzig ,
iG8.{ , in - 8°. C'est une défense du
christianisme contre les soi - disant
esprits forts, qui commençaient à
acquérir de l'influence , et dont le
doc Maurice de Saxc-Zcitz voyait
arre peine les progrès. IX. Discours
allemands , au nombre de quarante-
quatre, Leipzig, ifi80, in - 8ft. (>
sont les Discours que Seckendorf
avait prononcés d.ms ses di lièrent es
functkms. X. Jus publiai m romano-
fiermanicum , Francfort , i(>8- , in*
8*. Cet ouvrage , rédige en allemand,
quoique les premiers mots du titre
soient en latin , a été écrit pour i'ins-
trnrtion des (ils du duc Ernest. XL
Une Traduction latine des Sermons
de Ph.-J. Snener . qui par.ît à Franc-
fort, en iW«j, in-8°. XII. liapptrt
officiel sur un ouvrage qui avait pa-
ru eu Saxe , sous le titre à' Imago
pit.tismi y et qui renfermait des in-
vectives contre Spcncr et ses amis.
Ce Rapport avait été demandé à Sec-
kendorf par le gouvernement prus-
sien. Il fut public , eu i(x>u et
1713. XIII. Traduction de \kPhar-
sale, j accompagnée de Discours po-
litiques et moraux sur trois cents
Sentences répandues dans Lucain; ou-
vrage eu vers de douze syllabes, sans
rimes , et auquel rien de ce qui
a pani en allemand , non - seulement
dans le dix - septième siècle, mais
dans la premièrepartiedu dix-huitiè-
me , n'est comparable 1 4) Enfin les
Acta eruditorum , de iG83 à 1(19*1,
renferment beaucoup de jugements
sur des livres nouveaux , qui sont de
Seckendorf. Outre son Oraison fu-
nèbre , qui est de Christian Thoma-
sius , il fut publié , quarante ans
après , une Vie de Seckendorf, com-
posée sur des documents authenti-
Î[ues , par Dan. Godcf. Schreber ,
..cipzig, iiJ-.{°. F. Ehcrart Mambach
en a inséré 1111 extrait dans la traduc-
tion allemande de Niceron ( t. xvu;,
à la place de la ^ticc sèche et insi-
gnifiante qui se trouve dans le vol.
xxix de l'original français. Cette mê-
me Vie a serxi à Schrœck pour la
Notice biographique qu'on lit dans
ses fies des savants célèbres. S-i..
S1XKKNDORF [ l-VuMiic-flf-
won , comte dl ; , f< M -maréchal , îa-
quit > i(i Juillet i<>73,à Ka nig»bcrg,
eu Francotiie. Il n'avait que deux ans
lorsque son pire, conseiller de guerre
du due de Saxe-Gotha, mourut Son
oncle (f\ Part, pitrcd. ) se chargea
(i i'rX'.r frnf.i'Mr rfr Sri kmrj >r| imnr intrinii li-
re rf.11»» fa j'ii^nr 4ikni..ii \f ]f ■ li- tlimr i\** (n<«
»l de» Ut m* nr fui |ii« hiiirnitr . ma** HIr ■ il»
r«"»»«'U\ *!'• r H'ptlM :itfi' .||«rt* f >ti *j|| f|uV lût-
• inir* lilfrr.tto ■»' f-m»\r ]a tu* luf i|ii «• «-»
flin<«l« v I . Mol »*fT ;. V- ...
4t| ' SET
de son éducation . ainsi que deceDede
son frère. En io83 , ce digne parent -
envoya ses deux, neveux, à Zeitz, où
Ccllarius était recteur. Ils logèrent
chez ce savant , et le suivirent
h Mcrsebourg. Ce fut d'un tel maî-
tre que les deux, frères reçurent les
premières leçons. En 1GS9, ils se
rendirent à l'université de Iéna; et
comme leur oncle les destinait à la
carrière de la diplomatie, pour la-
quelle on exigeait alors des études
suivies , il les mit sous la direction
d'un habile jurisconsulte , le baron
de Lincker. L'instruction écrite qu'il
remit au gouverneur de ses neveux ,
a été publiée en 1702, à Halle :
c'est un morceau digne d'être lu.
De Icna , ils furent envoyés à Leip-
zig , pour y achever leur cours aca-
démique ; après quoi l'oncle les
prit encore chez lui, à Meuselwitz,
où il leur donna des leçons de droit
public et de politique. Ayant été
nomme', en iGc)>. , chancelier de l'u-
niversité de Halle, il se fit suivre
par ses neveux , qui devaient y fré-
quenter encore les cours de Stryer
et de Thomasius ; mais la mort d un
si digne protecteur dérangea ce plan.
Le cadet de ses neveux, objet de cet
article, alla finir ses études à Lcyde,
où il soutint, en 1693 , sous la pré-
sidence de Vitriarius , une thèse : De
pactis successionis tampublicis quam
yrivatis. Renonçant dès-lors à la car-
rière politique pour l'état militaire,
auquel il s'était préparé par l'étude
des mathématiques, il servit comme
volontaire dans l'armée prussienne,
et se rendit ensuite à celle de l'empi-
re, que commandait le margrave de
Bade. Il y fut d'abord cornette, puis
lieu louant de cavalerie dans le con-
tingent de Gotha. Mécontent de
l'inaction où resta l'armée dans les
campagnes de 1G94 et 1G95, ildon-
SEC
na sa démission, et se mit en root*
pour la Morée , avec l'intention de »
servir dans un réciment wurtember-
ceois à la solde de la république de
Venise, où on lui avait promu «ne
compagnie. Mais le margrave de
Brandebourg-Anspach , qu'il rencon- *
tra a Venise, le détourna de ce pro-
jet, et lui offrit une place de capi-
taine dans Je régiment qu'il levait
pour le service de l'empereur, y
mettant pour condition qu'aupara-
vant SeAendorf l'accompagnerait
dans un voyage qu'il allait faire en
Italie. . Ainsi , le jeune Seckeodorf
jeut occasion de voir Florence , Bo-
rne et Naples , et d'acqne'rir des
connaissances utiles. An 4Ks de
juin 1697, il joignit, comme capi-
taine, l'armée, dont le quartier-gé-
néral était à Muckensturn; mais la
paix de Ryswick termina bientôt les
hostilités. A l'exemple de plusieurs
princes d'empire , le margrave mît
alors son régiment a la solde de
l'empereur, pour servir contre les
Turcs ; et , en 1G98 , Seckendorf joi-
gnit l'armée du prince Eugène. Ce
fut alors qu'il épousa une demoiselle
de Rohcnwarth , qui , pendant cin-
quante-huit ans fut, dans la bonne et
la mauvaise fortune, sa compague fi-
dèle, mais ne lui donna pas d enfants.
La paix de Carlowitz, conclue l'année
suivante, priva de nouveau Secken-
dorf des moyens de se distinguer. 11
revint avec son régiment à Anspach,
et le margrave lui accorda le grade
de major. Enfin la guerre pour la suc-
cession d'Espagne lui offrit, en 1701,
des occasions de déployer son ar-
deur militaire. Nommé beutenant-co-
lonel des dragons que le margrave
fournit aux états-généraux, il assista,
en cette qualité , aux sièges de Venlo,
de Stevensvert, de Buremonde et de
Liège. En 1704 , 3 fut envoyé, par
SEÛ
ttogh, pour préparer les sul>-
s des alliés qui allaient tra-
» cercles d'empire , pour se
en Souabc, à farinée irapé-
mmandée par le prince de
et porter aux Français des
érisife. A la bataille ac Hoch-
1 commanda son régiment,
illit les plus grands éloges de
de MarlWough et du prince
, dont l'amitié lui fut des-lors
Sa troupe prit ce jour-là
«peaux français. Au corn-
ent de 1H05, Seckendorf,
colon* 4 , fut chargé de la dé-
1 pont de la Moselle, à Conz,
maintint contre des attaques
^ Il se distingua encore à la
es hgnes de Hildeshcim ; et
suivante il assista à la La -
e Ramillies. A la prise de
qui précéda la bataille d'Où-
, les Français , voyant l'im-
ité de résister, posèrent les
devant Seckendurf, plutôt
* rendre aux Auglais. Au fa-
égede Lille, il lit le service
»r de 1a tranchée , et reçut
s blessures. Après la cajvitula-
f prince Eugène le désigna
mmandant de la place; mais
>loi fut donne par faveur
réature des ctats-généraux ;
endorf se lit transporter à
rs, pour se guérir de ses blcs-
luguste I". , roi de Polo-
i, sous le nom de comte de
avait assisté au siège de Lil-
mt engage à entrer à son scr-
nomma major-géncral; mais
La bataille de Pultava mit lin
rations de l'armée saxonne ,
orfeut le loisir défaire, com-
ntaire, la campagne de Fia n-
709 f et il fut présent à la ba-
: Nalplaqutt. Le roi Auguste
ugmenté, en 1 7 10 , le corps
SEC
4*5
auxiliaire qu'il fournissait aux états»
généraux, Seckendorf prit part à la
campagne de 1710, dans les Pays-
Bas , et l'année suivante il comman-
da une garnison de quinze mille hom-
mes à Louvain. En 1 7 1 a, il eut ordre
de se rendre à la Haye, comme mi-
nistre plénipotentiaire de Pologne;
et l'année suivante, il marcha sur
Varsovie , à la tête des troupes saxon-
nes, pour apaiser des troubles civils*
L'année suivante , il les reconduisit en
Saxe, où il obtint le grade de lieu tenant
général. Ce fut en cette qualité qu'il as •
sis ta , eu 1 7 1 5 , au siège de Stralsund,
sous les ordres du comte de Wacker-
barth. Le 5 décembre, il commanda
l'assaut de la contrescarpe ; et le roi
de Prusse fut si satisfait de sa con-
duite, qu'après la prise de la place,
il lui donna une bague en brillants.
Depuis longtemps , le prince Eugè-
ne cherchait une occasion de faire
entrer Seckendorf au service d'Au-
triche; enfin, le 10 mai 1717 , il le
fit nommer feldrmaréchal-lieiitenant
et colonel du régiment d'infanterie
que le margrave de Braiidcbotirg-
Ansnach fournit à Charles VI. Sec-
kendorf joignit l'année du prince
Eugène, devant Belgrade; et c'est k
lui que, dans la fameuse journée du
1 (> août , ce général confia la garde
de ses lignes et le commandement de
sa réserve. En 1 7 1 8 , il fut envoyé
en Sicile , avec quatre régiments ;
mais une tempête dispersa la flotte
qui le portait , et ce ne fut qu'après
bien des contrariétés qu'il renforça la
garnison de Milazzo , et mit cette
place en état de se soutenir jusqu'à
l'arrivée du comte de Merci. Secken-
dorf commanda ensuite 4&ie expédi-
tion contre l'île de Lipari , dont il
s'empara; et il contribua à reprendre
sur les Espagnols différentes villes
de la Sicile. Quoiqu'il fût blessé, on le
4i<;
SEC
chargea , à cause de sa connaissance
des langues française, anglaise et la-
tine, de se rendre, au mois de mai
1 720 , auprès du marquis de Leydc,
afin de négocier la convention, par
laquelle les Espagnols évacuèrent Fi-
le, (le fut pendant son séjour en Si-
cile , qu'il reçut le diplôme de comte
de l'empire. A son retour, il passa
1>ar Vienne , et obtint de l'empereur
a permission d'accepler le gouver-
nement de Leipzig , que le roi de Po-
logne, électeur de Saxe, lui avait ré-
servé. Seckcndorf envisageait cette
place comme une espèce ac retraite
où il pourrait se reposer de ses fati-
gues dans la société des gens de let-
tres, qui se trouvent réunis à Leip-
zig, et en même temps veiller à l'ad-
ministration de ses terres, situées
dans le voisinage. Il ne jouit de ce
repos que j usqu'au mois d'août 1726;
et ce fut là qu'il reçut le crade de
général-fcldzeugmeistrc impérial. Les
traités de Vienne et d'Herrenhau-
seu, en 17^5, avaient divisé toute
l'Europe en deux partis. D'un coté
on voyait l'empereur, l'Espagne et
la Russie; de l'autre, la France,
l'Angleterre , les états-généraux , la
Prusse, les puissances du Nord et le
landgrave de Hcssc -Casse!. Tout
annonçait une guerre générale. Dans
ces circonstances , il devenait très-
important pour l'Autriche de déta-
cher de la ligue d'IIerrcnhausen ,
le roi de Prusse, qui avait une belle
armée et un trésor rempli. La cour de
Vienne jugea que personne n'était
îlus propre à cette négociation que
e comte de Seckcndorf, pour lequel
Frédéric Guillaume Ir. avait conçu
une estime particulière pendant ses
campagnes de Flandre, auxquelles ce
souverain avait assisté. Le talent de
Seckendorf , de cacher beaucoup de
Lttcsse sous l'apparence d'une grande
1
SEC
franchise, devait réussir a cette
11 fut , en conséquence , envoyé
lin , comme ministre plénipota
de l'empereur. Jamais mandat:
répondit mieux aux vues de soi
mettant. Ayant à faire à un mon
d'un caractère franc et loyal ,
d'une humeur bizarre, le nouve
nistre chercha à lui complaire rw
les moyens , et il parvint à gag»
estime , on peut même dire soi
lié. En se donnant l'air d'appi
les vues du roi , en lui fouir
pour ses gardes des hommes
grande taille , en flattant ses pa<
et surtout en l'entretenant dans
poir d'acquérir , par l'appui de
pereur , le duché de Berg , Jor
il avait des prétentions , Sccki
sut affermir l'attachement de 1
rie Guillaume pour la maison
triche , et il acquit à Berlin tu
fluence qui le fit regarder o
le fa von du roi. C'est l'cpot
plus brillante de sa carrière
ma tique. Les négociations doni
chargé étaient aussi impor
que multipliées , et elles embras
une grande partie de l'Europe.
fitant de 1 aversion que Fr
avait pour son beau-frère ,
d'Angleterre , il le détacha delà
d'Hanovre, et lui persuada 1
gner, le \i oct. 1 7^-7, le famcu
té de Wustcrhausen , par leq
surprit la bonne-foi du roi , en !
sa nt des promesses illusoires.
que le roi de Prusse s'a port
pièce où il était tombé, Serkt
fut encore as:>cz habile pour
ser son ressentiment. 11 parvi
me à lui faire signer un ne
traité d'alliance , qui fut trè
a l'empereur lorsque FEî
l'abandonna pour se réunir
France et à l'Angleterre. Voul
plus en plus entretenir la niés
SEC
c le roi de Prusse et ion
, Seekendorf fut charge de
le projet d'uu double ma-
prince royal de Prusse
îrinresse Amélie d'Angîe-
11 prince de Galles avec la
du roi de Prusse. Lcsdcu\
nglcterrc et de Prusse s'ef-
en vain d'amener cette
mille; Frédéric Guillaume
lesirait ; mais les intrigues
dorf furent plus puissantes
►ir des parties iutéressées :
c alors conclure le mariage
oude fille du roi avec le
de Brandebourg- Auspach,
ngé dans la crapule la plus
«pendant il se présenta une
rir Scckeuaorf, d'agir
loyauté' et de noblesse.
royal de Prusse , pousse à
les mauvais traitements de
avait essayé de s'y soustrai-
• dans sa fuite , il fut traduit
i conseil de guerre , préside
ui-inéinc, qui voulait le faire
îrâinort: mais lemon:inp:c
de la part de plusieurs juges,
sition à laquelle ou ne s'e-
tendu ; et cette opposition ,
iiit4Tveutiou de Seekendorf,
•mit une lettre autographe
ouverain , sauva le prmee
it un jour être si funeste
'lie. ( V. F h l' n h h i c; 1 1 ,
k) ). Toutes les iu>truc-
avait renies Seekendorf ,
à fomenter des imsiutclli-
ins la famille royale, mais
à faire couler le s:mg. Le
jyal ayant perdu l'espoir
• une princes.se d'Andc-
ira s unir a une princesse de
Mmrg, nièce et héritière de
rice Elisabeth ; mais cette
convenait nas davantage a
c Vienne ; Seekendorf Li Gt
SEC
4i7
enfin manquer ; et le prince royal fut
obligé d'épouser une princesse de
Brunswick. Bientôt l'empereur , que
l'Angleterre avait si cmcilemenl otTeu-
sé par le traité de Se ville, devint l'ami
de cette puissance par le traité Se
Vienne ( 16 mars in3i ). Cet événe-
ment réveilla dans le cœur du roi de
Pnisse , sur la bonne foi de Charles
VI , des soupçons que rien ne put
cilacer par la suite. SeAciidorf,
voyant (pic le fruit de ses intrigues
allait lui échapper, crut rétablir l'a-
mitié des deux monarques, eu les inci-
tant personnellement en rapport l'i-a
avec l'autre. L'eutrevue eut lieu t !c 3 1
juillet i«3îi , àKladnm eu BoiicW,
en présence de Seckciuioi-f ; mais e/r
fut peu remarquable et n'eut aucun
résultat important : les deux mo-
narques étaient de caractère trop op-
posé pour se convenir. Vers la lu
de i^ti8 , Seekendorf fut envoyé a
Dresde, pour négocier une allia un*
avec Frédéric Auguste. O monarque,
nourrissant le projet d'un partage
delà Pologne , qui l'eût rem lu maît.r
d'une partie de ce pays , penchai:
pour s'allier avec la France, aiiu
de détruire, par le secours decet:*-
puissance, la pragmatique saiuli. u
autrichienne. 11 éluda donc, sous <h-
vers prétextes , les propositions d-
Seekendorf, et cette affaire eut en-
core pour le négociateur un aiiin*
désagrément : le ministre de Sa\c ,
comte de 11 ovm , était accusé par le
c ibinet de Vienne de trahir le serre t
des négocia lions en faveur de rein
de Versailles. Seekendorf eut onî.e
d'en parler; mais le roi de Poloçre
prit le parti de son ministre; et il e i
résulta un système de récrimina Ii'om,
sous lequel la cour de Save cacha s •
malveillance , et qui mit fin à la i .-
gociati.ui. lui 17 il, Seekendorf fut
chargé d'une mission extrannlinaii e
•1™
4 iB
SEC
à Copcnjinerue, et il conclut une al-
liance de l'Autriche, et de la Russie
avec Christian V. Sans quitter son
poste d'ambassadeur à Berlin, il con-
clut encore vers le même temps des
traites de subsides avec les ducs de
Saxe, le margrave de Brandebourg et
le landgrave de Hesse-Cassel. Il négo-
cia aussi avec le ministre des États-
généraux, l'accession des Provinces-
Unies au traite de Vienne, du 1 6 mars
i -j3 1 . Cependant il existait en Prus-
se un parti puissant contre le systè-
me autrichien : ce parti profita de
quelques absences de Seckcndorf,
pour réveiller les soupçons contre le
cabinet de Vienne; mais on ne réussit
pas à ébranler sa confiance dans le
ministre impérial , dont il ne cessa
de louer la probité et rattachement
pour sa personne. Vers la fin de
1^3^ , fut signé, à Berlin , le Traité
de Lœwcnwoldc , auquel Seckcu-
dorf eut une grande part , et par le-
quel la Russie, la Prusse et I Autri-
che convinrent déplacer sur le tronc
de Pologne l'infant Emauuel , frère
de Jean V, roi de Portugal. La Cour-
lande devait être donnée à un prince
de Prusse ; Frédéric - Guillaume la
destinait à M>n fils puîné. Cette der-
nière clause ayant relarde' les ratifi-
cations de la Russie et de l'Autriche,
les. intrigues de celte cour et la vio-
leiice de la Russie conduisirent Au-
guste 111 sur le troue de Pologne.
Frédéric - (îuillaumc , mécontent de
l'une et de l'autre puissance, refusa
de prendre part à cette injustice. Sa
lovante ci son intént lui faisaient
pieiner IVccïioii régulière de Sîa-
nisias Krr/.inxki. Après la chute de
re prince , i! lui accorda un asile en
Prusse; et ni les o lires avantageuses
de l.i Rîismp et de l'Autriche, ni l'as-
eeudant que Seckcndorf avait pris
sur lui , i;e purent l'engager à le li-
SEC
vrer à ses ennemis. Ces événements
avaient beaucoup refroidi son zHc
pour la maison impériale; et le mô-
me prince qui avait oilcrt de marcher,
avec quarante mille hommes, sur le
Rhin, si la France attaquait l'Em-
pire, voulut à peine fournir le corps
auxiliaire de dix mille hommes, au-
quel il était tenu. Seckcndorf avait
obtenu, en i^3i , le gouvernement
de Philipsbourg; mais l'empereur ne
le lui avait accorde qu'à condition
qu'il resterait à Berlin. Vers le mê-
me temps , la diète germanique le
nomma gênerai de cavalerie. Enfin,
la guerre ayant éclate, le prince Eu-
gène demanda qu'il fût appelé à l'ar-
mée. 11 conserva néanmoins son titre
d'ambassadeur à Berlin , et continua
de traiter personnellement avec le roi,
qui se rendit aussi à l'armée. Il trou-
va Parmccdu Rhin dans un très-mau-
vais état. Les électeurs de Cologne et
de Bavière, et plusieurs autres prin-
ces, avaient refuse' leur contingent
Maigre' son respect pour le prince
Eugène , Seckcndorf fut très-inécon-
tent du rôle passif que les armées al-
lemandes jouèrent dans les campa-
gnes de i *j3 § et i^35; et il attribua
leur immobilité moins à la faiblesse
des moyens dont ce général pouvait
disposer, qu'à son âge, qui paralysait
tout. Pour l'empêcher de retournera
Berlin, ses ennemis lui firent conférer
le commandement de Maïence; et.
sous prétexte de son absence , on
chargea le prince de LichtcnMciu d'u-
ne mission extraordinaire en Prusse, j
a lin qu'il tàchàtdele supplanter dans J
l'esprit du roi, et de découvrir s'il
n'y aurait pas dans sa conduite quel-
ques motifs pour le faire di -gracier.
INIais le roi ne vit dans ce changement
qu'une preuve que les sentiments de
l'empereur, à son égard, n'étaient
plus les mêmes; et il repoussa tout ce
SEC
^tri lui fut propose par Lichtcnstcm.
Cependant l'espère d'exil où l'on te-
rnit ScckcndorPà Maïence, fut tres-
boAorable. On l'y chargea d'exécuter
les projets les plus importants , et
tnênie (le commander l'armée en
l'absence du prince Eugène. A force
de représentation*, il obtint l'ordre de.
ma relier, â la tetè de quarante mille
hommes, pour expulser le maréchal
deCoi«nv et le comte de Uellisle des
pays situés entre la Moselle, la Meuse
et le Rhin ; et il exécuta trcs-licurcii-
sement cette opération , gagna le
combat de Clauseu, qui lui lit beau-
coup d'honneur, et prit son quartier-
général à Trêves. La conclusion de la
paix , dans la même année, vint met-
tre fin aux hostilités. Comme le mé-
contentement était devenu très - vif
entre les cours de Vienne et de Ber-
lin , et que Seckenlorf n'aurait pu
remplir ses anciennes fonctions da us
celte Tille qu'avec beaucoup de diffi-
culté , il songeait à se retirer dans ses
terres pour y passer ni paix le reste
de sa vie, daus des occupations
littéraires; mais la cour de Vienne
résolut bientôt de recommencer la
guerre avee la Porte, daus l'espoir
de se dédommager , par des conquê-
tes du coté de l'Orient , des provin-
ce* qu'elle venait de perdre en Italie.
&«jr son lit de mort , le prince Eugè-
ne l'avait désigné à Charles \ I pour
Hi succéder, .1 moins , dit-il. que la
révision n'\ forme un obstacle. Dès
qu'rJigrne eut fermé les yeux . l'em-
pereur appela en cflét Seckendorf â
Vienne, et \v chargea de faire une
tournée en Hongrie , 'pour inspecter
l'armée et les forteresses, i^ général
rendit un compte exact de IVt.il pi-
ï loraliledaus lequel d axait tout troii-
! ^é . et il indiqua ouvertement te> eau-
' nés d'un si grand mal. Celte franchise
Wi fit des eimeuiis de tous ceux dont
i
SEC 4*9
la négligence ou la cupidité avaient
amené le dénuement qu'il avait si-
gnalé. On persista néanmoins dans la
résolution de faire la guerre. Secken-
dorf, nommé feld -maréchal , eut le
commandement de l'armée. Il arriva
le 1 1 juin à IJelgrade; mais les pluies
exrcssi\c.s avant fait déborder toutes
les rivières, il ne put agir que le 29.
Lcsprincii>cs semblaient exiger que la
première opération fut dirigée contre
AViddiii ; et cette entreprise avait été
arrêtée daus le premier plan : mais,
par des motifs que Seckendorf lit ap-
prouver par un conseil de guerre, il
<c dirigea sur Nissa ; et , après une
marche de vingt-huit jours, il arriva
devant cette place , que les Turcs
évacuèrent le 'à 5 juillet, I /empereur,
â qui il rendit compte de cette expé-
dition, approuva sa conduite. Cepen-
dant la campagne tourna entièrement
au Sédiment de l'Autriche. lies opé-
rations du prince Jlildbourghaiiscn
et de Wallis , qui agissaient séparé-
ment eu Bosnie et eu Yalakic, n'eu-
rent que de mauvais résultats. Sec-
kendorf détacha le feld - maréchal
Khéveuhuller pour former le siège
de Widdin , et s'allaihlit par là con-
sidérablement ; mais taudis que ce
gênerai , qui était son ennemi per-
sonnel, exécutait mal ses ordres , et se
faisait battre par les Turcs, Secken-
dorf sc\it lui-même réduit à une inac-
tion funeste, par les nombreux déla-
cliemeiitsqu'ilavaitetéobligéde faire,
et par le mauvais état de son année,
l.'u lâche commandant ayant rendu la
place de Ni>si aux Turcs, le feld -
marérlial fut ohîigédcse retirer der-
rière la Save. Ses ennemis ne ta niè-
rent pas â r.ici user de tniis rrs mal-
heur*; cl 'euiot de trahison fut liante-
liiei.l |>|-f lieu' é. |«e jésuite Neikhaidt
parla en eh a ire r outre le "rnrral hr-
rrtitjiic; et le faible Charles VI signa
4'2'ci SEC
sa destitution. Scckcndorf revenait
à Vienne, lorsqu'il reçut ordre. , aux
porte* de cette ville, de se rendre
aux. arrêts ; et bientôt on envoya à
son (1- inicile un major avec deux
mvis -nlïiriers eî douze soldats pour
le garder à vue. Sa femme eut seule
la jîeruii.vsio.'i de s'enfermer avec lui.
Bientôt on lui communiqua un acte
< L'accusation , fonde sur huit princi-
paux chefs. Dès le troisième jour, il
y lit une réponse victorieuse ; ce qui
n'empêcha pas de créer une commis-
sion ,qui lui fit encore subir plusieurs
interrogatoires. II se justifia sur tous
les points, sans même se prévaloir des
ordres secrets qu'il avait reçus de
l'empereur; et le feîd - inaréchal de
Uarrach. président de la commission,
déclara n'avoir rien trouve de repré-
hcnsiblc dans sa conduite : mais ses
ennemis ne perdirent pas encore l'es-
po'r de le fa ire au ni («in s condamner à
une prison perpétuelle. On organisa ,
à plusieurs reprises, des émeutes po-
pulaires contre le prisonnier. La gar-
de fut obligée un jour de tirer sur
les mutins; et ces scènes scandaleuses
.servirent de prétexte pour obtenir de
l'empereur un ordre de transférer ail-
leurs le prisonnier. Ou le conduisit
au château de (îratz , où il fut d'a-
bord >évèrcrnent enferme', sau* qu'on
permit à la comtesse de partager sa
prison. Ces ordres avaient été uu peu
adoucis; et Ton espérait même de
Charles VI une réhabilitation abso-
lue , lorsque ce prince mourut. Les
premiers jours du règne de jVTarie-
TheivM! furent marques par cet ticte
de justice; et , après trois ans de dé-
tention, Seckeudorf fut rétabli d.":m
toutes ses charges. Après avoir re-
mercié en personne la jeune reine et
son époux , il se rendit dans sa terre
de Meuscluiî/.. puisa son gouverne-
ment do Philip «Ixairg . qu'il Inriva
SEC
dans un très-mauvais e'tat. Maigre la
décision de l'impératrice, le çramV
duc de Toscane supprima , on r.esait
pourquoi , du tableau , le traitement
de feld - maréchal dont SccLnidorf
avait dit jouir. Celui - ci ne put pas
même obtenir le paiement de plus de
jCcnt mille florin qui lui étaient dus
pour ses appointements. Cette sévé-
rité' ou cette injustice parut briser
tous les liens qui rattachaient à l'Au-
triche ; et il oll'rit ses servi ces à une
autre puissance. Brûlant de trouver
une occasion de se réhabiliter par
de nouveaux exploits , son titre de
gouverneur de Phihpsbotirglui four-
nit un moyeu d'entrer au service
de Charles VII , et il envoya sa
démission à Marie-Thércse. Nomme
fc!d-maréchal et conseiller intime do
nouvel empereur et électeur de Ba-
vière, avant de se mettre à la tète
de l'armée de ce souverain, il se ren-
dit à Dresde et à Berlin , pour y af-
fennir ses alliances. Frédéric II, ou-
bliant ses ressentiments , le reçut fort
bien. La campagne de 174? ayant
mal commence pour l'empereur, qui
y fut dépossédé de la Bavière , Sec-
kccdorf prit le commandt ment de
l'armée ; et, le G septembre, il iit sa
jonction avec le maréchal de Saxe,
qui commandait l'armée française.
Mais au bout de peu de jours, ce
dernier se sépara de nom eau des un-
J)ériaux pour se réunir au inarrïtal
IcMaihVhois, laissant à Seckewlff
le soin de reprendre la Bavière, ce
que celui - ci exécuta avec le plo*
grand succès. La campagi'ede 174»
ne fut pas aussi heureuse pourlVo*
perrur. Svii gênerai Minuzzî a\J6t
été défait à Simbach par le prin-
ce de Lorraine, l'armée française
abandonna Charles Vil d'itue maniè-
re peu généreuse , et se retira sari*
rive gauche du Rhin. Dès-lors il n*|
I
SEC
trc parti ⠜ malheureux
ic de capituler avec ses en-
Sccketidorf fut charge de
•le négociation. Le s*? juin ,
couvent de Nicder-Schan-
conférence avec le prince
et avec son ennemi person-
nte de Khévenhuller. Ma-
■se exigea impérieusement
m de la Bavière , et n'ac-
i de ce qui lui fut demandé,
elle promit de ne pas atta-
troupes bavaroises , tant
resteraient tranquilles en
rc. Scckendorf se retira &
igen , où , par une sorte do
gement des humiliation*
t su! lies , il eut l'honneur
île par le grand Frédéric,
ut plus servir Charles VII
ce , il voulut du moins em-
our lui ses talents de né*
, et fut envoyé a Dresde
er la cour de .Saxe: il trou-
ne il le dit dans sa cor-
îce , qu'on avait resserré
f entre Vienne et Dresde ;
ut pas été dillirile, ajonîc-
ronipre, si Ton s'était servi
fitrtc nui dissout le fer. Le
•usse I appela auprès de sa
, et convint avec lui des
l'union de Francfort, qui
(•lia ries Vil de nouveaux
in mois de juin , les Aulrt-
•ssèrent de reconnaître la
de Tannée iinpcri.ilc, qui,
►eize mille lnunines , occu-
amp près de l'iiilinshoorg,
doi f reçut onlre «le pa>ser
tour se joindre au maréchal
. malgré les représentations
it faites sur l'importance de
un sur la droite du fleuve,
ries é\cncmciits confirma la
le m*s observations. A peine
tle lorraine se vit-il déluir-
SEG
4>i
raesé du ooqis impérial mu avait
getrc ses opéra lions, qu'il effectua sou
Srojet de passer aussi le Rhin et
'envahir 1 Alsace. ]jc maréchal de
Coigni répara, autant que possible
la faute qifbn avait commise, en
forçant les lignes dé Wci«sembourg.
Scckendorf et son corps airent une
grande part à ce succès. Alors l'ar-
mée française se porta sur Haguo-
nau pour couvrir Strasbourg. Bien-
tôt après , l'arrivée du maréchal de
Noailles , avec nu renfort considéra-
ble, et la nouvelle de l'invasion delà
Bohême par le roi de ''russe , forcè-
rent le prince Charles d'évacuer
l'Alsace. Scckendorf, soutenu d'un
corps de troupes françaises, snîvit
l'armée autrichienne sur la droite
du Rhin. Le roi de Prusse aurait
voulu que , par des marches for-
cées, il coupât au prince Chai les
le chemin de la Bohême ; mais l'é-
Suiscmcnt de ses troupe* , et le défant
'a rgent et de vivM ne le lui permirent
pas t se dirigeant vers la Bavière,
il passa le Danube et le Lech , chas-
sant devant lui le panera! Autrichien
Bœnkl.iu , qui était charge de défen-
dre cette conquête. Le i(i octobre,
le fcld-inaréchal prit , pour la secon-
de fois , Mimicli , où remjMTCiir Char-
les Vil fit son entrée. Dès-lors Scc-
kendorf put , avec honneur, exécuter
sou projet de retraite. Le 1er. dé-
cembre 1 7 4 i » il se démit du com-
mandement, malgré les instances de
sou souverain. Sa gloire militaire, qui
n'avait souffert qu*aux-veu\ des per-
sonnes peu instruites , était rétablie ;
et, d'un autre coté, les désagrémeuts
qu'il avait éprouvés de la part de* gé-
néraux français et bavarois l'avaient
dégoûté du semer. Il n'avait pas en-
core quitté l.i Bavière pour se retirer
dans ses terres, b.rsque Charles VU
uiiimt. La «iiuatiou du \rmi élec-
4» sec -, sec
teurtruiluïsuccéda. devînt extrême- maison rTAntriche, cb i^56- Or
uiemcritiqTOaprèslecombatdePfàf- fn-ince n'avait pas encart pardonr
fcuhoffeii ,du 1 5 avril, où le cotes à Seckendori* le trait*' de Tnrssea,
auxiliaire français, commandé parle lorsqu'on. Tint lui dire qncecrieaK
général de Ségur, fut battu et obligé négociaient entretenait encore det
de se retirer en Sooahe^Sefkendorf correspondanets avec les ntanttn*
fut le premier 11m ' conseiller de h de Ma rie-Théri . et — ■*a
réconcilier avec la cour de Vienne, voyait des rena .. .■
Frédéric a accuse' le vieux maréchal ce qui était vr Le
de s'être laissé corrompre datif cette rieux envoie aussitôt
occasion, et d'avoir mû, sous les ment de hussards I
yeux de l'électeur, des pièces sup- cette troupe arrive
posées, qui annonçaient que le roi vieillard an moment dn
était sur le point d'abandonner sa *Shi : elle va le chercher
cause; niais Frédéric II était pasaiqn- l'entraîne tout tremblant et leçon-
né toutes les fois qu'il s'agissait de doit a^la citadelle de Maplcboui;,
Seckendorf; d'ailleurs de pareilles où on le reduiiit à une dure capuri-
piéces eussent été difficiles* forcer, té. Ce ne fut qu'on mois de maint-
et le jeune monarque se trouvait dans tant qu'on lui rendit la liberté, jw
une position telle, qu'il n'avait pas ce que Marie-Thérèse refusa deoâ-
d'autrepartààprendrequededeman-» vrer aune autre condition leprwe
der la paix. Seckendorf se chargea Maurice deDeuau, qui avant ev t"i
d'en faire faire les première» ouvert»- prisonnier de guerre ; et Freine
resparujidesescouains.etletraitéfiit obligea encore Scckeudorf a saiw
conclu à Fuessen.ssfra avril. François une rançon de dix mille rixcwàs.
Ier. ayant été élu empereur quelque Ne se croyant plus en sûreté ihn-
tempsapres, le comte de Seckendorf selwitz, ce vieulard se retira Inrat-
vitcemonarqueetsonépouseàFianc- wèinsdorf, terre de Frauconk, *p-
fort. 11 en fut très-bien accueilli, et il parlenant au baron de Botenku,
obtint d'être rétabli dans les charges qui avait épouse sa petite-nièce. Ce
qu'il a vaii possédées sous Charles VII; ne fut qu'au mois d octobre 1760,
ruais un ue lui eu paya pas les arréra- qu'il retourna à Meuse) witi , OÙ 1
gcs. Depuis ce moment , il vécut dans mourut, le a3 novembre 1763, as
la retraite à Menselwitz, où il s'oc- de quatre-vjngt-di\ans.Le}comtede
cupa de la rédaction de ses Mémoi- Seckendorf 1 1 était pas doué dW
res , et d'une curi-espoudance politi- heureuse physionomie : sa lèvre in-
ijiic très -étendue. En 1^54, il visita férieure, en se rapprochant du '
encore une fois son gouvernement de ton, présentait un aspect dencré»-
Pliilimbourg. Jusqu'à l'âge de qua- ble. Sa voix était un peu nasilbr-
viugtsaus.il jouit d'une santé par- de: mais il savait lui d<
i.iite :ni;iisayantcté frappé, en 1^55, inflexion douce et persuasive. Il éuil
d'un coup d'apoplexie, ses forces d'une taille moyenne; très • sobre,
physiques et intellectuelles conunen- quoiqu'aimant un peu le vinjd1»"
eurent à baisser. En inS-j, d perdît caractère grave , et simple dus s*»
son épouse , qui depuis cinquante- mauietes , d'étui n . -h
huit ans l'avait rarement quitté, habillements, quoique d'une éceaa-
Frcdéiic II attaqua de nouveau la mie fallait quelquefois juaqoll*-
SEC
«. Il était très-laborieux , d'une
oure éprouvée, et, ainsi qu'on l'a
ar l'esquisse de sa vie, trcs-ani-
11 x. Comme gênerai et comme
•mate, il avait un coup-d'œil
et pénétrant. Plus instruit que
upart des nobles et des militai-
le son temps , il écrivait li es-
le latin et le Ira lirais. Inde'-
ammeut des rcnscigueiacnts sur
cudorf, qu'on trouve dau.s les
loires de Schineltau et de Pu-11-
dans lesOKuvics posthumes de
éric, et dans les Mémoires de la
grave de Baymitli , il existe une
mauvaise biographie du fcld-
vh.d , rédigée par un de ses pa-
j, qui s'est cache sous le nom de
aminte : i ). Elle a eu deux edi-
>,en i-j3Set 17 3ç). L'auteur était
lal instruit 9 qu'il a confondu son
is *i\cc le baron Louis dcScckcn-
', brigadier au service des états-
r.iu\, moitcu 1 708. Une seconde
tirée des papiers mêmes du feld-
cclul, fut publiée sous le voile
anonyme, en 1 790, .} vol. in-8°.,
le baron Thérèse de Seckcu-
\ son petit-neveu. S — l.
1:c;KKM)01\F ( Ch vrus-Sicis-
» , baron ni. ) , de la même fa-
e que les précédents, naquit à
mgrn, le :>.*» novembre 17*1»
î uiii:i>trc-d\;Ut du margra\iat
Bi\rcutli. Après avoir fait ses
les, il fut place, comme cham-
.111 , à la cour (h* Weimar, qui
1 me ru nit alors, sons les auspices
a ducheve Amalie 'J*. A m u.h; \
1 vmir le point de réunion des
tains les plus célèbres de l'Allc-
»iie. Il <oii( nurut, a\cc plusieurs
unies de lettres, à mettre au jour
I ■» <Hi%r4/r, r«rit tn 4ll'iiMi»l. ol'Vr rt-
«i-f 'l>* •<• la f • |>r « • ■ri:'» «lit • Iu«'<mi rili" l ■• f|* -
>t-i||«'in«i 1"., duut lu ;-clln|-.r T **l tup«-
SEC
ixi
les richesses, encore peu connues
alors en Allemagne , de la littérature
espagnole et portugaise, et fut l'au-
teur de V Essai d'une traduction de
la Lusiadc de Camoëns , et d'un
Fragment de V Histoire de Grena-
de. 11 publia plus tard Y Histoire de
Thonagësëe ou la Roue de 'la For-
tune , des Poésies , et quelques Ou-
vrages dramatiques. 11 fut nommé ,
en 1784, par Frédéric II, second
ambassadeur de Prusse auprès du
cercle de Fraucouic : il mourut, à
Auspach , le 'à(î avril 1 78J. — Sec- 1
kendork ( Léon , baron de ) , poète
allemand, de la même famille, né à
Wonfuit, eu 1-7'J, mort à Ebers-
ben* , dans la Haute-Autriche, le G
mai 1809, s'occupa, de bouue heure,
de poésie et de 1 étude des aucieus ,
pendant sou séjour dans les univer-
sités de Gottinguc et de léna. Ces
dispositions acquirent un pluV grand
développement, lorsqu'ayaut etéjiom-
mç assesseur à la cour de Wci-
mar, il entra en relation avecWie-
land, Goethe, Schiller et Herder. Ce
fut à cette époque qu'il publia les
Fleurs de la Poésie grecque , Wci-
mar , 1800 , et le Cadeau du nouvel
An pour Wcimar, 1801. Il quitta
ce séjour en 180M, et fut nommé
chamlicllan à la cour de Wurtcm-
Inrg , et conseiller du gouvernement
à Stuttgard. S 'étant trou>é compro-
mis daus une accusation de complot
politique, il fut enfermé au château
de la Solitude, et plus tard à Asbcrg.
Au commencement de la guerre île
i8o">, l'avant-garde autrichienne ,
dont l'un de> chefs était son oncle ( le
général d'artillerie baron de Set kcu-
dorf ; vint mettre un tenue a sa cap-
ti\ité. 11 se retira en Fram «»nic , au-
près de sa famille, et s'ortupa uni-
quement de travaux liîtérairts. Il pu-
blia deux Jliiicnachs des Muses,
H
4*4 SEC SEC
RattsboniHu 1806 et 1807. S'éftant Partout ou passa Jean Second,» 3
rendu & Vienne , pour y soigner son yh les hommes les plus marauautt ,
frère malade , il y entreprit , af)w et contracta d'honorables liaisons
sofa ami Stoll , un journal littéraire avec eux. Son goût pour les voyages,
très -remarquable , sous le titre de joint ait désir de se former eux af-
Prométhéd, dont la publication fut filtres , lui fit accepter, peu après,
h'errompue par la guerre de 1807. les fonctions de secrétaire intime
Seckcndorf plein d'enthousiasmepour de l'archevêque de Tolède. Sefaira
Landwehr de Vienne. Il suivit le l'emmener dans son expédition
corps dfarmee du général Hiller , et tre Tunis , en 1 534-11 tut aussi 1
se trouva , à Ebersberg , avec les tion de lui donner une mîssien'lm-
qnatre bataillons de la Landwehr de portante k la cour de Rome ; mais b
Vienne , qui se couvrirent de gloire climat brûlant de l'Afrique «fait al •
dans ce combat mémorable. Ce fut tere la santé de Jean Second : 3 re-
lu que Léon de Seckendorf obtint tourna dans ses foyers , et %*j atta-
une mort qu'il avait souvent desîree, eba k la personne de 'George d'Eg-
prudence et dans la haute magistra* 8 octobre i536 , n'ayant pas
ture ( Voj. Evzb abdi , XIII , 53g ), vingt-cinq ans. II est peu de célébrités
reçut une éducation digne de sa nais* plus étendues et moins contestées que
sauce. D'excellents maîtres l'initié» ta sienne ; et cette célébrité n'est fou-
rnit , dès race le plus tendre, k la dee (pic sur un petit nombre de poésies
connaissance de la littérature ancien- erotiques dans la langue de l'ancienne
ne. Il montra aussitôt un goût pas- Rome. Mais quelle imagination riche
sionné pour la poésie latine, dans et riante! quelle suavité de pinceau !
, _. _ __ _^ __ ^ _„_„_ „„ ___„_ y J,^—..
nom de tresfratres Belgœ ( Voy. être n'cst-il pas exempt de quelque
ÏWaiuus et (jrudius ). Le père de afféterie ; mais est-on en droit de
Jean Second le destinant à la car- lui reprocher quelques taches effacées
rière où il s'était illustré lui-même , par tant de beautés , dans un genre
l'envoya faire son droit sous Alciat qu'il créa en quelque sorte? « Ses '
à Bourges. Il y reçut le bonnet de Baisers, a dit un homme de goût,
docteur, en i533. Son maître lui sont les élans rapides d'un génie ten-
mcnic et ses meilleurs condisciples le dre , voluptueux et passionné ; ries
reconduisirent ensuite sur le chemin de plus naturel , de plus animé que
de Paris . et le quittèrent enfin avec ses tableaux. On n'a pas à lui repro-
les plus vifs regrets. Jl fut de retour cher le cynisme de Catulle , mais
à Malines, où résidait alors son père, peut-être qu'il y conduirait. Ses
* au mois d'avril de la même année, peintures , quoique plus chastes que
SET.
du chautro dfi Vérone , sont
scion la plus vive d'une a me
respiic que l'amour. » Jean
cultiva aussi avec beaucoup
rès l'art de la sculpture : il
tit avec une grande perfection ,
croit même qu'il sculpta sa
'** première edi lion de ses poc-
Iraes J oui forment son prin-
itre à l'immortalité, parut à
tf chez lier m an Borculo , en
in-iïi (i). Elles ont été réim-
s un grand nombre de fois ,
vers endroits, soit sépare meut,
pc d'autres poésies erotiques ,
celles de ses frères Marius
dius, dé Manille, etc. Elles
it d'obtenir , en Hollande , les
rs du commentaire. Van Sau-
it déjà eu ce projet. II voulait
aur notre poète ce que Pierre
nn le second avait fait pour
ius : indiquer dans son auteur
étions des anciens, et signaler
liere de les imiter. Ce projet
'être réalisé par M. lîos-cl.a
ins une nom elle édition de
icrond , supérieure à toutes
res, Levdc , 18:11, i vclu-
-8°. Les Poésie* de Jean Se-
• composent de trois libres
es ; de ses Baisers ( Basia ) :
t au nombre de dix -neuf,
impter trois autres pièce.*» y
*s ; d'un livre d'Kpigramuips;
r» S*nvrriMi m c r«|-l'l* If rrrm-il riant
pa"ll d'Hiiia à I ryj*> . « h* r Ji«nh Mar-
I. in-ii, *-«Jifi<ni Mir L<|u< Hr il t * unti
hV*rm*rr digur d'fln- rap|Mirtcr. Icltc
i*>«id»ul a»n- \e Lmrut |.ru< «■• t|i- t'ariar-
I>r<.fiu* r\ d#* II<>fctrl>rrl., S« ri><-riu« m
■faa.n.r |«>nr intortnT *r. illii-ti # • prr-
■ r fini ••■ p-iMail mi tlfliiii* ri •■titrmmt
»»»"*• '*•» a»ail t-lapu* , dan. nr'^iin co-
*prrnw« qui |r«r hirrnf ^ijt r««i < « , aur
»»• df J«a*i Vri<md , jMHir l« • f<ii|iUiir
r» drN)ri<rriUV [In. ilifi rr *.*mI p.ur
». '.Tard l'rwnd . «Éju. | hi.t. ,,,■ ,p, t| a
• rr |,r,.«.. r...l.id.lil. i;-1*. •.. ,'• ï,
m%fr iir* <lr|«.|. |m| 4lil«. ■ « >|» an< f il |i- ,
• «•*•■ |i«r Uitri'irr, d^ii« -iii fjut.nrw
», t. s, p. V». ( V.,y. V arvcrtit. )
SEC
4*5
d'un livre de Pièces lyriques ou
Odes ; de deux livres d'Epîtrcs ;
d'un livre de Pièces funèbres ( Fa-
nera ) , et d'un livre de Sj Ivcs ou
Mélauges. Tout y est frappe au bon
coin; mais les Baisers se recom-
mandent par un mérite supérieur
et universellement reconnu. (îhrist.-
Adolph. Klotz a fait preuve de mau-
vais coût en contestant à Jean Se-
cond le taleut de la poésie lyrique; et
il a été bien réfuté par M. Peerl-
kamp , professeur à Lcyde , dans ses
Vitœ Bclgarum qui latina cannina
scripserunt, p. 3q et suiv. Dans son
article sur notre pcète, M. Peerl-
kamn fait connaître , d'après YAn-
ti-Klotzius de Pierre Burmann, la vé-
ritable raison du nom qu'avait adop-i
té l'auteur des Baisers. Il avait un
onde paternel du nom de Jean; pour
se distinguer de lui, il prit celui
de Jean Second (*.>.). Uuc épitapîie
touchante, que la mère, les frères et
les sœurs de Jean Second inscrivi-
rent sur sa tombe, dans l'abbaye de
Saint - Arnaud , à Tournai , ne fut
point respectée par les iconoclastes,
dans leurs fureurs sacrilèges (1 :>()()}•
il paraît qu'elle fut rétablie, ou rem-
placée, par Charles de Par, succes-
seur de George d'Fgmoud .dans
la dignité d'abbé de Saint-Amand:
On a lieu de croire qu'elle n'existe
plus. Les Poésies de Jean S**cond ont
élé traduites en français, par Simon ,
178(5, (Voyez K-.T. Simo* ) et
par Mirabeau l'aîné, 179O. Ses Bai-
sers ont été traduits ou imités dans
plusieurs langues. La traduction nue
Dorât en a donnée en vers français ,
, »' M. r»»fti>4'lia , dan* la l'r» lai r il«- •••n ••]•( ■<■••,
r*t«<f|iir «'ii «lciiilr irtlr «•••rtioii •!#» Hiiriu^iiii ,
p at l-i rj-M.fi c|iiil n a liuliepjjf tiim iiitlili«
i|r « r\ fine N . (| .u|<p<i.i |*lutt.| i|i,i d-tu* lit <\i\-
li-i.l rnfaiiU «lu'nit •* |hic di- u<>Hr |"mIc , il )•• i»
>ai| rti a%iiir perdu vu itu m-rn •!* Jnas t «t i|M*il
nUffùm et w**— k damer* et imkm.
4^G SEC
est faible et pale. Ce qu'elle laisse
à désirer a été accompli par M.
Tissnt (Paris, 180G, m- 12); Cet
heureux traducteur ne s'est pas bor-
ne aux Baisers ; il a rendu le même
ser\ ice aux Elégies de notre poète;
et le succès qu'il a obtenu n'a point
décourage M. Loraux, à qui nous
devons a us^i une bonne Traduction
libre , en vers , des ()d<*s , des Bai-
sers y du premier livre des Elégies
et des trois Elégies solennelles ,
c'est-à-dire de celles qwv. , tous les
ans , au mois de mai , Jean Second
eonsacraitau souvenir de ses premiè-
res amours , suivant le vieil qu'il en
a\ait fait ( Paris, 18 ri , iu-8°. )
M — ON.
SECONDAT ( Juan-Baptiste
fiaron dk ;, agronome, etiit le /ils
de l'immortel auteur de ï Esprit des
lois ; mais sa vénération pour la
mémoire de son père l'empêcha de
prendre le nom de Montesquieu, de-
venu si diilicilc à porter. 11 naquit,
en i~i(>,à M.irlliilliac, près de Hor-
deaux, et s'appliqua, «1rs l'enfance ,
à l'étude dc^ lettres et des sciences ,
qui tirent le charme de sa vie. Ayant
accompagne, en 17^*, l'abbé de
(lïiasio ^ /". ee nom ; aux eau\ de
IWrége, il prolila de celle occasion
pour visiter les Pyrénées , et faire
des recherches d'histoire naturelle
{Lettres J'amiL de Montesquieu , x\ ).
Il avait e'te' pourvu, de bonne heure,
d'une charge de conseiller au parle-
ment tle ('mienne , et il en remplissait
les devoir* avec autant «le /.c!c (pie
d'intégrité. Dans les loisirs que lui
l'iissait celle pince, il se délassait p.ir
des expériences de physique ou par
de> essais agronomiques qui tour-
u lient au prolit des paysans du voi-
sinage, Ij» respect (pi'il portail à la
m. "moire de son père était tel , qu'il
ne voulut jamais permettre que l'on
SEC
changeât rien à l'ameublement du
château de la Brède , ni à la biblio-
thèque, dont tous les livres furent
conserves religieusement dans l'ordre
où Montesquieu les avait ranges. 11 lit,
en 1 7 56 , un voyage en Angleterre, ou
il reçut un accueil dislingue des nom-
breux admirateurs de sou illustre pè-
re, et fut admis à la société royale de
Londres. A sou retour, il s'empressa
de communiquer à l'académie de
Uordcaux , dont il était l'un des
membres les plus zélés, le résultat
de ses observations 11 contribua beau-
coup à réveiller l'attention sur les
services rendus à l'agriculture par
Oiivier de Serres , dont il avait lu
l'ouvrage si souvent , qu'il le savait
par cœur. Effrayé des fureurs de b
révolution , il se décida , non sans
peine j à jeter au feu les :uan:i5i rits
de sou père , dans la crainte qu'on
n'y découvrit des prétextes pour in-
quiéter sa (amlle(J/rtg. enrychféd
i7</>, 1, 4°7 )• 1'° b-inui de Secen-
dat mourut à 15ordoa;i\, le 17 juin
179'i à Page de quatre-vingts ans.
S'il n'avait pas le génie de son père,
il en eut toutes les vertus. <t >c
montra, comme lui, humain, mo-
deste, laborieux , et ami des arts. Ou
l'a caramélisé fidèlement , en disant
qu'il était un philosophe pratique, à
la façon rie Montaigne. Les acadéir.ies
de .Nanci , de Pau, etc. , le comp-
taient au nombre de leurs associe*.
C'est à lui qu'un est mlcvabîe d? !»
public ationd', Irsaceet Isménie J *
Momk-vuiix ) et de divers Fi io-
nien l.s des ouvrages de son père. 1î>
dépcndainmcnl des Considénitiint
sur le commerce et la navigation d"
la grande lbetagne, trail. de Faa-
g'ais , 17J0 , iii-i'4 , 011 a de lui : I.
Mémoire sur l'électricité . Pin*.
17 |ii , in-Si>. ; c'est une réfutation^
la théorie que l'abbe Noilet [ J j».
SEC
votait de donner de cotte
c alors récente. II. Obser-
ie physique et d'histoire
swr les eaux minérales
nées, ibid. , i-po , in-i'i.
uvc des remarques ioteres-
les raines de la chaleur des
ina!es, et une description
la fontaine d'Aqs (1). III.
liions sur la constitution
rine militaire de France ,
it56. in-8° ; l'auteur y
* idée exagérée de nos res-
V. Mémoires sur l'histoire
du chêne ; sur lu résistan-
s; sur tes arbres forestiers
uienne ; sur les champi-
' paraissent tirer leur ari-
e pierre ; sur la maladie
•■ , en 1 77 1 ; sur la culture
\ne et sur le vin de la
Paris, 178:5, in-foî. de
avec quinze planches. Le
su r le cheue n'a rien de
ivec l'ouvrage de Duchoul
om ; sur le même sujet ,
iv l'un , suivant l'usage du
il a paru , n'est qu'une
-■il des anciiiis , tandis que
fonde sur l'observation de
. L'auteur fait connaifre
rtit trois espèces de chêne
s jusque là , dont l'un est
commun dans Je milieu de
qui cependant travail pas
é distingué. Il consacre
lies pour développer toutes
lies , depuis le tronc jus-
urs D.ui.s celui sur la vigne,
»ni'e la syiionvtnit de divers
i\es dans le Bordelais , et
projet d'une histoire coin-
ia \iguc, dais laqtii Ile il
SEC
4*7
■ni|>ruti r daii. le» */. #» . ir ■/•■ lit.
'l'I'ill ir, |* iKi'i. ri |i- Vnn >nr
rapprochera les noms des diverses
espèces de raisins cultives en Euro-
pe. Ce travail n'a point paru.
D — p — s. et \V — s.
SECONDO (Joskph -Marie),-
biographe , ne en 1 7 1 j , à Lucera ,
dans le rjyaume de S a pies , fit ses
études dans celte capitale, sons la
direction de Cusaiii, qui fut ensuite
nommé à l'archevêché de Païenne,
11 fréquenta le kirrcau , et occupa
plusieurs places dans la magistrature.
Passionne' pour la langue et la litté-
rature anglaises , il entreprit la tra-
duction du Dictionnaire encyclopé-
dique de Chamhers , et de la Vie de
Cicéron par Middleton. Muratori , à
qui il avait adressé un exemplaire de
ce dernier ouvrage , l'encouragea à
donner quelque écrit original , et
ce suHragc le détermina à recueillir
des matériaux pour une nouvelle
Histoire de «biles César : celle qu'il
composa alors est la plus étendue
que l'on connaisse sur le dictateur
romain. Secundo mourut en février
!7<jS , revêtu de la cl.irgc de con-
seiller de la cour suprême de justice
de Naples. Ses ouvrages sont : I. La
Conversione d'Inghiltcrra al cris*
tianesimo , paragonata colla sua
pretesa riformazione , traduit du
français , Naples , 1 7 i*A * "i-H". II.
Vit a di }f. Tullio Cicérone , traduit
de l'anglais fe Coiiyers Middleton ,
ibid. .1711,5 vol. 111-8°. — 1 7 f8 ,
5 vol. in-}". — 17C*, ~> vol. in-8°,
III. Cichipedia , o dizionario uni*
versale délie arti et délie scienze %
traduit de l'anglais de ( Jiamhers ,
ibid., 17 {7 , 9 vol. in-}°. , augmente
de plusieurs articles relatifs à l'Ilis^
toire , aux antiquités , aux lois e|
aux usages du royaume de .Vipîcs.
IV. Hclazione storica th-U' aiti-
chilà , mvine e residui delV isola
di Caftri , ibid. , 1 7 jo , iu-b". 1/aiu
4'i8
SEC
tt'iir avait clé nomme gouverneur
civil de celte île, dont il entreprit de
donner la description. En parlant
des ruines des palais de Tibère , il
s'ellbive de justifier cet empereur des
débauches que l'histoire lui a repro-
chées. Gori a inséré cet ouvrage dans le
tome troisième des Symbolœ littera-
riœ , en v ajoutant l'explication d'une
inscription grecque , traduite par
Kgizio. V. Storia délia vit a di C.
Giulio Ccsarc , tratta dagli autori
originali , ibid. , 1776-77, 3 voL
iu-8°. , iig. 'y et Venise, 1 70a , 5 voL
in-i u , fipj- A — G — s.
SECOUSSE (Denis-François ),
historien, né à Paris, le 8 janvier
j('h)\ , annonça, dès l'enfance, un
goût trè>-vif pour les livres. A six
ans, il avait copié le Téléinaqueprcs-
qu'en entier, de sa main. Sa passion
pourTétudc l'entraînait souvent à veil-
ler fort avant dans la nuit, à l'aide
d'une lanleinc sourde; mais le feu
a\ant pris un soir à son lit, il faillit
périr; et ses maîtres, qui reconnurent
alors sa ruse , prirent des précautions
pour modérer son ardeur. Il fit ses
humanités sons le célèbre Rollin, qui
se plaisait à le citer parmi les meil-
leurs élèves sortis de son école. Doué
d'un esprit sérieux et méthodique, il
se traça de bonne-heure le plan de
vie qu'il se proposait de suivre; mais
par déférence pour sék père , qui
jouissait d'une grande réputation
comme jurisconsulte , il étudia le
droit , et se fit, en 17 10 , recevoir
avocat au parlement. Il perdit sa
première cause, dans laquelle il avait
à prouver que l'avocat ne doit point
exiger d'honoraires, mais se conten-
ter de ceux qui lui sont olïèrts. C'é-
tait là son opinion, et il s'en serait
fait une loi s'il eût continué de fré-
quenter le barreau; mais, après la
mort de sou père , il se hâta de quitter
SEC
une carrière dans laquelle il était
entré malgré lui , et se livra fait
entier à l'étude de l'histoire. S'atta-
cha nt d'abord à l'histoire ancienne .
il lut dans leur langue les auteurs
grecs et latins , pour se former , de
l'assemblage des faits épars dans
leurs écrits , uu système raisonnable
sur l'histoire des temps postérieurs.
Admis , en 1722 , à l'académie des
inscriptions , il en devint l'un des
membres les plus assidus, et lui com-
muniqua plusieurs Mémoires qui ré-
pandirent un nouveau jour sur diffé-
rents point de l'Histoire de France
jusqu'alors négliges. Laurière étant
mort , en 17*28 (1) , pendant l'im-
pression du second volume des Or-
donnances des rois de la troisième
race , Secousse fut désigne par le
chancelier d'Agucsseau pour conti-
nuer cette importante collection. 11
enrichit le second volume d'un Eloge
très-bien fait de son prédécesseur ; et
les suivants , de Préfaces et de Disser-
tations pleines de recherches curieu-
ses. Ainsi, dans le troisième volume,
on trouve des détails intéressants sur
l'arrièrc-ban , sur les monnaies et 5ur
les états généraux tenus en Franco
sous le règne du roi Jean. 11 a place,
dans le sixième, un Mémoire sur ta
trois premières aimées du reçue de
Charles VI ; et dans le huitième et le
nenvième, dcu\ Dissertations histori-
ques sur les révolutions arrivées dans
l'administration du gouvernement .
depuis i3()'4 jusqu'à 1 { 1 1. \jts or-
donnances contenues daus chaque vo-
lume sont expliquées par des notes. rt
(i)Kii-iMir Jurulidi- I.KlNii.Ri: «Maiiiwra i*«'*o<
& Paru. Outre cli« ixiovi-llr* é lit. de U HiSti.'tM. ***
eouluutet , du (lloyniirr du tirait Jï un fuis, di» /**■
tittit»'i Ct'itlumititi de Lniw] etc., on lai d«*
quelques ou* rag*1» de droit bïeu accueilli» V*» •
leur publication. (Vêtait, nn hi>uun^ înMruil, ■"",
dr*tr et Uhnricut. Sou /'Uogr , p»r Seruu»c. • **
rt'impriiur [»rr«quVn entier daâf l» tna* \****
do* «/«mcu'am du V. Sictrxm.
i
1
4
/
SEC ' SEC 439
1
i quatre tables, dont une tics on a de Socoussc : I. Un grand nom-
cn présente le précis analy- bre de Mémoires dans le Recueil de
.te table est un chef-d'œuvre l'acad. des inscriptions : Âemarqites
genre. La tache immense critiques sur quelques-unes des Vie>
tisse avait acceptée ne suili- de Plu ta roue. — Dissertation sur la
conquête ae la Perse , par Aiexandi c.
Secousse cherche à prouver que l'ex-
pédition du héros de la Macédoine
était légitime, prudente, nécessaire, et
pour occuper un homme
orieux. Il pulJia , dans ses
nie nouvelle édition des Mé-
}e Condé (u) beaucoup plus
, et disposée dans un mcil-
■e que les précédentes ( V.
IX , 3ç)o ; et Lkwglet-Du- lins Sabinus, et d'Épouiue. — Projet
, XXÎV , iy> ) ; et il entre- d'une nouvelle Notice des Gaules, et
itc la Table chronologiijue des pays soumis aux Français depuis
l'origine de la monarchie. — Sept
Mémoires sur les troubles qui s'éfe-
foudée sur la certitude presqu'infaû1-
lible du succès. — V Histoire de J
Jo-
inte* et titres originaux rela-
re histoire ( V. Hrequigny ,
1. Mais l'assiduité qu'il met-
iravail affaiblit sa vue , et il
- la perdre entièrement. 11
>our la recouvrer , tous les
ju'oii lui proposa ; mais l'o-
de la cataracte n'ayant pas
:cb qu'il en espérait , il ne
que languir , et mourut a
e i5 mars 17 ">.{ , a l'âge de
-trois ans et deux mois. Se-
yait rassemblé plus de douze
uniessur l'Histoire de France;
iu.1 , par son testament , que
?cicu<»c collection serait ven-
iétail pour faciliter aux gens
s l'acqiusition des ouvrages
à leurs études. Harrois en a
e Catalogue , Paris , 17^/î ,
précédé d'un avertissement
lient V Éloge de Secousse par
% curé de Saint-Kustaclic.In-
iiiinirut delà part qu'il eut au
des Ordonnances, continue
jk mort par Ville vaults, Jlré-
et M. le marquis Pastoret 3N,
•lion 4r «■*• Hrmoire*, \*mArr* Ruurn)
»|. mu. e»t «im rrimpmwm dr r*ll«
mr%. I vol. m-t*î. 8***»«»«* u'_» ml d«nc
ri II m nt«lr an nrmpUir* . «nr iHtn,
"ta. dm Eut. [\oy- 1* <•'• à* M. V«b
. n«.
» r*U*rli'*i n'f*î pM rl»ru»» trrmmrm. L*
1 ■ fru «a i&*n.
ver eut dans le royaume , et surtout
à Paris , après la bataille de Poitiers.
Ces Mémoires n'ayant pu être pu-
bliés en entier , à raison de leur éten-
due, Foncemagne se chargea d'en
donner un extrait dans le tome xvu
— ». Conjectures sur un sceau du
moyen âge. — Mémoire sur l'atten-
tat commis, par une partie des cheva-
liers de Malte, contre le grand-maître
de La Gassièrc. — Eccherclws sur
l'union de la Champague et de la Bric
à la couronne. — Dissertation pour
Srouver que Charles V étiit souverain
cla Guiennc lorsqu'cn 1 3(k) la cour
des pairs de France décerna contre
Edouard , prince de Galles et duc de
Guiennc, mi ajournement personnel.
— Dissertation où l'on examine s*:l
est vrai qu'il ait été frappé, pétulant
la vie de Louis I*r. , pi inee de Guidé ,
une monnaie sur laquelle on lui donne
le titre de roi de France. Secousse se
prononce pour la négative (.{)• —
Mémoire sur Paul de Foix, archeve-
quede Toulouse. — Sur le Procès cri-
minci (dit , vers 1 3H<>, à AudréChau-
veron , prévôt de Paris et des mar-
ri- «ni pwt »mr à ret «-'*•• «1 un* note tri «-nt-
tin»* <bua U Mi. UJ<<4 Frmm «•. Vty\.
43o
SEC
chauds. — Notice d'un Htm singu-
lier et rare, intitulé : Dicœarchim
Henrici régis progymnasmata ( Voy.
Raoul Spifame). II. Mémoires pour
servira l'histoire de Charles II,
roi de Navarre , dit le Mauvais ,
etc., Paris, 1755-58 , a vol. in-4°.
Ce sont les Mémoires que Secousse.
n'avait pas pu faire entrer dans le
Recueil de 1 académie: le tome se-
cond contient les pièces justificati-
ves. III. Mémoire historique et cri-
tique s\ir les principales circonstan-
ces de la vie de Roger de Saint -
Lary de Bellegarde , maréchal de
France , ibid. , 1764, in- la, pré-
cède de l'Éloge de l'auteur , par
Bouga in ville , tiré du tome xxv du
Recueil de l'a Cad. des inscrip. ; On
en trouve un autre à la tète du tome
ix des Onlonnances, par VÎIlevaults,
et dans le tome tti de la nouv. édiL
de la Bibl. historique de ta France.
Le portrait de Secousse a été gravé
Îar Boizot , in fol. — Son frère ,
ean-Franç ois-Robert Secousse, curé
de Saint-Eustache, mort a. Paris, le
39 mai 1771, est auteur de la £ef Ire
d'un curé du diocèse de. , à
M. Mannantcl , sur son extrait criti-
■qoe de la Lettre de J.-J. Rousseau A
d'Alembert. Paris, 1760, in- 8°.
W— s.
SÉDAINE ( MicsEi.-jEAPf ) , na-
quit à Paris, le 4 juillet 1719. Son
père était architecte , mais peu favo-
rise de la fortune. 11 n'avait encore
ijiic treize ans , lorsqu'un de ses on-
cles , qui s'était chargé de son édu-
cation , vint à mourir ; il perdit son
fère quelques années après , et resta
unique soutien de sa famille. Sans
aucune ressource , il résolut d'ap-
prendre le métier de tailleur de pier-
res ; mais il continuait A lire et *
étudier en secret. Binon ( a'ieul de
David ) , architecte , par qui il était
SED
employé , le surprit un jour un fin*
à la main. Frappé de cette sbgtJa-
lîté', il le questionna, le mit a*
■ombre de ses élèves , et ' finit par
l'associer A ses travaux, -Sedaine,
'devenu phs libre , se livra an gosi
qu'il avait eu de bonne bcore pour
les lettres. U se lia avec plusieurs
poètes et-commcitça à se faire re-
marquer par des chansons pleines
de sel et desprit. Son meilleur mor-
ceaude poésie légère fut une Epttrt
adressée à sot habi t , qui
par ce vers :
Il dut A cette epilre I;
utile de H. Lee omte ,
trat , et hommi '■■■■■■■■■
et le reçut cher lui comme
Sédaine débuta dans la car
matique ,en fj56, par le
owrtns(tirédu théltre
fut joué A t'Opéra - Co
fiièce t dont le célèbre Phi
lit la musique, rendit 1 .mpli lemmi,
et fut suivie d« tmmmMma savetier,
qui ne fut pas moins bien accuesffi.
Sûr alors de son talent, Sédanu
donna ( atec Monsigny ) , d'abord
Rose et Colas ( 1 764 ) et ensuite les
Troqueurs. — Le Roi et le fermier.
— Onne s'avise jamais de tomt ,
etc., etc., qui non-si '
le plus grand sucres,
à 1 Opc'ra -Comique ut
un caractère qn'd n'avait pas eu* ju-
quc-là. Voulant paraître sur " ^ "
grand théâtre, Sédaine fit ,
Îiour la Comédie-Française: le I
osophe sans le savoir, qui est la
meilleure et la plus importante de ses
compositions théâtrales. Une Cernât
fille qui l'aimait, sans oser s'en faire
l'aveu à elle-même , lui donna Vidât
de Victorine , un des personnages ks
S lus intéressants da cette pièce. Avant
e la faire représenter, il YtobH ttssf
sujns-
tnpa*
I7«,
lePfti-
SED
le Diderot , qui , lorsque la lec-
t finie , se jeta dans ses bras ,
lit, avec cette véhémence de
ot qui était naturelle à l'au-
Père de famille : Oui , mon
ti tu n'étais pas si vieux , je
nerais ma Jille ! Quoique le
yjme sans le savoir n'eût pas
1 été Lien reçu du public , il
s vogue extraordinaire. Sé-
toMc, en eflet, s'être surpasse
tte comédie. La Gageure im-
, petite pièce pleine de charme
mua aussi à la Comédie-Fran-
i jouta encore à sa réputation.
antil travaillait toujours pour
-Comique; et il associa sou-
ci talent à celui de Gretry. Le
• des ouvrages qu'il y donna ,
réussiront , est tres-ronsidera-
plupartsont restés au théâtre.
i outre, pour le Grand-Opéra :
rtine de Golconde , et Am-
m ; et il eut l'avantage , peu
11, de briller à-la-fois sur nos
lus grands théâtres. Une de
ductions les plus rcmarqita-
: Maillard, ou Paris sauvé ,
cen prose, qui a urait été jouée
spece de ridicule que Voltaire
•te* sur ce genre. La lecture en
ne impression profonde. Sé-
'ompcisa aussi une comédie ,
JienucII lui avait demandée,
laquelle il dévoilait les intri-
dei cours, re qui ciiiptVka
lie fût représentée à Saint-
iKirg. L*iinpératri( rde Russie
t au baron de Griinm à ce
Mes ministres s'opposent à
m joue la pièce de Sedaine ;
me venge en la leur faisant
leruvo\.i à l'auteur deux, mille
le gratiticatiou , seule réconi-
le rc genre qu'il ait jamais
*. Il avait soixante-cinq ans ,
I donna, avec Gretry , Richard
SED 43 t
Cœur-de-Lion , dont le succès écla-
tant décida l'académie française à
lui ouvrir enfin ses portes (27 avril
1786). II était déjà, depuis plu-
sieurs années , secrétaire de l'acadé-
mie d architecture, quoique, dit La-
harpe , il eut a peine quelque théorie
d'architecture , et qu il n'en eût au-
cune de grammaire. Sédaine com-
posa encore plusieurs ouvrages; le
dernier fut Guillaume Tell , joue'
successivement à l'Opéra et à l'O-
péra -Comique ; et il était prêt à en
terminer deux autres , quand une
maladie grave \int le saisir : elle fut
longue; ou crut qu'il y avait succom-
be , et on annonça sa mort dans un
journal : il le lut lui-même , et y re-
cueillit le juste tribut d'éloges dus à
cinouante ans de travaux , de succès
et d'honneur. Il moumt à Paris, à
l'âge de soixante-dix-huit ans, le 17
mai 1*797, k"ssallt une épouse res-
Î>ectabJe , et plusieurs enfants sans
brtune. Ses ouvrages sont : au Théâ-
tre-Français : le Philosophe sans le
savoir. — La Gageure imprévue, —
Raimond V, comte de Toulouse.
A l'Opéra : Aline , reine de Gol-
conde.— Amphitryon. — Guillaume
Tell. A la comédie Italienne : le
Diable à quatre. — Biaise le save-
tier. — Rose et Colas. — On ne s'a-
vise jamais de tout. — Anacréon.
— Les Trotpieurs dupés. — \* Huître
et les plaideurs. — Le Jardinier et
son Seigneur. — Le Roi et le Fer-
mier. — L' Anneau perdu et re-
trouvé. — Les Sabots j). — Le De-
ll) Vettr pure, int|>riiiif^ m t~*'A , in -8".,
purlr lr« i»»ni« dr MM. .Nrtl*uir r! ( tjurl-
«jHf* |icr <n»ui"» « rment (|«ir <r|lr |tn i r r«f de (!*-
j«.t|r. \n\. Cl/oTlf .Ml. <:*;«». I»r!atidiOr ,
djfit *iii f Vi #*/.■£ t«r lie Ai hthlgotheyur de /ion,
tiiliiirr du I f>n'irr , |>4£. .λi, dit «|uc 1«* ohUiIm»
rtfnir dr V<Uir>r fui 4 Ju»»|n>ul, ftrrr d'un nolair*
tir Lton, <|ui rut ma um ••prra à fhim pour ru
Ciirr la antique ■ cejui-ci k lit rctouchwjar S*-
&:
4 3a SED
serteur. — Thêmirc. — Le Faucon.
— Le Magnifique, — Les Femmes
vengées, — Le Mort marié. —
Félix. — Âucassin et Nicolette.
— Thalieau nouveau Théâtre. —
Richard Cœur- de-Lion (a). — Le
Comte d'Albert. — La Suite du
comte d'Albert. — Raoul Barbe
Bleue. — Guillaume Tell. — Mail-
lard ou Paris sauvé , pièce non re-
présentée. Sédaine fut lié avec les au-
teurs les plus célèbres , et avec les phi-
losophes les plus marquants du dix-
huiticmc siècle. C'est dans leur société
qu'il puisait des encouragements aux-
quels il a peut-être dû le mérite de
ses bons ouvrages. Son esprit était
juste /prompt . mais un peu causti-
que ; son amc droite et généreuse.
Plus d'un orphelin lui dut son édu-
cation ; et, par reconnaissance pour
Burou, il lit élever, comme son
propre (ils, David , le premier de nos
peintres. Il joignait à une modestie
sans affectation , une grande finesse
de repartie. Voltaire, qui sortait un
jour d'une séance de l'académie , ou
il . avait remarqué quelques plagiats
littéraires , lui cria de loin : À h !
Monsieur Sédaine , c'est vous qui ne
prenez rum à personne. — Aussi ne
suis-je pas riclie , répondit Sédaine.
Le caractère particulier de son talent
est unciiiiclHgeiirc parfaite de la sec-
nc;une peinture fidèle des mœurs de ses
personnages; une gaîte toujours fran-
che et naïve, opposée habilement à
des situations pleines d'intérêt , et un
dialogue constamment vrai , et qui
ne laisse point de reiàche à l'attcn-
(■») La niÎTcfnt rfpr«'«eii|ee, ni trr»i« acte* . li-
ai ociolirf 170'. I/:*ii!piij \a fil jtir.fr «utju;*i:e
nrle» , K- -ci firtiilm- et le ai) ilrrcmlirc 178.*» ; mat*
aprè> cf « «lent reprirent M i«»n«, rllr reparut «>n trois
«••!«•*, If "1 pli v irr b —*■»•• ; et c'e.t ou lr->i<« arii'H
«:» fllf rs. itii^rinnr l^.i i|iihI 1 f-vin^f -«lî-« ii- iij«- n-
|ir«>ciit.itionfnl tl«unn-f, lr " avril i-HS : t:*«-*l donc
iiifiaclemerit que l'on a ilil que lu pièce avait eu
cent trente n présentât**» de m'rtr. A. D— T.
SED
tion. Ce genre de mérite <
quelque sorte , le secret de $
et il est une des premières a
succès toujours croissant de s<
ges (3). La critique lui a cepci
proche , et non sans justice
gligenec de son style. Quoi
jours plein et rapide, il est
toujours inégal et peu soi|
vers de ses opéras semblent
tombés comme par hasard d
me. Il connaissait ces defau
croyait favorables a la mu
au naturel qu'exige l'opéra-c
imis son style, dans quclqu
du Philosophe sans le savo
a fait pour le Théatrc-l'Yanr
pelle celui de nos bons autci)
signy , dont le nom ne peu
paré de celui de Sédaine, ro
musique du plus grand nor
ouvrages de ce dernier : pre
sont encore représentés et j
aujourd'hui ; et Sédaine •
considéré non- seulement c<
de nos auteurs les plus feco
plus distingués, mais conini
tiblc créateur du genre de
Comique. Sous plus d'un
ses nombreux imitateurs *<
bien loin de lui. Lorsque le I
exécutif recréa les diftcrcr.ft
mies sous le nom iV Institut ,
(1) Dr* 1-5?. axuicut parti le* /'i«V--'
Sftliiiiif, ni un volume petit m-i?. : l>
put-ine ili(lH«'lii(tif t-11 quatre <1miiI«,
t-ii 1 -:*►(» , in-1*. (1 I'hiI pallie du /•««■
ùr$ île _V. Srtlainf , nrmutlc tditi
vol. iu-i?. I iif de» pière* le* |iln> rel
d'iine f«-t »iui (*;iriti«|nr Mir L» t'rnîal
.lnt.-i.ir , i|ii< fi:t pur lie tlf «■< «i-iitr
Menr« ro« iii'ilH. l.nlin. pour lr>imni'i
rr ou* u dire mit lr« «li\ ri «■»>!» «disùm*
ti"Tis de rit ut J1I1 mififu , lion* ajti
l'un ii, fii iS-»». 1011» |f til»e île
biruftiiMincr , Ji»-/f°. . n impr •■■■1- ni
\iT!t df .S«'«niinc , d<].\ publie?, fi
riioiiiifiir fl'uii nomme C.wi^f , cm
ro h )» pi i.*on <]•' S«itit-I.a.'tirf , «»■
«If Roliopifi-ro, If in» me qui «»t le i
lue Krique «le M.»r<<»IIi»-r { V. ee uotn
•A\\ 1 e* «V ptu^ifiiM autre* pii-cr*
SED
g6, Semaine n'y fut point corn-
et fl se montra fort sensible à
injustice. On l'a entendu répéter
Ars fou, à cette occasion : a Ils
mt mie je ne sais pas le français;
ooi je dis qu'il n y en a pas un
jui put faire Rosi? et Colas. »
►a ru une édition stéréotype des
*res choisies de Sêdaine , avec
Notice biographique , Paris ,
, 3 vol. in- 18. On trouve une
:e sur Sedainey da n s 1 es ( )£u v rcs
icis, édition in i8,toin. iv ,
•î-184 ( éd. in-8". , m, \o\) ),
1 Eloge a etc compose par Tau-
le cet article. C n. S.
DAM) Don Ji a*-Jo*i pu Lo-
ïc * . antiquaire espagnol , ne à
à-dc-fleiiarêsveii ).m\ier i^'ifj,
> premièies études .i l'-iiiivei %ite
lie ville, pat*a .1 S.il-i ui. nique,
étudia Li philosophie, les nia-
1 tiques et 1rs langues mu<uiws f
rndit a Madrid, ou v% tj!ei,t« loi
errât la proteriiun du mir'pin
[uiïL»e. *!• » * rnir,>fr« •!•■ f .i.^i-
I. Kinpl'-v»" <\'a\-* îd a Y if.i'."i-
e S.fii.t-I •»!•:»■ . 1! I' f .* *.'.- .if*
l.i î ;1 h ■" -.- j :• : ■«!•■.■ . :. \-\
• ]•• +\ i.-.-' !-• v. , .'.- . \\
1* i ■':+' -. • ''.. 1.*; f _ -.'«:■ '..*-
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v • »* • 2 • ■ ■
15 ■
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* •
. «
.»
. ' " • " ■"' • « . Mi" * ;
« 'U' * " • " .
'•■ •• , • ■ i* • ,
SB) 43.I
uon. L'académie d'histoirt l'admit
dans «on sein. Peu de temps aptr*
il fut nomme interprète des laiiu.H*
orientales, et obtint la croix de 1 or-
dre de Charles 111. Il fut,a\cr Iriar
te, ]»cndant plusieurs aimer* , un des
collabora reurs du journal intitulo
FA Balianis literario% auquel tra-
vaillaient les hommes les plus cVlaire*
de cette époque. Nedano mourut ù Ma-
drid en 1 Ko 1 .On a de lui 1 . l'urruisit?
espagnol y ou Collection des tneil-
leurs morceau r des plus célèbre»
poètes ewaçnols , Madrid , de i^fJH
à ■ •■•8.3 vol. i 11-8". Sed.i no tr.ï\,ii|.
la quiu/e au* à ce rei uejl, qui rit un
iiioijuitieiit preeieui pour la lilfrïa-
ture espagnole. On aurait eejiefiibflt
souhaite qu'il eût fait un chou plu»
reile» In i|;iti% qoe1que%-4iii4 de* Iftor-
ce.jin fiu'il ( île de» piH'te% 1 Jacquet,
et qu'il eu eût omis d'aulf «•» qu'il u
ju^es trop fivoraMenient. Il a en-
li'-hi ee |tff ued d'une .N'nlire biogra-
phique sur 'h-*' ou des anfeurt y 4* •
«iiii'j .■•p.'ii'** '!«■ leur poi1i4if IL ///•■
wrttitif.n mr //•: mrdadlrx ri lr%
monJdf/u nt : arté trm trousè* rn f.;
partir . \\r*\. . I*^ff "• %'*. 1**
'i*.f4';+ CTi.ff.q Kit 4 i'Ixj *'/•»*■ t •%
f . il \* 4 .' ', . j. d K'#fir^ . r • Vd-#
:.-, iv.* ■ »ï- «*t f'ï.q «*» «1#"r ^'*if-
V »:i''.'/> •* jir»'Mi'.f* II! A/-
pi-saft'.n 'ù : m;/ rtp*i/.n: * 1 il'-:tnê-
.•/*. // ; tf'M*"-: A*r>\ h : • Jlf s de
f .*'*!■'.$ *<r *i 4f l'air f r.*1 ,
« . . ■ ■■ > .-^ : f;v^» f + ^'% •>*
. .1.» f .: ■■ . v. -v.^ V- V .«.*.•; ••?
* • .ni • :.••
4 ,!,■ ••-■^; «T
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.■ . il-- ■• , '. .. . i •• . ' •
■ 'it « ..f I i I « ••" '
•*•• •• ".• «» . "f*. «ni. • »** " rwwi 1»^#
434 SED
téraircs, qu'il a lus à l'académie de
Madrid. B — s.
SÉDÉCI AS, dernier roi de Juda ,
fils de Josias et d'Amital, était l'on-
cle de Joachim ou Jéchonias, que
Nabuchodonosor, par des motifs de
politique , fit descendre du trône,
trois mois après IV avoir placé (r.
Joachim , XXI, 564 )• Ce fut. sur
ce prince que le roi de Babylone jeta
les yeux pour remplacer Joachim.
En montant sur le trône, il prit le
nom de Sédécias; car il avait porté
jusqu'alors celui de Mathatias. Il
avait vingt-un ans quand il commença
de régner sur Juda ( vers 597 avant
J.-C). Suivant les traces de son pè-
re et de son frère , il fit le mal de-
vant le Seigneur , et se rendit odieux
au peuple par ses débauches et son
impie'té. Le prophète Jérémie vint le
trouver, de la part du Seigneur,
pour lui reprocher sa conduite et le
menacer des châtiments les plus ri-
goureux ; mais Sédécias endurcit son
cœur , et persista dans son iniquité.
Il oublia la reconnaissance qu'il de-
vait à Nabuchodonosor, et cessa de
payer le tribut auquel il s'était soumis.
Pour le punir de son ingratitude, le
roi de Babylone entra dans la Judée,
et vint assiéger Jérusalem avec une
puissante armée. Le roi d'Egypte
voulut tenter de secourir Sédécias;
mais Nabuchodonosor marcha con-
tre lui , le défit et l'obligea de se
retirer. Des le commencement du
siège, Sédécias avait fait mettre en
prison Jérémie , dans la crainte que
ses discours ne parvinssent à affaiblir
le courage des soldats. Cédant aux
instances des grands , il leur aban-
donna le prophète , qu'ils firent jeter
dans un puits où il n'y avait pas
dYau. Sédécias s'empressa de Fen
faire retirer, et l'ayant fait venir en
sa présence , lui demanda conseil sur
SED
la conduite qu'il devait tenir. Jéré-
mie, après avoir exige que le roi^fr»
rit qu il ne lui ferait aucun ml,
quelque chose qu'il pût raidira^ l'en-
gagea instamment à se remettre en-
. tre les nains de Nabuchodonosor,
en s'en rapportant à sa clémence.
Sédécias ne voulut pas suivre cet
avis. Cependant le'stége de Jérusa->
lem durait depuis deux aimées $ et
cette malheureuse ville était en proie
à toutes les horreurs de la famine*
Les Chaldéeus, presqu'assuresfeu'é'
prouver aucune résistance ^résolu-
rent de pénétrer dans la. vBJe par
une brèche qui n'avait pas été répa-
rée; mais pendant ce temps-1^, Sé-
décias s'enfuit par un soutenu,
avec une partie de ses cardes. Atteât
dans la plaine de Jéricno, il fia con-
duit devant Nabuchodonosor, à Re-
blatha. Après avoir mit forcer se».
fils, en sa présence, le roi de jBaby-
lone lui fit crever jes veux, et l'en-
voya, chargé de chaînes, dam la
Chaldée, où il mourut de chagrin,
peu de temps après. Les chronolo-
gistes placent la prise de Jérusalem,
par Nabuchodonosor, à l'an 587
avant J.-C. Sédécias avait régné on-
ze ans. C'est en lui que finit le royau-
me de Juda , dont la durée , depuis
Roboam, avait été de 3^5 ans , sous
vingt-un monarques. W — s.
SEDELMEYEB ( Jebïuie- Jac-
ques), peintre et graveur, né à Augfr»
bourg, en 1704 , fut doué de si hes*
rcuses dispositions que Pfèflcl , gin*
venret marchand d'estampes, le prit
chez lui pour l'aider dans son com-
merce. Le jeune Seddmeyer s'appli-
qua si assidûment à la culture de se»
art, qu'il fut bientôt capable de des*
siner des groupes. teUemeot dans k:
style de Lafage , que les ce
seurs les plus habiles y étaient
pés. Il conduisait éga fripent la
i
SED
i en artiste consomme, con>
deux manières avecl'intel-
* Dorigny et des Audran.
basant de la douceur et des
; son élève , l'exaspéra par
lis traitements , au point une
10 m me , désespère , s'enfuit
urg et se réfugia chez Kcu-
!c peintre en miniature , à
qui avait e'pousc' une de ses
s'y lia d'une étroite amitié
par Ftiessli ; et loges ensem-
aillaut en commun , on les
ns cesse occupes à peindre à
en miniature , à dessiner en
en petit ,à graver à la pointe
in. Sedelmeyer grava , d'a-
:oli et Soliiiiena , plusieurs
i ajoutèrent à sa rcpiitatiou.
y mettre le sceau par une
iitrcpri.se, il grava les ta-
ue (iran avait peints dans
turque impériale, et que
latui admirait. Lorsque son
fut termine , il le mit sous
le l'empereur, qui, conseillé
linistre peu ami des arts ,
i encouragements que men-
aient. Sedelmeyer, qui avait
utes ses espérances sur la
d du monarque, tomba dans
oir; et il devint fou. Ou fut
; le ramener dans sa ville
iù il succomba , en i -(> i . Ou
raveur: 1. Le Portrait de
(wianruww , avocat napoli-
Crlui de Christian H'oljf,
he. III. Le MèiLiillon de
i de Lorraine , inscrit par
' sur les tablettes du temps.
rev////* de Passait , d 'après
rec des accessoires liistmi-
Sainte Rosalie, d'après lîar-
Sainte Anne montrant à
F'ierge. VIL I/\s tableau*
liutheqne impériale de Vieil-
les Daniel Grau, en treize
SED {35
grandes feuilles. Les planches q, 10,
11, iaeti3,qui comprennent k beau
plafond consacré par le peintre à la
gloire de l'empereur Charles VI, ont
été dessinées et gravées par Sedel-
meyer. L'architecture l'a été par
Kleinart. Cette première partie de-
vait être suivie de deux autres , que
l'aliénation mentale de Sedelmeyer
l'empêcha de publier. P — s.
SEDLEY ( Sir Charles ) , poète
anglais , ne vers iCtic) , à Aglesford,
dans le comté de Kent, fit sa études
à Oxford , vécut retire jusqu'à la
restauration , et parut à la cour de
Charles II , où il fut admis dans la
société des gens d'esprit et de joyeuse
vie , qui entouraient le roi. Ses pre-
miers essais littéraires furent des poé-
sies erotiques , distinguées par une
teinte voluptueuse et séduisante. Le
comte de Rochester le regardait
comme un des hommes les plus spi-
rituels de son temps , et surtout un
des meilleurs juges eu poésie ; mais
les mœurs de Sedley ne répondaient
point à la pureté de son goût en lit-
térature. Ayant commis publique-
ment , dans une orgie avec quelques-
uns de ses compagnons , des indé-
cences graves , il fut condamné à une
amende de cinq cents livres sterling-
(i\ Sa fortune se ressentit des suites
d'un pareil genre de vie. Contraint
de changer de conduite , il se jeta,
dans la politique, et réussit à se faire
nommer membre de la chambre des
communes , où les bienfaits qu'il te-
nait drs bontés du roi, le placèrent
constamment dans le parti de la cour.
11 fut membre des trois parlements
■Vi Srdlr* rt «r« oimpa|n<«n« d* déhauf Im* «Vf Mit
mit *ur tut |i«liiin, atduiit Uil Imr» ••rtliirr* *\*am
U rur, ru pri «ritrr «Ici ptihlir indigne. f|«n bri*«
)«« tiirr* H lui |»rt« il mlimrrr le* porte» d+ I*
tnminH*. I.nr«f|ur |r juprMtru! f«l priMMiorr, .Ncdlry
ait» cViaii U prrwurrr fut» tmm Ymt ccaéiw
l un au«uM pour «%var bût •»» mcmmui,
m
U
dit
luit
436 SED
de ce règne , et parla dans plusieurs
discussions. Sous Jacques II, il se
jeta dans l'opposition. Quelque relâ-
chée que fût sa morale , il se montra
fort pique de ce que le roi avait pris
sa fille pour maîtresse, en lui don-
nantie titre de comtesse de Dorches-
ter , élévation qui rendait , disait-il ,
son déshonneur encore plus évident.
Ce fut ainsi qu'il concourut de tout
son pouvoir à la révolution de 1688,
qui devait placer sur le trône la fille
de Jacques II. Il disait à cette occa-
sion : a Gomme le roi a fait ma
» fille comtesse , il faut bien que je
» fasse tout ce qui dépend de moi
» pour faire de la fille du roi une
» reine. » L'époque de la mort de
Scdley n'est pas bien connue ; mais
comme M. AylofT, qui fut l'éditeur
de ses OEuvres , en 1 722 , parle du
plaisir qu'il avait éprouvé dans sa
société, il est probable qu'il vécut
au-delà de quatre - vingts ans. Ses
OEuvres, qui forment un volume
in-8°. , consistent en Poésies , Dis-
cours prononcés à la chambre des
communes , et plusieurs pièces de
théâtre , dont aucune n'est jouée au-
jourd'hui. — Sa fille fut désignée
dans une chanson satirique de lord
Dorset , sous le nom de Dorinda.
L'éveque Burncl raconte les cftbrts
que fit le clergé pour l'éloigner du
roi Jacques II. Z.
SEDULIUS ( Caius C^lius ou
CjECi ijus ) , prêtre et poète , vivait ,
à ce qu'on croit, au cinquième siècle.
Tritheim ledit Irlandais; mais il pa-
raît l'avoir confond'! avec un autre
Sédulius. Quelques personnes le font
évêque d'Oreto ( eu Espagne ) , ce
qui est encore une erreur. Sédulius
est auteur d'un Poème latin , intitulé :
Pascliale Carmen, idest, deChristi
miraculis libri quinque. L'ouvrage
n'est quelquefois divise qu'en quatre
SED
livres. Bayje dit que la première &>
tion des Œuvra poétiques de SéAn*
lius est celle d'Aide Manuce,i5oa:
il veut sans doute parler de l'édition
qui fait partie des Poctœ ckristUm
veteres , 1 5o 1 - 1 5o? , a vol. in-4°. ;
mais cette impression est loin d'état
la première édition du Carmen p*s-
chale, qui avait paru à Milan dèf
i5oi avec Prudence, par les soi*
de Parrhasius (1). Leichius, Hant-
berger d'après lui , et Schoettgen ( K-
bl. mediœ , etc.) citent même ne
édition de Leipzig, publiée en i4d9*
in-4°. , par les soins de P. Euea-
berg ouEyssenberck,qui la fit réim-
primer dans la même ville, i5oa,
in-4°. La première édition est intiur-
lee : Sédulius in librum cvsngeBo-
rum, in-4% sans date, que La Sema
Santander (2) croit sortie des prews
de Ketelaêr et G. de Leempt, en 1 473.
Le Poème de Sédulius est en vers
hexamètres. Suivant son usage, Ba vie
ne prend pas sur lui la responsabînlé
des éloges donnés à cet ouvrage pour
le génie, le tour noble et grand, les
peusées poétiques; il citeDupin, Bor-
richius, Baillet, Venance r ortunaL
Ce fut sur la demande du prêtre Ma-
cédonius , que Sédulius mit en prose
son Paschale carmen j il intitula ce
nouveau travail : Opus paseksie.
Dans cette dernière forme, l*ouvrage
a été imprimé , pour la première foa,
à Paris, en i585. A la suite du P«f»
(i)M. Van Pnct : Caimiegm dm aVrw à
*ur vélin , qui S0 trouvent ammt dr$ AiMaai
tant publiques que pturtictJiètwt , &S*4* ^ T^#
tom. Il, p. 96.
i?\ Met. bibliogr. choisi, «I, 116. _
qui donne Ir signalement biblîograpniqa)»
i
t
lunae de
Jtë
ne
dons*
*<•«-
cuiitrnu. H I attribue a SedaKua,
cinquième fierls; Buis
fondu cet auteur avec m
nircle, Il «e pourrait quala Yoftuaaâ 4*
non le PmtehmLm canawn, nii lt
MaUktrum, doat |e parlerai pKaafca*. La
▼olume cite par lt and SmÊmtàm9 »*• f*a>
de vérifier.
SED
rnien , on trouve quelquefois
nncs du même auteur : Col-
oris et novi Teslamrnti, dé-
isi sous le titre de Exhorta-
ad fidèles (3) et hymnus
his alphabeticus totam vi-
nsti continens. Ijts Poésies
liiw font partie du Corpus
n , des collections des poètes
i ,etc. Ba vie indiqua it, comme
eure édition , cette (jui fait
u tome vin de la Bibliotheca
Mais depuis que Baylc écri-
i paru de Sédulios plusieurs
éditions iii-8". : celle de Clir.
% , 170'!, in-8°. ; de J.-Fr.
. 17 {7, in H-».; de II. J. Arnt-
17O1 , în-8". La dernière et
eure a été faite à Homo, en
ii-4 '• ; elle contient la vie de
», la liste de ses ouvrages, de
souscrits et éditions. — Un
'dli.il s, qui f Unissait au hui-
•cle, est regarde coinuie l'au-
: I. Collectanea sive e.ipa-
omnes Epistolassancti Pau-
Mie, pour la première fois, à
l Vîo.in-H"., et (pii fait par-
UibUatheva patrum. ||, Col-
ainMatthœum , inédit; si ce
\% « c qui compose le volume
1 l.evde, en 1 i-'J, vo\c. la
n-dessus. III. Conunentarii
'u Eulrehii% dont un nianus-
lil djiii la l>il)liollit'i|iie du
nt de Thon : il v eu a un à la
îèque du roi , à Paris. IV. De
]m ■. ch ris fiants et a m iv/n'i *n / 1 -
»ulis ifuibus est res publica
beriuuuLi , Leipzig , i(ii<) ,
\. H— T."
IJ'-N Ji \*-IIi mu iik;, plii-
. u«*. en i(i«S* , .1 A sel, dans
rde Brème, lit d'excellentes
itliat. /'«■ 1 fritte tl \r*tnHt» It- t*p>'fr.t-
■trfini t tu t.»l» mc 1 «lilMfH *tf*r*rt «U
see ; 437
c'tudes au gymnase de Stade , et mé-
rita , par la rapidité' de ses progrès
dans les langui) , l'histoire , la numis-
matique et les antiquités, d'être pla-
ce parmi les savants précoces ( F.
Klefeker , Biblioth. eruditor. , pag.
345 ). Après avoir terminé ses cours
académiques , il prit sa licence dans
la faculté de théologie, et fut admis
au saint ministère; mais son goût
pour les recherches littéraires lui
lit préférer à la carrière évangétique
celle de renseignement, et il professa
quelque temps le grée et le latin dans
le même gymnase de Stade, où il
avait reçu le bienfait de l'instruction.
Nomme' recteur, en 17 13 , a Flens-
bourg , il Tint occuper, cinq ans
après , la même charge à Lubeck.
Partage' dès-lors entre ses fonctions
et la culture des lettres , le reste de sa
vie n'offre plus qu'une suite de tra-
vaux non interrompus. 11 mourut à
Lubeck, le ui octobre \-fii. Ou-
tre 1111 grand nombre déprogrammes,
de Dissertations, d'Kloges et de No-
tices biographiques, dont il serait im-
possible de donner ici la liste, on a
de Seelen : l.Stada Utteraria% 1711,
in-J11- (^est un tableau de l'état des
lettres et des sciences à Stade, au
commencement du divhuitièine siè-
cle . avec des notices sur les savants
qui habitaient alors cette ville, et la
liste de leurs ouvrages imprimés et
manuscrit*. II. Oratio de prœcoci-
buseruditis quà Adr. Bailleti, fia».
Schulteti et J.-Chr. H'olfii hujus
argumenlisrripta supplentur, Flens-
bourg , 1 " 1 3 , iti-40. : Klefeker con
vient que les recherches de Scclcii lui
ont été très-ut îles. III. fie scriptoribus
Cent ilibus falso in christ ianoruin
ordinem relalis ; speciatim de f rus
trà quiPsitis in J'irçilio rébus divi-
nioribus dissert atw , ihid. 1 7 1 4 ,
ûi-4"* Le principal but de bccSeu
438
SEE
/est de réfuter l'abbé Faydh qm , dans
ses remarques sur Virgile ( r. Fat-
dit ) , prétend qu'on rencontre, dans
les ouvrages de ce grand poète , des
traces du mystère de la Trinité et de
la Passion de Jésus-Christ.' IV. Athè-
nes LubecenseSj Lubeck 1719-23,
in-8°., quatre parties; c'est, comme
le titre l'indique , F histoire littéraire
de cette ville ; on y trouve beaucoup
d'érudition et une foule de détails
intéressants qu'on chercherait vai-
nement ailleurs. L'auteur promettait,
en 1 759 , un supplément a cet ouvra-
ge ; sa mort , survenue trois ans après ,
l'empêcha de le publier. V. Setecto-
rum litterariorum spedmina exhi-
bentia supplementum ad M . Mait-
taire Annal, typograph. ex libris
Lubecensibus concinnatum f ibid. ,
1724-25 , in-4°. Cette Notice des li-
vres imprimés à Lubeck dans le
quinzième siècle , a été publiée de
nouveau par l'auteur dans les Selec-
ta litteraria junctim édita, ibid.,
1726, in-8°. , Recueil des divers
programmes qu'il avait donnés de-
puis son arrivée à Lubeck , sur des
questions d'histoire littéraire. On y
distingue des notices sur la Biblioth.
espagnole de Nicolas Antonio; sur
les livres de Servet de la Trinité et
le cliristianisme restitué ( V, Ser-
vet ) ; sur la chronique de Hcrm.
K orner, dominicain du couvent de
Lubeck au quinzième siècle ; sur la
chronique manuscrite de Ditmar j
sur l'édition de la Bible de Luther,
en bas saxon, imprimée en i533 *
sur Adr. Turnèbe , que Scclen croit
devoir placer parmi les témoins de
la vérité , c'est-à-dire parmi les réfor-
més , etc. {V. A. Turnèbe.) VI. Mc-
nwria Stadeniana ,sive devitd,scrip-
1is ac meritis Diederici à Stade corn-
mentarius, Hambourg , 1 725, in-4°.,
morceau biographique estimé. VIL
Bibliotkeca Lubcccnsis*, Lobeek,
1 725-3 1, 12 vol. in-8°. Ce journal,
dont les principaux rédacteurs étaîest,
avec SeeJen , Henri Sckarbau et Sa-
muel Gérard de Melle, contient uw
foule d'observations phâologiqùeioa
exégétiques , des remarques critiques,
des lettres inédites des savants, de*
biographies spéciales , etc. VIII. Se-
lecta numaria , Rostock , 1 796 ; L»-
beck, 1 7 35, in-8°. C'est une suite de
dissertations qui forment une espèce
d'histoire métallique de la. vile et
Lubeck. IX. Philocalia epistoftea,
sive centuni epistolis varia notent
digna , imprimis ad sanction** doc-
trinam atquc kistoriam etrletiasti
cam spectantia continaUibms. La-
beck, 1728, in- 8°. X.
epistolicœ , swe centuria
rum memorabilia , etc. ,<
tenthmij ibid., 1729, in-8». XL
Meditationes exegeticm qmBtm «#■
lia utriusque Testament* toca et-
penduntur et illustrantur , iML,
1 73o-32 , in-8°. , deux parties. XII.
MisceUanea quitus eommemtatkaa
varii argumenti coniinentur , flnL,
1734, in-80. XIII. JVachridU,*.
Notice sur la typographie de LobcA,
ibid., 1740, m 8°. XIV. Ectoê*-
rium, ibid., 174^, in-8°. ; e«t
un choix de Dissertations
XV. Memorabilium FlensbargBt
sium syttoge, ibid., 1762, »-(•.
XVI. Analecta ad MiddendarpRjt-
brum de academiis, ibid. 1756,*
4°. On y trouve des détails sv b
académies de Rostock, Witteatat
Francfort-sur-l'Oder, et Gripsua»
On doit encore à Seelenune édkàj
VHistoria Jacobitarum d'Abnb*
nus , Lubeck , 1 t53 , in-8*. W*
SEE-MA-KOUANG. Fof.S*
SEEMILLER( Sebastuv X«r
talistc, né le 17 octobre i^Ss^
Veldin , en Bavière, fit, "^
SEE
cfeet les Jésuites de Landshut
Munich , et entia , en 1770,
'ordre des chanoines réguliers
it Augustin, à Polling. 11 s'a p-
ensuite, dans l'université dln-
It, à la théologie, a l'histoire et
ngues orientales. Après avoir
11 1 •••■6, le crade de docteur en
>nlue et en théologie, il re-
aansson couvent. Pour ne pas
ou rager dans ses études, ses
•urs le dispensèrent des devoirs
wse la règle , et ils l'cmplovè-
iilcment, en i-j^B et 1-S0,
ter quelques cours do théologie
breu. En 1781, on lui conféra
ces de professeur de langues
les à Ingolstadt, et de biblio-
e de l'université , avec le titre
seiller de l'électeur. Il publia
ription des Incunabula , dont
iotheque d'Ingolstadt est très-
cet ouvrage le mit au premier
es bibliographes. Au oout de
ins, ses supérieurs le rappelé-
Polling , pour mettre en ordre
otlièque de ce couvent, qui pos-
rgalemcnt l>eaucoiipdc monu-
ypographiques. Il en dressa le
me, qui n'a pas été imprimé,
Icmcnt parce que le* cuuvent
ing fui sécularisé , et la hihlin-
Iransportcc à Munich. See-
fut nom me, en i~n? , curé de
fini h Miuiicli ; il s'occupait
nveiis de perfectionner l'ins-
idu peuple, lorsi| ne, \vxt, avril
la mort le surprit , à l'âge de
le- six ans. Tous ses ouvrages
rils en latin , et ils se distiu-
»ar une solide érudition et un
iliilosophique : les uns tiennent
il tl ingraphie, les autres à la
» sacrée. Aux premiers appar-
t des programmes sur 1111 au-
armsrril d'une version latine
tre Evangiles ; un Traité histo-
SËE
430
rique , critique et littéraire sur la Bi-
ble polyglotte d'Alcala ; des Disserta-
tions sur la double édition de la Bible
de Maïence de 146a; sur les Tra-
ductioas grecques des livres de l'An-
cien Testament , et principalement sa
description des éditions du quinzième
siècle de la bibliothèque d'Ingolstadt
( Bibliothecœ academiœ Ingolsta-
diepsis incunabula trpographica) ,
en 4 cahiers in-4°. , qui parurent de
1787 à 179a. Dans la seconde classe,
les ouvrages suivants sont les plus
importants : 1. Instilutiones ad in-
terprrtationem sanctœ script urœ 9
seu Hermeneutica sacra , Augsb. ,
1779, in-8°. II. SS. Jacobi ctJu-
dœ App. epistolœ catholicœ quas
ad gr. textusfidem latù.è reddidit
et perpetuis adnotationibus illus-
trant, TS'urcmb., 178.3, in-8°. III.
Septem Psalmi pœnitcntialcs , etc. ,
Ingolst. , 1790, in-4°. IV. Quindc-
cim Psalmi graduâtes , etc. , ibid. ,
1791, in-4°- S— l.
SEETZEN(Ulric-Jaspcr)9 voya-
geur allemand , né dans FOost frise ,
acheva son éducation à Oottingen,
où il se livra particulièrement à l'é-
tude des sciences naturelles. Quand
il eut terminé ses cours, il publia
quelques opuscules sur l'histoire na-
turelle, la .statistique, l'économie po-
litique , et devint conseiller auli-
que du czar , dans la principauté de
Jcvcr. Ayant manifeste le dessein de
voyager dans l'Orient, il fut secondé
par les ducs Ernest et Auguste de
Saxe-Gotha, protecteurs des entre-
prises utiles; et il y a lien de croire
qu'il reçut aussi des encouragements
du cabinet Russe. Muni de différentes
recommandations, il partit, en août
1H01, pour (loiistautiiiople,oii il ob-
tint des ministres des puissances chré-
tiennes , quelques renseignements sur
les pays qu'il se proposait de visiter.
44<>
SEE
Il commença ses courses par la Sy-
rie; et après avoir fait un assez long
séjour dans la ville d'Alep , il par-
courut les contrées voisines. Au mois
de décembre 1 8o5 , il était de retour
d'une excursion dans le Hauran et le
Djaulan, après avoir exploré le Li-
ban, F Anti-Liban y et fait des obser-
vations astronomiques À Damas. Une
tentative pour pénétrer dans le Lads-
cha avait été iaterrompuepar les m*-
quiétudes que lui causèrent les Arabes
Bédouins. En 1 806, Seetren alla dans
le territoire de Banias, où le Jour-
dain prend sa source , et i\ suivit ce
fleuve jusqu'à Tibériade; puis conti-
nuant sa route vers Djerrascli, il osa
s'aventurer dans les pays à l'est du
Jourdain, où aucun voyageur euro-
péen n'avait encore porté ses pas. Il
s'avança ainsi jusqu à Karrak , et re-
vint par le sud de la mer Morte, où
il fut bien dédommagé de ses- peines
et de ses périls , par raspect des rui-
nes d'édifices magnifiques et incon-
nus aux peuples de l'occident. Le 6
avril, il entra dans Jérusalem, et
trouva cette cité célèbre plus belle
Su'il ne l'avait supposé. Il lut encore
ans l'église du Saint-Sépulcre , les
epitaphes de Godefroi de Bouillon et
de Baudouin, qui depuis ont été ef-
facées par des barbares. Seetzen n'a
décrit ni Jérusalem , ni Bethléem ,
parce que ces deux villes sont assez
connues. Le 2 5 mai , il repartit pour
Jaffa , et gagna Saint-Jean-d'Acre.
Il lui avait été impossible de traver-
ser la contrée déserte située au sud
de la Palestine , et de se rendre par là
en Arabie. Une deuxième tentative fut
plus heureuse. Il fit de nouveau le
tour de la mer Morte , alla dHébron
au mont Sinaï, par une route incon-
nue aux Européens, et de Suez gagna
le Caire, où il employa utilement son
temps à recueillir , de la bouche des
habitants de diverses régions de f>-
frique, des renseignements sur leur
patrie; puis, déciaé à tous les sacri-
fices pour parvenir au .berceau di
l'islamisme, il fit profession puhKqw
de cette reBgion , entreprit lepélm-
nagede h Mecque, et s embarquaai
port de Suez, le ji juillet 1809. Les
août, le navire mouilla devant Tor.
Seetzen reconnut que, même pou* des
vaisseaux musulmans, il n'y a gain
de sûreté dans le voisinage des Bé-
douins; ce ne fut cra'en faisant des
présents à ces bandits , que kcapt-
taine put leur échapper. Lorsque Los
relâcha dans le port dTembouna le
Baher , Seetzen fit part à son corres-
Sondant de son désir d'aller à Ma-
ayn Stzaleh ouHadjar ; celui-ci l'en
dissuada en lui représentant les pé-
rils imminens auxquels il s'exposait.
Enfin, le 19 août, Ton atterit k
Djedda, terme de la traversée. Seet-
zen profita de son séjour dans cette
ville pour se faire initier de plus en
plus dans la doctrine de l'islamisme;
puis il revêtit le costume de pèlerin,
et le 8 octobre , partit pour la Mec-
que , où il entra deux jours après. II
ne put s'empêcher d être frappé de
l'aspect magnifique de L'eT-Harram ,
cette mosquée par excellence, qui en-
toure la Kaaba, édifice sacre pour
les Musulmans , qui en attribuent la
construction au patriarche Abra-
ham, le père des (Croyants, et à son
fils Ismael, père des Arabes, a Tout
» cet ensemble , dit Seetzen , fit nat-
» tre en moi une émotion vive , que
» je n'éprouvai nulle part ailleurs. »
Ayant accompli tous les devoirs im-
posés aux pèlerins , et visité les Lieux-
Saints des Musulmans, Seetzen se joi-
gnit À une caravane que la dévotion
conduisait À Médine. Pour faire ce
voyage , il faut emporter des vivres
et de l'eau. On ne marcha^ que de
SEE
i fait halte le jour. Cette ma-
voyager avait quelque désa-
ponr Seetzen, qui ne poir-
ier ses observations sur tous
ts ou'il aurait bien voulu con-
« Je présume cependant, re-
né t-il , que mes lecteurs n'y
t rien perdu; car l'Hedjas
pas , sur cette route , un pays
en choses intéressantes. »
ement, on ne voit guère que
îtagnes nues. Le 6 décembre
rins firent leur entrée dans
Aussitôt Seetzen porta ses
t b Mosquée qui renferme la
e mortelle de Mahomet. Les
•e pouvaient visiter qu'en se-
hapelle où est le tombeau du
e; car les Wahabites avaient
l'entrée de tous les lieux de
ge, à l'exception de l'El-
• La présence de Seetzen
e probablement des soupçons
•prit de l'émir des Wahabt-
i, le prenant pour un Turc ,
wda qui il était, et ce qu'il
Médine , pourquoi il v res-
ng-temps, pourquoi if arhe-
t de livres, etc. Lorsque le
ir lui eut dit qu'il était franc
byte, l'émir cessa ses ques-
le congédia. Seetzen fut assez
pour dessiner, sans être aper-
>1an de la ville et de la mos-
inte. Le a 5 décembre, il re-
our Djedda ; et , le i3 jan-
10 , il revit la Mecque , après
?pris l'habit de pélcriu. C'é-
■s l'époque du grand concours
t»ts, et la cité sainte offrait un
imposant et singulier. « 11
dit Seetzen, avoir été specta-
u tumulte religieux qui règne
irtout, pour s'en faire une
» Lorsque les fêtes furent ter-
. Seetzen resta encore plus
t mois à la Mecque; et il
fflTJR
44*
passa ee temps à bien étudier cette
ville, pour en faire on tableau exact.
Il lui fallut employer bien des ru-
ses pour ne pas être découvert dam
ses travaux. 11 s'occupa aussi de dé-
terminer la position géographique de
la Mecque : « Je choisis, ajoute-il ,
» pour mes observations la maison,
» d'un savant, oui était à-la-fois pro-
* fesseur de calcul, astrologue, fai-
» seur de calendrier , crieur pour ap-
» peler à b mosquée, épicier et cou-
» liseur , et qui maigre tous ses em-
» plois avait bien de b peine à nour-
» rir sa famille (i). » Le o8 mars,
Seetzen , de retour à Djedda , monta
sur un navire avec l'arabe qui avait
été son instituteur à b Mecque , et
qui lui promit de l'accompagner dans
l'Yémeti. Le 8 avril, tous deux pri-
rent terre à Hadadè, puis allèrent à
Beith-el-Fakih : « Dans tout l'Yémen,
» dit Seetzen , on ne voyage que de
» nuit; mais avec plus de sûreté et
» plus de tranquillité qu'on ne mar-
» che dans les rues de Londres ou de
» toute autre grande ville. » Le gui-
de ne connaissait pas le chemin; le
chameau conduisait les voyageurs
sans se tromper. Seetzen ayant visité
le canton montagneux ? où l'on culti-
ve le café, et vu plusieurs villes de
l'Yémen , fut retenu près d'un mois
à Doran, par une maladie. Le a juin
il entra dans Saana, qu'il a pelle b
S lus belle ville de l'Orient. Au mois
e novembre , il était à Moka , d'où
il écrivit en Europe; ce sont les der-
nières lettres que 1 on ait reçues de lui.
Étant ensuite rentré dans l'Yémen ,
l'ignorance des Arabes lui attira b
même désagrément qu'avait éprouvé
Niebuhr et ses compagnons. Le pre-
nant pour un magicien , on saisit ses
^ (0 To«t ce q«« fertacm dit dm I* Mmwm m!
4'ftceor4 avec cw qa'oa lit 4aa» la» wwnmm «V Sb-
4mirV.MàMà,m
44<>
SEE
Il commença ses courses par la Sy-
rie; et après avoir fait un assez long
séjour dans la ville d'Alep , il par-
courut les contrées voisines. Au mois
de décembre 1 8o5 , il était de retour
d'une excursion dans le Hauran et le
Djaulan , après avoir exploré le Li-
ban, l'Anti- Liban , et fait des obser-
vations astronomiques à Damas. Une
tentative pour pénétrer dans le Lads-
cha avait été interrompue par les in-
quiétudes que lui causèrent les Arabes
Éédouius. En 1 806, Seetzcn alla dans
le territoire de Banias, où le Jour-
dain prend sa source , et il suivit ce
fleuve jusqu'à Tibériadc ; puis conti-
nuant sa route vers Djerrasch, il osa
s'aventurer dans les pays à Test du
Jourdain, où aucun voyageur euro-
péen n'avait encore porté ses pas. Il
s'avança ainsi jusqu à Karrak , et re-
vint par le sud de la mer Morte , où
il fut bien dédommagé de ses peines
et de ses périls f par l'aspect des rui-
nes d'édifices magnifiques et incon-
nus aux peuples de l'Occident. Le 6
avril , il entra dans Jérusalem , et
trouva cette cité célèbre plus belle
qu'il ne l'avait supposé. II lut encore
dans l'église du Saint-Sépulcre , les
épitaphes de Godefroi de Bouillon et
de Baudouin, qui depuis ont élé ef-
facées par des barbares. Seetzen n'a
décrit ni Jérusalem , ni Bethléem ,
parce que ces deux villes sont assez
connues. Le 2 5 mai , il repartit pour
JafFa , et gagna Sa in t-Jean-d' Acre.
Il lui avait été impossible de traver-
ser la contrée déserte située au sud
de la Palestine , et de se rendre par là
en Arabie. Une deuxième tentative fut
plus heureuse. Il fit de nouveau le
tour de la mer Morte , alla d*Hcbron
au mont Sinaï, par une route incon-
nue aux Européens, et de Suez gagna
le Caire, où il employa utilement son
temps à recueillir , de la bouche des
SE!
habitants de diverse
frique , des renseigi
patrie; puis, décidé
lices pour parvenir
l'islamisme, il fit pre
de cette religion , en
nage de la Mecque, <
port de Suez, Ic3i j
août , le navire mou
Seetzen reconnut que
vaisseaux musulmar
de sûreté dans le v
douins; ce ne fut q
présents à ces bandi
taine put leur échap]
relâcha dans le por
Bahcr , Seetzen fit p
pondant de son de*
dayn Stzaleh ouHad
dissuada en lui repi
rils imminens auxqu
Enfin, le 19 août
Djedda , ternie de la
zeu profita de son s
ville pour se faire il
plus dans la doctrini
puis il revêtit le cos
et le 8 octobre, par
que , où il entra deu
ne put s'empêcher
l'aspect magnifique d
cette mosquée par ex
tourc la Kaaba. , éd
les Musulmans , qui
construction au p.
ha m, le père des Ci
fils Ismaël , père des
» cet ensemble , dit
» tre en moi une ém
» je n'éprouvai nul!
Ayant accompli ton
posés aux pèlerins , e
Saints des Musuhnai
gnit à une caravane
conduisait à Média
et de 1
44*
SEE
collections d'animaux, Sous prétexte
qu'il les employait à des opérations
pour tarir les sources. Suivant quel-
ques versions , Seetzen voulut aus-
sitôt aller à Saana, afin d'adresser sc$
réclamations à l'iman : c'était en dé-
cembre 1 8 1 1 . Quelques jours après
on apprit qu'il était mort à Tacs, et
l'on supposa qu'il avait été empoi-
sonné par l'ordre du prince. Suivant
des lettres de Constantinople , du i
novembre i8i5, il avait été retenu
prisonnier par l'iman, qui crut trou-
ver des trésors dans ses bagages , et
fut bien surpris de n'y voir que des
instruments d'astronomie, des herbes
sèches, des livres, et six cents pias-
tres. On s'était d'abord flatté d'ob-
tenir sa liberté par l'intervention de
quelque puissance auprès de la Porte ;
mais il est bien sur aujourd'hui que
Je nom de ce malheureux doit être
ajouté à la liste déjà si nombreuse
des hommes courageux qui sont morts
victimes de leur zèle pour les scien-
ces. Tout ce (pie l'on peut désirer,
c'est de retirer les papiers des mains
de l'iman. Dès 1 8o() , Seetzen écri-
vait que, dans la Syrie, les chrétiens
s'imaginaient qu'il était envoyé par
la France ou par la Russie, afin
d'examiner le pays , et qu'ils se per-
suadaient que les armées de ces puis-
sances ne tarderaient pas à paraî-
tre : il se gardait bien de les en-
tretenir dans cette opinion, pour ne
pas s'exposer aux soupçons des Mu-
sulmans. Or tout était tranquille alors
autour de ceux-ci ; mais aujourd'hui
qu'ils se voient menacés, ils doivent
supposer que les notes recueillies
avec tant de soin par Seetzen , con-
tiennent des renseignements propres
à leur nuire. Il n'existe point de rela-
tion complète des voyages de cet in-
fortuné: quelques fragments en sont
épars dans diilcrcuts recueils ou
SEE
journaux , d'ahrès les lettres qu'il
adressa à M. le Baron de Zach, grand-
maréchal de la cour de Saxe-Gotha ,
qui les a insérées dans sa Correspon-
dance séc graphique et astronomi-
que. Indépendamment des détails re-
latifs aux excursions de Seetzen , ces
lettres renferment des Mémoires sur
les tribus d* Arabes nomades de Sr~
rie , du désert et des contrées voi-
sines. Seetzen devait ces détails à son
guide de Damas , qui avait vécu pin- ,
sieurs années parmi eux : il convient
que Nicbubr a donne les renseigne-
ments les plus intéressants sur ces
peuples ; sur Oplnr, Seetzen pense
que c'est I'Onan sur la côte orientale
de l'Arabie ; sur le pays de Sotta-
kem et Massouah ; sur le Darfour;
sur le royaume ou empire de Bout-
nou ; sur le Mobbah ou Bergou , et
quelques autres pays voisins. Tons
ces morceaux , précieux pour !a géo-
graphie de l'Afrique, ont été insérés
dans les Annales des vqy<ï£rs( 1809-
i8i4). On regrette que la Traductiun
en soit négligée. D'autres lettres,
adressées à Hlumcnhach et à divers
savants , sont par extrait dans If
Magasin encycl. Seetzen a ansM
coopéré , avec M. Heinemeyer , à la
rédaction d'un Mémoire sur Paprn-
bourg , ville commerçante du ci-df-
vant crèche de Munster , sur les con-
fins de l'Oslfrise, et presque incon-
nue des géographes français. Ce mor-
ceau, traduit en français par l'au-
teur de cet article, est inséré dans
le tome xn des Annales des Vorû-
gcs. Burckhardt étant au mont Sinai
en 181G, y trouva entre autres indi-
cations écrites par des voyageurs
européens , une note en français ,
collée sur le mur de la chambre , If
9 avril 1807, par Seetzen. On y voit
que ce dernier prenait le nom de
Mousa ; il y donne la nomenclature
SEE
icipalcs contrées qu'il a par-
E — s.
If (&iah), sixième on sep-
oi de Pctsc de la dynastie
ys, monta sur le troue, en
vaut qu'on eût publie la mort
fr-le-Grand, son aïeul , qui l'a-
igné pour son successeur, à
ion de ses propres iils , qu'il
it périr ou aveugler. Le non-
i, âge de dix-sept ans, s'ap-
am-Mirza. Il prit le nom de
ni était celui de sou mal h cu-
re ( /'. Audas lrr.). Ce mo-
portait nu co-ur de tigre sous
rieur d'une liante régulière
de douceur: il fut le .Néron
•rsc. Chaque année de son re-
marquée par les plus horri-
uautés. Tous les princes du
ous les grands, allies à la fa-
tale, presque tous les niinis-
*s généraux les plus distingues
lis a mort ou prives de la vue,
dredece tyran. Le vainqueur
m/., l'illustre lin.ui-Coiili-khaii
sa famille furent au nomhrcdc
imes . sur l.i li>tedev|iM'lles on
lier plusieurs f< -mmes , entre
a tanle, la f.n oritc de Svf\\ et
sa propre mère, dont les rê-
ne es Taxaient irrite'. On amis
:e si Icn atrocités de ce mous-
r-nt l'ellet de son I mineur san-
e , de sa passion pour le vin ,
ilucation vicieuse, de ses pn*-
q>erstiticu\ , ou «l'une sombre
le.ilnutCliali M>!>asa\ai( je te
lenn-uts , et qui consistait à
1rs grands, pour ne régner
des i-m|.ivc> : nuis il paraît
• ... *
s ces mollis se réunirent pour
• Chah »Sefv le despote le plus
pii .ut gouwrne la Perse. Ce-
t aucune rc\oltc n'édita dans
.s, par suite du respect qu'on
rrvait pour la race de Chah
SEF
«3
Abhis ; et le peuple jouit d'ime sécu-
rité et d'une Iran -put li té parfaites, à
cause de la bonne et sévère police
que ce grand monarque avait établie.
Les Ouzhcks, ayant envahi le kho-
raçan , furent repousses: mais la Per-
se perdit Caudahar. Le gouverneur,
sommé de se rendre à la cour , et se
croyant déjà mort, livra cette place
importante a I'em]>ereur Moghol.
Scfy eut à soutenir, contre les (Hho-
maus, une guerre qu'ils a\ aient com-
mencée sous sou prédécesseur. Ils pé-
nétrèrent d'abord jusqu'à Ha ma dan
et Derghe/.in; mais, repousses en-
suite, ils échouèrent devant Bagh-
dad , et perdirent Chcherzoul, Hilla
et Van. L'armée du sulthan Mourad
IV (Amoral) redonna l'avantage aux
Turcs. Il emporta Erivan , après un
siège de sept jours , et s'empara de
Tauris, que l'approche de l'hiver et
la disette l'obligèrent d'abandonner.
Le roi de Perse reprit en ]>crsonne
Erivan , au bout de trois mois de siè-
ge, en i(>3">; mais la conquête de
Jlaghdad, que le sullliau prit d'as-
saut , en ifî.'iH, détermina la paix en-
tre les deux empires. dont les limites
furent fixées sur les bases qu'elles ont
encore aujourd'hui. La seule bonne
action de Chah Sefv fut de rendre à
leur pavs trois cents malheureux Ar-
méniens, reste d'une colonie de sept
mille hommes, qu'Abbas avait traits*
plantée dans le Mazandéraii. Il était
en général bon envers les Chrétiens,
quoique le premier et peut-être lo
seul Européen exécuté publiquement
en Perse , l'ait été sous son règne.
C'était un horloger suisse, qui. ayant
tué par jalousie un Persan, fut con-
damné à mort, parce qu'il refusa
d'embrasser l'islamisme. (Y.Su.«n>
t\ki. ] Scfv légua qualnr/eam. inntK
rut eu ili|-.i,à kaehan , et fut en-
terré à Koin. Les relations de Tho-
444
SEF
mas Herbert , d'Oléarius, de Ta-
vernier et de Chardin sont pleines
de détails horribles sur la vie privée
de ce prince, qui joignit à la cruauté
de Néron la défiance de Tibère , les
débauches crapuleuses de Caligula ,
et peut-être encore la politique de
Louis XI. Il eut pour successeur son
fils Abbas II, A — t.
SEGARELLE (Gérard), héré-
siarque' du treizième siècle et chef
d'une secte à* apostoliques (i ), naquit
à Parme , de bas L'eu , et ue reçut au-
cune éducation. Ignorant et sans let-
tres , il lui prit néanmoins envie d'en*
trer chez les frères mineurs. Il paraît
qu'il y fut reçu, mais qu'il ne fit
point profession. Sorti du couvent, il
en fréquentait assidûment l'église ,
et y passait des journées entières, les
yeux fixés sur un tableau qui repré-
sentait les Apôtres vêtus de manteaux
qui les enveloppaient, et avec des bar-
bes , et des sandales aux pieds. Son
imagination s'échauffant, il crut qu'en
se vetissant de la même manière , il
deviendrait lui-même un apôtre. Il se
fit faire un habit d'une grosse étoffe
bise, à-peu- près semblable , pour la
forme , a ceux dont le tableau lui of-
frait le modèle , et un manteau blanc
d'un drap grossier , sans oublier les
sandales ni la barbe. Il se ceignit les
reins d'une corde, à l'exemple des
frères mineurs, et se crut ainsi dans
la voie de la perfection. Peu content
(1) Les /4pottoliqmei ou les «refaire* qui prirent
ce nom, remontrai a de» temps bien antérieurs
a Ségarelle. (>n eu trouve & la lin du il*, siècle, et
dans le lll«. , ceui-la «orient des Eucratistes et de*
Cathare*. IU prenaient le nom d' Ipotar tiques ou
Renonçants , parre qu'il* renonçaient au mariage.
11* «'aliénaient de la chair et du vin, et preten-
daienlriener la vie des apôtres. Ceux du XII*. «iè-
cle bl'.uiaient aussi le mariai e , allaient nu-pieds ,
et ne recevaient de l'argent de personne. Us niaient
le baptême , le sacrifice de la messe , le purgatoire ,
l'invocation des«aint«; et tel était leur fanatisme,
qu'ils «nu (Traient la mort pour leurs erreurs. Saint
Bernard les combattit. Leur doctrine avait beau-
coup de rapport arec celle des Albigeois, qui paru-
rent à-peu-près dans le *
SEti
a
de ressembler aux apôtres-, il vosht
aussi avoir quelque conformité avec
Jésus -Christ , et vivre comme
François. Pour cela, il se fit
cire , emmailloter comme un «m&at,
et mettre dans un berceau* Cea ftSa
attirèrent l'attention sur lui; et la es*
nqille s'attroupa autourde ce chef di-
gne d'elle. Pour commencer son apos-
tolat par un renoncement aux haÊ
de ce monde, il vendit une petite
maison qu'il possédait. Muni de l'ar-
gent que lui avait procuré cette ven-
te, il se rendit sur la place publique;
* Jf _3_ 1_
et là, monté sur une pierre, d'eu le
podestat de Parme avait harangné
autrefois le peuple, il appela «e
troupe de bandits et de fiuuitfantsqâ
jouaient aux dés dans le voisinage ,
et leur jeta son argent, en criant:
« Ramasse qui peut, c'est pour lui. »
Ceux - ci ne manquèrent pas de s'en
emparer ; et , peu touchés de la Une- *
rahtédu nouvel apôtre, ils retournè-
rent à leur jeu , en se moquant de
lui. Ségarelle continua de demeurer
à Parme. Quelques gens de sa sorte
se joignirent à lui ; et il se trouva
bientôt à la tête de trente compa-
gnons. Gomme il vivait dans l'oisi-
veté, et ne s'occupait pas de pour-
voir à leur subsistance, ils l'aban-
donnèrent ; et un nommé Potage, par-
mesan , prit sa place. On ne dit pas
pourquoi ils quittèrent également ce-
lui-ci ; mais quelque temps après , ils
élurent pour chef un nommé Mat-
thieu. Cependant la secte ne laissait
pas de s étendre ; et bientôt elle in-
festa plusieurs villes dltalie. La vie
licencieuse que menaient; ces sectai-
res , en se livrant à toute sorte d'im-
puretés , contribua beaucoup à aug-
menter leur nombre. L'évèque de
Parme, qui était alors Opison de
Saint-Vital, neveu du pape Innocent
IV, fit, en 1*80, saisir Ségarelle,,
SfiG
I encore dans cette ville ,
mettre en prison. Ségarellc
esse de contrefaire l'insensé* ,
anière assez naturelle pour
bue y fut trompe*. Il le re-
nson , et le garda dans son
ù il devint le jouet des gens
ce. Opison, ayant ensuite
informe' de ses crimes et de
ses sectateurs, les chassa
son diocèse. Ségarclle, ren-
liberté, continua ses infa-
. osa reparaître dans le Par-
Fers l'an 1 3oo. Alors Opison
•ter de nouveau : on instruisit
es, et il fut condamné à être
ntence qui fut exécutée le 18
» la même année. Cette secte
1 grande partie, composée de
ts vagabonds. Ils prétendaient
t devait être commun, mè-
mmes. Ils distinguaient trois
celui du père , dont le carac-
t la justice et la sévérité ; ce-
1s , règne de grâce et de sa-
enfin celui du Saint-Esprit,
baritc était la seule loi, si
ire toutefois, qu'un ne pou-
1 refuser de ce qui était de-
•n son nom ; ma\ime , chez
lires, d'une telle généralité,
e venait la source u une foule
dres etd'impudicitcs. De cet-
il en naquit d'autres , no-
t celle des Dulcinistcs , ainsi
de Dulcin , natif de Nova-
riplc de Ségarellc ( F. Dul-
I , 'io\ ). Le pape Honorius
une huile du iu mars rj85,
à tons les évêques , leur or-
e faire une soigneuse recher-
cs sectaires , de les contrain-
bjurrr leurs erreurs, et de
u bras séculier ceux qui y
•aient. Cette bulle fut renou-
coniirmee par le pape Ni-
SEG 44$
SEGAUD {Guillaume de), pré-
dicateur, né à Paris, en 1674, entra,
à l'âge de vingt-six ans. au noviciat des
Jésuites, et fut, après les épreuves
ordinaires, employé dans les collé •
ces ou'ilsdirigeaient. Il enseigna d'a-
bord avec distinction les humanités
dans celui de Louis-le-Grand a Paris ,
et fut envoyé, en qualité de professeur
de rhétorique , à Rennes et à Rouen ,
où il ne se fit pas moins de réputa-
tion. 11 eût désiré se consacrer aux
missions chez les sauvages ; mais ses
supérieurs , en louant son zèle , ne
le lui permirent pas , l'ayant cru pro-
pre à réussir dans la prédication : il
se dévoua à ce nouvel emploi , moins
par goût que par obéissance. Dès
qu'il connut sa nouvelle destination ,
il quitta les livres de simple littéra-
ture : l'Écriture Sainte , les Pères , les
écrits des orateurs chrétiens , devin-
rent son unique occupation. C'est à
Rouen qu'il Ht le premier essai de son
talent; et bientôt il fut regardé comme
un desmeillcurs prédicateurs. Dèsqu'il
put prêcher des A vents et des Carêmes,
les capitales et les principales villes
des provinces le demandèrent à l'envû
Ce succès ne l'enorgueillit pas : dans
l'iutervalle de ses stations , il ne dé-
daignait point un plus modeste audi-
toire. Il allait évangéliser les pau-
vres dans les petites villes et dans les
campagnes; d'autres fois, il faisait
des missions ou donnait des retraites,
et joignait à la prédication la direc-
tion des consciences. Sa simplicité,
sa douceur, ses uiamèrcs affectueuses,
lui eurent bientôt amené un grand
nombre de pénitents de toutes les
classes. Grands et petits, nobles et
plébéiens, a muèrent à son confession-
nal. U était surtout demandé par les
malades en danger : ce n'était pas
seulement un directeur éclairé , c'é-
tait un père et un consolateur. En
444
SEP
mas Herbert , d'Oléarius, de Ta-
vernier et de Chardin soot pleines
de détails horribles sur la vie privée
de ce prince , qui joignit a 1a cruauté
de Néron la défiance de Tibère , les
débauches crapuleuses de Caligula ,
et peut-être encore la politique de
Louis XI. Il eut pour successeur son
fils Abbas II, A — t.
SEGARELLE (Gérard), héré-
siarque' du treizième siècle et chef
d'une secte à' apostoliques (i ), naquit
à Parme, de bas lieu , et ue reçut au-
cune éducation. Ignorant et sans let-
tres , il lui prit néanmoins carie d'en»
trer chez les frères mineurs. 11 paraît
qu'il y fut reçu, mais qu'il ne fit
point profession. Sorti du courent, il
en fréquentait assidûment l'église ,
et y passait des journées entières, les
yeux fixés sur un tableau qui repré-
sentait les Apôtres vêtus de manteaux
qui les enveloppaient , et arec des bar-
bes , et des sandales aux pieds. Son
imagination s'échauffant, il crut qu'en
se vetissant de la même manière , il
deviendrait lui-même un apôtre. Il se
fit faire un habit d'une grosse étoffe
bise, à-peu- près semblable , pour la
forme , à ceux dont le tableau lui of-
frait le modèle , et un manteau blanc
d'un drap grossier , sans oublier les
sandales ni la barbe. Il se ceignit les
reins d'une corde, à l'exemple des
frères mineurs, et se crut ainsi dans
la voie de la perfection. Peu content
(0 I-** Apo\toliq*e.% ou les sectaires qui prirent
ce nom, remontrai a des train* bien antérieurs
a Segarelle. <)n eu trouve m la un du il», siècle, et
dans le III». , ceux-là sortent des Eucratintes et de*
Cathares. Il» prenaient le nom d\ ipotactiquet ou
Renonçants, parce qu'il» renonçaient au mariage.
Ils s'alistenaient de la chair et do via, et préten-
daientrieurr la rie des apôtres. Ceux du XII*. siè-
cle bl* inaient aussi le mariai e , allaient nn-pieds ,
et ne recelaient de l'argent de personne. Ils niaient
le baptême , le sacrifice de la masse , le purgatoire ,
l'invocation des saints; et tel était leur fanatisme,
qu'ils souffraient la mort pour leurs erreurs. Saiut
Bernard les combattit. Leur doctrine avait beau-
coup de rapport arec celle des Albigeois, qui pom-
r«ta-peu-prèsdaosU»«o »-■-*-
SEG
■
de ressembler aux apôtre», il voulu?
aussi avoir quelque conformité vm
Jésus-Christ, et vivre comme
François. Pour cela , il se fit
cire , emmailloter comme m cotant,
et mettre dans un berceau. Cm folio
attirèrent l'attention sur hn; et la ca-
naille s'attroupa autour de ce chef di-
gne d'elle. Pour commencer Km apea»
tolat par un renoncement aux mas*
4e ce monde, il Tendit une petite
maison qu'il possédait* Mmû de Par*
cent que lui avait procuré cette ven-
te, il se rendit sur la place pubfcpe;
et la, monté sur une pierre, d'où le
podestat de Parme avait harangué
autrefois le peuple , il appela ne
troupe de bandits et de fainéants qat
jouaient aux dés dans k voisinage,
et leur jeta son argent, en criant:
« Ramasse qui peut, c'est pour lui. »
Ceux - ci ne manquèrent pas de s'en
emparer; et, peu touchés de la lihé- *
rahté du nouvel apôtre, ib retournè-
rent à leur jeu , en se moquant de
lui. Segarelle continua de demeurer
à Parme. Quelques gens de sa sorte
se joignirent à lui ; et il se trouva
bientôt À la tête de trente compa-
gnons. Gomme il vivait dans l'oisi-
veté, et ne s'occupait pas de pour-
voir à leur subsistance, ils l'aban-
donnèrent ; et un nommé Putage, par-
mesan , prit sa place. On ne dit pas
pourquoi ils quittèrent également ce-
lui-ci ; mais quelque temps après , ils
élurent pour chef un nommé Mat-
thieu. Cependant la secte ne laissait
pas de s étendre ; et bientôt elle in-
festa plusieurs villes d'Italie. La vie
licencieuse que menaient, ces sectai-
res, en se livrant à toute sorte d'im-
puretés , contribua beaucoup à aug-
menter leur nombre. L'évéque de
Parme, qui était alors Opison de
Saint-Vital, neveu du pape Innocent
IV, fit, en ra8o, saisir Ségarene,
SËG
encore dans cette ville ,
îttrc en prison. Ségarellc
se de contrefaire l'insensé',
ierc assez naturelle pour
ic y fut trompe'. II le re-
>od, et le garda dans son
il de\ int le jouet des gens
. Opison, ayant eiiMiiic
forint» de ses crime* et de
es sectateurs, les chassa
u diocèse. Sega relie, ren-
berlc, continua ses infa-
sa reparaître dans le Par-
rs Tan i3oo. Moi-* Opison
r de nouveau : ou instruisit
, et il fut condamné à cire
enec qui fut exécutée le 18
;i inèiiie année, (jette série
rande partir, composée de
vagiboud s. Ils prétendaient
levait être commun, mê-
mes. Ils distinguaient trois
lui du père , dont le carac-
ii justice et la sévérité; ce-
, règne de grâce et de sa-
nlin celui du Saiut-Ksprit,
rite était la seule loi , si
? toutefois, qu'on ne pou-
•efiiNcr de ce qui était de-
son nom ; maxime , chez
es , d'une telle généralité' ,
enait la source (Tune foule
•es etdimpudirites. Dccet-
, en naquit d'autres , no-
e!le des Dulcinistcs , ainsi
eDulciu, natif de No\a-
[>lede Ségarellr /'. Dri.-
•JtoJ \ Le pape Iloiiorius
le liulle du i.>. mars riHï,
tous les e'vnpies , leur or-
Tiire une soigneuse recher-
sretaires, de les rontrain-
urer leurs erreurs, et de
liras séculier ceu\ cpii y
eut. Cette lmlle fut renou-
onlirinee par le pape Ni-
L — Y.
SEG 445
SEGAUD ( Guillaume de ) , pré-
dicateur, ne' à Paris, en 1674* entra,
à l'âçe de vingt-six ans. au noviciat des
Jésuites, et fut, après les épreuves
ordinaires , employé dans les colle' •
ges au'ils dirigeaient. U enseigna d'a-
bord avec distinction les humanités
d.ms celui de Louis-le-Graud à Paris ,
et fut envoyé, en qualité de professeur
de rhétorique , à Renues et à Rouen ,
où il ne se fit pas moins de réputa-
tion. 11 eût désiré se consacrer aux
missions chez les sauvages ; mais ses
supérieurs , eu louant son zèle , ne
le lui permirent pas , l'ayant cru pro-
pre à réussir dans la prédication : il
se dévoua à ce nouvel emploi , moins
par goût que par obéi s sauce. Dès
qu'il connut sa nouvelle destination ,
il quitta les livres de simple littéra-
ture: l'Écriture Sainte , les Pères , les
écrits des orateurs chrétiens, devin-
rent son unique occupation. C'est à
Rouen qu'il lit le premier essai de son
talent; et bientôt il fut regardé comme
un desmeilleurs prédicateurs. Dès qu'il
put prêcher des A vents et des Carêmes,
les capitales et les principales villes
des provinces le demandèrent à l'envi.
Ce succès ne l'enorgueillit pas : dans
l'intervalle de ses stations , il ne dé-
daignait point un plus modeste audi-
toire. Il allait é\angéliser les pau-
vres dans les petites villes et dans les
campagnes; d'autres fois, il faisait
des missions ou donnait des retraites,
et joignait à la prédication la direc-
tion des consciences. Sa simplicité,
sa douceur , ses manières affectueuses,
lui eurent bientôt amené un grand
nombre de pénitents de toutes les
classes. Grands et petits, nobles et
plébéiens , a (Huèrent à son confession-
nal. Il était surtout demandé par les
malades eu danger : ce n'était pas
seulement un directeur éclaire , c'é-
tait un père et un consolateur. En
44*
sfid
tyïç) , ses supérieurs l'appelèrent à
Paris. Un Avent et trois Carêmes
qu'il prêcha devant le roi, lui Yâlu-
rent une pensionde douze cents francs,
et l'estime au monarque. Ce prince,
quelque temps après , partant pour
uue expédition , voulut que le P.
Segaud remplaçât, près du dauphin
et de la famille royale , le P. Perus*
seau , son-confesseur , qui devait sui-
vre le roi à l'armée. Modèle de toutes
les vertus religieuses , le père , Se-
gaud , après une vie très-active et
très-utile , mourut à Paris , le 19 dé-
cembre 1^48. Ou a de lui des Ser-
mons 9 quelques Panégyriques , et
deux Oraisons funèbres , 6 vol. in-
13, Paris , ij5o et 5i , publiés par
les soins du fameux Pk Berruycr , et
réimprimés phisiteurs fois. « Le carac-
» tère de iVuoquence du P. Segaud,
» dit un critique ,- est une onction
» pénétrante, qui va droit à Pâme.
» Cette onction, toujours douce et
» sensible* n'est jamais dépourvue
» d'élégance, et y est souvent accom-
» pagnée de force. » Tous ses Dis-
cours ne sont point d'une égale beau-
té ; et c'est à la lecture qu'on s'en
aperçoit : car il avait un débit im-
posant , qui empêchait d'en faire la
remarque ; mais les moins beaux
ne sont pourtant pas médiocres , et
tous auraient pu se passer de ce se-
cours emprunté. Cette inégalité vient
de ce que le temps lui a manqué
pour donner le dernier fini à ses
ouvrages. On lui a reproché , avec
quelque raison, delà prolixité; on l'a
même accusé de plagiat, en disant
qu'il avait puisé dans les Sermons de
Saurin. Le P. Berruyer nom apprend
ce qui peut avoir donné lieu à cette
inculpation, a Le Père Segaud, dit-
» il , dans les premières années de son
» travail , avait beaucoup lu et com-
» jûlé-j et peut-Are detemps en temps ,
SËG
» lonmi'ouvrage lejpressait^
» un peu trop profite de ses ex
«mais , ajoute ce père, on ç*
» dra qu'a l'exemple dès g
» mattres fl mettait si habflen
» oeuvre ses matériaux, qu'aup
• connaisseurs , il se cotiser
» mérite de l'invention. D'aj
» on né voit pas que Saura
* contemporain , ait jamais A
» cune plainte à ce sujet. » 2
l'usage établi chez le* Jésuites
re Segaud , pendant ses réf
avait composé un grand non
petites pièces de poésie , pMj|
prit et de goût. On cite ànm
chef-d'œuvre > dans ce gen
petit poème latin sur le c*
Compiègne, Castra Compemà
et un autre sur les Eaux «m
mais ce dernier ne fut pas in
Le P. Segaud a publié les &
du P. Pallu, son confrère ^
volumes in- 12, 17 44» 1*
SEGHERS (Gérard), f
né Anvers, en i58<), fut ë
Henri Yan Balcn. Il était ena
jeune lorsqu'il se rendit à Ro
vue des chefs-d'œuvre que n
cette ville le transporta d admi
il voulut étudier la manière di
rents maîtres, mais sans en i
aucune particulièrement, et D
faire une qui n'était réellemc
de personne. Cependant, apri
ques essais heureux , il se lais*
séduire par la manière de Ma
qu'il parvint à l'imiter ave
d'exactitude pour tromper 1
habiles connaisseurs; et ses II
fureut extrêmement recherc
crut alors qu'il obtiendrait 11
succès dans sa patrie: et il mi
vers , où le soit qu épravfèi
premiers ouvrages le Oét)
plètemenu Ses compatà
tumés à là peintwecfitjjfc
SEÛ
ibcst, ne purent en goûter une
mit de l'école du Caravaee.
srs, en nomme d'esprit, sedé-
t prendre le milieu entre le style
ibens et celui de Maufredi ; et
uvrages eurent toute la vogue
mentaient. Il fut chargé d'exé-
, pour l'église de Saint-Jacques
rers, deux tableaux d'autel , re-
niant, le premier : Saint Yves;
ood Saint Rock ; pour l'église
iêuàtSi Jésus-Christ élevé sur la
• Ce dernier peint dans le goût
intoret, n'était moutré que pen-
roeJques mois de l'année , et al-
it sur 1e maître-autel , avec deux
mx de Bubeiis et de Schut. Aux
tes , on voit une de ses compo-
ts, si fort dans la manière de
ns , qu'elle lui a souvent été attri-
Nais le ïhefd'œuvre de Scghers,
le Mariage de la Vierge , com-
ion immense, qui orne le grand
de l'église des Carmes déenaus-
>n fait grand cas aussi de son ta-
i représentant le Martyre de
! Lievens , qu'on voit dans la ca-
alcdeGand, et d'une suite de six
» tirés de la vie du même saint ,
e dans la nef de l'église des Jé-
. à Gand. Doué d'un caractère
et aimable , rien ne put jamais
t l'amitié qui unissait Seghersà
us et à Van-Dyck. Ses ouvrages
raient procuré une fortune con-
lUe. 11 s'était marié; il n'eut
i fils, qui cultiva la peinture,
qui fut lob de l'égaler. Il mou-
. Anvers , en i (35 1 . Le Musée
ouvre possède un tableau de ce
Y, représentant Saint François
rtase , soutenu par des anges.
Msédait ausM mie Sainte-Fa-
• du même peintre , provenant
galerie de Vienne , et qui a été
wcd i8i5. — DauieJShGHEns,
r«, frère cadet du précodent,
SEO Ul
Crit des leçons de Breughel de ve*
>urs, quand ce dernftr ne peignait
encore que des fleurs, et apprit dé
lui cette harmonie des couleurs, ce
contraste savant des objets , qui
font le mérite de ses tableaux. Il
brassa fort jeune la vie religieuse, et
entra chez les Jésuites , qui encoura-
gèrent sou talent pour la peinture.
11 fit, pour l'église qu'ils possédaient
aux environs d'Anvers , plusieurs
paysages estimés, où il représenta
Suelques traits de la vie des Saints
e son ordre. 11 obtint la permission
d'aller à Rome; et à son retour , ses
tableaux furent sans prix. Le prince
d'Orange lui envoya son premier:
peintre, Thomas Willeborts, pour
en obtenir un. Il peignit pour lui un
Bouquet de fleurs placé dans un
bocal, et accompagné de toutes
sortes d'insectes , et lui en fit hom-
mage au nom de son ordre. Ce ta-
bleau fut admiré; et le prince en*
voya à l'auteur un chapelet de dix
grains, formé par des oranges en or
émaillé, ainsi qu'une palette et des
entes de pinceau également en or.
Scghers fit alors un second tableau,
non moins précieux , qu'il envoya à
la princesse d'Orange , qui ne se
montra pas moins généreuse que son
époux. Ces deux tableaux sont au
nombre des plus beaux qu'il ait faits.
Ceux qu'il avait peints dans l'église
des Jésuites d'Anvers , et parmi les-
quels on remarquait un tableau en
grand , dans lequel Rubens avait
peint la Figure de Saint Ignace,
ont été en partie détruits par le ton*
nerre. On a conservé son chef-d'œu-
vre, qui ornait la même église. C'est
une Guirlande composée de tout co
que le printemps , l'été, V automne
produisent de fleurs et de fruits le$
plus rares et les plus précieux. Tout
y est du plus beau ciiQii,du finile
44» SEG
plus délicat; et ce qui met le comble
à son prix , c'est que Rubens a
peint dans le milieu la Vierge et
l' Enfant- Jésus , avec une extrême
délicatesse. Segbers avait un talent
particulier pour peindre les roses
rouges et les lis, ainsi que les tiees et
les feuilles , particulièrement celles du
boux. Sa couleur est belle, légère,
transparente j sa touche large , quoi-
que précieuse ; ses bouquets sont
bien composés , ses insectes pleins de
vérité. Peu de peintres l'ont égalé
dans ce genre. Il mourut , en 1 f)6o. Le
Musée du Louvre a possédé trois ta-
bleaux de ce peintre , provenant de la
galerie de Vienne, et desquels le mi-
lieu de l'un avait été peint par Te-
niers. Ils ont été reudus en i8x5.
P— s.
SEGNER (Jean-André de) , sa-
vant professeur de sciences naturelles
et de mathématiques , naquit à Pres-
bourg , le 9 oct. 1 704. Sou père , qui
vivait d'un modeste emploi dans l'ad-
ministration , l'envoya au gymnase
de cette ville , où Matthieu Bel , con-
nu par son Histoire de Hongrie , était
recteur. Dès-lors le jeune Scgner prit
un goût tres-vif pour l'élude des ma-
thématiques; il y fit de grands pro-
grès, sans maîtres, et par la seule
lecture des éléments d'Euclidc. Il
passa une partie de l'année 1722 à
Debreczin , et s'y occupa surtout des
sciences naturelles et oc la philoso-
phie cartésienne, puis étant retour-
né à Prcsboiirg , il y profita des con-
naissances d'un docteur Herrmann ,
en lui servant d'aide dans son labora-
toire de chimie. Voulant étudier la
médecine et les mathématiques , il se
rendit , en 1 yx5 , à Iéna , où le pro-
fesseur Ilambergcr, «artisan de la
philosophie de Woli, et de la mé-
thode d'après laquelle les sciences
naturelles doivent être fondées sur le
SEG
calcul, exerça sur son esprit u
de influence, de manière qu'
donna le système de Descarti
liqua à la philosophie wol(i<
fit de tels progrès dans les m
tiques , qu il fut en état de h
gner. En in3o il prit le grad<
teur en médecine , et soutint
se De naturd et principiïs
nœ. Retourné aussitôt à Pn
il y pratiqua la médecin*
ayant éprouvé quelques désaj
de la partde ses confrères, il
en 1 7 \ 1 , la place de médec
ville de Debreczin. Quelle qui
sanec où il se trouvait dans <
tite ville , la privation detou
de communication et de ni
littéraires , lui fit désirer c
tir; et ce fut alors que le
seur Teichmeyerlc fit agrée
versitéde Icna , pour y faire <
de mathématiques , avec la 1
de la première place de prol
se marin, peu de temps aprè:
vée , avec la fille de Tcichii
commença ses cours avec un s
alla toujours croissant jusqu
époque où il fut nommé p
extraordinaire de philosoph
sa , en i~3:5 ,à Goltingcncoi
fesseurde sciences naturelle?
thématiques, et il contribua
à la splendeur de cette non
versité. Quelques années p
l'envie lui suscita une querel!
requi fit quelque bruit. ï^es
enthousiastes de la doctrine
ayant remarqué (pie Scgi
osé , dans une dissertatio
mique , relever quelques ci
écrits mathématiques de c
philosophe, l'accusèrent l
d'avoir oublié le respect
tel homme , et ils l'attaqué
plusieurs journaux et broch
11er répliqua , a\ ec beaucoup
\
SEG
a, qu'il regardait comme
ité de parler du IVoljia-
ind il s agissait de chiUres
nonstrations mathémati-
e science où la différence
es et des opinions soit vc-
t impossible. Ce raisonne-
concluant; mais la foule
s et des gens de lettres, qui
Wo!f comme le chef de
>hic , ne pardonna pas a
ni avoir manque de res-
Voï.f ). Cependant le phi-
-nn me se montra raisonna-
luis une nouvelle édition
lementa geometriœ , il
pluj)art des passages que
lit attaqués. Ce professeur
> 17'j"), à l'université de
« le titre de conseiller pri-
ou\ ornement prussien lui
1 même temps des lettres
»e ; et plein de reconnais-
ir de pareils honneurs ,
mplit encore longrtt mps ,
leuie distinction , les fonc-
ofoseur de physique et de
iques. II mourut le "> octo-
, après avoir enri< ly de
découvertes la physique et
natiques; sYtre fait la rc-
le l'un de* premiers ma-
lts de son temps, et s'être
distingue par la prefon-
>n s.ivoir et par le talent
*1 il sut enseigner. Les su-
antes les plus célèbres de
s'étaient empressées de le
leur associé. On a de lui
ombre deDissertatimis et de
les . parmi lesquels nous ne
ue celui qui donna lieu à sa
vec les partisans de Wolf :
ad lectivncs philosophiœ
expérimenta lis publiais ,
, i-|i , in-|°. Les titres
itres ouvrages sont : T.
11.1.
SEG 449
Elcmcnta arUkmciicœ et feome-
triœ , Gôttingcn , 17J9 , in-8°. 9
avec planches. IL Spécimen logicœ
unwersaliter demonstratœ , léna ,
info , in-8°. 111. Introduction à la
physique , Gottkgen , 1 746 , in-8°. f
avec gravures j a8, édition , 1 n 53 ; 3'.
édition, 1770 ( en allemand ). IV.
Fascicuhis exerâtationum hydrau-
licarum, ibid. , 17^7» in«4°. V.
Usas scalarum logisticarwn , Gftt-
t'mguc, 174*). C'est l'explication des
échelles logarithmiques. (Voy. Gltï-
Tr b.) VI. Elément a ana(rseosfini-
torum, Haie, 1758, iu-8°. VII.
Elemenlorum analjseos infinito ■
n/m, 2vol.in-8°. , 1761 à ij(i3.
VIII. Leçons astronomiques , Halle,
1775-76*, a vol. in 8°. On peut
consulter, sur ce savant, Y Allemagne
savante 1 par Meuse! , et les Notices
biographiques et bibliographiques
sur les plus célèbres m êilecins et na-
turalistes vivants , par Borner, 1. 1,
p. 8 1 o (en allemand ). Z.
SEGNKRI (Paul)» prédicateur,
né en itixj , a Nettuuo, ville du
Latium , sur les bonis de la Méditer-
ranée, d'une illlustre famille origi-
naire de Home, fut rainé de dix-huit
frères , (t annonça de bonne heure un
esprit droit et un penchant décide
pour la prédication. Placé au sémi-
naire romain, il s'attacha à ses ins-
ti leurs, et manifesta le désir de rester
]>arrai eux : son père s'y opposa d'a-
>ord ; mais cédant aux prières de sa
femme, il permit au jci.nc Segneri
d'embrasser, en 1(137, 'a ^1° de
saint Ignace, dans le collège de Saint-
André, à Rome. Le P. Sforza Pallavi-
cini , le mciiicqui fut c iiMiitc rcvi'tudc
la pourpre romaine, encouragea les
premiers pas de cet élève , dont il avait
su detiucr le mérite. Segneri, qui
n'avait d'autre ambition que de se
faire enteadre dans la cliaire de u-
45o SEG
rite , ne négligea rien de ee qui pou-
vait l'y conduire. Il fit une lecture
assidue de la Bible et des PP. de
l'Église, étudia les ouvrages de Ci-
eéron , et s'exerça dans la langue ita-
lienne par des traductions qu'il faisait
du latin. Sa santé ne put résister a
tant de travaux : une maladie , que
les médecins ne surent ni définir , ni
guérir entièrement , le frappa de sur-
dité pour le reste de sa vie. Segneri ,
se condamnant à la retraite , y traça
le plan de son carême, et, dès mie son
travail fut terminé , il reçut l'invita-
tion de se rendre à Pérouse et à Man-
toue, qiû furent le premier théâtre
de sa renommée. Regardant comme
infiniment plus utile pour la religion
d'en répandre les préceptes parmi
les dernières classes de la société , il
s'éloigna des villes , et par une abné-
gation exemplaire, il se mit à par-
courir les campagnes, annonçant par-
tout les lois et les bienfaits de la Pro-
vidence. Sa carrière évangelique, com-
mencée en 1 665 , dura jusqu'à l'an-
née 1692. Depuis 1679, que Segneri
avait publié son Carême, sa réputa-
tion s était beaucoup augmentée. In-
nocent XII, qui avait lu cet ouvrage ,
et devant lequel on avait souvent fait
l'éloge de l'auteur , désira l'entendre
au Vatican ; et Segneri y parut en
1692. Au milieu de la cour fastueuse
des pontifes, et des grands dignitaires
ecclésiastiques , il conserva ses ha-
bitudes simples et modestes, et ne
se montra occupé que des soins de
son ministère. Regrettant le bien qu'il
aurait pu faire dans les villages,
on l'entendit souvent dire qu'il n'a-
vait pas eu un seul jour de bon-
heur , depuis qu'il s'y était dérobé.
Lorsque la place de théologien du pa-
lais vint à vaquer, le pape y nomma
Segneri , qui ne l'accepta qu'à regret.
Cette vie retirée et tranquille ne ré-
SEG
p<mdait nullement aux habitudes qu'il
avait contractées dans les mission* ,
pendant lesquelles il avait parcouru,
a pied et déchaussé, une grande par-
tie de l'Italie , supportant partout les
pins grandes fougues, et se soumet-
tant aux austérités les plus rigou
reuses. Dans Tété de 1694, il ressentit
les premières atteintes d'une maladie
qui en peu de temps devait le conduire
au tombeau. Il espérait quelque bon
effet de son air natal ; mais son mal
s'aggrava tellement, qu'il lui fut im-
possible de sortir de Rome , où il
mourut , le 9 décembre 1 694. Depuis
Savonarola, l'Italie n'avait pas vu
un homme qui eut exercé une plus gran-
de influence sur la multitude : partout
où il se montrait, le peuple accourait
en foule pour le ramener en triomphe
jusqu'à sa cellule. Devenu l'objet aun
culte poussé jusqu'à la superstition, il
rentrait rarement chez lui sans avoir
eu quelque pan de son habit coupé:
les chambres qu'il habitait étaient
emportées d'assaut à son départ; et
les meubles dont il s'était servi ,
tombaient en éclats pour contenter
le pieux empressement de ceux qui
venaient en recueillir les débris. L'in-
quisition condamna son Traité in-
titulé : La Concordia tra lafaiica
e la quiète, Segneri ne s'en plaignit
pas, et il attendit, avec résignation,
que le tribunal, mieux éclaire sur son
livre , eût révoqué son arrêt. Une
éclatante justice vint le dédommager
de quelques jours de chagrins. Ses
autres ouvrages l'ont fait regarder
comme l'un des écrivains les plus
corrects du dix-septième siècle ; et les
académiciens de la Crusca en ont re-
commande la lecture à ceux qui as-
I rirent à bien écrire leur langue. Si
'on s'était borné à cet éloge , nous ne
pourrions qu'y souscrire: Segneri, es
effet , bannit de Bt$ Discours ces Tains
SEG
mû nuisent à la clarté etaui
n'ajoutait rien à la beautrf (In style.
L'éloquence sacrée , qui, dans tous les
temps, a manque' de bons modèles en
Italie , n'avait pas su se garantir du
■marais goût des imitateurs de Ma-
' rini , qui , après avoir corrompu la
— -Se, s'efforçaient d'envahir 1rs an-
genres de la littérature. Segneri
aarait peut-être opéré une révolution
utile dans la chaire, s'il n'avait été
obligé de calculer l'effet des paroles
sur I esprit grossier de ses auditeurs :
il contracta l'habitude de s'exprimer
sans recherche ; et lorsque , entoure
d'un auditoire plus choisi, il aurait
pu se montrer devant la cour d'In-
nocent XII , ce que l'évcque de Clcr-
mont parut devant relie de Louis
XIV; A ne sut pas s'élever au-dessus
demi-même, et la voix qui avait opéré
tant de prodiges dans les campagnes
n'excita pas la moindre admiration
an Vatican. En relisant ce fameux
Carême qui fut un sujet d'étonnement
pour les contemporains de Segneri ,
on serait peut-être tenté de croire nos
ancêtres doues d'une foi plus robuste,
si l'un n'avait aucune idée des usages
des mission na ires. La voi\ , le geste ,
la peinture éiR*rgi<| tir de la vengeance
divine, et des châtiments réservés au
pécheur . cet appareil mystérieux qui
précède et accompagne leurs sermons,
ce» mortifications qui les suivent et
dont le prédicateur est le premier à
donner l'exemple ; tous ces clîets
dramatiques, en un mot, qui frappent
fortement les sens , et qu'un grand
talent dédaigne , ou se croit dispensé
d'employer, contribuèrent puissam-
ment «lux succès que Segneri obtint
pendant son long apostolat. Ses ou-
vrages sont : // Qiutresimale , Flo-
• ■frjï)' in-*0»0* — Lr Predi-
eke dette nel palazzo apostolico.
Borne, 1694 , m 4«. — Panegirici
SEG *5i
sacri t Florence, 1684, a vol. in-iîi.
^/l dboto ai Maria. — Il Ma-
gnificat. — L'Esposizione dd Mi-*
serere. — La Pratica di star ùtfe-
riormente raccolto con Dio. — /
cinque venerdi di S. Maria Mad-
daiena de Pazzi, — Le Medila-
zioni per tutti i giomi di un mese.
— Preghiere alla santissima Ver-
gine. — Laude spirituale. — U Cris»
tiano istruito, Florence, 1686, 3
vol. in-4°. — // parroco istruito.
Ibid., 169*1, in- iu. — Il confessore
istruito. — // pénitente istnu'to.
— La m anna delV anima. — L'ù\-
credulo senza 5rfi.fti.lbid., >^9°,
in-4°. — / 'set te principj '. — Fascetto
di varj dubbj. — La Concordia
tra la fatica e la quiète. — La let-
tera ai risposta.C** ouvrages ont été
réimprimés à \ cuise, i~ iu, 4 v°l«
in -4°., et à Parme, 1714» trois
volumes in-folio, précédés de la
Vie de Segneri, écrite par Massei.
Les ouvrages suivants ne forment pas
partie de ci-s recueil s. — 1«\ Sliaaa,
istoria délia fruerra di Fiandra ,
deçà //. folgarizzat.i , Rome.
iHJS, iii-J". — -a'\ Lettere sitlla
mttteria dvl prvlmbde , Cologne,
1 ~ S'A, in- 1 *. Dans ces Lettres, Segne-
ri se r.icha .sous le nom de Massimo
drçli tfflilli. \ nv7. aussi son filogf
iiiMi-e par Fahroui dans le tome xv
de.» f'ita' Italurum , etc. ; et un autre
par M. Meneghelli , Padone, 181. 0.
lll-H'. A — <; — s.
S K( i > KR 1 P v u 1 . ) , nev eu du
précèdent , né à Rome . eu \irj3 .
fut e|e\r chez, les Jésuites, et entraî-
ne par l'exemple de sou oncle, dans
la carrière de la prédication , pour
laquelle il montra, dès l'enfance, un
penchant décidé, (ht l'entendait , au
milieu de ses compagnons d'étude,
déclamer contre le vice , et faire IV-
loge de la vertu. Mettant son pro-
m
1
45ci
SEG
■ $
pie saint au-dessus de tout» les co*Â|
sidéraîiocs humaines , il sut résister
^à toutes les séductions , et même aux
prières de sa mère, pour entrer dans
la société de Jc'sns. Fuyant le re-
pos , et plein d'un zèle ardent , il
se proposa de marcher sur les tra- .
ces de son cncle. Lorsque la ville
de Rome , ébranlée par les tremble-
ments de terre de 1703 , rit accourir
son immense population au pied des
autels, pour implorer la miséricorde
céleste , Segneri se jeta au milieu de
cette multitude consternée , pour lui
apprendre à craindre et à espérer.
Les succès de ce début l'attachèrent
à la chaire; et, sans ambition pour en
briguer les premiers honneurs , il se *
voua aux humbles et pénibles tra-
vaux des missions 11 parcourut suc*
cessivemeut une grande partie de
J 'Italie, semant par iout Ta parole
divine , et réveillant le rémoras et le
repentir dans les cœurs les plus en-
durcis. A Florence, à Modène, à
Bologne , il compta parmi ses audi-
teurs ce qu'il y avait de plus éminent
dans la cour et dans la ville j et ce
fut à la suite d'un de ses sermons ,
que le prince de Saxe, fds aîné d'Au-
guste , roi de Pologne , abjura la
religion de ses pères pour entrer dans
le sein de l'Eglise. En 1 7 13 , ce mis-
sionnaire drvmt un objet de rivalité
entre plusieurs diocèses , qui aspi-
raient à la faveur de l'cntlhdrc.
Clément XI mit fin à leurs disputes,
en le désignant pour les légations de
Ferra re et d' A neone. Ce devait être le
dernier tliéà Ire de ses travaux évangé-
liqucs. Atteint d'une inflammation de
gorge , il mourut à Sinigaglia , le i5
juin 17 13 , cttns sa quarantième an-
née. 1> P7 Segneri u égala son "pré-
(lécessciir que par ses vertus, et sa
ferveur religieuse. Le style "(le ses
serinons est moins corrécWrûe celui
SEG
de stuanjUle. N ous avons indiqué
lies tauMHfm ont contribué à la et» ,
lébrlté du premier Segneri : «Des ex-
pliquent aussi les succès du second.
Aussi modeste dans sa vie:' privée
qu'ardent pour l'apostolat , celui-ci
n'eut jamais le projet de rien imprf- 1
mer, quoiqu'il eut beaucoup écrit. Ses ■
ouvrages, que Muratori s'eiaiten Yak
efforc«dcrecueiilir9neraruTCntqaves]
1795 , par les soins de l'abbé Car-
ra ra , qui en avait acquis les manu*-
crits à Rome. Les seules publications
exécutées du vivant de l'auteur sont:
I. Istruzione sopra le ccmmmxh*
ni moderne ( anonyme ) , Florence,
171 1 , in-8°. IL DeW Aman S \
Gesà , traduit du français, du P.
Wepven, ibid., 1711, in-8°. Muratori
publia les : III. Esercizi spwitmti
esposti seconda U metod* dd F*
Segneri junior* , Modène, 1710,
a volumes in-8°. , en y ajoutant k
Vie de l'auteur , qui fait aussi par-
tie de l'édition suivante. IV. Opère
poslume raccolte e pubblicate dé
Carrara , Bassano , 1 795 , 3 vol.
in - 8°. Le premier volume ren-
ferme les Sermons, les Discours
et les Instructions ; le second , les
Exercices sjnrituels; et le troisième,
les Petits Traités et quelques Let-
tres. La vie de Segneri, par Galuzzi,
moins étendue que celle donnée par
Muratori , fut publiée à Rome , en
17 \(i. À— g — s.
SEGNI (Bernard), historien,
né vers fa fin du quinzième siècle, à
Florence , d'une famille ancienne,
se rendit à Padoue, pour y suivre
les cours de droit, qu'il dut inter-
rompre pour obéir à la volonté de
ses parents. 11 passa quelque temps
à Aquila, où il dirigea une maison
de commerce* à laquelle son péri
était intéresse. Florence était alors
agitée par les factions. La' voix <k
SEG
oU et les projets ambitieux
icis y excitaient le peuple à
e civile» M kolas Capponi,
alonier après l'expulsion de
mille , était l'oncle mater-
egni : déchu du pouvoir , il
laus ce ueveu un ardent dé-
Non coûtent d'avoir écrit la
onfalonier, Bernard voulut
r un plus vaste plan les faits
ait été témoin ; et , dépassant
s qu'il s'était d'abord pres-
! mêla au récit des troubles
icc , lesévéucmciits généraux
pe. D'abord partisan zélé de
de sa patrie , Segui ne dc-
noins 1 ami de ceux qui s'en
nt les oppresseurs; et après
inloyé sa plume à venger
ure du premier magistrat
mbliquc, il offrit ses ser-
duc Corne , qui , en i r>4 1 ,
a d'une mission auprès de
i, roi des Romains. L'an-
ute, l'ambassadeur fut nom*
I de l'académie florentine,
!te époque n'accordait ses
qu'aux citoyens les plus ie-
ables par leur savoir. Quoi-
îvatix historiques ne fussent
t connus, Segui jouissait
mtation d'homme cVlairé;
ivait qu'il était occupé à
uelques traités d'Ans totc.
ie de la Crtisra a rou-
ais parmi les monuments
■éciciix de la Lingue italien-
image rendu au talent de
n'empêche pas de juger
de l'historien; et sous ce
iegni nous parait loin de
s éloges qui lui ont été pro-
fil ouvrage est moins une
prune chronique, où les
II tassés S'ins ordre et sans
i. Le style ne manque pas
ion ; mais il n'est ni varié
SEG
453
ni agréable ; ci la m-ofusioude noms,
dont l'auteur a hérissé ses réchs, em-
barrasse souvent sa narration. Le
grand nombre de portraits et de failsw
minutieux qui se pressent dans sou ta-
bleau , ne permet pas de distinguer les
personnages principaux , et lui été ce
relief qui est nécessaire pour bien
saisir le caractère de leur physiono-
mie. L'Histoire de Florence et la Vie
de Capponi , que Segui avait tenue
soigneusement cachées de son vivant,
passèrent , après sa mort , dans les
mains du cardinal Charles de Médi-
cis , plus intéressé à les cacher qu'à
les rendre publiques. Quelques copies .
qui en avaîpt été faites, ont con-
serve cet ouvrage; et il fut public
pour la première fois en I7'*3, d'a-
près un manuscrit qui avait apparte-
nu à un archevêque de Turin. Segui
mourut à Florcurc, le i3 avril i558.
Ses écrits sont : I. Rettorica epoc-
iica d* ArUtotile ^tradette di Grcco
in lingua iwlgarc fiorentina. Flo-
rence , Torrent iuo , 1 54î) * b>4°- » et
Venise, i.Tm, in-H°.lI. Trattato de*
pwrnii , Florence , 1 5 }<) , in- \ °. , et
Venise, i-Wi, in- ri. III. l'Etica ,
tradotta e camrntata , Florence,
1 5 jo , in-4°. , et Veni.-c, i :V> i , in-8°.
IV. Traitât o sopra ilibri dell' ani-
ma , Florence , i">iS3, publié par le
(ils de l'auteur. Cet ouvrage , (font on
ne réimprima que les quatre premiers
feuillets, reparut en iGo~, sous le
faux titre sui\aut : / tre lihri dTAris-
t utile sopra l'anima , etc. ; ce qui
ferait supposer que le Traité de Segui,
e>t un nouvel ouvrage d'Arîstote. V.
Stnrie Florentine daWAnno îfa9)
all'Anno ijj"), colla vit a di Sic-
colo Capponi , Augsl>ourg, \y\ 3,
iu-fol. , avec deux gr.uult pertraits
de Capponi et de Se^ui; i.l. l'alrrnie,
i--;S, 9. vol. ii:-}". Dans presque
tous K-s exemplaire.* , en tro.:vc nur
.- -i
•'i- .■
SEG
JȂ- 3o4
e 1 attenta
, où l'auteur
454
lacune à la
avait raconte 1 attentat de
Louis Farnèse sur la personne de
l'évéquedc Fano. VI. L'jEdîpo prin-
cipe, traçedia, tradotta da So-
focle, Florence, 1811, in- 4°. Ce
n'est pas une première édition, com-
me 1 avait cru l'éditeur , qui n'a
J>as eu connaissance de cdle de Pa-
erme. Voyez, pour d'autres détails,
Cavalcanti , Notizie intorno alla
vita di Bernardo Segni , en tête de
l'édition des Storie Florentine; Sal-
vini, Fasti consolari, pag. i5, et
Notizie delV Accadémia Fiorenti-
na, pag. 3i. ^— o — s.
SEGNI (LoTHAifcBlr). r- In-
nocent III , pape.
SEGRAIS ( Jean Regnauld , ou
Renaud , sieur de ) , poète et acadé-
micien français, naquit le 11 août
1624 > dans la viHe de Caen , dont il
fut depuis premier échevin. Les dis-
sipations de son père, qui avait laissé
une nombreuse famille, semblaient
lui imposer fa nécessité de s'ouvrir
une carrière lucrative; et il avait été
d'abord destine à l'état ecclésiasti-
que, où sa naissance lui offrait une
perspective brillante. Mais les séduc-
tions de la poésie vinrent bientôt ,
comme on en a tant d'exemples , le
distraire des calculs d'une froide rai-
son; et sa faute fut heureuse, puis-
qu'il trouva la fortune dans les oc-
cupations 011 il n'avait cherché que
le plaisir et la gloire. Ses premiers
essais en littérature sont du genre le
plus frivole, et sa muse naissante ne
lit éclore «pie des chansons et de pe-
tites nouvelles. Cependant il ne tarda
pas à manifester sa vocation pour la
pastorale, en commençant un poème
intitulé Alhis , du nom d'un passage
de la rivière d'Orne à une heuc de
Caen. L'idée de cet ouvrage était sin-
gulière , et décelait une imagination
; SÊé $
la ■2|imw Oa^»^ ^_ ' • ' m^ *- e^_
pœuqoe* oegraii y pooHMI «p
▼flkges, les hafeeeux, les mâm
des enriroas ret icnonnlanl ht
tion d'Amarfllis et 8e Galttee
ht première eetonf de Virale, i
donnait la vie, iljHuftd* '
ments et un langage ras. liera.
et inanimes qui «nient été «
des jeux de son enfance. Bientôt i
S rit un essor pins hardi ; le rama
e Bérénice, dont il hasarda ls
deux premières parties, et w tra-
gédie sur la mort à'Hrppctyte, atti-
rèrent sur lui l'attention de tons cen
qui s'occupaient de Inténtue ds»
sa province. Il n'irait pas encore at-
teint sa vingtième année, lorsque le
comte de Fiesque, fils de ht gouver-
nante de MaacnudseU*fV*BaaiêNSx
pendant le séjour qu'A fit k Caen,
où il s'était retire par snrte dW
disgrâce momentanée* Lorsque et
seigneur revînt à Paris, fierté nta-
voir se dégarnie protecteur fa teast
poète dans une cour où l'esant et
les talents étaient a la mode , i em-
mena Segrais avec lui , le prodnisit
dans le grand monde, et, en 1648,
le fit entrer comme secrétaire an ser-
vice de Mademoiselle (1). Pins tard,
lorsque Segrais ent qriîtté la soutane
})our l'énée, Mademoiselle lui accorda
e rang de son gentilhomme ordinaire.
Ce fut en cette qualité qu'il la suivit
à Saint-Fargeau, ou il entreprit ,da»
la solitude qu'il savait se créer an
milieu du grand monde , la tâche Ion*
gue et pénible de traduire l'Enéide es
vers français ; il se délassait de ce
travail sérieux et assidu par des com-
positions plus légères , par des egfo-
gues , que lui inspiraient a-la-fois et
les souvenirs de sa jeunesse, et le
charme présent de la riante
(O On a dit que Semis wrùt étt*
Mademoiselle ; mai» ock eàft été i
qu'il n'était pe* prêtre.
1
J
SEG
d emploi le retenait : par des
s , des chansons ingénieuses et
es , et par un recueil de Nou-
françaises , qu'il intitula : Di-
sèment de la princesse Auré-
>our faire allusion sans doute à
noisclle> Clic du duc d'Orléans,
mier ouvrage , publie' en i656,
peu de frais à l'imagination de
iir. Segrais se contenta d'y re-
d'un style gracieux et facile
tes historiettes racontées à la
le Mademoiselle , et d'y tracer
rtraits de plusieurs femmes de
•mps. On a recueilli une partie
portraits, trop flattes pour la
rt , dans la Bibliothèque des ro-
, sept., I7j5. Cette rie oisive et
use à-la-u>is,cc mélange d'une
qcc de cour et d'un travail de
t , ce double état de poète et de
bomme ordinaire , qui faisait
lercice de $es fonctions le mo-
le son repos , et ne lui laissait
ipés que ses loisirs , était sans
une situation assez favorable
•ais, qui par sa naissaucc tenait
istocratie , et par son esprit ,
ie par son manque de fortune,
rlasse des gens de lettres. Un
motif, qui atteste riudcpcndau-
hoii caractère , le priva île ces
âges. Il regarda routine indigne
princesse à laquelle il s'était at-
,le mariage qu'elle voulait con-
r avec Lauzun , et il rut la
"use imprudence de ne pas dis-
t l'intérêt qu'il prenait à la
de Mademoiselle. Rarement
'inces sont reconnaissants d'un
|ui contrarie leurs désirs. Kn
, Segrais fut obligé de quitter
lustre protectrice; mais ce fut
en trouver une autre qui, dans
ig moins éleié, convenait peut-
fiieux à ses goûts et aux babitu-
; sou esprit. Mmc. de la Fayette
SEG 455
lui offrit un asile dans sa maison; et
ce fut là qu'il prit part , au moins par
§es conseils, à la composition de Étu-
de, qui fut même publiée d'abord
sous son nom. Il passa encore cour
n'avoir pas été étranger au délicieux
roman de la Princesse de Clèves. Il
avait été reçu à l'académie française,
eu 16611 , et la renommée de son ta-
lent était si bien étabb'e, que Boileau ,
l'Attila des réputations littéraires ,
lui a rendu, dans son Art poétique,
un éclatant hommage; après avoir
invité tous les poètes à célébrer , cha-
cun suivant la nature de son talent,
le nom immortel de Louis XIV , il
s'écrie :
Qut Stgrai» êwn* l'rgtofu* ta cl
|+s*or«te!
En 1676 , fatigué de la vie tumul-
tueuse qu'il menait à Paris, Segrais,
à l'âge de 5a ans , se retira dans sa
ville natale , où il épousa une riche
héritière qui lui était alliée par le
sang. ljlais, dans son repos même,
fidèle aux goûts et aux occupations
qui avaient fait sa gloire , il rassem-
bla dans sa maison l'académie de
Caen, dispersée par la mort de Ma-
tignon, sou protecteur. Vainement
cssaya-t-oii de l'attirer encore à la
cour , en lui proposant l'éducation
du duc du Maine. La surdité dont il
se trouvait alors atteint lui fournit
un prétexte pour refuser l'honneur
dont ou le menaçait, a L'expérience,
dit - il gaiiueut à cette occasion .
m'a appris qu'il faut à la cour de
bons yeux et de bonnes oreilles. » Au
reste, s'il n'entendait plus, il se fai-
sait toujours écouter a\ec le plus vif
intérêt; et le charme de sa brillante
conversation fit de sa maison le
rendez-vous de la meilleure société
de sa ville natale. Il mounit le i5
mars 1701 , âgé de soixante seise
ans. On dit qu'il n'avait jamais pu
456 SEG
perdre l'accent loi ma nd , malgré sa
longue habitude de la cour. G est ce
qui lit dire à Mllc. dcMontpcnsier, en
s'adressait t à un gentilhomme qui al-
lait faire avec lui ic voyage delà Nor-
mandie : » Vous avcz-là un fort bon
guide; il sait parfaitement la langue
du pays. » Segrais appelait l'acadé-
mie le Cordon-bleu des beaux, esprits.
On trouve , dans le Segraisiana , un
passage assez remarquable, où il com-
pare le gouvernement de son pays à
celui de la Hollande, et donne la pré»
férence aux formes monarchiques f
sous lesquelles il se félicite de vivre.
Ce morceau est curieux, comme ren-
seignement impartial sur l'esprit pu-
blic de l'époque où il a été écrit. Si
le nom de Segrais est encore fameux ,
ses ouvra ses sont tombes dans un ou-
bli presque absolu. Gomme traduc-
teur de Virgile, il devait, un siècle
plus tard, être surpasse par un rude
jouteur en fait de poésie , par Dé-
bile, qui, outre la supériorité de sa
versifie;» lion , a encore sur Segrais
l'avantage de l'intelligence et de la
reproduction fidèle du texte. Comme
poète original , Segrais avait mal-
heureusement adopté un genre que
rien ne pouvait naturaliser en Fran-
ce, parce qu'il était étranger à nos
mœurs et à nos idées. La civilisa-
tion moderne n'est nullement montée
sur le ton des bucoliques; et l'in-
nocence des champs, les doux ac-
cords de la flûte et du chalumeau
sont une fiction que peu d'illusion
environne, qui même doit paraître
Lien fade et Lien languissante au mi-
lieu des tumultueuses intrigues de la
ville et de la cour. La littérature n'a
de charme durable qu'autant qu'elle
peint ee qui existe, qu'elle est l'image
de quelque chose de réel. L'écrivain,
au lieu de .se perdre dans de froides
rêveries , dans les subtiles hypothè-
SËG
ses d^mnurodeiinagimire,ge doits*
passionner que pour les émotions qnfl
éprouve , pour les événements quH
voit , ou qui sont pareils à ceux qu'il
a pu voir. Segrais mériterait aujour-
d'hui , porj» ses Nouvelles franco*
ses, plus d'attention de notre part,
commme peintre de la conr la plus
élégante et la plus décemment volup-
tueuse qui ait jamais existé. Nais sa
prose agréable et coulante , ainsi que
nous l'avons dit plus haut , manque
presque toujours de nerf et d'origi-
nalité. Ses idées ne portent point l'em-
Sreinte d'un caractère observateur,
'une méditation philosophique; et
ce n'est point dans le siècle de Louis
XIV , dans un siècle qui a produit
tint d'écrivains admirables sous tous
les rapports, qu'il pouvait s'immorta-
liser par ses écrits. 11 racontait très-
bien , mais longuement , ce qui fai-
sait dire à Martignac, lieutenant-
général de la province de Norman-
die : <t II n'y a qu'à monter Se-
grais et le laisser aller. » C'est de
ses conversations chez Faucault, in-
tendant dcCaen, et depuis consciller-
d'état, qu'a été tiré le Segraisiana
ou Mélanges d'histoire et de litté-
rature, i vol. in-8°., La h aie (Paris),
infri , et Amsterdam ( Paris ) 1^23.
On prétend qu'un homme de con-
fiance , caché derrière une tapisserie,
écrivait , à mesure que Segrais par-
lait. 11 disait, pour faire entendre
que les poètes n'étaient plus si re-
cherchés qu'autrefois : « Le siècle est
devenu prosaïque. » Malgré l'hom-
mage éclatant que Boilean a rendu à
Segrais, celui-ci n'aimait point l'au-
teur de Y.lrt poétique. Des présen-
tions, entretenues par Corneille, Huet
et M11'', de Scurlérî , tous trois nés
en Normandie , remportèrent sur la
reconnaissance. Segrais saisit toutes
les occasions de parler défavorable-
SEfi
tjliommequi, parle poids de
orité , le fait encore nommer
nous arec honneur. On a en-
! Serais : Le Tolédan , ou
r romanesque de D. Juan
iche^Jils naturel de l'empe-
harles- Quint , Pa ris , 1 6jg ,
û>8°. C est un des premiers
es de l'auteur. P. D — t.
U 1ER ( Pierrk ) , ne à Paris ;
( , fut un des plus célèbres ma-
du seizième siècle. U des-
d'une ancienne famille du
doc , qui e'tait passée dans le
, et avait donné deux séné-
i cette province et un chance-
Armagnac ( i ). À l'illustration
imille, il ajouta une célébrité
telle , qui lui a assigné sa pla-
i l'histoire. D'à Lord simple
, il avait acquis , au dire de
r, le surnom de Multa pau-
dis que Christophe de Thou,
tempo ra in , était désigné par
Pauca multis. François I,r.
na , en i5 »5, avocat-général
ur des aides , et , presque en
Vwf m« ici Ir lira dr faire unr ;rnraln;*ir
d'aillnira par itond'ri* d'<*f-ritaiii«, iiimii
Ir paa tuix-rflii d* irnari|tif-r qu'aucune
»HinM a b IVanir plu» dr UM,tt«lr.iU
\** Srguier. Aprr* avoir pri» placr au
dr Tuuluu«r dr<» Min i talili«viurtit . au
«II* «1 rntnr «Uni le l'<it d'uirnt de
Mihev. da niflf «tiitaiil , ri «'%- r»t inain*
l'a m dV*trurii<m. I.i. d*n« )r niui» de
<•<»•, «Vpui* (*T«rd Htyinrr, c<m-
l)'», jaM|u'It Auloinr- !.«>n>* , a%i>r*t-
17*1», «Ur mmptr rimi < lit f% dr dail*
'Nririllrr, un attirât du n»i , un lirute
iorl , tnnt linilriiMiil* ri» il* rt un prr«i-
Mlrlrt. drin prrtailt dr l\in«, un niai-
rvtad niait rr dr. raut rt t»rtt« ; un »%*>-
. rt Mnprttidrnt du «rjnd-<«»ii«nl ; un
rai a la unir dr*a«d***; an f«irr rr Imr ,
■» , rt un a%«iCat-|(f im rai * \* « luiul<r«
n , *ri»r n»n«ei||rr* , ilnii pn.idrnt*
Iri. Irui* avix-alk-^riH ran« . rt 1 iiiq
• utf*riirr du |parlrmrnt dr l'an*; un
r la rliaiatire dr jn»liir dr Rnurii , un
•I dr |u<ln r dr Prmrrnir, un iiitru-
irttfM*. haut maitrr* drt rnjurlr»; qnalr*
4'rtat , na rkanrrlirr dr rnnr, un de
are -, rnti» «n |ardr-dr«-«rraiii. 1 luiirr-
are : •■•eiaJde toi tant r -huit magi*tra-
racajéVaaiaraïC aVa tnlm rnipl">«
■• l'ara** H dan» In ajrfocHjCMHM.
SEG
457
même temps , chancelier de la reine
Éleonorc d'Autriche , son épouse*
Henri II le fit passer aux fonctions
d'avocat - général au parlement, (le
fut en cette qualité qu'il s'opposa aux
prétentions de la cour de Rome, lors
des différends du pape Jules II avec
le roi, au sujet du duché de Parme,
et des menaces d'excommunication
pour des intérêts temporels. Il ne
contribua pas peu , en cette occasion,
à faire rendre l'édit qui défendait
d'envoyer de l'or et de Parlent an
pape , édit bientôt oublié , comme
tontes ces résolutions comminatoires
qui n'étaient prises que pour rame-
ner le pape à des sentiments plus mo-
dérés, et qui cessaient aussitôt qu'el-
les avaient produit leur effet. Séguier,
déjà récompensé par l'opinion pu-
blique, le fut encore par son souve-
rain , qui l'éleva , en 1 554 » * I* pla-
ce de président à mortier. Il fut char-
gé, en 1 555, d'aller porter aux pieds
du troue , à Villcrs - Cotterets > les
remontrances de sa cour, contre un
etlit qui établissait l'iuquisitiou en
France, et que le parlement refusait
d'enregistrer. La présence du cardi-
nal de Lorraine, du connétable de
Mont ru o rend et d'autres gens du
conseil , ne le déconcerta point. On
eut !>cau l'avertir , avant d'entrer
dans le cabinet du roi, qu'il fal-
lait avoir l'oreille basse; le pré-
sident Seguicr ne sentit pas un seul
instant faiblir son courage. Il parla
avec respect, avec liberté, avec éner-
gie. II émut le roi , déconcerta les
ministres ; et la France fut préservée
d'un tribunal odimv. Cette harangue,
tirée des registres du parlement , a
été conservée dans l'histoire ' forez
(iarnier, continu itinn de Vélly, tcun.
xx\n\ Il défendit avec la même
énergie le parlement contre les at-
taques de la chambre des comptes ,
■*
.1
458
SEG
au sujet des gages , et obtint le mê-
me succès au conseil du roi. Cette
auecdote , dont les détails sont très-
curieux et très -piquants, est égale- •
ment consignée dans l'histoire. La
considération dont Séguier jouissait
ne fit que croître depuis cette épo-
que. Le successeur de Henri II le
chargea de traiter de la fixation des
limites entre le Dauphiné et le Pié-
mont. (Y. Savoie, XL, 546.) Séguier,
marie à Louise Boudet , nièce de ré-
voque duc de Langres , en eut seize
enfants , dont six garçons et six filles
étaient encore autour de lui quand il
mourut , en 1 58o, à l'âge de soixante-'
seize ans , leur laissant , par forme
de testament , un ouvrage composé
dans le feu des guerres civiles : Élé-
ments de la connaissance de Dieu
et de soi-même. Il l'avait écrit en
latin et intitule : Rudimenta cogni-
tionis Dei et sui; c'est ainsi qu'il
fut publié par Balesdens, i636, in-
12. Il a été traduit depuis en français
par Colletet. Ainsi s'éteignit l'homme
que Scévolc de Sainte-Marthe , dans
l'éloge qu'il fait de lui, appelait Y une
des plus brillantes lumières du tem-
ple des lois. Pierre Séguier, dont le
portrait gravé est à la bibliothèque du
Roi , avait son tombeau dans l'église
de Saiut-André-dcs-Arts , à coté de
celui de Christophe De Thou, son
émule. L'un et Vautre monuments
ont été détruits. Un magistrat très-
rccommandable nous écrivait na-
guère à ce sujet : « Le lyrique latin
» appelait la terre qui couvre les
» morts y œnua tellus : une autre
* égalité , celle de 1 793 , a dispersé
» la cendre des deux magistrats. »
— Les six fils du président Séguier
furent tous magistrats : François ,
l'aîné de tous , mourut président aux
enquêtes. — Séguier ( Pierre II ), le
second , fut président à mortier en
SBC
1678, par la résigna tino de ton père,
C'est pour mi, et en lui tendant la
main, oue Henri IV disait à ceux <ni
l'empêchaient de s'avancer : « Lav-
» ses, Messieurs, laisses approcher
» l'inséparable de ma maitvaisefoT*
• tune, qu'avec vous il ft'a aâé i
9 surmonter. Je suis assuré que ,
» malgré les affaires dont je l'oc-
» cupe, il sera toujours assez de
» mes amis pour ne pas me negji-
» ger. * On possède un Recueil au-
tographe des harangues du président
Séguier (Pierre II) au parlement séant
à Tours et a Paris. — Séguixx
( Jérôme ) , le troisième fils , fut
grand-maître des eaux et forte , et
chevalier de l'ordre deSamfrJean de
Jérusalem. — Séguier ( Louis ) , le
quatrième fils, conseiller au parle-
ment, et doyen de l'église cathédrale
de Paris, alla, en 1 585, à Rome avec
son évêque De Gondi , pour feinter
le nouveau pape Sixte V. En i5Hg,
il fut incarcéré à la Bastille, par le
conseil de l'union , comme suspect de
favoriser le parti royal , et en sortit
en payant rançon. Plus tard , accusé
devant le duc de Maïenne d'entrete-
nir une correspondance secrète avec
ses trois frères à Tours, il fut expulsé
de Paris par les Seize. Il fut un de
ceux qui préparèrent la conversion
du roi , assistèrent à son abjuration à
Saint-Denis , et allèrent ensuite vers
le souverain pontife pour mojrenner
son absolution. Nommé à l'évéché-
pairie de Laon , il préféra demeurer
au sein de son chapitre , pour y ré-
tablir la discipline et la cou» orde
avec son évêque. — Séguier ( An-
toine ), le cinquième , était né k Pa-
ris, en i55a : d'abord conseiller au
parlement, puis maîti,e-des-requêtest
il avait été envoyé par Henri III , en
i5^6, avec De Mesmes^ président
du grand conseil , en quataede surin-
SEG
de justice dans la Provence ,
oè les rigueurs du parlement avaient
aigri les Calvinistes. (Voy. Oppede.)
Devenu conseiller - d'état , il était
retonrné en Provence pour aider
de ses conseils le duc d'Éperuon,
gouverneur, qui remplaçait le grand*
prieur de France , frère naturel du
roi, assassiné a Aix. Bientôt cette
ville, frappée de contagion , vit s'é-
Mgner le parlement et le gouver-
neur. Séguier y resta ; et l'histoire
dn pays en a conserve le souvenir.
Le roi le nomma son avocat au par-
lement de Paris ; et il est le premier
«n ait porté le titre d'à vocat-général.
Dansce temps de trouble où il exerçait
son noble otUce , sa iidélité lui valut
les injures de la Ligue (a). Cependant
Antoine Séguier ne tergiversa point:
3 suivit le parlement a Tours , et ne
de défendre les droits de la
et les libertés gallicanes. Ce
sut sur ses conclusions que la bulle de
Grégoire XIV, se disant pape , fut
concumnee a être lacérée et brûlée
par la main du bourreau , par arrêt
ou 5 août 1591. Les services de Sé-
guier relevèrent à la dignité de pré-
sident à mortier, en irM)~. L'année
suivante , Henri IV le nomma son
ambassadeur à Venise , en lui adres-
sant publiquement ces paroles re-
marquables : « Vous êtes entré dans
» mon affection , comme moi dans
9 mon royaume, malgré la résistance
■ et les calomnies de mes ennemis et
• envieux. » Ce grand prince se rap-
pelait les services du père d'Antoine
dans la négociation relative à la fixa-
tion des frontières du Piémont, et
coniiait au fils le soin de détourner
(1) ÎJf «a» traMTtirat 4an* le* Dont* l"t, nu
1. le» mrAM . .%•»'•*• Jemiim nigtr, d'as*
wmt U p«r1« «V k ■■iiw balxtrc
I» fêtHÂtmtv Spfif nrrt *t t mm Sb JW.it-
SEG
459
ime république , alors puissante ,
d'assister le auc de Savoie, avec qui
il était alors en guerre pour la resti-
tution du marquisat de Saluées. An-
toine Séguier eut un plein succès. À
son retour , il se livra plus que ja-
mais à ses devoirs judiciaires , et à
la seule distraction qui pouvait lui
être chère, la culture des lettres j
mais pour que cette passion ne nui-
sît point à l'accomplissement de ses
Sriucipaux devoirs , il se levait à
eux heures du matin , et sacrifiait
aux muses une partie de son som-
meil. On sait que les magistrats
étaient alors sur leurs sièges dès
cinq heures du matin en tonte sai-
son. Antoine Séguier n'ayant pas
voulu se marier , et se sentant affai-
bli par le travail, résigna sa charge
de président à mortier à celui de ses
neveux qu'il affectionnait le plus,
Pierre 111 , qui fut depuis chancelier
de France . (ils de Jean , dont il est
question plus bas. Enfin par son tes-
tament, il légua toute sa fortune
aux pauvres , et dota principalement
l'hôpital de la Miséricorde, qu'il
avait fondé pour cent jeunes filles
orphelines. Il mourut en iGuG^aTige
de soixante -douze ans. Son buste,
en marbre, a échappé aux dévasta-
tions. — Ségi'ier ( Jean) , le sixième
et dernier fils de Pierre lrr. ,fut lieu*
tenant civil , et eut le courage de sui-
vre le malheureux Henri 111 dans sa
retraite de Paris. Il fut le premier
3 ni eut la gloire de se placer auprès
11 grand Henri, et valut à son roi la
réduction spontanée de la capitale. Le
traité fut signé dans sa maison, à
Saint-Denis , où il rendait temporai-
rement la justice comme il l'avait ren-
due à Mantes. Rétabli sur son siège
ordinaire, en 1 ik) 4 , il commença par
faire rechercher et supprimer tous les
écrits injurieux contre le roi. Il fit
4ôo SB0 *
défendre aux libraires d'en imprimer
ou vendre , sous peine capitale. Il
continua de remplir des fonctions dif-
ficiles à la satisfaction de ses con-
citoyens , et en s'exposant pour eux
dans une maladie pestilentielle , il en
fut atteint mortellement en i5q6. De
ses deux fils , l'un fut chancelier de
France , et l'autre , Dominique , fut
évêque d'Auxerre, ensuite deMeaux,
et premier aumônier du roi. Il bap-
tisa Mademoiselle , fille de Gaston ,
duc d'Orléans et de la duchesse de
Montpeasier. Louis XIV reçut aussi
le baptême de sa main. — Le prési-
dent Séguier, Pierre I«., eut plu-
sieurs frères. — Séguier ( Nicolas),
seigneur de Saint-Cyr, maître des
comptes, est celui de qui descendent les
Séguier actuels. — Seguier (Martin),
autre frère du président , prêtre , con-
serva teur des privilèges de l'universi-
té, fut nommé deux fois conseiller
au parlement , et refusa toujours une
charge qu'il ne croyait pas compati-
ble avec ses devoirs ecclésiastiques.
On a de lui plusieurs ouvrages , où
les sentiments de la piété s'accordent
avec les maximes de la politique: i°.
Soupirs du bon pasteur , gui sont
lieux recueillis de la Bible , et rap-
portes aux misères du temps , in-8°.
Paris, JeanDallicr, 1 57 o;a°. Prières
du Roi, Paris, in-8°. Frédéric Morel,
1577; 3°. Paraphrases sur trente
Psaumes du roi prophète David, in-
îO, Paris, Jean de Ilacqueville, 1579.
4°. Epitre envoyée à un gentil-
homme français étant en Allema-
gne, in-6«\ , chez Frédéric Morel , im-
primeur ordinaire du roi, 1 58o ; c'est
le plus remarquable de tous ses ou-
vrages. Il y suppose que ce gentil-
homme rentre en France, accompa-
gne; de Reitres , et il lui donne des
conseils remplis de patriotisme et de
charité. — Sëguieji (Jérôme) seigneur
SEG
■
d'Estioles , fils et neveu des deax
précédents, fut président an graatV
conseil. 11 consacra aux Muses Je»
loisirs de sa charge, et a laissé da
poésies , notamment: Daphmidùm,
seu Henrici IF heroica, ; Hierm.
Séguier, prœses ,prwt. auxit^ recem>
suit, in-40., Pans, Phi). Pâtisson,
1606. Deux éditions avaient précé-
dé celle-ci. Il a aussi publié : His-
toire miraculeuse de us sainte hos-
tie gardée en r église de Saint"
Jean - en - Grève , ensemble quel-
ques Hymnes au Saint-Sacrement
de l'autel, in-8*.9 Paris, 1604.
Cet ouvrage a donné .Ken à un au-
tre plus étendu, du Père Théodoric
de Saint-René, carme des BiOettes,
intitulé: Remarque historique à r oc-
casion de la sainte hostie miracu-
leuse conservée pendant plus aequo-
tre cents ans , avec les uteces origi-
nales , et des figures, deux tomes en un
volume , in- 1 a , Paris , Antonin Des-
hayes , 1 725. Séguier (Anne) , dame
de La Vergue, cousinedes précédents,
méritait, suivant Lacroix du Maine,
le loz ( Eloge ) dd à celles qui ser-
vent d'ornement à la France ,pour
être une des accomplies dames et
d'esprit et de corps , ayant/ait part
de plusieurs beaux vers chrétiens ,
accompagnés d'un dialogue en pro-
se , de vertu, honneurs , plaisirs ,
fortune . et la mort : elle florissait
en 1 5 1 4 • D — s.
SÉGUIER ( Pierre III ), chan-
celier , petit-fils du président Pierre I ,
et fils du lieutenant civil Jean, naquit
à Paris , le 28 mai i588, et fut suc-
cessivement conseiller an parlement ,
maître des requêtes , intendant de
Guiennc , président à mortier par
la résignation de son oncle Antoine,
garde des sceaux , en iG33 , enfin
chancelier en iG35.D'Alembert, dans
son ÉkgcdcSégrais ,j>T&eoA<$*
. SEG
sirr , (Vins sa jeunette , avait cs-
:de se foire chartreux. Il raconte,
sujet , mie anecdote assez |>eu
e de la gravite de l'histoire f
» rjni prouverait que. pour Coll-
er la pureté de ses mœurs , le
«r uo vire fut oblige de combattre
■ persévérance un peiieliaut lia tu-
qui ne s'accordait guère avec
iicatioii religieuse. (îe qu'il y a de
*rai, c'est que Seguier cultiva
lutncnt par l'étude des lois , des
es et des beaux-arts , les heureuses
osi tiens qu'il avait reçue*» de la
re. Kîeve «le bonne heure à la
haute dignité de la magistrature
le choix du gr.uid cardinal , il
? enit pas cependant oblige de
er toujours sous les volontés de
iiïhlc ministre. Il eu donna la
ve dans une occasion icuiarqua-
011 il ne craignit pis de com-
nettre toute sa forhu.c. La jeune
• , épouse de Louis XI H , était
ruiiiiee dYntietci.ir .ivee le roi
pagne, son frère, une ci.rrcs-
l.i un» rouira ire aux intérêts de
t : il n'eu fallut pi-, da\.mta;re à
e!ieii,qui usait tout , pour éveiller
'aimes ii.iiis l'esprit tro|)deii.int
fiii.irq'ie. e! pour nbViiir de f.iire
pr r piisili'.u au \ al-dc-(irâcc ,
i»n religieuse, f.i:nlee par Anne
.îrii'lie , (t dans laquciic elle \c-
•oilWiih ln'jrhrr îles «i Ml>(;l.l t î< »1!S
e si-N «h ,'ji ins d »:nc-t: jaes eî
ir.ixitMHs de l.t « o'ir. Seguier lut
•r i|i- n l!e ."iiiu.lii-siKit ilrhi-.jte ;
il a\ail i'.iit .m-rlir en -e: tel la
par le m mpiis i!e < le; lin , .soli
re, et pir une nhjcnse de la
un. Ou \isjta e\.nlenieul toiiîcs
Unies. et l'on n'y tn»u\.i que des
elets . de-» dis: ipliur* , «les li\ res
rièr»*s et d'anïCs t.]. els de d<'-
>I1. Les Mémoires de M1"1, de
esille, en parlant du f ut , «e taisent
SEG
4r,i
sur cette particularité' honorable pour
le chancelier. D'autres écrits du uuiiic
temps , l'ont consignée dans l'His-
toire. Anquetil, dans .son Intrigue du
Cabinet , n'a fait aucune difficulté
d'adopter cette opinion des contem-
porains; cliious ajouterons ici qu'elle
est d'autant plus prol table , qu'après
la mort du roi, Sc'guier continua de
jouir de toute la fa\eur de la régente:
ce qui certainement ne serait pas ar-
rive s'il avait seconde dans uuc oc-
casion quelconque la mal veilla lice du
cardinal. Le chancelier contribua à
faire casser par le parlement le testa-
ment de Louis XIII, à faire recon-
naître Aune pour revente ; et son in-
fluence fut toujours très-grande dans
les conseils. Kn i(>5(), le parlement
«h* Iloucii , ayant montre quelque fai-
blesse à réprimer une sédition dans
la ville , fut interdit ; et l'on envoya
Seguier avec une commission du con-
seil, pour punir le.s révoltes. Le Pr.
ileuault remarque qu'a cette occasion
le chamelier reçut des honneurs inu-
sil.'s jiiM|ii'alois , et qui ne se sont
reiiiMi\e!ès pour personne. Les trou-
pes étaient à sa disposition ; le colo-
nel , depuis luaivcl.al de (iassiou ,
prenait le mot de lui ; lcdrapcaii blanc
était dans sa rhami.rc, le conseil du
n»i urirchait à sa siute; un secrétaire
<lVnt, M. delà Yriliiiic, signait en
cmv.n*;mdrtiwnt * et tous les a«tes «!<•
« !.au< elleiie q M devient «tri* ie\ r-
1 1 1 - du h'ciu étaient d .\U s du lieu où
n sidait le chamelier. Lis truiibhsde
la iinuorite le miienl à dcscprcu\es
bien dulèreliti'S. La Fronde , qu'on
pourrait appeler la paroilie , t.nitôt
\io]eiite, tantôt burlesque, (le la
Lîg.ie , eut aussi ses bu ri» .nies. Li
nuit du •.».<» août it'i |S , les \'\\ i«»-
naitre à l'occasion de l'enlisement
du conseiller limussel et du pre
skient de Hlancwcsuil. Le 37, «lis
46a SEG
six heures du matin , le chancelier
se rendait au parlement , ayant dans
sa yoiture l'cvéque de Meaux, son
frère , et la duchesse de Sully , l'une
de ses filles. Le carrosse ne tarda pas
a être arrête par une première bar-
ricade. Le chancelier monta dans sa
chaise , douttt s'était fait suivre, et qui
éprouva bientôt le même obstacle. Il
prit alors la résolution de gagner à
pied le palais de justice : mais le
peuple le suivit, le tumulte crois-
sait dans sa marche , et devenait
inquiétant; la multitude, irritée de
la fermeté du magistrat, redoublait
de menaces et d'outrages. Le chance-
lier et les siens, presses de toute part,
n'eurent que le temps d'arriver jus-
qu'au qiiaidesAugustins,etdesejeter
dans l'hôtel d'O, alors habité par le
duc de Lu^nes. On ferma les portes ;
mais la populace les eut bientôt for-
cées , et se répandit avec fureur dans
les appartements. Les fugitifs s'é-
taient retirés dans une espèce de bâ-
cher , dont l'extérieur ne devait pas
exciter les soupçons. Ou frappa con-
tre les planches : personne ne répon-
dit ; les mutins ne poussèrent pas plus
loin leur perquisition , et se mirent à
piller les meubles ( i ). Le chancelier,
<»c!iappé à ce premier danger d'une
manière qu'on peut appeler mira-
culeuse , n'en était pas moins dans
une situation très-critique. Heureuse-
ment encore , le maréchal de La
Meilleraic, averti de tout ce qui se
passait , survint avec une compagnie
(iï C'v%t h cet li* circonstance que le P. Laàrol,
de l'Oratoire, Ciit allusion dan» son Oraison funè-
bre du chancelier, ru ces terme»: « Dieu prend la
» drtVnae de *<>u wrvitcur.... Il lait qu'une faible
» cl <mon Rcrt de barrière à la fureur ; et comme
» il arrête les impétueux flots de la mer avec trois
>» grains de sable qu'il a semé» sur son rivage,
» ainsi avec trois au de sapin à demi-pourris et
» ansex, mal joint» , il arrête les furieui emnorte-
» ment» d'une populace qui ne respire que le Cru
» et In sang. » Ma»raron a employa' U même figure
oratoire sur cet événe~- —
• . SEG, '
des gardes. Il tira les prisonniers 4e
leur reluge ; le lieutenant civil prfa
sa voiture , que la troupe escorta, et
l'on se mit en devoir d'exécuter m
retraite vers le Palaû-Roya). On se
fusilla de part et d'antre clans le tra-
jet. (Voyez Sjursoif, XL, 3i5. )
'Une vieille femme du peuple fat
tuée sur le -Pont -Neuf, et la ds*
chesse de Sully légèrement blessée an
bras. On connaît assez les autres par- \
ticularites de cette désastreuse jour-
née , racontées d'une manière si pi- J
quante dans les Mémoires du temps, *
et surtout dans ceux du cardinal
de Retz. Le chancelier n'en de-
meura que plus fidèle à son devoir,
et toujours disposé à prouver son
dévoumentpar les plus grands sacri-
fices. Dans une de ces paix fourrées ,
ainsi que les appelle le coadjuteur ,
où, de part et u autre , on ne cher-
chait qu'à se tromper sous le masque
d'une réconciliation sincère, la cour,
obligée de faire des concessions aux
Frondeurs , emprunta les sceaux au
chancelier pour les remettre à Châ*
teauneuf , qui ne les garda qu'un au.
Seguier les reprit pour les céder à
Mole , dans un moment de rappro-
chement définitif entre les partis ; et
Mole les conserva jusqu'à sa mort ,
en i656. Ils furent rendus, pour la
troisième fois , à Seguier et ne lui
furent plus ôtes. Dans les premiers
jours de gloire de ce beau règne ,
dont il avait si bien contribué à pré-
parer la puissance , Colbert força Se-
guier de remplacer le premier prési-
dent de Lamoienon dans la présidence
de la commission qui juçea Fouquet.
Les Lettres de Mmc. de Sévigné ,
entre autres écrits du temps, ont
donné à ce sujet des détails qui nous
dispensent de toutes réflexions. On
sait assez , du reste, que Louis XIV
trouva le jugement de la commis-
SEG
trop modère , et que la pos-
térité a trouvé celui du roi trop sé-
vère (a). Le chancelier s'estima sans
doute plus heureux de présider en-
mte le conseil , où se formèrent ces
belles ordonnances de 1OG9 et de
I 1670 , auxquelles il eut l'honneur
d'attacher son nom. Eu i65o , les
terres de Saint-Liébault et de Ville-
■or en Champagne avaient été éri-
gées pour lui en duché-pairie.En 1 65 1 ,
il y eut lettres-patentes portant relief
1 de sarannation. Il prêta serment en-
r Ire les mains du roi ; mais l'enregis-
[ tremeut définitif n'eut pas lieu. Les
opinions différent à ce sujet : les mis
l'attribuent au refus du parlement ,
d'autres à la jalousie de Louvois. Ce
qu'il y a de plus vraisemblable , c'est
que le chancelier n'ayant point (Ten-
tants miles, et ses filles étant mariées
à des ducs , une formalité de plus
parut inutile au titulaire : il lui sulli-
sait de posséder un acte qui attestait
le» services du sujet et la reconnais-
sance du souverain. Les occupations
(»* M"*, de SetrgBc, amir ilu •urintmdaut ,
MOT ait rire, eictnalilè dan* »e« iir«-vrulion« rouir*
M claaajfHiaT, qm a» ail art rplr la prr»idriire de la
r— finmai. l'Ilr »'ro ripliqur d une manu rr aa-
AV* frajarbe daaa »e» leltrr* . drtHii* le i- ootera-
hr* aaacju'ati i;i d« rrmlirr i*Wi 't. Il mt NMtapn*, a
irllrr* . ilrpiti* I
ilifr if îiâ f - II111I
b naarl de ce aMji.trat. rllr par'r lu m di Vrrtn-
••eat de lai , dan* u Ir-ltrr <|u lliwifr i'»-i.l/e*l
■■*• 4ra |il*j« LeîV- 1 .^r, ijii i|lr ai» r< rite*. I.'ad-
taWMImai qu'rllr •-■(■rmir p-»ur \a pirlr , lr* liiiiur-
9rt. I* aVtmlrte* • nirti* p-mr I mi'i-i lr* «et lit* de
raïualrr rk*iw-rl rr . r«t (-.ifiiplf tr rt •imr rr. A
Im* le» trait* qu elir « i<r . « !fr apnite rr* mot* tn«-
ffvaaawMaJflr. .• 1^ m >r1 d- « oin re lotit re n'e«t
■ pa» «• b taaaiiSr «|»r j< tirn* tinil rfu. xCMait
(Jbm l'Mitmiti {mldique . d»i»l cil» «a foi «ait IHr-
§*>M . el I'*» (***■' «diari irr ijnr i rla «e lie parf.ii-
laaawafl a*rc ce que lr fliainelirr a«*it |iri dit de
aaa-aaraat , dan* aa »i«ite au mutent dr Samlr-Ma-
t*» { 9'. k 1^11 rr dr M*"*, dr SriiRiir. du i» no-
vaaadare •ràtâ# -, m di««ut •• qu'un nr lr «-uftii*.»-
■ «aat faMBjl . qu'ua «mail . cl qu'un Ini ferait ;•.»
• tare. aHflB fti*ii, um urn «■•«nidrrer que lui. ■<
•«ait t»uf d4f-«iii«rrt le jour dr la |u*ti<c
M M"**, d* Srvignr »r Uit un druur dr
«■rr. O» ranpror liraient • . pui<4-« datt* h •
lr* note* de M- dr Mhuuk iqur ri dr M.
' ma ^rdilAMB dr* I.rtlrr* dr M111* dr >r-
•SiH.), aval ttrtr»vtirt* pfiur jn*rr en
fa— aùtaace dr «mm- U magistrat i|im
mm ai 9/nm4» f lare daaa rhiaiotre.
■I Tl
SEG 463
de la magistrature suprême ne dé-
tournèrent jamais Séguier des soins
qu'il avait consacrés , dès l'origine ,
aux lettres et aux beaux-arts. Il était
l'un des principaux fondateurs de
l'académie française , dont il avait
donné l'idée et le plan au cardinal de
Richelieu. Héritier du protectorat de
cette illustre compagnie, personne
ne pouvait mieux en remplir les fonc-
tions. H rassembla ses collègues pen-
dant trente nus dans son propre
hôtel (3). Ce fut là que se tinrent ,
jusqu'à la lin de sa vie , toutes les
séances littéraires , à l'une desquelles
assista la reine Christine de Suède,
le 'x mars i(>4<). Il maintint les rè-
glements dans toute leur exactitude.
On n'y connaissait que les rangs de
réception. Il y conserva cette élé-
gante urbanité , cette égalité a (Table
et polie qui honorent la république
des lettres, parce qu'elles sont l'apa-
nage d'une noble indépendance. Une
place étant venue à vaquer, l'acadé-
mie offrait d'v nommer par acclama-
tion le petit-lils de Scguicr, M. de
r.oisliu. Le chancelier refusa et vou-
lut que l'on procédât par scrutin, afin
de conserver la lil>erté des suffrages.
Vprès sa mort , ce fut Louis XIV
qui prit lui-mùnc le titre de protec-
teur H fut imite par ses successeurs
au trône. «• Les rois, dit le comte Por-
» talis dans son Kloge de l'avocat-
» général Séguier , bien convaincus
» enfin que la protectixii accordée au
» génie est le plus bel apanage de
» l'autorité Mipn-me , ne laissèrent
» plus à leurs ministres un litre
» qu'ils revendiquèrent bientôt pour
» eux - mêmes , et (fui devint un
' 1 l.li.-tcl S« (un r . au|MraTant relu» du dmc 4r
Br||r,»»rdr . «'luit »ltn« ri «uli'iMr «l partie 4aaU la
«ur Itrmrllr -Saml \\m»>tr il rlail drteam ra>.
Mute l'fu.lrl dra l'rrmr* , rf r'eat •«■ioMrd'Wi ««i
bmrrau de »oit»rrt publiqnr*.
404 SEG
» des plus beaux ornements de la cou-
» ronne (4)* » ta chancelier possédait
une bibliothèque immense, qu'il avait
léguée à l'abbaye de Saint-Gennain-
des-Prés : elle a été brûlée dans le
commencement de la révolution , à
l'exception des manuscrits , qui ont été'
transportés à la bibliothèque du roi.
La passion du chancelier pour le
sciences était extrême. « Si 1 on veut
» me séduire, disait -il quelquefois
y> avec en j ou ment, on n'a qu'à m'of-
» frir des livres. « Pierre Scçwer
mourut le u8 janvier 167a, à l'âge
de quatre-vingt-quatre aus, ne lais-
sant que dcu\ filles , dont la première
avait été mariée, en premières noces,
au duc de Coisliu, et en secondes, au
marquis de Lival. La plus jeune étr-it
la duchesse de Sully , qui , devenue
veuve, épousa Henri de Bourjion,
duc de V crue u il. Ce grand magistrat ,
après avoir parcouru, pendant près
de quarante ans , la plus longue
carrière dont l'histoire oflre l'exem-
ple dans le ministère suprême de la
justice, reçut des honneurs funèbres
conformes à la gloire de sa vie. U
fut inhume aux Carmélites de Pontoi-
sc,dont sa sœur Jeanne était prieure.
Ses funérailles furent célébrées par
l'évêque <le Meaux, son frère , assisté
de l'évêque d'Orléans , de Coislin ; de
l'évêque de la Rochelle, de Laval; et
de l'évêque d'Acqs , de Chaumont , en
présence des ducs de Coislin et de
Sully , ses petits -fils. Le catafal-
(4) L'académie d** peintnre fleurit également
»:>n» les ampicc» du chancelier. Le Brun, place d'a-
Jiord cher Vouet , et em«ive eiiMiile à Ruine à m
frai», lui dut le développement de *e* talent». U
urna de se* ouvrage» deu* galerie* d* l'hôtel Sé-
guier, qui «'lit été concerte» parla gravure, et
décrits par \*aac Hubert , errque de Vnlires , en
ver» latin». (> ccléhi e peintre a consacre la tue*
moire de non hienfaileiir et ta propre recounai»-
»ance. dan» un tihlcau ou il l'a reprraenté » cheval,
prêt ù entrer duu.-i la ville de Kouen , ewortc de»
y.^fir*, du Roi entre lenuuel» lui-même s'e»t placé,
i • liel ouvrai»* exista chat M. U premier prési-
dent neftuet
* * SEG
crue, exécuté sur ks dessins dt-
Érun , a été grave par
Lederc et Andranu LVmisonl
fut prononcée par l'evequerd'
Mascaron; et ce n'est 1
celles qui font le moins d
talent oratoire de ce prélat (5). Ltf ;
traits de PierreSégoier ont Mme*
par les meilleurs yaveurs de séant
cle , tels que MeUan, Édebnk, Han»
teuil , etc. Son buste en nu|ke ut
placé dans la nouvelle galène d'Aa»
goulème au Louvre. Jusqu'à 1a sa
du dix-huitième siècle . l'éloge «k
chancelier Séguier n'était gobe en-
tendu que dans les discours praot»
ces à l'académie française, où civi-
que récipiendaire était obligé de k
placer après celui de Lovs .XIV
et du cardinal de Rie ncKek Kent
Séguier vécut au milieu des éri-
ges politiques , et dut son salut «I a
gloire, moins à 1a fortune qu*! h
fermeté de son caractère et a la di-
gnité de ses moeurs. Ses avis, ai
Conseil , furent souvent utiles. Sot
éloquence était grave, élevée, impo-
sante; ses harangues au parlement,
lors de la déclaration de la régence
et de la majorité du Roi , furent ad-
mirées dans un temps où la langue
fra uça isc commençait à prendre , soas
la plume des Corneille et des Balzac,
ce sublime essor auquel die devait
bientôt parvenir. Séguier a encore
d'autres droits à l'estime de la posté-
rité Louis XI V disait « ou'il avait
» toujours reconnu dans le chaoce-
o lier im esprit intègre , et un cour
(5) Outre cette oraiton funèbre, il<
du Père Laiuié, de l'Oratoire, «Val r
de Sévigne, «elle de l'at>l>é Tallemant t _
m l'hôtel Séguier , devant l'académie franf îaa, «t
celle de l'abbé De U Uuunbre, à %m oHar4|m. •»
noua de l'académie. On en • «"tcarv nu»? a* lato»,
au nom du recteur de l'univenil» é» Paria . «•
l'église de» Mulhurin» , le «3 Terriar i6jî. Enfin,
le tainent Rarere a romntiaé nn Kloay «lu cfena
liar Ségnie* , «mroa*v • MnntanhM , «■ 1^14.
HÊrt
c de tout intérêt. » A l'égard
Lércsscmcut, le roi savait bien
lier avait refuse de la régence
rtde cent inilic livres de mite
n funèbre de Tailcmaut ):
Tint écrite, ou la remarque-
ci ne dans un chaucc lier de
si celle de Séguier n'avait
accompagnée d'une inoucs-
ii rehaussait le in cri le. a Je
le, disait-il quelquefois ,1'cx-
* bma nges qu'un me dow.c
le un préjugé de l'injustire
mit; les qu'on me va faire. Je
s ni aus>i grand qu'un Dieu ,
mériter les parfums les plus
s , ni aussi insensible qu une
pour soutenir la vapeur cm-
nuée des fausses louanges. »
>u funèbre de Mascaroii. } \jo$
rs, li la tête desquels on nV>t
cime de \ oir le nom du cuad-
les parlementaires , dont
entions auraient du céderai:*
rs de leurs propres fuites , et
iteur> d'un parti contraire aux
s de la cour , dans 1rs que-
ligicuses île ce temps-là , imt
Lins lei:rs Mcim>ircs,du chan-
t-guier . et q-irtqiifTi.is a\ ce nue
!•• que llii. i«.in' r.f. s,i ur.iit.i j>-
*. Ils cou\ieiu.cut de son ha-
ie vi | ii'iu !eu ce dans le cabinet,
n é!i.i|uei!ce ituv pieds «lu tro-
is ils oui e.»sa\é de liitrir sou
le en I.M( Hs.int i!e Softfthssc
vi/ilr". Les r!.nue:.rs d'un par-
ti se iv»riiib!ciiti!.:u> tous les
lies censeur* deiraient bien
epcr,d.Jiiî qu'uuc opinion puli-
.«'If'ulKpii', liiciliecelicqui n'.iu-
triomphé, mente toujours des
» et des égard i, surtout quand
lé constamment appu\ée par
■s de iii:\niiriiifi.( , de eoeia-
? géuruisité. Le cliaui c!i« i tSé-
nl û;\ariablc dans s<*s priu«'i-
SEG 465
pe* et dans ses liaisons. Il supporta
avec dignité tontes les vicissitudes
d'élévation et d'abaissement occasion-
nées par les circoa^tances. Il exposa sa
vie pour défendre l'autorité légitime;
et sa conduite, au Val-dc-firace, prou-
ve, qu'au risque d'offenser la redou-
table puissance à laquelle il devait sa
lia 11 te fortune, il ne craignit pas de
désobéir eu faisant céder ce qu'il ap-
pelait lui-même sa coiiscicncr d'hom-
me d'état y aux mouvements géné-
reux d'une vertueuse sensibilité (<>).
D— s.
SÉGUIKR f As-roiste- Lotis ) ,
avocat -général, descendant de Ni-
colas, Puii des frères du président
Pierre 1, était né à Paris, le irr. dé-
cembre i-utf. Son père, Louis-A::u.*,
était conseiller au parlement de Pa-
ris , et avait été nommé à la place de
premier président du parlement de
Metz,qu il n'accepta point. Antoine-
Louis , elevé par les Jésuites de la
Flèche, et de Louis-lc-(jiandà Paris,
montra les plus brillantes dispositions
pour l'art oratoire. Sa mémoire était
prodigieuse. Après avoir entendu un
discours dont ie manuscrit était per-
du , le jeune Séguier, <lans l'espaec
d'une nuit, le rétablit toutculicr.il lit,
une autre fuis, un clWt de ce gen-
re, aussi extraordinaire. A la liu de
la première représentation d'/ljpcr-
mrwstrc, l'auteur, qui était sou ami,
\iut le trouver pour recevoir les com-
pliments miles eu pareil cas. Seguin*
ne s'y refusa point ; mais il glis> i
malignement dan> î'ureille de Le
Miene quelques n-pim hrs de pl.i-
ilî' ]Viri« mi rri m il lutililli- iWn.ft tir /. i .
\tl . «iii lit uni it i;r«ii<| 1 in <[■«*■! ■!<■ f I.-.H. • !■• •
S . ii ii r ■;■■ il • ■' it-f •■ 4 • i>i'i,i if<i-' 7 i !■!■ .
Si* i •■•!»• nr« lin i • fi ■■• )•• i.l 4H • < >éi i j ■«• ■ • «I «*•»•■
l'tr I»/-i ■ /•■•«Hf'lr il • t-tl ■!!■ •■!■■ ''Il t I l| 1 •■• fal't
lll-lli* W l'H.ll.l lu I !■(» | il t I «I — •lill-.iill-li.i il.
• -■!■• !i.r«* iiur ■ t lui um in i I ', ol-ji I , n .1 I i|l ijii ■
i'l i •*. I..I • f • i »■ • • . ■ eu il a • ■■ ■ !•-
■•■■...i ,.| i • • il .1 U^i I 'I
»v\
4<«
SSti
gial; cl, peux ji reine, il lui récita
siir-lc- li imp les |.|n., Ulles lir.'iilrs
du m tragédie. Le pauvre poète était
dans un embarras ailbcile ;'i peindre,
lorsqu'un celai île rire lui découvrit
tout le mystère, et wdft à son amour-
propre les jouissances auxquelles au-
enneer h. lin ne fiilj a iiiaispl insensible.
Des dindes profondes dans la science
déçois, de riches connaissances en lit-
térature , formèrent de bonne heure,
dans Scguicr, celle solidité de juge-
ment, ■celle pureté de goût, qui don-
nerait p.i i la suite . n>i de désir de
le comiaitre et tant de plaisir a l'en-
tendre, tins heureuses espérances fu-
rent parfaitement secondées par l'in-
térêt «jue Louis XV conservait pour
une famille dont il n'oubliait mi l'al-
liance avec sou .injuste maison (le
mariage île l.i seconde liltc du chan-
celier avec Henri de lioiirboii , duc.
de Veriirnil . Le roi demanda un
jour au due d'tislmac s'il n'y avait
pas mu-lqu'uu du nom de Séguier rit
état de remplir le* fuucliuus du mi-
nistère publie au parlement; et com-
me il lui fut répondu que le liii d'un
conseiller annonçait le talent conve-
nable : o .le me charge , dit le mo-
» iiarqm-, de lui faire l'aire sun rhe-
■ min. » Aussitôt , eu 1748, Antoi-
ne-Louis l'ut puimu d'un uliiee d'a-
vocat du rui au C.liâlclct. lui *75l ,
il fut avocat- général au graud-exm-
seil, et enfin avocat«tnéw>eBi7$S,
au parlement de Paris, où il resta
I'usqu'r 170". époque de la dissu-
uliou de cette illustre compagnie.
Lorsqu Scguicr fut nomme à cette
S lace , il était dangereusement nuuV
e de la petite-vérole , et n'a va il fait
aucune ■ Auisi Louis XV
avait coutume de dira : ■• Scguicr cm
» vcriublemeiii mou avocat-général,
* car c'est moi ieul qui l'ai bit. ■
I*' roi pouvait ajouter qu'il ne l'c'uit
SEC
pas trompe dans son choix. Il lâllaii
des moyens peu ordinaires pour ne
pas être indigne de succéder US T>-
Ion, aux d'Aguewcau, qui vernirai
tout rccciumrul de tracer né fqtt
si liii!l.in!i' à l'éloquence judiciaire.
Sépnicr s'éleva bientôt à leur hau-
teur, cl y resta toujours. Un tel ta-
lent ne devait pas cire renferme dju>
l'enceinte du palais. L'académie fru-
fai.se admit Sésuier dans son scia.ca
f]5-j ; et ce choix , que le roi atarf
aussi indique, fut approuve' par Ion»
les gens de lettres. Duclos disiil ■
« Voilà un nom qui peut se passer
1 de mérite, et un mérite qui peut te
» passer de nom. u Le littérateur bre-
ton avait d'autant plus de raison, que
le nom de Séguicr appartient à l'aca-
démie, rumine l'académie lui appar-
tient, eu quelque sorte , par des sou«-
nir.s impérissables de gloire , de bieo-
laits et de reconnaissance. Séguiersw-
eédait A Fontenelle , et tut ainsi clur-
gé d'eu faire l'éloge. « Il sut , dil le
v comte Porta lis, peindre en lil*-
n ratenr et en philosophe un savant
m aimable, qui s'était distingue pat
« la vaste étendue de *es rniuuir-
1 s.inccs, par la prodigieuse varie*
<> de son talent . et qui avait ai
n bien mérité de la littérature et tts
« sciences. 0 Plus tard ( 1781J Si>'
g nier, comme directeur , répondit 1
li.iiulort , et lit l'éloge de Sauitr-
Palaye, cet historien si éclairée! si
modeste de la chevalerie français,
remodèle si touchant île la trodroM
fraternelle. La position de Srgniei,
devenue plus brillante, n'en fut M
plus il i 1 lie ile. Obligé , comme raap*-
liat . de combattre de* dortna»
politique» trop hautement fana*
secs par ses collègue.-, littéraires .
trouvait avec eut dan* un état L
tnel d* contndictioM qui baaj
dnfOTWffuhUiktw m*
SET.
la conliance. H ne dcmeii-
oins fidèle à son devoir. Son
ire de 1770, dirige contre
les irréligieux et anti - mo-
les, dont on citait dès-lors
et contre lesquels le roi lui
oint d'exercer tonte la vi-
c son ministère , lui fit des
de tous les philosophes du
■t lui procura de tirs-faibles
larnii \e& gens de bien , qui ,
le la peinture trop vraie des
ni désolaient la France , et
x plus grands encore qui la
eut, 11e pouvaient que gémir
versitéues mieurs etde la fai-
u gouvernement. 1* requisi-
l'avocat-général commençait
nots fameux de l'orateur ro-
ic le roi lui-même avait adop-
\qurs à quand abttsera-t-on
patience ? Ce di.scours avait
nté à Versailles, avant d'être
é à l'audience. Le parlement
là en ordonner l'impression,
de ses démêlés avec la cous»
de l'ordre exprès de Louis
on le rend il public. La rons-
iSecuier devait être soumiic
à ue plus rudes épreuve»,
; longue vicissitude de biens
lux qui composèrent sa des-
n 17'JG, il avait vu avec
paraître l'arrêt sanguinaire
icnreux Lally < contre lequel
"lara hautement , mais qu'il
m pêcher. L'aimée suivante
heureuse pour lui. Le roi
a le désir ue voir Séguier se
et voulut honorer le contrat
nillc francs de douaire. Il lit
ir son parmi 'car c'est ainsi
ignait l'appeler, il lui dé-
ni état de ses dettes, qu'une
imprévoyante av.iit laisse
«r, soit dans 1rs habitudes
ode élégant, où Ségmcr était
SEG J<i7
recherché pour les agréments de son
esprit, soit par les dépenses néces-
saires d'un état honorable , et qui
excédaient les bornes de sa fortune.
Séguier , dans la crainte d'abuser des
bontés de sou royal bienfaiteur , ne
put se décider à un aveu complet; et
cette espèce de réticence le gêna toute
sa vie. Pendant les années subséquen-
tes , la guerre s'anima entre la cour
et le parlement ( V. les art. Mai1-
plou). L'es prit d'indépendance qui ré-
gnait dans toutes les classes de la so-
ciété', était monté jusque sur les bancs
du sénat , non pas dans le sens des
philosophes , qui voulaient tout dé-
truire, mais dans le système d'op-
ÎMJsitioit qui disputait au pouvoir
égitime le droit de régler seul les af-
faires de l'état. L'autorité, discrédi-
tée par les revers d'ime guerre mal
dirigée, et par l'embarras dcs4inances
qui eu était la suite , l'autorité, dont
on sentait la faiblesse « voulut, dit
» nn écrivain du temps, se montrer
» violente; et la résistance devint
» chagrine , et finit par être injuste. »
L'union était plus que jamais néces-
saire entre toutes les parties du gou-
vernement. Au lieu de s'entendre, on
se divisa. Séguier savait les torts île
la cour; mais il avait trop de saga-
cité' pour ne pas prévoir les dangers
qui menaçaient les magistrats. Cietix-
ci , irrités des affronts sou (1er t. s au lit
de justice du 7 décembre 1770, ne
respiraient que vengeance. Séguier
les conjura du moins de ne pas se
rendre coupables de désobéissance en
suspendant le cours de la justice or-
dinaire, espèce de félonie et de réliel-
lion qui fournirait aux ministres le
moven de les attirer dans le piège,
et de justifier leur destitution. Il ne
fut point écouté : les événements de
la nuit du 20 janvier 1771 , et les
cxibqui s'ensuivirent ue continuèrent
(fifi
SEG
que trop ces sinistre» présage». L'*vÇ-
cat-généïal e'ciïl pu d'abord II 'MB*'
solation de parla gerd'honoraMe» dis-
grâces. Ses fonctions renehiînaicut
■ iiui pieds du troue ; i! resta jusqu'à
l'installation de la nouvelle magis-
trature, qu'on appela par dérision le
parlement Matwenu.ïi parla-, au lit
de justice du i3 avril 1771", »vec .
une énergie dont le chancelier crut
pouvoir profiter Dan obtenir son
exil; mais le roi s y refusa.' Secuier
donna sa démission et s'i
I774»fl rentra avec le par)
ce moment de gloire se -'L —
t d'orage'; et la positttn
t- général dennt encore
plus difficile qu'auparavant. Le sys-
limc philosophique s'était fortifie de
toutes les fautes du dernier règne. La
cour secondait les opinions nouvelles
avec toute Fini prudente *d'nne jeu-
nesse présomptueuse et nul conseil-
lée. Le roi lui -même, séduit pa'JM
propres vertus, conspirait, sswle
savoir , contre les droits de sa légi-
time et nécessaire autorité'. Les écrits
séditieux se multipliaient a l'envij et
tout le zèle du ministère public , oc-
cupe' à les poursuivre, était encore
oblige' d'attaquer , dan le conseil du
souverain , les principes désorgani-
sa leurs de la monarchie {V. Mu.es*
heciu'.s , XXVI , 357 ). La secte des
économistes rcpaudait une inquiétude
universelle , par sa doctrine fin- la li-
berté' illimitée du commerce des
crains. Séguicr la combattit au lit de
justice de 1776, avec une éloquen-
ce dont Louis XVI parut ému. Un
courtisan le rassura , en lui disant :
« Sire, pourquoi vous affecter? Sé-
■ guier fait son métier d'orateur. ■
Peu de temps après, le ministre in-
fluent disparut; et le projet fut aban-
donné. Une alfa ire judiciaire , celle
des trois roués, vint te méïw ans
PEG
mwttoju polUiqws. Ou vit avec
scandale des magistrats { frtyyes IH-
PATY ) dénoncer à l'opinion publique
l'arrêt formé par la majorité de
I"urs collègues, et d'autres magis-
tral livrer, dans tin prétendu mé-
moire jitstili. Jlif, la législation an-
tique île leur pays, au niépriseta
l;i !r.-ii>ir des l'iiiiteiiipurriîiis. Seguier
se chargea de venger l'honneur dr>
magistrats, et le respect dû aux bai,
dam un réquisitoire, qui peut cire
regardé comme nu traité admirable
de jurisprudence criminelle. Mais tel
-était l'aveuglement des supériorités
cNrs-mi'mrs , 1111e ce beau monument
d'éloquence , de justice et de raisuii , (,
eut beaucoup de peine à obtenir les
intapes de la pulilti itc
tr-h-it portafl d'à "
T.'.ine* d'une '
•pend:
';intre> part les svmii-
lutte effroyable, (elle
ne devait point eu iruutrr
u eieuiple chci aucune lutiuu poli-
cée. La destruction de la rangUln-
ture devait en assurer le premier sur-
ces. Ou se trouvait . à lieaueoup d'é-
gards, dans une position seuil biUr j
celle de la fi* du dernier rtp* ; el la
thème mésintelligence Ct commettre
des fautes plus graves encore. Des im-
pôts refuses , m emprunt avorté, des
coups de force essaye* dame nain
tremblaTrteeimalasstiré*, des projets
d'institution ùitempestib et auL ceo-
çns , us double et vain appd c*e no-
tables, des états -généraux promit
avec contrainte, arrache» avec obsti-
nation, convoqués avec des àftérAtious
qui devaient les rendre illusoires; tels
te catastrophe,.
années 1787 et 17I
les hostilités outre la cour et le par
hment. Mais, cette faû^ ce ne fut pas
la cour qui obtint raémeltsimplean-
parertce du trituttplin. Efle patu du
c^deapauaoiqpfebyrtjwré-
SEG
signa aussi ses pouvoirs , et le sceptre
tomba aux in nus de la révolution.
Au lit de justice de 17BH , à peine
Séguier lit-il enteudre quelques ac-
cents de douleur. Cependant ait mi-
lieu de ce ; signes d'alutteuicut, on sen-
ti it encore sou talent et son courage.
A la lin de cette même année, après la
reprise des fonctions judiciaires , it
fit la Mercuriale , la demi (Te qu'il de
rail prononcer, la dernière que le
parlement devait entendre dans cette
même enceinte où tant de victimes
g inëreuses , prises dans son proj i e
i*in , étaient destinées à paver de
leur sang leur attachement à la iU'>
narenic légitime. Séguier prit pour
sujet de son diseouis la Stal/ilitè
de la magistrature. Ci 'était un vé-
ritable testament de mort ; il le ter-
minait par ces paroles mémorables :
c Puissent les fondements de l'état
» et de la magistinturc être désor*
• mais inébranlables! puissent les
• magistrats , eu réunissant toujours
» la prudence aux lumières, pré-
» parer un avenir moine agite, et
» des jours plus heureux, à <e.;\ qui
» doivent uu jour les remplacer! »
On ne sait q :e trop bien comment ce
vœu sacré fut trahi. Ce! ni <].:i l'avait
formé se regarda dis -lors en m me
étranger au monde politique. Dans le
premier moment de trouhle , ou jeta
1rs veux sur Séguier pour la jilace de
maire de Paris. Ou la lui oii'rit, au
Loin et par les ordre* d*iiu pa:li
puissant, avec d'immense* a\autag'-s
[•éniniaires , qui pouvaient tenter
une ambition commune. Il refusa des
honneur» qu'un savant moins réservé
J pavés depuis de sa tête. Sprrtaluir
désolé du reii\crscmcni t\r l'ordre
antique , reiifrrnié dans le *eiu de si
fimilh* ri d.ids !•• fuit de si bonne
ronscirnrr , Séguier ne cherchait que
le repus d'une hoiioiahlc oh^-urilc.
SEC
4fy
lorsqu'un indiscret fît répandre uu
écrit intitule : St'^ti'jr traite comme
illcmrritc ; on sait ce que cela signi-
fiait dans l'argot de la révolution. Cet
incident, (pli pouvait le faire renia rquer
par les persécuteurs de tout ce qui
a vait tenu de près uu de loin à un gou-
vernement proscrit . détermina ce ma-
gistral à quitter la Fraucc. 11 dirigea
ses pas vers la Savoie , et so rendit
de la aux eaux de Witbaden , près
Maïcncc. Il y fut remarqué par les
princes français, réfugiés à Cornent*,
3::i le consultèrent d.ins une question
c droit p::b!ic, relative aux événe-
ments qui se préparaient alors. H
s'agissait de savoir si , eu entrant sir
le tenitoire français , ou pouvait
former un parlement composé des
débris de tous les parlements du
royaume. Après leur avoir répondu,
dans un Mémoire aussi complet que
pouvait le comporter le dénuement
des siTuiirs de. miii cabinet, et avoir
refusé de nouveau d-s a lires pécu-
nia ires, il se îvtîra de préférence a
Tournai , le berceau de la monar-
chie française, e! ic lieu le p'us près
delà frontière de Son pa\s natal. Ce
fut la qu'il inounit le >.~\ janvier
1 ""*)'-*» âgé de soixante-cinq ans,
dune atla<pie d'apoplexie, et sur-
tout consumé de chagrin. Il fut
enferré dans l'église de Saint Jac-
ques de cette \ille. où son (ils ai-
ne', premier président art'iel de la
cniir ro\a!e de P.n i»>. (pu avait assis-
té à ses derniers moments, fit plarer
une c'i'it.i plu* tcriuiiice par l.i phrase
snhante: « Il fut jo^e intègre . 111a-
» gMrat ëlnq urnt « di-Iéiiseur éclairé
» de la religion, Miietiidèleà «nu roi.
» . \* .// /; a ht •/»!.% osw #///<, 1 ngni t a
*» ptttri'i! » I «'s *n»M it..Hi* q 'i vova-
gèrent en IVau'C ]>«!:•!. ut h* cours du
dix- haitii-inc >m 1 !«■ . \ou'iir«nl Ions
^M - ■ . * n il .■ ■ ,. • ■
• :iiei.( "•!
■ i
SEC?
Senior portait la parole. II les com-
plimenta avec la dignité qui couve
naît au sénat français. Le roi de Da-
nemark , l'empereur Joseph II ,1e roi
de Suède , le comte du Nord , vinrent
tour-à-lour l'entendre et l'admirer.
Kn parla i:t à ce dernier , il rappela
avec adresse la visite que Je czar
Pierre avait faite au parlement sous
la régence. Gustave , en sortant de
l'audience, dit à Seguier : a II faudrait
» n'être pas d'Europe pour ignorer le
)> nom d'un magistrat aussi éloquent.»
Quoique Seguier cul assez de facilite'
p<«ur s'abandonnera l'improvisation,
il a e'erit tout ce qu'il devait pronon-
cer à l'audience , soit qu'il ne voulût
point dégénérer delà perfection étu-
diée de d'Aguesseau , soit par déli-
catesse dans l'exercice de ses fonc-
tions particulières, qui ne permettent
pas à un avocat-général de rien omet-
tre de ce que les parties ont articule'
dans le récit des faits et (Lins l'ex-
pose de leurs moyens. Le duc de Glioi-
mmiI avait empêché Seguier d'être
chancelier, en 1^)8. a Quels maux,
» disait son inconsolable ,\cuvc, cul
» peut-être empêchés un homme qui
;> avait le courage et la franchise des
» anciens chevaliers , avec la prohitc'
» et les lumières des anciens magis-
» t ra ! s î » S e'n 1 1 i er a va i t refr i se l 'ord rc
de Saint-La /.arc, (pie lui offrait Mon-
sieur, après le jugement de l'a (laite
de Mniilcsquiou , dans laquelle il
avait porte la parole. 11 a laisse' plu-
sieurs écrits qui l'honoreront à ja-
mais, des plaidoyers, des comptes
rendus aux a ."semblées des chambres,
des réquisitoires, des mercuriales et
des Discours académiques. Quel-
ques-unes «le ces productions sont im-
primées, mais eparscs et difficiles à
trouver. Son Eloge a été prononce à
l'Institut, le •>. janucr i8o(>, par
iVrialis, eî < Y^t un des meilleurs
SEG
morceaux qui soient sortis de la plu-
me de cet écrivain. D — s.
SEGUIER ( Jean-François ), ne
a Nîmes, le u5 uov. 170a, d'une
famille honorable delà magistrature
de cette ville, et d'origine commune
avec celle de Paris , s>'est rendu éga-
lement célèbre par ses connaissances
en botanique et eu antiquités. 11 lit ,
avec distinction , ses éludes au collè-
ge que les jésuites avaient à Nîmes.
Mais, dès son enfance, il fut re-
marqué par 1111 goût peu ordinaire
à cet âge , et qui lui vint, a-t-on dit,
d'une médaille d'Àgrippa , qu'il avait
gagnée, en jouant avec un de ses ca-
marades ; ce fut le coût de la numis-
matique; il devint si vif, que le jeune
Seguier ne craignit pas de descen-
dre, de nuit, daas un puits, où l'on
avait trouve quelques médailles; et il
n'en sortit qu'avec peine le lendemain.
Mais celte seule étude ne pouvait suf-
fire à sa curiosité. 11 y joignit celle
de l'histoire naturelle, et en particu-
lier de la botanique. Déjà il connais-
sait toutes les plantes du territoire île
Nîmes , lorsqu'il fut envoyé à Mont-
pellier, pour y faire sou cours de
droit; mais il y fréquenta moins celte
école, que les leçons de botauique don-
nées alors par Chicoyneau. Rapj»eîé,
au bout de quelque temps , dans sa
patrie, il était sur le point de sacri-
fier ses goûts à l'autorité de son pire,
qui voulait lui transmettre sa ch.ii^e
de conseiller au prcsidial de Nîmes ,
lorsque le savant Scipion Maffci ar-
riva dans celle ville, en 1732, pour
visiter les nombreux monuments
qu'elle renferme. Cet événement dé-
cida de l'avenir du jeune Seguier.
Maffci, aussi satisfait de son ci 1. ic-
tère que de son érudition, obtiri la
permission de remmener pour quel-
ques mois, dans les voyages qu<
l'amour des lettres lui faisait entre-
îtteU ne fui plu*
se «parer; et la
SEG
» : mais bienl
pouvoir de
ule put rompre une amitié' si
sortie. Ils parcoururent en-
une grande partie de l'Euro-
'aris, Séguier mit en ordre,
lin du Roi, tin herbier très-
ux. 1! envoya de Hollande , à
ioze , un des premiers monu-
le l'art typographique, et il
flustre Boerliaavc , qui s'em-
Jc lui montrer les raretés de
lin. A Vienne, il observa le
1 présence du prince Eugène,
lit présent du télescope dont
fait usage (i). Ils visitèrent
Rome et I* reste de l'Italie,
lit eufiu s'arrêter à Vérone,
ant plus de vingt mille ins-
is , ou inconnues ou rectifiées,
roposant d'en former un seul
m y joignant toutes celles qui
«•M les immenses recueils de
, Reiuesius , Fabretti , ( judius,
autres , lorsque Muratori les
, au moins en partit*, en met-
jour son Nmvcau Trésor,
i-fol. \ oy. Mi ii \ lor.i). Alors
publia . datis le \ïusu>um f'c-
• , ce qu'où n<> lui avait ]>as
et Séguier reprit mi grand
• dont nous p trierons, .suis
- cependant l'Histoire nalmcl-
urour.iit a\ec ai-dtiir,ct eu
. pins d'un d.ui};cr, les monta-
is bois, les lim\ Itv» plus re-
alrutour. rhen liant dr-» plan-
* pt:triiiratioii>, des fossiles.
1 , 4 i hit <!n ti- iij». ■•• Smlnit, ui'irtiM-iit
■ •(•Mr^'T lr 1 •***£'■ «Ji- Mt'Tiilii' *nr l<*
ii.< riI-pM- J«r \i-ini* i>ii I* I i'i<* , il fut
• 4r 1 1- i >j >i 1 1 r*nr<p* . i it I j«U ■«*!»• il ■■
Pfi<flÉf(r || |'.iJmi<iiI jr | inr, I» •'»
'» • ir!'-:.ii< in** , il I ■ !■•• » i i h |»l«"«n
i't n|i*-ri , «■! l.i f >ii.|>j* i nn »-■!« il , «!•■■•• -
■fr tut <l'i»-- ■( \* ' '•■ il1'*' «i**
' l'umwf •! i'i--'| i -i prt^nil iiin'iii'1
• ifl ilr t r £■ liir , il m ■ !• • mu ilr. i\r | «•
■ l'it l( \i+T'U i\- / •■ l> fl m. lliir li t
rur <!• irt'i i •■<■ . • ■■ !>n r>p;''liiil ••
«{•gUC tl '.I' fli'.l • \ . S |,
SEG
4:«
Bientôt le public jouit de* fruit» de
son zèle par la publication de la Bi-
biiotheca botanica , La Haie , 174*».
in-40. y ouvrage d'une grande érudi-
tion , devenu classique en naissant ,
mais que celui de Haller , sous le
même titre , a fait oublier. Plus
tard, il publia lei Plantœ Veronen-
ses, 174 ">-^4 * ou *' suivit une mé-
thode particulière , qui se rapproche
de celle dcTourncfbrt; et il y joignit
un Supplément à la Bibliothèque bo-
{4/11.7111. Cet ouvrage, aussi soigné que
le précèdent, est moins usuel. Séguier
avait lui-même reconnu sur les lieux
les plantes qu'il y décrit. Il avait
aussi prépare une Description des
pétrifications et des fossiles du Vé-
ronèse , avec des dessins de sa main ;
mais elle n'a point vu le jour. C'est en-
core pendant sou séjour à Vérone ,
qu'il acquitta la dette de l'amitié, en
traduisant de l'italien en français
les Mémoires du marquis de Mafjci
(Alexandre), frère aîné de son ami ,
et général au service d'Autriche ,
La Haie, i-.Jo, •* vol. in-rjt. \yant
eu , en 1 - ri , la douleur de perdre
Maflei , il ne put plus supporter le
séjour de l'Italie, et il \iut se /i\er
dans «a ville natale, où il apporta les
litres, les médailles ,les plantes, les
Minéraux et les collections en tout
jicnrc, recueillis dans vingt-trois ans
de vuy.iges, de fatigues et tle périls
(\i. .Les ri* lies débris «l'antiquité dont
la \iiletle Nîmes abonde détinrent
pour lui l'objet d'une élude assidue.
'^ I rlr-'-r %'r%\ *n«mti* mi« (r«nfnn i:t ■«■■ m ,
C«-ii»l •••! t n ni*- ,iii« . i|r Juin «|r uiatrraifi*, il'upu-
nl» aiiiii* t\'-* •• Minr» , tir > ■•« ■•{fir* «j»t»n» Jrt
itln* l'-ilil-i h«« li ^|i i,« , f* tir »»»» t:il» A* t< ••if > » !•"«
partit "» i|i| lli'il.iif. !'<■ fjtl'tl fr< linitf tir |da« fr-
fit il -|«ul'i'r H >\t |i|ii* liir.i ■■•f • ii|i-*f.it> j»tll« U"IU-
liiiti i- 1111 ..ni Hiti jniii' ■!• 11 ti*»ii|i* |i»> »iJi^» , t|itt*
Sri(iii< 1 ■ixtl ■ < ■ ••• >t I •• lut u» nu «ui I* •••■■••t lUA-
« ■* . l'i • • <it> \ t 1 "lit II 1 u 1 I «• ««. ulir i|i «f • t| •! «••!•
HullUM 1 lli- . »-■•■/ «!■ • ■»•!•• .■« « tni-i.. ■«•« •!<■ j|f«»in«
•.••11. ,\i .4 iit^Hi . *■ >l ••*•€ .«^u'itiiH* »-»lr4- fili
•Mir ^ S I
4j»
isigna ics acuin ae cciic ucevu-
, dans une Dissertation qui prou-
tant de sagacité que d'érudition,
i a eu deux édition» , 1u-8°. ,
SEC
- plus beau et le mieux conservé
ue cci monuments ei-t edui auquel
m forme a fait donner le nom "de
Maison carrée. On remarque sur
Sun entablement une mite de trous
disposes avec une aorte de sjmmé-
iric. Ils avaient occupé l'attention de
Ptiresc et de l'abbé BartkéJemy , qui*
avaient pense* qu'ils servaient i atta-
cher des lettres de métal, et qu'4
l'aide de ces trous , on pourrait réta-
blir l'inscription de l'édifice, et fixer
ainsi l'opinion des savants partagés
sur sa destination. Apres un travail
long et pénible, Seguier reconnut que
ce monument était un temple élevé
en l'honneur de Gains et de Lucins,
fils d* Agrippa et petits-fils d'Auguste.
Il consigna les détails de cette aecon-
vertc,dansi: **"
vc autant <"
et qui
1739 et 1776. L'auteur de sônl
lu à l'Académie des inscriptions ( '
le ton. 47 àe ses Mem.) lait la re-
marque ingénieuse «qu'il semble que
■ sa fortune littéraire fut due à la
» famille d'Agrippa; qu'une médail»
» le de cet illustre romain lui inspira
■ le goût de l'antiquité, et quele tem*
* pic consacré ascsfîls est deveuuun
n monument desa gloire. » Seguier
expliqua aussi vers le même temps une
suite de caractères absolument dif-
férents de tous les alphabets connus,
qui se trouvaient sur une plaque de
bronze découverte pris de Lyon. Il
prouva que c'était un congé militaire
donné à un soldat par l'empereur
Adrien, composé en langue latine et
écrit en écriture cursîve. Ses ouvrages
imprimés se bornent à quelques Mé'
moires épars dans divers recueils
académiques ; nous ne rappellerons
qu'une lettre sur un autel de la Bon-
ne Déesse, découvert a Arles. Elle est
dans les Mélanges du président d'Or-
SET,
ses veilles flSit un vaste recueil an- I
quel sa ïic presque entier») fui ci
sacrée, cl oui n'a lias vu le jour,
quoiqu'cn Tut d'être IWré i l'im-
pression. C'est 1111 CaliiIuRUc île tou-
ll-, l(-;il!,l-rl|.riilUSJIlcictlUC>. 11 flTCTK
7 vol. iu-fol. . sous ce liire : Imcnp-
tionum antiyrtantm truler a bsoluûs-
sin\us,in i/u» gra-cartimlatinannn-
mw iasr.nplimium ijtue in rditù
u/rîs reperiri poturrttut prima ivr-
ha ilrscribunlur , etc., ktruscarum
et exoticarum iritlit-c ad calcem ad-
jecta, 17/19 (3). Une Histoire tri-
tique de tous 1rs écrits publiés sur
celle md titre jusqu'il 1 706 . "(■
remplit drus outra vot in-fol., sert
d'introduction. Enfin , quatre mitres
vol. in-4°. et in- fol. COmpMKè&l
des suppléments, des notes et An ta-
bles. C
plupart des savants de son teatps.
or» i^ipto ta tabla rf'b. ujin^ tfl
uM qum ohin — < ,™. La ■ 1 ili-iiili 11
o-oti-onll'hiiuiT. i. l-<Mm«.( SiiSiUmm-
■M -'■■•-,■ | 1 nniiriifi lu njipi ml
H», Kir rmtillir ri w*r\irt la imiiuriiin,, «
htm Notice ctrfnmiilngï(|H «t narta> d* aa la
nniaon dalcUn*. (ht Yoït ijwrtb iararew tn-
diTinj* ttiioïl uï lob «wtrntrw. «S 4* nrit
•WTIKHkdFnilcIHKH'frlarilVI'aJW
lofb. Stfoa •,* birlr, ™ ,„I, „«-«• Bail-
t, n*U~R>», d« Ct-*T.,P™-kF^tiaJ-.*i
d«.' ™ r-û'1 • ■"*" jf*JwM —a. !>-■«-
d> » datai. l'.T^ rv^làrf. m4i «i ffi-
Sî: ftW^'C.!-, « "■' d/jc«*«w. Mwifrl
pr/nml <ï. b pro»™cn 6* laajrli;, mMwl
n nnxralliw hki ** *"*■'. I in rmajin ■ ■
nia 1 in trlh «taprot, « p UMrnii
f'<r)airncr. Danri» U rMTMWjarMr 4a ■ i ■ I ai i ■ .
b *Db de Si.» , T dWl ™«}*21'«:,i-*1,V-
rvA b rjnvnntaHBt fui Cl raVrâ par <Jwr -
I- K«rhMt.. ,™.r « narWrki lÂlHIl»-
q». d. Soi. Ca4 11 <[Vil Kua| «Bai» dii-brj t
SEG
s sont dispersées; cl il serait
<* 1rs réunir : mais un cou-
loirs la Collection de celles
aient adressées; elles rcra-
7 vol. iu-fol. On v voit des
es présidents Rouliier et de
rs , d'Hagcnbuch , de Bozc ,
iiv, J.-.L Rousseau , de Gau-
. Y cran , etc. On annonça ,
jà plusieurs années , la pu-
d'un exlraitde cette corres-
• : cette annonce n'a été sui-
iiii effet. La réputation (pic
était acquise, lui ouvrit l'cii-
iisieurs académies de France
e. En 177* > il fut nommé
le celle des inscriptions et
très, où son éloge a été fait
Dacier. Son savoir recelait
au lustre de ses vertus: ceux
«citoyens qiri l'ont connu,
nt un dou\ souvenir de sa
de sa modestie et de sa
ne attaque d'apoplexie l'cn-
itement, le rr septembre
ir son testament , il légua à
ie de Nîmes, dont il avait
né protecteur, peu aupara-
rirhe bibliothèque , ses nn-
.{; * *<** médailles, son cabi-
oirc naturelle, renia np table
dite rare de pétrifications, et
n, qu'il avait ornir de bcau-
isrriptions et d'autres mo-
antiques. Lors de la destruc-
ar.idémies , cette maison lut
et le reste du legs fut réuni
iothèqiic de la ville. S i — 1>.
"IN ( <.1IAR1.1-.S- AnTOINK ) ,
ulte , était né le v>n mars
i Va ivres , près de Ycsoul ,
rtlW-||i«til •••Ut Mil I-4I >!!•!■ •!•• III ii[lll-
r H 4'1'al" , tl>>«' lli»t ■!• il' 1 4* |i>Jm-
* . mn !'■*« nri| «(•-* iii»rri|i,i<iit* Irmn • « «
«Imi* Wi r:i»ir«»ti., ^vri <|rm r\plnj-
IranMrr hit \r% «■•n»>i iim|iP^im% <!•-«
««■|h«w j I i'i ' a>ii>fi ri t-n iiioiHimmit Uo
«•Miinla l.yuu , etc.
SEG 4:3
obtint dans ses éludes des succès qi
décidèrent sa vocation pour le har-
reau. 11 obtint , en 1748 , une chaire
de droit à l'université de Besançon ,
et la remplit d'une manière brillaute.
11 joignait à une vaste érudition , une
élocutiou pure et élégante, et l'art de
mettre les matières les plus abstraites
à la portée de ses élèves. Nommé
membre de l'académie de Besancon ,
lors de sa création en i*;5u, il y lut
plusieurs Mémoires intéressants. 11
mourut dan> sa terre de Jallcrangc,
près de Dole, le 19 sept. 17^)0. Le
professeur (lourvoisier ( V, ce nom )
se rendit l'interprète de la douleur
publique , en payant un juste tribut
a la mémoire de son confrère , dans
le discours de rentrée à l'université*
Seguin laissait en manuscrit un com-
mentaire sur les Institutes de Justi-
nien , qui a été publié par M. Proud-
bon , l'un de ses élèves , aujourd'hui
doyen de la faculté de Dijon, sous ce
titre : In D. Justiniani Institut ioncs
comment arii . Besançon , iHt.3 t
în-8°. (> volume est orné du por-
trait de l'auteur; il eu a été tiré quel-
ques exemplaires sur ve!iu. Mu outre
on a de Seguin : I. Discours sur 1rs
avantages qu'un peut tirer de l'étude
de l'histoire, \~\rx. IL Dissertation
sur le nombre des rois Bourguignons
qui ont précédé (rondcluiud , 17 V*.
Il y soutient, contre l'opinion de Dom
Plani lier ■ Histoire de Bourgogne ),
que (ididirairc , sous lequel les Bour-
guignons passèrent le Rhin eu .|i3t
{)our »'ct ihlir dans les Gaules , était
e quatrième roi de cette nation , et
que c'est à tort que plusieurs au-
teurs ont confondu ce prince avec
(îondioc, son successeur. 111. Dis-
sertation sur le véritable auteur des
lois des Bourguignons, 1 ■j "il. L'au-
teur pn»u\c qde l\nn ieii Code de
cette lia ;ion ne j>cut avoir eu |>our
474 SEG
auteur que Gondcbaud (/''.ce nom).
IV. Discours sur l'émulation , 1767.
V. Mémoire sur des antiquités de-
couvertes à Jallcrange , 1768: ces
antiquités consistent dans les raines
d'un château , des pavés en mo-
saïque, et une voie romaine. Tous
ces ouvrages, conservés daus les re-
gistres de l'académie de Besançon ,
sont imprimés par extraits dans les
procès-verbaux. ÎÏ Éloge île Seguin
a été lu dans une de ses séances par
M. G cuisse t, professeur d'éloquence,
Besançon, 1809, in-8°. W — s.
SÉGUR ( Henri-François, comte
de ) , (ils du marquis de Ségnr ,
qui était colonel dun régiment de
sou nom , naquit en 1689, fut nom-
mé capitaine dans ce incline régi-
ment, en 1706, sortant des mous-
quetaires , et en devint colonel dans
la même année , après la démission
de son père. Nommé successivement
inestrc-dc-canip et brigadier , il con-
tinua à servir en Espagne , puis aux
armées de la Moselle, de la Meuse ;
et passa en Italie , où il fut, en 1733,
maréclial-dcs-logis de la cavalerie. Il
fut blessé à la bataille de Guastalla,
devint maréclial-dc-camp , servit en
Lorraine, sous le comte dcBcllisle,
et fut nommé lieutenant- général le
rr. mars 1738. Ce fut eu celte qua-
lité qu'il conduisit, en !742> un
corps de dix mille hommes dans la
Haute-Autriche, où il se trouva eu
présence de l'année impériale beau-
coup plus nombreuse. Obligé de se
renfermer dans Linlz , il y capitula
sous la condition de ne point servir
pendant un an. Après avoir fait la
campagne de 17.» f , sous le roi , en
Fia mire , il conduisit un corps d'ar-
mée eu Rivière , battit les Impé-
ii.uu , le -i«S janvier 17 {5 , à Lich-
lni."i <■! m» \it |)ieiil<»l entouré par
plu» de quinze mille honuncs , n'eu
SËG
ayant que sept mille à leur op
Il réunit sa troupe sur les hauti
Pfadcuhofeu , résista penda
jour entier à trois attaques très
et fit sa retraite sur Raiu ,
avoir éprouve une perte cou*
blc. En 1746, le comte de
commanda un corps d'armée
Sambrc ; et il ouvrit la tranc
siège de Charleroi. 11 était à
de vingt-trois escadrons à la 1:
de Lawfcld , où son lils fut b
ses cotés ; et il fut crée chi
des ordres du roi , le 1er. j
1748. Ce général mourut le 1
1751, à Metz, où il comm;
M— D
SÉGUR ( JeAN-CiI ARLES DE
cien éveque de Saint-Papoul ,
du précédent , naquit à Pai
26 décembre itkp , et pri
bord le parti des armes. Au
des gardes, dit l'abbé d'Ors
dans son Journal, il était ci
l'Oratoire , où il apprit les él<
du latin , et il eu sortit , lor
commençait à lui donner les pr
Srincipcs de la théologie, l!
'abord appelé, comme bca
de membres de sa congrégation
il renonça ensuite à sou appel
corps où il était entré, fut pou
l'abbaye de Vcrmaiid, dioc
Noyon ; et ayant reçu les ord
scz rapidement, devint grande
de M. de Saùit-Alî.in, éveq
Laon, et le seconda pour re
l'ordre dans le diocèse, qui s'ét.
ressenti des troubles dont lYgli:
alors agitée. En 17^3, le ère
sa famille le porta jeune cm
lVpiscopat ; celte promotion
des derniers choix du régci
1111 de ceux qui excitèrent le j
plaintes. L'abbé de Segur.
d'Ors, unie, n'a point de ihcob.
ne sait pas nicme le latin. Ski
SEG
le Saint-Papoul, le x.\ août
il continua de suivre la même
tnfà Laou , donna deux man-
ils en faveur de la constitution
mitus , et un autre contre la
Itation des cinquante avocats,
28. Pcu-à-pou ses anciennes pré-
us se réveillèrent , il se lia avec
les apj>clants, et il entretint un
erce de lettres avec deux cvê-
le ce parti, Soancu, cvcqiic de
, et Colbcrt , éveque de Mont-
\ Ce dernier lui conseilla une
xhc éclatante pour réparer Je
falc de sa conduite antérieure ,
i(i février i73'"ï, Si:cçnr signa
ndement par lequel il rétractait
andements précédents, dénia 11-
ardon à l'égliscdesa soumission,
léraità l'appel de 1 7 1 7. 11 sedé-
1 même temps de son siège , et
ça rinteiîtion d'expier sa fai-
daus la solitude et dans les
s. Ce mandement, préconise
relqucsnns comme un acte de
gc héroïque, fut supprimé par
r#t du conseil , du 1 avril , et
m autre du parlement de Tou-
, du ri du même mois, et Tau-
ut condamné par le pape et par
nos évoques . Le prélat sortit de
iocè««e, quitta tontes les mar-
ie sa dignité , et alla se cacher
îâteau de Saint-Lie , pris Or-
. riiez M. de Kagimls, qui ac-
lit Vfiloiitiers les ap|H'];tnts exi-
inquiétes ailleurs. Là, sous un
t sous un habit emprunte, Sé-
crurillit les clives d'un ]>arli
tcii\. Au mois d'août suivant,
1 isilcr M. Soancu à la Chaise-
et se fixa d'aliord «lie/, un eu-
s «unirons de Paris, puis chez
ique. ]| y menait une \ie très-
r . et r.iis.tit seulement quelques
:e* j Au\erre, nr.ur \oir IVvé-
M. dcCavIus. il était chfz ce
SEG 4:5
prélat, lorsqu'il tomhi malade , et se
fit transporter à Paris, où il mourut,
le 28 sept. 1 7 J8. On trouve son Elo-
ge dans les Nwwelles ecclésiasti-
ques, des 4, 18 et u5 dec. 1748» k*
dernière de ces feuilles contient plu-
sieurs pièces relatives à ce prélat,
Î[u'un esprit fort borné et une tête
a ihle paraissent avoir entraîné à des
démarches extraordinaires.il menait
d'ailleurs une conduite régulière , et
pratiquait même des austérités. On
a publié l'abrégé de sa Vie, Utrccht,
1740, in-iu. l* — c — T«
SEGUR ( pHiLirri.-llKNRi , mar-
quis de ) , maréchal de France ,
iils du comte Henri, et neveu du
précédent, né le 20 janvier 17*4»
se distingua très jeune dans les guerres
de Bohème et d'Italie , sous les aus-
pices de son perc , et reçut , à la ba-
taille de Raucoux, en 1746» lm rouP
de fusil qui lui perça la poitrine ae
part en part. La balle ne put sortir,
qu'au moyen d'une opération plus
cruelle que la blc.ssurc incinc. A Lau-
fcld , l'année suivante, faisant une
quatrième charge à la tête de son
régiment, repoussé trois fois, il eut
le bras frarassé; et , comme il crai-
gnit , s'il disparaissait , que l'ar-
deur de ses soldats ne se ra Mentît , it
continua de commander , força les
lerranrheinents, ne quitta son poste
qu'après la victoire, et se s.uimit
alors à une doulourcu>c amputation.
Informé de e»tte action, Louis XV
dit au père de Ségur : Des hommes
tels que votre fils mériteraient d'éïrv
invulnérables* En deux promotions
successives, il fut nommé inaréeh.il
de-camp . et liciilciianl-gcnérd. A Vnr-
hiirg. un corps d'année fut sauvé
par le marquis de Ségur. Il ramena,
près de Miudcn, au due de llriss.ic,
dix mille hommes d'infanterie , que
celui-ci crevait perdus, et qui, peu-
4f> SEG
(but cinq heures, avaient combattu
contre trente mille ennemis, sans
être entames. À Clostercamp , mis
hors de combat par un coup de
baïonnette à la gorge, et trois coups
de sabitî sur la ttte , il fut fait pri-
sonnier , après avoir résiste long-
temps aux. grenadiers qui l'entou-
raient. A la paix i! fut inspecteur ,
et mérita la confiance des ministres
et l'estime de Tannée. On lui donna
le commandement de la Franche-
C:mte , dans un moment où des
prétentions mutuelles et mal enten-
dues semaient, entre le ministère et
les parlements, le militaire et la
bourgeoisie, un esprit de division et
de mésintelligence. L'équité du mar-
quis de Ségur, son esprit conciliant,
et surtout sa franchise, ramenè-
rent la tranquillité. En 17B1 ?
Louis XVI appela cet officier-général
au ministère de la guerre, et le fit
maréchal de France. Ségur, qui eou-
naissait à fond les vices de l'admi-
nistration precnlcnte , rétablit la dis-
ripliucdansles corps , et l'ordre dans
les dépenses. C'est à lui que les sol-
dais (lurent le bienfait de n'être plus
entasses, par trois, dans un même
lit. Son ordonnance sur les hôpi-
taux, modèle parfait en ce genre,
prouve à quel point il s'occupait de
tout régénérer dans cette partie ,
trop long-temps négligée, du régime
militaire. (> fut encore lui qui créa
Tetii-major de Tannée, institution
dont il serait dillicile de contester
l'utilité (1). Le maréchal de Ségur
l 0 C.of npi'i-i'ii <{■-« iiniT tlîum «lu niaiCclial <1<*
St'^ur pendant *«m iiiiimt' rr , »«T^il iu< nni|i1«*t *i
Htm* 11 v njoul « |*-i* nue ini'ii'ioii Av In Iaiip'uïp
nrilunuaurp «lui hIIi ïim:iit 'i I.» iiuIi|p«m- »piiI«- \es
«•nipliiU «I'oIIhu'I» «lait» l'.»rii»«;o. On r c|<-p|iiri*
l"iu' Ifinii* lis i-II-ls f|i- rrtli- m .liiniMiiri1 <jtii 1 1-»>-
pn \r luT>-rlnl «lu*rr\i<-r inilil.iiri', i-t qui m«:-
1 iii'ni'.i «Ter r.n* m Li rlavw* lii«-iril«T«-««aii'p Art
vmm <> ,:<irr«. l'rllr p|,n«r «ïi«it p!n« tn«-i| la prp-
mirrf orrm'nii <|a tiire rcLi'ff » »n mvi "-.ilrnlr-
um'iiI , et ce lui •■! >r* qu'elle culr.ùau tuutct bu
SEG
quitta le ministère, lorsque Tintrigoe
s'empara des conseils, sous les aus-
pices du cardinal de Loméuic. De-
puis ce moment , il vécut obscur rt
paisible dans le sein de sa famille.
La révolution lui ravir, toute sa for-
tune . qui consistait en nue pension
du roi. Elle le dépouilla de ses gra-
des et de ses ordres , qu'il avait
payés de son sang. A soixante-dix
ans , pauvre , infirme , privé d'un
bras et tourmenté d-'une goutte qui
lui laissait peu de relâche, il fut jeté
dans un cachot , avec défense d'y re-
cevoir les soins de ses enfants , et
mfrnc le secours d'un domestique.
Cependant les tyrans épargnèrent
ses jours ; et le maréchal de Ségur
dut en remercier sa misère. 11 mou-
rut à Paris, âgé de soixante-dix-
huit ans, le 8 octobre 1801. D-È$.
SÉGUR ( Joseph - Alexaudak ,
vicomte de ) , second lils du précé-
dent, entra de bonne heure an servi-
ce, et fut successivement colonel des
réciinents de Noaillcs,deRoval-Lor-
raine, et des dragons de sou nom.
Maréchal de camp, en 1790 , il se
livra , sans réserve , à son goût pour
les lettres qui guérissent presque tou-
jours de l'ambition. Le premier fmil
de ses loisirs fut un roman épis-
tolaire , intitulé Corresjwndance se-
crète entre JVinon de V Enclos f
le marqids de f 'Morceaux \ et AT*'.
de M ( Mainlenon ).On y remar-
3uc des choses fines et beaucoup
'intelligence du cœur des femmes ;
Irnupi'» clan* Ipi prrmirr* VMilîvrninil» i|p la r—
^•>1llli<lll. (ll'MP «li-fâ-i ïi-ui fut fl'au1<itif plu* |iinmr1'"
rt pin» fUrilp qui- |:i plupart <|p« n gimtiiU «Un !
mhi« lr* orilr«'!« ilr ji»iii»"» p-n- p«'"i 1 .i|»jl«V« il -■■ '
Ptp-Tiriirp. Ibn* !••» Miim'-it» *\\<*- viriit •' ■ piil-!n-"
M. Ip <i»iuU* «Ii1 St ,;iir . MU a>ii«' du m^ri rJinl . rrt
rrri'iiin a ùi*rn|pi> auUul qu'il a pu »-'ii prfp -lu
turt H'nvnir «*<ml r« * î^iii* pi*Mp inlpuip'—tivi' uni. m
trm»-p; p* apri-* ru .»\iMr ht'iiihh l'un i«»i» i-iisiui"
pt lr« fiiMc«t«'« n »«;ll.ia - , il il- ri u- p«— *i*< nu il
qnYM'1 Ctil rriulur pu li iui'|oriif *••.» f"'i«-:l . «■■■« ■
Ire l'uv» du tniuiitiv ilv U fvrrt: M — Il |-
SEG
m n'y retrouve iii le* mœurs ,
onde cette époque. Ëii un mot,
ttrw sont jolies; niais ce ne
i MUe. de L'Enclos , ni Vil-
us qui les écrivent. On sait
que Ségur a fait entrer dans
>rrespondancc des billets un
•lus modernes que ceux qu'il
e à, son héroïne, et que de
dames ont pu reconnaître ; car
sedait , au plus haut degré , le
«déplaire aux femmes. Ou jmmiI
avouer qu'il en abusait : mais
t alors du bon air de multiplier
crès et de les afficher. Lajcm-
louse , autre roman du > iconile
|»ur, qui parut en 1791 , n'est
e imitation un peu pale des lÀai-
dançereuses. Ou y sent l'effort
Miel de l'auteur , pour se délour-
c son modèle , en le côtoyant
urs. Passionne pour la litlcratu-
imatiqnc, Ségur travailla pour
les grands théâtre*. Il donna ,
is 17H9. jusqu'à ittoj , à l'Opé-
ra Création du monda , poème
die sur INriivre célèbre d'I la \ du:
l'hcàtie Français , Rosaline et
icourt , le Fou par amour , le
ur du mari. (Cette dernière
? m. ritaît de rester au réper-
;; a IXMeoii, Y Amant arbitre ,
ont et f'erseuil , drame noir ,
le sujet eût demande des cou-
, qui n'étaient point sur la [>aictle
éçur; à l'Opéra roinîquc. Ro~
, la Dame voilée, les F'i^ux
$ , le Cabriolet jaune, l'Opéra
iaue. Ce f.it le lendemain de la
race du Cabriole! jaune. , que se
vaut, à la sortie de la Cornet lie
ca;se , près de M. 0*** , qu'une
r subite arrêtait sous le\e>tibtilc,
pli \ ruait aus-i d'essuyer une
le, Ségur le pria d'accepter une
:e dans ion cabriolet jaune. Le
drvillc s'est également enrichi de
SEG
4:7
plusieurs petits actes de cet auteur
ingénieux. Ces bluettes ne vivent que
d'esprit» et ne vivent pas long-temps.
Coin ive assidu des dîners du Vaude-
ville , le vicomte de Ségur y paya sa
contribution poétique par des chan-
sons , qui sont spirituelles et faciles ,
mais qui n'ont m la franchise, ni la
gaieté du genre. Celle de Y Amour et
le. Temps a fourni des dessins et des
gravures. Le glacier Garchi dut une
partie de sa vogue aux couplets de
Ségur. Sa dernière production , les
Femmes, 180*2, 3 vol. in-ia, a été
réimprimé (Lins ces derniers temps.
Le cadre était vaste, mais il n'est pas
rempli. Ségur obéit, eu 1788, à 1 in-
vitation , iHHit-e'tre irréfléchie , faite à
tous les r rainais éclairés, d Verne
sur le gouvernement. Il composa deux
brochures; l'une indiquait les rap-
f>orts qu'il convenait d'établir entre
'armée de ligue et les troupes i:atio-
nales, l'autre traitait De l'vpimun
considérée cimime une des princi-
pales causes de la révolution. GVjt
dans ce dernier écrit qu'on a remar-
qué la phrase suivante : « I*i vérita-
» ble cause de nos malheurs est IV-
9 tonnante médiocrité qui égalise tous
» les individus : s'il paraissait imi
1» homme de génie, il serait le mai-
» tre ( 1 ) » . Peu d'hommes ont été phîs
aimables que le vicomte de Ségur. La
douceur de sou caractère et l'agi c-
meut de sou esprit rendaient son com-
merce charmant. Il parlait avec gi;t-
ce et sav.iit écouter. Légèrement
ironique sans £tie railleur, il cl.à-
tiait quelquefois, par un mot heureux,
la vanité d'un sot : il était malin a\cc
aménité. Comme écrivain , il est loin
du comte de Ségur , son frère. Le vi-
'1 lh» ■ m* <»rr Jf lui Ma /'innn . •/«}••• m •■•
11 1 rmlrttiiati r -m >/u'.»u !■■ l/r f«nji/i»r , l mM III •••'
la 1 riwf*li*fvr , fmt /<• iiinn/- J,t. j/l%-.ilf*umJi. *»c ■
t(nr , \r rajit. m 9". d« .>•■ |*«|. L— 9-L.
4^ ■ ,SEG
comte était sans culture. Où de M*
amis a dit, dus an poème badin, sa
parlant du litre du monde i
On'il mi iuKh , te far
I.c vicomte de Sens- est mort a Ba-
Çuèrcsjea^juil. iSo5,d'
de poitrine , a l'âge de eu
Ceux qui l'ont condamné comme édi-
teur des Mémoires <jk fatums Ai Bar
scnval, ont ignore les ah* qui la jus-
tifient. Le baron avait lègue tes Mé-
moires au vicomte de Ségur. Celui-ci,
menace , pendant U terreur, d'une
invasion de commissaire* , déposa le
manuscrit chez un ranivsnucnnal.nt-
timé. Les Mémoires y furent tranev
crits par une main infidèle ; et dana
le cours de l'année irJo5 , le sjhruta
Buisson les acheta d'an, inconnu, '
pour une somme tjes^Mdïqne. Lors-
que Buisson apprit qn'ils annaste-
naient à M. de Ségur , légataire dit
baron de Bcscnval , il l'aborda pesçf
les acquérir de lui-même. Ségur dé-
clara que l'intention du baron de Be-
seuval n'avait jamais été de les ren-
dre publics , et que U sienne était de
se conformer à U volonté du testa-
teur. Le libraire lui Gt observer qu'en
renonçant à les imprimer, il était
tt-uii ( lui Buisson } de résumer le
manuscrit subrepli ce; niais qu'un au-
tre serait vraisemblablement moins
délicat j qu'on les publierait sans s 'in-
former s ils étaient ou non la pro-
priété de celui qui les présentait j que ,
dans ce cas, ils seraient imprimas
tels qu'ils ctiient, tandis qu'il lui pro-
posait de laisser, sou» le voile de Pi-
nitialc, tous les noms qu'on voudrait
dérober à la curiosité des lecteurs.
■ llronsentaitmème , ajouta-t-il, à
» toutes les suppressions qu'on juge-
n rait nécessaires. ■ Ségur accepta
cet arrangement. Il supprima bean-
tiifiires, dulil la publication fut nu
Sl'Jlvhlr, D — es.
SEGUY (Josipu), abbe dcGenln
et chanoine .le Mraii» . était néà&V
dfcs , en i(iHi). Après de bonnes éto
des , se MUtasti du Batil jiour la litlc-
ralui-e. il s'y appliqua avec soin, A
cultiva la poésie et l'éloquence, un
tout celle de la chaire. Bientôt il pa-
rut à la cour et dans la capitale aret
distinction , comme orateur ehieum
Choisi, en 1739, pour prêcher la
Panégyrique de Sjint-l.ouis, cnpr*
sente de l'académie lïançai>e, rrllr
compagnie fut si satisfaite de sou Du-
cours, qu'elle demanda pour lui 1 A
baye de Geulis ; et le cjulînal dt
Fleury, alors premier ministre, va»
lut Lien l'accorder. De tels sucol»
eïcitèrent l'envie. On préleudil «us1
n'avait pas composé lui-même ce Pt-
uégyrique , et que La motte en eftatt
l'auteur. Scgiiy ne répondit poul
à celte injuste imp11t.1t ion. D'iulr*
Discours du même mérite, ou iTin
mérite siqie'ticiir, nul miment 1:11 Id
Éloge de I,oiiîsX1V, pruuoncéàV
vaut l'académie, ci l'Oraison funèbre
du maréchal de Yîtbrs , pitre Irtv
distinguée, qu'on ne lui disputa point,
prouvèrent qu'il n'avait pas besoin
de s'adresser à autrui pour produire
d'excellents ouvrages. En 173a, i
remporta le prit de poésie à l'a
mie fraucai.se. Cette pièce et la
Oraison funèbre du maréchal de VU-
bis lui en «mirent les portes. M.
Adam, secrétaire des command»
incntsdu prince de Conti , et l'un de
membres de l'académie fiançais*, ft
étant mort, Sepuy lui succéda . et **■
recule i5 mars'i^ill. Sou Disco— *
de réception, et la Bepostse de l'a)
de Rolieun , en qualité de directe*
se trouvent an v*. vol. dis Bac*
SEG
Micecs par les académi-
Seguy remplit avec bcau-
etitude, pendant plusieurs
devoirs que lui imposait
iu titre, et partagea avec
%aux de la compagnie. A
I joignait nue véritable
âge avauçaut , il crut de-
:er aux choses du monde,
is N'occuper que de celles
e vie. Ut-tiré à M eaux, il
iplir avec uuc édifiante
-s devoirs de chanoine ,
t, dit le duc de Nivernais
r .sa vie et sa gloire, dans
où tout accès lut ferme à
t où il ne portât pas même
• de ses talents. » L'a-
pjrotta un savant utile et
mais elle respecta ses rao-
moiirut À Mcaux le il
a ge' de soixante-douze ans.
le pathétique , et en gé-
l'éniouvoir, qualité si ne-
>i précieuse datis un prédi-
inent le caractère de IV-
* Scgiiv. Il ne faut point
dans .ses dise<uirs , ces
t sa illiiul.s qui font le su-
li cist nouent nos orateurs
o ri ire: mais il écrit avec
leg.iiicc: et son style brille
te et p..r une grande enr-
a i< marque que bien qu'il
ileur f]!ii? poêle, ay.iut
ei piï\ de poé>ie , il n'en
obtenu <i 'éloquence , qiioi-
icuiiiu pluticur*» lois dans
II .i de lui : I. Recueil de
cri. iii-i'.». 11. Panrpj'ri-
nli , i~V| , •». vol. iu-r.i.
» funèbre du maréchal de
*W>, in-.iw. IV. Oraison
-IIIT
• 1 .1 -IU . >|. M \c |-t Mil I l|i B>>
■ |i *»'• t-li-nll „ iMK :1 ■ »!«■ H
|» M-
SEG 4:«,
funèbre du cardinal de Bissy , i t3-,
in-.{°. Scçuy était l'obligé de ce car-
dinal , éveque de Mcaux , et c'était de
lui qu'il tenait son caiionica t. Y. Orai-
son funèbre d'Elisabeth de Lorrai-
ne , reine de Sar daigne , 1745 ,
in-4°. VI- Discours académiques ,
1736, 1 vol. in-ia. VII. Nouvel
essai de poésies sacrées , 1 756 , 1
vol. in- 12. Soguy a publié, avec l'abbé
Tniblet , la deuxième édition de V In-
troduction à la connaissance de l'es-
prit liumain , nar Vativenargucs , 1
vol. in- 1 u. — On ne doit pas le con-
fondre avec son frère, ami de Jean-
ttaptistc Rousseau , et qui donna une
édition des Œuvres de ce poète,
Didot , 1 7Î3 , 3 vol. iu-4°. , et 4 vol.
in-rj.(3). L — Y.
SKIBOLD (Chbltien) , peintre^
ne à Maïeucc, en itx^ , nnnifcsU ,
au sortir de l'enfance , ses rares dis-
positions pour le dessin. Il n'eut d'au-
tre maître que son génie , et l'étude as-
sidue de la nature. Ses ligures ne sont
ordinairement peintes qu'à mi-corps.
C/O sont en général des portraits;
mais par la manière dout elles sont
historiées , il en sut faire de vérita-
bles tableaux. (Jicrchaut à égaler Don-
ner par lefini.il poussa cette qualité
au point d'exprimer jusqu'aux pores
delà peau. S'il est intérieur à ce der-
nier, pour la délicatesse du pinceau,
il lui est supérieur par la science du
dessin et le choix des attitudes. Kn
17JO, il eut rhonnour d'être uomiiié
peintre du cabinet de Timpératrice-
reine Marie Thérèse. Parmi ses ou-
•Il lll<' « nlllllli' ifr »ail| |<M <!■ l|. I ,.( ipaii.il a t li .nli.lt*
|«ar U' priiif 1- |^li«H"t1. lin » tr "un !•» )/■ !••«•/<- ri
r% l'<T 1: ■ /./■»!■■. Illl|>l llllli'. ll.lll* I • il-llMIl l|t'l
l( II' li • i!f Ji.iii IUl>ti«fi h"il»-riiÉ. |*il>lirr -t H"t
li'rii^lil . ru l"lj \iii*i fiiiili • 1 • • jhm-*!!1* |i4iat*wiil
• tff lll< ■■n|f «UlikUlCIlt r»iilW*sr il« Ji«lll'.*pll>!i
4So
SET
\ rager, les plus remarquables , on
cite un vieillard à mi-coq>s , ha-
billé de grosse bure , ouvrant des
yeux prestju éteints , et paraissant
faire îles efforts pour parler. Le
Musée du Louvre possède le portrait
de ecl artiste peint par lui-même. Sei-
bold mourut à Vieiiiie eu i-j(>8. P-s.
SEiGk-MAHMOUD. Foj. Mo-
HAMMM).
SÉ1D-BÉGHAR , derviche turc ,
était un de ees solitaires auxquels la
multitude accorde des dous surnatu-
rels , en faveur de leur vertu et de
leur sainteté { i ). L'an de l'hégire H-Jt.^,
( \'\'J.'.i de J.-C. ), Ainuralh II fut
it/iec de marcher eu personne contre
un nouvel imposteur qui prenait en-
core le nom de Mustapha, ce fils de
l]aja;.cl ï,:l".. qu'on avait cru échappé
à !a déroute d'Ancyrc. Avant de com-
baurc son dangereux ennemi, le su 1
titan alla invoquer l'intercession de
tSeïd-îjéehar , et sa politique ou sa
pieté furent récompensées par le suc-
ées. Le derviche se mil en prières :
Mahomet lui apparut et V avertit
qu'il assisterait Amurath, et qu'il
le rendrait victorieux. Le saint per-
sonnage arma le sulthan d'un cime-
terre, à la tète de l'armée othomane,
et lui dit : « Marche/. , la victoire
)> suit vos pas. » Elle le suivit en
e!î;.l: Amuratli et l'imposteur se mc-
m liaient à forces égales , depuis sept
joins, lorsque le huitième, une hé-
morrhagie, presque miraculeuse, sur-
vu uc au lauv Mustapha, frappa
d'une terreur panique tous ses sol-
(iï I.'.«iili'iir «!»■ tfl ««rlitlfii Miivi . jxinr Ii« nom
ilu iici Mii'i:.».,!' ili-ul il *>'iinil , l'^iili'i'Mr «it* I)«'iii-*-
ii iui '■ '.i:it 'iiiii : in. ii Li s lnhlui i«-im lui « * l'vïi.iU
|..ii Mm i.n!-.i'-:i tl < >||N>.m . imu* Up|>l l'IUil'iil «jH il
■■' iiiMiiiu.iil .Si'.iii.i- i'iiil\ li-.Moii.uiiiiii'J ilnlliiiiv ,
■ -! qu'il « '.ut mu ih'iiiiih Luiir-Siillliau , »mi« <]iiii(<>
, .;.»■• qu'il .i\uil t-|i-nj«i- mu- lillf df lW}.r/rl I*-1. il*
in il. iiil |i.i« unii plu» qu'il lïit lit rvitlic , Ii.-l
iliit-lri.r , If plu* !iii>aiii «îi* *«>ii mci U', 1 1 ••!»-•• **•• ce
i u -,.!■ _ tl \i irful tu uuiiii de Minldc. A — i.
SEt
dats , et le fit tomber au pouvoir k
sulthan , sous les yeux duquel il ctf
là tete tranchée. Ce prodige ne Ù
qu'ajouter à la réputation de sainte*
uc Séïd-Béchar. Aussi Amurath i
manqua- t-il pas de l'appeler a «■
aide lorsqu'il mit , quelque temps
après, le siège devant Constanta»-
plc. Le solitaire arriva dans le camp,
monté sur une mule et suivi de ciuq
cents disciples. Il déclara encore m
nouvelle vision. Cette fois il avait èé
enlevé au ciel , et Mahomet s'cUit
entretenu avec lui : la ville de Cous-
tanlinople serait prise d'assaut ; les
Musulmans auraient eu partage ■
riche butin et beaucoup cfc fcinmfs;
mais il était dit que les plus beib
de celles qui peuplaient les uiuiias-
lèrcs grecs seraient réservées à Srid-
Béchar et à ses disciples (a). I*
promesses de Mahomet ne se réali-
sèrent pas cette fois : les Grecs op-
posèrent aux eilbrtsdes OthonuiBut
bonnes murailles et un grand cou-
rage ; d'ailleurs ils avaient vu île
leur côté , dit Jean Cananus , la
Vierge-Marie, en robe violette.»
promener sur leurs remparts et ks
encourager à se bien défendre. Irait-
rat h 11 leva le siège au bout de dnft
mois ; Séïd-lhlchar remonta sur si
mule et reprit, avec ses disciple», k
chemin de sa solitude, où il mourut
dans l'obscurité. S — \»
SftlD-MOUSTAPHA , ingéuicur
turc, né à Coiistantiuoplc, eut. «us
sa plus tendre enfance , un goût u-
résistiMe pour les sciences et le» arl>.
Klevc par des parents dépour\u> i.c
toute instruction, il .s'amusait, com-
(i\ Muiirad^ra «I'iHiomiii nr n-»rlr |m> dr «i t«*
iir<:<iiiclr ri >.uiu' ]»r«tli< limi du \inii Sihcw* • •■'
ilBMi-l>i>Lli;ir\ ; iu."i.s il dit qiif ce lui un diM iplr »I*
eu docteur qui. (niitr un» iqiri-» , |ir> «lit uu lurf**
Miltlt^ii Mt limrt |»ioili.iiiie. ri tiur Ii» rimn-ai «jur
ir.qqir de t'rllt piidirli-Hi , qu'il n-^.ir<)« iitmito
■ i ii iiiiii. wu i •«.-!, ui"Uti<t vu rlifi rfii Juml «U !*•■••
ju.r.-. . A— I
SEI
ascal, dans la maison paternelle,
rire, sur le terrain , des cercles ,
inglcs, des parallèles et d'au-
igures régulières, s'efforça nt de
ipliquer à ses camarades , quoi-
n'en eut lui-même qu'une con-
auce Lien imparfaite, puisque
n livre n'avait encore été mis
ses mains. Sentant bientôt la
site d'un compas pour s'assurer
i proportion des plans et des
es qu il avait jusqu alors tracées
isard, il éprouva une vive jouis-
» en se voyant possesseur de cet
liment. 5a satisfaction augmenta
reniière fois qu'il conçut l'idée
?r une corde à deux piquets , et
m servir dans la formation pro-
onnelle de ses courbes. Une lu-
d'approche très-ordinaire, que
père lui prêta , lui donna les
rus d'observer la bine , et d'af-
rr , devant une iioml)rctisc as-
Ice, que cette planète était d'u-
wme sph crique. Arrivé à l'a-
icence, il passait une partie de
emps à examiner avec la plus
je attention tous les instruments
pouvait »c procurer; et bientôt
ostructiou des quarts - de - cercle
itres instruments de même na-
, lui devint familière. 11 s'appli-
ii'S-lors à l'étude des mathéma •
s. Les cléments de géométrie
clide et des fragments d'anciens
ains traduits en aral>c, firent
Irliccs. Il passait 1rs jours et les
avec les maîtres turcs, pour
imter la masse de ses con-
anees. Ce fut Oilcubey Ismaïl
ili qui lui montra le calcul des
îthmes. La perfection des ou-
rs et de> instruments envovc's
rope lui lit comprendre que ce
était le centre où i\.n cultivait
alitement le.-» sciences auxquelles
•marrait ton* ses instants- <t il
\LI.
SEI
48 1
résolut de s'en rapprocher. Il se mit
à étudier la langue française, qu'il
considérait comme la plus universelle
et la plus capable de le mettre à
portée d'aprofondir des sciences qu'il
aimait. En peu de temps, il put par-
courir les ouvrages de Wolf, d'O-
zauam, de Bélidor et de plusieurs au-
tres auteurs ; mais ces écrivains , qu'il .
trouvait plus ou moins diffus, ne
remplirent point son objet , qui était *
la connaissance de l'application des
mathématiques à la tactique, à l'ar- ^
chitecture militaire, et aux diverses
branches de la mécanique. A force
de travail, les calculs de l'algèbre
lui (IcMiirent familiers, et il s'exer-
ça lui-même , en attendant a\ee im-
Ihiticncc l'occasion d'un voyage en
ùirope. Il abandonna momenta-
nément cette idée, lorsque le sul-
than Seliin III eut fonde une nou-
velle école de mathématiques (i),
près de l'arsenal , à Sudlidzé. Séid-
Moustapha y fut place , en qualité
d'élève permanent et salarié. C'é-
tait la première fois qu'on avait en-
tendu à Coustantinoplc des leçons
publiques de mathématiques. I/igno-
rance et l'cmie sYIc\èrent de tous
côtés coutre cet établissement. Ou
attaqua , on persécuta presque le
maître et les écoliers. Ce déchaiuc-
ment universel a\ait répandu le dé-
couragement dans l'école , lorsque
le sulthan Séliui manifesta haute-
ment la protection qu'il accordait à,
cette nom elle institution. On y fit ,
par ses ordres , des plans de forte-
resses rcgulièie» et irrégulières, ac-
compagnes d'cxplicaiiou* écrites, ou
l'on exposait les régies qui a\ aient
seni à le> tracer. Oitand ces expli-
( »\ ♦*»••! Aii-->.|.i| 1 .ir*tjtpc II*- n.>ii»i IV t « ««Ir, imiir
I* <ii«riii^ii«r <!• ••'■ i|ur |r Kjrmi •(■- I •*• t .m dit
fldM-r MrtU |p rrtfiir «lu MiIlLiti M>>ll», 4pll-* M «III.
•If l«u . :«"n. il. » t-**. mIii !«-;••.
.18*
SEI
cations eurent été publiées, les élevés
exécutèrent , d'après leurs plans ,
dans les campagnes qui environnent
Constantinople , de petites forteresses
avec leurs bastions en gazon, leurs
chemins couverts et toutes leurs dé-
Sendances. Une foule innombrable
'liafitants de Constantinople vînt
examiner ces travaux, et ne put re-
fuser son admiration aux exercices et
air: évolutions militaires qui eurent
lieu pour l'attaque ou la défense des
forteresses en miniature. Bientôt la
masse du public ne contesta plus l'u-
tilité dont pouvait être , pour L na-
tion , un corps d'ingénieurs habiles :
les murmures cessèrent , et les élèves
poursuivirent leurs travaux sans être
exposés aux. railleries ou aux mauvais
traitements, De bons officiers, d'ex-
cellents arpenteurs, se formèrent dans
l'école ; un atlas général, quoique
rempli d'erreurs et d'incorrections , y
fut dresse; et l'on se proposa de le-
ver une carte plus exacte de l'Asie.
Séid-Moustapha devait coopérer à
cette belle entreprise, qui n'a probable-
ment jamais été commencée. En i §o3,
il lit imprimer, en français, dans la nou-
velle Typographie de Scutari (a), fon-
dée par Sélim 1 II , un ouvrage intitulé :
Diatribe de V ingénieur Séid-Mous-
tapha, sur l'état actuel de VArt
militaire , du Génie et des Sciences
à Constantinople. C'est comme au-
teur de cette brochure, aussi curieuse
Ear le fonds des idées , que par la
mgue dans laquelle elle a été écrite
(3) , que nous donnons à Séid*Mous-
(?) Scutari, que In Turcs nomment Utkuddr,
la (tirt topolit des ancien», fur me maintenant un
faubourg de Conslaut inonle : îl est situé en Asie,
au-delà du Bosphore, vis-à-vis da sérail.
(3) Ce n'était pan cependant le premier ouvrage
écrit eu français par un turc, et imprimé m Cou»>
tantiuuple. I<angl<-s , qui l'a fait réimprimer a
Paris , vu cite un autre qu'on doit à Mahmoud
Rayf Efcndy , ancien secrétaire , de l'ambassade
impériale pres la cour d'Angleterre» Langles
croyait posséder le seul exemplaire de cet ouvrage
SEI
r
tapha une place dans la Biographie
muvenèlle. L'auteur a fiât précéder
son ouvrage d'un Avant-Propos sm
son état , où nous avons beancoe}
jmisépotirla rédaction de notre If •>
tice. Les sciences et les arts font h
tour dn monde , dît Séid-MonsUphi
dans sa Diatribe; les nations derEo-
rope, aujourd'hui si éclakées, ont es
pour maîtres les Latins; ceux-ci cal
été les disciples des Grecs; et c'est
dans la Perse, l'Egypte et Hnde,
qu'était autrerois le foyer des hnmeres.
Dans les premiers temps, les Otho-
mans n'avaient pas besoin de con-
naître la trigonométrie jpour vain-
cre . des ennemis aussi, ignorants
qu'eux. Plus tard les nations ehré-
tiennes de l'Europe pert^botmèrenC
leur tactique et leurs armes , tandis
que les Musulmans sont restes près-
crue stationnaires; et ils ont éprouvé
(tes revers. Le sulthan Séha BB
a voulu faire cesser cet état de choses,
et mettre ses sujets au niveau des au-
tres nations. Seld-Moustanha tait
ensuite une description rapide mais
curieuse des différents établissements
que Ton doit à ce prince , et il en dé-
montre les avantages. Nous n'avons
pu nous procurer aucun renseigne-
ment sur les dernières années de cet
ingénieur : il paraît seulement qu'il
périt lorsque Selim III fut renversédu
trône , en 1807 , dans les combats
qui existât en Franc*; noua en avons sm te* veux
un second, qui appartient a M. Hou, chef été di-
vision au ministère des suaires étnsiçerss. U est
intitulé : Tmbletm des nouveaux règlement! de terne-
pire oUomum , compati pur Mmkmoué Hm^fEfimdj,
Imprimé dmiu U nouvelle imprimerie dugeme. ssu*
la direction d*Abdurr Akmmm Efimdi, ptnfêweur
de biométrie etd'oJgehy, C*naf antiwafisw , ijot.
in-40. de 60 pages, orné de 17 pssncbee yvéna a
l'eau-forte, représentant les prmciuasjx hMisn»Tsst
Us vues pittoresque* des sites occupé» par la non
veDe milice othomane organisée a l'européen***»}
les camps, les armes, les vaitusnt , etc., étmmw
d'après les nouveaux principes. Dans la titre de
l'ouvrage, le mot otiommm est artc doux l et sans
A , quoique Langls» en nutU un* dtsst ea|ui emvm\
SET
« donnèrent entre les janissaires
> troupes de nouvelle levée. L'ou-
c de Scïd-Moustapha a été réim-
»c a Paris, en 1810 , d'après l'é-
>n originale , par les soins de
^ès, qui y a joint une Préface et
Votes. D — z — s.
FJDAH KHATOUN , princesse
aide , s'est rendue célèbre par
nneté et ses talents pour le gou-
cœent. Épouse de Fakhr-cd-dan-
dont les états s'étendaient depuis
hau et Hamadan , jusqu'à la mer
tienne, elle eut beaucoup à souf-
ic l'inconduite et des prodigalités
e prince méprisable, sur lequel
nt néanmoins conserver un grand
idani. Elle en abusa, dit-on , au
t de s'emparer de tous ses tré-
, de le laisser manquer des choses
ssaires, et de refuser même un
ml pour l'ensevelir. 11 est proba-
ru'on a calomnié cette princesse,
accusant d'avarice , ou du moins
xjgérant sa parcimonie, puisque
ourantFakhreddaulah, 1 an 38^
rh<gyre (ffî] de J.-C. ), laissa
re-vingt-dix millions en numé-
* dans ses coffres , et plusieurs
ers d'habits de toute espèce ( V.
■r-ed-daulah). Une si honteuse
wie ne s'accorde pas avec le ca-
ere de grandeur que Sculah dé-
a depuis la mort de sou époux.
rgée alors de la tutelle de ses
nt* ' f'oy. Maiïjihlii-daui.ah t ,
rétablit l'ordre dans les li nan-
tit réguer la justice , maintint
ranquilljté au-dedans et la paix
ehors. I>a seule guerre qu'elle
à soutenir fut contre Cabous,
lie voulut vainement empêcher
recouvrer ses états héréditaires
les» bords de la mer (Caspienne
Cabou , au Suppl. ). Bientôt
intérêt commun détermina l'ha-
régeole à vivre en bonne intelli-
SEI
183
f?nce avec ce prince, afin de résister
la puissance formidable que Mah-
moudrlc-Ghazncvide venait de fonder,
à l'orient de la Perse , sur les mines
de celle de Samanidcs. ( Fqy. Mon-
THAssfcR, XXIX, 577) En effet, ce
conquérant envoya , peu de temps
après , des ambassadeurs à la cour
de Réï, afin de sommer Séidah de le
reconnaître pour suzerain , et de lui
payer tribut , menaçant , en cas de
refus , de venir à la tetc d'une armée ,
s'emparer de l'Irak. Séidah ne se
laissa point intimider par ces mena-
ces. Voici la réponse qu'elle fit aux
ambassadeurs : a Penaant la vie du
» feu roi, mon époux, je redoutais la
» puissance de l'invincible Mahmoud,
» et les suites d'une lutte sanglante ,
» si son courage l'eût porté à atta-
» quer un prince qui en avait beau-
» coup. Mais depuis que je suis con-
» damnée au veuvage , et chargée de
s la régeuce des états de mon fils ,
» mes craintes se sont évanouies. Le
» sultlian est trop sage et trop géné-
» retix pour mesurer ses armes avec
» les miennes. Qu'y gagnerait-il ? Si
» je succombe dans une guerre où je
» saurai défendre jusqu'à la mort la
» justice de mes droits, oscra-t-il se
»> vanter d'avoir triomphe d'une
» femme? Si au contraire le sort des
» combats me favorise, quelle gloire
» pour moi d'avoir humilié ce su-
»> jM-rl*e vainqueur ! » Tant de fermeté
et d'adresse fit impression sur l'esprit
du monarque. Il n'insista pas sur ses
prétentions par respect pour la gé-
néreuse Seuiah . et remit à d'autres
temps l'exécution île ses projets ambi-
tieux. L'illustre n^ente, ayant résigné
à sou (ils. quand il fut majeur, les rênes
du gouvernement , se \ it obligée de les
reprendre à cause de son incapacité.
Des conseillers perfides mirent la dé-
sunion entre la inèrc et le fils. Seïdah,
484
SEI
forcée de recourir aux armes, vain-
quit l'ingrat Madjd-eddaulah , le fit
Imsounier , lui pardonna , lui rendit
a liberté et le trône, et voulut bien
continuer à le diriger par aes avis et
son expérience. EUe mourut l'an 4*5
( 1 02i\ ) , au grand regret des Persans
de l'Irak , qui , cinq ans après, passè-
rent sous la domination du sulthan
de Ghasnah. ( V. Mahmoud, XXVI ,
168.) '. A — r.
SE1DEL (Chrétien- Henri),
diacre et sous-inspecteur de labiblio^
thèque de Nuremberg , naquit en
1 743 , dans la principauté de Sulz-
bach. Sou père-, pasteur de village ,
lui donna les premières leçons , et il
continua ses études à l'école de Suis-
bach et au gymnase de Rattsbonne.
11 perdit son père en 1 761 ; et sa mère
restant chargée d'une nombreuse fa-
mille, il ne put continuer ses études
que par les secours de son frère, qui ,
simple commis dans une maison de
commerce de Nuremberg , eut la gé-
nérosité de partager son traitement
avec lui. Scidel se voua à l'état ecclé-
siastique ; et après avoir été précep-
teur de quelques jeunes gens , il fut
nommé , en 1771 , pasteur d'Etzel-
wang , dans la principauté de Sulz-
bacli. Dans un voyage qu'il fit à
Zurich , il se lia avec Bodmer, Ges-
sner , Stcinbruchel , Lavater , et tous
les savants qui donnaient alors un
grand éclat à la littérature alle-
mande. 11 fut long-temps en corres-
pondance avec Bodmer. L'exorciste
Gassuer étant venu, en 1775, aux
environs de Sulzbach , où ses prédica-
tions firent beau coupole bruit [Voy*
Gassner), Séidel publia un écrit
sous ce titre : Sur les menées et le
séjour de Gassncr à Sulzbach. Cet
écrit fut regardé par les protestants
comme un acte de courage ; et Séi-
de} en recueillit lieaucoup d'honneur.
SEI *
11 était marié en 1773, et il est
le malheur de perdre sa femme ao
bout d'une courte et heureuse union.
En 1780, il accepta la place de dia-
cre a F église de SaintSëbald à Na-
remberg , et il se maria en seconda
noces l'année suivante. II mourut ei
1787. Ses écrits9composes en;
partie de sermons , sont k
dans Meuse). — Sbidbl (
lotte-Sophie-Sidome ), femme dn pié-
cèdent , naquit à Burg dans le pan
de Magdebourg, le 214 nor. 174*
Son père , le docteur T. J. Lange,
donna tous les moments ane l'exer-
cice de son art n'exigeait pu , à
l'éducation de sa fille chêne; db
perdit ce tendre père à l'âge de sets*
ans, et huit ans après avoir perda
sa mère. Ces malheurs firent sur ssi
ame une profonde impressNti , et ait
en conserva tonte sa vie me-tsafe
de mélancolie que la lecture des Smis
JtYoung ne fit qu'augmenter. Sai
oncle , le pasteur Lance , connu atan
comme poète , et chez lequel dk
resta après la mort de son père,
continua de favoriser son goût pcar
les lettres et la poésie. Ce firt en 1 773,
qu'elle épousa Séïdel,avec lequel die
avait entretenu une côrrespondaooe
littéraire. Cette union fnt conebe,
sans que les deux époux se fussent
jamais vus : et cependant elle fiât par-
faitement heureuse. La santé de mm*
Seldel resta toujours délicate; et efc
succomba dans ses secondes conchai,
eu 1 778. Ses poésies, pour la plupart
d'un caractère religieux,,, se diin>
guent par une tendre mélancolie , •
sentiment intime des beautés d*h-
nature , et une grande confiance dtf* \
les vues de la providence. Ses Essanvj
Remarques et Discours -en prose, *1
sont point inférieurs à ses poéotM
Le style en est simple, mais elëgasl**]
correct Ses OEuvres ont été
SE1
après sa mort, sous le titre <T Œuvres
posthumes, NureinWg , 179J ,
SEJF-KD-DAlJLAII ( WY
Haçan Aly), premier cmird'llalcp.
dcLi dynastie des Hamdanides, était
frère de Nascr-ed-daulah , émir de
Mousson I , qui lui avait cède , l*an
3*i3 de l'hcg. (f)34. de J. -C), 'c
Diarbckr et la ville de Meïafarckin
( F. Naser- ti) - dailah ). Aussi le
seconda - t - il dans ses -expéditions ,
entreprises sous le prétexte de pro-
téger le khalifal, contre l'insolence et
I avidité' de la garde turke de Bagli-
dad et contre l'oppression de l'cmir
al-omrah. Quoiqu'Aly eut obtenu,
dans une de ces occasions , le surnom
de Srif-ed-daulah (lYpce de l'em-
5 ire ), il ne se igpntia pas moins a^ 1-
e et ambitieux que les persécuteurs
du khalife qu'il \euait défendre ( fr.
Rady et Mottiky). Cependant ce
j»riure tient un rang distingue dans
les annales de l'islamisme; et eu effet
ilfntuu grand h oui me, dès qu'il ces-
sa de jouer 1111 r«Ve secondaire. I/an
333dcl'licg. ,<)| \ de .1.(1.), il conquit
IlalepetKinc*»sesurleTurk \klisrliid
ou Yklischid , qui \euait d'ajouter la
Svrie à l'Egypte, dont IcklialifcRadv
lui avait accorde l'investiture . Il a.v-
Mf-gea même Damas. (|iie kafour.
lirutcuant d'Yklischid, l'empêcha de
prendre; et, maigre deux \irtoires
«|u"il remporta depuis, i'iiur yu- Ka-
foiir. l'autre sur Yklixhiil lui-même,
il ruiiseiilit à un traite par lequel il
«nnsma l.i partie delà S\ rir entre
HaJep et Kmcsse , et laiva Daui.'s ,
avec le reste de relu» pro\ iiire,. tu sou-
met .110 de ITigiptc, dont il épousa
li lille. Vklisidid étant linut , l'an-
mv viit finie /'. Ykiim.hu> . ^ni
îinnlrc cnlrcpail une iunnnl«" c\pe-
dillMii mutii* h.un.is. ri sYinpara
île rett«* \il'e. qu'il (uiisci\.i peu Jr
SE1 481
temps ( V, K a foi' n';. La décadence
du khalifat avait relevé la puissance
des (irecs en Orient. L'Asie Mineure
entière était rentrée sous leur domi-
nation jusqu'à l'huphrate. L'Ar-
ménie avait aussi recouvre son indé-
pendance ; et ses souverains avaient
repris leur rang parmi les princes de
l'Orient. Seif-ed-daulah , par la po-
sition de ses états , très - circonscrits
tant à l'est qu'à l'ouest del'Kuphrat*,
se trouvait doue , pour ainsi dire, la
sentinelle a\ ancee des Musulmans sur
les frontières des (ihrèticns. Il se mon-
tra digne de ce poste jK-rilIeuv; et
taudis <[iic les princes uial:omctans
ses contemporains ne songeaient qu'a
se dépouiller les uns les autres , lui
seul, observateur 7.e1e des précep-
tes du Coran , et reViuit à ses propres
forces, se u tint les cllorts des Grecs,
commandes par les deux fi*ères Léon
et Niccphore-Puocas, «t par Jean Zi-
m iscî s : il arrêta souvent leurs progrès,
les attaqua quelquefois aveca\ antage,
et leur lit une guerre longue et opiniâ-
tre, j Mandant tout sou règne, qui dura-
trente-trois ans. Nous supprunons le»
détails peu intéressa ut s de ces cam-
pagnes militaires, qui pair la plupart
se horuaicul à des incurvons p a. ->*.>-
gercs , et n'avaient ordinairement
pour liul, de part et d'autre, que le
pillage et la dévaluation. Seif-ed-
daulali était presque* toujours l'agi c.v
seur , et |»cncli.iit Lieu a\ant dans
l'Asie- Mineure. L'an i/ii , il lai >aiu«
eu par \cliod . roi d'Arménie, qu'il
\oulait f uver de lui paver un ItiImiI.
L'année suivante, les wlles d'Aua-
•/ail>e et d'Iladal et non pas Ha-
hp . i/t cuiuiue le Jim- ut KJuiakin ,
I O ■• njin- ii-im> 1 tj ■ ' '«i> ii 1 I • • n | 1 •« •- 1 1 1» m
• (•■•Krflll |t.-,«l. r it.ill« ••• Ni-li • *lil \Iimii| | • <| •
iii''i« if i> ■ni 1, ■ .mu i|.n ' •»■• •! «ni.'iir» •>
■ ■ • ■■ 1 ■ m ■ ■ r ■ 1 • , ■' 1 li li ni _ . 1 ■
• li * >|i I > | 1|« * < 11 1 tu 't «I ••
486
SEI
Abou'l Faradj, Abou'l Féda, Ce-
drène, et les auteurs qui les ont
copies , lui fuient enlevées par l'em-
pereur Nicéphore-Phocas. L'an g65,
Seif-ed-daulah perdit encore Masisa
et Tarse. La plupart des habitants de
cette dernière ville seretirerent a An-
tioche Raschik , l'un d'eux, s'y fît de
nombreux partisans , leva des trou-
pes , et alla assiéger Halep , qu'il es-
pérait prendre pendant l'absence de
Seif-ed-daulah ; mais ce prince ayant
envoyé des secours à son lieutenant,
Raschik fut défait et mis à mort.
L'an 966, les Grecs entrèrent en
Mésopotamie , attaquèrent inutile-
ment Amide et Nisibe; et, ayant re-
passé l'Eupbrate , ils réussirent en-
fin à s'emparer d'Antioche, après
un long siège. Seif-ed-daulah conclut
, bientôt avec eux un traité pour l'é-
change des prisonniers , et délivra
un grand nombre de Musulmans ,
parmi lesquels se trouvait son cou-
sin Abou- Feras al-Haret, prince
aussi distingué par son courage que
par son érudition , son éloquence et
son génie poétique. Seif-ed-daulah
mourut à Halep , le ?4 sa^ar 356 ( 8
février 9G7), à l'âge de cinquante-*
trois ou cinquante-cinq ans. On porta
son corps à Meïafarckin, où il fut en-
terré. Ses états renfermaient la moi-
tié de la Syrie , avec une portion de
la Gilicie , de la Petite Arménie, et les
districts septentrionaux et occiden-
taux du Diarbekr. Ce prince s'est ren-
du célèbre par sa valeur, son zclc
pour l'islamisme et pour la justice,
et surtout par la haute protection
qu'il accorda aux gens ae lettres.
Aucun polenta t musulman, si l'on en
excepte quelques khalifes, n'eut à sa
cour une aussi continuelle aflluence
de savants et de poètes. Seif-ed-dau-
lah les comblait de gfaces et de bien-
faits, par ticulièrcment le poète Moté-
SËI ,
néhbjr , qui célébrait ses exploit*, il
le philosophe Àl-Farabv , auquel il
dut le perfectionnement 3e son talent
pour la musique. (F*. MonfauMT cl
Altisubius*) Il savait un grand
nombre de langues. II cultivait lut»
même les arts et les sciences avec
succès; et Ton peut voir » dans
Abou'l Feda et dans Elmakin, trais
pièces de vers qui prouvent son ta-
lent pour la poésie. L'une est sur une
de ses favorites , ou'il gardait seule
dans un château, ae peur qu'elle ne
fut empoisonnée par ses autres fem-
mes, Seif-ed-daulah ne fut cependant
point exempt des préjugés de son
siècle et de sa religion. Regardant
ses guerres contre les Chrétiens
comme des guerres saintes , il avait
fait soigneusement ramasser la poos*
sière de ses habits , au 'retour de
chaque expédition ; et lorsqu'il
une certaine quantité, il voulut ou'oo
en formât une brique, qui fut pucée
sous sa tête, dans son cercueu. Cet
acte singulier de superstition a été
depuis imité par quelques princes
musulmans, entre autres par le sul-
than othoman Bajazet IL. A — t.
SEIFEDDAULAH(Abou-Djafii
Ahmed III), sixième et dernier
prince de la dynastie des Hcndides ,
émirs ou rois de Saragoce , succéda,
l'an de l'hég. 5a 5 ( 1 1 .10) , a son père
Abd-el melekEmad-eddaulah. Cdui-
ci, effraye de la puissance et de l'ambi-
tion des Almoravides , nouveaux con-
quérants de l'Espagne ( V. Joussouf
Bejc Taschfyn ) , s'était jeté dans les
bras du roi d'Aragon, AlfonseIcr.,qui,
pour prix de son alliance, lui avait en-
îeye Saragoce, sa capitale, et l'avait
soumis à un tribut. Seif-eddaulah ,
suivant la dangereuse politique de son
père, et par crainte de malheurs plus
grands , livra , dans l'espace de trois
ans , au roi d'Aragon, la plupart des
SEI
s qui lui restaient encore daus
Drd-Ouest de l'Espagne. Aussi,
1 les historiens Ara Des , quoi-
eut pris les titres d' Al-mosldin-
h,t\ a Al-mostanserbillah (celui
mplore et qui désire le secours
i ) , Dieu lui retira son appui à
? de son alliance avec les infidè-
ilfonsc ayant c'té tué, Tan 5a8
3) dans une bataille contre les
>ra vides qui voulaient l'obliger
ever le siège de Fraga , Seïf-
lulah rechercha la protection
fouse-Raimond, roi de Castille,
/était fait céder Saragoce par le
eau roi 'd'Aragon. Les menaces
s mauvais procédés du Castillan
rent Scif-eu-daulah de lui aban-
er Roth-al ychoud (Rucda),avec
nies autres places qu'il ne pou-
aéfendre ni contre les Africains,
>ntrc les chrétiens , movenuaut
ession de la moitié de ïolède ,
Slusicurs possessions aux envi-
e cette vdle. Cet échange eut
l'an 534 ( i i3ç)). Seif-cd-dau-
vivait ainsi , depuis cinq ans,
le voisinage de Tolède, lors-
oc grande révolution l'arracha,
,tc lui , à sa paisible obscu
I*a puissance dis Almora vides,
niée , en Mauritanie, par les
•s que lui portèrent les Almoha-
r. Abd-kl MouMiiîf et Tou-
r), s'éuut fort affaiblie en Es-
1e, des révoltes éclatèrent spon-
ment sur divers points de la Pe-
lle, contre les oppresseurs des
il m a ils espagnols ; mais, en rae-
emps, il .se forma di verses fac-
• , qui , ne pouvant s'accorder sur
îoyensct sur le but de i'indej>eii-
e après laquelle on soupirait , se
t la guerre, et se préjwrèrent de
eaux fer>. Cordouc venait «le
jnurr un roi dont elle s'était dé
ce au \xnit t\r (juatorze jours.
SEI 487
Les amis d'Ahmed Scif-cd-daulah
ayant vante ses richesses , son illustre
origine , et promis le secours du Cas-
tillan son allié, les Cordouans l'agréè-
rent pour roi à la fin de ramadhan
53f) (mars n 45). Il fît son en-
trée dans leur ville au bniit des ac-
clamations ; mais, huit jours après,
les violences de ses gens soulevèrent
le peuple , qui chassa ce prince et
tous ses partisans , et rappela Ham-
daïn son prédécesseur. Le mois sui
vant , Seif-eddaulah fut proclamé roi
à Murcie ; mais sou parti fut compri-
mé, et ne se releva qu'au mois de
septembre, sans acquérir pourtant
assez de prépondérance pour que le
prince houdide , retiré à Jaen , pût
se rendre à Murcie. Peu de temps
après il enleva Grenade aux Almora -
vides ; mais il ne put prendre l'Alca-
çaba Al-omrah ( l'Alliambra ), fut
obligé, au bout de huit jours, de re-
noncer à une entreprise qui lui avait
coûté beaucoup de monde, notam-
ment son fils Emad-ed-daulah -et re-
prit la route de Jaeu. Appelé enfin
à Murcie, il y entra le 10 rcdjcb,
5.4 o (4 janvier 1 1 \(\) , et y fut re-
connu souverain, de même qu'à Va-
lence et à Dénia , où il se rendit peu
de jours après : mais ayant marché
bientôt avec toutes les forces de ces
deux royaumes pour secourir la ville
de Schatibah ( Xativa ) , assiégée par
Alfonse-Raimond et par l'Alcaïd de
Cucnca, sou allié, il fut tué. \v.\o
chahaii ( f> février suivant, la h s les
plaines d'Albaceta , près de Cliin-
chilia , où les Chrétiens triomphèrent
des Musulmans. Ainsi finit fa puis-
sance éphémère de Seif-cddaulah. La
famille de Rcn-IIoud parvint eneorr
à jouer, dans la suite, sous un prince
h.ihiie, un rôle plus important et
plus brillant ftp . Mm iwakkei. ,
XXX , -i<iJ . A — t
488 SET
SEIF - KDDTH I«. , dixième roi
d'Hormuz , sur la côte du Kerman ,
vers le commencement du i3m". siè-
cle, avait d'abord régne dans l'île de
Kcïsch ou Kâs, après son père Àly. 11
cii Tut chasse par les habitants, lors-
qu'ils apprirent la mort de Chehab-
eddyn, roi d'Honnuz, son oncle et son
beau-père. Scif-cddyn se retira sur le
continent , et monta sur le trône
d'Hormuz , après avoir vaincu et tué
le minisire Chahrihar, qui l'avait
usurpé. Pour se venger des peuples
de iveisch , il les attaqua dans leur
île , les vainquit, et lit périr plu-
sieurs de leurs capitaines , devenus
ses prisonniers. Il régna ensuite pai-
siblement, et eut pour successeur son
neveu Cliebab - eddyn Mahmoud II.
— S£if-ïddï» II, treizième roi
'd'Hormuz, succéda, en 1271 , h son
père Rokn-eddyn Mahmoud III, qui,
(tendant un long règne , avait recule'
?s bornes de son royaume. Chasse*
du trône par drax de ses frères , il
se relira , avec sa mère, à la cour de
Kerman , où le sulthan Djélal-cddyn
Soioiirgatmisch, de la dynastie des
Cara - Khataïens , lui fournit des se-
cours. Il rentra dans ses états, vain-
quit et fit périr son frère Foulad ;
mais , défait à son tour par son au-
tre frère Cotlib-eddyn , il se réfugia
dans l'île dcBrokt ouKeischom(t).
Il appelé au trône, après l'expulsion
d'un usurpateur qui avait assassine'
Cinlilf-edrlyii , il périt bientôt lui-
même, avec sa mère et ses sœurs ,
victimes, connue lui , de la cruelle
ambition de sou frère Mas'oud IV,
eni lui succéda vers l'an tiao. —
Sz;:-edi>yn TU .Pa.lischah).vingt-
™ rwIciASHTEdriJ
sème depuis la fondation d'IWnua.
dans l'île de Dj itou 11 ipû avait jwii
le nom de sa nouvelle- capitale, chaui
du trône sou père f^oliiIt-eJdvii II ,
et il le possédait l'an de l 'lirait
83-j ( i /j'it) ). Quoique le royaume
d'Hormuz lut devenu très-puissant.
Un t par l'étendue île sa dominant*
sur loiitcslcsîles et 1rs cotes du golfc
Persiqiic.queparsou commerceci»-
side'rableavecrlnde, il avait été obli-
ge de reconnaître la suzeraineté de
TsmerUn, Scif-cddyn tenta de s'af-
franchir du tribut qu'il devait à Cliah
rukh , fils et successeur, du coixpé-
fiuerrr
lits de
contre le mina Ibrahim ,
Chalirokh; mais il fut 1
se soumettre. Son usurpation rjy«t
rendu odieux k ses sujets , ils ap-
pelèrent son frère Touran-Chah , qui
vint se présenter devant Hormui,
avec des forces imposantes. Sàt-
eddyn, horsd'état de lui résister. A
craignant de tomber entre ses mai»,
emporta ses trésors , et se rendit i
Herat, où Cliahrukli tenait sa reur.
Il y arriva pendant les soltsaûtù
auxquelles donnait lien la circoncùisi
d'un fils de ce monarque. Adnusl
toutes les fêtes , ainsi qn'à b tank
du souverain, qui, à la fin du repu,
faisait servir devant disque convm
un bassin rempli de pierres prérje*-
ses, de perles et de pièces d'or et
d'argent , Seif - eddyn égaya la gra-
vité de l'étiquette orientale, par Je
frayeur «M lui causa la disparut™ (
du bassin* place devant lui , <p'm
courtisan avait adroitemerit escano-
té , d'après un signe de Chabrol*.
Au surplus on prit intérêt à fou sort
On lui accorda les timballe», fées-
dard et uue suite digne d'un som-
rain ; et l'on expédia des ordres ,
afin que les troupes lie l'Irak et du
Farsistau fussent dirigées sur les éub
SES
pour l'y rétablir et chasser
rtiteur. ( F. Touran-Chah
bientôt des contre-ordres
oyés; et Seif-eddyn fut ob-
er le trône à son frère , et de
àrdela forteresse de Tirzek
iser le reste de ses jours. Ce
conclu sous la garantie du
persan, Tan 84 1 ( 1 438)* La
ns d'Hormuz , donnée par
et adoptée par J. de Lact ,
ignés et par les auteurs de
fustoire universelle, ne fai-
ion ni de Seif-eddyn III , ni
re y ni de son frère , offre
quent une lacune considé-
n de Barros , oui n'entre
un détail sur les règnes
lis princes , donne mal - à-
ingt .ans au règne de Seif-
ut n'a dure que huit a dix
dus. C'est dans l'histoire
sseurs de Tamerlan, par
Rizzak, que nous avons
idques détails sur ces trois
rmuz ( Foy. Abd-el Riz-
nippl. ). — Seif-eddyn IV,
lieme roi d'Hormuz , était
hah-Weis, qui avait été
ar sou frère Salgar-Chah.
r étant mort sans enfants ,
i5oi , Seif-eddyn, son ne-
de douze ans , lui succéda ,
)ins de l'eunuque Khodjah
>rome haliile , qui conserva
itorité , comme régent et
inistre. L'an 1 /107 , Alfonse
rrque, ayant conquis, sur
Arabie, plusieurs places dé-
\ du royaume d'Hormuz ,
l'ancre devant la capitale ,
1 le roi de se raidir tribu-
la couronne de Portugal. Le
la résistance qu'il éprouva
ni lurent h a t tiquer ta flot-
mine: il endelrui<>il U: plus
tartir. Scif -cddvn et Attar
SEl 489
cédèrent alors à la nécessité. Le roi
consentit à payer un tribut annuel ,
et permit aux Portugais de bâtir une
forteresse dans l'île d'Hormuz; mais
elle n'était pas à moitié achevée, (pie
les intrigues d'Attar et l'insubordiiia-
tion de* troupes d'Albuquerque obli-
gèrent celui-ci detenter une seconde at-
taque, qui ne réussit pas, et de remet-
tre enfin à la voile. Seif - eddyn ne
laissa pas de payer exactement le
tribut aux capitaines portugais qui
se présentèrent pour le recevoir , et
il continua d'entretenir des relations
avec Albuquerque , aue ses expédi-
tions dans les mers de l'Inde forcè-
rent de différer la conquête d'Hor-
muz (a). Attar étant mort ( F. At-
tar , au Suppl. ) , Reis Noureddyn ,
gouverneur a'Hormuz, empoisonna
Scif-eddyn, peu de temps après, en.
i5i3 ou i5i4t et mit sur le trône
Touran-Chah, frère de ce prince (F.
Tourin-Chab III ). A — T.
SEIF-EDDYN GHAZY I". , roi
de Moussoul , de la dynastie des Ata-
beks, était le fils aîné du fameux
Zenghy , et résidait dans la ville de
SchehrzourdansleKourdistan, lors-
3ue son père fut tué en Syrie ( F.
enght ). Son absence faillit à le pri-
ver de la succession paternelle, don
frère puîné, Nour-eddvn Aly , s'étant
saisi de l'anneau de ïîcnghy , alla se
faire reconnaître souverain d'IIalcp
{F. Noua^DDYw); et le prince seld jou-
kide Alp-Arslan , qui se trouvait au
camp , et auquel Zenghy avait laissé
quelques vaines prérogatives de suze-
raineté, crut voir une occasion favo-
rable de s'emparer des états des Ata-
bcks. Le zèle et l'adresse du vezir Djc-
(1} lïWr- u'«ll d«*M pt lira «1 1*17, i*mimr
l'«inl a«aiivr U plu|»*rt <!«■» litMiHim». m •« • >•-
IMMlt l«*« MU» !r» .« .tlf «. 1*1 H'IMMirl a d<l Mi»*i, «1 *-
|trr« K«>imI . r*iil<-Mf ilr l'*iticlc AlBU^ll-H*
Vl-fr. , l«nn. I
49<>
nwl-oddvnconservèreutàSeif-eddynle eddyn Zenghy , par le crédit
royaume de Moussoul, et déjouèrent mère. Zcngliy , frustre de tes di
aisément les projet» d'un prince in- alla implorer le secours de S*
dolem,vametvoluptueux.Seif-eddyn eddyn on oncle et son beau- pert.
arriva (LiiLssa capitale; et Alp-Arslan, Le roi d'flalep traverse l'Eufrate,
au lieu des hommages et des fêtes prend Racca,Kbabour, Nisbin, Siut-
dool il s'était flatte, fut arrête et far, et entre par capitulation dut
renfermé dans le château de cette Moussoul ; mais au beu de déposa
vilk'. Seif-eddyn, étantvenuenSyrio, Seif-eddyn, il le confirme dam »
se réconcilia avec son frère Hour- soureraiueté , lui fait épouser un
eddyn , et lui fournit des secoure antre de ses filles , et oblige Zm^di
pour faire la guerre aux Chrétiens , de se contenter de Sindiar et de quo-
qui avaient compté sur la mésintel- ques places pen considérables. Cet
licence des deux frères. 11 recouvra injuste partage donna lie» à det
par les armes, sur l'ortokide, plu- guerres continuelles , qui bâtèrent II
sieurs des places qui avaient nppar- ruine des Atabeks. S cil- eddyn, ayiw,
tenu à son père, en Mésopotamie. Ti- «pris la mort de son oncle, l'an 568
mourlascb assiégea ce prince dans ( 1 17S ) , rappelé les troupes auii-
Mardin , et ne lui accorda la paix liaires qu'il venait de loi envoyer,
qu'en le forçant de lui donner sa fille; s'en servit pour dépouiller son coo-
mais lorsque la princesse arriva a sin, Hebk-el-5alch Ismad, fils d
Moussoul , Seif-eddyn était dange- successeur du prince défunt. Il s'en*
reusement malade , et mourut sur la para de Nisbin.Schabour , Ban»,
fin dedjoumady 1.*., 544 ( aovem- Roha, Baccs.Saroudj, enfin de tort
bir 1 14<) ) , âgé de quarante ans : ce que Nour-cddyn avait possédé es
il en avait régne un peu plus de Mésopotamie , et revint à Moussoul,
trois. Oc prince , bon , affable et où il passa ses jours dans le repu,
sage , faisait , deux fois par jour , à abandonnant à ses ministres une par-
ses troupes d'abondantes distributions tie des afliiresdu gouvernement. Peu
de vivres : il exigeait d'ailleurs que de temps après, les émirs de Damas,
ses cavaliers eussent toujours le sa- voulant lui livrer cette ville, qui ap-
bre et la masse d'armes à côte de pa.rteu.iit àSalcb, il hésita par ilé-
l'ctricr , et voulait, quand il était à. fiance , et ils la donnèrent aSaUdin,
cheval , que le sandjak on étendard l'an 570 (1 175). Cependant le roi de
royal, flottât sur sa tète. Ces deux Moussoul, alarmé des progrès de ce
ordonnances furent imitées par tous dernier prince, qui venait de fonder
les princes voisins. On l'enterra dans unenoiivcllepuissanceruÉgypieeten ,
un magnifique collège, qu'il avait fon- &jm{Fojr. Saladik), envoya cou- j
dé et doté, à Moussoul. La princesse tre lui une armée sous les ordres de son
qui lui était destinée, épousa son frère Àti-eddyn Mas'oud, dirigé par
successeur (r". Ma odoud Coins- un général de réputation. Emâd-
editfi). — Seif-eddtn Gba- eddyn Zenghy ayant refusé de join-
zt II , neveu du précédent , ob- dre ses troupes à celles de ses frères,
tint le trône de Moussoul, après la Seif-eddyn l'assiégea dans Sindjar ;
mort de son père Colhh - eddyn mais il apprit bientôt que son armée,
Maiidoud , l'an 565 ( 1 170 ) , au battue en Syrie près de Hanuh, par
préjudice de sou frère aîné, Emad- Saladin , avait repassé l'Eufraie. Il
SEI
;itôt la paix avec Zenghy ,
nouvelles troupes , et prit la
'Halcp , où il joignit ses forces
; de sou cousin Saleh. Avant
peu des renforts des princes
es de Khcïfa et de Mardin , il
i contre Saladin : la lxataUle
ia encore dans les environs de
, le 10 schawal foi («i3 avril
: elle fut des plus sanglantes.
Idyn la perdit ; presque tous
ciers furent pris ou tues , et
ae ne se sauva qu'avec peine :
annoncer à Saleh sa défaite ,
'arrêtant à Halep que pour
s trésors d? re jeune prince , il
a dans ses états , où il reçut la
e que Saladin avait accorde la
x Atabeks. Scif-Eddyu Gliazv
de phtisie à Muussoul , le 3
-6 (:i8 avril 1 180), à l\lgc
te ans. Comme ses deux fils
trop jeunes pour défendre les
je la puissance des Atabeks
l'ambition de Saladin, il ne
ssa que des apanages , et lé-
ro va urne de Muussoul à son
zz-eddyn ( V. Mas'oi:u Azz-
1). Seif-eddyn fut un prin-
c, sage, aimable et chaste,
i jaloux de ses femmes , qu'il
ût auprès d'elle que des ciiim-
fants. Jamais il ne loucha aux
rses sujets, ce qui est un assez
;e pour un prince musulman
te , dit-on, jusqu'à l'avarice.
A — T.
7FKRT(I).Aniïrk), ouSaif-
nédeein allemand , exerça son
'aris, depuis l'avènement au
'Louis X\ 1 , à-peu-près , jus-
premiers temps de la revo-
it fut très-en vogue, particu-
ut d.iiis les hautes classes
•rîctc. de manière qu'il pou-
peine sulVire aux demnidcs
étaient faites. La reine Marie-
SEI 491
Antoinette le voyait souvent chez
la princesse de Lamballc, dont il
était le médecin , et qu'il guérit d'u-
ne maladie déclarée incurable par
les plus célèbres docteurs de Paris.
Cette cure fit grand bruit , et elle
ajouta beaucoup à la réputation de
Seiflert. Les gens de toutes les classes
venaient le consulter ; il donnait des
conseils gratuitement aux pauvres ,
certains jours de ta semaine; et alors
chacun était admis à son tour sans la
moindre distinction. Le duc d'Or-
léans s'étaut présenté un de ces jours-
là pour le consulter , et les pauvres
s?cm pressant de céder leur place au
prince , le docteur lui crja de loin
3u'il voulût bien s'asseoir , et atten-
rc que ceux qui étaient venus avant
lui fussent expédies. Il parait que le
duc ne lui sut point mauvais gré de
cette rigueur ( 1 ). Les succès extraor-
dinaires de SenTert lui suscitèrent des
ennemis acharnés , et qui tentèrent
tlusieurs fois de le faire assassiner.
1 a raconté lui-même une tentative
d'empoisonnement à laquelle il échap-
pa comme miraculeusement, et dont
son emploi auprès de la princesse de
Lamhalle fut l'occasion. L'ouvrage
où il a placé ces détails contient
d'autres faits curieux ; il est intitulé :
Observations pratiques sur 1rs Ma-
ladies chroniques , premier v<!ume,
Paris , à l'imprimerie des 4mis
de la langue allemande ( linius-
wick et Leipzig), iHo.{.in-80. (en alle-
mand. Ce volumefnt suivi d'un autre,
contenant un petit Dictionnaire pour
servir à Verplication drs Observa-
tiens pratiques , etc. , in-8". , même
date. Ovs deu\ volumes sont une
véritable curiosité bibliographique ,
parce qu'ils n'ont pas été mis en
1 • Mll|r. t|r <t«nli. p-tllr J>|ii«nun f"l« «•»«■«■ «"I"»
«<■ tin «;•■< •• «m - : . -Uni K* iUui primée* »w
Inuir» !•• ••• .V«*»a une
49*
SE!
vente. On y trouve l'histoire détaillée
et fort exacte de différentes maladies ,
particulièrement de celle de la prin-
cesse de Laraballe. ( Voy. Laïc balle,
au Supplément. ) L'auteur y a joint
quelques anecdotes curieuses sur les
événements politiques et sur la fa-
mille royale. Enfin l'ouvrage a aussi
été publié dans le but de mettre sous
les yeux du public allemand, des
idées et des spécimens d'une nouvelle
orthographe , et un nombre assez
grand de mots nouveaux , formes de
racines allemandes , a l'exclusion de
tous les mots étrangers oudérivésd'u-
ne racine étrangère* Les principes de
l'auteur sont développes dans la Pré-
face . et dans le Dictionnaire : mais , il
faut le dire, plusieurs de ses mots nou-
veaux ne seraient pas compris , tant
ils s'éloignent de l'analogie la plus
naturelle et des lois que toutes les
langues suivent dans, la formation
des composés. L'orthographe que
Seinert propose lui a fait inventer
quelques signes, pour que chaque son
ou articulation fut représentée par un
caractère particulier , de façon qu'il
a été obligé de faire graver et fondre
exprès ces nouveaux caractères. Sous
ce rapport , le livre est sûr de fixer
l'attention des linguistes. Du reste, il
y a beaucoup de bizarrerie dans les
idées de l'auteur, et celles de son ami
Van-dcr-Molde, qu'il cite comme le
créateur de sa méthode. Sciflert mou-
rut à Paris , en 1 809 (2). II avait re*
nonce depuis long-temps à la pratique
de son art (3), et ne s'occupait plus
que de recherches sur la philologie,
et sur la langue allemande. Z.
SE1GNELAY ( J.-B. , marquis
m: ). Voy. Coldert.
. » Vi.>. |i- Magasin cncyclov. , i5*. aun. (iHmj,
I III, 1»/ i34.
.*' \,n riM'Hir t\o* |>ilnlf« du iloclnir SaiffiT ,
c'.uiiv l«v» olifttruclioiiA . se trouve tbm» le Joumt.t
J l'i'.'lio^nifthie mè-lual*- . il'ocl- iftllj . p. 34".
SEI
SEIGNEDX(GAtaiEL), w*:
gneur de Correvon, né à LausiN,
vers les dernières années du dixnrtf- 1
tjjbme siècle, eut une existence pw
utile que brillante. Après avoir ache-
vé à Genève et a Bile ses cours et
droit public et de mathématiques,!
revint dans ses foyers , en 17 18, f*
nommé président an tribunal criaisd
ecclésiastique, pub l'un des nag*
trats de la ville où fl concourut à
fonder l'école de charité. Il était
membre de la société économiqit
(agricole) de Berne, et fat, sans inter-
ruption , président de celle de Lan-,
sanne : U était aussi corresponde*
de la société d'Angleterre pour l'a-
vancement de la doctrine chrétienne,
et associé de l'académie de Marstflk.
Il mourut à Lausanne , ea 1*376.
Outre une Traduction de l'ouvrage
d' Addisonsur la Rdigionchrétiemc,
avec un Discours prélimmaire, et
des Notes et Dissertations { W^ Ào-
dison , I y 109) , auquel il a joua
un Éloge de J.-Ph. Loys de Cbé-
seaux, on a de lui : 1. Ves Faux <fc
l'Europe pour la Paix, 1 7 48 , in*. »
en vers. Cette pièce parut un peu
avant la paix d'Aix-la-Chapelle. Lois
de la guerre de Sept -Ans , l'au-
teur donna , sous le même titre , une
pièce en prose , 1760 , in-8°. 11.
Système abrégé de Jurisprudence
criminelle, 1756, in-8°. de 344;
ouvrage savant , et d'un usage conti-
nuel. Le Code criminel du canton de
Berne y est coutuiuellemcnt mis es
parallèle avec les lois romaines et la
Caroline*ou Code pénal de Charles-
Quint. III. Histoire de Frédéric-1*
Grand, trad. de l'allemand , 17^0,
in-8°. IV. Discours sur l'irréligion,
par Haller , trad. de l'allemand ,
1760 , in-12. V. Des Lois civiles
relativement a la Propriété th'>
biens, ouvrage traduit de l'italien
SEI
, iu-81». ; l'édition de 1 768 , est
mtée de quelques remarques par
lice. VI. Lettres sur la Decou-
de l'ancienne ville d'Hercida-
et de ses principales Antiqui-
770 , 1 vol. iu-8°. VII. Usong,
ire orientale , trad. de l'aile-
de Hallcr , qui Taxait écrit dans
igue matenielle , 1 -772 , in-8°.
Halmr, xix, 333 et 337 ).
lettres sur les Vérités les
importantes de la Religion,
de l'allemand du même Ha lier ,
, in -8°. Les Muses lielvétien-
ou Recueil de pièces fugitives
Helvétie , 1773 » in-8°. , qu'on
iribuc quelquefois , ont eu pour
r Bridel ( Philippe - Syrach ).
trouve le voyage fait, à la
e juillet 1736, dans les mon-
\ occidentales de la Suisse , que
wx avait déjà publié dans le
ire suisse de pûllet 1737 : c'est
i italien de celui de Bachaumout
a pelle. Soigneux s'occupa long-
i avec Lovs de Rocliat , et dès
, d'une Histoire littéraire de la
ï : Schciirfczcr leur fournit d'im-
uts matériaux; mais ce travail
meure inédit. Ou a publié des
f tires sur l'éducation* la vie,
wrages et le caractère de feu
. Seigneur de Corn von , Lau-
, 177*) . iinS". de 'X \ pag. Sou
•se trouve dans le Journal HeU
w il'ofi. 177^- -^ M — T-
1LER ( (W.onr.K- Fnkïu'inc ),
&Mur de théologie, à Erlangen,
(ils d'un portier , à Creusscu,
le Bain util , et naquit le \\\ oc-
1733. II reçut sa première
iction à l'école de Baireulh ,
1 cdle d'Frlangcn, où il acquit
i>iuiai.%sa lires trè.>-cteiiducs dans
utiles or ici 1 ta les , les uiathéma-
>, le* sciences naturelles et l'his-
Ipiès v\s .-innées d'umicrsité ,
SEI 493
il se chargea d'accompagner , comme
instituteur, un jeune M. de Meyern,
à l'université de Tubingen. 11 fut en-
suite pasteur à Gobourg, et enfin
professeur à Erlangen , qu'il ne quitta
plus, et où il mourut, le i3mai 1807.
Comme pasteur et comme auteur,
Seiler a été fort utile à la propaga-
tion des idées religieuses. Ses Abré-
gés de la Bible curent un succès qui
fut surpassé par celui qu'obtint sa
Religion des enfant s , ouvrage élé-
mentaire, publié en 1772, qui a eu
dix-huit éditions , et qui a été traduit
en diverses langues. Son Petit caté-
chisme, Y Histoire abrégée de la
religion révélée, etses Lectures pour
l'habitant des villes et celui des cam-
pagnes, ont eu le même avantage. Sei-
ler fut sans aucun doute un des écri-
vains les plus féconds parmi les théo-
logiens protestants. Le nombre de ses
écrits se monte à 1 70. Ceux que nous
avons cités ont été tirés à cinq cent
mille exemplaires chacun. Comme il
était propriétaire d'une imprimerie et
l'éditeur de tous ses ouvrages, il fut
eu état de les vendre à très-bas prix ,
ce Vjui contribua encore à les propa-
ger. Sa biographie , composée par
J. B. Lippcrt, a paru à Erlangen,
1789,111-8". Z.
SKIS LAS ou C1ASLAS , roi de
Dalmatie, fut un de ces petits souve-
rains qui profitèrent de la faiblesse de
l'empire d'Orient au neuvième siècle,
pour se rendre indépendants ; et qui
éta ieut plus ou moins soumis au roi
des Bulgares, le plus puissant d'entre
eux, et dont les états réunis finirent
>ar former le royaume de Hongrie.
iodoslas, père de Seislas, était déjà
compté pour le quinzième roi de Dal-
matie. Les Croates, qui dépend.» ieut
de cette petite uu'iiarchic, sYîant ré-
voltés, Kodoslas iii.iicha contre eux
d'un côté , et donna um: partie ik
1
jintut tvdU le fa*«e a Ee» Ur-
pào , Ciel .1 b vîpbnrr fi l'aptiB-
lucc Baissante , 3 sentit k besoin de
t'aecrébler par de saga Conseil* ,
d-.'L i il avait suia de ie faire damer
tort l'boniieur. Enfin, atnrcrd'ar-
liliees, , il s'empara triassent de Ti-
bère , qot ce prince , impénétrable
pour le reste de* bornons , était pour
bit seul ouvert et un» deSuner. Lars-
qti'il fut détenu ramatmdant des
gardes prétoriennes , le premier pas
qu'il lit vers l'accMiphueinetiI de
.-.<• projets ambitieux , fui de réunir
i-n nu niiaie camp ces gardes M-
pararaul dispersé» dans lr> dïiTémits
quartier* de la ville , alla d avoir
■oui ta main une forte rolomable.
Ensuite il s'attache à se faire des
créaturesdaiu l'armée, dans li' sénat,
et devient le distributeur des grâces.
Tibère se prête avec une complai-
sance inconcevable â tout ce queSé-
jau désire ; il l'appelle le compagnon
mllrc
que li
images de sud favori soient portées à
la tête des légions , mises dans les
plates piibliques et sur les théâtres,
entre autres sur celui de Pumpée, ce
qui lit dire à Crémutius Cunlu.s ce
mot qui, plus lard, lui coûta cher :
u Pour le coup, voila ce théâtre â
n [.uir ils |iirilu. 'i L"(i péril i|liccni|n;l
l'empereur, fut pour Séjan l'occa-
sion d'un nouvel accrois*i'weiil de
î. Le prince soitpait srtM lui
l'entrée ï«V
■ du
ferme d'an rnorr eVrantraL Pit-
ié vtic phi dans les ndru it la
Euttufc ampénale que des omt
irai W fiant obstacle. Drasus , Gb dr
Tibère . fui sa uruùe iirîimr.
Daannat marnent de viv^titi:. ce)nair
prince kû «Tait dotmé nu aonoVl:
a vanta satisfaire j-b -fuLiMMi ambiù
et sa vengeance . Séjan séduit liv*.
Crame de Diuu , et feu-a^c à «■-
MtMaaer son mari, son*
de l'épouser et de ne re?»
rik. Après cela il a suind'ai:
Ions ses proebcs le caractère Mup-
çauneui du privée ; et par les pus
odieux artifices , Tient a Loua de Ciirr
périr tous In fils ci i
Tibère, ainsi ojue b Teu«e de Grrni-
nirus. Alm d'arriver plus surtmnrt
à sou but , il avait déjà détermine b
prince a quitter Boue pnor aller vi-
vre à Caprée.d.ios une retraite df-
bcietisr | cl lui ibaudcniK-r , en qnd-
que sorte , le» rénrs du gourernr
ment. Séjan , tantôt rccueilbnl
Ruine 1rs hommages du sénat , tantôt
à Caprér , isolant de plu* en pln>
l'empereur, n'avait plus qu'un p**i
faire. Il commence par deiii-indcr b
main (le Livic , qui le pressait dcpwJ
long-temps de l'épouser. Un rrfm
le HlnHilJPII. et le décide à frapper
les derniers coups. Mais déjà TÔért
mil conçu quelques soupçons; ti
ptml.uit ■BÇH sénat, toiq ours pi»
avili , élevait îles tutclf au roinutrt
ttni! |iiii-.,inl. qui drj.i n'.ipp.l ulplns
TiIktc que /■■ roi </<■ Caprèt . (a
lettre) ambioia de l'empereur au
sénat , où il loue ton ebrr Srjan.
Uiù-W lui 6tCDl , l.iritôt lui rendrai
r<--[F,-v.ii,i c. 1-.i.:.i . Iiitouia . brlJr-
in former : ,n umlr*
SEJ
plan de la conspiration qui
e point d'éclater. Tibère, jus-
alarme' , nomme Macron
ndant des gardes prétorien-
t Tenvoi;* à Home. Celui-ci
vre assez habilement pour la is-
irc au favori qu'il est porteur
relies très-ilatteuscs pour lui.
it convoque , un des consuls lit
tri» de Tibère , longue, vague ?
wee , et qui se terminait par
n'arrêter Se jan. Le même jour
ranglé dans sa prison , l'an 3 1
C. Son coqxs , livre aux in-»
le la populace , fut traîne' par
; et jeté dans le Tibre : tableau
rvcnal , dans sa Xe. satire,
les plus vives couleurs. Ses
périrent après lui. Ou a revo-
doutc l'anecdote de sa jeune
iolec par le bourreau avant
mise a mort , ]>arcc que la loi
nettait pas de livrer une viergo
plice. Apicata , leur mère ,
vait répudiée pour épouser
ne put survivre à la perte de
ocentes victimes; mais, avant
lier, elle fit parvenir à Tibère
noire où elle révélait les détails
npoisoiincimiit de Driisus. Li-
t remise entre les mains de
•e Àntonia qui , dit-on , la lit
• de faim. Les sénateurs pour-
ut la mémoire de Séjau avec
d'acharnement qu'ils avaient
S de bassesse a lui faire la
Les délateurs saisirent avide-
elle occasion pour foudre sur
lyens opulents, comme sur une
pi'on leur abaiHlonuait ; cl Ti-
■vclpp pa dans la perte de ce
Dt homme tous ceux qui lui
fMpects, on dont il a\ait a
Mr. A c&té des amis de Séjan
* ce titre , Tacite nous
Smart de deu\ hum-
(Von prévaloir. Le
SEJ
407
premier se donna la mort , et sa fer-
meté sauva l'autre. Velléius a désho-
noré son talent en faisant un éloge
pompeux du favori que l'énergique
pinceau de Tacite nous a montré sous
ses véritables couleurs. Séjan a laissé
une mémoire abhorrée et un exem-
ple capable de servir de leçon aua
ministres qui abusent de la confiance
des princes. On peut consulter, poue
plus de détails , Tacite , Suéloue ,
Crevier, Histoire, {les Em/fereurs, La
catastrophe de Séjan a été mi>e au
théâtre trois fois, d'abord pp r C\ rano
de Bergerac ( sous le titre d' À$rip-
pine), pub par Magiion, dont la?
Sièce fut représentée sur le théâtre
e l'hôtel de Bourgogne, en i6.|6»
enfin par J. B. Gh. Chopin, du
Havre, dont la tragédie intitulée *
La Mort de Séjan, a été impi iinée
en ij"55, in-iï, N — l.
SEJAN (Nicolas) , organiste ^
né à Paris , en 17 \r> , eut pour maî-
tre Forqucray , et toucha , dis IVigc
de treize ans , a Saint Merry , un
Te Deum improvisé, qui fut admire
de tous les maîtres de celle époque.
Deux ans après, il obtint, au concours,
l'orgue de Saint-Mi-rry , et , en 1 7G7,
ayant été nommé l'un des qualre
organistes de Notre-Dame, il détint
le collègue de Daquiu . de Coupcriu et
de Balbàtre. Enliu il fut organiste du
roi , et plus tard professeur au con-
servatoire de musique. Il était orga-
niste des Invalides . et il avait recou-
vre son emploi à Saint-Siiîpice, lors-
qu'il mourut le 18 mar> îfiii). On a
de lui trois Ouvrages gr.ivés : I. Lu
livre de six Sonates de piauo, avec
accompagnement de \i»iloii. II. 1 11
Recueil de Rondeaux et . iirs dans le
«jenre gracieux. 111. Un OKuvre de
Trios . avec accoin parlement de
violon et de bisse. Deliilc a immor-
talisé ce musicien, dai.- s«.u poème
4ï)8
SEJ
des Trois Rèanos de la Nature,
yAT les vers suivons :
&pn a prdtodé. loto dHd, Mb fÊmml
gr l'inspiration le» IwhKi— tnMf
chauffent «on génie et dictant*»
Sous «es rapides main* le i
Chaque touche a sa voix,
Il monte , il redescend tmr IN
Et forme «ans désordre on dédale de
z.
fil
Quelle ymriélé ! «e d«(btt*et d» gr4e*f
11 frappe, U attendrit, il sVBfin, tt aata
SEISSEL. rof.SmuL.
SÉJOUR (du). Vef\ Diows.
SELCHOW ( Jeak-Henri-Chmé-
tien de), néâ Weroiiigerode,Iea6
juillet 1 732, étudia à Gôttmgen, y fin
nommé professeuavde droit a 1757 ,
et passa, en 178a, aréole même titre,
à Marburg, où il mourut le ai avril
1795. Son cours de jurisprodenee
attira long-temps^ de tous les côtés de
l'Allemagne) des jeunes gens studieux;
et sa renommée httéraire S9accrut
surtout par ses Éléments du droit
privé allemand (Elemcntajmis f[er-
manici vrivati hodierni ) dont d â
paru huit éditions, de 1 7S7 à 1795»
et qui a été adopté, comme élément
taire , par la plupart des universités
de rAuemacne. On a néanmoins re-
proché à l'auteur d'avoir adopté
Sour son exposition de la jurispru-
ence germanique le plan suivi dans
les Institutes de Justinien ou pour le
droit romain. ScsElementajaris pw-
blici germanici, qui furent imprimes
pour la première fois en 1709, ne
jouissent pas de la même réputation.
Sclchow s'occupa aussi du droit ro-
main ; mais ses écrits sur cette ma-
tière , se distinguent plutôt par un
latin clair et élégant , que par des
vues philosophiques et une bonne
méthode. La vivacité de son esprit ,
jointe à une haute opinion de son
mérite , lui attira un grand nombre
de querelles. Il fut le collaborateur
de plusieurs ouvrages périodiques ,
dans lesquels il se livra souvent k
SEL
mie critique vive et sévère, surtout
k l'égard des ouvrages de Droit. SuV
ehew était d'une vamté excessive, cl
vif jusqu'à l'emportement. Ses écri*
sont bien mferieurs, sous le rapport
du. plan et de la méthode, à
que Putter avait publiés avant k
la même matière. Gomme tous
des professeurs de Gôttàngue
dirent l'avanuged'nnc notice «
des ouvrages composés sur des sujets
analogues; avantage prinriiialiuMial
dû à l'usage de le btbliothW de
cette 111102 une des plus rîcnes dr
l'Europe. Sa vie fojpobbfc en latin,
en 17^, par un pxoiessettr de Mar-
burg, sous ce titre: M. C. Cari*
Memoria /. K. C. de Sdchow , et
die est insérée dans l'almanach dr
jurisprudence par Koppe ( année
1706). Fqy. aussi le NeercJegede
ScàlichtegroU , tome u y p. 4i , etc.
&
SELDEN(Jka«), appelé parGrt-
tins la gloire de t Angleterre, na-
crait le 16 déc. i584, à Salvingtoa,
dans le comté de Susses. Après avoir
fait ses premières études à l'école dr
Ghichester , où ses progrès dans les
langues savantes forent si rapides,
au'à l'âge de dix ans il composa us
distique latin, qui lut grave sur la
porte de sa maison natale, SeJden fut
admis , k quatorze ans , à Hart-Hall,
à Oxford. Il passa trois ans dans cet-
te université, et vint au Temple, où
il acquit une grande célébrité. H
trouva de nombreux secours pour le
perfectionnement de ses connaissan-
ces, et pour ses recherches sur les
antiquités judaïques, dans wes liai-
sons avec les hommes les pus distin-
gues de cette époque , C*"Mrt| ,
bpelman, Robert Cotton et l'arène»
veque Usher. En 1607, ** termina 4
un Recueil chronologique de tons les
documents recueillis sur les matières
SEL 4gg
do droit divin des dîmes, dans son
Histoire de cette prestation ecclésias-
tique. Des plaintes furent portées
contre lui au roi Jacques Ier. , qui le
fit traduire devant une commission
de cour supérieure. Selden reconnut
hautement sa faute. L'ouvrage fut
Srohibé, et il fut défendu à l'auteur
e répondre aux réfutations qu'on en
ferait. Il en parut deux, auxquelles
Selden fit des réponses qu'il distri-
bua manuscrites k ses amie. Deux
autres pamphlets furent encore diri-
gés contre son histoire; mais il mit
lin à cette controverse, en déclarant,
dans un court Précis , qu'en publiant
son Histoire des Dîmes , il n'avait
entendu traiter qu'une question histo-
rique, sans vouloir porter atteinte
à i'oriçme toute divine de ce droit,
En expiation de ses torts, et par dé-
férence pour le roi Jacques , il publia
trois opuscules , l'un sur le nombre
GG6 , l'autre sur Calvin , le troisiè-
me sur la naissance de J.-C. Lors de
l'assemblée du parlement , en 1621 ,
Jacques Ier. prétendit que les privi-
lèges des communes n'avaieut d'an-
tre fondement que la tolérance des
monarques. Le 1 8 décembre , fut en-
registrée une protestation portant que
les libertés, franchises et juridiction
du parlement sont autant de droits
formels et héréditaires des sujets an-
glais. La dissolution du parlement
s'ensuivit, et le roi fut tellement irri-
té de. cette protestation , qu'il la dé-
chira de sa propre main , et fit cm-
d'tm traite sur le séjour des prisonner Selden , comme en étant le
en Angleterre; et, dans la me- 'principal auteur. Traduit au conseil
privé, Selden ne tarda pas à être mis
en liberté. 11 composa , par ordre de
la chambre des pairs , une Disserta-
tion sur les privilèges des barons;
et , vers le même temps, un Traité
sur les fonctions judiciaires du parle-
ment , qui n'a été imprimé qu après
SEL
es ou privées d'Angleterre,
la conquête. En 1610, ilpu-
ux traités, l'un en anglais,
: England's epinomis, et
en latin , intitulé : Jani An-
\ faciès altéra. Dans la mê-
ée , il publia un petit ouvrage
: The duello, or single corn-
visé en deux parties, le duel
udiciaire dont il parle très-le-
nt, et le duel judiciaire, dont
lopne les règles et les formes
n'eues ont été pratiquées en An-
» depuis l'entrée des No rma nds.
lernière partie fut réimprimée
(1res, en 1706. A la prière
:hel Dravton, Selden rédigea
tes sur les dix-huit premiers
du Poljr Olbion, ouDescrip-
vers alexandrins des différents
; d'Angleterre. En 161 4, il
au public le plus grand ouvra-
1 ait composé : c est un traité
res d'honneur ( Titles of ho-
, dont la seconde édition pa-
i(>3i ,etla troisième en 1672.
raduction latine, par Simon-
iriow , fut imprimée en 1G96 ,
ncfort. Cet ouvrage surpasse
t qui a été publié sur la même
-e. En if>i(i, l'auteur réimpri-
enrichit de Notes V Eloge des
nglaises , de Jean Fortescue.
le même temps , Bacon ayant
Dm me chancelier, Selden lui
ta un livre intitulé : Bref ex-
sur la dignité' de lord chance-
Y Angleterre. En 1 G 1 7, il s'oc-
J' ~n traité sur le séjour des
Angleterre; et , dans la me-
uve, d'un ouvrage ayant pour
: De Diis Sjris sjntaçmata
, réimprimé en Hollande , en
, et a Leipzig, en iCAri et 1680.
it en 1618, qu'il jeta l'alarme
le clergé anglican , par l'atta-
igourtuse qu'il fit de la doctrine
5oo SËL
sa mort , en 1681 , et qui n'est digne
ni de son savoir ni de sa réputation.
Il paraît que le chancelier Bacon
consulta Selden, sur la validité de la
sentence prononcée contre lui j et
que celui-ci lui indiqua les moyens
de se pourvoir en nullité. Ce fut en
i(i-i3, qu'il fit imprimer l'ouvrage
d'Kadmcr, moine de Gaiitcrbury,
ayant pour tilrc : His'oriœ nc.*o-
rum sh'c sui srculi, contenant l'his-
toire dos attires publiques, depuis
io(>(> jusqu'en 11 '2*2. En février
iCy.x { , il fut élu député au parlement
pour le 1)omi ^ de Lancaster; mai? il
n'y parla point, et fit seulement par-
tie de quelques comités ; aussi lors-
que Charles I,T. , qui venait de Suc-
céder à Jacques, eut convoqué un
•mire parlement, les habitants dit
comté de Lancaster, n'ayant pas trou-
ve leur député assez violent contre
: 1 dernière cour, eu élurent un autre;
; i.iis Selden se fit députer par le
• Viltshire. Alors il s'unit à Went-
orth , Noy et quelques autres enne-
lis de la Cour et du duc de Bucking-
iiju). Dans le parlement suivant
i(j'»G: , il lit partie du comité char-
vile dresser l'acte d'accusation de
••■ ministre, et de poursuivre son
• Client devant la chambre des
■• ils. Ce fut même lui qui eut la mis-
: spéciale d'attaquer Je duc sur
»> evarications. Eu juin iG'.iG, le
•■■ment fut de nouveau dissous,
■ mi forcé de recourir aux. em-
I .. Plusieurs seigneurs, a\ant
'■île paver, furent arrêtés. Scl-
■>!.'i<!a pour l'un d'eux , Sir
>.\1 Ilaiu'»(len. Ses cllorls lu-
•i«îiles. Héelu, en i<i*j»«S, par
té .le LaueaNter, dans le troi-
;:rlement de Charles lrr., il
' grande part aux succès du
Hill rt'S droits , q:ii passa ,
■ril de celte année. C'était vers
SEL
ce temps que les fameux marbres it
Paros avaient été apportés chez le
comte d'Arundel. Lorsque la péti-
tion des droits eut été accordée,
Selden se retira à Wrest, dans le
comté de Bedford , et consacra tout
l'été à son excellent commentaire sur
ces marbrts , sous le titre de Mar*
mor il ArumUJiaiia , sive Saxa gr&-
ca incisa y iiî-4°« » tti'.M). Ce com-
meutaire nous a valu les belles édi-
tions de Pridcaux, en 1O7G, et de
Mai t taire , en 1 ^3*2 : la dernière sous
le titre do Marmora Oxoniana.
Durant la session de 1629, Selden,
sur une pétition des imprimeurs et
des libraires de Londres , défendit la
liberté de la presse contre les décrets
de la chambre étoilée. Il mit égale-
ment beaucoup d'ardeur à démontrer
l'illégalité des droits de tonnage éta-
blis sans le consentement du parle-
ment. L'orateur refusa de mettre la
question aux voix. La chambre fut
ajournée , puis dissoute , et des man-
dats d'arrêt furent lancés contre
plusieurs membres , notamment con-
tre Selden. Traduits devant la cour
du banc du roi et devant la cham-
bre étoilée , ils demandèrent leur li-
berté sous caution. Les juges en ré-
férèrent au roi. Les délais expirè-
rent . et les accusés restèrent en pri-
son. Au terme suivant , les juges de-
mandèrent , nun-seulemcjit une cau-
tion de se représenter, mais même
une caution de bonne ((induite. Lis
accusés s'y refusèrent : Selden fut
transféré dans une autre prison , c\
n'eu sortit que l'année soixante, en
donnante auliou. Cène fut qu'en \(>\\
que, sur une pétition préxiitée au
roi, il obtint une décharge entière. H
avait composé, dans sa prison , sou
saxaut livre De succesùunibus in
bona defuncliad leges Hvbrœorum*
imprimé pour la première fois, en
SEL
'ec cette épigraphe : Et sor-
% inter vincla récusât , et
le oii i526, avec un traite
zs'OTic 4/1 jumtificalitiii Ile-
. , qu'il d»xlia à l'archevêque
rbury. Ces ilcxw ouvrages
réimprimés à Leyde, •-■n
vec des iiJsdiîi-jns de l'au-
j l'Yaciiurt, on i(>^\ On
; \ers i';o(), ïi.otiîis avait
ï i v it i 1 1 ti tu ï é i'Ja re Uberum9
ilir le droit c|iio récla niaient
lulnis, de naviguer dans les
icntaVs maigre î'oppoMiiou
gnols <- 1 des V jrlugais. t )uel-
écs après, Scidcu combattit
ipes de Grotius, dauj .>on
uis:tm. Quokm'à dire vrai,
cliiusum no r.oii pas une ic-
catc'gorîmic de l'ouvrage
ciste hollandais, cependant
iun des titrer -iinoncc sutli-
l'intention et le but de Jcl-
'époque où il encourut la
du roi Jacques, par la pu-
de sou Histoire, des di-
nir.l1 d'Angleterre avant oui
un o* iv race de rejnrikcon-
• le domaine de la nier , ci
uupteau roi. Jacques donna
mettre cet c'erit < u Kat d'è-
é et, dans l'été de i(>i8, Scl-
euta son manus'M'it au mo-
[<ii le lit soumettre à l'examen
M;»rte», président de la n;iir
ité , lequel l'approuva. Alors
présenta Selden au roi, pour
'impression.. laeques était sur
d'en signer l'ordre, lorsqu'il
il que l'ouvrage contenait cer-
u«;r qui pourrait déplaire au
Danemark, qu'il ne \oulait
user , parce qu'il lui devait
.roc considérable , et \oulait
mnr inter une plus forte cn-
rldeu retrancha ce passage ;
roi et ses minières , n'atta-
SEL Soi
*
chant plus autant d'intérêt à k pu-
blication de l'ouvrage, il demeura
pendant quinze a ils oublié dans le ca-
binet de l'auteur. Ou lui objectait
que certains passages semblaient res-
treindre la piridicliou de l'amirau-
té ; que d'autre» pourraient contra-
rier Icwvurs du roi dans se.s plans
à l'égard des puissances étrangères.
Sous le règne suivant, d'auties ob-
jets filèrent l'attention de Selden ; et
ce ne fut qu'au printemps de 1(335,
oue des prétentions maritimes étant
controversées dans un débit avec la
Hollande , on détermina Charles Ier.
V ordonner la publication de ce li-
vre. Tel'c est l'histoire de cet ouvra-
ge faincîir. ; et c'est dans Selden hii-
mÂ-inc que ces notions ont été puisées.
L'on- rage e.*t dédié au roi Charles,
et la préface .st datée d'Iiiner-Tcm-
ple, 4 nov. :Ga5. Par une déclara-
tion enregistrée le ?(> mars i63ti, le
roi ordonna une trois c.ie roplaires de
cet ouvrage, ôà se trouve tire établie
la preuve du domaine souverain de
la Grande- IJretagre sur les mers
d'Ecosse et d' friande , fassent dépo-
sés aux an h iv es du conseil delà cour
de l'échiquier et de la cour de l'ami*
rauté. U fut traduit eu anglais , eu
\(V>i , k l'époque de la rupture entre
l'Viig'eteiiTet la Hollande, par Mar-
chemont Neeclham , et , après la res-
tauration , par J. H. (probablement
Jacques llowcl ). lui soutenant la cau-
se de la liljcrté des mers , Grotius
avait peu dévelo|>pc sa doctrine,
t^ans doute parce «pie, fondée, sur le
droit iiiturel , elle lui paraissait in*
contestable et absolument démontrée.
Selden, au contraire, invoqua l'au-
torité des publicistes favorable» à la
sienne, de railleur ai.niiyinc du Can-
sohilo del mare, dWIlxric Gcutilis,
etc. , eellc même des saintes Ecrilu-
res et dos poctos anciens. U cpoi>c
502
SEL
tous les sophismes pour faire préva-
loir l'opinion contraire, a Le Mare
* clausum, dit Gérard deRayneval,
« l'un de nos diplomates les plus dis-
» tingués du siècle dernier , est un
» monument remarquable des efforts
» dont est susceptible l'imagination,
a quand l'amour -propre ou un pa-
» triotisme exagère 1 aiguillonne. »
Sclden caressait les vues ambitieuses
de son gouvernement, Charles Ier. ,
auquel il dédia son ouvrage , en avait
tellement adopté les principes , cu'il
chargea Carleton, son ambassadeur
à la Haie , de porter p'airtc aux états-
généraux, contre l'audace de Grotius,
qui avait osé soutenir la liberté des
mers , et demander qu'on ci fît un
exemple. Ces principes furent aussi
ceux de Cronrwcil et de sen parle-
ment, et ils donnèrent lieu à la guer-
re contre les Provinces -Unies. Enfia
Guillaume III . dans un manifeste, oà
il reprochait à Louis XïV d'avoir
laissé violer par ses sujets le droit do
souveraineté de la couronne d'Angle-
terre sur les mets britanniques , et
George III , dans les dernières guer-
res , ont suffisamment prouvé qu'ils
n'avaient point abandonné la doctrine
deSeldcn. Jusque Gérard de Rayne-
val, aucun autein français n'avait at-
taqué les paradoxes du aubtil et sa-
vant jurisconsulte anglais. C'est en
181 1 que le diplomate français analy-
sa la Dissertation dont il s'agit,
dans son Traiu intitulé : De la Li-
berté des mer.. , et qu'il réfuta Sel-
den avec uu» force de dialectique et
une puissance de preuves qui ôtent à
cet écrit le cachet d'un ouvrage de
circonstance. En 1640, le roi con-
voqua un nouveau parlement, où Sel-
den vint comme député d'Oxford. Il
f ii t nommé membre de plusieurs com-
missions, et spécialement de celle qui
fut chargée de préparer l'accusation
SEL
contre Strafford; mai* il paraît qu'il
s'apposa fortement à cette poursui-
te, et que le parti de l'accusation
porta son nom sur une liste de pré-
tendus ennemis de la justice. Il y
eut , dans la même session, une, dis- ]
cussion assez vive entre Selden et
Grimston, au sujet de la suspension
des ministres par l'autorité épisco-
pale. Tous les efforts de Selden ne
Surent empêcher que le bill qui ten-
ait à exclure le clergé des fonctions
législatives et judiciaires ne fut reçu
à la chambre, le 1 7 mars 164 1 . Sel-
den avait composé, de i636à 1640,
son livre De jure naiuraliet gentium
jwctà disciplinant ffebrœorum, où il
arrange en système toutes les lois des
Hébreux qui concernent le droit na-
turel, et les sépare d'avec celles qui
se rapportent à la constitution par-
ticulière de la nation juive. Budée,
professeur à Halle, en a donné un
abrégé en iGg5. Quoique Milton,
dans son traité intitulé Areopagiîica^
fasse un grand éloge de cet ouvrage,
et, quoiqu'il soit aussi vanté par Puf-
fendorff , il pèche cependant par la
clarté et la méthode; et, quant au
fond, il n'a pas contribué au pro-
grès de la science du droit naturel.
Cependant Selden jouissait alors
d'une telle considération dans sa pa-
trie, qu'il ne tenait qu'à lui de choi-
sir parmi les places les plus con-
sidérables. On prétend que Charles
Ier. lui offrit celle de chancelier , et
qu'il la refusa (1). D'autres assu-
rent que ce ne fut qu'un projet,
«rui manqua par diverses considéra-
tions étrangères à sa propre volon-
(1) « Et ce fut très-heureusement t dit ira aatrur
» anglai» ; car s'il l'avait acceptée , apatc-t-ij avec
»un« étrange et barbare naïveté, yai sait si vu
» nom, m sagesse, sa probité et ses tournis m'an-
» raient pas serti la causa dm rai, et emmnUkè le
» p'upU anglais da livrer ce prince au châtiment
• juste et exemplaire que sa ditsimmbUicm 1 ses
a autres crimes avaient mâriU ! 1 1 m -
SEL
té. La conduite mi'il tint en juin
1643 put changer Tes dispositions du
roL La couronne avait fait une pro-
position que Selden regardait comme
inconstitutionnelle , et qu'il combat-
tit avec vigueur. Lord Falkland lui
écrivit , par l'ordre du roi , une let-
tre affectueuse ; mais il n'en demeura
pas moins inébranlable dans son op-
position. Déjà, à son retour à Oxford,
en i64o, il s'était rapproché des en»
Demis les plus violents de l'archevé-
oue Land et du comte de Straf-
ford. Néanmoins les égards aue lui
témoignaient le roi et ses ministres
firent croire qu'il avait trempé dans
le complot de i643, doLt l'objet
était d'introduire la force armée dans
Londres , et de désarmer la milice.
Il lut entièrement lavé de ce soupçon
par les dépositions de personnes di~
pues de foi. Vers cette même époque,
il avait traduit deux manuscrits ara-
bes intitulés : Eutychii ccclesiœ suœ
origines ; et cette publication , avec
les notes qui l'accompagnaient, fut
l'objet d'attaques très-vives de la part
du clergé> Un synode ayant été con-
voqué, en juillet i643, afin de régler
les affaires ecclésiastiques, plusieurs
députés des deux chambres y sié-
gèrent ; entre autres Selden , qui com-
battit les membres du clergé sur leur
propre terrain ; car lorsqu'ils invo-
quaient le texte des saintes Écritures,
« ce peut être , disait-il , le sens don-
» né au texte dans vos bibles de po-
» che; mais l'original en grec ou en
» hébreu a une toute autre significa-
9 tion. » Et cette argumentation les
réduisait au silence. I<c 8 nov. iG.{3,
il lut nommé, par la chambre des
communes, ganie des archives de la
Tour; et au mois de février \i\\ \ , il
signa le fameux co venant. Daas la
même année , il publia son ouvrage
cbronologique : De anno avili vête-
SEL
5o3
ris Ecclesiœ , dans lequel on trouve
Quelques erreurs. Eu août iG45 , le
docteur Edcn, président du collège
de la Trinité, a Cambridge, étant
mort , Selden fut choisi unanimement
pour le remplacer : mais il s'y refu*
sa ; et l'on n a pu déterminer les mo-
tifs de ce refus. En mai iG45, il fut
chargé , parla chambre des commu-
nes, de recueillir tout ce qui avait
rapport au bureau héraldique du
royaume. C'est en 1O46 qu'il impri-
ma son écrit qui a pour titre . tfxor
hebràica , dont il parut une édition
à Francfort, en 1673. Selden pu-
blia, en 1C47, le Fleta, ou Commen-
taire sur la jurisprudence anglaise.
Cet ouvrage , en six livres , est d'un
auteur qui écrivait sous le règne d'E-
douard Ier* ; et le manuscrit se trou-
vait dans la bibliothèque de Cotton*
Il est précédé d'une préface très-cu-
rieuse, dans laquelle l'auteur traite
des anciens jurisconsultes anglais , et
de l'autorité des lois de Justinien
dans la Grande-Bretagne. En 1646,
le parlement avait voté , au profit de
Selden , une somme de cinq mille li-
vres sterling, pour le dédommager
de la détention qu'il avait subie en
1629, et de toutes les pertes qu'il
avait faites À cette occasion $ mais il
1 tarait qu'il refusa cette indemnité,
tans ces temps de troubles, on vou-
lut abolir les universités : notre au-
teur les défendit avec beaucoup de
chaleur. 11 fallait que ses opinions
politiques eussent changé , et que la
violence des mesures exercées à l'é-
gard du roi l'eussent indigné, puisque
l'usurpateur ne put jamais obtenir de
lui nu il réfutât les ouvrages dans les-
quels Charles Ier. était justifié. Crom-
wcll le pressait surtout de répondre
à un ouvra cre attribue a ce uialheu-
reu\ prince , et qui a pour titre : Xn-
kon uasilikè ( Portrait du roi ).
5o4
SEL
Selden repoussa cette tâche, dont
le républicain Milton se chargea vo-
lontiers {Voy. Milton). On voit que
Selden était une espèce de doctrinal
re de ce temps-là. Son cœur était
Sur ; mais son esprit s'était laissé sé-
uire par certaines théories politi-
ques, et par des principes absolus
dont il n'avait pas assez judicieuse-
ment apprécié ou deviné les consé-
quences. En i65o, il fit mettre sou*
presse le vaste traité De sjrnedriis
et prœfecturis juridicis ^eterum
ffebrœorum , qu'il avait composa
douze ans auparavant} et, trois
ans après, V Histoire de la juste*
ce chez les Juifs jusqu'à la des-
truction du temple. Dans nu troisft*
me livre , il traitait du grand Sanhe*
drin ; mais cette partie , restée incom*
nlète , ne parut qu'après sa mort.
*)ans aucun de ses écrits, Selden n'a»
déployé plus d'érudition) et cepen-
dant plusieurs de ses propositions ont
été vivement controversées par des
théologiens étrangers» En i65ayà la
prière d'un libraire, il fit une Bio-
graphie de dix écrivains de l'histoire
d'Angleterre, postérieurs à Bède, in-
titulée i Judicium de decem histo-
riée Anglicanes scriptoribus , et qui
a été placée en tete des ouvrages de
Ces dix auteurs* Le dernier écrit de
Selden , en réponse aux Stricturœ de
Graswinckel et à toute la polémique
de Grotius, fut la Défense de son
Mare clausiim ; elle est intitulée t
Findicia secundum integritatem
existimationis suce per convicium ,
etc., et datée de sa maison, dans
Wliitc - Friars, icr. mai i653. En
1 654 > 1* saDle de Selden , fort altérée
par ses travaux, commença à décli-
ner. Sentant sa fin approcher , il fit
venir ses amis , les docteurs Usher et
Gérard Langbaine , eut de longs entre-
tiens avec eux sur l'ame et sur la va-
nité do savoir, et leur
tes ses epérances
messes des saint)
courant de novembre, u
ami intime Whitelock,
grand sceau: nuis fl expira avantsa»
arrivée , le aermer de ce mois» Le if
décembre suivant, il fat
l'éelise du Temple , où F;
Usher prononça son Oraison
membres du parlement, Loti
Avait composé son -épitaphe,
laquelle il a rappelé les diras*
constances de sa vie. Selden
dans le célibat, à moins,
l'a prétendu, qu'il n*ait
sabeth , comtesse douairière dsKofc
Après la mort du comte, fl avait tV
chargé des affaires de la maison; et
on dit qu'il ▼écut maritalement ans
sa veuve, qui lui fit en mourant sa
legs considérable. U parait que fin*
tention de Selden était de Musa
sa bibliothèque à l'université dth-
fbrd; mais r.yaut voulu emprunter sa
manuscrit à la bibliothèque BodleisB*
ne, on le força, suivant les statuts,
de consigner une sommfe si considé-
rable, que, de dépit, il disposa de
tous ses livres au profit de ses exé-
cuteurs testamentaires. Cepfndaat,
comme il les avait autorisés a donner
ses livres à quelque établissement pu-
blic, ceux-ci résolurent d'abord ira
accorder une partie à Oxford etrautre
à la bibliothèque du Temple; puis en
définitive , ils laissèrent tout à Ox-
ford (environ huit mille volumes V
On lit sur la porte de la pièce où sont
déposes ces livres , cette inscription:
Auctarium b'bliotltecœ Bodteiame
è musœo Seldeni, jurisconsultL Ses
exécuteurs testamentaires dounèrrot
également à l'université les inscrip-
tions que Selden avait réunies. Le ca-
ractère ds ce savant ae montre tput
SEL
"* entier dans la devise grccqnc qu'il
- avait choisie lui-même, et à la<ruellc
" fl attribuait le seiis le plus étendu :
s Flfoi ttovtoç t»;v e/svOiocxv. V
ft t
» La liberté par-dessus tout. »
La nature de ses longs travaux lui avait
laisse une sorte de rudesse dans 1rs lia-
hitudes et le commerce de la xie. On
raconte qu'lsaac Yossius étant venu
pour le voir, Selden lui cria d'en-haut
qu'il n'avait pas le loisir de causer
mvec hdyparce que, dans ce moment,
il était occupé de recherches extre-
. mentent importantes et profondes.
Toutefois il entretenait une corres-
pondance avec un grand nombre de
saYants. Dans ses Epistolœ varia9 ,
on eu trouve en latin et eu anglais. Il
Be paraît pas qu'il ait laisse de manus-
crits. Avant de mourir, il lit brûler
tout ce qui n'était pas écrit de sa
propre main , à l'exception des An-
nales d'fritycLius. Lu de m s amis
puLlia ses Ana ; et, dans sa Dédi-
cace a ux exécuteurs testamentaires,
fl ailirnic que, pendant ungt ans, il
a eu le bonheur d'entendre i.i eoiner-
satiou de Sc'dcii. Ce Ueeueil , réim-
prime en i~H«),a été dûlié à Fox.
On avait publie sous son nom, en
l*i- "», uu traite De Xumis qui n'é-
tait pas de lui (/'". Alex. S.uiîi!.', La
Collection entière de m s uum es p.; rut
* Londres, eu 17 ».'*>, par les >oius
de David Wilkius, J \ul., in-iVi.
(i — i\ r.
SrXr'NC. /'.Ci.i'nevn.i -Si'i.i'm',
IX.i/ijjell'inial.Mi.;. \ 111, \\\\ I,
■•«jli.
SrXKI.CI S l'1. , surnom m. ■ .W-
cator ou le f'atniptt ur, fut Ici» nda-
t. tir de lad\ na>tie uiacnl<a.ic;inc «!i t
Séleundc*. (|ni,ft|ièN A!e\.vid.e. ir-
gna pendant près de trois Mine* sur
la Strie et la plus grande partie de
rOrirut. Il naquit vers Tau 3 j \ avant
SEL
5o5
notre ère. Son père Antiochns cftait
un des généraux les plus distingues
de Philippe. Sa mère s'appelait Lao-
dice. C'est 01 leur honneur que Sc-
leucus , devenu roi , donna les noms
d'Antiochc et de Laodicéc à tant de
villes de l'Orient, qui perdirent alors
leurs antiques dénominations. Séleueus
était bien jeune encore quand il passa
en Asie , à la suite d'Alexandre. Il est
même douteux qu'il fût au nombre
des premiers compagnons de ce mo-
narque. Quoi qu'il eu soit, sa \ a leur
lie tarda pas à se faire remarquer et
à lui mériter l'estime d'Alexandre,
qui, devait être bon juge d'une telle
qualité'. On prétend même qu'il fut,
pour cette raison, jaloux de Séleu-
eus; ce qui ne doit au reste être con-
sidère <pie comme r.n de ces traits
que les Crées , toujours enclins à de'-
priser le héros macédonien , se sont
plu à nous ti'.iiiMiiet:re sur le comp-
te de ce prince, pour se dédom-
mager d'avoir ete obligés de lui
obéir. Séleueus fut au nombre des
quatre-vingts généraux qu'Alexandre
maria avec les filles des plus illus-
tres .seigneurs de la Perse , à l'occasion
desi.ii mariage avec lî.irMiie, filledc
Darius •Codoman. Apamé , lilled'.IÉ*-
taha/e, fut l'épouse de Séleueus. Cet
Artahaze était m: satrape aus-si dis-
tingué elie/. les Perdes par ses liantes
\ crins q>ie par sou il|"-trc naissance,
et (oit .liuii' d* \le\andre, à eau^ede
riu\ioI.<b!e fidélité qu'il a\iit m< ti-
trée juxju'.i l.i I u pour miii soii\eraiii
légitime. I ne au-ii 1 -« lit" alliance est
unepietixe as-e/. é\i.Vn!c de la fa-
îeurdciit Sclcunis jouirait aiMTes
d' Mexandre; car le» troi> hPe^d' ^r-
Uba/.e ne turent niaiiéet qu'a ceux
de >es oliii i«T> qu*il « heri*^..!!. AlliM
bs deux sumiin d'Apamé éj oiiMient ,
Puiie rtolemée, lilsilr Lagu^, et Pau-
ti* Cuincuè* , secrétaire intime d'A-
5oÔ
SEL
lexandre. Les liens de parente -qui
unissaient Se'leucus avec ces deux gé-
néraux.^ eurent une grande influence
sur ses affaires, après la mort d'A-
lexandre. A cette époque (3*4 ayant
J. - C. ) , quand les premières dissen-
sions qui s'élevèrent entre ses offi-
ciers , turent apaisées , et que Perdic-
cas fut investi , sons le nom de Phi*
lippe Aridée, de toute l'autorité sou-
veraine, Se'leucus fat déclaré comman-
dant de la cavalerie royale, place oc-
cupée jusqu'alors par Perdiccas, qui
a vaitsucœdéà HénhestioB.Les soldats
de ce corps portaient lenomd'Hétai-
res, c'est-à-dire de compagnons on cm-
marades du roi.Ils appartenaient tous
aux familles les pu» considérables
des Macédoniens. Leur comman-
dant était donc un personnage très-
éminent dans l'état. Il est probable
qu'en cette qualité, Sékucns eut une
grande part aux événements de cette
époque. Le détail ne nous en a pas
été transmis. Nous savons seule-
ment qu'après la mort de Perdiccas,
quand Antipater eut été investi du
pouvoir qu'avait possédé ce général,
Se'leucus fat fait, par lui, gouverneur
de Babylone. La puissance et le haut
rang de cette ville, oui était regardée
comme la capitale du vaste empire
fonde par Alexandre , donnaient une
grande prépondérance dans les affai-
res à celui qui y commandait, sur-
tout au milieu d'une anarchie sem-
blable à celle où se trouvait alors
l'Asie. Tous les officiers qui s'étaient
partagé les états du conquérant ma*-
cedonien étaient indépendants dans
leurs gouvernements, beleucus ne l'é-
tait pas moins. Après la mort d'Anti-
pater, Euménès ayant été nommé gou-
verneur-général de l'Asie, parCHym-
Sias et les rois héritiers d'Alexan-
re , se mit en route, à la tête d'une
nombreuse armée , pour soumettre
fes officiers qui agissaient m
rains dans leurs province». Il se di-
rigea donc du côté de Babylone* Se-
Ieucus essaya d'abord d'engager les
soldats d'Ëuménès k passer de sou
coté, et tenta ensuite ae lui résister;
mais la plupart des gouverneurs de
la Hante-Asie étaient venus m fémur
au lieutenant du roi| et aes sorce»
étant trop disproportionnées, Sélsn-
cusne put résister : 3 futreponssé jus-
que dans la Susiane. Bnménb Vj
suivit; et la position de SdencnscV
venait très -critique, quand Antûu-
ne, qui s'avançait contre Knmrnès
avec des forces considérables, yint
le dégager. Leurs troupes reumes
marchèrent contre celui-ci , et lut B-
yrèrent me grande bataille dont le
succès ne fut pas pour eux. Ant^one
seyjtcontramtae€uresarc4raile,4
travers les montagnes ^f»*flft des
Gosséens , se dirigeant vers la MeHie,
Au milieu de ces événements, Se-
leucus était resté en possession de
Babylone. Il se retrouva encore,
sans contestation, mattre de son
gouvernement, lorsque Eumenès et
son armée pénétrèrent dans la MeV
die, à la suite d'Antigone, et que
d'autres révolutions amenèrent de
nouvelles combinaisons dans les rap-
ports des guerriers qui se dispu-
taient la succession d'Alexandre. La
mort tragique d'Euménès détruisit à
{'amais les espérances des héritiers
egitime* du héros macédonien; et
son heureux adversaire Antieoue as-
pira dès-lors à la suprême puissance.
Brave , actif, ambitieux , il ne tarda
pas de mettre à exécution les projets
.qu'il nourrissait depuis long - temps
contre aes rivaux; et, n'épargnant
Sas même ceux qui l'avaient seeon-
é plusieurs fois , il les dépouilla et
les mit à mort. Il vint ensuite k Ba-
bylone , avec toutes ses forces; et il
SEL
xh cbmntcà S&ucus dos ro-
i sa province. Ce général, qui
iprudemment compte sur son
t sur sa reconnaissance , n'é-
t en mesure de lui résister.
Jant son ressentiment , il pre-
lite de la sécurité qu'il avait
irer k Antigone , en le com-
: marques d amitié ; il trcupa
ince, et s'enfuit secrètement,
t la nuit , suivi de ciuquante
i, pour se retirer auprès de
5e, (ils de Lagus, gouverneur
vpte , et non inoius intéressé
i repousser l'ambition d'Anti-
elui-ci se déclara aussitôt maî-
i Babylonie, tandis que Séleu-
ifugie en Egypte, s'occupait
ner une ligue avec Ptolémée ,
que et Cassandre, dont la su-
ies possessions étaient égale-
tenacées. Antigoue teuta vai-
de rompre cette alliance for-
6. Use mit alors en marche vers
ie, pour résister à ses adver-
II envahit la Syrie et la Phc-
et vint mettre le siège devant
aidant ce temps, Seleucus, que
ée avait mis à la tète de ses
navales, parcourait les côtes
rrie et de f Asie-Mineure , où
aucoup de mal aux partisans
one. Ces hostilités et l'appro-
î Cassandre , qui s'avançait
àsie- Mineure, contraignirent
ie d'abandonner la Syrie , et
er devant Tyr son fils Dcraé-
vec des forces suffisantes pour
la place et achever la soumis-
i pays. Démétrius resta eflec-
it maître de toute la Phénicic,
menaçait de fondre sur l'É-
tandis que son jhtc contra i-
iassandre à recevoir une paK
inte , qui fut bientôt rompue,
nseils de Seleucus décidèrent
lelouée à prendre l'ollcoftive,
SEL 5©7
et ils cntrcrrit en campagne, eu l'on
3 1 1 , avec une armée nombreuse
et bien disciplinée; mais a peine fu-
rent-ils à Gaza, qu'ils y rencon-
trèrent Démétrius , qui s'avançait
avec des forces non moins considé-
rables. La bataille se livra à Galama,
et fut long-temps disputée : mais à
la fin, l'avantage resta aux Égyp-
tiens; et Démétrius, contraint de se
retirer, abandonna toutes les places
de la Phénicie et de la Syrie. Alors
Seleucus réclama le secours que
Ptolémée lui avait promis pour se
remettre en possession de son gou-
vernement; mais il n'en obtint que
mille hommes d'infanterie et deux
cents chevaux. Ce fut avec cette pe-
tite troupe qu'il entreprit de rentrer
dans Babyloue. Malgré les représen-
tations de ses amis , a se mit en route ,
comptant d'ailleurs sur l'attachement
des peuples dont il avait su se faire
chérir par la douceur de son gouver-
nement, tandis mie la tyrannie d'An-
tigonclui avait aliéné tous les esprits.
Seleucus passa l'Euphratc, se diri-
geant avec célérité vers Babylone,
afin d'y surprendre ses adversaires.
Il traverse la Mésopotamie, où il se
rend maître de Cerruas dont la garni-
son macédonienne grossit son armée,
et bientôt il entre dans la Babvlonie,
où ses anciens sujets accourent en
fotdc lui offrir et leurs lwcns et leur vie.
Il eut ainsi bientôt une année. Po-
lyarchus , qui commandait dans cette
province, vint le joindre avec mille
cavaliers; et , seconde de toutes ces
forces , il se présenta devant Bahylo-
ne, qui lui ouvrit ses portes. Diphy-
lus, qui en était gouverneur , et ton*
les partisans d' Antigoue se réfugièrent
dans la citadelle, où ils se préparè-
rent à résister; mais les Babyloniens
insurges , et les troupes de Sélennis
tes serrèreut si vivement , qu'ils fit-
5o8 SEL
rent bientôt obligés de se mettre a sa
discrétion , et de lui rendre sa fem-
me , ses enfants et tous ses amis , qui
étaient restes captifs depuis sa fuite en
Egypte. C'est de la conquête de Ba-
bylone par Sëicucus que date le règne
de ce prince, et le commencement de
la dynastie et de l'ère des Séleucides,
encore en usage parmi les Chrétiens
de l'Orient, et qiû se trouve indiquée
sur une si grande quantité de mé-
dailles et de monuments ( 1). Lorsqu'il
(i) Elle portait aussi le nom d'ère de» Grecs ou
d'ère d' Alexandre, qu'elle a conservé, jusqu'à pré*
■eut, chez, les Asiatiques. Malgré tant de célébrité,
sa véritable époque présente encore beaucoup
d'incertitude. On e*l convenu d'en placer la com*
■ncuceineut en l'an 3i» avant J.-C. , doute ans
après la mort d'Alexandre , et de fiuer son point
de départ au 1". octobre de cette année ; sans
faire réflexion uu 'en^ agissant ainsi , on commettait
nn grave anacnmnisine t puisqu'on donnait noj
commencement julien et une forme iulienne , a des
aunées qui se rapportent à destemps antérieurs do
trois siècles environ a la réforme julienne. C'est
ainsi que se règlent, deouis dïl-lrait siècles, les
années de l'ère des Séleucidesi tnsis il est certain)
que, plu» anciennement, elles durent se calculer au*
trrment. Eu effet , on n'a pu s'empêcher de recon-
naître qu'il a existé une autre ère a laqnelle on ne
peut non plus refuser le nom de Seleucide, et qui
retarde, sur l'un Ire d'une année tout entière, ne
Commençant ainsi qu'en l'an 3n. Des monuments
d'une autorité incontestable attestent son existence
et »on autique usage. C'est celle qui est employé*
dans les libres des Machabées ; elle sert a dater
trois observation» astronomiques faites a Rabjlune,
et consignées dans l'Almageste de Ptolémée ; enfin
elle est la seule qu'on retrouve dans les monuments
antérieurs à IVlaMisseiuent de la domination ro-
xnnine en Orient, lille s'est pcrpclnée jusqu'à nos
jours cher, les Ne»torien5 et chet tous les Curétiei»
syrien* qui furent autrefois sujets des rois de Per-
se , et par ron.Hirqunit hors des limites de l'influen-
ce routajne. Il M*utl>le résulter de ces indications ,
que t'utagr de foire remonter a Tan 3i« av. J.-C.
1 rre des Sclcucidcs fut introduit dans la Syrie du
temps oVs Rouiiiiits, lors de l'elalilissemeiit des
utiiH'i'i ioliennrs dans ce pavs : voila le fait ; mais il
est difficile d'eu rendre raison. Toutefois on peut
l'appuyer de deux exemple* analogues par l'effet
ci'mie cause paroil'e. L'ère particulière d'Antioche
et les olviupiadet, selon la supputation adoptée
dan* la Syrie, anticipèrent également d'une aunee
sur leur vrriuMr calcul: il est donc très-naturel
de croire qu'il en fut de même pour l'ère des 8é-
U-ucides; et, par une raison de la même espèce, on
doit eu placer le commencement a l'automne de
l'an .{ii avant notre ère : car c'est vers l'équinoxe
d'automne ; que les anciens Syriens, et les Macédo-
nien» , leurs rnaitres, plaçaient le commencement
de leurs anuées liini-solaires. La date de la conquê-
te de Rabylune par Seleucus en doit être une
preuve cnùvaiucante. I»a campagne qui fut signalée
par la bataille de Gaza, a laquelle Seleucus était
redevable de son empire , s'ouvrit au phsOemps
t^mahredekcajjilmkderOrim^
Sdencns , prévoyant Ken^ que «s
rois ses adversaires ne le laisseraient
pas Ions - temps en repos , fit et
grandes levées de troupes. Elles n'é-
taient pas encore organisées, quand
il appnt que Nicanor, gouverneur de
la Médie pour Àntigone, s'avanuît
avec sept mille chevaux et dix mule
hommes d'infanterie. Sans balancer,
il résolut de marcher à sa rencontre,
malgré rinfériorité de ses forces;
n'ayant que trois mule hommes de
pied et quatre cents" chevaux. II
passa le Tigre , et posta ses soldats
au milieu oies marais qui bordent
le fleuve , résolu d'y attendre l'en-
nemi. Nicanor, fier de sa sonériorité»
vint camper près d'un ancien palais
sur les bords du Tigre. Séleacus , à
la laveur de la nuit, attaque son
camp mal gardé, y fait un grand
carnage, et contraint son adver-
saire à prendre la fuite, laissant mu*
le champ de bataille la plupart de
ses généraux. Cette victoire aug-
menta les forces de Seleucus ? la
plupart des vaincus passèrent dans
ses rangs; et, a leur tête, il marcha
à de nouveaux succès. La Susiane et
la Médie furent soumises , après di-
vers combats dans l'un desquels Ni-
canor trouva la mort sous les coups
U
de la première année de la cent dix-septième ohm-
Siade , selon le témoignage irrécusable de Dîodure»
e Sicile , c'est a-dire an printemps de l'an 3n
avant J.-C. Ce n'est qu'après l'«>ccupatiosi de tonte
la Svrie, que Seleucus reçut les soldats que lu
fournit Ptolémée , pour conquérir Bab>lune. et
qu'il se dirigea vers cette ville , en lrèvcr«ant le
nord de la Mésopotamie. Cette ronSe était fort
longue et embarrassée d'nu as*«-x grand nomhi-e de
difliculté» naturelles , sans compter les obsf «clé*
que les partisans d' Antigone et de IWmétrius du-
rent apporter a la rapidité de su marebe ; ainsi
on ne peut guère croire qu'il soit arrivé e
Rabvlnne long-temps avant le coamencenoeot de
l'automne; et il estbieu plus probable que or lut
dans cet automne même. Quoi qu'il en soit . il ré-
sulte asses clairement de cet exposé, que c'est es
l'an 3i i que Babylone tut conquise, et cnesséquem
meut que* c'est eîi cette année" qu'il mut placer le
1 stdele và*ab*eaxedesSéWid«
SEL
leiislui-méme.Gedeniîers'eiBh
de faire connaître ses succès
illié Ptolémée , qui d'abord,
tro heureux que lui , éprouvait
rs revers qui pouvaient com-
tre le vainqueur de BabvJone.
ic , informe de la défaite de
et des victoires de Sélcucus ,
éuui de nouvelles forces dans
Mineure, et se lia tait de se
dans la Syrie, où il triompha
ine des généraux de Ptolémcc;
lis qu'il se dirigeait vers l'rv-
pour achever la conquête de
e, son lils Demctrius partait
lasavec vingt-deux mille honi-
pour reconquérir liahvloue.
ts était en ce moment dans la
.\sie. l'atroclcs, qu'il avait lais-
sa capitale, avait trop peu de
t pour la défendre. Aussitôt'
pprit que l'ennemi s'avançait,
-amer la ville ; et tous les ha-
ie sm virent au-delà des marais
canaux, qui s'étendent à nue
distance au midi de Rabylonc ,
•Tcnse pr<
l'abri de
rt mtuicl, Patrorlcs attendit
our> de Scleucus. II avait eu
caution de laisser de lionnes
•us dans 1rs deux citadelles,
u'cllcs tinssent en e'ehee le fils
•mie. I/un de ces châteaux
•nlôt enlevé ; l'autre résista
es les attaques. IVinrtiiiis ,
t s Y v poser plus avant sans
réduit rrtte place importante,
devant dit* l>ca:icoup de temps
notule. ]| faillit <|ii il fit enfin
.n îc: sou par le rappelait dans
Mineure; et, la saison n'étant
ivm.iλ.V pour comhattie dans
b\loiiic, il laissa Vuliclaiis
u corps de troupes qu'il crut
nt pour continuer le ^ic'^e. Les
s de Dcniétrhis s'étaient ren-
SBL
Soq
lière à offrir une de'fcnse près-*
■xpugnablc. Sous l'abri de ce
dues odieuses par leurs exactions et
leurs désordres; aussi son départ fut-
il le signal d'une insurrection géné-
rale. AreheJaus fut chassé; Seleucus
n'eut besoin que de se présenter pour
recouvrer sa 'capitale, et il resta pai-
sible souverain de son vaste empire,
taudis que les autres succès >e<u s d'A-
lexandre , A iitigoue , Démet ri us , Cas-
sa udre, Lysimaqueet l'tolemée,. con-
tinuèrent de se livrer à leurs sanglants
démêlés. II paraît que ce ne fut qu'en
l'an 307 avant Jésus-Christ, qu'il prit
hautement le titre de roi, imitant
l'exemple donne par Autigone à tous
les généraux macédoniens. Seleucus
était alors maître de tous les cantons
de. l'Asie situés entre l'Euphrate et
l'Indiis. Il avait successivement sou-
mis la Médie, l'IIyrcanie, la Bac*
tria ne , la Sogdiane , et les pays mon-
tagneux qui séparent la Perse de l'In-
de. Tous les princes et les peuples qui
s'étaient soumis autrefois à Alexan-
dre , furent obligés de le reconnaître
pour le monarque de l'Orient. Il ré-
solut alors de pénétrer dans ITudc,
et d'y porter ses amies plus loin que
le grand conquéraut dont il était
l'émule: il s'y trou\aitnn adversaire
digne de lui. I ri certain Sandrocottus,
lilsd'Alitroehèdas, d'une origine olw-
curc, avait affranchi les siens du joug
des Grecs .'u1. Tous les gouverneurs
macédoniens avaient été tués, ou chas-
ses par lui , et il n'v restait plus rien
aux successeurs d'Alexandre (3),
. Ourlons «*»:»iii« cnmtil n>i"il r«t Ir pruM*
«!►••■ I« |u« !«« |ii«!tu« /•/rt-»./ j. -[•ta.
1 Mdljr»- te inir ijtirlijut. jitt*uf« nul «lit a*
Il !••■.■- lu ...i:m- ■!•■ Sjh.I» ■• «tli.» . J | »rnl *|Hf e •
j.i.rit .• •!...! If ui-.o. I. » I •'!• • «' !■»'■!■• m ji-in»
iit<i«i< j-.ir Ir <..i«. ;*• . \* I1» :-ni-U / ..!■«■ ri
lu i.|. ..u|« il ini-f« -••...!•« i »■■••■•. «■• (■•\«n'«-
14.rnt |».i» if-- m« «hn |.*i \1« i ■»':.! ir. «»ll % Irnu-
%4it |i|.|.i«».ir. m!I«» M .ii.-ii.'.» •! «»t. l»r«I»lrrt t
■ •..mil |r«, i. :>* • n •?'•!■ iuu-.« i ■ !in»|»»i* «t P»U
|..ira. ijjii,-;^ «lir l'# inj.ir. . I Y*!.- %illr , d""t ta
I. Mitii.n • rti , |»mr !•■• ;■« ji.ij K«««l lr« 1 1 ni i»ii ••!»»,
uhfctdc bwuwup tk *«cb«rcb« * * '
5io SEL
lorsque Séleucus passa l'Indus ponr
le combattre. Dès que ce prince eut
reconnu la nature du pays qu'il se
proposait d'envahir , il s'aperçut
qu'en s'attachaut a conquérir des
régions dont la possession serait tou-
jours fort incertaine, il compromet-
tait son existence du côté de l'Occi-
dent, et s'exposait à perdre des pro-
vinces bien plus importantes. Il entra
donc en négociation avec Sandrocot-
tus; et Mégasthènes fut envoyé à
Palibotra avec Daimachus , pour trai •
ter (4). IjC résultat de cette ambas-
sade fut une alliance offensive et dé-
fensive, cimentée par le mariage
de Séleucus avec une fille de San-
drocottus, et par l'abandon des pro-
vinces limitrophes de l'Indus, possé-
dées autrefois par les Perses et con-
quises par Alexandre, qui les avait
détachées de la grande satrapie de*
l'Ariane. Le prince indien s'engagea
à lui fournir un secours de cinq
cents éléphants de guerre. De tous
qui n'ont pas encore eu de* résultat* bien satismi-
•auh, était située , selon Pline ( I. (î. , c. 17 ) , à
4*5 milles ou 3400 stades au sud dn confinent du
Gange et de la Djcmnah , et a 638 mille* on 5io4
stades des bouches du Gange. Il pourrait se faire
cependant que celte antique cite répondît a la
moderne Patnali , qui a porte' autrefois an samscrit
le nom de Patulipoutru. Cet empira est celai que
les historien* d'Alexandre ont appelé dn nom de»
GaiigHrides ou Prasiens. 11 était la plus puissant
de* royaumes indiens. Sou souTcrain entretenait
constamment une armée de six cent mille homme*
de pied , trente mille cavalier* et neuf mille élé-
phant*.
(4) Ce* deux ambassadeurs firent un asses long
séjour dan* la capitale des GangaridA; et Us y re-
cueillirent des renseignements astes nombreux
pour que , de retour auprès de leur souverain , ils
aient pu rédiger nue relation fort étendue de leur
voyage. Le récit de Mégasthènes est plus souvent
cité que relui de Daimachus. On en trouve plu-
sieur* mention* ou plutôt des fragment* étendu* ,
dans A r rien , Slrabon , Pbne et quelque* antre*
■auteurs. Ils sont de nature a faire vivement regret-
ter la perte de l'original , et fout voir que les ob-
servations de ce diplomate étaient nombreuses, va-
riées et détaillées , enfin suffisantes ponr donner
«nie idée juste des nations et de* pays qui avaient
-été visites par lui. Le* recherches modernes n'ont
pu que constater l'exactitude d'un grand nombre ,
nous garantir la justesse de* autres t et venger
■ainsi la mémoire de ce vovagenr , des critiques de
Strabxm ( J'jm». MÉGÀSTlifewB», XXVIII , lia).
SEL
les successeurs d'Alexandre, c*4m$
Séleucus oui. possédait le plus gn "
nombre de ces animaux, pi c
de là que Démétrins rappelait
plaisanterie, le suriniendmrU ëm
éléphants; ce" qui a donné lien à
quelques auteurs de croire sttM»
sement que ce' guerrier avait 41
revêtu par Alexandre d'une d*amfc
de ce genre. Inc^iendameUnt £
avantages militaires que SeVeet*
avait trouves en traitant avec Su»
drocottus, cette paix assurait as
possessions orientales, et lui douait
tes moyens de revenir vers la Syrie,
alors le théâtre des succès et de 1 am-
bition d'Antigone. Cassandre, Ly-
simaque et Ptolemee avaient tant à
redouter de ce «rince aussi nabir
que brave. Sa puissance, égal
prépondérante sur terre et sur
les menaçait d'un prochain i
Antigone ne cachait pas le
ou il était de le détrôner,' et de vén-
nir sous ses lois tout le vaste henta-
Se d'Alexandre. Quoiqu'il eût plus
e quatre-vingt-quatre ans, Tige
n'avait affaibli ni sou courage, ni son
babileté, ni son ambition. Il suppor-
tait toutes les fatigues de la guerre,
et se montrait toujours en personne
à la tête de ses troupes , dont il ne
partageait le commandement qu'avec
son fils Démétrius.Les rois ses rivaux
sentirent alors combien il était impor-
tant pour eux de s'unir pour résister
à ceterribleconqiicraDt. Séleucus n'a-
vait pas moins d'intérêt qu'eux à ren-
verser la puissance d'Antigone , qui
n'aurait pas manqué de l'attaquer ,
après la défaite des autres rois: fl
fut invité à prendre part à leur union,
et s'occupa de rassembler une armée
pour se réunir a Cassandre et Ly-
simaque , qui tenaient la campagne
dans l'Asie Mineure , mais n'osaient
rien entreprendre de considérable
SEL
t l'arrivée de Séleucus. Ce prhice
t en marche arec douze mille
iu£ , vingt mille hommes de
, quatre cent quatre-vingts cie-
ls , cent chars de guerre , et vînt
Ire ses quartiers d hiver en Cap-
ce. Au retour du printemps ae
loi avant J.-C. , Ptolémée parut
son contingent; Cassandre par-
Éphèse, et Lysimaque quitta
amp retranche' d'Hcraclce. Les
■e monarques s'ébranleront en
e temps des quatre poiuts de
ixon , pour anéantir d'un seul
la puissance d'Antigone. Ils
srent leur jonction dans les plai-
'Ipsus, en présence d'Antigone,
k son filsDémétrius. Leurs fur-
etaient guère supérieures à celles
ur adversaire. Les quatre rois
nt soixante-quatre mille conibat-
à pied; Antigone leur en on-
itsoixante-dix mille. La cavalerie
a-pcu-prrs égale; mais , pour le
ire des éléphants , l'infériorité
du coté d'Antigoue. Séleucus et
naque eurent le commandement
innée alliée. La bataille fut san-
e,et vaillamment disputée des
parts. AntiocKiis , fils de Sé-
s , qui commandait la cavalerie,
attu par Dométrius , qui , s'em-
int inconsidérément à sa pour-
f compromit le salut de sou père
i reste de l'armée. Séleucus lit
manonivrer ses éléphants, qui
Nipèrcnt la retraite ; et , quand il
it reveuirau combat, ces animaux
noèrent le passage. Séleucus mar-
â la tête de F infanterie; il en-
i les lignes d'Antigone , qui , dé-
ni par l'absence de sa cavalerie,
ris en flanc . et trouva la mort
; champ de bataille , combattant
eusement à l'âge de quatre-viugt-
jts. Déuiétrius , réduit à preu-
la fuke avec les débris de ses
SEL 5n
forces , se retira à Éphèse , abandon*
naut aux vainqueurs le corps de son
père. Les rois triomphants s'occupè-
rent aussitôt du partage des états
d'Antigone. L'Asie fut adjugée à Sé-
leucus , qui en était déjà en posses-
sion ; et Ton y joignit la Syrie récem-
ment conquise. Ce monarque, quittaut
laPhrygie , se mit en route pour aller
visiter les provinces qu'il avait acqui-
ses. Il vint camper sur les bords de
l'Orontes , non loin de l'embouchure
de ce fleuve , près de la ville d'Anti-
gonia , qui avait été bâtie , peu de
temps auparavant , par Autigone. 11
eut d'abord l'intention d'y fixer son
séjour , et d'en faire la capitale de son
vaste empire; mais il préféra en-
suite fonder une nouvelle ville de
l'autre coté de l'Oroutes, au pied de
la montague nommée Silpium , où se
trouvait un petit bourg appelé Bot~
lia y dépendant de la ville alopolis «
fondée â une époque très-reculée , par
des Argiens , et renouvelée depuis par
des Athéniens. Après y avoir observé
tous les rites prescrits , en pareil cas ,
par la religion , et avoir immolé une
vierge destinée à devenir la déesse
protectrice de la ville, il jeta les
fondements de cette nouvelle cité , le
'il du mois d'artémisius de la dou-
zième année de son règne, qui devait
répondre «;i -peu-près au 10 juin ï2Q<)
avant J.-C. , deux ans environ après
la lia taille d'Ipsus. Séleucus y fit ve-
nir cinq mille trois cents Athéniens
et Macédoniens , qui avaient été pla-
cés par Antigone dans la cité qu'if
avait fondre, et qui fut rasée. H
y joignit des c< !ons crétois et cy-
{iriens, déjà établis dans le pays, et
es Argiens d'Iopolis, qui fut minée.
Les Juifs furent aussi leçus en grand
nombre dans la nom elle rite; et il»
V obtinrent les mêmes privilèges que
les Macédoniens et Us Grecs. L'ar-
5ia
SEL
chitecte Xenxus fut charge de la cons-
truction de la ville, à laquelle Séleu-
cus donna le nom de son père Antio-
chus , ou, selon d'autres, de son fils.
Telle fut l'origine d'une ville qui ne
tarda pas à devenir la plus grande,
la plus belle et la plus peuplée de
l'Asie. Elle ne fit que s'accroître pen-
dant plusieurs siècles: et, sous la
domination romaine, elle fut la capi-
tale de leur empire en Orient Rien
n'égalait alors la multitude et la
magnificence de ses édifices,, la ri-
chesse, le luxe et la corruption de
ses habitants. 11 s'écoula trente ans,
avant qu'elle fut enceinte de^nurs.
La fondatiou d'Àntioche avait été
précédée de celle de Séîeucie, qui,
située à l'embouchure de l'Orontes,
fut destinée à être le port de la capi-
tale de la Syrie : elle devint en peu
de temps une ville florissante. Le
délicieux bois de Daphné, célèbre
par suu temple d'Apollon, et par
la licence dont il fut le théâtre , fut
an «si planté par Seleùcus. D'autres
villes furent encore élevées , par les
soins de ce monarque, dans diverses
parties de la Syrie, et décorées des
noms de Laodicée etd'Apamée, sa
mère , et fa femme. C'étaient d'an-
ciennes villes qui, avec un nou-
veau nom, recevaient de lui une nou-
velle existence. Il y plaçait des co-
lonies grecques et macédoniennes , et
les tirait ainsi de la classe des cités
barbares, pour les faire jouir d'un
gouvernement municipal tout-à-fait
grec. Il eu agit de même dans toutes
les autres parties de ses états ; et une
multitude de Séleucic, d'Antioche,
d?A pâmée, de Laodicée, et, bientôt
après, de Stratonicée , vinrent donner
un aspect tout nouveau à la géogra-
phie de son empire. Pendant (pie ce
Î)iince s'occupait de faire fleurir et
l'organiser les vastes états dont il
SEL
était redevable i soacuufigc êUsiMfc
habileté, la guerre couluiuait cpttlg
les rois successeurs d'Alexandre:! K
n'y prenait pas une part trfcs-acfht) 1^
mais enfin il s'y trouvait compresm K
La fatale bataille d'Ipsus n'avait psi *■
anéanti , comme on l'aurait en,
l'empire du fils d'Antigone iDW
tnus avait encore beaucoup de ta»
nés et de villes fortes dans f Asie-
Mineure* une nombreuse flotte, Hea
équipée , lui assurait l'empire de fc
mer ; il possédait l'île de Cyprej Tjh
Sidonet touteslescdtesdela Phemde
hri étaient soumises : il avait liai
la facilité de pouvoir inquiète, s*
tous les points , ses adversaires, s*i
la victoire avait dA»m*T I* pg.
sance de Séleucus parut bientôt aval
redoutable à Lysimaque que edb
d'Antigone. H commumqna ses craa>
tes k Ptolémée; et une alliance pas
étroite, et cimentée par undouVa
mariage, fut signée entre ces dett
Ï>rinccs contre le roi de Syrie. Se»
eucus s'unit alors k Démétrius; et,
se trouvant veuf, il hii envoya de-
mander pour épouse sa fille Strato-
nice, dont il avait entendu vanter
la beauté. Cette proposition fut ac-
cueillie avec empressement par Dé-
métrius , qui partit aussitôt d'Athè-
nes , avec toute sa flotte, se dirigeant
vers la Syrie, pour v conduire sa
fille ; et il débarqua a Rhossus , ou
les noces de Séleucus et de Stratonice
fuient célébrées avec la plus grande
pompe. Les deux rois se comblerait
de témoignages d'estime. Mais cette
bonne intelligence dura peu. Séleucus,
ayant fait offrir à Démétrius une
forte somme d'argent pour la Cilirie
que celui-ci venait ae conquérir,
éprouva de la part de son beau-père
un refus très-dur, et nui ne pouvait
manquer de l'irriter. 11 lui fit aussi-
tôt signifier qu'il eût à lui remettre
SEL
champ les villes de Tyr et de
sans quoi il lui déclarerait la
. Os menaces n'eurent aucun
me guerre de plus n'effrayait
emétrius : il approvisionna
tecs, et se prépara à résister
i ses adversaires.' Son refus
rapproche' Selcuctis de Ptolé-
t des autres rois , qui réu-
encore une fois leurs efforts
crascr un ennemi toujours si
lalgré ses revers. La résistance
oetrius fut vive, glorieuse, et
de beaucoup de surets ; maû
in ses pinces tombèrent enWÊ
ras de ses ennemis. Ptolcïnec
t toutes les villes de la Phéni-
ni se rendirent après de longs
Il conquit aussi Fîlc de Cyprc,
emme et les enfants de Démé-
dmbèrent en son pouvoir , tan-
e ce prince était occupe dans la
et dans les parages <!c la mer
où il cherchait à profiter des
es causés par la mort de Cas-
? , roi de Macédoine. Les divi-
pii armaient les uns contre les
les iils de ce roi , présentaient
ireonstanecs favorables pour
trins , et lui faisaient négliger
jssessions lointaines. Séteucus
dit alors maître de la Ciiiric,
lit si importante pour couvrir
pitale. Démétrius n'ahandon-
rj>endant pas tout à-fiit l'espoir
tablir sa domination dans 10
H lit alors une expédition dans
rie ; prit Samaric. et ravagea
)iiion de la Célésyrie : mais des
plus essentiels le rapn«lèrent
k dans rOceident , où la mort
lie de tous les fils de Cassaudrc
ra le royaume de Macédoine ,
il fut maître pendant six ans.
>at tant ensuite tour-à-tour Ly-
im\ Pyrrhus, les (irecs révol-
rt les barbares qui environ-
xi.r.
SEL
5i3
naient la Macédoine , il fut , maigre
lui . obligé de laisser Seleucus tran-
quille. Ce prince , de même que
Ptolémée 7 continuait assez molle-
ment la guerre contre son beau-père,
qui ne lui était plus redoutable ,
et il s'occupait tout entier du soin de
faire fleurir ses états. C'est alors qu'il
jeta les fondements de la grande Se-
leucie du Tigre. Celte ville , qui de-
vint bientôt la rivale de Babylone ,
dont elle causa par la suite la ruine,
fut placée sur la rive droite du Tigre,
dans un lieu appelé antérieurement
Zochasès « QRpres d'une ville assez
considérable , nommée Coche , oui
fut aussi englobée dans la vole
macédonienne. Au delà du Tigre se
trouvait Ctésiphon, qui devint par la
suite capitale de l'empire des Par*
thés. Ceux - ci y furent remplacés par
les rois de Perse de la dynastie des
Sassanides. Sous leur domination, die
porta le nom de Madaïn , qui en
arabe signifie les deux villes. On
voulait exprimer par la l'union de
Sélcucie et de Ctésiphon. La popula-
tion de Séleucic s'éleva rapidement
jusqu'à si\ cent mille habitants. Au-
cune ville de l'Orient ne pouvait lui
être comparée, par sa grandeur et
sa maguiticence. Seleucus y faisait
sa résidence quand il séjournait dans
la haute Asie. La plupart des villes
importantes de cette contrée reçurent
alors des dénominations macédonien-
nes. Dans le même temps, à l'exemple
de Ptolémée, Seleucus, voulant, par
tous les moyens, agrandir le com-
merce de ses sujets, s'eflbrra de ren-
dre son royaume l'intermédiaire de
l'Inde avec l'Knropc. Depuis long-
temps les productions de l'extrême
Asie étaient Ira usportées vers les ports
de la mer Noire, dans les colonies
milcsieuiies , à travers les déserts de
la Srvlliie, parla voie des fleuves
33
5i{ . SEL
qui se dirigent vers la mer Caspienne.
Jl conçut le dessein d'employer cette
mer elle-même à l'exécution de ses
projets , et d'ouvrir au commerce une
route plus courte en remontant le
fi cuve Cm us, pour aller gagner les
bords du Pli a se et les ports de la Col-
chide. Son amiral Patroclèsfut chargé
d'explorer ton les les côtes de la mer
Caspienne , tandis que De'modaraas ,
un de ses géufiaux, allait visiter la
Sogdianc et tout le cours du {avaries.
11 est Lieu à regretter que les écrivains
anciens ne nous aientjas donné de
plus grands détails suriAentreprises
aussi intéressantes. Nous ignorons en-
tièrement quel fut- le résultat des gran-
des vues de Séieucus , qui ; dans
ses opérations montra partout cette
profondeur et cette perspicacité qui
distinguent Alexandre et ses pre-
miers successeurs entre tous les rois
de l'antiquité. L'intérieur de la cour
de Séieucus était également digne
a attention. Stratonice lui avait déjà
donne plusieurs enfants, et conti-
nuait de l'aimer teudrement. Elle n'a-
vait rien perdu de l'éclat de sa beau-
té; et le iils de Séieucus n'y était
pas reste insensible. La reine l'igno-
rait. Épris d'un amour d'autant plus
cruel qu'il en cachait la violence
dans le fond de son cœur, Autioclius
paraissait près de succomber victime
d'un mal dont on ignorait la cause.
Sou père, qui l'avait toujours aimé
tendrement, était au désespoir; tous
les sacrifices lui auraient été faciles
pour sauver l'héritier du trône :
on sait comment le médecin Érasis-
trate parvint à counaitre le secret
d'Antiochus ( Jroy. Ékasistrate ).
Ce qui partout ailleurs aurait causé
la plus violente haine et les plus
sanglantes catastrophes ne servit
dans cette heureuse famille qu'a
faire éclater la générosité de Sé-
SEL
+ -*
leucus et son attachement pour m
iils. Stratonice devint l'épouse d'Aa-
tiochus, à qui son pire céda en at>
me temps la souveraineté de bftatti
Asie. Rien, depuis loug-temp^n'avait
-troublé la profonde paix dm* joius-
saient les états de Séieucus f quadile
bruit des pr^rati&fornùdaDlèsqK
faisait Démétrius vint réveiller toa-
• tes les craintes que ce prince aa»
bitieux avait causées eux autres sao-
cesseurs d'Alexandre. Le fik d'Àa-
tigone , malgré ses revers* n'avait
<pft perdu l'espérance de réunir sou
ses lois tout l'héritage du conquérant
macédonien. Tranquille possesseur
delà Macédoine , il seprépan9enfsa
290, à passer en Asie avec cent da
mille combattants et une flotte de ca-
quante voiles. Lysimaque. Ptolenè*
et Séieucus conclurent iinewgue ,ab-
quellç accéda Pyrrhus , roi d'aire.
Les desastres les pins promptSTenver-
sèrent les 'superbes espérances de Dé-
métrius; et Séieucus n'eut pas besoii
de prendre une part bien active aux
hostilités. La (lotte de Ptolémée vint
attaquer la Grèce, tandis qu'une dou-
ble invasion livrait la Macédoine alix
troupes de Lysimaqueet de Pyrrhus.
Démétrius n'eut bientôt plus m armée,
ni empire. Ses états furent envahis, et
ses soldats l'abandonnèrent. Caché
sous un obscur déguisement , il s'en-
fuit dans Cassandrée , ou sa ienune
Phila venait de se donner la mort
impfable courage
Démétrius. Il reparut bientôt dans
la Grèce, ceint du bandeau des rois;
mais il ne put s'y maintenir. Contraint
encore une fois de confier à la mer ks
débris de sa fortune > il passe en Asie,
avec orise mille combattants , et
tente d'enlever à (jvsiitiaque la Ly-
die et la Carie. La prudence d'Agi-
>EL
s, (ils (lu roi de Ti.r.cc, vint
tscs projets: en évitant une
e et le fatiguant daus une inul-
de petits combats, il anéantit
•ces de Df'iui:trius. Celui-ci cl
alors défaire bii retraite à tra-
» défiles dii mont l'auras. Son
1 étaitiiep:ts>cr eu Ai ineirc, et
lans la haute-Asie; i'l;i\cr le
i^uii de se diriger vers Ta: se,
c la Ciiicic, qui appartenait an
Syrie, 11 y arriva daus le p!:s
deuunient,etsVii'p:e>si a :s*i-
ferire à Séieucus , pour lui faire
lire sa triste position. Ce dernier,
rs généreux, oublie ses resscuti-
, et donne ordre à son lieulc-
& fournir à Déniétrius ce qu'il
ra. Cette couduitc fut vive-
dimée par Patroclès , principal
rede Séieucus , qui parvint eu-
lirc sentir à son souverain ce
risquerait à ne pas accabler
oemi aussi redoutable. Knl;n
w prévalurent , et le roi de
entra dans la Cilieie , à la
i;ne armée , pour chasser son
Ou était alors au milieu d'un
très-rigoureux. Séieucus cou-
à laister quelque nïpos à De'-
is. Celui-ci en prolitc; et au
des hostilités, il attaque les
qui défendaient les passages
Syrie, l<s met en déroute, et
e daas ce pays , où ses trou-
grossLsscnt , et où il est bientôt
t de tenir la cainiugue. La ra-
de ses marches, l'audace de
[reprises, rendaient tout-à-fait
1e la position de Sclcilcus , me-
l'être détrône par un fugitif.
cts conjonctures, L>simaquc
Vit des secours , qu'il refusa ,
•niant triompher qu'avec ses
forces. Surpris daus une ecca-
il fut sur le |*>int de tomber en*
i mains de sou ennemi; mais
SF*L 5\î>
il re'j .ira bientôt cet échec t et le con-
trai;;- it enfin de combattre dans une
p- sit u\i dèsavaiittgeii^e , où, trahi
par ï ::e partie d»- .s: s soldats, le fils
d'Antigune fut «-Lîi^e de se rendre
apic- des prodiges de \ a leur. Ce der-
nier revers n'abattit paslecouiagede
1 :>..i>'!rius : il supporta digucmcuts::ii
1:7 ;!l.o;ir pendant tout le temps que
di-.asa «.aptivité. Séieucus repoussa
avec indignation la lâche proposition
d.» L\»imaqi:c, qui ollrait de grandes
sommes pour obtenir la mort du roi
prisonnier. Ce prince infortune éprou-
va an contraire tous les égards que
réclamaient son rang , et les liens de
pan*i ité qui l'unissaient à Séieucus ;
îl est in;' nie probable que , sat's les
instances de ses ministres , le roi de
Syrie aurait consenti à lui laisser la
Ubcrlé. 11 était détenu daus la ville de
CLer>ouèse, en Syrie , où il fut traité
eu roi jusqu'à sa mort, qui arriva eu
Tau u84 avant J.-C. 11 avait alors
cinquante-quatre ans. Ce prince, ac-
coutumé à une \ic si active et siaven-
tuntitC, ne put résister à une aussi
lo::^ue oisiveté : il péril d'un excès
d'embonpoint. Ses cendres furent
renvoyées avec honneur à son fils An-
tigonc , qui avait continué de régner
dans la Grèce , où il avait recueilli
les rentes de son parti. La défaite de
Déniétrius avait rendu la paix à Sé-
ieucus. Sans inquiétude désormais,
il se trouvait, après quarante ans de
comhab, paisible possesseur de la plus
grande partie de l'empire d'Alexan-
dre. Ptulémée , iils de Lagus , qui,
q-ielqt:c temps auparavant «avait cédé,
sa couronne à Miilade'phe sou fils,
venait de mourir; et de tous les
capitaines d'Alcxandic , il ne res-
tait plus que Séieucus et Lysi-
maque , que tout devait porter à
rester amis; main if.iuihi:i( u \irit e»»
corc les armer. LyMiuaque i > ait
■» »
5.6 SEL
épousé Àrsinoé , fille de Ptolemëe
doter , et le fils de Lysimaque , mpi
s'appelait Agathocle, s'était marie à
Lysandra, aussi iille du roi d'Egypte.
Les deux priucesses se détestaient , et •
leurs démêlés remplissaient de trou-
bles la cour du roi de Thrace. Vers
le même temps , Ptolemëe Geraunus,
fils aîné de Soter , irrité de ce que
.«ou père lui avait préféré son jeune
frère Philadelphe, avait abandonné
l'Egypte , et s était retiré chez Ly-
simaque , respù-ant la vengeance. Il
communiqua son ressentiment à sa
sœur Lysandra. Àrsinoé en fut alar-
mée; elle craignit de partager la haine
qu'ils avaieut contre Philadelphe.
Pour les prévenir , die accusa Aga-
thocle , tifs de Lysimaque, d'avoir
voulu atteuter aux jours de sou père.
I ,y simaque, a j outaut foià cette accusa-
tion mensongère , fit périr son fils in-
nocent. Après un tel crime, Lysandra,
voyant qu'elle avait tout a craindre
du ressentimeut d'Arsinoc* , quitta la
Thrace avec ses enfants et ses frères ,
et se réfugia à la cour de Séleucus ,
ainsi que la plupart des olliciers de
Lysimaque, indignés du meurtre d'À-
gathocle. Tous ces fugitifs ne cessèrent
de presser Séleucus de déclarer la guer-
re au roi de Thrace. Le bouillant Ptc-
lémce-Gérauuus , frère de Lysandra ,
voulait qu'il attaquât à-la-fois Lysi-
maque et Ptoléméc-Philadclphe , qui
lui avait ravi i« trône de l'Egypte; et
la guerre tardait trop a son gré. Les
deux, princes menacés resserrèrent
l'alliance qui les unissait : Lysima-
que donna sa fille Arsinoé pour
épouse à Philadelphe , qui était déjà
son beau-frèic , et celui-ci arma pour
repousser les tentatives de Geraunus
et de ses alliés. Séleucus , trouvant
plus d'avantage , ou peut-être plus de
facilité, à triompher de Lysimaque,
se décida à marcher contre ce prince,
SEL
promettant à Geraunus de le rétablir
eu Écrple après cette expédition.
Outre la Thrace , Lysimamie possé-
dait use grande partie de r Asie-
Mineure ; la Phrygie t la Mysie , h
Lydie lui appartenaient» Les rois de
Bithynie , de Paphlagonie, et tons
les dynastes, ainsi ope toutes la
républiques grecques- dispersées dam
ces régions, lui obéissaient; enfin
il était, depuis cinq années» ni de
la Macédoine , qu'il avait enlevées
Pyrrhus. Lorsmril fut informé dei
préparatifs de Séleucus , il commença
Iuf-méme les hostilités en Tarn a8i.
Séleucus fut bientôt en mesure de U
résister. Il avait alors soizaate-trtne
ans : près d'entreprendre, dans m
âge aussi avancé, une aussi grande
expédition , dont le succès pouvait
le conduire si loin de ses mis, il
prit toutes les précautions ponr as-
surer leur tranquillité; déclara ni
son fils Antiochus , en présence <fc
toutes ses troupes, et remit le «•-
vernement entre ses mains, non
d'inquiétude, il se mit à la tête de
son armée; et, suivi de la famille
de Lysimaque et de Ptolemëe Géraa-
nus , il sftvança vers l'Asie- Mi-
neure, où il obtint de faciles succès.
La Phrygie fut aussitôt envahie qu'at-
taquée ; la citadelle de Sardes . où
étaient déposés les trésors de Lysuna-
que,lui tut livrée; les Hexmdeotes,
opprimés depuis Ioug-temps par le
rot de Thrace , chassèrent sa £anû-
son , et appelèrent les troupes de Sé-
leucus. lous les gouverneurs de Ly-
simaque, indignés de sa tyrannie,
s'empressaient de passer dit côté du
roi de Syrie. Phi Ictère, qui comman-
dait à Pcrgame, lui livra la place
et le pays qu'il gouvernait (5). Aii*i
(5) Ot ii<hcirr a\«ît «té un «jfo phta alfêctî
A la î-«u«e d'AgalbuvI* «. Avril la ntuvt aVSr
il »e rcutlit iiuli'pciidaut a "*"
in
SEL
laque ne possédait presque plus
n Asie, quand il passa la nier
une armée pour arrêter Sélcu-
<«es deux capitaines se reneou-
t dans les plaines de Couro-
ii eu Pbrygic. Parvenus tous
à un âge très-avancé , ils corn-
ent comme des jeunes gens.
ent les seuls des oliicicrs d'A-
ire qui vécussent encore. Le
at fut des plus sanglants , et la
rc long-temps incertaine. Tous
Is de Lysimaque furent tués;
lui-même v blessé d'un coup de
, resta sur le champ de ba-
; et Seleucus fut salue du nom
ùnqueur des Vainqueurs. Celte
ée décisive livrait au roi de
tous les états de Lysimaque
Macédoine , dont la posscs-
était si précieuse pour tous les
iseurs a Alexandre. Il résolut
asser l'hiver en Asie, et au
r du printemps, de traverser
espont pour aller prendre, en
une, possession de ses nouvel -
onquétes, et revoir sa patrie.
\ Ptolémee - Ceraunus réclama
rution de ses promesses; mais
eus , qui avait appris à con-
? le caractère bouillant et per-
lu prince lagide , éloigna ses sol-
dons par des réponses évasives,
jant que lui et Ptohmce Soter,
de Philadelnhe , s'étaient pro-
de ne jamais faire la guerre à
enfants, et de garantir j'exéru-
de leurs dernières dispositions,
mus dissimula son ressentiment,
ntinua à rester auprès de Sélcu-
attendant l'occasion de se veu-
[]c monarque, au retour du priu-
s de l'an 'i~tj avant J.-C. . partit
SEL
5.7
pr»»«|u» ton'r* \r\ nrm inr»*» I-* |"\» * <|ui
, rli p>«u«r|ir« |< tr I t «■iti-*ii"«>. rt d> mu
*r * U d«iM*(n-ili» VlU.f.i » , *\m âmrm plu*
1>CJMMU
pour la Macédoine : et dès mi'il fut
débarqué à LyMinaehia dans la Cher-
sonèse de Thrace, il fit un pompeux
sacrifice pour remercier les dieux de
son retour. Il avait peu de troupes
avec lui, et se trouvait au milieu des
soldats de Lysimaque, qui venaient
de lui jurer fidélité. Le perfide Pto-
lémee profita de ces circonstances
pour l'assassiner; et après l'avoir im-
molé lui - même au milieu du sacri-
fice, il monte à cheval, s'empare de
Lysimachia , et se fait déclarer roi ,
par l'armée de Thrace. Ainsi périt
Sdeucus en l'an 379 , la trente-
deuxième année de son règne. Il
avait porté , pendant sept mois , le
titre de roi de Macédoine. Sou corps
fut racheté à grand prix par Philé-
lère, prince de Pergame, qui fit celé
brer en son honneur de magnifiques
funérailles. Ses cendres furent ensuite
envoyées à son fils Antiochus, qui les
fit déposer a Sélencie sur l'Orontes ,
dans un édifice qui reçut le nom de
Nicatorium. Ce prince fut sans aucun
doute un des plus grands et des meil-
leurs rois qui aient gouverné l'Asie.
D'un caractère généreux et quelque»
fois bon jusqu'à la faiblesse , il ne fut
conquérant que pour faire du bien; et
il acquit des sujets pour en être le
père et le bienfaiteur. Aimant les
sciences et les arts, il fonda un grand
nombre d'établissements utiles. Ce
fut lui qui renvova aux Grecs les mo-
numents que Xerxès leur avait enle-
vés, entre autres les statues d'Harmo-
dius et d'Aristogitmi. Par reconnais-
sance , les Athéniens pla? èrent sa
statue à l'entrée du portique de l'Aca-
démie. Séleuros avait eu de sa pre-
mière femme A pâmée, son succes-
seur Antiochus, et dm\ lilles; de
Stratonicc il eut un fils mort jeune,
et Phila, qiu épousa dans la s ûte An-
tigone-Gonata». S. M — w*
5iS SEL
SÉLEUCUS H , surnommé Cal-
linicus on le Victorieux , quatrième
roi île la dynastie (iesSéleucides, était
fils d'Antiochus II , surnommé le
Vieil , et de Laodice. Otte princesse
que tous les auteurs modernes disent
avoir été la sœur en même temps
que la femme d'Antiochus II , était
réellement li! le d'un certain Achcus,
grand-père d'un autre Acbants , qui
S rit le titre de roi, sous le règne
'Antiochus-le-Grand , fib de Séleu-
cus Callinicus, Elle appartenait a
une famille puissante, qui tenait de
très-près à la race royale. C'est a .ta
version arménienne de là Chronique
d'Eusébc que nous devons la connais-
sance de ce fait, ainsi que de pin*
sieurs autres relatifs également à
l'histoire dés rois de Syrie, Séleucus
devint roi en l'an ifà avant J. - C.
Pendant son règne , qui fat de vingt
ans, la Syrie ne cessa d'être agitée
par des guerres intestines et étrangè-
res , qm lui causèrent de grands
maux , el faillirent en amener la per-
te. Les dimensions delà famille roya-
le en avaient été la première cause.
Quelques années avant la mort d'An-
tiochus le Dieu , la fuite de sa soeur
Apnmce , veuve de Magas, roi de
Cyrène , avait amené entre lui et
Ptoléméc Philadelphe, roi d'Egypte ,
une guerre longue et sanglante. Elle
s'était terminée par le mariage d'An-
tiochus avec Bérénice, fille de Phi-
ladelphe; et l'on avait stipulé que la
couronne de Syrie reviendrait aux
eufants issus de ce mariage , au pré-
judice de ceux, qui étaient nés de
Laodice , encore vivante. Une telle
condition semble indiquer que l'avan-
tage était resté au roi d'Egypte. On
conçoit sans peine toutes les discus-
sions qu'elle dut faire éclater à la
cour d Antiochus. A la mort de Plii-
lade'pfac, qui arriva enl'an 147 avant
SET.
J.-C-, AntÙTchu* reprit sa nrHlirW
femme, et répudia Bérénice, dont i
avait un fils; mais bientôt il Muant
de maladie, à Épbbe. C'est, du nui»,
ce que nous apprend la tredriction ar-
ménienne de la chronique d'Eesebe,
Selon d'antres i^V; Asmocm» II ,
tom.H,pag.a54), ilfntempniina— '
Kr Laodice, qui appréhendait encart
constance d'Anûochns. Des uni
fhtmort, eHentplacerdanssonhJaa
certain Artémon, qui ressemblait ta
roi; et, en présence des grands, est
homme déchira Séleucus CaDif
son successeur, en leur MM m mandant
ce prince et la reine. Cet événement
laissa Bérénice e% prisée isH ètbBM
à la vengeance de Laudicc et de son
fils. Elle se réfugia dans le temple de
Daphué , tandis que phjaiaaâ viltr*
se soulevaient eu sa saveur, et que
son frère Plolemée F vergetés *e prr-
Earail à entrer eu Syrie pour la &
vrcr. SéTew'us, quf était venu a*-
stéger Bérénice, l'abusa par de Mu-
tes propositions de pais., qui livrè-
rent celte malheureuse princesse ju
pouvoir de Laodice. Celle-ci la fit
assassiner ainsi que son lils; et Sé-
leucus Tut délivré d'un Compél toar.
Cependant les femmes de 0 1 '"
qui étaienj restée* diui le patim,
feiguirent que la n itir n\i> ;nt été . 1 1 1 ■
blessée, tandis qu'une d'elles jouait
le personnage de ente priucrtse.
Elles atiiiucrenl le peuple m leur fa-
veur, soutinrent un SÏégf
rent au roi d'Egypte pour
Sci-nurs. Ce fui ! - C MU ■ I
d'une guerre (qiiuUtrtr , qu i'*r*
pH'M|ue ions Ici r;t;ils de
l'tolrmee iWi-ètev . d I
s'avança fort ai
(f-nyez Pro-
gètes, XXM
employées da.'
t.iient pas
SEL SEL 5i9
mr rwi'îl paisible pos=wwur dre, frère de sa nicrr Laodnc, qui
■iviiiri's conquises. Les tenta- etjiiimami.ii; daiula ville do Saules ,
ri partis>iis de Srleurus, les lui fournil dis m-iv::i-s. Les Gaulois
ises particulières d'une foule riul.r.is'èn'fil un ji-ir-i; cl il vain-
Iles, qui s'c'î'oreaient de s'.if- (|nit son frère .*. .'::cns. (l'est alors
ir ili- tonte dépendance , ren- «|;:c rclii-ei :■• -:i: Inniia l'Asie Miiii-u-
Wsicletliéairr dorovoliitiuiis rc, pu» vol r;î. n> î'Pririil nn-i'-hv
«se renaissantes , .111 milieu 1rs propre* (1rs l'art ta.*, l.i fortune
lo+ l'histoire HT fournil aucune lui fut enrure contraire.' Tiriil.itc
■, Ion* le* ouvrage* qui au- remporta >ur l'ii ivie ucloirc si cela-
m m offrir étant |i<iiii>. l'nlin, tante, <pe lis l'arllics en consarrè-
svoir dévasté tout l*i inpirc île rrnt 11" M-iivei-ir par mie IVle rnlen-
is, M lui avoir «rcordé. une Ii.llc, et qu'il* «".'ardèrent rc jour
le diï nus. IHolrinc'e rt'.iut rummr la vériîaMr époque île leur
111 ruvaume. Pointant nite le i:. loper.dan.e. Si'ltnci.s 1.1 une telle
ivrie s'était ell'orccdc ré «lira périr, qu'il ne l'i.l pins en étal de rr-
ulal)iradvcrs,<irc,le>l'artuc4, lioiivilcr .-.es courts rentre eux, et
.lient ilcjà «Voile* contre son (jn'i! lais-a lis l\irt!u -s lil.rcs de rous-
uns qui avainitcai obligés de tiliier leur uiunareliîe. Les surecs
dans le devoir , se soulevèrent de l'toléméc.qui avait rompu la trêve,
rau.Tiridale.fièred'Arsace, et surtout .cu\ d'Antioelius, leramc-
■urde la dynastie des Arsaci- lièrent dans l'Occident . où ee jeune
itt revcitudu pays des Sryl lie», guerrier venai: de Iriomjdier de .MU
.ait été contraint de chercher thridale, roi de l'ont, partisan de
•; et il était entre dSVs la Par- Scleiicus et beau-frère îles deux prin-
. a vee nne nombreuse armée ces. Selriinis fut orrnpr , pendant
iz-Harnicns. Il attaqua An- presque toute la durée de son règne,
», gouverneur de cette pro- à comliattre ce terril. le couipétiicur
qui fut vaincu et tue'; et la ou à repousser 'es rliif» que l'tolé-
iiie, avec les cantons liini- niée envoyait dans la Syrie, au
t, resta au pouvoir de Tiri- mépris de U pais conclue , et qui
gui y prit le litre de roi. Des n'avait pas été de longue durer.
. civiles se joignirent à tut de II remporta un ai grand nombre de
es et d'emliarra*. Srlruciu iîii>iîir* dans I
rupé.i combattre, dans l'Asie qu'il y a ,
e, le» Gaulois, qui étaient nu ou d* J
» 1rs auxiliaires de sou frère A*W wm di
bits, surnomme fluTiiT, r'eit- avoir di
Vfpetvicr. (> dernier dut et «lar
la rapidité et à la témérité de l'E
rpritea. I.'aml itiun, cbceIih ,
pas attendu le n
ir M-deWoppcr.i
»iO
SEL
SEL
trc mille Macédoniens , soutenu de
huit mQh? juifs de Babylone. An-
dromaque et son fils Acharna, pa-
rent de Seleucus, loi rendirent de
grands services dans cette occasion.
La guerre continua entre les deux
frères , mais avec des chances diver-
ses. On dit que Seleucus entreprit une
nouvelle expédition contre les Par-
tîtes , et qu'il fut fait prisonnier ,
après avoir été vaincu par eux* Ce
fait, admis par quelques savants ,
n'est pas sulhsamment appuyé pour
être regardé comme constant. Il
pourrait se faire que, dans cette
occasion, on l'eût confondu avec
Démétrius II; surnommé Nicatbr.
Cependant Antiochus Hiérax conti-
nuait de fatiguer l'Asie Mineure de
x son inquiète ambition. Après que
x son caractère aventureux l'eut porté
dans la Cappadoce et en Egypte, il
fut défait , dans la Carie , par At-
tale, roi de Pergame, et contraint
de se retirer dans la Thrace, où
il périt assassiné. Il s'était marié
avec une fille de Ziélas, roi de Bi-
thynie : il en eut une fille appelée
Laodice. Cette princesse fut confiée
à un certain Logbasis, de Selça
dans la Pamphylie, qui en prit soin
comme de sa propre iule. Elle épousa
ensuite le rebelle Achxus. Seleucus
mourut l'année suivante , 2?5 avant
J.-C. , dans la vingt-unième année de
son règne. De sa femme Laodice, fille
d'Andromaque, il eut nue fille et deux
fils , Seleucus III , son successeur ,
et Antiochus-le-Grand , qui monta
sur le trône après son frère. Sa fille ,
nommée Anliochis, épousa Xcrxès ,
roi d'Arsanosate en Arménie. Outre
le surnom de Callinicus , on donnait
encore à Seleucus 11 celui de Pogon,
c'est-à-dire, le Barbu; il est eîlccti-
vcinent représenté ainsi sur plusieurs
médailles. Ou voit, dans U musée
d'Oxford , une curieuse, et
inscription, ifisaiit partie des
bres rassembles par le comte d'A-
.randel, qui contient l'original tm
trahéd'afliancecoïK^enirelesSmjr-
nieni e| les Magnètes , pour défendre
Seleucus contre tons ses adversaires.
Ce traité renfermeune fookcjedétsttf
fort curieux. On le trouve dans ks
et dans plusieurs autres recueils. *
SELEUCUS III, fils "du précé-
dent, ne fit presque que passer sur
le trône de Syrie* II était d'an tem-
pérament fainle et maladif , et bien
Cime encore quand son père hâ
issa la couronne* Son courage et la
promptitude de son caractère loi fi-
rent cependant donner le nom de Ce-
raunus , c'est-à-dire, le Foudre. A
peine eut-il pris les rênes du gouver-
nement , qu il s'occupa de rétablir
son autoaité dans l'Asie Mineure, qui
avait été presque toute envahie par
Attale , roi de Pergame. U confia le
soin des provinces orientales à sco
jeune frère Antiochus, qui n'avait
alors que quatorze ans. L'adminis-
tration générale du royaume fut re-
mise au carienHermias; et lui-même
il se mit eu route avec une puissante
armée , pour franchir le mont Tau-
rus , accompagné de sou cousin
Achxus , qui était un habile géné-
ral. Le manque d'argent désorganisa
son armée. Une conspiration s'y
forma ; et Seleucus périt empoisoi.né
par deux de ses généraux gaulois,
Apaturius et Nicanor. Acliarus ven-
gea la mortde son souverain, en fai-
^ sant périr par le dernier suppliit
ces deux traîtres et tous ceux q;.i
avaient pris part à leur crime. H par-
vint ensuite à retenir les soldats dans
le devoir çt à empêcher les entrepri-
ses d'Attalc , qui ne put profiter dW
SEL
>phe dont le résultat semblait
rtrcla ruine totale du royaume
im L'armée ollrit alors fa cou-
i ce général , que plusieurs
es pressaient aussi de muti-
le trône. Il s'y refusa gêne-
nt. Ijc besoin de sa couscr-
le rendit moins désintéresse'
suite; mais, dans cette occa-
montra la plus éclatante fi-
Tandis qu'il restait dans l'A-
pure , pour la conserver à sou
tu légitime, Antiochus 111,
• Séleiictts , il envoyait à Ba-
ie meilleur de srs généraux ,
Epigcue , pour aller an-
à ce prince la mort de
re, et le (aire déclarer roi.
s 111 fut empoisonne en
a Avant J.-C., dans la troi-
nnée de son règne. Il laissa
en bas âge, nomme Auti-
qui .*c distingua par la suite
guerres que sou oncle An! io-
e-Gr.;nd soutint contre les
is. S. M — !t.
Kl" CUS IV, surnommé Phi-
•, devint roi de Syrie, en Tan
ant J.-C. , après la mort de
re Aiitioclins - le - Crand. Il
deuxième fils de re prince,
ait fait déclarer roi, lieu de
ivant son trépas, hon Ils a nié
nis était mortqiic!<p:< s .un ht s
tant, durant la guerre qu'il
it rotitic les Romains. Otte
avait considéra bleficnt a liai -
ivautue de Svrie, et les som-
unies que Séleucus fut obligé
n;ir «:n Romaius , le con-
çut a une politique timide,
attira le mépris des autres
e l'Orient. L'histoire imus
!T\é bien peu de rcn«eigiir-
sur Stleums ]\ : qurlques
ns ruiitrc l<s Juif>, et une
euUlive, faite au- delà du
SEL
S-ii
mont Tattrus , pour défendre le roi
de Pont , Phaniace , contre Eumènes ,
roi de Pergame. Un mot des Ro-
mains suilit pour arrêter les armées
de Séleucus : alors celui-ci négocia le
retour de sou frère Antiochus, re-
tenu à Rome, oit son père l'avait
envoyé comme otage de la paix,
qu'il avait jurée avec la république,
après sa défaite à Magnésie. Sou fils
Démétrius, age alors de dix ans,
remplaça Aiilioclius , déjà arrivé
à Athènes , lorsqu'il apprit la mort
de sou frère. Ce prime périt em-
poisonne par son ministre Ilélio-
dorc , le persécuteur des Juifs , qui
essaya de se faire déclarer roi. La
mort de Séleucus arriva en l'an 174
avant J.-C. , dans la douzième an-
née de son règne. Il avait eu de sa
soeur Laodifc, veuve de son frère
Antiochus, un fils, nommé Démé-
trius-, dont nous avons déjà parlé,
et qui devint roi , en l'an 1O1, et
une fille, appelée Laodice, femme
de Persée , dernier roi de Macédoine.
On connaît des médaii'c> de ce prin-
ce, datées des années 1 W et 13*; de
l'ère des Séleucides ( 17^ et \-\ de
J.-C. ) ; d'où l'on pourrait croire
qu'il ne mourut qu'à la fin de celle
dernière année. S. M — w.
SÉLEUCUS V, prince, qui t.ci'.t
que paraître sur le troue de Syrie,
était le fils aîné de DémétrùrS II,
surnomme Nicator. Il se lit dé. larcr
roi , aussitôt après la mort de sou
père, que sa femme Cleo pâtre avait
fait assassiner à Tyr, en l'an vx\
avant J.-C. Otte femme, depuis
loiiiMcmps jalouse du pouvoir nu eiîc *
disputait a son mari, lut iiHiii'nce de
la conduite hardie de sou fils, hlieuc
tarda pas à le faire périr, et à Piirc
déclarer roi son aiit:e i'.U Antiochus
VIII, qui fut siiruotumé Gnjus.
Gc'ipàtrc et SéK 111-11* i.e postulaient
Saa SEL * SEL
qu'ot* partie de U Syrie; il* avaient SÉLEUCUS, surnomme Cjbia-
pour compétiteur Alexandre, mit- tartes, prince Sdeucide, régna peu-
nomine Zcbina, qui ae donnait pour dant quelques mois eu Egypte, en
on fil» d'Antiqchu» .VII Évera-etea. l'an 56 avant J.-C, à rëpoqt»
Séleucus V n'avait pu régné un an. ou Ptolemée Aulétès fut chassé par
On ne connaît aucune médaille de ses sujets et contraint de se réfu-
lui. , S. M — s. gier à Rome. Il était (ils d'Anlio-
SELEUCUS VI , aurnonuné JKnt- • chus X, surnommé Eusèbes, roi de
phanes, fils aîné d'Antiochus Grr- Syrie, et de Cléupàtrc-Sclcué, sceur
pus et de Tryphene , fille de Ploie- de Ptoléméc Sotcr II. Déjà , en l'an
méeSoter II , roi d'Egypte, devint, 74, il avait été envoyé à Rome, par
en l'an 96 avant J.-C. , roi delà por- sa mère, avec son frère Auliocbm,
tion de la Syrie que ion père dis- pour y frire valoir les droits qu'ils
putait k Autiochusle Cy&cenien, qui tenaient d'elle sur le royaume d'E-
était en même temps son frère ot son cvpte, dout ils étaient tes uniques '
cousin. Un usurpateur, nummé Héra- héritiers par le défaut de descen-
«léon, était alors maître de la. m- dance légitime; Ptolemée Auléti
pitale: Il fallut L'en cfauser , penr te qiù y régnait alors, n'étant qu'un
faire reconnaître mi. Seleuens ne fils naturel de Ptolemée Soter II.
fut pas plutôt maître d'Antioche, Cette démarche fut infructueuse', te*
4]u'Antiochus le Cyneenien vint lui deux princes revinrent en Syrie, ea
eudisputrrla possession, etsWern- l'an 71 avant J.-C. , après avoir iti
para. Séleucus repamt bientôt avec rançonnés par le préteur Terril 4
de nouvelles forces 1 ko» troupes leur passage par la Sicile Lear 1 '
étaient en présence, prêtes a livrer ayaut ensuite été dépouillée de
bataille, quand Antiochus, emporté dernières possessions, et miseàmrrt
Îar un cheval fougueux au milieu parTtgrane, roi d'Arménie , qui était
e l'armée ennemie, préféra se don- devenu souverain de la Syne, An*
nerla mort plutôt que de se rendre, tiochus et Séleucus
Séleucus, victorieux saju combattre, pies particuliers. Lorsqu'on l'an 5rj
reprit Antioche; mais il eut bientôt avant J. C les Alexandrins expul-
pour compétiteur, Antiochus Eusèbe, aèrent de l'Egypte Ptoléméc A ulétès,
tils du Cyzicénien. Celui-ci ne tarda pour donner la couronne à ses filles
pas d'obtenir l'avantage: il fut obligé Ciéopatre Tryphene et Bérénice,
de se retirer dans la Ciucie, et il pertt une ambassade fut envoyée en Sy-
à Mopsueste , où les habitants s'in- rie, pour engager Antiochus à venir
surgèrent contre lui et mirent le feu régner acec elles. Une mort subik
à ses cantonnements , en l'an ç>5 av. empêcha Antiochus de profiler de
J.-C. II était alors dans la seconde leur offre. Son cousin , Philippe,
année de son règne. Ses frères, Piti- qui devait le remplacer, périt ans-
lippe et Antiochus XI, prirent tons rapidement: 00 s adressa alors à S
les deux le titre de roi , et continué- leucus. Il partit aussitôt pour l'E-
rentla guerre contre Antiochus X, gyple. Ce pays n'avait plus akw
surnommé Eusèbe. Outre le surnom qu une reine. Clcopâtre TrypUr»
d'Épiphanes , les médailles donnent était morte, laissant le pouvoir eniir
encore à Séleucus VI celui de JV7- les mains de Bérénice , qui époau
coter. S. H — a. Séleucus. Sou règne fut court. I
SEL
tuiles liasses rt débauchées déco
ce déplurent à Herésiirc , qui le
iranjlcr, et lui donna pour suc-
*nr le toppadorien Archclaiïs,
d pontife de Bcllone , guerrier
e et habile. Depuis ce Sélcucus ,
toîrc ne fait plus mention d'au-
prince Seleucide. S. M— w .
rlïACi (Godifrôi), né à Weis-
■I», dans la religion juive, quitta
religion et se lit baptiser le i5
mbre i«j3K. 1 lavait des connais-
"s étendues dans les langues oricu-
; et i! enseigna longtemps à l'uni-
te* de Leipzig la langue rabiui-
11 ne faut pas le confondre avec
utre juif converti, Jcan-Frédc-
[enri Stxic. f fameux marchand
apier à Leipzig , qui a publié Jui-
e sa biographie et l'histoire de
mvrrsion , vu deux volumes , et
mourut en avril i-«io. Gode-
Stuc, mourut à Dresde , le 5
i i"«p- U avait publié, m i^^i- ,
pzig. une Melhodrpt urapprert*
facilement la langue jui'.'e-allr-
tir , principalement la langue
•*• «ii alieiu.iiHÎ ). De i^tin à
i. il publia mi écrit périodique,
. . sotjs !«■ titre : h* Juif; de 1771-
7W traduction de* passages dif-
s de V Ancien- Testament ^ avec
Commentaires . \ vol. in-H'. ; et
7 88 : Compendia vt*rum h**-
'*>-ra UhirAt an.m , 01 1 \ r.i g*' 1 1 ! i ! c
X rpii \r:ilrnl étudier h"» livns
irii'P'rs. ))e |--î--- . il [ nlill.l
1 I ■ t 4 I
>t>gnif. fur et lû*tnire de la et-n-
un de êBi>d 'l'rtii Seti;j , eïi . ,
I. in -S", m a I. us and . /.
.LIM 1 r. . iif-i!\!iui»' empereur
>îii<-inan». f.|« ijr L.ti.i/r' Il . n 1-
I
.o'ii |rii-_i:rdr 'i.irmni' l II. miii
, fil 1 J?»7 . et |« :r\ iiit 1 l'i in | ne
ili. I 11 pirruii]»* IV. .ni f.iit.
I le trinpH. »»!• 1 1 •'•r .1 -»• i: \'*i e :
brled* Ahmed, 'pi il fit rtr.ir.glrr
SET- s*a
•
ninsi que ses autres fm-es et leurs en-
fants (1), atlerutit sa pttissincr qitt
le crime avait commencée ; il la main-
tint à force de rigueur , de cruauté el
de valeur. Sélim, en montant Mir le
troue, fit mettre à mort Miccev»i\o-
ment deux grands vé/.irs, dont tout
le crime était de lui avoir demande
de «pie! côté la tente impériale devait
tire tournée, e'e-t-îwlire , vers qi'rllc
contrée il voulait porter ses pas et
ses armes ; un troisième, Sin.111 Vous-
souf pacha , lit dresser les trilles \vv%
lesrpiatre points du monde, a Voilà ,
» dit Se, un, coinmetit je veux iin»
» servi. 9 I)ès fan née 1 rn \ , il uoni
les Turcs contre les IVisioh l%-%* , et
remporta, sur (.hah-lMinrl , l.i fi.
meu.seets:inglaiitevht(iiret|e|Vh.i!di|
mi (3) (/'. Umui,, \\1, -»i |f • . e|
Ai.iapkii.kt;. Héritier de la h. due
de Haja/et II contre les IWaïulmiks ,
il marcha, eu 1 "mO, â la rompu h de
l'Egypte, et la défaite el 1 1 1m.1i du
sulthaii Kausoiih al-fiaurv ,û Mii'lj
dabek, piêsd'Alep, le -t\ ,MiM| , %\
gnaléreut son premier sn# « i •. v\ \t> 1 1 M
dirent maître de la S y ne / . K ^ ..m
■' 1 1 9 trnl Knr"'ii<l |>4> < ml il -«I.-.. .1 \ , , ( .. , ,
■• I* innrf ^fi »' ' •• !•••■•* I ■!■• >•• • i -a . < . i, i|
lui <l^f nu- #-f I , lu f m S* Itiii , ri mui.i I | | , , .,
d«* rf \f>t* iin|i|4f alili* % |
1 i \.t% f <fTtt|.i. It • fit f lt«li | •■■« | I i, | I .1
La '1^ I4J»I >' f|r . *l ■ . I. - ■ f ii.ii' - , |
• •lll|r-|r. VI i<-> ■illi I i a |
/• Jf • > I « Il >t I ■■ l' il* • I-m. i ■■■ i | | i |
r r if iiln* ■■■' i ■! ii- ■!• ■ ml •'■• - i
f .■,..» ty,r |r. I i-> . I i. t || | , ,
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5a4 SEL
iUJjiti , XXII . Mil (4) L'amufe
suivante , il combattit le dernier sul-
than des Manilouks.Touman-ltay,
et le vainquit dans deux batailles,
dont le résultat Art la destruction de
cette milice de souverains, la chute
de leur monarchie [ Vay. Toenua-
Bay ), et la réunion de l'Egypte à
l'empire othoman. Mats la conquête
nui pouvait le mieux flatter l'orgueil
de Sélim Ier. , et qui devait avoir
une plus grande influence politique
et religieuse, ce Ait la cessiondu droit
de l'Imamat , que frt au conquérant de
l'Egypte le dernier des khalifes abhas-
sides , qui résidait an Grand Caire, Il
remit entre ses manu l'étendard de
Mahomet, qui avait passé des quatre
E -entiers khalifes aux Omroeyades de
amas, ensuite aux Abbassidcs de
Daghdad, et depuis à ceu* du Caire
( Voy. Mots wàxmml , XXX , 364 ).
L'investiture de ce droit sacré plaça
la maison othomane au-dessus de
tous les princes musulmans, et en-'
traîna la soumission du Heaiar, en
Arabic(5).Lesulthan,quelqtK temps
après avoir quitté l'Egypte , fut at-
taqué d'un cancer oui lui rongea les
reins. Il lutta, plus d un an,coutrela
H) I,. tnhwn J- Ini r*«"> '«*T«i™
ïiWr-IWid Knul.rrdi -{«nulr, fit trii»m>Ler Ira nr-.
■« «Ihamnti J( h t^Tonc' fe Afamlnki. A-T.
(5) Srlin nrjnmna Wil 4 neuf H»» » É-Jf",
■nnt de cp~ Jnll »w>*IUa nmimm il* 1'»i>i.:h>
violence du mal , lui opposant l*a
tîVité et la force de son esprit el
■On caractère : vaincu parla (Ionien,
il s'arrêta a Tcboudou , près de Cm- <
taiitinople.ctil y mourut l'an gaGfc
Vbee. ( 27 nov. i Sao. ) On dit que »!
tnt dans l'endroit même où il ans.
combattu sou père Bajaret II. Sdnt
jnstitia le surnom A' }' avons [le k-
Fln.'e ; : depuis SOU aVCDeil
1*usqii'àsamort,iluedist
Innocent du coupable
hommes lui semblaient
voués à la mort,
vigilant, actif, soigneus.de!
server les lois. II avait du
l'application au travail ; il,
S r des généraux t' *""
les; il sivait mêl
SlWAN-Y0USWUV-P>€nA ).
tère sanguinaire ne l'e
de protéger les sciences
même de les cultiver. Il
l'arabe et le persan , et c
des vers dans ces deux
an rapport des écrivains
et à celui de Poeocke , dans la Gw
tinnation des dynasties d'Ahalfan-
ge(G).Cemcmepmee,mo!iranttu*
les bras de Pin-Pacha ( f'oy. fat-
Pacha), regrettait les injustices thrt
les négociants persans avaient été w-
tûna dans le cours de ses
Pirî-Pacha lui conseillait de
imaret pour les indigents, en eipa-
tiun. « Pirijiii répnuditSélim, vco-
» tu que par une fausse gloire )*«*
» ploie en Oiuvrcs de charité 1"
s biens ravis injustement : m<
■ voir est de les rendre ; n et V
SEL
«stitulion fut donnée snr-le-
;). s-*--
H H, ontièmc sulthan des
« , et (As de la fameuse
• ( Vny. ce uoiu ) , succéda ,
( i ) , à son père Soliman-le-
.'événemeut le plus glorieux
•gne fut la conquête de l'île
;, faite, par son ordre, sur
ieiw, em.W (foy. Mus-
?m:bx ). L événement qui
it le plus de malheurs et qui
ina le moins fut la bataille
Me, gagnée en i5^i par
n d'Autriche , où la flotte
e fut presque entièrement dc-
r. ÀLI PACUA etSuRDr-LLONl).
n consola enlisant le Coran,
tout f u voyant que ses cn-
t profitèrent pas de l'eflroi
jeté dans Constantiiiople ime
e victoire. « La perte d'une
disait -à ce sujet le grand
a l'ambassadeur de Venise ,
pour mou sublime empe-
sé ce que serait la barbe à
unie qui >e !a fait couperet
*i!<* rej»ous>e ; m.iis la perte
r i!e (îypre e*t pour les Yé-
coui'he la perte d'un niem-
i m* revit ut plus quand il a
raisrhe. n F.n clîet, des Pan-
ante, Kilidj-Aly remit en
us le-» yeux de Sélim , une
■ut Minir te qui >«|'4t«ii t dan« le» riait
, ruu « » , <t oiuiMiltr Je» atti"ti« ri l«»
•*+ •■.,+<• ,ir aa-tik>ri|ur mlrrtt ■ »J» •' d« ■
• ••■• ciiuri rtr^Ufti 1 1^; «4 nou • oiiln t
ir lut-m< •■•# jfiiir « t in.i'. mju« duet» d«-
le» t lira ou il »e tr«iu««it, d di*lribi.wit
w«'H« ti**is Us awrwiblre» puliliuue* ,
i*«|i»« r». ri iii« tnr dau» Ira autrt> vil.e» ,
a*rat ii>i rendre compte de t«ul «e iju'iï»
ri «iilmadu. A— T.
fur» «|>r<« qu'il e*it rte prorlamr !■
p'c, tl |i*il.l |Viar *«|rr >e mettre À U
•ru*e <>ilxiu«Jtr , oui *»»*•- ;{rail Ai-
le gi «!*•'• «rv r. f|ui •'(■<( «ruu l» —
l'ataul (r<-i>«« * Strntich, du repr«M-u-
>«« 'tt • '«tii *' mu t r . r| lr <:• • «mentir <•
m» •■«•(' r *il> ji-» lnuitiuap * tir» «»ïi.« ier*
~* « ■:■■• :.i\trcf * Irtu nom eau •■^utitaiu
*. j>i« . A— T.
SEL
5a5
flotte nouvelle , et revint braver ses
ennemis (a). Scliiu II mourut des
suites d'une chute, le i3 décembre
i5<j4 y âge de cinquante - deux. ans.
La conquête de l'île de Cypre ajouta
à l'empire Oth oman un accroissement
de gloire; et quelque dillicile que fut
la tâche de succéder à Soliman-le-
Grand , Sélim en supporta le fardeau
avec éclat (3). Il eut de la fermeté
dans les revers , de l'élévation dans
l'ame , de la constance dans ses en
treprises, de la grandeur dans ses
projets. Il conçut la noble et utile
pensée de réunir le Tanais et le Vol-
ga : des causes étrangères à ce sul-
than empêchèrent l'exécution, déjà
commencée , d'un plan digne des
plus grands monarques et des na-
tions les plus civilisée*. (4) Sélim fut
brave, prudent, ami de la justice,
des sciences et des savants, clément
[%) Le ri-gne de Se lias U est encore uu'asorabU
par déni complète» importante»; celle «lu Yemesi ,
3ui avait •remn le joug de la Porte, avant la mort
e Suleimm ( /'. Ml'7.%HKR ), et celle de U G«m-
Ictte et de Tuni«. ijur \r* Turci enlerêi eut aux E*->
p*gii»W qui eu ri». mi df>riu.s aaaitre», en entre-
tenant la dÏM/orde nitre le« prince* Uafiiide» , roi»
de Tuui» ( / vi. Ml I.V>-1IaÇA!» et Mt.'LEY Ho-
MliHA ) : cv» d«i* c>n<|uHes eurent lieu, l'a»
Q~tt ( i.ï-o . Sinuii-P^i !»• roniuMti4a dan» la pre-
nîirre de! ce» rt;>cditiiHi» \J , Smkn-\*\C1&\ >, et
la •et'oudr fut dirig< e par le ««pilan-parba kUid'f-
Aîy. tiev <*' Vl^rr. ('"»• Of.CHI%M. ) !>eu* an«
aiûr«, le» llspa^nols »\ tant de nouveau emparé*
dfu rn\auiiie de Tifai» , •<>u» prtlette d'v ntaldir
le deiiner rwi , ï>iiiau-ra«.ba l'a^tuiétit «Wfinilive-
oieut m U duwinatiun u(buuuu*e , l'au J)83 ( iâ-4 )•
A— T.
(3) \jr+ iiicrès qu'axaient obtenus 1rs arase* de
«•e pulllian, H lv* vruv dr» Maure* de < Grenade bli
iiiapirrrrnt le dr^ir de icunir l*K*pagiie 4 mni em-
pire. Tout riait «Vpete \*mr opérer une sWcent*)
eu ViMÎa!«»n«ie , l'anurr nuitautf, lur*<iue la ui«rt
de S* lim arrêta l'ekécutioa de son ptt»jet. A — T.
Il) Ij» recvn*trut-tiiju du trnvple de la Mekke,
le* aiMindaote* aunv'iiie« d:«lriHutr« aiiipautres de*
dtu& 1 i//t « *«■!/./<-• ( l,a ,»lr»Ve «t M< duie , et plu-
•M-ur* lomlation* pietue», «»nl rendu le nom de Selrm
ta>|ie<ldlile «-lieiL le* Ollnrmam. thi lui a rrproebé
tm UK'iitsM*, el *urtiml ** pa«*M>n |HNir le vin, <|ui
te lit •urii-.iuiner mr>th |'i»r«i|tur -, nui* *m a,
peut-rtie à tiirt , «Mrilme à <ellr |NtMÎi>n du »ul-
I l*au le but de U <"f»<|uH<- d<* t^tpre. S»m» Se-
liiu II . »"arrrt« rrmt les pt-gr** de Vruipire cHbc-
iu^u , d"Ut la dv«ad«*iHr j>« Jiliijue date du ri *jm
de «-u lit* Mfur^d v ' ".»r: A<M 1. 4T III). quoi-
que •«• dr»*J«-i»«' iiH'iale utt «ouiuiriM* rrellfuieot
t|i.i !•- l'ti-inirr ictrm de ae nvwirrr i la
I.
tête de m» *»m«"e».
A- T.
et religieux. Il fut «v *m*a des
circoastance* difficile* an milieu des-
quelles il vécut; et si l'éclat de son
règne fut éclipsé par la splendeur
que jetait encore la mémoire de So-
hinau Ier., son père, aucun des
successeurs de Selim II ne le surpassa
à sou tour, ni même ne mérita de
lui être comparé* S-Hf.
SÉLIiVl 111, 'iB*. empereur des
Turcs , était lils unique du sulthan
Mustapha III et d'une belle Gircas-
siciiue , dout le père de Vé! j-Zadeh-
Éfeudy, qui devint depuis muphti,
avait fait présent à cet empereur. II
naquit le u4 décembre 1761 , suivant
les uns , et suivant d'autres, le 6 jan-
vier 1769 (1), Mustapha III n'avait
point d'enfant mâle à cette époque ;
et Abdul-llamid, son seul frère, pas-
sait pour impuissant (a). Aussi la
naissance de Sékm, qui promettait
un héritier à l'empire othoman, ex-
cita une joie universelle. Elle fut ce-
lé] urée par des fêtes très - brillantes ,
qui durèrent dix jours , et où la li-
cence populaire offrit , dans ses ca-
prices , une image des anciennes sa-
turnales. A la mort de Mustapha III ,
arrivée le 21 janvier 1774» Abdul-
Haraid lui succéda; et quoique Sé-
lùn fût enfermé dans le sérail , son
oucle le laissa jouir d'uue si grande
til>crté , et montra tant d'affection
pour lui , que cette conduite le rendit
cher à tous les Musulmans. Ce ne fut
que le 1 7 mai suivant que Selim fut
circoncis ,* saus cérémonie. On avait
relardé cette opération , à cause d'u-
(1) L* 3 janvier 176*, le comte de Vergenae».
atnba»«deur de France à Constautinople. annonça •
m cour la nussauce de Selim , sans préciser le jour.
' ») II rat cependant ensuite plusieurs enfants des
rVnx erres , qui moururent en bas Age ; Mustapha
IV, et Mahmoud (en ce moment régnant) loi sur-
Tfcnrrat, quoique M. AlU, dans son Précis d*
Vliittoirr de l'empire PfMommn, avance que Selim
mourut sans postrrtlé.
nt dtjBiftsssîtif natuMOstM flwi
dit-Os» 9. s'opposer à ce qu'3
enfants. Dans la même sntrfei sep*
tcmLre),jl tombal daUtypf*aaa»i*
malade; etlaconstanation st mpeé-
dit parmi les Musulmans , datît 1
était Tunique espoir. 11 se rétaWfci*
l'on assure qu'en iT}5* Vêtaxfmr
puissance d' A lxlul-Hajnîd ayajifdjf
cojistate'.par des médecins , un aAtt
des femmes a Selim, «Ion dajsst
Îjiiatoitôme année, mais qav3 jes*
usa, en disant « qu'il ne vonMttjtt
». des enfants de souverain t » nipât-
se imprudente, mats profopademeit
pensée. Houleux des mflnmts a*ea*
mules sur l'empire qu'il était ^mêi
a gouverner un jour, jet indjun.ftfc
la faiblesse de son oncle et deu «ar-
ruption des ministres othomans,£é-
ïjm ne rêvait aue la rege%stratiandi
son pays et lès Beaux jours des
ratîi et des Mahomet H. El ~
depuis son enfance, dans l'i
.du sérail, où il n'avait m natif
Coran , et tout au plus qndf-vj
annales peu véridiques ; imha di
fautes notions ; sans aucune rdaum
au dehors, et saus autre contacte!
que celui de quelques femmes suraa-
uces et de vils eunuques noirs , et
prince avait puisé quelques idées éle-
vées dans une espèce de Testament
politique que le sulthan Mustapaa
avait écrit pour rinstruction de se)
fils , et dans lequel ce prince y ias-
truit par le malheur , après avoir
passé en revue les principaux evese-
ments de son regne , découvrait k SI
lim les vices primitifs de la cousu*
tion , les abus qui s'y étaient inCft-
duits , les réformes à faire, etc. FM-
tréde respect pour la mémoire da ses
père , et se flattant d'être nias
reux que lui ,* Selim avait rune
de le prendre pour modèle. H étoftt
encouragé dans ce projet par •
SEL
une d'un grand sens , et
:!eur Lorcnzo , chirurgien
i l'avait soigiic pendant sa
oie , et qui avait gagné sa
L'a me ardente de Sélim
nuclleraent occupée de ses
réforme. Une nuit que Lo-
lit à ses côtés , i) le saisit
ti avec une sorte d'emper-
lui dit : « Tu es mon ami :
ïami ; car je ne suis qu'un
omme les autres : je le sais,
ut tous nie tromper; mais
e diras la véi ité ; j e te la de-
u nom de mon p* re , qui
lu lîien. » Le projet du
im (car c'est le titre qu'on
, même avant qu'il mon-
trône ) e'tait de- se mettre
ies armées , pour coin-
ennemis du Croissant,
i lui tit répondre a<j\ per-
s'inquiétaient devant lui
[ne la pctiîe-vérole pour-
sur son visage : « Qu'im-
igure d'un soldat qui doit
vie à la guerre !» Il s'ir-
11 ignorance, et montrait
lesir d'apprendre. Toutes
ls décriaient une aine agi-
grands projets et de vio-
.. Il s'emporta même un
i dire devant .ses médecins
m les chargeant de le pu-
oute la ville , « que le len-
le son couronnement ,. il
: à elie val , suivi de tous les
isulmaiis, pour périr avec
u la \ cr sa nation des ont ra-
lliés qn'elleavait reçus des
Pour se préparer an rôle
-ait appelé à jouer, Sélim
du foiiddcsa retraite, une
ince suivie avec d'anciens
le Mustapha III , avec
inds personnages , et mf-
isirurs membres de l'ad-
SCt 5^7
ministration de son oncle. I^s rensei-
gnements qu'il }>aiT nt ainsi à recueil-
lir lui paraissant insu. i. sauts, il ma-
nifesta , au commencement de 1 786,
l'intention bien prononcée d'en obte-
nir de la France ; et il écrivit au comte
de ( Jioiseul,alorsambassadeur à Cons-
tant inople, pour demander qu'Isaac-
lic v* son confident pût se rendre secrète-
ment à Paris, afin d'y puiser sur les
diverses parties de l'administration
des lumières qu'il était impossible
d'acquérir en Turquie. Cette négo-
ciation , d'un genre si extraordinaire ,
fut un instant suspendue par le sup-
Îilice du grec Pétniki ou Pétraki , qui
le cuisinier était devenu directeur de
la Monnaie , et l'homme le plus riche
de l'empire. Sélim s'était montre for-
tement oppose' à la mort de ce parti-
culier; et dans cette circonstance, la
violence de son caractère l'avait un
instant compromis. Le docteur Lo-
renzo, l'un de ses agents, s'étaut
vanté d'avoir sa confiance , il la lui
relira; et se servit d'autres individus
pour renouer ses liaisons avec le
comte de Choiseul. Tout fut enfin
conclu comme le desirait Sélim j
Isaac-Dcy partit pour la France , au
commencement de septembre 1786,
et il remit à Louis XV I une lettre du
jeune prince. Cette correspondance*,
qui paraîtra fabuleuse à ceux qui con-
naissent le* usages de l'empire otlio-
man , n'éprouva que peu d'interrup-
tion , jusqu'à l'avcnement de Sélim
au trône. Le roi , le comte de Ver-
gennes , ministre des affaires étran-
gères , et après lui le comte de Mont-
morin et Ruflin ( V. ce nom ) , étaient
seuls initiés dans le secret. Sélim trai-
tait , dans ses lettres , les plus hautes
questions de la politique, et mon-
trait de lionnes et grandes vues pour
l'avenir, o Comme, la mort exceptée,
» il y a remède à tous les maux ( di-
5*8 SEL
» sait-il dans une de ses dépêche»), là
» guérison des nôtres est l'objet uni-
» que de mes profondes réflexions.
» Nous méditons, et nous préparons
» les moyens éloignés que nous de-
» vons employer dans le temps pré-
» destine , etc. » De prétendues pro-
phéties , adroitement répandues par
la mère de Sélim , lui promettaient
les plus brillantes destinées ; et le peu-
ple, qui y ajoutait une enlière foi, était
persuade qu'il vengerait l'honneur des
armes musulmanes. Cette prévention
en faveur du jeune prince aurait pu
lui être fatale sous un empereur moins
débonnaire qu'Âbdul-namîd : quoi-
que ce dernier la redoutât , et qu'il
craignît surtout l'inconstance et le
mécontentement d'une nation toujours
prête à demander un nouveau maître,
û se borna à faire resserrer son ne-
veu , et à le soumettre k une surveil-
lance plus sévère. Mais ces mesures
de précaution n'eurent pas de suite,
et Sélim put entretenir ses relations,
et se livrer sans trop de contrainte aux\
exercices du corps dans lesquels il ex-
cellait : il montait supérieurement à
cheval, maniait très-bien le sabre , et
s'amusait, dans sa retraite, à es-
sayer sur des animaux la force de
sou bras. Le 7 avril 1789, Abdul-
I In raid cessa d'exister , et Sélim ,
dans sa vingt-huitième année, mon-
ta sur le tronc (3). Le jour de son
couronnement , le feu ayant pris près
de l'arsenal, le nouveau sulthan sor-
tit du sérail avec précipitation , et
n'ayant point trouvé sa felouque sur
le rivage , il se jeta dans le premier
bateau. Le capitan pacha lui pré-
senta un cheval au débarquement ;
et comme on avançait un marche-
pied , suivant l'usage , il le repoussa
i 3) Kl non à vinut-ciuq mu, aiufti «nie Tout dit
M. d* Salalu-rrv ( Util, de Vewpir* othvmun ), «t
M. Ali» t dans f ouvrage déjà «te.
sauta légèrement en selle , dwn lu
ordres les .plus rigoureux, et decfap
qu'il punirait de mort celui de ta
ministres qui serait convaincu d'avoir,
recule plus léger présent. A son mil»
guratiou, qui eut Ben le i3 avril «m
la plus grande pompe, ton» les Mu-
sulmans montrèrent un vif enthou-
siasme. Outre l'argent jeté an peuple^
Sdirn fit rendre k liberté aux des*»
teurs insolvables; et leurs créâmes
reçurent trente pour cent de son tré-
sor. Il rappela presque tous les exilés,
révoqua 1 ordre qui avait été donné
sous son prédécesseur , de porter h
vaisselle à la monnaie, et comme les
plus illustres de ses prcdecesseurs,fl
sortit tous les jours lui-même sous di-
vers déguisements, pour s'assurer que
la police éjait bien mite; il voulut en-
fin tout voir par sts propres yeux.
Pour mettre a profit ses observations,
il rendit plusieurs ordonnances qsi
assurèrent l'approvisionnement delà
capitale , et dominèrent le costume
des Musulmans , et de ceux de ses
sujets qui n'étaient point sectateurs
de Mahomet. Les délinquants étaient
punis de mort , et souvent même dans
ses courses le sulthan faisait arracher
en sa présence la vie aux coupables , ou
les punissait de sa propre main pour
de moindres contraventions. Cette
manière expéditive de rendre la jus-
tice répandit la terreur dans Cons-
tantinoplc , et lorsque Sélim sortait,
tout le monde fuyait k ton approche.
A la mort d'Abdul-Hamid , les Turcs
soutenaient une guerre désastreuse
contre l'Autriche et contre la Russie.
Ils venaient d'essuyer de grands re-
vers, et de perdre l'importante place
d'Oczakow ( décembre 1 788 ) , que
les Russes avaient emportée d'assaut,
après avoir battu complètement la
flotte othomane ( V. Souwarow ).
Sélim , qui, k son avènement au trône,
SEL
onservé les ministres de son
prédécesseur , voulut accom-
promesses qu'il avait faites
I était captif dans le fond du
II ordonna de nombreuses le-
t annonça hautement son in-
de se rendre au camp, pour y
lui-même ses troupes. Ilpou-
bsenter sans danger de sa ca-
où il ne laissait pour héritiers
le que deux cousins en bas
l'on connaît la répugnance du
turc pour les minorités. Lors-
tte intention du sulthan fut
, l'ardeur guerrière des Musul-
|ue les revers avaient abattue ,
na un instant; mais le conseil
létourna Sélim de son géné-
rojet , sous le spécieux pre-
ue la guerre avait été entre-
>ar son prédécesseur sous de
i auspices. Quelles que fussent
ses de l'inaction de Sélim , que
ic attribuait à son indolence et
imotir pour les plaisirs plutôt
force des motifs que ses cour-
i vaient fait valoir à ses yeux ,
lontra fort opposé à la paix ,
ut à tout prix ravoir la Crimée
lul-llamid avait cédée aux Rus-
ir le traité de Kaïuardgi (ai
i7~.|.) 11 poussa jusqu'à la dé-
ses projets de vengeance et de
tes , et refusa d'écouter les
ivis de la France , pour se li-
itièrement aux conseils intéres-
Ançleterre,dela Pnisse,et delà
, qui le poussaient à la guerre,
ersion de cette dernière puis-
à laquelle la Turquie et I An-
e fournissaient des subsides de-
: traité du il juillet 1788,
1 un instant la Russie , mais ne
sit aucun résultat. Mahmoud,
dr Srutari, depuis long-temps
•llioii ouverte , venait de rentrer
'obeissauce , et de réuuir ses
XM.
SEL
529
AJbanais anx troupes du pacha de
Bosnie , lorsque le brave Hassan,
canitan pacha , ayant attaqué ,
Î>res de Focziani en Moldavie ,
'armée combinée des Russes et,
des Autrichiens , commandée - par
Souwarow et par le prince de Go-
bourg , fut battu complètement le
ai juillet 1789 (.fqf. Souwaro'.v ).
Le grand-vézir voulant rétablir l'hon-
neur des armes musulmanes «marcha
à la tète de cent mille hommes con-
tre les Allemands, dont Souwarow se
trouvait alors séparé ; mais les Russes
rejoignirent leurs alliés près de Rim-
nick, au moment où la bataille
s'engagea. Les Turcs essuyèrent une
défaite encore plus désastreuse , lais-
sant sur le champ de bataille vingt-
deux mille hommes , soixante canons,
toute leur artillerie de siège , leurs
munitions; et les débris de leur ar-
mée furent trop heureux de pouvoir
repasser le Danube. Le prince deCo-
bourg entra immédiatement en Vala-
chie , s'empara de Bukharest , où il
établit ses quartiers d'hiver , tandis
que Laudon réduisait Belgrade. Bien-
tôt toute la Servie fut au pouvoir des
Autrichiens. Du côté du Danube , les
Turcs furent encore plus malheureux ,
et virent tomber successivement , au
pouvoir des Russes, Bender, Aker-
man, la province d'Oczakow , la
Moldavie, la Bessarabie , etc. Galatz
fut réduite en cendres, et Ismaïl , prin-
cipale forteresse des Turcs sur le
Danube, se vit menacée. Les succès
des ennemis de la Porte éveittèrent la
jalousie de l'Angleterre, et alarmè-
rent la Prusse et la Pologne. La pre-
mière de ces puissances voulant opé-
rer une diversion , commanda un
armement maritime ; et le roi de
Prusse conclut avec la Porte , le 3i
janvier 17 90, un traité d'alliance of
fensive et défensive , par lequel il s'en-
53o
SEL
gageait à déclarer , dès le printemps
suivant , la guerre à l' Autriche et à
la Russie , et à ne poser les. armes
qu'après que la Turquie aurait ob-
tenu une paix honorable et une sure-
té parfaite sur terre et sur mer. La
mort de Joseph II , et le caractère
pacifique de Léopold II , son succes-
seur, lireut disparaître les obstacles
qui pouvaient exister du côté de l'Au-
triche. Par la convention de Reichen-
bach, conclue le 27 juillet suivant,
avec la Prusse , Léopold accorda un
armistice à la Porte , et signa avec
elle, au mois de septembre 1 790 , sous
la médiation de la Prusse, de l'An-
gleterre et des États-Généraux (4),
des préliminaires, qui forent conver-
tis en une paix définitive , conclue à
Szistowa le 4 août 1791. Cette paix
fut fort honorable pour la Perte,
puisqu'elle recouvra, Belgrade et tou-
tes les autres places conquises par les
Autrichiens, à l'exception de Choc-
zim , qui resta en dépôt dans leurs
mains jusqu'à la conclusion delà paix
avec la Russie. On assura seulement
à l'Autriche une frontière plus avan-
tageuse sur la gauche de l'Unna,
ainsi que du côté de la Valachic, où
elle obtint le vieux Orsowa; et la ri-
vière de Gzcrna fut adoptée pour li-
mite des deux empires. L'impératrice
de Russie continua seule de faire la
guerre; et ses généraux Potemkin,Rep-
nin et Souwarow ajoutèrent de nou-
veaux lauriers à ceux qu'ils avaient
déjà cueillis. La défaite sanglante de
Rimnick avait répandu la consterna-
tion à Constautinoplc. Le mécontente-
ment public ne s'était pas seulement
exhalé en murmures : des incendies
multipliés avaient fait disparaître
plusieurs quartiers de cette capitale.
(4) La position intérieure â» k Franco a celte
«|M)«ju« avait fait rejeter sa médiation.
SEL
Quoique effrayé de ces anû
tiiieaefiiti, au point de ne nhis oser
sortir de son palais, le sutthan ne
•'ékàit pas laissé abattre , et 3 avait
ordonné de nouvelles levé». La nais
séparée que le roi de Suède conclut
à Vérole, le 1 4 août 1790, avec la
Russie , embarrassa Sétim ; et la perle
de l'importante forteresse dlsnuûl ,
que les Russes prirent d'assaut, le
m décembre suivant , et où trône»
trois nulle Musulmans perdirent h
vie, vint mettre le comble a ses ter-
reurs : il se crut obligé , pour apai-
ser le peuple, de sacrifier Vmtrejpnk
Hassan pacha, son grand vénr. (rqr.
Guazy-Haçah.) Le prince Repnâi
venait de repousser Youssouf-Paca* ,
qui avait été rappelé au vétiriat; et
la place de Varna, grenier de Cens»
tantinople et des années othomaats,
était menacée de nouveau, lotsaue,
par suite de la crainte qu'inspiraient
les événements qui se passaient en
France , l' Angleterre et la Prusse s'in-
terposèrent entre la Russie et la Tur»
quie; et les négociations ouvertes à
Galatz, au mois d'août 1791 , ame-
nèrent , le 9 janvier de l'année sui-
vante, le traité définitif de Yassj.
Par ce traité, celui de Kaïnardgy, et
les stipulations antérieures furent
confirmées (5). L'impératrice rendit
toutes ses conquêtes , à l'exception
d'Oczakow et du territoire situé en-
tre le Bog et le Dniester, où l'on
vit bientôt s'élever la Ville d'Odessa.
Un article du traité accordait à cette
princesse une indemnité de doute
millions de piastres pour les frai»
de la guerre ; mais elle eut la géné-
rosité de ne pas en exiger le paie-
ment. Les fêtes brillantes par les-
(5) La Porte consentit ■ laisser le* rai
Moldavie et de VaUehîe exercer leva
Fendant sept ans, sans pouvoir Ira
intervalle, à moins que la Rnasie n'y
la>«
SEL
I on célébra dans Constantino-
e paix à laquelle on ne s'était
tendu , furent attristées par les
[les fâcheuses que Ton reçut de
ira provinces. Toute la Syrie
révoltée , l'Egypte était en
aux chefs insoumis des Mam-
, et les frontières orientales
«les d'un côté par les Persans ,
l'antre par le pacha d'Anape;
a Porte avait été obligée de faire
ier contre les Tartares de Cri-
aécontents de la cession de leur
des troupes qui furent d'a-
battues; mais qui obligèrent
les révoltés à se soumettre a
raveau souverain. Sélim réso-
? garder une exacte neutralité
la France devenue république ,
puissances coalisées contre elle,
t néanmoins aux vives instan-
s cours de Vienne, de Saint-
bourg et de Berlin , il mani-
lantement le déplaisir que lui
t le remplacement du comte de
•aJ-Goiimer , par M. de Sémon-
et refusa formellement de re-
• ce dernier comme arabassa-
octobre 179^1). Il permit ce-
nt au sieur Descorches de se
; à Constantinoplc , eu Qualité
jyé extraordinaire de la re-
nie française ; mais persistant
a neutralité qu'il avait prise
règle de conduite , il refusa
dent d'écouter les renrésenta-
oVs puissances coalisées et
de la rrance, qui cherchaient,
ne de leur côté, à lui faire con-
tine alliance offensive et défen-
\j/n relations étaient cependant
'être amicales entre la Porte et
>*ie : la première élevait cha-
ur de nouvelles prétentions ; et
attendait même en Turquie, à
•rochainc rupture. Sélim, mé-
rt les menaces hautaines du mi*
SEL
53i
mstre russe, répondit négativement
sur tons les points; et , après de lon-
gues et vives discussions , la Russie
parut se désister de ses prétentions,
au moyen d'une indemnité qui lui fut
payée par la Porte. Queloue peu de
confiance qu'inspirât à Sélim le gou-
vernement révolutionnaire qui diri-
geait la France, comme il était con-
vaincu que cette puissance, la plus
ancienne et la plus fidèle alliée de
l'empire othoman, ne pouvait pas
être son ennemie, il se rapprocha
d'elle , témoigna le désir d avoir à
Gonstantinople des ouvriers français
§our creuser un bassin dans le port
e sa capitale, pour la construc-
tion des vaisseaux , et des sous-offi-
ciers instructeurs , des lamineurs ,
des fondeurs de bombes , des officiers
de terre et de mer, et des artistes de
tout genre de la même nation; et l'on
s'empressa de les lui envoyer. Une
compagnie d'artillerie légère devait
même se rendre eu Turquie ; elle
était déjà à Toulon , mais une croi-
sière anglaise qui bloquait le port,
empêcha au'clle ne put arriver par
mer; une partie s'y rendit par terre
avec beaucoup de difïiculté. Au mois
de février 1 794 , nne troupe nom-
breuse de brigands qui désolaient
depuis quelque temps les environs
d'Andrinople , menacèrent d'incen-
dier et de piller cette ville , qui fut
obligée de se racheter en lem* payant
trente mille piastres. Des troubles
S lus graves éclatèrent sur les bords
u Danube. Passwan-Oglou , depuis
si fameux, avait levé l'étendard de
la révolte; il s'était déjà empare
d'Orsowa et de Tirlowa et menaçait
la Servie et la Valachie. Akir Pacha
dispersa facilement les brigands crui
infestaient la Bulgarie et la Homélie;
mais ses succès contre les rehelles du
Danube ayant été suivis de revers ^
SEL
lit à déclarer , des le printemps
mt , la guerre à l'Autriche et a
aissie , et à ne poser les armes
îprès que la Turquie aurait ob-
11 une paix honorable et une sûre-
parfaite sur terre et sur mer. La
art de Joseph II , et le caractère
iciiiquc de Lcopold II , son succès-
:ur, tirent disparaître les obstacles
ni pouvaient exister du coté de l'Au-
richc. Par la convention de Kcichen-
bach, conclue le 27 juillet suivant,
avec la Prusse , Lcopold accorda un
armistice à la Porte , et signa avec
elle, au mois de septembre 1 790 , sous
la médiation de la Prusse , de l'An-
Sletcrre et des États-Généraux (4),
es préliminaires, qui furent conver-
tis en une paix définitive , conclue à
Szistowa le f\ août 1791. Cette paix
fut fort honorable pour la Porte,
puisqu'elle recouvra Belgrade et tou-
tes les autres places conquises par les
Autrichiens , à l'exception de Choc-
zim, qui resta en dépôt dans leurs
mains jusqu'à la conclusion delà paix
avec la Russie. On assura seulement
à l'Autriche une frontière plus avan-
tageuse sur la gauche de l'Unna ,
ainsi que du côté de la Valachie , 011
elle obtint le vieux Orsowa; et la ri-
vière de Czcrna fut adoptée pour li-
mite des deux empires. L'impératrice
de Russie continua seule de faire la
guerre; et ses généraux Potcmkin,Rep-
nin et Souwarow a joutèrent de nou-
veaux lauriers à ceux qu'ils avaient
déjà cueillis. La défaite sanglante de
Rimnick avait répandu la consterna-
tion à Consta 11 tinoplc. Le mécontente-
ment public ne s'était pas seulement
exhalé en murmures : des incendies
multipliés avaient fait disparaître
plusieurs quartiers de cette capitale»-
Quoique effrayé 1
tissements , au p
sortir de son pa
s'était pas laissé
ordonné de nouv
séparée que le n
à Venda; , le 1 4
Russie, embarras
de l'importante 1
que les Russes
*xi décembre sui
trois mille Musi
vie , vint mettre
retirs : il se crut
série peuple, d«*
Hassan pacha, v
Ghazy-Haçan.
venait de repon
qui avait été 1
la place de Y
ta n tinoplc e r
était mcna< '
)ar suite <I<
es évcneni
France, V
tcrposcirr
quie; et ■
GaJatz ,
nèrent .
vante.
Par a-
les >f
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d'Oi
Ire
vif
li,
I".
111 j
di-
ro-
1
(4) U pont ion intérieure 4e k Fnwa k
•'poqpt «vut bit rejeter m médiation.
rclh
534 SEL
cultes, que Brune quitta Constanti-
nople, le i3 déc. ioo^i «t*« rendit
àKiatchina où il attendit encore qud-
mies jours , d'après les instances du
divan; mais ne recevant que des as*
snrances vagues, il auitta définitive-
ment la Turquie , laissant un chargé
d'affaires à ConstantJnople. Ce ne fut
Ïa'au mois, de janvier 1806, que la
orle, en apprenant les victoires des
Français, par l'arrivée de M. Roux,
céda enfin aux instances de Buffin
qui, à cette époque, représentait la
France, et accorda le titre qu'on
avait vainement demandé* aupara-
vant. L'influence aue ces victoires et
le penchant de Séhm donnaient à cette
puissance, se faisait vivement sen-
tir (7). Le 29 octobre i8o5, Buffin
avait obtenu, pour elle, un tarif de
douanes plus avantageux que eehndes
autres nations : et Pou n avait tenu
aucun compte an mécontentement des
Russes et des Anglais. L'occupation de
Raguse parles troupes françaises, n'a-
vait fait qu'une impression momenta-
née sur le divan; et le nouvel ambas-
sadeur de France, Sébastiani, arrivé
à Constantinople, le 10 août 1806 ,
étak parvenu à faire décider qu'au-
cun Grec ou Arménien ne pourrait
être naturalisé Russe ou de toute au-
tre nation , et que les naturalisations
qui avaient eu lieu depuis quatre ans,
seraient annulées. Ces mesures, diri-
gées évidemment contre la Russie, fu-
rent suivies de la destitution des deux
liospodars qui lui étaient dévoués, et
qui furent remplaces par des parti-
sans de la France. L'ambassadeur
russe à Constantin ople témoigna un
profond mécontentement de cette vio-
lation du traite de Yassi et du Lhat-
17) II semblerait cependant qu'a* traita d'allian-
ce entre la Turqaie et la Rome «irait Hi cenchi
Je i3 «f^tembra i8o5, et ratiS* dtpmh, maigri
rbppotitiMds la France. ^^ ^
SEL
tieherif : et ses saenace&éeaiiraïnsjt
nresque à une déclara tm te mm.
nLAibothnot,inmistrod'>ii^^
deià irrité de ce eue la Port» avait
refusé de renouveler le tsaiié d'al-
liance de 1 798 , se joignit à M. dits-
bnski, et annonça qu'une flotté de sa
nation allait appuyer la déclaration
de la Russie. La Pacte, qui senti *
faiblesse, était résolue de céderf
Sébasdani et Bnffin surent «hum
•'emparer de l'esprit du divan, eut,
malgré la présence de la flotte aa-
daise , la Porte se décida à dédar*
u guerre à la Russie , en apowniet
que les armées de cette pusunrt
avaient envahi la Moldavie et la Ye*
lachie. A cette époque , tout j
présager la dissolution do Fenumii
othoman* L'autorité du suhhaneW
méconnue partout. Des handesdefari-
ganda armés désolaient les
voisines delà capitale. Las
d Andrmoplc, excités
les Janissaires, avaient refisse denv
eevoir dans leurs murs las I9uém>
Dgédittcs. Sélim , pour calmer Fb-
ritation des esprits, avait été ohefi
de faire rentrer ces nouvelles troupe)
dans leurs anciens cantonnentenls, «I
de. remplacer presque tout son nu*
nistëre. D'un autre côté, Passvos*
Oçlou était en pleine révolte Ah' agis-
sait en souverain indépendant dast
son pachalik de Janina. Les Servie»,
sous la conduite de Caernt-Geaige»
avaient repris les armes , et mena-
çaient de s emparer de Sabatz et h
Belgrade. Djezzar, pacha de Saut-
Jean d'Acre, n'avait de sujet que k
nom (vqy. Djezear); et les Wéeka-
hites, après avoir été un instant chas-
ses de la Mecque et de Médine, it*
naient de reconquérir ces deux viBs,
et dominaient sur l'Arabie» (Fqf*
Mohammed-Chejx. ) EnGn rantstnl
de la Porte était "^"iint dast
SEL
déchirée par la guerre ci*
était la situation de laTur-
pic l'escadre combinée an-
usse se présenta devant les
es (janvier 1807). Rien
éparé pour la résistance;
ations tombaient en ruine :
I port, si facile à défendre,
• eu état; et le sulthan avait
motifs de craindre pour la
Coustantinople et de sa
En apprenant que M. Arr-
êtait embarque à bord d'u-
anglaise , le divan effrayé
à renouer des négociations
frbastiani et Rufïin encon-
iélim à faire une noble ré-
sans cesser pour cela de
Des le 10 février 1807 ,
eaux anglais avaient passé
iiellcs , et se trouvaient dc-
Miite du sérail. La oonster-
it à son comble , lorsque
ers de génie et d'artillerie
qu'on avait détachés de
II général Marrnout en Dal-
rivèrciit à Coustantiuoplc ,
I les Turcs à presser leurs
fs de défense, tandis que les
iithomans prolongeaient les
mis, d'après les conseils de
finir de France. Les répon-
i m s très turcs, d'al>ora in-
et évnsives, prenaient un
t menaçant , à mesure que
x avançaient, lui lin, le i'r.
■sqn'ils furent terminés, et
antinople se trouva dans un
'cuse respectable , le sulthan
rr à ramhassadnir anglais
traiterait qu'après que Te*-
ait repassé les Dardanelles;
fut obligée d'eflèctuer. Sé-
noutra un grand caractère
' circonstance. Pour encou-
travaillmrs, il se porta en
.1111 endroits les plus dan-
SEL
535
gereux. 11 ordonna à chacun de ses
ministres de faire construire ont bat-
terie, et d'y combattre. Il fit tran-
cher la tète au ministre des finances,
qui ne se rendit point aux Dardanelles
pour les fortifier, comme il en avait
reçu l'ordre , et qui avait commis des
dilapidations. A peine Sélim était-il
délivré de l'escadre anglaise, qu'une
mesure imprudente et mal concertée
le précipita du trône. Il avait envoyé
à acutari , dans les châteaux duBos-
5 bore et dans ceux des Dardanelles ,
es vêtements laits suivant l'ordon-
nance du Nizam-Dgédid , avec l'ordre
d'en habiller les Janissaires. Les Ya-
macks , aventuriers , la plupart Alba-
nais, qui étaient chargés, conjoin-
tement avec les Niiam-Dgédittes,de
la garde des forts du Bosphore et du
service des batteries , furent les pre-
miers qui refusèrent d'obéir. Ils mas-
sacrèrent Mahmoud-Eflendi, qui était
porteur de l'ordre du sulthan, ainsi
que plusieurs de leurs officiers qui
cherchaient à les calmer. Malgré la
vive opposition des Nizam-Dgéaittes ,
ils succombèrent après une lutte vi-
goureuse, furent expulsés des châ-
teaux et obligés de regagner leurs ca-
sernes de Coustantinople. La révolte
des Yamacks n'aurait pas eu de suite ,
si le sulthan eut pris snr-ta-champ
les mesures convenables pour l'apai-
ser ; mais ce prince, trompé par le
caïmakan et par le nouveau muphti ,
tous deux ennemis des réformes , resta
dans l'inaction; et Cabacki-Oglon,
homme obscur, que les Yamacks
avaient éln pour enef , eut le temps
de .se concerter avec les janis-
saires et les topgis. Il entra dans
Constantinople, à la tête de toutes les
troupes insurgées, et s'établit avec
elles sur la place de YÀtmridan,
lieu ordinaire des réunions du peu-
ple. Excité par le muphti et par
536
SEL
le caimakan, CabacLhOdou, qui
s'était arrogé l'autorité de souve-
rain», demanda insolemment la dé-'
position de Sélim. Le muphfi consulta
Je livre sacré , et rendit son fetva,
qui portait que , d'après le Coran , un
souverain qui avait régné sept ans sans
que le ciel fui eût accordé de postérité
était indigne du trône; qu'un sulthan
sous lequel le pèlerinage de la Mecque
se trouvait interrompu, était un hom-
me sacrilège ; enfin , que toute inno-
vation était déclarée par la religion
un crime irrémissible. Dès lors , les
rebelles plus audacieux , et le peuple
même , demandèrent le remplace»
ment de Sélim. Les marmites des
troupes , signes révères par elles, fu-
rent apportées sur la place 'et ren-
versées , pour montrer qu'elles refu-
saient la nourriture que leur donnait
le souverain, et qu'elles n'avaient plus
rien de commun avec lui. Cependant
les portes du sérail ne s'ouvraient
point, et le sulthan qui s'était tenu en-
fermé dans ses murs , toute la journée
du 28 mai, avait tenté sans succès de
calmer la fureur des rebelles , en leur
faisant jeter les têtes de ceux de ses
favoris qu'ils avaient proscrits , et en
supprimant le corps des Nizam-
Dgedittcs $ mais ils persistèrent dans
leur projet. Le 09 était un vendredi ,
jour où le grand seigneur doit aller
eu public dans une des mosquées de
la capitale : cette coutume , qui n'a
jamais été violée, rendait le moment
décisif. Le sulthan n'osa pas sortir;
et le muphti , accompagné des prin-
cipaux ulémas , se présenta devant
Mustapha, fils d'Abdul-Hamid, lui
annonça qu'il était choisi par le peu-
pic pour occuper la place de son
cousin , et le conduisit d'abord à la
mosquée , et ensuite au sérail , où il
s'était introduit avec trois cents Ja-
nissaires , et avait lu à Sélim sa sen-
SÊL
tence de déposition. Ce prince infor<
tuneV voyant que toute résistance étaà
munie, céda le trône à son cousin v
fut relégué dans un kieak, et traité
avec quelques égard*. U y élut en-
core lorsque Mustapha Baraîctar,
pacha de Rutchuk , qui lui détail
son élévation, tenta de le rétablir
sur le trône : ce général marcha sur
Constantmople avec une armée , y pé-
nétra ; et Selim allait sans doute re-
prendre le sceptre , si le sulthan
Mustapha , son cousin et son succes-
seur , n'eût donné l'ordre de l'étran-
gler. Les émissaires charges d'exé*
enter cet arrêt pénètrent dans l'ap-
partement de Selim , an moment oà
il se prosternait pour faire sa prièref
se jettent sur lui , et l'un d eux hv
Sasse un lacet autour du col. Doué
'une grande force physique, «
prince se relève, lutte avec ses hna>
reaux, les renverse par des coups
vigoureux , et appelle ses serviteurs
qui s'étaient éloignés par respect
lorsqu'ils avaient aperçu les envoyés
de Mustapha. Ils accourent, secon-
dent leur maître , et cherchent à
arracher le fer aux assassins. Mais
le kislar-aga, qu'un coup violent
avait fait tomber entre les jambes
du sulthan , le saisit par une par-
tie extrêmement sensible , qu'il séné
avec rage et ténacité. Sélim perd
connaissance , et le crime est con-
sommé le a8 juillet 1808. Bientôt les
Sortes du sérail s'ouvrent , et le et
avre du malheureux sulthan fit
livré à Mustapha Baraîctar, qui et
tarda pas à venger sa mort ( F. Mer
tapha Baraîctar ). C'est ainsi qu? 'j
périt le sulthan Selim , pour avoir
tenté de régénérer sa nation it de se*
rouer le joug des janissaires et dlf
ulémas. Avec d'heureuses qualités,
et de tannes intentions , il échoai
dans celte entreprise, qui eut replacé
SEL
au premier rang des puis-
•eii-près comme la destruo
clitz avait donne' à Pierre-
un siècle auparavant , les
fonder la puissance russe
ie I«';, XXXIV, 34 1).
réussir comme le czar , il
pas de vouloir l'imiter;
lui être un grand homme,
r cette énergie de carac-
:tc persévérance qu'aucun
• peut arrêter; qualités in-
es surtout aux souverains
t tenter une réforme totale
lœiirs et la législation. Le
e Romanow les possédait
e degré, et Sélim en était
D — z— s.
{ Nicolas - Joseph ) , né à
i- avril 1737 , fit sesétu-
eyc de Montai pu , en qua-
sicr , et se rendit à Amiens
ta la nièce de Gresset. Il y
ssi Delille, qui le décida
I irvcnirdans la capitale,
•tenir la chaire d' éloquence
de Louis-lc-Grand. Son
us la carrière littéraire , fut
II ^ cr>, intitulée : Les Prie-
u'gion fulminante , 1 760,
eux aus après, il adressa
• à (iresset. Son E pitre sur
fs de société est de 1 77 1 ;
0 m position facile et spiri-
lis publia, en 1776, une
de.v Satires de Perse,
S". , dout La harpe a parlé
• dans sa Correspondance
for. Plhse, XXXIII,
î/e ans auparavant, il avait
• encore, attaquer le pre-
\1i11 de cette époque, cet
ic m** eutho 1 ■> < Ntes ue pér-
is de louer avec restriction,
ire de Sélis intitulée : Rela-
1 maladie, de la confes-
' la fin deM.de foliaire,
SEL
537
1761 , in- 12 , est une sorte d'imita-
tion, ou contre épreuve de la Rela-
tion de la mort du P. Berthier, par
Voltaire : Laharpe vit dans cette
pièce de la finesse et des traits heu-
reux ; die eut trois éditions dans la
même année. Sélis a encore publié :
1. Epitres en vers , sur divers sujets ,
1776. II. Dissertation sur Perse;
1778. III. Petite pierre entre Le-
nwnnier et Sélis , 1 778. IV. Lettre
à Laharpe sur le collège de Fran-
ce , 1778, 1779. V. Lettre d'un
grand-vicaire a un évêque , sur les
curés de campagne, 1790. VI.
Lettres écrites de la Trappe, par
un novice , petit in-i 2, 1788. Grimm
en parle avec éloge. VII . Discours
sur les écoles centrales, 1 7 97 , m-8°.
VIII. Différentes Dissertationsïmé-
raires et grammaticales, insérées dans
les Mémoires de l'Institut. M. Bar-
bier lui attribue : Bien ne, nouvelles
et anecdotes; Apologie de la fiât-
terie, in-8°. , 1 780. Lorsque le Direc-
toire exécutif rétablit les académies
sous le nom d* Institut national ,
Sélis fut appelé à la troisième classe,
et dans le même temps il fut nommé
professeur de belles-lettres à l'école
centrale du Panthéon , examinateur
des élèves du Prytanée, et enfin pro-
fesseur de poésie latine au collège de
France , à la place de Delille , qui ve-
nait de s'éloigner de Paris. On ne vit
Sas alors sans étonnement qu'un élève
u Virgile Français osât se mettre à
sa place de son vivant ; mais il est
l' uste de dire, pour la mémoire de Sé-
is , que le lendemain de cette nomina-
tion il dit hautement, dans une lettre
insérée au journal de Paris, le a 7
vendémiaire an 4 (octobre 1796),
qu'il espérait bien que et emploi
serait pour hû de courte durée, et
que dès que Delille reviendrait , il lui
rendrait avec joie sa chaire , ses ti-
538
SEL
très et ses droits. Comme Débile ne
revint à Paris que dans le mois de
juin 1802 , Sclis resta professeur
jusqu'à sa mort, qui avait eu lieu le
9 février précédent. M. Gail, son
collègue et son ami , fit insérer le len-
demain , dans le Journal de Paris ,
une Notice historique sur ce profes-
seur. Z.
SELKIRK ( Alexandre ), né à
Lasgo, dans le comté de Fifo, en
Ecosse, vers 1680 , se voua dès l'en-
fance à la marine, et devint maître
sur un bâtiment commandé par un
nommé Pradling , avec lequel il eut
des démêles assez vifs pour que cet
impitoyable capitaine rabândonnât
dans nie inhabitée de Juan-Fernan-
dez , dans la grande mer qui sépare
l'Amérique de l'Asie. Le malheureux
Sclkirk tut laissé sur la côte, n'ayant
que ses habits, un fusil, quelques
hvres de poudre, des balles, une
hache, un couteau, un chaudron,
une bible, quelques livres de piété,
ses instruments et ses livres de ma-
rine. Pendant les premiers huit mois,
il eut beaucoup a souffrir de la mé-
lancolie. Il se Gt deux cabanes de
branches d'arbres , à peu de dis-
tance l'une de l'autre , les couvrit
d'une espèce de jonc, et les dou-
bla de peaux de chèvres , qu'il tuait
à mesure qu'il en avait besoin. 11
trouva le moyeu de faire du feu,
en frottant deux pièces de bois de
piment l'une contre l'autre. La plus
petite de ses huttes lui servait de
cuisine ; dans la grande il dormait ,
chantait les psaumes et priait Dieu.
« Jamais , disait-il , je n ai été si bon
» chrétien. » D'abord accablé de
tristesse , ou manquant de pain et de
sel , il ne mangeait pas ou il n'y fût
oblige parla faim, et n'allait se cou-
cher que lorsqu'il ne pouf ait plus
soutenir la veille. Cependant il s ac-
teL
contenu pin? le temps à cette Tîe où-
forme, et l'odeur cm bois de piment,
qm est aromatique, le dissipa en ré»
créant ses esprits abattus, une man-
quait pas de poisson; mais H n'osait
en manger sans sel, parce qu'il ha
relâchait extrêmement Festonne* H
faisait un grand usage des écrevisseï
de rivière, qui, dans cette île* sont
excellentes et fort grosses. H les
mangeait tantôt bouillies, tantôt gril-
lées, ainsi que la chair des chèvres,
dont il faisait d'excellent bom&on.
Il en tua jusqu'à cinq cents. Ensuite,
se voyant sans poudre, il s'habitua
à les prendre à la course, et s'en fit
on amusement. Cet exercice' conti-
nuel l'avait rendu si agile , qu'il éti-
rait au travers des bois et sur les ro-
chers, avec une vitesse incroyable.
B prenait des chèvres à la course,
et les rapportait sur son dos. Us
jour , en courant ainsi, il tomba dm
un précipice , et resta long-temps sa»
connaissance ; enfin , revenu à hn , 3
trouva morte sous lui la chèvre qo'3
avait poursuivie. Ce ne fut qu'avec
beaucoup de peine qu'il put arriver,
en se traînant, à sa cabane, d'où 3
ne sortit qu'après dix jours de re-
Sos. Un long usage lui fit prendre
u goût à ses aliments, quoique
n'eût ni sel ni pain. Il trouvait d ail-
leurs des légumes qu'il assaisonnait
avec du piment. Ses souliers et ses
habits furent bientôt usés par ses
courses au travers des bois et des
rochers; mais ses pieds s'endura»
rent au point qu'il n'avait plus be-
soin de souliers. Enfin , il se créa dsi
jouissances', en dressant des chats
sauvages et des chevreaux , auxquebl
faisait faire différents tours, et qu'Ose1
coutuma à danser avec lui. lies chat
surtout lui furent d'un grand secourt»
car il fut d'abord cruellement 1
mente par les rats , qui venaient
ses chèvres, k
nndnoaflR.et
ment irttnnr ie
x le secours àr La
force de Tige, m* _
eans, 1 tnonpo*
la solitude . aa P*91* *y
société. Lompc se* aaàic»
es f 3 se fit m juste aa corn»
nnet de peaux lie chèvres
ûtavec im doo . qui ko tenait
uille. Son couteau s'était usé
dos y il en forgea d'autres
cercles de fer , qu'il trosva
âge, et qu'il eut Fart d apla-
iguiser. Il y aTait quatre ans
i mois qu il était dans cette
[u'il y fut trouvé par Woods
;r. Ror.EBs, xxxviii,
a rait tellement perdu l'usa-
rlcr , que ne prononçant ks
à demi , il eut beaucoup de
« faire entendre. 11 refusa
lelYaii-dc-vie qu'on lui pre-
ins la crainte de se brûler
c par une liqueur si chaude,
t semaines se passèrent avant
coûter avec plaisir des vian-
rctees à bord. Il croît dans
une espèce de prunes noires
excellentes, mais qu'il ne
pas aisément , parce qu'elles
au sommet des montagnes,
crue les Anglais furent à l'an-
-econnaissance lui fit braver
ortes de dangers pour leur
• ce rafraîchissement Ro-
donna sur son vaisseau l'of-
ontre-maitre; et tout l'êqui-
ppela le roi de llle Fernan-
son, qui aborda depuis a
, en fit une peinture mapii-
uiais il n'y manquai! alun
et il s> trouvait
cm h fnt reen dnctBnr.
Dissertatiout nsHurale „i
un esprit de ■etfcodV et
noa nen rare à sont âge. Se brrran*
avec ardeur à retukdWs philosophe
et des médecins anciens et ■Mdernes y
il donna bientôt une Traduction alle-
mande des Obscrvmtioas médicales
de l'anglais Brockesby (a), sur l'a-
melioration des hôpitaux militaires et
le traitement des maladies des camps.
Son travail, quoique très -soigne ,
n'eut pas tout le succès qu'il aurait
Su en attendre. Cette défaveur ne le
érouracca point ; et , peu de temps
après , il fit paraître sa Pjrrétoto-
gic méthodique (3). Rien n'était alors
plus difficile que la connaissance des
fièvres et de loir traitement, fies no-
sologistes avaient porté la confusion
dans la distinction de ces maladies ,
par des classifications obscure* et
trop variées. L'ouvrage de Selle pa-
rut plus lumineux , et fnt reçu avw
une sorte d'enthousia-Hne. f/ève>pe
**~+f*»~-—i-
4vN*iMl
54o SEL
de Warmie , se trouvant a Berlin ,
voulut s'attacher un médecin si jeu- '
ne, déjà célèbre. Il l'engagea ^ par
des offres avantageuses, à Facconv
Eagncr dans sa résidence, a Heils-
erg; mais cette ville était peu pro-
pre à un homme avide de lumières
et de réputation : Selle n'y resta que
quelques années , et il revint à Ber-
lin , où il publia une traduction
allemande des Œuvres chirurgi-
cales de Pott ; des Mémoires et
Observations physiques et physio-
logiques de Janin, sur l'œil et ses
maladies ; un ouvrage de philoso-
phie spéculative , sur la création, le
Srincipe et le but delà nature. Ces pro-
uctionslui acquirent l'estime de Meo-
kcl , qui lui donna sa fille en mariage.
Selle devint ensuite professeur à l'hos-
pice de la charité de Berlin; et bien-
tôt il fut regardé comme un des plus
habiles médecins de la capitale. $ôn
zèle pour la science ne m que s'ac-
croître par ses succès. 11 publia , en
1777, une Introduction à l'étude de
la nature et de la médecine (4), ou-
vrage d'un grand intérêt , qui a été
traduit en français par M. Corayj
puis des Dialogues plulosophiques ;
une traduction de Y Homme à senti-
ments , par Mackensie ; enfin sa
Médecine clinique , qui dénote un
praticien consommé, et dont le doc-
teur Corav a également enrichi notre
langue. Kant remplissait alors l'Al-
lemagne de ses idées nouvelles sur
l'entendement humain. Une discus-
sion sérieuse s'engagea entre Selle
et le philosophe de Kœnigsbcrg , qui
prétendait qu'il peut y avoir des prin-
cipes synthétiques indépendants de
l'expérience et exclusivement du res-
sort de la raison , et reproduisait ainsi,
(4) EinUtiung in dot Stmdmm dtr Nmtmr^mmd
ittnrrgelakrth.it, Berlin, 1777, im-8».
SEL
1
sons d'autres termes \ les > idées innés.
Selle soutint au contraire crue l'ex-
périence nous fournit seule les prin-
cipes synthétiques ; que la' raison
n'est en nous qu'une disposition pro-
pre à combiner telles ou telle* idées f
qui sont le produit de. l'expérience.
U développa sa doctrine dans plu-
sieurs Mémoires insérés au journal
de Berlin, MomUschriffï, années
1783, in84 et 1786. Ces discus-
sions ne le détournèrent pas de sa
travaux ordinaires. Il publia , en
1786 , une Traduction , avec des no-
tes, de Tournée de Delarochc sur la
fièvre puerpérale; donna une secon-
de édition de sa Médecine clinique,
et reproduisit, avec de nombreuses
additions, sa Pyrétologie méthode
que. Quoique Cullen fut alors l'au-
teur à la mode, l'ouvrage de Selle
n'en fut pas moins bien accueilli ; et
les libraires d'Amsterdam ci» don-
nèrent, l'année suivante (1787),
une contrefaçon , qu'ils répandirent
avec profusion dans toute l'Europe.
MM. Montblanc et Clanet ont publié
chacun, en 1801 , une Traduction
française du même livre. Dès 1785,.
Selle avait été 1 honoré de la con-
fiance du grand Frédéric , qui le nom-
ma son médecin particulier. Après
la- mort de ce prince, il rédigea une
Histoire détaillée et fort exacte de
sa maladie, et fut reçu, à cette épo-
que, membre de l'académie des scien-
ces de Berlin. Peu de temps après , il
ajouta un troisième volume à ses Ob-
servations sur la nature et sur la mé-
decine. Il fit insérer dans le journal
de Berlin , une Notice biographique
sur Voigt, dont il publia les Princi-
pes de la philosopIUepure. En 1 789,
après avoir donné à sa Pyrétologie
méthodique toute la perfection dont
elle était susceptible, il en fit paraî-
tre une troisième édition. C'est celle
v
SEL
dont Fauteur de cet article a donné
la traduction, en Tan 10 (i8oa),et
à laquelle le professeur Cbaussier a
joint des notes intéressantes , spé-
cialement sur le croup. Selle pa-
rut alors avoir fixe irrévocablement
le nombre et la nature des lièvres.
Sa doctrine fut généralement admise
jusqu'au moment où le professeur
Pinel crut l'avoir encore perfection-
née, en séparant, comme Quarin,
les lièvres d'avec les inflammations.
Mais eu ce moment , on vient de lui
porter de bien plus grandes atteintes,
en niant jusqu à l'existence des liè-
vres essentielles , et en replongeant
les praticiens dans les mêmes incer-
titudes où l'on était lors de la pre-
mière publication de la Pjrrétolone.
En 1790, Selle fit un voyage à Pa-
rts , dont il fréquenta incognito les
hospices et les établissements pu-
blics. A sou retour, il publia deux
Mémoires sur le magnétisme animal ;
et il en donna quelques autres contre
la philosopLie critique de Kant , qui
furent insérés dans les Recueils de
l'académie de Berlin. Les travaux de
Selle le portèrent bientôt aux pre-
mières dignités. Il devint successive-
ninit conseiller intime et directeur
du collège de médecine et de chirur-
gie, membre de la classe de philoso-
Îdiie de l'académie de Berlin , etc. 11
ut chargé par Frédéric-Guillaume II,
dont il était le médecin , d'examiner
une épidémie qui s'était manifestée ,
pendant la guerre, dans la Prusse
n:éridiouale. Le roi actuel , Frédéric-
(iiûlla urne III, lui conserva la même
confiance. Les ouvrages de cet homme
rélrbn* prouvent des connaissances
f)i ufundes en médecine et dans la phi-
f»s«iphie >|>éculative. Ils sont écrits
A\rr élrgancc et clarté. Ses ma-urs
rtiient douces et son caractère tri\>-
aftable. D'une constitution très-fni-
SEL 54l
Me , il fut atteint d'une cruelle mala-
die , la phthisie pulmonaire , dont il
mourut à Berlin, le 9 nov. 1800, à
peine âgé de cinquante-deux ans.
N — H.
SELLIUS ( Godefboi ), historien,
né vers le commencement du dix-
huitième siècle , à Dantzig, de pa-
rents riches , et qui lui donnèrent une
bonne éducation, étudia les lettres,
la jurisprudence , la théologie, la
médecine , l'histoire naturelle , et se
distingua par la rapidité de ses pro-
grès. Âpres avoir terminé ses cours
académiques , il visita l'Allemagne ,
les Pays-Bas et l'Angleterre, pour
perfectionner ses connaissances, et se
mettre en relation avec les savants.
Les dépenses qu'il fit dans ces voyages,
et quelques revers de fortune t'obli-
gèrent à choisir un état, et il se dé-
cida pour la carrière de l'enseigne-
ment. Il prit ses grades à Leyde , et
vint professer aux universités de
Gôttingue et de Halle. Il fit , dans
cette dernière ville, l'ouverture de
ses cours, en 1737, par une Dis-
sertation : Ad locum M. Tcrentii
Varronis de re rus tic â L. ir , C, 1.
De nominibus Romanorum brutiso-
nis. Le mauvais état de ses affaires
l'ayant oblige de quitter Halle , il vint
à Paris , en i~>\'3 , avec Jean Mills ,
gentilhomme anglais , auquel il s'était
associé pour publier une traduction
françaisede V Encyclopédie de Cham-
bers ( V. ce nom ). Cette entreprise ,
dont le succès aurait rétabli ses af-
faires , échoua , s'il faut en croire
Luneau de Boisjcrmain, par la faute
de Lchreton , à qui les deux étran-
gers s'étaient adressés pour l'impres-
sion. Sellius, qui joignait à une éru-
dition très-étendue , la connaissance
de la plupart des langues du nord >
se vit obligé, pour vivre, de se faire
traducteur. Personne . dit Querlon y
542 SEL 4SEL
n'a plus fait de traduction* de l'allé- 4 ▼<& «m*J —de rifotodit deTart
mand , du hollandais , de l'anglais ; chat les anciens , par Wmkdnuum ,
mais quoiqu'il sût assez bien notre i766,avol.in-8°.Il a en put (avec
langue, il traduisait sans se gêner , à Dujai^et LaMorliere),aux Jr*rô-
course de plume ,' se montrait plus Feuilles on Lettres à M"», de. • . .
attentif à rendre la lettre de son au- sur quelques jugements portés dans
teur ou le génie de sa langue , qu'à le l'Année Attendre de Freron , Paris ,
faire bien parler le français , ce qui 1754 , in-ia ; ( avec Dnjardm ) à la
le rendait souvent obscur ( Foy. Double beauté, roman étranger,
l'Avertissement à la tète du xix vol. Canterbury , 17 54 , û>i*J» enfin on
de Y Histoire des voyages de Prévôt, connaît de lui (a) : I. DisserUtào
édition in - 4°- > JP* *5 )• H «* publia phiiosophico -juridica de ÛMgài*-,
plusieurs avec Dujardin (1) qui se rie, quod sdentUs aâhœret , in
chargeait d'en retoucher le style; jurisprudentid dctegendo, Leyde,
mais quelques-unes sont restées en 1730 , in-4°. II. Historia naturuBs
manuscrit , entre autres celle du teredinis seu xylophagi marim, tu-
Voyage de Gmelin en Sibérie ( F* bidochonchoïdis speciatim>'Utxtditf
Gmelin , XVII , 53o ) , que Sellkis 1733 , ou Arnheun, 1753 , m-4°* *
avait faite pour Delisle ( Joseph-Ni* avec a pi. : il y a des exemplaires
colas), doyen de l'académie des avec fig. color. C'est l'histoire an ver
sciences , et dont on n'a qu'un extrait (ni ronge etperce lé bois des navires,
dans le volume de la Continuation de déjà décrit par Massnet et J. Roussel;
l'Histoire des voyages cité plus haut, mais l'ouvrage de SeUins est plus
La misère , contre laquelle il luttait complet et plus intéressant. On en
depuis tant d'années , finit par l'acca- trouve l'analyse dans les Aeta cru-
hier. 11 tomba malade et fut trans- ditor. lipsiens,, il34, 80-93. III.
porte' à l'hospice de Charenton , où il Findiciœ methodi qud in elementa
mourut , dans un accès de délire fu- juris avilis usus est /. G. Heinec-
rieux , le «2 5 juin 1767. Sellius était cmsyoppositœ G.J.Schutziexamini
membre de l'académie des Curieux ejusdem methodi , Utrecht, 1734,
de la nature , et de la société royale in-8°. IV. Histoire générale des
de Londres. On lui doit des traduc- Provinces* Unies (avec Dujardin),
tions , de l'anglais , du Foy âge à la Paris , 1757-70 , in-4°. > fig. > 8 vol.
Baye de Hudson , par Ellis , 1 749 , traduits en grande partie du latin de
I vol. in- 12 ; — de l'allemand , du Wagenacr. W— s.
Dictionnaire des Monogrammes, par SftLVATICO ( Jean -Baptiste )
Christ , 1750, iu-8°. ( F. ce nom ) $ naquit dans un petit village du Lode-
— de Y Histoire naturelle de l'Islan- san, vers l'an i548, ou 49- Après
de , par Anderson , 1754,2 vol. in- avoir fait ses premières études a Lodi ,
I I : — de Y Histoire des révolutions et ses humanités à Milan , il se rendit
du globe terrestre , par Kruger, 1 752, à Pavie pour s'y adonner à la méde-
in-1.2 ( F. Sepher ); des Satires de cinc. Nourri de la lecture des méde-
Rabcner ( avec Dujardin ) , 1754 , cins anciens , grecs et arabes, dont fl
(1) lUiiignc Dujardin, maître de» requêtes ? ne*
?* Pari», où il est mort duo» un âge «Tance, a (») La France littéraire altrilme a Settkai .
donne, sou* le nom de Roisprtanx , Y Histoire de cueilde truites de médecine; Description dm Bra
Kicuzi; une Trod. de Pétrone; et Ift Vie de P. bant, «i InstiUUùmei phrticm , troit
Axétin. leeqneb on n'a pu aro» l'ilrlaiirinai
SEL
t étudie les langues , 3 Toyacea
lant plusieurs années en Italie,
isita les meiDeures universités
ette péninsule. De retour dans
atrie , il fut appelé' à la chaire
iffdccine de l'école de Pavic , où
ofessa avec le plus grand éclat
iven 162*2 , époque de sa mort,
jblia, en iGoi , à Francfort,
?onirwmùe medicœ , in-fol. ,
la lecture, agréable à la fois et
, offre de bous principes theo*
s. Selvatico , convaincu que b
a , appuyée de l'expérience , ne
point pour la perfection de ia
cuie, sans l'étude des méde-
anciens, essaya de rétablir la
abon des Grecs, en purgeant
ouvrages des contradictions
rentes qu'ils contiennent. Voici
lent il s'exprime sur le mérite
s auteurs et de ceux des Ara-
i Je ne suis point du nombre
ceux qui suivent uniquement
préceptes des médecins de l'an-
uté , Grecs et Arabes ; car je
;nore point que les m ex! ornes
fait d importa utes découvertes
rs à l'art et au genre humain ,
* profite volontiers de leurs lit-
res : toutefois je suis persuadé
, dans ime science telle que celle
je professe, toute innovation
langereiise et incertaine , et qu'il
lut rejeter qu'avec une extrême
onspection ce que les anciens
enseigné d'une manière claire
ositive. » Sel vatico s'élève avec
xratre l'abus des saignées, dans
Tes putrides , que îtotal avait
fii vogue d'une manière incon-
;. Il tourne également en ridi-
isage médical des pierres pré-
d'apres les Arabes. 11 ne re-
[Kiûit les fièvres à types inter-
s comme autant d'espèces par-
es, mais plutôt comme des con-
SEL 543
séquences accidentellesde retard dans
les paroxysmes. Selvatico publia un
Opuscule fort curieux, et qui est con-
nu de bien peu de médecins et de bi-
bliographes, intitule Deiïs quimorbos
simulant deprehendendis , Milan,
1 ôk>5 , in-4°- , de cent pag. , écrit en
latin pur et élégant ; il est divise' en
yingt chapitres , dont les principaux
sont : i°. Des causes qui font simu-
ler des maladies; 1°. de la maniè-
re de connaître les maladies par
amour; 3". des grossesses simu-
lées ou cachées; 4°- **s possé-
dés du diable; 5". de la syphilis
cachée; (>\ du crachement de sang
simulé; y\ des tumeurs feintes ou
factices ; 8". de l'impuissance ap-
parente; 90. de la inaniire de si-
muler la virginité; 1 o". des ulcères
factices; 1 1°. de la fascination;
1 a. de V empoisonnement , etc. (>t
ouvrage est rempli d'érudition et de
faits intéressants. Z.
SELVE (Je ai» de), issu d'une
ancienne famille du Bas- Limousin 9
qui a donne' à l'Eglise et à l'état de»
hoinuies distingué» par Inir* lalrnfa
et leurs servit es , était fil* di* J' aluiii
de Selve, lieutenant de L rornn.igiue
des gendarmes cbi comte de la Marrk ,
Êouierncurd'Aiitergiie. llalMii'Ioiiiiii
1 profession militaire, rjiu cfail erllr
de ses ancêtre*, pour suivre la « ai • irrr
du barreau. Il était conseille! m 11 iimt -
leinentdcl'arii, lorsque Louis Xll le
nomma , en rïo* , prenuei pHa*j<li-nt
de celui de Rouen, d'où il \s*i*a , 1*11
la même qualité, à Jloide«ui. l'ittit
çois \rr. ayant besoin il'un 9tnê^$mi$ni
ferme et éflairé, pow iii«jijiI''Iii# ri
faire aimer ton aiitiuilé dau* I'* Mi
lane/ , le mit a la lêlr du prfi U •••«••!
qu'il établit dans ««11*- nmivi llr • «m
quête, en y jnipMfil I'"» j»IIiiImiIim#I«
d'intendant. Selte remplil «•* Ioim
lions à la satisfaction du uimimi ■!•••■
544 SEL
et des peuples. Après la funeste ba-
taille de Pavie , à laquelle il s'était
trouvé, la reine Louise de Savoie,
régente du royaume, l'envoya à Ma-
dnd avec l'archevêque d'Embrun et
Philippe de Chabri, pour traiter de la
délivrance du roi ; et c'est à lui que fo-
rent confiées les instructions secrètes.
Cette mission délicate eut tout le suc-
cès qu'on en pouvait désirer ; ce qui
Jrui valut la charge de premier prési-
dent du parlement de Paris. Lorsque
les ambassadeurs de Charles-Quint
vinrent réclamer la cession de la Bout*
§ogne , qui était une des conditions
u traité , il leur répondit , à la tête
de sa compagnie : « Le dit seigneur
» roi ne peut aliéner le dit duché: car
» il est obligé d'entretenir les droits
» de la couronne , laquelle est à lui ,
» et à ses peuples et à ses sujets com-
» muns. » Selve mourut a Paris,
en 1 5'29 , en décembre selon son épi-
taphe, qu'on voyait à Saint-Nicolas-
du-Ghardonnet , où il fut enterré. C'é-
tait un excellent citoyen, un habile
négociateur , et un savant magistrat.
On lui doit la première édition des
Mémoires de Comines , Paris, i5a3,
in-fol. Beaucaire l'accuse de les avoir
mutilés , sous prétexte de les corriger;
mais cette assertion est suffisamment
détruite par la conformité qui se
trouve entre tous les manuscrits et
l'imprimé. On lui attribue un Traité
De beneficio , Paris , 1 5 1 1 ; Lyon ,
k>3i. Mais ce Traité, qui a mérité
d'être commenté par Charles Du-
moulin et par François Joly , est in-
contestablement de son frère , conseil-
ler au parlement de Paris , et qui s'ap-
pelait Jean de Selve , comme lui. Ses
Négociations , ses Discours, ses
Conférences pour la délivrance de
François 1er. , sont à la Bibliothèque
d 1 1 Roi . — George de Selv e , son fils,
fut fait évoque de Lavaur , en 1 5^4 ,
$Él
n9ayint encore que dk-hnit ans* Sa
Œuvres et ses talents précoces jwti»
fièrent cette infraction aux sainte ca-
nons. Il remplit avec distinction îo
ambassades ae Venise, de Rose et
d'Allemagne, où il se fitunegrande
réputation par ses vastes connaissan-
ces. Bunel, son secrétaire, lui ayant
representéo^eU viedissipéedescoin
ne convenait point à un evêque , 3 se
retira dans son diocèse, ou il se Km
tout entier aux fonctions pastorafo,
jusqu'à sa mort arrivée en i54*. u
avait publié, en i534, de bons sta-
tuts synodaux. Ses autres ouvragée
sont des Instructions postantes j*m
le baptême et la confirmation , des
Opuscules sur divers sujets , un petk
Traité sur les moyens dé se procarer
son bonheur dans ce monde et dan
l'autre , suivant les différents part»
où l'on peut être appelé par son sot*
verain ; un autre Traité sur les mmsj
d'établir une paix solide entre Feav
pereur d' AUémagneetleroi de France.
Tous ces écrits furent réunis en ai
volume in-folio, Paris, i55g. Fraa-
çois Ier. l'avait chargé de traduire ea
français les Vies de Plutarque : il ea
Subba huit en 1 535. Peut-être fut-il
étourné de pousser ce travail piaf «
loin par le succès de la Traduction
d'Amyot. Sa correspondance diplo-
matique , pendant son ambassade k
Venise, était dans le cabinet de M.Do-
puy . — Son frère Jean-Paul de Selve,
ambassadeur à Rome, en i 55t, mort
évêque de Saint-Flour , en 1S70, a
laissé un Recueil de ses négociations,
qui était dans le cabinet de M. d'À-
guesseau , et des Lettres dans celui dr
M. deGagnières. — L'extrait de l'as*-
bassade d'Odet de Selve , en Angle-
terre, dans les années 1 547 et i&4^
était parmi les manuscrits de Saint-
Germam-dcs-Prcs. — Enfin les néçs»
ciations de Lazare de Selve, premier
.1-1
c :• ■•'
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••
«»~ • .
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n : .
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• • * -•- .
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4' *
I"'" r*"_i\i. - *" J*--
"l"
». "• •■
» »-
548 SEM
{Je fut ki qui jcfluvrit la aadftéde son
•père endormi ,• et reçut m .bénédic-
tion {V. N»4, XXXI, 333 ).Sem
eut cinq fil*, Jilam-) Assur ,. Ar-
phaxad , Lud., Aram qui sVfabli-
rent tout en Asie. D'Arpbaxad «ies-
ceùdirent en ligne directe , Salé, Hé-
ber, Phaleg , fteiï , Sang, Nachor et
Tliaré , père d'Abraham. Sem mou-
rut l'an 1877 avant J.-C. , âgé de six
cents ans , ayant pu voir quinze gé-
nérations de ses descendant. Voy.
Gènes» xi. Z.
SE-MA-XSIE». V^ Ssmu
TOSI1N. •
#ËMBLANÇAI. V. Sajûlahcai.
$EMENTINI ( AffTom), méde-
cin, né eu 17^3 , à Moadragone ,
petite viBc de la terre de Labour ,
fut , 4 l'âge de douze ans, envoyé à
Naples , pouryr suivre |es«ours de
médecine a l'hôpital des' Incurables.
Ses progrès furent rapides, et en
1760, on vit jJaraître un de ses
écrits sur la nature et les variétés de
la folie. Fauteur ardent des nouvelles
théories médicales, il fut le premier
à les accréditer , et à les répandre
|)armisescompatriotes.Depuis 1779,
il travaillait à renverse? le système
. de l'irritabilité de flaller : il l'attaqua
surtout dans ses Éléments de phy-
siologie, rédiges pour l'usage de ses
élèves. Quelque temps après , il pu-
blia les Institutions médicales , dans
lesquelles il se montra le précurseur
deBrown [V. ce nom, au Supplé-
ment ) , otdont le dernier volume fut
dédie à Joseph II , qui, en honorant
l'auteur de ses suffrages, l'avait en-
gagé à le suivre à Vienne; à ces
<> lires séduisantes, Scmenliui pré-
féra la place de .professeur de 1 uni-
versité, où il avait été admis par
concours. Les partisans de Brown ,
entraînés par leur enthousiasme,
avaient dépassé le but que la raison
SEM
devait leur prescrire dai
«attoo des théories de ce
Les suites de cet égarem
rent funestes. Sementini,
beaucoup contribué à metti
les principes de l'école d'É
crut qu'il était de son dei
prendre la plume pour é
collègues» Dans la Tradi
Henné de sa Pathologie,
en 1 8o3 , il soumit la cl
l'excitabilité à un nouvel e
en réfuta plusieurs parad
écrits lui valurent les éloge
grands professeurs de 1*1
l'année 1S12, la santé de
avait reçu des atteintes 1 \\
son esprit dégrisait en pai
blissement de son corps; c
qu'après deux ans d'efforts
comba le 8 juin 181 47 à u
d'apoplexie. Ses Ouvrages
Brève diluàdazione detia
varietà dellapazzia , Wap
ro-8°. II. Requisitorio diu
etc. , Bénévent , 1774 y w
la critique fondée d'un 01
Girillo , publié sous le titre
nudœ medicamentorum ex
copeid Londinensi excer\
Elément i di fisiologia ,
1779, in-4°. L auteur ayan
que le plan de cet ouvragée
trop grande étendue pour s
en arrêta l 'impression à la
tièrne feuille. IV. Institutio
dicarum , partes septem*
1 780-84 1 7 v°l* ni-8°, , do
brassent la nosologie, et 1
sioîogie. V. Lcttera sulcerv*
ibici. , 1 784 , in-8°. , jpublii
casion du traité de VÈnceft
de Malacarne. VI. Orazh
gurale per Vapertura de
tedra di fisiologia nello sp
•S. Giacomo , ibid. , 1790
VU. Fhstitutiones pfysioi
-£* *.<
~ L
»».*j
Cf.. 4
■ 1.
■V. b*
-r-rs-ou.t tu. m #
ârs ... ;.mmn*i x< i.— ■»■
.1— ^ 7..' _*"•■■•■«-"■•?.' «•?•■.:«
C"*S r r f -à. m~ a I J. m £.«*
:S:~ n— ** L . *
" . - n-*1 7. .7. *f'it*
*d*.::-ur '.iminar.ti nrrtir. ^
rt-r .m" r-jM irnjui»^ î^r f
•.T ■ rïîn t (Bf -»rîur» fr
l i'*m9 -m r-. 5-Ti*!r !r ? ;-
:•:..•* "/ n-.. ». -;«.
F.BÏ l*m* - ir ■(!••■ in*
r/»r :'/-• . «■» r. t?- iir
oorv :•*. /•••:rîv t .l.irm* .
m >* T;m.iiiiria> wiTiiir " i-
o»n ■ ri.-». r-i.»"-«pi .i -nr ifn»»-
« F'rmi. ;-.i;r -■m::':.- '.*
• f>hft>t*ii rii.r. -'i ■ V--.-.J
tn< 1«» i-r:«!fi- P -ai.». il- T.'*» ..4
k U rhrf.r* :* M»- »• •!:•» Iio-
pb:* î-i.Tiîi" r"p»if.f'ii".n. I!
Ffi.v*. *r rhiM.l. p#»fi -i.i
"î ! i.'iv. i - i - . î ^ - !•• pr^s
■tinjT-huif «m. >^nn*r"« i «'^t
p«ir ^iifi i-**«i,ir. ■•' *«»n r •••»»
ir p-ïrf^r »*n ji«:f ■!:«*. f*i « .i«»
ru -Tiniiim phiL\' phifitini .
+.i . î viil. . pnhlif jiir 1. B.
m rj^ <*■> ilii'ipl^s ; *»f \*~
î . rurric H ^'isra'Tifi*- II.
(Ta i;rr»# r»-lè~n-n*m *:• ntro tl
fa/nr dit pr 't'- .i n-f^rmu"
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-•ur; n.*.^ .»*« i1?»*' -nL-uxe iv* i»":w
*f »• Mu r> m^ im«ia pi- 'a.»)r*fi«*
".»!à; h ^f il-* •riTtfr'i^ ■■■*? *■*■" ',-'- /*
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V -•».nrr-< n *t •* i'*^-' ■■"■ * ,l '
.i.nm» !•■ ni ra .:" 4-r:us***m -r*.-«^
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nlî > i^rt" «-priMi: !•' TiuiLH. I ..r^-
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55i
SEM
troisième époux f de peur de se don-
ner un maître : die choisissait et at-
tirait auprès d'elle les plus beaux
hommes de son armée, dont aucun
ne survivait long-temps à cette fa-
veur. Elle régnait en pleine paix,
lorsqu'ayant oui-dire que les Indiens
étaient la plus grande nation de l'unir
vers , qu'ils occupaient un très-beau
pays, et qu'ils paraient superbement
leurs éléphants , elle résolut de leur
déclarer la guerre, quoiqu'ils ne lui
eussent fait, dit l'historien, nulle of-
fense. Elle employa trois ans à équi-
per une flotte , et une armée , qui se
trouva être de trois millions d'hom-
mes d'infanterie, outre cinq cents mille
cavaliers , cent mille chariots , cent
mille hommes montés sur des dia-
meaux , et armés d'épées longues de
six pieds. Elle avait mit faire de plus
on ne sait combien de faux éléphants,
avec les peaux de trois cents mille
bœufs noirs. Dans chacune de ces ma-
chines, dont la construction n'est pas
très-bien expliquée, il y avait un
homme qui la faisait mouvoir. Les
ouvriers occupes à fabriquer ces élé-
phants , avaient travaillé en secret,
dans une enceinte murée de toutes
parts , de peur que l'artifice ne se
divulguât, et ne parvînt aux oreilles
des Indiens. Stabrobates régnait dans
l'Inde : il rassembla des troupes bien
Î)lus nombreuses encore que celles de
a reine d'Assyrie, à laquelle il si-
gnifia que puisqu'elle venait l'atta-
quer sans qu'il lui eût fait aucun tort,
elle ne tarderait point à se repentir
d'une agression aussi folle qu'injuste.
11 la prévenait qu'aussitôt qu'il l'au-
rait vaincue, il la ferait mettre en
croix , et joignait à ces menaces des
traits satiriques sur les mœurs un peu
libres de l'héroïne. Victorieuse néan-
moins dans un premier combat au
milieu du fleuve Indus, elle fit cent
miDp prisotunerti. Une bataille plv
d^nvc s engagea sur tvre, on cfc
eàt d'abord T'avantage : ses faux élé-
phants effrayèrent par leurs formée
monstrueuses et par l'odeur de leur
cuirs de bonfs , la cavalerie indien-
ne; mais 3» de soutinrent pas le choc
des éléphants véritables que $tahro-
batès dirigea contre eux. L'armée
assyrienne fut jnise en déroute, et
Sémiramis s'enfuit blessée ma farts et
au dos par le roi de l'Inde. Eue
avait perdu les deux tiers de son ar-
mée. ( On lit dans Strabon , qu'elle
n'en ramena que vingt mille hom-
. mes. ) Quand elle eut regagné ses
états, son fils Ninyas lui tendit des
embûches; ce qui ne la surprit pas,
parce que l'oracle de Jupiter Àm-
mon le lui avait prédit. Ayant cédé
la couronne, dledisparut. Quelques-
uns disent que changée cd **$**$+
die s'envola avec une troape de ces
oiseaux, qui était venue se placer sur
son palais. Sémiramis termina ainsi
sa carrière à l'âge de soixante-
deux ans; elle en avait régné qua-
rante. Diodore avertit que certains
auteurs ne font d'elle qu une courti-
sane qui , ayant séduit par ses attraits
le roi d'Assyrie Niuus, et obtenu de
lui l'exercice de la puissance souve-
raine durant cinq jours, l'emprison-
na , le détrôna, et se signala par des
actions hardies» D'autres écrivains,
postérieurs à Diodore de Sicile , ont
parlé de cette reine avec beaucoup
moins de détails; mais en modifiant
diversement son histoire. L'une des
cinquante narrations de Conon ( Vqy.
ce nom , IX , fyA ), concerne Sémi-
ramis : il y est dit , qu'elle était la
fille et non la femme de Ninus;
qu'ayant eu secrètement et sans le
savoir un commerce incestueux avec
son propre fils , elle prit le parti de
vivre publiquement avec lui comme
SEH
ouse ; mais Pbotins observe
e point Conon s'est trompé* ,
confondu Sémiramis avec
, fille de fielochus. Valère-
e raconte que la reine d'As-
yant appris qu'une sédition
d'éclater, n'acheva point sa
, qu'elle accotirut demi-coif-
l'eu! besoin que de se montrer
itins pour apaiser le tumulte;
oaséqnence on lui érigea une
où elle était représentée dans
négligé, qui relevait sa beau-
rjue rapporte Élien. Selon Jus-
: était a une médiocre stature ;
ue Ninus fut mort , elle se dé-
i bien qu'on la prit pour le
roi. Le jeune prince n'avait
ore atteint l'âge de puberté;
ni ressemblait, par la taille
par le son de voix et par les
visage, quoiqu'elle eût alors
is quarante-quatre ans ; niais
elle eut commencé à se dis-
par ses exploits , elle se laissa
ître et admirer comme reine,
i joute qu'à la fin de sa vie,
çut un criminel amour pour
, qui la tua et lui succéda :
it occupe le trône pendant
e-deux années. Aucun «le ces
n'a dit encore qu'elle eut
nrir son mari Ninus. Dans
• , elle l'emprisonne seule-
la fin «les cinq jours où il
:Tiui«i «l'exercer le pouvoir
■ ; m.iis , dans Plutanpic ,
ii abandonne l'empire que
uik» seule journée . et elle eu
mur le mettre à m«»rt. Après
ut elli-mêine eessé«le vivre,
isN\rie «hanta se> louanges,
rrériia le-» honneur* divin*.
„. lui attribue ce qu'Héro-
,.,,,,1,. de Nit.H-ris , e'esl-à-
.I1X „,m ripti.Mis plarees par
,. r.,i,r.n-«l«-^u-.raiilre,m
SEM
553
fond de son tombeau. La première
annonçait à ses successeurs qu'an be-
soin ils y trouveraient des richesses ;
la seconde était une imprécation con-
tre le roi pervers qui , par cupidité,
violerait Pasile des défunts. On a dit
aussi , d'après Géphaléon , auteur
d'une Chronique grecque perdue ,
que Sémiramis fit périr ses enfants ,
appa rement ceux qu'elle avait eus
de Ménonès, et que N in vas vengea
leur mort en l'égorgeant elle-même.
Si nous en croyons Moïse de Cho-
rène, elle devint, après la mort de
Ninus , éprise d'un prince arménien ,
nommé Araï, et , sur le refus qu'il fit
de l'épouser, elle lui déclara une guer-
re, ou il péril. Son corps étant tom-
bé au pouvoir de Sémiramis, elle pu-
blia qu'il était ressuscité, bâtit une
ville en Arménie , où depuis elle
venait passer les étés , laissant le
gouvernement de Niuive et de l'As-
syrie au mage Zerdust on Zoroastre,
prince des Mèdes. La vie licencieuse
qu'elle menait lui attira les repro-
ches des enfants de Ninus , qu'elle mit
tous à mort , à l'exception de Ninyas.
Peu après, son ministre Zoroastre
voulut se rendre indépendant : elle
prit les armes contre lui, succomba ,
et périt de la main de son propre fils.
Plusieurs autres anciens écrivains, en
parlant de Sémiramis, n'ont fait que
reproduire quelques-uns des détails
que nous venons de recueillir ; mais
Polvcn transcrit une inscription où
cette princesse parle en ces termes :
« I,a nature m'a donné le corps d'une
femme : mes acti«»ns m'ont égalée
au plus vaillant des hommes. J'ai
"T» I empire de Ninus qui , versl'O-
nn,t • «oiirhe au fleuve Hyhaiiam,
\ers m* Hl||j au yam de l'encens et de
'! M.vrrhe , \rr> le nord aux Saillies
ri au\ s««.i* * . •
» . °"pueiis. Avant moi , aucun
• ,v" n avait mi de mers : ) eu ai
554
SEM
vu quatre que personne n'abordait,et
je les ai soumises à mes lois. J'ai cou-
traint les fleuves de couler où je vou-
lais; et je ne l'ai voulu qu'aux lieux
où ils devaient être utiles. J'ai fécon-
dé les terres stériles , en les arrosant
de mes fleuves. J'ai élevé des forte-
resses inexpugnables : j'ai construit
des routes à travers des rochers im-
Sraticables. J'ai pavé de mon argent
es chemins où 1 on ne voyait que les
traces des animaux sauvages; et au
milieu de ces travaux, j'ai trouvé du
temps pour mes plaisirs et pour ceux
de mes amis. » Telles sont, sur cette
femme célèbre, les traditions anti-
ques. Rollin les a rassemblées pres-
que toutes, en les accordant le mieux
qu'il a pu. Sevin en a discuté quel-
ques-unes; il a rejeté, comme fabu-
leux , tout ce qui concerne Dercéto,
les colombes , les déguisements et les
métamorphoses de Sémiranus. Fré-
ret a écarte de plus la passion in-
cestueuse qui a été imputée a cette
princesse , et qui ne doit l'être qu'à
qu'à la reine Atossa. Selon Volney,
ce nom d'Atossa , ou Attosa , ou
Hadossa, n'est point personnel : il
était commun, chez les Assyriens,
.les Perses et les Syriens, aux fa-
vorites des rois , aux odalisques.
La question la plus difficile est de
savoir quelle part appartient réel-
lement à Sémiramis clans les cons-
tructions et dans les expéditions dont
Diodore de Sicile lui laisse tout
l'honneur; car Hérodote, Bérose,
Mégasthcne et d'autres écrivains en
attribuent une partie considérable
soit à Nitocris, soit à Ninus, soit à
d'autres monarques assyriens. Fréret
croit que Ninus mourant était maî-
tre de toute l'Asie, depuis le Tana'is
jusqu'au Nil , et depuis les cotes de
l'Asie Mineure jusqu'à l'Indus; en
sorte que Sémiramis n'a nu ajouter
a ce vaste empire que des
éthiopiennes et libyenne*»
est-il impossible que l'éclatante
lébrité de cette princesse n'ait ms
été fondée sur de très -granits
entreprises et sur de brillants méats:
Pomponna Mêla exprime l'odsies
de toute l'antiquité , lorsque dit
que l'Assyrie n'a jamais été plus le»
rusante, plus poissante, qne sons ce
règne. U nous resterait à en fixer fé-
poque; et c'est encore une questiea
fort épineuse, si l'on en juge par
l'extrême divergence des hypothèses
r la résoudre : dks
l'an aaoo avant l'ère
i , jusqu'à 737. A s'en tenir
aœf traditions qu'ont suivies Ctésias,
Diodore, Ydletus-Paterculns, Jus-
tin, Eusèbe et George le Syncefle,
Sémiramis serait antérieure au moins
de dix-huit siècles à Auguste. Ansn
a-t-on, dans l'un de nos volumes
précédents(Biog. univ. XXXI, a88-
2Qo) y placé l'avènement de Ninus,
à l'an 2048, et sa mort à igg5 , ce
qui ne permettrait de faire descendre
le règne de Sémiramis que jusqu'à
ig56. Fréret, qui le retarde un peu,
l'ouvre dès 191 6. On aurait , pour la
déclarer contemporaine de Moïse ou
de Sanchoniaton, ou de la prise de
Troie, l'autorité de Porphyre; et,
pour la supposer bien moins ancienne,
celle d'Hérodote; car, d'après cet
historien , Larcher ne la fait régner
qu'en 737. Cette question se compli-
que de celles de savoir s'il n'y a pas
eu deux Belus, plusieurs Ninus et
plusieurs Sémiramis, Elle tient au
système général de la chronologie
assyrienne. L'opinion qui nous sem-
blerait la plus probable , est celle qui
placerait la naissance de Sémiramis
vers i?4o > l'avènement de Ninus en
1237 , leur triomphe à Bactres en
laio, leur mariage en 1217, la nais-
SEM
555
îflinyasTers iai6, la mort
os en 1196 oq 1195, et la
i Sémiramis vers 1 179: die
ainsi vécu environ soixante-
10 , et régné , «non tout-à-fait
te ans, du moins trente-huit ,
« son époux que seule. C'est,
5 avis , l'hypothèse qui se
rait le mieux avec la suite
s dont l'histoire d'Assyrie se
<e. Du reste, les écrits à con-
tant sur ce point que sur les
de la vie de Sémiramis , sont
litres 184 et i85 du premier
Hérodote , les chapitres 1 à 1 6
nd livre de Diodorede Sicile ,
ie me narration de Conon , les
es 1 et *j du premier livre de
les traités de Plutarqiie sur
3siris , sur l'amour et sur les
. illustres ; le chapitre 1 5 du
1 de Polycn , les chapitres 1 3
e Moïse de Chorène ;... l'His-
dennedeRollin, liv. m , chap.
; les Mémoires de Sevin et de
mr l'Assyrie , tom. m et v du
de l'académie des inscrip-
belles-le ttres ; les recherches
icv , part. 11 et 111, etc. Sé-
s était un personnage trop
pour ne point apparaître sur
tragique. Muzio Maufrcdi l'a
>our le sujet d'une tragédie
c, et dans h même langue
ise Ta ex]>osée sur la scène ly-
N'ous avons , eu français , <fcs
?s de Sémiramis par Desfon-
en 1O37; par Gilbert, en
»ar MIur. de («umês,en 171O;
•lûllon , en 17 17, et par Vol-
n 1 7 »H : cette dernière , la
cinorahlc , e*t fondée sur les
us qui supposent (pie Sémi-
1 donné la mort a iNinus,
a voulu épouser mm uï* >i-
ct que celui-ci l'a tu ce. La
r de Voltaire a été arrangée
rr M. Desriaux, en un opéra , dont
musique est de M. Catel, joué
et imprimé en 180a. L'opéra de Roi
est de 1718. D— w — u.
SEMLER ( Jean-Salomon ) , cé-
lèbre théologien protestant, né le 18
déc. 17^5 à Saalfeld, où son père
était pasteur, fit ses études à Halle,
sous le professeur Baumgarten. Après
avoir quitté l'université , et séjourné
quelque temps à Saalfeld , il alla , en
i75o,à Cobourg, où il se chargea de
la rédaction de la gazette, emploi
qui, faute d'autres moyens de subsis-
tance , lui plaisait assez , mais auquel
il renonça des qu'il eut obtenu la
chaire d'éloquence et de poésie k
Altdorf, en 1751. U passa, deux ans
après, à l'université de Halle, comme
professeur de théologie, et y resta
jusqu'à sa mort , arrivée le 1 4 mars
1791. Dans ses ouvrages historiques
et dogmatiques sur le christianisme ,
Semler le réduit à n'être qu'une doc-
trine purement humaine (1). Il fut
avec Michaclis, Westein, Ernesti,
Morus, Doederlein et Bengel, l'un
des chefs de la nouvelle exégèse , qui
donnèrent aux études bibliques une
autre forme : ils unirent la théologie
historique à la dogmatique. Semler
révolta le public par une témérité de
critique qui, franchissant toutes les
bornes, semblait un plaidoyer per-
pétuel contre la révéla U on. Michaëlis
qui avait vu le commencement de
cette révolution dans les opinions
protestantes , disait : Autrefois je pas-
sais pour hétérodoxe, actuellement
on me trouve trop orthodoxe .'2). Les
1>rincipaux ouvrage* de Semler sont:
. Historiée? eccksiasùcœ selecta
capda,\L\\ey 17^7-^), 3voI.hv8°.
U. Essai d'un extrait substantiel de
\l) i»W*$mur, Sert. rrLf. Il, t§p\.
(*) IU4 , llt «;.
556
SEH
l'histoire de l'Eglise, Halle, 1778,
3 vol. in-8°. (en allemand). III.
Introduction à V exégèse théolo-
gique , Halle, 1760-69, 4 ca-
biers in - 8°. ( en allemand ). IV.
Apparatus ad libéraient W. Test.
interpretationem , flnd. , 1*67 ,
in-80. y. Apparatus adlib. F. fest.
interpretationem , ibid. , 1773 ,. h>
8°. Ses opinions sur le dogme se
trouvent consignées dans son Insti-
tutio ad doctrinam christianam ,
idid. , 1 774, in-8°. Le grand nom-
bre d'écrits qu'il a composés , et la
multiplicité de soins qu exigeait sa
place ont beaucoup nui à la perfec-
tion et au style de Semler, souvent
obscur et di (Fus; ce qui n'empêche pas
ses partisans de louer en lui ut réunion
heureuse d'un grand savoir a une
grande sagacité. Dans les dernières
années de sa vie, il s'occupa d'expé-
riences de chimie , qui ressemblaient
un peu à l'alchimie , et paraissaient
changer entièrement ses idées sur ces
matières qu'il avait jugées jusqu'alors
avec une grande force desprit. Dix
ans avant sa mort , il publia : VI.
L' Histoire de ma vie, racontée par
moi-même, Halle, 1781 , a vol. in-
8°. ( en allemand ). On a publié sur
ce savant: 1 °. Les derniers jours de
la vie du docteur Semler, a l'usage
de son biographe futur , par Frcd.
Aug. Wolf , Halle , 1791 , iu-8<>. ;
i°. les Dernières déclarations de
Semler sur des matières religieuses,
deux jours avant sa mort , par
A. H. Niemeyer, Halle, 1791, in-8°.
Z.
SEMOLEI ( Baptiste Franco ,
dit le ) , peintre, naquit à Venise en
1 4 98 , et vint à Rome avant que son
style fût forme. La vue des ouvrages
de Michel- Auge le séduisit au point
qu'il «c mit à copier tous ceux qu'il
put découvrir. Pcudant ses études à
SEH
»
Florence* a peignit»* lluiik l'JK*
lèvcment de Ganimidey d'après u»
carton de Michel Ange; 3 fit aussjun.
dessin du Jugement damer de la
chapelle Sixtme, qui, d'après le té-
moignage de Vasari, était on chef»
d oeuvre. H devint ainsi un excellent
dessinateur; nais comme il s'était
misa peindre assez tard, il ne poussa,
jamais aussi loin la science ni le choix
du coloris. Il se fit connaître à Rome
par des sujets tirés de l'Évangile,qu'il
peignit a fresque dans une des cha-
pelles de la Minerve, et que Vasari
regardait comme ce ou'il avait fait
de mieux. Dans l'église de Saint-
Jean décollé des Florentins, à Ro-
me, il voulut faire preuve de sa
science comme dessinateur; mais il
tomba dans la pesanteur. Il orna
aussi de figures le chœur de l'église
métropolitaine d'Urbtn, et y exécu-
ta en outre un tableau à l'huile re-
présentant la Vierge entre saint
Pierre et saint Paul. Cet ouvrage,
dans lequel respire le meilleur goût
florentin , est remarquable dans tou-
tes ses parties : on reproche seulement
au Saint Paul de sentir un peu l'ef-
fort. On voit dans la tribune de l'é-
glise de Saint- Venance, à Fabriano ,
un autre de ses grands tableaux a
l'huile, représentant la Fierge avec
le donataire et deux saints protec-
teurs. Cette composition est dans le
style de Raphaël. Enfin , dans h sa-
cristie de la cathédrale d'Osimo, l'on
conserve une nombreuse suite de pe-
tits tableaux tirés de la vie de Jésus-
Christ , qu'il peignit en 1 547 » et V*
sont d'autant plus précieux, que
Semolei en a peu fait dans cette di-
mension. Quoique son style s'éloignât
beaucoup de l'école vénitienne, sa
réputation était si répandue que
le gouvernement fo rappela à Venise,
en 1 556 , et lui couiia quelques-unes
SEM
ik*s peintures de la bibliothèque de
Saint- Marc : il y peignit la Fable
d'jéctéttn&\ plusieurs ligures allégo-
riques. 11 existe en public très-peu de
peîuluresde lui. Son plus beau titre
de gloire estd 'avo)r été le maître du
Harroche, pendant qu'il résidait à
Urbin. Le Semolei , plus grand dessi-
nateur que grand coloriste , cultiva
aussi avec succès la gravure à la pointe
et au burin. On infère du style de sa
gravure, qu'il prkdes leçons de Marc -
Antoine, ou du moins qu'il tacha de
l'imiter. 11 s'est presque toujours ser-
vi du burin ; cependant plusieurs de
ses gravures décèlent le travail de la
pointe. Sa manière de graver est li-
Lreet dans un grand style. Ses figures,
d'une proportion un peu exagérée ,
sont très-varices et bien coutraslécs.
Se» tètes sont par fois un peu petites,
mais toujours dessinées correctement
et d'un beau caractère ; et les extré-
mités sont rendues de main de maî-
tre. A l'exception de la Donation de
Constantin , d'après Raphaël , et
d*ii/ic* Baccluttude , d'après Jules
Romain , les autre* pièces qu'il a gra-
veesau nombre de plus de vingt, sont
d'après ses propres compositions. Le
Musée du Louvre po>sèoe huit des-
sins de ce maître. I. Le Déluge %
dessinait plume, qui a été gravé
par le Semolei lui-même. 1 1 . S. Jean-
Baptiste dans le désert , dessin à la
plume , gravé par le comte de Ca v-
suft , qiù l'attribuait à IWcio HanuY
ueJli. 111. I'jw assemblée île phihh-
Uiphesy portion de dessin à la plume,
gravée également par le comte de
Cal lu». IV. / ieillurds à durai ,
arcumpapiès d'hummes à pied tpa
fuient ui'ec effh.i , fr.t^miiit il 'une
plus v.iste e.f(uptoiti«»u. V. l'n triom-
phateur sur Sun elutr , de** in a I.i
plume. VI. Lvs apvrèts d'un saeri-
fîce. \||. lNiitioii d'une composition
SEM
557
dont le sujet est inconnu. Ce dessin ,
ainsi que le précédent , sont exécutés
à la plume et collés sur le même car-
ton. VIII. Un sujet inconnu, dessin
à la sanguine. Le Semolei mourut à
Venise en 1 50 1. P — 5.
SËMPAD 1, fds de Piourad,
peut être regardé comme le chef de
la famille des Pag rat ides ou Ba-
gratides, qui a donné des rois à l'Ar-
ménie , à la Géorgie , et de laquelle
descendent les princes russes Bagra-
tion ( 1 ). 11 régnait vers Fan 58 de
J.-C. , dans la province de Sper,
lorsqu 'après la mort de Sanadroug ,
roi de V Arménie occidentale , de
la race des Arsacides , Érovant , is-
su de cette dynastie , par les fem-
mes , s'empara du troue , et fit
périr tous les enfants du dernier
roi. Un seul , Ardaschès , déro-
bé par sa nourrice aux coups des as-
sassins, fut porté à Sempad, qui
Temmena à la cour du roi des Par-
tîtes , où il l'éleva jusqu'à l'ige de
pouvoir revendiquer ses droits. Sem-
pad ayant alors obtenu une puissante
armée de Vologèse, roi des Part Les ,
et des autres princes ar>aridcs, ra-
mena son pupille dans l'Arménie,
en -8, vainquit rusur)»ateur secou-
ru par les Romains et par Pharas-
man , roi de (jeoigic, qui périt dans
la Ki taille; et a pris <ju'Éro>aut eut
été assassiné par un soldat , il plaça la
couronne sur la tcted'Ardascnès. Des
services aussi éclatants furent récom-
pensés par la dignité drSbarabied,
ou connétable, qui fournit à Sempad
plusieurs autres oci asioiis de signa-
ler >oii zèle et ses talents militaires.
'1 (ht |ii.Kii«| i|«r f*ltr famille •(■•( \n**
• • '*! 'u * n \-iii.iii*.'1.* . ii» .■ i»«* J ' . r4
■ ,«« « »■!••. ••«■'•■» »J«i«i jmiI *■•!*••*• » -a rjj ; 1 . i'« «
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|it nu r. ni" in* r+U I t« • J* I • *•■• m» i •■nll» •« •••*!
S6o SEM SEH ,
■les , était le petit-fils de Sctnpad le Aischin, qui déjà avait fait allia
Confesseur, et Gouvernait la peuples avec plusieurs princes parents
du Caucase , subjugués par son père sujets de Sempad, jaloux des m
Aschod, lorsque a mort de ce prince de leur souverain, attaqua l'Ai
l'appela au trône, l'an 889; mais il par la partie orientale , ravagea ai
n'eu fut paisible possesseur qu'après plat pays de l'Albanie et de la Geor-
avoir étonne la révolte de son oncle, me, et se rendit maître, par tramwai,
le sbaiabicd Apas. L'an 89a , Sem- de la forteresse de Kara, où Sesapai
S ad envoya un ambassadeur à Bach- avait mis en sûreté sa famille et set
ad pour demander la confirmation trésors. Ce prince , pour obtenir la
de sa dignité'. Afschin, gouverneur paix et la liberté de sa femme et des
de l'Adzerbaïdjan , se rendit, par princesses, lui oblige de conclure»
ordre du khalife Motadbed , à Eraz- paix humiliante , de donner en Atagt
kavorz, capitale du royaume, plaça son fils Aschod et sonnerai, et d'ae-
sol orne) le ment une couronne sur la corder la main d'une de ses nicoat
tète de Scmpad , et lui conféra Pau- au .gênerai musulman. L'an 809 ,
torilé souveraine sur l'Arménie et la Sempad £t venir dans sa capital*
Géorgie; ensuite le patriarche versa le curopaLale Aderucrseh , prisée
l'huile sainte sur la tète dn nouveau de Géorgie , et pour resserrer les
roi. L'année suivante Sempad ayant liens du sang qui Tes najanaisatt Ym î
renouvelé ralliancecontractée par son l'autre , il lui donna la couronne et le
pèreaveel'empereurLéonlePhiloso- titrederoi Cette démarche
Ehc, Afccbin conçut dessoupçons sur sentes par les princes arroeweas
ijidélitcduprincepagratide, résolut comme une usurpation des droits de
de lui faire la guerre, et débuta par suzeraineté* du khalife , etlnrmttdes
des incursions sur sou territoire ; mais otages ramenés à Sempad par I'eunu-
l'apparition de Sempad à la tète de que chargé de les garder, lurent nom
' 3o,ooo hommes, détermina le mu- Afschin des prétextes suffisants dere
siilnianàcoDclurelapaix.Leroid'Ar- commencei' la guerre ; mais il mon'
menie soumit les émirsdeTovin, ré- rut, en 901 , au moment d' entrera
voilés , et assujetti plusieurs tribus campagne, Délivré de ce danger,
indépendantes d' Arméniens, deGéor- Sempad envoya , l'année suivante,
gienset d'Albaniens, depuis Théodo- une ambassade au khalife Moktafv.
siopolis ( Arz-roum), jusqu'à la mer et en obtint une couronne, la conlîr-
Caspienne: cet accroissement de puis- mationdes anciens traites et le privi-
san ce ralluma la haine d' Afschin. Au- lége d'être considéré désormais coa-
torisé parle khalife, il marcha con- me vassal immédiat de l'empire. La
tre Sempad, qui le vainquît! Toehs , paix dont Sempad jouissait fut
dans le pats d'Ararad , et qui lui blee par la dissensions des princes *r-
accorda généreusement la paix. L'an niéuieus.Cuii.iautu: . roideGoldink.
8ij(i , le roi d'Arménie, étant sur le ayant opéré, eu 904, une invasion
point de livrer bataille à un émir dans l'Arménie , fut vaincu et fait
arabe indépendant, qui insultait ses prisonnier. Sempad, au bout de
frontières méridionales , fut trahi par tre mois , lui rendit la liber' '
un de ses parents, éprouva de gran- comruadé présents. Cetieen*
des pertes, et revint honteusement ble lu gagna le cœur è
dans ses états. Informé de cet échec, mais elle excita l'a
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isitn-ii du kh.'iliff . (|iir ilfs ïd-
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iiitm ■ . rt fnistrt: . par l.i mort
mpcrrur l>nn VI , d« *e-
quf lui amenait <e priijc , il
la plare . ru f j 1 3 . à condition
urait la ry sauv*. aiuu au**
«gumien.rtqut'k» Lwlibhé»
L- .. • » .' - II!- , : • . - .. .•*■
. - .• .■■* *'. „* ..;'.•.** .- ■. .i.
r •• ".i-i'!-i: il ;, • ..■; ». .• .?. i *>***'
%!•■": I ', '. î . » ; li . i <i • . i -iV «'Il
i ' i • . i î i\>i.;i .ii^iiii »•« * >it i.\ pi m
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^cini'iit. ou i|nt , miii.ihI mu «»•»♦»
triMnii, ri'^u.iic-ul niMiiiItti , a (lui
cil if nu .mllr * I .iiii»IiI|i||||ii|||i:. 1,'iill
iiff Min.inli', il fil allume «VM I*
siillli.ui ilr l*riM*r (jlhMMcJL
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liu» , eu i vu/j f *Viff 4f
itrur j t*jl fWlÛ» l'ifl
ui« Kikuivglftr ! tÎMItt
56o SEM
des , était le petit-fils de Sempad le
Confesseur , et gouvernait les peuples
du Caucase , subjugues par son père
Ascii od, lorsque b mort de ce prince
l'appela au trône, l'an 889; mais il
n'en fut paisible possesseur qu'après
avoir étouffe la révolte de son oncle ,
le sbarabied Apas. L'an 892 , Sem-
Sad envoya un ambassadeur a Baeh-
ad pour demander la confirmation
. de sa diguité. Afschin , gouverneur
de l'Adzerbaïdjan , se rendit, par
ordre du khalife Motadhed , a Eraz- .
kavorz, capitale du royaume, plaça
solennellement une couronne sur la
tête de Sempad , et lui conféra l'au-
torité souveraine sur l'Arménie et la
Géorgie; ensuite le patriarche versa
l'huile sainte sur la tête du nouveau
roi. L'année suivante Sempad ayant
renouvelé Fallianœ contracta parson
père avec l'empereur LeonJePniioso-
I)he, Afschin conçut des soupçons sur
a fidélité du prince pagratide , résolut
de lui faire la guerre , et débuta par
des incursions sur son territoire ; mais
l'apparition de Sempad à la tête de
' 3o,ooo hommes, détermina le mu-
sulman à conclure la paix. Le roi d'Ar-
ménie soumit les émirs de Tovin, ré-
voltés , et assujétit plusieurs tribus
indépendantes d'Arméniens, de Géor-
giens et d'Albaniens, depuis Théodo-
siopolis ( Arz-roum ), jusqu'à la mer
Caspienne : cet accroissement de puis-
sance ralluma la haine d' Afschin. Au-
torise par le khalife, il marcha con-
tre Sempad, qui le vainquit à Toghs ,
dans le pa)S d'Ararad , et qui lui
accorda généreusement la paix. L'an
89G , le roi d'Arménie , étant sur le
point de livrer bataille à un émir
arabe indépendant , qui insultait ses
frontières méridionales , fut trahi par
im de ses parents , éprouva de gran-
des pertes, et revint honteusement
dans ses états. Informé de cet échec,
sm +
Afcchin, ojm déjà «fait Jait affiaaet
avec plusieurs princes partais, «a
sujets de Sempad, jaloux des saeck
de leur souverain, atttfqna l'Arménie
par la partie orientale , ravagea k
plat pays de l'Albanie et de la Gear-
m,etserenditmakre9partcalasfla.
de la forteresse de Kan, oàSeapad
axait mis en sûreté sa famile et sa
trésors» Cejprince, pour obtenir h
paix et k liberté de sa femme et cVs
pftCX numibante, de donner en dtagt
son fils Âschod et son neveu, et d'ac-
corder la main d'une de ses. mènes
an .général- musulman. Lvan 809,
Sempad fit venir' dans sa eapdak
k curopalate Aderncrseh, pràee
de Géorgie , et pour resserrer les
liens du sang oui les unissaient Pan à
l'autre , 3 lia donna la convenue et k
titre de roL Cette dématxhe , repré-
sentée par les princes ananas»
comme une usurpation des droits de
suxerametédnknalife, etlafiâtedcs
otages ramenés à Sempad par l'eaun-
que chargé de les garder , furent ponr
Afschin des prétextes suffisants de re-
commencer la guerre ; mais il mou-
rut 9 en go 1 9 au moment d'entrer en
campagne. Délivré de ce danger,
Sempad envoya , l'année suivante,
une ambassade au khalife Moktafv,
et en obtint une couronne , la confir-
mation des anciens traités et le privi-
lège d'être considéré désormais com-
me vassal immédiat de l'empire, La
paix dont Sempad jouissait rat troa-
olée par les dissensions des princes ar-
méniens. Constantin , roïdeColcnide,
ayant opéré , en 904 , une imrasioB
dans l'Arménie , fut vaincu et kit
prisonnier. Sempad, au bout de qat-
tre mois , lui rendit la liberté', et le
combla de présents. Cette conduites*»
ble lui gagna le coeur de Constante,
mais die excita l'envie de son asV
le roi de Géorgie. Celui-ci , joint à
d'autres seigneurs mécontents , prit
les armes en 907 , fut vaincu, et ne
pat obtenir h paix qu'en donnant
son fils pour otage, et en livrant
les rebelles que Sempad fit aveugler.
YoosHKif, Ibn Àbou-Sadj, gou-
verneur de l'Adzerbaîdjan, avait eu
des démêlés avec le roi d'Arménie;
3 était piqué de ne l'avoir plus pour
vassal. Il ne pouvait d'ailleurs lui
pardonner de ne l'avoir pas soutenu
dans sa révolte contre le khalife , et
i trouva bientôt l'occasion de se ven-
fer. Kakig Ardtrouni , prince du Yas-
nooragan , irrité de ce que le roi
d'Arménie avait donné la ville de.
HaUsdiewan a un autre de ses pa-
ffnutt, le trahit pour la seconde fois,
en 908, et alla se jeter dans les
1km de Yousouf, qui loi conféra le
titre de roi, et les insignes de la sou-
veraineté. Sempad , pour conjurer
Fm|pf employa vainement la mé-
dsntMndu patriarche Jean VI. Tous
1— prince i Arméniens restèrent neu-
l, «a se joignirent aux Musulmans,
lerraiten fugitif dans ses états,
us dévastaient impuné-
Une armée qu'il leur opposa ,
now les ordres de deux de ses fils,
te taillée en pièces. L'un échappa au
par ta fuite; l'autre lut pris
par ordre de Yousouf.
, après cinq ans de guerre et de
\ , aempad , assiégé dans la far-
de Gaboïd, dernier débris de
me, privé de la protectrice
Btioo dn khalife , que des in-
plns directs et plus majeurs
entièrement ( Voyez
) , et frustré , par la mort
ait fesapereur Léon Vl , des se-
•m ne hn amenait ce prince , il
rendit la place, en 91 3, a condition
eja*l avait la vie sauve, ainsi que
IN « guerriers, et que le» hostilité!
56i
cesseraient Mais Yousouf , an mé-
pris de son serment, assiégea une an-
tre forteresse où s'étaient réfugiées
plusieurs princesses , et fit périr Sem-
pad, en 914, après un an de capti-
vité. Ce prince infortuné avait ramé
vingt-quatre ans. Il laissa deux fus ,
Ascnod et A pas, qui régnèrent après
lui successivement. — Sempad II, roi
d'Arménie, arrière-petit-fils du pré-
cédent , succéda , l'an 977, à son père
AschodIII. Il parvint à une grande
puissance : aussi les historiens natio-
naux le désignent-ils par le surnom
de Schahiwclwh- Armen ( roi des
rois d'Arménie , et de Dicshcrmzal
( le dominateur ). Il agrandit la ville
d' Ani , sa capitale , l'entoura de rem-
parts , et la décora de plusieurs mo-
numents magnifiques. Il fut heureux
dans toutes ses guerres contre son
parent Mouscheg , roi de Kars, con-
tre Abou-Delf , émir musulman de
Tovin , contre David , prince de la
Haute-Géorgie, et contre les Abkhax.
Il mourut sans postérité, en 989, la
treizième année de son règne , lais-
sant le trône à son frère ( Vqy. Ka-
kig Ier. ) A— T.
SEMPAD, roi delà Petite- Armé-
nie de la race des Rhoupéniens , alliée
à celle des Pagratides , était frère de
Hcthoum ou Hayton II et de Théo-
dore 111. II s'empara du trône es
1 U95 , et contraignit ces deux prin-
ces , qui l'avaient occupé tneceari
vement , ou qui , suivant une autre
version , régnaient ensemble , à cher-
cher un asile à Constantinople. L'an-
née suivante , il lit alliance avec le
sulthan de Perse, Ghazan-Khaa, qui
le confirma dans sa souveraineté usur-
pée. Hayton et Théodore étant reve-
nus , «1*1297 , avec des troupes que
leur avait fournies l'empereur Andro-
nic Paléologue, Sempad les vainquit
et les força \* vt nûra S ^»r\S«e%
56-j
SERt
pa<
KT!
l'île de Cypre, où ils ne purent obte-
nir aucun secours du roi Henri H ,
dont Théodore avait épousé la sœur,
puis à Constantinople, oùifa ne réussi-
rent pas mieux auprès de l'empereur.
Ils se dirigèrent alors vers la cour du
sulthan de Perse , pour lui demander
justice contre Sempad ; mais celui-ci
les fit arrêter en roule: Théodore fut
mis à mort , et Hayton privé de la
vue. L'usurpateur , hors d'état lui-
même de résister aux attaques con-
tinuelles du sulthan d'Egypte , mû
voulait réunir l'Arménie à l'empire
des Mainlouks, envoya des ambassa-
deurs , en 1 298 , mendier des secours
a Rome, en France et en Angleterre.
Mais avant leur retour , Constantin
II se révolta contre son frère Sen>
d , le vainquit et le fit charger de
's. L'an 1 3oo , Hayton remonta sur
le trône , après avoir battu Cons-
tantin , qui avait rendu la liberté k
Sempad , et il les envoya tons les
deux à Constantinople, où l'empereur
Michel , leur beau-frère, fils et collè-
gue d'Andronic , les retint jus»ni'à
leur mort. Quoique Sempad eût épou-
sé Isabelle, fille de Gui, comte de
Jatf'a , il n'est pas invraisemblable
qu'avant ou après , il ait pris pour
femme une princesse tartare, parente
de Ghazan-Khan , afin de resserrer
son alliance avec ce prince; et lofait
paraît certain , quoique révoqué en
doute par les auteurs de Y Art de
vérifier les dates. Sempad est connu
chez les historiens orientaux , sous
le nom de Sembat , peu différent de
Sempad , et sous celui de Senibald,
plus altéré encore. A — t.
SEMPAD Ier. , prince arménien,
de la race des Orpélians , aida son
père Ivanc à conquérir le Khounan ,
qui depuis long-temps était au pou-
voir des Musulmans , et lui succéda
dans la souveraineté héréditaire de
ce pays, qui leur trait été assurée
l'an 1 1 38. par Démétritg II t rot fc
Géorgie. H fut surnommé le Grwad,
«l mourut dans un igé trèsnavancé,
vers l'an n65, laissant pour héri-
tiers ses fils Ivané et Iibarid , dont
le premier, du vivant de aon père,
avait remporté deux victoires signa-
lées, l'une sur le roi musulman de
Khelath ( For, Sokman ) , l'autre
sur l'aube* de l'Adzerbaïdjan (F.
Yloerou» ). — Sempad II , frère et
successeur d'ÉKkoum II , dans la
principauté de Siounik'h et de Vaiots-
dsor, vers l'an ia43 (0* •« rendît
recommandable par ses vertus et sa
piété. Juste, prudent, ferme et libé-
ral, il ne se distingua pas moins par
mongol.
historiens nationaux le citent avec les
plus grands éloges , comme le sou-
tien et le libérateur de l'Arménie.
Persécuté par la famille et surtout
par la femme d'Avak, atabek de
Géorgie , il prit le parti , en ia5i ,
de se rendre à Karakouroum , pour
implorer la protection de Mangou-
khan, l'un des successeurs de Djen-
ghyzKhan , dans la grande Tartane.
Quoique favorablement accueilli par
ce monarque , dont il avait cru ache-
ter la bienveillance en lui offrant un
rubis d'un prix iufini, il demeura
trois ans obscur et oublié à la cour
du grand Khan , et il y serait peut-être
resté plus long-temps sans un miracle
produit, dit la légende, par une hos-
tie qu'il avait apportée. Ce prodige le
mit en grande considération auprèsde
Mangou-Khan , qui le combla d'hon-
neurs , et lui accorda un sauf-conduit
*•*
(1) Et non dm en i*5R. cnnwi cm l'a
ir erreur a I artK-ta d'Oïkèra II.
SEM
in , stir une ubletlr d'or , et
ntc par laquelle il lui cédait
•ire u'Oroon en Arménie , et
c Porodn, où son père Liba-
. été tue. Sempad obtint de
ordre qui affranchissait de
ut 1rs églises et les prêtres
ic Il revint prendre posses-
•on héritage et des pays qui
ît cédés. Avec le secours des
; Mongols, il rétablit la paix
te la contrée, fonda des mo
et releva les églibes ruinées,
nt la haine de Koutsa , veuve
et celle des princes (iéor-
cessait de poursuivre Scm-
voulaicnt I assassiner; mais
pu en obtenir l'autorisation
un Nouïan , lieutenant du
îa il dans la Perse, ils se ven-
in r la prise ou le pillage de
. places du prince orpélian.
éditions obligèrent Sempad,
de retourner auprès de Man-
ii .il fut reconnu par ce mo-
qui le mut avec la même
.•me , et qui le questionna
t «1rs pays occupés par les
dans le nord-ouest de la lVr-
r l.i conduite d' Vrçliouii.qui
r> priooiiiiierà karakorouiu v
i>hU d'uncai cotation de Ira-
rmpad justifia plciuciurnt ce
et démarqua se> dcrimicii-
li lui «ut punis de irmil. ||
er \i-liuun, «| u i lui devait
"' , li uc et le iflmir «le la
u '^f.iinl KIi.iii; et uiuiii d'un
|>Iiin étendu et plus formel
■ci i-ili'iit . il re\ mt ^iiii\eiurr
.i II limite de *cn ennemis,
« . pu iiuniir de l.< pais. . il
im i|ili!i|i|es leintiitirs. Moll-
it |r ilr M.tli^'tii, .i\ tlil de-
kli ilil it et Iniidt' nu unim-|
i.nis I \sle oci ldttil.de /"##» .
m
.ni et MnsHMM , , trUIOI-
SEM
i63
gna beaucoup d'égards et de confian-
ce à Sempad, et le chargea de plu-
sieurs affaires , entre autres d'aller
dans le pays de Pasen , pour y cou-
per les bois destinés à la construction
a un grand palais , dans la plaine de
Mougan. Ce fut par ordre de ce mo-
narque et par le conseil des prince*
Séorgicus, que Sempad ft précipiter,
ans la mer l'ambitieux Koutsa , et
gouverna la souveraineté d' Avait,
comme tuteur de sa (ille,qu*il fit épou-
ser au principal miiiistrcd'Houlagou.
Il fut soumis et fidèle au roi dp Géor-
gie, David V ou VI, et lui rendit d'im-
portants services auprès de Houla*
gouct même à la cour du grand Khan.
Il fi t périr plusieurs seigneurs qui vou-
laient détrôner David. Aussi ce prin-
ce lui confia l'exlucation et la tutelle
de son fils Déinétrius I 11 , et lui ac-
corda l'abrogation de l'odieux décret
par lequel le roi George 111 , l'un de
ses ancêtres , avait excommunié , dé-
pouillé et proscrit la famille des Or-
]>éliaus. David déchira cet acte avec
son épée et le jeta ensuite dans les
flammes. Sempad mourut, l'an i kCt'i
ou im-'JI, sans postérité, à la cour d*
Tamis, où il cf. ut allé probablement
rendre ses hommages à \1kiLi , lils
et successeur île lloulazou. Comme
Sempad ne la istatt p.i s de postérité, la
principauté îles Orpeliaus. ipi'il avait
gou\eiuée plus de vui^t ans. échut à
sou plus jeune frère Darsaïdj. Ses
auties frères et leurs enfants étaient
morts avant lui . et son neveu Pouir-
thel . lils d'I.likoum , a\ait été tué
sur les liunU du Tcrek , eu rtO * ,
dans la bataille où \vs tmnprs de llou-
lagnii fuient vaincues par llcrkch ,
kh.iiiduKaptcli ik. Sempad avait fait
emistruire a Y'r.ivaiik*li , sur les
tombeaux de *es ancêtres, une ma-
giiifiqucéglisequ'il a \ .i i t dotée et en-
richie dr vases sacres et d'ornements
564 SEH
précieux. Ce fut là au'ilfut inhumé
avec une pompe vraiment royale, et
sans doute inusitée, suivant le récit'
de l'historien Etienne, son neveu, ar-
chevêque de Siounie. Mais , en 1273,
son corps fut transféré dans une
église fondée par son frère Daraïdj ,
qui lui avait fait ériger un superbe
mausolée. À — t.
SEMPRINGHAM (Gilbert de).
Vqy. Gilbert, XVII, 36a.
SEMPRONIA , fille de Tiberius
Sempronius Gracchns ( V. ce nom,
XVIII , (\!\i ) , naquit vers la fin du
cinquième siècle de Rome, et reçut,
de sa mère Cornélie, une éducation
Sresque virile, partageant les études
e Caius et Sempronius Gracchus,
ses deux frères. admiratrice pas*
sionnée de leurs qualités et de leurs
écarts , elle portait jusqu'au fanatis-
me sa haine contre l'ordre des pa-
triciens. Ou n'a pas besoin de aire
que la famille Sempronia , qui pro-
duisit des tribuns si ardents pour les
intérêts populaires était plébéienne ,
et n'avait de commun que le nom
avec l'antique, mais un peu moins
illustre , race des Sempronius patri-
ciens. Sempronia épousa Scipion
Émilien : comme elle était laide et
stérile, clic ne fut point aimée de son
mari (\). Irritée de cette indifféren-
ce , exaspérée par la diversité d'opi-
nions politiques qui existait entre
elle et son époux , Sempronia se prê-
ta sans peine aux instances de Cor-
nélie, su mère, et de Caius, son frè-
re; et elle empoisonna Scipion, ou
cwâiprc
ae 6*5,
(1) Scipion l'Africain fut plus heureux. ; Son
épouse Emilie poussa la complaisance jusqu'à lai
permettre d'avoir rmnmerce avec une jeune
clave ,: — * '" ""'"' -*"■■• "■-*- #■»••»■■» bmhî •*■
hoinnt
un aut._ — _ -..
Maxime, c»t iim- preuve de pl«S qoe !• grand
Scipion , maigre «on trait de continence en Espa>
gne, était loin «l'être un modèle de chasteté,
comme l'uni pnUndn Uul d'hUtutteu*.
-, disant qu'il était juste qu'on ainsi grand
ne eût un privilège qu'où n'accorde Ml a
otre mari. Olte anecdote, tirée de Valère
bien elle souffrit que dm
violassent pendant la unit Taàfle
ce grand' nomme, qm 9 as
le croit généralement a fut
dans son lit (i) ( an de Rome
ar. J.-C. i:»8).Quefiequesottau
la manière dont il rat assajwé,
l'auteur ancien; de YÉpUome de Ti*
te-Live (3), et Paul Orose (4), char»
gent positivement Sempronia de cr
crime horrible ; et c'est Appien (5)
qui lui donne pour complice Coné-
he, sa* mère. Plutarque, dans la vie
des Grecques, ne dit rien de positif
à cet égara : il parle seulement , et
encore est-ce pour les repousser, des
soupçons qui s'élevèrent contre Caief
Graccbtts. Un passage du Songe dt
Scipion ne laisse aucun doute sur k
culpabilité' des parents de ce grand
homme : le premier Africain est ces*
se dire à son petit-fils : « Enfin, die-
» tateur, il te faudra constituer de
» nouveau la république, si tu peux
» échapper aux niains parricides de
» tes proches (G), v Ciceron , qui
était presque contemporain des Grec-
ques, et qui connaissait mieux que
personne Y histoire de ce temps, au-
rait-il osé prêter un pareil langage à
Scipion lui-même, s'a avait pu y voir
quelque doute sur les auteurs de l'as-
sassinat de ce grand homme ? Paul
Orose , à l'endroit déjà cité, fait sur
Sempronia cette réflexion accablante:
« Sempronia trempa dans le meurtre
» de son époux, afin que dans cette
» famille des Gracques , née pour le
» malheur de Rome, les attentats sé-
» diticux des hommes fussent encore
(*) VeUeioB Paterc., I. il, c. 3.
(3) « Suspecta fuit tanquam et ti
» set Sempronia uxor. » ( Epi t. L LU. )
(4) Hiat., 1. V, c. 10.
(5) Bel. cir. , 1. 1 , c. 3 , $ ae.
(6) Cic. de Bip. , lifc. VI, Indactoosi de M. VU-
Unein, t. U,p. «33.
SBM
pissés par les forfaits des fem-
.. » Il faut avoir été témoin
révolutiou comme la nôtre
apprécier les terribles effets de
it ae parti chez le sexe oui de-
f être le plus étranger. Alors on
noins de répugnance à admettre
ne allrcux que tant d'historiens
lient à la saur des Grecques,
luire signale une autre circons-
qui fait honneur à Sempronia :
rtain Lucius Ëquitius, mis en
par un tribun séditieux, Apu-
Saturninus ( F. ce nom , XL ,
), se présentait aux censeurs
être inscrit sur le rôle des ci-
s , comme fils du tribun Tibe-
Oacchns. Le peuple , idolâtre
m des Gracques, manifesta sa
• par une grêle de pierres lan-
rontre le tribunal , lorsqu'il vit
de ces magistrats repousser cet
Heur. Au milieu du tumulte,
bun s'engage à le faire recon-
înar Sempronia. Il amène cette
devant la multitude furieuse;
dans cette occasion, la fille de
•lie soutint avec dignité l' h on-
de sa famille. Forcée de mon-
cette tribune, où jamais a ucu-
nme n'avait paru, où les ci-
s les plus considérables ne se
raient jamais qu'avec quelque
le, elle y déploya une conte-
' calme et assurée au milieu des
'iirs menaçantes d'un peuple en-
Kn v.iiii cent mille voix lui or-
nent de reconnaître Ëquitius
son neveu , et de lui donner le
- eu signe de parenté; elle iht-
a repousser avec mépris I iin-
ur qui \oul.ut s'introduire dans
uille '- . D — i; — r.
iMPUOMA , de la même fa-
que la précédente , femme de
SEM
565
•t>t* Matimr f 1 iil . r K
Dec. Junius Brutus, qui avait été
consul, l'an de Rome 677 , entra
dans la conjuration de Catilma , avec
Elusieurs autres dames romaines. Cet
abile scélérat savait combien des
femmes intrigantes et sans pudeur
pouvaient être utiles dans un com-
plot où il avait besoin d'entraîner
tant de jeunes patriciens débauches.
11 prétendait en outre se servir d'el-
les , dit Salluste , pour mettre le feu
à la ville, pour gagner leurs maris
ou pour s'en défaire. Appien ajoute
3 ue Catilina tira beaucoup d'argent
es femmes de cette espèce , dont
plusieurs ne prenaient part au com-
plot que dans l'espoir de devenir bien-
tôt veuves, à la faveur d'une san-
* i
glante sédition. Mais de toutes celles
qui se dévouèrent à sa cause, au-
cune ne montra plus de zèle que Sem-
pronia. Salluste a peint cette femme
avec une force de pinceau inimitable.
» Plus d'une fois, dit-il, elle avait
» donné des marques d'une hardiesse
» dans le crime étrangère à son sexe.
» Le sort l'a vait favorisée tant du côté
» de la naissance et de la figure , que
» du côtéde son mari et de ses enfants.
» Klle parlait la langue grecque aussi
9 facilement que la sienne ; elle jouait
» de la lyre et dansait mieux qu'il
» ne convient à une femme honnête :
» elle avait beaucoup de ces talent!
» qui trop souvent sont les instru-
» ments au vice , et qui lui étaient
» bien plus chers que son honneur
» et que sa vertu. Il n'eût pas été fa-
» cile de juçer ce qu'elle ménageait
9 le moins de sa fortune ou de sa ré-
» putation; et la fougue de ses sens
» la portait à rechercher les hom-
» me» encore plus souvent qu'elle
<> n'en était désirée. Déjà elle était
» connue pour avoir trahi des enga-
» gements , uié des dépôts , trempé
» dans des assassinais. Enfin ^ IVv
56(>
SEM
» ces de ses débauches et de ses pro*
» diga lites , en derangeantsa fortune,
» l'avaient poussée dans un abîme
» de crimes. Au reste , son esprit
» était charmant : elle «Tait de la fa-
» cilité pour les vers, maniait fine*
» meut la plaisanterie , savait selon
» les occasions tenir un langage mo-
» deste , tendre ou libertin. En soin*
» me , elle était pleine d'enjouement,
» de grâces et d'attraits. » Ce fut
dans la maison de Sempronia , en
l'absence de son mari, que l'affran-
chi Umbrcnus, un des agents les
plus actifs de Catilina, entraîna les
ambassadeurs allobroges, pour leur
confier tout le plan de h conjuration.
On sait que cette confidence eut pour
résultat d'amener la découverte dn
complot. Fui via, femme aussi dis-
solue , mais moins scélérate que Sem-
pronia, en avait déjà fait quelques
révélations aux consuls. L'impunité
de Sempronia atteste la décadence
des lois conservatrices de l'ordre pu-
blic à Rome. Certains commentateurs
ont voulu que Salluste se soit trom-
pé en faisant Sempronia femme de
Brutus ; mais cette conjecture a été
victorieusement réfutée par le prési-
dent De Brosses. Elle eut de son ma-
ri nu fils du même nom ( Decimus-
Jimius Brutus ), qui fut un des meur-
triers de César; mais il ne faut pas le
confondre avec le fameux Brutus,
son parent , qui était l'ame de la con-
juration contre le dictateur. D-r-r.
SEMPllONIUS (i) (JWjlus),
fut consul Tan de Rome 237 et a63.
Sous son premier consulat, fut insti-
tuée la fête des saturnales, qui alors
(ijScni|irntiiiM r»t)?noni d'mie famille pléWiro-
ne Ar Hutnr , di^tiugure par le grand nombre d«
1
t. ut. On ne parle ici qu« d<* pnu célèbre*.
qu'on jumt ; sons aom se*
, eut lien Uexil de Corinlau*
— Smtnomin Atraiauât , emmà
l'an de Boae332, iit bit* par le*
Vobques , bus en came par les ta-
lons du peuple , nVftuilii par SeUaa
Tempanius, m de ses officie» qui
avait sauvé l'année, et dont là va-
leur brillante fit absoudre son géné-
ral, accusé de nonrean par tarante
tribun et absous par lUuterceasiott de
qwtreautratribuns,o^avaient servi
sous lui. — SuDtMrras^Sopnus (P.)»
tribun dn peuple Jran de Rome 444 1
attaqua Appuis Qaudius, qui s'obstr-
uait à gainer la censure au-delà des
ùz mou fixes par la loi. TUe-Liveh*
prte j à cette occasion, use invec-
tive violente contre ce magistrat, qu'il
voulut faire tramer en prison (l. ix,
c 34). Consul Tan de nome 449 > *
triompha des Èques, Tan de Rome
45a, et fut un des premiers pontifes
choisis parmi les plébéiens. Censeur
Tannée d'après, il ajouta deux tri-
bus a celles oui existaient déjà , sa-
voir l'Amenais et la Terentine. Il dut
son surnom de Sophus ( sage) , à sa
profonde connaissance du droit. Pom-
Sonius Sextus qui rapporte ce fait
ans cette loi du Digeste où il fait
l'histoire* de la jurisprudence romai-
ne , ajoute que personne « avant ou
après Sempronius n'avait obtenu un
pareil honneur. » Cependant douze
paragraphes plus bas , il parle d'un
certain Atilius, «qui fut le premier,
dit-il , nomme le Sage , à cause de sa
grande habileté4 dans le droit. » —
Sempronius , Tan de Rome 4 4<)« pro-
posa une loi tendant à empêcher
qu'on ne put conserver un temple ou
un autel sans la permission du sénat.
Il répudia sa femme pour être aller
au spectacle à son insu. — Sempro-
nius-Sophus (P.), consul l'an de
Rome 485 , battit les Èques et les
\ Pkctitins; au montât de livrer ba-
* taille à ces derniers , un violent trent-
J blriuent de terre se fit sentir* Il cal-
* ma la terreur de ses soldats en leur
1 disant que la terre tremblait, parce
qu'elle craignait de changer de maî-
tre. — Seupaoiuus Lobgu* (Tibé-
rîns ), fut consul l'an de Rome 534.
Ce fut sous son consolât qu'Annibal
commença le fameux siège de Sa-
:. goûte. Enflé par un léger, succès ,
Sempronius livra , maigre son cofle-
r* Cornélius Scipion, La bataille de
Trébie , qu'il perdit. U fut moins
malheureux dans un second combat
«outre Annibal, où cependant la perte
lut plus grande du côte' des Romains ;
et u sortit vainqueur d*u» combat
contre Hannon, dans la Lucarne. —
Snmotnus Tu dit anus (P.), après
la bataille de Cames , se fit jour à
travers les ennemis , avec le corps
qu'il commandait , fut successivement
édile, prêteur censeur et consul , Tan
de Rome 547 , conclut , on cette qua-
lité, la paix avec Philippe , lut battu
iur Annibal et le battit à son tour,
*an de Rome 55 1 . Il fut un des trois
ambassadeurs envoyas à Ptolcmee
pour lui annoncer la défaite d'Anni-
ital , et le remercier d'être resté fidèle
aux Romains pondant la seconde
guerre puniq ne. — Sr.MPftornusG* ao
caus ( Tibérius ), uu des plus illustres
romains qui aient porté ce nom, s'en-
rôla de bonne heure, se .signala dans la
seconde guerre punique ; et fut élevé
au consulat , l'an de Rome 53(5.
Sa fermeté releva le courage du «iiat
abattu par une suite d'échecs. Pro-
consul, il remporta plusieurs avan-
tages sur les C irthaginois. Consul
pour la seconde fois , l'an de Rome
538, a près a \oir livré plusieurs com-
bats dans la Lucarne , il fut trahi
Iur un oflicier Lticatiieu . nommé
''ulvhis , et vendit chèrement sa > ie.
SElt $67
Annibal lui rendit les honneurs funè-
bres , et lut éleva un bûcher, autour
duquel il lit défiler n cavalerie.
— SsMHiofrros GiACCatT» ( Ti-
bérius), le plus illustre de tous,
commença à se distinguer sons le
consulat de L. Scipion l'Asiatique,
Pan de Rome 5fa; c'est le père dos
Gracqnes. — ScMpaoïrrus Asaixso ,
tribun militaire, vivait vers Pan too
de Rome ( i34 avant J. C ) Il se
trouva , cette même année, à la prise
de Niimanoc en Espagne , et laissa
une relation de cette expédition. Cet
ouvrage devait être fort étendu, puis-
o^'AulageUe en cite le u v*. livre,
et d'autres, le n.«. Il a encore com-
posé quelques écrits qui sont perdus;
car pour ceux de la Dtokkm de
l'Italie, et de V Origine de Borne ,
publies par Annius de Viterbe, on
sait qu'ils sont apocryphes. -— Sxif-
paon ics Tvoitaivus (C. ),
romain, écrivit des
historiques qui ne sont point
jusqu'à nous , mais que citent PUne
le naturaliste, 1. xm, fr i?; Au-
lugdlc, 1. xiii, c. 14; Macrobe ,
1. 1, c. i3; Cicéron, in Bruto, etc.
— Sempronius Askixio (A.), pré-
teur l'an de Rome GG3 , fut tué dans
une émeute suscitée par les créanciers,
dont il voulait réprimer les usures.
Les auteurs du crime ne purent être
connus , et sa mort resta impunie. —
Ou trouve dans l'histoire plusieurs
tribuns du peuple de ce nom , qui se
signalèrent en mettant en cause les
personnages qui avaient rendu le plus
de services à leur pays , entre autres
P. Si. m ps on iv s BLrMu , qui voulut
empêcher le triomphe de Scipion
rvfric.iin, et P. Simpronils Grac-
chus, qui, Tan de Rome 563, accusa
Acilius (iLibrion. vainqueur d'An-
tiochi:*, d'avoir détou nie à son pro-
fit une partie du butin > «V W. Ws> &*>
» eisdr
ndigalités.euden
v l'avaient poussée
» date, tendre ouliU
■ me, .'! .-:...! plci
■ de grâces el d'à
dans Ifi mais ou ù
l'absent e de son i
chi Ui:'!.. ■■ ■■ ■■ , mi
plus actifs de CatUii
ambassadeurs a II obi
confier tout le plaud
On sait que cotte cor
résulta.- d'amener L
complot. Fulvîa, f
solue,
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nitus ; mais cette conj
victorien sci h eut réfutée ]
dent De Brosses. Elle eu
ri un fils du mcnie nom ( Uecimus-
Junius Brunis), qui fut un des meur-
triers dcCcsar; mais il ne faut pas le
confondre avec le fameux Brutus,
sou paient, qui était l'amede la con-
juration contre le dictateur. D-ft-n.
SEMPRONIUS ( i ) ( Aulvs 1 ,
fut consul l'an de Rome 'JÔ7 et a63.
Sous son premier consulat, fut insti-
tuée la fêle des saturnales, qui alors
,.e rtp H.imr, tlûiiiiflur' i>nr 1? fErtml ihimbrr dfl
ml. On m; fuir iti rjtt rtr» pku irlrbm.
■r
pa.
dit-il ,
posa nn<
qu'on ne |.
un autel H
11 répudia
au spcctacl
mus ■ Son
Home \S5
568
renoncera sa demanda <fe la dkmté
de censeur. — On cite aussi on §m-
proniûs Riif us ^ quifut exclu du sénat ,
pour avoir fait servir une grue sur sa
table. Tacite , 1. 1 des Annales, ch.
53, parle d'un SEMPftqfciusGracchus,
homme éloquent et d'un esprit délié,
mais pervers , qui séduisit Jolie ,
femme de Tibère, et la brouilla avec
son époux; une lettre outratjtuse
pour Tibère , écrite par elle à Au-
guste , et dont Semprmmis passa
pour être l'auteur , le fttrdéguer dans
l'île de Cercine , sur la côte d'Afri-
que. Après un exil de quatone an-
nées , un jour qu'il se promenait sur
le rivage, livré à de noirs pressenti-
ments , il vit arriver les soldats que
Tibère envoyait pour le tuer , dans la
première année de son règne. Ce mal-
heureux ne demanda que le temps
d'écrire à sa femme Affiaria ses der-
nières voloutés , tendit le cou à ses
meurtriers , et reçut la mort avec une
fermeté digne du nom de Sempro-
nius, qu'il avait déshonoré pendant
= v - -"V. • :'
sa vit. Bcnf aaM^vk, mfib
pour lubsisfcr, à un trafic de
denrées qu'l transportait en Afrifst 1
«toi Stak, fct, mM ton obe»
rit*,** k ntânfc ô?è» envelopfé
dans le ncsnhre des victimes quW
molait a se* wà&pm k &ronchf
Tibère. Tacite, JKrt., Li,c 43,
, vante k coarajre d'un Sempranss
P«nsust ceniunon d'une cohorte pit>
torieune; chargé par Galba d'escortv
Piscâ. Il courut au-devant des meur-
triers kpoîanard à k main, enkv
.reprochant leur crime, les força d»
tourner leurs arma contre hn, et
Jadlkak fuite de Pison, quoique ce
prince fut déjà blessé. Pfutaraue et
Aiphilin disent que oe fut en défen-
dant Galba , ce qui peut se concilier
avec k récit de Tacite. Sempronras
courut peut-être an secours de l'em-
pereur après k retraite de Pison.
Quoi qu'A en soit , ce brave officier
fut k victime de son généreux dé-
voument. N — t.
FIN DU QUARANTE-UNIEME VOLUME.
UlniN 1.IHKARY
USghb
I.HIIIX I.1HKAKY