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Full text of "Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes : ouvrage entièrement neuf"

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io-isc.    OAiiai/j^ 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE. 


*mmmimn*****0*m*ii»A**AA***An*****w 


SCA  — SEM. 


WMMWWMMMIMWHWi 


i 


DE  L'IMPRIMERIE  D'EVERAT, 

BUE  DU  CADKA.N,   H°.    16. 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE , 

ANCIENNE   ET   MODERNE, 


nnoiu,  ru.  okdu  AuruBénQiti ,  m  la  vie  publique  et  privée  de 

MM»  LU   IWWM  QUI   U    MUT  FAIT    BEKABQUEE  PAR    LEUftS  ÉCEin, 

mu  ncnwi,  udu  tauuiti,  leurs  vebtui  et  leum  cm  mes. 


REZHGÊ  PAR  UNE   SOCIÉTÉ  DE  GENS  DE  LETTRES  ET  DE  SAVANTS. 


TOME  QUARANTE-UNIÈME. 


A   PARIS, 
CHEZ  L.  G.  M1CHÀU»,  LIBRAIRE -ÉDITEUR, 

PLACE  DES   VICTOIRES,  N*.   3. 
li75. 


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SIGNATURES    DES  AUTEURS 


DU  QUARANTE-UNIÈME  VOLUME 


MM 


MM. 


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*  S. 
M.  P. 
T-t 

-▼ — a. 
-i — c. 


-4 

-X ■. 

:  D-d 

-«. 
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BarcaoT. 

GréaAftD  fli. 

De  AacÉLif. 

Alliei-d'Hautbaocse. 

Aeel-Rbmc»at. 

H.  At'DirraBT. 

Dt  BSACCBAMP. 

Bococs. 

Saxm  (  Coottaoca  de  )• 

PlLLBT. 

CoQCBBBBT  DB  TaIIY. 

Catbao-Callbyillb* 

CrriBB. 

Durais. 

Dirnic 

Datvou. 

De  Petit -Thobau. 

Dcbozoib. 

Du  H>  BTB»-BofClBBOV . 

DtTAC. 

DlEO*  DB  LA  ROQUBTTB.. 

Ehbaic-Dayid* 

Et  ai  es.  •  "•  - 

Fobt  1  a  -  dTuaw  . 
Fajibb  Polit. 
GriBAai». 

LABOCDBBtB. 

H  tr  polit  s  db  La  Pobtb'.' 


-DJ. 

-B. 

-M. 


•  • 


I/Ecuy. 

IficBAUD  jeune. 

Mobvbbqub. 

Mbwtbllb* 

Habbov. 

Maboubbit. 

Mazaa. 

Naccbb. 

Noël. 

Picot, 

Paul  Dupobt. 

Povcb. 

PlETOST  'LUTXBVt. 
POVCBLBT. 

Paaièa. 

SlLTBSTBB  DB  SACT. 
SlCAAD. 

Scbobll. 

Saivt-Mabti*. 

Stapfbb. 

SlMOBDB-SlSMOVDI. 
'  ^cSÉT^LACEf . 
D»  $At*BE,lftT. 
TlBABAUD. 
kViaCEBft-SAlET-LAClEKT. 

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Walckewaee. 
AuoDrmt. 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE. 


>»^»»^%*»%< 


fc^^^%l%»^%^%  ^***+^+l****^%*/+*m^*l*^W**W*f 


S 


Ï.H1    (  Foetuhat  )  ,  savant 
..-ne  cl  antiquaire  italien,  ua- 
ht*  i  ^73,  du  commerce  illégi- 
d'nu    gentilhomme  d'Ancone 
a  srrv aute.  Il  fut  élevé  jusqu'à 
n*  a  Y  hôpital  des  en/ans  trou- 
mak*  sou  père ,  se  repentant  de 
r  alandonné,  le  retira  de  cette 
a .  et  dès-lors  le  traita  comme 
1».   l/éloigncment  qu'il  sentait 
|r  monde  le  décida  ,  de  bonne 
.  i  prrndre  l'habit  des  ermites 
iili- Augustin.    Peu  de  temps 
U  uche  de  sa  naissance  l'o- 
1  <ir  If  quitter  ;  mais  il  parvint 
r-  lrv»-r  cet  obstacle,  et  pro- 
1  ~y  x  1  u\  à  Fano.  Soumis  d'a- 
ji;\  pi  us  vils  emplois ,  il  obtint 
li  [«rmLvMon  d  aller  faire  ses 

•  »  f.  mini,  puisa  Rome.  Ayant 
.i  i  viiiIt  l'université  d'Alcalà , 
\r  1  1  première  du  monde  ,  il 
iTj  j  i-»  a  s'y  rendre  pour  per- 
;:n«  r  v-*  connaLvtaucer».  Fortu- 
r:'«\jrit    point    d'argent   pour 

r    •«  ».   pa*%age  en  Espagne  ,  fut 
:  4  r*  mjilir ,  »ur  le  vaisseau,  les 

•  r.-  «1'  mlf'CuiMiùer.  Il  vécuten- 
■i*.  ;;j«  fM-s  jusqu'à  Tolèd*1 ,  OÙ 
:•■?*%«-»!  uofrî-res  quelques  se- 

•  r  «ir  piquer  Alcalà.  Pendant 
*:.* .  1!  v  »timt  le*  cours  de  pbi- 
:.  «•  ri  Je  théologie  ;  et  en  les  ter 

1LI. 


minant ,  il  soutint  des  thèses  publi- 
ques avec  un  grand  éclat.  De  retour 
en  Italie ,  il  fit  de  rapides  progrès 
dans  l'hébreu  ;  et  plus  tard  une  se 
rendit  pas  moins  habile  dans  la  lan- 

§ue  grecque.  Ayant  réussi  dans  ses 
ébuts   comme  prédicateur,  il   se 
partagea 'plusieurs  années  entre  la 
chaire  évangélique  et  l'enseignement. 
Après  avoir  professé  la  théologie  et 
l'hébreu'  dans   différentes    villes  , 
il  revint  à  Fano  ,    dans  le  dessein 
d'y  terminer  Quelques  ouvrages  qu'il 
se  proposait  de  publier;  mais  s'étant 
permis  de  critiquer  la  conduite  de  ses 
supérieurs ,  il  s  en  fit  autant  d'enne- 
mis ,   qui  trouvèrent  d'autant  plus 
facilement   l'occasion    de  le  punir 
de  son  indiscrétion ,  que  ses  mœurs 
étaient  loin  d'être  exemplaires.  Heu- 
reusement pour  Fortunat ,  l'un  de 
ses   frères  (  Olivier  Scacchi  ) ,  qui 
jouissait  d'un  assez  grand  crédit ,  se 
chargea  d'assoupir  l'affaire,  et  le  fit 
venir ,  en  1 0 1 8 ,  à  Rome  ,  où  le  car- 
dinal Scip.  Cabellucci  lui  procura 
la  chaire  d'Écriture  Sainte.  Ayant 
mérité  la  bienveillance  du  cardinal 
Itarberini ,  depuis  pape  sous  le  nom 
d'Urbain  VIll,  ce  pontife,  en  mon- 
tant sur  la  chaire  de  saint  Pierre ,  le 
revêtit  de  la  dignité'  de  son  maître  de 
chapelle ,  et ,  en  iOi8 ,  l'adjoignit  à 

1. 


1 


SCA 


la  Congrégation  chargée  de  revoir 
le  Martyrologe  et  le  Bréviaire  ro- 
mains. Scacchi  occupait ,  depuis 
quinze  ans  ,  l'emploi  honorable  et 
lucratif  de  maître  de  Chapelle  ;  mais 
s'étant  plaint,  dans  l'espoir  d'obtenir 
quelque  gratification,  des  difficultés 
qu'il  éprouvait  à  l'exercer,  un  cardi- 
nal ,  qui  né  l'aimait  pas ,  en  profita 
pour  fairedonncrla  ptaceàuncde  ses 
créatures.  Le  malheureux  Scacchi, 
qui  n'avait  fait  aucune  économie ,  se 
vit  réduit  à  vendre  sa  précieuse  bi- 
bliothèque pour  subsister ,  et  revint 
à  Fano ,  où  le  chagrin  et  ses  inCrmi- 
tés ,  auxquelles  se  joignit  la|)erte  de 
la  vue ,  le  conduisirent  au  tombeau 
le  ier.  août  i643.  Par  son  testament 
il  légua  le  peu  qu'il  possédait  au  cou- 
vent de  son  ordre.  Outre  une  édi- 
tion de  la  Bible,  Venise,  1619, 
in-fol.  (  1  ),  on  a  de  lui  :  I.  Sa- 
crorum  elœochrysmaton  myrothe- 
cia  tria  ,  Rome  ,  1625-27-37  , 
in-4°. ,  3  parties  (2) ,  Amsterdam , 
170 1  ou  17 10,  in-fol. ,  ouvrage  sa- 
vant ,  mais  rempli  de  digressions 
étrangères  au  sujet  :  l'auteur  y  traite 
de  toutes  les  sortes  d'onctions  dont  il 
est  parlé  dans  les  Saintes  Écritures; 
et  par  occasion ,  du  chandelier  à  sept 
branches,  des  lampes  des  anciens, 
des  embaumements  ,  des  bains ,  des 

Sarfums,  etc.  L'édition  d'Amster- 
am,  reproduite  en  17 10,  l'a  été, 
de  nouveau,  à  la  Haye,  1725,  sous 
ce  titre  :  Thésaurus  anliquUatum 
sacroprofanarum.  C'est  par  erreur 
que  quelques  biographes  en  ont  fait 
un  nouvel  ouvrage.  II.  À?  cultu  et 
veneratione  servorum  Dei  liber  pri- 
mas ,  qui  est  de  notis  et  signis  sanc- 


(1)  (>l  le  édition  coulicnl ,  ou  Ire  la  version  r«>n- 
nur  >oua  le  mun  de  Vul|pte,  celle  de  Santé»  Pa- 
gniui,  une  nntreplui  ancienne,  el  celle  de  la  para- 
phrase cnaldaiqiie. 

(*)  La  quatrième  et  1»  cioqntane  «ont  rc*léw  en 
maniucrit. 


SCA 

titatis,  Rome,  i63<),  in-4°.  Cet  ou- 
vrage devait  avoir  six  livres;  mais  le 
premier  a  seul  été  publié ,  l'auteur 
n'ayant  pu  faire  les  frais  de  l'im- 
pression. 111.  Prediche  e  discorsi 
sopra  gli  evangeli  ,  ibid.  ,  i636 , 
in  4°.  On  peut  consulter,  pour  plus  de 
détails,  la  Pinacotlieca  a'Erytrœus 
(  J.  Rossi  ) ,  dont  Tiraboschi  a  cor- 
rigé quelques  erreurs ,  dans  la  Storia 
detta  letteratura  italiana,vm,  1 i4j 
la  Nouvelle  BibL  des  aut.  ecclê- 
siasliq.  de  Dupin  ,  xvn,  éd.  in-4°.  ; 
et  les  Mémoires  de  Niceron,  tome 
xxi.  W — s.  " 

SCjEVOLA  (Caius  Mucius, 
d'abord  surnommé  Cobdus,  puis), 
nom  qui  a  prévalu  dans  l'histoire , 
né  d'une  famille  patricienne  ,  sous 
le  règne  de  Tarquiii-lc-Supcrbe ,  est 
célèbre  par  un  trait  oui  semblerait 
avoir  été  inventé,  ou  du  moins  con- 
sidérablement embelli  par  les  his- 
toriens romains.  Tandis  que  Porsen- 
na ,  roi  de  Clusium ,  en  Étrurie  (  F* 
ce  nom ,  XXXV ,  435  ) ,  tenait  Rome 
assiégée  (an  507  avant  J.-C.).  Mucius, 
s'imaginant  qu'il  était  glorieux  de 
servir  sa  patrie  par  un  assassinat, 
pénétra ,  sous  l'habillement  étrusque, 
dans  le  camp  de  ce  prince ,  et  s'intro- 
duisit dans  sa  tente.  Deux  hommes , 
richement  vêtus,  s'offrent  à  ses  re- 
gards; mais  l'un  était  entouré  de 
S  lus  de  monde  :  c'était  le  secrétaire 
u  roi  qui  distribuait  la  solde  aux 
troupes.  Mucius  le  prend  pour  Por- 
senna  et  le  poignarde.  Il  est  arrête; 
son  supplice  s'apprête  :  mais  invinci- 
ble à  la  crainte  des  tourments  ,  il 
brave  le  prince  irrité ,  et  joignant  la 
ruse  à  l'audace,  il  lui  déclare,  dit 
Denis  d'Halycarnasse  (  i  ) ,  que  trois 
cents  jeunes  patriciens ,  ont  fait 
serment  de  tuer  le  roi  des  Étrus- 

(i)  L.  Y,  c.  IY,  $.  iG-*5. 


SCA 

.    rite-Lire  ajoute  que  Mucius 

i.t   m  ma  in  mi  r  un  brasier  ar- 

;  .s  **■  tmm.iit  dans  la  Irnîc , 

■■.»   ]•>.  r  I.t  jnnir  d'avoir  niau- 

■  ■••;[>  qu'il   axait  médité,  et 
!  ii-vt  t»n*i!rr  *an>  manifester 

.1    »•  Miment    tir    douleur    (  'K  \ 
-  •■  .1 .   .1   «ht   mi    riilique  ,   ne 

•  t  m  (i!f|:iiT  il  "être  le  plus  géné- 
:■:    (1-j'lr,  parce  que  la  pré- 

■  .-*t  ii'-iîi.iirN  arrunlir.  parle 

.  i  !a  ii.m.ititiii  la  plus  mer- 

•  ;  et  rjir  le  moyen  d'être  cru 

,-ï'iii,*  «le  dire  des  choses 

«  ,-n-s   1  .  *  piirMiiiu,  si  l'on 

'  I  :tr-l.i\c. admira  le  courage 

[     iiv  1 1  fut  t ''pouvante  de  sa 

-  ?-".•!  itiiiii.  Vu  lieu  de  livrer  ce 

f  -r*  i-ik*  au  Mippliee  ,  il  aima 

•  \  -  iriser  le*  Humains  par  «aclé- 

•  »  llui an  i-rd.ilaviei'llalilM-ilé. 
\    \.i   Mmiiii  a  limne  acroni- 

■  «!*  r:i Ki* videur*,  et  conclut  la 
.,'.-■    •  1 i!r  ri'puMiipie.  IVatitrcs 

■  ■*•  *  par  l)eii\s  d'il  «lu  ,ir- 
•  •«  *i  !i  r.t .  .m  1 1 iiiii  .i ii-ff- .  (pic 
»r>     if  ^1  i>i  msdaii>M>ii(-,-imp 

•  „•    .  iiiMpi'.i  ee  que  rrtle 

■  ■  .  I  <■  nii'iiif  historien  ,el 
■*'■■:  i'i-t'- .  iimiN    munirent 

•  '  ■■!  I  ■■Ii»i  I  d«  <rll.iitc.Se- 
.     ,  •  •  .  i  .   lu-  |ii(|i|N|.MT.illlte 

-.  Mi  il*  i  i  IL- «I "mm  MUlli'M'- 

*  ■        I   't  .1  i<  .   •  | - ■  î  dei  Itl.i  |i-  llio- 
•    f  'r  i-'pir    .i  |i-\it  le  Me^e  île 

;  .  I»    j  tn  Ii-  m»  •  >r i>  1 .  le  traité 

.'.  i  1 1»  t  ]><>Mr  ]rt  1« liiu.i iiiH . 

-•  •  :   i  li  ■»  ji'duiMl  .1   l'et  it  de 

■  •   ■'.•    !•    :l    I  ii*s.i  que  le  1er  Ilé- 

■   ■     i*  !•  -  uMi  mn«  nN  'l'-i^i  i- 

I  »•  *  i  i    rii'iiiii  1 1 f ,   le*  lîu- 

■  •■  "T    i  Mui  I  i*  le  viii  imîll 

*.    ■       :  .       J  •»•  iè'  i         .iu  lieu  île 


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-   -.î     U'    \iki%. 


,  .-  ..'#■  /-i  nyiii//i- 


SCA  3 

celui  de  Cordus,  mie  Denys  d'Halycar- 
nasse  traduit  par  Opsigoruis%  (c'est- 
à-dire  tard  i'rnit ,  posthume ,  ne'  dix 
m  ni  s  après  la  mort  de  son  père).  Ou 
le  grafiîia  en  outre  d'autant  déterres 
qu  i'I en  pniiriMitciitomvrdansim  jour, 
en  traçant  un  sillon  avec  une  char- 
rue ;  et  l'on  appelait  encore  du 
temps  d'Auguste ,  ces  terres  les  Près 
quint  iens.  Sous  le  rapport  moral , 
l'action  de  ce  jeune  Romain  est  d'un 
furieux  et  d'un  traître  :  l'enthousiasme 
républicain,  ou  plutôt  la  vanité  na- 
tionale i\cs  Humains  pouvait  seule 
déilier  un  pareil  attentat  :  que  pen- 
ser d'ailleurs  du  sénat  de  Rome  , 
qui  avait  autorisé  l'action  de  Mu- 
cius ï  Ou  regrette  de  voir  l'illustre 
Hossuet  ne  point  la  désapprouver 
d.i n s  sou  Discours  sur  V Histoire 
universelle.  Personne  n'a  fait ,  à  ce 
sujet,  des  réflexions  plus  sages  que 
l'aluV  llfliaiigcr,  traducteur  de  Do- 
ux s  d"l  l.i  Iv  rainasse,  a  Si  les  ennemis. 
»  dit-il.  avaient  ciixoxé  un  assassin 
>»  pir.ir  tuer  un  des  cuii-ails,  les  liis- 
»  (miens  n'auraient  pas  manqué  de 
»  deei.imer  < mitre  une  pareille perfi- 
»  die.  Tile-Live,  néanmoins ,  et  les 
»  autres  hi-turiens  latins  ,  louent 
»  beaucoup  l*a(  lion  de  .Mucius,  et 
»  la  foiitapprouxerpar  le  sénat;  tant 
»  il  est  vrai  que  nous  jugeons  soii- 
«  veut  de  I.i  honte  d'une  ai  tioii  par 
»  l'intérêt  que  nous  y  axons,  et  que 
»  nous  ltiiioiis,  l.i us  ceux  qui  nous 
»  app.ll  lieiiiielit  ,  ee  que  IH»us  l»l.i- 
i>  nmiis  datitSes  .miles.  i»  1  n  histo- 
rien Humain,  r'hu us  .  a  mis  l'ailiou 
de  Mm  ius  Sc.evola  .  ainsi  que  relies 
de  t.leiic ,  et  d'Ilolalius  CiMlês,  ail 
lliuulire  de  ers  faits  u  qui,  «lit-il, 
>»  passeraient  pour  dis  failles  >i  elles 
m  u  étaient  p.is  eoiisi  -inTs  il-iu^  u«»< 
»  aiiiudo  v<>  .  «Ur,  ou  sait  cmuliii'il 


'   »•■ 


§i\  //■*<.■«• .  ,  Ai//,  nm.  .  |ib.  Il 


!.. 


4  SCE 

peu  étaient  authentiques  les  annales 
romaines,  refaites,  la  plupart  après 
coup ,  depuis  l'incendie  de  la  ville 
par  les  Gaulois.  11  existe  une  Disser- 
tation de  Nicolas  Cathérinot  {F.  ce 
nom,  VII,  3qi)  ,  intitulée  :  la  main 
deScœvola  (7),  qui  révoque  en  doute 
l'action  et  même  l'existence  de  ce 
Romain ,  par  seize  raisons,  qu'il  dé- 
veloppe clans  un  style  plat  et  souvent 
burlesque  ;  mais  plusieurs  de  ses  ar- 
guments n'en  sont  pas  moins  pé- 
remptoires.  L'anecdote  de  ce  Romain 
a  fourni  à  Martial  le  sujet  de  trois 
Épigrammes  ;  à  Du  Rycr ,  l'un  de 
nos  poètes  les  plus  médiocres,  le  sujet 
d'une  tragédie  qui  n'est  pas  sans  mé- 
rite {V.  aussi  Luck  de  Lancival)  ; 
à  Rubens,  celui  d'une  composition 

Sleine  de  feu  et  d'énergie ,  etc.  Pcn- 
ant  notre  révolution,  le  nom  de 
Mucius  Scxvola  était  fort  en  hon- 
neur ,  et  devint  celui  d'une  des  sec- 
tions de  Paris.  Ce  qui  confirme  en- 
core les  doutes  qu'on  peut  élever  sur 
l'existence  de  Mucius  Scxvola ,  c'est 
qu'on  le  fait  patricien,  tandis  que  la 
famille  de  ce  nom ,  qui  s'illustra,  trois 
siècles  après ,  était  plébéienne.  Com- 
ment une  maison  patricienne,  dont 
un  des  auteurs  aurait  jeté  un  aussi 
grand  éclat  que  le  prétendu  Mucius 
Scœvola  ,  aurait  -  elle  pu  tomber 
dans  un  oubli  aussi  complet  ?  La 
maison  plébéienne  de  Mucius  Scae- 
vola  a  produit  plus  d'un  person- 
nage remarquable  :  —  1  °.  Scœvola 
(  Q.  -  Mucius  ) ,  qui  vivait  dans  le 
sixième  siècle  après  la  fondation  de 
Rome,  fut  le  premier  de  sa  famille, 
qui  mérita  la  réputation  de  grand  ju- 
risconsulte. Les  historiens  nous  Je 
montrent  (Tan  a  19  av.  J.-C. ,  o35 
de  Rome)  à  la  tete  d'une  ambassade 
envoyée  à  Carthage.  11  fut  désigné, 

(;}  M*,  d»  14  pag.,  BoorfM,  S  pUkt  iftt. 


SC£ 

• 

deux  ans  après ,  comme  préteur  , 
en  Sardaigne.  —  1°  Scjevol a  (  Pu- 
blius  -  Mucius  ) ,  petit-fils  du  précé- 
dent ,  augmenta  encore  beaucoup  ce 
fond  d'expérience  dans  les  lois  qui 
resta  le  patrimoine  de  cette  famille. 
11  fut  consul  en  62 1  (i33  av.  J.-C). 
San*  être  tout-à-fait  partisan  des  lois 
que  proposa  le  trilninTibériusGrac- 
chus ,  sous  son  consulat ,   il  se  mon- 
tra opposé  aux  violences  que  les  pa- 
triciens voulaient  exercer  contre  ce 
tribun.  Au  milieu  de  la  sédition  dans 
laquelle  périt  Tibérius  ,    le  consul 
Scœvola  était  à  son  poste,  à  la  tete 
du  sénat.  Ou  peut  voir,  à  l'article 
ci -après,  Scipion  Nasica,  quelle 
modération  courageuse  montra  Mu- 
cius Scarvola  dans  cette  circonstance  j    ^ 
mais  alors  l'étude  de  la  jurisprudence 
supposait  des  vertus  et  une  fermeté 
vraiment  stolque.  Aussi  presque  tous 
les  jurisconsultes  romains  étaient-ils 
de  la  secte  de  Zenon.  —  4°-  Sca- 
vola  (Q.-Mucius) ,  cousin  du  préce-    ^ 
dent ,  augure  et  consul ,  en  63^ , 
s'attacha  le  jeune  Cicéron,  qui  passa, 
dans  la  société  de  ce  savant  juris- 
consulte ,  les  premières   années  de 
son   adolescence.  11   triompha  des 
Dalmates  ,  avec  Caecilius*  Metellus  , 
et  se  signala  dans  la  guerre  contre 
les  Marses.  Il  était  beau  -père  du 
jeune  Marins  j  et,  seul  de  tous  les  sé- 
nateurs ,  il  osa  résister  à  Sylla ,  quand 
ce  dictateur  voulut  déclarer  ennemis 
publics  les  deux  Marins  et  leurs  par- 
tisans dans  le  sénat:  «  Ni  ces  soldats, 
»  lui  dit  Sca*vola ,  dont  vous  avez 
»  environné  le  sénat,  ni  vos  mena- 
»  cvs  m*  m'éliraient.  Ne  pcnseï  pas 
»  que ,  pour  conserver  quelques  fai- 
»  blés  restes  d'une  vie  languissante 
»  et  d'un  sang  glacé  dans  mes  veines, 
»  je  puisse  me  résoudre  à  déclarer 
»  ennemi  de  Rome  Marins  ,    par 
»  qui  je  me  souviens  que  Rome  et 


?  ï«:re  l'Italie  ont  clé  Mur  ces.  n 
}u:it  prêteur  en  Asie  ,  il  s'était  fait 
r»  marquer  par  son  désintéressement. 
(11  fr  riment  de  Lurile  rappelle  une 
r.iH.  ri*-  piquante  qu'il  fil  à  un  cer- 
tain \4irius.  qui  poussait  la  manie 
•1  i  ;n«-  juv|.r.i  reiicurcrà  sa  langue 
Si  i!«-rar!lr.  N\i  \  ula  l'augure  fut  gen- 
lr-  .i*-  Lrlius;  il  c'est  lui  que  Circ- 
r-n  »  •  lnii?i  pour  un  tirs  iiiterloeti- 
!■-.'*  «l»i  di.ilugue  De  amicilid  ,  du 
j  •»  r-.irr  h\re  J)r  oratnrr%  et  de  son 

1  r  .lîi-dr  II  llepublique. —  "J».  Sr» 
\.ti  %  fJ.-Mu'iiiN  \  lils  de  Publiu*  , 
«!**.  ict .  .iprrs  la  niurldeOiiintiiN  l*au- 
;  :rr.  Ir  nnitrv  de  Cirer. ^n.  Il  par- 
t;M  au  ron*ulat   l'an  (îui  de  Home 

«/»  ix.  J.-*'..' .  eu  même  temps  que 

•  "i»»ri%  l'ciriti'ur.  suit  ami,  a  ver  le- 
■ffl  il  .i%:iit  tant  de  rapports  pour 
i-  .•  '-.  le  t.i!r».t  1 1  !e  e.irarlère.  il 
.  ;**•  dm  on-  de  la  dignité  de  grand 
p      W.r.    r>.ilil    préteur    eu    Asie.il 

*  i-jl.»\.i  t.mt  de  j.Midi-iire  et  d'e- 

t   .*«  .   qui-   par  la  suite  ou  le  juii- 

;-       »  j  <»ir  exemple  .lux^ouverueurs 

:.         in\*\tit  «f.iiis  les   luovinrcs. 


r      irn\ep.  il    n'exigra   p.is  des 
■s  Ir*   m  niMi's  qiii>  |(  enutiiine 


i 


m   i 


."    m*.i!.i    liVf-1    pour  s.i   dr'pciJM 
*  '•    •!•■  m%  o.lirjrrs.  ».    Il  tt <ui\ .i 

•  f    'i'iii.iui**  rfs%iiiiiff  iiit'illi'iue, 
'»     *!*     If     «iiriplii'iti-.    i»    C.e    qui 

»  !   «  n*  «  f   j.|  in  il'ln  uneiir  ,    re 

•  '  ~  »  i  ■  «•in.r*  r.j,ii|.,|i|rN  envers 
•••■  i  «i»  r  '  -in  iÏp*.  qui .  rliaigés 
\-  r.  t-p:i   n  i|i  -   i)iiii'-r*,    vwy- 

•'.    *  •  .'  •      \*>       pi     Tpîl  s      |fs      p|l|S 

•  ■  \>  v,!i  :  s.  I'm  m  (te  nui- 
■!    F'-J    ,l:i     i  i    p.-iip|r    ii.iii.iiu 

'  '  li  d-  »  li.ibll  H:t>  de  l'Asie. 
«ï.»  Imr  !•  ■  .  iiii.iisN.Mjrr  ,  in>- 
•  f  •  i|  »n;i  Ih.iii.i-mi  .  uni-  fd'û-  ie- 

!•  r  !  i     |rïf     ^f m  if  fim\ 
p.irîr   di      ni    illiislrr 
7  '     .'•      'I  iris  m. mit   riiiiiirit   ilf 
*<  ..w»».  r.ippi'llc  |f  plus  ^r.md 


•  .  «• 


T-1 


SCJR  5 

orateur  parmi  les  jurisconsultes ,  et 
le  plus   grand  jurisconsulte  parmi 
les  orateurs.  Kn  effet,  entre  les  hom- 
mes éloquents  qui  se  piquaient  d'être 
sobres  et  réserves  par  rapport  aux 
ornements  du  style,  Sca-vola  était 
enrôle  relui  dont  la  dietion  était  la 
plus  élégante.  Dans  le  commerce  pri- 
ve', il  tempérait  la  sévérité  qui  lui 
était  naturelle .  pardes  manières  dou- 
ces et  polies.  Il  est  l'inventeur  de  la 
Caution  inuciitme  ,  et  publia  divers 
ou\  rages.    L'un,     intitule    Défini- 
tif m*  ,  est  le  plus  ancien  livre  dont 
ou  trouve  de*  extraits  dans  le  Diges- 
te  H*.  Un  personnage  aussi  éminent 
par  son  mérite  et  par  sa  vertu  ,  ne 
pouvait  manquer  d'être  eu  hutte  aux 
persécutions  des  partis  qui  troublè- 
rent la   nqniblique.  Aux  funérailles 
de   Marins  ,  il  fut  blessé  d'un  coup 
de  poignard  par  un  des  agents  du 
démagogue  Fimbria  ,  qui  te  cita  en- 
suite a  coiupavîtrc  devant  le  peuple. 
G  mime  ou  lui  demandait  quel  était 
le  ri  imr  d'un  homme  qu'on  ne  pou- 
vait louer  avsez  dignement  :  Je  Vac- 
nistTtti ,  répondit  Kiiubria,  de  n'a- 
v»ir  pas  reçu  assez  avant  dans  It 
cttrps  le  [Hiipnarddontil  dtvait  être 
tué  sur  la  place.  Si  dans  rette  occa- 
sion .   Sci'\ol.i    put  érliapper   à    la 
mort  ,   il   devait  nriïr  ,  plus  ta  ni  , 
snwi  le  poignard  du  n  antre  assassin. 
L'an  fili-j  île  Home,  il  fut  egorgé, 
par  les  ordres  du  jeune  Marins,  dans 
le  vestibule  fin  temple  de  N'esta. 

D Il R. 

SC.  \L\  MA*TlMll,r.  n  F.  L*), 
gentillioiiime  MToiiais  ,  .ittaelié  à  la 
lartioli  des  (iibelius,  fut  ,  â  |;<  mort 
d'K//.elin  III  de  Itom/ilio,  eu  l'i'f), 
elioisi  par  se%  i  omp.itrioles  pour  po- 
drst.il  de  Nérmie.  Toutes  les  .Mitres 
républiques  .  i|eii\  ru  s  p.ir  les  (  iiielfes 


"i     S  il     ii  -fi  •  ••   i  ■ 

lit  ll--i •  iiii-it^ 


■  I  •  ■•  Ivt  l'aliji 


6  SCjE 

d'une  tyrannie  féroce ,  s'étaient  jetées 
dans  Jeur  parti  :  Mastino  rendit  Véro- 
ne  l'asile  des  Gibelins;  il  en  expulsa 
le  comte  de  Saint-Bonifacc ,  avec 
tous  les  Guelfes ,  qui  jamais  ,  Hès 
cette  époque ,  n'y  ont  été  rappelés  ; 
et  en  1 2O2  ,  il  obtint  par  un  décret 
que  son  emploi  de  podestat  serait  per- 
pétuel* Le  parti  Guelfe  avait  cepen- 
dant toujours  des  partisans  secrets 
dans  Vérone:  la  liberté,  opprimée 
par  le  nouveau  seigneur ,  en  avait  da- 
vantage encore.  Lu  1 269 ,  tous  ceux 
qui  voulaient  empêcher  la  maison  de 
La  Scala  d'alfermir  sa  domination 
nouvelle ,  prirent  les  armes ,  et  firent 
révolter  presque  tous  les  châteaux 
du  territoire  de  Vérone.  Mais  quoi- 
que la  noblesse  presque  entière  de 
cette  ville  puissante  eût  pris  part  à 
la  conjuration,  après  deux  ans  de 

guerre  ,  elle  fut  chassée  de  tous  ses 
eux  forts ,  par  la  valeur  et  l'ha- 
bileté de  Mastino  l£*,qni  avait  su 
intéresser  toute  la  populace  à  sa 
cause.  Lui  -  même  ,  quoique  range 
parmi  les  nobles,  était  sorti  d'une 
Lasse  origine  :  ses  ennemis  assuraient 

Suc  ses  ancêtres  étaient  des  marchands 
'huile.  Plus  lard ,  les  seigneurs  de  La 
Scala  ont   trouve  des  généalogistes 
qui  se  sont  étudies  à  prouver  que  leur 
noblesse  était  sans  tache.  Cependant 
les  victoires  de  Mastino  et  sa  sévérité 
envers  les  vaincus  augmentèrent  le 
nombre  et  l'acharnement  de  ses  en- 
nemis. Désespérant  de  le  vaincre ,  ils 
résolurent  de  se  défaire  de  lui  par 
un  assassinai  ;   quatre  conjurés   le 
massacrèrent  dans  son  palais  ,  le  17 
octobre  1  277.  Mais  soir  frère  Albert, 
qui  était  alors  podestat  de  Mantouc, 
accourut  aussitôt  à  Vérone,  avec  une 
troupcdcMildals;  il  empêcha  les  con- 
jurés de proliter de  la  mortdc  Mastino 
pour  renverser  le  gouvernement  :  bien- 
tôt il  les  fit  tous  arrêter,  avec  l'aide 


SGE 

de  la  popidace  qui  le  favorisait,  et  ils 
périrent  dans  les  supplices.  Il  se  lit 
ensuite  nommer  à  son  tour ,  par  le 
peuple,  capitaine  général  de  Vérone. 

—  Albert  1er.  de  La  Scala  ne  songea 
plus  qu'à  consolider  sou  autorité  en 
resserrant  sou  alliance  avec  tous  les 
seigneurs  Gibeliusde  la  Loinbardie.  11 
donna  des  secours  aux  Bonacossi  de 
Mantoue ,  et  aux  Gibelins  de  Modène 
et  de  Reggio  ;  mais  il  ne  lit  presque 
jamais  la  guerre  pour  son  propre 
compte,  en  sorte  qu'il  reste  de  lui 
peu  de  souvenirs  historiques.  Il  mou- 
rut en  i3oi ,  après  avoir  gouverne 
sa  patrie  vingt-trois  ans.  —  Sou  (ils 
Barthélcuii  de  La  Scala  lui  succéda, 
et  régna  deux  ans  et  demi ,  sans  pren- 
dre beaucoup  de  part  aux  révolutions 
qui ,  à  cette  époque  même,  renver- 
saient de  leurs  petites  souverainetés 
les  Visconti ,  fes  Corrcggeschi ,  et 
d'autres  seigneurs  Gibelins  de  Lom- 
bard ic.  Il  mourut,  le  7  mars  i3o4« 

—  Alboiu   Ier.  de  La  Scala  ,   lils 
d'All)crl  Ier.,  et  frère  de  Barlhélcnii, 
auquel  il  succéda  dans  la  principauté' 
de  Vérone,  épousa  ,  en  i3o:j  ,  une 
lillc  de  Giberto  de  Correggio,  sei- 
gneur de  Parme  ,  et  l'un  des  plus 
actifs  parmi  les  chefs  des  Gibelins. 
François  Bonacossi  de  Mantoue  était 
le  mari  d'une  autre  fille  du  même 
prince;  et  ces  trois  seigneurs,  unis  par 
l'intérêt  de  parti ,  la  parenté  et  l'am- 
bition ,  attaquèrent  en   commun  le 
marquis  Azzo  d'Esté,  et  firent  plu- 
sieurs conquêtes  dans  le  Ferrarais. 
Enfin  le  marquis  d'Esté  les  repoussa 
moyennant  les  secours  de  Bologne  et 
de  Florence.  A  l'arrivée  de  l'empereur 
Henri  VII  en  Italie,   Alboïn  de  La 
Scala  obtint  de  lui ,  en  1 3 1 1 ,  à  prix 
d'argent,  le  titre  de  vicaire  impérial 
à  Vérone.  Il  mourut  la  même  année, 
le  28  octobre  ;  et  son  frère  Canc-le- 
Grand  lui  succéda.        S.  S-ri 


SCA 

.V*.  U.  \  :  C.a>l  Iri .  «de  La  ) ,  sur- 
•,-  iini»  U-  Grand ,  était  le  troisième 
;  -  d"  \lln-rt  lri.  •  et  le  frère  de  Bar- 
;>-:«  mi  i-t  d'Album  ,  ne  en  îufp; 
»■  *ijr.  «l.i  .m  dernier  ,  le  i*r  janvier 
i  i  :  *j.  dan*»  la  principauté'  de  Vérone 
t:  le  titre  de  vira  ire  impérial.  Sa 
tji:>  rUit  grande  et  imposante, 
^  îigurr  noble  «t  douce ,  ses  ma- 
tstr^  pleines  de  grâces.  Déjà  il 
s'était  Lit  remarquer  par  son  élo- 
rteitT  et  p.ir  sa  valeur.  Le  i  j  avril 
i3;i  .  il  avait  enlevé  Vicence  aux 
rV.-rfuut.rt  il  y  ai  ait  introduit  une 
i  ■raiv>u.  qui  se  disait  impériale,  mais 
*u  or  dépendait  que  de  lui.  Ce  fut 
j" online  d'une  guerre  acharnée  entre 
M  m*:>"Dilr-L.iSr;da  et  la  république 
if  P  «!■•«♦•.  Cette  république  était  al- 
u-  *.rr  ni  parti  Guelfe;  elle  avait  ob- 
k.  i  *1"  |Mii«s.iuts  secours  de  ceux 
-.i  w>«itc  uaient  la  même  cause  dans 
\r  tr^w  de  l'Italie,  taudis  que  due 
«a  «--.ntriiie  sYtait  épuise  d'iium- 
c-^  et  d" urgent  pour  fournir  des 
--:.?»  el  îles  suicides  à  IVinpe- 
■-  -  H'cii  VII.  Aussi,  pendant  plu- 
•.-  -■-  jvnns.  n'eut  -  il  que  peu  de 
KuIïm  ,  le  17  septembre 
•  ,  il  virprit  les  l'.iilnii.ius  dé- 
:"  i.tit"*  dan*  If  faubourg  tle 
V  .  ■  -   ■   .  di'fit  ils  faisaient  le  siège  ; 

*  f  î    i  m*  iii.i-  «liront**  complète , 

.«■   .(•»  r>piip.igi*s.  lit  plisiililiiiTs 

-  .»•:'«  •  li«  1* .  et  1rs  ciiiiti'aigiiit  à 

..  .t  .  î«-    ■*-■  «Htulirr,  1111  traite  par 

"      ' .    il-    rrni iih  .lient  a  toutes  leurs 

•:*r.îî  ■:»*  »*ir  Virciice.  L 'année  sui 

:-  .  <-*n«  tourna  ses  armes  contre 

"-•  '•■*-  .ft-s  île  (jIviiimiic  ;  il  leur  prit 

'-■*,.   M.«^cii»re  ,  et  Ir*  furça  hien- 

'-  ■  *;  r-  »  u  rappeler  les  Gibelins  d.i  us 

*'   •     1 1» .    \u  milieu  de.  la  paix,  les 

J     '    .«:.*    r^iverrnt  ,    le    'jr*    în.ii 

-      if  «"ir  l'pmlrr  Vicence  ;  niait 

•  «■  .-    •:•    Ki  Nala  ,  qui  était  tnujouis 
-  — i^r^LUruicnt  aervi  par  ses  espions , 


SCA  7 

fut  averti  de  leur  tentative,  et  les 
ayant  attaqués  à  l'improvistc,  eu 
fit  prisonniers  le  plus  grand  nom- 
bre; et  à  l'aide  de  ces  prisonniers 
menues ,  il  s'empara ,  cinq  pjursapres, 
de  Monselice,  la  plus  importante  for- 
teresse de  l'état  de  Padoue.  Après 
une  année  de  combats  ,  les  Padouans, 
n'ayant  pas  d'autre  moyen  de  se  dé- 
fendre ,  se  donnèrent  pour  maître 
Jacques  de  Carrare,  allié  de  Cane,  et 
ils  appelèrent  à  leur  aide  le  duc  Fré- 
déric d'Autriche.  La  même  année , 
Cane,  déjà  rendu  célèbre  aux  yeux 
de  toute  l'Italie ,  fut  nomme  capitaine 
général  de  la  ligue  des  Gibelins  de 
Lomhardic,  (Lins  une  assemblée  te- 
rnie à  Soncino,  le  1  (i  décembre  1 3 1 8  : 
mais  le  pape  Jean  XXII  l'excommu- 
nia comme  hérétique, eu  i3.u>.  Cane 
n'avait  point  voulu  donner  la  paix 
aux  Padouans,  ni  par  l'intercession 
de  Jacques  de  Carrare  ,  ni  par  la 
crainte  du  duc  d'Autriche;  et  quoi- 
qu'il leur  accordât  quelques  trêves  , 
dont  il  prolit ait  lui-même  pour  por- 
ter ses  a  nues  dans  d'autres  parties 
de  la  I.omkudic,  il  força  enfin  Pa- 
douc  de  se  smuiietlri'  à  lui ,  le  -  sep- 
tembre iV'tt.  ])éja  il  commandait  à 
Vérone,  Vicence  ,  Padoue,  l'YItre  et 
Cividale.  Pour  achever  l.i  conquête 
de  la  Marche  ,  il  11c  lui  manquait 
plus  (pie  de  soumettre  Trcvise:  cette 
dernière  ville  fut  li\rce  par  capitula- 
tion, le  1K  juillet  l'Wi);  mais  comme 
il  y  entrait  eu  triomphe  ,  il  se  sentit 
atteint  d'une  maladie  dangereuse,  se 
lit  transporter  à  lYglisc  cathédrale, 
et  v  in ouri il  le  quatrième  jour  ,  à 
l'âge  de  quarante-un  au*..  Depuis 
douze  ans,  il  portait  le  titre  de  va- 
litaiue  gênerai  do  GiU-lins  de  l.mn- 
jardic  ;ct  ses  compatriote»»  lui  a\ aient 
donné  le  nom  de  Grand ,  dans  un 
siècle  fécond  eu  hoinmci  distingues. 
A  mie  bravoure  qui  ne  se  demi-util 


I 


8 


SCA 


jamais ,  il  joignait  des  qualités  plus 
rares  :  la  constance  dans  ses  prin- 
cipes, la  franchise  dans  ses  discours, 
la  fidélité  à  ses  engagements.  Il 
ne  s'était  pas  seulement  assuré  de 
l'amour  des  soldats;  il  était  chéri 
des  peuples  qu'il  gouvernait;  il  ga- 
gnait même  promptement  le  cœur 
de  ceux  qu'il  subjuguait  par  les  ar- 
mes. Le  premier  des  princes  lom- 
bards il  protégea  les  arts  et  les  scien- 
ces. Sa  cour ,  le  refuge  du  Dante  , 
l'asile  de  tous  les  exilés  Gibelins  , 
avait  rassemblé  les  premiers  poètes 
de  l'Italie ,  les  premiers  peintres  et 
les  premiers  sculpteurs.  Quelques  mo- 
numents glorieux  dont  il  tmia  Vé- 
rone attestent  encore  aujourd'hui 
son  goût  pour  l'architecture.  Les  ar- 
mes cependant  étaient  sa  passion  fa- 
vorite: elles  firent  la  gloire  de  son 
règne.  Conseiller  et  lieutenant  de  deux 
empereurs  ,  Henri  VII  et  Louis  IV , 
il  se  montra  supérieur  à  l'un  et  à  l'au- 
tre ,  et  il  soutint ,  par  ses  talents  et 
son  activité,  l'autorité  de  l'empire 
que  ces  monarques  étaient  hors  d'état 
de  maintenir  eux-mêmes.  Giue  n'a- 
vait point  de  fils  légitime  :  ses  deux 
neveux ,  fils  de  son  frère  Alboin,  lui 
succédèrent  conjointement.  S.  S — i. 
SC  AL  A  (  Mastino  II  de  La  ) ,  né, 
en  i3o8,  d'Alboïn  de  La  Scala,  suc- 
céda, le  u3  juillet  i3*ji<),  à  Canc-le- 
Grand,  son  oncle,  dans  la  princi- 
pauté de  Vérone.  Son  collègue  et  son 
frère ,  Albert  II ,  lui  abandonna  sans 
partage  le  soin  des  affaires  pour  se 
livrer  uniquement  au  plaisir  (  i  ).  Mas- 
tîno ,  sans  être  nommé  capitaine-gé- 
néral par  les  Gibelins  de  Lombar- 
dic,  comme  son  oncle  l'avait  été,  fut 


(i)  A  H  ht  I  II  etnit  nv  mi  i  iid>.  Il  fut  fait  priMin- 
«ier  i  Pa<|utie,  le  3  août  133; ,  et  relirbe  pur  le* 
V «milieu*,  par  mile  du  traite  du  iA  décembre 
■3)8.  U  nunriil  «près  ton  frère ,  Ir  i3  septembre 
i3J»,  hu  Ufuer  dVnfanU. 


SCA 

cependant  bientôt  reconnu  p< 

Î>lus  puissant  et  le  plus  h  al 
eurs  chefs.  Tous  ceux  qui ,  d.* 
parti,  se  croyaient  opprimés 
couraient  à  sa  protection  ;  et  J 
no  savait  bien  que  tous  les 
qu'il  acquérait  deviendraient  l 
.ses  sujets.  Aussi  était-il  toujoui 
à  marcher  au  secours  de  cei 
rappelaient.  Les  Gibelins  ,  éi 
de  Brescia ,  furent  des  premiei 
i33o,  à  invoquer  son  assi« 
Mastino  entra  aussitôt  dans 
Bressan ,  et  entreprit,  au  mois* 
tembre,  le  siège  de  la  capitale, 
rivée  inattendue  du  roi  Jean  de 
me  en  Italie,  et  la  protection 
accorda  aux  Bressans ,  forecren 
tino  à  se  retirer;  mais  il  en  < 
contre  le  roi  Jean  un  ressen 

Sue  ce  monarque  ne  craignit 
'accroître.  Il  se  fit  reconnaitn 
seigneur  par  d'autres  villes  vo 
sur  lesquelles  le  prince  de  \ 
avait  aussi  dcspro]cts.  Mastino 
né  de  voir  élever  auprès  de  lui 
ce  monarque  aventurier ,  une 
sance  rivale  qui  menaçait  de 
gloutir,  sentit  la  nécessité,  poui 
poser  à  lui ,  de  renoncer  à  d'à 
systèmes  et  à  un  ancien  esp 
parti  qui  ne  s'accordaient  plu: 
la  politique.  Il  proposa  ,  le  pn 
de  réunir,  par  une  ligue  comi 
les  princes  gibelins  et  les  ré 
ques  guelfes,  auxquelles  le  Boh 
inspirait  une  égale  jalousie.  Un 
mière  ligne  fut  signée  à  Castell 
le  8  août  i33i  ,  entre  Mastin 
marquis  d'Esté  ,  les  Gonzap 
Mantoue  cl  les  Visconti  de  î 
Les  Florentins  entrèrent  dans 
ligue ,  au  mois  de  septembre  i 
et  les  alliés  se  promirent  de  pa 
entre  eux  les  provinces ,  qui ,  j 
enthousiasme  sansexemple  dan: 
toire ,  s'étaient  soumises  de  c< 


SCA 

rtN  de  Bohème.  Mastino  fut  le  nre> 
t  a  réaliser  ce  partage.  Il  acheta 
fi'irlfes  rentrée  de  Brescia ,  le  1 4 
i  1 13a  .  en  livrant  à  leur  vencean- 
•es  fiibelms  de  cette  ville,  dont  il 
ait  Je*- Lire*  jusqu'alors  le  protec- 
r.  Ainsi  Ma stino  commençait  à  ré- 
rr  rrttr  fausseté,  cette  ambition 
Hdr  et  féroce  ,  qui ,  non  moins  que 
•aV-jr  guerrière  ,  faisait  l'essence 
«*i  caractère.  D'après  le  traite  de 
trihaldo .  Parme  devait  encore 
ib*  r  en  partage  à  Mastino  ;  et  en 
1  i!  >Vn  rendit  maître,  le  4  juin 
j>.  après  l.i  retraite  du  roi  Jean, 
naît  rrrradu  ;i  des  seigneurs  nar- 
rer* !^s  %  îUes  qui  s'étaient  volon- 
•as-nt  di»niM:t*s  à  lui.  Le  reste  de 

;  ."r*   devait  échoir  en  paitage 

jl'ir*  t\v  Mastino;  mais,  par  son 

1  '•- .  W  Mîjwinrite  de  ses  forces , 

■■  ir*w  de  son  trésor,  et  surtout 

«•  c  m.inqur  de  foi  ,  il  devança 

v*;ri  ifi-  srs  a««i»aié<    Reggio  lui 

:»ri*rlr  "i  juillet  i3.V»;   et  lors- 

:  ..!  ïi.ur*  aprè*.  il  rendit  cette 

\  «  n.ii/.i^iu'.  .i  qui  elle  .ivait 

-•«  .::*•  e  •i'.i\.nire  en  |>arlugc,  ce 

•■  . *  <■•  nditii'ii  de  nYii  réserver  à 

>B'   li  *i!|MTÏnrite  fr<tfl;ilc,  qui 

m.     ^ir  ç  itiut  rtr  jmnîM>c.  Mastino 

'>■.*  *-z  ilrniriit  l.i  ville  de  Lurqiics, 

i  •'   %.«n!iit  point  rendre  ensuite 

r  ■■•ri.ln:*.  (Vite  conquête  lui 
%«  ''»*rwT«*nie  d'étendre  >on  in- 
-.-■»  "n  !"•■**■  a  ne.  Il  essav.1  de  snr- 
uir»  Pi-r  #  t  de  faire  alliance  avec 
r/n  :  M  d  rnnimença  les  hostili- 
'  v.'t*  \+s  Florentin*,  le  *jt3  fé- 

-  i  :.  >ï.  Mastino  était  alors  sei- 
*_•  ■*••  ceuf  vil  lis  .  antrefois  capi- 

•  *"  «niant  dViats  souverains.  Il 

•  i  >»  ;^l**llr^de  ces  \illi»s  un  re- 
.i  •>  ***]■!  rrut  mille  florins  d'or 

-ir.rr.  rrvnjn  esal  a  celui  des 

-  ^f  tnd»  pnnrrs  de  la  chrétienté. 
.T«fl  de  rdus  piiiir  allies  les  plus 


SCA  V 

puissants  princes  de  la  Lombardie , 
et  Saccone  des  Ferla ti ,  le  redoutable 
chef  des  Gibelins  des  Apennins.  Mais 
tous  ces  avantages  furent  plus  que 
compenses  par  l'énergie  et  la  cons- 
tance des  Florentins  et  des  Vénitiens, 
et  par  les  talents  de  Pierre  des  Rossi, 
leur  gênerai.  Luchino  Visconti  de  Mi- 
lan se  détacha  de  l'alliance  de  Mas- 
tino pour  se  joindre  a  ses  ennemis; 
Padoue  fut  surpris*»  le  3  août  1 337  ; 
et  Albert  de  La  Scala,  frère  de  Mas- 
tino ,  y  fut  fait  prisonnier,  fas  plus 
forts  châteaux  des  monts  Euganëens 
fur*  it  pris  successivement  par  les  al- 
liés. Les  troupes  du  prince  de  Véro- 
ne furent  battues  à  Montaguano ,  le 
xc)  septembre  i338;  et  Mastino,  qui 
voyait  décliner  rapidement  sa  for- 
tune ,  se  livrait  à  de  tels  accès  de  fo- 
reur,  que ,  sur  de  simples  soupçons  , 
il  tua  de  sa  main ,  le  27  août ,  au  mi- 
lieu des  mes ,  ftarthélemi  de  I^a  Sca- 
la,  éveque  de  Vérone,  auquel  il  re- 
prochait d'être  son  ennemi.  Mastino 
fut  puni  de  ce  sacrilège  par  les  plus 
rigoureuses  censures  du  pape  Benoit 
\ II. Hors  d'état  de  résister  à  ses  ad- 
versaires, il  ne  songea  plus  qu'à  les 
divi.ser.  11  réussit  en  effet  à  rendre 
les  \  énitiens  indifférents  an  t»ort  des 
Florentins,  et  à  leur  faire  signer ,  le 
18  décembre  i338,  une  paix  que  les 
derniers  furent  forcés  d'accepter ,  le 
1 1  février  suivant.  Par  elle  Mastino 
conservait  la  souveraineté  de  Vérone, 
de  Vicenee,  de  Panne  et  de  Lucqnes. 
11  prit,  dans  ces  villes ,  le  titre  de  vi- 
caire du  Saint-Siège,  et  se  soumit  à 
payer  un  tribut  au  pape ,  achetant  à 
ce  prix  l'absolution  an  meurtre  de 
l'éveque  de  Vérone.  Mais  la  guerre 
malheureuse  que  Mastino  venait  de 
soutenir  dctnuMt  son  crédit  et  en- 
couragea ses  jaloux  a  l'attaquer  de 
nouveau.  lies  seigneurs  de  Correg- 
gio  ,  oncles  de  Mastino  du  coté  ma- 


10 


SCA 


tcrncl,  lui  enlevèrent  Parme,  par  sur- 
prise, le  ai  mai  i34i.  Les  Gonza- 
gue  de  Mantoue  les  secondèrent  ;  les 
Visconti  et  les  Carrare  se  déclarè- 
rent aussi  contre  Je  seigneur  de  Vé- 
rone; et  celui-ci  se  trouva  de  nou- 
veau expose'  à  une  guerre  générale. 
Pour  diminuer  le  nombre  de  ses  gar- 
nisons et  se  procurer  de  l'argent ,  il 
vendit  Lacques  aux  Florentins ,  qui 
ne  surent  pas  garder  cette  ville.  11 
s'allia  ensuite  au  marquis  d'Esté  et  à 
Pepoli,  seigneur  de  Bologne;  et ,  en 
i345  ,  il  fit  la  paix  avec  les  Viscon- 
ti ,  en  mariant  à  Bernabo  sa  tflle 
Béatrix ,  que  la  noblesse  de  sa  taille 
et  peut-être  aussi  son  orgueil ,  avaient 
fait  surnommer  la  reine.  Mastino, 
réduit  à  la  souveraineté  de  Vérone 
et  de  Vicence ,  renonça  aux  projets 
ambitieux  qui  avaient  occupé  la  pre- 
mière partie  de  son  règne.  Il  prit  en- 
core quelque  part  aux  troubles  de 
Romagne,  011  il  se  rangea  du  parti 
du' légat  du  pape;  mais  il  chercha 
surtout  à  rétablir  les  arts  et  l'agri- 
culture dans  ses  états,  que  des  ef- 
forts disproportionnés  à  leur  étendue 
avaient  épiusés.  Il  mourut ,  le  3  juin 
i35i  ,  laissant  trois  fils,  qui  lui  suc- 
cédèrent conjointement,  deux  filles' 
et  sept  enfants  naturels.     S.  S — 1. 

SCALA(  Can-Grande  II  de  La), 
fils  de  Mastino  II ,  auquel  il  succéda 
le  3  juin  i35i  ,  fut  proclamé  d'abord 
conjointement  avec  ses  deux  frères, 
Gan-Signore  et  Paul  Alboïn ,  et  du 
consentement  d'Albert  II ,  son  oncle , 
qui  mourut  l'année  suivante  :  mais  le 
jeune  prince  ne  voulait  pas  admettre 
de  partage  dans  l'autorité.  Né  ,  en 
i33a ,  il  avait  épousé,  le  11  novem- 
bre i35o  ,  Elisabeth,  fille  de  l'em- 
pereur Louis  IV  de  Bavière  :  mais 
Gan-Grande  ne  s'était  pas  attaché  à 
die;  il  n'en  avait  pas  d'enfants,  et 
il  élevait  sous  ses  yeux  des  bâtards, 


SCA 

auxquels  il  voulait  assurer  s. 
sion.  La  grande  jeunessade  s 
lui  avait  permis  de  retenir  \ 
même  toute  l'autorité;  il  l'ai 
duc  plus  onéreuse  en  accal 
sujets  d'impôts  excessifs  ,  et 
cru  assurer  les  trésors  qu'il  av. 
ses,  en  les  plaçant  à  intei 
la  banque  de  Venise ,  sous  le 
ses  trois  fils  naturels.  Ces  c 
avaient  rendu  Can-Grande  o 
peuple.  Son  frère  naturel,  Fi 
crut  pouvoir  profiter  du  m 
tement  universel  pour  s'ein 
la  souveraineté  de  Vérone, 
que  Gan-Grande  était  allé  à 
avec  son  frère  Gan-Signore  . 
avoir  une  entrevue  avec  le 
de  Brandebourg ,  son  beau-fri 
gnano  réussit ,  par  un  mél 
tromperie  et  d'audace  ,  à  > 
maître  de  Vérone,  pendant 
du  17  février  i354-  Les  Gt 
Azzo  de  Correggio  et  Viscont 
de  la  maison  de  La  Scala  ,  ; 
rentpour  favoriser  l'usurpaU 
Can-Grande,  revenu  en  to 
avec  ses  gendarmes  dès  la  ] 
nouvelle  de  cette  sédition  , 
la  garde  d'unedes  portes  quel 
de  ses  partisans ,  qui  J'intro* 
dans  la  ville.  11  livra  bâta  il  I 
gnano  au  milieu  des  rues  ; 
quit  et  le  tua ,  ainsi  que  Pa 
la  Mirandole ,  que  Frégna 
nommé  pour  podestat;  c 
mena  tous  les  révoltés  à 
sance.  Pcif  de  temps  après, 
dans  une  ligue  formée  ce 
Visconti  par  la  république  <3 
et  tous  les  princes  ses  voisii 
alliance  lui  paraissant  a  (Ici 
pouvoir ,  il  se  livra  sans  1 
tous  ses  vices  ,  la  cruauté, 
et  la  débauche.  Ni  la  beau 
rang ,  ni  la  vertu  d'Élisabet 
vière,  sa  femme,  ne  la  mû 


scx 

•  rt  de  ses  mépris  ;  se  s  deux  fre- 
niirut  m  lis  cesac  menaces  ,  et 
inLiif-nt  d'heure  en  heure  à  dc- 

•  r  \it  fi  im>  de  sa  jalousie.  L'aine 
»ux  .  On-Si-norc  ,  se  croyant 
;»nlu.  r»  ncoiitia,  le  1  .{décembre 
i.t  iu-i îr tnde.qui traversait  Vé- 

4   i  I.tv.il  ;  aussitôt  il  s'élança 

f  lui  .  et  le  tivui.s jm n;a  de  part 

ut  a\rt    sou  estoc.   Il  s 'en  il  lit 

r*  a  V+*\\mv  ;  mais  François  de 

•rt .  qui  régnait  dans  cette  \illc, 

t:.i  *\  fi  honneur,  le  reconduisît 

; .ar  .  à  la  tète  de  ses  troupes  , 

•j!  itix  laincT  seigneur,  le  17  dé- 

*■•   .     ruijjoùitrincnt    avec  son 

F'jj-  \  lin/m.  —  Can-Signorc 

Vu.!  .  voulant  s'affermir  dans 

'--■•  r  ■i£*«!r  de  Vérone  par  des 

r-.  ujrij  sa  su-iir  V  crue  de  La 

é\  m  «npiis  Nicolas  d'Esté , 

•X    1  J«"»i  ,    et  il  renouvela   la 

Ir»\.v<nr   contre    Ja   maison 

i.Aa  j^-nt  l.iut ,  la  même  année , 

\r    concert  avec  cette  ligue , 

.*.    a  -s  m    liernabô.    Le  5   juin 

■  ;    ■  ;>•«  A^uèsjillcdnducdc 

1 ..  i;  >i^n«»rr,  victime  pendant 

r  mli-iil  «le  l'ambition  de 

:•  •-    -ii.«- .   u'.-n.iit  point  ap- 

■  -1  ■  i«*  ni.jili*  ur .  à  se  conduire 

-r  L»  .  j\n  plu*  de  générosité: 

>■   ij   plu>  jeune  frère  Paul 

v    ;  .au-  part  à  la  souverai- 

âi  j\  lit  «te  conférée  par  le 

(  •  il  \IUmii  trouva,  parmi 

.  ».  ii;  p-wti  empresse  a  faire 

-  -   'JJ'|!n  :  leur»  .M'rrcis  des- 

■  ■  fi  prince,  furt'iit  coiisi- 

l- :  .•    in*  f  l'ii^piratiofi  ;  Pau] 

.    ■*   •  #  r:i"«  r  m**    le   'in    janvier 

_,:.  •  '.'  *  li,<tf'.iud<'  PfM'hiera  ; 

•  *■  •  •  r'ij-lp  «-«furent  décapites, 
;•-:■!  !••  -mliir  d'autres  furent 

r  :,!.«  !■  ••  pi iinij.s  ,  d'où  ils 
--.  rLt  plus  qu'à  Ja  mort  de 
^~<sre.  Celui-ci  ,  renonçant  à  la 


SCA 


11 


politique  qu'avaient  siûvie  ses  ancê- 
tres ,  de  s'opposera  la  grandeur  de  la 
maison  Visconti,  contracta  une  étroi- 
te alliance  avec  Bernabo  ,  seigneur 
de  Milan.  S'endormant  ensuite  sur  Je 
trône ,  et  se  livrant  aux  débauches , 
déjà  fatales  aux  autres  princes  de  sa 
maison ,  il  ne  lit  plus  rien  de  digne 
de  remarque  jusqu'à  l'année  13^5  , 
où  sentant  déjà  approcher  le  terme 
de  sa  vie ,  quoiqu'il  eût  à  peine  trente- 
cinq  ans,  et  voulant  assurer  sa  suc- 
cession à  ses  deux  bâtards  Barthclemi 
et  Antoine ,  qu'il  fit  designer,  de  son 
vivant,  comme  capitaiucs  généraux  de 
Vérone  et  de  Vicence  ,il  litétrangler, 
dans  sa  prison  de  Peschiera,  son  frerc 
Paul  AlLolii ,  et  mourut  ensuite ,  le 
18  octobre  1 37^.  Avec  lui  s'éteignit 
la  descendance  légitime  des  Scala , 
qui  avaient  gouverne' pendant  n3 
ans  la  principauté'  de  Vérone. 

ce 

SCALA  (  Antoijie  de  la  ),  sei- 
gneur de  Vérone,  iîls  naturel  de  Can 
Signorc ,'  était  âge  de  quinze  ans 
lorsqu'il  lui  succéda,  le  i4  octobre 
i3*;.j,  conjointement  avec  son  frère 
Barthélcmi  II.  Leur  père  les  avait 
mis  sous  la  tutelle  de  Nicolas  mar- 
quis d'Esté,  de  Galeotto  Malatesti, 
et  de  François  de  Carrare.  Ix\s  pre- 
mières années  de  leur  règne  s'écoulè- 
rent paeiliqucmeut  ,  à  la  réserve 
d'une  tentative  que  fit  contre  eux,  en 
1 VH,  Bamahô  Visconti ,  qui  récla- 
mait l'héritage  de  la  maison  de  La 
Scala  pour  sa  femme  Rcgina ,  pré- 
tendant  que  des  bâtards  ne  pouvaient 
succéder  au  préjudice  des  enfants  lé- 
gitimes; mais  les  frères  de  La  Scala 
ayant  ou  des  secours  de  tous  leurs 
voisins  ,  et  avant  obtenu  plusieurs 
avantages  sur  Visconti  dans  l'état  de 
Brcscia  ,  les  hostilités  furent  suspen- 
dues par  une  trêve ,  au  mois  de  sep- 
tembre 1378.  Cependant  les  deux 


11 


SCA 


frères  de  La  Scal.i  étant  parvenus  à 
l'âge  de  gouverner  par  eux-mêmes  , 
le  plus  jeune  ,  Antoine  ,  sentit  avec 
effroi  que  le  pouvoir  souverain  pas- 
serait presqu  en  entier  entre  les  mains 
de  son  frère  Bar thclcmi.  Le  fratricide 
ne  pouvait  l'effrayer  dans  une  famille 
où  ce  forfait  estait  en  quelque  sorte 
héréditaire.  Il  aposta  des  assassins 

3ui  attaquèrent  Éar thclemi ,  comme 
entrait ,  avec  un  seul  compagnon , 
chez  une  femme  qu'il  aimait.  Barthé- 
Icmi  fut  trouve'  mort  le  matin  du  1 3 
juillet  1 38 1 ,  perce'  de  vingt-six  coups 
de  couteau;  son  compagnon  en  avait 
reçu  trente-six.  Antoine,  qui  voulait 
détourner  de  lui  le  soupçon  de  ce 
forfait ,  fît  saisir  la  maîtresse  de  Bar- 
thclcnii  avec  tous  ses  parents  ;  et  les 
-accusant  d'avoir  assassine  son  frère, 
il  les  fit  tous  périr  dans  d'horribles 
tourments.  Cependant  personne  ne 
fut  la  dupe  de  ce  nouvel  acte  de  bar- 
barie; la  voix  publique  accusa  An- 
toine de  la  mort  de  son  frère  :  Fran- 
çois de  Carrare ,  seigneur  de  Padouc, 
répéta  cette  accusation  ;  et  Antoine 
de  La  Srala  put  d'autant  moins  par- 
donner cet  outrage ,  qu'il  était  plus 
mérité.  Cherchant  de  tous  côtes  des 
ennemis  au  prince  de  Padoue  ,  il  lui 
déclara  la  guerre  en  i385;  il  rejeta 
toutes  ses  propositions  ,  toutes  ses 
offres  de  satisfaction.  Battu  aux  Brcn- 
telles,  le  i5  juin  i38(>,  et  près  de 
Caslelbaldo ,  le  1 1  mars  1 387 ,  il  se 
refusa  encore  à  faire  la  paix  ,  et  ne 
voulut  écouter  aucun  des  conseils  de 
la  saine  politique.  François  de  Car- 
rare se  vit  forcé  d'appeler  à  son  aide 
Jean  Galeaz  Visconti ,  seigneur  de 
Milan,  qui  observait  ces  deux  ri- 
vaux pour  profiter  de  leur  affaiblis- 
sement. Antoine  de  La  Scala  ne  put 
opposer  aucune  résistance  à  ce  nou- 
vel agresseur.  Le  18  octobre  1387  , 
Vérone  fut  livrée  par  des  traîtres  à 


SCA 

Jean  Galeaz  Visconti  ;  Antoine 
Scala  s'enfuit  par  l'Adige ,  à  V 
avec  sa  famille.  N'y  trouvanl 
les  secours  qu'il  attendait ,  il  < 
demander  vainement  aux  Floi 
et  au  pape.  Comme  il  reven 
Romagne  ,  après  d'inutiles  sol 
tions ,  il  mourut  dans  les  mon 
de  Forli ,  le  3  septembre  i38J" 

Îoisonné,  dit-on  ,  par  les  ord 
ean  Galeaz  Visconti.  Il  lais? 
fi1s,Can-Francesco,  et  troisfillc 
Francesco  se  réconcilia  avec 
çois  de  Carrare  ,  et  reparut  r 
Vérone ,  en  1 3ç)o.  Son  approc 
sa  dans  cette  ville  un  mouveir 
tal  à  ses  partisans.  Visconti 
les  chefs  de  la  révolte,   et 
moyen  de  faire  empoisonner  ( 
gereux  compétiteur,  dans  R 
même.  —  Guillaume  de  la  j 
bâtard  de  Can-Grande  II,  futn 
tanément  rétabli  dans  Vcron 
François  Novello  de  Carra ra 
avril  i4°4?  maîs  H  mourut 
jours  après ,  laissant  plusieurs 
ne  surent  pas  couserver  l'an 
Carra  ra  leur  protecteur  j  et  j 
leurs  débats ,  les  Vénitiens  se 
rent  maîtres  de  Vérone,  qui 
lors  a  toujours  suivi  le  sort  c 
république. — Antonio  ,  fils  d 
laume  de  la  Scala,  vécut  et 
dans  l'obscurité  :  son  frère  B; 
n'ayant  plus  aucun  espoir  de 
vrer  la  souveraineté  de  Vén 
retira  auprès  de  l'cmpcreui 
mond,  qui  le  "prit  en  affection 
clara  prince  de  l'empire  ,  et  lu 
un  fief  et  divers  titres  honor 
il  mourut  à  Vienne ,  le  'i  1  nov 
sans  enfants ,  et  n'ayant  jan 
marié,  comme  il  est  prouvé 
diplôme  impérial  du  8  octob 
même   année  —  Nicodème 
Se;  al  a  ,  autre  frère  de  Brune 
evéque  de  Freisingcn,  homm 


SCA 

? ,  rt  mourut  à  Vie une  le  1 3 
wt  1 443.  —  Paul ,  dernier  fils  de 
dilljumf  de  la  Si:  al  a  ,  s'établit  en 
i\  trrr .  où  sa  postérité  exista  pen- 
mt  un  siècle.  Le  dernier  ma  le  de 
nun  fut  un  Drunoro ,  qui  mourut 
1  •  i  1  ;  et  \v  dernier  rr  jet  un  de 
flr  illustre  fj mille  fut  une  Jeanne 
u .  Truie  d'un  Dietrichstein ,  porta 
»  Uni*  rt  les  droit»  qui  lui  restaient 
a*  la  maituit  des  barons  de  l,ain- 
tz.  /"«:».,  pour  plus  de  dé\elop- 
mrnt.  le  Dictionnaire  historique 
liieo  .  imprimé  à  Bassauo,  dont  le 
iâcr-nu  a  wxit  ime  histoire  com- 
rie  de  toute  cette  fa  mille.  Sa  raina  , 
\A  ScalLius,  et  J.-H.  Iliaucolini 
x  rUif-iit  déjà  occupés  a  ver  licaii- 
<ip  <ir  drUil  :  des  portes  même  lui 
«icai  n>ii»acrc  leurs  chants.  ^oj\ 
j.  1  f»«.  S.  S — 1. 

y.  Vl-\     FWkthi'i.fmi  ) ,  homme 

n4!r:ii<ifJ!II|f-dr|l-tlri-N.l|ét'!l  1  J3o, 

jw'It  «ir  \  .ddel.va.  eu  Toscane ,  vint 

n^rmi •■  pour  \  étudier  le  droit ,  et 

vtmlrr    !•■    drgrr  de   doetrur.   Fils 

uz.  ^«u\n-  meunier  .  suis  trhlioiis 

%«£*   ♦j|-m  .  il  sut .  |i.ir  sou  propre 

rr'.'*  .  sYl»-\cr  aux  première*  char- 

->  ->  l«  p-puMique  .  dont  il  mania 

c^  -  MnjfS   1rs   atlaiies.   C.oinc   et 

rrrr    dr    Medieis  .    fi.ippes    de    .ses 

■•"r*  .    !•■    purent   a    leur    servi - 

.  rf  m ru<  Kijr.iUi.iiit  nuii  talent .  lui 

t  :-,«-«  ni    h    1  lif-iiiiu  (1rs  honneurs. 

-.    :  j  d<    la  dlpute,  tle  1  li.iiirelier  , 

--     .1/  «1 1»  if-  iI*.jiii1m».'i<1iiii  .S»  ala 

.•».:      mi   î  i^i  ,  .1  l.i  rttur  d'iuiiu- 

1!  \  III  .  p"iir  le  feliriter  sur  sou 

•"*:.*. ->r.   .i>i  pontilir.it.  Otte  ini>- 

.--  i  .j  \  .dit   !»■  diplôme   de    seeré- 

.-•    •:    -*t"!i  pie  ,  et  .  peu  .«plis  son 

■.  .  r     >    iiniiir  .  lr  r;iir' di- «'«iiii'.i- 

.-:•:■    ii  (publique,  à  Hoiniie. 

i*  -f iT   •  li   H'piil.iti«iii  i|'i .  n\  .un, 

-    -  *\>>\i    Ii.umIii    ti.us  lis   drôles 

.million  .  il    *r  montra  jaloux 


SCA  i3 

du  mérite  de  Politien ,  auquel  il  en- 
viait peut-être  la  faveur  des  Médicis. 
Ils  curent  des  disputes  très- vives  sur 
la  langue  latine  ,  et  dissertèrent  gra- 
vemeut  sur  le  mot  culex ,  pour  savoir 
s'il  fallait  plutôt  remployer  au  mas- 
culin qu'au  féminin.  Ils  se  reprochè- 
rent aussi  l'inégalité  et  l'allcctation 
de  leur  style ,  d'un  ton  qui  doit 
paraître  très- choquait t  aujourd'hui  ; 
mais  qui  était  moins  extraordinaire 
de  leur  temps  ,  où  l'on  était  habitué 
à  voir  les  gen  de  lettres  se  déchirer 
mutuellement  pour  des  questions  les 
plus  futiles  ,  et  démentir  ,  par  leur 
exemple,  les  leçons  de  modération  et 
de  prudence  qu'ils  ne  manquaient  ja- 
mais de  donner  dans  leurs  ouvrages. 
Seala   avait  composé,  à  ce  que  l'on 

Ji retend  ,  un  poème  philosophique  , 
Luis  le  genre  de  celui  de  Lucrèce, 
et  quelques  apologues  ,  maintenant 
ignores,  mais  qui,  par  la  gravité  des 
préceptes  et  par  la  bizarrerie  de  l'in- 
vention ,  obtinrent  alors  un  succès 
universel.  Il  entreprit  aussi  d'écrire 
riiistoire  de  la  \ille  de  Florence  ,  et 
s'était  propose  de  l.i  di\i>ei  en  viugt 
liwc.s  ,  dont  il  n'a  laisse'  que  les  qua- 
tre premiers,  ,i\ce  le  coiiiiueiieejneul 
du  eiiiquièmc  :  sa  mort  .  arrivée  en 
1  j()~».  l'empêcha  delà  contiuuer.Ses 
ou\  r.i^cs  sont  :  1.  Ad  Innuccntium 
F III  ,  summum  pont  i  firent  ,  ora- 
tio  ,  Floreiiee.  ll.7Vo  imperutoriis 
!iiilitiiril>ii\  in.\igniis  dundis  Cons- 
tant inu  Sfurtitv  imperatori  ,  ibid.  , 
1  iSi:diseoiirsproiio!i'-éd  m.sl.i  plaee 
du  peuple,  a  Florence .  eu  leiuetl.ilil 
a  Constant  hfur/a  ,  sei  -neur  île  IV- 
saio  ,  !(s  UiM^nes  de  elirf  militaire 
de  l.i  lepublique.  III.  fftulttgiii  con- 
tra rit ujh  ru litn*\imi% 'ita t is Fit »r« 7/ tùr, 
ibidem.,  1  \(f  ►,  in-ful.  IV.  iJfhisiu- 
nu  Florent  inu  ♦  lin  me  i'»77  «  lll~  |°«, 
imprimé  par  les  hiuh%  de  M.iglialie- 
<  lii  ,  insérée  par  Kurmaun  djn«   le 


14  se  A 

tome  vin  de  son  Recueil  des  Histoires 
d'Italie.  Cet  ouvrage  s'arrête  aux 
apprêts  de  la  ha  ta  iJ  le  de  Taglia- 
co7.zo,  entre  Charles  l'-r.  d'Anjou, 
et  Con radin  de  Souabe.  V.  t'ita 
Vitaliani  Borrtwmœi ,  ad  Petrum 
Mediceum ,  i!>id. ,  1^77,  in  -  4°« 
Quelques  -  unes  de  sca  lettres  sont 
imprimées  parmi  celles  de  Politien , 
et  d'autres  dans  un  Recueil  publie  par 
Bandini,  sous  le  titre  de  Colleclio  ve- 
terum  momim.  On  trouvera  d'autres 
renseignements  sur  Sca  la  (  connu 
aussi  sous  le  nom  de  Fopiscusy  qu'il 
avait  pris ,  étant  né  jumeau  ) ,  dans 
Zeno,  Dissert.  foss. ,  tome  11,  pag. 
'2$3 ,  et  dans  Manni ,  qui  en  a  donné 
la  Vie,  Florence,  17G8.  Voyez  aussi 
Elogj  degii  uomini  ilhistri  foscani, 
tome  11,  pag.  70. — Sa  fille,  Alessan- 
dra  Se  al  a  ,  non  moins  remarquable 
pour  sa  beauté  que  pour  son  instruc- 
tion ,  épousa  Michel  Tarcagnota  Ma- 
rtilli ,  poète  byzantin  ,  qui  comptait 
parmi  ses  rivaux  le  célèbre  Politien. 
Alessandra  fut  assistée  dans  ses  études 
par  Jçan  La  sca  ris  et  Démet  ri  us  Chai- 
condyïe,  qui  lui  apprirent  le  latin  et 
le  grec.  Telle  était  la  facilité  avec 
laquelle  elle  parlait  et  écrivait  ces 
deux  langues  ,  qu'elle  put  se  charger 
du  rôle  d'ÉIcctre ,  dans  la  tragédie 
de  ce  nom  ,  de  Sophocle,  et  répon- 
dre aux  épigrammes  grecques  que  lui 
adressait  Politien ,  avec  lequel  elle 
ne  craignait  pas  de  se  mesurer.  Plu- 
sieurs  de  ces  pièces  ont  ete  impri- 
mées avec  les  Opuscules  de  Politien , 
recueillis  et  publiés  par  Acciajuoli. 
Alessandra  mourut  à  Florence ,  en 
i5oG.  A — c — s. 

SCALJGER  (  Jules-César  ),  l'un 
des  savants  les  plus  célèbres  qui 
aient  paru  depuis  la  renaissance  des 
lettres,  quoique  doué  de  grands  ta- 
lents ,  en  avait  moins  encore  que  de 
vanité.  Pour  rehausser  son  mérite 


SCA 

personnel  par  l'éclat  d'une  haute 
naissance ,  il  se  fit  une  généalogie 
fabuleuse ,  et  s'attribua  des  aventu- 
res qu'il  est  nécessaire  de  retracer  en 
peu  de  mots.  Prétendant  descendre 
des  La  Sr  a  la ,  souverains  de  Vérone 
(  en  latin  Scaligeri  ) ,  Jules-César  se 
disait  le  fils  de  Renoît  de  La  Scala , 
l'un  des  plus  vaillants  capitaines  du  , 
quinzième  siècle (1),  et  de  Bérénice, 
fille  du  comte  Paris  Lodronio.  Né 
en  1/184,  au  château  de  Riva,  sur 
les  bords  du  lac  de  Garde,  il  fut 
soustrait  par  sa  mère  aux  perquisi- 
tions qu'y  firent  les  Vénitiens ,  pour 
s'emparer  des  derniers  rejetons  de 
l'antique  maison  des  princes  de  Vé- 
rone. On  lui  donna  pour  précepteur 
le  fameux  Frà  Giocondo  (1)  (  V.  ce 
nom ,  XVII ,  3g8  ) ,  duquel  il  apprit 
les  éléments  des  langues.  Il  fut  en- 
suite présenté  par  son  père  à  l'em- 
pereur Maxim  Mien,  qui  l'admit  au 
nombre  de  ses  pages ,  et  le  fit  élever 
dans  les  exercices  convenables  à  sa 
haute  naissance.  I>es  guerres  d'Ita- 
lie lui  fournirent  des  occasions  de 
signaler  sa  brillante  valeur.  Échap- 
pé comme  par  miracle  de  la  bataille 
de  Ra venue,  où  son  père  et  Tite,  son 
frère  aîné,  périrent  sous  ses  yeux, 
il  recueillit  leurs  dépouilles,  et  les 
fit  inhumer  à  Fer  rare.  Sa  mère  suc- 
comba bientôt  à  sa  juste  douleur.  Le 
duc  de  Ferra rc ,  son  parent,  lui  assigna 
une  pension  suffisante  pour  soutenir 
son  rang  ;  mais  tourmenté  du  désir 
de  recouvrer  la  seigneurie  de  Véro- 
ne, il  imagina  de  se  faire  cordelier, 
dans  l'espoir  de  devenir  pape ,  pour 
arracher  son  héritage  aux  Vénitiens, 
fatigué  des    pratiques  minutieuses 


(i^  f)n  a  remarque  que  ce  grand  capitaine  u'ctt 
cite'  par  aucun  hiatoriru. 

(»}  Scaliger  ignorait  inème  l'ordre  auquel  appar- 
tenait Frà  Giocondo  ;  et  il  eH  Irct-proMble  qu'il 
M  Tarait  iamaU  tu. 


SCA 

jjti-iles  srs  supérieurs  l'a ssu je- 
ttent, il  nr  tarda  pas  de  quitter 
Joïtrr  pour  rentrer  dans  la  car- 

•  tlr<«  jnucs  et  ayant  obtenu  le 
mi  mdrmcnt  d'une  compagnie  de 
j|#-r»«-.  au  service  de  France,  il 
»!^iijl.i  dans  la  guerre  du  Pie- 
aï  .  tout  en  étudiant  les  langues , 
tu!u*ophic  et  la  médecine .  Enlin, 
iui  au\  sollicitations  d'Antoine 
L*  R  avère,  évcqnc  d'Acen,  il 
«rstif  a  suivre  ce  prélat  dans  sa. 
r  t  pinropjlc.  où  il  devait  trouver 
Trar  de  <i  vie  aventureuse.  Tel 
na-TuviMc  mit  de  Scaliger;  et 
'  riait'  l'jilmiratiou  que  ses  la- 
«  tapiraient  à  ses  contemporains , 
kl  :.Vn  est  aucun  qui  se  soit  avise 

■  tjtf*trr  se*  druits  sur  la  princi- 
:-  de  Vérone.  Mais  la  vérité'  se 

■«.■-r.  tôt  ou  tard,  et  linit  par 
rrr  le>  nuages  dont  un  a  voulu 
iri'ippr.  Inde|iendauiment  de 
,j.pi -a*  V,  ee  nom  ),  entre  les 
•r»!*ur*  qui  se  sont  occupes  de 
r-  yjlb  r  l.i  ;;i;nea]««gic  de  Sealigcr, 
<i  ï!  •ii^!iupitT  Matli-i ,  d.ms  ia 
r  fui  illustrait!  ,  et  ïiraboschi, 
.  \é  \t*rui  th'lla  Irttcralurtt  ita- 
'~i  t."-*t  d'après  ces  deux  écri- 
..•    ■{•-ni  la  sagesse  et  l'impartia- 

-  :'  bi»  n  r  unîmes,  que  nous  a  lions 

"-Ti'rr  .iii  leripur  l.i  Aie  réelle  de 

r*  i»nr*.  Julrs-Cé*ar  était  flik  de 

.r  l'"r'i''iii.  peintre  en  miniatu- 

■"   z*"  «riplie     I'.  HmiiioM,  Y, 

.    Il    *M    .i*m*/    vraisemblable 

:.»  j   jt  ,t  l'.idiuie.  où  sou  père 

m  !  *.t   r»"*|iii  tirv   liabituelle;  mais 

•  ï*»  *t  Yim*e  m-  disputent  l'hon- 

•  ■  -ir  I  il  i\»-ir  donne  le  jour.  11 
.*  *i  biplnne  le  nom  de  Jules; 
*    *-    fit  que  long-temps    après 

..  »'*\i<».i  d'v  joindre  celui  dcCé- 

\:  ri*  .i\i>ir  étudié  sous  C'iclius 
»l^n.>><.  a  l'adoue  ,  et  achevé 
'vun  a  l'université'  de  cette  ville , 


SCA  i5 

il  visita  la  Haute  Italie ,  dans  le  des- 
sein d'accroître  ses  connaissances  et 
de  trouver  des  protecteurs  dont  la 
générosité  pût  suppléer  à  son  défaut 
de  fortune.  Accueilli  dans  les  pre- 
mières maisons  de  Vérone,  Jules 
llordoui  (  c'est  le  nom  qu'il  portait 
alors  ) ,  put  y  voir  Constance  Bango- 
na,  femme  de  César  Frégose,  qu'il 
a  tant  célébrée  dans  ses  vers;  mais 
s'il  fut  touché  des  attraits  de  cette 
dame ,  il  eut  la  discrétion  de  ne 
point  lui  découvrir  ses  sentiments. 
A  la  culture  des  lettres,  il  joignait 
celle  des  sciences  ,  et  pratiquait 
la  médecine  avec  quelque  succès. 
Charme  de  son  mérite  ,  Ant.  de 
La  Bovcre,  évêque  d'Agen  (3),  le 
choisit  pour  médecin,  et  l'amena 
dans  cetle  ville,  en  i5*jé5.  Peu  de 
temps  après  son  arrivée,  ayant  eu 
l'occasion  de  voir  Andiette  de  Ro- 
ques -  Lobejac ,  il  la  demanda  en 
mariage.  Les  obstacles  qu'il  ren- 
contra ne  firent  qu'accroître  sa  pas- 
sion ,  et  il  résolut  de  se  iixer  en 
France.  Pour  pouvoir  exercer  li- 
brement son  état,  il  sollicita  des  let- 
tres de  naturalisation  (  \\  qui  lui  fu- 
rent expédiées,  en  i5"».S,  sous  le 
nom  de  Jules-César  dr  Lesta  Ile  de 
Bnrtloms  .  V  ,  docteur  en  médecine. 
Om  oit  parle  changement  qu'il  avait 
fait  subir  a  son  nom,  qu'il  songeait 
à  s'attribuer  une  autre1  origine;  mais 
il  ne  savait  pas  encore  qu'il  descen- 
dait des  anciens  Scaliçeri ;  ni,  com- 
me sou  fils  l'a  prétendu  depuis,  qu'il 
était  comte  de  liurdvn.  11  reçut. 
Tannée   sui\autc  ,   le    pii\    de   son 


\lll        lit'    I    •      IdiXiM'    l'tilll     l    II     »l>  .1      <l     ^-r"  « 

ri*  |>iu»   |  "i|S  pi-im  •  ii    ti    S.    '    ,  li    'i.i/'i  i  ■  ■'■  •  ■  •'••',l  '• 
I     li*    Ifltif*  «-.ni    i.i.iinui   <-    i!.ili«    l«     /'••  '""-' 

ti.'.f    ■)•    MmI<       .tu   ni'  f    I  §§.    i    . 

"i     I'mi'mI  Ii  m»  n»  |<-ir   mit    |.i..l.    >!-i  €  . -jM.lt  .  |»-t.r 

|i.<i '!"*<» .  ■•-min*  I  .mi  >in-  *•  I>    l'i"-"'!"'    «!■•- 
|inlii  M-utruirht  dit*   m*   •dtiitrut*  «u    3trm*£t***  , 


iG 


SCA 


amour  en  épousant  Andiettc ,  qui 
n'avait  que  seize  ans.  Maigre  la  dis 
proportion  d'âge,  il  vécut  heureux 
avec  sa  femme,  dont  il  eut  beau- 
coup d'enfants.  Doue'  de  talents 
peu  communs ,  et  d'une  grande  ar- 
deur pour  l'étude,  Scaliecr  paraît  n'a- 
voir cherche'  dans  les  lettres  qu'un 
moyen  de  célébrité,  et  le  trouva 
bientôt.  Les  querelles  des  savants, 
à  peine  aperçues  aujourd'hui,  oc- 
cupaient alors  le  petit  nombre  de 
trompettes  que  la  renommée  avait 
à  sa  disposition.  Scaliger,  encore  in- 
connu ,  débuta  par  attaquer  Érasme, 
qui  s'était  moque  de  Fa II ëc ta t ion  de 
quelques  savants  d'Italie  à  n'em- 
ployer que  les  termes  de  Cicéron  ;  et 
dans  deux  harangues ,  il  l'accabla 
dcsplus  grossières  invectives.  Érasme 
ne  daigna  pas  répondre  à  la  pre- 
mière (0) ,  et  ne  vit  pas  la  seconde. 
Notre  athlète  voulut  ensuite  se  me- 
surer contre  Cardan ,  dont  la  réputa- 
tion lui  portait  ombrage ,  et  il  fit  pa- 
raître une  critique  de  son  traite  de 
la  Subtilité ,  plus  fournie  d'injures 
que  de  raisons.  Le  bruit  de  la  mort 
de  Cardan  s'étant  répandu  dans  le 
même  temps,  il  imagina  que  ce  savant 
était  mort  de  chagrin ,  et  ne  manqua 

1>as  de  se  faire  un  mérite  de  sa  seusi- 
ûlité ,  en  témoignant  un  extrême  re- 
gret d'avoir  remporté  une  victoire 
qui  coûtait  un  si  grand  homme  à  la 
république  des  lettres.  Précédem- 
ment ,  il  a  voit  témoigne  le  même  re- 
pentir de  sa  conduite  à  l'égard  d'É- 
rasme ,  et  dès  qu'il  l'avait  su  mort , 
s'était  empressé  d'en  faire  l'éloge 
dans  les  tenues  les  plus  pompeux. 
En  1  .">  4 1 ,  César  Frégosc  fut  assassiné 
par  les  émissaires  de  l'empereur  ,  et 

'»•  Il  M|!einl  ma  rrjmiiii- .  dit  M  muni- .  i-t  il  prr- 
p.iir  Jrj.'t  uni*  au  Ire*  luvrc-livr  ;  uui»  |«*  n'ai  y**  m- 
*«.ri-  lu  «ou  livrt1;  \r  n'ai  (ait  que  le  |»«i  courir. 
Itiitr  l-i,  <<1.  fjr  1,4-vdr ,  i-p'. 


SCA 

sa  veuve ,  la  lielle  Constance  Ran- 
gona  ,  vint  avec  ses  enfants  et  Matt. 
Bandello ,  leur  précepteur  (  V.  Ban- 
dkllo,  III ,  3oâ  ) ,  chercher  un  asile 
près  d'Hector  Frégose  ,  son  beau- 
frère  ,  administrateur  du  diocèse 
d'Agen  pour  le  temporel.  Quoique 
la  divine  Rangoua  ne  fût  plus  jeune , 
sa  vue  ranima  la  passion  mal  éteinte 
de  Scaliger ,  âge  lui-même  de  près 
de  soixante  ans ,  et  il  célébra  les 
charmes  e,t  l'esprit  de  la  belle  ita- 
lienne ,  sous  le  nom  de  Thauiuanlia 
(  Merveille  ) ,  dans  une  foide  de  vers 
trop  loués  ou  trop  dépréciés ,  mais 
qui  paraissent  dictés  par  un  senti- 
ment vrai.  Reçut-il  le  prix  de  son 
amour  ?  C'est  ce  qu'afhrme  Coupé 
(  Soirées  littéraires  ,  XV,  i4a)  , 
d'après  quelques  expressions  équivo- 
ques de  Scaliger  ,  trop  vain  pour 
qu'on  doive  le  croire  légèrement  (7). 
Quoi  qu'il  eu  soit ,  sa  passion  ne  ra- 
lentit point  son  ardeur  pour  l'étude. 
Poète  médiocre  ,  mais  le  premier 
prosateur  de  son  temps  ,  il  contribua 
beaucoup  à  ramener  les  écrivains  à 
l'observation  des  règles  grammati- 
cales, et  il  les  obligea  de  rendre 
leur  style  plus  clair  ,  plus  élé- 
gant ,  et  plus  poli.  Il  rendit  un  ser- 
vice important  à  la  botanique,  en 
montrant  la  nécessité  d'abandonner 
la  classilication  des  plantes  par 
leurs  propriétés ,  et  d'en  adopter  une 
fondée  sur  leurs  formes  et  leurs  carac- 
tères distinchfs.  Il  avait  forme'  un 
herbier  des  plantes  de  la  Guienne  et 
des  Pyrénées  ;  et  son  iils  assure  qu'il 
en  faisait  venir  à  grands  frais  des 

(7}  M.  M«TTijrl  Mi|ip<»»«'  •!■■«*  Smligi-r  «'lait  raof 
Ifii-ipi'il  i]i'\inl  uiiimuru\  lit-  ( '.oiiklrfin  ••  K«urum; 
itiai»  il  «>(  ifiltiti  ipif  »a  trnitiu*  lui  m  mirrrcw. 
f^ii.mt  U  i-t  lirlie  Oitiï-Utirr.  rlir  r|.*i|  du|ù  «UT  lt 
ri'tnuriU-  l'A,.»,  «{iiaml  t'Ucviiil  ImImUt  Igm,  F***" 
nur  JmJiii"  J-'rrgi»»r,  le  i-adri  de  sr*  nilant»,  «tait 
d.im  li-«  "rdre*  ,  H  devint  «'vi-ipir  de  «rll*  «ilfcf, 
ni  iVi».  Y  or.  \r  (''*rpr  tic  /'r«/.>rr.  [tu  lKitfaW, 
lll.iHj. 


SCA 

rtringers ,  et  qu'il  les  peignait 
i->  couleurs  Vùrs;  mais  il  aban- 
i  ce  travail ,  après  avoir  vu  Y  on- 
de Furhs  :  </«*  Naturd  stir- 
,  \  ouLiUt  persuader  qu'il  avait 
ta  jeunesse  dans  les  armées ,  il 
il  a  parler  fie  ses  exploits  guer- 
.  et  allectait  les  airs  et  le  ton 
rjpitan.  Exagère  dans  ses  élo- 
hudp  dans  ses  critiques ,  il  di- 
ju'il  aimerait  mieux  avoir  fait 

•  d'Horace  qui  commence  par 
mots  :  Quein  lu  Melpomene 
i  «  fcde  m  ,  liv.  iv  ) ,  que  d'être 
i'irrasoiw  On  accourait  pour 
•aJrr  de  toutes  les  p.irlies  de  la 
rr .  Avs  Pays-Ris  et  de  l'Allc- 
*.  Le*  éloges  dont  lcromlilaiciit 
imiralnirs .  ne  surpassaient  pas 
ni'iti  qu'il  avait  de  lui-même.  Il 
Ait  a  un  de  ses  amis:  a  Tâchez  de 
^■^-r  eu  m»  nib  le  les  fi  pures  de  Mas- 
o .  Ar  Xcimphon  et  de  Platon ,  et 
\rrri  un  portrait  qui increprcscn- 
un  p  a  rf  a  i  tr  ni  ru  t .  »  Malgré  si  oa  u  s- 
r  njMrrlle.  et  lc>  enipoilciuetits 
}■.#-.•    il    *«*  livrait  toutes  1rs  fuis 

w-t;  i  fuonr-propreet.nl  intéressé 

; .    <li«r>  1**1011  ,    il  était  réelle- 

'.  i-.n  .    «  t   m*  montrait  aussi  gc- 

»\   •{  i»*  *oii  jwii  de  fortune  pou- 

».    la  permettre.  Ou  l'a  sonp- 

.*■   -i".#\« -ir  eu  quelque   penchant 

r  >*-*  t-pinifiis  de>iio\.iteiirs  ;iuais 

•  rt  r!.iiu  qu'il  iiiiiurut  d.ius  la  foi 
.  'I>î"ir  ,  Ir  'il  octobre  i  oH .  à 
r  •!#■  *«MViiiie-qiiii!7.caii«.  Ses  res- 
f  .r^rit  n^-% i-lis  daiiN  l'église  des 
.-\s-*  d"\cen,   a\fe  cette  épila- 

.  Jul.  ('l'uiris  Scaligt'ri  tjuod 

!.•  *  ii'siiiiii'-t  lr«  pins  distingues 

-t  .  ■  ,  ■ .  «  li..i,:-li -ni|.«l.i  Jilns  li  Mite 

*z   '.    u  i»  •-,!  v.-|  rm-tii'iii t-.  \.v  jiuli- 

.i  !  »    1  ■.-••!   -lit  .|-:r  l'.nil.'l'iite  Ii'i 

.i.  -•  -i  »■«  r  «i  r:.-  u»'  -jO  i  >i  ■■;! 
-  ri»   .  f  .  '  i  '\'9  ï»*  »n<'!i'  »■  ii'ï  m   îi..-h 

* _  «  I.  JuMf  lap-4-  r;i«»«iii  ii-  i  Mu 

\i.l. 


SCA  17 

mère  ,  Hippocrate  et  Àristote  ,  et  le 
nomme  le  miracle  et  la  gloire  de  son 
siècle.  Maintenant  que  ses  talents  et 
ses  services,  mieux  appréciés,  ont 
fixe  la  véritable  place  dcScaligcr,  il 
couserve  encore  de  uombrciJx  parti- 
sans. L'académie  d'Agen ,  en  1806  , 
proposa  sou  Eloge: M.  Briquet  rem- 
porta le  prix.  L'un  des  concurrents , 
M.  Mcrinet,  a  fait  imprimer  sou  Dis- 
cours à  la  suite  des  Observations  sur 
Boileau,  Paris,  1 809 ,  in- 1  •!.  Sc.i  I  iger 

1"  oignait  à  un  esprit  actif  et  pénétrant, 
leaucoup  de  mémoire  et  une  vaste  éru- 
dition, quoiqu'il  n'eut  qu'une  connais- 
sance superficielle  de  la  littérature 
grecque,  il  écrivait  purement  et  avec, 
élégance  ;  ma  is  i  I  éta  1 1 1  rop  souvent  dé- 
clamatcur,clil  manquait  de  goût  :  paT 
exemple,  il  mettait  les  tragédies  qui 
portent  le  nom  de  Sènèt/tte  au-dessus 
de  celles  d'Kuripide  ;  dans  la  satire, 
il  préférait  .lu vénal  à  Horace,  et  il 
ne  trouvait  dans  les  poésies  de  Catulle, 
que  des  bassesses  et  des  trninlitcs.  Il 
partagea  d'ailleurs  toutes  les  erreurs 
de  son  Merle  en  pliv>i<j<ie  et  eu  philo- 
sophie ;  et  il   ne  i'ut  vraiment  supe- 
rieiirque  comme  grain  mai  rien.  Outre 
des  notes  sur  !e   Traité  des  Plantes 
de  Théophraste    «S  ,  et  sir  celui  qui 
porte  le  nom  d'Ari.lolc  ;  la  traduc- 
tion   latine  de  Y  Histoire  des  Ani- 
maux ,     d'Vristote  .    publiée     par 
Mauss;ie  ,    Toulouse  ,     il>i(>  ,    in- 
fol.  ,    et    conservée     dans    l'édition 
de  .1.  (i.  Schneider.  Leip/.ig  , 1H1 1 , 
4  vol.  in-K'1.  ;  et  une  version  latine, 
avec  des  notes,  du  liwe  «les  Insom- 
nies d'Hippocrate.  Lyon  ,  1  VJK,  in- 
cK;  on  a  de  Seal  iger  :  l.  Oratio  pm 
Cicérone  contra  IK  Erasmum  .  Pa- 


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.8 


SCA 


ris,  P.  Vidoue,  r53i ,  in-8°.,  réim- 
primé à  la  suite  de  ses  Hymnes  et 
Poésies  sacrées,  Cologne ,  1600 ,  et 
avec  des  notes  de  Melchior  Adam  , 
Heidelberg ,  1618,  in-8°.  Le  second 
Discours  fut  imprime  par  le  même 
P.  Vidoue, à  la  lin  de  1  année  i53(i, 
mais  sous  la  date  de  1 53 7.  On  assure 
que  J.  C.  Scaliger  fit  tout  ce  qu'il 
put  pour  les  supprimer ,  sans  y  réus- 
sir. Ils  ont  été  réimprimés  sous  ce 
titre  :  AaWersus  D.  Erasmum  ora- 
tiones  duœ ,  eloquentiœ  Romanœ 
vindices,  cum  auctoris  opusculis , 
Toulouse,  iGui ,  in-4°.  :  ce  volume 
est  rare ,  sans  être  recherché.  II.  De 
comicis  dimensionibus ,  Lyon ,  1 53g, 
in-8°.  de  56  pag. ,  édit.  très-rare. 
Cette  Dissertation,  qu'on  retrouve  à 
la  tête  de  l'édition  ae  Térencc ,  Pa- 
ris, i55a,  in-fol.,a  été  insérée  dans 
le  tome  vin  du  TfieSaur.  antiquit. 
grœcar.,  avec  quelques  fragments 
tirés  de  la  poétique  de  Scaliger  sur 
le  théâtre  des  anciens.  111.  De. eau- 
sis  linguœ  latinœ  libri  xm ,  ibid., 
1 54o ,  in- 4°.  ;  Genève ,  1 58o ,  in-8°. 
C'est  le  premier  ouvrage  de  gram- 
maire qui  soit  écrit  d'une  manière 
philosophique.  Fr.  Sanchcz  complé- 
ta le  travail  de  Scaliger,  dans  sa 
Minerve  (  Fojr.  F.  Sanchez,  xl, 
298  ).  IV.  Exotericarum  exercita- 
tionum  liber  quintus  ilecimus  de 
subtilitate  ad  Hieronym,  Carda- 
num  ,  Paris ,  1 55^  ,  in-4°.  de  g5i 
pag-;  Bâle,  i56o,  in-fol.,  et  réim- 
primé plusieurs  fois,  format  in-8°. 
En  désignant  ce  livre  comme  le  quin- 
zième, Scaliger  espérait  persuader 
qu'il  en  avait  déjà  composé  quator- 
ze sur  d'autres  matières  d'érudition. 
Ce  trait  manque  à  la  charlatanerie 
des  savants ,  par  Mencke  (  Voy.  ce 
nom  );  au  surplus,  il  ne  se  montie 
pas,  dans  cet  ouvrage,  meilleur  phy- 
sicien que  Cardan.  Suivant  Naudé , 


SCA 

Scaliger  a  commis  plus  de  fautes 
qu'il  n'en  a  repris  dans  le  livre  de 
son  adversaire,  dont  la  réponse  se 
fit  trop  attendre  pour  qu'il  put  se  re- 
pentir de  s'être  attribue  trop  tôt  la 
victoire  :  d'autres  savants  ont  jugé  ce 
livre  moins  sévèrement  (  V.  Gocle- 
mus,  xvn,  54o).  V.  Poeticeslib.  ru, 
Lyon,  i56i  ,  in-fol.;  Leydc,  i58i, 
in-8°.  ;  Hcidclbcrg,  1607,  même  for- 
mat. Cet  ouvrage ,  long  -  temps  dési- 
ré ,  est  le  plus  savant  qu'on  eut  en- 
core vu  dans  ce  genre.  On  y  trouve 
une  foule  de  remarques  grammatica- 
les et  philologiques ,  qui  supposent 
une  étude  aprofondie  des  auteurs 
anciens  ;  mais  point  de  vues  nou-  - 
velles ,  point  de  ces  idées  fécondes  et  \ 
ingénieuses  qui  plaisent  tant  au  lec- 
teur. Après  avoir  traité  de  l'origine 
et  du  but  de  la  poésie,  des  connais- 
sances nécessaires  aux  poètes,  et  des 
régler,  établies  par  les  anciens  criti- 
ques ,  il  passe  en  revue  les  ouvrages 
des  poètes  les  plus  célèbres,  en  re- 
montant des  modernes  aux  anciens, 
et  il  les  juge  avec  une  sévérité  d'autant 
plus  déplacée,  que  son  goût  est  pres- 
que constamment  opposé  à  celui  des 
grands  maîtres.  VI.  Poëmata  in 
duos  partes  divisa  (  Genève  ),  1 5^4» 
in-8°.  ;  Heidelberg ,  Commclin ,  1 600, 
in-8°.  a  II  n'est  guère,  suivant  Mé- 
nage, de  plus  méchant  livre;  il  s'y 
trouve  à  peine  quatre  ou  cinq  épi- 
grammes  qui  puissent  passer  à  la 
montre.  »  Huet  va  plus  loin  encore  : 
a  Par  ses  poésies ,  brutes  et  infor- 
mes, dit-il,  Scaliger  a  déshonore  le 
Parnasse  »  (Jluetiana ,  p.  11).  Cou- 
pé, cependant,  en  porte  un  juge- 
ment favorable ,  et  pense  qu'elles  mé- 
riteraient d'être  traduites  entière- 
ment (  Voy.  Soirées  littéraires ,  xv, 
i35  ).  Les  Poésies  sacrées  ont  été 
publiées  séparément ,  Cologne ,  1 600, 
avec  quelques   épigrammes  du  P. 


-  ir«»  Dt-rrliqU/"»  .  JiVUx\>  dr  lr< 

lirh-uret-  |««»ur  frire  suspecter 

-  •:*.•>>  sriiUcifUt*  ilf  r.«ùtei(r. 
/  r<*t*H*T  ri  * -ration*  % ,  [.«  »dc, 

.   lIj-'    :  Vhelhorn  j   nv.ni.ii 

-  «    ./ftitmiiitt  -.s   if.'t'f-rariiF  , 

.  .  m  \  i.i.  Mi/r  nouvelles  l.i-|- 

■•    ^jii.rr.^ii  ruulent  toutes 

*  drl-at*  *\rx  Fra>mc.  !-a  / 'ie 
-•*•.•*.  par  (i>u  lils.  imprimée 

ir .  i  "iij}.  iu-4,,- .  et  nviiciJJic 
►air-*,  ci^a^  *e*  /V/iT  s  fit  dur. 
ii m  .  u"r»t  presque  qu'un  lissti 
-*--.  N«n  jKirtraitM-  t rouie  dans 
-•£•*{£.  fie  J{ui>v.ml.  Outre  les 
-»  ■  ii«s ,  on  peut  cousu  I  ter  Teis- 
i  >m-rou,  ti-ni.  uni.     W-s. 

ALIljhK  .  Ju>i.ph- Jtsrt  ), 
#■*  plii««v|rl  ires  philologues  dont 
vrr  h  France,  était  le  dixième 
f  «ir  J .  C.  Sr^lijçer ,  et  d' Audietle 
•{ur>-Lobejac;  il  naquit  dans 
.  Ir  4  août  ijJo.  On  l'envoya 
ymrr  ses  e  tu  îles  à  Borde  »u\,  et 
4»«-4  truis  ;i 1 1 s ,  ne  retirant  que 
:*  fruit-*  dis  leçons  du  maitre 
■i  *  n  l'avait  confié.  In  Itruit  de 

>  termina  sou  |>èrc  .1  le  rappe- 
:  rr^i^ri:  *<s  frai  aux  non'  mm:\, 
'z.âtz*'*  de  le  diluer  «î  :::■»  >cs 
V  H  llf  MT.iît  ptl*  vin»  icti-ji't 
;.n«îrrf  la  nuthude  rmji!ii\re 
»  j-  •••  de  Scaligrr.  |)'.i|»i ■"  %  !i: 
:-  n-n^- imminent'»  qu'on  .1  pu 
1.  ir  1  tri  r'^.ird,  «-n  \oil  qu'il 
«jt  -t-l.i-fi*i>  I.1  un-moire  et  le 
--  fit  df   miii  élevé.  Il  lui  i!i<  t.iii 

*  ri  "  j  I  ii  faisait  tr.iiiM  tire  lr% 

*  »  :\  p  isM^siles  meilleurs  au- 
rt  l'ubligr-ait  à  lui  rapporter 

*■  jo«ir  mie  petite  composition 

1:  lui  avait  indique  le  sujet.  Le* 

•*-%   iLi    jeune    Sraligcr    furent 

tr***  -  rapides.   A   sti/e   nus  il 

fait  une  tra^édîr  latine  d'fJrï- 

qu'il  n'a  pas  conservée  ,  parce 


ST.A 


'9 


qu'il  unit  mîu  doute  par  en  aperce- 
voir le*  ilcf.i:i!«.  A  pi  os  la  mort  de 
Son  père,  il  vint  à  Paris,  étudier  le 
gre*  sou>  li»  w\%\  re  TumicIic  /".  ce 
ujm  •  :  mais  au  Unit  de  deux  mois, 
trouvant  qu'il  n'allait  pas  a>se£  vite, 
il  entreprit  seul  la  lecture  d'Homère , 
qu'il  eut  achevée  dans  vingt-un  jours , 
aide  d'une  version  latine.  Il  lut  en- 
suite les  autres  poètes,  puis  les  ora- 
teurs et  les  historiens,  de  manière 
que ,  dans  l'espace  de  deux  ans ,  il  ac- 
quit la  connaissance  des  principaux, 
ouvrages  grecs.  11  apprit  également 
seul ,  et  même  sans  le  secours  d'au- 
cun dictionnaire  v  Voy.  Scaligrrana 
prima  ,  p.  18  ) ,  l'hébreu  ,  l'aralw 
(  1  ; ,  le  syriaque  %  le  persan-,  et  la  plu- 
part des  langues  de  l'Europe.  Il  se 
vantait,  par  la  suite,  d'en  parler 
treize ,  anciennes  ou  modo  rues.  Son 
ardeur  pour  l'etudc  était  telle,  qu'il 
ne  dormait  que  quelques  heures  cha- 
que nuit .  et  qu'il  passait  des  jour- 
nées entières  sans  prendre  presqu'au- 
cuiienoiiri'iture.l)ouéd*aiIIt.ursd'uiie 
mémoire  prodigieuse  et  d'une  grande. 
it'iiètiMtinii.  il  se  rendit  bientôt  très- 
liilùle  dans  les  lettres,  l'histoire |  la 
chronologie  et  les  antiquités.  Louis 
de  La  Roehc-Po/.iy,  depuis  ami  m  s 
sadeur  de  Fiance  près  de  la  eour  de 
Home,  le  choisit,  en  ij<)3,  pour 
instituteur  de  .ses  eiif.nits ,  et  lui  as- 
.signa  un  traitement  houorable.  L'an- 
née précédente,  Scaliger,  catéchisé 
par  Viret  et  Chaiiflieu  f .  rt-N  noms  ), 
a\ait  emlii.i>.sé  la  n.igion  n-ionnée; 
mais  il  est  probable  qu'il  ne  la  pro- 
férait pas  encore  ouvertement.  11 
trouva  ,  dans  la  générosité  de  son  pa- 
tron, les  moyens   de  satisfaire  son 

i'l_  \.r  m  11111*1 1  il  *ii!M£r«|ilir  ilu  Un  t i-'tiii-i  ir»ra- 
l*r    iiiii'  S<  ^tiàit     ii4it    1  ••Mip<i«f     |h>ui    •■••■    u*«^r , 
vin*  Ir  titrf    ■!•    /  '.      .1  »/m  /i"|(m  i    .!/■»'  i     ■      •■'  •<Mi 
•ri  «r  4  U  |illi|i>i(iu  .Jin    i|i   I  •<il1niniM-       '        l>«liMli, 
Affu»  Hritri   ■  11  .'i  .     I      III  .    1 7<JI  .  |'     »'■'•.    ■"*••  Il 

■  iflMOf  Uw  j  it-lin  J*  HafihrliiiK  ■  '*    »  *•  nnm 

'1.. 


I 


20 


SCA 


goût  pour  les  voyages ,  et  visita  suc- 
cessivement les  principales  universi- 
tés de  France  et  d'Allemagne.  Pen- 
dant son  séjour  à  Valence ,  où  l'avait 
attire'  la  haute  réputation  de  Cuj as, 
il  eut  l'occasion  de  voir  De  Thou , 
avec  lequel  il  se  lia  d'une  étroite  ami- 
tié. Il  se  trouvait  à  Lausanne,  quand 
on  y  reçut  l'avis  du  massacre  de  la 
Saint  -  Barthélemi.  Cette  nouvelle 
l'obligea  de  retourner  à  Genève  ;  et 
on  s'efforça  de  l'y  retenir  par  l'offre 
delà  chaire  de  philosophie;  mais  il 
s'excusa  de  l'accepter,  disant  qu'il 
ne  se  croyait  pas  les  talents  néces- 
saires pour  la  remplir  dignement.  Il 
revint  depuis,  plusieurs  fois,  dans 
cette  ville;  et  on  voit,  par  deux 
lettres  de  Gîphanms  (  V.  Giffen  , 
XVII,  337  ),  insérées  dans  le  Syl- 
loge eûistolar.  de  Burmann  (t.  11 , 

S.  3oo  ) ,  mie  Scaliger ,  en  t5n8,  y 
onna  des  leçons  de  philosophie.  Il 
ne  resta  pas  long-temps  à  Genève , 
puisqu'on  le  retrouve,  dès  l'année  sui- 
vante ,  dans  la  terre  de  La  Roche  Po 
zay ,  près  de  Tours ,  où  l'on  sait  que 
la  plus  grande  partie  de  ses  ouvra- 
ges ont  été  composés.  On  peut  con- 
jecturer qu'il  profita  d'un  voyage  de 
sou  patron,  à  Rome,  pour  visiter 
l'Italie  et  le  royaume  de  Naplcs, 
d'où  il  rapporta  de  nombreux  frag- 
ments d  antiquités  ,  et  une  foule 
d'Inscriptions ,  dont  il  fit  présent 
à  Gruter,  qui  les  a  publiées  dans  son 
Thésaurus.  On  sait  aussi  que  Scali- 
ger fit  un  voyage  en  Ecosse;  mais  il 
n'en  reste  presqu  aucune  trace  dans  ses 
lettres,  de  sorte  qu'on  ne  peut  en  déter- 
miner l'époque.  Il  était,  depuis  plu- 
sieurs années,  tranquille,  au  milieu  de 
ses  livres ,  dans  la  belle  terre  de  PrcuiJ- 
li,  quand  il  fut  invite  par  les  états 
de  Hollande,  en  1/191 ,  à  venir  occu- 
per à  l'académie  de  Let  d«- .  la  chaire* 
que  la  retraite  dr  Jusie  Lip.-.*,  lai;  - 


SCA 

sait  vacante.  Il  voulut  s'exau 
succéder  à  un  si  grand  homn 
retarda  la  négociation  entame 
les  états- généraux  avec  Henr 
dans  l'espoir  que  le  roi  s'oppe 
à  son  départ.  Henri  IV,  au  conl 
le  pressa  de  se  rendre  aux  desi 
Hollandais;  et  Scaliger  prit  le 
min  de  Leyde,  en  i5q3  ':  m 
l'accueil  qu  on  lui  fit ,  ni  les  t 
gnages  d'estime  que  lui  prodigi 
les  personnages  les  plus  distin 
ne  purent  l'empêcher  de  reg 
les  années  qu'il  avait  passées  àl 
li.  Placé  par  l'opinion,  avec 
Lipse  et  Casaubon,  an  prcmiei 
dans  la  république  des  lettn 
jouissait  en  paix  de  la  gloire 
avait  acquise;  mais,  dans  une  1 
qu'il  écrivit,  en  i5k)4  ,  à  Jean  1 
(F m  ce  nom),  sur  l'ancienneté 
maison  de  Scaliger ,  ajoutant  c 
aux  fables  inventées  par  son  pc 
prétendit  la  faire  remonter  ji 
Alain,  restaurateur  de  Vérone 
temps  de  la  fondation  de  A 
(Epist.  p.  9,  édition  de  1627). 
lettre,  par  laquelle  il  se  flattait 
duire  ses  ennemis  au  silence , 
qu'en  accroître  le  nombre.  Scioj 
le  plus  passionné  de  tous ,  n Yi 
de  peine  à  démontrer  la  fausse 
cette  généalogie,  et  y  signala 
mensonges.  Aux  injures  deccred 
ble adversaire,  Scaliger  répond 
d'autres  injures ,  et  mourut  en 
tant  ses  amis  à  le  venger.  Une  h 

Êisie  l'emporta  ,  le  21  janvier 
audius  prononça  son  oraison 
bre  ;  et  les  curateurs  de  l'acai 
de  Lcydc  consacrèrent  à  sa  me 
un  monument  décoré  d'une  in< 
tion.  Scaliger  était  un  très- ho 
homme ,  de  mœurs  pures  et  d'un 
inc  rce  agréable.  Il  eut  pour  an 
plus  illustres  savants  de  son  te 
If!.',    que    Juste  -  Lîpsr*  .    C.sav 


SCA 

i  ^  .  M«  uimu>  ,  K-.s  Dimiiy  ,  Sau- 

•  .   \w»us  Yelser,P.  Pithou, 
r:   il  leur  coromuuiqinit  avec 

i^*xQi*tit  le  résultat  de  ses  rc- 

V--.  Ou* tique  telc  protestant,  il 

.:  «  ii- an*»  part  aux  querelles  re- 

.<***  .  1 1  il  avotuit  qu'il  n'aimait 

!•  '<"ii  ce  qui  sentait  la  coutro- 

■  I>«.»«x  et  modeste  dans  l'intimi- 

j-.ruit  <L*n*la  discussion  le  ton 

v  i:l   de  son   j>ère.   Si   vanité" 

r-i'.l ait   dès    qu'on  avait   L'air 

-r»  r  de  sa  noblcve  ;  et  alors  il 

.*-!t   plus  que  de»  folies.   Les 

*■    î  iu    recevait   de   ses    con- 

•  r  *  ou  joutent  bien  avoir  con- 
"  i  lui  tourner  la  tete.   Suivant 

:--n  .  liieu  avait  voulu  montrer 

m  [«T^'uce  de  Scaliçer  jusqu'où 

é'.uïi*\rv  la  force  de   l'esprit 

i:-  •  c'était  L'Apollon  du  siècle  , 

-aie  dr-»  muscs,  un  abîme  d'eru- 

. .  uu  oc*mu  de  sciences ,  le  chef- 

i  re  .  1#-  miracle ,  le  dernier  elïbrt 

£a!-.re.  Sciiippius,  avant  de  se 

.-»:    vu  cuiM-uii ,  le  plaçait  au 

-  ïh»  ;i\  du  premier  ordre  (  f. 

'       '  a-  hjii  Ars  critica  :.  Quel 

*  .  ii;;a#   .<**ez  fort  pour  resi.stcr 

-•  iib  <*  tl.ittcries?  Ou   a  dit 

>  -  t.T    le  père  avait  plus  de 

rut.i    qui-  If  (ils   avait  plus 

:  :.  -a  .  plu*  •  l'esprit  et  de  goût, 

■  :•     l.Militi-  pour  le   tr.t\.iil. 

!.  ■:  :i  «iiiiN  m**  l'MiijrctiiiiA.  on 

»  :.  ■!■  ih    si   Jlim-|»}i  Scaliger 

*  ;  i«  1 i«:  plu  nuisible  qu'utile 
.»•  [■  ir   m  s  mij  ifctiuiiN  et  ses 

4     ■»      «!«  *     ■llllli'lis      «lUtl'ill  s    , 

j  n'ti    -uii\elit  *«■•»  piupii  s 

!..  «i>    l.i.l.^ir   Sli   1  Hlll  s    IH'IU- 

.;    :i  *  i<  ii-str  p.i>  iihillis  l'iii: 

'<  iu.>  l  »    j-iil!'»!'^  \vi  ;   .ni<t^i 

. -I<    q.n     .ItiNtr    I.JpM-,    il 

'        'i.        j  •  I  u  -il    il  «n>   Il    i  itii- 

■  ■     •:  <    Mli  t   ;    i  |    lîulilu  k<  Il    le 

:1    i  jLilAi'.  1<_   i  In  t  tt  lv   uiiid* 


vSCA  «i  i 

de  cette  suite  nombreuse  d'illustres 
critiques  dont  les  talents  ont  brille 
d'un  si  çrand  éclat  eu  Hollande,  au 
dix-septième  siècle  (*i).  Scaligcr  est 
ausîà  le  véritable  créateur  de  la  chro- 
nologie, perfectionnée  par  le  P.  Pctati, 
qui  sut  mettre  à  profit  les  erreurs 
comme  les  découvertes  de  son  devan- 
cier. Scaliger  a  commenté  plus  ou 
moins  heureusement  les  ouvrages  de 
Varron  (  f.  cenom  ),  de  M.  Verrius 
Flaccus ,  et  Pompon  i  us  Festus  (3)  ;  Ca- 
tulle, Tibullc  et  Properce,  Ausouc, 
Manilius;4)  ;  VEclogue  de  Lucain  à 
Calpurn.  Pison  (5)  ;  les  Tragédies  de 

Senèque  ,  Thcocrite  ,  Moschus  et 
Biou  ;  les  DioitysiatfiU'S  de  Noimus; 
les  Sa  tjres  de  Perse  ;  les  fers  d'Eni- 
pédccle  ;  et  les  Commentaires  de 
€es.i  r.  On  lui  doit ,  eu  outre ,  des  notes 
sur  le  jVow.  Testant,  grec,  sur  la 
fersion  latine  qu'en  a  donnée  Théod. 
de  Reze  ;  sur  le  Traité  de  Tcrtullicu , 
du  Manteau  ;  sur  le  livre  d'Hippo- 
cratc  ,  des  Blessures  à  la  tete ,  etc. 
11  a  traduit  en  vers  grecs  un  choix 
des  Epigrammes  de  Martial  ,  et  les 
Sentences  de  Publius  Syrus ,  et  de 
Ci  ton  ;  eu  vers  Miubiqucs  latins,  la 
Cassandra  de  Lycophron  ,  qu'il  a  , 
par  un  t'jur  de  force  dont  lui  seul 
et  lit  eap.iblc,  su  rendre  non  moins 
inintelligible  encore  que  l'original 
(  f<>} .  I.ï(.r»ruu<>> ,  \.\v  ,  5io); 
\\4jti.i  furieux  de  Sophocle,  et 
les  Epigrammes  d'Agalhi-i*  ;  eu 
prose  ,  V  Onviricritùm  d'A.stramp- 
s)diu> ,  et    deux   cciiluiits  de  Pro- 

l'i,l      'il.     /».,.       .   y,.       ,•»!  .  ••{il.    )!•    i\-, 
'        .1.     S<    i'.        I     f •  ■  ■   I-     l.l   .    t      ,;.(■         Ml  II  II        lilllli" 

■  t .!■   !•    t .  •■'    -i     ■      >!■  >    I  t  ii  :  •     i      ifi  ii'ir»  .i    >.i   III  u-'  li 

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WUII.     ti 


IX 


SCA 


verbes  Arabes  (  Voy.  Erpenius  ). 
Parmi  ses  ouvrages ,  on  se  conten- 
tera de  citer  :  1.  P.  VirgiHi  Maronis 
appendix ,  cum  supplcmentomuho- 
rum  anlcluic  nunquàm  excusorum 
poematum  veterum  poetarum  ;  et 
commeiitariis ,  et  castigationibus , 
Lyon,  i57'i,  in-8°.  de  548  pag. 
Scaliger  dédia  ce  Recueil  à  Gujas. 
C'estia  première  édition  des  Cata- 
lectes ,  c'est-à-dire  des  pièces  des 
anciens  auteurs  qui  ne  nous  sont  pas 
parvenues  tout  entières.  M.  Brune t 
ne  rite  que  la  seconde ,  Leyde ,  1 6 1 7 , 
in-8°.  (  Voy.  le  Man.  du  Libraire  ). 
Elles  ont  été  traduites  en  français 

Îiar  l'abbé  de  Marolles  (  V.  ce  nom  ). 
I.  Slromateus  proverbiorum  grœ- 
corum ,  Paris,  i5g3,in-4°.  Cette  édi- 
tion ne  contient  que  le  texte  ;  celle 
qui  parut  l'année  suivante  in-8°. ,  est 
accompagnée  d'une  version  latine  en 
vers  ,  par  Scaliger.  Ces  proverbes 
ont  été  réimprimés  dans  le  Recueil 
d'André  Scbott  (  V.  ce  nom  ) ,  et 
avec  les  Poésies  de  Scaliger  (  V.  ci- 
dessous).  III.  Cjrclometricaelcmen- 
ta  duo;  neç  non  Mesolabium,  Leyde , 
i5g4,  in-fol.  11  se  flattait  d'avoir 
découvert  la  quadrature  du  cercle  ; 
mais  il  fut  réfuté  vivement  par  Viète , 
Âdr.  Romain  et  le  P.  Glavius  (  F. 
Mdhtucla ,  Hist.  de  la  Quadrature, 
pag.  111  y  IV.  Epistola  de  vêtus- 
tateet  splendore  gentis  Scaligerœet 
vita  JuliiC.  ScaUgeri;  accédant  /.- 
C.  Scaligeri  oratio  in  luetujilioli 
Audecti ,  neenon  diversorum  testi- 
monia  de  gente  ScaUgerd  et  de  /.- 
C.  Scaligero  ,  ibid. ,  1 594  ,  in-4°*  : 
c'est  cet  Opuscule ,  monument  déplo- 
rable de  la  vanité  de  l'auteur,  qui 
troubla  la  paix  dont  il  jouissait. 
Scioppius  le  réfuta  dans  le  Scaliger 
hjrpobolimccus  (  FVScioppius),  où 
il  prouve  que  le  véritable  nom  de 
Jufcs-CesAr  Scaliger  est  Bordoai. 


SCA 

Joseph  Scaliger  lui  répliqua  par 
Confutatio  stultissiniœ  Burdonum 
fabulas,  Leyde,  1608,  in  -  12  ; 
et  fit  paraître  cette  réponse ,  sous  le 
nom  ae  J.  R.  (  Jean  Rutgcrsius),l'un 
de  ses  élèves.  V.  Opus  de  emenda- 
tione  temporum  ;  accesserunt  vete- 
rum Grœcorum  fragmenta  sélect  a, 
cum  notis  ,  Paris  ,  i583  j  Leyde  , 
1598,  in-fol.  L'édition  de  Genève , 
1609,  in-fol. ,  donnée  sur  les  manus- 
crits de  l'auteur,  est  la  meilleure  et 
la  seule  qui  soit  encore  recherchée* 
Cet  ouvrage  est  le  premier  dans  le- 
quel les  véritables  principes  de  U 
science  chronologique  soient  expo* 
ses  et  discutes.  Aussi ,  maigre  les 
nombreuses  en  curs  qae  le  P.  Pétau  a 
reprochées  à  Scaliger,  il  n'en  a  pas 
moins  la  gloire  d'avoir  débrouillé 
cette  partie  si  importante  de  l'his- 
toire. La  période  julienne ,  qu'il  c 
inventée  pour  servir  de  mesure  com- 
mune à  toutes  les  ères ,  eut  d'abord 
quelque  succès ,  et  fut  jugée  préféra- 
ble à  l'époque,  trop  incertaine,  de  la 
création  du  monde.  L'une  et  l'autre 
ont  été  abandonnées  pour  l'ère  vul- 
gaire ,  la  plus  généralement  employée 
aujourd'hui.  VI.  Thésaurus  tem- 
porum y  complectens  Eusebii  Pam- 
phili  Chronicon  ,  latine ,  S.  Hicro- 
nymo  interprète  ;  cum  ipsius  chro- 
nici  fragmentis  grœcis  antehac 
non  editis,  et  auctores  omnes  dere- 
licta  ab  Eusebio  continuantes,  eden- 
te  J.-J.  Scaligero ,  qui  notas  et  cas- 
tigationes  in  Eusebium,  neenon  isa- 
eogicorum  chronologiœ  canonum 
libros  très  adjecit,  ibid.,  1609,  in 
fol.  ;  nouvelle  édition  ,  augmentée  , 
Amsterdam,  i658,  2  vol.  in-fol.  , 

Sar  les  soins  d'Alexandre  More.  VII. 
Uenchus  utriusque  orationis  chro- 
nologicœ  Dav.  Parœi,  ibid. ,  1607, 
in-4  '.  Dans  cette  réponse  à  la  criti- 
que que  Pareus  avait  faite  de  quel- 


SC  A 

rfjr*-iU4»»  de  **•$  supputations  chro- 
ul-Ji  p-j-jes ,  il  le  traita  d*unc  manic- 
rr  »i  ai<- primante,  que  le  pauvre  pro- 
its"<\;r  i.'o^a  pas  lui  répliquer.  ^N  I II  • 
F.ltrru  hu.\  Inh&resiï  .'McoL  Serarii  ; 
itr-m  Serarii  deUrium  fanaticum 
ya<>  E%<rm»s  tnomichos  christ  in  nos 
fW*w  ronUmlit ,  Frauekcr,  iGoj, 
i::--S'.  ;  Arnhi'im,  iGi(>  ,  iii-{°. ,  et 
ivlf;  .  i-rti  .  c l.i  115  un  Recueil de  J. 
T  Roland.  IX.  Opuscula  varia  an- 
trkac  rtlila  ,  ruine1  -i vro  multis  par- 
îik'us  aucUi ,  Paris ,  i G i o ,  in  -  4°. 
Iwi  »r  Cavniîx>n  est  l'éditeur  de  ce 
ft"  ueil ,  qui  fut  réimprimé  à  Franc- 
fcrt .  1 0  iJ .  in  -  8°.  On  trouve  le  dé- 
lai! d*->  pièces  qu'il  renferme  dans 
les  *le  moires  du  P.  Niccron,  xxm, 
3i  t  et  %mv.  Les  principales  sont  les 
Rm/zrques  de  Scaligcr  sur  le  Corn- 
ai: .  in*  de  Melch.  (ruii.iniiinus  tou- 
'i^'.t  le  papyrus  (for.  Cuimptm- 

•  i.  • .  \i \  .  lit  i  :  la  jVm'mv  des  (iau- 
'**.  iit-r  des  notes  sur  les  noms  des 
»  i .  r  *  «  i ; i"« ■  s  pa r  ( >\a r  ;  une  Pisser- 
.*-.•;   n    *  ir  l«*.s  laiiî;iifs  ilr  Dùirupe  , 

•  "  :i  !»  t-  *  de  la  France  cl  la  cl  i  Ile-— 
:■■    •   -j-.r  l*i. n  met  «luis  la  proiinii- 

.    r.    !*■   i  i-rt.iiiics  {titres,  et  :*/:.»- 

;V  «  d'une  médaille  d'argent  (le 

-.-■  .:.T){i-|i-lir.iiMl.  (]r  volume  est 

-.   #  j..»r  tn»is  morceaux  ériits  en 

'.-.   a.«   :    Pi<rmirs  de  la  jonction 

*•    .-  le  r%.  du  dt  wèehenicnl  des  ma- 

r±.     *  t  d*'  la  rrparatum  des  riviè- 

'*  .  *«*.r  les  rendre  navigables;  Dis- 

• .  r  .    v.  r  tjiii'Lj  m  -  \  pa  rticula  rit  es  d<  • 

-        ...    romaine  ;  et  Lettres  /#•//- 

"•■ .        /  •  * pltcatuiri  de  'pielane\  me- 

■  •.  \.  Fh*  iiupumu'fii»rum  a/.ti- 

r.-    ifiatnf  ti ,  V  iris.  |C»|3,  in 

■  I.    i'ft-inata  frnriiii  ,  Lcvdc  , 
i  *«.  -  S  ■„  <  i  ;:.   t  .l-iion  fui  ilu:.- 

■  :  **   it\'ii   s.  1. 1  Munit  .vi"  :i  pris 
-  .■  •     !•    i.i  J1-"  Ses  f  ititi  -,  ilr  i|ii  m- 

*     ;•  il  •  ■  1 1  i->M«  >  <■'    lis  M'"i'h- 
'  *'  •*  îi  ij*|  D  i  N  .i'i^i  r  •!  :ns  sr-»  \ci  -, 


SGA 


il 


crées  (  Voy .  le  Menagiana ,  i ,  3*5- 
33 ,  éd.  de  1715).  XII.  De  re  num- 
maria  dissert atio,  Ubrr  post humus, 
ibid. ,  1 G 1 G ,  in  -  8».  X 1 1 1 .  Epistolœ 
omnes  quœ  reperiri pottterunt,  nunc 
primùm  collectœ  ac  editœ ,  Leyde  , 
iGu^  ,  iu-8'1.  D.  ITeiusitis,  l'éditeur, 
a  fait  précéder  ce  volume  de  la  fa- 
meuse Lettre  à  Dousa  :  De*gcnte 
Scaligerd.  On  trouve  dans  ces  Let- 
tres des  particularités  et  des  dé- 
tails intéressants. ,  Jacques  de  Rê- 
ves a  publié  :  les  Epitrvs  françaises 
de  personnages  illustres  à  Scaliger, 
Harderwyck ,  iG*j4  ,  in  -  8°. ,  rare. 
XIV.  Scaligerana  prima — Scalige- 
rana  secunda.  Ce  sont  deux  Recueils 
de  traits  d'érudition ,  de  remarques, 
de  J.  Scaliccr ,  et  des  jugements  au'îl 
portait  des  grands  écrivains  de  1  an- 
tiquité. L'orgueil ,  l'arrogance  et  le 
venin  d'un  pédant  outré  y  régnent  de- 
puis  la  première  feuille  jusqu'à  la  der- 
nière. H  y  n  des  endroits  faibles  en 
matière  d'érudition ,  et  plusieurs 
manquent  de  réflexion,  (l'est  le 
jugement  «pie  Vignenl  -  Marvîlle 
(  d'Argmiiie  )  porte  de  ces  deux 
RerutiU;  mais  ou  doit  remarquer 
que  Sealiger  a  moins  de  tort  que 
■/eux   qui   ont   cru  dignes  de  l'im- 

iires.sioii  les  moindres  mots  qui 
ni  échappaient  dans  l'abandon  de 
l'amitié  et  de  la  eoii\crsatinu.  La 
meilleure  édition  des  Scaligerana 
e-t  relie  qu'a  donnée  Desmaisr-iux  , 
Amsterdam  ,  1 7  \" .  avec  le  Th nanti, 
etc.  '  l\  ])|sm\m  vu  '.  Hn  !rou\e- 
r,i  de  i  mieux  détails  sur  celle  cnin- 
nilalioti,  vs  auteuis  et  ses  éditeurs  , 
il.nis  W  fie'nrrtoire  de  l-ihlingraphies 

spéciales  «le    M.  I*i  iuuot  .   '•V1-      '"»'»■ 
f  ).i;t  1-  I -^    f/.«  :!>•! »i  s  île  N.i'i'ruii  .  (mi 

p«  ut  ciiiis,|i:"v  .  'l'i'i-sie:-.  C.li  «nl»-|  i  ■ 

"1. 


»  t    1rs    h'.ln*'.  \    «le 

1: 


PciMu''.     1   -    I'" 


n-.-i»  ili-.li»>.  Ni  .s'i^i  r   1  1  îe;-'-'  ,w"  |MI* 
Ivli'liuck.  in-!\  I.  \\  •-. 


24  SCA 

SCAMOZZI  (Vincent),  l'un  des 
]>lus  illustres  architectes  modernes  , 
naquit  à  Yiccnce ,  en  1 55a ,  et  fut 
initie'  dans  les  premiers  éléments  de 
son  art  per  Jean  -  Dominique  Sca- 
mozzi,  son  père,  arpcnteur-géomè- 
trc ,  qui  ne  manquait  pas  de  connais- 
sances   en   architecture.  On    pré- 
tend même  que  ce  dernier  avait  di- 
rige' diverses  constructions  à  Vicen- 
ce  et  dans  les  environs ,  et  qu'il  est 
l'auteur  de  la  Table  raisonnée  qui 
se  trouve  à  la  fin  des  Œuvres  de 
Serlio.  Cette  Table  porte  en  effet  son 
nom  ;  mais  tout  donne  lieu  de  croire 
qu'elle  est  l'ouvrage  de  son  fils.  Quoi 
qu'il  en  soit,  c'est  de  lui  que  le  jeune 
Vincent  apprit  l'architecture  j  et  il 
n'avait  encore  que  dix-sept  ans  lors- 
qu'il donna  pour  les  comtes  Oddi  le 
dessin  d'un  palais,  qui ,  bien  que  non 
exécute ,  lui  fit  le  plus  grand  hon- 
neur. Mais  ses  véritables  instituteurs 
furent  les  c'diliccs  que  Palladio  et  le 
Sansovino  élevaient  alors  dans  Ve- 
nise. Stimule'  par  la  renommée  de 
ces  grands  maîtres,  il  se  rendit  dans 
cette  ville,  étudia  attentivement  leurs 
travaux. ,  et  conçut  le  projet  témé- 
raire de  les  surpasser.  C'est  surtout 
Palladio  qu'il  prit  pour  l'objet  de  son 
imitation;  et  il  s'imagina  l'emporter 
sur  lui  en  eu  parlant  d'une  manière 
méprisante.  Avant  de  quitter  Vicen- 
ce ,  il  avait  fait  une  étude  spéciale  et 
iiprofondic  de  Vitruvc  et  de  la  per- 
spective; et  il  avait  si  bien  prolité , 
qu'il  se  sent  il  capable, quoiqu'il  n'eût 
encore  que  \  ingt-drux  ans,  de  com- 
poser lui  Traité  inédit ,  en  dix  livres, 
intitulé  :  Ih'tcatri  c  dette  scène. 
Son  mérite  ua is.s;tui  n'échappa  point 
■ri\  chanoines  de  Saint-Sauveur,  qui 
'«  ch-'irgèreiit  d'ouvrir  des  jours  aux 
«|ii.s irr*  lanternes  de  la  coupole  de 
leur   église,   dont  l'olisc-miti   était 
beaucoup  trop  grande.  Poui  se  pci- 


SCA 

fectionner  dans  son  art ,  il  se  rendît 
à  Rome ,  en  1 679 ,  y  étudia  les  ma- 
thématiques ,  sous  le  père  Clavius , 
et  y  dessina  avec  exactitude ,  mais 
non  sans  les  plus  grandes  fatigues , 
les  restes  les  plus  célèbres  de  l'anti- 
quité ,  tels  que  le  Colysée  et  les  Ther- 
mes d'Antonin  et  de  Dioclétien.  Il 
mit  ensuite  cet  ouvrage  au  jour; 
mais  ce  n'est  pas  un  de  ceux  qui  ont 
le  plus  contribué  à  sa  renommée»  11 

Sassa  ensuite  à  Naplcs,  pour  y  éto- 
icr  les  beaux  fragments  d'antiquité 
que  l'on  voit  dans  cette  ville  et  dans 
les  environs.  De  retour  à  Venise,  en 
1 583 ,  il  s'y  fixa ,  et  fut  chargé,  par 
le  sénateur  Marc-Antoine  Barbaro  , 
du  tombeau  du  doge  Nicolas  da  Pon- 
te, qu'il  érigea  dans  l'église  de  Sains 
te-Marie  de  la  Charité.  C'est  un  mo- 
nument oui  peut  soutenir  le  paral- 
lèle avec  les  plus  célèbres  de  ce  gen- 
re. Les  applaudissements  qu'il  lui 
mérita  le  firent  charger  de  l'a- 
chèvement de  la  Bibliothèque  de 
Saint- Marc y  commencée  par  le 
Sansovino.  Il  s'en  tira  avec  honneur, 
et  y  ajouta  le  Musée  public  qui  la 

S  recède.  Il  fit  un  second  voyage  à 
orne ,  à  la  suite  des  ambassadeurs 
vénitiens  choisis  pour  aller  féliciter 
le  pape  Sixte -Quint  sur  son  exalta- 
tion. Il  profita  des  diverses  expé- 
riences aime  foule  d'habiles  archi- 
tectes convoqués  pour  élever  l'obélis- 
que de  la  place  du  Vatican  :  mais 
l'objet  qui  l'attirait  plus  particuliè- 
rement à  Rome ,  c'était  les  restes  de 
l'antiquité.  Le  desir  de  les  étudier 
lui  fit  entreprendre  jusqu'à  quatre 
voyages  dans  cette  ville.  En  i585, 
il  se  rendit  à  Vicence  ,  à  l'occasion 
du  passage  de  l'impératrice  Marie 
d'Autriche ,  pour  diriger  les  fêtes 
destinées  à  célébrer  la  présence  de 
cette  princesse.  On  voulait  jouer, 
sut  le  théâtre  olympique,  l'OEdipe 


SCA 

>f  hocle.  Sca  mozzi  conduisit  les 
\u\  de  la  scène ,  et  il  obtint  l'as- 
nrnt  universel.  11  donna  ,  pour 
and  Pont  de  Riatio,  à  Venise, 

projets ,  auxquels ,  maigre  leur 
tr .  on  préféra  celui  de  Nicolas 
unt*».  Il  ne  fut  pas  plus  heureux 

i't^Ib*  de  la  Celesiia,  qu'il 
t  commencée  sur  le  modèle  du 
brou  de  Rome.  A  j»cine  eut-il 
^>n»  1rs  premiers  travaux,  qu'une 
**r  dr  femmes  fit  tout  aban- 
*r.  Il  m  fut  dédommage',  par 
:  tbun  (ionugue,  duc  de  Sabio- 
*.  par  ordre  duquel  il  construisit, 

m-tnirre  antique ,  un  théâtre  , 
obtint  le  suffrage  de  tous  les 
^:-«eur*.  C'est  alors  qu'il  fut 
-~r  dr  diriger  les  travaux  de  la 
ru<r  forteresse  de  l'aima,  dans 
nisul:  et.  en  i5g3,  il  en  posa  la 


SCA 


25 


vint  à  Venise,  où  il  fut  chargé  de  tant 
de  travaux ,  qu'il  ne  pouvait  y  suf- 
fire. II  serait  trop  long  de  citer 
tous  les  édifices,  tant  publics  aue 

Sarticuliers,  qui  lui  furent  confiés 
ans  cette  ville ,  ainsi  qu'à  Vicence. 
A  Venise,  sur  le  grand  canal,  il 
construisit  le  Palais  Cornaro;  près 
de  Lonigo  ,  il  éleva  pour  les  Pisani 
un  Casin  de  forme  carrée  avec  une 
rotonde  au  milieu.  On  trouve  quel- 
ques  défauts  dans  les  fenêtres  du 
Casin  qu'il  fit  pour  le  cardinal  Cor- 
naro ,  près  de  Castel-Franco ,  dans 
un  endroit  appelé  le  Paradis.  On 
estime  davantage  celui  qu'il    bâtît 
dans  les  environs  de  Paaoue ,  pour 
Molino.  On  vante  beaucoup  le  Pa- 
lais Trissino,  aujourd'hui  de  Trente, 
qu'il  éleva  dans  sa  ville  natale  ,  sur 
un  terrain  fort  resserré ,  mais  dont 
turre  pierre,  en  présence  des  gé-    l'idée  est  pleine  de  grandeur.  Ce  na- 
wi  \t  nitiens.  11  fut  choisi  pour    lais,  voisin  de  la  cathédrale,  ne  doit 

pas  être  confondu  avec  un  autre  Pa- 
lais Trissino  sur  le  Cours ,  qiû  est 
également  son  ouvrage  ,  et  dont  le 
mérite  n'est  pas  moins  grand.  A  Vil- 
la ver  la  ,  sur  la  route  qui  conduit  à 
*.    &1    étage;    mais   (teut-être     Tienc,  il  dessina  un  su perbe  bâtiment 

pour  les  comtes  V ci  la ti.  11  fut  obligé 
d'aller  à  Florence  pour  y  diriger  les 
travaux  du  palais  Stroz si,  dont  il 
avait  fait  le  second  plan;  et  à  (iciics. 
pour  y  construire  le  palais  Ravas- 
chien.  II  alla  même  jusqu'à  Saltz- 
bourg,   à   la  demande  du  prince- 
eveque  de  cette  ville  ,  pour  y  (fie ver 
la  cathédrale,  dont  il  avait  fou  ni  i 
les  plans.  Le  nombre  de  dessins  qu'il 
envoya  (Lins  toutes  les  contrées  de 
l'Kuropc  ,  à  la  prière  de  différents 
pliures,  est  iirrsqu* incroyable.  Tant 
de  travaux  1  empêchèrent  de  s'uern- 
]W  de  sou  graiid  I  r.iilrd'ai  chitecture, 
.iver  ti'  M'in  et  l'.ts^.liiiti'  qu'exigeait 
un  ouv Mgr  a u >si  important.  Il  l'avait 
d'a)>ord  di*tiibiié  (ii  douze  livres \  ii 


ix^t  r  I*  Palais  neuf  tles  Procu- 
%r$ .  »ur  la  place  de  Saint-Marc. 
•  -  i*l*|'*ei  changements  à  l'idée 
za\i\  -  :u  Sausoviuo ,  en  ajoutant 
:-i.  .<if-m<-    ordre  ,    qui    forme 


-,  <:-i»d    pa»  le  féliciter  de  ce 

...*r^f  lit.  11  ne  put  conduire  cet 

.  *    y.*-   juvpi'à  l'angle  de  San 

-..'.^ac.  l>  fut  Balthasar  Lan- 

;r-i  le  termina,  sur  les  mêmes 

•s.*.    N  «rno/./j    .nait    rc[Hndant 

.  Î*  |>r««j«'t  d'un  grand  ouvrage, 

-   —  |  -m  \  i  i  *  i  »«  da  i  t  fa  i  rc  conuaî  t  re 

,  -  j«  ».i.;\trM ldt  l'a rcliitec turc.  Il 

i  ■    *  *-.  m.  pour  IViéeuter,  de  preii- 

rr u^'i^m-meuts   nombreux 

■-    j»  i*s  au-delà  des  Alpes.   11 

•  .    !     I"«ii\<»i  de*  ambivs.ideiirs 

■ .  *  -  vjHilie's  .  m  iIhmi  .  .'i  I'i-iii- 

-      .     I  !  i  l-J.l  !«V|Mi  «I»   Vrni^* , 

."#  '    i  r  r.iiii  '.li  |,i  i  i.ime, 

.!•   •  t  1 1  llitii^in  .  l'inriehi 

.   '.:.*  ■  !•_  -h  do<.i;iu<iit<»,il  n- 


aG 


SCA 


le  resserra  ensuite  eu  dix,  et  le  publia 
à  Venise ,  en  i  Oi  5 ,  sous  le  titre  de  : 
Idea  delV  arcldtettura  universale  , 
divisa  in  x  libri,  i  vol.  in-fol.  Quoi- 
que le  frontispice  annonçât  dix  li- 
vres ,  l'ouvrage  n'en  contenait  que 
six;  savoir,  les  icr.,  11e.  etnie.  delà 
première  partie ,  et  les  vic. ,  vu®,  et 
vme.  de  la  seconde.  Il  est  probable 
que  Scamozzi  avait  également  écrit 
les  quatre  livres  qui  manquent ,  mais 

Sue  ne  les  ayant  pas  conduits  au  point 
e  perfection  où  il  voulait  les  porter, 
et  désirant ,  à  tout  prix ,  faire  con- 
naître ceux  qu'il  avait  achevés,  il 
prit  le  parti  (le  publier  son  ouvrage 
ainsi  mutile'.  Sa  mort,  arrivée  le  7 
août  161 6,  quelques  mois  après 
cette  publication,  a  privé  pour  ja- 
mais la  science  du  fruit  de  ses  veil- 
les. Il  fut  enterre  dans  l'église  de 
Saint-Jean  et  Saint-Paul,  à  Venise. 
On  devait  lui  élever,  dans  une  des 
chapelles  de  cette  église,  un  tombeau 
digne  de  lui;  mais  son  testament, 
dans  lequel  il  instituait  pour  son  hé- 
ritier, son  fils  adoptif,  François  Sca- 
mozzi ,  de  la  famille  Gregorj ,  ayant 
donné  lieu  à  de  nombreux  procès,  ce 
projet  ne  reçut  point  d'exécution. 
Cependant  un  descendant  de  son  fils 
adoptif  lui  a  érigé  un  monument  à  Vi- 
cenec,  dans  l'église  de  Saint -Laurent. 
On  doit  regarder  Scamozzi  comme  un 
des  architectes  les  plus  illustres  qu'ait 
produits  l'Italie.  Ses  ouvrages  son-t 
simples ,  majestueux  et  corrects  ,  et 
il  est  mis  sur  le  même  rang  que 
Vignole  et  Palladio.  A  la  vérité  ses 
dessins  n'ont  pas  la  douceur  de  ceux 
de  ces-deux  artistes.  Censeur  acharné 
de  Palladio ,  c'est  ce  dernier  cepen- 
dant qu'il  imite  plus  qu'aucun  autre; 
et  lorsqu'il  ne  le  copie  pas  ,  il  tombe 
presque  dans  la  scclieresse.  11  recom- 
mande la  sobriété  des  ornements  ;  il 
enseigne  que  les  parties  qui  doivent 


SCA 

les  recevoir  sont  les  parties  supé- 
rieures et  non  les  inférieures,  toujours 
exposées  aux  chocs  et  aux  immon- 
dices ;  il  dit  que  les  ornements  con- 
viennent aux  ordres  corinthien  et 
composite ,  ne  disconviennent  pas  à 
l'ionique,  et  sovt  supportable»  dans 
le  dorique;  et  après  avoir  recomman- 
dé l'observation  de  ces  excellents 
préceptes ,  il  a  souvent  opéré  d'une 
manière  tout  opposée.  Son  caractère 
était  loin  de  répondre  à  ses  talents  : 
il  était  plein  d'orgueil ,  et  ne  savait 
pas  cacher  son  mépris  pour  ses  ri- 
vaux. C'est  la  vanité  qui  le  porta  à 
entasser,  dans  son  grand  traité ,  une 
érudition  affectée  ,  mal  digérée  ,  et 
encore  plus  mal  employée.  Cepen- 
dant ,  le  vie.  livre  ,  dans  lequel  il 
traite  des  différents  ordres  ,  est  un 
chef-d'œuvre,  et  suffit  pour  prouver 
combien  l'auteur  avait  aprofondi  son 
art.  Voici  la  liste  de  ses  ouvrages: 
I.  Uldea  dell'  architettara  uni- 
verselle,  Venise,  161 5,  2  vol.  in- 
fol.  ,  fig. ,  avec  le  portrait  de  l'au- 
teur; réimprimé  en  168",  à  Piazzo- 
la ,  in-fol.  ;  et ,  en  1694 i  à  Venise. 
Ces  réimpressions ,  la  dernière  sur- 
tout, ont  échappé  à  la  plupart  des 
bibliographes.  D'Aviler,qui  n'a  tra- 
duit que  te  sixième  livre,  le  fit  pa- 
raître sous  le  titre  des  Cinq  ordres 
d'architecture  de  Scamozzi ,  tirés 
du  VIe.  livre  de  son  Idée  sénérale 
d'architecture ,  Paris,  i685,  in-fol. 
La  traduction  entière  de  cet  ouvra- 

§e  parut  en  Hollande ,  sous  le  titre 
'  Œuvres  d'architecture  de  Sca- 
mozzi, contenues  dans  son  Idée  de 
l'architecture  générale  ,  dont  le 
ri*,  livre  a  été  traduit  par  d'Avi- 
ler,  et  le  reste  par  Samuel  du  Hy9 
Lcyde,  17 13,  in-fol.  II.  Discorsi 
sopra  la  anlichità  di  Roma ,  con 
4o  tavole  in  rame,  Venise,  i581, 
in-fol.  III.  Sommario  del  viaggio 


SCA 

/**  éU  Parip  smo  m  Italia  , 
prrU  ria  di  JVojtçr,  l'anno  1600. 
C'en  le  journal  du  voyage  de  Sca- 
maa* .  qui  n'a  jamais  été  publie ,  et 
dont  W  manuscrit  original  est  dans 
h  bmille  Tornicri,  à  Virence.  Le 
ooaur  Grogna  ra  m  avait  obtenu  une 
cupir.  pour  enrichir  sa  collection. 
C'a  exemplaire  de  la  traduction  ita- 
dr  Vitrove,  par  Barbara , 
^  couverte  de  notes  marginales 
de  Seamutzi ,  était  dans  la  même 
UdiothrqiicCirognara,  dont  le  pape 
vient  dr  Caire  l'acquisition.     P — s. 

âCAMOZZI  (Oc:TAVEBEaTOTTi), 
mi  a  Vicence  en  1  -*1i ,  portait ,  par 
droit  d'adoption,  le  nom  de  l'illustre 
afrnitrete  dont  l'article  précède  et 
avec  lequel  on  ne  doit  pas  le  con- 
fndfe.  11  a  donne'  une  magnifique 
éàkiam  des  Œuvres  de  Palladio, 
publie*  en  français  ,  a  Vicence ,  en 
17^6-83.  sous  le  titre  suivant  :  Les 
ÈMiiments  et  les  dessins  de  Palla- 
£n.  recueillis  et  illustrés,  4  vol. 
«-foi.,  ftp.  On  peut  y  ajouter  un 
rioquirmr  volume  du  même  éditeur, 
KtiiuJr  :  Ijt-s  Thermes  des  Ro- 
■**« .  publié*  dv  nomma  f  avrcqurl- 
fmrt  U>*rTvations,  d'après  Vcxem- 
plmtrr  dr  lord  Burlinghton  ,  Vi- 
rrx4T.  t-H->,  in-fol.  Os  deux  où- 
Traces  ont  été  traduits  en  italien,  et 
rnm primés  ensemble ,  en  1  ~<)f>,  sous 
ie  tïtn-  de  Fabbrichr  di  Palladio 
d*tr  m  luce  ed  illustrate ,  da  Ot- 
ta»i'*  Brrtt4ti  Scamozzi ,  con  l'ag- 
eiMnim  drllr  terme  de'  Romani , 
;î*i  .  r»  v»l.  in-4"    1  .    A — c; — s. 

V  \M>hR-lîK(i  (j  r.imir.1. 
1  i-;i  iot,  j  lus  rminii  sons  le  nom 
:«     .  *  t  «j  «r  ium>  .ipjielitToiis  a\ec 


•  #.     »    «••li-itri    •■nf   rfr    lili'm     ,,,  •   |r.,    U  \* 
r-    »!  .»••-».    U  i>|iAii«.    i*t     .  h"   ii',  du  1  .■(.! 

•  »•'  1  11  rrrrmr  ipw  Wm  aatanli  autrui»  il» 
I-  d*   r-r  h'f  /»i  dmtti.  «f  M     l>«ru.  «Uni  fin 

H  w—*w  Àm  I'mim  .  U  mmM  SctmJtrhtrg. 


SCA  J7 

M.  Pouqueville ,  le  dernier  des  héros 
de  la  Macédoine,  naquit  en  i4o4* 
H  était  lils  de  Jean  Castriot ,  prince 
4'Épire  ou  d'Albanie  (3) ,  et  de  Vei- 
save ,  fille  d'un  petit  prince  voisin. 
Comme  tous  les  despotes  de  la  Grè- 
ce ,  Jean  Castriot  s'était  soumis  à  la 
domination  des  Musulmans  :  vive- 
ment pressé  par  Amurath  II,  il  avait 
été  forcé  non-seulement  de  lui  payer 
un  tribut ,  mais  encore  d'envoyer 
ses  quatre  Gis  en  otage  à  la  cour  du 
sulihan.  Ils  furent  tous  circoncis  et 
élevés  dans  la  religion  musulmane, 
contre  la  parole  formelle  qu' Amu- 
rath avait  donnée  à  leut  père.  Les 
trois  aînés  restèrent  confondus  dans 
la  foule  des  esclaves  d' Amurath; 
(ieorge,  qui  était  le  quatrième, 
plut  à  l'empereur  turc  par  sa  belle 
et  noble  figure ,  et  par  des  traits  qui 
annonçaient  un  grand  caractère.  Il 
le  conserva  auprès  de  lui,  lui  fit 
donner  mie  belle  éducation,  et  le 
conduisit  à  la  guerre  dès  sa  première 
jeunesse.  Les  actions  de  courage  et 
de  force  de  corps  de  (ieorge  Castriot, 
lui  valurent  le  surnom  d'Alexandre 
(  Scander  eu  laugue  turque  ),  qui 
fut  accompagne'  du  titre  de  Bejr 
ou  Brgy  qu'il  tenait  du  sultliau  (4)« 
C'estsoiisccs  noms  réunis,  que  (ieor- 
ge Castriot  avait  reçu  des  Othomaiis, 
qu'il  signala  contre  eu\  ses  talents 


i.  4  l.r«  lii«|oririi«  *»«t^»i  ut  |Mii;r  (•••ri»r«Hii  m%4i  • 
nr  «!••  <  r  |irntr  c,  "U  plutôt  *  1 i  lui  <lr  ««m  |il«t  «u* 
jet  i|i*  <r\  «i-tii  lr.  \e  «■•!<*•  il'  \»nl»rarn  .  ri  In  Imu- 
clir»  1I11  l'^tljin  .  il-  ■-*-•  uli'iit  mi  l'i  h  irnl  rr»  Irmi- 
lirn-*  jtiMiu  4  lu  Sinir  !•'  ipn  lui  •(••itnrrHil  |»ln* 
H'»  •«  "nliii  ii<i"jii  r'>\.i'iini-  «li-  M  11  ■  ■"  '  ■!•■.  !'•  ■ni|ii«  - 
%  i|1>  I  1  1  •  j  1/  i»i  •  l'i  t it-  ■■»-  |  1  !!••■  iji-i-  Si  •tiiil<-r 
!"■  ^  in    ii-  »»«  -li  I.   ■•  lit  ■•jtr  <  iiii  u*  J  -••  !■  r .  >|ii<   '  mi.i  . 

/     •  ■  .  I  '\  1 1  u  1 1   •  t   l-t  ji^itit    ■lu   Mi  ««.ii  ii>  .  <|<m 

«    ti-i-Ui  I  •■u  i|i   l.i  1  ii •   .!■  ..ii  .S  I' '.{■••■«.  iff?i" 
•••■■  iirrii'iulii  iit^  1111111   >i-  1    i!--i>rfit  *>i  iii-hI*  ■»!•■  I* 

1  ..m  •!•  <  •■■■•   1.11  »■•  ■.   ■'  ••  ■:■      '  '  '  '*■  '«" 

///.f      liln    •!■■  il  |>i !      .   .'  1  >.nt  1  <■•  t -I  m»    I' 

'•"      I       ■  1 1  il-     ■•■    1"       llff    »     »l       »"!■    Ill     ■        1      ■!  *  ■  t  ■  '  ■         '      • 

!  «ii*  i.ii-  «  <l<    .II.  !..  -  # r-     i'  •  l"  " 

r  ip^li  •  1  ■■!»<  1  ■  f  ■•  i|i-  li  lidi  if   Vil • 

',     M'Miiu*  |t.iil<liu«  «m   Hnl I  »i»  iU«ln» 

li.riiii*  ili-  S  jiiJ«  r   I'm  i  .  j.r.  !•  ..fi  «|.n   !•  •  I  ■•'€%  lui 
d'-nurrtnt  i«  Miruviii  lor^u'il  int  cni'*i». 


a8 


SCA 


pour  la  guerre ,  accrus  et  cultivés  à 
leur  école  et  daus  leur  armée.  Doué 
d'une  conception  rapide,  Scandcr-Bcg 
parla  bientôt  parfaitement  les  lan- 
gues grecque ,  turque ,  arabe ,  ita- 
lienne et  sclavone,  et  montra  une 
adresse  merveilleuse  pour  tous  les 
exercices  du  corps,  l)  n'avait  pas 
encore  atteint  dix-huit  ans,  lorsque 
le  sulthan  le  nomma  sangiac,  premier 
degré  d'honneur  militaire  chez  les 
turcs,  et  lui  confia  le  commandement 
de  cinq  mille  chevaux.  A  la  tête  de 
ces  troupes,  Scandcr-Bcg  déploya 
une  brillante  valeur  contre  les  enne- 
mis d'Amurath ,  et  accompagna  ce 
souverain  aux  sièges  de  Nicomé- 
dic,  d'Otrée,  etc.  A  l'attaque  de 
cette  dernière  ville ,  il  en  escalada  le 
premier  les  remparts,  y  arbora  un 
drapeau ,  et  s'élança  ensuite  dans  l'in- 
térieur les  armes  à  la  main  :  ce  trait 
de  hardiesse  et  de  témérité,  dont 
AIcxandre-lc-Grand  lui  avait  donné 
l'exemple,  surprit  tellement  les  ha- 
bitants qu'ils  demandèrent  sur  l'heu- 
re à  capituler.  Scandcr-Bcg  avait 
vaincu  précédemment  dans  un  com- 
bat singulier,  un  tartare  d'une  taille 
gigantesque  qui  l'avait  provoqué;  et 
comme  les  héros  de  l'antiquité ,  il 
attachait  beaucoup  de  prix  à  ce  gen- 
re de  triomphe.  A  la  mort  de  Jean 
Castriot,  arrivée  en  i43a,  Amurath 
se  défit,  dit-on,  par  le  poison,  des 
trois  fils  aînés  de  ce  prince ,  et  en- 
voya clans  l'Albanie  un  de  ses  meil- 
leurs généraux,  qui  s'empara  de 
Croia ,  capitale  des  états  du  père  de 
Scander- Beg.  Celui-ci  dissimula  si 
bien  l'indignation  et  le  mécontente- 
ment que  lui  inspirait  la  conduite  du 
Milthan  ,qu'Amuiath ,  j>eut-êtrc  pour 
(•'prouver  sa  fidélité,  lui  donna  le 
commandement  de  l'arraeVqu'il  avait 
destinée  à  l'envahissement  des  do- 
maines du  despote  de   Servie.  Ce 


SCA 

i 

prince  fut  vaincu  dans  une  bataille 
que  lui  livra  Scander-Beg ,  qui,  sans 
se  compromettre  cependant  par  des 
promesses  positives  ,  prêta ,  dès  ce 
moment,  l'oreille  aux  propositions  de 
quelques  seigneurs  Albanais ,  fati- 
gués du  joug  des  Musulmans.  Ladis- 
las,  roi  de  Hongrie,  ayant  envoyé 
une  armée  au  secours  du  despote  de 
Servie,  Amurath,  pour  se  venger, 
entreprit  le  siège  de  Belgrade;  mais 
il  fut  obligé  de  le  lever ,  après  être 
resté  sept  mois  devant  cette  place. 
Résolu  ae  venger  l'honneur  des  ar- 
mes musulmanes ,  il  confia ,  en  1 443 , 
à  Scander-Beg  et  au  pacha  de  Ro- 
mélie,  le  commandement  d'une  ar- 
mée die  quatre-vingt  mille  hommes , 
qui  vint  camper  sur  la  rivière  Mo- 
rava ,  vis-à-vis  de  l'armée  chrétien- 
ne. Scander  -  Beg ,  s'attendant  à 
une  grande  bataille,  pensa  qu'il  pou- 
vait enfin  exécuter  les  projets  qu'il 
méditait  depuis  long-temps.  11  y  mit 
tonte  l'adresse  et  la  circonspection 
que  demandait  le  péril  où  il  s'expo- 
sait, et  se  concerta,  avant  de  rien 
entreprendre,  avec  ses  confidents  les 
plus  intimes ,  et  particulièrement  avec 
Ainèse,  son  neveu.  Huniadc,  géné- 
ral en  chef  des  troupes  chrétiennes , 
avec  lequel  il  semblerait  que  Scan- 
der-Beg avait  noué  des  intelligences , 
passa  la  Morava,  et  attaqua  l'ar- 
mée turque  à  l'improviste.  Dans  le 
fort  de  l'action ,  Scandcr-Bcg  ayant 
fait  faire  un  mouvement  rétrograde 
au  corps  qu'il  commandait,  le  dé- 
sordre et  la  confusion  se  mirent  par- 
mi les  Turcs,  dont  la  déroute  ne  tarda 
pas  à  être  complète.  Le  prince  Épi- 
rotc  en  profita  pour  se  saisir  du  se- 
crétaire d'Amurath  ;  et  le  poignard 
sur  la  gorge ,  il  le  força  de  signer  au 
nom  de  son  maître  et  de  sceller  du 
sceau  impérial,  un  ordre  au  gou- 
verneur de    Croia  de  remettre  la 


SCA 

\A±rr  entre  ses  mains,  et  de  lui  en 

•  r^T  |r  gouvernement.  A  peine  cet 

•  Mre  euit-il  eipedie,  que  Scandcr- 
H*Z .  pour  se  débarrasser  de  témoins 
tordra  mode*  et  qui  pouvaient  deve- 
mr  dangereux ,  lit  mettre  à  mort  le 
var-t^irr  d'Amurath,  et  quelques 
Turc»  qui  étaient  avec  lui,  et  se  ren- 
dit estent?  hâte  ciiÉpirc,avcc  trois 
c*nxs  AUu fuis  d  élite,  dont  le  dc- 
voormrnt  lu?  ctait  assure.  La  ville 
de  H.iute  -  Dibre ,  la  première  des 
rut*  de  son  père  par  ou  il  eût  à  pas- 
*r .  Ini  ouvrit  ses  portes ,  dès  quelle 
rouut  m  intentions.  II  en  tira  trois 
mit*  hommes,  et  marcha  sans  s'ar- 
rrvr  Mir  Croïa .  dont  le  gouverneur 
Ksrr  .  trompe  par  Tordre  suppose' 
â'Amurafh,  ne  crut  pas  devoir  refil- 
ât de  lui  remettre  le  commande- 
■eut.  Après  avoir  confie  la  défense 
h*  b  citadelle  et  des  postes  princi- 
pe \  â  vs  soldats  qu  il  avait  ame- 
v».  Scander- Beg  renonça  publique- 
nst  a  li  religion  musulmane ,  et 
r*Fnt  U  f«i  t\v  ses  pères  :  il  ahan- 
:<iaa  rnMiitc  la  girnison  turque  de 

•iii  «  r.inirnositc  des  Chrétiens, 
■  Ti  finfif  un  grand  carnage.  Tous 

■  ^"Ii.in  de  l.i  domination  des 
^  -•r*rn-t.<n^>iiNp.iniH-ut  iiiimcdiatc- 
--  :    !••*  <~i . ii>-.-*rit -  furent  .mac  lies, 

»  im^*  d'Amurath  mises  en  piè- 

•*    *■*  fit  Vf  ignés  déchirées  et  jetées 

•  •  :-•; .  et  la  \illr  reprit  eu  fort  peu 
-•  ;  i««r<«  I*  forme  de  m. ri  aiuicu  gm:- 
TT»n>rit .  !•  *  magistrats  leur  pou- 

•  «r    lj  piMiifl'  ei  l.i  religion  leur  au- 
^•v.    \    Il    nouvelle  ili-   ni  e\e'nc- 

! .  L*  pl»)P.Mt  des  villes  de  I "Rpi- 

•  :  . .  -!#■!■•  îmI-iii  lit   de«  états  de  Sr.in- 
■•  f--~.  "•}•!•  **  »i\  nir  chasse  les Turcs. 

-•T'F*iit    sfrimiii   de    liilelite'  et 
•  '  .  •  ,\  .  i»  ;  î  «|i  s  r**iif*>rts  avec  Ics- 
•  '    ,  uî    li-s    pl.iMs  fireniieeN 
:    'i     U  »    Mh-hIiiuiis.    |.h|s 
•  :        iJj'J  II     *  i  \U      levnlii 


SCA  an 

tion,  il  s'empressa  de  conclure  une 
trêve  avec  les  Hongrois ,  et  envoya 
une  arme'e  considérable  contre  Scan- 
der-Hcg.  Celui-ci ,  qui  venait  d'être 
déclare  chef  de  la  confédération  des 
grauds- seigneurs  epirotes,  et  géné- 
ral des  troupes  de  l'Épirc,  plutôt 
que  souverain  et  roi  (fins  l'accep- 
tion ordinaire  de  ces  titres  augustes , 
ainsi  que  l'ont  avance  la  plupart  des 
historiens  qui  ont  parle  de  lui ,  livra 
bataille  aux  Turcs ,  dans  une  plaine 
delà  Rassc-Dibrc,  les  battit  complè- 
tement ,  et  leur  fit  essuyer  une  perte 
de  près  de  vingt-deux  mille  hommes. 
11  fit  ensuite  une  incursion  eu  Macé- 
doine, d'où  il  ne  se  retira  qu'avec 
un  riche  butin ,  et  il  contracta  une 
étroite  alliance  avec  Ladislas ,  roi  de 
Hongrie,  et  avec  Huniade ,  vaïvode 
de  Transsilvanic.  Il  marchait  à  Jeur 
secours ,   à    la  tète    des  intrépides 
M ir dite  s  (5),  compagnons  de  ses 
premiers  exploits,  lorsqu'il  eut  con- 
naissance de  la  malheureuse  journée 
de  Varna  ,  où  ses  allies  furent  de- 
faits,  le  10  nov.    i  i4J.  Maigre  cet 
échec,  il  rejeta  les  propositionsd'ac- 
coiiiinodeineiitque  lefiersulthan  ,  ne 
dédaigna  pas  de  lui  faire,  et  il  battit 
encore,  avec  un    petit    nombre  de 
soldais,  la  nouvelle  armée  qu'A  ni  u- 
r.i t h    avait  chargée  de   le  réduire. 
Des  discussions  sVt.mt  alors  élevées 
entre  Sc.iudcr-licg  et  les  \  chiliens  , 
le  sultlt.iii  voulut  profiter  de  l'em- 
barras dans  lequel  m-  trouvaille  héros 
cpiiotc;  maiscelui-ci  mit  cm  déroute 
les  Iroupcs  t  impies  qui  ,n  .lient  pmc- 
tredau.s.soii  pays,  et  conclut,  bientôt 
après,  la  pai\  avec  Venise.  Irrite  de 
ses   défaites  sans  «'il  être  décourage. 
\ iiiiir.it 11 i|iii  attribuait  ses  re\er.sau\ 
fuites  de  ses  lieutenants  ,  etitr.i  lui- 


|..       M  ..  ■!•!.  .       ■  u    Ki   . .  .  .  |.-i  > •   Il   -■   .    .' 

i'i     I-     ! .    j-   |'ii" |i      .  ■  it      ■!■     s<  ■■■■!.  ■ 

'     .     ■         I1 il. Mi  /•»!_■  /  I»    >     (..      I||>ll 


., Il< 


3o 


SCA 


même  en  Albanie,  a  la  tête  dvunc 
puissante  armée  et  mit  le  siège  de- 
vant Sfétigrade,  l'une  des  plus  fortes 
places  du  pays  (mai  1 440-)  Scandcr- 
Dcg  ,  voltigeant  sans  cesse  autour  du 
camp  du  suit han  avec  une  troupe 
choisie  ,    trouva    plusieurs   fois    le 
moyen  d'y  pénétrer  et  de  faire   nu 
grand  carnage  ,  sans  se  laisser  enta- 
mer. Il  s'emparait  de  tous  les  con- 
vois ,  et  tenait  les  Turcs  dans  de 
continuelles  alarmes.  Ainurath  com- 
mençait à  désespérer  du  succès  de 
son  attaque  ,  lorsqu'à  la  fin  du  mois 
de  juillet  la  trahison  le  rendit  maî- 
tre de  Sfétigrade  (6) ,  dont  il  avait 
abandonné  le  siège  à  un  de  ses  pa 
chas.  En  i45o  (7),  Amurath  corna 
Croïa,  place  aussi  forte  par  sa  situa- 
tion que  par  les  travaux  d'art  qui  la 
défendaient ,  et  qui  était  en  outre 
approvisionnée  de  manière  à  pouvoir 
soutenir  un  long  siège.  L'intrépide 
épirote,  avec  dix  mille  hommes  seu- 
lement ,  entreprit  de   tenir  tête  à 
soixante  mille  chevaux  et  à  quarante 
mille  janissaires  que  le  sulthan  avait 
amenés.  Loin  de  défendre  les  gorges 
qui  conduisaient  à  Croïa ,  Scander- 
Beg  ne  voulut  les  fermer  que  lorsque 
l'ennemi  eut  pénétré  dans  une  espèce 
de  bassin  formé  par  une  chaîne  de 
montagnes ,  disposée  en  cercle  :  il  y 
trouva  de  grands  avantages  ,  parce 
que  ses   troupes  ,    postées  sur  ces 
rocs  escarpés ,  foudroyaient  tout  ce 
oui  passait  sous  leurs  pieds ,  avec 
1  artillerie  qu'on  avait  fait  monter  à 

((T)  La  fariUMin  du  Sft'-ligrade  i:tail  o  imposée  de 
PibrM*iiit,  peuple»  e\ln>tnrm*nit  Mipcmlideui.  Il» 
n'osaient  pa»  lioirr  ni  niaiigrr  de  ce  qui  avait 
loueur  *  un  enrp*  un  al  d'bonuun  nu  clr  bt-te, 
*' imaginant  qu'il  en  résultait  une  corruption  qui 
souillait  le  corps  aiusi  bieu  une  l'ame.  Lu  habitant 
de  la  place,  gagné  par  le»  Turc»,  profita  dr  cette 
superstition  puar  jeter  un  corp»  mort  daus  le  seul 
puits  oui  te  trouvât  a  Sfétigrade  ;  et  la  garnison 
ne  voulant  plus  m  servir  de  I  eau,  ferra  le  couver- 


eau,  ferra  le  gouver- 
(-)  <>u  «  »448 ,  lefcm  V4H  dt  viri/Ur  Ut  dmitt. 


plus 
■wureserandre 


SCA 

mi-cote.  Après  avoir  jeté  daas  Croïa 
une  garnison  de  six  mille  hommes  , 
sous  le   commandement  du  comte  - 
d'Uruena ,  il  demeura  dans  les  mon- 
tagnes ci  la  tête  de  ses  troupes  qui 
devenaient  chaque  jour  plus  nom- 
breuses. Les  Turcs  essayèrent  d'a- 
bord de  tenter  la  fidélité  du  comte 
d'Uruena  par  des  offres  immenses  9 
qu'il  rejeta  avec  dédain  :  ils  attaque-    . 
rent  ensuite  vivement  la  place.  Mais    : 
l'infatigable  Scander -Beg  seconda 
si  bien  les  assiégés  ,  avec  lesquels  il   . 
s'entendait  parfaitement ,  au  moyen    . 
de  feux  allumes  sur  les  hauteurs,  00    ;■ 
de  billets  portés  par  des  espions,  que    ; 
toutes  les  attaques  étaient  déjouées.  ■ 
Chaque  jour  il  interceptait  des  con- 
vois qui  se  rendaient  au  camp  des 
Turcs  ;  il  pénétrait  tantôt  dans  un 
de  leurs  quartiers  et  tantôt  dans  un 
autre  ,  et  ne  leur  laissait  pas  un  ins-    • 
tant  de  repos.  Au   milieu  de  l'au- 
tomne ,  les  pluies  rendant  les  tra- 
vaux plus  dillicilcs  ,  le  sulthan  dut 
sougerà  la  retraite.  Mais  pour  rega- 
gner Andrinoplc ,  il  fallait  nécessaire- 
ment traverser  les  défiles  011  Scan- 
der-Beg  l'attendait.  Suivant  Barlesio 
(ou  Barletius)  et  Philelphe,  écrivains 
contemporains ,  Amurath  ,  battu  en 
voulant  franchir  ces    défilés ,   fut 
obligé  de  rentrer  dans  son  camp  de- 
vant Croïa  ,  et  y  mourut  de  regret  et 
de  honte,  tandis  que  Phranza ,  Paul 
Jovcet  quelques  au  très  racontent  que 
le  sulthan,  accablé  de  chagrin,  tom- 
ba d'abord  malade  devant  Croïa  , 
dont  il  leva  le  siège,  et  qu'il  se  reti- 
ra ,  avec  les  débris  de  son  armée  ,  a 
Audrinople,  où  il  mourut,  au  mois 
de  novembre  i4-5o,  selon  les  uns,  et 
au  mois   de  février  de  l'année  sui- 
vante ,  selon  les  autres  (8).  Peu  de 

(8)  Suivant  \e*  auteurs  de  Y  .4tt  tie  %*èi[fitr  In 
dmte* ,  Amurath  mourut  a  Andrinoplc  ,  le  9  fé- 
vrier 14S1. 


SCA 

*  mprr*  sa  Tictoirr ,  Scander-Bcg 

00  m  A  ij>0,  Donique,  fille 
rumLiLr .  l'un  des  plus  puissants 
Hfiir*  de  FEpire.  Apres  les  fc- 
«ir*  noces  ,  il  parcourut  son 
ki.n»r  uu  sa  principauté  ,  avec 
cf^us*  .  et  lit eoustruii e ,  nu  liant 

*  diki::j^do  dan*  lr  territoire 
\ê    Kts««  -  Dil>re,    par   où    les 

•1  *  -\ -«.il  coutume  de  pénétrer 
dà^me .  une  forteresse  «qu'il  mu- 
d'tcr  bonne  garnison.  Quoique 

>  dr  >r>  meilleurs  généraux  et  son 
rr«  c^uu  rni>seut  trahi  pour  se 
aire  4>*i  Turcs,  il  n'en  repoussa 
2iic>  toutes  les  armées  que  Ma- 
ir*  II .  lils  rt  successeur  (l'Amu- 

1  .  inoya  successivement  contre 
bais  il  fut  oblige  de  lever  le  sié- 

>  rW-Jsrjdc    aujourd'hui  tierat), 
.  -Tiii  mtrvpris.  lorsque  le  sul- 
k  v  fut  empare  de  (lonst  a  urino- 
ir muti  1  i  "»3  }  et  eut  soumis  à 

;*.  *z  toute  la  Moree,  Seander- 

.  !.t*i  de  partager  l'épouvante 
s-  *i\  ^.«i^i  toute  la  ri  ire  lien  te,  et 

:*  **■  :«r:ir  sur  la  défensive ,  ré- 
■:  .  .-rv>  a\uir  invite  vainement 
;  rxr  f  »  r  hn  tiens  à  réunir  desfor- 

^.  w-  ta  «on<  lui  te,  contre  l'ennemi 
:âa.  >  dnlarer  seul  la  guerre 
H*i  met   II.  Il  se    jeta  dans   la 

rvi.iûr.  a  la  tête  de  huit  mille 
:»v  \  prit  quelques  châteaux  , 
•m\  ..r «  U  raumapne.  Le  sulthan 
L.z^.1  pas  f  omKittrc  lui  -  même 
1  :«lN**  *dvnsairc,  ou  plutôt  il 
-_:  'i*-  v  1  uni  mettre  contre  un 

-l.:   --{ îtJinr.  Trois  ans  de  sui- 

^-  z.**  ili'-ur^  linitf  liants  attaque- 

t  j i.-«*.  ••  la  t«*tr  d'armées  nom- 

*■• .  »  :  tf  •■!*  .iiiN  de  suite  ils  fu- 

.-::  .-.  >•  iiidn-Bcg  savait  ti- 
j.  •]  ^riiid  p.«rti  des  inégalités 
"Tm\u  rt  d«-\«  ire  on  stances  que  le 
.  r^i  x  ■  1  vnt  naître,  fiu'il  taillait  en 
n  ou  finissait  par  dissiper  toutes 


SCA 


3i 


les  troupes  qu'on  lui  opposait.  Pro- 
fitant d'un  instant  de  trêve  qu'il  au- 
rait accordée  au  sulthan ,  si  1  on  s'en 
rapporte  au  témoignage  de  Barlcsio, 
et  cédant  aux  instances  du  pape  Pie 
II  et  à  cilles  de  Ferdinand  lir,  roi 
de  N.iples  ,  le  lie'ros  épi  rote  tra- 
versa l'Adiiatiquc  ,  a\ec  un  corps 
d'élite  de  troupes  albanaises  ,  et  il 
alla  délivrer  la  ville  de  Bari,  01V 
Ferdinand  était  assiégé;  le  remit 
en  possession  de  celle  de  Trani ,  et 
contribua  puissamment  a  la  victoire 
que  ce  souverain  remporta,  près  de 
Troïa,  le  18  août  i.|G*2,  sur  Jean 
d'Anjou  son  compétiteur.  Les  ser- 
vices que  Scander-Beg  avait  rendus 
au  roi  de  Naples  furent  récompen- 
ses par  le  don  des  villes  de  Trani, 
de  Siponte  et  de  Saint- Jeau-lc- 
Rond.  Il  se  hâta  d?  retourner  dans 
ses  états,  en  apprenant  que  Mahomet 
Il  faisait  des  levées  considérables. 
IjC  sulthan  venait  alors  à  la  tetc  de 
cent  cinquante  mille  hommes ,  pour 
former  le  siège  de  Groïa;  mais  il  chan- 
gea d'avis  ru  chemin ,  et  laissa  un 
de  ses  généraux  tenter  ce  siège  avec 
cinquante  mille  hommes  seulement. 
Otte  expédition  ne  fut  pas  plus  heu- 
reuse que  les  précédentes.  Après  deux 
mois  de  pertes  presque  continuelles, 
le  pacha  se  vit  obligé  de  se  reti- 
rer. Cependant  Mahomet  II  envoya, 
quelque  temps  après  ,  de  nom  elles 
forces  en  Albanie ,  et  réussit  à  s'em- 
parer, par  surprise,  de  Ghidua  , 
place  -  forte  ,  où  Scander  -  Beg 
avait  jeté  une  partie  de  ses  meil- 
leures Loupes.  Olui  -  ci  se  rcm'it 
alors  secrètement  à  Home  pour  im- 
plorer l'assistance  du  pape  Paul  11.11 
en  fut  très-honorablement  accueilli; 
mais  il  ne  paraît  pas  qu'il  en  ait  ob- 
tenu de  gpands  secours.  A  sou  retour, 
il  trouva  sa  capitale  assiégée  de  nou- 
veau par  les  Turcs.  Toujoum  heu- 


3* 


SCA 


reux  contre  ces  ennemis  du  nom 
chrétien,  Scander-Beg  les  battit,  et 
les  força  d'abandonner  honteusement 
le  siège.  L'Albanie,  province  pauvre, 
dévastée,  impraticable  par  ses  défiles, 
défendue  par  un  héros  et  par  des  sol- 
dats qu'on  croyait ,  pour  ainsi  dire , 
invulnérables, humiliait  chaque  jour 
l'orgueil  de  Mahomet.  U  voulut  enfin 
se  débarrasser  de  Scander-Beg: con- 
vaincu qu'il  ne  pouvait  le  vaincre,  il 
tenta  de  le  faire  assassiner.  Cette 
perfidie  fut  reconnue ,  et  les  assas- 
sins périrent  du  dernier  supplice. 
L'invincible  Scander-Beg  survécut 

S  eu  à  cette  tentative  :  s  étant  ren- 
u  à  Lissa,  aujourd'hui  Alesie,  ville 
qui  appartenait  aux  Vénitiens,  pour 
conférer  avec  eux  sur  une  ligue  dont 
ses  succès  devaient  le  faire  nommer 
chef  (g),  il  fut  attaqué  d'une  maladie 
aiguë  qui  l'emporta  en  peu  de  jours; 
il  mourut  le  17  janvier  1467  (10), 
laissant  un    fils  encore  clans  l'en- 
fance ,  dont  il  confia  les  intérêts  et 
la  tutelle  à  la  république  de  Venise. 
M.  Daru  ne  consacre  que  quelques 
lignes,  à  Scander-Beg,  dans  sou  His- 
toire de  Venise;  U  dit  seulement 
qu'après  être  parvenu  à  ressaisir  le 
petit  royaume  de  son  père,  le  prince 
Epirote  se  vit  réduit  à  confier  Croïa 
sa  capitale  aux  Vénitiens.  A  l'occa- 
sion des  guerres  de  Venise  contre  les 
Turcs,  Pierre  Justiniani  (Rerum  vc- 
netarum  liistoria)  >  parle  en  ces  ter- 

(«0  PhraTM  nu  Phrantcè*  rapporte  dan*  *a  chro- 
nique que  Mahomet  11  Ivattit  1  arra«*r  de  Scander- 
Beg.  le  lit  prisonnier,  et  a'eiupara  emuilc  dr  tout 
«on  p«}*.  t.*  récit  *emble  appuyé,  en  partie,  par 
un  bref  du  pape  Paul  II,  h  Philippe,  duc  de  Ilour- 

J[Ogne  ,  pour  I  rihorler  à  prriidre  les  arme*  contre 
c»  Turc*;  le  souverain  pontife  y  dit  en  terme»  cv- 
pri«* ,  que  Scandcr-Ui g  a  été  vaincu  en  bataille 
rangée,  dépouillé  de  *es  état*,  et  contraint  de  *e 
retirer  »ur  le*  côte*  de  la  mer  Adriatique,  tans 
troupes  et  «ans  auile.  Le  P.  Du  Poncet  relate  as«c* 
bien  ce*  témoignage»,  d'aîlleur»  contredit  a  par  ton* 
1m  écrivain*,  entre  autre»  par  Barlesio,  compa- 
triote et  contemporain  du  hero*  épîrote. 

(10)  Les  auteur*  de  Y  Art  Ht  \*étifier  lai  date* , 

placent  «a  mort  au  14  janvier  i$06.  ' 


SCA 

mes  de  Scander-Beg,  qu'il  ap 

aussi  Alexander  Regulus  ;  «  in 

»  dem  quoque  Turcas ,  Alexa 

»  Regulus  ,  vulgo  Scanderbecia 

»  peUatiis,  res  prœclaras  bcllo 

»  sit,  ac  parvd  sœpè  manu  ing 

»  barbarorum  copias  fudit ,  < 

»  mariia  virtus  midtbrum  se 

»  celebratur.  »  Après  la    moi 

Scander-Beg,  JeanCastriot,  soi 

lui  succéda  :  mais  malgré  les  se 

qu'il  reçut  des  Vénitiens  ,  il  fut 

d'état  de  résister  à  Mahomet  I 

s'empara,  en  i477>  ^e  toute 

banie  et  de  Croïa ,  capitale  des 

de  Scander-Bec  :  pour  en  fait 

blier  le  nom  ,  il  l'érigea  en  Sa 

appelé   Akseraï    ou  palais    1 

Jean  Castriot  se    réfugia    da 

royaume  de  Naples  ,  avec  to 

Albanais  qui  ne  voulurent  p 

soumettre  à  la  domination  de 

sulmans  (  1 1  ).  Le  dernier  desec 

de  Scander-Beg  était  le  marqi 

Saint- Ange,  qui  oérit,  le  il\  1 

i5?5 ,  à  la  ba taule  de  Pavie 

commandait  un  corps  séparé 

Jovc  prétend  qu'il  y  fut  tin 

ma  in  cte  François  Ier.  Scander 

endurci  à  la  fatigue  ,  joignait 

force  de  corps  extraordinair 

un  courage  et  une  activité  qui  u' 

pas  moins  surprenants.  Quoiqu* 

fût  la  capitale  de  ses  états  , 


(il)  Le  roi  de  Naplcs  en  forma  un  <*orp 
nom  de  régiment  d  infanterie  Roynl-M*tc 

(i*)  On  en  cite  de*  trait»  presqu'inrro 
aurait,  dit-on,  abattu  d'un  seul  coup  d< 
tète  de  taureau i  Murage»  et  t'uriem ,  et  di 
énorme*,  et  fréquemment  il  aurait  fcndi 
luier  coup  des  hoiiuiic*  uriné*  de  pied  eu  < 
me  quelque*  personnes  prétendaient  qu< 
nait  de  la  bonne  trempe  de  *oii  cimetrrr 
met ,  dan*  le  tempo  <>ù  il  iImiI  eu  [>.ii\  ;«\ 
pria  de  lui  faire  nre*ent  du  *^l>n-  qui 
Mai*  lorsque  le  auitluin  *e  tut  avure  que 
terre,  c**ayc  par  de»  gen*  lrês-robu.»te* 
duuait  aucun  de*  prodige*  qu'on  en  tai 
le  renvoi  a  ,  en  disant  «pi*  il  eu  avait  en 
d'anmi  bon»  et  de  mei'b-ur*  qm-  relui -là. 
Reg  ae  contenta  de  répondre  à  l'emiMaii 
hoinet  :  n  Dite*  h  \otre  maître,  qu'en  lui 
i>  k  cimeterre,  ]r  ne  lui  ai  pa*  eu*oy«:  !«• 


SCA 

i  rarement ,  et  n'avait ,  pour 
dire,  aucune  demeure   fixe  , 

**u\  -înt  partout  où  sa  présence 
nrtrvsaire.  Devant    l'ennemi  , 

rt  nuit,  il  rtait  à  cheval  ;  tantôt 
découverte ,  tantôt  dans  son 

>  pour  m  vi.siter  tous  les  qunr- 
?  et  pour  s'assurer  de  l'exacti- 
on *m  ice  ;  toujours  le  premier 
-aiLaf .  i!  s'en  retirait  le  dernier: 
r» n  avait  point  où  il  ne  se  mêlât 
r  combattit  comme  un  simple 
it-Ottr  témérité  apparente.  ]>cut- 

Br^rsvaire  pour  enflammer  le 
*c*de  ses  troupes,  ne  l'empêchait 
it  poster  toutes  les  qualités 
♦~i' ri  Je  ut  gênerai.  Connaissant 
t.trmrnt  le  terrain  sur  lequel  il 
■jtuit  .  il  tendait  continuelle- 
i  \*+  rmbu<  lies  à  ses  ennemis  , 
iï  lr*  y  faire  tomber  et  profiter 
îrsiT.t  df  Inirs  moindres  fautes, 
•i  .M maintint  sévèrement  la  dis- 
■r.%*  popularité,  sa  bienfaisance 
»  Z  T»Ti>»ite  le  rendaient  l'idole 

-  -  !■:.«!«  :  il  était  la  teneur  des 

>  -  .i!  abhorrait,  rt  qu'il  avait 
'  j>.    |i#ri-larjt    v  in^t-  trois  ans  , 

ri--"  •!*■  linpt-dcm  conib.it>, 

•  #•«<.#  «.n  toute  lfKuroi:e  treni- 
'  >~t  .:.?#  ,i\.  rt  oirlciir  puissance 

*  **-r.  «j"^»»'.  Il  rut  i  rupiVhc 
~'  +  r.iil  l  :  ITIM-  de  (ItiiisLanti- 
"  •'.  rj..~  i!!irifiç»iir'  h  la  puissance 
•=.*x'"  ^1  le-  pus  calice*  chre- 
■^  #!  m  parl:«*iï!iiT  les  Vénitiens 
z'  .1  ic  dr  Imp»  troupes  et  de 
•■■»    -*.  :in  piirrirraii*M  habile 

.  r?  "r^j-idi-  que  lr  héros  e'pirote. 

-  ^  <:  _,#*-fc  ..près  >.i  mort  ,  les 
.  ••   r.t  Mnpansdc  Lissa,  cou- 

:*  :  . . -  ■  r  \  ï  u  lien  uù  Sraitdcr-Bcg 

•  -*•    *■:.*"•.  »li  :    ils  déterrèrent 
•.     .  îr    •■  .-iiMili-rrriiit  avec  at- 

:.  »t  r  -.:nMMte:  loin  de  lui  faire 
.  •  •  jtr -•;;*■  .   il*  lui  rendirent  des 

r~  Ty   '\.\    jHrfli'lif    jusqu'à   l'ado- 
XI  '. 


SCA 


33 


ration  ,  et  se  disputèrent  des  par- 
celles de  ses  ossements ,  qu'ils  firent, 
dit-on  ,  enchâsser  dans  de  l'or  et 
de  l'argent ,  pour  les  porter  tou- 
jours sur  eux  ,  persuades  que  ces 
reliques  leur  communiqueraient  une 
partie  de  sa  valeur  guerrière  ,  et  les 
rendraient  invincibles.  M.  Pouqucvil- 
lc,  dans  l'ouvrage  déjà  cite',  prétend 
que  Scander  -  Bcg  ,  dont  les  mon- 
tagnards de  l'Épirc  chantent  en- 
core aujourd'hui  les  exploits,  n'a 
pas  un  seul  historien  dans  lequel  on 

{misse  trouver  des  matériaux  Cana- 
ries de  se  lier  à  une  description  des 
lieux  témoins  de  sa  valeur.  Plusieurs 
écrivains  ont  cependant  écrit  la  vie 
de  ce  héros  :  i°.  le  plus  ancien,  son 
compatriote  et  son  contemporain ,  est 
Barlesio,  dont  l'ouvrage  (qui  nous  a 
principalement  servi  de  guide)  a  pour 
titre  :  De  vitd  et  moribus  ac  rébus 
prœcipuè  adversùs  Turcas  gestis 
Georgii  Castrioti  clarissimi  Epiro- 
tariimj/rincipis ,  qui  projitcrcebber- 
rima  Jacinora  Scanderbcgus ,  hoc 
rst  Alcxander  Magnuscognomina- 
tus  fuit  ,  Strasbourg  ,  i  r»3«j  in  -  fol. 
r  f\  Bmilksio,  III,  383),  (i3). 
L'ouvrage  de  Barlesio  a  été  traduit 
littéralement  en  français  par  Jac- 
ques de  Lavardin.  seigneur  du  Pies- 
sis  -  Bourrol ,  Paris ,  i  fy-j ,  in-8°.  ; 
ihid.,  i6ui ,  in-4n.  11  avait  déjà  été 
traduit  en  allemand  ,  par  JeauPincia- 
nus ,  Francfort ,  1 50 1 ,  iii-4°.  y  —  a". 
Une  Histoire  anonyme  de  ce  héros 
parut  eu  latin  ,  Home,  i5j».  j ,  iu-fol. 


lit  .Vu.»  .i\mi»  «  i  u  ili-wir  tl'imti'i  t  n  i-iilicr  le 
t  il  r«-  île  l.i  \  n-  ilr  Sr-tiidci  V'»,i  .  J'.il  '-i'  i-»i«»  ,  JMr- 
ir  i|n'il  4  •-(•'  rM|>{»ii>i'  iii«-«H«'ti-nif  ni  U  l'^rlM'Ir 
i|t<  i  rt  titi%  ■•■■•,  «m  \  •!»*  ijiii  ni  h  N  ip  •*  •  l<  I  ri» 
ilnitf  |i<r  lr  I1  On  Pmii-i'l  il  -i  pu*  .  il  i-'t  vr^i  , 
pitnr  ^>i<!«  r<-n\t4u»"  i|r  r.nli'^iii  .  il  il  ciia 
lut  H  f  ti.i-|ii<(  |.i  plu»  i^nilr  |iii(n-.  Mim-  m  «-U- 
kii^lli  I  ■  >  il  f  if  i|ii|  lui  |i:ir-iip«iiil  lilm'll*  .  i  U  (liNlIMIll 
uiM.iiilit  I.iiiiii-.i  lu  ii.ii  i  dli'-ii  .  1 1  «  ii  «li»«.ul*nl  r| 
if|ul4iil  «|it«  Iijm-fi.i»  Il  »  i»|ii!iniii>.  iU"»  -'iiJrr.  éfrî- 
\»m«iiiiii  util  (aili  dv  Sf  aiMlrr  H«  ^,  t-t  ijui  ur  *onl 
y  i«   il  At  twjfi  4i  if    llarlt+f 

3. 


34  SCA 

—  3°.  George  Barthold  Pontanus 
de  BreitteDiberg  en  donna  une  autre 
dans  la  même  langue  ,  à  Francfort , 
1609,  in-8°.;  —  4°-  François  Blan- 
cus,  évêque  de  Sappa  ,  une  troi- 
sième ,  à  Venise ,  1 65(> ,  in-4°  ;  —  5°. 
J.  M.  Monardo  en  avait  publié  une 
en  italien  dans  la  même  ville,  i5<)i , 
in-4°.  ;  —  6°.  Le  père  Du  Poucet,  jé- 
suite ,  a  fait  une  Histoire  de  Scan- 
derbeg  ,  roi  d'Albanie  ,  Paris  , 
1709 , 1  vol.  in-8°.  ;  on  en  trouve  une 
analyse  très-détaillée  dans  les  Mé- 
moires de  Trévoux  ,  de  mai  1709. 
On  peut  aussi  consulter  sur  Scander- 
Bçg ,  Sponde ,  Rainaldi  et  Bzovius  , 
Ann.  Êccles. ,  Leunclavius  in  Pan- 
dect.  turc. ,  Chalcondyle ,  Histoire 
des  Turcs  ;  Mariana  ,  Histoire 
d? Espagne.  George  Phranza  ,  ou 
Phrantzes,  dans  sa  Chronique  de 
Constantinople ,  de  i?5q  à  1477  , 
parle  aussi  fréquemment  de  Scanacr- 
Beg  ,  et  n'est  pas  toujours  d'accord 
avec  Barlesio.  Ce  prince  a  été  le 
sujetde  plusieurs  poèmes  ou  romans  : 
nous  indiquerons  Scanderberg  (  par 
Chevreau),  Paris,  1G44  >  *  vol. 
in-8°.  ;  Scanderberg ,  ou  les  Aven- 
tures du  pnnee  d'Albanie  (  par  Che- 
villy),  ibid, ,  173a,  a  vol.  in-ia; 
Scanderberg,  Nouvelle,  par  Mllc.  de 
la  Rocheguilhen,  1688. — Balthasar 
Scaramelli  est  auteur  de  trois  Nou- 
velles et  de  deux  chants  d'un  poème  de 
&wnde7iteg,  en  italien,  Carmagnole, 
1 585 ,  in-8°. — Marguerite  Sarocchi, 
napolitaine  ,  publia  dans  la  même 
langue  la  Scanderbéide ,  poème  , 
Rome,  1606. —  On  connaît  aussi 
deux  poèmes  latins  sur  ce  héros  :  l'un 
par  Jaco.  Kôckcrt,  Lubcc  ,  \6\3, 
in-4°.  ;  l'autre  par  le  jésuite  Bus- 
sières  (  Voy.  ce  nom,  VI ,  370  ). 
Enfin ,  Scanderberg  est  le  titre 
d'une  tragédie  (fop.  Dubuisson,  xii, 
93),  ci  d'un  opéra  de  Lamotte  qui 


SCA 

ne  fut  joue  qu'en  1735.  Laserre«n~i 
avait  composé  le  prologue  et  refait  W  4 
cinquième  acte.  D — z— •«       i 

SCANDI ANESE  (  Titus  -  JbUm  j 
Gamzarini,  dit  Le),  poète  italien, 
naquit ,  en  1 5 1 8 ,  à  Scandiano ,  pe- 
tite ville  des  états  de  Modènc ,  a: 
partenant  à  la  famille  des  Boj 
Après  avoir  professé  les  belles  - 
très  à  Modène ,  à  Reggio  et  à  Ca 
il  se  rendit ,  en  1 558 ,  auprès  d' 
de  ses  amis,  à  Asolo ,  011  il  se  fit  cou-.  .;, 
naître  par  quelques  discours  qui  in»-'  il, 
pirèrent  à  ses  auditeurs  le  désir  dr,4  * 
le  voir  se  fixer  parmi  eux.  Cédant  \ 


a  leur  empressement ,  il  fut  nommé j, 
professeur  public  de    la  ville*  GtY 
premier  engagement,  qui  ne   dfrv* 
vait  durer  que  trois  ans,  mais  qui  M  V 
renouvela  plusieurs  fois  ,  avec  des .  { 
conditions  toujours  plus  avantagea  ,: 
ses  pour  ce  savant,  le  retint  à  As©-  ' 
lo  jusqu'à  l'année  i58i  ,  époque  à  V 
laquelle,  on>nc  sait  par  quel  motif  9  "'; 
il  se  décida  à  passer ,  avec  les  mè- ' J 
mes  fonctions ,  à  Conegliano  ,  où  il :- 
paraît  n'être  allé  que  pour  signer  * 
son  testament;  car,  peu  après  se* 
arrivée ,  il  y  tomba  malade,  et  revint 
mourir  à  Asolo ,  le  '26  juillet  de 
l'aunée  suivante.  11  avait  composé 
des   Discours  ,  des   Pastorales   et 
des  Comédies ,  dout  aucune  n'a  M  : 
imprimée  ,  non  plus  que  diverses 
Traductions  du  latin  et  du  grec; 
aucicjiics  Vies  des  grands  hommes  de 
1  antiquité ,  et  un  Poème  sur  la  pè- 
che. Ces  manuscrits,  que    l'auteur 
avait  légués ,  avec  le  reste  de  sa  bi- 
bliothèque ,  aux  religieux  de  Saint- 
Ange  d' Asolo ,  furent  en  grande  par- 
tie dispersés,  à  la  suppression  de  ce 
couvent,  en  1 7G9. 11  ne  reste  plus  de  ce 
laborieux  écrivain  que,  I .  La  Fenice, 
Venise,  i555,  petit  in-4%  et  i557, 
avec  des  additions.  Ce  Poème ,  d'en- 
viron quatre  cents  vers  et  en  tercets,  1 


SGA 

irl  on  décrit  la  tic  ,  la  mort 
aissance  du  phénix ,  est  sui- 
lecue il  assez  curieux  de  pas- 
es  des  auteurs  anciens  qui 
de  cet  animal  fabuleux.  Le 
w  apprend  que  le  but  de 
jpe  e>l  de  faire  .sentir  que 
it  ar  tourner  v<ts  Dieu,  com- 
«nix  vers  le  soleil ,  jusqu'à 

•  puisse  qiûtter  sa  dépouil- 
llc.  II.  La  Caccia ,  libri 
la  dimostrazionc  de  Uuh 
rrroi  e  de'  latini  scrittori  , 
ijlî,  in- 4°.  Ce  Poème,  plus 

•  le  précèdent ,  est  compo- 
itation  de»  Çynegctscon  de 
et  de  Ncmcsien,  auxquels 
i  rmpnmte  divers  passages, 
ri»  Miin  d 'indiquer  et  de  re- 
i  Li  lin  de  son  Poème.  III. 
r  di  Prttclo  f  trad.  du  grec , 
rime  avec  l'ouvrage  précé- 
rxi*te  une  autre  traduction 

de  ce  Traite  de  Proclus , 
izio  Dante,  Florence,  1 jt3, 
i*  .  Dialcttica  volçare ,  Yc- 
\>3  .  in  -  4".  (/est  encore  un 
il  drvail  avoir  deux  parties, 
ir  rt  l'autre  contre  la  dia- 

f>  qui  nous  en  reste  ne 
m  la  moitié'  de  la  première 
et   la   seule    peut-être   que 

«it  romjwsec.  Tous  les 
j  Se  ;i ru  1  nurse  sont  d'un 
\Xr ,  inrçal  et  traînant.  Ils 

Ta tr inmt  a  la  hauteur  des 
.  i<J*-%;  et  ce  qui  leur  man- 
^r^iAi^nt  n'est  pa.s  compense 
jjjtiuii.  Dans  1rs  Aiaiwrw 
nuit  ilhiytn  d\/solovl  dans 
-nar  iiiluinr  de  la  Biltlioteca 
k-  Irl  ir. iIhw h i,  on  trouvera 
xMivi^iKmeiits  sur  ce  poète. 

A — u — ». 

•  MIlKCrjl!      Piiii.iPPi.  ) , 

ru&Dii  également   sous   le 
I^irpo  ni  Dalmasio  ,  naquit 


SCA 


35 


à  Bologne ,  vers  1 36o.  Son  père , 
nommé  Dalmasio  Scannabecchi  ,  né 
dans  la  même  ville,  vers  i3x5  ,  et 
cultivant  la  peinture  avec  succès ,  lui 
donna  les  premiers  cléments  de  cet 
art ,  et  Lippo  se  perfectionna  dans 
l'école  de  Vital  (le  Bologne ,  où  il 
reçut  le  même  surnom  que  son  maî- 
tre ,  celui  de  Lifrpo  dalle  Madonne. 
La  tradition  rapporte  qu'il  enseigna 
la  peinture  à  la  iMcnheureuse  Cathe- 
rine Vigri ,  dont  il  existe  quelques 
miniatures  et  un  tableau  représentant 
Y  Enfant-Jésus  ;  mais  cette  tradi- 
tion n'a  nul  fondement.  Plusieurs  de 
ses  historiens  ont  également  avancé* 
qu'il  s'était  fait  carme  ;  mais  Baldi- 
nticci  a  prouvé  jusqu'à  l'évidence  que 
cette  opinion  était  fausse,  que  Philip- 
pe fut  marie ,  et  que  sa  femme  lui  sur- 
\ecut.  Le  style  de  ce  peintre  ne  s'é- 
loigne guère  de  l'école  primitive  des 
temps  modernes ,  excepte  que  ses 
teintes  sont  un  peu  mieux  fonaues,  et 
qu'il  dispose  le  jet  de  sa  draperies 
d'une  manière  moins  mesquine  $  il  y 
ajoute  des  Kindes  d'or  fort  larges  , 
ainsi  que  cela  se  pratiquait  au  com- 
mencement  du  quatorzième  siècle. 
Ses  têtes  sont  d'une  beauté  rare  et 
singulière  ,   surtout  celles  de  quel- 
ques-unes  de   ses  Madones  :  aussi 
le  Guide  lui-même  ne  pouvait  se  las- 
ser de  les  admirer  ;  il  avait  coutume 
de   dire  que   Lippo  avait  dû  être 
(Maire  par  une  intelligence  céleste 
pour  avoir  pu  réussir  à  exprimer  sur 
uue  ligure  la  majesté ,  la  sainteté  et 
la  douceur  de  la  mère  de  Dieu  ;  par- 
tie dans  laquelle  il  n'avait  été  égalé 
par  aucun  des  modernes.  Scannal>cc- 
ehi  avait  peint  à   fresque   quelques 
traits  de  la   vie  du  prophète  hlie, 
dont  le  Guide  parlait  également  com- 
me d'un  ouvrage  plein  de  génie  pit- 
toresque. Tiarini  prétend  que  c'est  à 
l'huile  que  sont  peintes  quelques-unes 

3.. 


36 


SCA 


ï 


des  Madones  du  Scannabecchi  qui 
existent  encore  dans  l'église  de  San 
Procok) ,  de  Bologne  ;  mais  cette 
opinion  a  trouve  de  nombreux  ad- 
versaires ,  et  il  est  d'autant  plus  éton- 
nant qu'on  ne  Tait  pas  éclaire ie ,  que 
les  tableaux  existentencore.il  forma 
uelques  élèves  ,  entre  antres  Maso  , 
e  Bologne  ,  qui  ne  l'égalèrent  pas  ; 
et  après  sa  mort ,  l'école  bolonaise 
retomba  dans  son  obscurité  jusqu'à 
l'époque  de  Marco  Zoppo ,  qui  lui  ren- 
dit tout  son  éclat.  En  i4oo,Lippo  fit 
son  testament,  auquel  il  ne  parait  pas 
qu'il  ait  long-temps  survécu. — Thé- 
rèse MuRATOfii  ScAïfï* abecchi  ,  née 
à  Bologne,  en  166a,  fut  instruite 
dans  le  dessin  par  Elisabeth  Sirani , 
et  se  perfectionna  sous  différents  maî- 
tres. Elle  a  beaucoup  travaillé  sans 
secours  étrangers;  et  ses  ouvrages 
jouissent  d'une  estime  méritée.  Sous 
la  direction  de  J.  Jos.  Del  Sole,  elle 
peignit  Saint  Benoit  ressuscitant  un 
enfant.  Ce  tableau  ,  plein  de  grâce 
et  d'un  très-bel  effet ,  orne  une  des 
chapelles  de  l'église  Saint-Étienne  à 
Bologne.  Cette  artiste  mourut  en 
1708.  P— s. 

SCANTILLA  (  Manlià  ) ,  impé- 
ratrice romaine  ,  dont  on  ignore 
également  la  patrie ,  et  la  date  de 
naissance,  n'est  guère  connue  que 
par  le  témoignage  de  Spartien  :  cet 
historien  est  le  seul  de  tous  les  au- 
teurs anciens  à  qui  l'on  ait  l'obliga- 
tion de  savoir  aue  Manlia-Scantilla 
était  l'épouse  de  Didius  Julianus , 
quand  il  parvint  à  l'Empire,  et 
qu'elle  reçut  alors  du  sénat,  conjoin- 
tement avec  sa  fille  Didia  Clara  ,  le 
titre  d'atieuste.  Hcrodien ,  il  est  vrai, 
dit  que  1  empereur  Didius  Julianus 
était  marié  et  qu'il  avait  une  fille; 
mais  il  se  tait  sur  les  noms  de  l'une 
et  de  l'autre.  On  doit  pourtant  à  cet 
historien  la  connaissance  d'un  fait 


SCA 

bon  à  recueillir  dans  la 
princesse  dont  les  grandci 
de  si  peu  de  durée  (  V.  D 
lianu9  ) ,  et  dont  l'histoir 
a  presque  rien  transmis  ;  c' 
fut  à  son  instigation  et  à  c 
fille  ,  que  Didius  Julianus  i 
les  rangs  des  compétiteurs 
pire  ,  et  qu'en  sa  qualité  d 
frant,  les  gardes  prétorienne 
nèrent  la  préférence  surSul 
b«au-père  de  Pertinax.  Ar 
tragique  de  Didius  Julianus 
obtint  de  Septime  Sévère  1 
sion  défaire  inhumer  son  rr 
rentrer  dans  la  vie  privée 
daillcs  qui  existent  de  cette 
dans  les  trois  métaux  sen 
torité  au  récit  de  Spartien, 
ses  nom  et  prénom,  que  po 
d'auguste   qui  y  est  cou 

{'oint,  et  qui  prouve  que 
ui  avait  été  véritablcmen 
par  le  sénat.  Les  traits  ci 
Scantilla ,  tels  que  ses  me 
représentent,  n'ont  rien  dc< 
on  y  voit  même  qu'elle  n' 
dans  la  fleur  de  la  jeunesse,  c 
pas  étonnant,  puisque  alor< 
tait  déjà  mariée  (  Fqy.Dmi 

SCAPINELLI  (Louis),  r 
et  poète  italien ,  naquit  à  M 
1 585  ,  privé  de  l'organe  c 
La  nature,  qui  lui  avait 
sens  le  plus  actif  pour  le  d 
ment  des  idées ,  le  dédomi 
cette  privation  en  le  douan 
ment  sain  et  d'une  heureuse 
et  c'est  avec  ces  avantages 
faire  des  progrès  dans  les  et 
quelles  il  se  livra.  Son  insti 
bientôt  oublier  son  infini 
duc  de  Modène  n'hésita  pa 
ger  un  aveugle  de  Péauc 
son  enfant.  Ce  fut ,  en  pa 
les  bons  offices  de  ce  prii 


SCA 

nome'  ,  en  1609 ,  professeur 
ueurr  à  l'université  de  Bolo- 
pru  de  jours  après  y  avoir  e'té 
f  du  Ikonuel  de  docteur.  Il  y 
ju^[u'i  l'année  1617,  époque 
urtic .  irrite  d'un  refus  qu'il 
éprouve  ,  il  revint  à  Modèue  , 
••htint  provisoirement  la  chai- 
Wles -lettres  ,   qu'il  garda 

*  l'année  ifru.  Appelé'  à  Fu- 
it** de  Pisr  ,  il  brilla  sur  ce 
3-1  théâtre,  et  y  justifia  les 

*  qii*  son  départ  devait  faire 
tarvpir  le  mauvais  état  de  sa 
W  força  de  quitter  cette  ville 

irr/!*/ioIlAr.ANi:M,xvi,5,7o). 

r+rs  rr  temps  {  iH-àH)  que  l'u- 
iîi- 1\*  K<ilii*>ne,  voulant  réparer 
justice,  romhla  lesvorux  dcSca- 
1  .  *ti  relevant  a  la  place  de 
*r  pr»ft*wur  d'éloquence,  qu'il 
iiif  •  »»mme  le  Lut  de  sa  car- 
jttrnire  ,  et  que  le  célèbre  Si- 
'  naît  it teint  avant  lui.  Il  ne 
r*i*  b  «us -temps  de  son  trinm- 
^'."•|  ris  jiir  une  lièvre violent'*, 
îïi»  1  «!•■  ses  parents,  avec  les- 

•'    •  f.iît    allr    passer   c|ii«  Iques 

!-  •.-.■■.■! iH-e«»  .  il  tnnnnit  à  Mo- 
.-  "î  j  .nvHT  il»3 {•  Srapinelli 
*-."»  jin<:  au  nombre  dr  ces 
v^  •  Afr-fOnliiiaînN  qui  ,  rcu- 
.:  !  ■-  Isirriéies  dont  la  n.i- 
i-  »    «\  lit    entourés  «     parvieii- 

;  r  *u  1  lu  min  mystérieux  , 
1  .-«•iH"*i  i\<-  r<.nn.iissaii«:rs  ci  ni 
•r  •  •!.!  in.ot  cribles  pour  un 
7. ■;  iKnf.  \n.iirt  a  une  énorme 

:  àf  If  'lu  stvlr  s  et.nl  periiue 
«l.  .•  «Î--  IVspiitJrs  subtilités  et 

■r».  '  n/i.iiil«  ilrs  St'ÎCrnlisli  ,  il 
»  '-:.:  t  l'-iliri  «li"  la  pinp.nl  dr 
"f*  "*  ;  »  !  -«"il  lu*  n:iissit  pas  à  s'en 

-"•  •  :  •  :iti«  ri  ment .  c'est  qu'il  fsl 

."  *.j  ■»*i!  l«  dr  rrsin  lout-à-r.iil 
C*r  «>i  r.ii.i<  lire  de  sou  >ièrlc  et 

*  ■•».:»  cipoiaiiit.  Ses  omises  . 


SCA 


*7 


recueillis  pour  la  première  fois ,  en 
1801  ,  sous  le  titre  à' Opère  del  dot- 
tore  Lodovico  Scapinelli  (Parme,  Bo- 
doni ,  1  vol.  in-8».  )  (i\  contiennent 
ses  poésies  italiennes  et  latines ,  quel- 
ques morceaux  en  prose  ,  et  quinze 
Dissertations  sur  Tite-Live  ,  précé- 
dées d'un  discours  et  d'une  Preïace 
sur  cet  auteur.  Dans  les  six  premières, 
Scapinelli  commente  avec  beaucoup 
d'érudition  l'introduction  de  son  His- 
toire Romaine,  dont  les  deux  pre- 
miers chapitres  sont  analyses  parles 
Dissertations  suivantes.  Il  a  tâche 
de  réunir  en  un  seul  faisceau  les 
lumières  nécessaires  pour  cclair- 
eir  toutes  les  questions  relatives 
à  l'origine  ,  à  la  religion  ,  aux 
innnirs ,  aux  luis  et  aux  exploits  mi- 
litaires des  premiers  Romains.  Son 
travail  peut  cire  considère'  comme  un 
com  menti  ire  complet  sur  cette  par- 
tie de  l'Histoire  de  Tite-Live.  Mal- 
heureusement son  cadre  est  trop 
vaste;  et  pour  le  remplir  tout  en- 
tier sur  le  même  plan,  il  lie  faudrait 
pas  moins  d'une  centaine  de  volu- 
mes. Scapinelli  s'était  aussi  exerce 
sur  Horace,  Justin  ,  Sc'uè-pic,  et  par- 
tiriilii'ivinmi  sur  Virgile, dont  il  avait 
explique  une  partie  de  ITaiéidc.  L'é- 
dileur  de  >cs  cents  réservait  ces  no- 
tes pour  nu  troisième  volume,  qui 
n'a  pas  été  publie.  La  mémoire  de 
cet  auteur  a  ete  roi.  sa  crée  par  l 'ara- 
demie  «les  J/idefeSsi  de  nolnguc  , 
dans  un  recueil  qui  parut,  l'année 
mciiie  où  il  mourut,  sous  le  titre  de 
Ctrnotaphium  Ludoiici  Scapinelli  , 
etc.,  holo^ne,  iii-J'». ,  et  parle  P. 
Po/./ctti  ,  qui  en  prononça  l'éloge 
dans  ruiim-rsite'  dcIModène,  le  ■-»:"» 
novembre  î^tj'i.  (a*  dernier  a  été' 
ici  m  pii  me'  eu   letc   de    l'édition   de 


1      I  .•    lu  n     -1   ••!«     •  ■wMi»    •'•il    !•    f  Jt  il".:-ir   ilf  « 
■Vi  >i  »  ■!•    |   ■  |  m .  j»  ami  i1  «i    Vl    .\i  \  .mm. 


38 


SCA 


Parme.  On  croit  que  c'est  notre  aveu- 
gle que  Tassoni,  à  l'imitation  du 
Démodocus  de  l'Odyssée  (  1.  vm  ),  a 
introduit  dans  son  poème  héroï-co- 
mique, pour  chanter  la  fable  d'En- 
dymion.  Ce  qui  donne  quelque  poids 
à  cette  conjecture ,  c'est  que,  dans  la 
première  édition  de  la  Secchia  ra- 
pita  (Paris,  1622,  in- m  ),  on  lit 
(chant  vin,  st.  45)  Scapinel,  au  lieu 
de  Scarpinel ,  qui  lui  a  été'  substitué 
dans  les  nombreuses  réimpressions 
de  ce  poème.  A — g — s. 

SCAPULA  (Jean),  né  en  Alle- 
magne ,  au  seizième  siècle ,  fut  em- 
ployé dans  l'imprimerie  de  Henri 
Ëstienne ,  et  à  l'exemple  de  son  maî- 
tre ,  est  aussi  compté  parmi  les  lexi- 
cographes grecs;  mais  Scapula  figu- 
re également  parmi  les  plagiaires. 
Jean  Fabricius  toutefois  n'en  parle 
qu'en  ces  termes  :  Plagiariisne 
annumerandus  xt  an  secus ,  sub 
judicc  lis  est  (Hist.  BibL  Fabr. ,  m , 
a5 1).  Scapula  avait  changé  la  forme 
de  l'ouvrage  ;  ce  qui  fait  dire  à  Mor- 
Jbof  (  Polyhist. ,  bbr.  1 ,  cap.  9  ) ,  que 
malgré  ses  précautions ,  il  ne  peut 
être  absous  de  plagiat.  Baillet  pense 
(  n°.  687  )  ,  que  le  mauvais  procédé 
de  Scapula  ne  doit  rien  diminuer 
de  la  gloire  qu'il  avait  acquise 
par  ce  grand  travail.  J.  Fabri- 
cius reconnaît  que  Scapula  a  moins 
bien  mérité  de  son  maître  que  de 
la  j  ci  messe ,  à  laquelle  il  a  rendu 
la  science  plus  accessible ,  par  le  bon 
marché  auquel  ou  se  procurait  son 
livre,  comparativement  au  prix  du 
Thésaurus  linguœ  grœcœ  de  H.  Es- 
tienne.Ilen  résulta  un  dommage  consi. 
dérablr  pour  ce  dernier  (  F.  Ëstienne, 
XIII ,  5f)4  ) ,  qui  avait  donné  son 
grand  ouvrage  en  i5ta.  Scapula 
publia  le  sien  ,  sous  le  titre  de  Lcxi- 
con  grœco-latinum ,  fiâle ,  1 5^9 ,  in- 
fol.  L'édition  de  i58g  est  intitulée 


SCA 

Secundai  1  )  :  il  y  a  des  réimp 
de  i5q4,  1598,  i6o5,  161 1 
1637.  Les  Elzevirs  donner* 
belle  édition  en  i65a,  in-f< 
est  augmentée  de  plusieurs 
et  fut  réimprimée  à  Baie ,  et 
in-fol.  Les  éditions  les  plus 
sont  celles  de  Glasco w ,  1 8 1 G 
in-4°.  (2),  et  celle  de  Londres 
in-4°*  ,  donnée  par  les  soins 
jor,  avec  tables,  notes  et  addi  t 
Un  Abrégé  du  Scapula  «v 
publié,  en  1598,  in-4°.  0 
core  du  même  un  opuseuh 
lé  :  Primogeniœ  voces  seu 
linguœ  grœcœ ,  Paris ,  1 G 1 1 
On  ignore  la  date  de  la  mort 
pula  :  elle  doit  être  arrivée 
commencement  du  dix-septiï 
cle.  A.  1: 

SCARAMUCCIA  (  Jean  - 
ne)  ,  peintre ,  né  à  Pérousc ,  e 
fut  élève  de  Ch.  Roncalli,  cl 
dalle  Pomarance,et  mêla,  ï 
nière  de  ce  maître ,  une  imita 
Carraches.  Il  s'est  fait  un  ne 
sa  patrie  par  les  nombreux  t 
dont  il  a  enrichi  la  plupart  ( 
rc$  de  Pérouse,  notamment 
vent  des  Capucins.  Ils  sont 
quables  par  P esprit  de  la  com 
et  la  franchise  du  pinceau  ; 

(1)  J.  Fabricius  et  Maittaire  (  Hiu. 
rum)  citent  une  édition  de  1570,  qui  aei 
mière;  mail  J.  A.  Fabricius  (  Bihl.  g, 
cap.  4°  )  dit  fornylleinent  qu'elle  ti'ex 
ne  l'ai  trouvée  ni  dans  la  bibliothèque 
dan*  la  Maxarine,  ni  dan»  celle  de  S* 
▼iève.  Il  semble  donc  constaul  que  le  / 
paru  que  sept  ans  après  le  Thetaurut.  L 
de  H.  Estieiine  «'élevèrent  a  l'apparitioi 
con  ;  et  il  est  très-possible  que  1  édStioi 
tant  ut  ne  Ait  point  épuisée  :  Von  rnnçoi 
tes  de  l'imprimeur  sur  le  dommage  a 
▼ait  dans  là  vente  de  son  livre;  mais  U 
ne  conl redit-il  pas  l'existence  de  la  ««■ 
tion  du  Thr*murut ,  qui  parait  iiediHVre 
uière  que  par  la  réimpression  de  quelqu 

(a)  Ou  y  a  mis,  a  leur  placr,  li»  u 
trouvent  dans  l'Appendii   trouvé  dans 
d'Askew ,  et  imprimé  pour  la  première  t\ 

(3)  Un  exemplaire  de  cette  édition  a 
5;  fr. ,  à  b  vente  faite  par  le  libraire 
*;  octobre  i8*4* 


SCA 

unit  v  désirer  un  coloris  moins 
■fare.  t'est  a  ce  dernier  caractère 
w  Ton  reconnaît  ses  ouvrages.  Il 
«rut  dans  sa  patrie ,  en  i65o.  — 
■  til* .  I-ouîs-Pfllegrini  Scar  amuc- 
i.  naquit  à  Pf'rou.set  en  161G. 
irr  â  1  éculr  cl.i  (rtûdc,  il  se  moii- 
i  Inentôf  digne  d'un  tel  maître. 
pend-int  la  manière  du  Guide  ne 

vduÎMt  pas  an  point  qu'il  ne 
itit  d'v  mêler  quelques-unes  des 
afitr*  du  (iuerchùi.  Lorsqu'il  se 
■l  -n»ez  instruit,  il  parcourut 
ulir.  laissant  partout  des  prou- 
%  :*•«  ripiivtNpies  dr  .son  ta- 
it. A  M  dm,  où  il  fut  très-cm- 
■%•*  .  *m  \ oit  de  lui ,  entre  autres 
c»i art ii. h*,  tuie  Sainte  Barbe  r/i- 
\*n**e  de  plusieurs  Saints ,  dont 

c-wkur  est  miiarqualilc  ,  et  qui 
:   -n  df>  plu»  précieux  oniements 

l'c^li^r  Niiut-Marc.  Pérousc  pos- 
JV  4u*m  un  grand  nombre  de  ses 
*TAzr*  -  notamment  la  Présen- 
ta n  au  temple ,  qui  décore  IV- 
,sy  «i«-*  Philippins.  Cette  rom- 
«;ti'*!i  liiifi'iiue  presque  tous  les 
nrr~*  •!-  iM-.Mitr^.  S'aramuccia  a  un 
*.  »  •  titif  r t mriit  a  lui.  Sou  caractè- 

;.-|iih  nf  i-st  la  ;;r.îie  :  il  1 1  répand 
.  .*  •  .-jtr-*  \f+  p.irtie>  dr  ses  compo- 
'  f.<i.  I!  »>1  mji  qu'il  ni'  sYletr  ja- 
.**•  4  i  *uhlirric:  in.u>  il  ne  descend 
ta-  *  d«-  la  liaiihur  r«iii\ cuahlc.  Kn 
*-  i  il  publia,  .i  P.nie.  un  livn* 
r  -  t.  jrt .  iiilihilé  :  Le  Finezzr  de' 
-n,  IL  ittihéim  ammirate  e  studia- 

i.i  t b truf*t  in».  Il  si*  radia  sous  ce 
a  .  j  .i  uYtl  qiif  r.tiiagraïuim*  de 
~f-.£ui".  lii un  nui  dit  qu'un  lie  peut 
■rr*  !<t<i«-r  d.ui*  i -et  ihih.i^  ipie  la 
»>tir  %  nfoiit*'  pitiorrtqnr  dt*  l'au- 
"-:  mu*  I..HI/Î  a  jouir  que  Ton  y 
■■*«.-.•  j  li-nui«»  notice*  iutércvtan- 
i     v  ii.ihimi  r  m  iii«iiirut  à  Milan, 

•'•*»,.  Il  a  ^r.i\éa  IVau-fortc  plu- 
r--/  »  |»L*ik  lies  e\i:i  ukX9  dans  un  brut 


SCA  3g 

S'ttoresque  qui  imite  les  tailles  de  bots. 
»  pièces  sont  :  I.  Le  Couronnement 
d'épines,  d'après  le  Titien.  II.  Saint 
Benoît  commandant  au  diable  d'a- 
bandonner une  pierre  destinée  à  la 
construction  d'une  église,  et  qu'il 
empécliait  de  remuer,  d'après  Louis 
Carrache.  III.  Vénus  et  Adonis, 
d'après  Aimibal  Carrache.  Quoique 
ces  estampes ,  à  la  première  vue , 
offrent  un  aspect  peu  agréable ,  elles 
sont  recherchées  par  les  amateurs. 

P— s. 
SCARDONA  (Jean-François), 
médecin  ,  ne',  en  17 18,  à  Costio- 
la  J>fès  de  Kovigo ,  lit  ses  études 
â  Padoue ,  et  alla  se  perfection- 
ner à  ttolognc  et  à  Florence.  Après 
une  absence  de  quelques  années, 
il  revint  dans  sa  patrie ,  où  il  exer- 
ça la  médecine ,  avec  une  répu- 
tation toujours  croissante.  Aussi 
profond  dans  la  théorie  qu'habile 
dans  la  pratique,  il  rédigea  en  un 
corps  de  science  les  nombreuses  ob- 
servations qu'il  avait  eu  occasion  de 
faire  pendant  sa  longue  clinique. 
Mlle  était  très-étendue ,  quoiqu'il 
n'eût  jamais  voulu  quitter  sa  ville 
natale ,  qu'il  préféra  aux  offres  les 
plus  brillantes ,  à  celles  même  qui  lui 
furent  adressées,  en  1781 ,  au  nom 
de  l'université  de  Padoue.  Mais,  s'il 
se  dérobait  aux  honneurs,  il  ne  se 
refusait  pas  aux  vieux  des  malades, 
qu'il  allait  visiter  jusqu'à  Ferrare, 
à  Mantouc,  a  Bologne,  011  il  était  sou- 
vent ap|>elé.  Ses  premiers  Discours, 
prononcés  à  l'académie  de  Rovigo, 
dont  il  était  membre,  furent  plu- 
sieurs fois  réimprimés  â  Padoue 
avec  des  additions.  tas  journaux 
du  temps  en  parlent  comme  d'ou- 
vrages classiques,  et  leurs  éloges  n'ont 
pas  été  contredits.  Scanloua  mou- 
rut à  Costiola  ,  le  H  septeinb.  1800, 
laissant  les  écrits  suivants  :  I.  Apho- 


Ao  SCA 

rismi  de  cognoscendis  et  curandis 
morbis,  uberrimis  commentariis  al- 
gue animadversionibus  ilkislrati , 
Padouc,  1746,  in-4°*  Dans  cet  ou- 
vrage ,  divise  en  trois  parties,  sont 
classées  les  différentes  maladies  de  la 
tête ,  de  la  poitrine  et  du  bas-ventre , 
avec  leurs  principaux  caractères  et 
symptômes ,  ainsi  que  les  observa- 
tions et  les  remèdes  des  médecins  les 
plus  accrédités.  Il  fut  réimprimé, 
en  i  t54,  avec  un  nouvel  ouvrage  sur 
les  fièvres.  II.  De  morbis  mulierum , 
ibid.,  1758,  in-4°.  Ces  deux  écrits 
parurent  ensemble,  avec  beaucoup 
de  changements  et  d'additions,  en 
1762  et  1775,  3  vol.  in-4°.  III.  De 
impedimentisquee  praxim  medicam 
retardarunt  et  de  medicinœ prœs- 
tantid,  etc  :  deux  Discours  d'ouver- 
ture, faisant  partie  d'un  vol.  in-4°., 
destiné  à  servir  de  Supplément  aux 
anciennes  éditions.  IV.  Fade  rne- 
cum ,  espèce  dé  Manuel  rédigé  pour 
l'usage  particulier  des  médecins  du 
Polésine,  iuédit.  Voy.  la  Vie  de  Scar- 
dona ,  en  latin ,  par  Ferrari ,  Rovigo , 
1812  ,  in-8°;  et  réimpr.  dans  l'ou- 
vrage du  même,  intitulé  :  Fitœ  viro- 
rum  Uhist.semin.  Patavini,  Padoue, 
18 15,  in-8°.  A — g — s. 

SCARLATTI  (  le  Chevalier 
Alexandre  )  ,  compositeur  ,  né 
à  Naples,  en  1600,  étudia  les 
principes  du  chant  dans  l'un  des 
conservatoires  de  cette  ville,  et  les 
règles  de  la  composition  à  l'école 
de  Carissimi ,  maître  distingue  de 
la  chapelle  pontificale.  Plusieurs 
de  ses  opéras,  composés  pour  les 
théâtres  de  Rome,  de  Bavière  et 
de  Vienne ,  où  il  fut  successive- 
ment appelé ,  décelèrent  un  talent 
fécond  et  original,  et  oui  paraissait 
destiné  à  relever  la  musique  de  l'état 
d'avilissement  où  elle  était  tombée. 
A  cette  époque,  le  drame  n'était  plus 


SCA 

qu'un  mélange  informe  de^Hr 
profane  ,  de  sujets  emprunt* 
fable  et  à  l'histoire ,  avec  au 
dégoût  que  de  discernement.  ( 
vcillciix ,  qui  n'avait  d'appui, 
la  religion  ,  ni  dans  les  idées 
la  ires ,  n'enfanta  que  des  absii 
et  la  décadence  de  la  poésie  e 
la  chute  de  la  musique ,  qui ,  s 
pression  pour  revêtir  des 
vides  de  sens,  fut  surchargée) 
ments  superflus  et  bizarres, 
dantles  poètes  commencèrent 
qu'il  valait  beaucoup  mieux  im 
le  cœur  qu'éblouir  les  yeux  ;  e 
ris  par  leur  exemple ,  les  co 
leurs  virent  que  leur  art  puisa 
sa  force  dans  la  mélodie.  S< 
fut  le  premier  auteur  de  ceti 
rcuse  révolution.  Il  diminua 
dérablcment  les  fugues ,  les  • 
fugues  ,  les  canons ,  et  tant  d 
recherches  de  style,  qui,  1 
montrant  la  science  des  maîtr 
saient  à  l'énergie  del'expressi< 
premier  opéra  ,  intitulé  Y  On 
amore ,  fut  joué,  en  1680 ,  • 
palais  de  la  reine  Christine  d 
de ,  qui ,  après  son  abdicati 
i654,  avait  choisi  la  ville  d< 
pour  lieu  de  sa  résidence.  Dai 
partition ,  les  airs  commenç. 
avoir  plus  de  mélodie  et  de 
les  accompagnements  étaient 
dessinés ,  et  les  récitatifs  plus 
nus.  Avant  Scarlatti  on  n'e 
naissait  que  de  simples ,  qui  so 
tôt  une  déclamation  mmsicale 
véritable  chant  :  il  les  rei 
par  une  expression  plus  anii 
plus  analogue  à  ce  premier  1 
meut  de  nos  passions  qui  se  dé 
avec  autant  de  rapidité  que  de 
Doué  d'un  esprit  original,  ( 
ainsi  dire  créateur,  il  perfci 
toutes  les  parties  de  son  «1 
fraya  de  nouvelles  routes  où  1 


SCA 

is  »pmirnit  après  lui.  Ses 
stores  sont  d^ns  un  style  entière- 
l diffèrent  de  celles  de  Lulli,quiv 
0?  époque  •  était  devenu  un  no* 
gênerai  pour  l'Europe.  On  a 
■  Caire  à  Scarlatti .  le  tort  de  le 
rvMtfi  rin\  enteurdes  Da  capo% 
lesquels  a  liaient  autrefois  se  per- 
\um  le*  airs.  Mai*  cette  innova- 
.  qui  da  te  réellement  de  la  fin  da 
cpuëiue  siècle ,  fut  introduite  par 
eruin  Fer  ri ,  assez  peu  philoso- 
p*ur  ne  pas  sentir  que  le  carac- 
*>»  passions  n'est  jamais  de  se 
■r  pour    revenir    mélhodique- 
r  or  eUes-memes.  Ce  qu'on  est 
en  droit  de  reprocher  à  Scar- 
,  c"e*t  d'avoir  souvent  sacrifié 
■uaqur  à  La  poésie,  en  s'arrêtant 
complaisance  sur  chaque  pa- 
mAée „  et  en  te  montrant  plus 
pe    d'exprimer  la    valeur  des 
,    qu^   lYsprit  général    de    la 
v.  Il  rachetait  en  partie  ce  dé- 
.  f-ax  remploi  des  dissonances, 
jmr%  M«ntevcrde ,  il  a  été  le  pre- 
«  T2..;!ii>li<M'daiis  1rs  rmnposi- 
.   r*  «i..nt  il  se  servait  comme 
\*l:   i'âi^iiiliciiH  pour  réveiller 
r»ti  l     endormie    des    specta- 
-•  -.  .^  ««ne  Sii<»'t\>*oii  d'an  unis 
imt'.    V{  [>*  le  .1  >".ij»lcs  ,  par  le 
<*  xi  compatriote*,  il  >  fonda 
f*Àt  .  et   v  l"ima  des  élèves, 
u  *^]u»'Uil  Mitlir.i  de  nommer 
Frr^oïi^e.  Ha  vie.  ri  le  plus  ha- 
■>  {••  »»  .  Durante,  qui,  devenu 
V  j'i-^i  i  elcbre  que  son  maître, 
r:*jj-.:  .-il  pas  de  travailler    d'a- 
ir*   j»api-  »•  qu'il  eu  avait  lié- 
l  Hr  rLatti  .-«■  di-.tii.pM  daiisprcs- 
««*  I**»  P<nr»>.    N'nii«i  avons  vu 
-•  jiK-  kui  doit  li  musique  theà- 
,>Ti    ii»'  dirait  mu  de  trop,  si 
•  »•.  .lit  qu'il  ij*.i  p.is  inoiu>  f.iit 
'»'  #■    •  !"« -^IiM".  Sis  messe:»,  qui 

w-::.:  W  nombre  de  deux  cents , 


SCA  41 

sont  parsemées  de  grandes  et  nobles 
idées  ;  et  ont  ce  caractère  grave  et 
sublime  si  nécessaire  pour  détour- 
ner Famé  de  toute  passion  mondaine, 
et  relever  à  des  sentiments  religieux. 
11  y  a  souvent  dans  les  ouvrages  mo- 
dernes plus  de  mélodie  et  de  délica- 
tesse; mais,  quaut  à  l'harmonie  et 
à  l'invention ,  personne  n'a  appro- 
ché de  ce  célèbre  artiste  ;  aussi  tous 
les  grands  compositeurs  n'ont  jamais 
tari  sur  ses  éloges.  Hassc  disait  que 
c'était  le  meilleur  harmoniste  de  l'I- 
talie ;  Jomelli  assurait  que  rien  n'é- 
tait à  comparer  à  sa  musique  d'é- 
glise ;  et  Sarchini .  à  la  fin  des  leçons 
qu'il  donnait  au  Conservatoire  de 
rOspcdaJctto  ,  à  Venise  ,  ne  man- 
quait jamais  de  baiser  le  livre  qui 
contenait  la  musique  de  ce  maître. 
Lorsque  le  fameux  Gorelli  donna 
un  concert  devant  la  cour  de  Naples, 
ce  fut  Scarlatti  qui  en  dirigea  V or- 
chestre. S'a  percevant  que  ce  grand 
violiniste  s'était  trompé  sur  la  valeur 
d'une  note,  il  lui  dit  d  un  ton  d'auto- 
rite'  :  Riomiiiciamo  ,  Signor  Co- 
rvlli.  Celui-ci  en  fut ,  dit -on ,  telle- 
ment affecte  ,  qu'il  en  mourut  de 
chagrin,  peu  après.  Scarlatti  con- 
tinua d'écrire  et  de  jouer  de  la 
harpe,  sur  laquelle  îl était  très-fort, 
jusqu'à  un  àg*1  avance;  il  mourut  à 
Naples.  le \\  \  uctuh.  1  -'-i"J.     A-c;-s. 

SCARK  \TT1  :  DoMi>iguï),  1:1s 
du  précèdent,  né  ru  i<>83  ,  jouit 
d'une  grande  faveur  à  la  cour  de 
Madrid  :  il  y  était  mat  ire  de  musi- 
que de  la  niiic  ,  à  laquelle  il  dédia 
ses  lieux  premiers  Recueils  de  Sona- 
tes .  inipiiuicVs  a  Venise.  Meilleur 
harpiste  que  sou  père,  il  excita  par- 
tout l'etonnenn  lit  et  les  clones,  liasse, 
qui  l'avait  entendu  à  Naples ,  eu  par- 
bit  encore,  cinquante  ans  a  pi  es,  avec 
enthousiasme  :  et  ce  qu'il  admirait  le 
plus  en  lui,  c'était  bj  grande  dexte- 


4*2  SCA 

rite  et  la  richesse  de  son  imagina- 
tion. Les  dernières  sonates  de  Scar- 
latti pour  le  clavecin  sout  pourtant 
d'une  exécution  plus  facile  :  c'est 
qu'il  était  devenu  si  gros  ,  qu'il  ne 
pouvait  plus  croiser  les  mains ,  com- 
me il  avait  pris  l'habitude  de  le  faire 
dans  sa  jeunesse.  Ce  compositeur  est 
le  premier  qui  ait  hasarde  des  notes 
de  goût  et  d'effet ,  en  violant  tous 
les  principes  consacres  par  due  vieille 
routine.  Il  demandait  a  ceux  qui  lui 
reprochaient  cet  abus ,  si  les  écarts 
dans  lesauels  il  était  tombe'  avaient 
rien  de  désagréable  pour  l'oreille  ;  et 
sur  leur  réponse  négative ,  il  ajoutait 
qu'il  n'existait  guère  eu  musique  d'au- 
tre règle  digne  d'un  homme  de  génie, 
que  celle  de  ne  point  choquer  le  seul 
sens  auquel  la  musique  s'adresse.  En 
effet ,  les  accompagnements  de  ce 
maître  sont  ingénieux  ;  et  quoique 
pleins  ,  ils  n'ont  pas  cette  espèce  de 
confusion  qui  trouble  et  couvre  la 
voix.  Vers  le  milieu  du  siècle  der- 
nier ,  les  concertos  de  Hacndcl ,  et 
les  leçons  de  Scarlatti  étaient  la  seule 
bonne  musique  qu'on  eut  en  Angle- 
terre pour  les  instruments  à  cordes. 
Scarlatti  mourut  à  Madrid ,  en  1757. 
On  connaît  de  lui  trente  Caprices,  im- 
primés à  Amsterdam,  et  six  Sonates 
a  Nuremberg.  —  Scarlatti  (  Jo- 
seph), fils  du  précédent,  et  der- 
nier rejeton  de  cette  famille  de  mu- 
siciens y  ne  à  Naples  ,  en  17 18  ,  vé- 
cut long-temps  à  Vieune,  ou  il  n'eut 
pas  moins  de  vogue  pour  ses  com- 
positions que  pour  son  talent  ex- 
traordinaire dans  l'enseignement  du 
clavecin.  Sou  style  se  distingue  de 
celui  des  autres  Scarlatti ,  par  la 
facilité  et  l'agrément.  On  a  de  lui 
douze  opéras,  parmi  lesquels  celui 
du  Mercato  di  Malmantile  ,  joué  à 
Vienne,  en  1757,  eut  un  succès 
prodigieux.  Il  mourut  dans    celte 


SCA 

capitale,  en  17*76.  Le  conservatoire^ 
de  Naples  possède  en  manuscrit  \k[ 
plupart  des  compositions  inédites  dfl^ 
trois  Scarlatti.  A — g — s.    "- 

SCARRON  (Paul)  ,  poète  fnâ ;- 
çais  ,  naquit  à  Paris ,  vers  la  fia  dr 
1 6 1  o,  ou  au  commencement  de  16 1 1.;  "J 
d'un  conseiller  au  parlement,  dopf - 
la  noblesse  remontait  au  treizièaf r 
siècle  (1) ,  et  qui  joignait  à  cet  ava» 
tage  celui  de  posséder  vingt  -  car  ' 
mille  livres  de  rentes.  Le  jeune  Scaï  ~ 
ron  n'avait  que  deux  sœurs  :  il  \*o*~  " 
vait  prétendre  à  une  fortune  hoo$  -  ~ 
rablc  ;  mais  la  mort  prématurée  Â   : 
sa   mère  renversa    toutes  ses  esttf^' 
rances  :  son  père  épousa,  en  seconot  '■' 
noces  ,  une  demoiselle  Françoise  <J: 
Plaix ,  dont  il  eut  de  nouvelles  fille*  -t 
Cette  jeune  femme,  s'étant  prompt*  :r. 
ment  emparée    de  l'esprit  de  soi  ■  : 
mari ,  se  mit  à  dénaturer  les  bien.  ^ 
des  enfants  du  premier  lit ,  pour  e*  -. 
richir  ceux  du  second  :  Scarron  s'^ 
aperçut,  et  crut  devoir  s'en  plaindre  -: 
de  là  des  altercations  continuelles,  <{f}  5  4 
fatiguèrent  le  conseiller;  et  coma» 
c'était  bien  ,  dit  Scarron  ,  h  meil- 
leur   des  hommes  ,     mais  non  Jt. 
meilleur  des  pères  ,   il   acheta  !• 
paix  du  ménage  par  l'exil  de  sot . 
fils.  Celui-ci  se  retira  donc  à  Char- . 
le  vil  le  ,  chez  un  parent  éloigné  :  il  j. 
demeura  deux  ans  ,  au  bout  desquels  . 
sou  père  consentit  à  le  rappeler  ,  A 
condition  qu'il  embrasserait  l'état  eo 
clésiastique.  Scarron  signa   le  traité, 
en  prenant  le  petit  collet  ;  mais  sofc. 
aversion  pour  la  retraite  l'empêcha, 
de  s'engager  daus  les  ordres. Un  voya* 
gc  qu'il  lit ,  a  l'Age  de  vingt-ouatre  t 
ans  ,  en  Italie,  lui  fournit  mille  oc- 
casions de  suivre  son  penchant  pool . 
les  plaisirs  ;  de  retour  à  Paris  ,  il  ' 


[i\  Il  paraît  qnc  crlte  famille  était  oricinairc  «V 
MoutcaJùrr,  ni  Pictuoui.  Voy.  le  Morcri  de  1759* 


44 


SCA 


pre  à  aucun  service  :  a  Eh  bien ,  ré- 
»  pliq naît-il ,  qu'on  me  donne  un 
»  bénéfice  simple ,  mais  si  simple 
»  qu'il  ne  faille  que  croire  en  Dieu 
»  pour  le  Lieu  desservir.»  Telle  était, 
en  i65? ,  la  situation  de  ses  affaires, 
quand  Mmo.  de  Ncuillanl  amena  chez 
lui  une  jeune  personne  dont  elle 
avait  recueilli  l'indigence.  C'était 
Mllc.  d'Aubigné ,  si  célèbre  depuis 
sous  le  nom  de  Mme.  de  Maintenon, 
mais  dont  on  était  bien  loin  alors  de 

S  révoir  les  hautes  destinées.  Ré- 
uitc,  pour  ainsi  dire ,  au  travail  de 
ses  mains  ,  soumise  aux  caprices 
d'une  protectrice  avare  ,  que  l'âge 
rendait  de  jour  en  jour  plus  difficile 
à  vivre ,  la  future  épouse  de  Louis 
XIV  excita ,  par  son  malheur ,  la 
compassion  du  pauvre  abbé  Scarron; 
et ,  quoiqu'il  fut ,  sans  contredit ,  le 

Eersonnage  le  plus  grotesque  de  toute 
i  capitale  ,  elle  se  trouva  fort  heu- 
reuse   de    l'épouser.    La    manière 
dont   Scarron   lui  lit  l'offre  de  sa 
main  est  trop  noble  et  trop  adroite 
en  même  temps  pour  que  nous  la 
passions  sous  silence  :  «  Mademoi- 
»  selle  »  ,  lui  dit-il ,  en  la  prenant 
à  l'écart ,  un  jour  qu'elle  avait  es- 
suyé ,  sans  se  plaindre  ,  quelques 
mauvais  traitements  ,    a  je  gémis 
»  beaucoup  sur  le  tort  que  vous  fait 
»  la  fortune  7  et  sur  les  duretés  que 
y>  vous  éprouvez  journellement  !  que 
»  deviendrez- vu  us  si  la  suite  de  vos 
»  malheurs  vous  enlève  celle  chez 
»  qiù  vous  demeurez ,  et  qui ,  toute 
»  rcvcchc  qu'elle  est ,  vous  conserve 
»  dans  sa  maison  ?  une  demoiselle 
»  n'a  d'autre  ressource  que  le  cou- 
»  veut  ou  le  mariage  :  voulez-vous 
»  être  religieuse  ?  je  paierai  votre 
»  dot  :  aimez-vous  mieux  un  établis- 
»  sèment?  je  n'ai  à  vous  offrir  qu'une 
»  trcs-laidc  figure ,  et  qu'une  fortune 
»  excessivement  bornée.  »  Il  n'avait 


SCA 

alors  y  dit  Mm«.  de  Maintenon  ,  de 
mouvement  libre  que  celui  de  la 
main ,  de  la  langue  et  des  yeux.  Il 
fut  accepté  cependant  :  la  noblesse 
de  ses  procédés  couvrit ,  aux  yens 
d'une  femme  courageuse ,1a  défectuo- 
sité de  ses  traits.  Quand  il  s'agit  de 
dresser  le  contrat ,  le  notaire  deman- 
da ce  que  le  futur  reconnaissait  en 
dot  à  l'accordée  :  —  «  Quatre  louis 
»  d'or  ,    répondit  Scarron  ,    deux 
»  grands  yeux  très-mutins  ,  un  très- 
»  beau  corsage ,  une  belle  paire  de 
»  mains ,  et  beaucoup  d'esprit!  »  — 
a  Quel  douaire  ?  »  —  «  L  immortel 
»  lité!  le  nom  des  femmes  de  rois 
»  meurt  souvent  avec  elles  ,  mais* 
»  celui  de  la  femme  de  Scarron  vi- 
»  vra  éternellement.  »  Il  avait  dit* 
en  parlant  d'elle,  quelques  jours  au- 
paravant :  «  Je  ne  lin  ferai  pas  de 
»  sottises,  mais  je  lui  en  apprendrai 
»  beaucoup.  »  Malgré  la  bouffonnerie 
et  la  licence  de  ses  écrits  ,  Scarron 
professait  un  grand  respect  pour  sft# 
religion  ,  dont  il  remplissait  les  de- 
voirs avec  une  rare  exactitude  :  il 
exigea  de  sa  femme ,  récemment  con- 
vertie, une  nouvelle  «abjuration  des 
erreurs  de  ses  pères  ;  et  quand  on 
s'étonnait  de  le  voir  si  scrupuleux  : 
«  Cela  tient  à  l'honnête  ho  m  me  ,  di- 
»  sait  -  il ,  et  calme  la   conscience , 
»  chose  absolument  nécessaire  pour 
»  bien  vivre  avec  soi  !   Il  n  y  s 
»  point  de  licence  poétique  qui  auto- 
»  rise  le  libertinage  d'esprit  ;  et  je 
»  cesserais  d'être  poète    s'il  fallait 
»  l'être  à  ce  prix.  »  Un  si  bizarre  as- 
semblage d'extravagance  et  de  raison, 
de  dévergondage  et  de  décence,  joint 
à  la  bonté  de  son  cœur,  n'cxpliquc- 
t  -  il  pas  bien  l'attachement  que  lui 
portaient  tant  de  gens  du  premier 
mérite  ?  et  quand  on  se  remet  sous 
les   yeux  le  tableau   des   douleurs 
inouïes  qui  accompagnaient  toujours 


SCA 

lulfces  les  plw  plaisantes ,  petii- 
ar  pu  préférer  celte  gatté  inalté- 
àf  a  l'impassibilité  tant  vantée  des 
- — ^La  modestie  de  M  ««.Scar- 


eserça  une  heureuse  influence 
la  société  de  son  mari.  Une  li- 
re sage ,  réglée  par  le  bon  goût ,  j 
iplaça  la  bouffonnerie  et  la  licon- 
kamsk  les  réunions  devinrent-elles 
i  brillantes.  Le  grand  Tnrcfme, 
puni .  »'▼  rendaient  tous  les  soirs; 
il  était  rare  de  n'y  pas  trouver 
MS.  d»  Sévigné  et  de  La  Sablière. 
«ndaat  les  revenus  du  nouveau 
■*£e  étaient  loin  de  s'accroître, 
irroo a  vait ,  en  se  mariant, renonce 
m  easonirat.  Tout  son  patrimoi- 

*  réduisait  à  quelques  rentes  ria- 
is.   Pour   comble  de  malheur, 

cuits  passèrent  de  mode;  en 
ir  que  le  marquisat  de  Quinet 
st  *in«i  qu'il  appelait  le  revenu 
ta  ouvrages  imprimés  riiez  Qui- 
ne  produisait  plus  rien.  I«i  pla- 
4'h^tvriogr.iphi*  vint  à  vaquer  ; 
**  rautriir  du  Homan  comique  la 
l-iM  \ain*racnt.  Tout  s«>n  avoir 
si***  bientôt  dans  nue  pension  de 
tr  .  mis  livres,  que  lui  accorda  le 
rKtirviant  Fouqiirt ,  pour  rempla- 
r  *rifr  qa'.ivait  supprimée  Maz.a- 
l  f>p*odaiit  sa  détresse  nr  l'atlli- 
i.x  p4<  plus  que  .ses  infirmités;  et, 
*»  La  v  jve  tendresse  qu'il  avait  con- 

•  p«*ir  *a  femme ,  il  serait  mort 
l»  i^'ir  connu  l'inquiétude:  mais 
mit  déjà  pa*sc  la  cinquantaine; 

U  tYionnait  lui  -  même  d'être 
*ii»  vivant.  1a'  terme  apprn- 
p  .  rrmail-il  a  cette  époque  ;  et  je 
«*•  vtnt  birns ,  sans  espérances, 
r  <<mnu-  tpw  j'ai  tant  de  raisons 
"-9im.fr  :  ;«•  mais  la  recommande, 
\u  'ju'à  tiHites  mes  connaissant 
i.  im9ur  tùvwndra-l-ellcJ  Le  désir 

L,i»wT  quelque  fortune  avait  ins- 
re  au  |.*i'te  moribond  ridée  d'une 


SCA  45 

entreprise  étrangère  à  la  littérature. 
II  s'agissait  de  former  un  corps  de 
soldats,  destiné  à  transporter  chez 
les  négociants  de  la  capitale  les  mar- 
chandises qui  affluaient  de  toutes  les 
partiesde  la  France,  et  qu'il  cuit  alors 
fort  difficile  de  voiturer  en  sûreté. 
Le  plan,  trace  par  lui,  venait  d'être 
agréé,  et  devait  lui  rapporter  six 
mille  livres  de  rente,  quand  un  ho- 
quet violent  le  surprit  dans  ses  espé- 
rances. C'était  celui  de  la  mort  :  per- 
sonne ne  s'y  trompa.  Si  j'en  reviens, 
disait- il  pendant  les  crises  les  plus 
douloureuses  ! . . . .  oh!  la  belle  sati- 


temps,  qu'il  avait  cessé  de.  vivre; 
mais  sa  langue  glacée  se   ranima 

Sour  plaisanter  encore.  11  légua  aux 
eux  nui* tes  Corneille  cinq  cents  li- 
vres de  patience ,  à  sa  femme  la  per- 
mission de  se  remarier;  et,  s'aperce- 
vaut  qu'autour  de  lui  chacun  fondait 
en  larmes  :  Mes  amis ,  dit-il,  je  ne 
vous  ferai  jamais  autant  pleurer 
que  je  vous  ai  fait  rire!  Cependant, 
quand  il  vit  sa  femme  baignée  de  lar- 
mes ,  il  s'attendrit  lui  -  même,  et  la 
remercia  de  tous  ses  lions  ofliecs.  Il 
la  recommanda  fortement  à  son  exé- 
cuteur testamentaire.  M.  d'KIbenc; 
et,  faisant  un  effort  pour  lui  tendre 
la  main,  il  ajouta  :  a  Adieu  ;  souve- 
»  nez  -  vous  quelquefois  de  moi.  Je 
»  vous  laisse  sans  biens  ;  et  quoique 
»  la  vertu  n'en  donne  pas,  je  suis 
1»  parfaitement  r  on  vaincu  que  vous 
»  serez,  toujoursvertueu.se!)>  11  expira 
.'le  1  \  ort.itfin)  en  disant  :  Par  ma 
foi ,  je  ne  me  serais  jamais  imagi- 
né au  il  fut  si  facile  de  se  mtMjucr 
de  la  mort.  Il  fut  vivement  regrette 
de  tout  re  qui  l'avait  cuniiu;  car  il 
c'fciit ,  dit   Segrais ,   fort    aimé   et 
fort  aimable.  Quelque*    moralistes 


46  SGA 

sévères  ont  voulu  vouer  Scarron 
au  mépris,  à  cause  de  Sa  grande 
facilité  à  combler  d'éloges  ceux  qui 
pouvaient  lui  faire  du  bien;  mais  ces 
actes  de  complaisance,  qui  étaient 
dans  les  mœurs  du  temps,  furent  com- 
mandés, en  partie,  par  le  besoin.  Il  a 
laissé  son  épitanlic ,  dont  tout  le  mon- 
de appréciera  la  grâce  et  la  finesse. 
Certainement  si  tontes  les  plaisante- 
teries  de  Scarron  avaient  été  du  goût 
de  ce  morceau ,  le  sévère  Despréaux 
lui  eût  accordé  plus  d'estime  : 

Celui  qui  cy  maintenant  dort , 
Fil  |»lu*  de  pilié  une  d'envie , 
Et  soutTril  railfe  foi*  la  n»rt 
Avant  que  de  perdre  la  vie  : 
Paannl  ne  fais  ici  de  liruit  ; 
Et  Rarde  liien  qu'il  ne  n'éveille, 
Car  voici  la  première  nuit 
Que  le  pauvre  .Scarron  tommaille. 

Peu  de  temps  avant  sa  mort ,  il  avait 
été  présenté  à  la  reine  Christine,  qui 
avait  témoigné  le  plus  grand  desir  de 
le  voir  :  Je  vous  permets ,  lui  dit 
cette  princesse,  d'être  amoureux 
de  moin  La  reine  de  France  vous  a 
fait  son  malade ,  et  moi  je  vous  crée 
mon  Roland  !  —  Votre  Majesté  a 
bienfait  de  me  donner  ce  titre ,  lui 
répondit  Scarron ,  car  sans  cela  je 
l'aurais  pris.  IjA  Dédicace  de  Don 
Japïiet  d'Arménie ,  l'une  de  ses  piè- 
ces qui  obtinrent  le  plus  de  succès  , 
donnera  une  idée  de  ta  manière  dont 
il  sollicitait.  On  a  dit  qu'il  mendiait 
avec  toute  la  bassesse  d'un  cul -de- 
jatte.  Le  placet  que  nous  allons  rap- 
Eortcr  dénote  plutôt,  ce  nous  sein- 
le  ,  la  liberté  d'un  poète  facétieux 
que  la  servilité  d'un  mendiaut.  a  Si- 
»  rc,  dit-il  au  roi ,  je  tâcherai  de  per- 
»  suader  à  Votre  Majesté  qu'elle  ne 
»  se  ferait  pas  grand  tort  si  clic  me 
»  faisait  un  peu  de  bien  :  si  elle  me 
»  faisait  un  peu  de  bien,  je  serais 
»  plus  gai  que  je  ne  suis  :  si  j'étais 
»  plus  gai  que  je  ne  suis ,  je  ferais 
»  des  comédies  enjouées  :  si  je  fai- 


SCA 

»  sais  des  comédies  enjouées,  votre 
»  Majesté  en  serait  divertie;  si  die 
»  en  était  divertie ,  son  argent  ne  se- 
»  rait  pas  perdu.  Tout  cela  conclut 
»  si  nécessairement,  qu'il  me  semble 
»  que  j'en  serais  persuadé  si  j'étais 
»  aussi  bien  un  grand  roi  que  je  ne 
»  suis  qu'un  pauvre  malheureux.  » 
La  confiance  avec  laquelle  il  réclame 
ainsi  une  récompense  pour  un  genre 
d'ouvrage  que  Boilcan  trouvait  tout 
au  plus  digne  d'amuser  des  valets , 
surprendra  moins  le  lecteur ,  quand 
il  saura  que  Louis  XI V  ne  partageait 
pas  sur  Scarron  l'opinion  de  notre 
célèbre  satirique.  Témoin  le  plaisir 
qu'il  éprouva ,  fort  jeune ,  il  est  vrai , 
à  la  représentation  de  V Héritier  ri- 
dicule ,  qu'il  fit  jouer  devant  lui  trois 
fois  dans  le  même  jour.  On  se  trom- 
perait ,  cependant ,  si  l'on  nous  sup- 
posait l'intention  de  combattre  en 
tous  points  l'opinion  de  Boileau,  sur 
les  facéties  de  Scarron.  Nul  doute 
ue  les  parodies ,  les  comédies  même 
e  cet  auteur  éminemment  burlesque 
ne  dégénérait  trop  souvent  eu  farces 
de  tréteaux  ;  mais  un  mérite  que  Uoi- 
leau  ne  lui  a  pas  reconnu ,  et  qu'on 
ne  saurait  cependant  lui  refuser  sans 
injustice,  c'est  d'avoir  attaqué  le 
premier  ce  style  précieux  et  ampoule" 
que  Molière  a  combattu  depuis  dans 
ses  Précieuses  ridicules ,  et  que  tous 
les  poètes  du  temps  s'efforçaient  alors 
de  mettre  à  la  mode.  11  est  même 
certains  ouvrages  de  Scarron  qui 
sont  écrits  avec  quelque  pureté  et  une 
sorte  d'élégance:  le  II o ma n comique. 

Par  exemple ,  mérite  sous  ce  rapport 
attention  des  connaisseurs,  et  l'on 
a  eu  raison  de  prétendre  qu'il  n'avait 
pas  été  sans  influence  sur  le  perfection- 
nement de  la  langue  française.  Un  jour 
que  Scarron  travaillait  à  cet  ouvrage, 
Scgrais  et  un  autre  de  ses  amis  vin- 
rent lui  rendre  visite  :  a  Mettczrvous 


3: 


SCA 

i .  nr  dit-il ,  en  leur  faisant  don- 
tr  des  sièges  ;  que  j'essaie  mon 
ammn  comique.  »  Et  il  leur  en 
ifurJqur  chose.  Quand  il  vit  mie 
onpa^nie  riait  :  Bon,  dit-il, 
à  qui  ihs  bien  ;  mon  livre  sera 

rrcu  .  puisqu'il  fait  rire  des 

4mmcs  si  délicates;  et  il  ne  se 

npa  point.  Ouant    à  ses  comé- 

.  elles  vont .  pour  la  plupart,  imi- 

dr  IV«nagnul  ;  c'est  (lire  assez 
l'iruDr  îles  règles  d'Aristotc  n'y 
-Imtv re.  (Quelques  situations  plai- 
\r* .  soutenues  par  la  bouffonnerie 
Jul«  pie  en  faisaient  tout  le  mc- 

:  nui.*  ce  genre,  tout  défectueux 
J  fût  .  riait  encore  préférable  aux 
*i*-u.4r*  pa Morales  qui  avaient  a- 
k  m\  j  h  i  le  theâ  trr.  Sca  rrou  fa  isa  it 
•.  <i<.  moins  ;  et  |>eut-t'trceiidispo- 
r  \r  publie  à  la  gaîte,  n'a  t-ii  pas 
iiocrrmrut  contribue'  à  préparer 
vitré*  fie  Million*.  Le  théâtre  lui 
t.  ni  outre,  l'invention  d'uu  |>cr- 
aa~*  dont  plus  tl'iui  auteur  de  ta- 

i  «o  depuis  tirer  parti  ;  c'est  dam 
-  OKiij*-  «!•■  YEctdierde  Salaman- 
-.  il»  l'on  ut  pour  la  première 
•  |  «r*itrr  un  (iiispin.  Se>  mi\ra- 

-tjt  9-v  rrt  ueilli>  .  en  I  - 3 -^ .  par 
util  le  I«t  Martinicre.  en  m  vol. 
;  a  .  pui*  .1  Amsterdam  1 7S* ,  « 
.  ;*tit  in-i  \  ;  et  n'imprimes  a 
t*  .    ru    i->Vi,    en-   \i»|.    in-8". 

t  tri»nr  :  |.  1/ Enéide  t  raves- 
.  m  M  Itères  ,  continuée  de- 
.   •  .«.-    Mt.'re.ni  de   lira/rv.  {"/est 

•..j--»  i]r  irt  «iii\ r«ij;r  ipie  Hoi- 
.  :.wi!  je.  lin  ine  le  liK  :  «  Vo- 
r*  prir  u\.nl  quelquefois  la  f.ii- 
•^»  If  lire  Varrmi ,  et  d'en 
'  -•  n  u«  il  m*  cachait  bien  de 
n-  ■.  ;•  ur  nl.i.  n   II.    Typhon  ou 

f,t^~nt<inachir.  III.  Plusieurs 
\*~\  •'».  1«  Mrs  ipie  JatL'let  OU  &* 
-i-'r»-  f  ai  t ,  JtHÏflet  snuffletté; 
.  iJaphtt  d'Arménie,  qui  se  jouait 


SCA 


47 


encore  il  y  a  quelques  années  (  Voy. 
Mobeto);    Vméritier  ridicule;   le 
Gardien  de  soi  -  même;  V Écolier 
de  Salamanque  ;  la  Fausse  appa- 
rence; le  Prince  corsaire,  et   un 
grand  nombre  de  Poésies  légères  : 
c'est  à  la  gaîté  répandue  dans  ton- 
tes ces  pièces ,  que  Julien  Gcoffrin, 
l'un  des  plus  fameux  comédiens  du 
dix  -  septième  siècle,  a  dû  sa  répu- 
tation.  IV.    Le  Roman  comique, 
dont  lioilcau  lui  -  même  aimait  fort 
la  lecture  :  la  troisième  partie  est 
d'A.  Offray.  V.  Des  Nouvelles  es- 
pagnoles, traduites  en  français.  VI. 
Lu  volume  de  Lettres.  VII.  Knfin, 
uu  Recueil  de  Poésies  facétieuses. 
Nous  croyons  ne  pouvoir  mieux  ter- 
miner cet  article  sur  le  premier  de 
nos  poètes  burlesques ,  que  par  le  por- 
trait qu'il  a  tracé  de  lui-même  dans 
un  avis  qui  précédait  la  Relationvé- 
ritahlc  de  ce  qui  s'était  passé  en 
Vautre  monde  au  combat  tles  par- 
ques et  des  poètes ,  sur  la  mort  de 
toiture.  «  Lecteur  qui  ne  m'as  ja- 
mais vu,  et  qui  peut-être  ne  t  en 
soucies  guère  à  cause  qu'il  n'y  a  pas 
lx'aucouj)  a  profiter  de  la  vue  d'un 
lioinme  fait  comme  moi,  sache  que 
je  ne  me  soucierais  pas  aussi  que  tu 
me  >isscs,  si  je  n'avais  appris  que 
quelque:*  Ikmiix  esprits  facétieux  se 
réjouissent  à   mes   dépens,    et    me 
dépeignent  d'une  autre  façon  que  je 
lie  suis  fait  :    les  uns  disent  que  je 
suis  cul  de  jalte;   les  autres  que  je 
n'ai  point  de  cuisses ,  et  que  Ton  me 
uiet  sur  une  t.:blc ,  dans  un  étui ,  où 
je  cause  comme  une  pie  borgne  ,  et 
les  autres,  que  mou  chapeau  tient  à 
une  corde  qui  passe  dans  une  poulie, 
et  que  je  le  hausse  et  baisse  pour  sa- 
luer ceux  qui  me  visitent.  Je  peine 
être  oblige,  en  conscience,  de  les  em- 
pêcher de  mentir  plus  long-temps. 
J'ai  trente  ans  passes;  si  je  vais  ju>- 


48 


SCA 


qu'à  quarante ,  j'ajouterai  bien  des 
maux  à  ceux  que  j'aitiéjà  soufferts 
depuis  huit  à  neuf  ans.  J'ai  eu  la 
taille  bien  faite,  quoique  petite  :  ma 
maladie  l'a  raccourcie  d'uu  bon  pied, 
Ma  tête  est  un  peu  grosse  pour  ma 
taille  :  j'ai  le  visage  assez  plein  pour 
avoir  le  corps  très -décharné.  Des 
cheveux,  assez  pour  ne  pas  porter 
perruque;  j'en  ai  beaucoup  de  blancs 
en  dépit  du  proverbe.  J'ai  la  vue  as- 
sez bonne ,  quoique  les  yeux  gros  :  je 
les  ai  bleus  :  j'en  ai  un  plus 'enfonce' 
que  l'autre  du  cote  que  je  penche  la 
tête.  J'ai  le  nez  d'assez  bonne  prise  : 
mes  dents ,  autrefois  perles  carrées 
sont  de  couleur  de  bois,  et  seront 
bientôt  de  couleur  d'ardoise  :  j'en  ai 
perdu  une  et  demie  du  côté  gauche , 
et  deux  et  demie  du  cote  droit,  et 
deux  un  peu  c'grignécs.  Mes  jambes 
et  mes  cuisses  ont  fait  premièrement 
im  angle  obtus ,  et  puis  un  angle  égal , 
puis  enfin  un  angle  aigu  :  mes  cuisses 
et  mon  corps  en  font  un  autre,  et 
ma  tête  se  penchant  sur  mon  esto- 
mac; je  ne  ressemble  pas  mal  a  un 
Z;  j'ai  les  bras  raccourcis  aussi  bien 
que  les  jambes ,  et  les  doigts  aussi  bien 
que  les  bras.  Enfin,  je  suis  un  rac- 
courci de  la  misère  humaine.  Voilà 
à-peu-près  comme  je  suis  fait  :  puis- 
que je  suis  eu  si  beau  chemin,  je  te 
vais  apprendre  quehpie  chose  de  mon 
humeur  :  j'ai  toujours  été  un  peu 
colère,  un  peu  gourmand  et  un  peu 
paresseux.    J'appelle  souvent  mon 
valet  sot ,  et  un  instant  après  Mon- 
sieur ;  je  ne  hais  personne  ,  Dieu 
veuille  qu'on  me  traite  de  même  :  je 
suis  bien  aise  quand  j'ai  de  l'argent. 
J»?  serais  encore  plus  aise  si  j'avais 
de  la  santé  :  je  me  réjouis  assez  en 
compagnie  :  je  suis  assez  content 
quand  je  suis  seul,  et  je  supporte 
mes    maux  assez    patiemment.  On 
trouve  dans  un  des  romans  de  M11'. 


SCA 

Scudéry,  sous  les  noms  de  Scaurus 
et  de  tjrrianc ,  deux  portraits  parf 
faitement  ressemblants  et  très -bien 
tracés  de  Scarron  et  de  sa  femme. 
Ce  dernier  portrait  surtout  fait  re- 
marquer la  finesse  et  la  délicatesse 
d'esprit  du  peintre.  Srarron  -est  un 
des  auteurs  compris  dans  ce  qui  a 
paru  des  Fies  des  Poètes  français, 

Sar  M.  Guizot ,  ouvrage  interrompu 
epuis  douze  ans.  MM.  Barré,  Ra- 
det  et  Desfontaines  ont  fait  jouer  an 
Vaudeville  une  jolie  pièce  intitulée 
le  Mariage  de  Scarron.  J.  Monnet 
a  donné  à  ses  Mémoires  le  titre  dfcN 
Supplément    au   Roman  comiquè-tf 
(  F.  Monnet,  xxix  ,  38()  ).  M.  Cou- 
sin d'Avalon  a  public  un  Scaronrd+  • 
ru»,  1801 ,  in-18.  F.  P — t, 

SCARSELLA  (Sicrsaumn),  pein  • 
tri? ,  naquit  à  Ferra rc,  en  i53o.  Ses 
concitoyens  lui  donnèrent  le  nom  de 
Modino,  sous  lequel  il  est  particu- 
lièrement connu  dans  sa  patrie.  11  re- 
çut ,  pendant  trois  ans,  les  leçons  de    ■ 
Paul  Véronèse,  puis  séj  ounia  pendant    * 
treize  ans  à  Venise  ,  étudiant  les  ou- 
vrages de  ce  grand  maître  ,  et  culti- 
vant en  même  temps  l'architecture. 
Ayant  acquis  la  pratique  de  la  ma 
nière  de  Paul ,  quoique  dans  un  de- 
gré inférieur ,  il  revint  a  Ferrare , 
ou  il  exécuta  plusieurs  tableaux  es- 
timés. Le  seul  que  l'on  cite  d'une 
manière  authentique,  comme  étant 
de  lui ,  est  la  Visitation  qui  se  voit 
dans  l'église  de  Sainte  -  Croix  :  les 
figures  en  sont  belles  et  d'un  beau 
mouvement.  Cependant  H  en  existe 
quelques  autres  dans  diverses  gale- 
ries; mais   ils    ont    été   retouchés 
avec  tant  de  maladresse  par  des 
restaurateurs  ignorants    que  ce  ne 
sont  plus  ceux  qu'il  a   faits.  Quant 
aux    autres,  011    les    lui   dispute,  ' 
et    on    les    attribue    généralement 
à  son  fils.  Il  mourut    à  Ferrare, 


SCA 

i4-  —  Hippoljle  SCARSKLLA  , 

précédent ,  naquit  à  Ferra rc , 
il  .  et  fut  nommé  ScarseMno. 
a\oir  reçu  de  son  pire  les 
tcs  !♦  t  uns ,  il  se  rendit  a  Ve- 
rt v  séjourna  pendant  plu» 
«nnt-ei.  cludi.mt  les  meilleurs 
%.  et  pailiculiè  renient  Paul 
r>?  :  il  Mit  tirer  un  parti  si 
zeux  de  Mas  études,  que  ses 
mole*  lui  donnèrent  le  titre 
uî  île  Ferrare.  Ce  titre  est 
nrtit  justifié  par  la  Nativité 
l'u  rjzr  •  qu'il  a  peinte  dans  la 

>  df  Saint -Bruno ,  à  la  Char- « 
ûr  Fi-rrare  t  rt  par  quelques 
L  Lî'-mx  qu'on  voit  dans  cette 
et  ou  i!  a  su  îruitrr  heureuse- 
La  manière  de  Yéroncse.  Ce- 
or  k-  caractère  général  de  ses 
2r+  oïl  te  quelques  difléirnrcs. 
,rt+i  -;it  une  amélioration  sen- 
iu  çu-ît  de  mjii  père;  ses  idées 
iu»  b^él*\  vs  teintes  plus  agréa- 
-t  dr*  historiens  prétendent  que 
k  a  j  ii  uuvril  1rs  \cu\  ;i  Sigis- 

n  -«r^lU.  rt  qui  le  mit  dans 
■  2jui  qiy*  lui-  im'mc  suivait. 
•ar  •  «  Ru  il  Véronèse  ,  on  voit 
s<    •?*>  de   rr  dernier   est  le 

:ii*of  du  *»icn:  m.ii>  qu'il  .s'en 
r  ^«c-  jiltisiM.rs  j.jitio  esseu- 

•  i  "^»i  un  mélange  di*  lom- 
e:  àr  vénitien ,  de  national  et 
'AZT  -  pf  -nlnil  d'une  intelligence 
Jr  *ï  in>  ii  ihetu  it  de  l'.irt. d'une 
i«~?ii#ni.iill  nifrel  vivr.ct  d'une 

»  c_"ti  îu'ijonrN '.<•mlii.il.lf  .1  clic- 
»  lit  nwiit*  >  in*  <  <<•%<:  rtpidr  . 
tar:ir  *:  hulie,  Ni  i^iiiitf  était 
~*£e<^.*r  la  plupart  ur<c.:i:scs  de 

•  r»  r«K>-rim  ni  un  lJ.iii'I  ii'imlin* 
<-»   *.!x*a)i\.   La    Luuilnidic  et 

Ti.jar  eti  consent  ut  aussi  une 
liti-  roo«HifTjl>le.  A  Ferra  rr  , 
•ali  1"./$ HtinpUon  delà  l'wr^e 

>  „Voc«i  *!r  C'mim  .  qui  sont  clie/ 

11.1. 


SCA  49 

les  Bénédictins  ;  la  Mère  de  Pitié  et 
la  Décollation  de  Saint  Jean  dans 
l'église  de  ce  nom  ,  et  le  Noli  me 
tançerc  ,  à  Saint- Nicolas.  Les  ta- 
bleaux de  lui  que  l'on  estimait  par 
dessus  tout ,  étaient  la  Pentecôte  , 
YAnnoncittlinn  et  Y  Epiphanie  ,  pla- 
cés dans  l'Oratoire  de  la  Scala.  Le 
demie:*  de  ces  la  bleuit ,  peint  en 
concurrence  avec  la  Présentation  au 
temple ,  d'Annibal  Carrachc,  soute- 
nait dignement  la  comparaison.  Il 
e\iste  dans  les  galerie*  particulières 
un  grand  nombre  de  copies  en  petit 
de  ses  grands  tableaux.  Les  palais 
Albani ,  Borghcsc  ,  Corsini  et  Lan- 
cilotti,  à  Moine, en  possèdent  un  bon 
nombre.  Us  sont  e\ freinent  loues  par 
les  plus  habiles  professeurs.  Dans  une 
Bacchanale  du  palais    Ylhani ,  on 
voit  diverses  imitations  de  Véronèse, 
dans  l'invention  et  l'abondance  *  du 
Parmesan, dans  l'élégance  et  la  grâce 
des  figures;  du  Titien ,  dans  les  nus; 
du  Dossi  et  du  Carpi ,  dans  le  solide 
empâtement,  dans  les  jaunes  dorés, 
les   ronges  éclatants  des  muges   et 
dans  la  transparence  des  ciels.  Un 
autre  raractî  re  qui  lui  est  propre. con- 
siste eu  cei  laines  phvsioimmies  plei- 
nes de  grâce,  pour  lesquelles  deux  de 
ses  lillcs lui  servirent  de  modèles;  une 
certaine  vapeur  légère  qui  harmo- 
nise et  unit  tous  les  objets  ,  sans  ja- 
mais tnmlier  dans  le  noir  ;  un  dessin 
coulant,  qu'il  pousse  presque  jusqu'à 
la  sérhereste  pour  é\iter  le  défaut 
df  si»n  i  i v  il  .Vinsiicit  r'ilippi.  auquel 
on   rrprorh  :it  délie  l'iiird  et  gros- 
sir!-. Parmi   les  élèves  sortis  de  M.n 
école  ,    lieux    se    sniil   l.iit   1111    IKHil  : 
ce  sont  C  iini'li'  Hïi-i-i  ef  Hercule  S.n- 
ti  .  >«»  inl   et    muet  île  n  liss.i'ice.   1^** 
.Si-.ir>rlliiin  l'instruit*  pir  signes,  et 
furiiia  eu  lai  un  de  ses  pliu»  Il  ibiles 
imitateurs,  si  ce  n'est  que  m  s   tètcS 
mit  moins  de  be.iuté.  et  que  v»s  cou- 


5ô 


SCA 


tours  sont  plus  ressentis.  Ce  maître 
mourut  à  Ferrare ,  en  1621.  P — s. 
SCAURUS  (Marcus-JEmilws), 
né  l'an  i63  avant  J.  G. , descendait  de 
la  famille  Mmilia  ,  laquelle  se  don- 
nait pour  auteur  Numa  Pompilius  : 
mais  à  l'époque  où  naquit  Scaurus , 
l'illustration  de  cette  maison  s'était 
évanouie;  et ,  comme  il  le  disait  lui- 
même  ,  au  rapport  de  Gicéron  (  1  )  : 
»  Ne  tous  figurez  pas  que  ma  nais- 
»  sance  m'ait  servi  de  rien.  Mes  pè- 
»  res  s'étaient  si  bien  fait  oublier , 
»  que  je  suis  entré  dans  le  monde  aus- 
»  si  peu  connu  qu'un  étranger.  » 
Son  aïeul  et  son  bisaïeul  étaient  fort 
pauvres.  Son  père  s'était  fait  mar- 
chand de  bois  et  de  charbon  ,  et  il 
gagna ,  dans  ce  négoce ,  un  com- 
mencement de  fortune  (2).  Scaurus 
songea  d'abord  à  embrasser  la  pro- 
fession de  banquier;  mais  il  vou- 
lut, avant  de  prendre  ce  parti,  se 
faire  connaître,  en  plaidant  Quel- 
ques causes.  Giceron ,  dans  son  Orai- 
son pour  Muréna ,  rend  compte  de 
toutes  les  difficultés  que  Scaurus 
eut  à  vaincre  pour  relever  la  gran- 
deur de  sa  maison  Gomme  orateur, 
il  manquait  d'élégance  dans  ses  com- 
positions et  de  feu  dans  sa  ma- 
nière de  les  débiter,  a  D'ailleurs, 
»  par  J'effet  d'une  éducation  négli- 
»  gée ,  il  avait  peu  de  science.  Un 
»  homme  sans  étude  ,  quelque  esprit 
»  naturel  qu'il  puisse  avoir ,  ne  par- 
»  le  bien  que  par  hasard ,  et  ne  peut 
»  jamais  être  prêt  sur  tout.  Aussi 
»  Scaurus  n'a-t-il  jamais  été  compté 
»  au  nombre  des  orateurs  de  la  pre- 
»  mière  classe.  Ge  ne  fut  que  lors- 
»  qu'il  parvint  à  la  tête  du  sénat  que 
»  1  on  reconnut  tout  le  mérite  de  sa 

(1)  Cie.pro  Scautv,  Dt  Ugib.  ni,  iG. 

(•»)  Commentaire*  de  Scaurus *ur  m  Vie,  lir.  !•'. , 
«il««  par  Yalrr*  Mmiinr  fV,  4u,  et  par  Anivlr 
\  u-tor. 


SCA 

»  façon  de  parler ,  grave 
»  posée,  sans  aucun  gesi 
»  plie  d'un  air  d'autori 
»  ton  qu'inspire  une  haut 
»  et  que  tout  l'art  et  t( 
»  possible  ne  sauraient  < 
»  gens  de  basse  extra cti 01 
»  en  parlant  pour  un  ac 
»  blait  moins  plaider  que 
9  haut  témoignage  en  f.v 
»  client.  »  De  ces  réflex 
ron  conclut  que  si  l'on  in 
tre  Scaurus  au  rang  des  h 
quents,  on  doit  le  range  1 
^orateurs  stoïciens  et  inu 
Après  avoir  fait  deux  cai 
Espagne  et  en  Sardaign. 
obtint,  l'an  ia3 ,  la  ch 
le,  qui  lui  donnait  l'intei 
jeux  et  l'obligation  d'en 
la  magnificence,  de  ses  j 
niers.  Scaurus,  né  pair 
presque  aucune  dépense  d; 
casion,  et  ne  s'occupa  qu 
vir  le  public ,  en  mainteu 
lice  sévère.  Nommé  p 
1 1 7 ,  il  célébra  des  jeux  a 
ainsi  que  nous  l'apprcin 
daillc  qui  porte  cette  il 
Marc-Emile,  fils  de  Ma 
tant  de  charge,  il  eut  le 
ment  de  l'Acnaïe.  Apres 
fois  inutilement  brigué  h 
il  le  sollicita  vivement  p< 
11 5.  Les  manœuvres  les 
teuses  parurent  permises 
ainsi  qu'à  Rutilius,  son  c< 
Tous  deux  se  traduisirc 
quementen justice,  s'accu 
gue.  Scaurus  était  trop  1 
se  laisser  convaincre ,  bi< 
notoire  qu'il  avait  usurpe 
sion  d'un  riche  citoyci 
Phrvgion ,  pour  se  met! 
d'acheter  des  suffrages. 

[})G<er.  pro  JUurmnm,^. 


SCA 

te  de  Rutilius,  accuse  de 
»a  tour  par  son  adver* 
Tut  condamne ,  quoique 
r  l'estime  générale.  (F. 
Les  nièces  principales 
Mirut  des  billets  seerète- 
Imrs  dans  les  centuries 
11  .  et  cpii  portaient  ces 
.îles  A.  F.  P.  R.,  qui, 
ils,  signifiaient  :  Actum, 
u  Rutilii.  Rutilius  au 
%  expliquait  ainsi  :  Ante 
i  nia  tu  m.  «  Ni  l'uu  ni 


SCA 


5r 


des  Alpes.  La  discipline  mie  Scaurus 
faisait  observer  à  ses  soldats   était 


tellement  scVère ,  que  si  l'on  en  croit 
Frontin  (  4,  3 ,  i3  ),   un  arbre  frui-  . 
tier  renfermé  dans  l'enceinte  de  son 
camp ,  fut ,  après  le  départ  de  ses 
troupes  retrouvé  par  le  propriétaire 
chargé  de  tous  ses  fruits.  Scaurus 
pénétra  le  premier  dans  le  pays  des 
Gaulois  Cantiques ,  et  soumit  ces 
peuples.  Le  lils  du  consul ,  laissé  à  la 
carde  d'un  poste  important,  du  cote 
des  montagnes  deTreiilr,  l'ayant  aban- 
Yrria  Ganiiiius  ,  ami  de     donné,  reçut  de  sou  père  la  défense  de 
c!1cn  veulent  dire  ,Emi-     jamais  paraître  eu  sa  présence  :  le 
n  ■''       °  jeune  homme  eu  courut,  un  tel  déscs- 


.  pb-ctitur  Rutilius.  »  Scau- 
f  •  «us!  il ,  débuta  par  une  ac- 
teur qui  fit  beaucoup  de 
Il .  -me  :  il  passait  dans  une 

•  i n ii  Dccius ,  assis  sur  .  un 
nulait  la  justice  au  peu- 
^L-trat  u'eut  pas  l'attcii- 
irx  *t  lorsque  le  consul  j>a- 
a  rnvof  a  ses  licteurs  pour 

robe  de  Décius ,  et  briser 
J.   II  lit  ni  outre  défense 
-*rs   qui   e'tiieut  présents 
.r\«»ir  devant  ce  prêteur. 
ir  réparé  le  temple  de  Ju- 
jx  ii  trr  loin  pie  a  la  Fidélité, 
r.  I«fi»  coutic  le  luxe  de  la 
r  Ir»»  droit*  de*  alliaiichLs, 
ti:r«nit  la  conquête  de  la 
l  nMl.mt.  à  la  tète  de  .son 
i  •  •  il**  (.ivilpiur .  il  rrinar- 
■■*   m-  n  latiolis  de    la  Tré- 
:'T.1  d.ms  «-«-tir  roiitrcc   un 
ibj| -r.it it.dtlc  et  tu  viiivdu- 
'Mik.i\  n.m^.iMc,  qu'il   lit 
'  I1 . rnn  .i  |fl.ii<..i un»,  rendit 
'".r  nu   .i^rrabli*  et    lerlile. 

:  -   •>.•  us  i «•  giaud  nuvi.i^* 
"*  '     i:i  un*  ne  MTaii'iit  \einis 

*  <i;*  !.i  •  niiqurtrdi"»  i  i-iulci, 
:.«r.i>  |t-.ir  iVriii.urtit  l*.i<  «  es 
*    i  :i  «ait  q>T  Viiinb.il  y  a\ ait 

.s  de  moule  qu'au  passage 


poir  qu'il  se  donna  la  mort.  De  re- 
tour à  Rome,  Scaurus,  après  avoir 
reçu  les  honneurs  du  triomphe,  trouva 
le  sénat  tout  occupé  des  a  fia  ires  de  Nu- 
midie.  Adherbal ,  (ils  de  Micipsa  ,  roi 
de  ce  pavs,  s'était  réfugié  à  Rome,  et 
sollicitait  le  secours  de  la  république 
contre  Jugurtha ,  qui  venait  d'assas- 
siner Hicmpsal,  frère  d'Adhcrbal,  et 
de  le  chasser  lui-même  de  ses  états 
(^.Jl'Guhth^XXII,  na).  L'usur- 
pateur avait  envoyé  des  ambassa- 
deurs aux  Romains ,  qui  répandaient 
ouvertement  l'or  corrupteur  à  pleines 
mains.  Des  offres  furent  faites  à  Scau- 
rus comme  aux  autres  sénateurs:  mais 
bien  que  Ta  varice  fût  sa  passion  domi- 
nante, il  prit  le  parti,  dit  Sallustc, 
de  contraindre  pour  cette  fois  son  in- 
clination ,  craignant  sa  us  doute  qu'une 
corruption  si  criante  et  si  manifeste 
ne  soulevât  \v  peuple.  Knibrassaut  la 
cause  il*  Ydhcrlial ,  il  fut  d'a\is  d'eu- 
voveruiic  année  à  sou  secours,  et  de 
punir  sévèrement  le  meurtre  d'iiicm- 
psal.  Le  sénat  se  mutenta  d'eu\o\er 
en    Nuiiiidir  des  m  m  misâmes,  qui 
se  laivièmit  corrompre  v  /"«»> .  Opi- 
mil's,  XWI1I,  w\  .SeauiiiN.dans 
l'intcnalle,  avait  été  désigné  par  les 

censeurs,  piiucc  du  sénat  x\m  Yan 

i 


02 


SCA 


1 14  ) ,  distinction  fort  honorable, 
qui  était  â  vie  ,  et  donnait  droit  d'o- 
piner toujours  le  premier  dans  cette 
assemblée.  Pour  effacer  la  honte  d'O- 
pimius,  on  jugea  convenable  de  dépu- 
ter en  Afrique  le  nouveau  prince  du  sé- 
nat, qui,  dirigeant  toutes  les  délibéra- 
tions avec  une  entière  autorité',  avait 
jusqu'alors  montré  des  vues  fort  éten- 
dues pour  le  bien  public.  Scaurus , 
en   abordant  en  Numidic,  se  hâta 
d'écrire  à  Ji&urtha  une  lettre  mena- 
çante pour  lui  enjoindre  expressé- 
ment de  venir  à  U  tique  recevoir  les 
ordres  du  sénat.  Le  Numide ,  après 
avoir-  gagné  du  temps ,  se  rendit  au- 
près de  Scaurus,  qui,  soit  qu'il  se  fût 
laissé  corrompre  >  soit ,  comme  le 
pense  Salluste ,  qu'il  se  fût  trop  légè- 
rement figuré  que  Jugurtha  n'oserait 
lui  résister ,  quitta  l'Afrique  sans 
avoir  vu  ni  délivré  Adherbal ,  que 
son  perfide  ennemi  tenait  assiégé 
dans  Cirta.  Le  meurtre  d'Adherbal , 
dénouement  tragique  des  affaires  de 
Numidie,  souleva  le  peuple  Romain  : 
le  sénat,  afin  de  détourner  l'orage  qui 
le  menaçait  fit  marcher  contre  Jugur- 
tha y  le  consul  Galpurnius(  i  ri  ),  qui 
choisit  pour  lieutenant  Scaurus ,  dont 
le  crédit  était  propre  à  mettre  sa  con- 
duite à  couvert.  Ces  deux  chefs  pous- 
saient vivement  la  guerre ,  lorsque  le 
prince  numide  parvint  à  gagner  le 
consul  à  force  d'argent.  Des  offres 
encore  plus  considérables  furcut  faites 
à  Scaurus  :  Salluste  croit  que  celui-ci 
avait  résisté  jusque -la  aux  séduc- 
tions du  roi  numide  :  a  Mais  cette 
»  fois ,  dit  -  il ,  la  somme  fut  si  for- 
»  te  qu'elle  l'emporta.  »   Une  paix 
honteuse  pour  Rome  fut  le  résultat 
de  cette  infâme  conduite  du  consul 
et  de  son  lieutenant.  Alors  le  peuple, 

Soussé  par  le  tribun  Memmius,  déci- 
a  que  le  préteur  Gassius  ,  homme 
iaconvptwk,  partirait  pour  l'Afri- 


SCA 

que,  afin  d'engager  Jugi 

en  cette  ville,  sur  la  gar; 

publique,  découvrir  les  n 

Calpurnius ,  de  Scaurw 

complices.    A  l'arrivée 

dans  Rome  ,  Scaurus 

d'acheter  le  tribun  IJéh 

la  force  de  son  veto  , 

prince  numide  délie  i 

Memmius  en   présence 

Peu  content  d'avoir  ex; 

gerpar  son  adresse,  Sc.i 

plus  tard  à  l'éloigner 

par  son  audace  :  il  osa 

pour  un  des  commisse 

vaient  informer    contr 

avaient  porté  Jugurtha  i 

aux  ordres  du  sénat ,  c 

leurs  ambassades  ou  lcu 

déments,  s'étaient  laissé 

lui.  Qui  croirait  qu'il  eu 

se  faire  nommer  ?  Les 

n'en  furent  pas  moins 

vigueur:  cinq  consulaire 

damnes   à  diverses  peii 

fit  de  vains  efforts  poui 

moins  Calpurnius.  land 

lait  en  faveur  de  cet  a  ci 

mius,  voyant  passer  un 

bre ,  inteq^ella  de  la  so 

du  sénat  :  Tiens ,  Scaur, 

cadavre  que  Von  cmporl 

Î  courrais  te  l'appropria 
e  crédit  de  Scaurus  fut 
les  dangers  qu'il  avait  c 
élu  censeur,  en  l'année  90 
dans  cette  magistrature 
en  Italie,  des  routes  pc 
merec,  entre  autres  un  gi 
qui  allait  de  Pisc  à  Torto 
nomma  la  Voie  E  milieu 
aussi ,  à  Rome,  le  pont 
subsiste  encore  aujourd 
nom  dcPonte-MoIe.Jjevci 
sou  collègue,  étant  mort  c 
ce  de  sa  charge ,  Srauru< 
mépris  des  lois ,  conserve 


«C4 


ordinaire,* 
à  gre/am  ranamrat  d'être  me- 
«•hnmu  comble  des 
,  il  pusi  le  reste  de  sa  vie, 
■rtiii»^  à  soutenir  les 
c  la  noblesse,  et  s'attirent 
îles  attaques  de  la 
Accuse'  d  avoir  mé- 
pnhlie  des  pénates 
non -seulement  il 
do  cette  af- 
■b  il  fit  trembler  tousses 
n  les  accusant  à  leur  tour. 
une  célèbre,  dit  Cicéron, 
i  simple  opinion  décidait 
du  sort  de  la  terre  entière , 
en  vain  prodiguer  tts  ser- 
contre  ses  adversaires  :  on 
lait  pas  qu'il  ne  dit  vrai  ; 
m  sévères  qu'étaient  les  ju- 
s  qn'on  rendait  alors ,  on 
*envrir  vue  porte  aux.  ani- 
i  particulières;  et  les  efforts 
■nvvpour  faire  recevoir  son 
pare  en  pareille  occasion, 
mntiles.  »  L'attrutat  du  tri- 
irainus  .  qui  fit  assassiner 
a  houTeUcmcut  cm  consul 
lût  rester  impuni,  si  l'énergie 
5eaurus  n'eût  pousse'  à  la  plus 
upance  tous  les  ordres  de  l'é- 
■  «r  retenu  dans  «son  lit  par 
t*ua?  fit  armer  et  roudui- 
■mp-de-Man.  Kn  vain  ses 
1  représentaient  le  déplora  Me 
u  Muté  :  //  est  vrai ,  dit-il , 
i  ftmbes  ne  sont  pas  assez 
Pour  fuir  le  péril  présent  ; 
a  me  permettent  encore  de 
ira*  perturbateur  du  rt'ftos 
Lnrmpledc  Scaurus  entrai- 
as  illustres  citoyens,  et  jus- 
nm,  qui ,  toujours  prêt  à 
4r  parti,  selon  srs  intérêts , 
d'abandonner  Saturnin  us , 
ni  êç  que  de  concert  avec 


SCA  S3 

hû  (  r,  Sâmin* ,  XL,  445  ).  Scau- 
rus, sur  la  fin  de  ses  jours ,  vit  sV- 
lever  contre  lui  la  plus  fâcheuse  af- 
faire dont  il  eût  eu  jusqu'alors  à  se 
défendre.  Le  sénat  l'avait  député  en 
Asie,  où* il  eut  une  entrevue  avec 
Bf  hhridale  :  l'histoire  ne  dit  point  à 
oudlo  occasion.  Lors  de  m\  révolte 
des  villes  d'Italie ,  vulgairement  an* 
pelée  guerre  sociale,  les  ennemis  oe 
Scaurus  l'accusèrent  d'avoir  reçu  de 
l'argent  du  roi  de  Pont  pour  fomenter 
cesowèvcment(G63),9i  av.  J-.C  Va- 
rius,  tribun  du  peuple,  se  chargea  de 
ilaouJenircetteaccusaUon,dans  laquelle 
étaient  compris  Mummius  et  Colta. 
Go  dernier  s'exila  volontairement: 
Mummius  Ait  condamné  à  l'exil.  Tous 
les  amis  de  Scaurus,  malade  et  âgé 
de  soixante- douze  ans  9  lui  conseil- 
laient de  fuir,  à  l'exemple  de  Cotta. 
Loin  de  déférer  a  ce  conseil  pusilla- 
nime, le  prince  du  sénat  se  rendit  au 
Fonun,souteuu  sur  les  bras  do  quel- 
ques jeunes  patriciens;  et,  s'adres- 
sant  au  peuple  :  Romains ,  dit  -  il , 
est-ce  à  vous  à  juger  de  mes  no- 
tions? Ce  sont  vos  pères  qui  les  ont 
vues.  Je  veux  bien  cependant  m'en 
rapporter  à  votre  opinion*  Un  cer- 
tain Fariusàe  Sucrone  (en  Espa- 
gne )  accuse  Marcus  JEmilius  aa- 
voir  trahi  la  république  en  faveur 
du  roi  de  Pont  ;  Marcus  jEtnilius  le 
nie:  qui  faut-il  croire?  Entraîne*  par 
la  licite  de  ce  discours,  le  peuple, 
obligea  l'accusateur  à  se  désister  de 
sa  poursuite.  Ce  triomphe  ne  suffit 
pas  a  Scaurus  :  il  lit  condamner  Va- 
rius,  comme  ayant  lui-même  eon- 
tiibuc  à  faire  prendre  les  armes  aux 
villes  d'Italie.  Cependant  Ce  pi  on  et 
l)ola1>ella   accusaient   aussi   Scaurus 
de  concussion; ce  dernier,  au  lieu  de 
leur  répondre,  les  accusa  eux-mêmes 
d'être  concussionnaires  ;  et,  u  ayant 
demande  qu'un  ddai  fort  court  pour 


54  SCA 

produire  ses  preuves ,  il  lea  fit  con- 
damner l'un  et  l'autre,  ayant  que  l'ac- 
tion intentée  contre  lui  fût  en  état  d'ê- 
tre jugée.  Selon  l'opinion  la  plus  pro- 
bable, il  mourut  trois  ans  après,  l'an 
de  Rome  666  (88  avant  J.  -  C.  ) ,  à 
l'âge  de  soixante-quinze  ans.  Rien  de 
plus  difficile  à  définir  que  son  carac- 
tère. Comment,  avec  tant  d'énergie 
dans  Pâme,  tant  de  dignité  dans  ses 
mœurs ,  dans  son  maintien ,  fut  -  il 
capable  de  s'abandonner  à  la  plus 
basse  cupidité?  On  ne  doit  pas  moins 
s'étonner  que  ce  vice  méprisable  ne 
lui  ait  rien  fait  perdre  delà  considé- 
ration dont  il  jouit  tant  qu'il  vécut 
et  après  sa  mort.  L'histoire  même 
semble,  à  son  égard,  avoir  usé  d'une 
singulière  indulgence.  Tacite  fait  de 
Scaurus  un  éloge  achevé,  dans  la  Vie 
d'Agricola.  Rien  de  plus  honorable 
aussi  que  les  louanges  dont  Cicéron 
comble  ce  Romain ,  dans  plusieurs 
endroits  de  ses  ouvrages.  Il  ne  pronon- 
ce jamais  son  nom  sans  l'accompa- 
gner d'une  épithète  glorieuse.  Le  pré- 
sident de  Brosses  parait  avoir  réso- 
lu la  difficulté ,  en  disant  :  «  Pour 
»  moi,  j'avoue  que  rien  ne  me  don- 
»  ne  une  plus  haute  idée  des  vertus  et 
»  des  talents  de  Scaurus ,  que  ses  vi- 
»  ces  même,  lorsque  je  vois   qu'à 
»  peine  ils  ont  pu  affaiblir  l'estime 
»  qu'il  méritait  d'ailleurs.  »  11  aimait 
les  lettres.  Quoique  fort  avare ,  il 
acheta  un  habile  grammairien  grec  , 
nommé  Daphnis,  sept  cents  sesterces, 
(  environ  trois  mille  cent  trente-trois 
onces  d'argent  ).  a  C'est  le  plus  haut 
»  prix  ,  dit  Pline ,  qu'on  ait  jamais 
»  mis  à  un  esclave  (4)-  »  H  avait  lui- 
même  écrit  divers  ouvrages,  savoir  : 
un  Recueil  de  Harangues,  une  Histoire 
de  Cyrus ,  et  ses  propres  Mémoires, 

(4)  Le»orir»t*o*  In  ont  qudqudbic  pavés  beau- 
coup plus  cher  :  (  Voj.  l'art.  SCKAMS-^DDYÎ*  , 
p«g.  8i ,  ci-âpres. 


SCA 

en  trois  livres,  adresses  à  Fi 

II  ne  nous  reste  de  ces  écrits  qt 

ques  fragments  de  ses  Memoii 

tés  par  Valèrc  -  Maxime  et 

grammairien  Diomède.  Sçaun 

eu  de  Métella ,  qui  épousa  Sy 

secondes  noces  (  V,  Sylla), 

et  une  fille.  Sa  fille  Emilie  fut 

successivement  à  Glabrion  et 

pée.  C'est  d'elle  que  Corneille  i 

vent  mention  dans  la  tragédie 

torius.  Le  fils ,  nommé  aussi 

milius  scaurus  ,  dissipa  le 

immenses  qu'il  tenait  de  son  j 

donnant  au  peuple,  pendant  soi 

des  jeux  d'une  magnificence  ( 

diuaire.  Il  n'est  pas  moius 

par  sa  passion  pour  le  luxe  d< 

mcnts.Son  palais ,  dont  Pline 

une  description  pompeuse ,  < 

né  d'une  grande  quantité  de  < 

faites  des  matières  les  plus  pr< 

«  Personne,    dit   cet  écriva 

»  ne  saurait  espérer  d'être  c 

»  à  lui  pour  la  démence  de  : 

'»  fusions ,  tant  il  avait  rassc 

»  richesses  dans  sa  maison 

»  culum.  »    Ces  particular 

fourni  à  M.  Mazoïs  ,  jeune  ; 

te,  l'idée  d'un  ouvrage  intit 

Palais  de  Scaurus,  ou  des 

d'une  maison  romaine  ,  ft 

d'un  voyage  fait  à  Rome  . 

fin  de  la  république  ,par  1 

prince  des  Suèves  (  6  )  :  fict 

nieusc  à  la  faveur  de  laquelle 

présente  en  masse  pour  l'hl 

'  l'architecture  et  de  la  vie  p 

Romains  ,   des  détails  cur 

étaient  épars ,  et  comme  per 

une  foule   d'ouvrages  anci 

reste ,  si  Scaurus  le  fils  u'e 

père  ni  en  mérite  ni  en  au 

ne  fut  ni  avide  ni  intéressé 


a  (5)  Lib.  XXXVI,  cap.  i5. 
C6^  *  ▼*>!.  io-8».,  IHri»,  1819  et  t8» 


SCA 

i  :  il  refusa  constamment  de  profi- 
rpoor  s'enrichir  aux  dépens  des 
tamis,  des  occasions  que  lui  offrait 
lia .  son  brau-père.  Nous  avons 
dques»  fragments  du  plaidoyer  que 
pour  lui  (acéruu,  lorsque  les  ha- 
uts de  la  Sardaigne ,  où  il  avait 
prêteur,  vinrent  I* accuser  d'avoir 
uë  de  son  autorité  contre  un  de 
n concitoyens,  nommé  Ans,  dont 
'ftfiTuitait  lVpouse.  11  eut  un  fils , 
i .  durant  les  guerres  du  second 
on  virât,  toi  vit  le  parti  du  jeune 
nper .  et  après  la  défaite  de  ce 
mer,  relui  de  Marc- Antoine.  — 
mrrriÈS  Scalrls  ,  lils  de  ce  der- 
r.  vi-cul  sous  Tihcre.  II  eut  été 
ublr  de  soutenir  la  gloire  de  sou 
d  jwr  se»  talents  et  .son  éloquence, 
nr  feiit  flétrir  par  l'infamie  de  ses 
pur-.  La  tragédie  i\4trée,  dont  il 
jt  routeur,  fou  mit  matière  à  une 
jDofi  contre  lui.  Tibère,  qui  dc- 
m  loug-trmps  lui  portait  nue  hai- 
implacable,  ne  put  s'empêcher  de 
rruriiuitredaiis  le  rôle  principal  : 
ii'iu'tl  fait  àr  m oi  un  Ai rée , 
-d .  je-  Jt-rai  tir  lui  un  Ajax. 
&:•!(  >c  .1  unis  e>t  accusé  devant  le 
jt  '  ««ri  pour  ta  tragédie,  maiscom- 
*\.i'.trii .  trois  ans  auparavant, 
r-  nnii*  ne  adultère  avec  làvillc, 
:  .-.r  »ViiT  li\ rr  .nu  cérémonies 
TOli^i**-*  des  utiles  p'-rsaiis. 
-:-•!•  i  pirtiut  sa  condamnation 
--  i  i.ii.Jiit  lui-iuriiii'la  mort,  par 
i:  .  il  ilr  .sr\ti!i.i .  >a  femme, 
rri'  fii''  \"iili.t  mourir  a\ec  lui. 
Y  r*  i^jnt  Li  brandir  dcsScau- 
•  >n  (■•■.!  lue,  sur  M.  Euiilins 
r  »  .  «1  *ur  toulf  rette  f.iuiillc, 
'-.  *  ..t«-  Nutiie  «lu  |iii;siili  ut  De 
«  -  -,  «I.iiin  lia  reniai  de  l'.i- 
iî«  "»   iiim  ii|iti(»us   ri   lu-Iles 

t .     \\  I V  ,     p.    Ïj  *»    .1  mJ,i  M  .  


r  « 


■r  , 


,u«» 


SCA  55 

L'histoire  fait  encore  mention  d'un 
Aurélius  Scaurus  ,  qui  fut  élevé  au 
consulat,  l'an  de  Rome  G^O,  et  qui, 
trois  ans  après ,  fait  prisonnier  par 
les  Gimbrcs ,  fut  massacré  par  Bno- 
rix,  l'un  des  rois  de  cette  nation, 
pour  lui  avoir  parlé  avec  trop  de  li- 
berté sur  la  puissance  et  la  grandeur 
des  Romains.  D — n — h. 

SCÉPEAUX  (  Frawçois  de  ).  V. 
Vieille- Ville. 

SCÉPEAUX  (  Mabie-Paul- 
Ale&andre-Clsar  de  Boisguignoiv 
de  ) ,  d'une  famille  du  Poitou  dout 
la  noblesse  remonte  au  onzième  siè- 
cle, naquit  le  19  septembre  i  ~(k) ,  et 
entra ,  dès  sa  jeuuesse ,  comme  sous- 
lieu  tenant,  dans  un  régiment  de  cava- 
lerie. II  habitait  son  pa\s  eu  i7<)3, 
et  dès  le  commencement  des  guerres 
civiles ,  il  fut  un  des  chefs  de  l'insur- 
rection royaliste  avec  Ronchamp, 
son  beau-frère ,  et  il  eut  une  grande 
part  au*  succès  de  Vihiers  et  dcSau- 
inur.  Il  suivit  l'armée  royale  sur  la 
rive  droite  de  la  Loire ,  et  montra 
surtout  un  grand  courage  à  la  défaite 
du  Mans,  où,  faute  de  canonniers,  il 
tira  lui-même  plusieurs  coups  de  ca- 
non ,  et  protégea  ainsi  très-efli rare- 
ment la  retraite.  Il  parvint  ensuite 
sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  où  il 
réussit  encore  à  former  un  parti,  qui 
harrela  knig-temps  les  républicains, 
et  se  réunit  plus  tard  à  Charrette  et 
à  Stolllet.  En  !7<)r»,  ces  deii\  ehefs 
l'envoi  èreut  auprès  du  comité  de  Sa- 
lut publie,  pour  suivre  «les  négo- 
ciations qui  furent  sans  résultats. 
Scépcaux,  vint  reprendre  son  com- 
mandement; et  bientôt  attaqué  par 
le tfihiT.d républicain  Lchlav*  il  n'in- 

Î  m  lia  sur  lin  une  \ntuire  uajis  le* 
,andc%  «le  MarguerN,  et  .sVnipara 
de  Scgré.  Sa  diwMoii  ,  qui  s'était 
]>caucoiip  .leenie ,  occupa  long-temps 
lu  rite -droite  de  la  Loire,  depuis 


50 


SCE 


Nantes  jusqu'à  Biois,  ai  elle  réussit 
à  enlever  plusieurs  postes  des  répu- 
blicains, entre  autres  celui  de  l'ad- 
judant-général  Henri,  qui  fut  tue  clans 
le  combat.  Scépeaux  entra  alors  en 
relation  avec  S.  A.  R.  Monsieur, 
qui  se  trouvait  à  l'Uc-Dicu,  et  il  en 
reçut  des  secours  en  hommes  et  en 
argent ,  avec  le  brevet  de  général , 
et  plusieurs  croix  de  Saint-Louis, 

Sour  ses  officiers.  Après  le  désastre 
e  Quiberon  ,  se  voyant  pressé  par 
des  forces  supérieures  ,  et  ayant 
éprouvé  plusieurs  échecs,  il  entra  en 
négociation  avec  Hoche,  déposa  les 
armes ,  et  adressa  à  sa  troiq>e  une 
proclamation  pour  l'invitera  en  faire 
autant.  Depuis  lors  il  ne  prit  aucune 
part  aux  opérations  des  royalistes , 
et  fut  remplacé  dans  le  commande- 
ment par  M.  de  Bourmont.  Le  gou- 
vernement consulaire  le  raya  de  la 
liste  des  émigrés ,  et  lui  rendit  ses 
propriétés,  qui  avaient  été  confis- 
quées; il  l'admit  même  dans  ses  ar- 
mées; et  à  l'époque  du  retour  des 
Bourbons ,  Scépeaux  était  inspec- 
teur-général. Le  roi  lui  donna  le 
commandement  de  l'un  des  régiments 
de  chasseurs  royaux,  qui  n'étaient 
autre  chose  que  les  chasseurs  de  l'an- 
cienne garde  impériale.  Cette  troupe 
se  trouvait  à  Nauci ,  à  l'époque  du 
ao  mars  181 5;  lorsqu'elle  eut  passé 
sous  les  drapeaux  de  Buona parte, 
Scépeaux  refusa  de  servir,  et  se 
retira  h  la  campagne.  Après  le  re- 
tour du  roi,  il  rentra  au  service,  et 
reprit  son  grade  de  marée  ha  I-dc- 
camp.  11  est  mort  à  Angers,  le  '28 
octobre  1 8*2 1 .  AI — n  j . 

SCE  VOL  A.  Vor.  Sc:.KVor..w 
SCEVOLA    (Louis  ),   lilléra- 
teur ,  né  à  Brcscia ,  en  1770,  de- 
vint ,  à  l'âge  de  dix-sept  ans  ,  pro 
fesseur  de  rhétorique  dans  les  écoles 
publiques  de  sa  patrie.'  11  le  fut  jus- 


SCE 

q u'en  1797,  époque  des  changements 
politiques  armés  en  Italie.  Pendant 
les  neuf  mois  qui  s'éceulèrcnt  entra 
la  chute  de  la  république  de  Venise  , 
et  les  agrandissements  donnes  à  la 
Cisalpine,  les  Brescians,  livrés  à  eux- 
mêmes,  prirent  le  titre  fastueux  de 
Peuple  souverain.  Ce  fut  alors  qu'on 
destina  une  partie  des  revenus  monas- 
tiques à  l'établissement  des  écoles  nor- 
males, et  à  l'organisation  d'un  comité 
d'instruction  publique  ,  dont  Scevola 
fut  nommé  secrétaire.  11  mit  beaucoup 
de  zèle  dans  l'exercice  de  ces  fonc- 
tions, et  rendit  un  grand  service  à  la 
ville,  en  empêchant  la  dispersion  des 
livres  appartenants  aux  bibliothèques, 
des  couvents  supprimés.  Au  milieu  de 
ces  soins ,  il  trouva  le  temps  de  com- 
poser une  tragédie  intitulée  :  la  Mort 
de  Socrale.  Le  succès  de  cette  pièce , 
jouée  en  même  temps  à  Brcscia  et 
À  Milan,  commença  la  réputation 
de  l'auteur,  qiû  fut  éhi  secrétaire 
de  l'Athénée  de  sa  ville  natale.  Les 
rapports  ,  dans  lesquels  il  rendit 
compte  des  travaux  annuels  de  cette 
académie,  lurent  accueillis  avec  fa- 
veur ;  et  il  faut  avouer  qu'ils  sont 
rédigés  avec  beaucoup  de  talent  et  de 
goût.  En  1807 ,  Scévola  fut  nommé 
sous-bibliothécaire  à  Bologne.  Plein 
d'ardeur  pour  la  cause  de  la  révo- 
lution, il  donna  un  libre  essor  à  ses 
sentiments.  Lorsque  Murât  envahit  les 
légations ,  à  la  te  te  d'une  armée ,  en 
iHi/ïf  il  lui  présenta  quelques  jeu- 
nes 13 rescia  ils  pour  concourir  à  son 
entreprise  :  mais  la  malheureuse 
issue  de  celte  levée  de  boucliers, 
entraîna  la  perte  de  tous  ceux  qui 
l'avaient  encouragée  ;  et ,  Sce vola 
fut  destitué  de  sa  place  ,  et  même 
renvoyé  de  Bologne.  Réfugié  h  Milan  t 
il  y  fonda  une  espèce  de  cercle  litté- 
raire, dans  lequel  il  espérait  trouver 
une  honorable  ressource  dans  le  mal- 


«ftowaladie  ô> 
aïojtipitd'oftijitfs 


9  il  voafatquc 

fc  _ .__  i • •  _m 

t  sur  101*0*  M 

découvert,  afin,  ditril, 

oneiono  milite  à 

Vjtfînw'de  «gâté. 

cou- 


9^  Perinises  tragédies, 
celle  de  Socrafo» 
àMibu, 


cordée  également 
BfUynm,  qoi  parut 
Gai  tragédie»  aa 
pas  de  critiques,  at  h 
^  >  fat  examinée  avec  se» 
journal  de  Padoue  (août 
.  175),  qui  reprocha, 
choses ,  a  Fauteur  une 
trop  servile  de  PepoH.  Sce~ 
'  dans  la  carrière  e*> 
t,aans  vocation;  etsespas- 
rop  fongueuses  pour  un 
autels.  Ses  tragédies, 
ensemble  à  Milan ,  en 
i5v  ao-i?,  sont  la  Morte  di  So~ 
•;  —  Aiwbolc  in  Bitinia;  — 
y$*i  —  Brode;  —  Aristodemo; 
—  fianfasifci  «  Romeo.      A-c-s. 

SQLLAF  (  GnaaiBs  ),  orientalis- 
te, oé  à  Xujs,  près  de  DtissddorfT, 
ar  ad  août  1646,  fils  d'uu  major 
perdit  son  père  à  Fige  de 
reçut,  par  les  soins  de  vi 
éducation,  dont  il 
Il  se   rendit  ensuite 
,  où   il  continua  ses 
l'académie,  avec  le  plus 
i,  et  rut  uomine'  doc  Unir 
orientales.  Il  y  professa 
trois  ans  ;  et ,  sollicite'  plus 
Inouï  por  les  curateurs  de  l'académie 
rde,  il  alla  dans  cette  ville, 
y  rirr-"  des  leçons  de  lang|jft 
Voulant  fa  fixer  auprès 


«7 

d'eux,  les  curateur*  toi  firent  des 
pcéaents  considérables ,  lui  promet, 
tant  une  chaire  de  professeur ,  et  û* 
loi  conférèrent  un  privuVgepour  pro- 
fesserexclnsivement  leslangues  orien- 
taies.  Ce  fut  dans  ce  tempaJa  qu'il 
donna,  sous  le  titre  KOpùs  Ara* 
mœum,  1  voL  in-8°.,  1686,  une 
grammaire  chaJdaique  et  syriaque, 
anse  quelques  passages  de  l'Ancien  et 
dn  Nouveau-Testament ,  dans  ces  deux 
langues.  En  1708,  il  publia  un  Nou- 
veau-Testament en  syriaque,  avec 
une  version  latine,  vol.  in-4°.  ;  et 
un  Lexicon  syriacum,  in-4°»>  qui 
a  été  réimprime  en  1717.  À  la  prière 
des  curateurs,  il  fit,  en  1711 ,  un 
Catalogue  des  livres  et  manuscrits 
hébreux,  chalrtéen* ,  syriaques,  sa- 
maritains et  rabbiniques  ,  qui  se 
trouvaient  dans  la  bibliothèque  de 
l'université;  et  ce  Catalogue,  qui  fut 
imprime  avec  celui  de  la  bibfiothè- 

2ue  deLejde,  in-fol.,  est  très-estime', 
.'année suivante,  Schaaf  fit  paraître 
sa  correspondance  en  langue  syria- 
que, accompagnée  d'une  version  lati- 
ne, avec  un  éveque  du  Malabar.  Cette 
correspondance  était  relative  à  la 
croyance  des  habitants  de  cette  con- 
trée et  à  leur  conversion  au  christia- 
nisme par  l'apôtre  saint  Thomas. 
En  171c),  il  reçut  enfin  le  titre 
de  professeur ,  et  son  traitement  fut 
augmente'  pour  la  troisième  fois.  On 
a  encore  de  ce  savant  :  Epitome 
grammatices  liébrœœ ,  17 1(> ,  iu-8°. 
Tout  ces  ouvrages  sont  estimes.  Leur 
auteur  mounit  à  Lcydc,  le  {  novem- 
bre 17 19,  d'une  attaque  d'apoplexie. 
11  avait  été  marié  deux  fois,  et  laissa 
plusieurs  enfants.  —  Son  fils  aîné 
(  Jean-Henri  ),  fut  aussi  très-exercé 
dans  l'étude  des  langues  orientales  ; 
et  il  remplaça  souvent  sou  père  dans 
les  leçons  que  celui-ci  avait  à  don- 
ner; mais  il  ne  put  lui  succéder  dans. 


58 


SGH 


sa  chaire  à  l'université,  ayant  été 
accusé  d'hérésie  à  cause  de  ses  liai- 
sons avec  des  personnes  de  religion 
différente.  2. 

SGHABAN  I«.  (Melik  el-Ka- 
mel  Zein-eddyic  )  ,    i8e  .  sulthan 
d'Egypte ,  de  la  dynastie  des  Mam- 
louLs  Baharites ,  était  un  des  fils  du 
célèbre  sulthan  Mohammed  (  Fojr. 
Nasser-Mohammed  ),  et  succéda  , 
dans  le  mois  de  raby  i  ï e,  7  45  (août 
i3|5  ) ,  à  son  père  Ismaë'l.  Ce  prin- 
ce cruel  et  dissolu  déposait  les  émirs 
au  gré  de  ses  caprices,  aliénait  les 
biens  de  l'état  pour  satisfaire  à  ses 
plaisirs ,  négligeait  les  soins  du  gou- 
vernement, et  abandonnait  toute  l'au- 
torité à  ses  femmes  et  à  ses  eunuques. 
Lorsqu'on  lui  portait  des  plaintes,  il 
répondait  :  Laissons  faire  à  chacun 
ce  qu'il  veut.  Aussi  se  rendit-il  éga- 
lement odieux  au  peuple  et  aux  émirs. 
Les  gouverneurs    de  Damas  et  de 
plusieurs  autres  villes  de  Syrie,  ayant 
réuni  leurs  troupes,  écrivirent  au 
sulthan,  pour  lui  reprocher  sa  con- 
duite, et  lui  signifier  qu'ils  étaient 
résolus  de  le  priver  du  tronc,  confor- 
mément aux  ordres  du  feu  suit  ban- 
Mohammed,  qui  enjoignaient  de  dépo- 
ser ceux  de  ses  fils  (pu  ne  régneraient 
pas  selon  les  Jois  et  la  justice.  Cho- 
qué de  cette  lettre,  Se  lia  ban  se  dis- 
Î)osait  à  envoyer  une  armée  contre 
es   mécontents.    Mais  ayant    me- 
nacé de  son  sabre   le  chef  de  ses 
émirs ,   dont  il  avait  mal  accueilli 
les  représentations ,  cet  acte  de  vio- 
lence et  l'arrestation  de  ses  deux  frè- 
res, qu'il  destinait  à  la   mort,    de 
peur  qu'on  ne  les  mît  sur  le  trône , 
excitèrent  une  sédition  au  Caire.  En- 
vain  le  sulthan  implora  le  secours 
du  peuple  :  ses  partisans  furent  bat- 
tus ;  on  l'arrêta  dans  le  château   où 
il  s'était  caché  auprès  de  sa  mère , 
et  on  le  lit  périr,  le  3  djouniadi  2e 


SCH 

747  (  ■cpt-  *346  )>  après  tin  règne 
de  deux  ans  et  deux  mois.  Ses  frères 
furent  mis  en  liberté ,  et  Hadji,  l'un 
d'eux,  fut  proclamé  sulthan.  À — t. 

S  CHA  B  A  N  II  (Melik-al-Asch- 
raf  Abou'l  Moufakher  Zein- 
eddtn  ),  a3e.  sulthan  de  la  même 
dynastie,  et  neveu  du  précédent, 
u avait  que  dix  ans,  lorsqu'il  lot 
placé  sur  le  trône ,  au  mois  de  scha-  ■ 
ban  764  (  mai  1 363  ) ,  après  la  dë- 

Ï position  de  son  cousin  Mohammed, 
/empire  des  Mamlonks  s'étendait 
alors  jusqu'à  Tarse.  LeQoct.  i3659 
PierredeLusignan,  roi  de  Cypre,  qui 
avait  en  vain  parcouru  l'Europe,  sanf 
pouvoir  exciter  les  princes  et  les  pco- 

5 les  à  une  nouvelle  croisade,  parut 
evant  Alexandrie ,  qu'il  prit  d'as- 
saut; mais  l'approche  du  sulthan , 
le  manque  de  vivres  et  de  munitions 
l'obligèrent ,  le  quatrième  jour ,  à 
se  retirer  après  avoir  pillé  cette  place  * 
et  l'avoir  brûlée  en  partie.  Scha- 
ban,  par  représailles,  lit  saisir  1er 
effets  des  Chrétiens,  et  mettre  aux 
fers  tous  ceux  qui  se  trouvaient  en 
Egypte.  Pierre,  à  la  sollicitation  des 
Vénitiens,  consentit  à  discontinuer 
la  guerre.  On  négocia  un  traité,  par  . 
lequel  il  fut  convenu  que  tous  les  pli-    . 
sonuiers  seraient  rendus  de  part  et 
d'autre;  que  le  roi  de  Cypre  aurait  la    . 
moitié  dans  le  produit  des  douanes 
de  Tvr ,  Banith ,  Seule ,  Tripoli ,  Je-    . 
msafem  J  Damas ,  Alexandrie  et  Da- 
miclte;   que  les  Chrétiens,    munis 
d'un  passeport  de  ce  prince ,  seraient 
exempts  de  payer  un  droit  pour  entrer 
à  Jérusalem:  maisles  Musulmans  refu- 
sèrent de  signer  ce  traité ,  auquel  ils 
n'avaient  consenti  que  pour  engager 
le  roi  de  Cypre  à  licencier  ses  trou- 
pes ,  et  à  contremander  les  secours 
qu'il  attendait.  Sur  ces  entrefaites, 
les  factions  recommencèrent  en  Egyp- 
te. Le  régent  llbogha ,  généralement 


que  k  sulthan  ne 
"  ,bi  suscita  m 
dans  h  persane  d'A~ 
,  frère  de  ce  prince* 
bientôt  de  tes  partisans, 
inatante'lni-méu)e,ettnépar  un 
wê  ans  fient*  Le  nouveau  régent 
Toulut  aussi  déposer  le 
Le  jeune  Schaban ,  k  la 
de  «eux  cents  hommes,  triom- 
pha de  apsinae  cents  rebelles,  leur 

tut ,  et  rétablit 
dans  leurs  dignités.  Ces  in- 
ayanl  repris  les  armes,  Q  les 
~  nie  seconde  fois,  et  ne  les 
rArla  prison  et  la  confis- 
ant leurs  biens.  Le  roi  de  Gy- 
pse arait  rejeté  les  excuses  et  les 
»  propositions  des  ambas- 
dTgrpte:l'an763  ( i366), 
le  secours  des  Génois  et  des 
,  il  fit  rofle  pour  Tripoli, 
aul  prit  et  brûla  ,  ainsi  que  Tor- 
tue, Laodicée,  BaUnas  et  Ayas; 
mais  délaissé  par   wt%  allies  ,  et 
■'avant  pas  reçu  les  renforts  qu'il  at- 
tendait ou  roi  d'Arménie  ,  il  conclut 
h  paix  avec  le  sulthan.  Un  émir  qui 
épouse  la  mère  de  Schaban, 
évolté  contre  lui  après  la 
de  cette  princesse,  il  Tint  à 
de  le  réduire,  et  la  mort  acci 
du  rebelle  mit  fin  aux  trou- 
une  fois.  Le  sulthan,  a[  rès 
faite  avec  succès  au  roi 
,    Léon   VI ,  lui  avait 
la  paix  :  mais  informé  que 
re  sollicitait  le  secours  des 
»  de  l'Europe,  Q  résolut  d'à  - 
le  royaume  d'Arménie.  Ses 
entrèrent  en   Cilicie  ,  l'an 
%ir\  ,  prirent  et  brûlèrent  la  ville  de 
Ss>.  et  vainquirent  Léon,  qui  fut 
limaé  ,  et  passa  pour  mort.  La  guerre 
ayant  recommencé  en  i3^4>l9Armc- 
ane  fat  entièrement  conquise  par  les 

tm*kaÊidh6mJbméie*  rendre 


SCH  5g 

k  discrétion  dans  la  forteresse  de  Gu* 
ban, nu  conduit  au  Caire,l'année  sui- 
vante, avec  sa  famille  (P.  Làonn, 
XXIV,  i46).  En  1377  ,  le  sulthan 
partit  pour  le  pèlerinage  de  la  Mek- 
le,  avecdeséawpagesmagnifioueSy 
et  une  multitude  de  chameaux  char- 

Éde  tout  ce  qui  pouvait ,  au  milieu 
déserts,  lui  rappeler  le  taxe  et  la 
sensualité  du  sérau.  A  peine  se  fut-il 
éloigné  du  Caire,  que  les  émirs  qu'il 
y  avait  laissés  publièrent  au'il  était 
mort,  et  proclamèrent  sulthan  son 
fils  Aly,  Igé  de  sept  ans.  Plusieurs 
de  ceux  qui  avaient  suivi  leur  souve- 
rain, ayant  excité  une  sédition  dans 
son  camp,  il  revint  secrètement  an 
Caire.  On  le  découvrit  déguisé  en 
femme  ;  on  l'étrangla ,  et  on  le  jeta 
dans  un  puits.  Schaban  n'était  Itjé 
que  de  vingt-quatre  ans ,  et  en  avait 
régné  quatorze.  Il  méritait  un  meil- 
leur sort  :  généreux,  bienfaisant,  il 
protégeait  les  gens  de  bien  et  les  sa- 
vants, et  fit  fleurir  les  lettres  et 
les  arts.  Loin  d'imiter  ses  prédé- 
cesseurs ,  il  donnait  des  charges  et 
des  apanages  à  ses  frères  et  a  tous 
ses  parents.  Ce  fut  lui  qui  ordonna 
que  les  sebérifs  ou  descendants  de 
Mahomet  seraient  distingués  par  un 
turban  vert.  H  favorisa  les  chrétiens 
cophtes  et  leur  permit  de  sonner  les 
cloches;  ce  qui  explique  la  haine  des 
Mamlouks  contre  ce  prince.  Deux  de 
ses  (ils  régnèrent  au  milieu  des  trou- 
bles ,  durant  cinq  ans ,  jusqu'à  ce  que 
le  second  fut  remplacé  par  Barkok , 
fondateur  de  la  dynastie  des  Mam- 
louks Bordjitrs  ou  Circassîens  {Vop* 
Barkok  ).  A — t. 

SCIIÀÏJOL  (  Jean-Roger),  ecctë 
siastique  distingué  par  ses  connais- 
sances en  agriculture ,  naquit  à  Paris 
en  i(*)o,  de  Rogcr-Schabol ,  sculp 
teur- fondeur.  «  Ses  parents  ,  dr 
Dtrpnvill? ,  malgré  la    médiocrii 


6o 


SCH 


de  leur  fortune ,  ne  négligèrent  rien 

Sour  son  éducation...  Il  lit  des  ctu- 
es  distinguées  à  Saint  Magloirc, 
il  prit  des    degrés    en   Sorbonnc; 
mais  il  ne  s'éleva  pas  plus  haut  que 
le  diaconat,  ayant  manifesté  de  bonne 
heure  son  attachement  à  la  cause  du 
jansénisme.  Cependant  le  cardinal  de 
Noaillcs ,  le  fit  supérieur  des  clercs , 
préfet  des  catéchismes  et  directeur 
des  écoles  à  la  paroisse  Saint-Lau- 
rent :  il  l'appliqua  particulièrement 
à  l'instruction  des  protestants  ;  enfin, 
il  lui  confia  le  ministère  public  de  la 
parole ,  tant  à  Paris  epic  dans  les  envi- 
rons. La  mort  ayant  privé  Schabol  de 
son  protecteur ,  en  17*29,  il  s'aperçut 
qu'il  serait  loin  de  trouver  le  même 
appui  près  de  sou  successeur ,  M.  de 
Vùitimdle.  a  II  se  retira  donc  alors 
»  pour  se  livrer  entièrement  au  goût 
»  qu'il  avait  contracté  dès  son  cn- 
*  fancepour  le  jardinage  :  ce  fut  sur- 
»  tout  à  Sarcelles ,  viuage  à  quatre 
»  lieues  au  nord  de  Paris ,  qu'il  fit 
»  ses  essais ,  renfermé  eu  apparence 
9  dans  un  petit  cercle  d'amis.  Cepen- 
9  dant,  continue  Dargenvillc,  le  bruit 
9  des  travaux  qu'il  avait  entrepris 
9  pour  la  reforme  de  l'art  qu'il  cul- 
9  tivait  avec  passion ,  perça  dans  le 
9  public.  Schabol  excita  encore  plus 
»  fortement  l'attention  eu  faisant  cou* 
9  naître,  dans  le  Journal  Économi- 
9  que  du  mois  de  mars   17. 55  ,  l'iu- 
1»  dus  trie  des  habitants  de  M  on  treuil. 
»  On  jouissait  depuis  plus  de  cent- 
»  cinquante  ans ,  dans  la  capitale , 
9  des  résultats  de  leur  habileté,  sur- 
»  tout  dans  la   culture  du  pécher , 
»  sans  mieux  connaître  le  pays  qu'ils 
»  habitaient,  que  ceux  qui  produi- 
»  sent  le  sucre  et  le  café.  I*i  réputa- 
9  tion  de  Schabol  croissant  de  plus  eu 
»  plus  ,  les  grands  même  voulurent 
»  le  connaître.  »  Le  bruit  de  ses  tra- 
vaux parvint  même  jusqu'aux  oreil- 


SCH 

les  du  roi ,  qui  lui  fit ,  à  Choisi ,  eu 
176*2,  l'accueil  le  plus  gracieux. 
Louis  XV  eut  la  bonté  de  s'entretenir 
avec  lui  pendant  trois  heures.  Il  vou- 
lut même  le  voir  travailler  ,  et  unit 
par  se  déterminer  à  le  mettre  à  la 
tête  de  ses  jardins  de  Choisi  :  mais 
le  succès  ne  répondit  point  à  l'atten- 
te que  Schabol  avait  fait  naître,  et  il 
uc  tarda  pas  d'être  renvoyé.  Cet  ab- 
bé' avait  vécu  d'un  patrimoine  assez 
modique,  jusqu'aux  deux  dernières 
années  de  sa  vie  ;  mais  ayant  alors 
éprouvé  quelques  dérangements  dans 
ses  affaires,  il  présenta  au  Roi  et  à 
l'évêque  d'Orléans  des  Mémoires  pour 
demander  une  pension.  Ce  fut  à  cette 
époque  qu'il  publia  son  Discours  du 
jardinage,  comme  l'introduction  aux 
autres  volumes  qu'il  avait  préparés. 
Il  mourut,  sans  voir  la  réussite  de 
ses  demandes,  le  9  avril  i^Gtt,  dans 
sa  soixante-dix -neu  vie  me  année.  L%> 
pitaphe  qu'il  s'était  faite  le  peint 
si  bien,  que  nous  croyons  devoir  la 
rapporter  : 

Ci  gît  qui  lit  li Mit  l««mr  autrui 
Lt  jdxiiai*  riru  n«ur  lui. 

Un  peu  prévenu  en  faveur  de  ses  ta- 
lents, Schabol  dispensait  volontiers 
les  autres  du  soin  de  le  louer.  Du 
reste,  il  avait  beaucoup  de  littéra- 
ture ,  et  faisait  assez  bien  des  vers 
français,  mais  avec  un  peu  trop  de 
facilité ,  surtout  da ils  le  genre  badin 
et  plaisant,  parfaitement  analogue  à 
son  caractère.  Dargenville  ne  cite 
pour  preuve  de  ce  talent  poétique 
que  la  part  qu'on  croit  qu'il  prit  à 
un  pamphlet  janséniste  qui  lit  quelque 
bruit:  ce  furent  les  harangues  des 
habitants  de  Sarcelks  à  M.  de  rin- 
timille,  ardiereaue  de  Paris ,  qui 
commencèrent  à  paraître  en  1731. 
Tout  de  suite  ou  soupçonna  l'abbé 
Roger  d'en  être  l'auteur,  fondé  sur 


SCA 

r  ^n*î]  avait  nne  maison  a  Sareel- 
•v  De  plus  on  connaissait  son  goût 
sur  La  plaisanterie,  et  plus  encore 
i  nuiii«Te  de  penser  ;  une  Haran- 

*  dr>  b.ibitants  de  Marli ,  dont 
•b{#  i  r*t  a-peu-pres  le  mémo,  et  dont 
<\ic  et  la  vcrMliratioii  sont  abso- 
ai  ni  analogues  ,  trouvée  dans  ses 
»;ii-r>  .i»»K*s  nt  mort,  écrite  et  cor- 
T"  *l+  vi  iiuin,  ne  laisse  pas  lieu 

«imiter  qu'il  n'ait  au  moins  coo- 
rr  j  la  rura position  des  premiè- 
»  Sarcvlladts ,  c'est  ainsi  qu'on 
j  dfnommm.  11  aurait  donc  aide 
T.^-at  Jmiiïd.  auquel  on  les  a  auri- 
ez.  Oiioî  qu'il  en  soit,  tout  le  sel 
U  p4iî  sa  literie  qu'on  trouve,  dans 
jumplilct  aujourd'hui  oublie,  con- 
î#t*r  u  dire  disserter  des  paysans 
4*  i-Mir  patois  sur  la  bulle  l  nige 
».*  *t  d  autres  question  s  ecelésiasti- 
".Cr^t  donc  par  la  publication  du 
rtwinaireptmrla  théorie  et  lapra- 
fif  du  jardinage  et  de  Vagricul- 
*"  ;•-  r  princifies ,  et  démontrées  par 
•■*  *  *  iqut  -  dt  -  î  végét  aux ,  Pa  ri  s , 
'  -  .  pi«-  Srlifiliol  chercha  à  justi- 
■  <•  rvjmtaîmn  qu'il  s'était  •icqui.ic. 
*:  i  préface,  qu'il  intitula  :  Dis- 
c-   ..ir  /*•  jardinage,  il  rend  compte 

^-     trtt.iux.   Il  commence  par 

:-     fiain  lifinetit   le  procis   à  tout 

:      4    «-U-  mit  sur  rette  m.iticre  , 

■.    pr    ni' t  de  le  remplacer  par 

•;i  r»;r  ciitit-rcmcut  neuf:  mais  il 

r  *  T.ivant  partage  les  erreurs 
^i.  r»  r*  par  la  routine,  ce  uVst 
«  'irsf  *urtc  de  bâtard  qu'il  doit 
f  ir  rii;  m  mené'  dans  la  bonne 
-  .  «  T/.iutrur  .  dit-il  ,  chÎ  peut- 
-.-»  !•  plie*  .uieirii  j.inlinier  de  l'ii- 
-t*.  Il  n'est  point  jeune  :  tant 
'*-.  f.i'it  ;  et  il  j.irdina  dis  IVijjp  de 
v  q  .tXi*.  ÎVs  père  et  mère  avaient 

*  f'*rt  licau  jardin  ,  d.ins  un  des 
i^ifc^ir^  de  Pans.  De  là  le  goût 

inné  du  jardinage  crut  en 


SGH  6i 

»  lui  avec  l'Âge.  Ensuite   placé  à 
»  Saint-Magloire ,  il  se  trouva  à  por- 
»  tee  des  Chartreux ,  où  il  lit  connais- 
»  sanee  avec  le  frère  François,  au- 
»  teur  du  Jardinier  solitaire ,  qui 
»  passait  alors  pour  le  coryphée  du 
»  jardinage.  Il  prit  donc  de  ses  le- 
»  çons ,  ainsi  que  de  son  successeur , 
»  le  frère  Philippe  :  mais  ils  ne  pu- 
»  rent  lui  montrer  que  ce  qu'ils  sa- 
»  va ien t  eux-mêmes  ,  la  routine  pra- 
»  tiquee  de  leur  temps.  Comme  il 
9  est  tout  différent  de  travailler  en 
n  chef  et  pour  soi-même  qu'en  sc- 
i>  cond,  l'auteur  lit,  à  quatre  lieues 
9  de  Paris ,  l'acquisition  d'une  raai- 
»  son  de  campagne  (à  Sarcelles).  La, 
»  s 'appliquant  également  à  l'étude 
»  de  la  nature  et  aux  occupations 
9  manuelles  et  champêtres,  il  fut  ob- 
»  servateur  et  cultivateur  tout  cn- 
9  semble.  Pendant  vingt-huit  ans ,  il 
»  lit  des  recherches  et  des  essais  en 
9  tous  genres.  Ou  ne  dit  point  ici 
9  combien  de  milliers  d'arbres  et 
»  d'arbustes  furent  sacrifiés  pour  ses 
»  divers  essais  ;  mais  il  se  lit,  parla 
9  suite,  disciple  de  Ycrdicr,  célèbre 
»  auatomiste ,  afin  de  parvenir  à  la 
»  eoiuiaissanee  de  l'organisation  et 
»  du  méeaiiisme  des  plantes.  Pendant 
»  ce  long  espace  de  temps  ,  l'auteur 
»  n'a  rien  laissé  échapjwT  de  tout  ce 
»  qui  lui  a  paru  singulier  et  exlraor- 
»  di na ire  ,  sans  en  demander  raison 
»  4  1,<1  nature  elle-même.  En  relation 
»  avec  les  jardiniers  les  plus  expe- 
»  rimentés  ,   il   les  consultait  et  se 
»  concertait  avec  eu\  :  ne   sachant 
»  r\cu  de  mieux  que  les  pratiques  imi- 
»  versellemeut  tiMtées,  il  n'imaginait 
n  pas  qu'on  pût  enchérir  sur  lui.  Nc'aii- 
»  moins  il  s'ajMTçut  que  se*  arbres 
»  bien  tenus  eu  apparence,    ne  lui 
9  donnaient,  comme  le*  autre* ,  que 
w  médiocrement    de   fruit,  et  qu'il 
9  fallait  les  replanter  saus  lin.  Il  es- 


G* 


SCH 


»  saya  de  se  reformer  sur  plusieurs 
»  points ,  entre  autres ,  il  s'avisa  de 
»  replanter  les  arbres  avec  leur  pi- 
»  vot.  On  n'entre  point  ici  dans  un 
»  plus  grand  détail.  Ce  qu'il  y  a  de 
»  Lien  certain,  c'est  qu'il  fit  une  am- 
»  pie  réforme  qui  lui  réussit  à  souhait. 
9  Tous  les  jardiniers  du  lieu  et  des 
»  environs,  ainsi  que  les  maîtres  , 
»  au  lieu  d'examiner  ces  découver- 
»  tes  pour  en  profiter,  regardaient 
»  l'auteur  comme  un,  homme  singu- 
»  lier.  On  glosa  et  l'on  plaisanta  sur 
»  sou  compte.  Il  laissa  dire ,  comme 
»  il  a  toujours  fait.  Cependant,  com- 
»  me    l'erreur   ne    prévaut    qu'un 
»  temps ,  les  jardiniers  du  canton  , 
»  en  voyant  les  progrès  rapides  de 
»  ses  arbres ,  revinrent  de  leurs  pré- 
»  jugés ,  et  rendirent  justice  à  la  mé- 
»  thode  de  l'auteur;  mais,  par  une 
»  fausse  bonté,  personne  n'osa  l'em- 
»  brasser.  Tel  était  le  jardinage  de 
»  l'auteur,  lorsqu'un  particulier,  qui 
»  était  venu  le  voir  à  la  campagne , 
»  lui  dit  :  Vous  croyez  savoir  beau- 
»  coup;  vous  ne  savez  rien  :  allez 
»  voir  ces  manants  de  Montreuil  ;  et 
»  vous  conviendrez  avec   moi  que 
»  vous  n'êtes  qu'un  ignorant.  L'au- 
»  tcur  donc ,  qui ,  comme  tout  le 
»  monde  ,  n'avait  jamais    entendu 
»  parler  de  Montreuil,  s'enquit  exac- 
»  tement  à  ce  complimenteur  assez 
»  brusque ,  de  ce  qu'il  lui  importait 
»  de  savoir  sur  ce  sujet.  Il  n'eut  rien 
»  de  plus  pressé  que  de  se  transpor- 
9  ter  sur  les  lieux.  Après  être  entré 
»  en  communication  avec  ces  villa - 
»  geois ,  à  force  d'interroger,  et  à  la 
»  faveur    d'éclaircissements   de    la 
»  part  des  uns  et  des  autres ,  il  in- 
»  tercepta  leur  méthode  ,  et  résolut 
»  de  1  admettre  sans  aucun  retard 
»  chez  lui.  Dans  son  jardin ,  d'une 
»  étendue  moyenne,  étaient  beaucoup 
»  d'espaliers  qui  lui  rendaient  chacun 


SCH 

»  (Tuatorze  à  quinze  cents  pèches  ,  et 
»  des  autres  fruits  à  proportion ,  une 
»  quantité  assez  modique  ;  il  com- 
»  mença  d'abord  par  6 ter  un  arbre 
»  d'entre  deux;  ils  étaient  à  six  pieds, 
v  Au  lieu  de  les  conduire  perpendi- 
9  culairement ,  il  supprima  le  canal 
9  direct  de  la  sève ,  en  leur  faisant 
9  prendre  la  forme  d'un  V  un  peu 
9  ouvert ,  tirant  latéralement  toutes 
9  les  branches  convenables  ,  faisant 
9  surtout  emploi  des  gourmands  bien 
9  placés  ;  et  au  lieu  de  les  écourter  à 
9  la  taille,  il  leur  fit  prendre  l'essor; 
9  et  cette  même  année ,  il  eut  quatre 
9  milliers  de  pêches  ,  et  des   autres 
9  fruits  à  proportion ,  et  le  tout  mon- 
9  ta  par  la  siute  au  double  et  au-delà. 
9  Ses  arbres ,  tenus  de  la  sorte ,  gros- 
9  sirent  prodigieusement ,  et  ne  tar- 
9  dèrent  pas  à  se  joindre.  Cependant 
*  après  avoir  suivi  pendant  plusieurs 
9  années  les  gens  de  Montreuil  dans 
9  toutes  leurs  opérations ,  l'auteur 
9  s'aperçut  que  leur  méthode  avait 
9  encore  besoin  d'être  rectifiée  :  il 
9  s'appliqua  tout  entier  à  la  pertec- 
9  tionner  :  il  serait  trop  long  de  dé- 
9  tailler  les  différents  sujets  de  cette 
9  réforme  ;  on  se  contentera  d'indi- 
9  quer  la  distribution  proportionnelle 
9  des  branches  pour  leur  donner  une 
9  forme  régulière  ;  la  guérison  des 
9  plaies  ;  les  moyens  curatifs  ém- 
it pruntés  de  la  chirurgie ,  appliques 
9  aux  plantes ,  comme  les  saignées  , 
9  les  cautères ,  les  ventouses  ,  etc.  » 
Cependant  Schabol ,  dédaignant  tout 
ce  qui  avait  été  fait  avant  lui ,  était 
resté  fort  en  arrière  des  connaissances 
acquises  en  physiologie  végétale:  par 
exemple,  il  niait  le  sexe  acs  plantes. 
S'il  fait  connaître  le  premier  quelques 
termes  des  habitants  de  Montreuil ,  il 
en  passe  sous  silence  beaucoup  d'autres 
plus  importants ,  en  sorte  que ,  com- 
me vocabulaire,  cet  ouvrage  est  fort 


SΠ

<fec  Quant  au  mérite  de  la  ré- 
,  laissons  prononcer  sur  ce 
on  éditeur  et  son  panégyriste 
ville  :  «  Il  se  ressent  beaucoup 
gede  l'auteur,  qui  écrivait  en 
ne  trop  plein  de  son  sujet  ». 
te  en  note  qu'on  fut  surpris  de 
mmencer  un  ouvrage  par  un 
xiuûre  ;  car  il  est  effective- 
ylus  propre  à  le  terminer. 
l'auteur  eût  exécuté  son  plan 
lié  tous  les  volumes  ,  l'ordre 
e  de  leur  publication  eût  été 
lilfereut  :  un  bon  Dictionnaire 
it  un  tout,  est  un  excellent  pré- 
'  ;  l'ouvrage  complet  ne  devait 
ot  moins  de  sept  volumes  :  ils 
;  été  annonces ,  en  1 765 ,  dans 
vrle  Cautère ,  faisant  partie 
rtit  Supplément  oui  termine  le 
[•tiîme  volume  de  l'Encyclo- 
II  était  de  Dargenville  ,  qui  se 
son  ami  et  son  élève ,  et  qui 
t  un  compte  sommaire  de  ses 
et  tes,  notamment  des  applica- 
r  la  chirurgie  au  jardinage  ;  et 
«  W-  ni  e'uit  un  exemple.  Le  pri- 
>l»i  ri/i.  qui  setrou\e  à  la  suite 
tionndirc,  est  daté  du  3i  août 
1  In  vit  paraître,  en  1770  ,  la 
jur  du  Jardinage  ,  par  M, 

ft.  Schabol ,  ouvrage  rédige' 
ui  mort ,  sur  ses  Mémoires , 
")•••.  avec  figures  en  taille- 
.  1  vol.  iu-H".  de  700  pag. , 
eu  di-ux  parties,  pour  le  rendre 
.orutif.  fcu  tète  M' trouve  une 

di-diratoirc  au  fameux  abbé 
y  .  rontrôlcur  des  fi  nain  es,  par 
ille-f  Jrrvé  ,  neveu  de  l'auteur. 
•ami  j  te  une  Notice  sur  Seha- 
>+t  l'éditeur  qui ,  dans  une  PiC- 
rruJ  roiupte  de  l'état  des  ma- 
lt» qui  lui  avaient  été  remis; 

que  dit  volumes  n'auraient 
kjtii  pour  coutenir  tous  ces 
uu&.  «  Par  un  travail  aussi  pé- 


SCH  63 

9  nible  qu'assidu ,  ajoute-il ,  je  suis 
»  parvenu  à  donner  à  l'ouvrage  de 
»  mon  ami  une  forme  toute  différente; 
»  Je  ne  dissimulerai  point  que  j'ai 
v  toujours  travaillé  sur  des  manus- 
*  crits   extrêmement    prolixes  ,  et 
»  écrits  d'un  style    dénué  de  cor- 
9  rection  et  d'élégance.  Le  fond  de 
»  l'ouvrage,  étant  très-bon,  m'a  fait 
9  surmonter  ces  difficultés  ».  Cer- 
tainement   l'ouvrage    a    gagné    du 
coté  de  la  rédaction  à  passer  entre 
les  mains  de  Dargen ville  ;  mais  quant 
au  fond ,  c'est  un  traité  fort  incom- 
plet du  jardinage ,  comme  on  peut  le 
voir  par  les  titres  de  ses  différentes 
parties.  I.  Du  jardinage  en  général. 
IL  Discours  sur  Mon  treuil.  111.  Du 
pécher  et  des  autres  arbres  considé- 
rés, i°  dans  leur  premier  âge,  a° 
dans  le  second,  3°  dans  leur  âge 
formé,  4°  dans  leur  vieillesse,  et  par 
surcroit  des  orangers.  VIL  Des  choux- 
fleurs  ;  —  des  cardons  d'Espagne  ; 
— -  des  melons;  des  couches  à  cham- 
pignons;—  des  fraisiers.  VIII.  Traité 
de  la  culture  de  la  vigne.   Gomme 
Dargenville  le  promettait ,  la  Théo- 
rie ne  tarda  pas  à  paraître  ;  elle  est  de 
1 77 1 .  La  seconde  édition,  corrigée  et 
augmentée ,  ornée  du  portrait  de  l'au- 
teur, est  de  1 774,  in-i  a.  Tous  ces  ou- 
vrages parurent  chez  Debure  ,  et  ils 
sont  sous    l'autorisation    du  privi- 
lège obtenu  du  vivant  de  l'auteur  :  en 
tetc  se  trouve  le  Précis  de  la  rie  et 
des  occupations  de  l'abbé   Roger 
Schabol.  Dargenville  a  peu  consulté 
la  gloire  de  celui  dont  il  se  procla- 
mait l'ami  et  le  disciple.  Il  semble 
qu'il  ait  eu  pour  but  de  le  mettre 
hors  de  chez  lui  pour  prendre  sa 
place.  C'est  ce  qu'il  avait  commencé 
à  exécuter  en  reproduisant  sous  son 
propre  nom    un   nouveau   Diction- 
naire de  Jardinage,  en  1 7  7  7 ,  dont  le 
fond  est  de  Schabol.  C'est  uiuqucmcnt 


64  '     SCH 

sur  ce  dictionnaire,  que  repose  main- 
.  tenant  la  réputation  de  cet  auteur; 
et  l'on  trouvera  sûrement  qu'elle  a 
été  fort  exagérée  de  son  vivant  : 
mais,  comme  le  fait  entendre  Dargen- 
ville,  Schabol  contribua  beaucoup  par 
lui  même  à  exalter  son  propre  mérite  : 

Sar  le  ton  d'assurance  avec  lequel 
blâma  ses  devanciers  et  qu'il  pro- 
clama ses  découvertes.  11  est  vrai 
qu'il  les  rapportait  toutes  aux  habi- 
tants de  Montrcuil,  se  réservant  la 
seule  gloire  de  les  avoir  tirés  de  leur 
obscurité.  Il  ne  pouvait  cependant 
disconvenir  que,  dix  ans  avant  lui, 
De  Combe  avait  parlé  de  leur  indus- 
trie ,  dans  son  Traité  du  pêcher , 
publié  en  174^  ;  niais  comme  celui- 
ci  n'en  avait  pas  parlé  avec  le  même 
enthousiasme  que  lui ,  Schabol  l'a 
accusé  d'avoir  voulu  décrier  leur  mé- 
thode, sans  la  connaître  ;  il  est  certain 
cependant  qu'il  leur  rend  pleinement 
justice  dans  plusieurs  occasions  ;  mais 
il  disait ,  ainsi  que  Schabol  Ta  répété 
lui-même ,  qu'ils  n'étaient  pas  tous 
également  habiles.  Les  principes  de 
ce  dernier  ont  été  adoptés  par  Rozier, 
dans  son  Cours  d'Agriculture;  mais 
dans  la  refonte  de  cet  ouvrage  faite 
chet  Deterville ,  ils  ont  été  rem- 
places par  ceux  de  Butret ,  qui  a  ex- 
Sosé  avec  plus  de  clarté  la  pratique 
e  Montrcuil.  D — p-s. 

SCHADI-MOLOUK.  (  Fcy.  Mi- 

ran-Chau.  XXIX  120.  ) 

SCH  ADO  W  (  Zono  -  Ridolfo  ) , 
sculpteur,  naquit  le 9  juillet  1786,  a 
Rome ,  où  son  père ,  Godefroi  Scha- 
dow,  habile  sculpteur,  séjournait  alors 
Il  fut  baptisé  à  léglisede  San  Lorenzo 
in  Lucina.  Ses  parents  remmenèrent, 
en  1 788,  a  Berlin,oùle  père  fut  nommé 
sculpteur  du  roi,  et  plus  tard  directeur 
de  1  académie  des  beaux-arts,  places 
qu'il  occupe  encore  aujourd  hui.  Le 
jeune  Schadow  et  son  frère  cadet , 


SCH 

l'un  des  peintres  les  plus  distin 
de  l'Allemagne,  reçurent  les  inst 
tions  élémentaires  de  leur  père 
fréquentèrent  ensuite  un  des  gyi 
ses  de  Berlin.  Ridolfo  avait  pei 
dispositions  pourra  littérature  :  il 
faisait  des  progrès  qu'à  force  de 
vail.  Passionné  pour  la  musique,  i 
cella  sur  le  forte-piano.  Daus  les 
du  dessin ,  il  n'eut  d'autre  maître 
son  père;  elfcc  fut  sous  sa  direction 
l'âge  de  dix-huit  ans,  il  exécuta , 
copie  de  l'Apollon  du  Belvédère 
donna  la  mesure  de  ce  qu'on  d< 
attendre  d'un  tel  élève.  Sur  la  pr 
sition  du  chancelier  de  Hardcnb 
le  roi  lui  accorda  une  pension 
aller  continuer  ses  études  à  Rom 
s'y  rendit,  vers  la  fin  de  1810,. 
son  frère  cadet  et  des  recomma 
tions  pour  Canova  et  Thorwak 
Ces  deux  maîtres  ,  qui  decoi 
rent  bientôt  que  ce  jeune  artist* 
rait  un  jour  leur  rival,  l'aid* 
néanmoins  de  leurs  conseils  ,  <] 
manière  la  plus  généreuse  Ils 
permirent  d  assister  à  leur  tra^ 
dans  leurs  ateliers ,  et  n'eurent 
de  caché  pour  lui.  Sous  de 
guides,  et  par  une  étude  assidu* 
antiques  et  de  la  nature ,  Schado 
plaça  bientôt  sur  la  même  ligne 
ces  deux  grands  artistes.  Son  pre 
ouvrage  important,  représentant  J 
méditant  sur  le  jugement  qu'il  va 
noncer ,  lit  une  vive  sensation,  i 
statue  a  quelque  chose  de  cegrac 
que  Canova  seul ,  parmi  les  sculp 
au  dix-neuvième  siècle,  avait  su 
ner  à  ses  productions.  Elle  fut  c 
avec  succès,  en  bronze,  à  Vie 
pour  le  comte  de  Schœnborn-Wi 
theid ,  qui  eut  l'honneur  d'être  le 
micr  Mécène  du  jeune  artiste.  Pa 
second  ouvrage ,  qui  était  en  m: 
(  une  jeune  fille  attachant  ses 
dales  à   ses  pieds),  Schadow 


SCH 

i  ju  prrtuicr  m ng  «les sculpteurs. 
r«»-#-  et  l.i  naïveté  «le  l'attitude  , 
JIi'-m-  do  chairs  et  la  propor- 
inn  ::icti %<*<!«*  toutes  les  parties, 
de  mI'c  statue  un  ni  »  jet  d'ad- 
iun  {t-i'jr  tuii>  les  connaisseurs, 
-ir*  \a  demandèrent  à  l'artiste, 
lî  "Idigr  de  l'exécuter  cinq  fois 
h  h^iliiM .  avant  remarque',  dans 
*-*  de  lîitiue.  une  jeune  fille  li- 
*\'-r.r  manière  très-gracieuse, 
jrj  lie  miii  mouvement,  pour 
■t  mi  [MTid.mt  à  la  Fille  aux  san- 
.  »  ►:.  ùdfuir.i  surtout ,  dans  cette 
»■    '••  i  !imn*\  la  transparence  et 

••  '.•  .in  w'tetmnt .  dont  les  plis, 
et*  w:if  délicats,  laissent  entre- 
:  Mie*  1rs  fuiine^.  Schadow  fut 
*■  •!'  la  taire  >ept  foi.s  ('».\  Ces 
»  t ..  r  ïf-s  f !  i  r  en  t  g  ra  vees.  L'a  rt  i.stc, 
iM  j.»n*lrr  une  figure  rnâle à  ces 

j'-.iifN   femmes,  fit  un  Amour 

i*-f.  *nt  une  couronne ,  qu'il  veut 

t    »    ;..»- de  rrs  deux  lilles,  pla- 

'•  •■  i'.:  lui.  uni*  ne  sachant  à 

■'•  .    Il   l 'iinplrta   enfin  ce  c\<  le 

■.  T:ie  d'une  jeiuie  Fille  tenant 

i.i-ri    nu    pigeonneau   qu'elle 

■  -     !-is!fher.  et  de  l'autre  la 

i   .    I-C    groupe    que    Se|i;idn\v 

■  fr»]  n*    il.ni*    les    dernières 
»•   •■■  v.i    \]v.  l'empêcha    de  rc- 

»*-  ;-!m»  »  M!\ent  i  es  deux  figu- 

■  t  ■.-  ■•ci»  nii-nl  ^r.n  ie«iNi's.  vl  dont 

j    :*  m.Luiim\  lit  de    tous  côtés-  des 

*  l      '   m><il  |irernre  a\.mt  Imii- 

•  "r  •*.  t'i\  .  liniit  iTuvuns  devoir 

fT      -  ;.«t*     •  f-inplî-li"  ileeeilX  qu'il 

•  '"?.»  -.«-r  .  '*t  qui  -erimt  ccit.iiuc- 


.   ■  ■    -_  !"***  '  '■'     m  i-  ■  ■!•    l'r  ■«■•■ 

■    ■  -I         '•        V  al     <    •  I  •!•      i  1     .|lll 

■i  .'|    i       ■■<■      «    "    1    ■   ml.  Il  -|,l 

■>  i  '   ■'>'    in    ■     i  !;■     l'ru»»» 

1  '•  •  i    ■!  ■        •,!■    II-.  ...  inr  r.| 

•  '    ■    ■     \  ■   .  '«  *■  I  ri  . 

.   \    .        .i    !..  |  .!!.•  .,..< 
.!....«   •  i  ■!,; m  .i  |.i  ■ 

m     ;  'mml1    ■«  l'u    -I»    l'rut'r  ,   li 
li-l. 


SC1I 


(>r> 


meut  un  jourtrcs-rcchcrchcs.  Ce  sont: 
une  Statue  de  saint  Jean-Baptiste , 
élevant  la  ma  in  vers  le  ciel;  une  fierté 
portant  l'Enfant  -  Jésus  ;  une  petite 
Statue  de  Diane;  un  petit  Bac  chus  ; 
une  Danseuse  ;  un  groupe  de  Dan- 
seuses ,  et  un  Discobole,  qui  est  eu  An- 
gleterre. Les  deux  principaux  lîas- 
Relîefs  de  Srhadow  sont  :  le  Tom- 
beau de  la  mère  du  gênerai  autrichien 
Koller ,  représentant  la  défunte  éten- 
due sur  un  lit, et  au-dessus  d'elle, en 
moindre  proportion,  la  Foi,  la  Cha- 
rité et  l'Espérance;  et  le  Tombeau 
du  marquis  de  Laiisdown,  où  l'on 
voit  la  veuve  assise  à  cote  thi  défunt. 
Au-dessus  d'elle,  on  voit  la  Nuit,  dan.s 
le  sein  de  laquelle  reposent  le  Som- 
meil et  la  Mort.  En  i8i5,  Schadow 
perdit  sa  mère.  La  petite  somme 
qu'il  en  hérita  fut  employée  pour  un 
grand  monument,  qui  devait  mon- 
trer ce  qu'il  savait  faire  dans  le 
genre  héroïque.  Il  modela,  en  argile, 
un  Achille,  de  grandeur  colossale, 
soutenant  le  corps  de  JYntlié.silée , 
et  le  protégeant  contre  des  Crées 
qui  veulent  l'outrager.  Si ,  dans  ses 
ouvrages  précédents  ,  ou  avait  re- 
in irqné  la  grâce  de  (laiiova  .  les  con- 
naisseurs admirèrent ,  dans  ee  grou- 
pe, tout  le  grandiose  de  Thorv.ald- 
sen  .  et  surtout  la  touche  des  anciens. 
Il  acheta  ,  pour  mille  piastre*»,  un 
de*»  plus  l.e.iu\  1i|oe <•  dr  liiaihre  de 
Carrare,  aiiu  d'exécuter  son  modè- 
le; et  il  allait  mettre  la  main  à  l'o 'li- 
vre, lorsqu'au  mois  de  mars  iS-u  , 
le  prince  de  llardeiilierg  uni  à  limiie. 
Ce  prince  lut  frappé  de  la  licaute'  du 
modèle  ;  mai-.  i|  remarqua  ausvi  ipie 
le  jeune  article  n'a \ ait  pas  as-e/.  con- 
sulte' ses  forées  ph\  *iqucs  ,  et  que  sa 
suite  en  soutl.iit.  l'our  le  mettre 
en  état  île  1 1  ménager,  il  décida  le 
roi  de  l'rus-e  à  aeheter  ce  groupe 
pour  quarante-huit  mille  fnnivfc,  ç\  U 


ri 


66 


SCH 


donner  aussitôt  à  l'auteur ,  sur  cette 
somme,  celle  de  seize  mille  francs. 
Encouragé  par  cette   munificence , 
Schadow  redoubla  de  zèle  j  mais ,  le 
3i  janvier  1822 ,  une  mort  prématu- 
rée termina  sa  carrière.  Tout  ce  qu'il 
y  avait  de  plus  considérable  à  Rome 
en  fut  vivement  ailligé.  Le  pape  Pie 
VII  lui  avait  envoyé  son  médecin. 
Il  fut  enterré  à  l'église  de  S.  André 
délie  Frate,  où  le  clergé  lui  fit  des  ob- 
sèques solennelles.  En  1 824,  sa  famille 
lui  érigea,  dans  cette  église,  un  monu- 
ment en  relief.  11  y  est  représenté  re- 
nonçant à  son  marteau  et  k  son  ci- 
seau ,  refusant  de  suivre  la  Renom- 
mée ,  qui  lui  montre  une  couronne ,  et 
s'abandonnant  à  la  conduite  d'un  an- 
ge, qui  va  le  mener  au  ciel.  Le  roi  de 
Prusse  ordonna  que  le  groupe  d'A- 
chille et  Penthésuée  fût  achevé  par 
Wolf ,  cousin  de  Schadow,  et ,  com- 
me lui ,  élève  de  Schadow  père.  S-l. 
SGHAEFFER  (  Jacob-Cwusti  an), 
docteur  en  philosophie  en  et  théolo- 
gie ,  naquit  a  Querfurt ,  le  3o  mai  1 7 1 8, 
et  fut  un  des  savants  les  plus  remar- 
quables du  dix  -  huitième  siècle.  Ce- 
pendant son  nom  ne  ae  trouve  pas 
même  mentionné  dans  les  Dictionnai- 
res biographique  les  plus  étendus  im- 
primés en  France  ;  et  ses  nombreux 
écrits  sont  peu  connus,  même  de 
ceux  qu'ils  intéressent  plus  particu- 
lièrement. Il  est  facile  d'assigner  les 
raisons  d'une  telle  destinée.  Schaefier 
fut  un  des  hommes  les  plus  vertueux, 
les  plus  laborieux  et  les  plus  modes- 
tes de  son  temps.  Il  a  passé  sa  lon- 
gue vie  à  faire  beaucoup  de  bien ,  à 
composer  beaucoup  d'ouvrages  uti- 
les ,  a  multiplier  les  inventions  pro- 
fitables à  la  société.  11  n'a  porté  au- 
cune ambition  dans  ses  travaux  ni 
dans  sa  conduite.  Il  n'a  point  créé  de 
système ,  n'a  traité  que  des  sujets 
bornes,  mais  neofii.  Il  n'a  écrit  que 


SCH 

sur  ce  qu'il  connaissait  biei 
que  toujours  dans  la  lang 
était  la  plus  familière,  ain 
compatriotes,  mais  malheu 
la  moins  généralement  coc 
les  savants  étrangers.  Il  n', 
à  aucun  journal.  Enfin  il 
même  l'éditeur  de  ses  prop 
ges;  et  afin  de  les  débiter  , 

Ï>rix,iln'a  pas  cru  devoir 
'aridité  des  libraires  à  les 
et  à  les  faire  valoir.  Sclu 
dit ,  à  l'âge  de  dix  ans , 
alors  archidiacre ,  et  qui  i 
à  sa  veuve,  pour  tout  bi< 
ne  bibliothèque  de  prix ,  q 
me  savant,  il  avait  réunie 
tunée  veuve ,  outre  le  jeune 
avait  eu  cinq  filles  de  son 
Quoique  dénuée  de  ressou 
fit  cependant  tous  ses  eil< 
que  son  fils  unique  pût  rec 
éducation  qui  le  mît  en  état 
l'honorable  carrière  de  s 
mais  elle  ne  put  empêcher  < 
les  écoles  où  le  jeune  Schae 
premières  études  ,  il  n'épr 
durs  inconvénients  de  la 
Pour  pouvoir  se  maintenir 
tait  au  chœur,  et  mangeait 
destinée  aux  enfants  pauvn 
dant  il  ne  se  laissa  point  ai 
le  malheur;  et  lorsqu'il  eut  a 
classes ,  il  osa ,  sans  moy 
appui,  se  transporter  à  l'i 
de  Halle ,  pour  y  suivre  ses 
perfectionner  son   éducatif 
tes  six  premiers  mois  de  s 
à  l'université,  sa  subsistai 
coûtait  par  jour  que  quclqi 
il  ne  se  nourrissait  qu'avec  ci 
un  peu  de  légumes  cuits  à  1 

Sassa  un  hiver  rigoureux  & 
e  bois  pour  se  cliauffer.  C 
abstinence  et  son  applicat 
tude  épuisèrent  ses  forces  , 
rentsa  constitutionnatureHei 


SCH 

ite.  et  il  faillit  périr  àe  con- 
o.  Ma Î5  bientôt  il  trouva  des 
iaas  ses  professeurs ,  et  il 
ira  par  lui  -  même  quelques 
rs  .  ru  donnant  des  leçons 
-  maison  d'orphelins.  Le  doc- 
tungartrii  le  plaça ,  en  qua- 
pret  rnteur  ,  chez  im  riche 
va  ut  Je  Ratisboiinc.  Celui -ci 
iort  un  an  après,  Schacficr 
i  dr  nouveau  à  Halle ,  avec  le 
*rs  épargnes.  Cependant  il 
r<Vhe  pinceurs  fuis  pendant 
n  *rjoiir  à  Hatitbonnc;  et, 
i  .  une  chaire  de  prédica- 
jnf  venue  à  vaquer  dans 
lir  ,  on  se  ressouvint  de  l'im- 
■  qu'il  y  avait  faite  par 
qtieure .  par  la  rapidité  et  la 
kr  son  débit.  Sa  réputation 
u  .  son  excellent  caractère  , 
a  tes  talents,  à  uni*  figure 
f  a  drs  traits  agréables,  dé- 
mit k*  suffrages  en  sa  fa- 
l'i^e  de  vingt  -  trois  ans ,  il 
ta  .  quoique  étranger  ,  sur 
r%  rwnrurnuts  beaucoup  plus 
*  .ians  la  vip,  et  qui  avaient 
*Z'  d'être  hs  concitoyens  de 
-i  C  rr  r|,ipi\  df'jM-ndaif.  Dés- 
ert *\r  Siharlli-r  fut  li\é  ;  et 
t.i  dirr  r|ne  toute  sa  vie  fut 
«y  j  prouver  corallien  il  était 
r  t+  préférence qu'on  lui  avait 
.  ^r  uvijtraiif  infatigable  dans 
n-  p«»ir  Mi'ilager  l'infortune, 
;.:^  i  ji^sr  Ji-  pn't  suis  inté- 
£ji«  r  «liN ou\rifT.s  pauvres; 
»;inini*tr  i  .  tant  qu'il  vécut  , 
A»Ll  iir  lt  le  que  de  discerne- 
li  *«ibii.i  pli  rieurs  ouvrages 
%ri>jfj  rcîipeiiM-  el  plusieurs 
L*L-4»t  thruln-iquc*,  qui  lui 
if  U  'liplnriir  i]r  m, nlrc  de  la 
\r  I  •]!  1 1  ►  «_;  »  j  <  ■  »l  i  clui  de  doc- 
cr»l#«  iir  \\  itlfiibrrg.  Il  acquit 
f  cl  l'amitié  de  tous  les  ineni- 


SCH  G7 

bres  de  sa  propre  église  et  de  tons 
les  habitants  de  Ratisbonne  ;  et,  par 
un  consentement  unanime ,  il  fut  pro- 
mu au  grade  important  de  surinten- 
dant ou  président  du  consistoire.  Ses 
vertus  et  un  si  utile  emploi  de  sa  vie 
ne  purent  le  garantir  des  chagrins 
inhérents  à  l'espèce  humaine.  Outre 
des  maux  corporels,  il  eut  à  suppor- 
ter, dans  l'intervalle  de  douze  ans,  la 
perte  de  deux  femmes ,  qu'il  avait  suc- 
cessivement épousées,  et  d'une  fille 
qu'il  chérissait  tendrement.  Dans  ses 
moments  de  loisir,  pour  se  distrai- 
re des  peines  de  l'a  me ,  il  s'était  ap- 
pliqué avec  ardeur  à  plusieurs  arts 
mécaniques  et  à  l'observation  de  la 
nature.  11  parvint  à  polir  les  verres 
de  lunettes  mieux  qu  ou  n'avait  fait 
avant  lui.  Il  perfectionna  les  mi- 
croscopes, les  miroirs  ardents  ,  les 
chambres  obscures  et  d'autres  ins- 
truments d'optique  et  de  physique  ; 
il  en  fabriqua  lui  -  meuic  plusieurs 
qui  furent  envoyés  en  Portugal  et  en 
Espagne,  et  furent  payés  un  grand 
prix.  H  se  servait  du  tour  avec  une 
habileté  remarquable,  et  fit,  en  ivoire, 
une  représentation  anatomique  de 
l\i  il  humain.  Four  mieux  conserver 
sa  collection  d'oiseaux  ,  il  sculptait 
en  bois  chaque  espèce,  et  collait 
la  jmmii  et  les  plumes  sur  ce  man- 
nequin. U  fit  aussi  ,  pour  lui  et 
pour  ses  amis ,  plusieurs  tables  de 
marqueterie  incrustées  en  ivoire , 
eu  écaille  et  en  bois  de  diverses 
sortes  ,  qui  étaient ,  dit-on  ,  des 
chefs-d'œuvre  eu  ce  genre.  U  per- 
fectionna une  machine  pour  laver  le 
liugc,  qui  avait  été  inventée  en  An- 
gleterre. Ses  oliserva  fions  sur  h  tra- 
\ail  des  guêpes  le  conduisirent  à  es- 
savrr  de  faire  du  papier  avec  plu- 
sieurs substaiiees  \égetales;  et  bieutôt 
il  réussi  à  en  fabriquer  avec  des  co- 
peaux ,  avec  de   la  sciure  des  boii 


68 


SGH 


du  hêtre  et  du  saule,  avec  des  mous- 
ses ,  avec  les  tiges  du  houblon ,  de  la 
vigne  et  du  chanvre ,  avec  des  feuilles 
et  des  trognons  de  choux ,  et  enfin 
avec  de  la  mauve  (  i  ).  Il  tira  de  cette 
dernière  plante  des  fils  assez  forts 
pour  être  tordus  et  files.  11  s'appli- 
qua aussi  à  la  physique ,  et  fit  des  ex- 
périences sur  l'électricité.  Mais  de 
tous  les  travaux  de  Schaefler ,  ceux 
sur  lesquels    se   fonde    principale- 
ment sa  renommée,  sont  ceux  qu'il 
entreprit  sur    l'histoire    naturelle, 
et  particulièrement  sur  les  insectes, 
les  zoophites  et  les  plantes.  Les  ou- 
vrages qu'il  publia  sur  ces  différentes 
branches  de    la   science  sont  nom- 
breux et  importants  :  ils  peuvent  se 
diviser  en  trois  classes,  dont  la  pre- 
mière comprend  ceux  où  il  s'est  con- 
tente' de  faire  dessiner  et  colorier  un 
grand  nombre  d'individus  ;  et  il  en 
a  simplement  donné  les  noms  vulgai- 
res ,  de  manière  à  indiquer  la  classe 
ou  la  famille  à  laquelle  ils  appartien- 
nent ,  laissant  aux  savants  le  soin  de 
déterminer  d'une  manière  plus  pré- 
cise les  genres  ou  les  espèces.  Dans 
ces  sortes  d'ouvrages  Scnacfler  n'est 
que  figuriste;mais  parle  nombre,  le 
choix  et  la  variété  des  objets  qu'il  a 
fait  figurer,  il  mérite  une  distinction 
particulière.  Ses  deux  principaux  ou- 
vrages en  ce  genre ,  sont  sur  1rs  cham- 
pignons^) et  les  insectes  (3)  des  envi- 
rons de Ratisbonne.Panzer  a  compose, 
d'après  ses  propres  tra  vaux  et  ceux  des 
autres  entomologistes  qui  ont  eu  occa- 

(i)  L'ouvrage  qu'il  ■  publié  en  allemand  sur  ce 
■ujet  (  Rat i»b< mne  ,  177a),  contient  81  reliant  li- 
ions de  ces  divers  papiers,  avec  i3  planche*  colo- 
riées; une  premiiT* édition  ,  en  3  part.,  in-4°. , 
«Tait  paru  dans  la  même  ville,  de  i70Ja  1—1. 

(1)  Futirorum  qui  in  Bmwiâ nascunlnr  iro- 

nei;  Hatisbonc  ^ 1761-70,  4  ta"»*  io-4°.  ,a*ec  33o 
pi.  color.  On  y  jouit  la  commentaire  de  Persooii , 
Erlang,  i8oo,'tn-4°. 

(3)  Icônes  imtertorum  eirrà  RmliUnmmm  indipr- 
morum ,  Ratislxme,  i?ti6,  5  tom.  ia-4°-  ,  avec  »u 
/'A  color.  «4  la  portrait  de  l'auteur. 


SGH 

sion  de  citer  ce  dernier  reçue 

ches,  un  texte  destiné  à  lYcl 

c'est-à  dire  qu'il  détermine 

des    espèces   d'insectes   iijj 

Schaefler,  qu'il  en  donne  u 

description ,  et  y  ajoute  leu 

mie.  Cette  compilation  est  m 

qu'elle  renferme  de  nombi 

reurs.  La  seconde  classe  des 

de  Schaefler  sur  l'histoire  1 

se  compose  de  Dissertation.4 

Hères,  la  plupart  écrites  eu  a 

et  avec  des  planches  color 

sont  d'une  grande  exactit 

trouvera  les  titres  de  ces  Dis* 

dans  la  Bibliographie  de  Col 

l'Histoire  naturelle ,  dans  1 

dans  Meuscl ,  etc.  Cobrès  ( 

titres  de  plus  de  quarante  ' 

tions  de  Schaefler.  Ses  héi 

ont  publié  une  liste  plus  c 

Ces   Dissertations    concerna 

sieurs  espèces  de  mouches  à 

les,  de  chenilles ,  de  polype; 

de   polypes  à  fleurs ,    de 

verts,  d'épongés,  de  crabes 

maxillaires  ,  de  monocles  , 

culièrement  de  monocles  à  c 

puces  d'eau  rameuses.  Jurin 

son   estimable  ouvrage  sur 

nocles ,  a  donne  une  traduct 

çaise  de  cette  dernière  disse 

dont  il  fait  un  grand  éloge 

chant  à  Muller  de  ne  l'av 

connue   ou  de   n'avoir   pas 

profiter.  11  serait  a  son  lia 

les  divers  petits  traités  de 

fer  fussent  réimprimés  ,  cl 

en   corps  d'ouvrage  :   il  e 

de  les  trouver  cuscinhle,  méi 

les  bibliothèques  les  plus  coe 

ils  sont  généralement   peu 

trop  peu  connus.  Dans  la  ti 

classe  des  ouvrages   de  Sel 


(4)  Jronum  imrrtorttm  circit  Knii*b»n 
nonim  ennmerutw  *vtiemaiiem .  Erlany,  i 


»  ■ 


r  Wtiiir  ••        .  .a  ctc^cbixs! 

;»»•.►!    </ni    a  :Y:sLï*r  ivraie 
wvr*-  <:  i  .t.  *->?Lrr  y»  ;.*lt. 

<  r.*:  -  -if 

•  3-*    !..^*:e*.    ;-:î   .Mvf'lc 
-•  "t^    v-j::    >.r   I*    :.vml-re 

rs^^r     V     mii+ui    <n    rrlj- 
r»»*'     ra  i:  ".ni  Et-ml-rr  île  sa- 

*■•  -#:ïir.  r-tî  v-rl  i  l'attention 
ï  «-  r?  >-. *j*rrjii>.  Il  entretint 
•'•T-^;--fî«LiDi*f  p-t  rticiilicrv  a\ec 
v  r  I  *>  r-  i  «i»-  iMi.rinjrk  . 
#r«-^r  Frtr«»»i«,  Fini  fiera  trier 
-  li^rr^  .  t  il'i  mjveretir  JVseph. 
ir^-M   dr    l«!r*   tl»>ces   et    de 

î  -•-».    F.j    plupirt  ilt^s  Surir 
*  ■■.:r%  «Jt-  rfjip'j-e  se  Fa  *M»eié* 

N.»  T  H-ii|r**r  fut  tranquille  et 
m-  dr  ««•«lOr.iitrrs  :  il  mourut 
"i  r»A.i^  .  |«*  "i  j.inviri  i-ijn  . 
"  «-;  -!•■  »1" -«|»i|ilf\i<'.  a  IVijci"  de 
»"*  -nv  iiis.  N-s  ruii«itoveu> 
-■  "•*?"»*  .  j  r  ■  |uii«  Miiivcnir  «lr  ses 
p«  -♦  r  *  i  ti^dTitr  lr  phicera  par- 
■  ;»■#!   ffti-mlnf  «|c-  v*  -»  hommes 

•»-*    «*•'     If   £rh|r    lit"   I'iiIimTV.I- 

«  T  [  i  ■!•«  Injirer    avee  Mirées 
-*-.      ...»    .|,„    |m^i-%  il'i    ^r.iud 
..:.■•  it.  W — r.. 

•i  F.IMN   m   ÏUIITKN- 

'        *»•  r  ••  m  *     .    lit*  «'Il    l4*l''. 

—  A  r"  mi  \\  iirtniiiMT};  .  lit 
-"»*     »    r  -i|iil:^nr  rt  .1  \  icliue  , 

.  i»  n  «•  «■  ni  \nti  irhe  ,  et  lit 
•     *-    *jfnj':uW>  «h-piiis    1  ">  |K  . 


SUI 


'V 


■    .       •  .    I**'   •li'-iiin- .    |-*ilï , 
■  ■  |  I       -       .'   ».!.!    ,  lliul.. 


"asqae  dans  m  tiedlcsse.  Il  »emt 
kXix  st-lt  CLirVsHjaiiii .  aida  à  de- 
ùzàrx  Ij  pUiv  de  l\i\ie  et  assista  à 
ï*   pi**   »îe  Rome  soas  les  ordres 
de  1  h.ïrîi'S  Je   l\u;rUw  ;   de\enu 
pJDi-ni  irex'h.iî  et  iM|ùt.iiue  gênera K 
il  se  di^-.i:  ^iij  tu  Hongrie,  toujours 
(D  Lomluttact  avec  les  Impériaux 
Cvnirv  le  }\irïi  ;  r^ testant.  M.ùs  en- 
suite il  j  ass,i  dans  ee  jurti .  on  ne 
sait  jv»r  ijuel  motif,  et  eomluttit  jw 
Ks  |>roies;.siil5il>iiis  S.i  guei-rrdt-Sinjl- 
ciMe.  Il  j-rvjw.i.  il.in>  cette  ^uernr, 
qiM'lt]::es  coups  hardis,  et  voulut, 
par  exemple,  «pie  Ton  envahit  le  Ty- 
ruî .  pour  couiht  le*  troupes  au\V 
liain.s   que   Un  ries  -  Quint  faisait 
venir  de  l'Italie.  IV jà  il  s'était  por- 
te juN]u*a  la  C!u>e  d'IIhrenlKuiq:  ; 
nuis  ii   ne  imt  s'.neorder  aviv  le 
laiul^rave  Pliilî|>|>o  «le  Hesse  ,  qui 
contraria  .ses  projets.  Il  est  de  fait 
que  Schaertliu  mécontenta  tous  les 
par!i>.  qu'il  fut  proscrit,  et  qu'on 
Texelut  im'iue  île  r.nur.istie  aeeor- 
d«r  par  le  Iraile  de  Pa>s  m.  f.e  gêne- 
rai ni] lit  ,ilur>  ses  scriirr*  »'i  la  tour 
«le  Franee  .«pii  favorisait  1rs  protes- 
tautsd'Vlh-iii.ipie,  et  «pii  avait,  de- 
puis ijuilrpir  t«mps.   jrte  les  veux 
sur   lui.    Lutie  à    la  m  «Me  du  roi. 
S4-hai:rtiiu  servit,  .ivih"  un  nouveau 
7À'\c.  srsenrrliniuniKiin^  allemaiul.s. 
et  lut  le  médiateur  du  traite  qui  fut 
«l'iii'lu.  en    i'><)t.    au  eh.îteau   «le 
(iiiaml>ord,  entre  Henri  II,  mi  de 
I  laiiee,   et    Maurice  ,    électeur   «le 
S,i\e.  (iliarles^niut  et  le  roi  Ferdi- 
nand de  Iloht'uic,  voyant  cnlinmi'il 
f.dlait  papier  erteiuinui  |>ar  la  (lou- 
ceur,  levèrent  l'arrêt  de  |>iii>crip- 
tiuii  l.nieé    eontie  lui  ,    et   lui  per- 
mit vu  l  de    rentrer  dans   sias  biens. 
Si  li.H'itliii  passa  \v  reste  «h-  st>s  jouis 
dans  s.i  teiirtle  lîtn  tcnl'.H'li ,  enln» 
I  lui  rt    Nu^shtiui^.  rt  s'occupa  «le 
la  rédaction  de  Meiuuiirs  mu  m  >ie 


» 


70  SCH 

et  sa  famille.  C'est  de  ces  Mémoires 
qu'au  dernier  siècle,  a  e'té  tirée,  par 
deux  auteurs,  H  olzschuheret  Hummel 
la  Fie  du  chevalier  Séb.  Schaert- 
lin,  Francfort  et  Leipzig,  1777- 
1 782 ,  'i  vol.  in-8°.  Sckacrtlin  mou- 
rut le  18  novembre  1^77.  D — g. 
SCHAFÉI  (Abu  Audalla  MAHO- 
MET BEN).    FoY»   CjHAFLI. 

SCIIAI1-AUBAS.  Fuy.  Abbas. 

SCHAH-ALLLM.  Fuy  Chah. 

SCIIAIIAIN-SCHAH,  priuce  armé- 
nien du  treizième  siècle,  était!  ils  de  Za- 
charic,  connétable  d'Arménie  et  de 
Géorgie.  11  descendait  d'une  famille 
Curde,  qui,  devenue  chrétienne,  s'était 
altacbée  au  sen  ice  desroisdc  Géorgie, 
etavaitméritélcsprcinièresdignitésdu 
royaume.  Toutes  les  conquêtes  faites 
en  Arménie  sur  les  Musulmans  lui 
avaient  été  concédées  en  fief,  et  elle 
possédait  Ani,  l'ancienne  résidence  des 
monarques  Pagratidcs  (  F*  Ivané  , 
XXI,  3oi  ).  Schahan-schah  n'avait 
que  cinq  ans  ,  quand  son  père  mou- 
rut ,  en  l'an  1  a  1 1  :  son  oncle  Ivané 
le  fit  élever  avec  ses  enfants,  gar- 
dant son  héritage  jusqu'à  ce  qu'il 
fut  en  âge  d'en  prendre  lui-même 
l'administration.  Lorsqu'il  fut  deve- 
nu majeur  ,  sou  oncle  lui  remit  la 
possession  de  la  ville  d'Ani  et  de  son 
territoire  :  il  était  encore  seigneur  de 
Lorbi ,  ville  de  l'Arménie  ,  qui  avait 
été  autrefois  le  patrimoine  des  rois 
Pagratides  de  la  branche  des  Kouzi- 
kians.  Schahan-schah  n'eut  pas  ,  à 
beaucoup  près  ,  le  pouvoir  que  son 
père  avait  eu  dans  la  Géorgie  :  il 
était  resté  aux  mains  de  son  oncle 
Ivané,  qui  le  transmilàsoniilsAvak; 
quant  à  Slialianscbah ,  il  se  bornait 
au  gouvernement  de  sa  souveraineté, 
et  se  contentait  de  fournir  a  la 
reine  Rousoudan ,  cpii  possédait  alors 
la  Géorgie ,  les  -  secours  de  troupes 
qu'elle  lui  demandait  contre  les  Mu- 


SCH 

sulraans ,  ou  contre  les  autres  enne- 
mis de  son  royaume.  Gomme  tous  les 
seigneurs  arméniens  vassaux  de  la 
Géorgie,  Schahan-schah  fut  obli- 
gé de  se  soumettre  à  l'autorité  des 
lieutenants  envoyés  dans  l'Occident 
par  le  grand  khan  des  Mongols,  après 
la  destruction  de  l'empire  des  Kha- 
rizmicns.  Ge  ne  fut  pas  cependant  vo- 
lontairement que  Schahan-schah  re- 
connut la  domination  des  Mongols. 
Il  soutint  d'abord  la  guerre  contre 
eux.  Gcux-ci  vinrent ,  en  1  *a38  ,  l'as- 
siéger dans  sa  ville  de  Lorbi.  Scha- 
han-schah, élira  vé  de  leur  nombre, 
abandonna  la  ville ,  dont  il  laissa  la 
garde  a  son  beau-père  ,  lequel  ne  pal 
la  sauver  de  la  fureur  des  Barbares, 
et  se  réfugia  dans  une  forteresse 
avec  sa  femme  et  ses  enfants.  Pen- 
dant qu'il  était  daas  cet  asile,  les 
Tartares  vinrent  mettre  le  siège  devant 
la  ville  d'Ani ,  qui  refusa  de  se  rendre 
sans  les  ordres  de  son  souverain  ;mais 
la  famine  l'obligea  de  capituler: les 
Mongols  passèrent  tout  au  fil  de  l'cpée, 
n'épargnant  que  les  femmes ,  les  en- 
fants et  les  artisans.  L'année  sui- 
vante, ist-fo,  Schahan-schah  obtint  la 
paix  par  la  médiation  de  son  cousin 
Avak,  qui  s'était  soumis  depuis  quel- 
que temps  h  l'empire  des  Tartares. 
Schahan-schah  fut  remis  enpossession 
de  ses  domaines ,  à  la  condition  de 
payer  tribut.  11  fut  aussi  tenu  de  mar- 
cher sous  les  drapeaux  des  Tartares 
avec  un  certain  nombre  de  troupes , 
pour  les  suivre  dans  toutes  leurs  ex- 
péditions. C'est  ainsi  qu'en  l'an  n43 
Schahan-schah  passa  dans  r  Asie-Mi- 
neure ,  sous  les  ordres  de  Batchou- 
Motnian,  généra]  des  Mongols,  pour 
faire  contre  le  sulthan  des  Scîujoti- 
kides  d'iconium,  et  il  rendit  des  ser- 
vices signalés  aux  Tartares.  Le  reste 
de  la  vie  de  Schahan-schah  s'écoula 
dans  des  expéditions  de  la    même 


SOI 

povr  le  compte  de  ms  sonve- 
Dn  n'en  cite  aucune  d'une 
'  spéciale  ;  ainsi  l'on  est  cntiè- 
privr  de  renseignements  sur 
rtie  de  sa  vie.  On  sait  seule- 
îe  vers  cette  époque  il  fut  vi- 
(luilhiiime  nubruquis ,  que 
oui*  avait  envoyé  en  ambâs- 
11  Tan  \x~ri  ,  vers  Mangou 
empereur  des  Mongols.  A 
t*ur  de  karaLomm  ,  llubru- 
après    avoir  passe   le  .mont 

■  .  pour  venir  s'embarquer 
i  Lilùie,  traversa  toute  la 
Arménie.  Ouatre  jour*  après 
urt  de  Naklidjcvan  ,  il  entra 
prinrifMutédcSchalian-schah. 
if .  «lit-il .  un  .seigneur  Gurgieu 
run-ti  .  tn>  jmivsmt autrefois; 
.nip.ord'lirii  mi  jet  et  tributaire 
irt.»rr>,  qui  mit  ruine  toutes  tes 

•  M  ffjrtPre>M'%.  Son  père,  Za- 
*• .  aviitcu  toiisrrsiMVN  d'Ar- 
•.  r»«mr  lf%  avoir  délivrés  (1rs 

•  Je  S.ir.i>ins'.  J'eus  quelques 
T^tiiiris  avec  re  Sahenna 
ili  iihm  li.ili    ,  nui  me  lit  beau 

■  i'Iji'itiii'iil  "*  et  i|t'  caresses,  lui, 

'i>!i«-  i  t  %iiti  bis  Zi<  li.il'lr  ,  qui 
f-Miji-  b'Uiiiur    turt    honnête 

•  »  i-i-.  n  .Si  haliaii-srliall  iiiiiii- 
'i<  I  »'»l  ,d<(  1i.»-him!c  ce  que 

/■!•  Ii.irir.  .i\.iil   rie  assiwne 

"  »rt  ir»-s:il  l.iissa  quatre  autre* 

\v  ik.Seigius  .  \rdaM  hir  et 

S.  M— n. 
WIlRlilP.Z,  général  persan, 

pif  h*  \i<toircs  qu'il  rcm- 
. i  b*s  Romains  ,  jMinl.Hil  le 
«  <no>iot>  II.  ou  KliOMoii 
.  v i ^  .lit  .m  roiiiiiHiu  nnriit  du 
»■  »i»-i  le.    .Sou    véritable  nom 

tttniztiii  ;    niais    il    fut    plu.-s 

•  ;i  •  •■lui  ■!«■  Srhaharlmrz.  sur- 
i  .   -\*  ii  1;  i  lu uiiiqur  s\ri.i- 

I'  •r-l!<-brj  un  ou  Mhh.'II.j- 
*i«ijili«-    en   peiA.iii    utn^licr 


son 


71 


sauvage.  Cette  dénomination  Retrou- 
ve diversement  reproduite  dans  les  au- 
teurs grecs  de  la  Byzantine ,  sous  les 
formes  Sarbanazas ,  Sarbarazas , 
Sarbarus.Sarbaras,  Sarbas  ou  Bar- 
razas.  II  paraît  qu'il  e'tait  encore  ap- 
pelle cheheriaic  et  Schirouich  :  ces 
deux  noms  signifient  tous  deux  royal 
en  persan.  Ou  conçoit  que  toutes  ces 
variations  ont  jetc  de  l'obscurité 
dans  l'histoire  de  ce  personnage. 
On  ignore  quelle  était  l'origine  de 
Roumizan  ou  Schaharbarz  ,  et  quels 
services  lui  avaient  mérite'  la  fa- 
veur de  Ghosrocs ,  qui  lui  donna  sa 
fille  en  mariage,  et  le  liant  rang  qu'il 
tenait  dans  la  Perse.  L'histoire  nous 
le  montre  pour  la  première  fois ,  en 
Tan  0i\;  il  e'tait  alors  à  la  tête  d'une 
puissante  armée  que  Ghosrocs, depuis 
long-temps  en  guerre  avec  les  Ro- 
mains, envoya  en  Syrie.  Schaharbarz 
se  rendit  maître  de  Damas ,  dont 
il  emmena  les  habitants  en  capti- 
vité. L'année  suivante,  il  fit  une  con- 
quête plus  glorieuse ,  et  qui  jeta  la 
uési dation  dans  le  monde  chrétien. 
Les  troupes  persanes  se  dirigèrent , 
sous  ses  ordres,  vers  la  (ialiléc  :  elles 
passèrent  le  Jourdain  et  partout  elles 
eoinini rent  d'horribles  ravages  :  en- 
fin elles  arrivèrent  devant  Jérusalem, 
('elle  ville,  dépourvue  de  garnison  et 
sans  fortifications ,  fut  enlevée  .sans 
coup  férir.  Après  avoir  détruit  le 
saint  Sépulcre  et  tous  les  édifices 
religieux,  et  mis  la  ville  à  feu  et  à 
sang ,  il  emmena  en  Perse  le  pa- 
triarche /aeharie  ,  le  bois  de  la  vraie 
Cmi\.  et  presque  toute  la  population, 
qui  eut  à  endurer  tous  les  genres  de 

{HTsérutioiis.  Ln  l'an  fil  fi ,  Schanar- 
»ai7.  revint  avec  de  nouvelles  forces: 

9 

cette  foi*» -ri,    il  entra  en  Kgjpt** 
pénétra  jusqu'aux  frontières  de  1  R- 
thiopieet  de  la  Libye,  et  s'empar; 
d'Alexaudi  ie.  11  continua  de  prend n 


ra 
rc 


y* 


SCII 


une  part  active  à  cette  guerre ,  qui  se 
poursuivit  avec  acharnement  pendant 
les  années  suivantes.  En  Tan  62*2  ,  il 
se  rendit  maître  d'Aucyre  dans  la 
Galatic  ,  subjugua  la   plus  grande 
partie  de  l'Asie  -  Mineure  ,   et  prit 
même  l'île  de  fthodes.  Cependant  Hé- 
raclius,  possesseur  de  l'empire  depuis 
plusieurs  années  ,   c'tait   sorti  d  une 
trop  longue  inaction ,  qui  avait  cause 
à  ses  sujets  des  maux  incalculables. 
Soutenu  par  les  Barbares  du  nord , 
qu'il  avait  pris  à  sa  solde  ,  et  par  les 
peuples  du  Caucase ,  tels  que  les  Ibé- 
riens ,  les  Albaniens  et  les  Lazes ,  il 
cherchait  enfin  à  résister  sérieusement 
aux  Perses.  Sans  s'obstiner  à  défen- 
dre l 'Asie-Mineure ,   toute   dévastée 
par  dix  ans  de  combats ,  il  prit  le 
parti  de  s'embarquer  sur  le  Pont- 
Euxin ,  pour  aller  descendre  dans  la 
Colchide ,  et  de  là  pénétrer  au  centre 
de  la  Perse ,  dans  des  lieux  où  l'on 
était  loin  de  l'attendre.  Cette  combi- 
naison lui  réussit  :  il  obtint  des  avan- 
tages sur  les  Perses ,  et  Chosroes  fut 
obligé  de  rappeler  ses  généraux  qui 
tenaientrAsie-Mineurcjusqu'enBitby- 
nie.  Schaharbarz  marcha  donc  pour 
repousser  Hera clins  :  il  lutta  contre 
lui  pendant  trois  années ,  au  milieu 
des  montagnes  de  l'Arménie,  sans 
obtenir    aucun   succès  ;   l'empereur 
profitant  de  la  disposition  des  lieux, 
le   fatiguait   par  une  multitude   de 
petites   affaires.    Ce  fut  ainsi  qu'il 
força    les    Perses  d'évacuer   l'Asie- 
Miueure.  Cependant,  en  l'an  6*5 , 
Chosroes  résolut  de  faire  un  nouvel 
«tforl ,  et  de  pénétrer  jusqu'à  Cons- 
tantiuople  :  Schaharl>arz  fut  encore 
chargé  de  cette  expcfdition.  Héraclius 
averti  des  préparatifs  du  roi  de  Perse, 
était  déjà,  au  retour  du  printemps,  en 
Arménie  ,  et  il  vint  camper  à  Miafa- 
rekin  ou  Marlyropolis  ,  pour  obser- 
ver les  mouvements  de  Schaharbarz, 


SCtf 

qui   se  préparait    à    passer  Ilui^ 
phrate.  L'empereur  prit  les  devants,  '  - 
en  se  dirigeant  par  8a  m  osa  te  ,  pour 
venir  se  poster  en  Cilicic  ,  derrière 
le  Sa  rus  ,  afin  d'v  attendre  le    gé- 
néral persan.  Celui-ci  passa  le  dé- 
filé du  Mont-Amanus ,  et  vint  avec 
toutes  ses  forces ,  combattre  Héra- 
clius ,  qui ,  après  une  bataille  long- 
temps disputée ,  finit  par  obtenir  M 
victoire  ,  et  contraignit  les  ennemis 
de  se  retirer  jusque  sur  le  territoire 
persan".  L'année  suivante,  trois  nou- 
velles armées  firent  à  la  fois  irrup- 
tion sur  le  territoire  de  l'empire;  et 
Cendant  quliéraclius    et   son  frère 
héodore  étaient  occupés  dans  l'Ar- 
ménie et  le  Caucase,  Schaharban 
s'avançait  rapidement  vers  Constan- 
tinople ,  dans  le  dessein  de  se  mettre* 
en  communication  avec  les  Abares, 
les   Bulgares,    et   d'autres   peuples 
alors  en  guerre  avec  les  Romains ,  et 
qui  vinrent  en  effet  assiéger  la  viDe 
impériale  du  coté  de  l'Europe ,  pen- 
dant qucSchaharbarz  assiégeait  Cnal- 
cédoine  qui  était  en  Asie.  11  se  mit 
en  communication  avec  ces  nouveaux 
ennemis  de  l'empire;  mais  le  défaut 
de  forces  navales  les  empêcha  les  uns 
et  les  autres  de  se  porter  réciproque- 
ment des  secours.  Constant iuople  fit 
ime  vigoureuse  résistance,  qui  rebuta 
et  découragea  le  prince  des  Abares  ; 
lequel  prit ,   après  deux   mois   de 
siège ,  le  parti  de  se  retirer.  Malgré 
ce  contretemps,  Schaharbarz  ne  s'é- 
loigna pas  de  Chalcédoinc ,  dont  il 
continua  le  siéee  pendant  deux  ans  ; 
tandis  (ju'Héra clins  marchait  de  vic- 
toire en  victoire ,  et  pénétrait  jusque 
dans  le  centre  de  la  Perse ,  poursui- 
vant Chosroes,  qui  n'osait  s'arrêter 
devant  lui.  11  parvint  ainsi  non  loin 
de  Ctésiphon ,  capitale  de  IVmpire 
persan.  Dans  cette  extrémité,  1  ar- 
mée de  Schaharbarz  était  la  seule 


SCM 

de  Ghosroès;  mais  die 
l  lâm  éloignée  de  lui.  Un  mes- 
t,  envoyé  pour  la  iàirc  revenir 
tafr  hitc  ffut  pris  par  les  Ro- 
te, qui  changerait  ses  dépêches, 
lien  de  l'ordre  de  revenir ,  elles 
nuirai  le  récit  de  prétendues  vie- 

*  de  Cliusroès.  et  l'iu jonction  de 
jre  ('hahédoinc  à  la  dernière  cx- 
uir.  I.r  retard  Lien  involontaire 
yhiharktrz ,  irrita  contre  lui 
tfv-rs.drjj  prévenu  par  les  euue- 
iir  et  gênerai.  Un  second  messa- 
.  *lrr*v  ju  lieutenant  de  Scha- 
urz.  lui  ordonnait  de  faire  mou- 
t  cmrral  désobéissant,  et  de  ra- 
tt  Mir-le-champ  l'armée  en  Pcr- 
[*j  trttrp  tomba  encore  entre  les 
«mVn  r-iuieniis.  qui  ne  manquèrent 
rrttr  foi*  de  IVurovcr  au  général 
«zi.  f>lni-<  j  aussitôt  joignit  à  son 

«  f  Sut  de  j  on  ulfirit  rs  destinés  à 
r  r..fiifDe  lui.  et  lut  cette  lettre 
rra^r  nimie.  O  fut  le  signal  d'u- 
-i  ••!(«-  grurralr.Schah.irbar£trai- 

•  •-  !*-«•  Ri  •  ni  a  in  >.  leur  donna  deux 
#-*  •  N    !»■  *iir  otites,  et  marcha 

'  r  |v  !■*•■  .  non  pl.is  pour  défeii- 
»  v  -»•«■*.  m-ffin  pmir  tirlie\cr  sa 
-.  1!  ■  Vii  fut  j>.o  In'miÎii  :  les  dé- 
«  ••  ii:  j  hers  ijnr  les  .innée**  du 

»l" \  lient  i  pr.aixccs  e\ritè- 

<■    :  "ri  2'il  iuisoiil«'\<ii)eiiluiii\ei- 

'"    '    r  —  jii«*  .Si  h.diailiar/.  arriva 

.'•    !-  »  !•»   «!••   IT.uphiatc.  (ilins- 

"■■..!  j  bis.  Non  jutiii  nie  fils 

.'..  '  •  prim  e.  iM'iiiuii'  Scliirouïch 

*  :    «  *  .    !:•■    li-^lii     p.is    iilu>    de 

.•  .  rri  l".m  I»  »S.  ,S«  hahaiharz 
■    ^t  .irl!<iiitiit  f'trede  son  par- 

...•       jl.iltll   .IJ'pMM-,     H\CC   SOll 

~      l<t    r*^"lii1in  if  m   le    jm.m.ï 

*     -    :.« .    M   i.t  d(  «  Lut  r    loi  un 

•* .  lit  .    «jj»i  le  ApIi-m  liir  ,  que 

"•irit";   ui.il>>    hiinlôt,    lassé 

r     .         «        i.'i   I -il. ••'•1114'     de  |H|  ,      ||     |e 

•  : .  :        ■'«  irip.in    il»-    !.i    i »n i  — 


SCH  73 

sanee  suprême ,  et  se  fit  proclamer 
roi  en  Van  6*29.  Celte  entreprise 
audacieuse  éveilla  contre  lui  la 
jalousie  des  autres  chefs  et  la  haine 
de  la  nation,  indignée  de  voir  un 
homme  étranger  au  sang  royal  s'as- 
seoir sur  le  tronc  des  Chosroès.  11  fut 
tue  après  un  règne  d'un  mois  et  sept 
jours  ;  et  l'on  plaça  sur  le  trône  une 
fille  de  Cihosroès,  qui  se  nommait 
Potirandokht.  S.  M — n. 

SCHAH-KOULI,  musicien  célè- 
bre, se  trouvait  enfermé  dans  Bagh- 
dadsa  patrie,ran  i(>38,]orsqu'Anm- 
rath  I Y  victorieux  ordonna  le  massa- 
cre général  des  assiégés,  quoiqu'ils 
eussent  déposé  leurs  armes,  l^c  car- 
nage était  commencé  de  toutes  parts: 
ce  nouvel  Orphée  trouva  moyen  de  se 
présenter  devant  le  féroce  sulthan,  et 
de  s'en  faire  écouter,  en  chantant 
sur  le  sehesehadar,  espèce  de  psal- 
tériou  qui  ressent  Me  à  la  harpe  ,  la 
ruine  de  Baghdad  et  le  triomphe 
du  vainqueur.  Il  mit  tant  d'enthou- 
siasme et  de  sentiment  dans  le 
morceau  qu'il  impro\isa  ,  l'e\  - 
pression  eu  fut  si  touchaiilc,  que  le 
eieur  d'Amurath  s'amollit,  et  qu'il 
ne  put  s'empêcher  de  \erser  des  l.ir- 
uies.  A  l'instant  le  carnage  cessa; 
et  la  musique  ,  un  des  charrues 
de  la  \ie  sociale  ,  arracha  cette 
lois  à  la  mort  une  génération  entière. 
Non -seulement  le  snltlia u  épargna  le 
n  -sic  des  vaincus;  mais  il  leur  rendit 
l.i  liiM'ile.  Il  emmena  Schali-houli  a 
(ioustauliuople:ct  ce  nuisit  ieu  \  lut. 
mjiis  ses  aiispiecs  ,  le  fondateur  de 
cet  art  qui  subjugue  IVniwTS,  et 
que  l'islamisme  condamne,  mais  que 
les  Oiliomaus  aiment  avec  messe  et 
récompensent  avec  profusion.  On  .1 
perdu  le  1not1fmusic.il  a\ccleqi:i  II  1 
mol  liée  lit  courir  aux  aime.s  Al*  \an 
ilie-!e-(iralid;  celui  par  Inpul  mu 
]oUeiiM'<ir  flûte  irudildc.s  jiuue.«^iiis 


:.     i:l*    oiu-tir      i.~,.nld* 


t.. 


i,  **.,wUS*»îSÏÎ 

à,fc«;inc-     «fane""1"!? 
■incev"».",'  î»ï*"""B£ 


*"/tnwe,  priiirts 

* '*f  &m  Brli-  ainsi  nw 

*  T*itT  Briram  Bmirçi  «^ 

ieSrhaL-  .Vmnar^ 

P«w  N  d'jram  sions:^     ■< 

^.iiitrant  l"\r-  rentra  ^_>_"î* 

ïW  SiApiHir,  ton.  V"     ^ 

"Ïm  m  in.  I.'ao.^. 

,  --oit  hit  mm-  pin 


Z* 


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—  iartrra    Ae  *?^f  --g-j-^ 

■■'' ■■■■■■. .'1--  __-_—-,-»•    #^"    --1*-3 
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1,,-jv.l^  .   S'V,I>  '.    OUI    ctt           . 

11,1111   -     ...W»111-  'l        ..OtOT^' 

s;""     V„,-.lv>- ll'  t''"T,î,Vs  r»'° 

nl    mens 


•  • 


io 


le 

fut    s.i 

le 
II  m\       r%«> 


prince  , 
*        Beh- 


■»< 


plupart  d'entre 
1  a    o elèl>re  famille 


ilieu 

de     ce 
fi 

e?      Belram 

Schah- 

i  durant 

ment  d'Ar- 

>clmaripour, 

en   /[ii. 

Cait   men- 

d'atitrcs 

l^ieimt     le   nom 

»Woti 

os.     Schalipour  ,  fib  de 

\int.  ci*  l*.-*i*  -78i,prin- 
»\m«-e  «le  ^l»er  ,  nfvspî- 
f-\.*it  ,  cler»viî:s  huit  siècles, 
tnr  At-^  l>a^i-iitidrs.  Il  prit 
r,v^»riiv<-  au^.  mirrres  que 
*iiȎ  V*<-l*ocl  etitrri>rit  con- 
!be>.  11  fut  tue,  on  Van  8 1 8, 
Kitattle  ,  laissant  nour  hé- 
itU  nemmé  Ascfiod,  lequel  fut 
io  antre  Soliahpour,  aussi 
le  Sl»er  ,  «I«ï  composa  une 
-énèrale  de  1*  Arménie,  citée 
^.rafkLt  éloges  ,  dans  la  Pré- 
-  t-  pjitrîarclie  Jean  Via  mise 
p  rîe  l'histoire  du  même  pays 
par  lui  au  commencement 
#»   *i 


epril  en  dit  doit 
tr-r  la  perte  de  cet  ouvrage. 
^  ^oils  le  n°.  8T>  des  manus- 
^  de  la  bibliothèque  du 
considérable  et  fort 


ni  ,     *p«  parait  y  avoir  ap- 

S.  M^w. 


ScH  75 

SCHAHPOUR,  roi  de  Perse.  F. 
Chapoub. 

SCHAÏBEK  KHAN  ,  fondateur 
de  l'empire  des  Ouzbeks ,  et  descen- 
dant de  Djoudjy  ou Touschy,  (ils  aîné 
de  Djingbyz  Khan,  était  petit* 
fils  d'Abou]  Rhair,  Khan  du  Tou- 
ran,  yers  les  montagnes  d'Aral, 
et, le  fleuve  Yaïk*  AboulKhalr  ayant 
succombe'  sous  les  efforts  de  plusieurs 
princes  voisins  qui  le  mirent  à  mort , 
ainsi  que  plusieurs  de  ses  enfants, 
Bourga  sulthan,  l'un  de  ses  parents  1 
s'empara  d'une  partie  de  ses  posses- 
sions :  mais ,  dans  la  suite ,  Schaïbek 
rentra  dans  les  états  de  son  aïeul  ,  et 
tous  les  peuples  se  soumirent  à  lui. 
L'an  de  l'hégire  886  (  1482),  il  sur- 
prit Bourga  sulthan  dans  une  partie 
de  chasse ,  et  le  lit  périr .  L'an  904 
(  '  4<)8)>  Schaïbek  informé  que  le  Ma- 
wahr  al-Nahr  ou  Transoxane  était 
déchiré  par  les  guerres  intestines  des 
(ils  et  petit-fils  d'Abousaïd ,  descen- 
dant de  Tamerlan  ,  envahit  cette 
vaste  province,  et  en  acheva  la  con- 
quête dans  l'année  910(1 5o.J  ).  Ce 
fut  alors  que  Babour  Mirza  ,  chassé 
de  ses  états  héréditaires,  alla  s'em- 
parer de  Kaboul ,  et  y  jeta  les  fonde- 
ments de  l'empire  Moghol  (  Voy. 
Baiioi:k).  La  mort  du  sulthan  Hou- 
cein Mirza,  autre  prince  issu  de  Ta- 
merlan ,  lequel  régnait  dans  le  Ma- 
zanderan  et  dans  le  Khoraran ,  ayant 
divisé  ses  fils  pour  le  partage  de  sa 
succession, Schaïbek  profita  de  cette 
nouvelle  occasion  de  reculer  ses  fron- 
tières. Il  entra  dans  le  Kboraçan, 
l'an  9 1 3  (  1 5o*;  ),  vainquit  Badi-Ezza- 
man,  l'un  des  (ils  du  sulthan  Houcein, 
le  força  de  se  réfugier  à  la  cour  de 
Chah  Ismaël  Sofy ,  roi  de  Perse , 
extermina  tous  les  princes  timou- 
rides  qiû  tombèrent  en  son  pouvoir , 
et  resta  maître  du  Kboraçan ,  mal- 
gré les  efforts  de  Mirza -Babour  ,  qui 


76  SCH 

fut  contraint  de  retourner  à  Kaboul. 
Ce  fut  alors,  suivant  Abou')Gazi,ou 
plus  vraisemblablement  avant  la  con- 
quête du  khoraçan,  que  Schaibck 
fit  celle  du  Kharizni.  Les  Ouzbeks , 
oui    marchaient    sous    ses    éten- 
dards ,  rentrèrent  ainsi  dans  tous  les 
pays  que  Tamcrlan  avait  enlevés  à 
leurs   ancêtres.    Schalbek  ,  devenu 
l'un  des  plus  puissants  princes  de 
l'Asie  ,    éprouva   bientôt  l'incons- 
tance de  la  fortune.  Chah  Isniaël,  sous 
prétexte  de  venger  les  droits  deBadi- 
Ezzamman  (f.IsMAEL  ,  XXI,  296) , 
marcha  vers  le  Khoraçan  avec  une 
armée  nombreuse  ,  et  attaqua  Schal- 
bek, qui  perdit,  près  de  Mcron,  une 
grande  bâta  ri  le ,  où  il  fut  tue'  avec  la 
plus  graude  partie  de  ses  troupes ,  au 
mois  deschahan  916  (nov.  1  )io  ), 
Koudj-Kandji,  successeur  de  Schaï- 
bek,  répara  cet  c'ehec  par  une  vic- 
toire qu  il  remporta  sur  les  Persans 
et  sur  Babour  qui  étaient  entres  dans 
la  Transo\anc  :  mais  le  Khoraçan 
est  reste  à  la  Perse ,  quoique  toujours 
dispute'  par  les  Ouzbeks,  qui  ont  long- 
temps possédé  la  province  de  Balkh , 
et  qui  régnent  probablement  encore  à 
Bokhara  ,  à  Samarkand  ,  et  dans  le 
Kharizme  ,  plus  connu  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  Khi  va.         A — t. 

SfJÏALKEN  (  Godefroi  ),  pein- 
tre hollandais,  naquit  â  Dort,  en 
i043.  Son  père  ,  recteur  du  collège 
de  cette  ville,  voulait  lui  donner  une 
éducation  toute  littéraire  ;  mais  le 
jeune  Godefroi  ne  put  résister  à  son 
penchant  pour  la  peinture.  II  étudia 
d'abord  sous  Van  Hoogstraten  ;  et 
Gérard  Dow  le  perfectionna  si  bien, 
que  l'élève  devint,  en  peu  de  temps, 
le  rival  de  son  maître.  11  crut  pou- 
voir le  quitter  alors.  La  vue  de  quel- 
ques ouvrages  de  Rembrandt  le  frap- 
pa d'admiration;  et  il  essaya  de  1  i- 
iiiiter  :  mais  rebuté  de  le  copier  et  de 


SCH 


i 


l'admirer  sans  pouvoir  l'atteindre  r 
il  s'imagina  pouvoir  le  surpasser  r 
même  dans  ce  qui  fait  le  principal 
mérite  de  ce  peintre  inimitaole,  dana  ' 
les  effets  de  la  lumière.  Dès-lors  la 
plupart  de  ses  tableaux  furent  éclat 
réspar  la  lueur  vive  et  tranchée  d'un'  ; 
flambeau  ou  du  soleil  ;  et  il  porta.  j-; 
cette  méthode  jusque  dans  ses  por»f  ( 
traits.  Ce  dernier  genre  ,  dans  lequel  i 
il  acquit  bientôt  une  grande  reput**  i, 
tion ,  et  beaucoup  d'argent,  lui  fit  ,, 
abandonner  les  sujets  de  fantaisie»^' 
Il  fut  appelé  en  Angleterre,  où  H~ 
obtint  de  la  vogue  dès  son  arriréfc$ 
Mais  sa  vanité  n'était  pas  sntisfaile|£: 
il  voulut ,  à  l'exemple  des  kncllei^j  ' 
des  Klostermaun  ,  des  Lely  ,  etc.  Jj< 
peindre  le  portrait  en  grand.  \\  échoaft^'  ' 
complètement:  ses  grands  morecaus,-  " 
furent  jugés  plats ,  sans  force  et  sans.; 
vérité;  et  il  dut  en  revenir  à  sou  petit.  * 
genre,  dans  lequel  il  n'avait  pas  fej:  * 
rivaux.  11  lit,  pendant  son  séjour  çft,v  ; 
Angleterre ,  un  nombre  considérable  -  - 
de  portraits  ,  entre  autres  celui  dn  ■ ; 
roi  Guillaume  111  :  mais  ces  succèr 
ne  purent  l'empêcher  de  revenir  dan* 
sa  patrie.  11  vint  s'établir  à  la  Haye,- 
où  chacun   voulait  être  peint   par  "*• 
lui,  quoiqu'il  se  fit  payer  fort  cher*    ■,"- 
Schalkcn  avait   acquis  une  facilita.  * 
d'exécution  qui ,  loin  de  nuire  aa     ' 
fini  dont  il  avait  contracté  l'habi- 
tude, donnait  à  ses  productions  une    • 
certaine  lilicrté  de  faire' qui  en  aug-    < 
mentait  le  mérite.  C'est  ce  (ini  qui  dia-    0 
tingue  ses  ouvrages.  11  pousse  l'imi-    >: 
tation  de  la  nature  à  un  tel  noint  au'il 
n'en  néglige  aucun  détail.  5a  couleur,  •" 
est  chaude  et  dorée  ,  et  ne  manque. 
pas  de  vérité.  Il  représentait  de  pré-    * 
ie'rcncc  des  scènes  de  nuit ,  éclairée»    . 
par  une  bougie  ou  une  lampe  ;  il  ic»    - 
gardait  l'opposition  brusque  de  la    *. 
lumière  et  ues  ombres  comme  le  bul 
principal  de  la  peinture:  voilà  pour* 


5CH 

m  les  srènrs  de  nuit  lui  plaisaient 
u.  Il  a  ce j tendant  peint  des  scènes 
KPir  .  éclairées  par  un  soleil  vif , 
Utjt  IVîn  n'est  pas  moins  piquant. 
rmi  rrs  dentiers  tableaux,  on  rite 
bi  qui  représente  ii/ie  jeune  Fem- 

•  .  aiu>r-  près  iVunt'  fenêtre  ,  qid 
Ç+rtiniit  du  soleil  avec  un  even- 
i  ;  U  lumière,  en  passant  à  travers 
tatfr-L**  «m  le  papier  colorié,  jeltesur 
fcpire  tics  rellels  dont  les  elîcts  sont 
cdi»r«.  La  même  méthode  se  fait 
■arquer  dans  plusieurs  autres  ta- 
enx  analogues.  On  v  voit  combien 
*t*»le  ±\  .lit  étudie  les  différents  ac- 

L*  de  la  lumière.  Son  dessin  est 
de  répondre  k  sa  couleur  ;  ses 
*--ot  roules  ,  m*s  mains  lour- 
»  v*  lira  *  décharnés;  nulle  finesse 
»  les  r  ^atours  ;  nul  idéal  dans  les 
mr*  •  (i  dans  l'expression;  nul 
»ert  «i.aii  la  composition  :  mais  la 
érit  M  If  lini  ciHivrcnt  ces  uom- 
vi  défaut*.  Les  ouvrages  de  ce 
B+r*  rie  vont  pas  rares.  Le  Musée 

L  «i  n*  en  possède  quatre:  I.  Une 
lAf—Furr^tie. II.  tVnVc ,  unflam- 
tx  *  Li  nuiin  ,  clwrvhant  sa  fille. 

/*--ai  /"'  m  mes,  dont  l'une  tient 
r  »•  *.:u  allumée.  I  V.l'n / "ieillard 
+  rmii  à  une  ht tn'  nu  il  tient 

•  «u*«i.  I>  même  établissement  a 
»*^î-  7  iitrc  autres  tableaux  de  ce 
:.?rr    I.  {^u  Ptintre  assis  près  de 

e \*-u  ±Lt.  II.  /- «  Wadelène  (la ns 
:r  #»e  .  •■«-Uiree  pir  un  (lambeau. 
,1  -  r  "  nsulttittnn  indiscrète,  ou  la 

•  -  ■«-  j-unif .  |  V .  La  Hemantrance 

*>.    |-«    ••fit  rtl'   rendu*  ,|l|\  P.IVV- 

•r  ?  "m  V  S*'lialkui  mourut  à  la 

I»       *       ;fî    lioV.    I-O^i.  P S. 

4 

*■  u  V  I.  L  .li  m-  Vd.im),  jé- 
*-  riii-<J*>uiMirr  a  la  Chine,  lia- 
,  f .  1  -jiiif  .  «n  i  Hfi.  Il  vint  à 
#>  rf  v  prit  l'habit ,  eu  ifiii. 
.  •  A\  <ir  étudie  l.i  théologie  et 
.  ? t^r ixi-i  U'p te»  |«ndanl  plusieurs 


SCH 


77 


anne'cs ,  il  s'embarqua  pour  la  Chine, 
avec  le  P.  Triganlt,  qui  y  retournait; 
et  y  arriva*  Tan  ifria.  "On  l'envoya 
d'à  Lord  dans  la  province  de  C  h  en- 
si  ;  et  il  résida  quelques  années  à  Si- 
'aii-fou.  11  s'occupa  sans  relâche  des 
soi  as  de  son  ministère  apostolique  et 
de  l'étude  des  sciences  qui  ont  rap- 
port à   l'astronomie.  11  dirigea    la 
construction  d'une  église,  qui  Tut  bâ- 
tie, en  partie,  aux  frais  des  néophy- 
tes ,  et  en  partie  aussi  avec  le  se- 
cours des  (Ihiuois  non  convertis,  les- 
quels voulurent  prendre  part  aux  en- 
treprises du  missionnaire,  unique- 
ment par  l'intérêt  que  leur  avaient 
inspiré  ses  connaissances  mathéma- 
tiques. La  réputation  qu'il  s'était  ac- 
quise sous  ce  dernier  rapport  ne  tar- 
da pas  à  le  faire  apjK'lcr  à  la  cour, 
où  il  fut  chargé  de  la  rédaction  du 
Calendrier  impérial ,  d'abord  con- 
jointement avec   le  P.  Rho, ensuite 
seul ,  après  la  mort  de  ce  dernier."  Il 
exerça  cette  charge  avec  distinction, 
sous  les  reçues  consécutifs  de  trois 
empereurs,  l'un  de  la  dynastie  des 
Miug  ,  et  les  deux  autres  de  la  dy- 
nastie ta rtare.  Ce  fut  surtout  sous  le 
règne  du  premier  nrinee  inandehou, 
nommé,  par  les  Kuropéeus ,  Chiin- 
tchi,  que  le  P.  Schall  obtint  le  plus 
haut  degré  d'estime  et  de  faveur.  Il 
fut  alors  nomme  conseiller-directeur 
du  bureau  des  allairc.s  célestes,  ou  , 
comme    disent    les    missionnaires, 
président  du  tribunal  de  mathéma- 
tiques, avec    le  titre  particulier  de 
maître   des  dttetrines  subtiles.  Ce 
titre  fut  encore  rendu  n  lus  honora- 
ble par  la  suite:  on  y  | oignait  ditlë- 
rentes dénominations  chinoises,  qu'il 
serait  dillicile  de  rendre  en  frain.iis. 
Ou  ajoute,  que  l'empereur  a\ail  per- 
sonnellement pour  Scliall  une  si  :imii- 
de  considération,  qu'il  venait  quatre 
fois  par  au  «Lins  le  cabinet  du  mis- 


:8  SGH 

sionnaire ,  pour  s'entretenir  familiè- 
rement avec  lui; crue,  dans  ses  visites, 
il  s'asseyait  sur  le  lit  du  savant  jé- 


jardin   qui 
Schall  profita  de  cette  bienveillance 
pour  servir  la  cause  de  la  mission. 
11  obtint  un  décret  pour  la  libre  pré- 
dication du  christianisme,  ce  qui  ac- 
crut tellement  le  nombre  des  néo- 
phytes, qu'en  quatorze  ans  (de  i65o 
à    1664  )  on  baptisa  plus  de  cent 
mille  Chinois.  A  la  mort  de  Chun  • 
tchi,  les  espérances  que  de  si  heu- 
reux commencements  avaient  per- 
mis de  concevoir ,  ne  tardèrent  pas 
à  s'évanouir.  Les  régents  qui  gou- 
vernaient l'empire  pendant  la  mi- 
norité de  Khang-hi,  commencèrent 
à  exercercontre  les  Chrétiens  une  per- 
sécution dont  le  Père  Scball  fut  une 
des  premières  victimes.  On  l'accusa 
d'avoir  eu  l'audace  de  présenter  l'i- 


SCH 

naux.  Tant  de  fatigues  achev 

d'épuiser  ses  forces;  et  il  expir; 

dixième  lune  de  la  huitième  i 

khang-hi  (  i5  août  16C9)  (1). 

riva  au  P.  Schall  ce  qui  est  an 

d'autres  personnages   illustres 

combla  d'honneurs ,  après  sa  1 

l'homine  qu'on  avait  persecut 

rant  sa  vie.  La  cérémonie  de  s* 

sèques  fut  réglée  par  un  ordre 

rieur.  L'on  assigna  cinq  cent  1 

quatre  onces  d'argent  (  environ 

mille  neuf  cent  trente  francs  ) 

y  être  employées  $  et  un  ollici 

envoyé  pour  y  présider.  Le  ( 

drier  astronomique ,  sorti  des 

du  P.  Schall ,  tomba ,  peu  de 

après,  dans  celles  d'un  Chino 

ignorant  ,  nommé  Yang  -  kc 

sian  ;  mais  les  erreurs  qui  s'] 

sèrent  obligèrent  à  le  rendre  p 

tement  aux  missionnaires  ;  et 

le  P.  Verbiest  qui  devint ,  p< 

travail ,  le   véritable  succès* 

Schall.  Il  fut  aussi  chargé  de 

1 4*    •  ^wm  ê-  ^  *Â  a**   ^~  .  »...    J  * «  _  1 1 _ 


mage  d'un  crucifié  à  fa  vénération 

de  l'empereur  défunt.  11  fut  chargé    la  fonte  des  pièces  d'artillerie, 
de  fers,  avec  trois  de  ses  compagnons;    me  l'avait  été  Schall  lui -met 
traîné,  pendant  neuf  mois ,  de  tribu- 
naux eu  tribunaux ,  et  enfin  condamné 
à  être  étranglé  et  coupé  en  dix  mille 
morceaux,  pour  avoir  omis  quelaues 
rites  prescrits  lors  de  la  sépulture  d'un 
prince  impérial.  Cette  sentence  eût 
peut  -  être  reçu  son  exécution  ;  mais 
une  comète  qui  vint  à  paraître  sur  ces 
entrefaites ,  un  tremblement  de  terre, 
un  incendie  qui  consuma  quatre  cents 
appartements  du- palais,  furent  re- 
gardes comme  autant  de  signes  évi- 
dents de  la  colère  céleste  et  de  l'in- 
nocence des  prisonniers.  On  les  mit 
en   liberté  ;  mais   le   père    Schall 
proGta  peu  de  cette  grâce.  Atteint 
de  paralysie ,  il  fut  accusé  de  nour 
veau,  et  porte,  le  cou  chargé  de 
cette  espèce  de  carcan  mobile  qu'on 
nomme  conçue,  devant  deux  tribu- 


i636,  lors  des  premières  inct 
desTartares  dans  l'intérieur  d 
pire.  Des  soins  si  différents  < 
tentions  qui  avaient  conduit  U 
sionnaires  à  la  Chine  leur 
imposés  par  la  force  des  circ< 
ces  ;  et  ils  n'auraient  nu  s'y 
sans  compromettre  les  intérêt 
cause  à  laquelle  ils  s'étaient  <i 
Ce  n'en  est  pas  moins  une  sinj 
assez  remarquable ,  que  les  m 


(0  Cette  date  est  prise  de  l'original  c 
Catalogue  des  Pères  de  la  socitié  de  Jesa 

Iirèclie  la  religion  en  Chine.  Llle  y  est  sa 
■le  «>pres»ion  8".  anuec  Ummik:-!» ,  et  I 
ode  ;  ce  qui  iif  nml  rrpoudrr  qu'à  l'ai 
D'un  autre  cote,  V  édition  Ulinc  de  ce 
yrage,  et  presque  toi»  le*  mi  mu  on  lia  ires, 
mort  de  Schall  en  iti<j5  ou  en  i(Î6<>.  J' 
penser  qu'il  j  a  erreur  dans  tuas  ces  a* 
ont  pris  pour  l'année  de  l.i  mort  de  Si 
où  il  fut  atlamac  de  la  maladie  qui  l'ei 
kang-hi,  pitif-  ou  du  fjcle,  oa  iU& 


78  SCH 

sionnairc ,  pour  s'entretenir  familiè- 
rement avec  lui;  que,  dans  ses  visites, 
il  s'asseyait  sur  le  lit  du  savant  jé- 


jardïn   qui 
Schail  profita  de  celle  bienveillance 
pour  servir  la  cause  de  la  mission. 
11  obtint  un  décret  pour  la  libre  pré- 
dication du  christianisme,  ce  qui  ac- 
crut tellement  le  nombre  des  néo- 
phytes, qu'en  quatorze  ans  (de  iG5o 
à    i6(>4)  ou  baptisa  plus  de  cent 
mille  Chinois.  A  la  mort  de  Chun  • 
tchi ,  les  espérances  que  de  si  heu- 
reux commencements  avaient  per- 
mis de  concevoir ,  ne  tardèrent  pas 
à  s'évanouir.  Les  régents  qui  gou- 
vernaient l'empire  pendant  la  mi- 
norité de  Khang-hi,  commencèrent 
à  exercer  contre  les  Chrétiens  une  per- 
sécution dont  le  Père  Schail  fut  une 
des  premières  victimes.  On  l'accusa 
d'avoir  eu  l'audace  de  présenter  l'i- 
mage d'un  crucifié  à  la  vénération 
de  l'empereur  défunt.  Il  fut  chargé 
de  fers,  avec  trois  de  ses  compagnons; 
traîné ,  pendant  neuf  mois ,  de  tribu- 
naux eu  tribunaux ,  et  enfin  condamné 
à  être  étranglé  et  coupé  en  dix  mille 
morceaux,  pour  avoir  omis  quelaues 
rites  prescrits  lors  de  la  sépulture  d'un 
prince  impérial.  Cette  sentence  eût 
peut  -  être  reçu  son  exécution  ;  mais 
une  comète  qui  vint  à  paraître  sur  ces 
entrefaites,  un  tremblement  de  terre, 
un  incendie  qui  consuma  quatre  cents 
appartemeuts  du- palais,  furent  re- 
gardés comme  autant  de  signes  évi- 
dents de  la  colère  céleste  et  de  l'in- 
nocence des  prisonniers.  On  les  mit 
en   liber  lé  ;  mais   le    père    Schail 
profita  peu  de  cette  grâce.  Atteint 
de  paralysie ,  il  fut  accusé  de  nou- 
veau,  et  porté,  le  cou  chargé  de 
cette  espèce  de  carcan  mobile  qu'on 
nomme  cangue,  devant  deux  tribu- 


SCH 

naux.  Tant  de  fatigues  achevèrent 
d'épuiser  ses  forces;  et  il  expira  à  la 
dixième  lune  de  la  huitième  année 
khang-hi  (  i5  août  1669  )  (1).  Il  ar- 
riva au  P.  Schail  ce  qui  est  arrivé  à 
d'autres  personnages   illustres  :  00 
combla  d  honneurs ,  après  sa  mort , 
l'homme  qu'on  avait  persécuté  du- 
rant sa  rie.  La  cérémonie  de  sts  ob- 
sèques fut  réglée  par  un  ordre  supé- 
rieur. L'on  assigna  cinq  cent  vingt- 
quatre  onces  d'argent  (  environ  trois 
mille  neuf  cent  trente  francs)  pour 
y  être  employées  ;  et  un  oilicier  fat 
envoyé  pour  y  présider.  Le  Calen- 
drier astronomique ,  sorti  des  niant 
du  P.  Schail ,  tomba ,  peu  de  tenmt 
après,  dans  celles  d'un  Chinois  foct 
içuorant  ,  nommé  Yaug  -  kouaag* 
sian;  mais  les  erreurs  qui  s'y  ff*ï 
sèrent  obligèrent  à  le  rendre  prompt 
tement  aux  missionnaires  ;  et  ce  M; 
le  P.  Verbicst  qui  devint ,  pour  c* 
travail ,  le   véritable  successeur  d*! 
Schail.  Il  fut  aussi  chargé  de  dirigor 
la  fonte  des  pièces  d'artillerie,  cota* 
me  l'avait  été  Schail  lui-même,  ett 
i636,  lors  des  premières  inrurrîooJ 
desTartares  dans  l'intérieur  de  1 
pire.  Des  soins  si  différents  des  î 
tentions  qui  avaient  conduit  les  nia* 
sionnaires  à  la  Chine   leur  étaient 
imposés  par  la  force  des  circonsta»* 
ces  ;  et  ils  n'auraient  nu  s'y  refusât 
sans  compromettre  les  intérêts  de  la 
cause  à  laquelle  ils  s'étaient  dévoués» 
Ce  n'en  est  pas  moins  une  singularité 
assez  remarquable ,  que  les  meilleurs 

(iï  Cette  date  est  prise  de  F  original  chinois  dk 
Catalogue  de»  Prrrt  de  la  société  Je  Jésus,  qui  CSaf 

Iirrclie  la  religion  en  Chine.  Mlle  r  est  non»  m  ds*a) 
>lr  f\i»re»»ion  8*.  enuec  Ummijc-Uî  ,  et  ki-yee/a)  dfc 
ri  rie  ;  ce  qui  ne  nriit  rr poudre  qu'a  l'auuee  itife 
D'un  autre  cote,  redit  ion  lai  me  de  ce  même  «S 
vrape,  et  presque  ton*  le*  mtMiioimaircs,  ulurcBstli 
niort  de  Schail  en  itf»  ou  en  îfitîfi.  J'ai  lira  a% 
penser  qu'il  y  a  erreur  dan»  tua*  ces  autear*  qp 
oui   pri»  pour  l'anuee  de  la  mort  de  Scliall   cet) 


où  il  fut  attaque'  de  la  aaaladie  qui  l'culeva,   S* 
kang-lù,  ping-'ou  du  «'}de,  ou  ihtit». 


SCH 

s»  dont  les  Chinois  se  soient  ser- 
ural  ete"  fondus  par  des  Jésuites. 
.  Se  hall  avait  pris  en  chinois  le 
de  Thanç  -jo  -  wang  et  le  sur- 
de  Tao-wrï.  Ce st  avec  ce  dou- 
on  qu'il  a  public  ses  ouvrages 
ncue  chinoise  ,  au  nombre  de 
-quatrr,  et  presque  tous  relatifs 
Mjjrls  d'astronomie,  d*optique 
^••Mniftrie.  Ou  lui  a  attribué  la 
•uMtk'U  de  rcut  cinquante  volu- 
nrnmtiis.rrtlc  indication  est  fort 
t*t.  I*  nombre  de  ceux  qu'il  a 
tnrut  publiés  cM  aussi  considera- 
•t  l'on  a  lieu  d'être  surpris  qu'il 
*#•  livrer  avec  tant  d'assiduité  à 
at  -iu\.  au»i  difbcilcs ,  quand  on 
«'il  ne  m?  relâcha  pas  pour  cela 
tmirn  devoirs  de  sa  profession. 
lr  temps  même  de  sa  plus  gran- 
rrur.  il  cr  cessa  pas  de  catc- 
•;  et  son  ir\v  était  tel,  cpi*un 
f-*tir  ionfi*s>er  deux  prisonniers 
u  «rrret  et  rundainnés  â  mort, 
le^ui^a  en  charbonnier,  et  que, 
jij  prétexte  qui  lui  était  suggé- 
]j  ri^ii«aiir  flela  .saison,  il  entra 
.à  prison,  son  s.ie  sur  le  dos  , 
i»  j-«<ur  \einlre  st  ma  plia  n- 
■  Jurbpir*  -  uns  d«*  ses  Trai- 
'.uu'is  mjiiI  ,  à  la  hihlinthè- 
j  Rvi  .  .i  P.iris;  et  l'on  a  e\- 
ijr  **-«,  («eltics  une  narration 
>j  *<  •!•  Idiuinert  des  propres 
t«M"ii«  di's  Jrsiiiti's  a  la  Chine, 
V  4  [>.i  ru  m  Lit  ni  a  Vienne,  en 
.  ïïi-*S  ".  J^'|i«irlr;iitdiil>.  Schall 
; r «  i  v  .  tl.iiis  1. 1  Chuw  illustrée, 
T'  h*  r  .  p.ïg.  1  "»J.      A.   li — i. 

UAl.l.hK'nt  MlM'-JoSKPIl 

i*i  **  ,.  pVjji.iphc,  était  prè- 
-!►■*  I*«iflii'  dts  écoles  pics  à 
#  .  f  f  m*  mliie  dt-s  soûi-ti.s  sa- 
»  f.  I;*  rlm  .  Halle  et  léua.  Sou 
:  «1  uit\  1  .^e  est  la  Topt*gra- 
t*  ri»\tiume  de  lit  thème  ,  in 
jt  volumes  iu-fcK,  publics  à 


SCH 


79 


Prague,  in85-c)o.  L'auteur  y  décrit, 
dans  le  plus  grand  détail ,  chaque 
cercle  ,  et  y  emploie  un  volume  en- 
tier. Cette  topographie  passe  pour  une 
des  plus  exactes  et  des  plus  complè- 
tes qui  existent;  cependant,  comme 
clic  a  vieilli,  Ponfîcl  en  a ,  depuis  peu, 
commencé  une  nouvelle.  Le  17e  et 
dernier  volume  forme  un  ouvrage  a 
part ,  sous  le  titre  de  Tableau  topo- 
graphique  universel  du  royaume, 
Prague,  1^91  :  chaque  page  y  est 
divisée  en  quatre  colonnes,  dont 
la  première  contient  les  noms  de 
tous  les  lieux  ,  par  ordre  alpha- 
bétique ;  dans  la  seconde  et  la  troi- 
sième sont  indiquées  les  divisions 
ancienne  et  moderne  auxquelles  cha- 
que lieu  appartient  ;  la  quatrième 
enfin  renvoie,  pour  la  description ,  à 
la  grande  Topographie  de  I  auteur  , 
et  pour  la  position,  à  la  grande  carte 
d'Êrlicr.  Les  quatre  premiers  volu- 
mes curent  une  nouvelle  édition  en 

I  -90.  Schaller  compléta  son  ouvra- 
ge par  une  Description  fie  la  ville 
de  Prague  ,  4  vol. ,  Prague  ,  179.4  , 
abrégée  ni  un  vol.,  1798,  et  par 
un  Stmvetiu  cadastre  du  royaume 
de  Bohème  ,  Prague  ,  180U  ,  in-.J°. 

II  publia  aussi  les  fies  des  remutins 
de  l'ordre  des  Ecoles  pies,  Prague, 
!-<><)*  in-N".  ;  et  des  Pen<r'es  sur 
les  statuts  de  V ordre  des  Piaristcs, 
et  sur  leur  méthode  d'enseigne- 
ment ,  il.id.  ,  1H0"),  in-8n.  Schaller 
est  mort  le  f>  j.-tmicr  iKo<).  1) — <;. 

SCIlALHAClMY      ;   ÙiUIAMMHl 

In*  -  A  1.1,  mu  nommé  \i.  \  parce 
qu'il  était  né  à  Schaliii.igan.  bourg 
du  district  de  YVasct,  clans  l'Ir.tk- 
arabe,  se  rendit  faineux^iii  comnieu 
ceux  nt  du  dixième  sût  le  de  lYrc 
cim  tienne,  parrétahlissmii'iit  d'une 
secte  réputée  hérétique  et  infâme  par- 
mi  les  Musulman*.  Les  trois  princi- 
paux dogmes  de  cette  secte  étaient 


8o 


SCH 


que  Dieu  habite  dans  un  corps  hu- 
main; que  les  âmes  passent  d'un  corps 
dans  un  autre  ;  enfin  qu'Aly  est  le 
plus  excellent  des  mortels  et  le  plus 
semblable  à  Dieu,  s'il  n'est  pas  Dieu 
lui-même.  L'imposteur  soutenait  que 
chaque  homme  a  la  portion  de  divi- 
nité nécessaire  à  ses  besoins  ;  que  Dieu 
est  par  conséquent  à-la-fois  faible  et 
puissant;  que  la  divinité  réside  même 
dansles  contraires  ;  que  Dieu  avait  ha- 
bité le  corps  d'Adam  et  celui  du  dia- 
ble; qu'il  s'était  de  même  partagé  entre 
Noé  et  le  démon ,  entre  Abraham  et 
Nemrod ,  entre  Aaron  et  Pharaon  ; 
entre  Salomon  et  son  diable ,  entre 
Jésus-Christ  et  Satan,  et  que  Jé- 
sus avait  ensuite  transmis  la  divinité 
aux  douze  apôtres.  Il  prétendait  que 
Moïse  et  Ma  n  omet  s'étaient  arrogé  , 
par  fraude  et  par  violence ,  la  digni- 
té prophétique  et  la  suprême  autori- 
té ,  en  les  usurpant ,  l'un  sur  Aaron , 
l'autre  sur  Aly ,  dont  ils  n'étaient 
que  les  envoyés ,  quoique  l'on  croie 
tout  le  contraire.  Il  ajoutait  cepen- 
dant qu'Aly  avait  permis  que  la  loi 
de  Mahomet  durât  trois  cent  cin- 
quante ans,  c'est-à-dire,  tout  le  temps 
que  les  sept  dormants  auraient  passe 
dans  leur  caverne  ;  mais  qu'ensuite 
les  droits  d' Aly  devaient  prédominer. 
Il  abolit  les  prières  ,  les  aumônes  et 
toute  espèce  de  cidte  divin.  Il  n'en- 
seignait pas  seulement  la  métempsy- 
cose ;  il  admettait  encore  la  commu- 
nication ,  et  pour  ainsi  dire,  la  trans- 
fusion des  ames.  En  conséquence ,  il 
approuvait,  il  prescrivait  même  les 
mariages  les  plus  incestueux.  11  sou- 
tenait que,  par  ce  moyen,  les  plus 
éclairés  communiquaient  leurs  lu- 
mières aux  moins  instruits;  et  il  as- 
surait que  les  hommes  qui  refusaient 
de  se  prêter  à  cette  espèce  de  com- 
munication, ressusciteraient,  après 
leur  mort ,  dans  des  corps  de  fein- 


SCH 

mes.  Quoique  Schalmacany  < 
pandu  secrètement  sa  doctrii 
qu'il  eût  vécu  long- temps  obi 
misérable ,  il  se  lit  des  discii: 
lustres  ,  tels  qu'un  vezir  du  1 
Moctader  :  mais,  ayant  voul 
pager  publiquement  sa  sect 
mois  de  chawal  3ii  (sept. 
il  fut  arrêté  par  ordre  du 
Ibn  Moclah  (  V.  Moclah  ). 
fermement  être  l'auteur  de  1 
trine  impie  qu'on  l'accusait  d 
cher  ;  et  cependant  il  avait  pe 
à  ses  sectateurs  que  la  diviuil 
dait  et  agissait  en  lui.  Traduit 
ce  fourbe  devant  le  khalife  \ 
deux  de  ses  disciples  reçurent 
de  donner  à  leur  maître  des 


s'arrêta  au  moment  de  frappe 
sa  la  barbe  et  la  tête  de  Se  liai 
ny ,  en  l'appelant  son  maître 
pire  et  son  Dieu.  L'imposteu 
persista  pas  moins  dans  ses  d 
lions.  Peu  de  jours  après  ,  il  c 
rut  devant  une  assemblée  d< 
tcurs,  qui  le  confondirent,  et  1 
damnèrent  à  être  pendu  et  bn 
qui  fut  exécuté.  C'est  de  Schal 
ny.  suivant  ibu-Schounali ,  que 
te  des  illuminés  a  pris  son  ori 
Orient  :  les  Arabes  l'apporter 
Espagne,  où  elle  a  été  renouvi 
nos  jours.  A- 

SCHAMS  -  EDDIN.  V.  Se 
Eddyn. 

SCHIMS-EDDYN-ILET» 
ou  ALTUMASGH,  roi  de  Dell 
quit  en  Ta  r  ta  rie,  d'une  famille  il 
Comme  il  était  l'enfant  chéri  de 
re,  ses  frères  le  vendirent,  par 
sie ,  comme  Joseph ,  à  des  m  an 
d'esclaves.  Conduit  à  Boklu 
fut  acheté  par  le  roi,  qui  le  fit 
avec  soin.  Après  la  mort  de  so 


SCH 

Ifut  rprcndii  et  mène  à  Ghazna, 
nidian  Chehab-eddyn  Moham- 
fàj *ul  trouve  trop  cher ,  il  fut 
r.  pour  la  somme  de  cinquante 
drachmes  d'argent ,  par  Co- 
t-aldvn  .lïbrk,  alors  le  premier 
•nrratu  de  ce  monarque  et  depuis 

UCCrSsClir  (/'.    (iOTHOUD-EI)DYIf 

i .  ait  Suppl.  ).  Sa  fidélité ,  son 
t.  «ou  courage»  lui  gaguercut  à 
i  point  la  confiance  et  l'amitié 
D  nom  eau  maître ,  qu'il  fut  suc- 
rmrnt  *on  grand  -  veneur ,  son 
loptif  et  son  gendre,  gouverneur 
uryor,  vire-roi  de  Boudaoun  et 
uni -général  du  royaume.  Aram- 
k  *}  aiit  surcedé  à  son  père  Co- 
*~fiîivu  Aibt-L,  ranGo7  de  l'hé- 
m  i o  de  J.-Ci.  ) ,  sa  négligence, 
n»!r«ftc,  et  son  incapacité,  in- 
vm>t  roiitre  lui  les  grands  de 
.  VhamwiMvu  lleUnisch  ,  ap- 
pr*i\  ,  ne  craignit  pas  dç  mar- 
r*«itrr  ««on  beau- frère  ,  contre  le 
»  «>n  birufaîtpiir;  il  le  vainquit, 
•^Tivrrorr .  et  monta  sur  le  tro- 
^'•■^  iaii  \  Ottc  usurpa- 
it -■  ij*-r.ilrfiiMit  désapprouvée  ; 
. -*-r-  ri*\oltc>  éclatèrent  contre 
.s- wdJwi .  qui  ne  put  les  assou- 
r>r  par  la  force  dc>  armes.  Il- 
.  r  a  -ir  tih.i/na  ,  s  arrogeant  le 
4*  «-îz^raui*  te  ,  parce  qu'il  oc- 
rt  ïr  \r  <\<-  lirrMitiire  du  sulthan 
«ib  -  »-lilwi  Mohammed,  dont  il 

*lr  «wU\r  /'*#>.  MoHAMMLI) 
l\I\.îi'>  .  en\o\.i  Ip  diplo- 
i  .*-•«*!  ird  -i  Nrhaïus-cduvii, 
z^  r-  *'jr  lui  r; infirmer  la  roiiron- 
tr  r!r#i»i-t.«n  :  nuis  bientôt  , 
v  V;:  -  rnrme  île  «es  états ,  par  le 
t-ii  i  i  Mi  «n/mr  '  /'.  Moium- 
K  «-i'iii\N  .  d  s'empara  du 
r  -  *  :  l"  i  ii  '  i  i  ■  i  »  i  "»; ,  et  tenta, 
•#-»  l- ■•rruiir^ .  ii'e\rilfr  de  noii- 
•>  i*r*.i-  *u»  *  "Utrc  Schamv-eddvn. 
le  \aiiHjiiit,  et  le  fitpri- 

xu. 


SCH  8i 

somner  (F.  Tadj-eddyn  Ii*  nouz). 
L'an  iai 7  ,  il  attaqua  Nassir-eddyn 
Kobali ,  dont  les  états,  à  la  suite  d'u- 
ne longue  guerre,  furent  incorporés 
à  la  monarchie  de  sou  rival  (  r.  Ko* 
BAn).  Dans  les  intervalles  de  cette 
guerre,  le  sulthan  du  Kharizmc  (  F. 
Djli.al-lddyn  Mankdkrny  ),  fuyant 
devant  les  bordes  tartarcs  de  Djin- 
ghyz-KIian ,  fut  repousse  tour-à-tour 
par  les  deux  princes  indiens  aux 
quels  il  venait  demander  un  asile. 
L'an  Gaa  (  i  ta5  ) ,  Schams  -  eddyn 

Êorta  ses  armes  dans  le  liehar  et  le 
engale,  où  Galath-  eddyn  Kilidj 
s'était  rendu  indépendant  depuis  la 
mort  d'Aïlwk,  qui  lui  eu  avait  confie 
le  gouvernement.  Ces  deux  provinces 
conquises ,  il  donna  la  seconde  a  son 
fils  Nassir-eddyn ,  et  laissa  l'autre  à 
Kilidj ,  moyennant  un  tribut;  mais, 
après  son  départ,  Kilidj  fut  attaque, 
défait  et  tué  par  Nassir-eddyn  ,  qui 
s'empara  de  ses  trésors  et  du  Relia  r. 
L'an  1 2in,  le  roi  dcDchly  accueillit  le 
poète  Djclal-Kddyn  Roumi,  qui  s'était 
enfui  de  Bokhara,  lors  de  la  prise  de 
cette  ville  par  les  Tartarcs.  11  reçut 
aussi  des  aiuhissadcurs  de  plusieurs 

I)  rinces  musulmans,  cuire  autres,  du 
Jialifc  de  Baghdad ,  qui  lui  envoya 
les  insignes  de  la  souveraineté.  La 
mortdeson  fils  l'obligea,  en  i*a3o,  de 
retourner  dans  le  licugalc,  dont  il  don- 
na le  gouvernement  à  son  fils  puîné. 
11  V  rétablit  la  tranquillité,  et  v  lais- 
sa iui  lieutenant ,  au  nom  de  ce  jeune 
prince  qu'il  ramena  à  Dchly.  L'an 
i?'ta,  il  assiégea  (îualvor ,  qui  était 
retond*?  au  pouvoir  des  ludous;  mais 
ce  ne  fut  qu'au  l>out  d'un  au  «pic  la 

}>Iacc  se  rendit  par  capitulation,  après 
a  fuite  du  gou\enicur.  Il  roiiquit  en- 
suite la  province  de  Malwa  ,  et  prit 
la  ville  d'Oudjcin,  où  il  détruisit  un 
temple  bâti  sur  le  même  plan  que  ce- 
lui de  Soumcnat  (/'<:>.  Mahmoud  > 

6 


81  SCH 

XXVI,  168),  et  <jui,  depuis  trois 
cents  ans ,  e'tait  l'objet  de  la  vénéra- 
tion des  Iudous.  Toutes  les  idoles  que 
cette  pagode  contenait  furent  portées 
à  Delily.  Scbams  -  eddyn  Iletmiscb 
mourut  dans  sa  capitale ,  le  20  scha- 
ban  033  (  3o  avril  1  a36  ) ,  ayant  re- 
çue près  de  vingt -six  ans.  Ce  prince 
habile  et  vaillant  doit  être  considéré 
comme  le  véritable  fonda  leur  de  l'em- 
pire musulman  dans  l'Indoustan , 
qu'il  avait  presque  eu  eutier  réuni  sous 
sa  domination.  Ses  prédécesseurs  n'y 
avaient  fait  que  des  invasions  tempo- 
raires et  des  conquêtes  partiel]es;  et 
nul  d'entre  eux  n'avait  pu  y  faire  res- 
pecter sa  puissance.  Le  gouverne- 
neinent  de  cet  esclave-roi  fut  juste  et 
sage ,  parce  qu'il  sut  attacher  à  son 
service  un  habile  ministre ,  qui  avait 
été  lone-tcmps  vézir  du  khalife.  La 
dynastie  fouace  par  Schams-eddyn  , 
occupa  le  trône  de  Debly  pendant 
plus  d'un  siècle  ;  mais  son  fils  Rokn- 
eddyn  Fyrouz  Chah ,  qui  lui  succéda, 
fut  détrône,  l'année  suivante,  par  sa 
propre  sœur  (Jr.ïUzY  ah  ,  XXXVII , 
191  ).  A — T. 

SOIANFARI.  Voy.  Chanfary. 

SCHANNAT  (Jean- Frédé- 
ric), historien,  naquit  en  i683,  à 
Luxembourg ,  de  parents  originaires 
de  Franconie.  Son  père  ,  médecin 
instruit ,  ne  négligea  rien  pour  son 
éducation*  Après  avoir  achevé  ses 
études  endroit  à  Louvain,  Schannat  y 
prit  sa  licence,  et  fut  reçu  avocat  au 
cunscil  supérieur  de  Malincs.  Il  se  fit 
connaître  ,  des  l'âge  de  vingt-quatre 
ans  ,  par  Y  Histoire  du  comte  de 
Mansjeld  (  Luxembourg ,  1707,  in- 
\i  ).  Le  succès  de  cet  ouvrage 
décida  la  vocation  de  l'auteur.  Re- 
nonçant au  barreau  ,  il  embrassa 
l'état  ecclésiastique,  comme  celui  qui 
s'accordait  le  mieux  avec  ses  projets. 
Peu  de  temps  après ,  il  fut  choisi 


SCH 

pour  écrire  l'histoire  de  l'a 

Fulde ,  et  ayant  découvert 

archives  une  foule  de  chart 

documents  précieux  ,  il  s' 

de  les  mettre  au  jour.  Dans 

mes  qu'il  lit  successivement 

il  se  trouva  des  pièces  qui  J 

les  prétentions  des  princes  1 

sur  l'abbave  de  Fulde.  L\ 

Wurtzbourg  chargea  J.  G. 

(  V.  ce  nom  ) ,  son  historit 

et  le  landgrave  de  Hcsse  , , 

tor  (  Fojr.  ce  nom  ) ,  prof 

droit  à  Gicssen  ,  d'en  attac 

thenticité  ,  de  sorte  que 

eut  à  se  défendre  ,  en  mêni 

contre  deux  des  plus  savai 

mes  de  l'Allemagne.  Cette  c 

ralentit  point  son  ardeur;  e 

eut  achevé  l'histoire  de  Fui 

treprit  celle  des  évêques  de 

Ensuite,  à  la  demande  de  1 

que  de  Prague  ,  il  s'occup,- 

toirc  de  l'Eiffel.  Sur  l'invi 

ce  prélat  ,  il  se  rendit ,  en 

Italie,  pour  visiter  les  dépôt 

et  y  recueillir  des  matériau* 

trois  ans  qu'il  y  demeura, 

tira  de  la  bibliothèque  Am 

et  de  celle  du  Vatican,  < 

ments  pour  l'histoire  de  l'A 

si  nombreux  ,  qu'il  devait  < 

plusieurs  volumes  in-folio 

titre  :  Âccessiones  novœ  < 

riam  antiijuam  et  litterar 

maniœ.  Indépendamment 

collection  ,   il    préparait 

Conciles    et    synodes   gén 

l'Allemagne;  enfin  il  alla 

l'Histoire  de  l'évêché  de  S\> 

il  mourut  à  Heidelbcrg  , 

1739.  Il  entretenait  une  c 

dance    aethe   avec    les   1 

tes  ,  D.  Maricnc  ,  D.  Mo 

Schoepflin,  etc.  On  a  de  h 

demiœ  litterariœ  ,  hoc  es\ 

momimcntorum  ad  Germe 


SGH 

rcipaè  spectantium,  Fulde , 
4  .  in  «fol. ,  a  vol. ,  fig.  II. 
raditiomim  Fuldensium  si- 
ititmum  ad  ecclesiam  Ful- 
adlatarum  ab anno -\$,ad 
tu  Sirculi  [adann.  i3«i3), 
.  17-*  \  ,  in -fol.  ,  fig.  III. 
«£.  de,  hitc  est  splloge  ve- 
monumentontm  historico- 
cerda  velus  ju*  Germaniœ, 
17  iï.  in-i".  IV.  Fultlischer 
f  mut  de  clienlcld  Fuldensi 
and.noirili  et  rijuestri ,trac- 
uVncn-juridiciis,  Francfort, 
ut-fol.  j.  (1.  Kstor  a  tente  tic 
*«1  ouvrage  dans  les  Ana- 
FmUm^ia,  Slra>bourg,  17^7, 
-  1  .  \ .  Dur  a- sis  Fuldensis  , 
■nria  sud  hirrarchid  ,  ibid.  , 

•  ■-W..  a\ec  une  carte  et  deux 
pL  M-  f'mdiciie  tptorumdam 
in  FMnsis  diploma  tum ,  i  1ml. , 

*  «  »-M.  f/c>t  mie  réponse  à  la 
9*  •pFAhart  avait  faite  de 
,nsr  ]>mrilri]«  f  sous  ce  titre  : 
*4<kvTus,nr$  lùsUfricœ  et  criti- 
^'rOÎ-mr-,  171-,  in-fol.  VII. 
*****  FuUrn.ùs' ,  ibid.  ,  17*19  , 
*'/i«nr.i^r  cM  divise'  en  trois 
^r*SrLiiiiut  \  répond  au  Traite 
j"*-  '-'.A  on  \imt  de  parler, 
il-  Ruina  rpisiu  palus  If'ur- 
•"•■  f'fumentûaucta  et  illus- 
l*.  **l. ,  i-'î  J  .  «2  vol.  iu-fol.  , 
''*?'  Lj»|.,if#»  fst  estimée.  IX. 
'»'rf/rr^rt*  dr  la  maison  Pa- 
r  •  *'m  »iue  DÎNM-rtatinti  préli- 
*•  «.r  U\  ritiutrs  Palatins  au 
a  ij'  .  pit  lr  |).  ()....  '*), 

!•»■•  .     \nl.     Hl-H".     (>t     iill- 

■   i'.f.t#,,r  ri  mit  en  fran- 
*••  :    •■♦iji-  «|i-  M.n  fcli.gr  lus- 


SGH 


83 


»■• 

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1  ■ 

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rr  j  k.  .(1  ti  -  ,  ««i     lli-|  a  , 

torique  ,  par  La  Barre  de  Beaumar- 
chais. 11  y  fait  remonter  l'origine  des 
comtes  Palatins  aux  missi  dominici 
(  T.  F.  de  Roye).  X.  Concilia  Ger- 
mariiœ  ,  Cologne,  1769-90,  u  vol. 
in-fol.  Cette  Collection  ,  continuée 
par  le  P.  Ilart/.heim  (  V.  ce  nom  , 
xix  ,  47°  )  ?  fat  terminée  par  Ilcrm. 
Schol).  Les  tables  ont  été  rédigées 
par  Arm.  Ant.  Ilesselniann.  Quoique 
peu  commune  en  France, elle  n'y  est 
pas  recherchée.  On  trouve ,  dans  les 
A  et  a  rruditur.  Lip  siens .  des  analy- 
ses étendues  des  principaux  ouvrages 
des  SrI1a1111.it.  VV — s. 

SCHAKD  (  Simon  ) ,  compilateur , 
né  dans  la  $&\t,  vers  i535 ,  se  ren- 
dit habile  dans  les  langues  anciennes , 
le  droit  et  l'histoire ,  et  se  fit  bientôt 
connaître  dans  les  différentes  cours 
de  1* Allemagne.  Jlevetu  d'abord  de 
la  dignité  de  conseiller  du  duc  de 
Deux-Ponts ,  il  fut ,  en  1 5G6 ,  nommé 
assesseur  à  la  chambre  impériale  de 
Spire  ,  et  mourut  en  cette  ville  ,  le 
10  mai  1:373.  On  lui  composa  une 
épitaphe  honorable  ,  rapportée  dans 
l.i  Bibliath. vêtus  et  nova  de  Koenig  , 
et  dans  le  Dictionnaire  de  Moreri. 
Outre  un  Lexique  de  droit  (  1  ) ,  sur- 
passé depuis   long-temps  ,  ou  a    de 
achard  :  I.  Itlea  consiliarii  sive  de 
Consiliis  et  consiliarii  s  principum  ; 
c'est  une  traduction  de  l'italien  de 
Fréd.  Ccriolani  :  on  n'en"  a  pu  dé- 
couvrir  la  première  édition  ;    mais 
M.  Barbier  nous  apprend  qu'elle  fait 

iiariic  d'un  Recueil  d'opuscules  sur 
a  même  matière ,  publie  par  And. 
Sehott  .  Cologne  ,  i(i§3  ,  in-iO  (  V, 
le  Die  t.  des  Aiutnymrs  ,  i11'.  «lit.  , 
n".  1 1  V-j.  W.Germanirnrnm  reritni 
ipiutw»r  Vi'lusliarrs   diront  tgr a  phi , 


».-      \ 


-*-~mr  m  m  p' »«l  OMtr«  rtr  «k-comirt 


1  /r.  •!■."■ /«■/■  ■"■■  -ii  ««#■•  /'■  './»"  "  ■"'  /•«'«Mlili, 
n^li  .  i"»Hi,  in  I- >1  |'.ji:rr  a  «  .1'  »ftl«  •  ililimi  «Uu« 
U  lUl'lu-th.  Ui.r.  i.i/.. /..  Ml.  .'M  ce  «piv  m 
pruiite  piM  ijiit'îli'  mil  ilnir  ut  mLniWf, 


84  SCH 

Francfort,  i556,  in-fol.  Ce  Recueil, 
le  premier  qu'on  ait  donné  des  histo- 
riens de  l'Allemagne ,  contient  la  vie 
ou  plutôt  le  roman  de  Charlemagne , 
attribuée  à  l'archevêque  Turpin  ;  et 
les  chroniques  de  Rheginon,  abbe  de 
Prum  ,  de  Sigebert  de  GemblourS  , 
et  de  Lambert  d' Aschaffenbourg.  Ces 
trois  chroniques  ont  été  publiées  plus 
correctement  par  Pistorius  (  V< \  ce 
nom).  III.  Orationes  et  elegiœ  fu- 
nèbres in  exequiis  Germaniœprincir 
pum  àb  obitu  imperat.  Maxinxiliani 
I,  script  ce  et  récitât  œ  ,  ibid.,  i566, 
a  vol.  in-8°.  Le  second  renferme  les 
Oraisons  funèbres  et  plusieurs  pièces 
de  vers  à  la  louange  au  roi  François 
Ier. ,  et  du  duc  d  Orléans.  IV.  De 
jurisdictione  ,  auctoritate  et  prœe- 
minentià  impcriali  ,  ac  potestate 
ecclesiasticd ,  deque  juribus  regni 
et  imperii  variorum  authorum  qui 
antehœc  tempora  vixerunt,  scràh 
ta,  Baie,  i566,  in-fol.,  rare.  V. 
Opus  historicum  de  rébus  Germa- 
nicis ,  Baie,  i5^4  ?  4  tomes  en  3 
vol.  in-fol. ,  par  les  soins  de  Nicol. 
Gesncr  ;  cette  édition  est  plus  recher- 
chée que  la  réimpression  de  Giessen, 
1673.  L'abbé  Lenglct  Dufresnoy  a 
donné  le  détail  des  pièces  qui  com- 
posent cette  collection ,  dans  la  Mé- 
thode pour  étudier  Vldstoire ,  édit. 
in-12,  xi,  pag.  166-72.  On  trouve, 
dans  la  Biblioth.  historique  de  Le 
Long,  n°.  15396,  la  liste  des  pièces 
du  premier  volume ,  parce  qu'elles 
sont  utiles  pour  la  connaissance  de 
l'origine  des  Français.  Les  tomes  3 
et  4  &ont  terminés  par  un  abrégé , 
dont  Schard  est  l'auteur,  des  événe- 
ments qui  se  sont  passés  de  1 558  à 
i564 ,  et  de  i564  à  1672.  Ce  Re- 
cueil est  très-estimé.  VI.  Liber  de 
eîectione  Germanorum  principum  > 
Strasbourg,  i6oQ,in-8°.,  cité  par 
Lenglet  Dufresnoy.  On  doit  à  Schard 


SCH 

la  première  édition  des  Lt 
Pierre  Desvignes,  chancelier 
pereur  Frédéric  II  (  Voy, 
xxxiv ,  399  )  dans  laquelle  . 
a  inséré  :  Hypomncma  d* 
amicitid  et  ob servant id  poi 
Romanorum  ergà  imperato 
manicos,  et  une  version  là 
Traité  de  Jean  Lcmaire  de 
De  la  différence  du  Schism 
Conciles  en  l'Église  (  V.  L: 
xxiv,  35  ).  V 

SCHARFENBERG  (  \ 
Louis  ) ,  entomologiste ,  étai 
maître  d'école  de  numpfers 
village  du  duché  de  Saxe-Me 
où  il  naquit,  en  1746.  Aprèi 
des ,  faites  à  l'université  de 
fut  instituteur,  et  obtint,  en 
pastorat  du  village  de  Ritsc 
sen,  même  duché.  Dans  cetl 
qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mo 
vée  le  a  déc.  1  o  1  o ,  il  s'appli 
cialement  à  la  science  fores 
fut  membre  d'une  société 

Sour  cet  art  à  Drcissigacker 
uchéde  Meiningcn.  11  lit  de 
recherches  entomologiques , 
nit  plusieurs  Mémoires  sur  ce: 
ce,  dans  le  journal  de  Scr 
l'invitation  du  naturaliste  B( 
il  entreprit  une  Histoire  n 
complète  des  insectes  nuisi 
forets, Leipzig,  1804,  3  voi 
avec  i3  planches.  I 

SCHARFENBERGER (N 
savant  imprimeur  de  Cracc 
seizième  siècle,  fit  une  tradu 

Çolonais  de  tous  les  livres  dufl 
estament ,  qui  fut  publiée  i 
vie,  en  i556,  à  l'époque  < 
formation  avait  gagné  111 
nombre  de  partisans  en  Polo 
de  temps  auparavant  avait 
traduction  du  Nouveau-Test 
langue  polonaise ,  par  Jea 
tian,  qui  dédia  son  travai 


SCA 

.  Auguste.  Scklatian  fut 
noine  en  Pologne;  ayant 
luthéranisme ,  il  se  rendit  à 
rg .  et  établit  dans  cette  ville 
unerie,  d'où  sortirent,  com- 
ité de  Scharfenbergcr,  plu- 
vraçes  importants  ,  tint  en 
.  qu  en  latin.  C — au. 
•ROk.  f'oy.  Cuah-Roukh- 

iTTEN  (Nicolas),  jésuite, 
»  i*h>8  en  Westphalie.  li 
r^r,  par  Ferdinand  de  Furst- 
U  ereque  de  Munster ,  d'écrire 
wdrcrtte contrée,  et  s'y  livra 
ta;  luis  la  mort  ne  lui  laissa 
k»p4  dr  publier  son  travail, 
dm  en  107G.  Ferdinand  ,  en 
ranl  u  némoire  de  regrets  et 
me.  duani  ses  soins  à  la  pu- 
li>»drtdfui ouvrages  suivants: 
tforu  Westphaliœ ,  Ncuhaus , 
.•-fui.; histoire  savante,  mais 
■W.  11.  Annales  Paderbomen- 
Viann,  iVnfl  %  in-fol.  ;  ouvra- 
•t  e*tmt,  fxart  vi  plein  de  rc- 
** .  mviut  l.englet ,  et  qu'on 
f&d*T  romme  la  continua rion 
■*^**ï.  Nclutteu  avait  publie, 
1  •*,-nt  *a  mort,  une  espèce 
Wr  ^''iMroYerse  contre  im  ccr- 
>iLu>,  jiiieuf  luthérien,  qui 

|T*  i  prouv«r,  en  1**70,  que 
*■*:&?  n'.i\ait  pa*  été'  un  vrai 
"*ï«r  riinuin.  et  que  Luther, 
•*  W-  rmitioD,  n'avait  fait  que 
w i«  aj-is  fort  ditléreiits  de 
**  i  f^!i*#-  <  jtholiqiie,  et  d«- 
s*îa%  jur  rr  prime  dans  l'ft- 
«i  i*.  N  luttcn  intitula  sa  ré- 
•  i\mju>  Mtipnus ,  Ittima- 
^rjit'-r  1 1  ï'ranconun  rrx  , 
i-iatlifliuis .  Nruhaus,  l'>74» 
^if  iiii'i*  y  rrpciudit  en  H>7()  ; 
;.-«  ri*  «le  V  li.it  irn  ayant  eu  peu 
! .  1rs  iihrjire»  voulurent  lui 
m  nouveau  cours,  eu  te  rc- 


SCH 


85 


produisant  sous  ce  titre  :  Discursus 
nistorico -politico-  moralis  de  vitd 
Caroli  Magni,  Francfort,  1700, 
in-4°.  C.  T — y. 

SCHAUFELEIN  (Hansou  Jean), 
ou  SCHEUFFELEIN,  peintre  et  gra- 
veur en  bois,  né  à  Nuremberg,  vers 
1487  ,  fut  élève  d'Albert  Durer,  dont 
il  imita  scrupuleusement  la  manière , 
comme  peintre  et  comme  graveur.  Il 
se  fixa  à  Nordlingue ,  en  Souabe ,  où  il 
exécuta  divers  tableaux.  Dans  une 
des  églises  de  cette  ville,  on  conser- 
ve de  lui  une  peinture  à  l'huile,  repré- 
sentant une  Descente  de  croix ,  et 
dans  une  des  salles  de  i'hûtcl-de-vil- 
lc,  une  fresque  dont  le  sujet  est  le 
Siège  de  Béthulie.  Ces  deux  ouvra- 
ges se  font  remarquer  par  plusieurs 
des  qualités  pittoresques  que  l'on 
vante  dans  Albert  Durer  ;  et  peu  des 
contemporains  de  Schaufcleiu  ont  su 
s'élever  aussi  haut;  mais  on  y  remar- 

3ue  cette  ignorance  de  costumes  et 
e  mœurs  que  la  plupart  des  artistes 
du  temps  portaient  dans  leurs  produc- 
tions. Ainsi,  dans  le  £<>£<;  de  Béthu- 
lie ,  il  a  représenté  la  ville  emportée 
d'assaut  par  des  lansquenets ,  et  les 
remparts  battus  eu  brèche  par  le 
canon.  Du  reste  ces  auaclirouismes 
ne   sauraient  rien  ôter  à  son  mé- 
rite pittoresque  ,  qui  est  vraiment 
étonnant  pour  son  époque.  Cependant 
son  talent  est  peut-être  plus  remar- 
quable encore  dans  les  tailles  de  liois 
qu'il  a  exécutées  depuis  i5i5  jus- 
qu'en i55o.  l'.lles  sont  marquées,  en 
général ,  de  la  lettre  11 ,  eutre  les  deux 
jarukiges  de  laquelle  se  trouve  un  S, 
avec  deux  petites  pelles  croisées,  en 
allemand  Schœufrlein  ;  ce  qui  forme 
un   chiffre   parlant.   Son  o-nvre   se 
compose  de  murante  -  trois  pièces  , 
non  compris  le  fameux  livre  du  7V- 
werdancks ,  imprimé  à  Niircinlierf;, 
en  i^iy  (Fojr.  Prieras*;  \  Ou  un: 


86 


SCH 


sait  sur  quelle  autorité  Papillon  s'est 
appuyé  pour  avancer  que  les  estam- 
pes de  ce  livre  étaient  toutes  de 
Schaufelein.  Cet  artiste  mourut  à 
Nordli ngue  ,  en  i55o.        P — s. 

SCHEAB-EDDYN  BENISMAIL, 
(Voy.  Chehab-Eddyn.  ) 

SCHEDE(ÉLiE),enlatin5cAe^w5, 
né  en  Bohême,  le  12  juin  161  j,  de 
George  Schedius  ,  depuis  recteur 
du  collège  de  Gustrow ,  est  mis 
au  nombre  des  enfants  célèbres. 
Des  l'âge  de  douze  ans,  il  faisait, 
'  avec  la  plus  grande  facilité,  des  vers 
et  des  discours  grecs  et  latins.  A 
quinze  ans ,  il  avait  traduit  en  vers 
latins  le  Dictjrs  cretensis ,  et  le  Do- 
res phrygius,  l'Exil  de  Diomcde  ,  la 
Guerre  des  Juifs ,  et  les  Phénomènes 
d'Aratus.  Il  reçut , le  1  o  juillet  i633, 
la  couronne  poétique  dans  l'univer- 
sité de  llostock ,  et  fut  nommé ,  la 
même  année,  professeur  à  Hambourg  : 
il  n'en  exerça  les  fonctions  qu'en 
i635 ,  et  mourut  à  Varsovie  ,  le  2 
mars  1641 ,  n'ayant  pas  encore 
vingt-six  ans.  Parmi  les  nombreux 
ouvrages  qu'il  a  composés  ,  et 
dont  aucun  n'a  été  imprimé  de  son 
vivant,  on  distingue  son  Traité  De 
Diis  gertnanicis  sive  veteri  Germa- 
norum ,  Gallorum  ,  Britamiorum 
religione  syntagmata  iv  ,  imprime 
d'abord  par  les  soins  de  $011  père, 
Amsterdam,  i6{8,  iu-8°. ,  et  de- 
mis à  Halle,  1728,  in-8°.  ,  avec 
les  notes  de  Jean  Jarkius,  et  parles 
soins  de  J.  Albert  Fabricius.  On  y 
trouvebcaucoup  d'érudition,  des  con- 
jectures quelquefois  hardies,  et  une 
critique  assez  peu  sévère  :  néanmoins 
l'ouvrage  est  estimé  des  amateurs 
d'antiquités.  Hanes ,  prédicateur  de 
Gustrow ,  a  fait  son  éloge,  que  George 
Henri  Goeze  a  inséré  dans  son  Recueil 
de  quelques  savants  précoces,  Lubeck, 
1708,^-8°.  C.T— y. 


s: 


SCH 

SCHEDEL  (  Hartmann 
niqueur  allemand,  né  en  \l\ 
en  i5i4  y  exerçait  la  médec 
remberg ,  et  prenait  le  titi 
tium  ac  ulriusque  medicim 
Son  traité  sur  la  peste  (  ( 
de  peste  ),  et  ses  autres  éc 
eaux  cités  par  Simlcr ,  soi 
depuis  long-temps;  mais  1 
mancs  recherchent  encore  i 
nicon  mundi  ou  Chronico 
corum ,  à  cause  des  gravur 
dont  il  est  rempli ,  et  qui ,  * 
vrace  de  Michel  Woîgcm 
Guillaume  Pleydenwurt,  fc 
matériaux  importants  pour 
de  l'art.  Cette  chronique ,  < 
création  du  monde ,  s'éten 
l'an  1 4o'i,  est  une  compila ti 
sans  critique  et  d'une  ma  11 
mement  sèche ,  n'oflrant  le 
vent  que  des  dates  avec  1' 
sommaire  des  faits.  Ccpc 
peut  encore  la  consulter  i 
pour  quelques  événements 
zième  siècle  ^  et  divers 
ont  été  jugés  dignes  d'entre 
grandes  collections  historic 
me  pièces  originales.  C'est 
le  fragment  relatif  à  l'hi 
couvent  des  dominicains  cl 
berg  (  fonde  en  1 27 1  ) ,  a 
par  A.  F.  OEflel ,  dans  le 
du  Rerum  Bdicarwn  scrij 
l'on  a  joint  aussi  la  chronii 
1439  jusqu'à  1  }<>o.  tirée 
dcl.  Le  fragment  (Comme* 
sur  la  Sarmatie,  a  de  moi 
séré  dans  la  collection  de 
Script  ores  rerum  Polonica 
icr.,  p.  i(>3-4.  Les  noinbri 
res  imprimées  dans  le  tes 
senteut  tous  les  événement; 
râbles ,  et  les  portra  its  des  p 
hommes  illustres,  ainsi  que  1 
villes,  tout  cela  tracé  prcsqi; 
d'imagination.  Cet  ouvrag 


SOI 

tut  sous  le  nom  de  Ghro- 
vilLartmanu  ou  de  Nuremberg, 
fr  ul-à-propos ,  attribué  à  Do- 
^  /".  cr  nom .  \] ,  ">8(>  )  :  il  for- 

n  énorme  volume  in-fol. ,  ira- 
■r .  pour  la  première  fois,  à  Nu- 
fcrrg.  m  i  JS3,  riiez.  Ant.  Ko- 
prr  .  \*at  le>  soins  de  Scbald 
rr\rr  et    ScluMÏrri    kaiucmiais- 

I/ilttioii    dWngsboiirg,   i|<r*>, 

i  *er>ion  •illciiiaude    par  (icorge 

.    N  urnnl»erg  ,    I  \\)î  ,    Au"s- 

wz  .   i4«/i  n   i  J97  ,  sont  inouïs 

wrrlier*.  iYvsl  par  inad\ertancc 

FaUneiu*  dit  i;  que  la  chroni- 
■  êr  SrhrrlH  e>t  principalement 
r  de  cr  Ile  de  Berçomensis ,  puis- 

rrtlr  dernière.'  for.  Foristi, 

.  T$'r%  .  de  r.i\cu  même  de  Fa- 
w     i   .  parut  pour  l.i  première 

a  \rni^.  le  ai  août  1  |K3  .3). 
\ê  de  N  hedH  doit  avoir  été  mise  au 
rrer*  lr  r  i  •mrnnirenicnt  de  l'année, 
*q*r  'iin*  le  courant  de  i  j83 ,  on 
lé  triip*  dVn  donner  iiiiefradur- 
i  allemande.  Si  l'un  des  deux  au- 
r*  *\  «i»  •■»»j»ir  r.nitre,  ce  deuait 
»  fcrrj  mmwi  ou  Fi»resti,  et  c'est 
tv  ^Tu\Ar  lut'inr  indiquer  le  titre 
a  s  ■;•-  ?.?»«■  4  *«•!!  «nuage.  Supplc- 
Ttirm  e^rt'nitnrum,  C  M.  I*. 
>CH  ■  T  i K I .    .1 1  o-< ".un 1. 1  n  n  " ,  au- 

*  :-  :  !  .-leurs  émis  sur  le  rora- 
r-r .  '»ji?  il'.ilMtrd  «  oui  mis  dans 
-  Dir-.-Ti  i  T. i  lien  ne  étal  il  ie  à  Hrc.s- 
.  \  -t*  î-l  m»  i\  se  rein  lit  à  Ham- 
,r;  .  '4j  il  fut  réduit  à  un  si  grand 
■.■■.—  •     hi.vi  feiiime  et  ses  eii- 

;  ."  I  .i ll.i  prendre  ronge'  de 
*-  si.  ri\-iiu  «  nimnerrial  a  Al- 
■^   -»  *>\  ,i  t  .  divnf-il.  terminer  sa 

•  .1*1  IN  .Nu  .ipi'islelit  re\enir 
■  •-    r   -«  1  :»i«  n  .  l'engagea  pour 


-  ■    .■    •  i.  ■•      ill     VM. 


«    _.•!.•        '  il    ^  «*     I     /»•   !■•    .   III  .    *7't 


SCH  87 

divers  travaux  littéraires,  et  lui  pro- 
cura, dans  de  bonnes  maisons,  des 
leçons  de  langue.  Il  le  fit  ensuite  en- 
trer eoiuine  maître  d'italien  à  l'ins- 
titut eommcrcial  dirige  par  le  pro- 
fesseur H  use  h.  De  plus,  Siuapius  lui 
cétla  la   rédaction  de  ses  Cahiers 
commerciaux.  Depuis  cette  époque, 
Scbedel  lit  paraître  beaucoup  d'ou- 
vrages sur  le  commerce .  qui  lui  pro- 
curèrent une  existence  médiocre,  et 
qui  se  ressentent  eu  grande  partie  de 
la   pénurie   de   l'auteur,    quoiqu'ils 
soient  utiles  aux  classes  auxquelles 
il  les  a  destinées.  Ce  sont  1.  La  feuille 
île  cnmytoir,  journal  liclxlnmadairc, 
Il  a  iu  bourg,  178'ji.  II.  Ephémérides 
du  Commerce,  Lulieek,  1784*  r* 
cah.  III.  Journal général ,  ou  Arti- 
cles, Essais  et  Avis  d'utilité publiijue 
pour  les  marchands ,  Rulzow ,  1  7  80, 
en  plusieurs  vol.  IV.  Nouveau  Dic- 
tionnaire complet  des  marchandises, 
Oflcnbach,  1790-91  ,«.4  vol.  in-8'1. 
id. ,  nouv.  «lit. ,  1  vol.  in-8".  1797. 
V.  yoweau  manuel  complet  pour  les 
marchands  de  vin ,  commissionnai- 
res f  expéditeurs  et   amateurs  de 
vins,  Leipzig,   179**  et  95,  u  vol. 
in-8'».   \  1.  Manuel  de  la  jurispru- 
dence mercantile  ,  Leinzig,   1793 
et  9").    ».  \ol.  in-8».  VU.  Nouvelle 
académie  des  marchands ,  ou  Dic- 
tionnaire encyclopédique   du  com- 
merce ,  par  le  professeur  Ludovici, 
refondu  par  Scdnlcl, Leipzig,  1797- 
1801,  <i  vol.  in-8".  Mil.  Aouivau 
Manuel  de  littérature  et  dcbihliogra- 
phie  pour  les  marchands  ,  Leipzig, 
I7«)<»,  in-8'».  W.Analectes ,   Trai- 
tés et  Aotices  pour  les  marchands, 
Copenhague  ,  180!  ,  «ji^ol.  in- 8".; 
on \  rage    qui    avait    pani    d*.il»»»rd 
sous  le  titie  de  Mercure  général  du 
commerce  ,  Nuremberg  .   179°*  V 
jYvUiU-au  tableau  de  i hule  .  ou  1  II— 
troductiou  à  la  couuaidsaiice  de  ce 


88 


SCH 


pays  ,  sous  le  rapport  géographique 
et  statistique,  et  surtout  commer- 
cial ,  Leipzig,  1802  ,  in  -  8°.  11 
avait  traduit  auparavant  l'ouvrage 
d'Anquelil  du  Perron  sur  l'Inde, 
1799,2  vol.' XI.  Nouveau  Diction- 
naire géographique  complet ,  pour 
les  marchands  et  gens  d'affaires , 
J^eipzig,  1802- 1804,  2  vol.  in-8°. 
Schédcl  fut  éditeur  des  Cahiers  éco- 
nomiques. Il  passa  ses  dernières  an- 
nées à  Leipzig ,  puis  à  Dresde ,  où  il 
mourut  le  3 1  mars  1 80 3.  D — g. 

SCHEDONE  (  Babthélemi  ) ,  et 
non  Schidone,  comme  on  l'appelle 
communément ,  naquit  à  Modene  , 
vers  i5^o.  Malvasia  le  met  au  nom- 
bre des  élèves  des  Carraches  :  mais 
si  cette  assertion  est  fondée,  il  faut 
croire,  ou  que  ses  premières  produc- 
tions sont  inconnues ,  ou  qu'il  n'a  fait 
en  quelque  sorte  que  saluer  le  seuil 
de  cette  école;  car,  dans  les  compo- 
sitions, même  les  plus  vastes,  qui  lui 
sont  attrilAiées ,  on  reconnaît  à  peine 
une  trace  du  style  des  Carraches.  Il 
semble  plutôt  qu'il  cherchait  à  imi- 
ter les  sectateurs  de  Raphaël  que  ren- 
fermait sa  patrie ,  et  plus  particuliè- 
rement le  Corrége ,  dont  les  chefs- 
d'œuvre  frappaient  de  tous  côtés  ses 
yeux.  On  voit  encore,  dans  le  palais 
public  de  Modene ,  les  fresques  qu'il 
peignit,  en  concurrence  avec  Hercule 
Âbati,  entre  autres,  la  belle  composi- 
tion àeCorioïan  et  les  sept  Figures  de 
femmes ,  qui  représentent  l'harmo- 
nie. En  les  regardant  avec  attention, 
on  aperçoit  un  mélange  des  deux 
caractères  que  l'on  vient  d'indiquer. 
Il  existe,  dans  l'église  du  Dôme,  une 
demi-figure  de  Saint  Géminien ,  qui 
vient  de  ressusciter  un  jeune  enfant, 
lequel  se  soutient  à  sa  crosse  pas- 
torale, et  semble  le  remercier.  C'est 
un  de  ses  ouvrages  les  plus  parfaits; 
et  l'on  croit  voir  une  des  beues  pro- 


SCH 

ductions  du  Corrége.  Gel 
blance  est  ce  que  l'on  van 
lièrement  dans  ses  autres  0 
de  son  temps ,  elle  passai 
chose  merveilleuse.  Le  Sa 
écrivait  environ  quarante 
la  mort  de  Schédone ,  da 
crocosmo  délia  pittura, 
les  mêmes  louanges ,  ajou 
fois  que ,  pour  que  cette  il 
plus  parfaite ,  il  serait  à  d 
y  eut  montré  plus  de  \ 
plus  de  fondement.  Cet 
voulu  parler  sans  doute  q 
sin  et  de  la  perspective , 
pèche  quelquefois;  car ,  c 
reste ,  ses  figures  ont  un  < 
un  mouvement  pleins  de 
couleur,  dans  ses  fresqw 
plus  riantes  et  des  plus  ^ 
ses  tableaux  à  l'huile,  soi 
plus  sérieux,  mais  plus 
Malheureusement  il  n  est  ; 
des  effets  qu'ont  produits 
ses  impressions  des  toiles 
servait  du  temps  des  Cari 
tableaux  de  grande  dimei 
me  la  N.-D.  de  Pitié  qi 
maintenant  dans  l'acadéi 
rouse ,  sont  d'une  extrême 
tableaux  d'histoire,  tels  q 
vite  de  Jésus  -  Christ  et 
Vierge ,  placés  a  côté  d'i 
sition  de  Philippe  Bellin 
Dame  de  Lorcttc,  sont  pr 
rares.  On  trouve  de  lui ,  as 
galeries ,  des  Saintes -Fan 
très  petits  tableaux  de  dév 
le  palais  du  roi  de  Naple 
plus  riche  en  productions 
tre.  Outre  ceux  qui  exist 
la  galerie  Farnèse,  on  y 
qu'il  avait  peints  pour  le  < 
me,  Ranuccio,  son  Méd 
nomma  son  premier  pcinl 
cupa  pour  ce  prince  ac  pi 
jets  tirés  de  l'histoire  s. 


88 


SCH 


SCH 


1 


pays ,  sous  le  rapport  géographique 
et  statistique,  et  surtout  commer- 
cial ,  Leipzig,  1802  ,  in  -  8°.  Il 
avait  traduit  auparavant  l'ouvrage 
d'Anquetil  du  Perron  sur  l'Inde, 
1799,2  vol.  XI.  Nouveau  Diction- 
naire géograpliique  complet ,  pour 
les  marchands  et  gens  d'affaires , 
Leipzig,  1802- 1804,  2  vol.  in-8°. 
Schédel  fut  éditeur  des  Cahiers  éco- 
nomiques. 11  passa  ses  dernières  an- 
nées à  Leipzig ,  puis  à  Dresde ,  où  il 
mourut  le  3 1  mars  1 8o3.  D — g. 

SCHEDONE  (  Babthélemi  ) ,  et 
non  Schidone,  comme  on  l'appelle 
communément ,  naquit  à  Modene  , 
vers  i5^o.  Malvasia  le  met  au  nom- 
bre des  élèves  des  Carraches  :  mais 
si  cette  assertion  est  fondée ,  il  faut 
croire,  ou  que  ses  premières  produc- 
tions sont  inconnues,  ou  qu'iln'a  fait 
en  quelque  sorte  que  saluer  le  seuil 
de  cette  école;  car,  dans  les  compo- 
sitions, même  les  plus  vastes,  qui  lui 
sont  attrilAiecs ,  on  reconnaît  à  peine 
une  trace  du  style  des  Carraches.  Il 
semble  plutôt  qu'il  cherchait  à  imi- 
ter les  sectateurs  de  Raphaël  que  ren- 
fermait sa  patrie ,  et  plus  particuliè- 
rement le  Corrége ,  dont  les  chefs- 
d'œuvre  frappaient  de  tous  cotés  ses 
yeux.  On  voit  encore,  dans  le  palais 
public  de  Modène ,  les  fresques  qu'il 
peignit,  en  concurrence  avec  Hercule 
Àbati,  entre  autres,  la  belle  composi- 
tion àeCoriolan  et  les  sept  Figures  de 
femmes ,  qui  représentent  l'harmo- 
nie. En  les  regardant  avec  attention , 
on  aperçoit  un  mélange  des  deux 
caractères  que  l'on  vient  d'indiquer. 
II  existe,  dans  l'église  du  Dôme,  une 
demi-figure  de  Saint  Géminien,  qui 
vient  de  ressusciter  un  jeune  enfant, 
lequel  se  soutient  à  sa  crosse  pas- 
torale, et  semble  le  remercier.  C'est 
un  de  ses  ouvrages  les  plus  parfaits; 
fil' on  croît  voir  une  des  belles  pro- 


ductions du  Corrége.  Cette  ressema 
blance  est  ce  que  l'on  vante  particu- 
lièrement dans  ses  autres  ouvrages,  et 
de  son  temps ,  elle  passait  pour  une 
chose  merveilleuse.  Le  Scannelli,  qui 
écrivait  environ  quarante  ans  après 
la  mort  de  Schédone ,  dans  son  Jfi- 
crocosmo  délia  pittura,  lui  accorde 
les  mêmes  louanges ,  ajoutant  toute- 
fois que ,  pour  que  cette  imitation  fat 
plus  parfaite ,  il  serait  à  désirer  qu'A 
y  eut  montré  plus  de  pratique  cl 
plus  de  fondement.  Cet  auteur  n'a 
voulu  parler  sans  doute  que  du  des- 
sin et  de  la  perspective ,  en  quoi  il 
pèche  quelquefois  ;  car ,  dans  tout  le 
reste ,  ses  figures  ont  un  caractère  cl 
un  mouvement  pleins  de  grâce.  Sm 
couleur,  dans  ses  fresques,  est  des 
plus  riantes  et  des  plus  vives.  Dans 
ses  tableaux  à  l'huile ,  son  coloris  est 
plus  sérieux,  mais  plus  d'accord. 
Malheureusement  il  n  est  pas  exempt 
des  effets  qu'ont  produits  les  mauvai- 
ses impressions  des  toiles  dont  on  se 
servait  du  temps  des  Carraches.  Ses 
tableaux  de  grande  dimension ,  com- 
me la  N.-D.  de  Pitié  que  l'on  voit 
maintenant  dans  l'académie  de  Pé- 
rouse ,  sont  d'une  extrême  rareté.  Ses 
tableaux  d'histoire,  tels  que  la  Nati- 
vité de  Jésus  -  Christ  et  celle  de  la 
Vierge ,  placés  a  coté  d'une  compo- 
sition de  Philippe  Bcllini ,  à  Notre 
Dame  de  Lorctte,  sont  presque  aussi 
rares.  On  trouve  de  lui ,  dans  quelques 
galeries,  des  Saintes -Fa  milles  et  au- 
tres petits  tableaux  de  dévotion.  C'est 
le  palais  du  roi  de  N  a  pies  qui  est  le 
plus  riche  en  productions  de  ce  maî- 
tre. Outre  ceux  qui  existaient  dans 
la  galerie  Farnèse,  on  y  voit  ceux 
qu'il  avait  peints  pour  le  duc  de  Par- 
me, Ranuccio,  son  Mécène,  qui  le 
nomma  sou  premier  peintre.  Il  s'oc- 
cupa pour  ce  prince  de  plusieurs  su- 
jets tirés  de  l'histoire  sainte  et  de 


SCH 

romaine;  mais  son  princi- 
fBploi  fut  de  peindre  les  portraits 
«ou  protecteur  et  de  toute  sa  fa- 
*.  11  v  tléitlova  nue  si  aimable 
rtt  d"e\pressiou  rt  d'attitudes,  un 
ru  *i  gracieux  et  si  délicat, qu'il 
i!e  dVtrr  placé  au  premier  rang 
p«iutrr*<lc  portraits  qu'a  produits 
dir.  Shfdone  lit  aussi  les  por- 
t*  d**  tvus  les  princes  de  la  maison 
H«*h-ne.  et  n'y  montra  pas  moins 
ultzit.  8on  génie  c'tait  noble  et 
>,  son  style  de  la  plus  grande 
^ace ,  *a  touche  légère ,  délicate; 
fm tique  sou  dessin  ne  soit  pas  de 
ienurir  correction ,  tes  airs  de  tete 
L  grâce  la  plus  attrayante ,  et  sa 
Mare  est  terminée  avec  le  soin  le 

*  exquis.  Ses  peintures  sont  tres- 
w .  ainsi  que  ses  di*ssins ,  que  l'on 
J-»nd  souvent  avec  ceux  du  Corré- 
rtd'i  Parmesan.  Le  Musée  du  Lou- 

powïlc  trois  tableaux  de  ce 
îîr*  :  1.  Une  Sainte-Famille.  II. 

•  Diwtplrs  de  Jésus ,  guidés  par 
•snfr  imant  un  flambeau  ,  par- 
ti le  crrjt<  du  Sauveur  dans  la 
a  h  un  ■ .  Ul.  Je  su  .<-  Ch  rist  m  ort  et 
•:  d'rtrr  enwx'eU .  posé,  parla 
i.irirnr.  sur  L'  bord  du  tombeau  9 
rmimcc  des  disciples  et  des  sain- 

t'*-rnmrs.  (>  dernier  ,  le  chef- 
-.Tr*  ilf  S  bnlniir  ,  est  un  des 
'•    b*-«J\    que    renferme    le  Mu- 

:  j  f.Muvn*.  P.irmi  1rs  dessins 
"  rn.tîtn*,  on  voit  d.ius  l.i  galerie 
fc.'-fl-'D.  \jr  Maria pe  de  sainte 
::*nru    d'  ileiandrir ,   «bvssiu  à 

\  -.«■   ftl.i\é;rl  V.fumône,  cs- 

■**■  ï  j  Til-lfMii<'<>riM'i'\ril.ui.s  l.i  ga- 
'■■    •<  ■puiliMiiiitf. .1  N.ipli*.%.  Mlle 

'  :*  :.'•■  .é  l'Iiuilr,  en  r;iiiMieu.  Le 
.«■■*  :  J.'inri'  1  piiSNf'ili'driix.iiiti't'S 
■  r-.«  »  •  !•■  >t-lii-i|iiiir. l'un  p'preM'ii- 
.•  -■.  /'»  /m  1  dtla  Sauite- Famille  i 
J-  rrph  d'  Irimathir  ,  l'autre  Ai- 
dxm*-  rt  sauitJean  déposant  dans 


SCH  89 

le  tombeau  le  corps  dcJ.-  C,  dont 
la  Madelène  prend  la  main  pour  la 
baiser.  Tous  deux  ont  été  rendus , 
en  181 5  ,  le  premier  à  la  Prusse  et 
le  second  à  l'Autriche.  La  funeste 
passion  du  jeu  détourna  souvent 
Schédonc  du  travail  ;  et  la  perte  d'u- 
ne somme  considérable  lui  causa  une 
affliction  si  grande,  qu'il  en  mourut, 
dans  la  force  de  l'âge,  vers  161 5. 

P— s. 
SCHEEL  (Henri  Otbon  de)  ,  offi- 
cier d'artillerie  prussienne  ,  né  le  1er. 
novembre,   it45,  à  Rendsbourg , 
ville  du  duché  de  Holstcin,  fut,  des 
son  extrême  jeunesse ,  fourrier  dans 
l'artillerie  danoise ,  et  fit  la  campagne 
de  Mecklenbourg.   D'un  caractère 
studieux ,  il  vint  en  France ,  en  1 7  7  o, 
pour  y  ajouter  à  ses  connaissances, 
et  il  déposa  les  fruits  de  cette  excur- 
sion dans  l'ouvrage ,  qu'à  sou  retour, 
il  publia ,  en  français ,  sous  ce  titre: 
mémoires  d'artillerie  ,   contenant 
V artillerie  nouvelle,  avec  vingt-huit 
planches  gravées  par  l'auteur,  Co- 
penhague,  1777,  in-4°.  II  parvint 
alors  au  grade  ue  capitaine.  Pendant 
la    guerre  de  la   succession  de  Ba- 
vière (  1 778) ,  il  entra  ,  comme  volon- 
taire ,  au  service  de  Prusse ,  et  il  ac- 
quit l'estime  de  Frédéric  II,  au  point 
(jue  ce  prince  voulut  le  retenir  dans 
son  armée,  en  lui  assurant  de  l'avan- 
ce ment.  Se  heel  n'accepta  pas  ces  of- 
fres séduisantes  ;  et  peu  de  temns 
après  il  fut  nommé  rli.im1)cllaii  du 
roi  de  Daiiemarck.  Ce  fut  alors  qu'il 
s'occupa  de  V Histoire  despuerres  du 
roi  Frédéric  II" ,  dont  il  n'a  paru 
qu'un  Prospectus,  Copenhague,  1  ~H?., 
iii-'l".    Sa   Description  du  théâtre 
de  la  puerre ,  Copenhague,  17K5, 
in- 4°. ,  traduite  du  maniiM-iit  alle- 
mand ,  en  dau.iis,  par  Thomas  Taa- 
rup,  et  pour  laquelle  il  lit  un  voya- 
ge en  Skauic ,  en  Poinérauie ,  àA'Utdb 


9° 


SCH 


Rugcn ,  et  dans  le  Mccklcnbonrg ,  est 
regardée  comme  classique.  La  conti- 
nuation de  cet  ouvrage  ayant  éprouvé 
des  dilli  cultes ,  l'auteur,  en  1787, 
accepta  du  service  en  Prusse.  Il  fut 
d'abord  nomme  major; et,  en  1790, 
lieutenant-colonel.  En  1 7()3,  on  lui 
donna  la  direction  de  l'académie  du 
génie,  à  PoLsdam;  et  c'est  avec  le 
titre  de  major-général  qu'il  reçut  la 
direction  suprême  de  toutes  les  aca- 
démies militaires  des  états  prussiens , 
et,  en  dernier  lieu ,  le  commandement 
de  deux  brigades  de  fortifications. 
Malgré  son  grand  âge  et  le  mauvais 
étaUlc  sa  santé,  il  o  il  rit  de  faire  la 
campagne  de  1 806  contre  les  Fran- 
çais ;  mais  le  roi  n'agréa  point  ses 
oll'res.  Après  la  bataille  de  léna  , 
SchecI,  pris  à  Custrin,  fut  relâché  sur 
parole,  et  mourut  à  Berlin,  le  icr. 
mai  180".  Z. 

SGHÉKLE  (  Charles- Guillau- 
me ),  l'un  des  créateurs  de  la  chi- 
mie moderne ,  et  surtout  de  la  chi- 
mie organique ,  naquit  à  Stralsuud , 
le  1 9  décembre  1 7  \'i.  Son  père ,  mar- 
chand de  cette  ville,  lui  vovant  un  goût 
décidé  pour  la  pharmacie,  l'envoya 
chez  l'apothicaire  Bauch ,  à  G  o  il  1  en- 
bourg,  pour  y  faire  ses  premières 
études  ;  six  années  lui  siiflîrcnt  pour 
les  terminer ,  après  quoi  il  employa 
le  temps  qu'il  passa  dans  cette  olli- 
cine  à  je,ter  les  fondements  de  sa 
science.  Le  célèbre  pharmacien  Griin- 
berg,  compatriote  de  Srhéele ,  parle 
de  lui  ,  dans  les  termes  suivants  : 
«  Schécle  était  silencieux  et  sérieux; 
»  il  aimait  passionémciit  l'étude; 
»  souvent  il  réfléchissait  pendant  la 
»  nui!  à  ce  qu'il  avait  vu  et  observé 
»  pendant  le  jour,  et  lisait  les  ou- 
»  v  rages  de  N  eu  ma  un  ,  Lémerv  , 
»  Kunkel  cl  Stahl.  »  Dans  le  même 
temps,  il  apprit ,  sans  maître,  à  des- 
>ir.'T  et  à  peindre.  Il  se  plaisait  bcau- 


SCH 

coup  à  lire  l'ouvrage  d 
titulé  le  Laboratoire,  _    T11 
pendant  la  nuit  lesexp     "T"fe 
sont  décrites;  il  répara   *  ^  *  / ' 
larme  dans  la  maison.      j:i':  '- 
sur  le  pyrophorc.  Un      "  «'•*'- 
ciplcs  y  avant  mêlé  d»  *  L  ■  ■ 
minante,  une  violente  <  -  -"  ■• 
suivit;  ce  qui  attira  b  -  . 
proches  à  Schéele.  Il  :~- 
pas  moins  d'étudier  i* 
se  perfectionner  dan.*  s»  . 
de  ses  confrères,  G.     - 
sure  qu'il  avait  fait 
progrès ,  pendant  soi  ?_ 
theubourg,  qu'il  IV 

Soque  de  son  dépai 
e  chimistes  renomi 
grès  avaient  été  rec» 
berg ,  qui ,  lui  dema 
de  quelle  manière  •. 
si  vastes  connaiss.. 
réponse  suivante  :  % 
»  je  les  dois,  mon 
»  excité  à  lire  les 
»  manu,  dès  le  1 
»  mes  études  :  ce  II 
»  le  désir  d'cxpéi  ' 
»  rappelle  trcs-bi< 
»  gé  dans  un  vei 
»  girofle  avec  de  ' 
»  nitre  (  acide  ni' 
»  il  y  eut  une  H» 
»  Mais  je  n'en  ai  \\ 
»  aussi  bien  n\^ 
»  l'expérience  ni. 
»  vais  faite  avec. 
»  uaute.  »  Après 
theubourg,   il   IV 
pharmacie  de  Kc< 
en  17(^3.  Deux  a. 
dit  à  Stockholm,  ■  .._. 

SHiorcnbcrg;cu  .  ^^ 

)lace  pour  en  0» 

)le  à  if  psal ,  che?.  1  """** 

Ses  relations  avec  ' 
ville,  et  la  facujt.'         * 


1 


SGH 

i  h  travailler  dans  le  laboratoire 
■que  de  l'académie,  le  mirent  a 
■rd  'étendre  encorr  ses  conna  issan- 
Cot  alors  qu'il  eut  le  bonheur  de 
tracter  avec  le  célèbre  Bcrgmanu , 
i  liaison  qui  fut  si  importante  pour 
•  le*  deux.  Pendant  le  séjour  de 
refte  a  t  pvil ,  le  prince  Henri  de 
.  accompagné  du  duc  de  Su- 
nir,  vint  visiter  cette  ville  et 
Bsfitnts  littéraires  qu'elle  renfer- 
chargé  par  l'académie 
quelques  travaux  chimi- 
».  circula  plusieurs  cxjKTicnccs, 
|r%    deux    princes    vinrent 


■rr  \e  Laboratoire  de  l'académie, 
s  satisfit  cxlrrmetucut  par  la  ma- 
t  dont  il  répondit  à  leurs  (pies» 
h.  Le  duc  de  Sudrnnanic  apprit 
c  plai&ir  que  Schéelc  était  de 
fttond  .  et  use  joignit  au  prince 
m .  poar  témoigner  aux  profes- 
r»  .  alors  présents  ,  combien  ils 
ir«Knt  que  le  jeune  savant  olriîut 
«brr  entrer  <lu  lai  h  ira  tu  ire.  Poh- 
.  «r-*thir;iîit*  a  Knpin^ ,  étant 
ft  »n  i--j.  le  collège  i\v  méile- 
pr-r»p««*4  Sclii'flr  pniir  la  direc- 
i  i^  |j  pli.iriuacic;  il  lit  preuve 
ui.ir<i.ms  un  examen  qu'il  su- 
f.  obtînt  la  iil.irr.  l'.n  1  -■■-,  la 

I  ê    i 

w*  .  r»r>]»ri«*t.iiie  de  IV I.  il  disse- 
■  .  J»  lui  «  «la  .  sans  cesser,  par 
'/  iV  j  i'iU  passèrent  mire  eux, 
i  .iri-±rx  lYi  nimiuii-.  (l'rst  sur  ce 
**-»  l»«jrT»r  qui-  Schrele  lit  bientôt 
.*  ?  ••-  l'i  l(jj<l;ie  de  son  génie  in- 
?«/.  !  Uirjiit  son  séjour  à  Stock- 
as, il  •l«(ou\nt  ipie  la  castinc 
iBtia  fu^ililr.  cii.iiix  cailNjiiatée  ) 
e>tiu»  iim  a«idc;  et  l.i  manière 
u  il  irjit-i  ce  sujet,  décela  une 
i2r"r  *w  j  «i  ité  .  Mémoires  d<  l'aca- 
m*  ro>.«lr  de  Stockholm  ,  vo- 
t*  >  S  .  .  pa^r  1  »-i  .  Ou  assure 
z-r  qu'il  fit  le  premier.  iM'iidaul 
u  «ta.il  cucore  à  L'pwl ,  les  ex|>é- 


SCH  91 

riences  qui  mirent  sur  la  voie  de  la 
découverte  de  l'acide  carbonique  ; 
et  il  est  à  présumer  que  Bergmann  a 

Ï>u  s'aider  des  travaux  de  Schécle , 
orsque  peu  de  temps  après ,  il  traita 
celte  même  matière  avec  plus  de  dé- 
tails. Les  recherches  de  Schécle  sur 
le  manganèse,  le  conduisirent  à  la 
découverte  de  la  baryte,  par  suite 
de  la  composition  des  minéraux  qu'il 
employait.  Ses  travaux  sur  le  mode 
d'action  des  acides ,  et  particulière- 
ment de  l'acide  hydrocliloriquc  sur 
ce  même  manganèse ,  ses  expérien- 
ces sur  les  propriétés  comburantes 
du  gaz  (  oxigèue  )  qu'il  en  retirait, 
datent  aussi  de  la  nicxnc  époque.  Mais 
bientôt  il  s'immortalisa  par  son  trai- 
té sur  l'air  et  le  feu  (  1777 .  Upsal), 
ouvrage  non  moins  remarquable  par 
le  grand  nombre  d'observations  im- 
portantes qu'il  renferme,  que  par  la 
manière  avec  laquelle  un  sujet  aussi 
délicat  a  été  traité.  Il  obtint  sur-le- 
champ  une  grande  vogue,  sans  mê- 
me qu'il  eût  besoin  de  la  recomman- 
dation qu'en  lit  le  célèbre  Hcrgm  nui, 
dans  une  Préface  pleine  d'expres- 
sions atlèctiieuses  pour  sou  auteur. 
On  l'imprima  plusieurs  fois,  notam- 
ment à  Lcip/ig ,  en  178-1,  et  011  le 
traduisit  dans  la  plupart  des  langues 
derr.iuope.  Schcele  composa  eu  ou- 
tre divers  Traités  et  Mémoires,  qui 
se  trouvent  dans  les  Recueils  de  l'a- 
cadémir  rox.de  de  Stockholm.  Les 
principales  dreout elles  de  Schécle, 
sont  :  l'oxigène,  le  chlore,  le  man- 
ganèse, le  inuhhdiiic,  l'hydrogène 
arseniqué,  l'Indrurc  de  soufre,  le 
principe  doux  des  huiles;  les  acides 
arsénique,  urique,  lactique,  miici- 
que,  galliquc  ,  oxalique  (  suivant 
Khrharl,  son  intime  ami  .  h  y  d  rot  va- 
nique  rt  uidiqiu-;  il  oMii»!.  !»■  pre- 
mier, à  l'elat  de  pureté,  io  acides 
Urlariquc  cl  ci  tri- pic;  il  duiina  det 


9* 


SGH 


S 


procédés  ingénieux  pour  la  prépa- 
ration de  l'acide  benzolque  par  la 
chaux,  du  phosphore  au  moyen  des 
os ,  des  éthers  acétique  et  benzoïque  ; 
il  constata  la  présence  de  l'oxalate 
de  chaux  dans  un  grand  nombre  de 
végétaux ,  tels  que  la  rhubarbe,  l'i- 
ris, le  curcuma,  l'asclépias,  etc.  Il 
analysa  le  premier  l'air  atmosphé- 
rique, le  sel  d'oseille ,  les  hydrocya- 
nates,  et  reconnut  les  altérations 

Î[u'cprouve  l'acide  nitrique  à  la 
tuniere,  etc.  Il  confirma  les  de- 
couvertes  de  Lavoisier  et  de  Caven- 
dish  sur  la  composition  de  l'eau , 
et  sur  la  production  de  ce  liquide 
ar  l'inflammation  d'un  mélange 
.'oxigèneet  d'hydrogène,  etc.  Sa 
physionomie,  assez  commune,  ne 
laissait  pas  soupçonner  la  grandeur 
de  son  génie.  Rarement  il  prenait 
part  aux  conversations  ordinaires; 
occupé  sans  relâche  de  ses  recher- 
ches et  de  ses  divers  travaux,  il 
n'en  avait  pas  plus  le  loisir  que 
l'envie.  La  seule  distraction  qu'il 
se  permît  était  dans  le  commerce 
de  quelques  amis  auxquels  il  pou- 
vait parler  de  sa  science  favorite. 
Une  correspondance  suivie  avec  Eh- 
rhart,  Meyer,  Kirwan,  etc. ,  prouve 
combien  il  était  ser  viable  et  affec- 
tueux. II  était  membre  ordinaire  de 
l'académie  royale  de  Stockholm,  qui 
lui  allouait  une  somme  considérable 
pour  les  expériences  dont  elle  le  char- 
geait. La  société  électorale  des  scien- 
ces d'Erfurt ,  celle  des  physiciens  de 
Berlin ,  le  comptaient  au  nombre  de 
leurs  membres.  On  voulut  l'attirer 
en  Angleterre,  par  l'appât  d'un  em- 
ploi considérable  qui  exigeait  peu  de 
soins  ;  mais  son  amour  pour  la  re- 
traite, son  attachement  à  son  pays 
et  à  son  souverain ,  qui  accordait  aux 
sciences  la  protection  la  plus  écla- 
tante ,  rendirent  les  négociations  dif- 


SGH 

ficiles.  Le  changement  qui  s 
dans  le  ministère  anglais  les  si 
dit.  Peu  de  temps  après,  i 
renouvela,  en  portant  à  trois 
livres  sterling  le  revenu  de  la  d 
Il  mourut  sur  ces  entrefaites  < 
mai  1 786  ).  Tourmenté  de  la 
te  et  sentant  sa  fin  approch* 
accomplit  le  vœu  qu'il  avait 
dès  long-temps,  en  épousant  la 
de  Pohler  ,  et  en  l'instituai 
héritière.  Son  Éloge  fut  pn 

Sar  Vicq-d'Azir ,  à  la  société 
e  médecine ,  et  imprimé  par  < 
au  Journal  de  Paris  du  4  avril 
Ses  papiers  ont  été  conservés 
cademie  royale  de  Stockholm 
Fréd.  Hernrostaédt  a  publié  ses 
sous  ce  titre  :  Collection  à\ 
cherches  de  C.-G.  Schéele , 
physique  et  la  chimie ,  1  vol. 
lin,  1793.  On  a  une  traductio 
çaise  ae  son  Traité  de  l'air 
j'en,  par  le  baron  de  Dietricl 
in-12  et  in-8°,  (^.  Dietrich 
346).  A.  G- 

SCHEELS  (  Rabode  IIerm 
en  latin  Schelius ,  naquit ,  en 
dans  la  province  d'Over-Ysscl 
famille  noble.  Ce  fut  à  Steini 
Westphalic ,  à  Groningue  et  à  1 
qu'il  lit  des  études.  11  y  avait 
ans  que  sa  famille  était  dans  ce 
nière  ville,  lorsqu'il  y  perdit  so 
Pour  compléter  son  instruct 
visita  alors  la  France  et  l'itali 
dinand  111 ,  grand  duc  de  T< 
au  service  duquel  il  entra ,  et  q 
précia ,  voulait  le  rcteuir  ci 
états  ;  mais  Scheels ,  cédant  à 
de  sa  mère ,  revint  dans  sa  ps 
s'y  livra  entièrement  à  l'ctu 
souvent  les  jours  ne  sudisaii 
son  ardeur ,  il  passait  une  i>a 
nuits.  Lors  de  l'assemblée  des 
en  i65i ,  après  la  mort  de  Guil 
Scheels  se  rendit  à  la  Haye , 


SCH 

m  de  U  noblesse  de  sa  pro- 
m  ;  et  il  fut  nommé  gouver- 
riTYs^lmonde.  Mais  deux  mois 
n.  il  mourut,  n'étant  âgé  que 
purante  ans.  On  a  de  lui  :  I. 
pru  rt  Ptthbii  de  castrameta- 
z  Kitmanorum  quœ  ex  tant ,  cum 
s  rt  aniinadversionilms  ,  Ams- 
èm .  iWio  ,  in-4°.  11  y  a  joint 
l  Fh^vrtatioas  ,  De  re  militari 
iL  Rumani.  Gnrvius ,  qui  les  a  rc- 
iaifte*  dans  le  tunie  ix  de  ses  An- 
à.  Ram.  ,  dit  qu'elles  sont  au- 
m  de  tout  cl  ope.  11.  De  libertatc 
Iêcm  liber  posthumus  ,  i6(')i  , 
i.  N  helîus  y  exprime  ses  senti- 
es républicain*.  A  la  suite  est  le 
x0lt\  d*  Theoph.  Hogers  :  C.  Ju- 
i  Crutrrm  trrannum  fuisse,  etc. 
Prttrepticnn  de  puce  et  eau- 
k*lli  tin  g  lui  primi  ,  Deventcr , 
**.  ia-1  4.  IV.  De  jure  imperii 
rj*>t  humus  ,  Amsterdam  1 1G7 1, 
*•  :  Kltft^m .  qui  en  fut  éditeur ,  y 
x*  IVI^e  de  l'auteur.  Schccis 
:  r  il  p^se .  ou  du  moins  prépare , 
:  — ■  *  -ilr***  opuscules  qui  sont 
:-«-;.  •  prdtK.  A.  lî — t. 

*  H  h  F  FER  (  Panât  ).   Voy. 

*  :ihr  FER  Ji:a*  ),  antiquaire, 
•t  ■'»  •  1 .  a  Straslxmrg,  d'une  an- 
-j*  \4~iiWr  de  cette  ville,  dcsrcn- 
"  ^  Uzii<*  direrte,  suivant  qucl- 

*  «.:r-ir*.dr  Pierre  Sr  h  uell'er ,  de 
~*?-:in.  l'un  des  inventeurs  de 
T  aTr--jr.in|in|iie  'V.  Smiiii  mu). 

■  >   r  ■  pulr*  progri'sd.ins  Ie>  l.m- 

■  *:    1j us  l'histoire  .  et  ne  t.irda 
•  ■:- ■«.!*•  r  «1*-^  preuves d*tiue vaste 

^.'j-  *i  .  dm*  un  ouvrage  sur  les 
-"r  *r  *  *  ,  |hi  e^  Jr  n  ivirct  de*  a  11- 
-  •  /  " .  K  N-i'rkrr .  IUM.  cru  dit  or. 
"  ■  -,itn  .  îî«i  .  A  rrtle  époque 
r  -  ■ f  wt  *«ju\nil  exposée  a  deve- 
-  t;j*  itre  delà  guerre.  La  crainte 

*  \  gît  de  tourner  de  ses  études , 


SCH  93 

de'termina  SchcfTcr  à  chercher  un 
asile  dans  un  pays  étranger.  II  fut 
accueilli  par  la  reine  Christine,  qui, 
lui  (it  obtenir ,  en  1648  ,  la  chaire 
d'éloquence    et  de  droit    public   k 
l'université' d'Upsal.  Les  talents  qu'il 
déploya  dans  l'enseignement,  lui  méri- 
tèrent la  bienveillance  du  comte  de  La 
Gardic  ,  chancelier  de  l'université  , 
et  l'estime  de  ses  collègues.  Nom- 
me professeur  honoraire ,  assesseur 
du  collège  royal  des  antiquités ,  et 
enfin  bibliothécaire  de  l'académie, 
il  justifia  par  d'utiles  et  nombreux 
travaux,  la  faveur  dont  il  était  l'ob- 
jet.  Une    mort  prématurée  enleva 
Schellcr  ,  le  u(>  mars  i6-<)  ,  à  l'âge 
de  cinquante-huit  ans.  On  lui  doit 
des  Editions  corrigées  et  enrichies 
de  notes  ,  des  Histoires  d'ÉIien ,  du 
Panégyrique    de    Theodose  ,    par 
Lat.  Pacatus  ;  des  Fables  de  Phèdre  ; 
de  la  Tactique  d'Arrien ,  et  de  VAri 
militaire  de  l'empereur  Maurice  (  V. 
ce    nom,    xxvn  ,  554)  (0  \  du 
Fragment  de  Pétrone  découvert   à 
ïraii  (  V.  J.  Li  cius,  xxv,  3-4); 
d'Aphtonius  ;  d'IIygin  ;  de  Justin  et 
de  Julius  Obseqtieus.  Indépendam- 
ment d'un  grand  nombre  de  Thèses, 
de  Harangues  ,  d'Éloges  et  d'Opus- 
cules ,  dont  le  P.  Niceron  a  recueilli 
les  titres  dans  le  tome  xxxix  de  ses 
Mémoires ,  on  a  de  Se  hcf  Ut  :  I.  Dis- 
sertâtio  de  varietate  navium  ajmd 
veteres ,  Strasbourg,  i<>4^i  in-4°. ; 
insér.  dans  le  Thésaurus  antiquitat, 
grœcar.  de  Gronovius  ,  tome  xi , 
*}iîç).  II.  Agrippa  libérât  or  sive  dia- 
triha  de  nwis  tahulis ,  ihid.,  i(>45, 
iii-8°.  ;  dans  le  Thesaur.  antiquitat. 
finmanar.  vm ,  t)~  j  ,  et  d.ms  la  Bi- 
Mwth.  antiq.  et  exeget ira i\c\*.  Zorn, 
11,  <)•;.   Cette  Dissertation,  savante 


T.  S<  lififa-r  lr.i<lui*it  «  n  lai  m  it<  i]i-iii  <iu\rkcri. 
niancard  ■  rini«<T«<-l«  tmiliirtniii  ilr  Si'krirrr ,  «tant 
l' édition  ipt'il  ■  dunuc*  d'Arnrn  ^/'.  ARRIESi  J. 


94  SCH 

et  curieuse,  traite  de  l'usage  qui  s'é- 
tait établi  à  Rome ,  d'abolir  les  dettes 
pour  prévenir  les  séditions.  III.  De 
stylo  ad consuetudinem  veterum  li- 
ber singidaris ,  Upsal ,  1 653 ,  in-8°.  ; 
revu  et  augmenté,  ibid. ,  i  657 ,  in-8°.  j 
à  la  tête  du  Gymnasium  stylisivede 
vario  scribendi  exercilio  ad  ercm- 
plitm  vetenim,  ibid.,  16J7,  i665, 
in-8°.  ;  avec  la  Dissertation  de  Jean- 
Henri  Boeder ,  De  comparandà  la- 
tinœlinguœfacultate,  lena ,  16-8, 
1690,  in-8°.  IV.  De  militid  navali 
veterum  libri  quatuor ,  i654,  in-4°. 
SchcHcr  a  inséré  dans  ce  volume  sa 
Dissertation  sur  les  navires  des  an- 
ciens. 11  avait  préparé  une  nouvelle 
édition  de  cet  ouvrage ,  et  envoyé  son 
manuscrit  en  Hollande  pour  le  faire 
imprimer.  Nicol.  Witsen  en  eut  com- 
munication, et  s'appropria  quantité 
de  passages  qu'il  fit  entrer  dans  son 
Architecture  navale  (en  flamand). 
V.  De  antitfuorum  torquibus  syn- 
tagma ,  Stockholm ,  i(v>(> ,  in-8°. , 
dans  le  Tkesaur.  antiquit.  roma- 
nar. ,  xn ,  901.  Jean  Picolai  a 
publié  une  nouvelle  édit.  de  cet  ou- 
vrage avec  des  notes,  Hambourg, 
1707,  in  -  8°.  VI.  De  Naturd 
et  constitulione  philosophiœ  italicœ 
seu  Pythagoricœ  liber  singidaris , 
Upsal ,  iti(>4;  avec  un  nouveau  fron- 
tispice, ibid.,  i<vju  T  in-8°;  "VVitfrm- 
berg,  1701  ,  in-8°. ,  dans  l'édit.  pu- 
bl  îée  pa r  Schiirzfl ciscli ,  des  Vrrs  do- 
rés  dePythagorc.  Ce  n'est  qu'un  essai 
de  l'Histoire  de  la  philosophie  pytha- 
goricienne,  que  Schcflcr  promettait 
de  donner  au  public ,  mais  qu'il  n'a 
pas  eu  le  loisir  d'achever.  VII.  Rcg- 
num  Romanum  ,  sive  Disscrtationes 
politicœ  septem  in  librum  primum 
T.  Lipii  ,  qui  est  de  regibus  roma- 
norum,  Upsal,  if!65,  in-4°.  VIII. 
Upsalia  antiqua  y  cujus  occasione 
plurima  in  antiquiXatibus  borcali- 


SCH 

bus  et  gentium  vicinantm  erj 
tur ,  ibid.,  1666,  in-8°.,  r 
curieux.  IX.  Graphice  seu  d 
pingendi  liber  singularis ,  N 
berg,  iGto),  in-8°.  X.  De  re 
culari  veterum  libri  duo  ;  a 
Pyrrhi  Ligorii  (  V.  Ligorio  , 
486),  de  Véhiculis  antiquis 
mentum,  ex  ejus  libro  de  fa  mil 
manis ,  nunc  primum  editur 
licè  ,  eu  m  la  t.  versione  et 
Francfort,  1671 ,  in-4°. ,  fig. 
C'est  l'un  des  ouvrages  les  pi 
yants  de  Scheflcr ,  et  le  plus  c< 
qu'on  ait  sur  cette  matière,  5 
morabilia  Sueticœ  sentis  , 
bourg ,  1670  ,  in-8°.  Xil 
fabried  triremium  epistola  , 
theropoli  (Amsterdam.),  167*2, 
très-rare,  sous  le  nom  de  Coi 
Opelius.  C'est  une  critique  fo 
de  l'ouvrage  de  Marc  Meiboi 
suite  duquel  elle  est  insérée  ,  < 
tome  xn  du  Thesaur.  antiq. 
nar.   {V.  MuboM,   xxvm , 

XIII.  Incerli  script oris  sue 
vixit  circà  ann.  1  S.\'\ ,  brew 
nicon  archiejtiscoporum  Tprir 
rum ,  decanorum  ,  etc.  eccla> 
saliensis  ,  cum  notis ,  Upsal , 
in-8°.  C'est ,  dit  Lcnglct ,  le  \ 
cien  monument  que  nous  avoi 
l'Histoire  ecclésiastique    de 

XIV.  Lapponia  ,  seu  gentis 
nisque  Lapponicœ  descriptif 
rata*  Francfort ,  1673  ,  in-4 
rare.  Cette  Histoire  a  été  tra( 
français  ,  en  anglais  et  en  all< 
La  trad.  franraise  ,  Paris , 
in-4%  est  du  P.  \ug.  J^ubin,  < 
les  cinq  premiers  chapitres, 
été  trad.  par  Richelet  'v  V.  1 
des  Anonymes,  2('.édit. ,  n°. 

XV.  Lectiones  academica*  st 
in  scriptores  aliquot  latinos  < 
cos ,  Hambourg ,  1675 ,  in-c 
produit ,  en  1698,  sous  le 


scri 

4Luira,  Amsterdam.  Les  exem- 
»  ne  difKrciit  que  par  Je  chan- 
i  du  frontispice ,  et  l'addition 
EL.se  de  Srlicflcr,  suivi  d'un 
tpw  de  ses  ouvrages ,  moins 
et  que  relui  que  Nicerona  donne 

•  !■*-.  rit.  >.  XVI.  De  situ  et  vo- 
.  l'psalLr  t'pistoht  défi  maria 
ou   iHamn   J'erelium  ,  Stock- 

!'•--.  in-8°.;  rot  Opusnile  qu'il 
o  de  réunira  YUpsalia  anti- 
iY*t  pas  moins  rare.  XVII.  De 
ù  ver  istfur  regni  Suceur  i/wi- 
i.ibil..  iH-H  ,  in-4«».  XV111. 
i  Ut tt- rata  seu  île  scriptis  et 
.  ri'ii*  fentis  suvcictr  ,  ibid.  , 
.  ir*-*".  ;  avec  des  additions  im- 
xv->  jwir  J.  Mol  1er,  Hambourg, 
.m  J  \ .  et  ituis  la  Bibliutheca 
im^m*  ''ruiUti ,  Leipzig,  !**)<), 
/'.  M'ili.lh  ,  xxix,  33n  ). 
rr  *Vsi  (outt'iite  de  recueillir 
r»-  dt-*  murages  îles  fixants 
;» .  *t  if  It-M  |.iHM'i'daiis  l'ordre 
■'■_.■■;.«:    mai*  il  n'en  a  pas 

••    ,.  Ji  j  ■••  !e  fnrrti.it  ni  la  date 

•  ••■-:•■:!.  La  Son»  te  dVduca- 
.  f  ,  -   I  «îf«  nii.i .  ni  1-S1  .  le 

f   '•    .i\  lit  priqm.se'  pour  IV- 

■  *  \«  :•  i .  in  Wemotiv  d " F.rir. 
-.  ï  t-.î  .  ■■riili-»*.  d'JlMuire  eu 
;   ;- .  \IH  khulm,  i-M"î . in-K°. 

'  \\ 

:*,\.i  f  ~  1 11»    H»  %r.i-Tin!tii»iiii.i\ 

,*    !  i  |-ri« rdiut .  ne  à  Slok- 

*:.     i"i»i  .    \\ippliqiia    au\ 

:    •' .  {  .••-    et    a  l.i    physique  , 

!..  •  1 1  i  •  -  ta   il  •!   s.ixant  A  mire 

■  ; t «■!•-*•■  ir  -i  L  p<il.  Brandi, 
■mr  .*i«ll'i..>;f:.  I ! «1  donna  des  le- 
.f  i  iiir.ii»*  a  Mniklinlm.  Il  cta- 

-  -  tr  ii* ,  d.nts  cette  ville,  un 
.r  .-»•  .  i-ïi  il  fit  nu  grand  iiuiii- 
t-  j-  i.<i]i-r^  utile-»  au\  arfs.  La 
t*--  ro>  Li'i\etl\iml\M'dcspLiu- 
i|d«  •  \  ces  dans  la  teinture ,  furent 
rt  1rs  objets  de  sou  attention. 


SGH  95 

Admis  dans  l'académie  des  sciences 
de  Stockholm ,  il  fournit  à  cette  so- 
cic'tc  savante  un  grand  nombre  de 
Mémoires.  L'illustre  Bergman  pu- 
blia, en  1776,  le  cours  de  chimie 
que  Scheder  avait  fait  à  Stockholm, 
(le  savant  mourut  en  1759.  Son 
elogr,  lu  à  l' académie  des  sciences 
de  Stockholm  ,  a  etc  imprime  en 
i7<>o.  G— AU. 

SaiÉILVB-EDDIN  F.  Yakoi:t. 

SCIIlil IJK  [ Jkan-Adolpiie) ,  maî- 
tre de  chaj>cllc  du  roi  de  Danemark, 
liLsd'un  facteur  d'orgues,  à  Leipzig, 
naquit  dans  cette  ville,  en  17  08,  avec 
les  plus  heureuses  dispositions  pour  la 
musique.  Destine  à  suivre  la  carrière 
du  barreau ,  il  étudia  quelque  temps  la 
jurisprudence,  qu'il  abandonna  sans 
regret  lorsque  des  revers  de  fortune 
engagèrent  son  père  à  ne  pas  cou 
t ra lier  le  penchant  qu'il  montrait 
pour  la  musique  :  alors  Seheibc 
s'exerça  sur  le  clavecin  et  sur  l'orgue, 
et  lit  une  étude  approfondie  des  an- 
ciennes partitions,  alin  de  mériter 
une  place  d'organiste ,  que,  maigre 
ses  ci  Torts  ,  il  ne  put  jamais  obtenir. 
Désespérant  de  réussir  de  ce  côte-là, 
il  se  consacra  à  la  coin  position  ;  et 
après  axoir  parcouru  l'Allemagne,  il 
alla  s'établir  à  Hambourg,  où,  man- 
quant d 'écoliers ,  et  n'ayant  pas  oc- 
casion de  tr ax ailler  pour  le  théâtre, 
il  devinl  auteur  ,  et  publia  un  ouxra 
ge  périodique,  qui  lui  attira  quelques 
disputes,  mais  qui  lui  xalut  aussi  des 
protectc.irs.  Le  Margrave  de  liran- 
uebo:;rg-  Gilmhach  ,  d'abord  ,  et 
ensuite  le  lui  de  Danemark,  le  nom- 
mèrent maître  de  leur  chapelle ,  sans 
le  distraire  de  ses  occupations  litté- 
raires. Victime  des  intrigues  d'un 
courtisan,  Seheibe  perdit  la  faveur 
de  .sou  ma  ilre  ,  et  11e  >ut  pas  conser- 
ver celle  du  public.  Il  se  retira  de  la 
cour  avec  une  modique  pciisiou  de 


q6  SGH 

quatre  cents  écus ,  dont  il  jouit  jus- 
qu'à sa  mort ,  arrivée  en  avril  1776. 
Ses  ouvrages ,  tous    en  allemand , 
sont  :  I.  Dissertation  sur  les  inter- 
valles et  les  genres  en  musique  , 
Hambourg ,  1 729.  II.  Le  Musicien 
critique  ,   ibid.  ,    1787    et  suiv.  , 
soixante-dix-huit  numéros.  Cet  ou- 
vrage ,  le  plus  important  parmi  ceux 
de  bcheibc,qui  en  donnait  un  cahier 
par  semaine,  fut  recueilli  et  réimpri- 
mé à  Leipzig,  en  1745 , 4  vol.  in-8°. 
Le  dernier  couticut  plusieurs  Disser- 
tations sur  la  musique,  et  les  pièces 
principales  d'une  longue  polémique 
excitée  en  Allemagne  par  l'appari- 
tion de  ce  journal.  111.  Thusnelde, 
opéra  en  quatre  actes ,  avec  un  dis- 
cours sur  ta  possibilité  de  composer 
un  bon  opéra,  et  sur  les  qualités  qui 
le  constituent,  Leipzig ,  et  Copenha- 
gue, 1 749.  IV  Dissertation  sur  l'an- 
tiquité et  V origine  de  la  musique , 
Leipzig,   1754,  in-8°.  V.  Sur  la 
composition  en  musique,  ibid. ,  1773, 
le  premier  vol.  seulement.  Cet  ou- 
vrage, qui  devait  avoir  quatre  vol.  in- 
4°  9  fut  arrête  par  la  mort  de  L'au- 
teur, qui  avait  rassemblé  dans  le 
premier  volume  tout  ce  qui  a  rap- 

Î>ort  à  la  théorie  de  la  mélodie  et  de 
'harmonie.  Schcibe  a  laissé  un  grand 
nombre  de  compositions ,  la  plupart 
inédites.  A — g — s. 

SCHEID  (Everard),  en  latin 
ScHEiDWSy  philologue  d'un  rare 
mérite ,  en  arabe ,  hébreu,  grec  et  la- 
tin ,  né  à  Arnheim,  en  174^  1  était , 
depuis  1768,  professeur  àaHarder- 
wyck,  lorsqu'à  la  mort  de  J.-Alb. 
Schultcns(  V.  ce  nom) il  obtintla  chai- 
re de  li  ttérature  orientale  a  l'université 
dcLcyde  ;  mais  il  ne  remplit  que  très- 
peu  de  temps  ce  poste  honorable,  et 
mourut  en  1793.  Outre  son  édition 
d'Ibn-Doréid(^r.  ce  nom,  xxi ,  1 5o- 
i5i  ) ,  et  de  la  Minerva  de  Sanchcz 


SΠ

(  F,  ce  nom ,  xl  ,  29g 

lui  plusieurs  opuscules 

tions ,  et  quelques  ouvi 

liste  est  donnée  par  £ 

tom.  vin  de  son  Ono 

suffira  de  citer  :  I.  Ad 

teris  Testamenti  loca 

I764,in-4°.1I.^Ç 

hiœ  y  Lcydc,   1765,111 

commentaire  sur  le  Ca: 

chias.  III.  Oratio  de  j 

raturas  arabicœ ,  i^(r 

Dissertatio  philologie 

ca  ad  Canticum  His 

xxxnii,  9-20  ,  17 08 

tenant  aussi  trois  dise» 

ques.  V.  Glossarium 

num  mamiale,  maxu 

elexico  Qoliano  excei] 

1769,  in-4°.  ;  2e.  édit 

ibid.,  1787,  in-4°.  de 

livre  eut  un  grand  suce 

n  existait  pas  a  autre 

arabe  abrégé  à  la  po 

diants  qui  n'étaient  pas 

procurer  les  grands  lr 

Lus  et  de  Castell.  Jacqi 

vait  compose  en  sociét< 

re  Everard,  lorsqu'il: 

ensemble  à  la  lecture  d< 

bes.Onen  projetait,  à 

1 786 ,  une  édition  qui 

vue  par  J.  D.  Mich; 

projet  n'eut  pas  de 

ayant  annoncé,  peu  de 

sa  deuxième  édition ,  < 

fet  diverses  améliorât 

mœ  lineœ  institution!. 

cimen  grammaticœ  ar 

1779,  in-4°.  de  1 4  o  pa 

maire  arabe ,  exécutée 

de  la  Grammaire  héltr 

Guill.  Schroeder,  com 

vations  intéressantes  c 

nés;   mais,  comme  1 

autres  onvrages  du  nu 

Sehnurrer),  elle  est 


SCH 

t  a  &>  $  de  Schrocder,  soit 
Ktùjndrs  verbes.  VU.  Opus- 
it  rgtione  studii  ,  1 7H6-9? , 
ptanJI»VIlI.£.  Aftrf- 
méxrvationrs  academicœ ,  et 
,  k  Lawrp  pnrlectiones  aca- 
at  if  ênalogid  Unguœ  grœ- 
i^d.  în-B*».  IX.  /.  D.  à 
tf  rtrmologicon  Unguœ  grœ- 
Lùrrbt.  1790,  'à  vol.  in-8°. 
'.  Lihm»,  xxiv,  ij'â  ).  X. 
Ȏev  quod  Schultensius  post 
tttd  rrga  Utteras  orientales 
\ptntens  agenda  relwiicrit, 

170}  ,  îii-10.  Schcid  avait 
ii  nue  nouvelle  version  hol- 

de  L  Bible;  mais  il  parait 
rarail  était  peu  avancé  à  la 
Min  auteur.  Evcrard  Scheid 
tu  commencé ,  avant  1  790  , 
ooin-|(>,  du  texte  araltt, 
Tirade  Meydany  (  Voy.  ce 
1  Schnurrer  en  avait  déjà 
tmu  premières  feuilles  (1). 
■isr  fut  a rretée  par  l'éditeur, 
<nnrit  que  Sciiiiltens  s'oc- 

nifinr  travail.  Sax  ne  f.iit 
:iun  île  ce  frapmout.  On 
.1.  dan*  le  Catalogne  do 
ii°.  iio3x  :  ConscsstiS 
urnsis  .  vulgb  tîicli  Bedi 
m  .-  f  athée.  M  S.  Biblin- 
Urit  uti  ejusdemtpte  tfpis 
edititt  Jac.  Scheidius  ,  in- 

A.  H— r. 


SCH  97 

lingen,  il  alla  les  achever  à  Stras- 
bourg, sous  la  surveillance  de  deux 
oncles  ,  dont  l'un  ,  professeur   de 
médecine ,   mourut    bientôt    après. 
Scheidt   publia  ,   en  son  honneur , 
un  Discours  funèbre  en  latin  (1731), 
qu'il  dédia  au  comte  Palatin  Chrétien 
111  :  celui-ci,  eu  récompense,  lui 
ofl'rit,  mais  inutilement,  une  place 
d'archiviste.     Scheidl     préféra     le 
modeste  emploi  de  précepteur    de 
trois  j  ci  mes  gens  qui  devaient  par- 
courir la  Suisse,  la  France  et  la  Hol- 
lande. Ou  le  chargea  ensuite  d'accom- 
pagner le  prince  liérédi taire d'OEttin- 
gen,  à  l'université  de  Halle.  Son  sé- 
jour,  à  cette  université,  le  mit  en 
rapport  a*ec  les  professeurs  les  plus 
savants.  Cette  éducation  terminée,  il 
s'engagea  encore  à  conduire  à  Got- 
tingue  le  jeune  comte  de  Donncrs- 
mark;  mais  ce  troisième  élève  ne  lui 
fit  pas  le  même  honneur  que  les  pré 
cédents  :  il  se  tua  d'un  coup  de  pis- 
tolet. Scheidt,  resté  à  Gottiuguc,  s'y 
fit  recevoir  docteur  en  droit,  et  fut 
nommé  professeur  extraordinaire  de 
cette  science,  qu'il  enrichit  de  plu- 
sieurs Dissertations.  Ktant  contrefait, 
il  n'avait  pas  de  grandes   disposi- 
tions pour   le  m.iriagc  ;  cependant 
ses   amis  le  marièrent   à  une  jolie 
personne  de  seize  ans,  qui  le  rendit 
malheureux,   tant  par  sou  humeur 
que   par    sa    conduite.   Appelé    en 


fflT   C,Hiii!ni*-Loi  in  ,his-ê  Danemark,  il  y  occupa  une  chaire 


i«iT*nt.  rn  i-nr).  a  Valden- 
,u*  !•■  pays  île  llohiiilohc, 
r«*  '•tut  ktilli.  \prcs  avoir 
Unir  il-niH  m-s  études  de  ju- 
*••  .  a  \ltnrf .  par  Sun  fie- 
nt iLiin  le  conseil  de  >urd- 


....       /.      .    f      ,r  bJ     .  Ifi-Nn        h-     i»»i. 
...   •■      !•    s»«  «    im  •»■••!■    |t-    H141111.1  1  it 
v.  «■  .>  Ht  ri—*  ,  •§■■•  *  *|>|i4rlriiii  •• 
tink  M*r.«*>    cartel,  «Jr   1H1  î  , 

XLI. 


le  droit  public,  et  gagna  la  faveur 
le  la  cour,  par  des  Mémoires  rédiges 
dans  le  sens  du  gouvernement.  Chris- 
tian VI  le  nomma  instituteur  du 
prince  héréditaire;  mais  la  vie  de 
cour  ne  plut  point  au  savant,  et  il 
préf«;ra  la  place  d'historiographe  et 
de  bibliothécaire  royal  à  Hruiiswick , 
où  il  vint  .l'établir  en  17  »H.  Ce  fut 
la  qu'il  se  sentit  dans  la  sphère  qui 
lui  convenait,  et  qu'il  fouruvl  vaœ 


9H  SCH 

suite  de  travaux  d'érudition  qui  au- 
raient pu  occuper  dix  savants.  Ja- 
mais bibliothécaire  n'a  mieux  em- 
ployé son  temps ,  et  mieux  profité 
des  trésors  littéraires  confiés   à  sa 
garde.  Oulreles  recherches  auxquelles 
il  se  livrait  par  choix  et  par  goût ,  il 
en  faisait  pour  les  savants  qui  le  con- 
sultaient ,fournissa  it  des  articles  pleins 
d'érudition  à  la  gazette  littéraire  de 
Gôttingue  ,  et  ^refaisait  quelquefois 
les  traités  mal  faits  qu'il  avait  à  ana- 
lyser; de  plus,  le  premier  ministre 
hanovrien ,  M.  de  Munchhausen ,  k 
chargeait  souvent  de  travauxrelatifs 
à  l'université  de  Gôttingue.  Ge  fut  par 
les  soins  de  Scheidt,  que  l'astro- 
nome Tobie    Mayer  fut  appelé  à 
une   chaire  de  cette  université.  Ge 
savant  historiographe  était  l'hom- 
me le  plus  malheureux  dans  son  mé- 
nage :  en  1765 ,  ne  pouvant  plus  ca- 
cher le  déshonneur  oe  sa  femme ,  qui 
vivait  en  adultère  avec  un  domesti- 
que, Scheidt  lui  intenta  un  procès  en 
séparation.  Ge  procès  dura  deux  ans, 
pendant  lesquels  le  pauvre  Scheidt 
écrivait  à  un  ami  qu'il  était  rôti  à 
petit  feu.  L'affaire  avait  présenté  tant 
de  scandale,  que  le  domestique  fut 
condamné  aux  travaux  forcés  pour 
la  vie,  et  la  femme  à  douze  ans  de  dé- 
tention. La  coupable  échappa  au  châ- 
timent; et  après  une  vie  passée  dans 
le  libertinage,  elle  mourut  dans  la 
misère.  Scheidt  alors  épousa  la  fille 
d'un   major  russe  ;   et   ce   second 
mariage  eût  été  aussi  heureux  que 
le    premier    avait   été    infortuné , 
si  sa  santé  n'eût  pas  été  alors  dé- 
rangée par  ses  travaux  et  par  ses 
chagrins.    11   mourut   le   i5   octo- 
bre   1761.    Ses    ouvrages  sont  en 
grand  nombre;  nous  ne  parlerons  pas 
de  ses  Dissertations  sur  le  droit.  Peu 
de  temps  après  son  arrivée  à  Bruns- 
wick ,  il  tira  de  la  bibliothèque  le 


SCH 

manuscrit  de  la  Protogea  de 

nitz,  et  la  publia,  1749^  *n~4 

en  fit  autant  de  l'ouvrage  du  ; 

Eccard ,    De  origine  Germai 

eorumque  vetustissimis  coloni 

grationibus  ac  rébus  gestis  libi 

pour  lequel  Scheidt  composa  m 

face,  afin  de  faire  remarquer  le 

nouvelles  d' Eccard  sur  cette  m; 

qui  avait  déjà  occupé  beau  ce 

savants.  Il  entreprit  ensuite  la 

cation  des  Origines  Guelficœ 

buspotent.  gentis  primordia , 

nitudo  y  varimque  fortuna  use 

Ottonem    \nm.  Brunswici  et 

burg.  ducem  ex  œquaUum  h 

rum  testimoniis  publias,  stati 

pidibus,  gemmis,sigUlis,num\ 

que  monwnentis  superstitibus 

cimturet  in  compendioexhib 

ouvrage  que  Leibnitz  avait 

après  en  avoir  recueilli  les  mat 

en  Allemagne  et  en  Italie ,  et  q 

card  et  Gruber  avaient  continué 

miscrit.  Le  premier  volume  p 

Hanovre ,  1 750  ;  le  second  en 

le  troisième  en  1 7  5 2 ,  et  le  qua 

l'année  suivante.  Jung  y  a  ajc 

cinquième  volume  d'après   le 

nusents  de   Scheidt.  Ainsi,  ] 

soins  de  l'historiographe  de 

wick ,  l'Allemagne  put  jouii 

d'un  ouvrage  important  poui 

toire  de  ce  pays.  L'éditeur  y 

un  grand  nombre  d'eelaireiss 

et  de  notes  précieuses.  Il  dot 

suite  :  Notions  historiques  et 

viatiques  de  la  noblesse  ha 

inférieure  en  Allemagne ,Ha 

1 754 ,  in-4°.;  ouvrage  destiné 

ter  Pauli  *  qui  avait  écrit  un 

pour  prouver  que  la  nobles! 

rie ure  allemande  tirait  son  oriç 

familles  domestiques  de  la  haï 

blesse.  Il   fit  suivre  sa  Réfi 

d'un  Recueil  de  documents , 

plupart  inédits ,    Manifesta 


SGH 

Hanovre  ,    1755.  ;  4° 
:  et  suppléments  au  droit  pit- 
ié   Brunswick  -  Lunebourg  , 
Mater  ,    Gùttingen  ,    17^7  , 
lit  suivre  ce   livre 
diplomaticus  ,  rempli 
et  d'autres  pièces  inté- 
rtn  pour  l'histoire.  —  Biblio- 
bistoric*  GoeUingertsis ,  tom. 
ottiaçen ,  17^8,  in-4°.  En  fai- 
te* recherchés  pour  les  Origines 
[far,  Scheidt  avait  trouve  tant 
«ce*  inédites,  qu'il  résolut  d'eu 
er  en  grand  Kecueil  sous  le  titre 
mLxtm.  ex  mfdio  œvo  ;  mais  ne 
■ni   pjN  d'ediU'iir,  il  se  hur- 
la publication  d'un  volume , 
lr  titre  n'indique  point  ce  qu'on 
mte  :  ce  sont   i".,  Mvginliartli 
btm  de  translatione  S"  *4lezan- 
rdJrkusaui  ;  a'\  J<th.  de  Es- 
iàkistona  belli  à  Carvlo  magno 
rmSazenrs  gesti ;  3°.  Joli.  Clen- 
éecmébcon  contra  x\i  errores 
uh  Saxanici;  4°«/a  Diplomala 
9cnLu  impvrat .  hac  ternis  irwdi- 
\m .$prc*men  codicis diplomatici 
otii'j  '.  Gvd.  Guil.  feibnitujlo- 
UM^ii  tn  tumulwn  Papissœ.  Ou 
r&ifrjr  le  reste  n'ait  pa.%  j»arii;on 
tnwme  qije  se*  papiers  soiitper- 
^.  Hir^*hiiiç.  Victionn.  hislor. 
mr* .  t.  & .  jwrt.  -a.         D — <;. 
ŒLIk-.MnllAMMKI),  fonda- 
àr%  \\  ^haliis.   /'.  Muiiammld  , 
ï.iK 

Q1E1NKK  Christophe  ) ,  ié- 
».  et  %avjnt  astronome,  naquit , 
■>*.  ^  Wild  près  de  Mundel 
b4jb«  b  Sh'jjIm*.  A  vingt  ans,  il 
l.i  r«-£le  de  saint  Ignace ,  et 
>xé  dr  professer  1rs  matbéina- 
***  ln£iJ»Udt.  Lu  jour,  dans  le 
»  dr  nin  1  »ii  1 ,  qu'il  était  monté 
•  \*it  de  l'ivli«r,  atec  wi  de  ses 
§r*r*% .  p«*ir  faire  quelques  obser- 
0jm .  d  rnit  apercevoir  des  taches 


SGH  99 

sur  le  disque  du  soleil.  Il  est  probable 
qu'il  ne  parla  pas  sur-le-champ  de  sa 
remarque ,  ou  du  moins  qu'il  n'y  at- 
tacha pas  toute  l'importance  qu'elle 
méritait.  Ce  ne  fut  qu'au  mois  d'oc- 
tobre suivant ,  qu'il  vit  ,  pour  la  se- 
conde fois  ,  1rs  taches  du  soleil  et  les 
lit  voir  à  quelques-uns  de  ses  confrè- 
res. Il  s 'était  servi ,  pour  cette  opéra- 
tion ,  de  l'hélioscope ,  instrument  dont 
Weidlcr  (  I/ist.astronom. ,  434  ),  lui 
attribue  l'invention;  mais  qu'il  avait 
du  moins  perfectionné ,  en  substituant 
aux  verres  ordinaires  de  l'oculaire, 
des  verres  colores.  Le  P.  Rusée,  alors 
provincial ,  ne  voulut  pas  permettre 
à  Scheiner  de  publier  sa  découverte 
sous  son  nom.  il  se  borna  donc  à  con- 
signer ses  remarques  dans  trois  lettres 
a  Marc  Yelscr ,  sou  ami ,  que  celui-ci 
fit  imprimer  ,  Augsbourg  ,  1612 ,  in- 
4°.  Cette  édition  est  datée  des  nones 
(  le  :i  )  de  janvier.  Velser  s'empressa 
d'en  adresser  un  exemplaire  à  Ga- 
lilée; mais  ce  grand  homme  lui  ré- 
Sondit  qu'il  avait  aperçu  les  taches 
u  soleil  dix -huit  mois  auparavant. 
Jean  Fabricîus  (  V.  ce  nom ,  XIV  , 
4î)  ;  >  les  a\ait  annoncées  dans  un  ou- 
vrage imprimé  six  mois  avant  celui 
du  P.  Scheiner  ;  mais  quels  que  fussent 
le*  droits  des  deux  astronomes  à  cette 
découverte,  ils  n'ont  nu  porter  aucune 
atteinte  à  ceux  de  Galilée,  qui  déclare 
avoir  fait ,  en  Italie,  les  mêmes  obser- 
vations ,  quoiqu'il  ne  les  eût  pas  pu- 
bliées. Dans  la  même  année  161  u, 
le  P.  Scheiner  fit  de  nouvelles  remar- 
ques sur  le;  taches  du  soleil  et  sur  les 
satellites  de  Jupiter ,  et  les  transmit 
a  \\  elser  pour  h»s  imprimer  :  elles  ont 
été  ^étlnic^  aux  troi*  Lettres  dont  on  a 
parlé  précédemment,  dans  l'édition  de 
Home.    ifii3,  in -4".:  De  maculis 
sohiribus  trcscpistoltt'  ;  /«.'  iisdem  et 
strllis  circà  Jwem  erranlilms  ,  dis- 
(juititio  Jpellis  post  tabulant  laten- 


loo 


SCH 


tis  (i).  D'Ingolstadt,  le  P.  Scheiner 
se  rendit  à  Fribourg  en  Brisgau  ,  et 
fut  ensuite  appelé  par  ses  supérieurs 
à  Rome ,  pour  y-  professer  les  mathé- 
matiques. Peut-être  aussi  qu'ils  n'é- 
taient pas  fâchés  de  l'opposer  à  Ga- 
lilée, partisan  du  systemede  Copernic, 
dont  les  conséquences  étaient  jugées 
dangereuses ,  parce  qu'elles  parais- 
saient contredire  le  texte  de  quelques 
passages  de  l'Écriture.  On  voit  en 
effet,  que  Scheiner  eut  le  tort  d'é- 
crire contre  Galilée,  et  de  prendre  la 
défense  de  l'immobilité  de  la  terre , 
de  la  rotation  du  soleil ,  et  d'autres 
systèmes  du  péripatétisme ,  aujour- 
d'hui totalement  abandonnés.  Il  em- 
ploya son  temps  d'une  manière  plus 
utile  en  continuant  ses  observations 
sur  le  soleil ,  pendant  plusieurs  an- 
nées, avec  tant  d'assiduité,  qu'il  en 
recueillit  plus  de  deux  mille.  En  quit- 
tant Rome ,  il  vint  remplir  les  fonc- 
tion de  recteur  k  Neiss  en  Silésie;  il 
s'y  chargea  de  donner  des  leçons  de 
mathématiques   au    jeune  archiduc 
Maximihen ,  et  de  diriger  la  cons- 
cience de  l'archiduc  Charles.  Il  mou- 
rut d'apoplexie  en  cette  ville  ,  le  18 
juillet  1 65o.C'était  un  hommed'un  ca- 
ractère ouvert  et  affable  ;  il  était  si 
laborieux  qu'il  donnait  à  l'étude  une 
partie  des  nuits.  Outre  l'ouvrage  dont 
on  a  parlé ,  on  a  du  P.  Scheiner  :  I. 
Disquisitiones  matliematicœ  de  con- 
trwersiïs  et  novitatibiis  mathema- 
ticis ,  1  ngolstadt,  1 6 1 4 ,  in-4°.  Ce  sont 
des   raisonnements   peu    concluants 
contre  le  système  de  Copernic  et  les 
découvertes  de  Galilée.  II.  Novum 
solis  eUiptici  Phœnomenum  ,  Augs- 
bourg  ,  i6i5  ,  in-4°.  Le  P.  Scheiner 
lit  attention,  le  premier,  à  la  forme 
elliptique  que  le  soleil  prend  en  ap- 

^>)  ,*-«*»  dernier*  mot»  font  Allusion  il'anoirtnie 
«|»'  IWeiir  rt*it  oblige  ilr  garder  i«r  uhéif.mmr 
puur  les  ordre*  de  son  supérieur. 


SCH 

prochant  de  l'horizon  ;  il  a 

ce  phénomène  dans  un  autre 

(  Rcfractiones  cœlestes ,  In< 

1617,  in-4°.  ) ,  où  il  prouve 

un  effet  de  la  réfraction  de  la 

III.  Exegesis fundamentor 

montées ,  Ingolstadt,  1616 

Ce  Traité  de  Giiomonique  e 

Montucla  ,  très-curieux.  IV. 

sivefundamentum  opticum 

Ponts,  1G19  ,  in-4°.  ;  seco 

tion ,  Londres ,  1 652  ,  même 

C'est  une  description  de  l'œil 

«la  en  porte  le  jugement  le  p 

rable  :  c'est,  dit-il,  un  excella 

d'optique  matérielle.  V.  Ros 

swesol  ex  admirandofacul 

macularum  suarumphœnon 

rius,  Bracciano,  i63o,  in-fo 

on  lit  au  bas  du  frontispice ,  < 

pression  en  avait  été  comme 

16126  ;  cependant  l'approba 

censeurs  ,  et  les  pièces  préli: 

sont  datées  de  1 629  ;  ainsi 

exemplaires  doivent  être  d 

Dans  cet  ouvrage  (  auquel  1' 

donné  le  titre  bizarre  de  Rose 

parce  qu'il  l'a  dédié  au  prince 

on  trouve  l'Histoire  de  sa  dé 

des  taches  du  soleil ,  telle  q 

l'avons  rapportée,  et  les  non 

observations  qu'il  avait  faites 

Galilée  a ,  sans  doute ,  disco 

judicieusement  sur  les  taches 

leil;  mais  on  ne  peut  refuse 

Scheiner  le  mérite  d'avoir  c 

le  plus  à  déterminer  la  the 

leurs  mouvements  :  on  en  trou 

nalyse  dans  Vffist.  des  math 

de  Montucla,  11,  3i3.  VI. 

graphice  seu  ars  delinearul 

Rome,  i63i  ,  in-4°. ,  fig.  1 

y  décrit ,  dans  le  premier  li 

construction  et  les  usages  di 

graphe  ,  instrument  aujoun 

eonnu ,  dont  on  se  sert  pom 

les  tableaux,  en  changeant  Ici 


son 

.  même  sans  savoir  dessiner. 
lr  *croml  livre,  il  applique  sou 
au  trace  de  la  perspective 
i  corps  solides  ;  et  sou  Pautogra- 
»*  l'avantage  delà  destiner  d'un 
■f  continu  „  au  lieu  de  chercher  la- 
neunorut ,  les  uns  après  les  au- 
».  mr  multitude  de  points,  comme 
e*f  oMt^è  de  le  faire  avec  des  ins- 
inuai* l*raiicoup  plus  compliques, 
^w  lr  C*H>rdonnugrti]>he  de  M. 
orb^r.  décrit  dans  les  Annales  de 
•oWnc  de  décembre  iHîu ,  vin  , 
S.  L'ouvrage  du  P.  Scheiner  étant 
s-pru  cumiu  .  ou  annonce  preMpie 
«fur  annre  ,  comme  de  nouvelles 
!*oierfr».    des   Phrsionotracrs , 

de»  instruments  à  dessiner  la 
U\r .  bien  moins  parfaits  nue 
.  i>'i  qui  n'eu  sont  que  des 
têD»n>  a).  VII.  Prmlromus  de 
e  mménli  et  stabili  trrrà  contra 
tUmm  deGalilris,  i(>5i,  in-fol  , 

!•*•  posthume,  publie  par  les 
tle  l'auteur  ,  sans  consulter 
Hrr*«  *\r  s.i  réputation.  W — s. 
V  Jlr 1  I  %  VhOULI.  célèbre  mt- 
r»  ani*:ilm,iii .  dont  le  nom  si- 
■:»  rv/w  //<'  Sut  un  ,  fut  ainsi 
■ov    j<ar    les  Turcs  ,    à    cause 

<r^  bTr»ir*.  Ce  derviche  parut 
o>  f'\*tr  -  Milieu rr  l'an  de  Hié- 
»  Oi»i  i  m  ri  île  .1.  -  C.  ).  H 
tit  d'tiTir  ca\erne  qu'il  habitait 
«î-  li\  ans.  ailéclanl  de  se  faire 
fc-?'::^  r  pir  ^^  aiisterité.s.  Sa  ré- 
min  u  'iin'  fois  établie,  il  changea 

#■  t.: Itou  di^riplfs  en  soldats,  et 
*  .4  •  i  •!>»«  fuite  ;i  main  année.  U 
t. '«s.  >  v r  jM.iir  tefonuateurde  I*  \l- 
•j_    ••  %'tiiti-ii.iit  l'opinion  dfM-ali- 

r  .f  i  iiiiti-s.  embrassée  par  le?»  lVr- 
:•.  «t  «ftwi^iMif  ,i  recMiinaitrc  Ali 
r  «t.»  »'wur  iininefli.it  de  Maho- 


SCH  ioi 

met  ,  au  préjudice  d'Aboubckr  , 
d'Omar  et  d'Otbman ,  et  au  mépris 
de  la  Sunna  h  ,  qui,  avec  l'Alcoran  , 
est  le  livre  sacre'  des  Othomans. 
Schcitan-kouli  leva  l'étendard  de  la 
révolte  religieuse,  en  s'em parant  de 
Kutaïa,  capitale  de  la  province,  dont 
le  pacha  fut  empale'  par  ses  ordres, 
(lorcut,  un  des  (ils  de  Baïazid  II, 

3 ni  commandait  dans  le  sandjiacat 
e  Magnésie,  marcha  contre  ce  fa- 
natique, fut  battu  et  mis  eu  fuite. 
L«  sultan,  vieux  et  dégoûté  de  la 
guerre,  envoya  ,  l'un  après  l'autre  , 
ses  meilleurs  généraux  pour  combat- 
tre Schcitan-kouli,  devenu  redouta- 
ble par  ses  succès  et  le  nombre  de  ses 
I>rosélytcs.  J,c  grand-vizir  Ali-Pacha 
'attaqua  avec  des  forces  supérieu- 
res ,  et  dissipa ,  du  premier  choc , 
cette  foule  d'enthousiastes,  qui  ne  sa- 
vaient qu'égorger,  lœ  derviche  fut 
réduit  à  fuir;  et,  abandonnant  ses 
disciples,  il  se  réfugia  en  Perse,  au- 
près du  Sehah  -  Jsmacl.  Il  y  de- 
vint ,  sinon  l'auteur,  du  moins  le  res- 
taurateur du  schisme  des  Persans  et 
la  cause  de  la  haine  invétérée  qui  di- 
wsc  encore  aujourd'hui  les  Shivs  ou 
sectateurs  d'Ali  et  les  Suiuiilcs  ou 
Othomans.  S — -y. 

SttlKMIAMMKR  (  f.ovniii.R- 
CiiiiiisTnriiK  ),  naquit,  en  i(i4{),  A 
Jriia ,  «iii  son  père  était  professeur  de 
inédeciuc.  Il  le  perdit  en  ifiji;  mais, 
destiné  par  sa  mère  (i)  à  suivre  la 
même  carrière,  il  se  rendit  à  Leip- 
zig, en  i(M>;  \i>iia,  en  iu>*.ï,  l'Al- 
lemagne, les  Pays- Ha  s  ;  séjourna  près 
de  deux  ans  à  Leule  ;  alla  en  Angle- 
terre, en  France,  en  Italie,  et  revint 
dans  sa  patrie,  en  i'>77  .  picndrc  le 
degré  île  docteur.  Nommé.  <  n  i<>7<), 
professeur   extraordinaire  «le   bota- 


•  m.  -     •••tr:.   !»  .  lr    l'.H   t  n    ,/.    I.t    i, 

-•-•*■■»■'      •!#  ,k.-b  lit i  .  |t   lin  i*n 


,  l      I  lt<-    <  |»  'ii-.i  •  li  <h )■  ■>    ii  •!  t  <     m    j-l'->li-**i  »r 

»U'        J     I     1  .■    !i  •!  il      ■'      i  .   .i  ■.  i  .  *  x  !l      ii|-     ,  lui  ■■ir- 
Mtiil  ,  ri  lin. m  ni  in  i<|-i 


loi 


SGH 


nique  à   Helmstadt,  il  devint  pro- 
fesseur ordinaire,  en  1680/  Cette 
même  année,  il  épousa  la  fille  de 
Herman  Gonring  ;  passa ,  en   i  C90  , 
comme  professeur  d'auatomie ,  chi- 
rurgie et  botanique ,  à  Iéna  ,  et , 
cinq  ans  après ,  eut  la  chaire  de  mé- 
decine -  pratique ,  à  Kiel.  11  mourut 
le  11  janvier  1716.  Niceron  (tome 
xxxm  de  ses  Mémoires  )  rapporte 
les  titres  de  cinquante  -  deux,  ouvra- 
ges ou  opuscules  de  Schelhammcr  et 
d'un  plus  grand  nombre  de  morceaux 
que  cet  auteur  a  donnés  dans  les 
Éphémérides  des  curieux  de  la  na- 
ture. On  lui  doit  la  secoude  édition 
de  Y  Introduction,  à  la  médecine , 
de  son  beau-père  (  V.  Conring,  IX, 
45o  );  et  une  Traduction  allemande 
de  Y  Alexandre y  tragédie  de  Racine. 
Voici  les  titres  de  quelques  -  uns  de 
ses  écrits  relatifs  à  la  médecine  :  1. 
Dissertatio  inattguralis  mediea  de 
voce, ejusque ajffectibus,  1677,  in- 
4°.  >  thèse  pour  le  doctorat.  H.  Exer- 
citatio  mediea  de  capitis  dolore , 
1678,  in-4°.  III.  Dissertatio  de  pes- 
te, 1682,  in-4°.  IV.  Nalura  sibi 
et  medicis  vindicata,  sive  de  natu- 
rd  liber  bipartitus ,  1697 ,  in  -  8°. 
L'auteur  lui-même  donna  un  extrait 
de  son  livre,  dans  les  A  et  a  Lipsien- 
sia,de  1698.  C'est  une  réponse  aux 
opinions  et  écrits  de  Boyle  et  de 
Saurai.  Ce  dernier  ayant  répliqué 
par  son  opuscule  :  Natura  sibi  in- 
cassum  vindicata  ,  Schelhammer 
publia  :  Naturœ  vindicatœ  vindica- 
tio.  Apfès  sa  mort ,  Ch.'-Kt.  Schcfïcl 
fit  imprimer  ;  Firorum  clarissimo- 
rum  ad  G.  -  C  ScheUiammerum 
e'pistolœ  selectiorcs,  Wisraar,  1 727, 
in-8°. ,  contenant  aussi   la  vie  ae 
Schclliammer  et  la  liste  de  ses  ou- 
vrages imprimés  ou  manuscrits.  Ce 
recueil  a  paru  de  nouveau  à  Leipzig, 
i74o,in-.8<\  A,  B— t. 


SCH 

SCHELHORN  (Jeaw-Geoh 
l'un  des  plus  célèbres  bibliogn 
de  l'Allemagne  ,  né  le  8  déce 
i(k)4  y  à  Memmingcn ,  alla  cont 
ses  études  à  l'académie  de  léna , 
J.-F.  Buddaeus  (  V.  ce  nom  ) ,  ] 
Nuremberg  ,  où  J.-C.  Zeltner  h 

Eira  le  goût  des  recherches  littér 
le  retour  dans  sa  ville  natale  , 
çut  les  ordres  sacrés ,  et  fut  al 
comme  prédicateur  à  l'une  des 
cipales  églises  :  mais  son  éru< 
l'ayant  bientôt  fait  connaître , 
en  1 724  ,  nommé  bibliothécai 
l'académie  de  Memmingen ,  à 
devint  peu  de  temps  après  co-rc 
Dans  les  voyages  que  Schelhorr 
Allemagne  et  en  Suisse ,  il  fora 
troites  liaisons  avec  les  savan 
partageaient  ses  goûts,  et  re< 
un  grand  nombre  de  livres  ts 
curieux.  L'étude,  les  devoirs 
place,  et  une  correspondance 
active  qu'étendue  occupèrent  t 
moments.  Il  avait  soixante  ans 
il  reçut  le  doctorat  en  thcologi 
Diversité  de  Leipzig  ;  ce  grad 
indispensable  pour  remplir  la  < 
de  surintendant  ecclésiastique , 
fut  conférée  et*  qu'il  exerça  j 
sa  mort ,  arrivée  le  3i  mai 
Schelhorn  était  membre  de  1' 
mie  impériale  de  Roveredo ,  e 
société  ducale  de  Iéna.  Indép< 
ment  de  quatre  Dissertations 
logiques ,  et  d'une  Vie  de  Pa 
lichi ,  disséminées  dans  les  to 
vi  et  vu  de  la  Bibl.  historico 
tlieolog.    Bremensis  ;    d'ail 
(  Additamenta  au œ  dam  ) ,  s 
nales  typographiques  de  Ma 
dans  1rs  Miscellanea  Lipsicns 
GG-i  i4  ;  d'observations  sur  q 
ouvrages  rares ,  dans  les  Mi* 
nova ,  iv ,  670  et  suiv.  ;  de  l'I 
de  l'établissement  typographe 
dé  par  Marc  Wclser  a  Augs 


SCH 

•  le  Catalogue  des  livres  qui  en 
[sortis  depuis  i!k)4 à  1 61 4,  dans 
lr?  tneçe ,  ou  journal  de  Souabe , 
i74-*ioH;  indcpradamment ,  di- 
«ous.  de  ces  divers  ouvrages, 
venait  de  ScheJhorn  :  1.  Amœ- 
tes  Uttrrarûr ,  quibus  varice 
rvmtUmes  ,  scripta  item  quœ- 
i  mm-cdota  cxhibrntur,  Franc- 

ct  I.ci pzig  (  U  loi  ) ,  1 7'i4-3  i  f 
tome»  eu  -  volumes  ,  pet.  iu-8°. 
acres  qu'obtint  ee  Recueil  obligea 
wr  dYn  faire  réimprimer  les  4 
urcr»  partie*  eu  i*j3o.  ll.^ma- 
1rs  kiitttriœ  ecclesiasticœ  et  lit- 
ne,  îbid. ,  1 73-  ,  4  tomes  en  i 
.  pet.  in-80  ;  cet  ouvrage,  qui  fait 
-  au  preredriit ,  n'est  pas  aussi 
erclie  des  curieux.  111.    L'//w- 

•  de  l'établissement  de  la  reforme 

•  la  %iDe  de  Mcmiuiugcii  (  eu  aile- 
d    .  Memmingeu.  1730,  iu-8°. 

Dr  Rriigianis  rvangelicœ  in 
mdd  Salùhurfmsi  ortu  ,  pro- 
sa  rt  fatis  ,  Leipzig  ,  fj3a  , 
».  V.    /*iïii  Philippi  Camerarii , 

•vberg  ,  174».  »,-4°-  (  ^  P- 
iuikii<»,  vi,  Go")).  \\.  Dis- 
mU*j  cpisttdaris  dr  Mina  CeUo 
m  ,  rarissùiup  disquisitionis 
rrtêcu  carrerndis  quatmùs 
Lcnit,  auctorc,  U  lin,  1 748, 

r.   /'.  m.  c.ii.m .,  m,  r>i  1  ). 

.  Dr  Consilit)  tir  rmrndandd 
ma  Pauli  III ,  P.  fi.  à  quatuor 
&m*I*bus  rt  quorumqurtiliisprœ- 
\ms  cr/Mcripto  ac  a  Paulo  IV 
inat"  ,  Zurirh  .  1 7  JH  .  in -4°. 
r  lr:?n-..nlre*M:e  au  cardinal  Que- 
.  fit  *ui\i«*  «l'une  terniidc,  im- 
>r  Li  même  année.  VI II.  Corn- 
ru  ritiitolarts  L  tjrnlwchiani  s&~ 
a  .  Tvirù»  fti'srr\'ationilm.t  illus- 
«  .  Llm .  1 7  VJ-Vi ,  r>  vol.  in-8°. 
viUBt  éditeur  a  fait  précéder  rc 
:^il  de  b  Virdc  Zaciiaric  Con- 
d'L  litiiKich  ,  son  ami,   qui  lui 


SCH  1  o3 

avait  lègue  fe  soin  de  publier  sa  cor- 
respondance.  IX.  De  antiquissimd 
latinorum  BiUiorum  editione  ceu 
primo  artis  typographicœ  fœtu  et 
rariorum  Ubrorum  phœnice ,  îbid. , 
1  ~6o, petit in-4%  rarc"  Onareconnn 
plus  tard ,  que  la  Bible  décrite  par 
bcheJhorn  est  sortie  des  presses  d  Al 
bcrtPlistcr,  imprimeur  à  Bamberç, 
de  1 460  à  1 462  (/'.  Pfister  ,  xxxiii  , 
584  )  î  °^e  n'est,  par  conséquent ,  ni 
le  premier  essai  de  l'art  typographi- 
que ,  ni  même  la  plus  ancienne  édi- 
tion de  la  Bible ,  puisqu'elle  est  pos- 
térieure d'au  moins  cinq  années  à 
celle  de  Maiencc ,  dont  la  Bibliothè- 
que du  Roi  possède  1111  magnifique 
exemplaire  sur  velin  (  V.  le  CataL 
publié  par  M.  Van  Praet ,  1 ,  i5  et 
suiv.  ).    X.    De  optimorum  scrip- 
torum  cditioriibusquœ  Itomœprimàm 
prvdierunt,  Liiidau,  17G1  ,  in-4°- 
Schelhorn    est     l'éditeur    de     cet 
ouvrage  du  cardinal   Queriiii  (  V, 
ce  nom ,  xxxvi  ,  3<ri  )  ;  il  Ta  fait 
précéder    d'une    Dissertation  très- 
c  tendue  ,  dans  laquelle  il  discute  suc- 
cessivement plusieurs  points  relatifs 
à  l'origine  de  l'art  typographique, 
et  sou  établissement  à  Maiencc  ,  à 
Cologne  et  à  Rome ,  et  qu'il  termine 
par  de  nouveaux  détails  sur  l'édition 
de   la  Bible  qu'il  regardait   comme 
la  première  (  /r.  ci -dessus).  XI.  Er- 
gœtzlichkeitrn%  ou  Rem  arques  d'His- 
toire littéraire ,  Ulm,  1 7G 1  -<>?.,  'i  part. 
iii^KIja/'iedeSchclhom.préceUccde 
sou  portrait,  se  trouve  dans  la  Pina- 
cothrea  de  Bruckcr,  Dec  vi.On  peut 
aussi  consulter  les  auteurs  cités  par 
Ch.  Sa x  dans  l' Onomasticon .   "VV -s. 
SCHELLKR  (  Émanl  m.-.h.  an-CiÉ- 

ramO,  philologue  allemand,  né  en 
173/1,  étaitfils  d'un  pasteurprotestant 

du  village  d'ihlow  ,  en  Saxe.  Ce  pas- 
teur accompagna  un  élève  dans  difle- 
rentes  parties  de  l'Europe ,  et  pu. 


I 


io4  SCH 

blia  la  relation  de  ses  courses  en 
Laponie.  Il  mourut  père  de  neuf  en- 
fants, dont  le  plus  jeune,  Émanuel, 
n'avait  que  quatre  ans.  La  mère  le 
lit  élever  à  l'école  d'Apolda  ,  qui 
était  dirigée  par  un  excellent  ins- 
tituteur. Au  lycée  d'Eisenbcrg ,  le 
jeune  Scheller  ne  trouva  point  cet 
avantage  ;  mais  ayant  été  envoyé  à 
Leinzig,  il  y  reçut  les  leçons  d  Er- 
nesti  et  de  Hscher  ,  sous  lesquels  il 
s'appliqua  avec  zèle  à  la  philologie 
et  à  la  théologie.  Pdur  fournir  à  son 
entretien ,  il  fut  obligé  de  donner  en 
même  temps  des  leçons  particuliè- 
res, et  de  coopérera  des  journaux 
de  littérature ,  surtout  à  la  Bibliothè- 
ue  des  belles-lettres ,  ou  de  se  livrer 
à  d'autres  travaux  littéraires.  En  1 760 
il  publia  sa  première  Dissertation 
latine  :  De  historiée  antiquœ  ut'ditatey 
à  laquelle  il  fit  succéder, l'année  sui- 
vante ,  un  écrit  polémique  :  Somnium 
in  quo  prœter  cœtera ,  genUts  sœculi 
cum  moribus  eruditorum  vapulat , 
Altenbourg ,  1761  ,  in-8°.,  dirigé 
contre  deux  satires  latines  de  Klotz , 
son  ami,  qui  avaient  excité  la  bile  du 
jeune  philologue.  Dans  la  même  an- 
née, if  fut  nommé  recteur  du  lycée 
de  Liibben ,  en  basse  Lusace ,  place 
qu'il  conserva  dix  ans ,  et  qu'il  échan- 
gea ,  en  17  71  ,  contre  celle  de  rec- 
teur du  gymnase  de  Bricg  en  Silé- 
sie.Dans  ces  deux  places  il  mena  la  vie 
la  plus  laborieuse;  et  si  dans  ses  fonc- 
tions de  recteur,  il  ne  remplit  pas  tout- 
à-fait  l'attente  du  gouvernement  et  du 
public ,  il  rendit  au  moins  de  grands 
services  à  l'instruction  ,  par  les  ex- 
cellents ouvrages  qu'il  publia ,  et  qui 
sont,  pour  la  plupart,  devenus  clas- 
siques. Ses  deux  Dictionnaires  sont 
d'un  usage  général.  Le  petit  Diction- 
naire latm-allemaud  et  allemand-la- 
tin parut  à  Leipzig,  en  1779,  et  fut 
réimprimé  eu  1780  et  1790.  Lune- 


l 


SCH 

mann  en  a  donné,  après  L 

l'auteur,  une  nouvelle  é< 

vue ,  en  trois  volumes.  Enc< 

ce  succès ,  Scheller  entre] 

daction  d'un  Dictionnaire  | 

qui  manquait  aux  écoles.  1 

d'abord  en  trois  vol. ,  pet 

à  Leipzig ,    1783  ;    réirc 

1 788-89  ,  eu  4  volumes 

en  prépara  une  édition  béai 

ample  j  mais  elle  ne  parc 

sa  mort,  en  7   volumes. 

tionnaires  de  Scheller  se  < 

ar  l'exactitude  et  la  prec 

a  définition  des  mots  ,  < 

citations  bien  choisies  de 

latins  où  ils  sont  employé: 

composa  de  plus  uncGrai 

tine  ,  dont  la  première  édi 

en  1779,  et  fa  quatrième 

Ilena  étéfaitaussiunabréj 

deuxième  édition,  178a. 

de  Scheller ,  sur  le  style  la 

cepta  styli  bene  latini , 

Ciceroniani  scu  éloquent  ic 

1778,  a  vol.  in-8°,  qu'il 

bord  écrit  en  allemand  ,  IL 

deuxième  édit.,   1781 ,  1 

ntoins  bien  accueillie  :  il  fi 

mé  en  1784  et  1797;  1'; 

sous  le  titre  de  Compendii 

tornmstj liberté  latinicul 

deux  éditions.  Scheller  va 

tin  correctement  ,  mais 

ment  ;  en  général  c'était 

plus  érudit  qu'élégant.  Ce  s 

rut  le  5  juillet  i8o3.  Ou  p< 

sa  vie  le  troisième  vol.  ( 

Nécrologc  de  Schlichtegr 

SCHILLINGS  (  Gli 

peintre  de  paysage,  né 

dam  en  i(>3i  ,  cultiva  de 

re  la  peinture,  et  jouissait 

réputation  d'habileté  lor 

courut  la  France ,  l' Anglel 

lie  et  la  Suisse  pour  étudie 

et  les  chefs-d'œuvre  des  g 


SCH 

îm  Aidderre ,  il  fit  une  étude 
aiêffdc  la  forme  des  vaisseaux, 
«ti  de  ner,  et  de  tout  ce  qui 
i  li  .urine.  En  Italie ,  il  dessi- 
ratede  l'antiquité ,  et  tout  ce 
m  propre  à  euiïrliir  ses  com- 
».  Dr  retour  dans  sa  patrie, 
w dus  ses  ouvrages,  outre 
ulittt  qui  faisaient  rechercher 
sbutts  productions ,  un  per- 
mmA  qu'ils  devaient  à  ses 
*.  ihl Vcabla  de  demandes  ; 
ao  loubit  enrichir  sou  cabi- 
furijurs  productions  de  sou 
Lr  tableau  que  l'on  regarde 
*--n  <  hef-d'o*uvrc  est  relui 
tri  il  j  représente  le  Rui  Char- 
rmlxinpiant  pmtr  l\-fngle- 
i  fcrue  e>t  sur  le  rivage  de 
U  funlf  qui  se  presse ,  les 
.  lr><  lievaux  .  tout  respire, 
,#»s  £rnii]H»s  sont  distribues 
netit  ;  et  il  y  règne  du  mou- 
u*  ronf'isiini.  A  l'hoi'i/ou, 
il  la  tlntte  destinée  à  trans- 
uiui.irque.  Srliellings  rom- 
CT.ind  ui.iitre;  sou  drssiu 
t  ei  plein  de  (inesse;  ses 
i«.u*  peint*  en  petit ,  sont 
»%«■•  le  fini  le  plus  délirât, 
r  .1  ipielfpie  chose  de  relie 
t«  j  j  i  r  iIiij  ;  sesl'niidsde  pay- 
i||.ro<  lii-nl  i1cf'eii\de  lÀli- 
ru  «i-  ils  M>iit  terminés  avec 
<  .«■  jm  intre  mourut  le  1 1 
f  i-*V — |)aiiiel  Selieliiligs  , 
•  t  «■■■!!  i  le\i- .  ne  à  VmMer- 
i»i  i  » .  et  uitiit   le   18  sept. 

i  jMiiit  A\vr  Miecès  des 

1  ■■  1  «  et  «!♦  p.i\vige«.  P — s. 
>  IIS  Vil.  'É«tA>Li.i.  )  , 
p*u*  v  lé»  défendeur»  de  la 
l-i:i".  né  en  l'i'iî»,  à  An- 
«h.i  l'Iiistniie  et  l.i  llirolo- 
i(  ilr  r.ipide>  progrès.  Après 
ln.itsé  PcLil  et  fleM.iNtique  , 
L»  F  r  jure  et  l'Italie  .  pour 


SCH 


io5 


perfectionner  ses  connaissances  et  se 
lier  avec  les  savants  dont  il  espérait 
tirer  de  nouvelles  lumières.  Le  pre- 
mier fruit  de  ses  recherches  fut  un 
Traité  latin  des  antiquités  de  l'É- 
glise ,  dans  lequel  il  s'efforce  de  dé- 
montrer ,  contre  l'opinion  des  doc- 
teurs français  ,  et  entre  autres  ,  de 
Launoy  (  F",  ce  nom  ) ,  que  l'autorité 
du  pape  est  supérieure  à  celle  des 
Conciles  généraux.  Cet  ouvrage  lui 
valut ,  avec  un  canonicat ,  la  dignité 
de  eliantrede  la  cathédrale  d'Anvers. 
II  fut  appelé,  peu  de  temps  après,  à 
Rome  par  le  pape  Innocent  XI ,  qui 
le  nomma  conservateur  de  la  biblio- 
thèque du  Vatican.  Comblé  des  té- 
moignages d'estime  du  pontife  et  des 
f>rincipaux  membres  du  Sacré-Col- 
ége  ,  \\  se  disposait  cependant  à  re- 
venir dans  sa  patrie  où  le  rappelaient 
et  ses  a  fier  ti  Ons  particulières  et  sa 
place  ;  mais  le  pape  le  retint  à  Rome, 
en  lui  conférant  un  canonicat  de  l'é- 
glise de  Saint-Jean  de  Latran.  11  fut 
enlevé  par  une  mort  prématurée,  en 
cette  ville  ,  le  0  avril  iCkyi  ,  à  Page 
de  quarante-trois  ans  (1).  C'était  un 
homme  très -savant  ;  et,  de  l'aveu 
même  de  ses  adversaires  ,  il  a  fort 
bien  érlairci  plusieurs  points  des  an- 
tiquités ecclésiastiques.  On  a  de  lui  : 
X.Antitpdtus  illustra  ta  circà  concilia 
grricralia  et  provincialia  ,  décréta 
et  pesta  pontificum  ,  et  prœcipua 
totitis  historiir  ecclesiasticœ  capita  , 
Anvers,  i(»-8,  iii-4'1.  On  voit,  par 
re  titre,  que  l'auteur  se  proposait 
d'aborder  toutes  les  questions  en- 
core obscures  de  l'histoire  de  l'É- 
glise. Il  donna,  dans  la  suite,  une 
nouvelle  forme  à  cet  ouvrage ,  et 
courut  le  projet  de  le  diviser  en  six 
volumes  ,  qui  devaient    contenir  la 


1     Par  )■■..<] vnUii'i'     Duj»m  !»'  «I   •"««'  «il,lu'*11 
if -itcuf  an». 


io8  SGH 

de  contes  de  vieilles  femmes,  débi- 
tes du  plus  grand  sérieux.  On  y 
voit  des  gens  obsédés  du  démon, 
et  guéris  par  la  combinaison  des 
secours  de  la  médecine  et  de  ceux 
de  l'Église;  un  hermaphrodite  marié 
à  un  homme,  dont  il  eut  plusieurs 
fils  et  filles ,  ce  qui  ne  l'empêchait  pas 
d'abuser  des  servantes ,  et  de  leur 
faire  des  enfants.  Enfin  on  y  voit , 
dans  un  seul  chapitre,  vingt  «cinq 
passages  de  différents  auteurs,  qui 
rapportent  que  des  femmes  ont  été 
subitement  changées  en  hommes  ; 
mais  il  ne  cite  qu'un  exemple  d'hom- 
me changé  en  femme.  Tout  cela 
nous  dispense  de  parler  des  autres  ou- 
vrages de  Schcnck,  dont  on  peut  voir 
le  détail  dans  Niceron ,  tome  xxiî. 

T— d. 
SCHENCK  de  GRAFFENBERG 
(  Jean  )  ,  médecin ,  né  à  Fribourg 
en  Rrisgau  ,  le  20  juin  i53i  ,  d'une 
famille  riche ,  montra,  dans  ses  pre- 
mières études  ,  uue  aptitude  peu 
commune,  surtout  dans  le  latin  et  le 
grec,  et  se  décida  à  embrasser  la 
profession  de  médecin.  Ses  .parents 
l'envoyèrent  à  l'université  de  Tiibin- 
gen ,  qui  passait  alors  pour  la  plus 
savante  d'Allemagne.  Il  y  prit  le  bon- 
net de  docteur  en  1 554  >  retourna  à 
Fribourg,  où  il  fut  nommé  médecin 
de  la  ville ,  et  s'acquitta  avec  hon- 
neur de  cet  emploi  jusqu'à  sa  mort , 
arrivée  le  va  novembre  i5q8.I1  s'oc- 
cupa toute  sa  vie  d'observations  sur 
les  cas  les  plus  rares  de  la  médecine, 
et  sur  toutes  les  maladies  du  corps 
humain,  qu'il  disposa  par  ordre  de- 
puis Ilinpocrate  jusqu'au  seizième 
siècle.  Il  les  tira  de  plusieurs  ouvra- 
ges fort  rares  aujourd'hui ,  et  il  en 
reçut  de  beaucoup  de  médecins  d'Al- 
lemagne, qu'on  ne  trouve  imprimées 
mille  part  II  en  est  de  curieuses,  mais 
quelques-unes  se  ressentent  de  l'cs- 


SCH 

prit  superstitieux,  qui  réç 
On  y  voit  clairement  combi 
s'efforça  de  secouer  le  j 
littérature  grecque,  sous  )e< 
asservis  ses  contemporai 
mait  mieux  penser  et  6 
ment ,  que  se  distinguer 
ambitieuse  érudition.  Il 
à  introduire  dans  son  o 
certain  ordre  systématiq 
qui  concerne  la  pathologit 
et  à  classer  les  maladies 
causes  les  plus  évidentes 
titre  de  ce  recueil.  Obst 
medicarum  ,  rararum , 
admirabilium .  et  mons\ 
volumen  tomis  septem  « 
mine  institution ,  Francfo 
deux  volumes  in -8°.;  : 
fol. ,  Fribourg,  1604,  in-J 
1644 ,  in-folio;  reimprim 
fort ,  en  i(365 ,  in-fol. ,  p 
de  Laurent  Strauss ,  ave 
augmentations.  Schcnck  a 
cet  ouvrage  par  volun 
rés  :  le  ier.  De  capite  h 
Baie,  en  i584;  le  a«.  Z>« 
à  Fribourg  ,  en  1  5q4  ;  1 
partibus  naturalibiis ,  Fr 
1  5q:!m)()  ;  le  4°-  De  part 
rpUbus  utriusque  sexus , 
1 5<)6  ;  le  5e.  De  partibus 
Fribourg ,  1  5q(>  ;  le  6e.  D 
morUs  epidemicis  et  co 
Fribourg,  1 597; le  7e.  Dt 
eu  i5ç)7. 

SCHENCKEL  (  Lamb 
mas  ) ,  mnémoniste,  né  e 
Bois-le-duc ,  était  fils  d'ui 
qui,  pour  pouvoir  soutenir 
joignait  1  enseignement  du 
pratique  de  son  art.  11  ap 
père  les  cléments  des  langi 
nés ,  et ,  à  dix-sept  ans ,  al 
cours  de  philosophie  à  L 
1 565 ,  il  se  rendit  à  Coîog 
dessein  d'y  perfectionner  .< 


SGR 

tra«bles  qui  commençaient  à 
rde  la  France  et  des  Pays- 
ABemagne,  le  forcèrent  de 
r  a  «es  projets  ;  et ,  de  retour 
patrie,  il  se  décida  podr  la 
de  renseignement.  Il  pro- 
çranmaireet  les  humanités 
nifurs  villes ,  entre  autres  a 
,  ou  il  exerçait ,  eu  1 5-6 ,  les 
s  de  recteur  de  l'école  publi- 
fat  vers  ce  temps -là  qu'il 
à  se  créer,  d'après  les  an- 
■  système  de  Mnémonique , 
are  artilicielle.  Cette  dccoii- 
i  parut  on  moyen  assure  de 
1er  fort  une;  et  il  quitta  bien- 
aire  pour  |M>rtcr  sa  méthode 
pm  étrangers.  Pendant  plus 
tair  ans „  on  le  vit  parcourir 
çnr.  la  Iloheme  et  Ls  diflë- 
«rinces  de  France ,  trouvant 
dn  disciples  empresses  de 
r.  Son  cours,  compose  de 
or  leçons. coûtait  vingt c'eus 
pavait  d'avance  Il  ne  le 
rjiti|'i*aprè>  atoir  fait  jurer 
idrurs  un  secret  inviolable; 
4r  .  NeheiicLel  leur  promet- 
r%  mrttre  eu  état  de  dicter, 
1  frmps.  à  tingt  secrétaires 
ou  tire*  différentes.   Il  est 
ie   ut  pjs  voir  dans  cette 
1  m  \ni  charlatan.  Opcn- 
ki  h'-noré  des  suflrages  des 
i"\fTa-%.    \n\ers  et  Lié^c; 
t  \*%  .«ttestatioiK  les  plusflat- 
.*»   ui.itcrsilé*  de  Louvain, 
V\  ,r1/U'«irp  et  de   celle  de 
i  L'pji-lle  il    se  fit  agréger. 
ÀArun   lt*   |»n>  ilége   cvlu.sif 
wr  va    méthode  en  Frniiec , 
bniri  d«»ii/r  ans,  .se  jouant 
t*i -ilifr  publique  ,  tantôt  an- 
*/ila\  «it  un  si-en  tau  moyen 
«t.   i-m%ait    faire  de  tèle   le> 
r%  L'Ius  compliques;  «t  tantôt 
rtSMxait  le  latiu .  ilam  moins 


SCH  lot) 

de  six  mois,  à  relève  Je  plus  borné. 
Maigre  tontes  ses  promesses ,  Schcoo 
kel  ne  put  soutemr  sa  réputation.  11 
quitta  la  France ,  ou  il  avait  cessé  de 
trouver  des  adeptes ,  et  mourut  igno- 
ré, dans  une  petite  ville  d'Allemagne, 
vers  iG3o,  à  l'àgc  de  quatre-vingts 
ans.  II  avait  publié,  dès  i5g3,  à 
Douai,  l'opuscule  auquel  il  doit  une 
place  dans  la  Biographie  :  De  mo 
morid  libri  duo,  m-o°.  de  28  feuil- 
lets. Dans  le  premier  livre  t  il  traite 
des  avantages  de  la  mémoire  et  des 
moyens  de  la  fortifier.  Le  second 
renferme  les  principes  de  la  mémoire 
artificielle,   d'après    saint  Thomas 
d'Aquin ,  A  ris to te ,  Quintilien  et  Ci- 
céron.  Cet  opuscule  ,  réimprimé  à 
Strasbourg,  en  161  o,  in- 12,  sous 
ce  titre  :  Gazophjrlocium  artis  me- 
moriœ  vel  fundamenta  artificialis 
memoriœ ,  l'a  été  plus  tard ,  dans  le 
même  format,  à  Kostock,  Venise  et 
Lyon,  en  1629;  et  à  Francfort,  en 
10*78,  in-8°.  Cette  édition  est  aug- 
m  entre  de  cinq  petits  traites  de  mné- 
monique ,  attribues  à  Don  Juan  d'Au- 
triche, Jérôme  Marafioti,  Jean  Span- 
genberger ,  Franc.  Mart.  Havclliu  et 
Jean  Willis.  Le  traité  de  Schenckel 
avait  été  traduit  en  français  par   un 
anonyme,  à  Douai ,  1  5q3  ,  in-8°.  ;  et 
par  Adrien  Le  Cuirot ,  sous  ce  titre  : 
Le  Mapazin  des  sciences,  augmen- 
te' de  l'alphal)ct  de  Trithciin ,  Paris , 
\(rx\\  ,  in- ri  ,  rare.   Il  paraît  que 
tous  ceux  que  Schenckel  avait  initiés 
à  la  méthode  mnémonique  n'avaient 
>as  le  bonheur  de  la  coin  prendre. 
'11  de  ses  partisans  se  chargea  de  la 
rendre   plus   claire  ,  eu   publiant   : 
Schenckelius  detectus ,  Lyon,  îfor, 
m- ri  de  1 78  pag.  (  1  )  ;  et  Crisis  Ja- 

-,  1  '  (  ri  ii|mi»i  ulr  «  .t  •!•-  Ji'-in  l'-i  j'|>  «'..illmni», 
•  (•il  \'a  i|»i|u-  Jl  Liuîi  tin  \<Tki«i.  i\ii|«ir  i|i-  I  *- 
\-»\\\  ,  y at  mu  •  ImIii-  ait mf  \*  »imi«h  i'iiiIhmi  »r  lii-m  - 
■••    ■•.il   W«i!..luli«S     I»    1>.    I.  1».  t»..  t"i»l-i-diir. 


I 


no 


SCH 


ni  Phaosphori  (2)  in  quo  Schcncke- 
lius  iUustratur ,  ibid. ,  1 629 ,  in- 1 2 
de  76  pag.  Le  livre  et  le  nom  de 
l'auteur  n'en  étaient  pas  moins  tom- 
bés dans  l'oubli,  quand  le  docteur 
Kluber  s'avisa  d'en  donner  une  ver- 
sion-allemande  sous  ce  titre  :  Com- 
pendium  de  la  mnémonique,  ou 
l'art  de  la  mémoire ,  au  commence- 
ment du  dix-septième'*  siècle  ,  par 
Schcnckel  et  Sommer,  son  disciple, 
trad.  du  latin ,  avec  une  préface  et 
des  observations ,  Erlang,  1804.  De 
nos  jours  la  méthode  du  mnémoniste 
flamand ,  qui  ne  diffère  guère  de  celle 
du  Père  Gesvaldo,  général  des  Fran- 
ciscains, ni  de  celle  du  P.  Gosme  Ros- 
selli  {Voy.  ce  nom  ),  a  été  repro- 
duite et  perfectionnée  en  Allemagne  , 
par  le  baron  d'Arétin,  et  en  France, 

Sir  Feinaiele  {Voy.  ce  nom  dans  la 
iogr.  des  hommes  vivants ,  III,  4 1  ). 
Parmi  les  autres  opuscules  de  Schenc- 
kel ,  dont  on  trouvera  les  titres  dans 
la  Biblioth.  belgica9àe  Foppens  ,pag. 
801 ,  et  dans  les  Mémoires  littérai- 
res dePaquot ,  m ,  235  et  suiv. ,  éd. 
in-fol. ,  on  se  contentera  de  citer  :  I. 
Tabulas  publicœ  scholœ  Mechlinien* 
sis  summum  rei  scholasticœ  corn- 
plectens ,  Anvers,  Plantin,  15^6, 
in-8°.  IL  Grammalicœ  lalinœ  prœ- 
ceptiones  libri  très,  ibid  ,  i58'j, 
i5c)3,  in -4°.  111.  Flores  et  sen- 
tentiœ  insigniores  selectœ  è  Phil. 
Cominœo y  Froissardo,  etc.,  Faris, 
1606,  in-12;  Cologne,  161 5,  in- 12. 
IV.  Elegiarum  et  epigrammatum 
liber  unus,  Toulouse,  1609,  in- 
12.   V.  Jovianus  imper ator ,  sive 

Salulem  prvjundum  dat  loanncs  Papiut  (lalbairut. 
M.  Harhier ,  en  transposant  l'ordre  de  ce»  lettre»  , 
en  •  rendu  Ici  pli  cation  impossible.  Vov.  le  Dicî. 
des  anonymes,  n#.  *»4io. 

(*)  On  •  de  bonnet  raisons  de  conjecturer  que 
Janut  Phmotphorus  n'est  autre    que  Jean   Pat-pp 
«•crirain  sur  lequel  on  ne  trouva  dans  les  Dtction- 
'««<«•« ,  que  de*  renseignement!  superficiels  et  iu- 
<*>mplets. 


SCH 

historia  fortunée  adv 
giis  aliquot,  Pragu 
Methoàus  sive  decla 
latina  lingua,  sex  m 
doceri  possit  ;  access 
utilitatibus  et  effect 
moriœ ,  Strasbourg  . 

schereff-edd: 

RYF-ED-DYN  ALV. 

SCHEREMETC 
trowisch  ,  comte  de 
leurs  généraux  de  Pu 
et  l'un  de  ceux  qui  c 
part  à  la  création  des 
était  issu  d'une  famili 
alliée  de  la  maison  ii 
manof.  Il  se  fit  rema 

Sremière  fois,  à  Narv 
e  couvrir  le  siège , 
commandait  ne  fut 
reuse  que  les  autres  c 
russe  ;  mais  peu  de 
effaça  cet  échec  à  El 
Dorpat,  où  il  battit, 
jours  (du  3o  décemb 
1702  ),  le  général  s 
penbach.  L'année  su 
XII  étant  revenu  de 
gne ,  pour  pénétrer  ei 
tête  d'une  puissante  ; 
métof  donna  au  Czar 
viter  une  action  généi 
faiblir  par  de  longue 
des  partis  détachés, 
suhats  qu'eut  un  tel  pi. 
concourut  tres-ciïicac 
toire  de  Pultawa  ,  q 
à  cette  heureuse  conc» 
lui  surtout  qui  fit  pre 
une  position  si  a  vanta 
pagna  ensuite  le  Czar 
gne  du  Pruth  ,  et  fui 
aux  Turcs ,  avec  Scli 
rantie  du  traité.  Con 
tinople  ,  il  y  fut  très 
jouit,  pendant  quclq 


fcrté.  Revenu  à  h  tête  des 
nés,  il  s'empara  de  Riga , 
mqoht  de  la  Livonie.  Ce 
i  \m  qve  le  Czar  envoya  sur 
de  la  mer  Caspienne ,  pour 
r  le  rebelle  Stenka.  (  Voyez 
".,  \\\\\ ,  34 1  ).  Schéré- 
mnt  le  1 7  janvier  1 7 1 9.  Sa 
r  G.  F.  Millier  ,  traduite 
«  allemand ,  par  11.  L. 
dKfebr ,  a  été  imprimée  à 

■?•  !T^9  »  i**-^0'  *'c  comte 
Mof ,  son  petit-lils ,  grand 
H  de  Russie ,  a  donné  ,  en 
e  édition  in-fol. ,  des  Lettres 
4c- Grand  à  son  frld-ma- 
cmseiller  intime,  le  comte 
'tof.  M — d  j. 

[KR  (  Bartrllkmi- Louis- 
général  des  armées  de  la 
'française,  né  en  1735  ;  à 
9  de  Befort ,  où  son  père 
atr  ,  reçut  une  éducation 
»  de  son  état;  mais  soit 
oit  éloignement  pour  IV- 
'enfiiit  de  la  maison  pa- 
s 'engagea  au  service  d'Au- 
n!  a  Mantoue,  eu  garnison, 

et  t  int  a  Paris  auprès  de 
,  -alors  maître  d'hôtel  du 
IkHini  ;  et  il  mena  dans  cette 
ite  tirs-dissipée.  Favorisé 

f-ar  un  extérieur  a  vanta  - 
ar  «on  esprit  d'intrigue,  il 
n««ir  dt  major,  dans  la  lé- 
4 dl< bois,  destina  au  ser- 
rfLode.  Ce  corps  ayant  été 
•w-brrer  revint  a  Paris  ,  et 

drs  premiers  événements 
«Aution.  Dès  oue  la  guerre 
rr  en  170/**  d  se  fit  nom- 
<fc»-camp  du  général  Des- 
lier .  *on  ancien  camarade 
pion  de  Maillebois.  Il  con- 
rrnr  après  l'arrestation  de 

;  fut  successivement  aide- 

des  généraux  Eikmeier , 


SCH  m 

et  Beauharnais ,  et  fit  toute  la  cam- 
pagne de  1793.  Vers  la  fin  de  cette 
année,  il  fut  éloigné  de  l'armée  com- 
me aristocrate;  mais  3  y  reparut  peu 
de  temps  après  en  qualité  d'adjudant- 
général ,  puis  de  général  de  brigade , 
puis  fut  encore  renvoyé  comme  sus- 
pect à  vingt  lieues  des  frontières.  Mais 
triomphant  enfin  de  tous  ces  obstacles, 
il  parvint  au  grade  de  général  de  divi- 
sion. Employé  à  l'armée  de  Sambre 
et  Meuse  ,  en  1794»  il  se  porta ,  des 
environs  d' Avesne,  sur  la  rive  gauche 
de  la  Sambre,  pour  enlever  le  Mont- 
Palisset  ,  qui  était   occupé  par  un 
corps  nombreux  d'Autrichiens.  Char- 
gé, après  la  retraite  des  armées  al- 
liées ,  de  conduire  le  siège  des  quatre 
places  du  Nord ,  Landrecies ,  Valen- 
ciennes,  Condé  et  le  Quesnoi,  qui 
avaient  coûté  aux  ennemis  un  an  de 
travaux  et  des  flots  de  sang,  il  dis- 
posa tout  pour  les  reconquérir  d'a- 
près les  ordres  et  les  instructions  du 
comité  de  salut  public.  Landrecies , 
tomba  la  première ,  puis  le  Quesnoi , 
Condé  et  Yalciicicnnes.  11  avait  diri- 
gé trois  attaques  sur  cette  dernière 
place ,  et  tout  était  prêt  pour  que  la 
tranchée  fût  ouverte  dans  la  nuit  du 
a8   août    1704  ,  si   la  Convention 
exigeait  que  son  décret  contre  les 
prisonniers  anglais ,  fût  exécuté.  Le 
commandant  consentait  à  remettre 
la  place,  à  condition  que  la  garnison 
aurait  la  faculté  de  se  retirer;  Schérer 
attendit  du  Comité  de  salut  public  la 
réponse  à  cettcjpropositiou  pour  la- 
quelle il  inclinait  :  cette  réponse  fut 
conforme  à  ses  désirs  ;  et  il  prit  aus- 
si tôt  possession  de  Valcncicnues  et 
de  Condé.  11  alla  ensuite  renforcer 
le  général  Jourdan  ;et  le  17  sept.il 
attaqua   les  Autrichiens  au  poste  de 
la  Chartreuse,  près  de  Liège,  d'où 
il  réussit  à  lesdenusquer.  Conduisant 
l'aile  droite  de  l'armée  de  Sambre  et 


m  SGH 

Meuse,  il  prit  part  le  a  oct. ,  au  combat 
d'Aldcnhoven,  força  le  passage  de  la 
Roer,  et  eu  accablant  l'aile  gauebe 
des  Autrichiens ,  commandée  par  La- 
tour,  il  obligea  l'ennemi  à  se  retirer 
sur  Kcrpen.L'anncesuivante(i7g5) , 
il  alla  remplacer  Pérignon ,  dans  le 
commandement  de  l'armée  des  Py- 
rénées Orientales ,  et  il  eut  à  com- 
battre le  général  espagnol  Urrutia , 
qui,  le  19  mai,  Tint  l'attaquersur  tous 
les  points  de  sa  ligne ,  à  Calabuix. 
Le  lendemain,Scbérer  attaquant  à  son 
tour  les  positions  des  Espagnols  ,  ne 
fut  pas  plus  heureux  que  l'ennemi  ne 
l'avait  clé  la  veille.  Le  26,  il  voulut 
renouveler  l'attaque  ;  mais  il  com- 
mit la  faute  de  se  laisser  prévenir. 
Tout  le  mois  de  juin  s'écoula  sans 
engagement,  la  cour  d'Espagne  et  la 
république  ayant  déjà  entamé  des 
négociations  de  paix.  Scbérer  sortit 
de  cette  inaction ,  en  essayant  encore 
une  fois  ,  le  i3  juillet,  de  forcer  les 
positions  espagnoles ,  et  eu  effectuant 
le  passage  de  la  Fluvia.  Il  s'ébranlait 
pour  s'emparer  des  défilés  des  mon- 
tagnes ,  lorsqu'il  s'aperçut  qu'il  était 
S  révenu  par  l'cunemi.  Alors  il  or- 
onna  la  retraite  qu'il  fit  en  bon 
ordre  ;  et  les  deux  armées  rentrèrent 
dans  leurs  quartiers  respectifs.  Scbé- 
rer méditait  encore  un  projet  d'inva- 
sion dans  la  Ccrdagiic ,  lorsque  la 
nouvelle  de  la  paix  de  Baie  mit  fin 
aux  opérations.  Vers  la  fin  de  la 
même  année ,  le  Comité  de  salut  pu- 
blic lui  confia  le  commandement  de 
l'armée  d'Italie,  quftecupait  alors 
les  Alpes  maritimes  sur  le  territoire  de 
Gènes  ;  et  qni  venait  d'être  renforcée 
par  des  troupes  venues  des  Pyrénées. 
Scbérer  voulut  débuter  par  une  offen- 
sive brillante.  L'armée  austro-sarde, 
de  cinquante  mille  hommes ,  tenait 
nue  ligne  de  positions  fortifiées  et  liées 
les  unes  aux  autres  par  des  rctranchc- 


SCH 

ments.  Sa  gauche  était  appi 
mer  vers  Loano  ;  un  vallon 
et  escarpé  séparait  les  deux 
La  ligne  de  défense  des  F. 
forte  de  quarante  mille  b 
s'étendait  depuis  le  rocher 
ghetto ,  baigné  parla  Médite) 

Îusqu'à  la  cime  des  monta  gn< 
èles,  occupées  par  l'ennemi, 
dats ,  sans  pain  ,  sans  souliei 
quant  de  tout,  demandaient 
cris  qu'on  les  conduisît  au 
Scbérer  eut  le  bon  esprit  de 
rer  des  lumières  des  principa 
raux  de  l'ancienne1  armée 
tels  que  La  harpe ,  Gervoni , 
et  surtout  Masséna ,  qui  proj 
pérer  sur  le  centre  des 
chiens.  On  forma  trois  a 
une  fausse  et  deux  véritabl 
combat  s'ouvrit  le  m  no 
Il  fallut  six  jours  de  mouvei 
d'attaques  opiniâtres  pour  i 
général  ennemi  (  de  Vins  )  d'* 
nerses  positions  afin  de  se'  ret 
le  camp  retranché  de  Ce  va. 
sur  le  champ  de  bataille  qua 
morts  et  près  de  cinq  mille 
niers.  Par  cette  victoire  de 
Scbérer  se  trouva  maître  d< 
pays  occupé  auparavant  par 
tro -Sardes,  et  surtout  de  F 
Vado  et  de  Savone,  où  ils  a  va 
fermé  tous  leurs  appro vision 
On  l'a  blâmé  de  n'avoir  pas 
d'un  tel  succès ,  de  plus  gran 
tages ,  et  de  s'être  contenté 
per  tranqnillcment  la  Rivièi 
nés  et  les  sommités  des  moi 
au  lieu  de  déboucher  de  sur 
vallée  du  Tana  ro,  et  de  sépan 
montais  des  Autrichiens,  corn 
naparte  le  fit  quelques  mois  p 
Ayant  pris  ses  cantonnemei 
ver ,  Scbérer  fut  imité  par 
tro-Sardcs;  et  il  y  eut  entre 
armées ,  comme  entre  celles  < 


SCH 

pce  de  suspension  d'armes, 
■truen,  censurée  par  les  uns, 
*  pr  d*aatres  ,  servit  puis- 
ai la  projets  ambitieux  de 
futr .  qui .  par  le  crédit  de 
ici  mcmedeCamot,  se  fit  nom- 
i  m  pLier ,  vers  la  fin  de  mars 

Cr  rhoi\  extraordinaire  et 
ad«.  fut  regarde'  comme  une  ré- 
**  dn  dévouement  que  le  géné- 
vn  ut  montré  à  laConvcntion, 
nairmidirr  5  et  (>  oct.  179  5). 
ff  bu  muit  le  commandement 
m*.  persiudé  qu'il  était  que 
'6*  fcir  Rcvvbcll  saurait  l'en 
»W  ;  et  en  elict ,  dès  le  !i0 
ro- ,  re  directeur  le  fit  nom- 
li^tre  de  la  guerre.  Le  1 3  dé- 
«mjnf .  Schcrer  présenta  au 
ré  le  ;rneral  Buotiapartc,  qui 
r jj  illustre  par  les  plus  im- 
1  «ictuires.  11  écrivit  ensuite 
oîjire  aux  généraux ,  sur  le 
1  dr*  priiH'ijM-s  républicains 
di>r»nt>  rorps.  Stais  hien- 
»ti-»n  ministérielle  fut  un  sn- 
jH&ti  %  et  dr  censure.  On  l'ac- 
n-*^  ■  rMtiniis  et  de  rornijv- 

Bioi*  d'juùt  l^'J'S  ,  le  dé- 
•:#  ri  l.t.  au  conseil  des  Cinq- 
x*-  rri'ti'U  ci  mire  les  dépré- 
-it  -e  commettaient  au  mi- 
ir  m  ^.ii-rre.  et  qui ,  dit  -  il  , 
►  rr*  itLit  île  marches  clandcs- 
.  I»iri«-t»-iir«»  cnirent  etoullér 
i*"ir>  ru  or  donnai  jt  quelques 
■  a*  d.i  11  s  1rs  bureaux  ;  mais 
1  i?t.»-}>i.iit  Srherer. c'était  le 
r»  !  ii-Vit'uir  que  l'opposition 
'z.itt'.ttr.  !.«■  ruiuistn*.  sûr  de 

•-  |:«'^1m'||.  et  d'ailleurs 
'  jt  1  - -z:jpl  1  IH.111I  de  Haïras, 
*-r  li  t*»«i"  le*  traitants  et  un 
ai***-;\.  Voulant  IcMiiisfraire 
r**iii*  ii|i  l'opposition  dcMon- 
^-.rf  f  toi  rr  i  Vie  %  a,  dans  le  mois 
rx  1799,  au  commandement 

1LI. 


SCH 


n3 


de  l'armded'Italie.  C'était  à  l'époque 
où  allait  s'ouvrir  cette  fameuse  cam- 
pagne des  Austro  -  Russes ,  qui  sem- 
blait devoir  renverser  la  puissance 
révolutionnaire  des  Français.  Pour 
lui  résister,  il  eût  fallu  en  Italie  un 
général  plus  habile  et  plus  estimé 
qne  Schércr.  L'opinion  publique  lui 
était  d'autant  plus  contraire  ,  qu'on 
le  soupçonnait  généralement  d'avoir 
au  moins  fermé  les  yeux  sur  le  sys- 
tème de  pillage  et  de  dévastation  qui   - 
avait  excité  l'indignation  des  peuples 
de  la  Suisse  et  de  l'Italie.  A  peine 
fut-il  arrivé  sur  le  théâtre  de  la  guer- 
re ,  qu'un  mécontentement  universel 
se  manifesta  dans  l'armée  et  dans 
les  contrées  de  l'Italie  qu'elle  occu- 
pait. A  la  suite  du  nouveau  général , 
on  vit  arriver  une  seconde  ligne  de 
déprédateurs.  Sa  première  opération, 
à  Turin,  fut  d'exiger  du  gouverne- 
ment provisoire  une  contribution  ex- 
traordinaire de  six  cent  mille  francs. 
Dès  qu'il  eut  réuni  ses  troupes,  il 
vint  prendre  position,  d'après  les  or- 
dres du  Directoire,  sur  les  frontières 
de   la  république  Cisalpine  ,  pour 
établir  sa  communication  avec  l'ar- 
mée de  Naples,  commandée  par  Mac- 
donald ,  et  qui  avait  été  mise  sous  sa 
direetion.  L'année  autrichienne,  qui 
attendait  les  Russes  ,  ne  se  hâtant 
pas  de  commencer  les  hostilités,  Sché- 
rcr eut  ordre  de  l'attaquer  avant  l'ar- 
rivée de  ses  alliés.  Il  divisa  ses  trou- 
pes en  deux  corps,  dont  un ,  conduit 
par  Mure.iu,  effectua  une  fausse  at- 
taque sur  Vérone  et  sur  Lcgnago, 
afin  de  tenir  en  échec  les  secours  que 
l'ennemi  pouvait  diriger  de  ces  pla- 
ces sur  Pasfrciigo;   l'autre,  sous  la 
direction  du  général  eu  chef  lui-mê- 
me ,  s'empara  des   positions  de  la 
droite  des  Autrichiens  sur  1er  lac  de 
Garde.  Ainsi ,  par  ce  dernier  mou- 
vement oll'casif,  Schércr  availb&Uv.. 

H 


SCa  ntti-     encore  &*3£i&* 

v  u»  force»  autn      ..enda»1  a      ct  recevoir  U* 

ir«coUc^5-A^f ajutages;     ^    recom^        lia 

Va?»  de  "  4'effect»er »  ieot    l^ou8traire  a  U  jo 

ïï-k  ^AïeS^  *af  "£    ^on ,  -JgS  Jvovi 

deur>»   I_.»ilécV>ec<lV       .    \'at-     c  .Tap*  Ch*1" *-.     « 
en  déroute  ;  et i      hoianies  *\         seil  des  ^   i 

tout»  ctoq.  ^r^r  avait  copeen  tt  I**         s| 

!u  français*-  bcnv  à  Ajec  et  le  lar      tenseigt,e,ne°r, otm 

m&£g&&  ses 

^a^^oo,aalta^;  avant  de     ^S,daos  ce 
^e  uitcntw» > ,  e„  ava  soutint ,       ^  c, 

% Êê" iS^auf s  »ft-c    -«  °v£t - «- 
Vetow»  "*^      t    ^oya^     n  ta  re-     av  .  .  nUC  ne  ^ 

rfS^^SîA*'    rrlefc 

^'up«<«  Hfii'^     Tavait  été  ol 
traite- i>»  K*        ScUerer         r    ^      «  a™  es 

Macuano  torça    ^-ograde  sur  ^e  hou»» 

mi  <pn ,»  le„,  s»  postes,  et  »     >  tantir  o 

.!_^aW.  sur  se»  x  __  i'fV\»o.  u  a»-**      Tvrol ,  s«r 


SCH 

kafince  de  l'armée.  Ce  Mc- 

■  Knt  conjurer  l'orage  qui 
■pk  de  tondre  sur  Schércr  :  il 
mmé  àb  tribune,  par  Briot, 
byitatiûn  et  de  lâcheté'  :  ce  fut 
na  qu'il  adressa  an  Conseil  le 
■Jfcdt  m  gestion,  et  que  Kamel , 
■itdci  nuances,  tenta  de  le 
■fe:  as  accusa terirs ,  lui  oppo- 
I  Je  mvraux  faits  ,  demandè- 
I  frïl  fil  mis  m  accusasion.  Des 
ib«  d'Amibes,  de  la  Rochelle  et 
foptpaa ,  le  dénoncèrent  en  mê- 
taîp  pour  avoir  vendu  ,  à  vil 
i.  do  canons ,  des  fusils  ,  et  mê- 
lai àahits.  Schérer  ,  épouvante , 

■  m  démission  d'inspecteur  ,  et 
a  faite.  \jn  scellés  furent  appo- 
w  ses  papiers  ;  et  le  Directoire 
iça  qne  le  tribunal  criminel  al- 
■armer  contre  lui.  Mais  la  ré- 
•■du  18  brumaire,  qui  éleva 
perte  au  pouvoir ,  vint  arrêter 
■mîtes.  Sauvé  par  ce  chan- 
t  «bit .  Schérer  se  retira  dans 
rdr  CL  ha  uni,  et  il  v  vécut  dans 
aitr  jusqu'à  sa  mort ,  ai  août 

On  assure  qu'il  était  abruti, 
>  plu»i«"ur*  années ,  par  des  peu- 
i  -rjpulem ,  et  que  dès  les  der- 
■mp*  de  son  ministère  il  était 
nUr  d'occupations  graves  et 
s-  B— 1». 

IEF.VKK  Lie),  poète  hol- 
i».  ut  a  li.irlem  .  eu  i<>8K,  et 
■Bf  4  l'âge  de  vingt  •  deux. 
w  rrjavlait  .ivec  les  Musc*  des 
n  douleurs  de  la  pierre.  Le 
4 tir  partir*  mêlées, qu'il  nous 
ss»  »i--n*  sa  langue  maternelle  , 
■e  a  qiiHIe  hauteur  il  n'eût 
r  dr  s'élever  ,  s'il  avait 
t  lon^-triDpN.  Il  avait  fait 
les  rt«idrs  j  Levdc  ;  et  le 
In  a  ■«m*  *r  manifeste  partout 

«es  pruduc lions ,  qui  sont  en 
Ir  partir  du  genre  bucolique. 


SCH 


u5 


Elles  ont  été  recueillies  par  Pierre 
Vlaming ,  bon  littérateur  et  noète 
lui-même  :  il  les  a  enrichies  d'une 
excellente  Notice  sur  Scherrae»  ,  k 
qui  M.  de  Vries  ,  dans  son  Histoire 
(  anthologiquc  )  de  la  poésie  hollan- 
daise (  tome  ii,  p.  3 1-35),  s'est  plu 
aussi  à  rendre  justice.        M — on. 

SQIEKZ  (  Jk  an  -  CiEORc.K  ) ,  l'un 
des  écrivains  qui  ont  le  plus  contri- 
bué à  expliquer  les  anciens  monu- 
ments de  la  langue  allemande,  naquit 
à  Strasbourg  ,  en  îfi^S;  étudia  dans 
sa  ville  natale  et  à  Halle;  fut  nommé, 
en  1 70a,  professeur  de  philosophie,  et, 
en  1 7 1 1 ,  professeur  de  droit  à  Stras- 
bourg, ou  il  mourut,  le    icr.  avril 
1754.  Il  a  écrit  un  grand  nombre  de 
Dissertations  sur  le  droit  et  la  mo- 
rale. Nous  citerons  :  I.  Pfiilosophice 
moralis  Germanorum  mediïœvi  Spé- 
cimen, 1704 ,  in-4°.  Ce  premier  es- 
sai fut  suivi  de  dix  autres ,  sous  le  mê- 
me titre,  dont  le  dernier  est  daté  de 
1 7 1 1 .  II.  De  nubilitatc  liltcr ,  Stras- 
bourg, 1709,  in -4».  IH.  Son  prin- 
cipal ou \  rage  ne  parut  qu'après  sa 
mort  :  c'est  son  Glossarium  germani- 
cum  medii  œvi ,  potissimum  dialeeti 
survint',  pulriié ,  avec  des  notes  et  les 
Suppléments  d'Obcrlin ,  en  'à  vol.  in- 
fol. .  Strasbourg,  1781-84.  Ce  Dic- 
tionnaire peut  être  considéré  connue 
un  abrégé  de  ceux  de  Schiller ,  de 
Wachteret  dcllaltans,  offrant  moins 
de  développements  et  vint  'logiques  et 
de  citations  d'anciens  passages  ,  mais 
augmenté  d'une  grande  quantité  de 
mots  tirés  de  divers  monuments  in- 
connus à  Schilter,  et  généralement 
de  tous  les  ouvrages  qui  avaient  trai- 
té de  la  langue  théotisque,  thyoisc 
teu  Ionique  ou  francique  ,  de  laquelle 
a  été  formé  l'allemand  moderne.  Le 
fdossairc  de  Scherz.,  bien  moins  éten- 
du que  ceux  de  Wachtcr  et  de  Hal- 
taus ,  est  le  plus  ample  cl  le  \Aus  corn- 

8.- 


!l6 


SCH 


mode  à  consulter,  quoiqu'il  ne  soit 
pas  exempt  de  fautes  {F.  Pfintzing). 
Schcrz  ne  s'est  pas  rendu  moins  re- 
commandablc  comme  éditeur.  11  a  pu- 
blie' ,  dans  le  Thésaurus  antiquita- 
tjim  Teutonicarum  de  Schilter ,  la 
Paraphrase  de  Willeram  et  l'Évan- 
gile ,  traduit  en  vers  rimes ,  par  Ot- 
irid,  bénédictin  du  neuvième  siècle 
(  Voyez  Otfrid  )  ;  un  morceau  non 
moins  curieux  de  Stricker  (  Rhyth- 
nuis  antiquus  germanicus  de  Caroli 
Magni  expeaxtione  Hispanicâ  )  ; 
Anonymifragmentum  de  beUo  Car 
roli  Magni  contra  Saracenos,  etc. 
Il  a ,  de  plus ,  enrichi  ce  Recueil  de 
notes ,  et  a  été  l'éditeur  du  troisième 
volume,  (f.  Schilter).  Voy.  aussi  le 
Journ.  des  savants  juin  1784*  Z. 

SCHEUCHZER  (Jean-Jacques)  , 
médecin  et  naturaliste  suisse  ,  auteur 
de  nombreux  ouvrages ,  et  célèbre 
surtout  par  ses  recherches  sur  les 
fossiles  ,  naquit  à  Zurich ,  le  2  août 
167:2  ,  de  Jean- Jacques  Scheuchzer, 
docteur  en  médecine.  Après  avoir  fait 
ses  premières  études  dans  sa  ville  na- 
tale ,  il  se  rendit  à  Altorf ,  université 
qui  appartenait  à  la  ville  de  Nurem- 
berg ,  pour  y  étudier  la  médecine  , 
et  passa  ensuite  à  Utrccht  afin  de  se 
perfectionner  dans  cette  science.  Re- 
çu docteur  à  Utrecht ,  en  1694  ,  il 
parcourut  l'Allemagne,  et  vint  de  nou- 
veau habiter  Altorf,  résolu  d'y  anro- 
fondir  les  mathématiques,  qu'il  se 
disposait  à  enseigner  dans  sa  patrie. 
Son  goût  pour  l'histoire  naturelle 
l'engagea  cependant  à  faire  de  nom- 
breux voyages  dans  les  diverses  par- 
ties de  la  Suisse ,  et  principalement 
dans  les  Alpes  j  il  se  forma  ainsi  de 
riches  collections  ,  qui  ont  servi  de 
matériaux  à  ses  principaux  écrits.  On 
a  une  relation  de  ces  excursions  sa- 
vantes ,  imprimée  à  Londres ,  en 
1708,  in -40. ,  qui  comprend  celles 


SCH 

des  années   1702,  1703  et  1 

elle  a  été  réimprimée  à  Lcyd< 

1723,  et  l'on  y  a  joint  les  vo 

faits  jusqu'en  171t.  Le  titre  ( 

Recueil  est  :  Ovptmfot-rinç  Hefoe 

swe  itinera  per  Hélvetiœ  Al 

regiones  facta  ,  annis  1 70a- 

II  offre  quelles  cartes  et  béai 

de  planches ,  représentant  les 

principales ,  les  vues  intéressé 

et  un  assez  grand  nombre  de  pb 

de  minéraux  et  de  pétrificat 

mais  on  y  trouve  aussi,  dans  le 

quième  et  sixième  Voyages,  des 

res  ridicules  de  dragons  et  d< 

pents  monstrueux  ,  faits  d'apri 

contes  populaires ,  dont  l'auti 

recueilli  un  assez  grand  nombre 

de  vieilles  chroniques.  Scheiich 

travaillé  avec  beaucoup  d'arden 

l'histoire  naturelle  de  la  Suisse 

1695,  il  en  avait  fait  connaître 

sieurs  cristaux  dans  les  Ephémt 

des  curieux  de  la  nature,  et 

reproduisit  d'autres  en  1726, 

le  trente-quatrième  vol.  des  Trrn 

tions  philosophiques.  Ce  même 

me  contient  aussi  de  lui  une  a 

mie  de  la  marmote.'  Il  publi. 

1700,  in-40.,  à  Zurich ,  des  i3 

gomena  historiée  naturalisHeh 

qui  contiennent  le  catalogue  des 

teurs  qui  ont  traité  ces  matière 

1 70a ,  il  donna  son  Spécimen  1 

graphite  Hehetiœ ,  catalogue  d 

néraux  et  de  pétrifications  de  ce] 

avec  des  planches ,  qui  represe 

plusieurs  ac  ces  dernières:  il  corn 

ça  ,  en  1716,  une  Histoire  nati 

générale  ac  la  Suisse ,  en  allem 

dont  il  a  paru  trois  volumes  in-4 

premier  en  décrit  les  montagnes 

deuxième ,  de  1 7 1 7 ,  les  eaux  ; 

troisième ,  qui  est  de  1 7 1 8 ,  les 

téores  et  les  minéraux  :  la  suit< 

jamais  été  imprimée.  Il  avait 

entrepris  des  travaux  d'une  m 


STJI 

«f-m-r-tlc.  Sa  Biltliothvcascrip- 
u  historié  naturali omnium  ter- 
xi»tniuH  inxrvientium ,  Zurich , 
.  m-8".  ,  lie  so  borne  point  à  la 

*  ;  et  il  m  est  de  même  do  son 
dr    Dictionnaire  minéralogie 

qui  a  |wini  dans  le  Supplément 
les  de  Leipzig,  tumo  vi  t  mais 
'  citiiliotit  qu'une  partie  do  la 
A ,  et  dr  sa  Sciaçraphia  litho- 
i  .  que  Klein  a  fait  réimprimer 
it/jj; ,  en    i"jo.  Le*  pétrilica- 
!«•*  pierres  ligurccs,  le*  fossiles, 
e  qui  a  le  plus  constamment 
vm  attention.  Dans  une  Disscr- 
ur  les  coquilles pétrifiées  (de 
dus  ,  imprimée  en  i (*)(>,  dans 
tes  des  curieux  de  la  nature, 
y*\\  encore  pouvoir  expliquer 
Tift.it t<<n  (tardes  causes  physi- 
T  uxl';|ieiHlaiilos  delà  vie; mais 
bru  ensuite  de  se  convaincre  de 
^suncedr  cette  explication,  et 
pu    1rs  idées  de  Woodward, 
i  ittriltfie  l'origine  au  déluge. 
:«it*it  nit'iiie  on  latin,  l'ouvrage 
..~*iwinl,  et  le  lit  imprimer  à 
i.  m  1-0  J.  Dans  un  Mémoire. 
e  .t  !'.»■  .idi'inie  des  sciences  de 
•ri  i  -•■**.  d  rlierrhe  «i  se  rendre 
rt\  kt)i'lir^f*oI  dos  innombrable* 
■i-  «•■rp*  iirgaiiÎM's  ,  «piécette 

•  j  \i*-  a  l.iisM>  sur  la  terre,  en 
w^it  ■pi*fc  Ihru  elrva  les  njoiita- 

•  -..-  f  tirr  émuler  les  eaux,  et 
.  ;  *ii  |i  ui.ititre  dans  les  lieux 

-t.itt  !•■  plus  île  pierres;  ce 

«i  t-il.  «pu*  les  pa\N  viMo  ■ 

iii.'ii*    li  Pologne,  n'imt  pres- 

*  !'   iiii-îiïajni^,  et  ifmii  o\- 
,  „.-i    f  i>iiiui<-iit    !«■«»    ciuiclies 

—    ii.nMi'»  iiinii'-isiM^  se  corn- 

-  :.!  *i  ««ii|\riit  diiiiN  des  po- 

■  Î4i  p*<-»  i»u  ni'/iiu'  roii\iTM'i's: 

•.  .:i   ne  iriN  ridicule   que  la 

'    l»     i*;j\  «pu*   l'un   tairait  à 

-*|f:r .  Ui4l*  «pli  alisri  l;C  k  CC- 


SCII 


"7 


(Lut  cii  vraisemblance  à  aucun  d'eux. 
La  mémo  année,  1708,  il  publia  une 
Dissertation  intitulée  :  Piscium  que- 
relœ  et  vindiciœ,  011  il  prouva  mie 
les  poissons  pétri  lies  ne  sont  pas  des 
jeux  de  la  nature ,  mais  des  restes  de 
vrais  poissons  qui  ont  eu  vie     et 
qu'il  soutient  avoir  été  enterres  par 
le  déluge.  Ce  sont  les  poissons  eux- 
mêmes  qu'il  introduit,  se  plaignant 
de  ce  qu'on  ne  veut  pas  les  reconnaî- 
tre comme  appartenant  au  règne  ani- 
mal :  mais,  à  part  cotte  forme  insoli- 
te, ce  petit  ouvrage  ne  mérite  pas  le 
mépris  avec  lequel  BiuTon  l'a  traité. 
On  y  vit  pour  la  première  fois,  des 
ligures  de  ces  beaux  poissons  fossiles. 
d'OËniiigen,  qui  sont  devenus  si  cé- 
lèbres en  géologie.  UJferbarium  di- 
luvianum  de  Scheuclizer  parut  l'an- 
née suivante  (  1709.),  à  Zurich,  in- 
folio  ,  et  Ton  eu  a  donné  une  édition 
fort  augmentée  à  Leydc,  en   17213. 
11  ollrc  un  grand  nombre  d'emprein- 
tes de  végétaux  sur   des  pierres  : 
l'on  y  voit  aussi  quelques  poissons, 
quelques  insectes,  et  des  <  fend  rites  , 
c'est-à-dire  dos  pierres  sur  lesquelles 
sont  des  traits  qui  semblent  (igurcr 
des  plantes.  Scheuclizer  donna  ,  en 
171*),  son    Mutivum  diluvianum  f 
catalogue  gênerai  dos  pétrifications 
et  des   fossiles  qu'il  possédait  dans 
sim  cabinet  :  ce  devait  être  une  licllc 
et   nombreuse  collection.    Mais    de 
toutes  ses  dissertations  sur  la  matiè- 
re des  fossiles,  la   plus  célèbre  est 
celle  qu'il  publia  ou  17'^i,  sous  le  ti- 
tre do  Ifnmn  diLwiitestis  et  Hïot- 
/'j-o;  :  il  y  décrit  un  squelette  retiré 
des  carrières  d'OKiiingcii  ,  et  qu'il 
croyait  être  un  homme  :  on  a  pensé 
eiiMiite,  ]Nkiid;iut  bien  des  années,  (pie 
ce  pouvait  être  le  squelette  d'un  pois- 
son iiuiumé  Silure  ;  mais  l'evaiuon 
a  profond  i.  que  l'auteur  de  cet  article 
a.  fait  de  ce   morceau  fameux  ,  an- 


i.8 


SCH 


i  ourdirai  dépose  an  Muséum  de  Tey- 
ler  à  Harlem ,  a  prouvé  que  c'est  une 
Salamandre  d'une  espèce  gigantesque 
et  maintenant  inconnue  dans  la  natu- 
re vivante.  L'étude  de  tant  d'objets, 
dont  il  faisait  remonter  l'origine  au 
déluge,  avait  dû  engager  Schcuch- 
zer  à  s'occuper  des  passages  de  la 
Bible ,  où  il  est  question  de  cette 

grande  catastrophe;  et  il  fut  insensi- 
lement  conduit  à  examiner  et  à  com- 
menter tous  les  endroits  des  livres 
saints ,  qui  se  rapportent  a  quelques 
matières  de  physique  ou  d'histoire 
naturelle.  Son  premier  essai  en  ce 
^eure  eut  pour  objet  le  livre  de  Job; 
il  est  intitulé  :  Jobi  Physlca  sacra, 
et  parut  en  1721  :  l'auteur  y  ajouta, 
en  1  na4 ,  une  Dissertation  sur  les  sau- 
terelles ,  dont  Moïse  permet  aux  Juifs 
de  manger;  et  en  1727,  une  autre 
sur  les  matériaux  du  temple  de  Jé- 
rusalem ;  mais  son  grand  ouvrage  de 
la  Physique  sacrée,  qui  embrasse  la 
totalité  de  l'Écriture  sainte  est  en 
8  vol.  in-fol. ,  imprimé  en  allemand 
à  Ulm,  et  en  français,  à  Amster- 
dam, depuis  1732  jusqu'en  1737, 
orné  de  720  planches,  gravées  avec 
beaucoup  de  luxe.  Tous  les  passages 
qui  ont  le  moindre  trait  à  des  produc- 
tions de  la  nature  ou  à  des  phéno- 
mènes physiques ,  ou  à  des  ouvrages 
et  des  opérations  des  l'art,  y  sont  ex- 

Iriiqués  selon  les  idées  de  l'auteur;  et 
es  choses  dont  il  y  est  question  sont 
représentées  dans  des  gravures ,  pour 
la  plupart  assez  inutiles.  Si  la  Bible, 
par  exemple ,  nomme  en  quelque  en- 
droit ,  un  quadrupède  ou  un  oiseau , 
l'animal  est  aussitôt  dessiné  dans  tou- 
tes sortes  de  positions  et  dans  des 
Ï>aysages  très-soignés.  Parle-t-elle  de 
'oreille  ou  de  l'œil ,  des  planches 
nombreuses  offrent  tous  les  détails  de 
l'anatomic  de  ces  organes  ;  est-il  ques- 
tion des  planètes ,  on  voit  une  figure 


SCH 

du  système  du  monde ,  suivant  Ce 
pernic  et  Ptolémée.  Ces  planches  soof 
plus  inutiles  encore,  s'il  est  possible, 
quand  elles  ne  représentent  que  des 
événements  ordinaires ,  comme  un 
combat ,  une  onction  de  roi ,  un  sa- 
crifice ,  ou  même  des  événements  mi- 
raculeux, qui  n'avaient  nul  besoin 
d'être  dessinés  pour  être  compris, 
tels  aue  la  terre  engloutissant  Dathan 
et  ÀDiron,  et  le  feu  du  ciel  descen- 
dant sur  Sodome  et  Gomorrhe ,  ou 
enfin  de  simples  allégories,  ou  de 
simples  allusions,  qui  deviennent  de» 
sujets  de  planches  dispendieuses,  sons 
le  seul  prétexte  qu'elles  se  rappor- 
tent à  des  objets  naturels  :  par  exem- 
ple, quand  le  Psalmiste  dit  :  Qtd 
soutiendra  le  froid  du  seigneur  7 
Scheuchzer  donne ,  sur  une  estampe, 
une  vingtaine  d'hommes  qui  patinent 
sur  la  glace.  Ce  livre  volumineux  et 
cher  est  néanmoins   encore  indis- 
pensable aux  naturalistes  ,jparce  qu'il 
contient   beaucoup  de   figures  qui 
n'ont  point  été  gravées  ailleurs.  Ain- 
si Scheuchzer,  qui  avait  apparem- 
ment à  sa  portée  de  grandes  collec- 
tions de  serpents,  en  a  répandu  les 
images  dans  les  divers  endroits  ou  la 
Bible  nomme  ce  genre  de  reptile  ;  et 
quiconque   s'occupe   d'hcrpetologie 
est  obligé  de  les  y  aller  chercher.  Il 
en  est  de  même  de  beaucoup  de  pé- 
trifications qu'il  donne  a  l'endroit  de 
la  Genèse  où  il  est  question  du  déluge: 
il  n'est  pas  jusqu'à  des  sauterelles, 
à  de  nombreux  poissons ,  qu'il  a  eu 
occasion  de  placer  dans  ce  bizarre 
Recueil.  On  y  voit  même  aussi  des 
médailles ,  dont  il  faisait  une  collec- 
tion, et  qu'il  a  quelquefois  trouvé 
moyen  de  faire  entrer,  sous  quelque 
prétexte,  dans  cette  Physique  sa* 
crée.  Il  publia,  en  1701 ,  en  alle- 
mand ,  un  Traite'  gênerai  de  physi- 
que ,  et  il  donne  eu  latin  des  Ni 


1*0»  a  encore  de  m  des 


îck  9m  1728,  dan  TUiem 
ttfs^dbtwnMRitre,  aZo- 
«k  Semt-Gatfcard,  de  1 1*8 
Gel  demain  laborieux  avait 
entîsne  de  eet  contemporains» 
6,  oa  lai  avait  donné  la  sur- 
dé  la  chaire  de  mafbémati- 
3  avait  été  nomme  médecin. 
le  de  Zurich.  Cependant  il 
I  en  médecine  qu'un  petit 

^^um      anh^s?      ^s^u^us^m^r^^^^^MSr     ua^^  a#^^^»*u^^^ 

"arsat  dmmgle.  En  171a, 
I  ■■mils  l'avait  recommandé 
4e-43rand  ,  qui  lai  offrit  la 
ans  médecin  arec  un  traite- 
notable  j  mai»  le  sénat  de 
le  retint  par  l'offre  d'une 
r  orotetsenr  de  physique ,  et 
itwmli  de  la  collégiale  de 
le  vacante  par  la  mort  de 
îHeMaralt  ScheochzeTmoa- 
«  de  juin  i733.Unabregéde 
ivecla  liste  de  ses  ouvrages  a 
m  le  Mercure  Suissedumoîs 
le  la  mime  année ,  et  ïui- 
ait  publié ,  en  1717,  dans 
Autos  Lwsiensia ,  unCata- 
i  écrits  qu  il  avait  fait  impri- 
me époque ,  et  une  Notice  de 
I  préparait.  —  Son  fils  Jean 
né  en  17 00, médecin,  com- 
pta ville  de  Zurich,  et  mort 
i  a  l'âge  de  vingt-sept  ans , 
daitea  anglais  I \  Histoire  du 
r  fUempfer ,  et  se  disposait 
r  les  Voyages  en  Perse  ,  et 
misies  exoticœ  du  même  au- 
vsqu'uné  mort  prématurée 
M».  C— v— n. 

ttCHZER  (  Jeaiv  ),  botanis- 
dn  précédent ,  naquit  à  Zu- 
1684.  Après  avoir  terminé 
ieres  études  dans  sa  ville  na- 
uivk  quelque  temps  la  car- 


SCH  1  iq 

rière  militaire  t  •en  Hollande,  lut  se- 
crétaire du  courte  Marsigh',  qall  ac- 
compagna en  Italie',  et  revint  dans 
sa  patne,  où  3  s'appJi^ua  à  h  méca- 
nique  et  aux  fortifications.  Il  obtint, 
en  171a,  une  place  d'ingénfebr  du 
canton  de  Zurich.  En  1718,  il  ta 
nommé  professeur  debottniqnet  l'u- 
mvcrsitédePâdoue;  mais  il  nous  ap- 
prendhri-mëme,daDsla  préfreedetoa 
j^grostogruMe^îl  lu  t  écarté  à  cau- 
se de  sa  qualité  de  protestant,  et  rem- 
placé par  Ponfedera.  Scbeuchier  fit 
alors  un  nouveau  voyage  en  Hollande, 
parcourut  la  France,  1*1  ta  lie  et  PAMe- 
magne,  et  fut  nommé,  en  ijîa,  se- 
crétaire des  états  (  LandscnnSber  ) 
du  comté  de  Bade.  Son  frère  étant 
mort  l'année  suivaflte,  11  fut  Appelé 
pour  le  remplacer  dans  la  Chaire  de 
professeur  dliistoirtî  naturelle,  à  Zu 
rich,  ou  il  fut  aussi  nommé  mlAedn 
de  la  ville ,  et  poungu  d'une  des  pré- 
bendes de  la  collégiale.  11  exerça  peu 
d'années  ces  fonctions,  et  mourut  te  8 
mari  1738.  J.  Scbeocbier  a  publié:  I. 
Deusu  historiœ  ruUurmHs  m  mediri- 
nd9  dissertation  inaugurale.  II.  Pro- 
drtimusJ4grostôgr*phi*Nebeiw*, 
sisiens  binms  gmnunum  mtymontm 
hmctcnùs  non  descriptomm ,  etc., 
décades ,  Zurich  ,  1  vol.  ia-fol. , 
in 08.  III.  Operis  m*rostogrtwhici 
i dem, petit in4r.  ,ibèô\,  1710.  Nous 
ne  dirons  rien  de  ces  deux  derniers 
ouvrages ,  uni  ont  été  fondus  dans  le 
suivant.  IV.  AgrostogrmpMm,  she 
gramùutm  JuncoruM ,  çypefbidum 
eisque  affmum  historim,  1  Vol*  in- 
4°.,  55o,p.,ib,>kL  Au  milieu  des 
progrès  qu  avaient  fait  faire  a  l'étude 
des  plantes  les  méthodes  perfection- 
nées de  la  fin  du  dix-septième  siècle , 
la  famille  des  GfUminées  était  en- 
core une  des  plus  négligées.  I*  ta- 
bleau synoptique  de  Lobel  fut ,  pen- 
dant quelque  temps ,  le  meilleur  Ira 


iio  SCH 

vail  sur  oe  sujet.  Plu»  tard,  Jean 
Bauhin  y  joignit  quelques  caractères 
tirés  de  la  forme  et  de  la  grandeur 
des  glumes  (  corolle ,  L.;  calice  J.  ) , 
et  des  a  r  et  es ,  et  de  la  couleur  ou 
grandeur  des  étamines.  Ray  publia 
aussi  un  tableau  synoptique  ;  mais  ses 
coupes  établies  sur  l'usage  ou  l'inu- 
tilité du  fruit ,  sur  la  forme ,  sur  le 
degré  de  facilité  avec  laquelle  les 
paillettes  s'en  détachent ,  ne  donnaient 
aucune  nouvelle  lumière  :  on  voit 
qu'il  avait  même  rétrogradé.  Tour- 
nefort  lui-même  n'établit  pas  des  ca- 
ractères bien  trancLés.  Il  n'existait 
donc  encore  aucune  distribution  fou- 
dée  sur  les  organes  génériques ,  mais 
seulement  des  descriptions  spécifi- 
ques. Scheuchzer  admit  la  grande  di- 
vision de  Ray ,  en  Graminées  à  épis 
et  Graminées  à  particules.  La  pre- 
mière section  se  partage  en  gra- 
minées à  un  seul  épi,  les  (  triticées, 
hordéacées ,  sccaùnées ,  etc. ,  )  et  en 
graminées  à  plusieurs  épis,  (les  àao- 
tyloïdes  et  genres  voisins.  )  Les  espè- 
ces sont  distinguées  par  le  nombre  de 
fleurs  sur  chaque  dent  de  l'axe,  le 
nombre  ou  la  forme  des  paillettes ,  la 
présence  ou  l'absence  aune  arête , 
etc.  Les  graminées  à  particules 
ont  des  locustes  (épillcts  )  simples  ou 
composées.  Les  caractères  secondai- 
res sont  tires  de  la  forme  des  glumes 
(  calice  L.)  et  des  paillettes  (corolle 
L.,  calice  J.) ,  de  la  forme  des  arêtes, 
de  leur  insertion  au  sommet  ou  au- 
dessous  du  sommet ,  ete.  Ces  carac- 
tères sont  extraits  du  Tableau  synop- 
tique, fort  complique,  qui  se  trouve 
en  tête  de  l'ouvrage.  On  voit  quels 
avantages  a  cette  méthode  sur  toutes 
celles  qui  l'ont  précédée.  L'auteur 
y  joignit  des  descriptions  spécifiques, 
trop  minutieuses  peut-être,  mais  qui 
peuvent  encore  être  utiles.  Malheu- 
mibcuicnî  sa  nomenclature  est  aussi 


SCH 


\ 


celle  de  son  époque.  Mais  nous  de- 
vons lui  reconnaître  le  mérite  d'à*    ^ 
voir  établi  des  caractères  génériques     : 

S  lus  importants  que  ceux  de  ses  pré-    * 
écesseurs ,  et  dont  Linné  lui-même    ]' 
a  profité.  Enfin  sa  méthode ,  malgré    ": 
plusieurs  défauts ,  dont  le  plus  grand    *' 
peut-être  est  d'avoir  séparé  les  espè- 
ces à  un  épi,  à  plusieurs  épis  et  à  pa- 
nicules,  fit  (aire  quelques  pas  à  la    J 
connaissance  de  cette  famille.  Nous 
trouvons ,  à  la  suite  des  graminées  , 
mais  dans  une  section  séparée ,  non- 
seulement  les  cypéracées ,  mais  enco- 
re les  joncs  ;  ce  qui  ne  doit  pas  éton- 
ner, puisque  les  botanistes  de  cette 
époque  ne  tenaient  aucun   compte 
de  la  position  respective  et  des  rap- 

Sorts  des  organes  sexuels ,  ainsi  que 
e  la  structure  du  fruit.  \J Âsrosto- 
graphie  est  accompagnée  de  dix-neuf 
planches ,  dont  onze  offrent  des  dé- 
tails d'analyse,  et  huit  des  dessins  de 
plantes  entières.  Celles  -  ci  représen- 
tent passablement  le  port  général  ; 
mais  les  espèces  y  sont  rarement  as- 
sez caractérisées  pour  être  reconnues. 
Linné  a  donné  le  nom  de  Scheuch- 
zeria  à  une  plante  de  la  famille  des 
aUsmacécs.  D — u. 

SCHEYB  (François-Christophe 
de) ,  né ,  eu  1 704 ,  à  Thengen ,  dans 
laHaulc-Souabc,  fut  envoyé,  après 
la  mort  de  son  père,  en  1717»  au 
collège  des  Jésuites ,  à  Vienne ,  où  il 
fut  au  nombre  des  premiers  étudiants. 
Ayant  achevé  ses  cours,  il  obtiut, 

Sar  la  protection  d'un  parent,  syn- 
ic  des  états  de  la  Basse-Autriche , 
une  place  de  secrétaire  auprès  du 
comte  de  Harach ,  qui  venait  d'être 
nommé  vice-roi  à  Naples.  Dans  cette 
ville ,  Scheyb  nourrit  son  ardeur  pour 
les  études ,  instruisit  les  pages  et  les 
fils  du  vice-roi  ;  ensuite  il  accom- 
pagna le  jeune  comte  de  Thiui ,  pe- 
tit-fils du  vice- roi  ,   par  l'Italie,  a 


SGH 

■a  ici  site  de  Lcyde,  où  il  recoin- 
mfa  pour  ainsi  «lire  ses  études  sous 
i  grands  professeurs  qui  y  cnsei- 
laient  alors,  tels  que  Vitriarius  , 
irmaon,  'sGravcsande,  Boerhaave 
VanSwietrn.il  y  fit  imprimer  un 
rrçé  du  Traite'  de  Grotius  ,  du 
roit  de  la  guerre  et  de  la  paix  :  Cro- 
is de  jure  Belli  et  pacis  in  nuce , 
7<1>,  17*8,  in-8°.  De  Lcyde  û 
pia  Bruxelles  avec  le  jeune  comte 
ivre  le  savant  Schœptlin  ai  s'e- 
it  joint  à  eux,  et  y  séjourna  quelque 
■p*.  Appelé  de  là ,  m  qualité  de  se- 
ctaire, auprès  du  comte  Krncst  de 
ira cli .  autre  (ils  du  vice-roi ,  uom- 
r  auditeur  de  Rote ,  pour  la  nation 
Irma  Dde ,  à  Rome,  Schcyb  s'y  ren- 
t  en  1731 ,  et  exerça  ses  fonctions 
nia  ut  *ix  ans.  Au  bout  de  ce  temps  il 
rompagna  le  vice-roi  qui  retournait 
Virait,  et  fut  nomme',  en  1739,  se- 
rtoirvdcsélalsdela  Basse-Autriche. 
**  prit  d'un  tel  enthousiasme  pour 
irie-Tlirrèse,  que,  non  content  de 
m^ivrcii  sou  honneur  un  poème 
dijii/e  chants,  intitule  la  Thêrê- 
usV.    rt    imprime  avec   licaucoup 

l«.xr,  à  Vienne,  17*7,  iu-J". , 
r^rivit,  eu  175*1,  à  J.  J.  Riuis- 
iu.  pour  l'engager  à  cclelircr 
îsm  sa  souveraine.  Le  philosophe 

Cwnirxr  lui  fit  une  réponse  renia  r- 
a!  1«- .  qui  est  imprimée  dans  sa  cor- 
»p-»Mdanre,  et  dans  laquelle  il  fait 
**r\ir  a  Si  lie vli  qu'assez  d'autres 
!  jri*  le  soin  de  louer  les  souve- 
i> .  et  que  roux  qui  les  louent  le 
i%.  nr  sent  pas  ceux  qui  leur  ren- 
of  lr  m< -illeur  servie*.  Schcyb  fut 
=*  util*-  a  la  littérature,  en  donnant 
#  btjiiwlh'  «ilitioii  de  la  fameuse 
•l4#  ilf  l'mtingcr ,  qu'il  fit  graver 
•r  w un.  et  à  ses  frais,  sur  l'origi- 
!  .  •jii«4*r\é  à  la  bibliothèque  de 
ni'*.  **t  qu'il  j<<  ompt-iii  île  note* 
1  iutr».  H  voulut,  pour  ainsi  dire, 


SCH  121 

donuer  au  public  un  fac  simile  de 
cette  fameuse  Carte  :  en  conséquence, 
il  imita  jusqu'à  la  teinte  jaune  du 
manuscrit.  Cette  belle  édition,  le  seul 
titre  véritable  de  Schcyb  à  la  célé- 
brité, parut  à  Vienne,  en  17M  , 
iu-fol.  sous  ce  titre  :  Tabula  Peu- 
tingeriana  itineraria,quœ  inAugus- 
td  bibliothecd  Vinàobonensi  nunc 
serval  ur,  ace  lira  tè  descripta.  [Ptyr. 
Peutwger  ,  XXXIII ,  54<i).  Ce- 
pendant, il  ne  fut  pas  tiré  beaucoup 
d'exemplaires  des  douze  planches  de 
la  Table;  les  cuivres  devinrent,  par 
la  suite ,  la  propriété  de  l'académie 
deMauheim ,  qui  fut  transférée  à  Mu- 
nich. On  les  vendit  à  l'enchère  avec 
les  vieux  meubles.  Celui  qui  les  ache- 
ta était  sur  le  point  de  refondre  les 
cuivres  ;  heureusement ,  l'académie 
de  Munich  en  ayant  été  avertie,  se 
hâta  de  les  racheter  :  ils  furent  col- 
la donnés  avec  l'original  à  Vienne. 
On  corrigea  les  fautes  qui  s'y  trou- 
vaient; le  géographe  Mannert  (ut 
chargé  de  commenter  ce  monument 
important  de  la  géographie  aneienne: 
le  professeur  Thiersch  ajouta  une 
préface;  et  c'est  ainsi  que  les  plan- 
ches île  Schc\b  reparurent ,  par  les 
soins  de  l'académie  bavaroise,  sous 
le  titre  de  Tabula  itineraria  Peu- 
tingeriana ,  primum  œre  incisa  et 
édita  a  Fr.  Chr.  de  Schcyb.  Anna 
M.  D.  CC Lllf.  Denito  cum  codicc 
VimUAmniicullata,  emendata,  et  no- 
va C.  Mannert i  intrttducliotw  i/u- 
tructa,  Leipzig.  i8u{, iu-fol.  D'après 
quelques  critiques  allemands  ,  les 
planches  auraient  encore  lwvsoin  de 
quelques  corrections  pour  être  con- 
formes à  l'original.  Une  édition  fait* 
en  Italie,  en  iHo<j,  avait  reproduit 
l'ouvrage  tel  que  Schcyb  l'avait  don- 
ne. Un  professeur  hongrois,  M.  ha 
taucsich.  M'  propos-  de  n  imprimer  . 
eu  iHjfi  t  la  Table  de  lVutingci .  d'à  • 


I&'J 


SCH 


près  la  copie  de  beneyb,  mais  avec 
uu  nouveau  commentaire.  (  Gazctt. 
litt.  de  Leipzig,  nov.  i8u4,  col. 
2997  •  )  Ijes  autres  ouvrages  deScbeyb 
sont  moins  intéressants.  Voici  les  ti- 
tres de  quelques-uns  :  T.  Éloge  du 
comte  Frédéric  de  /faracA,  Leip- 
«gi  !75o,in-4°.  H.  Findobona 
Romana ,  uu  la  ville  de  Vienne  en 
Autriche  avant  les  Romains  et  du 
temps  de  ce  peuple ,  Vienne ,  1 766 , 
in-cK  III.  Orestrio ,  des  trois  arts 
du  dessin,  avec  une  Préface  de  Ri- 
del,  Vienne,  1774,  û>80.  C'est  la 
suite  ou  la  deuxième  partie  d'an  ou* 
yrage  qu'il  avait  publie'  en  1770, 
in-8°,  sous  le  titre  de  Chœremon. 
Scheyb  avait  traduit  de  l'italien  la  vie 
de  saint  Jean  Népomucène,  Vienne, 
1773  ,  in-8°.  j  et  de  l'anglais ,  plu- 
sieurs lirocbures  politiques.  II  com- 
posa aussi  des  pièces  de  vers  dans 
Je  patois  autrichien.  Il  était  conseiller 
aulique ,  lorsqu'il  inourut  le  2  octo- 
bre 1777,  à  Vienne.  D — g. 

SCH1AMIJSOSS1  (Raphaël), 
peintre  et  graveur,  né  à  Borgo-San- 
Sepolcro,  vers  i58o,  fut  élève  de 
Raphaël  Del  Colle.  <>n  connaît  de  lui 
le  tableau  du  maître  autel  de  l'église 
du  Domc  de  sa  ville  natale.  La 
composition  en  est  simple,  l'cxpres- 
ion  naturelle;  l'aspect  n  en  est  pas  dé- 


sion 


ispct-t  n'en  est  pas  dé- 
pourvu d'agrément,  et  le  coloris  en  pa- 
raît étudie.  Mais  c'est  surtout  comme 
graveur  qu'il  s'est  fait  une  répu- 
tation. Ses  eaux -foiles,  d'un  beau 
brut  pittoresque ,  exécutées  dans  le 
style  des  peintres ,  sont  très-recher- 
chées. Les  pièces  qu'il  a  gravées 
sont  marquées  de  son  nom;  mais 
ce  nom  est  écrit  de  différentes  ma- 
nières: c'est  tantôt  Sghaim tossius  , 
tantôt  Schiaminossi  ,  tantôt  Sciami- 
nosi.  Lanzi  ajoute  à  la  difficulté  en  le 
nommant  Scaminoi  si  et  Scaminassi. 
Son  véritable  nom  doit  être  celui 


SCH 

qu'il  a  pris  sur  ses  gravures  :  elles  \ 
sont  au  nombre  de  soixante  -  treize  y'  4 
parmi  lesoutlles  il  v  en  a  vingt-qua-  n 
tre  en  tailles  de  bois  ,  formant  deux  , 
Recueils  sépares  de  grandes  tètes  ra-   <, 

Srésentant  les  Douze  apôtres  et  le*  v 
)ouze  Césars.  Parmi  les  pièces  à  .  \ 
l'eau-forte ,  on  distingue  une  suite  de  jA 
quatorze  feuilles  iu-8°. ,  de  son  in*  ^ 
vention ,  sur  les  mystères  du  Rosaire^  ^ 
publié  à  Rome ,  en  1609.  Il  a  gravé  ' , 
une  aMre  suite  sur  le  même  sujet,  / 

compRee  de  quinze  feuilles  in-folio.    . 
*  p g-        4 

SCHIAVONE  (André  Medula,  . 
dit  le),  peintre,  ne  à  Sebcnico»  en, 
Dalmatie,  eu  1 5aa ,  se  forma  sur  \m  .  ( 
ouvrages  du  Titien  et  du  Giorgion* Om ,  , 
rapporte  que  sou  père  etit  les  pra- 
miers  indices  de  sou  amour  pour  la 
peinture,  lorsque,  l'ayant  amené 
à  la  ville  ,  encore  enfant ,  pour  y 
choisir  un  état ,  il  le  vit  désirer  avec 
transport  d'être  peintre,  et  céda  à 
son  désir;  mais  il  ne  pot  le  foire  est* 
trer  dans  un  atelier  que  comme  sim-  » 
pie  garçon  manœuvre.  Dépourvtrd* 
toute  fortune ,  il  fallait  que  le  jeune 
André  gagnât  de  quoi  vivre;  et,  pres- 
sé par  le  licsoiu ,  il  était  obligé  de  tra  - 
vailler  en  mercenaire  et  non  en  ar- 
tiste. 11  commença  donc  à  peindre 
sans  étude  préliminaire  de  dessin  ;  et 
il  n'eut,  pendant  plusieurs  années, 
d'autres  Mécènes  que  quelques  maî- 
tres-maçons, qui  le  recommandaient 
pour  barbouiller  une  façade,  ou  quel- 
ques peintres  de  caisses  et  de  bancs , 
qui  le  prenaient  pour  aide.  Le -Titien 
le  mit  le  premier  en  crédit ,  en  le  pro- 
posant pour  les  peintures  de  la  biblio- 
thèque de  Saint-Marc,  où  Scbiavooe 
a  montré  plus  de  correction  que  par- 
tout ailleurs.  Le  Ttntoret  lui  rendît 
également  justice  ;  et  il  ne  rougissait 
pas  de  l'aider  dans  ses  travaux  pour 
étudier  l'art  avec  lequel  il  peignait. 


SGB 

ma  maître  avait  même  toujours 
»  tableaux,  du  Schiavone  dans 
tflier;  et  on  l'entendait  repéter 
■t  que  tous   les  peintres  de- 
sl  apr  de  même,  avouant  tou- 
qu'ib  auraient   mal  fait  du 
as    mieux    dessiner   que    lui. 
plos,    il  voulut  l'imiter,  et 
aux  Carmes  une    Circonci- 
se ressemblante  au   style   du 
ivooe,    que  Vasari   la    donne 
ua  ouvrage  de  ce  dernier  pein- 
>pendant  Vasari  avait  pour  cet 
e  un  mépris  injuste  j  et  d  a  écrit 
:*est  par  maladresse  seulement 
a  fait  quelques  ouvrages  sup- 
thta;  idgementau' Augustin  Car- 
t  a  relevé  arec  force.  En  effet ,  à 
ndoo  du  dessin,  le  Schiavone  a 
»é,  à  un  degré  émincut,  toutes 
■1res  parties  de  la  peinture.  Ses 
lasitiotis  sont  belles;  le  mouve- 
:de  ses  ligures  est  plein  d'esprit, 
«ressèment  imité  des  estampes 
'araesan;  son  coloris  est  agréa- 
et  rappelle  la  suavité  d'André 
arto.  Enfin  la  touche  de  son  pin- 
est  relie  d'un  grand  maître.  Après 
on .  sa  réputation  ne  fit  que  s'ac- 
tv  :  on  !»  arracha  les  peintures , 
earral  allégoriques  ou  mylholo- 
e§ ,  qu'il  avait  faites  sur  des  cais- 
«  »or  des  banrs.  Il  en  existe  trois 
i   la  galerie  de  Dresde  ,  quatre 
•  erlle  de  Vienne.  Plusieurs  mai- 
dV  Ynûv  en  ont  quelques-unes, 
Msat  pleines  de  grâce  et  d'esprit. 
pjrt  a  Rimiui ,  dans  le  couvent 
ibéarin*.  deux  tableaux  de   la 
ea»iun  de  ceux  du  Poussin ,  re- 
mariant la  Naissance  de  Jésus- 
ut  H  Y  Assomption  de  la  Fier" 
m*e  Ton  peut  mettre  au  nombre 
piu*  beaux  ouvrages  que  Schia vo- 
it e%*rute\.  \*  Musée  du  Lotirre 
iflde/le  cet  artiste,  une  Tête  de  S. 
**•  Baptiste ,  dont  Us  feux  sont 


SCH  i«j3 

baissés.  Ce  tableau,  de  forme  ovale , 
est  d'un  si  grand  mérite ,  que  beau- 
coup de  personnes  l'ont  attribué  à 
Raphaël.  Le  même  Musée  a  possédé 
un  dessin  de  Schiavone ,  au  crayon 
noir ,  estampé,  représentant  la  Cha- 
rité romaine;  plus  dix  autres  pro- 
ductions de  ce  maître  :  I.  La  Pré- 
dication de  saint  Jean  dans  le  dé" 
sert.  II.  L'Ange  gardien.  III.  Une 
Nativité.  IV  et  V.  Deux  Tableaux 
allégoriques.  VI.  Énée  et  Anchise. 
VII  à  A.  (Quatre  Esquisses  repré- 
sentant différents  sujets.  Tous  ces 
tableaux ,  enlevés  à  1  Autriche ,  ont 
été  rendus  en  i8i5.  On  a  delà  main 
de  cet  artiste  quelques  estampes, 
soit  à  l'eau -forte,  soit  au  clair- 
obscur  ,  dans  le  goût  du  Parmesan , 
d'une  très -belle  exécution;  ce  sont  : 
I.  Moïse  sauvé  des  eaux  ,  d'après 
le  Parmesan.  H.  Une  Sainte-Famil- 
le ,  composée  de  cinq  figures  f  d'a- 
près le  même  auteur.  111.  Saint  Pier- 
re et  saint  Paul  guérissant  le  boi- 
teux ,  d'après  Raphaël.  Ces  trois 
Eièces  sont  imprimées  sur  un  fond 
leu  et  rehaussées  de  traits  blancs. 

IV.  La   Résurrection  de  Lazare. 

V.  Le  Christ  au  tombeau ,  ou  Von 
voit  la  Vierge  évanouie  ;  deux 
morceaux  d'après  le  Parmesan ,  im- 
primés sur  fond  bleu ,  et  réhaussés 
de  filets  d'or.  VI.  La  Fuite  en  Egyp- 
te ,  gravée  au  burin ,  sur  un  fond 
bleu;  et  VII.  V Enlèvement  d'Hélè- 
ne, d'après  sa  propre  composition; 
grande  pièce  en  travers,  gravée  a 
l'eau-forte.  Le  Schiavone  mourut  à 
Vicence,  en  i58a.  —  Grégoire  (  et 
non  Jérôme)  Scm avoue,  peintre,  na- 
quit en  Dalmatie,  et  fut  élève  du 
Squarcione.  Condisciple  de  Mantc- 
gne ,  il  adopta  ,  dans  ses  ouvrages  , 
un  style  qui  tient  le  milieu  entre  celui 
de  ce  dernier  peintre  et  celui  de  BeU 
linL  Ses  tableaux,  presque  tous  de 


IH 


sot 


petite  dimension ,  ne  sont  pas  ra- 
res ,  et  se  font  remarquer  par  des 
compositions  pleines  de  grâce ,  or- 
nées d'architecture y   de  fruits,  de 
fleurs ,  et  surtout  d'anges  d'une  phy- 
sionomie vraiment  céleste.  Une  de  ses 
productions  les  plus  précieuses  se 
voit  à  Fossombrone ,  et  porte  cette 
inscription:  Opus  SclavoniiDalma- 
tici  Squarzom  scholaris.        P — s. 
SCHIAVONETTI  (Louis),  gra- 
veur, né  à  Bassano ,  en  1765,  était 
l'aîné  des  huit  enfants  d'un  papetier 
de  cette  ville.  Il  montra ,  dès  ses  plus 
tendres  années ,  un  penchant  décidé 
pour  le  dessin ,  dans  lequel  la  médio- 
crité de  son  premier  maître  ne  l'em- 
pêcha pas  de  faire  des  progrès.  Em- 
ployé à  l'établissement  calcographi- 
que  fondé  récemment  à  Bassano,  par 
le  comte  Remondini ,  il  se  forma  sous 
Bartolozzi  et  Volpato ,  qu'il  se  pro- 
posa pour  modèles ,  et  dont  il  devait 
égaler  la  renommée.  Son  premier  ou- 
vrage fut  une  copie  de  l'Hector  de 
Ci  pria  ni,  gravé  par  Bartolozzi ,  et 
que  les  yeux  même  de  cet  artiste  ne 
surent  pas  distinguer  de  l'estampe 
originale.  Cet  essai  lui  gagnal'cstiine 
de  Bartolozzi ,  qui  l'engagea  de  le  sui- 
vre à  Londres,  où  Schiavonctti  vécut 
avec  son  maître  dans  la  plus  grande 
intimité.  Parmi  une  foule  d'ouvraecs 
qu  il  a  exécutés ,  on  remarque  :  1.  La 
Mater  dolorosa ,  d'après  VanDyck. 
IL  Le  Portrait  de  ce  peintre,  sous 
les  traits  de  Paris.  III.  Le  Carton  de 
Pise ,  de  Michel-Ange.  IV.  Juliette 
et  Roméo,  sujet  tiré  de  Shakspeare. 
V.  Quatre  estampes  ,  représentant 
Y  Histoire  de  la  dernière  année  de 
Louis  XVI,  d'après  Bénazeck.  VI. 
\]  Apothéose  de  cet  infortuné  mo- 
narque. VIL  La  Naissance  de  J.-C. , 
tableau  connu  sous  le  nom  de  la  Nuit 
du  Corrige.  VIII.   Lcjils  du  doge 
Foscari ,  priant  son  père  de  faire 


SCH 

révoquer  l'arrêt  qui  le  bannit  a 

pétuité  de  Venise.  IX.  LePéleri 

de  Canterhuly,  gravé  à  l'cau-f 

d'après  Stothard.  X.  Le  Déba 

ment  des  Anglais  en  Egypte  \t  8 

Moi ,  d'après  Loutherbourg.  X 

Corps  de  TippouSdib,  reconni 

sa  famille ,  d  après  Singleton. 

estampe ,  l'une  des  plus  belle 

Schiavonetti ,  fait  partie  d'une 

lection  de  quatre  gravures  reh 

à  l'histoire  de  cette  malheureux 

mille  indienne.  Les  trois  autre 

été  exécutées  par  Cardon ,  et  p 

frère  de  Schiavonetti.  XII.  Une 

d'eaux-fortes  ,  d'après  Blake , 

un  poème  anglais  intitulé  :  le  ! 

beau  (de  Blair),  Londres,  1 8 1 3 ,  i 

L'éditeur  de  cet  ouvrage  y  a  i 

l'éloge   de   Schiavonetti  ,    me 

Brompton ,  le  16  juin  1810.  C 

grette  qu'il  n'ait  pas  eu  le  t 

d'achever  la  Chasse  au  cerf , 

près  la  magnifique  compositic 

West,  représentant  Alexandre 

roi  d'Ecosse ,  sauvé  des  attaqu 

cet  animal ,  par  Colin  Fitz-Gera 

Schiavonetti  possédait  la  fore 

dessin  ,  l'harmonie  des  lignes 

nion  des  tons ,  et  savait  donner 

ouvrages  cet  éclat,  et  ce  mouv< 

qui  tient  plus  aux  libres  inspir; 

d'un  peintre ,  qu'au  burin  a'ui 

veur.  A — g- 

SCHTCKARD  (Gitillaume; 

lèbre  orientaliste  allemand,  na< 

Herrenberg  (près  de  Tubingu 

23  avril  i5q*>..  A  l'âge  de  sept 

fut  mis  au  collège  de  sa  ville  n; 

se  rendit,  en  i6o3,  auprès  d 

aïeul  paternel ,  alors  surin  tend* 

Gugling;  en  1606,  auprès  d 

oncle  maternel,  qui  était  rêvé1 

la  même  dignité  à  Brcnhaus< 

quoiqu'il  n'eut  point  encore  fm; 

les  écoles  inférieures,  on  l'adn 

nombre  des  élèves  du  prince.  Au 


SGH 


125 


*  de  1610,  il  obtint  une 
or  soa  cours  de  théologie  à 
,  A  peine  y  était-il  entré, 
sic  obligea  l'université  de 
'm  beahé  de  théologie  s'é- 
risoiranent  k  Calw  2  Schic- 
hrit,  et  fut  logé  tout  le  temps 
«uu ,  dans  on  couvent  de 
;.  L'année  suivante,  runiver- 
k  Tubingue,  oùSchickard 
eréde  maitre-ès-arts,  le  17 
w  juillet.  Pour  consacrer  la 
le  cet  événement,  le  docte  . 
laJcnreffer  donna,  à  Schic- 
exemplaire  de  ses  Lieux 
ves,  avec  l'inscription  sui- 
f*osaockanssimo,M.  WiL 
dckardo,inSS.  Theologùe, 
%enlum  offert:  et  SS.  gra- 
catur  Mathias  Hafenref- 
7.  juL  161 1.  Le  procède 
Bcr  fit  beaucoup  d  împres- 
LYsprit  de  Schickard,  <pri 
es  ce  moment,  de  prendre  le 
rd  pour  modèleet  pour  règle 
daitc.  Schickard  continuait 
tliéologknics,  et  cependant, 
aussi  des  leçons  à  des  jeunes 
itmilles  les  plus  distinguées 
ia$nc.En  iGi2,  il  fut  sue- 
nt pourvu  des  vicariats  de 
■g  et  de  Kircheim  sous 
a  fin  de  cette  même  année, 
iTabingue,  et  y  commença 
»  publiques  de  langue  hé- 
qu'il  continua  Tannée  sui- 
•st  à  cette  époque  qu'il  pu- 
res le  conseil  de  ses  amis,  sa 
de  la  langue  sainte.  Quel- 
s  après,  il  fut  promu  au 
à  Surtiugeu.  En  1617, 
qui  était  parti  de  Lintz, 
rendre  dans  le  duché  de 
erg ,  passa  par  Nurtingen 
ooDaîsaanre  avec  le  jeune 
es  rapports  qu'ils  eurent  en- 
•veillerait  dans  Schickard, 


son  goût  pour  les  mathématiques, 
qui  s'était  endormi  pendant  quatre 
ans,  et  qui  aurait  pu  être  étouffé 
sans  cette  heureuse  influence.  On 
voit  par  sa  correspondance,  qu'il 
s'occupait  alors  de  gravure  en  bois 
et  en  taille- douce;  qu'il  possédait 
une  presse  à  imprimer  des  estampes; 
mi'il  avait  composé  un  globe  céleste, 
dont  il  avait  présenté  la  planche  au 
duc  de  Wurtemberg ,  sans  qu'il  lui 
en  fut  revenu  la  moindre  gratification. 
En  1618 ,  k  chaire  de  langue  hé- 
braïque à  l'université  de  Tubingue  vint 
à  vaquer  par  la  démission  de  Berin- 
ger  2  le  chancelier  Besold  aurait  bien 
voulu  la  faire  donner  k  Schickard  ; 
mais  Wanmann  l'emporta  et  fut 
nommé.  Deux  ans  plus  tard ,  celui- 
ci  devint  prédicateur  de  la  cour ,  et 
la  chaire  fut  proposée  k  Schickard , 

Ïiii  entra  en  fonctions  le  6  août  1619. 
ientôt  après,  on  lui  conféra  le  recto- 
rat du  pensionnat,  qu'il  géra  pendant 
quatre  ans,  et  dont  il  se  démit  en 
i6q3.  Lorsqu'il  devint  professeur 
d'hébreu ,  0  savait  parfaitement 
cette  langue,  de  même  que  le  rab- 
binisme ,  le  syriaque  et  le  chaldaï- 
que:  mais  il  ignorait  l'arabe.  Après 
la  prise  d'Heiddbcrg ,  Gruter  se  ré- 
fugia à  Tubingue ,  et  y  apporta  un 
exemplaire  du  Coran.  C'est  avec  ce 
livre  seul ,  sans  aucun  secours  étran- 
ger ,  que  Schickard  apprit  une  lan- 
gue qu'il  ne  connaissait  point.  La 
première  fois  qu'il  en  fit  usage  en 
1622  j  il  fut  obligé  de  faire  graver 
les  caractères  sur  bois.  Cependant  il 
ne  tarda  pas  de  remédier  à  cet  in- 
convénient :  il  grava  lui-même  des 
poinçons  arabes  ,  et  l'imprimeur  fit 
fondre  les  caractères.  Sans  doute ,  ils 
ne  sont  pas  comparables ,  pour  la 
beauté ,  à  ceux  de  Kirsleu  ,  de  Ra- 
pheleng  et  d'Erpcnius;  mais  la  pro- 
digieuse activité  de  son  esprit  ne  lui 


196 


SCH 


fît 


permettait  pas  d'attendre  qu'on  en 
Tenir  àTubuigue  pour  répandre  la  con- 
naissance de  1  arabe,  et  il  aimait  mieux 
s'exposer  à  n'avoir  que  du  médio- 
cre, plutôt  que  de  différer  son  travail  ; 
d'ailleurs  les  difficultés  qu'il  éprouva 
pour  obtenir  de  Hollande  le  diction- 
naire de  Rapheleng,  destiné  à  la  bi- 
bliothèque publique,  auraient  été  plus 
grandes  encore  pour  faire  venir  des  ca- 
ractères. En  1696,  la  mort  de  Vest- 
muller  laissa  une  place  vacante  dans 
le  collège  des  arts ,  composé  de  six 
membres ,  dont  deux ,  a\  ec  le  doyen , 
avaient  voix  délîbérative  au  conseil  de 
l'université.  Cette  place  offrait  enco- 
re d'autres  avantages.  Schickard  la 
demanda  ;  et  il  se  croyait  d'autant 
plus  autorisé  a  cette  démarche,  que 
jusqu'alors   ses   appointements    ne 
s'élevaient  pas  aussi  haut  que  ceux 
du  vicariat  qu'il  avait  abandonné. 
Néanmoins   son  compétiteur  obtint 
la  majorité  des  suffrages ,  le  8  mars 
1627  ;  et  il  eut  besoin  de  toute  la  pro- 
tection des  magistrats ,  de  l'interces- 
sion des  docteurs  Laus  et  Besold,  et 
de  la  recommandation  de  Philippe  , 
landgrave  de  Hesse ,  auprès  du  due 
de  Wurtemberg ,  pour  faire  interve- 
nir la  décision  du  3o  mai  1628 ,  par 
laquelle  les  deux  concurrents  furent 
admis  dans  la  faculté ,    et  eurent 
part  à  tous  les  avantages  attachés 
a  cette  place.  L'année  suivante,  Schic- 
kard  fut  nommé  inspecteur  des  éco- 
les de  Stuttgard,  sans  avoir  fait  au- 
cune démarche.  Ses  amis ,  et  entre  au- 
tres Bernegger,  se  plaignirent  hau- 
tement du  préjudice  qu'allaient  porter 
aux  travaux  académiques  du  célèbre 
professeur  les  voyages  que  nécessite- 
raient ses  fonctions;  mais, outre  qu'une 
distraction  de  ce  genre  était  avanta- 
geuse pour  sa  santé,  il  pouvait  ré- 
pondre hardiment  que  ses  courses 
ne  seraient   point  inutiles  pour  la 


SCH 

science.  En  effet,  elles  lui 

rent  le  moyen  d'exécuter   1 

jet  qu'il  avait  conçu  depuis 

temps ,  de  tracer  une  Carte  di 

de  Wurtemberg  :  il  est  fâche 

ce  travail  ait  été  perdu.  A  la  1 

Maesdin,  arrivée  le  20  octobr 

Schickardfiit  nommé  professe 

tronomie,  sans  cesser  de  p 

l'hébreu.  Schnurrer  regrette 

du  discours  prononcé  par  Sel 

à  l'ouverture  de  son  cours ,  a 

l'Oraison  funèbre  de  Kepple 

fit  dans  le  même  temps.  Àpri 

taille  de  Tubingue,  entre  les 

impériales  et  cales  du  duc  d 

temberg ,  Schickard  se  retir; 

territoire  autrichien ,  avec  sa 

et  il  revint  quand  le  danger  fi 

Gomme  il  jouissait  d'une  cer 

sance,  il  acheta  une  maison 

tuée  et  commode  pour  ses  < 

tîons  astronomiques.  Il  s'y  pr 

des  jours  sereins  et  bien  1 

mais  après  la  journée  de  Nor 

en  i634 ,  les  armées  catholi 

valurent  Tubingue  ,  et  entrai] 

peste  a  leur  suite.  Schickan 

douleur  de  voir  mourir  <u< 

ment  toute  sa  famille.  Il  ne 

qu'un  fils  âgé  de  neuf  ans. 

de  la  ville  pour  aller  respire 

plus  salubre  ;  mais  ,  ne  pc 

passer  de  sa  chère  bibliotl 

rentra  dans  sa  maison,  et  y  t 

mort  le  24  oct.  iG35.  Cesai 

laborieux  ;  et  s'il  avait  vécu  j 

temps,  il  aurait  certainement 

grand  nombre  d'écrits  dans 

rentes  parties  qu'il  cultivait  i 

ces.  Les  plans  d'ouvrages  q 

tracés  étaient  très-important: 

ment  de  Schnurrer,  qui 

quelques  fragments-de  letti 

tes,   dont   nous   citerons 

trois.    Le  8  décembre,    1 

écrirait  à  Bernegger  :  «  Gc 


SCH 

«tte  mes  nombreuses  recherches , 
veilles ,  mes  méditations 
!  Si  du  moins  j'avais, 
■i  ses  élèves,  quelqu'un  en  état 
es  publier  après  ma  mort!  »  Il 
f  beaucoup  travaillé  sur  l*opti- 
;  3  se  flattait  aussi  d'avoir  dé- 
rert  une  nouvelle  théorie  de  la 
.  11  écrivait  a  son  frère , m  i  G3o  : 
5  suis  occupé  de  mes  études  lu- 
es, et  j'ai ,  par  la  grâce  de  Dieu, 
t  la  vraie  théorie  des  mou- 
de  cette  planète,  par  la- 
ie les  calculs  deviendront  plus 
les  et  phis  exacts.  Tu  l'admireras 
i  t'en  réjouiras  quand  je  t'en  au- 
loané  la  description.  »  Dans  une 
rdn  «j  sept. ,  il  entre  dans  quelques 
ds  sur  ses  travaux  géographi- 
l  II  croyait  avoir  corrige  bcau- 
i  eTerreurs  dans  la  géographie  de 
k,  de  l'Afrique  et  de  l'Amérique, 
f  proposait  de  publier  ses  cor- 
ion*,  il  commença,  en  i(>3i  ,  à 
plimer  à  la  géographie  arabe 
fevulfeda;  et,  dans  le  mois  de 
îer  if>3a,  il  en  avait  tiré  une  co- 
liii  exacte  sur  un  manuscrit  pro- 
mh  de  la  bibliothèque  impériale 
Henné.  Il  traduisit  le  texte  en  Li- 
mais assez  précipitamment,  d'a- 
\  mo  propre  aveu. Peu  auparavant 
rah  transcrit ,  dans  un  exemplaire 
a  Grographia  JVubimsis,  Paris, 
9,  in- 4°. ,  le  texte  aral>e  ,  de  l'e- 
m  de  Rome,  iSqïi,  in-4°.  Dès 
4 ,  il  avait  construit  une  machine 
aaêfique ,  et  presque  terminé  un 
lé  du  Sanhédrin,  dont  Grotius 
mt  la  publication.  Il  s'était  aus- 
erape  de  sculpture  et  de  p«n- 
;  n  il  existe,  dans  une  église 
un  portrait  de  son 
,  qu'il  avait  fait  en  161 4* 
ouvrages  imprimés  sont  :  I.  Mc- 
ims  linguof  sanctœ,br éviter  com- 
tmmrersa  quœ  ai  solidam 


SCH  i27 

ejus  coenitioncm  ducunt  y  Tubin- 
gue,  i6i4,  in-tt».  C'est  le  travail 
d'un  écob'er,  en  comparaison  de  ce 
que  nous  avons  dans  cette  partie.  IL 
Bechinat  Happeruschim ,  hoc  est  : 
interprelationum  hebraïcarum  in 
Genesin ,  quas  tv/  antiquissimi  pa- 

raphrastœ  chahlœi super  sa" 

crum  textum  adferunt  ,  Tubin- 
gue  ,  iGai ,  in  -  4°. ,  très  -  rare. 
111.  Bechinat  happeruscliim ,  hoc 
est,  examinis  commtnlativnum  rab- 
binicarum  in  Mosen  prodrvmus  vel 
sectio  prima ,  comptectens  gênera- 
ient protheoriam  de  i°  textu  he- 
braico  ;  a°  Targum  clmldaïco  ; 
3*  Versione  grœcà  :  4°  Massoreth  y 
5°  Kaléalali  ;  (y>  Peruschim.  Cum 
indicibus  locorttm  Scrivturœ  rerum* 
que  memorabilium  ,Tu)  >iitgue,  iGu4, 
in-4°,  très-rare.  Richard  Simon,  qui 
faisait  le  plus  grand  cas  de  cet  ou- 
vrage, en  a  donné  une  bonne  analyse 
dans  sa  Bibliothèque  critique ,  tome 
iv,  pag.  2o4«  «  L'auteur,  dit-il ,  s'é- 
tait applique  avec  beaucoup  de  soin 
à  la  lecture  des  Rabbins;  et,  ce  qui 
est  assez  rareehez  les  Allemands ,  il  dit 
Ix-aucoiip  de  choses  dans  un  petit  vo- 
lume.! 1  donne  des  extraits  de  plusieurs 
Rabbins,  qu'il  cite  en  leur  langue,  et 
il  y  joint  toujours  sa  version  en  latin. 
Les  maticressont  divisées  en  plusieurs 
thèses  ;  et  quoiqu'il  ne  soit  pas  long, 
il  en  dit  assez  pour  instruite  ses  lec- 
teurs. »  Les  passages  du  Bechinat  (pie 
rapporte  Richard  Simon,  iudiquent 
généralement ,  dans  son  autiur,  un 
jugement  sain  et  une érudit; on  bien  di- 
gérée. IV.  Biur  haophan ,  hoc  est , 
declaralio  rotœpro  conjugationibiis 
hebrœis  noviter  excogitalœ ,  mons- 
trans  ejus  utilitatem  et  usurjuimli 
motfam.Tubingue,  i  (rx  i ,  i  (>H3  :  Leip- 
zig, i636,  i65ç>;  Londres,  i<»1<), 
in-8°.  V.  Alphabet  uni  Davidùuni 
psalmo  XX  Pexprvssum.Tubinçpc, 


isB  SCH 

i(m,  in-4°.  Cette  Dissertation  ne  va 
pas  au-delà  des  sept  premiers  ver- 
sets. Scliickard  y  fait  usage  d'une 
version  syriaque   manuscrite  ,  qu'il 

Î)osscdait.  11  grava  lui-même  sur  buis 
es  caractères  syriaques  qui  scxyircnt 
à  l'impression. VI.  Dissertatio  de  nu- 
mis  Ilebrœorum,  Tubinguc,  1622, 
in-4°.  Scliickard  avait  reçu  du  doc- 
tcurWcinmann  une  pièce  de  monnaie 
hébraïque  ,  et  il  en  prit  occasion  de 
composer  cette  Dissertation,  qu'il  dé- 
dia à  celui  qui  y  avait  donné  lieu. 
VII.  Disputât io  de  nomine  tclra- 

grammato  solius  Dei  praprio.  Ham- 
ourg ,  i(iuî* ,  in-4°.  VIII.  Deus 
orbus  Saracenorum  e  pseudo-pro- 
pJtetœ  Moham  médis  Alkuranopro- 
jectuset  suismet  armis  o/yjjugnatus, 
Tubinguc,  169.2,  in-4°.  L'auteur 
désirait  ardemment  de  voir  se  répan- 
dre le  goiît  des  langues  orientales;  et, 
pour  y  contribuer  de  tout  son  pou- 
voir ,  il  démontre  qu'il  est  facile  d'y 
parvenir  quand  on  en  possède  déjà 
quel <pics -unes.  On  trouve  dans  ce 
traité  tout  ce  qui  est  dit  de  Jésus- 
Ci  ni  s  t  dans  le  Coran.  IX.  I/orolo- 
gium  hebrœiim  sive  consiUum  quo- 
modo  sancta  lingua  sj/acio  24  hora- 
riun,  à  sex  colL'gis  sujficienter  ad- 
#  discipossit.  Tubinguc,  i()'Jt3,  in-  m. 
Cet  opuscule,  qui  fonda  la  réputation 
de  Scliickard ,  a  été  imprimé  plus 
de  quarante  fois(  1  ).  La  meilleure  édi- 

t,  1*1  Ce*  rriiiiprewiinns   multipliée*  prouvent  «pic 
ic  liM-r-  ii'iiII'it  point  le   i-liarl«laui»uie  inir  Io  litre 

Itinirruil  iïiiir  ><>up<-omier.  Si  le  piojet  u  <u>ei|(iu,r 
ln'liriii  fit  jt'j  lii'iiri-h  .viable  un  paiiidme,  il  faut 
c«»n«iil«irr  «ju'il  s'iuji!  ■!«•  -t\  Irenu»  d'une  liotirc 
t  lacune,  m.iis  ,*i  un  mi  plunieur»  jour»  d'iulervulle, 
et  pendant  li*<pielle*lfM:tiidi.iiit'i,  un  uoiiilur  de  *\\ 
iiu  moins,  rli.n  %*•*  4-Iihciiii  »pi  cihIi'iiii'iiI  <1<'  donner 
l'»l tt-ut i<m  ù  tutr  ft.iriir  rl'ur fW'»rt  difl'ei'i  nte.  m*  rori- 
liolenl  l'un  l'.iiit r.'  «  oiiiiue  d.iii!»  l'eiiitei^iieiiieiit  mu- 
tuel. Tel  e«l  le  preri»  de  *»  méthode  .aTt-c  l.iipiellr 

■  m  iiinçirit   ipn>    «1rs  r|t-\i-«,    Ira  vnilUnt  iM-auemip 

■  lu*/  eu»  diiin>rililrr\nllr  îles  leçon* ,  de\  nient  faire 
.'e*  prngrt-»  trè«-rnpîd<n.  Un  de*  he  liraient*  1rs 
.<!u»  dUliiiKuen    de.  l'Allemagne    a   e.v»i%e  ,    de   mm 

"m  s ,    une    im'tltude    H-pi*u-prè>   M'mliluMe  dniis 
•>ur  wmrtt:  HMOuiuairv  tu.abmii|u«-nl]«iiaiMlc ,  iuti- 


SCH 

tion  est  celle  de  Tubinguc,  i^3i. y 
in-8°. ,  enrichie  de  la  vie  de  l'auteur, 
par  Speidcl.  X.  Astroscopium  pro 
JacillimdStellarum  coçnitionenovi- 
ter  excogitatum ,  Tubmgue,  iG'j3, 
in- 12,  et  depuis  très-souvent,  avec 
des  augmentations  et  des  explications, 

Sar  différents  auteurs.  Cet  opuscule 
oit  son  origine  à  des  questions  que 
l'on  fit  à  l'auteur  et  à  une  discus- 
sion littéraire.  Il   sentait  l'inconvé- 
nient  des   globes  célestes    ordinai- 
res, où  l'on  voit  les  constellations 
comme  sur  une  boule,  taudis  que 
dans  le    iel  elles  paraissent  renver- 
sées et    omme  placées  dans  la  con- 
cavité d'une  sphère.  Pour  faire  dispa- 
raître cet  inconvénient ,  il  confection- 
na des  cartes  pour  des  çlobcs  creux 
et  qui  s'ouvraient  en  trois  endroits; 
mais  la  dilliculté  de  les  coller  en- 
semble lui  fit  imaginer,  plus  tard, 
un   autre  moyen   qui   consistait  à 
employer  un  cône  creux.,  dans  le- 
quel les  cartes  se  pliaient  comme  un 
conict  de  papier.  C'est  cette  ligure 
qu'il  appelle  Astroscopium,  N'ayant 
pu  être  jointe  au  texte,  elle  est  de- 
venue introuvable.   XI.   Nizzakon 
sive  triumphatoryapulans ,  hoc  est, 
refutatio  blasptiemiet  maledicen- 
tissimi  eu  jus  dam    libri    hcbraïciy 
ultra  trecentos  annos  inter  judœos 
clam  habiti ,  mine  in  apricum  pro- 
ducti ,  Tubmgue,  iG'i3 , in-4°.  Cette 
réfutation  du  Nizzakon,  attribué  au 
rabbin  Matathias ,  et  ditïercut  de  ce- 
lui de  Lippmaun,  n'est  pas  complète. 
Scliickard  s'était  bien  proposé  de  l'a- 
chever; mais  la  mort  l'en  empêcha, 
Fqy.  J.Bern. llossi  Biblioth,  Judaic. 
XII.  Ignis  versicolor  è  coclo  sere- 
no  delapsus  et  Tubingœ  spectatus 
anno  D.  i(i*Ji3,  die  7  novemb.,  Tu- 

tulée  .  kw1.1i ,  etc.  )  y  Art  d'a/Hurnittî  à  lirr  et  à 
rompi emlrr  l'htbrtu  en  quatre  semainet ,  par  t3i.- 
Aug.-lA»]».  Kftctlavr  ,  Leipzig,  1810,  mîacc  îb-8u. 


SCH 

e,  b  même  année,  in-8°.  ;  Schic- 
[mMia ,  en  ifri4>  même  format , 
rfntation  du  Rajrport  du  doc- 
labreehî,  sur  un  globe  de  feu 
r  tin  ciel  9  Strasbourg ,  i(>23, 
XIII.  Jus  regium  hebrœorum 
rbris  rahinicis  erutum ,  Stras- 
;,  ifia-J,  iD-4°.jI^ipwp;,i(j-4, 
,  ouvrage  rempli  d'érudition 
nique,  mais  dilticile  à  entendre. 
aise,  Selden,  et  dans  ces  der- 
femps ,  M.  Salvador ,  l'ont  cite' 
éloge.  XIV.  Paradisus  sara- 
\udaica  e  genuinis  aucloribus 
Alkorano  et  Talmud  brevitcr 
iptaf  Tubingne,  i6a5,  in-4°. 
oitioD  arabe  et  rabbiniauc  y  est 

*  k  pleines  mains ,  et  cependant 
>runnirede  coufiision.X  y.L'Ei* 
tir  hébraïque ,  en  allemand ,  Tu- 
«  •  i fo^ ,  in- 1  a  ;  Leipzjg ,  i (>33 , 
i,  arec  des  corrections.  C'est  «ne 
ode  pour  apprendre  la  langue 

*  f  sans  le  secours  du  latin  ;  elle 
impie,  r!a ire  et  précise.  XVI. 
eh  .  hoc  est ,  séries  regtim  Per- 

Tulmiguc  ,  tiriH  ,  in*4°.  C'est 
fartinn  d'une  partie  d'un  ancien 
iwrît  ara lx» ,  en  forme  de  rou- 
le quarante-cinq  pieds  de  long  , 
e  ririiscrvc  aujourd'hui  dans  la 
rtbrqnr  de  Wolfenlâittcl.  Schi- 
I  l'enrichit  d'un  savant  Commeii- 

XXII.  Mmen  court  et  facile 
rMrT  des  cartes  géttgrapniques 
'  corriger  les  fautes  commises 
là  ce  jntir  ,  en  se  sm>ant  des 
rltrs  decoth'crtes  pour  trouver 
auteur  du  pôle  ,  Tubingne  , 
i .  i  ii  -  i  °.  XVIII.  Desrrijiihm 
héwfnèrte  merveilleux  qui  pa- 
!r  jri  janvier  i6'h» .  île  sept  à 
\rurr%  ,  wrs  le  JYord  ;  avec  une 
rrtat'vm  sur  l'étoile  qui  parut  en 
:  midi,  le  lundi  suivant ,  Tuhin- 
iMo,  in-{*\  Schirkard  eut  bien 
i  peine  à  obtenir  du  chancelier 

*LI. 


SCH  129 

Osiander  la  permission  d'imprimer 
sa  Description  ,  parce  qu'ils  étaient 
divises  d'opinion.  XIX.  Disputalio 
ethica  dejortitudine  ,  ibid.,  iG3o, 
in-ft°.  XX .  Kphcmeris  lunaris,  1 G3 1 , 
in-8°.  XXL  Anemographia ,  seu 
discursus  philosophicus  de  ventis  , 
Tubingne,  i()3i  ,in-8°.  XXII.  Coït- 
templatio  physica  de  origine  animas 
rationalis,  ibid.,  1 03 1 ,  in-8°.  XXIII. 
Pars  responsi  ad  epistolàs  Pétri 
Gassendi  de  Mcrcurio  sub  Sole  viso 
et  aliis  mmtalilms  uranicis  9  ibid.  , 
i(i3'i ,  in-4u.  XXIV.  Eclogœ  sacrée 
veteris  Testament* ,  he\)rœo-latinœ  , 
ibid.,  i033,  in- 12.  C'est  une  chres- 
tomatbie  he'braïque  ,  composée  de 
testes  hébreux,  scion  l'ordre  des  li- 
vres saints  ;  de  textes  chaldaïques , 
selon  le  Targum  ;  de  l'alphabet  de 
Ben  Sira;  de  textes  du  Pirke  aboth. 
XXV.  Disputatio  bipartita  de.  ami- 
citid ,  ibid.,  i633,  in-4°.  XXVI. 
Relation  exacte  du  phénomène  de 
deux  soleils  rouges  ,  observé  le  28 
juin  i633  ,  ibid. ,  iG33  ,  in  -  4°. 
XXVI I.  Purim  sive  Bacchanalia 
judœorum  ,  ibid. ,  if>34  ,  in  -  12  , 
très  -  curieux.  XXVI II.  Dissertatio 
ethica  de  justifia,  ibid.,  i03{  ,  in- 
4°-  XXI X.  Préface  considérable 
pour  le  Gidistan  ou  le  Jardin ,  du 
poète  persan  Saadi ,  ibid. ,  if>3f>,  in- 
iu;  elle  mérite  d'être  lue.  L'au- 
teur réfute  le  prc'jugc'  qui  nous  fait 
regarder  les  Turcs,  les  Persans  et 
les  autres  infidèles,  comme  des  peu- 
ples sauvages  et  grossiers  On  a 
IMiblie'  quelques  Lettres  de  Schic- 
Lard ,  et  la  plupart  de  relies  qui  lui 
étaient  adressées  par  des  savants  ; 
elles  sont  intéressantes.  Ses  ineillcuis 
ouvrages  ont  e'fè  recueillis  en  un  \o- 
liimciii-4".  ,  sous  le  titre  de  E.rerci- 
taliones  vbraïctP  ,  Ttibiiigue,  ili7). 
/  'oyez  les  Notices  biographiques  de 
Srhnnrrer,  sur  les  hébraïsants  de 

0 


i3o 


SCII 


Tubingue  ,  Llm,  179a  ,  in-8°. 

L B — B. 

vSCIÏIDONE  (  Bartuélemi  Vqy. 
Swikuom:  \ 

SCIilEFKRDECKER  (Jean-Da- 
vid ),  orientaliste,  (ils  dTm  conseil- 
ler ecclésiastique  à  Weisscnfcls  en 
Saxe ,  naquit  en  iGna.  Ix»  disposi- 
tions qu'il  montra  des  son  enfance , 
engagèrent  ses  parents  à  le  faire  ins- 
truire dans  les  langues  classiques  et 
orientales.  11  soutint,  à  l'université 
de  Leipzig ,  des  Thèses  De  excom- 
municationibus  Judaeorum  ;  de  si- 
bjrlhs  earumque  oracidis ,  et  de 
liltrris  doctorumjudaicorum.  Apres 
avoir  enseigne',  pendant  quelques  an- 
nées ,  les  langues  orientales  à  Leip- 
zig, il  succéda ,  Tan  i6<)8 ,  a  son  pè- 
re en  qualité  de  professeur  de  théo- 
logie au  gymnase  de  Wcissenfels  ;  il 
prit,  dans  la  même  année,  le  degré 
de  docteur  en  théologie  à  léna,  où  il 
soutint  une  thèse  De  fœdere  Dtd 
vum  Abrahamo  symbolico.  Dans  la 
suite,  il  présida  à  un  grand  nombre  de 
thèses  sur  la  théologie,  et  rédigea 
beaucoup  de  ces  écrits  scolastiques , 
appelés  en  Allemagne  Programmes, 
et  publiés  pour  les  jours  solennels 
des  établissements  d'instruction  pu- 
blique. 11  fut  enlevé ,  à  la  suite  d'une 
maladie  scorbutique, le  1 1  juin  1721. 
On  cite  encore  de  lui  une  Grammaire 
turque  et  une  arabe  :  Grammalica 
arabica  breviter  ac  succincte  ad 
captum  nostratium  accomodata , 
Zcitz,  1  vol.  in-itt;  et  Grammalica 
turcica  breviter  ac  succincte ,  etc. , 
ibid.,  îii-iîi  (  sans  date  ).  A  la  tête 
de  chacune  de  ces  Grammaires  x  l'au- 
teur a  placé  sa  Dissertation  defruc- 
tilms  linguœ  arabica? ,  qui  avait  déjà 
paru  à  Leipzig,  i(h)-2,  in-4°.  de  u.-J 

1)ag.  L'auteur  suit,    pour  les  deux 
angues ,  les  principes  de  Golius  et 
d'Erpcuius ,  eu  les  modiiiant  et  les 


SCI1 

abrégeant  en  quelques  points ,  et  y  . 
ajoutant,  pour  pièce  d  épreuve ,  Je  ;, 
Ier.  chapitre  du  Coran.  Ces  deux  ... 
Grain  maires  réunies  ont  été  irapri- .  ~ 
mécs  sous  ce  titre  :  Nucleus  ins-  J. 
titutionum  aralncarum  enucleatus,  .1" 
variis  linguœ  ornamentis  ataue  r 
prœceplis  dialeclœ  turcicœ  illustra-  .[•; 
tus,   Zcitz,  i(k)5  ,  in-8°.  de  i83  ^ 

Î>ag.  iSchieferdcckcr  a  encore  publia 
a  Description  de  l'église  de  irbfne-  ,' 
Dame  de  JFeissenftds*  i7o3,in-4-0-f  '1 
où  l'on  trouve  beaucoup  de  détails  eu-  N 
rieux;  et  un  Recueil  de  Cantiques  ^\ 
spirituels ,  Wcissenfels  ,1716,  in -4°.  v\ 
Ces  Cantiques  avaient  été  compotél . : 
pour  le  service  divin  de  sa  ville  nâ-  ^' 
taie;  ils  sont  accompagnés  de  am~fs 
.tences  et  maximes  adoptées  par  dn  "c' 
rois  et  des  princes ,  et  dont  le  Re»  ^ 
cueil  manuscrit  se  trouvait  dans  la  ,^ 
bibliothèque  du  duc  de  WcissenfeU  /* 
— Gasnar  Schieferdecker  ,  deWit" r 
ckau ,  jurisconsulte ,  avocat  royal  de  '  ' 
la  principauté  de  Schwcidnitz,  ■a-^ï 
quit  à  Hreslau  en  1 5 21 ,  et  y  mourut  ^ 
en  i63i.  Il  se  lit  connaître  par  plu-'*" 
sieurs  ouvrages ,  et  fut  un  des  mea»  ^ 
bres  de  l'académie  Florimontane  éta-  c 
blic  à  Anneci  par  le  président  Favr*  ^ 
en  i6o(i  (  Voy.  Favre,  xiv,  mj  y  y 
Guichenon,  qui  n'avait  vu  sa  signa*  ^ 
titre  qu'en  latin,  le  désigne  par  l»*5 
nom,  assez  peu  rcconnaissabie ,  de  w» 
Schifordeghents.  D— a.     '*B 

SCHILL  (Ferdinand  d*),  > 
colonel    prussieu  ,  fut  le  chef  <k;*<e 
l'une  de  ces  entreprises  qui,  loi*-* 
qu'elles  réussissent,  changent  le  sortS- 
des  nations,  et  illustrent  à  jamatT- 
leurs  auteurs;  mais  qui,  lorsqu'efl'*  *~ 
ne  sont  pas  justiliées  par  le  succès,'  » 
les  livrent  aux  persécutions  des  coo-  ■ 
temj)orains  et  souvent  aux  mépris  dru 
la  postérité.  11  naquit,  en  1 7^3,  à  ** 
Sotthof  en  Silcsie ,  d'une  fa  nu  lie  no-^ 
ble  et  originaire  de  Hongrie.  So» 


scu 

(pi  et  ih  heuteoant-colotiei  au 

*  de  Prusse ,  le  voua  des  l 'en- 
à  la  carrière  des  armes.  Le 
Schill  lit  ses  études  au  colle- 
Breslau  ,  et  il  entra  en  1789 
t  cadet  dans  nn  régiment  de 
ds.  11  passa  Tannée  suivante 
les  dragons  de  la  reine;  fît 
e  corps  les  premières  en  m  pa- 
le la  révolution  contre  les 
lis,  et  se  trouvait,  eu  1806, 
bataille  de  Iéna  ,  où  il  fut 
grièvement.  Transporté  à  Col- 
Srs  qu'il  fut  rétabli  il  fitditfé- 
eourses  dans  les  environs,  et 

plusieurs  postes  des  Fran- 
1).  Le  succès  de  ces  expedi- 
ittira  auprès  de  lui  un  grand 
e  d'hommes  courageux  ;  et 
omposa  un  corps  franc ,  que 

de  Prusse  le  chargea  bientôt 
iriger  vers  la  Poméranie 
le ,  poor  prendre  à  dos  Tar- 
ie Boona parte,  qui  était  en 
r.  Scbill  venait  de  se  met- 
marche,  pour  exécuter  cet  or» 
lorsque  la  paix  de  Tilsitt  mit 
;  opérations.  Il  fut  nommé  ma- 
nu colonel,  et  vint  avec  son 
■S  à  Berlin ,  où  il  jouit  de  la 
raode  faveur  à  la  cour  et  dans 
1rs  classes  de  la  nation.  >"our- 
:  daus  son  cuur  une  haine  nro- 
rentre  les  Français ,  et  un  aesir 
î  de  son* traire  sa  patrie  à  leur 
atien.  il  se  lia  ,  daus  cette  ca- 
,  arec  les  chefs  de  Ta  ssocia- 
mout  sous  le  nom  de  Société 
s  r*rrtu  (  Tuçendbund  ).  (  V. 
'.dam  la  Biographie  dis  hom- 
rvanls  i ,  et  il  eut  des  rapports 

•  avec  le  duc  <?e  Bnmsvwck- 
V,  B»i>*wu:k-Ofj,s  au  Sup- 
at    .  l'électeur  de  Hosc  et  le 


tm  wr  »    Àr  t~*  c»«r»r»  ,  il  *i|  pri*  m->n  i  ]e 
\   y    -t   *  .    •(■■■•   ftwnfAt   fX*t    fat   rcliMBve 


SCH 


i3c 


colonol  Doereiibci-g ,  qui  fit,  dans  le 
même  temps ,  une  levée  de  bouclier 
en  Westphalie.  Dès  lors  Schill  son- 
geait à  son  entreprise,  et  il  était 
en  correspondance  avec  les  mécon- 
tents de  divers  pays ,  surtout  de  la 
Westphalie.  Le  nouveau  roi  de  cette 
contrée  (  Jérôme  Buonaparte  )  en 
fut  informé ,  et  il  fit  porter  des 
plaintes  au  roi  de  Prusse.  Schill  fut 
mandé  à  Kœnigsberg,  où  résidait  ce 
monarque  ;  et  ce  fut  alors  que, 
craignant  d'être  arrêté,  et  de  voir 
ses  projets  déjoués ,  il  éclata  plus 
tôt  qu'il  ne  se  Tétait  proposé.  Ou 
ne  peut  nier  que  les  circonstances 
ne  lui  fussent  très-favorables.  Une 
partie  des  forces  françaises  étaient 
occupées  en  Espagne,  où  même  el- 
les avaient  essuyé  des  revers  :  l'Au- 
triche venait  de  déclarer  la  guerre; 
le  Tyrol  s'était  insurgé;  et  l'archi- 
duc Charles,  qui  avait  envahi  la 
Bavière ,  menaçait  la  Franeonie  avec 
une  puissante  armée.  Ce  fut  alors 
que  Schill  sortit  de  Berlin  (  iç)  avril 
1809),  a  b  tête  de  sou  régiment, 
et  qu'il  se  porta  sur  Wittemberg  , 
puis  sur  Dessau,  Halle  et  Ilalbcrstadt, 
enlevant  partout  les  caisses  publi- 
ques, renversant  les  armes  de  West- 
phalie, leur  substituant  les  aigles 
Srussiennes ,  et  grossissant  sa  troupe 
e  tous  les  mécontents.  Il  rencontra , 
près  de  Maedebourg ,  dont  j[  eut  un 
instant  l'espoir  de  s'emparer  *  un 
coqxs  français ,  qu'il  combattit  avec* 
avantage.  Mais  déjà  sa  tfte  avait  été 
mise  à  prix  par  le  roi  Jérôme;  et  sou 
propre  souverain,  «lésa vouant  haute- 
ment une  telle  entreprise ,  avait  dé- 
claré qu'il  le  traduirait  à  un  conseil 
de  guerre.  Y) 'un  autre  coté ,  l'archiduc, 
Charles  venait  d'éprouver  plusieurs 
échecs,  et  ce  prince  était  repoussé  jus- 
que dans  les  états  héréditaires.  Toutes 
les  partie*   de  T  Allemagne  étaient 


*>. 


3s 


SOI 


frappées  de  stupeur.  Dès-lors  la  po- 
sition de  Schill  fut  extrêmement  dif- 
ficile. Ne  se  flattant  plus  de  prendre 
les  Français  à  dos ,  il  se  dirigea  sur  le 
Mecklenboiirg  et  la  Pomérame.  Apres 
avoir  enlève'  à  Wismar  et  à  Rostock 
une  grande  quantité  d'armes  et  d'artil- 
lerie ,  il  arriva  à  Stralsund ,  dont  les 
Français  avaient  rasé  les  fortifica- 
tions, et  il  y  entra ,  le  a5  mai ,  par 
capitulation.  Cette  place  convenait 
très-bien   à   sa  position  ,  par   les 
moyens  de  communication  avec  la 
mer  qu'elle  lui  offrait;  et  il  est  pro- 
bable qu'il  avait  conçu  l'espoir  de 
s'y  défendre ,  jusqu'à  ce  qu'une  flot- 
te anglaise  pût  venir  le  recevoir  à  son 
bord  avec  sa  troupe ,  comme  cela  eut 
lieu  dans  le  même  temps  pour  le  duc 
de  Brunswiek-OEh  j  mais  à  peine 
avait  il  eu  le  temps  d'établir  à  la 
bâte  quelques  retranchements ,  qu'il 
fut  attaqué  par  un  corps  nombreux 
de  Hollandais  et  de  Danois ,  que  com- 
mandaient les  généraux  Gratien  et 
Ewald.  La  troupe  de  Schill  mon- 
tait à  six  mille  hommes  ;  elle  se 
défendit  avec  beaucoup  de  vigueur , 
et  disputa  le  terrain  pied  à  pied , 
et  de  maison  en  maison.  Il  ut  lui- 
même  des  prodiges  de  valeur,  et 
tua  de  sa  propre  main  le  général 
hollandais  Carteret ,  en  lui  disant  : 
Coquin ,  va  faire  nos  logements. 
gj^An,  il  jpént  en  combattant ,  le 
3f        *î  1809  (0).  Le  petit  nombre 
J*~      iii  échappèrent  au  mas- 
des  2m  4.        conduits  à  Brest  et  à 
sacre  ,  furent       ne  des  malfaileiirs . 
Cherbourg  corn*.     .ff       He      Ȉ  ,fl 
et  ils  ne  revirent  le^      r  ^_i 
paix  de  1814  C^)- 

(%)  1*  A*Wral  Grrti«  l»  fit  d««pit«^  .      ,    *£* 
é,é  Ung-temp»  conservée ,  dan.  de  1  «prit  u 
■u  Muséum  de  Harlem. 


SCH 

SCHILLER  (le  P.  Jules), 

ndme,  né  dans  le  seizième  sic 

Âugsbourg ,  embrassa  la  règle 

mites  de  Saint  Augustin.  Les 

que  Jean  Baver ,  son  compa 

obtenait  dans  l'astronomie  (  V. 

III ,  602  ) ,  décidèrent  son  goi 

cette  science.  En  1627 ,  il  joig 

nouvelle  édition  de  YUranc 

nova  de  Bayer ,  le  Cœluni  stt 

Christianum.  Dans  cet  ouvr; 

pieux  auteur  propose  de  su* 

aux  dénominations  emprunté 

mythologie  païenne ,  des  nom 

des   Saintes  Écritures.  Ainsi 

exemple ,  il  donne  aux  douze 

du  zodiaque  les  noms  des  don 

très, etc.  (1);  mais  il  ne  put 

à  faire  adopter  cette  réforme 

astronomes.  D'autres  tenta  in 

tes  dans  le  même  but ,  n'onl 

plus  de  succès.  Philippe  Cœ 

Guillaume  Blaeu ,  1 602 ,  pub 

lum  astronomico  -poëticum 

terdam ,  in-8°. ,  dans  lequel  ï 

que  le  bélier  du  zodiaque  e 

qu'Abraham  immola  pour 

Isaac  ;  le  taureau ,  celui  qui 

crifié  par  Adam  ;  les  gémea 

deux  fils  de  Rcbccca,  Jacob  e 

etc.  Voy.  V Histoire  de  Va 

mie  moderne,  par  Bailly ,  1 

i5o.  !H 


armé*  et  gens  sans  aveu.   Le  ingénient 
«on ce   qu'a  midi  ;   et  de»  neuf  heures 
le*  Toitures  commandée!  pour  conduire 
■u  ■upplice  étaient  arrivée»  dans  ta  citi 
les  six  heures  du  matin,  les  fosses  avaiei 
sées  pour  recevoir  leur»  cadavres  !  Lors 
lut  lier  par  le  bras  l'un  drs  condamne 
Wedelle  ,  avec  son  frère  :  Eh  !  dit-il , 
nom  pat  «met  liât  par  le  tant,  pour  nr  p 
$oin  de  l'être  d*une  manière  si  injurieuse. 
Perwez  ,  défenseur  officieux  de  ces  inf 
vant  la  coniiuinsiuu  militaire,  a  Tait  imn 
J'ente  det  officiers  de  la  troupe  deSchili , 
cation  ife  Schill  et  de  ses  atlhirens  ,  Li 
in-8°.  de  3a  pages. 

^«^  Le  délai  î  des  constellât  ions  cotm* 
P.  Schilier ,  se  tronvc  dans  le  (.'«nm  .V 
du  P.  Scbott;  dans  YAlmageste  de  Ri» 
Voy.  Debrobra,  HiHoirm  lUiTsirtrvnom 
II,**. 


•CHILLER  (  Jeà*-Fr*dolic- 
),  on  des  écrivain»  las 
de  l'Allemagne,  na- 
V  10  novembre  175g,  à  Mar- 
1,  petite  ville  du  pays  de  Wur- 

bm*  •«  mo  pfcf*  *▼«*  le  grade 
qpttaine,  et  était  chargé  de  l'in- 
— 1  ffJn  rnllf  111  drh  SoUtude(i). 
1er  reçut  sa  première  éducation 
s  v  pasteur  de  village.  Cette  cir- 
et  sa  liaison  avec  le  fils  de 
déterminèrent  eu  lui 
très-Drouoocé  pour  Fé- 
ique.  desparentsétant  al- 
m  Saur  à  Ladwigsburg,  fl  entra 
1  w  deole  publique  ^  ou  il  ne  fit 
rfnt  de  progrès  marquants  que 
iklamguelatme.  Dans  sag'an- 
,  3  ajMrti,  pour  la  première  fois, 
ion  théâtrale.  Elle 
sur  hn  un  effet  prodigieux. 
?  le  théâtre  devint 
principales  occupations, 
déjà  le  plan  de  composa- 
itsqnes.  Néanmoins,  son 
l'état  eedésiastique  subsis- 
•7  et  l'on  concevra  facile  • 
les  jeux  de  l'enfance  de- 
avoir  bien  peu  d'attrait  pour 
esprit  livré  à  de  pareilles  pen- 
i»  Aasai  l&  intervalles  qui  sépa- 
^  «e»  heures  <^»uide  étaient -ils 
■acnés  a  des  promenades  avec  un 
ide  ton  âge  ;  et  ces  deux  philoso- 
m  de  oaie  ans ,  gémissant  ensem- 
la  destinée   de  l'homme, 
de  l'avenir,  recons- 
un  meilleur  plan  l'é- 
r  de  la  société.   La  première 
t  de  vers  de  Schiller,  écrite  le 
oui!  allait  recevoir  la  confirma- 


l 


-iêmmmr  SCMILLCl,  f*rr  À»  Jrmfi-Fré- 
tt^pê*  ,  w*j*fmH  m  Béttcrfrtd  ,  omh  m* 
twiiafciH  .  m  *r»lt  «t  a»mriit  te  7 


*-Ckn 

)m+n  »m^*-  U  ftWrapB  bc«Mr<iu|i  fla.:ri«-ul- 
»  „  «■  mimpmm  4%mm  *mwfWÊ*m  wr  t  rt  te  wwurr. 
pâv  i««fMUi  •■»  Militât  :  /*c  U  rulimre  Je» 
tm.  ********  $*m*d9  rfVp*W«iagf  trpin*n**i9 


SCH  i33 

tûm,  fut  le  résultat  des  exhortations 
par  lesquelles  sa  mère  l'avait  prépa- 
ré à  cette  cérémonie.  Il  avait  alors 
quatorze  ans;   sa  vocation   n'était 
point  changée.  Mais ,  dans  cette  car- 
rière de  prédilection ,  U  s'arrêtait 
aux  fonctions  qui  étaient  plus  en  rap- 
port avec  les  besoins  de  son  ame  ;  et, 
plus  tard  il  a  souvent  exprimé  ses 
regrets  de  n'avoir  point  eu  k  annon- 
cer au  peuple,  comme  ministre  de 
l'évangue ,  les  grandes  vérités  de  la 
religion  et  de  la  morale.  Le  sort  en 
ordonna  autrement.  Le  duc  de  Wur- 
temberg, qui  l'avait  distingué ,  le  fit 
entrer  dans  une  école  militaire.  Les 
représentations  de  son  père  obtinrent 
seulement  qu'il  ne  fût  pas  obligé  de 
suivre  cette  carrière.  Les  biographes 
de  Schiller  n'expliquent  pas  pour- 
quoi le  protecteur  ae  sa  famille  ne 
lui  permit  pas  de  se  livrer  a  son  pre- 
mier penchant.  Obligé  de  choisir  un 
autre  état,  il  se  décida  pour  le  bar- 
reau; et  son  ardeur  nour  la  poé- 
sie l'entraîna  loin  des  études  qu  exi- 
geait cette  nouvelle  destination.  Tou- 
tefois,  l'activité  de  son  esprit  ne 
s'exerçait  encore  que  vaguement** Le 
feu  sacré  couvait  en  lui;  mais  il  fal- 
lait ,  pour  le  faire  éclater ,  un  moteur 
qui  fut  en  rapport  avec  la  nature  de 
son  talent.  Homère,  parmi  les  anciens, 
avait  attiré  plus  particulièrement  son 
attention.  Néanmoins  Homère  lui- 
môme  ,  si  beau ,  si  sublime  dans  sa 
simplicité ,  n'avait  pas  assez  de  mou- 
vement moral  pour  l'enthousiasme 
de  Schiller.  Les  poésies  de  Klop- 
stock  firent  jaillir  les  premières  étin- 
celles :  elles  donnèrent  un  nouvel  es- 
sor à  ses  sentiments  religieux.  11  les 
manifestait  alors   souvent   par   des 
prières,  des  extases  et  des  contempla- 
tions ,  qui  s'emparaient  de  lui ,  mê- 
me au  milieu  de  la  société.    Vir- 
gile aussi  était  un  de  ses  auteurs 


1 34 


SCI1 


favoris.  Mais  non»  pouvons  croi- 
re que  la  lecture  très-répétée  de 
la  Bible  (  dans  la  traduction  de  Lu- 
ther, que  plrts  tard  il  regardait  com- 
me le  seul  ouvrage  classique  de  la 
littérature  allemande  )  ,    contribua 

Î)lus  puissamment  encore  au  déve- 
oppement  de  son  génie.  La  régéné- 
ration de  la  littérature  en  Allemagne 
venait  de  s'opérer.  Les  ouvrages  de 
Haller ,  Klopstock ,  Wicland,  Gô- 
the,  Lessing,  et  la  poissante  critique 
de  ce  dernier  avaient  enfin  triomphé 
de  la  littérature  bâtarde  ,  qui  avait 
régné  si  long-temps.  Schiller,  né  qua- 
rante ans  plutôt ,  n'eût  peut-être  si- 
gnalé sa  carrière  littéraire  que  par 
des  égarements.   Il  parut  à   temps 

Sour  profiter  de  l'affranchissement 
e  sa  patrie,  et  pour  le  marquer  par 
de  nouveaux  chefs-d'œuvre.  Le  cer- 
cle de  ses  idées  s'était  agrandi ,  et 
son  a  me  s'élevait  de  plus  en  plus; 
mais  son  talent  c'avait  point  en- 
core de  direction  positive.  Ugolino , 
surtout  Goetz  de  Berlichingcn ,  lui 
communiquèrent  une  nouvelle  ardeur 
pour  le  théâtre.  Il  ne  connut  Shaks- 
peare  que  plus  tard  ;  mais  l'impres- 
sion qu'il  en  éprouva  n'en  fut  pas 
moins  vive  :  ce  poète ,  Homère  et 
la  Bible  ,  conservèrent  un  attrait 
particulier  pour  lui.  Au  milieu  de 
l'espèce  de  délire  auquel  Schiller 
et  ut  alors  en  proie,  ou  s'étonne, 
avec  raison ,  de  ne  voir  sortir  de  sa 
plume  que  dos  essais  tellement  mé- 
diocres ,  qu'ils  n'out  parti  mériter 
d'être  insérés  dans  aucune  édition 
complète  de  ses  Œuvres  ;  et  le  Ma- 
gazin  de  Souahe  conserve  seul  les 

Soésics  qu'il  publia  jusqu'en  1780. 
'n  parle  aussi ,  mais  sans  la  dési- 
gner, d'une  tragédie  de  Cosme  de 
Mèdicis ,  qu'il  lit  entrer  dans  ses 
Brigands.  En  1775,  l'académie  de 
Luowigslxirg  ayant  été  transférée  à 


SCH 

Stuttgard ,  le  duc  y  établit  des  cours 
de  sciences  médicales ,  et  fit  inviter 
ceux  des  jeunes  gens  qui  auraient  do 
goût  pour  elles  a  se  présenter.  Les 
études  habituelles  de  Schiller,  de- 
puis deux  ans ,  avaient  fort  affaibli 
ses  dispositions  pour  l'état  ecclésias- 
tique. La  lecture  des  Vies  de  Plutar- 
oue ,  de  V Histoire  universelle  de 
ochlœtzer ,  des  ouvrages  de  Herder 
et  de  Garve ,  surtout  les  observations 
de  ce  dernier  sur  la  philosophie  mo- 
rale de  Ferguson,  lui  avaient  inspiré 
un  goût  particulier  pour  Y  Anthropo- 
logie et  pour  la  Psychologie,  qui 
en  est  une  des  branches.  11  crut  trou- 
ver dans  l'étude  de  la  médecine ,  des 
moyens  favorables  à  ce  nouveau  pen- 
chant; il  se  décida  donc  pour  la 
carrière  médicale.  Il  paraît  que,  pen- 
dant deux  ans ,  il  s'y  consacra  pres- 
que entièrement.  Il  composa  deux 
Dissertations  intitulées  :  Philosophie 
de  la  psychologie,  en  allemand, 

Euiscn  latin,  et  Sur  l'accord  entre 
1  nature  physique  et  la  nature 
spirituelle  de  l'homme,  eu  allemand, 
Stuttgard ,  1 78'Jt  :  celle-ci  seulement 
fut  imprimée.  11  inséra  dans  cette 
dernière,  a  l'appui  de*  ses  observa- 
tions psycologiques ,  quelques  passa- 
ges des  BrigandM(]\\W  donnait  com- 
me étant  une  tragédie  anglaise  :  The 
Bobbers.  A  sa  sortie  de  l'académie ,  . 
il  fut  nommé  chirurgien  (  arzt  )  du 
régiment  d'Auge.  Mais  cette  sphère 
d'activité  ne  pouvait,  pour  le  mo- 
ment, suffire  à  un  esprit  aussi  ardent; 
et  il  revint  avec  plus  de  feu  que  ja- 
mais au  théâtre.  Les  Brigands  fu- 
rent imprimés  en  17B1 ,  à  ses  frais, 
parce  qu'il  n'avait  point  trouvé  d'é- 
diteur. Ils  furent  joués,  en  janvier  et 
mai  178a,  à  Manheim,  avec  quel- 
ques-uns des  changements  demandés 
par  le  baron  de  Dalberg ,  directeur 
du  thdAtre  de  cette  ville ,  et  que  l'au- 


SCH 

• 

t  rogaideshii-iiicme  comme 
■s.  Schiller  sollicita  du  duc 
non  d'assister  à  ces  deux 
•fions;  elle  lui  fut  refusée. 
it  compte  ,  lors  de  la  secon- 
,  à  son  retour,  fl  fut  mis  aux 
or  quinze  jours.  On  connaît 
emples  d  un  succès  aussi 
t  celui  des  Brigands.  Tou- 
rne satisfaction  que  dut  en 
l'auteur, ne  tarda  pas  d'ê- 
lée.  Un  habiunt  des  Gri- 
int  plaint  de  ce  oue  sa  na- 
>rès  un  proverbe  fort  répan- 
mabe,  Y  était  représentée 
m  peuple  de  brigands ,  le 
dit  k  Schiller  de  publier  au- 
qoe  des  ouvrages  de  mede- 
e  fit  Tenir,  hu  parla  d'un 
aternet  ,  déclarant  qu'il  vou- 
d'avanco  tout  ce  «juc  Schtl- 
t  envie  de  faire  imprimer. 
•y  refusa  ;  ce  qui  n'empêcha 
:  de  continuer  à  le  bien  traî- 
ner était  alors  lié  avec  le 
r  Abel  et  le  btbliotSecain» 
»  sons  la  direction  de  qui 
it  le  Répertoire  littéraire 
-mberg.  il  y  inséra  plusieurs 
L  fn  prose  et  eu  vers  ,  et 
critiques ,  entre  autres  celle 
tnds ,  fort  détaillée ,  et  qui 
^ie  par  une  grande  se vérité, 
ion  de  Schiller  était  alors 
par  la  suite,  il  a  avoué  n'a- 
ii*  été  plus  heureux.  Que  lui 
t-il  donc?  La  condition  la 
libelle  pour  un  génie  de 
rire  :  la  liberté.  La  ma- 
ta sa  pièce  avait  étéftfpré 
rt  surtout  le  jeu  d'Ifltaiid 
inrtris ,  l'avaient  trHcinrnt 
c,  qu'il  m*  Mni lit  décidé  à 
.1  ci  ni i  ri •  <lr.u  italique.  Le 
t'urtrtulMTg  u'ayant  pas  ac- 
dcniiasion  qu'il  lui  avait  if- 
fûMM  fathenicat  les  états  de 


SCH 


i3:"S 


ce  prince ,  au  moi*  d'octobre  178!*, 
et  se  retira ,  sous  un  nom  emprunté , 
dans  les  environs  de  Bauerbacn ,  chez 
M™,  de  Wollzogcn ,  avec  le  lils  de 
laquelle  il  avait  étudie  à  Stutteard. 
Cette  fuite  est  dans  la  vie  de  Schiller 
un  événement  si  important ,  qu'A  n'est 
pas  hors  de  propos  de  jeter  im  coup 
d'œil  général  sur  la  tragédie  des  Bri- 
gands ,  qui  en  fut  la  première  cau- 
se. On  se  tromperait  étrangement,  si 
l'on  pensait  que  les  Allemands  aient 
été  aveugles  sur  les  défauts  de  cette 
pièce.  ï«a  rapidité  du  dialogue ,  les 
scènes  fortes,  terribles ,  attendrissan- 
tes ,  surtout  le  caractère  du  héros , 
Charles  de  Moor,  ont  été  exaltés 
outre  mesure.  Aucune  pièce,  il  est 
vrai ,  n'excite,  à  unphis  haut  degiê* 
la  terreur  et  la  pitié  ;  et  il  y  a  sou- 
vent, il  faut  l'avouer ,  dans  1  indigna- 
tion de  Charles  contre  les  vices.de 
la  société ,  un  accent  si  profond  de  vé- 
rité et  de  justice,  que,  malgré  les 
horribles  excès  auxquels  il  se  livre , 
on  ne  peut  se  défendre  d'une  certaine 
émotion.  Mais  les  nombreuses  invrai- 
semblances f  l'obscurité  même  de 
quelques  situations ,  l'inutilité  du  der- 
nier crime ,  le  langage  souvent  guin- 
dé, quintessencié,  et  sauvage  jusqu'à 
la  grossièreté,  des  peisonnages  et  des 
mœurs  du  dix-huitième  siècle  trans- 

Îiortés  dans  le  seizième  ;  tous  ces  déf- 
auts enfin  ont  été  censurés  avec  sé- 
vérité ,  et  Schiller  lui-même  ne  s'est 
point  ménagé.  Mais  ce  qui  doit  plus 
que  tout  être  rénsouvé  avec  force,c'est 
la  tendance  de  cette  composition. 
Nous  ne  voyons  que  trop  d  êtres  dé- 
natures qui  accusent  la  société  de  leurs 
propres  excès,  et  se  font  les  fléaux 
du  genre  humain  pour  être  les  ven- 
geurs dir  la  justire.  i^uc  M.*ra-cc ,  si 
tous  les  efforts  d'un  talent  enchau- 
teur  se  réuui?*ciit  ]HKir  représenter 
la  résignation  aux  maux  nécessaires 


i36 


SCH 


de  ce  monde  comme  impossible  ,  la 
vertu  comme  une  chimère ,  la  ven- 
geance comme  une  sainte  mission? 
Un  écrivain  allemand  a  récemment 
compare  les  Brigands ,  sous  le  rap- 
port de  l'art,  à  un  volcan.  Aux  yeux 
delà  morale, la  comparaison  est  égale- 
ment juste.  Le  volcan  au  milieu  de  ses 
cendres  et  de  ses  scories ,  contient  des 
mélanges  précieux  :  mais  que  produit- 
il?  la  destruction.  Il  est  douteux  que 
les  Brigands  aient  inspire  une  seule 
bonne  action ,  et  fait  réformer  une 
seule  injustice;  mais  ils  ont  bouleversé 
beaucoup  de  jeunes  têtes,  occasionné 
de  nombreux  désordres,et  même,  dans 
quelques  parties  de  l'Allemagne ,  fait 
naître  des  associations  du  genre  de  cel- 
les de  Charles,  qui  ont  trouble  momen- 
tanément la  société  :  résultats  bien 
autrement  blâmables  que  les  défauts 
signalés  ci-dessus,  et  que  la  vio- 
lation des  unités  de  temps  et  de  heu, 
oui  est  presque  une  des  conditions  du 
théâtre  allemand.  Robert,  chef  des 
brigands ,  imitation  de  la  pièce  alle- 
mande par  Lamartellière,  fut  joue  à 
Paris ,  en  1793,  sur  le  théâtre  du 
Marais  ,  et  obtint  quelques  succès  à 
cette  époque  où  la  France  était  un 
vaste  théâtre  de  brigandage  et  de  dé- 
pravation de  tous  les  genres.  L'es 
Brigands ,  monument  prodigieux  de 
verve  de  la  part  d'un  jeune  homme 
de  vûigt-un  ans  ,  furent  comme  une 
maladie  pour  le  génie  de  Schiller.  Il 
fallait  qu'il  fût,  par  une  espèce  d  e- 
ruption  volcanique ,  dégagé  des  élé- 
ments impurs  qu'il  renfermait.  En- 
traîné par  ses  premiers  succès,  Schil- 
ler se  livra  tout  entier  au  théâtre ,  et 
composa  dans  sa  retraite  la  Conju- 
ration de  Fiesque,  commencée  à 
Stuttgard  ,  pendant  qu'il  était  aux 
arrêts,  et  Cabale  et  Amour.  Nous 
dirons  peu  de  chose  de  ces  deux 
pièces.  On  y  retrouve  à-peu-près 


SCH 

toutes  les  qualités  et  tous  les  dé 
des  Brigands,  appliques  seule] 
à  des  genres  différents.  Schiller 
vient  de  son  inexpérience  dai 
monde  politique  ,  et  pense  qi 
défaut  peut  être  une  source  de  1 
tés  poétiques.  Il  a  du  plus  tard 
connaître  son  erreur,  et  sentir qi 
l'avait  conduit  à  faire  de  quelc 
uns  des  personnages  de  Fiesque 
êtres  mixtes  et  sans  couleur  tram 
vraies  caricatures,  qui  n'ont 
grandeur  imposante  des  héros , 
légèreté  qui  rend  par  fois  le  via 
duisant  (2).  S'il  était  un  peu  soi 
dans  Fiesque  par  l'histoire  ,  1 
trouvait  dans  Cabale  et  amour 
un  terrain  entièrement  nouveau, 
cun  talent  ne  peut  suppléer  au 
faut  de  connaissance  pratique  < 
société.  Le  fond  de  cette  pièc 
poétiquement  vrai  sans  doute  ; 
les  développements  sont  très-sot 
faux;  et  le  spectateur,  troublé 
cesse  dans  le  profond  intérêt 
lui  inspirent  quelques-uns  des  c. 
tères,  par  les  détails  d'une  exéc 
défectueuse ,  éprouve  une  impre 
désagréable.  Il  y  a  moins  d'irréf 
rites  dans  ces  deux  tragédies 
dans  les  Brigands;  mais  aussi  n 
de  verve  et  plus  d'idées  recherc 
Schiller  était  moins  maître  de 
sujet.  La  peinture  des  mœurs 
mandes  a  pu  seule  faire  accu 
la  deuxième  de  ces  pièces  plu 
vorablemcnt  que  Fiesque  :  cil 
est ,  selon  nous ,  inférieure.  Sel 
quitta  sa  retraite,  en  septembre  1 
pour  aller  à  Manheim  ,  où 
proposait  de  suivre  les  représ 
tions  théâtrales.  La  société  de 


(*}  M.  Aneelot ,  clans  min  Vi**qur ,  off 
très-beaux  ter»  ,  plu  finir»  dos  mriuVures  ari 
l'original,  en  rejetant  ou  changeant  ccll 
rtairnt  rtîprouvres  |»ar  le  goût  et  I«  bon  sca 
Ire  autre*  le  dénouement. 


SGH 

d'IfÛand  etc. ,  exerça  sur  lui 
iflueuce  très-heureuse.  Il  était 


nar  im   génie  bouillant  ; 
il  d  était  ni  entier  ni  exclusif. 
atifiue  du  théâtre ,  jointe  aux 
ils  de  l'amitié  et  de  l'cxpérieu- 
î  fît  sentir  les  défauts  qui  do- 
ent  dans  ses  premières  compo- 
».  Son  impatiente  ardeur  en  fut 
îe?  ,  et  sou  talent  ne  fit  qu'y 
r.  Schiller  voyait  dans  le  tbéâ- 
101ns  un  moyen  de  s'illustrer , 
rluî de  communiquer  les  idées  et 
ndments  dont  il  était  pénétre, 
tout  de  contribuer  au  perfection- 
nt  de  la  société.  C'est  dans  cette 
|iTil  annonça  et  commença ,  en 
,  la  jMiblication  du  Recueil  pério- 
?  intitulé  Thalie  du  Rhin,  ou  il  in- 
quelques  scènes  de  Don  Carlos. 
lut  à  la  cour  du  Landgrave  de 
t  Darmstadt  ,  en  présence  du 
le  Weimar,  qui  témoigna  sa  sa- 
rtion  à  l'auteur,  eu  lui   dou- 
te titre  de  coaseillcr.  En  1 785  , 
rendit  a  Leipzig ,  où  il  se  fit 
1  plein  en  t  des  amis  de  plusieurs 
ru x  qui  étaient  déjà  ses   admi- 
ir>.   Il  s'y  lia  particulièrement 
H uber  elle  célèbre  libraire  Gos- 
1.  II  nassi  le  reste  de  cette  année, 
1   suivante,  à  Dresde,  et  y  ter- 
1  Dt/n  Carlos ,  qui  fut  imprimé 
ripzig  ,  en  1787.  Ce  fut  cette  mê- 
aunéc  qu'il  visita  Weimar  ,  où 
-La ml  et  Herder  lui  firent  un  ac- 
1  très-distingué.  Le  premier  sur- 
lui  témoigna  une  bonté  si  allec- 
i«e. qu'il  en  fut  vivement  touché. 
on*  jouirons  de  quelques  beaux 
Brut* ,  *  écrivait-il  à  un  de  ses 

*  .  c  Wiclaod  est  jeune,   quand 
aime,  d  OJui-cilc  pressa  de  tra- 

llrr    a   son    Mercure  allemand* 

*  lequel  |>anireut  les  Dieux  de  la 


SGH  i37 

des  moindres  ornements  de  ce  jour- 
nal ,  à  cette  brillante  époque  de  son 
existence.  Schiller  passa  l'année  1 788 
presque  tout  entière  à  Rudolstadt ,  et 
vit  ,|>our  la  première  fois ,  Gothe  qui 
était  de  retour  de  son  voyage  d'Ita- 
lie. 11  ne  tarda  pas  à  se  lier  avec  ce 
grand  poète.  Celui-ci  lui  donna  bien- 
tôt un  gage  de  ses  sentiments  ,  en  ob- 
tenant pour  lui  du  duc  de  Weimar , 
la  place  de  professeur  extraordinaire 
d'histoire  à  léua,  en   1789.  Après 
huit  années  d'hésitation  et  d'incerti- 
tudes ,  la  vie  de  Schiller  se  trouvait 
enfin  fixée  d'une  manière  agréable  et 
sûre.  C'est  aussi  à  cette  époque  que 
commence  sa  véritable  célébrité.  Ses 
ouvrages  précédents  lui  avaient  déjà 
fait  un  nom  ;    ceux  dont  nous  al- 
lons  rendre  compte  lui  assurèrent 
un  des  rangs  les  plus  distingues  de  la 
littérature  allemande.  Don  Carlos 
n'avait  pas  été  composé  pour  le  théâ- 
tre. L'auteur  y  fit ,  en  1 708  ,les  chan- 
gements qu'il  jugea  nécessaires  pour 
que  cette  pièce  pût  être  représentée , 
et  la  publia  sous  sa  nouvelle  forme. 
Malgré  des  retraac.hcments ,  elle  se 
trouve  hors  des  proportions  ordinai- 
res ,  même  de  la  scène  allemande.  Au- 
cun prince  n'est  dessiné  dans  l'his- 
toire d'une  manière  plus   nette  que 
Philippe.  Despote  sombre,  entier, 
inflexible  ,  disposé  à  tout  sacrifier 
sans  examen ,  à  ce  qu'il  regarde  com- 
me les  intérêts  de  la  religion ,  com- 
ment croire  qu'il  puisse  se  laisser  sé- 
duire, et  presque  attendrir  par  les 
déclamations  de  Posa ,  au  point  de 
lui  accorder   sa   confiance,  et  d'en 
faire  son  ministre  principal  ?  La  ré- 
volte de  Madrid,  la  présence  du  roi 
dans  la   prison  de    C-irlos  ,  et  sou 
évanouissement  sont  des  circonstan- 


ces également  inadmissibles.  Le  «er- 
rer, les  Artistes  %ci  quelques  au-  sonnage  d'Klisabeth  est  plein  d'in- 
\  morceaux,  qui  ue  furent  pas  un     térêt  j    mais    l'auteur   a   méconnu 


i38 


SCH 


son  caractère,  en  la  supposant  à  la 
tête  d'une  révolte  ,  et  l'esprit  du 
temps,  en  faisant  d'elle  la  protectrice 
des  Protestants.  Ce  n'est  pas  du  moins 
à  la  cour  de  sou  père  qit  elle  avait  du 
recevoir  de  pareilles*  dispositions  , 
quoiqu'il  fut  l'appui  des  Protestants 
d'Allemagne.  On  peut  prêter  à  don 
Carlos  des  vertus  que  l'histoire  ne 

{>arait  pas  lui  accorder ,  toutefois  à 
a  condition  expresse  qu'il  y  joindra 
quelque  énergie.  Mais  ici  nous  ne 
voyons  en  lui  qu'un  adolescent ,  qui 
n'a  ni  idée  positive  ni  volonté ,  et  qui 
se  livre  à  acs  épanebements  de  ten- 
dresse envers  le  père  le  moins  fait 
pour  les  accueilli^.  Posa  est  un  carac- 
tère inexplicable  ;  rien  déplus  miséra- 
ble, par  exemple ,  que  l'invention  par 
laquelle  il  veut  sauver  son  ami  Carlos. 
Un  rôle  est  juge*  quand  il  a  besoin  de 
commentaires.  Beaucoup  d'écrivains 
ont  essaye  de  faire  comprendre  sa 
conduite  :  aucun  n'y  a  réussi  ;  Schiller 
lui-même  y  a  échoue.  Ses  Lettres ,  à 
ce  sujet ,  n'ont  pas  même  le  mérite  de 
la  plupart  de  ses  écrits  en  prose ,  la 
rapidité  et  la  clarté.  Quant  a  ses  Dis- 
cours sur  la  tolérance  et  le  perfection- 
nement de  la  société ,  nous  n'y  voyons 
qu'une  répétition  de  tout  ce  qui  avait 
été  écrit  sur  ces  sujets  féconds ,  en 
France,  en  Angleterre  et  en  Allema- 
gne, mis  seulemeut  en  vers  souvent 
harmonieux.  Os  taches  ,  qui  sont 
grandes,  s'expliquent  par  la  manière 
dout  cette  pièce  fut  composée.  Les  au- 
tres ouvrages  de  Schiller  yeux  même 
sur  lesquels  la  critique  peut  s'exercer 
avec  le  plus  de  sévérité  ,  attachent 
et  entraînent,  par  la  verve,  l'enthou- 
siasme, la  profonde  sensibilité.  Tout 
cela  ne  pouvait  exister  qu'à  un  moin- 
dre degré  dans  une  composition  faite 
parsaccades,  croisée  par  plusieurs  au- 
tres ,  et  pendant  laquelle  le  génie  poé- 
tique de  Schiller  avait  subi  de  gran- 


SCH 

des  modifications.  Don  Carlos  n'en 
est  pas  moins  une  des  productions  les 
plus  remarquables  de  la  littérature 
allemande.  On  y  trouve  beaucoup 
de  situations  très-fortes;  les  carac- 
tères (  à  paît  celui  de  Posa,  qui 
est  une  énigme  ou  un  idéal  manqué  ; 
celui  de  Carlos ,  et  quelques  dé- 
fauts dans  les  autres  )  sont  traces 
avec  un  rare  talent.  Enfin  il  y  a  dans 
la  marche  de  la  pièce  une  dignité , 
ajoutons  même,  clans  un  sens  relatif, 
nnc  régularité,  et  dans  le  langage  (si 
l'on  excepte  une  scène  entre  Carlos 
et  la  princesse  Éboli  ) ,  une  noble  sim- 

§  licite,  dontks  trois  premières  pièces 
e  l'auteur  ne  donnaient  pas  d'idée. 
Celles-ci  étaient  écrites  en  prose ,  com- 
me si  le  génie  de  Schiller  ,  à  son  dé- 
but ,  eût  été  incapable  de  se  plier  au 
joug  de  la  poésie.  La  maturité  qu'il 
avait  acquise ,  le  desir  même  de  por- 
ter ses  pièce»  au  point  de  perfection 
nécessaire  pour  atteindre  le  but  élevé 
qu'il  se  proposait ,  le  décidèrent  à 
écrire  Don  Carlos  en  vers  ;  et  cette 
forme  a  sans  doute  contribué  puis- 
samment au  succès  de  la  pièce.  Elle 
annonçait  une  connaissance  particu- 
lière de  l'époque.  Aussi  en  rcsulta-t-il 
un  ouvrage  d'un  antre  genre ,  V/lis- 
toire  de  la  défection  des  Pays-Bas, 
qui  parut  également  en  1788 ,  Leip- 
zig ,  in  -8°.  On  aurait  de  la  peine  à 
reconnaître,  dans  cette  Histoire ,  l'au- 
teur des  trois  premières  pièces  dont 
nous  avons  signalé  les  défauts.  Nous  ne 
pouvons  en  discuter  ici  le  mérite  in- 
trinsèque. Ce  que  nous  nous  croyons 
fondés  à  assurer ,  c'est  que ,  si  Schil- 
ler montre  quelque  part  de  la  partia- 
lité, il  faut  en  accuser  la  faiblesse  hu- 
maine ,  mais  nullement  ses  intentious. 
11  blâme  avec  une  égale  indignation  les 
excès  des  protestants  et  ceux  des  ca- 
tholiques; loue  indifféremment  ce  que 
les  deux  partis  lui  présentent  de  re- 


SCH 

;  enfin  i!  juge  avec  dé- 
,  sans  invectives  et 


i  déclamation.  Le  style  ne  nous 
ble  pas  mériter  les  mêmes  éloges. 
m  souvent  gêné  ;  on  y  rencontre 
m  assez  Mooemmcnt  des  galb- 
ai, surtout  dans  les  passages  tra- 
i  des  auteurs  étrangers.  Le  talent 
IcsuDer  se  retrouve  dans  les  ré- 
aaa,  du  reste  plus  rares  qu'on  ne 
s*  »' y  attendre  ;  dans  les  tableaux 
rau  ,  dans  les  portraits.  Quel- 
-aa*  de  ces  derniers  sont  des  mo- 
l  II  s'arrlte  à  la  retraite  de  la 
■te  des  Pars-Bas.  Le  thre  n'est 
*pasreinpb;et  l'on  a  de  la  peine 
— roir  comment  il  n'a  pas  ache» 
entreprise  qui ,  sous  tous  les 
,  devait  sourire  à  son  ima- 
II  est  possible  qu'il  ait  été  ar» 
sa  propre  exigence ,  et  qu'il 
t  alors  de  répondre  à  ce 
it  lui  -  même  de  lliisto- 
rhistoire  du  point 
:.  Sdon  lui ,  die  embrasse 
moral  tout  entier.  Il  n'est 
■a  seul  individu  qui  ne  puisse  y 
les  pins  utiles  leçons....  11  y 
t  le  moment  présent  a 
-_  tous  ses  détails .  préparé  et 
?  par  les  siècles  qui  t'ont  nrécé- 
.  Les  jouissances  matérielles  que 
avons  acmnses,  les  progrès  que 
ave  humain  a  faits  vers  la  per- 
oa,  sont  l'œuvre  de  nos  pères.... 
i  résulte  pour  nous  l'obligation 
e  pas  laisser  s'altérer  ces  bien- 
.  H  de  les  transmettre,  avec  de 
van  encore,  à  la  postérité.  Tri- 
ant les  principales  idées  du  Dis- 
>  que  prononça  Schiller ,  pour 
roture  de  son  cours  d'histoire,  à 
versité  de  léna ,  eu  1789.  Il  est 
lié  :  Qu'est-ce  que  F  histoire  uni- 
41* ,  et  quel  est  le  but  fie  cette 
e?  Ce  morceau ,  écrit  de  verve , 

toutes  les  qualités 


SCH  i3g 

que  l'on  peut  désirer  dans  un  auteur  : 
pensées  profondes ,  nobles  sentiments, 
style  pur,  rapide,  brillant.  Schiller 
n  a  rien  publié  en  prose  de  plus  re- 
marquable que  les  vingt  -  huit  pa- 
ges dont  se  compose  ce  Discours 
(  il  parut  d'abord  dans  le  Mer- 
cure allemand,  novembre  1789, 
Suis  séparément,  à  léna ,  1790,  in 
°.  )•  Schiller  commença ,  vers  ce 
temps ,  la  Collection  générale  de 
Mémoires,  depuis  le  douzième  siè- 
cle jusqu'aux  temps  modernes j  léna, 
î 790-1801,  12  vol.  in-8°.  Il  ne  tra- 
duisit lui-même  que  la  moitié  du  pre- 
mier volume  :  l'entreprise  fut  conti- 
nuée ,  sous  son  nom.,  par  Paulus  et 
Woltmann.  C'est  aussi  l'époque  la 
plus  active  de  sa  vie.  Outre  ce  que 
nous  venons  de  voir,  il  publia  le  Fi- 
sionnaire,  Leipzig,  1389,  un  voL' 
in  -  S0.,  qui  fut  réimprimé  plusieurs 
fois.  Ce  roman,  quoiqu'il  n  eut  pas 
été  achevé ,  fut  lu  avec  une  aviahé 
extraordinaire  ;  et  il  en  parut  plusieurs 
continuations  et  imitations ,  par  d'au- 
tres auteurs.  On  ne  comprend  pas  fa- 
cilement un  pareil  succès.  Des  scènes 
d'apparitions  ,  qui  s'expliqueraient 
même  sans  les  aveux  de  leur  auteur  ; 
un  personnage  mystérieux  sans  inté- 
rêt ,  les  aventures  fort  communes  d'un 
S  rince  ,  sa  passion  pour  une  femme 
ont  à  peine  il  a  vu  la  figure ,  une 
forme  assez  ordinaire ,  rien  enfin , 
sauf  le  langage,  de  ce  qui  caractérise 
le  talent  de  Schiller  :  tel  est  ce  Vision- 
naire, qui ,  publié  dix  ans  plutôt,  ou 
par  un  autre  auteur ,  serait  resté  com- 
plètement ignoré.  11  est  également 
dinieiled'expliquer comment  Schiller 
put  se  rendre  coupable  de  cette  espè- 
ce de  débauche  d'esprit,  contre  la- 
quelle devaient  le  prémunir  .ses  nom- 
breuses et  sérieuses  occupations.  A 
l'étude  du  théâtre  et  de  l'histoire ,  il 
avait  joint  celle  de  la  philosophie. 


s  de  Kant  avaient  produit 
jlubon  en  Allemagne.  Les 
taires ,  développements,  mo- 
ins de  ses  nombreux  disci- 
S  discussions  souvent  très-ani- 
ui  en  résultaient ,  avaient  (ait 
une  fermentation  qui  saisissait 
.  beaucoup  d'esprits  jusque  -  la 
gers  il  ces  études.  Comment  Schil- 
.irait  -  il  échappe  à  1111  eutraine- 
t  presque  général?  Il  se  lança  dans 
e  nouvelle  carrière  avec  l'ardeur 
lui  inspirait  tout  ce  qui  devait 
idées,  et  lui  paraissait  propre  à 
riec donner   la    nature    humaine, 
uelques  personnel  nnt  pensé  que 
étude  de  la   nouvelle  philosophie 
irait  beaucoup  contribué  à  l'essor  et 
aux  progrès  du  talent  de  Schiller.  Ce- 
la serait  sensible  tout  au  plus  dans 
quelques  -  unes  de  ses  Dissertations, 
que  nous  examinerons  plus  tard  ;  nui» 
on  en  trouverait  difficilement  des  tra- 
ces dans  ses  compositions  historiques 
et  dramatiques,  depuis   1788.  La 
Bheinische   Thalia,  commencée  en 
1 785 ,  ne  contient ,  sous  ce  titre ,  que 
trois  cahiers.  Les  neuf  suivants,  for- 
mant, avec  les  trois  premiers ,  trois 
volumes,  parurent  sous  le  titre  de 
Thalia.  Ce  journal  cessa  en  1791 , 
et  fut  remplace,  en  179a  et  ^3, par  la 
Nouvelle  Tkalie,  dont  il  parut  qua- 
tre volumes.  C'est  dans  ces  trois  Re- 
cueils que  Schiller  inséra  successive- 
ment la  plupart  de  ses  pièces  en  vers  et 
en  prose ,  composées  pendant  ces  neuf 
ans.  11  était  heureux  en  avantages  ex- 
térieurs :  le  bonheur  intérieur  lui  man- 
quait encore.  Il  le  trouva  dans  son 
union   contractée,  en  1790,  avec 
H1'*,  de  Lcngcfeld ,  qu'il  avait  sou- 
vent vue  à  Rudobtadt,  et  qui,  par 
ses  vertus,  a  beaucoup  embelli  l'exis- 
tence de  cet  homme  célèbre.  Il  pu- 
blia ,  la  même  année ,  son  Histoire 
de  la  guerre  4e  Trente- Jlni,  dan» 


YAlmanach  historique  dis  Vania , 
pour  1791 ,  Leipzig,  àï-18.  Ce  se-  t 
cond  ouvrage  historique  est  fort  su-  „ 
périeur  au  premier.  Le  .sujet  en  est  „ 
plus  vaste;  mais  aussi  Schiller  s'était  ' 
singulièrement  élevé ,  .et  sou  hoi ûu>n  b 
s'était  fort  agrandi.  Ses  tableaux  gé-  L 
neraux  sont  beaucoup  plus  complets,    \ 

ses  portraits  dessinés  puis  i  ■■ ■■■■■■.  .    ,. 

ses  descriptions  plus  nettes.  1  Jetait, 
dans  la  Ùéfecttom  des  Pars- Bas t  ! 
dominé  par  son  sujet  :  ici  il  le  do- 
mine ;  aussi  sa  marche  cet  franche  et  ! 
hardie.  Son  style  enfin  est  cimttam- 
ment  soutenu  ,  simple  pourtant  et 
toujours  naturel;  et  nom  ne  prosoni 
pas  que,  sous  ce  rapport ,  la  prose 
allemande  offre  une  lecture  plus  sari** 
ble.  Toutefois ,  il  faut  ïi  .tire- ,  le  ta- 
lent de  Schiller  a  ses  coiditious  et  ses 
bornes.  Guure  Adolphe  l'élcve  jus- 
qu'à son  apogée;  Walle .  1,  le  sou- 
tient encore  :  ce  sont  comme  deux 
héros  de  drame  qui  donnent  ta  vie  i 
tout  ce  qui  les  entoure.  Mais  les  ac- 
teurs de  seconde  ligne,  qui  paraissent 
après  eux,  ne  communi  :  .1  plus  a 
1  "historien  que  peu  de  chaleur;  la  po* 
litique  le  refroidit ,  ses  farces  se  par- 
tagent, il  n'j  a  plus  pour  lui  d  mu. 
té  ;  en  un  mot,  les  quatre  premiers 
livres  sont  éminemment  djaualûuwtj 
le  dernier  n'est  guère  qu'un  aMgsl 
chronologique, qui  «d'ailleurs, «an an 
les  précédents,  l'inconvénient d'être 
en  grande  partie  dépourvu  tU  dates. 
Au  reste,  ce  n'est  pas  une  histoire, 
mais  un  tableau ,  dans  lequel  l'autear 
eut  pu  faire  entrer  des  détails  plus 
nombreux  et  plus  étendus.  Nous  ose- 
rons même  dire  qu'à  une  deuxième 
lecture  (la  première  laisse  à  peine  le 
temps  de  la  reflexion)  ,  l'ouvrage 
parait  hors  de  proportion ,  ne  con- 
tenant pas  autant  de  devdoppewents 
que  semblent  en  exiger  lee  considéra- 
tions générales    et  l'espace  accordé 


dm  principaux  person- 
Il  doit  nous  être permis,  sans 
le  reproche  de  partialité , 
contre  quelques  détails 
à  la  France.  La  mémorable 
de  Rocroi  n'est  citée  que  par 
a;  selon  Schiller,  c'est  Coudé 
Mercy  qui  s'est  retiré  après 
êm  Fribourg;  Turenne  ne  joue 
t  qu'un  rôle  secondaire  auprès 
,  fjuujMi  estimable  du 
s,  «uni ,  la  politique  de  Riche- 
plus  amèrement  ou 
que  celle  de  Fer- 
Isa  même ,  en  faveur  de  qui 
lut  quelquefois  valoir  l'em- 
(3).  Des  études 
et  forcées  avaient  beau* 
Schiller;  il  en  résulta, 
on  1791,  une  maladie  de  poitrioe  très- 
ami  altéra  sa  santé ,  au  point 
ne  put  se  rétablir  complet» 
Si  son  activité  en  fut  ralen- 
*,  la  Bortune  prit  soin  de  l'en  dé* 
Le  prince  héréditaire,  de- 
régnant,  de  Hobtein  Augus- 
,  et  le  comte  de  Schhnmel- 
sninistre  de  Dannemark ,  lui 
chacnn  une  pension  de  mille 
(  4fOO0lr.  ) ,  sans  aucune  con- 
et  arec  une  délicatesse  qui 
ScUOer  à  accepter  leurs 
On  te  sourient  que  ce  fut 
de  Danemark  que  KIops- 
~  les  moyens  nécessaires 
Messiade.    Mais 
ent  surtout  a  se  louer  des 
du  duc  régnant  de  Weimar , 
■me  ions  les  princes  de  sa 
■  f  a  ton  jours  été  le  protecteur 
et  l'appui  du  malheur. 
U  emè  isrt  hé  arec  Sdriitx,  Grics- 


SGH  141 

bach/dans  la  maison  duquel  il  était 
logé ,  Pauras ,  Hufeland ,  et  surtout 
Reinbold.  Nous  avons  tu  qu'il  s'oc- 
cupait beaucoup  de  la  nouvelle  philo- 
sophie. Il  y  trouvait  plus  de  poésie, 
et  un  plus  grand  caractère  que  dans 
celle  de  Leibnitz.  C'est  ce  qui  lui  ins- 

Ç'ra  le  désir  de  faire  une  nouvelle 
héodicée*  Ses  méditations  philoso- 
phiques produisirent  la  Dissertation 
sur  la  grâce et  la  dignité,  plusieurs 
autres  dans  la  Thahe,  et  ksLet très  sur 
V éducation  esthétique  de  l'homme* 
La  première  oflre  des  aperçus  déli- 
cats, et  beaucoup  d'idées  ineéiiieuset. 
Nous  croyons  que  l'auteur  s  est  laissé 
séduire    par  l'espèce    d'opposition 
qu'il  cherche  a  établir  entre  la  grdee 
et  la  dignité  :  la  souffrance  n'est 
certainement  pas ,  comme  il  le  pose 
en  principe,  une  condition  essentielle 
de  la  dignité,  dont  la  majesté,  qui 
exclut  au  contraire  toute  idée  de  souf- 
france, est  (selon  l'auteur  hn-mème) , 
le  plus    haut  degré.   Ses  Lettres 
portent  l'empreinte  de   son  talent. 
Mais  les  Allemands  sent  les  premiers 
a  convenir  que  Schiller,  k  qui  du  reste 
ib  n'accordent  point  une  tête  philo- 
sophique ,  n'a  fait  qu'eiiibrouifler ,  à 
force  de   subtilité ,  un    sujet    sur 
lequel  il  est  déjà  si  difficile  d'éta- 
blir une  théorie  précise.     Depuis 
1790  jusqu'en    1794»   Schiller  ne 
cultiva  la  poésie  quVn   traduisant 
des   morceaux  de  Virgile.    Ce  qui 
nous  en  reste,  les  ae.  et  4e*  livres 
sont  sans  doute  des  ouvrages  estima- 
bles ;  mais  on  n'v  retrouve  ni  la  grâ- 
ce, ni  même  l'énergie,  ni  surtout  le 
fini  de  l'original.  11  est  remarquable 
qu'a  cette  époque ,  où  les  belles  tra- 
ductions de  Voss  et  quelques  autres 
avaient ,  par  l'heureux  emploi  des 
mètres  des  anciens,  tellement  rap- 
proché l'aDcmand  du  grec  et  du  la- 
tin, Schiller  ait  choisi,  pour  imiter 


i4'i  SCH 

Virgile ,  des  stances  de  huit  vers  ri- 
mes. Le  grand  drame  de  la  guerre  de 
Trente-Ans  devait  agir  puissamment 
sur  un  esprit  tel  que  celui  de  Schiller. 
31  en  recevait  des  inspirations  poéti- 
ques, et  eut  même  l'idée  de  faire  de 
Gustave  Adolphe  le  héros  d'un  poè- 
me épique.  Il  y  renonça  pour  s'occu- 
per  de  JVallenstein ,  dont  il  eut 
alors  la  première  pensée.  La  révolu- 
tion française  occupait  toute  l'Euro- 
pe ,  que  bientôt  elle  devait  boulever- 
ser. Le  procès  de  Louis  XVI  fut  pour 
Schiller  l'objet  d'une  attention  parti- 
culière. Au  mois  de  décembre  1 792, 
il  pria  un  de  ses  amis  de  lui  indiquer 
un  Français  capable  de  bien  traduire 
le  Mémoire  qu'il    desirait    rédiger 
pour  la  défense  de  ce  prince.  Il  était 
persuadé  que  l'écrit  d'uu  étranger  fe- 
rait sur  ses  juges  un  plus  grand  effet 
oue  celui  d'un  Français...  Ce  serait 
d'ailleurs  une  occasion  de  dire  beau- 
coup de  vérités,  qu'un  homme  delet* 
très  peut  seul  présenter  avec  succès... 
11  est  des  époques  où  l'on  peut  par- 
ler ouvertement ,  parce  qu'on  peut 
être  entendu....  Schiller  pensait  que 
celle  où  il  écrivait  était  de  ce  nombre. 
Certes ,  il  était  difficile  de  méconnaî- 
tre a  un  plus  haut  degré  et  les  cir- 
constances et  les  hommes  auxquels  il 
voulait  s'adresser.  Mais 'on  ne  peut 
s'empêcher  d'admirer  cet  élan  d  une 
belle  a  me ,  qui  croit  tous  les  hommes 
de  talent ,  à  quelque  pays  qu'ils  ap- 
partiennent, appelés  à  défendre  un 
monarque  infortuné,  dont  la  cause 
est  celle  de  l'humanité  tout  entière. 
Schiller  avait  quitté  la  Souabe  depuis 
douze  ans.  Il  eut  le  désir  de  revoir 
&e$  parents  et  ses  anciens  amis,  et 
passa  auprès  d'eux  la   fin  de   i7<)3 
et  le  commencement  de  1794»  Il  écri- 
vit au  duc  de  Wurtemberg,  pour  le 
prier  d'oublier  ses  torts.  Le  duc  lui 
lit  dire  simplement  qu'il  ne  rcmar- 


SCH 

ancrait  point  sa  présence  à  StuttganL 
Schiller  revint  a  Iéna.  11  y  trouva 
M.  G.  de  Humboldt*  et  se  lia  étroi  - 
temeut  avec  lui.  C'ist  également  à 
cette  époque  que  commencèrent  ses 
rapports  intimes  avec  Gôtlic.  Il  con- 
çut alors  le  projet  de  réunir  les  prin- 
cipaux écrivains  allemands ,  pour  pu- 
blier un  Recueil    périodique    supé- 
rieur à  tout  ce  qui  avait  paru  jusque* 
là  dans  ce  genre.  Telle  fut  l'origine 
des  Horen ,  qui  commencèrent  en 
1 795.  C'est  dans  ce  recueil  que  parut 
sa  Dissertation  Sur  la  poésie  naïve 
et  sentimentale è  Ce  morceau,  d'une 
certaine  étendue  (  l34  p.  )  ,  nous 
semble  au-dessus  de  tout  ce  que  Schil- 
ler a  écrit  dans  le  genre  philosophi- 
co-littéraire.  Le  sujet,  déjà  très-vas- 
te, s'agrandit  sous  sa  plume  féconde* 
Comme  il  y  a  beaucoup  de  conven- 
tionnel dans  la  détermination  de  cer- 
tains genres  en  littérature ,  on  peut 
n'être  pas  toujours  de  son  avis.  Mais 
cette  composition  n'en  offre  pas  moins 
une  lecture  très-variée  et  très-atta- 
chante. Schiller  inséra  dans  les  Ho- 
ren quelques  autres  Dissertations,  et 
plusieurs  de  ses  nouvelles  pièces  de 
vers  :  Y  Empire  des  ombres ,  Y  Elé- 
gie ou  la  promenade,  Y  Idéal  (  Die 
Idéale  ) ,  etc.  Habent  sua  fata  li- 
belli.  Ce  recueil ,  dont  quelques  mor- 
ceaux furent  lus  avec  un  grand  inté- 
rêt, et  auquel  coopéraient  des  écri- 
vains allemands  de  première  et  de  se- 
conde ligne,  n'eut  qu'une  existence 
passagère,  et  cessa  en  1797.  Schiller, 
qui  le  regardait  comme  un  moyen 
facile  et  assuré  de  répandre  les  bon- 
nes doctrines  philosophiques  et  litté- 
raires, et  de  donner  ainsi  à  Ja  litté- 
rature de  son  pays  plus  de  profon- 
deur et  d'élévation ,  fut  très-sensible 
à  ce  contretemps.  Jamais  caractère  ne 
fut  plus  bienveillant  que  le  sien;  mais 
il  ue  put  échapper  entièrement   à 


scn 

'l'une  Jes  conditions  du  caractère  dos 
[Hirirs  :  il  fut  irritable  une  fois.  Dans 
ici  accès  d'humeur,  il  épancha  sa  bi- 
le .  uuu-M'i  dénient  contre  le  mauvais 
;uit.  «{une  il  exagérait  peut-être  la 
peut  rai  i  té,  mais  encore  contre  plu- 
«nus  écrivains  estimables,  qui  con- 
tribuaient comme  lui  à  la  gloire  de 
Iror  patrie.  II  ru  résulta  les  fameuses 
Joues,  recueil dedUtiqucs  epigram- 
maàqucs,  composes  eu  commun  avec 
(■uthe ,  qui  parurent  dans  Yjélma- 
mtk  dtrs  Muscs  de  1797.  Quelques 
écrivains  ont,  alors  et  depuis,  atlri- 
baë  à  ce  fâcheux  recueil  une  grande 
part  à  la  pretcudue  amélioration 
opérée  dans  la  littérature  allemande. 
H  est  permis  de  fienser  que,  si  une 
utire  mordante  et  laie,  comme  relie 
dr  RaLrucr ,  Lcssiug,  etc. ,  est  d'un 
r'rt  a^iire',  une  sa  tire  grossière  com- 
me celle  de  plusieurs  distiques  de  ces 
Xêmcs,  ne  peut  faire  sourire  qu'un 
petit  nombre  de  personnes,  et  devient 
u  sujet  de  scandale  pour  la  masse 
\r  U  MK-iete'.  lies  Xénies  furent  l'oh- 
]*i  d'une  quantité  innombrable  de 
r~p«m*es  •  dont  am  une  n'eut  autant 
<ir  rrlcbritc  qu'elles.  Wielanri  était 
■îrp«ii»  quelque  temps  dans  l'habitude 
'V  Caire ,  au  commencement  de  l'an- 
nrr .  une  revue  de  tous  les  ouvrages 
pri  se  présentaient  sous  la  forme 
•i'iliiuiurh.  D'anciens  rapports  d'a- 
iniiir ,  et  uu  caractère  naturellement 
ï.  |h-ii  craintif,  nelui  permettaient  pas 
Àr  fiirr  îles  Xrnûs  ime  critique  di- 
rrt  tr  .iiism  sévère  que  son  goût  le  lui 
prrvni  jit.  Il  supposa  que  les  redao 
inir»  de  l'Aliuaiiach,  pressé*  parl'é- 
(»vwf,rt  distraits  jwr  d'autres  occu- 
{••aIioui.  avaient  chargé  quelque  étu- 
iiuiil  d'en  remplir  un  certain  noui- 
J»rr  .jr  pa^e*,  et  «jiie,  dans  leur  préoo- 
•  M|wti<iii.  ils  av.mut  ailmis  sou  Ira- 
\  jjI  Kku%  rvnmeii.  Si  hiiler  avait  com- 
Kèn*ét  eu  1  y/>>  à  publier  XAlm* 


sch 


141 


nnch  d*s  Muses;  il  le  continua  jus- 
qu'en 1801 .  11  liait  revenu  à  la  poé- 
sie avec  un  nouvel  élan.  Mais  la  tra- 
gédie était  sou  élément  véritable.  11 
voulait  en  essayer  une  avec  des 
chœurs ,  qu'il  eût  intitulée  les  Cluva- 
liers  de  Malte.  Le  siège  de  cette  île 
en  était  le  sujet.  On  eu  a  trouvé  le 
plan  dans  ses  papiers.  11  en  di liera 
simplement  l'cxécutiou  pour  travail- 
ler à  son  tFallenslein.  Ce  poète  était, 
depuis  plusieurs  années,  dans  une  si- 
tuation morale  fort  remarquable: 
place  entre  la  nature  et  l'art,  de  lon- 
gues et  profondes  méditations  lui 
avaient  fait  sentir  les  défauts  de  ses 
premières  compositions;  mais  les  rè- 
gles dont  il  avait  reconnu  la  nécessité , 
et  dont  il  avait  fait  l'essai,  jusqu'à 
un  certain  point, dansDon  Carlos,  lui 
avaient  ôté  cette  hardiesse ,  cette  fou- 
gue qui  caractérisent  ses  Brigands.,. 
Son  enthousiasme  n'était  plus  qu'une 
création ,  et  il  avait  perdu  les  avan- 
tages de  la  jeunesse ,  sans  avoir  en- 
core ceux  de  l'expérience;  mais  il 
espérait  arriver  au  point  où  l'art  agit 
sur  le  talent ,  comme  l'éducation  sur 
l'homme  en  société  ,  en  lui  impo- 
sant une  seconde  nature.  Alors  ,son 
imagination  reprendrait  son  premier 
essor,  et  ne  connaîtrait  d'entraves 
que  celles  qu'elle  se  prescrirait 
die  -  nicme.  Ce  changement  s'était 
ojve'ré.  Schiller ,  cUpayé  d'almrd 
par  IVallrnsU'in ,  auquel  il  avait  été 
sur  le.  point  de  renoncer,  en  179!» 
s'était  en  lin  familiarisé  avec  ce  sujet. 
U  est  probable  qu'il  fut  entraîné  par 
l'attrait  de  cette  brillante  époque,  et 
par  l'étude  a  profond  ie  qu'il  en  avait 
faite.  En  eflet,  il  jugeait  lui-même 
fort  sévèrement  le  caractère  de  \\  al- 
Idistein ,  sou<  le  rapport  de  la  scène 
comme  sous  celui  de  la  morale.  Mais 
il  eu  faisait  l'objet  d'un  ess.ii.  Jus- 
qu'alors il  avait  recherché  la  vérité 


i44  SCH 

daas  les  détails...  maintenant  il  ne  la 
rcchcrclie  que  dans  l'ensemble,..  Car- 
los et  Posa  étaient  des  caractères  idéa- 


lises... 11  vent  ici  remplacer  l'idéal 
par  la  nature.  JFallenstein  fut  re- 
présenté ,   pour  la  première  fois ,  à 
Weimar  ,  en    octobre   1798.  Cette 
pièce  est  partagée  en  trois  :  Le  Camp 
de   f  Wallenstein ,  les  Piccolomini , 
la  Mort  de  fFallcnstein.  Le  Camp, 
précédé  d'un  prologue,  dans  la  for- 
me ordinaire ,  qui  est  une  espèce  d'ex- 
position ,  peut  être  regarde  lui-même 
comme  un  second  prologue  en  action. 
Ce  n'est  point  une  pièce,  mais  une 
suite  de  scènes ,  qui  ollrcnt  nue  pein- 
ture fort  animée  des  habitudes  du 
soldat  a  cette  époque,  et  qui  n'ont 
entre  elles  aucune  liaison  apparente. 
Le  poète  toutefois  atteint  son  but , 
qui  est  de  nous  donner  une  idée  sen- 
sible de    l'influence  extraordinaire 
exercée  par  Wallenstein ,  et  que  ce 
général  devait  autant  à  la  licence 
dont  il   laissait  jouir  son  armée  , 
qu'à  ses  rares  talents.  Quelques  traits 
indiquent  aussi    la  différence  entre 
les  dispositions  des  troupes  de  l'cm- 

})irc  et   celles  des   corps  des  états 
îéréditaires.  Les  Piccolomini  sont, 
pour  ainsi  dire,  une  seconde  pièce  pré- 
paratoire ,  une  longue  exposition  sans 
dénouement. Rien  de  ce  qu'avait  pro- 
duit Schiller  jusqu'alors,  ne  pouvait 
nous  donner  une  idée  de  la  belle  or- 
donnance et  du  calme  noble  qui  ré- 
gnent dans  cette  composition.  Plu- 
sieurs scènes,  surtout  celles  entre  Max, 
Thécla  et  la  comtesse,  sont  beaucoup 
trop  longues  ;  mais  toutes  conduisent 
au  but .  et  quelques-unes  (  par  exem- 
ple ,  celle  entre  Wallenstein  ,  Qucs- 
tenberg  et  les  généraux  )  sont  d'une 
vérité  de  position  extraordinaire.  Le 
drame  des  Piccolomini ,  très-froid  et 
d'un  cûct  presque  nid  à  la  représen- 
tation,  oflre  une  lecture  tres-atta- 


SCH 

chante.  La  fin  toutefois  est,  même  j( 
pour  le  lecteur  ,  presque  dénuée  d'in-  ;, 
térêt.  Le  poète  ,  en  faisant  des  re-  », 
trauchements  considérables  à  ces  cinq  » 
actes,  et  en  les  fondant  avec  les  deux  ^ 
premiers  de  la  Mort  de  IVallenr- 
stein ,  eût  terminé  sa  deuxième  pièce 
d'une  manière  plus  pathétique;  et  la 
troisième  eût  encore  été  dans  des  di- 
mensions convenables.  Ce  fut  même, 
si  nos  souvenirs  ne  nous  trahissent 
pas,  avec  ces 7 changements  qu'elle 
fut  représentée  à  Weimar.  La  Mort 
de  Wallenstein  est  la  véritable  tra- 
gédie. Son  plus  grand  défaut  est  celui 
du  dénouement.  Cette  pièce  fait  éproo- 
ver  successivement  des  sentiments  dit 
vers  :  l'étonnement  causé  par  l'ascen- 
dant de  Wallenstein  ;  l'horreur  pour 
sa  trahison;  l'espèce  d'angoisse  occa- 
sionnée par  sa  confiance  superstitieuse 
eu  Octavio  Piccolomini  ;  l'admira  rien 
pour  cette  armée  qui  abandonne  son 
chef  qu'elle  idolâtrait ,  quand  fl  n'est 
plus  qu'un  traître  ;  l'indignation  con- 
tre l'info  me  JUittlcr  ';  la  pitié'  envers 
Wallenstein.  Ce  demier  sentiment  est 
tout-à-fait  contraire  au  but  delà  tra- 
gédie. Nous  ferons  également  obser- 
ver que  ces  trois  pièces,  dont  les  deux 
premières  ne  sont  que  préparatoires , 
ne  forment  point  une  Trilogie  dans 
)solu  des  Grecs.  Nous  n'in- 


k 

ta 

1 
4 

i 

v 
1 


le  sens  ab.* 
sisterons  pas  sur  plusieurs  autres  dé- 
fauts. La  critique  est  désarmée  par 
les  beautés  multipliées  dont  brille  ce 
magnifique  poème.  lie  caractère  de 
Max  est  celui  qui  fixe  le  plus  l'atten- 
tion. A  part  un  vernis  de  sentimen- 
talité peu  d'accord  avec  les  moeurs 
du  temps,  nous  pensons  que  l'histoire 
et  le  théâtre  n'offrent  rien  de  pins 
parfait  que  cette  espèce  de  Chevalier 
sans  fteur  et  sans  reproche.  Il  ré- 
pand sur  toute  la  pièce  un  intérêt 
extraordinaire  ,  et  contribue  à  faire 
de  la  scène  où  il  paraît  pour  la  der- 


SCII 

c  fois ,  uiic  des  plus  belles   qui 

tenf  sur  aucun  théâtre.  Nous  ne 

^isN'»n>  rien  de  plus  .simple,  de 

wttf  iidrts»ant  ,de  plus  pathétique 

le*  instaure»  de  Wallcii.stcin  •ni- 

de    Max ,  les  regrets  que  lui  iiib- 

sià   mort,  et  le  monologue  de 

cl*.  Cette  tragédie  ,  en  un  mot  , 

Ere  île  nombreux  défauts,  est  peut- 

celle-  dans  laquelle  le  talent  de 

Jlrr  brille  avec  le  plus  de  variété, 

lu  il  a  le  plus  approche  du  degré' 

«rfc-ctiiifi  qu'il  pouvait  atteindre. 

Jet  ni  est  également  sensible  à  la 

lire  ;  il  fut  prodigieux  à  la  repre- 

Làtion  :  c'est  ainsi,  dit  Wielaud, 

w*  doit  écrire  la  tragédie  (3;.  La 

te  de  Schiller  se  trouvait  entière- 

it  dérangée  ,  tant  par  l'assiduité 

ta  travail  ,  enic  par  le  genre  de 

qu'il  avait  adopte.  11  sortait  très- 

•surfit,  composait  ou  étudiait  pen- 

ït  U  nuit ,  et  se  levait  dans  Ta  près 

ii.  Depuis  long-temps  ,  il  ne  pou- 

l  plus  vaquer  à  ses  fonctions  de 

Cessrur.  Plusieurs  gouvernements 

moins  se  disputaient  l'avantage 

r  r-i«»seder.  lui  i7«|"i ,  il  fut  ap- 

a  l*  ixji\iT>iti!  de   Tubinguc  ,  et 

H..J  j  Iteilui.  où  «1rs  avantages 

>r\il4es  lui  étaient  ollèrts.    Le 

ir  WVnnar  n'avait  pas  attendu 

irrrri-.  ta  lires  pour  *c  l'attacher 

",  miiditious  au    moins  équi- 

*s.  I>  fut  également  ce  prince 

lit  obtenir,  en  i8ou  ,  des  Ict- 

•    iiubh'w.  .Schiller  vint  ,  en 

vr    (i\er  à   Weimar  ,    ehe/. 

vil  il   put  jouir ,  sans  inîcr- 

.  île  la  société  de  sou  ami.  et 


..,•«•.•     ■!**■     >ji  imn   tir  If   ■»•'   ■•'   i«. 

;•.    •:..•     .    '      [>  .   /Y  •./•-.•■••  i  •  I   la 

I  '  ■    .    f  »  If  •■!•*  r     mir   lin  '•»■ 

î«       4». ■•,.■•    fil. r%     l|i  •      |-'m     lnïli» 

.;        •        ■  t  •       i«\  1  tki     1  •  !  jii  •  1  •  ««■ 

,  .     .      ..I    n»    aur    11    liMinliil'-    •{!*- 

r    . .     . .     •  ■     ..•   |.-»  «  ii*i  •»  rt  •  ijrn  la 

,  ■■  <      ii>i  1  !    r<  'II-  ii'- 

•  'M.  '  •    I      'I    W'i     I.    •  lll 


SCH  14 

du  théâtre  de  Weimar ,  dont  il  s'oc 
cupa  dès-lors  avec  beaucoup  de  zèle, 
travaillant  à  perfectionner  le  jeu  des 
acteurs,  pour  augmenter  par  la  lVliî-t 
mural  qu'il  eu  attendait.  Ou  le  vit 
désormais  vivre  uniquement  pour  le 
théâtre;  et  ses  dernières  pièces  se 
succédèrent  à  de  courts  intervalles. 
Marie  Stuart  fut  jouée  pour  la  pre- 
mière fuis,  à  Weimar,  en  1800. 
flous  n'examinerons  pas  si  le  carac- 
tère essentiellement  poétique  de  cette 
reine  infortunée  est  également  dra- 
matique, cette  question  étant  souvent 
oiseuse  ,  parce  que  les  ressources  du 
génie  sout  incalculables.  Mais  nous 
exprimerons  le  regret  que  le  poète  ait 
admis ,  sans  examen  ,  les  faiblesses 
de  Marie  et  surtout  le  meurtre  de 
Darnley  ,  qui  lui  a  été  reproche  par 
quelques  historiens.  11  est  temps  que 
la  mémoire  de  cette  reine  «oit  vengée 
des  imputations  avancées  par  ses  en- 
nemis ;  et  cette  tâche  nous  parait 
remplie  de  la  manière  la  plus  satisfai- 
sante par  l'auteur  de  son  article  dans 
la  Biographie  universelle.  Quelques 
i  11  v rai.se mbla lires  dans  le  nreud  de 
riutrigue ,  et  des  longueurs  ,  nuisent 
iar  fuis  à  l'intérêt.  L'humilité  avec 


I 


aquelle  Marie  écoute  les  dureté*  que 
sa  nourrice  lui  adresse,  la  scène  de  la 
confession  ,  par-dessus  tout  celle  de 
Mo  ni  nier  ,  qui  est  comme  une  rémi- 
niscence des  Brigands ,  ont  nrrité 
plus  ou  moiusde  reproche*.  Les  lu  ail- 
les néanmoins  remportent  de  Im.iii- 
coup  sur  les  défauts.  Marie  et  Klisa- 
lK'th  sont  habilement  dessinées;  les  ca- 
ractères de  Hurleigh  ,dc  Shrcwsbui  y, 
de Pa  w let même, sont  très-biwi  traités  : 
celui  de  Lcircstcr  est  faible:  il  était 
hors  du  talent  de  Schiller.  La  délil>é- 
ratioii  entre  Élisalxih  .  Shrewsbury  , 
Iturleigh  et  Leicester.  Ici  transports 
d'allégresse  que  cause  à  Mai  ie  la  jouis- 
sance de   la   nature,  l'entrevue  des 


i46  SCH 

deux  rciues ,  les  adieux  de  Marie  ,  un 
peu  longs  toutefois  ,  offrent  des  beau- 
tés supérieures  de  genres  fort  diffé- 
rents ,  et  ont  assure  le  succès  de  la 
pièce.  On  voit  combien  l'âge  et  les  ré- 
flexions continuelle*  sur  l'art  dra ma  ti- 
Ïue  avaient  mûri  le  talent  de  Schiller, 
[donne  ici  très-peu  à  l'idéal.  Sous  ce 
rapport ,  Marie  Stuart  est  histori- 

âue ,  ou  (  à  peu  d'exceptions  près  ) 
ans  la  nature,  plus  encore  que  ffaU 
lenstein.  La  marche  en  est  aussi  plus 
réguhère  peut-être  que  celle  d'aucune 
des  compositions  dramatiques  de  cet 
auteur.  On  ne  doit  donc  point  s'é- 
tonner qu'elle  ait  été  transportée  sur 
la  scène  française.  M.  Lebrun  a  imi- 
té avec  succès  la  pièce  de  Schiller  , 
dont  il  reproduit  souvent  les  liantes. 
La  première  représentation  de  Jeanne 
£Ârc  eut  lieu  à  Weimar  ,  en  1 80 1 . 
Rien  de  plus  simple  dans  .son  mer- 
veilleux ,  que  l'histoire  de  Jeanne 
d'Arc.  Tant  qu'elle  est  soutenue  par 
l'appui  du  Ciel ,  elle  triomphe  :  cet 
appui  lui  est  retiré  quand  sa  missiou 
est  terminée  ,  elle  tombe.  Dans  Schil- 
ler ,  elle  est ,  au  milieu  du  combat , 
comme  frappée  d'amour  pour  l'an- 
glais Lionncl.  Poursuivie  par  le  re- 
mords que  lui  cause  cette  espèce  de 
violation  de  son  vœu  de  chasteté  , 
elle  se  croit  indigne  d'accompagner 
Charles  VII  à  Reims.  Son  père  la  re- 
connaît ,  la  signale ,  la  maudit  comme 
sorcière  ;  elle  ne  se  défend  point ,  et 
est  bannie.  Elle  est  arrêtée  par  les 
Anglais  ;  mais  témoin ,  du  haut  de  sa 
prison ,  des  succès  de  ses  ennemis , 
elle  élève  son  ame  à  Dieu  ,  brise 
ses  chaînes ,  vole  au  secours  de  son 
roi ,  le  fait  triompher ,  et  meurt  de 
ses  blessures.  Ce  n'est  point  le  mer- 
veilleux de  l'histoire  qui  a  arrêté 
le  poète.  11  lui  en  a  seulement  sub- 
stitué un  autre  ,  pour  expliquer 
l'affaiblissement  ,  le  découragement 


SCH 

de  Jeanne,  et  le  triomphe  < 

Î;lais.  Mais  combien  l'explia 
'histoire  est  plus  simple,  p] 
gieuse  et  plus  poétique  !  Le 
meut  est  un  véritable  iml 
dont  on  ne  conçoit  pas  la  né 
et  qui  d'ailleurs,  par  sa  natu 
être  exclu  de  U  tragédie.  A  I; 
d'fïiion,  ses  chaînes  tombent.  I 
veilles  de  ce  genre ,  très-bonn 
un  poème  épique ,  sont  ad  mi 
tout  au  plus ,  sur  la  scène  1 
Le  sujet  de  Jeanne  d'Arc 
Sliakspearien ,  par  conséquei 
conforme  au  talent  de  S< 
prêtait  à  une  belle  trilogie  ,  < 
première  eût  offert  le  tablea 
France;  la  deuxième,  les  su 
Jeanne  ;  la  troisième ,  sa  faibl 
triomphe  de  ses  ennemis  et  s 
On  ne  peut  s'étonner  assez  qui 
1er  ait  méconnu  de  pareilles  1 
ces,  et  ait  gâté,  (profané  mer 
si  magnifiques  tableaux.  Cet! 
est  donc  uue  des  plus  défec 
parmi  celles  de  la  meilleure 
de  Schiller.  D'un  autre  cote 
une  de  celles  qui  renferment 
de  beautés  de  détail.  Son  talon 
ici  éloigné  de  sa  perfection 
cette  espèce  de  retour  vers  l'it 
dance  ac  sa  jeunesse  lui  a 
de  sublimes  inspirations.  L'abc 
nous  rendrait  le  choix  difficile 
ne  croyons  pas  qu'aucune  aut 
gédie  allemande  ait  eu  un  auss 
succès  d'enthousiasme.  11  U 
dans  les  biographies  de  notre 
de  quel  hommage  il  fut  combl 
exemple,  à  Leipzig  :  ce  ne  i 
seulement  au  théâtre  qu'il  les 
mais  encore  à  son  passage 
la  rue ,  avant  qu'il  rentrât  d 
Peu  de  grands  hommes  en  ont 
de  pareils  ;  peu  de  poètes  les 
tant  mérites  que  celui  qui  c< 
presqu 'exclusivement  son  tal 


SGH 

e  des  idées  les  plus  nobles  et 
mciits  les  plus  généreux.  Uu 
lus  grand  encore  était  reserve 
te  d'Arc.  Douze  ans  plus 
pielques  morceaux  de  cette 
nrtout  le  célèbre  monologue 
1e  t  servirent  à  en 'la  miner  le 
des  Allemands.  Schiller  cou- 
uiir  ,  en  quelque  chose ,  à  la 
ce  de  sa  jwtrie  ;  et  il  est  à 
r  rpie  cet  homme  e\cel.eut 
s  joui  d'une  des  plus  douces 
•uses  ipie  puisse  recueillir  un 
jvrn.  Que  devons -nous  at- 

I  urei u  va lit  de  Srh iJ  1er .'  n'est- 
i  craindre  qu'entraîne,  ainsi 
s  Tenons  de  le  voir  ,  comme 

force  irrésistible,  hors  de  la 
dans  laquelle  nous  avions 
sa  marche  plus  calme ,  plus 
e  ,  il  ne  refoinlic  dans  les 
le  sa  jeunesse  ?  Rien  de  plus 
linaire  dans  l'Histoire  du 
*  «ne  le  passade  de  Jeanne 
k  Ci  Fiancée  de  Messine  , 
première  représentation  eut 
Wriinar  ,  en  i«So3.  V  une 
res  les  plus  compliquées  des 
h  iiiudcrnes  .  succéda ,  .111  bout 
L  ans.  une  des  plus  simples, 
rrrrs  qui  se  haïssent  m  or  tel  lc- 
lùaeirt  passionnément  la  même 
tr  ,  rhaciui  d'eux  croyant  m 

II  autre.  Don  Ourla  trouvant 
t  bras  de  Don  Manuel ,  qui  a 
nrt  qu'elle  était  leur  sœur,  tue 
t  ;  puis  il  se  tue  lui-même  pour 
rr  â  la  princesse  sa  mère,  et 
tir.  l'aspect  douloureux  d'un 
ier .  et  pour  accomplir  l'or.i- 
de*tîn.  Lr  calme  et  l'esprit 
(ire  «pii  caractérisent  la  nation 
i«tr  .  la  haute  renommer  du 
,  et  quelques  beautés  ,  sans 
expliquent  seuls  la  réussite  de 
tieee.  Aucune  autre  nation  , 
ire ,  n'en  eût  supporte  les  lon- 


SCH 


«4: 


le 


gueurs  :  par  exemple ,  la  scène  hors  de 
mesure  dans  laquelle  César  annonce 
sou  dessein  irrévocable  de  se  tuer  , 
et  qui  est  une  vraie  torture  pour  sa 
mère  et  sa  sœur;  aucune  autre  n'au- 
rait faitçrace  nu  monstrueux  mélange 
des  religions  et  de  la  doctrine  du  destin 
dans  une  pièce  moderne.  Le  motif 
de  la  haine  des  deux  frères  n'est  même 
as  expliqué  ;  cette  haine  est,  pour 
eur  mère,  l'objet  d'une  constante 
douleur;  Jléatrix  est  jeune  et  belle... 
Telles  sont  les  seules  notions  que  nous 
recevions  sur  ces  quatre  principaux 
personnages.  Le  cours  de  la  pièce 
clle-m  me  n'offre  aucun  trait,  aucun 
incident  capable  de  jeter  un  véri- 
table intérêt  sur  ces  êtres  de  raison. 
Partout  le  destin,  rien  <|nc  le  destin, 

et  ce  qui  accompagne  ses  décrets 

le  désespoir.  Oniic  conçoit  pas  ce  qui 
a  pu  engager  Schiller  à  traiter  im  su- 
jet aussi  ]»eu  approprié  à  son  talent; 
et  l'on  cherche  îainemeut  quelque 
chose  â  gagner  dans  de  pareils   ta- 
bleaux ,  pour  des  esprits  imbus  d'au- 
tres doctrines  morales  et  religieuses , 
et  accoutumés  à  contempler  sur  la 
scène  la  lutte  sublime  de  la  vertu  contre 
le  vice.  Schiller,  en  revenant  à  la  mar- 
che simple,  s'est  donc  prive  volon- 
tairement du  ressort  (pu  procure  les 
dus  grands  triomphes  sur  la  scène, 
c  jeu  des  passions.  Pour  compléter 
sa  ressemblance  avec  les  pièces  des 
Grecs ,  il  a  accompagne  de  Chœurs 
la  Fiancée  de  Messine,  Sans  exami- 
ner jusqu'à  quel  point  les   chœurs 
peuvent  être  introduits  dans  les  tra- 
gédies modernes ,  nous  nous  conten- 
terons de  remarquer  que  le  poète  a 
péché  ici  contre  sa  propre  doctrine , 
exposée  d'une  manière  intéressante 
dans  la  Dissertation  sur  l'emploi  du 
Chœur  c ans  la  tragédie,  qui  précède 
la  pièce.  En  effet ,  que  voyons -nous 
dans  sa  tragédie '.'£*  Choeur  des  on» 


I 


i/i8 


SOI 


riens  ,  cet  imposant  intermédiaire 
outre  l'homme  et  la  divinité,  qui  an- 
nonce les  décrets  du  ciel ,  et  accorde 
sa  pitié  au  malheur ,  témoin  toujours 
impassible  des  passions  des  person- 
nages présents  sur  la  scène  ?  Nulle- 
ment :  ce  sont  deux  chœurs  accom- 
pagnant chacun   des  deux  frères  , 
adoptant  leur  auimosité  mutuelle, et 
prêts  une  fois  à  fondre  l'un  sur  l'autre. 
Guillaume  TellîviX  représenté , pour 
la  première  fois,  à  W  ci  ni  a  r,  en  1004. 
Nous  avons  reproché  à  Schiller  d'a- 
voir altéré ,  sans  avantage ,  l'histoire 
de  Jeanne  d'Arc.  11  n'a  pas  ici  mérité 
le  même  reproche.  Mais  le  principal 
caractère,  celui  de  Guillaume  Tel], 
ne  nous  paraît  pas  avoir  été  suffi- 
samment relevé.  La  première  scène 
le  recommande  fort  à  l'intérêt  des 
spectateurs  ;  mais  nous  ne  le  voyons 
pas  grandir  dans  le  reste  de  la  pfèce , 
ou,  si  l'on  \  eut,  il  n'est  pas  mis  hors  de 
ligne ,  ainsi  que  l'exigeaient  l'histoire 
et  la  théorie  dramatique.  Il  est  bien 
regardé  comme  la  principale  ressour- 
cedes Suisses;  c'est  vers  lui ,  surtout, 
que  se  tournent  leurs  regards  ;  et  pour- 
tant il  n'est  point  l'aine  de  la  conju- 
ration qui  se  trame  contre  les  oppres- 
seurs de  son  pays.  Il  résulte  de  ceci 
un  défaut   d'unité,  en  ce  que  cette 
conjuration  n'est  point  en  rapport 
absolu  avec  ses  actions ,  et  que  l'at- 
tention et  l'intérêt  se  trouvent  partagés 
entre  lui  et  les  plus  généreux  de  ses 
compatriotes.  Si,  comme  on  l'a  dit, 
l'unité  se  trouve  dans  un  ordre  supé- 
rieur d'idées,   elle  doit  échapper  à 
la  grande  masse  des  spectateurs  ,  et 
l'effet  dramatique  est  manqué.   \a 
scène  de  la  pomme  n'est  même  pas 
traitée  avec   le   talent    habituel    de 
Schiller.  L'examen  des  caractères  de 
Berthe  et  de  Kudenz  pourrait  être  la 
matière  de  sévères  réflexions.  Nous 
aimons  mieux  rendre  hommage  au 


SCH 

talent  avec  lequel  le  poète  a  su  pein- 
dre les  mœurs  du  pays:  c'est  la  Suisse 
même  mise  sous  nos  yeux.  Plusieurs 
scènes  (par  exemple  le  monologue  de 
Tell,  troisième  du  quatrième  acte)  mé- 
ritent d'être  offertes  comme  modèles. 
Nous  citerons  comme  également  re- 
marquables, les  chants  du  pêcheur,  du 
berger  et  du  chasseur ,  qui  ouvrent 
la  pièce.  La  littérature  allemande,  si 
riche  dans  ce  genre  de  poésie,  n'of- 
fre rien  de  plus  naïf,  de  plus  gra- 
cieux ,  de  plus  véritablement  poéti- 
que. Guillaume  Tell ,  que  plusieurs 
auteurs  regardent  comme  le  chef- 
d'œuvre  de  bchiller,rappeUa  les  succès, 
de  fVallenstcin  et  de  Jeanne  d'Arc 
(4  ).  Ce  grandpoète  éta  it  alors  en  pleine 
jouissance  de  son  talent.  Objet  d'une 
admiration  générale,  ses  écrits  étaient 
dans  les  mains  de  tous  ceux  qui  atta- 
chaient quelque  prix  aux  idées  nobles 
et  généreuses;  les  Allemands  l'oppo- 
saient avec  orgueil  aux  auteurs  les 
plus  brillans  des  littératures  étrangè- 
res ;  les  autres  villes  d'Allemagne 
enviaient  à   Weimar  l'avantage  de 
le  posséder;  de  nombreux  amis  com- 
posaient sa  société  habituelle.  Heu- 
reux dans  son  intérieur,  il  faisait  le 
charme  de  sa  famille  par  la  douceur, 
la  naïve  simplicité  de  son  caractère: 
sa  santé  troublait  seule  son  bonheur. 
11  avait  fait  un  voyage  à  Berlin  pour 
y  diriger  lui-même  la  représentation 
de  Guillaume  Tell.  11  en  revint  fort 
souffrant.  Toutefois  il  s'était  rétabli, 
au  point  de  donner  à  sa  famille  l'es- 
poir de  le  voir  rendu  pour  long- 
temps à  son  activité ,  lorsqu'il  fut  afr 

(4)  La  Traduction  m  franeai»  du  Théâtre  df 
Schillrr  ,  pur  M.  de  tarante  ,'e*t  nn  travail  fart 
mile,  ri  dont  le  mérite  »r  peut  être  aeaii  mat  par 
ceui  qui  unit  euetat  d'^ppiérirr  le»  diflicuftesqM 

Erwnle  la  lutte  contre  un  de»  porta*  qui  ar  re- 
lient Ir  plu.»  à  U  traduction.  Ollr-ri  rai  iirrèrdre 
d'une  Vie  de  ce  poète  ,   qui  e»l  pleine  d'aperra* 
in  jeniniT  et  de  Jet  ai  lu  iutrro*anbi  nur  le»  aaanu*    ' 
d*J  Allemand»  et  »ur  quelquei-iitH*  de*  phaan  de    . 
Imr  littérature. 


> 
•i 


"fc 


SCH 

111e  fièvre  maligne ,  accom- 
r  crampes  dans  l'estomac 
railles.  11  supporta  ses  souf- 
vec  une  grande  résignation. 
t  vous  trouvez -vous!  lui 
sa  belle-soeur ,  peu  de  mo- 
ant  s»  mort  :  Toujours  plus 
répoudit-il.  11  expira  le  9 
5,  â  cinq  heures  du  soir, 
îara  nie-sixième  année  de  son 
Jkr  avait  recommande  que 
nés  fussent  faites  de  la  ma- 


rins simple.  Ses  restes  furent 
cimetière  entre  minuit  et 
e ,  par  de  jeunes  savants  et 
tes.  Le  ciel  état  couvert  de 
le  vent  soufflait  avec  force, 
ent  où  Ton  descendait   le 
is  le  caveau,  le  ciel  s'en- 
laltmc  jeta  quelques  rayons 
rrcueil ,  et  disparut  près- 
ût.  Schiller  était  d'une  taille 
lais  très-mince;  ses  cheveux 
wx ,  sa  ligure  alongcc ,  son 
î  ,  ses  traits  peu  prononces. 
1ère  domina  ut  de  sa   phv- 
étaitla  mélancolie  et  la  nié- 
mais  quand  il  e'tait  anime 
nversatiun,  sa  tetc,  hahi- 
it  penchée,  s**  relevait  ,  et 
ie  vivacité  se  peignait  sur 
Il  aimait  beaucoup  la  so- 
eiine»  gens;  cet  âge  semblait 
r  son  a  me;  et  souvent  011  l'a 
are  d'étudiants,  discourir 
>luMeurs  heures    avec  une 
un  abandon  admirables, 
ouvrages  dont  ou  parle  , 
de  de  cet  auteur  fécond  un 
in  lin'  «le  Disserta  lions  sur 
1  d'il  Moire,  de  philosophie 
i-rature.  des  fragments  de 
theUm-  ,    des    traductions 
A\r  t\r   Wèdiocm  et  rum- 
M.  Pir-ud  ,  etc.  Tous  ces 
d'un  uioiiMlre  intérêt,  sont 
dans  sa  Biographie ,    par 


SCH  i{ij 

Dœring  ,  dans  le  Lcxicon  de  Jor- 
dens ,  etc.  La  plupart  de  ses  écrits 
ont  été  réimprimés  plusieurs  fois ,  et 
des  éditions  complètes  de  ses  œuvres 
ont  été  publiées ,  Tubiiigcn ,  Cotta  , 
i8iu-i5,  1*  volumes  in-8°.  Vien- 
ne 9  Strauss,  1 81  (>,a6  volumes  in-iQ. 
Carlsruhc,  1816-17,  18  volumes. 
Leipzig,  1824,  18  volumes  in- 18. 
Si  nous  jetons  uu  coup-d'œil  général 
sur  la  carrière  dramatique  de  Schil- 
ler, nous  y  trouverons  autant  d'irré- 
gularité que  de  talent.  Ks  sa  y  a  nt  tour- 
à-tour  les  différents  genres,  nous 
le  voyons  débuter  par  la  licence  du 
shakspcarianisme,n  border  sans  suc- 
cès la  tragédie  historique  ,  plus  mal- 
heureusement encore  la  tragédie  bour- 
geoise; se  lancer  sans  mesure  dans 
l'idéal  ;  revenir  plus  mûr  à  l'histoire; 
se  plier  presque  à  la  régularité  fran- 
çaise; faire  lui  alliage  bizarre  et  inu- 
tile de  l'histoire ,  de  l'idéal  et  du  ro- 
mantique ;  s'élever  à  la  simplicité 
grecque,  et  finir  par  l'histoire.  Nous 
ne  voyous  rien  de  lixc,  rien  de  cons- 
tant dans  sa  marche.  Sa  versili cation 
même  a  été  fort  critiquée.  C'est  en 
ellel  la  partie  la  plus  défectueuse  de 
ses  tragédies.  Elles  contiennent  un 
grand  nombre  de  vers  irrcguliers,  soit 

S>oiir  la  quantité,  suit  pour  le  nombre 
les  syllabes.  L*ni:.i;  ■•■  >.  ;:j'oh  y  ren- 
contre souvent,  n Vït  pas  assez  net 
pour  cacher  cette  il  régularité;  et  l'es- 
sai de  l'alexandrin ,  dans  la  grande 
scène  entre  Jeanne  d'Are  et  Mont- 
gonimoii.  ne.  ii>iiis  paraît  pas  heu- 
reux. Mais  quand  le  p.ièle  est  élevé 
par  iii.e  vé  ri  ta  1.1e  inspiration ,  les  vers 
sont  liv»  exacts;  et  l'on  y  trouve  des 
p.;gcs  ri:!i»Vcs  où  riiarinouie  de  la 
diction  c-si!c  la  bcann*  de-,  images. 
Malgr:*  ses  défauts,  Schiller  e^t  ï.i- 
<  .011  lesta  ni  cm  eut  à  la  lèie  du  tin  îtie 
allemand.  Cgalino,  Icmilùi  (ifilntti, 
Nathan  ,  Julé's  de  Turent 1',  Goctz 


i5o 


SCH 


de  Berlichingen ,  Iphigénie  en  Tau- 
ride  et  plusieurs  autres  pièces,  signa- 
laient sans  (loi  ite  l'cxistcnccdc  ce  théâ- 
tre. Quelques-unes  sont  même,  sous 
le  rapport  de  l'art,  plus  parfaites  que 
celles  de  Schiller;  mais  il  y  a  dans 
celles-ci  un  élan ,  une  chaleur ,  un 
charme  ,  que  l'on  retrouve  rarement 
dans  les  autres  au  même  degré'.  Il 
faut  se  garder  de  le  comparer  à  Sha- 
kespeare ,  qui  réunit  toutes  ces  qua- 
lités ,  mais  qui  est  toujours  vrai,  clans 
ses  beautés  comme  dans.ses  bizarres 
monstruosités.  Si  nous  considérons 
l'ensemble  des  principaux  ouvrages  de 
Schiller,  nous  sommes  autorisés  à 
conclure  qu'il  est  loin  d'être  un  au- 
teur parfait  (  vollendet  ).  Qu'on  en 
accuse  sa  mauvaise  santé ,  sou  irrita- 
bilité nerveuse  ou  la  nature  de  sou 
talent, il  est  vrai  dédire  qu'il  n'a  rien 
fini  ou  n'eu  perfectionné.  Ses  deux 
Histoires  et  sou  Roman  ne  sont  point 
achevés  ;  et  aucune  de  ses  tragédies , 
envisagée  sous  le  rapport  du  plan  et 
sous  celui  des  caractères ,  ne  mérite 
d'être  oflertc  comme  un  modèle.  Mais 
si  ses  compositions  dramatiques  doi- 
vent être .  sous  le  point  de  vue  de 
l'art,  traitées  avec  quelque  sévérité, 
on  ne  peut  assez  louer  les  sentiments 
dont  elles  sont  remplies.  Parmi  les 
poètes  modernes,  qui  donnent,  en 
généra  I  ,  1  teauenup  plus  de  développe- 
ments aux  sentiments  ([ne  les  anciens, 
auxquels  ils  sont  inférieurs  en  ta- 
bleaux, aucun  peut-être  n'a  surpasse 
Schiller  dans  la  peinture  de  l'idéal. 
Emporte  par  l'imagination  la  plus 
efliénée  ,  ou  contenu  par  une  noble 
régularité,  jamais  son  ame  n'est  al- 
térée par  ses  écarts,  ni  desséchée  par 
les  règles.  &*  conscience  est  sa  muse, 
a  dit  M™,  de  Staël.  S'il  ne  satis- 
fait pas  complètement  le  lecteur  ou  le 
spectateur  dillicile,  il  transporte,  élè- 
ve, ennoblit.  Ses  brillantes  tirades  tan- 


S 

dn 


SCH 

tôt  charment  par  leur  simplicité  naï- 
ve, tantôt  élèvent  par  leur  sublimité: 
et  quand   il  se  perd  dans  un  idéal 
contraire  au  caractère  de  ses  héros 
ou  à  la  vérité  de  l'histoire ,  on  sent 
u'il  a  voulu  représenter  l'empire  de 
vertu  triomphant  àcs  cœurs  les 
)lus  durs.  Voyez  YVallcnstein  atten- 
dri et  Philippe  revaut  le  perfection- 
nement de  1  humanité.  En  tui  mot, 
Schiller  nous  parait  être  le  plus  no- 
ble représentant  de  la  poésie  roman- 
tique. Nais  c'est  dans  ses  Poésies 
fugitives*iuf\\  faut  étudier  son  carac- 
tère. Il  vit  souvent  dans  ses  héros, 
sans  doute  :  il  est  ici  tout  entier.  C'est 
de  ses  Poésies  surtout  que  l'on  doit 
dire ,  encore  avec  Mme.  de  Staël  iSes 
écrits  sont  lui,  La  plupart  sont  des 
sujets  historiques  ou  mythologiques  , 
des  ballades ,  des  chansons,  des  piè- 
ces de  circonstance.  Dans  presque 
toutes  ,  on  trouve  les  mêmes  senti- 
ments. Il  est  à  regretter  que,  dans  les 
différentes  éditions  des  Œuvres  de 
Schiller  ,  les  poésies ,  ainsi  que  les 
tragédies .  n'aient  pas  été  rangées  par 
ordre  de  dates.  Il  est  impossible  d'é- 
tablir une  classification  rigoureuse. 
D'ailleurs  il  eu  est  un  certain  nom- 
bre qu'on  peut  appeler  carmetéristi- 
ques.  Elles  peignent  les  dispositions 
morales  habituelles  du  poète,  et  mar- 
quent eu  même  temps ,  d'une  maniè- 
re sensible ,  les  changements  succes- 
sifs opérés  dans  son  esprit.  Nous  cite- 
rons comme  tels  les  Dieux  de  la  Grè- 
ce, V Idéal 9  la  Promenade,  le  Méri- 
te des  femmes  et  la  Cloche ,  autour 
de  chacune  desquelles  pourraient  se 
grouper  les  autres  pièces  des  mêmes 
époques.  Jeune  encore,  il  regrette  avec 
amertume  la  riante  mythologie  des 
anciens.  Plus  ta  ni,  il  déplore  simple- 
ment la  privation  des  créations  de 
son  imagination.  lia  Promenade  of- 
fre des  tableaux  idylliques  et  des  con« 


SCfl 

is  morales-pratiques.  Si  le 
es  femmes  est  un  retour  à 
I  offre  eu  même  temps  la 
très-vraie  du  contraste  des 
es.  Enfin  la  Cloclte  pre- 
ipprocbcment  entre  les  dif- 
jnditions  nécessaires  au  suc* 
ujÏuu  du  métal  et  les  princi- 
tmstaucesdela  rie  humaine, 
r  sous  le  point  de  vue  p rad- 
ieux dernières  pièces  sont  de 
ute  poésie.  Elles  ont,  eu  ou- 
tillage d'être  composées  en 
ries ,  qui  leiircominiiuiquent 
i  de  mouvement  et  de  vie,  et 
ulte  un  charme  particulier. 
ulcrous  que  ses  poésies  fu- 
jiis  être,  sous  le  rapport  de 
cation,  d'une  parfaite  régu- 
i  approchent  beaucoup  plus 
tragédies.  Les  ouvrages  de 
si  l'on  en  excepte  quelques 
mis  d'humeur  contre  sescri- 
ont  remarquables  par  l'ab- 

tout  sentiment  malveillant. 

quelquefois  par  une  uoblc 
on .  s'il  fronde  les  travers  de 
'ë  ou  du   monde  littéraire  , 

traits  lui  su! lisent  ;  et  il  ne 
nuis  dans  la  satire.  Elle  était 
rà  sou  talent,  et  plus  encore 
•rit  errant  presque  consum- 
as une  région  trop   élevée 

•  j  Itérée  par  les  {vissions  Vul- 
!u  résumé ,  non*  j «Misons  que 
tirs  sur  l'hisii.ire  universel- 
r  la  pfèsir  nai%'e  et  senti- 
. la  Giu-rre  de  T  rente-./ ns9 
itrm,  Marie  Stuarl  el  Jean- 
c  ,  le  Mérite  des  femmes  et 
-  .  %ont  1rs  vrais  titres  dcgloi- 

*  il  1er  :  peu  d'écrivains,  dans 
pays  que  ce  suit .  eu  ont  eu 
,ir  k^  rt  d*.iiissi  btillaiits.  D- 1 . 
LLING      Dii.vold    ,  né  à 

était  grrllier  du  conseil  de 
dans  le  quinzième  siècle.  11 


SGH 


i5t 


a  écrit  l'histoire  'de  son  pays,  de 
1 468  jusqu'en  1 484  ,  et  nommément 
la  guerre  des  Suisses  contre  Charles- 
le- Téméraire,  duc  de  Bourgogne, 
à  laquelle  il  avait  pris  part.  On  peut 
le  regarder ,  par  conséquent,  comme 
le  continuateur  de   Tsthachtlan  et 
Justinger,  auxquels  il  est  très -su- 
périeur, sous  tous  les  rapports  (  V. 
Justinger  ).  Son  Histoire,  qui  finit 
en  1 48  i,  forme   la  dernière  partie 
de  sa  Chronique  de.  la  inlle  de  Ber- 
ne ,  de  l'an   11 5a   jusqu'à   i48o. 
Pour  les  temps  antérieurs  à  1 468 , 
il  a  copié  Tschachtlan  et  Jiistiuger» 
comme  il  le  dit  liù-inéme.  La  partie 
qui  contient  la  guerre  de  Bourgogne 
a  été  imprimée  a  Berne,  sous  ce  titre  : 
Description  des  guerres  de.  Bourgo- 
gne ,   1743,  in-fol.  (en  allemand). 
Cette  édition  laisse  lieaucoup  à  désirer, 
sous  le  rapport  de  la  correction.  Schil- 
ling a  été  copié  bien  souvent ,  de  ma- 
nière que  des  chroniqueurs  d'autres 
cantons  n'y  changeaient  que  les  noms 
des  guerriers,  et  des  autres  personna- 
ges bernois ,  en  leur  substituant  ceux 
des  familles  de  leur  propre  canton. — 
Schilling  (Diebold)  ou,  comme  il  est 
écrit  dans  les  manuscrits  :  Diebold 
Sihillig  ,  (ils  de  Jean  Schilling  (1), 
greffier  à  Lu  cerne ,  donna  une  chroni- 
que de  la  ville  de  Lucernc,  qu'il  com- 
mença en  i5oit  et  finit  à   \Sogf 
époque  de  sa  mort.  Il  raconte  aussi 
la  guerre  de  Bourgogne,  à  lauudle  il 
avait  assisté.  Le  manuscrit  de  cette 
Chronique ,  avec  plus  de  !\ 00  dessins, 
médiocre] nent  faits,  mais  curieux  sous 
le  rapport  îles  mœurs,  se  trouve  aux 
archives  de  Lucernc.  Z. 

SCI  il  LIER;  Jean  ),  jurisconsulte, 

né  en  i63u,  à  Pegau,  en  Saxe,  fut 

•  |i  On  iillrilmr  j  «r  |irrr  *U  II.  Silullmp  ,  l'Ilî»- 
t'iirr  i|i*«  (urrm  <lr  S-nnlir  ri  tir  Ui'*n.  inuiat- 
<ril  qui  «rtmm**  «ln««  |ilu»ieur«  |.iMintli^«J««  d« 
U  .Snu«r.  \.r  laamwcnt  cuiucrvc*  crlle  de  Zuriok, 


I.Vi 


SCM 


élevé  à  Leipzig  cl  à  Naumbourg.  En 
1 65 1 ,  il  se  rendit  à  l'univcrsitédc  léna, 
où,  pendant  deux  ans,  il  s'appliqua  aux 
sciences  philosophiques.  La  philoso- 
phie péripatéticienne  ,  qui  dominait 
encore  dans  les  écoles  d'Allemagne  , 
trouva  en  lui  im  zèle  défenseur.  Il  fit 
son  droit  à  léua,  sous  la  direction 
de  J.  Strauch ,  son  oncle  maternel, 
consacra  deux  ans  à  la  pratique  a 
Naumbourg,  et  entra,  en  1662,  au 
service  du  duc  de  Saxe-Zcitz,  qui 
le  nomma  bailli  de  Suhla,  en  1668. 
Plus  tard .  il  passa  au  service  du  duc 
de  Saxe-Iéna ,  qui  le  nomma  mem- 
bre du  conseil  aulique  de  son  consis- 
toire ,  et  de  sa  chambre  des  finan- 
ces. Ce  prince  étant  mort,  en  1678, 
Schiller  se  rendit  à  léna  ,  où  il  don- 
na un  cours  public  :  il  y  aurait  ob- 
tenu une  chaire  de  droit,  si  la  con- 
duite scandaleuse  de  la  femme  qu'il 
avait  épousée,  en  1G60,  ne  l'avait 
forcé  de  quitter  cette  ville.  L-im- 
prudenec  d'un  instant  fut  punie  par 
trente-neuf  ans  de  chagrin;  car  cette 
femme  ne  mourut  qu'en  161)9.  Schil- 
ter  s'établit  d'alx>rd  à  Francfort 
sur  le  Mcin.  On  lui  oflrit  diver- 
ses places  ;  et  parmi  ces  proposi- 
tions, celle  de  Strasbourg  lui  con- 
vint le  mieux.  Cette  ville  venait 
de  perdre  sa  souveraineté  par  sa 
réunion  à  la  France  ;  mais  elle  avait 
conservé  une  constitution  toute  ré- 
publicaine, sous  la  protection  du 
roi,  qui  ne  s'était  réservé  que  la 
nomination  du  président  de  la  bour- 
geoisie, qui  avait  le  titre  de  préteur 
royal.  La  complication  des  rapports 
qui  naissait  de  cet  ordre  de  choses 
fit  sentir  le  l)csoin  d'un  bon  puhli- 
cistc  qui  servît  de  conseil  au  sénat; 
et  le  choix  tomba  sur  Schiller ,  à  qui 
l'on  oflrit  la  place  de  consulcnt  (  con- 
seil) ,  avec  des  conditions  très-avan- 
tageuses el  le  titre  de  professeur  à 


SCli 

l'université.  Il  vint  donc  ,  en  1686  f 
se  fixer  à  Strasbourg ,  où  il  termina 
sa  vie  le  i4  mai  1705.  Des  cinq  en- 
fants qu'il  avait  eus ,  un  seul  lui  sur- 
vécut. Schilter  possédait  très-bien  la 
littérature  classique  ,  ainsi  que  la 
langue  hébraïque.  Il  avait  a  profond! 
toutes  les  branches  de  la  jurispru- 
dence, et  ses  ouvrages  y  portèrent 
la  lumière  ;  mais  c'est  principalement 
dans  le  droit  féodal ,  et  dans  le  droit 
privé  allemand  ,  que  ses  écrits  sont 
cités  comme  une  autorité.  H  a  éclair- 
ci  l'origine  de  la  langue  alleman- 
de ;  il  possédait  très-bien  l'histoire, 
et  n'était  pas  étranger  à  la  méde- 
cine. Comme  professeur ,  il  n'eut 
Sas  beaucoup  de  succès,  sa  manière 
'enseigner  n'étant  ni  agréable ,  ni 
animée.  On  a  de  lui  un  grand  nombre 
de  Dissertations,  et  les  Ouvrages  sui- 
vants :  1 .  Exercitationes  ad  L  Libroê 
Ponde  et  anim ,  in -4°. ,  réimprimées 
sous  le  titre  de  Praxis juris  Romani 
injoro  Germanico,  léna,  1698, 
Leipzig,  1 7 1 3,Francfort-sur-le-Meinf 
17^3,  3  vol.  in-fol.  C'est  un  Recueil 
de  Dissertations  et  de  Traités  qui  ré- 
pandent le  plus  grand  jour  sur  l'ap- 
plication du  Droit  Romain  aux  lois 
d'Allemagne.  Malgré  le  temps ,  cette 
collection  a  peu  perdu  de  son  impor- 
tance. —  II.  'Manuductio  phâoso* 
phiœ  moralis  ad  veram ,  non  simur 
latam  ,  jurisprudentiam  ,  léna  , 
1676 ,  in-8°.  Le  but  de  l'auteur  était 
de  faire  voir  qu'il  fallait  chercher 
les  raisons  des  lois  ,  non  dans  le  seul 
droit  de  nature ,  mais  dans  la  morale. 
111.  Praxis  artis  analyticœ  in  juris- 
prudentid ,  léna  ,  1678,  in-8°.  Cet 
ouvrage  attira  à  Schilter  le  reproche 
de  s'être  trop  souvent  perdu  clans  le 
sentier  du  péripalétisme.  IV.  lnstir 
tutioncs  juris  canonici  ad  Ecclesiœ 
veteris  et  hodiernœ  statum  accom- 
modât œ.  La  première  édition ,  très- 


SCT 

rtrte,  parut  à  Iéna ,  1681 ,  in- 
idiilter  en  fit  imprimer  une  se- 
• ,  fort  augmentée ,  Strasbourg , 
,  in-8".  II  m  parut  ensuite  une 
\mt  d'autres ,  jusqu'à  ce  que  les 
du  camouisteBoehmer,  l'eussent 
ihlieT.  Des  jurisconsultes  distill- 
ant fait  des  Observations  et  des 
•  sur  l'Abrège  de  Schiller  ;  parmi 
ommentaires ,  nous  distinguons 
de  Tfaéod.  Gottliard  Ekard,  en 
4.  in-4°-«  qu»  parut  à  Leipzig, 
»*4  k  1733.  Y.  De  libertatc 
ûmrum  Germaniœ  libri  vu  , 
i6H3,  in-40.,  ouvrage  impor- 
tant par  son  contenu  que  par 
pie  ou  il  parut ,  et  qui  a  valu 
l'estime  des  théologiens  ca- 
francais.  VI.  Institutiones 
principiis  Jurés  naturœ , 
m  et  cirilis,  tùm  romani, 
permanici  ,  ad  usumfori  ho- 
imccommodata.Letpn^  i685, 
préimprimé,  en  1  (>q8  ,  à  Stras- 
;,  tous  le  titre  de  Jurispru- 
r  totius,  tant  romarur  quàm 
mmicœ  privât œ ,  légitima  clv- 
g.  C«  Éléments  sont  un  chef- 
re-  Vil.  Lue  édition  des  frag 


rés  de  l'ouvrage dY/er- 
Mndrstinus  de  Cautelis  , 
«o  Commentaire  sur  son  appli- 
1  aux  usages  du  barreau  moder- 
rasbuurg.  1*187,  in-4".V  111.^*/ 
wda  leutrumque  Germ  anicumet 
vhardicum  introduction  seuins- 
mrs  ex  fenuinis  principiis  suc- 
ctmànnatœ  et  ad  for i  feuda- 
\i  usum  directœ  ,  ibidem  , 


.  io-H**.  Ce  petit  ouvrage ,  qui 
re .  d'une  manière  claire ,  la  dif- 

*  mire  Ips  lois  féi  nia  les  des  Gcr- 

•  rt  relies  des  ï.omliards,  a  été 
rnne  a  Straslxmrg,  en  ijUi; 
'      notes  de  (î.  Cli.  (iebauer, 

i-ïH,    1737   et   17:18, 
d'Ubl,  Berlin,  i74j. 


n*ç 


SCH  i53 

11  existe  un  Commentaire  de  Gnnd- 
ling  sur  ces  Éléments,  en  un  fort  vol. 
in-4°.  IX.  Une  édition  d'un  Chant  de 
victoire,  en  langue  allemande,  en 
l'honneur  de  Louis  III  ,roi  de  Neus- 
trieet  d'une  partie  de  la  Bourgogne, 
sur  la  victoire  qu'il  avait  remportée, 
en  883 ,  sur  les  Normands,  près  de 
Sodalenrch.  Ce  poème,  en  1 10  vers, 
prouve  que  la  langue  française  n'avait 
\  as  entièrement  remplacé  l'idiome 
tudesque  en  France,  avant  le  dixième 
siècle.  X.  Institution**  juris  publici 
Romano-Gvrmanici ,  Strasbourg  , 
if  k)6,u  vol.  iu-8°.XI.  Codex  juris 
feudalis  AUmanniœ ,  ibid.,  1697, 
in -4°.,  et  17118,  in-fol.,  ouvrage 
par  lequel  la  science  du  droit  féo- 
dal a  pris  ime  nouvelle  forme.  XII. 
Aurviu  jJugustini  libri  tt  de  adul- 
terinis  conjugiisad  Pollentiamcum 
notis  juridicis  ac  moralibus  f  qui- 
tus domina  ecclesiœ  de  mairimonii 
dissohttione  illustratur ,  léna,  1692, 
in -4°.  Cet  ouvrage  a  été  dirigé  con- 
tre Ebrahb  :  aussi  Sehilter  a-t-il  gardé 
l'a  non  y  me.  X11I.  11  publia  ,  pour  la 
première  fois ,  la  Chronique  d  Alsace 
et  de  Strasbourg,  de  Jacob  de  Ko>- 
niçshwen  ,  en  allemand  ;  y  ajouta 
une  Préface,  des  Notes ,  et  une  Chro- 
nique également  inédite  de  la  ville  de 
Fri bourg  eu  Brisgau,  Strasbourg, 
ifii)S,  in -4°.  XIV.  De  pace  re- 
ligiosd  Wnrr  sinçularis,  ibidem  , 
1700,  in-H*».  Ce  traité,  rédigé  avec 
trop  de  précipitation  ,  n'est  pas 
une  des  meilleures  productions  de 
Sehilter.  XV.  Thésaurus  aniiqui- 
tatum  teutonicarum ,  ecclesiastica- 
rum,  dvilium ,  litterariarum ,  Ulm, 
1717  ,  3  vol.  in-fol.  Ce  Recueil ,  que 
Jcan-Frick  et  J.  G.  Scberz  publiè- 
rent, plus  de  vingt  ans  après  la  mort 
de  l'auteur ,  renferme  les  documents 
les  plus  importants  pour  l'Histoire 
d'Allemagne  et  pour  la  connaissance 


i5i 


SCH 


de  la- langue  allemande  à  l'époque 
carlovingienne.  Les  documents  sa- 
cres ,  bibliques  et  ecclésiastiques 
sont  an  premier  volume  ;  les  docu- 
ments civils ,  les  lois  et  morceaux 
historiques  au  second.  Dans  le  troi- 
sième ,  on  trouve  un  Glossarium 
ad  scriptores  linguœ  francicœ  et 
alemannicœ  veteris  non  scripto- 
ribus  solum  et  linguœ  inservitu- 
rum ,  sed  antiquitatibus  abundans. 
C'est  à  ce  Glossaire  que  fait  suite  ce- 
lui de  J.  G.  &*herz  (  V.  ce  nom  ). 

S— L. 

SCHIM  (  Hf.nrt  ),  poète  hollan- 
dais ,  né  à  Maassluis ,  en  1695,  s'est 
distingue  dans  le  genre  religieux  et  ' 
biblique.  On  a  de  lui  un  Recueil  de 
Poésies  morales  et  sacrées  ,  dont 
fait  partie  un  charmant  poème  en  trois 
chants ,  intitulé  :  Le  BonJteur  de  la 
vie  champêtre.  II  a  encore  publié  : 
La  Gloire  de  Jésus-Christ  et  de  son 
Eglise ,  et  autres  Poésies  bibliques. 
Il  mourut  à  Maassluis,  à  l'âge  de 
quarante-sept  ans.  M.  de  Vries  s'est 
plu  à  lui  rendre  justice,  dans  son  His- 
toire de  la  poésie  hollandaise ,  tome 
11,  p.  124-128.  M — on. 

SC  HIMM  ELM  ANN  (Henri-Ch  ar- 
L13  comte  de),  ministre  des  finan- 
ces en  Danemark  ,  naquit  en  17^4  , 
dans  une  petite  ville  de  Poméranie, 
où  son  père  faisait  le  commerce. 
Étant  entré  dans  la  même  carrière, 
il  se  fixa  pendant  quelque  temps  à 
Stettin ,  d'où  il  se  rendit  à  l'armée 
prussienne  ,  et  gagna  une  somme  as- 
sez considérable  |>our  former  un  éta- 
blissement à  Dresde.  Cet  établisse- 
ment n'ayant  point  réussi,  il  prit  à 
ferme  les  accises  de  Saxe ,  en  société 
avec  un  employé  du  pays;  et  ses  pro- 
jets de  fortune  allaient  se  réaliser, 
lorsque  la  guerre  recommença.  11 
avait  cependant  obtenu  le  titre  de 
conseiller-privé  en  Saxe;  et  les  em- 


SCH 

ployes  prussiens,  arrivés  dan 
pays  à  la  suite  de  l'armée ,  lui  a 
trouve  des  connaissances  local* 
pratiques ,  il  fut  chargé  des  ap 
visionnements ,  et  tira  parti  des 
constances.  Il  acquit,  à  un  prix 
dîquc,  les  porcelaines  de  Meiî 
mises  à  l'enchère,  et  les  revendit 
des  profits  considérables.  S'étao 
suite  établi  à  Hambourg,  il  li 
entreprises  commerciales  qui 
menterent  sa  fortune.  Devenu 

Rriétaîre  d'un  grand  domain 
lolstein,  il  eut  occasion  d'e 
en  relation  avec  la  cour  de  1 
mark  ;  Frédéric  V  le  nomm: 
ministre  près  le  cercle  de  B 
Saxe  ;  peu  après,  il  obtint  le  lit 
luron  et  le  cordon  de  l'ordi 
Danemark.  Pierre  III ,  empere 
Russie,  menaçant  le  Dauemai 
la  guerre,  on  eut  recours  au  c 
de  Saint-Germain ,  pour  le  com 
dément  de  l'armée ,  et  à  Schin 
mann  pour  les  finances.  Schin 
mann  demanda,  à  la  ville  de] 
bourg  ,  un  emprunt  d'un  milli 
rixdalers,  que  la  ville  refusa 
bord,  mais  qu'elle  accorda, 

Iu'elle  se  vit  cernée  par  les  tr 
anoises.  Cependant,  le  dange 
vanouit  bientôt  :  Pierre  111  fr 
trôné,  et  les  Russes  se  retir 
Ce  fut  alors  que  Schimmelmaim 
ta ,  dans  cette  province ,  des 
d'une  étendue  considérable  , 
Wandsbcck  est  le  chef-lieu.  J 
près  dans  le  même  temps,  il  < 
propriétaire  d'une  haronie  en 
mark ,  et  de  tous  les  établisse 
de  la  ronronne  dans  les  îles  da 
d'Amérique.  Frédéric  V  étant 
il  continua  de  diriger  les  lii 
sou§>Christian  VII ,  qui  lut  do 
titre  de  comte  et  l'ordre  de 
phant,  et  le  nomma  membre  d> 
ni  -  privé.  Tant  de  distinct 


SCB 

pûtes,  n'empêchaient  pas 
nann  de  continuer  ses  opé- 
mmcrciales  à  Hambourg, 
«r  beaucoup  d'argent  par 
ion»  de  change.  On  lui  at- 
Co|>enliaguc,  la  baisse  du 
h  maie,  et  Je  public  fit  en- 
fin infimes;  mais  il  conjura 
conserva  la  confiance  du 
icnt.  Rassasie  d'hoiuieiirs 
ssrs,il  termina  sa  carrière 
>cs  lils  ont  oblenii  des  pla- 
lantcs,  et  ses  filles  se  sont 
uns  les  premières  maisons 
ark.  Scliinimclmamt  avait 
(ni  suivit  la  carrière  tliéo- 
t  'pii  e'Liit  devenu  pasteur 
je  en  Poméraiiic.  lie  miuis- 
uincrs  prit  le  pasteur  sous 
ion ,  l'engagea  à  quitter  sa 
lî  lit  ime  pension  de  quatre 
•s.  Fcndaut  que  l'un  prési- 
rtune  d'uu  royaume ,  l'au- 
bit  à  des  ouvrages  de  ihéo- 
philoJogic,  parmi  lesquels 
|u.i  ses 'Commentaires  sur 
I»  ihcologiqucs  de  l'Orient 
vi ,  où  il  montra  une  gran- 
it», mais  peu  de  discerne- 
■  'riiiquc.  C. — au. 

M)EI\IU>NKS(JtA!f 
,  dit  :  ne  mérite  une  place 
toire  qu'au  même  litre  que 
1  et  Mandrin.  Ce  chef  de 
riait  nc\  rn  1779,  à  Nas- 
ns  le  comte'  de  Catzcn-fcll- 
n  M:rnoni  de  Schindcrhan- 
ignifie.  en  idiome  vulgaire , 
Tchrur,  ind if  | ne  assez  lemé- 
irrrait.  Ses  inclinations  vi- 
d<-r|arèrent  de  très-  bonne 
meurs  fois,  à  la  tête  d'une 
en  nés  garrons  de  son  âge,  il 
noyen  d'enlever  du  pain  et 
le  des  fourgons  de  1  armée 
dans  les  environs  de  Kreutz- 
nfra  an  service  du  bour- 


SCH 


i55 


reau  de  Ba*renbach  :  un  vol  qu'il  conw 
mit  alors  fut  puni  de  la  Iiastonade 
en  place  publique.  Scliinderhanncs  a 
proteste  plusieurs  fois,  devant  ses  ju- 
ges ,aue  ce  châtiment  avait  décidé  du 
sort  ne  sa  vie  entière.  É^aré  par  la 
fureur ,  il  alla  proposer  ses  services 
à  un  des  pins  redoutables  de  ces  ban- 
dits  qui  désolaient   alors  les  deux 
rives  du  Rhin ,  sous  le  nom  de  Ga- 
rotlcurs  ou  de  Chauffeurs.  1 1  fut  pris 
dans  une  expédition  uoeturne ,  et  con- 
duit dans  les  prisons  de  Saarbruck  ; 
mais  il  ne  tarda  pas  à  s'évader ,  et 
il  alla  rejoindre  sa  liande.  Peu  de 
temps  après  il  tomba  encore  dans  les 
mains  des  gendarmes  français,  dont 
la  vigilance  était  extrêmement  acti- 
ve. Jeté  dans  un  cachot  souterrain  a 
Simmern,  il  trouva  le  moyen  de  s'é- 
chapper encore.  Sa  renommée  gran- 
dissait parmi  ses  camarades  1  il  fut 
élu  capitaine  d'une  troupe  qui  avait 
déclaré  une  guerre  spéciale  aux  Juifs. 
Schinderhannes  racontait,  dans  ses 
derniers  moments ,  et  en  éclatant  de 
rire,  un  des  tours  qu'il  leur  joua.  Étant 
uu  jour  presque  seul ,  il  rencontra 
une  trentaine  d'Israélites  qui  mar- 
chaient eu  caravane.  Il  leur  barra  le 
chemin  ,  et  leur  ordonna  de  s'avan- 
cer, un  à  un,labourseàla  main. Non 
content  de  cette  offrande ,  il  fouil- 
lait rigoureusement  toutes  les  poches. 
Sa  carabine  le  gênant  dans  cette  opé- 
ration ,  il  ordonne  à  un  des  Juifs  de 
la   tenir  :  ce  malheureux  obéit  res- 
pectueusement, et  lui  rend  son  arme 
après  la  visite.  Scliindcrhanues  ne  se 
montrait  lias  inoins  âpre  à  la  pour- 
suite des  jeunes  filles  qu'à  celle  des 
Juifs.  Quand  il  lui   en  tomltait  en 
partage  quelqu'une ,  d'une  Iwauté  ra- 
re ,  il  célébrait  avec  die  une  sorte  de 
mariage  ,  auquel  il  invitait  tous  les 
paysans  du  canton;  et  ce  qu'il  y  a  de 
plus  étrange,  c'est  que  ces  villageois 


i5G 


SCH 


venaient,  sans  crainte,  avec  leurs 
femmes  et  leurs  filles,  manger,  boi- 
re et  danser  au  milieu  de  ces  terribles 
brigands.  Le  nom  de  Schinderhaunes 
devint  si  célèbre  et  si  redouté ,  qu'il 
lui  suffisait  quelquefois  d'une  simple 
sommation  pour  faire  comparaître 
en  sa  présence,  de  riches  fermiers 
qu'il  voulait  rançonner.  Après  leur 
avoir  imposé  une  contribution ,  il 
leur  délivrait  un  passe-port  pour  cir- 
culer librement  dans  le  pays.  Mais 
l'organisation  progressive  de  la  po- 
lice et  de  h  gendarmerie  française 
sur  la  rive  gauche  du  Rhin,  força 
Schinderhaunes  à  resserrer  ses  opé- 
rations sur  la  rive  droite.  Déjà  les 
prisons  de  Coblentz  et  de  Cologne 
étaient  remplies  de  ses  complices. 
Stimulées  par  ces  exemples ,  les  au- 
torités allemandes ,  jusque-là  plongées 
dans  tue  sorte  d'épouvante  et  d'apa- 
thie ,  ordonnèrent  enfin  des  mesures 
de  répression  contre  les  sanguinaires 
dévastateurs  des  campagnes.  Le  3i 
mai  180a,  le  grand-bailli  de  Lim- 
bourg  sur  la  Lahn,  faisant  une  pa- 
trouille ,  arrête  un  charretier  dont  les 
papiers  n'étaient  point  en  règle  :  cet 
homme  croit  se  soustraire  à  son  pou- 
voir,  en  «'engageant,  à  un  recruteur 
autrichien,  sous  un  nom  supposé.  Il 
était  depuis  quelques  jours  au  dépôt 
de  Limbourg,  quand  un  paysan  vint 
révéler  que  Je  nouveau  soldat  était 
le  fameux  Schindcrhannes  en  per- 
sonne. Il  fut  à  l'instant  chargé  de 
chaînes.  Conduit  à  Francfort,  il  y 
confessa  son  véritable  nom ,  en  de- 
mandant, pour  toute  grâce,  de  n'être 
point  livré  aux  Français ,  dont  il  pa- 
raissait avoir  une  peur  extrême.  Ce 
fut  pourtant  ce  qui  arriva  :dès  le  len- 
demain il  fut  transféré  à  Maïenrc, 
où  aussitôt  le  trilxmal  spécial  sVm- 

Fara  de  lui;  il  fit  tous  les  aveux  que 
on  désira  $  plusieurs  fois  il  dit  au 


SCH 

juge  d'instruction  :  a  Si  on  vei 
faire  grâce  de  la  vie,  j 'indiquer 
moyens  de  détruire  toutes  les  1k 
de  brigands  des  deux  rives  du  Rh  i 
se  flatta ,  un  moment ,  de  n'être 
condamné  à  mort,  persuaJé  < 
ne  pouvait  le  convaincre  de  mei 
mais  la  preuve  en  ayant  été  fou 
il  reçut  sa  sentence  avec  dix-ne 
ses  principaux  complices  :  il  fu 
cuté  à  Maïencc ,  le  a  i  nov.  i 
On  fit  circuler ,  à  cette  époque 
lettre  d'un  style  singulier  ,mais 
pique  et  même  éloquent,  dans  la 
le  Schindcrhannes  implorait  h 
mence  du  premier  consul  Buon, 
te.  Il  lui  demandait  d'expier  ses 
mes  à  la  tête  d'un  corps  d'en 

Serdus,  qui  eût   fait  1  avant-j 
e  l'expédition  d'Angleterre,  d< 
était  fortement  question  alors.  L 
de  Schitiderlumnes  et  autres 
gands  dits  garotteurs   ou  ch 
feurs,  rédigée  d'après  les  actes 
diques ,  a  été  publiée  en  a  vol.  in 
par  l'auteur  cic  cet  article.  S — \ 
SCH1NNRR  (Matthieu), 
connu  sous  le  nom  de  Cardina 
Sion,  était  né,  vers  1470,  auj 
environs  de  cette  ville  (1),  d'un 
mille  pauvre  et  obscure.  Envoyi 
ses  parents,  à  Corne,  pour  y 
ses  éludes,  il  apprit  rapideme 
latin  et  l'italien  ,  et  fit  des  pn 
assez  remarquables  dans  les  let 
Parmi  les  auteurs  anciens  il 
ferait  Ovide  ,  Virgile ,  et   su 
Boèce ,  qu'il   savait  par  cœm 
dout  il  citait  à  propos  les  pas! 
les  plus  intéressants.  Ayant  eiubi 
l'état  ecclésiastique ,  il  fut  po 
d'une  cure  dans  le  Valais ,  puis 
pelé  au  chapitre  de  Sion  ,  et  < 
élevé  à  l'épiscopat  en  i5oo.  Le . 

li^  SnivMiit  Sinilrr  l  i>r.*cript,  f'mlr***),  '. 
uer  riait  né  m  MilliWh,  pelit  vilUgr  d 
Dimia  ou  district  de  Concbc*. 


SCH 

i  prélat,  doue  d'une  éloquence 
ëe  et  naturelle,  jurat  avec  éclat 
i  la  chaiir  cvangclique ,  et  il  ac- 
:  de  crttc  manière  une  grande  in- 
■ce    sur  les  chefs  des  cautons 
tes.  H  se  servit  de  cette  iufluen- 
pour  les  détacher  de  l'alliance 
Louis  XII,  qui  d'ailleurs  leur 
il  donné  des  sujets  de  mécouten- 
est  (  /".  Louis  XII)  et  les  fit  eu- 
dans  celle  du  pape ,  malgré  les 
rt»  d'un  parti  nombreux ,  dont  il 
sJ&er  les  chefs ,  et  dont  quelques- 
Même  expièrent  sur  l'cchafaud 
attachement  à  la  France.  La  dé- 
on  des  Suisses  fit  perdre  l'Italie 
Français.  Le  pape  Jules  II  s'em- 
•a  de*  récompenser  Schinner  du 
{■'il   avait  montré  dans  cette 
OMtance,  en  le  créant  cardinal, 
'établit  arec  le  titre  de  légat, 
Kientraant  général  dans  la  Lom- 
be.   Dès-lors  Schinner,  que  les 
içaift  nommèrent ,  par  dérision , 
mUmi  tondu ,   se  dévoua  tout 
t  aux  intérêts  de  la  cour  de  Bo- 
rnais il  tenta  vainement  d'em- 
er  1rs  Français  de  repasser  les 
s.  Dans  son  zèle  furieux ,  il  pres- 
to compatriotes  de  les  pour- 
re  avant  qu'ils  se  fussent  rendus 
m  des  places  fortes;  mais  quel- 
capitaines  suisses ,  qui  regret- 
t  raDiance  des  Français ,  décla- 
tf  qu'ils  ne  marcheraient  qu'a- 
aveor  été  payés  de  la  solde  ar- 
e.  Au  milieu  du  tumulte  qu'excita 
réclamation ,  Schinner  s'échappe 
•  rend  à  Milan,  où  il  décide  les 
■»  à  violer  le  traité  qu'ils  ve- 
rt de  conclure  avec  Lautrcc ,  pour 
:ion  de  la  Lombard ie.  Rcvc- 


habits  pontificaux,  et  pré - 

de  la  rroix  (a),  il  les  conduisit 


*^m  »■  4mm  )««-rrl»  '»  An  InHibnu  A*  Fran- 
U  Pf-tfmtu»  a  rrpr «•*«!*  Ir  rardinal  Av 


SCH  i57 

dans  la  plainedcMarignan,Icur  an- 
nonçant une  victoire  d'autant  plus  fa- 
cile ,  que  les  Français  ne  seraient  point 
eu  mesure  de  la  disputer.  L'événe- 
ment trompa  ses  espérances  (  Voy, 
François  1er.,  XV,  4*>7  )  ;  et  il  s'en- 
fuit à  la  cour  de  l'empereur  Maximi- 
lien,  d'où  il  passa  bientôt  en  Augle- 
terre  pour  solliciter  Henri  VIII  de 
s'unir  aux  ennemis  de  la  France.  Pen- 
dant ce  temps,  la  faction  ennemie  de 
son  pouvoir ,  dans  la  république  du 
Valais,  se  vengeait  de  la  tyrannie  qu'il 
y  avait  exercée.  Son  château  de  Marti- 
gni  fut  réduit  en  cendres  (3)  :  ou  con- 
fisqua ses  biens ,  et  Supersax ,  le  chef 
de  ses  enuemis,  qui  jusqu'alors  avait 
vécu  dans  l 'exil ,  le  fit  exiler  à  son  tour. 
Après  avoir  atteint  le  but  de  son  voya- 
ge, le  cardinal  revint  dans  le  Valais 
animer  la  haine  de  ses  compatriotes 
contre  les  Français,  par  des  libelles 
et  des  déclamations  furibondes  qu'il 
faisait  entendre  du  haut  de  la  chaire. 
A  l'aide  du  riche  subside  qu'il  avait 
reçu  du  roi  d'Angleterre  (  cent  cin- 
quante mille  florins  du  Rhin),  il  par- 
vint à  rassembler  un  corps  de  six 
mille  hommes  qui  renforça  farinée 
combinée  de  l'empereur  et  du  pape , 
et  contribua  beaucoup  aux  revers  des 
Français.  Il  assista  au  couronnement 
de  Charles-Quint ,  et  parvint  à  ins- 
pirer à  ce  prince  les  mêmes  senti- 
ments qu'à  son  prédécesseur.  Ce  fut 
par  ses  conseils  que  l'empereur  mit 
au  ban  de  l'empire  George  Super- 
sax et  ses  adhérents ,  et  que  Léon  X 
mit  le  Valais  en  interdit.  Le  cardinal 
de  Sion  venait  de  replacer  Parme  et 
Plaisance  sous  l'autorité  du  pape, 
quand  il  mourut  à  Rome,  le  a  oc- 
tobre 1 55a ,  dans  un  âge  peu  avancé , 
au   milieu  du  conclave   qui  venait 
de   se  réunir  pour  nommer  un  suc- 

>  V  On  vint  rnriiri'  •!••  ruiim  A»  rr  clùâr** 


i58  SGH 

cesseur  à  Léon  X.  Ses  restes  furent 
inhumés  avec  pompe  dans  l'église 
Sainte- Marie  de  la  Pietà.  Si  Ton  en 
croit  Paul  Giovio ,  François  Ier.  «li- 
sait que  l'éloquence  du  cardinal  de 
Sion  lui  avait  été  plus  funeste  que  la 
valeur  des  Suisses.  Ce  prélat,  qui 
rie  passa  pas  pour  avoir  des  mœurs 
irréprochables,  était  d'ailleurs  am- 
bitieux, intrigant  et  implacable  dans 
ses  vengeances.  Cependant  il  aima  les 
lettres  et  protégea  les  savants,  en- 
tre autres  Erasme, qui  lui  a  dédié  ses 
Paraphrases  des  Èpitres  de  saint 
Jacques  et  de  saint  Jean.  On  a  con- 
servé le  Discours  que  Schinner  pro- 
nonça devant  Henri  VIII ,  pour  le 
déterminer  à  se  coaliser  contre  la 
France.  ItC  fameux  Tolaixl  s'en  est 
rendu  l'éditeur  :  Oratio  Philippica 
ad  excitandos  contra  GaUiam  Bri- 
tannos  ;  maxime  verb  nepace  cum 
victis  prœmaturè  agatur ,  sanclio- 
ri  Anglorum  consilio  exhibita  anno 
i5 1 4  ;  Londres ,  1 707  ,  petit  in-8°.  ;  il 
y  a  des  excinpl.  gr.  pap.  Cette  haran- 
gue a  été  réimprimée  avec  l'ouvra- 
ge de  Toland  :  Gallus  aretalogus , 
Amsterdam,  1701),  in- 12  (f.  To- 
land ).  Paul  Giovio  a  donné  place 
au  cardinal  de  Sion,  dans  l'ouvrage 
intitule  Elogia  virorum  bellicd  vir- 
tutc  illustritim,  et  Simler  n  inséré 
cet  Éloge  dans  sa  Vallesiœ  description 

W s. 

SCHIRACH  (  Adam-Theopuile  ) , 
pasteur  à  Klein-Bautzcn ,  en  Lusace , 
mort  le  3  avril  1 773 ,  s'est  distingué 
par  ses  expériences  et  ses  écrits  sur 
les  al  teilles.  Il  établit,  dans  son  village, 
une  société  d'apiculture,  qui,  dans  la 
suite,  fut  imitée  par  une  société  d'a- 
mateurs dans  le  Palatinat  (  V.  Riem  ) , 
et  a  donné  lieu,  dans  plusieurs  contrées, 
à  fonder  des  sociétés  pour  ce  but  spé- 
cial. Schirach  publia  ses  premières 
vues  sur  le  perfectioiuiement  de  l'a- 


SCH 

piculture  dans  son  Traite  s 

nouvelle  manière  de  former  1 

saims,  en  y  employant  des  l 

1760.  Cet  écrit  1k  quelque  sera 

l'auteur ,  pour  dissiper  les  doute 

lui  soumit ,  donna  des  éclaircisst 

dans  le  Journal  de  Leipzig ,  ci; 

et  17O5.  Ses  premiers  succès  1' 

ragèrent  à  faire  connaître  ave 

de  hardiesse  ses  découvertes  su 

toirc  naturelle  des  abeilles  , 

vertes  qui  paraissaient  coutraii 

expériences  de  Réaumur.   Il 

son  Sachsische  Bienenvater ,  < 

des  abeilles  Saxou ,  Zittau , 

où  il  indique  entre  autres  chos< 

velles  ,  la  maiûcre  de  fonn 

essaims  par   le  simple  dépla 

des  ruches.   Ces  essaims  art 

firent  du  bruit  ;  l>eaucoup  d 

sonnes  vinrent  s'instruire  aup 

lui.  Voici  comment  il  rend  lu 

compte  de  ses  succès  :  «  Divers 

»  seigneurs  m'ont  envoyé,  oui 

9  vassaux  ,  ou  de  leurs  dômes 

*  et  en  même  temps  que  ma 

»  verte  s'est  accrcuitéc  ,  la  p 

»  de  ma  méthode  s'est  répau 

»  tous  côtés  dans  notre  provi 

»  de  là ,  en  peu  de  temps  ,  1 

9  contrées  voisines  ,  d'où  elle 

»  rapidement  dans  les  pays  é 

»  Adoptée  dans  la  Saxe,  le  ] 

»  Eptnas ,  celui  d'Altenbourg 

»  latinat,la  Franconie,  la  B 

»  le  Brandebourg ,  la  Bavière 

»  roi ,   la  Silcsie ,  elle  s'est 

»  jusqu'en  Pologne,  comme  1< 

9  le  plus  sûr  de  multiplier  le 

9  abondamment  fournies  d'* 

»  et  de  les  conserver  à  peu  ( 

9  Tout    récemment   ,    l'imj: 

»  de   Russie ,  n'a    pas  deib 

»  m'envoyer   une  personne 

»  de  se  former  dans  un  art  < 

9  yeux  pénétrants  ont  apen 

»  l'utilité  9.  En  même  tem 


SΠ

ouiosité  des  naturalistes  Ait  excitée 
pries  observations  de  Scbirach  sur 
le  sexe  des  abeilles.  Sa  plus  impor- 
tante découverte  est  d'avoir  reconnu 
«k  les  abeilles  ouvrières  ,  que  l'on 
croyait  n'avoir  poiut  de  sexe,  sont 
in  femelles  non  développées  ,  et  sus- 
■ntfliles ,  dans  l'état  de  larve,  d'être 
kmsforaiecs  en  reines  ,  au  moyen 
fane  nourriture  plus  abondante  ;  mais 
1  soutint,  contre  l'opiuioifcominiine , 
fie  la  reine  des  abeilles  n'est  pas  fé- 
r  les  faux  bourdons,  regar- 
nie les  mâles  de  la  ruche  ; 
urtfle  reproduit  des  abeille*  tout  au- 
feementqu'on  ne  l'avait  cru ,  et  que  les 
marnants  ouvrières  des  ruches  tiennent 
^b-fcîtdedeux  sexes.  Schiracli  avait 
à  pose  énonce  cette  opinion,  dans 
il  Melitto-  Thêoloçir,  Dresde,  i  ^(iH  : 
1  fat  plus  aguerri  dans  la  suite.  Le 
ntfurarote  Donnet  écrivit  plusieurs 
tares  sur  ks  nouvelles  observations 
clt  Sdurach  et  de  ses  partisans,  eu 
In  accueillant  froidement  d'abord, 
puW  en  cherchant  à  les  concilier 
avec  ses  opinions  particulier»  sur 
les  lob  de  la  génération.  Toutes  ces 
matières  se  trouvent  réunies  dans 
l'uni  raye  que  Schirach  fit  paraître 
ensuite ,  et  «fui  fut  traduit  en  français 
par  J--J.  Blessière,  sous  le  titre  de 
AÔfoirw  naturelle  de  la  reine  des 
Abeilles ,  avec  l'mrt  de  former  des 
r.  On  v  a  ajouté  la  Corres- 
de  f 'auteur  avec  quelques 
,  et  trois  Mémoires  de  M.  Bon- 
de Genève,  sur  ses  découvertes, 
édition,  Amsterdam ,  17H7, 
avec  trois  planches.  Schi- 
lui-même  un  ouvrage 
sous  le  titre  de  Traite' 
de»  AbemJts  pour  toutes  les  con- 
trées, avec  l'indication  des  fonc- 
tions d'unmaîtred'abeillc*,  pour  tous 
ks  not».  Zittau  et  Leipzig,  17G8 , 


■* 


dernier  écrit  :  Culture  des 


SΠ i5p 

Abeilles  des  bois ,  parut  après  sa 
mort  ,  en  1 774  »  pr  les  soins  du 
pasteur  J.  G.  Vogcl  ,  qui  mit  à  la 
tète  de  ce  Traité  une  notice  sur  l'au- 
teur. Schirach  a  publié  aussi  quel- 
ques écrits  sur  la  religion ,  et  en  a 
traduit  d'autres  dans  la  langue  des 
Ycudes\  peupla  de  Scia  vomie  établie 
eu  Alsace.  11  a  fourni  des  articles  et 
notices  à  dillerciits  journaux  et  a  coo- 

i>éréâ  l'édition  delà  lubie  de  Luther, 
Judisscn  , 1 7$ 1 .  Schirach  était  mem- 
bre des  sociétés  d'économie  rurale 
et  domestique  de  Pctcrshourg ,  Gcet- 
tingen ,  Leipzig ,  Frauconic ,  etc. ,  et 
secrétaire  (le  la  société  pour  la  cul- 
turc  des  abeilles ,  qu'il  avait  fondée 
dans  la  llaute-Lusacc.  Ses  Observa- 
tions ont  été  rerti lices  plus  tard  par 
Hulau  ,  et  d'autres  apiologues  ;  par 
exemple  ,  tout  récemment  Uuhoch 
(  Guide  pour  la  connaissance  et  le 
traitement  des  abeilles ,  Munich  , 
i8'j3  ,  (.ah.  1  ) ,  a  trouvé  aux  abeilles 
un  nez,  dont  Schirach  niait  l'exis- 
tence. I) — G. 

SCHIRACH  ^Tiikophile-Dkivoit), 
philologue,  né  eu  i*j43«au  village  de 
riellénperth  en  llaute-Lusace,  était 
fils  d'un  pasteur,  qui  voulut  l'élever 
pour  la  même  carrière;  mais  le  jeu- 
ne Schirach ,  s'étant  rendu  du  gym- 
nase de  Loba  11  à  l'université  de  Leip- 
zig ,  et  ayant  fréquenté  les  cours  du 
savant  Krucsti,  prit  tant  de  goûta  la 
philologie,  qu'il  renonça  tout  à-la- 
foisâ  la  théologie  et  aux  serours  pécu- 
niaires fournis  par  .son  père.  Il  reçut, 
à  Halle,  les  degrés  de  docteur  en  phi- 
losophie; et  à  cette  occasion,  il  publia 
une  Dissertation  sur  le  style  et  la  vie 
d'Isocrate.  H  rédigea  ensuite,  dans 
un  latin  facile  et  élégant ,  des  Com- 
mentaires et  des  Notes  critiques  sur 
Sophocle,  Cicéron,  Horace,  Virgile, 
Térence,  Ovide  et  d'autres  classi- 
ques (  Voyez  son  Clavis  poctantm 


IÔO 


SCH 


classicorum  ,  deux  parties  ,  Halle  , 
1768,  17&),  in-8u.  )  Il  commença 
d  étudier  et  d'éclaircir  l'Histoire,  avec 
un  esprit  philosophique;  composa  des 
vers  allemands  ;  traduisit  les  Eléments 
de  littérature  de  Marmoiitcl;  se  lia  avec 
les  principaux  poètes  de  l'Allemagne, 
et  correspondit  avec  Voltaire  et  Mar- 
montcl.  11  n'avait  que  vingt-six  ans , 
lorsqu'il  fut  appelé  à  une  chaire  de 
la  faculté  philosophique  dans  l'uni- 
versité d'Hehnstadt.  Pendant  les  dix 
ans  qu'il  y  professa ,  il  publia  :  I.  Sa 
Biographie  des  Allemands ,  G  vol. , 
lll°~l\y  ouvrage  nouveau  dans  son 
genre ,  qui  eut  un  grand  succès  ,  et 
fit  honneur  au  talent  et  au  patriotis- 
me du  biographe.  II.  Histoire  de 
V empereur  Charles  ri ,  Halle  ,1776, 
in-8°.  Cet  ouvrage  plut  à  la  cour 
d'Autriche,  et  valut  à  l'auteur  des 
lettres  de  noblesse.  111.  Une  traduc- 
tion estimée  des  Vies  de  Plutarquc  , 
8  vol.  avec  des  Notes,  1777-80.  IV. 
Des  Pensées  sur  la  beauté  morale 
et  la  philosophie  de  la  vie  ,  Halle  , 
177*2 ,  in -8°.  V.  Deux  Recueils  pé- 
riodiques ,  dont  l'un  intitulé  :  Ma- 
gasin de  la  critique  allemande  ,  4 
vol. ,  Halle,  1772-76  ;  l'autre  rédigé 
en  latin,  sous  le  titre  de  Ephemerides 
litterariœ  Hclmstadicnses,  G  volu- 
mes, 17-  0-7.5.  Schirach  s'était  aussi 
occupé  Je  statistique  et  de  droit  pu- 
blic. 11  avait  publié  une  Notice  his- 
torique et  statistique  sur  les  colonies 
Anglaises  en  Amérique.  Un  Mémoire 
qu'il  publia  sur  le  droit  d'indigénat  et 
sur  quelques  objets  d'économie  poli- 
tique ,  Hambourg  ,  1 779  ,  in  -  4°. , 
plut  tellement  à  la  cour  de  Copenha- 

§ue  ,  qu'elle  donna  à  l'auteur  te  titre 
ecouseiller-d'état, après  l'avoir  char- 
é  de  rédiger  une  statistique  détaillée 
es  provinces  Danoises,  qu'il  n'a  pas 
exécutée.  En  1780,  il  s'établit  à  Al- 
loua ,  et  commença  un  Journal  politi- 


S 


SCH 

que  rédigé  dans  le  sens  du  pouvoir  ab- 
solu; c'était  une  nouveauté  eu  Allema- 
gne qu'un  journal  oùi'on  se  permettait 
de  raisonner  sur  la  politique.  Schi- 
rach continua  cette  entreprise  dans  le 
même  esprit ,  depuis  1 78 1 ,  jusqu'à  sa 
mort  arrivée  à  la  fin  de  1804  ;  et  die 
s'est  soutenue  depuis  ce  temps  sans 
interruption.  Son  fils  (Guillaume-Be- 
noît), lut  son  collaborateur  dans  les 
dernières  années ,  et  son  continuateur 
après  sa  mort  ;  il  a  donné  une  No- 
tice sur  son  père ,  dans  le  même  Jour- 
nal politique ,  année  i8o4>  tome  11, 
cahier  11.  D — G. 

SCH1ROUÏEH.  Voy\  Sisoès. 

SGHLEGEL  (  Jean-Élie  ) ,  poète 
allemand,  né  en  17 18,  à  Meissen 
en  Saxe ,  reçut  sa  première  éduca- 
tion dans  la  maison  et  sous  la  direc- 
tion de  son  père,  dont  les  conseils 
éclairés  le  guidèrent  pendant  tout  le 
cours  de  ses  études.  A  l'âge  de  i5 
ans ,  il  entra  dans  la  célèbre  école  de 
Pforte ,  où  il  obtint  de  très-brillants 
succès.  Ses  dispositions  pour  la  poé- 
sie ,  qui  s'étaient  manifestées  dès  l'âge 
de  douze  ans ,  s'y  développèrent  très- 
rapidement.  Après  avoir ,  comme  es- 
sai, traduit  en  vers  allemands  le» 
Géorgiques  de  Virgile  et  les  Epitres 
d'Horace,  il  donna  une  traduction  de 
la  Cyropédie  de  Xénoph on.  Les  poè- 
tes grecs  étaient  devenus  une  de  ses 
lectures  favorites.  Sophocle  et  Euri- 
pide déterminèrent  son  goût  pour  la 
poésie  dramatique.  11  traduisit  en 
prose  Y  Electre  du  premier ,  et  imita 
YHécuhc  et  Ylphigénie  du  second. 
Dans  l'histoire  de  la  littérature,  nous 
trouvons  peu  d'auteurs  aussi  préco- 
ces :  Schlcgel  n'avait  pas  encore  vingt 
ans.  Mais  ce  qui  surprendra  plus  en- 
core ,  c'est  la  conscience  avec  laquelle, 
à  cet  âge,  il  revoyait  ses  travaux, 
et  profitait  des  observations  qui  lui 
étaient  faites.  On  comprend  quelle 


jsca 

tm*e  Q  devait  avoir  acquise 
ieu  de  ses  camarades  :  ceux-ci 
rirent  de  joner  ses  deux  tracé- 
nais  ud  pareil  d,Tcrd™t 
:  pas  admis  par  les  règlements 
oie,  il  fallut  beaucoup  d'adres- 
tr  soustraire  aux  regards  des 
1rs  préparatifs  et  la  représen- 
Bientôt  son  public  s'agrandit; 
rvara  furent  connus  hors  de 
nte  de  Pforte  ;  et  en  i  ^3q  ,  sa 
VOrrste  et  Pjlade  lut  jouée 
Jieatre  del^eip/jg.  Une  se  dis- 
il  point  lui-même  les  défauts 
t  compositions;  et  avant  de 

•  Pforte ,  il  fit  le  sacrifice  de 
écube.  Mais  un  de  ses  amis  en 
garde'  une  copie ,  Schlcgel  y  fit 
nds  changements ,  et  la  publia 

•  titre  des  Troytrrmes.  La  né- 
:  de  se  créer  une  carrière  dé- 
ta  notre  poète  à  se  livrer  à  )'é- 
h  droit  ;  mais  il  ne  put  triom- 
uncieinent  de  son  goût  pour  la 
?  des  anciens;  tout  en  étudiant 
jvlretrs  ,  il  traduisit  le  Traité 
«fort*  de  Ciréron  ,  et  corrigea 
açnlie  à'Oreste  et  Ppladc. 
rhed  régnait  encore;  eu  174°, 
•ri  lit  connaissance  a  vit  lui ,  et 
iMit  entr'eux  un  eominerre  as- 
tùnr .  qui  eut  toutefois  peu  d'in- 
e  »ar  notre  jeune  poète,  (îutt- 

s'rUnt  ti  mi  jours  ltomr  à  lui  té- 
wt  de*  égards,  sans  le  rccoii- 

pour  «in  maître.  .Itisqu*alnrs 
iir  s'était  exerrée  sur  des  sujets 
is.  Son  attention  se  dirigea  sur 
are  dr  sou  pavs,  de  larpielle  il 
bjet  d'une  étude  a  pr<* fond  ic.  La 
h*  à'fiermann  m  fui  le  pre- 
résolut.  Peu  après,  il  écrivit 
inserti ti<tn  sur  le  caractère  rie 
rveur  Conrad  III  ,  et  com- 
1  même  ,  en  1 7  }'i .  un  poème 
e,  dont  le  héros  était  Ifenri-le- 
,  dnc  de  Saxe  et  de  Havière 

it.i. 


SCH 


16 


toutefois  il  n'en  a  fait  que  deux 
chants.  Des  Tannée  précédente ,  il 
avait  débute  dans  la  comédie.  La 
Tabatière  enlevée  fut  jouée  à  Leip- 
zig ;  mais  quoiqu'elle  eût  eu  quelque 


/^fadicdauslc  4  e  vol.  du  Recueil  des 
pièces  allemandes  de  Gottsched.La  vie 
de  Sclilegel  était  alors  très-active  :  in- 
dépendamment de  ses  pièces  de  théâ- 
tre, il  travaillait  à  difTéreus  recueils  lit- 
téraires ,  tels  que  les  Fragments  cri- 
tiques et  la  Bibliotlièque  de  Gott- 
sched,  et  les  Amusements  de  l'esprit 
(Belustigungen  des  Ferstandes  und 
des  IVitzes)  de  Schwabe ,  dans  les- 
quels il  publia  des  Épi  très  en  vers  et 
des  Chansons  anacréontiques.  Il  n'a- 
vait pas  néanmoins  négligé  l'étude  de 
la  jurisprudence.  Ses  connaissances 
dans  cette  partie  et  dans  l'histoire  en- 
gagèrent Spener ,  nommé  ministre  de 
Saxe  en  Danemark ,  devenu  son  pa- 
rent par  alliance,  à  l'emmener  avec  lui, 

en  174*' »  cn  qualité  de  secrétaire. 
Sclilegel  fit  à  Hambourg  connaissance 
avec  llagcdorn,  qui  le  mit  en  relation 
avec  liodmcr.  Admis, à  Copenhague, 
dans  la  société  de  plusieurs  savants  , 
il  étudia  la  langue  et  l'histoire  des 
Danois  ,  observa  leurs  mœurs  ,  et 
cnmmiuiiqua  au  public  ?cs  observa- 
tions sur  ce  sujet ,  dans  un  journal 
hel>dofuadairc  intitulé:  Y  Etranger, 
qui  eut  des  succès  ,  même  eu  Dane- 
mark. Ce  fui  cette  int'me  .-:1111er.  qu'il 
devint  un  îles  collabora  leurs  du  célè- 
bre recueil  iiitil-ilé  :  Fragments  de 
Brème  (  Bretnhehe  Hei  ine^e  ziun 
Fergniïgen  d"s  Ferstandrs  und  tU'S 
Witzes  ).  lui  1 7  JO ,  il  recommença 
de  nouveau  à  travailler  pniir  le  t  h  <  vi- 
tre, publia  >a  tragédie  de  Canut , 
la  fridnctioiidrl  1  coiiutlicdr  Dctica- 
tion  et  P\  rrhti .  de  Saii'î  Toix    #1  fit 

\1 


iCa  SCH 

imprimer  le  recueil  de  ses  enivres 
(lia  ma  tiques,  qui  ne  contenait  que 
Canut,  les  Trorenncs ,  V Electre 
de  Sophocle  et  le  Mystérieux.  Le 
roi  de  Danemark,  Frédéric  V,  ai- 
mait le  théâtre  :  des  comédiens  fran- 
çais et  allemands  vinrent  s'établir  à 
Copenhague;  et  il  se  forma  même 
une  troupe  de  comédiens  danois ,  qui 
jouèrent  quelques  pièces  de'Schlcgel 
traduites  eu  langue  du  pays.  Le  zèle 
avec  lequel  il  s'était  occupé  de  l'his- 
toire de  sa  patrie  adoptive,  lui  ac- 
quit l'intérêt  du  gouvernement  et  de 
beaucoup  de  personnages  influents.  11 
accepta,  en  1748 ,  après  a  voir  obtenu 
l'agrément  de  l'électeur  de  Saxe,  une 

Ï>lacc  de  professeur  extraordinaire  à 
'université  de  Sortie',  fondée  l'an- 
née précédente.  Indépendamment  des 
cours  d'histoire  moderne ,  Ac  droit 
publie  et  de  commerce,  qu'il  était 
tenu  de  faire ,  et  de  la  surveillance 
générale  de  la  bibliothèque ,  il  rédi- 
gea des  Manuels  de  commerce  et  de 
belles-lettres  ;  entreprit  une  Histoire 
de  Ilenri-lc-Lion;  lit  imprimer,  en 
17.191  une  Dissertation,  intitulée: 
Conjecturât  pro  conciliando  veteris 
Danorum  Historiœ  cum  Gennano- 
rum  -gestis  consensu;  commença  la 
traduction  de  V Epousée  en  Deuil,  de 
Congrève,  une  nouvelle  tragédie,  tirée 
de  l'ilistoire  de  Danemarck,  intitulée: 
Goihrika^  et  rassembla  des  maté- 
riaux pour  un  nouveau  journal  heb- 
domadaire. Cet  te  prodigieuse  quantité 
de  travaux  épuisa  sa  santé  naturelle- 
ment délicate.  11  fut  atteint  d'une  fiè- 
vre inflammatoire,  dont  il  mourut 
le  i3  août  1 74ï>*  dans  la  3ic  année 
de  .son  âge.  C'est  surtout  à  ses  tragé- 
dies que  Schlcgel  a  du  sa  célébrité. 
Avant  lui,  le  théâtre  tragique  des  Al- 
lemands se  composait  principalement 
des  pièces  originales  de  Gryph  et  de 
Gottschcd,  et  des  traductions  de  tra- 


SCH 

gédics  étrangères ,  surtout  françaises. 
Grypb,  au  commencement  du  i*t° 
siècle  avait  jeté  un  certain  éclat.  11 
était  loin  de  la  perfection,   sous  le 
rapport  de  la  conduite  des  nièces  et 
du  langage  ;  mais ,  aussi  bizarre  et 
moins  sublime  que  Shakspeare,  moins 
régulier ,  moins  noble  que  les  tragi- 
ques français  :  doué  néanmoins  d'un 
vrai  talent  tragique,  il  offrait  peut- 
être  le  germe  de  ce  théâtre  national 
allemand,  qui  ne  parut  dans  tout  son 
éclat  que  plus  d'un  siècle  après  lui. 
On  connaît  les  efforts  que  fit  Gott- 
sched    pour  réformer  la  littérature 
allemande;  malheureusement  ses  com- 
positions et  son  goût  ne  répondi- 
rent point  a  son  zèle.  Schlegd  fit  * 
mieux  sans  doute.  Ses  pièces ,  aussi 
régulières  que  celles  de  Gottsched,    : 
étaient  aussi,  pour  la  plupart,  écrites 
d'un  style  plus  agréable  ;  et  il  sur- 
passa tous  ses  prédécesseurs,  excepté 
Gryph,  sous  le  rapport  du  talent , 
mais  il  n'en  avait  pas  assez  pour  ob- 
tenir une  grande  influence  littéraire. 
On  trouve,  dans  ses  tragédies,  des  sen- 
timents nobles  et  quelques  situations 
attachantes ,   mais  peu  de  mouve- 
ment ;  on  croit  sentir  les  efforts  de 
l'auteur.  Il  a  trop  dégoût,  il  est  vrai, 
pour  être  boursoufflé;  mais  ses  con- 
cep  lions  sont  faibles,  et  ses  héros  sont 
rarement  entraînants.  Le  sujet  de  Vi- 
llon ,  si  pa  thétiqueda  nsVirgile,  est  gâté 
dans  Schlcgel.  Lucrèce  n'eut  qu'on 
succès  médiocre.  La  bonté  et  la  di- 
gnité de  Canut  (dans  la  pièce  de  ce 
nom),  et  la  sensibilité aEstrithc , 
peuvent  à  peine  contre-balancer  l'effet 
des  bravades  insolentes  àfUrfo,  qui 
n'est  qu'une  caricature  médiocre  an 
maréchal  de  Biron.  Cette  pièce  et  les 
Trojenncs  sont  regardées  comme  su- 
périeures aux  autres  par  les  critiques 
allemands.  II  y  a,  dans  Oreste  et  Pj- 
lade  y  une  certaine  couleur  antique , 


SCH 

tache,  maigre  la  faiblesse  de 
itk>n~  Hermann  nous  parait 
mer  sur  toutes  les  autres  par 
rt  du  sujet ,  la  variété  et  l'on- 
>n  des  caractères  ;  mais  il  n  a 
a  tenir  un  moment  la  concur- 
itcc  la  pièce  de  KIopstock.  Ces 
ie»  sont  en  vers  Alexandrins  ri- 
Lucrèce  seule  est  eu  prose  ),  et 
e  en  est  correct  et  naturel.  Les 
Lies  dr  Srhlegel  ont  eu  presque 
:  de  succès  que  ses  tragédies , 
elles  elles  sont  néanmoins  infé- 
i.  Il  était  fort  étranger  aux 
I  et  aux  habitudes  de  la  société, 
rde  de  ses  observations  ayant 
'étendue  ,  ses  caractères  sont 
nras  d'originalité  :  en  un  mot, 
cherche  en  vain  la  force  co- 
-.  L'Oisif  affairé,  te  Mjsté- 
,  r  Ennui ,  le  Bon  Conseil, 
tm  qu'un  succès  d'époque  :  Le 
tpke  des  Femmes  vertueuses 
iuleou  long-tempssur  la  sccne,ct 
un  le»  éloges  de  Mcndelssohn  et 
•mu*  .  qui  regardent  cette  comé- 
mmr  la  meilleure  de  cette  épo- 
i  eil*  reparaissait  sur  la  M'ène  ,  il 
obable  que  peu  de  spectateurs 
nt  de  l'avis  de  ces  deux  célè- 
ribqiirs.  La  Beauté  muette, 
cuordie  de  Schlegcl  éerile  en 
mm»  paraît  fort  supérieure.  J-Jle 
t  les  éloges  du  même  Leasing , 
(tiendrait  peui-cfrc  encore,  avec 
tes  leçrr*  changement*,  l Ypreii- 
U  repré^enlatiou.  Sclilegel  est 
»rnl  auteur  de  plusieurs  en  ils 
j»r.  f^irfqiievtiiis  \ont  intitulée: 
wn  et  Considérations  w/r  di- 
p**mt$  de  mnrale  ,  \Iuralisehe 
m.  wvrralixhr  .4ufsaelze  ;.  IN 
noryii  dr  trè*-lioiis  principe*  d«* 
+  et  de  ronduitr.  I.e  Discours 
'avantage  tle*  follet-lettres  > 
/ppr  d'une  manière  .sini|ilc  un 
rrès-rebattu.  Dans  ses  Idées  sur 


SCH  *«3 

l'établissement  d'un  théâtre  danois^ 
SclilegeJ  fait  très-bicnre&sortir  les  prin- 
cipales différences  entre  les  théâtres 
français  et  anglais.  La  Comparaison 
entre  Shakspeare  et  Gryph ,  a  prin- 
cipalement pour  base,  Y e\amenau  Ju- 
les-César au  premier ,  et  de  Léo  Ar 
minius  du  second.  Ce  morceau  n'est 
que  raisonnable,  le  sujet  n'étant  pas 
vu  d'assez  haut.  Les  opuscules  intitu- 
lés :  Lettres  sur  la  Coin  édie  en  vers  ; 
de  l'Imitation  en  général  ,  de  la 
Dissemblance  dans  l'imitation  (von 
der  Unœhnlichkeit  in  der  Nachah- 
mung  )  ;  de  la  dignité  de  la  majesté 
et  de  l'expression  dans  la  tragédie, 
sont  des  morceaux  séparés,  mais  qui 
peuvent  être  lus  à  la  suite  les  vas  des 
autres  comme  reposant  également  sur 
le  principe ,  que,  dans  les  beaux-arts, 
la  ressemblance  admet  et  exige  diffé- 
rents degrés  et  points  de  vue ,  et  que 
Ton  doit  éviter  une  parfaite  confor- 
mité avec  l'objet  imité.  Tous  ces  mor- 
ceaux sont  écrits  correctement ,  mais 
trop  pauvres  d'idées ,  pour  pouvoir, 
après  tant  d'ouvrages  publiés  sur  ces 
matières,  offrir  encore  quelque  intérêt. 
Der  Junce  Herr  (  expression  par  la- 

?[iiellc  Sclilcgel  propose  de  rendre  le 
rancaisPwit- J/<ii{rt'),dont  il  parut 
cinq  numéros  dans  les  Amusements 
de  l'esprit,  représente  un  jeune  fat , 
fai.saut  lui-même  l'étalage  et  l'éloge  de 
ses  prétendues  perfections.  C'est  une 
des  compositions  les  moins  heureuses 
de  notre  auteur ,  qui  maniait  avec  peu 
de  succè*  l'arme  de  la  plaisanterie. 
Nous  avons  cneure  de  J.-El.  Schlegel , 
de>  Pttésies  tliverses  ;  les  deux  pre- 
miers eli.mts  de  Henri-le-lÂon;  des 
K])itres,dcs  Pièces  do  circonstances, 
(Mes,  Cantates,  etc.  ;  euliii  des  Odes 
auacréoutiqiies,  la  plupart  en  vers 
alexandrins,  et  toutes  riinées  et  bien 
versi liées;  mais  les  dernières  seules 
méritent  quelque  attention.  On  trovv- 

il.. 


1Ô4  SCH 

ve,  dans  la  Gloire  des  poètes  (  Der 
poctische  Nachruhm  ) ,  le  Chant 
des  oiseaux ,  V  Amour  douteux , 
les  Comparaisons  avec  V Amour , 
et  plusieurs  attires  pièces ,  la  sim- 
plicité et  la  naïveté  du  genre.  Les 
OEuvres  de  J.-El.  Schlegcl,  ont  été 
publiées  pas  les  soins  de  son  frère 
(Jean-Henri),  5  yoL  in-8°.  Copen- 
hague et  Leipzig,  1 766—70. 

D— u. 
SCHLEGEL  (  Jean  -Adolphe), 
frère  du  précédent,  surintendant  et 
pasteur  naquit  à  Meissen ,  le  1 7  sept. 
1721 ,  fit  ses  études  à  Letpziç,  oc- 
cupa, en  1751 ,  la  place  de  diacre, 
et  de  professeur  à  l'école  de  Pfbrte , 
et  en  1754,  celle  de  nasteur  et 
professeur  à  Zerbst.  ue  fut  e* 
1759  qu'il  lut  au  pasteur  d'une 
éçlise  paroissiale  de  Hanovre  ,  par 
l'influence  du  ministre  Munchhausen. 
Cet  habile  homme  d'état  sut  l'ap- 

Êrécier,  et  désira  l'acquérir  pour 
1  nouvelle  université  de  Gottween  : 
mais  la  mauvaise  santé  de  Schlegel 
l'empêcha  d'accepter,  et  il  aima 
mieux  exercer  ,  pendant  plusieurs 
années ,  différents  emplois  ecclésiasti- 
ques jusqu'à  sa  mort,  qui  eut  lien  le 
]6  septembre  1793.  Un  esprit  d'or- 
dre et  d'exactitude  le  distingua  jus- 
qu'à la  fin  d'une  vie  très-aetive,  trou- 
blée par  des  malheurs ,  mais  d'autant 
plus  glorieuse  ,  qu'il  leur  opposa  une 
ame  pure  et  courageuse.  Il  s'est  ac- 

3uis  des  droits  à  la  reconnaissance 
e  ses  compatriotes ,  par  les  efforts 
qu'il  fit  dans  sa  jeunesse ,  conjointe- 
ment avec  Cramer ,  Gellert  et  Gaert- 
ner  ,  pour  perfectionner  la  langue 
allemande.  Il  a  composé  des  Canti- 
ques estimes,  et  dont  la  collection  a 
étépubhéeen3voL,  Leipzig,  1766, 
1709  et  *YI2»  Ses  Poésies  diver- 
ses,  a  vol., Hanovre,  1787  ,  appar- 
tiennent pour  k  plupart  au  même 


SCH 

genre.  Ses  Sermons,  dont  ut 
partie  est  imprimée  ,  pécher 
style  emphatique  et  trop  flei 
de  lui  une  Traduction  de  '. 
avec  des  Remarques;  plu  si 
vrages  de  Théologie ,  parmi 
une  Explication  des  Prédit 
Jésus  -  Christ  concernant 
traction  de  Jérusalem  , 
1778.  Dans  les  dernières  ans 
vie,  H  travaillait  à  une  noirs 
tion  du  Livre  de  Cantique 
pour  les  églises  protestantes  1 
et  à  la  rédaction  du  nouvel 
chisme  hanovrien.  11  laissa 
fonts ,  dont  deux  fils  ont  ao 
grande  célébrité  {Voy.  Se 
dans  la  Biographie  des  Mon 
ponts), 

SCHLEGEL  (  Jeau-Heki 
des  précédents,  professeur  d 
à  Copenhague,  naquit  en  1 
Meissen,  étudia  le  droit  et  l'h 
Leipzig  ,  et  obtint ,  par  l'e: 
de  son  frère,  Jean-Éue,  la 
bibliothécaire,  d'historiogra] 
professeur  d'histoire  à  Cope 
où  il  mourut,  le  18  octobr 
C'était  un  homme  profon 
la  littérature  ancienne,  et 
dans  l'histoire.  Ses  ouvrag 
écrits  en  allemand ,  sont  :  I.  * 
du  roi  Christian  iv,  pat 
Slange,  traduit  du  danois  el 
en  a  vol.  Copenhague,  1» 
Histoire  des  rois  de  Dan 
de  la  maison  tt  Oldenbourg 
qu'en  1729),  in-fol.  III.  iie 
traités  sur  l'Histoire,  la  Nu 
tique,  V Économie  et  la  lai 
Danemark ,  2.  vol.,  Copa 
1771-76,  in-8°.  IV.  Obsci 
critiques  et  historiques,  sur 
lius-ïfepos,\bià.  1 778,10-4°. 
gédies  traduites  dé  l'anglais 
mand,  Copenhague,  ij64- 
publié  les  œuvres  de  son  frère 


SCII 

•L  io-8°. ,  précédées  d'une 
graphique.  Z. 

IGEL  (Théophile)  ,  d'une 
ille  que  les  précédents ,  ua- 
«igsbergen  Prusse,  le  îG 
;3q,  et  reçut  sa  première 
i  an  collège  de  cette  ville  ; 
m  ses  études  à  l'univer- 
ebuta,  en  1761  ,  comme 
•  de  langue  latine  et  de  phi- 
u  même  collège.  En  17O3, 
ima  professeur  adjoint  de 
ê  t  et  mi  neu  plus  tardrec- 
ipecteor  du  collège  de  Ri- 
ni  y  il  fit  on  voyage  litté? 
kfleraagne;  et,  après  avoir 
i  docteur  en  théologie  par 
ê  d'Erlang ,  et  s'être  demis 
rge  de  recteur ,  il  fut  pas- 
en  1780,  premier  diacre 
édralr.  En  1790 ,  le  roi  de 
Et  offrir  la  surintendance  de 
aie  suédoise  et  del'ile  de  Ru- 
lanternent  avec  la  dignité  de 
elier  et  de  premier  profes- 
éblogie  de  l'université  de 
L  II  accepta,  et,  des  Tannée 
lavvIVrécompensa  soit  rare 
ion  scie  infatigable  pour  la 
de  l'université ,  par  la  dé- 
d'Étoile  poLiire/ï  héophilc 
ctjnit  des  droits  bien  sacres 
aissance  dm  habitants  de  la 
,  en  y  établissant  un  sémi- 
tes jeunes  gens  qui  sedesti- 
rarriere  ingrate  ou  premier 
ait ,  et  en  v  fondant  aussi 
générale  de  pensions  pour 

îles  pasteurs.  Lorsque  la 
a  bit  te  pays  qu'il  adiniuis- 
tant  de  «Me  et  de.  succès  , 
importa  eel  «Sénement  arec 
Je  courage  ;  mais  il  se  ron- 
dilDrileuieut  des  malheurs 
ivrraiu  ;  et  depuis  que  Gus- 
tt  été  précipité  du  tronc ,  il 

que  languir,  et  mourut  le 


SCH 


i65 


27  mai  iHiou  On  a  de  lui  un  grand 
nombre  de  Dissertations  et  d'autres 
écrits,parmi  lesquels  il  faut  distinguer  : 
I.  Grammaire  latine ,  1787  et  1790 
(  eu  allemand  ).  IL  Remarques  sur 
les  moyens  de  vivifier  parmi  les 
itommes  la  religion  intérieure  et 
extérieure,  Greifswald,  1810,  h> 
8°.  III.  Manuel  pratique  de  la 
doctrine  pastorale  ,  à  l  usage  des 
ministres  protestants  ,  accompagné 
de  notes  et  de  la  biographie  de 
l'auteur ,  par  J.  E.  Parow ,  Greifs- 
wald, i8n,in-8°.  Z. 

SGHUGHTEGROLL  (  Adolfu- 
HENAi-FaÉnÉRic  de),  naquit  le  8 
déc  17G4,  a  Gotha  ,  où  son  père  était 
conseillera  la  cour  féodale.  Jouissant, 
dans  la  maison  paternelle,  de  tous  les 
avantages  que  donne  une  éducation 
religieuse  et  éclairée,  0  fit ,  au  gym- 
nase de  Gotha  ,dcs  progrès  très-rani- 
dés. Il  conserva  toute  sa  vie  une  vive 
reconnaissance  pour  le  directeur  du 
gymnase  Strolh  et  le  professeur  Kall- 
wossov ,  dont  les  connaissances  et  les 
talents  pour  l'enseignement  ont  donné 
tant  d  éclat  à  cette  école.  Renonçant 
a  son  |H*cinier  plan  de  se  vouer  a  l'é- 
tude de  la  théologie  ,  il  s'occupa , 
dèti  le  commencement  de  sa  carrière 
académique  à  Iéna  ,  et  plus  encore  à 
Gotlingcn,  sous  Hcyne  et  Spittlcr, 
de  tout  ce  qui  a  rapport  à  l'histoire 
et  à  la  philologie.  II  débuta  ,  en 
1 788 ,  comme  auteur ,  par  un  Essai 
sur  le  bouclier  d'Hercule ,  décrit 
par  Hésiode ,  qu'il  dédia  à  ses  maî- 
tres ,  Hcyne,  Eiehhorn  et  Schutz. 
Nommé,  en  1789,  professeur  au 
gymnase  de  sa  ville  natale,  il  eut  la 
bonne  forluued'ëtrc  distingué  pa  r  son 
souverain ,  le  duc  Kruest ,  si  célèbre 

Sar  la  protection  eYlairée  qu'il  accor- 
ait  aux  lettres.  Schlichtegroll,  obtint 
d'alwrd  un  emploi  à  la  bihliotlirmie 
publique ,  et  phu  tard  à  la  bflafo» 


i66 


SCH 


thèque  particulière  du  duc.  Parmi 
les  riches  collections  de  ce  prince ,  se 
trouvait  le  cabinet  des  médailles, déjà 
décrites  et  publiées  par  Liebe.  Schlich- 
tegroll épousa  la  fille  de  Rousseau , 
directeur  de  ce  cabiuct,  et  il  en  fut 
nommé  l'adjoint  et  le  conservateur. 
On  n'ignore  pas  que  cet  établissement, 
qui  s'était  enrichi  de  plusieurs  acqui- 
sitions importantes ,  était  devenu ,  en 
Allemagne,  une  sorte  de  centre  com- 
mun pour  cette  science.  Cette  posi- 
tion ollrait  de  grands  avantages  à 
Schlichtegroll  pour  la  composition  de 
son  Historia  munothecœ  Gothanœ. 
Lorsque  le  fléau  delà  guerre  s'appro- 
cha de  Gotha ,  le  duc,  voulant  mettre 
en  sûreté  son  précieux  cabinet ,  char- 
gea Schlichtegroll  de  le  transporter  en 
Danemark.  Ce  fut  alors  que  ce  conser- 
vateur fit  différents  voyages  à  Ham- 
bourg, en  Basse- Saxe  et  à  Paris. 
Revenu  à  Gotha ,  il  s'y  trouva  dans 
la  situation  la  plus  agréable.  On  sait 
que  le  duc  était  dans  l'usage  de  se  faire 
présenter  dans  sa  bibliothèque  tous 
les  hommes  de  lettres  et  les  savants 
qui  passaient  par  Gotha  ,  et  que  les 
bibliothécaires  assistaient  à  ces  pré- 
sentations. C'est  là  que  Schlichtegroll 
eut  occasion  de  connaître  tant  d'hom- 
mes distingués ,  avec  lesquels  il  eut 
des  relations  dont  il  sut  tirer  un  très- 
grand  parti  pour  la  composition 
de  ses  ouvrages.  En  1790,  il  com- 
mença son  Nécrologe des  Allemands 
in-8°.  (  34  volumes  avec  les  supplé- 
ments )  dont  il  fit  paraître  deux  vo- 
lumes par  an  jusqu'en  1806.  D'a- 
près le  plan,  il  ne  devait  entrer 
dans  cette  collection  que  la  Bio- 
graphie des  hommes  morts  dans 
l'année  qui  venait  de  s'écouler.  L'o- 
bligation de  parler  ainsi  de  faits  ré- 
cents donna  à  cet  ouvrage  une  cou- 
leur un  peu  fade ,  parce  que  l'auteur 
était  presque  toujours  contraint  de 


SCH 

céder  au  désir  des  familles  ,  en  se 
livrant  à  des  louanges  aussi  fasti- 
dieuses que  peu  méritées.  Gôthe  et 
Schiller  dirigèrent,  à  cette  occa- 
sion ,  contre  lui ,  quelques  épigram- 
mes  qui  furent  imprimées  dans  l'Ai-» 
manach  des  Muscs  de  Schiller  pour 
1798,  sous  le  titre  de  Xenies;  mais 
les  imperfections  inhérentes ,  pour 
ainsi  dire,  à  ce  genre  d'ouvrage, 
n'empêchent  pas  que  le  Nécrologe 
soit  un  livre  utile  et  estimable. 
Schlichtegroll  se  montra  fortscru- 

Suleux  dans  les  informations  qu'il 
ut  prendre  ;  et  il  communiqua  son 
travail  à  plusieurs  amis ,  dont  il  mit 
à  profit  les  remarques  et  les  conseils. 
L  ouvrage  est  indispensable  pour 
ceux  qui  veulent  connaître  la  situa- 
tion politique  et  littéraire  de  l'Alle- 
magne à  cette  époque.  Le  libraire 
Fraucnholz  de  Nuremberg ,  ayant 
fait  graver  les  camées  les  plus  re- 
marquables du  cabinet  de  Stosch , 
que  le  grand  Frédéric  avait  ache- 
tées pour  sa  collection  de  Potsdam , 
chargea  Schlichtegroll  de  faire  un 
commentaire  en  allemand  et  en  fran- 
çais pour  cette  collection.  Quatre 
livraisons  ,  formant  un  volume  in- 
folio ,  parurent  depuis  179a  jusqu'en 
1 798 ,  où  l'entreprise  fut  suspendue 
faute  de  souscripteurs.  Une  continua- 
tion fut  publiée  en  1 8o5 ,  à  Nurem- 
berg, in-4°>;  mais  il  n'en  parut  que 
deux  cahiers.  Eu  180 4  ,  Schlichte- 
groll donua  les  Annales  numismati- 
ques{  en  allemand),  dont  on  n'impri- 
ma que  le  premier  volume  et  le  pre- 
mier cahier  du  tome  second.  Peu  de 
temps  après  ,  le  roi  de  Bavière,  à  la 
recommandation  de  Jacobi ,  nomma 
Schlichtegroll  président  de  l'acadé- 
mie de  Munich ,  qui  fut  alors  entiè- 
rement réorganisée;  et,  en  1807,0e 
savant  devint  secrétaire-général  delà 
même  académie.  11  déploya  beau- 


5CH 

i  de  «Je ,  et  d'activité  dans  ses 
rafles  fonctions.  Les  huit  tomes 
moto  u\  McmoiresdeTacadémic, 
Es ,  depuis  la  réorganisation  par 
rcreta  ire-général,  et  dont  la  re- 
ion ,  les  préfaces ,  et  tout  ce  qui 
datif  à  la  publication ,  lui  furent 
ëes,en  sont  un  témoignage  incon- 
We.  En  1 808,  il  fut  nommé  che- 
r  de  Tordre  du  Mérite  civil  de 
rre,  et  plus  tard  chevalier  ho- 
ir de  Tordre  de  Saint-Michel. 
nié  avait  déjà  beaucoup  souffert 
a*il  demanda  sa  retraite  ,  en 
.  Le  roi  la  lui  accorda  dans  les 
»  les   plus  honorables  ;  mais 
•  avoir  fait  encore  un  voyage  à 
a  ,  il  mourut  d'une  attaque  d'a- 
mie, le  4  d***   182a,  laissant 
veuve   et  plusieurs  d'enfaats, 
la  plus  grande  partie  sont  au 
re  de  Bavière.  Z. 

iflLQfcTZER  ou  SCHLOEZRR 
iusTC  -  Louis  de  ),  historien  9 
'on  pasteur  protestant  de  Jag- 
1  Honenlohe),  naquit  le  5  juillet 
.  A  vint  perdu  son  père  à  l'âge 
utre  ans,  il  fut  élevé  par  son 
,  qui  était  prédicateur  à  Ku- 
lofeu,  et  par  son  beau  -frère , 
ir  du  gymnase  de  Walilheim. 
-Il  .  il  se  rendit  à  l'université 
t'iffrabrri; ,  pour  y  étudier  la 
#2Îe;  a  près  a  voir  achevé  ce  cours, 
ifeuu,  eu  175  i,  une  dissertation, 
là  Dei9  il  se  rendit  à  Go  t  lingue, 
v  voua  .  pendant  deux  ans  ,  à 
r  d»*>  langue  orientales  et  delà 
urirvirrée.  11m»  préparait  a%cc. 
r  4  Te\ceiitioii  d'un  projet  qui 
pi  depuis  vi  première  jeu- 
.  ri  auquel  il  ne  renom  a  que 
t»  plus  ta  ni  .  relui  d'un  \ 01 âge 
1e.  Il  acrepta  eiLsuile  une  place 
itutnir  en  Sue» le ,  et  passa  trois 
M4#rkhnlin  ,  et  à  t'psal  ,  où  il 
nia  le»  cours  du  cclcbrc  Lûuié. 


SQ1  167 

Les  sciences  naturelles  ne  devaient  pas 
demeurer  étrangères  à  celui  qui  voulait 
suivre  les  traces  de  Tourncfort.  La  fa- 
cilité dont  Schlœzer  était  doué  pour 
l'étude  des   langues,  le  familiarisa 
bientôt  avec  celle  du  pays  où  il  vi- 
vait, et  il  en  étudia  l'histoire.  En 
17W  ,  il    publia    un    aperçu    de 
V histoire  littéraire  moderne  de  la 
Suède  f  en  allemand;  et  eu  i<j56  , 
un  Essai  sur  l'histoire  du  commerce 
et  de  la  navigation  de  ce  pays  ,  en 
suédois. Il  retourna,  l'année  suivante, 
à  Gottingue  pour  acquérir  encore  les 
connaissances  nécessaires  à  l'exécution 
du  plan  qui  devait  remplir  sa  vie. 
Sous  la  direction  du  célèbre  Mie  h  a  élis , 
il  étudia  l'arabe  avec  un  tel  succès  , 
qu'il  put  ensuite  l'enseigner  lui-même. 
Sous    Rœdcrcr,  fameux  professeur 
d'accouchements .  et  sous  les  autres 
médecins  que Oottingue  possédait,  il 
fit  un  cours  de  médecine ,  moins  pour 
pratiquer  cet  art ,  que  parce  qu'il  es- 

Îiéraît  que  la  qualité  de  médecin  lui 
buniirait  les  moyens  devoir  les  peu- 
ples de  l'Orient  dans  leur  intérieur.  Il 
était  sur  le  point  de  prendre  le  degré 
de  docteur  en  médecine ,  après  quoi , 
il  serait  entré  dans  tuie  maison  de 
commerce  alin  d'y  puiser  les  con- 
naissances-pratiques nécessaires  à  un 
voyageur ,  lorsqu'une  proposition  du 


riograp] 

serrétare  qui  l'aidât  à  rédiger  les 
riches  matériaux  qu'il  avait  reunis 
sur  l'histoire  de  ce  pays,  encore  plon- 
gé dans  les  ténèbres  les  plus  profondes. 
Quoique  les  émoluments  de  la  place 
qVon  offrait  a  Schlœzer,  fussent  très- 
inodiqucs,  Michaélis,  son  maître  et 
son  ami,  l'engageait  à  l'accepter , 
se  flattant  que  la  protection  de  Tinipé- 
ratrice  Klisalwlli  faciliterait  un  plan 
qui  ne  lui  tenait  pas  moins  au  cœur 


i68  SGH 

qu'à  son  disciple.   Il  voyait  même 
on  avantage  à  entrer  en  Asie  par 
la  route  de  terre  ,  qui  n'avait  encore 
été  suivie  par  aucun  voyageur.  Apres 
une  navigation  dangereuse  ,  qui  in- 
flua ,  dit-il ,  sur  son  caractère  moral , 
en  le  rendant  à  jamais  insensible  a 
la  perte  de  la  vie,  Schlœzer  arriva , 
vers  la  fin  de  l'année  1 761 ,  à  Pe'ters- 
bourg.  Sa  première  occupation  fut 
d'apprenti re  l'idiome  du  pays  :  c'é- 
tait la  seizième  langue  qu'il  étudiait 
par  principes;  mais  aucune  ne  lui 
avait  offert  tant  de  difficultés.  On  ne 
connaissait  encore  aucun  dictionnaire 
ni  Grammaire  russe  imprimés  (  1  ).  L'a- 
cadémie seule  possédait  undictioimaire 
manuscrit ,  très -défectueux,  en  sept 
cent  quatre-vingt-un  feuillets  in-folio. 
Schlœzer  obtint  la  permission  de  le 
copier  pour  son  usage  ;  mais  l'habi- 
tude que  lui  avait  donnée  l'étude  de 
tant  d'idiomes,  de  chercher  dans  cha- 
cun les  racines  et  de  leur  subordonner 
les  mots  dérivés ,  lui  fit  bientôt  décou- 
vrir les  imperfections  de  la  compila- 
tion dont  se  servait  le  premier  corps 
savant  de  Pcmpire.  11  changea  cette 
Corme  dans  la  copie  qu'il  en  tira.  Un 
avantage  de  la  méthode  qu'il  suivait , 
était  d'apprendre  simultanément  le 
russe  qui  est  l'idiome  national ,  et  le 
slavon  ou  vieux  russe ,  langue  éteinte 
dans  laquelle  sont  rédiges  les  docu- 
ments de  l'histoire  ancienne  du  pays, 
et  que  l'Église  a  conservée.  1a  con- 
naissance du  slavon  fut  doublement 
utile  à  Schlœzer:  elle  dirigea  son  goût 
vers  l'étude  des  annalistes  russes  , 
nommément  du  plus  ancien  de  tous , 
(  Voyez  Nkstor)  ;  et  elle  le  mit  en 


(1)  11  c\i.«(»it  ru  nifiin»  «rj»t  voc-ttlnihirm  i-iimc* , 
plus  ou  moins  complets ,  H  rinq  grammaire,  ri<uit 
une  Mirlitut,  rwiipoM*  par  un  allrniuiiri  (/'.  |,r- 
DoLF  ,  XXV,  3<yO,  ii'rat  rrrtaùiriiirnt  put  oui* 
mrrilr.  THaii  Schltrrrr  nr  pal  apparraimnrt  jmu  »c 
1rs  pmeurrr  ,  ,oa  In  U-oura  Irop  iinpwIiuU  nmr 
•Wf-er  en  fart  ««y».  ^C.  H.  P. 


SCH 

état  de  se  familiariser  par  la 

avec  les  langues  dérivées  du  si 

telles  que  le  polonais  et  le  boh< 

Il  vécut  d'abord  sur  un  très-bo 

avec  Muller  :  ce  savant  fut  bien  1 

trouver  en  lui  un  collaborâtes 

pût  suppléer  à  son  ignorance  d< 

toire  et  de  la  langue  suédoises 

bientôt  leur  amitié  se  refroidit 

mie  l'avidité  avec  laquelle  Sel 

dévora  les  matériaux  recueil] 

Muller  eût  excité  la  jalousie 

homme  soupçonneux  ,  soit  que 

demie  elle-même  vît  avec  déniai 

trésors  entre  les  mains  d  un 

étranger.  L'envie  des  uns,  la 

des  autres  ,  peut-être  aussi  le 

tèrede  Schlœzer,  beaucoup  tro 

deur  pour  le  pays  qu'il  habit 

suscitèrent  des  tracasseries  : 

fusa  de  l'adjoindre  à  l'acadén 

de  l'aider  dans  son  projet  de  v 

qu'on  traitait  de  chimère.  Sa  p 

devint  très-pénible  ;  mais  il  en 

par  Thetman  Rasoumofiski ,  qu 

nommer,  le  i5  juillet  1762 , 1 

a  l'académie ,  avec  un  traitem 

trois  cent  soixante  roubles ,  et  1< 

comme  professeur  dans  l'et; 

ment  qu'il  avait  fondé  pour  l'j 

tion  de  ses  nombreux  enfants, 

première  de  ces  qualités,Schlœ2 

vit  une  grammaire  russe,  don 

demie  ordonna  la  publication 

l'impression  fut  suspendue,  aj 

onzième  feuille.  Cependant  St 

se  dégoûta  de  plus   en  plu? 

.Russie,  au  point  qu'en  juin 

il  accepta  le  titre  de  profeî 

Gottingue,  sans  appointements 

à  lVlcrshourg ,  on  pensa  qu'i 

rait  être  dangereux  de  laiss< 

tir  mécontent  un  homme  qi 

naissait  les  archives  de  l'état 

qu'aucun  Russe,  et  Ton  obtint  1 

pératrice  un  ordre  qui  luideft 

sortir  de  l'empire.  Néanmoins; 


SΠ

de  yirlqfie*  mois,  Catherine  sentit  qu'il 
était  pins  prudent  pour  un  souverain 
de  gagner  par  des  bienfaits  un  hom- 
me ou  tenait  le  burin  de  l'histoire  : 
eOe  le  nomma ,  le  1 5  janvier  i  «ftf , 
professeur  â  l'académie,  avec  des  ap- 
[wimemente convenables  ,  lui  assigna, 
pour  sou  activité  littéraire ,  le  vaste 
champ  de  l'Histoire  ancienne  de  la 
Russie ,  et  lui  accorda  un  congé*  de 
trois  mois  pour  faire  un  voyage 
ea  ABemagnr.  ScbVzcr ,  dont  la  vue 
s'était  affaiblie  eu  déchiffrant  de 
vieilles  chroniques ,  écrites  dans  une 
langue  barbare,  et  par  des  copistes 
ignorants ,  renonça  oès-lors  au  pro- 
jet d'aller  en  Orient,  qui  l'avait  si 
long-temps  occupe*.  Apres  son  retour 
â  rVtersbourç ,  il  travailla  beaucoup , 
mais  ne  publia  que  deux  ouvrages  en 
langue  russe,  savoir  :  les  Lois  rendues 
dans  te  onzième  siècle par  le  grand 
êac  Jaroslav  et  sesjtls ,  et  1  c  pre- 
mier volume  des  Annales  russes  de 
ifacoii ,  que  l'académie  fit  imprimer. 
11  obtint  un  second  rongé,  eu  17^7  ; 
mais  les  désagréments  qu'il  avait 
éprouvés ,  le  déridèrent  à  ne  plus  re- 
tourner en  Russie.  Sa  première  éduca- 
tion, fahr  par  un  aïeul  trop  tendre,  lui 
avait  donné  une  indépendance  de  ca- 
ractère qui  se  révoltait  m  nue  qucl- 
quefuis  contre  l'autorité  légitime,  et 
ne  pouvait  supporter  1rs  humilia- 
tioas  qu'il  éprouvait  journellement. 
Pnit-être  ne  fut-on  pas  fâché,  à 
Pérrr*bunrg .  d'être  délia rras*é  d'un 
taj'-t  aussi  îimI mile,  et  il  ne  parait 

tu*  qu'im  se  soit  oppose'  à  sa  réso- 
uti  >n  de  rester  en  Allemagne.  SYf  a  nt' 
fixé  à  Guttingue,  il  y  fut  nommé, 
en  17611.  professeur  de  philosophie 
et  Je  politique.  Ici  commence  la  se- 
conde partie  clr  la  vie  de  Scblie7.cr; 
eDe  est  toute  littéraire ,  et  ne  fournit 
guère  d'evéncmcnkqiii  ne  se  rappor- 
tent à  sca  travaux.  Sou  séjour  eu  nus- 


SCH  169 

sie ,  en  le  détournant  de  la  médecine 
et  des  langues  orientales ,  avait  décidé 
son  goût  pour  l'histoire ,  surtout  celle 
du  Nord  ;  et  en  lui  inspirant  de  l'hor- 
reur pour  le  despotisme,  avait  déve- 
loppe en  lui  le  désir  de  le  combattre, 
qu'il  regardait  presque  comme  une 
mission  divine.  Ces  deux  penchants 
divisèrent  des- lors  en  deux  parties 
toutes  ses  occupations  littéraires  :  une 
moitié  de  son  temps  fut  consacrée  â 
l'histoire;  et  l'autre  à  une  guerre  à 
mort  contre  le  pouvoir  arbitraire  et 
contre  l'ignorance,  qui  lui  paraissait 
en  être  la  source  et  le  soutien.  Nous 
suivrons  cette  division  en  parlant  de 
ses  principaux,  ouvrages;  car  il  a  tant 
écrit,  que  nous  devons  nous  borner 
à  (aire  connaître  ceux  qui  ont  avancé 
les  sciences  historiques.  Schlœzer  était 
très-laborieux ,  et  il  travaillait  avec 
une  extrême  facilité  ;  mais  il  né- 
gligeait son  style.  Comme  il  possé- 
dait plusieurs  langues  à  un  certain 
degré  de  perfection,  il  écrivait  ses 
matériaux   et   faisait    ses   extraits  , 
tantôt  dans  l'une,  tantôt  dans  l'autre, 
selon  que  le  caprice  lui  rendait  mo- 
mentanément Tune  plus  facile  à  ma- 
nier que  l'autre.  Cet  te  bigarrure  passa 
dans  ses  ou\ rages,  dont  le  st\lc  est 
un   nu-lau^e  du  plusieurs   idiomes, 
l'ortographe  presque  ridicule;  et  qui 
soutciuprciutsdctoulc  l'inhabilité,  de 
la  ton  nuire  satirique,  et  de  la  bizar- 
rerie de  son  caractère.  Il  u"\  en  a  pas 
un  seul  qu'où  puisse  remanier  comme 
classique  dans  la   langue  allemande. 
Néanmoins  plusieurs  sont  le  résultat 
de  savantes  recherches  ,    auxquelles 
personne    n'était   plus   propre    que 
Schhe/.er,  par  la  sagacité  e\traorai- 
nairc  dont  la  nature  l'avait  doué,  par 
un  excellent  jugement,  et  nuuie  par 
son  septicisine  qui  l'avait  conduit  à 
instruire,   pour  ainsi  dire,  le  procès 
de  toutes  les  croyances ,  afin  de  les 


170  3CH 

admettre  ou  de  les  faire  rentrer  dans 
le  néant.  Il  manquait  d'imagination 
et  d'éloquence  ;  si  ce  défaut  est  re- 
marquable dans  sa  manière  d'écrire, 
qui  est  très-sèche  ,  il  le  préserva  du 
moins  des  illusions  et  des  préjugés  si 
contraires  à  la  sévérité  de  l'histoire. 
En  faveur  de  ses  grandes  quali- 
lités ,  on  pardonne  le  ton  tranchant 
avec  lequel  il  publia  les  résultats  de 
ses  recherches ,  et  le  despotisme  par 
lequel  cet  ennemi  de  l'arbitraire  vou- 
lait forcer  les  auteurs  à  adopter  ce 
qui  lui  paraissait  vrai.  Schlœzer  est 
le  véritable  créateur  de  l'Histoire  an- 
cienne du  Nord,  qui,avant  lui ,  n'était 
qu'un  tissu  de  fables.  Il  en  posa  les 
fondements  par  son  Introduction  à 
l'Histoire  du  Nord,  177 1  ,  in-4°. , 
qui  forme  le  trente-unième  volume 
de  l'Histoire  universelle  anglaise, 
dont  une  traduction ,  ou  plutôt  une 
rédaction  entièrement  nouvelle,  fut 

Subliéc  en  allemand  par  le  concours 
e  plusieurs  savants  du  premier  mé- 
rite. Après  avoir  soumis  à  une  criti- 
que savante ,  tout  ce  que  les  anciens 
disent  du  Nord  ,  Schlœzer  établit  la 
division  de  l'Histoire  de  cette  partie 
du  monde  en  trois  sections  :  i°.  His- 
toire Scandinave  (  du  Danemark , 
delà  Norvège,  de  l'Islande,  de  la 
Suède,  des  Normands);  a0.  Histoire 
slavonne  (des  Russes,  des  Polonais 
et  Silésiens,  des  Bohémiens  et  Mora- 
vcs,dcs  Wendes  ou  Slaves  méridio- 
naux et  septentrionaux  de  l'Alle- 
magne, des  lllyriens,  des  Slaves  de 
la  Hongrie,  des  Slaves  de  la  Turquie); 
3°.  Histoire  lettonne  (des  Lithua 
meus.  Prussiens,  Livonieus  et  Cour- 
landais).  C'était  porter  la  lumièrcdans 
le  chaos,  que  d'clablircette  division. 
Après  cela ,  Schlœzer  remonte  à  l'o- 
rigine des  tribus  ou  nations  qui  ont 
peuplé  le  Nord.  En  examinant  leurs 
langues,  il  en  trouve  huit  :  i°.  qua- 


SCH 

tre  branches  de  Samoïcdcs  ;  a°.  dou» 
ze  peuples  finnois ,  parmi  lesquels  il 
fut  le  premier  qui  assigna  une  place 
aux  M  ad  jars  ou  Hongrois  ;  3°.  trois 
peuples  lettons;  4°-  les  Slaves  en, 
neuf  dialectes  ;  5°.  les  Germains  en 
trois  dialectes ,  6  7  et  8 ,  les  Kym- 
bres,  les  Gallois  et  les  Basques  qui  ont 
peuplé  les  Gaules,  l'Espagne, la  Bre- 
tagne. Il  donne  ensuite  l'Histoire  des 
Slaves  ou  Slavons  jusqu'en  iaaa;  le 
tableau  général  de  l'Asie  septentrio- 
nale ,  celui  du  Nord  Scandinave; 
le  tableau  particulier  du  Nord  russe, 
d'après  les  annales  russes  et  les  By- 
zantins; l'Histoire  des  migrations  des 
Scandinaves ,  et  traite  euûn  de  l'É- 
criture de  ces  peuples  ou  des  Rus- 
ses. Après  cette  introduction  géné- 
rale ,  11  écrivit,  en  1776  ,  l'Histoire 
de  la  Lithuanic  ,  jusqu'à  sa  réunion 
définitive  à  la  Pologne,  en  150p. 
Elle  fait  partie  du  cinquantième  volu- 
me de  l'Histoire  universelle  ,  quipa 
rut  en  1785.  Depuis  1767  Schlœzer 
publia  divers  ouvrages  sur  l'Histoire 
de  Russie  I.  Echantillon  d'Annales 
russes ;  Brème,  1 7G8,  in-8°.  II.  Ta- 
bleau de  V Histoire  de  Russie  ,  en 
russe  ,  en  français  et  en  allemand  ) , 
17G8  ,  in-  ix  III.  La  Russie  nou- 
vellement clumgée  (  sous  le  pseudo- 
nyme de  Haigold),  1*767  etsuiv. , 
4  vol.  in-8°.  Ce  sont  des  matériaux 
pour  l'Uisloirede  Catherine  11.  L'ou- 
vrage a  été  réimprimé  en  1763  et 
1777.  IV.  Oskoli  etDir,  partie  de 
l'Histoire  de  la  Russie  ,  soumise  à  la 
critique,  Gôttingue,  177^,  în-8°. 
V.  Recherches  historiques  sur  les 
lois  fondamentales  de  la  Russie, 
Gotîingue,  1777,  in-ia.  VI.  His- 
toire des  monnaies  et  mines  de 
Russie ,  depuis  1 700  jusqu'en  1 78^ 
tirée  des  documents  authentiques  , 
Gôttingue,  irç)i  ,  in-8°.  Toute  la 
partie  des  calculs  est  de  sa  fille  ai- 


SCH 

,  en  1802 ,  et  années  sui- 
tsqu'à  sa  mort  ,  il  publia 
»e  le  plus  important  sur  la 
*II.  Chronique  du  moine 
u  onzième  siècle ,  le  plus 
oaliste  de  ce  pays.  Sciïœ- 
ma  le  texte  russe  (  en  let- 
s),  conféré  d'après  huitma- 
fui  avaient  été  imprimés 
67  ,  et  neuf  qui  ne  l'ont 
;  la  traduction  allemande , 
mcntaîre  historique  et  cri- 
précieux ,  qui  explique  l'o- 
ne  par  ligne ,  et  même  mot 
Ce  livre  est  le  fruit  de  aua- 
«  de  travaux  ;  cependant 
dûmes  ne  comprennent  que 
des  cinq  premiers  grands- 
qu'en  900.  Schlœzer  mou- 
d'avoir  publié  les  autres. 
*e  empoisonna  les  derniers 
a  vie,  parce  qu'il  lui  attira 
Je  littéraire,  où  le  vieillard 
;  nouvelles  preuves  d'une 
tsobilité  ;  mais  il  lui  valut 
ittinctions  flatteuses.  L'em- 
exandre,  à  qui  il  avait  de- 
rnier volume ,  lui  conféra , 
l'ordre  de  Wladimir  de 
le  russe.  Pendant  la  pre- 
lée  que  Srhkrzer  professa 
je  ,  il  y  fît  des  cours  d'his- 
Tseilf  et  do  statistique,  qu'il 
a  ensuite  à  S  ni  tt  1er ,  et  plus 
Héeren.  Pendant  crttt*  épo- 
blia  divers  ouvrages  clé- 
.qui ,  malgré  leur  forme bi- 
ferment  d  excellentes  vues. 
90,  il  donna  annuellement 
le  politique  ,  un  autre  d'é- 
>olkiqiic  ,  et  quelquefois  un 
voyages  ou  instruction  sur 
re  de  vovager,  dans  la 
dier  la  po  fi  tique  de  l'Ku  ro- 
is un  cours  a  histoire  des 
odernes.  Tous  ces  cours 
nmes  et  instructifs;  mais 


SGH  i7r 

le  professeur  les  égayait  souvent  par 
des  sarcasmesdéplacés.  Pour  l'usage 
de  ses  auditeurs,  Schlœzer  rédigea 
plusieurs  écrits  et  livres  élémentaires 
que  nous  passons  sous  silence ,  quoi- 

Îu'ils  ne  manquent  pas  de  mérite. 
Jn  ouvrage  qui  lui  fit  beaucoup 
d'honneur  ,  fut  son  Apologie  dn 
duc  Louis -Ernest  de  Brunswick, 
oui  ,  après  avoir  été  lecteur  du 
dernier  stathouder,  éprouva  un  trai- 
tement indigne  de  la  part  des  patrio- 
tes hollandais,  et  fut  obligé  ac  quit- 
ter le  service  des  provinces-unies.  Ce 
prince  lui-même  engagea  Schlœzer  à 
écrire  sa  justification ,  pour  laquelle 
il  lui  fournit  des  documents.  La  ma- 
nière dont  le  professeur  s'acquitta  de 
cette  tache  lui  fit  infiniment  d'hon- 
neur. Il  réussit  complètement  à  justi- 
fier son  client  aux  yeux  de  l'impar- 
tiale postérité.  Son  ouvrage  a  pour 
titre  :  LouisErnest,  duc  de  Bruns- 
wick et  Lunebourg  ,feld-maréchal 
de  S.  M.  /.  R.  et  du  Saint  Empire, 
ou  Relation  authentique  du  traite- 
ment  qu'il  a  éprouvé  dans  les  Pro- 
vinces-C  nies,  Gottingue,  1  78G,  in-8°. 
Une  traduction  française  de  ce  livre 
panit  à  Gotha  ,  en  1788.  Il  est  écrit 
avec  toute  la  dignité  et  la  simplicité 
que  le  sujet  exigeait.  Le  style  n'est  pas 
bigarré ,  comme  dans  les  autres  pro- 
ductions de  l'auteur;  et  s'il  n'est  pas 
élégant,  il  est  pur  et  plein  de  chaleur, 
sans  passion  ni  déclamation.  Il  nous 
resto  à  parler  de  la  seconde  classe 
des  ouvrages  de  Schlœzer,  dirigés 
contre  ce  qu'il  appelait  les  abus  de 
pouvoir  et  les  superstitions  de  son 
siècle  ;  ce  sont  :  i°.  deux  écrits  pério- 
diques, de  17-76  à  1794,  d'abord 
sous  le  titre  de  Correspondance , 
dont  il  parut  soixante  cahiers  in-8°.; 
et,  depuis  17&1 ,  sous  celui  d'Indi- 
cateur politique  (Staatsanzeiger)  , 
soixante  -  douze  cahiers.  Les  deux 


17a 


SCH 


collections  réunies  forment  vingt-huit 
volumes  in-8°.  Schlœzer  fit  connaî- 
tre en  Allemagne,  par  ce  journal, 
cette  publicité  dont  on  n'avait  point 
d'idée  hors  de  l'Angleterre.  Il  créa 
une  opinion  publique  inconnue  jus- 
qu'alors  dans    une   contrée   où   il 
n'y  a  ni  capitale  ni  centre  de  réu- 
nion. Il  signala ,  dans  ses  brochures , 
tous  les  abus  qu'on  lui  faisait  con- 
naître dans  quelque  partie  de  l'Alle- 
magne que  ce  fut;  traduisit  au  tribu 
nal  de  l'opinion  publique  tous  ceux 
qui  lui  semblaient  dignes  d'animad- 
yersion ,  sans  distinction  d'état,  mais 
surtout  ces  petits  princes  et  ces  minis- 
tres à  vues  rétrécies,  qu'il  regardait 
comme  le  plus  grand  fléau  des  mo- 
narchies.   Il  prétendait  démasquer 
tous  les  charlatans  politiques,  reli- 
gieux ou  littéraires,  et  dévoiler  toutes 
les  superstitions  et  tous  les  préjuges  : 
mettant ,  dans  ses  attaques ,  une  har- 
diesse dont  on  n'avait  pas  d'exemple 
en  Allemagne;  employant  tour-à- 
tour  les  armes  de  là  raison  et  celles 
d'une  critique  souvent  (il  faut  en  con- 
venir) trop  mordante,  et  quelquefois 
grossière.  Quand  il  avait  dénoncé  au 
public  un  abus ,  il  ne  lâchait  pas 
prise  qu'on  n'en  eût  fait  justice ,  et 
qu'on  n'y  eût   remédié.  L'absence 
complète  de  toute  espèce  de  censure 
dont  jouissaient  les  professeurs  de 
Gottingue,  tandis  quêta  presse  était 
gênée  partout  ailleurs ,  tut  une  ar- 
me formidable  entre  les  mains  d'un 
adversaire  qui  était  toujours  prêt  a 
l'attaque,  et  à  qui  on  ne  pouvait  impo- 
ser silence  qu'en  faisant  cesser  le  mal 
dont  il  se  plaignait.  La  cour  d'Ha- 
novre ,  à  laquelle  ks  princes  et  les  mi- 
nistres portèrent  souvent  leurs  plain- 
tes, refusa ,  pendant  dix -huit  ans, 
de  restreindre  cette  liberté  qui  faisait 
partie,  des  privilèges  de  l'université. 
Elle  renvoya  constamment  les  plai- 


SGH 

estants  devant  les  tribunaux  du 
En  désapprouvant  quelques  éca 
Schlœzer,  et  en  regrettant  <p 
correspondants  imprudents  aiex 
quelquefois  de  ce  journal  redoi 

I  arsenal  de  la  calomnie ,  nous 
blâmons  pas  en  général  la  tend 
il  ne  faut  pas  le  confondre 
ces  écrits  révolutionnaires,  d 
tants  de  mensonge  ,  que  nous . 
vu  succéder  aux  pages  hardi* 
Schlœzer.  Ce  savant  combatt 
abus  et  non  les  institutions  polit 

II  attaquait  les  personnes  sans 
le  pouvoir.  Enfin  il  voulait  r 
ser  les  torts  par  la  force  de 
nion  publique  et  par  des  voi 
gales,  jamais  par  cette  àuumi 
ou  ce  droit  de  résistance,  don 
voulu  faire  un  devoir  dans  d' 
pays.  Schlœzer  voulait  la  libe 
vile  et  la  liberté  de  la  pnesse. 
voulait  pas  de  révolution  :  il  : 
dait  même  la  publicité  corn) 
sauve-garde  des  trônes.  Nous  a* 
cependant  que  si  son  journal  a  : 
bien ,  il  a  produit  aussi  quelqui 
En  ouvrant  à  ses  compatnot 
yeux  sur  les  abus  au  milieu  de 
ils  vivaient,  et  en  chargeant  qu 
fois  le  tableau ,  il  a  rendu  les 
mands  trop  indifférents  sur  un* 
titution  qui  ne  pouvait  pas  les  < 
server.  Aussi  le  renversement  d 
constitution ,  duquel  il  devait 
être  témoin ,  trouva  moins  d' 
sition  et  causa  moins  de  regn 
Journal  de  Schlœzer  n'était 
dant  ni  purement  poléiniouc ,  1 
sacré  aux  seules  affaires  d  Aller 
Il  renfermait  beaucoup  de  ma 
historiques  et  politiques  sur  d 
pays ,  rédigea  par  lui-même  ( 
ses  correspondants.  C'est  aie 
Pfeflei  (  le  jurisconsulte  du 
se  cachant  sous  le  pseudonym 
jtustmskn,  y  a  inséré  une  si 


Sffl 

, dawlesoucb  3 attaquait 
h  fj— |itf  rendu  de  NecLer.  Une 
nce  très  -  repréhensible  que 
cet  historien ,  en  1793,  de- 
kii  h  source  de  beaucoup 
Sur  la  foi  d'un  corres- 
■urreîHant  ou  mal  informé, 
de  concussion,  on  fonction- 
dans  le  soixantedouziè- 
de  ion  Journal,  Celui- ci 
hjmnaàrit  en  ealomnie.  Les  enne- 
mi dt  Schlnrur  obtinrent  que  son 
smsnplMti  de  la  censure  lût  suspen- 
4nt;ceï  fut  condamné  a  une  amen- 
et  pécuniaire.  On  assure  qu'à  cette 
•emman,  h  eaurd'Hanovre  lui  retira 
unmvnmoK  la  franchise  dont  il  avait 

£,  et  W  aounih  à  l'obligation  de 
i  — ™— '  tons  ses  écrits  par 
inmdene»  collègues,  avant  de  pou» 
«■rien  htvnr  à  rimpresstooL  Ces- 
snut ,  db  ce  snoment ,  de  publier  son 
et  d'écrire  sur  la  politique , 
arec  plus  d'ardeur  à  ses 
,  anr  nnstoire  de  Russie.  Ce 
em'îl  s'occupa  de  la  publi- 
de  ma  Nestor ,  par  laquelle 
carrière  littéraire, 
fpousé,  en  1^53  , 
hflhda  wofcsseur  Roederer,  l'un 
dt  sm  nmaftres.  Lui-même  avait  été , 

années,  l'instituteur 

In  jeûne  personne  à  laquelle  il 

l  msj   sort ,  et  qui  a  acquis  une 

de  ueldniêé,  par  la  perfec- 

k  InmstUe  cHe  porta  la  bro- 

v  em'dle  deva  presque  au  rang 

-arts.  Ce  mariage  ne  fut 

,.  Lt  caractère  exigeant 

de  Schlœur  n'était  pas 

la  bonheur  domestique.  Au 

de  as  calants  il  fat  toujours 

bjfié,  jamais^  un  |wrc 

ni  uni  ami  effectuais.  Ce  ne 

dan»  les  dernières  années  de 

„  après  avoir  vu  son  pays 

par  des  armées 


SGH  i73 

étrangères,  et  finalement  subjugué , 
que  cette  force  de  caractère ,  qui 
avait  dégénéré  en  rudesse ,  se  rom- 
pit. Cherchant  alors  des  consolations 
auprès  de  ses  enfants,  il  sentit  vi- 
vement la  perte  qu'il  éprouva ,  en 

1808,  par  la  mort  de  son  épouse  $ 
et  il  soupira  dcs-lors  après  le  mo- 
ment où  il  pourrait  quitter  un  monde 
dont  il  était  dégoûté.  Le  jour  ou  il 
entra  dans  sa  soixante  -  quinzième 
année,  il  prit  formellement  congé, 
par  une  circulaire ,  de  ses  parents 
et  amis,  les  priant  de  ne  plus  l'im- 
portuner par  des  souhaits  pour  la 
prolongation  de  son  existence  au 
milieu  d'une  génération  qui  se  com- 
posait en  général  de  tyrans,  de  ban- 
dits  ,  de  lâches  ,  à' ignorants ,  d'ûs* 
gratsf  et  qui  ne  lui  inspirait  que  du 
mépris.  Il  mourut  à  la  lin  de  l'année 

1809.  De  huit  enfants  qu'il  avait  eus, 
trois  fils  et  deux  filles  lui  survécu- 
rent. Sa  fille  aînée,  Dorothée,  mariée 
au  baron  de  Rodde,  ancien  séna- 
teur de  Lubcck,  est  célèbre  par  les 
grâces  de  sa  figure  et  de  son  esprit 
Le  (ils  aîné,  Christian,  professeur 
d'économie  politique  â  Moscou ,  est 
un  écrivain  très-distingué.  A  l'époque 
où  le  père  avait  renoncé  à  la  politi- 
que ,  il  s'occupa  d'écrire  sa  Vie ,  et 
en  publia  ,  en  1808,  la  première  par- 
tie ,  consacrée  à*  l'histoire  de  son  sé- 
jour en  Russie.  C'est  un  livre  instruc- 
tif sous  plus  d'un  rapport.  La  Bio- 
graphie de  Schlufzcr ,  par  un  anony- 
me, a  été  insérée  dans  le  quatrième 
volume  des  Contemporains,  qui  a 
paru  à  LeipMg,  en  1819.  Les  titres  de 
ses  ouvrages  se  trouvent  dans  l'Ail»» 
magne  littéraire  de  Meusd.    S—l. 

SCHLUTER  (André  ),  sculpteur 
et  architecte,  naquit,  en  itti'J,  â 
Hambourg  ,  où  son  père  exerçait  la 
sculpture,  plutôt  comme  un  métier 
que  comme  un  art.  ta  fils  étudia 


I 


i74  SCH 

d'abord  à  Dantzig ,  où  le  pere  s'était 
fixé  chez  un  sculpteur  nomme'  Sapo- 
vius ,  qui  serait  reste  inconnu ,  si  le 
disciple  ne  l'avait  appelé  parla  suite 
à  Berlin,  pour  l'assister  dans  les  tra- 
vaux qu'il  e'tait  charge  d'y  exécuter. 
On  ne  sait  pas  où  bchlùtcr  acheva 
ses  études  ;  mais  on  pense  que  le  ta- 
lent qu'il   inoutra  dans  la  suite  ne 
Î)cut  avoir  atteint  qu'à  Rome  et  par 
'étude  des  grands  modèles  de  l'anli 
quité  ,  le  degré  de  perfection  auquel 
on  le  vit  parvenir  dès  ses  premiers 
ouvrages ,  où  Ton  remarque  aussi  les 
défauts  que  le  chevalier  Beruini  avait 
répandus  en  Italie.  En  1691,  Schlù- 
ter  travailla ,  pour  le  roi  de  Pologne, 
à  Varsovie  ;  et  l'électeur  de  Brande- 
bourg l'appela  ,  en  1694  ,  à  Ber- 
lin avec  un  traitement  considérable. 
L'année  suivante  il  fut  nommé  un  des 
directeurs    de  l'académie  des  arts 
que  l'électeur  venait  de  fonder;  et 
il  construisit,   pour  l'électricc  So- 
phie Charlotte  ,1e  château  de  Liczen- 
JxHirg,  qui  est  la  partie  moyenne  du 
château  de  Chariot tenbourg  ;  mais 
sans  la  coupole,  qu'y  plaça  Eosande r, 
lorsque,  par  la  suite,  cet  architecte  fut 
chargé  de  la  construction  du -grand 
et  beau  château  qu'on  y  voit  aujour- 
d'hui. En  1(197  ,  Schliïtcr  exécuta  la 
statue  eu  bronze  de  l'électeur ,  et  les 
décorations  de  l'arsenal , dont  il  diri- 
gea aussi  la   construction.  Vers  la 
même  époque ,  il  commença  la  statue 
équestre  du  grand  électeur,  sou  chef- 
d'œuvre  :  en  i(k){),  il  fut  nommé  ar- 
chitecte de  la  cour,  chargé  de  rebâtir 
le  château ,  et  de  le  décorer  dans  l'in- 
térieur.  Cette  construction  l'occupa 
jusqu'en    1706,    sans  qu'il  eût   la 
satisfaction  de  l'achever  ,  ses   enne- 
mis ayant  réussi  à  la  lui  faire  re- 
tirer ,  en  exagérant  une  faute  qu'il 
rommi^dans  la  construction  d'une 
vieille  tour  attenante  au  palais  du 


1 


SCH 

roi ,  et  serrant  à  faire  monter  dans  le 

Salais  les  eaux  delà  Sprée.  Cédant  aux 
esirs  du  prince  autant  qu'à  de  mau- 
vais conseils,  il  consentit  à  char- 
ger ce  vieux  bâtiment  d'une  nouvelle 
construction  beaucoup  plus  pesante 
que  les  anciennes  fondations  ne  pou- 
vaient la  supporter;  et  les  travaux 
n'étaient  pas  encore  achevés,  qu'on 
la  vit  près  de  s'écrouler,  et  qu'il 
fallut  la  démolir  en  toute  hâte.  Le 
roi  nomma  une  commission  qui  fut 
chargée  de  juger  l'a rehitecte;  et  cette 
commission ,  présidée  par  son  rival 
Ëosandcr,  condamna  le  malheureux 
Schliiter  à  perdre  son  emploi ,  qui  lut 
aussitôt  donné  au  président  delà  com- 
mission lui-même ,  lequel  eut  la  bas- 
sesse de  faire  insérer  un  récit  calom- 
nieux de  cette  affaire  dans  le  Thea- 
trum  europeum,  dont  son  beau- 
père  Mérian  était  éditeur.  Le  ma- 
thématicien Sturm,  qui  fut  aussi  mem- 
bre de  la  commission,  et  qui  con- 
damna également  Schliiter,  eut  du 
moins  la  bonne  foi  d'excuser  sa 
faute  dans  des  écrits  qu'il  fit  im- 

1>rimer  ,  et  il  l'attribua  principa- 
ement  à  la  nature  du  sol.  Maigre* 
le  mécontentement  du  roi  ,  Schlii- 
ter conserva  sa  place  de  sculpteur 
de  la  cour;  et  il  exécuta  encore  plu- 
sieurs ouvrages  à  Berlin.  En  i*Ji3, 
il  se  rendit  à  Pétersbourg,  où  Pierre- 
lc  -  Grand  le  chargea  de  la  cons- 
truction de  quelques  palais  ;  mais 
il  y  mounit  l'année  suivante.  On 
ignore  par  quelle  gradation  le  génie 
qu'il  montra  dans  les  premiers  ou- 
vrages de  sculpture  qu  on  connaisse 
de  lui,  était  parvenu  à  ce  point  de 
maturité ,  qui  le  plaça  dès-lors  à  côté 
des  plus  grands  artistes  modernes. 
Correction  de  dessin ,  pureté  de  for- 
mes ,  vérité  d'expression  ;  il  possé- 
dait toutes  ces  qualités  à  un  très-haut 
degré;  et  il  y  en  réunissait  une  autre 


SCH 

quelle  3  n'y  a  pas  de  véritable 
la  facilite.  Dans  les  trente  ans 
tassa  à  Berliu  ,  îl  fit  plus  de 
•vingts  statues  en  marbre,  ou 
s  en  argile,  et  une  infinité'  de 
lions  en  hauts  et  bas-reliefs. 
?  fl  était  extrêmement  bon  et 
ressé,  il  permettait  à  tous  les 

et  même  aux  artisans  de  le 
er,  et  il  a  fait  une  infinité' 
lias,  non-seulement  pour  des 
ors,  mais  pour  des  menui- 
les  tourneurs,  des  orfèvres, 
semeutiers  et  fabricants  de  ta- 
s'adressaient  à  lui.  Si,  comme 
cte,  il  n'a  pas  su  éviter  les  dé- 
f  l'école  dit  Bernai ,  il  n'en  a 
>iiis  fait  preuve  d'un  génie 
t  capable  de  concevoir  les 
s  plus  grandes.  Quelques-unes 
perfections  de  ses  ouvrages 
aussi  être  mises  sur  le  compte 
rsonnes  qui  lui  demandaient 
Mes  difficiles ,  et  quelquefois 
blés.  Le  plus  ancieu  île  ses 
»  de  sculpture  ,  est  sa  statue 
iéric  /". ,  fondue  par  Jacobi , 

après  toutes  sortes  de  vi- 
es, est  encore  aujourd'hui 
irovisoircmcntdans  une  salle 
trnal  ,  adossée  au  mur ,  et 
r  de  quatre  mauvais  cscla- 
bronzr.  C'est  là  qu'un  des 
monuments  de  la  sculpture 
e,  la  statue  du  premier  Ho- 
tu  qui  ait  ceint  le  diadème, 
qu'où  la  montre  au  public 
jnii'ir  plus  di pur  d'elle.  Après 
rué  la  façade  de  l'arsenal  de 
Mnrraces  de  sculpture,  d'ar- 
'  trophées,  et  autre»  attributs 
îi/'irc,  Schliïter  aniioiira  des 
ûJosophiqucs ,  eu  donnant  à 
•a tu «u  ultérieure  de  la  cour 
il  ère  qui  fait  voir  que  la  mort 
ik'M  >c>  furuies  hnleuse> ,  est 
Ut  de   tout  ret  appareil  de 


SCH  i^5 

grandeur.  Sur  la  pierre  qui  forme  la 
clef  des  chambranles  des  fenêtres,  il 
a  placé  vingt-une  têtes  de  mourants 
avec  des  expressions  variées  de  dou 
leur  \  c'est  ce  que  l'on  nomme  les 
Masques  de  Schliïter;  et  pour  ne 
laisser  aucun  doute  sur  son  intention, 
cet  artiste  plaça  ,  sur  la  porte  de  der- 
rière ,  le  Repentir ,  ayant  la  tête  en- 
tourée de  serpents.  Ces  Masques, 
ainsi  que  les  casques  qui  décorent  la 
même  façade  ,  et  divers  bas-reliefs 
allégoriques  de  Schlùter  ont  été  gra- 
vés à  l'eau-forte,  et  publiés  en  trois 
collections  ,parBern.  Rode,  en  1770. 
Le  troisième  ouvrage  de  ce  sculpteur 
fut  sou  chef-d'œuvre.  C'est  la  statue 
équestre  du    Grand  électeur,   en 
bronze ,  et   de  grandeur    un   peu 
au  -  dessus  de  nature ,  faisant  1  or- 
nement d'un  pont  de  la  Sprée.  Le 
héros  est  représenté  eu  costume  ro- 
main,revêtu  du  Sagum,  ayant  l'épée 
an  coté,  et  portant  à  la  droite  un 
bâton  de  commandement.  L'expres- 
sion de  la  tête  est  fort  noble ,  la  pose 
naturelle  ;  le  cheval  est  plein  de  vie 
et  de  mouvement ,  mais  un  peu  court. 
C'est  peut-être  le  seul  défaut  de  cette 
statue, qui  doit  être  mise  à  côté  de  ce 

3 tic  le  dix-septième  siècle  a  produit 
e  plus  parfait.  Parmi  les  nombreux 
ouvrages  dont  Schliïter  décora  l'in- 
térieur du  palais  de  Berlin,  nous 
nommerons  les  quatre  parties  du 
monde  en  stuc,  qu'on  voit  au-dessus 
des  portes  de  la  grande  pièce,  dite 
salle  des  chevaliers.  On  fait  aussi 
beaucoup  de  cas  du  tombeau  d'un 
joaillier ,  nommé  Mannlieh ,  dans 
I  église  de  Saint- Nicolas,  et  particu- 
lièrement de  la  ligure  de  la  Corrup* 
tion  qui  a  saisi  un  enfant.  La  Chaire 
de  rnarttrc  ,  ornée  tfc  bas-reliefs,  et 
portée  par  deux  Anges ,  que  cet  ar- 
tiste a  placée  dans  l'église  de  Sainte- 
Marie  est  également  renunruabfc.  Eu 


i76  SCH 

architecture,  l'édifice  le  plus  estimé 
qu'il  ait  exécuté ,  est  la  partie  du 
Château  royal  qui  lui  doit  sa  forme 
actuelle.  Il  s'agissait  de  réunir  tou- 
tes les  bizarres  constructions  que  les 
électeurs  avaient  successivement  fait 
élever  depuis  1 538,  sans  plan  et  sans 
méthode.  Le  plan  que  Schliiter  con- 
çut devait  mettre  enharmonie  toutes 
ces  masses ,  et  produire  un  ensemble 
noble  et  magnifique.  Il  ne  put  exécu- 
ter que  les  deux  façades  septen- 
trionale et  méridionale  (ju'on  voit 
aujourd'hui ,  à  l'exception  de  la 
petite  partie  qui  appartient  des  deux 
côtes  a  Pavant-bâtiment  qu'Eosan- 
der ,  qui  le  remplaça  ,  en  1706, 
ajouta  du  côté  de  l'occident,  et  qui 
forme  la  façade  principale.  Schliiter 
fit  aussi  les  portails  des  deux  fa- 
çades qui  conduisent  dans  la  cour 
orientale ,  et  celui  qui  forme  la  com- 
munication de  cette  cour  avec  la  cour 
occidentale.  Son  intention  était  d'en- 
tourer toute  la  cour  d'im  péristyle 
d'ordre  corinthien,  de  la  hauteur  des 
colonnes  :  mais  ce  plan  fut  chan- 
gé pendant  l'exécution  ;  et  l'on  ne 
permit  pas  même  à  l'architecte  de 

S  lacer  son  grand  portail  au  milieu 
u  bâtiment ,  parce  qu'il  aurait  fallu 
{>our  cela  déranger  l'Électrice  dans 
'appartement  qu'elle  occupait.  Par- 
mi les  ouvrages  de  sculpture  dont 
Schliiter  a  décoré  les  deux  façades , 
on  remarque,  sur  une  fenêtre  de  la 
façade  septentrionale ,  deux  bas-re- 
liefs ,  représentant  la  Justice  écartant 
sa  balance,  et  Vénus  couchée  sur  un 
lion  endormi.  Le  public  les  regarde 
comme  une  satire  du  comte  et  de  la 
comtesse  de  Wartenbcrg,  ennemis  de 
Schliiter,  qui  dominaient  le  roi.  Il 
faut  encore  ajouter  à  la  liste  des  édi- 
fices qui  ont  immortalisé  le  nom  de 
cet  artiste  à  Berlin,  la  nouvelle  porte 
qu'il  cotttraiiity  en  1701 ,  pour  ce 


SCH 

même  comte  de  Wartenberg  , 

maison  qu'il  bâtit  pour  le  grand- 

tre  de  Kamék ,  et  qui  appartien 

jourd'hui  à  la  loge  royale  d'Y 

dite  de  V Amitié.  S — 

SCHMAUSS  (Jean-Jacqu 

historien ,  né  à  Landau ,  le  1  o  : 

1690,  reçut  son  éducation  litté 

aux  gymnases  deDurlach  et  de  î 

gard.  En  1 707 ,  il  se  rendit  à  1 

ver&ité  de  Strasbourg ,  puis  à 

de  Halle,  où  trois  hommes  célè] 

Christ.  Thomasius ,  Nic.-Gér.  C 

ling,  et  Ludewig  furent  ses  ma 

A  l'âge  de  22  ans ,  il  donna  lui* 

des  cours  d'histoire  à  Halle. 

même  époque,  commença  au* 

carrière  littéraire.  Comme  le  ï 

l'y  fit  entrer,  il  ne  fut  pas  n 

des  sujets  de  ses  écrits;  ce  choi 

pendait  du  libraire  aux  gages  d 

il  s'était  mis.  Ces  ouvrages  ,  n 

en  allemand,  renferment  d'exoc 

matériaux ,  et  sont  riches  en 

mais  ils  sont  mat  écrits  comm 

ce  que  l' Allemagne  a  produit 

1740.  On  aimait  alors  un  style 

de  mots  latins  et  français,  aiu 

on  donnait  une  terminaison  g< 

nique  ;  et  Schmauss  n'avait  pas 

binon  de  se  séparer,  sous  ce 

port,  de  ses  contemporains.  En 

il  fut  tiré  de  la  dépendance  dai 

quelle  il  se  trouvait ,  par  le  I 

grave  de  Bade-Dourlach ,  qui  le 

ma  son  conseiller  de  cour,  et  1' 

en  1728,  au  rang  déconseille 

time  de  sa  chambre  domaniale 

le  même  temps   Armand  -Ga 

prince  deRohan,  avant-dernier 

ce-évêque  de  Strasbourg ,  le  cl 

des  affaires  qu'il  avait  en  Allen 

comme  membre  de  l'empire  g 

nique.  Schmauss  continua  de 

sacrer  tous  ses  loisirs  à  l'etu 

l'histoire  et  du  droit  public  < 

magne,  et  publia  quekrues-uj 


SOI 

qui  fondèrent  si  repu  ta - 
7  î  4 ,  (jcorgeïl ,  ayjnt  éli- 
rai té  de  (lottingcu,  y  attira 
ie»  les  |ilns  distingués  dans 
lirai  m' h  rs  (1rs  connaissances 
.  Ou  offrit  à  Se  h  ma  uss  la 
listoirc.  puis  celle  de  droit 

•  histoire  d'Allemagne ,  qu'il 
iisqu'cn  17.}  3.  I-e  roi  de 
vaut  alors  appelé'  à  Halle  , 
-ufe>scur  en  droit  ,  avec  le 
►nseillcr  intime ,  il  romincn- 
viklre  le  grade  de  docteur 
que  la  faculté  de  (iottiiigcu 
J,  eu  le  dispensant  des  for- 
«srrites  ;  puis  il  se  rendit 
mais  il  s'v  déplut  au  point 

l'expiration  de  l'année,  il 
on  rappel  à  (jôtiingcn.  Sa 
trouvant  encore  varautc 
'il  11  Via  il  pas  facile  de  le 
-,  il  l'obtint  aux  anciennes 
t .  et  se  résigna  même  à  re- 
e  titre  modeste  de  conseil- 
>ur,  (pie  le  gouvernement 
p  lui  avait  accorde  en  \-'i~. 
a<jiittiugcn.lc8avril  i~\m. 

•  garder  Sciimau<;s,  connue 
ir  dr  la  M'ieuce  politique. 
r«iMiigt-six  ans  qu  il  profes- 
iiigru.  cette  université  fut 
ii te  Strasliourg  devint  sous 
Kt  K01I1  .  r.  ee>  articles) , 

diplomatique  pour  la  jeu- 
gr.uide%  f.i milles  de  toute 
Le?»  cours  de  Sclimaims  se 
■ml  p.ir  une  méthode  e\trc- 
iiiiunciisr,  lieaucoupdc  pré- 
p.ir  iui  rlmix  philosophique 
trr%  qu'il  traitait;  mais  il 
pruli.iljh-Dii-utd.ius  son  ^\lc 

«tire   i{.il  eût  e|e    «*ii  oppoM- 
*oii  *  .ij  irli  ir.  Ses  m  1 '•!••!  es 

•  «f  •#••  m  ,  ni  s  dere^h  es  n'e- 

«   i  <!fr  -t    j'.iir     lui    <I<i!i!i<T  (|i> 

r  r.it.otj  .   ni  puiir  *-ei  \  ir   de 
U  jcium-s<*.   Il  en  éprouva 

\i  1. 


SCH 


«77 


Je  fâcheuses  conséquences  dans  sa 
famille  ;  quelques-uns  de  ses  enfants , 
et   surtout  ses  tilles ,   lui  causèrent 
beaucoup  de  chagrin.  Aussi,  en  ré- 
glant   vi  succession,  les  borna -t -il 
à   leur  légitime,   disposant  du  reste 
de   sa    fortune    en    fa\cur  du    plus 
jeune  de  ses  iils  ,  qui  ('tait  militaire. 
Ses   ouvrages  ,    sont    presque   tous 
écrits  eu  allemand.  Nous  les  distri- 
buons en  trois  époques;    i°.   Ceux, 
qu'il  a  publies  pendant  les  huit  ans  de 
son  séjour  à  Halle,  avant  sa  trentième 
année  ;  .v».  ceux  qu'il  a  publies  comme 
fonctionnaire  du  Margrave  de  Bade , 
n'ayant  plus  be>oin  d'écrire  pour  vi- 
vre;  3°.  ceux  qu'il  a  rédiges  comme 
professeur.  Son  premier  ouvrage  fut 
une  Description  historique,  géogra- 
phique et  politique  de  l'archevêché 
de  Sal/àSourg ,  et  des  quatre  évêches 
qui  formaient  sa  province,  imprimée 
à  Halle,  en  171a.  Ce  genre  d'ouvra- 
ge était  fort  «i  la  mode  à  cette  épo- 
que; il  en  paraissait  périodiquement 
sur  les  diiierenles  contrées  de  l'Kuro- 
pe:  011  les  appelait  fAats  de  tel  pays, 
terme   qui  a  été  irinplaeé  par  ceux 
de  Tableau  statistique.  L 'année  sui- 
vante.  Se  lima  uss  entreprit  une  es- 
pèce de  journal  littéraire  sous  le  nom 
de  .intnine Paulinus,  et  avec  le  titre 
de  Cabinet  de.  curiosité  littéraire  et 
politique ,  ou  Notice  de  livres  hir- 
toriques,  politiques  et  G  tr  t\.\.  11 
poussa  ce  recueil  jusqu'à  1 8  \  ol.  in-8  >. 
Il  avait  vingt-quatre  ans  lorsqu'il  pu- 
blia son  État  du  Portugal.  \  \  ol.  in- 
8". ,  qui  iui  fil  le  plus  grand  honneur. 
On  v  trouv  e  le  fruit  de  recherches  ti  cs- 
s.n.oites  sur  l'histoire  (1*1111  pa\s  qui 
n'était  pas  cniiuu  du  rcMe  de  l'Ku- 
roj  e.  I..i  partie  hi*t"riquc  .1  été  con- 
tinuée d.iî's  une  »e;  1  i:de  édition  ipii 
parut    .:j>iès     la     1:101 1  de    l'.iutc  ur, 
en    l~  M»,  lîùii   qu'il    se    suit    en  il  lie' 
soixante-*  inq  ans  depuis.  I  oinrage 

11 


m  8  SCH 

de  Schmauss  est  encore  on  des  meil- 
leurs guides  pour  ceux  qui  veulent  étu- 
dier l'histoire  du  Portugal.  Li  même 
année,  1714  ,  il  publia  ,  pour  la  dé- 
fense de  Thoniasius,  l'ouvrage  pseu- 
donyme: M.  Pauli  Antonirù ,  philo- 
sopha Tribocci,  confutatio  dubiorum 
quœ  contra  Schediasma  Halcnse  de 
coiicubiratu  mot  a  surit ,  Strasbourg , 
1714,  in-4°*  Le  premier  ouvrage 
portant  son  nom  est  un  Recueil  qui 
parut  en  1718  et  1719,  sous  le 
titre  de  Cabinet  historico-politico- 
héroïque.  C'est  une  suite  de  bio- 
graphies ,  renfermant  les  Vies  de 
l'empereur  Charles  VT ,  du  prince 
Eugène  de  Savoie ,  les  Lettres  ae  Fît/- 
Moritz  ,  une  Notice  sur  Alberoui , 
et  une  Histoire  généalogique  de  la 
maison  de  Gramont,  avec  les  Vies 
du  maréchal  Antoine  III  et  du  com- 
te Philibert.  En  17199  il  commença 
une  Histoire  de  Charles  XII ,  qui 
n'eut  que  1  vol.  in-8° ,  et  il  donna 
un  Lexique  des  saints,  qui  fut  réim- 
primé eu  1735.  Le  dernier  ouvrage 
Si'il  publia  pendant  son  séjour  de 
aile,  est  son  excellent  Précis  de 
l'histoire  de  l'empire,  pour  servir  aux 
cours  académiques,  Leipzig,  179-0  , 
in-8°.  Ce  livre  fut  eu  effet  la  base  des 
leçons ,  qu'il  donna  ensuite  à  Got- 
tingue;  aussi  a-t-il  été  réimprimé  en 

i^'-iq ,  174°)  *744  et  175 ■•  Pen- 
dant que  Schmauss  était  au  service 
de  Bade,  il  ne  publia-  que  deux  Col- 
lections ,'  qui  sont  encore  aujour- 
d'hui des  ouvrages  indispensables 
pour  tous  cenx  qui  s'occupent  de  droit 
public  :I.  Corpus  juris  publici  aca- 
demicum  ,  Recueil  contenant  les  prin- 
cipales lois  de  l'Empire  Germanique, 
Leipzig ,  1 7  t.* ,  inH  ». ,  réimprimé, 
pendant  la  vie  de  l'auteur,  en  1729, 
1734  et  174^?  et  après  sa  mort,  en 
1759  et  1774»  nouvelles  éditions  re- 
vues, par  Théophile  Schmauss;  et 


SCII 

1 794  ,  édition  soignée  ] 
Théophile  Braun  :  —  Ci 
gentiurn  academicum ,  t 
de  traités  entre  les  puis 
rope'ennes,  Leipzig ,  173 
mes  in-8°.  Ce  Recueil  p< 
ccr  ,  jusqu'à  un  certain  p< 
te  corps  diplomatique  d 
Nous  arrivons  à  la  troisiè 
ou  aux  ouvrages  que  Sel 
blia  pendant  son  séjour  à 
mais  nous  n'eu  citerons  q 
cipaux  :  I.  Dissertations 
turalis  qaibus  principia 
tematis  liujus  juris  ex  ip 
humanœ  instinctibus  extr 
ponuntur,  Gocttingcn,  i» 
IL  Introduction  à  la  polit  i 
zig,  1741  et  1747,^  voh 
Cet  ouvrage  ,  l'un  des  m 
Schmauss,  est  le  premier  ' 
téma tique  de  diplomatie; 
toire  et  le  commentaire  < 
traités  qui  ont  été  conclu 
puissances  de  l'Europe.  1 
tion  de  Schmauss  est  l'< 
l'Histoire  des  traités  de  pa 
depuis  par  Koch,  à  Strasl 
tinuée  et  développée  par 
cet  article.  Avant  Schmai 
vait  pas  pensé  à  faire  de 
traités  la  base  de  IVducatK 
mesd'état.  III.  Tractât  us 
tissimi  Romanoriun  inijn 
publiai  juris  fontibus  clai 
historiarum  momunentisj 
compositus  Erfiirt ,  1 745 
ouvrage  est  imparfait.  IV. 
de  droit  public  de  Vemt 
servir  aux  cours  publics 
174^  »  in-8°.,  et  dans  d 
éditions,  en  17/5*2  et  178' 
mort  de  Schmauss ,  Sêlc! 
blia  encore  deux  fois,  ei 
178.4.  Le  chevalier  du  Bi 
duisit  en  français  sous  1 
Tableau  du  gouvernenu 


SCH 

pire,  Gottingue,  i-j55, in-B°. 
it  public  historique  de  l'em- 
u  principaux  matériaux  qui 
mnaitre  la  constitution  de 
e  (germanique ,  Gottingue , 
in-o'1.  VI.  Nouveau  système 
It  de  la  nature  ,  Gottingue, 
iu -80.  VII.  Précis  dcl  'lus toi- 
principaux  états  d'Europe, 
rvir  aux  cours  académiques, 
;ue,  1 755,  in-8°.  Après  la  mort 
nauss,  im  de  ses  élèves,  (  Alb.- 
Heldmann  ),  publia  à  I.em- 

1 7<if>  à  1 77 1 ,  d'une  manière 
parfaite  ,  son  cours  de  droit 
ft' Allemagne.  Une  Biographie 
loge  académique  de  Schmauss 
Te  dans  J.  AI.  Gesneri  Bio- 
z  academica  Gottingensis  , 
17118,111-8°.  S — l. 

HE1TZKL  (Martin),  his- 

ne  à  Cronstadtdans  la  Traus- 
ef    en    1679,    ayant    achc- 

premicres  études  ,  visita  la 
e.  la  Silésie  et  la  Saxe,  dans 
in  d  accroître  ses  connaissau- 

s'arrêta ,  plusieurs  années  .  à 
t  à  Greifswald,  pour  suivre 
»us  des  plus  célèbres  profes- 
\yaut  accepté  l'emploi  de  gou- 
r  d'un  jeune  gentil  nomme  sue- 
il  conduisit  son  élève  à  Faça- 
de Halle;  mais  la  rupture  de  la 

avec  la   Suède  l'obligea    de 

"  a  léna  ,  où  il  donna  des  le- 

a rt in  1  litres  de  philosophie  et 

«prudence  ,  a  ver  lieaucoiip  de 

,  11  rrtoiinu  .  dès  «pie  1rs  ài- 

wr%  lr  lui  [►ennimit  t  à  Halle, 

,  lr  d»*gré  de  maître-è^-arls  ,  et 

*  professeur  c\traordiuaire  de 

tipW.II  remplit  ciMiifr,  .1  cette 

rair.  U>  «  h.  lires  de  droit  publie 

i*toirr.  |H*iHl.int  di\-sept   ans  , 

unit  en   1-1-.  Schuicit/.cl  e«.t 

*    *    . 
premiers  écrivains fpii  m*  soient 

r%  ,  m  Allemagne, de  la  statis- 


SCH  179 

tique  ;  mais  celte  science,  alors  nou- 
velle ,  a  fait  depuis  d'immenses  pro- 
grès.  Outre  un    grand  nombre  de 
Thèses  et  d'Opuscules  en  latin  et  eu 
allemand  ,  on  a  de  lui  :  I.  Commen- 
tatio  de  coronis  tam  antiqids  quàm 
modernis  iisque  regiis  :  speciatim 
de  origine  ac  factis  sacrœ ,  an- 
gelicœ  et   apostolicœ  regni  Hunr 
garici  coronœ ,  léna ,  1 7  r2 ,  in-4°. , 
iig.  Livre  curieux  et  plein  de  recher- 
ches.   II.  Schediasma  de   clectivis 
regni  Hunçariœ  et  ritu  inauguran- 
di  régis  ,  ibid. ,  1713,  iu-4°-  111- 
Instntctions  pour  un  précepteur  do- 
mestique Jwffmeister) ,  ibid.,  17 19, 
in-8°.  IV.  Prœcognita  historiœ  ec- 
clesiasticœ  ,  ibid.,  17*20  ,  in-4°.  V. 
Dissertatio  de  naturd  etindoleartis 
htraldicœ  ,  ibid. ,  17 11  ,  in-4°- VI. 
Versuch  ,  etc.  ,  Essai  d'une  histoire 
littéraire,  ibid.,  1728  ,  in-8°.  VII. 
Essai  sur  l'économie  politique  (  en 
allcm.  )  Hall,  1 7 3* ,  inJK  VIU.  Ca- 
talogts  scriptorum  qui  res  Hiuiga- 
riœ  y  Valachiœ  ,  Moldavie ,  Croa- 
tie ,  Dalmatiœ ,  vicinarumque  re- 
gionum  et  provinciarum  illustrant 
et  in  bihliothecd  auctoris  adservan- 
tur  ,  ibid. ,  171}»  '"-B0-  Schmeitzel 
annonçait  une  Notice  sur  la  biblio- 
thèque de  la  ville  de  Bude,  a  laquelle 
il  devait  joindre  les  quatre  livres  de 
Poésies  compostées  à  la  louange  de 
cette  bibliothèque,  par  Naldo  Naklî 
(  for.  ce  nom  ).  Il  a  laissé  un  grand 
nombre  de  manuscrits,  parmi  lesquels 
on  citera  une  BUMotlièque  hongroise 
dont  l'original  était  consené  dans  le 
cabinet  du  comte  Tekéli     /'.  VOno- 
masticon  de  Sa* ,  vi  ,  U07  ; .  et  que 
Stru\e  désirait  Wancoup  voir  met- 
tre au  jour;  des  Remarques  inédites 
sur  la  Hongrie  et  la  Transylvanie  ; 
nue  Histoire  tle  la  principauté  de 
Trans.sj  hanie .  a  vit  des  >otes  géo- 
graphiques et  politiques  ,  les  Ànti- 


i8o 


I 


SCH 


E 


(fiâtes  dé  Transsyhania  ,  tirées  des 
inscriptions  ,  des  médailles  ,  etc. 

W— s. 
SCHMETTAU  (Samuel,  comte 
de),  fcld-maréchal ,  né  en  1G84 ,  se 
voua ,  dès  sa  jeunesse ,  aux  sciences 
militaires,  et  particulièrement  à  l'é- 
tude des  fortifications.  Né  en  Silésic , 
il  entra  au  service  d'Autriche ,  et  y 
acquit  une  grande  renommée,  comme 
officier  du  génie.  Ce  fut  à  ses  talents 
qu'il  dut ,  en  1 735 ,  le  grade  de  feld- 
zeugmeister  -  général.  Il  commanda 
alors  différents  corps  contre  les  Turcs , 
et  il  dirigea,  en  1789,  la  défense 
de  Belgrade.  D'après  ses  sages  dis- 
positions, cette  forteresse  ne  serait 
pas  tombée  au  pouvoir  des  Turcs  ; 
mais  la  conclusion  prématurée  de  la 
aix ,  par  laquelle  ils  obtinrent  qu'cl- 
e  leur  fût  abandonnée ,  rendit  tous 
ses  soins  inutiles.  L'empereur  le  nom- 
ma alors  gouverneur  ac  Tcmeswar , 
et ,  en  1741  ,  feld- maréchal.  Peu  de 
temps  après ,  les  intrigues  de  sfc  en- 
nemis le  dégoûtèrent  du  service  au- 
trichien ,  et  il  passa  a  celui  du  roi  de 
Prusse,  en  qualité  de  feld -maréchal- 
général  ,  avec  dispense  de  servir  à 
l'armée  pnissienne  contre  l'impéra- 
trice Marie  -  Thérèse.  Frédéric   II 
l'envoya,  comme  ministre  plénipo- 
tentiaire ,  à  la  cour  de  Munich ,  puis 
à  celle  de  France,  où  il  le  chargea,  en 
1744»  d'annoncer  A  Louis  XV,  qu'il 
marchait  sur  Prague  avec  quatre- 
vingts  mille  hommes.  Revenu  de  ces 
missions  ,  Schmcttau  partagea  son 
temps  entre  les  soins  de  l'artillerie  et 
les  travaux  de  l'académie  des  scien- 
ces de  Berlin ,  dont  il  fut  curateur. 
Le  roi  le  combla  de  ses  bienfaits ,  et 
l'honora  de  son  amitié.  Enfin  le  vieux 
maréchal  trouva  autant  d'amis  à  Ncr 
lin  qu'il   avait  laissé    d'ennemis   à 
Vienne,  où  on  lui  avait  intenté  un 
procès.  1 1  vécut  paisiblement  on  Prusse 


SCH 

jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  le  1 

1 75 1 .  Son  éloge  fut  prononcé  à 

demie  pa  r  Maupertuis.Dans  le  c 

sa  carrière  militaire, depuis  11 

avait  assisté  à  vingt-trois  bat; 

à  trente  -  deux  sièges.  —  Soi 

(Charles-Christophe)  mourut  i 

debourg,  en  1775,  après  avo 

avec  beaucoup  de  distinctioi 

tes  les  guerres  de  Frédéric  IL 

SCHMID(  Nicolas),  ou  G 

de-Rotenacker,  paysan  sav 

Rotenacker ,  village  aux  envii 

Géra ,  en  Saxe ,  naquit  le  10 

1606,  et  ne  savait  pas  encor 

l'âge  de  seize  ans.   Il  l'appri 

d'un  valet  de  son  père ,  ce  (] 

contenta   beaucoup    celui-ci 

comme  le  valet  lui-même  ne 

pas  lire  couramment  tous  les 

Cuntzel,  en  assistant  les  diir 

au  sermon ,  profita  de  la  pro: 

tion  du  curé.   Un  de  ses  p 

notaire,  lui  apprit  à  lire,  à 

le  latin ,  et  a  comprendre  le 

les  plus  faciles.  Le  même  uol 

fut  utile  pour  l'étude  du  grec,  « 

breu,  du  syriaque,  de  l'ara 

persan,  de  l'arménien,  de  1 

pien,  etc.  A  table,  Schmid  av 

toujours  auprès  de  lui  un  1 

vaquait  d'ailleurs  à  ses  devoi: 

naircs  et  à  tout  ce  qu'exigeait 

dition  de  paysan;  c'était  la  m 

s'occupait  de  ses  études  philoh 

Ilécrivait  en  caractères  étrange 

les  murs  delà  grange  où  il  tra 

et  pendant  qu'il  battait  le  blei 

prenait  les  différentes  langues. 

autres   écrits,    il  a   traduit 

son  dominicale  en  cinquante 

langues.  Il  s'appliqua  aussi,  a 

ces ,  à  la  médecine  et  à  l'asti 

il  apprit  la  marche  des  planète 

mciica,  en  i053 ,  à  publier  111 

nach ,  et  mourut ,  en  167 1 ,  à 

soixante-cinq  ans. 


NUI 

4JLM1D  ;  JfcA*  ;,  théologien  ,  ne 
03<j,  .1  rs«iiillin^cii  eu  Souahe, 
:  lils  d'uu  sellier.  11  perdit  un  ail 
ge  de  di\  ans,  parun  accident  ;  et 
torauce  du  chirurgien  lui  lit  per- 
l'autrc.  Quittant  alors  les  éludes 
levait  commencées ,  il  chercha 
>  la  m  us  i<  pie  des  moyens  de  sub- 
nce.  Ses  progrès  furent  rapides  ; 
t  au  bout  de  si\  ans,  il  reprit 
jurii-iiiien  études  ,  fréquenta  le 
ULwde  Nordliugen,  y  fit  de  ra- 
"*  progrès;  et  fut  cnvo\c  par  le 

de  Wurtcmlicrg ,  en  i(>f>i ,  À 
i*  bourg ,  où  il  suivit  les  cours  de 
wipliie,  île  physique,  de  théo- 
r  ;  el  reçut  le  grade  de  magistrr. 
fi:t  couronne'  poète  ,  soutint  sis. 
do  thèses  ru  public,  et  prononça 
di.<«vmri  avec  beaucoup  de  sucées. 
il**"),  il  partit  pnurMoiitlieliard, 

d'y  apprendre  le  frai  irais  ,  et 
[u»nïj  ensuite  la  plupart  des  uni- 
sile>  allemandes.  S'cL'iut  li\if  à 
j  .m  i i j« 5—  .  il  v  fit.  pendant trois 

x  « 

.  des  murs   de   théologie  et  de 

lo^jiiiie .  et  présida  quatre  fois 

i  <  ('.irours  pour  1rs  grades  de  fa- 

!•-.  Yju  |f>-o,  ou  le  rappela  dans 

iillr  natale,  où  il   fut  ,  pendant 

ilrr   ans  ,  suppléant  du  suriuteu- 

L  IJ    retint    a    Ie'nat   eu    ifKJ. 

■L*    Kinest  de  Cîotha  lui  donna 

-  |»a;ni"ti  de  eiin|uaiile  e'ens,  qui 

Jt  k».n  de  Milnre  â   ses  1m'S(»Îiis.  Il 

i-i!  marie  .  av.iit  heaueoup  d'en- 

f*    r(  une  frinuie  dillieilc  et  ara- 

ir*-.  ||  ipiilt.i  1 4-n.i ,  alla  d'abord  â 

l'i-ilff^,  puis  â   L lui  .  enfin  en 

•  l'LlirL,  mi  I  êleque  lie  (  înpcuhi'l- 

^ur  \*   ijviiiiii.i    pM'tlir.iteur    à    la 

j*'l-  tin  i  li.iir.ui;  m. lis  il  ne  enii- 

■•  «  i>>*  loii^-ii'iiips  i ri  emploi,  et 

j  .«..'IjI  ^    li\i  i  nulle  p.ul ,  il  re- 

.:  ■>  -«'Il    |  .r\s  II. il. il.  Oll    l.l    Illi- 
li  !•> r <  -t  de  >  i  l.d.Iu  tomme  njar- 
•  uî  ■]».-  >ii*  m  dtuddatis  i'duiit-jgc 


SCU 


iSi 


de  Ualdingcu,  village  près  Je  Vndiin- 
grn,  qui  porte  encore  le  nom. de l'oin 
de  /Wrt^/c;  et  il  y  mourut ,  le  5  avril 
if»8<>. Parmi  ses  ouvrages,  assez  nom- 
breux ,   mais   d'uu  intérêt  borné  f 
nous  citerons  :  T.  Oratio  de  visu  ca- 
rvntium   e.onditione  ,    à  lit  ter  arum 
amure,  et  laude.  rnilhi  ratione  nec 
tempore  ullo  ex  éludai  dur um.  11. 
Exervitatio  <lt?  Cicerotûs,  lib.  u  ,  de 
Divinal'wne.  111.  Un  grand  nombre 
de  livres  de  théologie,  des  sonnons, 
et  bcaueoup  de  poésies  médiocres , 
dont  on  trouve  la  liste  à  la  suite  de  sa 
Vie,  dans  les  Amœnitates.  lit  ter. , 
de  Srhclhoru,  xu,  .f»i/j.3ti.  W — s. 
S(;HMlDoi:S<;ilMIl>Tvf,ton<.t- 
Louis) ,  eoiLseiller  de  Saxc-Weimar , 
ne'  à  Aucustciu,  au  canton  d'Argo- 
vic,  en  Suisse,  le  l'X  mars  î^'Jto,  entra 
au  senicc  du  due  de  .Sa\e-Wci- 
mar,  en  1^4^»  cl  «pi'Wa  cette  car- 
rière eu  17  J7,  pour  \  ivre  dans  lare- 
traite,  à  Nvou  au  Pays  de  \aiid, 
où  il  mourut,  le  3oa\ril   180J.  Il 
eut   des    relations   très  suivies  avec 
Voltaire,  Diderot,  d*Alembert  et  tous 
les  chefs  du  parti  philosophifpicdaiis 
le  dix-huitième  siècle.  S  s  écrits  sont 
empreints  de  leurs  opinions;  les  plus 
renia npi.ibles   sont    :   1.  Essais  sur 
divers  sujets  intéressants  ,  1  vol. 
in-8".  i^fio,  (en  français'.  Cet  011- 
yrage  eut  trois  «lit ions,  dont  lesdeui 
preiiii(Te>  furent  publiées  à  Paris,  et 
la  troisième  à  Lvoii.  lue  traduction 
allemande  fut  imprimée  à  Lcip7.ig,en 
1  —Ci § .  II.  Principes  delà  Lêgisla- 
lit  m  i nii'erselle ,  composes  à  Lciifc- 
boiiru,  dans  les  années  i-r  ».--/i  ,  et 
publies  à  Amsterdam,  Cil  177O,  tra- 
duits eu  it.ilien  peu  de  temps  après. 
S*  hiuidt  et. lit  un  houiiiiede  be.iueoup 
d'espiit.  dVriulitiiiii.  ettrè.s-a\idede 
sa\oir.  D.ius  nu  .î^e  fml  ataiiee,  et 
\er>  la  lin  de  sa  \\v  .  il  étudia  encore 
la  philosophie  de  haut,  de l;it hte, de 


i8? 


SCH 


Schelling,  avec  toute  l'ardeur  d'un 
jeuue  homme.  Z. 

SCHM IDEL  (  Ulhic  ) ,  voyaceur 
allemand ,  ne'  à  Straubing  ,  en  Ba- 
vière ,  s'engagea  ,  en  1 534  ,  pour 
aller  servir  en  Amérique,  et  fit  voile 
d'Anvers  pour  Cadix  ,  où  était  le 
rendez-vous  de  l'armée.  Il  y  trouva 
une  flotte  de  quatorze  vaisseaux  , 
commandée  par  P.  de  Mendoza  ,  et 
montée  par  deux  mille  cinq  cents  Es- 
pagnols ,  et  cent  cinquante  Allemands, 
Belges  et  Saxons ,  auxquels  il  se 
joignit.  On  attérit,  en  i535 ,  au  Rio 
de  la  Plata.  Les  Zechuroas,  qui  occu- 

S aient  un  village  sur  le  terrain  où  l'on 
ébarqua  ,  prirent  la  fuite.  Mendoza 
ordonna  de  jeter  sur  la  rive  opposée 
les  fondemeuts  d'une  ville  que  là  salu- 
brité' de  l'air  fit  nommer  Buenos- 
Ajrres.  On  combattit  ensuite  les  Ca- 
rendics  el  d'autres  sauvages  que  l'on 
vainquit;  mais  ce  ne  fut  pas  sans 

Eerdre  beaucoup  de  monde.  Bientôt 
i  famine  se  fit  sentir  dans  la  ville 
nouvelle,  à  un  tel  point  que  les  Espa- 
gnols se  mangeaient  les  uns  les  autres. 
Mendoza  ordonna  d'équiper  quatre 
brigantins,  sur  lesquels  trois  cent 
cinquante    hommes    s'embarquèrent 

Sour  remonter  le  fleuve  et  chercher 
es  vivres.  Les  Indiens  pressentant 
ce  projet,  brûlèrent  toutes  leurs  ré- 
coltes ,  même  leurs  villages ,  et  s'en- 
fuirent. Le  détachement,  dont  Schmi- 
del  faisait  partie ,  parcourut  donc 
inutilement  le  pays  ;  la  moitié  mou- 
rut de  faim  :  il  revint  vers  Mendoza. 
Les  Indiens  attaquèrent  eu  force  la 
ville  nouvelle,  et  la  brûlèrent  avec 
ouatre  vaisseaux  des  plus  gros  ,  le  27 
décembre  i535.  On  se  réfugia  sur  la 
flotte;  il  ne  restait  plus  que  cinq  cents 
soixante  hommes.  Mendoza  donna 
sous  lui  le  commandement  suprême  à 
Jean  Eyollas  ,  qui  fit  construire  huit 
brigantins   sur  lesquels  il  prit  avec  lui 


SCH      . 

quatre  cents  hommes,  et  rem 
Parana  ;  les  cent-soixante  auti 
tèrent  à  Buenos-Ayres ,  sous 
dres  de  Jean  Romero.  Eyolla 
troupe  s'arrêtèrent,  pendant 
ans  dans  un  village  des  Tiembt 
la  rive  gauche  du  Parana.  M 
partit  pour  l'Espagne ,  et  mot 
route.  Cependant,  d'après  les  a 
l'on    reçut  d'Europe,  une  n 
expédition  de  deux  vaisseaux 
aux  Espagnols  du  Rio  de   la 
un  renfort  d'hommes  et  de 
Alors   Eyollas   prend   quatre 
hommes ,  en  laisse  cent  -cinqu, 

E  raison  chez  les  Tiembus,  e 
rque  pour  reconnaître  la  pai 
périeure  du  fleuve.  Partout  on 
des  combats  aux  Indiens;  les 
gnols,  laissant  le  Parana  sur  la 
entrèrent  dans  son  affluent  le 
bol  (  Paraguay  ) ,  dont  le  coi 
plus  direct  ;  us  s'emparèrent, 
une  vigoureuse  résistance  ,  de 
père,  ville  des  Caroïs  ,  le  1: 
1 539 ,  et  en  mémoire  de  la  fêt 
jour,  nommèrent  Assomption 
qu'ils  y  construisirent.  Schmk 

1>art  à  différentes  excursions  qui 
ieu  de  divers  côtés  :  on  fit  un 
carnage  des  Indiens  ;  quelques- 
ces  peuples  combattaient  da 
rangs  des  Espagnols.  Eyollas 
par  les  Naperus ,  en  1 54 1  ;  c 
son  frère  Martin  pour  le  rem] 
Schmidel,  qui  était  descendu  < 
nos-Ayres,  apprenant  l'arrn 
deux  navires  venus  d'Espagne 
aussitôt  à  bord  de  l'un  ô?eux , 
par  la  méprise  des  pilotes ,  fil 
tirage ,  et  ochmidel  ne  se  sauva 
s'accrochant  à  un  mât  avec  c 
ses  compagnons.  Il  gagna  1 
l'Assomption,  et  se  signala  d 
veau  dans  divers  combats  cou 
Indiens.  On  remonta  le  Paralx 
qu'au  mont  Saint-  Ferdinaw 


S<:i!  Sf.ll                 ih3 

rtra  l'he/.  Ie>  Sticuru>r>,  qui  li.t -  »  mT  chemin.  Tout  cela  se  fit  à  no- 
tât uuv  contrée  iiiaréeageusc  et  »  tic  insu  ;  ear  si  nous  eussions  été 
-*jinr.  Ou  alla  par  terre  pétulant  »  instruits  de  In  négociation,  nous  eus- 
huit  jours;  la  disette  força  de  »  sious  envoyé  notre  capitaine  pietL 
•embarquer,  et  l'un  ne  s'arrêta  »  et  poings  lies  au  Pérou.  »  Ou  voit 
fhr/  les  Sehenes,  qui  firent  ]>.* r  les  détails  que  donne  ensuit* 
*m  arrucil  ni\  wiyageurs.  (>u\-  Sclnnidel,  qu'il  était  parvenu  près  do 
Lar^esde  hutin.iexiiiirnt  à  T.\s-  la  montagne  de  Potosi ,  dont  les  ri- 
[itiuii.  La  iiiésiiilrll igence  erla-  clie>  iiiims  d'argent  \eiinieut  d'être 
rirafiit  r::tie  (iabc/a  de  \  ara  .  déromertes.  Quoique  Ton  fût  dans 
'principal  /'.  it  nom ,  \  1 .  \'u)  ,  nu  pa\  s  fertile  ,  la  disette  furra  de  le 
~*  troupe-*  :  I'  Ydelautade  fut  mis  quitler;  ourc\int  sur  les  bords  du  Pa- 
\cts  .  ri  i':i\u\r  ni  MNji.ifxnc.  L;i  rabol,  puis  à  l'Assomption ,  sins 
ord«*  f  nî:t]iiiiai  encore  après  ee  cesser  de  se  battre  a\ec  les  Indiens: 
"■  ira>:l'<r;tr  ;  ce  qui   u'cmpcciin  ou  en  intuitif  eu  'cnitude  près  de 

iJViiîn  jU'riii Ire  par  terre  et    p.ir  douze  mille.   Selnuidel    in  eut   cin- 

de    im.L'.ellr.  expéditions  i-im-  qualité  pour  sa  part.   Y   son  retour, 

k^  lii«lien>  .qui  étaient   extermi-  il  lrua\a    les    1*1-j».i î^ih»I->   eu  proie  à 

•M*'mr  lorsqu'ils  re<c\aicnl  bien  des  tli  tensions  a  II  renses;  les  eliefs  se 

K*pi'^tio|s.   Ku    i"jjS,  le   maii-  faisaient  une  guerre  à  outrance.  Axant 

i\r  imi»i\ elles  d'Kspague  lit  preu-  alors  reçu  d'Kspague  des  lettres  qui 

j   hmlliN  la  révolution  de  tenter  l'engageaient  à  re\euir  en  Kiirnpe,il 

«■mrrprisr  piturl.îi  lier  de  humer  quitta   l'  \>Miinption  ,  le  u(>  décem- 

l'ur  imi  d«-  l'argent .  Ou  s'enfonça  lire,  descendit  le   Para  bol ,  puis  rc- 

i*  1rs   terres,   lr.  nervi  ni  d'abord  monta  le  Parana  jusqu'à  <iingie,  der- 

\»d%*  dfsiTt  .  puis  Ton  entra  die/  nier  \illage  ipii  obéit  au\  Kspagnols. 

Vr|M-i*.  et   le>  'M.npa'is;  e|  l'un  II  travers!  ensuite, pendant  MMilois, 

MfiT.  .-iprî's  avilir  lr.i\ei si*  le  *.].-|.  |(>  p.i\s   t\vs  Toupm  ,    rlie/.  lesquels 

MT*.   «lu/    le  peuple  du   nxiiie  couinicuçail  le  territoire  portugais; 

•a.  |'«  ni  onu  lirait  la  souveraine-  et.  le  i  >  juillet  î  VVi ,  il  atteignit  la 

'"•-  I.  jn^ii"!*.   1 I  vi\.»il  leur  l.in-  eut-  de  Pore'.! u     \tlaiitiqiie   au    rap 

.  I^'ir  îill.igr  était   à     î- i  mille*.  S.iiiil-\  ineeul .  où  il  s'embarqua  sur 

I' \>-<-u"  *i  >u.  Ou    \    ri -la    \in»t  un  lia  \  ire  qui  p 'tl.nl   une  cargaison 

;*  .  »:   Pi'h  \    leent  une   lettre  de  en  Kurope.  Il  entra  à  Lisbonne,  le  3 

jiv  i.  «if-e-mi  1 1 1 1  Pérou ,  mil  en-  septembre.  Liant    allé  à    Séville .    il 

_;:*lt  J  l.\i'lla-de  ne  pas  ,i\aiieeia  n  mil  à    <  aYirlcs-Oiliut    lllie  descrip- 

■■j-iT.,^!-.   et  d*.itleiii1ie  les  ordres  li"ii   liist<»i  ique  des  pays  du  \\v)  de 

!ii-.r.M  il  i-i\..\e'..  .i  L.i^ki,  l.i  'Mita,  faite   par  l)»»miug<»  Marti- 

:  !  ><  liminl  ,  i  r.ii^u.iit    que  mitre  n  ■/.  I.\..l!as,    que  c»lui-ci   lui    axait 

•r-iijif.  en  miieli.mt   \ei>»    Lima,  e-mlii-i  m  le  congédiant.  I  n  bâtiment 

»  V  t^iil  1«-  putiNiiiN  îles  Pi/  me,  liollaoi  tis  .   ipie  S'IiUiidel  monta  ail 

..  »|   I.--U-  mi  mi,N  jÎh,.   le*.  f,.|vK  iiiu!  S  :int<-V.il  ie,  leMiiidilisillieuieil- 

»?  "■  *  Iii-miI.s^i.i-'»,  i  ••  ipn  MT.iit  eer-  •i-iii*    î    ;i:4'juà   An\ers.   La    rntliou 

t.i:-     rii«'f-l    .ttii\esi   ihhih   eii»siuiis  de  N>  liiiii  b  I .  f:ei  il'*  eu  •'illf'in"ud  .  fut 

a  .n  hr    •  ..  ..\.-iil.  Mai-  |i*  jiiii\.r-  d'abii'i  inijU'iiii'-e  da::s  li   lîerui'il  de 

'.^jt  ri,\.i^.i   ili  ^  piv«.iï-    à   noire  J)e  |!r\  .  ni    i  •  tte  |.ii<  ;•  •!•  .  et  nisuile 

4|-ifjiiif    qtu  •■■n-     lit  .i  rebroNs.  tr,idnii'a  eu  laiiu.  par  tu  liîiird  Ar- 


i84 


SCII 


tlms,  dniis  la  septième  partie   do 
cette  collection.  Lévin  Hulsius  ayant 
oliteii'i  un  manuscrit  qui  lui  parut 
cire  l'original,  le  publia  eu  latin;  il 
s'y  détermina  surtout  parce  que  les 
noms  propres  étaient  tellement  altè- 
res dans  le  Recueil  de  Debry,   que 
l'on  ne  pouvait  les  reconnaître.  Le 
livre  donne'  par  Hulsius,  est  intitulé: 
Ver  a  historia    admirandee  cuj  us- 
dam  navigationis  quam  Ilulderi- 
cusSchm  idel,  Straubingensis,  ah  an- 
no  1 534  ,  iisque  ad  annum  1 5:14  » 
in  Américain  vel   Novum-Mun- 
dum ,  juxta  Brasiliam  et  Rio  délia 
Fiat  a  confecit,  Nuremberg,  i5<)C), 
1  vol.  in-4°,  carte  et  figure.  Camus 
dit    avec  raison   que  c'est   dans  la 
seule  traduction  d 'Hulsius  que  Ton 
peut  lire  et  entendre  le  voyage  de 
Sclimide] ,  quoiqu'il  ne  soit  pas  non 
plus  exempt  de  fautes  dans  la  maniè- 
re d'écrire  les  noms  propres.  Ce  qui 
est  digne,  ajoutc-t-il,  de  fixer  l'at- 
tention sur  les  récits  de  Schmidcl, 
c'est  la  notice  d'un  grand  nombre 
de  peuples ,  cli.cz  lesquels  il  a  succes- 
sivement passe,  lia  soin  d'exprimer 
la  distance  qui  sépare  ces  peuples  j 
il  donne  ses  remarques  sur  leur  figure, 
leurs  usages,  leurs  mœurs,  et  principa- 
lement sur  leur  manière  de  combattre; 
il  fait  connaître  leurs  ressources  pour 
subsister,  et  à  cette  occasion,  il  parle 
des  fruits  et  des  animaux  qu'on  trou- 
ve dans  leurs  contrées.  Le  portrait 
de  Sclunidel ,  placé  en  tête  du  livre , 
peut  avoir  été  fait  d'après  nature;  les 
autres  planches ,  au  nombre  de  quator- 
ze, ne  sont  (l'aucune  valeur.  La  carte 
i:éi»'jr.ipliiqiic  esl  conijinséo  de  deux 
feuilles  :  l'une  eomprcuai.t  l'Amérique 
septentrionale,  l'autre  la  méridiona- 
!'••  Camus  pense;  qu'elle  est  le  travail 
de  . Fosse  Hunl'ius.  SeJimuiel  étant  un 
des  premiers  qui  aient  écrit  sur  cette 
partie  de  l'Amérique  méridionale, 


SCH 

Barcia  a  inséré  sa  relation,  traduite  - 
en  Espagnol ,  sous  le  titre  de  Histo- 
ria de  deseuhrimiento  del  Rio  de  la 
Platay  Paraguay,  dans  le  t.  m  de 
sa  Collection  des  historiens  primitifs 
des  Indes  occidentales.  II  faut  se  dé- 
fier de  la  crédulité  de  Schmidcl ,  lors- 
qu'il cesse  de  parler  des  choses  qu'il  a 
vues  par  lui-même.  C'est  ainsi  qu'il 
raconte  la  fable  des  Amazones,  mais 
en  convenant  qu'il  ne  lui  a  pas  été 

Fossiblc  de  parvenir  dans  le  pays  on 
on  dit  qu'elles  habitent.  Azara  dit, 
dans  son  Voyage  au  Paraguay , 
qu'il  fait  grand  cas  de  l'ouvrage  de 
Schmidcl,  à  cause  de  son  impartia- 
lité, de  son  ingénuité  et  de  l'exactitu- 
de des  distances  et  des  positions;  cho- 
se en  quoi  personne  ne  l'égale.  Il  a 
cependant  les  défauts  inséparables  de 
la  qualité  d'un  simple  soldat  qui  don- 
ne la  relation  d'un  peuple  très-cloi- 
gne,  comme  par  exemple,  de  multi- 

S  lier  le  nombre  des  ennemis ,  et  celui 
es  morts  dans  les  batailles.  Dans  la 
traduction  de  Debry,  le  nom  de  Schmi- 
dcl est ,  suivant  l'usage  du  temps ,  la- 
tinisé ,  et  ce  voyageur  est  appelé  Fa- 
ber.  Le  vrai  nom  d'Eyollas,  dont 
Schmidcl  présenti  l'ouvrage  a  l'em- 
pereur ,  est  Yrala ,  selon  Azara ,  ou 
Ayolas ,  selon  Léon  Pinelo.  «  Je  n'ai 
point  vu  cette  description ,  dit  Aza- 
ra, mais  c'est  sans  doute  le  meilleur 
ouvrage  qu'il  y  ait  sur  ces  contrées  T 
puisqu'il  a  pour  auteur  l'espagnol  le  * 
pins  habile  qu'il  y  eût  parmi  les  con- 
quérants de  l'Amérique.  »     E— -s. 

SCHMIDEL  ou  SCHMIEDEL 
(  Cammui-C  iIiristopiie  ) ,  médecin  ,  ne 
à  Baircuthje^i  nov.  1 7 1 8,  fréquenta 
les  universités  de  ïénact  de  Halle;  fut 
nomme,  ai  1  -4**-  »  professeur  h  celle 
de  Itaireulh,  et  se  rendit,  en  174^,  à 
Erlauccii,  oîicîîe  fut  transférée.  ïlao 
cepta  la  place  de  professeur  de  méde- 
cine eu  second,  et  la  remplit,  pendant 


5CU 

junce*,  at ce  distinctiou.  Qucl- 
iiffcrrnds  avec  son  collègue  Dc- 
*  portèrent  à  donner  sa  démission, 
tî3  ;  et  il  s'établit  à  Anspach , 

margrave  le  nomma  m  ni  rein 
cour  et  conseiller-privé.  11  mou- 

18  décembre  179*.  La  méde- 
*î  le*  science*  lui  doivent  une 
tude  île  découvertes  et  d'obscr- 
i>  importantes.  Également  éloi- 
e  IV>j)rit  d'iutio\ation  et  de  la 
aîn.»ii  superstitieuse  de  ce  qui 
trfbli ,  il  s'efforça  de  r«  lu  ire  tout 

observations  exactes  et  à  des 

y*s  rigoureux.  Ses  observa lions 

nuqii'*,  qui  étaient  le  résultat 

j#+|ii»  *  -  iiils  île   ses  cours  et 

f  de  plusieurs  Dissertations,  fu- 

-nlhjiiécs  amèrement  ;  et  il  en 

t  un  Ici  debout  pour  cette  scie  n- 

"»j"il   ne  .s'occupa    plus  que  de 

ï'pie,  «'attachant  particulière- 

au\  plante*  cryptogames.   La 

«rrtr   qu'il   fit  de  leurs    par- 

e  Cnictilication ,  est   «ne  e'po- 

iri\  l'histoire  de  la  botanique. 

•■M  écrivait  le  latin  a>ec  pu- 

I  rlég.mre.  Son  stj le  allemand 

•«in*  correct.  On  a  de  lui  :  I. 

«  plant  arum  et  analyses  par- 

rn  inrisit  atque  vivis  culnri- 

1  tiçnitte  f  NurrmluTg ,   1 7  {"- 

'.  M. .  î-H*  -<>fi,  in  -fol.  iL 

* 
hum  met  ail  a  et  res  met  attiras 

nwntittm  pleba?   suis   colori- 

r;rr*tv9  iMd.,   1 7^:1 ,  in  -  4". 

"#f  *'TÎptii  n  de  qui  la  m -s  prtri- 

n.  rurintM-s     en  allemand  '» , 

:rv.  ur***  ,  quatre  <  •diiers  ,  ihid., 

:  r.rLn^,  179*  «  in--V*«  IV- 
-rtmt.  hff.ar^. .  Kilaug,  17^1 , 
\  .  Ih'\t  riptin  il; tiens  pvr 
•team  .  tlalliam  et  'lermaniœ 
m  .  i--1  ef  "  §.  \  I.  l/Ktitiiti 
•tf/i,ffi«*i  .   btjfaniiî  et  lutt.  ar- 

ryng    J  -/'.-//,  ScllTeiUr .  Kr- 


son 


i83 


SCHMIDLIN  (Jacques),  rontro- 
rersistc  luthérien ,  de  la  secte  des 
ubiquit  aires  ,  naquit  en  1  5*ji8  ,  k 
W a ibl initie  daas  le  duché  de  Wur- 
temberg. Son  nom  de  famille  était 
André  :  on  lui  donna  celui  AcSchmid- 
lin,  ou  petit  maréchal,  parce  que 
son  père  exerçait  cette  profession, 
et  qu'il  l'exerça  lui-même  dans  son 
enfance.  11  était  en  apprentissage 
cîiez  un  charpentier  ,  lorsque  des 
personnes  charitables,  instruites  de 
ses  dispositions  pour  l'étude,  se  char- 
gèrent de  lui  procurer  une  éducation 
plus  analogue  à  ses  dispositions.  Il 
répondit  trèvbicn  à  leurs  espérances 
par  ses  progrès  dans  les  langues  sa- 
vantes. Devenu,  très-jeune,  ministre  à 
Stuttgard,  il  s'y  fit  une  brillante  ré- 
putation par  son  talent  pour  la  chaire, 
et  fut,  peu  de  temps  après,  élevé  au 
poste  honorable  de  recteur  de  l'uni- 
versité de  Tubingnc.  La  considéra- 
tion qu'il  s'acquit  parmi  les  Luthé- 
riens, et  son  zèle  pour  concilier  les 
difîcrcnts  partis  formés  au  sein  de  la 
confession  d'Ausghourg ,  le  (irent  em- 
ployer dans  toutes  les  afl'aires  qui 
exigeaient  du  savoir  et  de  l'adresse  à 
manier  les  esprits.  Il  fut  cnvo\é  à  la 
diète  de  Hatisbojuic,  à  celle  u'Augs- 
bonrg  ,  à  la  conférence  de  Wornis. 
Ou  l'avait  député  au  colloque  dePois- 
si;  mais  il  le  trouva  dissous  à  son  ar- 
rivée à  Paris.  Les  princes  luthériens 
d'Allemagne  l'avant  charge"  de  tra- 
vailler à  établir  la  réforme  dans  leurs 
états,  et  d'aller  négocii  r  dans  ditle- 
rentes  cours  du  Nord  pour  les  inté- 
rêts de  leur  religion  .  a  (lu  de  réunir 
en  un  seul  corps  toutes  les  branches 
du  luthéranisme  ,  il  eut  des  confé- 
rences tiès-viw.%  avic  les  Zv.i^glirus 
sur  rivicliarilic,  a\ec  Ziîh  liiu-  sur 
rmaïuiiMhililé  de  la  jusliie  .  avo. 
Marins  lllsrinis  sur  h  mai  me  du 
pcçhc;  à  Monihcliardrfvec  IWzc. ,  sui 


i8G 


SCH 


les  divers  points  contestes  entre  les 
deux  grandes  sectes  de  la  réforma- 
tiou.  Il  avait  été  convenu  entre  les  par- 
ties que  les  actes  de  cette  dernière 
conférence  ne  seraient  pas  imprimés. 
Cette  convention  fut  mal  observée  des 
deux  côtés.  On  accusa  Schmidlio  d'eu 
avoir  a  Itéré  les  actes  dans  sa  relation, 
eu  attribuant  à  Bèzedes  propositions 
d'une  dureté  révoltante ,  contre  les* 
quelles  celui-ci  s'inscrivit  en  faux. 
Sch  midi  in  offrit  d'en  prouver  l'au- 
thenticité par  la  collation  de  l'impri- 
mé avec  les  actes  originaux  signés  de 
la  main  de  Bèze  ,  et  certifiés  par  les 
théologiens  de  son  propre  parti.  Les 
magistrats  de  Berne  avaient  indiqué 
la  conférence  où  cette  épreuve  devait 
se  faire  ;  mais  les  partisans  de  Bcze, 
prévoyant  qu'il  s'en  tirerait  mal  , 
trouvèrent  le  moyeu  d'cni|iecher  que 
rassemblée  n'eut  lieu,  et  d'éluder  la 
vérification.  Sch  midi  in  passa  le  reste 
de  sa  vie  à  voyager .  à  négocier  et 
à  disputer,  pourla  réunion  chimérique 

3 ni  n'avait  cessé  de  l'occuper.  C'est 
a  us  le  cours  de  cette  pénible  mission . 
qu'il  termina  ses  jours  à  Tubii'gen , 
le  7  janv.  i:m)o.  Quelques  catholi- 
ques répandirent  le  bruit  qu'il  était 
mort  dans  leur  communion  ;  mais  ce 
bruit  est  dépourvu  de  vraisemblance. 
Parmi  les  Protestants  ,  les  uns  le  rc- 
réseutent  comme  un  savant  aima- 
ble ,  vertueux  ,  sincèrement  attaché  à 
ses  devoirs  ;  les  autres,  comme  un 
théologien  superficiel,  qui  variait  per- 
pétuellement dans  sa  doctrine,  comme 
un  controversiste  atrabilaire  ,  enfin 
mi  brouillon  ,  dont  les  nneurs  n'é- 
taient pis  à  l'abri  du  hiamc.  (les 
jugements  conlradirloirc»  ne  doivent 
pas  surprendre, dans  un  temps  où  la 
controverse  dégénérant  pn  s-.jue  tou- 
jours en  injures  personnelles,  on  i:ro- 
diguait  des  éloges  outrés,  suivant  l'af- 
fection de  chaque  parti.  Les  écrits  de 


r, 


SCH 

ce  fameux  controversiste,  oublié 

jourd'hui,  s'élèvent  à  plus  de 

cinquante:  la  plupart  se  rapport 

son  grand  projet  de  réunion,  i 

qui  fit  le  plus  de  bruit  est  le  liv 

la  Concorde  ,  publié  en  i5-<), 

faire  tomber  le  grand  argiimen 

les  catholiques  tiraient  contre  les 

testants  de  leurs  divisions  intes 

Cet  ouvrage  lui  avait  coûté  des  j: 

infinies  ,  des  voyages  ,  des  conl 

ces,  et  cinq  ans d* un  travail  pénil 

traversé  par  des  difficultés  sans 

bre.  Il  était  orué  delà  signa  tu 

trois  électeurs,  de  vingt-un  pri 

de  vingt-deux  comtes,  de  quatr 

rons,  six  magistrats,  de  trente 

villes  et  de  huit  mille  ministres.  1 

fut  pas  moins  attaqué  avec  beat 

d'acrimonie  dans  la  réforme ,  o 

reprocha  à  l'auteur  d'v  avoir 

fondu  Jésus- Christ  et  feclial, 

mière  et  les  ténèbres.  C'est  ass 

dinairement  le  sort  des  concilie 

en  matière  de  doctrine.        T— 

SCHM1DT  .;  Geokcfs-Fbém 

graveur ,  uaqiût  à  Berlin  en 

Dépourvu  de  fortune,  il  était  d 

à  exercer  un  métier  pour  vivre 

assiduité  au  travail  en  fit  un  a 

Son  premier  maître  fut  Ruscli . 

fesseur  de  l'académie  de  Bcrli 

désir  de  se  perfectionner  le  c< 

sit  à  Paris ,  qui  était  alors  la 

mière  école  de  gravure  de  l'hu 

et  il  se  mit  sous  la  direction  d< 

messin.    Cet    habile   graveur 

moins  honnête  homme  (pi'ni  ti* 

tingué  ,   prit  le  jeune   Sch  mi 

amitié,  l'initia  dans  tous  les  j 

de  son  art .  et  |>arvintà  lui  don 

talent  qui  lui  valut  la  plus  lu 

réputation.   Ku    i^i*,   Louis 

{îar  une  exception  honorable, 
'ordre  qu'il  fût  reçu  de  l'a  car1 
quoiqu'il  professai  la  religion  j 
taule.  Pour  son  morceau  de  réci 


SCH 

laidt  grava  le  Portrait  de  Mi- 
tra ,  d  'près  Rigaud ,  qui  l'avait 
•  ai  amitié,  et  qui  chercha  tous 
Moyens  de  le  mettre  en  évidence. 
l  trouve,  dans  cette  estampe,  le 
floté  qui  caractérise  une  gravure 
«lieuse  ;  les  chairs  y  sout  plutôt 
■tes  que  gravées,  et  l' harmonie 
i  règne  dans  toutes  les  parties  ,  en 
(  un  ensemble  qu'on  ne  peut  trop 
nirer.  Liéd'amitic  avec  Wille  et 
eiler,res  trois  artistes  pa  rcoura  ient 
v  succès  la  même  carrière;  et  leur 
nlatiou  ur  dégénéra  jamais  en  envie. 
■  éclairaient  mutuellement  de  leurs 
ils ,  et  ne  faisaient  tourner  leurs 
qu'au  perfectionnement  de 
t-  En  ■  7  4 4 -•  le  grand  Frédéric 
«la  Schmidt  à  Berlin,  et  l'hono- 
du  titre  de  graveur  de  la  cour, 
dant  un  séjour  de  treize  ans  dans 
te  ville ,  il  exécuta  un  grand  nom- 
d'ouvrages.  En  17V),  il  fut 
«lé  a  Pétersbourg,  par  l'impé- 
rice  Elisabeth,  qui  lui  confia  la 
vure  de  son  portrait  peint  par 
rque.  Schmidt  s'acquitta  de  ce 
r*i|  a  la  satisfaction  générale,  et 
ut  â  p  roi  il  son  m*  jour  dans  cette 
Maie  [HMir  graver  plusieurs  autres 
trait»  qui  sont  Irèi-rn  lien1  h  es  au- 
td'hui.  De  retour  à  Berlin  ,  en 
ri .  il  %VuTca  dan*  1111  nouveau 
re.  m  pravuità  lVan-fortc,  dans 
goût  lrc-»-pittnre*qiir ,  pliiMeurs 
rrram  d'apré*  lîiiiilir.iiiilt  ,  ou 
»  lé  manii'ir  de  *v  maître.  Mais 
'I  a  imiter  )e>  elets  de  m>ii  mo- 
r.  plu*  que  le*  procèdes  de  .sou 
ctffjun.  qu*il  s'.ippliquait  particu- 
nbent.  il  y. 1  complètement  réu^i. 
»v%r»  •!•■  •■!•  graveur  >Ylcvc  à  plus 
ion  pure*.  vin<»rompter  un  grand 
ihrr  de  \  irrites  qu'il  a  faites 
r  lr%  cnmea  du  roi  de  Pru<*r.  Le 
«-juVx  i.r>tyvh  ,  de  I^ripzit; ,  a  pu- 
ma Gaulugue  raisonné  des  pro- 


SGH  187 

ductious  de  Schmidt ,  oui  ne  laisse 
rien  à  désirer  pour  les  détails.  On  y 
compte  vingt-cinq  portraits  au  burin, 
parmi  lesquels  ou  fait  le  plus  grand 
cas  de  ceux  de  Misnard,  du  prince 
d'Anlialt ,  de  l'abbé  Prévost ,  d1 An- 
toine Pcsne  ,  de  la  baronne  de 
Grapendorp ,  de  Jacques  Mounsey , 
premier  médecin  de  la  cour  de 
Russie ,  et  de  l'impératrice  Elisa- 
beth, dans  son  costume  impérial. 
Cette  dernière  estampe  se  fait  remar- 
quer par  la  belle  exécution  des  ac- 
cessoires. Les  plus  recherchées  de  ses 
gravures  au  burin ,  représentant  des 
sujets  galants,  sont  au  nombre  de 
vingt-quatre.  Le  reste  de  son  œuvre 
se  compose  de  Portraits  et  de  Sujets 
historiques ,  à  l'eau- forte  ,  dans  le 
goût  de  Rembrandt.  Schmidt  établit  à 
Berlin  une  école  de  gravure  d'où  sont 
sortis  un  grand  nombre  d'élèves  dis- 
tingués. Il  mourut  dans  cette  ville 
en   1775.  P — s. 

SCJ 1 M 1 DT  (  Benoit  ),  un  des  prin- 
cipaux  pub!  iris  tes  allemands  du  parti 
catholique  (1),  naquit,  le  x\  mars 
I7'.»,f>,  à  Vorchkeiui,  dans  Téveché 
dcBamlicrg.  Il  étudia  la  philosophie 
et  le  droit  à  Hamherg,  où  les  Catho- 
liques avaient  alors  une  de  leurs  meil- 
leures universités;  mais  il  acheva  ses 
études  à  l'uimersité  protestante  d'Aï- 
toril*.  Il  retourna  ee|M*udant  à  la  pre- 


1  II  l'«l  11  'Mii.ir  i|  flj-ilir  iilfi'  fii.lilK  ll<>li  , 
jMrn-  fjnr,  «•■mim  ni  .ilUirr  <{••  M-ligimi.  lriii|»nr 
lirriikiiiitlni  «•  iliiimail  riiii«tiliilioiilM'lie*ii|f-iit  Al 
•Itnii  i-irii*  Miurii,  ri  i|ii'i>ii  •'  ■■>  fr"ii\f  ui«i%cn 
H«-  Uirr  ilr  l<wl<-o  l<-«  «|i|t-.|i..n»  »  liljq«ii»*  rfr«  4  M  ai 
n>ilr    rr!i  ,;'■!!.    ■!••    mi  un-   |i  <■    |iu  ••<  hiimimi-*    p*r- 

I  •   fflf   fil-  li|  1II1  ■!><■<   ilullli  tiul.-flirlll    ..Ji|...»t  *  ,   |i'i  1  4- 

lli--lit|iir.  rffAf\-t'i\  \*  1  nilitlifii'i-iii  •!•-  I"  Mlriii-i  jnr, 
("iiinii-  •-«•i-iitii'llriiii'iil  nvieuii  lni|iif  .  •-!  ■■■  1  urt'jeit 
■  11  iliifjil  K"U«rrnriiirul  tuu«  lr«  ilrnl»  <hm  »"  .ir- 
r  1  iii-lr  «|u»"  [r*  tl.il»  n'ait  dirai  pa»  rtu«»i  -t  «r  Ijt» 
<l-  li'^iicr  |i»r  «le»  {•f,i\ili  £«■•  «pn  mii\  ,  tamli»  i|-i  -tut 
!•  m  i|r«  nr<»l*«Mnr«  .  I"  Mlrm.i^ur  i  (ml  in*»'  '  •uif  ■ 
■I  r*l.  -ii  il*<  t^l*  viin  •  1  4111»  ,  »'■'!«  un  ■  lii  f  '•ii->«4ii( 
1J1  »  l»n-| '■,;  l'n  r«  iji.i' l«-«  «  ■*»•!  ■•I-*» ■■<■••  *l "■■!■  ■  li'Mi  lui 
4«4lfUl    Ul*wr«.     f^t'lir    nli.PI  »4ll'i||     r«l     nnf««iirf 

p>iur  c<«iM'r\i>ir  la  teuitAncc  de  U  do*tr»nc  ri  *U  • 
cuits  de  SduBJdt. 


i88  SC1I 

mièrc,  eu  17/19,  pour  y  prendre  les 
grades  académiques  de  docteur  on 
philosophie  et  de  licencie  en  droit. 
La  dissertation  que,  selon  l'usage,  il 
soutint  solennellement,  n'appartient 
pas  aux  productions  éphémères  qui 

Siillulent  eu  Allemagne,  à  l'occasion 
es  promotions  académiques.  Trai- 
tant une  matière  importante  :  De  in- 
dole  ac  naturd  judiciorum  Germa- 
niœ  ,  tant  antiquorum  quàm  reeen- 
tiorum  ,  ad  statum  juris  puhlici 
moderni  succincte  explicatd ,  elle 
fut  réimprimée  à  Leipzig,  en  1752. 
Pour  étudier  le  droit  public  dans  ses 
sources ,  Sclimidt  visita  les  plus  riches 
bibliothèques  ,  et  fréquenta  pen- 
dant quatre  ans ,  les  cours  des  plus 
célèbres  publicistes  protestants ,  à 
Halle,  léna ,  Leipzig ,  Erfurt ,  Mar- 
bourg  el  Gbltinguc.  Ainsi  préparé,  il 
accepta  ,  en  17 'H ,  la  place  de  pro- 
fesseur extraordinaire  (c'est-à-dire 
sans  appointements  fixes)  de  Droit  à 
l'université  de  Bambcrg.  En  17-55, 
il  fut  nommé  conseiller  de  cour  du 
prinec-éveque ,  et,  en  1757,  profes- 
seur ordinaire  des  institutes ,  du  droit 
des  gens  et  de  l'histoire  de  l'empire. 
Les  ouvrages  qu'il  publia  firent  d'au- 
tant plus  de  sensation,  que  le  parti 
catholique  n'était,  en  général,  pas 
riche  en  grands  publicistes,  et  que  les 
doctrines  protestantes,  répandues  par 
des  hommes  célèbres,  trouvaient  ra- 
rement un  adversaire  redoutable.  L'a- 
cadémie des  sciences  de  Munich  le 
nomma,  en  17%,  membre  de  cette 
société;  et,  en  17O1,  l'électeur  de 
Bavière  l'appela  à  lngolstadt,pour  y 
professer  le  droit  public  et  féodal. 
Avant  de  s'y  rendre,  vSchmidt  prit, à 
Bamberg ,  le  grade  de  docleur  eu 
droit  civil  et  canonique.  11  passa  le 
reste  de  ses  jours  à  Ingolsladl,  où 
il  mourut  ,  le  ?.3  octobre  177H. 
S<  s  ouvrages  ,  dont   le  style  n'est  ni 


SCH 

fuir  ni  élégant,  sont  dirigés  ,  pour 
a  plupart,  contre  les  publicistes  pro- 
testants. Ils  ont  donné  lieu  à  des  con- 
testations extrêmement  vives.  Voici 
les  litres  des  principaux  :  I.  Preuve 
historique  et  diplomatique  que  le  du- 
clié de  Franconie  a  de  tout  temps  été 
annexé  à  l'évêché  de  ftrurtzhottrg, 
et  que  l'étendue  de  ce  duché  et  ses 
prérogatives  n'ont  jamais  été  bien 
connues,  Francfort  et  Leipzig  ,1751, 
in-4°<  Cet  ouvrage  dut  déplaire  aux 
nombreuses  principautés ,  comtés  et 
villes  qui  s'étaient  rendus  indépen- 
dantes du  duché  de  Franconie.  II. 
Preuve  que ,  par  les  lois  fonda- 
mentales de  l'Empire,  et  nommé- 
ment par  la  paix  de  IVestphaUe , 
les  apostats  sont  privés  de  tous  les 
droits  de  succession,  tant  ail odiaux 
que  féodaux ,  Francfort ,  1754 ,  in- 
4°.  lll.  La  Jurisdiction  ecclésiasti- 
que revendiquée  en  faveur  des  étais 
d'empire  catholiques  sur  leurs  su- 
jets protestants  f  Francfort,  1754, 
in-4°.  IV.  Examen  des  causes  qui , 
sous  les  Carlovingiens ,  ont  empê- 
ché l'Empire  de  devenir  électif , 
Francfort ,  1 754 ,  in-4°«  V.  Preuve 
que  la  puissance  ecclésiastique  sou- 
veraine de  l'emjyereur  s'étend  sur 
V Église  protestante ,  soumise  à  des 
princes  séculiers ,  Francfort ,  1 754 , 
in -4°.  VI.  Preuve  que  Vliistoire  de 
Vempire  d'Allemagne  recommence 
par  le  traité  de  Verdun,  de  843,  et 
celle  des  empereurs  avec  Otton  I  ., 
en  9<){  ,  et  qu'ainsi  l'histoire  des 
empereurs  et  de  l'Empire  doit  être 
séparée  de  celle  de  l'Allemagne, 
Bamberg,  1  n 5 ."> ,  in-4°.  VII.  Prin- 
cipia  juris  germanici  antiquissimi  f 
antiqui ,  mtdiipariler  atquehodier- 
ni ,  ax  moribus ,  legibus ,  statutis , 
diplomatibus ,  actis,  scriploril*us , 
etc.,  deducta,  Nurcm1>crg ,  17/îfi. 
iu-tf".  VIII.  Des  droits  réciproques 


SCH 

n  puiaancts  belligérantes  ,  In- 
jUtitit,  1 7**1  ,  iu-«S0.  IX.  Historia 
ins  furnon  jura  allcgandi ,  etc.. 
çokjdi.  i-Oi,  iu-H".  \.  Sur  le 
tnl  d'Etat  d'empire  d'envoyer 
•j  ministres  plénipotentiaires  aux 
■£m  de  pacification  avec  les 
usantes  étrangères  ,  Ibidem  , 
f'»i,  in  -  4°-  XI-  Principia  juris- 
uLntiœ  romano  -  germanicœ  , 
J. ,  i  762 .  in-8°.  XI I .  De  pnuro- 
riWi  tyiscopatiis  et  principaUis 
mberfien.sis  ,  Ibid. ,  17OÎ,  in- 
XIII.  De  puiictis  comitialibus 
tholicvs  inter  et  Protestantes 
lait*  ,  pace  Jfubcrtoburgicd  et 
Hlulatione  Joyephi  II  détermina- 
,  Ibid.,  17'iJ.  XIV.  lnstruc- 
1  surlaproeédure  usitée  aux  tri- 
umx  de  la  Bavière  et  à  ceux  de 
mpire  f  Ibid.,  17O),  a  vol. 
&J.  XV.  Principia  juris  publici 
nanici,  Ibid.,  1 7'iH ,  in -H".; 
n prime  en  ir7'>.  XVI.  Principia 
1*  Jnulalis  lo/ipofuudici  t  bava- 
1  rt  fermanît  i,  lugobtadt.  1 77*>, 

*  .:  r«  iiiij'i iiin*  <  11  1--H.  S — i.. 
SCH  Ml  1)1  Mmhm.-I..n\i.i  . 
i-Tn».:r.*phe  alleui.uid  ,  naquit  le 
;att-..*r  1 7 "i* » .  à   Yriistriii.  petite 

*  dr  IVvêihcde  W  iii'/Imiiu^ .  011 
![■  rriH.i'iiii.iit  une  pl.M  rd.iiis  l\ul- 
ij «Ir .iti< »i  1  J<'<» fui rNrt  |ii-.-i^i'n.  Aiiri's 
fir  t.iil  *«■>  premières  études  (Lins 
.  1J1*-  iiit.ilc.  il  m*  ri'iidil  .111  gwn- 
e  île  \\  ur/huiir* .  l'un  des  mcil- 
-«  tic  1"  lllf'irMguc  e.ithulique,  et 
re*  1  ctlviitr  au  si  miu.ure  cpisco- 
.    pour     V    étudier   l.i   ihe'ulngir  , 

*v*irr.  i-t  *r  rendie  digue  de  iccc- 
r  W-a   ordres  varies.  Il  y  tiiiiv.i 

*  »*  r.i«|iil|  ilf  s'.ippli  |IHT  .1  l.i  l.tli- 
izàl,-  ul*r  ,  dulll  II   roliliaiss.iiiei-, 

c  -l-i  •   l'.iii.'ii   )■>  vi\anS.    était 

«  •!•!  <«ii|«"mi'lini  «  1  lit-  de  l.i  lionne 

k   «.in»  il*  Vlli  jil.i'^lf'.  I  Jle  lui  ties- 

-  *  .>  îuhhIi  .  il  il-*  l.i  «■-irrx'n'  <»»j 


SCH 


189 


il  entra  ensuite;  et  J 'étude  des  bons 
écrivains  français  contribua  beau- 
coup à  former  son  style.  Après  cinq 
années  de  M-jour  au  .séminaire,  il  ob- 
tint la  liccùce  en  théologie  et  Tordre 
delà  prehi.se,  pour  aller  administrer 
la  cure  de  Hassfurtli.  II  ne  resta  que 
peu  de  temps  dans  cette  \ille;  le  lw- 
ron  de  Iluicuhau,  grand-maître  de 
la  cour  de  ttanjbcrg,  Payant  engage 
à  se  charger  de  l'éducation  de  son 
fils.  Ce  fut  dans  la  maison  de  ce  mi- 
nistre, protecteur  des  lettres  et  des 
arts,  où  se  rassemblait  une  société 
choisie,  que  Schmidt  se  familiarisa 
avec  les  littératures  étrangères, et  qu'il 
apprit  à  connaître  les  hommes  et  le 
monde;  connaissance  sans  laquelle  il 
est  difficile  d'être  un  bon  historien. 
Pendant  la  guerre  de  Sept- A  us .  le 
baron  de  lloli  iihau  se  retira  dans  les 
terres  qu'il  avait  près  de  Stuttgard; 
et  Schmidt ,  qu'il  avait  pourvu  d'une 
prébende  dont  la  collation  lui  ap- 
partenait ,  l'y  suivit.  La  cour  du  duc 
Charles- Alexandre  de  WiirtemlHTg 
était  une  de»  plus  brillantes  de  l'Eu- 
rope; le.  fïis,  les  spectacles,  les 
coin  crts.se  mmi  :  fiaici.t  sans  iulcrrup- 
timi  d.ius  s.i  'il- il.de.  qui  était  dev«»- 
nuv  le  pi u ut  de  îc'iuioii  des  pre- 
miers artistes  dam  tous  1rs  genres 
;  /".  Nn\  1  nui  '.des  e't rangers  les  plus 
distingue'*  par  leurs  talents  ou  leur 
rjjisvtinc.  et  de  tuut  ce  qui.  en  Kuro- 
pe.  recherchait  le  faste  et  le-»  plaisirs. 
Schmidt  profita  de  cette  occasion 
pour  faire  les  connaissances  les  plus 
intéressantes  ,  et  peur  se  familiariser 
,i\vc  ies  lieatix-arts  ;  mais  il  ne  negli- 
gea  passes  éludes .  dont  le  renie  s'était 
agrandi  depuis  qu'il  se  1rou\.nt  dans 
nu  inonde  si  d>'|i:reul  de  relui  des  li- 
M-e>.  Après  |«  paix  «le Hubert sbourg, 
son  ^uuxeiaiui'.ippela  ,  pmir  icinpl.i- 
•  it  piousoi.eiui  iit.à  W  ur/lwiirtf  .  h" 
( Hj'wvn-ur  du siiuijuure .  quifa*  .-  :  un 


190 


SCH 


voyage  à  Rome.  En  i  nn 1 ,  il  fut  nom- 
mé bibliothécaire  de  1  université.  L'é- 
véque  de  Wûrxbourg ,  ayant  jugé  né- 
cessaire de  réformer  l'instruction  pu- 
blique,  aûn  de  ne  pas   rester  en 
arrière  des  Protestants,  et  surtout 
de  donner  une  meilleure  éducation 
aux  classes  inférieures ,  nomma  une 
commission  qu'il  chargea  de  l'assis- 
ter de  ses  lumières.  Schmidt,  qui  s'é- 
tait spécialement  occupé  de  cette  par- 
tie ,  et  qui  avait  publié ,  en  1 769 ,  en 
latin,  unejnéthode  sur  l'instruction  re- 
ligieuse, ouvrage  plein  d'idées  neu- 
ves et  lumineuses ,  fut  un  des  mem- 
bres de  cette  commission.  Le  prince 
l'adjoignit,  ensuite,  à  la  faculté  de 
théologie,  et  lui  conféra  la  chaire  d'his- 
toire de  l'empire.  En  1 774  »  il  hri  ac- 
corda une  prébende,  et  le  nomma 
membre  de  la  régence  du  pays ,  pour 
les  affaires  ecclésiastiques.  Ce  fut  d'a- 
près ses  conseils  que  le  prince  créa 
un  séminaire  pour  l'éducation  des 
maîtres  d'école ,  institution  sans  la-» 
quelle  il  aurait  été  impossible  d'amé- 
korer  l'instruction  publique.  Schmidt 
fut  encore  chargé  de  la  rédaction  d'un 
plan  général  pour  l'organisation  des 
écoles.  En  1 778  il  publia  le  premier 
volume  de  sou  Histoire  des  Alle- 
mands. Le  titre  seul  de  cet  ouvrage 
dut  faire  sensation.  Il  n'existait  pas 
encore  une  histoire  d'Allemagne ,  et 
moins  encore  delà  nation  allemande  : 
les  écrivains  qui  avaient  traité  cette 

Sartie,  s'étaient  occupés  de  l'histoire 
es  empereurs,  de  celle  de  l'empire 
et  des  états  dont  il  se  composait; 
leurs  ouvrages  décrivaient  les  vicis- 
situdes «nie  les  princes  et  les  familles 
souveraines  avaient  éprouvées,  les 
contestations  entre  les  empereurs,  les 
papes  et  les  états,  d'où  était  enfin 
résultée  cette  constitution  bizarre 
qui  régissait  l'Allemagne.  Aucun  n'a- 
vait pensé  que  les  Allemands  ,   mal- 


SCH 

gré  les  divisions  et  subdivisions 
les  séparent ,  pussent  être  envis 
comme  un  corps  de  nation,  a 
des  mœurs,  des  institutions,  et 
langue  commune,  vivant  sou 
mêmes  lois  et  sous  le  même 
vernement.    Pour  exécuter    un 

Slan  ,    il  fallut  négliger  une 
e  faits  qui ,  importants  aux  yen 
publicistc ,  se  rangent  dans  un  < 
secondaire  pour  celui  qui  les 
sage  d'un  point  élevé ,  et  ne  cl 
que  les  événements  qui  ont  ci 
influence  générale  et  durable.  I. 
toirede  Schmidt  n'est  pas  dest 
comme  le  sont  celles  ae  ses  d 
ciers,  aux  jurisconsultes  et  aux 
mes  de  cabinet  :  son  public  est 
étendu,  il  se  compose  de  tout 

Scrsonncs  qui  ont  quelques  m 
e  littérature.    Son  principal 
est  de  faire   voir  par  quelle 
d'événements  l'Allemagne  étai 
venue  ce  qu'elle  était,  sous  le 
port  des  mœurs ,  des  lumières 
arts  et  des  sciences,  et  comm< 
constitution  politique  et  rdigieu.* 
tait  formée.    Le  style  de  Se 
n'est  pas  remarquable  par  l'éléç 
mais  il  est  clair ,  coulant ,  gra 
en  général  correct.  Peu  de  ca 
ques  avant   lui  avaient  écrit 
mand  avec  autant  de  pureté  ;  e 
diction  n'est  pas  sans  reprocl 
on   y   rencontre  quelques   loc 
que  le  goût  plus  sévère  des  Aile 
septentrionaux    avait  bannies 
langue  ,  ces  défauts  sont  ceux 
Eglisc,où  l'on  négligea  trop  long- 
la  langue  maternelle.  Il  ne  fa 
chercher  dans  l'ouvrage  de  S* 
des  passages  brillants  d'imagin 
des  descriptions  animées ,  des 
éloquentes.  Ses  récits  sont  sii 
ses  tableaux  sont  vrais ,  sans  s» 
cher  fortement  de  l'ensembh 
réflexions  naissent  des  eyéneun 


SCH 

elles  dc  sont  pas  profondes,  elles 
ut  sapes  ef  philosophiques.  Schinidt 
distingua  par  uuc  qualité  que  ses 
niai) purai H*  lui  ont  contestée,  mais 
r  déjà  la  postérité  lui  a  reconnue  , 
e  grandi*  impartialité.  Koyaliste 
r  principe**  et  p.ir  senti incuts ,  il 
di^uunlc  pas  que  l\i\ilivscnieut 
la  puissante  monarchique  lui  pa- 
il  b  cause  de  tous  les  malheurs  que 
patrie  a  éprouves  ;  cette  manière 
voir,  qui  n'est  point  partagée  par 
graini  m  indirectes  piinliri.stcs  pro- 
tiuls.  dut  modifier  ses  jugements; 
li»  S  limidtu'a  jamais  altère'  miévé- 
ntiit  pour  le  faire  entrer  dans  sou 
>lrme.  -V  l'impartialité  il  joignait 
rq'ulitr  non  moins  importante,  la 
i*  uohir  franchise.  Si  dius  l'his- 
redo  U  Dipsqni  se  rapprochent  des 
Ire* ,  il  a  paru .  pour  quelques  ncr- 
inr*.  trop  favorable  à  la  maison 
i\ktru  hr ,  c'est  que  celui  qui  cou- 
1  les  secrets  mobiles  des  actions , 
pipe  souvent  tout  autrement  que 
nJ^aire.  Le*  documents  qu'il  fut  à 
m*-  ilr  consulter  lui  donnèrent  la 
jim  Iiiiu  q-ir  l'esprit  de  prr\cutiou 
ixt  traite  cette  maison  avec  trop 
•***«rité.  Les  premiers  \oliimes 
v-'U  Histoire,  pour  lesquels  il  u'a- 
!  tn>u%é  qu*avec  iieiiie  un  lihrai- 
.  rrireiit  un  sucres  que  sa  ino- 
tir  n'axait  pas  espéré.  Ils  furent 
•-nilr>  j  riui|N:ratrice  Marie  - 
*tcw  .  qui  ,  après  en  avoir  pris 
tnrr  ,  dctira  attirer  l'auteur  à  sou 
+  \rr.  H  IlYst  [)J>  [nVcs>,nir  <l'at- 
t«if-r  a  n-tte  princesse  l'intention 
:;wr  pour  les  intérêts  de  l'Au- 
*■*■••  un  humme  du  mérite  de 
hxûjd;  :  li  r.irrtr  des  écrivains  di<- 
*'**"»  d-«iis  I.i  p.irtie  catholiipie  de 
ii*-ai.i^iie  .  suflit  pour  expliquer 
lr*ir  dr. cette  smi\  craiuc.de  le  voir 
'.i\tr  a  Vienne.  L'imitation  que 
mid?  !<fnt  de  s'y  rendre    était 


SCH  ioi 

» 

extrêmement  séduisante  :  aucune  autre 
ville  ne  possédait  plus  dc  documents 
pour  Plu. s  toi  re  ;  et  cette  mine  féconde 
n'avait  pas  encore  été  exploitée.  H 
fut  oblige  d'y  renoncer  ,  parce  que  le 
baron  d'Krthal  ,  qui  venait  dVtre 
élu  au\  principautés  de  iiainberg  et 
de  Wur/.hourg ,  lui  refusa  sa  démis- 
sion ;  cependant  ce  prince  consentit 
à  ce  que  Schinidt  fit,  eu  i-tto,  un 
voyagea  \ieiuie,  pour  y  compulser 
les  archives.  L'empereur  Joseph  se 
réunit  alors  à  sa  mire,  pour  combat- 
tre les  scrupules  de  l'historien,  qui  n'é- 
tait pas  attaché  à  son  nouveau  sou- 
verain par  les  liens  de  la  reconnais- 
sance; on  lui  lit  un  sort  qui  devait  lui 
laisser  assez,  de  loisir  pour  achever 
son  ouvrage.  Il  fut  mis  à  la  tète  des 
ai  clin  c  de  l'état,  avec  le  titre  de 
conseiller  a  u!  ique,  et  chargé  de  donner 
des  leçons  d'histoire  à  l'héritier  pré- 
somptif de  la  couronne,  l'archiduc 
François ,  aujourd'hui  empereur. 
Se  h  m  idt  ne  rois  ta  point  à  des  mo- 
tifs si  sédi lisants.  Le  reste  de  sa  vie 
fut  employé  à  continuer  V Histoire 
drs  stlL-mands.  D'après  le  plan  ori- 
ginaire, elle  n'avait  dû  former  que 
cinq  nu  six  volumes;  mais  le  cinquiè- 
me, «pli  narutcii  i^S") ,  n'allant  que 
jusqu'à  1  .innée  i">J{,  ou  dut  pré- 
soir  que  le  nombre  eu  serait  plus 
«pie  doublé,  (le  \oliime  comprend  le 
règne  de  (iharlcs-Ouiut  et  l'histoire 
«le  la  rcformatioiidc  Luther,  (/est  la 
que  l'esprit  de  parti  avait  attendu 
l'auteur;  il  fallut  nécessairement  dé- 
plaire a  l'un  des  deux  partis  :Schmidt 
déplut  a  tous  les  deux  ,  parce  «pie  la 
vérité  était  au  milieu.  11  attiihua  la 
re'vobiti'-u  qui  avait  causé  un  schis- 
me daiis  l'Église,  au\  fautes  de  la 
cour  de  Home,  et  surtout  à  ce  fil. il 
aveuglement  dont  elle  fut  frappée, 
lor>  dis  premières  pmlicatioiis  de 
Luther.  H  ne  partagea  il  pis  la  pré- 


iga  SGH 

vcntion  de  quelques  écrivains  super- 
ficiels ,  qui  ne  voient ,  dans  les  dé- 
marches du  moine  de  Wiltenbcrg, 
d'outrés  motifs  que  l'intérêt  de  son 
ordre;  mais  il  peignait  aussi  à  grands 
traits  les  passions  qui  entraînèrent  les 
réformateurs  au-delà  de  leur  Lut;  et 
il  était  trop  sincèrement  attaché  à  sa 
religion  ,  pour  ne  pas  déplorer  un 
tel  cvéncment.Ilistorieu  pragmatique, 
il  voyait  dans  cette  révolution  le  ré- 
sultat de  ce  désir  effréné  de  liberté  qui, 
comme  une  maladie  épidémique,  s'é- 
tait emparé,  au  16e.  siècle,  de  tous  les 
esprits,  et  que,  comme  un  mal  pério- 
dique, nous  avons  vu ,  à  différentes 
époques ,  se  répandre  sur  divers  pays. 
Les  circonstances  firent  que,  dans  ce 
temps-là,  ce  vertige  se  tourna  contre 
la  religion ,  de  même  que  dans  d'au- 
tres circonstances  il  s'est  tourné  con- 
tre tous  les  pouvoirs  établis.  Dès-lors 
il  aurait  renversé  les  gouvernements, 
si  les  princes  n'avaient  pas  fait  cause 
commune  avec  leurs  sujets  contre  un 
pouvoir  qui  leur  était  également  à 
charge.  Ce  n'est  qu'en  envisageant 
ainsi  la  réformatiou ,  que  Schmidt  a 
pu  la  voir  sous  des  couleurs  qui  n'a- 
vaient pas  frappé  ceux  qui  avaient 
écrit  avant  lui  sur  cette  matière.  Par- 
mi les  fautes  qu'il  reproche  à  la  cour 
de  Rome,  est  1* imprudence  d'avoir, 
pour  ainsi  dire ,  forcé  à  prendre 
parti  pour  les  réformateurs  la  classe 
nombreuse  des  gens  qui  cultivaient 
la  littérature  classique.  :  le  parti  anti- 
catholiquc  ne  pouvait  trouver  des 
alliés  plus  puissants.  Aussi  le  car- 
dinal Madrucci  s'écria  -  t  -  il ,  au 
concile  de  Trente  :  Sans  toits  ces  pro- 
fesseurs de  grec  et  d' hébreu ,  nous 
n'aurions  pas  vu  les  troubles  de  l'E- 
glise. Gemme  depuis  long-temps ,  tous 
les  historiens,  en  Allemagne,  s'étaient 
accordés  à  faire  le  paiiffgyriqtic  de 
U  réformatiou  du  seizième  siècle, 


SCH 

Schmidt  devait  s'attendre  à 
son  cinquième  volume  fût 
d'une  censure  sévère  ;  mais  < 
sa  conscience  lui  rendait  leteir 
ge  qu'il  n'avait  été  rinstrumcii 
cun  parti ,  il  laissa  au  temps 
de  le  justifier  (1).  Une  seule 
attaques  l'aflligca ,  parce  qu'el 
accompagnée  d'une  perfidie, 
un  libraire  d'Ulm,  qui  av. 
trepris  la  publication  de  VI 
des  Allemands  ;  cet  homme 
bablcment  zélé  luthérien ,  ava 
mimique  le  cinquième  volume 
daut  l'impression,  à  un  thé 
protestant,  qui  en  prépara  2 
champ  une  réfutation,  de  n 
que  celle-ci  parut  en  même 
chez  le  même  libraire.  Une  c< 
si  peu  délicate  engagea  Sch 
retirer  la  suite  de  l'ouvrage 
ditcur  d'Ulm;  il  fit  imprii 
sixième  volume,  sous  ses  yi 
Vienne;  mais  il  l'intitula  Prem 
lume  de  V Histoire  moderne  r< 
lemands.  En  même  temps  h 
premiers  volumes  furent  réim 
avec  des  corrections.  11  en 
une  contestation  avec  l'ancien  c 
laquelle  finit  par  un  arrangem 
libraire  d'Llm  donna  une  11 
édition  des  premiers  voluin 
continua  de  publier  la  suite ,  s 
némeut  avec  l'éditeur  de  1 
Schmidt  poussa  son  ouvra ç 
qu'au  onzième  volume  (  sixièn 
partie  moderne) ,  ou  à  Tau  née 
Ces  six  derniers  volumes  ; 
beaucoup  de  traces  des  secoi 
traordiuaires  que  l'auteur  ava 
vés  dans  les  archives  confia 
direction  :  il  y  a  consigné  d 


li)  Parmi  les  <»nvr.i«e«  de*  protr»t:m 
ouïr*  relie  partie.  Je  l'IliMuirc  de  Se! 
plu*  importa»!  vl  Je  mieni  t'ait  est  1*  .lu 
île  la  t,fl.nnation  Uc  I.utkcr,  par  lU-iul 
panil  à '|«na.  17*,,  in.°,«».  (A»».  Ri  l> 
Supplément.  1 


SC11    » 

Munis  jusqu'alors,  et  fait  voir  sous 
?  far?  nouvelle  d'autres  faits  qu'on 
naît  parfaitement  connaître.  S(.n 
pret  |iiiiir  la  \eritc  ne  s'est  pas 
sicuti  ;  cependant  on  .«/aperçoit 
?  >"îl  ua  dit  que  la  veritc,  dans 
*i\  volumes  écrits  à  Vienne,  sa 
Mtion  IjC  lui  a  pas  toujours  permis 
•lire  tiHitela  mérite.  J.e  publie  n'a 
it  rierilu  à  «s  relit  e:.ees,  puisque 

*  If*  faci!ite;  (pie  St-Jiiuidt  ulitiut 
!a  rour,  il  n'aiir.iit  pas  pu  en  dire 
uiiUgr.  On  rit  loin  encore  d'a- 
ir nu*  histoire  complète  de  la 
.ix.'ii  d'  Yutiiehc,  pnixpie  les  actes 
4«  in.âti'pie.<»  n'ont  pas  etc'  publies, 
tpi'ijiir  d  utre  source .  si  abondante 
ti*  d'aulics  pay»,  celle  des  M6- 
ir*-s  «le»  i,uii»**mpuraiL>,  v  maii- 
-  prr*|  r  cntièremei.t.  i/ilistoirc 

•  trvi*  derniers  Mèeles  e«>t  enfouio 
i*  le*  .m  investie  Vienne.  Ouant  à 
iiinitit  ,  la  finie  des  matériaux 
nt  il    a    eu   la  liber!  e  du  «*e  scr- 

.  r\  le  inirul  re  de  pièces  dont  il 
<iï   di\uir  d'iimrdes   extraits 
:  iir    r.vi<c  qu'il  s'est  in»ciM|ile- 
..;  ri  .ijfi'  du  p'au  (pi'îl  \Ylait  tri- 

:  jl^iid  :    miii  Histuirr  e-»t  moins 

iîiir»*  .!.m-»    |{»s    diraiirs    \ulu- 

■;   i   1  in-  ihi\  qiiJil.n.iit  enif,  lt 

<-rjif  >:ii<j.   Li-   ou/i- "me   parut    en 

"*.     i.i.r  .fii:if-V  avai.i  l.i   ni<>rt  (|c 

ï-    r.  -;■  i.ini\.-|  Ir  r  l.  imw  iid.re 
>i|.  *  »'i  ti.nn.i.  dau*  *ei  p.ipin-s, 

mil*  ■  •  i  i\  i\i*%  vuliriirs  vîii\.uifs  ; 
•■-  il  Mit  il  nw  muni  1. 1!»  |Y  j,. .  ir 

'.'AT*  vu  m. Ire.  et  pn.ir  jemp!  r 

■  -       :■  *     '|:-"il   .i\.ii(    !.. ■■-  i".-s.  I  II 

■  ■  ■    ■    ■i'-'-l.^'H-  .    .Lis.     V.ii.il.v  . 
'■    Ti  :^l!».   .h  în-\  ~.  .-:;,■    ;  ï,-!,,. 

m  .  .i   1 1    -iii^iii  -timi  ù  •  publie, 

"  *    ,*«  ■    |     'ir    «"'■  «ni    ï."  :p  :i(  i.i<, 
*  i  * 

t  t;i  -  *  ■-■»•■  ..i-  |  ,.n  jin:jN#  |  ,.  |i .  j|}f- 
>_'-«.«!i*i'  *.:•*.  .i ll.iin'  jii-'|ii'i-u  |S  (i 

-  '^i-ntil    i.i    t..l.!i-  ,]«.  (ma  Toi,. 

.«  .  f'.i  publie  m   iHoM.    L7/ij- 

xi  ï. 


SCI! 


ï!)ï 


loin.»  </t*5  Allemands  a  cte  traduite 
en  français  par  le  dominicain  J.-Gli.- 
Tli.  Laveaiix,  cj  vol.  in-tf».,  i-S{ 
et  aimées  suivante,.  Seliiuidl  avait 
publie,  en  177*4,  un  vol.  in-N».  fort 
estime;  c'est  un  livre  philosophique 
redire  en  allemand,  et  portant  le  ti- 
tre d' Histoire  du  sentiment  person- 
nel,  avec  cette  épigraphe  tirée  d'È- 
uictclc:  «  Ce  que  je  veux'}  apprendre 
à  connaître  lu  nature  et  à  in  y 
conformera  Vax  17S")  il  lit  impri- 
mer ,  sans  nom  :  L.i  amen  des  mo- 
tifs d'une  associât  ion  ayant  pour 
but  le  maintien  du  système  germa- 
nique ,  qui  sont  et  posés  dans  la  dé- 
claration de  S.  M.  le  roi  de  Prusse, 
Vienne,  in-4».  —  La  vie  i\r  Si  hmidt 
a  ete  errite  en  allemand  par  Fr. 
Oberthiir ,  II.mo\  re ,  i«S;)-2  ,  in  -  S*\ 
Son  jiort rait  se  trouve  an  premier 
volume  de  Y  Histoire  des  ./ lie- 
nt a  ri  ds  '-a\  S — r.. 

S<*HMl!)T  '(aimsToiiM  i>F.),dit 
Phiseldeck  _'•;,  hi>torifn  .-llemaud, 
naquit,  le  11  mai  17  {o.  à  Nnidheim, 
petite  \il!e  de  l.i  piineipaiitr  de  (iot- 
tin;;uc,  nu  mui  père  renipli.s.iit  une 
f'inrtiim  miinii-ipale.  Il  es!  |  r.J..;d»|e 
qu'il  freipiii.:.i  le  •rvmn-iM'ile  sa  \ille 
ii.it.tli-;  e.ir  ii  n'y  a  pas  eu  Mlema-ue 
uni-  n«-::!c  \i!lede  trois  mille  a:ne>  qui 
11  iif  un  Imii  rt.i!ilis-<nirnt  de  ee  gen- 
re. Depuis  ^V  il  («Mili.i  Ir  flri.it  à 
."uuiwTMfedr  tiothn^ue.  Il  n'a\aît 
i.ise-ieori' .telie;  t-  soiieours  ,  liirMpiVi 
■  1  rer  i  suiu.iiiii.iii  11  du  ge'uur.iphe 
!":.  ■<  liii".-.  .  il  »e  rendit  .  eu  l  "  "u) ,  ;tu- 

111  ■  J         * 

f  11  lf!.:-in  iivi  !i. il  \!liiiiiJi  h.i-oin- 

l."i-  ii:-ti'.!fr::r  de   m.ji   \.\».   ('.,;    |M>|J)- 

1:1, •    1  eleiiie    \i\.,:l    .:!    ;-s     !.u,,   \\\}\ 

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Silmuiil  .*■    ■.'■■|>lii  ir «11  n.'    .     i.i 


•94  SGH 

suivit,  en  170*2,  à  Pétersbourg  ,  où 
le  vieux  maréchal  fut  rappelé  à  Ta- 
ve'iicmcnt  de  Pierre  111;  mais,  ne 
voulant  pas  se  fixer  en  Russie,  il 
retourna ,  la  même  année  ,  à  Got- 
tingue ,  y  acheva  son  cours  de  juris- 
prudence, et  y  prit  le  grade  de 
docteur  en  droit.  Vers  la  lin  de  Tan- 
née 17O4,  il  se  rendit  à  Helmsta:dt , 
où  il  fit  des  cours  particuliers;  mais, 
dès  176) ,  il  fut  appelé,  comme  pro- 
fesseur d'histoire  et  de  droit  public , 
au  Carolinwn  de  Brunswick ,  fameu- 
se maison  d'éducation  que  le  gouver- 
nement westphalien  a  détruite.  En 
1779,  il  fut  mis  à  la  tetc  des  archi- 
ves du  duché  de  W  olfenbiïttcl ,  avec 
le  titre  de  conseiller  intime.  11  se  fit 
'anoblir,  eu  1789,  par  l'empereur, 
pour  ouvrir  à  ses  (ils  la  carrière  des 
honneurs  auxquels  leurs  talents  les  ap- 
pelaient. Sclimidt  n'est  pas  un  grand 
historien,  mais  on  lui  doit  plusieurs 
ouvrages  utiles  et  sagement  écrits,  sur 
la  Russie,  où  il  avait  passé  les  années 
les  plus  heureuses  de  sa  vie ,  et  dont 
il  possédait  bien  la  langue.  Son  His- 
toire de  Russie ,  en  2  vol.  in  -  8°. , 
Riga ,  1773,  était,  lorsqu'elle  parut, 
le  meilleur  ouvrage  de  ce  genre  ;  et 
elle  est  encore  aujourd'hui  indispen- 
sable pour  ceux  qui  s'occupent  de 
cette  partie,  klle  se  termine  à  la  mort 
de  Pierre  Ier.  Auparavant  il  avait 
écrit ,  sans  se  nommer  :  Lettre  sur 
la  Russie  f  Brunswick  ,  1770,  in- 
8°. ,  et  Matériaux  pour  la  connais- 
sance de  la  constitution  de  Russie , 
Riga ,  1 782 ,  in-8°.  11  donna  encore, 
en  gardant  Tannin  me  :  Matériaux 
pour  l'histoire  de  Russie  depuis  la 
mort  de  Pierre  I,  Riga,  1777  et 
suiv.,  3  vol.  in-8°.  Pendant  qu'il  pro- 
fessait à  Brunswick  ,  Sclimidt  fut 
chargé  de  la  révision  de  la  huitième 
édition  du  Manuel  des  sciences  his- 
toriques ,  de  Hederich  ;  mais  il  le  re- 


SCR 

fondit  entièrement ,  et  le  publia  sous 
son  propre  nom,  à  Berlin,  en  178a. 
C'est  un  très-bon  livre  élémentaire 
pour  la  chronologie,  la  géographie,  la 
généalogie,  le  blason,  la  numismati- 
que ,  la  diplomatique  et  l'histoire  an- 
cienne et  moderne  ;  contenant ,  dans 
moins  de  six  cents  pages  in-8°.,  tout 
ce  qui  doit  être  enseigné  sur  toutes  ces 
sciences,  dans  les  gymnases  ou  col- 
lèges, et  surtout  dans  les  maisons 
d'éducation  intermédiaires  où  Ton 
élève  des  jeunes  gens  qui  ne  se  vouent 
pas  à  une  carrière  littéraire.  Dès  que 
Sclimidt  fut  à  la  tete  des  archives  de 
Wolfenbiïttcl ,  il  consacra  tout  son 
temps  à  l'étude  de  la  diplomatique, 
et  lit  voir,  dans  son  Répertoire 
pour  l'histoire  et  la  constitution 
de  V Empire ,  quel  parti  un  homme, 
doué  de  quelque  sagacité,  peut  ti- 
rer de  documents  enfouis  dans  des 
dépôts.  11  en  publia  successivement, 
depuis  178c)  jusqu'en  1794  ,  huit 
parties,  qui  remontent  aux  temps  les 
plus  recules ,  jusqu'à  Tannée  1597. 
Sclimidt  avait  la  réputation  d'un 
homme  aimable  et  d'une  excellente 
humeur;  mais  il  fut  eu  proie,  dans 
les  dernières  années  de  sa  vie ,  à  des 
all'cclions  hypocondriaques,  suite  d'un 
travail  forcé,  et  qui  l'obligèrent  de 
renoncer  à  la  société.  Il  mourut ,  en 
1801  ,  laissant  deux  fils,  dont  Tun 
(  Justin  )  s'est  distingué ,  comme  mi- 
nistre du  duc  de  Brunswick ,  et  com- 
me écrivain  politique;  et  l'autre 
(Conrad- Frédéric),  qui  est  au  ser- 
vice de  Danemark,  a  publié  divers 
écrits  sur  l'économie  politique.    S-L 

SCHM1TZ.  F.  Kkahe. 

SCI1MUTZER  (  Jean  Adam  ,  Jo- 
seph et  André  ) ,  tous  trois  frères  et 
graveurs  au  burin ,  nés  à  Vienne ,  vers 
1 700 ,  chacun  à  une  année  de  distance,  » 
moururent  tous  trois  aussi  à  un  inter- 
valle semblable,  Tainéen  1739 ,1e  se- 


>. 


.1  _ 


»*• 


& 


»,«tlepmajeimeen  tn^i. 
tait  W*  d'au  général  de 
m  service  auquel  0  avait 
\m  grande  partie  de  sa 
i  mort  de  soo  père ,  des 
ries  M  enlèverait  le  res- 
TU  réduit ,  pour  gagner 


oui  maniait  l'outil  avec  beaucoup  de 
facilité,  étudiait  les  estampes  de  Yaa 
Dalen  et  de  Bolswert  Les  trois  fen- 
bens  de  la  galerie  de  Licbtënsteii,  r* 
présentant  :  I.  Déçois  proposant  à 
ses  centurions  de  se  faire  jour  à 
travers  les  ennemis.  U.  Décius  ath 
paver  sur  f*acier%t  le  prenant  que  Vauspicc  lui  est  déjà- 
es  armuriers.  Il  lit  ainsi  9  arable.  III.  Decius  se  dévouant 
mas  à  feu,  ainsi  qu'un  aux  dieux  infernaux ,  août  ce  que 
lire  de  pièces  de  serror-  les  deux  frères  Schmutzer  out  fait  de 
«ht  élever  ses 
um  métier;  mais 
nt  pour  5e  livrer  à  la  gra-    naquît 

ivre.  Jean-Adam ,  l'aine ,    vait  que  huit  aus  lorsqu'il  perdit  son 

père.  Ses  deux  oncles  avaient  aus- 


ic  serror-  les  aeux  irrres  aciimutzer  out  lait  do 

»  trois  lils  plus  coasidérable  et  de  plm  estimé.  -* 

lis  ils  IV  Jacques  Schmutzlr  ,  fils  d'André, 

rà  la  gra-  naquit  à  Vienne,  en  17  33.  Il  u'a- 


irt  avec  nne  application 
mè  :  mais ,  soit  qu'il  rut 
trop  tard ,  soit  qu'il  fut 
positions  moins  heureuses 
es ,  il  ne  pur>  jamais  les 
SfMs  il  fut  chargé ,  par 
de  graver  quelques  -  uns 
i  de  la  galerie  de  Vienne 
pièces  les  plus  faibles  de 
Cependant  les  Portraits 
mçératrices,  Éléonore, 

Elisabeth ,  ne  sont  pas 
e.  Joseph  et  A  mire  ont 
ijours  travaillé  de  concert; 
•rot  leurs  noms  sur  loirs 
de  manière  que  celui  qui 
plus  grande  part  au  tra- 
mraait  le  premier;  c'est 
'on  trouve  de  leurs  estim- 
er», tantôt  Joseph-  \ndré , 
julré  -  Joseph.  Leurs  tra- 
C  ton  jours  ressenti  du  man- 
alioa  première,  n'a  vaut  eu 
atlre  que  leur  père,  qui 
n*euk  point  graveur  sur 
ar  assiikiité  au  travail  put 

frire  acquérir  le  talent 
manifesté.  Joseph  connais- 
se* les  procèdes  de  l'eau- 
avait  une  grande  dextérité 
v  avec  le  burin,  les  di- 
*  m  planche.  André, 


si  cessé  de  vivre.    Le  voyant  dé- 
pourvu de  toute  fortune,  les  pa- 
rents qui  lui  restaient  voulurent  b 
C/mtraiudre  à  faire  le  métier  de  bou- 
cher; et,  en  attendant,  il  se  vit  ré- 
duit, nour  vivre,  à  garder  les  mou- 
tons destinés  a  la  boucherie.  L'en- 
droit où  il  les  menait  paître  n'était  * 
pas  éloigné  de  l'académie.  Excité  par 
le  désir  de  quitter  un  genre  de  vie  * 
aussi  pénible,  et  de  se  livrer  au  des- 
sin ,  qu'il  «limait  avec  passion ,  il  con- 
fiait à  un  camarade  la  garde  de  son 
troupeau ,  et  venait ,   chaque  Jour  , 
dessiner  au  milieu  des  antres  élèves  ; 
mais  l'odeur  fétide  qu'il  apportait 
avec  Itù  dégoûtait  si  fort  ses  con- 
disciples, qu'ils  le  chassèrent  enfin 
de  l'académie.  Il  était  près  de  se  li- 
vrer au  désespoir,  lorsque  le  gra- 
veur eu  médailles,    Matthieu  Don- 
ner, vint  a  son  secours,  en  le  prenant 
généreusement  chez  lui.  U  lui  fit  ap- 
prendre l'architecture;  et,  pendant 
trois  ans  ,  Schmutzer  fut  occupe , 
comme  architecte,  en  Hongrie  :  mais 
il  n'avait  pas  renoncé  à  l'étude  des 
beaux-arts.  Pendant  ses  moments  de 
loisir ,  il  cultivait  la  peinture  et  le  des- 
sin. De  retour  à  Vienne ,  il  continua , 
pour  vivre ,  à  prabqoer  l'aittifttt* 


J 


ni?»  SCI1 

ît  ;  mais  il  étudiait  assidûment  H 
gravure,  pour  laquelle  il  s'était  tou- 
jours senti  la  plus  vive  inclination. 
Kulîn  ou  parvint  à  intéresser  à  son 
sort  le  prince  de  Kaunitz,  qui  l'envoya 
à  Paris ,  chez  le  célèbre  Wille  ,  par 
ordre  de  l'impératrice  Maric-Thérè- 
sc.  Schmutzcr  ne  tarda  pas  à  se  per- 
fectionner sons  un  aussi  habile  mai- 
Ire.  Il.'ippcle  à  Vienne,  après  misé- 
jour  de  quatre  ans  à  Paris,  il  fut 
nom  me  directeur  de  la  nouvelle  aca- 
démie de  dessin  et  de  gravure,  fondée 
par  Tiuipéra triée.  Cet  artiste  peut 
être  rangé  dans  la  classe  des  plus  ha- 
biles graveurs  du  clfc-hnilicmcMcc.lt. 
Le  maniement  de  son  outil  est  ex- 
pressif. Il  conduit  son  burin  avec  une 
rare  intelligence;  et  tout,  dans  l'exé- 
cution, dénote  à  quel  point  il  était 
savant  dans  le  dessin.  Parmi  les  chefs- 
d'u'iivrc  que  l'on  doit  h  son  burin,  on 
rite  les  trois  pièces  suivantes,  qu'il  a 
gravées  d'après  Rulmis  :  I.  Suint 
Grégoire  refusant  à  l'empereur 
Théodose  Ventrée  de  la  cathédrale 
de  Milan.  11.  Mutins  Scivvola  de- 
vant Porsenna.  III.  La  Naissance 
de  T'énus.  Ces  trois  morceaux,  sont 
de  l'exécution  la  plus  savante  et  du 
plus  beau  fini.  î\  .  Le  Portrait  du 
prince  de  kaunitz ,  d'après  le  bron- 
?c  d'Ilagenauer.  Cette  pièce,  qui  n'a 
jamais  été  dans  le  commerce  ,  est 
très-rare;  et  ou  la  regarde  comme  un 
prodige  de  hardiesse,  pour  la  coupe 
du  cuivre.  P — s. 

SCHNEIDER  (Euloge  ou  plus 
exactement  Jean-Gkorge)  ,  moine 
apostat,  naquit,  le  *xo  octobre  rlïf), 
à  Winfeld,  village  de  l'évcche  de 
A\  iirzbourg.  Son  père,  qui  était  un 
pauvre  paysan,  ne  pouvait  rien  faire 
pour  son  éducation  ;  mais  un  religieux 
du  voisinage,  qui  venait  dire  la  messe  à 
Wipfeld ,  ayant  remarqué  des  dispo- 
sitions dans  cet  eiffa nt ,  lui  donna 


SCfl 

quelques  le;ons  et  le  mit  en  él 
Irr  au  gymnase  de  Wiirzbou 
était  entre  les  mains  des  Jé*n 
le  (il  admettre  à  l'hôpital  d 
Jules ,  où  il  trouva  sa  su 
ce  pendant  quelques  années  ; 
conduite  le  lit  renvoyer  d 
maison.  Il  continua  cepend 
études  à  l'université' de  Wiin 
mais  la  mauvaise  société  ip 
queutait  le  plongea  dans  une 
extrême.  Il  paraissait  voué  à 
genres  de  penersité,  lorsque 
coup  il  changea  de  conduit! 
présenta  pour  <tre  reçu  novû 
les  RccoUclsdeRambcrg:  sad 
ayant  été  accueillie  ,  il  eoutin 
succès  ^vs  études  dans  le  novi 
après  ses  aimées  d'épreuves, 
l'habit  de  religieux ,  et  pas 
neuf  ans  dans  le  cloître.  Ce  fi 
que  la  plus  tranquillcdcsa  vie. 
passions  n'étaient  qu'assoupit 
se  réveillerait  dès  qu'elles  ne 
trèrent  plus  d'obstacle.  Seline 
tait  fait,  dans  son  couvent,  1 
tainc  réputation  d'éloquence; 
pe'rieurs  crurent  devoir  tirer 
son  talcnt,et  l'envoyèrent,  coin 
dicateur,  à  Augsbourg.  La  vai 
le  fond  de  son  ea  ra  ctère.  I  m  pa 
se  faire  remarquer  ,  il  prit  e 
des  innovations  que  Joseph  1 
d'exécuter,  et  que  la  Cour  d 
avait  réprouvées,  pour  faire 
tolérance,  un  sermon  qui  h 
des  reproches  delà  part  de  si 
rieurs.  La  protection  du  baroi 
elter,  suffragaut  d'Augsboui 
put  seule  le  soustraire  à  uim 
punition;  dès -lors  il  ne  von 
retourner  au  couvent,  et  vé< 
la  retraite  À  Augsbourg.  Son 
avant  été  imprimé ,  les  pro 
s  intéressèrent  a  un  homme  q 
gaitlaient  comme  un  martyr 
cause.  Le  duc  Charles  de  W 


SOI 

-£.  qui  j>rofcssaît  la  religion  ratho- 

-.«.-.  mais  dont  la  cour  était  le  point 

million   des  beaux,  esprits   du 

X.  s'empressa  de  l'attirera  Stutt- 
_  connue. sou  prédicateur ,  avec  le 
r  ilt-  professeur.  Il  est  juste  de  di- 
qu'à  rrltr  époque ,  Schneider  ém- 
ir a  11110  grande  partie  de  ce  que  .sa 
t  i-Jui  rapportait,  au  soutien  de  *es 
ii*l4  et  à  iWlur.ititMi  de  ses  livre* 
rfiiirs.  Mai»  ce  se  j  mij-  de  S  luttai  i  d , 
I  être  regarde'  rumine  la  cause  de 
s  lr*  c«  a  ris  auxquels  il  s'aban- 
■iaj  par  la  suite.  |.e  professeur 
rî»sh.iupl  a\ ait  établi  sa  fameuse 
»<c-utiou  des  Illumines,  qui  tendait 
l>otdeverscmcut  de  l'Allemagne.  Les 
mt»  et  le  caractère  de  Sehueider  fu- 
C  rrrliercliés  par  1rs  chefs  de  cette 
vrtiatiuii.  Ou  le  fit  d'abord  entrer 
is  Li  miruuncric,  et  c»ji  l'initia  cn- 
le cLmuIci  secrets  du  nouvel  Ordre. 
»  ce  moment,  il  se  mit  appelé  à 
*rmtr  le  monde  |  et  lorsque  la  ré- 
■ition  française  relata,  ou  .sent 
v  «|ik41i*  chaleur  il  dût  en  embrasser 
pniKijx's.I/rlerteiirdetiolo^iieliii 
lui .  %«r*  rette  époque,  une  chaire 
^rrr  et  d'humanité*  à  Bonn.  Mais 

dr|4ut  Lieulot  par  une  conduite 
r^vlirre.  n  lui  la  manière  impru- 
4c  dont  il  s  exprima  mit  les  nou- 
in  opinions.  L  électeur  lui-même, 
nec  extrêmement  tolérant  et  fu- 
r,  l'ntiorfa  plusieurs  fuis  à  ne 
»  *e  compromettre;  mais  toutes 
rrmuufraru  es  étant  infructueuses, 

lai  d«rfui.i  son  congé.  II  se  ren- 
:  al#r*  à  Sliasbour^ ,  et  s'y  i  r<f- 
iU  «ai  amis  de  la  révolution, 
mw  un  martyr  de  li  liberté.  Rc- 
r'birt  ri_  jctjiH*  apo%tat  comme  une 
flUtiir  ji'p;i-.itiou ,  ils  m  lireut 
rti;  *:  un  des  notables  île  la  cnui- 
-«r .  ri  d-  rxr^'iriil  de  rè\tquc 
rtUltitjiiiiiH'l,  llreudel,  qu'il  |e  nom- 
it  t  Ai  »icajie- puerai.  Schneider  se 


SC11  icr 

conduisit  d'à! tord  a\cc  quelque  pru- 
dence; et  si  les  serinons  qu'il  prononça 
dans  la  cathédrale  ne  furent  pas  aussi 
cloquent*  que  ses  partisans  le  pré- 
tendirent, ils  fun-nt  du  moins  a >.><•/. 
modères  pour  nu  pareil  liomme  et 
pour  une  telle  époque.  Cependant,  ne 
pouvant  se  familiariser  a  ver  la  langue 
française,  il  n'eut  d'influence  que  sur 
la  multitude,  el  perdit  meute  bientôt 
la  confiance  du  parti  dominant,  à  la 
tete  duquel  se  truu\ait  le  baron  de 
Dic'frich.  iniiredela  \ille.  Sa  tanitr 
uDcmce  lui  inspira  une  haine  très- 
vive  contre  ce  maire,  qui  était  l'idole 
du  peuple;  el  pour  pou\oir  l'exhaler. 
il  établit  un  journal  jacobin,  sous  le 
titre  d\-//£//s.  l)èsrc  moment  son  i;. - 
iiaûsme  anti- religieux  ne  j;arda  plus 
de  mesure;  et  ce  fut  surtout  coulic 
les  piètres  <pii  a\  aient  refuse  de  pre- 
ter  le  serment  ,  et  contre  tous  ceux 
que  l'un  soupçonnait  de  les  approu- 
ver, qu'il  diii^ea  «s  fureurs.  Son  in 
flucucc  augmenta  beaucoup  par  la 
révolution  du  m  août  :  les  commis- 
saires de  l 'assemblée  législative,  qui 
furent  ii  lors  envoves  en  .\  Isa  ce,  et 
du  nombre  desquels  était  Oruot ,  le 
]>rireut  hautement  sous  leur  protec- 
tion. Le  maire  de  lla^ueiiau  ayant 
ete  sus|N'udu  comme  protecteur  des 
■r êtres  non  assci  mentes  ,  Schneider 
<•  remplaça  :  mais  ce  théâtre  était 
trop  étroit  pour  sou  ambition;  ii 
se  lit  nommer  a  misa  leur  public  près 
le  tribunal  criminel,  et  ce  fut  dans 
cet  emploi,  qu'il  se  rendit  la  terreur 
du  pa\s.  \  l'exemple  de  tous  les 
homme*  fie  sou  espère,  ce  fut  sur- 
tout contre  ses  anciens  confrères, 
contre  les  piètres  catholiques,  qu'il 
diii^c.i  ses  fui  eu i  s.  M.» rehaut  à  la 
tète  d'une  b><nde  de  misérables  oui 
lui  sen  aient  de  ju^rs.tt  ti.iiispoit.iiit 
a\ec  lui  le  boune.tu  il  l'iosii muent 
du  supplice,  il  parcourait  l.i  contrer. 


1 


jq8  SGH 

• 

faisait  arrêter,  condamner  et  exécu- 
ter sur-le-champ,  1A  hommes  les 
plus  connus  par  leurs  vertus,  leur 
probité,  et  surtout  par  leur  fortuuc. 
Ce  lut  ainsi  qu'il  se  rendit  dans  le 
village  d'Essig,  «qu'après  s'être  mis 
à  la  table  de  l'un  des  plus  riches  et 
des  plus  honnêtes  habitants ,  il  le  fit 
venir  tout  trembla  ut  à   la   maison- 
commune,  où,   eu  sa  présence,  ce 
malheureux  fut  condamne  et  exécute 
sur-le-champ,  comme  protecteur 
des  prêtres  réfract aires.  Mais  de 
tels  moyens  n'étaient  pas  encore  as- 
sez prompts  au  gre  de  ochncider.Com- 
mc   ses  modèles  ,  les  jacobins  de  la 
capitale  ,  il  voulut  faire  des  ope» 
rations  en  masse;  et  déjà  il  avait 
accumule  dans  les  prisons  de  Stras- 
bourg, un  grand  nombre  de  victimes. 
Une  seule  lui  manquait;  c'était  un  en- 
nemi personnel,  un  homme  de  bien, 
qui  avait  eu  le  malheur  de  blesser  sa 
vanité.  Schneider  se  flattant  de  le 
découvrir,  ordonna  de  nouvelles  re- 
cherches ;  et  lorsque  ses  satellites  re- 
vinrent de  leurs  courses ,  sa  premiè- 
re question  fut  de    leur  demander 
s'ils    avaient   atteint   l'objet   de  sa 
haine.  Sur  leur  réponse  négative,  il 
se  roula  par  terre,  et,  donnant  tous 
les  signes  du  plus  grand  désespoir,  il 
s'arracha  une  poignée  de  cheveux  (  i  ). 
Gomme  il  ignorait  que  ce  fonction- 
naire avait  trouvé  moyen  de  passer  la 
frontière,  il    ordonna   une  nouvelle 
battue,  qui  fut  aussi  inutile;  et   ces 
dcl  lis  sauvèrent  les  autres  victimes'. 
Ce  fut  clins  le  même  temps  ,  que  ,nc 
voulant  rest'T  en   arrière  sur  aucun 
point   du   svstème    révolutionnaire, 
Schneider  .se  maria. On  a  dit  qu'il  avait 


(l'«  <V  T.iil  .  rrriifilli  eu  17«|'"».  sur  la  dr'po«iti«.n 
de  l'oflicirr  de  gendarmerie  ,  c-t  «  «>n»it;iu:  daim  le* 
j»rur«'«-YPr|i;iiu  du  Piret-lnin-  r\«'iiilii".  el  dam  le 
considérant  de  l'arrête  «jui ,  .«tir  le  rapport  du  uii- 
nùtlre  Cor  lion  ,  ravi,  en  î"^',  de  I»  li«1e  de»  emi- 
V*i  l'indi'  i  in  4*iit  S^w*mI<  r  ■v-i*  juré  la  ui«»rt. 


SCH 

enlevé  la  fille  d'un  honnête  homm 

qu'il  l'avait  épousée  par  force  :  le 

est ,  qu'il  mk  des  formes  très-n 

blicai  nés  dans  la  demande  qu'il  ad 

sa  au  père ,  et  qu'il  n'attendit  p«* 

consentement  de  celui-ci  pour  for 

l'union  qu'il  désirait  ;  mais  il  est 

qu'il  était  d'accord  avec  la  de: 

selle.  Le  i3  décembre  1 793,  il  re 

dans  Strasbourg  avec  sa  gui  Ilot 

sa  nouvelle  épouse ,  ses  juges  el 

bourreau ,  tous  assis  sur  une  vo 

de  paysan,  attelée  de  six  chovau: 

accompagnés  d'une  bandedc/jafr 

à  cheval.  Cette  entrée  fit  quelque  s 

tion  ,  et  les  commissaires  de  la 

vention  nationale,  Lcbas  et  Saint» 

qui  avaient  résolu  sa  perte,  fetgn 

d'être  cflïavésdc  celte  marche  ti 

phale.  Selon  l'usage  du  temps ,  : 

liront  une  conspiration  qui   te 

à  livrer  l'Alsace   aux  Antricl 

Schneider   fut  arrêté  par  leur 

rires,  le  i5  déc.  1793.  Il  fut 

ché    à  un    poteau   pendant   q 

heures,    sur    Pécbaîaud    que 

même  avait  fait  élever.  Apre 

affront,  on   le  jeta  dans   une 

turc,  et  il  fut  emmené  à  Paris, 

me    contre  -  révolutionnaire. 

sonne  ,  sans  doute,  11e  put  croii 

Schneider  fut  un  contre-revnh 

naire  ;  mais  il  avait  blesse  1*o 

des  proconsuls ,  et  sa  chute  ci 

core  d'autres  causes  qu'il  faut  a 

à  l'histoire  des  extravagances  cl 

époque.  Enfermé  dans  la   pris 

l'Abîme ,  il  est  probable  qu'il 

été  oublié;  mais  il  eut  la  nia  la 

de   rappeler   sur  lui    Patteuti 

Robes | uerre,  en  adressant  au 

sa  justification.   Schneider   111 

naissait  pas    les    hommes   au 

il  s'était  associe,    et   il  se  t. 

singulièrement  sur  le  caraeti 

Robespierre.    Cet  homme, 

de  ses   réclamations,   el  d'à 


5GH 

incmnil   lie    avec  Saint  -  Just , 

peut  -  être  effraye  de  l'exalta  - 

a  des  écrits  du  moine  apostat , 

manda  ,  à  la  tribune,  pourquoi  le 

rtre  de  Strasbourg  vivait  encore . 

fut  l'arrêt  de  mort  de  Schneider. 

irr  atril  1791,  le  tribunal  révo- 

Kjanaire  le  confia  mua ,  en  lui  don- 

il  le  titre  de  prêtre  autrichien  de 

urzlMiurg,vi  comme  émissaire  de 

mwmi  ,  et  chef  d'un  complot  ron- 

•  la  républùpu • ,  etc .  (  )i  1  a  d  i  1 1 1  »  1  ' il 
mu  ni  mourant  des  signes  de  rc- 
îiir.  r\  dr  sentiments  religieux. 
!iiMaider  ne  manquait  jus  de  quel- 
rN  Latents;  mais  l'esprit  de  par:  i  les 
truiKuiip  cx.igéiés.  Sun  érudition 
iMogiqur  et  ihéolugiquc  était  su- 
"iiririlr.  Il  écrirait  sa  langic  avec 
retr;  mai»  ni  son  sénic  ni  .son  st\- 
*•  I  ii  alignent  de  rang  p.'irmi  les 
nains  classiques  de  .sa  nation.  La 
utr,Ia  luxure  et  une  rare  impu- 
*cr  .  voiia  ce  qui  dominait  riiez 
.  Dan»  le»  discussions  publiques 
tait  un  adversaire  peu  redoutable: 
n'avait  ni  le  talent  d'improviser, 
cA'à'i  de  répondre  aux  objections, 
t  adversaires  lui  imposaient  facile- 
at  silence  en  emplovant  contre  lui 
rme  du  ridicule,  auquel  sa  vanité 
rc  ilail  tri^-seiisi].lr.  On  l'irritait 
liraient  par  la  coutrailictiou  ou  par 
r  pLiis4 nlcric;  et  sa  haine  ne  par- 
-nail  jamais.  Tous  les  biographes 
!X.t  fniasruifiit  coiiimef  tant  ci»'  lui, 

•  i-etitt-  biuchurc  .  qui  parut  .  ru 
»l .  4  l.eip/.ig  .  nous  le  titre  de  Ré- 
tv>ns  \rrunws  d '  Eulf»e  Srhnei- 
r.  citùi'dnt  maire  dr  Strasbourg  m 
f  mji  tri  tir  sort  .  avec  un  aperçu 
f-tdr  dr  ai  ne  ;  faites  par  lui-mé- 
"  peu  dt  temps  aean'  non  eiéeu- 
n.  rg  paiflift*  par  un  de  ses  eon- 
ip*  raiM  qm  .  pendant  plusieurs 
te  1  .   a  e.iu  dans  w'i  intimité. 

lui  Lut  dire,  dans   cet  ouvrage 


SCH  199 

apocryphe,  qu'il  a  paru  devant  ses 
juges ,  que  sa  x'iitenrc  a  été  pronon- 
cée ,  et  qu'il  u'a  plus  que  quelques 
jours  à  vivre.  Schneider  uc  pouvait 
pas  dire  lui-même  qu'il  avait  été  mai- 
re de  Strasbourg  ;  et  il  n'ignorait  pas 
qu'en  sortant  au  tribunal  on  allait 
immédiatement  à  l'écliafaud.  On  a 
publié, en  \~\)\  ,  un  antre  écrit,  in- 
titulé :  fie  et  ./verdures  d'Euloge 
Schneider  dans  sa  patrie.  Enfin, 
un  troisième  pain  pli  let  ,  intitule  : 
Sort  d'Euloge  Schneider  en  France, 
i~()",  n'est  qu'une  mauvaise  rapso- 
die  uiiii  révolul  minutaire  allemand. 
Ce  que  Schneider  a  fait  de  mieux 
comme  littérateur  ,  c'est  sa  traduc- 
tion allemande  des  Homélies  de 
saint  Chrrsostome  sur  l'Evangile 
de  saint  Matthieu,  Augsbourg,  1  -SG. 
4  vol.  in-H"  ;  et  celle  nés  Homélies, 
du  im'ine  Père  sur  l'Kvaiigilc  de  St. 
Jean,  Augsbourg,  17H7.  3  vol.  in-8°. 
Les  premières  portent  le  nom  de 
.1.  Math.  Fedor,  professeur  à  Wurz- 
hourg  .  qui  v  eut  efTeeti veinent  part. 
—  I  11  v  1  lmnc  île  Poésies,  qui  parut en 
171)0  et  a  été  plusieurs  fois  réimpri- 
mé; ainsi  qu'un  autre  volume  de  Ser- 
mon*. Ilreslau  ,  1790,  in-8*  ;  et  en- 
iiu  une  Théorie  des  beaur-.-frts  , 
lîoiiu  .  i-i|ti ,  in -H".  (Quoique  ses 
écrits  ne  soient  pas  sans  mérite,  au- 
cun n'aurait  fait  parvenir  son  nom 
à  la  postéi  t\  Ses  crimes  seuls  lui 
ont  donné  des  droits  .1  la  mention 
que  nous  venons  d'eu  taire.      S — l. 

SCHNKllH  II  .h  **-CioTTi.iiB)f 
uu  «les  plus  grands  philologues,  et  des 
hatuialiotcs  les  plus  distingués  de  no- 
tre sierle,  était  le  liU  d'un  m.irtin 
du  village  île  Kolm  pris  île  Huherls- 
bourg,  mi  Jean  (rottlob  naquit .  le  18 
janvier  17")".  H  aimait  à  se  rappeler 
cette  origine;  car  quoique,  depuis 
l'âge  de  v'mgt-M\  ans.  il  eût  demeure' 
eu  Prusse,  il  prenait,  sur  le  frontispice 


'200 


SOI 


de  toutes  ses  publications  ,  de  préfé- 
rence à  tout  autre  titre,  la  qualité  de 
Saxo.  A  l'âge  de  quatre  ans,  son  oncle, 
qui  était  administrateur  du  baillée 
d'KIslerwerda,  le  prit  chez  lui;  mais 
roiniiie  cet  oncle  n'c'tail  pas  marie', 
Teniant,  abandonne  à  lui-même,  ne 
s'occupait  qu'à  courir  les  champs,  et 
à  jouer  avec  ses  camarades.  Celle  li- 
ljcrtc  fortifia  son  corps  et  lui  donna 
une  santé  robuste;  mais  son  caractère 
prit  en  même  temps  cette  violence , 
celte  opiniâtreté  et  cette  teinte  de  ru- 
desse qu'on  lui  a  souvent  reprochées. 
Les  suites  d'une  éducation  si  peu  soi- 
gnée se   manifestèrent  lorsque  son 
oncle  l'eut  place  à  Sclml-Pforte.  La 
discipline  sévère  de  cette  institution 
célèbre  ne  pouvait  pas  convenir  à  un 
garçon  qui  avait  jusqu'alors  joui  de 
tant  de  liberté':  il  se  montra  donc  in- 
docile. La  menacede  l'expulser  éveilla 
subitement  son  ambition  ;  il  changea 
de  conduite  ,  devint  assidu ,  et  s'ap- 
pliqua suitoul  ,   avec  le  plus  grand 
succès ,  aux  langues  anciennes.  A  l'A- 
ge de' dix-huit  ans  ,  son  oncle  l'en- 
voya étudier  le  droit  à  Leipzig;  mais 
la  connaissance  qu'il  v  fit  de  Reiske, 
Fischer  et  Ileiz  ,  le  décida  à  se  con- 
sacrer a  l'étude  de  la  littérature  clas- 
sique. Ce  fut  à  Leipzig  qu'il  publia  , 
en  1770  et  1771  ,  ses  six  premiers 
ouvrages  qui ,  remplis  de  jugements 
hasardes,   faisaient  cependant  pres- 
sentir ce  qu'il  pourrait  devenir  quand 
l'âge  l'aurait  mûri.  C'étaient  ses  Ob- 
servations sur  Anacre'on  (  en  alle- 
mand), et  son  Pcriculum  criticum 
in  Anlholaaiam    Constant ini   Ce- 
jdtaltv.  Au  dernier.il  ajouta  des  cor- 
rections pour  le  texte  de   l'histoire 
naturelle  d'  \ri>loîe  .  qui    dès -lors 
était  une  de  ses   brimes   favorites, 
et  pour  celui  d'Autigone  de  Carvste. 
]>e  Leipzig ,  Schneider  se  rendit   à 
Gottingue  ,  où  (  probablement  parce 


SCH 

que  son  oncle  ne  voulut  plus  ricu  faire 
pour  lui  )  il  vécut  pendant  quelques 
années  dans  la  plus  grande  détresse.  - 
Lorsque  Rriuiek  passa  par  cette  ville, 
eu  1 77.^1evnclui  iit  connaître  le  jesi- 
11c  savon ,  qui  lui  plut  tellement  qu'il 
le  prit  avec  hii  à  Strasbourg  ,  pour 
l'assister  dans  ses  travaux  littéraires. 
11  rend,  dans  la  préface  de  ses  Ana- 
lcetcs,  le  témoignage  que  Schneider 
lui  fut  très-utile  pour  la  publication 
de  ce  Recueil.  Les  trois  années  où 
ce  dernier  vécut  à    Strasbourg  ap- 
partiennent à  la  plus  heureuse  épo- 
que de  sa  vie ,  et  il  en  a  toujours 
cheri  le  souvenir.  La  socic'tc  d'un  . 
homme  du  monde  et  de  beaucoup 
d'esprit  comme  Rruiick,  fut  pour  lui 
une  bonne c'cole.  L'esprit  éminemment 
critique  de  ce  grand  philologue  pas<a 
dans  son  collaborateur;  malheureu- 
sement il  01  prit  aussi  la  hardiesse 
et   le  ton  tranchant.  Le  séjour  de 
Schneider  à  Strasbourg  lui  fut  en- 
core avantageux  sous  un  autre  rap- 
port: il  prolita  du  cabinet  de  Her- 
maun,  pour  continuer  de  s'appliquer 
à   l'histoire  naturelle ,   surtout  h  la 
botanique  et  à  la  :.oulogic,  dans  la 
vue  de  comparer  les  connaissances 
des  anciens  avec  les  découvertes  des 
modernes.  11  publia,  dans  la  même 
ville,  sou  Essai  sur  la  Vie  et  les 
écrits  de  Pindare,  1774»  in -8°. 
(  en  allemand  )  ;  une  édition  de  l'ou- 
vrage de  Plutarquc  sur  l'éducation  , 
avec  les  fragments  de  Marcellus  de 
Sidc  (  1775) ,  et  conjointement  avofe 
lirunck  ,   une   édition    des  poèmes 
d'Oppien,  sur  la  chasse  et  la  pêche, 
177O,  in-8°.   Les  deux   critiques, 
rcnrhc'rissiiit  de  témérité'  l'un   sur 
l'autre,    corrigèrent  le  texte  d'Op- 
pien, lorsque  les  lirons  des  manus- 
crits ne  leur   cominrent  pas.  C'est 
dans  celle  ni i lion  que  Schneider  ex- 
posa, pour  la  première  fuis,  l'hypo- 


SCH 

,  aujourd'hui  jjéiiéralemciit  re- 
gur  rciiMenrc  de  deux  Oppicn , 
et  un  cji.  Kiifiu  il  publia  à  Stras- 
î.  i  --Ci.  iii-8'\ ,  le  Uecueii  «pi 'il 
fait  des  fragments  de  Pindarcj 
lents  que  îleyiie  admit  ensuite 
MjO  édition  des  Odes  de  ce  poète. 
lace  de  professeur  de  philologie 
auc fort-su r-l'Odcr  était  devenue 
ite  «i   iT"(i:  Schneider  v  fut 

à  ê         "  • 

lé,  axer  des appointements  incs- 
. .  «pi 'il  ne  put  augmenter  par  les 
raîresdr  se*  eours.  paire  (pie  les 
**   gau>  qui  fréquentaient  ccltu 
rinte,  s'occupaient  pende  littéra- 
anrieiuie.  ('/est  peut-être  à  cil  te 
tx«  tance  qu'il  faut  attribuer  le 
ri*  qu'il  conçut  pour  la  manière 
niior  usitée  dans  lis  université* 
umdrs,  et  par  suite  le  peu  d'im- 
uice  q'i'il  altarliait  aux  eours  des 
afteurs  que  les  jeunes  gens  stii- 
at ,  et  le  peu  de  soin  qu'il  nicl- 
â  rare,  qu'il  donna  il  lui-même. 
at  donc  moins  par  ses  leçons  qi:e 
«der  se  rendit  utile  pendant  les 
lr-«pJtre  aus  qu'il  pa*  .a  à  Franc- 
.  que  pir  .ses  travaux  littéraires. 
^jàtiiUM  l'étude  de  l.t   botanique 
ir  mrtLint  eu  relation  a  ver  tous  les 
lîni^rs  des  en\  irons  ,  et  en  culti- 
l  l-ii-nicmc  nu  jardin  > ,  .mum  que 
«ir«lr  rirlitlivold^ie  et  de  l'amplii- 
lupe.  1/us.igc  de  la  li'lie  hihlio- 
pirde  I'.( '..<)!  lo,  professeur  d'his- 
rBJUinlle  à  FramTurt  ,  ri  lui  du 
ftecibuiel  de  IîIolIi  à  Ucrliii  ,  où 
de*  moi  a  nilicr.s  ,  et  les  col- 
d"ILf:ovre.  de    Itniusvwck , 
f*K*l  Dresde,  oii  il  fil  fiéqucm- 
•4 or»  in\.igrs.  lui  fournirent  des 
frai  dr  r<  i  lien  his  et   fie  décnii- 
V»  irup«.rt mti-».  Il  apprit  lui-mè- 
è  dr»Mij«T  .  Mimii  ,i\vt-  rlég.uicc  , 
Ei-'Hm  j\»-<  exactitude  ,  des  objets 
i*l*. irr   iiilun lie.  ]j4'  premier  ou- 
pe  i|u'i]  publia  à  Francfort ,  fut 


25C:iI 


'loi 


un  programme  :  De  dubid  carmi- 
niim  Orjihicontm  autant atc  et  ve- 
tustale;  où  il  (it  revivre  une  fairemr 
querelle  littéraire  dont  l'é\cquc  Iluct 
avait  fourni  autrefois  l'occasion  ,  en 
soutenant  que  les  poésies  cominuuc- 
iiient  a  ttribuées  à  (  nphéc  étaient  l'uii- 
vre  d'un  néoplatonicien  initié  dans  les 
mystères  du  cliri>  nanisme.  Dans  les 
années  suivantes,  il  publia  divers  ou- 
vrages sur  l'histoire  naturelle ,  noin- 
mément  sur  la  zoologie,  l'icl  thvologic 
et  la  minéralogie  des  aueiei  .Ayant 
remarqué  que  la  partie  de  leurs  ou- 
vrages dont  la  en  tique  et  l'i  trrpré- 
tation  sont  le   plus  négligées  ,  était 
eelle  des  sciences  physiques  ,  il  se  dé- 
cida à  s'en  occuper  de  préférence  et  à 
eu  donner  des  alitions,  (i'étaitîc  genre 
de  travail  auquel,  depuis  plus  (  'un  siè- 
cle, personne  n'avait  été  propre,  parce 
rpie  personne  n'ai  ait  réuni ,  au  mêine 
degré',  l'érudition  <'Iassique  et  ïes  con- 
naissances physiques,  qui  constituent 
le  vrai  mérite  de   Schneider  ,  celui 
pour  lequel  nous  l'a  vous  placé  au  pre- 
mier rang  des  philologues.  U  ne  *c 
borna    cependant   pas    aux    auteur* 
grecs  et  latins  de  ce  genre;  car  il  don- 
na ses  soins  à  plusieurs  autres  écri- 
vains de  l'antiquité,  ainsi  qu'on   le 
voit  dans  la  liste  de  ses  ouvrages.  Lors- 
fjuVii  i  H  i  i ,  ruuiwrMtc  de  Francfort 
fut  transférée  à  l'rcslau  ,   il  continua 
d'voei  uper  la  chaire  qu'il  a\ail  rem- 
plie à  Francfort  ;  cl ,  en  i  Hitî ,  à  la 
iuort  de  lireduw  ,  il  fut  maiiiiui  pie- 
luier  bibliothécaire  ,  « -mploi  qui  nm- 
\enait  mieux  à  ses  goûts  que  relui  de 
professeur.  Il   était  toujours  met  à 
donner  aux    jeunes  gens  de.s  <  ouM-ils 
sur  l.i  tuanièiedediiiger  l«urs  éludes; 
mais  comme  il  s°<  tait  lii-iiiriuc  fniiiir 
beaucoup  ph^  |)(l|-  ilrs    tia\a:ix    de 
cabinet  ,  «jm'cii  fit  qiient.iut  de>  cours, 
il  exigeait  des  autres  la  inêiiiea|!plica- 
tiuii.Lc  joiiroùilct:tia dii^  MSoixau 


202  SCH 

te-onzieme  année ,  il  reçut  l'ordre  de 
l'aigle-rougc ,  en  témoignage  de  la  sa- 
tisfaction du  gouvernement.  Bientôt 
après  sa  santé  commença  de  s'altérer, 
et  il  mourut  d'épuisement,  le  1 3  jan- 
vier 1822.  Schneider  avait  été  marié 
deux  fois.  Sa  seconde  épouse,  fille 
du  célèbre  médecin  ïx?sser ,  de  Ber- 
lin ,  lui  laissa  un  iils  unique  qui  s'est 
adonné  à  l'économie  rurale;  sa  iille 
aînée  a  épousé  M.  llullmanu ,  aujour- 
d'hui professeur  à  Bonu.  Schneider 
fut  un  homme  simple,  désintéressé  et 
franc  jusqu'à  la  rudesse;  il  uc  sut  pas 
toujours  vaincre  sa  vivacité  naturelle , 
qui  dégénérait  en  brusquerie  ;  mais  il 
fut  sausprétcntii.n  et  sa  us  orgueil.  Peu 
CGin  plaisant  pour  les  importuns,  il  était 
toujours  au  service  de  ceux  qui  cher- 
chaient à  s'instruire.  Il  avait  plus  de 
facilite  pour  concevoir  ettraccr  le  pian 
d'une  composition  ou  d'une  entre- 
prise littéraire  ,  que  de  persévéran- 
ce et  de  talent  pour  l'exécuter. 
Nous  rangerons  les  ouvrages  qu'il 
a  publics  depuis  son  départ  de  Stras- 
bourg, en  deux  catégories  :  i°.  ceux 
de  philologie  et  de  critique,  dont 
quelques-uns  tiennent  en  même  temps 
a  l'histoire  nature. le;  'i°.  ceux  d'his- 
toire naturelle,  dont  la  plupart  se  rap- 
portent e:i  même  temps  à  l'anti- 
quité. Premikiu;  classe  :  I.  Dénié- 
trius  de  Phalère ,  Al  tenbu re ,  17 TO , 
petit  iu-cV'. ;  édition  critique,  sans 
version,  accompagnée  d'un  excellent 
Commentaire,  et  la  meilleure  de  ce 
rhéteur,  il.  Êlien  ,  de  la  Nature  des 
animaux,  Leipzig,  i^S3,  in -8°., 
grec-lal.  11  T.  l'édition  princeps  de  l'ou- 
vrage latin  de  l'empereur  Frédéric  II, 
sur  la  chasse  au  faucon  ,  et  des  addi- 
tions du  roi  Manfred,  avec  le  livre 
d' Albert  le  Grand ,  sur  le  même 
sujet,  accompagné  d'un  Commentaire 
<jui  renferme  eu  même  temps  des  No- 
tices sur  l'histoire  littéraire  du  trei- 


SGH 


■I 


zième  siècle,  et  un  Supplément  pour    , 
l'édition  d'Elien ,  le  tout  en  a  vol.in- 
4°. ,  Leipzig  ,  1 788  (  1  ).  IV.  Depuis 
i;qo  ,  Schneider  présida  à  la  ram- 

Sression  des  éditions  de  Xenopbon ,  *  + 
onnées  par  Zeune ,'  en  volumes  dé-  } 
tachés.  Il  acheva  celle  de  l'Histoire .  ^1 
grecque,  que  Zeune  avait  commencée  ,    \ 
revit  tous  les  autres  volumes ,  et  y   . 
joignit  de  bonnes  notes;  enfin,  en 
1 8 1 5,  le  libraire-éditeur  réunit  toutes.4  < 
ces  éditions  pa  r  le  titre  général  dv  0E§>  i 
vres  de  Xénophon ,  6  volumes  in-fcV\ 
C'est  la  meilleure  édition  parmi  celles    - 
qui  ont  un  Commentaire.  Y.  Édition    ] 
des  Ale.xipharmaques  de  Nicandre, 
avec   les   scholies  ,    la  paraphrase 
d'Eutccnius ,  des  uotes  et  une  para-    ■ 
phrase  latine  ,  Halle,  179*2,  w-8°.  ... 
VI.  Ce  n'est  qu'en  181O,  que  parut  ^ 
l'édition  des  Thériaques  au  mime  ; 
poète  ,   édition  parfaite,  si  ce  n'est 
que  l'imprimeur  a  négligé  la  corne*    ' 
tiou ,  dont  l'auteur,  éloigné  du  lieu  de    1 
l'impression ,  n'a  pas  pu  s'occuper    ' 
lui  -  même.  VII.   Une  édition  des 
Scriptores  reirusticœveteresleUbdy 
Leipzig ,  1 794  et  suiv. ,  4  *°l"  ûi-8°. 
C'est  une  édition  Cum  notis  vario- 
ru/71.  Schneider  a  soigneusement  cor- 
rigé les  textes ,  et  donné  tout  ce  qu'il 
y  avait  debon  dans  les  anciens.  VlH. 
Uneéditiou  de  Y  Histoire  des  ani- 
maux d'Aristote,  4  v°l  in -8°., 
Leipzig,  181 1 ,  dédiée  à  M.  Guvier. 
L'auteur  y  a  revu  le  texte  grec  qui 
occupe  le  premier  volume ,  et  a  rem- 
pli les  deux  derniers  de  notes  et  de 
commentaires  ;  il  y  a  joint  dans  le 
deuxième  la  Traduction  de  Jules-Cé- 
sar Scaliger  :  en  tete  sont  des  Disser- 
tations sur  les  secours  dont  Àristote 
a  joui  pour  rédiger  cet  ouvrage, 


(  1)  Voyo* ,  rar  ce  livra,  le  lettre  de  Ourdeei  La 
Rnchrtle  a  Schneider ,  <Uoe  Je  JVey.  e*çyrf. ,  S*. 
■an.  (1800  )  I,  «16. 


SCH 

«es  écrits ,  sur  l'ordre  et 
le  ses  traites  physiques , 
re  Guillaume  de  MarbcL , 
•aducteurs  dans  le  moyen 
dit  ion ,  parfaite  sous  tous 
[s  (  même  sous  erlui  de 

typographique  )  rst  le 
■ntc  années  d'études  et  le 
mou  munit  de  IVniditiuu 
<t.  IX.  Un  Dictionnaire 
t- allemand,  destine  an\ 
707  »  '-*  volumes  in  -  8». 
:•■«■  de  tous  les  dictionnai- 
nts  j >;i r  la  méthode,  IVx- 
itiijnc  et  I.i  richesse  des 
efois,  il  se  borne  aux  ccii- 
urs  :  mais  les  termes  ter  h- 
i"i  que  ceux  de  pliysiquo 
re  naturelle,  y  sont  cxpli- 
.1  première  fois,  ou  mieux 
•s  lexiques  .iiilërimrs.  La 
liliuu  de  celui  de  Schuci- 
i  '«  vol.  in-H"  ;  la  .seconde 
iSoj,  et  la  troisième  en 
*  vol.  in- }«».  C'est  le  meil- 
•»  le>  lexique*  ma miels  qui 
)  \llrin,i^iie  ;  et  quoiqu'il 
tilile  de  hc.mcnup  de  cor- 
d'.i iiii:li«ii .liions ,  Srhnei- 
i  gluirr  d'avoir  h-  premier 
iifiuiit  un  li\re  de  ce  genre 
rdige.  Kn  iH-n  ,  il  |Hi- 
•I.  s<i|  pleiiieut.iire,  pour 
nir*  n.m.iiiIs.  ipi'il  nomme 
for.  lui  .it.iimt  fourni  «les 

V  (  ne  cflitîfiii  i|rs  Ci- 
Tht**'phmstr.  Iru.i,  i  -(j«), 
i  li  "  rti.ipitics  .  que  (ht/. 
|  uMii-r  pour  I.j  pu  -miêre 
l'idui  lion  .illf  ni.iinlf* i!r  «  1 1 
itf  oiup.i^ucr  d  Vxerlleulcs 
.    qur   .1.  J.   IlofhirN  r    (ît 

i-i  même  i j.oqii»' .  jniiniit 
i  Ii'i  mafr ti.iiix  d'un  tue- 
'Uinutlxursumuin  ;  et  Jrs 
»  ingénu  uves  qui-  M.Cnrav 
r  texte,  ceux  d*uu  second 


SCH  -jo3 

Auctarium,  qui  parut  en  iRoo.  XI. 
En  1801 ,  Schneider  fit  imprimer  un 
de  ses  ouvrages  les  plus  utiles ,  les 
Eclufœ  physicœ,  a  vol.  iu-8°.  C'est 
une  Chrcstomathie ,  dans  laquelle 
tous  les  passages  des  auteurs  grecs  et 
latius  qui  traitent  des  matières  ap- 
partenant soit  à  l'histoire  naturelle, 
soit  à  la  physique,  sont  réunis  en  un 
ordr*»  systématique  et  en  forme  de 
discours  suivi.  Le  second  volume 
renferme  d'excellentes  observations 
critiques  et  scientifiques.  Il  est  à  re- 
grêler  qu'il  soit  écrit  en  allemand. 

XIII.  Élit  ion  critique  des  Argouau- 
tiques  d' Orphée,  léua ,  i8o3,in- 
tt".,  dans  laquelle  Schneider  midi  lia 
l'opiniou  qu'il  avait  soutenue  dans 
sa  jeunesse  sur  l'époque  moderne 
des  poésies  d'Orphée  ,  eu  convenant 
(pi 'cl les  pouvaient  être  de  l'époque 
d'Alexandrie.  XIII.  Édition  (le  Vi- 
trtivr ,  Leipzig  ,  i8o«j  ,  3  vol.  in-8°. 
Schneider  purgea  le  te\te  des  inter- 
polations qne  s 'était  permises  (iio- 
condo  de  Vérone ,  dans  l'édition  de 
Venise  de  i5i  i  ,  qui  a  servi  d'ar- 
chet* pe  à  toutes  les  suivantes.  II  lit 
voir,  qu'excepte  les  écrits  de  Var- 
ron  ,  Vitruve  ne  s'est  servi  ,pour  sa 
compilation,  que  d'ouvrages  grecs  , 
qui  malheureusement  se  sont  perdus. 
La  vraie  manière  de  commenter  cet 
auteur,  souvent  dillicile  et  obscur  , 
serait  donc  de  le  retraduire  ,  pour 
ainsi  dire  ,  en  grec.  I*«*  qinlrième 
volume,  qui  devait  renfermer  les 
tables  est ,  depuis  longues  années  , 
eulie  les  mains  du  libraire-éditeur  , 
qui ,  découragé  par  le  faible  débit 
(l'une  édition  imprimée,  |M»ut-t'tre 
ai  ce  trop  de  luxe,  d'un  auteur  lu 
par  un  pclil  nombre  de  savants,  a 
toujours  ta  nié  de  le  faire  imprimer. 

XIV.  il»  lit  ion    giecqui'-laliue  de  la 
Politique  d'jéristotc,  Francfort-sur 
l'Oder,    1809,  a  toL  în-tt".  A  dé- 


*<4  SCH 

faut  de  matériaux  ,  die  lie  renferme 
pas  de  nouvelle  recensions  mais  seu- 
lement une  nouvelle  rwisionAu  texte, 
accompagne  d'un  Commentaire  cri- 
licjuc  et  exégétique,  auquel  M.  Bul- 
leniann,  aujourd'hui  professeur  à 
Bonn ,  a  eu  part.  XV.  L'édition 
iV Esope  ,  Brésil,  18 ri  ,  iu-8\  faite 
sur  une  copie  du  manuscrit  d'Augs- 
hmirg  ,  curicliie  d'observations  mar- 
ginales du  célèbre  I-K'ssiii'»  :  venue 
après  les  éditions  de  M.  de  Ftiria  et 
Corav,  et  après  celle  de  Ch.  E. 
Clir.  Schneider,  elle  ne  renferme  pas 
toutes  les  fables  qui  sont  contenues 
dans  celles-là*  mais  on  y  en  trouve 
qui  manquent  dans  ces  éditions ,  et 
elle  sert  ainsi  à  les  compléter.  XVf. 
Edition  critique  des  deux  lettres  à'É- 
picure ,  que  Diogène  nous  a  conser- 
vées ,  publiée  sous  le  titre  Épicuri 
Physica  et  Météorologie* ,  Leip- 
zig, i8i3 ,  ii.-8°.  XV11.  Trente-six 
ans  après  l'édi'iou  que ,  de  concert 
avec  Brunck  ,  il  avait  donnée  d'Op- 
ju'eii ,  c'est-à-dire ,  eu  i8i3  ,  Schnei- 
der en  soigna  une  seconde.  Revenu  de 
celte  hardiesse  que  sa  jeunesse  et 
l'exemple  séduisant  de  Brunck  lui 
avaient  inspirée,  il  corrigea  le  texte 
d'après  Le  manuscrit  seulement ,  vu 
renonçant  aux  conjectures.  A  la  vé- 
rité, il  avait  de  riches  et  excellents 
matériaux  à  sa  disposition;  et  son  édi- 
tion est  accomplie.  XV11I.  Édition 
critique  du  texte  des  Economiques 
tV  /ristote ,  sous  le  titre  à\înony- 
mi  OEcotwmica  quœ  vulgb  Aristo- 
taiis  falsh  ferebantur  ,  Leipzig  , 
181 5.  XI A.  Edition  des  Oeuvres 
complètes  de  Thêophraste,  Leipzig, 
i8i8-i8-.n  ,  (i  vol.  Dans  la  partie 
botanique,  Schneider  a  eu  pour  col- 
laborateur son  ami  M.  Link  ,  qui  est 
aujourd'hui  à  Berlin.  C'est  une  édi- 
tion parfaite  sous»  le  rapport  de  la 
science.  — '  Dkuxieme  Classe.  Les 


SCH  < 

écrits  de  Schneider  relatifs  à  l'his- 
toire naturelle  tiennent  tous  plus  ou 
moins ,  de  la  nature  de  ses  outrages 
critiques.  11  y  a  plus  de  passages 
d'autres  auteurs  (pic  d' observation*  | 
qui  lui  soient  propres  :  i°.PrograM-  -j 
ma  de  achliae  PUnii  et  Koà*i  Slra-  .,  ' 
bonis,  Traj.  ad  Viadr. ,  (  Francfort*  "1 
sur- l'Oder  ),  1781  ,  iu-4°.  ;  —  a°.   * 
Specim ina  aliquot  zoologue  veterunt  ■  ■ 
ex  I/ist.  nat.  piscium  sumtay  ibid. ,  >" 
1 7 8a,  în-4°.  — 3°.  Ichthyologiœ  w-  3 
terum  specimina ,  ibid.,  1 78:1,  in-4°.    '* 

—  4°.  Un  ouvrage  latin  qui ,  sous  le*-' 
litre  de  Synonymie  grecque  et  Iqii- 
ne  des  poissons,  de  Pierre  Arteâi; 
Synonymia  piscium  grœca  et  fo-  • 
tirui ,   sive  Ilistoria  piscium  natu- 
ralis  et  litteraria  (  Leipzig  ,  1 789,    « 
m-4°.  ) ,   contient ,  non  pas    l'ou-    « 
yrage  d'Artedi,  mais  dans  l'ordn 
de  cet    ouvrage,  des  extraits  des  ;- 
auteurs,   depuis   Aristotc   jusqu'au/! 
treizième  siècle ,  sur  chacun  des  noms 
grecs  ou  latins  appliqués  ]>ar  Àrtc-  .* 
di  à  ses  différentes  espèces  de  pois-  % 
sons  :  l'auteur  cherche  à  déterminer 
le  vrai  sens  de  ces  noms;  mais  ce 
problème  est  souvent  insoluble.  À  la 
lin  se   trouve  une  Dissertation  sur   J 
l'hippopotame  des  anciens,  et  quel-    , 
ques  articles  sur  l'anatomie  des  pois- 
sons. —  :">°.  Recueil  de  divers  traités 
pour  l'éclaircissement  de  la  zoolo- 
gie et  de  Vltistoire  du  commerce , 
en  allemand,  Berlin,   178^,  in-cV\ 
On  y  trouve  des  recueils  de  passages 

et  de  matériaux  sur  l'histoire  des  cé- 
tacés, sur  celle  des  tortues,  sur  celle    " 
des  seiches,  et  des  observations  sinf 
quelques  oiseaux  et  sur  leur  analomie. 

—  G*\  Histoire  naturelle  générale  ^ 
des  tortues,  avec  un  Catalogue  systé- 
matique de  leurs  différentes  espèces, 
en  allemand  ,  Leipzig ,  1  "83  ,  in-8°. 
C'est  une  compilation  sur  la  structure 
extérieure,  l'anatomie  ci  les  habitudes 


il  ironve  l 'lilMrilr 
ttdfPliiniiffv- 

ndrUpartirdl./  <:»<! 

r^Mpiiqrptrdc  l'Egypte 
ration*  ,  IWlin ,  i-.L'> 
-  rKTndurtinndtfWrng 
viRcompAniMi 
li?  la  pliviolosi 
ri!.*  .U-hcniM 
*aniin-in\.ciiii<liii'.!r 
Bjbdntradi 
ijii.iOï.irdiiniM'r,  I.iip/i^,  17871 
(".  —  gp.  tmiUftaad  hùtoriam 
toUearn  vrirnun,  FrancforMur- 

■    m  ,-de  :(•.  papes.  _ 

Tradurtiundr*  Mémoire*  de  Jean 
Miwli  Structure  et  VHis- 
ZnmXmreUe  desoaiemes,  avec 
fW»f^Lrip..,i7fl(,in-8».- 
'.  ObpervdMNf  »r  l'Ichtfyelth 
,  fcW»  des  ouvrages  de  Victfd'A- 

Cde  Loreniini,  Leipzig,  179.1, 
— .1  •*.  jtmphibiarumfihyaoîa- 
Otfté.  I  elTI.  Aillicbau,  1 797,  in- 
Uprtni^t  de  en  Dissertations 
Mme  et  explique  beaucoup  de 
taçndtt  anciens  sur  les  reptiles; 
erèânV  traite  du  genre  des  Gsckos, 
t.  l'aalear  nomme  Stellions.  — 
KJfiÊUri*  ampaibiarttin  rut  turalis 
tittmraria.  Fascic.  I  et  11.  tout , 
©et  1 801,  ■»-*>.  Uytraite.de 

whraindm,  des  serpents  d'eau, 
1  crtradiles ,  des  scinks  et  de  plu- 

mrrprnk \!f,M.K.  Btochii 

tenta  iehthroluuiie  ieonilus  CX 
npmtum,  Bnlin,  1801  ,  îd-B°. 
Mkawail  prépare  cet  ouvrage,  qui 

h  Catalogue  méthodique  1I1-1 
MM* :  nui»  Mm  éditeur  Schneider 

earicki  de  beaucoup  d'article* 
il  èm  ■unnscrila  de  Forster  et 
ftmmt.  Indépendamment  de  la 
djade  bÏMire  suivie  d.ms  eet 
race ,  «  tirée  du  nombre  des 
o«H,  c'en  an  de*  écrits  d'icli- 


'    «-  .'-SCH  "an? 

ihynlogîc  frs  plus  rml  rocilJés,  lç» 
pli  remplis  d  erreurs  et  de  dottb'es 
emploi»  f  et  cependant  les  naturalistes 
sont  obliges  de  le  consulter  sans  eme, 
'  dés  m 


originaux  qti 
y  sont  dispersés.  Schneider  a  donna 
aussi  des  Mémoires  nombreux  dans 
différent*  Recueils.  Tels  sont:  Maté- 
riaux littéraires  sur  l'Histoire  natu- 
relle des  anciens  ,  tirés  principale 
ment  des  écrivains  du  treizième  tiè- 
de ,  en  allemand,  dans  Je  magasin 
ilrLcipt-.dei^cKijpag.  tçiQ.— Sur 
les  dessins  originaux  de  l'Histoire 
naturelle  du  Brésil ,  par  sVarggraf, 
ilritL ,  p.  370.  —  Remarques  pty- 
siologupet  et  littéraires  sur  I  Bis- 
taire  naturelle  des  oiseaux  dupais, 
ib.,p.46o. —  Observations  généra- 
les, sur  la  distribution  et  sur  lès 
caractères  des  serpents  , ib,,  1768, 
p.  siG.  —  Échantillon,  des  «ns- 
naissances  que  les  anciens  avaient  ' 
sur  les  paissons,  ib. ,  1783,  pape 
6a.  —  Sur  l'Histoire  naturelle  des 
raies, ib.,  i-83,  p.a65,  et  1788, 
page  7.3.  —  Observations  anatomi- 
aties  sur  divers  quadrupèdes ,  oi- 
seaux ,  serpents  et  poùsont  du  pays, 
ib. ,  17H7  ,  pag.  I94-  —  l'es  ca- 
ractères extérieure  et  intérieurs  des 
ruminants  ,  ib.  1  ■787 ,  p.  foy.  Sur 
les  os  pétrifiés  de  lacolùne  dtt  Saint- 
rùrretavs  M  a  en  irîcbt.îbi  -,  1787 ,  p. 
4i7-  —  Description  et  -figurer d'u- 
ne nouvelle  tortue  aquatique  *avcc 
détermination  de  quelques  a/ntèars 
;  dans  le* 

r a listes  de  Berlin,  tom  IV,  n,  aji), 
etc.  .enfin  un  grand  nombre  <Ic  mrm- 

m  u  i  rcs  rr  p.i  ndi  1  s  il  a  1  is  il  i  y  rrs  j  0 1 1  ni  a  1 11 . 
l'n  mérite  des  ouvrages  de  Schnei 
der,  c'est  l'importance  qu'il  a  cher* 
clic  a  donner  à  l'analomic  compa- 
rée Cependant  il  n  'riait  pas  un  ol>- 
j  et  il  est    vrai  de  dite 


*.- 


tr.  . 


aoG  SCH 

que  dans  sa  critique ,  il  y  a  plus  d'é- 
rudition et  de  talent ,  que  d'esprit  ou 
même  de  sain  jugement.  11  parle  en 
général  des  autres ,  quand  il  n'est  pas 
de  leur  avis,  d'un  ton  grossier,  et 

SI  us  digne  du  seizième  siècle  que  du 
ix-huitième.  Il  n'existe  pas  de  Bio- 
graphie de  Schneider;  une  Notice 
nécrologique,  par  son^  collègue  M. 
Manso,  se  trouve  dans  la  Gazette 
d'élat  de  Berlin,  du  19  fév.  18**2; 
une  nuire  dans  le  supplément,  n°.  u(>, 
delà  Gazette  universelle  d'Augsbourg, 
par  Cli.  Bolliger.  Toutes  les  deux., 
mais  surtout  la  première ,  ont  servi 

i)our  cet  article  ;  mais  ni  l'une  ni 
'autre  ne  donnent  la  liste  des  ou- 
vrages de  Schneider,  que  l'on  peut 
trouver  dans  l' Allemagne  littéraire 
de  Meu.sel.       C — v — n.  et  S — l. 

SCHNURRKR  (  Curisti an-Fré- 
déric) théologien  protestant  et  orien- 
taliste ,  naquit  à  Caustadt ,  dans  le 
royaume  de  Wurtemberg,  le  *Ji8  octo- 
bre 17V2*  Après  avoir  fait  ses  étu- 
des successivement  dans  sa  ville  na- 
tale, puis  au  gymnase  de  Stuttgard, 
et  dans  les  séminaires  de  Dcnken- 
dorf  et  de  Maulbronu ,  il  entra ,  à 
l'âge  de  dix-huit  ans,  au  séminaire 
de  Tubiiigue.  Les  cinq  années  qu'il  y 
passa  furent  consacrées  spéciale- 
ment a  étudier  la  philosophie  et  la 
théologie;  et  il  termina  sou  cours 
d'études  par  une  Dissertation  sur  la 
vérité  et  la  divinité  de  la  religion 
chrétienne.  Admis  honorablement 
dans  le  corps  ecclésiastique,  il  se  li- 
vra ,  avec  succès,  à  la  prédication. 
L'époque  à  laquelle  le  jeune  Schnur- 
rer  entrait  dans  la  carrière  du  minis- 
tère évangéliquc,  était  celle  d'une  ré- 
volution dans  les  études  théologiques 
et  dans  les  diverses  sciences  qui  en 
dépendent.  Cette  circonstance,  et  son 
çout  particulier  pour  les  études  bi- 
bliques ,  lui  inspirèrent  le  désir  de 


SCH 

parcourir  les  plus  célèbres  unn 
tes.  11  quitta  Tubingue,  en  i~G( 
n'y  revint  qu'au  bout  de  cinq 
après  avoir  visité  Goltingue  ,  1 
I^eipzig  ,  Halle  ,  Dresde  ,  Bc; 
Brunswick  ,  Amsterdam  ,  Lci 
Londres,  Oxford  et  Paris.  Soi 
jour  à  (vottingue  fut  de  de  in 
pendant  lesquels  il  exerça  les  i 
tious  de  répétiteur,  en  même  1< 
qu'il  se  formait,  sous  le  célèbre 
chaëlis,  à  la  critique  sacrée,  et 
acquérait  avec  lui  mie  connais* 

Ïdiis  étendue  des  langues  orienl 
J  y  cultiva  aussi ,  sous  le  profe. 
Walch  ,  l'histoire  ecclcsiastiqu 
léna ,  il  collationna ,  pour  le  do* 
Kennicott,  un  manuscrit  héhrc 
la  bibliothèque  de  l'université, 
se  fortilia  avec  le  professeur  Ty 
dans  l'intelligence  de  l'idiome  r 
nique  et  de  la  langue  arabe  ;  m; 
fut  surtout  à  Leipzig,  qu'à  l'aid 
leçons  particulières  de  Rciskc  , 
des  progrès   réels  dans  l'étud 
cette  dernière  langue.  11  eut  ei 
occasion    de    cultiver    spéciale 
cette  branche  de   la    littératur 
l'Orient,  à  Lcvde, dans  la  fréqu 
tiun  des  deux  Schulteus  père  et 
et  de  Scheidius.  Les  bibliothèqi 
Levde,  d'Oxford  et  tic  Paris  1' 
pèrent  pendant  les  années  i-( 
1770  :  il  y  copia  quelques   m 
crits  ,  et  lit  des  extraits  de  plu» 
autres.  Dans  ces  villes  et  dans  I 
celles  où  il  séjourna  ,  il   fonu: 
liaisons    avec   les  savants    doi 
études  avaient  quelque  rapport 
les  siennes   et  qui    jouissaient 
d'une  grande  célébrité  ou  (fui  plu 
se  sont  fait  un  nom  par  leurs  ( 
Tels  sont ,  ontre  ceux  que  nous  , 
déjà  nommés ,  Gricsbach  ,  Kich 
Schulz ,  Krnesti ,  Semler ,  Kemi 
Lowth,  Hunt,  White,  Woide 
guignes ,  etc.  De  retour  dans  9 


SΠ

™  1770»  il  s'y  maria,  et  fut 
m  professeur  en  l'université'  de 
^K.  Le  Discours  qu'il  pronon- 
prenant  possession  de  sa  chaire, 
pour  sujet  l'utilité  de  la  langue 
\  relativement  à  l'intelligence  du 
bébreu  de  l'Écriture  sainte.  Il 
1 ,  en  même  temps ,  une  Disscr- 
1  ,  dans  laquelle  il  se  proposait 
ouTer  combien  il  est  diJIirilc  de 
uiner  Tige  des  manuscrits  lie- 

•  C'étaient  là  les  premiers  fruits 
unnaissanecs  qu'il  avait  acqui- 
tta ses  voyages.  La  Dissertation 
il  s'agit,  a  été  réimprimée  en 
,  dans  le  recueil  dout  il  sera 
>t  question.  Schnurrer  obtint 
uup  de  succès  dans  ses  leçons , 
préparait  toujours  a\cc  un  cx- 

sutn;  et  son  mérite,  apprécie' 
1e  3  détail  l'être,  lui  valut,  en 
.son  admission  dans  la  faculté  de 
kopbie ,  et  le  titre  de  professeur 
sire.  A  cette  occasion,  il  cym- 
■ue  Dissertation  sur  le  Cantique 
hora.  Kn  1777,  il  fut  mis  à  la 
■  «eminaire  de  théologie,  place 
a  occupée  pendant  \iugtiicuf 
ef ,  drs-iors,  tout  sou  temps  fut 
pé entre  ses  leçons,  la  diicrtioii 
■unairt-,  et  se.>  travaux  littéral- 
1  ne  se  passait  point  d'année, 
se  publiât  quelque  Disserti tion 

•  point  de  philologie  sacrée.  Il 
■u  dans  là  suite  ces  divers 
nies  dans  un  volume  in -8°.  , 
me  a  (iutha ,  eu  1790.  sous  ce 
Dt  s  Mrrtat  urnes  philolopico-cri- 
;  iinçulas  primum  rutnc  cunc- 
Lda  Chr.  Fr.  Schnurrer.  Dans 
jprrfotrr  de  littoral  tire  biblique 
fournie  de  M.  Lie  h  ho  rn  ,  on 
e  éeux  morceaux  importants 
s  Samaritains ,  dont  Schnurrer 
Heur  :  l'un  a  pour  objet  leur 
tpoodance  avec  liuntiogton  ,  et 
M  plusieurs  de  leurs  lettres  en 


SCH  207 

original ,  avec  une  Traductiou  alle- 
mande j  l'autre  renferme  des  extraits 
d'un  Commentaire  sur  le  Pentateuque, 
écrit  en  arabe  par  un  Samaritain:  le 

Sireinier  de  ces  morceaux  est  compris 
ans  la  neuvième  partie  du  Répertoire, 
l'autre  dans  la  seizième.  Schnurrer 
a  aussi  fourni  au  Nouveau  Réper- 
toire pour  la  littérature  biblique  et 
orientale  de  M.  Paulus,  une  Notice 
et  des  extraits  delà  (.hroiiique  Sama- 
ritaine d'Ahou'IPhatah.  Kn  1791 ,  il 
fit  imprimer  à  Tnbiuguc  une  nouvelle 
Dissertation,  intitulée  :  Rabbi  Tan- 
chu  m  hierosolj  mitant  a  il  libros  ve~ 
teris  Testamenti  Commentarii  ara- 
hivi  Sfiecimen ,  una  eu  m  annotât  io- 
nibus  atl  aliqttot  locos  UbriJudicum, 
in-}0.  Plus  tard,  en  1H10,  il  donna, 
sous  forme  de  programmes ,  deux 
Dissertations  :  DeEcclesid  Maroni- 
tivd.  Plusieurs  de  ces  Dissertations 
se  troirw'iit  dans  le  lîecueil  des  Mé- 
moires de  théologie,  public  par  J. 
(  avp.  VclllujjM'ii,  de  1791  à  1799. 
11  avait  commencé,  (lès  1-90,  à 
faire  imprimer,  sous  le  titre  de  Bi~ 
bliot/tètfiir  arabe  ,  une  suite  «le  pro- 
grammes, qu'il  a  ensuite  complétés 
et  réunis  en  un  volume  imprimé  à 
Halle,  eu  1K1 1  ,  et  intitulé  :  Biblio- 
theca  arabica  ,  aucta  mine  atque 
intégré  édita  ,  in-8°.  (l'est  un  Cata- 
logne de  tous  les  livres  aral>es  impri- 
més jusqu'à  la  date  de  la  publication 
de  cet  ouvrage.  Ils  sont  divises  en 
sept  classes,  et  il  s'y  trome  un  grand 
nombre  d'articles  contenant  des  No- 
tices curieuses.  Ce  qui  caractérise  en 
général  1rs  tra\au\  de  Schnurrer, 
c'est  une  exactitude  scrupuleuse  dans 
l'exposé  des  faits,  qui  ne  donne  rien 
au  hasard,  et  ne  permet  jamais  de 
confondre  une  conjecture  avec  un  fait 
certain.  Cette  qualité  constitue  spécia- 
lement le  mérite  de  ses  ouvrages  his- 
toriques, tons  écrits  eu  allemand ,  sa- 


aoS  SCH 

voir  :  Eclaircissements  sur  l'His- 
toire de  la  Béformation  ecclésias- 
tique ,  et  sur  celle  des  savants  de 
Wurtemberg  ,    Tubinguc  ,    179B, 
in-8°.  ;  Imprimerie  sLxeone  dans  le 
ffrurlemberg ,  au  seizième  siècle  , 
ibid.,  1 701)*»  î11-^0.  ;  Notices  biogra- 
phiques et  littéraires  des  anciens 
professeurs  de  la  Lingue  hébraïque 
en  l'université  de  Tubingue,  Uim , 
17*)'!,  in-8°.  —  Sept  ans  avant  son 
décès,  Srhnurrcr  accompagna  le  duc 
Charles  de  Wurtemberg  ,   à  l'occa- 
sion d'un  voyage  dans  le  nord  de  Y  Al- 
lemagne ,  voyage  dont  le  but  princi- 
pal était  d'acquérir  pour  la  biblio- 
thèque de  Stuttgardt ,  la  collection 
de  Bibles  du  pasteur  Cort.  Sclmurrer 
eut  le  plaisir  tic  réussir  dans  cette  né- 
gociation. En  I7<p,  il  avait  été  ap- 
pelé à  Lcydc,  pour  y  remplir  la  chaire 
de  langue  arabe;  mais  son  attachement 
pour  sa  patrie  lui  avait  fait  refuser 
celte  place.  U  fut  nom  me,  en  1804,  cor- 
respondant de  l'institut  de  France,  et 
vers  le  même  temps,  la  société  royale 
de  (iottingue  et  l'académie  royale  de 
Munich  se  l'associèrent.   En  1H0G, 
le  roi  de  Wurtemberg  le  nomma  chan- 
celier de  l'université  de  Tubingue, 
et  lui  conféra,  en  même -temps,  la 
première  chaire   de  théologie  et   la 
prélaturc  de    Loreh.    11   obtint,   en 
1S08,  la  décoration  de  Tordre  roval 
du  Mente.  En  1 H 1  j  ,  il  fut  nommé 
membre  des  états  du  royaume  ;  mais 
il  prit  peu  de  part   au\  alla  ires.   U 
prononça,  en  i S 1  (> ,  à  Tubingue,  l'O- 
raison funèbre  un  roi.  S'ctant  trouvé. 
<ii  1S17  ,  dans  le  parti  des  état>,  qui 
déplaisait  au  nouveau  sou\  erain,  il  fut 
{■rivé  de  ses  places.  Depuis  ce  temps, 
il  h-jbila  Slultgard  jusqu'à  sa  mort, ar- 
rivée le  Ç)  novembre  itti'j.Scliuurrcr 
l'iait  généralement  aimé  et  respecté, 
.'a nt  en  Allemagne  que  dans  les  pays 
c'iiaupers.  Aune  époque  où  la  plupart 


SCH 

des  théologiens  protestants  a 

liaient  l'ancienne  doctrine  de 

luthériennes ,  et  ne  conserva ic 

(pic  le  nom  et  la  morale  du 

nisme  ,  Sclinurrcr  demeura  \ 

ment  attaché  à  tout  ce  qu'il 

surnaturel  dans  son   enseig 

tel  que  les  miracles  dé  Pane 

nouveau  Testament ,  les  pro 

la  divinité  de  J.-G. ,  et  Pin* 

des  Livres  saints.  Les  opinion 

ou  plutôt  téméraires  qui  ont 

dans  plusieurs  parties  de  l'Ai 

la  face  du  protestantisme ,  ne 

tèrent  jamais  au  nombre  de 

mirateurs  ;  et  il  sut ,  comun 

gieu ,  conserver  le  dépôt  qui 

été  confié.  S.  n. 

SCHOEFFER    on    SCH 

(  Pierre  )  ,  le  principal  invc 

Part  tvpographique ,  était 

Gcrnsncim ,  ville  du  pays  d< 

tadt ,  et  c\erçait  à  Paris  le  1 

copiste.  Il  y  était  encore  c 

et  il  se  rendit  à  Ma'icncc  vc 

On  croit    qu'il    fut  admis 

}>loyé  dans  la  société  que 
>erg  et  Fust  avaient  contra* 
établir  une  imprimerie.  Il 
tain  du  moins  qu'il  fut  d 
subordonné,  puis  l'associé 
dre  de  Fust.  Les  di lièrent 
représentent  Schoelter  ccinm 
homme  plein  de  talent,  f< 
et  d'un  esprit  inventif.  Oj 
nom  dans  la  souscription 
tier  de  i4^>7  (/".Fi\st  ,  W 
et  des  quatre  autres  ouvrap 
anciens  avec  date,  nom  et 
primeur.  La  société  de  (1 
cl  Fust  se  servait  de  lettres 
qu'elle  obtenait  par  le  iïiovi 
triées  fondues  cllcs-mcmes. 
imagina  les  poinçons  :  c'es 
qui  a  complété  la  décom  ci 
typographique.  Quant  à  IVh 
formes,  elle  est  arbitraire 


SCH 

«coup  d'objets  de  goût  ;  rt  les  ca- 
tai  employés  par  des  imprimeurs 
àarme  Micle,  ont  consen  é  rt  con- 
crait  toujours  leurs  partisans. 
pmnirr  ouvrage  imprima  a^cc  les 
lettres  obtenus  par  le  procéderont 
bit  honneur  à  Scliucflcr,  est  le 
vsndi  Baihnalc  divinorum  ofli- 
um,  1 459, in-folio  (/r.  Dru  and, 
,  34o).  L.i  société  donna  ,  en 
o,  les  Constitutiones  Clrmentis 
et  en  i!fi'À*  I*  B&lia  latina.  à 
lipne*.  ire.  édition  de  ce  livre 
:  date.  La  prise  de  Maïcucc ,  qui 
fini  le  a-  octobre  1  \(rx ,  deux 
1  après  l'impression  de  la  R il  île  , 
ma  les  ouvriers,  qui  répndirciit, 
cette  circonstance,  Fart  tvnogra- 
pe  dans  plusieurs  pays.  F ust  et 
oefler  ne  rouvrirent  leurs  ateliers 
m  bout  de  deux  ans.  Le  Lifter 
tes  Drcrrtalium ,  1  .{(n,  fut  suivi 
Cicrrv  dr  nfficiis  ,  de  la  in  crac 
re,etqui  fut  réimprime  en  \.\W. 
là  tons  les  ouvrages  qui  portent 
14  de  Fu.ttet  Schoclter.  Ccdcr- 


'.  que  la  mort  de  sou  beau-iiêrc 
W   rrudit  seul  nossc  wur  de  liin- 


.  continua  de  l'exploiter.  Il 
il  réimprime  ,  eu  1  }<jo ,  le  Psal- 
mm  rttdt'x  ;  il  en  donna  une  qua- 
nr  édition  en  l'ios,  et  l'on  pré- 
1*  que  rrtte  aimer  fui  «elle  de  sa 
•t  :  rjr  le  nom  de  Jean  Si  huilier , 
ids  cl  vm  successeur  ,  .se  lit  mit 
Wrreuriiiï  trism«'»istus  ,  i'h>5  , 
■r.  A.   R— r. 

■OIOEN  'M  \r.Tix'  .fiifcw-c.  pein- 
ai 5ra\i-:ir  an  lciin  .  né  à  (adi-m- 
n.rri  Ff.ni'  tiini".  \crs  1  }»n.  (irait 
■  on^«r#  «1rs  Schrengarr  dWu^s- 
••*ï  :  «il  im>iii*  sr  faisait-il  appeler 
St  >trr .  V111V  n  •  Va /■/ /* n  -  S<  lnr- 
\rr,  rumtnie  (r  brau  Mat  tin  à 
*r  Ar  «on  art.  Il  excici  d'alnrl 

1 

t  ■i'urfîrt  rc,  et  cultiva  l.i  ptiuiuic 
c  q'i'iqiic  succès.   Mais  ce  qui  a 

\LI. 


SCH  109 

fait  sa  célébrité ,  c'est  qu'il  le  dispute 
nu  Florentin  Maso  Finigucrra ,  dont 
il  était  le  contemporain,  j>oiir  l'in- 
vention de  la  gra\  me  eu  taille  douce. 
Quel  (pies   personnes    assurent   qu'il 
eut  pour  maître  1111  certain  Luprecht 
Rust;  mais  l'existence  de  ce  préten- 
du graveur  n'est  prouvée  par  aucun 
monument    ni   par  aucune  produc- 
tion. Le  déliât  entre  l'Italie  et  1* Al- 
lemagne ,  pour  savoir  auquel  de  ces 
deux  pays  est  duc  l'invention  de  la 
gravure,  subsiste  toujours:  des  deux 
côtes  un  produit  des  autorités  impo- 
santes; et  il  serait  peut-être  facile  de 
satisfaire  toutes  les  pic  tentions ,  en 
supposant,  ce  qui  est  assez  vraisem- 
blable, que  Fiiiiguerra  et  Schœn  ont 
trouvé ,  chacun  de  son  côté,  et  sans 
se  communiquer,  le  secret  de  cet  art. 
Tous  deux  étaient  orfèvres,  tmsdcux 
avaient  liesoiu  de  tirer  des  épreuves 
de  leurs  ciselures  ;  cependant  ce  qui 
pourrait  faire  croire  que  l'invention 
de  cet  art  remonte  plus  liant,  c'est 
que,  parmi  les  estampes  gnnées  au 
burin  par  SeliTii,  il  se  t  roi  ht  une 
Passion   qu'il  a   copiée  d'après  un 
maître  plus   ancien  (\uo  lui,  dont  le 
nom  est  inconnu ,  quoique  le  copiste 
ait  répété  la  marque  par  laquelle  le 
graveur  primitif  s'était  désigne.  Du 
reste,  quel  que  suit  l'inventeur,  on  ne 
peut  disrnmcuir  que  le  iirau  Mar- 
tin ,  connue  l'appellent  les  Français, 
■r.iit  m  outré,  dans  «cnc.sI  a  ripct.  un  ta- 
lent d'cvéï'iifioii  bien  supérieur  à  ce- 
lui de  tous  lis  altistes  italiens  et  alle- 
mands, ses  <  fiiiteiuporaii. ..  et  quWl- 
Im'M  Durer  lui-iui'uie  n'a  qu'à  peine 
<  L-alc  C.'cnI  siij  ioht  l' il' le  ni  ii.iriuent 
d«*  l'i-util  que  sfs  "si.-|i|i  u-s  se  fuit  re 
iu.irq:ier  :    li    plupart,    iru'iire  «  clics 
qui  ap;i  11  lii*iiiii  !  •  «î« ■*  *»n>  1  !;,(■•>  d\  r- 
levrern*.  «.ont  e\éi  uït  r*  a\»v  ui.e  111- 
telli-ejicc  (t   une  liiicsM'  aiimiciblcs. 
S'il  y  a  01  des  graxeurs  ataiit  lui,  il 


2îo  scii 

est  du  moins  li*  premier  q«:i  ail  mar- 
qué son  ouvrage  des  Irllrcs  tic  sou 
nom.  (>  sont  les  lettres  M.  cl  S., 
séparées  par  une  e>pèco  do  croix. 
L'ouvre  de  cet  ai  liste,  qui  consiste  eu 
cent  cinquante  pièces  originales  en- 
viron, est  île  la  pins  grande  rareté'. 
M.  de  lleinecke  en  a  donné  l'éiiumé- 
raliou  dans  son  Nette  IVachrich- 
tenvon  hunsllern  itntl  Kunstsachen. 
Parmi  les  plus  remarquables,  on  ci- 
te: I.  Une  !\ ativilë  et  une  adora- 
tion des  Rois  y  d'une  belle  exécution, 
et  qui  oui  cela  de  particulier,  que  les 
tableaux  d'après  lesquels  il  les  lit, 
étaient  son  ou\  râpe.  Us  existent  encore 
à Colmar  dansFcglisedel'hôpilal.  II. 
Le  «raml  Portement  de  croix.  III. 
Saint  Antoine,  enlevé  dans  les  airs 
et  tourmente  par  les  démons.  Ce 
sont  les  deux  pièces  capi talcs  do 
Sclucu.  La  première,  surtout ,  a\ait 
une  si  grande  réputation,  que  Mi- 
chel-Ange ,  dans  sa  première  jeu- 
nesse ,  en  lit  une  élude  particulière. 
IV.  l'n  Saint -Ciboire ,  sans  le  chif- 
fre de  rauteur  ,  remarquable  par 
l'art  et  la  îinessc  du  travail.  \.  En- 
fin une  Ha! aille  livrée  aux  Sarra- 
sins par  les  Chrétiens  soutenus  par 
l'apôtre  saint  Jacques.  Ce  morceau, 
qui  n'est  pas  terminé  vers  le  coin 
gauche  ,  passe  pour  le  dernier  ou- 
vrage de  Schuu.  Albert  Durer,  à  ce 
qu'il  rapporte  lui-même,  fut  sur  le 
point  d'être  envové  par  son  père  à 
Colmar.  où  Martin  était  établi,  pour 
clic  mis  sous  sa  direction  ,  lorsque  la 
Homélie  de  la  moit  de  cet  artiste, 
arrivée  eu  i  |.S(i,  uut  drtruiie  ce 
projet.  1,0  mu.sre  du  Louvre  possède, 
de  ccAlaîtrc,  un  tableau  représentant 
\q^  Israélites  recueillant  la  manne , 
et  un  dessin  du  Portement  de  la 
Croix.  Ce  dessin ,  exécuté  à  la  plume, 
et  rehaussé  de  hlauc  sur  papier  bleu  , 
a  été  grave  d'à  bord  par  Schœn  lui- 


SCII 

même,  puis  copié  par  (ilocLenluii  et 
par  d'autres  graveurs.  Le  même  cta* 
blissement  a  possède  un  autre  dessin 
de  ce  maître  (ait  à  la  pointe  du  pin- 
ceau ,  et  représentant  un  Groupe  de 
cavaliers.  11  a  été  rendu  à  la  Prusse 
en  i8i5.  P — s. 

SCI  10EN  HERG  ( Matthieu  de  ) f 
théologien,  ué à  Munich,  le  4  juillet 
1^3}  [  i  ).  recul  son  éducation  chczles 
jésuites,  dans  la  Société  desquels  il  en 
Ira  ensuite.  Devenu  docteur  en  théolo- 
gie, il  lut  employé,  par  son  Ordre, 
à  enseigner  les  Ii  uni  a  ni  tés,  la  phi- 
losophie et  la  théologie,  en  diver- 
ses croies.  Après  la  suppression  des 
Jésuites ,  l'électeur  de  Bavière  le  nom- 
ma sou  conseiller  ecclésiastique,  et 
lui  confia  la  direction  de  Wdnmône 
d'or ,  institution  très-utile ,  qui  exis- 
tait alors  à  Munich.  Elle  avait  pour 
objet  de  répandre,  parmi  le  peuple, 
des  ouvrages  instructifs,  qui  fussent 
ci  sa  portée.  Scluenbcrg  rédigea  lui- 
même  une  quarantaine  d'écrits  popu- 
laires, qui ,  imprimés  en  grand  nom- 
bre,dansdeséditiousquise  succédaient 
rapidement,  n'ont  pas  peu  contribué 
à  inspirer  des  sentiments  religieux 
aux  peuples  de  l'Allemagne  méridio- 
nale et  delà  Suisse  catholique. Schcen 
berg  devint  aiir*i  un  vrai  bienfai- 
teur de  l'humanité,  à  laquelle  il  con- 
sacra toute  sa  vie.  11  mourut  le  19 
avril  1  *"«)>.  Nous  ne  nommerons,  de 

ê  » 

se>  écrits ,  que  ceux  qui  ont  eu  licau- 
coup  d'éditions  :  I .  Pensées  chrétien- 
nes ,  entremêlées  de  petites  histoi- 
res. IL  La  Jeunesse  ornée  ,  avec 
vingt  \  ignctîes.  111.  Les  Occupations 
de  l'homme ,  a\ec  vingt-huit  vignet- 
tes. IV.  Conseil  amical  à  un  jeune 
homme  ,  à  son  entrée  dans  le  mon- 
de. V.   Le  Chrétien  résigné.   VI. 


1  '  Ou  pliilnl  m*  à  Si  hiligrit.  <iu  iliiMv.se  ik  \  «■<«- 
Luire,  lv  «)  iinvriiihrt*  i-.li.  m'Iuu  Cttm||rt<>,  ■*««» 
vl.m    BJ'h\*:b    u  rjiH.  .Stn\  Jrm. 


SCH 

toires  biblûptes,  avec  gravures 
VII.  Le  Discink  poli.  VIII. 
If  tire  populaire  au  dogme.  Beau- 
ii  de  livres  de  prières.  S — l. 
CIIOENBERU  (André),  hisio- 
ranhc  .suédois ,  attira  ,  jcuuc  cn- 
• .  l'attention  «lu  public  par  une 
Urirc  comparée  des  héros  ,  à  la 
uère  tin  baron  Flolberg  ,  Stock- 
£i .  i  -  J*> .  'i  vol.  îu-S".  ;  a  laquelle 
l  sucer*  1er  une  Introduction  à  la 
ta  turc  lie  et  à  la  morale,  Stock- 

d,  i-J?)*  ct  c'cs  Lettres  à  Me~ 
ras,  ibid..  17^0.  Ce  dernier  ou- 
5e  eut  le  douille  mérite  de  fournir 
>  litte'r.iture  suédoise  un  modèle 
klylr  rjiislolaiic  qui  lui  manquait , 
c  Irai  ter  ,sous  une  forme  agréable, 
■aliêrcs  abstraites  de  la  philoso- 
r«  1rs  principes  de  l'auteur  sont 
l  qui  étaient  reçus  alor*.  Selon  lui, 
unes  nus  idées  des  objets  matériels 
s  Tiennent  par  les  sens;  mais  ces 
s  n'auraient  pas  de  clarté' ,  sans 
truite  paiticiifière  qu'à  l'aine,  de 
1er  à  notre  perception  tout  ce 
**  passe  en  elle.  Or  une  percep- 
1  acquise  par  le  sentiment ,  s'ap- 
e  rt|w*rj«*iKT  ;  ainsi  rex[H;rienc.c 
le  *rtd  et  le  plus  sûr  fonde- 
it  de  tout  *a\oir.  »  Les  états  de 
•le  nommèrent  ScInmiImtj;  his- 
"Zrapbedu  rovauinc.  Pour  justi- 
ce lilir.il  [iiiblia  un  grand  num- 
d*  petit*  Traites  et  de  brochures 
t  Mir  riii^toîn-quc  sur  la  politique 
rr  r  <M  »iniepid>li'j  ne.  Ma  i>cc  furent 
i>*«it  *r%  Lettres  hiilitritpws  sur  la 
wUtMUùm  du  roy  aume  de  Suède , 
»*  U%  temos  anciens  et  modernes, 
«lh»tm.  i----  -S,  in-H".  ,  qui 
îii.Tmt  le  choix  (\r  la  ili<t<\  Dans 
ouvrage  S<  h<rnl>erg  se    montre 


•  m  I  •  •■  #■»  irr«-«iiiirr«rit'  ■en   *\  «•<  f tru 

.  m     ■  11   I     .u     #fl    ••ml    |Hl«l  .    1    >j-H'    |>JI     |f 

-m   #'•.!    L.-I.,  ctxUtf.  *l  »iA/«i'j*.  ,  f|<n  doiiUa 


SCH  at t 

non-seulement  écrivain  habile ,  mais 
aussi  li istorien  judicieux,  penseur  pro- 
fond,  et  citoyen  ami  de  la  patrie.  Ces 
Lettres  historiques  déplurent  pour- 
tant à  la  cour;  le  premier  cahier  fut 
supprime  par  ordre  de  Gustave  III, 
très-choque  àes  sentiments  cosmopo- 
lites de  l'auteur;  et  la  suite  ne  parut 
jamais,  en  sorte  que  l'ouvrage,  tel 
qu'il  existe,  ne  comprend  que  l'his- 
toire «lu  gouvernement  de  Suède , 
jusqu'au  règne  de  Charles  XI.  Arrête' - 
dans  son  entreprise,  et,  trop  inde'- 
pendant  pour  se  soumettre  à  la  cen- 
sure, l'historiographe  du  royaume 
renonça  à  la  carrière  littéraire  ,  et 
s 'étant  retire  à  sa  terre  près  de 
Celle,  dans  la  province  de  Gcstririe, 
il  y  mourut,  le  (i  avril  181 1  ,  ayant 
le  litre  de  conseiller  de  chancellerie  7 
et  de  chevalier  de  l'Etoile  polaire. 

D-G. 

SCHOENEMANN  (  Cibles 
Tn  aucott-Gottlod  ) ,  historien  alle- 
mand, ne  en  î-W>,  à  Ei.slchcn,  c'tu- 
diasous  le  cc'lèbreGaltercr  à  (inttiu- 
gue,  y  prit,  eu  1797,  le  degré'  de 
docteur  eu  droit ,  et  fut  nomme  ,  en 
17M),  professeur  extraordinaire  de 
philosophie  à  cette  même  université', 
où  il  mourut  le  H  mars  iHom.  Il  en- 
treprit,  en  178S,  une  Bibliothèque, 
des  Pères  de  l'Eglise  latine ,  pour 
servir  de  pcnlaut  et  de  complément 
à  la  bibliothèque  latine  profane  de 
Fabriciiis.  Ot  ouvrage  parut  à  Leip- 
zig, c:i  i-m  et  I7<){,  '*  \<d.  iu-S°. 
Selio-neiuauu  projeLi  ensuite  une  nou- 
velle edil  ion  des  Lettres  îles  Souve- 
rains Pontifes,  depuis  saint  Clément 
jusqu'à  s.iint  J,t:oii-lc-(îrand  ;  mais 
il  n'en  partit  que  le  i'r.  volume, 
(•••Itiii'iue.  1  -<i<i,  in-tt'.  ;  il  se  con- 
satra  ensuite  a  la  diplomatique,  pour 
laquelle  il  était  éminemment  propre 
par  ses  connaissances,  son  assiduité, 
sa  patience,  et  par  l'excellent  juge- 


212 


SCH 


ment  mie  la  nature  lui  avait  départi. 
C'est  dans  cette  partie  des  sciences 
qu'on  attendait  de  lui  des  services 
que  sa  mort  précoce  ne  lui  permit 
pas  de  rendre.  Les  ouvrages  qu'il  a 
publiés  sur  la  connaissance  des  char- 
tes, tous  rédigés  en  allemand,  sont  : 
I.  De  Y  Étendue  de  la  diplomatique 
et  de  ses  rapports  avec  les  autres 
sciences  ,  1798,  m-8°.  II.  De  la 
Manière  de  déterminer  l'âge  des 
chartes,  179g.  III.  Code  on  Recueil 
de  Chartes  pour  la  diplomatie  prati- 
que y  1800  et  1801 ,  a  vol.  in-8°.  IV. 
Théorie  delà  diplomatie  ancienne , 
1801,  iw.  partie,  in-8°.  V.  Essai 
d'un  système  complet  de  diploma- 
tique générale  y  1801  et  1802  ,  2 
vol,  in-8*.  Ces  trois  derniers  ouvrages 
sont  restés  incomplets.  S— l. 

SCHOENFELD  (  Jeaw-  Henri  ), 
peintre,  naquit,  en  16 19,  dans  la 
ville  impériale  deBûbcrach,  d'une  fa- 
mille noble,  et  fut  élève  de  Siebel- 
bein.  Après  quelques  années  d'étude 
sous  ce  maître,  que  l'on  connaît  À 
peine,  il  se  mit  à  parcourir  l'Allema- 
gne ,  pour  perfectionner  son  talcut  ; 
et ,  doué  d'une  extrême  facilité ,  il  de- 
vint ,  en  peu  d'années ,  un  des  plus 
habiles  artistes  de  cette  époque.  11  se 
rendit  en  Italie,  et  profita  du  séjour 
mi'il  fit  à  Rome  pour  y  étudier  les 
chefs-d'ccuvrc  de  la  peinture ,  de  l'ar- 
chitecture et  de  la  sculpture.  C'est 
ainsi  qu'il  modifia  son  goût,  qu'il  ac- 
quit une  connaissance  plus  parfaite 
de  la  composition  ,  et  411'il  se  fit 
remarquer  par  une  liberté  d'exécu- 
tion, une  correction  de  dessin  peu 
communes.  Il  déployait  Leaucoup  de 
grâce  dans  ses  ouvrages*  et  son  ima- 
gination était  si  active,  que  son  pin- 
ceau ,  quoique  d'une  fougue  incroya-' 
Me ,  avait  peine  à  rendre  la  multitu- 
de d'idées  qui  se  pressaient  dans  son 
esprit.  II  peignait  également  l'histoi- 


SCH 

re,  le  paysage,  les  marin» 
nés,  1  architecture  et  les 
Ses  figures  étaient  dessiné 
gance,  et  ses  sujets  dispos 
et  jugement.  Pendant  soi 
Rome ,  on  lui  confia ,  dar 
Orsini  et  dans  l'église  de  £ 
sabeth  de'Fornari  ,  que 
vaux ,  dont  il  se  tira  ave 
A  son  retour  en  Allcmagn 

E&rLyon,  Munich,  Yicr 
ourc,  etc.,  et  y  exécut 
grand  nombre  de  tableaux 
Augsbourg,  dans  l'église 
Croix,  deux  de  ses  ouvi 
taux.  L'un  est  le  Christ 
Calvaire;  l'autre  une  D 
croix.  La  composition ,  1'* 
le  dessin,  la  couleur,  ton; 
tnarquable.  On  conserve 
maison  du  sénat ,  une  ai 
productions ,  représentai* 
d'étalante  et  tfHippox 
donne  la  plus  haute  idée 
lents,  surtout  par  l'adresj 
quelle  il  a  su  reproduire 
sentiments  qui  agitent  les 
spectateurs  de  cette  lutti 
beaux  Paysages,  sont  prin 
ornés  de  figures  charma 
beaux  fonds  d'architectu 
contribué  à  sa  réputation.  ] 
à  Augsbourg,  où  il  culti 
jusqu'à  sa  mort ,  en  167  5. 
en  1626, à  gravera  l'eau-: 
Christ ,  ayant  une  main 
Une  Bacchanale  d'en  fan 
l'autel  de  Pan.  III.  IJnc 
avec  un  berger  jouant  du 
et  une  bergère  tenant  im  t 
Un  Paysage  agreste,  a 
gure  assise  sur  la  pointe  (3 
au  bord  d'une  rivière. 

SCHOENING  ou  SCI 
(Gerhard),  historien  d< 
né  en  1722,  dans  le  dist 
foden,  province  de  Non 


SGH 


SCB 


ai* 


Pécule  de  Drontheim ,  par 
Dut,  qui  le  mit  en  état  de 
i  l'université  de  Copeuha- 
îeune  &homing  donna  des 

ah  les  langues  anciennes  et 
,  l'islandais,  la  philoso- 
théolojrie.  11  se  sentit  sur- 
fa  décidé  pour  les  antiqui- 
patrie;„et  ce  fut  par  une 
in  sur  les  noces  des  anciens 
es ,  qu'il  débuta ,  en  1 7^0, 
mère  littéraire.  Il  publia 
■  l'occasion  du  mariage  de 
scurde  çrec.  Sonbicnfai- 
ayant  obtenu  de  se  faire 
par  son  ancien  élève, 
aQa  diriger,  en  17^1,  l'é- 
ontheim  ;  et  ce  fut  là  qu'il 
1  avec  Suhm,  a  la  carrière 
.  Les  deux  amis  se  parta- 
juunp  encore  si  peu  culti- 
istoire  des  états  Danois; 
choisi  l'histoire  de  Nor- 
Sulun  celle  de  Danemark 
ensemble  les  sagas  des  Is- 
t  recueillirent  d'iunouibra- 
iaux.  Schocuiug  commença 
r  un  Essai  de  la  ge'ogra- 
nne  de  la  Norvège,  Copeu- 
5 1 ,  ût-4°.  Quoique  cet  es- 
iprrnne  «pie  le  Hiimnark, 
'  des  sciences  de  Copcnha- 
si  contente,  qu'elle  en  lit 
traduction  française,  qui 
si  restée  inédite.  Eu  1 7O1 , 
fit  paraître,  à  Drotitlicim , 
pliôn  de  la  cathédrale  de 
,  dont  il  avait  fait  des- 
es  les  parties ,  et  au  sujet 
t  il  avait  recueilli  beau- 
Itcnmeuts.  Invité  avec  son 
1  a  coopérer  à  une  biogra- 
•se ,  il  écrivit  la  vie  du  roi 
jge ,  Harold  -  Ilaerdraedc , 
que  Evsten;  mais  le  projet 
tgrapfcie  ayant  échoué,  les 


deux  amis  publièrent  séparément  leur 
travail,  sous  le  titre  de  Morceaux 
pouvant  servir  à  corriger  Y  ancienne 
histoire  de  Danemark  et  de  Nor- 
vège, Copenhague,  1767,  in-4°.  Dès 
l'anuée  suivante,  Schœnmg  fut  nom- 
mé membre  de  l'académie  de  Copen- 
hague ,  et  inséra  dansJe  huitième  volu- 
me du  Recueil  de  cette  société,  une  Dis- 
sertation sur  l'antiquitéde  l'aurore  bo- 
réale ,  ou  plutôt  sur  l'antiquité  des  ob- 
servations faites  par  les  Grecs  et  les 
Romains  sur  ce  phénomène  de  la  na- 
ture dans  le  Nord.  Sur  ces  entrefai- 
faits,Gimnerus,ev&njedc  Drontheim, 
ayant  conçu  le  projet  d'une  société 
savante  de  Norvège ,  engagea  les  deux 
amis  à  en  former  le  noyau.  Cette  so- 
ciété fut  établie  en  1700;  et  Tannée 
suivante  die  publia  le  premier  volu- 
me de  ses  Mémoires,  dont  deux  sont 
de^hœninfi,  qui iy  traite  As  di*t- 
tes  et  des  magasins  de  grains;  car. 
pour  être  plus  utile  à  sa  patrie ,  3 
avait  étudié  aussi  l'économie  publi- 
que. Pour  le  deuxième  volume,  il 
fournit  une  Dissertation  sur  le  nau- 
frage du  noble  vénitien  Pierre  Qui- 
rim  dans  le  Nord,  en  i43'Jt,  ainsi 
que  des  observations  sur  la  carte  de 
Norvège  par  le  capitaine  Wangen- 
stein.  Le  troisième  volume  contient , 
de  Scliœuing,  une  Notice  sur  l'ori- 
gine de  la  fonderie  de  cuivre  de  Mcl- 
dal ,  dont  il  avait  été  l'un  des  direc- 
teurs ;  enfin ,  il  donna  ,  pour  le  cin- 
quième volume,  un  Éloge  de  l'éyê- 
que  Gunnerus,  fondateur  delà  Socié- 
té. En  ij65,  il  fut  nommé  profes- 
seur à  1  académie  de  Soroé,  où  il 
acheva  ses  grands  travaux  histori- 
ques. 11  donna,  dausles  tomes  ut,  x  et 
x  it  du  recueil  de  l'académie  de  Copen- 
hague, ses  Recherches  des  conuaissan- 
ces  que  possédaient  les  Grées et  les 
Romains  relativement  aux  pavs  du 
Nord,  ainsi  qu'uuMcmoire  sur  I  expé- 


!U4 


SCH 


dition  de  Darius  Hystaspe  en  Scythie. 
Attaqué  par  le  professeur  Schloc- 
zcr  ,  Schœning  lui  répondit  par 
nue  brochure  sous  le  pseudonyme 
de  Stgurd  Sigurdsen ,  publiée  à 
Soroé,  en  1773.  Dans  les  années 
1773,  177I  et  1775,  il  fit,  aux 
frais  du  gouvernemeut ,  des  voyages 
archéologiques  en  Norvège.  Les  ré- 
sultats de  ces  excursions  savantes 
forment,  selon  M.  Subm,  9  volu- 
mes :  il  n'en  a  été  imprimé  que  deux 
cahiers ,  Copenhague ,  1 778-82 ,  in- 
4°.  Après  avoir  publié  ,  d'abord  à 
Soroé,  en  1769,  une  Dissertation 
sur  J 'origine  des  Norvégiens ,  et  d'au- 
tres peuples  du  Nord,  il  fit  paraître, 
deux  ans  après ,  dans  la  même  ville , 
le  premier  volume  de  son  Histoire  de 
Norvège;  le  deuxième  parut  à  So- 
roé, eu  1773,  et  le  troisième,  qui 
ne  va  qu'à  la  fin  du  dixième  siècle, 
a  été  mis  au  jour  par  son  ami  Suhm, 
à  Copenhague,  en  1781.  C'est  un 
des  meilleurs  ouvrages  historiques 
qu'on  ait  sur  la  Scandinavie  :  l'au- 
teur a  toujours  puisé  aux  sources;  la 
littérature  islandaise  pour  l'ancienne 
histoire  du  Non),  lui  est  familiè- 
re; son  stylé  est  clair  et  simple;  sa" 
manière  est  imitée  de  Polybe,  qu'il 
regardait  comme  le  meilleur  histo- 
rien. Sulim  dit  que  si  cet  ouvrage 
était  achevé,  aucun  pays  ne  pourrait 
présenter  uuc  histoire  comparable  à 
celle-ci,  pour  l'authenticité  des  faits , 
les  détails  et  la  profonde  connaissan- 
ces des  choses.  A  la  mort  de  Lange- 
bek  ,en  1775,  Schœning  fut  nommé 
archiviste  à  sa  place  ;  et  le  prince 
royal  Ficcléric  le  ctyirgea  dé  prépa- 
rer une  édition  du  plus  important 
historien  islandais,  Snorro  Sturlcson, 
édition  dont  le  prince  faisait  les  frais. 
C'était  un  travail  familier  au  savant 
norvégien  ;  les  deux  premiers  volumes 
delà  nouvelle  édition  de  Snorro  pa- 


SCH 

rurent  à  Copenhague,  en  1778 
in-fol. ,  avec  une  traduction  1 
et  une  introduction  de  Schfcnii 
avait  soigné  aussi  les  cartes  et 
blés  généalogiques.  Les  autres 
mes  furent  publiés  après  la  m 
premier  éditeur ,  par  Thorlac 

Îmis  par  WcrlauÛ*.  Étant  m 
le  la  société  chargée  de  publ 
manuscrits  islandais  de  la  j 
collection  d'Arnas-Magnanis , 
ning  eut  aussi  part  à  l'éditi 
l'Ouvrage  islandais ,  intitulé 
garvaka,  dont  il  composa  la  pi 
Le  roi  l'avait  nommé,  en  177^ 
seillcr  de  justice.  Quelques 
après ,  il  .fut  attaqué  d'une  ph 
et  mourut  le  18  juillet  1700 
laissé  un  grand  nombre  de  n 
crits ,  tels  que  ses  Voyages  er 
vése,  un  Traité  sur  les  Norm 
qui ,  selon  Suhm ,  mériterait  d 
le  jour;  quatre-vingts  cartes 
nées,  des  province* de  la  No 
etc.  11  a  publié  mi  grand  nom 
Dissertations ,  entre  autres  :  Di 
tiones  quatuor  de  origine  pi 
phiœ  orient alis,  Copenhague, 
à  47  »  in-8°.  ;  De  V améliorai 
l'agriculture  en  Norvège, 
1758;  De  antiquissimd  reip 
constitutione ,  regitm  speciati 
tenlid  et  auctorilate  apud 
boréales,  Soroé,  itG5 ,  in— .-§ ■ 
antiquo  succt'dendintre,  ibid., 
Defeslo  post  occiaui  s  pli  s  rt 
in  septvnlrione  olim  célébrait 
1 7 60  ;  De  anni  ratione  apua 
res  septentrionales ,  ibid.  ;  F 
menla  narrationis  Ilerodoti  fi 
tftid ,  17G8  et  70;  De  sinu  C 
et  monte  Savo.  Son  ami  S 
placé  une  Notice  biographiqi 
Schœning ,  à  la  tetc  au  troisi 
dernier  volume  de  l'Histoire  d 
vége.  Son  bienfaiteur  Dass  lui 
légué  en  mourant  une  bibliotl 


SCH 

hère  verbale  de  'a  laisser  un 
patrie,  Schœning  In  légua 
tienne  à  la   société  Norvc- 
s  sciences,  à  Dronthcim. 

D— G. 

lPFIJN  (Jean-Daniel), 
r  d'éloquence  et  d'histoire  à 
■g,  naquit  à  Sulzbourg,  pe- 

du  margraviat  de  Jiadc- 
,  le  6  décembre  i  (kj  }.  1 1  fit 
ères  études  à  Dourlach ,  puis 
rt  vint,  eu  171 1 ,  à  Stras- 
11  il  s'appliqua  à  l'étude  des 
pnreque  et  latine,  de  l'élu- 
es antiquités  et  de  l'histoire. 

dans  la  carrière  par  un  Pa- 

*  latin  de  Gerinaiiiriis  ,  que 
le  Strasbourg  fit  imprimer 

Son  mérite  le  iit  nommer , 
,  à  une  chaire  d'éloquence 
•ire.  H  eut  bientôt  pour  élè- 
»  IVuifle  du  droit  public ,  les 
les  plus  illustres  maisons 
pie.  L'y  professeur  aussi  cé- 
emié  à  la  France  :  Cathe- 
.  impératrice  de  Russie  ,  lui 
eti  I"'*.1),  des  offres  sédui- 
uai*  il  refusa  constamment 

*  propositions.  Strasbourg 
ers  sacrifices  par  une  aug- 
1  de  traitement ,  et  en  l'ciiga- 
faire,  aux  frais  de  la  \ille, 
pe  en  France  et  en  Italie. 
six  mois  à  Paris,  avec  les 
le*  plus  distingués  de  cette 
lo  Moiitfauron ,  Hardouin, 
e,  ftolliu,  Sac\,  Yertot  ,Cap- 
,  ]t t^non  .  etc.  Il  parcourut 
-s  \illr»  les  plus  intéressantes 
le  la  France  et  de  l'Italie;  il 
t%«aiirc,  dans  cette  patrie  des 
r  t«Hi>  les  hommes  qui  l'illns- 
hiM,  hs  r.resciiiibeui ,  S.d- 
far*igli  et  Muratori.  V  son 
Paris  ,  le  Ui.in  rli.il  J'Huxrl- 
àiUftl  îles  affaires  étrangères, 
à  Ltiudrespoury  puiser  des 


SCH  ai 5 

connaissances  positives  sur  l'état  du 
gouvernement  et  sur  les  dispositions 
des  partis  ;  il  n'y  resta  que  six  mois , 
revint  par  la  Hollande ,  où  il  connut 
Muschciibroeck ,  Bocruaavc,Draken- 
borg  et  autres,  et  ne  vint  qu'en  1728, 
reprendre  ses  fonctions  académiques 
à  Strasbourg.  La  société  royale  de 
Londres  lui  envoya ,  la  même  année, 
son  diplôme  de  réception ,  et ,  l'année 
suivante,  il  fut  reçu  ,  par  faveur  spé- 
ciale du  roi ,  membre  correspondant 
de  l'académie  des  inscriptions  et  bel- 
ies-lettres ,  avec  le  droit  de  \  oter  dans 
les  assemblées  de  cette  compagnie  , 
toutes  les  fois  qu'il  viendrait  a  Paris. 
Schœpiliu  ,  à  différentes   reprises  , 
lui  paya  son  tribut  par  des  Disser- 
tations aussi    savantes   que  curieu- 
ses; ou  les  trouve  dans  les  tomes 
ix ,  x,  xv ,  xvii ,  xvm  et  xxiii  des 
Mémoires  de  cette    académie.  Ses 
profondes  connaissances  dans  le  droit 
public  de  l'Allemagne  ,  et  dans  les 
intérêts  des  divers  membres  de  cette 
association  ,  le  firent  consulter  quel- 
quefois par  le  garde  des  sceaux  Chau- 
>elin  et  par  le  cardinal  de  Fleury.  Il 
répondit   au    Mémoire   que  JJarteu- 
stein  ,  son  ami ,  et    référendaire  du 
conseil  intime  de  l'empereur  ,  avait 
composé  contre  les  prétentions  de  la 
France ,  dans  la  guerre  de  la  succes- 
sion de  Pologne  ;  et  son  Mémoire  fut 
bien  reçu  «les  deux  partis.  Après  la 
paix  de  Vienne,  en  1738,  il  lit,  avec 
l'agrément  de  Li  cour  de  France,  un 
voyage  dans"  celte  capitale  ,  et  il  y 
fut  accueilli  avec  la  plus  grande  dis- 
tinction. On  essaya  de  l'y  fixer  par 
les  propositions  (es   plus  brillantes; 
mais  il  les  refusa  toutes,  et  n'accepta 
!«•  portrait  de  l'empereur,  enrichi  de 
diamants,  qu'api  es  en  avoir  obtenu 
l'agrément  du    roi.     H    célébra  ,  eu 
1740 .  a\ec  la  plus  grande  solennité, 
au  nom  de  l'université  de  Strasbourg, 


2I& 


SGH 


la  fête  séculaire  de  l'invention  de 
l'imprimerie.  Ce  fut  à  celle  époque, 
que  le  roi  k  nomma  conseiller  et  his- 
toriographe de  France*  Dans  le  même 
temps  ,  l'académie  de  Pétersbourg 
l'admît  au  nombre  de  ses  associes, 
comme  il  l'était  déjà  de  odle  de  Flo* 
rence.Ce  fut  hn  qui  engagea,  en  i*;03, 
l'électeur  palatin  C&aries-lliéodore, 
à  fonder  l'academiede  Manhiam  c  fl  en 
fat  le  président  honoraire,  et  il  y  al- 
lait tous  les  ans  faire  un  voyage.  Poe* 
.sesseur  d'une  bibliothèque  de  douée 
mille  volumes ,  une  des  plus  riches 
en  histoire  qu'un  particulier  ait  pos- 
sédée ,  il  la  rendit  publique  ven- 
dant toute  sa  ~vie,  et,  dans  sa  vieil- 
lesse, il  en  fit  présent,  ainsi  que 
de  son  cabinet,  a  la  ville  de  Stras- 
bourg ,  qui  lui  en  témoigna  sa  recon- 
naissance par  une  pension  viagère.  La 
cinquantième  année  de  son  profes- 
sorat fut  célébrée  comme  une  fête 
publique ,  k  Strasbourg ,  le  aa  no- 
vembre 1770;  mais  il  ne  jouit  pas 
long-temps  de  cette  sorte  de  triom- 
phe :  une  fièvre  lente  remporta  le  7 
août  177 1 ,  âgé  de  près  de  soixante- 
dix-sept  ans.  Le  Beau  prononça  son 
éloge.  Schœpfiin  avait  eu  le  singulier 
honneur  de  voir  paraître ,  avant  de 
mourir,  l'histoire  de  sa  vie,  compo- 
sée en  latin  par  Ying ,  instituteur 
des  princes  de  Bade,  un  de  ses  élèves. 
Elle  a  été  imprimée,  en  1769,  in-4°. 
Il  y  en  a  une  autre  plus  récente  par 
Koch.  Oberlin  a  donné,  sous  le  titre 
de  :  Musœum  Schœpjliniy  la  descrip- 
tion du  cabinet  de  ce  professeur, 
Strasbourg,  1785,  in-jf.  Ce  n'est 
que  le  tome  Ier. ,  qui  ne  contient  que 
les  pierres,  les  marbres  et  les  vases. 
Le  reste  n'a  point  paru.  Parmi  les 
nombreux  ouvrages  que  Schœpfiin 
a  laissés  ,  les  principaux  sont  : 
I.  Une  édition  corrigée  et  augmen- 
tée des  Annales  Arsacidarum,  de 


SGH 

l'abbé  de  Leoguerue ,  Stras! 

iy34,  in-4°-  *I«  Commenté 
historicœ  et  eriticœ,  Bile , 
in-4°.  C'est  un  Recueil  d'uni 
taine  de  dissertations  savantes 
la  pkpartavaientdéjà  étéimp 
séparément,  k  mesure  qu'Aies 
composées  en  17*9,  in3i , 
et  autres  années.  III.  Fmdicia 
grapbicœ.  Strasbourg  ,1750, 
L'auteur'  prétend  que  la  déce 
des  caractères  mobiles  en  boi 
faite  àStraabourg^etau'onles 
déjà  employés  en  i43ô;mais  » 
mon  a  été  réfutée  par  Fournia 
d'autres.'Du  reste, l'ouvragere 
des  pièces  très-curieuses,  qui 
un  grand  jour  sur  l'origine  di 
primerie ,  mais  qmn'exirésota 
toutes  les  difficultés.  Fourmer  1< 
a  fait,  sur  cet  ouvrage,  des  < 
varions  critiques,  Paris,  17Ô 
80.  IV.  Alsatia  illustrât*,  c 
ramona  ,francica>  Calmar, 
176a,  a  vol.  in-fol.  Cet  ou 
1  dont  l'auteur  avait  concerté  I 
avec  le  chancelier  d'A^uesses 
l'honorait  de  son  amitié,  ne 
rien  à  désirer  sur  l'Alsace, 
l'abondance  des  matériaux.  L 
Schœpflin  en  présenta  le  prem 
à  Louis  XV,  ce  monarque  lui  a 
une  pension  de  2,000  livres.  1 
diciœ  celticœ  ,  Strasbourg  ,  1 
1760,  in-4°.  L'auteur  y  fait  v< 
le  nom  de  celtique  n'appartem 
prement  qu'à  une  partie  des  C 
et  que  les  Germains  étaient  de 
pies  très-différents  des  Cehei 
examine  l'origine  et  les  révo 
de  la  langue  celtique ,  et  y  réro 
lumières  entièrement  nouveUi 
ouvrage  a  été  traduit  en  fran< 
réfuté  par  Pelloutier ,  à  la  fin  d 
1er.  de  son  Histoire  des  Cdn 
Historia  zœringo-badcnsis , 
ruhe,  1763-1766^  7  vol. 


proBveqnek  maison  de 
oflsmnil  reenante,  des- 
de  Zzringen,  qui 
k  Suisse,  et  dont 
depuis  iai8.  VU. 
t  aneYomgtct,  Carolin- 
sstia  et  mevu  ai- 
fcetm,  177^1775, 
«•un  joint  orainairemcpC 
;  à  VAUatia  MustrSta 
dont  ).  VIIL  On  a  en- 
des  éclaircissements  sur 
e$  Cdtes,  par  Pdloutier , 
ro«ve  dans  la  traduction 
|u'en  a  faite  M.  Purmann, 
1777 ,  in-4°.  Il  a  coopé- 
k  nouveJk  édition  de  h 
te  historique  de  France, 
te»  Scheepflin  avait  lu  a 
dea  inscriptions  des  Mé- 
le  projet  de  Charkmagne , 
k  Rhin  au  Danube.  On 
lé  de  k  vie  de  ce  savant , 
ouveun  extrait  dans  les 
ktérmres ,  et  dans  le  Mo- 
messidor  an  ia.    G.T-t. 
TTGEN    (  Christian  ) , 
,  naquit  en  1687,  a  Wur- 
axe.  Son  père,  qui  était 
f  avait  reçu  une  éducation 
qui  k  mit  en  état  de  don- 
ne ks  premières  leçons  à 
dura  continua  ses  études 
lf*e  de  quinze  ans  au  gym- 
vnTe  natale ,  où  se  trou- 
professeurs  renommes;  et 
02  Jusqu'en    1707  ,    au 
e  k  Porte  (  SdudP/orte), 
tbourg ,  qui  est  encore  de 
■se  des  premières  écoles 
se.  De  la  il  se  rendit  à  l'u- 
e  Leipzig,  pour  faire  son 
théologie ,  et  s'appliquer 
et  orientales.  Il  y  passa 
menant  sa  vie  par  des  tra- 
mes, et  par  quelques  le- 
lomiiit  A  la  demande  d'un 


SCH  317 

libraire  de  cette  vilk,  il  s'occupa  de 
k  révision  du  manuscrit  laisse,  en 
1667,  par  Thomas  Reinesius,  son* 
k  titre  à'EponymologicuM  :  c'était 
un  glossaire  pour  l'intelligence  des 
inscriptions  antiques*  Ce  manuscrit 
informe  avait  besoin  d'àredechiflré , 
mis  au  net,  et  complété  par  k  moyen 
des  inscriptions,  qui  depuis  k  mort 
de  Reinesius  avaient  été  publiées  par 
Fabretti.  Le  travail  de  Schœttgen 

Sassa  ensuite  dans  k  bibliothèque 
e  Jean  Leclerc,  et  finalement  entre 
les  mains  de  Christophe  Sax,  qui 
s'occupa  long-temps  à  l'enrichir  de 
mots  tirés  des  inscriptions  recueil- 
lies ou  publiées  dans  le  dix-huitième 
sièck,par'Gude,  Doni,  Gori,  Paa- 
sionei ,  Bonada ,  Barmann  et  Pau- 
lus.  Après  k  mort  de  Sax,  les  pa- 
piers que  ce  savant  avait  laissés,  y 
compris  1  Eparyrmoiogicum  de  Rei- 
nesius, Schœttgen  et  ^Sax ,  furent 
achetés  par  Louis  Buonaparte,  alors 
roi  de  Hollande.  Il  faut  espérer  que 
le  gouvernement  des  Pays-Bas  aura 
soin  de  faire  publier  enfin  un  ouvra- 
ge de  cette  importance ,  qui  manque 
a  la  philologie.  Schœttgen  prépara 
aussi  une  nouvelle  édition  des  Scrin- 
torcs  rei  rusticœ ,  qui  ne  fut  publiée 
qu'en  i7&>,  par  Gesner.  Renonçant, 
en  1 7 16 ,  à  la  prédication ,  pour  la- 
quelle il  avait  montré  beaucoup  de 
goût  dans  sa  jeunesse,  il  se  voua  à 
l'instruction  publique,   fut  nommé 
recteur  du  gymnase  de  Francfort  sur 
l'Oder;  en  1719,  professeur  de  bel- 
les-lettres à  celui  de  Stargard;et,  en 
1728,  recteur  d'un  des  gymnases  de 
Dresde.  Il  occupa  cette  place  jusqu'à 
sa  mort,  arrivée  le  i5  octobre  175 1. 
Ce  savant  avait  été  marié  avec  la  fille 
d'un  médecin  de  Berlin,  de  laquelle 
il  eut  huit  enfants.  Sa  carrière  n'a 
pas  été  brillante,  mais  elle  fut  utile: 
son  mérite,  comme  professeur,  n'a 


2l8 


SCH 


pas  seulement  été  recourra  et  célébré 
par  les  nombreux  disciples  qu'il  a 
formés  ;  il  lui  valut  encore  une  grande 
considération  de  la  part  de  ses  con- 
citoyens et  des  étrangers.  Outre  l'é- 
rudition philologique  et  historique , 
Schœttgen  possédait  à  un  rare  degré 
la  littérature  orientale  et  rabbinisti- 
quc.  Il  fut  souvent  consulté  par  les 
docteurs  juifs  ,qui  étaient  pénétrés  de 
la  plus  haute  vénération  pour  sa  sa- 
gesse; mais  ce  sentiment  se  changea 
tout-à-coup  en  haine  ,  lorsqu'ils  s'a- 

Ecrçurcnt  que  Schœttgen  n'avait  si 
ieu  étudié  les  livres  des  plus  an- 
ciens rabbins,  que  pour  confondre  leur 
savoir  et  le  faire  tourner  au  triom- 
phe du  christianisme.  Il  fit  paraître, 
en  1  nfô ,  son  Jésus  le  vrai  Messie , 
î  vol.  in-8°. ,  où  il  prouva',  par  les 
livres  des  Juifs  eux-mêmes ,  que  tous 
les  passages  de  r Ancien-Testament 
qu'ils  ont  entendus  du  Messie,  ont 
été  accomplis  par  le  Christ.  Dans 
l'introduction,  qui  renferme  l'Histoire 
de  rOrtliodoxie  juive,  l'auteur  dé- 
montre la  conformité  des  dogmes 
juifs  et  chrétiens ,  que  les  rabbins  mé- 
connaissent. Ce  livre  est  l'ouvrage  le 
plus  fort  qu'on  ait  écrit  contre  l'in- 
crédulité des  Juifs  ;  et  il  ne  paraît 
]ms  qu'on  puisse  rien  y  ajouter. 
Schœttgen  a  soigné  des  éditions  cs- 
timeesdes  Lettres attribuées  à  Thé- 
misloclc ,  Leipzig ,  1716,  iu-8°. ,  de 
Quinte-Curce ,  1717,  in-iu.  ;  du 
Nouvrau-Tvstamcnt ,  1744*  in-8*\ 
te  Philon ,  de  1 729 ,  qui  paraît  être 
une  nouvelle  édition ,  n'est  que  celle  de 
W  ittenibcrg,  i(k)i ,  à  laquelle  un  li- 
braire de  Francfort  ajouta  une  préfa- 
ce et  un  nouveau  frontispice.  Schœtt- 
gen a  aussi  donné  de  nouvelles  édi- 
tions des  ouvrages  de  Lambert  Bos, 
.sur  les  ellipses  grecques  ;  de  Waltcr, 
sur  les  ellipses  hébraïques;  et  du  Lexi- 
<jfi4>  de  Pasor,  sur  le  Nouvcau-Tes- 


SCH 

tament.  Lui-même  publia  plus  tard 
un  meilleur  Lexique  de  ce  genre ,  qui 
depuis  a  été  réimprime'  avec  des  addi- 
tions de  Krebs  et  Spohn ,  ainsi  qu'un 
Dictionnaire  d'antiauités.  Fabricant 
ayant  laissé  incomplète  sa  biliothëque 
latine  du  moyen  âge ,  Schœttgen  y 
ajouta  un  sixième  vol.,  renfermant  lei 
lettres  P  a  Z.  Outre  l'ouvrage  alle- 
mand que  nous  avons  cité,  ses  Horm 
hebraicœ  et  taimudicœ ,  qui  pa- 
rurent en  1733  et  174s  2  voL  m- 
4°. ,  furent  les  produits  de  tes  tra- 
vaux dans  les  langues  orientales, 
conjointement  avec  u.-Ghr.  Kreyag» 
Il  rédigea  encore,  en  allemand ,  «ne 
collection  intéressante  pour  l'Histoire 
de  Saxe,  îa  vol.  in-8°.,et  il  pu- 
blia ,  dans  la  mente  langue,  nue  rie 
de  Conrad -le -Grand,  margrave 
de  Misme  ,  et  V  Histoire  de  We* 
precht  de  Groetsch,  margrave  de 
Lusocc.  Apres  sa  mort ,  on  publia  : 
Diplomataria  ad  scriptores  Histo- 
riée Germanicœ  medii  œvi  cum  si" 
gillis  œre  incisis ,  1 733  et  années  sui- 
vantes :  collection  qu'il  avahfaite  avec 
Krcysig.  Enfin  il  existe  de  Schœttgen 
environ  quatre  -  vingts  Opuscules  , 
Dissertations ,  Programmes ,  •  etc., 
Ceux  qui  éclairassent  quelques  points 
de  l'ibstoire  de  Saxe,  ont  été  réunis 
sous  le  titre  de  Schœttgcni  opuscul* 
minora,  IJistoriam  saxonicam  UIuS' 
tran tia ,  Lei pxig ,  1 7G7 ,  in-8°.  Sri, . 
SC1101FFER  (  Jkaw).  F.  Scncw 

TER. 

SCIIOLLINER  (Hemiahh)  /his- 
torien, né,  le  i5  janvier  17*1 ,  à 
Freisingen ,  où  son  père  était  institu- 
teur, fut  élevé  chei  les  Béuédictins 
de  celte  petite  ville,  qui  y  avaient  «ne 
très-bonne  école  latine.  A  l'âge  de 
seize  ans ,  il  entra  lui-même  dans  l'or- 
dre .  à  l'abbaye  d'Ober  Alla  jeh ,  et  y 
étudia ,  pendant  quatre  ans, la  phi- 
losophie ,  les  mathématiques,  puis 


SCR 

gief  à  Salzhonrg.  En  17^5, 
ordres.  Ses  supérieurs,  ju-c- 
!  parti  qu'ils  tireraient  de 
ts ,  renvoyèrent  à  Erfurt , 
perfectionner  dans  les  lan- 
atales,  et  plus  tard  à  Sak- 
our  y  apprendre  Je  droit  ci- 
roit  canon.  Apres  avoir  voue' 
?es  à  cette  ëtiide ,  il  futchar- 
igocr  lui-même  la  théologie 
ut  canon  à  Olier  Altaich.  Il 
dans  ces  fonctions,  une  si 
rptitation ,  que  la  congréga- 
iroiscdes  Benédictius  le  uom- 
teur-général  des  études.  £n 
ftnrau  membre  de  la  classe 
te  de  l'académie  des  sciences 
h.  Envoyé,  eu  1760,  à  Salz- 
Kmr  y  professer  la  théologie 
pie ,  u  remplît,  pendant  six 
tte  chaire,  avec  uu  grand 
après  quoi  il  retourna,  à 
aich ,  où  ses  supérieurs  l'a- 
ippeié.  U  y  reçut,  de  l'a- 
des  sciences  de  Munich , 
DÎssion  honorable  de  rédi- 
mis  le  dixième  volume,  les 
mta  Bcica  ,  ou  Collection 
iirx  historiques  de  cette  aca- 
â  la  place  de  Pfefld  ,  qui 
:  soigné  les  premiers  volu- 
qai  venait  d'entrer  au  servi- 
incc.  Eu  1770,  il  Ht,  à  Yieu- 
r  les  afTaiiTs  de  son  couvent 
:r  qu'il  mit  à  profit  pour  re- 
les  diplômes  et  d'autres  ma- 
ii.«4<  niques.  Après  son  retour, 
mimé  MircrsMVrnirnt  curé  à 
Tg  ,  prieur  d'Ober  Altaich, 
77  3 ,  professeur  de  théologie 
«ne,  a  l'université  d'Iugols- 
frcli-ur  de  Bavière  et  le  nrin- 
r  de  Freisingen  lui  coiiférereut 
le  leur  conseiller  ccelcMasli- 
bout  de  quatre  a  us ,  il  se  dé- 
■tte  charge , et  retourna  cnci>- 
m  dans  soo  monastère,  espë- 


SCH 


aig 


iant  q.ie  dorénavant  il  lui  serait  per- 
mis de  se  consacrer  exclusivement 
aux  travaux  historiques:  mais  sesV 
périeurs  l'ayant  chargé  de  l'admiufs- 
tration  de  la  prévôté  de  Walchen- 
bourg  ,   dépendante   de   l'abbaye , 
SchoUincr ,  accoutumé  à  l'obéissance, 
se  soumit  à  la  nécessité.  Enfin ,  en 
1 784* ,  il  fut  dispensé  de  cette  fonction 
pénible,  et  put  faire  de  l'histoire  l'u- 
nique occupation  du  restedeses  jours, 
oui  finirent  le  16  juillet  i7<)5.  Regar- 
dant les  médailles  qu'il  avait  reçues 
i>our quelques-uns  de  ses  ouvrages,  et 
es  honoraires  qu'il   avait  gagnés  , 
comme  une  fortune  dont  il  pouvait 
disposer,  il  en  lit  un  fonds ,  qu  il  légua 
au  monastère ,  ponr  en  employer  le 
revenu  à  l'entretien  de  la  bibliothè- 
que. Ses  ouvrages  sont  de  deux  clas- 
ses. Ceux  qu'il  publia  avant  1775  , 
ayant  la  théologie  et  l'histoire  ecclé- 
siastique pour  objet  ;  ont  la  plupart 
la  forme  de  dissertations;  nous  eu  ci- 
terons les  suivantes  :  De  magistra- 
tuum  ecclesiasticorum   creatione  ; 
De  religione  lutherand  Caiholicis , 
jurtà  ipsurn,  ut  ad  eam  accédant 
amabilc ,  rvipsa  vtro  ne  ad  eam  de- 
ficiant ,  odibilc  ,  Ecclesiœ  crimta- 
lis   et    occidentalis   concordid    in 
transsubstantiat'wnc  ;    De  hierar- 
chid  Ecclesiœ  catholicœ  ;  Historia 
theoloçiiv  christianœ  seculi  primi , 
etc.  Depuis  1776,  Scholliner  ne  s'oc- 
cupa presque  exclusivement  que  de 
l'histoire  de  la  Bavière ,  de  la  généa- 
logie de  ses  princes  et  de  la  vie  des 
hommes  célèbres  que  ce  pays  a  pro- 
duits. Un  grand  nombre  de  ses  tra- 
vaux sont  insérés  dans  les  tom.  xi  a 
xviii  des  Monument  a  Boïca,  dans 
les  tom.  iv  et  v  des  Mémoires  de 
l'académie  de  Munich ,  et  dans  le  Re- 
cueil de  Wcstciirieder  (#<?  trtrgezur 
vaterlandischen  Gcschichle  ) ,  Mu- 
nich ,  1 788  et  suiv.  ).  S — L. 


{HeitUDt);  ma-  tes  cours  de  ce  pays.  C'était  une  mis 
rjchal  de  France,  naquit  1  Paru  ,  en  «on  fort  délicate  à  cau.se  de  la  dis** 
^B3  :  sa  famille ,  originaire  de  Mis-  dence  de  religion;  il  la  remplit  avec   ■'" 
nie,  s'était  établie  dans  le  royaume,  à  beaucoup  de  supériorité'.  Au  moment    ■ 
laGu  duquinzicraesiècle(i);fonpire  delaniptm-eavcc  les  princes ,  il  reçut 
avait  été,  sous  Charles IX, Henri  III  l'ordre  de  lever  en  Allemagne  quatre   * 
et  Henri  IV,  commandant  des  trou-  puillt  reitres  et   quatre    mille   huuc  '' 
pes  allemandes  au  service  de  France,  gueoets,  et  conduisit   lui-même  ces 
puisgouveraeurdebraarcbe.Ilacne-  ttoqpes à Paiîa. Pendant  les  trouble»    ''• 
ta  la  seigneurie  de  NanteuQponr  son  Qui  suivirent  la  mort  du  maréchal    ' 
fils  Henri.  Celui-ci  porta  d^bord  le  J'Ancre  et  l'exil  de  la  reine  (  i f >  1 7  et  '> 
titredecômtedeNanteuil,etfit,»ous  »6s8),  Schoniberg  servit  en  l'iciuunt,    ' 
ce  nom ,  ses  premières  armes  à  l'âge  sous  les  ordres  de  Lcstliguicres,  con-   " 
de  dix-sept  arts ,  avec  le  duc  de  Mer-  H«l«iKspapju]»(jiiîvmil.-iicnlac«ibInt    ' 
cœur, en  Hongrie,  où  oe  seigneur  et  Je  duc  de  Savoie,  alors  liili-le  allicdc 
le prbee de  Juioville étaient  ailes  faire  1*  France.  T.c  -.<>  juin  atiii),  il  sne-   <■'■ 
la  guerre  en  volontaires  dans  les  trou-  coda  au  président  Jammu  dons  la    '' 
pes  de  l'empereur  Rodolphe  II.  Le  place  de  surintendant  des   finance»,     < 
jeune  Na  11  leuil  se  fit  remarquer  par  et  n'al>audonna  pas  pour  cela  la  car*    ' 
sa  resolution  au  siège  d'Albe  Royale ,  nere  des  armes.  11  remplit  la  ch*t>     < 
qui  fut  enlevée  d'assaut.  A  son  retour  gede  grand-maître  de  l'urliltcric  aux     i 
en  France,  il  prit  le  thre  de  comte  ï^gea  de  Saint- Jcan-d'AnpIi   et  de 
de  Schomberg,  dont  il  se  trouva  en  Monttiikm  ,  et  contribua  puissant- 
possession  par  la  mort  de  son  père,  ment  a  la  conquête  des  places  que  les 
Les  dix-sept  ans  de  paix  dont  la  Calvinistes  possédaient  dans  le  Lin- 
France  jouit  pendant  les  dernières  guedoc.    A  la  mort  de  Lu  vues,  sa    ' 
années  du  règne  de  Henri  IV  et  les  >&ti  ,  il  fut  porté  à  la  tète  des  a  Haï-    ; 
premières  de  celui  de  Louis  XIII ,  resavw  le  cardinal  de  Ucii  et  M.  de 
enchaînèrent  son  ardeur  guerrière;  Puisk        par  le  parti  qui  voulait  en 
mais  sa  vie  n'en  fut  pas  moins  utile  «carter  l'évêquc  de  Lucou,  depuis 
à  l'état.  Il  lui  rendit  d'importants  ser-  cardinal  de  Richelieu  :  il  fut  de  rex-    y 
vices  par  une  rare  habileté  dans  les  af-  pedition  du  Roucrgue  {_  i6aa),  us-    1 
fa  ires.  Nommé,  en  1608 ,  lieutenant  jours  eu  qualité  de  commanda  ut  de 

Iiourle  roi,  danslc  Limousin,  il  apaisa  l'artillerie.    On    tenait    beaucoup    à 

es  troubles  élevés  dans  ce  pays, A  s'emparerde  lavilledcSaiiit-Aiiiiinin, 

l'occasion  de  querelles  de  religion.  Le  un  des  boulevards  des  mécontents,     , 

comte  de  Schomberg  passa  ensuite  en  place  très-forte,  située  au  milieu  de    . 

Angleterre,  comme  ambassadeur,  et  monta  ■■■..-..     et  d'un  accès  dilucilc 

quittala  Grande-Bretagne,  en  1616,  1^»  habitants  et  la  garnison,  appre- 

pouralleren  Allemagne  veilleranxin-  ■>■■*  qu'on  voulait  les  assiéger,  ri* 

térets  de  la  France,  auprès  dedifteren-  rentdc  ce  projet,  en  disant  qu'ils  M 

-—  craignaient    rien  ,    car    l'artillerie 
avait  la  goutte  ;  Schomberg  était  dans 


i  Suu  le  «intt»  °      -      '                          °  ,  , ~T 

ta.  pinititan,  cemoiiK-m  fortement  r.ttaque décrite 

dïïSST£^iSÏCifcSr«2i:  ■••■-«î  maisuialgréses  souffrances, 

"V™  d"d'aTM™^!Î7  rît2i!ï!"  &!"**?'*  A  surmonta  tons  les  obstacles,  arriva 

...—,_  ^  ^  ojfcjji  l'artillerie,  foudroyait 


Jiiuni  iliiri4*lbn|vwi,  ya^lm 


SCH  SCH                  a» 

Ëb  força  de  capituler  :  Loin-  ni»,  &  la  fin  de  l'action.  Cette  Mes- 

Bf  autre*   places  Mbirent  sure,  quoique  grave,  ne  l'empêcha 

Ht;  enfin ,  dam  moins  de  pas  de  continuer  la   campagne  ;  il 

in» ,  toute  la  Guienne  ren-  prit  Pignerol ,  et  força  le  duc  de  Sa- 

'«AeiMBcedaroi.  Maigre*  voie  a  lever  le  siège  de  Casai.  II 

r«à»i  de  «o  services ,  Schomberg  ne  écrivit  lai-même  la  relation  de  cette 

■m  puiui  grâce  dirait  BicbeOeii,  campagne ,  qui  fût  imprimée  sous  le 

la*  bru  uepouvail  balancer  ]la  puif-  titre  de  Relation  Jeta  guerre  d'I~. 

mmmi  B  sevii  prive  de  h  charge  de  (aie,  i63o,  in-4".  Le  dévouement 

il  lui  li  m  de»  Irruaees,  et  éloigné  que  Schomberg  avait  montré  pour 

tel*  cour.  On  dunna  au  marquis  de  U  cour  ,  le  fit  nommer,  en  it>3^, 

H^bnurb  Utea  desurechal,  au-  chef  de  l'armée  destinée  à  combattre, 

SBita"ttf>a|  avait  de»  droit*  bien  dans  le  Languedoc ,  les  rebelle»  com- 
}0ÊL asnswBpi ewit  trop  habile  mandés  par  le  duc  d'Orléans,  frère 
^^Wtjsal  tot  qu'il  agissait  contre  du  roi,  et  le  duc  de  Montmorenci.  Il 
— . ilFiHt,  en  rcirunf  les  hommes  livra  bataiflea  cehii-ci  auprès  de  Cas- 
ée mente.    Voulant    réparer   cette  tdnandari,  le  i*r.  septembre  i(i3», 
faute,  fl  prormta  lin-sséme  an  roi  le  dispersa  ses  troupes  et  le  fit  prisonnier 
smaldV.SrJiotDberi;,  et  rai  fit  don-  (  V .  Mortmosekci ,   XXX,    17), 
^LwÇÊÉm*  de  maréchal ,  en  ifh5,  L'habileté  de  ses   manœuvres  ,  U 
mort  de  Roqudaare;  et,  dès  ce  promptitude  avec  bquelle  3  passa  la 
muas*** ,  il  lui  muni»  ane  entière  cou-  rivière  de  Fresque! ,  décidèrent  de  la 
■r.   SrhucntiFri:  fat  chargé  ,   en  journée.  Pour  prix  de  la  victoire,  il 
- ,  d>  r Ka««r  \n  Anglais  de  l'île  fut  nommé  gouverneur  du  Langue- 
■JpMWM  4t  U  nobltMCse  dis-  doc  ;  mais  a   n'exerça    pas    long- 
iger  les  dan-  temps  cette  charge ,  et  mourut  d'a- 
i.  Il  attaqua  poplexie,  le  17  novembre  de  la  me- 
1  an  moment  ou  ce  général  me  année,  à  Bordeaux,  où  se  trou- 
r>p-;Tir«Taisseaui,et  vait  alors  la  cour.  Le  soir  même  ou 
hmnaaMaai|JtKm(iit.  Il  servit  ensuite  il  expira,   le   cardinal  de  Richelieu 
savrasVanoup  de  gloire,  au  siège  de  éprouvait  auprès  de  lui  une  rétention 
bmaahamt,  antra  le  premier  dans  la  d  uriue  tellement  violente,  que  l'on 
asnV.ha» sjîii Ji  quatorze compagnies  alla   annoncer  au   roi   la    mort   de 
B — aises  ,  et  punit  de  Schomberg  et  celle  du  cardinal  en 
qui  s'étaient  intro-  mime    temps  ;  mais   Richelieu   fut 
nés  maisons  pour  sauve  par  les  soins  éclairés  des  mé- 
__  Le  rai  Je*  choisit ,  deux  ans  decins.  Schnmbere  passait  pour  un 
smaaa,amm-aWnlfnaDt,oUikshgucrre  des   hommes  les  plus  savants  de  son 

SasmTMnPieMoatpmvdéiendre  temps;  il  seinontranussi  habiledans 

■  «■Maatooe  contre  l'empire  et  letnanegede  h  politique  que  dans 

te*   aémaap  d'Italie.  An  mémorable  l'art  de  la  guerre;  a  l'exemple  de 

uanssW  «a  Pas-de-Sur* ,  Schomlirrg  son  père,  il  se  fit  un  honneur  de  pro- 

at*saami  b  droite  de»  retranchements  tegrr  les  gens  de  lettres;  nul  ne  fui 

umeâias ,  aui  fermaient  le  détroit ,  et  plus  magnifique,  plus  lierai.  ï'njdnr 

ha  rsafan  &  la  nhe  d'une  partie  de  un  de  ses  intendants  lui  comptait  irne 

Irnjiiraa  da  roi;  mais  il  fut  blesse  somme  assez  forte,  eu  présence  de 

fm  sans»  de  aaouisaat ,  dans  les  phisienrs  officient;  l'un  dit  à  demi- 


voix:  Avecccla  }  e  serais  haï  retttpour 
la  vie.  Soyezbeureux,hndit  Schom- 
hcrg,  eji  le  contraignant  d'accepter 
cet  argent.  Ou  cite  Te  raîme  trait  de 
FraiiçoisI".  Le  cardinal  de  Richelieu 
parle  ainsi  deSchoinbergdanssesMe- 
moires.  «  C'était  un  gentilhomme  qui 
d  faisait  profession  d'être  fidèle,  et 
»  tenait  cette  qualité'  de  sa  nation.  Il 
a  avait  moins  de  pointe  d'esprit  que 
d  de  solidité  de  jugement  ;  il  le  mou- 
»'  ira  en  la  charge  de  surinlendaiit 
d  des  finances,  en  laquelle,  sans  s'être 
n  enrichi  d'un  teston  ,  et  ayant  lott- 
«  jours  conserve1  l'intégrité  ancienne 

■  qui  semble  n'être  plus  de  ce  temps , 
»  néanmoins  les  financiers  sous  lui 
s  n 'abusèrent  pas  peu  de  sa  facilité. 
»  Il  était  homme  de  grand  cœur ,  de 

■  générosité  et  de  bonne  foi  :  Dieu 
»  l'a  signalé  en  l'exécution  dejrois 
»  grandes  actions  à  l'état,  de»  plus 
d  importantes  de  notre  siècle. 

M— i— *. 
SCnOMBEl\G(CnARLE*,ruicDE), 
lils  du  précédent,  naquit  le  i6février 
i(îoi ,  à  Nanteuil.  Attaché  d'abord 
en  qualité  d'enfant  d'honneur  à  Louis 
Xlll ,  il  gagna  les  bonnes  grâces  de 
ce  prince  ,  qui  lui  donna  ,  dans  la 
suite ,  des  marques  fréquentes  d'af- 
fection. Il  fit  ses  premières  armes, 
sous  les  ordres  de  son  père  ,  dans  le 
Languedoc  cl  le  Poitou ,  fut  blessé  an 
siège  de  Somraièrcs  ,  en  i(iii  ,  et 
signala  sa  valeur,  rnWiag,  à  la  prise 
du  Pas-de-Suze  et  de  Privas.  L'aunée 
suivante ,  il  accompagna  le  roi  dans 
sou  voyage  en  Savoie.  Leduc  d'ffai- 
Ilivn  (  c'est  le  nom  qu'il  porta  italors  ), 
à  la  tèïc  d'une  compagnie  de  chevau- 
légers  de  la  garde,  se  lit  remarquer 
au^  combat  de  11  ouvra  y  (  lG3a),  et  y 


Î'nt  une  blessure  grave.  Il  fut  ci 
t  dans  la  promotion  suivante  des 
hcvalicrsde  l'Ordre  du  Saint-Esprit; 
1  le  loi  joignit  a  ce'tc  faveur  celle  de 


SCS 

le  nom  mer  "ouverneur  du  Languedoc  | 
11  défit  les  Espagnols ,  en  i636 ,  de-  J 
vant  Lciicate  (i)  j  fut  créé  peu  de  j 
temps  après  maréchal  de  Franc* j  j 
(t  poursuivant  le  cours  de  ses  succès  J 
dans  le  Roussil lou ,  remporta , 'sur  les  | 

Esj>.-i^iuil.'i,di(Ii-i-(;ittSav;tiit.nr;i-.s;EijfJii, 

secondé  par  le  maréchal  de  La  Meil- 
leraie  {  V,  ce  nom ,  XXVIII ,  i»b! 
il  prit  Perpignan,  ea  iG4*j.  La  mort  I 
de  Tionis  XIII  fut  le  terme.de ea-ftffc  [, 
ftiuc.  Ou  lui  demanda  sa  démission  ik 

Eiuvcruement  de  Languedoc  ,  " 
donner  a  Gaston  d'Orléans: 
il  conserva  le  titre  At 
rai  de  cette  province;  et  il  obtint, _ 
forme  d'indemnité,  le  gouvernement 
lie  Metz  ,  avec  la  charge  de  colonel 
des  Suisses  et  Grisons,  que  le  duc 
d'Orléaus  ne  voulut  pas  voir  donner 
au  duc  de  Longucvitle.  Contraint  de 
prendre  le  commandement  de  l'année 
de  Catalogne  ,  au  refus  du  frère  du 
cardinal  Mazarm ,  il  partit ,  dit  M11*. 
deMoutpensier,  n  avec  peu  d'argent , 
peu  de  faveur  et  peu  a  hommes  ;  et 
ceux  qui  sont  du  métier  de  f.ùrc  rire 
les  autres  disaient,  par  raillerie  ,  qw 
celui  qiû  voudrait  aller  en  lien  perùV 
leux,  devait  suivre  ce  maréchal.  L» 
courtisans  prétendaient  que  tous  sel 
exploits  se  borneraient  a  donner  An 
sérénades  aux  dames  espagnoles  ;  car 
quoi  qu'il  ne  fut  plus  jeune,  il  était 
loiijoiirsgnlanln  [V.  ses  Mémoires,  n, 
a-3, édit. d'Amslerd.,  1 75o  ). Schoot- 
Lerg  prit  ccpciiiLuI  Turtuscd'av: 
en  16)8,  malgré  la  résistance 
niâtre  des  assiégés.  L'évéquede 
ville  fut  trouvé  tué  sur  la  bri 
une  demi' pique  à  la  main.  TqMs.l 
gloire  d'une  entreprise  si  hardie 
vint  à  Scbomberg  }  mais  sa  iav  _  m 
fut  pas  plus  grande..  Quoique  la 


seH 

m  ministre  ne  cessassent  de 
r  des  sujets  de  plainte ,  il 
iiicunc  part  aux    troubles 

mourut  regretté  des  gens 
à  Paris,  le  G  juin  iÙ56. 
»  furent  ensevelis  dans  le 
de  son  père,  a  NantcuiJ. 
lit  point  de  postente',  quoi-. 
ëté  jnarie'  deux  fois  ;  la 
i  vec  Anne ,  duchesse  d'Hal- 
t  il  prit  le  nom  et  le  rang 

pairs  du  royaume;  la  se- 
c  Marie  de  Hautefort,  célc- 
a  beauté',  et  dont  l'article 
larechal  de  Schomberg  et 
eurent  l'honneur  d'être  les 
protecteurs  de  Bossuet  , 
riLuèfmt  beaucoup  à  faire 
à  la  cour.  Par  reconnais- 
lëdia  au  maréchal  sa  Bé- 
à*  Csieekisme  de  Paul 
d  conserve  des  Lettres  du 
lomberg,  à  la  suite  de  celles 
Te,  à  la  Bibliothèque  dn 
s  de  Bontbilier,  k.  6.  Son 
grave  plusieurs  fois  dan* 
nats,  sctrun\c  dans  l'ou- 
ifule'  :  les  Triomphes  tir 
mfr,  iu-foL,  et  Lit  partie 
i  de  Moutcornct.  \\  -s. 
IBERG  (  Marie  ol  IUu- 
urhesse  ni.)  ,  femme  du  nre- 
lit  lille  du  marquis  de  llau- 
N^Dulrilav.  Elle  perdit 
t  trés-biiiiiie  lieurc.  Lors- 
ut  à  la  cour  de  Louis  XIII, 
emirre  fois,  à Page dequa- 
s*  licautc  lit  le  plus  ^i.iik! 
tur<  d'alxjnl  Mled'hounciir 
le  Mnl  ici  s.  elle  passa  bieu- 
irr  île  la  jeune  reine,  qui 
r  S4»n  amitié  et  d'une  rou- 
t  rlh*  se  montra  toujours 
-pèce  «le  pmlil«Tliou  que  le 
i  pour  Mllr.  de  llautefort, 
iû  la  %ilt  aurait  bientôt 
actère  de  la    passion,    sî 


SCH 


aa3 


Louis  XIII  avait  su  aimer  ses  maî- 
tresses autrement  que  ses  favoris.  «  Il 
en  était  jaloux  ,  dit  le  président  Hé- 
uault,  et  c'était  là  où  se  bornaient  ses 
sentiments.  9  En  effet,  jamais  amour 
ne  fut  plus  chaste  que  celui  de  ce 
prince  pour  sa  jeune  favorite ,  qui 
ayant  obtenu  la  survivance  de  sa 
grand'mèrc,  Mm*.  de  la  Flotte,  à  la 
charge  de  dame  d'atours, porta  dès- 
lors  le  titre  dedame.  Quand  le  roi  était 
en  tete-à-tete  avec  elle ,  il  lui  parlait 
beaucoup  de  chiens,  d'oiseaux,  et 
principalement  de  chasse ,  ayant  un 
goût  décide' pour  ce  genre  d'exercice, 
et  j  déployant  une  adresse  extraordi- 
naire. Mm*.  de  Hautefort  essentielle- 
ment occupée  de  plaire  à  la  reine 
Anne  d'Autriche ,  répondait  peu  k 
l'affection  du  monarque,  dont  le  ca- 
ractère et  les  boutades  la  rebutaient 
tellement  qu'elle  ne  pouvait  ,  dit 
Mllc.  de  Montnensier ,  s'empêcher  de 
se  moquer  quelquefois  de  lui.  Elle  eût 
voulu  tirer  sa  souveraine  de  la  ser- 
vitude que  celle-ci  partageait  avec  le 
royal  punili  du  cardinal  de  Riche- 
lieu. Ou  lit ,  dans  les  Mémoires  du 
temps ,  qu'un  jour  le  roi  étant  entré 
dans  la  chambred'Anne  d'Autriche, 
qui  était  à  sa  toilette,  s'ajicrçut  que 
M  «ne.  de  Hautefort  cachait  dans  son 
sein  un  billet.  Comme  il  insistait  pour 
en  avoir  connaissance,  la  reine  saisit 
les  mains  de  sa  lille  d'houncur,ctdit 
à  Louis  de  prendre  ce  billet  où  il  était; 
il  répondit  qu'il  n'avait  garde,  et 
qu'il  n'osait  y  toucher ,  si  bien  que 
la  reine  tenait  toujours  M,,ic.de  Hau- 
tefort. Alors  le  roi  s'arma  d'une  pai- 
re de  pincettes  d'argent ,  à  l'aide  des- 
quelles il  voulut  essayer  s'il  pourrait 
avoir  le  papier.  Mais  M,m'.ilc  Hau- 
tefort l'avait  placé  trop  a\ant ,  et  la 
reine  la  laissa  s'échapper  après  qu'elle 
se  fut  divertie ,  et  de  la  peur  on'ello 
avait  cot-,  et  d ■»  l'cmWras  de  Lo.iis 


2*4  SGH 

XIII  (i).  Mais 'A  est  peu  frrolabie 
qu'Anne  d'Autriche  se  «oit  pritee  à 
ce  manège.  Cependant  Saint-Simon, 
tout  en  confirmant  le  fait,  sans  par- 
ler des  pincettes  d'argent,  dit  que 
la  reine  était  présente  et  intéressée 
au  billet,  am  d'abord  fut  séné.  H 
ajoute  que  le  roi  voulant  l'enlever  à 
Mme,  de  Hautefbrt ,  3s  se  débattirent 
assez  long-temps.  Peut-être  esfrilphis 
croyable  que  eetteseène  se  soit  passée 
en  tête-à-tête,  et  que  k  papeer  ne 
fut-antre  chose  qu'une  promesse  écri- 
te, de  se  défaire  du  cardinal  de  Ri- 
chelieu ,  promesse  citons  du  bible 
monarque  par  M**,  de  Hautefcft. 
Quoi  ou  il  ensuit,  Louis  XHIne  tarda 
pas  à  h  nommer  daine  d'atours.  Cefut 
alors  que  l'espèce  d'amour  qu'il  avait 
pour  elle  aua  jusqu'à  la  ]Hus  via- , 
tente  jalousie; celle  de  Bichwiauj était 
d'une  nature  différente.  Il  compro- 
mit M"**,  de  Hautefbrt  dans  les  in- 
trigues qu'il  se  permettait  centre  la 
reine,  et  finit  par  persuader  au  roi 
d'éloigner  la  confidente  d'Amied' Au- 
triche, pendant  qumrif}burs  seule- 
lemeut.  Mais  ,  de  délais  en  délais, 
Louis  XIII  s'était  accoutumé  à  ne 
plus  la  voir ,  et  die  fut  remplacée 
dans  la  faveur  de  ce  prince,  par  Cinq- 
Mars  ,  protégé  du  cardinal  ,qui  bien- 
tôt conçut  l'espoir  de  supplanter  hn- 
même  ce  jeune  homme.  La  régente , 
après  la  mort  du  roi ,  rappela  Mme. 
de  Hautefbrt  &  la  cour  ;  mais  la  dame 
d'atours,  s'exprimant  avec  trop  de  li- 
berté sur  le  cardinal  Masarin,  fut  de 
nouveau  disgraciée  :  ce  qui  put  con- 
tribuer à  justifier  l'opinion  que  Louis 
XIII  avait  émise  sur  la  reine  sa 
femme  ,  en  lni  reprochant  un  carac- 
tère d'ingratitude.  Mm*  de  Hautefbrt 
se  retira  dans  un  couvent ,  voulant 


(■)  On  Tok,  dan»  Saurai,  GmlmMimiidts  rvisd* 
Franc» ,  uns  grarara  qui  représente  catte  étrange 
■cinc. 


sca 

ou  croyant  vouloir  se  faire  retig 
Ceffeta  cette  époque  qu'elle  coe 
maréehal  Chartes  duede  Schon 
dont  eUedevint  la  femme,  en  se 
bte  x6tf>.  Dès4ors  die  ne  se  m 

{lus  que  rarement  à  la  cour,qu 
■ouïs  XIV  lui  témoignât  béai 
d'estime  et  de  bienvedlance.  y 
en  i656,  die  conserva  dans  le 
de  une  grande  considération* 
était  amie  demesdames  de  Sévi 
de  Lofayette,  et  protégeait  Sa 
4ui  l'a  célébrée  bus  plusieurs  j 
oe  vert.  (^'SeàBaorr).  Quand  < 
Anne'  d'Autriche  dans  urne  m 
laMunshcurcnse,  dkmtnfjfryA 
Jeavec  empressement  Idipi  le  J 
sait  oommeunexemplê  devenu 
fqnd^ftf  fa?**  toutes  les  ooens 
liant  qu'il  n'aurait  léniiniii 
vertu  d'aucune  femme ,  et  ce  n1 
la  reine  son  épouse,  et  de  la  : 
chaledeSchomberg.Il  existe* 
de  cette  dame,  qui  doit  ave 
écriteplusde  sept  ans  avant  sa 
puisqu'il  n'y  est  point  questioi 
proposition  que  lui  fit  Louis 
de  remplir  la  place  de  dame  i 
nenr  de  la  dauphine,  afin  de  i 
tre  à  la  cour  ta  dignité  et  la 
deur  qu'en  commençait  à  nfj 
voir.  La  maréchale  de  Scho 
avait  alors  soixante-huit  au 
n'accepta  point.  Cependant  le* 
avait  écrit  de  sa  main  deux 
pressantes:  die  persista  dans  i 
fus ,  résolue  de  consacrer  le  ri 
ses  jours  aux  exercices  de  pu 
s'enferma  dans  le  couvent  de  L 
delène  de  Traind,  à  Paris, 
mourut  le  ior.  août  1691  ,  à 
soixante-quinze  ans.  —  Le  coi 
Schomberg,  petit-fils  du  duc  Cl 
et  le  dernier  de  cette  famille 
maiéchaMe-camp ,  sous  le  rè 
Louis  XV ,  et  il  passa  pour  1 
grands  seigneurs  tes  pins  instr 


le*  plus  spirituels  de  <r  temps-lit.  Lie 
avec  beaminiii  de  gen*  i!f  lettres*,  cl 

dort  il  pirtageait  le*  goûts  ri  les  opi- 
MM,   H    fut    lnriM-i,-iii|i-  'il  l'orn-s- 
[mi*nt.r  jiw  le  nliil'i^n|>1n-  île  l'n- 
erv ,  et  Ir  vi.ila  dans  m  retraite. 
L—P_K. 

:i  .  ix.nvrlul  île  France  d'tiiH'  autre 
t-omlle  qur  le* preVrileuls, descendait 
4"— ■  iwsninrnuiwiidV\llpmagnt-it- 
wdrcWle  de  Clrv ex dont  elle  portait 
trnta.  11  était  Ois  Je  Méiurd  de 
— éVi„  ,  qui  reçut  de  l'électeur 
■a»  Fmlenc  V  l.i  «omission  de 

I  »^i  tiusaatil^  nage  a  *ec  la  princesse 
muua»  :  rv.  r-M,«„.  v,  » . 
5o3  ,  et  d'Ame,  fille  dTvlunani 
ftijf  r  .  pair  et  second  baron  d'An- 
e^nerrr.  P*"  Wl  iGifl.  il  u 'avait  que 
aantamea  m  ni»,  lorsqu'il  eut  le  malheur 
ie  p*tdre  *uo  père.  M  resta  «il 


profit  ses  talents  dans  des  occasion* 

importantes.  Après  U  mort  du  prince 
Guillaume  (i65o),Scnomberg«vû-it 
en  France,  acheta  la  compagnie  des 
cardes  écossaises,  terril  eu  Poitou, 
dans  les  guerres  civiles, ptnsfji  Chaos- 
pagne,  au  siège  de  Rhétd, où  il  corn- 
manda  l'infanterie, dansl'absencc  des 
officiers  généraux.  Le  cardinal  Ma  sa- 
rin  le  récompensa  de  sa  valeur  ,  en  hû 
faisant  expédier  un  brevet  de  lieute- 
nant-général à  l'armée  de  Flandre.  La 
E-ise  de  Landrecies  et  de  Saiot-Gui- 
in  fu  tje  fruit  de  ses  premiers  exploits. 
AusiégcdeValcucieunes,  son  fils  aîné 
fut  tué,  sous  ses  veux,  dans  la  tran- 
chée ,  tandis  qu'il  posait  une  fascine 
dans  un  endroit  découvert.  Schom- 
berg  eut  assez  de  fermeté  pour  sup- 
porter ce  malheur,  et  continua  de 


ie  r-r-lre  «. 

Mil  r  "' 


qui  dWgU,  jin 


Nim.d-nitil  ne  put  -amait,  dans 
aulr  ,  obti-iiir  de  compter.  Il  nn- 
«a  ,  4es  l'enCaner,  son  inclina  Hou 
wnerr.tt  l.nilnln  qualité*  «ni  Ae- 
■stt  rifinlrer  un  jour.  A  «irj- uns 
rtrwvaif  i  U  faniru**  hauillc  de 
*Staoew.  où  le*  Suédois  furent  dé- 
s>  fmr  Ir*  Imperraut.  11  wnil  en- 
te •  la  rrtrailc  dr  Maicnrr  ;  puis 
lut  Dole,  .ou.  le.  ordre,  de  Haut- 
■ r j  )  ,  qui  lui  avait 

■r  u»w  c^Dipj-'nir  dam  Min  régi- 
■L  11  unvii  r»  grand  capitaine  en 
Uijir ,  fut  charge  de  surprendre 
-ndlmaM» ,  battit  la  garde  avancée 
-  ■  ■  ■  li  j ■  I  . .  '  |.i'<!<  m  ir  .m-,: 
V  l.Ymprreur  Ir  punit  du 
■— '  -qnant  m-*  liiniv. 
_-  _  ,i-,  ^j  de  drniifiJcr 
■c  en  Hollande.  1>  prince 
e,  Henri-Frédéric,  s'empressa 
'--—ardnlamnloi,  et  mit  a 


donner  ses  ordres  avec  le  même  sauf. 
froid  qu'auparavant.  Il  commandait, 
alabataOle des  Dunes,  la  seconde  H- 

Ede  l'aile  gauche  ,  et  ilcootriboa 
ucoup  an  succès  de  cette  journée, 
où  la  valeur  du  prince  de  Confié  s» 
put  sauver  l'a  rmec  espagnole.  11  prit 
ensuite    Borgnes    et   quelques    autres 

E laces,  dont  U  fut  nommé  gouverneur, 
a  paix  avec  l'Espagne  semblait  de- 
voir condamner  Schomlierg  à  l'inac- 
tion ;  mais  les  Espagnols  n'avaient 
Coinl  abandonné  le  projet  d'enlever 
1  Portugal  i  la  maison  de  firagance. 
Il  fil  offrir  ses  services  à  la  régente, 
et  biî  conduisit  un  corps  de  quatre 
mille  hummes,  oui  suint  pour  assu- 
rer aux  Portugais  la  supériorité.  0 
battit  les  Espagnols  dans  toutes  les 
rencontres  .  et  termina  cette  expédi- 
tion brillante  par  ta  victoire  de  Villa 
Viciosa ,  qui  raffermit  pour  toujours 
le  trône  de  Portugal  (  i  ).  Ses  service» 


:  p.««j,  *-.  V 


■NT,  XVj,,l  J. 


tteO  SGH 

lui  méritèrent  la  grandesse  avec  le  ti- 
tre de  comte;  et  il  revint  à  Paris,  où  il 
fut  accueilli  aveceuthousiasme.  M,n\ 
de  Sévigné ,  qui  le  voyait  fréquem- 
ment ainsi  que  sa  femme,  écrivait  à 
M mc.  de  Grignan  :  «  M.  de  Schomberg 
me  paraît  un  des  plus  aimables  maris 
du  monde ,  sans  compter  que  c'est  un 
héros  :  il  a  l'esprit  orne'  et  une  intel- 
ligence dont  on  lui  sait  un  gré  non 
f>arcil  »  (  Lett.  du  ier.  mai  1671  ). 
/Europe  venait  de  se  coaliser  contre 
Louis  XIV.  Scliomberg  eut  le  com- 
mandement de  l'armée  de  Catalogue , 
et  sut  contemr  les  Espagnols,  aux- 
quels il  enleva  Figuières  et  d'autres 
forteresses.  Quoique  protestant,  il  re- 
çut ,  en  i6^5  ,1e  bâton  de  maréchal, 
et  passa,  bientôt  après,  à  l'armée  des 
Pays-Bas.  En  1 676 ,  il  força  les  Hol- 
landais de  lever  le  siège  dcMacstricht 
et  celui  de  Charleroi.  L'année  sui- 
vante ,  la  division  qu'il  commandait 
fut  réduite  à  rien  par  les  nombreux 
détachements  qu'on  en  tira  pour  gros- 
sir celle  du  maréchal  de  Créqjui.  Im- 
Ea  lien  té  de  ne  pouvoir  agir ,  Schom- 
erg  vint  trouver  le  duc  de  Créqui  , 
auquel  il  dit  qu'il  sortait  de  sa  gar- 
nison pour  venir  servir  de  volontaire 
auprès  de  lui  ;  qu'il  était  inutile  où 
on  l'avait  placé ,  et  qu'il  avait  écrit 
au   roi  pour  lui   offrir  son  service 
comme  vieux  soldat  (£c(.deMD1".de 
Sévigné,  1 1  août  1^77).  Schomberg 
reçut,  en  1684  ,  l'ordre  d'entrer  en 
Allemagne,  à  la  tête  de  vingt -cinq 
mille  hommes:  mais  une  trêve  fut  si- 
gnée quelques  jours  après  avec  l'em- 
Eereur;  ot  il  ne  put  rien  entreprendre, 
a  révocation  de  l'édit  de  Nantes  le 
décida ,  en  i685,à  demander  la  per- 
mission de  se  retirer  en  Portugal  (a). 


SCH 

Il  passa ,  peu  de  temps  après,  a  la  cour 
de  l'électeur  de  Brandebourg,  qui  le 
créa  ministre-d'état  et  généralissime; 
mais  il  ne  put  résister  aux  offres  pres- 
santes du  prince  d'Orange ,  qui  se  dis- 
posait à  chasser  du  trône  le  malheu- 
reux Jacques  II  ,  son  beau  -  père, 
Schomberg  suivit  ce  prince  eu  Angle- 
terre ,  et  prit  une  part  très    active  a 
cette  expédition  (  V.  Guillaume  III, 
xix,  1 27  ).  A  la  bataille  de  la  Boyne, 
étant  entré,  sans  cuirasse,  dans  la  ri- 
vière, pour  guider  un  régiment  d'in- 
fanterie ,  il  fut  tué  d'un  coup  de  pis- 
tolet ,  tiré  à  bout  portant ,  par  un  ja- 
cobitc,  le  11  juillet  1690.  Mno.  de 
Sévigné,  qui  trouvait  alors  que  son 
héros  gâtait  cruellement  la  fin  d'une 
si  belle  vie,  apprit  sa  mort  avec  une 
satisfaction  inconcevable.  «  Nous  en 
aurions  été  plus  aises ,  dit-elle ,  si  on 
ne  nous  avait  fait  attendre  celle  dn 
prince  d'Orange;  mais  ce  sera  pour 
une  autre  fois  (  Lettre  du  1 3  août  ).» 


(a)  Bar)*  ne  regardait  pan  comme  volontaire  ,  «le 
1»  part fo  Schomberg ,  u  retraite  en  Portugal,  ni 
m  aurtie  da  et  roraum*.  «  O  maréchal ,  dit-il . 
(  Comment,  fmttdtnphirpte ,  fia   du  chap.  »1Ç  ) ,  ji'ett 


beau ,  décoré  d'une  épitaphe.  Son 
portrait ,  gravé  plusieurs  fois ,  in-foL 
et  in-4°. ,  fait  partie  du  Recueil  d'O- 
dieux rc.  On  a  Y  Abrégé  delà  vie  de 
Schomberg,  par  Lusancy  (Matin. 
Beauchatcau),  Amsterdam,  1690, 
in- 12.  W— s. 

SCHONA  (  Ben  )  MoHEB-EDunt 
Abov'l  Vai.id  Moham  med  ,  natif 
d'Alep  ,  est  regardé  comme  le  pre- 
mier des  docteurs  chez  les  Mahomtf- 
taus.  Il  était  hanifitc  ,  chef  de  la  re- 
ligion et  grand-juge  d'Irak,  ou  de  la 
Ghaldée  ;  il  mourut  en  883  de  l'hég. 

»  vu  contraint,  mir  ne»  virus  jours,  par  1*1 
m  du  roi,  de  w>rtir  de  l'ranre. . . .  Os  ini'iue» 
i*  lui  ayant  fin-  une  retraite  en  Portugal ,  il 
**  ruit  d'r  pnMer  tranquillement  le  reste  de  aa« 
»  )<iur»  ;  'main  rien  n'a  été  capable  de  le  Mettre  h 
»  couvert  de*  per»éculîona....  Il  a  donc  (àttWauMi 
»  ce  martvhal  »e  *»it  remué  enrure  une  fois,  et  ail 
i»  chrrrbé  des  a«iiea  bien  luin  de  la  pal  le  du  kmp.a) 


V 


SCH 

le  J.-C.  ),  après  avoir  laissé 
p  d'ouvrages,  qui  l'ont  rendu 
L  La  principale  de  ses  pro- 

est  une  Histoire  générale 
e  parties  ,  depuis  Adam  jus- 
to  J.  H  la  fit ,  a  la  demande 
eddin  Mohammed ,  gouvcr- 
kiep ,  et  l'intitula  :  Jardin  des 
Mémorables.  On  la  trouve  en 
it  à  la  bibliothèque  du  Roi 
et  dans  la  Bodléienne ,  dans 
■  Vatican ,  de  Leyde  et  de 
igné.  DUerbelot  et  autres  en 
un  grand  usage.  On  peut  la 

comme  un  abrégé  des  An- 
fcbou'lféda ,  qu'il  a  continuées 
an  7  3©  de  luég.  jusqu'à  l'an 
ais ,  suivant  lleisLe ,  cette 
tâoa  est  d'un  mérite  inférieur 
es  Annales.  Voyez  ses  Pro- 
mut ,  p.  a3o.  Z. 
ÏSEXS  ou  de  SCHOONE 
mxc  J,  poêle  latin  ,  né  à 
m  Hollande,  vers  i/î/Jo ,  fit 
9  études  au  collège  du  Porc, 
in,  d'où  la  réputation  qu'il 
cqiuse  par  son  talent  pour  la 

latine,  non  moins  que  par 
ifité  de  ses  mœurs,  le  fit  ap- 

rectoratdc  l'école  latine  de 
tcts  1 5*; 5;  il  remjdit  ses  fonc- 
ée beaucoup  de  succès  penda  nt 
,  au  bout  desquels  il  s'en  dé- 
écut  encore  onze  ans  dans  une 
île  retraite.  11  mourut  dans  le 
il  était  né,  le  j3  nov.  i(ii  i. 
m  épttaphe,  en  quatre  vers 
r»,  il  *e  représente  comme 
rr  qui ,  après  avoir  joué  sou 
■àtte  la  scène  de  la  vie  ,  et 
i  Lisant  ses  adieux  ,  solli- 
»  applaudissement  auxquels 

jvear  droit.  Son  principal 
*  est  sos  Terentiiis  Christia- 
inpofté  de  dix-sept  comédies 
,  on  il  a  imité*  non  sans  suc- 
ryfe  de  Térence.  {F.  Cyc.jce, 


SCH 


x ,  595  ).  La  première  édition  com . 
plète  parut  à  Cologne ,  en  161 4  ,  *n- 
o°.  On  a  réuni  à  celle  d'Amsterdam , 
1629  y  m~8  '•  '**  autres  Poésies  la- 
tines, Élégies  et  Épigrammes,  qui 
avaient  paru  séparément  à  Anvers , 
sous  le  titre  de  Carminum  libcllus, 
en  iS^o.  Le  Terenlius  christianus  , 
Paris,  1779,  in-8°. ,  ne  contient  que 
quatre  des  dix-sept  pièces  de  Schoo- 
ne.  (  Voy,  au  surplus,  le  Dictionn. 
des  anonjm. ,  deuxième  édition  , 
n°.  11 536).  On  a  encore  de  lui  une 
Grammaire  latine ,  Ha rlem ,  in- 1  a . 
Le  nom  de  notre  auteur,  dans  sa 
langue  maternelle,  signifie  le  beau, 
et  Ton  nous  a  transmis  une  pièce  de 
vers  latins  de  son  temps,  où  1)  est  dit 
que,  sous  tous  les  rapports,  il  mérita 
ce  nom;  qu'il  était  fort  bien  défigure, 
et  qu'il  avait  une  très-belle  femme , 
qui  lui  avait  donné  de  fort  beaux 
enfants.  Un  autre  Schonaius  (  Pier- 
re), maitre-ès-arts,  et  docteur  en 
médecine  de  Harlem  «cultiva  aussi  la 

Stoésic  latine; servit  dans  les  armées 
lu  roi  d* Espagne,  et  chanta  :  Fusa 
Leonis  Palalini ,  et  Fuqa  et  clades 
Christiani  Brunsvicii  ,  Bruxelles  , 
1  (vi  \  ,  in -8°.  M— 01» . 

STJ100CKIUS  (  Maatik  ),  né  à 
Utrccht,  en  161 4,  fut  successive- 
ment professeur  dans  cette  ville ,  à 
Deventer ,  â  Groningue  et  à  Franc- 
fort sur-1'Odcr ,  où  il  mourut ,  en 
iftfk).  Dans  un  siècle  et  dans  un  pays 
où  l'abus  de  faire  des  livres  fut  por- 
té au  dernier  point,  aucun  savant 
n'alla  aussi  loin  que  Schoockius.  11 
fit  des  Traités  sur  le  beurre,  sur  les 
harengs ,  sur  les  cicognes ,  sur  Vé- 
temuement ,  sur  les  truffes;  enfin , 
il  eu  composa  spécialement  sur  Va- 
version  îles  (rufs,  du  poulet,  sur 
celle  du  fromage...  Ktdans  tous  ces 
traités,  fort  sérieusement  écrits  en 
latin ,  qu'on  ne  croie  pas  qu'il  y  ait 

i5.. 


ia8 


SCH 


un  mot  ni  une  seule  idée  d'hygiène 
ou  d'économie  domestique  :  ce  n'est 
que  de  l'érudition,  et  de  longues  dis- 
sertations qui  remontent  aux  Grecs  et 
aux  Romains.  Dans  son  traite'  sur  les 
gens  qui  n'aimeut  pas  le  fromage  : 
Tractatus  de  aversione  casei,  publié 
en  i665 ,  le  savant  hollandais  n'eut 
cependant  pasle  mérite  de  l'initiative; 
puisqu'un  savant  allemand,  non  moins 
profond  que  lui  sans  doute,  avait  pu- 
blie', vers  \6i5  :  Quid  fiât  quod 
multi  abhorreant  àb  esu  casei  (  F". 
Sagittakius,  t.  XXXIX,  p.  4ç5  ). 
Schoockius  fit  encore  beaucoup  de 
compilations  sur  des  sujets  moins 
bizarres ,  tels  que  les  Inondations , 
la  Fédération  belge,  Y  Empire  de 
la  mer,  la  Philosophie  de  Descar- 
tes ,  etc.;  mais  tout  cela,  dépourvu  de 
critique  et  de  saine  érudition ,  est  au- 
jourd'hui complètement  oublié.  Il  se 
livra  aussi  à  une  polémique  assez  vi- 
ve contre  quelques  savants  de  son 
temps.  Vossius ,  qu'il  avait  person-| 
ncllement attaqué, l'appelait,  avec  la 
politesse  habituelle  des  érudits  de 
cette  époque,  Impiidenlissima  bestia, 
(  In  append.  Guidiana ,  pag.  3^q  ). 

M — d  j. 
SCHOONHOVEN ( Florent  ),  en 
latin  Schoonhovws  ,  né  à  Gouda , 
en  Hollande,  vers  i5q4,  s'est  fait 
connaître  comme  poète  latin  du  se- 
cond ordre.  Il  étudia  en  droit  à 
Leyde ,  et  y  reçut  le  bonnet  de  doc- 
teur en  1618.  C'était  une  malhru 
reuse  époque  de  déchirement  dans  le 
sein  de  l'Eglise  réformée;  et  il  pa- 
raît que  le  scandale  de  ces  dissen- 
sions décida  Schoonhoveii  à  embras- 
ser la  religion  catholique.  Il  s'exclut 
volontairement  ainsi  des  fonctions  pu- 
bliques ,  et  mourut  dans  la  vie  privée , 
en  i<)/{8.  On  a  de  lui  •  I.  Carmina  , 
en  trois  livres ,  Leyde ,  1 6 1 3 ,  in- 1 1 . 
Ce  sont  des  Odes,  desÉpigrammcs, 


SCH 

des  Pièces  erotiques  ,  sous  1< 
Lalage,  sive  amores  pastor 
Idylles  au  nombre  de  six 
vingtaine  d'Hymnes  sur  d 
sacrés.  H.  Emblemata ,  i 
quelques    autres  poésies  , 
1 6 1 8 ,  in-4°.  ,  avec  fig.  — 
Schoonhoven  (  Gisbert-An 
bien  mérité  de  la  littératui 
que  ,  par  une  édition   d'J 
Baie,   i554,  in-8°.    Anto 
thaei  a  imprimé  de  lui  :  D 
Francorum  dissertatio  , 
Analecta  veteris  œvi ,  toi 
57.  IV 

SCHOONJANS(Aiitoh 
tre ,  né  à  Anvers ,  en  i655 , 
fort  jeune  chez  Érasme  Qui: 
désir  de  se  perfectionner  1 
treprendre  ïe  voyage  d'ita 
se  rendit  dans  cette  contrée 
versant  Lyon  et  Paris,  ot 
quelques  ouvrages  qui  an 
son  talent.  Arrivé  à  Rome 
vra  à  des  études  sérieuses,  ei 
séjour  de  dix  années ,  il  visil 
où  l'empereur  Léopo.1d  1er 
na  le  titre  de  peintre  de  soi 
Outre  les  portraits  de  la  fa 
périale ,  et  d'une  foule  de  s 
il  peignit  plusieurs  grands 
d'autel  pour  diverses  églises 
triche.  C'est  particulièremen 
que  se  voient  ses  principaux 
Sa  renommée  attira  danscett 
foule  d'étrangers,  qui,  ch 
la  beauté  de  ses  peintures,  I* 
terent  dans  leurs  pays,  e 
en  Angleterre,  où  Schooi 
invité  à  se  rendre.  L'emp 
permit  d'aller  passer  quefq 
à  Londres,  où  il  Ait  ace» 
le  plus  vif  empressement.  1 
tour  en  Allemagne,  il  s'an 
que  temps  à  la  cour  de  l'Ek 
latin ,  pour  lequel  il  exécuta 
ouvrages,  dont  ce  prince 


SGH 

,  00*3  le  décora  d'une 
cksJne  d'or.  11  arriva  enfin 
,  oè  3  ne  cessa  d'être  acca- 
ivamc  et  de  faveurs,  jusqu'à 
arrivée  en  1 716.  P— s. 
PP.  Voy.  Scioppius. 
TANUS  (  Cubistun  ) ,  mi- 
otestant ,  né  à  Scheng ,  vil- 
Mae ,  en  iCo3 ,  fut  profes- 
se ,  d'histoire  ecclésiastique, 
icafenr  à  Franeker,  où  il 
le  1  a  novembre  1671.  On 
hûesjnrwiian  de  la  Frise, 
,  i656,  in-4°.  II.  Histoire 
Ws*  jusqu'en  iG58,  in-f°. 
sa  était  très-ardent  dans  ses 
religieuses,  et  dans  ces  deux 
(«écrits en  flamand,  il  parle 
siversaires  les  catholiques, 
nseonp  de  violence  et  d'in- 
U  publia  encore ,  sous  les  ri- 
ants, les  cahiers  qu'il  avait 
mur  son  usagedans  sa  longue 
de  renseignement  III.  C<m- 
tacrœ  StdpUii  Se- 
,  i658,  in- 12.  IV. 
tcmhistoriœ  sacrœ  Feteris- 
i,swe  exercilationes  Sa- 
sucrant  Sulpitii  Se- 
amwki,  1664,  a  vol.  in-K 
1  fin  de  Schotanus  furent , 
■s,  professeurs  à  Francker  et 
it,  et  ils  ont  laisse  quelques 
peu  d'importance  sur  la  ju- 
nte et  la  théologie.  Z. 
ITT  (  AsfDaÉ  ),  jésuite ,  né  , 
,  â  Anvers,  alla  faire  son 

•  philosophie  à  Louvain ,  où 
enu  pour  professer  la  rheto- 
■  collège  du  Château.  Les 
des  Pays-Bas  l'obligèrent  de 
r,  vers  1577,  à  Douai;  et  il 
■île  à  Paru,  &  le  célèbre 
«  alors  ambassadeur  del'em- 
Rftdolphe  II  (Voyez  Bus- 
1,  3!*4),  lui  ofihtun  loge- 

*  l'associa  à  ses  études*  Au 


SCH  M* 

bout  de  deux  ans,  il  se  rendit  en  Esr 
pagne,  avecjks  lettres  de  son  père 
pour  quelques  personnages  en  crédit 
a  la  cour  de  Philippe  II.  Il  venait 
d'arriver  k  Tolède,  quand  la  chaire 
de  langue  grecque  devint  vacante  par 
la  mort  du  titulaire.  Schott  se  mit  sur 
les  rangs  pour  le  concours;  et  , 
l'avant  obtenue,  la  remplit  avec  une 
telle  distinction ,  qu'il  fut  appelé ,  en 
i584,  k  l'université  de  Saragoce,  où 
il  joignit  k  la  chaire  de  grec  celle  de 
rhétorique.  Informé  qu'Anvers  était 
assiégé  par  le  duc  de  Parme,  fl  fit 
vœu  d'embrasser  la  règle  de  saint 
Ignace,  si  cette  ville  rentrait  sous  la 
domination  du  roi  d'Espagne.  Le  sou- 
hait qu'il  avait  formé  dans  l'intérêt 
de  sa  patrie,  s'accomplit:  et,  le  6 
avril  1 586 ,  Schott  entra  dans  la  so- 
ciété des  Jésuites.  Dès  qu'il  eut  ache- 
vé son  noviciat  et  terminé  ses  études 
théologiques ,  ses  supérieurs  l'envoyè- 
rent à  Gandie,  où  1  institut  possédait 
un  collège  ayant  rang  d'université.  Il 
y  professait  la  théologie,  quand  ses 
talents  le  firent  appeler  à  Rome  pour 
remplir  la  chaire  de  rhétorique.  Il 
s'acquitta  de  cet  emploi  pendant  trois 
ans  ;  et ,  ayant  obtenu  la  permission 
de  revenir  à  Anvers ,  il  y  partagea  le 
reste  de  sa  vie  entre  l'enseignement 
et  l'étude ,  et  mourut  le  ?3  janvier 
1629.  Le  P.  Schott  était  très  -  labo- 
rieux ,  plein  de  cèle  pour  le  progrès 
des  lettres ,  et  d'un  caractère  doux  et 
obligeant:  aussi  fut-il  aimé  des  Pro- 
testants comme  des  Catholiques.  Il 
a   beaucoup  encouragé  les  recher- 
ches de  Valcre  André ,  son  secrétai- 
re ,  et  celles  de  Sweert ,  sur  l'histoire 
littéraire  des  Pays-Bas.  On  a  de  lui 
un  grand  nombre  d'ouvrages;  Nice- 
ron  en  cite  quarante-sept ,  dans  ses 
Mémoires,  xxvi,  fy-S*.  On  se  con- 
tentera d'indiouer  ici  les  principaux. 
I.  Laudatiofunebris  Jni.  Jupu- 


aa8 


SCFI 


un  mot  ni  une  seule  idée  d'hygiène 
ou  d'économie  domestique  :  ce  n'est 
que  de  l 'érudition,  et  de  longues  dis- 
sertations qui  remontent  aux  Grecs  et 
aux  Romains.  Dans  son  traite*  sur  les 
gens  qui  n'aiment  pas  le  fromage  : 
Tractât  us  de  aversione  casei,  publié 
en  i6()5 ,  le  savant  hollandais  n'eut 
cependant  paslcmcVite  de  l'initiative; 
puisqu'un  savant  allemand,  non  moins 
profond  que  lui  sans  doute,  avait  pu- 
blie ,  vers  1  ()  1 5  :  Quid  fiât  quod 
multi  abhorreant  ab  esu  casei  (  V. 
Sagittakius,  t.  XXXIX,  p.  49^  ). 
Schoockius  lit  encore  beaucoup  de 
compilations  sur  des  sujets  moins 
bizarres,  tels  que  les  Inondations, 
la  Fédération  belge,  Y  Empire  de 
la  mer,  la  Philosophie  de  Descar- 
tes ,  etc.;  mais  tout  cela,  dépourvu  de 
critique  et  de  saine  érudition ,  est  au- 

t'ourd'hui  complètement  oublie'.  Il  se 
ivra  aussi  à  une  polémique  assez  vi- 
ve contre  quelques  savants  de  son 
temps.  Vossius ,  qu'il  avait  person-| 
nellcmeut  attaqué,  l'appelait,  avec  la 
politesse  habituelle  des  érudits  de 
cette  époqn.*\  Impudentissima  f?estiay 
(  In  apptnuL  Guidiana ,  pag.  3îif )  ). 

M — d  j. 
SCIIOONHOVENCFlobent  ),  en 
latin  SciiooxHorws,  né  à  Gouda , 
en  Hollande,  vers  i5q4,  s'est  fait 
connaître  comme  poète  latin  du  se- 
cond ordre.  Il  étudia  en  droit  à 
Lcvdc,  et  y  reçut  le  bonnet  de  doc- 
teur  en  i()i8.  C'était  une  malheu 
reuse  époque  de  déchirement  dans  le 
sein  de  l'Kglise  réformée  ;  et  il  pa- 
raît que  le  scandale  de  ces  dissen- 
sions décida  Schoonhoven  à  embras- 
ser la  religion  catholique.  Il  s'exclut 
volontairement  ainsi  des  fonctions  pu- 
bliques ,  et  mourut  dans  la  vie  privée , 
en  i<>48.  On  a  de  lui  •  I.  Carmina  , 
en  trois  livres ,  Leyde ,  161 3,  in-ia. 
Ce  sont  des  Odes ,  des  Épigrammcs, 


SCH 

des  Pièces  erotiques  ,  sous  le  titre  de 
Lalage,  swe  amores  pastorales;  des 
Idylles  au  nombre  de  six ,  et  une 
vingtaine  d'Hymnes  sur  des  sujets 
sacres.  H.  Emblemata ,  suivis  de 
quelques  autres  poésies  ,  Gouda , 
i6iK,in-4°.  ,  avec  fig.  —  Un  autre 
Schoonhoven  (  Gisbert- Antoine  ),  a 
bien  mérité  de  la  littérature  classi- 
que ,  par  une  édition  dUEutrope) 
Bile,  i554,  in-8°.  Antoine  Mat- 
thxi  a  imprimé  de  lui  :  De  origine 
Francorum  dissert atio  ,  dans  ses 
Analecta  veteris  œvi  ,  tom.  1 ,  p. 
57.  M — Olf. 

SCHOON  JANS  (  Antoiice»)  ,  pein- 
tre ,  né  à  Anvers ,  en  i655 ,  fut  placé 
fort  jeune  chez  Érasme  Quillinus.  Le 
désir  de  se  perfectionner  lui  fit  en- 
treprendre ft  voyage  d'Italie,  et  il 
se  rendit  dans  cette  contrée,  en  tra- 
versant Lyon  et  Paris ,  où  il  laissa 
quelques  ouvrages  qui  annonçaient 
son  talent.  Arrivé  à  Rome,  il  se  li- 
vra à  des  études  sérieuses,  et  après  on 
séjour  de  dix  années ,  il  visita  Vienne, 
où  l'empereur  Léopold  Ier.  lui  don- 
na le  titre  de  peintre  de  son  cabinet 
Outre  les  portraits  de  la  famille  im- 
périale ,  et  d'une  foule  de  seigneurs, 
il  peignit  plusieurs  grands  tableaux 
d'autel  pour  diverses  églises  de  l'Au- 
triche. C'est  particulièrement  à  Vienne 
que  se  voient  ses  principaux  ouvrages. 
Sa  renommée  attira  dans  cette  ville 


foule  d'étrangers,  qui,  charmés  de 
la  beauté  de  ses  jicintures,  les  empor- 
tèrent dans  leurs  pays,  et  surtout 
en  Angleterre,  où  Schoonjans  fol 
invité  à  se  rendre.  L'empereur*  kt 
permit  d'aller  passer  quelque  teaps 
à  Londres,  où  il  fut  accueilli  avec 
le  plus  vif  empressement.  A  son  re- 
tour en  Allemagne,  il  s'arrêta  qai- 
que  temps  à  la  cour  de  l'Électeur  na* 


in ,  pour  lequel  il  exécuta  nkaÎNS 
vrages,  dont  ce  prince  ml  talé* 


lat 
ouvrages 


SGH 

ssrnt  satisfait ,  qu'il  le  décora  d'une 
superbe  chaîne  a*or.  11  arriva  euJlu 
à  Vienne,  où  il  ne  cessa  d'être  acca- 
ble de  travaux  et  de  faveurs,  jusqu'à 
«a  mort ,  arrivée  en  1 7  \< ».      P — .s. 
SCHOPP.  /  \y .  Suoppil's. 
SCHOTAM  S  {  Christian),  mi- 
nistre protesta  ut ,  ne  à  Schcug ,  vil- 
lage de  Frise ,  en   i(io3  ,  fut  profes- 
■enr de fpec, d'histoire  ecclésiastique, 
tC    prédicateur  à  Fraueker ,    où   il 
■Mirut  le  1 1  novembre   1  (vj  1 .   Ou 
a  de  lui  :  I.  Description  de  la  Frise , 
avec  ii£.,  it>3*i,  in-4°.  H.  Histoire 
de  Im  Frise  jusqu'en    1(08,  in-f". 
Scbotawus  était  tiès-a nient  dans  ses 
religieuses,  et  dans  ces  deux. 
.  écrit» eu  flamand,  il  parle 
de  se»  adversaires  les  catholiques, 
avec  beaucoup  de  violence  et  d'iu- 
11  publia  encore ,  sous  les  ti- 
livant*.  les  cahiers  qu'il  avait 
pour  son  usage  dan  s  sa  longue 
de  renseignement.  III.  Con- 
xtio  historiœ  sacrœ  Sulpitii  Sc- 
Franeker,  i(i5K,  iu- ri.  IV. 
BMoiheca  historiœ  sacrœ  J'vtcris- 
TaUumrnli ,  siVr  exercitationes  Sa- 
cm  au  historiam  sacrum  Sulpitii  Se- 
meriet  Josrpèû  9  i(jf>4  ,  2  vol.  in-f°. 
—  Trois  I ils  de  Scliotanus  furent, 
coït  lui,  professeurs  à  Fraueker  et 
à  Ltxerht,  et  ils  ont  lai.isé  quelques 
crntsdrpeii  d'importance  sur  la  ju- 
nsprndetirr  et  la  théologie.         /. 

ST.HOTT  Ayuntl  ).  jésuite  ,  ne  . 
fu  ij5'1.  à  Anvers,  alla  faire  son 
rmu\  (\r  philosophie  à  Lnuvaiii  ,  où 
d  Cm  r-truu  pour  professer  la  rhélo- 
',  au  collège  du  Château.  Le* 
de*  Pays-Bas  l'obligèrent  de 
ters  1 5--  ,  à  Douai  ;  et  il 
nie  à  Pans,  ou  le  célèbre 
alors  amltassadcur  del'eni- 
Rodolphe  II  {l'oyez  Bus- 
VI .  3j4  )«  lui  offrit  un  logé- 
es l'associa  à  ses  études.  Au 


SCH  %ig 

bout  de  deux  ans ,  il  se  rendit  en  Es- 
pagne, avec  des  lettres  de  son  père 
pour  quelques  personnages  eu  crédit 
a  la  cour  de  Philippe  11.  Il  venait 
d'arriver  à  Tolède,  quand  la  chaire 
de  langue  grecque  de\int  vacante  par 
la  mort  du  titulaire.  Sehott  se  mit  sur 
les   rangs   pour    le  t  oncours  j  et  , 
Tayaut  obtenue,  la  remplit  avec  une 
telle  distinction ,  qu'il  fut  appelé' ,  eu 
îSS.J ,  à  l'université  de  Saragoce,  où 
il  joignit  à  la  chaire  de  grec,  celle  de 
rhétorique.  Informe  qu'Auvers  était 
assiège  par  le  duc  de  Parme,  il  fit 
vu'u  d'embrasser  la  règle  de  saint 
Ignace,  si  cette  ville  rentrait  sous  la 
domination  du  roi  d'EsjKigne.  Le  sou- 
hait qu'il  avait  forme  dans  l'intérêt 
de  sa   patrie,  s'accomplit;  et,  le  6 
a\  ril  1  ;~i8(i ,  Sehott  entra  daus  la  so- 
ciété des  Jésuites,  lies  qu'il  eut  ache- 
vé son  noviciat  et  terminé  ses  études 
théologiques ,  ses  supérieurs  l'envoyè- 
rent à  (ïambe ,  où  l'institut  possédait 
un  collège  ayant  rang  d'université'.  11 
y  professait  la  théologie,  quand  ses 
ta  lents  le  firent  appeler  à  Rome  pour 
remplir  la  chaire  de  rhétorique.  Il 
s'acquitta  de  cet  emploi  pendant  trois 
ans;  et,  ayant  obtenu  la  permission 
de  retenir  à  Anvers,  il  y  partagea  le 
reste  de  sa  vie  entre  l'enseignement 
et  l'étude  ,  et  mourut  le  9.3  janvier 
i()'H).  I.e  P.  Sehott  était  très  -  labo- 
rieux ,  plein  de  zèle  pour  le  progrès 
des  lettres  ,  et  d'un  caractère  doux  et 
obligeant:  aussi  fut- il  aimé  des  Pro- 
testants comme  des  Catholiques.   Il 
a    lieauciiup  encouragé   les   recher- 
ches de  Va  1ère  André,  son  secrétai- 
re ,  et  celles  de  Swccrt ,  sur  l'histoire 
littéraire  des  Pays-Bas.  On  a  de  lui 
un  grand  nombre  d'ouvrages  ;  Nice- 
ron  en  cite  quarante-sept ,  dans  sc^ 
Mémoires ,  xxvi,  04-8'j.  On  se  con- 
tentera d'indiquer  ici  ks  principaux. 
I.  LmutUuiofimArU  JfU.  Jupn- 


a3o 


SOI 


tiniy  archiep.  Tarraconensis,inquà 
de  ejus  vitd ,  scriptisque  disseritur, 
Lcyde ,  1 586 ,  in-4°« ,  et  réimprimé 
en  tête  du  Traité  de  ce  savant  pré- 
lat :  De  cmendatione  Gratiani ,  Pa- 
ris, 1607  (  F  Augustin  ,  III,  63). 
II.  Fitœ  comparâtes  Aristotelis  ac 
Demosthenis,  oljmpiadibus  ac  prœ- 
turis  Alheniensium  digestœ ,  Augs- 
bourg,  i6o3,in-4°.  III.  Hispania 
illustrata  ,  seu  rerum  urbiumque 
Hispaniœ ,  Lusitaiùœ ,  Mthiopiœ  et 
Indice  scrivtores  varii ,  Francfort , 
i6o3-i6oo,  4  vol.  in-fol.  Cette  col- 
lection est  rare  et  très-estimée.  Len- 
glet-Dufresnoy  en  a  donné  la  descrip- 
tion détaillée,  dans  la  Méthode  pour 
étudier  l'Histoire,  xni,  3:29-34. 
Scbott  n'est  l'éditeur  que  des  deux 
premiers  volumes.  Le  quatrième  a  été 
publié  par  son  frère ,  et  le  troisième 
par  Pistorius  (  Fcgr.  ce  nom  ).  IV. 
Thésaurus  exemplorum  ac  senlen- 
tiarum  ex  auctoribus  optinûs  collec- 
tus ,  in  centurias  quatuor  divisus , 
Anvers,  1607  ,  in -8°.  V.  Hispaniœ 
bibliotheca  seu  de  academiis  et  bi- 
bliothecis  ;  item  elogia  et  nomen- 
clator  clarorum  Hispaniœ  scripto- 
rum,  qui  latine  disciplinas  omnes 
iUustrarunt ,  Francfort,  1608,  in- 
4°.  de  64q  pag.  Le  nom  de  l'auteur 
n'est  pas  sur  le  frontispice;  mais  il  a 
souscrit  la  Dédicace  :  A, -S.  Pere- 
grinus  (1).  Cet  ouvrage  contient, 
zmn.-seulemeut  la  Notice  des  biblio- 
thèques et  des  académies  de  l'Espa- 
gne ,  mais  il  donuc  une  idée  exacte 
de  la  situation  des  lettres  dans  ce 
royaume ,  à  la  fin  du  seizième  siècle. 
VI.  Adagia  sive  proverbia  Grœco- 
rumex  Zenobio,  Diogeniano  et  Sui- 
dœ  coUectaneis , partira  édita,  par- 


(1)  Prosper  Marchand  duatr  que  celivic  appar- 
iiu«  m  Scbott  t   parce  qn«  lUrticI*  Marieuta  n'y 


Imiuia 


«•t  |ia«  **uu.  cv»n.  \u\ià  joli  Divt.  huî. ,  article 

/*#fr£ll/lMi,  H,   »3tj. 


SCH 

tim  nunc  primùm  latine  reddita  f 
scholiis  illustrata;  accédant  prover- 
biorum  grœcorum  è  Faticand  biblio- 
theca appendix  et  Jos.  Scaligeri 
stromateus,  Anvers,  161  2,  in-40., 
rare.  VII.  Observationum  humant- 
rum  libri  quinque,  quibus  grœci  la- 
Unique  scriptores  emendantur  et  â- 
lustrantur:  neenon  Nodi  CicerxmUh 
ni  variorumque  quatuor  libris  eno* 
dati,  edit.  auctior,  Hanau ,  16 1 5 ,  in» 
4°. ,  rare  et  très-recherché  (V.  Fier» 
tag,  Analecta  lit  ter  aria,  p.  857 /• 
VIII.  Tabulœreinummarur  Roma* 
norum  Grœcorumque  ad  belgicaM, 
gallicam,  etc.,  monetam  revocatm; 
cum  brevi  Catalogo  eorum  fui  apud 
Grœcos  Latinosque  deponderAus, 
mensuris  et  re  nummârid  scripse- 
runt,  Anvers,  1616,  in-80.  IX.  Se- 
lecta  variorum  commentariainOrmr 
tiones  Ciceronis,  Cologne,  1621, 
in-8°. ,  3  vol.  Schott  a  fait  lui-mène 
ce  choix  de  Commentaires,  dans  le- 
quel il  a  glissé  plusieurs  notes  de  sa 
façon.  Le  SyUoge  epistolar.  de  Bar- 
man contient  neuf  Lettres  de  Schott 
à  Juste  Lipsc,  1, 1)6-  10S,  et  une  k 
Scriverius,  11 ,  3n8.  Iiidépendamment 
de  la  part  que  Scbott  a  eue  a  l'édition 
de  la  Bibliotheca  pâtrum,  Cologne, 
i<ii8.  on  lui  doit  des  edit.  d'Aurehns 
Victor  (  F.  Aurelius  ,  III ,  78  ),  de 
Pomponius  Mêla,  de  Paul  Orose,  de 
saint  Basile,  de  l'Histoire  Byzanti- 
ne de  Thcophylactc,  des  OEuvres 
d'Enuodius,  évéque  de  Parie;  des 
Annales  romaines  de  Pighîus  (  F, 
ce  nom ,  XXXIV  ,  4*4)  *  de  MW- 
néraire  d' Antonin ,  de  l'Histoire  de 
Sicile  par  les  médailles,  d'Hub. 
Goltzius  5  des  Antiquités  romaùtesàt 
J.  Rosin ,  des  Lettres  de  saint  Isidore 
de  Péluse ,  avec  une  traduction  lati- 
ne; de  la  Biblioth.  soc.jcsu.,  du 
P.  Ribadeneira,  avec  des  additions 
(  Fojr.  Southwell  );  des  Lettres  de 


scii 

llanucr  ,  et  enfin  des  OKuvres 
m*  de  Grenade ,  en  latin.  Il  a 
Notes  sur  quelques  livres 
,  sur  les  Vies  de  Cornélius 
i.  sur  V^érgonautii/ue  de  Yale- 
laccus ,  etc.  11  a  donne  des  Ver- 
léUmes  de  la  Chrestomathie  de 
»,  delà  Bibliothèque  de  Pho- 
V*  ce  nom ,  XXaIV,  220  ) , 
imlogues  d'Ant.  Augustin ,  sur 
drilles;  des  ries  des  PP.  Fran- 
rBorgia  et  Layncs,  ainsi  que  des 
3  des  missions  de  la  Chine  et  de 
.adresse» aux  supérieurs-géné- 
les  Jésuites. — Schott  (  Fran- 
frère  aine'  du  précèdent ,  et 
e  lui,  natif  d'Anvers ,  fut  hono- 
îflerenles  charges  muuici  pales , 
rat,  le  17  mars  i(îri  ,  âgé  de 
le -quatorze  ans.  Il  fut  I  *etli- 
a  quatrième  volume  de  VHis- 
dhutrat*.  Ou  lui  doit  enro- 
vrs  Itinéraires ,  de  France, 
■agne ,  d'Espagne  et  d'Italie  , 
1  depuis  long  -  temps  ,  parce 
ma  de  meilleurs.  Son  frère,  An- 
▼it  soo  Itinéraire  d'Italie,  et  eu 
la  quatrième  édition,  Anvers, 
,  in  -  8°. ,  sous  ce  titre  •  itine- 
■  mobiUorum  Italie?  regionum, 
■ ,  ttppûiorum  et  locortim .  Cla  u- 
lingre  a  intitulé  sa  traduction 
de  cet  ouvrage  :  HiiUÀre 
ie ,  ou  Description  de  ses 
ariiés  ,  Paris ,  1ÔU7 ,  in-8°. 

VV— s. 
IOTT  i  Gjispar  ),  physicien  , 
1(108,  à  ku'iiigshofni ,  dans  le 
e  de  \\  11  rt /bourg  ,  embrassa 
le  de  Saint- Ignare,  à  Fage  de 
•nf  ans;  rt,  force*  par  la  guerre 
aolait  alors  F  Allemagne,  d'in- 
apte ses  études  ,  fut  envoyé 
1  dirile ,  où  il  termina  ses  cours , 
ife»M  plusieurs  années,  à  Pa- 
,  la  t néologie  morale  et  les 
tiques.  Le  désir  d'étendre 


SCH  2J1 

sfs  connaissances  lut  fit  solliciter  I* 
j  permission  de  se  rendre  à  Rome ,  près» 
du  P.  Kircher  ,  dont  il  reçut  des  le- 
çons, et  avec  lequel  il  se  lia  d'une 
étroite  amitié.  IlrevintcnlinàWurti- 
hourg  ,  après  traite  années  d'ab- 
sence, et  partagea  dès-lors  ses  loisir» 
entre  la  rédaction  de  ses  ouvrages  et 
l'enseignement  des  sciences  physique^ 
dont  il  ranima  l'étude  en  Allemagne. 
Sa  vie  laborieuse,  sa  piété  et  la 
simplicité  de  ses  mœurs  le  rendirent 
un  objet  de  vénération  pour  les  Pro- 
testants comme  pour  les  Catholi- 
ques. Il  mourut  à  WurUbourg,  le 
•ri  mai  i(Xi(i.  Mercier  de  Saint- 
Léger  <(f.  Mercier)  a  donné  la  No- 
tice raisonnée  des  Ouvrages  du  P. 
Sc/iott,  Paris,  1785,  in-8°.  de  108 
pag.  a  Ces  écrits,  dit-il,  ne  sont  pas, 
»  je  le  sais,  exempts  de  défauts;  i'au- 
»  leur  les  a  chargés  d'une  foule  de 
»  choses  inutiles,  hasardées,  ridicu- 
»  les  même  si  l'on  veut  ;  mais  ou  j 
»  trouve  des  faits  curieux  ,  des  ob- 
»  servations  précieuses  ,  des  expé- 
»  ricin  es  digues  d'attention  ;  et  ils 
»  peuvent  mettre  sur  la  voie  de  plu- 
»  sieurs  découvertes  ,  ceux  de  no» 
»  physiciens  qui  auront  le  courage 
»  de  fouiller  dans  cette  mine  assez 
»  riche  ,  pour  qu'ils  ne  se  repentent 
»  pas  del  avoirexploitee».  Indépen- 
damment d'un  Cours  de  mathéma- 
tiques, réimprimé  plusieurs  fois  (1), 
et  dont  Fauteur  lui-même  a  fait  un 
Abrégé  ;  d'une  édition  augmentée  de 
Yltinrrarium  exstaticum  du  P.  Kir- 
cher ;  de  la  Description  de  son  orgue 
mathématique  (F.  Fart.  KiRCUti), 

(1;  Oiinic|ue  moins  uvant  et  mmoi  drvek^pp* 
ijiiv  Ji-  «  «mim  «lr  ni»(li4iu«lii|iie«  du  P.  I*»  <  .li»'r*  , 
trlin  djt  Si  ImiII  r»l  plut  c-oiuplrl .  «  "r»1-i-dirr  qu  il 
niiimin"  un  plu»  gr^nd  «"inltir  dr  Irjilrt;  rt  \r% 
lMiinlirru«r«  piancur-»  m  tstllr  duucr  d««ul  il  r«l  «r- 
nr  Ir  rmdriil  plu»  ouiunodr  ou  plu*  ■jr«-*ldr  % 
ruatultrr.  Il  r»l  trnuiix-  par  la  d«*«rriplHrti  lrr»-dr- 
Uillrr  d'un  prrlrudu  mouvriucut  perpilad,  dm 
l'iatcalMMi  du  P.  huefamaki. 


i3s  SCH 

et  enfin  d'une  édition  de  YÀmussis 
Ferdàumdea  rive  problema  archi- 
tecture militaris  ,  enrichie   d'un 
grand  nombre  de  nouveaux  problè- 
mes (a) ,  on  a  du  P.  Schott  :  I.  Me- 
chardca  hydraulieo  -  pneumatica  , 
Wurtzboug,  1657 ,  h>4°. ,  avec  cin- 
quante-six planches.    La  .première 
partie  contient  l'exposition  des  con- 
naissances que  Ton  avait  alors  sur  les 
1>ropriétés  de  l'air  et  de  l'eau.  Dans 
a  seconde  on   trouve  la  description 
des  machines  hydrauliques  et  pneu- 
matiques que  1  auteur  avait  exami- 
nées dans  le  cabinet  du  P.  Kircher , 
à  Rome,  ou  chez  d'autres  amateurs , 
et  de  celles  qu'il  avait  exécutées  lui- 
même.  II.  Magiauniver salis  naturœ 
et  artis ,  sive  recondita  naturalium 
et    artificialium    rerum   scientia , 
ibid. ,  1657-59,  4  vol.  in-4a.;  reim- 
primé en  1677  ,  sans  aucun  change- 
ment. Dans  le  premier  volume ,  le  P. 
Schott  a  rassemble'  les  expériences 
les  plus  curieuses  d'optique;  dans  le 
second  celles  qui  concernent  l'acous- 
tique ;  et  dans  les  deux  derniers  ,  les 
problèmes  singuliers  de  mathémati- 
que et  de  physique.  Cet  ouvrage  est , 
sans  contredit,  de  tous  ceux  qu'il  a  pu- 
bliés, le  plus  intéressant  par  l'impor- 
tance et  Vextrême  variété  des  faits. 
On  ne  peut  en  donner  ici  qu'une  ana- 
lyse trcs-supcriiciellc  ;  mais  le  lecteur 
y  suppléera  par  la  Notice  déjà  citée 
de  1  abbé  Mercier  de   Saint-Léger. 
Dans  le  livre  de.  l'Optique ,  Schott 
traite  de  toutesles  espèces  de  miroirs , 
de  la  manière  de  s  en  servir ,  et  de 
leurs  effets  ;  des  lunettes ,  des  téles- 
copes et  des  microscopes,  de  leurs 
usages ,  de  ceux  qui  les  ont  inventés 


(*)  h*  timinût  Ferdtnùndra  fut  imprimât  pour 
la  première  foia  a  Munich,  ifôi ,  io-f'ol.  L'auteur 
que  le  P.  Schott  ne  fail  connaître  que  par  »on  «Da- 
irammr  :  /.urin*  Barettus ,  e*t  le  P.  ALBERT  CURTK. 
'07.  la  Biblioth.  $ocUU  ,  Je**  ,  d,  i  j. 


V 


SCH 

ou  perfectionnes,  et  même  des 

vriers  qui  passaient ,  de  son  ten 

pour  les  plus  habiles  en  ce  genre 

traitant  ae  l'acoustique,  il  parle 

échos  les  plus  singuliers ,  et  des  < 

rents  moyens  par  lesquels  on 

duit  la  répétition  des  sons;  des 

trumetfls  qui  prolongent  le  bruit 

en  augmentent  l'intensité ,  des  coi 

à  l'usagedes  sourds ,  du  pouvoir 

voix  humaine,  des  efléts  de  la 

sique ,  de  l'orgue  hydraulique 

anciens  ,  etc.  Dans  le  volume 

va  m  ,   il  passe  en  revue    les 

veilles  opérées  par  la  mecaniqu 

les  outils  dont  elle  se  sert ,  tels  q 

levier ,  la  vis ,  le  coin ,  etc.  A 

avoir  décrit  la  statue  de  Mrm 

la   sphère  d'Archimède  ,  le  pi 

volant  d'Archytas,  l'aigle  de  K 

mon  tamis  (  Millier) ,  etc.  ,   il 

des  machines  inventées  par  le* 

ciens  et  les  modernes,  pour  le  t 

port  des  fardeaux  d'un  poids 

sidérable.   Il  traite  ensuite  de  h 

tique,  de  l'hydrostatique,  des  mi 

d'élever  les  eaux  ,  des  fusils  à 

et  termine  par  présenter  une  suil 

problèmes  ta  plus  singuliers  d'j 

métique  et  de  géométrie.  ï*  di 

volume  contient  des  notions  déta 

sur  les  divers  moyens  imaginé 

les  anciens  et  les  modernes ,  pc 

communiquer  leurs  pensées ,  p 

parole  ou  par  l'écriture  ,  d'un 

nière  cachée  ;   sur  la  magie    ] 

technique  ou  les  différents  phénoi 

que  l'art  peut  produire  avec  le 

sur  la   pierre  spéculai re  et  les 

phorcs  ;  sur  les  feux  d'artifice 

l'aimant  et  ses  propriétés,   et 

occasion  sur  la  sympathie  et . 

patine  qu'on  remarque  entredes 

inanimés  ;  sur  la  magie  médi 

ou  moyens  singuliers  employés 

guérir  les  malades  ;    sur  les 

lérentes  espèces  de  divination 


SGH 

«■fia  fur  la  scirncc  physiognomoni- 
111.  Pmntometrum  kirchcria~ 
;  hoc  est  irtstrumentum  grome- 
novum  ob  A  th.  Kirchcrio  in- 
i,aibid.,  îWio  ou  i(iG:>,in-4% 
trentedeux  planches.  Schotl  ne 
te  contente  pas  de  domier  nue  uou- 
vrlr  description  de  cel  iaslruiucut 
•Nlnematique  ;  il  en  développe  1rs 
mages  et  eu  montre  les  diverses»  ap- 
nhea lions.  IV.  Plnsica  curiosa,  sive 
mmwbilia  naturœ  rt  artis,  libris  xti 
romprrhrnsa  ,  ibid.,  \(A'rx,  iu-j".; 
mnreile  e&lion  augmentée,  i(i(>~oii 
itkr^  •  in-.iu-  .  avec  cent  planches. 
Ces!  "lie  espèce  de  supplément  à  la* 
Mmjp*  ynwrrsalis ,  et  .Schott  y  a  i  c- 
meki  tout  re  qu'il  avait  oublie  dans 
MB  premier  ouvrage.  L 'auteur  a  ras- 
•cmLlë  dans  les  six  premiers  livres 
•ontrs  les  fable*  débitées  par  ses  de- 
vanciers sur  les  auge*  et  les  dénions  , 
les  spectres,  les  centaures,  les  saty- 
le»,  les  nymphes  et  les  svrènes,  les 
mm»  et  1rs  géants,  les  autïrogviics  et 
les  nennaphrudites,  les  possède*,  les 
hreaathrupe» ,  les  monstres  humains, 
Mr.  Dan»  les  suivants  ,  qui  sont  plus 
—ti  m  tifs  ,  on  trouve  de  nombreux 
détails  sur  1rs  uicetir*  ou  les  habitudes 
de*  animaux  ,  sur  les  météores ,  les 
comètes,  etr.V.  Anatomiaphjsia*- 
k*  éèmtaiica  fontium  vt  Jluminum 
erpbcmia  ;  acerdit  appemhx  de  vr- 
ra  tmfùw  Ain,  ibid.  ,  iti<J3 ,  iu-8°. 
tsl  ouvrage  ,  dans  lequel  ont  puise' 
largement  Imis  les  physiciens  qui  se 
sont  ue*  upes  postérieurement  du  niè- 
ne  objet  .  e»t  un  Traite  complet  de 
la  f  «caution  de»  fontaines  et  des  ri- 
vprre*.L'ap|ieudix  contient  la  relation 
dV  la  découverte  faite  par  le  P.  Paez, 
en  1 6i0  ,  des  sources  du  Ml  [  f'oj. 
Pau,  xxxn,  ¥A>).  VI.  Technica 
€mnf*A  uvr  nurabiUa  artis,  libris  x  i  / 
coms^r^seiun,  Nuremberg,  i(jf»4;ih., 
lùôr  .  a  vol.  in-4".  C'est  un  HecueiJ 


SCR 


z33 


complet  des  expériences  de  physique 
faites  jusqu'à  cette  époque.  Dans  les 
deux  premiers  livres,  le  P.  Schott 
rend  compte  des  expériences  faites  à 
Magdcbourg  par  Otton  de  (îucricke  , 
et  en  Angleterre,  ]>ar  Rob.  Itoyle  sur 
Pair  et  sur  le  vide.  Il  traite ,  dans  les 
deux  suivants,  de  diverses  expérien- 
ces avec  le  mercure  ;  le  cinquième  et 
le  sixième  livre  contiennent  la  des- 
cription d'un  grand  nombre  de  ma- 
chines renia rqua blés  ;  le  septième  est 
rempli  de  détails  sur  la  poh  graphie 
universelle  du  P.  Kircher ,  ouvrage 
dans  lequel  ce  docte  jésuite  propose 
une  écriture  commune  ,i  tous  !e>  peu- 
ples de  la  terre  ;  sur  les  écritures  oc- 
cultes et  merveilleuses  ;  sur  la  sténo- 
graphie (  J'ojez  Ramsai  ,  xxxvii, 
.'m  );  sur  Toiigine  de*  t  hit  lies  tant 
roinaius ,  que  ceux  que  nous  nom- 
mons arabes;  sur  Toiigitie  de  dillc- 
rentes  sortes  d  écriture  ,  etc.  Le  hui- 
tième roule  sur  le  problème  de  la 
quadrature  du  cercle .  et  les dill èren- 
tes  solutions  qui  en  ont  ètè  proposées 
(  V,  M«»tm.i.a  ;  le  ueiiviîiiie  traite 
des  in\  entions  eu  usage  chez.  le*  di liè- 
rent s  peuples  pour  mesurer  le  temps  ; 
le  dixième,  dedillèieuts  «-«sais  tentt:> 
pour  dé«  ou\  i  ir  le  mouvement  perpé- 
tuel; le  onzième  contient  la  descrip- 
tion des  machines  de  phvsique  que 
Fauteur  avait  vues  depuis  la  publi- 
cation de  ses  précédents  oui  rages  ; 
eulin  le  douzième  forme  un  Traite  de 
la  cabale  de*  juifs.  VII.  Sthola  ste- 
gatwçraphica  in  classes  tutu  distri- 
bua ,  ibid.  ,  ifit»"»,  in -4".  Depuis 
Schott,  la  science  «l'écrire  en  chiltres 
a  tellement  été  perfectionnée .  que  son 
ouvrage  ,  quoique  plus  complet  et 
plus  curieux  que  ceux  de  l  nthciin . 
de  Porta  .  île  Yigenèrc  et  du  duc  Au- 
Siistc  de  Hmiisw  ick  ,  ou  tîust.  Sele- 

U1IS  i   fit).   |)|ll»\Ml.h  .  VI  ,     |.|l       . 

est  à-peu-pres  iuutilc.  \  III.  Juco- 


*34  SCH 

scriorum  naturœ  et  artis ,  sive  ma- 
gies naluralis  centuriœ  très;  acces- 
sit Diatribe  de  prodigiosis  crucibus 
(Ath.Kircheri)  (  Wurtzbourg,  1 656), 
in-4°.,  avec  vingt -deux  planches. 
C'est  encore  un  Recueil  d'expériences 
physiques  et  mathématiques,  de  tours 
de  cartes  et  de  gobelets,  de  recettes , 
etc.  Tous  les  ouvrages  du  P.  Schott , 
qu'on  vient  d'indiquer ,  sont  rares  ; 
et  la  collection  en  est  recherchée  de- 
puis que  Mercier.de  Saint- Léger  les 
a  rappelés  à  l'attention  des  curieux. 
Ce  jésuite  fut  sans  aucun  donte  l'un 
des  hommes  les  plus  savants  de  son 
siècle  ;  et  ses  ouvrages  sont  encore 
bons  à  consulter  aujourd'hui ,  où  les 
sciences  dont  il  a  traite  ont  fait  de  si 
grands  progrès.  Il  promcttiit  encore 
lui  Dictionnaire  tic  mathématiques; 
Y II orographie  universelle  ;  le  Monde 
admirable  ;  le  Mercure  Panglotte, 
et  divers  autres  ouvrages  ,  que  sa 
mort  prématurée  ne  lui  a  pas  permis 
de  terminer.  W — s. 

SCHOUTEX  (Guillaume  Corne- 
lissen  ) ,  navigateur  hollandais,  né  à 
Horn ,  avait  fait  trois  fois  le  voyage 
des  Indes  Orientales,  et  navigué  dans 
tous  les  parages  en  qualité  de  pilote , 
de  subrecargue  et  de  capitaine.  Sa 
grande  expérience  détermina  Isaac 
Le  Maire,  à  lui  communiquer  son 
projet  de  pénétrer  dans  le  Grand- 
Océan,  par  une  route  différente  de 
celle  du  détroit  de  Magellan.  Constam- 
ment animé  du  désir  de  faire  de  longs 
voyages.et  persuadé  comme  LeMaire, 
qu'il  existait  un  autre  passage  au  sud 
de  l'Amérique,  Schouten  entra  volon- 
tiers dans  l'entreprise;  et  il  eut  le  com- 
mandement du  navire  la  Concorde  , 
dont  il  surveilla  l'armement.  Ou  mit 
à  la  voile  ,  le  i  \  juin  i6i5.  Les  dé- 
tails de  ce  voyage  mémorable  sont 
donnés  à  l'article  Le  Maire;  (XXIV , 
JQ).  De  retour  dans  sa  patrie  ,  en 


SCH 

16 17,  Schouten  obtint  quelque  ré- 
paration du  tort  qu'on  lui  avait  fait 
en  saisissant  son  navire ,  et  il  eut  la 
satisfaction  de  voir  ses  compatriotes 
passer  par  le  détroit  de  Le  Maire, 
pour  pénétrer  dans  le  Grand-Océan: 
Il  exécuta  encore  d'autres  voyages 
aux  Indes;  et  il  revenait  en  Europe 
en  16a  5,  sur  le  Middelbourg,  lorsque 
le  mauvais  temps  le  força  d'entrer 
dans  la  baie  d'Antongil ,  à  la  côte  ori- 
entale de  Madagascar ,  où  il  mourut. 
La  relation  du  voyage  de  Le  Maire 
et  de  Schouten ,  écrite  par  Aris  Clas- 
sen ,  commis  de  l'expédition ,  parut 
"eu  hollandais  sous  ce  titre  :  Jour- 
nal  ou  Description  du  merveilleux 
Voyage,  fait  par  G.  C.  Schou- 
ten ,  natif  de  Horn ,  dans  les  an- 
nées 161 5,  1616,1617,  comme 
(  en  circumnavigeant  le  globe  ter- 
restre) il  a  découvert,  au  sud  du 
détroit  de  Magellan,  un  nouveau 
passage  jusque  dans  la  grande  mer 
du  Sud,  ensemble  des  aventures  ad- 
mirables qui  lui  sont  arrivés  en  dé- 
couvrant plusieurs  îles  et  peuples 
sauvages.  Amsterdam  i6i7,in-4°* 
avec  cartes  et  figures  ;  plusieurs  fois 
réimprimé  avec  quelques  change- 
ments dans  le  titre,  et  traduit  en  fran- 
çais, Amsterdam,  1618-1620;  en 
latin  1  61 9;  en  Allemand  ,  Arnnent 
1 6  1 8.  On  le  trouve  dans  le  Recueil 
des  Voyages  de  la  Compagnie  des 
Indes ,  dans  ceux  de  Bry  et  de  Pur- 
chas,  et  en  abrégé  dans  toutes  les  col- 
lections de  voyages.  Cette  relation 
d'une  des  navigations  les  plus  remar- 
quables ,  offre  plus  de  détails  sur  les 
mœurs  des  habitants  des  îles  décou- 
vertes par  les  Hollandais ,  qu'on  n'en 
rencontre  dans  les  relations  publiées 
antérieurement.  On  y  trouve  aussi  des 
vocabulaires  de  quelques  îles  décou- 
vertes dans  l'expédition.  Une  île  qui 
a  reçu  et  conservé  le  nom  de  Schou- 


SGH 

I  située  près  de  la  cite  sép- 
ale de  la  NouvellerGuinée,  par 
!  latitude  sud ,  et  1 35°.  1 7'. 
ptude  est.  ElJe  est  grande  et 
e   d'ilôts   et  d'écueils  nom- 

E — s. 
OOTEN  (Gautier)  ,  voya- 
té  à  Harlem ,  s'embarqua  au 
'avril  i658,  comme  cbirur- 
■r  un  vaisseau  de  la  compa- 
s  Indes,  «et,  le  a5  octobre, 
t  sur  la  rade  de  Batavia.  Son 
e  parcourir  le  monde ,  lui  fit 
*oe  toutes  les  occasions  qui 
•nt  de  visiter  les  dillcrents 
n  la  compagnie  envoyait  des 
ions  ;  il  alla  d'abord  à  Ter- 
Amboioe,  puis  a  Celebes  ,  et 
t  royaume  d'Ara  eau  ;  il  vit 
Ceyfan,  assista  sur  la  cote 
abar ,  à  la  prise  de  Coulan 
>anganor,  en  1662,  sur  les 
ris ,  et  longea  la  côte  de 
indel  jusqu'à  l'embouchure 
Il  fit  d'inutiles  démar- 
être  employé  dans  un 
au  Japon;  et  vint  à  Malacca , 
Pipdy  et  à  Ougly,  ports  des 
s  on  Gange.  Le  temps  de  son 
sent  était  cipiré,  et  son  vais- 
ant  de  retour  à  Batavia;  il 
nça ,  en  1664 ,  à  éprouver 
f  regret  de  vivre  loin  de  sa 
Une  flotte  ikbement  chargée 
'Ht  à  mettre  à  la  voile  pour 
le»  Profitant  de  la  consiaéra- 
e  act  services  lui  avaient  mé- 
1  ae  fit  recevoir  à  bord  du 
.  La  flotte  dispersée 
péte,  parvint,  le  11 
»665,  à  entrer  dans  la  rade 
»  ;  et  après  différentes  contra- 
Schouten  prit  terre  à  Ams- 
•  On  a  de  lui  en  hollandais  : 
e  éÊttx  Indes  orientales,  ou 
où  plusieurs  descriptions  de 
roj'Mumes,  (les  et  villes, sié- 


SGH 


*35 


geset  combats  sur  terre  et  sur  mer, 
coutumes,  manières,  religions  de 
divers  peuples ,  animaux ,  plantes, 
fruits  et  autres  curiosités  natu- 
relles,  Amsterdam,  1676,  in-4°. , 
avec  des  figures  dessinées  par  l'au- 
teur; il>id. ,  i?o4;  traduit  en  iran- 


traits  dans  la  plupart  des  recueils  de 
voyages.  La  relation  de  Schouten  est 
une  des  plus  curieuses  que  l'on  puisse 
lire;  elle  contient  des  particularité» 
précieuses  sur  les  pays  que  l'auteur 
a  vus.  Si  les  choses  ont  changé , 
depuis  cette  époque,  dans  plusieurs- 
endroits,  la  comparaison  de  leur 
état  ancien  avec  leur  état  actuel 
n'en  est  que  plus  piquante.  Le  juge- 
ment et  la  bonne  foi  de  l'auteur  écla- 
tent dans  ses  récits  et  ses  descrip- 
tions ;  les  peintures  y  sont  vives ,  le» 
détails  intéressants,  et  il  y  rqjne  un 
air  de  candeur  et  de  sagesse  <|ui  plaît 
autant  que  la  variété  des  aventures. 
Il  s'attache  surtout  à  faire  connaître 
les  mœurs  et  les  usages  des  peuples , 
et  les  productions  de  la  nature,  no- 
tamment dans  l'île  de  Java.  II  donne, 
sur  la  foi  d'autrui ,  des  récits  d'évé- 
nements dont  il  n'a  pas  été  témoin , 
et  des  descriptions  de  pays  qu'il  n'a 
pas  visites;  et  dans  ces  cas  mêmes  il 
est  exact.  —  Schouten  ( Jtase  )  rési- 
dent à  Siam,  donna  une  description  de 
ce  royaume,  en  1 636,  qui  fut  traduite 
du  Hollandais  en  Allemand,  et  insérée 
à  la  suite  de  l'Histoire  du  Japon, 
par  Caron,  Nuremberg  ,  1666,  in- 
8°.  On  la  trouve  aussi  en  français 
dans  le  Recueil  de  Thévenot.  Elle 
est  exacte  et  intéressante.  Schouten 
avait  demeuré  huit  ans  a  Siam,  et  il 
y  fit  bâtir,  en  i634,  un  grand  comp- 
toir ,  pour  la  compagnie  des  Indes. 
Appelé  ensuite  à  Batavia ,  il  devint 


a36 


SGH 


conseiller  extraordinaire  des  Indes , 
et  enfin  président  du  conseil  de  jus- 
tice. Convaincu  d'un  crime  infâme , 
il  fut  brûlé  vif  en  i653.  On  trouve 
les  détails  de  cette  affaire  dans  les 
Voyages  de  Tavcrnicr.         E — s. 

SCHOUWALOW  (Piebre-Iwa- 
now  ,  comte  de),  fcld-maréchal  au 
au  service  de  Russie,  fut  un  des  pre- 
miers favoris  de  l'impératrice  Elisa- 
beth qui ,  en  récompense  des  services 
qu'elle  avait  reçus  de  lui  à  son  avè- 
nement au  trône ,  eu  1 74 1 ,  le  nomma 
major-général;  et, en  i^4(i,  lui  con- 
féra le  titre  de  comte.  11  fut  dès-lors 
de  plus  en  plus  comblé  d'honneurs  et 
de  richesses ,  et  continua  de  rendre 
des  services  multipliés  k  l'empire. 
Officier  d'artillerie  distingué,  il  con- 
tribua beaucoup  au  perfectionnement 
de  cette  arme,  jusqu'alors  si  peu 
avancée  dans  les  armées  russes.  Les 
obus  qu'il  inventa  ,  et  qui  furent 
nommés  des  Obus  de  Schouwalow  , 
eurent  lés  plus  grands  résultats  dans 
la  guerre  contre  la  Prusse.  Malgré 
l'envie  à  laquelle  il  fut  en  butte, 
il  conserva  toujours  les  bonnes  grâ- 
ces de  l'impératrice  Elisabeth  jus- 
qu'à la  mort  de  cette  princesse ,  et 
mourut  deux  jours  après  elle ,  le  9  jan- 
vier 1 762.  —  Son  fiis,le  comté  André 
Schouwalow  ,  qui  lui  succéda  dans 
ses  titres  et  son  immense  fortune  , 
eut  aussi  «ne  grande  part  k  la  faveur 
d'Elisabeth ,  dont  il  fut  le  chambel- 
lan ,  et  qui  le  chargea  de  diriger  les 
Srogrès  des  arts  et  de  la  civilisation 
ans  ses  états.  Ce  jeune  seigneur  était 
digne,  sous  tous  les  rapports ,  par  ses 
goûts  et  son  savoir ,  de  remplir  une 
telle  mission.  Il  avait  voyagé  dans 
toutes  les  contrées  de  l'Europe ,  et 
séjourné  long-temps  à  Paris,  où  il 
s'était  perfectionné  dans  la  connais- 
sance ae  la  littérature  française.  11 
faisait  fort  bien  les  vers  dans  notre 


SGH 

langue;* et  l'on  trouve,  c 
rents  recueils ,  Almanachs 
collection  semblables ,  de 
sa  composition  très -rein; 
notamment  une  Epître  à 
et  une  Epître  à  Ninon 
nier  morceau  fit  beaucou] 
lorsqu'il  parut.  Quelques  le< 
tribuèrent  à  Voltaire ,  qui 
de  grands  éloges ,  et  se  d 
l'avoir  composé  avec  d'à 
de  chaleur,  qu'il  y  était 
beaucoup  d'enthousiasme 
comte    de    Schouwalow 
temps   en   correspondant 
philosophe  de  Ferney,  et 
visiter  dans  sa  retraite.  C< 
que  Voltaire   reçut   des 
ments  ,  des  instructions  ei 
sents  pour  la   compositic 
Histoire  de  Russie  sous  . 
Grand.  L'historien  niauifi 
toutes  les  occasions,  la  \ 
estime  ,  pour  l'esprit,  la  ] 
le  savoir  du  comte  de  Sch< 
qu'il  appelait  le  Mécène  1 
sie ,  et  qu'il  mettait  bca 
dessus    de    ces   Grands 
Welches  qui  n'ont  pas  d 
prendre   l'orthographe. 
de  Schouwalow  mourut  ei 
il  jouit  pendant   toute  sa 
grande  faveur  auprès  de  Ca 
Ce  fut  lui  que  cette  princes 
d'offrir  à  d'Alembert  l'hon 
ploi  d'instituteur  du  grai 
fils.   Il   organisa  par  ses 
banques  publiques ,  et  il 
récompense  de  ce  travail 
Cordon   de  Saint  -  André 

(ij  L'Epitre  à  Xinon-fanelo*  lu 
,7"5»  ■▼«:  une  Réponse  a  M.  de  / 
qui  elli*  était  faussement  attribuée. 
nojf  tme'vn  paUenr  d'Oldenbourg. 
Report frest  muucherai  -  de  -  //0/i£  - 
avait  promi»  a  Schouwalow  de  lui  drd 
tragédies.  Celait  Ohmpie.  La  dédir 
lieu,  ou  du  moins  n'a  pu  été  imnriuu 
«•tue  do  pe«  d«  succès  d«  U  pUic*. 


SCH 

re  du  conseil-suprême  et  séna- 
La  correspondance  littéraire 
karpeeut  avec  lui  pour  le  grand 
i  été  imprimée.  (  Voyez  Là- 
.)—  Son  (ils ,  le  comte  Paul , 
ant- général  et  aide-de-camp 
mpereur  -Alexandre ,  accom- 
ee  monarque  dans  les  dcr- 
guerres  contre  les  Français, 
envoyé'  en  1814  ,  après  la 
le  Pans,  auprès  de  la  princesse 
Louise  à  Blois.'Son  souverain 
rgea  ensuite  de  conduire  Buo- 
e  à  nie  d'Elbe,  et  le  comte 
iralow  eut  à  défendre  l'ex- 
ror  de  la  fureur  du  peuple  à 
mi  ,  et  à  Orgon.  (  Vqjr,  Buo- 
tx  an  Supplément).  II  a  laissé 
tt  mission  et  sur  d'autres  évé- 
ts  politiques  ,  des  Mémoires 
a,  mais  qui  n'ont  pas  été 
■es.  Ce  général  est  mort  à 
Murg,  le  ia  décembre  i3u3. 

M — » — j. 
1RAEMBL  (  François  -  An- 
)  f  libraire  à  Vienne ,  né  dans 
apitale,  en  17.O1  ,  reçut  une 
éducation  ,  fut  nommé  dircc- 
s  écoles  normales  ,  dans  la  Si- 
lutriehienne ,  à  Troppau ,  re- 
à  Vienne  f  y  établit  une  li- 
Y  et  mourut  le  1 4  décembre 
Il  sV>t  fait  une  réputation  par 
ind  Alla-  général,  en  1  M\  feuil- 
rmat  grand-aigle ,  qu'il  com- 
n»  17 M) y  etqu'iliiniten  1800. 
fie  chalcographiquc  de  la  plu- 
f  ces  cartes  est  bonne,  et  supé- 
1  Tegard  de  plusieurs.  Les  car- 
D'An  ville  y  sont  copiées  avec 
Mité  remarquable.  Schrambl 
1  compose  une  tragédie  sous  le 
Edxn'in  et  Emma,  et  traduit 
maud  la  Henriade  de  Voltai- 
f .  Archives  pour  la  Gêogra- 
ta  Statistique ,  par  Lichtens- 
'ol.  i,  p.  106.  Z. 


SCH  137 

SCHR ADER  (  Jean  ) ,  poète  latin , 
et  philologue,  naquit,  en  1721  ,  à 
Tonnawierde ,  en  Frise ,  où  son  père 
était  pasteur  de  l'Église  réformée  :  il 
fit  ses  premières  humanités  a  Leeu- 
warde,  d'où  il  passa,en  1738,  à  l'a- 
cadémie de  Franeker,  et  ensuite  à  l'u- 
niversité de  Leyde.  Heureux  de  trou- 
ver pour  maîtres  des  hommes  tels 
que  Hemsterhuys  et  Pierre  Burman 
le  second ,  Schrader  se  montra  di~ae 
de  marcher  sur  leurs  traces.  Il  fut 
d'abord  lecteur  d'éloquence  et  d'his- 
toire à  Franeker,  en  1 74  *  ;  il  y  devint 
professeur  extraordinaire  en  1748* 
puis  professeur  ordinaire.  En  1754, 
ses  attributions  s'accrurent  de  la 
chaire  d'histoire  de  la  patrie.  Pen- 
dant plus  de  trente  ans  il  forma  un 
grand  nombre  d'excellents  élèves. 
Il  mourut  à  Franeker  ,  à  Tige  de 
soixante-un  ans,  le  06  nov.  178a. 
On  a  de  lui  :  I.  Miisœi  Gramma- 
tici  de  Herone  et  Lcandro  Car- 
men ,  avec  des  conjectures  inédites 
de  Pierre  Francius,  et  ses  propres 
notes  ,  caractérisées  par  une  érudi- 
tion peu  commune  à  Page  d*»  20  ans, 
Franeker,  1  7  \\\ ,  in-8".  II.  Obserx'a- 
tionmn  liber,  ihid. ,  1761  ,  în-4°.. 
III.  IjImt  Emrndatiomun ,  Lecu- 
warde,  177^,  in-4°-  Une  Préface 
de  Go  pag.  est  suivie  d'une  longue 
nièce  en  vers  latins ,  adressée  à 
['auteur ,  par  Ch.  A.  Wetstein.  Les 
Ementlationes,  divisées  en  treize  cha- 
pitres ,  portcufcsur  Catulle  le  Ciller 
et  le  Ciris  (  qu'il  attribue  à  Virgile) 
sur  Horace,  Properce  (qui  occupe 
cinq  chapitres  )  et  Ovidequatre.il 
lui  attribue  Y  Ibis,  à  l'exception  de 
quel  (pies  versévideininent  corrompus. 
La  Préface  contient  des  corrections 
moins  étendues  sur  vingt  autres  au- 
teurs grecs  ou  lafius.  poètes  pour  l;i 
f»lup.irt.  Trois  tables,  qui  terminent 
'ouvrage,  facilitent  les  recherches. 


a38  SCH 

VI.  Carmina, recueillis  par  Éverard 
Wasscnbergh ,  Leeuwarae  ,  1786', 
in-8°.  On  y  distingue  quelques  haran- 
gues académiques ,  telles  que  :  Car- 
men pro  poetis  qui  latine  scripse- 
runt  ,  —  Epicedion  Gui.  Car. 
Henr.  Frisonis  ;  un  poème  en  faveur 
de  l'académie  de  Franeker  ,  lu  en 
1773  ,  devant  Guillaume  V ,  prince 
d'Orange.  Il  n'est  guère  possible 
d'être  meilleur  latiniste  que  ne  l'était 
Schrader  ,  ni  de  mieux  connaître  le 
mécanisme  du  vers  latin.  MM.  Hoeutft 
et  Peerlkamp  ,  dans  leurs  ouvra- 
ges sur  les  poètes  latins  Belges ,  se 
sont  plu  à  F envi  à  lui  rendre  cette 
justice.  V.  Epistola  critica  à  P.  Bur- 
man  le  second,  sur  le  irr.  vol.  de 
son  Anthologie  latine ,  et  que  celui- 
ci  a  placée  en  tête  du  second  vol. 
Cette  lettre  offre  de  nombreuses  con- 
jectures et  corrections  sur  les  épi- 
grammes  recueil  lies  dans  la  irc  partie 
de  cet  ouvrage.  Wyttenbach  ,  dans 
sa  Bibliothcca  critica ,  part,  vm , 
parle  de  l'édition  que  Schrader  pré- 
parait depuis  quelque  temps ,  et  qu'à 
l'époque  de  sa  mort  il  était  près  de 

Sublier ,  du  poème  géographique 
'Avianus,  intitulé  :  Descriptio  orbis 
terrarum,  sur  lequel  il  faut  voir 
Y  Histoire  abrégée  de  la  littéral,  ro- 
moine  de  M.  Schœll ,  tom.  111 ,  p.  (33. 
Nous -ignorons  ce  qu'est  devenu  ce 
travail.  M — on,  et  Z. 

SCHREBER  (Jean  -Curétien- 
Daniel  de),  naturaliste  allemand, 
né ,  en  1  ~j3() ,  à  Weissensee,  en  Thu- 
ringe ,  acheva  ses  études  à  Halle ,  et 
s'y  adonna  principalement  aux  scien- 
ces médicales;  mais  bientôt  l'histoire 
naturelle  lifî  inspira  une  passion  ex- 
traordinaire. Frappé  de  la  prodigieu- 
se influence  qu'exerçait  alors  Linné 
sur  presque  toutes  les  parties  de  cette 
science,  il  se  rendit,  en  1758,  à  Up- 
sal,  p«ur  y  jouir  des  leçons  de  ce 


SCH 

grand  homme.  Il  fut  accueilli  par  lui 
avec  bonté;  et  ce  fut  sous  sa  prési- 
dence que,  deux  ans  plus  tard,  il 
soutint  sa  thèse  de  docteur.  Schreber 
était  sans  contredit  un  de  ses  disci- 
ples les  plus  distingues  ;  et  il  contri- 
bua beaucoup  à  consolider  les  doc- 
trines de  son  maître  ,  et  notamment 
l'emploi  du  système  sexuel.  Il  ne  tar- 
da pis  à  revenir  en  Allemagne.  Nom- 
mé médecin  de  l'école  ou  Pœdagth 
eium)  de  Butzow,  il  y  Gt  des  cours 
de  médecine  ;  et  quitta  cette  ville,  en 
1 764 ,  pour  aller  habiter  Leipzig ,  ou 
il  venait  d'être  nommé  membre  de 
la  société  économique ,  dont  il  de* 
vint  bientôt  secrétaire.   Mais  ,  en 
1769,  il  fut  appelé  à  l'université 
d'Erlangen ,  comme  professeur  ordi- 
naire de  médecine ,  d'histoire  natu- 
relle, de  botanique,  et  d'adminis- 
tration financière  (  Cameralwissens 
schaft  ) ,  avec  le  titre  de  conseiller 
aulique.  Vingt-deux  ans  après,  il  fut 
nommé  président  de  l'académie  im- 
périale des  naturalistes,  conseiller 
impérial ,  etc. ,  et  reçut  de  l'empereur 
d'Allemagne  des  lettres  de  noblesse. 
Schreber  devint  successivement  mem- 
bre de  quarante  sociétés  savantes  en 
Allemagne  et  en  pays  étranger;  et 
peu   de  naturalistes  allemands  ont 
joui,  dans  leur  pays,  d'une  aussi 
grande  célébrité;  ce  qui  s'explique 
moins,  peut-être,  par  le  mérite  de  ses 
ouvrages  que  par  ses  vertus ,  son  obli- 
geance ,  son  éloignement  pour  toute 
querelle  littéraire,  enfin  par  les  pla- 
ces qu'il  occupait.  11  mourut  le  10 
déc.  1810,  âgé  de  71    ans.  Schre- 
ber a  publié  :  I  Icônes  plantarum 
minits  cognitarum  decas ,  in  -  foL  v 
Halle  ,    1766.  IL  Beschrcibung  der 
Grœser,  1 re.  part., in-fol. ,  Leipzig, 
1 76c);  ae.  part. ,  ire.  sect.,  id.,  ibta.v 
1770;  ac.  sect.,  id.,  ibid.,  177^  ae. 
part.  (  qui  n'est  autre  chose  qu  -~ 


I 


i 


ï 


SCH 

continuation  de  la  2e,  part 

mdkmée  ci-dessus),  id.,3>id.  ioio. 
Ces  différentes  sections  sont  accom- 
psamv  de  cinquante  -  quatre  plan- 
ches ofrant  les  dessins  de  soixante- 
da  Graminées  colories.  Cet  ouvrage 
est  destiné  pour  les  agriculteurs ,  au- 
jae  pour  les  botauistes.  La  des- 
_  mm  technique, déjàassez longue, 
m?  "chaque  plante,  est  souvent  suivie 
de  détails  beaucoup  plus  étendus 
sur  son  histoire,  son  utilité,  etc. 
I*  Trùieum  repens,  p.  ex.,  oc- 
ne  pag.  Néanmoins  il  ne 
complètement  aucune  des 
de  lecteurs.  La  partie 
contient  d'excellents  rensci- 
;  mais  la  plupart  des  Ce- 
renies  y  manquent,  ainsi  que  plu- 
antres  espèces  utiles  ;  et  la 
leatifique  se  compose  de  des- 
exactes ,  mais  isolées,  sans 
,  et  même  sans  fixation 
génériques.  Schrebcr  a 
peu  avancé  la  connaissance  des 
Ses ,  sous  le  point  du  vue  es- 
mais  bien  celle  des  espères  , 
les  descriptions  que  par  les 
,  qui  représentent  Irès-fidèlc- 
leport  desobjets.  Elles  sont  ac- 
ï — l'analyses  détaillées,  mê- 
les premières  sections , 
meilleures  dans  la  derniè- 
trop  petites  et  moins  com- 
.  que  cèdes  de  plusieurs  ouvra- 
smoV  b  même  époque  ou  postérieurs. 
uL  De  Pkmseo  observât  iones ,  in- 
4*.,  Leipzig,  177 o.  L'auteur  prou- 
ve que  la  coifle  existe  dans  toutes 
les  espèces  de  ce  genre,  et  met  en 
avant  l'opinion  que  les  paraphvses 
Joui  In  fonctions  d'anthères.  Celle 
Dàmcrtatea  est  intéressante,  et  of- 
fre ,  sur  les  organes  de  la  renroduc- 
tim  .  dm  observations  qui  n'ont 
sm  clé  mutiles  aux  auteurs  qui ,  plus 
aed ,  se  tant  occupés  des  Mousses. 


SCH  *3g 

IV.  SpicilegiumJlorœLipsica^mS0^ 
Leipzig,  177 1  ;  ouvrage  peu  recher- 
ché. V.  Plantarum  verticittatarum 
unilabiatarum  gênera  et  species  , 
une  (1g. ,  Leipzig,  1774 ,  in-4°- 
C'est  une  monographie  très-détailîée 
des  genres  Ajuga  et  Teucrium,  dans 
laquelle  Schreber  cherche  à  éclaircir 
la  synonymie  des  anciens  ,  distingue 
les  deux  genres,  décrit  leurs  espèces, 
et  expose  leurs  divers  avantages.  Ces 
genres,  qui  tiennent,  pour  ainsi  dire, 
le  milieu  entre  les  rerbénacées  et 
les  Labiées  ,  sont  l)eaucoup  mieux 
connus  maintenant.  La  présence  d'un 
péricarpe ,  que  Schreber  n'admet  pas 
pi  us  que  Linné,  y  est ,  comme  dans  le 
Prostantliera  (  de  Labillard.  )  bien 

S  lus  manifeste  que  dans  la  plupart 
es  autres  Labiées.  Sous  plusieurs  au- 
tres rapports ,  cet  ouvrage  peut  en- 
core être  utile  aux  botauistes  oui 
s'occupent  de  cette  importante  fa- 
mille. VI.  Ueber  dieSœugtlûere(sur 
les  mammifères).  Erlang,  1775-93, 
1 5  cah .  in-4°.  Cet  ouvrage,  est  accom- 
pagne de  dessins  empruntes  pour  la 
plupart  à  d'autres  auteurs.  Il  est  es- 
time, quoique  rédige  sans  ordre  sys- 
tématique. M.  (îoldfuss  ,  de  Bonn , 
en  publieune  continuation.  VII.  Man- 
tissa  editionis  4r-  materiœ  medicœ 
Linnivi,  in-8°.,KrIai]gen,  I78'j,in- 
8°.YI1I.  De  Persea  Àïgypliorum , 
iTC.  diss.,  in-fol. ,  Krlangen,  1787; 
af.et3r.diss.,id.,ib.,  1788.  Schreber 
prétend  que  le  Persea  est  le  Cardia 
myxa  de  Linné;  mais  le  fruit  de 
cet  arbre  n'a  point  les  caractères  at- 
tribues au  Persea  par  Tliéophraste. 
M.  de  Sai-y  a  établi  son  identité  avec 
le  ÏA'bakh  des  auteurs  aral>es  ;  et  M. 
Delile.  dans  un  Mémoire  lu  à  l'aca- 
démie des  sciences ,  en  1 H 1 8 ,  parait 
avoir  prouvé  que  le  Persea  011  /*•- 
bakh  est  voisin  du  À'imenia  A.,  et  doit 
former  un  genre  particulier,  qu'il 


ijo 


SCH 


nomme  Balanites.  IX.  Enfin  Schre- 
ber  est  auteur  de  la  huitième  édition 
du  Gênera  plant  arum  de  Linné ,  un* 
vol.  in-8°. ,  Francfort,  1^89.  Cet  ou- 
vrage a  obtenu  un  grand  succès  en 
Allemagne,  où  il  est  encore  cite.  Les 
éditions  précédentes  y  subissent  de 
nombreux  changements.  Quelques 
genres  y  sont  réunis  à  d'autres  ;  et 
beaucoup  de  nouveaux  y  sont  in- 
troduits, sans  que  l'auteur  rende 
compte  de  ses  motifs,  autrement  que 
par  la  fixation  des  caractères.  Enfin 
beaucoup  de  noms  admis  sont  rem- 
placés par  d'autres,  sans  nécessité. 
Un  grand  nombre  de  Dissertations 
du  même  auteur  ont  été  insérées  dans 
\o$  Actes  deV  académie  des  curieux 
de  la  nature.  Linné  a  dédié  à  ce 
savant  naturaliste  ,  le  geure  Schre- 
bera,  de  la  famille  des  Rhamnoïdes. 

D— u. 
SCHREVELTUS  (  Corneille  ) , 
né  à  Harlem,  vers  l'an  161 5,  n'a- 
vait que  dix  ans  lorsqu'en  iGu5 
il  suivit  à  Leyde,  son  père,  nommé 
principal  du  collège  de  cette  ville. 
A] très  avoir  achevé  ses  humanités, 
il  étudia  la  médecine.  On  ne  sait  s'il 
a  exercé  cet  état.  Il  est  certain  du 
moins  qu'il  n'a  laissé  aucun  écrit 
comme  médecin;  mais  il  s'est  fait 
connaître  comme  littérateur.  En 
\W)i  ,  il  succéda  à  sou  père,  dans 
le  rectorat  des  écoles  d 'humanités, 
poste  qu'il  occupa  jusqu'à  sa  mort, 
arrivée  en  1667,  selon  Foppens  , 
Éloy  et  autres;  Paquot  ,  a  après 
Jean  Alberti ,  dit  qu'il  mourut  le  1 1 
septembre  1O64.  a  Schrévélius  est, 
suivant  Baillct,  un  des  plus  labo- 
rieux compilateurs  des  notes  qu'on 
appelle  des  Fariorum;  mais  il  n'y  a 
pas  toujours  réussi  »  H  a  fait  impri- 
mer ainsi  Jnvénal,  1648  (  et  avec 
Perse  ,  1 66{.  )  ;  Hésiode ,  i65o  ;  Té- 
reuce.    i65i  ;  Virgile,  îfifa;  Ho- 


SCH 

race,  i653;Homèrc,i6r>G 
1 656  ;  Lucain ,  1 658  ;  ( 
1 658  ;  Justin ,  1 65p  ;  Cicér 
Ovide,  166:2;  Claudien,  ifr 
C  les  Tristes  ) ,  1 1566.  Sou  c 
Colloques  d'Érajme  est  < 
il  donna  ,  en  1  (363 ,  une  é 
Àntiquitates  romance ,  de 
Lexicon  de  Scapula ,  1 664 
lui  d'Hésychius ,  1 668  ;  ma 
tion ,  selon  Paqiiot.  L'on 
a  rendu  célèbre  le  nom  de 
lius ,  est  son  Lexicon  man 
co-latinum  ,  dont  la  pren 
tion  est  de  1 6.4  5  ,  et  qui  < 
grand  nombre  d'autres.  Jo. 
qui  le  fit  réimprimer  à  Le 
1676,  in-4°.,  y  ajouta  '. 
mots,  dit  La  Monnoyc,  da 
marques  sur  le  n°.  688  < 
Paquot  indique  l'édition  < 
comme  la  meilleure.  Mais  ( 
Paquot  écrivait,  ont  pari 
tions  de  Londres ,  1 78 1 ,  il 
près  laquelle  a  été  donné 
Glascow ,  1 79g  ,  in-8°.  ) 
que  l'on  doit  à  M.  Flcury 
Paris,  i8ao,  in-8°.,  qui 
ment  préférée.  A. 

SCHROECKH  (  Jk an-U 
historien  protestant,  naquit 
en  i*j33.  Sou  père,  iiéguci; 
mandahlc  par  sa  probité,  e 
fille  du  publicistc  hougroi 
Bel  (Tqf.  Bel,  IV,  ri) 
>ar  leur  instruction  et  leur 
es  fondements  de  cette  pie' 
pira  et  guida  constamment 
dans  ses  nombreux  et  irnin 
vaux.  Ou  voulait  d'ahon 
toi  vit  au  commerce  :  lui -m 
long-  temps  montré  des  di 

11011  r  la  carrière  ccclcsia.sti 
es  leçons  et  les  conseils  de 
et  de  Michaëlis  le  décidé 
consacrer  aux  études  histoj 
gymnase  de  Presbourg,  o 


1 


&  Tige  de  dix 
«  M*  études,  i 
,  pour  les  con- 
ei  le»  étendre,  à  Fécole  de 
,  près  Magdebourg  f 
i  ne  Gdttingen  et  de 
ig.  Son  code  Bd ,  ayant  été' 
é  dans  cette  dernière  ville ,  de 
laction  principale  des  Jeta 
Imw  9  amsi  que  de  la  Gazette 
ire,  l'appela  auprès  de  lui, 
Eriré  des  extraits  et  des  criti- 
bvfivra  nouveaux  dont  il  avait 
In  compte.  Schroeckh  s'ac- 
.  de  cette  tache  pendant  sept 
et  dk  ne  fut  pas  inutile  à  son 
dinar  L'obligation  de  lire  avec 
îom  one  foule  de  livres  non* 
. ,  «t  de  les  comparer  avec  ce 
mît  été  écrit  sur  les  mêmes  su-  v 
ejamta  beaucoup  a  ses  connais- 
»,  et  bâ  donna  une  grande  fa- 
de ftyle.  Il  obtint ,  en  1756  , 
petite  place  de  professeur  au 
je  des  princes,  qui  lui  valut  a 
de  qtwi  exister.  Nais  en  1 767 
nommé  professeur  d'éloquence, 
rhistokeà  Wittcmherg,  où  l'u- 
■té  le  ebargra  de  la  direction 
1  bibliothèque.  Ce  fut  là  qu'il 
le  reste  de  sa  vie,  enseignant 
BDqoilés  chrétiennes ,  l'Histoire 
âaatîque  de  1* Allemagne ,  sur- 
ir h  anse  et  la  diplomatique, 
■posant  ses  divers  ouvrages.  11 
■t ,  le  premier  août  1808,  des 
\  d'une  chute  qu'il  fit  daus  sa 
idbêque.  Ses  élèves ,  ses  amis  , 
-~ — iporaîns  ont  à  l'envi  célèbre 
r  de  son  caractère ,  sa  piété 
et  fervente ,  la  pureté  de  ses 
ft  son  maltéralde  tranquillité 
■tes  les  circonstances  de  !a 
L*Jàlemagne,  qui  a  produit  tant 
vaats laborieux,  u'en  a  pas  eu 
lit  montré  un  goût  plus  psur ,  et 
et  apporté  dm  soins  plus  cons- 

xu. 


SCB  *4i 

ckncieax  a  des  travaux  tellement 
vastes,  qu'Os  sembleraient  n'avoir 

S  être  exécutés  que  par  une  société 
savants.  Jamais ,  dans  les  quaran- 
te-trois volumes  de  son  Histoire  ec- 
clésiastique, dans  son  Recueil  biogra- 
phique, dans  son  Histoire  universel- 
le, l'élégance  de  son  style,  l'exacti- 
tude de  ses  recherches,  l'équité  de 
ses  jugements ,  la  pureté  de  ses  sen- 
ments  religieux  et  moraux  ne  se  sont 
démentis.  11  attribuait  lui-même  une 
bonne  partie  des  qualités  qui  distin- 
guent les  productions  de  sa  plume,  à 
la  lecture  que  son  père  lui  lit  faire , 
dans  sa  première  jeunesse ,  du  livre 
de  Rollin  sur  la  Manière  d'enseigner 
les  belles-lettres.  Ses  priteipaux  ou- 
vrages sont  :  \n  Fies  des  savants  cé- 
lèbres, 2  voL ,  denûèreédition,  Leip- 
zig 9  1 79°*  0°  7  remarque  les  Vies 
de  Luther, Hugues  Grotius,  Mathias 
Hoe  de  Hohenegg,  Ernest  SaL  Cy- 
prian,  Hroswitha ,  Jérôme  Savona- 
rola ,  David  George  (  anabaptiste  ) , 
Thomas  CampaneHa,  etc.  La  pre- 
mière édition  avait  paru  sous   le 
titre  de  :  Portraits  et  Biographies, 
avec  des  gravures ,  supprimées  dans 
la    seconde   édition.    II.  Biogra- 
pliie  universelle.  Les  huit  volumes 
de  cette  collection  (Berlin,  1771- 
1 791 ,  in  -  8°.  ) ,  contiennent  les  Vies 
de  Hannikal,  Ca  ton  d'U  tique,  Othon- 
le-Grand,  Henri -le- Grand,  Titus, 
l'électeur  de  Saxe  Frédéric-le-Ma- 
giianiinc ,  la  reine  Christine ,  l'élec- 
teur de  Brandebourg  Frédéric-lc- 
Grand,  Julien ,  le  pape  Adrien  VI , 
l'amiral  de  Coligni ,  Chr.  Tbomasius, 
Mathias  Commis,  l'empereur  Jc- 
sepli  1er.  et  Ph.-Jacq.Spcuer  (théo- 
logien).  Ce  sont  des  esquisses  bien 
tracées ,  mais  qui  manqnent  de  mou- 
vement ,  et  de  cette  teinte  animée  mu 
attache  dans  Plut  irque.  \\\. Histoire 
de  l'Église  chrétienne  (  depuis  IV 

16 


i^s 


SCH 


riginc  du  christianisme  jusqu'à  la  re- 
formation ) ,  35  Toi. ,  lieipzig ,  1 7G8- 
i8o3.  lies   onze  premiers  Volumes 
ont  été  réimprimés   de   i77a-o4- 
On  a  loué ,  aaiis  cet  ouvrage ,  une 
impartialité ,  qui  prend  sa  source 
dans  une  grande  connaissance  des 
hommes  et  dans  les   affrétions  du 
cœur  le  plus  aimant,  retendue  et 
l'élévation  des  vues,  une  érudition 
vaste  et  solide,  une  critique  saine 
et  un  sentiment  d'équité  qui  fait  la 
part  de  l'erreur  et  de  la  faiblcssesans 
indifférence  et  sans  légèreté ,  un  pro- 
fond amour  de  la  religion  et  de  ses 
semblables  :  ce  qui  placerait  cette  im- 
mense composition  au  premier  rang 
des  ouvrages  historiques.  L'auteur  a 
consigné,  dans  le  trente-cinquième  vo* 
lunie,  le  résultat  de  ses  méditations 
sur  1'cspnt  et  le  but  du  christianisme. 
Il  est  consolant  d'y  voir  Schrœckh 
se  déclarer  pénétre  d'une  conviction 
inébranlable  de  la  divinité  de  la  reli- 
gion dont  il  avait  suivi  les  vicissi- 
tudes a  travers  le  cours  des  siècles. 
1 V.  Histoire  de  V Église  chrétienne 
dejwis  la  réformation ,  8  vol.,  Leip- 
zig, 1 8o4  -  1 8 1  9.  Les  neuvième  et 
dixième  volumes,  ont  été  rédiges, 
après  la  mort  de  l'auteur,  par  ledoc- 
cteur  Tzschirncr.  On  remarque  que 
dans  ces  deux  importants  ouvrages  , 
l'Histoire  des  doctrines ,  de  la  Vie  et 
des  productions  des  écrivains  ,  ainsi 
que  celle  des  Discussions  religieuses , 
sont  mieux  traitées  que  celle  de  l'é- 
glise comme  corporation;  l'auteur 
puisa  la  première  dans  les  sources  ; 
mais  il  avait  négligé  l'étude  du  droit 
canon ,  et  il  ne  sentait  pas  assezl'iin- 
portance  de  cette  science  pour  l'étu- 
de de  l'état  primitif  de  l'église.  Si 
un  protestant  compare  l'Histoire  ec- 
clésiastique de  Schrocckh,  à  celles  de 
Baronius,  de  Noël  Alexandre  et  de 
Fleury,  il  pourra  dire  qu'il  est  plus 


SCH 

impartial  que  le  premier  (qui 

autre  côté  a  l'avantage  d'avoir 

à  des  sources  rares  et  inconn 

qu'il  possédait  mieux  Fensembl 

qualités  de  l'historien  que  le  sec 

enfin ,  qu'il  est  supérieur  au  tr 

me ,  sous  le  rapport  de  la  crit 

mais  qu'il  est  au-dessous  de  lui 

la  diction.  Y»  Histoire  universe 

l'usage  de  la  jeunesse,  quatre 

tics,  en  G  vol.,  ire.  éd.,  177O"1 

2e.  éd.,  1 796-1804.  Quoiqu'ell 

destinée  à  l'adolescence,  cette 

loire  peut  être  lue  à  tout  âge , 

fruit.  C'est  l'ouvrage  le  plus  réj 

de  Schrœkh.  11  en  a  paru  béai 

d'éditions  j  et  il  a  été  traduit  en 

çais.  Schrœckh  et  Schlosser, 

et  l'autre  élèves  de  Michaêlis  < 

Moshcim ,  sont  considérés  eu 

lemagne  comme  les  créateurs 

véritable  histoire   universelle. 

doit^llc  se  proposer  ?  Quels 

les  événements  qui  lui  appartien 

Quels  sont  ceux  qu'elle  doit  exe 

N'admettre  dans  le  tableau  de; 

et  des  peuples  qu'on  présente 

ceux  qui  expliquent  comment  ■ 

l'état  actuel  de  la  civilisa tio 

comment  l'espèce  humaine  est 

vée  à  ce  degré  de  puissance  : 

monde  matériel  et  de  jouissant 

biens  qu'il  lui  offre ,  est  la  rèd 

détermine  le  plus  sûrement  et  1 

fructueusement  le  choix  que  le 

tre  doit  faire  dans  les  détails  ii 

brablcs  que  les  siècles  et  les  hisfc 

ont  accumulés.  Schrœckh  a  f 

choix  avec  sobriété  et  avec  ui 

historique,  qui  certainement  si 

se  une  sagacité  naturelle ,  ma 

serait  restée  stérile  sans  Fera 

la  plus  vaste  et  la  plus  varie' 

ouvrage  a  été  traduit  en  frai 

Leipzig,  1784-1 790,  in-8°., 

i-vi.  VI.  Schrœckh  a  refondu 

une  traduction  allemande,  h 


SCH 

,  x ,  xi  et  xiii  de  Vlfis- 
irseUe  de  Guill.  Guthric  , 
y,  etc. ,  qui  contiennent 
l'Italie,  celle  de  France , 
nces- Unies  (la  Hollande) 
idetcrrc,  Leipzig,  1770- 
[f.  Scbrœckh  a  pris  une 

•  active  à  des  ouvrages  pé- 
fort  répandus  tels  que  la 
fue  Germanique  univer- 
4iee  par  Nicolaï  ;  les  Àcta 
m ,  dont  les  années  1 754- 
ent  de  nombreux  extraits 
ipositiou  dans  un  style  di- 
liscjpied'Ernesti.  Ou  y  re- 
irtôiit  edui  tfu'il  fit  sur  le 
?  Toiume  de  l'Histoire  des 
s,  par  Scbmidt,  qu'il  trai- 
te on  doit  le  penser ,  avec 
de  sévérité.  (  V.  Scbxiot  , 
,  ci-dessus.)  Les  Notices 

'  de  Schrœckb  les  plus  au- 
»  sont:  i°.  un  article  qu'il 
lui-même  an  Magasin  de 
»ur  le  clergé,  vol.  5,  part. 
atre  Articles  du  professeur 
iprimés  dans  le  Journal  Dcr 
ii£tf,  année  1808,  et  celle 
uve  dans  le  1  o*.  vol.  de  sou 
es.  (n°.  iv  ci -devsus).  Sud 
étégravéparLirlie.  S — h. 
»:DER(Eric),iic  aNykrc- 
rs  la  fin  du  seizième  siècle  , 
•ris  la  plupart  des  langues 
et  modernes,  et  fut  nomme, 
rgne  de  Gustave- Adolphe  , 

*  royal.  Ayant  établi  une 
ie  à  Stockholm,  il  fil  pa- 
iccessivemcnt  de»  Tradiic- 
1  grand  nombre  d'ouvrages 
rinçais  ,  espagnols  et  a  Ile- 
nos  ne  citerons  que  celles 
aine  des  quatre  monarchies 
n;  des  mémoires  de  Pbi- 
Comincs;  des  Choses  re- 
ies  de  la  Suide,  de  la 
,  dtUMusskt.de  l'Allé 


SCH 


*.{3 


mignc.de  a  Tartarie,  par  Millier. 
Schrœdcr  publia  aussi  auclqucs  ou- 
vrages originaux ,  parmi  lesquels  on 
remarque  la  Relation  poétique  de 
la  cruelle  tyrannie  de  Christian  II , 
comme  une  des  premières  produc- 
tions en  vers,  de  quelque  étendue,  qui 
ait  paru  en  langue  suédoise.  G — au. 
SCHROEDER  (  Jeak-Joachim  ), 
savant  distingué  par  ses  connaissan- 
ces dans  les  langues  orientales,  et 
particulièrement  en  arménien,  naquît 
à  Neukirchen,  dans  le  landgraviat 
de  Hcsse-GasseL  le  6  juillet  1680. 
Après  avoir  étudié  le  grec,  l'hébreu 
et  les  autres  langues  orientales ,  A  l'u- 
niversité de  Marbourg,  son  attention  se 
fixa  plus  particulièrement  surl'armé- 
nien,  alors  peu  connu  et  peu  cultivé. 
Les  premières  notions  sur  cette  langue 
lui  rirent  données  par  son  professeur 
G.  Otho,  qui  enseignait  les  langues  sain- 
tes et  la  poésie  à  Marbourg.  Malgré  la 
complaisance  de  ce  savant,  Scbrœder 
avait  appris  peu  de  chose  auprès  de 
lui.  Otlio  ne  savait  pas  beaucoup 
d'Arménien;  et  les  livres  publies  jus- 
qu'à cette  époque  sur  cette  langue  ne 
suffisaient  pas  pour  eu  donner  (les  no- 
tions bien  exactes  et  bien  étendues 
Schrocdcr  fut  donc  oblige  d'interrom- 
pre ses  travaux  :  il  s'occupa  d'éthio- 
pien, avec  le  Célèbre  J.  LtHioIf,  auquel 
il  avait  été  recuinmimlé  par  Otlio  ; 
il  se  livra  ensuite  a  la  théologie.  F11- 
fiu  il  avait  abandonne  l' arménien  dc- 

JMiis  six  a  ils  ,  quand,  selon  l'usage  de 
'Allemagne,  il  se  mit  à  parcourir 
les  diverses  universités.  Il  se  rendit 
à  Utrecht .  où  il  suivit  assidûment 
les  leçons  du  célèbre  Rcland,  et  celles 
de  Siirenhusius  ;  et  auprès  d'eux  ,  il 
acquit  de  grandes  connaissances  dans 
la  littérature  rabbiuique.  G'est  là 
qu'il  entendit  parler  d'un  savant  doc- 
teur arménien ,  nommé  Thomas ,  né 
dans  le  pays  de  Vanaut ,  M  <\\\\  é\»vV 


a44  scu 

archevêque  de  G olthcn,  dans  la  gran- 
de Arménie.  Thomas  était  venu,  quel- 
ques années  auparavant,  avec  son 
neveu,  Luc  Nouridjan,  pour  éta- 
blir une  imprimerie  arménienne  à 
Amsterdam ,  et  y  publier  des  éditions 
du  ^Nouveau -Testa  ment,  et  des  livres 
saints  pour  l'utilité  de  sa  nation.  Les 
caractères  qu'ils  firent  fondre,  et  les 
impressions  qu'ils  exécutèrent  sont 
fort  belles,  et  donnent  une  idée  très- 
avantageuse  de  leur  capacité  et  de 
leur  science  dans  la  connaissance  de 
leur  langue  littérale,  qui  fut  toujours 
peu  commune  chez  les  Arméniens.  Ce 
fut  une  bonne  fortune  pour  Schroe- 
der  :  le  goût  qu'il  avait  eu  pour  l'étu- 
de de  l'arménien  lui  revint,  et ,  sous 
la  direction  de  ces  deux  habiles  maî- 
tres, il  lit  de  rapides  progrès.  Malheu- 
reusement il  jouit  peu  d'une  aussi  utile 
assista  née  :  il  y  avait  à  peine  deux 
mois  qu'il  travaillait  auprès  de  l'ar- 
chevêque ,  quand  il  apprit  que  ce  sa- 
vant homme  se  préparait  à  retourner 
dans  sa  pairie.  Schrocder  conçut  alors 
le  projet  de  partir  avec  lui,  pour  al- 
ler s'instruire  eu  Orient  :  il  sollicita 
et  olnini  de  son  souverain  la  permis- 
sion de  faire  ce  voyage;  mais  au  mo- 
ment où  il  allait  s'embarquer  pour 
Archingcl,  l'archevêque  tomba  dan- 
gereusement malade;  Schrocder  n'en 
partit  pas  moins,  dans  la  compagnie 
de  plusieurs  marchands  arméniens, 
pour  aller  à  Moscou y  où  il  devait 
attendre  l'archevêque,  et  continuer 
a\cc  lui  son  voyage.  Il  apprit  dans 
celle  \i!lc,  que  Thomas  était  moit  en 
Hollande.  Malgré  ce  fâcheux  contre- 
temps,  il  voulait  continuer  sou  en- 
treprise ,  se  rendre  à  Astrakhan , 
et  de  là  en  Perse.  Des  d illimités 
sans  iiomluc  l'empêchèrent  d'c\ccu- 
ler  son  dessein ,  et  le  forci  rent  de  re- 
venir dans  sa  patrie,  d'où  il  retour- 
na bientôt  à  Amsterdam ,  reprendre 


SCH 

ses  études  favorites  auprès  de  Lucas 
Nouridjan.  Il  acquit  promptement  une 
grande  connaissance  de  la  langue  ar- 
ménienne :  avant  d'en  livrer  le  résul- 
tat au  public,  il  résolut  de  visiter 
l'Angleterre.  Il  y  séjourna  quelque 
temps  ,  et  s'y  lia  plus  particulière* 
ment  avec  Henri  Sike,  professeur 
d'hébreu  à  Cambridge.  De  retour  à 
Amsterdam ,  il  publia  sa  Grammaire 
arménienne ,  intitulée  :  Thésaurus 
linguœ  armenicœ  antiquœ  et  hodier- 
îup  ,  i  vol.  h>4°.  Il  mit  en  tête  de 


usage 

de  la  langue  armémeune.  On  y  voit , 
qu'en  arménien,  comme  dans  les  au- 
tres langues  orientales ,  il  possédait 
des  connaissances  aussi  solides  que 
variées  :  eu  général,  cette  disserta- 
tion ,  comme  tout  son  ouvrage,  com- 
me les  diverses  pièces  qu'il  y  a  j  ointes, 
sont  tout-à-fait  propres  à  donner 
une  idée  favorable  de  son  érudi- 
tion et  de  sa  critique.  On  doit ,  après 
cela ,  regretter  beaucoup  qu'il  n'ait 
pas  publié  un  plus  grand  nombre 
d'ouvrages.  La  grammaire  arménien- 
ne de  Schrocder  est  encore  la  meilleu- 
re et  la  plus  savante  qui  ait  été  im- 
primée jusqu'à  ce  jour,  et  c'est  la 
seule  dans  laquelle  on  puisse  prendre 
des  notions  exactes  de  la  langue  ar- 
ménienne :  il  eût  été  à  désirer  seule- 
ment qu'il  fût  entré  dansde  plus  grands 
détails  sur  ce  qui  concerne  la  syntaxe. 
A  la  suite  de  son  livre*  Schrocder  don- 
ne un  Traité  fort  curieux  sur  la  musi- 
que et  la  prosodie  des  Arméniens.  Sa 
Grammaire  abrégée  de  l'idiome  vul- 
gaire des  Arméniens  contient  aussi 
des  renseignements  intéressants.  Cet 
ouvrage,  qui  lui  assigne  une  place 
honorable  parmi  les  savants,  est  le 
seul  qu'il  ait  publié.  11  avait  de  plus 
composé  un  Dictionnaire  arménien- 


SCH 

btiu,  ilunl  le  manuscrit  se  «arde  en- 
core cLids  la  bibliothèque  (le  Casse] . 
Si  nous  m  jugeons  par  sa  Grammai- 
re .  ce  devait  cire  un  travail  fort  eMi- 
mable  et  bien  sii|>c'rieur  au\  Diction- 
naires également  restes  mai  inscrits 
ri  composes  par  les  PP.  Villa  for  , 
T< 'raina  et  Lourde!  ,  qui  ne  sont 
q'j*  île  gros  \ocabulaires  indiques  de 
l'impression.  Outre  ce  Dictionnaire  , 
S«  hrueiler  a\ait  manifeste  le  des- 
sin dv  composer  une  Histoire  de 
l'Arménie.  Nous  ignorons  s'il  a  mis 
rr  projet  à  exécution.  Ce  savant  re- 
nut  dans  m  patrie,  après,  la  publi- 
ritiuii  de  sa  (irauim  tire;  il  y  fut 
Dominé  professeur  de  I, niques  orien- 
\Ar>  vi  d'histoire  ceclèsiastiquc  ,  en 
I-  i  "î,cbnis l'université  de  M.irbnur^. 
Kn  i-*5-,  i!  obtint,  dans  la  même 
urmeisité,  mie  (luire  extraordinaire 
d#  rhé'dogie.ll  mourut dans  cette ville 
l*  i«i  juillet  1 7. V».  laissant  quatre  (ils, 
tu  *«•  Vifit  tous  distingues  dans  les 
Ultn  s  urii  nt-ili'% ,  sa\oir  :  r1.  Nico- 

l«c — €  à  Util  nillie  Si.mvoi  hl  i;  .  tira  \1.ir- 

b-   f«,  !'•  ■•  ».  .loût   I"  ».  i  ,  professeur 

♦  \'r  i  ■  »  r  <  i  i  «  i .  i  i  m  •  1 1  ■  -  langu*  s  orientales, 

•'•?!*  l.i   même  ville,  en  i  -  J'5  ,  rt  ,  eu 

l"  JS  „  | •  r -nies -en  r  île  glee  et  de  |.in- 

J  .!■•   '.ju  lit  île»  a  Grniiiu^Ui',  ou,  .«il 

Il    -J  ■!■!   j.irr  t  il  mseign  i  les  aiili  pii- 

li  •  !.«  :■.  t*  |  .«- ..  Il  niiii.nit  le    )n  m  ii 

•  •«r**.  '  Ui   .i  d«-  lui  :  I.  Iiistitu 'i '  mrs 

i.i  i  :tml  ut\>  ntti  liiiiyi.r  h*  in  i/'.l'mi- 

;    j'.*' .  1  ^'i^.  ui-«S  '.;  i<ii\  r.i^f  i  niM- 

;    •?«-:!   su;,    relire  ,  eeriî  ,i\e.     UN  es- 

■■•    j  :.il    ">j'l.i  j  .e.  Ou   f'Miuir    siir- 

î  •   î   -u  i-  I  h-*!-!  t  .ili.  n  sur  II  s^iil.iM', 

•'t    i  •  «-"t  j'iMi'e.  1 1.  l'iM'i  s  (  )ii:isi  ;;!es 

•  •  *'.  f.f  ■[  .♦  *  ;  —  »'•     I.iiiiin-  (  ..mi  ..•!  , 

•  :■    !•    *  »•    l"!  '•■   I  '  »  j  ,  m  i  #1 1  h"    »  »  •  •"'- 
T    '-r-   i  -"«m  .  ■  :  ii:  pn.fi  -m\m  du  dn>it 

•i-  1 1  ii  «■  in*  i-!  ■!•  »  i.»  i.-» ,   i  •  h  «'11111 - 
.  ••■  .  —  ■  '.   !•■  «.i  I  m  11  iuiii>'  ,  n*-  |i*  i  ) 

i . ■  «   i  -  ••  »,  r»  «t i  i-  ;;  m  ii  s  i-i) ') , 

-f  s  ?  T  j  iti'r««4'ur  de  I  indues  oiii  ntale» 


SCH 


et    d'antiquités   hébraïques  à   .Mar- 
bourg,  depuis  17  *>.">.  H  a  compose  : 
Obscrvatiomtm  philosophicarum  cri- 
ticarumque  in  difficiliora  tpurdatn 
psalmorum  Ivca  fasciculus ,  Levde, 
1781,  in-cK  —  f\".  Philippe-George. 
Vove/.  l'article  suivant.      S.    M — x. 
S(;illlOi:i)KK;P..iLieii,(;tonr.K)f 
médecin  .  ne  à  .Marbourg,  le  uç)  avril 
1 7 •>{),  lit  se*  éludes  dans  l'université 
de  eette  \ille,  puis  a  lena  et  à  Halle, 
et  fut  nomme,  en  1  "j  "i.J  ,   pro''e,s>eur 
d'ariaîumic  et  de  rliinir-ie  a  lUuleln. 
Kn  1  ~iV\ ,  il  obtint  le  titre  de  premier 
professeur  dans  sa   \ille  natale,  et 
passa   Tannée  suixaiite,  en  la  mémo 
qualité,  à  (îottinpie,  ou  il  mourut  , 
le  \\  mars  177^.  Ses  écrits  académi- 
ques ,  riches  en  observations  ,  ont  rté 
reciu'illissous  ee  titie:  P  G.  Schntï- 
deri  opKSciila  metiica,  mllrcta  stu- 
dio .'///e/7/i<f/f/i  ,Ntimiibert;vi  l  *  vol. 
in-tt'».  Avant  lui  et  lîreudel ,  personne 
n'avait  mieu\  tr.iite'  la  doctrine  des 
lièvres.  —  Son  bis  .  Théodore-Guil- 
laume -,  ne'  à  Kinicln,  le  ■>  novembre 
i-"h).  étudia   la  iu"'ili'i"i:e  a  (iotliu- 
pie,  >*e(ibbl.  en  1  7S11 ,  eoinme  mé- 
decin à  ('.a*M*l,\  fut  liolliIJie,  eu  |-Sk 
proie- >eur  de  uic.b  .  :  ik  .  et  en  i-H-, 
tut. ilt. n  lie'  .1  l'clalilisM  ment  ries  e.m\ 
minérales  de  kof-Gi  isiuar.  Iji  i^<>«», 
i'  l'evml   prolesseur   de  fiw'-leemr    à 
lîiuti  !u  .  oii  il   iiioiirut ,  le    >  >   .loûl 
i  -\\  >.  Il  u'.i  laisse  «pie  di  n  Disserta- 
tions  ..i-  ii!eini«pies.   —    [  u  liiedeem 
il  1    iui'iuc    iioui ,    util  ■   d'iUic    autie 
I  11111II"  .   (  ienr„e  ■  (  iiiïlaiiiue    Si  iii.o- 
l'i  .;  ,  ne  le  U)  111  ils  1  -  î  î,  .i   H.e'rîi'lil, 
1  t     Ul  >!(     pl'olr   -CM    de    Illrib-i  me    ,'i 

^lai"1  ir:i  _;  .  !e  ■»-  im  lubrr   i  --S  ,  fut 

■    '  ■  ■  • 

liuiM  i.n'  t|*i-s|.|  n  .  il.iiie  il'i'oe  imi'-i- 

11 1  f  î  ■  iii  Mie.  m.  us  (pn   s'i^.i-.i   d.ms 

des     paiidn\e->.    \  ei  s     |.i     i.u   de    >,i 

V  1«'  .  il   ilni.il  I    Ul'-lUe  d.U-  »   l'.ih  liilllie, 

it   p'.bli.i    pl'.-iiiirs  •••-!  it>    sur   relie 
matière.  L. 


240 


SCH 


SCHROEDER  (  Charles  ) ,  général 
autrichien ,  dtait  fils  d'un  officier  , 
et  le  plus  jeune  de  trois  frères  ,  qui 
suivirent  la  carrière  des  armes.  Il 
avait  fait  avec  beaucoup  de  dis- 
tinction, sous  Daun  et  Laudon,  les 
guerres  de  Silésie  et  de  Bohême,  et 
il  était  devenu  colonel  du  régiment 
de  Vierzai ,  puis  général-major ,  em- 
ployé dans  les  Pays-Bas,  sous  les 
ordres  de  d'Alton.  Ce  fut  en  cette 
qualité  qu'il  conduisit,  en  1787  ,  con- 
tre les  insurges  brabançons  retran- 
ches à  Turnhout ,  un  corps  d'année 
qui  y  fut  complètement  battu ,  par 
suite  d'une  attaque  imprudente.  Cette 
affaire  fut,  dans  ce  pays,  le  signal  de 
la  déroute  générale  des  Autrichiens , 
qui  ,  peu  de  jours  après ,  éprouvèrent 
*  un  autre  échec  à  Gand ,  où  Schroe» 
der;  s'étant  aussi  porté,  fut  blesse* 
d'un  coup  de  feu  à  la  jambe ,  qui 
l'obligea  de  se  réfugier  en  France ,  et 
dont  il  resta  boiteux  toute  sa  vie.  Peu 
de  temps  après  la  défaite  de  Turn- 
hout ,  et  lorsque  Schroeder  eut  été 
blesse'  à  Gand,  ce  gênerai  reçut  de 
Vienne  la  nouvelle  de  sa  disgrâce ,  et 
l'ordre  de  cesser  ses  fonctions.  Ce  ne 
fut  que  quelques  mois  après  qu'il  réus- 
sit à  se  faire  employer  de  nouveau. 
Il  remplaça  Beaulieu  dans  le  com- 
mandement de  l'armée  qui  occupait 
le  pays  de  Luxembourg,  en  1793  ; 
et  fut  attaqué  à  Arlon  ,  le  9  mai  de 
cette  année,  par  les  Français.  Son 
imprévoyance  lui  fut  fatale  :  il  éprou- 
va encore  un  autre  échec ,  dans  le- 
quel il  se  laissa  enlever  son  ar- 
tillerie et  ses  magasins.  11  se  trouva 
ensuite  renfermé  dans  Luxembourg  , 
et  concourut,  sous  les  ordres  de  Ben- 
der,  à  la  défense  de  cette  place.  11  fut 
nommé  lieutenant-général  en  février 
1 7Q5  ,  et  obtint  le  commandement 
de  la  forteresse  de  Cracovie ,  où  il 
mourut  01  1807.  M — v  j. 

t 


SCH 

SCHROETER  (  Je a*-S amuel  ) , 
ministre  luthérien ,  né  le  *5  février 
1735,  à  Rastenburg  en  Thuringe, 
ou  son  père  était  recteur  de  l'école  , 
fit  ses  études  à  Iéna ,  fut  nommé,  eu 
17^6,  recteur  de  l'école  de  Donv 
burg,  en  1763,  pasteur  à  Thançd- 
staedt,  et  plus  tard  à  Weimar ,  ou  il 
devint  inspecteur  du  cabinet  d'histoi- 
re naturelle  ,  puis  surintendant  et 
premier  pasteur  à  Bukstaedt ,  où  il 
mourut,  le  24  mars  1808.  Schroetcr 
ae  livra  surtout  à  l'étude  de  l'histoire 
naturelle ,  et  se  distingua  comme  mi- 
néralogiste et  conchyliologue.  Ses 
écrits,  tous  en  allemand,  sont  :  I. 
Dictionnaire  lithologique,  Berlin r 
8  vol.  in-8°.,  1772-86.  IL  Jour- 
nal pour  les  amateurs  du  règne  mi- 
nerai et  de  la  conchyliologie ,  Wet- 
max,  6  voL  in-8°.,  1*77 §-80. 111. 
Introduction  complète  a  la  connais- 
sance et  à  l'histoire  des  pierres  et 
des  pétrifications  ,  Altenburg  ,  4 
vol.in-8°.,  1774-84»  IV.  Disserta- 
tions sur  différents  objets  (T histoire 
naturelle ,  Halle ,  a  vol.  in-8°. , 
1776.  V.  Introduction  à  la  con- 
chyliologie y  d'après  Linné.  Halle , 

3  vol.  in-8».,  1783-86.  VI.  Remar- 
ques et  observations  sur  l'histoire 
naturelle  y  principalement  sur  les 
coquilles  et  les  fossiles ,  Leipzig, 

4  vol.  in-80.,  1784-87.  A  quoi  il 
faut  ajouter  un  grand  nombre  d'ar- 
ticles dans  des  recueils  périodiques 
dont  il  fut  le  collaborateur.  Sou  der- 
nier ouvrage  VII.  La  Vieillesse ,  ou 
moyen  infaillible  d'atteindre  un  âge 
avance',  nouvelle  édition,  Berlin, 
i8o5 ,  in-8°.,  contient  des  observa- 
tions intéressantes  et  utiles.  Voyez 
la  Biographie  des  médecins  et  natu- 
ralistes vivants  ,  par  Baldingcr  , 
tom.  ic#r.,  p.  n3-'jt8.  — Plusieurs 
médecins  du  même  nom ,  qui  vivaient 
au  seizième  siècle,  ont  publié  divers 


*r 


f 


Hmnt  te»  d'aucune  utilité  dans 

IbMR  OC  Ift  SCKDCe.  Z. 

9GHRYYER.  /V-  Geamueus  et 


( 


SCHUBART  DE  KLEEFELD 
■an  fJMfnm  ),  agronome  aile* 
»  aé  à  Zeiti,  en  1734»  com- 
tee  domestique  puis  mai- 
chez  le  ministre  de  Saxe 
In  coor  de  Vienne;  et,  tout  en 
août  à  la  maison  de  son 
9  s'occupa  de  franc-maçon» 
,  «C  fut  un  del  promoteurs  les 
du  système  dit  de  la  s t  ric- 
aemawtt.  Bientôt  i)  s'associa 
wm  bnron  de  Hundt ,  qui  s'était 
BadnBqnei  Paris,  et  qui,  à 
Aait  devenu  conseiller  îrapé- 
Les  deux  aTentuners 
le  nord  de  l'Allema- 
réoreaniser  les  loges  ma- 
On  les  vit  voyager  sans 
,  correspondre  avec  une  foule 
dt  pammes,  et  dépenser  beaucoup 
dTarçont;  ce  <pri  lit  penser  qu'ils 
nVliwI  que  les  agents  de  quelques 
,  dont  on  n'a  pourtant 


m  les  noms,  ni  le 


II 


véritable  but»  A  la  fin  de  la  guerre 
de  Sept- Ans,  Schubart  se  trouvait 
a  ramée  hanovrienne  ,  en  qua- 
ét  commissaire  des  guerres; 
3  passa  au  service  de  Hessc- 
,  et  fut  conseiller  aulique. 
Hdéjà  assez  de  fortune  pour 
des  terres  y  dont  la  culture 
de  ses  occupations  favo- 
,  en  1 782,  un  prix 
Berlin  ,  pour  un 
sur  la  culture  des  herbes 
_  ,  il  donna  plus  d'étendue 
travail,  et  établit  en  quelque 
nouveau  système  d'agricul- 
nare ,  qui  tendait  à  supprimer  les  ja- 
et  les  droits  de  pacage,  et  à 
deb  culture  des  herbes  fourra- 


SOI  a47 

gères ,  nu  but  principal  de  l'agrono- 
mie y  parce  que ,  selon  l'auteur ,  plus 
on  augmente  la  production  des  four- 
rages ,  plus  on  peut  entretenir  de  bes- 
tiaux ;  plus  par  conséquent,  on  ob- 
tient d'engrais  et  de  récolte.  Il  fit 
d'heureux  essais  a  l'égard  de  la  cul- 
ture du  tabac ,  des  betteraves  et  de 
la  gaude,  qu'il  recommande  dans  ses 
écrits.  On  vit  un  peu  de  charlata- 
nerie  dans  le  zèle  agronomique  du  . 
baron  Schubart,  et  1  on  osa  le  dire; 
ce  qui  redoubla  l'ardeur  du  défen- 
seur de  la  culture  du  trèfle,  de  la- 
quelle il  a  emprunté  son  nom  de  ba- 
ron de  Klecfeld  (  champ  de  trèfle  ). 
Il  intercala  force  injures  dans  ses  ins- 
tructions :  toutefois  l'agriculture  doit 
à  son  zèle  la  propagation  de  quel- 
ques objets  utiles.  Ses  vues  sont  con- 
signées dans   son  recueil  Af  Écrits 
d'économie   rurale    et  publique  , 
Leipzig,  1786,  6  volumes  in-8*». , 
et  daa*  sa  Correspondance  écono- 
mique ,  ihid. ,  1 786 ,  4  cah.  in-8°. , 
avec  fig.  Il  a  paru  aussi  un  précis  de 
ses  principes  agronomiques.  Schubart 
fut,  à  la  fin  de  sa  vie,  conseiller 
intime  de  Saalfcld  -  Cobourç ,    et 
mourut  le  ief.  mai  1787.  Trois  ans 
après  parut  une  Esquisse  de  la  vie 
de  Scnubart ,  baron   de  Klecfeld 
(  Berlin  ),  1790,  par  un  homme 
qui  avait  eu  à  se  plaindre  de  lui.  La 
bibliothèque  allemande  wiiverselk, 
vol.  cxm ,  pag.  537 ,  eu  auuoucant 
cette  esquisse ,  ajoute  quelques  dé- 
tails, particulièrement  sur  la  inis»iou 
maçonnique  du  baron.         D— g. 
SCIIUETZK.  V.  Sagittàjuus  et 

ScilUTZF. 

SttIULEMBOURG  (  Jlaic-Ma- 
tiiias  ,  comte  de),  ne  à  Ccndan, 
près  de  Magdcbourg,  le  SaoAt  ifiOi , 
d'une  famille  originaire  du  Brande- 
bourg ,  fut  nu  des  générantes  plus 
habiles  du  difc-septicme  siccitf ,  et  ne 


?48  SCH 

dut  sa  haute  fortune  militaire  qu'à 
,  ses  talents  et  à  l'estime  qu'il  sut 
inspirer  aux  grands  hommes  de  son 
temps.  Dès  sa  plus  tendre  jeunesse , 
il  entra  au  service  de  Danemark  ; 
mais  les  exploits  de  Sobieski  excitè- 
rent en  lui  une  telle  émulation ,  qu'il 
demanda  avec  instance ,  en  167  g  , 
d'être  admis,  comme  simple  volon- 
taire, dans  l'armée  polonaise.  11  lit 
les  dernières  campagnes  de  ce  prince, 
et  se  distingua  particulièrement  dans 
celle  qui  avait  pour  but  la  conquête 
de  la  Moldavie.  Il  commandait  sous 
Flcmming,  lorsque  Charles  XII  fit  une 
irruption  en  Livonie,  et  il  sauva ,  le 
i  ()  juillet  1700,  les  débris  de  l'armée 
saxonne ,  battue  au  combat  de  Riga. 
Gît  exploit  lui  valut  le  grade  de  lieu- 
tenant-général ,  à  l'âge  de  trente-huit 
ans.  Frédéric- Auguste ,  roi  de  Polo- 
gne et  électeur  de  Saxe  ,  l'envoya 
avec  dix  mille  Saxons,  au  secours  de 
l'empereur,  attaque'  vivement  par  les 
Français.  Il  assista  à  la  bataille  de  Pas- 
sa u  ,  gagnée  le  1 1  mai  1703 ,  par  le 
maréchal  de  Villars,dont  il  balan- 
ça long-temps  la  fortune  par  ses  habi- 
les manœuvres.  11  s'ouvrit  un  passage, 
et  effectua  sa  retraite  sans  être  enta- 
mé. H  entra  en  Souabc,et  surprit 
peu  de  jours  après  un  corps  français 
conduisant  des  munitions  de  guerre 
que  l'on  envoyait  de  Schaflousc  au 
maréchal  de  \  illars  ,  le  tailla  en 
pièces,  s'empara  du  convoi,  et  de 
huit  cent  mille  francs  en  argent.  Fi- 
dèle au  roi  Frédéric  -  Auguste  ,  que 
Charles  XII  avait  déclaré  déchu  du 
trône ,  il  rentra  eu  Pologne ,  et  battit , 
le  10  août  170.1,  auprès  de  Poseu, 
le  général  suédois  Maycfcld.  Attaque 
à  son  tour  ,  le  7  novembre  de  la 
même  année  ,  par  Charles  XII  , 
en  personne  ,  et  dix  mille  hom- 
mes de  cavalerie  ,  il  sut  si  bien 
profiter  des  avantages  que  le    ter- 


SGH 

rain  lui  offrait ,  qu'avec  six  mille 
fantassins ,  il  repoussa  cinq  attaques 
consécutives ,  et  après  deux  jours 
d'une  marche  glorieuse,  il  réussit  à  se 
retirer  derrière  l'Oder,  sans  le  moin- 
dre désordre.  Ce  fut  alors  que  Charles 
XII  s'écria  :  a  Aujourd'hui  Schulcnv* 
»  bourg  nous  a  vaincus.  »  Cette  re- 
traite fit  beaucoup  d'honneur  au  gêne- 
rai saxon ,  et  elle  augmenta  infiniment 
sa  réputation.  La  défaite  qu'il  essuya, 
deux  ans  plus  tard ,  auprès  de  Fraue* 
stadt ,  ne  la  diminua  pas  aux  yeux 
de  gens  du  métier;  et  les  explications 
qu'il  donna  prouvèrent  que  ce  désas- 
tre ne  devait  être  attribué  qu'à  la  pré- 
somption des  autres  généraux  polo- 
nais ,  qui  s'étaient  refusés  à  suivre  ses 
instructions.  Frédéric-Auguste,  réta- 
bli sur  le  trône,  envoya  Schulembourg, 
en  1708,  au  service  de  Hollande, 
avec  neuf  mille  Saxons.  Ce  général 
attaqua  ,  d'une  manière  brillante,  la 

{)lace  de  Tournai,  et  les  confédérés  lui 
aissèreut  l'honneur  de  la  conquête  de 
cette  ville.  Il  fit,  quelque  temps  après, 
sa  jonction  avec  le  prince  Eugène  et 
Marlborough ,  qui  livrèrent  au  maré- 
chal de  Villa rs  ta  bataille  d*  Malpla- 
3 net.  Schulembourg  fut  un  des  héros 
e  cette  journée.  Le  prince  Eugène, 
sous  les  yeux  duquel  il  exécuta  les  plus 
savantes  inan<ru\rcs,  conçut  pour  lui 
une  aflcction  singulière;  ce  fut  même 
à  sa  recommandation  que,  deux  ans 
plus  tard ,  la  république  de  Venise, 
cherchant  un  général  étranger  pour 
commander  ses  années  de  terre,  fit 
choix  de  Schulembourg.  On  lui  ac- 
corda le  titre  de  fcld-marcchal ,  et 
dix  mille  sequins  de  pension.  L'em- 
pereur d'Autriche  venait  de  le  nom- 
mer comte  de  l'Empire ,  en  récom- 
pense des  services  qu'il  avait  rendus 
dans  la  dernière  guerre.  Schulem- 
bourg arriva,  le  10  mai  171 5,  à 
Venise,  et  fit  les  dispositions  nécessai- 


SOT 

pour  mettre  en  ctat  de  défense 
i*île  de  Corfou,  menacée  par  les  Tu  rcs. 
La  flotte  ennemie  croisait  dans  le  en- 
tai, afin  d  empêcher  l'introduction 
dans  l'île  de  secours  d'hommes  et 
de  munitions  ;  mais  l'escadre  vénitien- 
■r .  commandée  par  Ta  mirai  Pisani , 
rcoduisantSchuIcmboiirgct  six  mille 
fuldats ,  liatlit  une  division  navale  de 
Tiuts,  et  aborda ,  le  'i  février  i  7  if>. 
Le  gênerai  en  chef  s'occupa  aussitôt 
de  fortifier Cnrfi  111  et  les  points  de  l'île 
fm  riaient  susceptibles  de  défense  :  il 
»*ea  acquitta  avec  une  supériorité*'  qui 
kl  ;agna  la  confiance  entière  îles  Yé- 
Miens.  Au  commencement  de  mai 
i-|6,  Dianun  (iodja  ,  capitan- pa- 
ru, sortit  des  Dardanelles  avec  des 
forces  immenses,  feignit  de  .se  diri- 
p*T  im  les  côtes  il'  \  brique,  reparut 
Mbftnncut  à  la  hauteur  d'Otranfe.  et 
«ara  dans  le  canal  malgré  Ta  111  irai 
Trutien  Conuro.  Il  prit  terre  avec. 
Î0.000  b  •»  m  mes  de  débarquement, 
«1  campa  aux  Salines  de  Potamo. 
Vh'dnuhourg  paitit  de  ('orfoii  à  la 
-rtr  dr  3ooo  hommes  fie  troupes  lé- 
pour  reetniii.iitie  l.i  position  de 
,  et  après  ,i\oir  engage  une 
vi'  rsTAriiHtm  lu-,  il  entra  dans  la 
{■Ij**;  lr*  Tnn  s  l'v  bloquèrent  qucl- 
7-ir*  jutir*  .iprit,  et  en  formèn-ut  le 
•i-jr «1  n-gb'  :  ils  emportèrent  d'al  h  ml 
f:j-j*,i*r%  outrages  avances  ;  111  ,is 
N  liij?»fiili*iiir^  fit  «m  limier  trois  -is- 
•..  S  1  ii|i%im  uf if>.  C"e|  eeliei*  ni-  le- 
L  •!.■  j"  jf.t  1rs  ennemis  :  ils  dm-J-Piït 
:>  v«biir*  «It.iq'iesi  «iliïie  uiifoitdc- 
f-r*iiîi!  Ij  pointed'un  elif'iuiii  1  1  »n\  11 1, 
fî  %-*rl«jr*  rit  ruiner  1rs  palits.ides. 
M«i»  Vi  buI«-in|Miiir^  .i\.iit  tu  >uiii  de 
f«*rr  f-Lirn  sur  les  "lai  is,ih  s  madi  :<  rs 

r* 

Iirr*/»  ■]•■  «  |mis  .il'*i|%,  roi|\n  ls  d  ■  sa- 
'«*.  Tî  *«#r'e  ipie  Irssnld  ils  .s<  Inni- 
*«J  jr  rites  j  1.4 r  tes  pointes  '(iil 
>?  ti»iit  buis  1  Imiins'iivs  ,  e**ii\e- 
1*11  ut  g*  \w  fusillade  qui  les  força 


de  se  retirer.  Le  itt  août,  le  ca- 
pitau- pacha  ayant  livré  un  assaut 
gênerai ,  enleva  les  premières  batte- 
ries et  s'établit  sur  les  remparts. 
L'épouvante  s'empara  de  la  garni- 
son, et  des  habitants:  Schulcmhourg 
seul  conserva ,  dans  ce  moment  cri- 
tique ,  le  sang  froid  convenable  ;  il 
ranima  le  courage  des  Vénitiens  , 
et  rétablit  le  cmnlut.  Tandis  que  lu 
général  Lorcduio  contenait  les  assail- 
lants sur  Ils  remparts,  il  sortit  par 
une  porte  de  secours,  à  la  tète  de  mille 
soldiUd'élitc.  prit  l'ennemi  eu  liane, 
péuélrt  dans  vs  lignes,  eu  iit  une 
horrible  boucherie  ,  et  rentia  m 
triomphe,  après  avoir  cause!  aux  0- 
thomans  une  perte  de  deux,  mille 
hommes  .  ce  qui  les  força  d'aban- 
donner l'attaque  des  bislions.  Re- 
butés par  la  défense  héroïque  de 
Sehuleiidiourg  ,  instruits  de  l'appro- 
elie  de  la  flotte  espagnole  alliée  des 
Vénitiens,  ils  h  \èrcnt  le  siège,  qui 
leur  avait  coûté  quinze  mille  hom- 
mes. Harcelés  «luis  leur  embarque- 
ment ,  ils  liisMienl  cinquante -.six 
jim  esd'.iitMIciie,  leurs  tentes,  leurs 
pio\isi-ijis.  v\  den\  mille  Messes. 
S»  liitlrmlio'jj  ;;  ,  min  ut  l'idée  de  les 
pmii  suivre  jusque  d.ius  leurs  propres 
el.i's;  iM'Iuiqu  ia\ersi\  niiSIe  hom- 
mes s-ir  les  rotes  de  IT.piie  ,ct  enle\a 
d'.isviut  Prc\es.i,  défendue  par  dix- 
huit  1  ei,»s  janissaires  et  quatre  <ei;ts 
sj).iliis.  L'.iuiii-'e  suivante.  1-18,  de 
emneit  a\»--  l'amiral  Mm  i-uigo .  le 
comte  île  S-  ii'ilemlioiirg  dnige.i  ses 
alla  (des  eont.e  I' \lb  mie  ,  tadl  1  eu 
ji'  ci  s  di\  mille  Turc  s  qui  voulaient 
si'p]  ii'i-r  .1  la  desirii!-'.  et  forma 
aossi'i'it  1,-  sii  »r  de  .Si  i::.i  iî  :  ni. ils  on 
.ippiit  I  iell'nt  que  la  p  iix  tcinll 
i!Vtre  H  -me  a  i'.iss  1rov.1t/ ;  le  ■:•  lie- 
1  il  S.iN'in  |r  1  -  S  s  noir  .111  «  liMmaii- 
d  ■  ii r  turc  .  -;:ii,  i.e  \-",l  -ni  |  ■■  ■<  p»in 
tetti-  m mvf  II» -,  i-iiiiliiiiMit  b>  hoslili- 


a5o 


SCH 


tes.  Pendant  cette  contestation,  un 
coup  de  vent  battit  la  flotte  véni- 
tieiine  qui  gardait  le  rivage ,  et  la  jeta 
au  large.   Schulembourg  se  trouva 
dans  un  embarras  extrême ,  prive 
de  munitions  ,  de  vivres,  et  même 
d'artillerie  ;  car  il  l'avait  déjà  em- 
barquée. Les  Turcs  firent  une  sortie 
avec  toutes  leurs  forces;  et  le  géné- 
ral  saxon  eut  besoin,  pour  sortir 
de  ce  mauvais  pas ,  de  tout  son  cou» 
rage  et  de  toute  son  expérience  ;  il 
forma  son  armée  en  masse ,  appuyant 
sa  droite  à  la  mer ,  faisant  face  de  tous 
côtés,  et  fit  ainsi  deux  lieues,  toi* 
jours  harcelé;  enfin  l'escadre  s'étant 
ralliée  vint  protéger  sa  marche  par  le 
feu  de  son  artillerie ,  ce  qui  lui  per- 
mit de  se  rembarquer  sans  avoir  été 
entamé.  La  levée  au  siège  do  Corfou , 
et  l'expédition  de  l'Épire,  furent  cé- 
lébrées à  Venise  avec  beaucoup  de 
Sompe.  Le  sénat  fit  faire  une  lampe 
'argent  d'uu  poids    considérable, 
pour  la   cathédrale  de  Corfou,  et 
pressa  le  général  Schulembourg  ,  de 
venir  à  Venise ,  recevoir  les  récom- 
penses que  la  république  lui  desti- 
liait.  Il  fit  son  entrée  solennelle ,  le  3 
juillet   1718.  Le  doge  lui  présenta 
une  épée ,  de  la  valeur  de  cinq  mille 
ducats.  On  éleva  sur  la  principale 
place  de  Corfou  ,  sa   statue  équestre 
faite  par  François  Cobiano ,  qui  était 
alors  le  plus   célèbre  sculpteur  de 
l'Italie  (1).  Schulembourg  profila  de 
la  paix  pour  aller  visiter  les  diverses 
cours  de  l'Europe.  A  Rome,  le  pape 
lui  fit  rendre  de  grands  honneurs ,  et 
lui  passa  au  col   une  large  chaîne 


(  i)  I.'wmrr  miivantr  ,  la  Courir*  tomba  mir  ]c  nu- 
pnain  a  pondre  do  Corfou,  où  *c  trouvaient  quatrv 
i-i  ni  *  t4iiiiii  aux  rie  pourirr  ;  il»aitra,  «vrc  un  liruit 
•  |>>»uvniitaMr  1»»  rh^t'iin  ,  lo  nalai»  ilu  cipilaiue- 
Fi'iirral .  et  toulr»  Ira  mainum  fiirmt  rudniiiiitti^r.» , 
lf  Kouvcrncur  l'iuni  péril  a\rr  ipiiurr  «rut»  pir- 
»»iin«'»  ;  mai«,  par  mi  haMrd  Iiieii  rili  aordinaii  c .  la 
Maiu«  di>  S<-1iiilt'iut>ourK ,  ipioiipuc  Iri'i-rappro- 
cliic     icJta  debout  rt  inUct*. 


SCH 

d'or.  Le  général  saxon  alto  ensuite 
en  Angleterre,  pour  voir  sa  soeur ,  la 
comtesse  de  Kendale.  George  Ier.  f 
apprenant  qu'il   étott  à  Londres  , 
l'envoya  chercher  par  un  officier  de 
sa  maison ,  qui  le  conduisît  sur-le- 
champ  auprès  de  son  maître.  Le  mo- 
narmie  voulut  qu'au  mépris  des  lob 
de  1  étiquette,  Schulembourg  se  mît 
à  table  avec  lui,  quoique  en  habit 
de  voyage*  Apres  avoir  été  comblé 
de  marques  d'estime  par  tous  les  prin- 
ces ,  Schulembourg  mourut  à  Vérone , 
k  i4  mars  1747-  H  avait  été  pen- 
18  ans  au  service  de  k  république  r 
exemple  unique  j  car  les  généraux 
étrangers  ne  conservaient  pas  long- 
temps les  bonnes  grâces  du  sénat.  S» 
Vie  a  été  écrite  par  M.  Varnhagen  , 
dans  un  ouvrage  publié  à  Berlin  v 
sous  le  titre  de  Monuments  biogra- 
phiques,  vol.  in-8°.,  18*4.  M-w. 
SC11ULTENS  (Albert),  le  res- 
taurateur de  la  littérature  orientale 
dans  le  dix-huitième  siècle,  naquit  es 
168G ,  a  Groninguc ,  d'une  famille 
honorable.  Destiné  par  ses  parents 
au  ministère  évangelique,  il  joignit 
À  l'étude  de  la  théologie  celle  du  grec 
et  de  l'hébreu.  Pour  se  perfectionner 
dans  l'hébreu,  il  apprit  ensuite  le 
chaldaTquc  cl  le  syriaque ,  et  commen- 
ça la  lecture  des  ouvrages  dos  rabbins: 
il  lui  manquait  encore  l'intelligence  de 
l'arabe  ;  mais  persuadé  que  cette  lan- 
gue ollVaitdcs  difficultés  qu'il  ne  pour- 
rait surmonter  ,  il  n'osait  pas  s*cn 
occuper.    Cependant    la  lecture  de 
la    grammaire  d'Ernenius    dissipa 
promptement  ses  craintes  mal  fon- 
dées j  et  comme  cela  devait  arriver, 
ses  progrès  dans  l'arabe  furent  d'au- 
tant  plus  rapides ,   qu'il  possédait 
déjà  les  dialectes  qui  s'en  rappro- 
chent davantage.   A  dix-huit  ans  ,  il 
eut  avec  Gousset  (  V,  ce  nom)  ,  une 
dispute  publique  ,  dans  latfuellc  il 


sca 

HVcoatre  k  sentiment  de  ce 
m  fuftwmi  ,  m  l'étude  de 
bot  indispensable  à  quiconque 
rUra  à  fond.  Après 


SCH 


a5t 


Lejde,  oàili 

■  «m,  ks  leçons  des'profes- 
k»  pfam distingues.  Ose  rendit 
Ht  ft  Utrecat  ,  pour  voir  Refond 
)  ,  dont  fl  reçut  de  sages 
direction  de  ses  étu- 
M  soumit  te*  Remarques 
EvruV  Job,  remarques  qu'il  «ip» 
t  rcBMÎiTunJeone  homme  2  mats 
A  ■Mfm  nestime  qu'il  faisait 
I  OTVmge ,  en  sechargcantde  le 
ar*  De  refour  a  Groningue, 
«6  .  ScMteu  fat  admis  candi- 
ministère:  l'année  sui- 
:  ses  degrés  en  théo» 
«  «t"l  s'empressa  de  retourner 
4mj  dams  k  dessein  de  s'y  livrer 
dépouillement  des  ii- 
nmcrits  arabes  que 
k  bibliothèque  de  cette 
1  pasteur  de  l'église  de 
1711,  il  ne  crut  pas 
cette  yocation  :  mais 
k  portait  rers  la  carrière  de 
;  et  deux  ans  après  , 
pour  la  chaire  des 
s  de  l'académie  de 
Il  en  prit  possession  par 
,  dans  lequel  il  indiquait 
m  les  véritables  sources 
étudier  l'hébreu.  C'était 
■ndkattaque  contre  le  système 
nnsMl  v  qui  prévalait  alors  dan* 
endémies  protestantes ,  et  dont 
■nsdnaeBces  ne  pouvaient  être 
nwMiiilihi  à  l'étude  des  textes 
S^riianrt,  ce  professeur  partant 
sanjpaailion  que  l'hébreu  est  une 
■  ftnme  divine  ,  en  concluait 
b  at  Bcnt  avoir  aucun  rapport 
ks dialectes  purement  humains , 
r«n  m  doit  pas  en  éclaircir  ks 


difficultés  avec  k  secours  des  autres 
langues  orientales.  Ce  fut  pour  com- 
battre ce  paradoxe  que  Schuhrns 
composa  les  Origines  hebreœ ,  ou* 
vrage  dans  lequel  il  s'attache  k  dé- 
montrer que  la  langue  enseignée  aux 
hommes  par  le  créateur  ne  sub- 
siste plus;  et  que  l'hébreu  des  livres 
saints ,  l'arabe,  le  syriaque  et  lechal- 
daïque,  sont  quatre  dérivés  de  cette 
langue  primitive.  Il  fortifie  cette 
opinion ,  en  expliquant  par  les  raci- 
nes de  l'arabe  une  foule  de  mots 
et  de  passages  de  la  Bible ,  dont  k 
véritable  sens  avait  échappé  jusqu'a- 
lors aux  différents  interprètes.  L  ou- 
vrage de  Schultens  fut  vivement  atta- 
qué par  les  partisans  de  Gousset  $ 
mais  les  plus  illustres  critiques  se 
déclarèrent  en  sa  faveur,  et  leur 
suffrage  finit  par  imposer  silence  à 
ses  adversaires.  La  réputation  d'Al- 
bert fit  désirer  qu'il  fut  placé  sur  un 
théâtre  un  peu  plus  digne  de  lui.  Ou 
lui  offrit,  en  1729,  avec  la  direc- 
tion du  séminaire  hollandais  (  1  ) , 
la  liberté  d'y  enseigner  les  langues 
orientales  ,  en  attendant  la  vacance 
de  cette  chaire  À  l'académie ,  et  k 
garde  des  manuscrits  orientaux  lé- 
gués à  la  bibliothèque  de  Leydc  par 
Warnicr  ,  ambassadeur  des  états- 
gcnérauxàConstantinople.  Schultens 
n'accepta  ces  offres  honorables  que 
dans  1  espérance  de  pouvoir  contri- 
buer plus  utilement  qu'il  ne  l'avait 
fait  jusqu'alors,  à  ranimer  l'étude  de 
la  littérature  orientale  ,  trop  négligée 
même  par  les  savants.  Plusieurs  tra- 
ductions d'ouvrages  arabes,  et  une 
édition  augmentée  des  rudiments 
d'Krpcnitis,  signalèrent  sou  arrivée 
à  Lcydc.  Il  y  remplissait,  depuis  trois 


(1*  V.*t  M'minui'r ,  fi>n<lr  par  Ir»  «:l*l*-pi:»»ra«»  . 
ni  i.î«|i,  r»t  ilmlim-  i  rr<c*i»»r  «Ir*  ctiitiûiiit*  ru 
tbmlogir ,  qui  y  tuai  mtrvCraua  p*t«itnarat 

4*M  Mpt  •»«. 


a5a  SGH 

ans  ,  les  fonctions  de  professeur, 
sans  en  avoir  ni  le  titre,  ni  les  an- 

Ïjointcmeuts ,  quand  les  curateurs  de 
'académie ,  touches  de  son  noble  dé- 
sintéressement, créèrent  en  sa  faveur 
une  nouvelle  chaire.  Schultcns  choi- 
sit pour  le  sujet  de  son  discours  d'i- 
nauguration ,  -l'antiquité  de  la  langue 
arabe ,  sa  pureté  et  sa  liaison  avec 
l'hébreu.  Les  marques  d'estime  qu'il 
venait  de  recevoir  ne  firent  qu'accroî- 
tre son  ardeur  pour  les  lettres.  Dans  le 
dessein  de  faciliter  les  progrès  de  ses 
nombreux  élèves ,  il  composa  ,  pour 
leur  usage,  une  grammaire  hébraïque, 
mieux  distribuée  et  plus  complète 
que  celles  dont  on  se  servait  dans  les 
écoles.  Peu  de  temps  après,  il  mit  au 
jour  une  nouvelle  Version  des  Pro- 
verbes de  Salomon ,  avec  une  Préfa- 
ce ,  dans  laquelle  il  s'attache  à  faire 
voir  les  défauts  du  système  gramma- 
tical des  Rabbins.  Quoique  ce  mor- 
ceau fût  un  traité  complet  sur  la  ma- 
tière ,  il  y  revint  encore,  dans  la  pré- 
face delà  nouvelle  édition  de  la  Gram- 
maire arabe   d'Ifrpénius.  D'autres 
travaux  non  moins  importants  rem- 
plissaient tous  les  moments  qu'il  ne 
consacrait  pas  h.  ses  élèves  ;  mais  il 
se  vit  forcé  de  les  interrompre  pour 
repousser  l'attaque  indécente  de  iieis- 
kc, celui  de  ses  disciples  à  qui  il  avait 
prodigué  le  plus  de  témoignages  d'af- 
fection. Rciskc,  en  rendant  compte 
des  deux  dernierrs  ouvrages  de  son 
maître,  dans  les  Âcta  erttditorum , 
critiqua  vivement  sa  méthode.  Schul- 
tcns lui  répondit  par  deux  Lettres 
adressées  à  illeuckc  (  Foy.  ce  nom  ) , 
directeur  de  ce  journal;  et  Ton  doit 
l'excuser  de  n'avoir  pas  pu  dissimuler 
lapoincqu'iléprouvaitdcPiiigi'aùludc 
de  son  disciple.  Tout  eu  blâma  ut  la 
conduite  de  Rciskc  à  l'égard  do  son 
professeur,  M.  SilvcstrcdeSacy  trou- 
ve cpic  ses  critiques  n'étaient  pas  sans 


SCH 

fondement,  et  que  le  sys 

Schultens  pouvait  nuire  à  l' 

lide  de  la  langue  arabe  (  F. 

XXXVII,  297).  Schullcni 

vécut  que  peu  de  temps  à 

pute.  Il  mourut  à  Leyde ,  le  2 

1750 ,  à  soixante  -  quatre  , 

saut  un  fils ,  héritier  de  ses 

de  son  zèle  pour  les  lettre 

guait  à  une  érudition  profoi 

riée ,  de  la  vivacité  dans  l'e 

conception  facile,  du  jugen 

la  mémoire  :  mais  il  n'a  pas 

rendu  exactement  les  idées 

vains  orientaux ,  (a).  Outn 

tions  des  Rudiments  et  de  '. 

maire  arabe  d'Erpcnius,  a 

d'extraits  de  l'anthologie  i 

Erpknius,  xuï,  275);  de: 

latin  os  des  Makamat  ou  Séai 

riri  (  F.  ce  nom ,  xix ,  ^iZ 

Vie  de  Saladin  (  F.  Boha-e 

678)  ;  l' Oraison funèbreàc 

ve  ,  son  ami,  qui  lui  avai 

triste  devoir  à  remplir,  c 

Lettres  à  IMencke ,  dont  01 

on  a  de  Schultcns  :  I.  Ori 

breœ ,  sive  Iiebreœ  linguœ  t 

ma  natura  et  indoles,  e. 

penelralibus  revocalœ ,   i 

17 -24-38,  2 vol. ,  in- 4° m5 

faut  joindre  un  opuscule  : 

tibus  hodiernœ  lingues  hein 

1  ^3 1  ;  nouvelle  édit,  Lcvdt 

vol.  in -4°.  II.  Institutiom 

dament  a  lingue  hebraïcc 

via  panditur  ad   ejusde 

giamvindicamlam  et  resti 


(■»)  Scliultpn*  »«nn  pri'lonlr  de  rc 
itrrgic  <!«•«  mot*  nral>cs  ,  «'iirr^ir  cju 
*!>um-iiI  qii'iiiMgiiMire ,  ■  par  f<>i<* 
îmnit  rp  gi-ii<*r  ,  oliMMirr,  cl  .  nn-nii* 
tmdm  tion  t\rs  *ix  prcmi«TP*  Arimi  <-• 
rof  uii«>  nrriivc,  H  son  cxmjplr  a  «fit 
orirnhilislm  tl.iu*  une  voir  peu  sùrr, 
iH'Irrr  rliiiin  Je  vrai  mmis  des  eeriwi 
inriiip  «vtlèmr.  :i  eu  l>eaiic«mp  d'iui 
trailtirliou*  de-  /'nw ■//'«•*  ri  <JuIi\n 
lie  iloit  Ctirr  u>>a^i-  di*  m-h  oli.*«*.r>at 
«pies  ,  qu'avec  un**»iigr  rritùjue. 


SCH 

rdtj  1737  ou  17^»,  in-4°.  III- 
umenlariusin  Librum  Job ,  cum 
mvrrsione ,  ibid.,  1 737 , 1  vol.  in- 
Cct  ouvra  ce  suppose  dans  son  au- 
r  udt  grande  connaissance  de  l'a- 
r.  Ses  explications  auraient  été 
1  satisfaisantes  s'il  eut  fait  la  cri- 
1e  de  son  texte  en  eu  corrigeant 
défectuosités.  Le  Livre  de  Job  a 
traduit  en  français, sur  la  version 
irhultens .  par  de  Joncourt,  Sacre- 
pet  Allamand.  ibid.,  17/1H,  in- 

IV.  fétus  et  refiia  via  hebraï- 
di  contra  novam  et  metaphrsi- 
1  htidivrnam ,  ibid.,  1738,  in— 
Dans  cet  opuscule,  l'auteur  ré- 
A  aux  objections  de  ses  adver- 
e*  ,  et  prétend  démontrer  que 
t  par  l'étude  de  l'arabe  qu  on 
f  parvenir  à  la  connaissance  do 
lireu.  V.  E.x  cursus  très  continen- 
ttricturas  ad  dissertationem  his- 
xam  tle  lingud  prinuevd ,  etc. , 
L.  i"3«|,  in-§°.  L'auteur  a  réuni, 
s  ces  opuscules,  toutes  les  nou- 
rs  prcm<s  qu'il  avait  pu  ras>cni- 
•  futur  démontrer  que  l.i  langue 
nitive  n'a  pas  du  se  conserver 
s  vi  pureté  après  la  contusion 
fiai*!,  et  pour  jiistilicr  l'emploi 

•ii-il'i  te>  «ti.iii^ers,  d.:us  i.i  cor- 
Lion  «1»  >  tf  xlrs  voies.  \  I.  M  t  mu- 
ni a  iftu>lu>ra  IrabiiV  ,  swe  spe- 
irui  ipurdam  illmtria  antiipue 
*-n.r  1 1  lin^iuv  er  varii>  wss.  er- 
;*ta .  ibid..  17  Ji» ,  in  -  j".  de  71 
.  \**rtni  «es  fn^inents  de  poésie 
l*.  tiré*  de  cil.it i«  lis  iiiséiéesd.ilis 

ttjir:*«  lit"  d«*  ^n\iiiri.  de  Ma- 
■*U.  d'  M  •■«rifeil.i.  d«*  Ib'iu/a.»  te, 

1 1(4%  ai.i  ims    suiit   celui  d*  \rii- 

i}*<  ri  H.ii'rtli.  qiit- l'auteur  croit 
f»n»poi.'in  de  Silulinn ,  et  et  lui 
V  im  'ii .  dixième  roi  de  \.i  d\- 

!;-■  *i*  -  .Im  I.  nidr*,  qu'il  suppose 
r.i.in*  de  la  même  date  que  Moïse; 
y  Krukc  ne  juge  p.  j  s  ces  deux  mor- 


4  SCH  a53 

ceaux  plus  anciens  que  Mahomet  (3). 
VIL  Proverlna  Salomonis  cum  ver- 
sione  intégra  et  comment  ario,  ibid., 
1 7  \H ,  in-4°.  ;  trad.  du  latin  en  fran- 
çais, par  les  auteurs  de  la  Traduction 
de  .lob,  ibid.,  17/to,  in-4°.  Le  Corn- 
mentaire ,  abrégé  par  (i.-J.-L  Vogel, 
et  enrichi  de  nouvelles  remarques 
critiques,  a  été  publié,  Halle,  17^)9; 
ibid.,  1773,  in-8".  VIII.  Opéra  mi- 
nora ,  animadversiones  in  Jobum  , 
et  varia  P'eter.- Testant,  loca;  nec- 
non  varias  dissertât iones  et  o ratio- 
nés  complectentia ,  ibid.  17^),  in- 
4°.  Ce  Recueil ,  dont  le  iils  de  SchuI- 
tens  fut  l'éditeur,  ne  coutient  que  des 
(  )pusculcs  imprimés  dé  j  à  sépa  renient. 
Les  Remarques  sur  Job  avaient  été 
publiées  par  Reland ,  Utrecbt ,  1  -o3, 
111-  8«\  ;  et  les  Observations  philolo- 
giques sur  dillërents  passages  de 
l'Ancien  -  Testament,  par  Hemstcr- 
buvs,  Vinsterdam,  fut),  in-4°.IX. 
Srllope  dissertationum  philologico- 
exeçeticarum  ,  ibid. ,  177^-1775, 
w  \ul.  in  -  4".  l'.Vst  un  choix  de  Dis- 
sertations soutenues  sous  la  présiden- 
ce de  cet  illustre  professeur.  Tous  Je» 
ouvrages  qu'on  \ieiit  de  citer  ,  sont 
recherrliés  par  les  orientalistes. 
Seliulti  us  a  laisse',  en  manuscrit,  des 
Cunihirntaires  sur  plusieurs  livres 
de  T  Vnneii-Testaiiient  ;  une  Histoi- 
re f/o  .  irabvs;  une  Grammaire  ara- 
mèenne  ,  dont  plusieurs  feuilles 
et. unit  imprimées ,  et  colin  un  Dic- 
tionnaire hébreu  %  dans  lequel,  a^ec 
le  seconis  de  l'ara  lie  et  des  autres 
di.ilectcs.  il  rel.ildr.-.iit  le  sens  des 
mots  (huit  les  racines  et  la  .si^nilica- 
tiou  sont  inconnus.  \  riemoet  a  ]>u- 
blié  Y lïlnge  de  Sehulteiis,  dans  1rs 
./t  h  en  iv  Fri.\iacir  ,  n.  -(m--  i  .  \\  -s. 


I     ■     I  I   ..«.       I  ■•(   * I  il    !•'  '■■■!  »    1(1      ■  .(•    .    l'f 

il     '  -'■       I  •  M  II       Ml  ••••Il  ■■     •  1 1 1    il    '  *       I  ''•!«      *\f    I    •*'' 

<  it  1. ni     l.lltl  .<l  ill  <    .iljl'i'  .   -«Il-  'Il  ■li.il»l«'lll    <|lll  1  r- 

iM'Hitr  a  |iln«U  lui  iiiilratMil   U^liMltort.  S-  U<  S-t . 


a54  SCH 

SCHULTENS  (Je Arc- Jacques), 

fds  du  pYdcédent,  naquit  k  Franger 
en  1 7  1 6.  A  l'exempte  de  son  père , 
oui  le  dirigea  dans  ses  études ,  il  se 
destina  de  bonne  heure  à  la  carrière 
de  renseignement.  Nomme'  à  la  chaire 
de  théologie  et  de  langues  orientales 
de  l'académie  de  Herborn,  il  en  prit 
possession,  en  1742,  par  un  ois- 
cours  :  De  utilitaie  dialectorum  o- 
ricntalium  ad  tuendam  integrito 
tem  codicis  hebrœi ,  Leyde ,  m-4°«  f 
174a.  Les  talents  de  Schultens  le  fi* 
rerit  appeler  k  l'académie  de  Leyde 
en  1749;  Â  y  prononça ,  pour  l'ou- 
verture de  son  cours ,  une  harangue: 
Defructibus  inlheologiam  redun- 
dantibus  ex  peritiore  Unguarum  o- 
rientalium  cognitione.  Cinq  mois 
après ,  il  eut  la  douleur  de  perdre  son 
père,  auquel  il  succéda,  en  promettant 
de  compléter  les  travaux  qu'il  lais- 
sait interrompus,  et  dont  la  publica- 
tion était  vivement  désirée  des  orien- 
talistes. D'autres  occupations  ne  lui 
permirent  pas  de  remplir  cet  engage- 
ment. 11  donna  cependant  de  nou- 
velles éditions  de  quelques-uns  des 
ouvrages  de  son  père ,  et  mourut  en 
1  778,  à  l'âge  de  02  ans,  laissant  un 
(ils  unique,  qui  soutint  avec  gloire  la 
réputation  de  son  aïeul.      W— s. 

SCHULTENS  (  Henri-Albert  ) , 
fils  du  précèdent,  naquit  à  Herborn , 
le  i5  février  1749*  Amené  par  son 
père  à  Leyde,  quand  il  était  encore 
au  berceau,  il  s'y  livra,  dès  l'âge 
de  sept  ans ,  à  l'étude  du  grec  et  du 
latin ,  et  acquit  des  connaissances 
très-étendues  dans  les  lettres  et  la 
pliilologie ,  sous  les  maîtres  fameux 
que  possédait  alors  l'université  de 
cette  ville.  A  l'exemple  de  son  père 
et  de  son  aïeul ,  il  s'appliqua  bien- 
tôt entièrement  à  l'étude  des  langues 
et  des  antiquités  orientales;  et,  sui- 
vant la  méthode  d'Albert  Schultens, 


SCfl 

il  apprit  d'abord  l'arabe,  qni  W 
facilita  l'intelligence  de  l'hébreu  af 
de  ses  dérivés,  fi  avait  choisi ,' 
le  compagnon  de  ses  travaux , 
rard  Scheid,  et  il  le  suivit  k 
derwyck,  lorsque  ce  dernier  y 
fut  anpdé  comme 
tude  oes  langues  m 
Henri  de  ses  occupations  :  le 
d'eeuvre  des  écrivains  anglais 
çais  et  allemands,  lui  C 
tdt  aussi  familiers  que 
tes  arabes*  11  fit  un  voyage 
terre,  en  177a,  dans  k 
visiter  les  manuscrits  de  la 
thèque  bodléienne;  et  quoique 
habitué  au  métier  de  copiste,  il  trânt£ 
cri  vit ,  dans  moins  de  trois  mois, 
le  travail  laissé  par  Pocoke, 
le  recueil  des  proverbes  arabes 
Meydani,  et  en  publia  le  Specùnm(t 
lies  plus  illustres  philologues  de  l'Ai 
gleterre  devinrent  ses  admiraient*^ 
et  il  reçut  une  preuve  unique  de  lenç 
estime  par  le  cuplôme  de  mattre-feN 
arts  de  l'université  d'Oxford,  qui  Inr 
fut  délivré.  De  retour  en  Hollande, 


oricntalesàracadémied'Amsterda 


Ur.    1 


langnes  * 
erd 

il  n'avait  alors  que  vingt-quatre 
LcDiscoursqu'il  prononça  dans  cette 
circonstance:  Definibus  litteranm .' 
orientalium  projerendis  eut 
coup  de  succès,  et  fut  imprimé  (Annv 


chaire  qu< 
père  avaient  si  dignement  occupent 
Il  en  prit  possession,  le  Ier.  mars 
suivant,  par  un  Discours  :  Dtstm-] 
dio  Belgarum  in  litteris  û 
excolendis.  Les  talents  qu'il  «*«_««., 
dans  renseignement  relevèrent,  en 
1787 ,  à  la  dignité  de  recteur.  Il  af 
conduisit9  dans  l'exercice  de  cep 


,  17-3  v  M». 


5GH 

i ,  avec  me  prudence  consom- 
et  smt,par  la  sagesse  de  ses 
es,  prévoir  le  désordres  que 
atioa  critique  du  pays  pouvait 
r  parmi  les  élèves.  A  Pex- 
m  de  sas  fonctions ,  il  pro- 
,  la  7  mars  1 788 ,  un  Discours 
esASflNBoaMe:2fc  ingénia  Ara- 
Indécis  sur  les  travaux  aux- 
il  devait  se  livrer  de  préférence, 
t  cependant  par  prendre,  avec 
Mie,  l'engagement  de  donner 
mon  complète  des  proverbes 
sjdasâ,  avec  un  Commentaire. 
Vnspcctus  hn  procura  de  nom* 
;  souscripteurs,  Pour  répondre 
r  empressement ,  Henri  mit  k 
navail  une  telle  ardeur.,  que  sa 
ne  tarda  pas  a  s'altérer.  Atta- 
l'ave  lièvre  lente,  il  ne  Voulut 
interrompre  l'impression  de 
mvragR  f  dont  il  revoyait  les 
tves,  de  concert  avec  son  ami 
senVr ,  et  mourut  le  12  août 
f  à  Tige  de  quarante-quatre  ans. 
art  prématurée  de  ce  professeur 
se  perte  irréparable  pour  la  lit- 
are  orientale.  Evcrard  Sclieid , 
■ri  le  plus  tendre  ,  et  son  suc- 
■r  àracadémk  de  Lcvdc ,  y  pro» 
a  son  doge.  A  des  talents  distin»- 
t  Scknltens  joignait  des  qualités 
rares  encore:  u  bonté,  ta  dou- 
bla bienveillance  pour  ses  collé 
et  pour  ses  élèves ,  et  une  grande 
fiott  de  sentiments.  Outre  des 
\e%  philologiques,  soutenues  à 
lsrvryok9eni766;dcsJVor£5  sur 
Vê* hr que  orientait  { F.  d'Hfji- 
rt,XX  v  ao8)  ;  plusieurs  articles 
1  InJW.  critica  de  W  yttenbach; 
on  hollandaise  de  l'O- 
d*Ekhhorn  :  Sur  le  mérite 
t  de  Michaêlis,  etc. ,  on  a 
sri  r  I.  Anthologju*  sententior 
,  cum  scholiis  Za~ 
latine, hcjit, 


SCH 


a55 


177a ,  in-4°.  Ce  recueil  est  tiré  d'un 
manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Ley- 
de,  contenant  deux  cent  quatre-vingt' 
cinq  sentences  arabes ,  dans  le  genre 
des  proverbes  de  Salomon ,  recueil- 
lies par  Abou'l  Cacem  Mahmoud , 
filsd  Omar ,  mort  en  1 143 ,  et  sur- 
nommé Zamaschari  (du  nom  d'un 
bourg  du  Mawarelnahr ,  où  il  avait 
pris  naissance  )  :  Albert  Schultens 
avait  déjà  publié  vingt  de  ces  pro- 
verbes ,  k  la  suite  de  son  édition  de 
la  grammaire  d'Erpénius ,  en  1733. 
Henri  Albert  en  donne  ici  deux  cents, 
en  y  joignant  une  Version  latine ,  et 
le  Commentaire  de  Zamaschari.  II. 
Pars  versionis  arabicœ  UbriColaï- 
lah  wa  Dimnah ,  sive  fabularum 
Bidpajr  ,phiïosophi  indi,  ib. ,  1786, 
in-40.  Cette  édition  du  texte  arabe  des 
fables  de  Pilpay  (  f.  Jean  de  Ca- 
poue  ,  XXI ,  477  )  est  utile  pour  les 
commençants  (a);  mais  elle  ne  con- 
tient que  ce  texte  arabe  avec   les 
points ,  sans  traduction  :  l'éditeur  y 
a  seulement  joint  des  Notes  latines 
pour  l'explication  des  passages  diffi- 
ciles, et  un  glossaire  des  mots  les  moins 
usités ,  et  qui  ne  se  trouvent  pas  dans 
celui  de  Scheid.  III.  Meidanii  pro 
verbiorum  arabicorum  pars  ,  lat. 
cum  notis ,  ibid. ,  1 7f)5,  in-4°. ,  de 
3 1 4.  pag.  Ce  volume ,  publié  par  Nie. 
Guill.  Scliroder,  l'auteur  étant  mort 
avant  de  l'avoir  terminé,  contient 
quatre  cent  cinquante-quatre  prover- 
bes arabes  ;  mais  ce  n'est  qu'une  bien 
faible  partie  du  Recueil  de  Meydani , 
qui  en  renferme  plus  de  six  mille 
(f.  Metdaxi  ,  xxvii ,  499\  Ce  tra- 
vail manque  souvent  d'exactitude,  et 
laisse  beaucoup  à  désirer.  Schultens 
a  laissé ,  en  manuscrit,  \uic  traduction 
hollandaise  du  livre  de  Job.  On  a 


(»)  Mallfurrn«rmrtil  rrtt»  «Mit ion  fitnrmillr  «*' 
fimlrt,  rt  paHùtiNirmM-ut  tic  SartCS  ciMitrr  W»  ri  - 

fie*  de  b  *ju*m**  «rat*.  S.  ».  S— «  ■ 


i56 


SCH 


déjà  forme  le  voeu  de  voir  réunir  sa 
correspondance  littéraire.  L'acadé- 
mie de  Leydc(3)(it,  en  i8o8,l*acqui- 
sition  des  manuscrits  de  Schultcns  , 
parmi  lesquels  on  remarquait  deux 
exemplaires  du  Dictionnaire  arabe 
de  Golius  ,  charge'  de  notes  ,  et  une 
copie  de  la  version  complète  des 
Proverbes  de  Mcydani.  Jacq.  Kante- 
laar  a  publie  Y Éloge  de  H.  A.  Schul- 
tens ,  en  hollandais,  Amsterd. ,  1794, 
in-8°. ,  de  cent  pages.  On  en  trouve 
une  analyse  assez  étendue  par  M. 
Marron  ,  dans  le  Magasin  encyclo- 
pédique ,  année  1797  ,  tom.  icr. 
On  peut  encore  consulter  la  Fie  de 
Schultcns  ,  oniée  de  son  portrait , 
dans  la  Séries  conlinuata  histor. 
Batav. ,  par  Wagcuacr  ,  Le.  part. 
pa£.  3fif-oo.  W — s. 

SCHLLTING  (  Antoink  ),  juris- 
consulte, né  à  Niniègue,  le  a3  juillet 
ifuy  ,  se  destina  d'abord  à  la  car- 
rière de  l'érudition  ctdc  la  littérature 
classique  ,  où  ses  précepteurs  Ryc- 
quius  et  Grarvins  lui  servirent  de  gui- 
des. 11  se  tourna  ensuite  vers  la  ju- 
risprudence, et  y  eut  pour  maîtres,  à 
l'université  de  Lcydc ,  d'abord  Boc- 
kclman  et  Voct ,  et  ensuite,  quand  il 
eut  déjà  été  promu  au  doctorat , 
l'illustre  Gérard  de  Koodl.  Après 
avoir  exercé,  pendant  quelque  temps, 
les  four  lions  de  répétiteur  à  Lc\dc  , 
Schulting  fut.  appelé  ,  en  iOç)\  , 
comme  professeur  à  l'académie  «le 
llarderw  ick.  d'où  il  passa ,  en  17  1 3, 
à  l'université  de  Leydc ,  pour  y  rem- 
placer Voet ,  son  ancien  maître , 
et  devenir  le  collègue  de  Noodt , 
n'a^uère  l'objet  de  son  ad  mira  (ion. 
Les  seize  dernières  années  de  sa  vie 
lu rent  des  années  de  souffrance  et 
d'infirmité,  et  il  mourut  à  Le) de, 
le   11  mars  1734.  Son  collègue  Vi- 

1 '  t'  \n\.  li-  .Wiij.  vnrrcl.,  iJcuiiimt  (  i8v«  \  II, 


SCH 

triarius  prononça  son  Oraison 

bre.  Ou  a  de  lui  :  I.  Dissertât 

de  récusations     dicis ,  etc. ,  F: 

ker ,  1 7  08 ,  in-40.  II .  Enarratii 

tisprimœ  Digestorum,  Leydc,  i 

in  -8°.    III.  Jurisprudentia  , 

justinianœa , ibid. ,  1*717,  in-4° 

vrage  capital ,  et  encore  class 

maigre  les  nouvelles  découvert 

les  travaux  publics  récemment , 

même  sujet.  IV.  Thesium  conti 

sarum ,  juxta  sérient  Digesto 

décades   C. ,  ibid. ,    1 738 ,  i 

V.  Notœ  ad  veterss  glossas 

borum  juris  in  Basilicis ,  da 

troisième  volume  du  Trésor  d' 

VI   Quelques   harangues   acac 

ques.  —  Scrultikg  (  Corneille 

à  Steenwyck ,  en  1 54o ,  fut  r 

de  la  bourse  Laurentienne ,  et 

noine  de  Sa  bit- André  à  Cologn 

il  mourut  en  i6o4-  Il  a  coi 

plusieurs  écrits  remarquables , 

ce   temps-là  ,  par  l'érudition 

méthode ,  entre  autres  :  I.   B 

theca  ecclesiastica  ,  seu  com 

taria  sacra  de  vxpositione  et 

tralL..?.  missalis  et  brex'iarii , 

logne,  i5f)g,  4  vol.  in-fol.  II 

bliotheca  catholica  ,  contra 

logiamcalvinianam  ,  Cologne, 

1  vol.  in-4'\  M — < 

SCHULZE(Jean-He*ri), 

fesseur  de   médecine  à  l'unit 

de  Halle,  fut  un  des  premiers  sa 

de  sou  siècle.  11   naquit  à  Go 

dans  le  duché  de  Magdcbourg. 

mai  1^)87.   Son  père,  simple 

leur  ,  était  hors  d'état  de  lui  d 

uneédiicatiouanaiogueaux  heu 

dispositions  qui  le  distiuguair 

avaità  peine  six  ans,  lorsque  1 

teur  du  village,  Commis,  le  r 

qua  dans  une  des  visites  qu'il  J 

ordinairement  de  l'école  de  s 

roissc.  Frappe  de  l'esprit  de  ce 

('lève ,  et  voyant  qu'il  ne  pourra 


à  cette  école,  il  le  re- 
aux  soins  de  l'instituteur 
Aises  «bots,  qui  ne  lui  donna  d'a- 
ftani  que  des  leçons  d'écriture  ,  et 
fhntiussit  des  principes  de  la  reli- 

fclbîsle  jeune  Schulie,  attentif  à 
vqupoavait  augmenter  ses  con- 
i,  et  profitant ,  comme  à  la 
r,  des  leçons  que  le  précepteur 
aux  enfants  du  pasteur,  un 
i  âgés  que  lui, parvint  à  faire 
i  progrès  dans  les  langues  grer- 

C, situe.  L'instituteur,  qui  s'était 
de  quelque  ebosede  semblable, 
*"  un  jour  dans  le  jardin ,  étu- 
»  une  grande  application 
;  ■■Nouveau-Testament  grec.  Ra- 
découverte,  il  lui  fit  présent 
~  tire  du  Nouveau-Testa- 
~\  le  jeune  homme  fut  des 
"  te  plus  heureux  :  ilcon- 
idféritev  la  bienveillance  de  ses 
norun  lèle  qui  ne  se  dé- 
i;  et  à  la  recomman- 
',  il  fut ,  en  1607  , 
'dp  pœdmgogium  royal  i 'à 
Halle ,  instituée  depuis 
(  Foycz  Franke)  , 
pensionnaire  à  la  maison 
'tsm  ,  sans  qu'il  fût  astreint 
it  d'une  rétribution  quel- 
Franke  le  combla  de  bien- 
it  plus  de  vingt  ans. 
lit  des  progrès    tres- 
malgré  un   séjour 
tant  à   la    maison 
que  chez  des  personnes 

nsT—fnis  liml  à  lui.  En  1701 , 
t  ntëseaU  pour  lui  une  occasion 
■*■  hosinlilt  d'apprendre  les  lan- 

Eorimsales.  Un  savant  arabe.  [V. 
M,  XXXI ,  37  ).  cédant  aux 
■stances  de  Franke  ,  consentit  à 
njstarnB  an  à  Hall*  9  afin  de  donner 
4b  leçon»  d'arabe  aux  étudiants  et 
■m  tseves 


b«-f- 


de  la  maison  des  Orphe- 
renvie.Lebaron 


SCH  157 

de  Canstcin  fit  les  frais  de  ce  cours, 
auquel  assista  Schulie.  On  avait  pris 
l'engagement  des  élèves,  de  ne  s'occu- 
per,  pendant  tout  le  séjour  de  Negri, 
que  de  l'arabe  ,  et  de  quitter,  pour 
le  moment,  toutes  les  autres  études. 
De  cette  manière ,  ils  acquirent  en 
peu  de  temps  une  connaissance  éten- 
due de  cette  langue.  Lorsqu'en  1704, 
quelques  élèves  de  la  maison  des  Or- 
phelins furent  reçus ,  pour  la  pre- 
mière fois,  à  l'université  ,  Schulie 
fut  de  ce  nombre.  Il  avait  un  pen- 
chant décidé  pour  l'étude  de  la  mé- 
decine,  à  laquelle  il  se  voua  dès 
cette  époque.  Son  protecteur  et  ami 
Franke  approuva  ce  choix ,  et  ce 
jeune  homme  poursuivit  ses  études 
médicales  sot»  la  direction  des  ce* 
lèbres  professeurs  Stahl,  Richter, 
Eckchrccht.  Il  suivit  en  même  temps 
le  cours  du  savant  antiquaire  et  phi- 
lologue Christophe  Gdlariiis,  sur  la 
langue  et  les  antiquités  des  Romains. 
C'est  au  lèle  avec  lequel  il  s'appliqua, 
à  l'élude  de  cette  partie,  que  le  pu- 
blic doit  plusieurs  ouvrages  distingués 
sur  les  antiquités  romaines.  Peu  s'en 
fallut,  qu'à  cette  époque  il  ne  quitta*  t 
la  médecine  pour  la  théologie.  Mais  ce 
projet  se  borna  en  définitive  à  l'étude 
delà  philologie  biblique,  delà  langue 
syriaque,  chaldecnne, éthiopienne  et 
samaritaine.  Schulie  étenait  encore 
ses  études  à  la  littérature  rabbtnique. 
En  1 7  08 ,  on  lui  offrit  une  place  d'ins- 
tituteur au  pœdagoçium  de  Halle. 
11  l'accepta  et  s'acquitta  des  devoirs 
de  ret  emploi  pendant  sept  ans.  Il  était 
près  de  se  consacrer  exclusivement 
à  renseignement  des  sciences  et  des 
langues  anciennes ,  lorsqu'il  fit  con- 
naissance avec  le  célèbre  Fred.  Hoff- 
mann ,  le  Boerhaave  de  l'Allemagne, 
qui  lui  "proposa  de  l'aider  dans  ses 
travaux  littéraires  et  dans  l'exercice 
de  son  art.  Schulze  accepta,  et  so 


Y\ 


a58  SCH 

roua  de  nouveau,  avec  le  plus  grand 
zèle,  à  la  médecine.  Guide'  par  un 
homme  d'autant  de  mérite ,  qui  lui 
montrait  la  plus  grande  confiance 
et  qui  l'initia  dans  tous  les  secrets 
de  son  art,  il  se  sentit ,  au  bout 
de  deux,  ans  assez  fort  pour  soutenir 
ses  thèses  afin  d'obtenir  le  grade  4e 
docteur.  Sa  Dissertation ,  De  Athle- 
tis,  eorum  diœta  et  habitu,  lui  va- 
lut la  permission  de  faire  des  cours 
de  médecine ,  dont  il  s'acquittait 
avec  beaucoup  de  succès  ,  en  conti- 
nuant ses  études  littéraires  et  scienti- 
fiques, qui  commençaient  à  lui  donner 
une  certaine  réputation.  Il  reçut,  en 
1720  ,  un  an  après  son  mariage 
avec  la  fille  du  pasteur  Corvinus ,  sa 
nomination  de  professeur  d'anatomie 
à  l'université  d  Altdorf.  Schulze  dé- 
ploya ,  dans  l'espace  de  douze  ans 
qu'il  professa  l'auatomiect  la  chirur- 
gie ,  les  qualités  d'un  savant  du  pre- 
mier ordre.  C'est  à  celte  époque  qu'il 
publia  V Histoire  de  la  Médecine , 
qui  l'a  placé  au  premier  rang  des 
hommes  qui  ont  écrit  sur  cette  ma- 
tière. Daniel  Le  Clerc,  avait  composé 
une  Histoire  de  la  Médecine;  mais  elle 
était  rare  en  Allemagne  ,  incomplète 
sous  plusieurs  rapports,  en  contra- 
diction avec  les  principes  de  Schulze 
sur  des  points  importants ,  et  ne  s'é- 
tendait point  au-delà  des  temps  de 
Galien.  La  continuation  de  l'ouvrage 
de  J.  Le  Clerc,  jusqu'aux  temps  mo- 
dernes, par  Freind,  lui  était  res- 
tée inconnue  jusqu'au  moment  où  il 
avait  Jini  son  travail.  11  était  près  do 
publier  l'ouvrage  entier  ,  lorsqu'il 
apprit  que  des  savants  anglais  s'oc- 
cupaient, depuis  quelque  temps,  de  di- 
vers objets  relatifs  à  l'histoire  de  la 
médecine  sous  les  Romains.  Il  se  borna 
donc  à  faire  paraître  son  premier 
tome,  qui  va  jusqu'à  l'époque  où  la 
médecine  grecque  fut  introduite  à 


♦  SCH 

Rome.  Malheureusement  la  conl 
tion  n'a  pas  paru.  En  1 729 ,  Se 
eut  la  place  de  professeur  de  h 
grecque ,  et  plus  tard  celle  d'à 
Da  ns  ces  différents  emplois  il  cont 
efficacement  à  l'illustration  de 
versité,  sans  négliger  la  médecin* 
regardait  comme  sa  science  prii 
le.  En  1 7  3i,  le  gouvernement  pn 
lui  offrit  la  place  de  professeur  < 
quence  et  d'antiquités  à  l'univers 
Halle.  Il  se  rendit  aux  vœux  des 
teurs ,  et  débuta  par  un  prograi 
De  artibus  mutis  adillustrandw 
gilium,  Mneid.  XII,  v.  397  (  1 
in-4°).  Le  cercle  de  ses  études  s'él 
encore  depuis  cette  époque  par  le 
qu'il  prit  pour  la  numismatique, 
un  court  espace  de  temps,  il  a  va 
cueilli  un  nombre  assez  considé 
de  médailles  antiques ,  qui  01 
décrites  dans  l'ouvrage  suivant 
mophyLiciwn  Schulzianum  ;  a 
sit  ,  descripsit  et  perpeluis  insi 
mm  rei  numariœ  script orum 
mentariis  illustratum  edidit  1 
Gottlieb  Agnether ,  Transylvc 
Pars.i,  Halle,  1746,  in-4°. , 
gravures.  L'académie  des  sci 
de  Saint-  Pétersbourg  le  nom  m; 
1738,  membre  étranger  à  la 
de  Bayer.  Son  introduction  à  I 
mismatique  ancienne  a  été  publ 
allemand  ,  avec  des  augmenta 
par  Schulze ,  professeur  de  théc 
à  Halle,  en  1767,  à  Halle,  : 
Il  mourut  le  10  octobre  1744 
titres  de  ses  ouvrages  les  plus  ir 
tants  sont  :  1.  Historia  média 
rcrwn  initio  ad  annum  urltis  I 
dxxxv  deducta  ,  Leipzig  ,  1 
in-4°. ,  avec  gravures.  11.  Obst 
tiones  philologicœ  de  vcrlto  Ho 
v£?v,  Altorf,  i73o,in-4°.  III.  6 
uationes  quwdamadremathlet 
pertinentes,  Halle,  1737 ,  in-8* 
Diss.  de  ded  Victoria  et  ard 


SCH 

■t  Cmid  Juîid ,  ibid.,  174 1 ,  in-4°. 
V.rStfpA.  Blancardi  Lexicon  medi- 
cumf  rmcvatum  ;  recensuit ,  azuril , 
nrudirâ  /.  N.  5cA.  JE<iù\   ///  , 
H*lk»   ■T^o,  in-8°.  VI.  Compen- 
émm  kistoriœ  mcdicinœ  à   rerum 
mboadexcessumHadr.Jug.,  Hal- 
le,  174*,  «"-8°-  VIL   Dissertât, 
mtmdemicarum  ad  mcdicinam  ejus- 
f*  histuriam  pertinentium  fasci- 
«W. /,  Halle,  i7i3,  iii-4».       Z. 
SGHUIJΠ (Hkptjamiw),  mission- 
luthérien  danois  ,  naquit  à  Son- 
,  dans  la  >ou\clle-Marche; 
fais  et;  des  a  Halle,  partit  a^ec.  l)al 
ft  kiftlnnacher .  comme  candidat  do 
B**ioo,  et  arriva  ,  lr  iG  sept.  1  7  i<), 
iTranquebar,  sept  mois  après  la  mort 
de  Zie^eiibalg,  chef  de  la  mission.  11 
fat  akslniit  par  fi  rond  1er  dans  la  lan- 
p*  malalure,  et   reçut  de  lui  l'or- 
èntion,  en    l'ao.  (îriindler  étant 
tort  bientôt  après,  de  même  que 
KâÉVm.ir.hrr ,  tous  les  tra\au\  de  la 
retomliéreiit  sur  Schulze  et 
r«j||  çnie  l'ai,   jusqu'à    l'armée 
fc  Iroi*  iMNiveau\  iiiivsiuiiiKiiifs,   eu 
l'ï'i.  Il   commença ,   ni    1  " 'A ""?  ,   la 
roftùauation  de  la  traduction  de  la 
AtUr  lamoitlr.  durit  Zie^eubalg axait 
fut  le  Nom  eau-Te-f  a  ment,  les  cinq 
fore*  de  Mi#im\  et  le  luredes  Julcs. 
La    trad'ictinii   entière   fut   liiiic   en 
i*î "î.  Kd  1  -'Jt*i.  Srhul/cp.ir.il  pour 
tadrj*     et  v  fuiida  ,  en  i-»«).  mhin 
iA4t«infe   île  la  simete  a:i^!,ii«e    M* 
*r»*m**v.':////  <  • .  #  "tiîtiièi,  t  f  Vf  #  •■..// ,  oui 
J  Taiiit    pn*    Mui*  *;i    pi'iileitinii .  une 
.H»fti»'V  •■g'i-i'  .q  11  donna   ii.ii^an*  e, 
fb    1  -  J-.  j  l.i  11  H  ".Mon  dr  Cio.td".n!ir. 
*.+    ÎA    À     M.oiias,  qu'iiideptiidaïu- 
i**r  dr  |i  Impie   malakire.  d  ètu- 
4u  La    laii^ur    «.migr    nu    tehni;.  , 
*  La    langue  indo>t'i!ie.  Il  traduisit , 
^»«  !•»  1  r^fTii-r** .  les  Sainlcs-Lcntu 
%*  „  1«     rruitr  •!"  \ni-lt  snr  le  vrai 
I  c&ru/MiJif»/n<.',  et  ton  Jardin  dupa- 


SCH  »5q 

radt*.  Il  composa  aussi  une  Gram- 
maire malabarc  eu  langue  indosta- 
ne ,  et  traduisit  le  Nouveau-Testa- 
ment, les  Psaumes,  le  prophète  Da- 
niel, et  les  quatre  premiers  chapitres 
de  la  Genèse.  Le  mauvais  e'tat  de  sa 
saute  lui  lit  désirer  de  retourner  en 
Europe.  Apres  avoir  confie  la  mis- 
sion (le  Madras  à  un  certain  Fabri- 
cius,  il  partit,  en  174.3,  pour  Tran- 
quehar,  s'embarqua  sur  un  Intiment 
de  la  compagnie  danoise ,  et  arriva ,  le 
î"  août,  à  Copenhague.  Il  y  passa 
F  hiver,  et  se   rendit,  en  i"-|.J.,   à 
Ha !le,  où  il  s'occupa  jusqu'à  sa  mort, 
arrivée  en  fjOo,  de  l'impression  de 
ses  traductions.   L'établissement  bi- 
lil'ijue  de  Caiistein  lit  graver  les  ca- 
raetèrr<.  nécessaires  pour  le  tamoul 
et  le  tcliuga  :  ou  imprima  ,  dans  la 
première  de  ces   langues  ,  plusieurs 
écrit",  dWrndt,  et  en  langue  teliuga  « 
les  Catéchismes  dr  Luther ,  et  quel- 
ques écrits  d'Arndt.  Le  docteur  Cal- 
leuberpj  '  l'<\\ .  ce  nom     a  publie  la 
(rt\immairc  i/idnstane  de   Schulze 
ll.i!!e.  1 7  ï  "> ,  in-  § ■••    ,  vi  traduction 
de  rK\au^i!e  de  saint  M.ittliicu, celle 
du    prophi'te    haniel  ,    et    celle   des 
Ps-uune* imprimes  en  caractères  ara- 
Im'n  ;  mais  les  uu\  ra^es  de  Schnl/e  les 
plus  impiirt.iiits  .  sont  :  i.  CtHuprc- 
ttis  littt  Mtuni*  T  liejcj-  r't'u't  */  a- 
lirait  if  :  srtit;:ii'ù:.i  finirait  .h;h  et 
r'i'.'i.ni   t't  C(t:*n  '/'.."l'.o.-i .  ii--Cfn.n 
e;irr:it<h  in      luult i' ,;t t,i m     c  ir,\:ti.t- 
:■  rt  .    1  aue  .     1  "  1-  ,    11  -    1  ".    II. 
(  '//  'titaU'ch.  .  r'h  .      I..'    M.iiir*  de 
Lui _  h  s    oi:eu!.iles    et     o-;*:  îeii'.iïes, 
<  -ii.fri;  i:i'  ns il  ;i!p!ial>i'ls  .  des  f.»!»!rs 
jH.|\  J..11.-N .    |s    inrin>  d"    tmiulue, 
et  rtlr.iisnii  doiniiui  .i'e  10  IhV.eitK 
langues  nu  ili.dfi-tfs    .  l.ii;»/i-.  ("us- 
lier.  1  "  »H ,  in-S".  île  ..tSS  •».i^-,>..  Ce 
eurie::\  ouvi.ii,e,  l'ii:  «il  •■  ■  ■■■'*  .«vee 
.1.-1*" ml.  hntsrh  .  e.r  di\is--  en  ih'ii\ 
partie».  La  preuitèie.  olîi.iot  quatre- 


a6o 


SGH 


vingt  dix-huit  alphabets  différents, 
avec  leur  prononciation  ,  souvent 
accompagnée  d'assez  grands  détails 
grammaticaux,  offre  le  recueil  de  ce 
genre  le  plus  complet  ou  du  moins  le 

J)lus  ample  qui  eut  encore  paru  ;  il 
'est  même  bien  plus  que  ceux  que  pré- 
sentent les  trois  Encyclopédies  pu- 
bliées en  France  depuis  1750.  Il  est 
vrai  que ,  parmi  les  alphabets  de 
Schulze,  il  en  est  d'imaginaires,  tel 
que  le  tartare  ,  qu'il  donne  (p.  1 5 1  ) , 
d'après   Léonard  Thurneysser.    La 
deuxième  partie  comprend  le  Pater 
en  deux  cents  quinze  langues  ou  dia- 
lectes différents ,  dont  trois ,  il  est 
vrai ,  sont  artificielles  ou  de  conven- 
tion: parmi  les  autres ,  il  s'est  glissé 
quelques  quiproquos;  on   y  donne 
(  pag.  1 24  )  un  pater  guarani  pour 
du  mexicain;  mais  ces  inexactitudes, 
qui  se  retrouvent  plus  ou  moins  dans 
tous  les  recueils  de  ce  genre ,  n'em- 
pêchent pas  celui-ci  d'être  l'un  des 
plus  curieux.  Moins  beau  d'exécution 
que  celui  de  Chamberlayne  {Voy.  ce 
nom) ,  iLest  beaucoup  plus  ample; 
et  ceux  qui  ont  paru  depuis  ne  l'ont 
pas  surpassé  sous  tous  les  rapports  : 
ceux  de  Hcrvas  et  d'Adelung  ne  don- 
nent pas  les  caractères  propres  à 
chaque  langue ,  et  se  contentent  d'ex- 
primer la  prononciation  en  lettres  la- 
tines :  ceux  de  M.  Marcel  et  de  liodoni, 
qui  n'ont  voulu  employer  que  des  ty- 
pes mobiles,  sont   moins  complets 
{>our  les  langues  d'Asie,  que  Chamber- 
ayne  et  Schulze,  qui  ont  au  besoin  , 
employé  la  taille-douce.  Le  Recueil 
de  ce  dernier  doit   contenu    trente- 
huit  petites  planches  gravées;  mais 
il  est  rare  de  trouver  des  exemplaires 
qui  les  renferment  toutes.  Ce  llccucil 
avait  été  commencé  par  Fritsch ,  avec 
assez  peu  d'intelligence  :  Schulze  le 
revit ,  le  mit  en  ordre ,  y  ajouta  les 
pater  tartans  ^  d'après  Wilsen  ,  et 


SCH 

quinze  pater  indien." 

vre  est  terminé  par 

bliographique  de  cin 

vrages,dans  lesquels 

ont  puisé  les  matériai 

pilation,  qui  est  de 

La  première  partie  r 

à  Naumbourg ,  sous  1 

de  :  Livre  d'A.  B.  1 

occidentaux  (en  allei 

SCHULZE  (Ernes 

deric  ) ,  poète  allema 

dans  l'électorat  de  Ha 

se  rendit,  en  1806  ,  i 

Gottingue,  où  il  se  li 

ment  à  l'étude  de  la 

cienne.  Il  y  compos 

Psyché ',  et  plus  tard 

le  plus  célèbre  de  sei 

travaux  littéraires  fi 

pus,  en  1814,  par  1. 

la  France ,  à  laquell 

comme  volontaire ,  d 

de  chasseurs  de  Grub 

que  la  paix  fut   réta 

à  Gottingue ,  où  il  a  cl 

de  Cécile.  Il  se  prépa 

à  un  voyage  en  ltal 

symptômes  d'une  m; 

trine  dont  il  était  atte 

sieurs  années  ,  deviu 

plus  graves.   Il  corn 

cette  dernière  maladi* 

de  la  Rose  enchantée 

Celle,  le  16 juin  1817 

28  ans.  Ce  fut  à  Gôttin; 

aima  Cécile  ***;  ce  fut 

prématurée  la  lui  enl 

l'éclat  de  la  jeunesse, 

Dante  l'avait  fait  poi 

Schulze,  sous  une  autr 

sa  Cécile  l'héroïne  d'u 

man tique  et  religieuse 

pression  de  toute  la  pi 

imagination  et  de  sonl 

(i  )  Un  exemplaire  *  •*•  remit 
Pou  il  lord  ,  rit    i8a.$. 


5CH 

taulerweck ,  de  Gottingue,  a 
n  4  toI.  les  Œuvres  poêli- 
SdmlzCi  dont  il  avait  été' 
e  et  l'ami.  P.  L. 

JPPACI1  (Michel)  ,  médecin, 
170*;,  a  Bialen.  village  du 
le  Berne ,  n  avait  appris  la 
e  et  la  médecine  que  chez 
an  qui  avait  une  réputa- 
is  le  pays.  A  son  exem- 
uppach  s'établit  à  la  cam- 
rt  commença  de  traiter  les 

Il  était  doué  de  tout  ce 
lait  pour  réussir  auprès  des 

:  une  grande  simplicité  , 
1  franchise  des  Suisses,  de 
ce,  un  ton  d*enjoûmcnt,  et 
mènent  qui  le  servit  à  pro- 
ts  plusieurs  circonstances. 
loisi  le  village  de  Langnau 
'Emmenthal)  pour  sa  de- 
il  y  attira  bien  tôt  une  foule 
les ,  tant  de  la  Suisse ,  que  de 
r.  I>es  grandes  dames  de 
éme   ne  dédaignèrent    pas 

consulter  ;  et  des  équipages 
riaient  souvent  sur  la  route 
r  habité  par  le  Médecin  de 
igné  "c'est  ain«i  qu'on  ledé- 

G>\r,  d.ui.s  ses  Lettres  sur 
,  parle  de  Sclmppacli  d'une 
fort  avantageuse.  Oiielques 
it.mtes  achetèrent  de  mettre 
ique  en  vogue.  Mais  ce  qui 
»  pour  sa  renommée,  ce  fut  la 
tec  laquelle  il  prétendait  rc- 

parriusfH'ctiou  de  l'urine, 
r  la  maladie.  Dès  o;ur  cela  fut 
■s  messager*  apportaient  de 
<\lvs ,  a  Langt;aii  ,  des  lioles 
l'iuiurs,  et  repartaient  avec 
na n-  vs  de  S<  liuppacli;qiiel- 
u.itrr-\ingls  à  cent  lioles 
:  en   un  seul  jour.  Voltaire 

ie  Médecin  des  urines. 
ftsait  à  l'Ks<ulapr  de  Lan- 
r  toutes  sortes  de  maladies; 


et  la  grande  confiance  qu'on  avaiten 
lui  Je  secondait  iiiliniment.  Beaucoup 
de  gens  riches  se  mettaient  au  régime 
chez  lui  pour  la  belle  saison.  Il  lui  fal- 
lut un  secrétaire,  un  interprète  et 
un  pharmacien.  L'anecdote  suivante 
prouve  que  ce  docteur  de  village 
était  un  homme  d'esprit.  Un  fermier 
hynocondre  vint  le  trouver  pour  être 
délivré  de  sept  démons  qu  il  avait , 
disait-il ,  dans  le  corps.  Schuppach , 
après  l'avoir  examiné  et  visite,  lui 
dit  très-gravement,  qu'au  lieu  de  sept, 
il  en  trouvait  huit ,  dont  l'un  était  le 
chef  de  la  bande  ;  qu'il  se  faisait  fort 
de  les  expulser  à  raison  d'un  louis 
par  tête  ;  mais  que  pour  le  chef, 
plus  dillicile  à  expulser,  il  lui  fallait 
deux.  buis.  Le  fermier  trouva  que  ce 
n'était  pas  trop  cher;  le  traitement 
commença  dès  le  lendemain.  Schup- 

Îach  fit  approcher  l'hypocondrc 
'une  machine  électrique,  dont  celui-ci 
ne  connaissait  pas  l'usage,  et  lui  donna 
une  rude  secousse ,  en  disant  :  en  voilà 
un  de  parti.  Le  lendemain  même  opé- 
ration, et  ainsi  de  suite  jusqu  an 
huitième  jour  :  maintenant  ,  dit 
Schuppach  ,  il  ne  reste  plus  que  le 
chef  des  diables  à  expulser  ;  celui-là 
fera  1111  peu  plus  de  façon»  Co  jour,  il 
donna  au  fermier  une  si  rudeseoousse , 
que  le  paysan  en  fut  renversé.  Pour 
le  coup,  lui  dit  le  docteur,  vous 
voilà  délivré  de  tous  vos  diables.  Le 
paysan  le  crut ,  et  s'en  alla  fort  con- 
tent, après  avoir  payé  les  neuf  louis 
que  le  médecin  distribua  aux  pau- 
vres. Schuppach  mourut  le  1  mars 
1781.  D— G. 

SCI1UPPEN  (  Pierre  Van  ),  gra- 
veur, naquit  à  Anvers,  en  16a 3. 
Élève  de  Nantciiil,  il  fut  le  contem- 
porain et  l'émule  d'Edelinck.  Lors- 
qu'il se  fut  fait  connaître  par  ses  tra- 
vaux ,  (Albert ,  toujours  empressé 
de  saisir  tout  ce  qui  pouvait  coutri- 


o6o 


SCH 


vhigt  dix-huit  alphabets  ,«»«*«».», 
avec  leur  prononciation  ,  souvent 
accompagnée  d'assez  grands  détails 
grammaticaux,  offre  le  recueil  de  ce 
genre  te  plus  complet  ou  du  moins  le 

F  ras  ample  qui  eut  encore  paru  ;  il 
est  mémebienplusqueceux  que  pré- 
sentent les  trois  Encyclopédies  pu- 
bliées en  France  depuis  1750.  Il  est 
vrai  que ,  parmi  les  alphabets  de 
Schulze ,  il  en  est  d'imaginaires,  tel 
oue  le  tartare  ,  qu'il  donne  (p.  i5i), 
d'après  Léonard  Thurnevsser.   La 
deuxième  partie  comprend  le  Pater 
en  deux  cents  quinze  langues  ou  dia- 
lectes différents ,  dont  trois ,  il  est 
vrai ,  sont  artificielles  ou  de  conven- 
tion: parmi  les  autres ,  il  s'est  glissé 
quelques  quiproquos;  on  y  donne 
(pag.  124)  un  juifcr  guarani  pour 
du  mexicain;  mais  ces  inexactitudes, 
qui  se  retrouvent  plus  ou  moins  dans 
tous  les  recueils  de  ce  genre ,  n'em- 
pêchent pas  celui-ci  d%re  l'un  des 
plus  curieux.  Moins  beau  d'exécution 
que  celui  de  Chainberlayne  (Fqy.  ce 
nom) ,  iLast  beaucoup  plus  ample; 
et  eaux  qui  ont  paru  depuis  ne  1  ont 
pas  surpassé  sous  tous  les  rapports  : 
ceux  de  Hervas  etd'Àdelung  ne  don- 
nent pas  les  caractères  propres  à 
chaque  langue ,  et  se  contentent  d'ex- 
primer la  prononciation  en  lettres  la- 
tines :  ceux  de  M.  Marcel  et  de  Bodoni, 
qui  n'ont  voulu  employer  que  des  ty- 
pes mobiles,  sont  moins  complets 
pour  les  langues  d'Asie,  que  Chamber- 
layne  et  Schulze,  qui  ont  au  besoin , 
employé  la  taille-douce.  Le  Recueil 
de  ce  dernier  doit  contenu   trente- 
huit  petites  planches  gravées;  mais 
il  est  rare  de  trouver  des  exemplaires 
qui  les  renferment  toutes.  Ce  Recueil 
avait  été  commencé  par  Fritsch ,  avec 
assez  peu  d'intelligence  :  Schulze  le 
revit ,  le  mit  en  ordre ,  ya  jouta  les 
pmtôr  tartarcs,  d'après  Wilsen ,  et 


SCH 

quinze  pater  indiens  i 

vre  est  terminé  par  Y 

bliographique  de  cinqu 

yrages,dans  lesquels  le; 

ont  puisé  les  matériaux 

pilation,  qui  est  deve: 

La  première  partie  rep, 

à  Naumbourg ,  sous  le 

de  :  Livre  d'A .  B.  C. 

occidentaux  (en  allema 

SCHULZE  (Erwest- 

d^ric  ),  poète  allemand 

dans  l'électorat  de  Hauo 

se  rendit,  en  1806 ,  à  i 

Gôttingue ,  où  il  se  livr. 

ment  à  l'étude  de  la  Jj 

cienne.  Il  y  composa  s 

Psyché y  et  plus  tard  ce 

le  plus  célèbre  de  ses  o 

travaux  littéraires  fure 

pus,  en  1814,  Par  la  { 

la  France ,  a  laquelle 

comme  volontaire ,  dan 

de  chasseurs  de  Gruben 

que  la  paix  fut  rétabl 

à  Gôttingue ,  où  il  achet 

de  Cécile.  Il  se  prépara 

à  un  voyage  en  Italie, 

symptômes  d'une  mala 

trine  dont  il  était  atleinl 

sieurs  années ,  dcviurei 

plus  graves.  Il  compo 

cette  dernière  maladie  , 

de  la  Rose  enchantée;  c 

Celle,  le  16  juin  1817,  ; 

28  ans.  Ce  fut  à  Gdttingu< 

aima  Cécile  ***;  ce  fut  là 

Frématurée  la  lui  eulcv 
éclat  de  la  jeunesse.  À 
Dante  l'avait  fait  pour 
Schulze,  sous  une  autre  f 
sa  -Cécile  l'héroïne  d'une 
mantique  et  religieuse ,  < 
pression  de  toute  la  puis* 
imagination  et  de  son  tah 

(1}  Unexempbirr  n  étvTruWu  M] 
Pouillard  .  ctt    iHji^. 


5CII 

fcucur  Bouten\cck,  de  Gottûiguc,  a 
publie  «1  4  ▼•>!.  1rs  Œuvres  poéti- 

nde  Schvlcc,  dont  il  avait  été 
aître  et  l'ami.  P.  L. 

SCHUPPACH  (Michel)  ,  médecin, 
aé,en  1707,  à  Biglcn.  village  du 
canton  de  Berne ,  11  avait  appris  la 
chirurgie  et  la  médecine  que  chez 
«i  pavsan    qui  avait    une  réputa- 
tion dans    le   pays.   A  son  exem- 
ple, Schuppach  s'établit  à  la  cam- 
pagne,  et  commença  de  traiter  les 
paysans.  Il  était  doué  de  tout    ce 
an'il  fallait  pour  réussir  auprès  des 
malades    :   une  grande   simplicité  , 
la  vieille  franchise  des  Suisses ,  de 
rassorance,  un  ton  d'enjoument,  et 
an  discernement  qui  le  servit  à  pro- 
pos  dans    plusieurs   circonstances. 
Avant  choisi  le  village  de  Langnau 
(ïans  l'Emmenthal)  pour  sa   de- 
avare,  il  y  attira  bientôt  une  foule 
dr  Balades ,  tant  de  la  Suisse ,  que  de 
l'étranger.   Les  grandes    daines  de 
Paris   même   ne  dédaignèrent    pas 
d'aller  le  consulter  ;  et  des  équipage.» 
élégants  riaient  souvent  sur  la  route 
on  village  habite  par  le  Médecin  de 
lm  Montagne  'c'eM  aiu«i  (pi'un  ledé- 
ayauit  }.  Gi\e,  d.iiis  ses  lettres  sur 
la  Sans*,  parle  de  .vlmppach  d'une 
liarTr  fort  avantageuse.  Oticlques 
ramecla  tintes  ach<  \  en  nt  de  mettre 
eet  empirique  en  vogue.  Mais  ee  qui 
fil  le  plus  pour  sa  reuomméc,  ce  fut  la 
(arililr  a\ec  laquelle  il  prétendait  re- 
onnuîtrr  parl'intpcclioii  de  l'urine , 
Irptar*  dr  la  maladie.  Dèsipicccli  fut 


.  dr*  mrwigei  s  apportaient  de 
tôt*  V*  coN-s,  à  Liiigi.au  ,  des  fiolej 
fnaparsd'iii  irn-s,  et  repartaient  avec 
des  ordonna ir  es  de  S<  liuppach;qiirl- 
{arfott  quatre-vingts  à  cent  lioles 
tfmaimt  en  un  seul  jour.  Voltaire 
tipprjiit  le  Médecin  des  urines. 
Qa  ft'adrrvtait  à  l'KsniJapc  de  Lin- 
pao  pour  toutes  sortes  de  maladies; 


SC1I  aôi 

et  la  grande  confiance  qu'on  avaitea 
lui ,  lesccoudaitinlinimeut.  Beaucoup 
de  gens  riches  se  mettaient  au  régime 
chez  lui  pour  la  belle  saison.  Il  lui  fal- 
lut un  secrétaire,  un  interprète  et 
un  pharmacien.  L'anecdote  suivante 
prouve  cpie  ce  docteur  de  village 
était  un  homme  d'esprit.  Un  fermier 
b ypocondre  vint  le  trouver  pour  être 
délivre  de  sept  démons  qu  il  avait , 
disait-il ,  dans  le  corps.  Schuppach , 
après  l'avoir  examiné  et  visité,  lui 
dit  très-gravemeut,  qu'au  lieu  de  sept, 
il  eu  trouvait  huit,  dont  l'un  était  Je 
chef  de  la  bande  ;  qu'il  se  faisait  fort 
de  les  expulser  à  raison  d'un  louis 
par  tète  ;  mais  que  pour  le  chef, 

J)lus  dillicile  à  expulser,  il  lui  fallait 
leux  louis.  Le  fermier  trouva  que  ce 
n'était  pas  trop  cher;  le  traitement 
comnienva  dès  le  lendemain.  Schup- 
pach lit  approcher  l'iiypocondre 
d'une  machine  électrique,  dont  celui-ci 
ne  connaissait  pasl'usage.  et  lui  donna 
une  rude  secousse ,  en  disant  :  en  voilà 
un  de  parti.  Le  lendemain  même  opé- 
rai ion,  et  ainsi  de  suite  jusqu  au 
huitième  jour  :  maintenant  ,  dit 
Schuppach  ,  il  ne  reste  plus  que  le 
chef  des  diables  à  expulser;  celui-là 
fera  un  peu  plus  de  faroiiiGo  jour, il 
(loiiii.i  au  fermier  une  si  rude  secousse , 
cpie  le  paysan  en  fut  renversé.  Pour 
le  coup,  lui  dit  le  docteur,  vous 
voilà  délivré  de  tous  vos  diables.  Le 
p.i\san  le  crut ,  et  s'en  alla  fort  con- 
tent, après  avoir  pavé  les  neuf  louis 
que  le  médecin  distribua  aux  pau- 
vres. Schuppach  mourut  le  a  mars 
1-81.  D— o. 

'SClirPPKN  Pii-rhe  Va*  ),  gra- 
veur, naquit  à  Anvers,  en  i(>u3. 
Klève  de  Nanteuil,  il  fut  le  contem- 
porain et  l 'émule  d'Kdclimk.  Lors- 
qu'il se  fut  fait  connaître  par  ses  tra- 
vaux ,  (iolliert  ,  toujours  empresse' 
de  saisir  tout  ce  qui  pouvait  coutri- 


ife  SGH 

buer  à  la  gloire  de  la  France ,  crut 
devoir  fixer  à  Paris  un  artiste  aussi 
rccommandable.  Van  Schuppen  était 
également  versé  dans  l'histoire  et  le 
portrait.  Comme  son  maître,  il  n'a 
gravé  généralement  que  d'après  ses 
dessins.  La  pureté,  le  moelleux  et  le 
fini  de  son  burin  rendent  ses  ouvra- 
ges précieux.  Les  portraits  qu'il  a 
exécutés  sont  au  nom  Ire  de  vingt- 
cinq.  Ceux  dont  on  fait  un  cas  par- 
ticulier ,  et  dont  on  recherche  soi- 
gneusement les  premières  épreuves 
sont  les  Portraits  de  Mazarin  > d'a- 
près Mignard  ;  de  Louis  XIV,  et  du 
chancelier  Séguier ,  d'après  Lebrun  ; 
de  Van  der  Meulen ,  d'après  Lar- 
gillièrc.  Parmi  ses  pièces  historiques, 
on  cite  la  Vierge  à  la  chaise ,  d'a- 
près Raphaël,  et  une  Sainte-Famil- 
le, avec  un  beau  paysage,  d'après 
Graver.  Van  Schuppen  mourut  à 
Pans,  en  170-;.  —  Jacques  Van 
Schuppen  son  fils, ne  à  Paris  en  16O9, 
étudia  la  peinture  sousLargillièrc.  11 
devint  ensuite  assez  habile ,  com- 
me peintre  d'histoire  et  de  portraits, 
pour  être  appelée  Vienne,  en  1716, 
par  l'empereur,  qui  lui  accorda  le 
titre  de  peintre  de  son  cabinet ,  et  la 
place  de  directeur  de  l'académie  im- 
périale des  beaux-arts ,  établie  dans 
cette  ville,  où  Van  Schuppen  mou- 
rut le  28  janvier  1 7 5 1.         P — s. 

SCHLitbN  (  Gi-kt  Van  d*r  )  , 
chroniqueur  du  quinzième  siècle  , 
était  secrétaire  des  deux  ducs  de 
Clèvcs,  Adolphe  et  Jean.  Ce  fut  par 
ordre  du  dernier  qu'il  rédigea ,  dai  s 
li  langue  de  la  Basse-Al'emagnc,  'a 
chronique  des  comtes  d'Altona  ,  de 
Clèves  et  delà  Marck;  il  paraît  qu'il 
eut  à  sa  disposition,  pour  ce  travail, 
beaucoup  de  documents  authentiques. 
Celte  chronique  ,  qui  finit  à  l'an 
1473,  resta  manuscrite;  mais  les 
historiens  des  siècles  suivants  en  profi- 


SCH 

tèrent  beaucoup.  C'est  ainsi  qi 
chenmacher  ,  dans  ses  Anna 
Clèves,  Juliers  et  Berg,  et  Si 
dans  son  Histoire  de  Westph; 
sont,  en  grande  partie,  tenus  1 
citsde  Schiïren.  Ce  n'est  qu'en 
que  le  docteur  L.  Tross  a  pu 
Hamm ,  en  Westphalie ,  la  pi 
édition  de  la  chronique  de  Se 
accompagnée  de  Notes  :  Chror 
Cleveuuld  Mark,  3i5  pag 

D 
SCHURMANN  (Anne-Map 
l'une  des  femmes  qui  se  sont 
le  plus  de  réputation  par  l'i 
de  leur  savoir,  était  née  à  Ce 
le  5  novembre  iGon  ,  de  j 
nobles,  qui  professaient  la  r 
réformée.  Elle  annonça ,  dès  : 
tendre  enfance,  un  goût  tres-v 
les  arts,  et  s'v  rendit  biente 
haï. île.  Outre  qu'elle  réussissai 
rablement  dans  tous  les  ouvr 
son  sexe,  elle  était  bonne  musi 
jouait  de  plusieurs  instrume 
cultivait,  avec  un  égal  sue* 
peinture,  la  sculpture  et  la 
re.  Cette  réunion  de  talents 
donner,  par  ses  compatrio 
surnom  de  Sapho.  Kl  le  avait 
des  leçons  que  recevaient  ses 
pour  apprendre  le  latin  ;  et ,  f 
obligée  de  se  cacher  pour  e'ti 
grammaire,  elle  avait  fait  d< 
grès  très  -  remarquables.  Son 
voyant  ses  dispositions  extra  1 
res,  lui  facilita  les  moyens  de 
velopi  cr.  Elle  apprit  alors 
l'hébreu  et  les  langues  dont 
naissance  lui  était  nécessaire  ] 
re  l'Ecriture  sainte  dans  les  tex 
ginaux.  L'Ethiopien  lui  étail 
dtveiiu  assez,  familier  pour  ci 
composé  une  Grammaire,  qu 
ensuite  clans  la  bihliothèijrc 
J.-F.  Maycr.  (  Voyez  J\w< 
rar.  Hamburgensia,  i"jo3y  p 


It  pin  de  mademoiselle  de  Schur- 
avait  quitté  Cologne ,  avec  sa 
iv  «mt  s'établir  à  Utrecht.  Il 
se  fixer  à  Franeker ,  quand  $e$ 
m  âge  de  fréquenter  les 
de  l'iaûversité;  et  S  y  mourut , 
m  rfb3.  M11*,  de  Schurmann  retour- 
■9  »•»  de  temps  après ,  avec  sa  mê- 
la, a  Dtreeht,  et  elle  continua  de  s'y 
à 'l'étude,  qu'elle  n'interrom- 
joe  pour  des  exercices  de  dévo- 
9  on  pour  cultiver  ses  divers  ta- 
ies arts.  Elle  sculpta ,  en 
palmier,  son  buste  et  ceux  de 
i  et  de  sa  mère.  Le  peintre 
t  faisait  si  grand  cas  au  pre- 
f  ejn'il  en  offrit  jusqu'à  deux  rail- 
Hle  avait  aussi  modelé  son 
1  cire,  et  elle  plaça  au  bas 
suivants: 


*tt  humummm  timéUrr  sorUm , 
mËd»  trml/ten  in  *rr  imtot  : 
tfftgm* ,  fmmm  ctrd  expieaimms  ,  tece 
tjwfiii,  m»s  pcwHurmt  dmmus. 


cr 


de  se  marier;  mais  ce  fut 
\9  dît-on ,  par  la  crainte  que  les 
<  domestiques  ne  la  détournassent 
de  ses  occupations  favorites,  que  par 
respect  pour  les  dernières  volontés 
de  aosi  père,  qui,  au  lit  de  mort , 
Tmit  exhortée  à  garder  le  célibat; 
et»  ai  l'on  en  croit  quelques  auteurs , 
perce  «'elle  fit  vœu  de  chasteté  (  i  ). 
Malpcsou extrême  modestie ,  il  était 
1  que  ses  talents  restassent  in- 
.  Rivet,  Gisbert,  Vorstet  Span- 
e»  instituteurs  et  ses  amis ,  ne 
il  de  ses  talents  qu'avec  ad 
Bientôt  elle  se  vit  obligée 
les  visites  des  personnages 
qui  passaient  en  Hollande, 
en  correspondance  avec 
\  In  plus  illustres  des  Pays- 
Bas,  de  France  et  d'Allemagne.  Au 


et  * 


(•     Vmmwm  «al  ftHmèm,   «Mit  Ma*  ««mue 
mm  «tto  ••■a  »i#  •rrrvtsmnrt  niarirr  m  L*» 


SGH  963 

nombre  des  personnes  éminentes  ipù 
visitèrent  M"*.  Schurmann  dans  sa 
retraite,  on  doit  citer  la  reine  Chris- 
tine ,  la  princesse  Marie  de  Gonzague 
et  la  duchesse  de  Longueville.  Elle 
reçut,  en  outre ,  des  marques  d'esti- 
me du  cardinal  de  Richelieu  ;  et  la 
princesse  Elisabeth,  si  célèbre  par  la 
protection  qu'elle  accorda  à  Descar- 
tes (  V,  Elisabeth ,  XIII ,  64) ,  l'ho- 
nora de  son  amitié.  Cet  éclat,  qu'elle 
n'avait  point  recherché ,  lui  aevint 
bientôt  à  charge.  EUe  cessa  de  répon- 
dre aux  lettres  que  lui  adressaient 
des  savants  étrangers;  et,  pour  s'af- 
franchir des  devoirs  qu'on  lui  avait 
imposés,  et  qui  lui  paraissaient  in- 
supportables, à  son  retour  d'un  voya- 
ge qu'elle  fit  à  Cologne,  en  iG53,  elle 
se  retira  dans  une  campagne  (  à  Lex 
wund,près  de  Vianen),  où  elle  n'ad- 
mettait qu'un  très  -  petit  nombre  de 
personnes,  dout  elle  connaissait  la 
piété.  La  solitude  dans  laquelle  die 
vivait  exalta  son  imagination,  et  die 
tomba  dans  le  piétisme.  Quand  La- 
badie  vint  chercher  un  asile  en 
Hollande,  elle  lui  offrit  un  loge- 
ment dans  sa  maison  ;  et  malgré  les 
représentations  de  ses  amis,  M11", 
de  Schurmann  suivit  ce  dangereux  vi- 
sionnaire dans  ses  courses  (  F.  La- 
baiiik,  XXIII ,).  Après  la  mort  de 
ce  fanatique,  elle  se  chargea  de  con- 
tinuer sou  ouvrage,  rassembla  le  pe- 
tit nombre  de  ses  partisans  ,  et  les 
conduisit  à  \\i\ert,  dans  la  Frise. 
Ce  fut  là  que  (îuill.  Penn  vit  Mu#. 
de  Schtirm.'iiiii,  en  167*1  ,  et  eut  avec 
elle  un  entretien ,  dont  il  a  donné  le 
précis,  dans  la  relation  de  son  voya- 
ge en  Allemagne  (  Voyet  le  Recueil 
de  sts  Œuvres,  Londres,  ifiG). 
«  File  parlait,  dit-il ,  d*uu  air  extré- 
»  menient  grave  et  touché,  et  en  trem- 
»  blant ,  eu  quelque  façon.  »  Ayant 
vendu  ses  biens  et  distribué  tout  ce 


a6£ 


SGH 


qu'elle  possédait  à  ses  co-réligionnai- 
rcs ,  elle  mourut ,  dans  le  dénuement 
le  plus  absolu ,  le  5  mai  1678,  et  fut 
inhumée,  comme  elle  l'avait  souhai- 
té ,  sans  aucune  pompe ,  dans  le  ci- 
metière public.  Elle  avait  pris  pour 
devise  :  Amor  meus  crucifixus  est. 
On  dit  qu'elle  aimait  à  maugerdes  arai- 
gnées; mais  ses  panégyristes  ne  con- 
viennent pas  de  ce  fait.  On  a  de  Mllc. 
deSchurmann:  I.  Opuscula  hebrœa, 
grœca,  latina,  gallica,  prosàica 
et  metrica,  Leyde,  1648,  in -8°; 
ibid.,  iGoo,  même  form.;  Utrecht, 
i652,  in-8°.  Fréd.  Spanheim  est 
l'éditeur  de  ce  Recueil,  dont  les  trois 
éditions  sont  ornées  du  portrait  de 
Mlle.dc  Schurmann,  dessiné  et  gravé 
par  elle-même.  La  plus  belle  et  la 
meilleure  est  celle  de  1648 ,  suivant 
Paquot ,  qui  donne  minutieusement 
le  détail  de  toutes  les  pièces  qu'elle 
contient.  Celle  de  i65ïi  est  augmen- 
tée. Une  autre  femme  savante  (T.-C- 
Dorotbéc  Loeber  )  en  a  donné  une 
nouvelle,  Leipzig,  1794, in -4°.  Ou- 
tre des  Lettres  et  quelques  Pièces  de 
vers  à  la  louange  de  l'auteur,  on  trou- 
ve dans  ce  volume  :  Devitœ  hwnance 
termino ,  petite  pièce  adressée  par 
MIlc.  de  Schurmann  à  Bcwcrvyck  , 
qui  la  fit  imprimer,  en  1639,  in-4°.; 
IL  De  ingenii  muliebris  ad  doctri- 
nam  et  meliores  litteras  aptitudine. 
Cette  Dissertation,  imprimée  a  I*ov- 
dc ,  164 1  ,  petit  in-8'\ ,  a  été  traduite 
on  fronçais,  par  (îuill.  Colletct,  Pa- 
ris, i(J4<>. mcineform.it  IILlvr/^vca 
seu  melioris  partis  vlectio  brevem 
religionis  ac  vitœ  ejus  delineatio- 
nem  exhibais ,  Altona ,  iG«j3  ,  iu-8°. 
de  qo-  p.  C'est  une  défense  des  opi- 
nions des  Lahadistcs,  et  en  particu- 
lier de  la  conduite  de  l'auteur.  Cet 
ouvrage  ne  pouvait  manquer  de  ré- 
futations. IVI11'.  Schurmann  peu  de 
jours  avant  sa  mort,  lit  à  ses  adver- 


SCH 

saires,  une  Réponse,  qui  fut  impri- 
mée en  flamand,  1684,  in-ia  ,  et, 
l'année  suivante,  en  latin,  à  Amster- 
dam. Les  deux  parties  ont  été'  reim- 
primées en  latin ,  Dessau ,  1 78a ,  2 
vol.  in  -  8°. ,  et  en  allemand ,  ibid. , 
1783 ,  in-8°.  On  trouve  d'autres  dé- 
tails sur  Mllc.  Schurmann  dans  les 
Mémoires  de  Nicerop,  xxxm,  i6-a4; 
dans  le  Dictionnaire  de  Chaufepié, 
dans  le  Trajectum  eruditumàt  Bur- 
mann ,  p.  348  et  suiv.  ;  dans  les 
moires  littéraires  de  Paquot ,  et 
fin  dans  les  Soirées  littéraires  de 
Coupé ,  ix ,  69-811.  On  a  plusieurs  de 
ses  portraits  gravés  de  sa  main ,  en- 
tre autres ,  celui  qu'elle  a  exécuté  à 
l'eau  -  forte  et  retouché  an  burin ,  et 
qui  se  trouve  à  la  tête  du  Recueil  de 
ses  Œuvres.  On  y  lit  ce  distique  : 

Ccmilis  hicjtictâ  nostrot  in  immgime  tmitef. 
Si  negat  ars  formant ,  grmlim  vtttrm  Jmbii. 

W— 5. 

SCHURTZFLE1SCH  (  Coseid 
Samuel),  l'un  des  plus  laborieux 
philologues  de  l'Allemagne ,  namiif  à 
Corbach ,  dans  le  comté  de  Waldeck, 
en  déc.  1 64 1 .  Son  père ,  qui  professait 
les  humanités  à  l'école  de  cette  ville, 
fut  son  premier  maître  et  le  fami- 
liarisa de  bonne  heure  avec  les  lan- 
gues grecque  et  latine.  Il  suivit  en- 
suite les  cours  des  académies  de 
Giesscn  et  de  Wittemberg  ,  où  il  re- 
çut ,  à  vingt-trois  ans ,  le  doctorat 
en  philosophie ,  et  revint  à  Corbach , 
soulager  son  père  dans  les  fonctions 
de  l 'enseignement.  Un  si  petit  théâ- 
tre n 'était  pas  digne  d'un  crudit 
qui  promettait  de  marcher  sur  les 
traces  des  Scaliger  ,  des  Saumaise  et 
des  ttoxhorn.  D'après  le  conseil  de 
ses  protecteurs ,  il  visita  les  différentes 
universités  d'Allemagne,  pour  perfec- 
tionner ses  connaissances  et  se  lier 
avec  les  savants.  En  1 667  ,  il  se  fit 
agréger  à  l'académie  de  Leipzig,  et, 


5CH 

phquant  avec  ardeur  à 
roit,  il  se  chargea  de 
le  quelques  jeimes  gentils- 
mr  cesser  d'être  à  char- 
tille.  Schurtzfleisch,  en 
i,  sous  le  nom  d'Eubulus 
Sarckmasius ,  un  petit 
lequel  il  exprimait  librc- 
linion  sur  les  plus  celé- 
insultes  allemands.  Ce 
:  beaucoup  de  bruit  dans 
fs ,  et  attira  des  réponses 
l'imprudent  auteur ,  qui 
quitter  Leipzig  pour  se 
ses  ennemis.  Ils  enfuit, 
es  élèves,  à  Witteml>erg  ; 
il  fut  attaché  ,  comme 
Ltraordiiiaire  d'histoire  à 
le  cette  ville.  Quatre  ans 
ccéda ,  dans  la  chaire  de 
irprow  (  F.  ce  nom  );  et 
fut  pourvu  de  la  chaire 
à  laquelle  il  joignit  lùen- 
;rec.  Schurtzflcisch  pro- 
Jo,  d'une  circonstance 
our  visiter  les  Pays-Bas 
re ,  d'où  il  rapporta  un 
re  de  livres  rares ,  et  les 
ne  foule  de  manuscrits 
collationnés.  Ce  ne  fut 
u'il  put  satisfaire  son  de- 
talie.  Après  avoir  visité 
e  rendit  à  Florcnre,  où 
(  V,  ce  nom  \  lui  pru- 
des bil>liothè(|ucs  Mcdi- 
ratienne,  et  lui  facilita 
d'eu  examiner  les  ma- 
trr  autres  celui  des  Pan- 
Lelio  Tour  lu  ) ,  et  celui 
i  Sublime,  inconnu  jus- 
l  éditeurs  de  Longin.  Il 
Ique  temps  à  Pise,  rc- 
\  tantes  du  grand-duc  ; 
impatient  de  voir  Rome, 
monuments  et  des  ruines 
[ue  renferme  cette  ville, 
d'un  tel  enthousiasme , 


SCH 


365 


I 


qu'un  jour ,  dit-on ,  il  prononça  ,  de* 
vant  la  statue  de  Ciceron  ,  une  Jon- 
que et  éloquente  harangue.  En  quit- 
tant l'Italie ,  il  visita  Vienne  et  Augs- 
bourg ,  et  revint  a  Wittemberg  ,  où 
son  retour  fut  célébré  par  une  fête 
publique.  En  1700,  il  passa  delà 
chaire  de  grec  à  celle  d'éloquence;  et 
peu  de  temps  après  il  remit  celle 
d'histoire  à  son  frère.  Malgré  les 
soins  qu'il  donnait  à  ses  élèves ,  il 
trouvait  le  loisir  de  composer  chaque 
année  des  ouvrages  qui  ajoutaient  à 
sa  réputation.  Il  jetait  ses  idées  sur 
des  morceaux  de  papier  qu'il  envoyait 
au  fur  et  à  mesure  a  l'imprimeur;  et 
ses  admirateurs  prétendent  que  ses 
écrits  ne  se  ressentent  point  de  cette 

Srécipitation.  Il  reçut  des  marques 
'estime  de  la  plupart  des  souve- 
rains de  l'Allemagne ,  mais  il  refusa 
tous  les  emplois  qui  lui  furent  offerts 
par  attachement  pour  son  pars-  Surkt 
fin  de  sa  vie,  il  fut  revêtu  delà  dignité 
de  conseiller  du  duc  de  Weimar,  et 
nommé  garde  de  sa  bibliothèque.  La 
force  de  sa  constitution  semblait  lui 
promettre  une  longue  carrière  ;  mais 
une  chute  de  voiture ,  qu'il  fit  en  se 
rendant  à  Weimar,  détruisit  pour 
jamais  sa  santé.  Pressentant  sa  fin 
prochaine  ,  il  s'y  prépara  par  des 
actes  de  religion ,  et  mourut  en  chré- 
tien résigné,  le  ~  juillet  1 708. 11  légua 
sa  riche  bibliothèque,  ses  manuscrits 
et  son  cabinet  de  médailles ,  à  son 
frère  ,  qu'il  avait  toujours  tendre- 
ment aimé.  Schurtzflcisch  a  long- 
temps joui  d'une  grande  célébrité 
dans  l'Allemagne.  Ses  élèves  avaient 
une  telle  vénération  pour  sa  mémoire , 
qu'ils  le  nommaient  le  Divin.  II  a 
publié  un  si  grand  nombre  de  Thèses , 
et  de  Dissertations  sur  différents  points 
de  littérature ,  que  la  liste  en  remplirait 
plusieurs  colonnes.  Outre  la  Conti- 
nuation de  Y  Histoire  des  Empires 


a<>6  SCH 

de  Slcidan  (  V.  ce  nom  ) ,  de  1G68  à 
1(^78,  in-i  a,  ou  citera  de  lui  :  l.Judicia 
de  novissimis  prudentiœ  civilis  scrip- 
toribus  ,  ex  Parnasso  cum  Eubulo 
Theosdato  Sarckmasio  in  secessu 
Albipolitano  ingénue  communicata , 
]\lartismontc  (Leipzig),  iW>q,  in-4°., 
de  i*j  pag.  ,  i  ose  ré  par  GroschuflT, 
daus  le^Vov/j  librorum  collée  lia,  11, 
218.  Ce  pamphlet,  dont  on  a  déjà 
parlé  ,  produisit  1111  grand  nombre  de 
petits  écrits  que  Tliéod.  Grusius  a  re- 
cueillis sous  ce  titre  :  Acta  sarc- 
masiana  ad  usunt  reipublicœ  littè- 
rariœ  in  uruun  coqms  collecta  , 
1711,  in  -  8°.  On  trouve  le  détail 
des  pièces  qr.e  renferme  ce  volume 
dans  >ircron,x,  fiVfw).  II.  Ora- 
tiimespanegrricœ  et  allucutiones  va- 
riiargmm'titi.W  ittcinbcrg,  i(>()7,in- 
4".  111.  Dissert ationes  academicœ  , 
ibid.,  i0()<),  în-/|».  IV.  Disserta- 
tiones  historien  civiles  ad  rein  prœ- 
sertim  germanicam  5/wc//*wto,  Leip- 
zig,  1O  ç),  iii-4»».  U  en  est,  dans  le 
nombre, de  très-iiitéretsaiitcs.qiii  sont 
relati\es  à  Phistopc  de  r'raiicc  (  F. 
les  Tables  de  la  fJibl.  historique  de 
Le  Long  et  Fontelte  ).  V.  Disputa- 
i  innés  philologie»  -  philosophicœ  , 
ibid.  ,  1  700  ,  iii->\  VI.  Poèmata 
la  tin  a  et  grœca  ,  un  à  cum  quibus- 
dain  inscript ionibus  collecta  ,  cou- 
quisita  et  simul  édita,  \\  ittember^, 
1707  ,  in-H".  (>  Recueil  fut  p -iblié 
par  les  élèves  dcSeliiirtzflciscli.  VII. 
Orthographia  romana  ;  accedit  or- 
thographia .Xorisiana,  ibid.,  1707, 
in-8«». ,  publié  par  Jean-David  Coe- 
lerus.  VI IJ./;.  Longinus  de  sublimi 
adfidem  codd.  à  J.  Tollio  ontisso- 
rum  recensitus  ,  notis  auctus,  ibid., 
1 7  1 1  ,  in-8°.  C'est  le  Recueil  des  va- 
riantes  que  présente  le  manuscrit  de  la 
bibl.Liurcuticnnc,qucSchurlzflciscli 
avait  examine  à  son  passage  à  Flo- 
rence. IX.  Epistolœ  selectiores,ùÀ<Ly 


SCH 

1 7 1  a,  in-8°. ,  ibid.,  1 739,  même  for- 
mat. Ces  deux  éditions  ,  précédées  de 
la  Vie  de  l'auteur ,  par  Gui  IL  Berger, 
sont  plus  complètes  que  celle  qui  avait 
paru  en  1700.  On  réunit  ordinaire- 
ment ce  Recueil  au  suivant.  X.  Epis- 
tolœ  arcanœ  varii  ,  politici  impri- 
mis  historiciy  antiquarii  et  litterarii 
argumenti ,  Halle  ,  1 7 1 1- 1  a ,  a  vol. 
très -estimés.  XI.  Spicilegium  ou- 
madversionum  in  Juvenalis  saijrras, 
Weimar  ,  1 7 1 7  ,  in-8°.,  publié  par 
son  frère.  XII.  Exemplis  illustrât* 
analecta  stjli ,  Dresde  ,  iyi5%  in- 
8°.  On  doit  ce  Recueil  à  «I.  Char. 
KnautbJ'un  des  disciples  dcl'autriir. 

XIII.  Fundamvnta  historiœ  Gernuh 
mœ  média*,  Snecberg ,  i^aS,  in-8*. 
Ch.  Gottl.  IloUïnauii  en  lut  l'éditeur 

XIV.  Elogia  script oruin  dlustrium 
et  multàeruditionisconià  insignium 
sœculi  xri ,  Witlembcrg  ,  irag  , 
in -8  \  Os  éloges  sont  extraits  ae  ses 
Dissertations  littéraires  ,  par  Godef. 
Wagener ,  dont  les  additions  ne  prou- 
vent pis  des  connaissances  très-éten- 
dues. XV.  Svhurlzjleisthiana  ex 
scholis  illius  collecta 9  ibid.,  i7af), 
trois  tomes  in-8°.  ;  c'est  encore  une 
compilation  de  Wagener,  cacbé  sous 
les  noms  d'I  renée  Sincerus.  Cet  ou- 
vrage a  reparu  en  17'W,  sous  ce 
titre  :  Introductio  in  notiliam scripto* 
ru  m  variorum ,  artiwn  atquvscien- 
tiarum  ,  etc.  On  trouve  à  la  suite  : 
Commentationes  in  histor,  ecclesias- 
ticam  Gothanam ,  specialim  ejus  r 
priora  post  C.  N.  Stvcula  (  1  ).  X\  L 
Historia  ecclesiastica*  in  qud  eccle* 
.«>  status  t  imperatores  ,  pontifices  ! 
exponuntur  ,  ibid.  ,  1 7-44  1  'n*  4°«*  ' 
autre  compilation  de  Wagener  ,  tirée 
des  Dissertations  de  l'auteur.  Outre 


(0  Outre  lr  Sfhttrftflei*ckinttm  ,  17^0,  î"*i  »• 
un  lÎTi-r  «min  lr  rartne  litre  et  ivrclt  oal»  4* 
17  \\  ,  qui  m**  paru  tmit  diQVreiil  du  premier. 


SΠ

ut  delà  cités,  on  peut  con- 
iogr  de  Schurttfleiscb ,  dans 


itor.lips.  1708,  4&* 
W— s. 

ITZFLEISCH  (H**ri-Leo- 
Te  cadet  du  précédent ,  sui- 
snple,  en  s'appliquant  avec 
'étude  des  langues  anciennes 
toire.  En  1700,  il  le  rem- 
is la  chaire  d'histoire  de 
?  de  Wittemberg  ;  et  plus 
11  succéda  dans  la  charge 
écaire  du  duc  de  Weimar. 
plit  ce  double  emploi  avec 
lr  zMe  et  de  distinction  :  il 
1  bibliothèque  qui  lui  était 
et  livres  et  des  manuscrits 
ait  légués  son  frère,  et  mou- 
•j3.  Indépendamment  des 
l'il  a  publiées  a^ec  des  110- 
Dissertation  chrotwlogi- 
.  Pagi  (  V.  renom ,  xxxii  , 
Commonitorium  d'Oricn- 
re  110m,  xxxn  ,  -1  );  des 
•  Hrosvwtc  (  V.  ee  nom  )  ; 
»  lectUmes  et  animadvers. 
1  ,\f.  \\i  i.(i,;  de*  JVrifcfs 
ne  sur  Longin  «  l  sur  Juvê- 
que  de  ses  Lettres,  on  lui 
•M*r1a  fions  su  iv.iiitf  s  :  Cnm- 
adveryùs  ç<n  d'uni    tiens  , 

fg.  170/1 ,  jii-4".  —  j.  u. 

tribo'  de  Pharsalici  cim- 
ente et    die  ;   tirées  siane 

MafTviam  loaiplclattis , 
">,  iii-f". —   Thad.  Dan- 

patria  Propertii  dispu- 
lepomenis,  anw  t attend  us 
*iis  aitcta  ,  il<id  ,  1  7  1 3  , 
.11  il  rttaulcur  de  plusieurs 
1  disvilatiutis,  parmi  les- 
ilrra  :  ï.  Ilistoria  Emife- 
inis  Teutonivi  Lmmorum , 
,i"oi,  în-H».  Elle  est  plei- 
rr  hes  ru  rieuses.  Iï.  Annus 

Julianus  ,  ibid. ,  1704  , 
>t  une  Dissertation  sur  la 


SCH  a  267 

réforme  du  calendrier  exécutée  par 
J.  César.  III.  Epistola  qua  inter  se 
conferuntur  ratUmes  Eusebii  et 
marmores  Arundelliani  ;  ibid.  , 
1705,  in-4°.  IV.  Notitia  Bibliothe- 
cœ  principalis  Finsriensis ,  171a, 
in -4°.  avec  des  additions,  léna, 
1 7 1 5 ,  même  format.  V.  Acta  litte- 
raria  quibus  anecdota ,  animadver* 
siomtmspicilegia ,  è  codd.  mss  eru- 
ta  cornprehenduntur ,  ibid.  17  \£7 
in-8°.  On  trouve  son  portrait  à  la 
tête  du  second  vol.  des  Epistolœ 
arcanœ  de  son  frère.         W— s. 

SCHUTZ  (  J.  J.  ),  jurisconsulte 
allcnianddu  dix-huitième  siècle, est  au- 
teur d'un  Abrégé  du  travail  de  Lauter- 
bach  (fMiAUTERBACH),  sur  les  Pan- 
dectes.  qui,  en  Allemagne,  l'emporte  en 
autorité  sur  l'ouvrage  orignal.  Cet 
écrit,  intitulé  :  Compendium  Schuzio- 
Lauterbachianum ,  a  eu  une  multi- 
tude d'éditions ,  dont  il  n'entre  pas 
dans  notre  plan  de  faire  rémunéra- 
tion, l-es  commenta  ires,  les  annota- 
tions ,  les  c«ntro\ erses,  auxquels  ret 
abrégé  a  donné  lien,  formeraient  à 
eux  seul  »  une  biUioihrqi  c  assez  con- 
sidéra Me  ;  nous  en  avons  rite  un  à 
l'artieledeFiiF.ii  si.mi  is  :ilcst<i'aiitai>t 
plus  remarquai  le.  que  l'abrégé  et  ses 
éiioinies  roiiimei.taiies  sont  |  resque 
entièinneiit  oui  liés  aojoiud'hui  en 
Al!eiuagi.e  :  cela  tient  à  la  tendance 
tout-à  fait  dillérente  que  l 'étude  du 
droit  n  main  a  piisc  clans  les  univer- 
sités de  ee  pavs.  Ce  sont  mainte- 
nant les  sources  et  les  monuments 
historiques  que  l'on  consulte  de  pré- 
fèrent e  pour  cette  étude  ;  et  l'on  a 
laisséde  côté  ceux  de*  commentateurs 
ou  abréviateurs  qui ,  tels  que  Schiitz, 
ont  .substitué  des  opinions  à  des  textes, 
et  du  droit  du  moyen  âge  ou  du  droit 
modenie  à  celui  des  xu  Tables ,  ou  des 
jurisconsultes  classiques  du  .siècle  des 
Antonins.  P— *'«— t. 


268 


SCH 


SCHCJTZE.  Voy.  Sagittamus. 
SCHYRLE.  Fqy.  Rheita. 
SCHWAB  (  Jean -Christophe  ), 
littérateur,  né  le  10  déc.  1743 ,  à  Ils- 
feld,  dans  le  Wurtemberg,  s'appliqua , 
dans  sa  jeunesse ,  à  l'étude  de  la  phi- 
losophie ,  et  reçut ,  en  1 764 ,  le  de- 
gré de  maître-ès-arts  à  l'université 
de  Tubingue.  Il  consentit  ensuite  à 
se  charger  de  quelques  éducations 
particulières,  et  s'établit  avec  scsN 
élèves ,  dans  le  voisinage  de  Genève, 
où,  pendant  onze  ans,  il  partagea  ses 
loisirs  entre  les  lettres  et  les  mathé- 
matiques. L'étude  approfondie  de  la 
langue  française ,  qu'il  fit  à  cette  épo- 
que ,  le  familiarisa  bientôt  avec  nos 
meilleurs  écrivains ,  dont  il  sut  ap- 
précier le  mérite ,  sans  les  prendre 
Îiour  modèles  dans  ses  compositions, 
(appelé  par  le  duc  de  Wurtemberg, 
en  1 778 ,  il  fut  attaché ,  comme  pro- 
fesseur, an  gymnase  que  ce  prince 
venait  de  fonder  à  Stuttgard,  et  il  y 
enseigna  successivement,  la  philoso- 
phie, les  mathématiques  et  le  criti- 
cisme.  L'académie  de  Berlin  ayant 
mis  au  concours,  en  1784  ,les  cau- 
ses de  l'universalité  ae  la  langue 
française,  Schwab  partagea  le  prix 
avec  Riva  roi  (  Voy.  ce  nom  );  et  sa 
Dissertation,  restée  presque  incon- 
nue en  Frauce,  étendit  sa  renommée 
dans  toute  l'Allemagne.  Le  grand 
Frédéric  se  flatta  d'attirer  Schwab 
à  Berlin,  on  lui  offrant,  avec  le 
diplôme  de  membre  de  l'académie , 
la  place  de  professeur  de  mathéma- 
tiques au  gymnase  de  Joachiinsthal  ; 
mais  le  sa  vaut  n'hésita  pas  à  sacrifier 
l'espoir  de  sa  fortune  à  ses  devoirs 
envers  son  souverain.  Il  fut  dédom- 
magé de  ce  sacrifice ,  par  la  charge 
de  secrétaire  intime  du  duc  de  Wur- 
temberg, ou'il  remplit ,  sans  cesser  les 
fonctions  de  professeur.  De  nouveaux 
succès  littéraires  ajoutaient ,  presque 


SCH 

chaque  année ,  à  la  considéra  ti 
il  jouissait.  Nommé  conseiller 
il  fut,  en  1 793,  élevé  par  le  di 
Eugène  à  la  présidence  du 
secret.  Dans  ce  poste  imj 
Schwab  montra  la  prudence  q 
mandaient  ces  temps  difficil 
à*  beaucoup  de-  sagesse  et  de  f 
et  le  plus  noble  désintéres 
Après  fa  mort  du  prince  son 
teur,  il  rentra  sans  peine  < 
emplois  subalternes  de  l'adn 
lion ,  et  reprit  ses  travaux  s 
ques.  Adversaire  des  théori 
velles  de  gouvernement,  doi 
volution  française  lui  avail 
tout  le  danger ,  il  était  par  p 
également  ennemi  du  despol 
de  l'anarchie ,  et  il  ne  cessa ,  c 
discours  et  dans  ses  écrits ,  c1 
trer  l'avantage  d'un  état  g 

Sar  un  prince  gardien  et  es 
e  lois  égales  pour  tous  ses 
En  18 16,  Schwab  fut  nomi 
seiller  royal  de  Finslnictioi 
que,  et  remplit  les  fonctions 
charge  avec  un  zèle  iufatigr 
respectable  vieillard  eut  le  1 
de  voir  ses  fils  répondre  à  se 
et  mourut ,  entouré  de  ses 
à  Stuttgard,  le  i5  avril  1 
78  ans.  Ses  talents  variés 
extrême  obligeance  l'avaient 
rapport  avec  la  plupart  des 
d'Allemagne,  tels  que  Wiclan 
delssohn ,  Merian ,  Forniey,  ] 
etc.  11  était  membre  de  l'aca< 
Pélcrsbourg  et  de  celle  de 
qui ,  trois  fois  ,  a  couronne 
vrages  ;  enfin  de  la  société  1 
de  Harlem ,  dont  les  suffrages 
pensèrent  également  ses  trava 
mi  ses  nombreux  élèves ,  on 
se  dispenser  de  nommer  M. 
secrétaire  perpétuel  de  l'a< 
des  sciences  de  France,  qi 
l'ami  le  plus  tendre  de  so 


5CH 

maître.  De  ses  nombreux  ouvrages, 
nuns  citerons  :  I.  Mélanges  poé- 
rifMc-51,  2*.  «lit.,  178a;  pleins  d'o- 
riginalité. 11.  Une  traduction  alle- 
mande des  Data  d'Euclide ,  Stutt- 
sard  ,  1  780 ,  avec  de  nom  eaux  pro- 
blèmes. III.  Dissertation  sur  les 
de  l'universalité  de  la  lan~ 
•  française ,  et  la  durée  vraisem- 
blable de  son  empire ,  Stuttgard, 
1-84;  trad.  en  français,  par  l).  Ro- 
bnot ,  Paris,  i8o.3  ,  iii-ÏK  Moins 
IriHanlqueRivarol,  Schwab  est  plus 
profond  ;  sa  logique  est  plus  rigou- 
,  et  il  a  sur  son  rival  l'avanta- 


ge de  l'érudition.  IV .  Snlutio  proble- 
muUis  :  Qui  fit  ut  summa  relig.  chris- 
tmiÊOf  ejficacia  in  paucis  ejus  culto- 
rimts  apparrat ,  1  lui ,  1  t85 ,  cou- 
ronné par  l'académie  de  Lcvde.  V, 
Examen  de  l'influence  des  littéra- 
tures étrangères  sur  la  littérature 
allemande  ,  Berlin  ,  1 788.  Cette 
Dissertation  lui  mérita  un  .second 
prix  à  l'académie  de  cette  ville.  VI. 
Dissertatio  in  qmestitme  :  Quid  de 
murali  pro  existent  ia  Dei  a rgum  en- 
fo  .  imprimis  eo  t/uod  à  cel.  Kant 
mmeum  possibile  prœdicatur%  sen- 
ùendum  est,  1701  ,  avec  une  trad. 
kolbndaise,  ouvrage  ronronné  par 
PacadVinie  de  Harlem.  Schwab  un 
craint  pas  de  s'y  montrer  l*ad\cr- 
uire  du  système  de  kaut,  rpii  jouis- 
uil  alor*  d'une  grande  \ogue.  VU. 
On  propres  de  lu  métaphy  sitpie  en 
Allemagne  ,  depuis  Leibmtz  et 
M'alf.  Berlin  t  171/i  :  cet  ouvrage 
partagea  le  prix  double  propose  par 
JVaaVvif.  \Y — s. 

SOIWANDTNKR  ;  jKAN-Ciirm- 
r.f  ,  cttcillrr  antique  autrichien,  ne, 
le  Ji  septembre  î -  if î,  «iit  château 
ir  5fadHkirr heu, clans  la  Hautc-Au- 
«irhr ,  étudia  le  droit  et  l.i  philoso- 
nkir  a  f  in£,  exerça  la  profession  d'a- 
«%ral  à  Vienne ,  fit  de  grands  voya- 


SCR  ?6q 

ges  en  accompagnant  le  gênerai  Molk , 
comme  secrétaire;  obtint,  eu  1779, 
l'emploi  de  conservateur  de  la  biblio- 
thèque impériale,  à  Vienne,  et  mou- 
rut le  *a8  septembre  17;)!.  Il  avait 
des  connaissances  bibliographiques 
très-étendues ,  surtout  en  histoire ,  et 
plus  particulièrement  dans  l'histoire 
des  provinces  autrichiennes  ;  ce  dont 
ou  peut  juger  par  sa  précieuse  col- 
lection, publiée  sous  ce  titre  :  Scrip- 
tnres  rerum  Hungaricarum  veteres 
ac  genuini,  tome  1- 1 1 1 ,  V  ienne,  1 7  Sfiy 
în-lbl.  C'est  un  travail  également  es- 
timable par  une  saine  critique  et  uu 
grand  savoir.  Z. 

SCHWARTSouSWARTS(Jeaw), 
peintre  ,  naquit  à  Grouiiignc ,  vers 
l'an  1.580.  Il  se  distingua  également 
comme  peintre  d'histoire  et  de  paysa- 
ge. Si  Schorel  ne  fut  pas  sou  maître, 
c'est  du  moins  la  manière  de  ce'  ar- 
tiste qu'il  s'cU'ona  d'imiter;  et  ses 
ouvrages  le  rappellent  dans  beaucoup 
de  points.  11  parcourut  une  partie  ae 
l'Italie  pour  se  perfectionner  ;  et  un 
séjour  de  plusieurs  aimées  à  Venise 
11e  tut  pas  suis  influence  sur  son  ta- 
lent. l)e  retour  en  Hollande,  il  mon- 
h.i,  par  miii  exemple,  combien  la 
belle  manière  d'Italie  l'emportait  sur 
crllcqu\i\  aient  .-idoptéc  les  artistes  de 
sonpa\s;ct  il  fut  un  de  ceu\qui  con- 
tribuèrent à  introduire  dans  les  Pays- 
Ras  et  la  Hollande,  le  goût  italien. 
Il  demeura  à  Couda,  en  \rvx\  et 
1  ").>.'$.  Les  ou\  rages  de  ce  ]>eintre 
sont  extrêmement  rares  hors  de  son 
na\s.  On  connaît,  d'après  ses  coin- 
positions ,  quelques  gravures  eu  bois, 
représentant  :  1.  Jésu*~Christ  dans 
lu  btirtpw,  prêchant  dtvant  le  peuple. 
11.  Kl  une  Suite  de  cavaliers  turcs , 
armés  de  flèches  et  de  car/pwis.Ces 
estampes  sont  un  témoignage  irrécu- 
sable des  talents  du  peintre.  Le  Musée 
du  Louvre  possède  deux  tableaux  de 


119 


SCH 


ce  maître ,  ce  sont  :  I.  Un  Paysage 
avec  un  grand  nombre  défigures  et 
d'animaux,  IL  Uu  autre  Paysage 
d'une  composition  moins  vaste.  — 
Christophe  Scùwarts  ,  ne'  à  Ingols- 
tadt ,  en  1 55o  ,  apprit ,  dans  son 
pays ,  les  cléments  de  son  art ,  et  se 
rendit  en  Italie  pour  se  perfectionner. 
Attiré  à  Venise ,  par  la  renommée  du 
Titien ,  il  eut  l'avantage  d'y  obtenir 
l'amitié  et  les  leçons  de  ce  grand  maî- 
tre. Apres  un  séjour  de  plusieurs 
années  dans  cette  ville,  et  des  études 
non  interrompues ,  il  crut  pouvoir  re- 
tourner dans  sa  patrie.  Ses  ouvrages 
y  obtinrent  un  si  grand  succès  ,  que 
ses  compatriotes  lui  décernèrent  una- 
nimement le  surnom  de  Raphaël  de 
V Allemagne.  L'électeur  de  Bavière 
le  lit  venir  à  sa  cour ,  et  lui  accorda  le 
titre  de  son  peintre.  Sch  warts  justifia 
ce  titre  par  les  fresques  cl  les  pein- 
tures à  l'huile ,  dont  il  décora  le  pa- 
lais de  Munich  et  la  plupart  des 
églises  de  celle  résidence ,  particuliè- 
rement celle  des  Jésuites,  pour  la- 
quelle il  peignit  Jésus  portant  sa 
croix.  i.Q  tableau,  qui  a  été  gravé 
par  Jean  Sadelcr  ,  est,  comme 
tous  ceux,  de  ce  maître,  composé 
d'une  manière  grande  et  facile  ,  et 
d'une  excellente  couleur.  Apporte 
à  P.n-is,  lor-»  des  campagnes  de  1M0- 
re.ni  en  Allrimgne;  il  a  fait  partie, 
pendant  plus  de  \ingt  ans,  du  Musée 
du  Louvre.  II  a  été  rendu  à  la  Ba- 
vière ,  en  181  5.  Quoique  le  style  de 

Sch  warts  paraisse  un   mêla  use  des 

*    i  •  •  •  •  *      n 

écoles  romaine  ,  vénitienne  et  alle- 
mande, il  a,  dans  sa  composition,  quel- 
que chose  de  neuf  et  d'original  qui 
n'est  pas  sans  agrément.  C'est  parti- 
culièrement daus  l'air  et  l'expression 
de  ses  tètes  ,  que  le  goût  allemand  se 
laisse  apercevoir.  Goltzius,  qui  se 
trouvait  à  Munich  en  i5<)i,  lit ,  au 
crayon ,  le  portrait  de  cet  artiste.  Le 


SCH 

Musée  du  Louvre  a  conservé  un  des- 
sin à  la  plume ,  exécuté  par  Schwarts, 
et  qui  représente  un  portrait  d'hom- 
me. Christophe  Schwartz  mourut  à 
Munich  ,  en  i  5q4*  P — s. 

SCHWARTZ  (  Berttiold  )  ,  reli- 
gieux bénédictin ,  ou  cordeb'er ,  qu'on 
regarde  assez  communément  comme 
l'inventeur  de  la  poudre ,  était ,  dit* 
on,  né  à  Fribourg  dans  le  Brisgau, 
peu  avant  la  moitié  du  1 4  siècle. 
On  n'a  pas  de  renseignements  plus 
positifs  sur  sa  personne  que  sur  l  ori- 
gine de  sa  découverte.  Les  Allemands, 
intéressés ,  plus  qu'aucune  autre  na- 
tion ,  à  lui  en  attribuer  le  mérite ,  ont 
débité  (i)  qu'un  jour  ce  moine,  en 
broyant  du  soufre  et  du  salpêtre 
dans  un  mortier ,  y  laissa  tomber 
une  étincelle,  qui  produisit  une  forte 
explosion.  Frappe  de  cet  accident, 
il  se  mit  à  l'étudier,  et  après  maints 
essais  el  tâtonnements,  il  parvint  à 
donner  une  grande  perfection  à  son 
funeste  secret.  Les  Vénitiens,  ajoo- 
te-t-on,  furent  les  premiers  à  emplover 
la  poudre  en  i38o,  contre  les  fié- 
nois  dans  le  siège  dcChioggia  ;  et  un 
seigneur  allemand  vint  faire  présent 
de  six  pièces  de  canon,  avec  poudre 
et  boulets  ,  à  notre  roi  Charles  VI, 
qui  s'en  servit  à  la  bataille  de  fto- 
schec  ,  contre  les  Gantois.  D'un  au- 
tre coté  ,  on  ne  manque  pas  d'au- 
teurs qui  voudraient  reculer  cette  dé- 
couverte de  plu>icurs  années  ;  et 
sans  parler  de  «eux  qui  la  font  ve- 
nirdes  Arahes  ,  des  Chinois  et  même 
des  Romains  (vt),  on  sait  que  plu- 

■' i  Iticlff-Kl  dit  f|uc  Srli.tjtilT  imik  Mji|>rt'>td  toi 
uy-nu-  ,  u*i:m  un  lr:uti«  romprt«  punui  lr»  miM-agM 
d  AHxTt-lr-f  »r.tii(I .  i|ur  ic  fui  en  |iti>t>iif|u  il  ia- 
vrn!  i  lu  p'iii'lir.  Vo\  et.  /Vi.'^iw  da  AllemamJi, 
t«»m.  I,  j'.-ij..  \\. 

\t)  C.HIrdrrtiii'rr  opinion,  timlr  ridicule  qa'fOf 
<*M,  a  trou\r-  «1rs  n;irii«an*  nui  «ml  <i(r  .ti  leur  fc- 
veur,  <■«■*  deux  lirini-liches  de  \  imilr. 

/'fin  ma  lima  gttindcf 

f.irfurriiit  ftiumhi  tpni^tt 

&M.%  V||,f»V. 


lôsteriens  art  avancé  qu'à  la 

deCréci,  eni346,les  An- 

ms  aTaient  mis  en  déroute  a 

de  canon,  qu'à   la  vérité, 

ne  nomme  pas  ,  et  dont 

j  aucun  vestige  dans  les 

4a  la  tour  de  Londres,  où  ce 
f -lt  ^  ^  oublie.  On  n'est 

eut  pas  mieux  fonde  à  dire 
l'artillerie  ait  joué  un  rôle  au 

^i  de  Pur-Guilnem,  en  i338, 

4  à  celni  au  Quesnoî,  en  i34o, 
l'autorité  de  Ducange  ,  qui 

en  avoir  trouvé  la  preuve 

les  registres  de  la  chambre  des 

Ces  anciennes  chroniques 

fournissent  plusieurs  traits 

,  dont  il  faut  également 

On  lit ,  par  exemple ,  dans 

d'Alphonse  XI ,  roi  de  Castille, 
une  et  année,  ayant  mis  le  siège  de- 
vuut  Assoiras,  en  i343,  les  Mau- 


i 


défSmdireriC  avec  des 
*de  fcr,  qui  tirent  un  très- 
pnd  in  sur  les  assiégeants.  Don 
nfce,  évoque  de  Léon,  et  Pierre 
»,  tons  deux  auteurs  esnaguols, 
i ,  dans  une  bataille  nava- 
1  le" roi  de  Tunis  et  un  roi  Mati- 
-,  vers  l'année  i34o,  les 
africains  avaient  certains 
de  fer ,  qui  vomissaient  des 
de  feu  sur  la  Hotte  eunemie 
(3).  Xavene  Turqurt,  dans  son  His- 
twr  d'Espagne,  raconte  nue  ,  sous 
bitune  de  Jacques,  roi  d  Aragon  , 
nos  Tannée  ixm>,  on  se  servait  d'u- 
de  foute ,  fabriquée  à 
pour  jeter  de  très  -  grosses 
,et  qu'elle  tirait  quinze  cents 
bas  un  jour  et  une  nuit.  Les 
ejknl  de  leur  côté  le  témoi- 
d'aa  certain  Matthieu  Lupus 
Tan  des  disciples  de  Léonard  Aré- 
âi  J  f  uni ,  dans  un  Poème  historique 


f«a. 


SCH  «7 t 

sur  la  ville  de  San  -  Geminmo,  sa 
patrie,  dit  que,  vers  Tannée  i3oc), 
on  vit  des  canons  dans  la  guerre  en- 
tre les  habitants  de  cette  vule  et  ceux 
de  Volterra  (4).  Pétrarque,  en  outre, 
fait  mention  de  la  poudre  avant  l'an* 
née  i358  (5);  et  une  charte  (6),  ti- 
rée des  registres  des  dépenses  faites 
par  le  Saint  -  Siège  à  1  occasion  de 
la  guerre  de  Forli ,  nous  apprend  que 
l'année  papale  faisait  usage  de  bom- 
ba rdes,  en  i358;  et,  ce  qui  doit 
paraître  encore  plus  étonnant,  c'est 
qu'il  y  avait  une  fonderie  de  canons 
dans  la  petite  ville  de  Saint  -  Arcan- 

Î'elo  (7).  D'autres  chroniques  recu- 
ent  encore  cette  découverte  de  plu- 
sieurs siècles.  (  Fojr.  Saumon  ,  roi 
de  Hongrie,  xl,  aai ,  not.  1  ).  Pour 
qu'on  puisse  démêler  la  vérité  au  tra- 
vers de  ces  récits  contradictoires,  il  est 
bon  de  rappeler  que  les  anciens  con- 
naissaient un  mélange  composé  de 
naphte,  d'asphalte  et  de  soufre,  dont 
ils  se  servaient  pour  leurs  amusements 
et  à  la  guerre.  Une  partie  de  ces  ma- 
tières entra  t  dans  la  composition 
du  feu  grégeois ,  employé ,  par  les 
Grecs,  ci  la  destruction  des  vaisseaux. 
Aux  temps  du  Bas-  linpire,  on  con- 
tinua de  faire  usage  de  toutes  ces  pré- 
parations, dent  ont  parle  les  empe- 
reurs Léon  et  Constantin  Porphyro- 
génète,  Zonare,  et  même  Jules  Afri- 
cain ,  qui  vivait  an  troisième  siècle. 
Roger  Bacon,  qui  mourut  a  Otford, 
en  l'Âiyi  (  Fojcz  Ba<:on.  )  fut  le  pre- 
mier qui ,  en  parlant  des  effets  que 
le  salpêtre  enfermé  pouvait  produire, 
indique  d'une  manière  distincte  les 


14.  I.t  </hi   eartone*  in>  /«••>  pnLere  'etltt .  etc. 
Dut  m  eJ  mliiil  stndenltt  tulfuri*  ntu. 

(j)  De  remftw  mlriut^ue  Jortunm  ,  dial.  &CIY, 
de  mf/wtn  H  hmliiln. 

'<î'  I.llr  *+  trouve  m  I-»  liiMii>lk«*«|itr  du  V«tir««v 
Mm.  ^Mf|,  •irtnoirr  t»-. 

■'-■,    r«ntnf ii ,    M^numefti    /'<•><•"  ma Ji ,  Vrai«e, 
|8oJ»  MI-4*».  ,  («M.  V.  |M|(    .|"-l>7- 


1~  1 


SCI1 


iugrédicnts  de  la  poudre  à  canon , 
dont  il  pressentait  la  puissance  {S). 
Cependant  jusqu'à  la  seconde  moitié 
du  ipiatorzièmc  siècle,  on  n'eut ,  dans 
les  armées,  que  des  tuyaux,  de  fer, 
à-peu-près  comme  nos  canons,  qui 
la  tiraient  de  grosses  flèches  enflam- 
mées et  d'autres  matières  combus- 
tibles. C'étaient  ces  engins,  diverse- 
ment modifies,  qui  composaient  l'an- 
cjcnncartillcric,  qu'on  a  md-à-propos 
confondue  avec  la  moderne.  Moréri, 
qui  a  donné ,  sur  Sclmartz ,  un 
mauvais  article,  que,  selon  l'usage, 
tous  les  autres  Dictionnaires  histori- 
ques ont  copié,  confond  ce  nom  avec 
celui  de  Constantin  Ancklit7.cn,  dont 
il  fait  une  seule  et  unique  personne. 
C'est  une  erreur  de  plus  ajoutée  à  celles 
qui  ont  été  débitées  sur  le  prétendu  in- 
venteur de  la  poudre  (  V.  Maycr  { Mi- 
chel ) ,  De  veris  invent is  Germaniœ; 
— Vossius,  De  origine  et  progressu 
pulveris  bellici ,  apud  Europœos  , 
dans  ses  Variarum  observationum , 
Londres ,  1 685 ,  in- \°.  ;  —  Jalof ky  , 
Dissert,  de  inventione  pidveris />>- 
rii  et  bombardée  ,  Iéna  ,  170U  ,  in- 
4  *.  ;  — De  pulveris  pvrii  irwentione, 
dans  les  Observât .  Jlalcns.  ; — G  ra  na- 
in ii  ,  Dissert,  de  pulvere  pjrio  , 
parmi  les  Script,  soc.  HaJ'niens,  ; 
—  De  V origine  et  de  la  décou- 
verte de  la  poudre  à  canon ,  dans 
V Extraordinaire  du  Mercure  ga- 
lant ,  tom.  îx,  îfifto; — Andrès,  Chap. 
10  ;  —  Langlcs,  Notice  sur  V origine 
de  la  poudre  à  canon,  Mag.  en- 
cycl. ,  i\r.  année,  tome  rr. ,  page 
333  et  sniv.  A — r. — s. 

SCHWARZ  ou   SCIIWARTZ 
(  CnnisTOPiu-:-  TutiopiiiLK  ) ,  l'un  des 


(R1  On  imilc*  par  art,  dit  cet  uni  ru  r,  k*  <:clntrs 
#"l  le  (••tiiirrrc  ;  car  lr  >-»ufro,  le  iiitrr  rt  !<•  rlnir- 
l»on  ,  «|iii ,  «rpurt-A  m*  produisant  aucun  rlfrl  mmim- 
lilr  ,  4-1  htriil  »\or  un  grand  bruit ,  lorsqu'on  Irn 
rnlir-rnie  <|an*  un  liru  «tl«iit,  ri  fpi'on  y  lucl  le  feu. 
Vf  oprrihiit  !«■  trU\  tirti*  ri  Hiihinr. 


SGH 

]>lus  laborieux  philologues  de  l'Alle- 
magne, naquit,  en  ifrj5,  à  Leisnig, 
dans  la  Misuic.  Son  père ,  recteur  de 
l'école  de  cette  ville  ,  fut  son  premier 
instituteur;  et  il  alla  continuer  ses 
études  à  Leipzig ,  où  il  fit ,  sous  nn 
habile  maître,  de  rapides  progrès  dans 
la  littérature  ancienne.  Ayant  été 
forcé ,  par  la  mort  de  son  père ,  d'in- 
terrompre ses  cours,  il  se  chargea  de 
l'éducation  d'un  jeune  gentilhomme; 
mais,  au  bout  de  deux  ans,  il  revint 
à  Leipzig ,  muni  d'une  petite  somme 
qu'il  avait  économisée; et  s'étant  fait 
agréger  à  l'académie ,  il  y  prit  le  de- 
gré de  bachelier.  Peu  de  temps  après, 
un  seigneur  Allemand  (Herm.de  Wot 
framsdorfT)  ,  ayant  fonde'  des  bour- 
ses pour  douze  élèves,  a  l'acadé- 
mie de  \Vitteml)crg ,  Schwarz  eut  le 
bonheur  d'eu  obtenir  une.  Ce  fut  un 
motif  pour  lui  de  redoubler  d'ardeur; 
et  dès  qu'il  eut  termine'  ses  cours  et  reçu 
le  doctorat ,  il  revint  à  Leipzig,  où  ses 
amis  lui  procurèrent  une  petite  place 
au  gv m na se  de  Saint-Thomas.  Ses  ta- 
lents ne  ta  nièrent  pas  à  le  faire 
pourvoir  de  la  chaire  de  morale  à 
l'académie  d'Altorf,  et  il  y  joignit 
bientôt  celle  d'histoire.  Schwarzrem 
plit  ce  double  emploi,  pendant  plus 
de  quarante  ans ,  avec  uu  zèle  infa- 
tigable. On  lui  lit  les  offres  les  plus 
avantageuses  pour  l'attirer  à  Hehns- 
tadt ,  I lalle ,  l' rancfort  et  Gut  lingue; 
il  les  refusa  constamment  par  amitié 
pour  ses  collègues  et  par  reconnaissait* 
ce  pour  les  témoignages  d'affection 
qu'il  recevait  des  habitants  d'Altorf, 
Sa  réputation  attirait  dans,  cette  rille 
de  nombreux  écoliers  de  toutes  les 
parties  de  l'Allemagne;  tous  curent* 
se  louer  de  ses  soins,  et  plusieurs 
lui  furent  redevables  de  leur  fortune. 
Schwarz  ne  put  se  dérober  aux  hon- 
neurs que  méritaient  ses  services  :  il 
fut  créé  comte  palatin  par  1' 


scn 

Ttar  Charles  VI  ;  et  la  plupart  dos 
souverains  d'Allemagne  lui  donnè- 
rent des    marquis  de  leur  estime. 
Jouissant  d'une  existence  honorable , 
chéri  detous ceux  qui  l'approchaient, 
ï  aurait  été  heureux ,  si  le  ciel  ne  l'a- 
vait éprouve  dans  sa  famille.  De  six 
eaJants  qu'il  avait  eus  de  trois  maria- 
-««dont  la  mort  avait  promptement 
brise  les  liens,  il  ne  lui  resta  qu'une 
fille  qui  fut  l'appui  de  sa  vieillesse. 
L'ige     ni     les    chagrins   n'avaient 
point  affaibli  son  ardeur  pour  l'étude  ; 
et  il  était  occupe  de  nouveaux  Ira- 
Taux  .  quand  une  attaque  d'apoplexie 
reniera .  le  a4  février  1 75i ,  à  l'âge 
de  soixante-quinze  ans.  Nagcl  pro- 
nonça son  Eloge  funèbre  à  l'acadé- 
mie d'Altorf  :  il  en  était  bibliothécaire 
érpnis  plusieurs  années ,  et  Nagcl  le 
rrnipLaça  dans  cette  charge.  Doué 
fane  piété  vive  et  sincère,  Schwarz 
t  joignit  toutes  les  qualités  d'un  lion- 
■êlr-homme.  Dès  sa  jeunesse  il  avait 
aime  les  livres,  et  il  en  avait  formé, 
pour  «on  usage,  une  collection  riche 
en  manuscrits,   et  ni  anciennes  édi- 
tion*. Le  Catalogue  en  a  été  publie', 
Ihurf .  17'*) ,  in-8".  Sun  énidition 
fiait  immense,  et  sYtcndait  à  toutes 
In  branches  des  connaissances  lui- 
.  Il  s'était  fait  nue  réputation 
'orateur,  et  il  composait  en 
per  et  en  latin  des  vers  agréables. 
Son  «ri  le  est  pur.  niaisdiflus;  etruin- 
■r  U  plupart  des  en i< lits ,  Schwart/. 
*'orru|ie  plus  de  l'instruction  que  des 
pLai«ir»de  ses  lecteurs:  aussi  la  plu- 
part   de  ses    ouvrages  sont-ils   |>eu 
ri*r.m    hors    de   l'Allemagne.    La 
Listr  an  Programmes  et  des  Dis- 
trrtations  qu'il  publiait  chaque  an- 
tre.  forme  un  volume  dont  il  existe 
fajf rr  éditions  successivement  aug- 
mnrtm.  i-l J.  1-18.  1-4 Jet  i-(i8. 
m-Jrt.   Mrme  desirait  que  les  IVo 
grammes  de  Schwarz,  déjà  tris-rares 

XLI. 


SCH 


•x-3 


de  son  temps  ,  fussent  recueillis  (  V. 
BibL  hist.  littcrar.  ,  p.  1 181  ).  On 
verra  tout  à  l'heure  que  son  vœu 
a  été  rempli,  du  moins  en  partie: 
Indépendamment  de  la  Notice  de 
plusieurs  livres  imprimés  dans  le 
quinzième  siècle  ,  insérée  dans  les 
Acta  Franconiœ  erudiUv  et  cùriosœ, 
toui.  i  et  il  ;  et  d'une  Edition  du 
Panégyrique  de  Trajan  ,  Nurem- 
berg, 1 7  \(> ,  in-.{°. ,  enrichie  de  no- 
tes et  de  médailles,  l'une  des  meil- 
leures de  cet  ouvrage  (  Voy.  Pline 
le  Jeune),  un  citera  de  Schwarz  :  I. 
Dissert  ut  iones  de  ornamentis  libro- 
rum  apud  veteres  usitatis ,  Leip- 
zig, i-o5-o6  ;  Altorf,  1711-17, 
iu-4°. ,  iig.  —  De  libris  plicatililus 
veterum  ,  Altorf  ,1717.  —  De  va- 
rid  supellectile  rei  librariœ  vete- 
rum ,  ibid. ,  17a:"».  in-4°.  Dans  ces 
six  Dissertations ,  pleines  de  recher- 
ches curieuses,  on  trouve  le  traité  le 
plus  complet  qui  existe  sur  la  forme 
des  livres  des  anciens,  la  matière 
qu'ils  v  emplovaient.  les  couleurs  et 
es  peintures  cliuit  ils  les  ornaient; 
enfin  sur  le  matériel  de  leurs  biblio- 
thèques :  elles  ont  été'  réimprimées 
avec  une  Préface  de  J.  Clir.  Lcusch- 
11er,  Leipzig.  17V),  in-J". ,  fig.  II. 
Srbediasma  de  quibusdam  doctri- 
ne antiquariœ  capitibus  ,  Altorf , 
1719,  in-J0.  (>  volume  contient  une 
Dissertation  sur  le  monument  en  mar- 
bre dédié  à  l'impératrice  Sa  1  ou ine  [f\ 
ce  nom  ) ,  que  l'un  a  découvert  dans  le 
banal  de  Téineswar.  Des  recherches 
sur  l'association  îles  utriculaires  ,  ou 
utrichiires  , qui  se  chargeaient,  dans 
les  temps  anciens,  des  travaux  sur 
les  ri\ièrcs.ct  de  la  construction  îles 
ponts     1    ;  et  enfin   la    description 

I       t    •  |t«    ■.«■-!  uliiill   fil*     t  ri|||<!.ii  •■#•  Jiîll»   tait]   liur 

1  «inlrr  !»«••  liliftin  |»i  itif  .  un   l.ii»i  .11  •  1J1-  jnintt  , 

ll-Hll    il    |>  Il  4ll    l|l|r    -Jtllt    \'t  In   IV l  I        ».€•'!  -•f-|         4 

Ij'f  J'arl  ii-  On  pf  ni  1  iiii-ii!l«  r.  >ni  iri  hkIm,  H/ih 
It'ttr  de  '.uni  Jnnrzrt .  ••  .tir-,t*>i  <  rltr  i;r.  1  !  „*frhf 
tMtrlsfet.  par  >Id(»r  Agncvlr.    »it,  nH,  tn>l  -. 


SCH 

on  état-major ,  de  trente-deux 

•  de  canon,  et  la  reddition  de 
Actes,  en  furent  les  résultats* 
tploit  lui  valut  la  croix  de  Ma- 
lérèse ,  que  l'empereur  lui  ac- 
sur  le  champ  ae  bataille ,  et 
oges  qui  retentirent  dans  toute 
ipe.  r\n  17961  ayant  contribué 
in  ment  au  gain  de  la  bataille 
ifrzbourg ,  il  fut  nommé  géné- 
ajor;  et,  trois  ans  plus  tard, 
t  distingué  de  nouveau  dans 
m  occasions,  il  devint  lieutc- 
gencr.il ,  et  propriétaire  du  ré- 
il  de  honlans  qui  porte  encore 
mu  Apres  la  mort  de  Paul  lrr. , 
01 ,  il  fut  envoyé  à  Pétersbourg, 
féliciter  l'empereur  Alexandre 
an  avènement ,  et  rétablir  en- 

•  deux  empires  les  relations 
îles  auxquelles  les  événements 
leroières  années  avaient  porté 
«e.  Il  s'acquitta  de  cette  mission 
tiere  satisfaction  des  deux  cours. 
80J ,  il  fut  nomme  vice-prési- 
dn  conseil  aulique  de  guerre, 
retu  de  la  dignité  de  conseiller 
e.  Lors  de  ta  guerre  qui  éclata 
fme  année,  H  commanda  une 
ion  sons  les  ordres  du  général 
t ,  qu'il  chercha  eu  vain  à  faire 
lirdr  l'espèce  d'aveuglement  où 
■t  tombé  à  Tégard  des  opéra - 

de  l'armée  ennemie,  et  qui 
lia  perte  de*  Autrichiens  à  Lira. 
ehiauc  Ferdinand ,  pré\  oyant  le 
«ni  attendait  ses  compagnons 
mt% .  prit  la  n;so!utiou  de  s'y 
^rec  une  partie  de  la  ca- 
,  m  v  faisant  jour  à  travers 
f  matai 


isc .  qui  déjà  les  cer- 
de  Sotte*  parts  ;  et  il  en  confia 
«snnuademrnt  an  prince  de 
vararaberg ,  qui  déploya ,  dans 
circonstance,  une  habileté  et  on 
■p  dont  Ymaam  lu-aène  fat 
a£lliftph»d»ioolie«esàcbeval 


SCH  175 

dans  l'espace  de  huit  jours ,  poursuivi 
par  Murât ,  qui  voulait  à  tout  prix, 
disait -il,  donner  aux  Parisiens  le 
spectacle  d'un  archiduc  prisonnier; 
et  il  fut  obligé  de  se  battre  presque 
sans  relâche,  avec  dix -huit  cents 
hommes,  contre  une  force  quatre 
fois  plus  considérable.  La  croix  de 
commandeur  de  Marie-Thérèse,  que 
le  chapitre  de  cet  ordre   lui  dé- 
cerna unanimement ,  fut  le  prix  de 
sa  valeur  dans  cette  occasion.  L'em- 
pereur voulut,  dès-lors,  l'attacher  1 
sa  personne  pour  le  reste  de  la  cam- 
pagne. Arrivé  en  Moravie ,  le  prince 
V  lit  tous  ses  efforts  pour  empêcher 
la  bataille  d'Austerlitz ,  dont  n  pré- 
dit la  malheureuse  issue;  la  pruoen- 
ce ,  selon  lui ,  ne  permettant  pas  d'en- 
trer en  lice  avant  d'avoir  reçu  les 
renforts  que  le  général  Bennigsen, 
d'une  part,  et  l'archiduc  Charles, 
de  l'autre ,  devaient  amener.  Ne  pou- 
vant s'habituer  à  une  vie  sédentaire , 
3ui  était  très -nuisible  à  sa  santé,  3 
emanda  à  l'empereur  la  permission 
de  se  démettre  de  sa  clnrgc  de  vice- 
président  du  conseil  anlirpie  de  guer- 
re; et  déclina  .  par  la  même  raison , 
celle  de  président ,  qui  lui  avait  été 
oHcrtc  à  la  mort  du  comte  de  La 
tour.  K11  iHoq,  lYmperenr  Alexan- 
dre ayant  témoigné,  a  Krfurt ,  le  de- 
sir  que  le  poste  d'aml>as*adc:ir  d'Au- 
triche auprès  de  sa  personne  fût  cou- 
lie  au  prince  de  Schwarzeiilierg.  qu'il 
av. lit  pris  eu  affection  dès !c*ir  picmic- 
re  connaissance;  celui-ci  paitit  pour 
la  Russie.  lorsque  le  commencement 
des  hostilités  entre  l'Autriche  et  la 
France  y  fut  connu .  sa  position  de- 
vint dillïcile.  M. de  Caulaiiicourt  tra- 
vailla d'abord  vainement  à  obtenir  le 
renvoi  du  prince;  mais  la  perte  de  la 
bataille  de  Ratisboune  força  le  cabi- 
net Busse  à  céder  aux  sollicitations 
de  cet  ambassadeur.  Le  çrwcft  èjt 

tft.. 


*:4 


SCH 


d'un  sacrifice  à  Bacchus ,  gravé  sur 
un  onix,  appartenant  à  la  famille 
â'Eschenbacn.  I1L  Miscellanea  po- 
litiorishumanitatis  in  quibus vêtus- 
ta  quœdam  monimenta  et  variorum 
script orum  loca  illustrant ur ,  etc. , 
Nuremberg,  inui  ,in-4°.  ,avec  trois 
pl.  Outre  les  pièces  contenues  dans  le 
volume  précèdent,  celui-ci  renferme 
la  description  détaillée  des  cérémo- 
nies usitées  dans  les  fêtes  de  Bacchus , 
avec  des  recherches  sur  les  différents 
noms  et  les  attributs  de  ce  dieu.  En* 
fin  l'auteur  y  a  inséré  le  Discours  de 
Mctius  Voconius,  à  l'empereur  Ta 
cite,  revu  sur  un  manuscrit  de  la 
bibliothèque    de    Nuremberg.    IV. 
Carmina ,  Francfort,  17^8,  grand 
in-8°.  C'est  un  recueil  des  vers  grecs 
et  la  tins    du  professeur  Schwarz , 
pub  ié  par  l'un  de  ses  élèves ,  Si gism. 
Jacq.  A  pi  ni.  On  peut  y   joindre  un 
nouveau  Recueil  de  vers  latins  échap- 
pés au  premier  éditeur ,  Altorf,  1  n5(>, 
in-8°.  On  doit  ce  dernier  à  J.-B.  Rie- 
derer.  V.  Exercitationes  duœ  acade- 
micœ  ad  proœmium  institut ionum  ; 
et  an  ex  unico  codicemss.Florenti- 
no  omnia  Pandectarum  exemplaria 
dimanarint  ,  Leyde,   1739,  in-4°. 
VI.  Primaria  quœdam  documenta 
de  origine    typographies  ,  Altorf , 
i^4°»  iu-4°-  Schwartz  conclut  des 
pièces  du   procès  entre  Guttemberg 
et  Fust,  que  le  premier  imprimait 
avant  i4Î9*  époque  de  la  formation 
de   la  société  avec    Fust,  qui  n'a 
contribué  que  de  ses  conseils  et  de 
son  argent  aux  progrès  de  l'art   ty- 
pographique (  F  oyez  Guttkmserg  , 
XlX,  ^38;.  VII.  Observationes  ad 
G.  //.  Nieuport  Cotnpendium  anti- 
(juitatwn  romanarum  ,  ibid. ,  1 7-^7, 
in-4°.  Cet  ouvrage,  publié  par  Na- 
el ,  est  orné  du  portrait  de  l'auteur 
'après  une  méd  tille  frappée  en  son 
honneur ,  et  qu'on  voit  figurée  dans 


ï 


SCH 

le  Muséum  MazuchelUanum 
11 ,  pl.  îfri.  VIII.  Specïme) 
souri  epistolici  Schwarziani , 
les  Opusculavarii argument i<\ 
Ch.Harles  ,  Halle,  1773,  in-8' 
Opuscula  quœdam  academica 
remberg ,  1 793 ,  in  -  4°.  C'est 
cueil  d'une  partie  des  Progra 
et  des  Dissertations  de  Scbwai 
Dissertation  De  origine  typ 
phiœ,  citée  plus  haut,  en  fait  j 
Ou  peut  consulter,  pour  plus  < 
tails,  la  Fie  de  Schwarz,  pn 
de  son  portrait,  dans  la  Pinacc 
de  Brucker,  dec.  v  ;  VHistoriapi 
grœcorwn  Germaniœ  ,  par  C 
Lizel;  et  les  Vitœ  philoiogon 
Ha  ries,  1,  p.  1-37.  \ 

àCHWARZENBERG(  Ce  a 
Philippe.  ,  prince  dk  ),  duc  de  l 
man,  feld-maréchal  autrichien 
d'une  maison  ancienne  et  ill 
naquit  à  Vienne,  le  i5  avril 
Entré  au  service  dès  l'âge  de 
sept  ans ,  sa  naissance  et  uuc 
d'actions  brillantes  lui  firent 
courir  rapidement  tous  les  gra< 
l'armée.  Il  lit  trois  campagne* 
tre  les  Turcs ,  où  il  mérita  les 
rages  de  Laudoii  ;  et  depuis 
cessa  d'être  cmplové  pendant 
longue  guerre  qu'alluma  la  rc 
tion  franc  lise ,  et  qui  ne  finit 
vec  elle.  Parmi  les  nombreu 
ploits  qui  signalèrent  sa  joui 
f 'affaire  de  Catcau-Cambrésis  fi 
le  qui  lui  lit  le  plus  d'honneur 
alors  de  vingt-trois  ans,  il  e\c 
à  la  tête  du  régiment  des  cuira 
de  Zeschwitz,  dont  il  était  co! 
et  de  douze  escadrons  de  cav 
anglai.sc,  uu  des  plus  beaux 
d'armes  dont  les  annales -miit 
aient  conservé  le  souvenir.  \ 
sept  mille  hommes  mis  en  (1er 
trois  mille  morts,  la  prise  du 
mandant  des  troupes  ennemie 


SC1I 

ion  ctat-major ,  dr  trentc-denx 
s  de  canon,  et  la  reddition  de 
récits,  en  furent  les  résulta ts. 
xjdoit  lui  valut  la  croix  de  Ma- 
Iicri-se  ,  que  l'empereur  lui  ac- 
i  sur  le  champ  de  Kitaille ,  et 
It^rs  q>;i  relentinT.l  dans  toute 
t/jM*.  lu  i7<y><  a>aut  contribue 
.un ment  au  g  «in  de  la  bataille 
»  tirilHjiip^,  il  fut  nommé  penc- 
ujur;  et,  trois  ans  plus  tard , 
at    distingue  de   nouveau   dans 
mn  iM'casîons .  il  de\iut  licutc- 
^eutTil  .  et  prnprii'taire  du  re'- 
nt    Je  li om l.i ris  qui  porte  encore 
lom.  Après  la  mort  de  Paul  1". , 
ioi  .  ii  fut  envove a  Petersbourj;, 
friiriter  l'empereur  Alexandre 
un  avènement .  et  rétablir  cn- 
r»   den\  empires    les    relations 
jli-s   auxquelles  les  événements 
drniîên*s  anuces  avaient   porte' 
nlr.  Il  s'acquitta  de  cette  mission 
lîii-rr  satisfaction  des  deux  cours. 
lKo">.  il  fut  nomme  \ice-prési- 
,  du  conseil  antique  de  pierre, 
-'^tiidi'  la  dignité  de  conseiller 
ne.  I«or*  de  la  pierre  qui  éclata 
i-mf  année,  il   commanda   une 
non   sous  les  ordres  du  gênerai 
k  .  «ju'il   chercha  eu  vain  à  faire 
•;  irdr  iYsj  ère  d*a\eu^!eineiit  où 
ii:  ti>R)lx'  a  IV^ard  de»  opéra - 
i*   dr    l'année   ennemie ,    et    <{i<i 
U  îa  perte  de*  A  Mil  h  liiells.i  l  lin. 
riînfi'  Ferdinand.  pré\o\ant  le 
!  ^:ji    ilt'ul.iit   m-s   coinpa^noiit 
tw»r\  .  prit  la   résolution  de  s'y 
rMiain»  a  sec  une  partie  de  la  ea- 
rrv.  tp  se  faisant  jour  a  travers 
m-*  française,  qui  déjà  lc<»  vvr- 
I  d*  louiez  p.irts;  et  il  eu  confia 
commandement    au    prince    de 
r*  jr  xenberg ,  qui  déploya ,  dans 
le  rirrunsUiiee ,  une  habileté  et  un 
vagr  doot  l'ennemi  lui-même  fut 
■m.  Il  fit  plus  de  100  lieues  «  cheval 


SCH  17.S 

dans  l'espace  de  huit  jours,  poursuivi 
par  Murât,  qui  voulait  à  tout  prix, 
disait -il.  donner  aux   Parisiens  le 
spectacle  d'un  archiduc  prisonnier; 
et  il   fut  obligé  de  se  battre  presque 
sans  relâche ,   avec  dix  -  huit   cents 
hommes,   contre  une   force   quatre 
fois  plus  considérable.   Li  croix  de 
commandeur  de  Marie-Thérèse ,  nue 
le  chapitre   de    cet    ordre    lui   de'- 
cerua  unanimi  ment  ,  fut  h*  prix  de 
sa  valeur  dans  cette  occasion.  L'cin- 
percur  voulut.  dès-lors,  rattachera 
sa  personne  pour  le  reste  île  la  cam- 
pagne. \rrivc  en  Mora\  ie ,  le  prince 
y  lit  tous  ses  efforts  pour  empêcher 
la  bataille  d'Atistcrlifo,  dont  d  pré- 
dit la  malheureuse  issue;  la  pruden- 
ce ,  selon  lui ,  ne  pei  mettant  pas  d'en- 
trer en  lice  avant  d'avoir  reçu  le» 
renforts  que  le  géne'ral  Bennigsen, 
d'une  part,  et  l'archiduc  Charles, 
de  l'autre ,  devaient  amener.  Ne  pou- 
vant s'lial»itucr  à  une  vie  sédentaire, 
qui  était  très-nuisible  à  sa  s.iiité,  il 
demanda  à  l'empereur  la  permission 
de  se  démettre  de  sa  ch  ,rj»e  île  vice- 
prevdcnt  du  conseil  aiili-juc  de  guer- 
re; et  déclina  .  par  la   même  r.tisuu, 
celle  de  |  résident .  qui  lui  avait  été 
o!iïite  à    la   mort   du  comte  de   Lv 
tour.  Kn  iH«t<).  reinpeieur   \le\an- 
dn*  avant  teirini^ue,  .1  Krî'i  ri .  !e  dé- 
sir ip:e  le  pi.*te  d'ambassade  11  d'  \u- 
tri    lie.Tij  lès  île  m  piTNOlilie  lut  ron- 
lie  ,'i|  prince  de  .Schuar/i-nhcrg.  qu'il 
.IV  il\  plis  eu  .iMcciioii  ili-sîe  n  pu  m;e- 
re  cniiii.dss.ii'ce  ;  cilni-i  i  |  ai  fit  pour 
la  Husmc.  Lorsrpie  le  cuiiiiih  ir  l'iuent 
des  hostiliti'N  Mit rr  l'Antii-hcct  la 
l'i.mcc  y  fit   connu,  sa  position  de- 
vint dili.rile.  M. de  ('..i'd.imcnurt  tra- 
vailla d'abord  vainement  à  ol  tenir  le 
renvoi  du  prince;  mais  la  perte  de  la 
bataille  de  Halishoiiiic  força  le  cabi- 
net Russe  à  céder  aux   sollicitations 
de  cet  ainlwivudeur.  I.e  ^vîne*.  &t 


'i-fi  SCH 

Schwarzenberg  arriva  à  l'armée , 
}kmi  de  temps  avant  la  bataille  de 
Wagram ,  à  laquelle  il  prit  part  de 
la  manière  la  plus  honorable.  11  com- 
manda la  réserve  à  la  belle  retraite  de 
Znaym,  et  y  fut  fait  général  de  cava- 
lerie. Après  la  paix  de  Vienne,  il  fut 
envoyé  à  Paris,commeambassadeur. 
Buonaparte  le  traita  avec  distinc- 
tion, et  Ton  sait  que  de  tous  les 
étrangers  qui  ont  approché  cet  hom- 
me extraordinaire,  il  n'en  est  point  à 
qui  il  ait  témoignéautant  de  confiance. 
II  est  digne  de  remarque  que,  causant 
un  jour  ensemble ,  ils  aient  long-temps 
discuté  sur  la  manière  d'attaquer  et 
de  défendre  Paris.  Le  mariage  avec 
l'archiduchesse  Marie-Louise  eut  lieu 
à  cette  époque  :  on  a  cru  long-temps 
qu'il  avait  été  conseillé  et  négocié  par 
le  prince  de  Schwarzenberg  ;  rien 
n'est  plus  faux  ;  une  étrangère  d'un 
lia  ut  rang  ,  qui  se  trouvait  alors  à 
Paris ,  fut  priée  de  faire  sonder  les 
dispositions  de  l'empereur  François, 
qui  ne  put  se  déterminer  à  un  tel  sa- 
crifice que  par  l'amour  qu'il  portait 
à  ses  peuples  et  l'espoir  de  leur  as- 
surer un  avenir  plus  calme.  Le  souve- 
nir de  la  malheureuse  fete  que  le 
prince  de  Schwarzenberg  donna  pour 
célébrer  cette  union  est  encore  pré- 
sent à  tous  les  esprits ,  ainsi  que  la 
(in  tragique  de  1  intéressante  prin- 
cesse Pauline  de  Schwarzenberg,  née 
princesse  d'Arembcrg  ,  belle  -  sœur 
de  l'ambassadeur  relie  périt  victime 
de  son  amour  maternel.  Cette  cata- 
strophe fit  sur  le  prince  une  pro- 
fonde impression.  Kn  i8i«ji,  il  fut 
chargé  du  commandement  d'un  corps 
auxiliaire  de  trente  mille  hommes, 
que  l'Autriche  s'était  engagée  à  don- 
ner a  la  France.  La  prudence  et  l'ha- 
bileté avec  lesquelles  il  conduisit  ce 
corps  d'armée;  le  bon  esprit  qu'il  sut 
y  maintenir,  malgré  la  répugnauce 


SCH 

que  les  troupes  avaient  d'abor 
nifestée  de  faire  cause  commun* 
ceux  qu'on  les  avait  habitués 
puis  si  long-temps ,  à  regarder  c 
leurs  ennemis  ;  enfin  la  digniti 
sut  conserver  dans  sa  dépend*) 
Napoléon ,  le  conduisirent,  plus 
au  commandement  général  des  a 
alliées.  Il  est  bien  sûr  que,  lorsqu 
la  (in  de  la  campagne ,  il  se  ra 
cha  des  Russes ,  d  servait  les  ii 
de  l'armée  française  ;  car  sans 
sition  qu'il  prit  à  Pultusk  ,  el 
laquelle  l'armistice  qu'il  avait  < 
lui  permit  de  se  maintenir ,  el! 
rait  éprouvé  encore  de  plus  g 
malheurs.  Napoléon ,  pour  pu 
général  Régnier  d'un  échec  qu'il 
essuyé  à  Kobryn ,  le  plaça  so 
ordres  du  prince  de  Schwarzei 
La  manière  délicate  dont  celui 
se  conduire  avec  ce  général  fra 
qu'une  pareille  subordination  du 
ser  vivement ,  lui  fait  le  plus 
honneur.  C'est  dans  cette  cam 
que  l'empereur  d'Autriche  envc 
prince  le  bâton  de  feld-maréchal 
près  ledesir  que  lui  en  avait  mai 
Buonaparte.  Au  mois  d'avril  d< 
née  suivante  (181 3),  le  prince  fi 
voyéà  Paris.  Fous  avez  fait  uru 
campagne ,  lui  dit  Buonaparte; 
ajouta-t-il ,  en  souriant;  et  il  a] 
sur  ce  dernier  mot ,  qu'il  répéta 
fois.  Napoléon  étant  parti  pi 
aussitôt  pour  rejoindre  son  ai 
le  prince  retourna  à  Vienne.  C 
que  commence  l'époque  la  plu 
morable  de  sa  vie  ,  celle  où  le 
grands  intérêts  lui  furent  confi 
où  il  influa  d'une  manière  si 
santé  sur  les  destinées  de  l'Et 
L'histoire  des  campagnes  de  1 6 
1 8 1 4 »  où  il  commanda  en  chef 
les  armées  alliées,  remplirait  plu 
volumes.  Il  nous  suffira  de  dû 
rien  d'important  ne  fut  faitalor 


SCH 

i  et  la  coopération  du  prince  de 
>arzrnbcrg.  Son  esprit  conci- 
parviut  à  rapprocher  les  opi- 
Jes  plus  divergentes;  il  sut  ra- 
r  â  lui  ceux  qui  semblaient  le 
s  disposes  à  seconder  ses  ellbrts; 
fît  prévaloir ,  à  Toeplitz  ,  sou 
de  campagne,  qui  amena  la  ba- 
de  Leipzig ,  et  qui  eut  de  si 
is  résultats  (  Voy.  Buosaparte 
ipplément  \  La  gloire  qu'il  s'ac- 
»nsuite  à  Briennc,  à  Arcis-sur- 
.  etc.  ;  enliu  sa  marche  sur  Paris, 
ccupation  de  cette  capitale  ,  le 
nt  au  rang  des  plus  grands  ca- 
irs.  C'est  à  tort  qu'on  a  voulu 
mer  à  d'autres  la  première  idée 
marche  sur  Paris  :  le  fait  est 
;u  moment  où  une  lettre  de  Buo- 
rte,  qui  fut  interceptée,  eut  con- 
?  les  soupçons  qu'on  avait  déjà 
le  mouvement  de  l'armée  fran- 
,  le  prince  de  Schwarzenbcrg 
usa  au\  monarques  allies  de 
her  droit  sur  Paris  ,  et  que  son 
fut  adopté  sur-le-champ.  Lord 
4reagh  .  qui  avait  été  témoin  de 
réarment*  ,  attribua  exclusive- 
.  «la ii\  un  di>cuur*  au  parle- 
#  l'honneur  de  cette  manu-uvre 
rince  de  Sclmarzcnhcrg,  et  il 
_i  qu'elle  seule  aurait  sulti  pour 
rr  uu  homme  immortel  (  i  \ 
•  pierre  valut  surccviivcincut  au 
e  de  Schwarzenbcrg,  les  dis- 
ons h-s  plus  flatteuses.  11  fut  dé- 
\f  tous  1rs  urdrc>  civils  et  mi- 
-s  île  rKuro|ie  (  ceu\  de  W  tir- 
er^; ftcrptês  ;  il  reçut ,  eu  ou- 
<ir  lYm|»crcur  Alexandre  ,  une 
uhqur  épee  garnie  en  brillants  , 

^  •  4«*  •;■!•  •*■  |-rnirr  ilr  Si  liw  .tri •  ul»ri  j.  lur 
'  èm  f  m.; .  ii  ■!•  |»<  jfr  u'i  «^  lr<m»  ni  t*  r*>nr  . 
'.    %0   •■  ,■»!!.■      i  |tf     «-Miller  dl>-r.li-  nf-itir  «!•  • 

«•      »»"-,-*■  ii<l •»•»    il  *%\  «iir  >|ii<  li  |niiiLtiiit 
•    J  «!•»»••  «Ht   lk*iii!4iif*  il»    !'■•»>■.  «  •miiin" 

»*1m1  4*«  al  m*  •  •  «11m  «  »  .  ■  t  •[•H  lut  ri  |i«||a|tn 
u*i«.  U  Wnf  «iiflir  t\*U*  f'.lr  i  i|<il.t|<',  llrfll 
mm*  4^  «l  •«•«-■  yu»\\,  ■•   *ur  «  «■  |"«i»if . 


SCI! 


Si 


et  de  son  souverain  une  très-belle  terre 
en  Hougrie,  avec  l'optiou  de  joindre 
à  ses  armes  celles  de  la  ville  de  Pa- 
ris ou  celles  de  la  maison  d'Autri- 
che: il  préféra  les  dernières.  Kn  1 8 1 5, 
lors  de  l'évasion  de  Buouaparte ,  de 
l'île  d'Elbe ,  il  commanda  de  nou- 
veau une  grande  partie  des  armées 
alliées  :  mais  la  bataille  de  Waterloo 
ayant  termine  la  guerre ,  sa  marche 
sur  Paris  ressembla  plutôt  à  un 
voyage  qu'à  une  campagne.  Dere 
tour  à  Vienne,  il  fut  nomme  prési- 
dent du  couseil  aulique  de  guerre, 
poste  qu'il  occupa  jusqu'à  sa  mort 
Dès  le  1 3  janvier  1 8i  7,  il  fut  frap- 
pe d'un  coup  d'apoplexie,  qui  lui 
paralysa  tout  le  côté  droit.  En  1 8 1 9, 
son  état  étant  devenu  alarmant ,  on 
.hii  persuada  de  faire  un  voyagea 
Leipzig ,  aiin  d'y  suivre  les  avis  d'un 
célèbre  médecin  de  cette  ville;  il  y 
mourut  le  i5  octobre,  à  l'âge  de 
quarante-huit  ans ,  et  ses  funérailles 
se  firent  le  iç>,  vers  le  même  lieu, 
le  même  jour  et  à  la  même  heure 
où ,  sept  ans  auparavant ,  il  était 
était  entré  eu  tainqiiciir  dans  cette 
\illc.  Son  corps,  réclame'  d'abord 
par  \vs  habitants  de  Leipzig  ,  fut 
transporté  en  Holième ,  dans  mmi  châ- 
teau de  Worlick,  ainsi  qu'il  l'avait 
exigé  par  son  testament.  Des  scr- 
utes funèbres  furent  célébrés  dans 
1rs  principales  villes  de  l'Autriche ,  et 
les  souverains  minis  alors  au  congrès 
de  Troppau  ,  assolèrent  en  pcr.ioiiuc 
aux  cérémonies  qui  \  eurent  lieu. 
L'empereur  François  fut  trcs-alïccté 
de  celle  mort.  \ous  perdons ,  dit  ce 
prince,  non- seulement  un  grand  ca- 
f fit  ai ne.  mais  un  grarul  homme  d'é- 
tat ;  car  il  ru  m  s  a  jmmvê  au  il  sa- 
vait être  l'un  et  l'autre.  L'armée 
autrichienne  prit  le  deuil  pendant  trois 
jours;  répéc  du  prime  fut  déposée 
à  l'arsenal  de  Vîeiu;e,  et    il    fut  m- 


373  SCH 

donne  que  le  régiment  de  houlans  qui 
portait  le  nom  de  Schwarzenberg  le 
gardât  à  perpétuité'.  Enfin  le  sculp- 
teur Thorwaldsen  fut  charge  d'ex- 
écuter en  marbre  un  monument  à 
sa  gloire.  L'empereur  Alexandre  dit 
aux  oliiciers  autrichiens  réunis  à 
Troppau  :  L'Europe  a  perdu  un  hé- 
ros ,  et  moi  un  ami  que  je  regrette- 
rai tant  que  je  vivrai.  L'amitié  que  ce 
souverain  avait  eue  pour  le  prince  de 
Scliwarzcuberg  s'est  reportée  sur  sa 
veuve  et  ses  enfants  (2).  M.  Prokesch, 
ofllcier  autrichien ,  a  publié  une  bio- 
graphie du  prince  de  Schwarzen- 
berg ,  intitulée  :  Denkwûrdigkeiten 
aus  dem  Lebcn  des  Feldmarschalls 
Fi'trsten  Cari  zu  Schwarzenberg  , 
Vienne ,  1 8*2.3.  Z. 

SCHWARZKOPF  (Joachim  de),. 
ministre  du  roi  d'Angleterre,  élec- 
teur de  Brunswick- Luuebourg,  à 
Fra  ne  fort-su  r-lc-Mcîn,  près  du  cercle 
du  Haut  -  RI  un ,  naquit,  le  u3  mars 
1766,  à  Stcinhorst ,  dans  le  duché 
de  Lauenbourg.  11  étudia  le  droit  à 
Golliiigcn,  et  s'y  lit  une  réputation 
par  deux  Dissertations  qui  rempor- 
tèrent le  prix  :  1.  Commentatio  de 
fundamento  successionis  ah  intesta- 
to  ex  jure  rom.  ant.  et  novo,  Got- 
tingen,  178*),  in -4°.  II.  Commen- 
tatio de  fundamento  successionis 
GermaniCiV ,  tam  allodialis  quàm 
feudalis ,  ibid. ,  1  -86 ,  in-4°.  Peu  de 
temps  après  avoir  fini  ses  études ,  il 
fut  nommé  secrétaire  de  la  légation 
hauovrienne  à  Berlin ,  et  plus  tard  , 
ministre  résident  du  même  gouver- 
nement ,  à  Francfort.  Eu  179*2,  il  fit 
un  voyage  savant  en  Allemagne  et  en 
Suisse;  et  c'est  dans  la  même  année 
que  l'électeur  de  Saxe,  en  sa  qualité 

{•»"i  l.«']>riiuT  dr  Srh.varn-nlirru.i  lai«»t*  une  \eu- 
*r  tilN'  il'iin  l'iittilr  cii>  H'ilirnfrM  ,  qui  d\uit  rlr 
111.1.  >■■  fii  |iri>uui  rc*  rmer*  à  un  prince  F^lirluifr, 
cl  inm  •  !«•  i-.4ii»  île  vr  mnriu^e,  tuu«  ca|>iluiura 
d.ci  i  «nu  ••  .iii>rich:r»UP 


5GH 

de  vicaire  de  l'Empire,  lui  conféra 
des  titres  de  noblesse.  Schwarzkopf 
mourut  à  Paris,  au  mois  de  juin 
i8o(>,  d'une  hémorrbagie,  quelques, 
semaines  après  son  arrivée  dans  cette 
ville ,  où  il  s'était  rendu  pour  trouver 
une  distraction  à  la  douleur  que  loi 
causait  la  mort  de  sa  femme,  liée 
Betlimann.  Joignant  à  une  grande  ac- 
tivité dans  ses  fonctions  diplomati- 
ques ,  un  zèle  éclaire  pour  tout  ce  qui 
tient  aux  lettres ,  il  fut  aussi  un  au- 
teur laborieux  et  utile.  On  a  de  lui 
quelques  Collections  d'écrits  politi- 
ques, très-précieuses  pour  l'histoire, et 
un  Manuel  du  congrès  de  Bastadt , 
avec  trois  continuations,  Rastadt, 
1798,  in- 8°. ,  en  allemand;  quelques 
écrits,  anonymes  sur  le  même  con- 
grès ,  et  un  nombre  assez  considé- 
rable de  traites  et  d'articles  insérés 
dans  différents  ouvrages  périodiques 
allemands.  Schwarzkopf  s'était  fait 
quelque  réputation  en  exploitant  une 
branche  de  littérature  fort  négligée 
jusqu'alors,  et  qui  pourtant  ne  laisse 
pas  d'être  importante  :  c'est  l'histoi- 
re des  gazettes  et   journaux  quoti- 
diens, dans  tous  les  pays  où  il   en 
existe.  Comme  Schwarzkopf  avait 
déjà  défriché  un  champ  tout -à -fait 
nouveau  pour  le  bibliographe  et  le 
pttbliciste,  par  son  ouvrage  Sur  les 
almanachs  ,  Berlin,  179^  ,  in  -8*. 
(  en  allemand  ) ,  il  eu!  le  même  avan- 
tage par  la  publication  de  son  inté- 
ressant travail  Sur  les  Gazettes, 
Francfort,  1 7cp,m-8°.  (enallcmand). 
Cet  Opuscule, de  1 U7  p.,nW}ue  le  tort 
d'et  re  t  rop  abrégé.  La  première  pa  rtie, 
consacrée  aux  recherches  historiques, 
contient  des  particu  n rites  curieuses 
et  peu  connues.  KUe  peut  fournir  de 
bons  matériaux  aux  bibliographes. 
La  seconde  parti*»,  contenant  les  con- 
sidérations politiques,  se  lait  aussi  li- 


•  *i 


rc  avec  intérêt. 


Z. 


SGB 

SWEBEL  (  N  icol ai  ) ,  philo- 
î  ,  né ,  en  1713,  à  Nuremberg , 
fils  d'un  meunier.  Dès  son  en  fan- 
apprit  la  musique ,  et  fut  bien- 
lmis  à  la  société  des  concerts. 
ndant  son  inclination  le  portât 
les  lettres  ;  et  avec  les  secours 
reçut  des  protecteurs  que  lui 
acquis  son  talent  comme  mu- 
1,  il  put  bientôt  se  livrer  à  Cè- 
des Lingues  anciennes.  Après 
a  chère  ses  huruauités  au  gym- 
de  sa  ville  natale,  il  fréquenta 
ternie  d'\llorf ,  pour  se  perfec- 
erdaus  l'histoire,  le  droit  et  les 
ématiques.  Muni  de  lettres  de 
nmandation  de  Schwarz  (  V. 
m  * ,  il  visita  ensuite  les  acade- 
de  Leipzig,  WiUembcrg,  Iena; 
rtout  il  obtint  l'accueil  le  plus 
able.  fcn  1-37,  il  revint  pren- 
dortorat  à  l'université  d' A  If  orf, 
iccompagna  ,  l'année  suivaute , 
une,  un  jeune patrieien,  enqua- 
»  gouverneur.  Happe  le ,  par  ses 
.  à  Nuremberg,  en  171^  ^  mt 
ôt  nomme  recteur  du  gymnase 
avait  fait  ses  première*  études; 
1  17  m>,  il  joignit  â  celte  charge 
lire  de  langue  grecque  ,  dont  il 
«>*%rs>iou  par  un  Discours  :  De 
frtrcœ  lingtta*  fortuna  ab  an- 
thhiis  juin  indc  tftnporibus  ad 
U  Ma çrii  ustjiir  t  empara.  I/é- 
1  qu'il  pi  il  il  1.1  des  Poésies  de 
et  Moschu* ,  Venise,  i7">(>, 
1  ,  étendit  sa  réputation  dans 
I*  lllem-ignc.  dépendant  lesy/c- 
idiior.  Lipsiensium  en  rendirent 
■p?«*  peu  fivotable.  Sdiuéliel 
;oona  Rei^ke  [  V.  ce  nom  ;  d'f- 
lulenrde  l'arliele.et  lui  répon- 
»«•  un«*  1  inlnice  qui  n'était  pas 
ion  cirariere.  par  un  pamphlet 

t<*»L*l  a  r'*'  •  "Ut  rdllion  U  tlrfduitiufi 
U'-m»  dp  r»p».H  Ubtlfiid  .  cl  tcllr  de  Lwii- 
•     «ai  »  *•  ■  U  4Êr  ai* 


I 


SCB  i^a 

intitulé  :  Rcfutalio  censura  ineptœ, 
(fuamanœymus  quidam  censor  Ac- 
tif eruditonun  adversits  Bionis  et 
Moschi  Idyllia....  inserendatn  eu- 
ravit ,  in-40.  L'indécente  attaque  de 
Keiske  ne  fit  aucun  tort  a  SehwebeJ 
dans  l'esprit  des  savants.  Plusieurs 
sociétés  littéraires  d'Allemagne  s'em- 
Dressèreut  d'ajouter  son  nom  à  leurs 
istes;  et  diverse»  académies  lui  firent 
des  omrcs  avantageuses ,  dont ,  pat 
des  circonstances  singulières ,  au- 
cune ne  se  réalisa.  Sch\vél>el  fut ,  en 
1 7O4 ,  nomme  recteur  et  professeur 
du  gymnase  carolin  d'Anspach,avec 
un  traitement  honorable.  Il  partagea 
dès-lors  ses  journées  entre  les  devoirs 
de  sa  place  et  divers  travaux  litté- 
raires ,  et  mourut  le  7  décembre 
177^.  Outre  un  assez  grand  nombre 
de  Dissertations ,  dont  on  trouvera 
les  titres  dans  le  tome  11  des  Vitm 
philohtgorwn  de  Ha  ries ,  on  doit  k 
iScliwehel  des  éditions  de  la  Straté- 
gie d'Ouosander ,  Nuremberg ,  1 76*. 
in-fo). ,  accompagnée  de  la  traduc- 
tion franeai.se  du  liarou  de  Zurlau- 
heu,  et  d'un  savant  Commentaire, 
dans  lequel  il  a  foudn  les  notes  inédi- 
tes de  Jus.  Sealiger  et  d'Isaac  Vos- 
sius  ,  tirée:»  de  la  bibliothèque  de  I^cy- 
de  ;  — des  Ellipses  çrectpies  de  Lam- 
bert Bos, iliid..  17OJ,  iri-8-'.,  surpas- 
sée par  celle  de  G.-H.  Sch.iflér,  1 H08, 
in-H".  ' /'.  Bos  ;—dfa  Institution* 
militaires  de  \  egècc  ivec  1 1  trad. 
franc,  de  Bourdon  de  Serais;,  iî.id., 
1 7<>7  ,  ii»- \°.  :  et  en:  in  de>  Stratagè* 
mes  de  front  in,  Leipzig,  177'^,  »n- 
8*\  Cette  édition ,  comme  la  précé- 
cé« lente ,  est  enrichie  de  notes  des 
meilleurs  critiques  et  des  remarques 
de  l'éditeur.  SehweM  préparait  une 
édition  du  Recueil  des  tacticien» 
grecs.  A  l'exemple  de  Srliiitz,  qui  ve- 
nait d'abréger  l' Antiquité  erplùfue'g 
du  P.  Montfaucon  .  d  »t  prupuMit 


a8o  SGH 

de  donner  F  Abrège'  du  Musée  romain 
et  du  Musée  étrusque  de  Gori  (  V.  ce 
nom).  Il  en  publia  le  Prospectus ,  en 
1 764 ,  sous  ce  titre  :  Notitia  supple- 
mentorum  ad  cL  Montefalconii  an- 
tiquitates  grœcas  et  romanas.  Ce 
projet  resta  sans  exécution.  Harles 
nous  apprend  cependant  qu'il  a  vu 
les  premières  feuilles  de  l'ouvrage 
imprimées  (2).  On  peut  consulter, 

Sour  les  détails ,  les  Fitœ  philologor. 
e  Harles ,  tome  11.  W — s. 

SCHWEDER  (  Christophe  Her- 
mann  de)  ,  jurisconsulte  allemand , 
d'une  famille  écossaise, qui,  ayant 
été  obligée  de  s'expatrier  dans  les 
troubles  civils  d'Ecosse ,  au  quator- 
zième siècle  ,  était  venue  se  fixer 
en  Pomcranie  ,  renonçant  à  son  an 
tiqne  noblesse.  Il  naquit  le  5  janvier 
1678,  à  Colbcrg ,  où  demeurait  son 
père,  qui  était  membre  du  conseil 
aulique  de  l'électeur,  et  du  con- 
sistoire de  Pomcranie.  Après  avoir 
achevé  ses  premières  études  au  gym- 
nase de  Stargard ,  et  appris  les  élé- 
ments du  droit,  il  se  rendit  ,  en 
1699 ,  à  Tubingue,  pour  profiter  des 
leçons  de  sou  cousin ,  l'un  des  juris- 
consultes les  plus  célèbres  de  ce 
temps  (  Voyez  l'article  suivant  )  , 
et  dans  la  maison  duquel ,  il  passa 
quatre  années  ;  la  cinquième,  l'année 
1 703,  fut  employé  à  un  voyage  dans 
les  Provinces  Unies  et  en  Angleterre. 
Depuis  1704  jusqu'en  1709 ,  il  résida 
tantôt  à  Colberg,  tantôt  à  Stargard, 
tantôt  à  Berlin ,  s'exerçant  dans  la 
pratique  du  droit. Depuis  1709,^  fut 
d'abord  référendaire,  ensuite  conseil 
1er  aux  tribunaux  poméraniens,  à 
Colberg,  à  Stargard,  puis  à  Stettin, 


\->)  Millin  cile  ce  livre  comme  ayant  paru  &  Nu- 
rniiltrrg ,  en  1770,  et  conteuaiit  ,'en  07  pLntlir* . 
pi «-mihc  (utiles  les  figures  de  Gori,  réduites  de 
vraiitfeur  (  Millin ,  Introït,  à  la  connaissancr  tfet 
ftiu'i  panl< .  1».  1J,  et  Macasin  merci,  de  wuvirr 
1811. 


SCfl 

où  la  régence  de  cette  prov 
fixée.  L^nnée  suivante ,  l'ei 
Charles  VI  renouvela  la  noble 
famille ,  et  en  1729 ,  le  roid 
lui  conféra  le  titre  de  son  cl 
intime.  Il  mourut  le  !*4  sepl 
Schwcdera  peu  écrit;  mais 
doit  un  ouvrage  très-import 
son  Theatrum  ldstoricum 
sionum  et  controversiarm 
trium  Lepzig ,  1 7 1  a  ,  don 
Fred.  Glafey  donna,  en 
une  nouvelle  édition  augm* 
la  moitié,  deux  volumes  i 
C'est  un  ouvrage  très-util 
homme  d'état  et  publiciste  ; 
sûr  que  Rousset  en  a  tiré  gra 
pour  la  compilation  de  ses . 
présents  et  prétentions  des  \ 
ces  de  V Europe.  I 

SCHWEDER  (Gabriel 
consulte,  de  la  même  famill 
précédent,  naquit  à  Coslin 
mai  1648.  Après  avoir  fréc 
gymnase  de  Cobourg ,  il  se 
l'université  de  Iéna  ,  pub  à 
Tubingue,  où  il  prit,  en  1 
grade  de  docteur  en  droil 
suivi  ,  pendant  plusieurs 
le  barreau,  il  fut  nommé ,  1 
conseiller  au  tribunal  de  Ti 
et  en  1G8)  ,  professeur  < 
public  et  féodal,  à  l'univc 
cette  ville.  11  publia  ,  en 
une  Dissertation  intitulée  Ju 
tissimi  imperatoris  et  itn 
ducatum  Mediolanensem  ai 
qui  fit  d'autant  plus  de  sens* 
l'extinction  de  la  branche  e: 
d'Autriche  fournissait  à  Te 
une  occasion  de  revendiquer  1 
de  l'Empire  sur  le  duché  d 
tombés  en  oubli ,  depuis  p 
siècle.  Joseph  Ie.r.  envoy 
plome  de  comte  du  palais 
à  l'auteur  ,  qui  ne  jouit  p; 
temps  de   cet    honneur , 


SCH 

le  3o  avril  1735.  Schwcdcr 
rmier  qui  ait  professe  à  Tu- 
e  droit  public  d'Allemagne , 
•  ceux  qui  ont  mis  en  vogue 
rtie  de  la  jurisprudence,  qui 
1  d'intérêt  à  l'historien  et  au 
>he.  Ses  ouvrages  sont  en- 
re  les  mains  de  tous  les  pu- 

qui  font  des  recherches ,  et 
fërent  l'exactitude  des  faits 
tesse  des  jugements,  à  un  style 
»  et  soigné.  Le  plus  répandu 
Introductio  in  jus  publicum 

JL  G.  novissimum ,  volume 
qui  parut,  à  Tubingue,  en 
et  fut  réimprimé  neuf  fois 
t  1733.  (  L'édition  de  170 1 
crée  à  toutes  les  autres  ).  Cet 
i  est  tiré  de  source ,  rédigé 
une  méthode  lumineuse,  et 
-lait  impartiale.  Les  autres 
ions  de  1  auteur  sont  une  cin- 
1e  de  Dissertations  sur  diver- 
tières  de  droit  civil  ,  po- 
rt féodal ,  et  une  foule  d'à- 
onsultations  sur  des  causes 
es,  et  sur  des  a  11  a  ires  crimi- 
00  les  trouve  dans  les  vol. 
le  la  Collectio  nova  consilio- 
ibingensium .  S — 1. . 

»VtllJEL(Ghonr.K-jACQri.s), 
aphe,  né  vers  i(m)o  ,  à  Nu- 
;  ;  après  avoir  achevé  ses  ctti- 
jlogiqucs  ,  fut  admis  au  pas- 
t  pourvu  d'un  lN:nélirc  dans 

natale.  Passionne  pour  1rs 
il  parti gea  son  temps  entre 
ions  de  son  état  et  la  recher- 

livres  rares  il  singuliers  , 
parvint  à  former  une  collcc- 
pc  de  l'attention  des  auia- 
vrr  les  matériaux  qu'il  «naît 
lr\,  et  aidé  par  quelques-uns 
iiifrère.s ,  il  mli^c.i  [>luMetirs 
ica  spéciaux,  et  les  lit  iinpri- 
's  fr.MN.  Schweidcl  iinniriil, 
.  Ou  cite  de  lui  :  I.  Hibliuthcca 


SCH  i8t 

cxegetico-biblica,  Nuremberg,  1 7  a  1  y 
in-4°.  II.  Nachrichten,  etc. ,  c'est-à- 
dire  Description  de  livres  rares  et  cu- 
rieux, Francfort,  i73i-3i,  six  part* 
in-8°.  111.  Neue  Sammlung  ,  etc. , 
c'est-à-dire  nouveau  Recueil  de  livres 
rares  et  singuliers  ,  ibid.  ,  1733-34, 
in-8°. ,  six  part.  IV.  Bibliolheca 
historico-critica  librorum  ,  opuscur 
lorumque  variorwn  et  rariirum  , 
seu  analecta  Utteraria,  etc. ,  ibid. , 
ij3G,  in -8».  ,  lat.  et  allein.  IV. 
Thésaurus  bibliothecalis;  oder  Ver 
such  eines  nach  und  nach  vollstaen- 
diçcn  allgemcinen  Bibliothek  ,  etc. , 
ibid.  ,  1738-39  ,  in-4°.,  4  vol.  Il 
promettait  (  tome  m,  p.  175)  uu 
nouvel  ouvrage  :  Norimberga  nobi- 
lis  et  littéral  a  ;  mais  il  n'eut  pas  le 
loisir  de  le  terminer  (  Fojr.  U  BibL 
hist.  litter.  de  Struvc,p.  181 1  ).  VI. 
Th.  Sinceri  librorum  non  nisi  vete- 
rum  rariorumque ,  proximis  ah 
inventiune  typographiœ  annis  ,  us- 
que  adannum  168*1 ,  in  quàvis  fa- 
cultate  et  lingud  editorum ,  notitia 
historico-critica ,  Nuremberg,  1 747 
ou  17.J8,  in-j°.  ,  latin  et  allein. 
Schweidcl,  qui  à  la  tète  de  cet  ouvra- 
ge s'est  caché  sous  le  nom  de  Theo- 
philus  Sinccrus  ,  étant  mort,  sa  veu- 
ve vendit  tous  les  exemplaires  res- 
tants à  un  libraire  qui  les  reproduisit 
en  i7>3,  avec  un  nouveau  frontis- 
pice: Nutitia  historico-critica  libro- 
rum veterum  rariorum  ,  Francfort 
et  Lcip/jg,  in-J".  On  trouve  dans  ce 
volume,  le  seul  de  Schweidcl  qui  soit 
recherché,  la  Notice  de  plusieurs 
manuscrits  de  la  Bible  conservés  à 
la  bibliothèque  publique  de  Nurem- 
berg. Le  Catalogue  du  cabinet  de 
Schweidcl  a  été  imprimé ,  Nurem- 
berg, 1  •"  r»3  ,  iii-8°.  \V — s. 

SCIIWkNCKFKLI)  (  (M.srA* 
un  ,  fondateur  «l'une  secte  religieu- 
se ,   naquit  eu    1  190  ,   mi   château 


i8a 


SCH 


d'Ossing,  dans  la  Silésic,  d'une  no- 
ble  et  ancienne   famille.  Doue'    de 
beaucoup  d'imagination  et  d'un  goût 
très-vif  pour  l'étude,  il  cultiva  dans 
sa  jeunesse  les  lettres  et  la  théologie. 
La  connaissance  des  langues  lui  faci- 
lita la  lecture  des  livres  sacres  et  des 
pères  grecs  ,  auxquels  il.  s'attacha 
particulièrement.  Il  embrassa  l'état 
ecclésiastique ,  et  fut  pourvu  d'un  ca- 
nonicat  du  chapitre  de  Liegnitz.  Use 
montra  d'abord  favorable  à  la  cause 
de  la  réforme  religieuse,  et  ne  négli- 
gea rien  pour  accroître  le  nombre  de 
ses  prosélytes  ;  mais ,  devançant  bien- 
tôt Luther  dans  la  earriè  e  qu'il  avait 
ouverte,  Schweuckfeld  lui  reprocha 
de  ne  s  attacher  qu  à  corriger  quel- 
ques abus  dans  les  cérémonies,  et  de 
négliger  le  solide.  C'est  par  le  creur , 
écrivait-il,  qu'il  faut  commencer;  le 
point  capital  est  d'apprendre  au\  fi- 
dèles à  marcher  ni  esprit.  Un  opus- 
cule,  qu'il  publia  pour  démontrer 
qu'on  av  lit  fait  jusqu'alors  une  faus- 
se application  des  principes  de  l'É 
vangile,  l'engagea  dans  une   confé- 
rence avec  Luther.  Elle  eut  lieu  en 
i5-.>,5,  et  ue  produisit  d'autre  résul- 
tat, comme  il  arrive  ordinairement, 
mie  de  les atlerinir  davantage  chacun 
dans  leurs  idées.  Luther,  qui  n'avait 
pas  pour  les  autres  la  tolérance  qu'il 
réclamait  pour  lui-même,  lit  bannir, 
en  i5'>.^,  son   adversaire  de  la  Silé- 
sie.  Schweuckfeld  parcourut  l'Alle- 
magne en  fugitif;   mais  il  n'en  conti- 
nua pas  moins  de  répandre  ses  opi- 
nions, et  de  gagner  des  partisans.  Il 
prêta  quelque  temps  l'appui  de  son 
nom  et  de  ses  talents  aux  anabaptis- 
tes; il  mais  s'en  sépara  bientôt  pour 
former  une  nouvelle  secte,  dont  il 
fut   le  chef.  Schweuckfeld  n'admet- 
tait point  que  les  livres  sacrés  aient 
été  inspirés  :  il  prétendait  que  Dieu 
se  communique  a  chaque  homme  en 


SCH 

particulier.  C'était,  comme  on  voit, 
laisser  chacun  maître  de  sa  croyan- 
ce, puisqu'elle  se  trouvait  subordon- 
née a  la  raison  ou  à  l'inspiration  inté- 
rieure. Il  eut  l'art  d'éviter  le  choc 
des  controverses ,  en  posant  en  prin- 
cipe que  la  dispute  ne  convient  point 
aux  hommes,  airi  doivent  attendre, 
dans  la  paix  et  le  silence ,  des  lumiè- 
res de  Dieu  seul;  il  voulut  aussi  mé- 
nager à-la-fois  les  catholiques  et  les 
protestants,  mais  il  ne  put  les  empê- 
cher de  se  réunir  contre  son  système. 
Cependant  l'austérité  de  ses  mœurs, 
son  extérieur  pieux ,  et  l'air  de  con- 
viction qu'il  mettait  dans  ses  dis- 
cours ,  lui  rattachèrent  la  plupart  des 
sjpiritiialistcs  de  l'Allemagne.  Postcl, 
dont  il  avait  su  flatter  le  penchant 
aux  idées  singulières,  lui  écrivit,  en 
1 550 ,  une  lettre  dans  laquelle  il  loue 
son  zèle,  sa  constance  et  la  droiture 
de  son  ame.  Malheureusement  cette 
lettre  tomba  dans  les  mains  de  Fla- 
cius  lllvricus  (  Francowitz  ),  qui  la 
fit  imprimer,  avec  une  préface  éga- 
lement injurieuse  pour  Postel  (F",  ce 
nom  ;  et  pour  Schweuckfeld.  A  cette 
époque ,  les  disciples  de  ce  dernier 
étaient  trè  -nombreux.  Il  règne,  dit 
Flacius  lllvricus,  dans  la  Silésie, 
sous  la  protection  des  papistes,  et  il 
y  fait  imprimer  ce  qu'il  veut,  fies 
écrivains  catholiques  rendaient  justice 
à  la  douceur  de  Schweuckfeld  et  a 
ses  qualités  personnelles.  Ils  attri- 
buaient ses  erreurs  à  l'ignorance  dans 
laquelle  il  était  des  principes  de  la 
vraie  théologie  (  Voy\  Pratcolus, 
Calai,  hœreticor.  );  mais  les  pro- 
testants n'avaient  pas  pour  lui  les  mê- 
mes égards.  Mélauchlhon  (  Voym  ce 
nom  )  n'en  parle  jamais  sans  lui  dire 
une  grosse  injure  '  i  ) ,  au  moyen  d'une 
altération  dans  l'orthographe  de  son 


-.  i    StuiclfeUi  (  rhmmp  pumttl  \ 
Jtld. 


SCH 

lacius  Ulyricus  et  les  au- 
it  encore  allés  plus  loin, 
ckfeld ,  après  avoir  moue  une 
ute  et  malheureuse,  mourut 
le  i  o  décembre  1 50 1 .  Quel- 
.de  ies  disciples  subsistcut,dit- 
»re  dans  la  :*ilésic.  11  a  public' 
kI  nombre  d'opuscules  eu 
i  et  eu  latin ,  qui  sont  tous 
» ,  ayaut  été  détendus  et  sup- 
à  l'époque  de  leur  publica- 
*gt  (  Catal.  libror.  rarior.  ) 
prend  qu'il  en  avait  formé  la 
m  complète;  mais  il  a  négli 
donner  la  liste,  pour  laquelle 
>ie  au  Catal.  hœreticvr.  de 
ribourg,  x,  8*2.  et  à  Ylfist. 
de  Godefr.  Amokl  i ,  uc. 
ko<j  et  suiv.  Haucr,  dans  la 
lôrrrs.  libror.  rarior. ,  donne 
h  de  soi \a ute-  sept  ou\  rages 
ds  de  Scbwcuckfc'.d;  mais 
dit  que  le  nombre  de  ses 
élève  à  plus  de  quatre- vingts 
ilome  BiltL  Gesnvri  .  Quel- 
s  de»  disciples  de  ce  fanali- 
ilièrrut  le  recueil  de  ses  Opus- 
t  de  ses  lettres,  de  rVi.J  à 
i  loin,  iu-fol,  rare.  Le  Dut. 
rrt  en  cite  uue  édit.  de  i5<>u, 
ÎD-l".  Nous  nous  bornerons 
rr  mi  les  titres  des  écrits  de 
ickfeld  qui  ont  fait  le  plus  de 
i  France,  à  raison  de  leur  ra- 
Pe  statu .  officia  et  vogni- 
hri\ti,  i  V}li,  iu-8".de  it  p. 
uiin.it  de  cet  ouvrage  qu'un 
ni |  Lire  '  V<iv.  la  Uihliogr. 
Iiirr.  ii".  -J.X-  .  ]|  avait  passe 
Lbothèquc  de  daignât  «dans 
»  Mii-Ortv  :V.  son  Catal. , 
i  .  ï-i  tradurtion  allemande, 
rms lllvricus  .Francfort  ,  iu- 
ih  fruillrts,  est  de  la  plus 
rareté.  11.  Kpistola  plena 
ér  dissenlione  et  dijudi- 
apùùonum  Lutherame  et 


SCH  *83 

Zwinglianœ  in  articula  de  ccend 
Domini,  deque  aliis  multis  doc- 
trines christianos  capitibus ,  1 554  y 
iu-8°.  111.  Quœstioncs  aliquot  de 
ecclesid  christianâ ,  1 50 1 ,  iu-8°. 
de  îH  feuillets,  très-rare.  J.  J.  Jan 
a  publié  :  Novissima  Schwtmckjelr 
dianorum  confessio  ,  Wittemberg , 
i^ufi,  in-4°. ,  précédé  du  portrait 
de  ce  fanatique.  W  — s. 

SCH  YV  kltf  N  (  G^bistophk  ,  comte 
D£  ), fcld-maréclial  prussien ,  ué  le  àÔ 
oct.  1684 ,  dans  la  Poméranie  suédoi- 
se, eut  te  malheur  de  perdre  son  père 
à  l'âge  de  trois  ans  ;  mais  sa  mère,  et 
surtout  un  oncle  qui  était  colonel  au 
service  de  llollaude,  prirent  le  plus 
grand  soin  de   son   éducation.  Dès 
qu'el  e  fut  achevée ,  il  se  rendit   à 
la  Haie,   sous    les    auspices  de   ce 
dernier ,  devint  enseigne  dans  le  ré- 
giment qu'y  commandait  son  clique 
protecteur ,  et  duquel  son   frère  ai- 
ne était  le  lieutenant -colonel  ;  mais 
celui-ci  le  traita  avec  une  extrême 
rigueur  ;  il  n'avait  pas  approuvé  la 
résolution  de  Schwérin  de  suivre  la 
carrière  des  armes ,  et  il  lit  tout  pour 
l'en  dégoûter.  Loin  d'avoir  ce  résul- 
tat les  fatigues  et  le>  mauvais  traite- 
ments auxquels  le  jeune  ollicier  fut 
soumis  ,  endurci  mit  son  aine  et  for- 
lilièreutsa  santé.  II débuta  à  la  guerre 
dans  la  mémorable  campagncdei  «jo}, 
où  Marlborough  et  le  prince  Kugène 
dirigèrent  les  troupes  alliés  contre  la 
France.  Sou  frère  fui  tué  à  l'assaut  de 
Donawerth ,  et  lui  fut  nommé  capi- 
taine peu  de  temps  après.  Mais  son 
oncle  a\ant  quitté  le  service  de  Hol- 
lande, il  11e  voulut  plus  rester  dans 
un  pavs  011  la  faveur  de  ce  parent 
avait  Mille  pu  lui  oll'rir  des  avantages , 
et  il  passa,  en  170/i,  au  senicedu 
duc  de  Meckleuboiirg ,  qui  le  nomma 
colonel,  et  lui  donna,  en  i-rj,  une 
uosMon  eitraoïxlinaireauprësdeChar- 


m 


SCH 


les  XII ,  qui  était  alors  à  Bendcr. .  II 
passa  un  an  auprès  du  roi  de  Suéde  ; 
et  il  eut  avec  ce  prince  de  longs  en- 
tretiens sur  la  guerre ,  qui  ne  sortirent 
jamais  de  sa  mémoire,  et  qui  l'ins- 
truisirent davantage  ,  disait-  il  plus 
tard ,  que  tout  ce  qu'il  avait  vu  jus- 
qu'alors. Peu  de  temps  après  son  re- 
tour ,  le  duc  de  Mecklenbourg  le  nom- 
ma brigadier -général  de  sa  petite  ar- 
mée; et  ce  fut  dans  l'étroite  sphère 
de  ce  commandement,  que  Schwérin 
trouva  bientôt  une  occasion  de  se  dis- 
tinguer. Des  discussions  ayant  éclaté 
entre  la  noblesse  du  duché  et  le  duc , 
ce  prince  fut  condamné  par  le  conseil 
auhquede  l'empereur  ;  et  une  armée 
de  treize  mille  hommes  entra,  au  mois 
de  mars  1 7 1 9,  dans  le  Mecklenbourg , 

Sour  mettre  à  exécution  les  sentences 
u  conseil.  Schwérin  marcha  contre 
cette  armée ,  à  la  tête  de  douze  mille 
hommes;  il  la  battit  à  Walsmiihlen,  et 
il  termina  ensuite  tous  les  différends 
par  d'habiles  négociations.  Mais  le  duc 
de  Mecklenbourg  ayant  ensuite  fait 
une  réduction  dans  ses  troupes,  Schwé- 
rin entra  au  service  de  Prusse  com- 
me major-général  (1720).  C'était 
alors  le  père  du  grana  Frédéric  qui 
occupait  le  troue.  Ce  prince  parut 
apprécier  son  nouveau  général  ;  et  en 
attendant  qu'il  pût  l'cmploypr  h  la 
guerre,  il  le  chargea  d'une  mission 
diplomatique  à  la  cour  de  Saxe  et  à 
celle  de  Pologne.  Il  le  nomma  ensuite 
lieutenant-général  (  1  j3i  ) ,  et  enfin  , 
commandant -général  de  l'infanterie 
(  1  *]3ç)  ).  Schwérin  était  alors,  avec 
le  prince  d'Anhalt-Dessau  (  V.  ce 
nom ,  au  Supplément  ) ,  le  premier 
officier  ,  et  eu  quelque  façon  le  créa- 
teur de  cette  armée  prussienne ,  qui 
devait  bientôt  s'illustrer  par  de  si 
grands  exploits.  Ce  fut  dans  cette  po- 
sition que  Frédéric  II  le  trouva  ,  lors- 
qu'il monta  sur  le  tronc ,  en  17^0.  Il 


SCH 

le  nomma  aussitôt  feld  -  in; 
avec  le  titre  de  comte.  Ce  m 
roulait  dès-lors  dans  sa  pe 
projets  de  guerre  et  de  corn 
il  fut  aisé  de  voir  que  de 
faveurs  étaient  moins  accon 
services  rendus ,  qu'à  ceux 
lait  exiger.  Près  d'attaquer 
che ,  il  appela  Schwérm  d 
conseil ,  et  lui  donna  la  prena 
ce  dans  son  armée.  Ib  diriri 
semble  l'invasion  de  la  Si 
lorsque  ce  jeune  monarque 
rimenté  livra  la  bataille  de 
(  10  avril  1741  ),avecdestn 
n'avaient  pas  encore  fait  la 
ce  fut  au  courage  et  à  Fexpé 
Schwérin  qu'il  dut  la  victoire 
rendu  cette  justice  avec  une  r 
chisc,  dans  Y  Histoire  de  mon 
où  il  dit  positivement  qu'il  i 
dans  son  armée  que  le  mai 
Schwérin  qui  fût  un  homm 
et  un  général  expérimem 
victoire  assura  aux  Prussien 
session  de  la  Silésie;  et  Sein 
nomme  gouverneur  de  Nci 
Brieg.  Frédéric  lui  confia 
commandement  d'un  corps 
lorsqu'il  pénétra  dans  la  do 
1744^  et  après  avoir  parco 
la  partie  orientale  de  cette  j 
Schwérin  fit  sa  jonction  av< 
sous  les  murs  de  Prague  , 
obligée  tic  capituler.  Dans  1 
à  laquelle  l'armée  prussior 
ensuite  obligée,  il  déploya  t( 
lents  d'un  grand  général  ;  < 
la  paix  de  Dresde  eut  mis 
hostilités  (26  déc.  174^). 
tira  dans  ses  terres ,  en  Po 
pour  y  rétablir  sa  santé  ,  el 
rut  sur  le  théâtre  de  la  gue 
1  *j5(> ,  lorsque  commença  ce 
de  Scpt-Aus  ,  qui  devait  1 
d'honneur  à  l'année  priissici 
dont  il  ne  devait  voir  que  le 


I 


SGH 

■t,  Les  premières  opérations  fa- 
dt  peu  d'importance;  mais  les 
ports  corps  de  l'armée  prussienne 
nvut  réunis,  le 6 mai  1757 ,  en 

rt  Prague  avec  une  nombreuse 
Se,  Frédéric  résolut  de  les  at- 
er;  et  il  chargea  Schwérin  du 
s  le  plus  périlleux.  On  a  dit  que, 
imck  maréchal   lui  ayant  de- 
lé  où  se  ferait  la  retraite,  en  cas 
9  il  lui  repondit  durement  :  à 
•  Le  malheureux  Schwérin 
rouera  la  mort.  Saisissant  un 
1  se  mit  a  pied  à  la  tête  de  son 
,  le  conduisit  à  l'ennemi ,  et 
»  efortsde  râleur  extraordinai- 
H'èUuA  point  soutenu ,  son  régi- 
fat  écrasé,  et  lui-même  fut  tué 
de  feu.  Les  Prussiens  fu- 
.;  mais  ils  perdirent  dix- 
hommes  ,  sans  compter  le 
ickal  de  Schwérin .  qui  seul  en 
I  £z  mille,  a  dit  Frédéric  dans 
lénaira.  C'était  un  homme  ai- 
eet  d'un  esprit  cultivé.  Le  prin- 
:  Ligne  a  dit  que  Schwérin  n'a- 
jaintf  lait  en  sa  vie  qu'un  seul 
,  celui  d'être  tué  d'un  coup  deca- 
•u  d'être  pendu  pour  viol  à  l'â- 
omtre-vmgts  ans.  M— n  j. 
MWÉR1N  (  le  comte  Glil- 
m-FaiDiaic-Cn  arles  de  )  ne- 
la  précédent ,  naquit  le  a3  dé- 
rc  1738.  Son  oncle  l'avait  pris 
aîde-dc-camp,  et  lorsque  cclui- 
!  clé  tué,  le  jeune  Schwérin  fut 
né  aide-de-camp  du  roi  à  la  sui- 
I  attaché  au  çéncral  Wintcrfcld. 
Lfût  prisonnier  par  les  Russes, 
katatlle  de  Zornaorf ,  et  conduit 
tanhuirg,  où  il  fit  connaissance 
Ir  grand-duc,  nui  l'admit  souvent 
m  société.  A  l'avènement  de  ce 
e  { 1  -jGa  ) ,  le  roi  l'envoya  à  Fé- 
aorg  •  pour  porter  au  nouvel 
la  décoration  de  Tordre  de 


SGH 


a85 


l'Aide  noir,  et  pour  lui  proposer  des 
conditions  de  paix.  On  sait  combien 
ces  propositions  furent  favorablement 
accueillies.  (  Voyez  Frédéric  II  et 
Pierre  III  ).  Le  comte  de  Schwérin 
était  successivement  parvenu  an  gra- 
de de  lieutenant-général,  lorsqu'il  fut 
chargé,  en   1794,  de  commander 
l'armée  qui  marcha  contre  les  Polo- 
nais. Mais  il  ne  conserva  ce  comman- 
dement que  sept  semaines  ;  et  pendant 
ce  court  espace  de  temps,  il  commit 
des  fautes  graves,  et  dont  les  plus  re- 
marquables furent  d'abord  un  mou- 
vement ordonné  contre  les  instruc- 
tions du  roi,  et  qui  causa  la  perte 
delà  province  de  Sendomir,  ensuite 
une  marche  rétrograde,  tandis  qu'il 
fallait  se  porter  sur  Varsovie,  pour 
coopérer  avec  les  Russes,  a  la  prise 
de  cette  ville  (V.  Suwarow).  Le  roi 
le  fit  aussitôt  remplacer,  et  Schwé- 
rin demanda  avec  instance  d'être  ju- 
gé. Le  10  mai  179S,  un  conseil  de 
guerre  le  condamna  a  la  perte  de  son 
régiment ,  et  à  une  détention  d'un  an. 
A  l'a vénement de  Frédéric  Guillaume 
111,  il  demanda  en  vain  la  révision 
de  cette  sentence.  Le  roi  lui  avait 
accorde  la  permission  de  passer  an 
service  d'une  puissance  étrangère  , 
lorsqu'il  mourut  a  Hambourg,  en 
septembre  1802.  Il  avait  publié  pour 
sa  justification  :  Véritable  exposé , 
appuyé  de  documents  ,  de  la  cause 
pour  laquelle  j'ai  reçu  ma  démis* 
4ion  ,  après  un  service  de  43  ans , 
Leipzig  ,  1799,  in-8°.  Une  seconde 
édition  de  ce  Mémoire  parut  sous 
le  titre  un  peu  fastueux  de  Modèles 
de  rapports  pour  servir  aux  offi- 
ciers a  état-major ,  par  un  élève  de 
Frédéric  IL  L  auteur  avait  attaqué 
les  généraux  Klinckowstiom  et  de 
Favrat,  qui  lui  répondirent  par  deux 
brochures ,  intitulées  :  ^.Rectifica- 
tion de  quelques  faits ,  a°.  Maté- 


*86 


SCH 


riaux pour  l'histoire  de  la  campagne 
de  Pologne,  en  1794.  La  dernière 
est  du  général  de  Favrat,  qui  avait 
remplacé  Schwérin  dans  le  comman- 
dement. M — d  j. 

SCH  WILGUÉ  (  C.-J.-A.  ),  méde- 
cin, né  ,  en  17*74  *  a  Schélcsladt,  de 
parents  peu  aisés ,  qui  lui  donnè- 
rent cependant  une  bonne  éducation , 
prit  du  service,  en  1793,  dans  les 
hôpitaux  militaires,  comme  élève  en 
pharmacie.  Des  circonstances   heu- 
reuses lui  ayant  permis  de  résider  à 
Strasbourg ,  il  suivit  les  cours  de  l'é- 
cole de  médecine  de  cette  ville  ;  et 
vint  à  Paris ,  en  1 7^97,  pour  y  achever 
ses  études  médicales.  Il  fut  un  des  au- 
diteurs les  plus  assidus  de^  Bichat ,  et 
dut  à  l'affection  de  M.  Pind  l'avan- 
tage d'être  attaché  à  la  Salpêtrière  et 
à  la  clinique  naissante  quel  on  venait 
d'y  former.  O  professeur  le  chargea 
de  l'analyse  des  eaux  qui  servent  aux 
indigents  de  la  Salpêtrière;  et  le  tra- 
vail de  Schwilguc  fait  partie  de  la 
Topographie  de  la  Salpêtrière,  qui 
est  en  tête  de  la  Médecine  clinique 
de  M.  Pinel.  En  1802,  Schwilgué  fut 
reçu  médecin  ,  et  prit  le  croup  pour 
sujet  de  sa  Dissertation  inaugurale. 
Il  donna  ensuite  des  cours  particuliers 
de  matière  médicale  et  cie  nosogra- 
phic  interne,  et  reproduisit  sa  thèse , 
sous  la  dénomination  d1  Essai  sur  le 
croup  aigu  des  enfant s,  ouvrage  qui 
eut  le  plus  grand  succès.  Dans  des  re- 
cherches d'anatomie  pathologique, 
qu'il  lit  avec  M.  Murât, il  s'aperçut 
que,  durant  l'inflammation  ,  les  di- 
vers tissus  de  nos  organes  présentent 
des  pus  distinctsà  beaucoup  d'égards. 
Lorsqn'il  eut  fait  une  analyse  compa- 
rée de  ces  divers  pus ,  il  présenta  ce 
travail  à  la  société  de  médecine,  qui  en 
fut  si  satisfaite,  qu'elle  admit  l'auteur 
au  nombre  de  ses  membres  adjoints. 
En  i8o5,Schwilgué  publia  un  Traité 


SCH 

de  Matière  médicale,  2  vol. 

où  il  démontre  que  la  ma  tien 

cale  ne  produit  de  bons  effet* 

agissant  sur  lès  propriétés  vi 

sur  les  fonctions.  Lesmédicati 

fonctions  du  système  nerveux 

surtout  traitées  d'une  manier 

nieuse,  et  plus  précise  qn'elles 

vaient  été  précédemment.  L 

fait  voir  que  le  cerveau  est  i 

le  siège  principal  des  lésions 

système;  que,  pour  y  remédie 

nécessaire  d'agir  sur  cet  orgai 

qu'il  les  influence,  soit  qu'il  î 

fluencé  par  elles.  En  1807  ,  i 

gué  donna  un  Manuel  médù 

vol.,  in-8°.  ,qui  n'est  plus  au  < 

de  la  science,  et  dans  lequel 

traîné  sur  les  traces  de  M.  Pi 

croup  ayant  atteint, en  i8o5,i 

Louis  Buona parte  fxette  mal 

proposée ,  par  legouvernemen 

sujet  d'un  grand  prix ,  qui  de\ 

décerné  par  la  société  de  m< 

Pour  mettre  les  auteurs  en  et 

poudre  aux  questions  qui  leur 

été  proposées,  celte  société  d 

Extrait  raisonné  des  princip 

vrages  publiés  sur  le  croup:  l 

gué  fut  chargé  de  celte  tache; 

acquitta  à  la  satisfaction  gcnéi 

de  temps  après,  il  publia, 

journal  de  médecine,  une  A  11a!' 

pa réc des  pharmacopées inod< 

il  démontre  l'inconvénient  d« 

dans  le  même  médicament ,  j 

substances  de  nature  dillercii 

être  que  ,  d'un  autre  côté,  il 

trop  à  simplifier  les  formules 

dicamentsdont  l'action  est  a 

par  les  observât  ion  s  les  pi  us  ai 

A  peine  daiis  la  force  de  l'âge , 

gué  avait  fait  des  travaux  p: 

illustrer  une  longue  carrière. 

prit  éclairé ,  son  tèlc  pour  la 

en  faisaient  présager  de  plu* 

tants.  Il  jouissait  de  beanco 


SOT 

larmi  ses  confrères ,  tant  par  la 
de  son  caractère  que  par  l'c- 

*  de  ses  connaissances.  Ses  ta- 
romincnçaicnt  aussi  à  être  ap- 

*  j»ar  le  public ,  et  à  obtenir  une 
net» étendue,  lorsqu'il  lut  atteint, 
»i«  de  février  1 808,  d'une  liè\  rc 
raie  ou  ala\iquc,  qui  IVuleva 
i  de  jours.  .N — h. 
HVVINDKL  (  George -Jac- 
,  miuistrr  luthérien  de  Tegli.se 
iul-r>prit  a  Nurcml»erg,  naquit 
e*rier  îfW.J ,  dans  cette  vil  e, 
i  père  était  tailleur ,  et  fut  des- 
ir  sa  mère  au  ministère  évan- 
e.  même  a\aut  sa  naissance. 
iimença  ses  études,  en  i(*)S,  à 

*  de  sa  ville  natale  ,  les  conti- 
us  uni\ersités  d'Altdorf  et  de 
rt  lit ,  en  1 7 1 1 ,  un  vo}  âge  lit— 
r  en  \llcmagnc.  Il  fut  nommé, 
14  .  diacre  de  l'église  du  Saint- 
t,  rt  depuis  cri  te  époque,  jus- 

i~  *9*  d  j0"*1  «*  >ureinbrrg 
plus  grande  considération.  Ses 
1»  attimimt  ton  jours  un  noin- 

auditoirc  ;  les  pauvres  le  re- 
iriit  roui  me  leur  père.  Il  ras- 
ut      die/     lui      (les      persOIllHS 

%.  p  ur  s'occuper  de  prières 
]'e%p!icatiou  de.s  Sainle>-I\rri- 
nit.n,  il  réunissait  à  la  ré- 
un  d'un  .savant  distingue,  celle 
bominc  aussi  pieu\  que  1110- 
M.ii.t  tout-an  ou  j)  nu  l'arrosa 
Irrr  f  de  propos  sarriieges,  de 
H  fl'anlies  desordres.  Ce  fut 
3«l  rpiYii  le  deohtua  de  ton*, 
>p!oiN.  et  qu'il  fut  mis  en  pri- 
Ku  bout  tle  plusieurs  années, 
rorè*  fut  porte  de\ant  le  In- 
du <tjii*ri!  aulique  de  l'em- 
«  \  if  Mie  ;  et  la  finirent  .ses 
ur»:  v>  jupes  l'acquittèrent  de 
pière  li  plus  complète.  Il  fut 
lile.  et  il  put  rentrer  dans  ses 
a»  ;  mais  il  s'y  refusa ,  et  se 


SCH  187 

contenta  d'aller  habiter  Nuremberg , 
où  il  mourut  quelque  temps  après  ,  Ir 
14  août  1^5-Jt.  11  avait  épouse  la  fille 
d'un  libraire  de  Iéna ,  dont  il  eut 
huit  enfants,  qui  moururent  en  bas 
âge.  Ses  connais*  mecs  étaient  vastes 
et  peu  communes  ,  dans  l'histoire  de 
l'Eglise  et  dans  celle  des  sciences, 
surtout  en  bibliographie.  Il  s'occupa 
long-temps  d'une  collection  biogra- 
phique ,  dont  il  a  laisse  en  manuscrit 
plusieurs  volumes.  Li  liste  de  ses 
écrits  >c  trouve  dans  le  Dictionnaire 
des  Savants  $urvmbcrfcevis ,  par 
Will,  tome  111,  pag.  <>"><),  et  dans 
le  Supplément  de  Nupifech.        Z. 

SCUMKKOM  (Philippe  Fi;rim, 
dit  \a.\  peintre  ,  né  à  Flomire ,  fut 
élève  du  Passiguano  ,  et  se  (il  une 
grande  réputation  comme  iM'intrcdc 
portraits  ;  mais  sou  plus  beau  titre 
de  gloire  est  d'avoir  eu  pour  fils 
F.  FtiiiM  S«:iiMinoM,  né  à  Flo- 
rence, en  if>o'| ,  qui  fut  d'abord  son 
élè\e,  et  ensuite  relui  du  Passiguano 
et  de  Hosseili.  jusqu'au  moment  où 
il  se  rendit  a  Home.  Pendant  mmi  sé- 
jour dai.seetfe  \ille.  il  poursuivit  ses 
éludes  a\ee  tant  «le  perséveranee  et 
de  suceès,  qu'il  se  util  au  premier 
rang  par  sou  g.iît  de  dessin,  rt 
mérita  que  l'halùle  peintre  Jean  de 
San  (iio\  .jiiuir.iYsori.il  a  sestra\au\. 
De  n  tour  à  Florence,  ses  compatrio- 
tes lui  donnèrent  le  surnom  de  Y. il- 
banr  et  du  (rhidv  de  leur  érole,  sur- 
nom qui  lii  fui  enuliriué  dans  d'au- 
lies  pjirtits  tle  Tit  die.  <  'est  sur  cette 
réputation  qu'il  fut  appelé  à  \  enise  , 
pour  v  peindre  une  Tnëtis ,  destinée 
a  sertir  de  pendant  à  une  Europe  du 
(îuide.  C'était  en  eliét  ee  dernier  maî- 
tre et  l'Alhane  qu'il  avait  étudiés  à 
Rome,  et  qu'il  cherchait  ,  non  pas 
à  copier  ,  mais  à  ég.der.  Ses  idées  lui 
appartiennent  tout  entières,  (/était 
pour  lui  l'objet  essentiel  ;  il  les  roulait 


ï>.88 


SCI 


l 


long-temps  (Lins  sa  tetc,  et  lorsqu'une 
fois  son  sujet  y  était  dispose  à  son 
gré,  il  disait  que  son  tableau  était 
iini  ;  l'éxecution  ne  lui  demandait  plus 
que  peu  de  temps  et  de  peine.  A 1  âge 
de  quarante  ans  euvirou,  il  se  fit  or- 
donner prêtre  ,  et ,  devenu  cure'  de 
Sant-Ansano  ,  dans  le  Mugcllo ,  il 
peignit  pour  le  bourg  voisin  de  San- 
orenzo ,  quelques  tableaux  extrême- 
ment précieux ,  surtout  une  Concep- 
tion de  la  Fierté y  et  un  Saint  Fran- 
çois qui  reçoit  les  stigmates.  Mais 
*a  réputation  est  spécialement  fondée 
sur  ses  tableaux  de  galeries ,  qui  sont 
rares  liors  de  Florence.  Il  est  peu  de 
peintures  plus  célèbres  que  son  II)  las 
enlevé  par  les  Nymphes,  dont  toutes 
les  ligures  ,  grandes  comme  nature  , 
sont  du  dessin  le  plus  aimable  ,  et 
d'une  variété  d'expression  et  de  ca- 
ractère non  moins  digne  d'admira- 
tion. On  fait  le  même  éloge  des  Trois 
Grâces  qu'il  peignit  pour  le  palais 
Strnzzi.  Habile  dans  le  dessin  ,  il  ai- 
mait à  faire  le  nu ,  et  il  peignait  de 
préférence  les  sujets  dans  lesquels  il 
pouviit  déployer  la  grâce  et  la  déli- 
catesse de  son  talent  ;  tels  qi\'Adani 
et  Eve;  Loth  et  ses  filles  ;  Y  Ivresse 
de  Noê  ;  la  Mort  d'Adonis  ,  Diane 
au  bois  avec  ses  nymphes;  le  Jupe- 
ment  de  Paris  ,  etc.  Il  a  peint  aussi 
plusieurs  Madelènes ,  dont  la  nudité 
est  l,i  même  que  celle  de  ses  nymphes. 
Cet  artiste  n  avait  que  quarante-deux 
ans  lorsqu'il  mourut  à  Florence,  en 
i()4<i.  P— s. 

SCÏÀOUS-PACHA.  F.  Tuiaous. 
SCTARR,V;MAivc),futlecbef  d'une 
lunule,  nombreuse  et  redoutable  de 
brigands,  qui  ,  profitant  de  la  fai- 
blesse du  pape  Grégoire  XIII ,  s'était 
formée  dans  l'état  de  Rome  ,  à  la  fui 
du  seizième  siècle,  et  qui  ,  portée 
quelquefois  à  plusieurs  milliers  de 
soldats,  dévasta  tour-à-tour,  et  pen- 


SCÎ 

dan t  près  de  vingt  ans,  le  patrimoine 
de  l'Eglise ,  et  les  frontières  de  Tos- 
cane et  de  Naples.  La  jalousie  des 
vice -rois  espagnols  et  des  grands 
ducs  de  Toscane  contre  le  pape ,  en- 
tretenait cette  espèce  de  guerre  ci- 
vile. Sciarra ,  de  memequ  un  Picco- 
lomini ,  et  quelques  autres  rebelles  , 
déployèrent  à  plusieurs  reprises  des 
talents  militaires  dignes  d'une  meil- 
leure cause.  Sixte-Quint  parvint  ce- 
pendant à  les  écarter  de  Rome ,  mais 
non  à  les  dompter.  Enfin ,  Qeïnent 
"VIII  attaqua  Sciarra ,  en  1 5g?  ,avec 
tant  de  vigueur ,  que  celui-ci  résolut 
de  renoncer  à  son  dangereux  métier  : 
il  s'engagea  au  service  de  la  républi- 
que de  Venise ,  avec  cinq  cents  de  ses 
plus  braves  compagnons,  et  il  fut 
envoyé  en  Dalmatie  pour  faire  la 
guerre  aux  Uscoques  ;  mais  Clément 
VI II  se  plaignit  avec  une  extrême 
indignation  de  ce  que  des  brigands  , 
qu'il  poursuivait  s'étaient  ainsi  sous- 
traits à  sa  justice.  11  demanda  qu'ils 
lui  fussent  livrés  de  nouveau  ;  mena- 
çant la  république  d'excommunica- 
tion ,  il   insista   d'une   manière  si 
impérieuse  ,  que  le  sénat  de  Venise , 
bien  moius  scrupuleux  sur  la  foi  pu- 
blique que  sur  le  point  d'honneur, 
fit  assassiner  Sciarra ,  et  envoya  ses 
compagnons  d'armes  dans  la  garni- 
son de  Candie ,  où  régnait  alors  la 
]>cstc ,  pour  faire  périr  tous  ceux  que 
e  pontife  lui  redemandait ,  sans  être 
obligé  de  les  livrer.  S.  S— i. 

SGILLA  (  Augustin  ) ,  peintre  et 
naturaliste ,  né  ,  en  i63g ,  à  Messine. 
fut  élève  d'Antoine  Ricci-Barbalwir 
ga  ,  qui ,  frappé  de  ses  rares  dispo- 
sitions, détermina  le  sénat  de  Met* 
sine  à  l'envoyer  à  Rome  avec  une 
pension  ,  pour  y  suivre  les  leçon» 
d  '  A  ndré  Sa  cchi  .Apres  une  absence  de 
quatre  ans,  consacrés  à  son  art,  Scilb 
revint  dans  sa  patrie,  riche  desétu- 


i 
* 


SCH 

rait  faites  d'après  l'auti- 
haè3  ;  et  s'il  avait  porte  à 
aanière  un  peu  sechc ,  il 
icc  un  goût  auquel  il  sut 
a  jmstosité  et  de  la  grâce, 
reut ,  il  déploie  dans  ses 
ans  ses  têtes ,  particulièrc- 
cellcs  de  Veilla  rds,  un  vé- 
ictère  de  grandeur ,  et  il 
leintre  habile  de  paysage , 
et  de  fruits.  Home  possède 
t  nombre  de  ses  tableaux; 
t  beaucoup  plus  à  Mes- 
prind|)ales  fresques  sont 
^lises  de  Saint-Dominique 
monda  t  ion  des  Théatins. 

tableaux  à  l'huile,  sou 
rc  est  le  Saint-Ililttrion 
qui  dorure  l'église  de  Sain- 
*..  Scilla  avait  ouvert  k 
ue  école ,  où  sa  réputation 

grand  nombre  a 'élèves; 

de  la  révolution  qui  eut 
*  époque  en  Sicile,  il  fut 
se  réfugier  à  Home ,  évi- 
r  mettre  eu  concurrence 
■întres  de  ligures ,  et  s'oc- 
«'indredes  tilileaux  d'aui- 
la  s'occupa  aussi  l)caucoup 

naturelle,  et  il  fit.  dan* 
ce,  des  progrès  renia rqua- 
rcoiupagna  Ibiecone  (  f\ 
dan*  ses  excursions  bota- 
Sirilc  ;  et  ce  grand  liatnra- 
ite  avec  éloge  ni  plusieurs 
e  se»  ouvrages.  Scilla  Huit 
lira  Iloliic,  où  il  >e  fit  !«•• 
n  !<»'(>,  à  l'académie  de 
dont,  bientôt  après,  il  fut 
m  t.  Ta  uuiiiiMiiatiipicct  la 
drs  monuments  umipaient 
■  de  cet  ai  ti  .te  ;  et ,  selon 
'  ' Bihl.  SicuUC  il  préparait 
imix  rage  d'antiquités,  quand 
à  Home,  k*  iii  mai  1700. 
nnait  de  lui  qu'une  lettre 
a  intna  yH'adazwnv  disin- 

\ï.i. 


SCH  r?g 

Çannata  dal  senso  :  luttera  ris* 
ponsiva  circa  i  corpi  marini ,  che 
jfetrificati  si  ritrovano  in  varii  luo- 
ghi  terrestriy  Nap'e.* ,  1G70 ,  in-4°. , 
rare.  Cet  Opuscule  intéressant  a  été 
traduit  en  latin  sous  ce  titre  :  De 
corporibus  marinis  quœ  drfossa  re» 
perittolur;  addita  dissert.  Fahii  Co- 
lumnœ  de  glossopetris  (F.  Fab.  Co- 
LONHA,JX,  3-i5),  Rome,  1747; 
ibid. ,  i^fi-i  ou  17^)  ,  ir-4°.  L'édi- 
tiou  de  1747  ne  contient  que  quatorze 

rilanchcs  de  pétriticalious,  tandis  que 
a  suivante  en  renferme  vingt-huit , 
ou  plutôt  trente ,  puisque  les  planches 
numérotées  1 1  et  u3  sont  répétées  { 1  ). 
—  Xavier  Scilla  ,  numismate,  fils 
du  précédent ,  cultiva  atusi  la  pein- 
ture  dans  le  même  genre  (nie  son 
père  ;  il  est  ai  outre  auteur  de  l'ou- 
vrage suivant  :  Brève  notizia   di 
monete  pontificie  antiche  e  modrr- 
tuf  y  sino  aile  ultime  dell  anno  xr 
del  pontefice    Clémente  XI ,  Ro- 
me, 1715  ,  iii-4*\  :  il   ne  s'y  bor- 
ne pas  à  décrire  les  monnoics  des  pa- 
pes ;  mais  au  lieu  de  digressions  étran- 
gères à  son  sujet ,  on  aurait  désiré 
qu'il  eut  enrichi  son  ouvrage  de  plan- 
ches représentant  les  monnoics  dont 
il  donne  la  description ,  rangées  dans 
un  ordre  chronologique.  V.  la  Itibl 
de  Fou  ta  11  in  i ,  avec  les  Notes  d'A 
poit.  Zeno,  Il  ,*o0.   P-s.  et  \Y — s. 
SUOPl'JUS   (Gaspar  Sciiopp, 
connu  sous  le  nom  latin  de  ;u)  j ,  sa- 
vant grammairien  et  philologue,  mais 
1*1111  des    écrivains  les  plus    satiri- 
ques et  les  plus  emportés  (pu   aient 
jamais  paru,    naquit,    le    97    m.ii 
r"i7<>,àJNcuniarcli  dars  le  Palatinat, 

(i"   I  -*«»l»f«-t  i|r  «■••  |«  m-  •■»!    i'f    pinii\rr  |iar    il' 
«■•■■■•-•  ti.ii«-in«  dm  i  ir«.  inir  !■  »  l-«»i!«  «  «  i  Ji     .••»n 
lii  .it  mu.»  mu*  TTainiftil   i.- «  rii>;i«  <iu  t\e\  i  «i  I  t-  il- 
«■■"I  p«  «|iii  ••fit  rti  \  ■■■  ,  ri  11'  11  lui  i|i  1    ;•  111  fli-  I  «  11.1- 
fiif-  .  f-  ■fiitm    lu  .1111    -iip      [r  .-i  1  »  i.      ■••ili  ua.<  ut  ■  -i 
1  i-rr    4   «  rtll'  •  |i."|lll  <    -    \-      * 

.  •      Il  1  '•lii     ■  r|     .nli     ■■    .■!    |i-       1      1     ,.  1  >-|Hfci    -ili'l      »  S  ■ 
|*i  ■  •     «1  1  1  il   ■  ■     '.il'-  !■;••- 


290 


SGI 


(3),  d'une  famille  obscure (4).  Ses  pro- 
grès dans  les  langues  anciennes  le  firent 
bientôt  connaître.  11  n'avait  pas  i  ^ 
ans  quand  il  publia  des  vers  latins  qui 
méritèrent  l'approbation  des  connais- 
seurs ;  mais ,  avec  ses  talents,  se  dé- 
veloppaient  cet  orgueil  que  la  culture 
des  lettres  ne  put  jamais  adoucir,  et 
ce  penchant  pour  la  satire  qui  devait 
occuper  et  troubler  sa  vie.  Dès  qu'il 
eut  terminé  ses  cours ,  il  entreprit  des 
voyages ,  dans  le  dessein  de  perfec- 
tionner ses  connaissances.  Il  se  trou- 
vait à  Ferra  re,  en  1 5g8 ,  quand  le  pa- 
pe Clément  VIII  vmt  prendre  posses- 
sion de  cette  ville,  et  il  y  publia  le 
Panégyrique  du  pape  et  celui  du  roi 
d'Espagne.  Scioppius  suivit  à  Rome 
le  pontife,  qui  s'était  déclaré  son  pro- 
tecteur, et  ne  tarda  pas  d'abjurer  la 
religion  réformée.  Le  titre  de  cheva- 
lier de  Saint -Pierre  devint  le  prix  de 
sa  réconciliation  avec  l'Église  ;  et ,  peu 
de  temps  après,  il  fut  créé  comte 
apostolique  de  Claravalle.  Divers 
Traités  sur  l'autorité  du  Saint-Siège, 
sur  les  indulgences  et  les  jubilés ,  si- 
gnalèrent les  premiers  instants  de  sa 
conversion ,  dont  il  expliqua  les  mo- 
tifs dans  un  écrit  particulier  :  mais 
les  études  théologiques  ne  pouvaient 

Sas  l'occuper  tout  entier  ;  et  il  publia, 
ans  le  même  temps,  avec  une  édition 
de  Varron ,  des  Notes  sur  Apulée  et  un 
Commentaire  sur  les  Priapées  (5).  Il 

(31  I/abbé  Joly  croit  que  Scioppius  fait  d'ïn- 
gnUtadt  ;  niait  il  ne  donne  pu»  l«  motif  sur  lequel  il 
se  fonde. 

(4^  Scaliger,  dont  il  «Tait  attaqué  la  généalogie, 
ne  manqua  pas  de  lui  reprocher  la  bassesse  de  sa 
nais*uricr;  mai*  Scioppius  soutint  qu'il  était  d'une 
famille  noble  tombée  dans  la  misère  et  l'obscurité 
par  Ir  malbrur  de*  temps  ;  et  il  publia  même  une 
attestation  de  la  chambre  apostolique,  de  laquelle 
il  résulterait  qu'il  était  gentilhomme. 

(5)  L«  première  édition  des  Priapées ,  avec  le 
Commentaire  de  Scioppius,  est  de  Francfort,  r6o6, 
in- la  de  i-6pag.  La  meilleure  est  celle  de  Padoue 
(  Amsterdam  ),  1664  ,  in-8°.  de  175  pag. .  augmen- 
tée des  noirs  de  Jns.  .Scaliger,  et  de  Fred.Linden- 
rjng.  On  peut  consulter,  poux  p|oj  de  détails,  le 
Mm'iutl ./«  lihtvirt  de  M.  Brune*. 


SGI 

désavoua  dans  la  suite  ce  Com 
taire,  qui  faisait  plus  d'honneur  ■ 
érudition  qu'à  ses  moeurs;  mais  : 
rait  été  bien  fiché  qu'on  ne  l'en 
pas  l'auteur.  Scioppius  s'était  i 
tré  jusqu'alors ,  l'un  des  plus  gi 
admirateurs  de  Scaliger:  il  d 
tout  -  à  -  coup  son  ennemi  le 
acharné.  Il  ne  put  lui  pard< 
quelques  plaisanteries  sur  son 
juration;  et  la  fameuse  Lettre  d 
vaut  professeur  de  Leyde  à  De 
lui  fournit  l'occasion  de  se  vengt 
Scioppius  se  fut  borné,  dans 
Scaliger  hjrpoboliniœus ,  k  dé 
trer  la  fausseté  de  la  généalog 
son  adversaire,  et  à  faire  une  ji 
rigoureuse  de  ses  ridicules  pr 
tions ,  on  aurait  pu ,  en  faveur  i 
vérité,  lui  pardonner  la  vivacit 
traits  lancés  contre  son  advers 
mais,  dit  naïvement  Baillet  (/u, 
des  savants  ) ,  il  outrepassa ,  dai 
ouvrage,  les  bornes  d'un  corre* 
de  collège  et  d'un  exécuteur 
hautes-oeuvres.  La  vanité  de  Sca 
ne  devait  pas  empêcher  de  rc 
naître  les  talents  supérieurs  e 
services  importants  que  ce  grand 
que  avait  rendus  aux  lettres;  et  S 
pius  eut,  de  plus,  le  tort  împai 
nable  de  confondre  dans  sa  1 
tous  les  Protestants ,  et  même 
sulter  Henri  IV,  qui,  par  Véi 
Nantes ,  leur  avait  accordé  la  Jil 
de  conscience.  Son  libelle  fut  J 
gnal  d'une  lutte  dans  laquelle  i 
pour  défenseurs  le  P.  Matma 
quelques  autres  de  ses  confrères 
les  Querelles  littéraires,  par  F 
lrai!h,tom.  icr.).En  i6o8,Scio| 

{>ublia  huit  nouveaux  écrits  tous  < 
emand,  contre  les  réformes.  Il 
l'année  suivante ,  un  voyage  en  . 
magne.  En  passant  à  Venise ,  il  r 
visite  au  fameux  Fra-Paolo  (  J 
Sarpi),  qu'il  tenta  de  ramener  au 


SCI 

ti  de  la  cour  de  Rome.  Celui  -  ci,  pi- 
que de  ci-tle  démarche,  le  fit  arrêter; 
et  il  expia ,  par  quelques  jours  de  pri- 
son ,  le  tort  de  s  être  mêle'  de  la  que- 
relle des  Vénitiens  avec  le  pape  Paul 
T.  L'accueil  flatteur  qu'il  reçut  à  la 


d'Autriche  le  dédommagea  de 
ce  contretemps.  L'empereur  le  nom- 
ma conseiller  aulique,  et  le  créa  comte 
palatin.  Ce  fut  eu  1G11  que  Sciup- 
piiu  publia  Y Ecclesiasticus ,  dirige' 
principalement  contre  Jacques  Irr., 
roi  d'Angleterre.  Il  s'y  permit  de  tels 
outrages  à  la  mémoire  de  Henri  IV  , 
que  le  parlement  de  Paris  le  fit  brû- 
ler par  la  main  du  bourreau,  le   x\ 
hqv.  1612.  Ce  libelle  fut  également 
livre  aux  flammes  à  Londres ,  et  rail- 
leur fut  pendu  en  rlligie.  A  sou  retour 
m  Italie  ,Scioppius  répondit  à  Duples- 
sis-Murnay  ,  qui  avait  prit  la  défense 
no  roi  Jacques;  mais  bientôt,  ennuyé 
un  «é'our  de  Rome,  il  partit  pour 
l'Espagne,  vers  la  fin  de  16 1 3. 11  vit, 
pour  la  première  fois ,  à  Madrid ,  la 
Minerve  de  Franc.  Sanchez  (  /'.  ce 
nom   •  le  meilleur  ou\  rage  de  gram- 
maire  publié  depuis  la  renaissance 
ÔVs  lettre*,  et  qu'il  a  contribué  beau- 
coup a  faire  cofinaître.  Un  soir  qu'il 
rentrait  chez  lui    le  i\  mars  1O1.J  ), 
le*  prn>  de  raniliassadnir  d'Angle- 
lerre  le  chargèrent  à  coups  de  bâton, 
par  ordre  de  leur  maître.  Sciopnius , 
ne  vovant  plus  de  sûreté  pour  lui  eu 
Espagne,  s'enfuit  à  lugnlstadt,  où  il 
publia  son  Le  palus  lutro  ,  pour  se 
vmger  île  l'a  ni  lus  sa  (leur  qui  l'avait 
f*«t  maltraiter.  Il  écrivit  ensuite  rmi- 
tre  Gruiiboii ,  uuuveau  défendeur  du 
roi  d'Angleterre,  et  contre  les  pro- 
b-*UoU  d'Allemagne.  11  revint  eu  Ita- 
lie ra  itii~  ;  et,  no  vaut  imposer  m- 
lerjre  à  tes  niuemis ,  il  mit  au  jour  le 
Bmtnl    des  diplômes   et  des  lcitics 
qu'il  avait  kn.iu  des  papes  et  des  pi  in. 
oa  catholiques,  avec  la  liste  de  ses 


SCI  agi 

ouvrages  imprimes ,  qui  s'élevaient  à 
quatre  vingt-quatorze, quoiqu'il  n'eût 
Çuèreque^oans.  11  s'établit,  en  1618, 
a  Milan,  et  continua  de  signaler,  con- 
tre les  Protestants ,  un  zèle  si  furieux, 
qu'il  alla  jusqu'à  dire  qu'on  devait 
les  c\tcrmincr  tous  par  le  fer  et  par 
le  feu,  sans  épargner  les  enfants,  qui 
seraient ,  par  ce  moyeu  ,  arraches  à 
l'hérésie  (  V.  le  Classa  u  m  belli  sa- 
cri).  Fatigué  de  cette  sanglante  polé- 
mique, il  parut  y  renoncer  pour  s'oc- 
cuper de  travau\  plus  utiles.  La  lec- 
ture tle  la  Minerve  de  Sanchez,  qu'il 
avait  rapportée  d'Kspagne,  avait  ra- 
nime' son  goût  pour   les  études  phi- 
lologiques ;  et  il   publia  surccssivc- 
nicut  plusieurs  ouvrages  de  grammai- 
re  très -estimables ,   rt  qui   peuvent 
être  encore  consultés  a\ec  fruit.  Une 
vie  si  paisible  ne  pouvait  convenir 
loug-teinps  a  un  homme  d'un  caractè- 
re aussi  >  1  oient   Dans  un  voyage  qu'il 
fît ,  ni  iG'to,  à  Ratisbouue,  où  il  avait 
sollicité  de  la  diète  une  pension  pour 
ses  services ,  sa  requête  fut  renvoyée 
aux  confesseurs  des  princes ,  dont  l'a- 
vis ne  lui  fut  pas  favorable.  Irrite 
d'un  refus  qui  lui  paraissait  l'injustice 
la  plus  ré\  ol tante,  il  se  vengea  des  torts 
vrais  ou  supposés  de  quelques  jésui- 
tes ,  sur  la  .société  tout  entière,  dont 
il  devint   l'ennemi  le  pins  furieux , 
après  en  avoir  été'  long-temps  l'apo- 
logiste et  le  défenseur.  I#es  premiers 
libelles  qu'il  publia  contre  les  Jésui- 
tes parurent  sous  des  noms  emprun- 
tes ;  mais ,  v\\  \(\\  \  ,  il  jeta  le  mas- 
que, et  les  attaqua  de  front,  dans 
I'  islrohtzia  eeclesinslica.  Il  les  har- 
cela depuis,  dans  plii.sieurs  libelles, 
qui  11e  relièrent  pas  s.nis  réponse,  et 
«it'lit  il  serait  aiissj   pénible  que  fas- 
tidieux île  donner  ici  la  uoiueiiclatiire. 
Scinppius,  oblige  <lc  quitter  Milan  ,  et 
cr.iignaut   pour   sa    \ie,   troirta   un 
asile  à  Padoue,  ou  il  s'occupa  de 

19.. 


'M)K 


SCI 


1 


coin nirij ter  l'Apocalypse.  Il  écrivit 
ai:  cardinal  Mazarin  ,  dont  il  roulait 
se  taire  un  protecteur  contre  ses  en- 
nemis ,   «  qu'il  n'y  avait  jamais  eu 
»  ni  jure  ni  docteur  de  l'Église  qui 
»  eût  micîi  v  entendu  la  sainte  Écri- 
»  turc  et  plus  assurément  connu,  par 
»  icellc ,  la  fin  du  inonde  et  les  sc- 
»)  erels  de  l'Apocalypse  que  lui  (  V. 
»  le  Mascurat  de  Naudé ,  pag.  .\56 
»  .(>)  \  »  Scioppius  n'était  pas  dé- 
sabusé di    es  revej  ies  ,  quand  il  mou- 
rut à  Padouc,  le  19  novembre  i^4ï) 
(7),    laissant  un    nom  odieux   aux. 
Protestants  comme  aux.  catholiques. 
Doue   d'une  mémoire   prodigieuse , 
quoiqu'il  se  plaignît  d'en  manquer , 
d'une  grande  vivacité  d'esprit,  d'une 
éloquence  naturelle  et  d'une  ardeur 
infatigable  pour  l'étude,  Scioppius 
serait  compte  parmi  les  hommes  les 
plus  distingués  dans  les  lettres,  s'il 
eut  fait  un  meilleur  usage  de  ses  ta- 
lents. La  violence  de  son  caractère  et 
sou  excessive  vanité  ont  fcrmélesycux 
sur  son  mérite;  et  jusqu'ici  aucun  cri- 
tique ne  lui  a  rendu  justice.  Cepen- 
dant Scioppius  était  le  premier  gram- 
mairien de  son  temps.  Peut-être,  dit 
Arnauld,  personne  n'a  su  mieux  que 
lui  les  finesses  de   la  langue  latine  ; 
mais  il  était  si  pointilleux,  qu'il  ne 
souffrait  pas  qu'on  détournât  le  moin- 
dre mot  du  sens  dans  lequel  on  le  pre- 
nait à  Rome,  dans  les  meilleurs  temps. 
Aussi  trouvait-il  des  fautes  ,  uou-seu- 
lenient  dans  les  ouvrages  des  moder- 
nes qui  se  piquaient  de  bien  écrire  eu 
laïin  ,  mais  jusque  dans  Ciccrmt  et 
Onintilicn.  Scioppius  est  un  des  écri- 
vains les  plus  féconds  qui  aient  existé. 
On  trouvera,  dans  le  tome  x\xv  des 

(tï*  II  rcri\it  ii  Vn*MM4,  If  ?o  P'viier  \t\'i\.  qu'il 
trm  iti|l;iit  *  1  (  «luire  i-n  «vfli'inc  l'.irf  i»roi»li<-!  hiih-. 
I. Hic  f.rltif  <-«l  iiiiprtuii'f  parmi  c»  llr»  J»>  Vosmiii  . 

■7  'I  hi-nasjpï  n-1115  -ir.prrii(l  ty\f  SciuppitK  Pif 
iii'iuiiir-  <|.,r.-  I".  .!  m-  ?.'.*..:  T!..iuia*.  Vi.y.  le  Gjm- 
nai.ui,i  /'ufuii/;um,  j».  \().\. 


SCI 

Mémoires  du  P.  Niceron ,  les  titres 
détaillés  de  ses  ouvrages,  au  nombre 
de  cent  quatre ,  avec  la  liste  des  seize 
noms  différents  sous  lesquels  il  s'est 
caché  à  la  tète  de  ses  divers  libelles 
(8).  Indépendamment  de  ses  Notes 
sur  Phèdre  et   Apulée  ,  et  de  ses 
Editions  de  Va  non  et  des  Lettres 
de  Symmaque,    on  citera   de  lui: 
I.   rerisimilium  libri  quatuor,  in 
qidbus  multa  veterum  script orum 
loca  emeiidantur  >  augenturet  illus- 
trant ur,  Nuremberg,  i5t)5;  Amster- 
dam ,  iCG'i ,  in-8°.  II.  Suspectarum 
lectiomim  libri  quinque  ,  in  quitus 
ampliàs  ducentis  locis  Plaulus,plu- 
rimis  Apulcius ,  Diomedes  gram- 
maticus  et  alii  corriguntur,  ibid. , 
i5ç>7  ;  Amsterdam ,   i(>6{ ,  m  -  8°. 
Les  Observations  de  Scioppius  sout 
contenues  dans  une  suite  de  lettres 
adressées  aux  savants  les  plus  illus- 
tres de  l'époque.  III.  Dearte  critied, 
et  prœcipuè  de  alterd  ejus  parte 
emendatrice ,  quœnam  ratio  in  la- 
Unis  scriptoribus  ex  ingenio  emen- 
dandis  observari  debeat  commenta' 
riolus y   ibid.,  1S97;  Amsterdam, 
1OC1,  in  -8°.  C'est  dans  la  préface 
de  cet  ouvrage  que  Scioppius  donne 
de  si  grandes  louanges  à  Jos.  Scali- 
ger  {  Voy.  ce  nom).  IV.  Elementa 
philosophiœ  stoïcœ  moralis ,  Maïcn- 
ce ,  1O06 ,  in-8°.  Cet  ouvrage  esl  ap- 
puyé sur  des  extraits  de  Séneqne,  uc 
Cicéron  ,  de  Plutarque  et  des  autres 
anciens  auteurs.  V.  Scaligcr  typo- 
bolymœus,  hoc  est,  Elenchus  épis- 
tolec  Joan.  Bnrdonis ,  pseudo-Scalt- 
geri,  de  vetustate  et  splendore  çenr 
tis  Scaligerœ ,  ibid. ,  1607 ,  in  -  4e- 
de  \nç)  feuillets.  C'est   la    violente 
sa î ire  dont  on  a  déjà  parlé,  et  q»û 
devint  la  cause  d'une  querelle  dans  u- 


(R1  J<>!y,  «lum  ««■»  Rtmarijttrs  %ur  le  Pidkm.-b 
tfjylc,  a' fait  qndipiei  cumrdioni  ci  Mldiliuaaàb 
ibie  deNietron. 


J 


SCI 

quelle  les  règles  de  la  décence  et  de  la 
modération  furent  également  violées 
de  part  et  d'autre.  VI.  Ecclcsiaslicus 
amloritaii  ser.  D.  Jacdbi ,  magnœ 
Brilanniœ  reps,  oppositus,  Hartl>crg 
[q\  1611  ,  in-4°.  de  565  pag.  VII. 
CoOjrrium  regium ,  ser.  D.  Jacoho 
mutçnœ  Britanniœ  régi  ,  graviter 
ex  ocuiis  laboranti ,  omnium  catho- 
Lcorum  nomine  ,  gratœ  voluntatis 
cmusM  ,  muneri  missum  ;  imà  cum 
srntmgqiate  de  cullu  et  honore  , 
1G11  ,  in-8°.  de  u-ji  pag.  Le  fron- 
tispice de  ce  libelle  a  été  renouvelé 
<a  1616.  VIII.  Grammatica  philo- 
sopkica  shre  institutiones  gramma- 
ùcœ  laiinœ  ;  avec  une  préface  de 
rrirris  ac  novae  grammaticœ  la- 
fia*  origine  ,  dienitate  et  usu  , 
Milan.  if)?8,  in-H".;  nouvelle  édi- 
tion augmentée  ,  par  P.  Soi  venins  , 
d'après  les  manuscrits  de  l'auteur  , 
Amsterdam  ,  iM{  ,  in-8<\  ;  avec  de 
nom  elles  add irions,  Francker,  1 704 , 
la-H».  Cette  grammaire ,  rédigée  d'a- 
hrb  les  princîiics  de  Sauchez  ,  est 
l'ouvrage  le  pins  utile  qu'ait  public 
Sriuppius.  et  celui  qui  doit  lui  m  cri  1er 
un  umu  bonorable  parmi  les  gram- 
mairien*. IX.  (  Sous  le  nom  de  Pas- 
sus  Grosippus  )  Paradoxa  lit  te- 
in  qitihus  multa  de  literis  nova 
contre  Cicenmis  ,  Farronis,  Quine- 
tihani,  alinrumque  literatorum  ho- 
mùtum  tant  vetrntm  quam  recen- 
tirwitm  ,  sentent  iam  disputant  11  r  , 
Vîbn.  iCnX  ;  Amsterdam  ,  i(i"»j)  , 
i.*ir\  X.  '  S'.ms  le  nom  île  Warian- 
fiv  a  Fanri  Auctarium  ad  grain- 
mmUetm  philosophie  am  e jusque  ru- 
fitmna*  ,  Milan  \iri<)\  Amsterdam, 
l'ifij  ,  »v8  ».  XI.  .4rcana  sorietatis 
Je%u  ,  fmldico  bono  vulgata;  cum 


SCI 


ag3 


•  • ».  •  r  ■  •  .rftt  ra'i  mi  •••  i|iM- f  «  |ih>  »i  infini. 
f  *..  m  M»  '.fif.r  .  f«r>  «  '1  ^ii.<|mi'ii,:  ,  mi'.  J..I» 
■*'■■  V-  ■-  I  •  »»»■  rirJUiauit  iLisii  U  1mnh|».|i-  imli. 


appendicibus  utilissimis  ,  if>35,  iu- 
8°.  de  34  1  pag. ,  traduit  eu  fiançais 
par  Jean  Le  (ilerc,  dans  le  Supple'ui. 
aux  MêmciiX'S  de  Trévoux ,  i-oi", 
in-8'1.  XII.  Consultât  innés  de  sclw- 
larum  et  studiorum  ralione ,  deque 
prudent iœ  et  éloquent  Lv  parandiu 
modis  ,  Padouc  ,  1  (ÏMi ,  in  -  1  a  de 
1  1*  pag.;  Amsterdam,  i(i(jo,  i(K>5, 
in-o°.  ;  inséré  dans  dillérents  Recueils 
de  dissertations  mu*  le  même  su  jet.  Le 
P.  Inchoilér ,  sous  lu  nom  d'Eu  g.  La- 
vanda  ,  a  critiqué  cet  ouvrage  dans 
le  Grammaticus  Palephatius  sive 
nugivendulus  ,  etc.  .    ili'U),  in-i-.i. 

XIII.  Mercurius  quadrilingiûs ,  id 
est  linguarum  ac  nominatim  lati- 
nœ ,  germanicœ ,  grœccu  et  hehrrja> , 
nova  et  comjx-ndiaria  discvndi  ra- 
tio ,  Baie,  \(>3~. ,  iii-8*1.  (ICU71  pag. 

XIV.  Des  Notes  sur  la  Minerve  de 
Sanchez;  imprimées  pour  la  première 
fois,  à  Padouc,  en  îO'tt,  et  reprodui- 
tes dans  les  diverses  éditions  de  la  Mi- 
nerve. On  a  le  portrait  de  Scioppius, 
qu'il  lit  giaver  ,  eu  ilun  ,  à  Rome , 
avec  nue  inscription  dnus  laquelle  il 
se  déclare  l'ami  des  î»ens  de  bien  ,  et 
Pad  ver.sairc  implacable  des  niée  liante. 
Le  P.  Ciarasse  a  ]>id»lié  quelques  ou- 
vrages sous  le  nom  d'André  Scitqt- 
pius,  frire  de  Gasnar  (  F.  Garism:, 
XVI  ,  \'>r  ).  InaépeiHlamment  tles 
auteurs  dé|â  citc's  ,  on  juiit  consulter 
le  Dût.  de  Ra\Ie,  l  Onomasticon 
de  Sa\,  et  nue  curieuse  Lettre  de 
(iroslrv  ,  dans  le  Journal  encvclo- 
pédique  ,   1-7-,  vi,  3,jo-3i  «*t  :">«>">- 

u-  '  \V— ». 

SCÏPION  r  pL -di.ii  ^.ConM:i.us\ 
dfictndant  d'une  des  quatre  bran- 
else<  de  Tanticpie  maison  des  (îorué- 
Iici^'iJ,   fut  le  premier   qui  rendit 

'I       (    •  •  fjin'l  •     I   I   |iu  }■■■•    'f^l*  il    I»  ^    l.t  >llll|l|»  ,   |^a 
S].i|ii^Hit  •■«•«  .  \r%    Hiillii"*  i'l  1»  •  Si  iiiii>      \\  \    i  ut   rti 
•  -«il  1    iji  «   I».   (,tit  m  ),-,%  S(  j|iti|  1  .     «  <ir  ••!.  l«i..    !I|«iii1j 
•!•■.  r>>ri.i-?tii<  |||.i-i..    fi,       ,  •  •  n<  l".||.   «]', ■<><!•-.  ipn 


u  'l'I'-*!  ar<i«ifMI     |  •  ni 


tir 


111 


I  fatal  br. 


394  SCI 

historique  le  nom  de  Scipion ,  déjà 
célèbre  par  un  exemple  touchant  de 
pieté  filiale.  11  lut  donné  originaire- 
ment à  un  jeune  homme  de  la  même 
famille,  qui  avant  un  père  aveu- 
gle lui  servit  de  bâton  de  vieillesse , 
scipio.  P.  Cornélius  Scipion  fut  éle- 
vé à  la  dignité  de  maître-général  de 
la  cavalerie ,  sous  la  dictature  de  Ca- 
mille ,  Tan  de  Rome  36o  (  3g4  av- 
J.-C.  ) ,  qui  fut  marqué  par  la  prise 
de  Veies.  Cette  ville  était  alors  pour 
Borne,  resserrée  dans  d'étroites  limi- 
tes, ce  que  Carthage  et  Numance 
furent  plus  tard  pour  elle  dans  tout 
le  développement  de  sa  puissance. 
Les  deux  années  suivantes ,  Scipion 
fut  revêtu  du  tribunat  militaire,  avec 
le  pouvoir  consulaire.  Dès  ce  mo- 
ment, le  nom  de  cette  famille  ne 
cesse  de  figurer  dans  les  premières 
dignités  de  la  république   P.  Corn. 
Scipion  ,  fils  du  précédent ,  lut  élevé 
à  l'édilité  curule,  l'an  de  Rome  389 
(  365  avant  Jésus-Christ  ) ,  lors  de 
la  création  de  cette  dignité  en  fa- 
veur de  l'ordre  des  patriciens.   11 
eut  deux  fils,  dont  l'un,  Lucius  Cor- 
nélius ,  fut  consul ,  l'an  4<>4  (  35o 
avant  J.-C.) ,  et  l'autre,  P.  Cornélius, 
fut  choisi,  la  même  année,  pour  maî- 
tre de  la  cavalerie,  par  le  dictateur 
L.  Fuiius  Ca mi  11  us.  —  Scipion  (  Lu- 
cius Cornélius  ) ,  surnommé  Barba- 
tus ,  arrière-petit-fils  de  l'édile ,  fut 
consul ,  l'an  456  (  298  avant  J.-C.  ), 
et  remporta  sur  les  Étrusques ,  à  Vo- 
laterra  ,  une  victoire  sanglante ,  mais 
peu  décisive.  Son  tombeau ,  le  plus 
ancien  monument  sépulchral  auquel 
on  puisse  assigner  une  date  approxi- 
mative, offre  l'inscription  également 
la  plus  ancienne  qui  existe  en  langue 
latine.  Ce  mausolée  fait  partie  des 
richesses  du  Musée  Pio-Clémentin , 
à  Rome.  L'inscription  porte  que  Sci- 
t  pion  Barbatus  fut  édile,  censeur,  con- 


SCI 

sul ,  qu'il  s'empara  de  plusio 

ces  dans  le  &mniiim,  et 

toute  la  Lucanie ,  dont  les  h 

lui  donnèrent  des  otages.  —  . 

(  Lucius  Cornélius  ) ,  fils  di 

dent,  parvint  au  consulat, 

(  239 avant  J.-C.  ), la  seconc 

de  la  première  guerre  puniqu 

gé  de  la  conquête  des  îles  < 

et  de  Sardaigne ,  alors  ocoi] 

les  Carthaginois ,  il  réussit  d 

double  entreprise  ;  mais  sa 

tion ,  son  humanité ,  l'honoré 

que  ses  victoires.  Après  la  pi 

bia ,  en  Sardaigne ,  il  fit  de 

ques  obsèques  au  général  < 

nois  Hannon ,  qui  avait  pe'r 

fendant  courageusement  cet 

importante  :  lui-menie  con 

pompe  funèbre.  11  se  fit  1 

chérir  des  insulaires ,  par  s 

qui  formait  un  contraste  h 

avec  la  cruauté  des  Gartha 

semble  qu'il  y  eût  déjà  dans 

tère  des  Scipions ,  une  doue 

urbanité  qui  n'était  pas  en< 

les  mœurs  romaines.  Corn 

S  ion ,  après  avoir  reçu  les 
u  triomphe ,  fut  élevé  à  la 
l'an  de  Rome  496.  Ses  ve 
attestées  par  cette  inscriptio 
qu'on  a  trouvée  avec  le  toi 
Scipion  Barbatus ,  dans  la 
de  cette  famille  :  On  s'acca 
ralement  à  dire  que  Luciu 
fut  le  plus  vertueux  parm 
nëtes  citoyens  de  Rome. 
Barbatus  ,  il  fut    consul 
censeur  parmi  vous.  Il  c 
Corse  et  la  ville  d'Aleria  : 
avec  raison ,  un  temple  à 
te.  —  ScinoN  (  Cneus  C< 
surnommé  Asina ,  fut  éie\ 
sulat,  l'an  494  de  Rome  (  : 
J.-C.  ),  avec  le  célèbre  Du 
ce  nom ,  XII ,  192  ).  On  d 
jours  voir  des  Scipions  dan 


SCI 

larUiage.  Celui-ci  présida, 
lUèçue ,  a  la  construction 
rvedleuse ,  par  5a  célérité , 
:re  flotte  de  pierre  Qu'aient 
Romains.  11  mit  à  la  voile 
ius  9  à  la  tête  d'une  esca- 
ept  vaisseaux ,  pour  pren- 
ne les  mesures  nécessaires 

de  toute  la  flotte.  Attiré 
itants  de  Lipara ,  qui  of- 
li  livrer  leur  île ,  il  se  dé- 
a  route ,  et  fut  enveloppé 
>tte  carthaginoise.  Il  se 
se  défendre ,  lorsqu'à ttiré 
«au  du  général  ennemi , 
ted'une  entrevue (2)  il  fut 
ier  avec  tous  les  officiers 
magnaient  9  et  conduit  a 
Il  ne  paraît  point  qu'il 
té  avec  cruauté  par  les 
is.  Rendu  à  la  liberté ,  l'an 
avant  J.-C.  ) ,  par  suite 
i  de  Regulus ,  il  fut  revêtu 
rs  d'un  second  consulat, 
près ,  Tan  de  Rome  5oo 
t  J.-C.  ) ,  et  eut  le  bon- 
*r  son  désastre  de  Lipa- 
ndant  maître  de  plusieurs 

Sicile,  outre  autres  de 
a  plus  importante  des  pos- 
1  Carthaginois  dans  cette 
1  \ieissitudcs  ont  fait  dire 
a  lime  :  a  Qui  se  serait 
voir  le  même  homme  d'à- 
fdé  de  douze  faisceaux  ; 
argé  de  chaînes  par  l'cn- 
lis  quittant  ses  fers  pour 
•  le  commandement  suprê- 
Scipion  Asina  eut  un  fils, 

pari*  point  de  rHlt  aVnii«-re  rir- 
rifr*  fiar  Tif*-I.i\r,  H  qui  m  qiii*l- 
raiwin|«UI»ir.  I>  Mgr  lukturieit  dit 
1  flitlr  tir  S<  ipi<m  fut  cm  r|"|q><  «• 
tltatil*H«.  dail*  lr  |M»rt  de  Llparai  ; 
mfr  »r  «auta  à  t«-rrr.  »t  que  le  rou- 
ât   rrmdit   Mil   runroii»  ,1'ultb.. 


SCI  195 

P.  Cornélius ,  qui ,  pendant  son  con- 
sulat ,  l'an  de  Rome  533 (  11 1  avant 
J.-C.  ) ,  fit  avec  succès  la  guerre  aux 
pirates  de  l'Istrie ,  et  mourut  sans 
postérité.  D— r— h. 

SCIPION  (C*rÉus-Coiiif  klius),  sur- 
nommé Cahrus ,  (ils  de  L.  Corn.  Sci- 
pion  ,  le  conquérant  de  la  Sarcla  igné 
(  Voy,  l'article  précédent  ) ,  nommé 
consul ,  l'an  de  Rome  53a  (  111  av. 
J.-C.  ) ,  seconda  dignement  le  célèbre 
Marcellus ,  son  collègue  {V.  ce  nom  9 
XXVI ,  5ç)3  ) ,  dans  la  guerre  contre 
les  Gaulois  Cisalpins  ;  s'empara  d'A- 
cerres ,  et  vint  assiéger  Milan ,  qui 
fut  emporté ,  lorsque  Marcellus  vint 
le  joindre.  Mais  c'était  en  Espagne 
que  Scipion  devait  trouver  sa  gloire 
pendant  la  seconde  guerre  punique  ; 
c'était  la  aussi  qu'il  devait  trouver 
son  tombeau.  Parti  des  embouchures 
du  Rhône ,  l'an  536  (  a  1 8  av.  J.-C  )9 
avec  la  flotte  que  lui  avait  conûée  le 
consul  Publius ,  son  frère,  pour  aller 
combattre  les  Carthaginois ,  en  Es- 
pagne ,  il  opéra  cette  puissante  diver- 
sion ,  qui  devait  sauver  Rome,  cons- 
tamment vaincue  par  Annibal ,  dans 
le  sein  de  l'Italie.  H  aborda  a  Em- 
pories  (  dans  le  Lampourdan  )  ;  et 
conquit  toutes  les  villes  de  la  côte , 
depuis  les  Pyrénées  jusqu'à  l'Èbre. 
Celles  qui  se  rendirent  volontairement, 
furent  traitées  par  lui  avec  la  modéra- 
tion et  la  douceur  héréditaires  dans  sa 
famille.  Hannon,  frère  d'Annibal,  vint 
à  sa  rencontre.  Scipion  le  vainquit 
près  de  Cissa ,  lui  tua  six  mille  hom 
mes ,  et  le  fît  prisonnier.  L'occupa- 
tion de  Tarragone,  où  il  établit  ses 
quartiers  d'hiver ,  couronna  digne- 
ment cette  glorieuse  campagne.  II  ou- 
vrit la  suivante  par  une  grande  vic- 
toire navale  remportée,  aux  embou- 


'  Iit.  1**.  de»  Saturaal.  '  iiihu  ap-  dant  la  |»|are  publique .  m  numéraire,  ou  !a  dut  r!» 
ira*!**  d'\MM  fyt  douur  à  i  arur-  m  fille  ,  ou  f«  pr.i  d'ua  tlwtfip  qu'il  \e«iit  d'«- 
vre  ap'tl  fit  pactT  aur  va»  «imt        «lietrr. 


I 


jQfi  SCT 

cliuuv.dc  l'Ebrc,  sur  Asdiuljul ,  aiitic 
Itère  d'Annihal.  (Ici te  joiu'iice ,  dans 
laquelle  Cncus  suppléa  par  sou  habi- 
leté à  l'infériorité  ou  nombre,  décida, 
pour  ainsi  dire  ,<i:i  sort  de  toute  cette 
guerre  punique.  Asdmbal  ne  put  pas- 
ser en  Italie  :  ce  qui  aurait  été  pour 
Rome ,  à  cette  époque,  le  signal  ac  sa 
?crtc.  Les  Carthaginois  virent  ainsi 
eurs  plans  et  leurs  espérances  du  co- 
te! de  1* Espagne  complètement  anéan- 
tis ,  tandis  que  les  Romains  devin- 
rent tout-à-coup  maîtres  de  la  mer 
septentrionale  et  des  cotes  adjacentes 
de  la  Péninsule.  La  flotte  victorieuse 
de  Cnéus  s'avança  devant  le  port  de 
Cartliagène  ,  dont  ses  troupes  pillè- 
rent les  environs,  et  brûlèrent  les 
faubourgs.  Elle  poussa  même  jus- 
qu'à Longuntica ,  où  Asdmbal  avait 
fait  d'immenses  approvisionnements 
pour  l'écpiipemcnt  de  la  marine  Car- 
thaginoise. Les  Romains  enlevèrent 
tout  ce  dont  ils  avaient  besoin,  et  brû- 
lèrent le  reste.  Delà  Cnéus  passa  dans 
l'île  d'Ébuse  (  Iviça  ),  on  il  recueillit 
i.n  immense  butin.  A  peine  remonté 
sur  ses  vaisseaux,  il  vit  arriver  les 
députés  des  îles  Baléares  ,  qui  deman- 
daient la  paix.  De  retour  à  Tarrago- 
nc  ,  il  reçut  la  soumission  de  plus  de 
cent  vingt  peuples  espagnols ,  qui  lui 
donnèrent  des  otages.  Alors ,  croyant 
pouvoir  s'aventurer  dans  l'intérieur 
du  pays ,  il  s'avança  jusqu'aux  défi- 
les de  Gastulon ,  et  força  par  ce  mou- 
vement Asdmbal  à  se  retirer  dans  la 
Lusitanic,  sur  les  bords  de  l'Océan. 
Ces  succès ,  dus  à  la  politique  modé- 
rée de  Cncus  autant  qu'à  ses  talents 
guerriers,  rendirent  son  nom  égale- 
ment cher  aux  Espagnols ,  et  redou- 
table aux  Carthaginois.  Alors  (  l'an 
de  Rome  53-;,  ai 7  avant  J.-C.  ).  il 
fut  joint  par  son  frère  Publius;  et, 
puisque  désormais  ces  deux  généraux 
vont,  par  une  sorte  de  fraternité  de 


SCT 

gloire  et  de  malheur ,  avoir  part  aux 
mêmes  triomphes  et  aux  mêmes  dé- 
sastres, nous  renvoyons  ,  pour  ces 
faits  à  l'article  suivant.  Mais  Cncus 
devait  survivre  à  son  frère;  et  il  con- 
vient de  présenter  ici  les  circonstances 
de  sa  mort.  Après  s'être  sépare  de  Pu- 
blius, il  s'était  dirigé  contre  celle 
des  armées  carthaginoises  que  com- 
mandait Asdrubal.  Déjà  les  Cekbé- 
riens,  qui  faisaient  la  principale  force 
de  Cnéus  Scipion  ,  l'avaient  aban- 
donné. La  nouvelle  du  désastre  de 
Publius  ne  lui  était  pas  encore  par- 
venue; toutefois  il  ne  put  guère  en 
douter,  lorsqu'il  vit  arriver  contre 
lui  l'armée  de  Magon  et  d'Asdrubal, 
fils  de  Giscon ,  que  son  frère  avait  eu 
à  combattre.  Comparant  lepetit  nom- 
bre des  siens  à  l'effroyable  multitude 
des  ennemis,  il  prit  le  parti  de  la  re- 
traite ;  mais ,  atteint  dans  sa  marche 
parles  Carthaginois,  il  n'eut  que  le 
temps  de  se  retrancher  à  la  hâte  der- 
rière les  bagages  de  son  armée,  sur 
une  éminenec  que  la  dureté  du  sol 
empêcha  d'entourer  d'un  fossé,  et  que 
sa  nudité  rendait  accessible  de  toutes 
pirts.  Dès  que  les  ennemis  eurent 
forcé  ces  faibles  retranchements  ,ks 
Romains  découragés  leur  opposèrent 
peu  de  résistance.  Quant  à  Cnéus  Sci- 
pion ,  il  fut  tué,  selon  les  uns,  suri'é- 
minenec,  à  la  première  charge  des 
ennemis  ;  suivant  d'autres,  il  fut  brûlé 
avec  un  petit  nombre  des  siens,  dans 
une  tour  voisine  du  camp,  où  il  s'était 
réfugié.  Cnéus  et  son  frerc  ne  furent 

λas  moins  regrettés  des  habitants  de 
'Espagne  que  des  Romains  eux-mê- 
mes^ mais  les  habitants  donnèrent  sur- 
tout des  regrets  au  premier;  car  étant 
venu  dans  cette  province  avant  Pu- 
blius ,  il  les  avait  gouvernés  plus  lot** 
temps  ;  et ,  selon  l'expression  a» 
RolJin,  il  avait,  pour  ainsi  dire» 
pris  les  devants  dans  leur  affectioa, 


I 


1 


SCI 

uuant ,  le  premier,  des  preu- 
otes  de  sa  justice  et  de  sa 
»(  i  ).Valère-Naxime  et  Sé- 
cJeut  une  circonstauce  bien 
de  sa  vie.  Ce  vertueux  ca- 
iu  milieu  de  ses  victoires  , 
sénat  de  lui  envoyer  un  sue- 
en  représentant  qu'il  avait 
nubile ,  et  qu'il  était  néces- 
il  se  transportât  à  Ruine, 
miroir  à  sou  établissement, 
pour  ne  pas  priver  la  répu- 
»  services  d'uu  général  aussi 
ereba  ,  de  concert  avec  les 
de  cette  illustre  famille,  un 
a  tille  de  Cneus  Sri  pion ,  et 
esor  onze  mille  as  (  environ 

cinquante  francs)  pour  lui 
doL  Seucque  observe  que , 
rmps,  une  pareille  somme 
■  iulli  à  la  fille  d'un  atl'ran- 

acheter  un  miroir.  1)-r-r. 
ON  (Pcblil's  Cornélius  ), 
précèdent ,  nommé  consul , 
.  53<î,  (  u  1 8  avant  J.-C.) ,  la 

année  de  la  seconde  citer- 
ne, eut  ai  part» gc  le  dé- 
it  de  I" Espagne  ,  ou  les  Ro- 
ulaient que  serait  le  théâtre 

de  la  guerre  ,  ne  soupçon  • 

Ti*Aniiibal  pût  le  trans- 
talie.  Seipion,  arrive  à 
?  avec  une  flotte  de  soixante 
.  une  armée  de  vingt-quatre 
nmes ,  apprit  que  le  général 
lois  avait  passé  les  Pvré- 
te  nouvelle  l 'alarma  peu  :  il 
ju'Aniiilial  serait  arrête  par 
uia;  mai*  ou  s;iît  coinmeiit 
de  ce  grand  capitaine  dc- 
«  1rs  calculs  de  ses  ennemis. 
+  de  cinq  cents  cavaliers  ro- 

f  r  —.—imrj-  rnvirun  »r|it  «u<  m  I.-j'i- 
•  J  «  avaif  rtr  riiTfiyr  <L*ii*  Ir  ui*'«ft  «I  «'«"- 
4»  I  •*  »*»i.  11*1  «««Ml  J  -(..  .  M  ll|"fl 
rtvrr  ajrrr«  Ir  di>m«  |ilhm  dr  l'an  "»Ji 
k*i  '    i«i  U  «ItrMr  aOim  lk  •"H  oun- 

ut  n  •«  n<«iHi)<  a  h  irplir**»  [  4't 


SCI  O07 

mains,qne  Scipi  on  envoyait  en  recon- 
naissance, rencontra  un  pareil  nombre 
de  cavaliers  Numides,  et  fut  vainqueur. 
Ce  succès  inspira  autant  d'ardeur  que 
de  confiance  au  général  romain  ;  mais 
son  adversaire,  qui  redoutait  l'habileté 
de  Seipion ,  redoubla  de  célérité  pour 
éviterde  le  combattre;  et  ce  dernier  ne 
put  atteindre  l'endroit  où  les  Cartha- 
ginois avaient  traversé  le  Rhône,  mie 
trois  jours  après  leur  passage.  Pubtius 
Seipion  sentit  alors  que  son  devoir  le 
rappelait  en  Italie.  Après  avoir  con- 
fié deux  légions  et  vingt  vaisseaux  à 
son  frère  Cnéus ,  pour  aller  porter  la 
guerre  en  Espagne  (  V.  l'article  pré- 
cédent ) ,  il  quitta  Marseille  et  fît  voile 
vers  Pise  en  Étrurie ,  avec  le  reste 
de  son  armée.  En  traversant   cette 
province ,  il  joignit  quelques  troupes 
aux  ordres  des  préteurs  chargés  de 
combattre  les  Boïens ,  et  gagna  les 
bords  du  Tésin  ,  pressé  d  en  venir 
aux  mains  avec  Annibal ,  qui  avait 
déjà  franchi  les  Alpes.   Le  général 
carthaginois  eut  peine  à  croire  que  le 
consul,  qu'il  avait  laissé  aux  Rouchcs- 
du-Rhône,  eut  sitôt  passé  le  Pô  ;  et 
Seipion  pouvait  encore  moins  se  figu- 
rer qu'Annihal  eût  en  si  peu  de  temps 
fait  de  tels  progrès  en  Italie.  Ces  deux 
généraux,  selon  Titc-Livc,  sans  se 
connaît iv personnellement,  étaient  pré- 
venus d'une  certaine  admiration  l'iiu 
pour  l'autre.  Rien  n'était  plus  illustre 
«me  le  nom  d*  Annibal ,  depuis  la  prise 
de  Sagonte  ;  et  celui-ci ,  à  son  tour  , 
concevait  une  grande  idée  de  Seipion 
par  cela  seul  qu'on  avait  choisi  ce 
consul  de  préférence  pour  le  com- 
battre.. Avant  la   bataille,    Seipion 
adressa  à   ses  soldats  une  harangue 
que  Titc-Livc  donne  avec  une  pro- 
lixité qui  la  rend   invraisemblable  ; 
mais    on    sent ,   en    lisant  PoWbc  , 
que    le  consul   a   dît  parler    com- 
me le  rapporte  cet    historien  si  vé- 


ag8  SCI  SGI 

ridique  et  si  judicieux.  On  y  voit  le  pays  entre  le  Tésin  et  ce  f 

mie  Scipion  était  persuadé  que  les  n'a  pas  songé  que  la  défectû 

Romains  ne  pouvaient  trop  tôt  en  Insunriens,  et  la  supériorité 

venir  aux  mains  avec  Amiibal ,  et  que  cavalerie  Numide ,  forcèrent  1 

s'ils  sortaient  vainqueurs  du  premier  sul  à  ce  mouvement  rétrograde, 

combat ,  ils  auraient  d'abord  terminé  avoir  échappé ,  par  cette  marc 

la  guerre.  «  Pensez-vous ,  leur  dit-il ,  pide,  a  la  poursuite  de  l'enn< 

»  aue  j'eusse  abandonné  la  guerre  établit  sur  des  hauteurs,  au-c 

»  d'Espagne ,  où  j'avais  été  envoyé ,  la  Trébie ,  un  camp  bien  fortifi 

»  et   que  je  fusse  venu  vous   join-  sans  crainte  d'être  attaqué,  ils 

»  dre  avec  tant  de  célérité  et  d'ar-  des  renforts.  Malheureusement* 

»  deur ,  si  de  bonnes  raisons  ne  m'eus-  forts  étaient  conduits  par  faut 

*  sent  persuadé  que  le  salut  de  la  ré-  sul ,  Sempronius,  guerrier  pn 

»  publique  dépendait  du  combat  que  tueux,  qui,  malgré  les  sages  rq 

»  nous  allons  livrer ,  et  que  la  vie-  tarions  de  Scipion ,  se  laissa 

»  toire  était  assurée?  »  Ce  discours ,  dans  une  embuscade ,  et  perdi 

soutenu  de  toute  l'autorité  de  l'homme  bords  de  la  Trebie ,  une  batail 

qui  le  prononçait ,  et  qui  d'ailleurs ,  plus  décisive  que  celle  du 

ajoute  Polvbe ,  ne  contenait  rien  que  Eclairé  par  sa  défaite,  le  p 

de  vrai ,  lit  naître  dans  tous  les  sol-  Scipion  s  était  convaincu  que 

dats  un  ardent  désir  de  combattre.  On  moyen   de  vaincre  Annibal 

peut  lire  à  l'article  Annibal  (h,  a 1 4).  triomphant ,  était  désormais  c 

quel  fut  le  résultat  de  cette  journée  du  le  combat  pour  le  laisser  co 

Tésin.  Polvbe,  en  la  racontant,  ne  ses  forces   et   ses    ressource 

présente  aucune  reflexion  critique  con-  l'inaction.    Ici,  du  moins, 

tre  les  dispositions  du  général  romain,  rend  justice  à  Scipion  :  sa  1 

Folard  reproche  à  Scipion  de  n'avoir  l'empêcha  d'agir  pour  répare 

pas  fait  combattre  l'infanterie  romai-  sastre  de  Sempronius  ;  ce  ne  1 

ne ,  qui  était  la  meilleure  et  la  plus  la  fin  de  la  campagne  suivant 

disciplinée  de  l'univers  :  mais  il  au-  de  Rome  ,217  avant  Jésus-* 

rait  fallu  auparavant  prouver  que  qu'il   put  rendre  de  nouveai 

Scipion  pouvait  faire  autrement  que  vices  à  sa  patrie.  Les  victo 

d'accepter  un  combat  de  cavalerie,  Cneus  Scipion ,  en  Espagne, 

et  qu'il  aurait  eu  le  temps  de  faire  enfin   ouvert  les  yeux  du  sér 

avancer  ses  légions.  Au  reste  ,  le  l'importance   d'une   diversio 

consul  montra,   dans   l'action,  un  cette  péninsule.  Publius  Scipi 

sang   froid  ,  une  bravoure  dont  on  coré  du  titre  de  proconsul ,  y 

doit  lui  tenir  compte.  Blessé  dange-  voyé  avec  vingt  vaisseaux   c 

reusement,  accablé  par  le  nombre,  dre  de  se  joindre  à  son  frère 

il  ne  dut  son  salut  qu'au  courage  de  Son  arrivée ,  et  les  renforts  qu 

son  fils ,  âge  de  dix-sept  ans ,  qui  fut  nait ,  mirent  les  Romains  en 

assez  heureux  pour  le  dégager.  (  Voy.  passer  l'Èbre,  aue  Carthage  n 

l'art,  ci-après).  Le  consid  surmonta  comme  le  boulevard  de  ses 

ses  douleurs  pour  opérer  sa  retraite  tes  en  Espagne.  Les  deux  fr 

en  bon  ordre  au  delà  du  Pô.  Folard ,  partagèrent  dès-lors  les   s* 

qui  blâme  encore  Scipion  d'avoir  cette  guerre  avec  un  accord 

ainsiabaiidouncauxCarthaginoîstout  d'intention   et   de  vues.  Se 


SGI 

s  s'était  réservé  l'armée  na- 
et  Cncus  avait  le  commaudc- 
le  l'année  de  terre.  Profitant 
que  les  Celtibéricns ,  leurs  nou- 
allies,  occupent  les  armes  d'As- 
I ,  Os  marchent  droit  à  Sa gon te, 
rrand  Annibal  avait  laissé  les 
qui  garantissaient  la  fidélité  de 
pie.  La  campagne  de  l'an  538 
ne  (216  avant  J.-C.)  fut  marquée 
ne  victoire  décisive  que  reni- 
ent les  dru\  frères  sur  Asdru- 
*t  qui  eut  pour  effet  de  Tempe- 
•ncore  d'aller  joindre  Aiuiihal 
lir.  Les  Espagnols,  quijusqu'a- 
uient  demeurés  incertains  en- 
irthage  et  Rome  ,  s'aflermi- 
ou  s'empressèrent  d'entrer 
le  parti  des  Romains.  Quand 
nge  qu'un  succès  aussi  consî- 
le  suivit  immédiatement  la  ba- 
de  Cannes ,  on  ne  peut  s'em- 
r  de  conveuir  que  Rome  , 
te  en  Italie  ,  dut  véritablc- 
K>n  salut  aux  heureuses  op ora- 
les Scipions  dans  la  péninsule. 
autres  vietoiies  signalèrent  la 
igné  de  53<>  (îi") avant  Jésus- 
I].  Trois  armées  carthaginoi- 
bsîrgraient  la  ville  d'Illitiirgis 
fuit  déclarée  pour  les  Romains. 
et  Pnhlius,  se  fais, tut  jour  à  tra- 
•*  trois  camps  ,  ravitaillèrent  la 
malgré  les  vigoureux  efforts  des 
aqinui*.  Ils  m*  portèrent  ensuite 
rjnp  d'Asdml>al ,  lcpliisconsi- 
Irdrs  trois,  résolus  «le  le  forcer, 
a  et  Amilrar  ,  qui  comnian- 
\  1rs  deux  autres,  se  portent 
ttMirs  de  leur  collègue  avec 
k  leurs  forces.  Soixante  mille 
ses  en  viennent  aux  mains  contre 
*>  Romains.  Les  Scipions  ,  grâce 
btlrtr  de  leurs  dépositions  ri  à 
itianrr  qu'ils  inspirent  à  leurs 
a  .  sont  néanmoins  vainqueurs. 
tunuin*  tuèrent  plus   d'enne- 


SCI  199 

mis  qu'ils  n'avaient  eux-mêmes  de 
combattants.  Une  nouvelle  armée,  re- 
crutée par  les  généraux  carthaginois, 
au  sein  même  de  l'Espagne ,  forme 
le  siège  d'Intibili ,  autre  place  fidèle 
aux  Romains  ;  et  ce  n'est ,  pour  les 
deux  vaillants  frères ,  que  l'occasion 
d'une  troisième  victoire.  Treize  mille 
ennemis  tués ,  deux  mille  prisonniers, 
sans  compter  les  drapeaux,  les  élé- 
phants tombés  au  pouvoir  des  Ro- 
mains ,  font  assez  connaître  l'impor- 
tance de  cette  journée.  Presque  toute 
l'Espagne  alors  embrassa  la  cause  des 
Romains.  L'année  qui  suivit  (  an  de 
Rome  54of  il 4  avant  J.-C.) 
amena  de  nouveaux  efforts  de  la  part 
des  Carthaginois  :  les  deux  Scipîons, 
attaqués  sur  tous  les  points  par  As- 
drubal  et  Magon,  qui  avaient  ob- 
tenu des  secours  des  Gaulois  ,  furent 
exposés  à  des  dangers  qu'ils  n'avaient 

Ims  encore  courus.  Cnéus  même  eut 
a  cuisse  traversée*  d'un  coup  de  ja- 
veline ;  mais  ils  sortirent  vainqueurs 
de  quatre  combats  acharnés ,  dans 
lesquels  ils  tuèrent  plus  de  quarante 
mille  hommes.  Ils  couronnèrent  di- 
gnement ces  triomphes  eu  chassant 
les  Carthaginois  de  Sagonte  ,  dont  la 
ruine  avait  été  la  cause  de  la  guerre. 
Ramener  les  anciens  alliés ,  s'en  mé- 
nager de  nouveaux  ,  entr'autres 
Syphax  ,  roi  d'une  partie  de  la  Nu- 
inidic,  tels  furent  les  soins  qui  occu- 
pèrent les  Scipions  pendant  Tannée 
f>ji  de  Rome  (  'X\3  avant  J.-C.  ). 
Pour  augmenter  le  nombre  de  leurs 
soldats,  tout  en  ménageant  le  sang 
romain  ,  ils  offrirent  une  paie  à  la 
jeunesse  rdtibcriennc  ;  et  Ton  vit 
alors ,  pour  la  première  fois ,  des 
mercenaires  servir  sous  les  drapeaux 

de  Rome.  En   un  mot,  plus >b- 

serve  la  conduite  des  deux  Scipions 
eu  Espagne,  plus  on  reconnaît  que 
ces  deux  généraux  ,  trop  négligés  par 


3  oo 


SCI 


les  historiens ,  sont  les  premiers  Cen- 
tre les  capitaines  romains  qui  aient 
su  concevoir  et  exécuter  un  plan  sui- 
vi d'opérations  militaires.  Mais  après 
avoir  obtenu  tant  de  succès  par  l'u- 
nion de  leurs  forces ,  ils  crurent  de- 
voir les  diviser  pour  terminer  plutôt 
la  guerre,  en  battant  séparément  deux 
grandes  armées  rassemblées  par  les 
Carthaginois ,  qui  paraissaient  déter- 
mines aux  derniers  cfl bits.  Celle  de  ces 
deux  armées  contre  laquelle  marcha 
Publius  Scipion ,  avait  pour  chef  As- 
drubal  ,  fils  de  Giscon ,  et  Magon. 
Avant  d'arriver  à  sa  destination, 
le  général  romain  se  vit  incessamment 
harcelé  dans  sa  marche  par  un  en- 
nemi sur  lequel  il  n'avait  pas  compté: 
c'était  Masinissa  (  Voyez  ce  nom , 
XXVII,  pag.  364),  roi  des  Mas- 
sylicns,  nouvel  allié  des  Carthagi- 
nois. Tandis  qu'il  est ,  pour  ainsi  dire, 
assiégé  dans  son  camp  par  ce  prin- 
ce ,  Publius  apprend  qu'Indibilis  , 
chef  d'une  ]>cuplade  espagnole ,  est 
sur  le  point  de  venir  avec  sept  mille 
cinq  cents  hommes  augmenter  le  nom- 
bre de  ses  ennemis.  Prenant  mie  ré- 
solution désespérée,  il  laisse  son  camp 
sous  la  garde  d'un  faible  détachement, 
et  vole  au  devant  de  cet  autre  adver- 
saire. Déjà  les  Romains  avaient  l'a- 
vantage ,  lorsque  la  cavalerie  numide 
commandée  par  Masinissa  ,  auquel 
Scipion  croyait  avoir  dérobé  sa  mar- 
che, vient  tomber  sur  ses  flancs.  Il  sou- 
tenait vigoureusement  cette  attaque; 
mais  une  troisième  armée  arrive  et 
prend  les  Romains  en  queue.  Ainsi 
investis  de  toutes  parts ,  ils  ne  savent 
plus  de  quel  côté  faire  face.  Scipion 
anime  les  siens  de  ses  exhortations  et 
de  son  exemple  ;  il  se  précipite  par- 
tout où  s'offrent  les  plus  grands  pé- 
rils. Guidés  par  un  tel  chef,  les  Ro- 
mains sont  loin  de  plier  ,  lorsque  le 
coup  de  lance ,  qui  vient  trancher  les 


SC! 

jours  de  Publius ,  décide  la  victoireen 
faveur  des  Carthaginois.  Oo  a  vu , 
dans  l'artide  précédent,  quels  regreti 
les  Espagnols  donnèrent  à  Publius  et 
à  son  frère.  Cicéron  les  a  appeles,avcc 
raison ,  deux  foudres  de  guerre.  Ht 
n'étaient  pas  moins  recommandants 
par  leur  mérite  politique  et  guerrier, 
que  par  leur  touchante  union  ,  et 
par  leurs  qualités  personnelles.  Tou- 
tefois on  peut  dire  de  Publius  que 
sa  plus  grande  gloire  est  d'avoir 
donne  le  jour  au  premier  Africain 

D—  H— R. 
SCIPION  (  PUBMUS-CoRITELIUft  ) , 

surnommé  Y  Africain,  fils  du  pré- 
cédent ,  né  lan  de  Rome  5i8, 
selon  Polybe ,  Tan  5ao  selon  Tite- 
Livc ,  était  destiué  à  porter  au  plus 
haut  degré  la  gloire  d'un  nom  déjà 
si  célèbre.  Bien  qu'il  vécut  dans  ni 
temps  où  les  esprits  commençaient 
à  s'éclairer ,  Scipion  eut  cela  de  com- 
mun avec  plus  a'un  héros  de  l'anti- 
quité ,  que  des  traditions  merveil- 
leuses entourèrent  son  berceau.  D'a- 
près ces  traditions ,  un  énorme  ser- 
pent avait  été  vu  dans  la  chambre  de 
sa  mère  enceinte  ;  et  l'on  ne  doutait 
pas  qu'un  dieu  n'eût  pris  cette  forme 
pour  donner  le  jour  au  fils  du  coa- 
sul  Publius  (  i  ).  L'histoire  observe 
uc  le  grand  Scipion  eut  la  faibles* 
e  ne  point  chercher  à  dissiper  cette 
erreur ,  et  que  même ,  par  sou  adresse 
à  ne  pas  affirmer  et  a  ne  pas  nier  le 
prodige ,  il  concourut  à  l'accrédi- 
ter. Il  fit  ses  premières  armes  à  b 
journée  du  Tésm.  11  avait  dix  -  seft 
ans ,  et  annonça  ce  qu'il  serait  ■ 

I'our,  en  sauvant  la  vie  à  son  père 
>Iessé  et  accablé  par  trois  cayaueff 
ennemis  (a).  Apres  la  bataille  de  Can- 

(1)  Voy.  aur  rrlto  traditkm  ,  AuluRrHe. 

(»)  Tcllr  r*t  l'opinion  de  PvMte  et  de  Tile-IJMt 
mai»  <t  dernîrr   nlurrve  qur  («rlia»  rem  ni*  1  • 
«yrknr  ligurtrn  l'humeur  d'avoir  nmr  it 
(TiW-LiTc,  Xïl,4G). 


3 


sa 

Scipioo  arait  combattu, 
ibun  de  la  seconde  légion , 
ille  hommes  s'étaient  réfu- 
Canusium.  Le  commande- 
?tte  faible  garnison  fut  déféré 
Claudius  Pulcher  et  à  Publias 
fie  sa  jeunesse  semblait  de- 
ire  d'un  tel  honneur;  mais 

pas  à  prouver  qu'il  en  était 
pprenaque  des  jeunes  gens 
ières  familles  de  Rome,  dé- 
dit salut  de  la  république  , 
u  d'abandonner  l'Italie  : 
m  qui  aiment  la  république 
Vf  nt,  >  dît  -  il  aux   ofli- 

rentourent;  nuis,  accoin- 
plus  résolus ,  il  se  présente , 
%  au  milieu  de  l'assemblée 
s   gens,  et  s'écrie  :   «  Je 

premier  que  je  u'aban- 
iî  point  la  république,  et 
e sou/Frirai  point  que  d'au- 
ibandonnent.  Grand  Jupî- 

vous  prends  à  témoin  de 
nneot ,  et  je  consens ,  si  je 
is,  que  vous  me  fassiez  ]>('- 
•i  et  les  miens ,  de  la  mort 
cruelle.  »  Puis,  s'adressant 
t,  que  ces  lâches  déserteurs 
ioi»i  pour  chef:  a  Cru  lins, 
tous  qui  êtes  ici  présents  , 
e  même  serment.  Celui  qui 
i  de  le  prêter  avec  moi ,  pé- 
rrelte  éj)ée.  »  Os  paroles, 
ithoiisiasme  dont  elles  sont 
■*  •  et  l'aspect  d'une  épc'e 
e,  produisent  sur  les  audi- 

impression    irrésistible  : 

âr  mourir  pour  I.i  pa- 
l  devait,  dajis  l.i  carrière 
de  Scipion,  s'écarter  des 
laairrs.  F  /usage  ,  à  défaut 
irrite,  voulait  qu'aucun  Ro- 
ui nommé  a  une  magistra- 
!  d'avoir  fait  dix  rampa  - 
qui  romportnit  r.u  moins 
ans  d'âge.  L'an  Vty,  Sii- 


SCI 


3oi 


pion ,  bien  qu'il  en  eût  à  peine  vingt- 
un  ,  se  revêtit  de  la  robe  de  can- 
didat, et  brigua  Pédilité.  Les  tribuns 
s'opposèrent  d'abord  à  sa  demande, 
alléguant  sa  jeunesse  :  «  Eh  quoi  !  ré 
»  pliqua  le  jeune  candidat,  si  le  suf- 
»  frage  unanime  de  mes  concitoyens 
»  m'appelle  à  cette  charge,  je  suis 
»  assez  âge  pour  la  remplir.  »  Le 
peuple,  loin  d'être  choqué  d'une  telle 
conliance,  porte  sur  lui  tous  les  suf- 
frages. Polyhc  ajoute  que ,  non  con- 
tents de  l'élever  à  1  edilité,  les  comi- 
ces y nommèrent, à  sa  considération, 
son  frère  Lucius ,  dont  jusqu'alors  les 
démarches  avaient  été  défavorable- 
ment accueillies.   Ce   succès  parut 
d'autant  plus  éclatant  que  le  bruit 
courut  à  nome  qu'un  souge,  qu'une 
inspiration  d'en  haut,  avait  suggère 
à  Scipion  l'idée  de  revêtir  la  robe  de 
candidat.  Le  peuple  s'accoutuma  dès 
ce  moment  a  Je  regarder  comme 
un  homme  favorisé,  et  même   ins- 
piré des  dieux  ;   et   lui  -  même  ne 
négligea  rien   pour  accréditer   cette 
idée  superstitieuse,   (iliaque   jour  il 
montait  au  Capitule  :  on  le  voyait  en- 
trer seul  dans  le  temple  ;  et  le  vul- 
gaire imagina  qu'il  recevait  du  Dieu 
quelque  re\élation.  \jc.  judicieux  Po- 
lybe  se  plaît  à  le  louer  de  cette  poli- 
tique ;  et  sous  ce  rapport ,  il  le  com- 
pare   à    Lyriirguc  ,    législateur    de 
Sparte,  u  Ne  croyons  pas,  dit -il, 
que  ce   fût  eu    consultant    supersti- 
tieusement en  toutes  choses  une  prê- 
tresse d'Apollon  que  L\mrguc  éta- 
blit le  gouvernement  de  Limlémo- 
ne ,  ni  que  Scipion  se  soit  fondé  sur 
des  songes    et  sur  des  augures,  pour 
reculer  l'empire  romain;  mais  tous 
les  deux  agissaient  dans  la    convic- 
tion que  la  plupart  des  hommes  se 
laissent  détourner  «les  projets  extraor- 
dinaires par  I,t  eriiiite  de  grands  dan- 
gers ,    à    moins    qu'ils   ne  |  «lissent 


3os  SCI 

compter  sur  l'assistance  spéciale  des 
Aïeux  [3)  »  Le  moment  vint  bientôt  oit 
ce  jeune  héros  devait  réaliser ,  sur- 
passer même ,  les  espérances  dont  il 
était  l'objet.  C'était  au  sein  delà  bel- 
liqueuse Espagne,  qu'un  ancien  ap- 
pelle l'école  d'Annibal  (4) ,  qu'il  de- 
vait se  former  pour  vaincre  A  imitai 
lui-même,  et  continuer,  en  vengeant 
leur  mort,  la  gloire  acquise  dans  cette 
province  par  sou  père  et  son  oncle. 
Claudius  Néron  avait  remplace'  ces 
deux,  habiles  capitaines;  et  après 
avoir  défait  Asdmtal,  frère  du  vain- 
queur de  Cannes,  il  avait  laisse'  échap- 
per cet  ennemi ,  qu'il  aurait  pu  acca- 
bler. Ou  résolut  donc  à  Rome ,  d'en- 
voyer un  nouveau  proconsul  en  Es- 
pagne. Les  comices  sont  indiqués  : 
personne  ne  se  présente.  Si  Rouie 
avait  alors  d'excellents  citoyens  et 
des  soldats  bien  disciplinés ,  elle  man- 

rit  de  généraux  qui  fussent  en  état 
lutter  contre  le  génie  d'Annibal. 
Le  seul  Marcellus  tenait  la   fortune 
indécise  dans  le  midi  de  l'Italie;  mais 
une  imprudente  démarche  devait  bien- 
tôt ravir  à  l'état  celui  qu'on  en  avait 
surnommé  l'Épée.   Le  bouclier  de 
Rome  ,   Fabius  ,  accablé  de  vieil- 
lesse, ne  demandait  plus  que  le  re- 
pos. Ci  ion  l'Ancien,  qui  commen- 
çait à  parcourir  la   carrière  des  em- 
plois, n'avait  point  cet  enthousiasme 
militaire  qui  fait  les  grands  cauitav 
nés.  Cet  enthousiasme  pouvait/ 
animer   quelquefois  un   Sem    ' 
Gracchus,  un  Claudius  Né 
Livius  Salînator  ;  mais  auci 
cliefsne  réunissait  1rs  qualité) 
respour  conduire  une  entrep 
vaste ,  aussi  dillïcile  que  de  i 
rir ,  de  pacifier,  de  cunserv 
fne.  Les  deux  Se  ip  ion  s  avai 


â  cet  égard,  di 

détruit  i'ouvr, 
victoires  cl  de 
tre  récent  élira 

les  rassurer.  L 
voir  les  intérêt 
nés  par  les  1,01 
plus  dignes  d 
nouveau  et  pli 
le  coup  fui>csi 
république  dei 
à  remplacer.  ( 

dans  le  lieu  le 
semblée,  s'oll 
déclarant  que 


3o? 


SCI 


compter  sur  l'assistance  spéciale  des 
dieux  (3)  »  Le  moment  vint  bientôt  où 
ce  jeune  héros  devait  réaliser ,  sur- 
passer même ,  les  espérances  dont  il 
était  l'objet.  C'était  au  sein  de  la  bel- 
liqueuse Espagne,  qu'un  ancien  ap- 
pelle l'école  d' Annibal  (4) ,  qu'il  de- 
vait se  former  pour  vaincre  Annibal 
lui-même ,  et  continuer ,  en  vengeant 
leur  mort,  la  gloire  acquise  dans  cette 
province  par  son  père  et  son  oncle. 
Claudius  Néron  avait  remplacé  ces 
deux  habiles  capitaines;  et  après 
avoir  défait  Asdrubal,  frère  du  vain- 
queur de  Cannes ,  il  avait  laissé  échap- 
per cet  ennemi ,  qu'il  aurait  pu  acca- 
bler. On  résolut  donc  à  Rome ,  d'en- 
voyer un  nouveau  proconsul  en  Es- 
pagne. Les  comices  sont  indiqués  : 
personne  ne  se  présente.  Si  Rome 
avait  alors  d'excellents  citoyens  et 
des  soldats  bien  disciplinés ,  eue  man- 

rit  de  généraux  qui  fussent  en  état 
lutter  contre  le  génie  d' Annibal. 
Le  seul  Marcellus  tenait  la  fortune 
indécise  dans  le  midi  de  l'Italie;  mais 
une  imprudente  démarche  devait  bien- 
tôt ravir  à  l'état  celui  qu'on  en  avait 
surnommé  l'Épée.  Le  bouclier  de 
Rome  9  Fabius  ,  accablé  de  vieil- 
lesse ,  ne  demandait  plus  que  le  re- 
pos. Caton  l'Ancien,  qui  commen- 
çait à  parcourir  la  carrière  des  em- 
plois, n'avait  point  cet  enthousiasme 
militaire  qui  fait  les  grands  capitai- 
nes. Cet  enthousiasme  pouvait  bien 
animer  quelquefois  un  Sempronius 
Gracchus,  un  Claudius  Néron,  un 
Livius  Saiinator;  mais  aucun  de  ces 
chefs  ne  réunissait  les  qualités  nécessai- 
res pour  conduire  une  entreprise  aussi 
vaste ,  aussi  difficile  que  de  reconqué- 
rir ,  de  pacifier,  de  conserver  l'Espa- 
gne. Les  deux  Scipions  avaient  laissé, 

(3)  Poltb. ,  Kt.  X ,  e.  s 

(4)  Wmm  AnniMù  enulUrieim  (  Aon.   Flor.  . 
U».  n  ,  c.  6.  ) 


SCI 

à  cet  égard ,  de  beaux  exemj 
un  seul  jour,  une  seule  fat 
détruit  l'ouvrage  de  sept  . 
victoires  et  de  sagesse;  et  h 
tre  récent  effrayait  plus  les  < 
leurs  succès  antérieurs  ne 
les  rassurer.  Le  peuple ,  coi 
voir  les  intérêts  de  la  patrie 
nés  par  les  hommes  qui  sen 
plus  dignes  de  la  servir, 
nouveau  et  plus  vivement  q 
le  coup  funeste  qui  avait 
république  deux  généraux  s 
à  remplacer.  Ce  fut  alors  q 
le  neveu,  de  ces  illustres  fr 
dans  le  lieu  le  plus  appara 
semblée,  s'offrit  à  tous  le 
déclarant  que  si  l'on  voula 
mer  proconsul,  il  était  prêt 
la  mission  de  réparer  les  nx 
sa  patrie  et  de  sa  famille 
gne.  Des  acclamations  una 
cueillirent  la  présence  et  les 
jeune  Scipion  ;  il  fut  élu 
avait-il  vingt-quatre  ans  (5) 
qoie  le  décret  est  prononcé , 
siasme  se  refroidit  pour  fai 
de  sombres  réflexions.  Le  i 
fraie  en  songeant  à  l'extrem 
de  celui  dont  l'audace  s'est  cl 
destinées  de  la  république  :  < 
comme  de  sinistre  présage 
heurs  arrivés  à  sa  maiso 
ne  peut ,  sans  frémir  ,  le  s 
quitter  sa  famille  en  dei 
prendre  possession  d'une  pi 
il  lui  faudrait  combattre 
tombeau  de  son  père  et  ce 
oncle.  Scipion  s'aperçoit  d 
cheusc  révolution  dans  les 
sait  en  prévenir  les  cfFets.  S 
au  peuple ,  il  lui  parle  av 
force  et  d'élévation ,  avec 
naissance  si  parfaite  de  1 
guerre,  une  telle  prévoyanc 


(5)  SekmTiu-Lii*  ;  Poiyb*  foi  «■ 


SCI 

tilt»  de  l'entreprise  dont  il 
ireë;  enfin  sa  beauté  mâle, 
s  de  son  action,  et  ce  ton  d'en- 
me  et  d'inspiration  religieuse 
tt  si  naturel ,  font  une  si  pro- 
gression sur  l'assemblée,  que 
regrets,  toutes  les  craintes 
lissent ,  et  les  acclamations 
font  entendre  sont  pour  le 
ocousul  comme  une  élection 
.  Parti  du  port  d'Ostic  avec 
»  hommes  d'infanterie  et  trente 
a  cinq  rangs  de  rames  ,  il 
l  Tarragone ,  où  le  bruit  seul 
vee  d'un  Scipion  avait  attire 
jyes  de  tous  les  peuples  de  la 
e ,  encore  fidèles  à  l'alliance 
e.  Son  abord  plein  de  fran- 
de  dignité' ,  et  la  sages.se  de 
ours  redoublèrent  le  zMe  de 
iliaires  ;  les  éloges  mérites 
ma  aux  vieilles  bandes  échap- 
desastre  des  deux  Scipions  , 
la  valeur  et  à  l'habileté  du 
arcius,  lui  gagnèrent  le  cœur 
étérans,  qui  ne  prononçaient 
respect  le  nom  de  son  ]>ère 
n  oncle.  I*a  ronlianec  et  l'a- 
ie Scipion  témoignait  à  Mar- 
inai récompensé  par  le  sénat 
e,  prouvèrent  combien  son 
rar  élait  au-dessus  de   toute 
.  lie  proconsul  avait  à  cont- 
rais armées  Carthaginoises, 
i  sur  différents  points  de  l'Ks- 
Kn  réfléchissant  à   la  faute 
it    perdu  ses  devanciers ,  il 
ait  songer  à  livrer  bataille, 
r  séparément  l'un  des  trois 
X  rnnfinis  ,  c'était    risquer , 
de  victoire  comme  de  dé- 
rir  les   voir  se  réunir  contre 
par  conséquent  s'exposer  aux 
langer* ,  aux  mêmes  malheurs 
jièr**  et  son  oncle.  D'ailleurs 
exploit  nouveau  était  néces- 
jur  exalter  It  courage  des  Ro- 


sci 


3o3 


mains  en  frappant  les  imaginations  : 
Scipion  résolut  donc  le  siège  de  Car- 
thagene,  la  plus  forte  et  la  phis  riche 
de  toutes  les  cités  de  l'Espagne ,  et 

r'  était  le  centre  de  la  domination 
Carthaf*e  dans  la  Péninsule.  Les 
Carthaginois  étaient  si  loin  d'imaginer 
qu'on  osât  mettre  le  siège  devant  cette 
ville,  qu'ils  n'y  avaient  laissé  qu'une 
garnisonde  mille  hommes  commandes 
par  Magon,  frère  d'Anmbal;  mais  la 
force  de  ses  remparts  et  surtout  sa 
situation  maritime,  semblaient  la  ren- 
dre inexpugnable.  Scipion  fut  instruit 
par  des  pécheurs  du  pays  ,  qu'à  la 
marée  descendante,  les  vastes  étangs 

3ui  baignaient  la  partie  la  plus  faible 
es  murailles,  devenaient  cuéables. 
Cette  découverte  lui  suffit  :  déjà  il  se 
voit  maître  de  la  place;  son  plan  est 
arrêté ,  il  ne  songe  plus  qu'à  1  accom- 
plir. Dans  une  harangue  courte  mais 
énergique ,  il  annonce  à  ses  soldats 
que  Neptune  lui  est  apparu  en  songe, 
et  lui  a  promis  la  victoire.  Tandis 
qu'il  occupe  toutes  les  forces  de  l'en- 
nemi par  une  double  attaque  (  Vcy. 
C.  L.ci.ius  Nvpos  ,  XXII I ,  io3) , 
du  côté  de  la  mer  et  du  côté  de  la 
terre ,  une  troupe  d'élite  franchit  le 
marais,  escalade  les  murs  abandon- 
nés, se  répand  dans  la  ville,  et  vient 
ouvrir  les  portes  aux  assiégeants  qui 
donnaient  l'assaut  du  côté  de  la  terre. 
Dès  que  les  Carthaginois  qui  défen- 
dent les  murailles  sont  hors  de  com- 
bat ,  Scipion  ordonne  à  ses  soldats , 
selon  la   coutume  des  Romains,  de 
tuer  tous  les  habitants  qu'ils  rencon- 
treront, mais  de  s'abstenir  du  pillage. 
Cet  ordre  fut  exécuté  à  la  rigueur  ; 
les   Romains  immolèrent  jusqu'aux 
animaux.  Cependant  Scipion ,  qui  ne 
croyait  pas  avoir  vaincu  tant  qu'il  lui 
restait  quelque  chose  à  faire  ,  sr  met 
à  la  tete  de  mille  soldats  pour  foirer 
la  citadelle;  et  Magon  la  rend  sans 


3o4  SCI 

coup  férir,  ne  demandant  que  la  rie. 
Le  proconsul  donne  alors  le  signal  du 
pillage,  et  Ton  cesse  de  tuer.  Pendant 
toute  cette  journée  Scipion  se  trouva 
dans  la  mêlée  ;  mais  sachant  conci- 
lier ,  avec  la  bravoure  dont  il  voulait 
donner  l'exemple ,  le  devoir  du  géné- 
ral, qui  lui  commandait  de  ne  pas  s'ex- 
poser témérairement ,  il  se  fit  accom- 
pagner par  trois  soldats  qui  le  cou- 
vraient de  leurs  boucliers.  La  con- 
quête de  Carthagène  (  an  de  Rome , 
544  )  y  était  d'une  importance  sans 
égale:  Scipion  sut  la  rendre  plus  pré- 
cieuse encore  par  la  manière  dont  il 
usa  de  sa  victoire.  Les  enfants  des 
premières  familles  de  l'Espagne ,  li- 
vrés aux  Carthaginois  comme  otages 
de  la  fidélité  de  leurs  pères,  étaient  gar- 
dés dans  la  forteresse.  Scipion ,  après 
avoir  pourvu  à  tous  leurs  besoins 
s'empressa  de  les  renvoyer  chargés 
de  présents  dans  leur  patrie  :  il  poussa 
l'attention  jusqu'à  donner  aux  petits 
garçons  et  aux  petites  filles  des  jouets 
et  des  bijoux  assortis  aux  goûts  de 
leur  sexe.  11  ne  traita  pas  avec  moins 
d'humanité  et  de  sollicitude  les  pri- 
sonniers que  le  sort  des  armes  avait 
fait  tomber  entre  ses  mains.  Le  noble 
cœur  de  Scipion  semblait  ainsi  devi- 
ner des  vertus  qui  n'étaient  point  dans 
les  mœurs  romaines.  On  ne  s'aviserait 
pas ,  chez  les  modernes  ,  de  louer  un 
général  parce  qu'il  n'aurait  pas  forcé 
sa  captive  à  partager  son  lit  :  il  n'en 
était  pas  de  même  chez  les  anciens. 
Une  prisonnière  devenait,  par  le  droit 
de  la  guerre ,  l'esclave  et  la  concu- 
bine de  son  vainqueur ,  qui  était  son 
maître.   Scipion  respecta  l'honneur 
de  ses  captives ,  les  couvrit  de  sa  pro- 
tection ,  ejt  |cs  confia  à  des  ollicicrs 
d'une  sagesse  éprouvée  :  «  Ma  pro- 
»  pre  gloire ,  leur  dit-il ,  et  celle  du 
»  peuple  romain ,  me  défendent  de 
»  soutTrir  que  la  vertu  ,  toujours  rcs- 


SC.l 

»  pectablecn  quelque  lieu  qu*< 
»  être,  soit  exposée,  dans  m* 
»  à  d'indignes  outrages.  »  ] 
captives ,  se  trouvait  une  je 
sonne  d'une  haute  naissance 
rare  beauté.  Les  soldats  de 
qui ,  selon  l'aveu  de  Polybc 
bien  instruits  du  faible  de  1 
rai ,  la  lui  amenèrent.  Il  c 
Yalère  Maxime ,  jeune  ,  > 
et  hors  des  liens  du  maria 
il  sut  triompher  de  lui-menu 
nant  que  cette  vierge  était 
un  prince  Celtibénen  nom; 
cius ,  qui  en  était  vivement 
le  fit  venir  ,  et  lui  dit  :  « 
»  vous  devez  épouser,  a  été  pa 
»  comme  elle  aurait  été  dans  1 
»  de  son  père  et  de  sa  mère. 
»  l'ai  réservée  pour  vous 
»  présent  digne  de  vous  et 
»  La  seule  reconnaissance  q 
»  de  vous  pour  ce  don  , 
»  vous  deveniez  l'ami  du  j 
9  main  ;  et  si  vous  me  juge 
9  de  bien  ,  tel  que  mon  pèi 
9  oncle  ont  paru  aux  pe 
»  cette  province  ,  sachez 
»  dans  Rome  beaucoup  de  oit 
»  nous  ressemblent.  »  Les  j 
la  jeune  fille ,  admis  devan 
consul ,  mirent  à  ses  pieds  u 
considérable  pour  sa  rançon 
ne  pouvant  résister  à  leurs  ] 
sollicitations  ,  la  reçut  , 
dressant  à  Allucius  :  «  J'aj 
»  il ,  à  la  dot  que  vous  rc 
»  votre  beau  -  père ,  cette 
»  que  je  vous  prie  d'accept 
»  un   présent  de  noces  (< 


(<r\  On  ■  cm  Imig-lenipn  nue  I'iu-Im 
•vnil  rie  rei>rr«enlre  *tir  un  iMmclirr  i 
vr  dans  le  KliAnr ,  en  llWi ,  et  qui  « 
d'Inii  «!nn*  un  de*  caliiiii-t*  (te  la  |»il 
Roi ,  m  Pari*;  mai»  Millili  i-l  d'an Ire* 
pniutr  la  liuiwlo  do  i  elle  traUiliun 
<jui>  \r  <|i»<inr  d'ar^i'iil  iiummr  niai 
fli'itclu'id.-  Xi iftian. représente kpkm* 
hri*i'i»  A  Acliilie. 


SCI 


lien ,  pfuctrc  de  reconuais- 
aQa  faire  des  levées  dans  son 
et  revînt  quelques  jours  après 
Ire  Scipion  avec  un  corps  de 
se  cents  cavaliers.  Polybc  nous 
?  ensuite  ce  grand  homme ,  ap- 
itscs  troupes  aux  exercices  de 
rre  et  de  la  gymnastique ,  et 
»nnant,pour  ainsi  dire,Car- 
e  en  une  fabrique  d'armes.  11 
mit  alors  les  villes  de  la  do- 
ua romaine  ;  puis  ,  au  sein  de 
irtiers  d'hiver  à  Tarragonc  , 
t  dans  l'alliance  du  peuple  ro- 
m  des  plus  puissants  priu- 
la  Péninsule ,  Edccon  ,  dout 
pie  entraîna  tous  les  Espagnols 
ïça  de  rÇbrc  ,  qui  jusqu'alors 
t  montré  des  dispositions  peu 
Mes  pour  la  République.  Deux 
chefs  Cdlibériens,  Mandonius 
ibilis  ,  comparaut  la  geuéro- 
Scipion  à  la  hauteur  et  à  la 
v  drs  Carthaginois  ,  abandon- 
1e  camp  d' Asdrubal  ,  rt  se 
eut  aux  Romains,  avec  leurs 
i.  Le  proconsul,  se  voyant  alors 
jrt  pour  tenter  le  sort  des  ba- 
.  marcha  contre  AMlrubal  , 
Ainiibal.  le  rencoutra  pies  de 
i,  lui  tua  huit  mille  liomino. 
mfraignit  à  la  retraite.  Sa  ino- 
uï politique  envers  1rs  prison- 
rltilxi iem  lui  fit  de  iiou\caux 
n*  :  il  le>  renvoi  a  suis  rançon, 
r|i«"îl  wudait.'iIYiir.iu  Ie>  Afri- 
Crttr  g*ÏHTosi>.:  lui  fut  plus 
!4ff*  que  tout  l'or  qu'il  aurait 
r*r  dr  la  vente  de  ms  captifs. 
coix  qui  lui  durent  la  liberté', 
naît  Mavki\a  ,  iietcu  de  Mas- 
.  qui .  dan*  vi  rccoiuiaiss:iucc, 
bientôt  drwnir  l'ami  de  Sci- 
[  lr  plus  fidèle  allie  du  peuple 
.  \a^  O'itibe'rieiis  ,  jw'ne'tre's 
rai  ion  pour  un  lu  Vos  qui  sa- 
mi  ailoucir  les  lois  cruelles  de 

su. 


SCI  3o5 

la  guerre,  le  saluèrent  roi  le  lende- 
main de  la  bataille.  Il  repoussa  ce 
titre  flatteur,  et  l'admiration  des  Es- 
pagnols s'accrut  de  toute  l'impor- 
tance qu'ils  y  attachaient  eux-mêmes. 
Ou  a  prétendu  que  Scipion  aurait  du 
poursuivre  Asdrubal  dans  sa  retraite, 
et  ne  pas  le  laisser  sortir  de  l'Espa- 
gne pour  aller  en  Italie  opérer  avec 
Annibal  une  jonction  qui  aurait  pu 
compromettre  l'existence  de  Rome. 
Ce  reproche,  qui  fut  adressé  au  vain- 
queur de  Cartnagène,  par  Fabius  lui- 
même  ,  n'est  pas  dénué  de  toute  vrai- 
semblance. Le  motif  de  Scipion  était 
d'éviter  ,  en  poursuit  aut  Asdrubal , 
d'attirer  contre  lui  deux  autres  géné- 
raux carthaginois ,  Asdrubal  fils  de 
Giscon,et  Magou,  quiétaieiitaccourus 
de  l'Espagne  Ultérieure,  pour  proté- 
ger la  retraite  de  leur  collègue.  La  ca- 
tastrophe de  son  père  et  de  sou  oncle 
était  toujours  présente  à  la  pensée  du 
jeune  consul  ;  et  il  n'avait  rien  plus  à 
cepur  que  d'éviter  toute  démarche  qui 
l'eût  expose'  aux  dangers  dont  ils 
avaient  été  victimes.  Mais,  s'il  commit 
une  faute, par  trop  de  prevovanec,  ses 
nouveaux  exploits  ne  tardèrent  pas 
à  la  faire  oublier.  Les  généraux  car- 
thaginois ,  bien  que  déconcertés  par 
la  défaite  d'Asdrtihal  ,  dominaient 
encore  sur  une  grande  partie  de  l'Es- 
pagne t  et  trouvaient  .dans  le  ^ciiie 
guerrier  et  alors  fort  inconstant  de 
se*  habitants,  des  rcssonr<r>  tnn  jours 
nouvelles  pour  alimenter  l.i  guerre. 
A >d ni KilCii.sc on  maintenait  encorda 
Bc tique  m  mis  son  ol>cissanre  :  Magou 
tirait  des  îles  Baléares  des  renforts 
considérables.  Masinissa  parcourait 
avec  sa  cavalerie  l'Espagne  Cilé- 
lieure  ,  pour  y  soutenir  1rs  derniers 
partisans  de  Cartilage.  S»  ipioii  n'é- 
tait réellement  malin*  que  de  l.i  par- 
tic  orienti le  de  la  Péninsule  ,  jus- 
qu'au territoire  de  Carthagètic.  Ce- 


3of> 


SCI 


pendant  Hannon  arriva  d'Afrique 
avec  une  nouvelle  armée  :  il  opéra  sa 
jonction  avec  Magon;  et  tous  deux 
entrèrent  dans  la  Cekibérie,  à  la  tê- 
te de  forces  imposantes.  Ces  derniers 
efforts  de  Cartnagc  en  Espagne  /ne 
devaient  avoir  d'autre  résultat  que 
d'ajouter  à  l'éclat  des  triomphes 
de  Scipion.  Une  bataille  gagnée  sur 
Hannon  et  sur  Magon ,  sous  les  aus- 

Î lices  du  proconsul ,  par  Silanus ,  son 
icutenant ,  coûta  la  liberté  au  pre- 
mier de  ces  généraux ,  et  força  les 
vieilles  bandes  carthaginoises  à  se 
réfugier  en  fiétique,  auprès  d'Asdru- 
bal-Giscon.  JLà  se  bornèrent  les  ope* 
rations  de  Tannée  547  (  ^e  R°me  \ 
A  l'ouverture  de  la  campagne  sui- 
vante ,  cinquante  mille  fantassins  et 
quatre  mille  cinq  cents  cavaliers  éta  irut 
réunis  dans  la  Bétiquc  sous  les  dra- 
peaux d'AsdrubaMiiscon  et  de  Ma- 
gon. Scipion  n'avait  que  quarante  mil- 
le soldats;  il  nenouvait  se  fier  aux.  Es- 
Ïiagnols,  qui  faisaient  sa  principale 
bree.  Il  sut  parer  à  cet  inconvenant, 
et  tout-à-la-fois  suppléer  au  nombre, 
])ar  des  dispositions  dont  la  profonde 


sagesse  annonçait  le  vainqueur  de  Za- 
ma.  Asdnibal  céda  au  génie  de  son  ad* 
versairc  et  se  relira  dans  son  camp. 
Là  ses  allies  l'abandonnèrent ,  et  il 
marcha  précipitamment  vers  les  co- 
lonnes d  Hercule.  Dès  le  lendemain , 
Sripion  l'atteignit  dans  sa  retraite  : 
nouveau  combat,  nouvelle  victoire. 
Asdrubal  ,  réduit  à  six  mille  hom- 
mes ,  harasses  de  fatigue,  à  moitié 
désarmés,  abandonna  le  théâtre  de 
la  guerre  et  se  réfugia  .dans  Gadès. 
Scipion,  laissant  h  Silaùus  le  soin  de 
dissiper  les  faibles  débris  des  armées 
carthaginoises,  reprit  le  chemin  de 
Tarragone  avec  le  gros  de  son  ar- 
mée, examinant  la  conduite  que  les 
cités  et  les  princes  du  pays  a  valent  te- 
nue ,  et  distribuant  les  peines  comme 


SCI 

les  récompenses  ,  selon  les 
de  chacun.  La  nouvelle  de 
mission  entière  de  l'Espagne 
à  Rome  par  Lucius  Scipion , 
proconsul,  y  causi  une  joie 
selle.  On  élevait  jusqu'au  ciel 
re  et  la  valeur  de  ce  jeune 
mais  tandis  qu'on  le  mettait 
sus  des  plus  grands  caj 
lui  seul  ne  regardait  ce  qn 
fait  qiie  comme  le  prélude  d 
dessein  qu'il  méditait.  Déjà 
geait  à  porter  la  guerre  ji 
murs  de  Carthaee.  Dans  cett 
jugea  nécessaire  de  se  mena 
fiance  de  Synhax ,  roi  des  1 
liens  ;  et  au  heu  de  confier  le 
cette  négociation  au  zèle  doi 
quelque  officier,  lufoneme 
secrètement  vers  l'Afrique  a^ 
vaisseaux.  Il  arriva  chez  Syj 
jour  qu'Asdrubal  fils  de  < 
chassé  de  l'Espagne  par  se* 
venait  implorer  le  secour 
prince.  Réunis  à  la  table  du 
que  africain  ,  les  deux  génér. 
tagèrent  le  même  lit ,  et  se  t 
avec  tous  les  égards  d'une  rc 
ciproque.  Asdrubal ,  dit-oi 
cette  entrevue  familière  a> 
pion  ,  découvrit  en  lui  une 
périorité  de  caractère  et  d 
qu'il  désespéra  de  la  fortui.c 
thage  avec  un  tel  adversai 
même  ne  tarda  pas  à  rei 
l'ascendant  que  le  Romain  a 
sur  Syphax:  ce  monarque  si 
l'allié  de  Rome,  et  le  Gui 
fut  congédié.  Quatre  jours 
à  Scipion  pour  accomplir  ce 
Quelque  heureuse  qu'eu  ait  c 
ee n'est  pas  sans  raison  qui 
blâma  cette  démarche  cor 
témérité  sans  excuse.  Le  re 
ca  m  pagne  fi  it  cm  pi  oy  é  à  réd 
ques  places  importantes  < 
vaient  encore  la  puissance 


sa 

I!litiirgis,la  principale,  arrêta  long- 
temps cette  armée  qui  avait  dompte 
l'Espagi.c.  Plusieurs  fois  les  assiè- 
ges, dans  de  vigoureuses  sortira, 
avaient  repoussé  les  Roniains.Sci  pion, 
après  avoir  reproché  aux  siens  leur 
lâcheté ,  se  met  eu  devoir  de  monter 
à  Passant.  Déjà  il  était  au  pied  de  la 
muraille,  lorsque  1rs  soldats,  alar- 
més du  danger  que  va  courir  une  vie 
«i  précieuse,  le  forcent  de  s'éloiguer, 
et  montent  eux-mêmes  à  la  muraille  : 
la  place  est  emportée.  Les  Vain- 
queurs, roulant  effrayer  1* Espagne 
par  mi  terrible  exemple,  massacrent 
la  hal.itauts ,  portent  la  (lamine 
dans  les  maisons,  et  détruisent  tout 
re^n 'épargne  l'incendie.  La  présence 
de  Scxpion  suffit  ensuite  pour  faire 
tomber  en  son  pouvoir  Castulon ,  dé- 
fends par  une  garnison  carthaginoi- 
se Apres  ces  brillants  succès ,  il  célé- 
bra en  rhonneur  de  son  père  et  de  son 
«ode  des  jeux  magnifique* ,  dans 
lesquels  3  donna  le  s{>ectaclc ,  nou- 
veau pour  l'Espagne,  d'un  combat 
de  gladiaf  iirs.  Les  champions  ue  fu- 
rent point  de*  athlètes  mercenaires  : 
on  nr  Trt  dans  la  lice  que  des  Espa- 

rls  de  condition  libre,  cm  presse  3 
signaler  leur  valeur,  et  de  faire 
lenr  cour  an  général  romain.  Si' i  pi  ou 
se  disposait  au  siège  de  Gadcs ,  terme 
de  ses  conquêtes  dan»  la  péuiusuL*, 
lorsqu'une  nul  a  die  pensa  lui  f.iiie 
|<rare  le  fruit  de  tant  de  glorieux 
travaux.  La  crainte  ou  la  pertidic  ne 
■main  pas  d'exagérer  le  dangi  r  : 
on  fil  même  rourir  \c  binil  de  sa 
■sort  L'oprit  de  révolte  se  répandit 
parmi  1rs  trotijavs  romaines  cantou- 
neesa  Sorroue.  Elle*  (liassent  leurs 
•tâcjers.  turent  des  tribuns  mili- 
taire» .  rt  réclament  iuxjltiu  nient 
uMr.  Maiiduiiins  et  ludibiSis, 
la  crainte  a\.iit  soumis  aux 
latns  ,  se  soulèvent   L*Ktp..gue 


nom: 


semble  à  la  veille  d'échapper  enco- 
re une  fois  aux  Romains.  Scipion  re- 
couvra la  santé ,  et  tout  changea  de 
face.  A  peine  convalescent ,  il  est  as- 
sez adroit  |H>nr  attirer  les  soldais 
séditieux  dans  Cartliagi  ne.  Tandis 
que  les  légions  ùdèlesgardeiiC  les  por- 
tes de  la  ville ,  il  convoque  its  re- 
belles ,  leur  adresse  les  reproches 
qu'ils  méritent,  les  désarme,  fait 
tomber  ia  lêtc  des  plis  coupables,  et 
reçoit  le  serment  des  autres.  Mar- 
chant ensuite  contre  Mandouius  ctln- 
dibilis ,  il  les  vainquit  eu  bataille  ran- 
gée; et  leur  prompte  soumission  ter- 
mina cette  impuissante  révolte.  L'al- 
liance des  Humains  embrassée  par 
Masiiiissa ,  à  la  suite  d'une  entrevue 
avec  £cipton,  et  la  soumission  vo- 
lontaire de  Gadès  assurèrent  déliiti* 
tivement  la  conquête  de  l'Espagne, 
fie  proconsul,  laissant  alors  à  ses 
lieuteuauts  le  commandement  de 
ses  légions,  revint  à  Rome  (  Tau 
543  de  Home  ).  Avant  d'entrer  dans 
la  ville,  il  rendit  compte  de  ses  ex- 
ploits, dans  Je  temple  de  Btllouc. 
si  lue  hors  d<s  murs.  C'était  l'usag*? 
nrcici  il  aux  généraux  qui  sollicita ieut 
le  !i  i<  un  plie.  Personne  ne  mit  en  dou- 
ttMju'il  ne  l'eut  mérité;  maison  lui  ob- 
jecta que  la  lui  ne  l'accordait  qu'aux 
généraux  revêtus  du  consulat  Pcut- 
*Uv  Scipion ,  par  mie  sollicitation 
plu>  op.niâtrr  ,  aurait -il  enlevé'  cet 
iioniiiur ;  mais  il  trouva  plus licau 
de  iTs|N'Ctt  r  les  lois  que  de  s'en  faire 
excepter.  Ilcurcu.ic  Rome,  alors  où 
le  bruit  de  victoires  pareilles  a 
celle*»  du  héros  de  l'ilspugnc  uc  fai- 
sait pas  taire  la  lui!  Il  entra  donc 
dans  la  ville  eu  simple  particulier, 
faisant  porter  devant  lui,  pour  être 
déposées  au  trésor  public,  les  riches- 
ses immcn>cs  dont  il  avait  dépouillé 
les  ennemis  ;  nnis,  revêtant  la  rolie 
de  candidat,  d  obtint ,  p.u  le  sultra 


3o8 


SCI 


ge  unanime  des  centuries ,  la  dignité' 
consulaire  (  an  de  Rome  549  )•  ^a" 
mais  assemblée  n'avait  été  si  nom- 
breuse. Les  citoyens  accoururent  de 
tous   les  environs  ,  non  seulement 
pour  lui  donner  leur  voix,  mais  en-  . 
corc  pour  contempler  les  traits  du 
vainqueur  de  l'ibcrie.  Cette   foule 
empressée  le  suivit  au  Capitole  lors- 
qu'il y  monta  pour  immoler  à  Jupi- 
ter l'hécatombe  qu'il  avait  fait  vœu 
de  lui  offrir  après  son  retour.  La 
grande  pensée  du  nouveau  consul 
était  de  porter  en  Afrique  le  théâtre 
de  la  guerre.  11  en  demanda  l'auto- 
risation au  sénat ,  faisant  connaître 
ouvertement  que ,  s'il  éprouvait  un 
refus,  il  en  appellerait  au  peuple.  Les 
vœux  du  peuple  étaient  d'accord  avec 
les  siens;  mais  un  grand  nombre  de 
sénateurs  opposaient  leur  froide  pru- 
dence à  ce  plan ,  dont  le  génie  de 
Scipion  pouvait  seul  peut-être  entre- 
voir les  chances  favorables.  A  leur 
tête   était  Fabius  Cunctator ,  qui, 
au  projet   de  passer   en  Afrique  , 
objectait ,  avec   une  grande  appa- 
rence de  raison ,  la  présence  d  An- 
nibal  en  Italie  (  V\  Fabius  ,  XIV  , 
17  ).  En  vain  Scipion  représenta  que 
le  plus  sûr  moyen  de  1  en  arracher 
était  de  forcer  Carthage  à  le  rappe- 
ler à  son  secours.  L'avis  de  Fabius 
prévalut.  Les  sénateurs  Gagnèrent  les 
tribuns,  qui,  par  un  plébiscite,  fi- 
rent décréter  que  le  consul  ne  pour- 
rait en  appeler  au  peuple  de  la  déci- 
sion du  sénat.  On  prit  un  parti  mi- 
toyen :  ce  fut  de  lui  donner  la  Sicile 
pour  province ,  avec  la  permission  de 

Î>asser  en  Afrique ,  si  l'intérêt  de  l'état 
'exigeait.  Les  discours  de  Fabius  et 
de  Scipion,  reproduits  par  Titc-Live, 
sont  des  modelés  ;  et  s'ils  ne  furent  pas 
prononcés  tels  qu'on  les  lit  dans  cet 
historien ,  du  moins  ils  donnent  avec 
beaucoup  de  vraisemblance  les  argu- 


SCI 

ments  que  durent  faire  valoir  ces 
deux  illustres  adversaires.  Scipion , 
réduit  à  trente  galères  et  dénué  d'ar- 
gent ,  par  les  défiances  jalouses  du 
sénat ,  trouva ,  dans  la  confiance  pu- 
blique ,  des  ressources  imprévues. 
Sept  mille  volontaires  s'enrôlèrent 
sous  ses  drapeaux.  Dans  l'Étrurie, 
dans  rOmbne.  chez  les'Sabins ,  on 
s'empressa  de  lui  fournir  des  subsis- 
tances, des  armes,  des  bois  de  cons- 
truction. Quarante  -  cinq  jours  suffi- 
rent pour  que  les  arbres  descendus 
des  cimes  de  l'Apennin,  se  changeas- 
sent en  galères  tout  équipées  et  nrêtes 
à  mettre  à  la  voile.  Arrivé  en  Sicile, 
il  forma  en  compagnies  les  volontai- 
res qui  l'avaient  suivi.  On  s'étonnait 
qu'il  eût  réservé  .trois  cents  des  plus 
beaux  hommes ,  sans  leur  donner  des 
armes;  mais  il  les  fit  monter,  habil- 
ler et  instruire ,  par  trois  cents  ca- 
valiers des  plus  riches  familles  de  la 
Sicile ,  qu'il  avait  désignés  d'abord 
pour  le  suivre  en  Afrique.  Ainsi  un 
corps  de  cavalerie  romaine  fut  obtenu, 
sans  qu'il  en  coûtât  rien  à  la  républi- 
que \  et,  malgré  cette  espèce  de  con- 
tribution forcée  de  la  part  des  Sici- 
liens, l'exemption  de  service  qui  leur 
fut  accordée  en  échange,  leur  parut  en- 
core un  bienfait;  car  ils  étaien  t  peu  dis- 
posés à  aller  loin  de  leur  patrie  cher- 
cher les  dangers  de  la  guerre.  Quelques 
actes  de  justice  envers  les  Syracusains 
dépouillés  par  des  soldats  romains, 
'  concilièrent   encore   plus  sûrement 
au  consul  l'affection  des  insulaires. 
Après  avoir  envoyé  Laclius ,  son  lieu- 
tenant ,  reconnaître  et  piller  les  cô- 
tes d'Afrique,  il  se  disposait  à  passer 
dans  cette  province ,  lorsqu'une  en- 
treprise de  moindre  importance  le 
rappela  en  Italie.  Des  habitauts  de 
Locres  vinrent  secrètement  offrir  de 
lui  livrer  cette  ville,  qui  avait  em- 
brassé le  parti  de  Carthage.  Plemi- 


sa 

pion  chargede  cette  expé- 
:  trois  mille  soldats .  sur- 
irthaçinois ,  et  les  chasse 
eux  citadelles  qui  défen- 
ce;  mais  ils  restent  mai- 
coude.  Le  consul ,  appre- 
nibal  marche  à  leur  se- 
se  le  détroit ,  s'introduit 
»,  à  la  faveur  de  la  nuit  ; 
c  sortie  vigoureuse,  il  re- 
ival.  Des  qu'Annibal  s'a- 
a  présence  de  Scipion,  il 

son  camp;  et  sa  retraite 
^'abandon  de  la  citadelle 
rthaginois.  Ainsi,  des  la 
encontre,  l'astre  du  fils 
pâlit  devant  celui  de  Sci- 
insul  y  en  partant  pour  la 
mit  la  fiante  de  confier  le 
mtde  Locres  à  Pleminius, 
ipables  excès  soulevèrent 
3  habitants,  et  même  une 
»ldats  romains  sous  ses  or- 
n  en  commit  une  plus  gran- 
enant  aucun  compte  des 
s'élevèrent  de  toutes  parts 

lieutenant.  I>es  Locriens 
it  au  sénat  pour  avoir  jus- 
f  mini  us.  Les  ennemis  de 
lignant  leurs  imputations 
;ricfs  allégués  par  ceux-ci, 
pic  le  consul ,  non  coûtent 
,  par  su  protection  ,  les 
le  cet  oilioicr ,  laissait  la 
M  relâcher  dans  son  ar- 
li-méme  passait  son  temps 
a  mollesse  et  de  Findolcn- 
tant  les  écoles  des  rheteuas 
ides  du  cirque,  et  se  livrant 
»  h  langue  des  Grecs,  dont 
les  mœurs  et  le  costume, 
omains,  demi -barbares , 
i  crime  de  ses  nobles  loi- 
ml  homme  dont  les  lumic- 
nduite  privée  ne  firent  pas 
r  la  civilisation  de  sa  pa- 
t  armes  pour  sa  grandeur. 


SQ  *      Soq 

A  la  tète  de  ses  accusateurs  se  trou- 
vait M.-Porcius  Caton  (  F.  Càton  , 
VU  ?  4°°  )  y  questeur  de  1  armée  con- 
sulaire, qui  avait  abandonne'  son  gé- 
néral pour  venir  le  dénoncer  devant 
le  sénat.  Le  vieux  Fabius ,  jaloux, 
d'après  l'aveu  même  de  Plutarque , 
d'une  gloire  qui  allait  éclipser  la 
sienne  .  ne  manqua  pas  d'appuyer 
toutes  les  inculpations ,  et  pressa  le 
sénat  de  rappeler  Scipion.  Son  fatal 
rappel  ne  fut  pas  prononcé;  mais  dix 
commissaires  furent  nommes  pour 
aller  en  Sicile  examiner  sa  conduite. 
Leur  enquête ,  quelque  sévère  qu'elle 
fût,  n'eut  pour  résultat  que  déménager 
un  triomphe  a  celui  qui  en  était  l'ob- 
jet Arrives  à  Locres ,  Os  entendirent 
de  la  bouche  mène  des  habitants  la 
justification  de  ce  général,  ou  du 
moins  le  désistement  de  toute  accu- 
sation qui  lui  fût  personnelle.  En  Si- 
cile, ils  reconnurent  que  sa  flotte 
était  dans  le  meilleur  état,  ses  maga- 
sins bien  fournis ,  ses  troupes  sou- 
mises au  commandement  et  bien  exer- 
cées. On  pouvait  lui  reprocher  seule- 
ment d'aaoucir  l'extrême  sévérité  de 
la  discipline  ;  mais  c'était  à  cette  dou- 
ceur qu  il  devait  l'amour  et  le  dévoue- 
ment de  ses  soldats.  Les  commissai- 
res quittèrent  donc  la  Sicile,  «  péné- 
trés d'admiration ,  dit  Tite-Live ,  et 
convaincus  que  si  Carthage  devait 
être  vaincue,  ce  serait  par  une  telle 
armée  et  par  un  tel  général.  »  Le  sé- 
nat ,  sur  leur  rapport ,  si  honorable 
pour  l'illustre  accusé ,  loin  de  s'op- 
poser désormais  à  l'expédition  d'A- 
frique ,  fournit  à  Scipion  tous  les 
moyens  d'accélérer  son  départ.  Ce- 
pendant le  consul  reçut  la  nouvelle  que 
Syphax  venait  d'abjurer  l'alliance 
des  Romains ,  et  de  dépouiller  de  ses 
états  leur  fidèle  allié  M assinissa.  Pour 
ne  pas  décourager  ses  soldats,  il  leur 
annonça  que  Syphax  se  plaignait  de 


3  m)  SCI 

s.i  lenteur.  C'était  un  subterfuge  dont 
riii.stuire  des  grands  capitaiues  grecs 
pouvait  lui  offrir  des  exemples;  mais 
ce  n'en  était  pasraoius  un  mensonge, 
lia  flotte  qui  devrait  le  transporter  en 
Afrique  était  de  cinquante  vaisseaux 
de  guerre ,  sans  compter  quatre  cents 
bâtiments  de  transport.  Il  fit  lever 
l'ancre,  après  avoir  accompli  les  cé- 
rémonies religieuses ,  dont*  la  piété  ou 
du  moins  la  politique  faisait  une  loi 
aux  généraux  romains.  Toute  la  po- 
pulation de  Lilybée  et  des  environs , 
était  accourue  sur  le  bord  de  là  mer, 
pour  assistera  ectimposant  spectacle, 
«t  pour  joindre  ses  vœux  à  ceux  des 
Romains,  l^a  traversée  fut  heureuse , 
et:  Je  débarquement  aussi  paisible  que 
si  l'on  rut  abordé  dans  une  contrée 
amie.  Sri  pi  on  ne  trouva  pas  un  seul 
vaisseau  pour  inquiéter  sa  marche , 
pus  un  soldat  pour  lui  disputer  l'en- 
trée de  l'Afrique.  Arrivé  près  de  la 
côte,  il  demanda  le  nom  du  promon- 
toire le  plus  prochain  :  «  il  s'appelle 
le.  Beau ,  répondit  -  on.  Ce  nom  est 
tù*.  bon  augure  ,  répliqua  le  consul  ; 
«"bordez  à  cet  endroit.  »  A  la  nouvelle 
de  re  débarquement,  Carthage  fut 
saisie  d'épouvante.  Depuis  l'expédi- 
tion de  Régi  dus  jamais  armement  aus- 
.*i  considérable  n'avait  menacé  cette 
reinede  l'Afrique.  La  haute  renommée 
de  Scipion  ajoutait  a  la  consterna- 
tion. Un  corps  de  cinq  cents  cava- 
liers ,  envoyé  pour  reconnaître  l'cn- 
i  »  mi ,  fut  taillé  en  pièces  ;  et  celte 
j  rentière  action  n'était  pas  faite  pour 
rassurer  les  Carthaginois.  Toutefois 
la  défection  de  Syphax  et  la  déplo- 
rable situation  de  Massinissa  rédui- 
saient le  consul  à  ses  propres  forces, 
et  le  privaient  des  secours  qu'il  avait 
espéré  trouver  en  Afrique.  Sri  pion  , 
flf.ut  la  prudence  ne  fut  jamais  en 
défaut,  se  contenta,  pendant  cette 
première  campagne,  de  ravager  le 


SCI 

Î>avs ,  et  d'enlever  quelques  places. 
l 'sortit  vainqueur  d'un  brillant  com- 
bat de  cavalerie ,  dans  lequel  flan- 
non  fut  tué  avec  deux  mille  Cartha- 
ginois; et  deux  fois  il  renvoya  ses 
vaisseaux  en  Sicile ,  charges  de  cap- 
tifs et  d'tm  butin  considérable.  Si 
ces*  exploits  n'avaient  rien  de  déci- 
sif, ils  suOirent  du  moins  pour  tenir 
les  ennemis  en  alarmes  et  pour  en- 
tretenir là  confiance  des  Romains, 
sans  compromettre  la  sûreté  de  leur 
armée  par  des  entreprises  témérai- 
res. Scipion  vint  ensuite  assiéger  Uti- 
que ,  la  seconde  place  de  l'Afrique; 
mais  l'arrivée  de  Syphax,  avec 
soixante  mille  hommes;  celle  d'As- 
druhal  avec  trente-trois  mille,  forcé  • 
rent  le  consul  d'interrompre  le  siège, 
pour  se  retrancher  dans  un  camp 
fortifié.  L'année  de  son  consulat 
expirait  :  le  commandement  Fui  fut 
prorogé  avec  le  titre  de  proconsul 
pour  tout  le  temps  que  durerait  la 
g:icrrc  d'Afrique.  L'opinion  publique, 
fortement  prononcée  en  sa  faveur, 
avait  enfin  imposé  silence  à  ses  en- 
nemis dans  le  sénat  ;  et  il  ne  pouvait 
pins  être  traversé,  même  par  le  crédit 
de  Fabius.  Au  retour  du  printemps 
(  /no  ),  tout  en  continuant  le  siège 
d'Utique ,  il  parut  ne  point  se  refuser 
aux  ouvertures  pacifiques  de  Syphax 
qui  se  portait  médiateur  entre  ses 
anciens  et  ses  nouveaux  alliés;  mais 
son  but  était  d'endormir  ce  prince  et 
les  Carthaginois  dans  une  trompeuse 
sécurité.  Aux  députés  qu'il  envoyait, 
il  joignit  des  soldats  intelligents, 
chargés  d'observer  l'assiette  des  deux 
ca  in  ps,  d'en  conna  itre  lescntrécs ,  d'en 
remarquer  les  endroits  faibles.  Ces 
espions  lui  rapportèrent  que  les  har- 
raques  servant  de  tentes  aux  soldats 
étaient  construites  debranchagesdan* 
le  eamn  d'Asdrubal,  et  de  roseaux 
dans  celai  des  Numides.  Se  mi  on,  des 


SCI 

il,  arrête  son  plan ,  et  rompt 
iatious  ;  puis ,  lors  qu'il  ne 
rmpë  a iic  de  presser  U ti- 
lt marcher ,  a  1  entrée  de  la 
'lins  et  Mas-iiiissa  contre  ta 
i  Numides.  Tandis  (Ju'ils  y 
i  flamme  et  le  carnage ,  le 
dirige  contre  le  camj>  d'As- 
•n  force  IViitree,  inceudie  les 
s,  et  passe  au  (il  de  IVpee  tous 
laginois  que  la  flamme  n'a 
res.  Le  même  coup  frappe 
ne  beurr,  et  détruit  à-la- 
li'ux  camps  ennemis  :  plus 
mte  mille  Carthaginois  et 
•  périrent  dans  cette  nuit  de- 
,  par  le  fer  ou  p;ir  le  feu. 
it  avec  raison  :  «  Au  milieu 
Jat  de  ce  brillant  succès, 
^vère  de  la  probité  aper- 
réprouve  le  secours  que  Sci- 
iiipninta  à  la  perlidic  (7).» 
it  borne'  à  surprendre  peu- 
uit  1rs  deux  camps  cunemis , 
un  de  ces  stratagèmes  qu'au- 
les  usages  de  la  guerre  et 
îorale  ne  peut  condamner  ; 
conduite  cauteleuse  envers 
est  inexcusable.  On  est  peu 
le  voir  Tite-Livc,  qui  trop 
«aerilie  la  morale  et  la  vérité 
tialité  pour  les  Romains  t  ue 
évipprouvcr  Scipion  dans 
on*  tance  ;  mais  on  est  fâclié 
lr  sage  Polvbe,  et,  d'après 
•ertiMMi\  Rollin,  représenter 
i«ji  comme  le  plus  lx-1  cn- 
l.i  tic  de  ce  grand  homme, 
e  plus  Uau  et  le  plus  hardi 
is  les  exploits  de  Sripiun , 
i*tori<-n  gm*?8;.  »  Fidèle  au 
!■  d*in>pire  qu'il  a  flirtait 
•c%  le  proconsul  attribua  en- 


Sf-I 


3u 


f»    f     .'  .î-'.r  t/sji --'   ,'r    f.  :,    '.if    ...  Jt    J,"    ,^r 
"■/t.   finr.  I  ,1.    f'rttffuiT  ,    yur    M        l'-nr- 

•  .lit.  ï\.  cb.   1 


cdre  k  la  protection  spéciale  d'un 
dieu,  le  prodigieux  succès  de  sc$ 
stratagèmes  ;  et  il  lit  brûler  en  l'hon- 
neur de  Vulcain  le  vaste  amas  d'ar- 
mes qu'une  seule  mut  avait  fait  tom- 
ber entre  ses  main*.  Asdrubal  et  Sy- 
pbax,  attribuant  leur  défaite  à  la 
surprise,  firent  de  nouvelles  levées , 
qui  n'entrèrent  en  campagne  que 
pour  ofl'rir  à  Scipion  l'occasion  d'une 
nouvelle  victoire  dans  un  lien  appelé 
les  Grandes  plaines  (  an  de  Rome 
55 1  ).  Pendant  que  Lxlius  et  Iff  assi- 
r.issa  poursuivent  Sypbax  j  usa  n'ait 
sein  de  ses  états,  et  le  font  prison- 
nier, Scipion  parcourt  et  soumet  les 
\illft  de  la  domination  de  Carthage. 
Tunis  même  ne  lui  oflrit  aucune  ré- 
sista m  e.  Déjà  il  menaçait  Carthage 
lorsque  le  danger  de  sa  flotte ,  sur- 

Srise  devant  U  tique,  le  contraignit 
c  revenir  sur  ses  pas.  Ses  bâtiments 
étaient  disposes  pour  un  siège,  mais 
nullement  pour  une  bataille  navale; 
et  quelque  moyen  que  lui  suggérât 
son  génie  inventif  adn  de  remédier  à 
ce  desavautnge ,  il  ne  put  empêcher 
les  ennemis  ue  s'emparer  de  six.  de 
ses  vaisseaux  ;  mais  du  moins  il  sau- 
va sa  flotte  qui ,  satis  sou  arrivée  im- 
prévue ,  serait  tombée  tout  entière  et 
eur  pouvoir.  La-lius  et  Mâsinissa  le 
rejoignirent  alors,  amenant  Syphax 
leur  captif.  Ici  se  place  la  lin  tra- 
gique de  Sophonisbe,  fille  d'Asdru- 
luf.  Scipion,  écoutant  les  maximes 
d'une  politique  peu  généreuse,  ré- 
clama cette  reine ,  comme  prison» 
nicre  du  peuple  romain;  et  Mâsi- 
nissa ,  trop  lâche  pour  refuser  un 
tel  sacrifice ,  envoya  du  poison  k 
sa  nouvelle  épouse.  On  a  peine  à  re- 
connaître dans  celte  circonstance,  le 
magnanime  protecteur  de  la  fiancée 
d'Alhirius.  Tandis  que  Scipion  fai- 
sût  conduire  Svpbax  à  Rome,  An- 
nib.il  quittait  l'Italie,  pour  venir  au 


t 


3l3 


SGI 


secours  de  Garthage.  Au  milieu  de 
la  joie  qu«  son  départ  causait  aux 
Romains,  les  ennemis  de  Scipion  af- 
fectaient de  dire  que  ce  gênerai  avait 
bien  pu  vaincre  des  ennemis  sans 
art  et  sans  discipline,  commandes 
par  des  capitaines  médiocres  ,  mais 
qu'il  fallait  L'attendre  lorsqu'il  aurait 
en  tetc  le  plus  habile  des  généraux , 
et  des  soldats  vieillis  sous  son  com- 
mandement. L'arrivée  d'Annibal  en 
Afrique  imposait  à  Scipion  la  gloire 
de  nouveaux  eflbrts  qui  couronnas- 
sent tous  ses  exploits.  En  présence 
d'un  tel  rival ,  une  guerre  de  surpri- 
se n'était  plus  possible;  une  action 
Générale  devenait  inévitable,  efcellc 
evait  être  décisive.  Loin  de  traiter 
selon  les  lois  de  la  guerre  trois  es- 
pions envoyés  par  Annibal  pour  re- 
connaître les  dispositions  de  l'armée 
romaine ,  Scipion  les  fit  conduire 
par  un  tribun  militaire  dans  toutes 
les  parties  de  son  camp ,  avec  ordre  de 
leur  laisser  tout  voir,  tout  examiner 
à  loisir  ;  puis  leur  ayant  donne  une 
escorte,  il  les  renvoya  à  leur  géné- 
ral. Annibal ,  convaincu  d'après  leur 
rapport  de  la  supériorité  morale, 
sinon  numérique,  de  l'ennemi,  ne  vit 

{)lus  pour  la  patrie  de  salut  que  dans 
a  paix.  On  peut  voir,  dans  l'article 
Annibal  (II,  pag.  ai6  ),  comment 
se  passa  la  fameuse  conférence  de 
ces  deux  grands  capitaines  à  Za- 
ma.  Elle  ne  pouvait  avoir  aucun  ré- 
sultat, parce  que  Scipion,  non  moins 
convaincu  que  son  adversaire  de  la 
faiblesse  de  Garthage ,  prévoyait  une 
victoire  assurée,  et  ne  voulait  pas  la 
laisser  échapper.  Ils  en  vinrent  aux 
mains  dans  une  plaine  découverte 
(  an  de  Rome,  55s  ),  et  par  consé- 
quent avec  un  égal  avantage  à  l'é- 
gard des  lieux  ;  il  fallait  donc  que  la 
valeur  et  l'habileté  décidassent  de  la 
victoire.  Cependant  Scipion  n'avait 


SGI 

à  opposer  que  vingt  -  deux  mille 
hommes  à  cinquante-six  mille*.  Mais 
il  sut  d'autant  mieux  remplir  ses  sol- 
dats d'une  noble  confiance,  qu'il  en 
était  pénétré  lui-même,  et  que  sa 
contenance  était  plutôt   celle  d'un 
vainqueur  que  d'un  général  qui  va 
combattre.  Tous  les  auteurs  convien- 
nent ,  d'après  Polybe,   qu' Annibal 
fit ,  pour  vaincre ,  tout  ce  qui  était 
possible;  mais,  ajoute  cet  historien, 
«  si  ce  héros,  jusqu'alors  ûgfcn- 
»  ble  ,  n'a  pas  laissé  d'être  'vJbPb , 
«  on  ne  doit  pas  lui  en  faire  un 
»  reproche.  Get  habile  homme  en 
»  trouva  un  plus  habile.  »  Nous  n'i- 
rons donc  pas ,  d'après  Folard ,  at- 
tribuer à  ce  grand  capitaine  les  fautes 
les  plus  grossières  ;  mais  on  peut  ad- 
mettre tout  ce  que  cet  écrivain  allè- 
gue pour  expliquer  les  dispositions 
de  Scipion ,  et  pour  en  faire  sentir 
la  sagesse.  Folard  le  loue  d'autant 
plus  volontiers," qu'il  a  prétendu  voir, 
dans  la  victoire  de  Zama ,  le  triom- 
phe de  son  système  favori  (9)  (F. 
Folard  ,  XV ,  1 4<>  )•  Au  reste,  une 
autorité  encore  plus  imposante  que 
celle  de  Polybe  en  faveur  d'Annibal, 
est  le  suffrage  de  Scipion  lui-même  qui 
admira  les  dispositions  de  son  rival, 
et  qui ,  scion  l'expression  de  Saint- 
Evremond ,  au  milieu  de  sa  gloire, 
portait  envie  à  la  capacité  du  vaincu. 
Après  cette  grande  victoire,  Scipion 
n'eut  plus  qu'à  dicter  aux  Carthagi- 
nois les  conditions  d'une  paix  humi- 
liante. Il  avait  d'abord  songe  à  met- 
tre le  siège  devant  Garthage  ;  mais 
quand  même  il  n'eût  pas  été'  arrêté 
par  la  longueur  et  la  dilliculté  d'une 
telle  entreprise  ,  il  en  aurait  été  dé- 
tourné par  la  crainte  de  laisser  à  un 
autre  la  gloire  determinerune  guerre 
qui  lui  avait  coûté  tant  de  travaux. 

(<))  Traité  delà  (lolunoe,  ch.  IX. —  OhvervatM» 
sur  la  batailla  d«  Zama. 


sa 

;  Tenait  d'assigner  ledéparte- 
l' Afrique  au  consul  Tiberius, 
e  autorité'  égale  à  celle  de  Sci- 
5  motif  décida  le  vainqueur 
a  k  écouter  les  propositions 
thagînois  ;  et  les  conditions 
ir  imposa  furent  ratifiées  par 
:•  Sans  entrer  dans  les  détails 
ité,  nous  dirons,  pour  donner 
de  F  importance  ae  Ufrictoire 
ion ,  que,  même  après  tant  de 
,  Cartilage  put  livrer  aux  Ro- 
ept  cents  bâtiments  de  guerre, 
ait  brûlés  à  la  vue  de  cette 
brtunee.  Plutarque  a  loué  la 
et  la  modération  de  Scipion 
d  d'Annibal ,  parce  que ,  dit- 
e  le  chassa  point  de  son  pays, 
le  demanda  point  à  ses  con- 
•ns;  mais  comme  il  l'avait 
favorablement  reçu  et  bien 
dans  une  conférence  au' il 
eue  avec  lui  avant  le  combat, 
raita  de  même  après  sa  dé- 
et,  dans  les  conditions  de  paix 
loi  accorda  ,  il  ne  proposa 
contre  lui,  et  n'insulta  point 
malheur  (  i  o).  »  De  tels  éloges 
sans  prix  chez  les  modernes  : 
sentir  la  valeur  chez  les  an- 
1  ne  faut  pas  perdre  de  vue 
i  leur  droit  de  la  guerre  était 
'.  De  retour  en  Italie ,  Scipion 
i  ce  pays  depuis  Rhéggiura , 
m  de  toute  la  population  ac- 
pour  contempler  le  héros  au- 
patrie  devait  la  sûreté,  le  re- 
ms les  biens  de  la  paix..  Il  entra 
me  sur  le  char  de  triomphe 
Rome  553  ) ,  et  précédé  de 
mé  Syphax,  chargé  de  chai- 
■tant  plusieurs  jours ,  il  n'y 
ans  la  tille  ,  que  jeux  et 
les ,  auxquels  Scipion  fournit 
le  magnificence  digne  de  lui 


SGI 


3i3 


(  1 1  )  Le  glorieux  surnom  d1 Africain, 
qui  lui  fut  donné,  était  uu  honneur 
sans  exemple.  L'année  suivante  ,  il 
fit  célébrer  à  Rome  des  jeux  dont 
il  avait  fait  vœu  pendant  la  guer- 
re; et  le  sénat  accorda  à  chacun 
des  soldats  de  Scipion  deux  arpents 
de  terre  pour  chaque  année  de  ser- 
vice ,  tant  en  Espagne  qu'en  Afri- 
que. Aucune  armée  n'avait  encore 
obtenu  une  récompense  aussi  pré- 
cieuse; jamais  il  u  avait  été  permis 
à  un  général  de  renouveler  la  pompe 
de  son  triomphe  par  une  fête  aussi 
solennelle:  mais  Annibal  vaincu,  et 
la  guerre  de  Carthage  terminée ,  ap- 
pelaient, sur  ces  braves 'vétérans  et 
sur  leur  chef,  ces  distinctions  alors 
inouies,et  qui  par  la  suite  furent  tant 
prodiguées.  Nommé  censeur  (l'an  de 
Rome  555),  Scipion  vécut  en  parfaite 
intelligence  avec  jEHus  Pœtus,  son 
collègue  :  et  portant  dans  l'exercice 
de  cette  magistrature  l'esprit  d'indul- 
gence qui  lui  était  naturel,  il  ne  fit 
rayer  personne  de  la  liste  des  séna- 
teurs. Son  second  consulat ,  qui  date 
de  l'année  5Go ,  n'offrit  rien  de  re- 
marquable: Scipion  laissa  à  Valérius 
Flaccus ,  son  collègue ,  la  tâche  trop 
facile  ,  selon  lui ,  de  triompher  des 
BoTeus  et  deslnsubriens  en  Italie.  Ce- 
pendant Carthage  humiliée  était  en 
proie  aux  factions  :  l'une  d'elles  dé- 
nonça Annibal  aux  Romains  comme 
entretenant  des  intelligences  secrètes 
avec  Antiochus,  roi  de   Syrie.  Le 
sénat  paraissait  disposé  à  prendre 
une  résolution  violente  contre  le  fils 
d'Amilcar.  Scipion ,  à  qui  le  titre 
de  prince  du  sénat  donnait  droit  d'o- 
piner le  premier,  représenta  qu'il  n'é- 
tait pas  de  la  dignité  de  la  républi- 
que romaine  de  s'immiscer  dans  les 
factions  qui  divisaient  Carthage,  en- 


iVh4i 


■C 


(ii)Poljb.,  XV,  S. 


3i£ 


sa 


core  moins  de  pr&er  son  influence  à 
la  haine  des  ennemis  d'AnnibaI,etde 
s'acharner  à  le  poursuivre  dans  sa 
patrie,  au  sein  de  la  paix,  comme 
si  c'eût  été  trop  peu  pour  les  Romains 
de  l'avoir  vaincu  sur  le  champ  de 
bataille.    Ces    observations,  pleines 
d'humauité  et  de  grandeur  (Ta me 
ne  furent  point  écoutées.  Oh  envova 
des  commissaires  à  Carthage  pour 
trouver  des  crimes  à  Ànnibal  (  ror. 
Awnibal,  II,  219).  Un  tel  échec", 
reçu  par  Scipion,  dans  les  délibéra- 
tions du  sénat,  ne  devait  point  sur- 
prendre. Il  avait  fréquemment  ren- 
contré, au  sein  de  cette  compagnie, 
une  opposition  à  ses  desseins ,  pro- 
venait de  la  jalousie  de  ses  égaux  ; 
mais  le  peuple,  qui  jusqu'alors  l'avait 
soutenu,   qui  long  -  temps  n'avait 
parti  voir  que  par  les  yeux  de  ce 
grand  homme ,  commença ,  vers  cette 
époque ,  à  lui  témoigner  de  la  mal- 
veillance. Scipion  j>ortait  au  consu- 
lat (an  de  Rome  56i)  deux  candi- 
dats qui  lui  étaient  bien  chers  :  c'é- 
taient Scipion-Nasica,  son  cousin  et 
son  gendre.  {Vqy.  ce  nom  ci-apres  ) 
<t  Laîlius ,  sou  ami ,  le  compagnon 
de  ses  victoires.  Il  ne  put  les  faire 
nommer  ni  l'un  ni   l'autre  ,  bien 
que  l'assemblée  fût  présidée  par  un 
consul  do  la  maison  Gornclia  (îa). 
Deux  sujets  médiocres  ,  L.  Quintius 
et  C*n.  Doinilius  Ahcuobarbus ,  ob- 
tinrent la  préférence  sur  ces  concur- 
rents dout  le  mérite  et  la  vertu  au- 
raient pu  même  se  passer  du  crédit 
de  Scipion. Mais  alors  Q.Flamininus 
(  i3) ,  qui  venait  de  triompher  du 
roi  de  Macédoine,  Philippe,  avait 


(11)  h.  Cornrliuft  Mrrula. 
t  \\S  ht  ima  pas  Fkminiii*,  comrot  canom  eut 
•'«■  "I  l»iw  l'IiilarijiH*,  Mii»  cluulcpar  une  i-rrcur  «le 
«  •|»i«tr.  Tile-Live  ne  l'apuria  januii  que  Flamini- 
'"*  \.s  Ftamivmi  ell«a  Flvmninus  ctoicat  d«ux 
Uin.Wct  diiicrcBtn. 


sa 

ponr  lui  la  faveur  populaire 
si  active  quand  elle  est  noi 
puis  dix  ans  que  les  regard 
pie  étaient  constamment  fi 
vainqueur  de  l'Espagne  et 
que,  l'admiration  dont  il 
robjet   s'était  refroidie  p 

S  lace  à  cette  inquiétude  ja 
ans  les  républiques,  rendi 
suspecf*par  cela  môme  qi 
fait  pour  la  patrie.  Un  1 
direct  pouvait  contribuer 
ncr  les  cœurs  des  Romair 
l'usage ,  introduit  sous  son 
coasulat ,  et  autorisé  par  1 
nellement ,  d'assigner  aux 
des  places  distinguées  dans 
taclcs.  Cette  innovation  fit  g] 

{îarmi  le  peunle  qu'elle  t 
>icn  des  gens  n  approuvera 
J)lus  que,  dans  un  état  libre. 
luisît  des  distinctions  pare 
Quoi  qu'il  en  soit,  la  carrii 
que  de  ce  grand  homme  n 
encore  terminée.  C'est  iném 
née  (50 1  ) ,  qu'il  fut  envoyé 
ge  pour  régler  les  c on  test 
tétaient  élevées  entre  Ma 
les  Carthaginois ,  au  sujet  < 
mites  respectives.  Scipion  c 
collègues,  après  avoy;.  Au 
lieux  et  entendu  les  raison 
et  d'autre,  laissèrent  i'aff 
cise.  Une  politique  peu  gén< 
seule  prescrire  cette  indé< 
laissait  les  deux  parties  au 
afin  d'affaiblir  Carthage,  c 
donnant  aux  hostilités  de  l 
Sans  ce  motif,  dit  Tite-Li 
pion  tout  seul  ,  soit  par 
naissance  des  faits,  soit 
torité  que  ses  bienfaits  lui  < 
sur   Masinissa,  aurait  pu 


(1^  On  pimt  Toir,  <lan<  VaU-rr  Mai 

crntr*  J' Vfricaùi.  Vov.  iumi  Mut.  Ro 
dtrnt  d«  BrotMs ,  t.  II ,  p.  6s6. 


1WJ 


SCI 


3i5 


liiiîculté  (  1 5).  Ce  serait 
tte  même  année,  qu'il 
cer  uuc  autre  ambas- 
rkain  auprès  d'Antio- 
.1  aurait  eu  à  Éphèse  de 
nversations  avec  Aimi- 
i  de  ce*  entretiens ,  Sci- 
la  à  son  illustre  interlo- 
avait  été,  suivant  lui , 
l  des  généraux.'  «  Alcian- 
dit  Annibal'. —  Kt  le  se- 
it  le  Romain?  Pyrrhus, 
re.  tr-  Kt  le  troisi«inc  ? 
'•rar ,  répliqua  ,  sans  lie- 
rlhaginots. — Que  diriez- 
ntinua  Scipiou  en  sou- 
hik  m'aviez  vaincu? — 
lartit  le  riens  capitai- 
iniicraisla  première  pla- 
«i  fut  charme  de  cette  ré- 
nnéc  d'une  louange  d'au» 
irate  qu'elle  était  moins 
t\  La  résolution  qu'il 
pagner,  comme  licutr- 
re  Lnciiis  dans  la  guerre 
clim,  fourni  l  à  Puhlius 
auvel  le  occasion  dVIever 
viissuncede  sa  patrie.  IjC 
consenti  à  donner  le  dé- 
•  la  (irèce  au  constd  Lu- 
n*  l'espoir  qu»»  son  li- 
bérait moins  son  licute- 
piide.  o  Ou  riait  curieux 
,dit  Tite-Live,  si  Antio- 
vraît  plus  dp  ressources 

.\it .  r.  (ii. 

•!•■•  liw|,ni  r.i'ty.rtr  ,  «an«  la 
*t  >|>>tr  .    H  «fui*  l,ldiii|ill«  ,   l|ill  , 

Mrrffurr*    ;rni     i|    \i  iliu*.     Or 

inp>-.  «m  i|r  Nri|ii'i(i  ,  ri  »-iii  |f- 
I  n>ir  i|t.»l«|ni  |HinU  «i  l'un  ur 
>  i  "iitrtii|  <><  jiii*    t !•-•  Itainniiri  i  c- 

m  i*nt  |*i  «  I »t  ■!•  •  <liti<>iir*  r|n'il« 
.».    I.«    •■!•<*•<'    i|t-    l'i>|«|.i-  ««r  la 

S  ifn'iii  4  I  iiiili^**4i'f-  i  !•  iinr<  ■ 
Mili    I»  Diiir<iiii    m\  i  «   tU  (ail  ,    Ira 

IM    1>  ■  |(M  !••  •     1-itnLr     |'!   ifïf  llili'  , 

•  c  -m  •  r  »  .1  imi  i|r  i|<ni  iniimiri 
il*  i*»b  il  •  >\r  •«  n»n  I  J«i"«  .  •■!•- 
■ta'     |>il       I  iti     1      11      ,1-   ni    I.   ■! 'r    4 

«4  |unm  |r*>  «iic <  i|>i|r«  iiuxii- 
(••ajfiuuil  mtriifcM  ,    rpi  •«•  rt- 

•  ■••  f  «foula*  S«i. 


»  dans  Ànnibal  vaincu ,  que  le  con- 
»  sut  et  l'armée  romaine  dans  Scr- 
»  pion  victorieux  (17).  »  Avant  son 
départ ,  Publitis  embellit  Rome  d'un 
monument  élevé  à  ses  frais  :  c'était 
un  arc  de  triomphe  dan*  le  Capitule, 
décoré  de  plusieurs  statues  dorées, 
et  accompagné  de  deux  bassins  dfe 
marbre  blanc.  Pour  aller  combattre 
Antiochus ,  qui ,  sans  attendre  les  Ro- 
mains, avait  repassé  en  Asie,  il  fallait 
3  ne  le  consul  Lucius  traversât  la  Macé- 
oine  et  la  Tbrace.  Se i pion  ,  avant 
que  son  frère  s'engageât  dans  cette 
marche ,  qui  n'était  point  sans  dan- 
ger, lui  conseilla  de  s  assurer  des  dis- 
positions du  roi  Philippe  :  elles  se 
trouvèrent  très-favoraDlcs  pour  le; 
Romains ,  et  particulièrement  pour 
lé  vainquent  de  l'Afrique.  Ce  prince 
fournit  à  l'armée  consulaire  tous  les 
secours  nécessaires  :  lui  même  vint 
au -devant  du  consul  et  de  son  frère; 
et  il  leur  fit  les  honneurs  de  son  royau- 
me avec  une  politesse,  une  grâce,  qui 
n'étaient  pas  sans  mérite  aux  yeux 
de  Se  i  pion  ;  car  ce  grand  homme ,  à 
toutes  seséminentes  qualités  joignait 
une  élégance  de  mu'iirs  qui  le  distin- 
guait de  ses  concitoyens  (18).  Une 
simple  lettre  nu'il  adressa  au  roi  de 
Bithynic,Pnmas,sulh*t  pourafTermîr 
dans*  l'alli-mce  de  Rome ,  ce  prin- 
ce tout  disposé  â  se  ranger  du  par- 
ti du  plus  fort.  Scipion  insistait 
Îmncipalcmcnt  sur  la  munificence  de 
tome  envers  ses  alliés,  et  citait,  en- 
tre autres  exemples  qui  lui  étaient 
personnels,  les  bienfaits  dont  Masi- 
nissa  avait  été  comblé  pour  prix  de 
sa  fidélité.  Antiochus,  sans  alliés, 
déjà  vaincu  sur  mer,  voulut  entrer 
en  négociation  avec,  le  consul ,  et  He- 
rai-lide ,  envoyé  de  ce  prince  ,  eut 


'  f-     l.ii.  X\\\  il.   I. 

jH   Lh.  xwn,  7. 


3i6 


sa 


ordre  de  s'adresser  d'abord  à  Pu- 
blius.  D'après  ce  qu'il  avait  entendu 
dire  du  caractère  de  Scipion,  le  roi  de 
Syrie  comptait  beaucoup  sur  la  mé- 
diation d'un  héros  naturellement  gé- 
néreux ,  et  (pli ,  déjà  rassasié  de  gloi- 
re, se  montrerait  facile  pour  un  ac- 
commodement. Antiochus  avait  d'ail- 
leurs le  plus  beau  présent  à  lui  offrir 
pour  un  père.  Le  fils  de  l'Africain 
encore  adolescent,  avait  été  fait  pri- 
sonnier au  commencement  delà  guer- 
re j  et  le  roi  de  Syrie  le  traitait 
avec  autant  de  bonté  et  de  distinc- 
tion que  si  ce  prince  eût  été  l'allié  de 
Rome ,  l'hôte  et  l'ami  de  Publius  Sci- 
pion.  Lorsqu'Héraclide,  pour  gagner 
cet  illustre  romain ,  lui  offrit ,  de  la 

Î>art  d' Antiochus ,  non-seulement  de 
ui  rendre  son  fils  sans  itnçon,  mais 
encore  de  lui  donner  tous  les  trésors 
qu'il  pourrait  désirer,  et  même  la 
moitié  des  revenus  du  royaume  de 
Syrie,  Scipion,  de  toutes  ces  offres, 
n  accepta  que  la  liberté  de  son  fils. 
A  regard  des  autres,  il  représenta 
que  c  était  mal  le  connaître  que  de  les 
lui  proposer;  qu'au  reste,  pour  té- 
moigner combien  il  était  reconnais- 
saut  de  ce  qu' Antiochus  voulait  faire 
pour  son  fils,  il  l'exhortait,  en  bon 
et  fidèle  ami,  à  prendre  de  plus  sa- 
ges mesures,  à  mettre  bas  les  armes, 
et  à  se  soumettre  aux  conditions  que 
lui  proposeraient  les  Romains.  Si 
un  langage  aussi  fier,  et  que  Polybe 
rapporte  avec  une  simplicité  qui  vaut 
bien  les  antithèses  de  Tite-  Live; 
si9  dis- je,  ce  langage  ne  persuada 

{>oint  le  roi  de  Syrie ,  qui  continua 
a  guerre ,  du  moins  il  n'en  fut  point 
offensé,  tant  la  renommée  de  Sci- 
pion et  la  grandeur  de  ses  exploits 
lui  donnaient  d'autorité  auprès  des 
rois,  dont  U  avait  refusé  d'être  l'é- 
gal! Antiochus,  apprenant  qu'il  était 
malade  a  Elée  ,  lui  renvoya   son 


SCI 

fils,  comme  une  consolatic 

Me  de  le  rappeler  à  la  & 

grand  homme,  après  avoir 

aux  premiers  transports  d 

dresse  paternelle ,  ait  aux 

»  du  prince  :  «  La  seule  n 

»  sance  que  je  puisse  tém 

»  votre  roi,  c'est  de  lui  i 

»  d'éviter  le  combat  jusqu' 

»  je  sois*Le  retour  à  l'armé 

pion  pensait  sans  doute  qu 

de  quelques  jours  donnerait 

chus  le  temps  de  se  ^cider . 

ou  peut-être  espérait-il  poir 

tôt  rejoindre  son  frère,  e 

par  lui-même  cet  heureux 

Mais  Lucius  Scipion  ne  per 

Antiochus  de  suivre  ce  c 

vainquit  ce  prince  à  Mag 

l'on  remarqua  que  les  deux 

qui  eussent  pu  le  mieux  ten 

tune  incertaine ,  ne  se  troin 

à  cette  bataille.  En  effet , 

était  bloqué  par  les  Rhodu 

la  Pamphylic,  tandis  que  Pi 

pion  était  malade  à  Elée.  Ce 

a  ce  dernier  qu' Antiochus  e 

ambassadeurs  pour  obteni 

Scipion  les  présenta  au  cou 

chargé  par  le  conseil  de 

dicter  les  conditions  du  tJ 

ratifia  le  sénat.  La  magnai 

était  dans  le  caractère  di 

présidait  à  ces  stipulation 

n'en  imposa  pointa  Antiocl 

dures  que  celles  qui  avaieu 

posées  avant  sa  défaite.  Ai 

tinée  de  cet  illustre  Ron 

d'attacher  son  nom  aux  c1 

res  dont  les  résultats  furei 

décisifs  pour  la  grandeur 

trie.  Mais  tant  de  gloire 

une  seule  tête  devint  impoi 

concitoyens.  Quelle  differ 

les  sentiments  qu'ils  luitén 

alors,  et  ceux  qu'ils  lui  ava 

festés  quelques  années  au 


SCI 

or  de  son  expédition  d'A* 
aucune  distinction  n'avait 
re  au-dessus  de  son  mérite. 
île  voulait  le  nommer  consul 
leur  perpétuel,  lui  ériger  des 
Uns  la  place  des  Comices,  de- 
tribune  aux  harangues,  au 
sénat ,  au  Capîtole ,  dans  le 
ire  même  de  Jupiter.  Plus 
é  de  mériter  les  honneurs 
es  obtenir,  Scipion  avait  op- 
ous  ces  hommages  sa  modes- 
oo  respect  pour  les  lois.  Il 
hue  adressé  au  peuple  de  vi- 
imandes  sur  le  danger  d'un  pa- 
ousiasme.  Il  s'était  également 
iu  décret  qui  ordonnait  que 
5e,  revêtue  des  ornements  du 
e,  serait  promenée  dans  la 
rec  celles  des  dieux.  Ainsi ,  à 
Marne  en  Espagne ,  tant  d'oc- 
oflêrtes  à  ce  grand  homme 
lever  au-dessus  de  la  condi- 
d  simple  citoyen ,  ne  purent 
(blottir  son  «ne.  C'est  ce  qui 
re  à  Polybe ,  ordinairement 
incenr  :  «  Qui  n'admirera  la 
immité  de  ce  général  !  Jeune 
S  la  fortune  le  favorise  telic- 
jue  ceux  qui  se  trouvent  sous 
dres  se  portent  d'eux-mêmes 
rodamer  roi  :  mais  il  ne  perd 
p  vue  ce  qu'il  est ,  et  rejette 
e  lui  le  titre  flatteur  dont  on 
honorer.  Plus  tard ,  après  les 
s  exploits  qu'il  avait  faits  en 
me  ,  après  avoir  dompté  les 
aginois ,  après  avoir  conquis 
,  vaincu  le  roi  des  Assyriens, 
baux  Romains  les  plus  gran- 
its plus  importantes  contrées 
uvrrs ,  combien  de  fois  n'a- 
is  dépendu  de  lui  de  se  faire 
U  peut  dire  qu'il  n'avait  qu'à 
r  le  pays  sur  lequel  il  eût 
renier.  Une  fortune  si  haute, 
pabie  d'inspirer  un  orgueil 


SCI 


3i 


»  excessif ,  non  pas  seulement  à  un 
»  mortel,  mais  j'oserai  presque  dire 
»  à  une  divinité ,  ne  put  tenter  Sci- 
»  pion.  Il  était  si  fort  au-dessus  des 
9  autres  hommes  par  sa  grandeur 
»  d'ame  ,  qu'il  n'eut  que  du  mépris 
»  pour  le  diadème ,  ce  bien  le  plus 
»  précieuxqu'on  puisse  demander  aux 
»  dieux.  Il  préféra  sa  patrie  et  la  fide- 
»  lité  qu'il  lui  devait ,  à  l'éclat  de  la 
»  puissance  souveraine  et  aux  a  vanta- 
»  ges  qu'elle  procure  (k)).»  C'était 
dans  la  disgrâce  que  Scipion,  si  mo- 
deste au  sein  de  la  prospérité,  devait 
déployer  toute  la  fierté  de  son  carac- 
tère. Après  l'expédition  de  Syrie,  ses 
envieux  ,  dont  la  haine  avait  été  si 
long-temps  impuissante,  reconnurent 
que  le  peuple  semblait  avoir  perdu  le 
souvenir  de  ses  victoires,  pour  ne 
plus  voir  en  lui  que  le  fier  patricien 
qui  l'avait  offensé  par  une  distinction 
humiliante  dans  les  spectacles.  Le  dur 
Caton ,  qui  autrefois  avait  secondé  les 
efforts  de  Fabius  Maximus  qui  voulait 
arrêter  Scipion  à  l'entrée  de  sa  car- 
rière ,  le  poursuivit  avec  encore  plus 
d'acharnement  quand  celui-ci  reut 
fournie  avec  tant  d'éclat.  Il  ne  cessa, 
ni  du  vivant  de  Scipion  ,  ni  après  sa 
mort ,  d'aboyer,  selon  l'expression 
énergique  de  Tite-Livc,  contre  la 
grandeur  de  cet  incomparable  géné- 
ral ,  Allatrarc  ejus  magnitudinem 
solittis  erat  (uo).  Il  suscita  contre 
Scipion  deux  tribuns  ,  les  Petilius  , 
crui ,  sur  de  vagues  présomptions , 
1  accusèrent  d'avoir  vendu  la  paix  au 
roi  de  Syrie  (  an  de  R.  5<i-j  ).  Ils  allé- 
guaient que  le  (ils  de  Publius  lui  avait 
été  rendu  sans  rançon  ;  que  c'était  à 
Publius  seul  qii'Autiochus  avait  mar- 
qué de  la  déférence  ,  et  qu'il  s  était 
adressé  à  lui  dam  sa  détresse  comme  à 


(i«|)  PoHrb. .  lib.  X  ,  cap.  <V 
{*>)  Lit.  IXXViil,  e.  jj. 


3,8 


SCI 


Farbifrecktafmbutde  la  gnJmeavec 
les  Romains;  foe  le  consul  Lnoius 
avait  trouvé  ai  son  fiAnt, 


Ueutenantqu'un  dictateur;  qnc  fi  Pu- 
UHisra^a2suMc9étaitJfltasr:— 


thon  d'appmndrè  à  k  Gtfcce  «  à 
l'Asie  ,  «t  ftfi  avait  penJaadl  depuis 
long  tenmsàl'EsiMKmé,à*e.Genle, 
&  la  Stifc  et  à  l'Afi&ne,  qu'un  seul 
nommerait  le  eaef  et  1  ita*d  dn 
peuple  Romain;  que  ce  n'éattqu'à 
nombre  drifeom  de  SripionqueReme 
ëtast  la  makreiae  do  monde,  et  que 
k  moindre  sjne  à>  ce  général  avait 
la  force  dkm  itérât  du  neanketdâ 
sénat.* Ainsi,  dit  Tin-Lina,  loi 
ennemi*  de  ee"  grand  tomme ,  m 
pâmant  le  faire  parafons  orimiaeU 
cherchaient  à  le  rendre  odieux,  a  Ce 
n'est  pas  qnt  tons  ks  Romains  par- 
tageassent «as  sentiments  dVme  ja- 
lonne laine.  Les  'CJtoytw  hê  plu» 
sages  comparaient  rsnjratitnile  4e 
Rome  envers  Sdpiofe  aoettedaCar- 
tfaage  envers  Anmbal.  «An  n»eiiis,di- 
saient-ils,  les  Carthàcraois  n'ont-ils 
exilé  lenr  général  qpt  après  sa  défai- 
te, tandis  que  c'est  Scipu»  vainqueur 
que  les  Romanis  citent  en  jugement.  » 
Le  peuple  «tait  moins  touché  de  ces 
saçes  représentations ,  que  flatté  do 
voir  un  si  grand  personnage  appelé 
devant  son  tribunal.  Rien  a  était  pins 
propre ,  selon  les  orgueilleux  tribuns , 
à  maintenir  l'égalité  républicaine, 
que  de  voir  ceux  qui  ne  reconnais- 
saient point  d'égaux ,  réduits  à  là  né  - 
cessilé  de  rendre  compte  ds  lenr  con- 
duite, et  de  reconnaître  la  puissance 
nopulaire.  Jamais  citoyen,  dit  Tite- 
Live ,  jamais  Scipion  lui-même ,  con- 
sul on  censeur ,  n'avait  para  dans  le 
forum  suivi  d'un  cortège  plus  impo* 
sant  de  citoyens  de  toutes  les  classes , 
que  n'y  parut  alors  cet  illustre  accu- 
sé. »  Sommé  par  les  tribuns  de  pro- 
duire ses  moyens  de  défense,  sans 


sot 

jp/Os  emUftt  ajsscifié  Jeter** 
mn  ânnniaient  «  te  ysînyenr  c 
bal  pana  de  ocs'exalarts  ave 
d'élévation  et  -de  noblesse,  qe 
ooax  qm  r^ntendajsjat  «ou* 
que  prraaunff  n'avait  reçu  dé» 
pins  nusnâ&nses«C.pins  vrai* 
retour,  ajoute  eet  historiés 

Ch  ses  frits  d'arme*  arec  h 
.  leuriême  gésâe  uni  avait 
kgiierrier;  et' S»  auditeur*  1 
susceptibles  ne  pouvaient  aana 
gtteilun  récit  dicté  par  la  a 
de  *e  '  défendue.  »  la  nftit  seps* 
semblée,  et  la  oaem  liftjpeuw 
autre  ma*.  Cette  ionmot  set 
belle  delà  vie  de&imufcFlufij 
foule  des  clients  et  Auutis  m 
■aient  son  cortège,  il  menfn  a 
bunt  ;  *  Tribonsdup*nf(e,i 
et  vous  Romain*,  rfmt  à 
jour  que  j'ai  remporté  en  à 
Une  victoire  érisfont  anr  i 
et  les  Gartbaajneis»  Comme 
vient,  dans  ne  pareille  je 
de  surseoir  aux  proeb  et  ea 
eussions  judiciaires  ,  je  vai 
pas  in  Capitol*  rendre  ma 
mages  au  grand  Jupiter,  à  J 
à  Minerve  et  i  tons  les  antre 
tutaHaires  du  Capitule  et  de  I 
délie  ^  et  les  reinercmr  de  si 
en  ce  jour  même,  et  dan*  pi 
antres  occasions,  donné  k 
et  le  pouvoir  de  servir  po 
ment  la  république.  Suive 
Romains,  et  venes  avec  m 
jurer  les  dieux  de  von*  i 
toujours  des  chefs  dm  me  r 
Ment.  Ce  kngaen  m'est  lue 
mis ,  s'il  est  vrai  que ,  dès  I' 
dix-sept  ans  jusqu'à  ma  vid 
vos  distinctions  ont  devant 
années  ,  parce  que  met  s 
avaient  prévenu  vos  réoc 
$e$.  9  Ace*  mots  il  monte 
pitole,  et  les  tribuns,  aban 


SCI 

it  par  leurs  greffiers  ,  restent 
i  sur  leur  tribunal.  Atilugclle,  en 
torlant  ce  trait,  attribue,  nou 
aux  Pélibus,  mais  à  M.  Nai- 
,  la  part  principale  dans  l'ac- 
tion contre  nn  grand  homme, 
paroles  qu'il  prête  à  Scipion 

un  peu  moins  magnifiques  que 
s  qn  on  lit  dans  Tite-Live;  mais 
i  garantit  l'authenticité',  a  On 
trey  dit  cet  auteur,  un  discours 
o  prétend  être  celui  que  Scipion 
lonça  en  cette  occasion  pourse  j  us- 
r  ;  mais  cette  pièce  est  supposée  : 
ion  n'a  presque  dit  que  ce  que 
iens  de  rapporter.  Or  voici  la 
ion  d'Aulugelle  :  »  Romains  , 
«t  à  pareil  jour  que  je  rerapor- 
i ,  dans  les  plaines  d'Afrique ,  une 
ctoire  signalée  sur  le  plus  redou- 
ble rimerai  de  rotre  empire ,  et 
te  j'eus  le  bonheur  de  vous  pro- 
rerune  paix  aussi  douce  qti'iucs- 
•rée.  Ne  nous  montrons  donc 
ùnt  ingrats  envers  les  dieux.  La  is- 
ns  crier  ce  misérable  brouillon , 
montons  au  Ca  pi  foie  pour  offrir 
a  hommages  et  l'expression  de 
•trie  gratitude  au  souverain  des 
eux.  »  \jt  même  auteur  rapporte 
espion  nn  trait  également  orn- 
ât de  cette  hauteur  d'amc,  de  cette 
nnUMe  fermeté  que  dotuie  une 
rieace  sans  reproche.  I*  tribun 
lins,  exrité  par  Caton  l'ancien , 
ma  Scipion,  en  pleiu  sénat,  de 
iic  compte  de  l'emploi  des  Ire- 

livres  par  Autiochus.  I /accuse 
rre  ,  montre  uu  registre  qui 
■nul  ee  compte;  *  mais,  a  joute-t- 
,  en  ne  le  lira  point  et  je  n'es- 
licrai  pas  l'aHront  d'être  oblige 
»mc  jiMtblirr  d'une  pareille  areu- 
lion.  •  En  disant  cvs  mots  il  met 
filtre  en  pièces  et  le  fouir  au* 
•  .  indigné  qu'on  o*e  demander 
m  de  quelques  sommes  ci  argent 


SCI 


3ii) 


à  im  citoyen  auquel  la  république 
doit  sou  salut  et  sa  gloire.  Titc-Iav« 
en  rappelant  ce  fait  avec  quelques 
différences,  nous  apprend  qu'on  in- 
terpellait sur  l'emploi  de  quatre  mil- 
lions de  sesterces  celui  qui  en  avait 
fait  entrer  deux  cent  millions  dans  le 
trésor.  II  ajoute  que  comme  les  ques- 
teurs n'osaient ,  contre  la  défense  de 
la  loi,  ouvrir  le  trésor,  Scipion, 
toujours  fort  de  son  innocence,  eu 
demanda  les  clefs ,  disant  qu'il  al- 
lait l'ouvrir,  lui  à  qui  on  avait  l'o- 
bligation de  l'avoir  fermé.  Il  voulait 
faire  entendre  par  là,  qu'en  remplis- 
sant le  lise  des  tributs  de  tant  de 
nations ,  il  avait  tari  Ja  source  de» 
dépenses  d'une  guerre  onéreuse.  Un 
fragment  de  Polybc  présente  celte  af- 
faire sous  uu  jour  différent  :  on  y 
voit  que  Scipion,  cité  à  comparaître 
devant  le  |>euplc,  a  s'était  tellement 
concilié  l'affection  de  ce  même  peu- 
ple, et  la  confiance  du  sénat,  qu'a- 
près qu'il  eut  dit  simplement  qu  il  ne 
convenait  pas  aux  Humains  d'écouter 
des  accusations  contre  Publius  Cor- 
nélius Scipion ,  à  qui  ses  accusateur» 
même  devaient  la  lil>crté  qu'ils  avaient 
de  parler ,  l'assemblée  se  dissipa  et 
laissa  ses  accusateurs  tout  seuls  (*aj).  » 
Au  reste ,  Tite  -  Live  convient  que 
les  particularités  qui  concernent  les 
dernières  a nnées  de  l'Africain  et  sa 
mise  en  jugement  varient  tellement 
entre  elles ,  qu'il  ne  sait  quelle  tradi- 
tion suivre  7  ni  à  quel*  mémoires  s'en 
rapporter,  {l'x)  Les  historiens  origi- 
naux n'étaient  pas  même  d'accord 
sur  les  faits  les  plus  mémorables  de 
cette  illustre  vie:  Valérius  d'Aiitium, 
(qui  vnait  vers  Tan  fi-o)  avait  écrit 
que  la  fiancée  d'Allurius  ne  fut  pis 
rendue  à  son  père  ,  mais  que  le  pro- 

,'  »  i    Himiulr*  de  \  erht»  H  «le   «  ie*» ,  l'r»§mtnm 
de  P..))lii'.  §  Ml. 

(u)  Ut.  XX1TIM,  c.  56. 


330 


sa 

consul ,  épris  de  »  beauté ,  la  garda 
pour  servir  a  ses  plaisir*.  Aulngefle, 
ca  citaot  cette  tradition ,  conjecture 
que  Valerius  mit  été*  conduit  a  cette 
opinion  par  la  réputation  de  débau- 
ché que  Se  ipion  s'était  attirée  dans  sa 
première  jeunesse.  C'est  lui  qu'avait 
eu  en  vue  Cn.  Narrius  {F~oy.  ce  nom, 
XXX,  538),  en  disant  dans  une  de 
ses  comédies  :  ■  Celui  dont  la  valeur 
»  sut  accomplir  de  glorieux  exploits, 

■  et  dont  les  hauts  faits  sont  encore 

>  présents  a  nos  veux,  cet  homme, 

>  si  grand  dans  l'estime  de  tonte*  les 

■  natious,  fut  tiré  par  son  manteau  et 
»  arraché  par  son  père  d'entre  les 
•  bras  de  sa  maîtresse.  (03)1»  &i  rap- 
prochant ce  passage  de  cet  aven  de 
Polybe:  Quelques  jeunes  soldats  qui 
connaissaient  le  faible  de  leur  ce- 
ntral (2^) ,  on  en  conclura  que  si  le 
grand  Scipîon  ne  fut  pu  exempt  des 
faiblesses  de  l'amour,  sa  continence 
envers  sa  captive,  attestée  d'une  ma- 
nière irrécusable  par  Polybe,  The- 
Livtf'Valère  Maximeet  par  Aulugeile 
lui-même  ,  n'en  est  que  plus  digne 
d'éloges  ,  en  ce  qu'elle  fut  une  véri- 
table victoire  remportée  par  ce  jeune 
guerrier  sur  lui-même;  et  Ton  regar- 
dera Valerius  d'Antium  comme  un  ca- 
lomniateur. Du  vivant  même  de  Sci- 
pîon, les  rumeurs  les  plus  contradic- 
toires sur  son  compte  étaient  accueil- 
lies avec  avidité  par  ses  ennemis. 
Ainsi,  lors  de  la  guerre  de  Syrie ,  on 
fut,  pendant  plusieurs  mois,  persuadé 
dans  Rome ,  que  ce  grand  nomme  et 
son  frère  avaient  été  faits  prisonniers 
par  Antiochus  dans  une  entrevue  j 
et  c'est  encore  d'à  près  Valerius  d'An- 

;U]  Vaid  In  ™  i.  v„„  • 

Etifm  q ni  m  nagrui  nw>  («il  irpi  ,lorù»i, 


SCI 


pu» 


tium  que  TïtÊ-Iive  rapporte 
anecdote  (a  5).  La  bravoure  de  Scipîon 
n'était  pas  méW  à  l'abri  des  insi- 
nuations perfides  de  ses  ennemis.  Ht 
osaient  taxer  de  lâcbeté  cette  valeur 
réfléchie  ,  qui  est  le  premier  devoir 
du  général;  mais  ,  comme  on  l'a  dit 
avec  raison  ,  «  U  estimait  sa  vie  ce 
a  qu'elle  yaloit;  et  jamais  soin  uefut 
»  plus  lecilimeque  celui  qu'il  en i  pre- 
n  noii.  11  se  conservoit  pour  forcer 
i,  AihilIj.iI  d'abandonner  le  fruit  de 
»  seiie  ans  de  victoires;  pour  taillrr 
»  en  pièces  à  ses  yens ,  dans  sou  pro- 
■o  prépaya,  son  armée  invincible,  et 
»  soumettre  Carlhagc  à  cette  même 
3>  Romequ'clleatoilreduiteauxdrr- 
»  nières  extrémités.  D  se  conservoit 
n  pour  étendre  jusqu'au  fond  de  l'A  - 
d  sie,  les  bornes  de  l'empire  Romain. 
»  Il  se  conservoit  enfin  pour  dounrr 
»  des  exemples  immortels  de  ni* 
x  gnanimité ,  de  modération ,  de  dé- 
«  sinteressemeut  ,  de  fermeté,  d'a- 
»  mour  fraternel  et  de  tant  d'autres 
s  Vertus  non  moins  estimables  que 
d  ses  exploits  guerriers  (oS).  >  Sci- 
pîon ,  au  reste,  méprisait  trop  ceux 
qui  semblaient  suspecter  sa  bravou- 
re,pour  leur  répondre  sericusemtnL 
s  Manière,  dit -il  une  fois  ,  m'a  fut 
v  pour  commander  et  non  pas 
n  me  battre.  »  On  prétendait  dt 
lui ,  qu'il  n'était  point  soldat  :  Non, 
d  répliqua  - 1  -  il ,  mais  capitaine,  a 
Lesanciensne  donnent  rien  de  prérif 
surles  dernières  années  de  sa  vie,  si 
mort ,  ses  obsèques  et  sa  sépulture. 
Suivant  l'opinion  générale  ,  voulant 
se  soustraire  aux  attaques  de  l'envie, 
il  quitta  Rome,  pour  aller  balnjar 
une  modeste  métairie  a  Lûitemma 
sur  U  bord  de  Umcf,  en  Campasse,  j 
n'emportant  dans  cette  retraite  ,  < 


sa 

ne  mis  ne  pouvaient  lui 
mi  té  personnelle.  Il  n'y 
ins  grand  qu'à  la  tête 
[1  se  réduisit  à  la  vie 
>rieose  des  anciens  Ro- 
dant ,  à  leur  exemple , 
t  un  plaisir  de  cultiver 
es  mains  victorieuses, 
que  les  Cincinnatus ,  et 
itatus ,  il  pouvait  mêler 
ie  l'agriculture  les  loi- 
r.  Sénèque  a  dit ,  dans 
ëe  de  Linterniim  même  : 
>  ni  parer  la  manière  de 
ipion  avec  la  nôtre.  Ce 
une ,  la  terreur  de  Car- 
ippui  de  Rome  ,  après 
cme  cultive  son  champ, 
ndre  le  bain  dans  cet 
luit  ;  il  ne  se  trouvait 
troit  sous  ce  toit  rusti- 
arquait  de  ses  pas  un 
ssier.  Quel  romain  au- 
1e  dédaignerait  pas  une 
ain    aussi    cliétive  ?  » 

fait  pas    mention  des 
lient  visiter  cet  illustre 

ne  doit  pas  lui  appli- 
>n  lit  chez  les  auteurs 
'ernant  l'intime  liaison 
kipion  l'Africain  avec 
ec  Titpiut.  Il  faut  une 
rticnlièrc   po'.ir  ne  pas 

*  deux  S<*i|>i<>iis  et   les 
CV»t    l'erreur  dans  la- 

nlwf  Montaigne  lorsqu'il 
anni  tant  d'admirahles 

•  Scipion  ,   personnage 
l'opinion   d  une    géui- 

e  ,  il  n'est  rien  qui  lui 
.  de  grâce  que  de  1»  \oir 
ini'-nt  et  puériiennut  ha- 
it aamavrfTct  choisir  des 
»t  à  jouer  à  cornichon 
,  le  long  de  la  m  irine  ; 
oit  marnai*  temps ,  s'a- 
se  chatouillant  à  repré- 

.1. 


SCI 


3ai 


»  senter  par  écrit  en  comédies  les 
»  plus  populaires  et  basses  actions 
»  des  hommes  ;  et  la  tête  pleine  de 
»  cette  merveilleuse  entreprise  d'An- 
v  nibal  et  d'Afrique,  visitant  les  éco- 
»  les  en  Sicile ,  et  se  trouvant  aux 
»  leçons  de  la  philosophie  jusqu'à 
»  en  avoir  armé  les  dents  de  i'aveu- 
»  gle  envie  de  ses  ennemis  à  Rome.  » 
Un  fait  incontestable,  c'est  l'étroite 
liaison  qui  régnait  entre  le  premier 
Africain  et  le  poète  Knnius  {Voy. 
Ewnius  ,  XHI ,  160  ) ,  qui  fut  aussi 
l'ami  de  Caton.  Ainsi  le  même  hom- 
me eut  part  à  l'affection  de  deux  ir- 
réconciliables ennemis.  Enniusveuait 
souvent  à  Linternum  puiser ,  auprès 
du  vainqueur  d'Ânnibal ,  des  souve- 
nirs et  des   inspirations  pour  son 
poème  auquel  il  avait  donné  le  nom 
même  du  vainqueur  d'Annibal.  L'a- 
mour  des  lettres,  noble  passion  en- 
core nouvelle  pour  les  Romains ,  était 
un  don  heureux  qui  distinguait  Scipion 
l'Africain  :  c'est  lui  qui ,  à  cet  égard, 
donna  l'impulsion  à  ses  contempo- 
rains; et  Caton  fut  lui-même  entraî- 
né. En  honorant  Ennius  de  son  ami- 
tié  (27)  ,   Scipion  n'oubliait  pas  , 
dit-on,  combien   les  poètes  contri- 
lnientà  la  gloire  des  héros 'uH).  Toute* 
fois  le  temps  a  détmit  le  poème  d* En- 
nius, et   fa  mémoire   de  ce  grand 
capitaine   n'y  a    pas    plus   perdu , 
qu  elle  n'a  gagné  par  les  vers  narba- 
res  de  Silius  Italicus,  qui  nous  sont 
parvenus.   I>a   même  année  ,   selon 
Polybe ,  \it  mourir  Annilwl  et  Sci- 
pion (  5~'Ji  de  Home).  Cicéron  place 
la  mort  du  premier  Africain  deu\ 


'■»-    l'oral  fuit  A  (Virât*»  Suprriori  nniti-rl'lnniiit 
1  t.u  i-r.  ,  /'#■»•    iti  An/  . 

■  iH      .Niin  iHimitn  t'iir'liif  11  iiupi  r 
/./an  .  -ffti  liitmil.i  /»i«ij»i  i*A     I  tutti 
Lucratif  .  mini  ,  i  i'u/imi  i/i«/u<mJ 
t  wn-'v  ,  fuum  ( 'aLJrf  /V  ndr* . 

(  Hor. ,  o4.  8 ,  lit.  W  Y 
1\ 


322 


SCI 


ans  plus  tôt  (*2()).  C'est  à  Rome 
qu'il  finit  ses  jours,  selon  les  uns  ;  à 
Lintcrnuni,  selon  les  autres  :  on  mon- 
trait son  tombeau  dans  ces  deux 
endroits;  et  Titc-Live  atteste  avoir 
vu  ces  deux  monuments.  Les  habi- 
tants de  Lintcrnuni ,  persuades  que 
ce  héros  avait  e'te'  mis  au  rang  des 
dieux  ,  qu'il  avait  servis  avec  tant  de 
ferveur ,  assuraient  qu'un  serpent  mi- 
raculeux défendait  l'accès  de  son 
mausolée ,  place  sous  un  myrte  que 
Scipion  lui-même  avait  plante,  et  à 
l'ombre  duquel  il  venait  souvent  se 
reposer  dans  ses  vieux  jours.  D'a- 
près cette  tradition  fabuleuse ,  le  ser- 
pent qui  avait  protège  son  berceau 
protégeait  sa  sépulture.  Quand  Tite- 
Live  alla  visiter  ce  tombeau  ,  une 
tempête  avait  renversé  la  statue  du 
héros  qui  le  décorait,  et  personne  ne 
songeait  à  la  relever;  étrange  indif- 
férence des  républiques  pour  leurs 
grands  hommes  !  Selon  Yalèrc- 
Maxime ,  Scipion  avait  voulu  qu'on 
gravât  sur  ce  monument  ces  mots 
expressifs  :  Ingrata  pallia ,  ne  ossa 
quidem  inea  habes.  A  Rome ,  hors 
de  la  porte  Capène  ,  on  voyait  en- 
core du  temps  de  Tite-Live \  sur  la 
sépulture  des  Scipious,  trois  statues, 
dont  deux  représenta ient  le  premier 
Africain  et  son  frère  Lucius  ;  la  troi- 
sième,^ poète  Ennius.  Il  est  proba- 
ble que  c  est  le  second  Africain  qui 
les  avait  fait  ériger.  Toutes  ces  in- 
certitudes de  l'histoire  ont  inspiré 
les  réflexions  suivantes  à  ïite  -  Li- 
vc,  qu'on  ne  saurait  trop  étudier 
quand  on  veut  bien  connaître  les 
grands  hommes  de  la  république  ro- 
maine. «  (le héros,  si  djgne  de  l'im- 
»  mortalité ,  fut  pourtant  plus  célè- 
»  bre  dans  la  guerre  que  dans  la  paix. 
»  La  première  partie  de  sa  vie  jeta 

(a<)J  De  SenectuU ,  c  b. 


SCI 

»  plus  d'éclat  que  la  d< 
»  qu'il  passa  toute  sa 
»  les  camps; mais, dan 
»  sa  renommée  parut 
»  son  génie  ne  trouva 
»  sion  de  se  produire 
»  consulat ,  même  en  i 
»  sa  censure,  qu'a-t-il 
»  gloire  du  premier  ?  IN 
»  été  de  même  de  s. 
»  d'Asie,  rendue  inutil 
»  ladic,  douloureuse  pi 
»  de  sou  fils,  et,  depui 
»  par  la  nécessité  ou  d 
»  geinenl,  ou  de  s'exile] 
»  Mais  avoir  terminé  s 
»  guerre  punique  ,  la 
»  tante  et  la  plus  péri 
»  Romains  aient  jamais 
»  nir,  tel  est  son  plus 
»•  gloire  (3o).  »  C'est  d» 
que  Scipion  l'Africain 
droits  les  plus  éclatai 
ration  de  la  postérité; 
son  caractère  et  sa  \ie 
doutent  point  l'examen 
tif.  Supérieur  à  Césai 
homme  et  comme  cito 
est  pas  inférieur  comme 
ciui  capitaine  de  Rome 
plus  grands  progrès  à  j 
et  ne  sut  mieux  mel 
les  grandes  leçons  que 
avaient  reçues  deP\n 
nibal.  Nul  ne  se  fit  p 
des  soldats,  en  lempéi 
indulgence  j  udicieusr . 
vérité  de  la  disciplii 
qu'il  exerçait  sur  lui-i 
gui  té  de  ses  manières 
de  son  caractère,  lui  g. 
les  coeurs.  Personne  i 
mieux,  sur  le  champ 
le  sang -froid  et  la  près 
qui  seuls  rendent  un  gei 


{.W.  Liv     \\\\  Ut,  .')<. 


SCT 

«1er ,  dans  tons  ses  détails ,  un 
plan  d'opérations,  et  d'en  con- 
•  sur-le-champ  un  nouveau, 
dispositions  imprévues  de  l'en- 
le  rendent  nécessaire.  C'est  à  cet 
ux  don  qu'il  dut  la  gloire  de 
jamais  vaincu.  Aussi  habile  po- 
i  que  grand  capitaine,  Scipion 
a  dans  l'art  ae  subjuguer  les 
cms,  et  de  les  conduire.  Fallait- 
;ner  l'affection  des  Espagnols 
ne  douceur  inusitée  envers  les 
os?  il  rendait  la  lifiortc  aux  pri- 
rrs,  respectait  les  captives,  et 
«Lait  généreusement  des  bien- 
mr  ceux  dont  il  aurait  pu  s'ap- 
îer  les  trésors.  En  Afrique,  sa 
dit  fut  différente.  Il  voulait 
r  l'épouvante  dans  l'esprit  des 
laginois  :  il  y  réussit  par  la 
dation  de  leurs  campagnes. 
•Are ,  dans  deux  ou  trois  cir- 
inces,  parut  -  il  assez  pou  scru- 
x  sur  le  choix  des  moyens  ; 
tes  fins  furent  toujours  houora- 
lou jours d'accortl  avec  l'intérêt 
patrie.  Le  plus  soi*  en t  au  reste, 
ands  ressorts  de  sa  politique  fu- 
a  justice, l.i  modération  et  raflcc- 
[u  inspira it la  bontéde  sou  carac- 
Gette  bonté  se  manifestait  jus- 
Lus  les  chatimeuts ,  qu'il  n'eut 
le  fois  l'occasion  d'infliger.  Ce 
m  de  la  sédition  de  Sucrone  , 
réclamait  impérieusement  un 
pie.  «  Il  avait  cru ,  disait  -  il , 
rrarher  à  lui  -même  les  cntrail- 
,  lorsqu'il  se  vit  oblige  d'expier 
r  U  mort  de  trente  hommes  la 
de  de  huit  mille.  »  Il  répétait 
est  «'il  estimait  infiniment  plus 
rtruWr  à  la  conservation  d'un 
rîtovrn  que  de  faire  périr  vingt 
û.  L'empereur  Antouin- 
avait  adopté  cette  belle  ma  xi- 
l/fcttnanité  de  Scipion  l'cmnc- 
d*user  envers  1rs  ennemis .  des 


SCI  J-rf 

représailles  qu'autorisaient  toujours, 
chez  les  anciens  f  les  lois  de  la  guer- 
re et  la  politique.  Pendant  la  trêve 
qui  précéda  le  retour  d'Anuibal  en 
A  frique ,  les  Carthaginois  avaient  pil- 
lé quelques  vaisseaux  romains,  et 
maltraité  les  commissaires  envoyés 
par  Scipion  à  Carthagc,  pour  en 
porter  des  plaintes.  Des  députés  Car- 
thaginois, qui  revenaient  de  Rome, 
tomiKTcnt  alors  entre  les  mains  de 
ce  général.  On  le  pressait  de  leur 
infliger  le  même  traitement  :  «Non, 
«  dit-il,  bien  que  les  Carthaginois 
»  aient  violé  ,   non  -  seulement    la 
»  trêve  ,  mais  encore  le  droit  des 
»  gens  envers  nos  amlussadcurs ,  je 
»  ne  traiterai  pas  les  leurs  d'une  ma- 
*  uière  indigne  de  la  générosité  ro- 
»  maineetdcla  modération  que  j'ai' 
»  toujours  suivie.  »  lies  imputations 
de  péculat,  auxquelles  il  fut  en  butte 
à  la  fin  de  sa  carrière  politique ,  ont 
plutôt  dégradé  ses  accusateurs  que 
terni  l'éclat  de  sa  vertu.  Sa  fameuse 
réponse  que    nous   avons    citée   ne 
pouvait  partir  que  d'iui  orur  irré- 
prochable ;  mais  cette  réflexion  d'un 
grand  écrivain  n'en  est  pas  moins 
très-juste  :   «  Il  fut  suivi  par  tout 
»  le  peuple  au  Capitole ,  cl  nos  cu»tirs 
»  l'y   suivent    encore   en    lisant   ce 
»  trait    d'histoire  ,    quoique    après 
»  tout  il  eut  mieux  valu  rendre  ses 
»  comptes    que    de    se    tiiei     d\if- 
»  faire  par  un  Ikhi  mot.  »  (.'m  .  G* 
qui  prouve  au  reste  le  d r\iiit«* ressè- 
ment de  Sc.ipiou  ,  c'est  l-i  médiocrit** 
de  s.i  fortune  après  a\oir  enrichi   •• 
patrie  par  tant  (h  \iitoirrs,  «  Y>l  I 
soin  coii.ttaiit  qu'il  mit  à  repousse»  et 
les    présents  et   les   di.stinrtions  "!«■* 

(dus  légitimes.  Dès  son  début  il  refusa 
a    couronne  civique  ,   qui*  lui  était 
offerte  pour  avoir  saine  l.i  \w  .»  «m 

M  . 


3'2/i 


SCI 


consul  ,  parce  que  c'était  son  père  , 
et  qu'il  ne  voulait  pas  être  récom- 
pense d'avoir  satisfait  au  devoir 
le  plus  sacré.  Le  goût  de  Scipion 
pour  les  lettres  ,  alors  si  rare  parmi 
les  Romains ,  est  un  trait  de  carac- 
tère que  Scipion  Émilien  ,  son  petit- 
fils  d'adoption ,  se  fit  gloire  d'imiter. 
Pourquoi  faut-il  que  l'on  puisse  accu- 
ser ce  grand  homme  d'avoir  contri- 
bué à  faire  mettre  en  prison  le  père 
de  la  comédie  romaine,  Cn.  Naevius, 
pour  le  punir  de  quelques  traits  de 
satire  ?  on  voudrait  que  le  vainqueur 
de  Carthage  eût  méprisé  un  tel  adver- 
saire. Mais  on  ne  citerait  pas  deux 
traits  de  ce  genre  dans  la  vie  de  Sci- 

Sion  )  et  quand  on  les  oppose  à  tant 
'actes  de  vertu  ,  à  tant  de  faits  glo- 
rieux, on  ne  peut  s'empêcher  de  rati- 
fier ce  jugement  porté  sur  Scipion 
par  Voltaire.  «  ïl  fut  peut-être  l'hom- 
»  me  qui  fit  le  plus  d'honneur  «î  la 
»  république  romaine  (3a).»  11  lai 
eût  sans  doute  été  plus  facile  qu'à 
tout  autre  de  la  renverser,  si,  au  lieu 
de  prendre  le  parti  d'un  exil  volon- 
taire lors  des  persécutions  suscitées 
contre  lui,  il  eût  voulu  se  mettre  à  la 
tête  de  ses  partisans  pour  accabler  ses 
adversaires.  C'est  ce  qui  a  fait  dire  à 
Sénèquc  :  «  11  fut  plus  étonnant  sans 
•»  doute  quand  il  quilta  sa  patrie  que 
»  quand  il  la  défendit  (33).  Il  fallait 
»  que  Rome  perdît  Scipion  ou  sa  li- 
»  bertc.  Je  ne  veux  pas ,  dit-il ,  dé- 
»  rogrr  à  nos  lois  et  à  nos  constitu* 
»  tions  :  la  justice  doit  être  égale 
»  pour  tous  les  citoyens  :  jouis  sans 
*  moi,  6  m  a  patrie!  d$un  bien  que  tu 
»  me  dois;  j'ai  été  l'instrument  de  ta 
»  liberté.  J'en  deviendrai  la  preuve. 
»  Je  pars  si  je  suis  plus  grandque  ton 
»  intérêt  ne  le  demande.  »  1  ous  les 

k*Vt  Dict.  phil.,  «ri.  Charlatan.  (>  même  aittrnr 
inr\  •<*4',l»">«  »u  nombre  de»  eiifutil»  ne*  par  1  'ope- 
ration  remrieune  (  Ibid. ,  art.  Généalogie}. 

ftt)  S«-nèqne  ,  L«ttrr  86. 


SCI 

auteurs  qui  ont  écrit  l'histoii 
Rome  ont  parlé  de  Scipion  ; 
ceux  qui  l'ont  fait  connaître  le  î 
sont  Polybe  ,   Tite  -  Live  ,  > 
Maxime,  Aulugelle;ct,  d'après 
Rollin  ,  Levesque ,  Saint-Réa) 
On  doit  regretter  vivement  c 
vie  de  ce  grand  homme  écrit 
Plutarque  ne  nous  soit  pas  par 
L'abbé Seran  de  La  Tour  (  r.  • 
ci -après)  a  publié,  en  1738 
histoire  de  Scipion  ,  pour 
de  suite  aux  Hommes  illustr 
Plutarque ,  avec  les  Observât» 
chevalier  deFolardsur  la  bâta 
Zama,  Paris,   in- 12  (34)*   S< 
l'Africain  eut  d'Emilie  ,  sa  fei 
deux  fils  et  deux  filles.  Il  mari 
née  à  P.  Cornélius  Scipion  I 
(  F.  ci-après  ).  La  plus  jeune  é 
(on  ne  sait  si  c'est  du  viva 
après  la  mort  de  son  père  ) 
nus  Scmprouius   Gracchus  ( 
nom ,  XVI1Ï,  342).  C'est  la  fa 
Cornélie  (  V.  ce  nom  y  IX  ,  < 
mère  des  Gracques. — Scipion  i 
Cornélius  ) ,  fils  aîné  du  preci 
dégénéra  tellement  de  la  vertu 
père  ,  qu'il  s'attira  le  mépris  u 
sel.  C'est  celui  qui,  dans  la 
contre  Antiochus ,  avait  été  fa 
sonnier  ,    et  renvoyé   à  son 
Les  historiens   ne  s'accorder 
sur  l'occasion  dans  laquelle 
prouva  ce  malheur).  L'an  de 
680  y  il  se  mit  sur  les  rangs 
être  élu  préteur  :  déjà   cinq 
dats  avaient  été  nommes:  la  si 
place  était  disputée  par  Cnci 

(.V|)  DeimareU-Sainl-Sorlin   a   crlcbr* 
neuco  de  Scipion  ,  <hn»  une   tragi-euiw-d 
en    i<ftq  (  Voy.  DESMAKKT*  ,  XI  ,  *o}  ).  ', 
fut  un  A'ripin»»  V.tfrirmn  {  V.  Pn\D<rv  , 
4)jou«  eni(i)-.  C'est  atuai  la  titre  de  la 
Saovignv  ,  jouce  un  «ièclr  après  celle   de 
(Y.  SAtVIONT  ,  XL  ,    498).  M.  A.  V.    A 
fait  un  Scipion  .  tragédie  en  an  acte  et  < 
jouée  à  la  dirtrihutitm   de*  prix  «/*   /V>l 
Sainl-Crr,  le  «A.  thenrniilttr  an  Xll ,  ampr 
la  brochure  iniitalee  :  Distribua**  de*  m 
Paris  ,  Gille ,  an  XII  ,  «°.  de  i»5  pagf.    A. 


SCI 

t  par  Cicereius,qui  avait  été 
rcdu  vamqueurde  Zama.Tou- 
xaturies  allaient  se  déclarer 
et  estimable  plébéien;  mais 
tt  ne  roulut  point  qu'un  pa- 
ront  fût  (ait  au  fils  de  son 
;  il  quitta  la  robe  de  candi- 
désista  de  ses  prétentions  et 
tt  même  de  son  crédit.  Cn. 
t  lut  donc  élevé  à  la  prétoire  ; 
ne  conserva  pas  long-temps 
ignifté.  Il  fut  exclu  du  séuat 
censeurs.  (35)  Bientôt  ses  pa- 
bonteuide  la  manière  dont  il 
ttait  de  ses  fonctions,  les  lui 
Dterdire.  Ils  lui  «itèrent  même 
m  qu'il  portait  au  doigt  et  sur 
Suit  gravé  le  portrait  de  son 
osante  m  l'indigne  conduite  du 

profiné  Timage  de  ce  grand 
r  (36).  —  Scipion  (L.ouP. 
ios),  frère  du  précédent ,  était 
gne  fjne  son  atné  de  soutenir 
«de sa  famille:  malheureuse- 
•  mauvaise  santé  l'empêcha 
i«  la  carrière  des  armes  et  de 
Unie.  Caton  ,dans  le  dialogue 
rieillessc , composé  par ( Licé- 
[),hû  rend  un  témoignage  bien 
r.  Il  dit  que  ,  sans  cette  fai- 
de  santé,  L.  Scipion  aurait  pu 
■e  seconde  lumière  de  Home, 
1  joignait  au  génie  supérieur 

père  l'avantage  de  counais- 
pftus  étendues.  Ciccron  dit  ail- 
18}  que,  si  la  force  du  corps  eût 
lu  cnes  lui  à  celle  de  l'esprit , 
il  pu  être  mis  au  nombic  des 
rsles  plus  diserts.  On  avait  de 
èjqnes  discours  et  une  Histoire 
m  grec.  L.  Scipion  fut  le  père 
i  de  Scipion  Émilini  ;  et  la 
d'avoir  introduit  le  digue  fils 


•*.  mu.»;. 

UaiMk*,  I.  III,  r.    ». 
m**Srmtmtt,  r.  15- 


SCI  325 

de  Paul-Émile  dans  l'illustre  maison 
Cornelia  suffit  pour  immortaliser 
le  nom  de  ce  vertueux  et  savant  pa- 
tricien. D — a — h. 

SCIPION  (Locius-Cokneuvs) 
l'Asiatique,  fils  aîné  de  Publius  Sci- 
pion ,  tué  en  Espagne,  jouit,  pendant 
sa  vie,  d'une  gloire  qui  ne  Ait  pour 
ainsi  dire  que  le  reflet  de  celle  de  Pu- 
blius  Scinion  l'Africain  ,  son  frère. 
On  a  vu ,  dans  l'article  précédent,  que, 
dès  son  début  dans  la  carrière  des 
honneurs,  Lucius  ne  dut  l'avantage 
d'être  nommé  édile  curule  qu'a  la  pro- 
tection de Publius ,  bien qu  il  eût  rage 
requis  et  que  ce  dernier  ne  l'eût  point. 
Polybe,  qui  raconte  cette  anecdote, 
observe  que  Lucius  n'était  pas  aimé 
du  peuple;  mais  il  en  laisse  ignorer 
le  motif.  Lucius  Scipion  suivit  son 
frère  en  Espagne:  et  la  touchante 
union  qui  régna  toujours  entre  eus  lait 
peut-être  encore  plus  d'honneur  à 
l'aîné  qu'au  plus  jeune ,  parce  qu'elle 
prouve  comnien  le  cœur  de  Lucius 
était  peu  susceptible  de  jalousie  envers 
un  frère  dont  la  supériorité  aurait  pu 
le  blesser.  Il  fut  chargé,  par  Pu- 
blius ,  de  faire  le  siège  d'Oringis , 
ville  considérable  de  l'Espagne  Gité- 
rieure ,  en  -  deçà  de  l'Èbrc.  C'était 
la  place  d'armes  d'Asdrubal ,  qui  de 
là  taisait  des  courses  dans  l'intérieur 
de  la  péninsule.  Cette  conquête  « 
une  grande  joie  à  l'armée  d' Es j 
et  au  général  en  chef,  qui  combla 
sou  frère  d'éloges.  Dans  ses  dépêches 
au  sénat,  Publius  Sripion  faisait  va- 
loir ,  dans  des  termes  tellement  flat- 
teurs, la  prise  d'Oringis,  qu'il  en  éga- 
lait rimjwrtance  à,  celle  de  Cartha- 
gène  (  i  ).  Mais  l'histoire-n'a  pas  sous- 
crit à  cette  complaisance  fraternelle, 
bien  (pie,  dans  I  assaut ,  qui  fut  très- 
meurtrier  ,  Ijiicîiis  eût  montré  beau- 

d)  Vmr.  b  l»TMTiptio«  en  «'nr  d'OrMi*i-,  \p* 
Tiir  Lite,  1WIII.4    .< 


causa 
>açne 


.}  t'> 


.SCI 


■  oup  il»'  sang  -  tVciicl  et  de  présence 
d'esprit.    Ce    lut   lui   (pic   sou  frère 
l'tihlius  chargea  d'aller  portera  Rome 
!•»  nouvelle  de  la  soumission  entière 
iv  l'Kspagnc.  Lucius  l'accompagna 
ensuite  eu  Sicile  et  en  Afrique ,  et  y 
servit  avec  autant  dczcleqiicdc  cou- 
rage. Ses  services  le  lircnl  uomincr 
prêteur.  Tan  -ilh  de  Rome  (  i<)4  av. 
J.-C.  ),  puis  consul,  Tan  5(>4,  lors  de 
la  guerre  contre  Autioclius  ,  roi  de 
Syrie.  On  a  vu ,  dans  l'article  précè- 
dent ,  comment  le  sénat ,  qui  penchait 
pour  charger  l'autre  cousu)    Lclius 
de  cette  expédition,  porta  ses  suffra- 
ges sur  Lucius  Scipion ,  dans  l'espoir 
que  son  illustre  frère  Lui  servirait  de 
lieutenant.  Durant  toute  la  campagne , 
le  consul  n'agit  (pie  par  les  inspira- 
tions de  Scipion  l'Africain;  mais  la 
fortune ,  qui  voulut  aussi  faire  quelque 
chose  pour  la  gloire  de  Litchis,  per- 
mit qu'il  donnât,  en  l'absence  de  Pu- 
blius,  la  bataille  de  Magnésie,  dans 
laquelle  l'innombrable  armée  d' Au- 
tioclius ,  forcée  de  combattre    par 
une  heureuse  attaque  du  consul ,  lui 
abandonna   la  victoiie.  De  retour  à 
Rome,  Lucius,  pour  rivaliser  avec 
son  frère  ,  se  lit  donner  le  surnom 
iYAsialijUc.  11  rendit  compte  au  sé- 
nat et  au  peuple  (les  avantages  qu'il 
avait  obtenus  en  Asie.  L'cn\  ic,  dit 
Tite-Live(9.\  observa  que  cette  guer- 
re avait  plus  de  célébrité'  que  d'im- 
portance; qu'une  seule  bataille  avait 
sufïi  poi!i  la  terminer  ;  que  d'ailleurs 
la   victoire  remportée  par  Acilius  , 
aux    Thcrninpvlcs  ,    avait  d'avance 
terni  l'éclat  des  succès  de  L.  Scipion. 
Mais  le  même  historien  ajoute  que 
ces  insinuations  avaient  plus  Je  ma- 
lignité que  de  justice.  Ku  filet,  Aci- 
lius a\ait  combattu  au*  Thcnnopy- 
les  plutôt  les  Étnlicus  qu'Aiitiorhus. 
DansceKe  première  action,  le  roi  de 

'  ■   l.i\ .  \\.\n.  Jii. 


SCI 

S\ric  n'avait  oppose  aux  Romain* 
qu'une  très-petite  partie  de  ses  trou- 
pes ,  au  lieu  que  Lucius  Scipion  avait 
eu  à  combattre  les  forces  de  l'Asie 
entière.  Rome  était  donc  fondée  à 
lui  décerner  les  honneurs  du  triom- 
phe. La  pompe  de  ce  spectacle  fut 
plus  magnifique  que  ne  l'avait  été 
le  triomphe  de  Scipion  l'Africain. 
Le  vainqueur  d'Autiochus  fit  porter 
devant  lui  deux  cent  trente  -  quatre 
drapeaux,  les  représentations  de  tren- 
te-quatre villes,  sans  parler  des  cou- 
ronnes d'or ,  des  vases  précieux  et 
des  trésors  qui  se  trouvaient  dans 
une   proportion   non   moins  extra- 
ordinaire. Après   la  mort  de  Sci- 
pion l'Africain,  Lucius,  qui,  du  vi- 
vant de  son  frère,  avait  eu  à  répondre 
aux  mêmes  accusations ,  se  vit  de 
nouveau  en  butte  à  la  haine  de  Catou 
et  des  Petilius.  Ces  tribuns  proposè- 
rent une  enquête  juridique  au  sujet 
de  l'argent  reçu  ou  extorqué  d'Au- 
tiochus et  de  ses  sujets.  L.  Scipion , 
que  cette  loi  atteignait ,  sembla  moins 
occupé  de  sa  défense  que  de  la  nié 
moire  de    son   frère,    a   N'était-ce 
»  donc,  pas  assez  ,   dit  -  il ,  d'avoir 
»  prive'  ce  grand  homme  de  l'éloge 
»  funèbre  qui  aurait  dît  célébrer  ses 
»  vertus  à  la  tribune?  La   calomnie 
»  voulait-elle  encore  troubler  sa  cen- 
»  dre..1  Les  Carthaginois,  satisfattsde 
»  l'exil   d'Annibal  ,    n'avaient    pas 
»  poussé  plus  loin  leur  ressentiment; 
»  mais  la  mort  même  de  Scipion  n'a- 
»  va  il  pu  assouvir  la  fureur  du  peu- 
»  pic  romain,  qui  voulait  flétrir  la 
»  gloire  de  ce  grand  homme  jusque 
»  dans  le  tombeau,  et,  peu  content 
»  d'une  \ictimc,  immoler  son  frère 
»  aux   fureurs  de  l'envie.   »    l-i  loi 
a\ant  passé  ,  par  le  crédit  de  Ca- 
tou ,  Lucius  Scipion  fut  traduit  au 
tribunal  du  préteur  Terentius  Culle», 
cl  couda  mué  à  une  amende  de  quatn 


SCI 

Eiillion>  de  sesterces  (3>;  ce  qui  était 
précisément  la  somme  qu'on  avait 
redemandée  à  Piihlius  Scipioii.  dans 
le  M-u.it.  Eu  vain  Lucins  protesta  que 
tout  rangent  qu'il  avait  reçu  (tait 
d.iiis  le  trésor,  rt  <| n" 1 1  n'avait  rien  à 
IVt.it  :  l'ordre  ï  ut  donne  de  le  conduire 
en  prix  u  /  .  ci-.iprc.s|\  S«:ipm>  Na- 
sh, i  .  Dt'ji  ou  l'y  m  traînait ,  lors- 
que le  In  S  «un  Tib.  Sein  prou,  (irac- 
clm>  ,  l'tp  .  ce  inui,  \V11I,  ij.'i  \ 
îsiiis  supposer  à  I  "exécution  iln  jume- 
llent .  pour  <e  qui  <  ciiccrnait  les 
bien»  de  Scipioii  i'  Viatique,  déclara 
que.  u  quant  à  sa  personne,  il  ne 
3  m>u:: rirait    jamais  que   i'on    jilit 

•  rian>  les  fers  un  tv  lierai  qui  axait 

•  «  Jincu  le  plus  puissant  mouarquede 
»  la  tirre,  rcnile  les  bornes  de  IVm- 

■  pire.  etc.  »  L'opposition  dcCirac- 
rhu*  rendit  la  hbciïca  Sripion;  mais 
>rs|  iras  furent  \emlns  al' encan.  Loin 
•lr  Iroiixer  rhe/.  lui  au<  une  traie  des 
prrtriniues  largesses  il*  Antioclius,  on 
ne  put  tirei  delà  xen'.edetout  ce  qu'il 
pfjs*i*|  lit  |.i  s«, mule  qui  lui  était 
d*m<nd«v.  Ses  p.ircut.s  et  *es  amis 
bu  uTil'lil  dis  preM-nts  si  cmi-idc- 
ri  !*!•■».  que,  s'il  1rs  «ùt  acceptes,  il 
.i'»r  lit  i*tr  plus  rirlicqu'  i\  .ml  •  -a  e.  n- 
•ltniri.it!«>u:  mais  ii  tes  nmeieta  im- 
!fl«rii'-iil  .  et  u  "ai  •■  i'pt  -i  de  m«n  plus 
j-r-  i  .  i  s  ;■  ue:iîs  q  .crcqu'il  I  i  f.iîlait 
i"  >r  \  \\  re  ,i\ii-  i!i:  i  iii  e.  \:iim  la 
\  'fi'-  •!  ■  i  •  ttf  lui  >str  (■  il-  !■■  mi:.i  t  n  >li 
:•■•  lui:  i  t  .iii  i  ■  -  T  ■  -  l'i'  "îii""!^  .ni  :;■  t- 
"■■  :  -.  **«  i[  ;■  !i  !•'  :>':.•  I  «  ei  ns-iv  !  i 
::.•?::■•  ri.-  «■  q  :■■  ■ .  T  ■  -  :  i  .  e!  im*  |  s  ■  I 
.     :  ••  :i.r.  N  m      ■■■    "•■  I ■■•     '-u*.  i-iu    ■ 

■  ■  **•■  .     :i    ■.;.'.•■      ■■■■■■'.    i  lr  ■!    \  h  ■!' «■ 

i    !»■.■:■■■  ':     ■     ■'    :l    Ci". Il    i]     l   ]>■  i  ■'  • 

*  I  ■ 

'     i"     ti     »     ii   i|«i  i    i'.i-   «•  ;i     .  i|t     ||-«-  •■«      ■  • 

...  •*  i«  ■••  !  •    j-  u-.  n\  .■!:.mi:»  .  «n   p! ! 
^  >*it  v  ii1  "  •  I    \s)  t:i  jin  i|i-    mi  i  i 

i   .         r  '     i    i     li      •   i\    -til   •'•"    »  t     I' ■  l'      ■•«  * 


SCI 


3i< 


chevaliers.  ï.e  \  ainqueur  d'Antio- 
clius  passa  dans  l'obscurité  le  res- 
te de  sa  vie.  On  ne  sait  en  quelle 
année  il  mourut.  Cicc'ron  \ante  sou 
eUqueiice,  dans  mui  Dialogue  Sur  les 
ara  leurs  ,  et  il  rend  hommage  à 
son  désintéressement  dans  un  de  ses 
plaidoyers  contre  Verres.  —  Si.ipion 
/sût  I  ;  eu  s  (  L  ne  i  u  s  -  (  a  i  n  ici  i  1 1  s  ) ,  d  es- 
cendautdii  précèdent,  à  la  quatrième 
génération,  fut  consul,  l'an  (rM  de 
Home  8 { -83  av.  J.  -O ,  au  milieu 
des  trouilles  causes  par  la  guerre  ci- 
vile de  S\Ila.  (Vêlait  la  première 
fois  depuis  l'auteur  de  cette  branche 
de  Ii  maison  des  Seipions  qu%i:ti  A  sici- 
liens était  eîeve  à  eette  dignité';  car, 
■i  l'exception  de  la  questure,  contenue. 
Tan  ">8<>  de  Home,  au  fils  du  vain- 
queur d'  Xiitioelius.  aucun  personnage 
de  ce  nom  n'avait  ligure  parmi  les  pre- 
miers magistrats,  l.e  cousiil.it  «le  Sci- 
pinii  Nsialiciisfut  malheureux:.  Parti- 
san de  C  i  ri  m  m  ,  deux  fois  il  se  vit  ÔV- 
batieliersuii  armée  d'à boi*d  parSyl- 
la.qui.  iiiiiitrr  ili- la  per-onneducoii- 
.sul,  surplis  sriil  d  n:ss:i  tente,  le  reii- 
\ii\a  iilre.  I.e  pivmici  usage  que 
S«ii'!i'ii  lit  de  -si  iiln*r|f-  î'ul  de  lever 
ur<.<  •  .i  :\  clli-  ai  ni  r .  qui  ral'aiidi'iina 
ei:e-  •  edè'*  qu'il  si>fii-ii\a  en  présence 
iî:i  '.  ■:::■•  l'i  ui|  -.  N  .  «i  ir  i  ri .  xxx\  . 
■•■  m  .     I.'  u::  ■  "  '■''•    nt--.  i!    f:i!  mis  . 

,\  r     !■  -«    î«  'I  \  i'i*:.-:".  >»  r||  eXi'l'i  U'v  .  et 
m  i;    -i;    |r"  !■■■■  rv'ir    Xi-i  '    1 1 1 '  s     i    i  If.V 

.!.    '  i     ;  ■  n'  i  •■   'js'.-  ■'      ;  .         i"îi'  u 

■  i  ■■  i    .:  >     !"  !.  '       :    ■  ■■■  •    '"li-ï.iîrlir 

'  ■.';..        '  •  ■     i      |    |    ■    '    i|î      | 


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i   .i  ii,.,_.     i;  i  m  ■:  l  -i-   »',s   î«   H*  ii'  . 


3?8 


SCI 


de  Paul  Emile  et  de  Lutatia,  premiè- 
re femme  de  cet  illustre  romain.  Il 
('tait  Je  plus  jeune  des  quatre  fils  de 
Paul  Emile,  et  fut  élevé,  comme  eux, 
dans  la  maison  de  son  père,  sous 
la  discipline  des  vertus  domestiques, 
et  l'inspiration  d'un  si  grand  exem- 
ple. A  l'âge  de  dix-sept  ans,  Paul 
Emile  l'emmena  dans  son  expédi- 
tion contre  Persce.  Déjà ,  selon  l'usa- 
ge des  grandes  familles  romaines  qui 
échangeaient  souvent  entre  elles  les 
héritiers  de  leur  gloire ,  Paul  Emile 
avait  fait  entrer  par  adoption  le  jeu- 
ne Émilicn  dans  la  famille  des  Sa- 
pions ;  mais  il  le  gardait  près  de  lui, 
et  le  formait  à  la  guerre  dans  la 
glorieuse  campagne  de  Macédoine, 
rlutarqne  rapporte  que,  le  soir  de 
la  grande  journée  qui  décida  la  ruine 
de  Persée ,  au  milieu  de  la  joie  d'une 
telle  victoire,  tout  le  camp  romain 
s'aperçut  avec  cflroi  de  l'absence 
d'Emilien  :  les  soldats  quittent  leur 
repas ,  et  le  cherchent  à  la  lueur  des 
flambeaux  dans  la  plaine ,  et  parmi 
les  morts.  L'horreur  silencieuse  du 
champ  de  bataille,  jonché  de  cada- 
vres ,  était  interrompue  par  les  cris 
de  cette  foule  qui ,  de  tous  cotés,  ap- 

Î)clait  le  iils  du  géuéral ,  lorsqu'enfin 
e  jeune  héros  parut ,  revenant  de  la 
poursuite  des  fuyards,  presque  seul , 
et  tout  couvert  de  sang.  Cette  ardeur 
guerrière  fut  ensuite  occupée  quelque 
temps  aux  rudes  travaux  de  la  chas- 
se, dans  ces  forets  que  la  magnifi- 
cence des  rois  de  Macédoine  s'était 
réservées,  et  qui  présentaient  aux 
vainqueurs  le  plus  agréable  amuse- 
ment de  leur  conquête.  Toutefois 
l'influence  des  arts  de  la  Grèce,  dé- 
jà commencée  dans  Rome,  et  fort 
augmentée  par  la  conquête  de  la  Ma- 
cédoine, avertissait  Paul  Emile  de 
ne  pas  borner  à  la  chasse  et  à  la 
guerre  l'éducation  de  ses  eufaiiL».  Eu 


SCI 

revenant  de  cette  guerre ,  il  confia 
Émilienetson  frère  Fabius  aux  soins 
de  Métrodore ,  peintre  et  philosophe 
célèbre,  que  lui  avaient  envoyé' les 
Athéniens.  Aux  leçons  de  ce  maître 
habile  se  joignirent  celles  de  Polybe, 
guerrier,  homme  d'état  et  historien, 
l'un  des  derniers  appuis  de  la  ligue 
Achéenne,  et  devenu  l'otage  des  Ro- 
mains ,  après  l'asservissement  de  sa 
patrie.  Polybe  nous  apprend  lui-mê- 
me que  cette  liaison  studieuse  com- 
mença par  quelques  livres  prêtes  au 
fils  de  Paul  Emile ,  et  par  tes  entre- 
tiens que  firent  naître  ces  lectures. 
Vivement  frappes  des  graves  paro- 
les et  de  la  science  sérieuse  de  Po» 
lybe ,  Émilien  et  son  frère  Fabius  ob- 
tinrent du  préteur  que  ce  Grec  illus- 
tre ne  serait  pas  renvoyé  dans  une 
ville  municipale  d'Itabe  ,  et  qu'il 
pourrait  habiter  Rome.  Polybe  con- 
tinua dès-lors  de  fréquenter  la  mai- 
son de  Paul  Emile ,  donnant  ses  ins- 
tructions et  ses  conseils  aux  deux 
jeunes  gens,  avec  un  tèle  d'amitié 
qui  n'avait  rien  de  cette  servile  dé- 
pendance où  tombèrent  dans  la  suite 
les  Grecs  venus  à  Rome  sous  le  pa- 
tronage des  riches  et  des  grands.  Un 
jour  qu'il  sortait  avec  les  deux  frè- 
res ,  Fabius  ayant  pris  la  route  du 
Fonim ,  il  resta  seul  près  d'Emilien , 
qui  lui  dit  avec  douceur  et  en  rou- 
gissant :  a  Pourquoi ,  Polybe,  lors- 
»  que  nous  partageons  la  même  ta- 
)>  Me,  mon  frère  et  moi,  lui  adres- 
»  sez-vous  de  préférence  toutes  vos 
»  questions  et  vos  réponses,  et  me 
»  laissez  vous  en  oubli?  Vous  avez 
»  donc  sur  moi  la  même  opinion  que 
»  l'on  me  dit  répandue  dans  Rome! 
»  Je  passe ,  en  effet ,  pour  être  oisif 
»  et  indifférent ,  et  pour  m'éloigner 
»  baucoup  des  habitudes  et  de  l'acti- 
»  vite  romaines,  parce  que  je  ne  m*oc- 
»  cupe  pas  à  suivre  le  barreau  :  on 


sa 


3a9 


t  êàym  la  fuuk  dont  je  sors  at- 


F, 


«utr*  chose  :  et  c'est  une 
'  de»  pour  mol  »  Poly 
dn  langage  de  ce  jeune 
,  répondit  que  U  préférence 
il  ae  plaignait  n  était  qu  un 
éftijxmr  lige  plus  aTancé  de  Fa- 
hnu»  U  approuva  du  reste  l'ardeur 
loi  promit  ses  soins  et 
,  et ,  l'avertissant  qu'il 
beaucoup  de  maîtres  pour 
dans  l'étude  des  arts  dé- 
dela  Grèce,  il  s'offrit  a  lui, 
aaaide  pins  utile  et  plus  ra- 
r  des  ira  vaux,  plus  sérieux. 
b  jeune  Scipion ,  saisissant  la 
dt  Nybe,  et  b  pressant  avec 
las,  In  dit  :  «  Put  a  Dieu  que 

tviàie  b  jour  où ,  laissant  tout 
«Brta^  vous  me  donneriez  toutes 
et  vivriez  avec  moi 
te  croirais  digne  de 
et  de  mes  ancêtres.  » 
fat  fermé  le  lien  qui,  pcn- 
banaa  années ,  dans  les  allai* 
balles  camps ,  dans  la  vie  pri- 
Wef  nnpprocha  Polybe  et  Scipion. 
la  pmaner  effet  de  ce  noble  corn- 
ant d'inspirer  a  Scipion  Fa- 
de travail  y  des  fortes  études  , 
•  faramion  pour  le  luxe  et  les 
aman  licencieuses  de  la  jeunesse  ro- 
aaiaa,El  tandis  que  la  conquête  de 
fc  Macédoine  infectait  Rome  de  vi- 
m  m  dMéttoctions  nouvelles ,  l'a- 
m  Ai  sage  Polybe  épurait  dans 
■paa  les  vertus  mêmes  de  lan- 
Nut  léïwiMique ,  et  leur  donnait 
f**pa  eaoae  de  plus  touchant  et 
vfBBSaoUe.  Au  milieu  de  cette 
aMnmainaée  dans  Rome,  et  qui  se 
atfufei  b  probité  de  Gaton ,  comme 
""  aujltts  tard  les  rapines  de 
,  bripion  étonna  ses  conci- 

Cr  un  dénrtéressement  in- 
mfcre-de  son  père  adoptif, 
,  fui  avait  été  l'épouse  du 


premier  Africain,  étant  venue  à  mou- 
rir, il  se  trouva  son  héritier,  re- 
cueillit cette  riche  succession  d'une 
femme  du  rang  le  plus  élevé  dans 
Rome ,  et  la  donna  tout  entière  à  Lu» 
tatia,  sa  mère,  qui,  répudiée  par 
Paul  Emile,  vivait  dans  un  état  mé- 
diocre, et  ne  pouvait  plus  paraître, 
aux  cérémonies  publiques  et  aux  fi* 
tes  des  dieux ,  montée  sur  un  char, 
avec  les  ornements,  les  corbeille* 
sacrées ,  les  vases  d'or  et  d'argent , 
enfin  toute  cette  pompe  religieuse  qui 
devait  marcher  devant  une  épouse 
de  Scipion  ou  de  Paul  Emile.  Cette 
générosité  d'Émilicn  envers  sa  mère 
parut  admirable  à  Rome,  où,  suivant 
l'expression  de  Polybe,  personne  ne 
donnait  rien  pour  rien  à  personne; 
et  lorsque  Lutatia,  soudainement  en- 
richie par  cette  pieuse  libérable , 
parut  dans  une  grande  fête,  escoa» 
tée  de  la  pompe  qu'on  avait  vne  bril- 
ler autrefois  devant  Emilia ,  toutes 
les  femmes ,  toutes  les  mères  de  Ro» 
me, les  mains  levées  au  ciel,  deman- 
dèrent faveur  et  prospérité  pour  un 
fils  si  généreux ,  en  se  pressant  aur 
tour  du  char  de  cette  mère  orgueil- 
leuse de  son  bonheur  etde  leurs  vceux. 
Quelques  autres  libéralités  du  jeune 
Scipion  furent  célébrées   dans  Ro- 
me ,  et  peuveut  nous  servir   à  juger 
aujourd  hiii  de  l'avare  parcimonie 
d'un  peuple  où  de  pareils  traits  sont 
comptes  dans  la  gloire  d'un  grand 
homme.  Émilien  se  trouvait  chargé 
de  payer  la  moitié  de  la  dot  des  deux 
filles  du  premier  Africain ,  sceurs  de 
son  père  adoptif;  et ,  d'après  les  lois 
romaines ,  un  délai  de  trois  ans  lui 
était  accordé  pour  l'acquittement  suc- 
cessif de  cette  créance.  Il  paya  la 
somme  entière  et  sans  délai.  Tiberius 
Gracchus  et  Scipion  Nasica ,  rpoux 
des  deux  sœurs ,  s'étonnèrent  de  cet 
empressement  inusité  «Lus  Rome,  oà 


J3o  SGI 

l.i  valeur  de  l'argent  était  calculée 
jour  par  jour.  Ils  crurent  d'abord  à 
quelque  méprise  ,  et  rappelèrent  à 
Scipion  qu'il  avait  trois  ans  pour 
payer.  Scipion  leur  répondit  qu'il  ne 
l'ignorait  pas;  mais  que  s'il  fallait 
observer  la  lettre  de  la  loi  avec  des 
étrangers,  on  devait,  autant  qu'on 
le  peut,  user  de  franchise  et  de  lar- 
gesse avec  des  parents  et  des  amis. 
Deux  ans  après  ,  Paul  Emile  étant 
mort ,  Scipion  abandonna  l'héritage 
tout  entier  à  sou  frère  Fabius,  qui  de- 
vait le  partager  avec  lui  ;  et  nous 
ajouterons,  afin  do  ne  rien  oublier 
des  récits  contemporains ,  que  cepen- 
dant il  se  chargea ,  pour  moitié ,  de 
la  dépense  des  jeux  de  gladiateurs 
qui  furent  célébrés,  selon  l'usage,  aux 
funérailles  de  Paul  Emile.  Enfin,  pour 
achever  ces  détails ,  à  la  mort  de  sa 
mère,  qu'il  avait  si  généreusement 
enrichie,  il  ne  voulut  point  accepter 
le  retour  des  biens  qu'elle  tenait  de 
lui  ;  mais  il  donna  toute  la  succession 
à  ses  sirurs ,  cpii  n'en  devaient  rien 
avoir  selon  la  loi.  Celte  générosité  si 
rare ,  et  les  m  mus  pures  de  Scipion, 
l'avaient  élevé  très -ha  ut  dans  1  esti- 
me des  ltomains  :  mais  la  gloire  ne 
pouvait  s'acquérir  que  par  les  armes. 
La  guerre  contre  les  Gautabres  et  les 
Ibères,  souvent  signalée  par  les  re- 
vers des  Romains .  était  depuis  un  de- 
mi-siècle la  plus  rude  école  de  leur  jeu- 
nesse. Les  miiices  la  redoutaient  ;  et 
peu  de  généraux  briguaient  l'honneur 
d'y  coin  mander.  G'était  par  li  que 
Scipion  1*  Africain  a\  ait. autrefoiscom- 
nicueé  sa  "luire,  en  succédant  à  son 
père  et  à  sou  oncle,  qui  ^nairnt  d'v 
périr.  Ouaran le  ans  plus  ta  ni.  Kmilicn 
y  fut  envo\é,  avec  moins  d'éclat,  mais 
dans  un  danger  presque  aussi  grand. 

I  l 'îbilll  NOUS  II'  i 'OllMll    M.llilil'.N,    ||  MT 

v  H  ;*■*{■  son  cniiraiic .  .1  iele\  er  la  c<»n- 
Junte  do  troupe*  »t  In  fortune  de  la 


SGI 

république.  Dans  un  comb 
lier ,  il  abattit  un  chef  bar 
était  venu  déûer  le  plus  bra 
pion  de  l'armée  romaine.  C 
la  destinée  semblait  rapj  ro 

Îrion  de  l'Afrique.  Le  consu 
c  chargea  d'obtenir  un  sc< 
léphants  du  roi  Masinissa, 
des  Romains ,  et  surtout  en 
pla  cable  de  Carthage.  M  a  si] 
mentait  alorsdeprovocatior 
tilités  cette  ville,  encore  al 
coup  terrible  que  lui  avait  p< 
coude  guerre  punique,  m; 
infatigable ,  et  toujours  dign 
lousic  et  des  inquiétudes  de  F 
pion,  qui  était  parti  pour  1 
sans  doute  avec  le  désir  < 
situation  de  Carthage  ,  en  \ 
une  .sanglante  épreuve.  A  so 
Masinissa  ,  plein  de  viguei 
poids  de  quatre-vingts  ans 
ses  Numides  en  bataille  p 
battre  l'armée  carthaginoi 
mandée  par  Asdrubal.  Se 
haut  d'une  colline,  comme 
philhéatrc,  fut  spectateur 
journée  où  Masinissa,  précï 
Romains,  commença  la  d 

> 

de  Carthage;  et  il  disai 
par  la  suite  qu'avant  pris  ji 
des  combats .  il  n'\  ava 
trouvé  tant  de  plaisir 
celui-là  ;  que  c'était  le  m 
fet  où  il  eut  vu  ,  à  son  ail 
préoccupation .  plus  de  cent 
hommes  se  heurter  cl  coin 
ajoutait  a\ec  culhuUMaMUi- 
Ini ,  deux  loi?»  seulement 
%pectacle  s'était  olièrt,  <1ïii 
de  Troie  :  «| ne-  Jupiter  l'a 
temple 'du  haut  du  Uont  Id 
tune  de  l.i  S.imothrace.  Ce 
\  i\e  sur  un  lel  Muivi-nir  u 
>hy  combien  l'urbanité  iuii 
;t>ùl  drs  arts  «h  I  «  iîrèce  ,i 
•  oie  peu  dé\eloppe  le  >cu 


sa 

TkamniH,  même  dans  le»  caractè- 
mlsptogfeàeaxet  les  plus  polb. 
Ln  Carthaginois  vaincus  demandè- 
rent h  médiation  du  jeune  romain. 
Ol  «baient  l'abandon  du  territoire 
,  premier  sujet  de  la 
*  ci  s'engageaient  à  payer  un 
à  Masinissa.  D'autres  dénian- 
ts de  ce  roi,  et  probablement  la 
omaine,  ne  permirent  pas 
ce  traite*.  Scipion  repartit 
l'Espagne  avec  les  ele'pnants 
était  venu  chercher;  et  des  am- 
romains  arrivèrent  pour 
•  entre  Masinissa  et  ses 
,  ou  plutôt ,  pour  voir  s'il 
d  accabler  Carthage.  Ces 
romaines ,  les  demandes 
du  sénat,  les  sacrifi- 
de  Carthage,  cette  mal- 
ville  livrant  ,ses  flottes , 
,  ses  richesses ,  les  fils 
pin»  illustres  citoyens ,  et  re- 
enfin  Tordre  de  se  détruire 
»  anlnto,  tout  ce  récit  n'appar- 
qa'à  l'histoire  générale.  Ce  qu'il 
d'indiquer,  c'est  la  part  glo- 
de  Scipion  dans  une  guerre 
par  les  Romains  avec 
d'astuce  et  dt  barbarie.  La  pre- 
de cette  guerre ,  Scipion 
a'j  terrait  qu'avec  le  titre  de  tnl>un 
Je  hfnjon?  et  sous  les  ordres  du  con- 
snl  lUniras.  Cependant  il  se  distin- 
ena  des  lors  parmi  tous  les  chefs;  et 
san  nom  était  également  redouté  dans 
Carthage, et  populaire. dans  le  camp 
raaaain.  Aux  yeux  des  commissaires 
An  aénh ,  qui  vinrent  visiter  l'armée, 
il  éunt  désigné  de  toutes  parts  roui- 
aaccchn  qui  devait  achever  la  guerre; 
et  Fan  des  chefs  africains ,  qui  com- 
battait pour  Carthage,  et  fatiguait  le 
pins  l'armée  romaine ,  le  Numide 
rnaameaj,  vint  se  rendre  à  Scipion  , 
avec  deux  mille  cavaliers.  \  •  l,i 
époque ,  la  mort  de  Ma*i- 


SC1 


33  f 


nis&a  privait  les  Romains  d'un  al- 
lié courageux  et  fidèle.  Scipion  re- 
cueillit les  dernières  paroles  du  vieux 
roi ,  et  fut  chargé  par  lui  delà  tutelle 
de  ses  enfants  et  du  partage  de  ses 
états.  (  Voyez  M  as  i  hissa  ).  Cepen- 
dant la  guerre  se  continuait  une 
seconde  année  ;  Scipion  servait  sous 
un  nouveau  consul ,  Lucius  Calpur- 
nius;  et  Carthage,  ranimée  par  son 
désespoir,  augmentant  chaque  jour 
ses  préparatifs  et  ses  forces  au  mi- 
lieu même  de  la  guerre,  avait  en- 
core une  armée  dans  la  plaine  et 
ses  murailles  entières  et  couvertes  de 
soldats.  Yers  la  fin  du  consulat  de 
Calpurnius,  Scipion  était  revenu  quel- 
ques moments  k  Rome ,  pour  sollici- 
ter la  charge  d'édile.  On  ne  parlait 
que  de  lui,  de  son  courage  et  de  son 
nom  fatal  à  l'Afrique.  Caton  lui-mê-; 
me ,  détracteur  sévère  de  tous  se» 
contemporains ,  vantait  Scipion;  et, 
dans  son  humeur  chagrine  et  son  éru- 
dition grecque  ,  acquise  en  vieillis- 
sant, il  lui  appliquait  le  vers  d'Ho- 
mère sur  Tirésias  ,  dans  l'évocation 
des  morts  de  l'Odyssée  :  a  Celui  -  là 
»  seul  a  garde  sa  raison  ;  les  autres 
»  sont  de  vaines  ombres  qui  se  pré- 
»  cipitent.  »  Scipion  fut  nommé  con- 
sul ,  quoiqu'il  n  eût  pas  encore  l'â- 
ge* exige  nar  la  loi  ;  et  le  peuple  , 
dans  l'ardeur  de  sa  confiance  ,  lui 
décerna  l'Afrique  pour  province  , 
sans  tirer  au  sort  entre  son  col- 
lègue et  lui ,  comme  c'était  l'usage. 
Parti  de  Rome  avec  des  reerucs  nou- 
velles ,  et  son  fidèle  ami  Lxlius , 
Scipion  touche  le  port  dX  tique  ,  et 
se  rembarque  aussitôt  pour  aller  se- 
courir Vaiicinus ,  lieutenant  du  der- 
nier consul ,  dont  les  troupes  étaient 
surprises  et  bloquées  |>ar  une  armée 
carthaginoise.  Il  triomphe,  délivre 
Maiicinus .  réunit  toutes  le*  forces 
romaines,  h*  .mime  par  la  ligueur 


33a 


SCI 


et  la  sévérité  de  sa  discipline  ,  et 
prépare  enfin  contre  Carthage  les 
dernières  et  mortelles  attaques.  Stra- 
bon  et  Appien  ont  décrit  cette  graude 
cité,  sa  situation  presque  insulaire  , 
l'isthme  étroit  et  fortifié  qui  la  joi- 
gnait au  continent ,  les  trois  enceintes 
ou  plutôt  les  trois  villes  qu'elle  réu- 
nissait, ses  remparts  épais ,  ses  deux 
ports,  et  sou  peuple  nombreux  et  guer- 
rier (i).  Il  suilit  de  rappeler  ici  que 
Scipion  ,  dans  un  assaut  nocturne  et 
vivement  dispute,  emporta  de  vive 
force  la  portion  de  la  ville  appelée 
Mégarc  ;  se  rendit  maître  de  l'isthme, 
et  le  traversa  par  une  muraille  der- 
rière laquelle  il  établit  son  camp; 
Carthage   ne  lit  plus  qu'un  grand 
efîbrt.  Scipion  avait  entrepris  de  fer- 
mer le  principal  port  de  la  ville ,  par 
uncdigucscmblableàcellcqu'Alcxan~ 
dre  construit t  au  siège  de  Tyr.  Cet 
ouvrage  ,  qui  d'abord  paraissait  in- 
sensé', avança  rapidement.  Les  Car- 
thaginois n'avaient  point   de   vais- 
seaux ,  ils  les  avaient  livrés  avant  la 
guerre;  mais,  dans  leur  désespoir 7 
ils  firent  un  si  prodigieux  travail , 
qu'ils  se  créèrent  une  flotte,  qui  sortit 
tout-à-coup ,  et  parut  sur  cette  mer 
qu'on  allait  leur  fermer  pour  jamais. 
La  (lotte  romaine,  sans  défiance  et  qui 
n'attendait  rien  de  semblable,  pouvait 
être  surprise  et  accablée  :  mais  le  des- 
tin manqua  cette  fois  encore  aux  Car- 
thaginois ;  ils  n'attaquèrent  pas  d'a- 
bord la  flotte  romaine,  et  lorsque  , 
deux  jours  après,  ils  engagèrent  en- 
fin le  combat ,  malgré  leur  courage 
et  leur  adresse  maritime  ,  ils  perdi- 
rent leurs  meilleurs  vaisseaux ,  et  se 
réfugièreut  à   grand  peine  dans  la 
ville.  Scipion  fut  maître  du  port , 
s'empara  d'une  haute    terrasse  qui 
défendait  ce  coté  de  la  ville,  et  v 

viï  \;.\   |v>}tul.i'iuii   df    <iurth-t£i-    liait    A<>rs   <!•■ 
nriil"  cent  niiltr  ludivttluo. 


SCI 

Elaça  des  archers  qui  accablaient  les 
abitants.  L'hiver,  en  suspendant  la 
violence  des  attaques ,  tourna  les  ef- 
forts de  Scipion  contre  les  allies  qui 
restaient  encore   aux  Carthaginois. 
Les  récits  des  historiens  peuvent  nous 
donner  une  idée  de  la  puissance  que 
ce  peuple  conservait  en  Afrique  : 
dans  une  bataille  qui  précéda  la  prise 
de  Néphéris ,  ville  alliée  de  Cartilage, 
soixante  mille  hommes  périrent  sous 
le  fer  des  Romains.  Scipion. ,  partout 
vainqueur ,  attaque  en  un  la  dernière 
enceinte  ,  et  la  citadelle  où  s'étaient 
retirés  les  soldats  et  les  habitants.  Il 
fallut  en  approcher  par  des  rues  étroi- 
tes, dont  les  maisons  fortifiées  furent  le 
théâtre  d'une  vive  résistance ,  et  d'un 
aflTreux  carnage  prolongé  durant  six 
jours  et  six  nuits.  Scipion,  pendant 
cette  rude  attaque ,  ne  prit  aucun  re- 
)os ,  aucun  sommeil.  Le  septième 
our  enfin ,  les  assiégés  demandèrent 
a  vie  sauve  ;  Scipion  ne  fit  d'excep- 
tion que  pour  les  transfuges.  Ces 
malheureux ,   au    nombre   de  neuf 
cents  ,  se  retranchèrent  alors  dans 
le  temple  d'Esculape ,  avec  Asdru- 
bal  le  géuéral  des  Carthaginois,  sa 
femme  et  ses  deux  enfants.   Favo- 
risés par  la  hauteur  du  lieu,  et  par 
les  rochers  inaccessibles  qui  l'entou- 
raient ,  ils  résistèrent  quelque  temps 
encore  ,  et ,  pressés  par  la  faim  ,  ils 
s'enfermèrent  dans  le  sanctuaire  pour 
v  périr.  Alors,  Asdrubal  lui-même 
les  abandonna-,   et  fut  tenté  de  de- 
mander la  vie.  Il  se  déroba  gar  une 
issue  secrète ,  et  vint  se  jeter  awx 
pieds  de  Scipion ,  une  branche  d'oli- 
vier à  la  main.  Ce  fut  un  mémorable 
spectacle  et  une  sanglaute  tragédie, 
au  milieu  même  de  la  destruction  de 
Carthage ,  que  le  moment  #fi  Scipion, 
ayant  fait  voir  aux  assiégés  Asdrubal 
dans  ses  rangs  ,  ces  malheureux  mi- 
rent le  feu  an  temple  qui  leur  servait 


SCI 

:  alors  la  femme  d*  Asdrubal , 
t  parce  comme  dans  un  jour 
9  paraissant  au  milieu  d  eux 
s  icônes  enfants ,  s'écria  :  «  Je 
roque  pas  contre  toi,  Romain , 
engeance  des  dieux  ;  car  tu 
(ait  qu'user  des  droits  de  la 
rc  Mais  puissent  les  divinités 
larthage  ,  et  toi  d'intelligence 
i  elles ,  punir ,  comme  il  le  mé- 
,  ce  misérable  parjure ,  qui  a 
i  sa  patrie,  ses  dieux ,  sa  fem- 
et  ses  entants.  »  Ayant  pro- 
têt anathème ,  elle  égorgea 
bats,  jeta  leurs  corps  dans 
staes ,  et  s'y  précipita  suivie 
is  les  transfuges  romains  (a). 
terrible  image  aurait  suffi,  sans 
.  pour  exciter  la  compassion 
ssqneur;  mais  Polybe,qui  se 
lit  près  de  lui  ,  nous  apprend 
douleur  et  les  larmes  dont  Sri* 
le  put  se  défendre,  à  la  vue  de 
igc  en  feu ,  se  rapportaient  a 
main  plus  hautes ,  et  qu'il  ém- 
ût dans  son  souvenir  en  ce  mo- 
les révolutions  fatales  de  tous 
ipires ,  en  songeant  à  celle  qui 
,-ait  Rome.  Ce  fut  alors  qu'il 
nça  ces  ver»d'Homère ,  comme 
iste  prédiction  des  destins  de 
trie  :  «  Un  jour  viendra  que  la 
e  sacrée  dilion ,  et  Priam ,  et 
esjple  du  belliqueux  Hector  se- 
t  anéantis.  »  Scipion,  généreux 
intéressé  dans  sa  cruelle  vie- 
.  réserva  pour  les  temples  et 
le  trésor  de  Rome  toutes  les 
qui  ne  furent  (M s  enlevées 
soldats.  11  lit  partir ,  pour 
r  cette  nouvelle  au  sénat ,  un 
navire  chargé  de  dépouilles,  et 
rut  les  villes  de  Sicile  alliées 
losnains ,  d'envoyer  reprendre 


SCI 


333 


■fit  *•  h  Smr  a  bit  t  co  17  \*  ,  U  Smê 
«m  pf*9  ,  Vu).  mmM  S4- 


.  %%%**  .  4Û. 


dans  le  butin  de  Carthaee  ce  qu'elles- 
mêmes  avaient  autrefois  perdu  par 
les  armes  des  Carthaginois.  En  ren- 
dant aux  députés  d'Agrigente  le  fa- 
meux taureau  de  Phalaris  :  «  Voyex, 
leur  dit-il ,  combien  la  domination 
des  Romains  vaut  mieux  pour  la 
Sicile  que  celle  de  ses  propres  ci- 
toyens. Vous  avez  ici  tout  ensem-r 
ble  un  monument  de  la  cruauté  de 
vos  pères  et  de  notre  clémence.  » 
1  fit  ensuite  célébrer  des  jeux  ma- 
gnifiques, dans  lesquels  un    grand 
nombre  de  prisonniers  et  de  trans- 
fuges furent  exposes  aux  bétes.  Le 
triomphe  de  Scipion  ,  à  son  retour 
en  Italie ,  fut  le  plus  éclatant  qu'on 
eût  vu  dans  Rome ,  par  la  magnifi- 
cence des  dépouilles,  la  grandeur  des 
souvenirs ,  et  la  joie  du  peuple;  et 
le  consul ,  qui  avait  été  l'instrument 
heureux  de  cette  grande  vengeance  , 
parut  alors  le  premier  des  Romains. 
Sa  gloire  ,  fondée  tont-à4a-fois  sur 
de  grandes  actions  et  sur  un  préjugé 
public ,  ne  semblait  pas  pouvoir  s'ac- 
croître. Il  paraît  qu'il  passa  plusieurs 
années  dans  un  honorable  loisir,  animé 
par  ce  goût  des  lettres  encore  nou- 
veau dans  Rome,  et  dont  il  se  lit,  au 
milieu  même  de  sa  gloire ,  un  titre 
de  distinction  particulier.  Fidèle  ami 
de  Polyl* ,  il  avait  également  attiré 
près  de  lui  le  grec  Panxtius ,  de  l'Ile 
de  Rhodes.  Peu  d'années  après  la 

Srisc  de  Carthagc,  il  fut  envoyé  avec 
eux  autres  illustres  Romains ,  com- 
me ambassadeur  de  la  république  , 
près  de  Ptolémce ,  souverain  d'B- 
gypte  ;  il  visita  cette  contrée  célè- 
bre, et  plusieurs  royaumes  de  l'A- 
sie. Au  milieu  de  la  pompe  de  ces 
cours  orientales  ,  Scipion  n'avait 
près  de  lui  que  le  philosophe  Pa- 
mrtius,  et  tout  son  cortège  »e  com- 
posait de  cinq  esclave».  Les  Romains , 
par  de  telles  ambassades ,  semblaient 


336 


SCI 


la  sienne ,  que  le  jeune  et  infortune 
tribun  s'était   acquise  avec  des  ha- 
rangues. Peut-être  fut-il  ilatté  de  se 
voir  invoque'  par  le  sénat  et  les  pa- 
triciens, comme  un  protecteur  con- 
tre les  empiétements  et  la  colère  du 
peuple.  Quoi  qu'il  eu  $oit ,    Scipion 
accepta  dès -lors  le  rôle  de  défen- 
seur des  grands  ,  et  d'ennemi  des 
lois  agraires.  Ce  dévouement  à  la 
cause  des  nobles  lui  attira  de  fré- 
quentes attaques  des  tribuns,  atten- 
tifs à  rappeler  sans  cesse  la  mémoire 
et  les  lois  de  Tiberius.  Le  tribun  Pa- 
pirius  Carbon  lui  ayant  un  jour  dé- 
nia mie  ce  qu'il  pensait  de  la  mort  de 
Tiberius,  il  répondit  qu'elle  avait  été 
juste.  Des  murmures  s 'étant  élevés 
dans  l'assemblée,  l'habile  et  lier  Ro- 
main répondit,  comme  s'il  ne  s'adres- 
sait qu'aux  étrangers  et  aux  affran- 
chis mêlés  dans  cette  foule  :  ce  Taiscz- 
»  vous,  vous  dont  l'Italie  n'est  que 
»  la  marâtre.  »  Des  cris  plus  tumul- 
tueux retentirent  ;  mais  Scipion  re- 
prit avec  hauteur:  a  Vous  ne  réussi- 
»  rex  pas  à  faire  que  je    craigne, 
»  parce  qu'ils  sont  affranchis ,  ceux 
»  que  j'ai  conduits  ici   chargés  de 
»  chaînes.»  Ces  luttes, qui  se  renou- 
vela ient  sans  cesse,  fatiguaient  le  vain- 
queur de  Carthage,  habitué  à  la  dicta- 
ture des  camps  et  aux  acclamationsdu 
triomphe;  elles  expliquent  les  senti- 
ments que  lui  a  prêtés  Cicéron,  dans 
ce  1mm u  dialogue  de  la  Béjmblique , 
et  cette  préférence  pour  la  royauté, 
ces  idées  de  monarchie  tempérée  , 
qu'il  a  fait  sortir  de  sa  bouche  avec, 
tant  de  grâce  et  d'éloquence.  Souvent 
obligé  de  se  défendre  ,  Scipion  rem- 
plit quelquefois  aussi  le  rôle  d'accu- 
sateur :  il  porta  la  parole  contre  L. 
Cotta ,  dans  plusieurs  plaidoyers  vé- 
héments ;  et  le  poids  même  des  atta- 
ipies  sauva  l'accusé ,  parce  que  les 
juges  craignirent  de  paraître  entrai- 


SCI 

nés  par  l'autorité  d'un  si  gr, 

sateur.  Scipion  avait  donc 

de  la  parole  qu'il  ne  para 

avoir  recherché  dans  sa 

mais  que  ses  études  grccqiu 

dû  lui  rendre  facile.  Cicérc 

ses  discours  parmi  les  prei 

numeutsdu  second  âge  de  Y 

romaine;  et  s'il  avoue  qu'c 

la  supériorité  à  ceux  ne  ! 

explique  une  telle  préféren 

disposition  naturelle  à  noti 

ne  pas  vouloir  qu'un  ni  eu 

excelle  dans  plusieurs  genn 

Au  reste ,  nous  ne  pouvons 

comme  le  dit  Cicéron,  1< 

Scipion  avait  quelque  chc 

élégant  et  de  plus  inodenu 

de  son  ami  :  il  ne  nom 

que  de  bien  courts  passage 

ces  fragments  faisait  part 

cours  de  Scipion  contre  U 

C.  Gracchus,  pour  enlevé 

le  pouvoir  judiciaire.  On 

clurc  des  expressions  de  < 

que,  fidèle  à  la  cause  de 

Scipion  n'en  avait  pas  un 

leur  luxe  et  leurs  vices  ,  qi 

mettaient  leur  pouvoir,  u  0 

»  dit-il,  à  nos  jeunes  gens 

»  prestigieux  etdéshomict 

»  lieu  de  petits  baladins  . 

»  bardes ,  de  (lûtes ,  ils  voi 

»  école  d'histrions;  ils  ap 

»  chanter  :  choses  que  n 

»  voulaient  qu'on   regard 

»  honteuses  pour   les   pei 

»  condition  libre.  Je  le  i 

»  jeunes  vierges,  les  jeiim 

»  vont  dans  une  académ 

»  se,  parmi  les  baladins. 

»  m'a  vaut  raconté  cela ,  je 

»  me  persuader  que  des 

»  donnassent  une  sembla 

»  tion  à  leurs  enfants  ;  m 

»  fait  conduire  dans  un 

w  danse,  j'y  ai  vu  plus  dt 


SCI 

ixje  sévérité  ;  il  fatigua  ,  on  plutôt 
udurcit,  les  troupes  par  des  l ra- 
is, excessifs.  Non -. seulement  il 
rta  des  tentes  romaines  tout  ves- 

•  île  iiiolleA.se  ;  il  obligea  les  sol- 

*  de  creuser  des  fosses,  d'élever 
| m Ii salles ,  des  murs  ,  qu'il  rui- 

t  en-..itc  ,  et  qu'il  faisait  laburieu- 
irnt  reconstruire.  «  Ou'ils  se  cou- 
rent de  Ixjiic  ,  disait  il,  puisqu'ils 
Ta i^lient  le  >ang.  »  De  cette  rude 
lr  ,  Scipion  conduisit  entin  sou 
ive  au  siège  de  NuiiNiiuc  ,  la  plus 
le  ville  de  la  confédération  11m:- 
u>e.  icpubliquc  bclliquc.se  et  fc- 
r.  contre  lacpielle  il  cruxail  avoir 
uifi  d'un  si  grand  ciioit.  C.cpcii- 
if  il  rNita  tout  combat  décisif 
r  ces  redoutables  (iiiicmis;  et,  sa- 
ail  d'abord  de  vaincre  isolement 
allies  de  N'uniance,  il  refusa  plu- 
,rs  fois  l'occasion  (l'une  bataille 
rra le.  11  répétait  le  mot  de  Paul 
de  :  «  Ou'im  chef  habile  n'engage 
a^delutaillcà  moins  d'une  grande 
r«  c-*sitc'ond"uiicgraudc  occasion.» 
:%  re  iruinc  esprit  de  piudcnce 
il. tire  .  au  lieu  d'attaquer  vive- 
nt Nu  malice  ,  il  l'entoura  de  tous 
-->  par  ses  travaux,  et,  coupant  le 
,\r  qui  la  traverse,  il  l'eiifeima 
t  «nticie  d'une  épaisse  muraille, 
»  pire  de  tours.  >eipiun  a\ai.t  sous 
<*i  Jrr*.  à  ci*  siège.  il«  u\  humilies 
■  !.i  destine»-  rendit  dans  la  suite 
:i  <c  libre*».  Marins  et  Juiiurtha. 
j.ij-.i  If  ji*:riit-  «!  ii  [minier,  el  lui 
»li!  T'iiioijn.tge  dans  une  (ccasinn 
W»  ujl'n  iers  *r  demanda imt  quel 
■*it  ln,r  appui  .  si  la  fort  nue  leur 
Vtait  h-  griic'ral.  (>  .srr.iil  rct 
lijtxjr-f  i.  dit  Seij  î-»ii,  frappant  sur 
p-i  .!•■  t\t  V.iriiis.  Il  pijnira  cgale- 
ï:t  IV*j«nt  iMm  i<  u\  et  pei  \i  rs  de 
;ii':..i  .  qui  l.i  av.nl  amené'  un 
•ps  ..i.mIi.uk  de  Numides  ,  et  rom- 
•*••  t\r      5»r.ii!  '  iM!:r.'i^r    Scipion 


SCI 


331 


mettait  à  cette  entreprise  une  ar- 
deur qui  se  porta  jusqu'à  la  cruauté': 
un  chef  mimant  in  étant  parvenu  à 
sortir  de  la  ville  pour  solliciter  des 
secours  au  dehors  ,  le  consul  averti 
fut  eu  mi  moment  aux  portes  de  la 
ville  de  Lucia  ,  qui  avait  recueilli  ce 
malheureux  ;  et  sYtant  fait  lhrcr 
les  principaux  de  la  jeunesse  de  cette 
ville  ,  au  nombre  de  quatre  cents,  il 
leur  !it  couper  les  mains.  Les  Nu- 
aiantus  ,  de  leur  o.tc  ,  avant  inuti- 
lement l'ail  demander  quelques  con- 
ditions pour  se  rendre  .  massacrèrent 
leurs  pi.  pies  députes  ,  et  soutinrent 
a\ec  nue  invincible  constance  les 
dernières  horreurs  du  sié^c  et  de  la 
famine.  Ot  héroïsme  de  Nuin.ujce  r 
retrace  dans  une  tragédie  de  Or- 
nantes .  est  encore  aujourd'hui  célè- 
bre en  l'ispaguc  ,  comme  une  anti- 
quité nationale.  Les  plus  vaillants 
<1<  h  users  de  la  cite  s'eut n  tuèrent. 
Si  ipion.  vainqueur,  détruisit  1rs  mn- 
raiiksde  la  ville,  vmdit  les  citoveus, 
et  n'en  rcVrva  que  «  inquautc  pour 
son  tri<  nr  hc.  Il  joignit  au  l1  lorieux 
suilK.lil  (j  i  il  j)  .iI.;l«  .«il  avec  son 
aïeul ,  le  lihe  île  .\iimantiu.  (l'est 
une  clinsc  remarquable  que  la  L'ioi- 
re  du  plus  hum. iin  des  généraux  de 
liuiiie  suit  fni.dce  sur  "a  mine  en- 
tière de  deux  vil.es  célèbres  et  sur 
i'e\!i  i  inin  itiuii  de  leurs  habit. mis. 
Si  ij  ï ■  : 1 1  revint  triompher  à  Home, 
qu'il  trouva  pleine  de  posions  fu- 
liei.MN.  H  a\ail  appris  ,  au  siegr  de 
Nuiirnice,  la  mort  \  lolcuîe  de  Til>c- 
rills  Ciiaci  luis,  le  fret  e  île  m  femme. 
Seul  [il  ou  ii  :  oubliant  Ions  m-s  iiile'icts 
de  fimille  pour  «eux  de  i'.uMo- 
<  im tic  romaine,  il  a\.iit  m.iiqur  -«oii 
approbation  par  un  veis  d'Ibim-'c 

dont  le   sens  est:  .fi/M  f't'n  .\c   ê/IW 

ê  >      '  ••     . 

CdtlljhC  linitiM    't'\    i  .AtlUfi,      .     ii'iil- 

être  n-  grand  homme  .-v.nt-il  ejr 
bles.se  de  I  ;  gloire.  pn*si|ue  ri^  .i1"    *■ 


336 


SCI 


la  sienne ,  que  le  jeune  et  infortune 
tribun  s'était  acquise  avec  des  ha- 
rangues. Peut-être  fut-il  flatte'  de  se 
voir  invoqué  par  le  sénat  et  les  pa- 
triciens, comme  un  protecteur  con- 
tre les  empiétements  et  la  colère  du 
peuple.  Quoi  qu'il  en  soit ,   Scipion 
accepta  dès -lors  le  rôle  de  défen- 
seur des  grands  ,  et  d'ennemi  des 
lois  agraires.  Ce  dévouement  à  la 
cause  des  nobles  lui  attira  de  fré- 
quentes attaques  des  tribuns,  atten- 
tifs à  rappeler  sans  cesse  la  mémoire 
et  les  lois  de  Tiberius.  Le  tribun  Pa- 
pirius  Carbon  lui  ayant  un  jour  de- 
mandé ce  qu'il  pensait  de  la  mort  de 
Tiberius,  il  répondit  qu'elle  avait  été 
juste.  Des  murmures  s 'étant  élevés 
dans  l'assemblée,  l'habile  et  (1er  Ro- 
main répondit,  comme  s'il  ne  s'adres- 
sait qu'aux  étrangers  et  aux  affran- 
chis mêlés  dans  cette  foule  :  a  Taisez- 
»  vous,  vous  dont  l'Italie  n'est  que 
»  la  marâtre.  »  Des  cris  plus  tumul- 
tueux retentirent  ;  mais  Scipion  re- 
prit avec  hauteur  :  a  Vous  ne  réussi- 
y>  rez  pas  à  faire  que  je    craigne, 
»  parce  qu'ils  sont  affranchis ,  ceux 
»  que  j'ai  conduits  ici   chargés  de 
»  chaînes.»  Ces  luttes, qui  se  renou- 
velaient sans  cesse,  fatiguaient  le  vain- 
queur de  Carthagc,  habitué  à  la  dicta- 
ture des  camps  et  aux  acclamations  du 
triomphe  ;  elles  expliquent  les  senti- 
ments que  lui  a  prêtés  Cicéron,  dans 
ce  beau  dialogue  de  la  République , 
et  cette  préférence  pour  la  royauté , 
ces  idées  de  monarchie  tempérée  , 
qu'il  a  fait  sortir  de  sa  bouche  avec 
tant  de  grâce  et  d'éloquence.  Souvent 
obligé  de  se  défendre  ,  Scipion  rem- 
plit quelquefois  aussi  le  rôle  d'accu- 
sateur :  il  porta  la  parole  contre  L. 
Cotta ,  dans  plusieurs  plaidoyers  vé- 
héments ;  et  le  poids  même  des  atta- 
ques sauva  l'accusé  ,  parce  que  les 
juges  craignirent  de  paraître  entra î- 


SCI 

nés  par  l'autorité  d'un  si  grs 

sateur.  Scipion  avait  donc 

de  la  parole  qu'il  ne  parai 

avoir  recherené  dans  sa  ; 

mais  que  ses  études  grecque 

dû  lui  rendre  facile.  Cicéro 

ses  discours  parmi  les  pren 

numentsdu  second  âge  de  T 

romaine;  et  s'il  avoue  qu'o 

la  supériorité  à  ceux  de  I 

explique  une  telle  préfèrent 

disposition  naturelle  à  notr 

ne  pas  vouloir  qu'un  mêni 

excelle  dans  plusieurs  genre 

Au  reste ,  nous  ne  pouvons 

comme  le  dit  Cicéron,  le 

Scipion  avait  quelque  cho 

élégant  et  de  plus  moderne 

de  son  ami  :  il  ne  nous 

que  de  bien  courts  passage 

ces  fragments  faisait  part 

cours  de  Scipion  contre  le 

C.  Gracchus,  pour  enlcvei 

le  pouvoir  judiciaire.  On 

dure  des  expressions  de  < 

que,  fidèle  à  la  cause  de 

Scipion  n'en  avait  pas  inc 

leur  luxe  et  leurs  vices  ,  qi 

mettaient  leur  pouvoir.  «  O 

»  dit-il,  à  nos  jeunes  gens 

»  prestigieux  ctdéshonncti 

»  lieu  de  petits  baladins  , 

»  bardes ,  de  flûtes ,  ils  von 

»  école  d'histrions  ;  ils  ap 

»  chanter  :  choses  que  m 

»  voulaient  qu'on   regard 

»  honteuses  pour  les  pci 

»  condition  libre.  Je  le  r 

»  jeunes  vierges,  les  jeuuc 

»  vont  dans  une  académ 

»  se,  parmi  les  baladins. 

»  m'ayant raconté  cela ,  je 

»  me  persuader  que  des 

»  donnassent  une  sembla 

»  tion  à  leurs  enfants  ;  nx 

»  fait  conduire  dans  uni 

»  danse,  j'y  ai  vu  plus  de 


t 


SCI 

»  jeunes  garçons  et  j  on  nos  lillcs ,  et 
•  dans  ceuonibrc(ce  qui  me  lit  pilier 
»  pour  ta  république  ) ,  le  fils  d'un 

■  candidat  qui  u'a\ait  pas  moins  <lc 
»  douze  ans,  et  qui  dansait  aux  cvm- 
»  haies,  exercice  qif  un  esclave  libcr- 
»  tin  œ  pourrait  faire  sans  dcsliou- 

■  neur.  »  Curieux  sous  le  rapport  de 
l'histoire  des  mœurs ,  ce  morceau  si 
court  et  d'un  tour  si  simple ,  ne  peut 
Mas  donner  sans  doute  aucune  idée 
des  efforts  d'éloquence  que  Scipion 
opposait  au  génie  fier  et  hardi  de 
Cauts  Graccbus.  11  n'en  est  pas  moins 
certain  que  dans  Scipion  se  trouva 
le  plus  puissant  obstacle  aux  eut  re- 
prises du  dernier  des  (iracques.  Le 
Mut  était  divise, le  peuple  entraîne, 
les  Latins  et  les  villes  alliées  prêts  à 
la  rérolte;  Scipion  seul  maintenait 
ranesenne  politique  et  l'ascendant  de 
la  noblesse.  Il  Ht  d'abord  rejeter  une 
loi  qui  a \  ait  pour  objet  d'autoriser  la 
mlectiou  des  mêmes  tribuns.  C«iïus 
Graccbus  se  vengea  par  de  violentes 
■mectives  contre  Scipion  ;  rappelant 
le  amot  qu'il  avait  prononcé  sur  le 
ueurtre  de  Tibérius,  il  s'emporta 
jusqu'à  dire  qu'il  fallait  se  défaire  du 
tyran,  a  À  la  lionne  heure  ,  reprit 

■  Scipion  avec  dignité,  c'est  le  vmi 

■  que  forment  tous  les  ennemis  delà 

•  République;  ils  savent  bien  que  je 

■  ne  puis  vivre  qu'autant  que  la  Ré- 

•  publique  est  florissante,  et  qu'elle 

■  ne  peut  cesser  de  l'être  tant  que  je 

•  vivrai,  »  I>e  parti  des  nobles  par- 
tit de  nommer  Scipion  dictateur  ;  et 
**tte  grande  magistrature  iN-pou\ait 
«tre  da  moins  funeste  à  la  République 
dans  les  nains  d'un  citoyen  si  ver- 
uni.  Caïus  n'en  pressait  qu'avec 
pus  de  violence  l'adoption  de  la  loi 
*paire.  I-es  fêles  appelées  .Ymr/i- 
•Wri  donnèrent  quelque  trêve.  Mais 
u  lutte  recommença.  Fui  vins  ,  col- 
fcçne  et  confident  de  Cihis,  attaqua 

11.1. 


vr; 


Scipion  avec  les  plus  nutragriiscs  me 
naces  ;  et  ce  grand  homme  se  plai- 
gnit de  l'injuste  salaire  qu'il  recevait 
pour  tant  de  services  et  d'ellorts.  Ce 

Jour  cependant  fut  un  triomphe  pour 
ui:  à  la  sortie  du  sénat,  il  fut  reron- 
duit  par  un  grand  nombre  de  séna- 
teurs ,  de  citoyens ,  et  une  foule  de  La- 
tins, alliés  de  la  République.  Le  len- 
demain, ou  le  trouva  mort  dans  sou 
lit  { fr.  Skm I'I«om  i a  ),  et  le  bruit  se  ré- 
pandit que  des  traces  de  violence 
étaient  visibles  sur  lui.  Scipion  était 
Agé  de  5()  ans.  La  douleur  publique 
fut  excessive.  Un  généreux  eitoven  , 
Métcllus le  Macédonien- y long- temps 
ennemi  de  Scipion  ,  s'élança  sur  la 
place  publique  tout  en  pleurs  et  sV- 
criaut  :  «  Accourez,  citoyens,  accou- 
»  rez,  les  remparts  de  Home  sont  altat- 
»  tus,  Scipion  I* Africain,  reposant  au 
»  milieu  ue  sa  demeure,  a  été  frap|»é 
»  d'un  coup  meurtrier.  »  Le  jour  des 
funérailles,  il  ordonna  à  ses  lils  de 
s'ollrir  pour  porter  le  Ht  funèbre  : 
«  Allez,  dit-il;  car  jamais  dans  la 
■  suite  ,  vous  ne  pourrez  rendre  le 
»  même  oflirc  à  un  aussi  grand  1mm- 
»  me.  »  Le  corps  de  Scipion  fut 
porte'  dans  le  cercueil  avec  un  voile 
sur  la  trie  ,  ce  oui  était  contre  l'u- 
sa gc  et  fort i lia  les  conjectures  de 
violence  et  de  poison,  i).  r'abius 
Maxiuius  ,  son  neveu,  prononça  le 
discours  accoutumé  ;  il  y  rendait 
gr«ires  aux  dieux  immortels  de  ee 
qu'un  tel  homme  ,  par  un  choix  de 
leur  providence, était  né  dans  Home  : 
p  car,  ajoutait-il  ,  il  fallait  que  IV111- 
•>  pire  tin  monde  fût  dans  |«>  bru  où 
»  naissait  Scipion.  »  L'histoire,  doul 
les  monuments  sur  cette  époque  sont 
peu  nombreux  et  mutilés ,  n'a  point 
éclaire  i  1rs  soupçons  que  fit  tiaitir 
la  mort  soudaine  de  Si  ipiou  :  il  e»l 
certain  qu'il  ne  fut  pas  fait  d 'cliquer e 
publique.  Pline,  trois  siècles  plus  tard, 


3  ro  SCI 

fense  de  son  malheureux  cousin  (  V. 
ci -dessus  ,  page  3*27  ),  mais  toute 
son  éloquence  ne  put  prévaloir  contre 
l'acharnement  de  Gaton,  qui  rem- 
porta également  sur  Nasica ,  com- 
me sur  l'Asiatique  ,  lorsque  tous 
trois  briguèrent  la  censure  (  an  de 
Rome  570  ).  L'anuce  suivante  Nasi- 
ca fut  nommé  triumvir  pour  con- 
duire une  colonie  latine  à  Aquilée.  Il 
était  regardé  comme  un  grand  juris- 
consulte; et  les  services  qu'il  avait 
rendus  en  cette  qualité  furent  ré- 
compenses par  une  maison  que  lui 
donna  la  république.  L'excellence 
de  son  caractère  égalait  l'étendue  de 
ses  connaissances.  Dans  sa  vieillesse  il 
fut  prince  du  sénat,  et  il  eut  l'hon- 
neur d'être  nommé  patron  de  l'Es- 
pagne citerieure.  11  ne  se  distinguait 
pas  seulement  par  sa  piété  envers  les 
Dieux ,  dit  un  ancien  ;  mais,  consulté 
sur  les  matières  d'état,  son  avis  et  sa 
manière  même  de  renoncer,  respi- 
raient toujours  la  sagesse  et  la  pru- 
dence (1).  L'amitié  qui  l'unissait  au 
Î>oètc  Ennius  atteste  son  amour  pour 
es  lettres.  D — a — r. 

SCIPION  Nasica  (Pubuus  Cor- 
tiELius  ) ,  fils  du  précédent ,  surnom- 
mé Corculum ,  à  cause  de  la  bonté 
de  son  cœur  ,  hérita  des  vertus  et  des 
talents  de  son  père.  Le  choix  que  lit 
de  lui  Scipion  l'Africain  pour  son 
gendre  ,  prouverait  en  sa  faveur , 
quand  même  l'histoire  ne  serait  point 
remplie  de  ses  actions.  Très- j cime  en- 
core, puisque  Titc-Livc  l'appelle 
egregitis  adolescens ,  il  accompagna 
Paul-Émiledansla  guerre  contre  Pcr- 
sée(ande  Rome  586,  iGBav.  J.-C.), 
et  contribua,  par  l'occupât  ion  des  hau- 
teurs de  Pythiura,  au  prompt  succès  de 
cette  campagne.  Une  lettre  écrite  par 
Nasica  lui- mime ,  et  que  citent  Plu- 

i    CO  Diodorcdt  Sicile,  FrftgiiMMU. 


SCI 

tarque  et  Titc-Live  (  1  ) 

les  détails  de  cette  a( 

fut  qu'après  un  rude 

parvint  à  forcer  cette  in 

sitiou  :  atlaqué  corps  à 

soldat  thrace ,  il  le  pen 

line.  Rempli  de  la  coi 

premier  succès ,  Nasica 

hâter  le  moment  qucPai 

fixé  pour  une  bataille 

grand  capitaine,  en  sou 

tances  du  jeune  guerrû 

dit  :  A  votre    âge,   ? 

»  demandais  qu'à  corn 

1»  une  longue  expérienc 

»  quand  il  faut  livrer, 

»  faut  éviter,  le  combal 

*  sur  le  champ  de  bâta 

»  vient  de  vous  faire 

»  raisons  :  dans  un  ai 

»  je  pourrai  vous  en 

»  jourd'hui  qu'il  vous  ; 

»  torité  d'un  vieux  cap 

Live,  qui  rapporte,  air 

que ,  cette  sage  leçon  d 

ajoute  que  Nasica  sul 

Nommé    consul   pour 

(  i(i3  avant  J.-C.  ),  ai 

Figulus  ,  il  avait  déjà  r 

de  son  département  :  r 

instruit  de  quelques  irr< 

cernant  les  auspices ,  < 

le  consul  qui   avait  p 

élection ,  leur  ordonna 

et  ces  deux  magistra 

modérés  et  religieux , 

difficulté  de  se  depoui 

même,  de  la    preraiè: 

l'état.  Les  honneurs  de 

comblé  dans   la   suite 

ma  gèrent  amplement  d 

11  parvint  à  la  censure 

5(>5 ,  avec  Popilius  F. 

deux  y  déployèrent  bc 

gilance  et  de   fermeU 

(1}  Vie  <]<-l\ml-Éiûilr,TitC- 


SCI 

iica  qiii  plaça  dans  Rome  une  horloge 
nommée  clêprrdrc ,  ma  muant  toutes 
les  heures  par  le  moyeu  de  l'eau ,  et 
d'an  usage  beaucoup  plus  étendu  que 
le  cadran  solaire  ,   connu  jusqu  a- 
lors  y   qui  ne  pouvait  les  indiquer 
que   pendant  une   partie  du  jour. 
Il  mérita  encore  la  reconnaissance  pu- 
blique par  la  construction  de  por- 
tiques  au"  Capitule.  Pour  réprimer 
les  prétentions    toujours    croissan- 
tes des  citoyens,  if  lit,  de  concert 
avec  Popilius ,  diparaitre  toutes  les 
statues  qui  obstruaient  le  Forum ,  ex- 
cepté celles  qui  avaient  été  érigées 
par  ordre  du  sénat  ou  du  peuple. 
boas  son  second  consulat ,  ran  de 
Borne  599  (  avant  J.-C.  1 55  ) ,  il  fit 
b  pierre  aux  Dalmates ,  et  s'empara 
deDdminium  leur  capitale.  Le  triom- 
phe loi  fut  offert;  mais  on  croit  qu'il 
le  refusa  parle  même  sentiment  de  mo- 
destie qui  l'avait  empêché  d'accepter 
de  l'armée  le  titre  airnptrator.  Ce 
personnage ,  plein  d'équité ,  ne  se  dis- 
simulait jpa s  que  son  prédécesseur 
NamusFiguliis  a  vait  tellement  a  va  ncé 
cette  pierre,  qu'il  11e  lui  avait  pres- 
que laissé  à  faire  une  le  siège  de  Dcl- 
■nnium  ;   mais  1  enthousiasme  des 
troupes  de  Nasica  prouvait,  par  sou 
excès  même,  combien  il  avait  su  ga- 
gner leur  amour. (Carthage,  sans  ccs.se 
es  hutte  aux  attaques  (le  Masinissa , 
paraissait  à  la  veille  de  prendre  les 
arases  pour  le  repousser,  («a  plupart 
des  sénateur*  romains  inclinaient  à 
saisir  cette  orra  si  ou  d'attaquer  cette 
république.  Nasica  ouvrit  et  lit  pré- 
valoir un  avis  plus  modéré  :  le  sénat 
envoya  à  Cart liage  une  aiuki.ssade,* 
dont   il  fut  nommé  le   chef  :  son 
lOlrrvrntiou  ,   toute   loyale  ,  fut  av 
■ex  puissante  sur  l'esprit  de  Ma*i- 
atua  pour  faire  promettre  à  celui-ci 
d'évacuer ,  en  considération  des  Hu- 
mains ,  le  lemtoirc  eu  litige.  Mallicu- 


SCT 


34 1 


reusemeut  pour  Carthage ,  la  fougue 
imprudente  du  sufletc  Gisgon ,  auto- 
risant celle  de  la  multitude ,  rendit 
inutile  cette  négociation  pacifique.  A 
son  retour  (  an  de  Rome  (ioti ,  avant 
J.-C.  i5*j),  Nasica ,  nommé  grand- 
pontife  ,  trouva  encore  le  sénat  dis- 
posé à  s'armer  contre  les  Cartha- 
ginois ;  mais  il  parvint,  une  seconde 
fois ,  à  faire  abandonner  cette  réso- 
lution pour  envoyer  ime  nouvelle 
aml)assadc.  ()n  peut  voir ,  à  l'article 
Caton  (  Vil ,  4o3  ) ,  que  si ,  à  cette 
époque ,  ce  fougueux  Romain  ne  ter- 
mina it  jamais  un  discours  sans  de- 
mander la  destruction  de  Carthage  , 
le  sage  Nasica  terminait  tous  les  siens 
en  avançant  la  proposition  contraire. 
11  voulait  conserver  Carthage ,  parce 
qu'il  jugeait  son  existence  nécessaire 
pour  tenir  en  crainte  le  peuple  Ro- 
main ,  qui  commençait  à  se  corrom- 
pre et  à  inquiéter  le  sénat  par  son 
insolence  et  son  mépris  pour  les  lois. 
I^es  dissensions  qui  éclatèrent  à  Rome, 
presque  immédiatement  api  es  le  ren- 
versement de  Ci  rt  liage  et  de  Numance, 
doivent  prouver  combien  la  politique 
de  Nasica  était  prévoyante.  Au  retour 
de* ambassadeurs  romains,  il  eut  en- 
core le  eréditdefaireaj  ounur  une  trui 
sieine  fois  la  guerre  punique,  maigre 
les  clameurs  de  Ci  ton ,  et  l'opinion 
delà  majorité  du  sénat.  Tel  était  l'as- 
cendant que  ce  grand  homme  avait 
obtenu  sur  ses  contemporains ,  par  ses 
mu'iirs  irréprochables.  A  une  droiture 
inflexible,  à  une  vie  entière  passée 
loin  de  ces  frivolités  qui  ôtent  à  l'amc 
et  à  l'esprit  tout  leur  ressort ,  il  joi- 
gnait l.i  connaissance  du  droit  public 
et  civil ,  et  le  talent  de  la  parole.  Il  re- 
cueillit encore,  \crs  le  iiit'me  tcinp.s, 
une  antre  preuve  du  pouvoir  de  sa  \cr- 
tu  et  de  sou  éloquence:  par  l'ordre  dc.i 
derniers  censeurs ,  un  uout  eau  théâtre 
se  construisait  avec  des  bu; es  et  de» 


34a 


SCI 


sièges  commodes.  L 'édifice  était  pres- 
que achevé,  lorsque  Nasica  représenta 
combien  il  était  dangereux  pour  les 
moeurs  publiques  de  multiplier  les  jeux 
scéniques  et  d'ajouter  à  leur  attrait  par 
la  commodiléde  leurs  dispositions  lo- 
cales. Entraîné  par  son  opinion ,  le 
sénat  décréta  la  démolition  du  théâ- 
tre ,  et  fit  défense  d'en  construire  à 
l'avenir  avec  des  sièges.  La  fureur  des 
spectacles,  qui  dans  le  siècle  suivant 
s  empara  des  Romains ,  justifia  la 
haute  prévoyance  de  cet  illustre  sé- 
nateiir,lorsau'on  vit  tous  les  citoyens 
aller  journellement  y  chercher  des 
leçons  de  débauche  ,  d'impiété  et  de 
révolte.  Arbitre  en  quelque  sorte  des 
délibérations  du  sénat ,  Nasica  fut  en- 
voyé en  Macédoine  pour  arrêter  les 
progrès  de  la  révolution  qui  venait  de 
porter  Andriscus ,  homme  de  néant , 
sur  le  trône  d'Alexandre.  Il  s'agissait 
d'employer  les  voies  de  douceur  pour 
ramener  des  peuples  égarés  par  cet 
usurpateur ,  et  de  ne  recourir  aux  ar- 
mesqu'après  avoir  épiûsé  ces  moyens. 
Personne  n'était  plus  capable  que  Na- 
sica  de  gagner  les  hommes  par  son  élo- 
quence et  sa  dextérité  ;  et  en  même 
temps  on  pouvait  compter  sur  sa  ré- 
solution et  sur  ses  talents  militaires. 
Arrivé  en  Grèce, il  reconnut  que  lesou- 
lèvement  d'Audriscus  était  plus  sé- 
rieux qu'on  ne  l'avait  peusé.  Nasica 
était  sans  armée;  mais  telle  était  l'in- 
llueuce  de  sou  nom,  qu'il  obtint  sur- 
le-champ  des  troupes  des  alliés  de  la 
république.  Il  entra  en  Thessalie ,  où 
l'ennemi  avait  pénétré,  et  le  repous- 
sa jusqu'aux  frontières  delà  Macédoi- 
ne Ces  opérât  ions  donnèrent  le  temps 
au  sénat  de  prendre  les  mesures  né- 
cessaires pour  suivre  cette  guerre ,  qui 
ne  devait  être  achevée  que  par  Métel- 
lus  (/r.ccnom,XXVIII,  453).Icisc 
termina  la  carrière  politique  de  Na- 
sica. Cicérou,dans  sou  Dialogue  tirs 


SCI 

orateurs ,  vante  l'éloquence 
tueux  patricien,  auquel  i 
manqué,  comme  à  son  pi 
jouir  d'une  renommée  plu* 
que  de  naître  dans  un  autre 
gloire  sans  égale  des  deux  . 
lit  pâlir  celle  des  deux  Nas 
il  serait  difficile  de  décide 
coté  se  trouvèrent  les  verti 
solides  et  les  plus  pures.  1 
SCIPION  NASICA  (P 
lius  ) ,  fils  du  'précédent 
nommé  Serapio ,  à  cause  < 
sembla  nce  surprenante  ave< 
ve  sacrificateur  de  ce  nom 
questeur,  l'an(io5  de  Rome 
J.-C.),  sous  les  consuls  Mai 
sorinus  et  Manilius,  au  cornu 
delà  troisième  guerre  puniqt 
en  cette  qualité ,  les  armes  e 
tions  que  les  Carthaginois  ce 
à  livrer  aux  Romains ,  dat 
d'obtenir  la  paix.  Il  est  à  i 
que  Nasica  avait  pour  col 
cousin  Cnéus  Cornélius  His 
tandis  que  Sripion  Emilie 
jeune ,  servait  en  qualité  i 
légionnaire  dans  Tannée  c 
Ainsi  les  Sci  pions  semblaic 
tiplier  en  Afrique  pour  la 
Carthage.  Le  consulat  de  N. 
de  R.  (ii 5,  avant  J.-C. 
très -orageux.  Lcstrihtius.ir 
sentence  prononcée  par  li 
contre  un  déserteur ,  osèii 
en  prison  Nasica  et  son  c 
Juuius  liriitus.  Nasica  i 
d'une  fermeté  inébranlable 


(ï  ^V»m  n'a\um  pu*  cru  d(\niriii 
.\  pari  pour  crltr  Im  audit-  dr  1m  tiniimir 
Y.llr  a\uit  pmir  uutf-iir  L.  <  .nnn-liu»  ? 
de*  dt'ui  St'ipiou.%  tui'H  en  l-..<pi<^iiot  qn 
imm  d'//h/i(1/f/i  ,  pnrrr  qu'il  \  inl  p 
la  u<iu\c)l«*  dr>  succès  dt*  »uu  fn-rr.  1 
îuii'r  1ii<pa]n*  fut  C"ii.*ul ,  l'an  tir  K 
J.-C.  i-H  ),  cl  mourut  I'huihc  n»»*in 
tritim*.  Il  «-ti.il  en  im'inr  tt-mpi»  {"mil 
lil*  (lu.  Otiii'Imis  Scipiiui,  «|nul  il  %'.i 
iiil  pn'-lrur,  l'an  Oii>.  (>ltr  lirancltc. 
trrdr  |:i  t'uiniHt-.  «Vit  i^uil  111  l.i  |»rii* 
rr  prii«-':i 


sa 

Irmeiit   «l.m>    cette  occasion  ,    mais 
encore  eu  imposant  si  la  ire  à  tout  le 
iM-ii|»rc  a«emble.   Les  tribuns  vou- 
Li«iil  forcer  les  consuls  à   prendre 
ciTtiîiir»  mesures  relatives  à  la  cherté' 
du  Uni  :  >ii  sir  a  s'y  opposa  ;  et  cum- 
in* le  p  ni  pie  mur  in  lirait  :  Romains, 
djt-ilru  élevant  la  voix,  taisez-vous; 
je  sais  miciuc  que  vous  ce  qui  est 
utile  à  la  république,  A  ces  mots 
tout**   l'assemblée  garda   un  silence 
re»|*vtuen%  f  et  Pau  ton  te  d'un  seul 
homme  futawv.  puissante  pour  faire 
Uire  les  cris  de  la  faim.  En  eilet , 
ja*qu*alors  il  s'était  nu: lu  tellement 
rtcosamaudable  par  ses  vertus  pu- 
Utqurs  et  privées  ,  qu'il  est  le  pie- 
■lier  rt  probablement  le  seul  des  \\o- 
BLiins  que  l'on  ail  nomme  souverain 
pontife  sans  qu'il  fût  présent  à  l'elcc- 
tiim.  Loredes  séditions  excitées  par  Ti- 
farrius  G  race  h  us  pour  la  loi  agraire, 
l'an  de  Rome < m  ),  Nasica  qui  s'était 
OÙ»  à  b  têtedesplus  courageux. id\  cr- 
oire* de  cetribun.  somma  \aineuieiit 
le  consul  Sca-vola   '  /'.  ce  nom ,  p.  \ 
iHlrssiiv.dcreenurir  a  la  force  contre 
ub  démagogue  si  dangereux  ;  alors  se 
\r\.iii\  a\ec  emportement,  il  s'écria  : 
Puisque  le  consul ,  par  un  atta- 
ihrtnmt  scrupuleux  au r  formalités 
ies   /##ii,   rrpusc   la  république  et 
/«•»   lui  s    mêmes  à  une  perte   cer- 
taine, tout  particulier  que  je  suis, 
\r  imr mettrai  à  votre  té' e.  Lu  même 
Wvip*  rnv«  lopp.mt  s.i   main  ganrlie 
■iJiis  le  pan  de  sa  robe    pontilîeale  , 
ii*aei4nreN.i  tête,  soit  pourarborer 
udt  r*|ièce  de  «igtiede  im 1 1  iciti'ii t .  dit 
^jpKii    'a    .  inii  alinde  dérober  aux 
t«V«Bi»  des  dieux  ce  qu'il  allait  faire; 
p*  I*  li  .1  joute   d'une   voix    terrible: 
àiitït'z-rtnu.  iim\  tous  qui  vint  s  m- 
t*re%*'Z  à  la  cmist rvii/fo/i  de  la  ré- 
fuf'ltqise.  l'revpie  tiHis    lr>  sen.i teui's 


sa  :*4  * 

niai  client  a  l.i  suite  de  Masica  ;  la 
foule,  pleine  de  respect  pour  le  pon- 
tife ,  se  range  sur  sou  passage  :  il  se 
dirige  vers  le  ('.apitoie  où  se  lron\ait 
Tibe'rius  ;  et  dans  cette  niclec  sangla  n- 
tcje  tribun  et  trois  cents  de  ses  parti- 
sans sont  assommes  à  coups  de  pierre 
et  de  bâton  :/'.  Ciiuccms  (Tiberius, 
X\  III  ,  à  \  "t  ;.  On  croit  même  qu'a- 
près avoir  ete  renverse  par  Satureius, 
(fracelius  fut  tue  par  Nasica  ;  ainsi 
cet  illustre  patricien  aurait  eu  le  ma], 
lieur  d'être  le  premier  Humain  qui 
ait  fait  couler  le  sang  de  ses  eonci- 
toveus  dans  une  sédition.  Les  parti- 
sans de  l'aristocratie  txaltcrcnt  sa 
conduite,  taudis  «pie  le  parti  popu- 
laire n'y  vit  qu'un  assassinat.  Kn 
butte  à  la  fureur  de  la  multitude, 
il  ne  pouvait  plus  paraître  eu  p'iblic 
suis  être  expose  à  de>  iimrtiies  et  a 
des  menace  :  on  parlait  même  de 
l'accuser  juridiquement,  (x'imiif  sou- 
verain pMitifc,  Nasica  pouvait  être 
considère  comme  axa  ut  commis  un 

sacrilège.   I^e  chef  du   sacerdorc  ne 

r  ■ 

pmn.iit    assister  a   un   pigeiiieut  de 

ni'Ut  ,  ni  porter  ses  veux  *ur  un  ca- 
daire,  encore  moins  le  I. tisser  suis 
sépulture  :  mais  quels  termes  pour 
(|u.ili(:ei  l'impiête  d'un  pontife  com- 
mettant dans  le  temple  de  Jupiter  un 
meurtre  sur  un  augure  tel  quYl.'Ml 
tira»  cli us,  et  laissant  le  corps  de  >a 
x i<  time  sans  toinlic.iu!  Le  sénat,  jus- 
leiueul  .ilarmesur  le  sort  d'un  liomine 
fpu  lui  et  lit  "i  cher,  sexit  oblige  de  l'e- 
loi^i.er  de  l'Italie  .  cequi  «  tait  encuie 
une  atteinte  portée  aux  oli.ig  ;!i»  i:s 
du  sacerdoce  :  le  grand  pontife  ne 
tl«  \ ;iil  p.is  soriii  de  l'Italie.  Il  fut 
donc  envoyé  en  N^ie  ,  a\ec  'a  mis'inn 
d.ip.UM'l  les  troubles  évites  d  «lis  !e 
ro\.Miiue  de  IVr^aiiic .  par  .*.  iit..- 
n  îc:  .  ;  m  u  .  «  •*  u  '!  *it  qu'i.n  J  :  •  f'.  n!c 
pont  ifi'.rii  un  exil  1  :  ■  »t  :  t  î  I- «■  .  eu 
plu'ot    po"!"   il|s»im,,l' ;    ure   l'1-..iîe 


344 


sa 


trop  nécessaire.  Nasica  ne  reçut  pas 
long- temps  loin  de  sa  patrie  :  à  peine 
arrive'  près  de  Pergame ,  il  mourut  de 
chagrin ,  l'an  de  Rome  622.  Cicéron 
ne  parle  de  lui  qu'avec  les  plus  grands 
éloges.  Dans  le  plaidoyer  pour  Mil  on, 
il  le  compare  à  Servilius  Ahala  ,  qui 
tua  Spurius  Melius ,  et  dit  que  l'un  et 
l'autre,  en  délivrant  la  patrie  de 
dangereux  citoyens  ,  avaient  rempli 
l'univers  de  leur  gloire.  Ailleurs  (hui- 
tième Pbilippique  ) ,  l'orateur  ro- 
main exalte  le  courage ,  la  sagesse , 
la  grandeur  d'ame  de  Nasica ,  et  as- 
sure crue  les  meilleurs  citoyens  l'ont 
regardé  comme  le  libérateur  de  la  ré- 
publique. Velleius  Paterculus  por- 
te le  même  jugement ,  et  vante  sur- 
tout Nasica  pour  avoir  préféré ,  en 
cette  occasion ,  les  intérêts  de  la  pa- 
trie à  ceux  du  sang  (  il  était  cousin 
germain  de  Tibérius).  Appien  (3) 
ni  Plutarque  (  4  )  ne  s'expliquent 
sur  cette  action ,  que  Florus  regarde 
presque  comme  légale  (5).  Le  ver- 
tueux Rollin ,  loin  de  ratifier  les  élo- 
ges de  Cicéron,  accuse  cet  orateur 
d'avoir  été  aveuglé  par  l'esprit  de 
parti.  En  effet ,  celui  qui  fit  tuer  les 
complices  de  Gatilina  sans  jugement, 
était  intéressé  personnellement  à  trou- 
ver légitime  le  meurtre  de  Gracchus. 
—  Scipion  Nasica  (P.  Cornélius  ) , 
fils  du  précédent  ,  consul  l'an  de 
Rome  641 ,  mourut  dans  le  cours  de 
sa  magistrature.  11  soutint  l'honneur 
de  son  nom  par  une  intégrité  parfai- 
te. Son  esprit ,  et  surtout  ses  mœurs , 
au  rapport  de  Cicéron ,  s'étaient  per- 
fectionnés par  l'étude  de  la  philoso- 
phie ,  qui  chez  lui  n'avait  rien  de  dur 
ni  d'austère.  Orateur  disert,  il  joi- 
gnait À  la  pureté  du  langage  le  sel 


(3)  Bell.  Ht  il.  f  lib.  I,  c.  i. 

(4)  Vie  de  Tibériw  Gracchus. 

(.*>>  Quasi  jurt  oppressut  *$t ,  Fkir. ,   lib.  111 
$  il. 


SCI 

de  la  bonne  plaisanterie  (( 
de  Sicile,  Valère-Maximc 
Victor  ont  confondu  les 
miers  Scipion  Nasica.  D 
SCIPION  NASICA  (  1 
lius  ),  fils  du  précédei 
par  Q.-Gxcilius  Metellus  I 

nom,XXVHI,457),et 
l'histoire  sous  le  nom  de 
Scipion ,  dégénéra  des  vert 
des  talents  héréditaires  d 
très.  Toutefois  ses  allia 
nom  et  ses  richesses  l'éga 
Ion  l'expression  de  Plu  ta 
qu'il  y  avait  de  plus  gran 
me  (  i  ) ,  et  le  firent  passer 
les  dignités  de  la  républiqi 
sa  Lépida  ,  dont  la  main 
putée  par  Caton  d'U tiqin 

uom ,  Vil ,  4°7)>  \mis  Scr 
devint  plus  tard  l'épouse 
Lors  de  la  fameuse  brig 
consulat ,  qui  marqua  l'ai 
702  (  av.  J.  -  C.  5a  ) ,  M< 
pion  se  mit  sur  les  rangs , 
sens,  ancien  questeur  d 
Ils  avaient  pour  conçu rr 
l'assassin  de  Clodius.  Yoi 
bler  le  parti  de  ce  comp 
n'eurent  pas  recours  a  à  < 
»  tions  ordinaires  et  invé 
»  l'état ,  telles  que  les  pn 
»  distributions  de  denier 
»  gner  les  suffrages ,  mai: 
»  ouverte,  à  la  voie  des 
»  l'effusion  du  sang  et 
»  moyens  d'une  audace  el 
»  tendaient  à  exciter  une 
»  vile  (a)  ».  Leurs  troupe 
le  palais  Hostilicn,  et  a 

Pendant  cinq  jours,  la 
inter-roi  Lépidus,  qui 
convoquer  illégalement  I< 


((>)  Rrutus,  n<>.  138. 
(1)  Vir  dvPoiupvv. 
{*)  Ilùtl. 


sa 

mit  fin  à  ces  troubles  en 
m  seul  consul ,  qui  fut 
Ge  fut  sons  ces  sinistres 
que  Scinion  donna  k  cet 
omain  CSornébe  ,  la  plus 
es  filles  (3).  La  puissance 
n'empêcha  pas  le  beau-pè- 
iccnsedc brigue  par Mem- 
rertu  d'une  loi  que  Pompée 
tenait  de  porter  ;  mais  ce 
don  l'expression  de  Taci- 
te*? ies  lois  don*  il  était 
prit  le  deuil,  et  solliciu , 
Dus-Scipion,  les  juges,  qui, 
bssî  le  deuil,  recondiusi- 
i  place  jusqu'à  sa  maison , 
l'Ds  auraient  dû  punir ,  et 
linsi  l'accusateur  à  se  dé- 
m  poursuite.  Pompée  prit 
fteflns  pour  collègue  dans 
t,  après  avoir  exercé  seul , 
i  mois,  cette  magistrature, 
ispîrantâla  rioirederé- 
tat,  rétablit  dans  ses  an- 
is  la  censure  ;  mais  il  eût 
t  de  réformer  ses  mœurs , 
tas  scandaliser  Rome  par 
\  débauches.  Valère-Maxi- 
le  montre  assistant  aux 
nés  par  Gémellus ,  appa- 
tribuns ,  qui ,  «  pour  sa- 
a  lubricité  de  ce  consul  et 
befs ,  fit  de  sa  maison  un 
restitution ,  et  leur  amena 
unes  de  naissance  illustre, 
t  Fulvie ,  enlevées  à  leur 
leur  mère,  aussi  bien  que 
Saturnimis,  enfant  d'une 
aille,  tristes  victimes  d'une 
mee  échauffée  par  le  vin!  » 
it  où  la  guerre  civile  allait 
■e  César  et  Pompée,  Métel- 
fut  le  premier  à  repousser, 
•t,  les  ouvertures  pacifi- 


CoraëUc,  avait 


,        sa  345 

qnesdu  vainqueur  des  Gaules.  Il  opina 
en  demandant  que  si,  dans  un  jour 
fixe,  César  ne  posait  point  les  armes, 
3  fut  déclare  ennemi  de  l'empire 

le 


romain  (4).  L'espoir  d* 

gouvernement  des  provinces  ,  et  de 
partager  avec  Pompée  le  commande- 
ment des  armées,  autant  que  la  crain- 
te d'être  recherché  peur  ses  malver- 
sations si  la  paix  rétablissait  l'ordre 
dans  l'eut,  dictait  i  Scipion  ce  lan- 
gage peu  modéré  (5).  Quelques  jours 
après,  il  partit  pour  la  Syrie,  avec 
le  titre  de  proconsul  et  la  mission  de 
rassembler  toutes  les  troupes  de  l'O- 
rient César  voulut  en  vain  l'empêcher 
de  l'accomplir  (  F.  Abistobui*,  II , 
447  )•  Scipion  déploya  dans  cette 
province    une   cruauté  jusqu'alors 
étrangère  à  son  illustre  race  :  il 
fit  trancher  la  tète  i  Alexandre,  fils 
d' Aristobule ,  roi  des  Juifs ,  sur  le 
frivole  prétexte  d'anciens  troubles 
excites  dans  la  Judée  (6);  mais 
dans  le  fait  parce  que  ce  prince  était 
partisan  de  César.  Après  avoir  reçu 
un  échec  vers  le  mont  Amanus  en 
Cilicie  ,  il  s'arrogea  lui-même  le  titre 
à'imperator,  et  se  fit  donner  des 
sommes  immenses  par  les  princes  et 
les  cités  de  l'Orient  II  leva  alors  un 
corps  de  cavalerie  :  mais  au  lieu  d'at- 
taquer les  Parthes  comme  l'exigeaient 
l'intérêt  et  l'honneur  de  Borne ,  il 
sortit  de  la  Syrie  avec  ses  légions, 
et  entra  dans  Y  Asie-Mineure ,  ou  l'on 
appréhendait  une  irruption  de  ces  re- 
doutables ennemis.  Voyant  ses  trou- 
pes plus  disposées  a  les  repousser 
qu'à  prendre  part  a  une  guerre  civile , 
Scipion  se  crut  tout  permis  pour  les 
amener  à  tes  projets:  il  autorisa  toute 
espèce  de  brigandages  et  d'exactions, 


(4)  Ifutanpr,  V»  <1*  (V. 

(5)  C  J.  iJtmr.  Camm.  d.  M.  «t.  I ,  i . 

(6)  Umçk. ,  Art*  M»<r», L  «v,  e.  li* 


346 


SCI 


et  lui-même  en  donnait  l'exemple, 
tant  pour  satisfaire  son  avance  , 
que  pour  trouver  de  quoi  faire  des 
large*  es  aux  soldats.  Déjà  il  pre- 
nait ses  mesures  pour  enlever  les  tré- 
sors du  temple  de  Diane  àÉphèsc  (7), 
lorsqu'une  dépêche  de  Pompée,  qui  le 
pressait  de  ha  ter  sa  marche,  vint  lui 
épargner  un  crime  non  moins  odieux 
que  celui  d'Erostrate.  Arrivé  eu  Ma- 
cédoine, Scipion  se  trouva  en  présence 
de  Domitius  Calvinus ,  lieutenant  de 
César:  ces  deux  généraux,  étant  à- 
peu-pres  égaux  eu  force  ,  ne  se  firent 
qu'une  guerre  d'observation  ;  seule- 
ment Scipion,  abandonnant  son  camp 
à  l'improviste ,  parvint  à  chasser  de 
la  Thessalic  L.  Cassius  Louginus  , 
autre  lieutenant  de  César;  puis,  par 
la  célérité  d'une  contre-marche,  il 
sauva  Favonius  qu'il  avait  laissé  aux 
bords  du  fleuve  Ha  lia  emon,  avec  huit 
cohortes  pour  la  garde  des  bagages 
de  ses  légions  (8).  Pendant  ces  opéra- 
tions ,  César,  qui  affectait  de  désirer 
la  paix ,  se  voyant  rebuté  par  Pom- 

Sée ,  dépécha  un  ami  commun  (  Clo- 
ius  )  vers  Scipion  afin  de  l'engager 
a  à  changer  les  dispositions  de  son 
»  beau-père,  sur  lequel  il  avait  assez 
»  de  crédit  non-seulement  pour  lui 
»  offrir  ses  conseils  ,  mais  pour  le 
»  forcer  à  l'écouter,  et  pour  le  rap- 
»  peler  h  la  raison,  s'il  s'en  érar- 
»  tait.  »  On  voit,  par  ces  expressions 
tirées  des  Commentaires  de  César, 
quel  rôle  importa  ut  jouait  Métcllus  Sci- 
pion dans  lepartide  Pompée.  Enellét , 
son  année  ne  reconnaissait  crue  lui ,  et 
il  avait  assez  de  forces  pour  lutter,  au 
besoin ,  contre  son  gendre.  Métcllus 
reçut  d'abord  favorablement  le  messa- 
ge de  César,  et  les  dépêches  flatteuses 
pour  sa   vanité,  dont  l'envoyé  était 


(-)(',    J.  Cr«ar.  (.nrniii.  do  Bell,  civ    ,  |il>.lil. 
S)C.  J.  (..mu..  il.id. 


SCI 

chargé  ;  mais  bientôt,  sur  I 
sentations  de  Favonius ,  zélé 
de  Pompée,  il  rompit  tout- 
négociation.  Si,  après  avoir 
lignes  de  César  ,  à  Dvrr 
Pompée  rejeta  le  conseil  q 
donné  de  repasser  en  Italii 

S rinci paiement  pour  ne  p 
onner  Métellus  Scipion  el 
mée ,  qui  était  toujours  en 
lie  ,'et  qui  aurait  eu  alors  à  c 
toutes  les  forces  de  l'ennemi 
César  venait  de  s'emparei 
province,  à  l'exception  de 
où  Scipion  s'était  renfermé 
légions.  Pompée  ne  tarda  pas 
sa  jonction  avec  son  beau-p 
il  invita  l'armée  à  prendre 
butin  et  aux  récompenses  < 
victoire  qui  venait  d'être  r 
à  Dvrrachium.  11  fit  ensuit 
les  <îeux  années  ensemble ,  1 
ticiper  Métellus  Scipion  à 
honneurs  du  conimaudemcii 
fiance  était  si  grande  dans  I 
Pompée  ,  que  Métellus  Se 
une  contestation  sérieuse  a 
tuhis  Spinther  et  Domitius 
barbus ,  pour  le  souveraiu 
dont  César  était  revêtu.  » 
»  dit  Appien.mit  lin  à  ces  co 
»  en  homme  qui  coi  11  laissai 
»  situdes  de  la  guerre  ;  et 
»  yeux  d'indignation  sur  le 
»  (lants ,  il  se  couvrit  le  vis 
la  bataille  de  Pharsalc  , 
avec  les  troupes  qu'il  aval 
de  Syrie  ,  occupait  le  eenlr- 
mée.  Après  la  défaite,  il  lit 
l'Afrique,  où  il  trouva  les  1 
Va  rus  et  les  secours  de  Juli 
Mauritanie  ;  mais  il  u'v  app< 
les  talents  d'un  grand  géne 
de  toutes  les  vertus  militai] 
ancêtres  ,  il  n'avait  que  h 
d'un  soldai,  et  quelque  coi: 
de  la  tactique.  Sa  prc*ouipti< 


SCI 

contre  César.  On  a  pu  voir  à 
1a ton  (TU tique,  le  peu  de  cas 
rtellusdes  avis  de  ce  sage  ro- 
iî  avait  pourtant  l'obligation 
onnu  comme  le  chef  du  parti 
ée  en  Afrique,  Caton  avait 
épargné  à  Métcllus  Sri  pion 
(le  la  destruction  d'Utique, 
it  ordonner  pour  faire  lâ*- 
sa  rour  a  Juha.  Le  proron- 
ondé  par  d'habiles  lieute- 
•ut  bientôt  rassemble  de!» 
posantes ,  formé  des  maga- 
plusieurs  campagnes,  et 
lévastaut  le  pays ,  les  mc- 
essa ires  ,  pour  préparer  à 
e  disette  absolue  lorsqu'il 
va  Afrique.  Jamais  les  par- 
Poinpée  n'avaient  paru  plus 
es.  I^e  nom  de  Scipion  rap- 

fortiuie  des  deux  illustres 
,  et  l'on  croyait  que,  dans  la 
itrée,  il  se  rouvrirait  de  la 
ire.  Un  orarle  portait  que 
es  Sripions  serait  toujours 
**  en    Afrique.  Les  soldats 

étaient  alarmes  «l'eu  avoir 
battre  dans  cette  province. 
uvait.  par  bonheur,  (Luis 
le  César,  un  certain Scinioii 
it  d'autre  mérite  que  <lap- 
i  l.i  famille  <leN  \aiuqucurs 
£e.  L'infamie  de  ses  nneiirs 

changer  pour  lui  le  beau 
"Africaims  contre  celui  de 
.  qui  exprimait  une  ahorni- 
herrhe  fle  debaiulu*.  César 

la  tète  de  son  année;  et 
ndaut  eu  efl'et  lui-nunic.  il 
rélier  les  hounrurs  du  coiii- 
nf.  Ainsi  fut  éludé  l'oradc: 
s,  le  croyant  accompli ,  rc- 
ir  confiance  an  oiiluniée.Cc- 
n  ]»remier  combat  d.ms  l<- 
•  i.iio,  nu  des  licuten.iiits  de 
iif  qi.rlque.ivaut;i^e.  seiidi'a 

les  e.%|Hriaiice>  du  pio«  nn- 


SCI  347 

sul ,  qui  prodigua  les  récompenses  à 
ce  corps  d'armée.  César,  renferme 
dans  1  enceinte  de  son  camp,  évita 
de  se  mesurer  avec  les  forces  trop  su- 
périeures de  Métellus  Scipion ,  tant 
qu'il  n'eut  pas  réuni  toutes  ses  res- 
sources. Le  proconsul  prit  pour  de  la 
lâcheté  ce  qui  n'était  queTc^ct  d'une 
sage  circonspection.  Un  jour,  après 
être  resté  quelque  temps  en  bataille 
dans  la  plaine,  il  lit  rentrer  lente- 
ment ses  troupes  dans  sou  camp ,  les 
assembla  ,  et  leur  (it  un  discours  sur 
la  terreur  qu'il  avait  inspirer  à  César. 
Apres  les  avoir  exhortées  à  bien  faire, 
il  leur  promit  dans  peu  une  victoire 
complète  (~).  Cependant  César  faisait 
à  Scipion  une  guerre  sourde  et  bien 
dangereuse,  eu  se  conciliant,  par  sa 
douceur  et  sou  humanité  l'aflcctioudes 
habitants  de  l'Afrique  qu'avaient  alié- 
née les  violences  et  les  cruautés  de  ce 
présomptueux  général.  Aussitôt  que 
ta'sar  eut  reçu  des  iciiforts  ,il  accepta 
un  combatdccavaleric,  fut  vainqueur, 
et  cet  échec  aurait  dû  convaincre  Sci- 
pion de  la  nécessité  de  traîner  la  guerre 
en  longueur.  Mai.-»  loin  d'écouter  ce 
conseil  donné  par  Caton  ,  il  fixa  ce- 
lui-ci de  lâcheté ,  et  lui  écrivit  qu'il 
devait  se  contenter  de  tromersa  sûreté 
dans  une  Imhiiic  \ille et  derrière  de  for- 
tes mm  ailles  ;  que  c'en  était  trop  que 
de  vouloir  empêcher  les  autres  de  sui- 
vre l'impulsion  de  leur  courage.  Cha- 
que jourde  nouvelles  fautes  prou\  aient 
combien  Métclliis-Scipion  était  inca- 
pable de  vaincre,  et  combien  ,eu  cas 
île  sucrés,  il  saurait  mal  user  delà 
victoire.  On  lui  amena  un  centurion  et 
quelques  vétéran"  de  César  prison- 
nier*. Scipion  leur  ofi'rit  la  vie  et  t\vs 
récompenses,  s'ils  voulaient  s'eiirôlei 
sous  ses  drapeaux.  Le  centurion  ré- 


tu'   a  Hirlui*  l'*;i*« 


35-j 


sco 


neliz,  habile  dessinateur  et  coloriste 
agréable.  Les  talents  de  Scoorel  fraj>- 
pèrent  ce  nouveau  maître;  qui  le  prit 
en  amitié  et  le  regarda  comme  son 
fils.  Il  avait  une  fille  de  douze  ans 
d'une  rare  beauté  et  d'un  esprit  re- 
marquable* le  jeune  artiste  en  devint 
épris ,  et  elle  répondit  à  sa  passion. 
Gomme  Scoorel  était   encore  fort 

i'eune,  et  qu'il  ne  se  croyait  pas  assez 
labile  pour  se  flatter  de  l'obtenir  de 
son  père,  il  résolut  de  voyager  afin 
de  se  perfectionner  et  de  mériter  ainsi 
la  main  de  sa  maîtresse.  Il  partit 
donc  et  alla  demeurer  quelque  temps 
avec  Jean  deMomper;  mais  la  mau- 
vaise conduite  de  ce  peintre  le  dégoû- 
ta, et  il  se  rendit  a  Cologne ,  puis  à 
Spire,  où  ayant  lié  connaissance  avec 
un  prêtre  qui  cultivait  l'architec- 
ture ,  il  reçut  de  lui  des  leçons  de  cet 
art ,  et  lui  laissa ,  en  retour  ,  quel- 
ques tableaux  de  sa  main.  Il  visita 
successivement  toutes  les  villes  de 
l'Allemagne  où  il  se  trouvait  un  pein- 
tre de  renom ,  et  il  se  serait  fixé  à 
Nuremberg,  auprès  d'Albert  Durer , 
si  les  troubles  excités  par  les  guerres 
de  religion  ne  l'eussent  déterminé  à 
se  retirer  en  Carinthic.   Un  riche 
baron  de  ce  pays  voulut  lui  donner 
une  de  ses  filles  en  mariage;   mais 
l'amour  qu'il  conservait  pour  la  jeune 
Corneliz  lui  fit  rejeter  cette  offre  sé- 
duisante. Il  se  reudit  à  Venise,  où 
s'étant  lié  avec  un  religieux,  grand 
amateur  de  peinture ,  il  résolut  de 
le  suivre  à  Jérusalem.  Il  visita  les 
Saints- Lieux  ,  et  les  dessina  avec 
soin  ,    ainsi  que  tous  les  endroits 
remarquables  par  où  il  passait.  A 
son  départ ,  il  promit  au  gardien  du 
Saint-Sépulchrc  de  lui  envoyer  un 
de  ses  ouvrages  ;  et  à  peine  arrivé 
à  Venise  ,  il  remplit  sa  promesse  , 
en  lui  faisant  parvenir  un  tableau 
de  Y  Incrédulité  de  Saint  Thomas , 


SCO 

que  l'on  voyait  encore  dan 
église  en  1604.  Les  Vues  qu'i 
dessinées  de  la  cité  siinte ,  li 
virent  dans  la  plupart  des 
de  l'évangile  qu'il  exécuta  ; 
suite.  Apres  un  court  séjour 
nise ,  il  s  arrêta  à  Rome  pour 
dier  les  restes  de  l'antiquité 
chefs-d'œuvre  de  Raphaël  et  < 
chel-Ange  ;  et  sa  réputation  s' 
avec  rapidité.  Le  cardinal  d'U 
son  compatriote ,  ayant  été  él 
trône  pontifical  sous  le  nom  d'j 
VI ,  Scoorel  fut  chargé  de  dîvc 
vaux,  entre  autres  do  porta 
pape  pour  le  collège  de  Louvai 
ce  pontife  avait  fondé.  Le  I 
étant  mort,  Scoorel  retourna 
sa  patrie ,  où  il  trouva  s^  ma 
mariée.  Après  avoir  donné  qu 
jours  à  sa  douleur,  il  peigni 
l'église  cathédrale  d'utrech 
grand  tableau  représentant  A 
de  Jésus-Christ  à  Jérusalen 
pendant,  craignant  de  se  trouve 
loppé  dans  les  troubles  qui  éck 
dans  cette  ville,  il  choisit  pour  i 
jour  Harlem,  où  il  acheta  une  m 
et  il  reçut  alors  de  toutes  par 
demandes  de  tableaux.  Les  pi 
marquables  furent  un  Baptét 
Jésus-Christ,  où  l'on  voyait  un 
nombre  de  belles  figures  nues 
paysage  dont  la  beauté  excitai 
mi  ration  de  tous  les  connais! 
par  la  vérité  et  l'agrément  du 
un  Christ  en  croix ,  pour  le  n 
autel  delà  vieille  église  d'Amsle 
Quand  le  roi  Philippe  II  se  m 
Flandre  en  1 54 <) ,  il  fit  ache 
principales  productions  de  à 
et  les  fit  transporter  en  Es] 
Plusieurs  autres  de  ses  ouvrag 
été  détruits  ou  brûlés  ,  au  gra: 
ret  des  amateurs ,  dans  les  tn 
es  Pays-Bas  ,  en  i5(i6.  Ora 
u  conservait  encore,  dans  la 


§ 


ou 


SCO 

te  ,  un  beau  tableau  de 
ntant  le   Martyre   de 
>nt  ;  et    dans  colle  de 
,  un  crucifix  recouvert 
ts  également  peints,  qui 
rrière  du  maître-autel. 
<  long  de  rapporter  tous 
connus  de  cet  habile  ar- 
entièremetit  à  son  art  , 
ou  te  ambition ,  il  refusa 
riUantes  que   lui  faisait 
,  pour  l'attirer  eu  France, 
le  dans  tous  les  exercices 
parlait  avec  facilite  le 
uçais ,  l'italien  et  l'aile- 
la  fin  de  sa  carrière ,  il 
à  de  fréquentes  attaques 
ont  il  mourut  le  G  décem- 
^rmi  ses  élèves  ,  on  cite 
ro ,  qui  fut  peintre  du  roi 
Philippe  11.         P — s. 
,  architecte  et  statuaire, 
rtistes  les  plus   célèbres 
te,  naquit  à  Paros ,  vers 
vingt  -  neuvième    olym- 
i  ou  tfi'x  ans  avant   no- 
;  peu  d'années   a  pris  In 
idias.Dcux  faits,  r.ipp rô- 
le l'autre ,  iioun  donnent 
Le  premier  est  la  cons- 
temple  de  Minerve  Aléa , 
île  Tégéo,  dans  l'Arcadic. 
emplr  ayant  été  incendié 
le  année  de  la  quatrc-\iugl- 
vinpiade.la  recoiistructioii 
■cm  peu  de  temps  après  ;  et 
tritons  de  plus  que  Scopas 
s  vtreagéue  trente  à  trente- 
pour  que  sa  réputation  eût 
ns  l'Arradie.  et  qu'on  osât 
•  la  direction  d'un  mniiu- 
spoi  t.int.  Le  second  fait  , 
s  certain  ,  est   l'exécution 
brfs  qui  ornaient  le  tom- 
tfausole ,  roi  de  Carie  Oc 
•urutla  quatrième  année  de 
icine  olympiade.  Son  toui- 

ILI. 


SCO 


353 


beau  fut  commence  aussitôt  après  sa 
mort  :  il  n'était  pas  encore  terminé, 
lorsque  Artémisc  mounit ,  la  troisiè- 
me année  de  la  cent  septième  olym- 
piade, mais  il  le  fut  peu  d'années 
après  (  Pline ,  xxxfv,  ô).  Or,  de  la 
troisième  année  de  la  quatre  -  vingt- 
seizième  olympiade ,  à  la  troisième  de 
la  cent  septième ,  il  y  a  un  intervalle 
de  quarante-quatre  ans,  qui,  joiuts  à 
treute  ou  environ  dont  Scopas  était 
âgé  dans  la  quatre-vingt-seizième, 
donnent  soixante-quatorze  ans, cours 
à-peu-près  entier  de  la  vie  d'un  hom- 
me. Un  troisième  monument  marque 
même  le  milieu  de  cette  période  :  ce 
sont  deux  statues,  l'une a'EscuIape  , 
l'autre  d'Hvgcia ,  dont  Scopas  orna 
le  temple  d>Ksculapel  à  Gortys  dans 
l'Arcadie.  Ce  temple  était  construit 
en  marbre  du  mont  Pentéliquc.  La 
ville  de  Gortys  fut  privée  de  ses  ha- 
bitants ,  et  réduite  à  l'état  d'un  pau- 
vre et  obscur  village,  comme  plus'de 
quarante  autres  places  du  Péloponnè- 
se, lorsque  celle  de  Mégalopolisfut  bâ- 
tie, et  qu'on  força  les  habitants  d'une 
grande  partie  de  l'Arcadic  d'aller  s'y 
établir  (  Paus.,  vin  ,  '17  ).  Un  temple 
aussi   riche  que  celui  de  Gortys  ,  et 
les  priucipaux  emliellissements  qui  le 
décoraient ,  devaient  avoir  été  élevés 
avant  que  cette  ville  fût  ainsi  aban- 
donnée et  ruinée  :  or  Mégalopolis  fut 
fondée  la  deuxième  année  de  la  cent 
deuxième  olympiade  :  les  ouvrages  de 
Scopas  étaient  par  conséquent  anté- 
rieurs à  cette  date.  Nous  avons  ainsi 
trois  époques ,  la  quatre-vingt-seiziè- 
me olympiade  ,  la  cent  deuxième  et 
h  cent  septième.  Le  temps  où  lloris- 
saieut  les  artistes  de  l'antiquité  n'est 
pas  toujours  déterminé  avec  autant 
de  précision  ;  et  cependant  l'époque 
de  Scopas  a  été  plus  d'ime  fois  un  su- 
jet de  discussion  et  d'erreur.  11  suit  de 
nos  remarques  que  Pline  s'est  trompé ^ 

xi 


354 


SCO 


lorsqu'il  a  placé  Scopas  à  la  quatre- 
vingt-huitième  olympiade ,  comme 
marquant  son  âge  moyen.  "Winckel- 
maim  a  juge  avec  raison  que  cet  ar- 
tiste est  antérieur  à  Praxitèle  ;  mais 
ce  fait  n'est  vrai  qu'en  admettant,  ce 
que  nous  croyons  avoir  établi  ail- 
leurs ,  que  Praxitèle  a  vécu  jusqu'à  la 
cent  viugt- unième  olympiade  (  Voy. 
Praxitllk);  car  si  l'on  plaçait,  com- 
me ce  savant  antiquaire  ,  et  comme 
Pline,  Scopas  à  la  quatre-vingt-hui- 
tième ,  et  Praxitèle  à  la  cent  quatriè- 
me ,  il  y  aurait  erreur  sur  tous  les 
deux.  Il  suit  encore  de  nos  obser- 
vations ,  que  Heyne  a  justement  as- 
signé la  place  chronologique  de  Sco- 
pas ;  mais  qu'il  a   erré  lorsqu'il  a 
cru  que  Praxitèle  lui  était  antérieur 
(i);  ce  que  Winckelmann  niait  par 
la  comparaison  du  style.  Scopas  ob- 
tint d'abord  de   la   célébrité   dans 
l'Asic-Mineure.  Il  orna  de  ses  ou- 
vrages   plusieurs    villes  de  l'Iouie. 
Dans   l'île  de  Samothracc  ,  il  exé- 
cuta   une    statue   de    Vénus ,  et   à 
Chrysa  ,  dans  la  Troade ,  une  figure 
d'Apollon  Smiritlieiis  ou  Sminthoc- 
tone  y  lueur  de  rats  ,\m  qui  tue  le 
rat.  Ce  dieu  était  représenté  mar- 
chant et  écrasant  un  rat  sous  son 
pied.  Strabon,  qui  nous  apprend  ce 
fait  (  xn ï,  f\r>  ),  ne  dit  point  s'il  était 
nu  ou  vêtu.  11  y  a  lieu  de  croire  qu'il 
était  vêtu  d'une  robe  longue  de  fem- 
me :  c'est  ainsi  qu'il  est  représenté 
sur  diverses  médailles  de  la  ville  d'A- 
lexandria-Troas  ,  où  l'on  peut  avoir 
imité  le  type  donné  par  Scopas ,  si  lui- 
même  ne  s'était  conformé  h  quelque 
ancienne  image,  ce  qui  est  encore  plus 
vraisemblable  iy.).  La  réputation  de 


(O  /'«•*  «•/>•''/.  <lf  l'art;  daus  lr  /?«  rueit  'L-  pièces 
i/itctv<.>Mitc*  d«*  Jansrit,  tniu.  III,  ft.ig.  r)i). 

(ȕ  Ouellr  riait  ritlmn\tk<>litgi<pif>  attarhA*  an 
cultr  <1' Apollon  .V#n<MfAriu*  L'auteur  de  cet  article 
a  rhn-chr  a  ri-.wud rc  rrtta  question  (Uni  una  dit- 
sertaliun  encore  iitr'dit*. 


SCO 

ce  maître  ayant  pénétré  dans  la  Grè- 
ce ,  bientôt  PAttique ,  la  Béotie  et  le 
Péloponnèse  se  peuplèrent  de  sts  ou- 
vrages. A  Gortys ,  dans  l'Arcadie,  il 
éleva  le  monument  dont  nous  venons 
de  parler.  La  statue  d'Hygéia  était 
placée  à  côté  de  celle  d  hsculape  ; 
ce  dieu  était  jeune  et  sans  baroe , 
caractère  mythologique  dont  il  existe 
plus  d'un  exemple.  A  Tégcc ,  dans  le 
temple  de  Minerve  Aléa  ,  dont  il 
avait  dirigé  la  construction ,  il  plaça, 
à  côté  d'une  ancienne  statue  de  cette 
déesse,  exécutée  en  ivoire  par  Endoeus , 
d'autres  statues  en  marbre,  d'Escn- 
lapc  et  d'Hygéia.  A  Argos ,  dans  le 
temple  d'Hécate ,  il  éleva  une  statue 
de  cette  déesse,  en  marbre  comme 
les  précédentes.  A  Élis,  dans  l'en- 
ceinte extérieure  du  temple  de  Vénus 
Céleste ,  dont  l'intérieur  renfermait 
la  statue  de  cette  déesse  en  or  et  en 
ivoire,  par  Phidias ,  il  exécuta  un 
monument  en  bronze,  représentant 
Vénus  Pandèmos  ,  c'est-a-dire  Vé- 
nus honorée  par  le  peuple  entier. 
Cette  déesse   était   montée  sur  un 
]>ouc ,   image  purement  mystique, 
dont  on  pourrait  citer  d'autres  exem- 
ples ,   et  à   laquelle   il   ne  faut  at- 
tacher aucune  idée  de  lubricité.  A 
Thèbes  dans  la  Béotie,  il  exécuta  une 
statue  de  Minerve,  qui  fut  placée 
au-devant  d'un  temple   d'ApoDoo 
Isménius,  et  qui  faisait  pendant  à  rm 
Mercure  de  Phidias  ;  et  une  statue  de  . 
Diane  Eucléa{  la  triomphante  ou  U 
glorieuse ,  ce  qui  vrai  sembla  blenust 
signifiait  la  lumineuse  ou  luciferm  \ 
consacrée  dans  le  temple  ie  cett 
déesse.  Athènes  et  Mégarc  paraisses* . 
avoir  recherché  ce  maître  avec  att-  < 
tant  d'empressement  que  Thèbes  elle  ' 
Péloponnèse.  U  orna  Athènes  de  déte- 
sta tues  représentant  deux  Euménidc*/  ' 
en  pierre  ly  chiite  ou  pierre  transpr  ' 
rente  (apparemment  en  albâtre  ).  A 


SCO 

dans  le  temple  de  Vénus 
ou  pratiquante,  auprès  d'une 
'.  statue  de  cette  déesse ,  qui 

ivoire,  il  éleva  trois  figures 
tant  des  eénics  propres  à  fa- 
le  culte  de  Venus ,  savoir  , 
• ,  le  Désir,  la  Passion.  Praxi- 
ilant  compléter  cet  ensemble 
jue ,  et  le  rendre  plus  moral , 
auprès  des  trois   génies  de 

la  Persuasion  et  la  Con- 

(  Voyez  Praxitèle).  Né 
le  ville  qui  ne  pouvait  pas 

son  laborieux  ciseau,  Sco- 
courut ,  comme  on  voit,  la 
Qtière.  On  conservait  dans  le 
de  Cnide,  auprès  de  la  statue 
s  y  un  Bacchus  et  une  Miner- 
a  main,  qui  ne  déparaient 

chef-d'œuvre  de  Praxitèle , 
ils  lui  fussent  inférieurs.  Il 
;ue  les  sculptures  du  tombeau 
lole  furent  un  de  ses  derniers 
s.  Il  n'en  exécuta  toutefois 
partie.  Ce  magnifique  monu- 
egardé  par  les  anciens  com- 
des  sept  merveilles  du  men- 
ait quatre  faces.  Timotbée 
le  coté  du  midi,  Léocbarès 
i  couchant,  Bryaxis  celui  du 
1  Scopas  celui  du  levant.  Les 
i  midi  et  du  nord  avaient  cha- 
txante-  trois  pieds  de  long; 
e  l'orient  et  du  couchant  cent 
te- deux  pieds  et  demi.  Elles 
les  unes  et  les  autres  ornées 
unes  et  couvertes  de  statues 
is-rcliefs  (  Lucien. ,  DiaUtg.  ). 
iculpta  le  quadrige  de  mar- 
ré sur  le  faîte.  Scopas  exé- 
m  des  sciilptufts  sur  une  li- 
ent quarantr-deux  picd>  de 
nviron  cent  trente -quatre  de 
b),  déduction  laite  .seulement 
adranents  et  des  colonnes, 
Mppote  avoir  été  engagées  ; 
!,  qui  ne  peut  avoir 


SCO 


355 


été  achevé  qu'avec  l'aide  d'un  grand 
nombre  de  collaborateurs.  La  tradi- 
tion attribuait  à  ce  maître  un  monu- 
ment à-peu-près  de  la  même  époque, 
mais  d'une  bien  moins  grande  impor- 
tance :  c'étaient  des  sculptures  join- 
tes à  une  des  colonnes  intérieures  du 
temple  d'Éphcse.  L'ancien  temple  fut 
incendié,  la  première  année  de  la  1 06* 
olympiade;  la  réparation  en  fut  com- 
mencée sur-le-champ ,  et  dans  11  ans 
tout  fut  terminé  (  r.  Chersiphron  ). 
Ainsi  la  date  de  cet  ouvrage  rentre 
dans  les  limites  chronologiques  que 
nous  avons  établies.  Qu'était-ce  que 
ces  sculptures?  Il  est  impossible  d'en 
juger.  Winckelmann  a  proposé  à  ee 
sujet  une  conjecture  qui  ne  nous  pa- 
rait pas  admissible.  Les  anciens  ont 
fait  meution  de  beaucoup  d'autres 
statues  de  Scopas,  sans  indiquer  pour 
quelles  villes  elles  avaient  été  exécu- 
tées. Pline  cite  comme  existant  a  Ro- 
me, de  son  temps ,  un  Apollon ,  une 
Vesta ,  un  Mars  colossal.  Il  dit  aussi 
qu'on  avait  réuni  dans  le  temple  de 
Cneius  Domitius ,  une  suite  de  ligures 
rqirésentanlA'liétis,  Neptune,  Achil- 
le ,  des  Néréides  montées  sur  des  dau- 
phins et  sur  des  chevaux  marins,  et  ac- 
compagnées de  tritons ,  le  tout  de  la 
main  de  Scopas;  a  bel  ouvrage ,  ajoti- 
te-t-il ,  et  qui  suffirait  pour  honorer  la 
vieentioredecemaître.  n'eût-il  produit 
que  celui-là.  »  Ce  fait  doit  nous  prou- 
ver, comme  les  précédents ,  que  Sco- 
pas entretenait  auprès  de  lui  plusieurs 
artistes  moins  renommés,  qui  l'as- 
sistaient dans  ses  grandes  entrepri- 
ses; mais  l'invention  et  la  composi- 
tion de  tant  d'ouvrages  n'a  pas  moins 
droit  de  nous  étonner.  Du  reste  ,  les 
figures  dont  il  s'agit  pouvaient  repré- 
senter Thétis  venant  consoler  Achille 
sur  le  rivage  de  Troie,  ou  lui  ap- 
portant les  armes  forgées  par  Vul- 
cain.  Deux  Statues  de  Scopas  ohtùx- 


356 


SCO 


rent  encore  plus  de  célébrité'.  L'une 
était  un  Mercure  ,  plus  d'une  fois 
loué  par  les  poètes ,  et  duquel ,  di- 
saient -  ils  ,  son  ciseau  avait  fait 
véritablement  un  dieu.  L'autre  était 
une  Bacchante ,  représentée  en  état 
d'ivresse.  Elle  était  en  marbre  de 
Paros.  On  croyait  la  Y^r  grimpant 
sur  le  mont  Cytbéron.  Ses  che- 
veux épars  semblaient  le  jouet  du 
vent.  Elle  portait  un  chevreuil  qu'elle 
avait  égorgé.  Une  légère  teinture , 
apparemment  encaustique,  imprimée 
dans  le  marbre ,  donnait  aux  chairs 
de  cet  animal  l'apparence  de  la  mort. 
Malgré  l'expression  de  sa  fureur,  la 
thyade  conservait  la  souplesse  et  la 
grâce  d'une  femme  ;  le  dieu  qui  pa- 
raissait l'agiter  n'altérait  point  sa 
beauté  :  ainsi  le  goût  et  le  savoir 
du  maître  avaient  satisfait  à  toutes 
les  règles  de  l'art.  Qui  a ,  disait  un 
poète  ,  enivré  celle  bacchante  ? 
Est-ce  Bac  chus  ou  Scopas  ?  (Test 
Scopas.  —  Arrêtez,  arrêtez  cette 
statue  ,  s'écriait  un  autre  ,  elle  va 
s'enfuir.  Tels  sont  les  éloges  donnés 
par  l'antiquité  à  cette  célèbre  fi- 
gure :  nous  ne  faisons  que  les  répéter. 
Mais  de  toutes  les  productions  de  Sco- 
pas, la  plus  importante  pour  nous,  ce 
sont  les  statues  de  Niobé  et  de  ses  en- 
fants, qu'on  a  vues  long-temps  à  Rome 
dans  les  jardins  de  Médias  ,  et  qui 
font  aujourd'hui  partie  de  la  galerie 
de  Florence.  Suivant  le  témoignage 
de  Pline ,  on  doutait  à  Rome,  de  son 
temps ,  si  cette  suite  intéressante  que 
la  victoire  y  avait  apportée,  était  de 
Scopas  ou  de  Praxitèle.  Winckel- 
maun  la  jugeait  de  Scopas,  se  fon- 
dant principalement  sur  la  différence 
qu'il  avait  remarquée  entre  la  tête  de 
Niobé  et  celle  du  même  personnage, 
qu'on  voyait  anciennement  à  Rome , 
rt  dont  le  travail  était  plus  moelleux 
et  plus  terminé.  Ce  motif  n'était  nul- 


3! 


SCO 

lement  péremptoire;  car  rien  ne 
vait,  m  que  la  tête  dont  il  s'aj 
présentât  Niobé ,  ni  qu'elle  f 
Praxitèle.  D'ailleurs,  Pline  ned 
ue  Praxitèle  eût  sculpté  des  fi 
e  la  famille  de  Niobé  ;  il  dit  i 
ment  qu'on  doutait  de  son  tem 
Rome ,  si  les  figures  placées  d. 
temple  d'Apollon  Sosianus  étai 
Scopas  ou  de  ce  maître.  Mais  loi 
juge ,  par  le  style ,  que  ces  statue 
de  Scopas  plutôt  que  de  Praxiti 
montre  pleinement  la  justesse  c 
goût.  Une  épigramme  de  l'anl 
gie  grecque  sur  une  figure  de  '. 
que  l'auteur  attribue  à  Praxitèl 
paru  à  personne  donner  une  p 
suffisante  en  faveur  de  ce  de 
On  pourrait  demander  si,  u'etau 
de  Praxitèle,  ces  figures  sont  ei 
de  Scopas.  Sur  ce  point ,  il 
répondu  que  Pline  n'admetta 
doute  qu'entre  ces  deux  art 
on  peut  conclure  qu'elles  sonl 
vrage  de  l'un  des  deux ,  si  ell 
sont  pas  celui  de  l'autre.  A 
observation  ,  un  critique  qui 
beaucoup  occupé  du  caractère 
l'emploi  des  ligures  de  Niobc 
Schlegel  en  ajoute  une  autre  qu 
paraît  parfaitement  juste  :  c'es 
Praxitèle  se  plaisait  à  représer 
beauté  calme,  taudis  que  Scop 
tait  attaché  plus  d'une  fois  à  r 
des  expressions  vives  et  passioi 
Il  est  même  certain  que  pisqu'i 
pas  ,  Pythagore  de  Rhége  est  1 
statuaire  célèbre  qui  eût  tenté 
succès  l'expression  de  la  doule 
rieu  11c  peut  faire  présumer  c 
groupe  ae  Nio)>é  soit  de  ce  nr 
Les  nouveaux  commenta teui 
Winckclmann  (  édit.  de  Dresd 
veulent  reconnaître  dans  cet  ou 
ni  Praxitèle  ni  Scopas ,  croyan 
dans  le  style  une  sévérité  qui  rei 
à  des  temps  plus  anciens.  Ils  1 


SCO 

«oit  aux  figures  du  groupe  de  Niobé 
relie  de  l'Apollon  dit  Sanrortorw  , 
celle  du  jeune  Faune  qui  joue  de  la 
flûte,  et  la  Venus  de  Mcdicis,  qu'ils 
croient  toutes  de  l'âge  de  Praxitèle. 
L'opinion  de   ces  savants  érri vains 
est  fondée  sur  Terreur  commune  qui 
a    suppose    jusqu'à   présent    Scopas 
contemporain  de   Praxitèle  ,   taudis 
qu'il  l'a  précédé  de  toute  la  durée  de 
sa  vie.  Le  groupe  de  MoIk*  a  donne 
lieu  à  d'autres  questions.  AI.  Fabroni, 
proviseur  de   l'université   de  Pise , 
et  M.  Cockcrcll.  à  qui  l'histoire  de 
l'art  doit  tint  d'observations  nou- 
velles et  lumineuses,  les  ont  regar- 
dées comme  des  originaux  sortis  des 
mains  on  du  moins  des  ateliers  de 
Scopas.   M.    Sehlegrl   et  WiucLcl- 
mann  semblent  avoir  hésite.  Mengs , 
dans  sa  lettre  à  M.  Fahroui ,  les  dé- 
clare  franchement   des  copies.    M. 
Meagez  ,  dans  sa  Galerie  de  Flo- 
rence%  a  manifeste'  la  même  opinion. 
Mengs  se  fonde  sur  l'inégal  mérite 
des  figures  qui  composent  cette  suite, 
et  sur  les  incorrections  de  quelque*- 
«ne*. M.  Mouge/.  ajoute  à  ce >  motifs, 
des  angles  un  jieu  trop  sentis,  des 
ligne»  trop  droites  ,  vi  eu  général  la 
négligence  que  laisse  souvent  aperec- 
toir  le  travail.  Il  nous  ser.iit  diuirilc 
de  porter  un  jugement  sur  une  sem- 
hialde  question  .  surtout  u'a  vaut  pas 
les    marbres  sous  1rs  veux.   Ce  qni 
Wjii«  paraît  <'<>rtaiu ,  c'est  que  le  ^rou- 
J^  de  NioIn-  eî  de  la  jeune  fille ,  la 
heure  di  hls  ipii  |è\e  le  brasilroit 
tersl»*  «ici.  et  d'autres  encore  sont 
d  un  haut  style  eî  d'une  grande  lieau- 
te.   S    plusieurs    figures    paraissent 
tn*iji"i  res .  nous  pouvons  en  conclure 
qur  S  op.is  employa  des  culial>ora- 
fciir»  d'il!  le  mente  u'égal.iit  pas  le 
tien.   M.   Cocker  cil  a  prose  «pie  ces 
&gurr*  (Hit  été  originairement  placées 
àu»+  le  fronton  d'uu  temple;  et  M. 


SCO 


15- 


Scldcgcl ,  en  développant  cette  ingé- 
nieuse opinion ,  lui  a  donne  un  nou- 
veau crédit.  {V   Nous  ne  devons  ici 
ni  l'adopter,  ni  la  combattre.  Elle 
est  appuyée  sur  l'exemple  de  plu- 
sieurs eil  lices  antiques  ,  où  le  ti  m  pan 
des  façades  était  en  e!tèt  décoré  de 
ligures  en   ronde  bosse  ,  composant 
des  scènes  dramatiques,  et  elle  excu- 
serait en   outre  plus  d'une  irrégula- 
rite.  On   peut    toutefois    remarquer 
qu'une  composition  dont  les  figures 
se  trouvera init  isolées  et  posées  ainsi 
à  la  suite  l'une  de  l'autre,  serait  bien 
décousue  et  ollrirait  des  lignes  par 
trop  parallèles  et  perpendiculaires. 
Ce  n'est  pas  ainsi  que  Phidias  avait 
ordonné  la  composition  et  groupe'  les 
figures   du  fronton  du    Parthénon. 
D'ailleurs,  si  le  lait  était  vrai,  les 
Romains  n'auraient  peut-être  pas  dé- 
pouillé la  façade  d'un  temple  grec  de 
ce  religieux  ornement.  Il  ne  paraît 
pas  que  leur  curiosité  dévastatrice  se 
fut  portée,  au  temps  d**  Pline  ,  jus- 
qu'à une  semblable  profanation.  Il 
faudrait  supposer  au  moins  que  cet 
enlèvement  aur.iit  eu  lieu  à  Coriuthe, 
lors  de  la  destruction   partielle  de 
cette  ville  ,  ce  qui  resserrerait  beau- 
coup le  champ  des  vraisemblances. 
Viscoiiti  novait  reconnaître  un  Apol- 
lon Cvtharèdc  de   Scopas  dans  une 
antique  du  Vatican  dont  les  restau- 
rateurs modernes  ont  fait  une  muse 
Krato    \  ;  et  M.  l'abbé '/.iiiuoiii  croit 
\oir  une  Néréide  du  même    artiste 
dans  la  uvmphe  montée  sur  mi  che- 
val marin,  qui  orne  la    galerie  de 
Florence,  f  ne  foule  d'auteurs  anciens 
nous  ont  transmis  le>  clones  que  l.i 
voix  publique  donnait  de  l-ur  temps 
à  Scopas.  On  disait  de  lui  qu'i/  al- 


/.,■.#;,    „,,        i. ■•■■•»'    ■  U  Mi!"    "li-i-1.  .  t.  m  , 

K\  Vu.,  ii-  *  ■■■m.i-.ui-  m.  r-v .^ 


358 


SGO 


liait  la  vérité  a  la  grandeur.  Cal- 
listratc  le  loue  d'une  manière  encore 
plus  particulière,  comme  l'artiste 
de  la  vérité.  Ce  titre  est  singulière- 
ment remarquable.  S'il  était  donne  à 
un  statuaire  moderne,  on  pourrait 
croire  que  cet  artiste  aurait  quelque 
fois  néglige  le  choix  des  formes ,  et 
se  serait  principalement  attache'  à 
rendre  les  contours  de  son  modèle 
avec  toute  leur  chaleur.  Mais  chez 
les  Grecs  ,  le  choix  de  la  nature, 
l'élégance ,  la  dignité  des  formes , 
constituaient  le  mérite  commun  de 
tous  les  maîtres  qui  pratiquaient  les 
'  arts  d'imitation.  Le  goût  était,  en 
quelque  sorte ,  indigène;  on  semblait 
ne  pas  douter  que  le  ciseau  d'un  sta- 
tuaire ne  se  montrât  constamment 
noble  et  épuré  ;  et  les  hommes  éclai- 
rés célébraient  et  exigeaient  par-des- 
sus tout  des  artistes  le  mérite  de  la 
vérité, qui  est  le  fondement  de  l'art, 
bien  assurés  que  la  beauté  s'y  ad- 
joindrait d'elle-même.  C'est  en  ré- 
chauffant, par  une  vérité  plus  frap- 
pante, des  contours  ou  délicats  ou 
grandioses,  qu'un  maître  se  faisait 
plus  particulièrement  estimer.  Cepen- 
dant nous  pouvons  croire  aussi  que 
le  surnom  d'Artiste  de  la  vérité , 
donne  à  Scopas ,  fut  motivé  par  l'ha- 
bileté de  ce  maître  à  exprimer  des 
passions  vives.  Ce  mérite,  encore 
peu  familier  à  ses  contemporains, 
forma  son  caractère  distinctif.  La  sta- 
tue de  Niobé ,  et  celles  mêmes  de  plu- 
sieurs de  ses  enfants  offrent  de  rares 
modèles  d'une  douleur  profonde,  as- 
sociée à  une  contenance  décente  et 
majestueuse.  On  y  remarque  plus  de 
sentiment  que  de  correction.  Quel- 
quefois les  draperies  manquent  de  fa- 
cilité :  mais  la  grâce  et  l'expression  y 
concourent  à  l'effet  général.  La  beauté 
de  la  statue  de  Niobe,  groupée  avec  sa 
jeune  fille ,  va  jusqu'au  sublime.  II 


SCO 

paraît  que  ces  belles  figures  furent 
souvent    copiées    pour    l'ornement 
des  habitations  romaines.  On  voit  1 
Rome,  à  Florence,  à  Dresde,  divers 
fragments ,  et  même  des  figures  en- 
tières ,  qui  semblent  avoir  appartenu 
à  différentes  copies.  En  ce  qui  con- 
cerne l'architecture ,  l'histoire  n'a 
conservé  le  souvenir  que  d'un  seul 
monument  de  Scopas,  c'est  le  temple 
de  Minerve  Aléa.  Ce  maître  y  em- 
ploya les  trois  ordres  grecs.  L'io- 
nique ornait  le  dehors  ;  le  corinthien 
était  au  dedans,  élevé  au-dessus  dm 
dorique  (Paus.  ,  vin  ,  45  )•  Il  y 
avait  aussi  dans  l'intérieur  deux  or- 
dres l'un  sur  l'autre  ,  ce  qui  parait 
supposer   un    temple    Jfypœthne , 
c'est-à-dire  dont  une  partie  était  ou- 
verte par  le  haut.  L'histoire  de  l'art 
offre,  avant  Scopas,  des  temples, 
où  deux  rangs  de  colonnes  étaient 
élevés  l'un  au-dessus  de  l'autre  ;  maïs 
c'est  ici ,  à  ce  qu'il  nous  semble ,  le 

Sremier  exemple  connu  d'un  rang 
e  colonnes  corinthiennes  déployant 
leur  pompe  au-dessus  d'une  ordon- 
nance dorique.  Scopas  paraît  être 
ainsi  un  des  premiers  qui  ait  senti 
combien  le  riche  chapiteau  deCaUi- 
maque  ajouterait  à  la  majesté  d'un 
édifice  ,  lorsqu'il  couronnerait  une 
base  décorée  de  l'ordre  sévère  des 
Doriens.  Le  temple  de  Minerve  Aléa 
était  un  des  plus  magnifiques  du  Pé- 
loponucse.  Strabon  dit  que  de  son 
temps  il  était  encore  assez  bien  con- 
servé. Il  suit  de  tout  ce  qui  précède, 
que  Scopas  porta  dans  l'architecture 
un  génie  inventif,  noble,  élevé;  et 
que,  dans  la  sculpture, il  fit  admirer 
un  ciseau  fécond,  une  imagination 
brillante ,  une  sensibilité  profonde  ; 
mais  il  n'atteignit  point  aux  bornes  de 
l'art  :  antérieur  à  Lysippe ,  et  encore 
plus  à  Praxitèle,  il  fut  surpassé  par 
tous  les  deux.  Ec— Dd. 


SCO 

DLI  (  Jeau-àntoine)  ,  na- 
italien ,  né ,  en  1 7?5 , à  Ga- 
rés de  Trente ,  fit  ses  études 
ick,  oh  il  prit  le  degré  de 
»  médecine.  Il  exerça  cette 
n  dans  sa  ville  natale ,  théâ- 
borné  pour  son  ambition, 
nts  lui  permirent  de  se  ren- 
nise,  où  il  acquit  de  nou- 
nnaissances.  Une  excursion 
montagnes  du  Tyrol  lui  ser- 
er  les  bases  de  sa  Flore  et 
ntomologie  de  la  Carniole. 
\ ,  il  s'attacha  au  comte  de 
,  prince-évéque ,  qu'il  suivit 
et  à  Vienne,  pour  obtenir  la 
on  de  pratiquer  la  médecine 
états  autrichiens,  ce  qui  lui 
dé,  malgré  toute  la  sévérité 
emement  sur  ce  point.  Les 
l'il  soutint  excitèrent  l'admi- 

•  Van  Swieten  qui ,  s'inté- 
i  ce  jeune  savant,  lui  procura 
f  de  premier  médecin  aux 
i  Tyrol.  Scopoli  resta  dans 
èce  d'exil  plus  de  dix  ans;  et 
t  qu'en  1 7<)G  ,  et  après  des 
ions  réitérées,  qu'il  fut  Dom- 
icilier au  département  des 
rt  professeur  de  minéralogie 
mit/. ,  où  il  publia  son  ouvra- 
lé  :  Anni  très  historico-na- 
Dans  ces  nouvelles  fonctions, 
outra  infatigable  à  explorer 
ire  connaître   les  richesses 

*  de  la  Hongrie,  à  rédi- 
»ieurs  Mémoires  sur  les  fos- 
des  Instructions  pour  amé- 
i  méthode  de  la  fonte  des 
».  Tant  de  travaux  ne  sufli- 
»  pour  le  porter  à  la  chaire 
re  naturelle  nouvellement  éta- 
irnne  :  il  fut  consolé  de  cet 
par  la  chaire  de  chimie  et 
mique  à  l'université  de  Pa- 

y  lit  paraître  quelques  es- 
armaccutiquca  ,  traduits  et 


SGO  359 

augmentés  du  Dictionnaire  de  Mac- 
quer,  et  donna  la  Description  des 
objets  appartenant  au  cabinet  d'his- 
toire naturelle ,  sous  le  titre  de  De- 
liciœ  jlorœ  et  faunœ   Insubricœ , 
qu'il  n'eût  pas  le  temps  d'achever. 
Une  dissension  qui  éclata  entre  Spal- 
lanzani  et  lui ,  et  dans  laquelle  le  tort 
ne  parait  pas  avoir  été  du  côté  de 
Scopoli ,  abrégea  ses  jours  :  il  mou- 
rut a  Pavic ,  le  8  mai  1 788.  Ses  ou- 
vrages sont  :  I.  Flora  Carniolica, 
exhibens  plantas  Carnioliœ  indige- 
nas% et  in  classes  distributas, Vienne, 
176a  ,  1  vol.  in- 8°.  II.  Entomo- 
logia  Carniolica ,  exhibens  insecta 
Carnioliœ  indigena,  ibid. ,   1^63, 
in-8°.  111.  De  minera  hjrdrargjr- 
ride  vitriolo  IdriensL  De  morbis 
fossorum  hjrdrargyii  ,  tentamina 
phjrsica    chem.-medica  ,  Venise  , 
1761  ;  trad.  en  allemand  ,  par  Mei- 
dinger.  I V .  Annus  historico-natura- 
lis  9  Leipù" ,  1 769-73 , 5  vol.  in-Ô°. , 
trad.  en  allemand  par  Gunther  et 
Meidinger ,  1770-81 ,  3  vol.  in-cK 
V.  Dissertationes  ad  scientiam  na- 
turalem  pertinentes  ,  ibid. ,  177a, 
in-8°.  VI.   Fundamenta  chemiœ  , 
Prague,  1777;  et  Vienne,  1780, 
grand  in-8°. ,  trad.  en  allemand:  par 
Meidinger.  Vil.  Introductio  ad  fus  t. 
nat.  sis  t.  gêner,  lapidum  ,  plan- 
tarum ,  et  animalium  ,  etc. ,  Pra- 
gue, 1777  ,  in-8*\  VIII.  Crystallo- 
graphia  Hungarica ,  ibid.,  1776, 
in -4°.  IX.  Principia  mineralogiœ 
sist.  etpract. ,  ibia. ,  177'i  ,  in-8°. , 
trad.  en  allemand  par   Meidinger  ; 
et  en  italien  ,  Venise,    17 ^8*  X. 
Fundamenta   bolamcœ-,    ravie  , 
178'j  ;  Vienne,  178*1,  in-8°.  XI. 
Deliciœ  jlorœ  et  Faunœ  Insubricœ 
seu  novœ  aut  minus  cognitœ  plan- 
tant m  et  animalium  spreies  ,  auas 
in  Insulfrid  austriacd  vidit  autor  , 
et  descripsit  f  Pavic,   1786-88,  3 


36o 


SCO 


vol  in-fol.  ,  fig.  Scopoli  fut  en  cor- 
respondance avec  les  plus  illustres 
botanistes  de  son  temps.  Linné  pè- 
re et  lils,  Adanson,Wildenow ,  Jac- 
quin  et  Forslcr  ont  nomme  des  plan- 
tes en  son  honneur  (1);  et  Smith, 
président  de  la  société'  liime'eniie  de 
Londres ,  a  donne  le  nom  de  Scopo- 
lia  à  une  plante  de  la  famille  des 
Térébenlhinacées.        A — g — s. 

SGOPPA  (  l'abbé  Antoine  ) ,  né  à 
Messine,  en  \~(yi ,  d'une  famille  con- 
sidérée ,  fit  ses  études  dans  son  pays, 
et  entra   dans  les   ordres.  Ennemi 
des  révolutions ,  les  troubles  politi- 
ques de  N  a  pi  es  le  déterminèrent  à 
Casser  en  France  dans  l'année  1801. 
1  s'établit  d'abord  a  Versailles ,  où  il 
donnait  des  leçons  d'italien.  Ce  fut 
alors  qu'il  publia  un  petit  Traité  de 
la  prononciation  italienne ,  auquel 
il  joignit  plusieurs  morceaux  tirés  des 
meilleurs  auteurs  de  cette  contrée , 
terre  classique  de   la   poésie.  Il  Y 
joignit  aussi  un  Recueil  de  vers  de 
sa  composition  ,  plus    recomman- 
dâmes par  la   naïveté  du  stylesque 
Ï>ar  l'imagination  poétique.  Il  revit 
'Italie  en  i8o3,  accompagnant  un 
jeune  français,  dont  il  s'était  chargé 
de  diriger  la  seconde  éducation  ;  et 
ne  revint  avec  lui  ,  en  France  ,  que 
dans  l'année  1808.  A  cette  époque  , 
il  fit  imprimer ,  à  Paris  ,  un  Traité 
de  la  poésie  italienne  rapportée  à 
la  poésie  française ,  qu'il  dédia  à 
M.  Garaicr  ,  préfet  de  Versailles,  et 
amateur  éclairé  de  la  littérature  des 
deux  langues.  Cet  Kssai  ayant  été  bien 
cueilli ,    il    résolût   d'approfondir 


accueil 


^i)  La  Sciijtoliii  iI'.ViIhiisoii  ,  est  le  l'artiumine 
I.unariu,  l.iuui-i;  U  .V  vpidia  de  J*<-<|uiu  a  pour 
type  le  Ifyo*ciamui  Actitolia;  celle  de  W  ildiruuw 
et  Smith  r»t  lr  'i'otltlalfiti  dv  Ju-«ieu  nu  /  rjnts  de 
lluininiriMUi,  rt  Crnnt-.ia  île  Srlirelier ,  enfin  In 
\i o/iutiu  Je  Linné  lils,  est  un  ardre  de  Java,  qui 
•appartient  à  lu  polygamie  m«m<ij(\nie.  Du  m»  le*  //- 
Jmiiatn>n<  d«  La  iQartk,  «m  Ironie  une  plante  in- 
.!»«iut-r  •.«Hiv  (r  noiu  du  S'cvfH'lia  :  t:'t;»t  uuc  erreur 
l*|>''ï»ii|.|iii;nr  .  i|  JîtMl  |ii«-  V|v'»/"'«. 


SCO 

davantage  la  matière ,  de  rendre  plus 
régulier  le  plan  qu'il  s'était  trace,  et 
de  lui  donner  beaucoup  plus  d'éten- 
due. De  là  naquit  son  livre  intitule  : 
Les  vrais  Principes  de  la  Versifi- 
cation y  développés  par  un  examen 
comparatif  entre  la  langue  italienne 
et  la  languefrançaise ,  3  vol,  in-8°. 
Le  premier  parut  en  181 1 ,  le  second 
en  1812,  le  troisième  en  181 4*  Le  but 
de  l'auteur  fut  d'abord  de  prouver 
que  notre  langue  qui ,  selon  lui ,  «  ap~ 
»  proche  plus  que  les  autres  de  la 
»  perfection ,  relativement  àJa  néces- 
»  site  qui  a  déterminé  les  hommes  à 
»  se  créer  des  signes  pour  exprimer 
»  leurs  besoins ,  leurs  désirs ,  leurs 
»  passions  »  ,  est  aussi  harmonieuse 
et  aussi  propre  à  la  musique  que  celle 
des  Italiens.  Ce  paradoxe  (  car  c'en 
est  un  évidemment)  fut  défendu  par 
Scopna  ,  avec  talent ,  et  avec  une 
grande  fécondité  de  moyens.  Nous 
aimons  à  penser  que  le  docte  Napoli- 
tain était  de  bonne-foi;  et  que  ses 
opinions ,  ses  systèmes ,  en  grammai- 
re, en  littérature,  en  musique,  n'é- 
taient pas  purement  de  circonstance, 
en  raison  de  sa  position  comme  ré- 
fugié en  France.  Tout  erroné  que  puis- 
se être  celui  de  ses  systèmes  dont 
il  s'agit  ici,  son  livre,  plein  de  re- 
cherches curieuses,  et  d'aperçus  nou- 
veaux ,  n'en  est  pas  moins  bou  à 
consulter  pour  les  auteurs  de  poésie 
française    destinée  à  être  mise   en 
musique*  La  règle  qu'il  pose  consiste 
à  donner  aux  vers  français  la  coupe 
des  vers  lyriques  italiens.  Il  distingue 
deux  sortes  d'accents  r  le  prosodique 
et  le  grammatical.  Le  premier  ,  oui 
marque  simplement  les  longues  et  les 
brèves ,  n'entre  pour  rien  dans  le  sys- 
tème dont  il  s'agit.  Scoppa  n'y  consi- 
dère que  l'accent  grammatical ,  le- 
quel exprime  les  tons  delà  voix  par 
un  appui  sensible,  par  une  perçus- 


SCO 

i  voix  (  ce  que  les  latins 
it  ictus  )  sur  uue  seule  syl- 
chaque    mot,   et  marque 
ongues  et  les  brèves,  d'une 
encore   plus   sensible.   Eu 
cet  accent  tombe  toujours 
île  du  mot  dans  les  rimes 
s  ,  et   sur    la   pénultième 
ans  les  mots  à  rimes  fé- 
Ces  principes  établis ,  l'au- 
rait que  le  poète  français 
imment  soin  de  faire  porter 
;rammatical  au  même  cn- 
:haque  vers  de  son  couplet. 
le  cet  accent  varierait  selon 
;  des  syllabes  du  vers.  Ainsi, 
ers  de  six  syllabes ,  l'accent 
sur  la  quatrième  ;  dans  les 
;pt  syllabes  sur  la  troisième, 
esirait  surtout  que  nos  poè- 
ues  composassent   toujours 
iplets  de  vers  égaux,  et  y 
isent  sa  règle.   L'organisa  - 
a  langue  française ,  qui  ne 
.  autant  d'inversions  que  l'i- 
end  cette  application  assez 
Nous  serions  obliges  de  sa- 
esque  toujours  à  la  musique 
tés  poétiques  ;  or  c'est  pré- 
ce  sacrifice  qu'aurait  vou- 
a ,  et  que  nous  demandent 
très  Italiens,  (irétrv  a p prou- 
icoup  Us  principes  sur  la 
tion  ,  relativement  à  ce  qui 
la  musique.  L'abbé  Scoppa 
}oyé  extraordinairement  à 
itc  impériale  de  France ,  et 
Ire  au  frontispice  de  ses  li- 
crtte  qualité,  il  fit,  en  iHio, 
;e  en  Italie,  avec  MM.  (*u- 
Delambre ,  nui  avaient  été 
par  le  crawl -maître  Fon- 
examincr  l'état  des  écoles 
rs  de  ce  pays.  lies  notes  qu'il 
•nie  II  lies   sur    les  établisse  - 
l'éducation  publique  de  la 
e  panirent  si  précieuses  à 


SCO 


36i 


Fontanes ,  qu'il  les  garda  :  ainsi  elles 
furent  perdues  pour  l'auteur.  Scoppa 
publia,  eu  1811,  des  Élément*  oela 
Grammaire  italienne ,  mis  à  la  por- 
tée des  enfants  de  cinq  à  six  ans  , 
Paris,  in  12.  Il  avait  donné  précé- 
demment une  Grammaire  plus  consi- 
dérable :  toutes  les  deux  eurent  du 
succès.  Un  concours  fut  ouvert  en 
181 3  ,  à  l'institut,  par  la  classe  de 
la  langue  et  de  la  littérature  fran- 
çaise f  sur  la  proposition  d'un  ano- 
nyme (  1  ),  pour  décider  «  quelles  dif- 
»  li  cul  tes  réelles  s'opposent  à  l'intro- 
»  duction  du  rhythmedes  Grecs  et  des 
»  Latins  dans  les  poésies  françaises  j 
»  pourquoi  on  ne  peut  faire  des  vers 
»  français  sans  rimes  »,  et  autres 
questions  analogues.  M.  Daru ,   au 
nom  d'une  commission  de  l'institut , 
fit  un  rapport  sur  treize  Mémoires 
envoyés  an  c  ncours.  Il  analysa  par- 
faitement le  travail  de  Scoppa  ;  et, 
tout  en  disant  que  l'ouvrage  ne  l'avait 
pas  convaincu ,  il  signala  l'auteur 
comme  celui  des  concurrents  qui  s'é- 
tait présenté  avec  le  plus  de  connais- 
sances et  d'idées  sur  cette  matière 
abstraite,  mais  intéressante.  Le  Mé- 
moire du  grammairien  de  Sicile  fut 
couronné  dans  la  séance  publique  du 
6  avril  181  r>.  Il  l'imprima  en  1816, 
in-8".  ,  sous  ce  titre  :  Des  beautés 
poétiques  de  toutes  les  langues  con- 
sidérées sous  le  rapport  de  l'accent 
et  du  rhythme  .  en  le  donnant  com- 
me un  extrait  de  la  partie  rnvth ini- 
que de  l'ouvrage  en  3  vol.  iii-8*». ,  qui 
a  été  cité  plus  haut.  Scoppa  suppo 
se  que  ce  n'est  pas  précisément  le 
rhythmedes  Grecs  et  des  Latins  qu'il 
s'agit  d'introduire  dans  notre  poésie  y 
mais  celui  des  Italiens  ;  et  il  ne  voit 
pas  de  difficulté  a  ce  changement  T 
parce  que  la  poésie  française  a  récl- 

(l)    l>l    Minntmr   n*it   M      L«««»    BuiMMJ»«ri«  , 
m\nt%  r+*   4*  II«>lU«<ir. 


364 


SOO 


sion  arabe  d'Avicenne ,  il  est  proba- 
ble que  son  travail  se  réduisit  à  cette 
seule  partie.  Cette  traduction  parut 
sous  ce  titre  :  Aristotelis  opéra ,  la- 
tine versa ,  partira  e  grœco,  par- 
tim  arabico ,  per  viros  leetos  et  in 
utriusque  linguœ  prolatione  périt  os, 
jussuimperatoris Frederici  II,  Ve- 
nise, 1496 ,  in-fol.  On  a  de  Scott  :  I. 
Physiognomia  et  de  hominis  pro~ 
creatione,  Paris ,  1 5 08 ,  in-8°.;  réim- 
prime' à  Francfort ,  en   161 5 ,  sous 
ce  titre  De  secretis  naturœ  ,  et  de- 
puis, avec  les  OEuvres  d'Albert -le- 
Grand,  Amsterdam,    i()55,  1660, 
etc.,  in- 11.  II.  Qiiœstio  curiosa  de 
naturd  solis  et  lunœ.  On  sait  que  les 
alchimistes  appellent  l'or  et  l'argent 
le  soleil  et  la  lune.  Le  sujet  de  cet  ou- 
vrage est  la  prétendue  transmutation 
des  métaux.  On  le  trouve  dans  le  cin- 
quième volume  du  Theatrum  chimi- 
cum,  Strasbourg,  16*2:2,  in-8°.  111. 
Mensa  philosophica ,  seu  enchiridion 
in  quo  de  quœstionibus  tnensalibus 
etvariis  acjucundis  hominum  con- 
gre ssibus  agitur;  accedit  Othoma- 
ri  Luscinii  libellus  jocorum  etface- 
tianun  ,  Francfort,    1602,  in- 12, 
1608,  iu-8°.;   Leipzig,   i6o3,  in- 
8°.  Le  professeur  Tiedemann  cite 
cet  ouvrage ,  dans  son  Esprit  de  la 
philosophie  spéculative;  et  il  pré- 
tend qu'on  y  trouve  des  choses  cu- 
rieuses et  des  idées  profondes.  Riccio- 
li  raconte  que  Michel  Scott  observa 
régulièrement  le  ciel  et  le  mouvement 
des  astres ,  et  qu'il  composa ,  d'après 
les  ordres  de  Frédéric  II ,  im  Traité 
sur  la  Sphère  de  Sacrobosco.  Nice- 
ron  censure  Naudc  d'avoir  attribué 
cet  ouvrage  à'  Scott ,  dans  son  Apo- 
logie des  grands  hommes  soupçon- 
nes de  magie;  et  il  paraît  même  ne 
pas  croire  à  son  existence  :  mais  Kaest- 
ncr  le  désigne  sous  ce  titre  ;  Eximii 
aique   cxceUentissimi  phjrsicorum 


SCO 

motuum  cursusque  syderiiinv 

toris  Mich.  Scotti  super  autor 

rar.  cum   quœstionibus  dit 

emendatis  incipit  exposUio  \ 

ta ,  illustrissimi  imperatoris 

Frederici  precibus,  Kœstner 

que  que  1  ouvrage  ne  cont* 

qui  ait  rapport  aux  mathém; 

mais  qu'il  ne  présente  que  < 

langes  et  une  compilation  di 

de  philosophes ,   historiens 

Voyez  Mackenzie ,  Vies  des 

poux  auteurs  écossais  (  en  ai 

Kxstner,  Histoire  des  math 

ques  (  en  allemand  ) ,  et  la  no 

tée  au  Lajr  qfthe  last  minst 

Walter  Scott.  —  Scott  £ 

appelle  aussi  Scot ,    ou  El 

du  nom  d'Érin,   que   port 

trefois   l'Irlande  ,   sa  patrie 

aussi  versé  dans  l'étude  des 

lettres  que  l'on  pouvait  l'êt 

le  neuvième  siècle  ,  et  vint  e 

ce  sous  le  règue  de  Charles-I 

vc.  Ce  prince,  protecteur 

vants,  accueillit  celui-là  ave 

coup  d'empressement.  Ou  d] 

qu'il  l'admit   souvent   à    sa 

et  que  Scott  s'y  permit  un  ] 

réponse  très-impertinente,  ms 

tant  moins   vraisemblable  , 

roule  sur  un  jeu  de  mots  qui  1 

fiait  rien  dans  la  langue  de  c< 

là.  Cet  Irlaudais  était  d'un  a 

et  ardent  ;  il  écrivit  sur  la  tl 

de  manière  à  soulever  contre 

partisans  de  l'orthodoxie.   I 

Nicolas   Ier.  adressa  des  pi 

Charles  -le-  Chauve  contre  se 

mais  il  parait  que  ces  plaint 

peu  d'effet  sur  l'esprit  du  1 

Scott  continua  de  rester  en  F 

il  y  mourut  paisiblement.  L< 

qu'il  écrivit  sur  VEucharis 

point  parvenu  jusqu'à  nous. 

qu'il  contenait  quelques  err 

la  transsubstantiation  et  la  ' 


SCO 

Il  fat  proscrit  par  plusieurs 
es 9  et  condamné  au  feu,  en 
,  par  celui  de  Rome.  \jt. Traité 
ott  composa  sur  la  Prédestina" 
winc ,  à  la  prière  de  Hincinar , 
jns,  se  trouve  dans  Vindiciœ 
stinationis  et  eratiœ ,  a  vol. 
>. ,  i05o.  —  Scott  (  Régt- 
,  né  à  Smertli ,  dans  le  comté 
Dt ,  vers  le  commencement  du 
ne  siècle ,  fit  ses  études  à  0\- 
et  s'occupa  de  la  recherche 
rres  rares  et  oublies  par  le  corn- 
es 1er  leurs.  11  s'adonna  aussi 
ricultiure ,  et  publia  le  Plan 
et  d'un  -jardin  pour  la  cul" 
in  houblon,  1 5«j(i ,  ùi  -  4"-  > 
•me  édition.  Mais  ce  qui  lui 
le  plus  de  célébrité,  ce  lut  La 
lene  et  la  magie  dévoilées, 
wiblia  en  1 584 ,  in-4°.  (  en  an- 
•  D'un  esprit  fort  au-dessus  de 
Bps, Scott  dévoila  sans  ména- 
I  v  dans  cet  ouvrage,  les  pra ti- 
cs enchanteurs ,  des  magiciens , 
tes  les  rêveries  de  l'alchimie  et 
trologic.  Cette  publication  était 
ine  preuve  de  beaux  -oup  de  cou- 
rt l'auteur  fut  vivement  com- 
|>ar  Raynolds.  Méric  dsaubou, 
le  roi  Jacques  lir.  lui-iucine,. 
ans  la  préface  de  su  Démtmolo- 
inooecquc  .son  projet  est  de  refu- 
opînions  de  Wierus  et  de  Scott  y 
a  pas  eu  honte,  dit-il ,  </:*  nier 
arment  l'existence  de  la  ma- 
sf  de  renouveler  les  erreurs 
iducéens ,  en  contestant  L' exis- 
tes esprits.  On  croit  que  Cou- 
de Scott  fut  bnîîé  publique- 
;  cepend.ijit  il  fut  réimprime  en 
et  eu  iG<)  > ,  in -fol.  ,  avec  des 
mis.  L'auteur  mourut  en  »5f)g. 
>ott  :  David  ),  né  en  Ecosse, 
rjj,  lit  ses  études  à  Edim- 
.  ri  composa  une  Histoire 
>sse,  qui  parut  eu   i"?*rj.  Cet 


SCO  365 

ouvrage  n'est  dépourvu  ni  de  talent 
ni  d'utilité;  mais  comme  l'auteur  s'é- 
tait montré  fort  attaché  à  la  cause 
des  Stuarts ,  et  qu'il  avait  refusé  de 
prêter  le  serment  exigé  par  le  parti 
qui  les  renversa ,  les  écrivains  ae  ce 
parti  le  dénigrèrent  avec  acharne- 
ment. On  ignore  si  les  amis  des 
Stuarts  le  dédommagèrent  de  cette 
injustice:  mais  on  sait  que  David 
Scott  moumt  dans  l'obscunté ,  à  Had- 
dington  ,  en  17 4^»  M — d  j. 

SCOTT  (Daniel  ) ,  théologien  et 
helléniste,  né  à  Londres,  vers  la 
fin  du  dix-septième  siècle  ,  acheva 
ses  études  dans  les  universités  des 
Pays-Bas,  et  se  fit  recevoir  docteur 
en  droit  à  Utrecht.  Pendant  qu'il  ré- 
sidait en  cette  ville ,  Scott  embras- 
sa les  opinions  des  Anabaptistes  ou 
Mcunonites.  A  son  retour  en  An- 
gleterre ,  il  refusa  tous  les  emplois 
qui  lui  furent  offerts ,  et  passa  sa  vie 
dans  la  retraite ,  partageant  ses  jour- 
nées entre  la  prière  et  l'étude  :  il 
mourut  à  Londres,  en  17&).  Outre 
quelques  ouvrages  de  théologie  en 
anglais ,  parmi  lesquels  on  cite  : 
V Essai  sur  la  Trinité  ,  démontrée 
par  la  5a  in  te  Écriture  ,  dont  il  y  a 
trois  éditions;  on  lui  doit  une  Version 
anglaise  de  Y  évangile  de  saint  Mat- 
thieu, avec  des  Notes  critiques ,  Lon- 
dres, 1 74 1 ,  in-8°.;  mais  il  est  connu 
principalement  par  son  Appendix 
ad  Thesaurum  tingua*  grœcœah  H, 
Stephano  constrtictum,  et  adLexica 
Constant ini  et  Scapulœ  ,  Londres  , 
i74,">-4*>,  a  vol.  in-foL  Ce  Supplé- 
ment au  Trésor  de  la  langue  grecque 
de  Henri  Estininc  f\  ce  nom),  est 
très- rare  en  France.  Malgré  quelques 
imperfections  qu'y  signalent  les  ré- 
dacteurs des  Acta  vriulitor  Lipsiens* 
'  ami.  17  {<),  p.  'ï\\  etsuiv.),  cet  ou- 
vrage annonce  une  connaissance  pro- 
fonde de  la  tangue  grecque,  et  mérite 


366 


40» 


S» 


Intime  o^en  fat  les  savants.  Tonte- 
fois  on  arentarquéqiie  l'auteur  aurait 
mieux  atteint  son  tut,  s'il  Peut  mis 
à  la  portée  d'un  talus  grand  nombre 
de  lecteurs  ,  en  le  publiant  sans  ce 
luxe  ty  uograèMqne ,  inutile  dans  un 
livre  destine  aux  érudits  et  aux 
élèves  des  universités.     W— s. 

SCOTT  (  Samuel  ),  l'un  des  pein- 
tres lès  plus  renommes  d'Angleterre, 
naquit  aans  les  premières  années'  du 
dix-huitième  siècle ,  et  ne  tarda j*as  à 
se  faire  un  nom  dans  son  art  H  prit 
Vanden  Vdde  pour  modèle;  et  s'a  ne 
parvint  pas  à  Ngaler  dans  ses  ma- 
rines ,  il  le  surpassa  parla  variété  de 
ses  talents.  Ses  Fues  au  Pont  de 
Londres ,  et  du  Quai  de  Cusêcm- 
Meuse ,  etc. ,  mi'  ont  fait  le  même 
honneur  fpe  ses  marines ,  et  sont 
mises  au  même  rang  par  les  connais- 
seurs. Les  figures  dont  ces  vues  sont 
ornées ,  judicieusement  choisies,  sont 
peintes  avec  une  rare  perfection*  Ses 
dessins  au  lavis  n'étaient  point  infé- 
rieurs à  tes  peintures  les  plus  finies. 
Ses  tableaux  les  plus  remarquables 
furent  faits  pour  sir  Edouard  Walr 
pole.  Scott  mourut,  en  17721 ,  d'une 
attaque  de  goutte.  P—  s. 

SCOTT  (Jean  ),  poète,  né  à  Lon- 
dres ,  le  9  janvier  1 7  3o ,  euit  fils  d'un 
marchand  de  drap  de  la  secte  des 
quakers ,  qui  lui  donna  une  très-bon- 
ne éducation ,  sans  insister  beaucoup, 
sur  les  pratiques  minutieuses  de  sa  re- 
ligion. Ce  fut  à  l'âge  de  dix-eépt  ans, 
au  milieu  des  douceurs  de  la  vie  cham- 
pêtre ,  que  le  jeune  Scott  sentît  les 
premières  impulsions  de  son  génie 
poétique;  et  ce  fut  d'un  ma^on,  Som- 
me de  sens  et  de  goût,  qu'il  reçut  des 
avis  sur  ses  premières  composiuonH. 
Il  s'est  toujours  souvenu  de  fin  avec 
une  vive  reconnaissance;  et  il  lui  a 
souvent  attribué  la  plus  grande  par- 


iVd*vn^aȈAm%tl, 
le  Hertfoidtmre ,  ou  son  père  1 
le  commerce  de  la  drccne.  Des  1 
classiques  souffrirent  sans  doute 
coup  de  l'isolement  00  il  ss>  1 
dans  ce  village,  dénué  de  tons  m 
littéraires.  Ce  ne  fut  qu'en  176c 
put  mire ,  de  temps  à  autre,  de 
tes  visites  à  Lonores,  et  qu'il 
bfia  quatre  ÉUaes  deêeripA 
inormes ,  dont  ms  titres  cars 
sent  assez  bien  le  genre  de  sosri 
et  qui  furent  asses  bien  accueilli 
cramte  delà  petite-vérole  ékm 
coreloiig-tempScettdelnxS 
Enfin  il  se  fit  inoculer  en  1766 
vint  alors  sans  crainte  à  bssntr 
il  se  lia  avec  le  docteur  Jistni— 
malgré  la  différence  deleurs  p 
pcs  politiques ,  accueillit  avec 
le  jeune  poète  quaker)  etâced 

Si^asesquaKtesaimablesvEn 
épousa  la  fille  de  son  1 
ami ,  le  maçon  Frogbs ,  qui  lui 
donné  de  si  utiles  avis.  Le  bo 
que  lui  fît  goûter  cette  exceUenf 
me  ne  fut  pas  de  longue  durée 
mourut  en  couches ,  au  bout  d*« 
et  dans  la  même  année ,  Scott 
son  enfant  et  son  père.  ïneensc 
il  quitta  Àmwell,  et  se  retin 
un  de  ses  amis ,  où ,  dans  les  pn 
moments  de  sa  douleur ,  il  coi 
sa  plus  touchante  Élégie:  Gem 
il  se  remaria ,  deux  ans  après , 
une  demoiselle  de  Home,  disfc 
par  un  esprit  cultivé ,  et  avec  la 
il  vetat  dans  une  par&iteimioi 
lors  il  vint-plus  souvent  à  Loi 
et  il  eut  des  Teintions  de  sociét 
lord  Ljttélton,  sir  William  J 
Beattie  et  d'autres  savants.  Sa 
tation  augmenta  encore  par  qa 
travaux  utiles,  tels  que  son  Ce* 
lob  sur  les  grandes  rouies  e 
fiers,  et  ses  Observations  sur 
prisent  des  pèurres  de  pmvis 


SCO 

x  qui  n'ont  point  de  domicile 
•onclres ,  1^3,  in-8°.  La  plus 

partie  de  ses  projets  fut 
?  par  M.  Gill>ert ,  qui  lit  adop- 

le  parlement  un  nill  sur  cet 
n  1 782.  Scott  publia,  en  1 7  76, 
nM'tll,  poème  descriptif,  au- 
travaillait  depuis  long-temps, 
lequel  il  voulut  immortaliser 
lage  chéri.  H  publia  encore, 
ta ,  îm  volume  de  Poésies ,  or- 
rès-belles  gravures.  Les  jour- 
"annoncèrent  assez  iavorable- 

mais  Scott    ayaiit   reclamé 

une  partie  de  leur  jugement , 
!  Monlhty  -  Rtview ,  il  en  ré- 
une  petite  querelle  littéraire, 
aquefie  le  poète  -  quaker  lais- 

*  au  public  un  peu  trop  d'iras- 
:  poétique.  Peu  satisfait  de 
es  articles  de  Johnson  sur 
■s  des  poêles,  il  avait  recueilli 
4a ils  et  des  observations  sur 
m  ,  Mil  ton ,  Pope  ,  Drvden  , 
nith  et  Thomson;  et  il  était 
e  les  publier,  lorsqu'i I  mourut, 

décembre  i«tH3,  à  Radcliff, 
le  Londres.  (,c  travail  parut , 
H5  v  par  les  soins  de  M.  iloole, 
»  titre  de  Critical  essaj  s ,  avec 
ie  de  fauteur.  Z. 

3TTI    (  JlLLS  -  ClKMLNT),  le 

ble auteur  delà  Monarchie  des 
es,  était  ué,  l'an  itioa ,  à  Plai- 
.  d'une  ancienne  et  illustre  fa- 
it fut  euvove  de  bonne  heure  à 
,  pour  y  faire  ses  études ,  et ,  à 

•  ans,  sollicita  sou  admission 
les  Jésuites.  Quoique  la  nature 
fit  pas  doué  de  grandes  dispo- 
s9  sa  vanité  lui  persuadait  qu'il 
tous  1rs  talents  nécessaires  pour 
urir  avec  éclat  la  carrière  de 
içnrment.  A  la  considération  de 
rents,  il  fut  attaché  d'.il>ord  au 
;e  romain  :  mais  c'était  un  théâ- 
op  grand  pour  lui  ;  et  il  eut  le 


SCO 


36, 


regret  de  se  voir  bientôt  éclipsé  par 
ses  jeunes  confrères.  Les  succès  que 
Pallavicini  venait  d'obtenir  dans  son 
cours  de  théologie  le  piquèrent;  et, 
à  son  exemple ,  il  voulut  terminer 
ses  examens  par  des  thèses  publiques  : 
mais  il  échoua  complètement.  Sa  va- 
nité le  consola  cependaut  de  cette  dis- 
grâce ,  qu'il  se  flattait  de  réparer  à 
la  première  occasion.  On  l'envoya 
professer  la  philosophie  à  P«trme  et 
ensuite  à  Ferra rc  :  mais  la  chaire  de 
théologie  scolastique  était  l'objet  de 
son  ambition  ;  et ,  voyant  qu'on  ne 
la  lui  olirait  pas ,  il  prit  le  parti  de 
la  demander.  I*  refus  qu'il  éprouva 
de  la  part  de  ses  supérieurs  lui  parut 
une  injustice  révoltante.  Dans  son 
dépit,  iNcessa  d'enseigner  la  philo- 
sophie ,  et  il  songea  même  à  quitter 
l'institut  ,  persuadé  que   ses  talents 
seraient  mieux  apprécies  dans  un 
autre   ordre.  Le  repentir  qu'il  té- 
moigna de  ses  démarches  lui  mérita 
sou  pardon;  et  il  fut  nommé  recteur 
de  la  maison  des  Jésuites  à  Carpi.ll 
y  passa  deux  années,  sans  donner 
aucun  sujet  de  plainte  ;  mais ,  en 
i(>43,  ayant  appris  qu'un  de  ses 
parents  était  malade  à  Venise,  il  se 
rendit  dans  cette  ville ,  sans  en  pré- 
venir le  général ,  comme  c'était  son 
devoir.  Il  prolongea  son  séjour  a  Ve- 
nise ,  sans  daigner  en  demander  la 
Sermissiou ,  et  revint  ensuite  repren- 
rc  ses  fonctions  à  Carpi  ;  mais  il  ne 
tarda  pas  d'être  apj>elé  à  Rome,  où 
il  resta  sans  emploi.  De  toutes  les  pu- 
nitions qu'on  pouvait  lui  infliger,  c'é- 
tait la  plus  sciiMblc  pour  un  homme 
du  caractère  de  Scotti;  peut  -ctrê 
n'aurait  -on  pas  du  la  faire  durer 
aussi  long-temps.  Dans  l'isolement  où 
il  vivait,  son  imagination  échantlée 
s'exagérait  le*  torts  de  ses  supérieurs 
a  son  égard  ;  et ,  confiant  ses  griefs 
au  papier ,  il  composa  quelques  écrits 


368 


SCO 


contre  la  société,  en  attendant  que 
des  circonstances  favorables  lui  per- 
missent de  les  mettre  an  jour.  Après 
la   mort  du  gênerai  Muzio   Vitel- 
leschi  (9  février  i045),  les  supé- 
rieurs, craignant  que  Scotti  ne  vînt 
à  bout  d'entraver  l'élection ,  jugèrent 
à  propos  de  le  faire  partir  pour  Par- 
me. 11  reçut,  dans  le  chemin,  deux 
lettres  anonymes,  par  lesquelles  on 
l'avertissait  que  ses  écrits  contre  la 
Société  étaient  connus.  Alors,  chan- 
geant de  direction ,  il  se  rendit  à  Ve- 
nise ,  où  il  prit  l'habit  séculier,  et  se 
hâta  de  publier  la  Monarchie  des  So- 
lipses, ouvrage  dans  lequel,  en  fei- 
gnant de  donner  des  conseils  aux  Jé- 
suites .  il  censure  amèrement  les  vices 
qu'il  avait  cru  remarquer  dans  leur 
institution.  En  vain  le  nouveau  géné- 
ral tenta  de  lui  persuader  ou  de  ren- 
trer dans  la  Société  ou  de  choisir  un 
autre  ordre  :  Scotti  persista  dans  son 
projet  de  rester  indépendant.  Il  ob- 
tint, eu  i(>>o,  une  chaire  de  philo- 
sophie à   Padoue,  avec  trois  cents 
florins  de  traitement;  et,  deux  ans 
après,  il  se  fit  agréger  aux  facultés 
de  philosophie  et  de  médecine  de  cel- 
te ville.  Une  des  chaires  de  droit-ca- 
non étant  venue  à  vaquer,  en  iG.53, 
elle  fut  donnée  à  Scotti;  mais  il  ne  la 
conserva  pas  long  -  temps.  Sur  les 
plaintes  de  ses  anciens  confrères ,  en 
iC58,  on  le  remplaça,  en  lui  réser- 
vant toute-fois  une  pension.  Scotti 
mourut  à  Padoue,  le  9  octobre  i(>(k), 
à  l'âge  de  67  ans ,  et  l'ut  enterré  dans 
l'église  de  Saint  -  Augustin  ,  011  l'un 
de  ses  amis,  Jacques  Caimo,  lui  fit 
élever  un  tombeau  décoré  d'une  épi- 
taphe  flatteuse.  G'étail,dit  le  cardinal 
Pallavicini,un  homme  de  HKPiirs  pu- 
res ,  assez  laborieux,  mais  d'une  ca- 
pacité médiocre.  De  tous  les  ouvra- 
ges qu'il  a  laissés ,  tant  imprimés  que 
manuscrits,  et  dont  le  P.  Oudin  a 


SCO 

donné  la  liste  détaillée,  dans  les  Mé- 
moires de  Niceron,  xxxix,  65-85, 
il  n'en  est  aucun  qui  mérite  d'être  tiré 
de  l'oubli ,  si  l'on  en  excepte  celui 
qui  est  indiqué  à  la  tête  de  cet  article. 
Scotti  le  publia  sous  ce  titre  :  Lucû 
Cornelii  Europœi,  monarchia  So- 
lipsorum ,  ad  Léon.  Allatium ,  Ve- 
nise, i645  ,  in- ta.  Il  fut  réimprime 
plusieurs  fois  en  Hollande ,  notam- 
ment par  les  Elzevirs  (  Juxlà  exem- 
plar  Fenetum),  Amsterdam ,  1648, 
in- 12,  et  en  Allemagne,  avec  divers 
écrits  satiriques  du  fameux  Scioppiu 
(  F.  ce  nom  )•  L'édition  de  Venue , 
\6rriy  in-  12,  porte ,  sur  le  frontis- 
pice, le  nom  du  P.  Melchior  Inchof» 
fer;  et  lies  ta  ut,  qui  s'en  est  servi 
pour  sa  Traduction  française ,  Ams- 
terdam ,  17'n  ,  1 7 '>4  y  în  -  ia,  n'a 
pas  manqué  d'indiquer  le  P.  Inchof- 
fer  comme  l'auteur  de  la  Monarchie 
des  Solipses.  Plusieurs  bibliographes 
ont  adopté  celte  opinion  j  et  malgré 
les  preuves  incontestables  par  lesquel- 
les le  P.  Oudin  a  démontre  que  l'ou- 
vrage ne  peut  pas  avoir  d'autre  auteur 
que  Scotti,  les  avis  restent  encore  par- 
tages. M.  J.  (iottl.  KncschLe,  dans 
une  Dissertation  spéciale  :  De  auc- 
tari  ta  te  libelli  de  Monarcldd  Solip- 
sorum  y  publie  en  1 8 1 1 ,  déclare  qu  a- 
près  avuir  examiné  les  raisons  des 
deux  partis,  il  reste  indécis  (  Vov.  h: 
Dict.  des  Anonymes  de  M.  Barbier, 
'2e.  éd. ,  n°.  1  'W(jo  ).  II  nous  semble 
à  nous  qu'il  sullit  de  jeter  les  )cui 
sur  la  Monarchie  des  Solipses  pour 
être  convaincu  que  l'ouvrage  n'est 
pas  d'un  jésuite  resté  fidèle  à  se» 
virux;  et  nès-lors  on  ne  peut  l'attri- 
buer au  P.  Iuchoffer  (  V.  ce  nom), 
qui,  sous  ce  rapport,  est  irréprocha- 
ble. Les  Jésuites,  d'ailleurs,  mieux 
informés  que  personne  de  ce  qui  se 
passait  dans  leur  intérieur  ,  en  ré- 
pondant à  la  Monarchie  des  Solipses* 


1 
\ 

I 


SCO 

<e  seule  allusion  au  P. 
is  que  le  P.  Rayuand 
itatiou  :  Judicium  de 
Scotti,  et  que  le  car- 
ii ,  dans  ses  Vindica- 
's ,  nomme  également 
it  d'Allatius  empêcha 
idex  un  ouvrage  qui 
Scotli  uc  fut  pas  tou- 
reux.  Son  Traite  De 
ificid  in  soewtatem 
/enisc,  i(>46,  ii)-4'\), 
i>ar  le  pape  Innocent 
avait  adresse,  dans 
rdonnerait  des  refor- 
uvernement  de  la  so- 
consulter,  pour  plus 
Vie  de  Scotti,  par  le 
.  les  Mémoires  de  Ni- 

BOFFER  ).       W S. 

Ïarcel-Kusebf.  ) ,  ne', 
pies ,  d'une  famille  de 
a ,  fut  ni  a  ce  de  bonne 
;e  des  Chinois ,  où  les 
mvaient  alors  tous  les 
iction.  Ivcs  progrès  de 
èrent  d'étonncincut  ses 
nalgré  son  âge  ,  le  ju- 

devenir  leur  collègue. 
i  tendre  jeunesse ,  une 

tranquille,  il  choisit 
tique ,  afin  de  pouvoir 
:  suivre  sou  goût  pour 
t  déjà  entre  dans  Ici 
e  ses  parents  l'cntraî- 
ida  ,  où ,  à  l'occasion 
>n  entre  deux  commit- 
l  examina  ,  d'après  les 
lit  ion  et  retendue  du 
villes  de  Mi>cne  et  de 
)issertation   qu'il    pu- 

lui  ouvrit ,  en  1779, 
l'académie  des  scien- 
ttres  de  Naplcs  ,  nou- 
lee.  Scotti  se  trouva , 
ière  fois,  en  contact 
nuages  les  plus  distin- 


SCO  36g 

gués  de  son  temps.  11  eut  ensuite  un 
grand  succès  dans  la  prédication, 
et  y  brilla  surtout  par  la  clarté'  et 
la  simplicité  de  son  éloquence.  Les 
habitants  de  Procida  accouraient  en 
foule  a  ses  sermons ,  qui  opérèrent 
un  heureux  changement  dans  Pile* 
Appelé  l'année  suivante  à  Ischia  , 
Scotti  y  prêcha  avec  un  succès  en- 
core plus  marqué;  mais  il  fut  accusé 
de  répandre  dans  le  peuple  des  prin- 
cipes dangereux  pour  la  foi.  Cepen- 
dant cette  accusation  n'eut  pas  desuitc 
d'abord  :  il  eut  même  la  satisfaction 
de  recevoir  du  chapitre  d'Avcrsa  l'in- 
vitation de  prêcher  dans  l'église  ca- 
thédrale de  cette  Tille.  Accusé  de 
nouveau  pour  la  pureté  de  sa  doctri- 
ne ,  il  éprouva  un  affront  bien  cruel  : 
au  moment  où  il  montait  en  chaire 

I>our  commencer  son  carême,  il  reçut 
'ordre  de  descendre,  et  lut  obligé  de 
prendre  congé  du  nombreux  auditoire 
réuni  pour  l'entendre.  II  adressa ,  au 
chef  de  l'église  d'Aversa  ,  une  lettre 
remplie  de  charité  et  de  modération. 
Ne  pouvant  plus  parler  dans  la  chaire 
de  vérité,  Scotti  traça  le  plan  d'un  ou- 
vrage destiué  à  l'iustructiou  des  gens 
de  mer.  Il  divisa  son  Catéchisme  nau- 
tique eu  trois  parties ,  dont  une  traite 
des  devoirs  généraux  ;  l'autre ,  de 
ceux  des  matelots  et  des  capitaines  de 
vaisseau  ;  et  la  dernière ,  des  devoirs 
de  ceux  qui  font  partie  de  l'armée 
navale.  Dans  le  premier  volume  (  le 
seul  qui  ait  été  imprime  ) ,  Fauteur 
fait  rémunération  (les  bienfaits  sans 
nombre  dont  la  providence  a  comblé 
les  habitants  des  rotes  maritimes  :  il 
insiste  sur  l'obligation  où  ils  sont  de 
s'instruire  dans  la  navigation  et  le 
commerce  ,  d'exercer  les  devoirs  de 
l'hospitalité  f  de  secourir  les  naufra- 
gés ,  de  prendre  soin  de  l'éducation 
de  leurs  femmes  et  de  leurs  filles ,  si 
exposées  aux  dangers  de  la  séduction 


3^o 


SCO 


pendant  les  longues  absences  de  leurs 
maris  et  de  leurs  pères  ,  etc.  Cet  ou- 
vrage ,  appuyé  sur  les  maximes  fon- 
damentales de  la  religion,  était  ache- 
vé; mais  le  manque  de  fonds  en 
arrêta  l'impression.  En  1789  ,  on 
vit  paraître ,  sous  le  voile  de  l'ano- 
nyme ,  la  Monarchie  universelle  des 
papes ,  le  plus  remarquable  des  nom- 
1  »reux  cents  que  firent  naître  les  diffé- 
rends entre  la  cour  de  Naples  et  le 
Saint-Siège,  sur  la  présentation  de  la 
haquenée  (1)  :  la  question,  envisagée 
du  point  le  plus  élevé,  y  est  discutée 
avec  une  hardiesse  étonnante.La  natu- 
re du  sujet  et  le  caractère  ecclésiasti- 
que de  Scotti  l'avaient  obligé  de  ca- 
cher son  nom  ;  mais  il  ne  voulut  faire 
le  sacrifice  d'aucune  de  ses  opinions , 
et  fut  bientôt  désigné  pour  l'auteur 
de  cet  écrit.  La  cour  de  Rome  en 
ordonna  la  suppression.  Pour  se  sous- 
traire à  l'orage,  l'auteur  fut  obligé  de 
vivre  dans  la  retraite  ;  et  ce  fut  alors 
qu'il  composa  plusieurs  volumes  sur 
la  liturgie,  en  recueillant  les  explica- 
tions des  rites  et  des  cérémonies  sa 
crées  ,  sur  les  traditions  de  l'Église 
primitive ,  et  sur  la  vie  et  les  usages 
tics  premiers  chrétiens.  11  entreprit  en 
même  temps  de  commenter  le  livre 
des  Tableaux  de  Philostrate ,  con- 
tenant l'explication  de  plusieurs  pein- 
tures grecques  de  Naples  ,  et  se  pro- 
posa de  dégager  ce  Traité  des  nom- 
breuses erreurs  qui  s'y  sont  glis- 
sées par  l' ignorance  des  copistes.  Ce 

(1 1  <>trrril  est  tous  la  forme  d'un  di»cour»adre»- 
>r  à  Ferdinand  IV  et  a  tou«  le*  Miuverain*.  L'au- 
teur prétend  y  faire  l'Histoire  de»  |»«p*«  »  <{u'i] 
accuse  d'être  cauie  de  ton*  le.»  maux  de  l'egliM»; 
il  compare  la  cour  de  Rouie  à  la  *\iiM|(OKue,  appelle 
le  rhéj'minitténrl  i/e  Vè^lisr  ,  cl  la  bulle  l.nifrcni- 
tia  ,  le  Chtj'-tt'Ob.uvre  de.  t'oprtt  tl*  lênrbm, 
tiare  un  noir  portrait  de*  jésuite*  ,  et  te  plaint  de 
l.i  conduite  tenue  eu  ver*  le*  janséniste*  de  Hollande. 
Lutin  rel  ouvrage  e»t  une  philippique  continuelle 
t  uni  1  e  le*  pape  ,  et  ne  pouvait  avoir  été  inspire 
«|ne  p.ir  un  esprit  de  achinrae  et  par  une  liai  ne  %  io- 
l«u(e.  1,'m1»)k>  Scotti  ue  t'était  p»  nouuné  ,  maiii 
il  lut  bientôt  reconnu  pour  r auteur.  Son  livre  a 
tir  inis.'i  l'indet  par  décret  du  9  juillet  1804.  P-C-T. 


SCO 

commentaire  sur  l'ouvrage  k 
connu  du  sophiste  dont  il 
rait  une  nouvelle  édition  n'él 
au-dessus  de  ses  lumières  ;  n 
facultés  pécuniaires  ne  lui  pei 
pas  de  le  faire  imprimer.  L 
nier  du  roi,  Rossi,  admira 
Scotti,  obtiut  de  la  muniûcen< 
le  de  favoriser  cette  entrepr 
le  monde  savant  allait  s'enri 
fruit  de  tant  de  recherches  , 
la  mort  vint  détruire  ses  espe 
en  frappant  le  protecteur  ae 
Ce  manuscrit  eut  le  sort  de 
productions  iuédites  de  l'a 
telles  que  différentes  inscripl 
tines ,  un  traité  sur  la  Théocra 
vcrselle,  un  Essai  sur  les< 
maritimes  du  littoral  napolita 
Ce  dernier  travail,  pour  lequel 
fallu  rassembler  un  grand  noi 
matériaux  ,  était  terminé  , 

{>eut  juger  de  son  importai] 
es  fragments  insérés  dans  h 
chisme  nautique.  La  révolu 
Naples  vint  ,  en  1 799  ,  a 
Scotti  à  ses  paisibles  études , 
jeter  dans  le  tourbillon  des 
nient  s  politiques.  Son  caractè; 
habituaes  ÎVI oignaient  égalen 
affaires  publiques,  et  il  nv 
qu'avec  répugnance  sa  nomiiu 
membre  de  la  commission 
tive.  Pendant  l'existence  cp 
delà  république  napolitaine, 
na  l'exemple  de  la  modéra 
de  la  prudence:  mais  rieu  ni 
soustraire  au  sort  qu'éprouvé 

{artisans  de  la  révolution, 
a  monarchie  fut  rétablie  le 
1799.  11  fut  emprisonné  et 
mort  avec  im  grand  nombre 
amis,  dans  le  mois  de  janviei 
(  Voyez  Hamilton  et  Nels» 
marcha  au  supplice  avec  1 
gnation  d'un  chrétien  et  le  cal  11 
philosophe.  Sa  maison ,  livr 


SCO 

ne  populace  effrénée ,  fut  pil- 
■ûlee ,  et  les  précieux  manus- 
'elle  contenait  furent  la  proie 
unes.  Ses  ouvrages  imprimés 
.  Dissertazione  corografico- 

dette  due  antiche  dtstrutte 
riseno,e  Cuma, etc.,  Naplcs, 
n- 1°.  II.  Orazionein  morte 
peratrice  Apostolxca  Maria 

(TAiistria  ,  ibid. ,  i  ~85  , 

III.    Catechismo  nautico  , 

1788,  iit-8°.  (le  premier 
seulement.)  IV.  Délia  Mo- 
itsniversale  de' P api,  Naplcs, 
in -8°.  A— g — s. 

ITI  (Come-G allas),  profes- 
listoire,  naquit,  en  17^9  ,  à 
,  village  du  Milancz.  Ses  pa- 
peu  favorisés  de  la  fortune , 
t  voulu  lui  donner  un  état; 
it  cependant  le  bon  esprit  de  ne 
traner  ses  dispositions  pour 
res.  Les  pères  Somasques  fu- 
\  premiers  instituteurs  :  il  se 
sisuite  à  Milan  pour  y  suivre 
"s  de  droit  ;  mais  la  voix  et 
>le  de  Pari  ni  réluigiièrciit  de 
prudence  pour  l'attacher  à  la 

Il  lit  une  étude  aprofondic 
irns,  sans  négliger  les  mo- 
;  et  à  l'Age  de  viugt  ans ,  il 
un  petit  recueil  qui  fut  assez 
jlement  jugé  par  le  public, 
■âgé  par  ce  succès,  il  lit  pa- 
urlqucs  contes,  qui  furent  loin 
'  le  même  sort.  La  corruption 
eu rs  d'une  époque  trc.s-rap- 
p  de  la  nôtre  était  telle ,  qu'un 

l'auteur  d'avoir  mis  trop 
raie  dam  son  ouvrage,  et  de 
ngé  en  réformateur  à  un  âge 

avancé.  Doué  d'une  grande 
ité  de  talent .  il  s*r>ta\a  aiiSM 
art  dramatique .  sur  lequel 
cha  im  traité  qu'il  n'a  point 
•  Il  composa  ensuite  dit! (Ten- 
tes, qui  furent  applaudies  â 


SCO 


3,1 


Milan ,  a  Bergame  et  à  Venise.  Ce 
genre  de  divertissement  était  alors 
fort  enusace  en  Italie,  et  à  Milan 
surtout,  où  l'on  comptait  on  grand 
nombre  de  théâtres  de  société  :  le 

5 lus  en  vogue  était  celui  des  comtes 
e  Rosate,  dont  le  célèbre  Appiani 
préparait  les  décorations.   Ce   fut 
pour  ce  théâtre  que  Scotti ,  à  l'âge 
de  vingt-six  ans ,  composa  sa  pre- 
mière   tragédie  ,   intitulée    Galeas 
Sforza ,  qui  fut  suivie  de  beaucoup 
d'autres  :  cependant  il  ne  négligeait 
pas   la  poésie,  et   l'on  ferait  plu- 
sieurs volumes  des  vers  qu'il  com- 
posa dans  un  temps  où  on  le  croyait 
livré  tout  entier  à  l'art  dramatique. 
A  l'âge  de  trente-deux  ans ,  il   fut 
en  proie  à  une  tristesse  qui  dégé- 
nérant bientôt  en  misanthropie ,  1  é- 
loigna  de  la  société,  sans  que  l'étude 
même  put  lui  donner  du  soulage- 
ment. Après  avoir  en  vain  combattu 
cette  funeste  disposition ,  il  résolut 
de  quitter  le  monde ,  et  alla  s'enfer- 
mer chez  les   Bamabites.  Nommé 
presqu'aussitôt  professeur  de  rhéto- 
rique à  Milan,  il  y  resta  jusqu'en 
1801,  qu'il  fut  appelé  a  Crémone 
pour  y  occuper  la  chaire  d'éloquen- 
ce, lies  fonctions  de  cet  emploi  ne 
l'empêchèrent  pas  de  mêler  sa  voix 
aux  regrets  publics ,  pour  honorer  la 
mémoire  de  Passeront ,  de  Quadrupa- 
ni ,  et  de  son  illustre  maître  Parmi. 
Sa  santé  s'étant  dérangée,  il  se  rendit, 
poi;r  la  rétablir ,  sur  les  bords  du 
ftrembo ,  dans  la  maison  de  campa- 
gne des  Belgiojoso,  où  il  composa  des 
contes  que  Bettinelli  n'hésita  pas  à 
comparer  à  ceux  du  grand  siècle  de 
la  littérature  italienne.  Les  Giorrtate 
dvl  Brembo  (  c'est  le  titre  que  l'au- 
teur leur  donna  )  n'ont  rien  qui  puis- 
se blesser  la  pudeur.  Quoique  Scotti 
ait  pris  pour  modèle  le  Pécameroo, 
son  livre  peut  servir  également  à 


3?»  SCO      . 

former  le  cœur  et  l'esprit  Un  second 
recueil  fut  publie"  à  Crémone  wu  le 
titre  à'Acèademi*  Borromea ,  en 
l'honneur  du  comte  Ànt. -Mi rie  Bor- 
romeô,  amateur  distmguéde  ce  genre 
de  littérature,  La  première  partie  de 
cet  ouvrage ,  la  seule  qui  ait  été  im- 

Frimee,  roule  sur  un  *nîet  tiré  de 
histoire  du  Vieux  delà  Montagne. 
Quoique  l'auteur  ait  cherché  à  em- 
bellir son  récit  par  plusieurs  descrip- 
tions agréables ,  on  pourrait  lui  re- 
procher la  lenteur  de  sa  narration 
et  l' invraisemblance  de  quelques  épi- 
sodes. Malgré  de  tels  défauts,  en 
contes,  les  premiers  surtout  formait 
le  principal  titre  littéraire  de  Scotti, 
dont  les  ouvrage*  ne  sont  peut-être 


S  s  aussi  connus  qu'ils  mériteraient 
l'Are.  Un  esprit  de  Tontine ,  et 
on  ne  sait  quel  charme  attaché  anx 


Contes  moraux  de  Soave,  ont  em- 
pêché jusqu'à  présent  de  faire  atten- 
tion au  mérite  de  ton  émule  qui 
ne  lui  est  inférieur  en  rien ,  s'il  ne 
lui  est  même  pas  supérieur.  Cet  au- 
teur vivait  heureux,  en  partageant 
son  temps  entre  l'étude' et  ses  de- 
voirs, lorsque  la  révolution  amena 
la  suppression  des  communauté*  re- 
ligieuses. Cet  événement  changea 
toutes  ses  habitudes.  Obligé  d'accep- 
ter une  chaire  d'histoire  nouvelle- 
ment fondée  à  Crémone,  il  lui  fallut 
donner  une  nouvelle  direction  A  ses 
idées  j  et  ce  travail  extraordinaire 
altéra  sa  santé,  et  avança  sa  fin. 
Il  mourut  d'une  attaque  d'apoplexie, 
le  i3  juillet  1 8a  i.  Ses  ouvrages  sont: 
I.  Scclta  di  prose  e  vers*,  Milan, 
1779,  in  -  12.  II.  Novelle  morali, 
ibid.,  i783,in-ta,  III.  I  frateUi 
militari;  —  II  padre  mal  accorto; 
—  La  félicita  del  pericoloso  acci- 
dente ;  —  le  Caricature  ;  — l'Usa- 
rajopunito; — V Abdolofûmort  de' 
&idonj;—ltProtezioni;  —  UBuo- 


sco 

nn  educaiione;  —  Il  Gazzabuglû , 
ou  la  Comédie  infernale ,  niée» 
dont  aucune  n'a  été  imprimée.  IV.  Ij 
Clori;  —  Ylrmocenza  difestt; — YE- 
raclioricnnoseiuto;  — la  Principrssa 
de'  Massilj  j  — II  contrasto  drglt 
Ai  :  actions  dramatiques,  dans  V 
genre  de  cellesde  Métastase ,  inédites. 

V.  VEzzelino;*—\%  Bodelinda  ,- 
YIdometwa,  ou  les  Amazones; 
VAlberico  Magno,  conte  di  Bartu 
»o;  —YIfgema;—nPassaguade 
Settala;  —  la  Morte  di  Bernabb; — 
V  Inglcsi  alla  conqtiista  dcll'  Ame- 
rica;—Il  Gustavo  ;— U  Bimncm 
Pisconti,  ou  le  Fanatisme  de  la  li- 
berté;  —  Galeazzo  S/orza ,  dura 
di  Milano  ; — II  Pertarilo;  —  tf 
sacerdote  Zaccaria  ;  —  /  principi 
Estensi  :  tragédies,  dont  les  quatre 
dernières  seulement  sont  imprime»; 
/  principi  Estensi ,  l'une  des  phu 
belles  de  l'auteur  .  fut  dédiée  au  dsc 
de  Parme,  et  traduite  en  ail 

VI.  Giomate  del  Brtmbc ,  colle  r't- 
glie  di  Belgiojoso ,  Crémone ,  fi  v*L 
in-8°.,  1806.  Le  premier  volume» 
est  devenu  très-rare,  la  plupart  en 
exemplaires  ayant  été  dévora  par 
nn  incendie  dans  les  11) ■Lusse  in 
libraire.  VII.  L' Accident*  Bot 
mea,  ibid.  ;  la  première  partie  1 
lement,  VIII.  Etogio  di  Carie  G 
stppe  Quadrupani,  Milan,  icVS, 
in-8».  IX.  ElogioJi  GiamkanitU 
Biffi ,  Crémone,  181»,  in  -8".  3L 
E'btgio  di  Gian-Carlo  Passerons. 
ibid. ,  in-8°.  Voyez ,  ponr  d'an 
détails, Bellb:  Memone  s»  la  _ 
é  su  gli  scritti  di  Casimo  Galeasm  I 
Scotti,  ibid.,  i8i3,  in-8-.     A-o*  f 

SCOTTO  (Albebt),  fut  un  du 
chefs  du  parti  Gibelin ,  a  Plaisance,  t 
dans  l'année  itcjo,  se  fit  nomneri  K 
par  ses  compatriotes,  capitaine  p>i-   ■ 
pétuel  de  cette  république ,  k  l'ocer 
sion  d'une  guerre  avec  les  Pavcsitu- 


■- 

t 


SCO 

s  que  la  ville  de  Plaisance 
iru  première  fois,  sous  le 
marcnique.  Albert  Scolto 
dans  sa  principauté  par 
in  Parmesans  etdeMat- 
onti.  A  son  retour,  il  leur 
laissants  secours  dans  les 
i  ravagèrent  la  Lombar- 
:  Scotto  avait  aussi  voulu 
appui  d'Aizo  VIII ,  mar- 
'  $  <p"  gouvernait  Ferrare , 
itsa  soeur  Bcatrix;  mais 
Visconti  obtint  cette  prin- 
ion  fils  Galeazzo.  Scotto  no 
point  cet  aifrout:  il  ne 
is  qu'à  susciter  des  enne- 
isconti ,  et  a  réveiller,  ches 
tifs  princes  de  Lombardie, 
que  devait  exciter  la  nuis- 
leigneurs  de  Milan.  Il  s'a- 
lous  les  Guelfes  de  cette 
pi,  opprimes  depuis  pin- 
te, attendaient  avec  im- 
n  libérateur.  Au  mois  de 
,  Albert  Scotto,  à  la  télé 
:  guelfe  qu'il  avait  formée , 
jusqu'à  San-Martino  près 
latteo  Visconti  était  sorti 
ï  sa  rencontre.  Scotto ,  qui 
fendu,  avait  tout  préparé 
i  éclater  une  sédition  à  Mi- 
tnt  que  le  seigneur  en  se- 
t.  Visconti,  entouré  d'en- 
t  n'ayant  pas  même  lieu 
lire ,  vint  lui-même ,  le  1 3 
rter  entre  les  bras  d'Albert 
:  lui  confia  le  gouvernement 
Celui-ci  le  fit  conduire  dans 
s  de  Plaisance ,  jusmi'à  ce 
Dti  lui  eût  ouvert  lecnlteau 
lolomban.  Apres  avoir  ré- 
lilan,  les  de  La  Torrc  sur 
des  Visconti,  Albert  Scotto 
,  au  mois  de  juillet ,  à  Plai- 
parlement  du  parti  giiel- 
chargea  de  forcer  tous  les 
«abardic  à  rappeler  leurs 


SCO 


3*3 


exilés  de  ce  parti.  Son  pouvoir  s'é- 
tendait alors  de  Bergameà  Tortone, 
dans  tout  le  pays  situé  entre  lesï Al- 
pes et  les  Apennins.  Mais  après  s  être 
donné  tant  de  peine  pour  relever  le 
parti  guelfe ,  il  n'était  point  encore 
regardé  comme  un  homme  $fo  par 
ce  parti ,  auquel  ses  ancêtres  n'avaient 
point  appartenu  ;  et  bientôt  il  put 
reconnaître  la  méfiance  de  ceux  qui 
se  croyaient  plus  guelfes  que  lui.  Pour 
t'en  venger  0  voulut  se  réconcilier 
a vecies  Visconti,  et  chercha  même, 
en  i3o3,  à  rétablir  Matthieu  dans  Mi- 
lan j  mais  ses  efforts  ne  servirent  qufà 
hâter  sa  propre  chute.  Les  Guelfes 
de  Milan,  de  Pavie,  de  Lodi ,  et  de 
toute  la  Lombardie,  vinrent ,  k  plu- 
sieurs reprises  y  ravager  le  territoire 
de  Plaisance.  Scotto,  soutenu  par 
Gibert.de  Gorreggio,  seigneur  de  Par- 
me ,  réussit  deux  fois  aies  repousser  * 

et  à  éteindre  les  rébellions  4e  *» 
propres  sujets  ;  mais,  au  mots  de  no- 
vembre, il  fut  enfin  contraint  d'ab- 
diquer entre  les  mains  de  Gibert  de 
Gorreggio ,  et  de  se  retirer  à  Parme. 
Il  parait  qu'après  avoir  renoncé  an 
pouvoir  suprême,  il  obtint  ?  au  bout 
de  quelque  temps,  la  permission  de 
rentrer  à  Plaisance.  11  en  profita,  en 
i3og,  pour  rassembler  de  nouveau 
•es  partisans ,  attaquer,  le  5  mai, 
par  surprise,  le  podestat  guelfe,  que 
les  seigneurs  deXa  Torre  y  avaient 
envoyé,  et  recouvrer  la  souveraine- 
té de  Plaisance.  11  fit  aussitôt  allian- 
ce avec  tons  les  Gibelins  du  voisi- 
nage, pour  se  maintenir  dans  le  pou- 
voir qu'il  avait  recouvré;  mais ,  au 
bout  de  seize  mois ,  il  fut  obligé  de 
laisser  rentrer  dans  la  ville  ses  ad- 
versaires, et  de  partager  l'autorité 
avec  eux.  Ce  traité  ne  tut  point  ob- 
servé par  les  émigrés  rentrés:  dès  le 
lendemain  de  leur  retour,  ils  chas* 
sèrent  Albert  Scotto  de  sa  patrie  avec 


J 

,  jcwiilr,     I 


374  SCO  SCB 

tous  ses  partisans  ;  ceini-â  j  rentra, .  -   SGOTTJS  1  '".  M  ■-.■1  lin  ■■■  I  ■' 

le  18  mars  i3ia,  cocaïne  simple         SdUBAftl  [Cn  ailes  ) ,  j< 

particulier,  ainsi  que  tout  les  Gibe-  né  a  Bruxelles  ,  en  i56i  ,  était  fils 
lin),  que  l'empereur  Henri  Vil  avait  d'un  gentilhomme  italien,  venu  dans 
pris  sons  sa  protection.  Scotto,  qui  les  Pays-Bas  a  la  suite  d'Alexandre 
n'appartenait  plus  exclusivement  à  Farnese  (  W.  ce  nom, XIV,  173), 
aucun  parti,  et  qui  avait  flotté  déjà  etqirîs'vnuria.Lestroablcsdu  Bra- 
plusieurs  fois  entr'eux,  offrit  secrfc-  bant  décidèrent  ses  parents  à  IVn- 
tement  son  secours  aux  Guettes;  avec,  voyer  achever  ses  études  a  Co- 
leur  aide  il  chassa  de  Plaisance  les  logne ,  et  il  y  fit  son  cours  de  phi- 
Gibelins  les  plus  exaltes;  et,  pour  losopbie.  Ayant  résolu  d'embrasser 
la  troisième  fois,  il  s'empara  de  là  la  règle  de  saint  Ignace  ,  il  se  ren- 
souverainelé.  A  peine,  cependant,  dît  ensuite  à  Trêves,  où  il  reçut  l'ba- 
put-ils'y  maintenir  dix  mois;  Mut-  bit,  en  i5ft>.  Scribani  fut  l'un  des 
thieu  et  Galeas  Viseonti  le  firent  douze  religieux  envoyés  «1  Flandre 
arrêter  ,  par  surprise  ,  le  ap  jnH-  pour  travailler  â  l'établissement  de 
let  i3i3,  et  occupèrent  Plaisance,  l'institut ,  et  que  tes  historiens  de  la 
dont  le  vicariat  leur  avait  été  donné  Société  nomment  les  douze  apôtre-. 
par  Henri  VII.  Scotto ,  après  être  Apres  avoir  professe  la  rhétorique  A 
demeuré  quelque  temps  en  otage  iMi-  Anvers,  et  la  philosophie  à  Douai, 
bn.s'enfmtàCrémone,  rtilnwurut  il  passa  dans  la  carrière  des  emploi*, 
eu  exila  Crème,  le  »3  janvier  t3i8,  et,  pendant  vingt-huit  ans  ,  remplit 
«ans  avoir  pu  recouvra  ses  biens, et  successmineut  avec  ièle  les  fonc- 
laissantlesouvenir  des  maux  que  son  dons  de  préfet  des  classes  ,  de  r*c- 
ambition  et  sa  versatilité  avaient  leur  dans  différentes  viOes,  et  enfin 
causes  à  sa  patrie.  S.  S — 1.  de  provincial  de  la  Flandre.  En  cent 
SCOTTO  (Fusnçois),  fils  du  qualité,  le  P.  Scribani  fit  deux  voya- 

5 recèdent,  recouvra  la  souveraineté  ses  à  Rome,  et  sut  se  concilier,  «ne 
e  cette  ville,  le  a5  juillet  1 335,  avec  u  bienveillance  du  pontife ,  l'estime 
lesecoursd'Auo  Viseonti,  en  chas-  des  pricipaiix  membres  do  sacré  ces- 
sant de  Plaisance  une  garnison  pon-  lege.  La  Société  lui  dut  la  maison  pru- 
tificale  qu'y  avait  établie  Bertrand  fesse  d'Anvers  ,  et  nue  église  xaatxâ- 
duPoîet.  Mais  Viseonti  avait  compté  fiquc(i),  le  noviciat ,  le  toDege  de 
que  cette  conquête  serait  faite  à  son  Matines ,  et  beaucoup  d'autres  étt- 
praGt,  et  lorsque  François  Scotto  blissementl.   Doué 


refusa  de  lui  céder  la  souveraineté  étendue  ,  il  parlait  avec  une  égale 

qu'il  avait  recouvrée,  il  vint  l'assiéger  facilité  l'espagnol ,  l'allemand,  l'isi- 

dans  Plaisance.  Déjà  tons  les  châ-  lien ,  le  français  et  le  flamand.  Sri 

teaux  de  ce  territoire   avaient  été  talents  et  son  esprit  conciliateur  hà 

soumis ,  et  Plaisance  avait  soutenu  avaient  acquis  une   influence  saat 

un  siégede  huit  mois,  lorsque  Fran-  bornes.  Pendant  quarante  ans  ,  3lst 

cois  Scotto  capitula  le  i5  décembre  l'arbitre  de  tous  les  différends  *al 

«336.  La  bourgade  de  Fircnxnola  lai  s'élevaient  entre  les  négociants  d'Aa- 

fut  donnée  en  fief ,  et  a  ce  prix  il  re-  vers;  de  toutes  les  parties  delà  Flae- 

nonça  a  la  souveraineté  qu'avait  ^_^_^_^^_^_^^^^^_— 

fondée  son  père,  quarante-s»  ans  W>m^a^rmm    n„.,ni 

ît.                 S.  6—  1.  t»-i--Ei  ■».->. 


SCR 

fcyt-Bas,  on  recourait  à 
»,  et  les  princes  eux-mi- 
lignaient  pas  de  lui  de- 
conseils.  Maigre  le  temps 
baient  les  consultations , 
1  donnait  aux  intérêts  de 
I  trouvait  le  loisir  de  pu- 
i  écrits.  Celui  qui  fit  le 
lût  dans  le  temps   est 
atrum  honoris,  ouvrage 
fl  justifie  ses  confrères 
lions  des  hérétiques.  On 
irle  Journal  de  L'Estoile 
I) ,  que  cet  ouvrage  cou- 
i,  ou  il  se  vendait  sous 
confidents  de  la  ligue; 
[ues  personnes  firent  de 
s  pour  en  empêcher  la 
(a).  Mais  ce  que  répètent 
;tioraiaire5, qu'Henri  IV 
rckr  l'auteur  et  lui  adres- 
»  de  naturalisation,  n'est 
lUable  (3).  Dans  les  der- 
es  de  sa  vie  ,  le  P.  Scri- 
ligé  d'infirmités  graves , 
rta  d'une  manière  héroi- 
iirut  le  ^4  juin  1639,  et 
dans  l'église  des  Jésuites 
ùl'on  voyait  son  épitaphe 
le  de  bronze  doré.  On  la 
ins  la  Bibl.  soc.  Jesu,  dans 
\ica  de  Foppens ,  dans  1rs 
de  Paquot ,  etc.  Comblé 
agnifiques  éloges  par  ses 
i  par  quelques-uns  de  ses 
es  y  le  P.  Scrilwuii  serait 

■  ,  èfci  r£«tni|p ,  parb  Hr  cri  im- 
\jmmrmiw  :  mm  «rlr  lui  luuà.  ri  rirn 
mi  i  quand  W  Roi  Mira  pliu  o> 
irr ,  u'ru  parlr*  plat.  Vny.  le  Jour- 
'",  m  ,  «S». 

crû  o'avairut  pu»  I'um^t  dViprdirr 
ilarahaftltutt  a  «flr*rtrangrrt  qui  n'ru 
<ruliftrr,rt  (imita  vurnt  rendu,  d'atl- 
wtvîrr  a  I  rlat.  I,r  P.  Srrthani  *r 
■ai  Iùu«4Bm4,  fMmr  n'avoir  y  Hr 
1  IN  ■■i'an.  Eaiin ,  .i  «r»  Jrtlrr»  riia- 
al  ««Iftrr  trop  Immoral  4e  |m  mi  ruuV  mi 
vaar  da  Ira  publier  ;  ri  f  'rat  nrali- 


sca 


375 


■»  a  rferrrfcwr*  iiaiii  l' Imêtço  pnmi  •»- 
aulrun  aart  runtrtlmr  1  rrpandrr  lr 


cependant  a  peine  connu ,  si  son  nom 
ne  se  rattachait  pas  k  rhistoire  de 
rétablissement  de  son  institut  dans 
la  Belgique  (  Voy.  V Imago  primi 
sœcuii  soc*  Jesu,  Anvers,  î&fo, 
in-fol.  )  Outre  quelques  livres  ascéti- 

3 ues,  parmi  lesquels  on  distingue  des 
fédUalions ,  trad.  en  français  par 
PhiL  Dinet ,  Paris,  162g,  in-ia;  et 
Y  Amour  d*Wn,  trad.  dans  la  même 
langue ,  par  le  P.  Oliva ,  jés.  de  Ca- 
hors  ;  et  quelques  ouvrages  de  con- 
troverse entièrement  oublies ,  on  a 
de  lui  :  1.  Amphitheotnan  honoris, 
in  quo  Cahnnistarum  m  toc.  Jesu 
criminatwnesjuçâantur,  tibri  trcs$ 
Ptbeopoli  Adnaticorum  (  Namiir), 
i6o5,  in-4°.  ;  augmenté  d'un  4#- 
livre,  ibid. ,  160O  :  et  d'an  5». , 
Anvers,  Plantin,  1007,  in-4#.  Cet 
ouvrage  parut  sous  le  nom  de  CU- 
rius  Bonarscius.  II.  Dom.  Bondii 
gnoma  commentario  iBustratu,bcj- 
de  (Anvers),  1607,  in- »a.  tenace 
Commentaire ,  le  F.  Scrihain  s'atta* 
che  surtout  k  relever  les  erreurs 
échappées  à  Baudius,  sous  le  rapport 
religieux  (  Voy.  Bavmvs).  III.  An- 
tuerpia,  Origines  Antuerpjensium  , 
Anvers,  J.  Morelus,  i6io,in-4#-  La 
première  partie  est  l'éloge  des  ha- 
bitants d'Anvers  j  la  seconde  contient 
des  recherches  sur  l'origine  et  l'ac- 
croissement successif  de  cette  ville. 
IV.  Politico  -  christianus ,  ibid.  , 
i6^4 ,  in-40.  Cet  ouvrage  est  dédié  k 
Philippe  iv  ,  roi  d'Espagne.  On  dit 
que  ce  prince  aurait  voulu  <jue  ee 
livre  ne  lut  connu  que  de  Im  seul. 
L'auteur  fit  des  changements  dans  la 
dédicace  et  dans  l'avis  an  lecteur;  il 
existe  des  exemplaires  avec  la  double 
dédicace.  V.  Feridkus  Bttoicus  sru 
cmUum  apudBclgas  bclwrum  ini- 
tia, progrcjsus  ,  finis  optatus  ,  in 
quant  rem  remédia  àferro  et  pace 
prœscripta,  etc .  Item  reformata  *pc~ 


3tG 


SCR 


etttypsii  BatwAca ,  ibid. ,  1634» 
in-8".  ;  -ifo-j,  même  format.  On 
a  le  portrait  du  P.  Scribini ,  gravé 
dans  différentes  hauteurs.  Yt — 1. 

SCRIBONIANUS  (  Fimiua-C*- 
uillcs  ) ,  Boinain  d'ooe  ancienne  et 
illustre  famille,  avait  été  consul  l'an 
3a(i),et  commandait  un  corps  d'ar- 
mée dans  la  Dalmatie,  lors  de  l'ave- 
nement  de  Claude  à  l'empire.  Alar- 
me' de  la  faiblesse  que  montrait  es 
S  rince ,  et  craignant  d'être  victime 
e  quelque  dénonciateur,  il  entra  dans 
les  vues  de  V  inicien  ,  l'un  des  chefs 
de  la  conjuration  contre  Calignla, 
et  «'étant  assuré  l'appui  d'un  certain 
nombre  de  sénateurs  et  de  ctevaliers, 
il  fit  révolter  ses  troupes.  Suivant 
Suétone  (  Vue  de  Claude,  1 3  et  35  \, 
Camille  se  fit  proclamer  empereur  t 
mais  Dion  assure  qu'il  promit  aux 
soldats  de  rétablir  l'ancien  gouver- 
nement. Quoi  qu'il  en  toit ,  3  écrivît 
à  Claude  une  lettre  pleine  de  repro- 
che* outrageants,  et  qu'il  terminait 
en  lui  donna  nt  l'ordre  de  se  démettra 
de  l'empire  pour  rentrer  dans  la  via 
privée,  où  il  serait  le  maître  de  suivre 
ses  goûts.  Le  timide  empereur  assem- 
bla son  conseil ,  pour  lui  faire  part 
des  propositions  de  Camille ,  qu'il 
était  tenté  d'accepter  ;  mais  pendant 
ce  temps,  la  fortune  se  déclarait  con- 
tre son  rival.  Camille  ayant  donné 
l'ordre  aux  légions  de  marcher  vers 
Borne ,  les  soldats  ,  enrayés  de  quel- 
que présage  qu'ils  interprétaient  d'une 
in  a  nier  e  défavorable  a  leur  entreprise, 
tournèrent  leurs  armes  contre  leurs 
officiers  qu'ils  massacrèrent.  Camille 
n'eut  que  le  temps  de  fuir  dans  l'île 
■de  Lissa  (  aujourd'hui  Lésina  ),  où  il 
fut  atteint  et  égorgé  dans  les  bras  de 


•SCH 

ICjo épouse,  parmi reii-iiii  vMajSBWj 
oui,  de  simple  légionnaire ,  fui  élevé, 
pour  ce  service  ,  ans  premiers  un* 
nlois.  La  femme  de  dmiltr  sa  liiti 
de  mériter  la  démence  deCla 
dé»  11 1-  .1 11  (  les  amis  de  son  oévr. ;  ce- 
pendant  elle  tut  exilée.  CM  Mw 
nient  est  de  l'an  4'j-  Di*  «n*  après, 
le  fils  de  Camille  ,  accusa]  nifl 
consulte  les  astrologues  sur  l.i  vie  de 
l'empereur  ,  fui  condamné  à  I>ùl. 
Claude  se  félicita  de  la  géuirmilf 
qu'il  montrait,  pour  la  seconde  foi* , 
envers  une  famille  ennemie:  maille 
jeune  Camille  mourut  bientôt  .iprr»; 
et  Taeite  (  ffisl.  -fi  )  a  raeMstt  In 
■Onprons  auxquels  donna  lieu  cet» 
■Urt  prématurée.  W — s. 

'•  SCBIBONIUS  LARGOS,  méde- 
cin, était, suivant Guidin,  HiM" un 
affranchi ,  ou  du  niotiis  soruild'uue 
famille  obscure.  11  eut  pour  uuîlrr* 
TliphonetApuleiua  Obus, et  De  né- 
gjicearieu  pour  screiidrchabileil*» 
toutes  les  parties  de  l'art  de  puérir. 
Le  penchant  qu'il  munira  pour  le  fj* 
tème  d'Asdépiade  le  rapproche  de 
la  secte  des  méthodistes.  Cependant 
Fteind  (f/ist.  de  la  mètkc.  )  et  M. 
Portai  n'ont  vu  ,  (Lins  ce  médecin , 
qu'un  empirique.  On  sait  qu'il  prati- 
quait déjà  son  art  sons  Tibère.  Gou- 
lu soupçonne  qu'il  fut  attaché  dsns 
la  suite  à  quelque  légion,  comme  Bié- 
decin  militaire.  11  dit  lui-même  (|UÏ 
faisait  de  fréquent*  voyages  ;  M  H 
nous  apprend  qu'il  suivit  Claude  dan» 
la  Grande  -  Bretagne.  Cette  expédi- 
tion eut  lieu  l'au  43.  Smbuuius  Si- 
gna, dit-on,  des  wmsjuta  cou-idru* 
blés ,  quoiqu'il  parle ,  dans  plusieurs 
endroits,  de  son  desintére»eni«it. 
D'  >  divers  ouvrages  qu'il  avait  lai* 
ses,  il  ne  nom  reste  qu'un  opiucu1** 
De  composition?  inedicamrittonL 
Il  l'adresse  à  Gains  Jnlntt  CallnW 
aûranchi  un  l'empereur  Gnmk^ 


SCR 

I  avec  Narcisse  et  Fallas 
a»)  la  faveur  de  son  mai- 
lomufe  le  remercie  de  son 
ment  à  mettre  sons  les  yeux 
reur  les  écrits  (scripta  mea 
bm)  qu'il  lai  avait  prccé- 
adressés.  L'auteur  se  mon- 
i  partisan  des  remèdes  se- 
s»  préparations  empiriques, 
mre  avoir  tu  des  effets  mer- 
Q  noua  fait  connaître  en  peu 
ta  pratique*  Son  premier 
id  il  était  appelé  près  d'un 
était  de  lui  prescrire  la 
las  aliments  convenables  à 
U  ce  moyen  ne  suffisait  pas , 
ait  les  médicaments;  mais 
terminait  que  dans  les  cas 
recourir  aux  ressources  de 
fia.  Il  ne  faisait  en  cela  que 
mer  à  la  volonté  de  ses  ma- 
is* consentaient  à  se  laisser 
incisions  ou  des  cautérisa- 
k  k  dernière  extrémité  (  F. 
m).  Dans  ses  précédents 
»-6eribonius  avait  traité  des 
s  parties  de  l'art  médical, 
■a  concerne  que  la  compo- 
a  vertu  de  certains  remèdes 
as.  Parmi  les  recettes  qu'il 
cribonius  dit  qu'il  en  avait 
niques  -  unes  très  -  cher.  Il 
m  antres ,  un  remède  pour 
t,  qu'il  n'avait  obtenu  de  la 
ssi  le  possédait  qu'en  lui 
t  tout  1  argent  ou'ellc  avait 
.  Gouliu  avertit  qu'on  ne 
juger  ces  formules  avec  la 
[ne  peuvent  inspirer  les  con- 
*  acquises  par  les  progrès 
armacie  et  de  la  chimie. 
auteurs  ont  cru  que  L'opus- 
cribonius,  écrit  originaire- 
grec,  fut  traduit  en  latin, 
tpereur  Valentinien,  mais 

n  a  été  réfutée  solidement. 

iMausjnmaut  Scnbonnisj 


SOI  377 

et  divers  empiriques  n'ont  pas  man- 
qué de  s 'approprier  ses  formules .  L'O- 
rtcule  de  Scribonius,  oublié,  pour 
première  fois ,  nar  Jean  Ruelle , 
Paris,  i5*9,  for  inséré,! la  mémo 
année,  dans  un  Recueil  qui  parut  à 
Bâle,  in~8».,  lequel  contient  le  livre 
d'Ant.  Benivcnius  :  De  abékis  mmr 
nullis  ac  mirandis  morbomm  cou- 
sis ,  et  celui  du  médecin  Polybe  (  F. 
ce  nom  )  :  Devictu  salubri,  trad.  du 
grec ,  par  Gonthier  d'Audernach.  La 
Traite DecomoosUUme  medicamen- 
fonMsfaitnartie  àesMcdici  aniiqui, 
Venise,  Ame,  i547,  in-foL,  et  des 
Medieœ  artis  principes ,  H.  Estien- 
ne,  1:167 ,  in  -  fol.  Enfin  Jean  Rho- 
dins  a  donné  une  édition  de  L'Opus- 
cule de  Scribonius,  Padooe,  i655 , 
in-4°.  y  avec  des  notes  très-amples  et 
un  index.  L'édition  puMieepar  Bcrn- 
hold,  Strasbourg,  1786,  m-8°.,  se 
joint  k  la  Collection  des  Fariorum. 
On  peut  consulter,  sur  ce  médecin, 
V Histoire  de  Vamatomie,  nar  M. 
Portai,  1,  71 ,  et  les  Mémoires  Ut- 
tendres,  historiques  et  philologi- 
ques de  Goulin ,  1 ,  a35-4o.    W — s. 

SCRIBONIUS.  F.  GnAPHAus. 

SCRIVANO,  pacha  de  Carama- 
nie,  ainsi  appelé  par  les  historiens 
chrétiens ,  k  cause  de  la  profession 
qu'il  exerçait,  parvint  à  cette  di- 
gnité lorsqu'il  se  réunit  en  1600, 
aux  pachas  de  Sivas  et  d'Enerum , 

Sour  se  soulever  contre  Mahomet  111, 
ont  ils  accusaient  l'indolence,  la 
cruauté  et  la  faiblesse.  Les  progrès  de 
ces  rebelles ,  maîtres  de  toute  l'Asie 
mineure,  depuis  Alen  jusqu'à  Pru- 
se,  obligèrent  le  sultnan,  ou  plutôt 
ses  ministres ,  à  envoyer  une  armée 
contre  eux.  Les  trois  chefs  se  méfiaient 
mutuellement  les  uns  des  autres,  et 
Scrivano  livra  en  effet  le  pacha  Hus- 
sein ,  par  la  plus  noire  des  perfidies. 
Presse  dans  son  camp  par  les  O- 


l'année  i\3o.  cl  par  conséquent  qu'il 
est  le  véritable  inventeur  de  l'art  ty- 
pographique {P.  Costïr).  VII. Prit*- 
cipcs  HoUandiœ  et  Westjrisiee  ab 
arma  863,  et  primo  comité  Théo- 
àoiieo,us<jiie adiillimum  Philippum 
Hispan.  rcgem ,  ibid. ,  1660 ,  grand 
in -fui. ,  rare.  Les  portraits  dont 


ouvrage  est  orné  en  tout  leprincijv 
mérite.  Un  anonyme  ni  a  tire  VHis 
foire  des  Comtes  de  Hollande ,  la 
Haye,  iG64,  Paris,  166C  ,  in-ix 
VI 11-  Commentariohu  de  statu  eon- 

Jederalartim  Belgii  firofineiarum  j 
mecasit  Pauli  Mmilte  dût  t  ribe  eiltsd. 
Mrgttmenii ,  la  Haye,  i(i5o;  ibid. , 
i65"  in- 12.  IX.  Chrmùcon  ffoL 
laadite,  Zelandiie,  Frisia  et  Ultra- 

yec[i(enholland.),  Arnsterd.  t  i663, 
in-4°.  X.  Opéra  anecdota  ,  philo- 
loeiea  et  poi  t  iea  ;  edeide  Arn.  ffenr. 
fresterhusio ,  Utrecht,  i-38,in- 
4°. ,  vol.  rare  et  recherché.  P.  Bur- 
maun ,  à  la  page  1  de  la  Préface  de 
«on  édition  des  Emendationes  de 
Henri  de  Valois  (Amsterdam  .  1  -;/,o, 
iivi°.  ) ,  condamne  avec  raison  cette 
manie  de  publier  des  <ruvres  posthu- 
mes ,  que  leurs  auteurs  se  fussent 
bien  gardés  de  publier  eux-mêmes; 
et  il  fait  principalement  tomber  ce 
blâme  sur  la  partie  philologique  ou 
critique  de  net  ouvrage  ;  quoiqu'il  y 
ait  aussi  bien  du  mélange  dans  les 
ufiiecdota-Pnëtic/i.  Comme  poêle  la- 
tin, Scrivcrius  a  été  bien  |ugé 
M.  Pcerll.imp,  dai 
garum  qui  iatinn  carmina  scrip- 
serunt  (Bruxelles,  iSaa,  iu-8".  ) 
pages  365- 36  ç).  Joignez -y  ,  J.-H. 
tf  neill^^fSMguiu  Latine* Belgicll* 

(Amsf^  Bfc0.in-8»..p.  ni), 

"    '.lMienl,  r-isir 

M,  de  publier 


SCB 
vers  latins,  pour  te] 
illustres  objet*  des 
stadbnudcr  Ma  min 
compagnon  d'Oldcu 
(«rotins.  Ces  vers  li 
tracasseries  que  n'ai 
voqiic'es  le  stralagi'ii 
servi, en  faveur  des  ( 
édition  de  .Iran  Sr 
nom.)Scriveriiis  étt 
re  jovial  rt  rausliqiu 
sant  comme  son  in 
Tant  les  magistrats  i 
turcs  de  Maurice ,  n 
ses  dans  les  dernier: 
ciéte'.  Un  honrgroesl 
apostrophe  Srrivcri 
lui  repond  :  a  Que  ' 

■  M.  le  liourgnirst 

■  lire  grief  contre  1 
niestre  etnliarras.se, 
sait  pas  le.  latin.  Se 

»  dit-il .  vous  savez 

■  conuais.se/.  l'honni 
»  permis  de  louer . 
»  long-temps  les  pi 
*  blc.  »  Celait  un  : 
d'Hoogcibeels  que 


SCR 

ux,  il  s'établit  dans  cette 
%'j  maria.  Exempt  d'ambi- 
atisfait  de  sa'fortune  ,  il  ne 
mais  accepter  aucun  ém- 
is on  le  regardait  comme 
«de  l'académie,  parce  qu'il 
i  tous  les  exercices  et  qu'il 
un  plaisir  d'y  suppléer  les 
rs.  Maître  de  ses  instants ,  il 
fait  tous  k  l'étude;  aussi  sa 
lit-elle  :  Legendo  et  scri- 
habjtait,  l'été,  une  maison 
gne  qu'il  a  célébrée  plusieurs 
ses  vers ,  et  où  il  ne  rece- 
lés personnes  qui  partî- 
tes goûts  studieux.    Doué 
isutution  vigoureuse ,  il  par- 
i  âge  avancé  sans  avoir  été 
U  était  plus  que  septuagc- 
•nd  il  eut  le  malheur  de 
Tue.  Cet  accident  l'empêcha 
U  dernière  main  à  l'histoire 
tel  de  Hollande ,    ouvrage 
•t  commencé  dans  sa  jeu- 
ne laissa  pas  de  le  livrer 
*sion.  Fidèle  au   culte  des 
lies,  il  continua  de  faire 
*aqu  a  sa  mort,  arrivée  le 
^6o.  Tous  les  membres  de 
de  Leydc  se  firent  un  dé- 
ifier à  ses  funérailles;   et 
»  Gronovius  prononça  .son 
atirbre.  Comme   philolo- 
^ndammcDt  de  ses  Notes 
*l ,  sur  Ausone  ,  et  sur  le 
*•  / 'rntris,un  doit  à  Scri- 
E  éditions  de  Vegrcc  et  des 
icirns,  Lcyde,  1(107  ,  iii- 
^Poësifs  de  Janu*  Douza , 
ta.Scaliger,  i<>i:>;deJeau 
bii)'*);dts  Épigrammes 


SCR  379 

de  Martial,  1619(3);  des  Tragédies 
de  Sénèque,  1620;  édition  à  laquelle 
on  doit  réunir  le  Collvctanea  vête* 
rum  tragicorum,  publié  séparément, 
la  même  année  par  Scriverius  ;  des 
Œuvres  d'Apulée ,  1629  ;  enfin  des 
Lettres  choisies  d'Érasme,  précédées 
de   la  vie  de  ce  grand  écrivain  , 
1649.  Les  autres  ouvrages  de  Scri- 
verius sont  :  1.  Des  anciens  Ba 
taves,  par  Saxo  Grammaticus  (  en 
hollandais),  Lcyde ,  1606,  in-cK 
Jacques  Duim  a  publié  ce  livre  sous 
le  nom  de  Saxo;  mais,  dit  Lciiglet» 
Dufresnoy ,  on  sait  que  Scriverius  en 
est  le  véritable  auteur.  II.  Batavia 
Uhutrata ,  ibid. ,  1609,  in-4°.  C'est 
le  Recueil  des  anciens  historiens  de 
Hollande,  dont  on  trouvera  les  titres 
détaillés  dans  la  Méthode  d'étudier 
l'histoire  ,  par  Leuglet- Dufresnoy  , 
xiii ,  pag.  288,  édit.  de  177a.  11  a 
été  réimprimé  en  161 1 ,  avec  des  ad- 
ditions ,  sous  ce  titre  :  Inférions 
Germaniœ  Provinciarum  Unitarum 
antiquitates.  III.  Àntiquitatunx  Ba- 
tavicarum ,     Tabulariunt   Ilollan- 
dùe,  Zelandiœ ,  ac  Nwiomagi  Gel 
rici  inscriptiones ,  monument  aque 
antiquareprœ  sentons  omnia,  1G09, 
in-l°.  IV.  Mânes  Erpeniani  cum 
vpicediis  iwriorum  ,   ibid.  ,  i6a5, 
ùi-t°.  VI.  Satumalia  sive  de  usu  et 
abusii  tabaci,  Harlem ,  iGuH,  in-S<>. 
V 1 .  Encomium  Laur.  Coster  Harle  • 
mensis  primi  inventons  artis  tvpo- 
pravhicœ  (en  holland.) ,  ibid.,  iGuB, 
in-40.  ;  trad.  en  la  tin  par  George  Qua 
puer,  etinseredaiis  les  Monumcnta  ty~ 
pographica  de  J.-Chr.  Wolf,  1,109- 
4  m  .  Scriverius  s'y  propose  de  prou- 
ver que  Costcrimprimaità  Harlem  dès 


,  Mr  mm*  de»  iHIre*  0*  .Vri«#rM>, 
■*Hf  qnVa  i^<|R  ,  il  prierait  unr 
■rU*.  ri  tr*vaîD«il  a  «u  rrrufil  de 
«•  mt  imritritntmùr§. 

•a*  Scmrriut  fit  finrr  à  Gn.t.u.  , 
i.4h  «vis  «h  coMmïU  «j«'i|  da- 


vail  trair,  et  le*  cacha  eocaanr  de*  coirrrtM««  d' 
pr«HM    i!mi«   un   r»nn|iUirr  de»  Pvèuct  dt"  J 
Serond.  (  Vtry.  Sfc(:o*l>.) 

J3)  I/ed.   de  MmtiuU  pvbfcee  par  .Scrffftî— 
^le  rrmv«luilr  i>|u«ieur»  foi»,  entre  ai 
EaMtW  ,  AaMirrfaa»  ,  166»  t  ift-it 


38© 


ftfc 


l'année  i43o,  et  par  conséquent  qu'il 
est  le  véritable  inventeur  de  l'art  ty-' 
pographiaue  (F.  Gostbb).  VIL-Prov 
oipes  HoUanâiœ  et  Westfrisiœ  ab 
anno  863 ,  et  primo  comité  Thco- 
dorico,usqùeadidtimumPhilippum 
Hispan.  regem ,  ibid. ,  i65o ,  grand 
in-tol. ,  rare.  Les  portraits  dont  cet 
ouvrage  est  orné  en  font  le  principal 
mente.  Un  anonyme  en  a  tiré  P/fii» 
foire  des  Comtes  de  HoUmnde ,  la 
Haye,  1664,  Paris,  1666,  in- 10. 
VIII.  Commentariohis de  statu  con- 
federatarum  Belgii  promdarum  § 
accessit  PauUMeïwœ  diatribe  ejusd* 
argumenti ,  la  Haye.  i65o;  inid. , 
i65t,  in-ix  IX.  Ckromco*  Hoù 
lanaiœ,  ZelandU*,Frisim  et  Ultra* 
jeeti  (  en  holland.  ),  Amsterd.  >  i663y 
in-4°.  X.  Opéra  anecdota ,  philo- 
logica  etpoètiea  ;  edenteAm.  Henr. 
fresterhusio ,  Utrecht,  1738,  in~ 
4°. ,  vol.  rare  et  recherché*  P.  Bur- 
mann ,  à  la  page  a  de  la  Préface  de 
son  édition  des  Emendationes  de 
Henri  de  Valois  (Amsterdam ,  1740, 
in-£°.  ) ,  condamne  avec  raison  cette 
manie  de  publier  des  enivres  posthu* 
mes ,  que  leurs  auteurs  se  fussent 
bien  gai-dés  de  publier  eux-mêmes; 
et  il  fait  principalement  tomber  ce 
blâme  sur  la  partie  philologique  ou 
critique  de  cet  ouvrage;  quoiqu'il  y 
ait  aussi  bien  du  mélange  dans  les 
Anecdota-Poëtica.  Gomme  poète  la* 
tin ,  iScriverius  a  été  bien  jugé  par 
M.  Peerlkamp ,  dans  ses  Fitœ  bel- 
garum  qui  ùuina  carmina  scrip- 
serunt  (  Bruxelles ,  i8aa ,  in-8°.  ) 
pages  365 -36g.  Joignez- y  ,  J.-H. 
Hoeuftt,  Parnassus  Latino-Bclgicus 
(Amsterdam,  i8iQ,in-8°..  p.  n4)? 
ou  ce  savant  dit  qu'il  s'abstient,  pour 
l'honneur  de  Scriverius ,  de  publier 
un  assez  grand  nombre  de  ses  poésies 
inédites  ,  qui  sont  en  sa  possession. 
Scriverius  avait  fait  de  très -beaux 


yen  latins,  J***}*  portrait  ^ 
illustres  objets  des  pmétUlBui 
stadhoude*  Maurice,  HeOQeri 
compagnon  d*OidenlierndPMd  el 
Grottus.  Ces  tcts  lui  attwerent 
tracasseries  que  n'avaient 
Toquées  le  stratagème  doa 
servi,  en  faveur  des  délenttS,aauÉ 
édition  de  Jean  Sicoro.  (  VejV 
nom.  )  Scriverms  était-  d  «n  cnjÉ"" 
re  jovial  et  cMftique,BMtfrti*] 


vaut  les  magistrats  dé 
tores  de  Maurice ,  ncweneniwIfÉfr 
ses  dans  les  derniers  mftp  àtjg0- 
ciété.  Un  bourgmestre ,  cjetoelÉH^ 
apostrophe  Scnverms  ;  étesMji/ 
ha  répond  t  c  Que  voai  0MmmÊÊ$ 

•  If .  le  bourgmestre,  y  n  M  nm 

•  dans  ces  vers  quifourunueismem- 
a  dre  grief  contre  met?  aWlmnç 
tnestre  embarrassé,  atiéai  ftfl  «I 
lait  pas  le  latin.  Scrim*  ftfc» 
Saut  à  un  antre:  wttor  tous, M 
»  dit-il  ,  tous  savex  ftrlatia,  et  ts« 
a  connaissez  l'homme  que  je  me  sds 
»  permis  de  louer,  car  toos  ares  le 


long-temps  les  pieds 
a  ble.  »  C'était  un  ancien  sécrétait* 


d'Hooeerbeets  qia  cette 
sance  décontenança  touVè-fait.  SÉfr 
verius  fut  condamné  à  ooo  flormt 
d'amende.  Il  ne  voulut  les  payer  jee 
par  voie  exécutoire.  Les  hymen 
Tiennent  chex  lui  :  sa  cuisine  n'oftt 

E 'un  peu  de  vieille  vaisselle.  H  ks 
t  monter  a  sa  bibliothèque  :  a  Vei 
là,  diNl ,  mes  livres 5  ils  m'attirai 
ce  que  j'éprouve  ;  car  Hs  m'ont  ap- 

£ria  à  discerner  le  juste  de  l'injuste 
ordonniéron  tailleur ,  je  ne  serais 
pas  dans  le  même  cas?  »  Au  mène 
msunt  un  étranger  vient  lui  présen- 
ter son  Album.  Scriverius  v  dessmt 
une  bibliothèque  bouleversée,  au  bas 
de  lacjueUe  3  met  une  mesure  de  cor- 
donnier ,  traversée  par  des 


£ 


SCR 

i  j  et  il  y  ajoute  ce  distique 
de  Martial  :  (  Epigr.  ix ,  75  ). 


p  fa»  emimmoi  ,  «*  «r/jub  ,  ThmiU  ,  UhrlLu, 
Ai  An  nivn  fmUtut  ùim  p**t9>t. 


X.  Des  Lettres  cparses ,  dans  les  //- 
butr.  viror.epistolœ  selectœ  ,  puLI. 

CJ.  Guill.  Meèl;  dans  le  Sjlloge  de 
■uns,  1. 11,  et  dans  divers  autres 
lecnefls  (  F,  le  Cal.  de  Bunau,  1 ,  p. 
1944  )•  Pour  dénigrer  Baudius ,  il  lit 
imiimer,  en  iG38 ,  un  Recueil  de 
dincreotes  pièces  sous  ce  titre  :  Do- 
i  Baudii  amores,  ouvrage  de- 
assez  rare.  11  y  a  dans  cette 
plusieurs  pièces  qui  ne  re- 
gardent pas  Baudius;  i°.  unefescen- 
aâw,  sous  le  nom  du  bon  Juste- 
Liste,  et  qui  est  trop  libre  pour 
ta  oa  la  croie  de  cet  auteur ,  l'un 
écrivains  les  plus  décents  qui 
paru;  2°.  les  Conseils  d'Érasme 
sur  le  mariage  ;  3°.  le  Cupido  cruci 
affuus  d'Ausone;  4"«  une  pièce ïam- 
aajue  de  Thomas  More,  sur  la/Vm- 
me  dont  il  faut  faire  choix ,  morceau 
plein  d'esprit  et  de  délicatesse;  5°.  un 
Discours  de  Daniel  Hciusius  ,  si  un 
homme  de  lettres  doit  se  marier ,  et 
dans  ce  cas  ,  quelle  femme  il  doit 
prendre  ;  G°.  Dissertation  anonyme , 
s'il  cmwient  qu'un  homme  de  lettres 
soit  célibataire  ou  marié.  D.ihs 
tantes  ces  pièces,  le  pauvre  Baudius 
est  toujours  plaisante ,  du  moins  in- 
directement. Ce  critique  hardi  est  le 
premier  qui  ait  ose  avancer  que  Phè- 
dre n'était  pas  Fauteur  des  fa  Lies 
fui  portent  son  nom,  dans  ses  notes 
sar  Martial.  Le  portrait  de  S<  rive- 
rus  a  été"  grave'  pluMcurs  fois.  Ou  le 
trouve  en  nrlit  «tans  le  Theatrum  de 
Frcbrr .  pi.  81 .     M — on  et  YV — .s. 

SCROFA  (  le  comte  Cimillf.  )  que 
l'on  croit  gênera le  ment  l'inventeur 
de  la  poésie  pédantesque ,  naquit  à 
Vkenct  vers  le  commencement  du 


SCR 


38i 


seizième  siècle ,  et  y  mourut  en  1 5*]iï. 
Fatigue  des  disputes  sur  la  préémi- 
nence des  langues  latine  et  italienne , 
il  s'amusa  à  les  confondre ,  pour 
tourner  eu  ridicule  les  pédants.  Se 
cachant  sous  le  nom  de  Fidenuo 
Glottochrjrsio  ludimagistro,  il  com- 
posa un  recueil  de  vers  (  1  )  ,  dans 
un  jargon  formé  de  locutions  latines 
et  de  mots  italiens  mêlés  ensemble 
d'une  manière  barbare.  Ce  nouveau 
genre  de  poésie  eut  d'abord  quelques 
imitateurs  dans  un  siècle  où  aucun 
des  chemins  du  Parnasse  n'était  dé- 
sert :  mais  le  bon  goût  a  fait  jus- 
tice de  cette  extravagance  ,  reléguée 
maintenant  parmi  les  monstruosités 
poétiques  qui  signalent  une  époque 
de  décadence  pour  la  littérature  ita- 
lienne. Cresrimbeni  (  Folgar  poesia  ) 
prétend  qu'il  faut  être  très-versé  dans 
la  poésie  italienne  et  latine,  pour  es- 
pérer de  réussir  dans  la  pédantes- 
que. Salviui  (  Notes  sur  la  Perfetta 
poesia  de  Muratori  )  dit  que  les  Can- 
tici  de  Fidenzio  sont  écrits  avec  au- 
tant de  talent  que  de  goût.  Quadrio 
{Storia  délia  poesia  )  les  trouve  m 
beaux  qu'il  ne  croit  pas  qu'on  più.vse 
jamais  parvenir  à  les  égaler  ;  et  le 
judicieux  Gravina  (  Ration  poetica) 
ne  s'exprime  pas  avec  moins  d'égards 
pour  le  chef  de  cette  nouvelle  école. 
Malgré  d'aussi  imposants  suffrages, 
nous  pcrsi.ston*  à  regarder  comme  uu 
m  al  heureux  talent  celui  de  défigurer 
deux  langues ,  après  s'être  donné  la 
peine  de  les  bien  apprendre.  On  croit 
que  les  vers  de  Scrofa  ont  pour  objet 
ur.epassicn  réprouvée  parla  nature, 
et  à  laquelle  un  certain  Pierre  /ï- 


(  1^  I«u  toit  i  ]r  r«mmnirrnii-iil ,  qui  u'r«t  qn»  '.m 
fianxJir  du  «mort  bim  m  IHrcJr»  |i<u«u«  d«*  IN  liai  - 
«(■M  :  t't  1  rhe  *\e%4imtr  m  nmr  ytwtr  U  «nanti,  «le. 

Vnj  ,  rh#  Mktihut  arrrctn  ,m*rutlmtr  , 
lu  linfua  hrtiuua  il  frriiiilo  r    I  riuiwr* 
IV  Biin  «tM|>iri  ,  |nrm  «là  «fii|Mir* 
FurM  d'  Mftfli/wrwA.1.1  n'ttni>atc  ,  «tr. 


38-2  SCR 

denzio  Ginnteo  de  Montagnana  , 
surnomme  Glottochrysius ,  fameux 
pédant  de  son  siècle,  passait  pour 
s 'être  abandonne.  Heureusement  l'im- 
moralité du  sujet  ne  s'est  pas  accrue 
par  l'inconvenance  des  détails.  Parmi 
les  nombreuses  éditions  des  Cantici 
de  Fidenuo  ,  celle  de  1 56a ,  in-8°. , 
qui  est  la  première ,  passe  pour  la  plus 
rare  :  celle  de  Vicence ,  1 7  43  •>  es*  1* 
meilleure.  Outre  les  ouvrages  de'jà 
cites ,  on  peut  consulter  Zorzi ,  Noti- 
zie  istoriche  e  letterarie  intorno  a 
Fidenzio  Glottocrisio,dans[esSup- 
plemcnti  al  giornale  de'  letterati 
d'Italia,  tom.  11,  pag.  4 83;  les  re- 
marques sur  l'article  précédent  dans 
leGiornale  de'  letterati,  tom.  xxxv, 
pag.  9.93  my  la  Biblioteca  degli  scrit- 
tori  di  Vicenza,  tom.  v.  pag.  54  ; 
et  le  Discours  préliminaire  des  Can- 
tici, édition  de  1734,  par  Tavola. 

A G — s. 

SCUDÉRI  (  George  de  ) ,  né  vers 
1601 ,  au  Havre,  où  son  père  était 
lieutenant  de  roi ,  était  originaire 
d'Apt,  en  Provence,  où  il  passa  ses 
premières  années  :  et  où  la  jeune 
Catherine  de  Rouyèrc  lui  inspira  ses 
premiers  vers.  George  suivit  le  parti 
des  armes  ;  mais  il  quitta  ,  vers 
i()3o ,  le  régiment  des  Gardes-Fran- 
çaises, et  se  mita  travailler  pour  le 
théâtre.  11  nous  apprend  lui-même 
ces  détails  dans  la  Préface  de  son 
Lj-gdainon,  où  s'adressant  au  public 
pour  la  première  fois,  il  l'occupe  de 
lui  avec  ce  ton  avantageux  et  fanfa- 
ron dont  il  ne  se  dépouilla  jamais  , 
et  que  Ton  peut  regarder  comme  le 
type  de  la  médiocrité,  a  Dans  la  mu- 
»  siquedes  sciences,  dit-il  au  lecteur, 
»  je  ne  chante  que  par  nature  ;  je  suis 
»  né  d'un  père  qm ,  suivant  l'cxem- 
»  pie  des  siens ,  a  passé  tout  son  âge 
»  dans  les  charges  militaires ,  et  qui 
»  m'avait  destiné,  dès  le  point  de  ma 


scu 

»  naissance ,  à  une  pareille  forme  de 
9  vivre.  ...  Ne  pensant  être  que 
9  soldat ,  je  me  suis  encore  trouvé 
9  poète.  Ce  sont  deux  métiers  qui  n'ont 
9  jamais  été  soupçonnes  de  bailler  de 
»  l'argent  à  usure.  .  .  •  Or,  ces  neuf 
»  jeunes  pucelles  de  trois  ou  quatre 
9  mille  ans ,  qui  ne  donnent  que  de 
1»  l'eau  à  boire  à  leurs  nonrissons ,  les 
»  laissant  dans  la  nécessité  de  cher- 
9  cher  du  pain  ;  ces  filles ,  dis-je , 
9  qui  n'ont  pour  biens  meubles  que 
9  des  luths  et  des  guitares  ,  m'ont 
9  dicté  ces  vers,  que  je  t'offre,  sinon 
»  bien  faits ,  au  moins  composes  avec 
»  peu  de  peine.  .  .  •  Si  je  rime,  ce, 
»  n'est  qu'alors  que  je  ne  sais  qne 
9  faire  ,  et  n'ai  pour  but ,  en  ce  tra- 
9  vail ,  que  le  seul  desir  de  me  con- 
»  tenter  :  car  bien  loin  d'être  merce- 
»  naire,  l'imprimeur  et  les  comédiens 
»  témoigneront  que  je  ne  leur  ai  pas 
9  vendu  ce  qu'ils  me  pouvaient  payer. 
9  Tu  couleras  aisément  par-dessus  ks 
9  fautes  que  je  n'ai  point  remarquées, 
9  si  tu  daignes  apprendre.  ...  que 
9  j'ai  passé  plus  d  années  parmi  les 
»  a  nues  que  d'heures  dans  mon  ca- 
»  biuet ,  et  usé  beaucoup  plus  de  mê- 
9  ches  en  arquebuse  qu'en  chandelle  : 
9  de  sorte  que  je  sais  mieux  ranger 
9  les  soldats  que  les  paroles ,  et  mieux 
9  quarrer  les  bataillons  que  les  pé- 
»  riodes.  .  .  .  (1).  9  L'affectation  de 
désintéressement  ne  convenait  sucre 
au  triste  état  de  la  fortiuie  de  Scudéri , 
que  Segrais  nous  représente  mangeant 
son  morceau  de  pain  sous  son  man- 
teau dans  le  jardin  du  Luxembourg, 
parce  qu'apparemment  ilauraitcu  de 
la  peine  à  dîner  ailleurs  (*i).  Scudéri 
fit  représenter  seize  pièces  de  théâtre, 
depuis  iG3 1  jusqu'en  164  4;  il  estdiil:- 


I 


(0  Hhtoire  du  Thèûtrt-Françats  f  par  lv»  fivW* 
Parfait,  t.  IV,  p.  43*. 

(a)    tHèmuirtt  antcdvtet  *lr  Srgruù  ,  t.    I  de  •** 
Oïluvfxi  divines t  Atu»tfrdaiu ,  17-13,  p.  ijj. 


scu 

■«■d'hin  de  lire  ces  ouvrages 
é»*aeo«dnpksmAuvaBgc^ 
i  lesquels  les  lois  de  la  scène 
raque  commueUement  violées. 
,  «a  reste,  lui  rendre  cette  jus- 
fake  remarquer  qu'il  a  intro- 
premier  en  France  la  règle  des 
pâtre  heures  dans  sa  pièce  de 
ut  libéral.  Cette  tragi-comédie, 
salée  en  1 636 ,  n'eut  cependant 
succès.  Scudérinous  l'apprend 
■edansla  préfaced'Àrminius, 
isse  entrevue  ses  ourrages  dra- 
tes.  Il  attribue  cette  disgrâce  à 
wmises  constellations  (  c'est- 
,  l'apparition  du  Cid  de  Cor* 
qui  rint  révéler  des  beautés 
îles  d'un  ordre  supérieur).  Ce 
l'ouvre  renversait  non-seule- 
es  ouvrages  de  Scuderi ,  mais 
toutes  les  pièces  que  l'on  avait 
alors  représentées,  et  surtout 
les  Cinq  Auteurs  (3),  qui ,  par 
met  sur  les  plans  du  cardinal 
helieu,  étaient  en  possession 
per  la  scène.  Le  ministre  tout- 
it  ne  voyait  point  d'un  œil  fa- 
e  que  Corneille  se  fût  soustrait 
influence.  Scuderi ,  pour  faire 
r,  publia,  sans  se  nommer  d'à* 
ses  Observations  sur  le  Cid, 
ancrent  lieu  aux  Sentiments 
cmdémie  sur  ce  chef-d'œuvre 
CoftNEILLE  ,  IX  ,  61 1  ).  Le 

poète  se  vengea  du  pygmee  du 
se  par  ce  rondeau  : 


I  flûawt  uhcub  ce  jeune  jouvence! , 
ifrt'Ad  Atone  lui  tle  martel , 
J'mliMfT  injure  «ur  injure; 
*w  é*  rage  une  fciurtlr  impmlure, 
Cacher  atuai  qu'un  crûiiiorl. 
«a  fmiiit  mm  jaluui  naturel, 
■mire  au  u*Hgt  m«M  an  f«rt» 
*  rr*Wt  pas  m  m  bofifM*  rcriture 
•'il  luMe  Mm  t  «le.  (4)* 


cinq  wtwri  étaient  Bwmbert ,  Cor- 
4Wtrt ,  ém  l'LatoUa  et  Rotrou  iHmoitt 
imue,  par  Prlliwn,  p.  Il5,  éd.  de  1(171). 

••■m  «V  C»mmiU,   Kmoomrd,  iJIi;,  t. 


SCU  383 

L'approbation  du  cardinal  de  Riche" 
lieu  valut  4  George  de  Scuderi  les 
louanges  de  Sarrazin,  qui ,  dans  un 
Discours  sur  la  tragédie  ,  placé 
4  la  tête  de  YAmvur  tyramuque  9 
éleva  cette  pièce  au  premier  rang. 
Il  va  jusqu'à  dire  airelle  «  est  au- 
9  dessus  des  attaques  de  l'envie , 
»  et  par  son  propre  mérite ,  et  par 
»  une  protection  qu'on  serait  puis 
»  que  sacrilège  de  violer ,  puisque 
9  c'est  celle  d  Armand ,  le  dieu  tu- 
»  télaire  des  lettres  (5).  »  Scuderi 
n'avait  pas  besoin ,  au  reste,  que  ses 
amis  se  chargeassent  du  soin  de  sa 
renommée  $  il  n'éprouvait  aucun  em- 
barras à  se  donner  lui-même  des  élo- 
ges qu'un  homme  modeste  eût  redou- 
tes dans  la  bouche  d'un  ami  Parlant, 
dans  la  préface  d'Arnùnhis,  d'une  de 
ses  tragi  -  comédies  :  «  Noos  voici , 
9  dit-il,  arrives  k  ce  bien-heureux 
»  Prince  déguisé ,  qui  fut  si  lons- 
»  temps  la  passion  et  les  délices  de 
9  toute  la  cour  ;  jamais  ouvrage 
»  de  cette  sorte  n'eut  plus  de  bruit , 
»  et  jamais  chose  violente  n'eut  pins 
9  de  durée.  Tous  les  hommes  sui- 
»  vaient  cette  pièce  partout  ou  die 
»  se  représentait.  Toutes  les  dames 
9  en  savaient  les  stances  par  cœur  ; 
»  et  il  se  trouve  encore  aujourd'hui 
»  mille  honnêtes  gens  qui  soutiennent 
»  que  je  n'ai  jamais  rien  fait  de  plus 
9  beau,  etc.  9  Le  fouet  de  Despreaux 
fit  justice  de  ce  rimeur  vaniteux.  Il 
s'écrie  dans  sa  seconde  satire  : 


Bienheureux  Scuderi ,  dont  k  fertile  pi 
Peut  tnmê  la*  mois  aaaa  peine  enfanter  ■ 
Te*  écrit»,  il  eal  vrai,  mi  art  et  lan.ai 
Semblent  rire  forum  en  dépit  du  bus 


(5)  OF.mfTt  dm  Xmmuim,  p.  îoî.  éd.  âm  itiSS. 
n  est  finfuber  «ni* Sarrasin  ait  public'  ara  Oburrta- 
bMM  tmr  Y  Amumr  tyrmmmimmm ,  aou*  U  mnm 
pruitté  de  StUm*  J*4rttHi;  il  whlerait  qu'il  a 


muai  ou  Mettre  anu  non*  a  un  ou  t  rage  qui  lui  était 

rir  ai  on  dire  mamande  (  \  oy .   ira   Mimmim 
Xtreron  .1.**,  p.  1*5  ). 
v«i;  Hui—n  dm  TWtr+Ftwnmf,  L  V,  f.  1S1. 


384 


SGU 


Mai»  ils  tronrent  pourtant,  quoiqu'on  en  puisât 

dire, 
Un  marchand  pour  Im  Tendre ,  et  de*  aoU  p«mr  le» 

lire, 
l'A  quand  la  rime  enfin  se  trouve  an  bout  de*  vers, 
(Qu'importe  que  le  reste  y  toit  mi»  de  trayon  ? 

Balzac  ne  fut  pas  moins  sévère  que 
Despreaux  «  0  bienheureux  écri- 
»  vains,  dit-il ,  M.  de  Saumaise  en 
»  latin,  et  M.  de  Scudéri  en  français!.. 
»  Vous  pouvez  écrire  plus  de  cale- 

»  pins  que  moi  d'almanachs  ! 

»  Bienheureux,  ajoute-t-il,  tous  ces 
»  écrivains  qui  se  contentent  si  faci- 
»  lement ,  oui  ne  travaillent  que  de  la 
»  mémoire  et  dts  doigts.  »  (7)  C'est 
surtout  dans  le  Poème  à'Alaric  ou 
Borne  vaincue  ,  que  Scudéri  s'est 
élevé  au  sommet  du  ridicule.  Le  plan 
en  est  essentiellement  vicieux,  puisque 
le  sujet  du  Poème  est  le  triomphe  de 
la  barbarie  sur  la  civilisation  ;  c'est 
que  l'auteur  voulait  faire  sa  cour  a 
Christine ,  reine  de  Suède.  Tout  le 
monde  connaît  le  premier  vers  qui 
promet  de  si  grandes  choses  : 

Je  citante  le  vainqueur  de»  rainqneur»  de  la  terre  ; 

mais  peu  de  lecteurs  ont  pu  lire 
cet  amas  de  platitudes  qui  ne  sont 
rachetées  par  aucun  passage  tant 
soit  pou  remarquable.  Si  Scudéri  était 
mauvais  poète,  c'était  au  moins  un 
fort  honnête  homme  ,  et  le  trait 
que  rapporte  Chevreau  fait  honneur 
à  la  noblesse  de  son  caractère.  «  La 
»  reine  Christine  m'a  dit  une  fois 
»  qu'elle  réservait ,  pour  la  dédicace 
»  qu'il  lui  ferait  de  son  ÀlariCj  une 
*  chaîne  d'or  de  mille  nistoles  •  mais 
»  comme  M.  le  comte  de  La  Gardie, 
»  dont  il  est  parlé  fort  avantageuse- 
»  ment  dans  ce  poème  ,  essuya  la 
»  disgrâce  de  la  reine,  qui  souhai- 
»  tait  que  le  nom  du  comte  fût  ôté  de 
»  cet  ouvrage ,  et  que  je  l'en  infor- 
»  mai....  il  me  répondit...  que  quand 

i:)  Haliar,  |.  xxill,  lettre  n. 


scu 

»  la  chaîne  serait  aussi  grosse  t 
»  si  pesante  que  celle  dont  il  e 
»  mention  dans  l'histoire  des  1 
»  il  ne  détruirait  jamais  Faute 
»  avait  sacrifié.  Cette  fierté  I 
»  mie  déplut  à  la  reine ,  qui  ch 
»  d'avis  •  et  le  comte  de  La  Gj 
9  obligé  de  reconnaître  la  et 
9  site  de  M.  de  Scudéri ,  ne  lui 
»  pas  même  un  remercîment 
L'amitié  de  Scudéri  pour  Thét 
ne  se  démeutit  point,  quand 
ci  fut  l'objet  des  poursuites  • 
justice  ;  après  la  mort  de  ce  1 
il  composa  une  pièce  intitul 
Tombeau  de  Théophile,  qui 
placée  à  la  tête  des  œuvres  de  o 
nier.  Scudéri  fut  reçu  memb 
l'académie ,  en  i65o,  à  la  pli 
Vaugelas.  Ce  fut,  à  ce  qu'il  p 
vers  la  même  époque  (9) ,  qu 

Sourvu  du  gouvernement  du  fc 
fotrc-Dame-de-La-Garde ,  don 
prié  dans  le  Voyage  de  Chapt 
Bachaumont. 

Crut  Rotre-Dame-de-la-Card*; 
Goiirernrrneut  commode  et  heam, 
A  qui  »iilT  t  pour  toute  garde 
Un  Miis*e  arre  m  hallebarde, 
Priut  »ur  la  porte  du  château..... 

Scudéri  mourut  à  Paris,  le  i< 
i06n.  11  avait  épousé  une  demi 
de  Normandie,  nommée Marie- 
çoise  dcMartin-Vast,  dont  il  t 
fils  qui  embrassa  l'état  ecclésias 


(R)  Chtvrctann ,  Pari»,  ldpr^,  p.  8*. 

(f))  Voici  ce  qui  noua  le  fait  présumer  i 
gr  do  ('liapHIc  rt  Rarliaumout  fui   fait  r# 
puisqu'il  yf«l  parle  dr  la  mort  de  Mot  rosn 
nrrntp.  fllut  mourut  le  i3  mari  îftSS.  Au 
ijci'fïojijsp,   il  y  avait   qui  ht*  ans  envi 
Scudéri   était    gnuTerneur  de  Notre-Oun 
Garde,  puisqu'il  y  est  dit  plaisamment  : 

«  .  .  .  .  Messieurs ,  là  dedi 
f>  On  n'entre  plut  depuis  long-temps. 
»  Le  gourrmeur  de  celte  roebe  , 
»  Retournant  en  cour  par  le  roeb*  , 
»  A  depuis  environ  quinte  uni 
»  Emporté  la  clef  dan»  sa  porbe.  » 

Scudéri  paraîtrait  dnnr  avoir  M4  aoanaae  a 
verpesnent,  vur»  tGfi  ou  t6\*. 


scu 

sScodéri,  devenue  veuve  4  l'â- 
16  a»,  ne  contracta  pas  de 
rx  liens.  EDe  était  l'amie  du 
Samt-Aignan,  du  comte  de 
Labutin  etoe  beaucoup  d'autres 
tes  célèbres.  Sa  correspondan- 
;  Bussy  -  Rabutin  Ta  placée 
g  des  bons  ëpistolaires  du 
itieme  siècle.  6es  lettres  ont 
iliées  avec  celles  de  Bussy, 
nparfaitement,  et  avec  des 
tfcfm^Pt*  considérables  (io). 
t  encore  possible  de  donner 
etl  de  ces  lettres  ,  revues  sur 
inscrits  de  Bussy  -  Rabutin. 
ubtication  enrichirait  l'his- 
Decdotimie  de  beaucoup  de 
tits,  qui  ne  seraient  pas  sans 
pour  ceux  qui  aiment  à  vivre 
dcbu  siècle.  Mme.  de  Scudéri 
à  Paris,  en  i7«a,  »  l'âçe  de 
rmgt-nn  ans.  On  va  indiquer 
Tentent  les  ouvrages  de  Scu- 
.  Sene  pièces  de  théâtre  pu* 
épais  irai  jusqu'en  1 644 -On 
t  quelques  lueursde  talentdans 
l  de  César  et  dans  Y  Amour 
une.  11.  Le  Temple ,  poème 
otredu  roi  et  de  M.  le  cardi- 
Richclicu,  Paris,  i633,in- 
[.  Observations  sur  le  Cid, 
i63- ,  in-8°.  Elles  sont  ordi- 
ent  jointes  aux  œuvres  de  P. 
le.  Elles  donnèrent  lieu  à  la 
de  M.  de  Scude'ri  à  Villus- 
demie,  Paris,  1O37  f  in-8°.; 
euve  des  passages  allégués 
es  observations  sur  le  Cid , 
1657  f  in-8°.  ;  k  la  Lettre  à 
Je  t  académie  française ,  sur 
qu'ils  ont  fait  du  Cid 


»  a  ait  c*«  Lrttm  a*  aoibrr  <U  rtlks 
m  »>fW« ,  qm9  Oopold  OUKn  •  rri»> 
■  it«4»  «I  !•>"  ;  mm*  iw  t'Mt  cmttrntr  d« 
é>  k  caUtctimi  •>>  Lrttr*.  de  Biuay. 


•'• 


•^m  r«fjr*d«ir«  c«At 


1U. 


SCU  385 

et  de  ces  observations,  Paris,  i638, 
in&.,eten(m.k\*Re)xmseèM.de 
Balzac ,  Paris ,  i638,  in-*».  IV. 
L'Apologie  du  t^ton?,  Paris /i  63g, 
h>4°-  V.  Les  Harangues  ou  Dis- 
cours académiques  de  J.-B.  Man- 
zini,  traduits  de  l'italien,  Paris, 
i6$o /m&.Yl.  Le  Cabinet  de  M. 
de Scudéri,  première partie, Paris , 
1646,  in-4°.;  c'est  la  seule  qui  ait 
paru.  VIL  Discours  politiques  des 
Rois ,  Paris,  1648,  in-4».  VOL  Poé- 
sies diverses,  Paris,  i649,in-4°. 
IX.  Alaric ,  ou  ilome  wincue ,  »od- 
me  héroïque,  Paris,  i654,  in-fof. ,  ou 
i656,  in-ia.  X.  Le  Caloandre  fi- 
dèle, traduit  de  l'italien  (For.  Ma- 
nmi,  xxvii,  166).  Paris,  i638; 
3  vol.  in-8°.  Scudéri  était  doué  d'une 
malheureuse  facilité,  qui  étouffa  en 
lui  le  germe  du  talent  qu'il  avait  reçu 
de  la  nature;  il  avait  de  l'esprit,  dt 
l'imagination,  mais  trop  d amour- 
propre  pour  se  défier  de  ses  propres 
loi-ces ,  et  pour  s'apercevoir  que  les 
ébauches  informes  qui  naissaient  de  sa 
plume  au  'aient  eu  besoin  d'être  per- 
fectionnées par  un  travail  opiniâtre. 
Parmi  ses  Poésies  diverses ,  il  y  en 
a  quelques  unes  qui  ne  sout  pas  dé- 
nuées d'agréments.  Les  éditeurs  des 
Annales  poétiques  en  ont  donne  un 
choix  judicieux  dans  leur  dix-ncm  ie» 
me  volume-  M — k. 

SCl'ijfîRI  (  Madfu:nk  tu  ) ,  s  nir 
du  p  recèdent ,  ni  qui  t  an  ll.ivro  en 
160^.  Aussitôt  r|;ie  son  rlur.ïî'o.i  fut 
tenninve,  elle  vint  à  Piri-.  <  1  les 
agréments  de  jinu  '-«-pri*  «1  IVieiiduc 
de  ses  r01111.1iss.11  ires  firent  bien  fût 
rechercher  son  entretien  ]>.irde*  per- 
sonnes illustres  ,  vl  p.ir  dc<  ^Vri- 
vains  distingues.  La  manjui^e  de 
Rambouillet  l'adroit  .111  milieu  de  ce 
cercle  dont  les  dérisions ,  sur  les 
choses  de  goût,  furent  luug-temps 
respectées  comme  des  arrêt*  sonve- 

*5 


'     À0Cf' 


386  SCU 

rains.  VAstrée  d'Urfë,  les  .volu- 
mineux romans  de  La  Calprenède 
et  de  Gomberville  étaient  alors  en  vo- 
gue i  Mllc.  de  Scudéri  essaya  de  ré- 
parer les  torts  de  la  fortune  en  com- 
posant des  ouvrages  qu'dledonna  d'a- 
bord sous  le  nom  de  son  frère.  Au 
lieu  des  bergers  du  Lignon ,  que  d'Ur- 
fé  faisait  disputer  longuement  sur  les 
nuances  délicates  de  Pamour ,  Mlle. 
de  Scudéri  fit  parler  aux  héros  de 
l'antiquité  le  j argon  précieux  des 
ruelles  ;  et ,  comme  Ta  (fit  Despréaux, 
au  lieu  de  faire  de  Gjrus  un  modèle 
de  toute  perfection,  elle  en  composa 
un  Artamène  «  plus  fou  que  tous  les 
»  Céladons  et  tous  les  Syivandres ,  qui 
»  n'est  occupé  que  du  soin  de  sa  Man- 
»  dane ,  qui  ne  sait,  du  matin  au  soir, 
»  que  lamenter,  eémir  et  filer  le  par-  - 
»  mit  amour.  Elle  a  encore ,  ajoute- 
»  t-il ,  fait  pis  dans  un  autre  roman 
»  intitulé  Ciélie \  où  elle  représente 
»  tous  les  héros  de  la  république  ro- 
»  maine  naissante ,  les  Horatius  Co- 
»  clés ,  les  Mutius  Scévola ,  les  Clélie, 
»  les  Lucrèce,  les  Brutus,  encore  plus 
»  amoureux  qu' Artamène,  ne  s  oc- 
»  cupant  qu'à  tracer  des  cartes  géo- 
»  graphiques  d'amour ,  qu'à  se  pro- 
»  poser ,  les  uns  aux  autres ,  des  ques- 
»  tious  et  des  énigmes  galantes...  (  i  )  » 
On  comprend  difficilement  aujour- 
d'hui comment  faisaient  nos  pères 
§our  lire  ces  longs  romans  remplis 
'aveutures  étrangères  au  sujet  prin- 
cipal ,  de  dissertations  alambiqnées 
sur  la  nature  des  sentiments ,  de  con- 
versations sans  terme,  d'où  le  naturel 
semble  avoir  été  soigneusement  exclu, 
où  tout  respire  cette  préciosité  si  bien 
ridiculisée  par  le  maître  de  notre 
scène  comique.  Ménage  a  beau  nous 
assurer  que  ceux  qui  blâment  la  lon- 


(  i  )  (jCavrci  de  Boîlean-Dwprrwii.  Dinconn  rar 
le  dialogue  intitolr  :  De*  Mn>smde  roman. 


SCU 

soeur  des  romans  de  M11*,  de  So>. 
oéri  «  font  voir  la  petitesse  dslenra»* 
»  pirt,  comme  si  londevaitméMM: 

•  Homère  et  Virgile,  parce<raelevi^ 
»  ouvrages  contiennent  phumiis  &V 
»  vres  charges  de  beaucoup  dr    " 
»  des  et  d'incidents,  qui  en 
»  nécessairement  la  condusîoB(a)^ 
Cet  écrivain  n'a  plus  assexde  ami 
pour  nous  convaincre.  La  snrpriit 
diminuera  cependant  si  l'on  se  it* 
porte  aux  anciennes  menu*,  si  UflÉ 
peintes  par  Mœe.  de  Geùlis  fS»r 
nous  ne  pouvons  mieux  faire  qat 
d'emprunter  ses  expressions  *  Uj  1 
»  avait  alors  peu  de  snedades*^.. 
»  Peu  d'auteurs  écrivaient  y  et  pr 
»  conséquent  les  nouveautés  suit 

»  rares.  Les  femmes  menaientnn  «n-  ] 
»  rede  vie  réglé  «sédentaire;  an  m 
»  de  ebanter,  de  jouer  dos  km*» 

•  ments,  de  préparer  et  do  dons* 
»  des  concerts ,  elles  passaient  an» 
»  grande  partie  de  leurs  journées  à 
»  leurs  métiers,  occupées  à  brodèrent 
»  à  faire  de  la  tapisserie  :  pendant  c* 

»  temps  une  demoiselle  de  compa-    . 

»  enie  lisait  tout  haut Quand  les 

»  femmes  entreprenaient  ,  comme 
»  une  chose  fort  simple,  de  remea- 
»  bler  à  neuf,  de  leurs  mains,  une 
»  grande  maison  ou  un  vaste  chl- 
»  teau,  les  longues  lectures  ne  les  et» 
»  frayaient  pas.  Ces  éternelles  con- 
»  versations ,  qui ,  dans  les  ouvrages 
»  de  Mllc.  de  Scudéri ,  suspendant  la 
»  marche  du  roman,  nous  paraissent 
»  insoutenables ,  étaient  loin  'de  dé- 
»  plaire.  On  avait  alors  le  coût  des 
»  entretiens  ineenieux  et  solides ,  non»  i 
»  seulement  à  l  hôtel  de  Rambouillet, 
»  mais  à  la  cour ,  chezMadame ,  chei 
»  Mlle.  de  Montpensier,  chez  la  dn- 
»  chessedeLonçueville,chezM,,M«.de 
»  Lafayette  ,  de  Sévigné  ,  de  Cbo» 


(*)  Mémmgimm,  I.  II,  p.  g,  M.  4e  »;»5. 


\ 


j 


son 

delà  Sablière ,  chez  le  duc 
lochefbucauld,etdaas  tou- 
Buisonsotise  rassemblaient 
s  d'esprit  »  (3).  Les  intri- 
eour,  que  Mlle.  de  Scudéri 
ts  ses  romans  sous  des  noms 
s ,  et  les  portraits  de  ner- 
connus  qu'elle  sema  dans 
iges  ,  contribuèrent  aussi, 
e,  à  leur  succès.  Tout  l'hô- 
imbouillet  se  reconnaissait 
yrus  (4)  ;  et  la  délie  pré 
eaucoup  de   tableaux   qui 
point  des  énigmes  pour  les 
mains.  Douée  d'ailleurs  d'u- 
nation  d'autant  plus  féconde 
«▼ait  pas  cherché  à  lui  près- 
timites,Mllc.  deScudén  écri- 
t  purement.  L'abus  de  réa- 
ffectation et  la  recherche, 
tomber  ses  livres  de  nos 
étaient  encore  regardés ,  par 
do  grand  monde,  comme 
bien  dire;  le  goût,  senti- 
jmîs  des  convenances ,  n'é- 
n  que  d'un  petit  nombre  de 
s  privilégiées;  rar  Despréaux. 
as  encore  ramené  son  siè- 
rmi% source  unique  du  beau, 
e  dans  les  écrits  des  anciens. 
n  doit  être  moins  surpris  que 
;  Scudéri  ait  été  mise  au  rang 
les,  et  que  ses  contemporains 
i  décerné  le  nom  de  l'immor- 
iko.  Ce  délire  ne  fut  pas  scti- 
elui  des  gens  frivoles  :les  pèr- 
es plus  graves  lui  adressèrent 
s  qui  paraissent  aujourd'hui 
iers  que  les  lecteurs  nous  sau- 
rt-eW  gré  d'en  mettre  quel- 
»  sous  leurs  yeux.  On  connaît 
fclion   que  professait,    pour 
e  Scudéri,  le  sa  vaut  11  net , 
T A vra nclies.  «  ()n  ne  vit  pas , 

imjlm*mr*  Jet  J'emmmn  %ur  t*  LttrrMur* 
Pari*,  «tilt  t.  It  f.  ist»,  »-i». 
mpmmm ,  I.  Il ,  f .  f . 


SCU  387 

»  dit-il ,  (5)  sans  étonnement,  lesro- 
»  mansmi'uneûUeau^ut  illustre  par 
»  sa  modestie  que  par  son  mérite  «Tait 
»  mis  au  jour  sous-un  nom  emprunté , 
»  se  privant  si  généreusement  de  la 
»  gloire  qui  lui  était  due,  et  ne  cher- 
»  chant  sa  récompense  que  dans  sa  ver-: 
»  tu,  comme  si  JorsqueJIe  travaillait 
9  ainsi  à  la  eloire  de  notre  nation ,« 
»  elle  eût  voulu  épargner  cette  hontdà  > 
9  notre  sexej  mais  enfin...  uousavoris 
»  appris  que  l'Illustre Bassa,  le  Grand 
»  Cynis  et  Cldie,  sont  les  outrages 
9  de  M11-,  de  Scudéri.  »  Godeau,  évè- 
que  de  Vence , l'enfant  gâlv',  pour  ain- 
si dire,  de  l'hôtel  de  Rambouillet,  y 
avait  contracté  l'habitude  d'expres- 
sions d'une  galanterie  sans  objet,  qui 
étaient  alors  regardées  comme  la  po- 
litesse la  plus  exquise.  C'est  de  cette 
manière  qu'il  faut  entendre  une  Épître 
que ,  le  a*  janvier  i655  ,  il  écrivit  à 
Courart  à  l'occasion  de  la  Glélie.  On  la 
rapportera  ici  presque  en  entier,  par- 
ce qu'elle  n'a  jamais  été  publiée  : 

Enfla }' mi  va  l'adauraLle  délie  . 

El  cette  rarte  m  plie  (|T), 
Si  Mie,  m  gâtante  et  m  utrime  d'tiftit, 
(Jul  prime  fut-elle  arbevée, 
Qae  le  ttraa  de*  emri ,  A— ht»  par  carar  l'i 
Et  qae  m  mrre  l'a  Iroavea, 
Un  effort  d'evprit  ri  aoaTean, 
Que .  par  m*m  fil* ,  mm  arc  et  an»  I 
Par  le*  («rare»,  le*  Jeu*  et  les  Rit ,  elle  |«ra 
<^ue  depui*  me  ai  Saniir  aaûae  la  aatare 

LAe  m  a  rica  ▼■  «le  m  beaa.... 
Poar  whh.  qui  aaia  da  dont  pat»  de  TtitJrt, 
Smphn ,  par  mm  piaceaa  divia  % 
Pan»  m  carte  ai  ea  fait  apprendre 
Et  le»  detnor»  et  le  rkeaiia  ; 
Maw  |e  voudrai*  qu'aa  liett  de*  terni  imemm 
Qai  *e  voat  perdre  dana  le* 
<  Ht  vie*  aae  fraad*  cité 
IVaoe  BMrveitleuar  béante  t 


."»'•  />«  r  >*r  ior  t'ong  ut  dm  ivutmu ,  à  la  Irte  da 
roeuia  de  Aavde,  par  M"*,  de  Labrette. 

\ii  Alm«itaiaa  IHtromn  g è»frmp*:%ifmef**ur  l'nti- 
lilr  ,1e  eeuw  tfni  vent  rut  mytpr-  m.ltr  tm  rtule  fnn>r  mê- 
ler >l  »%«TICI*LIRR  àrT.*n*r,  ia«*re«Ua*b  pre- 
aiii  rr  p«rtie  de  t'Jelte.  Hmleaa  ea  parle  ataat  daa* 
m  dîtieaic  talire  : 


D'alMird  lu  la  «erra*,  ata*i  que  dan*  CUtie, 
Rrrrvatt  •/>»  «uiattl»  «mile  d"«ii  »•»•  d'aaiHI, 
S'en  tenir  avec  rui  aai  petit*  »oiii*  peraiia; 
Pan  bteati'iC  ea  grande  eaa  Mtr  le  Seal*  de  Teaafnr, 
>avigatr  a  «aalaat,  tuai  dira  «t  loal  aalaaaW. 


388  SCU 

Oo  plutôt  quoique  veste  eeapire , 
Où  Sapho  pit  rein*  m  dire  : 
Et  que  <U  Tmdn  on  j  tendît. 
Et  qu'en  un  jour  on  i  y  rendit 
Pour  y  voir  de  cette  prinee—o 
Régner  l'esprit ,  la  bonté ,  le  sagesse  (7). 

Ces  éloges  sont  au  moins  sur  le  ton  du 
badina  ge;  mais  les  louanges  que  Masca- 
ron ,  e'vêque  de  Tulle,  l'un  de  nos  pre- 
miers orateurs  sacrés,  adresse  à  M1Ic. 
de  Scudéri ,  ont  quelque  chose  de  plus 
extraordinaire.  Il  lui  dit ,  dans  une 
lettre  du  12  octobre  1672:  «  Quoi- 
*  que  vous  n'ayicz  pas  eu  le  public  en 
»  vue  dans  tout  ce  que  vous  avez 
»  fait  ,je  sais  très-bon  gré  au  public  de 
»  vous  avoir  toujours  en  vue,  et  de  s'in- 
»  former  soigneusement  de  l'emploi 
»  d'un  loisir  dont  il  me  semble  que 
»  Tous  devez  quelque  compte  à  toute 
»  la  terre  ;  l'occupation  de  mon  au- 
»  tomne  est  la  lecture  de  Cyrus ,  de 
»  Glélie  et  d'ibraliim.  Ces  Ouvrages 
»  ont  toujours  pour  moi  le  ebarme 
»  de  la  nouveauté;  et  j'y  trouve  tant 
»  de  choses  propres  pour  réformer 
»  le  monde ,  que  je  ne  fais  point  de 
»  dilticulté  de  vous  avouer  que  dans 
1»  les  sermons  que  je  prépare  pour  la 
»  cour,  vous  serez  très-souvent  à  cote 
»  de  saint  Augustin  et  de  saint  Ber- 
»  nard.  »  Dans  une  autre  lettre  du  5 
septembre  167 5  ,  il  apprend  à  Mllc. 
de  Scudéri  qu'il  vient  a'étre  choisi, 
par  le  cardinal  de  Bouillon,  pour 
prononcer  aux.  Carmélites  l'oraison 
funèbre  de  Turenne;  il  exprime  le  re- 
gret d'avoir  si  peu  de  temps  pour  se 
préparer  à  une  action  aussi  impo- 
sante. «  Vous  pouvez ,  Mademoiselle, 
»  lui  dit-il ,  m  aider  à  éviter  ces  iu- 
»  convénients ,  si  vous  avez  la  bonté 
»  de  penser  un  peu  à  ce  que  vous  di- 


(7)  Mm.  de  la  bibliothèque  de  l'Aryen»! ,  bellas- 
leltre»  françeUe* ,  n°.  1S1  ,  in-|°. ,  tome  ipr..  , 
p.  75.  t'ette  pièce  eM  runlriuir  d»m  une  Jrtlreau- 
tugiapbc  de  (iodi-rtu  ,  »ur  le»  cachet*  de  la<{iir|]e 
un  aperçuit  encore  le»  iuaiipic*  de  l'rpùcimal.  Il  y 
a  ,  fùo<  Segreie ,  de  fort  jolie*  «tance*  sur  La  ('art; 
dm  Tendr:  Vny.  se*  Poésies,  Paris,  itiBi ,  p.  %\\. 


SCU 

»  riez  si  vous  étiez  chargea 
»  emploi.  Je  vous  le  dem 
»  instamment,  et  je  sais  \ 
»  je  m'adresse.  Si  j'avai 
»  temps  ,  et  si  je  passiom 
»  le  succès  de  cette  aiïa 
»  prendrais  pas  cette  lib< 
»  je  suis  comme  un  hom 
»  qui  est  obligé  d'emprun 
»  cotés  pour  faire  la  son 
»  lui  demande  (8).  »  FI 
mercie  M11'',  de  Scudérv 
de  ses  conversations  ;  d'm 
tout  aussi  polie ,  mais  avec 
qui  appartient  à  l'hommi 
«  Il  me  fallait ,  dit-il ,  u 
»  tout  aussi  délicieuse  qui 
»  pour  me  délasser  des  fai 
»  voyage ,  pour  me  guérir 
»  des  mauvaises  compagi 
»  pays-ci ,  et  pour  me  fair 
»  repos  où  la  rigueur  de  I. 
»  la  docilité  de  mes  nouv 
»  vertis  me  retiennent  dai 
»  épiscopale.  En  vérité  , 
»  selle ,  il  me  semble  que  * 
»  sez  toujours  en  esprit 
»  si  raisonnable  ,  si  poli , 
»  si  instructif  dans  ces  <1 

»  mes qu'il  me  prem 

»  fois  envie  d'en  distribua 
»  diocèse  ,  pour  édifier  1 
»  bien ,  et  pour  donner  u 
»  dèle  de  morale  à  ceux  q 
»  client  (9).  »  La  ren  muiu 
de  Scudéri  ne  demeura  pas 
dans  son  pays  :  la  reine 
l'honora  de  sou  amitié,  de 
et  de  ses  dons  ;  l'académie 
vrati  de  Padoue  l'admit 
rangs  ;  elle  fut  l'une  des 
à  répandre  au  loin  cette  ç 
raire  de  la  France, qui  dev 


(•/  Icttrw%  tiutogrufthe*  et  inédit-* 
Bibliothèque  du  ri  dacleur  de  cet  arli 

\r\)  lettre  autographe  et  inédit* 
Bibl.  du  rédacteur  de  cet  article 


scu 

'un  n  grand  édat ,  et  qui  a 
«re  langue  celle  de  l'Europe 
a  vante.  La  duchesse  de  How- 
aksbourg  ,  sœur  du  duc  de 
ck ,  lui  écrivait ,  le  19  de- 
i656  :  «  La  promesse  que 
ae  donnez  de  me  faire  jouir 
iheur  d'avoir  bientôt  la  suite 
lie  commence  4  contenter  le 
que  j'en  ai.  Cependant  je 
t  mon  impatience  par  la 
des  Œuvres  de  M.  Sarrazin, 
f onsieur  mon  frère  vous  est 
Me.  Elles  sont,  à  mon  avis, 
«plies,  qu'il  n'y  a  rien  i 
L  Ménage,  qui  les  a  publiées 
rotre  protection ,  n'a  rien 
lans  la  préface  de  ce  que  la 
née  a  déjà  publié  ici  de  votre 
£00  ,  si  ce  n'est  l'extrême 
âne  vous  avez  de  donner 
iflbctiofr  a  des  personnes  qui 
ont  étrangères ,  tellement  que 
ignés  mêmes  en  ressentent 
erfluité  (10).  9  Le  duc  de 
ék,  Antoine-Ulric,  qui  avait 
m  France,  qui  a  lui-même 
;  divers  ouvrages  (11),  cor- 
kit  aussi  avec  M1,c.  de  Scu- 
ne  lui  adressait  pas  des  élo- 
s  flatteurs.  Si  Mlle.  de  Scu- 
écrivant  les  ouvrages  aux- 
?  attachait  sa  réputation ,  est 
lans  l'affectation  et  la  recher- 
a  quelquefois  montré,  dans 
s  qii  elle  écrivait  à  ses  amis , 
iturH  nr  lui  était  pas  étran- 
pra tiquait  alon  1ns  conseils 
mis  dans  la  bouche  de  Bé. 
D  de  ses  interlocuteurs ,  dans 
ration  Sur  la  Manière  d'é- 
s  Lettres  (1*1';  ,  et  il  nous 


0  mti*frmpk».  B&lMtk+ojM  àm  rr4»c- 
atlaclr. 
I.  VI 


SCU 


38» 


aenAleqneySoiwlerapnortépistiolÉttEy 
die  n'est  pas  loin  des  femmes  célèbres 
du  dix-septième  siècle.  Dans  une  lettre 
k  l'évéque  de  Vence,  sur  la  prison 
du  grand  Coudé,  elle  hn  écrit  :  «  On 
peut  dire  que  M.  le  Prince  tire 
de  la  gloire  de  tout  ce  qui  rai  ar- 
rive ;  car  vous  saurai  que  depuis 
3n'on  l'a  mené  à  Marcoussis,  le 
onjon  de  Vincennes  est  devenu 
l'objet  de  la  curiosité  universelle. 
En  mon  particulier ,  j'y  vis  nier 
plus  de  deux  cents  personnes  de 
oualité,  à  qui  on  montra  le  lieu  où 
11  dormait,  celui  ou  il  mangeait, 
l'endroit  ou  il  avait  planté  des  col- 
lets qu'il  arrosait  tous  les  jours,  et 
un  cabinet  où  il  rêvait  quelquefois, 
et  où  il  lisait  souvent,  knfin,  Mon- 
sieur ,  on  va  voir  cela  comme  on 
va  voir  a  Rome  les  endroits  où  Cé- 
sar passa  autrefois  en  triomphe...  Ce 
que  j'y  vis  de  plus  surprenant  est 
que,  durant  que  j'y  étais,  M.  de 
Èeanfort  y  vint  avec  Mm«.  de 
Montbazon,  à  qui  il  faisait  voir 
toutes  les  incommodités  de  ce  lo- 
gement, triomphant  lâchement  du 
malheur  d'un  prince  qu'il  n'oserait 
regarder  qu'eu  tremblant,  s'il  était 
en  liberté.  Pour  moi,  j'eus  tant 
d'horreur  de  voir  de  quel  air  il  fit 
la  chose,  que  je  n'y  pus  durer  da- 
vantage. »  Elle  ajoute,  dans  une 
utre  lettre  :  «  Lorsque  je  fus  au  don- 
jon, j'eus  la  hardiesse  de  faire 
quatre  vers  (1 3).  et  deles  graver  sur 
une  pierre  où  M.  le  Prince  avait 
fait  planter  des  iril'cts,  qu'il  arro- 
sait q un bd  il  y  était.  Mais,  pour 
»  norlfT  encore  ma  hardiesse  plus 
»  loin ,  et  vous  faire  voir  que  j'ai  plus 


I.  Tl,   •.    1)1 


.  1  i»  Àm  la  Biofr.  aafer. ,  art. 
fur  4m*n   fMj«ff, 


!,  \   tl,  f.  »iV 


■«.IMT 


3go 


SCU 


»  de  zèle  que  d'esprit ,  je  m'en  vais 
»  vous  les  écrire  : 

»  En  voyant  cm  œillet*  qu'un  Montre  guerrier 
»  Arrosa  d'une  main  uni  ganta  des  bataille» , 
m  Souviens-toi  qu'Apollon  bâtissait  des  muraille; ; 
»  Et  ne  t'étonue  pas  si  Mars  est  jardinier.  » 

Mllc.  de .  Scude'ri  était  d'une  ex- 
trême laideur  ;  el  ses  traits  lourds 
et  épais  n'auraient  pas  laissé  soup- 
çonner sa  supériorité;  mais  les  qua- 
lités de  l'esprit  et  du  cœur  rache- 
taient bien  ce  défaut.  Elle  était  plei- 
ne de  noblesse  ,  d'élévation  dans  les 
sentiments,  et  de  modestie.  Bon- 
ne ,  indulgente  et  généreuse ,  elle  eut 
beaucoup  d'amis.  Sa  liaison  avec  Pel- 
lisson fut  aussi  longue  que  constante. 
Elle  ressentit  profondément  les  mal- 
heurs de  cet  ami  de  Fouquet  ;  et  elle 
vit  avec  peine  que  les  travaux  de 
Pellisson,  devenu  courtisan, le  ren- 
daient moins  assidu  auprès  d'elle 
(  1 4)  (  Voyez  Pellisson  ,  XXXI II , 
9.Q5).  Conrart,  premier  secrétaire 
perpétuel  de  l'académie,  était  le  rival 
de  Pellisson.  Le  duc  de  Saint-Aignan, 
que  Mmc.  de  Scvigné  appelait  le  pa- 
ladinpar  éminence  (  1 5)  ;  M.  et  Mmc. 
du  Plcssis-Guenégaud ,  le  poète  Sar- 
razin,  Godeau,  Ysarn,  Mmc.  Arra- 
gonais  et  Mmc.  d'Àligresa  fille ,  enfin 
Chapelain ,  composaient ,  avec  d'au- 
tres personnages  moins  connus ,  le 
cercle  intime  ac  la  moderne  Sapho. 
Chacun  s'y  décorait  d'un  nom  de  ro- 
man. Mmc.  Arragonais  s'appelait  la 
princesse  Philoxène,  Mmc.  d'Aligrc 
Télamire,  Sarrasin  Polyandrc,  Con- 
rart Théodamas ,  Pellisson  Acanr 
te  (16)  ou  le  Chroniqueur ,  parce 


(i4)  Vny.  Y Ili*tturr de*  l*nline<  ou  blanquc* ,  d<- 
dice  m  Ratan,  in»eree  dmi*  le»  Antiquités  de  Paris, 
par  Sauvai,  t.  Ill ,  p.  Kl. 

(i5)  Lettre   de  Mmf.    de  Se  vigne    an  coralr  de 
BuMy-Rabiiliu,  du  3  a\ril  i fi-5 ,  t.  111,  p.  ajy  de 
édition  de  1818. 

(16)  Pellisson  prit  aussi  le  nom  A' Hrrminius  ; 
mais  ce  ne  fut  que  pendant  sa  prison ,  afin  de  dé- 
guiser la  correspondance  qu'il  eutretcuait  avec 
MH*\  de  Scudcri  et  avee  quelques  amis. 


SCU 

qu'il  était  chargé  de  la  rédacti 
annales  de  la  société;  M.  de  ( 
gaud  Alcandre,  et  sa  femme . 
théc;  le  duc  de  Saint-Aignai 
pelait  Artaban; Ysarn,  1  aut 
jLouis  d'or,  prit  le  nom  de 
crate;  M.  de  Raincy  celui  du 
Agathyrse  ;la  spintuelle  abt 
Malnoue  celui  d'Octavie;  G< 
le  nain  de  Julie,  y  était  ap 
Mage  de  Sidon,  et  quelquefo: 
le  Mage  de  Tendre.  Dans 
tites  réunions  du  samedi ,  a] 
Petites  assemblées  (17), 
mes  travaillaient  aux  ajustent 
deux  poupées  appelées  la  Gn 
la  Petite  Pandore ,  qui  se 
à  diriger  la  mode  nouvelle.  < 
sortait  cependant  sur  des  qu 
d'amour  ,  où  la  métaphysû 
cœur  jouait  un  grand  rôle.  L< 
gue  devait  souvent  ressembl 
conversations  du  comte  de 
avec  Mn,c.  de  Brissac,  a  te 
»  sophistiqués ,  dit  Mmc.  de  S 
»  qu'ils  auraient  besoin  d'an 
»  ment  pour  s'entendre  eux  - 
»  (18).  »  On  admirait  un  son 
devinait  une  énigme  de  l'abbé 
un  madrigal  en  amenait  un  ai 
c'en  était  bientôt  un  véritable 
comme  il  arriva  un  certain  s 
que  Mllc.  de  Scudcri ,  ne  pouv; 
fermer  plus  long -temps  l'exr 
des  sentiments  que  Pellisson  li 
inspires ,  lui  adressa  cette  décl 
si  connue  : 


1 


(17)  Ces  indications  pourront  paraître 
rédacteur  de  cet  article  croit  néanmoins 

|>d.«  superflu  de  \\*%  faire  connaître.  Ce»  i 
ni  uni  pri'nculc  plu*  d'une  difurulte,  et 
du  |>rii  :t  Ira  mh mouler,  que  parce  qit'e 
litil  CKimaitre  le»  vtrilahlc*  auteur*  d'ui 
pièce*  p>eiidou\uies  répandues  dan*  In  i 
du  lemp>.  Il  u  déjà  en  occasion  de  pari 
»iiipil»rit<-*  dans  une  Noie  du  tour  1er.  , 
non  édition  des  Lettres  de  Mae.  de  Se* 
ris,  1818. 

(18)  Lettre  de  M«»«.  deSérigné'  »  M» 
pnan,  du  »t>  mars  i(»-«,  t.  11,  p.  366  d 
de  1818,  Biaise. 


scu 

Hnfin,  Ai.«»illir,  il  t-tut  ^  kiuIh 
Vnirr  n>|>i  *l  a  •  lanur  le  mit  u  . 
Je  vim*  lai*  «"it«)\rii  •!•■  7t  ji'/i<- . 
M^i»  il*  ^iiàc^tt  eu  Uilr*  iu-ii. 

son  rqxirtit  aussitôt  par  un  au- 
ladrtgal  ;  mais  le  jour  le  plus 
re  dans  ces  calantes  Annales  fut 
medi  'ia  décembre  i(i5'J.  (ion- 
ivait  d«nne  à  MUo.  de  Scudcri 
ichet  de  cristal ,  qu'un  madrigal 
npagnait.  Sapbo  ,  répondit  par 
rrs  : 

IVnir  iwrrilrr  un  nuliH  *•  |< »I«  , 
Si  hirm  flravr  ,  »i  lii-illaiit  .  m  poli  , 
Il  tBodrait  *\«iir,  w  mr   «rmlilc  , 
C.Harlqar  jiili  wrti  rnM-iiililr  ; 
I  ««r  m  lin  lm  j«»li*  <-»rln  l* 
l*fWMtiHr»t  dr  juli*  M*fri'i«  , 
€»o  •!■    Hii'ili.%  ilr  )<i<i»  liillrlk  , 
M*>i<  ••min<-  )«*  nVit  *m\*  imint  l»irr  , 
Our  je  li"*i  riru  i|u'il  lUill*-  liiirr  , 
Og  qui  mt  rilr  4u«*iiii  ■■%«ti>ir, 
Il  foui  «•••■•  ilirc  «rnli  ni'  ut 
0«r  «<*ui  i|iitiiif*K  »i  it-i'.i'iiiiii'iil  , 
%^u  nti  u*  finit  «r  «i«-|f:n|i«- 
u  J'tuirr  •■•« (Tur,  nu  «!•■  I<  I.h««t  pn-inlrr. 

?  pièce    jetla   l'assemblée   dans 
iitnoiiM.i sine  que  nous  ne  parla- 
is   pas  assez,   pour   être  eu  état 
e  joindre;  Pcllisson .  Sariasiu  , 
rart.   M11".  Arr.ig«>iiu.iîs  ,  M1"'1, 
■gre,  charnu  niipr«»>  is.i  son  ina- 
al.   On    répliqua     p.ir    d'autres 
irigaux  plus  galants  on   pins  in- 
hs  les   uns    «pic  1rs    .1  utres;    et 
•  v'irce  prit  le  nom  dr  jimrtier 
mudrigititi.  La  Muiiuow*  sem- 
rcgreller   l.t    perle  de  ces  jeux 
prit  '  t<)  ;  tu. ils  1rs  lecteurs  peu- 
I  se  r.isMirer  :  la  Jtiiirnèftlcs  ma- 
;ait  i  ,  r  Limite  tlt 's  (  7/ n mit  fin •$ 
Mtinvtii  ,  existe  en  entier,  dans 
m.ihiiMTits  de  la  bibliothèque  de 
rwn.d   '-ut  .   Au   rrslc.   c'est  une 
t  ridinilr  ,qui  ne  mérite  pas  dVi: 
'  exhumée.  Mn  i<»-i,  r.irade'uiie 
nt  ou\eit ,  pour  la  première  fois, 


SCU 


3yi 


.  v. 
-it 


t.tt 


i»  ■■' 


Ni.lr  ■In  l.iin.   H  .  ji.     I  'i  ,  mIiI 


M-  . 


1  il     !■■■■     i"     .  in    ;■'    .    I'h'Io  IiIIif. 
■  ■•••     |i    tu  1     |  ri   iinlr»  i  •  r  ili  •  ,i    |j    iii.éi  ^i*  il«- 
i  p.'ir    I  .ni   •••mifilir    U  |iln|<  ■•  (   ii.  .   ihhu.*  «!• 
•■   '}**  1  uu  «  iitiin|iir«  drili'  lit  Jlttiic. 


le  concours  pour  le  prix  d'éloquence 
française,  que  Balzac  avait  fondé, 
Mll,'.dcScudéri  l'emporta  sur  tousses 
concurrents;  et  sou  discours  De  la 
gloire  fut  couronne.  Mllc.  de  La  Vi- 
gne, au  nom  des  dames,  fit  remettre 
chez  Mllc.  de  Scudéri  une  couronne 
de  laurier  en  orfèvrerie ëm aillée;  et 
el  le  accompagna  ce  présent  d'une  Ode 
aussi  honorable  «pi'ellc  était  faible, 
à  laquelle  Sapho  ht  une  jolie  réponse 
(•ai).  Le  discours  de  la  Gloire  est 
d'une  grande  médiocrité.  L'auteur 
réussissait  mieux  dans  les  poésies  lé- 
gères. Ou  eu  a  d'elle  un  assez  grand 
nombre ,  qui  n'ont  pas  été  réunies. 
Nauleuil  (-jt-Jt)  ayant  fait  sou  portrait, 
elle  lui  adressa  ces  vers  si  connus  : 

N  Mit  ru  il ,  en  fairaiil  m«»n  ima^r , 
A  <lr  mjii  iirt  di\iii  kigiidlv  |«-  |M»u\uir: 
Jr  hais  iur«  \nn  i|an*  uk>u  luiruir  ; 
Je  le*  aiiiir  Jau*  m>u  i)utM||p 

Mais  ou  ne  connaît  pas  la  réponse  deli- 
catcquciit  >autcuilà  M,le. de  Scuderi, 
qui,  voulant  s'acquitter  envers  ce  pein- 
tre, lui  avait  envoyé  une  bourse  rem- 
plie de   louis.  «  Mademoiselle  ,  lui 
»  écrivit-il,  votre  générosité'  m'odén- 
»  se  el  n'augmente  point  du  tout  vo- 
»  tic  gloire....  Lue  personne  comme 
«  \  ous.,...  que  je  considère  si  extra  or 
»  diuaireiiieut,  et  pourlaqiiclle....  je 
»  devrais  avoir  fait  tous  les  ciiorls  de 
»  ma  profession....  mVnvoycrde  l'ar- 
»  grnl ,  el  vouloir  me  paver  en  prin- 
»  cesse,  un  portrait  que  je  lui  dois  il 
»)  y   a    si   longtemps  !    C'est  ,  sans 
»  doute,  pousser  trop  loin  la  géné- 
»  rosité  ,  et  me  prendre  pour  le  plus 
»  insensible   de    Ions     les    bouillies, 
v  Vous  nie  permettrez  donc  ,  Madc- 


■  I      Pi  lli»*<>n  4  ilmini-  «  i  «  «Il  11%  pii  <  «•«  .   aill*i    •|ll'' 

].'  |l|.i..in.  •!«■  U  rfl  i<ir,   U  U  »niU-  ilr  ••■!•  Ili«luiir 
Ji    I  di  Jil«  iinr  ,   i  «lili'iii  i|i    i ••-  ■ . 

.  ■  ■  ■  Njiil<  ml .  U  l'ui  i n  <|r  rr  |>>r1rjit ,  lit  un 

(••h    i|«i-ili.iin.  .ii|i|inl     Mllr.  il«    S«n»l«fi    i'| Jil 

*.i«     ilrilt   lui  <  t»   «r    t|..ii\riil     ilin«    II-     lit  t  *••  t(    il* 
..ml  flir  •     J1-...1     II   -lu     ■'/    •      fl     H'it  "l'i'i    .     <«i|n^i|rr 

l'itin-  du  .>l*iU«u,  iUi;,  *'    i*^iIm-,  1'    * 4 


3ya  sçu  scu 

•  moiseile ,  de  Ton»  cd  faire  une  pe-  M™",  de  Lafayette  donna  Zatde ,  t\ 
»  tite  réprimande  ;  et  comme  vous  la  Princesse   de   Cliva ,  sous  le 

■  me  permettes  encore  de  cbanr  tout  nom  de  Serrais.  II.  Artamènc ,  ouïe 
a  ce  qui  Tient  de  vous  ,  je  prend»  to-  Grand  Qjr> vs .  10  vol.  in-8°. ,  Paris, 

*  Ion  tiers  la  bourse  que  véu»  m  165c*,  16S1 ,  itifi.'i ,  i655 ,  i6àt>rt 

■  mite,  et  je  tous  remercie  de  tm  i058.Ceioni.ni  parulencore  sousït 

■  louis,  que  je  ne  croîs  pas  être  de  nom  de  son  frère.  III.  délie ,  histoi- 

»  Totrefacon(a3)  ■  MllB.deScudéri  reromain.      ;.  i::-S«.,  Para, 

parvint  a  une  eitréme  vieillesse;  et  |656,  161        ififio  ,  1666,  1731, 

«Ile  conserva  tellement  les  facultés  de  nwa.  La  premiers  vol,  portaient 

son  esprit,  qu'à  l'âge  de  quatre-vingt-  le  nom  de  sou  frère,  mais  ce  se- 

douze  ans ,  elle  adressa  encore  au  roi  cret  ayant  été  découvert.  M11'-,  de 

de  jobs  vers,  a   l'occasion  d'une  Scudéri  fit  imprimer  les  autres  vol, 

agate  que  H.  Betouland  eut  Itou-  et  le  reste  de  ses  ouvrages  sans  nom 

neur  de  présenter  à  Louis  XTV  (»4V  d'auteur.  IV.  Àlmabui* ,  ou  l'Es- 

£llcsurvécutalapbpartdesesamis,  cime  Batte,  Paris,    1660,  8  voL 

que   de   nouvelles  liaisons   avaient  tn-G°.  Lenglet  Bufvesnoy  dit  que  ce 

imparfaitement    remplaces.    L'ahbe  Boman  n'a  été  imprime  qu'une  seule 

Genest,  dont  elle  avait  encouragé  les  fois, et  qu'il  n'est  pas  commua.  V. 

premiers  essais,  l'abbé  BosquOlon,  CeUnte ,  nouvelle  ,  Paris  ,  1WS1  , 

Betouland  et  quelques  antres,  conso-  Jn-8°.  VL  Femmes  illustres ,  tmla 

lèrent  sa  vieillesse.   Elle  mourut  a  jYaranateslièroïaiies,  Paris,  166S. 

l'âge  de  quatre-vingtHiiuUorze  ans ,  le  m-ia.    vil.  Mathilde   d'Jgiàlar, 

a  juin  1701.  Elle  habitait  la  rue  de  histoire  espagnole,  avec  les  jeux 

Beauce.aiiMarais.L'bospicedesEn-  servant  de  Préface,  Paris,  iWjo,, 

fants-Rouges  et  la  paroisse  de  Saint  h>S0.  VIII .  La  Promenadede  **er- 

Nicolas-dcs- Champs  se  disputèrent  saiUes  ou  V Histoire  de   Célanire, 

l'honneur  de  lui  donner  la  sépulture:  Paris,    16  IX.  Discom 

ledincrend  fut  jugé  CD  faveur  de  la  de  la  gloire  ,  Paris,   tfijl  ,   iu-11. 

paroisse,  par  le  cardinaldeKoailles.  X.  Corwei salions  sur  divers  siâett, 

Son  Éloge,  conposé  uar  l'abbî  Bos-  Paris,  1680  ,  :i  vol.  iii-ia.  XI,  G** 

quillon,  de  l'académie  de  S'wssons ,  versalionsnowcHtssurdii'crsiui'etl, 

est  inséré  dans  le  Journal  des  Sa-  Paris,  16*4  ,  2  vol.  in-ia  ,  ou  \a*- 

vants,  du  11  juillet  170t.  Voici  la  terdam,  n      i  ,  1  vol.  in-ia.    XII. 

liste  des  Ouvrages  de  M11',  de  Scu-  Conversation*  morales,  Paris,  1686, 

àcn-.l. Ibrahim,  oui'Illustre  Bassa,  a  vol.  in-ia.  Xlll.  Nouvelle*  Caf 

4  vol.  iu-8". ,  Paris ,  1641 ,  i665  et  versations t!>-  Murale ,  Par 

1733.  Il  a  été  traduit  en  italien,  et  a  vol.  ia-ia.  XIV.  Entretien 

imprimé  à  Venise,  en  1684,  a  vol.  morale,  P. m.  .  i&ja,  a  tttL  DHfl 

Cet  ouvrage  parut  sous  le  nom  de  Ces  dix  derniers  volumes  soûl 

George  de  Scudéri. Les  femmes  dans  meilleurs  ouvrages  de  MHe.  de  ' 

ce  siècle  là  ne  voulaient  pas  être  coq-  déri  :  un  chois  fait  par  un  boi 

nues  comme  auteurs;  c'est  ainsi  que  de  goût  de  ee  qu'ils  renférnieBt 

. plus  remarquable  ,  serait  meurt 

(.!)  L*tn  mttgmkw  m  UU,  g.  A'™i«ii.  livre  utile  et  agréable.  XV.  ittsW 

^SZ'^^T'tZ^Î  -_*-  Fables  envers,  Paris,  i685,a> 


(>4)sr^«„, , «,„!»!«  !■  j<g»«,j 


scu 

*  beaucoup  de  pièces  de  vers 
dont  plusieurs  ne  manquent 
naturel  ;  elles  n'ont  jamais  été 
Le  joli  quatraiu  saw  les  oeil- 
îrand-TiOiidé  vaut  mieux  à  lui 

•  bien  des  poèmes  contempo- 
es  vers  sur  la  naissance  du  duc 
gogne  ont  mérite  d'être  rcte- 
reron  les  cite ,  t.  x v ,  p.  1 .(  o 
fémoirvs.Cciw  cjni  voudraient 
■e  les  poésies  de  M,K.  de  Scu- 
nivent  parcourir  le  Mercure 

les  Poésies  choisies  données 
braire  Sercy  ;  les  Délices  de 
ie  galante ,  publiées  par  Hî- 
surtout  le  Accueil  de  vers 
,  donne  par  le  P.  Boi'hours, 
t  un  grand  admirateur  de  la 
lu  i-*\  siècle.  M — é. 

LTET  (Juan),  célèbre  chi- 
,  ne',  eu  i5<p,  à  Ulm,  était 
i  batelier  du  Danuije.Oii  igno- 
nent  il  vint  à  bout  de  se  pro- 
s  moyens  de  suivre  son  goût 
rtnde  (i).  Il  s'appliqua,  dès 
ince,  à  la  médecine ,  et  se  ren- 
•s  1C16,  à  Padou11,  pour  sui- 
lecons  de  Fabrice  d'Aqua- 
e  (  V,  ce  nom)  et  d'Ail  rien 
,  dont  il  fut  très- louer -temps 
irateur  anatoià.ijiw.  Il  iveut, 
i  ,  le  laurier  doc  ic  rai ,  en  iné- 
en  chirurgie  et  eu  philo.so- 
t,  après  avoir  exereé  son  art, 
'adoue  qu'à  Venise  .  où  il  fut 
,  pendant  un  an.  à  un  hôpital 
r,  il  revint  dans  sa  ville  o.i- 
ultet  ne  tarda  pas  dYirc  oc- 
son  état,  puisque  nous  avons 
-«Observations  de  lui ,  datées 
>.  Praticien  adroit ,  et  surtout 
ireux,  peut-être  se  décidait-il 


wt  4>t  i|ur  S«-nJtrt  |»rr<lit  ->u  j-»  1  «-  #>l  m 

I  »«|im  •  t\*   >\umt "t**  |-Mir«,    qu'il  fut 

1  •■«!  fof#ur  k  I  »»«4e.  t*  «i»nit«  admit  •• 

*  M  ««11*  a*lal>  ■    / hr»lr     illtitlt .  «irvr.  r 


SCU  3g3 

trop  facilement  pour  l'emploi  des  re- 
mèdes violents.  Sur  la  moindre  indi- 
cation, il  taillait  ou  brûlait  ses  ma- 
lades ;  mais  on  ne  peut  nier  que  sa 
hardiesse,  blâmable  à  bien  des  égards, 
ne  lui  ait  presque  constamment  réussi, 
tandis  qu'on  voit  assez  souvent  des 
médecins  trop  circonspects  ne  faire 
usage  des  moyens  curatifs  que  lors- 
qu'il n'est  plus  temps.  Tel  n'était  pas 
Ecultet  :  il  s'embarrassait  peu  de  fai- 
re souffrir  ses  malades  pourvu  qu'il 
les  guérit.  Dans  le  cas  où  l'incision 
est  reconnue  nécessaire,  il  prescrivait 
de  la  faire  plutôt  grande  que  trop  pe- 
tite, pour  n'être  pas  obligé  de  recou- 
rir une  seconde  fois  au  bistouri.  Ses 
talents  lui  procurèrent  la  place  de 
médecin  ordinaire  de  la  ville  d'Ulm 
et  une  pratique  très-étendue.  Appelé, 
par  un  grand  seigneur  allemand ,  à 
Stuttgard,  il  y  mourut  d'apoplexie, 
le  i«r.  décembre  i(>4"'>  (2),  à  cin- 
quante ans.  Louis  Hischofl"  pronon- 
ça son  Oraison  funèbre ,  dont  Frcher 
présente  un  court  extrait.  On  a  de 
lui  :  .trmamenlarium  chirurtzicum 

« 

bipartilum  ,  l  lin,  i<>>3,  in-fol.  (let 
ouvrage  posthume  fut  publié  par  le 
neveu  de  railleur.  Cette  édition  est 
neeompagnée  <le  quarante-trois  plan- 
ches. Olle  de  Francfort,  1<M>,  in- 
4°. ,  en  eonlieiit  eiiiquaute-sj\.  Il  en 
existe  un  grand  nombre  d'anti  es,  fai- 
tes en  Allemagne,  en  Hollande  et  en 
Italie,  dans  di\er.s  formais.  La  plus 
complète  et  la  plus  estimée  est  celle 


#;  l'rrhrrf  Th*«»  i'/i..#.  i.r.f-.  H-lIrr  (  fliM. 
rAi/"«fjf  ;  ,  !.!••%  (  thti.  •'  'tau  «V  me  /*ri/i*  1  . 
rt  ,  rtilin  .  M.  lwt.il  «  m  t-ifdrat  «ir  L  d*tr  4l 
]i    ni'irl    <|p    S<ult<f.    I  «  |Miniaut    «h»    (rmnr   d*n« 

«■»lt     •■)!%  I  *^f  .     f|ll<     lf    '!    /lil//«*f     l'ïll  .      il     fit     l'uu- 

v«ftiirr  >|n  r*<|a\r«-  du  II  nitaut  ■hUuIi  iipui  ,  ftf 
1«  tnlir  À  V^'urlrinlif  i  K.  Si  <  «Ma  ilali  r«t  UutifC, 
rllr  »i  ^1  rr|iriM|nilr  tiiu«  |r«  di|]i  i  rtilin  •  •litMiii%qaa 
n  'il.  ai  ■m»  f  m«>ilt<  •«,  un  air  «t*».  «  •  llr  àr  SjirnftaJ, 
y*i  ili»  L.-tlr  fiiirrjliiin  fui  .  J*n«  f<ni<  l+*  •••. 
Iillf  Hr«  lirrnif  ir.  ilr  Si'ilil'l  .   JM|i«i|il  MM  litllllfl** 

la  bftHM-  tir  ir  ■auiiMrc  *rt*  «|t»ut»r  par  la  aevra  •> 
l'aulvui 


3oi  SCU 

qu'on  doit  à  Jean  Chr.  de  Sprôgcl , 
Amsterdam ,  i  «j  4 1 ,  in-8°. ,  avec  86 
pi.  Elle  est  accompagnée  d'un  dou- 
ble Appendice  P  contenant  les  obser- 
vations medico -chirurgicales  de  J.- 
B.  de  Lamzweerdc  et  celles  de  Pier- 
re -  Adrien  Verduin.  L'ouvrage  de 
Scultet  a  été  traduit  dans  presque 
toutes  les  langues  de  l'Europe.  Fr. 
Dcboze  Ta  traduit  eu  français,  sous 
ce  titre  :  Y  Arsenal  de  Chirurgie , 
Lyon  ,  i 6*5  -}  ibid. ,  1 7 1 1 ,  in  -  4°. 
La  première  partie  contient  la  des- 
cription des  instruments ,  appareils 
et  bandages  usités  du  temps  de  Scul- 
tet, ou  décrits  par  les  auteurs  qui  l'a- 
vaient précède,  et  la  manière  de  s'en 
servir.  La  cinquième  planche  repré- 
sente la  scie  tournante,  iuventée  par 
cet  habile  praticien  pour  diviser  les 
parties  cartilagineuses  dans  l'opé- 
ration du  trépan  ;  et  la  seizième,  di- 
vers instruments  qu'il  avait  imaginés 
pour   extraire  les   corps  étrangers 
des  plaies  d'armes  a  feu.  La  seconde 
partie  est  un  Recueil  de  cent  Obser- 
vations curieuses  et  intéressantes.  M. 
Portai  recommande  au\  jeunes  pra- 
ticiens la    lecture  de   l'ouvrage   de 
Scultet  (  Vov.  J/ist.  de  Vanatomie , 
111 ,  41);  mais  il  les  engage  à  se  mé- 
fier de  ses  prescriptions  médicales, 
qu'il  a  trop  multipliées. — Ou  ne  doit 
pas  confondre  notre  auteur  avec  Jean 
Scultet,  médecin  de  Nuremberg, 
dont  nous  avons  un  Opuscule  sur  la 
plique  polonaise,  Nuremberg,  i058, 
in-  m  ,  et  quelques  Observations, 
dans  les  Actes  de  l'académie  «les  cu- 
rieux de  la  na fuie.  W — s. 

SCXLTETUS  (  rWniLLLM.  ), 
mathématicien  ,  dout  le  nom  alle- 
mand était  Schultz  ,  naquit  à  Gœr- 
litz, en  i54o.  Ce  fut  à  Leipzig  qu'il 
étudia  les  mathématiques*  11  visita 
ensuite  Wittcnbcrg  et  d'autres  bon- 
nes écoles.  Étant  trop  jeune  pour 


SCU 

obtenir  une  chaire  à  Leipzig,  il  y 
fit  des  cours  particuliers,  et  compta 
ï ycho-Brahé  parmi  ses  élèves.  En 
1 J70,  il  fut  appelé  dans  sa  ville  na- 
tale pour  seconder  le  recteur  de  l'c- 
colc.  Dès-lors,  il  exerça,  pendant 
seize  ans ,  l'humble  emploi  de  maître 
d'arithmétique  et  de  sphère.  Il  y 
joignit  des  fonctions  municipales, 
ayant  été  appelé,  en  1578,  dans  le 
collège  sénatorial  de  Gœrlitz.  Il  fut 
élu  juge ,  échevin ,  administrateur 
des  aumônes  et  des  églises  ;  et  six  fois 
il  fut  bourguemestre.  Lors  de  la  pes- 
te de  1 58  > ,  sa  vigilance  et  sa  sagesse 
contribuèrent  beaucoup  à  diminuer 
les  effets  de  ce  fléau.  11  maintenait 
une  tres-boune  police ,  faisant  des 
recensements  ,  mettant  de  l'ordre 
dans  les  archives,  et  veillant  sur  le 

1>rix  des  vivres.  Les  états  de  Lusaee 
e  chargèrent,  en  i58i ,  de  dresser 
une  carte  topographique  du  margra- 
viat de  llaute-Lusace.  Pour  s'acquit- 
ter de  cette  tache ,  Scultetus  fît  de 
fréquentes  excursions  dans  le  pays. 
Sa  carte  fut  gravée  sur  une  planche 
de  bois  que  l'on  conserve  encore  à 
la  bibliothèque  de  Gœrlitz.  Pierre 
Sclieuk  la  lit  copier,  et  la  mit  au 
jour  à  Amsterdam.  On  la  trouve  eu 
petit  dans  le  Theatrum  d'Ortclius; 
en  lin  ,  (■  rosser  la   donna   en  deux 
petites  feuilles  dans  ses  Curiosités  de 
Lusaee.  A.  la  demande  de  l'électeur 
de  Saxe,  Scultetus  dressa  aussi  une 
carte  géographique  de  la  Misnie ,  et, 
en  i.fyo,  une  autre  de  la  Haute-Lu- 
saec.  On  conserve  pareillement  ces 
deux  planches  de  bois.  L'ambassade 
moscovite,  qui  passa  quelque  temps 
après  par  Gœrlitz,  lui  demauda  une 
carte  de  Moscou  ;  mais  elle  ne  fut  pas 
exécutée.  Posseviu ,  Pcucer  et  Keppler 
firent  le  voyage  de  Gœrlitz ,  et  s'y 
arrêtèrent  pour  voir  ce  savant.  I/ea* 
percur  Rodolphe   eut  un  entretk» 


ï 


* 

i 


¥ 


scu 

avec  lui,  en  1^77.  Ce  prince,  ainsi 
que  le  pape  Grimoire  XIII,  le  con- 
sultèrent pour  la  reforme  du  calen- 
drier. A  cet  eflet,  Clavius,  charge 
particulièrement  de  celte  reforme,  se 
mit  en  relation  avec  lui.  Scultetus 
dressa  un  calendrier  reformé",  et  le 
publia  à  <iu»rlitz.  Par  ordre  de  Fem- 
prreur.  d'autres  villes  furent  obligées, 
en  i5<j8,  de  l'adopter.  Il  paraît  que 
ce  prince  anoblit  Je  mathématicien, 
qui  pourtant  ne  lit  jamais  usage  de 
son  diplôme.  Les  calendriers  de  Scul- 
tetus sont  devenus  très-rares.  La  so- 
ciété des  sciences  de  (îterlitz  eu  a  un 
autographe,  où  sont  marques,  outre 
les  signes  et  conjonctions  des  planètes, 
1  ancien  et  le  nouveau  calendrier,  et 
neuf  à  treize  autres ,  tels  que  les  ca- 
lendriers Julien,  hc1)reu,  arabe,  ar- 
ménien, persan,  gallican,  slave  et 
germain.  A  ces  détails  utiles  on  trou- 
ve jointes  des  puérilités,  telles  que  les 
pronostics ,  les  millièmes  des  planè- 
tes, etc.,  qui  étaient  dans  le  goût  du 
temps.  Le  calendrier  i  m  [tri  nié  à 
(■u-rlitz,  en  itioi  .a  sept  feuilles  in- 
i''. ,  et  contient  de  particulier  les 
principales  fîtes  de  l'église  romaine, 
prreque,  syriaque  et  éthiopienne, 
suivies  de  la  coin  parai  Sun  des  mois 
arec  onze  Calendriers  étivne'rrs. 
Scultetus  est  auteur  des  ou\r;i"es 
suivauLs.  écrits  pour  la  plupart  en 
allemand,  maigre  leurs  titns  latin>. 

I.  I/tïcnturis  non  nb>tant  inventa  , 
liurlitz.  ij^-.i,  1 .3*7  î .  1  "»8J  ,  in-J". 

II.  Gnomonice  de  snlariis .  snv»  duc- 
tnna  pnwtua  tertiv  partis  a  >/ro/io- 
mic *r  .  1*174,  .J»  feuilles  iu-fnl. , 
aver  84  Kg.  en  bois  et  le  portrait  de 
l'auteur.  H  en  nitte  une  traduction 
LolKind.iive.  Auistcidam ,  1  <>- ** ,  iu- 
§"•  III-  Dcscriptw  ctmieltv  an  nu 
1*--  apparent  is ,  Gurlitz.  1:178, 
in-4".  IV.  Curriculum  humanitatis 
Donùm  yoitriJesu-Chrisli  in  terri*; 


SCU  3()5 

continens  histoham  redemptionis 
humani gerwris ,  Evangelium ,  etc., 
(iœrlitz,  i5«So,  îu-foL,  Francfort- 
sur-1'Oder,  1600,  in-l°.  Les  faits  y 
sont  raj)j)ortes  au  calendrier.  Quel- 
ques autres  ouvrages  qu'on  lui  attri- 
bue ne  paraissent  pas  être  de  lui.  La 
société  des  sciences  de  (iœrlitz  pos- 
sède ses  Annales  manuscrites  de  cette 
ville.  Il  a  laissé  d'autres  manuscrits, 
dont  on  peut  voir  la  liste  dans  la 
Notice  sur  Scultetus ,  par  Gnrvc  : 
JYuuveau  magasin  Lusacien ,  t.  m, 
(îterlitz,  i«j4.  Tvcho-lJrahc,  son 
élève,  lui  a  adressé  quel* pies  lettres 
qui  ont  été  imprimée*  ;  dans  l'une, 
J'élève  ose  signaler  les  erreurs  de  son 
maître.  Scultetus  s'était  marié  deux 
fois,  et  il  laissa  trois  (ils  et  deux 
Jilles.  Il  mourut  le  il  juin  i<>i4> 
On  grava  sur  son  tombeau  l'épi  ta - 
plie  qu'il  s'était  faite,  et  qui  se  ter- 
mine par  ces  mots  :  Quid  agam  rv- 
quiris.*  taltescv;  scire  tpiis  sim  cupis? 
fui  nt  es  ,  eris  ut  sum.       D — c. 

SCI  POLI  ;  le  I\  Laliunt),  écri- 
vain ascétique,  né  à  Otraute,  dans  le 
ro\aume  de  N.iples  ,  vers  l  ">3o  , 
prit  l'habit  religieux  dans  l'ordre  des 
The.it  in  s,  en  ir  1  ,  et  mourut  à  Na- 
jiles  ,  le  Vt  nov.  i<iio.  11  est  connu 
principalement  par  le  Combat  spi- 
t  il  ml .  opuscule  imprimé,  pour  la 
première  fois,  à  Venise,  en  i5Hç), 
111-1  -}. ,  de  ()'i  pag.  (  1).  Cet  ouvrage, 
auquel  le  pieux  auteur  n'avait  point 
mis  s«»n  nom  "jr  ,  a  été  revendiqué, 
par  les  llénédictiiis,  pour  le  P.  Cas- 

1  I  •<!■!.  m  /'/.  ■■■'/■■.  Wiipr  11111  *  «-"lump  !»"•  Ji  «11 
.  .11  i',lr-  ,  1  \  l'in.r  ilnl  «  .1  -litn  ■!■  I  •  ri  *rr.  n  « 
ij  ■•-  »  m. •   li  .m»  «  ImiuO  1  «  ■   ■■■!  pluti  f  1 .11  *f  - •,■!••' r<f, 

l>    1 ■  •■•  <l<i  liillfl  fdlll  m  !-■!■     ,  il  «!•"   plu*  '■!■   •*■' 

•  m«  Hul-i  •♦■■■H  iCinlriir  |  a  •i'ilit>ni-  •!  1*  Ift.i- 
»n  iiir  •  .fit •■  n  ,  mif  ik'iiI  t  l..i|>i'ti  •  ■!•  |»lii«  .  »t  mJi- 
■  juriil  j...ur  Hilnir  mi   irf\ii   A.   /*    -. 

(l    l.A  Lin  II .iilii.lt  .    M. Un.    i  miÏ  .  I  4ltril>ni 

pour   li   |>r.ini.  rr  f...»  «m   I  h  *lnn  .  »t   I»    i»"iii  rf«" 

Ni  ilj-ill     IM      J'ilul      •II»   !■     Iillf     *|H«-     1  *»-mr     Jr    «4 

in-Tt  iI'mIioi.I  .  i!m«l  nliti-.n  i|<-  |lii|><^ur  .  Loiilii, 
iiiiu  .  iu  |i  ,  et  lr«  ijucuuo»  ut  drpuu. 


390  SCD 

tagna ,  religieux  espagnol  ;  et  par  les 
Jésuites,  "pour  leur  confrère,  le  P. 
Achille  Gagliardo;mais  les  Théatins 
ont  démontré  que  le  véritable  auteur 
est  le  P.  Scupoli.  On  trouvera  l'his- 
toire détaillée  de  ce  démêlé  dans  la 
Dissertation  latine  du  P.  Contini , 
Vérone,  1747-»  in- m,  rédigée  sur 
les  Mémoires  du  P.  Raph.  Savona- 
rola  (  Voyez  ce  nom ) ,  et  dans  les 
Scritori  Teatinï  du  Père  Vézzosi. 
La  contestation  à  laquelle  a  donné 
lieu  l'auteur  du  Combat  spirituel 
n'est  pas  le  seul  trait  de  ressemblan- 
ce qu'ait  cet  ouvrage  avec  Y  Imi- 
tation de  Jésus-Christ.  Saint  Fran- 
çois-dc-Sales  les  avait  fait  relier  en 
un  volume ,  qu'il  portait  toujours  sur 
lui.  Que  pourrait-on  ajouter  au  suf- 
frage d'un  pareil  juge  ?  Le  Combat 
spirituel  a  été  réimprimé  un  grand 
nombre  de  fois  (3),  et  traduit  dans 
presque  toutes  les  langues.  Parmi  les 
éditions  du  texte  original ,  ou  doit 
distinguer  relie  de  Paris  ,  imprime- 
rie royale-,  iWio,  faite  par  ordre  de 
la  reine  Anne  d'Autriche,  qui  en  en- 
voya un  exemplaire  à  chacune  des 
maisons  de  l'ordre  des  Théatins.  La 
Traduction  arabe  du  P.  Fromage, 
Rome,  de  l'imprimerie  de  la  Propa- 
gande ,  177"»,  in-8°.  ;  et  celle  qu'a 
faite  en  langue  basque  Svlvain  P011- 
yreau  (\)  Paris,  Audinet ,  iffli.'î, 
in-r.i  ,  méritent  d'être  citées.  On 
compte  jusqu'à  huit  traductions  fran- 
çaises du  Combat  spirituel  :  celle  de 


(1>  On  tmu\e.  dans  le*  Srritlnr.  Teatmi  ,  il, 
iRort  »uiv.,  uni-  Nutict-  rirUillic  d«v«  ejitiom  du 
Combat  y/inturl  ;  jusqu'au  177»  ït  au  uombre  de 
ïtfïo  ,  rr)mpri.s  !«>«  t  inductions.  ' 

(|j  Part»  ,  chvr.  Auilinrt.  it»G5,  in-ii.  Cette  t  ra- 
durtiunHtliiliiieroii\iaK»>  A  I.auri'iil  Sru]inli.  Puu- 
irroau.  prrlrr  de  Bour^i,  1  aii»«i  traduit  en  banque, 
Y I  m, Union  d'  .!.-('.  ;  Tint  rodait  ion  u  la  Vie  dé- 
vote (  de  kaint  Pranrni«-dr-Sa|r»  )  el  Ira  Inttttuttont 
1  hrétienncy  du  «arduial  de  Richelieu.  L'rditiun  ita- 
lienne de  Pl«i«.inrf,  i*»n),  in-ia.  mentionne  déjà 
une  \praiftii  asiatique  ,  H  une  autre  eu  langue  in- 
dienne. I/«-diti<<ii  ai m«:uiruae  c»t  de  Veuiae,  i-»3, 
•n-lj. 


SCY 

Jean  Boudot, revue  parie  P.  Gerbe- 
ron,  4  qui  D.  Tassin  a  eu  le  tort  de 
l'attribuer  (  Voy.  Y  Histoire  littér. 
de  la  congrëeat.  de  Saint-Sfaur), 
et  celle  du  P.  Brignon,  ont  été  repro- 
duites le  plus  fréquemment.  L'éditioa 
la  plus  estimée  de  la  traduction  du  P. 
Bngnon  est  celle  de  1774 ,  enrichie 
d'une  bonne  Notice  sur  la  vie  de 
Scupoli ,  par  le  P.  de  Tracy ,  thefc- 
tin.  lia  paru,  en  1820,  une  nouvelle 
traduction  du  Combat  spirituel  par 
M.  de  Saint-Victor  ,  qui  lait  partie 
de  la  Bibliothèque  des  dames  chré- 
tiennes ,  in-^4-  M.  Barbier  a  recueilli 
des  détails  intéressants  sur  les  trad. 
françaises  de  cet  ouvrage ,  dans  soi 
Diction,  des  anonymes  ,  deuxième 
édition,  r ,  p.  189  et  suiv.  Les  Œu- 
vres spirituelles  du  P.  Scupoli  ont 
été  rassemblées  en  1  vol.  in-00.,  Pt- 
doue,Comiuo,  1734*  ll$$>  ij5o. 
Cette  dernière  édition ,  la  plus  telle 
et  la  plus  correcte,  est  augmentée  du 
Catalogue  chronologique  des  édi- 
tions du  Combat  spirituel  et  des  an- 
tres Opuscules  de  I  auteur.  Son  por- 
trait ,  gravé  en  tête  de  l'édition  ita- 
lienne de  Paris,  i658,  a  été  sou- 
vent reproduit  dans  les  éditions  pos- 
térieures. W — s. 

SCYLAX  ,  géographe,  vivait  cinq- 
cents  ans  avant  J.-C.  :  l'antiquité 
compte  plusieurs  écrivains  de  ce  nom. 
On  trou  rc  un  Scylax  qui  florissait 
sous  le  règne  d'Alexandre  le  Grand, 
et  un  troisième ,  qui  était  l'ami  dn 
philosophe  Pawetius.  Suidas  les  a  con- 
fondus dans  son  Lexique ,  et  il  at- 
tribue, sans  vraisemblance ,  au  même 
auteur,  les  deux  périples  dont  nous 
parlerons  tout  à  l'heure, la  vied'Hé» 
raclée,  roi  de  Mylanes,  et  un  livre 
contre  l'historien  Polybe.  On  peut 
attribuer  à  l'ami  de  Panxtius,  la 
réfutation  de  Polybe.  Dodwell  pré- 
tend qu'il  est  aussi  l'auteur  du  rai- 


SCT 

i  bous  est  parvenu  sou*  If  nom 
la x    V o\ .  0«?  Peripli  Serbe . 
di&SïTt-     ;     mais    Fabricius 
?f  A.  p-œcm •  i  v  .  ?  ' .  et .  dqmis. 
int   Sainte-Croix .  ont  relu  te 
manière  victorieuse  le  >\  st»  me 
iw  di .  et  restitue  le  Périple  à 
.  l'auden.  qui  fait  le  sujet  de 
icle.  Srv  lai  était  de  Carv.inde. 
r  la  One.  H  ut.  dan>  sa  jeu- 
di fleren  tes  excii.-sioa*  >ur  les 
le  l'Europe  et  diT  Vsic.  et  of- 
3a ri  115,  uls  d*Hv>;a!spc.  la  ro- 
de ses  voyages,  par  uuc  L  etli- 
,u  préface    qui  s'est  perdue. 
,   appréciant  le*  m» niées  que 
il  lui  rendre  ee  ud\igatewr,  le 
a  de  visiter  le>  n-gioiis  situées 
eut  de  son  empire.  Mn  ruiisè- 
.  il  iiartit  de  Ca>pat\re,  des- 
l'Indu*  jusqu'à  la  mer.  et ,  di- 
t  sa  roule   vers  le   couchant, 
,  le  troisième  mois  après  sou 
,  dans    le    port   de    la    mer 
née     le  Golle  Arabique)  ,  où 
tit  embarques  longtemps  au  pa- 
les Phénicien*  ei»\o\e>   par 
Nrrhoj.  à   la   découverte  des 
le  Lib\e  4  /".  Hérodote,  iv  , 
Sr\l.i\,  à  son  retour,  écrivit 
I  de  cette  expédition;  cet  ou- 
,  rite  jwr  Anstotei  t  p.irPliilus- 
p.ir.iît  s'être  cotiser \e'  jusqu'au 
du  douzième  siècle.  puisque 
s      /'m.  ce  nom  ;   en  a  tire 
es   détail*  sur   les  peuples    de 
Le  Périple  .  ou  rehitioii  des 
»r*  vova^is  deSc\l.ix,  e<»t  le 
li  nous  ies|e:  c'est,  dit  Saintc- 
,  un  des  plus  précieux  iiioiiu- 
di*   l'aiieiennc  progr.iphic.    Il 
m  t.iliifau  exact  et  iutei casant 
uple  ■  et  «les  \  illes  de  la  (  îrece , 
rs  dilfcreittes  colonies  ,  et  des 
nations    <pii    habitaient  ,   au 
de  Ilariiis,  les  cotes  de  TKu- 
de  l'Asie  et  de  l'Afrique.  Cet 


SCT 


*r7 


»    ê 


ouvrage  a  ete  publie .  pour  la  pre- 
mière fois,  par  Daxid  11 orschrL  d'a- 
près un  nu  misent  de  la  lidiiiothèqne 
paLiiine  ,  Augsbourg.  ituo,ù>*v\, 
avec  divers  ira^meut^  d'autres  géo- 
graphes. (  et  te  cdîtioii  ne  coutienl  que 
le  texte  grev.  ha  u*  \  ossius  en  douua 
une  >evuude.  \  m  M  et. .  itîfy ,  iu-  i°. , 
accomp  <nee  de  notes  et  d'une  ver- 
sion latine.  Il  y  joignit  le  Périple 
a  nom  me  des  eôto  dis  Palus  Meoti- 
des  et  du  l'mt  Khxiu  .  que  lui  axait 
adresse  Saumaisc.  à  q::i .  par  recou- 
nai>s.ince.  iï  dédia  son  e  iitiou.  (Plu- 
vier. >leur>iu> .  Hochait  .llolstcnius. 
Sa  ii  m  aise  ,  et  surtout  Pauimicr  de 
Gieulemesnii.  ont  eclairci  et  corrige' 
un  grand  nombre  de  passages  de 
Scyiax.  Jacques  (irouot  iusl'a  public', 
pour  la  troisième  fois  ,  dans  la  Geo- 
çraphùi  anliqua ,  Lcyde,  Hhï",  ou 
1 700 .  in-.}  '. ,  a\ec  les  notes  de  Y  os- 
sius et  celles  de  Paulmier.  Kulin  le 
Périple  deScylax  fait  partie  du  tome 
premier  îles  (leoçraphi  gneci  mi- 
nores ,  publ.  par  J.  Hudson.  llù>8F 
in-N".  Lcs.ivaiit  e'diteur  v  a  réuni  des 
Notes ,  cb'.s  Index  ,  et  la  Di.vsrrt.  de 
Dod\tll  dire  plus  haut.  Ou  ne  peut 
ipiViigager  b's  curieux  à  consul  1er 
rexcelieut  Mémoire  iiiscn*  n.11-  >;iij;ti*- 
Ci\  i\  daii"  le  tome  xi.n  il;i  Henteil 
île  l'acad.  îles  iuv  riptioiis.  ,V>o-8o , 
sous  re  titre  :  Obseivutu  us  £e\t{ira~ 
phi  que  s  et  elimuih^uptes  %//r  le 
Pên'p  e  tir  »N\;>  la.i .  11 .  |  ei.\enî  aussi 
consulter  le  \0l111nc  df  Ib  bcitsoii  sur 
l'Inde  aiicicuii'-.  M.  4 • .  1  i I ,  (ils  du 
professeur  de  ce  i.oui .  pn  paie  nue 
iiou\elle  édition  de  Scxlax  ,i\ec  une 
traum  tuui  damage.  \» — *. 

SCYLIT/KS  .li  \> '. ,  fuiido  .iu- 
teurs  d*'  riiistoiti'  r>wautiiit'  .  elait 
ne  dans  le  on/.iî me  >iè(  le  ,  cImv.  les 
Thraee'sieiis,  peuple  qui  habitait  les 
bonis  de  la  111er  Ègee  ^l'An  hipel ,« , 
et  fut  amené  de  bonne  heure  à  (lotis- 


396  SCU 

tagna ,  religieux  espagnol  ;  et  par  les 
Jésuites,  "pour  leur  confrère,  le  P. 
Achille  Gagliardo  ;  mais  les  Theatins 
ont  démontré  que  le  véritable  auteur 
est  le  P.  Scupoli.  On  trouvera  l'his- 
toire détaillée  de  ce  démêlé  dans  la 
Dissertation  latine  du  P.  Gonlini , 
Vérone,  1747»  in-12,  rédigée  sur 
les  Mémoires  du  P.  Raph.  Savona- 
rola  (  Voyez  ce  nom  ) ,  et  dans  les 
Scritori  Teatini  du  Père  Vézzosi. 
La  contestation  à  laquelle  a  donné 
lieu  l'auteur  du  Combat  spirituel 
n'est  pas  le  seul  trait  de  ressemblan- 
ce qu'ait  cet  ouvrage  avec  Y  Imi- 
tation de  Jésus-Christ.  Saint  Fran- 
çois-dc-Sales  les  avait  fait  relier  en 
un  volume ,  qu'il  portait  toujours  sur 
lui.  Que  pourrait-on  ajouter  au  suf- 
frage d'un  pareil  juge  ')  Le  Combat 
spiritmd  a  été  réimprimé  un  grand 
nombre  de  fols  (3  ) ,  et  traduit  dans 
presque  toutes  les  langues.  Parmi  les 
éditions  du  texte  original ,  011  doit 
distinguer  celle  de  Paris  ,  imprime- 
rie royale  ,  iWio,  faite  par  ordre  de 
la  reine  Anne  d'Autriche,  qui  en  en- 
voya un  exemplaire  à  chacune  des 
maisons  de  Tordre  des  Theatins.  La 
Traduction  araln1  du  P.  Fromage, 
Rome,  de  l'imprimerie  de  la  Propa- 
gande ,  i77~>,  in-8°.  ;  et  celle  qu'a 
faite  eu  langue  basque  Svlvain  Pou- 
vreau  (4)  Paris,  Audinet,  i605, 
in-i'i  ,  méritent  d'être  citées.  Ou 
compte  jusqu'à  huit  traductions  fran- 
çaises du  Combat  sjtirituel  :  celle  de 


(3)  On  trouve,  dan*  le*  Srrittnr.  Teatini  ,11, 
*8oet  Miiv.  ,  uni'  Notice  drUilIr?  des  édition*  du 
Cnmhai  </ii rituel  [  jusqu'en  i—  j  )  ,  au  nombre  de 
râo  ,  compris  le*  traductions. 

(l)  Pari*  .  clic/  Audinrt .  itJtxï,  în-i».  Celte  tra- 
durtionattribue  l'on  mur»*  à  Laurent  Scupoli.  Pou* 
vreau,  prêtre  de  Bourpe*.  i  aussi  traduit  en  basque, 
X Imitatum  d*  J.-t'.  ;  l'Introduction  a  la  Vie  dé- 
■vùt«»  (  de  saint  Franrois-de-Sale»  )  et  1rs  Instituliont 
<hritiennr\  du  cardinal  de  Richelieu.  L'édition  ita- 
lienne de  Plaisance,  i5if) ,  in-ia,  mentionne  déjà 
une  verni  on  asiatique  ,  et  une  autre  eu  langue  in- 
do-nue. l/i-dition  ai nu-uienne  est  de  Venise,  î^aS  t 
in-?a. 


SCY 

Jean  fioudot ,  revue  par  le  P.  Gerbe- 
ron ,  à  qui  D.  Tassin  a  eu  le  tort  de 
l'attribuer  (  Voy.  V Histoire  Uttér. 
de  la  congrégat.  de  Saint-Maur)y 
et  celle  du  P.  Brignon,  ont  été  repro- 
duites le  plus  fréquemment.  L'édition 
la  plus  estimée  de  la  traduction  du  P. 
Brignon  est  celle  de  1774»  enrichie 
d'une  bonne  Notice  sur  la  vie  de 
Scupoli ,  par  le  P.  de  Tracy  ,  théa- 
tin.  lia  paru,  en  1820,  une  nouvelle 
traduction  du  Combat  spirituel  par 
M.  de  Saint- Victor  ,  qui  fait  partie 
de  la  Bibliothèque  des  dames  chré' 
tiennes ,  in-^4-  M.  Barbier  a  recueilli 
des  détails  intéressants  sur  les  trad. 
françaises  de  cet  ouvrage ,  dans  son 
Diction,  des  anonymes  ,  deuxième 
édition,  1 ,  p.  189  et  suiv.  Les  Œu- 
vres spirituelles  du  P.  Scupoli  ont 
été  rassemblées  en  1  vol.  iu-00.,  Pa- 
doue ,  Coraino ,  1714*  ll^>  ij5o. 
Cette  dernière  édition ,  la  plus  telle 
et  la  plus  correcte,  est  augmentée  du 
Catalogue  chronologique  des  édi- 
tions du  Combat  spirituel  et  des  au- 
tres Opuscules  de  l'auteur.  Son  por- 
trait ,  gravé  en  tête  de  l'édition  ita- 
lienne de  Paris,  i658,  a  été  sou- 
vent reproduit  dans  les  éditions  pos- 
térieures. W — s. 

SCYLAX  ,  géographe,  vivait  cinq- 
cents  ans  avant  J.-C.  :  l'antiquité 
compte  plusieurs  écrivains  de  ce  nom. 
On  trou  rc  un  Scylax  qui  llorissait 
sous  le  règne  d'Alexandre  le  Grand, 
et  un  troisième ,  qui  était  l'ami  du 
philosophe  Panne  tins.  Suida  s  les  a  con- 
fondus dans  son  Lexique ,  et  il  at- 
tribue, sans  vraisemblance ,  au  même 
auteur ,  les  deux  périples  dont  nous 
parlerons  tout  à  l'heure, la  vie  d'Ilë- 
raclée,  roi  de  Mylaues,  et  un  livre 
contre  l'historien  Polybe.  On  peut 
attribuer  à  l'ami  de  Panartius,  la 
réfutation  de  Polybe.  Dodwcll  pré- 
tend qu'il  est  aussi  l'auteur  du  Péri- 


SCT 

mis  est  parvenu  sous  le  nom 
t  (  \oj.De  Peripli  Sçylac. 
ssert.  )  ;  mais  Fabricius 
\.gmcmf  iv ,  a),  et,  depuis, 

Sainte-Croix,  ont  réfute' 
nière  victorieuse  le  système 
dl  9  et  restitue'  le  Périple  k 
ancien,  qui  fait  le  sujet  de 
e.  Scylax  était  de  Caryatide, 
i  Carie,  Il  lit,  dans  sa  jeu- 
fferentes  exclusions  sur  les 
'Europe  et  de  l'Asie,  et  of- 
rius ,  tils  d'Hystaspe,  la  re- 
ses  voyages ,  par  une  Uédi- 
pretace  qui  s'est  perdue, 
appréciant  les  services  que 
m  rendre  ce  navigateur ,  le 
le  visiter  les  régions  situées 
t  de  son  empire,  Kn  conse- 
il partit  de  Caspatyre,  des- 
nous  jusqu'à  la  mer,  et,  di- 
i  route  vers  le  couchant, 
i  troisième  mois  après  son 
dans   le   port  de   la   mer 

(  le  Golie  Arabique  )  ,  où 
embarqués  long-temps  aupa- 
*  Phéniciens  envoyés  par 
érhoz  à  la  découverte  des 
Libye  (  F.  Hérodote,  iv  , 
rlax ,  à  son  retour ,  écrivit 
e  cette  expédition  ;  cet  ou- 
té  par  Aristotcet  parPhilos- 
rait  s'être  ronservé  jusqu'au 
u  douzième  siècle,  puisque 
[  For.  ce  nom  )  en  a  tiré 
détails  sur  les  peuples  de 
e  Périple ,  ou  relation  des 

voyages  de  Scylax ,  est  le 
ion»  reste  :  c'est ,  dit  Sainte- 
n  des  plus  précieux  monu- 
»  l'ancienne  géographie.  Il 
tableau  exact  et  intéressant 
les  et  des  >  illes  de  la  Grèce , 
différentes  colonies  ,  rt  des 
itions  qui  habitaient  ,  au 
»  Darius,  les  côtes  de  l'Ku- 

l' Asie  et  de  l'Afrique.  Cet 


SCT  397 

ouvrage  a  été  publié,  pour  h  pre- 
mière fois,  par  David  HoescheJ,  d'a- 
près un  manuscrit  de  U  Bibliothèque 
palatine ,  Augsbourg,  1610,  in-8*.; 
avec  divers  fragments  d'autres  géo- 
graphes. Cette  édition  ne  jm— îft  que 
te  texte  grec.  Isaac  Vossius  en  donna 
une  seconde,  Amster. ,  i63o  ,in-4°.  , 
accompagnée  de  notes  et  d/tme  ver- 
sion latine.  Il  y  joignit  le  Périple 
anonyme  des  cotes  des  Palus  Méoti- 
des  et  du  Poot  Eux  in ,  que  lui  avait 
adressé  Saumaise ,  à  qui ,  par  recon- 
naissance,  il  dédia  son  édition.  Cla- 
vier, Meursius ,  Bochart ,  Holsténius, 
Saumaise ,  et  surtout  Paulmier  de 
Grentemesnil,  ont  éclairciet  corrké 
un  grand  nombre  de  passages  de 
Scylax.  Jacques  Gronovius  l'a  publié» 
pour  Li  troisième  fois ,  dans  la  Geo* 
graphia  antUpsa,  Leyde,  1607,  on 
1 700 ,  in-4°. ,  avec  les  notes  de  Vos- 
sius et  celles  de  Paulmier.  Enfin  k 
Périple  de  Scylax  fait  partie  du  tome 
premier  des  Geographi  grœci  mi- 
nores ,  publ.  par  J.  Hudson,  1698, 
in-8".  Le  savant  éditeur  y  a  réuni  des 
Notes ,  des  Index  ,  et  la  Dissert,  de 
Dodvell  citée  plus  haut.  On  ne  peut 
qu'engager  les  curieux  à  consulter 
l'excelleut  Mémoire  inséré  par  Sainte- 
Croix  dans  le  tome  xlii  au  Recueil 
de  l'acad.  des  i  use  ript  ions,  35o-8o, 
sous  ce  titre  :  Obstrvativns  géogra- 
phiques et  chronologiques  sur  le 
Périp  e  de  Sçp  Utx.  Ils  peuvent  aussi 
consulter  le  volume  de  Robcrtson  sur 
l'Inde  ancieijue.  M.  Gaîl,  fils  du 
professeur  de  ce  nom ,  prépare  une 
nouvelle  édition  de  Scylax  avec  une 
traduction  française.  W — s. 

SCYLITZfcS  (Jnw),  l'un  des  au- 
teurs de  l'histoire  Byzantine  ,  était 
né  dans  le  onzième  siècle  .  chez  les 
Thracésiens,  peuple  qui  habitait  les 
bords  de  la  mer  Egée  (l'Archipel  ) , 
et  fut  amené  de  bonne  heure  à  Cous- 


39G  SCU 

tagna ,  religieux  espagnol  ;  el  par  les 
Jésuites,  "pour  leur  confrère,  le  P. 
Achille  Gagliardo  ;  mais  les  The'atins 
ont  déraontréquc  le  véritable  auteur 
est  le  P.  Scupoli.  On  trouvera  l'his- 
toire détaillée  de  ce  démêle  dans  la 
Dissertation  latine  du  P.  Contint , 
Vérone,  1747 ,  iii-ia,  rédigée  sur 
les  Mémoires  du  P.  Kaph.  Savoua- 
rola  {  Voyez  ce  nom),  et  dans  les 
Scrilori  Teatmi  du  Père  Vcziosi. 
La  contestation  a  laquelle  a  donné 
lieu  !'  i-iteur  du  Combat  spirituel 
n'est  pai  le  seul  trait  Je  ressemblan- 
ce qu'ait  cet  ouvrage  avec  Vlmi- 
latinn  de  Jésus- Christ.  Saint  Fran- 
co îs-de-Sales  les  avait  fait  relier  en 
un  volume, qu'il  portail  toujours  sur 
lui.  Que  pou  irait- 11  n  ajouter  au  suf- 
frage d'un  pareil  juge  '.'  Le  Combat 
spirituel  a  e'té  réimprimé  nu  grand 
■:■■■'■  -de  fois  Ci],  et  traduit  dans 
presque  toutes  les  langues.  Parmi  les 
éditions  du  texte  original ,  on  doit 
distinguer  relie  de  Paris  ,  imprime- 
rie royale-,  itilîo,  faite  par  nrdrede 
la  reine  Anued'Aulrielic,  qui  en  en- 
voya un  exemplaire  à  rliaoïinc  des 
maisons  de  l'ordre  des  Tliëatinj..  La 
'  ■  '  ■  'iim  ara  lie  du  P.  Fromage, 
Rome,  de  l'imprimerie  de  la  Propa- 
gande ,  177S1  in-8".  ;  el  relie  qu'a 
faite  eu  langue  basque  S.lv.iin  P1.111- 
vreau  (4)  Paris.  Amlioet,  iliti"», 
in- ta  .  méritent  d'être  citées.  On 
ipte  jusqu'à  huit  traductions  fran- 
çaises du  Combat  spirituel  :  celle  île 


398  SCY 

tantinople.  On  ignore  les  circonstan- 
ces qui  préparèrent  son  élévation  ; 
mais  on  sait  qu'il  exerça  d'abord 
les  emplois  honorables  de  protoves- 
tiaire ,  ou  grand-maître  de  la  garde- 
robe  ,  ensuite  de  drougaire,  ou  capi- 
taine des  gardes  ,  et  qu'il  fut  enfin 
revêtu  de  la  dignité  de  curopalate^ 
ou  gouverneur  du  palais ,  l'une  des 
premières  de  l'empire.  Dans  le  temps 
qu'il  n'était  que  protovestiaire,  Jean 
entreprit  de  continuer  l' Histoire  de 
Théophancs  (  F.  ce  nom  ) ,  et  mit 
au  jour  le  récit  des  événements  les 
plus  importants  arrivés  dans  l'Orient 
depuis  la  mort  de  l'empereur  ^icé- 
phore  Logotliète  ,  en  on,  jusqu'à 
l'avènement  au  trône  d'Isaac  Corn- 
nène,  eu  ioS^.  George  Cedrenus  , 
compilateur  contemporain,  s'empara 
de  l'ouvrage  de  Scylitzès ,  et  l'inséra 
dans  sa  Chronique  ,  presque  mot 
pour  mot  (totideniverbis);  mais  on 
ne  peut  l'accuser  de  plagiat,  puis- 
qu'il a  nommé ,  dans  sa  préface  , 
Jeun  le  protovestiaire  ,  parmi  les 
auteurs  dont  il  s'est  servi  pour  com- 

Soscr  sa  Chronique,  L'aveu  de  Oc- 
rerais u'a  pas  em*>êché  Scylitzès 
d'être  traite!  comme  un  effronté  pla- 
giaire par  Fabrot,  les  Bollandistcs  et 
d'autres  critiques  m  ode  nies  ;  mais 
le  savant  Allatius  (Diatriba  de  Geor- 
giï.v),  Vôssius ,  Fabricius,  etc.,  ont 
pris  sa  défense  et  vengé  sa  réputa- 
tion ,  eu  démontrant  que  Cedrenus 
était  le  copiste.  Parvenu  à  la  dignité 
decuropalate  ,  Scylitzès  retoucha  la 
première  partie  de  son  Histoire  1  by- 
zantine ,  et  la  continua  depuis  10^7  , 
jusqu'à  la  déposition  d'Alexis  Boto- 
niate ,  en  1081.  On  conserve  des  co- 
pies de  l'ouvrage  de  Scylitzès  dans 
les  principales  bibliothèques  d'Il.dic, 
de  France  et  d'Allemagne.  Il  a  été 
traduit  eu  latin  par  le  P.  J.  B.  Ga- 
bio,  Venise,  ifi^o  ,  iu-fol.  Fabrot  en 


SCY 

a  publié  à  la  suite  de  la  Chronique  de 
Cedrenus ,  édition  du  Louvre  (  Voy. 
Cedrenus  ,  Vil ,  4<)6  )  des  Frmg- 
ments  qui  s'étendent  de  1057  à  1081, 
en  çrec  et  en  latin.  L'injuste  pré- 
vention de  Fabrot  contre  Scylitzès 
est  la  cause  que  le  texte  grec  n'a 

Î)oint  encore  été  publie'  entièrement; 
e  P.  de  Montfaucon  a  insère'  dans 
la  Bibl.  Coisliniana ,  pag.  207,  la 
Préface  de  Scylitzès,  omise  par  Fa- 
brot, avec  une  version  latine.  On 
trouve  dans  Lcunclavius(/ii5  grœco- 
roman. ,  1 ,  p.  i3a  )  la  proposition 
faite  par  Jean  Curopalate  à  l'empe- 
reur Alexis  Comnène,  dé  rectifier  une 
disposition  de   redit  rendu  par  ce 

Srince  relativement  aux  mariages. 
!anckius  (  De  scriptorib.  Bjrzanti- 
nis  ),  Fabricius  ,  Bibl.  grœcm  ,  et 
Oudin,  Commenter,  de  scriptor.ee» 
clesiasticis ,  donnent  des  détailssatis- 
faisants  sur  l'accusation  de  plagiat 
dont  Scylitzès  est  la  victime.  W — s. 
SCYLLIS.  V.  DipÈne. 
SCYMNUS  de  CHIO,  géographe 
grec ,  vivait  vers  l'an  80  avant  J.4C. , 
du  temps  de  Nicomèdc  II ,  roi  de 
Bithyuic.  Ce  fut  à  ce  prince  qu'il  dé- 
dia son  ouvrage  intitulé  Perieçesis* 
ou  Description  du  monde ,  écrite  en 
vers  ia  m  biques  grecs,  dont  il  ne  reste 
que  les  sept  cent  quarante-un  premiers, 
et  des  fragments  dedeuxeeut  trente- 
six  autres  ,  ce  qui ,  suivant  l'opinion 
des  savants,  ne  forme  qu'à  peine  le 
quart  du  livre  que  l'auteur  avait  com- 
posé. Scymnus  dit  au  monarque  qu'il 
a  recueilli  et  réduit  eu  abrégé,  pour 
lui,  ce  qui  se  trouve  épars  chez  divers 
écrivains  sur  les  colonies,  la  fonda- 
tion des  villes  de  presque  tout  l'uni- 
vers, les  lieux  accessibles  aux  navi- 
gateurs et  aux  voyageurs.  11  ajoute 
qu'il  exposera,  en  abrégé,  tout  ce 
dont  on  a  des  notions  claires  et  pré- 
cises. Quant  aux  choses  qui  ne  sont 


SGT 

nifcstement  connues,  3  pro- 
n  faire  on  traité  séparé,  de 
te  le  roi  aura  par  là,  dit-il, 
cription  concise  des  fleures , 
tuation  respective  des  deux 
its( l'Europe  et  l'Asie),  des 
sur  les  villes  grecques  qu'Us 
est ,  sur  leurs  fondateurs ,  sur 
e  de  leur  établissement,  sur 
o  qui  l'a  formé ,  sur  les  peu- 
ligènes  ,  sur  leurs  mœurs  , 
aces,  leur  gouvernement  ;  sur 
i  les  plus  fréquentes  par  le 
rce ,  sur  les  îles.  Scymnus 
tuteurs  chez  lesquels  il  a  puisé 
tériaux  ;  ce  sont,  pour  les  cil- 
les fleures  de  la  terre,  Ératos- 
Euphorus;  pour  les  renseigne- 
historiqnes  sur  la  fondation 
sa,  Denys  de  Chalcis ,  Démé- 
e  Calatis  ,  Géou  de  Sicile , 
bène.  Due  lacune  dans  les  ma- 
;  empêche  de  connaître  le  nom 
res,  qui  ne  doivent  pas  être 
ux  ;  puis  Scymnus  cite  un 
icilien,  que  l'on  a  suppose  de- 
re  Timée  de  Tauronieiiium  , 
érodote.  Mais  il  ne  se  borne 
ipporter  ce  qu'il  ne  peut  sa- 
îpar  le  témoignage  u  autrui: 

lui-même  voyagé  et  fait  des 
lions  sur  la  Grèce ,  sur  les 
r  b  Sicile ,  sur  relies  qui  sont 
i  environs  d'Adria  et  de  la 
lienne  :  il  avait  vu  aussi  les 
ï  la  mer  tyrrhcniewic  ,  plu- 
irui  de  la  Libye ,  et  du  tor- 
de («irthage.  Le  géographe 
icc  sa  description  par  (iades, 

suit  à  gauche  les  côtes  de  la 
ranée  ;  le  dernier  vers  s'ar- 
'entree  du  pont  Eim'n.  On 
dans  les  fragments ,  qui  ne 

pas  une  suite  continue,  le 
e  la  côte  d'Kurope  ,  et  uua- 
t-onzr  vers  mu*  l'Asie  :  le  «ler- 
rle  de  l'embouchure  du  San- 


SEB 


399 


garis  dans  la  Thynie.  L'ouvrage  de 
Scymnus,  qui  n'a  pas  un  grand  mé- 
rite comme  poème,  en  a  un  peu  plus 
comme  traité  de  géographie.  Plu- 
sieurs savants  ont  remarqué  qu'il 
contient  de  bons  détails  sur  la  fon- 
dation des  colonies  grecques  ;  on 
peut  ajouter  que  l'on  y  rencontre  des 
renseignements  sur  le  commerce ,  des 
faits  de  géographie  physique,  et  des 
observations  sur  les  mœurs  des  peu- 
ples barbares  ;  du  reste ,  ce  livre  of- 
fre les  idées  erronées  du  temps  sur  la 
source  de  TIstcr,  et  sur  d'autres 
points.  Il  présente,  en  divers  endroits 
de  la  conformité  avec  le  Périple  de 
Scy  lax.  La  première  édition  de  Scym- 
nus futdonnée  par  Hœschel ,  en  1000, 
ensuite  par  Vinding,  en  1700.  L'ou- 
vrage fut  publié  par  Hœscnd  comme 
étant  de  Marcien  d'Héraclée  :  on  le 
trouve  dans  le  tome  11  des  Petits 
Géographes  de  Hudson*,  avec  les 
fragments  que  l'on  doit  a  la  sagacité 
et  aux  recherches  de  Holstenius.  Ils 
avaient  aussi  été  faussement  attribués 
à  Marcien ,  et  mis  à  la  suite  de  ses 
ouvrages.  Ce  savant  les  a  rétablis 
d'après  deux  manuscrits  du  Vatican  : 
ils  parurent  d'abord  avec  une  Tra- 
duction latine ,  à  la  suite  de  son  tra- 
vail sur  Etienne  de  Byzance.  E — s. 
S  E  B  A  (  Albeet  ) ,  pharmacien , 
connu  dans  les  sciences  par  la  Des- 
cription de  son  cabinet  d'histoire  na- 
turelle, naquit  en  iti65,  à  Éctzel,  vil- 
lage du  baiflage  de  Friedeburg  en  Qst- 
Frise.Son  père,  simple  paysan  sans 
fortune  ,  renvoya  pourtant  à  l'école 
de  son  village ,  qui  se  trouva  heureu- 
sement tenue  par  un  homme  fort 
au-dessus  de  cette  profession,  et 
qui,  ayant  remarque  les  disposi- 
tions du  jeune  Selia  ,  lui  enseigna  le 
latin  et  tout  ce  qu'il  crut  devoir  lui 
être  utile.  Après  avoir  très-bien  pro- 
fité de  ses  leçons ,  Seba  entra  en  ap- 


4oo 


SEB 


prentissage  chez  un  pharmacien  de 
Ncustadt-Goedens ,  grand  bourg  dons 
le  voisinage  d'Éetzel;  et,  au  bout  de 
quelques  années ,  il  se  rendit  en  Hol- 
lande ,  où  il  fut  garçon  apothicaire 
dans  les  principales  pharmacies  d'Am- 
sterdam, et  plus  tard  sur  des  vaisseaux 
de  commerce.  11  fit  ainsi  plusieurs 
voyages  dans  les  deux  Indes  ,  et  il  y 
forma  une  précieuse  collection  d'his- 
toire naturelle.  Il  se  maria  ensuite , 
s'établit  à  Amsterdam,  comme  apo- 
thicaire (  i  ),  et  acquit  une  fortune  con- 
sidérable.   Lorsque  Pierrc-le-Graud 
fit  son  second  voyage  en  Hollande,  en 
1 7 1 6 ,  la  collection  de  Seba  avait  déjà 
une  telle  célébrité,  qu'elle  ne  put 
échapper  aux  recherches  de  ce  prin- 
ce. Il   l'acheta  pour   une   somme 
considérable ,  et  là  iit  transporter  à 
Pétersbourg ,  où  elle  est  encore  en 
partie  dans  le  cabinet  de  l'acadé- 
mie des  sciences.  Seba  trouva  les 
moyens  d'en  former  une  nouvelle  qui, 
par  le  nombre  et  le  choix  des  objets , 
surpassa  à  la  lin  tous  les  cabinets 
qui  existaient  alors  en  Europe  ;  mais 
elle  fut  vendue  à  l'enchère  et  dis- 
persée après  sa  mort,  aucun  prince 
ni  gouvernement  ne  s'étant  présenté 
pour  en  fairel'acquisition.  Cependant 
les  naturalistes  profitèrent  ctprolitent 
encore  de  la  description  que  Sel>a 
eu  fit  paraître ,  sous  ce  titre  :  Lo- 
cupletissimi  rerum  naturalium  tfie- 
sauriaccurata  descriptio  et  iconibus 
arlificiosissimis  expressio ,  per  uni- 
versant  physices  historiam  :  opus  , 
cuî  in  hoc  renun  génère  nullum  par 
extitit ,  ex  tolo  terrarum  orbe  col" 
legit ,  digessit ,  descripsit  et  depin- 
gemlum  cwravit  AW.  Seba.  tome  i. 
À  mslerdain ,  1 7  3  \ ,  <  eut  on  ze  pi  a  n- 
ches,  tome  11 ,  ibid.  ,  1735,  cent 


(1  ^  Ollr  pbannacie  eiirte  «'*i»rti  aujourd'hui  t 
»"ii-sU  uom  d'Ûlte  liptrlbrcnurr ,  sucer s«rur  d'Al- 

h'Tt  SfÏMt. 


SEB 

quatorze  planches ,  tome  1: 
1 761 ,  cent  seize  planches , 
ibid. ,  1 765  ,  cent  huit  j 
grand  in-fol.  Il  y  a  deux  éc 
texte  ;  l'uue  latine  avec  la  t 
hollandaise  en  regard ,  l'an 
tin  avec  la  traduction  fran 
tables,  latine  et  française 
Robinet.  Le  troisième  toi 
l'impression  commença  du 
l'auteur,  ne  parut  que  h 
après  sa  mort ,  ainsi  que  la  q 
par  les  soins  de  son  gcu< 
Ommering.  Il  n'y  avait  à  < 

3uc  aucun  ouvrage  qui  s 
e  celui-là  pour  la  beauté  t 
bre  des  planches  ,  et  pour 
des  objets  qui  y  sont  repré 
grand  commerce  ma  ri  tint 
sait  la  Hollande  avait  don 
les  facilités  nécessaires  po 
sa  collection  à  ce  degré  de  : 
et  la  prospérité  dont  la  libr« 
sait  à  Amsterdam ,  à  caus< 
vérité  de  la  censure  dans 
pays,  y  avait  attiré  un  non 
tistes  capables  d'exécuter, 
grande  perfection  ,  les  dess 
gravures  nécessaires  à  ce 
prise.  Malheureusement  t< 
rite  du  livre  consiste  dans 
rcs,  et  quoique  Gaubius  , 
broeck,  Massuet ,  le  chevali 
court  et  Artedi, passent  poui 
vaille  au  texte,  ce  n'e>t  ,  p»: 
grande  partie  ,  qu'un  tissi 
et  de  méprises.  Seba  a  va  11 
de  paraître  posséder  tout  < 
auteurs  précédons  i\\  aient  [ 
ne  à  tort  et  à  travers  les 
objets  mentionnés  par  ^e^ 
à  des  objets  tous  différent 
même  à  des  objets  venus  d 
éloignés  de  ceux  qui  pro 
premiers  A  tout  instant, 
Amérique  des  animaux  de? 
réciproquement  ;  en  sorte 


•SKI» 

g-tcnips ,  les  naturalistes  9  in- 
erreur par  ses  indications, 
a  assigner  à  chaque  espace 
itable  climat.  Ce  n'est  qu'à 
qu'on  a  reçu  les  objets  cux- 
de  leurs  pays  originaires, 
hé  possible  de  mettre  quelque 
ins  ce  cahos.  Buflon 'surtout 
nérite  de  faire  connaître  les 
eSéba,  relativement  aux  qua- 
«,  et  d'ébranler  son  crédit.  Par 
an  animauxdes  autres  clas- 
ramoins,  comme  ses  figures 
les  et  généralement  exactes; 
elles  ont  été' sou  vent  citées  par 
t  auteurs  ;  comme  plusieurs 
■ta  qu'elles  représentent,  n'ont 
é  ligures  ailleurs  ;  les  natura- 
*  peuvent  se  passer  du  livre 
contient ,  et  son  prix  est  tou- 
tssez  élevé  daus  les  ventes. 
'était  arrangé  pour  réunir  à 
rrace  l'histoire  des  poissons 
tedi,  qui  avait  fait  une  étude 
»de  cette  partie;  mais  la  mort 
•une  naturaliste  ne  lui  permit 
«éditer  ce  projet  (f.  Arti  pi). 
lonrut  à  Amsterdam,  le  3  mai 

C — v — n. 
ÀST1EV ,  empereur  romain , 
ôt  tyran  des  Gaules ,  pendant 
s  d'une  année ,  de  4 1  ?  à  4 !  3 , 
fit-fils,  par  sa  mère,  du  consul 
qui  avait  gouverné  les  Gaule* 
snnereiirValrntinien.  Son  pè- 
it  les  écoles  à  Narbonne.  Sm 
inpelé  aussi  Jovin  (  for.  Jo- 
li ,  aa),  devenu  l'un  des  prin- 
seigneurs  d'Auvergne,  s'était 
>da  mer  empereur  a  Maïence , 
»  mois  d'août  de  l'an  .\  i  i , 
'empereur  Hunorius ,  lorsque 
Constantin ,  qui  avait  aussi 
titre  d'empereur ,  eut  été  dé- 
avec  son  lus ,  après  avoir  été 
iaonnier  par  Constance ,  gêné- 
loaoritiff.  Craignant  d'éprouver 

LLl. 


SEB  4nt 

le  même  sort,  Jovin  réclama  le  se- 
cours d'Ataulphe ,  beau-frère  de  cet 
Alariè  qui  venait  de  prendre  Rome , 
et  de  s'y  faire  couronner  roi.  Ayant 
contracté  une  alliance  avec  Ataufohe, 
roi  des  Visigoths,  il  crut  se  fortifier 
encore  en  misant  proclamer  empe- 
reur son  frère  Sébastien ,  Tau  4ia* 
Mais  son  allié  Ataulphe,  irrité  de 
cette  nomination ,  s'unit  à  Constance, 
général  d'Honorius;  contre  les  deux 
frères.  Il  surprit  Sébastien  dans  Nar* 
bonne,  et  lui  fit  trancher  la  tète  l'an 
4i3.  H  poursuivit  ensuite  Jovin , 
qu'il  força  dans  la  ville  de  Valence , 
et  qu'il  envoya  à  Dardamis ,  préfet   . 
des  Gaules  a  Narbonc.  Celm     ci 
décapita  Jovin  de  sa  propre  main 
(  an  4*3  )•  Les  tûtes  des  deux  pré» 
tendus  empereurs    furent  exposées 
comme  celles  de  vils  scélérats ,  et  en- 
voyées  àCarthage.  Nous  avons  en- 
core quelques  médailles  de  tous  les 
deux  ,   frappées  pendant  ce  règne 
éphémère,  auquel  les  Gaules  peuvent 
reprocher  l'établissement  du  royau- 
me des  Visigoths  dans  leur  partie  mé- 
ridionale. F — A. 

SÉBASTIEN  1".,  roi  de  Portn- 
Ç.il,  fils  posthume  de  l'infant  Jean, 
fut  ainsi  nommé  parcequ'il  vint  au 
monde  le  jour  de  La  Saint  Sébastien. 
Il  naquit  à  Lisbonne,  le  io  juillet 
iT)54 ,  dix-huit  jours  après  la  mort 
de   son   père,   et  succéda,  âgé  de 
trois  ans,  le  1 1  juin  1 35^ ,  a  son  aïeul 
Jean  III,  1c  Salomcn  du  Portugal. 
Sa  mère ,  Jeanne,  fi  Ile  de  l'empereur 
Charles-Quint,  trop  jeune  elle-même 
pour  gouverner,  céda  la  régence  à  sa 
tante  Catherine ,  aïeule  de  son  fils. 
Celle-ci  conserva  la  direction  des  af- 
faires pendant  cinq  ans  :  elle  s'en  dé- 
mit en  faveur  du  cardinal  Henri , 
grand-oncle  de  ScbaMicn  ,  et  :e  reli- 
ri  dans  un  cloître,  emportant  le  beau 
titre  de  mèrr  de  fa  pat  rit*  f  que  les 


4*i  SES 

peuples  lui  donnèrent,  en  reconnais- 
sance de  sa  sollicitude  pour  leur  ton- 
Leur.  Sebastien  était  né  arec  les  dis- 
positions les  plus  heureuses;  mais  les 
courtisans,  loin  de  s'unir  à  sa  fa- 
mille pour  modérer  son  caractère 
fougueux,  s'efforcèrent  au  contraire 
de  lui  apprendre  que  tout  devait  cé- 
der à  sa  volonté.  Un  jour,  le  sage 
Ménézès,  son  gouverneur,  ne  voulut 
pas  lui  permettre  d'essayer  un  cheval 
indompté ,  qui  avait  jeté  à  terre  plu*- 
sieurs  écuyers*  Sébastien,  alors  âgé 
de  treize  ans ,  parla  .en  maître.  Mé- 
nézès de  son  coté  fit  respecter  sa  vo- 
lonté :  reniant  se  retira  en  pleurant 
de  colère  :  il  rencontra  dans  te  nalais 
un  seigneur  auquel  il  fit  part  ae  ses 
chagrins.  Le  courtisan  blâma  fort  le 
goutemeor;  et,  d>prts  ses  conseils 
perfides,  le  prince  interditsa  présence 
an  vénérable  Ménézès.  Quelques  jours 
après,  Sébastien,  entendant  parler 
avec,  éloçe  du  Gamoens,  lui  donna 
une  pension  de  vingt  écus;  ce  qui 
n'empêcha  pas  le  poète  de  mourir 
de.  faim.  (  Ferez  Camozks.  )  Ce 
prince  ,  devenu  majeur  T  prit  en 
main  les  rênes  de  l'état,  en  i56q; 
et  il  annonça  aussitôt  le  désir  de 
marcher  sur  les  traces  d'Émaouel  et 
de  Jean  III,  en  consolidant  les  tra- 
vaux de  ces  grands  princes.  L'ardeur 
qu'il  montra  pour  le  bien  toucha  les 
Portugais.  Voulant  tout  voir  dans  les 
moindre» détails,  il  se  couchait  régu- 
lièrement à  dix  heures  du  soir,  et  se 
levait  très-souvent  à  minuit,  sortait 
seul  de  son  palais,  parcourait  Lis- 
bonne et  les  faubourgs,  pour  s'assu- 
rer si  la  police  était  bien  faite.  Une 
nuit ,  il  rencontra  un  esclave  maure 
qui  s'était  échappé  de  chez  sou  maî- 
tre ,  se  battit  long  -  temps  corps  à 
corps  avec  lui,  et  fut  au  moment 
d'être  précipité  à  la  mer  par  son 
robuste  adversaire.  La  garnison  des 


ses 

tours  de  BeJem  et  de  & 
qui. fermaient  la  rade  d 
avait  l'ordre  de  ne  h 
aucun  navire ,  portuga 
ger  ,  sans  le  visiter  , 
1er  à  fond  ceux  qui  ref  u 
mener.  Le  roi ,  voulant  2 
lui  -  même  si  l'on  obser 
ordre  suprême,  se  jette 
gantin  f  avec  plusieurs 
gneurs  aussi  téméraires 
passe  fièrement  entre  le 
sans  tenir  compte  de  la 
postes  placés  sur  la  côt< 
son  refus  de  s'arrêter,  0 
toutes  parts  :  il  continue 
marche,  et  franchit  le  d 
une  pluie  de  boulets,  de 
traits*  Il  voulait  marche 
ces  d'Alexandre.  II  foi 
de  conquête  d'après  leq 
soumettre  l'Afrique ,  p. 
dans  les  Indes,  pénéti 
Perse,  revenir  en  luirop 
quie,  et  arracher  enGn  < 
pie  à  l'islamisme.  Pour 
à  l'exécution  de  ce  pro 
que,  il  leva ,  en  1 5^  1  ,  ui 
fanterie  d'élite,  qu'il  org 
ciplina  d'après  ses  vues  j 
La  supériorité  qu'il  de 
cette  circonstance,  à  1' 
huit  ans,  décela  en  lui 
la  guerre.  Sous  prétexte  d 
ses  possessions  d'Afriqu 
barqua  avec  ce  corps  a' 
quelque  noblesse.  Il  abc 
ger ,  qui  lui  appartenait, 
jours  après,  mena  sa  j 
à  la  chasse  du  tigre,  là 
plat  pays  ,  et  s'enfonç 
terres.  Les  Maures ,  eflra; 
singulière  invasion,  ace* 
toutes  parts  pour  l'envelo 
de  Portugal  tes  tailla  en  p 
mit  en  fuite.  Après  avoir 
victoire  par  des   jeux 


SEB 

rc  des  anciens ,  il  remît  à 
rentra  dans  sa  capitale, 
d'acclamations  qui  l'eni- 
core  davantage.  On  a  dit 
pc  II ,  roi  d'Espagne ,  en- 
ir  de  perlides  louanges , 
neveu  bébastku ,  ce  goût 
s  périlleuses  et  d'entrepri- 
écs,  dans  l'espoir  qu'il  y 
la  mort,  et  qu'alors  le 
courrait  être  facilement  ran- 
domination  espagnole  ;  il 
e  de  Philippe  11  des  lettres 
ssent  aucun  doute  à  cet 
on  retour  de  Tanger ,  Sé- 
monca  hautement  l'inten- 
iser  une  seconde  fois  dans 
pour  en  faire  la  conquête 
es  habitants  d'embrasser 
uisme.  Le  gouverneur  de 

•  cessait  de  lui  écrire  que 
.  ne  résisteraient  pas  long- 
on  les  attaquait  vigou reti- 
rai mit  le  projet  en  déli- 
tle  soumit  à  son  conseil, 
les  personnages  les  plus 
plus  illustres  du  royaume  ; 
té  s'y  montra  contraire. 
Mascarenha  s,  général  octo- 
lèbre  par  ses  exploits  dans 
,  s'exprima  sans  détour  , 
la  guerre  d'Afrique  aurait 
urtugal  les  suites  les  plus 
Sébastien ,  choqué  de  la 
Je  ce  loyal  serviteur  ,  lit 
une  commission  de  mede- 
ir  posa  cette  question  :  la 
n'a  (faiblit-elle  pas  les  or- 
oint  de  faire  d'un  guerrier, 
brave,  un  homme  lâche 
M  «a  commission  abonda 
ns  du  prince;  et  la  cour 
à  cette  impertinente  saillie 
e  aa  ans.  Sur  ces  entre- 
astien  reçut  à  Lisbonne  une 

•  de  Muley- Mohammed  al 
r ,  souverain  de  Fez  et  de 


SEB  <o3 

Maroc  ,  qui ,  dépouillé  d'une  partie 
de  ses  états  par  son  oncle  ,  le  vieux 
Muley-  Abdebnelek,  implorait  son 
assistance  en  offrant  de  devenir  tribu- 
taire du  Portugal ,  et  commençait  par 
livrer  la  place  d'Arzile  ,  que  l'Alno- 
raquin ,  sou  père ,  avait  conquise  sot 
Jean  III.  Cet  incident  acheva  de 
déterminer  Sebastien  ,  et  il  pressa 
tous  les  préparatifs  d'une  grande  ex- 
pédition. Les  sages  de  son  conseil  eu- 
rent recours  à  divers  moyens  pour 
l'en  détourner  ;  l'illustre  Catherine, 
son  aïeule,  quitta  sa  retraite  pour  lui 
foire  des  remontrances;  enCn  on  al- 
la jusqu'à  vouloir  frapper  son  esprit 
de  présages  fâcheux  à  Poccasiond^ine 
comète  :  «  Cette  comète,  s'écria  le 
»  roi ,  annonce  la  défaite  des  infi- 
9  dèles  que  je  vais  combattre.  *  Ceux 
oui  s'opposaient  à  cette  expédition 
étaient  d'autant  plus  sages  que  les 
meilleures  troupes  du  Portugal,  et  les 
généraux  kspltis  expérimentes,  élèves 
a'Albuquerqueetdc  Yascode  Gama, 
se  trouvaient  occupés  dens  les  Indes; 
il  fallut  y  suppléer  par  des  étran- 
gers ;  Sébastien  prit  a  sa  solde  huit 
mille  Allemands  et  Italiens;  et  il 
invita  le  fameux  duc  d'A)be<à  venir 
partager  la  gloire  et  les  dangers  de 
ta  conquête  d'Afrique.  Le  général  es- 
pagnol v  mit  la  condition  de  rester 
maître  de  diriger  les  opérations  :  l'a- 
mour-nropre  de  Sébastien  fut  vive- 
ment blesse  de  cette  restriction  ;  le 
duc  d'Albe  fut  remercié.  Knfin  le  n?i 
s'embarqua  le  a4  j,nn  1 5*8, eu  pré- 
sence d'une  multitude  immense ,  qui 
couvrait  la  plage.  L'amiral  Souza. 
commandait  la  flotte,  composée  de 
ceut  navires  de  différentes  graiideurs, 
portant  des  vivres  en  quantité,  et  10 
mille  soldats ,  dont  1  a  mille  Portu- 
gais. Sébastien  aborda  en  Afrique,  le 
10  juillet,  et  commit  la  faute  d'affai- 
blir son  armée  par  des  détachements 


4o4 


SËB 


envoyés  dans  différentes  directions  ;  il 
trouva,  sous  les  murs  d'Arzile,  huit 
ni  lie  Maures  partisans  de  Moham- 
med ,  qui  se  réunirent  à  lui ,  de  sorte 
qu'il  se  vit  à  la  tête  de  vingt-huit  mille 
combattants.  Au  lieu  de  rester  assez 

Srès  de  la  mer  pour  tirer  des  secours 
esa  flotte ,  comme  l'y  invitaient  les 
généraux  allemands  et  italiens ,  il 
s'avança  rapidement  dans  les  terres. 
Le  vieux  Muley  le  laissa  s'engager 
sans  lui  opposer  le  moindre  obstacle; 
mais,  dans  une  seule  nuit,  il  franchit 
la  rivière  de  Luco ,  et  vint  déployer 
dans  les  plaines  d'Alcaçar-quivir  une 
aimée  de  cent  mille  nommes.  Les 
deux  adversaires  s'observèrent  plu- 
sieurs jours  ;  enfin  le  combat  s'enga- 
gea le  4  août  1 5^8  ;  Sébastien  fondit 
avec  impétuosité  sur  le  centre  de  l'en- 
nemi et  l'enfonça  ;  mais  tout  se  borna 
à  cet  avantage.  Les  Maures ,  qui  s'é- 
taient formés  en  croissant,parvinrentà 
envelopper  les  Chrétiens  :  les  Portu- 
gais, peu  expérimentés,  s'eff rayèrent 
de  leur  position  ;  ils  ne  iirent  qu'em- 
barrasser les  auxiliaires  au  heu  de 
les  seconder.  Le  roi  s'élança  plusieurs 
fois  pour  rompre  cette  terrible  bar- 
rière ;  t  il  eut  trois  chevaux  tués  sous 
lui  :  enfin  il  tomba  percé  de  coups. 
Les  Maures  qui  l'entouraient  ne  le 
connaissaient  pas;  mais  jugeant  à  la 
richesse  de  son  armure  qu'il  était 
d'un  rang  élevé,  ils  ne  voulaient  pas 
le  tuer  et  se  battaient  entre  eux  pour 
le  faire  prisonnier  dans  l'espoir  d'uuc 
riche  rançon.  Au  milieu  de  cette  dis- 
pute, survient  un  chef  africain  :  «Quoi 
»  chiens ,  dit-il  aux  soldats;  lorsque 
»  Dieu  vous   accorde  une   victoire 
»  complète ,  vous  voulez  vous  égor- 
»  ger  pour  un  prisonnier!  »  En  disant 
ces  mots  ,  il  fend  la  tête  de  Sébas- 
tien d'un  coup  de  cimeterre.  Ainsi 
mourut  ce  prince  à  l'âge  de  vingt- 
cinq  ans.  Le  vieux  Muley,  malade 


SKB 

depuis  long-temps,  s'était  fai 

sur  le  champ  de  bataille  d* 

litière.  Se  voyant  près  d'expi 

moment  où  le  combat  allait 

ger ,  il  ordonna ,  par  un  sigi 

aide-de-camp,  de  ne  pas  fai 

naître  sa  mort ,  de  peur  q 

nouvelle  ne  décourageât  ses  ; 

D'un  autre  côté,  Mohammed 

dans  un  marais:  ainsi  les  t 

périrent  dans  la  même  journt 

Mulet  Abdklmelek,  XXX 

Sébastien  fut  le  premier  m 

portugais  que  l'on  appela  n 

Vasconcellos  s'étend  beauo 

Dom  Sébastien  dans  son  bis 

Espagnes;  Herrcra ,  lui  a  < 

le  icr  livre  de  son  Histoire  c 

cal;  Ma  cl» ado  a  laissé  quatre 

m-4°.  de  Mémoires  sur  Séba: 

c'est  ce  que  nous  avons  de 

taillé  cl  de  plus  authentiqi 

les  écrivains  s'accordent  à  1 

senter  comme  un  homme  $ 

Il  était  d'une  taille  peu  éta 

bien  proportionnée ,  d'une  f 

marquablement  belle.  Quoi 

tempérament  violent ,  et  vr 

un  ciel  de  feu ,  il  méprisa  le. 

et  resta  chaste  toute  sa  vie: 

sans  avoir  été  marié.  Malgr 

prudences,  ses  sujets  lui  ava 

un  attachement  si  véritable 

fusèrent  de  croire  a  sa  mort 

se  flattèrent  qu'il  avait  écl 

trépas ,  grâce  à  la  protectio 

ils  ne  désespéraient  pas  de 

un   jour.  Cette  opinion,  J 

dans  tout  le  Portugal,  fa\ 

projets  de  plusieurs  imposl 

prirent  le  nom  de  Sebastien 

lurent  se  faire  reconnaître  c< 

Il  en  parut  successivement 

plus  connus  furent  Matthieu 

(i)  Mrmnnu  p»r»  m  hîslerw  d»  T 
comprrkrntlrm  o  govervo  de!  tey  Dm* 
LUbcu*,  i73f^5i ,  4  ▼•!•  ni- 4* 


SEB 

(semblait beaucoup,  et  Ga- 
tosa.  Plusieurs  furent  pen- 
nvoyé  aux  galères ,  et  d'au- 
ureut  misérablement.  Dom 
eut  pour  successeur  le  car- 
iri ,  son  çrand  oncle  .  qui 
L-huit  mois,  puis  Antoine, 
eur  de  Grato ,  enfant  natu- 
ouis  ,  a*,  fils  d'Émanuel  ; 
oine  eut  pour  compétiteur 
II ,  roi  d'Espagne ,  qui  dis- 
troupes et  lut  reconnu  roi  ; 
al  lut  ainsi  réuni  à  la  cou- 
Sspagne  et  n'en  fut  séparé 
la  réTolution  de  i64o,qui 
k  trône  la  maison  de  Bra- 

M— z — s. 
STIEN(lcPcrc)  V.  Tau- 

STIEN  ou  SEBASTIANO 
tfBO  (  Fa  à  )  ,  peintre,  lia- 
9iise  en  i4H">.  J)c  là  Tient 
|ues  historiens  le  nomment 
io  P'cneziano  ;  mais  son  vé- 
im  éUiit  Luciano.  Le  titre 
del  Pionibo  lui  fut  donné  , 
ant  embrassé  la  vie  rcligien- 
t  pourvu  de  la  rliarge  <le 
les  brefs  a  la  chance  lie  rie 
le.  Il  cultiva  d'abord  la  mu- 
devint  chanteur  et  joueur 
iruts  ,  haLile  partirulièrc- 
r  le  luth.  Mais  séduit  par 
im  de  Jean  Helliui  ,  il  en- 
l'école  de  ce  maître  ,  qu'il 
na  au  bout  de  quelque  temps 
vre  1rs  leçons  du  Giorgion, 
ut  mieux  que  tous  ses  con- 
imiter  le  ton  de  couleur  et 
eux.  Sa  première  idée,  en 
lit  à  la  peinture,  avait  été  de 
au  portrait  ,  pour  lequel  il 
plus  rares  dispositions  ;  et 
*s  qu'il  y  obtint  l'cncoura- 
suivre  cette  carrière.  Ou  ad- 
lans  ses  portraits  ,  une  res- 
ce  parfaite ,  une  force  de 


SEB 


4o5 


coloris ,  à  laquelle  il  savait  aJhcr  la 
douceur  et  la  grâce ,  un  relief  extraor- 
dinaire, une  vérité  et  une  vie  que  k 
Giorgion  lui-même  n'a  jamais  sur- 
passés.   Le    Portrait  de  Julie  de 
Gonzague ,  amie  du  cardinal  Hip- 
nolyte  de  Médicis ,  qui  passait  pour 
la  plus  belle  femme  de  son  temps , 
fut  célébré  par  tous  les  écrivains  con- 
temporains ,  comme  un  ouvrage  vé- 
ritablement divin.  Aucun  peintre  de 
cette  époque  ne  dessinait  mieux  que 
lui  les  têtes  et  les  mains;  ses  drape- 
ries étaient  heureusement  jetées  et 
terminées  avec  le  soin  le  plus  exquis. 
Déjà  sa  réputation  s'était  répandue 
dans  toute  Vltalie,  lorsqu'il  fia  con- 
naissance avec  Augustin  Ghigi,  riebe 
négociant  de  Sienne,  que  ses  rela- 
tions commerciales  avaient  amené  à 
Venise.  Cette  liaison  devint  bientôt 
de  l'amitié,  et  Ghigi  décida  sans 
peine  Sébastiano  à  le  suivre  à  Borne. 
S 'étant  lié  alors  avec  Michel  Ange  f 
ce  grand  homme  le  favorisa  dans  tou- 
tes les  occasions,  et  se  plut  à  lui  four- 
nir les  dcssinsdela  plupart  de  ses  ta- 
bleaux. Sou  premier  ouvrage,  repré- 
sentant Saint  -  Jean-Chrysostome , 
passa  d'abord  pour  une  production 
du  Giorgion,  tant  il  avait  bieu  su 
s'en  approprier  le  style.  Peut-être  ce 
dernier  l'avait-il  aidé  dans  l'inven- 
tion j  car  on  sait  que  la  nature  n'avait 
pas  doué  Sébastiano  d'une  grande 
>  i  va  ri  té  d'idées ,  et  que,  dans  les  com- 
positions où  il  fallait  introduire  un 
certain  nombre  de  figures,  il  était 
lent,  irrésolu,  commençait  avec  pei- 
ne ,  et  ne  terminait  qu'avec  la  plus 
grande  difficulté.  Aussi  est-il  rare  de 
voir  de  lui  des  tableaux  d'histoire  ou 
d'autel  semblables  à  la  JVatmté , 
qu'il  fit  pour  l'église  de  Saint-Au- 
gustin,  ou  à  la  Flagellation,  aux 
Observantins  de  Pérouse,  et  dont  le 
dernier  passe  pour  k  plus  beau  ta- 


4o6  SEB 

blcaudc  cette  ville.  I]  a  fait  une  quan- 
tité de  morceaux  d'appartement,  et 
spécialement  de  portraits;  et  quoi 
qu'il  travaillât  sans  se  gêner,  il  est 
impossible  de  voir  des  carnations 
plus  fraîches  ou  des  accessoires  plus 
variés  et  mieux  rendus.  C'est  ainsi 
qu'en  faisant  le  portrait  du  fameux 
Pierre  Arétiu,  il  distingua ,  dans  son 
habillement ,  cinq  espèces  de  noirs , 
tels  que  celui  du  drap,  celui  du  ve- 
lours ,  celui  de  la  soie,  etc.  Lorsqu'il 
se  fut  rendu  à  Rome,  on  l'y  regarda 
bientôt  comme  un  des  premiers  co- 
loristes deson  temps.  Il  y  peignit,  en» 
concurrence  avec  Ballhazar  Peruzzi , 
et  Raphaël  lui-même ,  et  l'on  con- 
serve dans  le  palais  de  la  Famcsûie 
qu'avait  fait  bâtir  Augustin  Clu'gi, 
les  travaux  de  ces  trois  illustres  maî- 
tres. Dans  cette  concurrence,  Se- 
bastiauo  s'aperçut  sans  peine  que 
ce  n'était  pas  par  son  dessin  qu'il 


I 


pas  par  son  dessin  qu 
Parviendrait   à    se    faire    un  nom  : 
1  s 'efforça  d'améliorer  cette  partie 
de  son  talent  ;  mais  les  cftbrts  même 
qu'il  tenta  l'ont  fait  parfois  tomber 
dans  une  certaine  roiaeur,  qiû  n'est 
cependant  pas  de    la  dureté.  Dans 
quelques-uns  de  ses  ouvrages  ,  il  fut 
aidé  en  cette  partie  par  Michel- An- 
ge ,  qui  lui  fournit  les  dessins  de  la 
iSotre-Dame -de-Pitié  qui  se    voit 
chez  les  Conventuels  de  Vilerl)e ,  de 
la  Transfiguration  et  des  autres  pein- 
tures qu'il  mit  six  années  à  exécuter 
à  Saint-Picrrc-in-Montorio.   Malgré 
le   talent  prodigieux  que  le  Buona- 
rotti  avait  déployé  dans  les  fresques 
de  la  chapelle  Sivtinc  ,  il  ne  pouvait 
asservir  la  fougue  de  son  génie  au  tra- 
vail lent  cl  minutieux  de  la  peinture  à 
l'huile.  Sa  supériorité  ne  put  le  mettre 
à  l'abri  de  la  jalousie  qu'excitèrent  en 
lui  les  peintures  à  l'huile  de  Raphaël. 
Incapable  de  lutter  en  ce  genre  avec 
son  jeune  rival ,  il  chercha  à  lui  op- 


SES 

)K>ser  un  artiste  plus  exercé  < 

même  dans  le  maniement  du 

et  les  procédés  du  coloris  de 

vénitienne.  Il  jeta  les  veux 

bastiano  del  Piombo ,  déjà 

avantageusement  par  ses  nr 

travaux.    Sebastiano   avait 

grande  prédilection  pour  la 

à  l'huile  ,  qu'il  voulait  la  si 

à  la  fresque  en  changeant  1 

des  enduits  ;  mais  cette  iuve 

répondit  pas  à    son  attenti 

Christ  à  la  Colonne  qu'il  ] 

Saint-Pierre  in  Montorio,  < 

le  temps  obtint  les  éloges  exe 

Ya  sa  ri,  a  perdu  le  mérite  de  h 

qui  faisait  son  plus  grand  pi 

chel- Ange  convint  donc  ave 

tiano,  de  lui  fournir  les  dessi 

ouvrages, dans  l'espoir  quect 

par  la  beauté  de  sa    coule 

maniement  de  son  pinceau, 

avec  avantage  contre   Rap 

que ,  sans  être  taxé  d'envie , 

rait  donner  la  palme  à  son 

C'est  à  cette  circonstance  qi 

tiano  dut  d'être  charge  de  1 

rectiun  de  Lazare,  qu'il  p 

concurrence  avec    la    Trai 

tion  de  Raphaël,  qui  n'eu 

peine  à  reconnaître   dans 

de  son  compétiteur  le  dessi 

chel- Ange.   C'est  du  moin; 

prouve  le  mot  suivant  de  Ra] 

lMcngs  rapporte  :  «   Je   m 

»  de  l'honneur  que  nie  fai 

»  Au;j;e,  puisqu'il  nie  croît  di; 

»  ter  contre  lui ,  et  non  rout 

»  tiano.  »   Vasari  ajoute  qi 

mort  de  Raphaël,  ce  demie 

fut  universellement  regardé 

la  faveur  de  Michel-  Vuge,  < 

plus  habile  artiste    du   jou 

fut   cause   que    l'on    néglij; 

Romain  et  les   autres   peii 

tis  de  l'école  de  Raphaël.  I 

cile  de   juger  de  l'cxactiti 


SÊB 

le  assertion,  qui  fait  tort  à 
» ,  si  die  n'est  pas  fondée , 
li  elle  est  traie  ,  ne  fait  pas 
onneur  à  Michel-Ange.  &e- 
a  peint  aussi  sur  pierre  quel- 
eaux  d'appartement  :  ce  pro- 
Urènement  vante  dans  sa 
te' 9  a  promptement  cessé 
i  usage  a  cause  de  la  diffi- 

transport  :  cette  méthode 
à  été  employée  au  commen- 
lu  quatorzième  siècle  ,  dans 
peintures  qui  passent  au- 
i  pour  antiques.  Enfin,  il 
aussi  à  la  gravure  en  pier- 
:  mais  on  ne  connaît  de  lui  * 
are  qu'une  Intaglia ,  repré- 
ludith.  Sebastiano  se  trou- 
lome,  à  l'époque  où  Ra- 
t  chargé  parle  cardinal  Ju- 
sdicis,  depuis  Clément  Vil , 
re  son  tableau  de  la  Trans- 
it; le  même  cardinal  lui  cou- 
ution,  presqu'en  concurrent 
phaël ,  de  la  Résurrection 
re ,  qui  fbt  exposée  avec  la 
iration,et  envoyée  depuis  en 
[1  peignit  ensuite  le  Martyre 
e- Agathe ,  pour  le  cardinal 
t.  Ce  tableau  célèbre  appar- 
u  U»nips  de  Vasari ,  au  duc 
:  il  passa  de  là  nu  plais 
Florence ,  d'où  il  fut  trans- 
cris lors  de  la  conquête  de 
ar  les  Français;  ai  181 5, 

rendu  à  la  Toscans.  11 
date  de  i5*io,  et  le  nom 
stianus  Vcnvtus.  Après  la 
Raphaël,  Sebastiano,  dé- 
n  concurrent  aussi  redouta - 
►ourvu  de  Tcmploi  lucratif 
tir  des  brefs  de  la  chambre 
ue ,  s'abandonna  à  toutes  les 
e  la  vie ,  et  son  activité  fit 
»-lors  à  une  oisiveté  presque 
'.  Parmi  les  ravages  que 
nt  dans  Rome  les  soldats  du 


SEB  407 

'  connétable  de  Ih»  irbon  ,  lorsqu'ils 
saccagèrent  cette  viHe  en  t5a^ ,  3s 
avaient  dégradé ,  dans  le  Vatican  f 
quelques-unes  des  peintures  de  Ra- 
phaël. Sebastiano  fut  chargé  de  les 
restaurer  ;  mais  son  pinceau  était 
au-dessous  d'une  aussi  grande  entre- 

Srise.  C'est  du  moins  ce  que  l'on 
oit  inférer  du  jugement  du  Titien. 
Cet  illustie  peintre  ayant  été  conduit 
dans  les  appartements  où  sont  cet 
peintures  ,  et  ne  sachant  pas  qui 
avait  fait  ces  restaurations,  ait  à  Se- 
bastiano lui-même  •  «  Quel  est  l'i- 
»  gnorant  et  le  présomptueux  qui  a 
»  barbouillé  ainsi  ces  visages?  »  Ju- 

rnent  impartial,  contre  lequel  toute 
faveur  de  Michel -Ange  ne  put  dé- 
fendre son  protégé.  Le  Musée  au  Lou- 
vre possède  de  ce  maître-  trois  ta- 
bleaux d'un  grand  prix  :  I.  Lt  Por- 
trait au  sculpteur  Florentin  Bacdo 
BandineUL  '  II.  La  Visitation  de  la 
Vierge.  111.  Des  Ayxges  apportant 
les  objets  nécessaires  pour  coucher 
l'Enfant  Jésus.  Il  possède  égale- 
ment deux  de  ses  dessins.  1.  La  Nati- 
vité. Sur  le  premier  plan ,  des  femmes 
sont  occupées  à  donner  des  soins  à 
l'enfant,  qui  vient  de  naître;  sur  le 
second,  Sainte- Anne ,  au  lit,  est  en 
touréc  de  femmes  qui  la  servent.  I*e 
Père  Étemel,  dans  sa  gloire,  occupe 
le  haut  de  la  composition.  Ce  dessin 
est  de  forme  cintrée ,  fait  au  crayon , 
estompé  et  rehaussé  de  blanc.  II.  La 
Vierge  9  ï Enfant-Jésus,  saint  Jo- 
seph, sainte  Anne  et  le  petit  saint 
Jean;  dessin  au  crayon  noir  et  blanc, 
sur  papier  bleu.  Outre  le  martyre 
de  Sainte  Agathe ,  mentionne  ci-des- 
sus, le  Musée  du  Louvre  a  encore 
possédé  trois  autres  portraits  de  ce 
maître, rendus  «l'Autriche, en  iHi5, 
et  représentant  :I.  Un  Jeune  homme 
sans  barbe  qui  lit.  11.  Un  Jeune 
homme  avec  barbe  qui  Ut.  UL  Ufe 


4o8  SEB 

sculpteur.  Douéd'nncsractèreaima-  nan.:  i<   indien,  qui  l'ut  obligé  de  lu 

ble  et  facétieux,  Sebasuono  avait  attre  (tu   présents  considérables,  et 

une  conversation  pleine  de  saillies;  SB  le  soumettre  à  un  tribut  auuuci- 

et  l'on  a  de  lui,  dans  le  Becueil  des  AiSès  le  départ  de  SebcL  Tcghys, 

Capitoli  burlesques  duBeroi,  nn  o»  PjcïjmI  refusa  de  tenir  tetenaïg^ 

vrage  en  ce  genre ,  en  réponse  k  nue  menis,  arrêta  1rs  oflkicrs   chargé 

pièce  de  vers  que  lui  avait  adressée  de  recevoir  le  tribut ,  et  leva  une 

it  pacte ,  et  qui  prouve  qu'il  eut  fut  année  do  trois  cent  raille  bommes  , 

îles  vers  aussi  bons  que  te»  tableaux ,  composée  de  s»  troupes  et  de  celles 

s'il  se  fût  adonné   i   la  poésie.  Il  de  tous  ses  vassaux ,  depuis  Malwa 

mourut  à  Rome,  en  tSi/i.     P— §.  jusqu'au  Bengale;  maù.  cette  grande 

SEBEK-TEGHYN  NASSIR-ED-  armée  ne  put  résister  à   U  tactique 

DYN ,  fondateur  de  la  dynastie  des  et  à   la   bravoure  des  troupes  de 

Scbek-Teghynides ,  mais  non  pu  de  Ghnzua.  Srbek-Tejjhyn ,  par  ce  iwu- 

J' empire  de  Gnaziu ,  quoique  lui  et  Teau  triomphe,  joignit  ■  m  -emo. 
ses   descendants  aient  été  nommé*.  *fca  pays  de  Peischawer  cjt  doXf**1  . 

improprement    Ghamevides  ,  était  gan.  Il  était  déjà  plui  ptmaaaa  .*m> 

'i'Liik  de  naissance,  et  fut  d'abord  et-  Céurda  Bokhara,  p&lfyfam-. 

clave  d'un  autre  Twx,Alp-Tegby«v  arain,lcTKrueceld^re*îi*«»#p-  - 

premier  émir  de  tibazu ,  dont  il  de-  cour»  contre  des  rebelle*.  (/&  Jfvm 

vint  le  gendre,  pour  prix  de  ses  ta-.  H).Sebeà-TechTn,aiH)iHfiMHtMpi 

lents  et  de  ses  services  (  Voy.  Al*-  sïble ,  fut  tellement  «jub^  hfl*.f>** 

Tkghïh).  Ishak,  fils  et  successeur  miere  entrevue  avec  ce  jena^naaau, 

d'Alp-Teghyn,  étant  mort,  l'an  365  qu'il  mit  pied  à  terre»,  etjfai  jpTf». 

de  l'heg.  (976  de  J.  -  C  ) ,  peu  de  1  étrier.  Les  services  ùmpc*tsnttfl»:'S,  , 

trmns  après  son  père,  Sebek-Tegbyn,  lui  rendit  furent  noblement,  léjcm . 

son  beau  -frère,  réunit  tous  les  su f-  pensés.  Il  reçut  le  titre  de  mub-- 

lïitges,  et  monta  sur  le  trône  de  Ghat>  eddjrn  (le  protecteur  de  la  retigion}- 

ii.i,  dont  les  états,  fort  circonscrits  ,  avec  le  gouvernement  du  Khoraçu, 

n'étaient  alors  qu'un  fief  de  la  cou-  qui  fut  partagé  entre  lui  et  son  fila. 

lomic  des  Samanides.  Sa  preuiîère  Mahmoud.  Sebek-Tegbvn  fut  jusqu'à 

conquête  fut  celle  de  Boit.  11  avait  la  fin  le  sélé  défenseur  du  faible  a*a- 

aidélc  gouverneur  à  recouvrer  cette  nsrque  samanide,  qu'il  suivit  de  près 

ville  j  et,  pour  récompense,  l'ingrat  au  tombeau.  II  mourut  a  Balkb,  Vau 

tenta  de    l'assassiner  en  trahison.  387  (  997  ) ,  après  un  règne  de  viagt- 

S< bck  -  Teghyu  prit  Bost;  mais  la  deux  ans,  avec  U  réputation  d'un 

perlide  sut  échapper  a  sa  juste  veu-  prince  juste  et  bon.  Quoiqoei :rJ 

gi-.mcc.  L'amour  de  la  gloire,  le  lèlc  non  comme  souverain,  sur 

pour  l'islamisme  et  le  désir  du  pilla-  conquérant,  par  son  fils  XL 

ge,rexcitèrentàentreprendrckagLier-  il  eut  la  gloire  de  lui  laisser  un  11 

rc  sainte,  c'est-à-dire ,  à  attaquer  les  solide  et  respecté,  et  de  lui  avoir  oq- 

peuples  idolâtres  de  l'Indoustan.  L'an  vert  la  route  de  l'IndousUn  {Pop. 

3<i7(975),ildéfit  Djeipal    roi  de  *Lu«oud,  XXVI ,  168).     A-t. 
l'Inde  Septentrionale ,  prit  Kaboul,         SEBONDE  (lUrsunm).  T.  &A- 

el  parcourut  la province  de  Pendj-ah.  »okdk. 

Dans  sa  seconde  campagne ,  il  rem-         S  ÉCHELLES  (JBiK-MoxxAU  sa), 

porta  une  grande  victoire  sur  le  mo-  contrôleur  général  des  Gnanees ,  •*■ 


SEB 

is,  le  10  mai  1690,  d'un 
tait  trésorier- gênerai  des 
11  fut  successivement  con- 
arlemeut  de  Metz  et  maître 
s.  Ayant  été  employé  dans 
affaires  de  finances  par 
,  et  lie'  avec  Le  Blanc, 
5  la  guerre ,  il  fut  compro- 
ermé  à  la  Bastille,  avec 
n  sa  qualité'  de  maître  des 
Moreau  de  Sec  bel  les  tra- 
rétahlissement  des  maré- 
;  et  il  y  mit  Tordre  oui  a 
corps  plus  utile  qu'il  ue 
iravaut.  Nomme',  en  17:17, 
mee  du  Uaiuaut ,  par  la 
de  Le  Blanc,  qui  était 
niuistîre,  il  fit  construire 
tes  ,  des  greniers  publics, 
ins,  des  grands  chemins. 
es  marcliés  ,  ordonna  des 
euts,  encouragea  les  manu- 
onda  des  maisons  de  cha- 
:  l'on}  c  dans  les  diflerentes 
lies.  Par  ces  moyens,  1rs 
?  trouvèrent  décharges  des 
degrus  de  guerre;  !e  com- 
*in<  lus  trie  furent  ranimes, 
il  déploya  l.i  plus  grande 
e  (Lins  la  place  d'intendant 
'de  Bolicuic,  soit  pendant 
le  Prague,  soit  dans  la  re- 
çu fut  récompense  par  le 
osciller-  d'état  et  par  l'iu- 
de  Flandre,  qui  était  plus 
île  que  celle  du  llaiiiaut;  et 
mit  autant  d' honneur.  Des 
renl  construits;  et  il  vint  à 
inirla  mendicité.  Les  années 
il  montra  la  même  habileté' 
•  activité,  en  qualité d'inteh- 
rmecs  de  Flandre  et  d'AI- 
I  avait  été  apjH-Ic.  11  avait, 
ircd'admiiii.str.ition,  un  ta- 
£iié,dcla  souplesse  et  de  la 
>our  se  conformer  aux  vues 
nu ,  une  graude  vigilance 


SEB  409 

pour  assurer  le  bien-être  des  trou- 
pes, auquel  peut-être  il  sacrifiait 
Îuelquefois  le  bien  -  être  du  peuple, 
redéric  II  le  citait  comme  le  mo- 
dèle des  administrateurs  militaires. 
Cette  réputation  et  l'affection  de  tous 
les  olliciers  français  firent ,  dit-on , 
quelque  ombrage  au  comte  d'Argen- 
son ,  ministre  de  la  guerre ,  oui,  sans 
se  brouiller  avec  lui ,  chercha  tou- 
jours à  l'écarter,  et  y  parvint.  Lors- 
que Machault  se  détermina ,  en  juil- 
let 1 75  i,  à  quitter  le  contrôle-gé- 
néral, il  proposa  de  le  remplacer 
par  Sécliellcs.  Ce  dernier  avait  été, 
toute  sa  vie ,  plus  occupé  de  l'a- 

Iirovisionnemcnt  des  armée*  que  de 
'aprovisionnement  du  trésor  royal; 
et  il  était  bien  vieux  pour  commen- 
cer à  apprendre  une  science  qui  exi- 
ge de  longues  études  et  une  grande 
expérience.  Du  reste ,  il  avait  beau- 
coup d'esprit,  de  finesse,  un  bon  ton 
et  ae  la  grâce.  On  prétend  que  sou 
penchant  pour  la  galanterie  ne  l'avait 
pas  abandonné  à  la  lin  de  sa  carrière , 
qu'il  voulut  s'y  livrer  encore,  à  tiu 
âge  où  ramourn'a  plus  guère  à  choi- 
sir qu'entre  le  ridicule  et  le  travers  ; 
que  sa  tête  s'en  ressentit ,  et  que  ce 
fut  ce  qui  l'obligea  de  renoncer  aux 
affaires,  en  août  175(1.  11  mourut,  le 
3i  décembre  17O0,  dans  de  véritables 
sentiments  de  pieté.  Sa  fille  devint  la 
seconde  femme  du  lieutenant  de  po« 
lice  Hérault;  et,  de  ce  mariage,  na* 
quit  M.  de  Séchelles,  père  du  con- 
ventionnel (  t*OY.  HhRU'LT,  XX, 
•m  .  Thomas,  à  son  début  dans  la 
poé  ic,  composa  une  Ode  pour  M.  de 
Séchelles,  ministre  des  finances,  qui 
avait  rendu  quelques  services  à  l'u- 
niversité de  Paris.  Le  portrait  de 
Sccliellcs  a  été  peint  par  Valade,  et 
gravé  par  L.  I -empereur.      L-r-t.. 

S ECK  K N l)OU F  (  On - Loi-is 
de  ) ,  historien ,  naquit  le  u6  déc 


4io 


SEC 


i  626 ,  à  Herzogen-Auracb ,  en  Fran* 
coiiie.   Son  père  était  alors  on  des 
oAiciers  du  prince-évêquc  de  Bam- 
berg;  plus  tard  il  servait  la  cause  des 
protestants  dam  l'armée  suédoise. 
Sa  mère  descendait  de  Schaertlin  de 
Burtenbach ,  célèbre  général  des  con- 
fédérés de  Smalcalde.  Ce  fût  elle  qui, 
en  l'absence  du  père ,  soigna  l'édu- 
cation de  son  lils  ;  mais  comme  les 
troubles  de  la  guerre  la  forcèrent 
souvent  de  changer  de  demeure ,  et 
de  se  fixer  alternativement  à  Cobourg, 
à  Muhlhausen ,  et  à  Ërfurt ,  l'instruc- 
tion du  jeune  Seckendôrf  s'en  serait 
ressentie  sans  les  talents  extraordi- 
naires dont  la  nature  l'avait  doué. 
Ernest  le  Pieux  ,  premier  duc  de 
Gotha ,  ayant  entendu  parler  des  dis- 
positions de  cet  enfant,  le  fit  placer 
au  gymnase  de  Cobourg.  où  il  taisait 
instruire  deux  princes  de  Wurtem- 
berg ,  et  bientôt  après  au  çymnase 
de  Gotha,   ville  qu'il  choisit  ,  en 
1640  ,  pour  sa  résidence.  En  1642, 
Seckendôrf  eut  le  malheur  de  perdre, 
de  la  manière  la  plus  tragique ,  son 
père ,  qui  était  colonel  dans  l'armée 
de  Torstcnson.  Accusé  d'avoir  pra- 
tiqué des  intelligences  avec  Piccolo- 
miui ,  sur  une  lettre  qu'on  supposait 
lui  être  adressée  par  un  ailidé  de  ce 
général ,  il  fut  condamné  et  exécuté 
le  même  jour  (1).  Le  général  Mor- 
taigne ,  étant  devenu  le  protecteur  du 
jcuuc  Seckendôrf ,  l'envoya ,  en  164*, 
à  Strasbourg ,  où  il  étudia  pendant 
trois  ans  sous  Bœcler,  Rebnan,  et 
d'au tn s  célèbres  professeurs.  Lors- 
qu'il eut  achevé  sou  cours  académi- 
que ,  le  landgrave  de  Darmstadt  le 
uoinma   oilicier   dans  ses   gardes  ; 


(1)  Il  est  Traisemhlablc  que  Torrteneon  reconnut 
plu.,  tard  T innocence  de  Seckendôrf;  car  ce  Tut  a 
m  demande  que  le  gouvernement  tnedois  accorde 
h  la  uuve  de  ce  culoucl  une  pcnaiun  dont  elle  jouit 
ju»qu'e  sa  mort.  • 


SEC 

mais  k  général  Mortaigne,  m 
que  la  carrière  militaire  n'elart  pas 
celle  qui  convenait  au'  genre  ifétàa 
qu'il  avait  suivi  ,  Ira  fit   rompre 
cet  engagement;  et  le  doc  Ernest  k 
nomma    son  conseiller    et  'fieattsV 
bomme  de  k  chambre  ;  taais  nutri- 
tion de  ce  bon  prince  n'était  pas  de 
l'employer  immédiatement  à  des  a£ 
foires  politiques  :  û  roulait  ptatfr 
s'assurer  ses  services  pour  l'ave- 
nir, et  lui  procurer ,  en  attendant, 
les  moyens  de  se  préparer  à  k  car- 
rière qu'il  lui  ouvrirait,  en  conti- 
noant  ses  études  encore  Deudantden. 
ans.  Ce  prince  y  jréswa  hn-mêne, 
en  indiquant  au  jeune  conaptter  Its 
parties  dont  3  devait  aMbosper» 
et  en  réglant,  pour  ainsi  dire,k 
temps  qu  il  devait  coniacrar  k  cha* 
cune.  Touslesû^mandm.il  Wlifc 
geait  à  lui  rendre  compte  de  ses  trt- 
Taux  de  k  semaines  il  avait  avec 
rai  de  longs  entretienl,  et  hd  pnp* 
sait  quelquefois  à  résoudre  des  oua- 
tions de  droit  public  et  de  poftiqoe. 
En  1648,  il  le  nomma  son  chambel- 
bellan;  et  comme  cette  époque  était 
féconde  en  négociations ,  U  remploya 
dans  différentes  missions  poKtiquo. 
Trois  ans  plus  tard  il  le  reçut  dass 
son  conseil  intime,  après  raYoirfjut 
examiner  sévèrement  par  quatre  ju- 
risconsultes. Eu  l65o ,  il  lui  confia 
l'administration  de  ses  domaines,  et 
en  1668,  il  le  mita  k  tête  datons  la 
dicastères  du  pays  ,  en  le  nomtnaat 
son  chancelier.  Seckendôrf  rénui- 
sait à  cette  charge  éminente  les  fonc- 
tions de  juge  du  tribunal  aulîmed» 
Iéna  ,  que  mi  avait  conférées  le  à* 
de  Saxe  Altrabourg.  A  peine  eutJ 
rempli  une  année  la  place  de  ckance- 
lier  de  Gotha ,  qu'il  s'en  démit ,  aV» 

rant   la  multitude  d'affaires  diot 
était  accablé ,  et  sans  qu'on  ait  j* 
savoir  les  motifs  d'une  pareiDe  1* 


SEC 

qui  ne  fut  cependant  point 
éxaveur.  Seckemlorf  accepta 
t  la  place  de  chancelier  ,  et 
ut  du  consistoire  du  duc  Mau- 

Saxe-Zeitz ,  à  laquelle  il  réu- 
i  i  (Xk) ,  celle  de  conseiller  in- 
e  l'électeur.  Le  duc  de  Saxe- 
,  Frédéric  ,  fils  et  successeur 
st  le  Pieux ,  le  nomma  ,  en 
,  directeur  des  états  d'Alten- 

et  quelque  temps  après  chan- 
te ce  duché.  Seckcudorf  montra 
administration  autant  de  talent 
i  avait  fait  voir  comme  juriscon- 
Iprès  la  mort  du  duc  Maurice 
) ,  il  se  retira  dans  sa  terre  de  * 
Iwitx ,  près  d'Alte  nboui  g ,  et  y 
rfchiteau  où  il  résolut  de  pas- 
reste  de  ses  jours  dans  des 
je»  de  piété  et  des  occupa- 
ittëraires.  C'est  la  qu'il  mit  la 
re  main  à  ses  écrits ,  et  c'est  là 
»  la  mort  de  son  (ils  ,  il  lit 
tes  deux  neveux ,  dont  l'un  fut 

suite  le  célèbre  maréchal  de 
idorf  (  V.  1  art.  suivant  ) ,  et 
m?acra  une  partie  de  son  temps 
ucatiou  de  ces  jeunes  gens.  Il 
passé  dix  ans  dans  l'cloignc- 
ies  affaires,  lorsque  l'électeur 
ne  111 ,  qui  fut  ensuite  premier 

Prusse ,  fonda  l'université  de 
Ce  prince  ne  crut  pas  pouvoir 
r  à  cette  institution  un  plus 
lustre  qu'en  nommant  Secken- 
mi  chancelier.  I^s  occupations 
techarge  convenaient  aux  goûts 
savant  :  il  se  rendit  à  Halle, 
uiiueneement  de  l'année  i<m)*. 
e  Phil.  Jacques  Spener  (  /'. 
a  ;  a\ait  eu  he.iuco'ip  d'in- 
t  Mir  l'organisation  de  la  nou- 
unh ermite",  et  que  ses  amis  v 
lisaient  Ie>  chaires  de  profes- 
,  €■!!«•  devint  le  siège  du  piètis- 
e  qui  donna  lieu  à  des  plaintes 
part  des  ministres  orthodoxes 


SEC  4u 

de  cette  ville ,  et  pouvait  occasionner 
un  schisme  dans  l'église  protestante. 
Une  commission  ,  présidée  par  le 
chancelier ,  fut  chargée  d'examiner 
les   plaintes  des   pasteurs.    Secken- 
dori  réussit  par  son  esprit  conciliant, 
dans  une  alla  ire  aussi  dillicilc  que 
de  rétablir  l'union  entre  des  partis 
religieux  ;  et  il  leur  lit  même  signer  un 
compromis ,  par  lequel  ib  renoncè- 
rent à  tous  leurs  différends.  Le  jour  ou 
ce  traité  fut  publié  (  18  déc.  i(kp)9 
Seckcudorf  expira.  Son  corps  fut  en- 
seveli à  Mcusetvii'.z.  II  avait  été  ma- 
rié deux  fois ,  et  avait  eu  de  ses  deux 
femmes  des  enfants  morts  en  bas  âge; 
un  seul  fils  lui  survécut  de  peu  d'an* 
nées  ,  de   manière  que  sa  terre  de 
Mcuselwitz  passa  à  ses  neveux ,  dont 
le  plus  célèbre  y  termina  sa  vie.  Un 
écrivain  contemporain,  Thomasius , 
a  tracé  le  portrait  suivant  de  Secken- 
dorf :   a   C'était    un    gentilhomme 
doué  de  vertus  dignes  d'un  prince, 
l'ornement  d'une  famille  qui  s'est  il- 
lustrée depuis  huit  siècles,  un  hom- 
me de  cour  sans  fausseté,  uu  vieil- 
lard sans  morosité,  un  puissant  Mé- 
cène des  gens  de  lettres.  11  (tait  l'é- 
poux le  plus  tendre,  le  r-ère  des  or- 
phelins, l'appui  des  opprimés,  le  pro- 
tecteur de  ses  subordtni.es.  La  pro- 
bité était  la  base  de  son  caractère  ; 
il  haïssait  égahment  Fabrice  et  le 
faste  :  il  détestait  la  vol  ipté ,  l'adu- 
lation et  l'impiété.  »   l  n  de  se.*  bio- 
graphes dit  :  »  Peu  d'hommes  de  la 
naissaiiee  et  du  raiig  de  Seckendorf 
ent  été  ausM   vcritahhmdit  pieux  ; 
un  plus  petit  nombre  encore  o!.t  au- 
tant contribué  à  faire  aii:;f  r  !a  reli- 
gion. Chaque  action  de  sa  vie,  cha- 
que page  de  ses  écrits  porte  la  tia"c 
de  la  vertu.  L'amour  de  la  \eri:e\  la 
justice  ,  guidèrent  toutes  ses  d*  mar- 
ches. H  était  sccouraLlc,  modeste, 
deux  et  tièi-labcricux.  Ses  manières 


4«* 


SEC 


étaient  a  (Tables,  polies  et  msinnantes.» 
Seckendorf  fut  un  savant  dans  toute 
la  force  de  l'expression.  Il  possédait 
à  fond  la  jurisprudence,  la  politique. 
Il  connaissait  l'histoire  et  ta  consti- 
tution des  divers  états  de  l'Europe , 
et  principalement  de  l'empire  ger- 
manique. Il  savait  le  grec,  et  l'hébreu, 
ainsi  que  la  plupart  des  langues 
modernes  ,  excepté  l'anglais.  Il 
s'exprimait  très-bien  en  latin ,  et  en 
allemand  mieux  qu'aucun  écrivain 
de  son  temps.  Thomasius  et  lui  doi- 
vent être  regardes  comme  les  précur- 
seurs de  la  bonne  littérature  alleman- 
de, qui  ne  commença  que  cinquante 
ans  après.  Les  Protestante  le  mettent 
sur  la  même  ligne  que  leurs  plus-  sa- 
vants théologiens.  Les  écrits  par  les* 
quels  il  s'est  fait  connaître  sont  :  I. 
Commentarius  historiens  et  apoio-t 
gcticus  de  luthéranisme  Cel  ouvra- 
ge, le  plus  important  de  l'auteur , 
est  une  défense  de  la  réformattpn , 
principalement  dirigée  contre  Y  His- 
toire du  luthéranisme  du  P.  Maim- 
hotirg.  Comme  pour  réfuter  l'auteur 
français,  Seckendorf  a  rapporté  tex- 
tuellement son  ouvrage  en  latin ,  en 
raccompagnant  d'un  Commentaire 
polémique  et  historique,  on  doit 
moins  le  regarder  comme  une  histoi- 
re que  comme  un  répertoire  diploma- 
tique pour  l'histoire  de  la  réforma- 
tion, depuis  i5i7  jusqu'en  i54^  (s). 
Sous  ce  rapport,  c'est  un  livre  indis- 
pensable pour  tous  ceux  qui  veulent 
s'occuper  de  cette  époque  mémora- 
ble. Ses  matériaux  sont  tirés  de  sour- 
ces authentiaucs ,  de  documents  ren- 
fermés dans  les  archives  saxones,  et 
des  écrits  des  réformateurs  et  de 


^  (?)  l/autrar  réfute,  en  effet,  arec  enceee,  ptu- 
#if»urs  erreur*  échappée!  an  P.  Maimboorg  eta  Va- 
riH*».  sou  mit  égare»  par  dea  Manoir  ~    *~ 


£ 


'SEC 

leurs  eontesaporatns.  Quelles 
soient  les  opinions  iflisjwnsm 
personnes  qui  lisent  cet  o«vrasjBt3s 
voient  que  c'est  récrit  d'as  hosMt 
de  bien,  d'un  esprit  jpbifeeopyqM, 
et  qui  laisse  à  pâme  vooosaaikt 
l'esprit  de  sa  secte.  Il  est  divisé  en 
trois  .livres.  Le  premier  parut  en 
1686,  et  fut  suivi  d'un  wnyléMsmt  j 
i689;iesecotadent^9o,buoissi 
me  en  1691.  L'ouvrage  cosspbt  fut 
réimprimé  en  i6g4  (3).  IL  Ém 
ftmprmce  J'empire  (ea&mm&), 
1.655,  in-fcK  C'est  k  premier  Em 
publié  par  Seckendorf;  etefatt  aussi 
te  plus  ancien  dans  ce  genre.  C'est  « 
tableau  d'une  prinmonsté  siuni 
tuée,  bien  gouvernée  -et  MPÉduvi*» 
nistree,  sous  le  rapport  de  kpelinV 
nue ,  delà  justice  et  des  (naanoas  ID* 
Justitim  protectiones m  cWtmtû  E* 
furtmd  ,  etc. ,  déductit»  du  *•* 
public,  en  faveur  des  prétssnieeB qat 
tes  princes  de.la  maiso*  de  fiera,  ei 
léurq^htédehna^vadeThurs»- 

ge ,  formèrent  sur  u&  viDe  d'Ertvt; 
contestation  fameuse  dans  FUsasse 
dp  l'empire  germanique*  IV*  D*/*»' 
sio  relationis  de  AnUmid  Bmnçmo- 
nid,  etc. ,  Leipzig,  1686.  Cest  la  dé- 
fense d'une  critique  très-awdéréedes 
OEurres  de  la  fameuse  Bourignom,qe* 
Seckendorf  avait  fait  insérer  dans 
les  Acta  eruditorum,  et  qui  avait 
été  attaquée  par  Pobet-  V.  Dimt* 
tatio  historica  et  avologetiem  sv» 
doctrine  Luther,  de  musé,  eéb* 
à  Casp.  Sagittario,léÊ*,  %6M; 
ouvrage  dirigé  contre  le  réék  de  h 
Conférence  du  "*  "  ■  -*.— 


riiio».  tourent  égare*  par  «a  aiaaaoir«ipra  nacu  ; 
mwi*  Il  ne  détruit  aucun  de»  dits  principaux  rar 
Irvjatk  s'appuie  l'inuuortaila  HitUtin  dêt  V*ti— 
tiumt  des  égUte$  ptoUdmêej  de  DoaeueU  CM.P,       liari. 


(3)lla  M  dapuiaabréf<  parJa«lM  « 
C'a*  »ur  cet  abrégé  qu'il  a  «é  tnnlaât  «ml 
•ooa  ce  titra  :  Histoin  dtlm   _, 
ehritionme  «m  Allemmgmi,  mk-it  aV  l*< 
l'histoire  du  Mlûts  c*oia*a#i*e*  H 
Utprtmim  tAeUt  dm 
5  val.  ia-S*.  Catto 
Panr ,  paetear  Sam*  1* 


SEC 

par  Corderooi.  VI.  Schola  latinita- 
iis  ad  copiant  verborum  et  notitiam 
rermm  comparandam  usui  pedago- 
gico  in  ducalu  Gothano  accommo- 
dmia  et  édita  j tissu  sercnissimi  du- 
as  Séucomœ  Érncsti ,  Gotha ,  i(kiu, 
m*0°.  Pour  répondre  aux  vues  du  ré- 
formateur de  l'instruction  publique , 
dans  le  duché'  de  Gotha ,  Seckendorf 
■e  dédaigna  pas  de  composer  ce  li- 
vre élémentaire ,  qui  est  un  recueil  de 
dialogues  dans  le  genre  du  Janua  lin- 
fptmrum  de  Comcnius  {F.  ce  nom  ). 
VU.  Compendium  historiée  eccle- 
sÎMëticée,  decreto  screnissimi  Er- 
mestifSax.  Ducis,  in  usum  gym- 
mmsiï  Gcthani  ex  SS.  litcris  et 
efiimdt  auctoribus  compositum  , 
Leipzig,  iGG6,  in -8°.  L'Histoire 
ecclésiastique    de    l'Ancien  -  Testa - 


SEC 


4i3 


t  seulement  est  de  Seckendorf , 
le  reste  de  J.  -  Chr.  Artopxus.  Cet 
abrégé  est  la  dernière  production  lit- 
téraire qui  parut  avant  sa  retraite  des 
affaires.  11  se  passa  ensuite  vingt  ans 
sans  qu'il  publiât  rien.  Le  Compen- 
dium  a  été  réimprimé  plusieurs  fois. 
VI IL  Ckristenstaat ,  etc. ,  Leipzig , 
iG8.{ ,  in  -  8°.  C'est  une  défense  du 
christianisme  contre  les  soi  -  disant 
esprits  forts,  qui  commençaient  à 
acquérir  de  l'influence  ,  et  dont  le 
doc  Maurice  de  Saxc-Zcitz  voyait 
arre  peine  les  progrès.  IX.  Discours 
allemands ,  au  nombre  de  quarante- 
quatre,  Leipzig,  ifi80,  in  -  8ft.  (> 
sont  les    Discours  que  Seckendorf 
avait  prononcés  d.ms  ses  di  lièrent  es 
functkms.  X.  Jus  publiai  m  romano- 
fiermanicum  ,  Francfort ,  i(>8-  ,  in* 
8*.  Cet  ouvrage ,  rédige  en  allemand, 
quoique  les  premiers  mots  du  titre 
soient  en  latin  ,  a  été  écrit  pour  i'ins- 
trnrtion  des  (ils  du  duc  Ernest.  XL 
Une  Traduction  latine  des  Sermons 
de  Ph.-J.  Snener .  qui  par.ît  à  Franc- 
fort, en  iW«j,  in-8°.  XII.  liapptrt 


officiel  sur  un  ouvrage  qui  avait  pa- 
ru eu  Saxe ,  sous  le  titre  à' Imago 
pit.tismi  y  et  qui  renfermait  des  in- 
vectives contre  Spcncr  et  ses  amis. 
Ce  Rapport  avait  été  demandé  à  Sec- 
kendorf par  le  gouvernement  prus- 
sien.  Il  fut   public ,    eu    i(x>u   et 
1713.  XIII.  Traduction  de  \kPhar- 
sale,  j  accompagnée  de  Discours  po- 
litiques et  moraux  sur  trois  cents 
Sentences  répandues  dans Lucain;  ou- 
vrage eu  vers  de  douze  syllabes,  sans 
rimes  ,  et  auquel    rien  de   ce   qui 
a  pani  en  allemand  ,  non  -  seulement 
dans  le  dix  -  septième  siècle,  mais 
dans  la  premièrepartiedu  dix-huitiè- 
me ,  n'est  comparable  1 4)   Enfin  les 
Acta  eruditorum ,  de  iG83  à  1(19*1, 
renferment  beaucoup  de  jugements 
sur  des  livres  nouveaux ,  qui  sont  de 
Seckendorf.  Outre  son  Oraison  fu- 
nèbre ,  qui  est  de  Christian  Thoma- 
sius  ,  il  fut  publié  ,  quarante  ans 
après ,  une  Vie  de  Seckendorf,  com- 
posée sur  des  documents  authenti- 
Î[ues ,  par  Dan.  Godcf.  Schreber , 
..cipzig,  iiJ-.{°.  F.  Ehcrart  Mambach 
en  a  inséré  1111  extrait  dans  la  traduc- 
tion allemande  de  Niceron  (  t.  xvu;, 
à  la  place  de  la  ^ticc  sèche  et  insi- 
gnifiante qui  se  trouve  dans  le  vol. 
xxix  de  l'original  français.  Cette  mê- 
me Vie  a  serxi  à  Schrœck  pour  la 
Notice  biographique  qu'on  lit  dans 
ses  fies  des  savants  célèbres.   S-i.. 
S1XKKNDORF  [  l-VuMiic-flf- 
won  ,  comte  dl  ; ,  f<  M -maréchal ,  îa- 
quit  >  i(i  Juillet  i<>73,à  Ka  nig»bcrg, 
eu  Francotiie.  Il  n'avait  que  deux  ans 
lorsque  son  pire,  conseiller  de  guerre 
du  due  de  Saxe-Gotha,  mourut  Son 
oncle  (f\  Part,  pitrcd.  )  se  chargea 


(i  i'rX'.r  frnf.i'Mr  rfr  Sri  kmrj  >r|  imnr  intrinii  li- 
re rf.11»»  fa  j'ii^nr  4ikni..ii  \f  ]f  ■  li-  tlimr  i\**  (n<« 
»l  de»  Ut  m*  nr  fui  |ii«  hiiirnitr  .    ma**  HIr  ■  il» 

r«"»»«'U\  *!'•  r     H'ptlM   :itfi'  .||«rt*      f  >ti     *j||  f|uV  lût- 

•  inir*    lilfrr.tto ■»'     f-m»\r    ]a    tu*  luf    i|ii  «•    «-» 

flin<«l«    v  I  .  Mol  »*fT  ;.  V-  ... 


4t|    '  SET 

de  son  éducation .  ainsi  que    deceDede 
son  frère.  En  io83  ,  ce  digne  parent  - 
envoya  ses  deux,  neveux,  à  Zeitz,  où 
Ccllarius  était  recteur.  Ils  logèrent 
chez  ce    savant  ,    et   le     suivirent 
h  Mcrsebourg.  Ce  fut  d'un  tel  maî- 
tre que  les  deux,  frères  reçurent  les 
premières  leçons.  En  1GS9,  ils  se 
rendirent  à  l'université  de  Iéna;  et 
comme  leur  oncle  les  destinait  à  la 
carrière  de  la  diplomatie,  pour  la- 
quelle on  exigeait  alors  des  études 
suivies ,  il  les  mit  sous  la  direction 
d'un  habile  jurisconsulte ,  le  baron 
de  Lincker.  L'instruction  écrite  qu'il 
remit  au  gouverneur  de  ses  neveux , 
a  été  publiée  en  1702,  à  Halle  : 
c'est  un  morceau  digne  d'être  lu. 
De  Icna ,  ils  furent  envoyés  à  Leip- 
zig ,  pour  y  achever  leur  cours  aca- 
démique ;    après    quoi  l'oncle   les 
prit  encore  chez  lui,  à  Meuselwitz, 
où  il  leur  donna  des  leçons  de  droit 
public  et  de  politique.    Ayant  été 
nomme',  en  iGc)>. ,  chancelier  de  l'u- 
niversité de  Halle,  il  se  fit  suivre 
par  ses  neveux ,  qui  devaient  y  fré- 
quenter encore  les  cours  de  Stryer 
et  de  Thomasius  ;  mais  la  mort  d  un 
si  digne  protecteur  dérangea  ce  plan. 
Le  cadet  de  ses  neveux,  objet  de  cet 
article,  alla  finir  ses  études  à  Lcyde, 
où  il  soutint,  en  1693  ,  sous  la  pré- 
sidence de  Vitriarius ,  une  thèse  :  De 
pactis  successionis  tampublicis  quam 
yrivatis.  Renonçant  dès-lors  à  la  car- 
rière politique  pour  l'état  militaire, 
auquel  il  s'était  préparé  par  l'étude 
des  mathématiques,  il  servit  comme 
volontaire  dans  l'armée  prussienne, 
et  se  rendit  ensuite  à  celle  de  l'empi- 
re, que  commandait  le  margrave  de 
Bade.  Il  y  fut  d'abord  cornette,  puis 
lieu  louant  de  cavalerie  dans  le  con- 
tingent   de   Gotha.   Mécontent    de 
l'inaction  où  resta  l'armée  dans  les 
campagnes  de  1G94  et  1G95,  ildon- 


SEC 

na  sa  démission,  et  se  mit  en  root* 
pour  la  Morée ,  avec  l'intention  de  » 
servir  dans  un  réciment  wurtember- 
ceois  à  la  solde  de  la  république  de 
Venise,  où  on  lui  avait  promu  «ne 
compagnie.  Mais  le  margrave  de 
Brandebourg-Anspach ,  qu'il  rencon-  * 
tra  a  Venise,  le  détourna  de  ce  pro- 
jet, et  lui  offrit  une  place  de  capi- 
taine dans  Je  régiment  qu'il  levait 
pour  le  service  de  l'empereur,  y 
mettant  pour  condition  qu'aupara- 
vant SeAendorf  l'accompagnerait 
dans  un  voyage  qu'il  allait  faire  en 
Italie. .  Ainsi ,  le  jeune  Seckeodorf 
jeut  occasion  de  voir  Florence ,  Bo- 
rne et  Naples ,  et  d'acqne'rir  des 
connaissances  utiles.  An  4Ks  de 
juin  1697,  il  joignit,  comme  capi- 
taine, l'armée,  dont  le  quartier-gé- 
néral était  à  Muckensturn;  mais  la 
paix  de  Ryswick  termina  bientôt  les 
hostilités.  A  l'exemple  de  plusieurs 
princes  d'empire ,  le  margrave  mît 
alors  son  régiment  a  la  solde  de 
l'empereur,  pour  servir  contre  les 
Turcs  ;  et ,  en  1G98 ,  Seckendorf  joi- 
gnit l'armée  du  prince  Eugène.  Ce 
fut  alors  qu'il  épousa  une  demoiselle 
de  Rohcnwarth  ,  qui ,  pendant  cin- 
quante-huit ans  fut,  dans  la  bonne  et 
la  mauvaise  fortune,  sa  compague  fi- 
dèle, mais  ne  lui  donna  pas  d  enfants. 
La  paix  de  Carlowitz,  conclue  l'année 
suivante,  priva  de  nouveau  Secken- 
dorf des  moyens  de  se  distinguer.  11 
revint  avec  son  régiment  à  Anspach, 
et  le  margrave  lui  accorda  le  grade 
de  major.  Enfin  la  guerre  pour  la  suc- 
cession d'Espagne  lui  offrit, en  1701, 
des  occasions  de  déployer  son  ar- 
deur militaire.  Nommé  beutenant-co- 
lonel  des  dragons  que  le  margrave 
fournit  aux  états-généraux,  il  assista, 
en  cette  qualité ,  aux  sièges  de  Venlo, 
de  Stevensvert,  de  Buremonde  et  de 
Liège.  En  1704 ,  3  fut  envoyé,  par 


SEÛ 

ttogh,  pour  préparer  les  sul>- 
s  des  alliés  qui  allaient  tra- 
»  cercles  d'empire ,  pour  se 
en  Souabc,  à  farinée  irapé- 
mmandée  par  le  prince  de 
et  porter  aux  Français  des 
érisife.  A  la  bataille  ac  Hoch- 
1  commanda  son  régiment, 
illit  les  plus  grands  éloges  de 
de  MarlWough  et  du  prince 
,  dont  l'amitié  lui  fut  des-lors 
Sa  troupe  prit  ce  jour-là 
«peaux  français.  Au  corn- 
ent de  1H05,  Seckendorf, 
colon* 4 ,  fut  chargé  de  la  dé- 
1  pont  de  la  Moselle,  à  Conz, 
maintint  contre  des  attaques 
^  Il  se  distingua  encore  à  la 
es  hgnes  de  Hildeshcim  ;  et 
suivante  il  assista  à  la  La - 
e  Ramillies.  A  la  prise  de 
qui  précéda  la  bataille  d'Où- 
,  les  Français ,  voyant  l'im- 
ité de  résister,  posèrent  les 
devant  Seckendurf,  plutôt 
*  rendre  aux  Auglais.  Au  fa- 
égede  Lille,  il  lit  le  service 
»r  de  1a  tranchée ,  et  reçut 
s  blessures.  Après  la  cajvitula- 
f  prince  Eugène  le  désigna 
mmandant  de  la  place;  mais 
>loi  fut  donne  par  faveur 
réature  des  ctats-généraux  ; 
endorf  se  lit  transporter  à 
rs,  pour  se  guérir  de  ses  blcs- 
luguste  I". ,  roi  de  Polo- 
i,  sous  le  nom  de  comte  de 
avait  assisté  au  siège  de  Lil- 
mt  engage  à  entrer  à  son  scr- 
nomma  major-géncral;  mais 
La  bataille  de  Pultava  mit  lin 
rations  de  l'armée  saxonne , 
orfeut  le  loisir  défaire,  com- 
ntaire,  la  campagne  de  Fia n- 
709  f  et  il  fut  présent  à  la  ba- 
:  Nalplaqutt.  Le  roi  Auguste 
ugmenté,  en  1 7 10 ,  le  corps 


SEC 


4*5 


auxiliaire  qu'il  fournissait  aux  états» 
généraux,  Seckendorf  prit  part  à  la 
campagne  de  1710,  dans  les  Pays- 
Bas  ,  et  l'année  suivante  il  comman- 
da une  garnison  de  quinze  mille  hom- 
mes à  Louvain.  En  1 7 1  a,  il  eut  ordre 
de  se  rendre  à  la  Haye,  comme  mi- 
nistre plénipotentiaire  de  Pologne; 
et  l'année  suivante,  il  marcha  sur 
Varsovie ,  à  la  tête  des  troupes  saxon- 
nes, pour  apaiser  des  troubles  civils* 
L'année  suivante ,  il  les  reconduisit  en 
Saxe,  où  il  obtint  le  grade  de  lieu  tenant 
général.  Ce  fut  en  cette  qualité  qu'il  as  • 
sis  ta ,  eu  1 7 1 5 ,  au  siège  de  Stralsund, 
sous  les  ordres  du  comte  de  Wacker- 
barth.  Le  5  décembre,  il  commanda 
l'assaut  de  la  contrescarpe  ;  et  le  roi 
de  Prusse  fut  si  satisfait  de  sa  con- 
duite, qu'après  la  prise  de  la  place, 
il  lui  donna  une  bague  en  brillants. 
Depuis  longtemps ,  le  prince  Eugè- 
ne cherchait  une  occasion  de  faire 
entrer  Seckendorf  au  service  d'Au- 
triche; enfin,  le  10  mai  1717 ,  il  le 
fit  nommer  feldrmaréchal-lieiitenant 
et  colonel  du  régiment  d'infanterie 
que  le  margrave  de  Braiidcbotirg- 
Ansnach  fournit  à  Charles  VI.  Sec- 
kendorf joignit  l'année  du  prince 
Eugène,  devant  Belgrade;  et  c'est  k 
lui  que,  dans  la  fameuse  journée  du 
1  (>  août ,  ce  général  confia  la  garde 
de  ses  lignes  et  le  commandement  de 
sa  réserve.  En  1 7 1 8 ,  il  fut  envoyé 
en  Sicile ,  avec  quatre  régiments  ; 
mais  une  tempête  dispersa  la  flotte 
qui  le  portait ,  et  ce  ne  fut  qu'après 
bien  des  contrariétés  qu'il  renforça  la 
garnison  de  Milazzo  ,  et  mit  cette 
place  en  état  de  se  soutenir  jusqu'à 
l'arrivée  du  comte  de  Merci.  Secken- 
dorf commanda  ensuite  4&ie  expédi- 
tion contre  l'île  de  Lipari  ,  dont  il 
s'empara;  et  il  contribua  à  reprendre 
sur  les  Espagnols  différentes  villes 
de  la  Sicile.  Quoiqu'il  fût  blessé,  on  le 


4i<; 


SEC 


chargea  ,  à  cause  de  sa  connaissance 
des  langues  française,  anglaise  et  la- 
tine, de  se  rendre,  au  mois  de  mai 
1 720 ,  auprès  du  marquis  de  Leydc, 
afin  de  négocier  la  convention,  par 
laquelle  les  Espagnols  évacuèrent  Fi- 
le, (le  fut  pendant  son  séjour  en  Si- 
cile ,  qu'il  reçut  le  diplôme  de  comte 
de  l'empire.  A  son  retour,  il  passa 

1>ar  Vienne ,  et  obtint  de  l'empereur 
a  permission  d'accepler  le  gouver- 
nement de  Leipzig ,  que  le  roi  de  Po- 
logne, électeur  de  Saxe,  lui  avait  ré- 
servé. Seckcndorf  envisageait  cette 
place  comme  une  espèce  ac  retraite 
où  il  pourrait  se  reposer  de  ses  fati- 
gues dans  la  société  des  gens  de  let- 
tres, qui  se  trouvent  réunis  à  Leip- 
zig, et  en  même  temps  veiller  à  l'ad- 
ministration de  ses  terres,  situées 
dans  le  voisinage.  Il  ne  jouit  de  ce 
repos  que  j  usqu'au  mois  d'août  1726; 
et  ce  fut  là  qu'il  reçut  le  crade  de 
général-fcldzeugmeistrc  impérial.  Les 
traités  de  Vienne  et  d'Herrenhau- 
seu,  en  17^5,  avaient  divisé  toute 
l'Europe  en  deux  partis.  D'un  coté 
on  voyait  l'empereur,  l'Espagne  et 
la  Russie;  de  l'autre,  la  France, 
l'Angleterre ,  les  états-généraux  ,  la 
Prusse,  les  puissances  du  Nord  et  le 
landgrave  de  Hcssc -Casse!.  Tout 
annonçait  une  guerre  générale.  Dans 
ces  circonstances ,  il  devenait  très- 
important  pour  l'Autriche  de  déta- 
cher de  la  ligue  d'IIerrcnhausen  , 
le  roi  de  Prusse,  qui  avait  une  belle 
armée  et  un  trésor  rempli.  La  cour  de 
Vienne  jugea  que  personne  n'était 
îlus  propre  à  cette  négociation  que 
e  comte  de  Seckcndorf,  pour  lequel 
Frédéric  Guillaume  Ir.  avait  conçu 
une  estime  particulière  pendant  ses 
campagnes  de  Flandre,  auxquelles  ce 
souverain  avait  assisté.  Le  talent  de 
Seckendorf  ,  de  cacher  beaucoup  de 
Lttcsse  sous  l'apparence  d'une  grande 


1 


SEC 

franchise,  devait  réussir  a  cette 

11  fut ,  en  conséquence ,  envoyé 

lin ,  comme  ministre  plénipota 

de  l'empereur.  Jamais  mandat: 

répondit  mieux  aux  vues  de  soi 

mettant.  Ayant  à  faire  à  un  mon 

d'un  caractère  franc  et  loyal , 

d'une  humeur  bizarre,  le  nouve 

nistre  chercha  à  lui  complaire  rw 

les  moyens ,  et  il  parvint  à  gag» 

estime ,  on  peut  même  dire  soi 

lié.  En  se  donnant  l'air  d'appi 

les  vues  du  roi ,  en  lui  fouir 

pour  ses  gardes  des  hommes 

grande  taille ,  en  flattant  ses  pa< 

et  surtout  en  l'entretenant  dans 

poir  d'acquérir ,  par  l'appui  de 

pereur ,  le  duché  de  Berg ,  Jor 

il  avait  des  prétentions  ,  Sccki 

sut  affermir  l'attachement  de  1 

rie  Guillaume  pour  la  maison 

triche  ,  et  il  acquit  à  Berlin  tu 

fluence  qui  le  fit  regarder  o 

le  fa  von  du  roi.  C'est  l'cpot 

plus  brillante  de  sa  carrière 

ma  tique.  Les  négociations  doni 

chargé    étaient    aussi    impor 

que  multipliées ,  et  elles  embras 

une  grande  partie  de  l'Europe. 

fitant  de   1  aversion    que    Fr 

avait  pour  son  beau-frère , 

d'Angleterre ,  il  le  détacha  delà 

d'Hanovre,  et  lui  persuada  1 

gner,  le  \i  oct.  1 7^-7,  le  famcu 

té  de  Wustcrhausen ,  par  leq 

surprit  la  bonne-foi  du  roi ,  en  ! 

sa nt  des  promesses  illusoires. 

que  le  roi  de  Prusse  s'a  port 

pièce  où  il  était  tombé,  Serkt 

fut  encore  as:>cz  habile  pour 

ser  son  ressentiment.  11  parvi 

me  à  lui  faire  signer  un   ne 

traité  d'alliance  ,  qui   fut  trè 

a    l'empereur      lorsque     FEî 

l'abandonna   pour   se    réunir 

France  et  à  l'Angleterre.  Voul 

plus  en  plus  entretenir  la  niés 


SEC 

c  le  roi  de  Prusse  et  ion 
,  Seekendorf  fut  charge  de 
le  projet  d'uu  double  ma- 
prince  royal  de  Prusse 
îrinresse  Amélie  d'Angîe- 
11  prince  de  Galles  avec  la 
du  roi  de  Prusse.  Lcsdcu\ 
nglcterrc  et  de  Prusse  s'ef- 
en  vain  d'amener  cette 
mille;  Frédéric  Guillaume 
lesirait  ;  mais  les  intrigues 
dorf  furent  plus  puissantes 
►ir  des  parties  iutéressées  : 
c  alors  conclure  le  mariage 
oude  fille  du  roi  avec  le 
de  Brandebourg- Auspach, 
ngé  dans  la  crapule  la  plus 
«pendant  il  se  présenta  une 

rir  Scckeuaorf,  d'agir 
loyauté'  et  de  noblesse. 
royal  de  Prusse ,  pousse  à 
les  mauvais  traitements  de 
avait  essayé  de  s'y  soustrai- 

•  dans  sa  fuite ,  il  fut  traduit 
i  conseil  de  guerre ,  préside 
ui-inéinc,  qui  voulait  le  faire 
îrâinort:  mais  lemon:inp:c 
de  la  part  de  plusieurs  juges, 
sition  à  laquelle  ou  ne  s'e- 
tendu  ;  et  cette  opposition  , 
iiit4Tveutiou  de  Seekendorf, 
•mit  une  lettre  autographe 
ouverain  ,  sauva  le  prmee 
it  un  jour  être  si  funeste 
'lie.  (  V.  F  h  l' n  h  h  i  c;  1 1 , 
k)  ).  Toutes  les  iu>truc- 
avait  renies  Seekendorf  , 
à  fomenter  des  imsiutclli- 

ins  la  famille  royale,  mais 
à  faire  couler  le  s:mg.  Le 
jyal   ayant   perdu   l'espoir 

•  une  princes.se  d'Andc- 
ira  s  unir  a  une  princesse  de 
Mmrg,  nièce  et  héritière  de 
rice  Elisabeth  ;    mais  cette 

convenait  nas  davantage  a 
c  Vienne  ;  Seekendorf  Li  Gt 


SEC 


4i7 


enfin  manquer  ;  et  le  prince  royal  fut 
obligé  d'épouser  une   princesse  de 
Brunswick.  Bientôt  l'empereur ,  que 
l'Angleterre  avait  si  cmcilemenl  otTeu- 
sé  par  le  traité  de  Se  ville,  devint  l'ami 
de  cette  puissance  par  le  traité  Se 
Vienne  (  16  mars  in3i  ).  Cet  événe- 
ment réveilla  dans  le  cœur  du  roi  de 
Pnisse ,  sur  la  bonne  foi  de  Charles 
VI  ,  des  soupçons  que  rien  ne  put 
cilacer    par   la   suite.    SeAciidorf, 
voyant  (pic  le  fruit  de  ses  intrigues 
allait  lui  échapper,  crut  rétablir  l'a- 
mitié des  deux  monarques,  eu  les  inci- 
tant personnellement  en  rapport  l'i-a 
avec  l'autre.  L'eutrevue eut  lieu  t  !c  3 1 
juillet  i«3îi  ,  àKladnm  eu  BoiicW, 
en  présence  de  Seckciuioi-f  ;  mais  e/r 
fut  peu  remarquable  et  n'eut  aucun 
résultat  important  :  les  deux   mo- 
narques étaient  de  caractère  trop  op- 
posé pour  se  convenir.  Vers  la  lu 
de  i^ti8  ,  Seekendorf  fut  envoyé  a 
Dresde,  pour  négocier  une  allia  un* 
avec  Frédéric  Auguste.  O  monarque, 
nourrissant  le   projet  d'un  partage 
delà  Pologne ,  qui  l'eût  rem  lu  maît.r 
d'une  partie  de  ce  pays  ,  penchai: 
pour  s'allier   avec  la   France,  aiiu 
de  détruire,  par  le  secours  decet:*- 
puissance,  la  pragmatique  saiuli.  u 
autrichienne.  11  éluda  donc,  sous  <h- 
vers  prétextes ,  les  propositions  d- 
Seekendorf,  et  cette  affaire  eut  en- 
core pour  le  négociateur  un  aiiin* 
désagrément  :  le  ministre  de  Sa\c  , 
comte  de  11  ovm  ,  était  accusé  par  le 
c  ibinet  de  Vienne  de  trahir  le  serre t 
des  négocia  lions  en  faveur  de  rein 
de  Versailles.  Seekendorf  eut  onî.e 
d'en  parler;  mais  le  roi  de  Poloçre 
prit  le  parti  de  son  ministre;  et  il  e  i 
résulta  un  système  de  récrimina Ii'om, 
sous  lequel  la  cour  de  Save  cacha  s  • 
malveillance ,  et  qui  mit  fin  à  la  i  .- 
gociati.ui.  lui  17  il,  Seekendorf  fut 
chargé  d'une  mission  extrannlinaii  e 


•1™ 


4  iB 


SEC 


à  Copcnjinerue,  et  il  conclut  une  al- 
liance de  l'Autriche,  et  de  la  Russie 
avec  Christian  V.  Sans  quitter  son 
poste  d'ambassadeur  à  Berlin,  il  con- 
clut encore  vers  le  même  temps  des 
traites  de  subsides  avec  les  ducs  de 
Saxe,  le  margrave  de  Brandebourg  et 
le  landgrave  de  Hesse-Cassel.  Il  négo- 
cia aussi  avec  le  ministre  des  États- 
généraux,  l'accession  des  Provinces- 
Unies  au  traite  de  Vienne,  du  1 6  mars 
i  -j3 1 .  Cependant  il  existait  en  Prus- 
se un  parti  puissant  contre  le  systè- 
me autrichien  :  ce  parti  profita  de 
quelques    absences   de  Seckcndorf, 
pour  réveiller  les  soupçons  contre  le 
cabinet  de  Vienne;  mais  on  ne  réussit 
pas  à  ébranler  sa  confiance  dans  le 
ministre  impérial ,  dont  il  ne  cessa 
de  louer  la  probité  et  rattachement 
pour  sa  personne.  Vers  la  fin   de 
1^3^  ,  fut  signé,  à  Berlin ,  le  Traité 
de    Lœwcnwoldc  ,  auquel   Seckcu- 
dorf eut  une  grande  part ,  et  par  le- 
quel la  Russie,  la  Prusse  et  I  Autri- 
che convinrent  déplacer  sur  le  tronc 
de  Pologne  l'infant  Emauuel ,  frère 
de  Jean  V,  roi  de  Portugal.  La  Cour- 
lande  devait  être  donnée  à  un  prince 
de  Prusse  ;  Frédéric  -  Guillaume  la 
destinait  à  M>n  fils  puîné.  Cette  der- 
nière clause  ayant  relarde'  les  ratifi- 
cations de  la  Russie  et  de  l'Autriche, 
les. intrigues  de  celte  cour  et  la  vio- 
leiice  de  la   Russie  conduisirent  Au- 
guste 111  sur  le  troue  de  Pologne. 
Frédéric  -  (îuillaumc  ,  mécontent  de 
l'une  et  de  l'autre  puissance,  refusa 
de  prendre  part  à  cette  injustice.  Sa 
lovante   ci   son   intént  lui  faisaient 
pieiner  IVccïioii  régulière  de  Sîa- 
nisias  Krr/.inxki.  Après  la  chute  de 
re  prince  ,  i!  lui  accorda  un  asile  en 
Prusse;  et  ni  les  o  lires  avantageuses 
de  l.i  Rîismp  et  de  l'Autriche,  ni  l'as- 
eeudant  que  Seckcndorf  avait  pris 
sur  lui ,  i;e  purent  l'engager  à  le  li- 


SEC 

vrer  à  ses  ennemis.  Ces  événements 
avaient  beaucoup  refroidi  son  zHc 
pour  la  maison  impériale;  et  le  mô- 
me prince  qui  avait  oilcrt  de  marcher, 
avec  quarante  mille  hommes,  sur  le 
Rhin,  si  la  France  attaquait  l'Em- 
pire, voulut  à  peine  fournir  le  corps 
auxiliaire  de  dix  mille  hommes, au- 
quel il  était  tenu.  Seckcndorf  avait 
obtenu,  en  i^3i  ,  le  gouvernement 
de  Philipsbourg;  mais  l'empereur  ne 
le  lui  avait  accorde  qu'à  condition 
qu'il  resterait  à  Berlin.  Vers  le  mê- 
me temps  ,  la  diète  germanique  le 
nomma  gênerai  de  cavalerie.  Enfin, 
la  guerre  ayant  éclate,  le  prince  Eu- 
gène demanda  qu'il  fût  appelé  à  l'ar- 
mée. 11  conserva  néanmoins  son  titre 
d'ambassadeur  à  Berlin ,  et  continua 
de  traiter  personnellement  avec  le  roi, 
qui  se  rendit  aussi  à  l'armée.  Il  trou- 
va Parmccdu  Rhin  dans  un  très-mau- 
vais état.  Les  électeurs  de  Cologne  et 
de  Bavière,  et  plusieurs  autres  prin- 
ces, avaient  refuse' leur  contingent 
Maigre'  son  respect  pour  le  prince 
Eugène ,  Seckcndorf  fut  très-inécon- 
tent  du  rôle  passif  que  les  armées  al- 
lemandes jouèrent  dans  les  campa- 
gnes de  i  *j3  §  et  i^35;  et  il  attribua 
leur  immobilité  moins  à  la  faiblesse 
des  moyens  dont  ce  général  pouvait 
disposer,  qu'à  son  âge,  qui  paralysait 
tout.  Pour  l'empêcher  de  retournera 
Berlin,  ses  ennemis  lui  firent  conférer 
le  commandement  de  Maïence;  et. 
sous   prétexte  de  son  absence ,  on 
chargea  le  prince  de  LichtcnMciu  d'u- 
ne mission  extraordinaire  en  Prusse,    j 
a  lin  qu'il  tàchàtdele  supplanter  dans    J 
l'esprit  du  roi,  et  de  découvrir  s'il 
n'y  aurait  pas  dans  sa  conduite  quel- 
ques motifs  pour  le  faire  di -gracier. 
INIais  le  roi  ne  vit  dans  ce  changement 
qu'une  preuve  que  les  sentiments  de 
l'empereur,  à  son  égard,   n'étaient 
plus  les  mêmes;  et  il  repoussa  tout  ce 


SEC 

^tri  lui  fut  propose  par  Lichtcnstcm. 
Cependant  l'espère  d'exil  où  l'on  te- 
rnit ScckcndorPà  Maïence,  fut  tres- 
boAorable.  On  l'y  chargea  d'exécuter 
les   projets  les  plus  importants ,  et 
tnênie   (le   commander    l'armée   en 
l'absence  du  prince  Eugène.  A  force 
de  représentation*,  il  obtint  l'ordre  de. 
ma  relier,  â  la  tetè  de  quarante  mille 
hommes,  pour  expulser  le  maréchal 
deCoi«nv  et  le  comte  de  Uellisle  des 
pays  situés  entre  la  Moselle,  la  Meuse 
et  le  Rhin  ;  et  il  exécuta  trcs-licurcii- 
sement  cette  opération  ,  gagna  le 
combat  de  Clauseu,  qui  lui  lit  beau- 
coup d'honneur,  et  prit  son  quartier- 
général  à  Trêves.  La  conclusion  de  la 
paix ,  dans  la  même  année,  vint  met- 
tre fin  aux  hostilités.  Comme  le  mé- 
contentement était  devenu  très  -  vif 
entre  les  cours  de  Vienne  et  de  Ber- 
lin ,  et  que  Seckenlorf  n'aurait  pu 
remplir  ses  anciennes  fonctions  da us 
celte  Tille  qu'avec  beaucoup  de  diffi- 
culté ,  il  songeait  à  se  retirer  dans  ses 
terres  pour  y  passer  ni  paix  le  reste 
de  sa  vie,  daus    des    occupations 
littéraires;  mais  la  cour  de  Vienne 
résolut  bientôt  de  recommencer  la 
guerre  avee  la  Porte,  daus  l'espoir 
de  se  dédommager ,  par  des  conquê- 
tes du  coté  de  l'Orient ,  des  provin- 
ce* qu'elle  venait  de  perdre  en  Italie. 
&«jr  son  lit  de  mort ,  le  prince  Eugè- 
ne  l'avait  désigné  à  Charles  \  I  pour 
Hi  succéder,  .1  moins  ,  dit-il.  que  la 
révision  n'\  forme  un  obstacle.  Dès 
qu'rJigrne  eut  fermé  les  yeux  .  l'em- 
pereur appela  en  cflét  Seckendorf  â 
Vienne,  et  \v  chargea  de  faire  une 
tournée  en  Hongrie  ,  'pour  inspecter 
l'armée  et  les  forteresses,  i^  général 
rendit  un  compte  exact  de  IVt.il  pi- 
ï     loraliledaus  lequel  d  axait  tout  troii- 
!     ^é  .  et  il  indiqua  ouvertement  te>  eau- 
'    nés  d'un  si  grand  mal.  Celte  franchise 
Wi  fit  des  eimeuiis  de  tous  ceux  dont 


i 


SEC  4*9 

la  négligence  ou  la  cupidité  avaient 
amené  le  dénuement  qu'il  avait  si- 
gnalé. On  persista  néanmoins  dans  la 
résolution  de  faire  la  guerre.  Secken- 
dorf, nommé  feld  -maréchal ,  eut  le 
commandement  de  l'armée.  Il  arriva 
le  1 1  juin  à  IJelgrade;  mais  les  pluies 
exrcssi\c.s  avant  fait  déborder  toutes 
les  rivières,  il  ne  put  agir  que  le  29. 
Lcsprincii>cs  semblaient  exiger  que  la 
première  opération  fut  dirigée  contre 
AViddiii  ;  et  cette  entreprise  avait  été 
arrêtée  daus  le  premier  plan  :  mais, 
par  des  motifs  que  Seckendorf  lit  ap- 
prouver par  un  conseil  de  guerre,  il 
<c  dirigea  sur  Nissa  ;  et ,  après  une 
marche  de  vingt-huit  jours,  il  arriva 
devant  cette  place ,  que  les  Turcs 
évacuèrent  le  'à 5  juillet,  I /empereur, 
â  qui  il  rendit  compte  de  cette  expé- 
dition, approuva  sa  conduite.  Cepen- 
dant la  campagne  tourna  entièrement 
au  Sédiment  de  l'Autriche.  lies  opé- 
rations du  prince  Jlildbourghaiiscn 
et  de  Wallis ,  qui  agissaient  séparé- 
ment eu  Bosnie  et  eu  Yalakic,  n'eu- 
rent que  de  mauvais  résultats.  Sec- 
kendorf détacha   le   feld  -  maréchal 
Khéveuhuller  pour  former  le  siège 
de  Widdin  ,  et  s'allaihlit  par  là  con- 
sidérablement ;  mais  taudis  que  ce 
gênerai ,  qui  était  son  ennemi   per- 
sonnel, exécutait  mal  ses  ordres ,  et  se 
faisait  battre  par  les  Turcs,  Secken- 
dorf sc\it  lui-même  réduit  à  une  inac- 
tion funeste,  par  les  nombreux  déla- 
cliemeiitsqu'ilavaitetéobligéde  faire, 
et  par  le  mauvais  état  de  son  année, 
l.'u  lâche  commandant  ayant  rendu  la 
place  de   Ni>si   aux    Turcs,   le  feld - 
marérlial  fut  ohîigédcse  retirer  der- 
rière  la  Save.  Ses  ennemis  ne  ta  niè- 
rent pas  â  r.ici  user  de  tniis  rrs  mal- 
heur*;  cl  'euiot  de  trahison  fut  liante- 
liiei.l  |>|-f  lieu'  é.  |«e  jésuite  Neikhaidt 
parla  en  eh  a  ire  r  outre  le  "rnrral  hr- 
rrtitjiic;  et  le  faible  Charles  VI  signa 


4'2'ci  SEC 

sa  destitution.  Scckcndorf  revenait 
à  Vienne,  lorsqu'il  reçut  ordre. ,  aux 
porte*  de  cette  ville,  de  se  rendre 
aux.  arrêts  ;  et  bientôt  on  envoya  à 
son    (1-  inicile  un  major  avec  deux 
mvis  -nlïiriers  eî  douze  soldats  pour 
le  garder  à  vue.  Sa  femme  eut  seule 
la  jîeruii.vsio.'i  de  s'enfermer  avec  lui. 
Bientôt  on  lui  communiqua  un  acte 
< L'accusation  ,  fonde  sur  huit  princi- 
paux chefs.  Dès  le  troisième  jour,  il 
y  lit  une  réponse  victorieuse  ;  ce  qui 
n'empêcha  pas  de  créer  une  commis- 
sion ,qui  lui  fit  encore  subir  plusieurs 
interrogatoires.  II  se  justifia  sur  tous 
les  points,  sans  même  se  prévaloir  des 
ordres  secrets  qu'il  avait  reçus  de 
l'empereur;  et  le  feîd - inaréchal  de 
Uarrach.  président  de  la  commission, 
déclara  n'avoir  rien  trouve  de  repré- 
hcnsiblc  dans  sa  conduite  :  mais  ses 
ennemis  ne  perdirent  pas  encore  l'es- 
po'r  de  le  fa  ire  au  ni  («in  s  condamner  à 
une  prison  perpétuelle.  On  organisa , 
à  plusieurs  reprises,  des  émeutes  po- 
pulaires contre  le  prisonnier.  La  gar- 
de fut  obligée  un  jour  de  tirer  sur 
les  mutins;  et  ces  scènes  scandaleuses 
.servirent  de  prétexte  pour  obtenir  de 
l'empereur  un  ordre  de  transférer  ail- 
leurs le  prisonnier.  Ou  le  conduisit 
au  château  de  (îratz ,  où  il  fut  d'a- 
bord >évèrcrnent  enferme',  sau*  qu'on 
permit  à  la  comtesse  de  partager  sa 
prison.  Ces  ordres  avaient  été  uu  peu 
adoucis;   et  Ton  espérait  même  de 
Charles  VI  une  réhabilitation  abso- 
lue ,  lorsque  ce  prince  mourut.  Les 
premiers  jours  du  règne  de  jVTarie- 
TheivM!  furent  marques  par  cet  ticte 
de  justice;  et ,  après  trois  ans  de  dé- 
tention, Seckeudorf  fut  rétabli  d.":m 
toutes  ses  charges.  Après  avoir  re- 
mercié en  personne  la  jeune  reine  et 
son  époux  ,  il  se  rendit  dans  sa  terre 
de  Meuscluiî/..  puisa  son  gouverne- 
ment do  Philip «Ixairg .  qu'il  Inriva 


SEC 

dans  un  très-mauvais  e'tat.  Maigre  la 
décision  de  l'impératrice,  le  çramV 
duc  de  Toscane  supprima ,  on  r.esait 
pourquoi ,  du  tableau ,  le  traitement 
de  feld  -  maréchal  dont  SccLnidorf 
avait  dit  jouir.  Celui  -  ci  ne  put  pas 
même  obtenir  le  paiement  de  plus  de 
jCcnt  mille  florin  qui  lui  étaient  dus 
pour  ses  appointements.  Cette  sévé- 
rité' ou  cette  injustice  parut  briser 
tous  les  liens  qui  rattachaient  à  l'Au- 
triche ;  et  il  oll'rit  ses  servi  ces  à  une 
autre  puissance.  Brûlant  de  trouver 
une  occasion  de  se  réhabiliter  par 
de  nouveaux  exploits  ,  son  titre  de 
gouverneur  de  Phihpsbotirglui  four- 
nit un  moyeu  d'entrer  au  service 
de  Charles  VII ,  et    il   envoya  sa 
démission  à  Marie-Thércse.  Nomme 
fc!d-maréchal  et  conseiller  intime  do 
nouvel  empereur  et  électeur  de  Ba- 
vière, avant  de  se  mettre  à  la  tète 
de  l'armée  de  ce  souverain,  il  se  ren- 
dit à  Dresde  et  à  Berlin ,  pour  y  af- 
fennir  ses  alliances.  Frédéric  II,  ou- 
bliant ses  ressentiments ,  le  reçut  fort 
bien.  La  campagne  de  174?  ayant 
mal  commence  pour  l'empereur,  qui 
y  fut  dépossédé  de  la  Bavière ,  Sec- 
kccdorf  prit  le  commandt  ment  de 
l'armée  ;  et,  le  G  septembre,  il  iit  sa 
jonction  avec  le  maréchal  de  Saxe, 
qui  commandait  l'armée  française. 
Mais  au  bout  de  peu  de  jours,  ce 
dernier  se  sépara  de  nom  eau  des  un- 

J)ériaux  pour  se  réunir  au  inarrïtal 
IcMaihVhois,  laissant  à  Seckewlff 
le  soin  de  reprendre  la  Bavière,  ce 
que  celui  -  ci  exécuta  avec  le  plo* 
grand  succès.  La  campagi'ede  174» 
ne  fut  pas  aussi  heureuse  pourlVo* 
perrur.  Svii  gênerai  Minuzzî  a\J6t 
été  défait  à  Simbach  par  le  prin- 
ce de  Lorraine,  l'armée  française 
abandonna  Charles  Vil  d'itue  maniè- 
re peu  généreuse  ,  et  se  retira  sari* 
rive  gauche  du  Rhin.  Dès-lors  il  n*| 


I 


SEC 

trc  parti  â  œ  malheureux 
ic  de  capituler  avec  ses  en- 
Sccketidorf  fut  charge  de 
•le  négociation.  Le  s*?  juin , 
couvent  de  Nicder-Schan- 
conférence  avec  le  prince 
et  avec  son  ennemi  person- 
nte  de  Khévenhuller.  Ma- 
■se  exigea  impérieusement 
m  de  la  Bavière  ,  et  n'ac- 
i  de  ce  qui  lui  fut  demandé, 
elle  promit  de  ne  pas  atta- 
troupes  bavaroises  ,  tant 
resteraient   tranquilles    en 
rc.  Scckendorf  se  retira  & 
igen ,  où ,  par  une  sorte  do 
gement    des   humiliation* 
t  su! lies  ,  il  eut  l'honneur 
île  par  le  grand  Frédéric, 
ut  plus  servir  Charles  VII 
ce  ,  il  voulut  du  moins  em- 
our  lui  ses  talents   de  né* 
,  et  fut  envoyé  a  Dresde 
er  la  cour  de  .Saxe:  il  trou- 
ne  il  le  dit  dans  sa  cor- 
îce  ,  qu'on  avait  resserré 
f  entre  Vienne  et  Dresde  ; 
ut  pas  été  dillirile,  ajonîc- 
ronipre,  si  Ton  s'était  servi 
fitrtc  nui  dissout  le  fer.  Le 
•usse  I  appela  auprès  de  sa 
,    et  convint   avec  lui  des 
l'union  de  Francfort,  qui 
(•lia ries  Vil  de  nouveaux 
in  mois  de  juin ,  les  Aulrt- 
•ssèrent  de    reconnaître  la 
de  Tannée  iinpcri.ilc,  qui, 
►eize  mille  lnunines  ,    occu- 
amp  près  de  l'iiilinshoorg, 
doi  f  reçut  onlre  «le  pa>ser 
tour  se  joindre  au  maréchal 
.  malgré  les  représentations 
it  faites  sur  l'importance  de 
un  sur  la  droite  du  fleuve, 
ries  é\cncmciits  confirma  la 
le  m*s  observations.  A  peine 
tle  lorraine  se  vit-il  déluir- 


SEG 


4>i 


raesé  du   ooqis  impérial  mu  avait 
getrc  ses  opéra  lions,  qu'il  effectua  sou 

Srojet  de  passer  aussi  le  Rhin  et 
'envahir  1  Alsace.  ]jc  maréchal  de 
Coigni  répara,  autant  que  possible 
la  faute  qifbn  avait  commise,  en 
forçant  les  lignes  dé  Wci«sembourg. 
Scckendorf  et  son  corps  airent  une 
grande  part  à  ce  succès.  Alors  l'ar- 
mée française  se  porta  sur  Haguo- 
nau  pour  couvrir  Strasbourg.  Bien- 
tôt après ,  l'arrivée  du  maréchal  de 
Noailles ,  avec  nu  renfort  considéra- 
ble, et  la  nouvelle  de  l'invasion  delà 
Bohême  par  le  roi  de  ''russe ,  forcè- 
rent le  prince  Charles  d'évacuer 
l'Alsace.  Scckendorf,  soutenu  d'un 
corps  de  troupes  françaises,  snîvit 
l'armée  autrichienne  sur  la  droite 
du  Rhin.  Le  roi  de  Prusse  aurait 
voulu  que ,  par  des  marches  for- 
cées, il  coupât  au  prince  Chai  les 
le  chemin  de  la  Bohême  ;  mais  l'é- 

Suiscmcnt  de  ses  troupe* ,  et  le  défant 
'a  rgent  et  de  vivM  ne  le  lui  permirent 
pas  t  se  dirigeant  vers  la  Bavière, 
il  passa  le  Danube  et  le  Lech ,  chas- 
sant devant  lui  le  panera!  Autrichien 
Bœnkl.iu  ,  qui  était  charge  de  défen- 
dre cette  conquête.  Le  i(i  octobre, 
le  fcld-inaréchal  prit ,  pour  la  secon- 
de fois  ,  Mimicli ,  où  remjMTCiir Char- 
les Vil  fit  son  entrée.  Dès-lors  Scc- 
kendorf put  ,  avec  honneur, exécuter 
sou  projet  de  retraite.  Le  1er.  dé- 
cembre 1 7  4  i  »  il  se  démit  du  com- 
mandement, malgré  les  instances  de 
sou  souverain.  Sa  gloire  militaire,  qui 
n'avait  souffert  qu*aux-veu\  des  per- 
sonnes peu  instruites ,  était  rétablie  ; 
et,  d'un  autre  coté,  les  désagrémeuts 
qu'il  avait  éprouvés  de  la  part  de*  gé- 
néraux français  et  bavarois  l'avaient 
dégoûté  du  semer.  Il  n'avait  pas  en- 
core quitté  l.i  Bavière  pour  se  retirer 
dans  ses  terres,  b.rsque  Charles  VU 
uiiimt.  La  «iiuatiou  du  \rmi  élec- 


4»  sec     -,  sec 

teurtruiluïsuccéda.  devînt  extrême-  maison  rTAntriche,  cb  i^56-  Or 
uiemcritiqTOaprèslecombatdePfàf-  fn-ince  n'avait pas  encart  pardonr 
fcuhoffeii  ,du  1 5  avril,  où  le  cotes  à  Seckendori*  le  trait*'  de  Tnrssea, 
auxiliaire  français,  commandé  parle  lorsqu'on.  Tint  lui  dire  qncecrieaK 
général  de  Ségur,  fut  battu  et  obligé  négociaient  entretenait  encore  det 
de  se  retirer  en  Sooahe^Sefkendorf  correspondanets  avec  les  ntanttn* 
fut  le  premier  11m  '  conseiller  de  h  de  Ma rie-Théri  .  et  — ■*a 
réconcilier  avec  la  cour  de  Vienne,  voyait  des  rena  ..  .■ 
Frédéric  a  accuse'  le  vieux  maréchal  ce  qui  était  vr  Le 
de  s'être  laissé  corrompre  datif  cette  rieux  envoie  aussitôt 
occasion,  et  d'avoir  mû,  sous  les  ment  de  hussards  I 
yeux  de  l'électeur,  des  pièces  sup-  cette  troupe  arrive 
posées,  qui  annonçaient  que  le  roi  vieillard  an  moment  dn 
était  sur  le  point  d'abandonner  sa  *Shi  :  elle  va  le  chercher 
cause;  niais  Frédéric  II  était  pasaiqn-  l'entraîne  tout  tremblant  et  leçon- 
né  toutes  les  fois  qu'il  s'agissait  de  doit  a^la  citadelle  de  Maplcboui;, 
Seckendorf;  d'ailleurs  de  pareilles  où  on  le  reduiiit  à  une  dure  capuri- 
piéces  eussent  été  difficiles*  forcer,  té.  Ce  ne  fut  qu'on  mois  de  maint- 
et  le  jeune  monarque  se  trouvait  dans  tant  qu'on  lui  rendit  la  liberté,  jw 
une  position  telle,  qu'il  n'avait  pas  ce  que  Marie-Thérèse  refusa  deoâ- 
d'autrepartààprendrequededeman-»  vrer  aune  autre  condition  leprwe 
der  la  paix.  Seckendorf  se  chargea  Maurice  deDeuau,  qui  avant  ev  t"i 
d'en  faire  faire  les  première»  ouvert»-  prisonnier  de  guerre  ;  et  Freine 
resparujidesescouains.etletraitéfiit  obligea  encore  Scckeudorf  a  saiw 
conclu  à  Fuessen.ssfra  avril.  François  une  rançon  de  dix  mille  rixcwàs. 
Ier.  ayant  été  élu  empereur  quelque  Ne  se  croyant  plus  en  sûreté  ihn- 
tempsapres,  le  comte  de  Seckendorf  selwitz,  ce  vieulard  se  retira  Inrat- 
vitcemonarqueetsonépouseàFianc-  wèinsdorf,  terre  de  Frauconk,  *p- 
fort.  11  en  fut  très-bien  accueilli,  et  il  parlenant  au  baron  de  Botenku, 
obtint  d'être  rétabli  dans  les  charges  qui  avait  épouse  sa  petite-nièce.  Ce 
qu'il  a  vaii  possédées  sous Charles  VII;  ne  fut  qu'au  mois  d  octobre  1760, 
ruais  un  ue  lui  eu  paya  pas  les  arréra-  qu'il  retourna  à  Meuse) witi ,  OÙ  1 
gcs.  Depuis  ce  moment ,  il  vécut  dans  mourut,  le  a3  novembre  1763,  as 
la  retraite  à  Menselwitz,  où  il  s'oc-  de  quatre-vjngt-di\ans.Le}comtede 
cupa  de  la  rédaction  de  ses  Mémoi-  Seckendorf  1 1  était  pas  doué  dW 
res  ,  et  d'une  curi-espoudance  politi-  heureuse  physionomie  :  sa  lèvre  in- 


ijiic  très -étendue.  En  1^54,  il  visita     férieure,  en  se  rapprochant  du ' 
encore  une  fois  son  gouvernement  de     ton,  présentait  un  aspect  dencré»- 
Pliilimbourg.  Jusqu'à  l'âge  de  qua-     ble.  Sa  voix  était  un  peu  nasilbr- 


viugtsaus.il  jouit  d'une  santé  par-  de:  mais  il  savait  lui  d< 

i.iite  :ni;iisayantcté  frappé,  en  1^55,  inflexion  douce  et  persuasive.  Il  éuil 

d'un  coup  d'apoplexie,  ses  forces  d'une  taille  moyenne;  très •  sobre, 

physiques  et  intellectuelles conunen-  quoiqu'aimant  un  peu  le  vinjd1»" 

eurent  à  baisser.  En  inS-j,  d  perdît  caractère  grave ,  et  simple  dus  s*» 

son  épouse  ,  qui  depuis  cinquante-  mauietes  ,  d'étui  n  .        -h 

huit  ans  l'avait    rarement  quitté,  habillements,  quoique  d'une  éceaa- 

Frcdéiic  II  attaqua  de  nouveau  la  mie  fallait  quelquefois  juaqoll*- 


SEC 

«.  Il  était  très-laborieux ,  d'une 
oure  éprouvée,  et,  ainsi  qu'on  l'a 
ar  l'esquisse  de  sa  vie,  trcs-ani- 
11  x.  Comme  gênerai  et  comme 
•mate,   il  avait  un  coup-d'œil 

et  pénétrant.  Plus  instruit  que 
upart  des  nobles  et  des  militai- 
le  son  temps ,  il  écrivait  li  es- 

le  latin  et  le  Ira  lirais.  Inde'- 
ammeut  des  rcnscigueiacnts  sur 
cudorf,  qu'on  trouve  dau.s  les 
loires  de  Schineltau  et  de  Pu-11- 

dans  lesOKuvics  posthumes  de 
éric,  et  dans  les  Mémoires  de  la 
grave  de  Baymitli ,  il  existe  une 

mauvaise  biographie  du  fcld- 
vh.d ,  rédigée  par  un  de  ses  pa- 
j,  qui  s'est  cache  sous  le  nom  de 
aminte  :  i  ).  Elle  a  eu  deux  edi- 
>,en  i-j3Set  17 3ç). L'auteur  était 
lal  instruit  9  qu'il  a  confondu  son 
is  *i\cc  le  baron  Louis  dcScckcn- 
',  brigadier  au  service  des  états- 
r.iu\,  moitcu  1 708.  Une  seconde 

tirée  des  papiers  mêmes  du  feld- 
cclul,  fut  publiée  sous  le  voile 
anonyme,  en  1  790, .}  vol.  in-8°., 

le  baron  Thérèse  de  Seckcu- 
\  son  petit-neveu.  S — l. 

1:c;KKM)01\F  (  Ch  vrus-Sicis- 
» ,  baron  ni.  ) ,  de  la  même  fa- 
e  que  les  précédents,  naquit  à 
mgrn,  le  :>.*»  novembre  17*1» 
î  uiii:i>trc-d\;Ut  du  margra\iat 
Bi\rcutli.  Après  avoir  fait  ses 
les,  il  fut  place,  comme  cham- 
.111  ,  à  la  cour  (h*  Weimar,  qui 
1  me  ru  nit  alors,  sons  les  auspices 
a  ducheve  Amalie  'J*.  A  m  u.h;  \ 
1  vmir  le  point  de  réunion  des 
tains  les  plus  célèbres  de  l'Allc- 
»iie.  Il  <oii(  nurut,  a\cc  plusieurs 
unies  de  lettres,  à  mettre  au  jour 

I  ■»  <Hi%r4/r,  r«rit  tn  4ll'iiMi»l.  ol'Vr  rt- 
«i-f  'l>*  •<•  la  f •  |>r «  •  ■ri:'»  «lit  •  Iu«'<mi  rili"  l  ■•  f|*  - 
>t-i||«'in«i   1".,  duut  lu  ;-clln|-.r  T    **l  tup«- 


SEC 


ixi 


les   richesses,   encore  peu  connues 
alors  en  Allemagne ,  de  la  littérature 
espagnole  et  portugaise,  et  fut  l'au- 
teur de  V Essai  d'une  traduction  de 
la  Lusiadc  de  Camoëns  ,  et  d'un 
Fragment  de  V Histoire  de  Grena- 
de. 11  publia  plus  tard  Y  Histoire  de 
Thonagësëe  ou  la  Roue  de  'la  For- 
tune ,  des  Poésies ,  et  quelques  Ou- 
vrages dramatiques.  11  fut  nommé  , 
en  1784,  par  Frédéric  II,  second 
ambassadeur   de  Prusse   auprès  du 
cercle  de  Fraucouic  :  il   mourut,  à 
Auspach  ,  le  'à(î  avril  1 78J.  —  Sec-      1 
kendork  (  Léon ,  baron  de  ) ,  poète 
allemand,  de  la  même  famille,  né  à 
Wonfuit,   eu  1-7'J,  mort  à  Ebers- 
ben* ,  dans  la  Haute-Autriche,  le  G 
mai  1809,  s'occupa,  de bouue  heure, 
de  poésie  et  de  1  étude  des  aucieus , 
pendant  sou  séjour  dans  les  univer- 
sités de  Gottinguc  et  de  léna.  Ces 
dispositions  acquirent  un  pluV  grand 
développement,  lorsqu'ayaut  etéjiom- 
mç   assesseur   à  la   cour  de   Wci- 
mar, il  entra  en  relation  avecWie- 
land,  Goethe,  Schiller  et  Herder.  Ce 
fut  à  cette  époque  qu'il   publia  les 
Fleurs  de  la  Poésie  grecque ,  Wci- 
mar ,  1800 ,  et  le  Cadeau  du  nouvel 
An  pour  Wcimar,    1801.  Il  quitta 
ce  séjour  en   180M,  et  fut  nommé 
chamlicllan  à  la  cour  de  Wurtcm- 
Inrg  ,  et  conseiller  du  gouvernement 
à  Stuttgard.  S 'étant  trou>é  compro- 
mis daus  une  accusation  de  complot 
politique,  il  fut  enfermé  au  château 
de  la  Solitude,  et  plus  tard  à  Asbcrg. 
Au  commencement  de  la  guerre  île 
i8o">,  l'avant-garde   autrichienne  , 
dont  l'un  de>  chefs  était  son  oncle  (  le 
général  d'artillerie  baron  de  Set  kcu- 
dorf  ;  vint  mettre  un  tenue  a  sa  cap- 
ti\ité.  11  se  retira  en  Fram  «»nic  ,  au- 
près de  sa  famille,  et  s'ortupa  uni- 
quement de  travaux  liîtérairts.  Il  pu- 
blia deux  Jliiicnachs  des  Muses, 


H 


4*4              SEC  SEC 

RattsboniHu  1806  et  1807.  S'éftant  Partout  ou  passa  Jean  Second,»  3 

rendu  &  Vienne ,  pour  y  soigner  son  yh  les  hommes  les  plus  marauautt , 

frère  malade ,  il  y  entreprit ,  af)w  et  contracta  d'honorables   liaisons 

sofa  ami  Stoll ,  un  journal  littéraire  avec  eux.  Son  goût  pour  les  voyages, 

très -remarquable  ,  sous  le  titre  de  joint  ait  désir  de  se  former  eux  af- 

Prométhéd,  dont  la  publication  fut  filtres  ,  lui  fit  accepter,  peu  après, 

h'errompue  par  la  guerre  de  1807.  les  fonctions   de  secrétaire  intime 

Seckcndorf  plein  d'enthousiasmepour  de  l'archevêque  de  Tolède.  Sefaira 


Landwehr  de  Vienne.  Il  suivit  le  l'emmener  dans  son  expédition 
corps  dfarmee  du  général  Hiller ,  et  tre  Tunis ,  en  1 534-11  tut  aussi  1 
se  trouva ,  à  Ebersberg ,  avec  les  tion  de  lui  donner  une  mîssien'lm- 
qnatre  bataillons  de  la  Landwehr  de  portante  k  la  cour  de  Rome  ;  mais  b 
Vienne ,  qui  se  couvrirent  de  gloire  climat  brûlant  de  l'Afrique  «fait  al  • 
dans  ce  combat  mémorable.  Ce  fut  tere  la  santé  de  Jean  Second  :  3  re- 
lu que  Léon  de  Seckendorf  obtint  tourna  dans  ses  foyers  ,  et  %*j  atta- 
une  mort  qu'il  avait  souvent  desîree,  eba  k  la  personne  de  'George  d'Eg- 


prudence  et  dans  la  haute  magistra*  8  octobre  i536 ,  n'ayant  pas 
ture  (  Voj.  Evzb  abdi  ,  XIII ,  53g  ),  vingt-cinq  ans.  II  est  peu  de  célébrités 
reçut  une  éducation  digne  de  sa  nais*  plus  étendues  et  moins  contestées  que 
sauce.  D'excellents  maîtres  l'initié»  ta  sienne  ;  et  cette  célébrité  n'est  fou- 
rnit ,  dès  race  le  plus  tendre,  k  la  dee  (pic  sur  un  petit  nombre  de  poésies 
connaissance  de  la  littérature  ancien-  erotiques  dans  la  langue  de  l'ancienne 
ne.  Il  montra  aussitôt  un  goût  pas-  Rome.  Mais  quelle  imagination  riche 
sionné  pour  la  poésie  latine,  dans  et  riante!  quelle  suavité  de  pinceau  ! 


, _. _ __ _^  __  ^ _„_„_ „„ ___„_     y        J,^—.. 

nom  de  tresfratres  Belgœ  (  Voy.  être  n'cst-il  pas  exempt  de  quelque 

ÏWaiuus  et  (jrudius  ).  Le  père  de  afféterie  ;  mais  est-on  en  droit  de 

Jean  Second  le  destinant  à  la  car-  lui  reprocher  quelques  taches  effacées 

rière  où  il  s'était  illustré  lui-même ,  par  tant  de  beautés  ,  dans  un  genre 

l'envoya  faire  son  droit  sous  Alciat  qu'il  créa  en  quelque  sorte?  «  Ses  ' 

à  Bourges.  Il  y  reçut  le  bonnet  de  Baisers,  a  dit  un  homme  de  goût, 

docteur,  en  i533.  Son  maître  lui  sont  les  élans  rapides  d'un  génie  ten- 

mcnic  et  ses  meilleurs  condisciples  le  dre ,  voluptueux  et  passionné  ;  ries 

reconduisirent  ensuite  sur  le  chemin  de  plus  naturel ,  de  plus  animé  que 

de  Paris  .  et  le  quittèrent  enfin  avec  ses  tableaux.  On  n'a  pas  à  lui  repro- 

les  plus  vifs  regrets.  Jl  fut  de  retour  cher  le  cynisme  de  Catulle  ,  mais 

à  Malines,  où  résidait  alors  son  père,  peut-être  qu'il  y    conduirait.   Ses 

*  au  mois  d'avril  de  la  même  année,  peintures ,  quoique  plus  chastes  que 


SET. 

du  chautro  dfi  Vérone  ,  sont 
scion  la  plus  vive  d'une  a  me 

respiic  que  l'amour.  »  Jean 

cultiva  aussi  avec  beaucoup 
rès  l'art  de  la  sculpture  :  il 
tit  avec  une  grande  perfection , 

croit  même  qu'il  sculpta  sa 
'**  première  edi lion  de  ses  poc- 
Iraes  J  oui  forment  son  prin- 
itre  à  l'immortalité,  parut  à 
tf  chez  lier  m  an  Borculo  ,  en 
in-iïi  (i).  Elles  ont  été  réim- 
s  un  grand  nombre  de  fois , 
vers  endroits,  soit  sépare  meut, 
pc  d'autres  poésies  erotiques  , 

celles  de  ses  frères  Marius 
dius,  dé  Manille,  etc.  Elles 
it  d'obtenir  ,  en  Hollande ,  les 
rs  du  commentaire.  Van  Sau- 
it  déjà  eu  ce  projet.  II  voulait 
aur  notre  poète  ce  que  Pierre 
nn  le  second  avait  fait  pour 
ius  :  indiquer  dans  son  auteur 
étions  des  anciens,  et  signaler 
liere  de  les  imiter.  Ce  projet 
'être  réalisé  par  M.  lîos-cl.a 
ins  une  nom  elle  édition  de 
icrond  ,  supérieure  à  toutes 
res,  Levdc ,  18:11,  i  vclu- 
-8°.  Les  Poésie*  de  Jean  Se- 
•  composent  de  trois  libres 
es  ;  de  ses  Baisers  (  Basia  )  : 
t  au  nombre  de  dix -neuf, 
impter  trois  autres  pièce.*»  y 
*s  ;  d'un  livre  d'Kpigramuips; 

r»  S*nvrriMi  m  c  r«|-l'l*  If  rrrm-il  riant 
pa"ll  d'Hiiia  à  I  ryj*>  .  «  h*  r  Ji«nh  Mar- 
I.  in-ii,  *-«Jifi<ni  Mir  L<|u<  Hr  il  t  *  unti 
hV*rm*rr  digur  d'fln-  rap|Mirtcr.  Icltc 
i*>«id»ul  a»n-  \e  Lmrut  |.ru<  «■•  t|i-  t'ariar- 
I>r<.fiu*  r\  d#*  II<>fctrl>rrl.,  S«  ri><-riu«  m 
■faa.n.r  |«>nr  intortnT  *r.  illii-ti #  •  prr- 
■  r  fini  ••■  p-iMail  mi  tlfliiii*  ri  •■titrmmt 
»»»"*•  '*•»  a»ail  t-lapu*  ,  dan.  nr'^iin  co- 
*prrnw«  qui  |r«r  hirrnf  ^ijt  r««i  <  «  ,  aur 
»»•  df  J«a*i  Vri<md  ,  jMHir  l«  •  f<ii|iUiir 
r»  drN)ri<rriUV  [In.  ilifi  rr  *.*mI  p.ur 
».   '.Tard  l'rwnd  .  «Éju.  |  hi.t.  ,,,■  ,p,  t|  a 

•  rr    |,r,.«..        r...l.id.lil.    i;-1*.   •..    ,'•     ï, 
m%fr  iir*  <lr|«.|.  |m|    4lil«.   ■  «  >|»  an<  f  il    |i-  , 

•  «•*•■  |i«r  Uitri'irr,  d^ii«  -iii  fjut.nrw 

»,  t.  s,  p.   V».  (  V.,y.  V  arvcrtit.  ) 


SEC 


4*5 


d'un  livre  de  Pièces  lyriques  ou 
Odes  ;  de  deux  livres  d'Epîtrcs  ; 
d'un  livre  de  Pièces  funèbres  (  Fa- 
nera ) ,  et  d'un  livre  de  Sj  Ivcs  ou 
Mélauges.  Tout  y  est  frappe  au  bon 
coin;  mais  les  Baisers  se  recom- 
mandent par  un  mérite  supérieur 
et  universellement  reconnu.  (îhrist.- 
Adolph.  Klotz  a  fait  preuve  de  mau- 
vais coût  en  contestant  à  Jean  Se- 
cond le  taleut  de  la  poésie  lyrique;  et 
il  a  été  bien  réfuté  par  M.  Peerl- 
kamp ,  professeur  à  Lcyde ,  dans  ses 
Vitœ  Bclgarum  qui  latina  cannina 
scripserunt,  p.  3q  et  suiv.  Dans  son 
article  sur  notre  pcète,  M.  Peerl- 
kamn  fait  connaître ,  d'après  YAn- 
ti-Klotzius de  Pierre  Burmann,  la  vé- 
ritable raison  du  nom  qu'avait  adop-i 
té  l'auteur  des  Baisers.  Il  avait  un 
onde  paternel  du  nom  de  Jean;  pour 
se  distinguer  de  lui,  il  prit  celui 
de  Jean  Second  (*.>.).  Uuc  épitapîie 
touchante,  que  la  mère,  les  frères  et 
les  sœurs  de  Jean  Second  inscrivi- 
rent sur  sa  tombe,  dans  l'abbaye  de 
Saint  -  Arnaud  ,  à  Tournai ,  ne  fut 
point  respectée  par  les  iconoclastes, 
dans  leurs  fureurs  sacrilèges  (1  :>()()}• 
il  paraît  qu'elle  fut  rétablie,  ou  rem- 
placée, par  Charles  de  Par,  succes- 
seur de  George  d'Fgmoud  .dans 
la  dignité  d'abbé  de  Saint-Amand: 
On  a  lieu  de  croire  qu'elle  n'existe 
plus.  Les  Poésies  de  Jean  S**cond  ont 
élé  traduites  en  français,  par  Simon , 
178(5,  (Voyez  K-.T.  Simo*  )  et 
par  Mirabeau  l'aîné,  179O.  Ses  Bai- 
sers ont  été  traduits  ou  imités  dans 
plusieurs  langues.  La  traduction  nue 
Dorât  en  a  donnée  en  vers  français  , 


, »'  M.  r»»fti>4'lia  ,  dan*  la  l'r»  lai  r  il«-  •••n  ••]•( ■<■••, 
r*t«<f|iir  «'ii  «lciiilr  irtlr  «•••rtioii  •!#»  Hiiriu^iiii  , 
p  at  l-i  rj-M.fi  c|iiil  n  a  liuliepjjf  tiim  iiitlili« 
i|r  «  r\  fine  N  .  (|  .u|<p<i.i  |*lutt.|  i|i,i  d-tu*  lit  <\i\- 
li-i.l  rnfaiiU  «lu'nit  •*  |hic  di-  u<>Hr  |"mIc  ,  il  )••  i» 
>ai|  rti  a%iiir  perdu  vu  itu  m-rn  •!*  Jnas  t  «t  i|M*il 
nUffùm  et  w**—  k  damer*  et  imkm. 


4^G  SEC 

est  faible  et  pale.  Ce  qu'elle  laisse 
à  désirer  a  été  accompli  par  M. 
Tissnt  (Paris,  180G,  m- 12);  Cet 
heureux  traducteur  ne  s'est  pas  bor- 
ne aux  Baisers  ;  il  a  rendu  le  même 
ser\ ice  aux  Elégies  de  notre  poète; 
et  le  succès  qu'il  a  obtenu  n'a  point 
décourage  M.  Loraux,  à  qui  nous 
devons  a  us^i  une  bonne  Traduction 
libre ,  en  vers  ,  des  ()d<*s ,  des  Bai- 
sers y  du  premier  livre  des  Elégies 
et  des  trois  Elégies  solennelles , 
c'est-à-dire  de  celles  qwv. ,  tous  les 
ans ,  au  mois  de  mai ,  Jean  Second 
eonsacraitau  souvenir  de  ses  premiè- 
res amours  ,  suivant  le  vieil  qu'il  en 
a\ait  fait  (  Paris,  18  ri  ,  iu-8°.  ) 

M — ON. 
SECONDAT  (  Juan-Baptiste 
fiaron  dk  ;,  agronome,  etiit  le  /ils 
de  l'immortel  auteur  de  ï  Esprit  des 
lois  ;  mais  sa  vénération  pour  la 
mémoire  de  son  père  l'empêcha  de 
prendre  le  nom  de  Montesquieu,  de- 
venu si  diilicilc  à  porter.  11  naquit, 
en  i~i(>,à  M.irlliilliac,  près  de  Hor- 
deaux,  et  s'appliqua,  «1rs  l'enfance  , 
à  l'étude  dc^  lettres  et  des  sciences  , 
qui  tirent  le  charme  de  sa  vie.  Ayant 
accompagne,  en  17^*,  l'abbé  de 
(lïiasio  ^  /".  ee  nom  ;  aux  eau\  de 
IWrége,  il  prolila  de  celle  occasion 
pour  visiter  les  Pyrénées  ,  et  faire 
des  recherches  d'histoire  naturelle 
{Lettres J'amiL  de  Montesquieu  ,  x\  ). 
Il  avait  e'te'  pourvu,  de  bonne  heure, 
d'une  charge  de  conseiller  au  parle- 
ment tle  ('mienne  ,  et  il  en  remplissait 
les  devoir*  avec  autant  «le  /.c!c  (pie 
d'intégrité.  Dans  les  loisirs  que  lui 
l'iissait  celle  pince,  il  se  délassait  p.ir 
des  expériences  de  physique  ou  par 
de>  essais  agronomiques  qui  tour- 
u  lient  au  prolit  des  paysans  du  voi- 
sinage, Ij»  respect  (pi'il  portail  à  la 
m. "moire  de  son  père  était  tel ,  qu'il 
ne  voulut  jamais  permettre  que  l'on 


SEC 

changeât  rien  à  l'ameublement  du 
château  de  la  Brède ,  ni  à  la  biblio- 
thèque, dont  tous  les  livres  furent 
conserves  religieusement  dans  l'ordre 
où  Montesquieu  les  avait  ranges.  11  lit, 
en  1 7  56 ,  un  voyage  en  Angleterre,  ou 
il  reçut  un  accueil  dislingue  des  nom- 
breux admirateurs  de  sou  illustre  pè- 
re, et  fut  admis  à  la  société  royale  de 
Londres.  A  sou  retour,  il  s'empressa 
de  communiquer  à  l'académie  de 
Uordcaux  ,  dont  il  était  l'un  des 
membres  les  plus  zélés,  le  résultat 
de  ses  observations  11  contribua  beau- 
coup à  réveiller  l'attention  sur  les 
services  rendus  à  l'agriculture  par 
Oiivier  de  Serres ,  dont  il  avait  lu 
l'ouvrage  si  souvent ,  qu'il  le  savait 
par  cœur.  Effrayé  des  fureurs  de  b 
révolution ,  il  se  décida ,  non  sans 
peine  j  à  jeter  au  feu  les  :uan:i5i  rits 
de  sou  père ,  dans  la  crainte  qu'on 
n'y  découvrit  des  prétextes  pour  in- 
quiéter sa  (amlle(J/rtg.  enrychféd 
i7</>,  1,  4°7  )•  1'°  b-inui  de  Secen- 
dat  mourut  à  15ordoa;i\,  le  17  juin 
179'i  à  Page  de  quatre-vingts  ans. 
S'il  n'avait  pas  le  génie  de  son  père, 
il  en  eut  toutes  les  vertus.  <t  >c 
montra,  comme  lui,  humain,  mo- 
deste, laborieux ,  et  ami  des  arts.  Ou 
l'a  caramélisé  fidèlement ,  en  disant 
qu'il  était  un  philosophe  pratique,  à 
la  façon  rie  Montaigne.  Les  acadéir.ies 
de  .Nanci  ,  de  Pau,  etc. ,  le  comp- 
taient au  nombre  de  leurs  associe*. 
C'est  à  lui  qu'un  est  mlcvabîe  d?  !» 
public  ationd', Irsaceet  Isménie  J  * 
Momk-vuiix  )  et  de  divers  Fi  io- 
nien l.s  des  ouvrages  de  son  père.  1î> 
dépcndainmcnl  des  Considénitiint 
sur  le  commerce  et  la  navigation  d" 
la  grande  lbetagne,  trail.  de  Faa- 
g'ais  ,  17J0  ,  iii-i'4 ,  011  a  de  lui  :  I. 
Mémoire  sur  l'électricité  .  Pin*. 
17  |ii ,  in-Si>.  ;  c'est  une  réfutation^ 
la  théorie  que  l'abbe  Noilet  [  J  j». 


SEC 

votait  de  donner  de  cotte 
c  alors  récente.  II.  Obser- 
ie  physique  et  d'histoire 

swr  les  eaux  minérales 
nées,  ibid. ,  i-po ,  in-i'i. 
uvc  des  remarques  ioteres- 

les  raines  de  la  chaleur  des 
ina!es,  et  une  description 
la  fontaine  d'Aqs  (1).  III. 
liions  sur  la  constitution 
rine  militaire  de  France , 

it56.  in-8°  ;  l'auteur  y 
*  idée  exagérée  de  nos  res- 
V.  Mémoires  sur  l'histoire 
du  chêne  ;  sur  lu  résistan- 
s;  sur  tes  arbres  forestiers 
uienne  ;  sur  les  champi- 
'  paraissent  tirer  leur  ari- 
e  pierre  ;  sur  la  maladie 
•■ ,  en  1 77 1 ;  sur  la  culture 
\ne  et  sur  le  vin  de  la 

Paris,  178:5,  in-foî.  de 
avec  quinze  planches.  Le 
su r  le  cheue  n'a  rien  de 
ivec  l'ouvrage  de  Duchoul 
om  ;  sur  le  même  sujet  , 
iv  l'un  ,  suivant  l'usage  du 

il  a  paru ,   n'est  qu'une 
-■il  des  anciiiis ,  tandis  que 

fonde  sur  l'observation  de 
.  L'auteur  fait  connaifre 
rtit  trois  espèces  de  chêne 
s  jusque  là  ,  dont    l'un  est 

commun  dans  Je  milieu  de 

qui  cependant  travail  pas 
é  distingué.  Il  consacre 
lies  pour  développer  toutes 
lies ,  depuis  le  tronc  jus- 
urs  D.ui.s  celui  sur  la  vigne, 
»ni'e  la  syiionvtnit  de  divers 
i\es  dans  le  Bordelais ,  et 

projet  d'une  histoire  coin- 
ia   \iguc,  dais  laqtii  Ile  il 


SEC 


4*7 


■ni|>ruti    r  daii.  le»    */.  #»  .    ir    ■/•■    lit. 
'l'I'ill  ir,    |*      iKi'i.  ri    |i-     Vnn  >nr 


rapprochera  les  noms  des  diverses 
espèces  de  raisins  cultives  en  Euro- 
pe. Ce  travail  n'a  point  paru. 

D — p — s.  et  \V — s. 
SECONDO  (Joskph -Marie),- 
biographe ,  ne  en  1 7 1  j  ,  à  Lucera  , 
dans  le  rjyaume  de  S  a  pies  ,  fit  ses 
études  dans  celte  capitale,  sons  la 
direction  de  Cusaiii,  qui  fut  ensuite 
nommé  à  l'archevêché  de  Païenne, 
11  fréquenta  le  kirrcau  ,  et  occupa 
plusieurs  places  dans  la  magistrature. 
Passionne'  pour  la  langue  et  la  litté- 
rature anglaises  ,  il  entreprit  la  tra- 
duction du  Dictionnaire  encyclopé- 
dique de  Chamhers  ,  et  de  la  Vie  de 
Cicéron  par  Middleton.  Muratori ,  à 
qui  il  avait  adressé  un  exemplaire  de 
ce  dernier  ouvrage  ,  l'encouragea  à 
donner  quelque  écrit  original  ,  et 
ce  suHragc  le  détermina  à  recueillir 
des  matériaux  pour  une  nouvelle 
Histoire  de  «biles  César  :  celle  qu'il 
composa  alors  est  la  plus  étendue 
que  l'on  connaisse  sur  le  dictateur 
romain.  Secundo  mourut  en  février 
!7<jS  ,  revêtu  de  la  cl.irgc  de  con- 
seiller de  la  cour  suprême  de  justice 
de  Naples.  Ses  ouvrages  sont  :  I.  La 
Conversione  d'Inghiltcrra  al  cris* 
tianesimo ,  paragonata  colla  sua 
pretesa  riformazione  ,  traduit  du 
français  ,  Naples  ,  1 7  i*A  *  "i-H".  II. 
Vit  a  di  }f.  Tullio  Cicérone ,  traduit 
de  l'anglais  fe  Coiiyers  Middleton  , 
ibid.  .1711,5  vol.  111-8°.  —  1 7  f8  , 
5  vol.  in-}". —  17C*,  ~>  vol.  in-8°, 

III.  Cichipedia ,  o  dizionario  uni* 
versale  délie  arti  et  délie  scienze  % 
traduit  de  l'anglais  de  (  Jiamhers , 
ibid.,  17  {7  ,  9  vol.  in-}°. ,  augmente 
de  plusieurs  articles  relatifs  à  l'Ilis^ 
toire  ,  aux  antiquités  ,  aux  lois  e| 
aux  usages  du  royaume  de  .Vipîcs. 

IV.  Hclazione  storica  th-U'  aiti- 
chilà  ,  mvine  e  residui  delV  isola 
di  Caftri  ,  ibid. ,  1 7  jo  ,  iu-b".  1/aiu 


4'i8 


SEC 


tt'iir  avait  clé  nomme  gouverneur 
civil  de  celte  île,  dont  il  entreprit  de 
donner  la  description.  En  parlant 
des  ruines  des  palais  de  Tibère ,  il 
s'ellbive  de  justifier  cet  empereur  des 
débauches  que  l'histoire  lui  a  repro- 
chées. Gori  a  inséré  cet  ouvrage  dans  le 
tome  troisième  des  Symbolœ  littera- 
riœ ,  en  v  ajoutant  l'explication  d'une 
inscription  grecque  ,  traduite  par 
Kgizio.  V.  Storia  délia  vit  a  di  C. 
Giulio  Ccsarc  ,  tratta  dagli  autori 
originali ,  ibid.  ,  1776-77,  3  voL 
iu-8°. ,  iig.  'y  et  Venise,  1 70a ,  5  voL 
in-i  u  ,  fipj-  A — G — s. 

SECOUSSE  (Denis-François  ), 
historien,  né  à  Paris,  le  8  janvier 
j('h)\  ,  annonça,  dès  l'enfance,  un 
goût  trè>-vif  pour  les  livres.  A  six 
ans,  il  avait  copié  le  Téléinaqueprcs- 
qu'en  entier,  de  sa  main.  Sa  passion 
pourTétudc  l'entraînait  souvent  à  veil- 
ler fort  avant  dans  la  nuit,  à  l'aide 
d'une  lanleinc  sourde;  mais  le  feu 
a\ant  pris  un  soir  à  son  lit,  il  faillit 
périr;  et  ses  maîtres,  qui  reconnurent 
alors  sa  ruse ,  prirent  des  précautions 
pour  modérer  son  ardeur.  Il  fit  ses 
humanités  sons  le  célèbre  Rollin,  qui 
se  plaisait  à  le  citer  parmi  les  meil- 
leurs élèves  sortis  de  son  école.  Doué 
d'un  esprit  sérieux  et  méthodique,  il 
se  traça  de  bonne-heure  le  plan  de 
vie  qu'il  se  proposait  de  suivre;  mais 
par  déférence  pour  sék  père ,  qui 
jouissait  d'une  grande  réputation 
comme  jurisconsulte  ,  il  étudia  le 
droit ,  et  se  fit,  en  17 10  ,  recevoir 
avocat  au  parlement.  Il  perdit  sa 
première  cause,  dans  laquelle  il  avait 
à  prouver  que  l'avocat  ne  doit  point 
exiger  d'honoraires,  mais  se  conten- 
ter de  ceux  qui  lui  sont  olïèrts.  C'é- 
tait là  son  opinion,  et  il  s'en  serait 
fait  une  loi  s'il  eût  continué  de  fré- 
quenter le  barreau;  mais,  après  la 
mort  de  sou  père ,  il  se  hâta  de  quitter 


SEC 

une  carrière  dans  laquelle  il  était 
entré  malgré  lui ,  et  se   livra  fait 
entier  à  l'étude  de  l'histoire.  S'atta- 
cha nt  d'abord  à  l'histoire  ancienne . 
il  lut  dans  leur  langue  les  auteurs 
grecs  et  latins ,  pour  se  former  ,  de 
l'assemblage  des   faits  épars  dans 
leurs  écrits  ,  uu  système  raisonnable 
sur  l'histoire  des  temps  postérieurs. 
Admis ,  en  1722 ,  à  l'académie  des 
inscriptions ,  il  en  devint  l'un  des 
membres  les  plus  assidus,  et  lui  com- 
muniqua plusieurs  Mémoires  qui  ré- 
pandirent un  nouveau  jour  sur  diffé- 
rents point  de  l'Histoire  de  France 
jusqu'alors  négliges.  Laurière  étant 
mort ,  en  17*28  (1)  ,  pendant  l'im- 
pression du  second  volume  des  Or- 
donnances des  rois  de  la  troisième 
race  ,  Secousse  fut  désigne  par  le 
chancelier  d'Agucsseau  pour  conti- 
nuer cette  importante  collection.  11 
enrichit  le  second  volume  d'un  Eloge 
très-bien  fait  de  son  prédécesseur  ;  et 
les  suivants ,  de  Préfaces  et  de  Disser- 
tations pleines  de  recherches  curieu- 
ses. Ainsi,  dans  le  troisième  volume, 
on  trouve  des  détails  intéressants  sur 
l'arrièrc-ban ,  sur  les  monnaies  et  5ur 
les  états  généraux  tenus  en  Franco 
sous  le  règne  du  roi  Jean.  11  a  place, 
dans  le  sixième,  un  Mémoire  sur  ta 
trois  premières  aimées  du  reçue  de 
Charles  VI  ;  et  dans  le  huitième  et  le 
nenvième,  dcu\  Dissertations  histori- 
ques sur  les  révolutions  arrivées  dans 
l'administration  du  gouvernement . 
depuis  i3()'4  jusqu'à   1  { 1 1.  \jts  or- 
donnances contenues  daus  chaque  vo- 
lume sont  expliquées  par  des  notes. rt 

(i)Kii-iMir  Jurulidi-  I.KlNii.Ri:  «Maiiiwra  i*«'*o< 
&  Paru.  Outre  cli«  ixiovi-llr*  é  lit.  de  U  HiSti.'tM.  *** 
eouluutet ,  du  (lloyniirr  du  tirait  Jï  un  fuis,  di»  /**■ 
tittit»'i  Ct'itlumititi  de  Lniw]  etc.,  on  lai  d«* 
quelques  ou*  rag*1»  de  droit  bïeu  accueilli»  V*»  • 
leur  publication.  (Vêtait, nn  hi>uun^  înMruil,  ■"", 
dr*tr  et  Uhnricut.  Sou  /'Uogr ,  p»r  Seruu»c.  •  ** 
rt'impriiur  [»rr«quVn  entier  daâf  l»  tna*  \**** 
do*  «/«mcu'am  du  V.  Sictrxm. 


i 

1 

4 


/ 


SEC  '  SEC  439 

1 

i  quatre  tables,  dont  une  tics  on  a  de  Socoussc  :  I.  Un  grand  nom- 
cn  présente  le  précis  analy-  bre  de  Mémoires  dans  le  Recueil  de 
.te  table  est  un  chef-d'œuvre  l'acad.  des  inscriptions  :  Âemarqites 
genre.  La  tache  immense  critiques  sur  quelques-unes  des  Vie> 
tisse  avait  acceptée  ne  suili-     de  Plu  ta  roue.  —  Dissertation  sur  la 

conquête  ae  la  Perse ,  par  Aiexandi  c. 
Secousse  cherche  à  prouver  que  l'ex- 
pédition du  héros  de  la  Macédoine 
était  légitime,  prudente, nécessaire, et 


pour  occuper  un  homme 
orieux.  Il  pulJia  ,  dans  ses 
nie  nouvelle  édition  des  Mé- 
}e  Condé  (u)  beaucoup  plus 

,  et  disposée  dans  un  mcil- 
■e  que  les  précédentes  (  V. 

IX ,  3ç)o  ;  et  Lkwglet-Du-  lins  Sabinus,  et  d'Épouiue.  —  Projet 
,  XXÎV  ,  iy>  )  ;  et  il  entre-  d'une  nouvelle  Notice  des  Gaules,  et 
itc  la  Table  chronologiijue    des  pays  soumis  aux  Français  depuis 

l'origine  de  la  monarchie.  —  Sept 
Mémoires  sur  les  troubles  qui  s'éfe- 


foudée  sur  la  certitude  presqu'infaû1- 
lible  du  succès.  —  V Histoire  de  J 


Jo- 


inte* et  titres  originaux  rela- 
re histoire  (  V.  Hrequigny  , 
1.  Mais  l'assiduité  qu'il  met- 
iravail  affaiblit  sa  vue ,  et  il 
-  la  perdre  entièrement.   11 
>our  la  recouvrer  ,  tous  les 
ju'oii  lui  proposa  ;  mais  l'o- 
de la  cataracte  n'ayant  pas 
:cb  qu'il  en  espérait ,  il  ne 
que  languir ,  et  mourut  a 
e  i5  mars  17  ">.{ ,  a  l'âge  de 
-trois  ans  et  deux  mois.   Se- 
yait rassemblé  plus  de  douze 
uniessur  l'Histoire  de  France; 
iu.1 ,  par  son  testament ,  que 
?cicu<»c  collection  serait  ven- 
iétail  pour  faciliter  aux  gens 
s  l'acqiusition  des  ouvrages 
à  leurs  études.  Harrois  en  a 
e  Catalogue  ,  Paris  ,  17^/î  , 
précédé  d'un  avertissement 
lient  V Éloge  de  Secousse  par 
%  curé  de  Saint-Kustaclic.In- 
iiiinirut  delà  part  qu'il  eut  au 
des  Ordonnances,  continue 
jk  mort  par  Ville vaults,  Jlré- 
et  M.  le  marquis  Pastoret  3N, 

•lion  4r  «■*•  Hrmoire*,  \*mArr*  Ruurn) 
»|.  mu.  e»t  «im  rrimpmwm  dr  r*ll« 
mr%.  I  vol.  m-t*î.  8***»«»«*  u'_»  ml  d«nc 
ri  II  m  nt«lr  an  nrmpUir* .  «nr  iHtn, 
"ta.   dm    Eut.  [\oy-   1*  <•'•  à*  M.  V«b 

.  n«. 

»  r*U*rli'*i  n'f*î  pM  rl»ru»»  trrmmrm.  L* 

1  ■  fru  «a  i&*n. 


ver  eut  dans  le  royaume ,  et  surtout 
à  Paris ,  après  la  bataille  de  Poitiers. 
Ces  Mémoires  n'ayant  pu  être  pu- 
bliés en  entier ,  à  raison  de  leur  éten- 
due, Foncemagne  se  chargea  d'en 
donner  un  extrait  dans  le  tome  xvu 
— ».  Conjectures  sur  un  sceau  du 
moyen  âge.  —  Mémoire  sur  l'atten- 
tat commis,  par  une  partie  des  cheva- 
liers de  Malte,  contre  le  grand-maître 
de  La  Gassièrc.  —  Eccherclws  sur 
l'union  de  la  Champague  et  de  la  Bric 
à  la  couronne.  —  Dissertation  pour 

Srouver  que  Charles  V étiit  souverain 
cla  Guiennc  lorsqu'cn  1 3(k)  la  cour 
des  pairs  de  France  décerna  contre 
Edouard ,  prince  de  Galles  et  duc  de 
Guiennc,  mi  ajournement  personnel. 
—  Dissertation  où  l'on  examine  s*:l 
est  vrai  qu'il  ait  été  frappé,  pétulant 
la  vie  de  Louis  I*r. ,  pi  inee  de  Guidé , 
une  monnaie  sur  laquelle  on  lui  donne 
le  titre  de  roi  de  France.  Secousse  se 
prononce  pour  la  négative  (.{)•  — 
Mémoire  sur  Paul  de  Foix,  archeve- 
quede  Toulouse.  — Sur  le  Procès  cri- 
minci  (dit ,  vers  1 3H<>,  à  AudréChau- 
veron  ,  prévôt  de  Paris  et  des  mar- 


ri- «ni  pwt  »mr  à  ret  «-'*••  «1  un*  note  tri «-nt- 
tin»*  <bua  U  Mi.  UJ<<4  Frmm     «•.  Vty\. 


43o 


SEC 


chauds.  —  Notice  d'un  Htm  singu- 
lier et  rare,  intitulé  :  Dicœarchim 
Henrici  régis  progymnasmata  (  Voy. 
Raoul  Spifame).  II.  Mémoires  pour 
servira  l'histoire  de  Charles II, 
roi  de  Navarre  ,  dit  le  Mauvais  , 
etc.,  Paris,  1755-58  ,  a  vol.  in-4°. 
Ce  sont  les  Mémoires  que  Secousse. 
n'avait  pas  pu  faire  entrer  dans  le 
Recueil  de  1  académie:  le  tome  se- 
cond contient  les  pièces  justificati- 
ves. III.  Mémoire  historique  et  cri- 
tique s\ir  les  principales  circonstan- 
ces de  la  vie  de  Roger  de  Saint - 
Lary  de  Bellegarde ,  maréchal  de 
France  ,  ibid. ,  1764,  in-  la,  pré- 
cède de  l'Éloge  de  l'auteur ,  par 
Bouga  in  ville  ,  tiré  du  tome  xxv  du 
Recueil  de  l'a  Cad.  des  inscrip.  ;  On 
en  trouve  un  autre  à  la  tète  du  tome 
ix  des  Onlonnances,  par  VÎIlevaults, 
et  dans  le  tome  tti  de  la  nouv.  édiL 
de  la  Bibl.  historique  de  ta  France. 
Le  portrait  de  Secousse  a  été  gravé 

Îar  Boizot ,  in  fol.  —  Son  frère , 
ean-Franç  ois-Robert  Secousse,  curé 
de  Saint-Eustache,  mort  a.  Paris,  le 
39  mai  1771,  est  auteur  de  la  £ef  Ire 

d'un  curé  du  diocèse  de. ,  à 

M.  Mannantcl ,  sur  son  extrait  criti- 
■qoe  de  la  Lettre  de  J.-J.  Rousseau  A 
d'Alembert.  Paris,  1760,  in- 8°. 
W— s. 
SÉDAINE  (  MicsEi.-jEAPf  ) ,  na- 
quit à  Paris,  le  4  juillet  1719.  Son 
père  était  architecte ,  mais  peu  favo- 
rise de  la  fortune.  11  n'avait  encore 
ijiic  treize  ans ,  lorsqu'un  de  ses  on- 
cles ,  qui  s'était  chargé  de  son  édu- 
cation ,  vint  à  mourir  ;  il  perdit  son 
fère  quelques  années  après ,  et  resta 
unique  soutien  de  sa  famille.  Sans 
aucune  ressource  ,  il  résolut  d'ap- 
prendre le  métier  de  tailleur  de  pier- 
res ;  mais  il  continuait  A  lire  et  * 
étudier  en  secret.  Binon  (  a'ieul  de 
David  ) ,  architecte  ,  par  qui  il  était 


SED 

employé ,  le  surprit  un  jour  un  fin* 
à  la  main.  Frappé  de  cette  sbgtJa- 
lîté',  il  le  questionna,  le  mit  a* 
■ombre  de  ses  élèves ,  et  '  finit  par 
l'associer  A  ses  travaux,  -Sedaine, 
'devenu  phs  libre ,  se  livra  an  gosi 
qu'il  avait  eu  de  bonne  bcore  pour 
les  lettres.  U  se  lia  avec  plusieurs 
poètes  et-commcitça  à  se  faire  re- 
marquer par  des  chansons  pleines 
de  sel  et  desprit.  Son  meilleur  mor- 
ceaude  poésie  légère  fut  une  Epttrt 

adressée  à  sot  habi t ,  qui 

par  ce  vers  : 

Il  dut  A  cette  epilre  I; 
utile  de  H.  Lee  omte , 
trat ,  et  hommi  '■■■■■■■■■ 
et  le  reçut  cher  lui  comme 
Sédaine  débuta  dans  la  car 
matique  ,en  fj56,  par  le 
owrtns(tirédu  théltre 
fut  joué  A  t'Opéra  -  Co 

fiièce  t  dont  le  célèbre  Phi 
lit  la  musique,  rendit  1  .mpli  lemmi, 
et  fut  suivie  d«  tmmmMma  savetier, 
qui  ne  fut  pas  moins  bien  accuesffi. 
Sûr  alors  de  son  talent,  Sédanu 
donna  (  atec  Monsigny  ) ,  d'abord 
Rose  et  Colas  (  1 764  )  et  ensuite  les 
Troqueurs.  —  Le  Roi  et  le  fermier. 
—  Onne  s'avise  jamais  de  tomt , 
etc.,  etc.,  qui  non-si  ' 
le  plus  grand  sucres, 
à  1  Opc'ra -Comique  ut 
un  caractère  qn'd  n'avait  pas  eu*  ju- 
quc-là.  Voulant  paraître  sur  "  ^  " 
grand  théâtre,  Sédaine  fit , 

Îiour  la  Comédie-Française:  le  I 
osophe  sans  le  savoir,  qui  est  la 
meilleure  et  la  plus  importante  de  ses 
compositions  théâtrales.  Une  Cernât 
fille  qui  l'aimait,  sans  oser  s'en  faire 
l'aveu  à  elle-même ,  lui  donna  Vidât 
de  Victorine ,  un  des  personnages  ks 

S  lus  intéressants  da  cette  pièce.  Avant 
e  la  faire  représenter,  il  YtobH  ttssf 


sujns- 
tnpa* 
I7«, 

lePfti- 


SED 

le  Diderot ,  qui ,  lorsque  la  lec- 
t  finie  ,  se  jeta  dans  ses  bras , 
lit,  avec  cette  véhémence  de 
ot  qui  était  naturelle  à  l'au- 
Père  de  famille  :  Oui ,  mon 
ti  tu  n'étais  pas  si  vieux  ,  je 
nerais  ma  Jille  !  Quoique  le 
yjme  sans  le  savoir  n'eût  pas 
1  été  Lien  reçu  du  public ,  il 
s  vogue  extraordinaire.  Sé- 
toMc,  en  eflet,  s'être  surpasse 
tte  comédie.  La  Gageure  im- 
,  petite  pièce  pleine  de  charme 
mua  aussi  à  la  Comédie-Fran- 
i jouta  encore  à  sa  réputation. 
antil  travaillait  toujours  pour 
-Comique;  et  il  associa  sou- 
ci talent  à  celui  de  Gretry.  Le 
•  des  ouvrages  qu'il  y  donna  , 
réussiront ,  est  tres-ronsidera- 
plupartsont  restés  au  théâtre. 
i  outre,  pour  le  Grand-Opéra  : 
rtine  de  Golconde ,  et  Am- 
m  ;  et  il  eut  l'avantage ,  peu 
11,  de  briller  à-la-fois  sur  nos 
lus  grands  théâtres.  Une  de 
ductions  les  plus  rcmarqita- 
:  Maillard,  ou  Paris  sauvé , 
cen  prose,  qui  a  urait  été  jouée 
spece  de  ridicule  que  Voltaire 
•te*  sur  ce  genre.  La  lecture  en 
ne  impression  profonde.  Sé- 
'ompcisa  aussi  une  comédie , 
JienucII  lui  avait  demandée, 
laquelle  il  dévoilait  les  intri- 
dei  cours,  re  qui  ciiiptVka 
lie  fût  représentée  à  Saint- 
iKirg.  L*iinpératri(  rde  Russie 
t  au  baron  de  Griinm  à  ce 
Mes  ministres  s'opposent  à 
m  joue  la  pièce  de  Sedaine  ; 
me  venge  en  la  leur  faisant 
leruvo\.i  à  l'auteur  deux,  mille 
le  gratiticatiou ,  seule  réconi- 
le  rc  genre  qu'il  ait  jamais 
*.  Il  avait  soixante-cinq  ans  , 
I  donna,  avec  Gretry ,  Richard 


SED  43 t 

Cœur-de-Lion ,  dont  le  succès  écla- 
tant décida  l'académie  française  à 
lui  ouvrir  enfin  ses  portes  (27  avril 
1786).  II  était  déjà,  depuis  plu- 
sieurs années ,  secrétaire  de  l'acadé- 
mie d  architecture,  quoique,  dit  La- 
harpe ,  il  eut  a  peine  quelque  théorie 
d'architecture  ,  et  qu  il  n'en  eût  au- 
cune de  grammaire.  Sédaine  com- 
posa encore  plusieurs  ouvrages;  le 
dernier  fut  Guillaume  Tell ,  joue' 
successivement  à  l'Opéra  et  à  l'O- 
péra -Comique  ;  et  il  était  prêt  à  en 
terminer  deux  autres ,  quand  une 
maladie  grave  \int  le  saisir  :  elle  fut 
longue;  ou  crut  qu'il  y  avait  succom- 
be ,  et  on  annonça  sa  mort  dans  un 
journal  :  il  le  lut  lui-même  ,  et  y  re- 
cueillit le  juste  tribut  d'éloges  dus  à 
cinouante  ans  de  travaux ,  de  succès 
et  d'honneur.  Il  moumt  à  Paris,  à 
l'âge  de  soixante-dix-huit  ans,  le  17 
mai  1*797,  k"ssallt  une  épouse  res- 

Î>ectabJe  ,  et  plusieurs  enfants  sans 
brtune.  Ses  ouvrages  sont  :  au  Théâ- 
tre-Français :  le  Philosophe  sans  le 
savoir.  —  La  Gageure  imprévue,  — 
Raimond  V,  comte  de  Toulouse. 
A  l'Opéra  :  Aline  ,  reine  de  Gol- 
conde.— Amphitryon. — Guillaume 
Tell.  A  la  comédie  Italienne  :  le 
Diable  à  quatre.  —  Biaise  le  save- 
tier. —  Rose  et  Colas.  —  On  ne  s'a- 
vise jamais  de  tout.  —  Anacréon. 
— Les  Trotpieurs  dupés.  —  \*  Huître 
et  les  plaideurs.  —  Le  Jardinier  et 
son  Seigneur.  —  Le  Roi  et  le  Fer- 
mier.  —  L' Anneau  perdu  et  re- 
trouvé. —  Les  Sabots  j).  —  Le  De- 


ll)   Vettr   pure,    int|>riiiif^    m    t~*'A  ,    in -8"., 

purlr  lr«  i»»ni«  dr  MM.  .Nrtl*uir  r!    ( tjurl- 

«jHf*  |icr  <n»ui"»  «  rment  (|«ir  <r|lr  |tn  i  r  r«f  de  (!*- 
j«.t|r.  \n\.  Cl/oTlf  .Ml.  <:*;«».  I»r!atidiOr  , 
djfit  *iii  f  Vi  #*/.■£  t«r  lie  Ai  hthlgotheyur  de  /ion, 
tiiliiirr  du  I  f>n'irr  ,  |>4£.  .λi,  dit  «|uc  1«*  ohUiIm» 
rtfnir  dr  V<Uir>r  fui  4  Ju»»|n>ul,  ftrrr  d'un  nolair* 
tir  Lton,  <|ui  rut  ma  um  ••prra  à  fhim  pour  ru 
Ciirr  la  antique  ■  cejui-ci  k  lit  rctouchwjar  S*- 


&: 


4  3a  SED 

serteur.  —  Thêmirc.  —  Le  Faucon. 

—  Le  Magnifique,  —  Les  Femmes 
vengées,  —  Le  Mort  marié.  — 
Félix.  —  Âucassin   et   Nicolette. 

—  Thalieau  nouveau  Théâtre.  — 
Richard  Cœur-  de-Lion  (a).  —  Le 
Comte  d'Albert.  —  La  Suite  du 
comte  d'Albert.  —  Raoul  Barbe 
Bleue.  —  Guillaume  Tell. —  Mail- 
lard ou  Paris  sauvé ,  pièce  non  re- 
présentée. Sédaine  fut  lié  avec  les  au- 
teurs les  plus  célèbres ,  et  avec  les  phi- 
losophes les  plus  marquants  du  dix- 
huiticmc  siècle.  C'est  dans  leur  société 
qu'il  puisait  des  encouragements  aux- 
quels il  a  peut-être  dû  le  mérite  de 
ses  bons  ouvrages.  Son  esprit  était 
juste  /prompt .  mais  un  peu  causti- 
que ;  son  amc  droite  et  généreuse. 
Plus  d'un  orphelin  lui  dut  son  édu- 
cation ;  et,  par  reconnaissance  pour 
Burou,  il  lit  élever,  comme   son 
propre  (ils,  David ,  le  premier  de  nos 
peintres.  Il  joignait  à  une  modestie 
sans  affectation ,  une  grande  finesse 
de  repartie.  Voltaire,  qui  sortait  un 
jour  d'une  séance  de  l'académie  ,  ou 
il .  avait  remarqué  quelques  plagiats 
littéraires  ,  lui  cria  de  loin  :  À  h  ! 
Monsieur  Sédaine ,  c'est  vous  qui  ne 
prenez  rum  à  personne.  —  Aussi  ne 
suis-je  pas  riclie  ,  répondit  Sédaine. 
Le  caractère  particulier  de  son  talent 
est  unciiiiclHgeiirc  parfaite  de  la  sec- 
nc;une  peinture  fidèle  des  mœurs  de  ses 
personnages;  une  gaîte  toujours  fran- 
che et  naïve,  opposée  habilement  à 
des  situations  pleines  d'intérêt ,  et  un 
dialogue  constamment  vrai ,  et  qui 
ne  laisse  point  de  reiàche  à  l'attcn- 


(■»)  La  niÎTcfnt  rfpr«'«eii|ee,  ni  trr»i«  acte*  .  li- 
ai ociolirf  170'.  I/:*ii!piij  \a  fil  jtir.fr  «utju;*i:e 
nrle»  ,  K-  -ci  firtiilm-  et  le  ai)  ilrrcmlirc  178.*»  ;  mat* 
aprè>  cf  «  «lent  reprirent  M i«»n«,  rllr  reparut  «>n  trois 
«••!«•*,  If  "1  pli  v  irr  b  —*■»••  ;  et  c'e.t  ou  lr->i<«  arii'H 
«:»  fllf  rs.  itii^rinnr  l^.i  i|iihI  1  f-vin^f -«lî-« ii- iij«-  n- 
|ir«>ciit.itionfnl  tl«unn-f,  lr  "  avril  i-HS  :  t:*«-*l  donc 
iiifiaclemerit  que  l'on  a  ilil  que  lu  pièce  avait  eu 
cent  trente  n  présentât**»  de  m'rtr.     A.  D— T. 


SED 

tion.  Ce  genre  de  mérite  < 

quelque  sorte ,  le  secret  de  $ 

et  il  est  une  des  premières  a 

succès  toujours  croissant  de  s< 

ges  (3).  La  critique  lui  a  cepci 

proche  ,  et  non  sans  justice 

gligenec  de  son  style.  Quoi 

jours  plein  et  rapide,  il  est 

toujours  inégal  et  peu   soi| 

vers  de  ses  opéras  semblent 

tombés  comme  par  hasard  d 

me.  Il  connaissait  ces  defau 

croyait  favorables  a  la   mu 

au  naturel  qu'exige  l'opéra-c 

imis  son  style,  dans  quclqu 

du  Philosophe  sans  le  savo 

a  fait  pour  le  Théatrc-l'Yanr 

pelle  celui  de  nos  bons  autci) 

signy ,  dont  le  nom  ne  peu 

paré  de  celui  de  Sédaine,  ro 

musique  du  plus  grand  nor 

ouvrages  de  ce  dernier  :  pre 

sont  encore  représentés  et  j 

aujourd'hui  ;  et  Sédaine  • 

considéré  non-  seulement  c< 

de  nos  auteurs  les  plus  feco 

plus  distingués,  mais  conini 

tiblc  créateur  du  genre  de 

Comique.  Sous  plus  d'un 

ses  nombreux  imitateurs  *< 

bien  loin  de  lui.  Lorsque  le  I 

exécutif  recréa  les  diftcrcr.ft 

mies  sous  le  nom  iV Institut , 


(1)  Dr*  1-5?.  axuicut  parti  le*  /'i«V--' 
Sftliiiiif,  ni  un  volume  petit  m-i?.  :  l> 
put-ine  ili(lH«'lii(tif  t-11  quatre  <1miiI«, 
t-ii  1  -:*►(»  ,  in-1*.  (1  I'hiI  pallie  du  /•««■ 
ùr$  île  _V.  Srtlainf  ,  nrmutlc  tditi 
vol.  iu-i?.  I  iif  de»  pière*  le*  |iln>  rel 
d'iine  f«-t  »iui  (*;iriti«|nr  Mir  L»  t'rnîal 
.lnt.-i.ir  ,  i|ii<  fi:t  pur  lie  tlf  «■<  «i-iitr 
Menr«  ro«  iii'ilH.  l.nlin.  pour  lr>imni'i 
rr  ou*  u  dire  mit  lr«  «li\  ri  «■»>!»  «disùm* 
ti"Tis  de  rit  ut  J1I1  mififu  ,  lion*  ajti 
l'un  ii,  fii  iS-»».  1011»  |f  til»e  île 
biruftiiMincr  ,  Ji»-/f°.  .  n  impr  •■■■1-  ni 
\iT!t  df  .S«'«niinc ,  d<].\  publie?,  fi 
riioiiiifiir  fl'uii  nomme  C.wi^f  ,  cm 
ro  h  )»  pi  i.*on  <]•'  S«itit-I.a.'tirf ,  «»■ 
«If  Roliopifi-ro,  If  in»  me  qui  «»t  le  i 
lue  Krique  «le  M.»r<<»IIi»-r  {  V.  ee  uotn 
•A\\  1   e*   «V   ptu^ifiiM  autre*  pii-cr* 


SED 

g6,  Semaine  n'y  fut  point  corn- 
et fl  se  montra  fort  sensible  à 
injustice.  On  l'a  entendu  répéter 
Ars  fou,  à  cette  occasion  :  a  Ils 
mt  mie  je  ne  sais  pas  le  français; 
ooi  je  dis  qu'il  n  y  en  a  pas  un 
jui  put  faire  Rosi?  et  Colas.  » 
►a ru  une  édition  stéréotype  des 
*res  choisies  de  Sêdaine  ,  avec 
Notice  biographique  ,  Paris  , 
,  3  vol.  in- 18.  On  trouve  une 
:e  sur  Sedainey  da  n  s  1  es  (  )£u  v  rcs 
icis,  édition  in  i8,toin.  iv  , 
•î-184  (  éd.  in-8". ,  m,  \o\)  ), 
1  Eloge  a  etc  compose  par  Tau- 
le cet  article.  C  n.  S. 
DAM)  Don  Ji  a*-Jo*i  pu  Lo- 
ïc * .  antiquaire  espagnol  ,  ne  à 
à-dc-fleiiarêsveii  ).m\ier  i^'ifj, 
>  premièies  études  .i  l'-iiiivei  %ite 
lie  ville,  pat*a  .1  S.il-i  ui. nique, 
étudia  Li  philosophie,  les  nia- 
1  tiques  et  1rs  langues  mu<uiws  f 
rndit  a  Madrid,  ou  v%  tj!ei,t«  loi 
errât  la  proteriiun  du  mir'pin 
[uiïL»e.  *!•  »  *  rnir,>fr«  •!•■ f  .i.^i- 
I.  Kinpl'-v»"  <\'a\-*  îd  a  Y  if.i'."i- 
e  S.fii.t-I •»!•:»■ .  1!  I'  f .*  *.'.-  .if* 
l.i  î  ;1  h  ■"  -.-  j  :•  :       ■«!•■.■    .    :.  \-\ 

•  ]••  +\  i.-.-'  !-•  v.  ,  .'.-  .  \\ 
1*  i  ■':+'  -.  •  ''..  1.*;  f  _  -.'«:■  '..*- 
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SB)  43.I 

uon.  L'académie  d'histoirt  l'admit 
dans  «on  sein.  Peu  de  temps  aptr* 
il  fut  nomme  interprète  des  laiiu.H* 
orientales,  et  obtint  la  croix  de  1  or- 
dre de  Charles  111.  Il  fut,a\cr  Iriar 
te,  ]»cndant  plusieurs  aimer* ,  un  des 
collabora reurs  du  journal  intitulo 
FA  Balianis  literario%  auquel  tra- 
vaillaient les  hommes  les  plus  cVlaire* 
de  cette  époque.  Nedano  mourut  ù  Ma- 
drid en  1  Ko  1  .On  a  de  lui  1 . l'urruisit? 
espagnol  y  ou  Collection  des  tneil- 
leurs  morceau  r  des  plus  célèbre» 
poètes  ewaçnols ,  Madrid  ,  de  i^fJH 
à  ■  •■•8.3  vol.  i  11-8". Sed.i no  tr.ï\,ii|. 
la  quiu/e  au*  à  ce  rei  uejl,  qui  rit  un 
iiioijuitieiit  preeieui  pour  la  lilfrïa- 
ture  espagnole.  On  aurait  eejiefiibflt 
souhaite  qu'il  eût  fait  un  chou  plu» 
reile»  In  i|;iti%  qoe1que%-4iii4  de*  Iftor- 
ce.jin  fiu'il  (  île  de»  piH'te%  1  Jacquet, 
et  qu'il  eu  eût  omis  d'aulf  «•»  qu'il  u 
ju^es  trop  fivoraMenient.  Il  a  en- 
li'-hi  ee  |tff  ued  d'une  .N'nlire  biogra- 
phique sur  'h-*' ou  des  anfeurt  y  4*  • 
«iiii'j  .■•p.'ii'**  '!«■  leur  poi1i4if  IL  ///•■ 
wrttitif.n  mr  //•:  mrdadlrx  ri  lr% 
monJdf/u nt :  arté  trm  trousè*  rn  f.; 
partir  .  \\r*\.  .  I*^ff  "•  %'*.  1** 
'i*.f4';+    CTi.ff.q  Kit    4    i'Ixj  *'/•»*■  t   •% 

f . il  \*  4  .'  ', .  j.  d  K'#fir^ . r  •  Vd-# 
:.-,  iv.*  ■  »ï-  «*t f'ï.q  «*»  «1#"r  ^'*if- 
V  »:i''.'/>  •*  jir»'Mi'.f*  II!  A/- 
pi-saft'.n  'ù  :  m;/  rtp*i/.n:  *  1  il'-:tnê- 
.•/*.  //  ;  tf'M*"-:  A*r>\  h  :  •  Jlf  s  de 
f  .*'*!■'.$  *<r  *i    4f    l'air  f       r.*1    , 

«     .    .  ■   ■■     >     .-^  :  f;v^»   f  +    ^'%  •>* 

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•*••     ••  ".•   «» .       "f*.  «ni.    •  »**  "    rwwi  1»^# 


434  SED 

téraircs,  qu'il  a  lus  à  l'académie  de 
Madrid.  B — s. 

SÉDÉCI  AS, dernier  roi  de  Juda , 
fils  de  Josias  et  d'Amital,  était  l'on- 
cle de  Joachim  ou  Jéchonias,  que 
Nabuchodonosor,  par  des  motifs  de 
politique ,  fit  descendre  du  trône, 
trois  mois  après  IV  avoir  placé  (r. 
Joachim  ,  XXI,  564  )•  Ce  fut.  sur 
ce  prince  que  le  roi  de  Babylone  jeta 
les  yeux  pour  remplacer  Joachim. 
En  montant  sur  le  trône,  il  prit  le 
nom  de  Sédécias;  car  il  avait  porté 
jusqu'alors  celui  de  Mathatias.   Il 
avait  vingt-un  ans  quand  il  commença 
de  régner  sur  Juda  (  vers  597  avant 
J.-C).  Suivant  les  traces  de  son  pè- 
re et  de  son  frère ,  il  fit  le  mal  de- 
vant le  Seigneur ,  et  se  rendit  odieux 
au  peuple  par  ses  débauches  et  son 
impie'té.  Le  prophète  Jérémie  vint  le 
trouver,  de   la  part  du  Seigneur, 
pour  lui  reprocher  sa  conduite  et  le 
menacer  des  châtiments  les  plus  ri- 
goureux ;  mais  Sédécias  endurcit  son 
cœur ,  et  persista  dans  son  iniquité. 
Il  oublia  la  reconnaissance  qu'il  de- 
vait à  Nabuchodonosor,  et  cessa  de 
payer  le  tribut  auquel  il  s'était  soumis. 
Pour  le  punir  de  son  ingratitude,  le 
roi  de  Babylone  entra  dans  la  Judée, 
et  vint  assiéger  Jérusalem  avec  une 
puissante  armée.  Le  roi  d'Egypte 
voulut  tenter  de  secourir  Sédécias; 
mais  Nabuchodonosor  marcha  con- 
tre   lui ,  le  défit  et  l'obligea  de  se 
retirer.    Des  le  commencement  du 
siège,  Sédécias  avait  fait  mettre  en 
prison  Jérémie  ,  dans  la  crainte  que 
ses  discours  ne  parvinssent  à  affaiblir 
le  courage  des  soldats.  Cédant  aux 
instances  des  grands ,  il  leur  aban- 
donna le  prophète ,  qu'ils  firent  jeter 
dans  un  puits  où  il  n'y  avait  pas 
dYau.  Sédécias  s'empressa  de  Fen 
faire  retirer,  et  l'ayant  fait  venir  en 
sa  présence ,  lui  demanda  conseil  sur 


SED 

la  conduite  qu'il  devait  tenir.  Jéré- 
mie, après  avoir  exige  que  le  roi^fr» 
rit  qu  il  ne  lui  ferait  aucun  ml, 
quelque  chose  qu'il  pût  raidira^  l'en- 
gagea instamment  à  se  remettre  en- 
.  tre  les  nains  de  Nabuchodonosor, 
en  s'en  rapportant  à  sa  clémence. 
Sédécias  ne  voulut  pas  suivre  cet 
avis.  Cependant  le'stége  de  Jérusa-> 
lem  durait  depuis  deux  aimées  $  et 
cette  malheureuse  ville  était  en  proie 
à  toutes  les  horreurs  de  la  famine* 
Les  Chaldéeus,  presqu'assuresfeu'é' 
prouver  aucune  résistance  ^résolu- 
rent de  pénétrer  dans  la.  vBJe  par 
une  brèche  qui  n'avait  pas  été  répa- 
rée; mais  pendant  ce  temps-1^,  Sé- 
décias s'enfuit  par  un  soutenu, 
avec  une  partie  de  ses  cardes.  Atteât 
dans  la  plaine  de  Jéricno,  il  fia  con- 
duit devant  Nabuchodonosor,  à  Re- 
blatha.  Après  avoir  mit  forcer  se». 
fils,  en  sa  présence,  le  roi  de  jBaby- 
lone  lui  fit  crever  jes  veux,  et  l'en- 
voya, chargé  de  chaînes,  dam  la 
Chaldée,  où  il  mourut  de  chagrin, 
peu  de  temps  après.  Les  chronolo- 
gistes  placent  la  prise  de  Jérusalem, 
par  Nabuchodonosor,  à  l'an  587 
avant  J.-C.  Sédécias  avait  régné  on- 
ze ans.  C'est  en  lui  que  finit  le  royau- 
me de  Juda ,  dont  la  durée ,  depuis 
Roboam,  avait  été  de  3^5  ans ,  sous 
vingt-un  monarques.  W — s. 

SEDELMEYEB  (  Jebïuie-  Jac- 
ques), peintre  et  graveur,  né  à  Augfr» 
bourg,  en  1704 ,  fut  doué  de  si  hes* 
rcuses  dispositions  que  Pfèflcl ,  gin* 
venret  marchand  d'estampes,  le  prit 
chez  lui  pour  l'aider  dans  son  com- 
merce. Le  jeune  Seddmeyer  s'appli- 
qua si  assidûment  à  la  culture  de  se» 
art,  qu'il  fut  bientôt  capable  de  des* 
siner  des  groupes.  teUemeot  dans  k: 
style  de  Lafage ,  que  les  ce 
seurs  les  plus  habiles  y  étaient 
pés.  Il  conduisait  éga  fripent  la 


i 


SED 

i  en  artiste  consomme,  con> 
deux  manières  avecl'intel- 
*  Dorigny  et  des  Audran. 
basant  de  la  douceur  et  des 
;  son  élève ,  l'exaspéra  par 
lis  traitements ,  au  point  une 
10  m  me ,  désespère ,  s'enfuit 
urg  et  se  réfugia  chez  Kcu- 
!c  peintre  en  miniature ,  à 
qui  avait  e'pousc'  une  de  ses 
s'y  lia  d'une  étroite  amitié 
par  Ftiessli  ;  et  loges  ensem- 
aillaut  en  commun ,  on  les 
ns  cesse  occupes  à  peindre  à 
en  miniature ,  à  dessiner  en 
en  petit  ,à  graver  à  la  pointe 
in.  Sedelmeyer  grava ,  d'a- 
:oli  et  Soliiiiena ,  plusieurs 
i  ajoutèrent  à  sa  rcpiitatiou. 
y  mettre  le  sceau  par  une 
iitrcpri.se,  il  grava  les  ta- 
ue  (iran  avait  peints  dans 
turque  impériale,  et  que 
latui  admirait.  Lorsque  son 
fut  termine ,  il  le  mit  sous 
le  l'empereur,  qui,  conseillé 
linistre  peu  ami  des  arts , 
i  encouragements  que  men- 
aient. Sedelmeyer,  qui  avait 
utes  ses  espérances  sur  la 
d  du  monarque,  tomba  dans 
oir;  et  il  devint  fou.  Ou  fut 
;  le  ramener  dans  sa  ville 
iù  il  succomba ,  en  i  -(>  i .  Ou 
raveur:  1.  Le  Portrait  de 
(wianruww  ,  avocat  napoli- 
Crlui  de  Christian  H'oljf, 
he.  III.  Le  MèiLiillon  de 
i  de  Lorraine ,  inscrit  par 
'  sur  les  tablettes  du  temps. 
rev////*  de  Passait ,  d 'après 
rec  des  accessoires  liistmi- 
Sainte  Rosalie,  d'après  lîar- 
Sainte  Anne  montrant  à 
F'ierge.  VIL  I/\s  tableau* 
liutheqne  impériale  de  Vieil- 
les Daniel  Grau,  en  treize 


SED  {35 

grandes  feuilles. Les  planches  q,  10, 
11,  iaeti3,qui  comprennent  k  beau 
plafond  consacré  par  le  peintre  à  la 
gloire  de  l'empereur  Charles  VI,  ont 
été  dessinées  et  gravées  par  Sedel- 
meyer. L'architecture  l'a  été  par 
Kleinart.  Cette  première  partie  de- 
vait être  suivie  de  deux  autres ,  que 
l'aliénation  mentale  de  Sedelmeyer 
l'empêcha  de  publier.  P — s. 

SEDLEY  (  Sir  Charles  ) ,  poète 
anglais ,  ne  vers  iCtic) ,  à  Aglesford, 
dans  le  comté  de  Kent,  fit  sa  études 
à  Oxford  ,  vécut  retire  jusqu'à  la 
restauration  ,  et  parut  à  la  cour  de 
Charles  II ,  où  il  fut  admis  dans  la 
société  des  gens  d'esprit  et  de  joyeuse 
vie ,  qui  entouraient  le  roi.  Ses  pre- 
miers essais  littéraires  furent  des  poé- 
sies erotiques  ,  distinguées  par  une 
teinte  voluptueuse  et  séduisante.  Le 
comte  de  Rochester  le  regardait 
comme  un  des  hommes  les  plus  spi- 
rituels de  son  temps  ,  et  surtout  un 
des  meilleurs  juges  eu  poésie  ;  mais 
les  mœurs  de  Sedley  ne  répondaient 
point  à  la  pureté  de  son  goût  en  lit- 
térature. Ayant  commis  publique- 
ment ,  dans  une  orgie  avec  quelques- 
uns  de  ses  compagnons ,  des  indé- 
cences graves ,  il  fut  condamné  à  une 
amende  de  cinq  cents  livres  sterling- 
(i\  Sa  fortune  se  ressentit  des  suites 
d'un  pareil  genre  de  vie.  Contraint 
de  changer  de  conduite  ,  il  se  jeta, 
dans  la  politique,  et  réussit  à  se  faire 
nommer  membre  de  la  chambre  des 
communes ,  où  les  bienfaits  qu'il  te- 
nait drs  bontés  du  roi,  le  placèrent 
constamment  dans  le  parti  de  la  cour. 
11  fut  membre  des  trois  parlements 


■Vi  Srdlr*  rt  «r«  oimpa|n<«n«  d*  déhauf  Im*  «Vf Mit 
mit  *ur  tut  |i«liiin,  atduiit  Uil  Imr»  ••rtliirr*  *\*am 
U  rur,  ru  pri  «ritrr  «Ici  ptihlir  indigne.  f|«n  bri*« 
)««  tiirr*  H  lui  |»rt«  il  mlimrrr  le*  porte»  d+  I* 
tnminH*.  I.nr«f|ur  |r  juprMtru!  f«l  priMMiorr,  .Ncdlry 
ait»  cViaii  U  prrwurrr  fut»  tmm  Ymt  ccaéiw 
l  un  au«uM  pour  «%var  bût  •»»  mcmmui, 


m 
U 


dit 
luit 


436  SED 

de  ce  règne ,  et  parla  dans  plusieurs 
discussions.  Sous  Jacques  II,  il  se 
jeta  dans  l'opposition.  Quelque  relâ- 
chée que  fût  sa  morale ,  il  se  montra 
fort  pique  de  ce  que  le  roi  avait  pris 
sa  fille  pour  maîtresse,  en  lui  don- 
nantie  titre  de  comtesse  de  Dorches- 
ter  ,  élévation  qui  rendait ,  disait-il , 
son  déshonneur  encore  plus  évident. 
Ce  fut  ainsi  qu'il  concourut  de  tout 
son  pouvoir  à  la  révolution  de  1688, 
qui  devait  placer  sur  le  trône  la  fille 
de  Jacques  II.  Il  disait  à  cette  occa- 
sion :  a  Gomme  le  roi  a  fait  ma 
»  fille  comtesse  ,  il  faut  bien  que  je 
»  fasse  tout  ce  qui  dépend  de  moi 
»  pour  faire  de  la  fille  du  roi  une 
»  reine.  »  L'époque  de  la  mort  de 
Scdley  n'est  pas  bien  connue  ;  mais 
comme  M.  AylofT,  qui  fut  l'éditeur 
de  ses  OEuvres ,  en  1 722 ,  parle  du 
plaisir  qu'il  avait  éprouvé  dans  sa 
société,  il  est  probable  qu'il  vécut 
au-delà  de  quatre  -  vingts  ans.  Ses 
OEuvres,  qui  forment  un  volume 
in-8°.  ,  consistent  en  Poésies ,  Dis- 
cours  prononcés  à  la  chambre  des 
communes  ,  et  plusieurs  pièces  de 
théâtre ,  dont  aucune  n'est  jouée  au- 
jourd'hui. —  Sa  fille  fut  désignée 
dans  une  chanson  satirique  de  lord 
Dorset ,  sous  le  nom  de  Dorinda. 
L'éveque  Burncl  raconte  les  cftbrts 
que  fit  le  clergé  pour  l'éloigner  du 
roi  Jacques  II.  Z. 

SEDULIUS  (  Caius  C^lius  ou 
CjECi  ijus  ) ,  prêtre  et  poète ,  vivait , 
à  ce  qu'on  croit,  au  cinquième  siècle. 
Tritheim  ledit  Irlandais;  mais  il  pa- 
raît l'avoir  confond'!  avec  un  autre 
Sédulius.  Quelques  personnes  le  font 
évêque  d'Oreto  (  eu  Espagne  ) ,  ce 
qui  est  encore  une  erreur.  Sédulius 
est  auteur  d'un  Poème  latin ,  intitulé  : 
Pascliale  Carmen,  idest,  deChristi 
miraculis  libri  quinque.  L'ouvrage 
n'est  quelquefois  divise  qu'en  quatre 


SED 

livres.  Bayje  dit  que  la  première  &> 
tion  des  Œuvra  poétiques  de  SéAn* 
lius  est  celle  d'Aide Manuce,i5oa: 
il  veut  sans  doute  parler  de  l'édition 
qui  fait  partie  des  Poctœ  ckristUm 
veteres ,  1 5o  1  - 1 5o? ,  a  vol.  in-4°.  ; 
mais  cette  impression  est  loin  d'état 
la  première  édition  du  Carmen  p*s- 
chale,  qui  avait  paru  à  Milan  dèf 
i5oi  avec  Prudence,  par  les  soi* 
de  Parrhasius  (1).  Leichius,  Hant- 
berger  d'après  lui ,  et  Schoettgen  (  K- 
bl.  mediœ ,  etc.)  citent  même  ne 
édition  de  Leipzig,  publiée  en  i4d9* 
in-4°. ,  par  les  soins  de  P.  Euea- 
berg  ouEyssenberck,qui  la  fit  réim- 
primer dans  la  même  ville,  i5oa, 
in-4°.  La  première  édition  est  intiur- 
lee  :  Sédulius  in  librum  cvsngeBo- 
rum,  in-4%  sans  date,  que  La  Sema 
Santander  (2)  croit  sortie  des  prews 
de  Ketelaêr  et  G.  de  Leempt,  en  1 473. 
Le  Poème  de  Sédulius  est  en  vers 
hexamètres.  Suivant  son  usage,  Ba vie 
ne  prend  pas  sur  lui  la  responsabînlé 
des  éloges  donnés  à  cet  ouvrage  pour 
le  génie,  le  tour  noble  et  grand,  les 
peusées  poétiques;  il  citeDupin,  Bor- 
richius,  Baillet,  Venance  r ortunaL 
Ce  fut  sur  la  demande  du  prêtre  Ma- 
cédonius ,  que  Sédulius  mit  en  prose 
son  Paschale  carmen  j  il  intitula  ce 
nouveau  travail  :  Opus  paseksie. 
Dans  cette  dernière  forme,  l*ouvrage 
a  été  imprimé ,  pour  la  première  foa, 
à  Paris,  en  i585.  A  la  suite  du  P«f» 


(i)M.  Van  Pnct  :  Caimiegm  dm  aVrw  à 
*ur  vélin  ,  qui  S0  trouvent  ammt  dr$  AiMaai 
tant  publiques  que  pturtictJiètwt ,  &S*4*  ^  T^# 
tom.  Il,  p.  96. 

i?\  Met.  bibliogr.  choisi,  «I,  116.  _ 
qui  donne  Ir  signalement  biblîograpniqa)» 


i 


t 


lunae    de 


Jtë 


ne 


dons* 


*<•«- 


cuiitrnu.  H  I  attribue  a  SedaKua, 
cinquième  fierls;  Buis 
fondu  cet  auteur  avec  m 
nircle,  Il  «e  pourrait  quala  Yoftuaaâ  4* 
non  le  PmtehmLm  canawn,  nii  lt 
MaUktrum,  doat  |e  parlerai pKaafca*.  La 
▼olume  cite  par  lt  and  SmÊmtàm9  »*•  f*a> 
de  vérifier. 


SED 

rnien ,  on  trouve  quelquefois 
nncs  du  même  auteur  :  Col- 
oris et  novi  Teslamrnti,  dé- 
isi  sous  le  titre  de  Exhorta- 
ad  fidèles  (3)  et  hymnus 
his  alphabeticus  totam  vi- 
nsti  continens.  Ijts  Poésies 
liiw  font  partie  du  Corpus 
n  ,  des  collections  des  poètes 
i  ,etc.  Ba  vie  indiqua  it,  comme 
eure  édition  ,  cette  (jui  fait 
u  tome  vin  de  la  Bibliotheca 

Mais  depuis  que  Baylc  écri- 
i  paru  de  Sédulios  plusieurs 
éditions  iii-8".  :  celle  de  Clir. 
% ,  170'!,  in-8°.  ;  de  J.-Fr. 
.  17 {7, in  H-».; de  II.  J.  Arnt- 
17O1 ,  în-8".  La  dernière  et 
eure  a  été  faite  à  Homo,  en 
ii-4  '•  ;  elle  contient  la  vie  de 
»,  la  liste  de  ses  ouvrages,  de 
souscrits  et  éditions.  —  Un 
'dli.il s,  qui  f  Unissait  au  hui- 
•cle,  est  regarde  coinuie  l'au- 
:  I.  Collectanea  sive  e.ipa- 
omnes  Epistolassancti  Pau- 
Mie,  pour  la  première  fois,  à 

l  Vîo.in-H".,  et  (pii  fait  par- 
UibUatheva  patrum.  ||,  Col- 
ainMatthœum  ,  inédit;  si  ce 
\%  «  c  qui  compose  le  volume 
1  l.evde,  en  1  i-'J,  vo\c.  la 
n-dessus.  III.  Conunentarii 
'u  Eulrehii%  dont  un  nianus- 
lil  djiii  la  l>il)liollit'i|iie  du 
nt  de  Thon  :  il  v  eu  a  un  à  la 
îèque  du  roi ,  à  Paris.  IV.  De 
]m  ■.  ch  ris  fiants  et  a  m  iv/n'i  *n  / 1 - 
»ulis  ifuibus  est  res  publica 
beriuuuLi  ,  Leipzig  ,    i(ii<)  , 

\.  H— T." 
IJ'-N    Ji  \*-IIi  mu  iik;,  plii- 
.  u«*.  en  i(i«S*  ,  .1  A  sel,  dans 
rde  Brème,  lit  d'excellentes 


itliat.   /'«■  1  fritte  tl  \r*tnHt»  It-  t*p>'fr.t- 

■trfini  t  tu  t.»l»  mc  1  «lilMfH   *tf*r*rt  «U 


see      ;    437 

c'tudes  au  gymnase  de  Stade ,  et  mé- 
rita ,  par  la  rapidité'  de  ses  progrès 
dans  les  langui) ,  l'histoire ,  la  numis- 
matique et  les  antiquités,  d'être  pla- 
ce parmi  les  savants  précoces  (  F. 
Klefeker ,  Biblioth.  eruditor. ,  pag. 
345  ).  Après  avoir  terminé  ses  cours 
académiques ,  il  prit  sa  licence  dans 
la  faculté  de  théologie,  et  fut  admis 
au  saint    ministère;  mais  son  goût 
pour  les    recherches  littéraires    lui 
lit  préférer  à  la  carrière  évangétique 
celle  de  renseignement,  et  il  professa 
quelque  temps  le  grée  et  le  latin  dans 
le  même  gymnase  de  Stade,  où  il 
avait  reçu  le  bienfait  de  l'instruction. 
Nomme'  recteur,  en  17 13 ,  a  Flens- 
bourg  ,  il  Tint  occuper,  cinq  ans 
après ,  la  même  charge  à  Lubeck. 
Partage' dès-lors  entre  ses  fonctions 
et  la  culture  des  lettres ,  le  reste  de  sa 
vie  n'offre  plus  qu'une  suite  de  tra- 
vaux non  interrompus.  11  mourut  à 
Lubeck,  le  ui   octobre  \-fii.  Ou- 
tre 1111  grand  nombre  déprogrammes, 
de  Dissertations,  d'Kloges  et  de  No- 
tices biographiques, dont  il  serait  im- 
possible de  donner  ici  la  liste,  on  a 
de  Seelen  :  l.Stada  Utteraria%  1711, 
in-J11-  (^est  un  tableau  de  l'état  des 
lettres  et  des  sciences  à  Stade,  au 
commencement  du  divhuitièine  siè- 
cle .  avec  des  notices  sur  les  savants 
qui  habitaient  alors  cette  ville,  et  la 
liste  de  leurs  ouvrages  imprimés  et 
manuscrit*.  II.  Oratio  de  prœcoci- 
buseruditis  quà  Adr.  Bailleti,  fia». 
Schulteti  et  J.-Chr.   H'olfii  hujus 
argumenlisrripta  supplentur,  Flens- 
bourg  ,  1  "  1 3 ,  iti-40.  :  Klefeker  con 
vient  que  les  recherches  de  Scclcii  lui 
ont  été  très-ut  îles.  III.  fie  scriptoribus 
Cent ilibus  falso   in    christ ianoruin 
ordinem  relalis  ;  speciatim  de  f rus 
trà  quiPsitis  in  J'irçilio  rébus  divi- 
nioribus  dissert atw  ,  ihid.    1  7  1 4  , 
ûi-4"*  Le  principal   but  de  bccSeu 


438 


SEE 


/est  de  réfuter  l'abbé  Faydh  qm ,  dans 
ses  remarques  sur  Virgile  (  r.  Fat- 
dit  ) ,  prétend  qu'on  rencontre,  dans 
les  ouvrages  de  ce  grand  poète ,  des 
traces  du  mystère  de  la  Trinité  et  de 
la  Passion  de  Jésus-Christ.'  IV.  Athè- 
nes LubecenseSj  Lubeck  1719-23, 
in-8°.,  quatre  parties;  c'est,  comme 
le  titre  l'indique ,  F  histoire  littéraire 
de  cette  ville  ;  on  y  trouve  beaucoup 
d'érudition  et  une  foule  de  détails 
intéressants  qu'on  chercherait  vai- 
nement ailleurs.  L'auteur  promettait, 
en  1 759 ,  un  supplément  a  cet  ouvra- 
ge ;  sa  mort ,  survenue  trois  ans  après , 
l'empêcha  de  le  publier.  V.  Setecto- 
rum  litterariorum  spedmina  exhi- 
bentia  supplementum  ad  M .  Mait- 
taire  Annal,  typograph.  ex  libris 
Lubecensibus  concinnatum  f  ibid. , 
1724-25 ,  in-4°.  Cette  Notice  des  li- 
vres imprimés  à  Lubeck  dans  le 
quinzième  siècle ,  a  été  publiée  de 
nouveau  par  l'auteur  dans  les  Selec- 
ta  litteraria junctim  édita,  ibid., 
1726,  in-8°.  ,  Recueil  des  divers 
programmes  qu'il  avait  donnés  de- 
puis son  arrivée  à  Lubeck ,  sur  des 
questions  d'histoire  littéraire.  On  y 
distingue  des  notices  sur  la  Biblioth. 
espagnole  de  Nicolas  Antonio;  sur 
les  livres  de  Servet  de  la  Trinité  et 
le  cliristianisme  restitué  (  V,  Ser- 
vet  )  ;  sur  la  chronique  de  Hcrm. 
K orner,  dominicain  du  couvent  de 
Lubeck  au  quinzième  siècle  ;  sur  la 
chronique  manuscrite  de  Ditmar  j 
sur  l'édition  de  la  Bible  de  Luther, 
en  bas  saxon,  imprimée  en  i533  * 
sur  Adr.  Turnèbe ,  que  Scclen  croit 
devoir  placer  parmi  les  témoins  de 
la  vérité ,  c'est-à-dire  parmi  les  réfor- 
més ,  etc.  {V.  A.  Turnèbe.)  VI.  Mc- 
nwria  Stadeniana  ,sive  devitd,scrip- 
1is  ac  meritis  Diederici  à  Stade  corn- 
mentarius,  Hambourg ,  1 725,  in-4°., 
morceau  biographique  estimé.  VIL 


Bibliotkeca  Lubcccnsis*,  Lobeek, 
1 725-3 1, 12  vol.  in-8°.  Ce  journal, 
dont  les  principaux  rédacteurs  étaîest, 
avec  SeeJen ,  Henri  Sckarbau  et  Sa- 
muel Gérard  de  Melle,  contient  uw 
foule  d'observations  phâologiqùeioa 
exégétiques ,  des  remarques  critiques, 
des  lettres  inédites  des  savants,  de* 
biographies  spéciales ,  etc.  VIII.  Se- 
lecta  numaria ,  Rostock ,  1 796  ;  L»- 
beck,  1 7  35,  in-8°.  C'est  une  suite  de 
dissertations  qui  forment  une  espèce 
d'histoire  métallique  de  la.  vile  et 
Lubeck.  IX.  Philocalia  epistoftea, 
sive  centuni  epistolis  varia  notent 
digna ,  imprimis  ad  sanction**  doc- 
trinam  atquc  kistoriam  etrletiasti 
cam  spectantia  continaUibms.  La- 
beck,  1728,  in- 8°.  X. 
epistolicœ ,  swe  centuria 
rum  memorabilia  ,  etc.  ,< 
tenthmij  ibid.,   1729,  in-8».  XL 
Meditationes  exegeticm  qmBtm  «#■ 
lia  utriusque  Testament*  toca  et- 
penduntur  et  illustrantur ,  iML, 
1 73o-32 ,  in-8°. ,  deux  parties.  XII. 
MisceUanea  quitus  eommemtatkaa 
varii  argumenti  coniinentur ,  flnL, 
1734,  in-80.  XIII.  JVachridU,*. 
Notice  sur  la  typographie  de  LobcA, 
ibid.,  1740,  m 8°.  XIV.  Ectoê*- 
rium,  ibid.,   174^,  in-8°.  ;  e«t 


un  choix  de  Dissertations 

XV.  Memorabilium  FlensbargBt 
sium  syttoge,  ibid.,  1762,  »-(•. 

XVI.  Analecta  ad  MiddendarpRjt- 
brum  de  academiis,  ibid.  1756,* 
4°.  On  y  trouve  des  détails  sv  b 
académies  de  Rostock,  Witteatat 
Francfort-sur-l'Oder,  et  Gripsua» 
On  doit  encore  à  Seelenune  édkàj 
VHistoria  Jacobitarum  d'Abnb* 
nus ,  Lubeck ,  1  t53  ,  in-8*.    W* 

SEE-MA-KOUANG.  Fof.S* 
SEEMILLER(  Sebastuv  X«r 
talistc,  né  le  17  octobre  i^Ss^ 
Veldin ,  en  Bavière,  fit,  "^ 


SEE 

cfeet  les  Jésuites  de  Landshut 
Munich ,  et  entia  ,  en  1770, 
'ordre  des  chanoines  réguliers 
it  Augustin,  à  Polling.  11  s'a  p- 
ensuite,  dans  l'université  dln- 
It,  à  la  théologie,  a  l'histoire  et 
ngues  orientales.  Après  avoir 
11 1  •••■6,  le  crade  de  docteur  en 
>nlue  et  en  théologie,  il  re- 
aansson  couvent.  Pour  ne  pas 
ou  rager  dans  ses  études,  ses 
•urs  le  dispensèrent  des  devoirs 
wse  la  règle  ,  et  ils  l'cmplovè- 
iilcment,  en  i-j^B  et  1-S0, 
ter  quelques  cours  do  théologie 
breu.  En  1781,  on  lui  conféra 
ces  de  professeur  de  langues 
les  à  Ingolstadt,  et  de  biblio- 
e  de  l'université ,  avec  le  titre 
seiller  de  l'électeur.  Il  publia 
ription  des  Incunabula  ,  dont 
iotheque  d'Ingolstadt  est  très- 
cet  ouvrage  le  mit  au  premier 
es  bibliographes.  Au  oout  de 
ins,  ses  supérieurs  le  rappelé- 
Polling ,  pour  mettre  en  ordre 
otlièque  de  ce  couvent,  qui  pos- 
rgalemcnt  l>eaucoiipdc  monu- 
ypographiques.  Il  en  dressa  le 
me,  qui  n'a  pas  été  imprimé, 
Icmcnt  parce  que  le*  cuuvent 
ing  fui  sécularisé ,  et  la  hihlin- 
Iransportcc  à  Munich.  See- 
fut  nom  me,  en  i~n?  ,  curé  de 
fini  h  Miuiicli  ;  il  s'occupait 
nveiis  de  perfectionner  l'ins- 
idu  peuple, lorsi| ne,  \vxt,  avril 
la  mort  le  surprit ,  à  l'âge  de 
le- six  ans.  Tous  ses  ouvrages 
rils  en  latin  ,  et  ils  se  distiu- 
»ar  une  solide  érudition  et  un 
iliilosophique  :  les  uns  tiennent 
il  tl  ingraphie,  les  autres  à  la 
»  sacrée.  Aux  premiers  appar- 
t  des  programmes  sur  1111  au- 
armsrril  d'une  version  latine 
tre  Evangiles  ;  un  Traité  histo- 


SËE 


430 


rique ,  critique  et  littéraire  sur  la  Bi- 
ble polyglotte  d'Alcala  ;  des  Disserta- 
tions sur  la  double  édition  de  la  Bible 
de  Maïence  de  146a;  sur  les  Tra- 
ductioas  grecques  des  livres  de  l'An- 
cien Testament ,  et  principalement  sa 
description  des  éditions  du  quinzième 
siècle  de  la  bibliothèque  d'Ingolstadt 
(  Bibliothecœ  academiœ  Ingolsta- 
diepsis  incunabula  trpographica) , 
en  4  cahiers  in-4°. ,  qui  parurent  de 
1787  à  179a.  Dans  la  seconde  classe, 
les  ouvrages  suivants  sont  les  plus 
importants  :  1.  Instilutiones  ad  in- 
terprrtationem  sanctœ  script  urœ  9 
seu  Hermeneutica  sacra  ,  Augsb.  , 
1779,  in-8°.  II.  SS.  Jacobi  ctJu- 
dœ  App.  epistolœ  catholicœ  quas 
ad  gr.  textusfidem  latù.è  reddidit 
et  perpetuis  adnotationibus  illus- 
trant,  TS'urcmb.,  178.3,  in-8°.  III. 
Septem  Psalmi  pœnitcntialcs ,  etc. , 
Ingolst. ,  1790,  in-4°.  IV.  Quindc- 
cim  Psalmi  graduâtes ,  etc. ,  ibid. , 

1791,  in-4°-  S— l. 

SEETZEN(Ulric-Jaspcr)9  voya- 
geur allemand ,  né  dans  FOost frise , 
acheva  son  éducation  à  Oottingen, 
où  il  se  livra  particulièrement  à  l'é- 
tude des  sciences  naturelles.  Quand 
il  eut  terminé  ses  cours,  il  publia 
quelques  opuscules  sur  l'histoire  na- 
turelle, la  .statistique,  l'économie  po- 
litique ,  et  devint  conseiller  auli- 
que  du  czar ,  dans  la  principauté  de 
Jcvcr.  Ayant  manifeste  le  dessein  de 
voyager  dans  l'Orient,  il  fut  secondé 
par  les  ducs  Ernest  et  Auguste  de 
Saxe-Gotha,  protecteurs  des  entre- 
prises utiles;  et  il  y  a  lien  de  croire 
qu'il  reçut  aussi  des  encouragements 
du  cabinet  Russe.  Muni  de  différentes 
recommandations,  il  partit,  en  août 
1H01,  pour  (loiistautiiiople,oii  il  ob- 
tint des  ministres  des  puissances  chré- 
tiennes ,  quelques  renseignements  sur 
les  pays  qu'il  se  proposait  de  visiter. 


44<> 


SEE 


Il  commença  ses  courses  par  la  Sy- 
rie; et  après  avoir  fait  un  assez  long 
séjour  dans  la  ville  d'Alep ,  il  par- 
courut les  contrées  voisines.  Au  mois 
de  décembre  1 8o5 ,  il  était  de  retour 
d'une  excursion  dans  le  Hauran  et  le 
Djaulan,  après  avoir  exploré  le  Li- 
ban, F  Anti-Liban  y  et  fait  des  obser- 
vations astronomiques  À  Damas.  Une 
tentative  pour  pénétrer  dans  le  Lads- 
cha  avait  été  iaterrompuepar  les  m*- 
quiétudes  que  lui  causèrent  les  Arabes 
Bédouins.  En  1 806,  Seetren  alla  dans 
le  territoire  de  Banias,  où  le  Jour- 
dain prend  sa  source  ,  et  i\  suivit  ce 
fleuve  jusqu'à  Tibériade;  puis  conti- 
nuant sa  route  vers  Djerrascli,  il  osa 
s'aventurer  dans  les  pays  à  l'est  du 
Jourdain,  où  aucun  voyageur  euro- 
péen n'avait  encore  porté  ses  pas.  Il 
s'avança  ainsi  jusqu  à  Karrak ,  et  re- 
vint par  le  sud  de  la  mer  Morte,  où 
il  fut  bien  dédommagé  de  ses- peines 
et  de  ses  périls ,  par  raspect  des  rui- 
nes d'édifices  magnifiques  et  incon- 
nus aux  peuples  de  l'occident.  Le  6 
avril,  il  entra  dans  Jérusalem,  et 
trouva  cette  cité  célèbre  plus  belle 

Su'il  ne  l'avait  supposé.  Il  lut  encore 
ans  l'église  du  Saint-Sépulcre ,  les 
epitaphes  de  Godefroi  de  Bouillon  et 
de  Baudouin,  qui  depuis  ont  été  ef- 
facées par  des  barbares.  Seetzen  n'a 
décrit  ni  Jérusalem ,  ni  Bethléem , 
parce  que  ces  deux  villes  sont  assez 
connues.  Le  2 5  mai ,  il  repartit  pour 
Jaffa  ,  et  gagna  Saint-Jean-d'Acre. 
Il  lui  avait  été  impossible  de  traver- 
ser la  contrée  déserte  située  au  sud 
de  la  Palestine ,  et  de  se  rendre  par  là 
en  Arabie.  Une  deuxième  tentative  fut 
plus  heureuse.  Il  fit  de  nouveau  le 
tour  de  la  mer  Morte ,  alla  dHébron 
au  mont  Sinaï,  par  une  route  incon- 
nue aux  Européens,  et  de  Suez  gagna 
le  Caire,  où  il  employa  utilement  son 
temps  à  recueillir ,  de  la  bouche  des 


habitants  de  diverses  régions  de  f>- 
frique,  des  renseignements  sur  leur 
patrie;  puis,  déciaé  à  tous  les  sacri- 
fices pour  parvenir  au  .berceau  di 
l'islamisme,  il  fit  profession  puhKqw 
de  cette  reBgion ,  entreprit  lepélm- 
nagede  h  Mecque,  et  s  embarquaai 
port  de  Suez,  le  ji  juillet  1809.  Les 
août,  le  navire  mouilla  devant  Tor. 
Seetzen  reconnut  que,  même  pou*  des 
vaisseaux  musulmans,  il  n'y  a  gain 
de  sûreté  dans  le  voisinage  des  Bé- 
douins; ce  ne  fut  cra'en  faisant  des 
présents  à  ces  bandits ,  que  kcapt- 
taine  put  leur  échapper.  Lorsque  Los 
relâcha  dans  le  port  dTembouna  le 
Baher ,  Seetzen  fit  part  à  son  corres- 

Sondant  de  son  désir  d'aller  à  Ma- 
ayn  Stzaleh  ouHadjar  ;  celui-ci  l'en 
dissuada  en  lui  représentant  les  pé- 
rils imminens  auxquels  il  s'exposait. 
Enfin,  le  19  août,  Ton  atterit  k 
Djedda,  terme  de  la  traversée.  Seet- 
zen profita  de  son  séjour  dans  cette 
ville  pour  se  faire  initier  de  plus  en 
plus  dans  la  doctrine  de  l'islamisme; 
puis  il  revêtit  le  costume  de  pèlerin, 
et  le  8  octobre ,  partit  pour  la  Mec- 
que ,  où  il  entra  deux  jours  après.  II 
ne  put  s'empêcher  d  être  frappé  de 
l'aspect  magnifique  de  L'eT-Harram , 
cette  mosquée  par  excellence,  qui  en- 
toure la  Kaaba,  édifice  sacre  pour 
les  Musulmans ,  qui  en  attribuent  la 
construction  au  patriarche  Abra- 
ham, le  père  des  (Croyants,  et  à  son 
fils  Ismael,  père  des  Arabes,  a  Tout 
»  cet  ensemble ,  dit  Seetzen  ,  fit  nat- 
»  tre  en  moi  une  émotion  vive ,  que 
»  je  n'éprouvai  nulle  part  ailleurs.  » 
Ayant  accompli  tous  les  devoirs  im- 
posés aux  pèlerins ,  et  visité  les  Lieux- 
Saints  des  Musulmans,  Seetzen  se  joi- 
gnit À  une  caravane  que  la  dévotion 
conduisait  À  Médine.  Pour  faire  ce 
voyage ,  il  faut  emporter  des  vivres 
et  de  l'eau.  On  ne  marcha^  que  de 


SEE 

i  fait  halte  le  jour.  Cette  ma- 

voyager  avait  quelque  désa- 

ponr  Seetzen,  qui  ne  poir- 
ier ses  observations  sur  tous 
ts  ou'il  aurait  bien  voulu  con- 
«  Je  présume  cependant,  re- 
né t-il ,  que  mes  lecteurs  n'y 
t  rien  perdu;  car  l'Hedjas 
pas ,  sur  cette  route ,  un  pays 

en  choses  intéressantes.  » 
ement,  on  ne  voit  guère  que 
îtagnes  nues.  Le  6  décembre 
rins  firent  leur  entrée  dans 

Aussitôt  Seetzen  porta  ses 
t  b  Mosquée  qui  renferme  la 
e  mortelle  de  Mahomet.  Les 
•e  pouvaient  visiter  qu'en  se- 
hapelle  où  est  le  tombeau  du 
e;  car  les  Wahabites  avaient 

l'entrée  de  tous  les  lieux  de 
ge,  à  l'exception  de  l'El- 
•  La  présence  de  Seetzen 
e  probablement  des  soupçons 
•prit  de  l'émir  des  Wahabt- 
i,  le  prenant  pour  un  Turc  , 
wda  qui  il  était,  et  ce  qu'il 

Médine ,  pourquoi  il  v  res- 
ng-temps,  pourquoi  if  arhe- 
t  de  livres,  etc.  Lorsque  le 
ir  lui  eut  dit  qu'il  était  franc 
byte,  l'émir  cessa  ses  ques- 
le  congédia.  Seetzen  fut  assez 

pour  dessiner,  sans  être  aper- 
>1an  de  la  ville  et  de  la  mos- 
inte.  Le  a  5  décembre,  il  re- 
our  Djedda  ;  et ,  le  i3  jan- 
10 ,  il  revit  la  Mecque ,  après 
?pris  l'habit  de  pélcriu.  C'é- 
■s  l'époque  du  grand  concours 
t»ts,  et  la  cité  sainte  offrait  un 
imposant  et  singulier.  «  11 
dit  Seetzen,  avoir  été  specta- 
u  tumulte  religieux  qui  règne 
irtout,  pour  s'en  faire  une 
»  Lorsque  les  fêtes  furent  ter- 
.  Seetzen  resta  encore  plus 
t  mois  à  la  Mecque;  et  il 


fflTJR 


44* 


passa  ee  temps  à  bien  étudier  cette 
ville,  pour  en  faire  on  tableau  exact. 
Il  lui  fallut  employer  bien  des  ru- 
ses pour  ne  pas  être  découvert  dam 
ses  travaux.  11  s'occupa  aussi  de  dé- 
terminer la  position  géographique  de 
la  Mecque  :  «  Je  choisis,  ajoute-il , 
»  pour  mes  observations  la  maison, 
»  d'un  savant,  oui  était  à-la-fois  pro- 
*  fesseur  de  calcul,  astrologue,  fai- 
»  seur  de  calendrier ,  crieur  pour  ap- 
»  peler  à  b  mosquée,  épicier  et  cou- 
»  liseur ,  et  qui  maigre  tous  ses  em- 
»  plois  avait  bien  de  b  peine  à  nour- 
»  rir  sa  famille  (i).  »  Le  o8  mars, 
Seetzen ,  de  retour  à  Djedda ,  monta 
sur  un  navire  avec  l'arabe  qui  avait 
été  son  instituteur  à  b  Mecque ,  et 
qui  lui  promit  de  l'accompagner  dans 
l'Yémeti.  Le  8  avril,  tous  deux  pri- 
rent terre  à  Hadadè,  puis  allèrent  à 
Beith-el-Fakih  :  «  Dans  tout  l'Yémen, 
»  dit  Seetzen ,  on  ne  voyage  que  de 
»  nuit;  mais  avec  plus  de  sûreté  et 
»  plus  de  tranquillité  qu'on  ne  mar- 
»  che  dans  les  rues  de  Londres  ou  de 
»  toute  autre  grande  ville.  »  Le  gui- 
de ne  connaissait  pas  le  chemin;  le 
chameau  conduisait  les  voyageurs 
sans  se  tromper.  Seetzen  ayant  visité 
le  canton  montagneux  ?  où  l'on  culti- 
ve le  café,  et  vu  plusieurs  villes  de 
l'Yémen ,  fut  retenu  près  d'un  mois 
à  Doran,  par  une  maladie.  Le  a  juin 
il  entra  dans  Saana,  qu'il  a  pelle  b 

S  lus  belle  ville  de  l'Orient.  Au  mois 
e  novembre ,  il  était  à  Moka ,  d'où 
il  écrivit  en  Europe;  ce  sont  les  der- 
nières lettres  que  1  on  ait  reçues  de  lui. 
Étant  ensuite  rentré  dans  l'Yémen , 
l'ignorance  des  Arabes  lui  attira  b 
même  désagrément  qu'avait  éprouvé 
Niebuhr  et  ses  compagnons.  Le  pre- 
nant pour  un  magicien ,  on  saisit  ses 

^  (0  To«t  ce  q««  fertacm  dit  dm  I*  Mmwm  m! 
4'ftceor4  avec  cw  qa'oa  lit  4aa»  la»  wwnmm  «V  Sb- 


4mirV.MàMà,m 


44<> 


SEE 


Il  commença  ses  courses  par  la  Sy- 
rie; et  après  avoir  fait  un  assez  long 
séjour  dans  la  ville  d'Alep ,  il  par- 
courut les  contrées  voisines.  Au  mois 
de  décembre  1 8o5 ,  il  était  de  retour 
d'une  excursion  dans  le  Hauran  et  le 
Djaulan ,  après  avoir  exploré  le  Li- 
ban, l'Anti- Liban ,  et  fait  des  obser- 
vations astronomiques  à  Damas.  Une 
tentative  pour  pénétrer  dans  le  Lads- 
cha  avait  été  interrompue  par  les  in- 
quiétudes que  lui  causèrent  les  Arabes 
Éédouius.  En  1 806,  Seetzcn  alla  dans 
le  territoire  de  Banias,  où  le  Jour- 
dain prend  sa  source  ,  et  il  suivit  ce 
fleuve  jusqu'à  Tibériadc  ;  puis  conti- 
nuant sa  route  vers  Djerrasch,  il  osa 
s'aventurer  dans  les  pays  à  Test  du 
Jourdain,  où  aucun  voyageur  euro- 
péen n'avait  encore  porté  ses  pas.  Il 
s'avança  ainsi  jusqu  à  Karrak ,  et  re- 
vint par  le  sud  de  la  mer  Morte ,  où 
il  fut  bien  dédommagé  de  ses  peines 
et  de  ses  périls  f  par  l'aspect  des  rui- 
nes d'édifices  magnifiques  et  incon- 
nus aux  peuples  de  l'Occident.  Le  6 
avril ,  il  entra  dans  Jérusalem ,  et 
trouva  cette  cité  célèbre  plus  belle 
qu'il  ne  l'avait  supposé.  II  lut  encore 
dans  l'église  du  Saint-Sépulcre ,  les 
épitaphes  de  Godefroi  de  Bouillon  et 
de  Baudouin,  qui  depuis  ont  élé  ef- 
facées par  des  barbares.  Seetzen  n'a 
décrit  ni  Jérusalem ,  ni  Bethléem , 
parce  que  ces  deux  villes  sont  assez 
connues.  Le  2 5  mai ,  il  repartit  pour 
JafFa  ,  et  gagna  Sa  in  t-Jean-d' Acre. 
Il  lui  avait  été  impossible  de  traver- 
ser la  contrée  déserte  située  au  sud 
de  la  Palestine ,  et  de  se  rendre  par  là 
en  Arabie.  Une  deuxième  tentative  fut 
plus  heureuse.  Il  fit  de  nouveau  le 
tour  de  la  mer  Morte ,  alla  d*Hcbron 
au  mont  Sinaï,  par  une  route  incon- 
nue aux  Européens,  et  de  Suez  gagna 
le  Caire,  où  il  employa  utilement  son 
temps  à  recueillir ,  de  la  bouche  des 


SE! 

habitants  de  diverse 
frique ,  des  renseigi 
patrie;  puis,  décidé 
lices  pour  parvenir 
l'islamisme,  il  fit  pre 
de  cette  religion ,  en 
nage  de  la  Mecque,  < 
port  de  Suez,  Ic3i  j 
août ,  le  navire  mou 
Seetzen  reconnut  que 
vaisseaux  musulmar 
de  sûreté  dans  le  v 
douins;  ce  ne  fut  q 
présents  à  ces  bandi 
taine  put  leur  échap] 
relâcha  dans  le  por 
Bahcr ,  Seetzen  fit  p 
pondant  de  son  de* 
dayn  Stzaleh  ouHad 
dissuada  en  lui  repi 
rils  imminens  auxqu 
Enfin,  le  19  août 
Djedda ,  ternie  de  la 
zeu  profita  de  son  s 
ville  pour  se  faire  il 
plus  dans  la  doctrini 
puis  il  revêtit  le  cos 
et  le  8  octobre,  par 
que ,  où  il  entra  deu 
ne  put  s'empêcher 
l'aspect  magnifique  d 
cette  mosquée  par  ex 
tourc  la  Kaaba. ,  éd 
les  Musulmans ,  qui 
construction  au  p. 
ha  m,  le  père  des  Ci 
fils  Ismaël ,  père  des 
»  cet  ensemble ,  dit 
»  tre  en  moi  une  ém 
»  je  n'éprouvai  nul! 
Ayant  accompli  ton 
posés  aux  pèlerins ,  e 
Saints  des  Musuhnai 
gnit  à  une  caravane 
conduisait  à  Média 

et  de  1 


44* 


SEE 


collections  d'animaux,  Sous  prétexte 
qu'il  les  employait  à  des  opérations 
pour  tarir  les  sources.  Suivant  quel- 
ques versions ,  Seetzen  voulut  aus- 
sitôt aller  à  Saana,  afin  d'adresser  sc$ 
réclamations  à  l'iman  :  c'était  en  dé- 
cembre 1 8 1 1 .  Quelques  jours  après 
on  apprit  qu'il  était  mort  à  Tacs,  et 
l'on  supposa  qu'il  avait  été  empoi- 
sonné par  l'ordre  du  prince.  Suivant 
des  lettres  de  Constantinople ,  du  i 
novembre  i8i5,  il  avait  été  retenu 
prisonnier  par  l'iman,  qui  crut  trou- 
ver des  trésors  dans  ses  bagages  ,  et 
fut  bien  surpris  de  n'y  voir  que  des 
instruments  d'astronomie,  des  herbes 
sèches,  des  livres,  et  six  cents  pias- 
tres. On  s'était  d'abord  flatté  d'ob- 
tenir sa  liberté  par  l'intervention  de 
quelque  puissance  auprès  de  la  Porte  ; 
mais  il  est  bien  sur  aujourd'hui  que 
Je  nom  de  ce  malheureux  doit  être 
ajouté  à  la  liste  déjà  si  nombreuse 
des  hommes  courageux  qui  sont  morts 
victimes  de  leur  zèle  pour  les  scien- 
ces. Tout  ce  (pie  l'on  peut  désirer, 
c'est  de  retirer  les  papiers  des  mains 
de  l'iman.  Dès  1 8o() ,  Seetzen  écri- 
vait que,  dans  la  Syrie,  les  chrétiens 
s'imaginaient  qu'il  était  envoyé  par 
la  France  ou  par  la  Russie,  afin 
d'examiner  le  pays  ,  et  qu'ils  se  per- 
suadaient que  les  armées  de  ces  puis- 
sances ne  tarderaient  pas  à  paraî- 
tre :  il  se  gardait  bien  de  les  en- 
tretenir dans  cette  opinion,  pour  ne 
pas  s'exposer  aux  soupçons  des  Mu- 
sulmans. Or  tout  était  tranquille  alors 
autour  de  ceux-ci  ;  mais  aujourd'hui 
qu'ils  se  voient  menacés,  ils  doivent 
supposer  que  les  notes  recueillies 
avec  tant  de  soin  par  Seetzen ,  con- 
tiennent des  renseignements  propres 
à  leur  nuire.  Il  n'existe  point  de  rela- 
tion complète  des  voyages  de  cet  in- 
fortuné: quelques  fragments  en  sont 
épars  dans    diilcrcuts  recueils    ou 


SEE 

journaux ,  d'ahrès  les  lettres  qu'il 
adressa  à  M.  le  Baron  de  Zach,  grand- 
maréchal  de  la  cour  de  Saxe-Gotha , 
qui  les  a  insérées  dans  sa  Correspon- 
dance séc graphique  et  astronomi- 
que. Indépendamment  des  détails  re- 
latifs aux  excursions  de  Seetzen ,  ces 
lettres  renferment  des  Mémoires  sur 
les  tribus  d* Arabes  nomades  de  Sr~ 
rie  ,  du  désert  et  des  contrées  voi- 
sines. Seetzen  devait  ces  détails  à  son 
guide  de  Damas ,  qui  avait  vécu  pin-  , 
sieurs  années  parmi  eux  :  il  convient 
que  Nicbubr  a  donne  les  renseigne- 
ments les  plus  intéressants  sur  ces 
peuples  ;  sur  Oplnr,  Seetzen  pense 
que  c'est  I'Onan  sur  la  côte  orientale 
de  l'Arabie  ;  sur  le  pays  de  Sotta- 
kem  et  Massouah  ;  sur  le  Darfour; 
sur  le  royaume  ou  empire  de  Bout- 
nou  ;  sur  le  Mobbah  ou  Bergou ,  et 
quelques  autres  pays  voisins.  Tons 
ces  morceaux ,  précieux  pour  !a  géo- 
graphie de  l'Afrique,  ont  été  insérés 
dans  les  Annales  des  vqy<ï£rs(  1809- 
i8i4).  On  regrette  que  la  Traductiun 
en  soit  négligée.  D'autres  lettres, 
adressées  à  Hlumcnhach  et  à  divers 
savants  ,  sont  par  extrait  dans  If 
Magasin  encycl.  Seetzen  a  ansM 
coopéré  ,  avec  M.  Heinemeyer ,  à  la 
rédaction  d'un  Mémoire  sur  Paprn- 
bourg  ,  ville  commerçante  du  ci-df- 
vant  crèche  de  Munster ,  sur  les  con- 
fins de  l'Oslfrise,  et  presque  incon- 
nue des  géographes  français.  Ce  mor- 
ceau, traduit  en  français  par  l'au- 
teur de  cet  article,  est  inséré  dans 
le  tome  xn  des  Annales  des  Vorû- 
gcs.  Burckhardt  étant  au  mont  Sinai 
en  181G,  y  trouva  entre  autres  indi- 
cations écrites  par  des  voyageurs 
européens ,  une  note  en  français , 
collée  sur  le  mur  de  la  chambre ,  If 
9  avril  1807,  par  Seetzen.  On  y  voit 
que  ce  dernier  prenait  le  nom  de 
Mousa  ;  il  y  donne  la  nomenclature 


SEE 

icipalcs  contrées  qu'il  a  par- 

E — s. 
If  (&iah),  sixième  on  sep- 
oi  de  Pctsc  de  la  dynastie 
ys,  monta  sur  le  troue,  en 
vaut  qu'on  eût  publie  la  mort 
fr-le-Grand,  son aïeul ,  qui  l'a- 
igné  pour  son  successeur,  à 
ion  de  ses  propres  iils ,  qu'il 
it  périr  ou  aveugler.  Le  non- 
i,  âge  de  dix-sept  ans,  s'ap- 
am-Mirza.  Il  prit  le  nom  de 
ni  était  celui  de  sou  mal  h  cu- 
re (  /'.  Audas  lrr.).  Ce  mo- 
portait  nu  co-ur  de  tigre  sous 
rieur  d'une  liante  régulière 

de  douceur:  il  fut  le  .Néron 
•rsc.  Chaque  année  de  son  re- 
marquée par  les  plus  horri- 
uautés.  Tous  les  princes  du 
ous  les  grands,  allies  à  la  fa- 
tale, presque  tous  les  niinis- 
*s  généraux  les  plus  distingues 
lis  a  mort  ou  prives  de  la  vue, 
dredece  tyran.  Le  vainqueur 
m/.,  l'illustre  lin.ui-Coiili-khaii 
sa  famille  furent  au  nomhrcdc 
imes  .  sur  l.i  li>tedev|iM'lles  on 
lier  plusieurs  f< -mmes  ,  entre 
a  tanle,  la  f.n  oritc  de  Svf\\  et 

sa  propre  mère,  dont  les  rê- 
ne es  Taxaient  irrite'.  On  amis 
:e  si  Icn  atrocités  de  ce  mous- 
r-nt  l'ellet  de  son  I mineur  san- 
e ,  de  sa  passion  pour  le  vin  , 
ilucation  vicieuse,  de  ses  pn*- 
q>erstiticu\ ,  ou  «l'une  sombre 
le.ilnutCliali  M>!>asa\ai(  je  te 
lenn-uts  ,  et  qui  consistait  à 

1rs  grands,  pour  ne  régner 

des  i-m|.ivc>  :  nuis  il  paraît 

•      ...  * 

s  ces  mollis  se  réunirent  pour 

•  Chah  »Sefv  le  despote  le  plus 

pii  .ut  gouwrne  la  Perse.  Ce- 

t  aucune  rc\oltc  n'édita  dans 

.s,  par  suite  du  respect  qu'on 

rrvait  pour  la  race  de  Chah 


SEF 


«3 


Abhis  ;  et  le  peuple  jouit  d'ime  sécu- 
rité et  d'une  Iran  -put li té  parfaites,  à 
cause  de  la  bonne  et  sévère  police 
que  ce  grand  monarque  avait  établie. 
Les  Ouzhcks,  ayant  envahi  le  kho- 
raçan ,  furent  repousses:  mais  la  Per- 
se perdit  Caudahar.  Le  gouverneur, 
sommé  de  se  rendre  à  la  cour ,  et  se 
croyant  déjà  mort,  livra  cette  place 
importante  a    I'em]>ereur   Moghol. 
Scfy  eut  à  soutenir,  contre  les  (Hho- 
maus,  une  guerre  qu'ils  a\  aient  com- 
mencée sous  sou  prédécesseur.  Ils  pé- 
nétrèrent d'abord  jusqu'à  Ha  ma  dan 
et  Derghe/.in;  mais,  repousses  en- 
suite, ils  échouèrent  devant  Bagh- 
dad  ,  et  perdirent  Chcherzoul,  Hilla 
et  Van.  L'armée  du  sulthan Mourad 
IV  (Amoral)  redonna  l'avantage  aux 
Turcs.  Il  emporta  Erivan  ,  après  un 
siège  de  sept  jours ,  et  s'empara  de 
Tauris,  que  l'approche  de  l'hiver  et 
la  disette  l'obligèrent  d'abandonner. 
Le  roi  de  Perse  reprit  en  ]>crsonne 
Erivan ,  au  bout  de  trois  mois  de  siè- 
ge, en   i(>3">;  mais  la  conquête  de 
Jlaghdad,  que  le  sullliau  prit  d'as- 
saut ,  en  ifî.'iH,  détermina  la  paix  en- 
tre les  deux  empires. dont  les  limites 
furent  fixées  sur  les  bases  qu'elles  ont 
encore  aujourd'hui.  La  seule  bonne 
action  de  Chah  Sefv  fut  de  rendre  à 
leur  pavs  trois  cents  malheureux  Ar- 
méniens, reste  d'une  colonie  de  sept 
mille  hommes,  qu'Abbas  avait  traits* 
plantée  dans  le  Mazandéraii.  Il  était 
en  général  bon  envers  les  Chrétiens, 
quoique  le  premier  et  peut-être  lo 
seul  Européen  exécuté  publiquement 
en  Perse  ,  l'ait  été  sous  son  règne. 
C'était  un  horloger  suisse,  qui.  ayant 
tué  par  jalousie  un  Persan,  fut  con- 
damné à   mort,  parce   qu'il    refusa 
d'embrasser  l'islamisme.  (Y.Su.«n> 
t\ki.  ]  Scfv légua  qualnr/eam. inntK 
rut  eu   ili|-.i,à  kaehan  ,  et  fut  en- 
terré à  Koin.  Les  relations  de  Tho- 


444 


SEF 


mas  Herbert ,  d'Oléarius,  de  Ta- 
vernier  et  de  Chardin  sont  pleines 
de  détails  horribles  sur  la  vie  privée 
de  ce  prince,  qui  joignit  à  la  cruauté 
de  Néron  la  défiance  de  Tibère  ,  les 
débauches  crapuleuses  de  Caligula , 
et  peut-être  encore  la  politique  de 
Louis  XI.  Il  eut  pour  successeur  son 
fils  Abbas  II,  A — t. 

SEGARELLE  (Gérard),  héré- 
siarque' du  treizième  siècle  et  chef 
d'une  secte  à* apostoliques (i  ), naquit 
à  Parme ,  de  bas  L'eu ,  et  ue  reçut  au- 
cune éducation.  Ignorant  et  sans  let- 
tres ,  il  lui  prit  néanmoins  envie  d'en* 
trer  chez  les  frères  mineurs.  Il  paraît 
qu'il  y  fut  reçu,  mais  qu'il  ne  fit 
point  profession.  Sorti  du  couvent,  il 
en  fréquentait  assidûment  l'église , 
et  y  passait  des  journées  entières,  les 
yeux  fixés  sur  un  tableau  qui  repré- 
sentait les  Apôtres  vêtus  de  manteaux 
qui  les  enveloppaient,  et  avec  des  bar- 
bes ,  et  des  sandales  aux  pieds.  Son 
imagination  s'échauffant,  il  crut  qu'en 
se  vetissant  de  la  même  manière ,  il 
deviendrait  lui-même  un  apôtre.  Il  se 
fit  faire  un  habit  d'une  grosse  étoffe 
bise,  à-peu- près  semblable ,  pour  la 
forme ,  a  ceux  dont  le  tableau  lui  of- 
frait le  modèle ,  et  un  manteau  blanc 
d'un  drap  grossier ,  sans  oublier  les 
sandales  ni  la  barbe.  Il  se  ceignit  les 
reins  d'une  corde,  à  l'exemple  des 
frères  mineurs,  et  se  crut  ainsi  dans 
la  voie  de  la  perfection.  Peu  content 

(1)  Les  /4pottoliqmei  ou  les  «refaire*  qui  prirent 
ce  nom,  remontrai  a  de»  temps  bien  antérieurs 
a  Ségarelle.  (>n  eu  trouve  &  la  lin  du  il*,  siècle,  et 
dans  le  lll«. ,  ceui-la  «orient  des  Eucratistes  et  de* 
Cathare*.  IU  prenaient  le  nom  d'  Ipotar tiques  ou 
Renonçants ,  parre  qu'il*  renonçaient  au  mariage. 
11*  «'aliénaient  de  la  chair  et  du  vin,  et  preten- 
daienlriener  la  vie  des  apôtres.  Ceux  du  XII*.  «iè- 
cle bl'.uiaient  aussi  le  mariai e ,  allaient  nu-pieds  , 
et  ne  recevaient  de  l'argent  de  personne.  Us  niaient 
le  baptême ,  le  sacrifice  de  la  messe ,  le  purgatoire , 
l'invocation  des«aint«;  et  tel  était  leur  fanatisme, 
qu'ils  «nu (Traient  la  mort  pour  leurs  erreurs.  Saint 
Bernard  les  combattit.  Leur  doctrine  avait  beau- 
coup de  rapport  arec  celle  des  Albigeois,  qui  paru- 
rent à-peu-près  dans  le     * 


SEti 

a 

de  ressembler  aux  apôtres-,  il  vosht 
aussi  avoir  quelque  conformité  avec 
Jésus  -Christ ,  et  vivre  comme 
François.  Pour  cela,  il  se  fit 
cire ,  emmailloter  comme  un  «m&at, 
et  mettre  dans  un  berceau*  Cea  ftSa 
attirèrent  l'attention  sur  lui;  et  la  es* 
nqille  s'attroupa  autourde  ce  chef  di- 
gne d'elle.  Pour  commencer  son  apos- 
tolat par  un  renoncement  aux  haÊ 
de  ce  monde,  il  vendit  une  petite 
maison  qu'il  possédait.  Muni  de  l'ar- 
gent que  lui  avait  procuré  cette  ven- 
te, il  se  rendit  sur  la  place  publique; 


*       Jf  _3_  1_ 


et  là,  monté  sur  une  pierre,  d'eu  le 
podestat  de  Parme  avait  harangné 
autrefois  le  peuple,  il  appela  «e 
troupe  de  bandits  et  de fiuuitfantsqâ 
jouaient  aux  dés  dans  le  voisinage , 
et  leur  jeta  son  argent,  en  criant: 
«  Ramasse  qui  peut,  c'est  pour  lui.  » 
Ceux  -  ci  ne  manquèrent  pas  de  s'en 
emparer  ;  et ,  peu  touchés  de  la  Une- * 
rahtédu  nouvel  apôtre,  ils  retournè- 
rent à  leur  jeu ,  en  se  moquant  de 
lui.  Ségarelle  continua  de  demeurer 
à  Parme.  Quelques  gens  de  sa  sorte 
se  joignirent  à  lui  ;  et  il  se  trouva 
bientôt  à  la  tête  de  trente  compa- 
gnons. Gomme  il  vivait  dans  l'oisi- 
veté, et  ne  s'occupait  pas  de  pour- 
voir à   leur  subsistance,  ils  l'aban- 
donnèrent ;  et  un  nommé  Potage,  par- 
mesan ,  prit  sa  place.  On  ne  dit  pas 
pourquoi  ils  quittèrent  également  ce- 
lui-ci ;  mais  quelque  temps  après ,  ils 
élurent  pour  chef  un  nommé  Mat- 
thieu. Cependant  la  secte  ne  laissait 
pas  de  s  étendre  ;  et  bientôt  elle  in- 
festa plusieurs  villes  dltalie.  La  vie 
licencieuse  que  menaient;  ces  sectai- 
res ,  en  se  livrant  à  toute  sorte  d'im- 
puretés ,  contribua  beaucoup  à  aug- 
menter leur   nombre.  L'évèque  de 
Parme,  qui  était  alors  Opison  de 
Saint-Vital,  neveu  du  pape  Innocent 
IV,  fit,  en  1*80,  saisir  Ségarelle,, 


SfiG 

I  encore  dans  cette  ville , 
mettre  en  prison.  Ségarellc 
esse  de  contrefaire  l'insensé* , 
anière  assez  naturelle  pour 
bue  y  fut  trompe*.  Il  le  re- 
nson ,  et  le  garda  dans  son 
ù  il  devint  le  jouet  des  gens 
ce.  Opison,  ayant  ensuite 
informe'  de  ses  crimes  et  de 
ses  sectateurs,  les  chassa 
son  diocèse.  Ségarclle,  ren- 
liberté,  continua  ses  infa- 
.  osa  reparaître  dans  le  Par- 
Fers  l'an  1 3oo.  Alors  Opison 
•ter  de  nouveau  :  on  instruisit 
es,  et  il  fut  condamné  à  être 
ntence  qui  fut  exécutée  le  18 
»  la  même  année.  Cette  secte 
1  grande  partie,  composée  de 
ts vagabonds.  Ils  prétendaient 
t  devait  être  commun,  mè- 
mmes.  Ils  distinguaient  trois 
celui  du  père ,  dont  le  carac- 
t  la  justice  et  la  sévérité  ;  ce- 
1s ,  règne  de  grâce  et  de  sa- 
enfin  celui  du  Saint-Esprit, 
baritc  était  la  seule  loi,  si 
ire  toutefois,  qu'un  ne  pou- 
1  refuser  de  ce  qui  était  de- 
•n  son  nom  ;  ma\ime  ,  chez 
lires,  d'une  telle  généralité, 
e venait  la  source  u  une  foule 
dres  etd'impudicitcs.  De  cet- 
il  en  naquit  d'autres ,  no- 
t  celle  des  Dulcinistcs ,  ainsi 
de  Dulcin ,  natif  de  Nova- 
riplc  de  Ségarellc  (  F.  Dul- 
I ,  'io\  ).  Le  pape  Honorius 
une  huile  du  iu  mars  rj85, 
à  tons  les  évêques ,  leur  or- 
e  faire  une  soigneuse  recher- 
cs  sectaires ,  de  les  contrain- 
bjurrr  leurs  erreurs,  et  de 
u  bras  séculier  ceux  qui  y 
•aient.  Cette  bulle  fut  renou- 
coniirmee  par  le  pape  Ni- 


SEG  44$ 

SEGAUD  {Guillaume  de),  pré- 
dicateur,  né  à  Paris,  en  1674,  entra, 
à  l'âge  de  vingt-six  ans.  au  noviciat  des 
Jésuites,  et  fut,  après  les  épreuves 
ordinaires,  employé  dans  les  collé  • 
ces  ou'ilsdirigeaient.  Il  enseigna  d'a- 
bord avec  distinction  les  humanités 
dans  celui  de  Louis-le-Grand  a  Paris , 
et  fut  envoyé,  en  qualité  de  professeur 
de  rhétorique ,  à  Rennes  et  à  Rouen , 
où  il  ne  se  fit  pas  moins  de  réputa- 
tion. 11  eût  désiré  se  consacrer  aux 
missions  chez  les  sauvages  ;  mais  ses 
supérieurs ,  en  louant  son  zèle ,  ne 
le  lui  permirent  pas ,  l'ayant  cru  pro- 
pre à  réussir  dans  la  prédication  :  il 
se  dévoua  à  ce  nouvel  emploi ,  moins 
par  goût  que  par  obéissance.  Dès 
qu'il  connut  sa  nouvelle  destination , 
il  quitta  les  livres  de  simple  littéra- 
ture :  l'Écriture  Sainte ,  les  Pères ,  les 
écrits  des  orateurs  chrétiens ,  devin- 
rent son  unique  occupation.  C'est  à 
Rouen  qu'il  Ht  le  premier  essai  de  son 
talent;  et  bientôt  il  fut  regardé  comme 
un  desmeillcurs  prédicateurs.  Dèsqu'il 
put  prêcher  des  A  vents  et  des  Carêmes, 
les  capitales  et  les  principales  villes 
des  provinces  le  demandèrent  à  l'envû 
Ce  succès  ne  l'enorgueillit  pas  :  dans 
l'iutervalle  de  ses  stations  ,  il  ne  dé- 
daignait point  un  plus  modeste  audi- 
toire. Il  allait  évangéliser  les  pau- 
vres dans  les  petites  villes  et  dans  les 
campagnes;  d'autres  fois,  il  faisait 
des  missions  ou  donnait  des  retraites, 
et  joignait  à  la  prédication  la  direc- 
tion des  consciences.  Sa  simplicité, 
sa  douceur,  ses  uiamèrcs affectueuses, 
lui  eurent  bientôt  amené  un  grand 
nombre  de  pénitents  de  toutes  les 
classes.  Grands  et  petits,  nobles  et 
plébéiens,  a  muèrent  à  son  confession- 
nal. U  était  surtout  demandé  par  les 
malades  en  danger  :  ce  n'était  pas 
seulement  un  directeur  éclairé ,  c'é- 
tait un  père  et  un  consolateur.  En 


444 


SEP 


mas  Herbert ,  d'Oléarius,  de  Ta- 
vernier  et  de  Chardin  soot  pleines 
de  détails  horribles  sur  la  vie  privée 
de  ce  prince ,  qui  joignit  a  1a  cruauté 
de  Néron  la  défiance  de  Tibère  ,  les 
débauches  crapuleuses  de  Caligula , 
et  peut-être  encore  la  politique  de 
Louis  XI.  Il  eut  pour  successeur  son 
fils  Abbas  II,  A — t. 

SEGARELLE  (Gérard),  héré- 
siarque' du  treizième  siècle  et  chef 
d'une  secte  à' apostoliques  (i ),  naquit 
à  Parme,  de  bas  lieu ,  et  ue  reçut  au- 
cune éducation.  Ignorant  et  sans  let- 
tres ,  il  lui  prit  néanmoins  carie  d'en» 
trer  chez  les  frères  mineurs.  11  paraît 
qu'il  y  fut  reçu,  mais  qu'il  ne  fit 
point  profession.  Sorti  du  courent,  il 
en  fréquentait  assidûment  l'église  , 
et  y  passait  des  journées  entières,  les 
yeux  fixés  sur  un  tableau  qui  repré- 
sentait les  Apôtres  vêtus  de  manteaux 
qui  les  enveloppaient ,  et  arec  des  bar- 
bes ,  et  des  sandales  aux  pieds.  Son 
imagination  s'échauffant,  il  crut  qu'en 
se  vetissant  de  la  même  manière ,  il 
deviendrait  lui-même  un  apôtre.  Il  se 
fit  faire  un  habit  d'une  grosse  étoffe 
bise,  à-peu- près  semblable ,  pour  la 
forme ,  à  ceux  dont  le  tableau  lui  of- 
frait le  modèle ,  et  un  manteau  blanc 
d'un  drap  grossier ,  sans  oublier  les 
sandales  ni  la  barbe.  Il  se  ceignit  les 
reins  d'une  corde,  à  l'exemple  des 
frères  mineurs,  et  se  crut  ainsi  dans 
la  voie  de  la  perfection.  Peu  content 

(0  I-**  Apo\toliq*e.%  ou  les  sectaires  qui  prirent 
ce  nom,  remontrai  a  des  train*  bien  antérieurs 
a  Segarelle.  <)n  eu  trouve  m  la  un  du  il»,  siècle,  et 
dans  le  III». ,  ceux-là  sortent  des  Eucratintes  et  de* 
Cathares.  Il»  prenaient  le  nom  d\  ipotactiquet  ou 
Renonçants,  parce  qu'il»  renonçaient  au  mariage. 
Ils  s'alistenaient  de  la  chair  et  do  via,  et  préten- 
daientrieurr  la  rie  des  apôtres.  Ceux  du  XII*.  siè- 
cle bl*  inaient  aussi  le  mariai e ,  allaient  nn-pieds , 
et  ne  recelaient  de  l'argent  de  personne.  Ils  niaient 
le  baptême ,  le  sacrifice  de  la  masse ,  le  purgatoire , 
l'invocation  des  saints;  et  tel  était  leur  fanatisme, 
qu'ils  souffraient  la  mort  pour  leurs  erreurs.  Saiut 
Bernard  les  combattit.  Leur  doctrine  avait  beau- 
coup de  rapport  arec  celle  des  Albigeois,  qui  pom- 
r«ta-peu-prèsdaosU»«o  »-■-*- 


SEG 

■ 

de  ressembler  aux  apôtre»,  il  voulu? 
aussi  avoir  quelque  conformité  vm 
Jésus-Christ,  et  vivre  comme 
François.  Pour  cela ,  il  se  fit 
cire ,  emmailloter  comme  m  cotant, 
et  mettre  dans  un  berceau.  Cm  folio 
attirèrent  l'attention  sur  hn;  et  la  ca- 
naille s'attroupa  autour  de  ce  chef  di- 
gne d'elle.  Pour  commencer  Km  apea» 
tolat  par  un  renoncement  aux  mas* 
4e  ce  monde,  il  Tendit  une  petite 
maison  qu'il  possédait*  Mmû  de  Par* 
cent  que  lui  avait  procuré  cette  ven- 
te, il  se  rendit  sur  la  place  pubfcpe; 
et  la,  monté  sur  une  pierre,  d'où  le 
podestat  de  Parme  avait  harangué 
autrefois  le  peuple ,  il  appela  ne 
troupe  de  bandits  et  de  fainéants  qat 
jouaient  aux  dés  dans  k  voisinage, 
et  leur  jeta  son  argent,  en  criant: 
«  Ramasse  qui  peut,  c'est  pour  lui.  » 
Ceux  -  ci  ne  manquèrent  pas  de  s'en 
emparer;  et,  peu  touchés  de  la  lihé-  * 
rahté  du  nouvel  apôtre,  ib  retournè- 
rent à  leur  jeu ,  en  se  moquant  de 
lui.  Segarelle  continua  de  demeurer 
à  Parme.  Quelques  gens  de  sa  sorte 
se  joignirent  à  lui  ;  et  il  se  trouva 
bientôt  À  la  tête  de  trente  compa- 
gnons. Gomme  il  vivait  dans  l'oisi- 
veté, et  ne  s'occupait  pas  de  pour- 
voir à  leur  subsistance,  ils  l'aban- 
donnèrent ;  et  un  nommé  Putage,  par- 
mesan ,  prit  sa  place.  On  ne  dit  pas 
pourquoi  ils  quittèrent  également  ce- 
lui-ci ;  mais  quelque  temps  après ,  ils 
élurent  pour  chef  un  nommé  Mat- 
thieu. Cependant  la  secte  ne  laissait 
pas  de  s  étendre  ;  et  bientôt  elle  in- 
festa plusieurs  villes  d'Italie.  La  vie 
licencieuse  que  menaient,  ces  sectai- 
res, en  se  livrant  à  toute  sorte  d'im- 
puretés ,  contribua  beaucoup  à  aug- 
menter leur   nombre.  L'évéque  de 
Parme,  qui  était  alors  Opison  de 
Saint-Vital,  neveu  du  pape  Innocent 
IV,  fit,  en  ra8o,  saisir  Ségarene, 


SËG 

encore  dans  cette  ville , 
îttrc  en  prison.  Ségarellc 
se  de  contrefaire  l'insensé', 
ierc  assez  naturelle  pour 
ic  y  fut  trompe'.  II  le  re- 
>od,  et  le  garda  dans  son 
il  de\  int  le  jouet  des  gens 
.  Opison,  ayant  eiiMiiic 
forint»  de  ses  crime*  et  de 
es  sectateurs,  les  chassa 
u  diocèse.  Sega  relie,  ren- 
berlc,  continua  ses  infa- 
sa  reparaître  dans  le  Par- 
rs  Tan  i3oo.  Moi-*  Opison 
r  de  nouveau  :  ou  instruisit 
,  et  il  fut  condamné  à  cire 
enec  qui  fut  exécutée  le  18 
;i  inèiiie  année,  (jette  série 
rande  partir,  composée  de 
vagiboud  s.  Ils  prétendaient 
levait  être  commun,  mê- 
mes. Ils  distinguaient  trois 
lui  du  père ,  dont  le  carac- 
ii  justice  et  la  sévérité;  ce- 
,  règne  de  grâce  et  de  sa- 
nlin  celui  du  Saiut-Ksprit, 
rite  était  la  seule  loi ,  si 
?  toutefois,  qu'on  ne  pou- 
•efiiNcr  de  ce  qui  était  de- 
son  nom  ;  maxime  ,  chez 
es ,  d'une  telle  généralité' , 
enait  la  source  (Tune  foule 
•es  etdimpudirites.  Dccet- 
,  en  naquit  d'autres ,  no- 
e!le  des  Dulcinistcs  ,  ainsi 
eDulciu,  natif  de  No\a- 
[>lede  Ségarellr  /'.  Dri.- 
•JtoJ  \  Le  pape  Iloiiorius 
le  liulle  du  i.>.  mars  riHï, 
tous  les  e'vnpies  ,  leur  or- 
Tiire  une  soigneuse  recher- 
sretaires,  de  les  rontrain- 
urer  leurs  erreurs,  et  de 
liras  séculier  ceu\  cpii  y 
eut.  Cette  lmlle  fut  renou- 
onlirinee  par  le  pape  Ni- 

L — Y. 


SEG  445 

SEGAUD  (  Guillaume  de  ) ,  pré- 
dicateur, ne'  à  Paris,  en  1674*  entra, 
à  l'âçe  de  vingt-six  ans.  au  noviciat  des 
Jésuites,  et  fut,  après  les  épreuves 
ordinaires ,  employé  dans  les  colle'  • 
ges  au'ils dirigeaient.  U  enseigna  d'a- 
bord avec  distinction  les  humanités 
d.ms  celui  de  Louis-le-Graud  à  Paris , 
et  fut  envoyé,  en  qualité  de  professeur 
de  rhétorique ,  à  Renues  et  à  Rouen , 
où  il  ne  se  fit  pas  moins  de  réputa- 
tion.  11  eût  désiré  se  consacrer  aux 
missions  chez  les  sauvages  ;  mais  ses 
supérieurs ,  eu  louant  son  zèle ,  ne 
le  lui  permirent  pas ,  l'ayant  cru  pro- 
pre à  réussir  dans  la  prédication  :  il 
se  dévoua  à  ce  nouvel  emploi ,  moins 
par  goût  que  par  obéi  s  sauce.  Dès 
qu'il  connut  sa  nouvelle  destination , 
il  quitta  les  livres  de  simple  littéra- 
ture: l'Écriture  Sainte ,  les  Pères ,  les 
écrits  des  orateurs  chrétiens, devin- 
rent son  unique  occupation.  C'est  à 
Rouen  qu'il  lit  le  premier  essai  de  son 
talent; et  bientôt  il  fut  regardé  comme 
un  desmeilleurs  prédicateurs.  Dès  qu'il 
put  prêcher  des  A  vents  et  des  Carêmes, 
les  capitales  et  les  principales  villes 
des  provinces  le  demandèrent  à  l'envi. 
Ce  succès  ne  l'enorgueillit  pas  :  dans 
l'intervalle  de  ses  stations  ,  il  ne  dé- 
daignait point  un  plus  modeste  audi- 
toire.   Il  allait  é\angéliser  les  pau- 
vres dans  les  petites  villes  et  dans  les 
campagnes;  d'autres  fois,  il  faisait 
des  missions  ou  donnait  des  retraites, 
et  joignait  à  la  prédication  la  direc- 
tion des  consciences.  Sa  simplicité, 
sa  douceur ,  ses  manières  affectueuses, 
lui  eurent  bientôt  amené   un  grand 
nombre  de  pénitents  de  toutes  les 
classes.  Grands  et  petits,  nobles  et 
plébéiens ,  a  (Huèrent  à  son  confession- 
nal. Il  était  surtout  demandé  par  les 
malades  eu  danger  :  ce  n'était  pas 
seulement  un  directeur  éclaire  ,  c'é- 
tait un  père  et  un  consolateur.  En 


44* 


sfid 


tyïç) ,  ses  supérieurs  l'appelèrent  à 
Paris.   Un  Avent  et  trois  Carêmes 
qu'il  prêcha  devant  le  roi,  lui  Yâlu- 
rent  une  pensionde  douze  cents  francs, 
et  l'estime  au  monarque.  Ce  prince, 
quelque  temps  après ,  partant  pour 
uue  expédition  ,  voulut  que  le  P. 
Segaud  remplaçât,  près  du  dauphin 
et  de  la  famille  royale  ,  le  P.  Perus* 
seau  ,  son-confesseur ,  qui  devait  sui- 
vre le  roi  à  l'armée.  Modèle  de  toutes 
les  vertus   religieuses ,  le  père ,  Se- 
gaud ,  après  une  vie  très-active  et 
très-utile ,  mourut  à  Paris ,  le  19  dé- 
cembre 1^48.  Ou  a  de  lui  des  Ser- 
mons 9  quelques  Panégyriques ,  et 
deux  Oraisons  funèbres ,  6  vol.  in- 
13,  Paris ,  ij5o  et  5i ,  publiés  par 
les  soins  du  fameux  Pk  Berruycr ,  et 
réimprimés  phisiteurs  fois.  «  Le  carac- 
»  tère  de  iVuoquence  du  P.  Segaud, 
»  dit  un  critique ,-  est  une  onction 
»  pénétrante,  qui  va  droit  à  Pâme. 
»  Cette  onction,  toujours  douce  et 
»  sensible*  n'est  jamais  dépourvue 
»  d'élégance,  et  y  est  souvent  accom- 
»  pagnée  de  force.  »  Tous  ses  Dis- 
cours ne  sont  point  d'une  égale  beau- 
té ;  et  c'est  à  la  lecture  qu'on  s'en 
aperçoit  :  car  il  avait  un  débit  im- 
posant ,  qui  empêchait  d'en  faire  la 
remarque  ;  mais  les  moins  beaux 
ne  sont  pourtant  pas  médiocres  ,  et 
tous  auraient  pu  se  passer  de  ce  se- 
cours emprunté.  Cette  inégalité  vient 
de  ce  que  le  temps  lui  a  manqué 
pour  donner  le  dernier  fini  à  ses 
ouvrages.  On  lui  a  reproché ,  avec 
quelque  raison,  delà  prolixité;  on  l'a 
même  accusé  de  plagiat,  en  disant 
qu'il  avait  puisé  dans  les  Sermons  de 
Saurin.  Le  P.  Berruyer  nom  apprend 
ce  qui  peut  avoir  donné  lieu  à  cette 
inculpation,  a  Le  Père  Segaud,  dit- 
»  il ,  dans  les  premières  années  de  son 
»  travail ,  avait  beaucoup  lu  et  com- 
»  jûlé-j  et  peut-Are  detemps  en  temps , 


SËG 

»  lonmi'ouvrage  lejpressait^ 
»  un  peu  trop  profite  de  ses  ex 
«mais ,  ajoute  ce  père,  on  ç* 
»  dra  qu'a  l'exemple  dès  g 
»  mattres  fl  mettait  si  habflen 
»  oeuvre  ses  matériaux,  qu'aup 

•  connaisseurs  ,  il  se  cotiser 
»  mérite  de  l'invention.  D'aj 
»  on  né  voit  pas  que  Saura 

*  contemporain ,  ait  jamais  A 
»  cune  plainte  à  ce  sujet.  »  2 
l'usage  établi  chez  le*  Jésuites 
re  Segaud  ,  pendant  ses  réf 
avait  composé  un  grand  non 
petites  pièces  de  poésie ,  pMj| 
prit  et  de  goût.  On  cite  ànm 
chef-d'œuvre  >  dans  ce  gen 
petit  poème  latin  sur  le  c* 
Compiègne,  Castra  Compemà 
et  un  autre  sur  les  Eaux  «m 
mais  ce  dernier  ne  fut  pas  in 
Le  P.  Segaud  a  publié  les  & 
du  P.  Pallu,  son  confrère  ^ 
volumes  in- 12,  17 44»         1* 

SEGHERS  (Gérard),  f 

né  Anvers,  en  i58<),  fut  ë 

Henri  Yan  Balcn.  Il  était  ena 

jeune  lorsqu'il  se  rendit  à  Ro 

vue  des  chefs-d'œuvre  que  n 

cette  ville  le  transporta  d  admi 

il  voulut  étudier  la  manière  di 

rents  maîtres,  mais  sans  en  i 

aucune  particulièrement,  et  D 

faire  une  qui  n'était  réellemc 

de  personne.  Cependant,  apri 

ques  essais  heureux ,  il  se  lais* 

séduire  par  la  manière  de  Ma 

qu'il  parvint  à  l'imiter  ave 

d'exactitude  pour  tromper  1 

habiles  connaisseurs;  et  ses  II 

fureut  extrêmement  recherc 

crut  alors  qu'il  obtiendrait  11 

succès  dans  sa  patrie:  et  il  mi 

vers ,  où  le  soit  qu  épravfèi 

premiers  ouvrages  le  Oét) 

plètemenu  Ses  compatà 

tumés  à  là  peintwecfitjjfc 


SEÛ 

ibcst,  ne  purent  en  goûter  une 
mit  de  l'école  du  Caravaee. 
srs,  en  nomme  d'esprit,  sedé- 
t  prendre  le  milieu  entre  le  style 
ibens  et  celui  de  Maufredi  ;  et 
uvrages  eurent  toute  la  vogue 
mentaient.  Il  fut  chargé  d'exé- 
,  pour  l'église  de  Saint-Jacques 
rers,  deux  tableaux  d'autel ,  re- 
niant, le  premier  :  Saint  Yves; 
ood  Saint  Rock  ;  pour  l'église 
iêuàtSi  Jésus-Christ  élevé  sur  la 

•  Ce  dernier  peint  dans  le  goût 
intoret,  n'était  moutré  que  pen- 
roeJques  mois  de  l'année ,  et  al- 
it  sur  1e  maître-autel ,  avec  deux 
mx  de  Bubeiis  et  de  Schut.  Aux 
tes  ,  on  voit  une  de  ses  compo- 
ts,  si  fort  dans  la  manière  de 
ns ,  qu'elle  lui  a  souvent  été  attri- 
Nais  le  ïhefd'œuvre  de  Scghers, 
le  Mariage  de  la  Vierge ,  com- 
ion  immense,  qui  orne  le  grand 
de  l'église  des  Carmes  déenaus- 
>n  fait  grand  cas  aussi  de  son  ta- 
i  représentant  le  Martyre  de 
!  Lievens ,  qu'on  voit  dans  la  ca- 
alcdeGand,  et  d'une  suite  de  six 
»  tirés  de  la  vie  du  même  saint , 
e  dans  la  nef  de  l'église  des  Jé- 
.  à  Gand.  Doué  d'un  caractère 
et  aimable ,  rien  ne  put  jamais 
t  l'amitié  qui  unissait  Seghersà 
us  et  à  Van-Dyck.  Ses  ouvrages 
raient  procuré  une  fortune  con- 
lUe.  11  s'était  marié;  il  n'eut 
i  fils,  qui  cultiva  la  peinture, 
qui  fut  lob  de  l'égaler.  Il  mou- 
.  Anvers ,  en  i  (35 1 .  Le  Musée 
ouvre  possède  un  tableau  de  ce 
Y, représentant  Saint  François 
rtase ,  soutenu  par  des  anges. 
Msédait  ausM  mie  Sainte-Fa- 

•  du  même  peintre ,  provenant 
galerie  de  Vienne ,  et  qui  a  été 

wcd  i8i5. —  DauieJShGHEns, 
r«,  frère  cadet  du  précodent, 


SEO  Ul 

Crit  des  leçons  de  Breughel  de  ve* 
>urs,  quand  ce  dernftr  ne  peignait 
encore  que  des  fleurs,  et  apprit  dé 
lui  cette  harmonie  des  couleurs,  ce 
contraste  savant  des  objets ,  qui 
font  le  mérite  de  ses  tableaux.  Il 


brassa  fort  jeune  la  vie  religieuse,  et 
entra  chez  les  Jésuites ,  qui  encoura- 
gèrent sou  talent  pour  la  peinture. 
11  fit,  pour  l'église  qu'ils  possédaient 
aux  environs  d'Anvers ,  plusieurs 
paysages  estimés,  où  il  représenta 

Suelques  traits  de  la  vie  des  Saints 
e  son  ordre.  11  obtint  la  permission 
d'aller  à  Rome;  et  à  son  retour ,  ses 
tableaux  furent  sans  prix.  Le  prince 
d'Orange  lui  envoya  son  premier: 
peintre,  Thomas  Willeborts,  pour 
en  obtenir  un.  Il  peignit  pour  lui  un 
Bouquet  de  fleurs  placé  dans  un 
bocal,  et  accompagné  de  toutes 
sortes  d'insectes ,  et  lui  en  fit  hom- 
mage au  nom  de  son  ordre.  Ce  ta- 
bleau fut  admiré;  et  le  prince  en* 
voya  à  l'auteur  un  chapelet  de  dix 
grains,  formé  par  des  oranges  en  or 
émaillé,  ainsi  qu'une  palette  et  des 
entes  de  pinceau  également  en  or. 
Scghers  fit  alors  un  second  tableau, 
non  moins  précieux ,  qu'il  envoya  à 
la  princesse  d'Orange  ,  qui  ne  se 
montra  pas  moins  généreuse  que  son 
époux.  Ces  deux  tableaux  sont  au 
nombre  des  plus  beaux  qu'il  ait  faits. 
Ceux  qu'il  avait  peints  dans  l'église 
des  Jésuites  d'Anvers ,  et  parmi  les- 
quels  on  remarquait  un  tableau  en 
grand  ,  dans  lequel  Rubens  avait 
peint  la  Figure  de  Saint  Ignace, 
ont  été  en  partie  détruits  par  le  ton* 
nerre.  On  a  conservé  son  chef-d'œu- 
vre, qui  ornait  la  même  église.  C'est 
une  Guirlande  composée  de  tout  co 
que  le  printemps ,  l'été,  V automne 
produisent  de  fleurs  et  de  fruits  le$ 
plus  rares  et  les  plus  précieux.  Tout 
y  est  du  plus  beau  ciiQii,du  finile 


44»  SEG 

plus  délicat;  et  ce  qui  met  le  comble 
à  son  prix ,  c'est  que  Rubens  a 
peint  dans  le  milieu  la  Vierge  et 
l' Enfant- Jésus ,  avec  une  extrême 
délicatesse.  Segbers  avait  un  talent 
particulier  pour  peindre  les  roses 
rouges  et  les  lis,  ainsi  que  les  tiees  et 
les  feuilles ,  particulièrement  celles  du 
boux.  Sa  couleur  est  belle,  légère, 
transparente  j  sa  touche  large ,  quoi- 
que précieuse  ;  ses  bouquets  sont 
bien  composés ,  ses  insectes  pleins  de 
vérité.  Peu  de  peintres  l'ont  égalé 
dans  ce  genre.  Il  mourut ,  en  1 f)6o.  Le 
Musée  du  Louvre  a  possédé  trois  ta- 
bleaux de  ce  peintre ,  provenant  de  la 
galerie  de  Vienne,  et  desquels  le  mi- 
lieu de  l'un  avait  été  peint  par  Te- 
niers.  Ils  ont  été  reudus  en  i8x5. 

P— s. 
SEGNER  (Jean-André  de)  ,  sa- 
vant professeur  de  sciences  naturelles 
et  de  mathématiques ,  naquit  à  Pres- 
bourg ,  le  9  oct.  1 704.  Sou  père ,  qui 
vivait  d'un  modeste  emploi  dans  l'ad- 
ministration ,  l'envoya  au  gymnase 
de  cette  ville ,  où  Matthieu  Bel ,  con- 
nu par  son  Histoire  de  Hongrie ,  était 
recteur.  Dès-lors  le  jeune  Scgner  prit 
un  goût  tres-vif  pour  l'élude  des  ma- 
thématiques; il  y  fit  de  grands  pro- 
grès, sans  maîtres,  et  par  la  seule 
lecture  des    éléments  d'Euclidc.  Il 
passa  une  partie  de  l'année  1722  à 
Debreczin ,  et  s'y  occupa  surtout  des 
sciences  naturelles  et  oc  la  philoso- 
phie cartésienne,  puis  étant  retour- 
né à  Prcsboiirg ,  il  y  profita  des  con- 
naissances d'un  docteur  Herrmann , 
en  lui  servant  d'aide  dans  son  labora- 
toire de  chimie.  Voulant  étudier  la 
médecine  et  les  mathématiques ,  il  se 
rendit ,  en  1  yx5 ,  à  Iéna ,  où  le  pro- 
fesseur Ilambergcr,  «artisan  de  la 
philosophie  de  Woli,  et  de  la  mé- 
thode d'après  laquelle  les  sciences 
naturelles  doivent  être  fondées  sur  le 


SEG 

calcul,  exerça  sur  son  esprit  u 

de  influence,  de  manière  qu' 

donna  le  système  de  Descarti 

liqua  à  la  philosophie  wol(i< 

fit  de  tels  progrès  dans  les  m 

tiques  ,  qu  il  fut  en  état  de  h 

gner.  En  in3o  il  prit  le  grad< 

teur  en  médecine ,  et  soutint 

se  De  naturd  et  principiïs 

nœ.  Retourné  aussitôt  à  Pn 

il  y  pratiqua    la  médecin* 

ayant  éprouvé  quelques  désaj 

de  la  partde  ses  confrères,  il 

en  1 7  \  1  ,  la  place  de  médec 

ville  de  Debreczin.  Quelle  qui 

sanec  où  il  se  trouvait  dans  < 

tite  ville ,  la  privation  detou 

de  communication  et  de  ni 

littéraires  ,  lui  fit  désirer  c 

tir;  et  ce  fut  alors   que  le 

seur  Teichmeyerlc  fit  agrée 

versitéde  Icna ,  pour  y  faire  < 

de  mathématiques ,  avec  la  1 

de  la  première  place  de  prol 

se  marin, peu  de  temps  aprè: 

vée ,  avec  la  fille  de  Tcichii 

commença  ses  cours  avec  un  s 

alla  toujours  croissant  jusqu 

époque  où  il  fut  nommé  p 

extraordinaire  de  philosoph 

sa  ,  en  i~3:5  ,à  Goltingcncoi 

fesseurde  sciences  naturelle? 

thématiques,  et  il  contribua 

à  la  splendeur  de  cette  non 

versité.  Quelques  années  p 

l'envie  lui  suscita  une  querel! 

requi  fit  quelque  bruit.  ï^es 

enthousiastes  de  la  doctrine 

ayant  remarqué  (pie   Scgi 

osé  ,  dans  une  dissertatio 

mique ,  relever  quelques  ci 

écrits  mathématiques  de  c 

philosophe,  l'accusèrent  l 

d'avoir  oublié  le  respect 

tel  homme  ,  et  ils  l'attaqué 

plusieurs  journaux  et  broch 

11er  répliqua ,  a\  ec  beaucoup 


\ 


SEG 

a,  qu'il  regardait  comme 
ité  de  parler  du  IVoljia- 
ind  il  s  agissait  de  chiUres 
nonstrations  mathémati- 
e  science  où  la  différence 
es  et  des  opinions  soit  vc- 
t  impossible.  Ce  raisonne- 
concluant;  mais  la  foule 
s  et  des  gens  de  lettres,  qui 
Wo!f  comme  le  chef  de 

>hic  ,  ne  pardonna  pas  a 

ni  avoir  manque  de  res- 
Voï.f  ).  Cependant  le  phi- 
-nn  me  se  montra  raisonna- 
luis  une  nouvelle  édition 
lementa    geometriœ  ,   il 

pluj)art  des  passages  que 
lit  attaqués.  Ce  professeur 
>  17'j"),  à  l'université  de 
«  le  titre  de  conseiller  pri- 
ou\  ornement  prussien  lui 
1  même  temps  des  lettres 
»e  ;  et  plein  de  reconnais- 
ir  de  pareils  honneurs  , 
mplit  encore  longrtt mps , 
leuie  distinction ,  les  fonc- 
ofoseur  de  physique  et  de 
iques.  II  mourut  le  ">  octo- 
,  après  avoir  enri<  ly  de 
découvertes  la  physique  et 
natiques;  sYtre  fait  la  rc- 
le  l'un  de*  premiers  ma- 
lts de  son  temps,  et  s'être 

distingue  par  la  prefon- 
>n  s.ivoir  et  par  le  talent 
*1  il  sut  enseigner.  Les  su- 
antes les  plus  célèbres  de 
s'étaient  empressées  de  le 
leur  associé.  On  a  de  lui 
ombre  deDissertatimis  et  de 
les .  parmi  lesquels  nous  ne 
ue  celui  qui  donna  lieu  à  sa 
vec  les  partisans  de  Wolf  : 
ad  lectivncs  philosophiœ 
expérimenta  lis  publiais  , 
,  i-|i ,  in-|°.  Les  titres 
itres    ouvrages  sont   :   T. 

11.1. 


SEG  449 

Elcmcnta  arUkmciicœ  et  feome- 
triœ ,  Gôttingcn  ,  17J9  ,  in-8°.  9 
avec  planches.  IL  Spécimen  logicœ 
unwersaliter  demonstratœ  ,  léna , 
info ,  in-8°.  111.  Introduction  à  la 
physique ,  Gottkgen ,  1  746 ,  in-8°.  f 
avec  gravures  j  a8,  édition ,  1  n  53  ;  3'. 
édition,  1770  (  en  allemand  ).  IV. 
Fascicuhis  exerâtationum  hydrau- 
licarum,  ibid. ,  17^7»  in«4°.  V. 
Usas  scalarum  logisticarwn ,  Gftt- 
t'mguc,  174*).  C'est  l'explication  des 
échelles  logarithmiques.  (Voy.  Gltï- 
Tr  b.)  VI.  Elément  a  ana(rseosfini- 
torum,  Haie,  1758,  iu-8°.  VII. 
Elemenlorum  analjseos  infinito  ■ 
n/m,  2vol.in-8°. ,  1761  à  ij(i3. 
VIII.  Leçons  astronomiques ,  Halle, 
1775-76*,  a  vol.  in  8°.  On  peut 
consulter,  sur  ce  savant,  Y  Allemagne 
savante  1  par  Meuse! ,  et  les  Notices 
biographiques  et  bibliographiques 
sur  les  plus  célèbres  m  êilecins  et  na- 
turalistes vivants  ,  par  Borner,  1. 1, 
p.  8 1  o  (en  allemand  ).  Z. 

SEGNKRI  (Paul)»  prédicateur, 
né  en  itixj  ,  a  Nettuuo,  ville  du 
Latium  ,  sur  les  bonis  de  la  Méditer- 
ranée, d'une  illlustre  famille  origi- 
naire de  Home,  fut  rainé  de  dix-huit 
frères ,  (t  annonça  de  bonne  heure  un 
esprit  droit  et  un  penchant  décide 
pour  la  prédication.  Placé  au  sémi- 
naire romain,  il  s'attacha  à  ses  ins- 
ti  leurs,  et  manifesta  le  désir  de  rester 

]>arrai  eux  :  son  père  s'y  opposa  d'a- 
>ord  ;  mais  cédant  aux  prières  de  sa 
femme,  il  permit  au  jci.nc  Segneri 
d'embrasser,  en  1(137,  'a  ^1°  de 
saint  Ignace,  dans  le  collège  de  Saint- 
André,  à  Rome.  Le  P.  Sforza  Pallavi- 
cini ,  le  mciiicqui  fut  c  iiMiitc  rcvi'tudc 
la  pourpre  romaine,  encouragea  les 
premiers  pas  de  cet  élève ,  dont  il  avait 
su  detiucr  le  mérite.  Segneri,  qui 
n'avait  d'autre  ambition  que  de  se 
faire  enteadre  dans  la  cliaire  de  u- 


45o  SEG 

rite ,  ne  négligea  rien  de  ee  qui  pou- 
vait l'y  conduire.  Il  fit  une  lecture 
assidue  de  la  Bible  et  des  PP.  de 
l'Église,  étudia  les  ouvrages  de  Ci- 
eéron ,  et  s'exerça  dans  la  langue  ita- 
lienne par  des  traductions  qu'il  faisait 
du  latin.  Sa  santé  ne  put  résister  a 
tant  de  travaux  :  une  maladie  ,  que 
les  médecins  ne  surent  ni  définir ,  ni 
guérir  entièrement ,  le  frappa  de  sur- 
dité pour  le  reste  de  sa  vie.  Segneri , 
se  condamnant  à  la  retraite ,  y  traça 
le  plan  de  son  carême,  et,  dès  mie  son 
travail  fut  terminé  ,  il  reçut  l'invita- 
tion de  se  rendre  à  Pérouse  et  à  Man- 
toue,  qiû  furent  le  premier  théâtre 
de  sa  renommée.  Regardant  comme 
infiniment  plus  utile  pour  la  religion 
d'en  répandre  les  préceptes  parmi 
les  dernières  classes  de  la  société ,  il 
s'éloigna  des  villes ,  et  par  une  abné- 
gation exemplaire,  il  se  mit  à  par- 
courir les  campagnes,  annonçant  par- 
tout les  lois  et  les  bienfaits  de  la  Pro- 
vidence. Sa  carrière  évangelique, com- 
mencée en  1 665 ,  dura  jusqu'à  l'an- 
née 1692.  Depuis  1679,  que  Segneri 
avait  publié  son  Carême,  sa  réputa- 
tion s  était  beaucoup  augmentée.  In- 
nocent XII,  qui  avait  lu  cet  ouvrage , 
et  devant  lequel  on  avait  souvent  fait 
l'éloge  de  l'auteur  ,  désira  l'entendre 
au  Vatican  ;  et  Segneri  y  parut  en 
1692.  Au  milieu  de  la  cour  fastueuse 
des  pontifes,  et  des  grands  dignitaires 
ecclésiastiques  ,  il  conserva  ses  ha- 
bitudes simples  et  modestes,  et  ne 
se  montra  occupé  que  des  soins  de 
son  ministère.  Regrettant  le  bien  qu'il 
aurait  pu  faire  dans  les   villages, 
on  l'entendit  souvent  dire  qu'il  n'a- 
vait pas  eu   un  seul  jour  de  bon- 
heur ,  depuis  qu'il  s'y  était  dérobé. 
Lorsque  la  place  de  théologien  du  pa- 
lais vint  à  vaquer,  le  pape  y  nomma 
Segneri ,  qui  ne  l'accepta  qu'à  regret. 
Cette  vie  retirée  et  tranquille  ne  ré- 


SEG 

p<mdait  nullement  aux  habitudes  qu'il 
avait  contractées  dans  les  mission* , 
pendant  lesquelles  il  avait  parcouru, 
a  pied  et  déchaussé,  une  grande  par- 
tie de  l'Italie ,  supportant  partout  les 
pins  grandes  fougues,  et  se  soumet- 
tant aux  austérités  les  plus  rigou 
reuses.  Dans  Tété  de  1694,  il  ressentit 
les  premières  atteintes  d'une  maladie 
qui  en  peu  de  temps  devait  le  conduire 
au  tombeau.  Il  espérait  quelque  bon 
effet  de  son  air  natal  ;  mais  son  mal 
s'aggrava  tellement,  qu'il  lui  fut  im- 
possible de  sortir  de  Rome  ,  où  il 
mourut ,  le  9  décembre  1 694.  Depuis 
Savonarola,  l'Italie  n'avait  pas  vu 
un  homme  qui  eut  exercé  une  plus  gran- 
de influence  sur  la  multitude  :  partout 
où  il  se  montrait,  le  peuple  accourait 
en  foule  pour  le  ramener  en  triomphe 
jusqu'à  sa  cellule.  Devenu  l'objet  aun 
culte  poussé  jusqu'à  la  superstition,  il 
rentrait  rarement  chez  lui  sans  avoir 
eu  quelque  pan  de  son  habit  coupé: 
les  chambres  qu'il  habitait  étaient 
emportées  d'assaut  à  son  départ;  et 
les  meubles  dont   il  s'était  servi , 
tombaient  en  éclats  pour  contenter 
le  pieux  empressement  de  ceux  qui 
venaient  en  recueillir  les  débris.  L'in- 
quisition condamna  son  Traité  in- 
titulé :  La  Concordia  tra  lafaiica 
e  la  quiète,  Segneri  ne  s'en  plaignit 
pas,  et  il  attendit,  avec  résignation, 
que  le  tribunal,  mieux  éclaire  sur  son 
livre  ,  eût  révoqué  son  arrêt.  Une 
éclatante  justice  vint  le  dédommager 
de  quelques  jours  de  chagrins.  Ses 
autres  ouvrages  l'ont  fait  regarder 
comme  l'un  des  écrivains  les  plus 
corrects  du  dix-septième  siècle  ;  et  les 
académiciens  de  la  Crusca  en  ont  re- 
commande la  lecture  à  ceux  qui  as- 
I rirent  à  bien  écrire  leur  langue.  Si 
'on  s'était  borné  à  cet  éloge ,  nous  ne 
pourrions  qu'y  souscrire:  Segneri,  es 
effet ,  bannit  de  Bt$  Discours  ces  Tains 


SEG 

mû  nuisent  à  la  clarté  etaui 

n'ajoutait  rien  à  la  beautrf  (In  style. 
L'éloquence  sacrée ,  qui,  dans  tous  les 
temps,  a  manque'  de  bons  modèles  en 
Italie  ,  n'avait  pas  su  se  garantir  du 
■marais  goût  des  imitateurs  de  Ma- 
'  rini ,  qui ,  après  avoir  corrompu  la 
— -Se,  s'efforçaient  d'envahir  1rs  an- 
genres  de  la  littérature.  Segneri 


aarait  peut-être  opéré  une  révolution 
utile  dans  la  chaire,  s'il  n'avait  été 
obligé  de  calculer  l'effet  des  paroles 
sur  I  esprit  grossier  de  ses  auditeurs  : 
il  contracta  l'habitude  de  s'exprimer 
sans  recherche  ;  et  lorsque ,  entoure 
d'un  auditoire  plus  choisi,  il  aurait 
pu  se  montrer  devant  la  cour  d'In- 
nocent XII  ,  ce  que  l'évcque  de  Clcr- 
mont  parut  devant  relie  de  Louis 
XIV;  A  ne  sut  pas  s'élever  au-dessus 
demi-même,  et  la  voix  qui  avait  opéré 
tant  de  prodiges  dans  les  campagnes 
n'excita  pas  la  moindre  admiration 
an  Vatican.  En  relisant  ce  fameux 
Carême  qui  fut  un  sujet  d'étonnement 
pour  les  contemporains  de  Segneri , 
on  serait  peut-être  tenté  de  croire  nos 
ancêtres  doues  d'une  foi  plus  robuste, 
si  l'un  n'avait  aucune  idée  des  usages 
des  mission na ires.  La  voi\  ,  le  geste , 
la  peinture  éiR*rgi<| tir  de  la  vengeance 
divine,  et  des  châtiments  réservés  au 
pécheur  .  cet  appareil  mystérieux  qui 
précède  et  accompagne  leurs  sermons, 
ce»  mortifications  qui  les  suivent  et 
dont  le  prédicateur  est  le  premier  à 
donner  l'exemple  ;  tous  ces  clîets 
dramatiques,  en  un  mot,  qui  frappent 
fortement  les  sens  ,  et  qu'un  grand 
talent  dédaigne ,  ou  se  croit  dispensé 
d'employer,  contribuèrent  puissam- 
ment «lux  succès  que  Segneri  obtint 
pendant  son  long  apostolat.  Ses  ou- 
vrages sont  :  //  Qiutresimale ,  Flo- 
•  ■frjï)'  in-*0»0*  —  Lr  Predi- 


eke  dette  nel  palazzo  apostolico. 
Borne,  1694 ,  m  4«.  —  Panegirici 


SEG  *5i 

sacri  t  Florence,  1684,  a  vol.  in-iîi. 
^/l  dboto  ai  Maria.  — Il  Ma- 
gnificat. —  L'Esposizione  dd  Mi-* 
serere.  —  La  Pratica  di  star  ùtfe- 
riormente  raccolto  con  Dio.  —  / 
cinque  venerdi  di  S.  Maria  Mad- 
daiena  de  Pazzi,  —  Le  Medila- 
zioni  per  tutti  i  giomi  di  un  mese. 

—  Preghiere  alla  santissima  Ver- 
gine. — Laude  spirituale. — U  Cris» 
tiano  istruito,  Florence,  1686,  3 
vol.  in-4°.  —  //  parroco  istruito. 
Ibid.,  169*1,  in- iu. — Il  confessore 
istruito.  —  //  pénitente    istnu'to. 

—  La  m anna  delV  anima.  —  L'ù\- 
credulo  senza  5rfi.fti.lbid.,  >^9°, 
in-4°.  —  / 'set  te principj '. — Fascetto 
di  varj  dubbj.  —  La  Concordia 
tra  la  fatica  e  la  quiète.  —  La  let- 
tera  ai  risposta.C**  ouvrages  ont  été 
réimprimés  à  \  cuise,  i~ iu, 4  v°l« 
in -4°.,  et  à  Parme,  1714»  trois 
volumes  in-folio,   précédés  de  la 
Vie  de  Segneri,  écrite  par  Massei. 
Les  ouvrages  suivants  ne  forment  pas 
partie  de  ci-s  recueil  s. — 1«\  Sliaaa, 
istoria  délia  fruerra   di  Fiandra  , 
deçà    //.    folgarizzat.i  ,   Rome. 
iHJS,  iii-J".  —  -a'\  Lettere  sitlla 
mttteria    dvl   prvlmbde ,   Cologne, 
1  ~ S'A,  in- 1  *.  Dans  ces  Lettres,  Segne- 
ri se  r.icha  .sous  le  nom  de  Massimo 
drçli   tfflilli.  \  nv7.  aussi  son  filogf 
iiiMi-e  par  Fahroui  dans  le  tome  xv 
de.»  f'ita'  Italurum  ,  etc.  ;  et  un  autre 
par  M.  Meneghelli ,  Padone,  181. 0. 

lll-H'.  A — <; — s. 

S  K(  i  >  KR 1  P  v  u  1 .  )  ,  nev  eu  du 
précèdent  ,  né  à  Rome  .  eu  \irj3  . 
fut  e|e\r  chez,  les  Jésuites,  et  entraî- 
ne par  l'exemple  de  sou  oncle,  dans 
la  carrière  de  la  prédication  ,  pour 
laquelle  il  montra,  dès  l'enfance,  un 
penchant  décidé,  (ht  l'entendait ,  au 
milieu  de  ses  compagnons  d'étude, 
déclamer  contre  le  vice  ,  et  faire  IV- 
loge  de  la  vertu.  Mettant  son  pro- 


m 


1 


45ci 


SEG 


■  $ 


pie  saint  au-dessus  de  tout»  les  co*Â| 
sidéraîiocs  humaines ,  il  sut  résister 
^à  toutes  les  séductions ,  et  même  aux 
prières  de  sa  mère,  pour  entrer  dans 
la  société  de  Jc'sns.  Fuyant  le  re- 
pos ,  et  plein  d'un  zèle  ardent ,  il 
se  proposa  de  marcher  sur  les  tra-  . 
ces  de  son  cncle.  Lorsque  la  ville 
de  Rome  ,  ébranlée  par  les  tremble- 
ments de  terre  de  1703 ,  rit  accourir 
son  immense  population  au  pied  des 
autels,  pour  implorer  la  miséricorde 
céleste ,  Segneri  se  jeta  au  milieu  de 
cette  multitude  consternée  ,  pour  lui 
apprendre  à  craindre  et  à  espérer. 
Les  succès  de  ce  début  l'attachèrent 
à  la  chaire;  et,  sans  ambition  pour  en 
briguer  les  premiers  honneurs  ,  il  se  * 
voua  aux  humbles  et  pénibles  tra- 
vaux des  missions  11  parcourut  suc* 
cessivemeut  une  grande  partie  de 
J 'Italie,  semant  par  iout  Ta  parole 
divine  ,  et  réveillant  le  rémoras  et  le 
repentir  dans  les  cœurs  les  plus  en- 
durcis. A  Florence,  à  Modène,    à 
Bologne ,  il  compta  parmi  ses  audi- 
teurs ce  qu'il  y  avait  de  plus  éminent 
dans  la  cour  et  dans  la  ville  j  et  ce 
fut  à  la  suite  d'un  de  ses  sermons  , 
que  le  prince  de  Saxe,  fds  aîné  d'Au- 
guste ,   roi  de  Pologne  ,  abjura  la 
religion  de  ses  pères  pour  entrer  dans 
le  sein  de  l'Eglise.  En  1 7 13  ,  ce  mis- 
sionnaire drvmt  un  objet  de  rivalité 
entre  plusieurs  diocèses  ,  qui  aspi- 
raient  à   la    faveur  de   l'cntlhdrc. 
Clément  XI  mit  fin  à  leurs  disputes, 
en  le  désignant  pour  les  légations  de 
Ferra  re  et  d'  A  neone.  Ce  devait  être  le 
dernier  tliéà  Ire  de  ses  travaux  évangé- 
liqucs.  Atteint  d'une  inflammation  de 
gorge ,  il  mourut  à  Sinigaglia  ,  le  i5 
juin  17 13  ,  cttns  sa  quarantième  an- 
née. 1>  P7  Segneri  u  égala  son  "pré- 
(lécessciir  que  par  ses  vertus,  et  sa 
ferveur  religieuse.  Le    style  "(le  ses 
serinons  est  moins  corrécWrûe  celui 


SEG 

de  stuanjUle.  N  ous  avons  indiqué 
lies  tauMHfm  ont  contribué  à  la  et»  , 
lébrlté  du  premier  Segneri  :  «Des  ex- 
pliquent aussi  les  succès  du  second. 
Aussi  modeste  dans  sa  vie:'  privée 
qu'ardent  pour  l'apostolat ,  celui-ci 
n'eut  jamais  le  projet  de  rien  imprf-  1 
mer,  quoiqu'il  eut  beaucoup  écrit.  Ses    ■ 
ouvrages,  que  Muratori  s'eiaiten  Yak 
efforc«dcrecueiilir9neraruTCntqaves] 
1795 ,  par  les  soins  de  l'abbé  Car- 
ra ra  ,  qui  en  avait  acquis  les  manu*- 
crits  à  Rome.  Les  seules  publications 
exécutées  du  vivant  de  l'auteur  sont: 
I.  Istruzione  sopra  le  ccmmmxh* 
ni  moderne  (  anonyme  ) ,  Florence, 
171 1 ,  in-8°.  IL  DeW  Aman  S  \ 
Gesà ,  traduit  du  français,  du  P. 
Wepven,  ibid.,  1711,  in-8°.  Muratori 
publia  les  :  III.  Esercizi  spwitmti 
esposti  seconda  U  metod*  dd  F* 
Segneri  junior*  ,  Modène,  1710, 
a  volumes  in-8°. ,  en  y  ajoutant  k 
Vie  de  l'auteur  ,  qui  fait  aussi  par- 
tie de  l'édition  suivante.  IV.  Opère 
poslume  raccolte  e  pubblicate  dé 
Carrara ,  Bassano  ,  1 795 ,  3  vol. 
in  -  8°.   Le  premier    volume  ren- 
ferme les  Sermons,  les  Discours 
et  les  Instructions  ;  le  second  ,  les 
Exercices  sjnrituels;  et  le  troisième, 
les  Petits  Traités  et  quelques  Let- 
tres. La  vie  de  Segneri,  par  Galuzzi, 
moins  étendue  que  celle  donnée  par 
Muratori ,  fut  publiée  à  Rome ,  en 
17  \(i.  À— g — s. 

SEGNI  (Bernard),  historien, 
né  vers  fa  fin  du  quinzième  siècle,  à 
Florence  ,  d'une  famille  ancienne, 
se  rendit  à  Padoue,  pour  y  suivre 
les  cours  de  droit,  qu'il  dut  inter- 
rompre pour  obéir  à  la  volonté  de 
ses  parents.  11  passa  quelque  temps 
à  Aquila,  où  il  dirigea  une  maison 
de  commerce*  à  laquelle  son  péri 
était  intéresse.  Florence  était  alors 
agitée  par  les  factions.  La' voix  <k 


SEG 

oU  et  les  projets  ambitieux 
icis  y  excitaient  le  peuple  à 
e  civile»  M  kolas  Capponi, 
alonier  après  l'expulsion  de 
mille ,  était  l'oncle  mater- 
egni  :  déchu  du  pouvoir ,  il 
laus  ce  ueveu  un  ardent  dé- 
Non  coûtent  d'avoir  écrit  la 
onfalonier,  Bernard  voulut 
r  un  plus  vaste  plan  les  faits 
ait  été  témoin  ;  et ,  dépassant 
s  qu'il  s'était  d'abord  pres- 
!  mêla  au  récit  des  troubles 
icc ,  lesévéucmciits  généraux 
pe.  D'abord  partisan  zélé  de 
de  sa  patrie ,  Segui  ne  dc- 
noins  1  ami  de  ceux  qui  s'en 
nt  les  oppresseurs;  et  après 
inloyé  sa  plume  à  venger 
ure  du  premier  magistrat 
mbliquc,  il  offrit  ses  ser- 
duc  Corne ,  qui ,  en  i  r>4 1 , 
a  d'une  mission  auprès  de 
i,  roi  des  Romains.  L'an- 
ute,  l'ambassadeur  fut  nom* 

I  de  l'académie  florentine, 
!te  époque  n'accordait  ses 
qu'aux  citoyens  les  plus  ie- 
ables  par  leur  savoir.  Quoi- 
îvatix  historiques  ne  fussent 
t  connus,  Segui  jouissait 
mtation  d'homme  cVlairé; 
ivait  qu'il  était  occupé  à 
uelques  traités  d'Ans totc. 
ie  de  la  Crtisra  a  rou- 
ais parmi  les  monuments 
■éciciix  de  la  Lingue  italien- 
image  rendu  au  talent  de 

n'empêche  pas  de  juger 
de  l'historien;  et  sous  ce 
iegni  nous  parait  loin  de 
s  éloges  qui  lui  ont  été  pro- 
fil ouvrage  est  moins  une 
prune   chronique,   où    les 

II  tassés  S'ins  ordre  et  sans 
i.  Le  style  ne  manque  pas 
ion  ;  mais  il  n'est  ni  varié 


SEG 


453 


ni  agréable  ;  ci  la  m-ofusioude  noms, 
dont  l'auteur  a  hérissé  ses  réchs,  em- 
barrasse souvent  sa   narration.  Le 
grand  nombre  de  portraits  et  de  failsw 
minutieux  qui  se  pressent  dans  sou  ta- 
bleau ,  ne  permet  pas  de  distinguer  les 
personnages  principaux ,  et  lui  été  ce 
relief  qui  est  nécessaire  pour  bien 
saisir  le  caractère  de  leur  physiono- 
mie. L'Histoire  de  Florence  et  la  Vie 
de  Capponi ,  que  Segui  avait  tenue 
soigneusement  cachées  de  son  vivant, 
passèrent ,  après  sa  mort ,  dans  les 
mains  du  cardinal  Charles  de  Médi- 
cis ,  plus  intéressé  à  les  cacher  qu'à 
les  rendre  publiques.  Quelques  copies . 
qui  en  avaîpt  été  faites,  ont  con- 
serve cet  ouvrage;  et  il  fut  public 
pour  la  première  fois  en  I7'*3,  d'a- 
près un  manuscrit  qui  avait  apparte- 
nu à  un  archevêque  de  Turin.  Segui 
mourut  à  Florcurc,  le  i3  avril  i558. 
Ses  écrits  sont  :  I.  Rettorica  epoc- 
iica  d*  ArUtotile  ^tradette  di  Grcco 
in  lingua  iwlgarc  fiorentina.  Flo- 
rence ,  Torrent iuo ,  1 54î)  *  b>4°-  »  et 
Venise,  i.Tm,  in-H°.lI.  Trattato  de* 
pwrnii ,  Florence ,  1 5  }<) ,  in- \ °. ,  et 
Venise,  i-Wi,  in- ri.  III.  l'Etica  , 
tradotta   e  camrntata  ,   Florence, 
1 5 jo  ,  in-4°. ,  et  Veni.-c,  i  :V>  i ,  in-8°. 
IV.  Traitât o  sopra ilibri  dell'  ani- 
ma ,  Florence ,  i">iS3,  publié  par  le 
(ils  de  l'auteur.  Cet  ouvrage ,  (font  on 
ne  réimprima  que  les  quatre  premiers 
feuillets,  reparut  en   iGo~,   sous  le 
faux  titre  sui\aut  :  /  tre  lihri  dTAris- 
t utile  sopra  l'anima  ,  etc.  ;  ce  qui 
ferait  supposer  que  le  Traité  de  Segui, 
e>t  un  nouvel  ouvrage d'Arîstote.  V. 
Stnrie  Florentine  daWAnno   îfa9) 
all'Anno  ijj"),  colla  vit  a  di  Sic- 
colo  Capponi ,    Augsl>ourg,    \y\  3, 
iu-fol. ,  avec  deux  gr.uult  pertraits 
de  Capponi  et  de  Se^ui;  i.l.  l'alrrnie, 
i--;S,  9.   vol.    ii:-}".  Dans   presque 
tous  K-s  exemplaire.* ,  en  tro.:vc  nur 


.-  -i 


•'i-     .■ 


SEG 

JȂ-  3o4 
e  1  attenta 


,  où  l'auteur 


454 

lacune  à   la 

avait  raconte  1  attentat  de 
Louis  Farnèse  sur  la  personne  de 
l'évéquedc  Fano.  VI.  L'jEdîpo prin- 
cipe,  traçedia,  tradotta  da  So- 
focle,  Florence,  1811,  in- 4°.  Ce 
n'est  pas  une  première  édition,  com- 
me 1  avait  cru  l'éditeur ,  qui  n'a 
J>as  eu  connaissance  de  cdle  de  Pa- 
erme.  Voyez,  pour  d'autres  détails, 
Cavalcanti ,  Notizie  intorno  alla 
vita  di  Bernardo  Segni ,  en  tête  de 
l'édition  des  Storie  Florentine;  Sal- 
vini,  Fasti  consolari,  pag.  i5,  et 
Notizie  delV  Accadémia  Fiorenti- 
na,  pag.  3i.  ^— o — s. 

SEGNI  (LoTHAifcBlr).  r-  In- 
nocent III ,  pape. 

SEGRAIS  (  Jean  Regnauld  ,  ou 
Renaud  ,  sieur  de  ) ,  poète  et  acadé- 
micien français,  naquit  le  11  août 
1624  >  dans  la  viHe  de  Caen ,  dont  il 
fut  depuis  premier  échevin.  Les  dis- 
sipations de  son  père,  qui  avait  laissé 
une  nombreuse  famille,  semblaient 
lui  imposer  fa  nécessité  de  s'ouvrir 
une  carrière  lucrative;  et  il  avait  été 
d'abord  destine  à  l'état  ecclésiasti- 
que, où  sa  naissance  lui  offrait  une 
perspective  brillante.  Mais  les  séduc- 
tions de  la  poésie  vinrent  bientôt , 
comme  on  en  a  tant  d'exemples ,  le 
distraire  des  calculs  d'une  froide  rai- 
son; et  sa  faute  fut  heureuse,  puis- 
qu'il trouva  la  fortune  dans  les  oc- 
cupations 011  il  n'avait  cherché  que 
le  plaisir  et  la  gloire.  Ses  premiers 
essais  en  littérature  sont  du  genre  le 
plus  frivole,  et  sa  muse  naissante  ne 
lit  éclore  «pie  des  chansons  et  de  pe- 
tites nouvelles.  Cependant  il  ne  tarda 
pas  à  manifester  sa  vocation  pour  la 
pastorale, en  commençant  un  poème 
intitulé  Alhis ,  du  nom  d'un  passage 
de  la  rivière  d'Orne  à  une  heuc  de 
Caen.  L'idée  de  cet  ouvrage  était  sin- 
gulière ,  et  décelait  une  imagination 


;  SÊé  $ 

la  ■2|imw       Oa^»^  ^_  '   •  '      m^     *-   e^_ 

pœuqoe*  oegraii  y  pooHMI  «p 
▼flkges,  les  hafeeeux,  les  mâm 
des  enriroas  ret  icnonnlanl  ht 
tion  d'Amarfllis  et  8e  Galttee 
ht  première  eetonf  de  Virale,  i 
donnait  la  vie,  iljHuftd*  ' 
ments  et  un  langage  ras.  liera. 

et  inanimes  qui  «nient  été  « 

des  jeux  de  son  enfance.  Bientôt  i 

S  rit  un  essor  pins  hardi  ;  le  rama 
e  Bérénice,  dont  il  hasarda  ls 
deux  premières  parties,  et  w tra- 
gédie sur  la  mort  à'Hrppctyte,  atti- 
rèrent sur  lui  l'attention  de  tons  cen 
qui  s'occupaient  de  Inténtue  ds» 
sa  province.  Il  n'irait  pas  encore  at- 
teint sa  vingtième  année,  lorsque  le 
comte  de  Fiesque,  fils  de  ht  gouver- 
nante de  MaacnudseU*fV*BaaiêNSx 
pendant  le  séjour  qu'A  fit  k  Caen, 
où  il  s'était  retire  par  snrte  dW 
disgrâce  momentanée*  Lorsque  et 
seigneur  revînt  à  Paris,  fierté  nta- 
voir  se  dégarnie  protecteur  fa  teast 
poète  dans  une  cour  où  l'esant  et 
les  talents  étaient  a  la  mode ,  i  em- 
mena Segrais  avec  lui ,  le  prodnisit 
dans  le  grand  monde,  et,  en  1648, 
le  fit  entrer  comme  secrétaire  an  ser- 
vice de  Mademoiselle  (1).  Pins  tard, 
lorsque  Segrais  ent  qriîtté  la  soutane 

})our  l'énée,  Mademoiselle  lui  accorda 
e  rang  de  son  gentilhomme  ordinaire. 
Ce  fut  en  cette  qualité  qu'il  la  suivit 
à  Saint-Fargeau,  ou  il  entreprit ,da» 
la  solitude  qu'il  savait  se  créer  an 
milieu  du  grand  monde ,  la  tâche  Ion* 
gue  et  pénible  de  traduire  l'Enéide  es 
vers  français  ;  il  se  délassait  de  ce 
travail  sérieux  et  assidu  par  des  com- 
positions plus  légères ,  par  des  egfo- 
gues ,  que  lui  inspiraient  a-la-fois  et 
les  souvenirs  de  sa  jeunesse,  et  le 
charme  présent  de  la  riante 


(O  On  a  dit  que  Semis  wrùt  étt* 
Mademoiselle  ;  mai»  ock  eàft  été  i 
qu'il  n'était  pe*  prêtre. 


1 

J 


SEG 

d  emploi  le  retenait  :  par  des 
s ,  des  chansons  ingénieuses  et 
es ,  et  par  un  recueil  de  Nou- 
françaises ,  qu'il  intitula  :  Di- 
sèment  de  la  princesse  Auré- 
>our  faire  allusion  sans  doute  à 
noisclle>  Clic  du  duc  d'Orléans, 
mier  ouvrage ,  publie'  en  i656, 
peu  de  frais  à  l'imagination  de 
iir.  Segrais  se  contenta  d'y  re- 
d'un  style  gracieux  et  facile 
tes  historiettes  racontées  à  la 
le  Mademoiselle  ,  et  d'y  tracer 
rtraits  de  plusieurs  femmes  de 
•mps.  On  a  recueilli  une  partie 

portraits,  trop  flattes  pour  la 
rt ,  dans  la  Bibliothèque  des  ro- 
,  sept.,  I7j5.  Cette  rie  oisive  et 
use  à-la-u>is,cc  mélange  d'une 
qcc  de  cour  et  d'un  travail  de 
t ,  ce  double  état  de  poète  et  de 
bomme  ordinaire ,  qui  faisait 
lercice  de  $es  fonctions  le  mo- 
le son  repos ,  et  ne  lui  laissait 
ipés  que  ses  loisirs ,  était  sans 

une  situation  assez  favorable 
•ais,  qui  par  sa  naissaucc  tenait 
istocratie  ,  et  par  son  esprit  , 
ie  par  son  manque  de  fortune, 
rlasse  des  gens  de  lettres.  Un 
motif,  qui  atteste  riudcpcndau- 
hoii  caractère ,  le  priva  île  ces 
âges.  Il  regarda  routine  indigne 
princesse  à  laquelle  il  s'était  at- 
,le  mariage  qu'elle  voulait  con- 
r  avec  Lauzun  ,  et  il  rut  la 
"use  imprudence  de  ne  pas  dis- 
t  l'intérêt  qu'il   prenait  à  la 

de  Mademoiselle.  Rarement 
'inces  sont  reconnaissants  d'un 
|ui  contrarie  leurs  désirs.  Kn 
,  Segrais  fut  obligé  de  quitter 
lustre  protectrice;  mais  ce  fut 
en  trouver  une  autre  qui,  dans 
ig  moins  éleié,  convenait  peut- 
fiieux  à  ses  goûts  et  aux  babitu- 
;  sou  esprit.  Mmc.  de  la  Fayette 


SEG  455 

lui  offrit  un  asile  dans  sa  maison;  et 
ce  fut  là  qu'il  prit  part ,  au  moins  par 
§es  conseils,  à  la  composition  de  Étu- 
de, qui  fut  même  publiée  d'abord 
sous  son  nom.  Il  passa  encore  cour 
n'avoir  pas  été  étranger  au  délicieux 
roman  de  la  Princesse  de  Clèves.  Il 
avait  été  reçu  à  l'académie  française, 
eu  16611 ,  et  la  renommée  de  son  ta- 
lent était  si  bien  étabb'e,  que  Boileau , 
l'Attila  des  réputations  littéraires  , 
lui  a  rendu,  dans  son  Art  poétique, 
un  éclatant  hommage;  après  avoir 
invité  tous  les  poètes  à  célébrer ,  cha- 
cun suivant  la  nature  de  son  talent, 
le  nom  immortel  de  Louis  XIV ,  il 


s'écrie  : 


Qut  Stgrai»  êwn*  l'rgtofu*  ta  cl 


|+s*or«te! 


En  1676  ,  fatigué  de  la  vie  tumul- 
tueuse qu'il  menait  à  Paris,  Segrais, 
à  l'âge  de  5a  ans ,  se  retira  dans  sa 
ville  natale ,  où  il  épousa  une  riche 
héritière  qui  lui  était  alliée  par  le 
sang.  ljlais,  dans  son  repos  même, 
fidèle  aux  goûts  et  aux  occupations 
qui  avaient  fait  sa  gloire  ,  il  rassem- 
bla dans  sa  maison  l'académie  de 
Caen,  dispersée  par  la  mort  de  Ma- 
tignon, sou  protecteur.  Vainement 
cssaya-t-oii  de  l'attirer  encore  à  la 
cour  ,  en  lui  proposant  l'éducation 
du  duc  du  Maine.  La  surdité  dont  il 
se  trouvait  alors  atteint  lui  fournit 
un  prétexte  pour  refuser  l'honneur 
dont  ou  le  menaçait,  a  L'expérience, 
dit  -  il  gaiiueut  à  cette  occasion  . 
m'a  appris  qu'il  faut  à  la  cour  de 
bons  yeux  et  de  bonnes  oreilles.  »  Au 
reste,  s'il  n'entendait  plus,  il  se  fai- 
sait toujours  écouter  a\ec  le  plus  vif 
intérêt;  et  le  charme  de  sa  brillante 
conversation  fit  de  sa  maison  le 
rendez-vous  de  la  meilleure  société 
de  sa  ville  natale.  Il  mounit  le  i5 
mars  1701  ,  âgé  de  soixante  seise 
ans.  On  dit  qu'il  n'avait  jamais  pu 


456  SEG 

perdre  l'accent  loi  ma nd ,  malgré  sa 
longue  habitude  de  la  cour.  G  est  ce 
qui  lit  dire  à  Mllc.  dcMontpcnsier,  en 
s'adressait t  à  un  gentilhomme  qui  al- 
lait faire  avec  lui  ic  voyage  delà  Nor- 
mandie :  »  Vous  avcz-là  un  fort  bon 
guide;  il  sait  parfaitement  la  langue 
du  pays.  »  Segrais  appelait  l'acadé- 
mie le  Cordon-bleu  des  beaux,  esprits. 
On  trouve ,  dans  le  Segraisiana ,  un 
passage  assez  remarquable,  où  il  com- 
pare le  gouvernement  de  son  pays  à 
celui  de  la  Hollande, et  donne  la  pré» 
férence  aux  formes  monarchiques  f 
sous  lesquelles  il  se  félicite  de  vivre. 
Ce  morceau  est  curieux,  comme  ren- 
seignement impartial  sur  l'esprit  pu- 
blic de  l'époque  où  il  a  été  écrit.  Si 
le  nom  de  Segrais  est  encore  fameux , 
ses  ouvra  ses  sont  tombes  dans  un  ou- 
bli  presque  absolu.  Gomme  traduc- 
teur de  Virgile,  il  devait,  un  siècle 
plus  tard,  être  surpasse  par  un  rude 
jouteur  en  fait  de  poésie ,  par  Dé- 
bile, qui,  outre  la  supériorité  de  sa 
versifie;» lion  ,  a  encore  sur  Segrais 
l'avantage  de  l'intelligence  et  de  la 
reproduction  fidèle  du  texte.  Comme 
poète  original ,  Segrais   avait  mal- 
heureusement adopté  un  genre  que 
rien  ne  pouvait  naturaliser  en  Fran- 
ce, parce  qu'il  était  étranger  à  nos 
mœurs  et  à  nos  idées.  La  civilisa- 
tion moderne  n'est  nullement  montée 
sur  le  ton   des   bucoliques;   et  l'in- 
nocence des   champs,  les  doux  ac- 
cords de  la   flûte  et  du    chalumeau 
sont   une   fiction  que  peu  d'illusion 
environne,  qui  même  doit  paraître 
Lien  fade  et  Lien  languissante  au  mi- 
lieu des  tumultueuses  intrigues  de  la 
ville  et  de  la  cour.  La  littérature  n'a 
de  charme  durable  qu'autant  qu'elle 
peint  ee  qui  existe, qu'elle  est  l'image 
de  quelque  chose  de  réel.  L'écrivain, 
au  lieu  de  .se  perdre  dans  de  froides 
rêveries ,  dans  les  subtiles  hypothè- 


SËG 

ses  d^mnurodeiinagimire,ge  doits* 
passionner  que  pour  les  émotions qnfl 
éprouve ,  pour  les  événements  quH 
voit ,  ou  qui  sont  pareils  à  ceux  qu'il 
a  pu  voir.  Segrais  mériterait  aujour- 
d'hui ,  porj»  ses  Nouvelles  franco* 
ses,  plus  d'attention  de  notre  part, 
commme  peintre  de  la  conr  la  plus 
élégante  et  la  plus  décemment  volup- 
tueuse qui  ait  jamais  existé.  Nais  sa 
prose  agréable  et  coulante ,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  plus  haut ,  manque 
presque  toujours  de  nerf  et  d'origi- 
nalité. Ses  idées  ne  portent  point  l'em- 
Sreinte  d'un  caractère  observateur, 
'une  méditation  philosophique;  et 
ce  n'est  point  dans  le  siècle  de  Louis 
XIV ,  dans  un  siècle  qui  a  produit 
tint  d'écrivains  admirables  sous  tous 
les  rapports,  qu'il  pouvait  s'immorta- 
liser par  ses  écrits.  11  racontait  très- 
bien  ,  mais  longuement ,  ce  qui  fai- 
sait dire  à   Martignac,  lieutenant- 
général  de  la  province  de  Norman- 
die :  <t  II   n'y  a  qu'à    monter  Se- 
grais et  le    laisser  aller.  »  C'est  de 
ses  conversations  chez  Faucault,  in- 
tendant dcCaen,  et  depuis  consciller- 
d'état,  qu'a  été  tiré  le  Segraisiana 
ou  Mélanges  d'histoire  et  de  litté- 
rature, i  vol.  in-8°.,  La  h  aie  (Paris), 
infri ,  et  Amsterdam  (  Paris  )  1^23. 
On  prétend  qu'un  homme  de  con- 
fiance ,  caché  derrière  une  tapisserie, 
écrivait ,  à  mesure  que  Segrais  par- 
lait.  11  disait,  pour  faire  entendre 
que  les  poètes  n'étaient  plus  si  re- 
cherchés qu'autrefois  :  «  Le  siècle  est 
devenu  prosaïque.  »  Malgré  l'hom- 
mage éclatant  que  Boilean  a  rendu  à 
Segrais,  celui-ci  n'aimait  point  l'au- 
teur de  Y.lrt  poétique.  Des  présen- 
tions, entretenues  par  Corneille,  Huet 
et  M11'',  de   Scurlérî ,  tous  trois  nés 
en  Normandie  ,  remportèrent  sur  la 
reconnaissance.  Segrais  saisit  toutes 
les  occasions  de  parler  défavorable- 


SEfi 

tjliommequi,  parle  poids  de 
orité ,  le  fait  encore  nommer 
nous  arec  honneur.  On  a  en- 
!  Serais  :  Le  Tolédan  ,  ou 
r  romanesque  de  D.  Juan 
iche^Jils  naturel  de  l'empe- 
harles-  Quint ,  Pa ris ,  1 6jg , 
û>8°.  C  est  un  des  premiers 
es  de  l'auteur.  P.  D — t. 
U  1ER  (  Pierrk  ) ,  ne  à  Paris  ; 
( ,  fut  un  des  plus  célèbres  ma- 
du  seizième  siècle.  U  des- 
d'une  ancienne  famille  du 
doc ,  qui  e'tait  passée  dans  le 
,  et  avait  donné  deux  séné- 
i  cette  province  et  un  chance- 
Armagnac  (  i  ).  À  l'illustration 
imille,  il  ajouta  une  célébrité 
telle ,  qui  lui  a  assigné  sa  pla- 
i  l'histoire.  D'à  Lord  simple 
,  il  avait  acquis  ,  au  dire  de 
r,  le  surnom  de  Multa  pau- 
dis  que  Christophe  de  Thou, 
tempo ra in ,  était  désigné  par 
Pauca  multis.  François  I,r. 
na ,  en  i5  »5,  avocat-général 
ur  des  aides ,  et ,  presque  en 


Vwf  m«  ici  Ir  lira  dr  faire  unr  ;rnraln;*ir 
d'aillnira  par  itond'ri*  d'<*f-ritaiii«,  iiimii 
Ir  paa  tuix-rflii  d*  irnari|tif-r  qu'aucune 
»HinM  a  b  IVanir  plu»  dr  UM,tt«lr.iU 
\**  Srguier.  Aprr*  avoir  pri»  placr  au 
dr  Tuuluu«r  dr<»  Min  i  talili«viurtit  .  au 
«II*  «1  rntnr  «Uni  le  l'<it  d'uirnt  de 
Mihev.  da  niflf  «tiitaiil ,  ri  «'%-  r»t  inain* 
l'a  m  dV*trurii<m.  I.i.  d*n«  )r  niui»  de 
<•<»•,  «Vpui*  (*T«rd  Htyinrr,  c<m- 
l)'»,  jaM|u'It  Auloinr- !.«>n>*  ,  a%i>r*t- 
17*1»,  «Ur  mmptr  rimi  <  lit  f%  dr  dail* 
'Nririllrr,  un  attirât  du  n»i ,  un  lirute 
iorl  ,  tnnt  linilriiMiil*  ri»  il*  rt  un  prr«i- 
Mlrlrt.  drin  prrtailt  dr  l\in«,  un  niai- 
rvtad  niait rr  dr.  raut  rt  t»rtt«  ;  un  »%*>- 
.  rt  Mnprttidrnt  du  «rjnd-<«»ii«nl  ;  un 
rai  a  la  unir  dr*a«d***;  an  f«irr  rr Imr  , 
■»  ,  rt  un  a%«iCat-|(f  im  rai  *  \*  «  luiul<r« 
n  ,  *ri»r  n»n«ei||rr*  ,  ilnii  pn.idrnt* 
Iri.  Irui*  avix-alk-^riH  ran«  .  rt  1  iiiq 
•  utf*riirr  du  |parlrmrnt  dr  l'an*;  un 
r  la  rliaiatire  dr  jn»liir  dr  Rnurii  ,  un 
•I  dr  |u<ln  r  dr  Prmrrnir,  un  iiitru- 
irttfM*.  haut  maitrr*  drt  rnjurlr»;  qnalr* 
4'rtat  ,  na  rkanrrlirr  dr  rnnr,  un  de 
are  -,  rnti»  «n  |ardr-dr«-«rraiii.  1  luiirr- 
are  :  •■•eiaJde  toi  tant  r -huit  magi*tra- 
racajéVaaiaraïC  aVa  tnlm  rnipl">« 
■•  l'ara**  H  dan»  In  ajrfocHjCMHM. 


SEG 


457 


même  temps ,  chancelier  de  la  reine 
Éleonorc  d'Autriche ,  son  épouse* 
Henri  II  le  fit  passer  aux  fonctions 
d'avocat  -  général  au  parlement,  (le 
fut  en  cette  qualité  qu'il  s'opposa  aux 
prétentions  de  la  cour  de  Rome,  lors 
des  différends  du  pape  Jules  II  avec 
le  roi,  au  sujet  du  duché  de  Parme, 
et  des  menaces  d'excommunication 
pour  des  intérêts  temporels.  Il  ne 
contribua  pas  peu ,  en  cette  occasion, 
à  faire  rendre  l'édit  qui  défendait 
d'envoyer  de  l'or  et  de  Parlent  an 
pape ,  édit  bientôt  oublié ,  comme 
tontes  ces  résolutions  comminatoires 
qui  n'étaient  prises  que  pour  rame- 
ner le  pape  à  des  sentiments  plus  mo- 
dérés, et  qui  cessaient  aussitôt  qu'el- 
les avaient  produit  leur  effet.  Séguier, 
déjà  récompensé  par  l'opinion  pu- 
blique, le  fut  encore  par  son  souve- 
rain ,  qui  l'éleva ,  en  1 554  »  *  I*  pla- 
ce de  président  à  mortier.  Il  fut  char- 
gé, en  1 555,  d'aller  porter  aux  pieds 
du  troue ,  à  Villcrs  -  Cotterets  >  les 
remontrances  de  sa  cour,  contre  un 
etlit  qui  établissait  l'iuquisitiou  en 
France,  et  que  le  parlement  refusait 
d'enregistrer.  La  présence  du  cardi- 
nal de  Lorraine,  du  connétable  de 
Mont  ru  o rend  et  d'autres  gens  du 
conseil ,  ne  le  déconcerta  point.  On 
eut  !>cau  l'avertir ,  avant  d'entrer 
dans  le  cabinet  du  roi,  qu'il  fal- 
lait avoir  l'oreille  basse;  le  pré- 
sident Seguicr  ne  sentit  pas  un  seul 
instant  faiblir  son  courage.  Il  parla 
avec  respect,  avec  liberté,  avec  éner- 
gie. II  émut  le  roi ,  déconcerta  les 
ministres  ;  et  la  France  fut  préservée 
d'un  tribunal  odimv.  Cette  harangue, 
tirée  des  registres  du  parlement ,  a 
été  conservée  dans  l'histoire  '  forez 
(iarnier, continu  itinn  de  Vélly,  tcun. 
xx\n\  Il  défendit  avec  la  même 
énergie  le  parlement  contre  les  at- 
taques de  la  chambre  des  comptes , 


■* 


.1 


458 


SEG 


au  sujet  des  gages ,  et  obtint  le  mê- 
me succès  au  conseil  du  roi.  Cette 
auecdote ,  dont  les  détails  sont  très- 
curieux  et  très -piquants,  est  égale-  • 
ment  consignée  dans  l'histoire.  La 
considération  dont  Séguier  jouissait 
ne  fit  que  croître  depuis  cette  épo- 
que. Le  successeur  de  Henri  II  le 
chargea  de  traiter  de  la  fixation  des 
limites  entre  le  Dauphiné  et  le  Pié- 
mont. (Y.  Savoie,  XL,  546.)  Séguier, 
marie  à  Louise  Boudet ,  nièce  de  ré- 
voque duc  de  Langres  ,  en  eut  seize 
enfants ,  dont  six  garçons  et  six  filles 
étaient  encore  autour  de  lui  quand  il 
mourut ,  en  1 58o,  à  l'âge  de  soixante-' 
seize  ans  ,  leur  laissant ,  par  forme 
de  testament ,  un  ouvrage  composé 
dans  le  feu  des  guerres  civiles  :  Élé- 
ments de  la  connaissance  de  Dieu 
et  de  soi-même.  Il  l'avait  écrit  en 
latin  et  intitule  :  Rudimenta  cogni- 
tionis  Dei  et  sui;  c'est  ainsi  qu'il 
fut  publié  par  Balesdens,  i636,  in- 
12.  Il  a  été  traduit  depuis  en  français 
par  Colletet.  Ainsi  s'éteignit  l'homme 
que  Scévolc  de  Sainte-Marthe ,  dans 
l'éloge  qu'il  fait  de  lui,  appelait  Y  une 
des  plus  brillantes  lumières  du  tem- 
ple des  lois.  Pierre  Séguier,  dont  le 
portrait  gravé  est  à  la  bibliothèque  du 
Roi ,  avait  son  tombeau  dans  l'église 
de  Saiut-André-dcs-Arts  ,  à  coté  de 
celui  de  Christophe  De  Thou,  son 
émule.  L'un  et  Vautre  monuments 
ont  été  détruits.  Un  magistrat  très- 
rccommandable  nous  écrivait  na- 
guère à  ce  sujet  :  «  Le  lyrique  latin 
»  appelait  la  terre  qui  couvre  les 
»  morts  y  œnua  tellus  :  une  autre 
*  égalité ,  celle  de  1 793  ,  a  dispersé 
»  la  cendre  des  deux  magistrats.  » 
—  Les  six  fils  du  président  Séguier 
furent  tous  magistrats  :  François  , 
l'aîné  de  tous ,  mourut  président  aux 
enquêtes. —  Séguier  (  Pierre  II  ),  le 
second ,  fut  président  à  mortier  en 


SBC 

1678,  par  la  résigna tino  de  ton  père, 
C'est  pour  mi,  et  en  lui  tendant  la 
main,  oue  Henri  IV  disait  à  ceux  <ni 
l'empêchaient  de  s'avancer  :  «  Lav- 
»  ses,  Messieurs,  laisses  approcher 
»  l'inséparable  de  ma  maitvaisefoT* 
•  tune,  qu'avec  vous  il  ft'a  aâé  i 
9  surmonter.  Je  suis  assuré  que , 
»  malgré  les  affaires  dont  je  l'oc- 
»  cupe,  il  sera  toujours  assez  de 
»  mes  amis  pour  ne  pas  me  negji- 
»  ger.  *  On  possède  un  Recueil  au- 
tographe des  harangues  du  président 
Séguier  (Pierre  II)  au  parlement  séant 
à  Tours  et  a  Paris.  —  Séguixx 
(  Jérôme  ) ,  le  troisième  fils ,  fut 
grand-maître  des  eaux  et  forte ,  et 
chevalier  de  l'ordre  deSamfrJean  de 
Jérusalem.  —  Séguier  (  Louis  ) ,  le 
quatrième  fils,  conseiller  au  parle- 
ment, et  doyen  de  l'église  cathédrale 
de  Paris,  alla,  en  1 585,  à  Rome  avec 
son  évêque  De  Gondi ,  pour  feinter 
le  nouveau  pape  Sixte  V.  En  i5Hg, 
il  fut  incarcéré  à  la  Bastille,  par  le 
conseil  de  l'union ,  comme  suspect  de 
favoriser  le  parti  royal ,  et  en  sortit 
en  payant  rançon.  Plus  tard ,  accusé 
devant  le  duc  de  Maïenne  d'entrete- 
nir une  correspondance  secrète  avec 
ses  trois  frères  à  Tours,  il  fut  expulsé 
de  Paris  par  les  Seize.  Il  fut  un  de 
ceux  qui  préparèrent  la  conversion 
du  roi ,  assistèrent  à  son  abjuration  à 
Saint-Denis  ,  et  allèrent  ensuite  vers 
le  souverain  pontife  pour  mojrenner 
son  absolution.  Nommé  à  l'évéché- 
pairie  de  Laon ,  il  préféra  demeurer 
au  sein  de  son  chapitre  ,  pour  y  ré- 
tablir la  discipline  et  la  cou»  orde 
avec  son  évêque.  —  Séguier  (  An- 
toine ),  le  cinquième  ,  était  né  k  Pa- 
ris, en  i55a  :  d'abord  conseiller  au 
parlement,  puis  maîti,e-des-requêtest 
il  avait  été  envoyé  par  Henri  III ,  en 
i5^6,  avec  De  Mesmes^  président 
du  grand  conseil ,  en  quataede  surin- 


SEG 

de  justice  dans  la  Provence , 
oè  les  rigueurs  du  parlement  avaient 
aigri  les  Calvinistes.  (Voy.  Oppede.) 
Devenu  conseiller  -  d'état ,  il  était 
retonrné  en  Provence  pour  aider 
de  ses  conseils  le  duc  d'Éperuon, 
gouverneur,  qui  remplaçait  le  grand* 
prieur  de  France ,  frère  naturel  du 
roi,  assassiné  a  Aix.  Bientôt  cette 
ville,  frappée  de  contagion ,  vit  s'é- 
Mgner  le  parlement  et  le  gouver- 
neur. Séguier  y  resta  ;  et  l'histoire 
dn  pays  en  a  conserve  le  souvenir. 
Le  roi  le  nomma  son  avocat  au  par- 
lement de  Paris  ;  et  il  est  le  premier 
«n  ait  porté  le  titre  d'à  vocat-général. 
Dansce  temps  de  trouble  où  il  exerçait 
son  noble  otUce ,  sa  iidélité  lui  valut 
les  injures  de  la  Ligue  (a).  Cependant 
Antoine  Séguier  ne  tergiversa  point: 
3  suivit  le  parlement  a  Tours  ,  et  ne 
de  défendre  les  droits  de  la 
et  les  libertés  gallicanes.  Ce 
sut  sur  ses  conclusions  que  la  bulle  de 
Grégoire  XIV,  se  disant  pape  ,  fut 
concumnee  a  être  lacérée  et  brûlée 
par  la  main  du  bourreau  ,  par  arrêt 
ou  5  août  1591.  Les  services  de  Sé- 
guier relevèrent  à  la  dignité  de  pré- 
sident à  mortier,  en  irM)~.  L'année 
suivante ,  Henri  IV  le  nomma  son 
ambassadeur  à  Venise ,  en  lui  adres- 
sant publiquement  ces  paroles  re- 
marquables :  «  Vous  êtes  entré  dans 
»  mon  affection  ,  comme  moi  dans 
9  mon  royaume,  malgré  la  résistance 
■  et  les  calomnies  de  mes  ennemis  et 
•  envieux.  »  Ce  grand  prince  se  rap- 
pelait les  services  du  père  d'Antoine 
dans  la  négociation  relative  à  la  fixa- 
tion des  frontières  du  Piémont,  et 
coniiait  au  fils  le  soin  de  détourner 


(1)  ÎJf  «a»  traMTtirat  4an*  le*  Dont*     l"t,  nu 
1.  le»  mrAM  .  .%•»'•*•  Jemiim  nigtr,    d'as* 
wmt  U  p«r1«  «V  k  ■■iiw  balxtrc 
I»  fêtHÂtmtv  Spfif  nrrt  *t  t  mm  Sb    JW.it- 


SEG 


459 


ime  république ,   alors    puissante , 
d'assister  le  auc  de  Savoie,  avec  qui 
il  était  alors  en  guerre  pour  la  resti- 
tution du  marquisat  de  Saluées.  An- 
toine Séguier  eut  un  plein  succès.  À 
son  retour  ,  il  se  livra  plus  que  ja- 
mais à  ses  devoirs  judiciaires ,  et  à 
la  seule  distraction  qui  pouvait  lui 
être  chère,  la  culture  des  lettres j 
mais  pour  que  cette  passion  ne  nui- 
sît point  à  l'accomplissement  de  ses 
Sriucipaux  devoirs  ,  il  se  levait  à 
eux  heures  du  matin  ,  et  sacrifiait 
aux  muses  une  partie  de  son  som- 
meil.  On   sait  que   les    magistrats 
étaient  alors    sur  leurs  sièges  dès 
cinq  heures  du  matin  en  tonte  sai- 
son.   Antoine  Séguier  n'ayant  pas 
voulu  se  marier ,  et  se  sentant  affai- 
bli par  le  travail,  résigna  sa  charge 
de  président  à  mortier  à  celui  de  ses 
neveux  qu'il  affectionnait  le  plus, 
Pierre  111 ,  qui  fut  depuis  chancelier 
de  France .  (ils  de  Jean ,  dont  il  est 
question  plus  bas.  Enfin  par  son  tes- 
tament,  il  légua   toute  sa  fortune 
aux  pauvres ,  et  dota  principalement 
l'hôpital   de  la    Miséricorde,   qu'il 
avait  fondé  pour  cent  jeunes  filles 
orphelines.  Il  mourut  en  iGuG^aTige 
de  soixante  -douze  ans.  Son  buste, 
en  marbre,  a  échappé  aux  dévasta- 
tions. — Ségi'ier  (  Jean) ,  le  sixième 
et  dernier  fils  de  Pierre  lrr.  ,fut  lieu* 
tenant  civil ,  et  eut  le  courage  de  sui- 
vre le  malheureux  Henri  111  dans  sa 
retraite  de  Paris.  Il  fut  le  premier 

3 ni  eut  la  gloire  de  se  placer  auprès 
11  grand  Henri,  et  valut  à  son  roi  la 
réduction  spontanée  de  la  capitale.  Le 
traité  fut  signé  dans  sa  maison,  à 
Saint-Denis ,  où  il  rendait  temporai- 
rement la  justice  comme  il  l'avait  ren- 
due à  Mantes.  Rétabli  sur  son  siège 
ordinaire,  en  1  ik) 4 ,  il  commença  par 
faire  rechercher  et  supprimer  tous  les 
écrits  injurieux  contre  le  roi.  Il  fit 


4ôo  SB0     * 

défendre  aux  libraires  d'en  imprimer 
ou  vendre  ,  sous  peine  capitale.  Il 
continua  de  remplir  des  fonctions  dif- 
ficiles à  la  satisfaction  de  ses  con- 
citoyens ,  et  en  s'exposant  pour  eux 
dans  une  maladie  pestilentielle ,  il  en 
fut  atteint  mortellement  en  i5q6.  De 
ses  deux  fils ,  l'un  fut  chancelier  de 
France ,  et  l'autre ,  Dominique ,  fut 
évêque  d'Auxerre,  ensuite  deMeaux, 
et  premier  aumônier  du  roi.  Il  bap- 
tisa Mademoiselle ,  fille  de  Gaston , 
duc  d'Orléans  et  de  la  duchesse  de 
Montpeasier.  Louis  XIV  reçut  aussi 
le  baptême  de  sa  main.  —  Le  prési- 
dent Séguier,  Pierre  I«.,  eut  plu- 
sieurs  frères.  — Séguier  ( Nicolas), 
seigneur  de  Saint-Cyr,  maître  des 
comptes,  est  celui  de  qui  descendent  les 
Séguier  actuels.  — Seguier  (Martin), 
autre  frère  du  président ,  prêtre ,  con- 
serva teur  des  privilèges  de  l'universi- 
té, fut  nommé  deux  fois  conseiller 
au  parlement ,  et  refusa  toujours  une 
charge  qu'il  ne  croyait  pas  compati- 
ble avec  ses  devoirs  ecclésiastiques. 
On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages  ,  où 
les  sentiments  de  la  piété  s'accordent 
avec  les  maximes  de  la  politique:  i°. 
Soupirs  du  bon  pasteur  ,  gui  sont 
lieux  recueillis  de  la  Bible ,  et  rap- 
portes aux  misères  du  temps ,  in-8°. 
Paris,  JeanDallicr,  1 57 o;a°. Prières 
du  Roi,  Paris,  in-8°.  Frédéric  Morel, 
1577;  3°.  Paraphrases  sur  trente 
Psaumes  du  roi  prophète  David, in- 
îO,  Paris,  Jean  de  Ilacqueville,  1579. 
4°.  Epitre  envoyée  à  un  gentil- 
homme français  étant  en  Allema- 
gne, in-6«\ ,  chez  Frédéric  Morel ,  im- 
primeur ordinaire  du  roi,  1 58o  ;  c'est 
le  plus  remarquable  de  tous  ses  ou- 
vrages. Il  y  suppose  que  ce  gentil- 
homme rentre  en  France,  accompa- 
gne; de  Reitres ,  et  il  lui  donne  des 
conseils  remplis  de  patriotisme  et  de 
charité. — Sëguieji  (Jérôme)  seigneur 


SEG 

■ 

d'Estioles ,  fils  et  neveu  des  deax 
précédents,  fut  président  an  graatV 
conseil.  11  consacra  aux  Muses  Je» 
loisirs  de  sa  charge,  et  a  laissé da 
poésies ,  notamment:  Daphmidùm, 
seu  Henrici  IF  heroica,  ;  Hierm. 
Séguier,  prœses  ,prwt.  auxit^  recem> 
suit,  in-40.,  Pans,  Phi).  Pâtisson, 
1606.  Deux  éditions  avaient  précé- 
dé celle-ci.  Il  a  aussi  publié  :  His- 
toire  miraculeuse  de  us  sainte  hos- 
tie gardée  en  r église  de  Saint" 
Jean  -  en  -  Grève  ,   ensemble  quel- 
ques Hymnes  au  Saint-Sacrement 
de  l'autel,  in-8*.9  Paris,  1604. 
Cet  ouvrage  a  donné  .Ken  à  un  au- 
tre plus  étendu,  du  Père  Théodoric 
de  Saint-René,  carme  des  BiOettes, 
intitulé:  Remarque  historique  à  r  oc- 
casion de  la  sainte  hostie  miracu- 
leuse conservée  pendant  plus  aequo- 
tre  cents  ans ,  avec  les  uteces  origi- 
nales ,  et  des  figures,  deux  tomes  en  un 
volume ,  in- 1  a ,  Paris ,  Antonin  Des- 
hayes ,  1 725.  Séguier  (Anne) ,  dame 
de  La  Vergue,  cousinedes  précédents, 
méritait,  suivant  Lacroix  du  Maine, 
le  loz  (  Eloge  )  dd  à  celles  qui  ser- 
vent d'ornement  à  la  France  ,pour 
être  une  des  accomplies  dames  et 
d'esprit  et  de  corps ,  ayant/ait  part 
de  plusieurs  beaux  vers  chrétiens , 
accompagnés  d'un  dialogue  en  pro- 
se ,  de  vertu,  honneurs ,  plaisirs , 
fortune .  et  la  mort  :  elle  florissait 
en  1 5 1 4  •  D — s. 

SÉGUIER  (  Pierre  III  ),  chan- 
celier ,  petit-fils  du  président  Pierre  I , 
et  fils  du  lieutenant  civil  Jean,  naquit 
à  Paris  ,  le  28  mai  i588,  et  fut  suc- 
cessivement conseiller  an  parlement , 
maître  des  requêtes ,  intendant  de 
Guiennc  ,  président  à  mortier  par 
la  résignation  de  son  oncle  Antoine, 
garde  des  sceaux ,  en  iG33  ,  enfin 
chancelier  en  iG35.D'Alembert, dans 
son  ÉkgcdcSégrais  ,j>T&eoA<$* 


.  SEG 

sirr ,  (Vins  sa  jeunette  ,  avait  cs- 
:de  se  foire  chartreux.  Il  raconte, 
sujet ,   mie  anecdote  assez  |>eu 
e  de  la  gravite  de  l'histoire  f 
»  rjni  prouverait  que.  pour  Coll- 
er la  pureté  de  ses  mœurs ,  le 
«r  uo vire  fut  oblige  de  combattre 
■  persévérance  un  peiieliaut  lia  tu- 
qui    ne  s'accordait   guère  avec 
iicatioii  religieuse.  (îe  qu'il  y  a  de 
*rai,  c'est  que  Seguier  cultiva 
lutncnt  par  l'étude  des  lois  ,  des 
es  et  des  beaux-arts ,  les  heureuses 
osi tiens  qu'il  avait  reçue*»  de  la 
re.  Kîeve  «le  bonne   heure  à  la 
haute  dignité  de  la  magistrature 
le    choix  du  gr.uid  cardinal  ,  il 
?  enit  pas  cependant  oblige  de 
er  toujours  sous  les  volontés  de 
iiïhlc   ministre.   Il  eu  donna  la 
ve  dans  une  occasion  icuiarqua- 
011  il  ne  craignit  pis  de  com- 
nettre  toute  sa  forhu.c.  La  jeune 
•  ,  épouse  de  Louis  XI H  ,  était 
ruiiiiee   dYntietci.ir  .ivee  le  roi 
pagne,    son  frère,   une  ci.rrcs- 
l.i  un»   rouira  ire  aux  intérêts  de 
t  :  il  n'eu  fallut  pi-,  da\.mta;re  à 
e!ieii,qui  usait  tout  ,  pour  éveiller 
'aimes  ii.iiis  l'esprit  tro|)deii.int 
fiii.irq'ie.  e!  pour  nbViiir  de  f.iire 
pr  r  piisili'.u   au    \  al-dc-(irâcc  , 
i»n  religieuse,   f.i:nlee  par   Anne 
.îrii'lie  ,   (t  dans  laquciic  elle  \c- 
•oilWiih  ln'jrhrr  îles  «i  Ml>(;l.l  t  î<  »1!S 
e   si-N   «h  ,'ji ins  d  »:nc-t:  jaes    eî 
ir.ixitMHs  de  l.t  «  o'ir.  Seguier  lut 
•r  i|i-  n  l!e  ."iiiu.lii-siKit  ilrhi-.jte  ; 
il  a\ail  i'.iit  .m-rlir  en  -e:  tel  la 
par  le  m mpiis  i!e  < le;  lin  ,  .soli 
re,  et  pir  une   nhjcnse  de  la 
un.  Ou  \isjta  e\.nlenieul  toiiîcs 
Unies. et  l'on  n'y  tn»u\.i  que  des 
elets  .  de-»  dis:  ipliur*  ,  «les  li\  res 
rièr»*s   et  d'anïCs  t.].  els  de  d<'- 
>I1.     Les    Mémoires   de   M1"1,   de 

esille,  en  parlant  du  f  ut ,  «e  taisent 


SEG 


4r,i 


sur  cette  particularité' honorable  pour 
le  chancelier.  D'autres  écrits  du  uuiiic 
temps  ,  l'ont  consignée  dans  l'His- 
toire. Anquetil,  dans  .son  Intrigue  du 
Cabinet  ,  n'a  fait  aucune  difficulté 
d'adopter  cette  opinion  des  contem- 
porains; cliious  ajouterons  ici  qu'elle 
est  d'autant  plus  prol table ,  qu'après 
la  mort  du  roi,  Sc'guier  continua  de 
jouir  de  toute  la  fa\eur  de  la  régente: 
ce  qui  certainement  ne  serait  pas  ar- 
rive s'il  avait  seconde  dans  uuc  oc- 
casion quelconque  la  mal  veilla  lice  du 
cardinal.   Le  chancelier  contribua  à 
faire  casser  par  le  parlement  le  testa- 
ment de  Louis  XIII,  à  faire  recon- 
naître Aune  pour  revente  ;  et  son  in- 
fluence fut  toujours  très-grande  dans 
les  conseils.  Kn  i(>5(),  le  parlement 
«h*  Iloucii  ,  ayant  montre  quelque  fai- 
blesse à  réprimer  une  sédition  dans 
la  ville ,  fut  interdit  ;  et  l'on  envoya 
Seguier  avec  une  commission  du  con- 
seil, pour  punir  le.s  révoltes.  Le  Pr. 
ileuault  remarque  qu'a  cette  occasion 
le  chamelier  reçut  des  honneurs  inu- 
sil.'s  jiiM|ii'alois  ,   et  qui  ne  se  sont 
reiiiMi\e!ès  pour  personne.   Les  trou- 
pes étaient  à  sa  disposition  ;  le  colo- 
nel ,  depuis    luaivcl.al    de  (iassiou  , 
prenait  le  mot  de  lui  ;  lcdrapcaii  blanc 
était  dans  sa  rhami.rc,  le  conseil  du 
n»i  urirchait  à  sa  siute;  un  secrétaire 
<lVnt,  M.  delà  Yriliiiic,  signait  en 
cmv.n*;mdrtiwnt *  et  tous  les  a«tes  «!<• 
«  !.au<  elleiie  q  M  devient   «tri*    ie\  r- 
1 1 1 -  du  h'ciu  étaient  d .\U  s  du  lieu  où 
n  sidait  le  chamelier.  Lis  truiibhsde 
la  iinuorite  le  miienl  à  dcscprcu\es 
bien  dulèreliti'S.    La    Fronde  ,    qu'on 
pourrait  appeler  la  paroilie  ,  t.nitôt 
\io]eiite,    tantôt    burlesque,    (le    la 
Lîg.ie  ,  eut  aussi  ses  bu  ri»  .nies.    Li 
nuit  du  •.».<»  août    it'i  |S  ,    les  \'\\  i«»- 
naitre  à   l'occasion    de  l'enlisement 
du   conseiller    limussel   et    du    pre 
skient  de   Hlancwcsuil.  Le  37,  «lis 


46a  SEG 

six  heures  du  matin ,  le  chancelier 
se  rendait  au  parlement ,  ayant  dans 
sa  yoiture  l'cvéque  de  Meaux,  son 
frère ,  et  la  duchesse  de  Sully ,  l'une 
de  ses  filles.  Le  carrosse  ne  tarda  pas 
a  être  arrête  par  une  première  bar- 
ricade. Le  chancelier  monta  dans  sa 
chaise ,  douttt  s'était  fait  suivre,  et  qui 
éprouva  bientôt  le  même  obstacle.  Il 
prit  alors  la  résolution  de  gagner  à 
pied  le  palais  de  justice  :  mais  le 
peuple  le  suivit,  le  tumulte  crois- 
sait dans  sa  marche  ,  et  devenait 
inquiétant;  la  multitude,  irritée  de 
la  fermeté  du  magistrat,  redoublait 
de  menaces  et  d'outrages.  Le  chance- 
lier et  les  siens,  presses  de  toute  part, 
n'eurent  que  le  temps  d'arriver  jus- 
qu'au qiiaidesAugustins,etdesejeter 
dans  l'hôtel  d'O,  alors  habité  par  le 
duc  de  Lu^nes.  On  ferma  les  portes  ; 
mais  la  populace  les  eut  bientôt  for- 
cées ,  et  se  répandit  avec  fureur  dans 
les  appartements.  Les  fugitifs  s'é- 
taient retirés  dans  une  espèce  de  bâ- 
cher ,  dont  l'extérieur  ne  devait  pas 
exciter  les  soupçons.  Ou  frappa  con- 
tre les  planches  :  personne  ne  répon- 
dit ;  les  mutins  ne  poussèrent  pas  plus 
loin  leur  perquisition  ,  et  se  mirent  à 
piller  les  meubles  (  i  ).  Le  chancelier, 
<»c!iappé  à  ce  premier  danger  d'une 
manière  qu'on  peut  appeler  mira- 
culeuse ,  n'en  était  pas  moins  dans 
une  situation  très-critique.  Heureuse- 
ment encore  ,  le  maréchal  de  La 
Meilleraic,  averti  de  tout  ce  qui  se 
passait ,  survint  avec  une  compagnie 


(iï  C'v%t  h  cet li*  circonstance  que  le  P.  Laàrol, 
de  l'Oratoire,  Ciit  allusion  dan»  son  Oraison  funè- 
bre du  chancelier,  ru  ces  terme»:  «  Dieu  prend  la 
»  drtVnae  de  *<>u  wrvitcur....  Il  lait  qu'une  faible 
»  cl <mon  Rcrt  de  barrière  à  la  fureur  ;  et  comme 
»  il  arrête  les  impétueux  flots  de  la  mer  avec  trois 
>»  grains  de  sable  qu'il  a  semé»  sur  son  rivage, 
»  ainsi  avec  trois  au  de  sapin  à  demi-pourris  et 
»  ansex,  mal  joint» ,  il  arrête  les  furieui  emnorte- 
»  ment»  d'une  populace  qui  ne  respire  que  le  Cru 
»  et  In  sang.  »  Ma»raron  a  employa'  U  même  figure 
oratoire  sur  cet  événe~- — 


•     .  SEG,  ' 

des  gardes.  Il  tira  les  prisonniers  4e 
leur  reluge  ;  le  lieutenant  civil  prfa 
sa  voiture ,  que  la  troupe  escorta,  et 
l'on  se  mit  en  devoir  d'exécuter  m 
retraite  vers  le  Palaû-Roya).  On  se 
fusilla  de  part  et  d'antre  clans  le  tra- 
jet. (Voyez  Sjursoif,  XL,  3i5.  ) 
'Une  vieille  femme  du  peuple  fat 
tuée  sur  le  -Pont -Neuf,  et  la  ds* 
chesse  de  Sully  légèrement  blessée  an 
bras.  On  connaît  assez  les  autres  par-  \ 
ticularites  de  cette  désastreuse  jour- 
née ,  racontées  d'une  manière  si  pi-  J 
quante  dans  les  Mémoires  du  temps,  * 
et  surtout  dans  ceux  du  cardinal 
de  Retz.  Le  chancelier  n'en  de- 
meura que  plus  fidèle  à  son  devoir, 
et  toujours  disposé  à  prouver  son 
dévoumentpar  les  plus  grands  sacri- 
fices. Dans  une  de  ces  paix fourrées , 
ainsi  que  les  appelle  le  coadjuteur , 
où,  de  part  et  u  autre  ,  on  ne  cher- 
chait qu'à  se  tromper  sous  le  masque 
d'une  réconciliation  sincère,  la  cour, 
obligée  de  faire  des  concessions  aux 
Frondeurs  ,  emprunta  les  sceaux  au 
chancelier  pour  les  remettre  à  Châ* 
teauneuf ,  qui  ne  les  garda  qu'un  au. 
Seguier  les  reprit  pour  les  céder  à 
Mole ,  dans  un  moment  de  rappro- 
chement définitif  entre  les  partis  ;  et 
Mole  les  conserva  jusqu'à  sa  mort , 
en  i656.  Ils  furent  rendus,  pour  la 
troisième  fois ,  à  Seguier  et  ne  lui 
furent  plus  ôtes.  Dans  les  premiers 
jours  de  gloire  de  ce  beau  règne  , 
dont  il  avait  si  bien  contribué  à  pré- 
parer la  puissance ,  Colbert  força  Se- 
guier de  remplacer  le  premier  prési- 
dent de  Lamoienon  dans  la  présidence 
de  la  commission  qui  juçea  Fouquet. 
Les  Lettres  de  Mmc.  de  Sévigné , 
entre  autres  écrits  du  temps,  ont 
donné  à  ce  sujet  des  détails  qui  nous 
dispensent  de  toutes  réflexions.  On 
sait  assez ,  du  reste,  que  Louis  XIV 
trouva  le  jugement  de  la  commis- 


SEG 

trop  modère ,  et  que  la  pos- 
térité a  trouvé  celui  du  roi  trop  sé- 
vère (a).  Le  chancelier  s'estima  sans 
doute  plus  heureux  de  présider  en- 
mte  le  conseil ,  où  se  formèrent  ces 
belles  ordonnances  de  1OG9  et  de 
I  1670 ,  auxquelles  il  eut  l'honneur 
d'attacher  son  nom.  Eu  i65o  ,  les 
terres  de  Saint-Liébault  et  de  Ville- 
■or  en  Champagne  avaient  été  éri- 
gées pour  lui  en  duché-pairie.En  1 65 1 , 
il  y  eut  lettres-patentes  portant  relief 
1  de  sarannation.  Il  prêta  serment  en- 
r  Ire  les  mains  du  roi  ;  mais  l'enregis- 
[  tremeut  définitif  n'eut  pas  lieu.  Les 
opinions  différent  à  ce  sujet  :  les  mis 
l'attribuent  au  refus  du  parlement , 
d'autres  à  la  jalousie  de  Louvois.  Ce 
qu'il  y  a  de  plus  vraisemblable ,  c'est 
que  le  chancelier  n'ayant  point  (Ten- 
tants miles,  et  ses  filles  étant  mariées 
à  des  ducs  ,  une  formalité  de  plus 
parut  inutile  au  titulaire  :  il  lui  sulli- 
sait  de  posséder  un  acte  qui  attestait 
le»  services  du  sujet  et  la  reconnais- 
sance du  souverain.  Les  occupations 


(»*  M"*,  de  SetrgBc,  amir  ilu  •urintmdaut  , 
MOT  ait  rire,  eictnalilè  dan*  »e«  iir«-vrulion«  rouir* 
M  claaajfHiaT,  qm  a»  ail  art  rplr  la  prr»idriire  de  la 
r— finmai.  l'Ilr  »'ro  ripliqur  d  une  manu  rr  aa- 
AV*  frajarbe  daaa  »e»  leltrr* .  drtHii*  le  i-    ootera- 


hr*  aaacju'ati  i;i  d«  rrmlirr  i*Wi 't.  Il mt  NMtapn*,    a 


irllrr*  .  ilrpiti*  I 

ilifr  if îiâ  f -  II111I 
b  naarl  de  ce  aMji.trat.  rllr  par'r  lu  m  di  Vrrtn- 
••eat  de  lai ,  dan*  u  Ir-ltrr  <|u  lliwifr  i'»-i.l/e*l 
■■*•  4ra  |il*j«  LeîV-  1  .^r,  ijii  i|lr  ai»  r<  rite*.  I.'ad- 
taWMImai  qu'rllr  •-■(■rmir  p-»ur  \a  pirlr  ,  lr*  liiiiur- 
9rt.  I*  aVtmlrte*  •  nirti*  p-mr  I mi'i-i  lr*  «et  lit*  de 
raïualrr  rk*iw-rl  rr  .  r«t  (-.ifiiplf  tr  rt  •imr  rr.  A 
Im*  le»  trait*  qu  elir  «  i<r .  «  !fr  apnite  rr*  mot*  tn«- 
ffvaaawMaJflr.      .•  1^  m  >r1  d-  «  oin  re  lotit      re  n'e«t 

■  pa»  «•  b  taaaiiSr  «|»r  j<  tirn*  tinil  rfu.  xCMait 
(Jbm  l'Mitmiti  {mldique  .  d»i»l  cil»  «a  foi  «ait  IHr- 
§*>M  .  el  I'*»  (***■'  «diari  irr  ijnr  i  rla  «e  lie  parf.ii- 
laaawafl  a*rc  ce  que  lr  fliainelirr  a«*it  |iri  dit  de 
aaa-aaraat  ,  dan*  aa  »i«ite  au  mutent  dr  Samlr-Ma- 
t*»  {  9'.  k  1^11  rr  dr  M*"*,  dr  SriiRiir.  du  i»  no- 
vaaadare  •ràtâ#  -,  m  di««ut     ••  qu'un    nr  lr  «-uftii*.»- 

■  «aat  faMBjl  .  qu'ua  «mail  .   cl  qu'un  Ini  ferait  ;•.» 
•  tare.  aHflB  fti*ii,  um  urn  «■•«nidrrer  que  lui.   ■< 

•«ait  t»uf  d4f-«iii«rrt  le  jour  dr  la  |u*ti<c 
M  M"**,  d*  Srvignr  »r  Uit  un  druur  dr 
«■rr.  O»  ranpror  liraient  •  .  pui<4-«  datt*  h  • 
lr*  note*  de  M-  dr  Mhuuk  iqur  ri  dr  M. 
'  ma  ^rdilAMB  dr*  I.rtlrr*  dr  M111*  dr  >r- 
•SiH.),    aval    ttrtr»vtirt*    pfiur    jn*rr    en 

fa— aùtaace  dr  «mm-  U  magistrat  i|im 
mm  ai  9/nm4»  f  lare  daaa  rhiaiotre. 


■I   Tl 


SEG  463 

de  la  magistrature  suprême  ne  dé- 
tournèrent jamais  Séguier  des  soins 
qu'il  avait  consacrés  ,  dès  l'origine  , 
aux  lettres  et  aux  beaux-arts.  Il  était 
l'un  des  principaux  fondateurs  de 
l'académie  française ,  dont  il  avait 
donné  l'idée  et  le  plan  au  cardinal  de 
Richelieu.  Héritier  du  protectorat  de 
cette  illustre  compagnie,  personne 
ne  pouvait  mieux  en  remplir  les  fonc- 
tions. H  rassembla  ses  collègues  pen- 
dant trente  nus  dans  son  propre 
hôtel  (3).  Ce  fut  là  que  se  tinrent , 
jusqu'à  la  lin  de  sa  vie ,  toutes  les 
séances  littéraires ,  à  l'une  desquelles 
assista  la  reine  Christine  de  Suède, 
le  'x  mars  i(>4<).  Il  maintint  les  rè- 
glements dans  toute  leur  exactitude. 
On  n'y  connaissait  que  les  rangs  de 
réception.  Il  y  conserva  cette  élé- 
gante urbanité  ,  cette  égalité  a  (Table 
et  polie  qui  honorent  la  république 
des  lettres,  parce  qu'elles  sont  l'apa- 
nage d'une  noble  indépendance.  Une 
place  étant  venue  à  vaquer,  l'acadé- 
mie offrait  d'v  nommer  par  acclama- 
tion le  petit-lils  de  Scguicr,  M.  de 
r.oisliu.  Le  chancelier  refusa  et  vou- 
lut que  l'on  procédât  par  scrutin,  afin 
de  conserver  la  lil>erté  des  suffrages. 
Vprès  sa  mort ,  ce  fut  Louis  XIV 
qui  prit  lui-mùnc  le  titre  de  protec- 
teur H  fut  imite  par  ses  successeurs 
au  trône.  «•  Les  rois,  dit  le  comte  Por- 
»  talis  dans  son  Kloge  de  l'avocat- 
»  général  Séguier ,  bien  convaincus 
»  enfin  que  la  protectixii  accordée  au 
»  génie  est  le  plus  bel  apanage  de 
»  l'autorité  Mipn-me  ,  ne  laissèrent 
»  plus  à  leurs  ministres  un  litre 
»  qu'ils  revendiquèrent  bientôt  pour 
»  eux  -  mêmes  ,   et  (fui  devint  un 


'  1  l.li.-tcl  S«  (un  r  .  au|MraTant  relu»  du  dmc  4r 
Br||r,»»rdr  .  «'luit  »ltn«  ri  «uli'iMr  «l  partie  4aaU  la 
«ur  Itrmrllr -Saml  \\m»>tr  il  rlail  drteam  ra>. 
Mute  l'fu.lrl  dra  l'rrmr*  ,  rf  r'eat  •«■ioMrd'Wi  ««i 
bmrrau  de  »oit»rrt  publiqnr*. 


404  SEG 

»  des  plus  beaux  ornements  de  la  cou- 
»  ronne  (4)*  »  ta  chancelier  possédait 
une  bibliothèque  immense,  qu'il  avait 
léguée  à  l'abbaye  de  Saint-Gennain- 
des-Prés  :  elle  a  été  brûlée  dans  le 
commencement  de  la  révolution ,  à 
l'exception  des  manuscrits ,  qui  ont  été' 
transportés  à  la  bibliothèque  du  roi. 
La  passion  du  chancelier  pour  le 
sciences  était  extrême.  «  Si  1  on  veut 
»  me  séduire,  disait -il  quelquefois 
y>  avec  en  j  ou  ment,  on  n'a  qu'à  m'of- 
»  frir  des  livres.  «  Pierre  Scçwer 
mourut  le  u8  janvier  167a,  à  l'âge 
de  quatre-vingt-quatre  aus,  ne  lais- 
sant que  dcu\  filles ,  dont  la  première 
avait  été  mariée, en  premières  noces, 
au  duc  de  Coisliu,  et  en  secondes,  au 
marquis  de  Lival.  La  plus  jeune  étr-it 
la  duchesse  de  Sully  ,  qui ,  devenue 
veuve,  épousa  Henri  de  Bourjion, 
duc  de  V crue u il.  Ce  grand  magistrat , 
après  avoir  parcouru,  pendant  près 
de  quarante  ans  ,  la  plus  longue 
carrière  dont  l'histoire  oflre  l'exem- 
ple dans  le  ministère  suprême  de  la 
justice,  reçut  des  honneurs  funèbres 
conformes  à  la  gloire  de  sa  vie.  U 
fut  inhume  aux  Carmélites  de  Pontoi- 
sc,dont  sa  sœur  Jeanne  était  prieure. 
Ses  funérailles  furent  célébrées  par 
l'évêque  <le  Meaux,  son  frère ,  assisté 
de  l'évêque  d'Orléans ,  de  Coislin  ;  de 
l'évêque  de  la  Rochelle, de  Laval;  et 
de  l'évêque  d'Acqs ,  de Chaumont ,  en 
présence  des  ducs  de  Coislin  et  de 
Sully  ,  ses   petits -fils.  Le   catafal- 


(4)  L'académie  d**  peintnre  fleurit  également 
»:>n»  les  ampicc»  du  chancelier.  Le  Brun,  place  d'a- 
Jiord  cher  Vouet  ,  et  em«ive  eiiMiile  à  Ruine  à  m 
frai»,  lui  dut  le  développement  de  *e*  talent».  U 
urna  de  se*  ouvrage»  deu*  galerie*  d*  l'hôtel  Sé- 
guier, qui  «'lit  été  concerte»  parla  gravure,  et 
décrits  par  \*aac  Hubert ,  errque  de  Vnlires  ,  en 
ver»  latin».  (>  ccléhi e  peintre  a  consacre  la  tue* 
moire  de  non  hienfaileiir  et  ta  propre  recounai»- 
»ance.  dan»  un  tihlcau  ou  il  l'a  reprraenté  »  cheval, 
prêt  ù  entrer  duu.-i  la  ville  de  Kouen  ,  ewortc  de» 
y.^fir*,  du  Roi  entre  lenuuel»  lui-même  s'e»t  placé, 
i  •  liel  ouvrai»*  exista  chat  M.  U  premier  prési- 
dent neftuet 


*    *  SEG 

crue,  exécuté  sur  ks  dessins  dt- 
Érun  ,  a  été  grave  par 
Lederc  et  Andranu  LVmisonl 
fut  prononcée  par  l'evequerd' 
Mascaron;  et  ce  n'est  1 
celles  qui  font  le  moins  d 
talent  oratoire  de  ce  prélat  (5).  Ltf  ; 
traits  de  PierreSégoier  ont  Mme* 
par  les  meilleurs  yaveurs  de  séant 
cle ,  tels  que  MeUan,  Édebnk,  Han» 
teuil ,  etc.  Son  buste  en  nu|ke  ut 
placé  dans  la  nouvelle  galène  d'Aa» 
goulème  au  Louvre.  Jusqu'à  1a  sa 
du  dix-huitième  siècle  .  l'éloge  «k 
chancelier  Séguier  n'était  gobe  en- 
tendu que  dans  les  discours  praot» 
ces  à  l'académie  française,  où  civi- 
que récipiendaire  était  obligé  de  k 
placer  après  celui  de  Lovs  .XIV 
et  du  cardinal  de  Rie  ncKek  Kent 
Séguier  vécut  au  milieu  des  éri- 
ges politiques ,  et  dut  son  salut  «I  a 
gloire,  moins  à  1a   fortune  qu*! h 
fermeté  de  son  caractère  et  a  la  di- 
gnité de  ses  moeurs.  Ses  avis,  ai 
Conseil ,  furent  souvent  utiles.  Sot 
éloquence  était  grave,  élevée, impo- 
sante; ses  harangues  au  parlement, 
lors  de  la  déclaration  de  la  régence 
et  de  la  majorité  du  Roi ,  furent  ad- 
mirées dans  un  temps  où  la  langue 
fra uça  isc  commençait  à  prendre ,  soas 
la  plume  des  Corneille  et  des  Balzac, 
ce  sublime  essor  auquel  die  devait 
bientôt  parvenir.    Séguier  a  encore 
d'autres  droits  à  l'estime  de  la  posté- 
rité   Louis  XI V  disait  «  ou'il  avait 
»  toujours  reconnu   dans  le  chaoce- 
o  lier  im  esprit  intègre ,  et  un  cour 


(5)  Outre  cette  oraiton  funèbre,  il< 
du  Père  Laiuié,  de  l'Oratoire,  «Val  r 
de  Sévigne,  «elle  de  l'at>l>é  Tallemant t  _ 
m  l'hôtel  Séguier ,  devant  l'académie  franf  îaa,  «t 
celle  de  l'abbé  De  U  Uuunbre,  à  %m  oHar4|m.  •» 
noua  de  l'académie.  On  en  •  «"tcarv  nu»?  a*  lato», 
au  nom  du  recteur  de  l'univenil»  é»  Paria .  «• 
l'église  de»  Mulhurin»  ,  le  «3  Terriar  i6jî.  Enfin, 
le  tainent  Rarere  a  romntiaé  nn  Kloay  «lu  cfena 
liar  Ségnie* ,  «mroa*v  •  MnntanhM ,  «■  1^14. 


HÊrt 

c  de  tout  intérêt.  »  A  l'égard 
Lércsscmcut,  le  roi  savait  bien 
lier  avait  refuse  de  la  régence 
rtde  cent  inilic  livres  de  mite 
n  funèbre  de  Tailcmaut  ): 
Tint  écrite,  ou  la  remarque- 
ci  ne  dans  un  chaucc  lier  de 

si  celle  de  Séguier  n'avait 
accompagnée  d'une  inoucs- 
ii  rehaussait  le  in  cri  le.  a  Je 
le,  disait-il  quelquefois  ,1'cx- 
*  bma nges  qu'un  me  dow.c 
le  un  préjugé  de  l'injustire 
mit;  les  qu'on  me  va  faire.  Je 
s  ni  aus>i  grand  qu'un  Dieu , 
mériter  les  parfums  les  plus 
s ,  ni  aussi  insensible  qu  une 
pour  soutenir  la  vapeur  cm- 
nuée  des  fausses  louanges.  » 
>u  funèbre  de  Mascaroii. }  \jo$ 
rs,  li  la  tête  desquels  on  nV>t 
cime  de  \  oir  le  nom  du  cuad- 

les  parlementaires  ,  dont 
entions  auraient  du  céderai:* 
rs  de  leurs  propres  fuites ,  et 
iteur>  d'un  parti  contraire  aux 
s  de  la  cour  ,  dans  1rs  que- 
ligicuses  île  ce  temps-là  ,  imt 
Lins  lei:rs  Mcim>ircs,du  chan- 
t-guier .  et  q-irtqiifTi.is  a\ ce nue 
!••  que  llii.  i«.in' r.f. s,i  ur.iit.i  j>- 
*.  Ils  cou\ieiu.cut  de  son  ha- 
ie vi  | ii'iu !eu ce  dans  le  cabinet, 
n  é!i.i|uei!ce  ituv  pieds  «lu  tro- 
is ils  oui  e.»sa\é  de  liitrir  sou 
le  en  I.M(  Hs.int  i!e  Softfthssc 
vi/ilr".  Les  r!.nue:.rs  d'un  par- 
ti se  iv»riiib!ciiti!.:u>  tous  les 
lies  censeur*  deiraient  bien 
epcr,d.Jiiî  qu'uuc  opinion  puli- 
.«'If'ulKpii',  liiciliecelicqui  n'.iu- 
triomphé,  mente  toujours  des 
»  et  des  égard  i,  surtout  quand 
lé  constamment  appu\ée  par 
■s  de  iii:\niiriiifi.( ,  de  eoeia- 
?  géuruisité.  Le  cliaui  c!i«  i  tSé- 
nl  û;\ariablc  dans  s<*s  priu«'i- 


SEG  465 

pe*  et  dans  ses  liaisons.  Il  supporta 
avec  dignité  tontes  les  vicissitudes 
d'élévation  et  d'abaissement  occasion- 
nées par  les  circoa^tances.  Il  exposa  sa 
vie  pour  défendre  l'autorité  légitime; 
et  sa  conduite,  au  Val-dc-firace,  prou- 
ve, qu'au  risque  d'offenser  la  redou- 
table puissance  à  laquelle  il  devait  sa 
lia  11  te  fortune,  il  ne  craignit  pas  de 
désobéir  eu  faisant  céder  ce  qu'il  ap- 
pelait lui-même  sa  coiiscicncr  d'hom- 
me d'état  y  aux  mouvements  géné- 
reux d'une  vertueuse  sensibilité  (<>). 

D— s. 
SÉGUIKR  f  As-roiste-  Lotis  )  , 
avocat -général,  descendant  de  Ni- 
colas, Puii  des  frères  du  président 
Pierre  1,  était  né  à  Paris,  le  irr.  dé- 
cembre i-utf.  Son  père,  Louis-A::u.*, 
était  conseiller  au  parlement  de  Pa- 
ris ,  et  avait  été  nommé  à  la  place  de 
premier  président  du  parlement  de 
Metz,qu  il  n'accepta  point.  Antoine- 
Louis  ,  elevé  par  les  Jésuites  de  la 
Flèche, et  de  Louis-lc-(jiandà  Paris, 
montra  les  plus  brillantes  dispositions 
pour  l'art  oratoire.  Sa  mémoire  était 
prodigieuse.  Après  avoir  entendu  un 
discours  dont  ie  manuscrit  était  per- 
du ,  le  jeune  Séguier,  <lans  l'espaec 
d'une  nuit,  le  rétablit  toutculicr.il  lit, 
une  autre  fuis,  un  clWt  de  ce  gen- 
re, aussi  extraordinaire.  A  la  liu  de 
la  première  représentation d'/ljpcr- 
mrwstrc,  l'auteur,  qui  était  sou  ami, 
\iut  le  trouver  pour  recevoir  les  com- 
pliments miles  eu  pareil  cas.  Seguin* 
ne  s'y  refusa  point  ;  mais  il  glis>  i 
malignement  dan>  î'ureille  de  Le 
Miene  quelques   n-pim  hrs  de  pl.i- 


ilî'  ]Viri«  mi  rri  m  il    lutililli-        iWn.ft    tir    /.  i     . 
\tl   .  «iii  lit   uni    it    i;r«ii<|  1  in  <[■«*■!    ■!<■  f  I.-.H.  •  !■•  • 

S  . ii ii  r  ■;■■  il  •  ■' it-f   •■  4 •   i>i'i,i  if<i-'  7 i !■!■ . 

Si*   i  •■•!»•  nr«    lin   i  •  fi  ■■•  )••  i.l   4H    •  <  >éi  i  j  ■«•  ■  •     «I  «*•»•■ 

l'tr     I»/-i  ■      /•■•«Hf'lr    il  •  t-tl       ■!!■         •■!■■       ''Il       t        I  l|      1  •■•       fal't 
lll-lli*   W     l'H.ll.l  lu  I !■(»    |  il   t     I  «I  —  •lill-.iill-li.i  il. 

•  -■!■•  !i.r«*  iiur  ■  t  lui  um  in  i    I  ',  ol-ji  I  ,  n  .1  I  i|l  ijii  ■ 
i'l  i      •*.     I..I  •  f  •     i  »■  •  •    .      ■        eu  il     a      •  ■■      ■     !•- 

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4<« 


SSti 


gial;  cl,  peux  ji reine,  il  lui  récita 
siir-lc-  li  imp    les   |.|n.,  Ulles   lir.'iilrs 

du  m  tragédie.  Le  pauvre  poète  était 
dans  un  embarras  ailbcile  ;'i  peindre, 
lorsqu'un  celai  île  rire  lui  découvrit 
tout  le  mystère,  et  wdft  à  son  amour- 
propre  les  jouissances  auxquelles  au- 
enneer  h. lin  ne  fiilj  a  iiiaispl  insensible. 
Des  dindes  profondes  dans  la  science 
déçois,  de  riches  connaissances  en  lit- 
térature ,  formèrent  de  bonne  heure, 
dans  Scguicr,  celle  solidité  de  juge- 
ment, ■celle  pureté  de  goût,  qui  don- 
nerait p.i i  la  suite  .  n>i  de  désir  de 
le  comiaitre  et  tant  de  plaisir  a  l'en- 
tendre, tins  heureuses  espérances  fu- 
rent parfaitement  secondées  par  l'in- 
térêt «jue  Louis  XV  conservait  pour 
une  famille  dont  il  n'oubliait  mi  l'al- 
liance avec  sou  .injuste  maison  (le 
mariage  île  l.i  seconde  liltc  du  chan- 
celier avec  Henri  de  lioiirboii ,  duc. 
de  Veriirnil  .  Le  roi  demanda  un 
jour  au  due  d'tislmac  s'il  n'y  avait 
pas  mu-lqu'uu  du  nom  de  Séguier  rit 
état  de  remplir  le*  fuucliuus  du  mi- 
nistère publie  au  parlement;  et  com- 
me il  lui  fut  répondu  que  le  liii  d'un 
conseiller  annonçait  le  talent  conve- 
nable :  o  .le  me  charge ,  dit  le  mo- 
»  iiarqm-,  de  lui  faire  l'aire  sun  rhe- 
■  min.  »  Aussitôt ,  eu  1748,  Antoi- 
ne-Louis l'ut  puimu  d'un  uliiee  d'a- 
vocat du  rui  au  C.liâlclct.  lui  *75l  , 
il  fut  avocat- général  au  graud-exm- 
seil,  et  enfin  avocat«tnéw>eBi7$S, 
au  parlement  de  Paris,  où  il  resta 

I'usqu'r  170".  époque  de  la  dissu- 
uliou  de  cette  illustre  compagnie. 
Lorsqu    Scguicr  fut  nomme  à  cette 

S  lace ,  il  était  dangereusement  nuuV 
e  de  la  petite-vérole ,  et  n'a  va  il  fait 
aucune  ■  Auisi  Louis  XV 

avait  coutume  de  dira  :  ■•  Scguicr  cm 
»  vcriublemeiii  mou  avocat-général, 
*  car  c'est  moi  ieul  qui  l'ai  bit.  ■ 
I*'  roi  pouvait  ajouter  qu'il  ne  l'c'uit 


SEC 

pas  trompe  dans  son  choix.  Il  lâllaii 
des  moyens  peu  ordinaires  pour  ne 
pas  être  indigne  de  succéder  US  T>- 
Ion,  aux  d'Aguewcau,  qui  vernirai 
tout  rccciumrul  de  tracer  né  fqtt 
si  liii!l.in!i'  à  l'éloquence  judiciaire. 
Sépnicr  s'éleva  bientôt  à  leur  hau- 
teur, cl  y  resta  toujours.  Un  tel  ta- 
lent ne  devait  pas  cire  renferme  dju> 
l'enceinte  du  palais.  L'académie  fru- 
fai.se admit  Sésuier  dans  son  scia.ca 
f]5-j  ;  et  ce  choix  ,  que  le  roi  atarf 
aussi  indique,  fut  approuve'  par  Ion» 
les  gens  de  lettres.  Duclos  disiil  ■ 
«  Voilà  un  nom  qui  peut  se  passer 
1  de  mérite,  et  un  mérite  qui  peut  te 
»  passer  de  nom.  u  Le  littérateur  bre- 
ton avait  d'autant  plus  de  raison,  que 
le  nom  de  Séguicr  appartient  à  l'aca- 
démie,  rumine  l'académie  lui  appar- 
tient, eu  quelque  sorte ,  par  des  sou«- 
nir.s  impérissables  de  gloire ,  de  bieo- 
laits  et  de  reconnaissance.  Séguiersw- 
eédait  A  Fontenelle ,  et  tut  ainsi  clur- 
gé  d'eu  faire  l'éloge.  «  Il  sut ,  dil  le 
v  comte  Porta  lis,  peindre  en  lil*- 
n  ratenr  et  en  philosophe  un  savant 
m  aimable,  qui  s'était  distingue  pat 
«  la  vaste  étendue  de  *es  rniuuir- 
1  s.inccs,  par  la  prodigieuse  varie* 
<>  de  son  talent  .  et  qui  avait  ai 
n  bien  mérité  de  la  littérature  et  tts 
«  sciences.  0   Plus  tard  (  1781J  Si>' 

g  nier,  comme  directeur  ,  répondit  1 
li.iiulort ,   et  lit  l'éloge  de  Sauitr- 
Palaye,  cet  historien  si  éclairée!  si 
modeste  de  la  chevalerie  français, 
remodèle  si  touchant  île  la  trodroM 
fraternelle.  La  position  de  Srgniei, 
devenue  plus  brillante,  n'en  fut  M 
plus  il i  1  lie ile.  Obligé ,  comme  raap*- 
liat  .    de   combattre  de*    dortna» 
politique»   trop    hautement    fana* 
secs  par  ses  collègue.-,  littéraires . 
trouvait  avec  eut  dan*  un  état  L 
tnel  d*  contndictioM  qui  baaj 
dnfOTWffuhUiktw m* 


SET. 

la  conliance.  H  ne  dcmeii- 
oins  fidèle  à  son  devoir.  Son 
ire  de  1770,  dirige  contre 
les  irréligieux  et  anti  -  mo- 
les, dont  on  citait  dès-lors 
et  contre  lesquels  le  roi  lui 
oint  d'exercer  tonte  la  vi- 
c  son  ministère  ,  lui  fit  des 
de  tous  les  philosophes  du 
■t  lui  procura  de  tirs-faibles 
larnii  \e&  gens  de  bien ,  qui , 
le  la  peinture  trop  vraie  des 
ni  désolaient  la  France ,  et 
x  plus  grands  encore  qui  la 
eut,  11e  pouvaient  que  gémir 
versitéues  mieurs  etde  la  fai- 
u  gouvernement.  1*  requisi- 
l'avocat-général  commençait 
nots  fameux  de  l'orateur  ro- 
ic  le  roi  lui-même  avait  adop- 
\qurs  à  quand  abttsera-t-on 

patience  ?  Ce  di.scours  avait 
nté à  Versailles,  avant  d'être 
é  à  l'audience.  Le  parlement 
là  en  ordonner  l'impression, 
de  ses  démêlés  avec  la  cous» 
de  l'ordre  exprès  de  Louis 
on  le  rend  il  public.  La  rons- 

iSecuier  devait  être  soumiic 
à  ue  plus  rudes  épreuve», 
;  longue  vicissitude  de  biens 
lux  qui  composèrent  sa  des- 
n  17'JG,  il  avait  vu  avec 

paraître  l'arrêt  sanguinaire 
icnreux  Lally  <  contre  lequel 
"lara  hautement ,  mais  qu'il 
m  pêcher.  L'aimée  suivante 

heureuse  pour  lui.  Le  roi 
a  le  désir  ue  voir  Séguier  se 
et  voulut  honorer  le  contrat 
nillc  francs  de  douaire.  Il  lit 
ir  son  parmi  'car  c'est  ainsi 
ignait  l'appeler,  il  lui  dé- 
ni état  de  ses  dettes,  qu'une 

imprévoyante  av.iit  laisse 
«r,  soit  dans  1rs  habitudes 
ode  élégant,  où  Ségmcr  était 


SEG  J<i7 

recherché  pour  les  agréments  de  son 
esprit,  soit  par  les  dépenses  néces- 
saires d'un  état  honorable ,  et  qui 
excédaient  les  bornes  de  sa  fortune. 
Séguier ,  dans  la  crainte  d'abuser  des 
bontés  de  sou  royal  bienfaiteur ,  ne 
put  se  décider  à  un  aveu  complet;  et 
cette  espèce  de  réticence  le  gêna  toute 
sa  vie.  Pendant  les  années  subséquen- 
tes ,  la  guerre  s'anima  entre  la  cour 
et  le  parlement  (  V.  les  art.  Mai1- 
plou).  L'es  prit  d'indépendance  qui  ré- 
gnait dans  toutes  les  classes  de  la  so- 
ciété', était  monté  jusque  sur  les  bancs 
du  sénat ,  non  pas  dans  le  sens  des 
philosophes ,  qui  voulaient  tout  dé- 
truire, mais  dans  le  système  d'op- 
ÎMJsitioit  qui  disputait  au  pouvoir 
égitime  le  droit  de  régler  seul  les  af- 
faires de  l'état.  L'autorité,  discrédi- 
tée par  les  revers  d'ime  guerre  mal 
dirigée,  et  par  l'embarras  dcs4inances 
qui  eu  était  la  suite ,  l'autorité,  dont 
on  sentait  la  faiblesse  «  voulut,  dit 
»  nn  écrivain  du  temps,  se  montrer 
»  violente;  et  la  résistance  devint 
»  chagrine ,  et  finit  par  être  injuste.  » 
L'union  était  plus  que  jamais  néces- 
saire entre  toutes  les  parties  du  gou- 
vernement. Au  lieu  de  s'entendre,  on 
se  divisa.  Séguier  savait  les  torts  île 
la  cour;  mais  il  avait  trop  de  saga- 
cité' pour  ne  pas  prévoir  les  dangers 
qui  menaçaient  les  magistrats.  Cietix- 
ci ,  irrités  des  affronts  sou  (1er  t. s  au  lit 
de  justice  du  7  décembre  1770,  ne 
respiraient  que  vengeance.  Séguier 
les  conjura  du  moins  de  ne  pas  se 
rendre  coupables  de  désobéissance  en 
suspendant  le  cours  de  la  justice  or- 
dinaire, espèce  de  félonie  et  de  réliel- 
lion  qui  fournirait  aux  ministres  le 
moven  de  les  attirer  dans  le  piège, 
et  de  justifier  leur  destitution.  Il  ne 
fut  point  écouté  :  les  événements  de 
la  nuit  du  20  janvier  1771 ,  et  les 
cxibqui  s'ensuivirent  ue  continuèrent 


(fifi 


SEG 


que  trop  ces  sinistre»  présage».  L'*vÇ- 
cat-généïal  e'ciïl  pu  d'abord  II  'MB*' 
solation  de  parla  gerd'honoraMe»  dis- 
grâces. Ses  fonctions  renehiînaicut 
■  iiui  pieds  du  troue  ;  i!  resta  jusqu'à 
l'installation  de  la  nouvelle  magis- 
trature, qu'on  appela  par  dérision  le 
parlement  Matwenu.ïi  parla-,  au  lit 
de  justice  du  i3  avril  1771",  »vec . 
une  énergie  dont  le  chancelier  crut 
pouvoir  profiter  Dan  obtenir  son 
exil;  mais  le  roi  s  y  refusa.' Secuier 
donna  sa  démission  et  s'i 
I774»fl  rentra  avec  le  par) 
ce  moment  de  gloire  se  -'L — 


t  d'orage';  et  la  positttn 
t- général  dennt  encore 
plus  difficile  qu'auparavant.  Le  sys- 
limc  philosophique  s'était  fortifie  de 
toutes  les  fautes  du  dernier  règne.  La 
cour  secondait  les  opinions  nouvelles 
avec  toute  Fini  prudente *d'nne  jeu- 
nesse présomptueuse  et  nul  conseil- 
lée. Le  roi  lui  -même,  séduit  pa'JM 
propres  vertus,  conspirait,  sswle 
savoir ,  contre  les  droits  de  sa  légi- 
time et  nécessaire  autorité'.  Les  écrits 
séditieux  se  multipliaient  a  l'envij  et 
tout  le  zèle  du  ministère  public ,  oc- 
cupe' à  les  poursuivre,  était  encore 
oblige'  d'attaquer ,  dan  le  conseil  du 
souverain  ,  les  principes  désorgani- 
sa leurs  de  la  monarchie  {V.  Mu.es* 
heciu'.s  ,  XXVI ,  357  ).  La  secte  des 
économistes  rcpaudait  une  inquiétude 
universelle ,  par  sa  doctrine  fin-  la  li- 
berté' illimitée  du  commerce  des 
crains.  Séguicr  la  combattit  au  lit  de 
justice  de  1776,  avec  une  éloquen- 
ce dont  Louis  XVI  parut  ému.  Un 
courtisan  le  rassura  ,  en  lui  disant  : 
«  Sire,  pourquoi  vous  affecter?  Sé- 
■  guier  fait  son  métier  d'orateur.  ■ 
Peu  de  temps  après,  le  ministre  in- 
fluent disparut;  et  le  projet  fut  aban- 
donné. Une  alfa  ire  judiciaire ,  celle 
des  trois  roués,  vint  te  méïw  ans 


PEG 

mwttoju    polUiqws.   Ou  vit   avec 

scandale  des  magistrats { frtyyes  IH- 
PATY )  dénoncer  à  l'opinion  publique 
l'arrêt  formé  par  la  majorité  de 
I"urs  collègues,  et  d'autres  magis- 
tral livrer,  dans  tin  prétendu  mé- 
moire jitstili.  Jlif,  la  législation  an- 
tique île  leur  pays,  au  niépriseta 
l;i  !r.-ii>ir  des  l'iiiiteiiipurriîiis.  Seguier 
se  chargea  de  venger  l'honneur  dr> 
magistrats,  et  le  respect  dû  aux  bai, 
dam  un  réquisitoire,  qui  peut  cire 
regardé  comme  nu  traité  admirable 
de  jurisprudence  criminelle.  Mais  tel 
-était  l'aveuglement  des  supériorités 
cNrs-mi'mrs ,  1111e  ce  beau  monument 
d'éloquence ,  de  justice  et  de  raisuii ,  (, 
eut  beaucoup  de  peine  à  obtenir  les 


intapes  de  la  pulilti  itc 
tr-h-it  portafl  d'à  " 
T.'.ine*   d'une   ' 


•pend: 
';intre>  part  les  svmii- 
lutte  effroyable,  (elle 
ne  devait  point  eu  iruutrr 
u  eieuiple  chci  aucune  lutiuu  poli- 
cée. La  destruction  de  la  rangUln- 
ture  devait  en  assurer  le  premier  sur- 
ces.  Ou  se  trouvait  .  à  lieaueoup  d'é- 
gards, dans  une  position  seuil  biUr  j 
celle  de  la  fi*  du  dernier  rtp*  ;  el  la 
thème  mésintelligence  Ct  commettre 
des  fautes  plus  graves  encore.  Des  im- 
pôts refuses ,  m  emprunt  avorté,  des 
coups  de  force  essaye*  dame  nain 
tremblaTrteeimalasstiré*,  des  projets 
d'institution  ùitempestib  et  auL  ceo- 
çns ,  us  double  et  vain  appd  c*e  no- 
tables, des  états -généraux  promit 
avec  contrainte,  arrache»  avec  obsti- 
nation, convoqués  avec  des  àftérAtious 
qui  devaient  les  rendre  illusoires;  tels 

te  catastrophe,. 

années  1787  et  17I 

les  hostilités  outre  la  cour  et  le  par 

hment. Mais,  cette faû^ ce  ne  fut  pas 

la  cour  qui  obtint  raémeltsimplean- 

parertce  du  trituttplin.  Efle  patu  du 

c^deapauaoiqpfebyrtjwré- 


SEG 

signa  aussi  ses  pouvoirs ,  et  le  sceptre 
tomba  aux  in  nus  de  la  révolution. 
Au  lit  de  justice  de  17BH  ,  à  peine 
Séguier  lit-il  enteudre  quelques  ac- 
cents de  douleur.  Cependant  ait  mi- 
lieu de  ce  ;  signes  d'alutteuicut,  on  sen- 
ti it  encore  sou  talent  et  son  courage. 
A  la  lin  de  cette  même  année,  après  la 
reprise  des  fonctions  judiciaires  ,  it 
fit  la  Mercuriale ,  la  demi  (Te  qu'il  de 
rail  prononcer,  la  dernière  que  le 
parlement  devait  entendre  dans  cette 
même  enceinte  où  tant  de  victimes 
g  inëreuses ,  prises  dans  son  proj  i  e 
i*in  ,  étaient  destinées  à  paver  de 
leur  sang  leur  attachement  à  la  iU'> 
narenic  légitime.  Séguier  prit  pour 
sujet  de  son  diseouis  la  Stal/ilitè 
de  la  magistrature.  Ci 'était  un  vé- 
ritable testament  de  mort  ;  il  le  ter- 
minait par  ces  paroles  mémorables  : 
c  Puissent  les  fondements  de  l'état 
»   et  de  la  magistinturc  être  désor* 

•  mais  inébranlables!  puissent  les 

•  magistrats ,  eu  réunissant  toujours 
»  la  prudence  aux  lumières,  pré- 
»  parer  un  avenir  moine  agite,  et 
»  des  jours  plus  heureux,  à  <e.;\  qui 
»  doivent  uu  jour  les  remplacer!  » 
On  ne  sait  q  :e  trop  bien  comment  ce 
vœu  sacré  fut  trahi.  Ce! ni  <].:i  l'avait 
formé  se  regarda  dis -lors  en  m  me 
étranger  au  monde  politique.  Dans  le 
premier  moment  de  trouhle ,  ou  jeta 
1rs  veux  sur  Séguier  pour  la  jilace  de 
maire  de  Paris.  Ou  la  lui  oii'rit,  au 
Loin  et  par  les  ordre*  d*iiu  pa:li 
puissant,  avec  d'immense*  a\autag'-s 
[•éniniaires  ,  qui  pouvaient  tenter 
une  ambition  commune.  Il  refusa  des 
honneur»  qu'un  savant  moins  réservé 
J  pavés  depuis  de  sa  tête.  Sprrtaluir 
désolé  du  reii\crscmcni  t\r  l'ordre 
antique  ,  reiifrrnié  dans  le  *eiu  de  si 
fimilh*  ri  d.ids  !••  fuit  de  si  bonne 
ronscirnrr ,  Séguier  ne  cherchait  que 
le  repus  d'une  hoiioiahlc  oh^-urilc. 


SEC 


4fy 


lorsqu'un  indiscret  fît  répandre  uu 
écrit  intitule  :  St'^ti'jr  traite  comme 
illcmrritc ;  on  sait  ce  que  cela  signi- 
fiait dans  l'argot  de  la  révolution.  Cet 
incident, (pli  pouvait  le  faire  renia  rquer 
par  les  persécuteurs  de  tout  ce  qui 
a  vait  tenu  de  près  uu  de  loin  à  un  gou- 
vernement proscrit .  détermina  ce  ma- 
gistral à  quitter  la  Fraucc.  11  dirigea 
ses  pas  vers  la  Savoie ,  et  so  rendit 
de  la  aux  eaux  de  Witbaden  ,  près 
Maïcncc.  Il  y  fut  remarqué  par  les 
princes  français,  réfugiés  à  Cornent*, 

3::i  le  consultèrent  d.ins  une  question 
c  droit  p::b!ic,  relative  aux  événe- 
ments qui  se  préparaient  alors.  H 
s'agissait  de  savoir  si ,  eu  entrant  sir 
le  tenitoire  français ,  ou  pouvait 
former  un  parlement  composé  des 
débris  de  tous  les  parlements  du 
royaume.  Après  leur  avoir  répondu, 
dans  un  Mémoire  aussi  complet  que 
pouvait  le  comporter  le  dénuement 
des  siTuiirs  de.  miii  cabinet,  et  avoir 
refusé  de  nouveau  d-s  a  lires  pécu- 
nia  ires,  il  se  îvtîra  de  préférence  a 
Tournai ,  le  berceau  de  la  monar- 
chie française,  e!  ic  lieu  le  p'us  près 
delà  frontière  de  Son  pa\s  natal.  Ce 
fut  la  qu'il  inounit  le  >.~\  janvier 
1  ""*)'-*»  âgé  de  soixante-cinq  ans, 
dune  atla<pie  d'apoplexie,  et  sur- 
tout consumé  de  chagrin.  Il  fut 
enferré  dans  l'église  de  Saint  Jac- 
ques de  cette  \ille.  où  son  (ils  ai- 
ne', premier  président  art'iel  de  la 
cniir  ro\a!e  de  P.n i»>.  (pu  avait  assis- 
té à  ses  derniers  moments,  fit  plarer 
une  c'i'it.i plu*  tcriuiiice  par  l.i  phrase 
snhante:  «  Il  fut  jo^e  intègre .  111a- 
»  gMrat  ëlnq urnt «  di-Iéiiseur  éclairé 
»  de  la  religion,  Miietiidèleà  «nu  roi. 
»  .  \* .//  /;  a  ht  •/»!.%  osw  #///<,  1  ngni  t  a 
*»  ptttri'i!  »  I  «'s  *n»M  it..Hi*  q  'i  vova- 
gèrent  en  IVau'C  ]>«!:•!.  ut  h*  cours  du 
dix- haitii-inc  >m  1  !«■  .  \ou'iir«nl  Ions 


^M  -    ■        .      *  n  il     .■     ■    ,.     •     ■ 


•  :iiei.(  "•! 


■  i 


SEC? 


Senior  portait  la  parole.  II  les  com- 
plimenta avec  la  dignité  qui  couve 
naît  au  sénat  français.  Le  roi  de  Da- 
nemark ,  l'empereur  Joseph  II  ,1e  roi 
de  Suède  ,  le  comte  du  Nord ,  vinrent 
tour-à-lour  l'entendre  et  l'admirer. 
Kn  parla i:t  à  ce  dernier  ,  il  rappela 
avec  adresse  la  visite  que  Je  czar 
Pierre  avait  faite  au  parlement  sous 
la  régence.  Gustave ,  en  sortant  de 
l'audience,  dit  à  Seguier  :  a  II  faudrait 
»  n'être  pas  d'Europe  pour  ignorer  le 
)>  nom  d'un  magistrat  aussi  éloquent.» 
Quoique  Seguier  cul  assez  de  facilite' 
p<«ur  s'abandonnera  l'improvisation, 
il  a  e'erit  tout  ce  qu'il  devait  pronon- 
cer à  l'audience  ,  soit  qu'il  ne  voulût 
point  dégénérer  delà  perfection  étu- 
diée de  d'Aguesseau  ,  soit  par  déli- 
catesse dans  l'exercice  de  ses  fonc- 
tions particulières,  qui  ne  permettent 
pas  à  un  avocat-général  de  rien  omet- 
tre de  ce  que  les  parties  ont  articule' 
dans  le  récit  des  faits  et  (Lins  l'ex- 
pose de  leurs  moyens.  Le  duc  de  Glioi- 
mmiI  avait  empêché  Seguier  d'être 
chancelier,  en  1^)8.  a  Quels  maux, 
»  disait  son  inconsolable  ,\cuvc,  cul 
»  peut-être  empêchés  un  homme  qui 
;>  avait  le  courage  et  la  franchise  des 
»  anciens  chevaliers  ,  avec  la  prohitc' 
»  et  les  lumières  des  anciens  magis- 
»  t  ra  !  s  î  »  S  e'n  1 1  i  er  a  va  i  t  refr  i  se  l 'ord  rc 
de  Saint-La /.arc,  (pie  lui  offrait  Mon- 
sieur, après  le  jugement  de  l'a  (laite 
de  Mniilcsquiou  ,  dans  laquelle  il 
avait  porte  la  parole.  11  a  laisse'  plu- 
sieurs écrits  qui  l'honoreront  à  ja- 
mais, des  plaidoyers,  des  comptes 
rendus  aux  a  ."semblées  des  chambres, 
des  réquisitoires,  des  mercuriales  et 
des  Discours  académiques.  Quel- 
ques-unes «le  ces  productions  sont  im- 
primées, mais  eparscs  et  difficiles  à 
trouver.  Son  Eloge  a  été  prononce  à 
l'Institut,  le  •>.  janucr  i8o(>,  par 
iVrialis,  eî    <  Y^t   un   des  meilleurs 


SEG 

morceaux  qui  soient  sortis  de  la  plu- 
me de  cet  écrivain.  D — s. 

SEGUIER  (  Jean-François  ),  ne 
a  Nîmes,  le  u5  uov.  170a,  d'une 
famille  honorable  delà  magistrature 
de  cette  ville,  et  d'origine  commune 
avec  celle  de  Paris ,  s>'est  rendu  éga- 
lement célèbre  par  ses  connaissances 
en  botanique  et  eu  antiquités.  11  lit , 
avec  distinction ,  ses  éludes  au  collè- 
ge que  les  jésuites  avaient  à  Nîmes. 
Mais,  dès  son  enfance,  il  fut  re- 
marqué par  1111  goût  peu  ordinaire 
à  cet  âge  ,  et  qui  lui  vint,  a-t-on  dit, 
d'une  médaille  d'Àgrippa ,  qu'il  avait 
gagnée,  en  jouant  avec  un  de  ses  ca- 
marades ;  ce  fut  le  coût  de  la  numis- 
matique; il  devint  si  vif,  que  le  jeune 
Seguier  ne  craignit  pas  de  descen- 
dre, de  nuit,  daas  un  puits,  où  l'on 
avait  trouve  quelques  médailles;  et  il 
n'en  sortit  qu'avec  peine  le  lendemain. 
Mais  celte  seule  étude  ne  pouvait  suf- 
fire à  sa  curiosité.  11  y  joignit  celle 
de  l'histoire  naturelle,  et  en  particu- 
lier de  la  botanique.  Déjà  il  connais- 
sait toutes  les  plantes  du  territoire  île 
Nîmes ,  lorsqu'il  fut  envoyé  à  Mont- 
pellier, pour  y  faire  sou  cours  de 
droit;  mais  il  y  fréquenta  moins  celte 
école,  que  les  leçons  de  botauique  don- 
nées alors  par  Chicoyneau.  Rapj»eîé, 
au  bout  de  quelque  temps ,  dans  sa 
patrie,  il  était  sur  le  point  de  sacri- 
fier ses  goûts  à  l'autorité  de  son  pire, 
qui  voulait  lui  transmettre  sa  ch.ii^e 
de  conseiller  au  prcsidial  de  Nîmes , 
lorsque  le  savant  Scipion  Maffci  ar- 
riva dans  celle  ville,  en  1732,  pour 
visiter    les    nombreux   monuments 
qu'elle  renferme.  Cet  événement  dé- 
cida de   l'avenir  du  jeune   Seguier. 
Maffci,  aussi  satisfait  de  son  ci  1. ic- 
tère que  de  son  érudition,  obtiri  la 
permission  de  remmener  pour  quel- 
ques  mois,    dans  les   voyages    qu< 
l'amour  des  lettres  lui  faisait  entre- 


îtteU  ne  fui  plu* 
se  «parer;  et  la 


SEG 

»  :  mais  bienl 
pouvoir  de 

ule  put  rompre  une  amitié'  si 
sortie.  Ils  parcoururent  en- 
une  grande  partie  de  l'Euro- 
'aris,  Séguier  mit  en  ordre, 
lin  du  Roi,  tin  herbier  très- 
ux.  1!  envoya  de  Hollande ,  à 
ioze ,  un  des  premiers  monu- 
le  l'art  typographique,  et  il 
flustre  Boerliaavc ,  qui  s'em- 
Jc  lui  montrer  les  raretés  de 
lin.  A  Vienne,  il  observa  le 
1  présence  du  prince  Eugène, 
lit  présent  du  télescope  dont 
fait  usage  (i).  Ils  visitèrent 
Rome  et  I*  reste  de  l'Italie, 
lit  eufiu  s'arrêter  à  Vérone, 
ant  plus  de  vingt  mille  ins- 
is ,  ou  inconnues  ou  rectifiées, 
roposant  d'en  former  un  seul 
m  y  joignant  toutes  celles  qui 
«•M  les  immenses  recueils  de 
,  Reiuesius ,  Fabretti ,  (  judius, 
autres ,  lorsque  Muratori  les 
,  au  moins  en  partit*,  en  met- 
jour  son  Nmvcau  Trésor, 
i-fol.  \  oy.  Mi  ii  \  lor.i).  Alors 
publia  .  datis  le  \ïusu>um  f'c- 
• ,  ce  qu'où  n<>  lui  avait  ]>as 
et   Séguier   reprit  mi  grand 

•  dont  nous  p  trierons,  .suis 
-  cependant  l'Histoire  nalmcl- 
urour.iit  a\ec  ai-dtiir,ct  eu 
.  pins  d'un  d.ui};cr,  les  monta- 
is bois,  les  lim\  Itv»  plus  re- 
alrutour.  rhen  liant  dr-»  plan- 

*  pt:triiiratioii>,  des  fossiles. 

1 ,  4  i   hit  <!n  ti-  iij».  ■••  Smlnit,  ui'irtiM-iit 

■  •(•Mr^'T  lr   1  •***£'■    «Ji-   Mt'Tiilii'  *nr    l<* 

ii.<     riI-pM-  J«r  \i-ini*  i>ii    I*  I  i'i<*  ,  il    fut 

•  4r  1 1-  i  >j >i 1 1  r*nr<p*  .  i  it  I j«U  ■«*!»•  il ■■ 
Pfi<flÉf(r      ||    |'.iJmi<iiI   jr  | inr,    I»     •'» 

'»  •  ir!'-:.ii<  in**  ,  il  I  ■  !■••  »  i  i  h  |»l«"«n 
i't  n|i*-ri ,  «■!    l.i  f  >ii.|>j*  i  nn  »-■!«  il ,    «!•■■••  - 

■fr tut    <l'i»--   ■(     \*  ' '•■    il1'*'  «i** 

'  l'umwf  •!   i'i--'|  i  -i  prt^nil    iiin'iii'1 

•  ifl  ilr  t  r  £■  liir  ,  il  m  ■  !•  •    mu  ilr.  i\r  |  «• 

■     l'it  l(    \i+T'U  i\-     /  •■  l>       fl  m.  lliir  li  t 

rur    <!•    irt'i    i  •■<■  .  •  ■■    !>n   r>p;''liiil    •• 

«{•gUC  tl      '.I'     fli'.l     •  \  .     S      |, 


SEG 


4:« 


Bientôt  le  public  jouit  de*  fruit»  de 
son  zèle  par  la  publication  de  la  Bi- 
biiotheca  botanica ,  La  Haie ,  174*». 
in-40.  y  ouvrage  d'une  grande  érudi- 
tion ,  devenu  classique  en  naissant , 
mais  que  celui  de  Haller ,  sous  le 
même  titre ,  a  fait  oublier.  Plus 
tard,  il  publia  lei  Plantœ  Veronen- 
ses,  174  ">-^4  *  ou  *'  suivit  une  mé- 
thode particulière ,  qui  se  rapproche 
de  celle  dcTourncfbrt;  et  il  y  joignit 
un  Supplément  à  la  Bibliothèque  bo- 
{4/11.7111.  Cet  ouvrage,  aussi  soigné  que 
le  précèdent,  est  moins  usuel.  Séguier 
avait  lui-même  reconnu  sur  les  lieux 
les  plantes  qu'il  y  décrit.  Il  avait 
aussi  prépare  une  Description  des 
pétrifications  et  des  fossiles  du  Vé- 
ronèse ,  avec  des  dessins  de  sa  main  ; 
mais  elle  n'a  point  vu  le  jour.  C'est  en- 
core pendant  sou  séjour  à  Vérone  , 
qu'il  acquitta  la  dette  de  l'amitié,  en 
traduisant  de  l'italien  en  français 
les  Mémoires  du  marquis  de  Mafjci 
(Alexandre),  frère  aîné  de  son  ami , 
et  général  au  service  d'Autriche  , 
La  Haie,  i-.Jo,  •*  vol.  in-rjt.  \yant 
eu  ,  en  1  -  ri ,  la  douleur  de  perdre 
Maflei ,  il  ne  put  plus  supporter  le 
séjour  de  l'Italie,  et  il  \iut  se  /i\er 
dans  «a  ville  natale,  où  il  apporta  les 
litres,  les  médailles  ,les  plantes,  les 
Minéraux  et  les  collections  en  tout 
jicnrc,  recueillis  dans  vingt-trois  ans 
de  vuy.iges,  de  fatigues  et  tle  périls 
(\i.  .Les  ri*  lies  débris  «l'antiquité  dont 
la  \iiletle  Nîmes  abonde  détinrent 
pour  lui  l'objet  d'une  élude  assidue. 


'^  I  rlr-'-r  %'r%\  *n«mti*  mi«  (r«nfnn  i:t  ■«■■  m  , 

C«-ii»l  •••!  t n  ni*-  ,iii«  .  i|r  Juin  «|r  uiatrraifi*,  il'upu- 
nl»  aiiiii*  t\'-*  ••  Minr»  ,  tir  >  ■•«  ■•{fir*  «j»t»n»  Jrt 
itln*  l'-ilil-i  h««  li  ^|i  i,«  ,  f*  tir  »»»»  t:il»  A*  t< ••if >  »  !•"« 
partit  "»  i|i|  lli'il.iif.  !'<■  fjtl'tl  fr<  linitf  tir  |da«  fr- 
fit  il  -|«ul'i'r  H  >\t  |i|ii*  liir.i  ■■•f  •  ii|i-*f.it>  j»tll«  U"IU- 
liiiti  i-  1111  ..ni  Hiti  jniii'  ■!•  11  ti*»ii|i*  |i»>  »iJi^»  ,  t|itt* 
Sri(iii<  1  ■ixtl  ■  <  ■  •••  >t I ••  lut  u»  nu  «ui  I*  •••■■••t  lUA- 
«  ■*  .  l'i  •  •  <it>  \  t  1  "lit  II  1  u  1  I  «•  ««.  ulir  i|i  «f  •  t| •! «••!• 
HullUM  1  lli-  .  »-■•■/   «!■  •  ■»•!••     .■«  «    tni-i..  ■«•«   •!<■  j|f«»in« 

•.••11.    ,\i    .4  iit^Hi .    *■    >l  ••*•€    .«^u'itiiH*     »-»lr4-  fili 

•Mir  ^     S  I 


4j» 


isigna  ics  acuin  ae  cciic  ucevu- 
,  dans  une  Dissertation  qui  prou- 
tant  de  sagacité  que  d'érudition, 
i  a  eu  deux  édition» ,  1u-8°. , 


SEC 

-  plus  beau  et  le  mieux  conservé 
ue  cci  monuments  ei-t  edui  auquel 
m  forme  a  fait  donner  le  nom  "de 
Maison  carrée.  On  remarque  sur 
Sun  entablement  une  mite  de  trous 
disposes  avec  une  aorte  de  sjmmé- 
iric.  Ils  avaient  occupé  l'attention  de 
Ptiresc  et  de  l'abbé  BartkéJemy ,  qui* 
avaient  pense*  qu'ils  servaient  i  atta- 
cher des  lettres  de  métal,  et  qu'4 
l'aide  de  ces  trous ,  on  pourrait  réta- 
blir l'inscription  de  l'édifice,  et  fixer 
ainsi  l'opinion  des  savants  partagés 
sur  sa  destination.  Apres  un  travail 
long  et  pénible,  Seguier  reconnut  que 
ce  monument  était  un  temple  élevé 
en  l'honneur  de  Gains  et  de  Lucins, 
fils  d* Agrippa  et  petits-fils  d'Auguste. 
Il  consigna  les  détails  de  cette  aecon- 
vertc,dansi:  **" 
vc  autant  <" 
et  qui 

1739  et  1776.  L'auteur  de  sônl 
lu  à  l'Académie  des  inscriptions  (  ' 
le  ton.  47  àe  ses  Mem.)  lait  la  re- 
marque ingénieuse  «qu'il  semble  que 

■  sa  fortune  littéraire  fut  due  à  la 
»  famille  d'Agrippa;  qu'une  médail» 
»  le  de  cet  illustre  romain  lui  inspira 

■  le  goût  de  l'antiquité,  et  quele  tem* 
*  pic  consacré  ascsfîls  est  deveuuun 
n  monument  desa  gloire.  »  Seguier 
expliqua  aussi  vers  le  même  temps  une 
suite  de  caractères  absolument  dif- 
férents de  tous  les  alphabets  connus, 
qui  se  trouvaient  sur  une  plaque  de 
bronze  découverte  pris  de  Lyon.  Il 
prouva  que  c'était  un  congé  militaire 
donné  à  un  soldat  par  l'empereur 
Adrien,  composé  en  langue  latine  et 
écrit  en  écriture  cursîve.  Ses  ouvrages 
imprimés  se  bornent  à  quelques  Mé' 
moires  épars  dans  divers  recueils 
académiques  ;  nous  ne  rappellerons 
qu'une  lettre  sur  un  autel  de  la  Bon- 
ne Déesse,  découvert  a  Arles.  Elle  est 
dans  les  Mélanges  du  président  d'Or- 


SET, 

ses  veilles  flSit  un  vaste  recueil  an-   I 
quel  sa  ïic  presque  entier»)  fui  ci 

sacrée,  cl  oui  n'a  lias  vu  le  jour, 
quoiqu'cn  Tut  d'être  IWré  i  l'im- 
pression. C'est  1111  CaliiIuRUc  île  tou- 

ll-,    l(-;il!,l-rl|.riilUSJIlcictlUC>.  11  flTCTK 

7  vol.  iu-fol. .  sous  ce  liire  :  Imcnp- 
tionum  antiyrtantm  truler  a bsoluûs- 
sin\us,in  i/u» gra-cartimlatinannn- 
mw  iasr.nplimium  ijtue  in  rditù 
u/rîs  reperiri  poturrttut  prima  ivr- 
ha  ilrscribunlur ,  etc.,  ktruscarum 
et  exoticarum  iritlit-c  ad  calcem  ad- 
jecta,  17/19  (3).  Une  Histoire  tri- 
tique  de  tous  1rs  écrits  publiés  sur 
celle  md titre  jusqu'il  1  706 .  "(■ 
remplit  drus  outra  vot  in-fol.,  sert 
d'introduction.  Enfin  ,  quatre  mitres 
vol.  in-4°.  et  in- fol.  COmpMKè&l 
des  suppléments,  des  notes  et  An  ta- 
bles. C 


plupart  des  savants  de  son  teatps. 

or»  i^ipto  ta  tabla  rf'b.  ujin^  tfl 
uM  qum  ohin  — <  ,™.  La  ■  1  ili-iiili  11 
o-oti-onll'hiiuiT.  i.  l-<Mm«.(  SiiSiUmm- 
■M  -'■■•-,■    |     1  nniiriifi    lu  njipi  ml 

H»,  Kir  rmtillir  ri  w*r\irt  la  imiiuriiin,,  « 
htm  Notice  ctrfnmiilngï(|H  «t  narta>  d*  aa  la 

nniaon  dalcUn*.  (ht  Yoït  ijwrtb  iararew  tn- 
diTinj*  ttiioïl  uï  lob  «wtrntrw.  «S  4*  nrit 
•WTIKHkdFnilcIHKH'frlarilVI'aJW 
lofb.  Stfoa  •,*  birlr,  ™  ,„I,  „«-«•  Bail- 
t,  n*U~R>»,  d«  Ct-*T.,P™-kF^tiaJ-.*i 

d«.'  ™  r-û'1  •  ■"*"  jf*JwM  —a.  !>-■«- 

d>  »  datai.  l'.T^  rv^làrf.  m4i  «i  ffi- 

Sî:  ftW^'C.!-,  «  "■'  d/jc«*«w.  Mwifrl 
pr/nml  <ï.  b  pro»™cn  6*  laajrli;,  mMwl 

n  nnxralliw  hki  **   *"*■'.  I    in  rmajin  ■  ■ 

nia  1  in  trlh  «taprot,  «  p  UMrnii 
f'<r)airncr.  Danri»  U  rMTMWjarMr  4a  ■  i  ■  I  ai  i  ■  . 

b  *Db de  Si.» ,  T dWl ™«}*21'«:,i-*1,V- 

rvA  b  rjnvnntaHBt  fui  Cl  raVrâ  par  <Jwr  - 
I-  K«rhMt..   ,™.r  «  narWrki  lÂlHIl»- 
q».   d.   Soi.  Ca4  11  <[Vil  Kua|  «Bai»  dii-brj  t 


SEG 

s  sont  dispersées;  cl  il  serait 
<*  1rs  réunir  :  mais  un  cou- 
loirs la  Collection  de  celles 
aient  adressées;  elles  rcra- 
7  vol.  iu-fol.  On  v  voit  des 
es  présidents  Rouliier  et  de 
rs ,  d'Hagcnbuch ,  de  Bozc , 
iiv,  J.-.L  Rousseau ,  de  Gau- 
.  Y  cran ,  etc.  On  annonça  , 
jà  plusieurs  années ,  la  pu- 
d'un  exlraitde  cette  corres- 
•  :  cette  annonce  n'a  été  sui- 
iiii  effet.  La  réputation  (pic 
était  acquise,  lui  ouvrit  l'cii- 
iisieurs  académies  de  France 
e.  En  177*  >  il  fut  nommé 
le  celle  des  inscriptions  et 
très,  où  son  éloge  a  été  fait 
Dacier.  Son  savoir  recelait 
au  lustre  de  ses  vertus:  ceux 
«citoyens  qiri  l'ont  connu, 
nt  un  dou\  souvenir  de  sa 
de  sa  modestie  et  de  sa 
ne  attaque  d'apoplexie  l'cn- 
itement,  le  rr  septembre 
ir  son  testament ,  il  légua  à 
ie  de  Nîmes,  dont  il  avait 
né  protecteur,  peu  aupara- 
rirhe bibliothèque  ,  ses  nn- 
.{;  *  *<**  médailles,  son  cabi- 
oirc  naturelle,  renia np table 
dite  rare  de  pétrifications,  et 
n,  qu'il  avait  ornir  de  bcau- 
isrriptions  et  d'autres  mo- 
antiques.  Lors  de  la  destruc- 
ar.idémies ,  cette  maison  lut 
et  le  reste  du  legs  fut  réuni 
iothèqiic  de  la  ville.  S  i — 1>. 

"IN     (  <.1IAR1.1-.S- AnTOINK  )  , 

ulte  ,  était  né   le   v>n    mars 
i  Va  ivres  ,   près  de  Ycsoul , 


rtlW-||i«til  •••Ut  Mil  I-4I  >!!•!■  •!••  III  ii[lll- 
r  H  4'1'al"  ,  tl>>«'  lli»t  ■!•  il'  1  4*  |i>Jm- 
* .  mn  !'■*«  nri|  «(•-*  iii»rri|i,i<iit*  Irmn  •  «  « 
«Imi*  Wi  r:i»ir«»ti.,  ^vri  <|rm  r\plnj- 
IranMrr  hit  \r%  «■•n»>i  iim|iP^im%  <!•-« 
««■|h«w  j  I  i'i  '  a>ii>fi  ri  t-n  iiioiHimmit  Uo 

«•Miinla  l.yuu  ,  etc. 


SEG  4:3 

obtint  dans  ses  éludes  des  succès  qi 
décidèrent  sa  vocation  pour  le  har- 
reau.  11  obtint ,  en  1748  ,  une  chaire 
de  droit  à  l'université  de  Besançon , 
et  la  remplit  d'une  manière  brillaute. 
11  joignait  à  une  vaste  érudition ,  une 
élocutiou  pure  et  élégante,  et  l'art  de 
mettre  les  matières  les  plus  abstraites 
à  la  portée  de  ses  élèves.  Nommé 
membre  de  l'académie  de  Besancon , 
lors  de  sa  création  en  i*;5u,  il  y  lut 
plusieurs  Mémoires  intéressants.  11 
mourut  dan>  sa  terre  de  Jallcrangc, 
près  de  Dole,  le  19  sept.  17^)0.  Le 
professeur  (lourvoisier  (  V,  ce  nom  ) 
se  rendit  l'interprète  de  la  douleur 
publique  ,  en  payant  un  juste  tribut 
a  la  mémoire  de  son  confrère  ,  dans 
le  discours  de  rentrée  à  l'université* 
Seguin  laissait  en  manuscrit  un  com- 
mentaire sur  les  Institutes  de  Justi- 
nien ,  qui  a  été  publié  par  M.  Proud- 
bon  ,  l'un  de  ses  élèves ,  aujourd'hui 
doyen  de  la  faculté  de  Dijon,  sous  ce 
titre  :  In  D.  Justiniani  Institut ioncs 
comment arii .    Besançon  ,    iHt.3  t 
în-8°.  (>  volume  est  orné  du  por- 
trait de  l'auteur;  il  eu  a  été  tiré  quel- 
ques exemplaires  sur  ve!iu.  Mu  outre 
on  a  de  Seguin  :  I.  Discours  sur  1rs 
avantages  qu'un  peut  tirer  de  l'étude 
de  l'histoire,  \~\rx.  IL  Dissertation 
sur  le  nombre  des  rois  Bourguignons 
qui  ont  précédé  (rondcluiud  ,   17  V*. 
Il  y  soutient,  contre  l'opinion  de  Dom 
Plani  lier  ■  Histoire  de  Bourgogne  ), 
que  (ididirairc ,  sous  lequel  les  Bour- 
guignons passèrent  le  Rhin  eu  .|i3t 
{)our  »'ct  ihlir  dans  les  Gaules  ,  était 
e  quatrième  roi  de  cette  nation ,  et 
que  c'est  à    tort  que  plusieurs  au- 
teurs ont  confondu  ce  prince  avec 
(îondioc,  son    successeur.  111.  Dis- 
sertation sur  le  véritable  auteur  des 
lois  des  Bourguignons,  1  ■j  "il.  L'au- 
teur   pn»u\c  qde   l\nn  ieii   Code   de 
cette  lia ;ion  ne  j>cut  avoir  eu  |>our 


474  SEG 

auteur  que  Gondcbaud  (/''.ce  nom). 

IV.  Discours  sur  l'émulation ,  1767. 

V.  Mémoire  sur  des  antiquités  de- 
couvertes  à  Jallcrange ,  1768:  ces 
antiquités  consistent  dans  les  raines 
d'un  château ,  des  pavés  en  mo- 
saïque, et  une  voie  romaine.  Tous 
ces  ouvrages,  conservés  daus  les  re- 
gistres de  l'académie  de  Besançon , 
sont  imprimés  par  extraits  dans  les 
procès-verbaux.  ÎÏ Éloge  île  Seguin 
a  été  lu  dans  une  de  ses  séances  par 
M.  G  cuisse  t,  professeur  d'éloquence, 
Besançon,  1809,  in-8°.    W — s. 

SÉGUR  (  Henri-François,  comte 
de  ) ,  (ils  du  marquis  de  Ségnr  , 
qui  était  colonel  dun  régiment  de 
sou  nom  ,  naquit  en  1689,  fut  nom- 
mé capitaine  dans  ce  incline  régi- 
ment, en  1706,  sortant  des  mous- 
quetaires ,  et  en  devint  colonel  dans 
la  même  année ,  après  la  démission 
de  son  père.  Nommé  successivement 
inestrc-dc-canip  et  brigadier  ,  il  con- 
tinua à  servir  en  Espagne  ,  puis  aux 
armées  de  la  Moselle,  de  la  Meuse  ; 
et  passa  en  Italie ,  où  il  fut,  en  1733, 
maréclial-dcs-logis  de  la  cavalerie.  Il 
fut  blessé  à  la  bataille  de  Guastalla, 
devint  maréclial-dc-camp  ,  servit  en 
Lorraine,  sous  le  comte  dcBcllisle, 
et  fut  nommé  lieutenant- général  le 
rr. mars  1738.  Ce  fut  eu  celte  qua- 
lité qu'il  conduisit,  en  !742>  un 
corps  de  dix  mille  hommes  dans  la 
Haute-Autriche,  où  il  se  trouva  eu 
présence  de  l'année  impériale  beau- 
coup plus  nombreuse.  Obligé  de  se 
renfermer  dans  Linlz ,  il  y  capitula 
sous  la  condition  de  ne  point  servir 
pendant  un  an.  Après  avoir  fait  la 
campagne  de  17.»  f  ,  sous  le  roi  ,  en 
Fia  mire  ,  il  conduisit  un  corps  d'ar- 
mée eu  Rivière  ,  battit  les  Impé- 
ii.uu  ,  le  -i«S  janvier  17  {5  ,  à  Lich- 
lni."i  <■!  m»  \it  |)ieiil<»l  entouré  par 
plu»  de  quinze  mille  honuncs  ,  n'eu 


SËG 

ayant  que  sept  mille  à  leur  op 
Il  réunit  sa  troupe  sur  les  hauti 
Pfadcuhofeu  ,  résista  penda 
jour  entier  à  trois  attaques  très 
et  fit  sa  retraite  sur  Raiu , 
avoir  éprouve  une  perte  cou* 
blc.  En  1746,  le  comte  de 
commanda  un  corps  d'armée 
Sambrc  ;  et  il  ouvrit  la  tranc 
siège  de  Charleroi.  11  était  à 
de  vingt-trois  escadrons  à  la  1: 
de  Lawfcld ,  où  son  lils  fut  b 
ses  cotés  ;  et  il  fut  crée  chi 
des  ordres  du  roi ,  le  1er.  j 
1748.  Ce  général  mourut  le  1 
1751,  à  Metz,  où  il  comm; 

M— D 

SÉGUR  (  JeAN-CiI  ARLES  DE 

cien  éveque  de  Saint-Papoul , 
du  précédent ,  naquit  à  Pai 
26  décembre  itkp  ,  et  pri 
bord  le  parti  des  armes.  Au 
des  gardes,  dit  l'abbé  d'Ors 
dans  son  Journal,  il  était  ci 
l'Oratoire ,  où  il  apprit  les  él< 
du  latin ,  et  il  eu  sortit ,  lor 
commençait  à  lui  donner  les  pr 

Srincipcs  de  la  théologie,  l! 
'abord  appelé,  comme  bca 
de  membres  de  sa  congrégation 
il  renonça  ensuite  à  sou  appel 
corps  où  il  était  entré,  fut  pou 
l'abbaye  de  Vcrmaiid,  dioc 
Noyon  ;  et  ayant  reçu  les  ord 
scz  rapidement,  devint  grande 
de  M.  de  Saùit-Alî.in,  éveq 
Laon,  et  le  seconda  pour  re 
l'ordre  dans  le  diocèse,  qui  s'ét. 
ressenti  des  troubles  dont  lYgli: 
alors  agitée.  En  17^3,  le  ère 
sa  famille  le  porta  jeune  cm 
lVpiscopat  ;  celte  promotion 
des  derniers  choix  du  régci 
1111  de  ceux  qui  excitèrent  le  j 
plaintes.  L'abbé  de  Segur. 
d'Ors, unie,  n'a  point  de  ihcob. 
ne  sait  pas  nicme  le  latin.  Ski 


SEG 

le  Saint-Papoul,  le  x.\  août 
il  continua  de  suivre  la  même 
tnfà  Laou ,  donna  deux  man- 
ils  en  faveur  de  la  constitution 
mitus ,  et  un  autre  contre  la 
Itation  des  cinquante  avocats, 
28.  Pcu-à-pou  ses  anciennes  pré- 
us  se  réveillèrent ,  il  se  lia  avec 
les  apj>clants,  et  il  entretint  un 
erce  de  lettres  avec  deux  cvê- 
le  ce  parti,  Soancu,  cvcqiic  de 
,  et  Colbcrt ,  éveque  de  Mont- 
\  Ce  dernier  lui  conseilla  une 
xhc  éclatante  pour  réparer  Je 
falc  de  sa  conduite  antérieure  , 
i(i  février  i73'"ï,  Si:cçnr  signa 
ndement  par  lequel  il  rétractait 
andements  précédents,  dénia  11- 
ardon  à  l'égliscdesa  soumission, 
léraità  l'appel  de  1  7  1 7. 11  sedé- 
1  même  temps  de  son  siège ,  et 
ça  rinteiîtion  d'expier  sa  fai- 
daus  la  solitude  et  dans  les 
s.  Ce  mandement,  préconise 
relqucsnns  comme  un  acte  de 
gc  héroïque,  fut  supprimé  par 
r#t  du  conseil ,  du  1  avril ,  et 
m  autre  du  parlement  de  Tou- 
,  du  ri  du  même  mois,  et  Tau- 
ut  condamné  par  le  pape  et  par 
nos  évoques .  Le  prélat  sortit  de 
iocè««e,  quitta  tontes  les  mar- 
ie sa  dignité ,  et  alla  se  cacher 
îâteau  de  Saint-Lie ,  pris  Or- 
.  riiez  M.  de  Kagimls,  qui  ac- 
lit  Vfiloiitiers  les  ap|H'];tnts  exi- 
inquiétes  ailleurs.  Là,  sous  un 
t  sous  un  habit  emprunte,  Sé- 
crurillit  les  clives  d'un  ]>arli 
tcii\.  Au  mois  d'août  suivant, 
1  isilcr  M.  Soancu  à  la  Chaise- 
et  se  fixa  d'aliord  «lie/,  un  eu- 
s  «unirons  de  Paris,  puis  chez 
ique.  ]|  y  menait  une  \ie  très- 
r  .  et  r.iis.tit  seulement  quelques 
:e*  j  Au\erre,  nr.ur  \oir  IVvé- 
M.  dcCavIus.   il  était  chfz  ce 


SEG  4:5 

prélat,  lorsqu'il  tomhi  malade ,  et  se 
fit  transporter  à  Paris,  où  il  mourut, 
le  28  sept.  1 7 J8.  On  trouve  son  Elo- 
ge dans  les  Nwwelles  ecclésiasti- 
ques, des  4, 18  et  u5  dec.  1748»  k* 
dernière  de  ces  feuilles  contient  plu- 
sieurs pièces  relatives  à  ce  prélat, 
Î[u'un  esprit  fort  borné  et  une  tête 
a ihle  paraissent  avoir  entraîné  à  des 
démarches  extraordinaires.il  menait 
d'ailleurs  une  conduite  régulière ,  et 
pratiquait  même  des  austérités.  On 
a  publié  l'abrégé  de  sa  Vie,  Utrccht, 
1740,  in-iu.  l* — c — T« 

SEGUR  (  pHiLirri.-llKNRi ,  mar- 
quis de  ) ,  maréchal  de  France  , 
iils  du  comte  Henri,  et  neveu  du 
précédent,  né  le  20  janvier  17*4» 
se  distingua  très  jeune  dans  les  guerres 
de  Bohème  et  d'Italie ,  sous  les  aus- 
pices de  son  perc ,  et  reçut ,  à  la  ba- 
taille de  Raucoux,  en  1746» lm  rouP 
de  fusil  qui  lui  perça  la  poitrine  ae 
part  en  part.  La  balle  ne  put  sortir, 
qu'au  moyen  d'une  opération  plus 
cruelle  que  la  blc.ssurc  incinc.  A  Lau- 
fcld ,  l'année  suivante,  faisant  une 
quatrième  charge  à  la  tête  de  son 
régiment,  repoussé  trois  fois,  il  eut 
le  bras  frarassé;  et ,  comme  il  crai- 
gnit ,  s'il  disparaissait ,  que  l'ar- 
deur de  ses  soldats  ne  se  ra Mentît ,  it 
continua  de  commander ,  força  les 
lerranrheinents,  ne  quitta  son  poste 
qu'après  la  victoire,  et  se  s.uimit 
alors  à  une  doulourcu>c  amputation. 
Informé  de  e»tte  action,  Louis  XV 
dit  au  père  de  Ségur  :  Des  hommes 
tels  que  votre  fils  mériteraient  d'éïrv 
invulnérables*  En  deux  promotions 
successives,  il  fut  nommé  inaréeh.il 
de-camp .  et  liciilciianl-gcnérd.  A  Vnr- 
hiirg.  un  corps  d'année  fut  sauvé 
par  le  marquis  de  Ségur.  Il  ramena, 
près  de  Miudcn,  au  due  de  llriss.ic, 
dix  mille  hommes  d'infanterie ,  que 
celui-ci  crevait  perdus,  et  qui,  peu- 


4f>  SEG 

(but  cinq  heures,  avaient  combattu 
contre  trente  mille   ennemis,    sans 
être  entames.  À  Clostercamp ,  mis 
hors  de   combat   par  un  coup  de 
baïonnette  à  la  gorge,  et  trois  coups 
de  sabitî  sur  la  ttte ,  il  fut  fait  pri- 
sonnier ,   après  avoir  résiste  long- 
temps aux.  grenadiers  qui   l'entou- 
raient. A  la  paix  i!  fut  inspecteur , 
et  mérita  la  confiance  des  ministres 
et  l'estime  de  Tannée.  On  lui  donna 
le  commandement  de  la   Franche- 
C:mte ,  dans   un  moment    où   des 
prétentions  mutuelles  et  mal  enten- 
dues semaient,  entre  le  ministère  et 
les   parlements,  le  militaire  et   la 
bourgeoisie,  un  esprit  de  division  et 
de  mésintelligence.  L'équité  du  mar- 
quis de  Ségur,  son  esprit  conciliant, 
et   surtout  sa   franchise,    ramenè- 
rent   la     tranquillité.    En    17B1  ? 
Louis XVI  appela  cet  officier-général 
au  ministère  de  la  guerre,  et  le  fit 
maréchal  de  France.  Ségur,  qui  eou- 
naissait  à  fond  les  vices  de  l'admi- 
nistration precnlcnte ,  rétablit  la  dis- 
ripliucdansles  corps ,  et  l'ordre  dans 
les  dépenses.  C'est  à  lui  que  les  sol- 
dais (lurent  le  bienfait  de  n'être  plus 
entasses,  par  trois,  dans  un  même 
lit.    Son  ordonnance  sur  les  hôpi- 
taux, modèle   parfait  en  ce  genre, 
prouve  à  quel  point  il  s'occupait  de 
tout  régénérer   dans    cette    partie  , 
trop  long-temps  négligée,  du  régime 
militaire.  (>  fut  encore  lui  qui  créa 
Tetii-major  de  Tannée,  institution 
dont  il    serait  dillicile  de   contester 
l'utilité  (1).  Le  maréchal  de  Ségur 


l  0  C.of    npi'i-i'ii   <{■-«  iiniT tlîum  «lu    niaiCclial    <1<* 
St'^ur  pendant  *«m   iiiiimt'  rr  ,   »«T^il  iu<  nni|i1«*t  *i 

Htm*  11  v  njoul «  |*-i*    nue    ini'ii'ioii   Av  In  Iaiip'uïp 

nrilunuaurp  «lui  hIIi  ïim:iit  'i  I.»  iiuIi|p«m-  »piiI«-  \es 
«•nipliiU  «I'oIIhu'I»  «lait»  l'.»rii»«;o.  On  r  c|<-p|iiri* 
l"iu'  Ifinii*  lis  i-II-ls  f|i-  rrtli-  m  .liiniMiiri1  <jtii  1 1-»>- 
pn  \r  luT>-rlnl  «lu*rr\i<-r  inilil.iiri',  i-t  qui  m«:- 
1  iii'ni'.i  «Ter  r.n*  m  Li  rlavw*  lii«-iril«T«-««aii'p  Art 
vmm  <>  ,:<irr«.  l'rllr  p|,n«r  «ïi«it  p!n«  tn«-i|  la  prp- 
mirrf  orrm'nii  <|a  tiire  rcLi'ff  »  »n  mvi  "-.ilrnlr- 
um'iiI  ,   et  ce  lui  •■!  >r*   qu'elle  culr.ùau  tuutct  bu 


SEG 

quitta  le  ministère,  lorsque  Tintrigoe 
s'empara  des  conseils,  sous  les  aus- 
pices du  cardinal  de  Loméuic.  De- 
puis ce  moment ,  il  vécut  obscur  rt 
paisible  dans  le  sein  de  sa  famille. 
La  révolution  lui  ravir,  toute  sa  for- 
tune .  qui  consistait  en  nue  pension 
du  roi.  Elle  le  dépouilla  de  ses  gra- 
des et  de  ses  ordres  ,  qu'il  avait 
payés  de  son  sang.  A  soixante-dix 
ans ,  pauvre  ,  infirme ,  privé  d'un 
bras  et  tourmenté  d-'une  goutte  qui 
lui  laissait  peu  de  relâche,  il  fut  jeté 
dans  un  cachot ,  avec  défense  d'y  re- 
cevoir les  soins  de  ses  enfants ,  et 
mfrnc  le  secours  d'un  domestique. 
Cependant  les    tyrans   épargnèrent 
ses  jours  ;  et  le  maréchal  de  Ségur 
dut  en  remercier  sa  misère.  11  mou- 
rut à  Paris,  âgé  de  soixante-dix- 
huit  ans,  le  8  octobre  1801.     D-È$. 
SÉGUR  (  Joseph  -  Alexaudak  , 
vicomte  de  ) ,  second  lils  du  précé- 
dent, entra  de  bonne  heure  an  servi- 
ce, et  fut  successivement  colonel  des 
réciinents  de  Noaillcs,deRoval-Lor- 
raine,  et  des  dragons  de  sou  nom. 
Maréchal  de  camp,  en  1790  ,  il  se 
livra  ,  sans  réserve ,  à  son  goût  pour 
les  lettres  qui  guérissent  presque  tou- 
jours de  l'ambition.  Le  premier  fmil 
de  ses  loisirs  fut   un   roman  épis- 
tolaire  ,  intitulé  Corresjwndance  se- 
crète   entre  JVinon   de  V Enclos  f 
le  marqids  de  f 'Morceaux \  et  AT*'. 
de  M (  Mainlenon  ).On  y  remar- 

3uc  des  choses   fines  et   beaucoup 
'intelligence  du  cœur  des  femmes  ; 


Irnupi'»  clan*  Ipi  prrmirr*  VMilîvrninil»  i|p  la  r— 
^•>1llli<lll.  (ll'MP  «li-fâ-i  ïi-ui  fut  fl'au1<itif  plu*  |iinmr1'" 
rt  pin»  fUrilp  qui-  |:i  plupart  <|p«  n  gimtiiU  «Un  ! 
mhi«  lr*  orilr«'!«  ilr  ji»iii»"»  p-n-  p«'"i  1  .i|»jl«V«  il  -■■  ' 
Ptp-Tiriirp.  Ibn*  !••»  Miim'-it»  *\\<*-  viriit  •'  ■  piil-!n-" 
M.  Ip  <i»iuU*  «Ii1  St  ,;iir  .  MU  a>ii«'  du  m^ri  rJinl  .  rrt 
rrri'iiin  a  ùi*rn|pi>  auUul  qu'il  a  pu  »-'ii  prfp  -lu 
turt  H'nvnir  «*<ml  r«  * î^iii*  pi*Mp  inlpuip'—tivi'  uni. m 
trm»-p;  p*  apri-*  ru  .»\iMr  ht'iiihh  l'un  i«»i»  i-iisiui" 
pt  lr«  fiiMc«t«'«  n  »«;ll.ia  -  ,  il  il- ri  u-  p«—  *i*<  nu  il 
qnYM'1  Ctil  rriulur  pu  li  iui'|oriif  *••.»  f"'i«-:l  .  «■■■«  ■ 
Ire  l'uv»  du  tniuiitiv  ilv  U  fvrrt:  M — Il  |- 


SEG 

m  n'y  retrouve  iii  le*  mœurs , 
onde  cette  époque.  Ëii  un  mot, 
ttrw  sont  jolies;  niais  ce  ne 
i  MUe.  de  L'Enclos ,  ni  Vil- 
us  qui  les  écrivent.    On  sait 

que  Ségur  a  fait  entrer  dans 
>rrespondancc  des  billets  un 
•lus  modernes  que  ceux  qu'il 
e  à,  son  héroïne,  et  que  de 
dames  ont  pu  reconnaître  ;  car 
sedait ,  au  plus  haut  degré ,  le 
«déplaire  aux  femmes.  Ou  jmmiI 

avouer  qu'il  en  abusait  :  mais 
t  alors  du  bon  air  de  multiplier 
crès  et  de  les  afficher.  Lajcm- 
louse ,  autre  roman  du  >  iconile 
|»ur,  qui  parut  en  1791  ,  n'est 
e  imitation  un  peu  pale  des  lÀai- 
dançereuses.  Ou  y  sent  l'effort 
Miel  de  l'auteur ,  pour  se  délour- 
c  son    modèle ,  en  le  côtoyant 
urs.  Passionne  pour  la  litlcratu- 
imatiqnc,  Ségur  travailla  pour 
les  grands  théâtre*.  Il  donna  , 
is  17H9.  jusqu'à  ittoj ,  à  l'Opé- 
ra Création  du  monda ,  poème 
die  sur  INriivre  célèbre  d'I  la  \  du: 
l'hcàtie  Français ,  Rosaline  et 
icourt ,  le  Fou  par  amour ,  le 
ur  du  mari.    (Cette   dernière 
?  m.  ritaît   de    rester  au  réper- 
;;  a  IXMeoii,  Y  Amant  arbitre , 
ont  et  f'erseuil  ,  drame  noir , 

le  sujet  eût  demande  des  cou- 
,  qui  n'étaient  point  sur  la  [>aictle 
éçur;  à  l'Opéra  roinîquc.  Ro~ 
,  la  Dame  voilée,  les  F'i^ux 
$ ,  le  Cabriolet  jaune,  l'Opéra 
iaue.  Ce  f.it  le  lendemain  de  la 
race  du  Cabriole!  jaune. ,  que  se 
vaut,  à  la  sortie  de  la  Cornet  lie 
ca;se  ,  près  de  M.  0***  ,  qu'une 
r  subite  arrêtait  sous  le\e>tibtilc, 
pli  \  ruait  aus-i  d'essuyer  une 
le,  Ségur  le  pria  d'accepter  une 
:e  dans  ion  cabriolet  jaune.  Le 
drvillc  s'est  également  enrichi  de 


SEG 


4:7 


plusieurs  petits  actes  de  cet  auteur 
ingénieux.  Ces  bluettes  ne  vivent  que 
d'esprit»  et  ne  vivent  pas  long-temps. 
Coin  ive  assidu  des  dîners  du  Vaude- 
ville ,  le  vicomte  de  Ségur  y  paya  sa 
contribution  poétique  par  des  chan- 
sons ,  qui  sont  spirituelles  et  faciles , 
mais  qui  n'ont  m  la  franchise,  ni  la 
gaieté  du  genre.  Celle  de  Y  Amour  et 
le.  Temps  a  fourni  des  dessins  et  des 
gravures.  Le  glacier  Garchi  dut  une 
partie  de  sa  vogue  aux  couplets  de 
Ségur.  Sa  dernière  production  ,  les 
Femmes,  180*2,  3  vol.  in-ia,  a  été 
réimprimé  (Lins  ces  derniers  temps. 
Le  cadre  était  vaste,  mais  il  n'est  pas 
rempli.  Ségur  obéit,  eu  1788,  à  1  in- 
vitation ,  iHHit-e'tre  irréfléchie ,  faite  à 
tous  les  r  rainais  éclairés,  d  Verne 
sur  le  gouvernement.  Il  composa  deux 
brochures;  l'une  indiquait  les  rap- 

f>orts  qu'il  convenait  d'établir  entre 
'armée  de  ligue  et  les  troupes  i:atio- 
nales,  l'autre  traitait  De  l'vpimun 
considérée  cimime  une  des  princi- 
pales causes  de  la  révolution.  GVjt 
dans  ce  dernier  écrit  qu'on  a  remar- 
qué la  phrase  suivante  :  «  I*i  vérita- 
»  ble  cause  de  nos  malheurs  est  IV- 
9  tonnante  médiocrité  qui  égalise  tous 
»  les   individus  :  s'il  paraissait  imi 
1»  homme  de  génie,  il  serait  le  mai- 
»  tre (  1  )  » .  Peu  d'hommes  ont  été  phîs 
aimables  que  le  vicomte  de  Ségur.  La 
douceur  de  sou  caractère  et  l'agi  c- 
meut  de  sou  esprit  rendaient  son  com- 
merce charmant.  Il  parlait  avec  gi;t- 
ce    et    sav.iit    écouter.   Légèrement 
ironique   sans  £tie   railleur,  il  cl.à- 
tiait  quelquefois, par  un  mot  heureux, 
la  vanité  d'un  sot  :  il  était  malin  a\cc 
aménité.  Comme  écrivain ,  il  est  loin 
du  comte  de  Ségur ,  son  frère.  Le  vi- 

'1  lh»  ■  m*  <»rr  Jf  lui  Ma  /'innn  .  •/«}•••  m  •■• 
11  1  rmlrttiiati r  -m >/u'.»u  !■■  l/r  f«nji/i»r  ,  l  mM  III  •••' 
la  1  riwf*li*fvr  ,  fmt  /<•  iiinn/-  J,t.  j/l%-.ilf*umJi.  *»c  ■ 
t(nr ,  \r  rajit.  m  9".  d«  .>•■  |*«|.  L— 9-L. 


4^     ■        ,SEG 

comte  était  sans  culture.  Où  de  M* 
amis  a  dit,  dus  an  poème  badin, sa 
parlant  du  litre  du  monde  i 


On'il  mi  iuKh  ,  te  far 

I.c  vicomte  de  Sens-  est  mort  a  Ba- 
Çuèrcsjea^juil.  iSo5,d' 
de  poitrine ,  a  l'âge  de  eu 
Ceux  qui  l'ont  condamné  comme  édi- 
teur des  Mémoires  <jk  fatums  Ai  Bar 
scnval,  ont  ignore  les  ah*  qui  la  jus- 
tifient. Le  baron  avait  lègue  tes  Mé- 
moires au  vicomte  de  Ségur.  Celui-ci, 
menace ,  pendant  U  terreur,  d'une 
invasion  de  commissaire*  ,  déposa  le 
manuscrit  chez  un  ranivsnucnnal.nt- 
timé.  Les  Mémoires  y  furent  tranev 
crits  par  une  main  infidèle  ;  et  dana 
le  cours  de  l'année  irJo5 ,  le  sjhruta 
Buisson  les  acheta  d'an,  inconnu,  ' 
pour  une  somme  tjes^Mdïqne.  Lors- 
que Buisson  apprit  qn'ils  annaste- 
naient  à  M.  de  Ségur ,  légataire  dit 
baron  de  Bcscnval ,  il  l'aborda  pesçf 
les  acquérir  de  lui-même.  Ségur  dé- 
clara que  l'intention  du  baron  de  Be- 
seuval  n'avait  jamais  été  de  les  ren- 
dre publics ,  et  que  U  sienne  était  de 
se  conformer  à  U  volonté  du  testa- 
teur. Le  libraire  lui  Gt  observer  qu'en 
renonçant  à  les  imprimer,  il  était 
tt-uii  (  lui  Buisson  }  de  résumer  le 
manuscrit  subrepli  ce;  niais  qu'un  au- 
tre serait  vraisemblablement  moins 
délicat  j  qu'on  les  publierait  sans  s 'in- 
former s  ils  étaient  ou  non  la  pro- 
priété de  celui  qui  les  présentait  j  que , 
dans  ce  cas,  ils  seraient  imprimas 
tels  qu'ils  ctiient, tandis  qu'il  lui  pro- 
posait de  laisser,  sou»  le  voile  de  Pi- 
nitialc,  tous  les  noms  qu'on  voudrait 
dérober  à  la  curiosité  des  lecteurs. 
■  llronsentaitmème  ,  ajouta-t-il,  à 
»  toutes  les  suppressions  qu'on  juge- 
n  rait  nécessaires.  ■  Ségur  accepta 
cet  arrangement.  Il  supprima  bean- 


tiifiires,  dulil  la  publication  fut  nu 
Sl'Jlvhlr,  D — es. 

SEGUY  (Josipu),  abbe  dcGenln 
et  chanoine  .le  Mraii»  .  était  néà&V 
dfcs  ,  en  i(iHi).  Après  de  bonnes  éto 
des ,  se  MUtasti  du  Batil  jiour  la  litlc- 
ralui-e.  il  s'y  appliqua  avec  soin,  A 
cultiva  la  poésie  et  l'éloquence,  un 
tout  celle  de  la  chaire.  Bientôt  il  pa- 
rut à  la  cour  et  dans  la  capitale  aret 
distinction ,  comme  orateur  ehieum 
Choisi,  en  1739,  pour  prêcher  la 
Panégyrique  de  Sjint-l.ouis,  cnpr* 
sente  de  l'académie  lïançai>e,  rrllr 
compagnie  fut  si  satisfaite  de  sou  Du- 
cours,  qu'elle  demanda  pour  lui  1  A 
baye  de  Geulis  ;  et  le  cjulînal  dt 
Fleury, alors  premier  ministre, va» 
lut  Lien  l'accorder.  De  tels  sucol» 
eïcitèrent  l'envie.  On  préleudil  «us1 
n'avait  pas  composé  lui-même  ce  Pt- 
uégyrique ,  et  que  La  motte  en  eftatt 
l'auteur.  Scgiiy  ne  répondit  poul 
à  celte  injuste  imp11t.1t ion.  D'iulr* 
Discours  du  même  mérite,  ou  iTin 
mérite  siqie'ticiir,  nul  miment  1:11  Id 
Éloge  de  I,oiiîsX1V,  pruuoncéàV 
vaut  l'académie,  ci  l'Oraison  funèbre 
du  maréchal  de  Yîtbrs  ,  pitre  Irtv 
distinguée,  qu'on  ne  lui  disputa  point, 
prouvèrent  qu'il  n'avait  pas  besoin 
de  s'adresser  à  autrui  pour  produire 
d'excellents  ouvrages.  En  173a,  i 
remporta  le  prit  de  poésie  à  l'a 
mie  fraucai.se.  Cette  pièce  et  la 
Oraison  funèbre  du  maréchal  de  VU- 
bis  lui  en  «mirent  les  portes.  M. 
Adam,  secrétaire  des  command» 
incntsdu  prince  de  Conti ,  et  l'un  de 
membres  de  l'académie  fiançais*, ft 
étant  mort,  Sepuy  lui  succéda  .  et  **■ 
recule  i5  mars'i^ill.  Sou  Disco— * 
de  réception,  et  la  Bepostse  de  l'a) 
de  Rolieun ,  en  qualité  de  directe* 
se  trouvent  an  v*.  vol.  dis  Bac* 


SEG 

Micecs  par  les  académi- 
Seguy  remplit  avec  bcau- 
etitude,  pendant  plusieurs 
devoirs  que  lui  imposait 
iu  titre,  et  partagea  avec 
%aux  de  la  compagnie.  A 

I  joignait  nue  véritable 
âge  avauçaut ,  il  crut  de- 
:er  aux  choses  du  monde, 
is  N'occuper  que  de  celles 
e  vie.  Ut-tiré  à  M eaux,  il 
iplir  avec  uuc  édifiante 
-s  devoirs  de  chanoine  , 
t,  dit  le  duc  de  Nivernais 
r  .sa  vie  et  sa  gloire,  dans 
où  tout  accès  lut  ferme  à 

t  où  il  ne  portât  pas  même 

•  de  ses  talents.  »  L'a- 
pjrotta  un  savant  utile  et 
mais  elle  respecta  ses  rao- 
moiirut  À  Mcaux  le  il 
a  ge'  de  soixante-douze  ans. 
le  pathétique ,  et  en  gé- 
l'éniouvoir,  qualité  si  ne- 
>i  précieuse  datis  un  prédi- 
inent  le  caractère  de  IV- 

*  Scgiiv.  Il  ne  faut  point 
dans  .ses  dise<uirs  ,  ces 
t  sa illiiul.s  qui  font  le  su- 
li  cist  nouent  nos  orateurs 
o  ri  ire:  mais  il  écrit  avec 
leg.iiicc:  et  son  style  brille 
te  et  p..r  une  grande  enr- 
a  i<  marque  que  bien  qu'il 

ileur  f]!ii?  poêle,  ay.iut 
ei  piï\  de  poé>ie  ,  il  n'en 
obtenu  <i  'éloquence ,  qiioi- 
icuiiiu  pluticur*»  lois  dans 

II  .i  de  lui  :  I.  Recueil  de 
cri.  iii-i'.».  11.  Panrpj'ri- 
nli  ,  i~V| ,  •».  vol.  iu-r.i. 
»  funèbre  du  maréchal  de 
*W>,  in-.iw.  IV.  Oraison 


-IIIT 

•  1    .1     -IU   .    >|.      M      \c   |-t  Mil  I      l|i      B>> 
■  |i      *»'•  t-li-nll  „        iMK  :1    ■  »!«■     H 
|»      M- 


SEG  4:«, 

funèbre  du  cardinal  de  Bissy ,  i  t3-, 
in-.{°.  Scçuy  était  l'obligé  de  ce  car- 
dinal ,  éveque  de  Mcaux ,  et  c'était  de 
lui  qu'il  tenait  son  caiionica  t.  Y.  Orai- 
son funèbre  d'Elisabeth  de  Lorrai- 
ne ,  reine  de  Sar daigne  ,  1745  , 
in-4°.  VI-  Discours  académiques , 
1736,  1  vol.  in-ia.  VII.  Nouvel 
essai  de  poésies  sacrées  ,  1 756 ,  1 
vol.  in- 12.  Soguy  a  publié,  avec  l'abbé 
Tniblet ,  la  deuxième  édition  de  V In- 
troduction à  la  connaissance  de  l'es- 
prit  liumain ,  nar  Vativenargucs ,  1 
vol.  in- 1  u.  —  On  ne  doit  pas  le  con- 
fondre avec  son  frère,  ami  de  Jean- 
ttaptistc  Rousseau ,  et  qui  donna  une 
édition  des  Œuvres  de  ce  poète, 
Didot ,  1 7Î3 ,  3  vol.  iu-4°. , et  4  vol. 
in-rj.(3).  L — Y. 

SKIBOLD  (Chbltien)  ,  peintre^ 
ne  à  Maïeucc,  en  itx^ ,  nnnifcsU  , 
au  sortir  de  l'enfance ,  ses  rares  dis- 
positions pour  le  dessin.  Il  n'eut  d'au- 
tre maître  que  son  génie ,  et  l'étude  as- 
sidue de  la  nature.  Ses  ligures  ne  sont 
ordinairement  peintes  qu'à  mi-corps. 
C/O  sont  en  général  des  portraits; 
mais  par  la  manière  dout  elles  sont 
historiées ,  il  en  sut  faire  de  vérita- 
bles tableaux.  (Jicrchaut  à  égaler  Don- 
ner par  lefini.il  poussa  cette  qualité 
au  point  d'exprimer  jusqu'aux  pores 
delà  peau.  S'il  est  intérieur  à  ce  der- 
nier, pour  la  délicatesse  du  pinceau, 
il  lui  est  supérieur  par  la  science  du 
dessin  et  le  choix  des  attitudes.  Kn 
17JO,  il  eut  rhonnour  d'être  uomiiié 
peintre  du  cabinet  de  Timpératrice- 
reine  Marie  Thérèse.  Parmi  ses  ou- 


•Il  lll<'  «  nlllllli'  ifr  »ail|  |<M  <!■  l|.  I      ,.(  ipaii.il  a  t  li    .nli.lt* 

|«ar  U'  priiif  1-  |^li«H"t1.  lin  »  tr "un    !•»    )/■  !••«•/<- ri 
r%      l'<T    1:   ■      /./■»!■■.     Illl|>l  llllli'.      ll.lll*      I    •  il-llMIl      l|t'l 
l(   II'  li  •   i!f    Ji.iii   IUl>ti«fi    h"il»-riiÉ.  |*il>lirr  -t   H"t 
li'rii^lil  .  ru  l"lj     \iii*i  fiiiili  •  1  •  •  jhm-*!!1*  |i4iat*wiil 
•  tff  lll<  ■■n|f  «UlikUlCIlt    r»iilW*sr  il«     Ji«lll'.*pll>!i 


4So 


SET 


\  rager,  les  plus  remarquables  ,    on 
cite  un  vieillard  à  mi-coq>s ,  ha- 
billé de  grosse  bure  ,  ouvrant  des 
yeux  prestju  éteints ,  et  paraissant 
faire  îles  efforts  pour  parler.  Le 
Musée  du  Louvre  possède  le  portrait 
de  ecl  artiste  peint  par  lui-même.  Sei- 
bold  mourut  à  Vieiiiie  eu  i-j(>8.  P-s. 
SEiGk-MAHMOUD.   Foj.  Mo- 
HAMMM). 

SÉ1D-BÉGHAR  ,  derviche  turc  , 
était  un  de  ees  solitaires  auxquels  la 
multitude  accorde  des  dous  surnatu- 
rels ,  en  faveur  de  leur  vertu  et  de 
leur  sainteté  { i  ).  L'an  de  l'hégire  H-Jt.^, 
(  \'\'J.'.i  de  J.-C.  ),  Ainuralh  II  fut 
it/iec  de  marcher  eu  personne  contre 
un  nouvel  imposteur  qui  prenait  en- 
core le  nom  de  Mustapha,  ce  fils  de 
l]aja;.cl  ï,:l".. qu'on  avait  cru  échappé 
à  !a  déroute  d'Ancyrc.  Avant  de  com- 
baurc  son  dangereux  ennemi,  le  su  1 
titan  alla  invoquer  l'intercession  de 
tSeïd-îjéehar  ,  et  sa  politique  ou  sa 
pieté  furent  récompensées  par  le  suc- 
ées. Le  derviche  se  mil  en  prières  : 
Mahomet    lui   apparut  et  V avertit 
qu'il   assisterait    Amurath,   et  qu'il 
le  rendrait  victorieux.  Le  saint  per- 
sonnage arma  le  sulthan  d'un  cime- 
terre, à  la  tète  de  l'armée  othomane, 
et   lui  dit  :  «   Marche/. ,  la  victoire 
)>  suit  vos  pas.    »   Elle  le  suivit  en 
e!î;.l:  Amuratli  et  l'imposteur  se  mc- 
m liaient  à  forces  égales  ,  depuis  sept 
joins,  lorsque  le  huitième,  une  hé- 
morrhagie,  presque  miraculeuse,  sur- 
vu  uc  au    lauv    Mustapha,   frappa 
d'une  terreur  panique  tous  ses  sol- 

(iï  I.'.«iili'iir  «!»■  tfl  ««rlitlfii  Miivi  .  jxinr  Ii«  nom 
ilu  iici  Mii'i:.».,!'  ili-ul  il  *>'iinil ,  l'^iili'i'Mr  «it*  I)«'iii-*- 
ii  iui  '■  '.i:it  'iiiii  :  in. ii  Li  s  lnhlui  i«-im  lui  «  *  l'vïi.iU 
|..ii  Mm  i.n!-.i'-:i  tl  <  >||N>.m  .  imu*  Up|>l  l'IUil'iil  «jH  il 
■■'  iiiMiiiu.iil  .Si'.iii.i-  i'iiil\  li-.Moii.uiiiiii'J  ilnlliiiiv  , 
■  -!  qu'il  «  '.ut  mu  ih'iiiiih  Luiir-Siillliau ,  »mi«  <]iiii(<> 
,  .;.»■•  qu'il  .i\uil  t-|i-nj«i-  mu-  lillf  df  lW}.r/rl  I*-1.  il* 
in  il.  iiil  |i.i«  unii  plu»  qu'il  lïit  lit  rvitlic  ,  Ii.-l 
iliit-lri.r  ,  If  plu*  !iii>aiii  «îi*  *«>ii  mci  U',  1 1 ••!»-••  **•• ce 
i  u  -,.!■  _  tl   \i  irful  tu  uuiiii  de  Minldc.      A  — i. 


SEt 

dats ,  et  le  fit  tomber  au  pouvoir  k 
sulthan ,  sous  les  yeux  duquel  il  ctf 
là  tete  tranchée.  Ce  prodige  ne  Ù 
qu'ajouter  à  la  réputation  de  sainte* 
uc  Séïd-Béchar.  Aussi  Amurath  i 
manqua- t-il  pas  de  l'appeler  a  «■ 
aide   lorsqu'il  mit ,  quelque  temps 
après,  le  siège  devant  Constanta»- 
plc.  Le  solitaire  arriva  dans  le  camp, 
monté  sur  une  mule  et  suivi  de  ciuq 
cents  disciples.  Il  déclara  encore  m 
nouvelle  vision.  Cette  fois  il  avait  èé 
enlevé  au  ciel ,  et  Mahomet  s'cUit 
entretenu  avec  lui  :  la  ville  de  Cous- 
tanlinople  serait  prise  d'assaut  ;  les 
Musulmans  auraient  eu  partage  ■ 
riche  butin  et  beaucoup  cfc  fcinmfs; 
mais  il  était  dit  que  les  plus  beib 
de  celles  qui  peuplaient  les  uiuiias- 
lèrcs  grecs  seraient  réservées  à  Srid- 
Béchar  et  à  ses  disciples  (a).  I* 
promesses  de  Mahomet  ne  se  réali- 
sèrent pas  cette  fois  :  les  Grecs  op- 
posèrent aux  eilbrtsdes  OthonuiBut 
bonnes  murailles  et  un  grand  cou- 
rage ;  d'ailleurs  ils  avaient  vu  île 
leur   côté ,  dit  Jean   Cananus ,  la 
Vierge-Marie,  en  robe  violette.» 
promener  sur  leurs  remparts  et  ks 
encourager  à  se  bien  défendre.  Irait- 
rat  h  11  leva  le  siège  au  bout  de  dnft 
mois  ;  Séïd-lhlchar  remonta  sur  si 
mule  et  reprit,  avec  ses  disciple», k 
chemin  de  sa  solitude,  où  il  mourut 
dans  l'obscurité.  S — \» 

SftlD-MOUSTAPHA  ,  ingéuicur 
turc,  né  à  Coiistantiuoplc,  eut.  «us 
sa  plus  tendre  enfance ,  un  goût  u- 
résistiMe  pour  les  sciences  et  le»  arl>. 
Klevc  par  des  parents  dépour\u>  i.c 
toute  instruction,  il  .s'amusait,  com- 


(i\   Muiirad^ra  «I'iHiomiii  nr  n-»rlr  |m>  dr  «i  t«* 
iir<:<iiiclr    ri  >.uiu'  ]»r«tli<  limi  du  \inii  Sihcw*  •  •■' 
ilBMi-l>i>Lli;ir\  ;  iu."i.s  il  dit  qiif  ce  lui  un  diM  iplr  »I* 
eu  docteur  qui.  (niitr  un»  iqiri-» ,  |ir> «lit  uu  lurf** 
Miltlt^ii  Mt   limrt  |»ioili.iiiie.   ri   tiur   Ii»    rimn-ai  «jur 
ir.qqir  de  t'rllt    piidirli-Hi ,    qu'il    n-^.ir<)«    iitmito 
■  i  ii  iiiiii.  wu  i  •«.-!,  ui"Uti<t  vu  rlifi  rfii  Juml  «U  !*•■•• 
ju.r.-.    .  A—  I 


SEI 

ascal,  dans  la  maison  paternelle, 
rire,  sur  le  terrain ,  des  cercles , 
inglcs,  des  parallèles  et  d'au- 
igures  régulières,  s'efforça nt  de 
ipliquer  à  ses  camarades ,  quoi- 
n'en  eut  lui-même  qu'une  con- 
auce  Lien  imparfaite,  puisque 
n  livre  n'avait  encore  été  mis 

ses  mains.  Sentant  bientôt  la 
site  d'un  compas  pour  s'assurer 
i  proportion  des  plans  et  des 
es  qu  il  avait  jusqu  alors  tracées 
isard,  il  éprouva  une  vive  jouis- 
»  en  se  voyant  possesseur  de  cet 
liment.  5a  satisfaction  augmenta 
reniière  fois  qu'il  conçut  l'idée 
?r  une  corde  à  deux  piquets ,  et 
m  servir  dans  la  formation  pro- 
onnelle  de  ses  courbes.  Une  lu- 
d'approche  très-ordinaire,  que 
père  lui  prêta ,  lui  donna  les 
rus  d'observer  la  bine ,  et  d'af- 
rr ,  devant  une  iioml)rctisc  as- 
Ice,  que  cette  planète  était  d'u- 
wme  sph crique.  Arrivé  à  l'a- 
icence,  il  passait  une  partie  de 
emps  à  examiner  avec  la  plus 
je  attention  tous  les  instruments 
pouvait  »c  procurer;  et  bientôt 
ostructiou  des  quarts  -  de  -  cercle 
itres  instruments  de  même  na- 
,  lui  devint  familière.  11  s'appli- 
ii'S-lors  à  l'étude  des  mathéma  • 
s.  Les  cléments  de  géométrie 
clide  et  des  fragments  d'anciens 
ains  traduits  en  aral>c,  firent 
Irliccs.  Il  passait  1rs  jours  et  les 

avec  les  maîtres  turcs,  pour 
imter  la  masse  de  ses  con- 
anees.  Ce  fut  Oilcubey  Ismaïl 
ili  qui  lui  montra  le  calcul  des 
îthmes.  La  perfection  des  ou- 
rs et  de>  instruments  envovc's 
rope  lui  lit  comprendre  que  ce 
était  le  centre  où  i\.n  cultivait 
alitement  le.-»  sciences  auxquelles 
•marrait  ton*  ses  instants-  <t  il 

\LI. 


SEI 


48 1 


résolut  de  s'en  rapprocher.  Il  se  mit 
à  étudier  la  langue  française,  qu'il 
considérait  comme  la  plus  universelle 
et  la  plus  capable  de  le  mettre  à 
portée  d'aprofondir  des  sciences  qu'il 
aimait.  En  peu  de  temps,  il  put  par- 
courir les  ouvrages  de  Wolf,  d'O- 
zauam,  de  Bélidor  et  de  plusieurs  au- 
tres auteurs  ;  mais  ces  écrivains ,  qu'il  . 
trouvait  plus  ou  moins  diffus,  ne 
remplirent  point  son  objet ,  qui  était  * 
la  connaissance  de  l'application  des 
mathématiques  à  la  tactique,  à  l'ar-  ^ 
chitecture  militaire,  et  aux  diverses 
branches  de  la  mécanique.  A  force 
de  travail,  les  calculs  de  l'algèbre 
lui  (IcMiirent  familiers,  et  il  s'exer- 
ça lui-même ,  en  attendant  a\ee  im- 
Ihiticncc  l'occasion  d'un  voyage  en 
ùirope.  Il  abandonna  momenta- 
nément cette  idée,  lorsque  le  sul- 
than  Seliin  III  eut  fonde  une  nou- 
velle école  de  mathématiques  (i), 
près  de  l'arsenal ,  à  Sudlidzé.  Séid- 
Moustapha  y  fut  place ,  en  qualité 
d'élève  permanent  et  salarié.  C'é- 
tait la  première  fois  qu'on  avait  en- 
tendu à  Coustantinoplc  des  leçons 
publiques  de  mathématiques.  I/igno- 
rance  et  l'cmie  sYIc\èrent  de  tous 
côtés  coutre  cet  établissement.  Ou 
attaqua  ,  on  persécuta  presque  le 
maître  et  les  écoliers.  Ce  déchaiuc- 
ment  universel  a\ait  répandu  le  dé- 
couragement dans  l'école  ,  lorsque 
le  sulthan  Séliui  manifesta  haute- 
ment la  protection  qu'il  accordait  à, 
cette  nom  elle  institution.  On  y  fit , 
par  ses  ordres  ,  des  plans  de  forte- 
resses rcgulièie»  et  irrégulières,  ac- 
compagnes d'cxplicaiiou*  écrites,  ou 
l'on  exposait  les  régies  qui  a\ aient 
seni  à  le>  tracer.  Oitand  ces  expli- 


(  »\  ♦*»••!  Aii-->.|.i|  1  .ir*tjtpc  II*-  n.>ii»i  IV t  «  ««Ir,  imiir 
I*    <ii«riii^ii«r    <!•  ••'■  i|ur  |r  Kjrmi  •(■-  I  •*•  t    .m  dit 

fldM-r   MrtU  |p  rrtfiir  «lu    MiIlLiti    M>>ll»,  4pll-*      M  «III. 

•If  l«u  .  :«"n.  il.  »   t-**.  mIii   !«-;••. 


.18* 


SEI 


cations  eurent  été  publiées,  les  élevés 
exécutèrent  ,  d'après  leurs  plans  , 
dans  les  campagnes  qui  environnent 
Constantinople ,  de  petites  forteresses 
avec  leurs  bastions  en  gazon,  leurs 
chemins  couverts  et  toutes  leurs  dé- 

Sendances.  Une  foule  innombrable 
'liafitants  de  Constantinople  vînt 
examiner  ces  travaux,  et  ne  put  re- 
fuser son  admiration  aux  exercices  et 
air:  évolutions  militaires  qui  eurent 
lieu  pour  l'attaque  ou  la  défense  des 
forteresses  en  miniature.  Bientôt  la 
masse  du  public  ne  contesta  plus  l'u- 
tilité dont  pouvait  être  ,  pour  L  na- 
tion ,  un  corps  d'ingénieurs  habiles  : 
les  murmures  cessèrent ,  et  les  élèves 
poursuivirent  leurs  travaux  sans  être 
exposés  aux.  railleries  ou  aux  mauvais 
traitements,  De  bons  officiers,  d'ex- 
cellents arpenteurs,  se  formèrent  dans 
l'école  ;  un  atlas  général,  quoique 
rempli  d'erreurs  et  d'incorrections ,  y 
fut  dresse;  et  l'on  se  proposa  de  le- 
ver une  carte  plus  exacte  de  l'Asie. 
Séid-Moustapha  devait  coopérer  à 
cette  belle  entreprise,  qui  n'a  probable- 
ment jamais  été  commencée.  En  i §o3, 
il  lit  imprimer,  en  français,  dans  la  nou- 
velle Typographie  de  Scutari  (a),  fon- 
dée par  Sélim  1 II ,  un  ouvrage  intitulé  : 
Diatribe  de  V ingénieur  Séid-Mous- 
tapha, sur  l'état  actuel  de  VArt 
militaire ,  du  Génie  et  des  Sciences 
à  Constantinople.  C'est  comme  au- 
teur de  cette  brochure,  aussi  curieuse 
Ear  le  fonds  des  idées ,  que  par  la 
mgue  dans  laquelle  elle  a  été  écrite 
(3) ,  que  nous  donnons  à  Séid*Mous- 

(?)  Scutari,  que  In  Turcs  nomment  Utkuddr, 
la  (tirt  topolit  des  ancien»,  fur  me  maintenant  un 
faubourg  de  Conslaut  inonle  :  îl  est  situé  en  Asie, 
au-delà  du  Bosphore,  vis-à-vis  da  sérail. 

(3)  Ce  n'était  pan  cependant  le  premier  ouvrage 
écrit  eu  français  par  un  turc,  et  imprimé  m  Cou»> 
tantiuuple.  I<angl<-s ,  qui  l'a  fait  réimprimer  a 
Paris ,  vu  cite  un  autre  qu'on  doit  à  Mahmoud 
Rayf  Efcndy  ,  ancien  secrétaire  ,  de  l'ambassade 
impériale  pres  la  cour  d'Angleterre»  Langles 
croyait  posséder  le  seul  exemplaire  de  cet  ouvrage 


SEI 

r 

tapha  une  place  dans  la  Biographie 
muvenèlle.  L'auteur  a  fiât  précéder 
son  ouvrage  d'un  Avant-Propos  sm 
son  état ,  où  nous  avons  beancoe} 
jmisépotirla  rédaction  de  notre  If  •> 
tice.  Les  sciences  et  les  arts  font  h 
tour  dn  monde ,  dît  Séid-MonsUphi 
dans  sa  Diatribe;  les  nations  derEo- 
rope,  aujourd'hui  si  éclakées,  ont  es 
pour  maîtres  les  Latins;  ceux-ci  cal 
été  les  disciples  des  Grecs;  et  c'est 
dans  la  Perse,  l'Egypte  et  Hnde, 
qu'était  autrerois  le  foyer  des  hnmeres. 
Dans  les  premiers  temps,  les  Otho- 
mans  n'avaient  pas  besoin  de  con- 
naître la  trigonométrie  jpour  vain- 
cre .  des    ennemis  aussi,  ignorants 
qu'eux.  Plus  tard  les  nations  ehré- 
tiennes  de  l'Europe  pert^botmèrenC 
leur  tactique  et  leurs  armes ,  tandis 
que  les  Musulmans  sont  restes  près- 
crue  stationnaires;  et  ils  ont  éprouvé 
(tes  revers.   Le  sulthan  Séha  BB 
a  voulu  faire  cesser  cet  état  de  choses, 
et  mettre  ses  sujets  au  niveau  des  au- 
tres nations.  Seld-Moustanha  tait 
ensuite  une  description  rapide  mais 
curieuse  des  différents  établissements 
que  Ton  doit  à  ce  prince ,  et  il  en  dé- 
montre les  avantages.  Nous  n'avons 
pu  nous  procurer  aucun  renseigne- 
ment sur  les  dernières  années  de  cet 
ingénieur  :  il  paraît  seulement  qu'il 
périt  lorsque  Selim  III  fut  renversédu 
trône ,  en  1807  ,  dans  les  combats 

qui  existât  en  Franc*;  noua  en  avons  sm  te*  veux 
un  second,  qui  appartient  a  M.  Hou,  chef  été  di- 
vision au  ministère  des  suaires  étnsiçerss.  U  est 
intitulé  :  Tmbletm  des  nouveaux  règlement!  de  terne- 
pire  oUomum  ,  compati  pur  Mmkmoué  Hm^fEfimdj, 
Imprimé  dmiu  U  nouvelle  imprimerie  dugeme.  ssu* 
la  direction  d*Abdurr  Akmmm  Efimdi,  ptnfêweur 
de  biométrie  etd'oJgehy,  C*naf  antiwafisw  ,  ijot. 
in-40.  de  60  pages,  orné  de  17  pssncbee  yvéna  a 
l'eau-forte,  représentant  les  prmciuasjx  hMisn»Tsst 
Us  vues  pittoresque*  des  sites  occupé»  par  la  non 
veDe  milice  othomane  organisée  a  l'européen***»} 
les  camps,  les  armes,  les  vaitusnt ,  etc.,  étmmw 
d'après  les  nouveaux  principes.  Dans  la  titre  de 
l'ouvrage,  le  mot  otiommm  est  artc  doux  l  et  sans 
A ,   quoique  Langls»  en  nutU  un*  dtsst  ea|ui  emvm\ 


SET 

«  donnèrent  entre  les  janissaires 
>  troupes  de  nouvelle  levée.  L'ou- 
c  de  Scïd-Moustapha  a  été  réim- 
»c  a  Paris,  en  1810 ,  d'après  l'é- 
>n  originale  ,  par  les  soins  de 
^ès,  qui  y  a  joint  une  Préface  et 
Votes.  D — z — s. 

FJDAH  KHATOUN  ,  princesse 
aide ,  s'est  rendue  célèbre  par 
nneté  et  ses  talents  pour  le  gou- 
cœent.  Épouse  de  Fakhr-cd-dan- 
dont  les  états  s'étendaient  depuis 
hau  et  Hamadan ,  jusqu'à  la  mer 
tienne,  elle  eut  beaucoup  à  souf- 
ic  l'inconduite  et  des  prodigalités 
e  prince  méprisable,  sur  lequel 
nt  néanmoins  conserver  un  grand 
idani.  Elle  en  abusa,  dit-on ,  au 
t  de  s'emparer  de  tous  ses  tré- 
,  de  le  laisser  manquer  des  choses 
ssaires,  et  de  refuser  même  un 
ml  pour  l'ensevelir.  11  est  proba- 
ru'on  a  calomnié  cette  princesse, 
accusant  d'avarice ,  ou  du  moins 
xjgérant  sa  parcimonie,  puisque 
ourantFakhreddaulah,  1  an  38^ 
rh<gyre  (ffî]  de  J.-C.  ),  laissa 
re-vingt-dix  millions  en  numé- 
*  dans  ses  coffres  ,  et  plusieurs 
ers  d'habits  de  toute  espèce  (  V. 
■r-ed-daulah).  Une  si  honteuse 
wie  ne  s'accorde  pas  avec  le  ca- 
ere  de  grandeur  que  Sculah  dé- 
a  depuis  la  mort  de  sou  époux. 
rgée  alors  de  la  tutelle  de  ses 
nt*  '  f'oy.  Maiïjihlii-daui.ah  t , 
rétablit  l'ordre  dans  les  li nan- 
tit réguer  la  justice ,  maintint 
ranquilljté  au-dedans  et  la  paix 
ehors.  I>a  seule  guerre  qu'elle 
à  soutenir  fut  contre  Cabous, 
lie  voulut  vainement  empêcher 
recouvrer  ses  états  héréditaires 
les»  bords  de  la  mer  (Caspienne 
Cabou  ,  au  Suppl.  ).  Bientôt 
intérêt  commun  détermina  l'ha- 
régeole  à  vivre  en  bonne  intelli- 


SEI 


183 


f?nce  avec  ce  prince,  afin  de  résister 
la  puissance  formidable  que  Mah- 
moudrlc-Ghazncvide  venait  de  fonder, 
à  l'orient  de  la  Perse  ,  sur  les  mines 
de  celle  de  Samanidcs.  (  Fqy.  Mon- 
THAssfcR,  XXIX,  577)  En  effet,  ce 
conquérant  envoya  ,  peu  de  temps 
après ,  des  ambassadeurs  à  la  cour 
de  Réï,  afin  de  sommer  Séidah  de  le 
reconnaître  pour  suzerain ,  et  de  lui 
payer  tribut ,  menaçant ,  en  cas  de 
refus ,  de  venir  à  la  tetc  d'une  armée , 
s'emparer  de  l'Irak.  Séidah  ne  se 
laissa  point  intimider  par  ces  mena- 
ces. Voici  la  réponse  qu'elle  fit  aux 
ambassadeurs  :  a  Penaant  la  vie  du 
»  feu  roi,  mon  époux, je  redoutais  la 
»  puissance  de  l'invincible  Mahmoud, 
»  et  les  suites  d'une  lutte  sanglante , 
»  si  son  courage  l'eût  porté  à  atta- 
»  quer  un  prince  qui  en  avait  beau- 
»  coup.  Mais  depuis  que  je  suis  con- 
»  damnée  au  veuvage ,  et  chargée  de 
s  la  régeuce  des  états  de  mon  fils , 
»  mes  craintes  se  sont  évanouies.  Le 
»  sultlian  est  trop  sage  et  trop  géné- 
»  retix  pour  mesurer  ses  armes  avec 
»  les  miennes.  Qu'y  gagnerait-il  ?  Si 
»  je  succombe  dans  une  guerre  où  je 
»  saurai  défendre  jusqu'à  la  mort  la 
»  justice  de  mes  droits,  oscra-t-il  se 
»>  vanter  d'avoir  triomphe  d'une 
»  femme?  Si  au  contraire  le  sort  des 
»  combats  me  favorise,  quelle  gloire 
»  pour  moi  d'avoir  humilié  ce  su- 
»>  jM-rl*e  vainqueur  !  »  Tant  de  fermeté 
et  d'adresse  fit  impression  sur  l'esprit 
du  monarque.  Il  n'insista  pas  sur  ses 
prétentions  par  respect  pour  la  gé- 
néreuse Seuiah  .  et  remit  à  d'autres 
temps  l'exécution  île  ses  projets  ambi- 
tieux. L'illustre n^ente,  ayant  résigné 
à  sou  (ils.  quand  il  fut  majeur,  les  rênes 
du  gouvernement ,  se  \  it  obligée  de  les 
reprendre  à  cause  de  son  incapacité. 
Des  conseillers  perfides  mirent  la  dé- 
sunion entre  la  inèrc  et  le  fils.  Seïdah, 


484 


SEI 


forcée  de  recourir  aux  armes,  vain- 
quit l'ingrat  Madjd-eddaulah  ,  le  fit 
Imsounier  ,  lui  pardonna ,  lui  rendit 
a  liberté  et  le  trône,  et  voulut  bien 
continuer  à  le  diriger  par  aes  avis  et 
son  expérience.  EUe  mourut  l'an  4*5 
(  1 02i\  ) ,  au  grand  regret  des  Persans 
de  l'Irak ,  qui ,  cinq  ans  après,  passè- 
rent sous  la  domination  du  sulthan 
de  Ghasnah.  (  V.  Mahmoud,  XXVI , 
168.)  '.  A — r. 

SE1DEL  (Chrétien- Henri), 
diacre  et  sous-inspecteur  de  labiblio^ 
thèque  de  Nuremberg ,  naquit  en 
1 743 ,  dans  la  principauté  de  Sulz- 
bach.  Sou  père-,  pasteur  de  village , 
lui  donna  les  premières  leçons  ,  et  il 
continua  ses  études  à  l'école  de  Suis- 
bach  et  au  gymnase  de  Rattsbonne. 
11  perdit  son  père  en  1 761  ;  et  sa  mère 
restant  chargée  d'une  nombreuse  fa- 
mille, il  ne  put  continuer  ses  études 
que  par  les  secours  de  son  frère,  qui , 
simple  commis  dans  une  maison  de 
commerce  de  Nuremberg  ,  eut  la  gé- 
nérosité de  partager  son  traitement 
avec  lui.  Scidel  se  voua  à  l'état  ecclé- 
siastique ;  et  après  avoir  été  précep- 
teur de  quelques  jeunes  gens ,  il  fut 
nommé  ,  en  1771 ,  pasteur  d'Etzel- 
wang  ,  dans  la  principauté  de  Sulz- 
bacli.  Dans  un  voyage  qu'il  fit  à 
Zurich ,  il  se  lia  avec  Bodmer,  Ges- 
sner ,  Stcinbruchel ,  Lavater  ,  et  tous 
les  savants  qui  donnaient  alors  un 
grand  éclat  à  la  littérature  alle- 
mande. 11  fut  long-temps  en  corres- 
pondance avec  Bodmer.  L'exorciste 
Gassuer  étant  venu,  en  1775,  aux 
environs  de  Sulzbach ,  où  ses  prédica- 
tions firent  beau  coupole  bruit  [Voy* 
Gassner),  Séidel  publia  un  écrit 
sous  ce  titre  :  Sur  les  menées  et  le 
séjour  de  Gassncr  à  Sulzbach.  Cet 
écrit  fut  regardé  par  les  protestants 
comme  un  acte  de  courage  ;  et  Séi- 
de} en  recueillit  lieaucoup  d'honneur. 


SEI    * 

11  était  marié  en  1773,  et  il  est 
le  malheur  de  perdre  sa  femme  ao 
bout  d'une  courte  et  heureuse  union. 
En  1780,  il  accepta  la  place  de  dia- 
cre a  F  église  de  SaintSëbald  à  Na- 
remberg ,  et  il  se  maria  en  seconda 
noces  l'année  suivante.  II  mourut  ei 
1787. Ses  écrits9composes  en; 
partie  de  sermons ,  sont  k 
dans    Meuse).  —  Sbidbl   ( 
lotte-Sophie-Sidome  ),  femme  dn  pié- 
cèdent ,  naquit  à  Burg  dans  le  pan 
de  Magdebourg,  le  214  nor.  174* 
Son  père ,  le  docteur  T.  J.  Lange, 
donna  tous  les  moments  ane  l'exer- 
cice de  son  art  n'exigeait  pu ,  à 
l'éducation  de  sa  fille  chêne;  db 
perdit  ce  tendre  père  à  l'âge  de  sets* 
ans,  et  huit  ans  après  avoir perda 
sa  mère.  Ces  malheurs  firent  sur  ssi 
ame  une  profonde  impressNti  ,  et  ait 
en  conserva  tonte  sa  vie  me-tsafe 
de  mélancolie  que  la  lecture  des  Smis 
JtYoung  ne  fit  qu'augmenter.  Sai 
oncle ,  le  pasteur  Lance ,  connu  atan 
comme  poète ,  et  chez  lequel  dk 
resta  après  la  mort  de  son  père, 
continua  de  favoriser  son  goût  pcar 
les  lettres  et  la  poésie.  Ce  firt  en  1 773, 
qu'elle  épousa  Séïdel,avec  lequel  die 
avait  entretenu  une  côrrespondaooe 
littéraire.  Cette  union  fnt  conebe, 
sans  que  les  deux  époux  se  fussent 
jamais  vus  :  et  cependant  elle  fiât  par- 
faitement heureuse.  La  santé  de  mm* 
Seldel  resta  toujours  délicate;  et  efc 
succomba  dans  ses  secondes  conchai, 
eu  1 778.  Ses  poésies,  pour  la  plupart 
d'un  caractère  religieux,,,  se  diin> 
guent  par  une  tendre  mélancolie ,  • 
sentiment  intime  des  beautés  d*h- 
nature ,  et  une  grande  confiance  dtf*  \ 
les  vues  de  la  providence.  Ses  Essanvj 
Remarques  et  Discours  -en  prose, *1 
sont  point  inférieurs  à  ses  poéotM 
Le  style  en  est  simple,  mais  elëgasl**] 
correct  Ses  OEuvres  ont  été 


SE1 

après  sa  mort,  sous  le  titre  <T  Œuvres 
posthumes,     NureinWg  ,     179J  , 

SEJF-KD-DAlJLAII  (  WY 
Haçan  Aly),  premier  cmird'llalcp. 
dcLi  dynastie  des  Hamdanides,  était 
frère  de  Nascr-ed-daulah ,  émir  de 
Mousson  I  ,  qui  lui  avait  cède ,  l*an 
3*i3  de  l'hcg.  (f)34.  de  J. -C),  'c 
Diarbckr  et  la  ville  de  Meïafarckin 
(  F.  Naser-  ti)  -  dailah  ).  Aussi  le 
seconda  -  t  -  il  dans  ses  -expéditions  , 
entreprises  sous  le  prétexte  de  pro- 
téger le  khalifal,  contre  l'insolence  et 
I  avidité'  de  la  garde  turke  de  Bagli- 
dad  et  contre  l'oppression  de  l'cmir 
al-omrah.  Quoiqu'Aly  eut  obtenu, 
dans  une  de  ces  occasions ,  le  surnom 
de  Srif-ed-daulah  (lYpce  de  l'em- 

5 ire  ),  il  ne  se  igpntia  pas  moins  a^  1- 
e  et  ambitieux  que  les  persécuteurs 
du  khalife  qu'il  \euait  défendre  (  fr. 
Rady  et  Mottiky).  Cependant  ce 
j»riure  tient  un  rang  distingue  dans 
les  annales  de  l'islamisme;  et  eu  effet 
ilfntuu  grand  h  oui  me,  dès  qu'il  ces- 
sa de  jouer  1111  r«Ve  secondaire.  I/an 
333dcl'licg.  ,<)|  \  de .1.(1.), il  conquit 
IlalepetKinc*»sesurleTurk  \klisrliid 
ou  Yklischid  ,  qui  \euait  d'ajouter  la 
Svrie  à  l'Egypte,  dont  IcklialifcRadv 
lui  avait  accorde  l'investiture .  Il  a.v- 
Mf-gea  même  Damas.  (|iie  kafour. 
lirutcuant  d'Yklischid,  l'empêcha  de 
prendre;  et,  maigre  deux  \irtoires 
«|u"il  remporta  depuis,  i'iiur  yu-  Ka- 
foiir.  l'autre  sur  Yklixhiil  lui-même, 
il  ruiiseiilit  à  un  traite  par  lequel  il 
«nnsma  l.i  partie  delà  S\  rir  entre 
HaJep  et  Kmcsse ,  et  laiva  Daui.'s  , 
avec  le  reste  de  relu»  pro\  iiire,. tu  sou- 
met .110  de  ITigiptc,  dont  il  épousa 
li  lille.  Vklisidid  étant  linut  ,  l'an- 
mv  viit  finie  /'.  Ykiim.hu>  .  ^ni 
îinnlrc  cnlrcpail  une  iunnnl«"  c\pe- 
dillMii  mutii*  h.un.is.  ri  sYinpara 
île  rett«*  \il'e.  qu'il  (uiisci\.i  peu  Jr 


SE1  481 

temps  (  V,  K  a foi' n';.  La  décadence 
du  khalifat  avait  relevé  la  puissance 
des  (irecs  en  Orient.  L'Asie  Mineure 
entière  était  rentrée  sous  leur  domi- 
nation jusqu'à  l'huphrate.  L'Ar- 
ménie avait  aussi  recouvre  son  indé- 
pendance ;  et  ses  souverains  avaient 
repris  leur  rang  parmi  les  princes  de 
l'Orient.  Seif-ed-daulah ,  par  la  po- 
sition de  ses  états ,  très  -  circonscrits 
tant  à  l'est  qu'à  l'ouest  del'Kuphrat*, 
se  trouvait  doue ,  pour  ainsi  dire,  la 
sentinelle  a\  ancee  des  Musulmans  sur 
les  frontières  des  (ihrèticns.  Il  se  mon- 
tra digne  de  ce  poste  jK-rilIeuv;  et 
taudis  <[iic  les  princes  uial:omctans 
ses  contemporains  ne  songeaient  qu'a 
se  dépouiller  les  uns  les  autres ,  lui 
seul,  observateur  7.e1e  des  précep- 
tes du  Coran ,  et  reViuit  à  ses  propres 
forces,  se u tint  les  cllorts  des  Grecs, 
commandes  par  les  deux  fi*ères  Léon 
et  Niccphore-Puocas,  «t  par  Jean  Zi- 
m  iscî  s  :  il  arrêta  souvent  leurs  progrès, 
les  attaqua  quelquefois  aveca\  antage, 
et  leur  lit  une  guerre  longue  et  opiniâ- 
tre, j  Mandant  tout  sou  règne,  qui  dura- 
trente-trois  ans.  Nous  supprunons  le» 
détails  peu  intéressa  ut  s  de  ces  cam- 
pagnes militaires,  qui  pair  la  plupart 
se  horuaicul  à  des  incurvons  p  a. ->*.>- 
gercs  ,  et  n'avaient  ordinairement 
pour  liul,  de  part  et  d'autre,  que  le 
pillage  et  la  dévaluation.  Seif-ed- 
daulali  était  presque*  toujours  l'agi  c.v 
seur ,  et  |»cncli.iit  Lieu  a\ant  dans 
l'Asie- Mineure.  L'an  i/ii ,  il  lai  >aiu« 
eu  par  \cliod  .  roi  d'Arménie,  qu'il 
\oulait  f  uver  de  lui  paver  un  ItiImiI. 
L'année  suivante,  les  wlles  d'Aua- 
•/ail>e  et  d'Iladal  et  non  pas  Ha- 
hp  .  i/t  cuiuiue  le  Jim- ut   KJuiakin , 


I       O  ■•  njin-  ii-im>  1  tj  ■      '    '«i>   ii  1   I  •  •  n |  1  •« •- 1 1 1»  m 

•  (•■•Krflll     |t.-,«l.  r        it.ill«    •••   Ni-li  •  *lil     \Iimii|     |  •  <|  • 

iii''i«    if    i>  ■ni    1,      ■  .mu     i|.n     '  •»■•    •!   «ni.'iir»    •> 
■   ■  •    ■■     1  ■     m ■  ■  r  ■  1    • ,      ■'       1 li li  ni     _  .  1  ■ 

•  li  *  >|i  I  >  |     1|«  *   <  11 1    tu  't  «I      •• 


486 


SEI 


Abou'l  Faradj,  Abou'l  Féda,  Ce- 
drène,  et  les  auteurs  qui  les  ont 
copies ,  lui  fuient  enlevées  par  l'em- 
pereur Nicéphore-Phocas.  L'an  g65, 
Seif-ed-daulah  perdit  encore  Masisa 
et  Tarse.  La  plupart  des  habitants  de 
cette  dernière  ville  seretirerent  a  An- 
tioche  Raschik ,  l'un  d'eux,  s'y  fît  de 
nombreux  partisans ,  leva  des  trou- 
pes ,  et  alla  assiéger  Halep ,  qu'il  es- 
pérait prendre  pendant  l'absence  de 
Seif-ed-daulah  ;  mais  ce  prince  ayant 
envoyé  des  secours  à  son  lieutenant, 
Raschik  fut  défait  et  mis  à  mort. 
L'an  966,  les  Grecs  entrèrent  en 
Mésopotamie  ,  attaquèrent  inutile- 
ment Amide  et  Nisibe;  et,  ayant  re- 
passé l'Eupbrate ,  ils  réussirent  en- 
fin à  s'emparer  d'Antioche,  après 
un  long  siège.  Seif-ed-daulah  conclut 
,  bientôt  avec  eux  un  traité  pour  l'é- 
change des  prisonniers ,  et  délivra 
un  grand  nombre  de  Musulmans , 
parmi  lesquels  se  trouvait  son  cou- 
sin Abou-  Feras  al-Haret,  prince 
aussi  distingué  par  son  courage  que 
par  son  érudition ,  son  éloquence  et 
son  génie  poétique.  Seif-ed-daulah 
mourut  à  Halep ,  le  ?4  sa^ar  356  (  8 
février  9G7),  à  l'âge  de  cinquante-* 
trois  ou  cinquante-cinq  ans.  On  porta 
son  corps  à  Meïafarckin,  où  il  fut  en- 
terré. Ses  états  renfermaient  la  moi- 
tié de  la  Syrie ,  avec  une  portion  de 
la  Gilicie ,  de  la  Petite  Arménie,  et  les 
districts  septentrionaux  et  occiden- 
taux du  Diarbekr.  Ce  prince  s'est  ren- 
du célèbre  par  sa  valeur,  son  zclc 
pour  l'islamisme  et  pour  la  justice, 
et  surtout  par  la  haute  protection 
qu'il  accorda  aux  gens  ae  lettres. 
Aucun  polenta t  musulman,  si  l'on  en 
excepte  quelques  khalifes,  n'eut  à  sa 
cour  une  aussi  continuelle  aflluence 
de  savants  et  de  poètes.  Seif-ed-dau- 
lah les  comblait  de  gfaces  et  de  bien- 
faits, par ticulièrcment  le  poète  Moté- 


SËI    , 

néhbjr ,  qui  célébrait  ses  exploit*,  il 
le  philosophe  Àl-Farabv ,  auquel  il 
dut  le  perfectionnement  3e  son  talent 
pour  la  musique.  (F*.  MonfauMT  cl 
Altisubius*)  Il  savait  un  grand 
nombre  de  langues.  II  cultivait  lut» 
même  les  arts  et  les  sciences  avec 
succès;  et  Ton  peut  voir  »  dans 
Abou'l  Feda  et  dans  Elmakin,  trais 
pièces  de  vers  qui  prouvent  son  ta- 
lent pour  la  poésie.  L'une  est  sur  une 
de  ses  favorites ,  ou'il  gardait  seule 
dans  un  château,  ae  peur  qu'elle  ne 
fut  empoisonnée  par  ses  autres  fem- 
mes, Seif-ed-daulah  ne  fut  cependant 
point  exempt  des  préjugés  de  son 
siècle  et  de  sa  religion.  Regardant 
ses  guerres  contre  les  Chrétiens 
comme  des  guerres  saintes ,  il  avait 
fait  soigneusement  ramasser  la  poos* 
sière  de  ses  habits ,  au  'retour  de 


chaque  expédition  ;  et  lorsqu'il 
une  certaine  quantité,  il  voulut  ou'oo 
en  formât  une  brique,  qui  fut  pucée 
sous  sa  tête,  dans  son  cercueu.  Cet 
acte  singulier  de  superstition  a  été 
depuis  imité  par  quelques  princes 
musulmans,  entre  autres  par  le  sul- 
than  othoman  Bajazet  IL.  A — t. 
SEIFEDDAULAH(Abou-Djafii 
Ahmed  III),  sixième  et  dernier 
prince  de  la  dynastie  des  Hcndides , 
émirs  ou  rois  de  Saragoce ,  succéda, 
l'an  de  l'hég.  5a 5  (  1 1 .10) ,  a  son  père 
Abd-el  melekEmad-eddaulah.  Cdui- 
ci,  effraye  de  la  puissance  et  de  l'ambi- 
tion des  Almoravides ,  nouveaux  con- 
quérants de  l'Espagne  (  V.  Joussouf 
Bejc  Taschfyn  ) ,  s'était  jeté  dans  les 
bras  du  roi  d'Aragon,  AlfonseIcr.,qui, 
pour  prix  de  son  alliance,  lui  avait  en- 
îeye  Saragoce,  sa  capitale,  et  l'avait 
soumis  à  un  tribut.  Seif-eddaulah  , 
suivant  la  dangereuse  politique  de  son 
père,  et  par  crainte  de  malheurs  plus 
grands ,  livra ,  dans  l'espace  de  trois 
ans ,  au  roi  d'Aragon,  la  plupart  des 


SEI 

s  qui  lui  restaient  encore  daus 
Drd-Ouest de  l'Espagne.  Aussi, 
1  les  historiens  Ara  Des  ,  quoi- 
eut  pris  les  titres  d' Al-mosldin- 
h,t\  a  Al-mostanserbillah  (celui 
mplore  et  qui  désire  le  secours 
i  )  ,  Dieu  lui  retira  son  appui  à 
?  de  son  alliance  avec  les  infidè- 
ilfonsc  ayant  c'té  tué,  Tan  5a8 
3)  dans  une  bataille  contre  les 
>ra vides  qui  voulaient  l'obliger 
ever  le  siège  de  Fraga  ,  Seïf- 
lulah  rechercha  la  protection 
fouse-Raimond,  roi  de  Castille, 
/était  fait  céder  Saragoce  par  le 
eau  roi 'd'Aragon.  Les  menaces 
s  mauvais  procédés  du  Castillan 
rent  Scif-eu-daulah  de  lui  aban- 
er  Roth-al  ychoud  (Rucda),avec 
nies  autres  places  qu'il  ne  pou- 
aéfendre  ni  contre  les  Africains, 
>ntrc  les  chrétiens ,  movenuaut 
ession  de  la  moitié  de  ïolède , 

Slusicurs  possessions  aux  envi- 
e  cette  vdle.  Cet  échange  eut 
l'an  534  (  i  i3ç)).  Seif-cd-dau- 
vivait  ainsi  ,   depuis   cinq  ans, 

le  voisinage  de  Tolède,  lors- 
oc  grande  révolution  l'arracha, 
,tc  lui  ,  à  sa  paisible  obscu 
I*a  puissance  dis  Almora vides, 
niée  ,  en  Mauritanie,  par  les 
•s  que  lui  portèrent  les  Almoha- 

r.  Abd-kl  MouMiiîf  et  Tou- 
r),  s'éuut  fort  affaiblie  en  Es- 
1e,  des  révoltes  éclatèrent  spon- 
ment  sur  divers  points  de  la  Pe- 
lle, contre  les  oppresseurs  des 
il  m  a  ils  espagnols  ;  mais,  en  rae- 
emps,  il  .se  forma  di verses  fac- 
• ,  qui ,  ne  pouvant  s'accorder  sur 
îoyensct  sur  le  but  de  i'indej>eii- 
e  après  laquelle  on  soupirait ,  se 
t  la  guerre,  et  se  préjwrèrent  de 
eaux  fer>.  Cordouc  venait  «le 
jnurr  un  roi  dont  elle  s'était  dé 
ce  au  \xnit  t\r   (juatorze   jours. 


SEI  487 

Les  amis  d'Ahmed  Scif-cd-daulah 
ayant  vante  ses  richesses ,  son  illustre 
origine ,  et  promis  le  secours  du  Cas- 
tillan son  allié,  les  Cordouans  l'agréè- 
rent pour  roi  à  la  fin  de  ramadhan 
53f)  (mars  n  45).  Il  fît  son  en- 
trée dans  leur  ville  au  bniit  des  ac- 
clamations ;  mais,  huit  jours  après, 
les  violences  de  ses  gens  soulevèrent 
le  peuple ,  qui  chassa  ce  prince  et 
tous  ses  partisans  ,  et  rappela  Ham- 
daïn  son  prédécesseur.  Le  mois  sui 
vant ,  Seif-eddaulah  fut  proclamé  roi 
à  Murcie  ;  mais  sou  parti  fut  compri- 
mé, et  ne  se  releva  qu'au  mois  de 
septembre,  sans  acquérir  pourtant 
assez  de  prépondérance  pour  que  le 
prince  houdide ,  retiré  à  Jaen ,  pût 
se  rendre  à  Murcie.  Peu  de  temps 
après  il  enleva  Grenade  aux  Almora  - 
vides  ;  mais  il  ne  put  prendre  l'Alca- 
çaba  Al-omrah  (  l'Alliambra  ),  fut 
obligé,  au  bout  de  huit  jours,  de  re- 
noncer à  une  entreprise  qui  lui  avait 
coûté  beaucoup  de  monde,  notam- 
ment son  fils  Emad-ed-daulah  -et  re- 
prit la  route  de  Jaeu.  Appelé  enfin 
à  Murcie,  il  y  entra  le  10  rcdjcb, 
5.4 o  (4  janvier  1 1  \(\)  ,  et  y  fut  re- 
connu souverain,  de  même  qu'à  Va- 
lence et  à  Dénia ,  où  il  se  rendit  peu 
de  jours  après  :  mais  ayant  marché 
bientôt  avec  toutes  les  forces  de  ces 
deux  royaumes  pour  secourir  la  ville 
de  Schatibah  (  Xativa  ) ,  assiégée  par 
Alfonse-Raimond  et  par  l'Alcaïd  de 
Cucnca,  sou  allié,  il  fut  tué.  \v.\o 
chahaii  (  f>  février  suivant,  la  h  s  les 
plaines  d'Albaceta  ,  près  de  Cliin- 
chilia  ,  où  les  Chrétiens  triomphèrent 
des  Musulmans.  Ainsi  finit  fa  puis- 
sance éphémère  de  Seif-cddaulah.  La 
famille  de  Rcn-IIoud  parvint  eneorr 
à  jouer,  dans  la  suite,  sous  un  prince 
h.ihiie,  un  rôle  plus  important  et 
plus  brillant  ftp  .  Mm  iwakkei. , 
XXX  ,  -i<iJ  .  A — t 


488  SET 

SEIF  -  KDDTH  I«. ,  dixième  roi 
d'Hormuz ,  sur  la  côte  du  Kerman  , 

vers  le  commencement  du  i3m".  siè- 
cle, avait  d'abord  régne  dans  l'île  de 
Kcïsch  ou  Kâs,  après  son  père  Àly.  11 
cii  Tut  chasse  par  les  habitants,  lors- 
qu'ils apprirent  la  mort  de  Chehab- 
eddyn,  roi  d'Honnuz,  son  oncle  et  son 
beau-père.  Scif-cddyn  se  retira  sur  le 
continent ,  et  monta  sur  le  trône 
d'Hormuz ,  après  avoir  vaincu  et  tué 
le  minisire  Chahrihar,  qui  l'avait 
usurpé.  Pour  se  venger  des  peuples 
de  iveisch ,  il  les  attaqua  dans  leur 
île ,  les  vainquit,  et  lit  périr  plu- 
sieurs de  leurs  capitaines  ,  devenus 
ses  prisonniers.  Il  régna  ensuite  pai- 
siblement, et  eut  pour  successeur  son 
neveu  Cliebab  -  eddyn  Mahmoud  II. 
—  S£if-ïddï»  II,  treizième  roi 
'd'Hormuz,  succéda,  en  1271 ,  h  son 
père  Rokn-eddyn  Mahmoud  III,  qui, 

(tendant  un  long  règne  ,  avait  recule' 
?s  bornes  de  son  royaume.  Chasse* 
du  trône  par  drax  de  ses  frères ,  il 
se  relira ,  avec  sa  mère,  à  la  cour  de 
Kerman ,  où  le  sulthan  Djélal-cddyn 
Soioiirgatmisch,  de  la  dynastie  des 
Cara  -  Khataïens ,  lui  fournit  des  se- 
cours. Il  rentra  dans  ses  états,  vain- 
quit et  fit  périr  son  frère  Foulad  ; 
mais ,  défait  à  son  tour  par  son  au- 
tre frère  Cotlib-eddyn ,  il  se  réfugia 
dans  l'île  dcBrokt  ouKeischom(t). 
Il  appelé  au  trône,  après  l'expulsion 
d'un  usurpateur  qui  avait  assassine' 
Cinlilf-edrlyii  ,  il  périt  bientôt  lui- 
même,  avec  sa  mère  et  ses  sœurs , 
victimes,  connue  lui ,  de  la  cruelle 
ambition  de  sou  frère  Mas'oud  IV, 
eni  lui  succéda  vers  l'an  tiao. — 
Sz;:-edi>yn  TU  .Pa.lischah).vingt- 


™  rwIciASHTEdriJ 


sème  depuis  la  fondation  d'IWnua. 
dans  l'île  de  Dj  itou  11  ipû  avait  jwii 
le  nom  de  sa  nouvelle- capitale,  chaui 
du  trône  sou  père  f^oliiIt-eJdvii  II , 
et  il  le  possédait  l'an  de  l 'lirait 
83-j  (  i  /j'it)  ).  Quoique  le  royaume 
d'Hormuz  lut  devenu  très-puissant. 
Un t  par  l'étendue  île  sa  dominant* 
sur  loiitcslcsîles  et  1rs  cotes  du  golfc 
Persiqiic.queparsou  commerceci»- 
side'rableavecrlnde,  il  avait  été  obli- 
ge de  reconnaître  la  suzeraineté  de 
TsmerUn,  Scif-cddyn  tenta  de  s'af- 
franchir du  tribut  qu'il  devait  à  Cliah 
rukh ,  fils  et  successeur,  du  coixpé- 


fiuerrr 
lits  de 


contre  le  mina  Ibrahim  , 
Chalirokh;  mais  il  fut  1 
se  soumettre.  Son  usurpation  rjy«t 
rendu  odieux  k  ses  sujets  ,  ils  ap- 
pelèrent son  frère  Touran-Chah ,  qui 
vint  se  présenter  devant  Hormui, 
avec  des  forces  imposantes.  Sàt- 
eddyn,  horsd'état  de  lui  résister.  A 
craignant  de  tomber  entre  ses  mai», 
emporta  ses  trésors  ,  et  se  rendit  i 
Herat,  où  Cliahrukli  tenait  sa  reur. 
Il  y  arriva  pendant  les  soltsaûtù 
auxquelles  donnait  lien  la  circoncùisi 
d'un  fils  de  ce  monarque.  Adnusl 
toutes  les  fêtes ,  ainsi  qn'à  b  tank 
du  souverain,  qui,  à  la  fin  du  repu, 
faisait  servir  devant  disque  convm 
un  bassin  rempli  de  pierres  prérje*- 
ses,  de  perles  et  de  pièces  d'or  et 
d'argent ,  Seif  -  eddyn  égaya  la  gra- 
vité de  l'étiquette  orientale,  par  Je 
frayeur  «M  lui  causa  la  disparut™  ( 
du  bassin*  place  devant  lui ,  <p'm 
courtisan  avait  adroitemerit  escano- 
té ,  d'après  un  signe  de  Chabrol*. 
Au  surplus  on  prit  intérêt  à  fou  sort 
On  lui  accorda  les  timballe»,  fées- 
dard  et  uue  suite  digne  d'un  som- 
rain  ;  et  l'on  expédia  des  ordres , 
afin  que  les  troupes  lie  l'Irak  et  du 
Farsistau  fussent  dirigées  sur  les  éub 


SES 

pour  l'y  rétablir  et  chasser 
rtiteur.  (  F.  Touran-Chah 
bientôt  des  contre-ordres 
oyés;  et  Seif-eddyn  fut  ob- 
er  le  trône  à  son  frère ,  et  de 
àrdela  forteresse  de  Tirzek 
iser  le  reste  de  ses  jours.  Ce 
conclu  sous  la  garantie  du 
persan,  Tan  84 1  (  1 438)*  La 
ns  d'Hormuz ,  donnée  par 
et  adoptée  par  J.  de  Lact , 
ignés  et  par  les  auteurs  de 
fustoire  universelle,  ne  fai- 
ion  ni  de  Seif-eddyn  III ,  ni 
re  y  ni  de  son  frère ,  offre 
quent  une  lacune  considé- 
n  de  Barros ,  oui  n'entre 
un  détail  sur  les   règnes 
lis  princes ,  donne  mal  -  à- 
ingt  .ans  au  règne  de  Seif- 
ut  n'a  dure  que  huit  a  dix 
dus.  C'est  dans  l'histoire 
sseurs  de  Tamerlan,  par 
Rizzak,    que  nous  avons 
idques  détails  sur  ces  trois 
rmuz  (  Foy.  Abd-el  Riz- 
nippl.  ). — Seif-eddyn  IV, 
lieme  roi  d'Hormuz ,  était 
hah-Weis,  qui  avait  été 
ar  sou  frère  Salgar-Chah. 
r  étant  mort  sans  enfants , 
i5oi  ,  Seif-eddyn,  son  ne- 
de  douze  ans ,  lui  succéda  , 
)ins  de  l'eunuque  Khodjah 
>rome  haliile  ,  qui  conserva 
itorité  ,  comme  régent  et 
inistre.  L'an  1  /107 ,  Alfonse 
rrque,  ayant  conquis,  sur 
Arabie,  plusieurs  places  dé- 
\  du  royaume  d'Hormuz , 
l'ancre  devant  la  capitale , 
1  le  roi  de  se  raidir  tribu- 
la  couronne  de  Portugal. Le 
la  résistance  qu'il  éprouva 
ni  lurent  h  a t tiquer  ta  flot- 
mine:  il  endelrui<>il  U:  plus 
tartir.  Scif  -cddvn  et  Attar 


SEl  489 

cédèrent  alors  à  la  nécessité.  Le  roi 
consentit  à  payer  un  tribut  annuel , 
et  permit  aux  Portugais  de  bâtir  une 
forteresse  dans  l'île  d'Hormuz;  mais 
elle  n'était  pas  à  moitié  achevée,  (pie 
les  intrigues  d'Attar  et  l'insubordiiia- 
tion  de*  troupes  d'Albuquerque  obli- 
gèrent celui-ci  detenter  une  seconde  at- 
taque, qui  ne  réussit  pas,  et  de  remet- 
tre enfin  à  la  voile.  Seif  -  eddyn  ne 
laissa  pas  de  payer  exactement  le 
tribut  aux  capitaines  portugais  qui 
se  présentèrent  pour  le  recevoir ,  et 
il  continua  d'entretenir  des  relations 
avec  Albuquerque ,  aue  ses  expédi- 
tions dans  les  mers  de  l'Inde  forcè- 
rent de  différer  la  conquête  d'Hor- 
muz (a).  Attar  étant  mort  (  F.  At- 
tar ,  au  Suppl.  ) ,  Reis  Noureddyn , 
gouverneur  a'Hormuz,  empoisonna 
Scif-eddyn,  peu  de  temps  après,  en. 
i5i3  ou  i5i4t  et  mit  sur  le  trône 
Touran-Chah,  frère  de  ce  prince  (F. 
Tourin-Chab  III  ).  A — T. 

SEIF-EDDYN  GHAZY  I". ,  roi 

de  Moussoul ,  de  la  dynastie  des  Ata- 
beks,  était  le  fils  aîné  du  fameux 
Zenghy  ,  et  résidait  dans  la  ville  de 
SchehrzourdansleKourdistan,  lors- 

3ue  son  père  fut  tué  en  Syrie  (  F. 
enght  ).  Son  absence  faillit  à  le  pri- 
ver de  la  succession  paternelle,  don 
frère  puîné,  Nour-eddvn  Aly ,  s'étant 
saisi  de  l'anneau  de  ïîcnghy  ,  alla  se 
faire  reconnaître  souverain  d'IIalcp 
{F.  Noua^DDYw);  et  le  prince  seld  jou- 
kide  Alp-Arslan ,  qui  se  trouvait  au 
camp ,  et  auquel  Zenghy  avait  laissé 
quelques  vaines  prérogatives  de  suze- 
raineté, crut  voir  une  occasion  favo- 
rable de  s'emparer  des  états  des  Ata- 
bcks.  Le  zèle  et  l'adresse  du  vezir  Djc- 


(1}   lïWr-   u'«ll   d«*M    pt  lira    «1    1*17,    i*mimr 
l'«inl  a«aiivr  U  plu|»*rt  <!«■»  litMiHim».    m   •«    •  >•- 

IMMlt  l«*«  MU»  !r»  .«  .tlf  «.  1*1  H'IMMirl  a  d<l  Mi»*i,  «1  *- 

|trr«    K«>imI  .    r*iil<-Mf    ilr   l'*iticlc   AlBU^ll-H* 
Vl-fr. ,  l«nn.  I 


49<> 

nwl-oddvnconservèreutàSeif-eddynle  eddyn  Zenghy  ,  par  le  crédit 

royaume  de  Moussoul,  et  déjouèrent  mère.  Zcngliy  ,  frustre  de  tes  di 

aisément  les  projet»  d'un  prince  in-  alla  implorer  le  secours  de  S* 

dolem,vametvoluptueux.Seif-eddyn  eddyn      on  oncle  et  son  beau- pert. 

arriva  (LiiLssa  capitale;  et  Alp-Arslan,  Le  roi  d'flalep  traverse  l'Eufrate, 

au  lieu  des  hommages  et  des  fêtes  prend  Racca,Kbabour,  Nisbin,  Siut- 

dool  il  s'était  flatte,  fut  arrête  et  far,  et  entre  par  capitulation  dut 


renfermé  dans  le  château  de  cette  Moussoul  ;  mais  au  beu  de  déposa 

vilk'. Seif-eddyn, étantvenuenSyrio,  Seif-eddyn,  il  le  confirme  dam  » 

se  réconcilia  avec  son  frère  Hour-  soureraiueté ,  lui  fait  épouser  un 

eddyn  ,    et  lui  fournit  des  secoure  antre  de  ses  filles  ,  et  oblige  Zm^di 

pour  faire  la  guerre  aux  Chrétiens ,  de  se  contenter  de  Sindiar  et  de  quo- 

qui  avaient  compté  sur  la  mésintel-  ques  places  pen  considérables.  Cet 

licence  des  deux  frères.  11  recouvra  injuste   partage  donna   lie»    à  det 

par   les  armes,  sur  l'ortokide,  plu-  guerres  continuelles  ,  qui  bâtèrent  II 

sieurs  des  places  qui  avaient  nppar-  ruine  des  Atabeks.  S  cil- eddyn,  ayiw, 

tenu  à  son  père,  en  Mésopotamie.  Ti-  «pris  la  mort  de  son  oncle,  l'an  568 

mourlascb   assiégea  ce  prince  dans  (  1 17S  ) ,  rappelé  les  troupes  auii- 

Mardin ,  et  ne  lui  accorda  la  paix  liaires  qu'il  venait  de  loi  envoyer, 

qu'en  le  forçant  de  lui  donner  sa  fille;  s'en  servit  pour  dépouiller  son  coo- 

mais  lorsque  la  princesse  arriva  a  sin,  Hebk-el-5alch  Ismad,  fils  d 

Moussoul ,  Seif-eddyn  était  dange-  successeur  du  prince  défunt.  Il  s'en* 

reusement  malade ,  et  mourut  sur  la  para  de  Nisbin.Schabour  ,  Ban», 

fin  dedjoumady  1.*.,  544  (  aovem-  Roha,  Baccs.Saroudj,  enfin  de  tort 

bir  1 14<)  ) ,  âgé  de  quarante  ans  :  ce  que  Nour-cddyn  avait  possédé  es 

il  en  avait  régne  un  peu  plus  de  Mésopotamie  ,  et  revint  à  Moussoul, 

trois.  Oc  prince  ,  bon  ,  affable  et  où  il  passa  ses  jours  dans  le  repu, 

sage  ,  faisait ,  deux  fois  par  jour  ,  à  abandonnant  à  ses  ministres  une  par- 

ses  troupes  d'abondantes  distributions  tie  des  afliiresdu  gouvernement.  Peu 

de  vivres  :  il  exigeait  d'ailleurs  que  de  temps  après,  les  émirs  de  Damas, 

ses  cavaliers  eussent  toujours  le  sa-  voulant  lui  livrer  cette  ville,  qui  ap- 

bre  et  la  masse  d'armes  à  côte  de  pa.rteu.iit  àSalcb,  il  hésita  par  ilé- 

l'ctricr  ,  et  voulait,  quand  il  était  à.  fiance  ,  et  ils  la  donnèrent  aSaUdin, 

cheval  ,  que  le  sandjak  on  étendard  l'an  570  (1 175).  Cependant  le  roi  de 

royal,  flottât  sur  sa  tète.  Ces  deux  Moussoul,  alarmé  des  progrès  de  ce 

ordonnances  furent  imitées  par  tous  dernier  prince,  qui  venait  de  fonder 

les  princes  voisins.  On  l'enterra  dans  unenoiivcllepuissanceruÉgypieeten    , 

un  magnifique  collège,  qu'il  avait  fon-  &jm{Fojr.  Saladik),  envoya  cou-    j 

dé  et  doté,  à  Moussoul.  La  princesse  tre  lui  une  armée  sous  les  ordres  de  son 

qui   lui  était  destinée,  épousa  son  frère  Àti-eddyn  Mas'oud,  dirigé  par 

successeur  (r".  Ma  odoud  Coins-  un   général  de   réputation.    Emâd- 

editfi).  —  Seif-eddtn  Gba-  eddyn  Zenghy  ayant  refusé  de  join- 

zt  II ,  neveu   du  précédent ,    ob-  dre  ses  troupes  à  celles  de  ses  frères, 

tint  le  trône  de  Moussoul,  après  la  Seif-eddyn  l'assiégea  dans  Sindjar  ; 

mort   de  son  père    Colhh  -  eddyn  mais  il  apprit  bientôt  que  son  armée, 

Maiidoud  ,  l'an  565  (  1 170  ) ,  au  battue  en  Syrie  près  de  Hanuh,  par 

préjudice  de  sou  frère  aîné,  Emad-  Saladin ,  avait  repassé  l'Eufraie.  Il 


SEI 

;itôt  la  paix  avec  Zenghy  , 
nouvelles  troupes  ,  et  prit  la 
'Halcp ,  où  il  joignit  ses  forces 
;  de  sou  cousin  Saleh.  Avant 
peu  des  renforts  des  princes 
es  de  Khcïfa  et  de  Mardin ,  il 
i  contre  Saladin  :  la  lxataUle 
ia  encore  dans  les  environs  de 
,  le  10  schawal  foi  («i3  avril 
:  elle  fut  des  plus  sanglantes. 
Idyn  la  perdit  ;  presque  tous 
ciers  furent  pris  ou  tues ,  et 
ae  ne  se  sauva  qu'avec  peine  : 
annoncer  à  Saleh  sa  défaite , 
'arrêtant  à  Halep  que  pour 
s  trésors  d?  re  jeune  prince ,  il 
a  dans  ses  états ,  où  il  reçut  la 
e  que  Saladin  avait  accorde  la 
x  Atabeks.  Scif-Eddyu  Gliazv 
de  phtisie  à  Muussoul ,  le  3 
-6  (:i8  avril  1 180),  à  l\lgc 
te  ans.  Comme  ses  deux  fils 
trop  jeunes  pour  défendre  les 
je  la  puissance  des  Atabeks 
l'ambition  de  Saladin,  il  ne 
ssa  que  des  apanages ,  et  lé- 
ro  va  urne  de  Muussoul  à  son 
zz-eddyn  (  V.  Mas'oi:u  Azz- 
1).  Seif-eddyn  fut  un  prin- 
c,  sage,  aimable  et  chaste, 
i  jaloux  de  ses  femmes  ,  qu'il 
ût  auprès  d'elle  que  des  ciiim- 
fants.  Jamais  il  ne  loucha  aux 
rses  sujets,  ce  qui  est  un  assez 
;e  pour  un  prince  musulman 
te ,  dit-on,  jusqu'à  l'avarice. 

A — T. 

7FKRT(I).Aniïrk),  ouSaif- 
nédeein  allemand ,  exerça  son 
'aris,  depuis  l'avènement  au 
'Louis  X\  1 ,  à-peu-près ,  jus- 
premiers  temps  de  la  revo- 
it fut  très-en  vogue,  particu- 
ut  d.iiis  les  hautes  classes 
•rîctc.  de  manière  qu'il  pou- 
peine  sulVire  aux  demnidcs 
étaient  faites.  La  reine  Marie- 


SEI  491 

Antoinette  le  voyait  souvent  chez 
la  princesse  de  Lamballc,  dont  il 
était  le  médecin ,  et  qu'il  guérit  d'u- 
ne maladie  déclarée  incurable  par 
les  plus  célèbres  docteurs  de  Paris. 
Cette  cure  fit  grand  bruit ,  et  elle 
ajouta  beaucoup  à  la  réputation  de 
Seiflert.  Les  gens  de  toutes  les  classes 
venaient  le  consulter  ;  il  donnait  des 
conseils  gratuitement  aux  pauvres , 
certains  jours  de  ta  semaine;  et  alors 
chacun  était  admis  à  son  tour  sans  la 
moindre  distinction.  Le  duc  d'Or- 
léans s'étaut  présenté  un  de  ces  jours- 
là  pour  le  consulter  ,  et  les  pauvres 
s?cm  pressant  de  céder  leur  place  au 
prince ,  le  docteur  lui  crja  de  loin 

3u'il  voulût  bien  s'asseoir  ,  et  atten- 
rc  que  ceux  qui  étaient  venus  avant 
lui  fussent  expédies.  Il  parait  que  le 
duc  ne  lui  sut  point  mauvais  gré  de 
cette  rigueur  (  1  ).  Les  succès  extraor- 
dinaires de  SenTert  lui  suscitèrent  des 
ennemis  acharnés  ,  et  qui  tentèrent 

tlusieurs  fois  de  le  faire  assassiner. 
1  a  raconté  lui-même  une  tentative 
d'empoisonnement  à  laquelle  il  échap- 
pa comme  miraculeusement,  et  dont 
son  emploi  auprès  de  la  princesse  de 
Lamhalle  fut  l'occasion.  L'ouvrage 
où  il  a  placé  ces  détails  contient 
d'autres  faits  curieux  ;  il  est  intitulé  : 
Observations  pratiques  sur  1rs  Ma- 
ladies chroniques  ,  premier v<!ume, 
Paris  ,  à  l'imprimerie  des  4mis 
de  la  langue  allemande  (  linius- 
wick  et  Leipzig),  iHo.{.in-80.  (en  alle- 
mand. Ce  volumefnt  suivi  d'un  autre, 
contenant  un  petit  Dictionnaire  pour 
servir  à  Verplication  drs  Observa- 
tiens  pratiques  ,  etc. ,  in-8". ,  même 
date.  Ovs  deu\  volumes  sont  une 
véritable  curiosité  bibliographique  , 
parce   qu'ils  n'ont    pas    été  mis  en 

1  •      Mll|r.    t|r  <t«nli.  p-tllr  J>|ii«nun  f"l«  «•»«■«■  «"I"» 

«<■  tin  «;•■<  ••  «m    - :  .  -Uni  K*  iUui  primée*  »w 

Inuir»    !••  •••  .V«*»a  une 


49* 


SE! 


vente.  On  y  trouve  l'histoire  détaillée 
et  fort  exacte  de  différentes  maladies , 
particulièrement  de  celle  de  la  prin- 
cesse de  Laraballe.  (  Voy.  Laïc  balle, 
au  Supplément.  )  L'auteur  y  a  joint 
quelques  anecdotes  curieuses  sur  les 
événements  politiques  et  sur  la  fa- 
mille royale.  Enfin  l'ouvrage  a  aussi 
été  publié  dans  le  but  de  mettre  sous 
les  yeux  du  public  allemand,  des 
idées  et  des  spécimens  d'une  nouvelle 
orthographe ,  et  un  nombre  assez 
grand  de  mots  nouveaux ,  formes  de 
racines  allemandes ,  a  l'exclusion  de 
tous  les  mots  étrangers  oudérivésd'u- 
ne  racine  étrangère*  Les  principes  de 
l'auteur  sont  développes  dans  la  Pré- 
face .  et  dans  le  Dictionnaire  :  mais ,  il 
faut  le  dire,  plusieurs  de  ses  mots  nou- 
veaux ne  seraient  pas  compris ,  tant 
ils  s'éloignent  de  l'analogie  la  plus 
naturelle  et  des  lois  que  toutes  les 
langues  suivent  dans,  la  formation 
des  composés.  L'orthographe  que 
Seinert  propose  lui  a  fait  inventer 
quelques  signes,  pour  que  chaque  son 
ou  articulation  fut  représentée  par  un 
caractère  particulier ,  de  façon  qu'il 
a  été  obligé  de  faire  graver  et  fondre 
exprès  ces  nouveaux  caractères.  Sous 
ce  rapport ,  le  livre  est  sûr  de  fixer 
l'attention  des  linguistes.  Du  reste,  il 
y  a  beaucoup  de  bizarrerie  dans  les 
idées  de  l'auteur,  et  celles  de  son  ami 
Van-dcr-Molde,  qu'il  cite  comme  le 
créateur  de  sa  méthode.  Sciflert  mou- 
rut à  Paris ,  en  1 809  (2).  II  avait  re* 
nonce  depuis  long-temps  à  la  pratique 
de  son  art  (3),  et  ne  s'occupait  plus 
que  de  recherches  sur  la  philologie, 
et  sur  la  langue  allemande.         Z. 

SE1GNELAY  (  J.-B.  ,  marquis 
m:  ).  Voy.  Coldert. 

.  »    Vi.>.  |i-  Magasin  cncyclov.  ,  i5*.  aun.  (iHmj, 
I    III,  1»/  i34. 

.*'  \,n  riM'Hir  t\o*  |>ilnlf«  du  iloclnir  SaiffiT , 
c'.uiiv  l«v»  olifttruclioiiA  .  se  trouve  tbm»  le  Joumt.t 
J     l'i'.'lio^nifthie  mè-lual*-  .  il'ocl-  iftllj  .  p.  34". 


SEI 

SEIGNEDX(GAtaiEL),  w*: 
gneur  de  Correvon,  né  à  LausiN, 
vers  les  dernières  années  du  dixnrtf- 1 
tjjbme  siècle,  eut  une  existence  pw 
utile  que  brillante.  Après  avoir  ache- 
vé à  Genève  et  a  Bile  ses  cours  et 
droit  public  et  de  mathématiques,! 
revint  dans  ses  foyers ,  en  17  18,  f* 
nommé  président  an  tribunal  criaisd 
ecclésiastique,  pub  l'un  des  nag* 
trats  de  la  ville  où  fl  concourut  à 
fonder  l'école  de  charité.  Il  était 
membre  de  la  société  économiqit 
(agricole)  de  Berne,  et  fat,  sans  inter- 
ruption ,  président  de  celle  de  Lan-, 
sanne  :  U  était  aussi  corresponde* 
de  la  société  d'Angleterre  pour  l'a- 
vancement de  la  doctrine  chrétienne, 
et  associé  de  l'académie  de  Marstflk. 
Il  mourut  à  Lausanne  ,  ea  1*376. 
Outre  une  Traduction  de  l'ouvrage 
d' Addisonsur  la  Rdigionchrétiemc, 
avec  un  Discours  prélimmaire,  et 
des  Notes  et  Dissertations  {  W^  Ào- 
dison  ,  I  y  109) ,  auquel  il  a  joua 
un  Éloge  de  J.-Ph.  Loys  de  Cbé- 
seaux,  on  a  de  lui  :  1.  Ves  Faux  <fc 
l'Europe  pour  la  Paix,  1 7  48 ,  in*.  » 
en  vers.  Cette  pièce  parut  un  peu 
avant  la  paix  d'Aix-la-Chapelle.  Lois 
de  la  guerre  de  Sept -Ans  ,  l'au- 
teur donna ,  sous  le  même  titre ,  une 
pièce  en  prose  ,  1760  ,  in-8°.  11. 
Système  abrégé  de  Jurisprudence 
criminelle,  1756,  in-8°.  de  344; 
ouvrage  savant ,  et  d'un  usage  conti- 
nuel. Le  Code  criminel  du  canton  de 
Berne  y  est  coutuiuellemcnt  mis  es 
parallèle  avec  les  lois  romaines  et  la 
Caroline*ou  Code  pénal  de  Charles- 
Quint.  III.  Histoire  de  Frédéric-1* 
Grand,  trad.  de  l'allemand ,  17^0, 
in-8°.  IV.  Discours  sur  l'irréligion, 
par  Haller  ,  trad.  de  l'allemand , 
1760  ,  in-12.  V.  Des  Lois  civiles 
relativement  a  la  Propriété  th'> 
biens,  ouvrage  traduit  de  l'italien 


SEI 

,  iu-81».  ;  l'édition  de  1 768  ,  est 
mtée  de  quelques  remarques  par 
lice.  VI.  Lettres  sur  la  Decou- 
de  l'ancienne  ville  d'Hercida- 
et  de  ses  principales  Antiqui- 
770 , 1  vol.  iu-8°.  VII.  Usong, 
ire  orientale ,  trad.  de  l'aile- 
de  Hallcr ,  qui  Taxait  écrit  dans 
igue  matenielle  ,  1 -772 ,  in-8°. 
Halmr,  xix,  333  et  337  ). 

lettres  sur  les  Vérités  les 
importantes  de  la  Religion, 
de  l'allemand  du  même  Ha  lier , 
,  in -8°.  Les  Muses  lielvétien- 
ou  Recueil  de  pièces  fugitives 
Helvétie  ,  1773  »  in-8°. ,  qu'on 
iribuc  quelquefois ,  ont  eu  pour 
r  Bridel  (  Philippe  -  Syrach  ). 

trouve  le  voyage  fait,  à  la 
e  juillet  1736,  dans  les  mon- 
\  occidentales  de  la  Suisse  ,  que 
wx  avait  déjà  publié  dans  le 
ire  suisse  de  pûllet  1737  :  c'est 
i  italien  de  celui  de  Bachaumout 
a  pelle.  Soigneux  s'occupa  long- 
i  avec  Lovs  de  Rocliat ,  et  dès 
,  d'une  Histoire  littéraire  de  la 
ï  :  Schciirfczcr  leur  fournit  d'im- 
uts  matériaux;  mais  ce  travail 
meure  inédit.  Ou  a  publié  des 
f tires  sur  l'éducation*  la  vie, 
wrages  et  le  caractère  de  feu 
.  Seigneur  de  Corn  von  ,  Lau- 
,  177*) .  iinS".  de  'X  \  pag.  Sou 
•se  trouve  dans  le  Journal  HeU 

w  il'ofi.  177^-       -^  M — T- 
1LER  (  (W.onr.K- Fnkïu'inc  ), 
&Mur  de  théologie,  à  Erlangen, 
(ils  d'un  portier ,  à  Creusscu, 
le  Bain  util ,  et  naquit  le  \\\  oc- 

1733.  II  reçut  sa  première 
iction  à  l'école  de  Baireulh , 
1  cdle  d'Frlangcn,  où  il  acquit 
i>iuiai.%sa lires  trè.>-cteiiducs  dans 
utiles  or  ici  1  ta  les ,  les  uiathéma- 
>,  le*  sciences  naturelles  et  l'his- 

Ipiès  v\s  .-innées  d'umicrsité , 


SEI  493 

il  se  chargea  d'accompagner ,  comme 
instituteur,  un  jeune  M.  de  Meyern, 
à  l'université  de  Tubingen.  11  fut  en- 
suite pasteur  à  Gobourg,  et  enfin 
professeur  à  Erlangen ,  qu'il  ne  quitta 
plus,  et  où  il  mourut,  le  i3mai  1807. 
Comme  pasteur  et  comme  auteur, 
Seiler  a  été  fort  utile  à  la  propaga- 
tion des  idées  religieuses.  Ses  Abré- 
gés de  la  Bible  curent  un  succès  qui 
fut  surpassé  par  celui  qu'obtint  sa 
Religion  des  enfant s ,  ouvrage  élé- 
mentaire, publié  en  1772,  qui  a  eu 
dix-huit  éditions ,  et  qui  a  été  traduit 
en  diverses  langues.  Son  Petit  caté- 
chisme, Y  Histoire  abrégée  de  la 
religion  révélée,  etses  Lectures  pour 
l'habitant  des  villes  et  celui  des  cam- 
pagnes, ont  eu  le  même  avantage.  Sei- 
ler fut  sans  aucun  doute  un  des  écri- 
vains les  plus  féconds  parmi  les  théo- 
logiens protestants.  Le  nombre  de  ses 
écrits  se  monte  à  1 70.  Ceux  que  nous 
avons  cités  ont  été  tirés  à  cinq  cent 
mille  exemplaires  chacun.  Comme  il 
était  propriétaire  d'une  imprimerie  et 
l'éditeur  de  tous  ses  ouvrages,  il  fut 
eu  état  de  les  vendre  à  très-bas  prix  , 
ce  Vjui  contribua  encore  à  les  propa- 
ger. Sa  biographie  ,  composée  par 
J.  B.  Lippcrt,  a  paru  à  Erlangen, 

1789,111-8".  Z. 

SKIS  LAS  ou  C1ASLAS ,  roi  de 
Dalmatie,  fut  un  de  ces  petits  souve- 
rains qui  profitèrent  de  la  faiblesse  de 
l'empire  d'Orient  au  neuvième  siècle, 
pour  se  rendre  indépendants  ;  et  qui 
éta  ieut  plus  ou  moins  soumis  au  roi 
des  Bulgares,  le  plus  puissant  d'entre 
eux,  et  dont  les  états  réunis  finirent 

>ar  former  le  royaume  de  Hongrie. 

iodoslas,  père  de  Seislas,  était  déjà 
compté  pour  le  quinzième  roi  de  Dal- 
matie. Les  Croates,  qui  dépend.» ieut 
de  cette  petite  uu'iiarchic,  sYîant  ré- 
voltés, Kodoslas  iii.iicha  contre  eux 
d'un  côté  ,  et  donna  um:  partie  ik 


1 


jintut  tvdU  le  fa*«e  a  Ee»  Ur- 

pào ,  Ciel  .1  b  vîpbnrr  fi  l'aptiB- 

lucc  Baissante  ,  3  sentit  k  besoin  de 
t'aecrébler     par  de  saga  Conseil*  , 

d-.'L  i  il  avait  suia  de  ie  faire  damer 
tort  l'boniieur.  Enfin,  atnrcrd'ar- 
liliees, ,  il  s'empara  triassent  de  Ti- 
bère ,  qot  ce  prince ,  impénétrable 
pour  le  reste  de*  bornons ,  était  pour 
bit  seul  ouvert  et  un»  deSuner.  Lars- 
qti'il  fut  détenu  ramatmdant  des 
gardes  prétoriennes ,  le  premier  pas 
qu'il  lit  vers  l'accMiphueinetiI  de 
.-.<•  projets  ambitieux  ,  fui  de  réunir 
i-n  nu  niiaie  camp  ces  gardes  M- 
pararaul  dispersé»  dans  lr>  dïiTémits 
quartier*  de  la  ville  ,  alla  d  avoir 
■oui  ta  main  une  forte  rolomable. 
Ensuite  il  s'attache  à  se  faire  des 
créaturesdaiu  l'armée,  dans  li' sénat, 
et  devient  le  distributeur  des  grâces. 
Tibère  se  prête  avec  une  complai- 
sance inconcevable  â  tout  ce  queSé- 
jau  désire  ;  il  l'appelle  le  compagnon 


mllrc 


que  li 


images  de  sud  favori  soient  portées  à 
la  tête  des  légions ,  mises  dans  les 
plates  piibliques  et  sur  les  théâtres, 
entre  autres  sur  celui  de  Pumpée,  ce 
qui  lit  dire  à  Crémutius  Cunlu.s  ce 
mot  qui,  plus  lard,  lui  coûta  cher  : 
u  Pour  le  coup,  voila  ce  théâtre  â 

n   [.uir  ils  |iirilu.  'i  L"(i  péril  i|liccni|n;l 

l'empereur,  fut  pour  Séjan  l'occa- 
sion d'un  nouvel  accrois*i'weiil  de 
î.  Le  prince  soitpait  srtM  lui 


l'entrée  ï«V 


■    du 


ferme  d'an  rnorr  eVrantraL  Pit- 
ié vtic  phi  dans  les  ndru  it  la 
Euttufc   ampénale  que   des    omt 
irai  W  fiant  obstacle.   Drasus ,  Gb  dr 
Tibère  .   fui   sa    uruùe     iirîimr. 
Daannat  marnent  de  viv^titi:.  ce)nair 
prince  kû  «Tait  dotmé  nu  aonoVl: 
a  vanta  satisfaire  j-b  -fuLiMMi  ambiù 
et  sa  vengeance .  Séjan  séduit  liv*. 
Crame  de  Diuu ,  et  feu-a^c  à  «■- 
MtMaaer  son  mari,  son* 
de  l'épouser  et  de  ne  re?» 
rik.  Après  cela  il  a  suind'ai: 
Ions  ses  proebcs  le  caractère  Mup- 
çauneui  du  privée  ;  et  par  les  pus 
odieux  artifices ,  Tient  a  Loua  de  Ciirr 
périr   tous  In  fils  ci    i 
Tibère,  ainsi  ojue  b  Teu«e  de  Grrni- 
nirus.   Alm  d'arriver  plus  surtmnrt 
à  sou  but ,  il  avait  déjà  détermine  b 
prince  a  quitter  Boue  pnor  aller  vi- 
vre à  Caprée.d.ios  une  retraite  df- 
bcietisr  |  cl  lui  ibaudcniK-r ,  en  qnd- 
que  sorte  ,    le»  rénrs  du  gourernr 
ment.    Séjan  ,   tantôt   rccueilbnl 
Ruine  1rs  hommages  du  sénat ,  tantôt 
à  Caprér  ,  isolant  de  plu*  en    pln> 
l'empereur,  n'avait  plus  qu'un  p**i 
faire.  Il  commence  par  deiii-indcr  b 
main  (le  Livic ,  qui  le  pressait  dcpwJ 
long-temps  de   l'épouser.   Un   rrfm 
le  HlnHilJPII.  et  le  décide à  frapper 
les  derniers  coups.  Mais  déjà  TÔért 
mil  conçu  quelques  soupçons;  ti 
ptml.uit  ■BÇH  sénat,  toiq ours  pi» 
avili  ,  élevait  îles  tutclf  au  roinutrt 
ttni!  |iiii-.,inl.  qui  drj.i  n'.ipp.l  ulplns 
TiIktc  que  /■■  roi  </<■  Caprèt .  (a 
lettre)  ambioia  de  l'empereur  au 
sénat  ,  où  il  loue  ton  ebrr  Srjan. 
Uiù-W    lui   6tCDl  ,    l.iritôt    lui  rendrai 
r<--[F,-v.ii,i  c.    1-.i.:.i  .    Iiitouia  .  brlJr- 
in  former  :  ,n  umlr* 


SEJ 

plan  de  la  conspiration  qui 
e  point  d'éclater.  Tibère,  jus- 
alarme'  ,  nomme  Macron 
ndant  des  gardes  prétorien- 
t  Tenvoi;*  à  Home.  Celui-ci 
vre  assez  habilement  pour  la is- 
irc  au  favori  qu'il  est  porteur 
relies  très-ilatteuscs  pour  lui. 
it  convoque ,  un  des  consuls  lit 
tri»  de  Tibère ,  longue,  vague ? 
wee ,  et  qui  se  terminait  par 
n'arrêter  Se jan.  Le  même  jour 
ranglé  dans  sa  prison ,  l'an  3 1 
C.  Son  coqxs  ,  livre  aux  in-» 
le  la  populace ,  fut  traîne' par 
;  et  jeté  dans  le  Tibre  :  tableau 
rvcnal ,  dans  sa  Xe.  satire, 
les  plus  vives  couleurs.   Ses 

périrent  après  lui.  Ou  a  revo- 

doutc  l'anecdote  de  sa  jeune 
iolec  par  le  bourreau  avant 
mise  a  mort ,  ]>arcc  que  la  loi 
nettait  pas  de  livrer  une  viergo 
plice.  Apicata  ,  leur  mère , 
vait  répudiée    pour  épouser 

ne  put  survivre  à  la  perte  de 
ocentes  victimes;  mais,  avant 
lier,  elle  fit  parvenir  à  Tibère 
noire  où  elle  révélait  les  détails 
npoisoiincimiit  de  Driisus.  Li- 
t  remise  entre  les  mains  de 
•e  Àntonia  qui  ,  dit-on ,  la  lit 
•  de  faim.  Les  sénateurs  pour- 
ut  la  mémoire  de  Séjau  avec 

d'acharnement  qu'ils  avaient 
S  de  bassesse  a  lui  faire  la 
Les  délateurs  saisirent  avide- 
elle  occasion  pour  foudre  sur 
lyens  opulents,  comme  sur  une 
pi'on  leur  abaiHlonuait  ;  cl  Ti- 
■vclpp pa  dans  la  perte  de  ce 
Dt  homme  tous  ceux  qui  lui 

fMpects,  on  dont  il  a\ait  a 
Mr.  A  c&té  des  amis  de  Séjan 
*  ce  titre ,  Tacite  nous 
Smart  de  deu\  hum- 
(Von  prévaloir.  Le 


SEJ 


407 


premier  se  donna  la  mort ,  et  sa  fer- 
meté sauva  l'autre.  Velléius  a  désho- 
noré son  talent  en  faisant  un  éloge 
pompeux  du  favori  que  l'énergique 
pinceau  de  Tacite  nous  a  montré  sous 
ses  véritables  couleurs.  Séjan  a  laissé 
une  mémoire  abhorrée  et  un  exem- 
ple capable  de  servir  de  leçon  aua 
ministres  qui  abusent  de  la  confiance 
des  princes.  On  peut  consulter,  poue 
plus  de  détails  ,  Tacite  ,  Suéloue , 
Crevier,  Histoire,  {les  Em/fereurs,  La 
catastrophe  de  Séjan  a  été  mi>e  au 
théâtre  trois  fois,  d'abord  pp  r  C\  rano 
de  Bergerac  (  sous  le  titre  d'  À$rip- 
pine),  pub  par  Magiion,  dont  la? 

Sièce  fut  représentée  sur  le  théâtre 
e  l'hôtel  de  Bourgogne,  en  i6.|6» 
enfin  par  J.  B.  Gh.  Chopin,  du 
Havre,  dont  la  tragédie  intitulée  * 
La  Mort  de  Séjan,  a  été  impi iinée 
en  ij"55,  in-iï,  N — l. 

SEJAN  (Nicolas)  ,  organiste  ^ 
né  à  Paris ,  en  17  \r> ,  eut  pour  maî- 
tre Forqucray ,  et  toucha ,  dis  IVigc 
de  treize  ans ,  a  Saint  Merry  ,  un 
Te  Deum  improvisé,  qui  fut  admire 
de  tous  les  maîtres  de  celle  époque. 
Deux  ans  après,  il  obtint,  au  concours, 
l'orgue  de  Saint-Mi-rry ,  et ,  en  1 7G7, 
ayant  été  nommé  l'un  des  qualre 
organistes  de  Notre-Dame,  il  détint 
le  collègue  de  Daquiu .  de  Coupcriu  et 
de  Balbàtre.  Enliu  il  fut  organiste  du 
roi ,  et  plus  tard  professeur  au  con- 
servatoire de  musique.  Il  était  orga- 
niste des  Invalides  .  et  il  avait  recou- 
vre son  emploi  à  Saint-Siiîpice,  lors- 
qu'il mourut  le  18  mar>  îfiii).  On  a 
de  lui  trois  Ouvrages  gr.ivés  :  I.  Lu 
livre  de  six  Sonates  de  piauo,  avec 
accompagnement  de  \i»iloii.  II.  1 11 
Recueil  de  Rondeaux  et .  iirs  dans  le 
«jenre  gracieux.  111.  Un  OKuvre  de 
Trios .  avec  accoin parlement  de 
violon  et  de  bisse.  Deliilc  a  immor- 
talisé ce  musicien,  dai.-  s«.u  poème 


4ï)8 


SEJ 


des  Trois  Rèanos  de  la  Nature, 
yAT  les  vers  suivons  : 

&pn  a  prdtodé.  loto  dHd,  Mb  fÊmml 

gr  l'inspiration  le»  IwhKi—  tnMf 
chauffent  «on  génie  et  dictant*» 
Sous  «es  rapides  main*  le  i 
Chaque  touche  a  sa  voix, 
Il  monte ,  il  redescend  tmr  IN 
Et  forme  «ans  désordre  on  dédale  de 


z. 


fil 


Quelle  ymriélé  !  «e  d«(btt*et  d»  gr4e*f 
11  frappe,  U  attendrit,  il  sVBfin,  tt  aata 


SEISSEL.  rof.SmuL. 

SÉJOUR  (du).  Vef\  Diows. 

SELCHOW  (  Jeak-Henri-Chmé- 
tien  de),  néâ  Weroiiigerode,Iea6 
juillet  1 732,  étudia  à  Gôttmgen,  y  fin 
nommé  professeuavde  droit  a  1757 , 
et  passa,  en  178a,  aréole  même  titre, 
à  Marburg,  où  il  mourut  le  ai  avril 
1795.  Son  cours  de  jurisprodenee 
attira  long-temps^  de  tous  les  côtés  de 
l'Allemagne)  des  jeunes  gens  studieux; 
et  sa  renommée  httéraire  S9accrut 
surtout  par  ses  Éléments  du  droit 
privé  allemand  (Elemcntajmis  f[er- 
manici  vrivati  hodierni  )  dont  d  â 
paru  huit  éditions,  de  1 7S7  à  1795» 
et  qui  a  été  adopté,  comme  élément 
taire ,  par  la  plupart  des  universités 
de  rAuemacne.  On  a  néanmoins  re- 
proché à   l'auteur  d'avoir  adopté 
Sour  son  exposition  de  la  jurispru- 
ence  germanique  le  plan  suivi  dans 
les  Institutes  de  Justinien  ou  pour  le 
droit  romain.  ScsElementajaris  pw- 
blici  germanici,  qui  furent  imprimes 
pour  la  première  fois  en  1709,  ne 
jouissent  pas  de  la  même  réputation. 
Sclchow  s'occupa  aussi  du  droit  ro- 
main ;  mais  ses  écrits  sur  cette  ma- 
tière ,  se  distinguent  plutôt  par  un 
latin  clair  et  élégant ,  que  par  des 
vues  philosophiques  et  une  bonne 
méthode.  La  vivacité  de  son  esprit , 
jointe  à  une  haute  opinion  de  son 
mérite  ,  lui  attira  un  grand  nombre 
de  querelles.  Il  fut  le  collaborateur 
de  plusieurs  ouvrages  périodiques  , 
dans  lesquels  il  se  livra  souvent  k 


SEL 

mie  critique  vive  et  sévère,  surtout 
k  l'égard  des  ouvrages  de  Droit.  SuV 
ehew  était  d'une  vamté  excessive,  cl 
vif  jusqu'à  l'emportement.  Ses  écri* 
sont  bien  mferieurs,  sous  le  rapport 
du. plan  et  de  la  méthode,  à 
que  Putter  avait  publiés  avant  k 
la  même  matière.  Gomme  tous 
des  professeurs  de  Gôttàngue 
dirent  l'avanuged'nnc  notice  « 
des  ouvrages  composés  sur  des  sujets 
analogues;  avantage  prinriiialiuMial 
dû  à  l'usage  de  le  btbliothW  de 
cette  111102  une  des  plus  rîcnes  dr 
l'Europe.  Sa  vie  fojpobbfc  en  latin, 
en  17^,  par  un  pxoiessettr  de  Mar- 
burg,  sous  ce  titre:  M.  C.  Cari* 
Memoria  /.  K.  C.  de  Sdchow ,  et 
die  est  insérée  dans  l'almanach  dr 
jurisprudence  par  Koppe  (  année 
1706).  Fqy.  aussi  le  NeercJegede 
ScàlichtegroU ,  tome  u  y  p.  4i ,  etc. 

& 
SELDEN(Jka«),  appelé  parGrt- 
tins  la  gloire  de  t  Angleterre,  na- 
crait le  16  déc.  i584,  à  Salvingtoa, 
dans  le  comté  de  Susses.  Après  avoir 
fait  ses  premières  études  à  l'école  dr 
Ghichester ,  où  ses  progrès  dans  les 
langues  savantes  forent  si  rapides, 
au'à  l'âge  de  dix  ans  il  composa  us 
distique  latin,  qui  lut  grave  sur  la 
porte  de  sa  maison  natale,  SeJden  fut 
admis ,  k  quatorze  ans ,  à  Hart-Hall, 
à  Oxford.  Il  passa  trois  ans  dans  cet- 
te  université,  et  vint  au  Temple,  où 
il  acquit  une  grande  célébrité.  H 
trouva  de  nombreux  secours  pour  le 
perfectionnement  de  ses  connaissan- 
ces,  et  pour  ses  recherches  sur  les 
antiquités  judaïques,  dans  wes  liai- 
sons avec  les  hommes  les  pus  distin- 
gues de  cette  époque ,  C*"Mrt| , 
bpelman,  Robert  Cotton  et  l'arène» 
veque  Usher.  En  1607,  **  termina  4 
un  Recueil  chronologique  de  tons  les 
documents  recueillis  sur  les  matières 


SEL  4gg 

do  droit  divin  des  dîmes,  dans  son 
Histoire  de  cette  prestation  ecclésias- 
tique. Des  plaintes  furent  portées 
contre  lui  au  roi  Jacques  Ier. ,  qui  le 
fit  traduire  devant  une  commission 
de  cour  supérieure.  Selden  reconnut 
hautement  sa  faute.  L'ouvrage  fut 

Srohibé,  et  il  fut  défendu  à  l'auteur 
e  répondre  aux  réfutations  qu'on  en 
ferait.  Il  en  parut  deux,  auxquelles 
Selden  fit  des  réponses  qu'il  distri- 
bua manuscrites  k  ses  amie.  Deux 
autres  pamphlets  furent  encore  diri- 
gés contre  son  histoire;  mais  il  mit 
lin  à  cette  controverse,  en  déclarant, 
dans  un  court  Précis ,  qu'en  publiant 
son  Histoire  des  Dîmes ,  il  n'avait 
entendu  traiter  qu'une  question  histo- 
rique, sans  vouloir  porter  atteinte 
à  i'oriçme  toute  divine  de  ce  droit, 
En  expiation  de  ses  torts,  et  par  dé- 
férence pour  le  roi  Jacques ,  il  publia 
trois  opuscules ,  l'un  sur  le  nombre 
GG6  ,  l'autre  sur  Calvin ,  le  troisiè- 
me sur  la  naissance  de  J.-C.  Lors  de 
l'assemblée  du  parlement ,  en  1621  , 
Jacques  Ier.  prétendit  que  les  privi- 
lèges des  communes  n'avaieut  d'an- 
tre fondement  que  la  tolérance  des 
monarques.  Le  1 8  décembre ,  fut  en- 
registrée une  protestation  portant  que 
les  libertés,  franchises  et  juridiction 
du  parlement  sont  autant  de  droits 
formels  et  héréditaires  des  sujets  an- 
glais. La  dissolution  du  parlement 
s'ensuivit,  et  le  roi  fut  tellement  irri- 
té de.  cette  protestation ,  qu'il  la  dé- 
chira de  sa  propre  main ,  et  fit  cm- 
d'tm  traite  sur   le  séjour  des     prisonner  Selden ,  comme  en  étant  le 
en  Angleterre;  et,  dans  la  me-   'principal  auteur.  Traduit  au  conseil 

privé,  Selden  ne  tarda  pas  à  être  mis 
en  liberté.  11  composa ,  par  ordre  de 
la  chambre  des  pairs ,  une  Disserta- 
tion sur  les  privilèges  des  barons; 
et ,  vers  le  même  temps,  un  Traité 
sur  les  fonctions  judiciaires  du  parle- 
ment ,  qui  n'a  été  imprimé  qu  après 


SEL 

es  ou  privées  d'Angleterre, 
la  conquête.  En  1610,  ilpu- 
ux  traités,  l'un  en  anglais, 
:  England's  epinomis,  et 
en  latin ,  intitulé  :  Jani  An- 
\  faciès  altéra.  Dans  la  mê- 
ée ,  il  publia  un  petit  ouvrage 
:  The  duello,  or  single  corn- 
visé  en  deux  parties,  le  duel 
udiciaire  dont  il  parle  très-le- 
nt, et  le  duel  judiciaire,  dont 
lopne  les  règles  et  les  formes 
n'eues  ont  été  pratiquées  en  An- 
»  depuis  l'entrée  des  No rma  nds. 
lernière  partie  fut  réimprimée 
(1res,  en  1706.  A  la  prière 
:hel  Dravton,  Selden  rédigea 
tes  sur  les  dix-huit  premiers 
du  Poljr  Olbion,  ouDescrip- 
vers  alexandrins  des  différents 
;  d'Angleterre.  En   161 4,  il 
au  public  le  plus  grand  ouvra- 
1  ait  composé  :  c  est  un  traité 
res  d'honneur  (  Titles  of  ho- 
,  dont  la  seconde  édition  pa- 
i(>3i  ,etla  troisième  en  1672. 
raduction  latine,  par  Simon- 
iriow ,  fut  imprimée  en  1G96 , 
ncfort.  Cet  ouvrage  surpasse 
t  qui  a  été  publié  sur  la  même 
-e.  En  if>i(i,  l'auteur  réimpri- 
enrichit  de  Notes  V Eloge  des 
nglaises ,  de  Jean  Fortescue. 
le  même  temps  ,  Bacon  ayant 
Dm  me  chancelier,  Selden  lui 
ta  un  livre  intitulé  :  Bref  ex- 
sur  la  dignité'  de  lord  chance- 
Y Angleterre.  En  1 G 1 7,  il  s'oc- 
J'  ~n  traité  sur   le  séjour  des 
Angleterre;  et ,  dans  la  me- 
uve, d'un  ouvrage  ayant  pour 
:  De  Diis  Sjris  sjntaçmata 
,  réimprimé  en  Hollande  ,  en 
,  et  a  Leipzig,  en  iCAri  et  1680. 
it  en  1618,  qu'il  jeta  l'alarme 
le  clergé  anglican ,  par  l'atta- 
igourtuse  qu'il  fit  de  la  doctrine 


5oo  SËL 

sa  mort ,  en  1681 ,  et  qui  n'est  digne 
ni  de  son  savoir  ni  de  sa  réputation. 
Il  paraît  que  le  chancelier  Bacon 
consulta  Selden,  sur  la  validité  de  la 
sentence  prononcée  contre   lui  j   et 
que  celui-ci  lui  indiqua  les  moyens 
de  se  pourvoir  en  nullité.  Ce  fut  en 
i(i-i3,  qu'il  fit  imprimer  l'ouvrage 
d'Kadmcr,    moine  de  Gaiitcrbury, 
ayant    pour   tilrc  :  His'oriœ  nc.*o- 
rum  sh'c  sui  srculi,  contenant  l'his- 
toire dos  attires  publiques,  depuis 
io(>(>   jusqu'en    11 '2*2.   En    février 
iCy.x  { ,  il  fut  élu  député  au  parlement 
pour  le  1)omi  ^  de  Lancaster;  mai?  il 
n'y  parla  point,  et  fit  seulement  par- 
tie de  quelques  comités  ;  aussi  lors- 
que Charles  I,T. ,  qui  venait  de  Suc- 
céder à  Jacques,  eut  convoqué  un 
•mire  parlement,  les  habitants  dit 
comté  de  Lancaster,  n'ayant  pas  trou- 
ve leur  député  assez  violent  contre 
:  1  dernière  cour,  eu  élurent  un  autre; 
;  i.iis  Selden  se  fit  députer  par  le 
•  Viltshire.  Alors  il  s'unit  à  Went- 
orth ,  Noy  et  quelques  autres  enne- 
lis  de  la  Cour  et  du  duc  de  Bucking- 
iiju).    Dans   le    parlement   suivant 
i(j'»G: ,  il  lit  partie  du  comité  char- 
vile  dresser  l'acte  d'accusation  de 
••■   ministre,   et  de  poursuivre  son 
•  Client   devant   la    chambre  des 
■•  ils.  Ce  fut  même  lui  qui  eut  la  mis- 
:    spéciale  d'attaquer  Je  duc  sur 
»>  evarications.  Eu  juin  iG'.iG,  le 
•■■ment  fut  de  nouveau  dissous, 
■  mi  forcé  de  recourir  aux.  em- 
I ..   Plusieurs   seigneurs,    a\ant 
'■île  paver,  furent  arrêtés.  Scl- 
■>!.'i<!a    pour    l'un  d'eux ,    Sir 
>.\1  Ilaiu'»(len.  Ses    cllorls   lu- 
•i«îiles.  Héelu,  en    i<i*j»«S,  par 
té  .le  LaueaNter,  dans  le  troi- 
;:rlement  de  Charles  lrr.,  il 
'  grande  part  aux  succès  du 
Hill  rt'S  droits ,  q:ii  passa , 
■ril  de  celte  année.  C'était  vers 


SEL 

ce  temps  que  les  fameux  marbres  it 
Paros  avaient  été  apportés  chez  le 
comte  d'Arundel.  Lorsque  la  péti- 
tion des  droits  eut  été  accordée, 
Selden  se  retira  à  Wrest,  dans  le 
comté  de  Bedford ,  et  consacra  tout 
l'été  à  son  excellent  commentaire  sur 
ces  marbrts  ,  sous  le  titre  de  Mar* 
mor il  ArumUJiaiia ,  sive  Saxa  gr&- 
ca  incisa  y  iiî-4°«  »  tti'.M).  Ce  com- 
meutaire  nous  a  valu  les  belles  édi- 
tions de  Pridcaux,  en  1O7G,  et  de 
Mai t taire ,  en  1  ^3*2  :  la  dernière  sous 
le  titre  do  Marmora  Oxoniana. 
Durant  la  session  de  1629,  Selden, 
sur  une  pétition  des  imprimeurs  et 
des  libraires  de  Londres ,  défendit  la 
liberté  de  la  presse  contre  les  décrets 
de  la  chambre  étoilée.  Il  mit  égale- 
ment beaucoup  d'ardeur  à  démontrer 
l'illégalité  des  droits  de  tonnage  éta- 
blis sans  le  consentement  du  parle- 
ment. L'orateur  refusa  de  mettre  la 
question  aux  voix.  La  chambre  fut 
ajournée ,  puis  dissoute ,  et  des  man- 
dats d'arrêt  furent  lancés  contre 
plusieurs  membres ,  notamment  con- 
tre Selden.  Traduits  devant  la  cour 
du  banc  du  roi  et  devant  la  cham- 
bre étoilée ,  ils  demandèrent  leur  li- 
berté sous  caution.  Les  juges  en  ré- 
férèrent au  roi.  Les  délais  expirè- 
rent .  et  les  accusés  restèrent  en  pri- 
son. Au  terme  suivant ,  les  juges  de- 
mandèrent ,  nun-seulemcjit  une  cau- 
tion de  se  représenter,  mais  même 
une  caution  de  bonne  ((induite.  Lis 
accusés  s'y  refusèrent  :  Selden  fut 
transféré  dans  une  autre  prison ,  c\ 
n'eu  sortit  que  l'année  soixante,  en 
donnante  auliou.  Cène  fut  qu'en  \(>\\ 
que,  sur  une  pétition  préxiitée  au 
roi,  il  obtint  une  décharge  entière.  H 
avait  composé,  dans  sa  prison  ,  sou 
saxaut  livre  De  succesùunibus  in 
bona  defuncliad  leges  Hvbrœorum* 
imprimé  pour  la  première  fois,  en 


SEL 

'ec  cette  épigraphe  :  Et  sor- 
%  inter  vincla  récusât  ,  et 
le  oii  i526,  avec  un  traite 
zs'OTic  4/1  jumtificalitiii  Ile- 
. ,  qu'il  d»xlia  à  l'archevêque 
rbury.  Ces  ilcxw  ouvrages 
réimprimés  à   Leyde,    •-■n 
vec  des  iiJsdiîi-jns  de  l'au- 
j  l'Yaciiurt,   on   i(>^\  On 
;  \ers  i';o(),  ïi.otiîis  avait 
ï i v  it  i 1 1 ti  tu ï  é  i'Ja  re  Uberum9 
ilir  le  droit  c|iio  récla niaient 
lulnis,  de  naviguer  dans  les 
icntaVs  maigre  î'oppoMiiou 
gnols  <- 1  des  V  jrlugais.  t  )uel- 
écs  après,  Scidcu  combattit 
ipes  de  Grotius,  dauj  .>on 
uis:tm.  Quokm'à  dire  vrai, 
cliiusum  no  r.oii  pas  une  ic- 
catc'gorîmic   de    l'ouvrage 
ciste  hollandais,  cependant 
iun  des  titrer  -iinoncc  sutli- 
l'intention  et  le  but  de  Jcl- 
'époque  où  il  encourut   la 
du  roi  Jacques,  par  la  pu- 
de   sou  Histoire,   des  di- 
nir.l1  d'Angleterre  avant  oui 
un  o* iv race  de  rejnrikcon- 
•  le  domaine  de  la  nier  ,  ci 
uupteau  roi.  Jacques  donna 
mettre  cet  c'erit  <  u  Kat  d'è- 
é  et, dans  l'été  de  i(>i8,  Scl- 
euta  son  manus'M'it  au  mo- 
[<ii  le  lit  soumettre  à  l'examen 
M;»rte»,  président  de  la  n;iir 
ité  ,  lequel  l'approuva.  Alors 
présenta  Selden  au  roi,  pour 
'impression.. laeques  était  sur 
d'en  signer  l'ordre,  lorsqu'il 
il  que  l'ouvrage  contenait  cer- 
u«;r  qui  pourrait  déplaire  au 
Danemark,  qu'il  ne   \oulait 
user ,  parce  qu'il   lui  devait 
.roc  considérable ,  et  \oulait 
mnr  inter  une  plus  forte  cn- 
rldeu  retrancha  ce  passage  ; 
roi  et  ses  minières ,  n'atta- 


SEL  Soi 

* 

chant  plus  autant  d'intérêt  à  k  pu- 
blication de  l'ouvrage,  il  demeura 
pendant  quinze  a  ils  oublié  dans  le  ca- 
binet de  l'auteur.  Ou  lui  objectait 
que  certains  passages  semblaient  res- 
treindre la  piridicliou  de  l'amirau- 
té ;  que  d'autre»  pourraient  contra- 
rier Icwvurs  du  roi  dans  se.s  plans 
à  l'égard  des  puissances  étrangères. 
Sous  le  règne  suivant,  d'auties  ob- 
jets filèrent  l'attention  de  Selden  ;  et 
ce  ne  fut  qu'au  printemps  de  1(335, 
oue  des  prétentions  maritimes  étant 
controversées  dans  un  débit  avec  la 
Hollande  ,  on  détermina  Charles  Ier. 
V  ordonner  la  publication  de  ce  li- 
vre. Tel'c  est  l'histoire  de  cet  ouvra- 
ge faincîir.  ;  et  c'est  dans  Selden  hii- 
mÂ-inc  que  ces  notions  ont  été  puisées. 
L'on-  rage  e.*t  dédié  au  roi  Charles, 
et  la  préface  .st  datée  d'Iiiner-Tcm- 
ple,  4  nov.  :Ga5.  Par  une  déclara- 
tion enregistrée  le  ?(>  mars  i63ti,  le 
roi  ordonna  une  trois  c.ie  roplaires  de 
cet  ouvrage,  ôà  se  trouve  tire  établie 
la  preuve  du  domaine  souverain  de 
la    Grande- IJretagre  sur  les  mers 
d'Ecosse  et  d' friande ,  fassent  dépo- 
sés aux  an  h  iv  es  du  conseil  delà  cour 
de  l'échiquier  et  de  la  cour  de  l'ami* 
rauté.  U  fut  traduit  eu  anglais  ,  eu 
\(V>i ,  k  l'époque  de  la  rupture  entre 
l'Viig'eteiiTet  la  Hollande,  par  Mar- 
chemont  Neeclham ,  et ,  après  la  res- 
tauration ,  par  J.  H.  (probablement 
Jacques  llowcl  ).  lui  soutenant  la  cau- 
se de  la  liljcrté  des  mers  ,  Grotius 
avait   peu  dévelo|>pc    sa  doctrine, 
t^ans  doute  parce  «pie,  fondée,  sur  le 
droit  iiiturel ,  elle  lui  paraissait  in* 
contestable  et  absolument  démontrée. 
Selden,  au  contraire,  invoqua  l'au- 
torité des  publicistes  favorable»  à  la 
sienne,  de  railleur  ai.niiyinc du  Can- 
sohilo  del  mare,  dWIlxric  Gcutilis, 
etc. ,  eellc  même  des  saintes  Ecrilu- 
res  et  dos  poctos  anciens.  U  cpoi>c 


502 


SEL 


tous  les  sophismes  pour  faire  préva- 
loir l'opinion  contraire,  a  Le  Mare 
*  clausum,  dit  Gérard  deRayneval, 
«  l'un  de  nos  diplomates  les  plus  dis- 
»  tingués  du  siècle  dernier ,  est  un 
»  monument  remarquable  des  efforts 
»  dont  est  susceptible  l'imagination, 
a  quand  l'amour  -propre  ou  un  pa- 
»  triotisme  exagère  1  aiguillonne.  » 
Sclden  caressait  les  vues  ambitieuses 
de  son  gouvernement,  Charles  Ier. , 
auquel  il  dédia  son  ouvrage ,  en  avait 
tellement  adopté  les  principes ,  cu'il 
chargea  Carleton,  son  ambassadeur 
à  la  Haie ,  de  porter  p'airtc  aux  états- 
généraux,  contre  l'audace  de  Grotius, 
qui  avait  osé  soutenir  la  liberté  des 
mers  ,  et  demander  qu'on  ci  fît  un 
exemple.  Ces  principes  furent  aussi 
ceux  de  Cronrwcil  et  de  sen  parle- 
ment, et  ils  donnèrent  lieu  à  la  guer- 
re contre  les  Provinces -Unies.  Enfia 
Guillaume  III .  dans  un  manifeste,  oà 
il  reprochait  à  Louis  XïV  d'avoir 
laissé  violer  par  ses  sujets  le  droit  do 
souveraineté  de  la  couronne  d'Angle- 
terre sur  les  mets  britanniques ,  et 
George  III ,  dans  les  dernières  guer- 
res ,  ont  suffisamment  prouvé  qu'ils 
n'avaient  point  abandonné  la  doctrine 
deSeldcn.  Jusque  Gérard  de  Rayne- 
val,  aucun  autein  français  n'avait  at- 
taqué les  paradoxes  du  aubtil  et  sa- 
vant jurisconsulte  anglais.  C'est  en 
181 1  que  le  diplomate  français  analy- 
sa  la  Dissertation    dont  il  s'agit, 
dans  son  Traiu  intitulé  :  De  la  Li- 
berté des  mer.. ,  et  qu'il  réfuta  Sel- 
den  avec  uu»  force  de  dialectique  et 
une  puissance  de  preuves  qui  ôtent  à 
cet  écrit  le  cachet  d'un  ouvrage  de 
circonstance.  En  1640,  le  roi  con- 
voqua un  nouveau  parlement,  où  Sel- 
den  vint  comme  député  d'Oxford.  Il 
f ii  t  nommé  membre  de  plusieurs  com- 
missions, et  spécialement  de  celle  qui 
fut  chargée  de  préparer  l'accusation 


SEL 

contre  Strafford;  mai*  il  paraît  qu'il 
s'apposa  fortement  à  cette  poursui- 
te, et  que  le  parti  de  l'accusation 
porta  son  nom  sur  une  liste  de  pré- 
tendus ennemis  de  la  justice.  Il  y 
eut ,  dans  la  même  session,  une,  dis-  ] 
cussion  assez  vive  entre  Selden  et 
Grimston,  au  sujet  de  la  suspension 
des  ministres  par  l'autorité  épisco- 
pale.  Tous  les  efforts  de  Selden  ne 

Surent  empêcher  que  le  bill  qui  ten- 
ait à  exclure  le  clergé  des  fonctions 
législatives  et  judiciaires  ne  fut  reçu 
à  la  chambre,  le  1 7  mars  164 1 .  Sel- 
den avait  composé,  de  i636à  1640, 
son  livre  De  jure  naiuraliet  gentium 
jwctà  disciplinant  ffebrœorum,  où  il 
arrange  en  système  toutes  les  lois  des 
Hébreux  qui  concernent  le  droit  na- 
turel, et  les  sépare  d'avec  celles  qui 
se  rapportent  à  la  constitution  par- 
ticulière de  la  nation  juive.  Budée, 
professeur  à  Halle,  en  a  donné  un 
abrégé  en  iGg5.  Quoique  Milton, 
dans  son  traité  intitulé  Areopagiîica^ 
fasse  un  grand  éloge  de  cet  ouvrage, 
et,  quoiqu'il  soit  aussi  vanté  par  Puf- 
fendorff ,  il  pèche  cependant  par  la 
clarté  et  la  méthode;  et,  quant  au 
fond,  il  n'a  pas  contribué  au  pro- 
grès de  la  science  du  droit  naturel. 
Cependant    Selden   jouissait    alors 
d'une  telle  considération  dans  sa  pa- 
trie, qu'il  ne  tenait  qu'à  lui  de  choi- 
sir parmi  les  places  les  plus  con- 
sidérables. On  prétend  que  Charles 
Ier.  lui  offrit  celle  de  chancelier  ,  et 
qu'il  la  refusa  (1).  D'autres   assu- 
rent que  ce  ne  fut  qu'un   projet, 
«rui  manqua  par  diverses  considéra- 
tions étrangères  à  sa  propre  volon- 

(1)  «  Et  ce  fut  très-heureusement  t  dit  ira  aatrur 
»  anglai»  ;  car  s'il  l'avait  acceptée ,  apatc-t-ij  avec 
»un«  étrange  et  barbare  naïveté,  yai  sait  si  vu 
»  nom,  m  sagesse,  sa  probité  et  ses  tournis  m'an- 
»  raient  pas  serti  la  causa  dm  rai,  et  emmnUkè  le 
»  p'upU  anglais  da  livrer  ce  prince  au  châtiment 
•  juste  et  exemplaire  que  sa  ditsimmbUicm  1  ses 
a  autres  crimes  avaient  mâriU  !  1 1  m  - 


SEL 

té.  La  conduite  mi'il  tint  en  juin 
1643  put  changer  Tes  dispositions  du 
roL  La  couronne  avait  fait  une  pro- 
position que  Selden  regardait  comme 
inconstitutionnelle ,  et  qu'il  combat- 
tit avec  vigueur.  Lord  Falkland  lui 
écrivit ,  par  l'ordre  du  roi ,  une  let- 
tre  affectueuse  ;  mais  il  n'en  demeura 
pas  moins  inébranlable  dans  son  op- 
position. Déjà,  à  son  retour  à  Oxford, 
en  i64o,  il  s'était  rapproché  des  en» 
Demis  les  plus  violents  de  l'archevé- 
oue  Land  et  du  comte  de  Straf- 
ford.  Néanmoins  les  égards  aue  lui 
témoignaient  le  roi  et  ses  ministres 
firent  croire  qu'il  avait  trempé  dans 
le  complot  de  i643,  doLt  l'objet 
était  d'introduire  la  force  armée  dans 
Londres ,  et  de  désarmer  la  milice. 
Il  lut  entièrement  lavé  de  ce  soupçon 
par  les  dépositions  de  personnes  di~ 
pues  de  foi.  Vers  cette  même  époque, 
il  avait  traduit  deux  manuscrits  ara- 
bes intitulés  :  Eutychii  ccclesiœ  suœ 
origines  ;  et  cette  publication ,  avec 
les  notes  qui  l'accompagnaient,  fut 
l'objet  d'attaques  très-vives  de  la  part 
du  clergé>  Un  synode  ayant  été  con- 
voqué, en  juillet  i643,  afin  de  régler 
les  affaires  ecclésiastiques,  plusieurs 
députés  des  deux  chambres  y  sié- 
gèrent ;  entre  autres  Selden ,  qui  com- 
battit les  membres  du  clergé  sur  leur 
propre  terrain  ;  car  lorsqu'ils  invo- 
quaient le  texte  des  saintes  Écritures, 
«  ce  peut  être ,  disait-il ,  le  sens  don- 
»  né  au  texte  dans  vos  bibles  de  po- 
»  che;  mais  l'original  en  grec  ou  en 
»  hébreu  a  une  toute  autre  significa- 
9  tion.  »  Et  cette  argumentation  les 
réduisait  au  silence.  I<c  8  nov.  iG.{3, 
il  lut  nommé,  par  la  chambre  des 
communes,  ganie  des  archives  de  la 
Tour;  et  au  mois  de  février  \i\\  \ ,  il 
signa  le  fameux  co venant.  Daas  la 
même  année ,  il  publia  son  ouvrage 
cbronologique  :  De  anno  avili  vête- 


SEL 


5o3 


ris  Ecclesiœ ,  dans  lequel  on  trouve 
Quelques  erreurs.  Eu  août  iG45 ,  le 
docteur  Edcn,  président  du  collège 
de  la  Trinité,  a  Cambridge,  étant 
mort ,  Selden  fut  choisi  unanimement 
pour  le  remplacer  :  mais  il  s'y  refu* 
sa  ;  et  l'on  n  a  pu  déterminer  les  mo- 
tifs de  ce  refus.  En  mai  iG45,  il  fut 
chargé ,  parla  chambre  des  commu- 
nes, de  recueillir  tout  ce  qui  avait 
rapport  au  bureau  héraldique  du 
royaume.  C'est  en  1O46  qu'il  impri- 
ma son  écrit  qui  a  pour  titre .  tfxor 
hebràica ,  dont  il  parut  une  édition 
à  Francfort,  en  1673.  Selden  pu- 
blia, en  1C47,  le  Fleta,  ou  Commen- 
taire sur  la  jurisprudence  anglaise. 
Cet  ouvrage ,  en  six  livres ,  est  d'un 
auteur  qui  écrivait  sous  le  règne  d'E- 
douard Ier*  ;  et  le  manuscrit  se  trou- 
vait dans  la  bibliothèque  de  Cotton* 
Il  est  précédé  d'une  préface  très-cu- 
rieuse, dans  laquelle  l'auteur  traite 
des  anciens  jurisconsultes  anglais ,  et 
de  l'autorité  des  lois  de  Justinien 
dans  la  Grande-Bretagne.  En  1646, 
le  parlement  avait  voté ,  au  profit  de 
Selden ,  une  somme  de  cinq  mille  li- 
vres sterling,  pour  le  dédommager 
de  la  détention  qu'il  avait  subie  en 
1629,  et  de  toutes  les  pertes  qu'il 
avait  faites  À  cette  occasion  $  mais  il 

1  tarait  qu'il  refusa  cette  indemnité, 
tans  ces  temps  de  troubles,  on  vou- 
lut abolir  les  universités  :  notre  au- 
teur les  défendit  avec  beaucoup  de 
chaleur.  11  fallait  que  ses  opinions 
politiques  eussent  changé ,  et  que  la 
violence  des  mesures  exercées  à  l'é- 
gard du  roi  l'eussent  indigné,  puisque 
l'usurpateur  ne  put  jamais  obtenir  de 
lui  nu  il  réfutât  les  ouvrages  dans  les- 
quels Charles  Ier.  était  justifié.  Crom- 
wcll  le  pressait  surtout  de  répondre 
à  un  ouvra cre  attribue  a  ce  uialheu- 
reu\  prince ,  et  qui  a  pour  titre  :  Xn- 
kon  uasilikè    (  Portrait    du  roi  ). 


5o4 


SEL 


Selden  repoussa  cette  tâche,  dont 
le  républicain  Milton  se  chargea  vo- 
lontiers {Voy.  Milton). On  voit  que 
Selden  était  une  espèce  de  doctrinal 
re  de  ce  temps-là.  Son  cœur  était 

Sur  ;  mais  son  esprit  s'était  laissé  sé- 
uire  par  certaines  théories  politi- 
ques, et  par  des  principes  absolus 
dont  il  n'avait  pas  assez  judicieuse- 
ment apprécié  ou  deviné  les  consé- 
quences. En  i65o,  il  fit  mettre  sou* 
presse  le  vaste  traité  De  sjrnedriis 
et  prœfecturis  juridicis  ^eterum 
ffebrœorum  ,  qu'il  avait  composa 
douze  ans  auparavant}  et,  trois 
ans  après,  V Histoire  de  la  juste* 
ce  chez  les  Juifs  jusqu'à  la  des- 
truction du  temple.  Dans  nu  troisft* 
me  livre ,  il  traitait  du  grand  Sanhe* 
drin  ;  mais  cette  partie ,  restée  incom* 
nlète ,  ne  parut  qu'après  sa  mort. 
*)ans  aucun  de  ses  écrits,  Selden  n'a» 
déployé  plus  d'érudition)  et  cepen- 
dant plusieurs  de  ses  propositions  ont 
été  vivement  controversées  par  des 
théologiens  étrangers»  En  i65ayà  la 
prière  d'un  libraire,  il  fit  une  Bio- 
graphie de  dix  écrivains  de  l'histoire 
d'Angleterre,  postérieurs  à  Bède,  in- 
titulée i  Judicium  de  decem  histo- 
riée Anglicanes  scriptoribus ,  et  qui 
a  été  placée  en  tete  des  ouvrages  de 
Ces  dix  auteurs*  Le  dernier  écrit  de 
Selden ,  en  réponse  aux  Stricturœ  de 
Graswinckel  et  à  toute  la  polémique 
de  Grotius,  fut  la  Défense  de  son 
Mare  clausiim  ;  elle  est  intitulée  t 
Findicia  secundum  integritatem 
existimationis  suce  per  convicium , 
etc.,  et  datée  de  sa  maison,  dans 
Wliitc  -  Friars,  icr.  mai  i653.  En 
1 654  > 1*  saDle  de  Selden ,  fort  altérée 
par  ses  travaux,  commença  à  décli- 
ner. Sentant  sa  fin  approcher ,  il  fit 
venir  ses  amis ,  les  docteurs  Usher  et 
Gérard  Langbaine ,  eut  de  longs  entre- 
tiens avec  eux  sur  l'ame  et  sur  la  va- 


nité  do  savoir,  et  leur 

tes  ses  epérances 

messes  des  saint) 

courant  de  novembre,  u 

ami  intime  Whitelock, 

grand  sceau:  nuis  fl  expira  avantsa» 

arrivée ,  le  aermer  de  ce  mois»  Le  if 

décembre  suivant,  il  fat 

l'éelise  du  Temple  ,  où  F; 

Usher  prononça  son  Oraison 

membres  du  parlement,  Loti 
Avait  composé  son  -épitaphe, 
laquelle  il  a  rappelé  les  diras* 
constances  de  sa  vie.  Selden 
dans  le  célibat,  à  moins, 
l'a  prétendu,  qu'il  n*ait 
sabeth ,  comtesse  douairière  dsKofc 
Après  la  mort  du  comte,  fl  avait  tV 
chargé  des  affaires  de  la  maison;  et 
on  dit  qu'il  ▼écut  maritalement  ans 
sa  veuve,  qui  lui  fit  en  mourant  sa 
legs  considérable.  U  parait  que  fin* 
tention  de  Selden  était  de  Musa 
sa  bibliothèque  à  l'université  dth- 
fbrd;  mais  r.yaut  voulu  emprunter  sa 
manuscrit  à  la  bibliothèque  BodleisB* 
ne,  on  le  força,  suivant  les  statuts, 
de  consigner  une  sommfe  si  considé- 
rable, que,  de  dépit,  il  disposa  de 
tous  ses  livres  au  profit  de  ses  exé- 
cuteurs testamentaires.  Cepfndaat, 
comme  il  les  avait  autorisés  a  donner 
ses  livres  à  quelque  établissement  pu- 
blic, ceux-ci  résolurent  d'abord  ira 
accorder  une  partie  à  Oxford  etrautre 
à  la  bibliothèque  du  Temple;  puis  en 
définitive  ,  ils  laissèrent  tout  à  Ox- 
ford (environ  huit  mille  volumes  V 
On  lit  sur  la  porte  de  la  pièce  où  sont 
déposes  ces  livres ,  cette  inscription: 
Auctarium  b'bliotltecœ  Bodteiame 
è  musœo  Seldeni,  jurisconsultL  Ses 
exécuteurs  testamentaires  dounèrrot 
également  à  l'université  les  inscrip- 
tions que  Selden  avait  réunies.  Le  ca- 
ractère ds  ce  savant  ae  montre  tput 


SEL 

"*  entier  dans  la  devise  grccqnc  qu'il 
-  avait  choisie  lui-même,  et  à  la<ruellc 
"  fl  attribuait  le  seiis  le  plus  étendu  : 

s  Flfoi  ttovtoç  t»;v  e/svOiocxv.  V 

ft  t 

»  La  liberté  par-dessus  tout.  » 

La  nature  de  ses  longs  travaux  lui  avait 
laisse  une  sorte  de  rudesse  dans  1rs  lia- 
hitudes  et  le  commerce  de  la  xie.  On 
raconte  qu'lsaac  Yossius  étant  venu 
pour  le  voir,  Selden  lui  cria  d'en-haut 
qu'il  n'avait  pas  le  loisir  de  causer 
mvec  hdyparce  que,  dans  ce  moment, 
il  était  occupé  de  recherches  extre- 
.  mentent  importantes  et  profondes. 
Toutefois  il  entretenait  une  corres- 
pondance avec  un  grand  nombre  de 
saYants.  Dans  ses  Epistolœ  varia9 , 
on  eu  trouve  en  latin  et  eu  anglais.  Il 
Be  paraît  pas  qu'il  ait  laisse  de  manus- 
crits. Avant  de  mourir,  il  lit  brûler 
tout  ce  qui  n'était  pas  écrit  de  sa 
propre  main ,  à  l'exception  des  An- 
nales d'fritycLius.  Lu  de  m  s  amis 
puLlia  ses  Ana  ;  et,  dans  sa  Dédi- 
cace a ux  exécuteurs  testamentaires, 
fl  ailirnic  que,  pendant  ungt  ans,  il 
a  eu  le  bonheur  d'entendre  i.i  eoiner- 
satiou  de  Sc'dcii.  Ce  Ueeueil ,  réim- 
prime en  i~H«),a  été  dûlié  à  Fox. 
On  avait  publie  sous  son  nom,  en 
l*i-  "»,  uu  traite  De  Xumis  qui  n'é- 
tait pas  de  lui  (/'".  Alex.  S.uiîi!.',  La 
Collection  entière  de  m  s  uum  es  p.;  rut 
*  Londres,  eu  17  ».'*>,  par  les  >oius 
de  David  Wilkius,  J  \ul.,  in-iVi. 

(i — i\  r. 
SrXr'NC.  /'.Ci.i'nevn.i  -Si'i.i'm', 
IX.i/ijjell'inial.Mi.;.  \  111,  \\\\  I, 
■•«jli. 

SrXKI.CI  S  l'1. ,  surnom  m.  ■  .W- 
cator  ou  le  f'atniptt  ur,  fut  Ici» nda- 
t.  tir  de  lad\  na>tie  uiacnl<a.ic;inc  «!i  t 
Séleundc*.  (|ni,ft|ièN  A!e\.vid.e.  ir- 
gna  pendant  près  de  trois  Mine*  sur 
la  Strie  et  la  plus  grande  partie  de 
rOrirut.  Il  naquit  vers  Tau  3  j  \  avant 


SEL 


5o5 


notre  ère.  Son  père  Antiochns  cftait 
un  des  généraux  les  plus  distingues 
de  Philippe.  Sa  mère  s'appelait  Lao- 
dice.  C'est  01  leur  honneur  que  Sc- 
leucus ,  devenu  roi ,  donna  les  noms 
d'Antiochc  et  de  Laodicéc  à  tant  de 
villes  de  l'Orient, qui  perdirent  alors 
leurs  antiques  dénominations. Séleueus 
était  bien  jeune  encore  quand  il  passa 
en  Asie ,  à  la  suite  d'Alexandre.  Il  est 
même  douteux  qu'il  fût  au  nombre 
des  premiers  compagnons  de  ce  mo- 
narque. Quoi  qu'il  eu  soit,  sa  \  a  leur 
lie  tarda  pas  à  se  faire  remarquer  et 
à  lui  mériter  l'estime  d'Alexandre, 
qui,  devait  être  bon  juge  d'une  telle 
qualité'.  On  prétend  même  qu'il  fut, 
pour  cette  raison,  jaloux  de  Séleu- 
eus; ce  qui  ne  doit  au  reste  être  con- 
sidère <pie  comme  r.n  de  ces  traits 
que  les  Crées  ,  toujours  enclins  à  de'- 
priser  le  héros  macédonien ,  se  sont 
plu  à  nous  ti'.iiiMiiet:re  sur  le  comp- 
te de  ce  prince,  pour  se  dédom- 
mager d'avoir  ete  obligés  de  lui 
obéir.  Séleueus  fut  au  nombre  des 
quatre-vingts  généraux  qu'Alexandre 
maria  avec  les  filles  des  plus  illus- 
tres .seigneurs  de  la  Perse ,  à  l'occasion 
desi.ii  mariage  avec  lî.irMiie,  filledc 
Darius  •Codoman.  Apamé  ,  lilled'.IÉ*- 
taha/e,  fut  l'épouse  de  Séleueus.  Cet 
Artahaze  était  m:  satrape  aus-si  dis- 
tingué elie/.  les  Perdes  par  ses  liantes 
\  crins  q>ie  par  sou  il|"-trc  naissance, 
et  (oit  .liuii'  d*  \le\andre,  à  eau^ede 
riu\ioI.<b!e  fidélité  qu'il  a\iit  m<  ti- 
trée juxju'.i  l.i  I  u  pour  miii  soii\eraiii 
légitime.  I  ne  au-ii  1  -«  lit"  alliance  est 
unepietixe  as-e/.  é\i.Vn!c  de  la  fa- 
îeurdciit  Sclcunis  jouirait  aiMTes 
d'  Mexandre;  car  le»  troi>  hPe^d'  ^r- 
Uba/.e  ne  turent  niaiiéet  qu'a  ceux 
de  >es  oliii  i«T>  qu*il  «  heri*^..!!.  AlliM 
bs  deux  sumiin  d'Apamé  éj  oiiMient , 
Puiie  rtolemée,  lilsilr  Lagu^,  et  Pau- 
ti*  Cuincuè* ,  secrétaire  intime  d'A- 


5oÔ 


SEL 


lexandre.  Les  liens  de  parente  -qui 
unissaient  Se'leucus  avec  ces  deux  gé- 
néraux.^  eurent  une  grande  influence 
sur  ses  affaires,  après  la  mort  d'A- 
lexandre. A  cette  époque  (3*4  ayant 
J.  -  C.  ) ,  quand  les  premières  dissen- 
sions qui  s'élevèrent  entre  ses  offi- 
ciers ,  turent  apaisées ,  et  que  Perdic- 
cas  fut  investi ,  sons  le  nom  de  Phi* 
lippe  Aridée,  de  toute  l'autorité  sou- 
veraine, Se'leucus  fat  déclaré  comman- 
dant de  la  cavalerie  royale,  place  oc- 
cupée jusqu'alors  par  Perdiccas,  qui 
a  vaitsucœdéà  HénhestioB.Les  soldats 
de  ce  corps  portaient  lenomd'Hétai- 
res,  c'est-à-dire  de  compagnons  on  cm- 
marades  du  roi.Ils  appartenaient  tous 
aux  familles  les  pu»  considérables 
des  Macédoniens.  Leur  comman- 
dant était  donc  un  personnage  très- 
éminent  dans  l'état.  Il  est  probable 
qu'en  cette  qualité,  Sékucns  eut  une 
grande  part  aux  événements  de  cette 
époque.  Le  détail  ne  nous  en  a  pas 
été  transmis.  Nous  savons  seule- 
ment qu'après  la  mort  de  Perdiccas, 
quand  Antipater  eut  été  investi  du 
pouvoir  qu'avait  possédé  ce  général, 
Se'leucus  fat  fait,  par  lui,  gouverneur 
de  Babylone.  La  puissance  et  le  haut 
rang  de  cette  ville,  oui  était  regardée 
comme  la  capitale  du  vaste  empire 
fonde  par  Alexandre ,  donnaient  une 
grande  prépondérance  dans  les  affai- 
res à  celui  qui  y  commandait,  sur- 
tout au  milieu  d'une  anarchie  sem- 
blable à  celle  où  se  trouvait  alors 
l'Asie.  Tous  les  officiers  qui  s'étaient 
partagé  les  états  du  conquérant  ma*- 
cedonien  étaient  indépendants  dans 
leurs  gouvernements,  beleucus  ne  l'é- 
tait pas  moins.  Après  la  mort  d'Anti- 
pater,  Euménès  ayant  été  nommé  gou- 
verneur-général de  l'Asie,  parCHym- 
Sias  et  les  rois  héritiers  d'Alexan- 
re ,  se  mit  en  route,  à  la  tête  d'une 
nombreuse  armée ,  pour  soumettre 


fes  officiers  qui  agissaient  m 
rains  dans  leurs  province».  Il  se  di- 
rigea donc  du  côté  de  Babylone*  Se- 
Ieucus  essaya  d'abord  d'engager  les 
soldats  d'Ëuménès  k  passer  de  sou 
coté,  et  tenta  ensuite  ae  lui  résister; 
mais  la  plupart  des  gouverneurs  de 
la  Hante-Asie  étaient  venus  m  fémur 
au  lieutenant  du  roi|  et  aes  sorce» 
étant  trop  disproportionnées,  Sélsn- 
cusne  put  résister  :  3  futreponssé  jus- 
que dans  la  Susiane.  Bnménb  Vj 
suivit;  et  la  position  de  SdencnscV 
venait  très -critique,  quand  Antûu- 
ne,  qui  s'avançait  contre  Knmrnès 
avec  des  forces  considérables,  yint 
le  dégager.  Leurs  troupes  reumes 
marchèrent  contre  celui-ci  ,  et  lut  B- 
yrèrent  me  grande  bataille  dont  le 
succès  ne  fut  pas  pour  eux.  Ant^one 
seyjtcontramtae€uresarc4raile,4 
travers  les  montagnes  ^f»*flft  des 
Gosséens ,  se  dirigeant  vers  la  MeHie, 
Au  milieu  de  ces  événements,  Se- 
leucus  était  resté  en  possession  de 
Babylone.  Il  se  retrouva  encore, 
sans  contestation,  mattre  de  son 
gouvernement,  lorsque  Eumenès  et 
son  armée  pénétrèrent  dans  la  MeV 
die,  à  la  suite  d'Antigone,  et  que 
d'autres  révolutions  amenèrent  de 
nouvelles  combinaisons  dans  les  rap- 
ports des  guerriers  qui  se  dispu- 
taient la  succession  d'Alexandre.  La 
mort  tragique  d'Euménès  détruisit  à 

{'amais  les  espérances  des  héritiers 
egitime*  du  héros  macédonien;  et 
son  heureux  adversaire  Antieoue  as- 
pira dès-lors  à  la  suprême  puissance. 
Brave ,  actif,  ambitieux ,  il  ne  tarda 
pas  de  mettre  à  exécution  les  projets 
.qu'il  nourrissait  depuis  long  -  temps 
contre  aes  rivaux;  et,  n'épargnant 

Sas  même  ceux  qui  l'avaient  seeon- 
é  plusieurs  fois ,  il  les  dépouilla  et 
les  mit  à  mort.  Il  vint  ensuite  k  Ba- 
bylone ,  avec  toutes  ses  forces;  et  il 


SEL 

xh  cbmntcà  S&ucus  dos  ro- 
i sa  province.  Ce  général,  qui 
iprudemment  compte  sur  son 
t  sur  sa  reconnaissance ,  n'é- 
t  en  mesure  de  lui  résister. 
Jant  son  ressentiment ,  il  pre- 
lite  de  la  sécurité  qu'il  avait 
irer  k  Antigone ,  en  le  com- 
:  marques  d  amitié  ;  il  trcupa 
ince,  et  s'enfuit  secrètement, 
t  la  nuit ,  suivi  de  ciuquante 
i,  pour  se  retirer  auprès  de 
5e,  (ils  de  Lagus,  gouverneur 
vpte  ,  et  non  inoius  intéressé 
i  repousser  l'ambition  d'Anti- 
elui-ci  se  déclara  aussitôt  maî- 
i  Babylonie,  tandis  que  Séleu- 
ifugie  en  Egypte,  s'occupait 
ner  une  ligue  avec  Ptolémée , 
que  et  Cassandre,  dont  la  su- 
ies possessions  étaient  égale- 
tenacées.  Antigoue  teuta  vai- 
de  rompre  cette  alliance  for- 
6.  Use  mit  alors  en  marche  vers 
ie,  pour  résister  à  ses  adver- 
II  envahit  la  Syrie  et  la  Phc- 
et  vint  mettre  le  siège  devant 
aidant  ce  temps,  Seleucus,  que 
ée  avait  mis  à  la  tète  de  ses 
navales,  parcourait  les  côtes 
rrie  et  de  f  Asie-Mineure ,  où 
aucoup  de  mal  aux  partisans 
one.  Ces  hostilités  et  l'appro- 
î  Cassandre  ,  qui  s'avançait 
àsie- Mineure,  contraignirent 
ie  d'abandonner  la  Syrie ,  et 
er  devant  Tyr  son  fils  Dcraé- 
vec  des  forces  suffisantes  pour 
la  place  et  achever  la  soumis- 
i  pays.  Démétrius  resta  eflec- 
it  maître  de  toute  la  Phénicic, 
menaçait  de  fondre  sur  l'É- 
tandis  que  son  jhtc  contra  i- 
iassandre  à  recevoir  une  paK 
inte ,  qui  fut  bientôt  rompue, 
nseils  de  Seleucus  décidèrent 
lelouée  à  prendre  l'ollcoftive, 


SEL  5©7 

et  ils  cntrcrrit  en  campagne,  eu  l'on 
3 1 1  ,  avec  une  armée  nombreuse 
et  bien  disciplinée;  mais  a  peine  fu- 
rent-ils à  Gaza,  qu'ils  y  rencon- 
trèrent Démétrius  ,  qui  s'avançait 
avec  des  forces  non  moins  considé- 
rables. La  bataille  se  livra  à  Galama, 
et  fut  long-temps  disputée  :  mais  à 
la  fin,  l'avantage  resta  aux  Égyp- 
tiens; et  Démétrius,  contraint  de  se 
retirer,  abandonna  toutes  les  places 
de  la  Phénicie  et  de  la  Syrie.  Alors 
Seleucus  réclama  le  secours  que 
Ptolémée  lui  avait  promis  pour  se 
remettre  en  possession  de  son  gou- 
vernement; mais  il  n'en  obtint  que 
mille  hommes  d'infanterie  et  deux 
cents  chevaux.  Ce  fut  avec  cette  pe- 
tite troupe  qu'il  entreprit  de  rentrer 
dans  Babyloue.  Malgré  les  représen- 
tations de  ses  amis ,  a  se  mit  en  route , 
comptant  d'ailleurs  sur  l'attachement 
des  peuples  dont  il  avait  su  se  faire 
chérir  par  la  douceur  de  son  gouver- 
nement, tandis  mie  la  tyrannie  d'An- 
tigonclui  avait  aliéné  tous  les  esprits. 
Seleucus  passa  l'Euphratc,  se  diri- 
geant avec  célérité  vers  Babylone, 
afin  d'y  surprendre  ses  adversaires. 
Il  traverse  la  Mésopotamie,  où  il  se 
rend  maître  de  Cerruas  dont  la  garni- 
son macédonienne  grossit  son  armée, 
et  bientôt  il  entre  dans  la  Babvlonie, 
où  ses  anciens  sujets  accourent  en 
fotdc  lui  offrir  et  leurs  lwcns  et  leur  vie. 
Il  eut  ainsi  bientôt  une  année.  Po- 
lyarchus ,  qui  commandait  dans  cette 
province,  vint  le  joindre  avec  mille 
cavaliers;  et ,  seconde  de  toutes  ces 
forces ,  il  se  présenta  devant  Bahylo- 
ne,  qui  lui  ouvrit  ses  portes.  Diphy- 
lus,  qui  en  était  gouverneur ,  et  ton* 
les  partisans  d' Antigoue  se  réfugièrent 
dans  la  citadelle,  où  ils  se  préparè- 
rent à  résister;  mais  les  Babyloniens 
insurges  ,  et  les  troupes  de  Sélennis 
tes  serrèreut  si  vivement ,  qu'ils  fit- 


5o8  SEL 

rent  bientôt  obligés  de  se  mettre  a  sa 
discrétion  ,  et  de  lui  rendre  sa  fem- 
me ,  ses  enfants  et  tous  ses  amis ,  qui 
étaient  restes  captifs  depuis  sa  fuite  en 
Egypte.  C'est  de  la  conquête  de  Ba- 
bylone  par  Sëicucus  que  date  le  règne 
de  ce  prince,  et  le  commencement  de 
la  dynastie  et  de  l'ère  des  Séleucides, 
encore  en  usage  parmi  les  Chrétiens 
de  l'Orient,  et  qiû  se  trouve  indiquée 
sur  une  si  grande  quantité  de  mé- 
dailles et  de  monuments  (  1).  Lorsqu'il 


(i)  Elle  portait  aussi  le  nom  d'ère  de»  Grecs  ou 
d'ère  d' Alexandre,  qu'elle  a  conservé,  jusqu'à  pré* 
■eut,  chez,  les  Asiatiques.  Malgré  tant  de  célébrité, 
sa   véritable  époque    présente   encore  beaucoup 
d'incertitude.  On  e*l  convenu  d'en  placer  la  com* 
■ncuceineut  en  l'an  3i»  avant  J.-C. ,   doute  ans 
après  la  mort  d'Alexandre  ,  et  de  fiuer  son  point 
de  départ  au  1".  octobre  de  cette  année  ;  sans 
faire  réflexion  uu 'en^ agissant  ainsi ,  on  commettait 
nn    grave  anacnmnisine  t   puisqu'on    donnait  noj 
commencement  julien  et  une  forme  iulienne ,  a  des 
aunées  qui  se  rapportent  à  destemps  antérieurs  do 
trois  siècles  environ  a  la  réforme  julienne.  C'est 
ainsi  que  se  règlent,  deouis  dïl-lrait  siècles,  les 
années  de  l'ère  des  Séleucidesi  tnsis  il  est  certain) 
que,  plu»  anciennement,  elles  durent  se  calculer  au* 
trrment.  Eu  effet ,  on  n'a  pu  s'empêcher  de  recon- 
naître qu'il  a  existé  une  autre  ère  a  laqnelle  on  ne 
peut  non  plus  refuser  le  nom  de  Seleucide,  et  qui 
retarde,  sur  l'un  Ire   d'une  année  tout  entière,  ne 
Commençant  ainsi  qu'en  l'an  3n.  Des  monuments 
d'une  autorité  incontestable  attestent  son  existence 


et  »on  autique  usage.  C'est  celle  qui  est  employé* 
dans  les  libres  des  Machabées  ;   elle  sert  a  dater 
trois  observation»  astronomiques  faites  a  Rabjlune, 
et  consignées  dans  l'Almageste  de  Ptolémée  ;  enfin 
elle  est  la  seule  qu'on  retrouve  dans  les  monuments 
antérieurs   à  IVlaMisseiuent  de  la  domination  ro- 
xnnine  en  Orient,  lille  s'est  pcrpclnée  jusqu'à  nos 
jours  cher,  les  Ne»torien5  et  chet  tous  les  Curétiei» 
syrien*  qui  furent  autrefois  sujets  des  rois  de  Per- 
se ,  et  par  ron.Hirqunit  hors  des  limites  de  l'influen- 
ce routajne.  Il  M*utl>le  résulter  de  ces  indications  , 
que  t'utagr  de  foire  remonter  a  Tan  3i«  av.  J.-C. 
1  rre  des  Sclcucidcs  fut  introduit  dans  la  Syrie  du 
temps  oVs    Rouiiiiits,    lors  de  l'elalilissemeiit   des 
utiiH'i'i  ioliennrs  dans  ce  pavs  :  voila  le  fait  ;  mais  il 
est  difficile  d'eu  rendre  raison.  Toutefois  on  peut 
l'appuyer  de  deux  exemple*  analogues  par  l'effet 
ci'mie  cause  paroil'e.  L'ère  particulière  d'Antioche 
et  les  olviupiadet,  selon    la   supputation  adoptée 
dan*  la  Syrie,  anticipèrent  également  d'une  aunee 
sur  leur  vrriuMr  calcul:  il  est  donc  très-naturel 
de  croire  qu'il  en  fut  de  même  pour  l'ère  des  8é- 
U-ucides;  et,  par  une  raison  de  la  même  espèce,  on 
doit  eu  placer  le  commencement  a  l'automne  de 
l'an  .{ii  avant  notre  ère  :  car  c'est  vers  l'équinoxe 
d'automne  ;  que  les  anciens  Syriens,  et  les  Macédo- 
nien» ,  leurs  rnaitres,  plaçaient  le  commencement 
de  leurs  anuées  liini-solaires.  La  date  de  la  conquê- 
te de  Rabylune  par    Seleucus  en  doit  être    une 
preuve  cnùvaiucante.  I»a  campagne  qui  fut  signalée 
par  la  bataille  de  Gaza,  a  laquelle  Seleucus  était 
redevable  de  son  empire  ,  s'ouvrit  au  phsOemps 


t^mahredekcajjilmkderOrim^ 
Sdencns ,  prévoyant  Ken^  que  «s 
rois  ses  adversaires  ne  le  laisseraient 
pas  Ions  -  temps  en  repos ,  fit  et 
grandes  levées  de  troupes.  Elles  n'é- 
taient pas  encore  organisées,  quand 
il  appnt  que  Nicanor,  gouverneur  de 
la  Médie  pour  Àntigone,  s'avanuît 
avec  sept  mille  chevaux  et  dix  mule 
hommes  d'infanterie.  Sans  balancer, 
il  résolut  de  marcher  à  sa  rencontre, 
malgré  rinfériorité  de  ses    forces; 
n'ayant  que  trois  mule  hommes  de 
pied  et   quatre   cents"  chevaux.  II 
passa  le  Tigre ,  et  posta  ses  soldats 
au  milieu  oies  marais   qui  bordent 
le  fleuve ,  résolu  d'y  attendre  l'en- 
nemi. Nicanor,  fier  de  sa  sonériorité» 
vint  camper  près  d'un  ancien  palais 
sur  les  bords  du  Tigre.  Séleacus ,  à 
la  laveur  de  la  nuit,  attaque  son 
camp  mal  gardé,  y  fait  un  grand 
carnage,  et  contraint  son   adver- 
saire à  prendre  la  fuite,  laissant  mu* 
le  champ  de  bataille  la  plupart  de 
ses  généraux.   Cette  victoire  aug- 
menta les  forces  de  Seleucus  ?  la 
plupart  des  vaincus  passèrent  dans 
ses  rangs;  et,  a  leur  tête,  il  marcha 
à  de  nouveaux  succès.  La  Susiane  et 
la  Médie  furent  soumises ,  après  di- 
vers combats  dans  l'un  desquels  Ni- 
canor trouva  la  mort  sous  les  coups 


U 


de  la  première  année  de  la  cent  dix-septième  ohm- 

Siade ,  selon  le  témoignage  irrécusable  de  Dîodure» 
e  Sicile  ,  c'est  a-dire  an  printemps  de  l'an  3n 
avant  J.-C.  Ce  n'est  qu'après  l'«>ccupatiosi  de  tonte 
la  Svrie,  que  Seleucus   reçut  les  soldats  que  lu 
fournit  Ptolémée ,  pour  conquérir  Bab>lune.     et 
qu'il  se  dirigea  vers  cette  ville  ,  en  lrèvcr«ant  le 
nord  de  la  Mésopotamie.    Cette    ronSe   était  fort 
longue  et  embarrassée  d'nu  as*«-x  grand  nomhi-e  de 
difliculté»  naturelles  ,   sans   compter  les  obsf  «clé* 
que  les  partisans  d' Antigone  et  de  IWmétrius  du- 
rent apporter  a  la  rapidité  de  su  marebe  ;   ainsi 
on   ne   peut    guère   croire    qu'il     soit    arrivé    e 
Rabvlnne  long-temps  avant  le  coamencenoeot  de 
l'automne;  et  il  estbieu  plus  probable  que  or  lut 
dans  cet  automne  même.  Quoi  qu'il  en  soit  .  il  ré- 
sulte asses  clairement  de  cet  exposé,  que  c'est  es 
l'an  3i i  que  Babylone  tut  conquise,  et  cnesséquem 


meut  que*  c'est  eîi  cette  année"  qu'il  mut  placer  le 
1  stdele  và*ab*eaxedesSéWid« 


SEL 

leiislui-méme.Gedeniîers'eiBh 
de  faire  connaître  ses  succès 
illié  Ptolémée ,  qui  d'abord, 
tro  heureux  que  lui ,  éprouvait 
rs  revers  qui  pouvaient  com- 
tre  le  vainqueur  de  BabvJone. 
ic ,  informe  de  la  défaite  de 
et  des  victoires  de  Sélcucus , 
éuui  de  nouvelles  forces  dans 
Mineure,  et   se  lia  tait  de  se 
dans  la  Syrie,  où  il  triompha 
ine  des  généraux  de  Ptolémcc; 
lis  qu'il  se  dirigeait  vers  l'rv- 
pour  achever  la  conquête  de 
e,  son  lils  Demctrius  partait 
lasavec  vingt-deux  mille  honi- 
pour   reconquérir  liahvloue. 
ts  était  en  ce  moment  dans  la 
.\sie.  l'atroclcs,  qu'il  avait  lais- 
sa  capitale,  avait  trop  peu  de 
t  pour  la  défendre.  Aussitôt' 
pprit  que  l'ennemi  s'avançait, 
-amer  la  ville  ;  et  tous  les  ha- 
ie sm virent  au-delà  des  marais 
canaux,  qui  s'étendent  à  nue 
distance  au  midi  de  Rabylonc , 

•Tcnse  pr< 
l'abri  de 
rt  mtuicl,  Patrorlcs  attendit 
our>  de  Scleucus.  II  avait  eu 
caution  de  laisser  de  lionnes 
•us  dans  1rs  deux  citadelles, 
u'cllcs  tinssent  en  e'ehee  le  fils 
•mie.  I/un  de  ces  châteaux 
•nlôt  enlevé  ;  l'autre  résista 
es  les  attaques.  IVinrtiiiis  , 
t  s  Y  v  poser  plus  avant  sans 
réduit  rrtte  place  importante, 
devant  dit* l>ca:icoup  de  temps 
notule.  ]|  faillit  <|ii  il  fit  enfin 
.n îc:  sou  par  le  rappelait  dans 
Mineure;  et,  la  saison  n'étant 
ivm.iλ.V  pour  comhattie  dans 
b\loiiic,  il  laissa  Vuliclaiis 
u  corps  de  troupes  qu'il  crut 
nt  pour  continuer  le  ^ic'^e.  Les 
s  de  Dcniétrhis  s'étaient  ren- 


SBL 


Soq 


lière  à  offrir  une  de'fcnse  près-* 
■xpugnablc.  Sous  l'abri  de  ce 


dues  odieuses  par  leurs  exactions  et 
leurs  désordres;  aussi  son  départ  fut- 
il  le  signal  d'une  insurrection  géné- 
rale. AreheJaus  fut  chassé;  Seleucus 
n'eut  besoin  que  de  se  présenter  pour 
recouvrer  sa 'capitale,  et  il  resta  pai- 
sible souverain  de  son  vaste  empire, 
taudis  que  les  autres  succès  >e<u  s  d'A- 
lexandre ,  A  iitigoue ,  Démet  ri  us ,  Cas- 
sa udre,  Lysimaqueet  l'tolemée,. con- 
tinuèrent de  se  livrer  à  leurs  sanglants 
démêlés.  II  paraît  que  ce  ne  fut  qu'en 
l'an  307  avant  Jésus-Christ,  qu'il  prit 
hautement  le  titre  de  roi,  imitant 
l'exemple  donne  par  Autigone  à  tous 
les  généraux  macédoniens.  Seleucus 
était  alors  maître  de  tous  les  cantons 
de.  l'Asie  situés  entre  l'Euphrate  et 
l'Indiis.  Il  avait  successivement  sou- 
mis la  Médie,  l'IIyrcanie,  la  Bac* 
tria  ne ,  la  Sogdiane ,  et  les  pays  mon- 
tagneux qui  séparent  la  Perse  de  l'In- 
de. Tous  les  princes  et  les  peuples  qui 
s'étaient  soumis  autrefois  à  Alexan- 
dre ,  furent  obligés  de  le  reconnaître 
pour  le  monarque  de  l'Orient.  Il  ré- 
solut alors  de  pénétrer  dans  ITudc, 
et  d'y  porter  ses  amies  plus  loin  que 
le    grand  conquéraut  dont  il   était 
l'émule:  il  s'y  trou\aitnn  adversaire 
digne  de  lui.  I  ri  certain  Sandrocottus, 
lilsd'Alitroehèdas,  d'une  origine  olw- 
curc,  avait  affranchi  les  siens  du  joug 
des  Grecs  .'u1.  Tous  les  gouverneurs 
macédoniens  avaient  été  tués,  ou  chas- 
ses par  lui ,  et  il  n'v  restait  plus  rien 
aux  successeurs   d'Alexandre  (3), 


.  Ourlons  «*»:»iii«  cnmtil  n>i"il  r«t  Ir  pruM* 
«!►••■  I«  |u«   !««  |ii«!tu«   /•/rt-»./    j.    -[•ta. 

1  Mdljr»-  te  inir  ijtirlijut.  jitt*uf«  nul  «lit  a* 
Il  !••■.■-  lu  ...i:m-  ■!•■  Sjh.I»  ■•  «tli.»  .  J  |  »rnl  *|Hf  e  • 
j.i.rit  .•  •!...!  If  ui-.o.  I.  »  I  •'!•  •  «'  !■»'■!■•  m  ji-in» 
iit<i«i<  j-.ir  Ir  <..i«.  ;*• .  \*  I1»  :-ni-U  /  ..!■«■  ri 
lu i.|.  ..u|«  il  ini-f«  -••...!•«  i  »■■••■•.  «■•  (■•\«n'«- 

14.rnt  |».i»  if--  m«  «hn  |.*i  \1«  i ■»':.! ir.  «»ll  %  Irnu- 
%4it  |i|.|.i«».ir.  m!I«»  M  .ii.-ii.'.»  •!  «»t.  l»r«I»lrrt  t 
■  •..mil  |r«,  i.  :>*  •  n  •?'•!■  iuu-.«  i  ■  !in»|»»i*  «t  P»U 
|..ira.    ijjii,-;^  «lir  l'#  inj.ir.  .   I  Y*!.-  %illr  ,    d""t   ta 

I.  Mitii.n  •  rti ,  |»mr  !•■•  ;■«  ji.ij  K«««l  lr«  1 1  ni  i»ii  ••!»», 
uhfctdc  bwuwup  tk  *«cb«rcb«  *  *    ' 


5io  SEL 

lorsque  Séleucus  passa  l'Indus  ponr 
le  combattre.  Dès  que  ce  prince  eut 
reconnu  la  nature  du  pays  qu'il  se 
proposait  d'envahir ,  il  s'aperçut 
qu'en  s'attachaut  a  conquérir  des 
régions  dont  la  possession  serait  tou- 
jours fort  incertaine,  il  compromet- 
tait son  existence  du  côté  de  l'Occi- 
dent, et  s'exposait  à  perdre  des  pro- 
vinces bien  plus  importantes.  Il  entra 
donc  en  négociation  avec  Sandrocot- 
tus;  et  Mégasthènes  fut  envoyé  à 
Palibotra  avec  Daimachus ,  pour  trai  • 
ter  (4).  IjC  résultat  de  cette  ambas- 
sade fut  une  alliance  offensive  et  dé- 
fensive, cimentée  par  le  mariage 
de  Séleucus  avec  une  fille  de  San- 
drocottus,  et  par  l'abandon  des  pro- 
vinces limitrophes  de  l'Indus,  possé- 
dées autrefois  par  les  Perses  et  con- 
quises par  Alexandre,  qui  les  avait 
détachées  de  la  grande  satrapie  de* 
l'Ariane.  Le  prince  indien  s'engagea 
à  lui  fournir  un  secours  de  cinq 
cents  éléphants  de  guerre.  De  tous 


qui  n'ont  pas  encore  eu  de*  résultat*  bien  satismi- 
•auh,  était  située ,  selon  Pline  (  I.  (î. ,  c.  17  )  ,  à 
4*5  milles  ou  3400  stades  au  sud  dn  confinent  du 
Gange  et  de  la  Djcmnah  ,  et  a  638  mille*  on  5io4 
stades  des  bouches  du  Gange.  Il  pourrait  se  faire 
cependant  que  celte  antique  cite  répondît  a  la 
moderne  Patnali ,  qui  a  porte'  autrefois  an  samscrit 
le  nom  de  Patulipoutru.  Cet  empira  est  celai  que 
les  historien*  d'Alexandre  ont  appelé  dn  nom  de» 
GaiigHrides  ou  Prasiens.  11  était  la  plus  puissant 
de*  royaumes  indiens.  Sou  souTcrain  entretenait 
constamment  une  armée  de  six  cent  mille  homme* 
de  pied ,  trente  mille  cavalier*  et  neuf  mille  élé- 
phant*. 

(4)  Ce*  deux  ambassadeurs  firent  un  asses  long 
séjour  dan*  la  capitale  des  GangaridA;  et  Us  y  re- 
cueillirent des  renseignements  astes  nombreux 
pour  que ,  de  retour  auprès  de  leur  souverain ,  ils 
aient  pu  rédiger  nue  relation  fort  étendue  de  leur 
voyage.  Le  récit  de  Mégasthènes  est  plus  souvent 
cité  que  relui  de  Daimachus.  On  en  trouve  plu- 
sieur*  mention*  ou  plutôt  des  fragment*  étendu* , 
dans  A r rien  ,  Slrabon  ,  Pbne  et  quelque*  antre* 
■auteurs.  Ils  sont  de  nature  a  faire  vivement  regret- 
ter la  perte  de  l'original ,  et  fout  voir  que  les  ob- 
servations de  ce  diplomate  étaient  nombreuses,  va- 
riées et  détaillées  ,  enfin  suffisantes  ponr  donner 
«nie  idée  juste  des  nations  et  de*  pays  qui  avaient 
-été  visites  par  lui.  Le*  recherches  modernes  n'ont 
pu  que  constater  l'exactitude  d'un  grand  nombre  , 
nous  garantir  la  justesse  de*  autres  t  et  venger 
■ainsi  la  mémoire  de  ce  vovagenr  ,  des  critiques  de 
Strabxm  (  J'jm».  MÉGÀSTlifewB»,  XXVIII  ,  lia). 


SEL 

les  successeurs  d'Alexandre,  c*4m$ 
Séleucus  oui.  possédait  le  plus  gn  " 
nombre  de  ces  animaux,  pi  c 
de  là  que  Démétrins  rappelait 
plaisanterie,  le  suriniendmrU  ëm 
éléphants;  ce"  qui  a  donné  lien  à 
quelques  auteurs  de  croire  sttM» 
sement  que  ce' guerrier  avait  41 
revêtu  par  Alexandre  d'une  d*amfc 
de  ce  genre.  Inc^iendameUnt  £ 
avantages  militaires  que  SeVeet* 
avait  trouves  en  traitant  avec  Su» 
drocottus,  cette  paix  assurait  as 
possessions  orientales,  et  lui  douait 
tes  moyens  de  revenir  vers  la  Syrie, 
alors  le  théâtre  des  succès  et  de  1  am- 
bition d'Antigone.  Cassandre,  Ly- 
simaque  et  Ptolemee  avaient  tant  à 
redouter  de  ce  «rince  aussi  nabir 
que  brave.  Sa  puissance,  égal 
prépondérante  sur  terre  et  sur 
les  menaçait  d'un  prochain  i 
Antigone  ne  cachait  pas  le 
ou  il  était  de  le  détrôner,'  et  de  vén- 
nir  sous  ses  lois  tout  le  vaste  henta- 

Se  d'Alexandre.  Quoiqu'il  eût  plus 
e  quatre-vingt-quatre  ans,  Tige 
n'avait  affaibli  ni  sou  courage,  ni  son 
babileté,  ni  son  ambition.  Il  suppor- 
tait toutes  les  fatigues  de  la  guerre, 
et  se  montrait  toujours  en  personne 
à  la  tête  de  ses  troupes ,  dont  il  ne 
partageait  le  commandement  qu'avec 
son  fils  Démétrius.Les  rois  ses  rivaux 
sentirent  alors  combien  il  était  impor- 
tant pour  eux  de  s'unir  pour  résister 
à  ceterribleconqiicraDt.  Séleucus  n'a- 
vait pas  moins  d'intérêt  qu'eux  à  ren- 
verser la  puissance  d'Antigone ,  qui 
n'aurait  pas  manqué  de  l'attaquer  , 
après  la  défaite  des  autres  rois:  fl 
fut  invité  à  prendre  part  à  leur  union, 
et  s'occupa  de  rassembler  une  armée 
pour  se  réunir  a  Cassandre  et  Ly- 
simaque ,  qui  tenaient  la  campagne 
dans  l'Asie  Mineure ,  mais  n'osaient 
rien  entreprendre   de   considérable 


SEL 

t  l'arrivée  de  Séleucus.  Ce  prhice 
t  en  marche  arec  douze  mille 
iu£  ,  vingt  mille  hommes  de 
,  quatre  cent  quatre-vingts  cie- 
ls ,  cent  chars  de  guerre ,  et  vînt 
Ire  ses  quartiers  d  hiver  en  Cap- 
ce.  Au  retour  du  printemps  ae 
loi  avant  J.-C. ,  Ptolémée parut 
son  contingent;  Cassandre  par- 
Éphèse,  et  Lysimaque  quitta 
amp  retranche'  d'Hcraclce.  Les 
■e  monarques  s'ébranleront  en 
e  temps  des  quatre  poiuts  de 
ixon  ,  pour  anéantir  d'un  seul 

la  puissance  d'Antigone.  Ils 
srent  leur  jonction  dans  les  plai- 
'Ipsus,  en  présence  d'Antigone, 

k  son  filsDémétrius.  Leurs  fur- 
etaient guère  supérieures  à  celles 
ur  adversaire.  Les  quatre  rois 
nt  soixante-quatre  mille  conibat- 

à  pied;  Antigone  leur  en  on- 
itsoixante-dix  mille.  La  cavalerie 
a-pcu-prrs  égale;  mais ,  pour  le 
ire  des  éléphants ,  l'infériorité 
du  coté  d'Antigoue.  Séleucus  et 
naque  eurent  le  commandement 
innée  alliée.  La  bataille  fut  san- 
e,et  vaillamment  disputée  des 

parts.  AntiocKiis  ,  fils  de  Sé- 
s ,  qui  commandait  la  cavalerie, 
attu  par  Dométrius ,  qui ,  s'em- 
int  inconsidérément  à  sa  pour- 
f  compromit  le  salut  de  sou  père 
i  reste  de  l'armée.  Séleucus  lit 

manonivrer  ses  éléphants,  qui 
Nipèrcnt  la  retraite  ;  et ,  quand  il 
it  reveuirau  combat,  ces  animaux 
noèrent  le  passage.  Séleucus mar- 

â  la  tête  de  F  infanterie;  il  en- 
i  les  lignes  d'Antigone ,  qui ,  dé- 
ni par  l'absence  de  sa  cavalerie, 
ris  en  flanc  .  et  trouva  la  mort 
;  champ  de  bataille ,  combattant 
eusement  à  l'âge  de  quatre-viugt- 
jts.  Déuiétrius  ,  réduit  à  preu- 
la  fuke  avec  les  débris  de  ses 


SEL  5n 

forces ,  se  retira  à  Éphèse ,  abandon* 
naut  aux  vainqueurs  le  corps  de  son 
père.  Les  rois  triomphants  s'occupè- 
rent aussitôt  du  partage  des  états 
d'Antigone.  L'Asie  fut  adjugée  à  Sé- 
leucus ,  qui  en  était  déjà  en  posses- 
sion ;  et  Ton  y  joignit  la  Syrie  récem- 
ment conquise.  Ce  monarque,  quittaut 
laPhrygie ,  se  mit  en  route  pour  aller 
visiter  les  provinces  qu'il  avait  acqui- 
ses. Il  vint  camper  sur  les  bords  de 
l'Orontes ,  non  loin  de  l'embouchure 
de  ce  fleuve ,  près  de  la  ville  d'Anti- 
gonia ,  qui  avait  été  bâtie ,  peu  de 
temps  auparavant ,  par  Autigone.  11 
eut  d'abord  l'intention  d'y  fixer  son 
séjour ,  et  d'en  faire  la  capitale  de  son 
vaste  empire;  mais  il  préféra  en- 
suite fonder  une  nouvelle  ville  de 
l'autre  coté  de  l'Oroutes,  au  pied  de 
la  montague  nommée  Silpium ,  où  se 
trouvait  un  petit  bourg  appelé  Bot~ 
lia  y  dépendant  de  la  ville  alopolis  « 
fondée  â  une  époque  très-reculée ,  par 
des  Argiens ,  et  renouvelée  depuis  par 
des  Athéniens.  Après  y  avoir  observé 
tous  les  rites  prescrits ,  en  pareil  cas , 
par  la  religion ,  et  avoir  immolé  une 
vierge  destinée  à  devenir  la  déesse 
protectrice  de  la  ville,  il  jeta  les 
fondements  de  cette  nouvelle  cité ,  le 
'il  du  mois  d'artémisius  de  la  dou- 
zième année  de  son  règne,  qui  devait 
répondre  «;i -peu-près  au  10  juin  ï2Q<) 
avant  J.-C. ,  deux  ans  environ  après 
la  lia  taille  d'Ipsus.  Séleucus  y  fit  ve- 
nir cinq  mille  trois  cents  Athéniens 
et  Macédoniens ,  qui  avaient  été  pla- 
cés par  Antigone  dans  la  cité  qu'if 
avait  fondre,  et  qui  fut  rasée.  H 
y  joignit  des  c<  !ons  crétois  et  cy- 

{iriens,  déjà  établis  dans  le  pays,  et 
es  Argiens  d'Iopolis,  qui  fut  minée. 
Les  Juifs  furent  aussi  leçus  en  grand 
nombre  dans  la  nom  elle  rite;  et  il» 
V  obtinrent  les  mêmes  privilèges  que 
les  Macédoniens  et  Us  Grecs.  L'ar- 


5ia 


SEL 


chitecte  Xenxus  fut  charge  de  la  cons- 
truction de  la  ville,  à  laquelle  Séleu- 
cus  donna  le  nom  de  son  père  Antio- 
chus ,  ou,  selon  d'autres,  de  son  fils. 
Telle  fut  l'origine  d'une  ville  qui  ne 
tarda  pas  à  devenir  la  plus  grande, 
la  plus  belle  et  la  plus  peuplée  de 
l'Asie.  Elle  ne  fit  que  s'accroître  pen- 
dant plusieurs  siècles:  et,  sous  la 
domination  romaine,  elle  fut  la  capi- 
tale de  leur  empire  en  Orient  Rien 
n'égalait  alors  la  multitude  et  la 
magnificence  de  ses  édifices,,  la  ri- 
chesse, le  luxe  et  la  corruption  de 
ses  habitants.  11  s'écoula  trente  ans, 
avant  qu'elle  fut  enceinte  de^nurs. 
La  fondatiou  d'Àntioche  avait  été 
précédée  de  celle  de  Séîeucie,  qui, 
située  à  l'embouchure  de  l'Orontes, 
fut  destinée  à  être  le  port  de  la  capi- 
tale de  la  Syrie  :  elle  devint  en  peu 
de  temps  une  ville  florissante.  Le 
délicieux  bois  de  Daphné,  célèbre 
par  suu  temple  d'Apollon,  et  par 
la  licence  dont  il  fut  le  théâtre ,  fut 
an  «si  planté  par  Seleùcus.  D'autres 
villes  furent  encore  élevées ,  par  les 
soins  de  ce  monarque,  dans  diverses 
parties  de  la  Syrie,  et  décorées  des 
noms  de  Laodicée  etd'Apamée,  sa 
mère ,  et  fa  femme.  C'étaient  d'an- 
ciennes villes   qui,    avec    un  nou- 
veau nom,  recevaient  de  lui  une  nou- 
velle existence.  Il  y  plaçait  des  co- 
lonies grecques  et  macédoniennes ,  et 
les  tirait  ainsi  de  la  classe  des  cités 
barbares,  pour  les  faire  jouir  d'un 
gouvernement  municipal  tout-à-fait 
grec.  Il  eu  agit  de  même  dans  toutes 
les  autres  parties  de  ses  états  ;  et  une 
multitude  de  Séleucic,  d'Antioche, 
d?A pâmée,  de  Laodicée,  et,  bientôt 
après,  de  Stratonicée ,  vinrent  donner 
un  aspect  tout  nouveau  à  la  géogra- 
phie de  son  empire.  Pendant  (pie  ce 
Î)iince  s'occupait  de  faire  fleurir  et 
l'organiser  les  vastes  états  dont  il 


SEL 

était  redevable  i  soacuufigc  êUsiMfc 
habileté,  la  guerre  couluiuait  cpttlg 
les  rois  successeurs  d'Alexandre:! K 
n'y  prenait  pas  une  part  trfcs-acfht)  1^ 
mais  enfin  il  s'y  trouvait  compresm  K 
La  fatale  bataille  d'Ipsus  n'avait  psi  *■ 
anéanti ,  comme  on  l'aurait  en, 
l'empire  du  fils  d'Antigone  iDW 
tnus  avait  encore  beaucoup  de  ta» 
nés  et  de  villes  fortes  dans  f  Asie- 
Mineure*  une  nombreuse  flotte,  Hea 
équipée ,  lui  assurait  l'empire  de  fc 
mer  ;  il  possédait  l'île  de  Cyprej  Tjh 
Sidonet  touteslescdtesdela  Phemde 
hri  étaient  soumises  :  il  avait  liai 
la  facilité  de  pouvoir  inquiète,  s* 
tous  les  points ,  ses  adversaires,  s*i 
la  victoire  avait  dA»m*T  I*  pg. 
sance  de  Séleucus  parut  bientôt  aval 
redoutable  à  Lysimaque  que  edb 
d'Antigone.  H  commumqna  ses  craa> 
tes  k  Ptolémée;  et  une  alliance  pas 
étroite,  et  cimentée  par  undouVa 
mariage,  fut  signée  entre  ces  dett 

Ï>rinccs  contre  le  roi  de  Syrie.  Se» 
eucus  s'unit  alors  k  Démétrius;  et, 
se  trouvant  veuf,  il  hii  envoya  de- 
mander pour  épouse  sa  fille  Strato- 
nice,  dont  il  avait  entendu  vanter 
la  beauté.  Cette  proposition  fut  ac- 
cueillie avec  empressement  par  Dé- 
métrius ,  qui  partit  aussitôt  d'Athè- 
nes ,  avec  toute  sa  flotte,  se  dirigeant 
vers  la  Syrie,  pour  v  conduire  sa 
fille  ;  et  il  débarqua  a  Rhossus ,  ou 
les  noces  de  Séleucus  et  de  Stratonice 
fuient  célébrées  avec  la  plus  grande 
pompe.  Les  deux  rois  se  comblerait 
de  témoignages  d'estime.  Mais  cette 
bonne  intelligence  dura  peu.  Séleucus, 
ayant  fait  offrir  à  Démétrius  une 
forte  somme  d'argent  pour  la  Cilirie 
que  celui-ci  venait  ae  conquérir, 
éprouva  de  la  part  de  son  beau-père 
un  refus  très-dur,  et  nui  ne  pouvait 
manquer  de  l'irriter.  11  lui  fit  aussi- 
tôt signifier  qu'il  eût  à  lui  remettre 


SEL 

champ  les  villes  de  Tyr  et  de 
sans  quoi  il  lui  déclarerait  la 
.  Os  menaces  n'eurent  aucun 
me  guerre  de  plus  n'effrayait 
emétrius   :    il   approvisionna 
tecs,  et  se  prépara  à  résister 
i  ses  adversaires.'  Son  refus 
rapproche'  Selcuctis  de  Ptolé- 
t  des  autres  rois ,   qui   réu- 
encore  une  fois  leurs  efforts 
crascr  un  ennemi  toujours  si 
lalgré  ses  revers.  La  résistance 
oetrius  fut  vive,  glorieuse,  et 
de  beaucoup  de  surets  ;  maû 
in  ses  pinces  tombèrent  enWÊ 
ras  de  ses  ennemis.  Ptolcïnec 
t  toutes  les  villes  de  la  Phéni- 
ni  se  rendirent  après  de  longs 
Il  conquit  aussi Fîlc de Cyprc, 
emme  et  les  enfants  de  Démé- 
dmbèrent  en  son  pouvoir ,  tan- 
e  ce  prince  était  occupe  dans  la 
et  dans  les  parages  <!c  la  mer 
où  il  cherchait  à  profiter  des 
es  causés  par  la  mort  de  Cas- 
?  ,  roi  de  Macédoine.  Les  divi- 
pii  armaient  les  uns  contre  les 
les  iils  de  ce  roi ,  présentaient 
ireonstanecs   favorables   pour 
trins ,  et  lui  faisaient  négliger 
jssessions  lointaines.  Séteucus 
dit  alors  maître  de  la  Ciiiric, 
lit  si  importante  pour  couvrir 
pitale.    Démétrius   n'ahandon- 
rj>endant  pas  tout  à-fiit  l'espoir 
tablir  sa  domination  dans  10 
H  lit  alors  une  expédition  dans 
rie  ;   prit  Samaric.  et  ravagea 
)iiion  de  la  Célésyrie  :  mais  des 
plus  essentiels   le  rapn«lèrent 
k  dans  rOceident ,  où  la  mort 
lie  de  tous  les  fils  de  Cassaudrc 
ra  le  royaume  de  Macédoine  , 
il   fut  maître  pendant  six  ans. 
>at  tant  ensuite  tour-à-tour  Ly- 
im\  Pyrrhus,  les  (irecs  révol- 
rt  les   barbares   qui   environ- 

xi.r. 


SEL 


5i3 


naient  la  Macédoine ,  il  fut ,  maigre 
lui .  obligé  de  laisser  Seleucus  tran- 
quille.  Ce  prince ,  de   même  que 
Ptolémée  7  continuait  assez  molle- 
ment la  guerre  contre  son  beau-père, 
qui  ne  lui  était  plus  redoutable , 
et  il  s'occupait  tout  entier  du  soin  de 
faire  fleurir  ses  états.  C'est  alors  qu'il 
jeta  les  fondements  de  la  grande  Se- 
leucie  du  Tigre.  Celte  ville ,  qui  de- 
vint bientôt  la  rivale  de  Babylone  , 
dont  elle  causa  par  la  suite  la  ruine, 
fut  placée  sur  la  rive  droite  du  Tigre, 
dans  un  lieu  appelé  antérieurement 
Zochasès  «  QRpres  d'une  ville  assez 
considérable  ,  nommée  Coche ,  oui 
fut    aussi    englobée   dans   la  vole 
macédonienne.  Au  delà  du  Tigre  se 
trouvait  Ctésiphon,  qui  devint  par  la 
suite  capitale  de  l'empire  des  Par* 
thés.  Ceux  -  ci  y  furent  remplacés  par 
les  rois  de  Perse  de  la  dynastie  des 
Sassanides.  Sous  leur  domination,  die 
porta  le  nom  de  Madaïn ,  qui  en 
arabe   signifie  les  deux  villes.  On 
voulait  exprimer  par  la  l'union  de 
Sélcucie  et  de  Ctésiphon.  La  popula- 
tion de  Séleucic  s'éleva  rapidement 
jusqu'à  si\  cent  mille  habitants.  Au- 
cune ville  de  l'Orient  ne  pouvait  lui 
être  comparée,  par  sa  grandeur  et 
sa  maguiticence.   Seleucus  y  faisait 
sa  résidence  quand  il  séjournait  dans 
la  haute  Asie.  La  plupart  des  villes 
importantes  de  cette  contrée  reçurent 
alors  des  dénominations  macédonien- 
nes. Dans  le  même  temps,  à  l'exemple 
de  Ptolémée,  Seleucus,  voulant,  par 
tous  les  moyens,  agrandir  le  com- 
merce de  ses  sujets,  s'eflbrra  de  ren- 
dre son  royaume  l'intermédiaire  de 
l'Inde  avec  l'Knropc.  Depuis  long- 
temps les  productions  de  l'extrême 
Asie  étaient  Ira  usportées  vers  les  ports 
de  la  mer  Noire,  dans   les  colonies 
milcsieuiies ,  à  travers  les  déserts  de 
la  Srvlliie,  parla  voie  des  fleuves 

33 


5i{  .    SEL 

qui  se  dirigent  vers  la  mer  Caspienne. 
Jl  conçut  le  dessein  d'employer  cette 
mer  elle-même  à  l'exécution  de  ses 
projets ,  et  d'ouvrir  au  commerce  une 
route   plus  courte  en  remontant  le 
fi  cuve  Cm  us,  pour  aller  gagner  les 
bords  du  Pli  a  se  et  les  ports  de  la  Col- 
chide.  Son  amiral  Patroclèsfut  chargé 
d'explorer  ton  les  les  côtes  de  la  mer 
Caspienne ,  tandis  que  De'modaraas , 
un  de  ses  géufiaux,  allait  visiter  la 
Sogdianc  et  tout  le  cours  du  {avaries. 
11  est  Lieu  à  regretter  que  les  écrivains 
anciens  ne  nous  aientjas  donné  de 
plus  grands  détails  suriAentreprises 
aussi  intéressantes.  Nous  ignorons  en- 
tièrement quel  fut- le  résultat  des  gran- 
des vues  de  Séieucus ,  qui  ;  dans 
ses  opérations  montra  partout  cette 
profondeur  et  cette  perspicacité  qui 
distinguent   Alexandre   et  ses  pre- 
miers successeurs  entre  tous  les  rois 
de  l'antiquité.  L'intérieur  de  la  cour 
de   Séieucus  était  également  digne 
a  attention.  Stratonice  lui  avait  déjà 
donne   plusieurs  enfants,  et  conti- 
nuait de  l'aimer  teudrement.  Elle  n'a- 
vait rien  perdu  de  l'éclat  de  sa  beau- 
té; et  le  iils  de  Séieucus  n'y  était 
pas  reste  insensible.  La  reine  l'igno- 
rait. Épris  d'un  amour  d'autant  plus 
cruel    qu'il  en  cachait   la  violence 
dans  le  fond  de  son  cœur,  Autioclius 
paraissait  près  de  succomber  victime 
d'un  mal  dont  on  ignorait  la  cause. 
Sou  père,  qui  l'avait  toujours  aimé 
tendrement,  était  au  désespoir;  tous 
les  sacrifices  lui  auraient  été  faciles 
pour  sauver    l'héritier   du  trône  : 
on  sait  comment  le  médecin  Érasis- 
trate  parvint  à  counaitre  le  secret 
d'Antiochus  (  Jroy.  Ékasistrate  ). 
Ce  qui  partout  ailleurs  aurait  causé 
la  plus  violente  haine  et  les  plus 
sanglantes    catastrophes    ne    servit 
dans    cette    heureuse    famille    qu'a 
faire  éclater  la   générosité   de  Sé- 


SEL 


+  -* 


leucus  et  son  attachement  pour  m 
iils.  Stratonice  devint  l'épouse  d'Aa- 
tiochus,  à  qui  son  pire  céda  en  at> 
me  temps  la  souveraineté  de  bftatti 
Asie.  Rien,  depuis  loug-temp^n'avait 
-troublé  la  profonde  paix  dm*  joius- 
saient  les  états  de  Séieucus  f  quadile 
bruit  des  pr^rati&fornùdaDlèsqK 
faisait  Démétrius  vint  réveiller  toa- 
•  tes  les  craintes  que  ce  prince  aa» 
bitieux  avait  causées  eux  autres  sao- 
cesseurs  d'Alexandre.  Le  fik  d'Àa- 
tigone ,  malgré  ses  revers*  n'avait 
<pft  perdu  l'espérance  de  réunir  sou 
ses  lois  tout  l'héritage  du  conquérant 
macédonien.  Tranquille  possesseur 
delà  Macédoine , il seprépan9enfsa 
290,  à  passer  en  Asie  avec  cent  da 
mille  combattants  et  une  flotte  de  ca- 
quante  voiles.  Lysimaque.  Ptolenè* 
et  Séieucus  conclurent  iinewgue  ,ab- 
quellç  accéda  Pyrrhus  ,  roi  d'aire. 
Les  desastres  les  pins  promptSTenver- 
sèrent  les  'superbes  espérances  de  Dé- 
métrius;  et  Séieucus  n'eut  pas  besoii 
de  prendre  une  part  bien  active  aux 
hostilités.  La  (lotte  de  Ptolémée  vint 
attaquer  la  Grèce,  tandis  qu'une  dou- 
ble invasion  livrait  la  Macédoine  alix 
troupes  de  Lysimaqueet  de  Pyrrhus. 
Démétrius  n'eut  bientôt  plus  m  armée, 
ni  empire.  Ses  états  furent  envahis, et 
ses  soldats  l'abandonnèrent.  Caché 
sous  un  obscur  déguisement ,  il  s'en- 
fuit dans  Cassandrée ,  ou  sa  ienune 
Phila  venait  de  se  donner  la  mort 


impfable  courage 
Démétrius.  Il  reparut  bientôt  dans 
la  Grèce,  ceint  du  bandeau  des  rois; 
mais  il  ne  put  s'y  maintenir.  Contraint 
encore  une  fois  de  confier  à  la  mer  ks 
débris  de  sa  fortune  >  il  passe  en  Asie, 
avec  orise  mille  combattants ,  et 
tente  d'enlever  à  (jvsiitiaque  la  Ly- 
die et  la  Carie.  La  prudence  d'Agi- 


>EL 

s,  (ils  (lu  roi  de  Ti.r.cc,  vint 
tscs  projets:  en  évitant  une 
e  et  le  fatiguant  daus  une  inul- 
de  petits  combats,  il  anéantit 
•ces  de  Df'iui:trius.  Celui-ci  cl 
alors  défaire  bii  retraite  à  tra- 
»  défiles  dii  mont  l'auras.  Son 
1  étaitiiep:ts>cr  eu  Ai  ineirc,  et 
lans  la  haute-Asie;  i'l;i\cr  le 
i^uii  de  se  diriger  vers  Ta:  se, 
c  la  Ciiicic,  qui  appartenait  an 
Syrie,  11  y  arriva  daus  le  p!:s 
deuunient,etsVii'p:e>si  a  :s*i- 
ferire  à  Séieucus ,  pour  lui  faire 
lire  sa  triste  position.  Ce  dernier, 
rs généreux,  oublie  ses  resscuti- 
,  et  donne  ordre  à  son  lieulc- 
&  fournir  à  Déniétrius  ce  qu'il 
ra.  Cette  couduitc  fut  vive- 
dimée  par  Patroclès ,  principal 
rede  Séieucus ,  qui  parvint  eu- 
lirc  sentir  à  son  souverain  ce 
risquerait  à  ne  pas  accabler 
oemi  aussi  redoutable.  Knl;n 
w  prévalurent ,  et  le  roi  de 
entra  dans  la  Cilieie ,  à  la 
i;ne  armée ,  pour  chasser  son 
Ou  était  alors  au  milieu  d'un 
très-rigoureux.  Séieucus  cou- 
à  laister  quelque  nïpos  à  De'- 
is.  Celui-ci  en  prolitc;  et  au 
des  hostilités,  il  attaque  les 
qui  défendaient  les  passages 
Syrie,  l<s  met  en  déroute,  et 
e  daas  ce  pays ,  où  ses  trou- 
grossLsscnt ,  et  où  il  est  bientôt 
t  de  tenir  la  cainiugue.  La  ra- 
de ses  marches,  l'audace  de 
[reprises,  rendaient  tout-à-fait 
1e  la  position  de  Sclcilcus ,  me- 
l'être  détrône  par  un  fugitif. 
cts  conjonctures,  L>simaquc 
Vit  des  secours  ,  qu'il  refusa  , 
•niant  triompher  qu'avec  ses 
forces.  Surpris  daus  une  ecca- 
il  fut  sur  le  |*>int  de  tomber  en* 
i  mains  de  sou  ennemi;  mais 


SF*L  5\î> 

il  re'j  .ira  bientôt  cet  échec  t  et  le  con- 
trai;;- it  enfin  de  combattre  dans  une 
p-  sit  u\i  dèsavaiittgeii^e  ,  où,  trahi 
par  ï  ::e  partie  d»-  .s:  s  soldats,  le  fils 
d'Antigune  fut  «-Lîi^e  de  se  rendre 
apic-  des  prodiges  de  \  a  leur.  Ce  der- 
nier revers  n'abattit  paslecouiagede 
1  :>..i>'!rius  :  il  supporta  digucmcuts::ii 
1:7  ;!l.o;ir  pendant  tout  le  temps  que 
di-.asa  «.aptivité.  Séieucus  repoussa 
avec  indignation  la  lâche  proposition 
d.»  L\»imaqi:c,  qui  ollrait  de  grandes 
sommes  pour  obtenir  la  mort  du  roi 
prisonnier. Ce  prince  infortune  éprou- 
va an  contraire  tous  les  égards  que 
réclamaient  son  rang  ,  et  les  liens  de 
pan*i ité  qui  l'unissaient  à  Séieucus ; 
îl  est  in;' nie  probable  que ,  sat's  les 
instances  de  ses  ministres ,  le  roi  de 
Syrie  aurait  consenti  à  lui  laisser  la 
Ubcrlé.  11  était  détenu  daus  la  ville  de 
CLer>ouèse,  en  Syrie ,  où  il  fut  traité 
eu  roi  jusqu'à  sa  mort,  qui  arriva  eu 
Tau  u84  avant  J.-C.  11  avait  alors 
cinquante-quatre  ans.  Ce  prince,  ac- 
coutumé à  une  \ic  si  active  et  siaven- 
tuntitC,  ne  put  résister  à  une  aussi 
lo::^ue  oisiveté  :  il  péril  d'un  excès 
d'embonpoint.  Ses  cendres  furent 
renvoyées  avec  honneur  à  son  fils  An- 
tigonc  ,  qui  avait  continué  de  régner 
dans  la  Grèce ,  où  il  avait  recueilli 
les  rentes  de  son  parti.  La  défaite  de 
Déniétrius  avait  rendu  la  paix  à  Sé- 
ieucus. Sans  inquiétude  désormais, 
il  se  trouvait,  après  quarante  ans  de 
comhab,  paisible  possesseur  de  la  plus 
grande  partie  de  l'empire  d'Alexan- 
dre. Ptulémée  ,  iils  de  Lagus  ,  qui, 
q-ielqt:c temps  auparavant  «avait  cédé, 
sa  couronne  à  Miilade'phe  sou  fils, 
venait  de  mourir;  et  de  tous  les 
capitaines  d'Alcxandic ,  il  ne  res- 
tait plus  que  Séieucus  et  Lysi- 
maque ,  que  tout  devait  porter  à 
rester  amis;  main  if.iuihi:i(  u  \irit  e»» 
corc   les  armer.     LyMiuaque    i > ait 


■»  » 


5.6  SEL 

épousé  Àrsinoé ,  fille  de  Ptolemëe 
doter ,  et  le  fils  de  Lysimaque ,  mpi 
s'appelait  Agathocle,  s'était  marie  à 
Lysandra,  aussi  iille du  roi  d'Egypte. 
Les  deux  priucesses  se  détestaient ,  et  • 
leurs  démêlés  remplissaient  de  trou- 
bles la  cour  du  roi  de  Thrace.  Vers 
le  même  temps ,  Ptolemëe  Geraunus, 
fils  aîné  de  Soter  ,  irrité  de  ce  que 
.«ou  père  lui  avait  préféré  son  jeune 
frère  Philadelphe,  avait  abandonné 
l'Egypte ,  et  s  était  retiré  chez  Ly- 
simaque ,  respù-ant  la  vengeance.  Il 
communiqua  son  ressentiment  à  sa 
sœur  Lysandra.  Àrsinoé  en  fut  alar- 
mée; elle  craignit  de  partager  la  haine 
qu'ils  avaieut  contre  Philadelphe. 
Pour  les  prévenir ,  die  accusa  Aga- 
thocle ,  tifs  de  Lysimaque,  d'avoir 
voulu  atteuter  aux  jours  de  sou  père. 
I  ,y  simaque,  a  j  outaut  foià  cette  accusa- 
tion mensongère ,  fit  périr  son  fils  in- 
nocent. Après  un  tel  crime,  Lysandra, 
voyant  qu'elle  avait  tout  a  craindre 
du  ressentimeut  d'Arsinoc* ,  quitta  la 
Thrace  avec  ses  enfants  et  ses  frères , 
et  se  réfugia  à  la  cour  de  Séleucus , 
ainsi  que  la  plupart  des  olliciers  de 
Lysimaque,  indignés  du  meurtre  d'À- 
gathocle.  Tous  ces  fugitifs  ne  cessèrent 
de  presser  Séleucus  de  déclarer  la  guer- 
re au  roi  de  Thrace.  Le  bouillant  Ptc- 
lémce-Gérauuus ,  frère  de  Lysandra , 
voulait  qu'il  attaquât  à-la-fois  Lysi- 
maque et  Ptoléméc-Philadclphe ,  qui 
lui  avait  ravi  i«  trône  de  l'Egypte;  et 
la  guerre  tardait  trop  a  son  gré.  Les 
deux,  princes  menacés  resserrèrent 
l'alliance  qui  les  unissait  :  Lysima- 
que donna  sa  fille  Arsinoé  pour 
épouse  à  Philadelphe ,  qui  était  déjà 
son  beau-frèic ,  et  celui-ci  arma  pour 
repousser  les  tentatives  de  Geraunus 
et  de  ses  alliés.  Séleucus ,  trouvant 
plus  d'avantage ,  ou  peut-être  plus  de 
facilité,  à  triompher  de  Lysimaque, 
se  décida  à  marcher  contre  ce  prince, 


SEL 

promettant  à  Geraunus  de  le  rétablir 
eu  Écrple  après  cette  expédition. 
Outre  la  Thrace ,  Lysimamie possé- 
dait use  grande  partie  de  r  Asie- 
Mineure  ;  la  Phrygie  t  la  Mysie ,  h 
Lydie  lui  appartenaient»  Les  rois  de 
Bithynie ,  de  Paphlagonie,  et  tons 
les  dynastes,  ainsi  ope  toutes  la 
républiques  grecques-  dispersées  dam 
ces  régions,  lui  obéissaient;  enfin 
il  était,  depuis  cinq  années»  ni  de 
la  Macédoine ,  qu'il  avait  enlevées 
Pyrrhus.  Lorsmril  fut  informé  dei 
préparatifs  de  Séleucus ,  il  commença 
Iuf-méme  les  hostilités  en  Tarn  a8i. 
Séleucus  fut  bientôt  en  mesure  de  U 
résister.  Il  avait  alors  soizaate-trtne 
ans  :  près  d'entreprendre,  dans  m 
âge  aussi  avancé,  une  aussi  grande 
expédition ,  dont  le  succès  pouvait 
le  conduire  si  loin  de  ses  mis,  il 
prit  toutes  les  précautions  ponr  as- 
surer leur  tranquillité;  déclara  ni 
son  fils  Antiochus ,  en  présence  <fc 
toutes  ses  troupes,  et  remit  le  «•- 
vernement  entre  ses  mains,  non 
d'inquiétude,  il  se  mit  à  la  tête  de 
son  armée;  et,  suivi  de  la  famille 
de  Lysimaque  et  de  Ptolemëe  Géraa- 
nus ,  il  sftvança  vers  l'Asie- Mi- 
neure, où  il  obtint  de  faciles  succès. 
La  Phrygie  fut  aussitôt  envahie  qu'at- 
taquée ;  la  citadelle  de  Sardes .  où 
étaient  déposés  les  trésors  de  Lysuna- 
que,lui  tut  livrée;  les  Hexmdeotes, 
opprimés  depuis  Ioug-temps  par  le 
rot  de  Thrace ,  chassèrent  sa  £anû- 
son ,  et  appelèrent  les  troupes  de  Sé- 
leucus. lous  les  gouverneurs  de  Ly- 
simaque, indignés  de  sa  tyrannie, 
s'empressaient  de  passer  dit  côté  du 
roi  de  Syrie.  Phi  Ictère,  qui  comman- 
dait à  Pcrgame,  lui  livra  la  place 
et  le  pays  qu'il  gouvernait  (5).  Aii*i 


(5)  Ot  ii<hcirr  a\«ît  «té  un  «jfo  phta  alfêctî 
A  la  î-«u«e  d'AgalbuvI*  «.  Avril  la  ntuvt  aVSr 
il  »e  rcutlit  iiuli'pciidaut  a  "*" 


in 


SEL 

laque  ne  possédait  presque  plus 
n  Asie,  quand  il  passa  la  nier 
une  armée  pour  arrêter  Sélcu- 
<«es  deux  capitaines  se  reneou- 
t  dans  les  plaines  de  Couro- 
ii  eu  Pbrygic.   Parvenus  tous 
à  un  âge  très-avancé ,  ils  corn- 
ent  comme  des  jeunes  gens. 
ent  les  seuls  des  oliicicrs  d'A- 
ire qui  vécussent  encore.   Le 
at  fut  des  plus  sanglants ,  et  la 
rc  long-temps  incertaine.  Tous 
Is  de  Lysimaque  furent  tués; 
lui-même  v  blessé  d'un  coup  de 
,  resta  sur  le  champ  de  ba- 
;  et  Seleucus  fut  salue  du  nom 
ùnqueur  des  Vainqueurs.  Celte 
ée  décisive  livrait  au  roi  de 
tous  les  états  de  Lysimaque 
Macédoine  ,  dont  la   posscs- 
était  si  précieuse  pour  tous  les 
iseurs  a  Alexandre.  Il  résolut 
asser  l'hiver  en  Asie,  et  au 
r  du  printemps,  de  traverser 
espont  pour  aller  prendre,  en 
une,  possession  de  ses  nouvel - 
onquétes,  et  revoir  sa  patrie. 
\  Ptolémee  -  Ceraunus   réclama 
rution  de  ses  promesses;  mais 
eus  ,  qui  avait  appris  à  con- 
?  le  caractère  bouillant  et  per- 
lu  prince  lagide ,  éloigna  ses  sol- 
dons par  des  réponses  évasives, 
jant  que  lui  et  Ptohmce  Soter, 
de  Philadelnhe  ,  s'étaient  pro- 
de  ne  jamais  faire  la  guerre  à 
enfants,  et  de  garantir  j'exéru- 
de  leurs  dernières  dispositions, 
mus  dissimula  son  ressentiment, 
ntinua  à  rester  auprès  de  Sélcu- 
attendant  l'occasion  de  se  veu- 
[]c  monarque,  au  retour  du  priu- 
s  de  l'an  'i~tj  avant  J.-C. .  partit 


SEL 


5.7 


pr»»«|u»  ton'r*  \r\  nrm  inr»*»  I-*  |"\»  *  <|ui 
,  rli  p>«u«r|ir«  |<  tr  I  t  «■iti-*ii"«>.  rt  d>  mu 
*r  *  U  d«iM*(n-ili»  VlU.f.i  » ,  *\m  âmrm  plu* 

1>CJMMU 


pour  la  Macédoine  :  et  dès  mi'il  fut 
débarqué  à  LyMinaehia  dans  la  Cher- 
sonèse  de  Thrace,  il  fit  un  pompeux 
sacrifice  pour  remercier  les  dieux  de 
son  retour.  Il  avait  peu  de  troupes 
avec  lui,  et  se  trouvait  au  milieu  des 
soldats  de  Lysimaque,  qui  venaient 
de  lui  jurer  fidélité.  Le  perfide  Pto- 
lémee profita  de  ces  circonstances 
pour  l'assassiner;  et  après  l'avoir  im- 
molé lui  -  même  au  milieu  du  sacri- 
fice, il  monte  à  cheval,  s'empare  de 
Lysimachia ,  et  se  fait  déclarer  roi , 
par  l'armée  de  Thrace.  Ainsi  périt 
Sdeucus  en  l'an  379  ,  la   trente- 
deuxième  année   de  son   règne.  Il 
avait  porté ,  pendant  sept  mois ,  le 
titre  de  roi  de  Macédoine.  Sou  corps 
fut  racheté  à  grand  prix  par  Philé- 
lère,  prince  de  Pergame,  qui  fit  celé 
brer  en  son  honneur  de  magnifiques 
funérailles.  Ses  cendres  furent  ensuite 
envoyées  à  son  fils  Antiochus,  qui  les 
fit  déposer  a  Sélencie  sur  l'Orontes , 
dans  un  édifice  qui  reçut  le  nom  de 
Nicatorium.  Ce  prince  fut  sans  aucun 
doute  un  des  plus  grands  et  des  meil- 
leurs rois  qui  aient  gouverné  l'Asie. 
D'un  caractère  généreux  et  quelque» 
fois  bon  jusqu'à  la  faiblesse ,  il  ne  fut 
conquérant  que  pour  faire  du  bien;  et 
il  acquit  des  sujets  pour  en  être  le 
père  et  le  bienfaiteur.   Aimant  les 
sciences  et  les  arts,  il  fonda  un  grand 
nombre  d'établissements  utiles.  Ce 
fut  lui  qui  renvova  aux  Grecs  les  mo- 
numents que  Xerxès  leur  avait  enle- 
vés, entre  autres  les  statues  d'Harmo- 
dius  et  d'Aristogitmi.  Par  reconnais- 
sance ,  les    Athéniens  pla?  èrent  sa 
statue  à  l'entrée  du  portique  de  l'Aca- 
démie. Séleuros  avait  eu  de  sa  pre- 
mière femme  A  pâmée,  son  succes- 
seur Antiochus,  et  dm\   lilles;  de 
Stratonicc  il  eut  un  fils  mort  jeune, 
et  Phila,  qiu  épousa  dans  la  s  ûte  An- 
tigone-Gonata».  S.  M — w* 


5iS  SEL 

SÉLEUCUS  H ,  surnommé  Cal- 
linicus  on  le  Victorieux ,  quatrième 
roi  île  la  dynastie  (iesSéleucides,  était 
fils  d'Antiochus  II ,  surnommé  le 
Vieil ,  et  de  Laodice.  Otte  princesse 
que  tous  les  auteurs  modernes  disent 
avoir  été  la  sœur  en  même  temps 
que  la  femme  d'Antiochus  II ,  était 
réellement  li!  le  d'un  certain  Achcus, 
grand-père  d'un  autre  Acbants ,  qui 

S  rit  le  titre  de  roi,  sous  le  règne 
'Antiochus-le-Grand ,  fib  de  Séleu- 
cus Callinicus,  Elle  appartenait  a 
une  famille  puissante,  qui  tenait  de 
très-près  à  la  race  royale.  C'est  a  .ta 
version  arménienne  de  là  Chronique 
d'Eusébc  que  nous  devons  la  connais- 
sance de  ce  fait,  ainsi  que  de  pin* 
sieurs  autres  relatifs  également  à 
l'histoire  dés  rois  de  Syrie,  Séleucus 
devint  roi  en  l'an  ifà  avant  J.  -  C. 
Pendant  son  règne ,  qui  fat  de  vingt 
ans,  la  Syrie  ne  cessa  d'être  agitée 
par  des  guerres  intestines  et  étrangè- 
res ,  qm  lui  causèrent  de  grands 
maux ,  el  faillirent  en  amener  la  per- 
te. Les  dimensions  delà  famille  roya- 
le en  avaient  été  la  première  cause. 
Quelques  années  avant  la  mort  d'An- 
tiochus  le  Dieu ,  la  fuite  de  sa  soeur 
Apnmce ,  veuve  de  Magas,  roi  de 
Cyrène ,  avait  amené  entre  lui  et 
Ptoléméc  Philadelphe,  roi  d'Egypte , 
une  guerre  longue  et  sanglante.  Elle 
s'était  terminée  par  le  mariage  d'An- 
tiochus  avec  Bérénice,  fille  de  Phi- 
ladelphe; et  l'on  avait  stipulé  que  la 
couronne  de  Syrie  reviendrait  aux 
eufants  issus  de  ce  mariage ,  au  pré- 
judice de  ceux,  qui  étaient  nés  de 
Laodice ,  encore  vivante.  Une  telle 
condition  semble  indiquer  que  l'avan- 
tage était  resté  au  roi  d'Egypte.  On 
conçoit  sans  peine  toutes  les  discus- 
sions qu'elle  dut  faire  éclater  à  la 
cour  d  Antiochus.  A  la  mort  de  Plii- 
lade'pfac,  qui  arriva  enl'an  147  avant 


SET. 

J.-C-,  AntÙTchu*  reprit  sa  nrHlirW 
femme,  et  répudia  Bérénice,  dont  i 
avait  un  fils;  mais  bientôt  il  Muant 
de  maladie,  à  Épbbe.  C'est,  du  nui», 
ce  que  nous  apprend  la  tredriction  ar- 
ménienne de  la  chronique  d'Eesebe, 
Selon  d'antres  i^V;  Asmocm»  II , 
tom.H,pag.a54),  ilfntempniina— ' 

Kr  Laodice,  qui  appréhendait  encart 
constance  d'Anûochns.  Des  uni 
fhtmort,  eHentplacerdanssonhJaa 
certain  Artémon,  qui  ressemblait  ta 
roi;  et,  en  présence  des  grands,  est 
homme  déchira  Séleucus  CaDif 
son  successeur,  en  leur  MM  m  mandant 
ce  prince  et  la  reine.  Cet  événement 
laissa  Bérénice  e%  prisée  isH  ètbBM 
à  la  vengeance  de  Laudicc  et  de  son 
fils.  Elle  se  réfugia  dans  le  temple  de 
Daphué  ,  tandis  que  phjaiaaâ  viltr* 
se  soulevaient  eu  sa  saveur,  et  que 
son  frère  Plolemée  F  vergetés  *e  prr- 

Earail  à  entrer  eu  Syrie  pour  la  & 
vrcr.  SéTew'us,  quf  était  venu  a*- 
stéger  Bérénice,  l'abusa  par  de  Mu- 
tes propositions  de  pais.,  qui  livrè- 
rent celte  malheureuse  princesse  ju 
pouvoir  de  Laodice.  Celle-ci  la  fit 
assassiner  ainsi  que  son  lils;  et  Sé- 
leucus Tut  délivré  d'un  Compél  toar. 
Cependant  les  femmes  de  0  1  '" 
qui  étaienj  restée*  diui  le  patim, 

feiguirent  que  la  n  itir  n\i>  ;nt  été  . 1 1 1  ■ 
blessée,  tandis  qu'une  d'elles  jouait 
le   personnage   de    ente    priucrtse. 
Elles  atiiiucrenl  le  peuple  m  leur  fa- 
veur, soutinrent  un  SÏégf 
rent  au  roi  d'Egypte  pour 
Sci-nurs.    Ce    fui     !  -    C  MU  ■    I 
d'une    guerre   (qiiuUtrtr  ,    qu    i'*r* 
pH'M|ue  ions  Ici  r;t;ils    de 
l'tolrmee    iWi-ètev  .    d      I 
s'avança  fort  ai 

(f-nyez    Pro- 

gètes,  XXM 

employées  da.' 
t.iient  pas 


SEL  SEL  5i9 
mr  rwi'îl  paisible  pos=wwur  dre,  frère  de  sa  nicrr  Laodnc,  qui 
■iviiiri's  conquises.  Les  tenta-  etjiiimami.ii;  daiula  ville  do  Saules  , 
ri  partis>iis  de  Srleurus,  les  lui  fournil  dis  m-iv::i-s.  Les  Gaulois 
ises  particulières  d'une  foule  riul.r.is'èn'fil  un  ji-ir-i;  cl  il  vain- 
Iles,  qui  s'c'î'oreaient  de  s'.if-  (|nit  son  frère  .*.  .'::cns.  (l'est  alors 
ir  ili-  tonte  dépendance ,  ren-  «|;:c  rclii-ei  :■•  -:i:  Inniia  l'Asie  Miiii-u- 
Wsicletliéairr  dorovoliitiuiis  rc,  pu»  vol  r;î.  n>  î'Pririil  nn-i'-hv 
«se  renaissantes  ,  .111  milieu  1rs  propre*  (1rs  l'art  ta.*,  l.i  fortune 
lo+  l'histoire HT fournil  aucune  lui  fut  enrure  contraire.'  Tiriil.itc 
■,  Ion*  le*  ouvrage*  qui  au-  remporta  >ur  l'ii  ivie  ucloirc  si  cela- 
m  m  offrir  étant  |i<iiii>.  l'nlin,  tante,  <pe  lis  l'arllics  en  consarrè- 
svoir  dévasté  tout  l*i  inpirc  île  rrnt  11"  M-iivei-ir  par  mie  IVle  rnlen- 
is,  M  lui  avoir  «rcordé.  une  Ii.llc,  et  qu'il*  «".'ardèrent  rc  jour 
le  diï  nus.  IHolrinc'e  rt'.iut  rummr  la  vériîaMr  époque  île  leur 
111  ruvaume.  Pointant  nite  le  i:. loper.dan.e.  Si'ltnci.s  1.1  une  telle 
ivrie s'était  ell'orccdc  ré  «lira  périr,  qu'il  ne  l'i.l  pins  en  étal  de  rr- 
ulal)iradvcrs,<irc,le>l'artuc4,  lioiivilcr  .-.es  courts  rentre  eux,  et 
.lient  ilcjà  «Voile*  contre  son  (jn'i!  lais-a  lis l\irt!u -s  lil.rcs de  rous- 
uns  qui  avainitcai  obligés  de  tiliier  leur  uiunareliîe.  Les  surecs 
dans  le  devoir ,  se  soulevèrent  de  l'toléméc.qui  avait  rompu  la  trêve, 

rau.Tiridale.fièred'Arsace,  et  surtout  .cu\  d'Antioelius,  leramc- 

■urde  la  dynastie  des  Arsaci-  lièrent  dans  l'Occident .  où  ee  jeune 

itt  revcitudu  pays  des  Sryl  lie»,  guerrier  venai:  de  Iriomjdier  de  .MU 

.ait  été  contraint  de  chercher  thridale,  roi  de  l'ont,  partisan  de 

•;  et  il  était  entre  dSVs  la  Par-  Scleiicus  et  beau-frère  îles  deux  prin- 

.  a vee  nne  nombreuse  armée  ces.   Selriinis   fut   orrnpr  ,  pendant 

iz-Harnicns.   Il  attaqua  An-  presque  toute  la  durée  de  son  règne, 

»,  gouverneur  de  cette  pro-  à  comliattre  ce  terril. le  couipétiicur 

qui  fut  vaincu  et  tue';  et  la  ou  à  repousser  'es  rliif»  que  l'tolé- 

iiie,   avec  les  cantons  liini-  niée   envoyait    dans   la   Syrie,    au 

t,  resta  au  pouvoir  de  Tiri-  mépris  de  U  pais  conclue ,  et  qui 

gui  y  prit  le  litre  de  roi.  Des  n'avait  pas  été  de   longue  durer. 

.  civiles  se  joignirent  à  tut  de  II  remporta  un  ai  grand  nombre  de 

es    et    d'emliarra*.    Srlruciu  iîii>iîir*  dans   I 

rupé.i  combattre,  dans  l'Asie  qu'il  y  a    , 

e,  le»  Gaulois,   qui   étaient  nu  ou  d*  J 

»  1rs  auxiliaires  de  sou  frère  A*W  wm  di 

bits,  surnomme  fluTiiT,  r'eit-  avoir  di 

Vfpetvicr.  (>  dernier  dut  et  «lar 

la  rapidité  et  à  la  témérité  de  l'E 
rpritea.  I.'aml  itiun,  cbceIih , 

pas  attendu  le  n 
ir  M-deWoppcr.i 


»iO 


SEL 


SEL 


trc  mille  Macédoniens ,  soutenu  de 
huit  mQh?  juifs  de  Babylone.  An- 
dromaque  et  son  fils  Acharna,  pa- 
rent de  Seleucus,  loi  rendirent  de 
grands  services  dans  cette  occasion. 
La  guerre  continua  entre  les  deux 
frères ,  mais  avec  des  chances  diver- 
ses. On  dit  que  Seleucus  entreprit  une 
nouvelle  expédition  contre  les  Par- 
tîtes ,  et  qu'il  fut  fait  prisonnier  , 
après  avoir  été  vaincu  par  eux*  Ce 
fait,  admis  par  quelques  savants , 
n'est  pas  sulhsamment  appuyé  pour 
être  regardé   comme  constant.  Il 
pourrait  se  faire  que,  dans  cette 
occasion,  on  l'eût  confondu  avec 
Démétrius  II;  surnommé  Nicatbr. 
Cependant  Antiochus  Hiérax  conti- 
nuait de  fatiguer  l'Asie  Mineure  de 
x  son  inquiète  ambition.  Après  que 
x  son  caractère  aventureux  l'eut  porté 
dans  la  Cappadoce  et  en  Egypte,  il 
fut  défait ,  dans  la  Carie ,  par  At- 
tale,  roi  de  Pergame,  et  contraint 
de  se  retirer  dans  la  Thrace,  où 
il  périt  assassiné.  Il  s'était  marié 
avec  une  fille  de  Ziélas,  roi  de  Bi- 
thynie  :  il  en  eut  une  fille  appelée 
Laodice.  Cette  princesse  fut  confiée 
à  un   certain  Logbasis,  de  Selça 
dans  la  Pamphylie,  qui  en  prit  soin 
comme  de  sa  propre  iule.  Elle  épousa 
ensuite  le  rebelle  Achxus.  Seleucus 
mourut  l'année  suivante ,  2?5  avant 
J.-C. ,  dans  la  vingt-unième  année  de 
son  règne.  De  sa  femme  Laodice,  fille 
d'Andromaque,  il  eut  nue  fille  et  deux 
fils ,  Seleucus  III ,  son  successeur , 
et  Antiochus-le-Grand ,  qui  monta 
sur  le  trône  après  son  frère.  Sa  fille , 
nommée  Anliochis,  épousa  Xcrxès , 
roi  d'Arsanosate  en  Arménie.  Outre 
le  surnom  de  Callinicus ,  on  donnait 
encore  à  Seleucus  11  celui  de  Pogon, 
c'est-à-dire,  le  Barbu;  il  est  eîlccti- 
vcinent  représenté  ainsi  sur  plusieurs 
médailles.  Ou  voit,  dans  U  musée 


d'Oxford ,  une  curieuse,  et 
inscription,  ifisaiit  partie  des 
bres  rassembles  par  le  comte  d'A- 
.randel,  qui  contient  l'original  tm 
trahéd'afliancecoïK^enirelesSmjr- 
nieni  e|  les  Magnètes ,  pour  défendre 
Seleucus  contre  tons  ses  adversaires. 
Ce  traité  renfermeune  fookcjedétsttf 
fort  curieux.  On  le  trouve  dans  ks 

et  dans  plusieurs  autres  recueils.  * 

SELEUCUS  III,  fils  "du  précé- 
dent, ne  fit  presque  que  passer  sur 
le  trône  de  Syrie*  II  était  d'an  tem- 
pérament fainle  et  maladif ,  et  bien 
Cime  encore  quand  son  père  hâ 
issa  la  couronne*  Son  courage  et  la 
promptitude  de  son  caractère  loi  fi- 
rent cependant  donner  le  nom  de  Ce- 
raunus ,  c'est-à-dire,  le  Foudre.  A 
peine  eut-il  pris  les  rênes  du  gouver- 
nement ,  qu  il  s'occupa  de  rétablir 
son  autoaité  dans  l'Asie  Mineure,  qui 
avait  été  presque  toute  envahie  par 
Attale ,  roi  de  Pergame.  U  confia  le 
soin  des  provinces  orientales  à  sco 
jeune  frère  Antiochus,  qui  n'avait 
alors  que  quatorze  ans.  L'adminis- 
tration générale  du  royaume  fut  re- 
mise au  carienHermias;  et  lui-même 
il  se  mit  eu  route  avec  une  puissante 
armée ,  pour  franchir  le  mont  Tau- 
rus  ,  accompagné  de  sou  cousin 
Achxus ,  qui  était  un  habile  géné- 
ral. Le  manque  d'argent  désorganisa 
son  armée.  Une  conspiration  s'y 
forma  ;  et  Seleucus  périt  empoisoi.né 
par  deux  de  ses  généraux  gaulois, 
Apaturius  et  Nicanor.  Acliarus  ven- 
gea la  mortde  son  souverain,  en  fai- 
^ sant  périr  par  le  dernier  suppliit 
ces  deux  traîtres  et  tous  ceux  q;.i 
avaient  pris  part  à  leur  crime.  H  par- 
vint ensuite  à  retenir  les  soldats  dans 
le  devoir  çt  à  empêcher  les  entrepri- 
ses d'Attalc ,  qui  ne  put  profiter  dW 


SEL 

>phe  dont  le  résultat  semblait 
rtrcla  ruine  totale  du  royaume 
im  L'armée  ollrit  alors  fa  cou- 
i  ce  général ,  que  plusieurs 
es  pressaient  aussi  de  muti- 
le trône.  Il  s'y  refusa  gêne- 
nt. Ijc  besoin  de  sa  couscr- 
le  rendit  moins  désintéresse' 
suite;  mais,  dans  cette  occa- 
montra  la  plus  éclatante  fi- 
Tandis  qu'il  restait  dans  l'A- 
pure ,  pour  la  conserver  à  sou 
tu  légitime,  Antiochus  111, 
•  Séleiictts ,  il  envoyait  à  Ba- 
ie meilleur  de  srs  généraux  , 

Epigcue  ,    pour  aller   an- 

à  ce  prince  la  mort  de 
re,  et  le  (aire  déclarer  roi. 
s  111  fut  empoisonne  en 
a  Avant  J.-C.,  dans  la  troi- 
nnée  de  son  règne.  Il  laissa 
en  bas  âge,  nomme  Auti- 
qui  .*c  distingua  par  la  suite 
guerres  que  sou  oncle  An! io- 
e-Gr.;nd  soutint  contre  les 
is.  S.  M — !t. 

Kl" CUS  IV,  surnommé  Phi- 
•,  devint  roi  de  Syrie,  en  Tan 
ant  J.-C. ,  après  la  mort  de 
re  Aiitioclins  -  le  -  Crand.  Il 

deuxième  fils  de  re  prince, 
ait  fait  déclarer  roi,  lieu  de 
ivant  son  trépas,  hon  Ils  a  nié 
nis  était  mortqiic!<p:<  s  .un  ht  s 
tant,  durant  la  guerre  qu'il 
it  rotitic  les  Romains.  Otte 
avait  considéra  bleficnt  a  liai - 
ivautue  de  Svrie,  et  les  som- 
unies  que  Séleucus  fut  obligé 
n;ir  «:n  Romaius  ,  le  con- 
çut a  une  politique  timide, 

attira  le  mépris  des  autres 
e  l'Orient.  L'histoire  imus 
!T\é  bien  peu  de  rcn«eigiir- 
sur  Stleums  ]\  :  qurlques 
ns  ruiitrc  l<s  Juif>,  et  une 
euUlive,  faite  au- delà    du 


SEL 


S-ii 


mont  Tattrus ,  pour  défendre  le  roi 
de  Pont ,  Phaniace ,  contre  Eumènes , 
roi  de  Pergame.  Un  mot  des  Ro- 
mains suilit  pour  arrêter  les  armées 
de Séleucus  :  alors  celui-ci  négocia  le 
retour  de  sou  frère  Antiochus,  re- 
tenu à  Rome,  oit  son  père  l'avait 
envoyé  comme  otage  de  la  paix, 
qu'il  avait  jurée  avec  la  république, 
après  sa  défaite  à  Magnésie.  Sou  fils 
Démétrius,  age  alors  de  dix  ans, 
remplaça  Aiilioclius  ,  déjà  arrivé 
à  Athènes ,  lorsqu'il  apprit  la  mort 
de  sou  frère.  Ce  prime  périt  em- 
poisonne par  son  ministre  Ilélio- 
dorc ,  le  persécuteur  des  Juifs ,  qui 
essaya  de  se  faire  déclarer  roi.  La 
mort  de  Séleucus  arriva  en  l'an  174 
avant  J.-C. ,  dans  la  douzième  an- 
née de  son  règne.  Il  avait  eu  de  sa 
soeur  Laodifc,  veuve  de  son  frère 
Antiochus,  un  fils,  nommé  Démé- 
trius-, dont  nous  avons  déjà  parlé, 
et  qui  devint  roi ,  en  l'an  1O1,  et 
une  fille,  appelée  Laodice,  femme 
de  Persée ,  dernier  roi  de  Macédoine. 
On  connaît  des  médaii'c>  de  ce  prin- 
ce, datées  des  années  1 W  et  13*;  de 
l'ère  des  Séleucides  (  17^  et  \-\  de 
J.-C.  )  ;  d'où  l'on  pourrait  croire 
qu'il  ne  mourut  qu'à  la  fin  de  celle 
dernière  année.  S.  M — w. 

SÉLEUCUS  V,  prince,  qui  t.ci'.t 
que  paraître  sur  le  troue  de  Syrie, 
était  le  fils  aîné  de  DémétrùrS  II, 
surnomme  Nicator.  Il  se  lit  dé.  larcr 
roi ,  aussitôt  après  la  mort  de  sou 
père,  que  sa  femme  Cleo  pâtre  avait 
fait  assassiner  à  Tyr,  en  l'an  vx\ 
avant  J.-C.  Otte  femme,  depuis 
loiiiMcmps  jalouse  du  pouvoir  nu  eiîc  * 
disputait  a  son  mari,  lut  iiHiii'nce de 
la  conduite  hardie  de  sou  fils,  hlieuc 
tarda  pas  à  le  faire  périr,  et  à  Piirc 
déclarer  roi  son  aiit:e  i'.U  Antiochus 
VIII,  qui  fut  siiruotumé  Gnjus. 
Gc'ipàtrc  et  SéK  111-11*  i.e  postulaient 


Saa                SEL          *  SEL 

qu'ot*  partie  de  U  Syrie;  il*  avaient  SÉLEUCUS,  surnomme   Cjbia- 

pour  compétiteur  Alexandre,  mit-  tartes,  prince  Sdeucide,  régna  peu- 

nomine  Zcbina,  qui  ae  donnait  pour  dant  quelques  mois  eu  Egypte,  en 

on  fil»  d'Antiqchu» .VII  Évera-etea.  l'an  56  avant    J.-C,   à   rëpoqt» 

Séleucus  V  n'avait  pu  régné  un  an.  ou  Ptolemée  Aulétès  fut  chassé  par 

On  ne  connaît  aucune  médaille  de  ses  sujets  et  contraint  de  se  réfu- 

lui.  ,                              S.  M — s.  gier  à  Rome.  Il  était  (ils  d'Anlio- 

SELEUCUS  VI ,  aurnonuné  JKnt-  •  chus  X,  surnommé  Eusèbes,  roi  de 

phanes,  fils  aîné  d'Antiochus  Grr-  Syrie,  et  de  Cléupàtrc-Sclcué,  sceur 

pus  et  de  Tryphene ,  fille  de  Ploie-  de  Ptoléméc  Sotcr  II.  Déjà ,  en  l'an 

méeSoter  II ,  roi  d'Egypte,  devint,  74,  il  avait  été  envoyé  à  Rome,  par 

en  l'an  96  avant  J.-C. ,  roi  delà  por-  sa  mère,  avec  son  frère  Auliocbm, 

tion  de  la  Syrie  que  ion  père  dis-  pour  y  frire  valoir  les  droits  qu'ils 

putait  k  Autiochusle  Cy&cenien,  qui  tenaient  d'elle  sur  le  royaume  d'E- 

était  en  même  temps  son  frère  ot  son  cvpte,  dout  ils  étaient  tes  uniques    ' 

cousin.  Un  usurpateur, nummé  Héra-  héritiers    par  le  défaut  de  descen- 

«léon,  était  alors  maître  de  la.  m-  dance  légitime;  Ptolemée   Auléti 

pitale:  Il  fallut  L'en  cfauser ,  penr  te  qiù  y  régnait  alors,  n'étant  qu'un 

faire  reconnaître  mi.  Seleuens  ne  fils  naturel  de  Ptolemée  Soter  II. 

fut  pas  plutôt  maître  d'Antioche,  Cette  démarche  fut  infructueuse',  te* 

4]u'Antiochus  le  Cyneenien  vint  lui  deux  princes  revinrent  en  Syrie,  ea 

eudisputrrla  possession, etsWern-  l'an  71  avant  J.-C. ,  après  avoir  iti 

para.  Séleucus  repamt  bientôt  avec  rançonnés  par  le  préteur  Terril  4 

de  nouvelles  forces  1  ko»  troupes  leur  passage  par  la  Sicile  Lear  1  ' 

étaient  en  présence,  prêtes  a  livrer  ayaut  ensuite  été  dépouillée  de 

bataille,  quand  Antiochus,  emporté  dernières  possessions,  et  miseàmrrt 

Îar  un  cheval  fougueux  au  milieu  parTtgrane,  roi  d'Arménie ,  qui  était 

e  l'armée  ennemie,  préféra  se  don-  devenu  souverain  de  la  Syne,  An* 

nerla  mort  plutôt  que  de  se  rendre,  tiochus  et  Séleucus 


Séleucus, victorieux  saju  combattre,  pies  particuliers.  Lorsqu'on  l'an  5rj 

reprit  Antioche;  mais  il  eut  bientôt  avant  J.  C  les  Alexandrins  expul- 

pour  compétiteur,  Antiochus Eusèbe,  aèrent  de  l'Egypte  Ptoléméc  A ulétès, 

tils  du  Cyzicénien.  Celui-ci  ne  tarda  pour  donner  la  couronne  à  ses  filles 

pas  d'obtenir  l'avantage:  il  fut  obligé  Ciéopatre  Tryphene   et  Bérénice, 

de  se  retirer  dans  la  Ciucie,  et  il  pertt  une  ambassade  fut  envoyée  en  Sy- 

à  Mopsueste ,  où  les  habitants  s'in-  rie,  pour  engager  Antiochus  à  venir 

surgèrent  contre  lui  et  mirent  le  feu  régner  acec  elles.  Une  mort  subik 

à  ses  cantonnements ,  en  l'an  ç>5  av.  empêcha  Antiochus  de  profiler  de 

J.-C.  II  était  alors  dans  la  seconde  leur  offre.    Son  cousin  ,  Philippe, 

année  de  son  règne.  Ses  frères,  Piti-  qui  devait  le  remplacer,  périt  ans- 

lippe  et  Antiochus  XI,  prirent  tons  rapidement:  00  s  adressa  alors  à  S 

les  deux  le  titre  de  roi ,  et  continué-  leucus.  Il  partit  aussitôt  pour  l'E- 

rentla  guerre  contre  Antiochus  X,  gyple.  Ce  pays  n'avait  plus  akw 

surnommé  Eusèbe.  Outre  le  surnom  qu  une  reine.  Clcopâtre   TrypUr» 

d'Épiphanes ,  les  médailles  donnent  était  morte,  laissant  le  pouvoir  eniir 

encore  à  Séleucus  VI  celui  de  JV7-  les  mains  de  Bérénice ,  qui  époau 

coter.  S.  H — a.  Séleucus.  Sou  règne  fut  court.  I 


SEL 

tuiles  liasses rt  débauchées  déco 
ce  déplurent  à  Herésiirc ,  qui  le 
iranjlcr,  et  lui  donna  pour  suc- 
*nr  le  toppadorien  Archclaiïs, 
d  pontife  de  Bcllone ,  guerrier 
e  et  habile.  Depuis  ce  Sélcucus , 
toîrc  ne  fait  plus  mention  d'au- 
prince  Seleucide.  S.  M— w . 
rlïACi  (Godifrôi),  né  à  Weis- 
■I»,  dans  la  religion  juive,  quitta 
religion  et  se  lit  baptiser  le  i5 
mbre  i«j3K.  1  lavait  des  connais- 
"s  étendues  dans  les  langues  oricu- 
;  et  i!  enseigna  longtemps  à  l'uni- 
te*  de  Leipzig  la  langue  rabiui- 
11  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
utre  juif  converti,  Jcan-Frédc- 
[enri  Stxic.  f  fameux  marchand 
apier  à  Leipzig  ,  qui  a  publié  Jui- 
e  sa  biographie  et  l'histoire  de 
mvrrsion  ,  vu  deux  volumes ,  et 
mourut  en  avril  i-«io.  Gode- 
Stuc,  mourut  à  Dresde  ,  le  5 
i  i"«p-  U  avait  publié,  m  i^^i- , 
pzig.  une  Melhodrpt  urapprert* 
facilement  la  langue  jui'.'e-allr- 
tir  ,  principalement  la  langue 
•*•  «ii  alieiu.iiHÎ  ).  De  i^tin  à 
i.  il  publia  mi  écrit  périodique, 
. .  sotjs  !«■  titre  :  h*  Juif;  de  1771- 
7W  traduction  de*  passages  dif- 
s  de  V Ancien-  Testament  ^  avec 
Commentaires .  \  vol.  in-H'.  ;  et 
7  88  :  Compendia  vt*rum  h**- 
'*>-ra  UhirAt  an.m  ,  01  1  \  r.i  g*'  1 1  !  i  !  c 
X  rpii  \r:ilrnl  étudier  h"»  livns 
irii'P'rs.  ))e    |--î---  .   il  [  nlill.l 

1  I      ■  t      4  I 

>t>gnif. fur  et  lû*tnire  de  la  et-n- 
un   de    êBi>d  'l'rtii    Seti;j  ,    eïi  .  , 
I.  in -S",     m  a  I.  us  and    .       /. 
.LIM  1  r. .  iif-i!\!iui»'  empereur 

>îii<-inan».  f.|«  ijr  L.ti.i/r'  Il  .  n  1- 

I 

.o'ii  |rii-_i:rdr  'i.irmni'  l  II.  miii 
,  fil  1  J?»7  .  et  |«  :r\  iiit  1  l'i  in |  ne 
ili.  I  11  pirruii]»*  IV. .ni  f.iit. 
I  le  trinpH.  »»!•  1 1  •'•r  .1  -»•  i:  \'*i  e  : 

brled*  Ahmed,  'pi  il  fit  rtr.ir.glrr 


SET-  s*a 

• 

ninsi  que  ses  autres  fm-es  et  leurs  en- 
fants (1),  atlerutit  sa  pttissincr  qitt 
le  crime  avait  commencée  ;  il  la  main- 
tint à  force  de  rigueur ,  de  cruauté  el 
de  valeur.  Sélim,  en  montant  Mir  le 
troue,  fit  mettre  à  mort  Miccev»i\o- 
ment  deux  grands  vé/.irs,  dont  tout 
le  crime  était  de  lui  avoir  demande 
de  «pie!  côté  la  tente  impériale  devait 
tire  tournée,  e'e-t-îwlire ,  vers  qi'rllc 
contrée  il  voulait  porter  ses  pas  et 
ses  armes  ;  un  troisième,  Sin.111  Vous- 
souf  pacha ,  lit  dresser  les  trilles  \vv% 
lesrpiatre  points  du  monde,  a  Voilà , 
»  dit  Se,  un,  coinmetit  je  veux  iin» 
»  servi.  9  I)ès  fan  née  1  rn  \ ,  il  uoni 
les  Turcs  contre  les  IVisioh  l%-%* ,  et 
remporta,  sur  (.hah-lMinrl  ,  l.i  fi. 
meu.seets:inglaiitevht(iiret|e|Vh.i!di| 
mi  (3)  (/'.  Umui,,  \\1,  -»i |f • .  e| 
Ai.iapkii.kt;.  Héritier  de  la  h. due 
de  Haja/et  II  contre  les  IWaïulmiks , 
il  marcha,  eu  1  "mO,  â  la  rompu  h  de 
l'Egypte,  et  la  défaite  el  1 1  1m.1i  du 
sulthaii  Kausoiih  al-fiaurv  ,û  Mii'lj 
dabek,  piêsd'Alep,  le  -t\  ,MiM|  ,  %\ 
gnaléreut  son  premier  sn#  «  i  •.  v\  \t>  1 1  M 
dirent  maître  de  la  S  y  ne    /  .  K  ^  ..m 


■'  1     1  9  trnl  Knr"'ii<l  |>4>  <  ml    il  -«I.-..  .1  \  ,  ,  (  ..  ,     , 

■•  I*  innrf  ^fi  »'  '  ••  !•••■•*     I  ■!■•  >••  •    i  -a    .  <  .          i,  i| 

lui  <l^f  nu-  #-f  I  ,    lu  f   m   S*  Itiii  ,   ri   mui.i     I           |  |    ,   ,  ., 

d«*  rf   \f>t*   iin|i|4f  alili*                                                         %  | 

1  i       \.t%    f  <fTtt|.i.  It  •    fit     f    lt«li    |    •■■«     |         I      i,    |     I  .1 
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5a4  SEL 

iUJjiti ,  XXII .  Mil  (4)  L'amufe 
suivante ,  il  combattit  le  dernier  sul- 
than  des  Manilouks.Touman-ltay, 
et  le  vainquit  dans  deux  batailles, 
dont  le  résultat  Art  la  destruction  de 
cette  milice  de  souverains,  la  chute 
de  leur  monarchie  [  Vay.  Toenua- 
Bay  ),  et  la  réunion  de  l'Egypte  à 
l'empire  othoman.  Mats  la  conquête 
nui  pouvait  le  mieux  flatter  l'orgueil 
de  Sélim  Ier. ,  et  qui  devait  avoir 
une  plus  grande  influence  politique 
et  religieuse,  ce  Ait  la cessiondu droit 
de  l'Imamat ,  que  frt  au  conquérant  de 
l'Egypte  le  dernier  des  khalifes  abhas- 
sides ,  qui  résidait  an  Grand  Caire,  Il 
remit  entre  ses  manu  l'étendard  de 
Mahomet,  qui  avait  passé  des  quatre 

E -entiers  khalifes  aux  Omroeyades  de 
amas,  ensuite  aux  Abbassidcs  de 
Daghdad,  et  depuis  à  ceu*  du  Caire 
(  Voy.  Mots  wàxmml  ,  XXX ,  364  ). 
L'investiture  de  ce  droit  sacré  plaça 
la  maison  othomane  au-dessus  de 
tous  les  princes  musulmans,  et  en-' 
traîna  la  soumission  du  Heaiar,  en 
Arabic(5).Lesulthan,quelqtK  temps 
après  avoir  quitté  l'Egypte ,  fut  at- 
taqué d'un  cancer  oui  lui  rongea  les 
reins. Il  lutta, plus d un  an,coutrela 

H)  I,.  tnhwn  J-  Ini  r*«">  '«*T«i™ 
ïiWr-IWid  Knul.rrdi -{«nulr,  fit  trii»m>Ler  Ira  nr-. 
■«  «Ihamnti  J(  h  t^Tonc'  fe  Afamlnki.  A-T. 

(5)    Srlin  nrjnmna  Wil  4  neuf  H»»  »  É-Jf", 


■nnt  de  cp~  Jnll  »w>*IUa  nmimm  il*  1'»i>i.:h> 


violence  du  mal ,  lui  opposant  l*a 
tîVité  et  la  force  de  son  esprit  el 
■On  caractère  :  vaincu  parla  (Ionien, 
il  s'arrêta  a  Tcboudou ,  près  de  Cm-  < 
taiitinople.ctil  y  mourut  l'an  gaGfc 
Vbee.  (  27  nov.  i  Sao.  )  On  dit  que  »! 
tnt  dans  l'endroit  même  où  il  ans. 
combattu  sou  père  Bajaret  II.  Sdnt 
jnstitia  le  surnom  A' }' avons  [le  k- 

Fln.'e  ;  :  depuis  SOU  aVCDeil 

1*usqii'àsamort,iluedist 
Innocent  du  coupable 
hommes  lui  semblaient 
voués  à  la  mort, 
vigilant,  actif,  soigneus.de! 
server  les  lois.  II  avait  du 
l'application  au  travail  ;  il, 
S r des  généraux  t'  *"" 
les;   il  sivait  mêl 
SlWAN-Y0USWUV-P>€nA  ). 

tère  sanguinaire  ne  l'e 
de  protéger  les  sciences 
même  de  les  cultiver.  Il 
l'arabe  et  le  persan  ,  et  c 
des  vers  dans  ces  deux 
an  rapport  des  écrivains 
et  à  celui  de  Poeocke ,  dans  la  Gw 
tinnation  des  dynasties  d'Ahalfan- 
ge(G).Cemcmepmee,mo!iranttu* 
les  bras  de  Pin-Pacha  (  f'oy.  fat- 
Pacha),  regrettait  les  injustices  thrt 
les  négociants  persans  avaient  été w- 
tûna  dans  le  cours  de  ses 
Pirî-Pacha  lui  conseillait  de 
imaret  pour  les  indigents,  en  eipa- 
tiun.  «  Pirijiii  répnuditSélim,  vco- 
»  tu  que  par  une  fausse  gloire  )*«* 
»  ploie  en  Oiuvrcs  de  charité  1" 
s  biens  ravis  injustement  :  m< 
■  voir  est  de  les  rendre  ;  n  et  V 


SEL 
«stitulion  fut  donnée  snr-le- 

;).  s-*-- 

H  H,  ontièmc  sulthan  des 
« ,  et  (As  de  la  fameuse 
•  (  Vny.  ce  uoiu  ) ,  succéda , 
(  i  ) ,  à  son  père  Soliman-le- 
.'événemeut  le  plus  glorieux 
•gne  fut  la  conquête  de  l'île 
;,  faite,  par  son  ordre,  sur 
ieiw,  em.W  (foy.  Mus- 
?m:bx  ).  L  événement  qui 
it  le  plus  de  malheurs  et  qui 
ina  le  moins  fut  la  bataille 
Me,  gagnée  en  i5^i  par 
n  d'Autriche ,  où  la  flotte 
e  fut  presque  entièrement  dc- 

r.  ÀLI  PACUA  etSuRDr-LLONl). 

n  consola  enlisant  le  Coran, 
tout  f  u  voyant  que  ses  cn- 
t  profitèrent  pas  de  l'eflroi 
jeté  dans  Constantiiiople  ime 
e  victoire.  «  La  perte  d'une 

disait  -à  ce  sujet  le  grand 
a  l'ambassadeur  de  Venise , 
pour  mou  sublime  empe- 
sé ce  que  serait  la  barbe  à 
unie  qui  >e  !a  fait  couperet 
*i!<*  rej»ous>e  ;  m.iis  la  perte 
r  i!e  (îypre  e*t  pour  les  Yé- 

coui'he  la  perte  d'un  niem- 
i  m*  revit  ut  plus  quand  il  a 
raisrhe.  n  F.n  clîet,  des  Pan- 
ante, Kilidj-Aly  remit  en 
us  le-»  yeux  de  Sélim  ,  une 


■ut  Minir  te  qui  >«|'4t«ii  t  dan«  le»  riait 
,  ruu  «  »  ,  <t   oiuiMiltr  Je»  atti"ti«  ri    l«» 

•*+  •■.,+<•  ,ir  aa-tik>ri|ur  mlrrtt  ■  »J»  •'  d«  ■ 
•  ••■•  ciiuri  rtr^Ufti  1 1^;  «4  nou  •  oiiln  t 
ir  lut-m<  •■•#  jfiiir  «  t  in.i'.  mju«  duet»  d«- 

le»  t  lira  ou  il  »e  tr«iu««it,  d  di*lribi.wit 
w«'H«  ti**is  Us  awrwiblre»  puliliuue* , 
i*«|i»«  r».  ri  iii«  tnr  dau»  Ira  autrt>  vil.e»  , 
a*rat  ii>i  rendre  compte de  t«ul  «e  iju'iï» 
ri  «iilmadu.  A—  T. 

fur»  «|>r<«  qu'il  e*it  rte  prorlamr  !■ 
p'c,  tl  |i*il.l  |Viar  *«|rr  >e  mettre  À  U 
•ru*e  <>ilxiu«Jtr  ,  oui  *»»*•- ;{rail  Ai- 
le gi  «!*•'•  «rv  r.  f|ui  •'(■<(  «ruu  l»  — 
l'ataul  (r<-i>««  *  Strntich,  du  repr«M-u- 
>««  'tt  •  '«tii  *'  mu  t  r  .  r|  lr  <:•  •  «mentir  <• 
m»  •■«•(' r  *il>  ji-»  lnuitiuap  *  tir»  «»ïi.«  ier* 
~*  «  ■:■■•  :.i\trcf  *  Irtu  nom  eau  •■^utitaiu 
*.  j>i«  .  A— T. 


SEL 


5a5 


flotte  nouvelle  ,  et  revint  braver  ses 
ennemis  (a).  Scliiu  II  mourut  des 
suites  d'une  chute,  le  i3  décembre 
i5<j4  y  âge  de  cinquante  -  deux.  ans. 
La  conquête  de  l'île  de  Cypre  ajouta 
à  l'empire  Oth oman  un  accroissement 
de  gloire;  et  quelque  dillicile  que  fut 
la  tâche  de  succéder  à  Soliman-le- 
Grand ,  Sélim  en  supporta  le  fardeau 
avec  éclat  (3).  Il  eut  de  la  fermeté 
dans  les  revers ,  de  l'élévation  dans 
l'ame ,  de  la  constance  dans  ses  en 
treprises,  de  la  grandeur  dans  ses 
projets.  Il  conçut  la  noble  et  utile 
pensée  de  réunir  le  Tanais  et  le  Vol- 
ga :  des  causes  étrangères  à  ce  sul- 
than empêchèrent  l'exécution,  déjà 
commencée ,  d'un  plan  digne  des 
plus  grands  monarques  et  des  na- 
tions les  plus  civilisée*.  (4)  Sélim  fut 
brave,  prudent,  ami  de  la  justice, 
des  sciences  et  des  savants,  clément 


[%)  Le  ri-gne  de  Se  lias  U  est  encore  uu'asorabU 
par  déni  complète»  importante»;  celle  «lu  Yemesi  , 

3ui  avait  •remn  le  joug  de  la  Porte,  avant  la  mort 
e  Suleimm  (  /'.  Ml'7.%HKR  ),  et  celle  de  U  G«m- 
Ictte  et  de  Tuni«.  ijur  \r*  Turci  enlerêi eut  aux  E*-> 
p*gii»W  qui  eu  ri». mi  df>riu.s  aaaitre»,  en  entre- 
tenant la  dÏM/orde  nitre  le«  prince*  Uafiiide» ,  roi» 
de  Tuui»  (  /  vi.  Ml  I.V>-1IaÇA!»  et  Mt.'LEY  Ho- 
MliHA  )  :  cv»  d«i*  c>n<|uHes  eurent  lieu,  l'a» 
Q~tt  (  i.ï-o  .  Sinuii-P^i  !»•  roniuMti4a  dan»  la  pre- 
nîirre  de!  ce»  rt;>cditiiHi»  \J  ,  Smkn-\*\C1&\  >,  et 
la  •et'oudr  fut  dirig<  e  par  le  ««pilan-parba  kUid'f- 
Aîy.  tiev  <*' Vl^rr.  ('"»•  Of.CHI%M.  )  !>eu*  an« 
aiûr«,  le»  llspa^nols  »\  tant  de  nouveau  emparé* 
dfu  rn\auiiie  de  Tifai» ,  •<>u»  prtlette  d'v  ntaldir 
le  deiiner  rwi ,  ï>iiiau-ra«.ba  l'a^tuiétit  «Wfinilive- 
oieut  m  U  duwinatiun  u(buuuu*e ,  l'au  J)83  (  iâ-4  )• 

A— T. 

(3)  \jr+  iiicrès  qu'axaient  obtenus  1rs  arase*  de 
«•e  pulllian,  H  lv*  vruv  dr»  Maure*  de  < Grenade  bli 
iiiapirrrrnt  le  dr^ir  de  icunir  l*K*pagiie  4  mni  em- 
pire. Tout  riait  «Vpete  \*mr  opérer  une  sWcent*) 
eu  ViMÎa!«»n«ie ,  l'anurr  nuitautf,  lur*<iue  la  ui«rt 
de  S*  lim  arrêta  l'ekécutioa  de  son  ptt»jet.  A — T. 

Il)  Ij»  recvn*trut-tiiju  du  trnvple  de  la  Mekke, 
le* aiMindaote*  aunv'iiie«  d:«lriHutr«  aiiipautres  de* 
dtu&  1  i//t  «  *«■!/./<-•  (  l,a  ,»lr»Ve  «t  M<  duie  ,  et  plu- 
•M-ur*  lomlation*  pietue»,  «»nl  rendu  le  nom  de  Selrm 
ta>|ie<ldlile  «-lieiL  le*  Ollnrmam.  thi  lui  a  rrproebé 
tm  UK'iitsM*,  el  *urtiml  **  pa«*M>n  |HNir  le  vin,  <|ui 
te  lit  •urii-.iuiner  mr>th  |'i»r«i|tur  -,  nui*  *m  a, 
peut-rtie  à  tiirt ,  «Mrilme  à  <ellr  |NtMÎi>n  du  »ul- 
I l*au  le  but  de  U  <"f»<|uH<-  d<*  t^tpre.  S»m»  Se- 
liiu  II  .  »"arrrt«  rrmt  les  pt-gr**  de  Vruipire  cHbc- 
iu^u  ,  d"Ut  la  dv«ad«*iHr  j>«  Jiliijue  date  du  ri  *jm 
de  «-u  lit*  Mfur^d  v  '  ".»r:  A<M  1.  4T  III).  quoi- 
que •«•  dr»*J«-i»«'  iiH'iale  utt  «ouiuiriM*  rrellfuieot 
t|i.i  !•-  l'ti-inirr  ictrm  de  ae  nvwirrr  i  la 


I. 


tête  de  m»  *»m«"e». 


A- T. 


et  religieux.  Il  fut  «v  *m*a  des 
circoastance*  difficile*  an  milieu  des- 
quelles il  vécut;  et  si  l'éclat  de  son 
règne  fut  éclipsé  par  la  splendeur 
que  jetait  encore  la  mémoire  de  So- 
hinau  Ier.,  son  père,  aucun  des 
successeurs  de  Selim  II  ne  le  surpassa 
à  sou  tour,  ni  même  ne  mérita  de 
lui  être  comparé*  S-Hf. 

SÉLIiVl  111,  'iB*.  empereur  des 
Turcs ,  était  lils  unique  du  sulthan 
Mustapha  III  et  d'une  belle  Gircas- 
siciiue ,  dout  le  père  de  Vé!  j-Zadeh- 
Éfeudy,  qui  devint  depuis  muphti, 
avait  fait  présent  à  cet  empereur.  II 
naquit  le  u4  décembre  1761 ,  suivant 
les  uns ,  et  suivant  d'autres,  le  6  jan- 
vier 1769  (1),  Mustapha  III  n'avait 
point  d'enfant  mâle  à  cette  époque  ; 
et  Abdul-llamid,  son  seul  frère,  pas- 
sait pour  impuissant  (a).  Aussi  la 
naissance  de  Sékm,  qui  promettait 
un  héritier  à  l'empire  othoman,  ex- 
cita une  joie  universelle.  Elle  fut  ce- 
lé] urée  par  des  fêtes  très  -  brillantes , 
qui  durèrent  dix  jours ,  et  où  la  li- 
cence populaire  offrit ,  dans  ses  ca- 
prices ,  une  image  des  anciennes  sa- 
turnales. A  la  mort  de  Mustapha  III , 
arrivée  le  21  janvier  1774»  Abdul- 
Haraid  lui  succéda;  et  quoique  Sé- 
lùn  fût  enfermé  dans  le  sérail ,  son 
oucle  le  laissa  jouir  d'uue  si  grande 
til>crté  ,  et  montra  tant  d'affection 
pour  lui ,  que  cette  conduite  le  rendit 
cher  à  tous  les  Musulmans.  Ce  ne  fut 
que  le  1 7  mai  suivant  que  Selim  fut 
circoncis  ,*  saus  cérémonie.  On  avait 
relardé  cette  opération ,  à  cause  d'u- 


(1)  L*  3  janvier  176*,  le  comte  de  Vergenae». 
atnba»«deur  de  France  à  Constautinople.  annonça • 
m  cour  la  nussauce  de  Selim ,  sans  préciser  le  jour. 

'  »)  II  rat  cependant  ensuite  plusieurs  enfants  des 
rVnx  erres ,  qui  moururent  en  bas  Age  ;  Mustapha 
IV,  et  Mahmoud  (en  ce  moment  régnant)  loi  sur- 
Tfcnrrat,  quoique  M.  AlU,  dans  son  Précis  d* 
Vliittoirr  de  l'empire  PfMommn,  avance  que  Selim 
mourut  sans  postrrtlé. 


nt  dtjBiftsssîtif  natuMOstM  flwi 
dit-Os»  9. s'opposer  à  ce  qu'3 
enfants.  Dans  la  même  sntrfei  sep* 
tcmLre),jl  tombal  daUtypf*aaa»i* 
malade;  etlaconstanation  st  mpeé- 
dit  parmi  les  Musulmans  ,  datît  1 
était  Tunique  espoir.  11  se  rétaWfci* 
l'on  assure  qu'en  iT}5*  Vêtaxfmr 
puissance  d' A lxlul-Hajnîd  ayajifdjf 
cojistate'.par  des  médecins  ,  un  aAtt 
des  femmes  a  Selim,  «Ion  dajsst 

Îjiiatoitôme  année,  mais  qav3  jes* 
usa,  en  disant  «  qu'il  ne  vonMttjtt 
».  des  enfants  de  souverain  t  »  nipât- 
se  imprudente,  mats  profopademeit 
pensée.  Houleux  des  mflnmts  a*ea* 
mules  sur  l'empire  qu'il  était  ^mêi 
a  gouverner  un  jour,  jet  indjun.ftfc 
la  faiblesse  de  son  oncle  et  deu  «ar- 
ruption  des  ministres  othomans,£é- 
ïjm  ne  rêvait  aue  la  rege%stratiandi 
son  pays  et  lès  Beaux  jours  des 
ratîi  et  des  Mahomet  H.  El  ~ 
depuis  son  enfance,  dans  l'i 
.du  sérail,  où  il  n'avait  m  natif 
Coran  ,  et  tout  au  plus  qndf-vj 
annales  peu  véridiques  ;  imha  di 
fautes  notions  ;  sans  aucune  rdaum 
au  dehors,  et  saus  autre  contacte! 
que  celui  de  quelques  femmes  suraa- 
uces  et  de  vils  eunuques  noirs ,  et 
prince  avait  puisé  quelques  idées  éle- 
vées dans  une  espèce  de  Testament 
politique  que  le  sulthan  Mustapaa 
avait  écrit  pour  rinstruction  de  se) 
fils ,  et  dans  lequel  ce  prince  y  ias- 
truit  par  le  malheur ,  après  avoir 
passé  en  revue  les  principaux  evese- 
ments  de  son  regne ,  découvrait  k  SI 
lim  les  vices  primitifs  de  la  cousu* 
tion ,  les  abus  qui  s'y  étaient  inCft- 
duits ,  les  réformes  à  faire,  etc.  FM- 
tréde  respect  pour  la  mémoire  da  ses 
père ,  et  se  flattant  d'être  nias 
reux  que  lui  ,*  Selim  avait  rune 
de  le  prendre  pour  modèle.  H  étoftt 
encouragé  dans   ce  projet   par  • 


SEL 

une  d'un  grand  sens ,  et 
:!eur  Lorcnzo ,  chirurgien 
i  l'avait  soigiic  pendant  sa 
oie ,  et  qui  avait  gagné  sa 

L'a  me  ardente  de  Sélim 
nuclleraent  occupée  de  ses 
réforme.  Une  nuit  que  Lo- 
lit  à  ses  côtés ,  i)  le  saisit 
ti  avec  une  sorte  d'emper- 
lui  dit  :  «  Tu  es  mon  ami  : 
ïami  ;  car  je  ne  suis  qu'un 
omme  les  autres  :  je  le  sais, 
ut  tous  nie  tromper;  mais 
e  diras  la  véi  ité  ;  j  e  te  la  de- 
u  nom  de  mon  p*  re ,  qui 
lu  lîien.  »  Le  projet  du 
im  (car  c'est  le  titre  qu'on 
,  même  avant  qu'il  mon- 
trône  )  e'tait  de-  se  mettre 
ies  armées  ,  pour  coin- 

ennemis  du  Croissant, 
i  lui  tit  répondre  a<j\  per- 

s'inquiétaient  devant  lui 
[ne  la  pctiîe-vérole  pour- 
sur  son  visage  :  «  Qu'im- 
igure  d'un  soldat  qui  doit 

vie  à  la  guerre  !»  Il  s'ir- 
11  ignorance,  et  montrait 
lesir  d'apprendre.  Toutes 
ls  décriaient  une  aine  agi- 
grands  projets  et  de  vio- 
..  Il  s'emporta  même  un 
i  dire  devant  .ses  médecins 
m  les  chargeant  de  le  pu- 
oute  la  ville ,  «  que  le  len- 
le  son  couronnement ,.  il 
:  à  elie val ,  suivi  de  tous  les 
isulmaiis,  pour  périr  avec 
u  la  \  cr  sa  nation  des  ont  ra- 
lliés qn'elleavait  reçus  des 

Pour  se  préparer  an  rôle 
-ait  appelé  à  jouer,  Sélim 
du  foiiddcsa  retraite,  une 
ince  suivie  avec  d'anciens 
le  Mustapha  III  ,  avec 
inds  personnages ,  et  mf- 
isirurs  membres  de  l'ad- 


SCt  5^7 

ministration  de  son  oncle.  I^s  rensei- 
gnements qu'il  }>aiT  nt  ainsi  à  recueil- 
lir lui  paraissant  insu. i. sauts,  il  ma- 
nifesta ,  au  commencement  de  1 786, 
l'intention  bien  prononcée  d'en  obte- 
nir de  la  France  ;  et  il  écrivit  au  comte 
de  (  Jioiseul,alorsambassadeur  à  Cons- 
tant inople,  pour  demander  qu'Isaac- 
lic  v*  son  confident  pût  se  rendre  secrète- 
ment à  Paris,  afin  d'y  puiser  sur  les 
diverses  parties  de  l'administration 
des  lumières  qu'il  était  impossible 
d'acquérir  en  Turquie.  Cette  négo- 
ciation ,  d'un  genre  si  extraordinaire , 
fut  un  instant  suspendue  par  le  sup- 

Îilice  du  grec  Pétniki  ou  Pétraki ,  qui 
le  cuisinier  était  devenu  directeur  de 
la  Monnaie ,  et  l'homme  le  plus  riche 
de  l'empire.  Sélim  s'était  montre  for- 
tement oppose'  à  la  mort  de  ce  parti- 
culier; et  dans  cette  circonstance,  la 
violence  de  son  caractère  l'avait  un 
instant  compromis.  Le  docteur  Lo- 
renzo,  l'un  de  ses  agents,  s'étaut 
vanté  d'avoir  sa  confiance ,  il  la  lui 
relira;  et  se  servit  d'autres  individus 
pour  renouer  ses  liaisons  avec  le 
comte  de  Choiseul.  Tout  fut  enfin 
conclu  comme  le  desirait  Sélim  j 
Isaac-Dcy  partit  pour  la  France  ,  au 
commencement  de  septembre  1786, 
et  il  remit  à  Louis  XV I  une  lettre  du 
jeune  prince.  Cette  correspondance*, 
qui  paraîtra  fabuleuse  à  ceux  qui  con- 
naissent le*  usages  de  l'empire  otlio- 
man ,  n'éprouva  que  peu  d'interrup- 
tion ,  jusqu'à  l'avcnement  de  Sélim 
au  trône.  Le  roi  ,  le  comte  de  Ver- 
gennes  ,  ministre  des  affaires  étran- 
gères ,  et  après  lui  le  comte  de  Mont- 
morin  et  Ruflin  (  V.  ce  nom  ) ,  étaient 
seuls  initiés  dans  le  secret.  Sélim  trai- 
tait ,  dans  ses  lettres  ,  les  plus  hautes 
questions  de  la  politique,  et  mon- 
trait de  lionnes  et  grandes  vues  pour 
l'avenir,  o  Comme,  la  mort  exceptée, 
»  il  y  a  remède  à  tous  les  maux  (  di- 


5*8  SEL 

»  sait-il  dans  une  de  ses  dépêche»),  là 
»  guérison  des  nôtres  est  l'objet  uni- 
»  que  de  mes  profondes  réflexions. 
»  Nous  méditons,  et  nous  préparons 
»  les  moyens  éloignés  que  nous  de- 
»  vons  employer  dans  le  temps  pré- 
»  destine ,  etc.  »  De  prétendues  pro- 
phéties ,  adroitement  répandues  par 
la  mère  de  Sélim  ,  lui  promettaient 
les  plus  brillantes  destinées  ;  et  le  peu- 
ple, qui  y  ajoutait  une  enlière foi, était 
persuade  qu'il  vengerait  l'honneur  des 
armes  musulmanes.  Cette  prévention 
en  faveur  du  jeune  prince  aurait  pu 
lui  être  fatale  sous  un  empereur  moins 
débonnaire  qu'Âbdul-namîd  :  quoi- 
que ce  dernier  la  redoutât ,  et  qu'il 
craignît  surtout  l'inconstance  et  le 
mécontentement  d'une  nation  toujours 
prête  à  demander  un  nouveau  maître, 
û  se  borna  à  faire  resserrer  son  ne- 
veu ,  et  à  le  soumettre  k  une  surveil- 
lance plus  sévère.  Mais  ces  mesures 
de  précaution  n'eurent  pas  de  suite, 
et  Sélim  put  entretenir  ses  relations, 
et  se  livrer  sans  trop  de  contrainte  aux\ 
exercices  du  corps  dans  lesquels  il  ex- 
cellait :  il  montait  supérieurement  à 
cheval,  maniait  très-bien  le  sabre ,  et 
s'amusait,  dans  sa  retraite,  à  es- 
sayer sur  des  animaux  la  force  de 
sou  bras.  Le  7  avril  1789,  Abdul- 
I  In  raid  cessa  d'exister  ,  et  Sélim , 
dans  sa  vingt-huitième  année,  mon- 
ta sur  le  tronc  (3).  Le  jour  de  son 
couronnement ,  le  feu  ayant  pris  près 
de  l'arsenal,  le  nouveau  sulthan  sor- 
tit du  sérail  avec  précipitation ,  et 
n'ayant  point  trouvé  sa  felouque  sur 
le  rivage  ,  il  se  jeta  dans  le  premier 
bateau.  Le  capitan  pacha  lui  pré- 
senta un  cheval  au  débarquement  ; 
et  comme  on  avançait  un  marche- 
pied ,  suivant  l'usage ,  il  le  repoussa 

i  3)  Kl  non  à  vinut-ciuq  mu,  aiufti  «nie  Tout  dit 
M.  d*  Salalu-rrv  (  Util,  de  Vewpir*  othvmun  ),  «t 
M.  Ali»  t  dans  f  ouvrage  déjà  «te. 


sauta  légèrement  en  selle  ,  dwn  lu 
ordres  les  .plus  rigoureux,  et  decfap 
qu'il  punirait  de  mort  celui  de  ta 
ministres  qui  serait  convaincu  d'avoir, 
recule  plus  léger  présent.  A  son  mil» 
guratiou,  qui  eut  Ben  le  i3  avril  «m 
la  plus  grande  pompe,  ton»  les  Mu- 
sulmans montrèrent  un  vif  enthou- 
siasme. Outre  l'argent  jeté  an  peuple^ 
Sdirn  fit  rendre  k  liberté  aux  des*» 
teurs  insolvables;  et  leurs  créâmes 
reçurent  trente  pour  cent  de  son  tré- 
sor. Il  rappela  presque  tous  les  exilés, 
révoqua  1  ordre  qui  avait  été  donné 
sous  son  prédécesseur ,  de  porter  h 
vaisselle  à  la  monnaie,  et  comme  les 
plus  illustres  de  ses  prcdecesseurs,fl 
sortit  tous  les  jours  lui-même  sous  di- 
vers déguisements,  pour  s'assurer  que 
la  police  éjait bien  mite;  il  voulut  en- 
fin tout  voir  par  sts  propres  yeux. 
Pour  mettre  a  profit  ses  observations, 
il  rendit  plusieurs  ordonnances  qsi 
assurèrent  l'approvisionnement  delà 
capitale ,  et  dominèrent  le  costume 
des  Musulmans ,  et  de  ceux  de  ses 
sujets  qui  n'étaient  point  sectateurs 
de  Mahomet.  Les  délinquants  étaient 
punis  de  mort ,  et  souvent  même  dans 
ses  courses  le  sulthan  faisait  arracher 
en  sa  présence  la  vie  aux  coupables ,  ou 
les  punissait  de  sa  propre  main  pour 
de   moindres  contraventions.    Cette 
manière  expéditive  de  rendre  la  jus- 
tice répandit  la  terreur  dans  Cons- 
tantinoplc  ,  et  lorsque  Sélim  sortait, 
tout  le  monde  fuyait  k  ton  approche. 
A  la  mort  d'Abdul-Hamid ,  les  Turcs 
soutenaient  une    guerre  désastreuse 
contre  l'Autriche  et  contre  la  Russie. 
Ils  venaient  d'essuyer  de  grands  re- 
vers, et  de  perdre  l'importante  place 
d'Oczakow  (  décembre  1 788  ) ,  que 
les  Russes  avaient  emportée  d'assaut, 
après  avoir  battu  complètement  la 
flotte  othomane  (  V.  Souwarow  ). 
Sélim ,  qui,  k  son  avènement  au  trône, 


SEL 

onservé  les  ministres  de  son 

prédécesseur ,  voulut  accom- 

promesses  qu'il  avait  faites 

I  était  captif  dans  le  fond  du 

II  ordonna  de  nombreuses  le- 
t  annonça  hautement  son  in- 
de  se  rendre  au  camp, pour  y 
lui-même  ses  troupes.  Ilpou- 
bsenter  sans  danger  de  sa  ca- 
où  il  ne  laissait  pour  héritiers 
le  que  deux  cousins  en  bas 
l'on  connaît  la  répugnance  du 
turc  pour  les  minorités.  Lors- 
tte  intention  du  sulthan  fut 
,  l'ardeur  guerrière  des  Musul- 
|ue  les  revers  avaient  abattue , 
na  un  instant;  mais  le  conseil 
létourna  Sélim  de  son  géné- 
rojet ,  sous  le  spécieux  pre- 
ue  la  guerre  avait  été  entre- 
>ar  son  prédécesseur  sous  de 
i  auspices.  Quelles  que  fussent 
ses  de  l'inaction  de  Sélim ,  que 
ic  attribuait  à  son  indolence  et 
imotir  pour  les  plaisirs  plutôt 

force  des  motifs  que  ses  cour- 
i vaient  fait  valoir  à  ses  yeux  , 
lontra  fort  opposé  à  la  paix , 
ut  à  tout  prix  ravoir  la  Crimée 
lul-llamid  avait  cédée  aux  Rus- 
ir  le  traité  de  Kaïuardgi  (ai 
i7~.|.)  11  poussa  jusqu'à  la  dé- 
ses  projets  de  vengeance  et  de 
tes  ,  et  refusa  d'écouter  les 
ivis  de  la  France ,  pour  se  li- 
itièrement  aux  conseils  intéres- 
Ançleterre,dela  Pnisse,et  delà 
,  qui  le  poussaient  à  la  guerre, 
ersion  de  cette  dernière  puis- 
à  laquelle  la  Turquie  et  I  An- 
e  fournissaient  des  subsides  de- 
:  traité  du  il  juillet  1788, 
1  un  instant  la  Russie ,  mais  ne 
sit  aucun  résultat.  Mahmoud, 
dr  Srutari,  depuis  long-temps 
•llioii  ouverte ,  venait  de  rentrer 
'obeissauce  ,  et  de  réuuir  ses 

XM. 


SEL 


529 


AJbanais  anx  troupes  du  pacha  de 
Bosnie ,  lorsque  le  brave  Hassan, 
canitan    pacha  ,    ayant    attaqué , 

Î>res  de  Focziani  en  Moldavie  , 
'armée  combinée  des  Russes  et, 
des  Autrichiens  ,  commandée  -  par 
Souwarow  et  par  le  prince  de  Go- 
bourg  ,  fut  battu  complètement  le 
ai  juillet  1789  (.fqf.  Souwaro'.v  ). 
Le  grand-vézir  voulant  rétablir  l'hon- 
neur des  armes  musulmanes  «marcha 
à  la  tète  de  cent  mille  hommes  con- 
tre les  Allemands,  dont  Souwarow  se 
trouvait  alors  séparé  ;  mais  les  Russes 
rejoignirent  leurs  alliés  près  de  Rim- 
nick,  au  moment  où  la  bataille 
s'engagea.  Les  Turcs  essuyèrent  une 
défaite  encore  plus  désastreuse ,  lais- 
sant sur  le  champ  de  bataille  vingt- 
deux  mille  hommes ,  soixante  canons, 
toute  leur  artillerie  de  siège ,  leurs 
munitions;  et  les  débris  de  leur  ar- 
mée furent  trop  heureux  de  pouvoir 
repasser  le  Danube.  Le  prince  deCo- 
bourg  entra  immédiatement  en  Vala- 
chie ,  s'empara  de  Bukharest ,  où  il 
établit  ses  quartiers  d'hiver ,  tandis 
que  Laudon  réduisait  Belgrade.  Bien- 
tôt toute  la  Servie  fut  au  pouvoir  des 
Autrichiens.  Du  côté  du  Danube ,  les 
Turcs  furent  encore  plus  malheureux , 
et  virent  tomber  successivement ,  au 
pouvoir  des  Russes,  Bender,  Aker- 
man,  la  province  d'Oczakow  ,  la 
Moldavie,  la  Bessarabie ,  etc.  Galatz 
fut  réduite  en  cendres,  et  Ismaïl ,  prin- 
cipale forteresse  des  Turcs  sur  le 
Danube,  se  vit  menacée.  Les  succès 
des  ennemis  de  la  Porte  éveittèrent  la 
jalousie  de  l'Angleterre,  et  alarmè- 
rent la  Prusse  et  la  Pologne.  La  pre- 
mière de  ces  puissances  voulant  opé- 
rer une  diversion  ,  commanda  un 
armement  maritime  ;  et  le  roi  de 
Prusse  conclut  avec  la  Porte  ,  le  3i 
janvier  17  90,  un  traité  d'alliance  of 
fensive  et  défensive ,  par  lequel  il  s'en- 


53o 


SEL 


gageait  à  déclarer ,  dès  le  printemps 
suivant ,  la  guerre  à  l' Autriche  et  à 
la  Russie  ,  et  à  ne  poser  les.  armes 
qu'après  que  la  Turquie  aurait  ob- 
tenu une  paix  honorable  et  une  sure- 
té  parfaite  sur  terre  et  sur  mer.  La 
mort  de  Joseph  II ,  et  le  caractère 
pacifique  de  Léopold  II ,  son  succes- 
seur, lireut  disparaître  les  obstacles 
qui  pouvaient  exister  du  côté  de  l'Au- 
triche. Par  la  convention  de  Reichen- 
bach,  conclue  le  27  juillet  suivant, 
avec  la  Prusse ,  Léopold  accorda  un 
armistice  à  la  Porte ,  et  signa  avec 
elle,  au  mois  de  septembre  1 790 ,  sous 
la  médiation  de  la  Prusse,  de  l'An- 
gleterre et  des  États-Généraux  (4), 
des  préliminaires,  qui  forent  conver- 
tis en  une  paix  définitive ,  conclue  à 
Szistowa  le  4  août  1791.  Cette  paix 
fut  fort  honorable  pour  la  Perte, 
puisqu'elle  recouvra,  Belgrade  et  tou- 
tes les  autres  places  conquises  par  les 
Autrichiens,  à  l'exception  de  Choc- 
zim ,  qui  resta  en  dépôt  dans  leurs 
mains  jusqu'à  la  conclusion  delà  paix 
avec  la  Russie.  On  assura  seulement 
à  l'Autriche  une  frontière  plus  avan- 
tageuse sur  la  gauche  de  l'Unna, 
ainsi  que  du  côté  de  la  Valachic,  où 
elle  obtint  le  vieux  Orsowa;  et  la  ri- 
vière de  Gzcrna  fut  adoptée  pour  li- 
mite des  deux  empires.  L'impératrice 
de  Russie  continua  seule  de  faire  la 
guerre;  et  ses  généraux  Potemkin,Rep- 
nin  et  Souwarow  ajoutèrent  de  nou- 
veaux lauriers  à  ceux  qu'ils  avaient 
déjà  cueillis.  La  défaite  sanglante  de 
Rimnick  avait  répandu  la  consterna- 
tion à  Constautinoplc.  Le  mécontente- 
ment public  ne  s'était  pas  seulement 
exhalé  en  murmures  :  des  incendies 
multipliés  avaient  fait  disparaître 
plusieurs  quartiers  de  cette  capitale. 


(4)  La  position  intérieure  â»  k  Franco  a  celte 
«|M)«ju«  avait  fait  rejeter  sa  médiation. 


SEL 

Quoique  effrayé  de  ces  anû 
tiiieaefiiti,  au  point  de  ne  nhis  oser 
sortir  de  son  palais,  le  sutthan  ne 
•'ékàit  pas  laissé  abattre  ,  et  3  avait 
ordonné  de  nouvelles  levé».  La  nais 
séparée  que  le  roi  de  Suède  conclut 
à  Vérole,  le  1 4  août  1790,  avec  la 
Russie ,  embarrassa  Sétim  ;  et  la  perle 
de  l'importante  forteresse  dlsnuûl , 
que  les  Russes  prirent  d'assaut,  le 
m  décembre  suivant ,  et  où  trône» 
trois  nulle  Musulmans  perdirent  h 
vie,  vint  mettre  le  comble  a  ses  ter- 
reurs :  il  se  crut  obligé ,  pour  apai- 
ser le  peuple,  de  sacrifier Vmtrejpnk 
Hassan  pacha,  son  grand  vénr.  (rqr. 
Guazy-Haçah.)  Le  prince  Repnâi 
venait  de  repousser  Youssouf-Paca* , 
qui  avait  été  rappelé  au  vétiriat;  et 
la  place  de  Varna,  grenier  de  Cens» 
tantinople  et  des  années  othomaats, 
était  menacée  de  nouveau,  lotsaue, 
par  suite  de  la  crainte  qu'inspiraient 
les  événements  qui  se  passaient  en 
France ,  l' Angleterre  et  la  Prusse  s'in- 
terposèrent entre  la  Russie  et  la  Tur» 
quie;  et  les  négociations  ouvertes  à 
Galatz,  au  mois  d'août  1791 ,  ame- 
nèrent ,  le  9  janvier  de  l'année  sui- 
vante, le  traité  définitif  de  Yassj. 
Par  ce  traité,  celui  de  Kaïnardgy,  et 
les  stipulations  antérieures  furent 
confirmées  (5).  L'impératrice  rendit 
toutes  ses  conquêtes  ,  à  l'exception 
d'Oczakow  et  du  territoire  situé  en- 
tre le  Bog  et  le  Dniester,  où  l'on 
vit  bientôt  s'élever  la  Ville  d'Odessa. 
Un  article  du  traité  accordait  à  cette 
princesse  une  indemnité  de  doute 
millions  de  piastres  pour  les  frai» 
de  la  guerre  ;  mais  elle  eut  la  géné- 
rosité de  ne  pas  en  exiger  le  paie- 
ment. Les  fêtes  brillantes  par  les- 


(5)  La  Porte  consentit  ■  laisser  le*  rai 
Moldavie  et  de  VaUehîe  exercer  leva 

Fendant  sept  ans,  sans  pouvoir  Ira 
intervalle,  à  moins  que  la  Rnasie  n'y 

la>« 


SEL 

I  on  célébra  dans  Constantino- 
e  paix  à  laquelle  on  ne  s'était 
tendu ,  furent  attristées  par  les 
[les  fâcheuses  que  Ton  reçut  de 
ira  provinces.  Toute  la  Syrie 

révoltée ,  l'Egypte  était  en 
aux  chefs  insoumis  des  Mam- 
,  et  les  frontières  orientales 
«les  d'un  côté  par  les  Persans , 
l'antre  par  le  pacha  d'Anape; 
a  Porte  avait  été  obligée  de  faire 
ier  contre  les  Tartares  de  Cri- 
aécontents  de  la  cession  de  leur 

des  troupes  qui  furent  d'a- 
battues; mais  qui  obligèrent 
les  révoltés  à  se  soumettre  a 
raveau  souverain.  Sélim  réso- 
?  garder  une  exacte  neutralité 
la  France  devenue  république , 
puissances  coalisées  contre  elle, 
t  néanmoins  aux  vives  instan- 
s  cours  de  Vienne,  de  Saint- 
bourg  et  de  Berlin ,  il  mani- 
lantement  le  déplaisir  que  lui 
t  le  remplacement  du  comte  de 
•aJ-Goiimer ,  par  M.  de  Sémon- 
et  refusa  formellement  de  re- 
•  ce  dernier  comme  arabassa- 
octobre  179^1).  Il  permit  ce- 
nt au  sieur  Descorches  de  se 
;  à  Constantinoplc  ,  eu  Qualité 
jyé  extraordinaire  de  la  re- 
nie française  ;  mais  persistant 
a  neutralité  qu'il  avait  prise 
règle  de  conduite ,  il  refusa 
dent  d'écouter  les  renrésenta- 
oVs  puissances  coalisées  et 
de  la  rrance,  qui  cherchaient, 
ne  de  leur  côté,  à  lui  faire  con- 
tine  alliance  offensive  et  défen- 
\j/n  relations  étaient  cependant 
'être  amicales  entre  la  Porte  et 
>*ie  :  la  première  élevait  cha- 
ur  de  nouvelles  prétentions  ;  et 
attendait  même  en  Turquie,  à 
•rochainc  rupture.  Sélim,  mé- 
rt  les  menaces  hautaines  du  mi* 


SEL 


53i 


mstre  russe,  répondit  négativement 
sur  tons  les  points;  et ,  après  de  lon- 
gues et  vives  discussions ,  la  Russie 
parut  se  désister  de  ses  prétentions, 
au  moyen  d'une  indemnité  qui  lui  fut 
payée  par  la  Porte.  Queloue  peu  de 
confiance  qu'inspirât  à  Sélim  le  gou- 
vernement révolutionnaire  qui  diri- 
geait la  France,  comme  il  était  con- 
vaincu que  cette  puissance,  la  plus 
ancienne  et  la  plus  fidèle  alliée  de 
l'empire  othoman,  ne  pouvait  pas 
être  son  ennemie,  il  se  rapprocha 
d'elle ,  témoigna  le  désir  d  avoir  à 
Gonstantinople  des  ouvriers  français 

§our  creuser  un  bassin  dans  le  port 
e  sa  capitale,  pour  la  construc- 
tion des  vaisseaux ,  et  des  sous-offi- 
ciers instructeurs  ,  des  lamineurs , 
des  fondeurs  de  bombes ,  des  officiers 
de  terre  et  de  mer,  et  des  artistes  de 
tout  genre  de  la  même  nation;  et  l'on 
s'empressa  de  les  lui  envoyer.  Une 
compagnie  d'artillerie  légère  devait 
même  se  rendre  eu  Turquie  ;  elle 
était  déjà  à  Toulon ,  mais  une  croi- 
sière anglaise  qui  bloquait  le  port, 
empêcha  au'clle  ne  put  arriver  par 
mer;  une  partie  s'y  rendit  par  terre 
avec  beaucoup  de  difïiculté.  Au  mois 
de  février  1 794 ,  nne  troupe  nom- 
breuse de  brigands  qui  désolaient 
depuis  quelque  temps  les  environs 
d'Andrinople  ,  menacèrent  d'incen- 
dier et  de  piller  cette  ville  ,  qui  fut 
obligée  de  se  racheter  en  lem*  payant 
trente  mille  piastres.  Des  troubles 

S  lus  graves  éclatèrent  sur  les  bords 
u  Danube.  Passwan-Oglou ,  depuis 
si  fameux,  avait  levé  l'étendard  de 
la  révolte;  il  s'était  déjà  empare 
d'Orsowa  et  de  Tirlowa  et  menaçait 
la  Servie  et  la  Valachie.  Akir  Pacha 
dispersa  facilement  les  brigands  crui 
infestaient  la  Bulgarie  et  la  Homélie; 
mais  ses  succès  contre  les  rehelles  du 
Danube  ayant  été  suivis  de  revers  ^ 


SEL 

lit  à  déclarer ,  des  le  printemps 
mt ,  la  guerre  à  l'Autriche  et  a 
aissie  ,  et  à  ne  poser  les  armes 
îprès  que  la  Turquie  aurait  ob- 
11  une  paix  honorable  et  une  sûre- 
parfaite  sur  terre  et  sur  mer.  La 
art  de  Joseph  II ,  et  le  caractère 
iciiiquc  de  Lcopold  II ,  son  succès- 
:ur,  tirent  disparaître  les  obstacles 
ni  pouvaient  exister  du  coté  de  l'Au- 
richc.  Par  la  convention  de  Kcichen- 
bach,  conclue  le  27  juillet  suivant, 
avec  la  Prusse ,  Lcopold  accorda  un 
armistice  à  la  Porte ,  et  signa  avec 
elle,  au  mois  de  septembre  1 790 ,  sous 
la  médiation  de  la  Prusse ,  de  l'An- 

Sletcrre  et  des  États-Généraux  (4), 
es  préliminaires,  qui  furent  conver- 
tis en  une  paix  définitive ,  conclue  à 
Szistowa  le  f\  août  1791.  Cette  paix 
fut  fort  honorable  pour  la  Porte, 
puisqu'elle  recouvra  Belgrade  et  tou- 
tes les  autres  places  conquises  par  les 
Autrichiens ,  à  l'exception  de  Choc- 
zim,  qui  resta  en  dépôt  dans  leurs 
mains  jusqu'à  la  conclusion  delà  paix 
avec  la  Russie.  On  assura  seulement 
à  l'Autriche  une  frontière  plus  avan- 
tageuse sur  la  gauche  de  l'Unna , 
ainsi  que  du  côté  de  la  Valachie ,  011 
elle  obtint  le  vieux  Orsowa;  et  la  ri- 
vière de  Czcrna  fut  adoptée  pour  li- 
mite des  deux  empires.  L'impératrice 
de  Russie  continua  seule  de  faire  la 
guerre;  et  ses  généraux  Potcmkin,Rep- 
nin  et  Souwarow  a  joutèrent  de  nou- 
veaux lauriers  à  ceux  qu'ils  avaient 
déjà  cueillis.  La  défaite  sanglante  de 
Rimnick  avait  répandu  la  consterna- 
tion à  Consta  11  tinoplc.  Le  mécontente- 
ment public  ne  s'était  pas  seulement 
exhalé  en  murmures  :  des  incendies 
multipliés  avaient  fait  disparaître 
plusieurs  quartiers  de  cette  capitale»- 


Quoique  effrayé  1 
tissements ,  au  p 
sortir  de  son  pa 
s'était  pas  laissé 
ordonné  de  nouv 
séparée  que  le  n 
à  Venda; ,  le  1 4 
Russie,  embarras 
de  l'importante  1 
que  les  Russes 
*xi  décembre  sui 
trois  mille  Musi 
vie ,  vint  mettre 
retirs  :  il  se  crut 
série  peuple,  d«* 
Hassan  pacha,  v 
Ghazy-Haçan. 
venait  de  repon 

qui  avait  été  1 
la  place  de  Y 
ta  n tinoplc  e  r 
était  mcna<  ' 

)ar  suite  <I< 

es  évcneni 
France, V 
tcrposcirr 
quie;  et  ■ 
GaJatz , 
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vante. 
Par  a- 
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111  j 

di- 
ro- 


1 


(4)  U  pont  ion  intérieure  4e  k  Fnwa  k 
•'poqpt  «vut  bit  rejeter  m  médiation. 


rclh 


534  SEL 

cultes,  que  Brune  quitta  Constanti- 
nople,  le  i3  déc.  ioo^i  «t*«  rendit 
àKiatchina  où  il  attendit  encore  qud- 
mies  jours ,  d'après  les  instances  du 
divan;  mais  ne  recevant  que  des  as* 
snrances  vagues,  il  auitta  définitive- 
ment la  Turquie ,  laissant  un  chargé 
d'affaires  à  ConstantJnople.  Ce  ne  fut 

Ïa'au  mois,  de  janvier  1806,  que  la 
orle,  en  apprenant  les  victoires  des 
Français,  par  l'arrivée  de  M. Roux, 
céda  enfin  aux  instances  de  Buffin 
qui,  à  cette  époque,  représentait  la 
France,  et  accorda  le  titre  qu'on 
avait  vainement  demandé*  aupara- 
vant. L'influence  aue  ces  victoires  et 
le  penchant  de  Séhm  donnaient  à  cette 
puissance,  se  faisait  vivement  sen- 
tir (7).  Le  29  octobre  i8o5,  Buffin 
avait  obtenu,  pour  elle,  un  tarif  de 
douanes  plus  avantageux  que  eehndes 
autres  nations  :  et  Pou  n  avait  tenu 
aucun  compte  an  mécontentement  des 
Russes  et  des  Anglais.  L'occupation  de 
Raguse  parles  troupes  françaises,  n'a- 
vait fait  qu'une  impression  momenta- 
née sur  le  divan;  et  le  nouvel  ambas- 
sadeur de  France,  Sébastiani,  arrivé 
à  Constantinople,  le  10  août  1806  , 
étak  parvenu  à  faire  décider  qu'au- 
cun Grec  ou  Arménien  ne  pourrait 
être  naturalisé  Russe  ou  de  toute  au- 
tre nation ,  et  que  les  naturalisations 
qui  avaient  eu  lieu  depuis  quatre  ans, 
seraient  annulées.  Ces  mesures,  diri- 
gées évidemment  contre  la  Russie,  fu- 
rent suivies  de  la  destitution  des  deux 
liospodars  qui  lui  étaient  dévoués,  et 
qui  furent  remplaces  par  des  parti- 
sans de  la  France.  L'ambassadeur 
russe  à  Constantin ople  témoigna  un 
profond  mécontentement  de  cette  vio- 
lation du  traite  de  Yassi  et  du  Lhat- 


17)  II  semblerait  cependant  qu'a*  traita  d'allian- 
ce entre  la  Turqaie  et  la  Rome  «irait  Hi  cenchi 
Je  i3  «f^tembra  i8o5,  et  ratiS*  dtpmh,  maigri 
rbppotitiMds  la  France.  ^^  ^ 


SEL 

tieherif  :  et  ses  saenace&éeaiiraïnsjt 
nresque  à  une  déclara  tm  te  mm. 
nLAibothnot,inmistrod'>ii^^ 
deià  irrité  de  ce  eue  la  Port»  avait 
refusé  de  renouveler  le  tsaiié  d'al- 
liance de  1 798 ,  se  joignit  à  M.  dits- 
bnski,  et  annonça  qu'une  flotté  de  sa 
nation  allait  appuyer  la  déclaration 
de  la  Russie.  La  Pacte,  qui  senti  * 
faiblesse,  était  résolue  de  céderf 
Sébasdani  et  Bnffin  surent  «hum 
•'emparer  de  l'esprit  du  divan,  eut, 
malgré  la  présence  de  la  flotte  aa- 
daise ,  la  Porte  se  décida  à  dédar* 
u  guerre  à  la  Russie ,  en  apowniet 
que  les  armées  de  cette  pusunrt 
avaient  envahi  la  Moldavie  et  la  Ye* 
lachie.  A  cette  époque ,  tout  j 


présager  la  dissolution  do  Fenumii 
othoman*  L'autorité  du  suhhaneW 
méconnue  partout.  Des  handesdefari- 
ganda  armés  désolaient  les 
voisines  delà  capitale.  Las 
d  Andrmoplc,  excités 
les  Janissaires,  avaient  refisse denv 
eevoir  dans  leurs  murs  las  I9uém> 
Dgédittcs.  Sélim ,  pour  calmer  Fb- 
ritation  des  esprits,  avait  été  ohefi 
de  faire  rentrer  ces  nouvelles  troupe) 
dans  leurs  anciens  cantonnentenls,  «I 
de. remplacer  presque  tout  son  nu* 
nistëre.  D'un  autre  côté,  Passvos* 
Oçlou  était  en  pleine  révolte  Ah' agis- 
sait en  souverain  indépendant  dast 
son  pachalik  de  Janina.  Les  Servie», 
sous  la  conduite  de  Caernt-Geaige» 
avaient  repris  les  armes ,  et  mena- 
çaient de  s  emparer  de  Sabatz  et  h 
Belgrade.  Djezzar,  pacha  de  Saut- 
Jean  d'Acre,  n'avait  de  sujet  que  k 
nom  (vqy.  Djezear);  et  les  Wéeka- 
hites,  après  avoir  été  un  instant  chas- 
ses de  la  Mecque  et  de  Médine,  it* 
naient  de  reconquérir  ces  deux  viBs, 
et  dominaient  sur  l'Arabie»  (Fqf* 
Mohammed-Chejx.  )  EnGn  rantstnl 
de  la  Porte  était  "^"iint  dast 


SEL 

déchirée  par  la  guerre  ci* 
était  la  situation  de  laTur- 
pic  l'escadre  combinée  an- 
usse  se  présenta  devant  les 
es  (janvier  1807).  Rien 
éparé  pour  la  résistance; 
ations  tombaient  en  ruine  : 

I  port,  si  facile  à  défendre, 
•  eu  état;  et  le  sulthan  avait 
motifs  de  craindre  pour  la 

Coustantinople  et  de  sa 
En  apprenant  que  M.  Arr- 
êtait embarque  à  bord  d'u- 

anglaise ,  le  divan  effrayé 
à  renouer  des  négociations 
frbastiani  et  Rufïin  encon- 
iélim  à  faire  une  noble  ré- 
sans  cesser  pour  cela  de 
Des  le  10  février  1807  , 
eaux  anglais  avaient  passé 
iiellcs ,  et  se  trouvaient  dc- 
Miite  du  sérail.  La  oonster- 
it  à  son  comble  ,  lorsque 
ers  de  génie  et  d'artillerie 

qu'on   avait  détachés  de 

II  général  Marrnout  en  Dal- 
rivèrciit  à  Coustantiuoplc , 
I  les  Turcs  à  presser  leurs 
fs  de  défense,  tandis  que  les 
iithomans  prolongeaient  les 
mis,  d'après  les  conseils  de 
finir  de  France.  Les  répon- 
i  m  s  très  turcs,  d'al>ora  in- 
et  évnsives,  prenaient  un 
t  menaçant ,  à  mesure  que 
x  avançaient,  lui  lin,  le  i'r. 
■sqn'ils  furent  terminés,  et 
antinople  se  trouva  dans  un 
'cuse  respectable ,  le  sulthan 
rr  à  ramhassadnir  anglais 
traiterait  qu'après  que  Te*- 
ait  repassé  les  Dardanelles; 
fut  obligée  d'eflèctuer.  Sé- 

noutra  un  grand  caractère 
'  circonstance.  Pour  encou- 
travaillmrs,  il  se  porta  en 
.1111  endroits  les  plus  dan- 


SEL 


535 


gereux.  11  ordonna  à  chacun  de  ses 
ministres  de  faire  construire  ont  bat- 
terie, et  d'y  combattre.  Il  fit  tran- 
cher la  tète  au  ministre  des  finances, 
qui  ne  se  rendit  point  aux  Dardanelles 
pour  les  fortifier,  comme  il  en  avait 
reçu  l'ordre ,  et  qui  avait  commis  des 
dilapidations.  A  peine  Sélim  était-il 
délivré  de  l'escadre  anglaise,  qu'une 
mesure  imprudente  et  mal  concertée 
le  précipita  du  trône.  Il  avait  envoyé 
à  acutari ,  dans  les  châteaux  duBos- 

5  bore  et  dans  ceux  des  Dardanelles , 
es  vêtements  laits  suivant  l'ordon- 
nance du  Nizam-Dgédid ,  avec  l'ordre 
d'en  habiller  les  Janissaires.  Les  Ya- 
macks ,  aventuriers ,  la  plupart  Alba- 
nais, qui  étaient  chargés,  conjoin- 
tement avec  les  Niiam-Dgédittes,de 
la  garde  des  forts  du  Bosphore  et  du 
service  des  batteries ,  furent  les  pre- 
miers qui  refusèrent  d'obéir.  Ils  mas- 
sacrèrent Mahmoud-Eflendi,  qui  était 
porteur  de  l'ordre  du  sulthan,  ainsi 
que  plusieurs  de  leurs  officiers  qui 
cherchaient  à  les  calmer.  Malgré  la 
vive  opposition  des  Nizam-Dgéaittes , 
ils  succombèrent  après  une  lutte  vi- 
goureuse, furent  expulsés  des  châ- 
teaux et  obligés  de  regagner  leurs  ca- 
sernes de  Coustantinople.  La  révolte 
des  Yamacks  n'aurait  pas  eu  de  suite , 
si  le  sulthan  eut  pris  snr-ta-champ 
les  mesures  convenables  pour  l'apai- 
ser ;  mais  ce  prince,  trompé  par  le 
caïmakan  et  par  le  nouveau  muphti , 
tous  deux  ennemis  des  réformes ,  resta 
dans  l'inaction;  et  Cabacki-Oglon, 
homme  obscur,  que  les  Yamacks 
avaient  éln  pour  enef ,  eut  le  temps 
de  .se  concerter  avec  les  janis- 
saires et  les  topgis.  Il  entra  dans 
Constantinople,  à  la  tête  de  toutes  les 
troupes  insurgées,  et  s'établit  avec 
elles  sur  la  place  de  YÀtmridan, 
lieu  ordinaire  des  réunions  du  peu- 
ple. Excité  par  le  muphti  et  par 


536 


SEL 


le  caimakan,  CabacLhOdou,  qui 
s'était  arrogé  l'autorité  de  souve- 
rain», demanda  insolemment  la  dé-' 
position  de  Sélim.  Le  muphfi  consulta 
Je  livre  sacré ,  et  rendit  son  fetva, 
qui  portait  que ,  d'après  le  Coran ,  un 
souverain  qui  avait  régné  sept  ans  sans 
que  le  ciel  fui  eût  accordé  de  postérité 
était  indigne  du  trône;  qu'un  sulthan 
sous  lequel  le  pèlerinage  de  la  Mecque 
se  trouvait  interrompu,  était  un  hom- 
me sacrilège  ;  enfin ,  que  toute  inno- 
vation était  déclarée  par  la  religion 
un  crime  irrémissible.  Dès  lors ,  les 
rebelles  plus  audacieux ,  et  le  peuple 
même  ,  demandèrent  le  remplace» 
ment  de  Sélim.  Les  marmites  des 
troupes ,  signes  révères  par  elles,  fu- 
rent apportées  sur  la  place  'et  ren- 
versées ,  pour  montrer  qu'elles  refu- 
saient la  nourriture  que  leur  donnait 
le  souverain,  et  qu'elles  n'avaient  plus 
rien  de  commun  avec  lui.  Cependant 
les  portes  du  sérail  ne  s'ouvraient 
point,  et  le  sulthan  qui  s'était  tenu  en- 
fermé dans  ses  murs ,  toute  la  journée 
du  28 mai,  avait  tenté  sans  succès  de 
calmer  la  fureur  des  rebelles ,  en  leur 
faisant  jeter  les  têtes  de  ceux  de  ses 
favoris  qu'ils  avaient  proscrits ,  et  en 
supprimant  le  corps  des  Nizam- 
Dgedittcs  $  mais  ils  persistèrent  dans 
leur  projet.  Le  09  était  un  vendredi , 
jour  où  le  grand  seigneur  doit  aller 
eu  public  dans  une  des  mosquées  de 
la  capitale  :  cette  coutume  ,  qui  n'a 
jamais  été  violée,  rendait  le  moment 
décisif.  Le  sulthan  n'osa  pas  sortir; 
et  le  muphti ,  accompagné  des  prin- 
cipaux ulémas  ,  se  présenta  devant 
Mustapha,  fils  d'Abdul-Hamid,  lui 
annonça  qu'il  était  choisi  par  le  peu- 
pic  pour  occuper  la  place  de  son 
cousin  ,  et  le  conduisit  d'abord  à  la 
mosquée ,  et  ensuite  au  sérail ,  où  il 
s'était  introduit  avec  trois  cents  Ja- 
nissaires ,  et  avait  lu  à  Sélim  sa  sen- 


SÊL 

tence  de  déposition.  Ce  prince  infor< 
tuneV  voyant  que  toute  résistance  étaà 
munie,  céda  le  trône  à  son  cousin  v 
fut  relégué  dans  un  kieak,  et  traité 
avec  quelques  égard*.  U  y  élut  en- 
core lorsque  Mustapha  Baraîctar, 
pacha  de  Rutchuk ,  qui  lui  détail 
son  élévation,  tenta  de  le  rétablir 
sur  le  trône  :  ce  général  marcha  sur 
Constantmople  avec  une  armée ,  y  pé- 
nétra ;  et  Selim  allait  sans  doute  re- 
prendre le  sceptre ,  si  le  sulthan 
Mustapha ,  son  cousin  et  son  succes- 
seur ,  n'eût  donné  l'ordre  de  l'étran- 
gler. Les  émissaires  charges  d'exé* 
enter  cet  arrêt  pénètrent  dans  l'ap- 
partement de  Selim ,  an  moment  oà 
il  se  prosternait  pour  faire  sa  prièref 
se  jettent  sur  lui ,  et  l'un  d  eux  hv 

Sasse  un  lacet  autour  du  col.  Doué 
'une  grande  force  physique,  « 
prince  se  relève,  lutte  avec  ses hna> 
reaux,  les  renverse  par  des  coups 
vigoureux ,  et  appelle  ses  serviteurs 
qui  s'étaient  éloignés  par  respect 
lorsqu'ils  avaient  aperçu  les  envoyés 
de  Mustapha.  Ils  accourent,  secon- 
dent leur  maître ,  et  cherchent  à 
arracher  le  fer  aux  assassins.  Mais 
le  kislar-aga,   qu'un  coup  violent 
avait  fait  tomber  entre  les  jambes 
du  sulthan ,  le  saisit  par  une  par- 
tie extrêmement  sensible ,  qu'il  séné 
avec  rage  et  ténacité.    Sélim  perd 
connaissance ,  et  le  crime  est  con- 
sommé le  a8  juillet  1808.  Bientôt  les 
Sortes  du  sérail  s'ouvrent ,  et  le  et 
avre   du  malheureux    sulthan  fit 
livré  à  Mustapha  Baraîctar,  qui  et 
tarda  pas  à  venger  sa  mort  (  F.  Mer 
tapha  Baraîctar  ).  C'est  ainsi  qu?  'j 
périt  le  sulthan  Selim  ,  pour  avoir 
tenté  de  régénérer  sa  nation  it  de  se* 
rouer  le  joug  des  janissaires  et  dlf 
ulémas.  Avec  d'heureuses  qualités, 
et  de  tannes  intentions  ,  il  échoai 
dans  celte  entreprise,  qui  eut  replacé 


SEL 

au  premier  rang  des  puis- 
•eii-près  comme  la  destruo 
clitz  avait  donne'  à  Pierre- 
un  siècle  auparavant ,  les 
fonder  la  puissance  russe 
ie  I«';,  XXXIV,  34 1). 
réussir  comme  le  czar ,  il 
pas  de  vouloir  l'imiter; 
lui  être  un  grand  homme, 
r  cette  énergie  de  carac- 
:tc  persévérance  qu'aucun 

•  peut  arrêter;  qualités  in- 
es  surtout  aux  souverains 
t  tenter  une  réforme  totale 
lœiirs  et  la  législation.  Le 
e  Romanow  les  possédait 
e  degré,  et  Sélim  en  était 

D — z— s. 
{  Nicolas  -  Joseph  ) ,  né  à 
i-  avril  1737 ,  fit  sesétu- 
eyc  de  Montai  pu ,  en  qua- 
sicr ,  et  se  rendit  à  Amiens 
ta  la  nièce  de  Gresset.  Il  y 
ssi  Delille,  qui  le  décida 

I  irvcnirdans  la  capitale, 
•tenir  la  chaire  d' éloquence 

de  Louis-lc-Grand.  Son 
us  la  carrière  littéraire ,  fut 

II  ^  cr>,  intitulée  :  Les  Prie- 
u'gion fulminante ,  1  760, 
eux  aus  après,  il  adressa 

•  à  (iresset.  Son  E  pitre  sur 
fs  de  société  est  de  1 77 1  ; 

0  m  position  facile  et  spiri- 
lis  publia,  en  1776,  une 

de.v   Satires  de  Perse, 
S". ,  dout  La  harpe  a  parlé 

•  dans  sa  Correspondance 
for.  Plhse,  XXXIII, 

î/e  ans  auparavant,  il  avait 

•  encore,  attaquer  le  pre- 
\1i11  de  cette  époque,  cet 
ic  m**  eutho  1  ■>  <  Ntes  ue  pér- 
is de  louer  avec  restriction, 
ire  de  Sélis  intitulée  :  Rela- 

1  maladie,  de  la  confes- 
'  la  fin  deM.de  foliaire, 


SEL 


537 


1761 ,  in- 12 ,  est  une  sorte  d'imita- 
tion, ou  contre  épreuve  de  la  Rela- 
tion de  la  mort  du  P.  Berthier,  par 
Voltaire  :  Laharpe  vit  dans  cette 
pièce  de  la  finesse  et  des  traits  heu- 
reux ;  die  eut  trois  éditions  dans  la 
même  année.  Sélis  a  encore  publié  : 
1.  Epitres  en  vers ,  sur  divers  sujets , 
1776.  II.  Dissertation  sur  Perse; 
1778.  III.  Petite  pierre  entre  Le- 
nwnnier  et  Sélis ,  1 778.  IV.  Lettre 
à  Laharpe  sur  le  collège  de  Fran- 
ce ,   1778,  1779.  V.  Lettre  d'un 
grand-vicaire  a  un  évêque ,  sur  les 
curés  de  campagne,    1790.   VI. 
Lettres  écrites  de  la  Trappe,  par 
un  novice ,  petit  in-i  2, 1788.  Grimm 
en  parle  avec  éloge.  VII .  Discours 
sur  les  écoles  centrales,  1 7  97 ,  m-8°. 
VIII.  Différentes  Dissertationsïmé- 
raires  et  grammaticales,  insérées  dans 
les  Mémoires  de  l'Institut.  M.  Bar- 
bier lui  attribue  :  Bien  ne,  nouvelles 
et  anecdotes;  Apologie  de  la  fiât- 
terie,  in-8°. ,  1 780.  Lorsque  le  Direc- 
toire exécutif  rétablit  les  académies 
sous  le  nom   d* Institut  national , 
Sélis  fut  appelé  à  la  troisième  classe, 
et  dans  le  même  temps  il  fut  nommé 
professeur  de  belles-lettres  à  l'école 
centrale  du  Panthéon ,  examinateur 
des  élèves  du  Prytanée,  et  enfin  pro- 
fesseur de  poésie  latine  au  collège  de 
France ,  à  la  place  de  Delille ,  qui  ve- 
nait de  s'éloigner  de  Paris.  On  ne  vit 
Sas  alors  sans  étonnement  qu'un  élève 
u  Virgile  Français  osât  se  mettre  à 
sa  place  de  son  vivant  ;  mais  il  est 

l' uste  de  dire,  pour  la  mémoire  de  Sé- 
is ,  que  le  lendemain  de  cette  nomina- 
tion il  dit  hautement,  dans  une  lettre 
insérée  au  journal  de  Paris,  le  a 7 
vendémiaire  an  4  (octobre  1796), 
qu'il  espérait  bien  que  et  emploi 
serait  pour  hû  de  courte  durée,  et 
que  dès  que  Delille  reviendrait ,  il  lui 
rendrait  avec  joie  sa  chaire ,  ses  ti- 


538 


SEL 


très  et  ses  droits.  Comme  Débile  ne 
revint  à  Paris  que  dans  le  mois  de 
juin  1802  ,  Sclis  resta  professeur 
jusqu'à  sa  mort,  qui  avait  eu  lieu  le 
9  février  précédent.  M.  Gail,  son 
collègue  et  son  ami ,  fit  insérer  le  len- 
demain ,  dans  le  Journal  de  Paris  , 
une  Notice  historique  sur  ce  profes- 
seur. Z. 

SELKIRK  (  Alexandre  ),  né  à 
Lasgo,  dans  le  comté  de  Fifo,  en 
Ecosse,  vers  1680 ,  se  voua  dès  l'en- 
fance à  la  marine,  et  devint  maître 
sur  un  bâtiment  commandé  par  un 
nommé  Pradling ,  avec  lequel  il  eut 
des  démêles  assez  vifs  pour  que  cet 
impitoyable  capitaine  rabândonnât 
dans  nie  inhabitée  de  Juan-Fernan- 
dez ,  dans  la  grande  mer  qui  sépare 
l'Amérique  de  l'Asie.  Le  malheureux 
Sclkirk  tut  laissé  sur  la  côte,  n'ayant 
que  ses  habits,  un  fusil,  quelques 
hvres  de  poudre,  des  balles,  une 
hache,  un  couteau,  un  chaudron, 
une  bible,  quelques  livres  de  piété, 
ses  instruments  et  ses  livres  de  ma- 
rine. Pendant  les  premiers  huit  mois, 
il  eut  beaucoup  a  souffrir  de  la  mé- 
lancolie. Il  se  Gt  deux  cabanes  de 
branches  d'arbres ,  à  peu  de  dis- 
tance l'une  de  l'autre ,  les  couvrit 
d'une  espèce  de  jonc,  et  les  dou- 
bla de  peaux  de  chèvres  ,  qu'il  tuait 
à  mesure  qu'il  en  avait  besoin.  11 
trouva  le  moyeu  de  faire  du  feu, 
en  frottant  deux  pièces  de  bois  de 
piment  l'une  contre  l'autre.  La  plus 
petite  de  ses  huttes  lui  servait  de 
cuisine  ;  dans  la  grande  il  dormait , 
chantait  les  psaumes  et  priait  Dieu. 
«  Jamais ,  disait-il ,  je  n  ai  été  si  bon 
»  chrétien.  »  D'abord  accablé  de 
tristesse ,  ou  manquant  de  pain  et  de 
sel ,  il  ne  mangeait  pas  ou  il  n'y  fût 
oblige  parla  faim,  et  n'allait  se  cou- 
cher que  lorsqu'il  ne  pouf  ait  plus 
soutenir  la  veille.  Cependant  il  s  ac- 


teL 

contenu  pin?  le  temps  à  cette  Tîe  où- 
forme,  et  l'odeur  cm  bois  de  piment, 
qm  est  aromatique,  le  dissipa  en  ré» 
créant  ses  esprits  abattus,  une  man- 
quait pas  de  poisson;  mais  H  n'osait 
en  manger  sans  sel,  parce  qu'il  ha 
relâchait  extrêmement  Festonne*  H 
faisait  un  grand  usage  des  écrevisseï 
de  rivière,  qui,  dans  cette  île*  sont 
excellentes  et  fort  grosses.  H  les 
mangeait  tantôt  bouillies,  tantôt  gril- 
lées, ainsi  que  la  chair  des  chèvres, 
dont  il  faisait  d'excellent  bom&on. 
Il  en  tua  jusqu'à  cinq  cents.  Ensuite, 
se  voyant  sans  poudre,  il  s'habitua 
à  les  prendre  à  la  course,  et  s'en  fit 
on  amusement.  Cet  exercice'  conti- 
nuel l'avait  rendu  si  agile ,  qu'il  éti- 
rait au  travers  des  bois  et  sur  les  ro- 
chers, avec  une  vitesse  incroyable. 
B  prenait  des  chèvres  à  la  course, 
et  les  rapportait  sur  son  dos.  Us 
jour , en  courant  ainsi,  il  tomba  dm 
un  précipice ,  et  resta  long-temps  sa» 
connaissance  ;  enfin ,  revenu  à  hn ,  3 
trouva  morte  sous  lui  la  chèvre  qo'3 
avait  poursuivie.  Ce  ne  fut  qu'avec 
beaucoup  de  peine  qu'il  put  arriver, 
en  se  traînant,  à  sa  cabane,  d'où 3 
ne  sortit  qu'après  dix  jours  de  re- 

Sos.  Un  long  usage  lui  fit  prendre 
u  goût  à  ses  aliments,  quoique 
n'eût  ni  sel  ni  pain.  Il  trouvait  d  ail- 
leurs des  légumes  qu'il  assaisonnait 
avec  du  piment.  Ses  souliers  et  ses 
habits  furent  bientôt  usés  par  ses 
courses  au  travers  des  bois  et  des 
rochers;  mais  ses  pieds  s'endura» 
rent  au  point  qu'il  n'avait  plus  be- 
soin de  souliers.  Enfin ,  il  se  créa  dsi 
jouissances',  en  dressant  des  chats 
sauvages  et  des  chevreaux ,  auxquebl 
faisait  faire  différents  tours,  et  qu'Ose1 
coutuma  à  danser  avec  lui.  lies  chat 
surtout  lui  furent  d'un  grand  secourt» 
car  il  fut  d'abord  cruellement  1 
mente  par  les  rats ,  qui  venaient 


ses  chèvres,  k 

nndnoaflR.et 
ment  irttnnr  ie 
x  le  secours  àr  La 
force  de  Tige,  m*  _ 
eans,  1  tnonpo* 
la  solitude  .  aa  P*91*  *y 

société.  Lompc  se*  aaàic» 
es  f  3  se  fit  m  juste  aa  corn» 
nnet  de  peaux  lie  chèvres 
ûtavec  im  doo .  qui  ko  tenait 
uille.  Son  couteau  s'était  usé 
dos  y  il  en  forgea  d'autres 
cercles  de  fer ,  qu'il  trosva 
âge,  et  qu'il  eut  Fart  d  apla- 
iguiser.  Il  y  aTait  quatre  ans 
i  mois  qu  il  était  dans  cette 
[u'il  y  fut  trouvé  par  Woods 

;r.  Ror.EBs,  xxxviii, 

a  rait  tellement  perdu  l'usa- 
rlcr ,  que  ne  prononçant  ks 
à  demi ,  il  eut  beaucoup  de 
«  faire  entendre.  11  refusa 
lelYaii-dc-vie  qu'on  lui  pre- 
ins  la  crainte  de  se  brûler 
c  par  une  liqueur  si  chaude, 
t  semaines  se  passèrent  avant 
coûter  avec  plaisir  des  vian- 
rctees  à  bord.  Il  croît  dans 
une  espèce  de  prunes  noires 

excellentes,  mais  qu'il  ne 
pas  aisément ,  parce  qu'elles 

au  sommet  des  montagnes, 
crue  les  Anglais  furent  à  l'an- 
-econnaissance  lui  fit  braver 
ortes  de  dangers  pour  leur 
•  ce  rafraîchissement  Ro- 
donna  sur  son  vaisseau  l'of- 
ontre-maitre;  et  tout  l'êqui- 
ppela  le  roi  de  llle  Fernan- 
son,  qui  aborda  depuis  a 
,  en  fit  une  peinture  mapii- 
uiais  il  n'y  manquai!  alun 

et  il  s>  trouvait 


cm  h  fnt  reen  dnctBnr. 
Dissertatiout  nsHurale  „i 
un  esprit  de  ■etfcodV  et 
noa  nen  rare  à  sont  âge.  Se  brrran* 
avec  ardeur  à  retukdWs  philosophe 
et  des  médecins  anciens  et  ■Mdernes  y 
il  donna  bientôt  une  Traduction  alle- 
mande des  Obscrvmtioas  médicales 
de  l'anglais  Brockesby  (a),  sur  l'a- 
melioration  des  hôpitaux  militaires  et 
le  traitement  des  maladies  des  camps. 
Son  travail,  quoique  très -soigne  , 
n'eut  pas  tout  le  succès  qu'il  aurait 

Su  en  attendre.  Cette  défaveur  ne  le 
érouracca  point  ;  et ,  peu  de  temps 
après ,  il  fit  paraître  sa  Pjrrétoto- 
gic  méthodique  (3).  Rien  n'était  alors 
plus  difficile  que  la  connaissance  des 
fièvres  et  de  loir  traitement,  fies  no- 
sologistes  avaient  porté  la  confusion 
dans  la  distinction  de  ces  maladies  , 
par  des  classifications  obscure*  et 
trop  variées.  L'ouvrage  de  Selle  pa- 
rut plus  lumineux ,  et  fnt  reçu  avw 
une  sorte  d'enthousia-Hne.  f/ève>pe 


**~+f*»~-—i- 


4vN*iMl 


54o  SEL 

de  Warmie ,  se  trouvant  a  Berlin , 
voulut  s'attacher  un  médecin  si  jeu-  ' 
ne,  déjà  célèbre.  Il  l'engagea  ^  par 
des  offres  avantageuses,  à  Facconv 

Eagncr  dans  sa  résidence,  a  Heils- 
erg;  mais  cette  ville  était  peu  pro- 
pre à  un  homme  avide  de  lumières 
et  de  réputation  :  Selle  n'y  resta  que 
quelques  années ,  et  il  revint  à  Ber- 
lin ,  où  il  publia  une  traduction 
allemande  des   Œuvres  chirurgi- 
cales de  Pott  ;   des  Mémoires  et 
Observations  physiques  et  physio- 
logiques de  Janin,  sur  l'œil  et  ses 
maladies  ;  un  ouvrage  de  philoso- 
phie spéculative ,  sur  la  création,  le 
Srincipe  et  le  but  delà  nature. Ces  pro- 
uctionslui  acquirent  l'estime  de  Meo- 
kcl ,  qui  lui  donna  sa  fille  en  mariage. 
Selle  devint  ensuite  professeur  à  l'hos- 
pice  de  la  charité  de  Berlin;  et  bien- 
tôt il  fut  regardé  comme  un  des  plus 
habiles  médecins  de  la  capitale.  $ôn 
zèle  pour  la  science  ne  m  que  s'ac- 
croître par  ses  succès.  11  publia ,  en 
1777,  une  Introduction  à  l'étude  de 
la  nature  et  de  la  médecine  (4),  ou- 
vrage d'un  grand  intérêt ,  qui  a  été 
traduit  en  français  par  M.  Corayj 
puis  des  Dialogues  plulosophiques ; 
une  traduction  de  Y  Homme  à  senti- 
ments ,  par  Mackensie  ;  enfin   sa 
Médecine  clinique ,  qui  dénote  un 
praticien  consommé,  et  dont  le  doc- 
teur Corav  a  également  enrichi  notre 
langue.  Kant  remplissait  alors  l'Al- 
lemagne de  ses  idées  nouvelles  sur 
l'entendement  humain.  Une  discus- 
sion sérieuse  s'engagea  entre  Selle 
et  le  philosophe  de  Kœnigsbcrg ,  qui 
prétendait  qu'il  peut  y  avoir  des  prin- 
cipes synthétiques  indépendants  de 
l'expérience  et  exclusivement  du  res- 
sort de  la  raison ,  et  reproduisait  ainsi, 


(4)  EinUtiung  in  dot  Stmdmm  dtr  Nmtmr^mmd 
ittnrrgelakrth.it,  Berlin,  1777,  im-8». 


SEL 

1 

sons  d'autres  termes  \  les >  idées  innés. 
Selle  soutint  au  contraire  crue  l'ex- 
périence nous  fournit  seule  les  prin- 
cipes synthétiques  ;  que  la'  raison 
n'est  en  nous  qu'une  disposition  pro- 
pre à  combiner  telles  ou  telle*  idées  f 
qui  sont  le  produit  de.  l'expérience. 
U  développa  sa  doctrine  dans  plu- 
sieurs Mémoires  insérés  au  journal 
de  Berlin,  MomUschriffï,  années 
1783,  in84  et  1786.  Ces  discus- 
sions ne  le  détournèrent  pas  de  sa 
travaux  ordinaires.  Il  publia ,  en 
1786 ,  une  Traduction ,  avec  des  no- 
tes, de  Tournée  de  Delarochc  sur  la 
fièvre  puerpérale;  donna  une  secon- 
de édition  de  sa  Médecine  clinique, 
et  reproduisit,  avec  de  nombreuses 
additions,  sa  Pyrétologie  méthode 
que.  Quoique  Cullen  fut  alors  l'au- 
teur à  la  mode,  l'ouvrage  de  Selle 
n'en  fut  pas  moins  bien  accueilli  ;  et 
les  libraires  d'Amsterdam  ci»  don- 
nèrent, l'année  suivante  (1787), 
une  contrefaçon ,  qu'ils  répandirent 
avec  profusion  dans  toute  l'Europe. 
MM.  Montblanc  et  Clanet  ont  publié 
chacun,  en  1801 ,  une  Traduction 
française  du  même  livre.  Dès  1785,. 
Selle  avait  été  1  honoré  de  la  con- 
fiance du  grand  Frédéric ,  qui  le  nom- 
ma son  médecin  particulier.  Après 
la-  mort  de  ce  prince,  il  rédigea  une 
Histoire  détaillée  et  fort  exacte  de 
sa  maladie,  et  fut  reçu,  à  cette  épo- 
que, membre  de  l'académie  des  scien- 
ces de  Berlin.  Peu  de  temps  après ,  il 
ajouta  un  troisième  volume  à  ses  Ob- 
servations sur  la  nature  et  sur  la  mé- 
decine. Il  fit  insérer  dans  le  journal 
de  Berlin ,  une  Notice  biographique 
sur  Voigt,  dont  il  publia  les  Princi- 
pes de  la  philosopIUepure.  En  1 789, 
après  avoir  donné  à  sa  Pyrétologie 
méthodique  toute  la  perfection  dont 
elle  était  susceptible,  il  en  fit  paraî- 
tre une  troisième  édition.  C'est  celle 


v 


SEL 

dont  Fauteur  de  cet  article  a  donné 
la  traduction,  en  Tan  10  (i8oa),et 
à  laquelle  le  professeur  Cbaussier  a 
joint  des  notes  intéressantes ,  spé- 
cialement sur  le  croup.  Selle  pa- 
rut alors  avoir  fixe  irrévocablement 
le  nombre  et  la  nature  des  lièvres. 
Sa  doctrine  fut  généralement  admise 
jusqu'au  moment  où  le  professeur 
Pinel  crut  l'avoir  encore  perfection- 
née, en  séparant,  comme  Quarin, 
les  lièvres  d'avec  les  inflammations. 
Mais  eu  ce  moment ,  on  vient  de  lui 
porter  de  bien  plus  grandes  atteintes, 
en  niant  jusqu  à  l'existence  des  liè- 
vres essentielles ,  et  en  replongeant 
les  praticiens  dans  les  mêmes  incer- 
titudes où  l'on  était  lors  de  la  pre- 
mière publication  de  la  Pjrrétolone. 
En  1790,  Selle  fit  un  voyage  à  Pa- 
rts ,  dont  il  fréquenta  incognito  les 
hospices   et  les  établissements  pu- 
blics. A  sou  retour,  il  publia  deux 
Mémoires  sur  le  magnétisme  animal  ; 
et  il  en  donna  quelques  autres  contre 
la  philosopLie  critique  de  Kant ,  qui 
furent  insérés  dans  les  Recueils  de 
l'académie  de  Berlin.  Les  travaux  de 
Selle  le  portèrent  bientôt  aux  pre- 
mières dignités.  Il  devint  successive- 
ninit  conseiller  intime  et  directeur 
du  collège  de  médecine  et  de  chirur- 
gie, membre  de  la  classe  de  philoso- 
Îdiie  de  l'académie  de  Berlin ,  etc.  11 
ut  chargé  par  Frédéric-Guillaume  II, 
dont  il  était  le  médecin ,  d'examiner 
une  épidémie  qui  s'était  manifestée , 
pendant  la  guerre,   dans  la  Prusse 
n:éridiouale.  Le  roi  actuel ,  Frédéric- 
(iiûlla  urne  III,  lui  conserva  la  même 
confiance.  Les  ouvrages  de  cet  homme 
rélrbn*  prouvent  des  connaissances 

f)i  ufundes  en  médecine  et  dans  la  phi- 
f»s«iphie  >|>éculative.  Ils  sont  écrits 
A\rr  élrgancc  et  clarté.  Ses  ma-urs 
rtiient  douces  et  son  caractère  tri\>- 
aftable.  D'une  constitution  très-fni- 


SEL  54l 

Me ,  il  fut  atteint  d'une  cruelle  mala- 
die ,  la  phthisie  pulmonaire ,  dont  il 
mourut  à  Berlin,  le  9  nov.  1800,  à 
peine  âgé  de  cinquante-deux  ans. 

N — H. 
SELLIUS  (  Godefboi  ),  historien, 
né  vers  le  commencement  du  dix- 
huitième  siècle  ,  à  Dantzig,  de  pa- 
rents riches  ,  et  qui  lui  donnèrent  une 
bonne  éducation,  étudia  les  lettres, 
la  jurisprudence  ,  la  théologie,  la 
médecine ,  l'histoire  naturelle  ,  et  se 
distingua  par  la  rapidité  de  ses  pro- 
grès. Âpres  avoir  terminé  ses  cours 
académiques ,  il  visita  l'Allemagne , 
les  Pays-Bas  et  l'Angleterre,  pour 
perfectionner  ses  connaissances,  et  se 
mettre  en  relation  avec  les  savants. 
Les  dépenses  qu'il  fit  dans  ces  voyages, 
et  quelques  revers  de  fortune  t'obli- 
gèrent à  choisir  un  état,  et  il  se  dé- 
cida pour  la  carrière  de  l'enseigne- 
ment. Il  prit  ses  grades  à  Leyde ,  et 
vint  professer   aux   universités  de 
Gôttingue  et  de  Halle.  Il  fit ,  dans 
cette  dernière  ville,  l'ouverture  de 
ses  cours,  en  1737,  par  une  Dis- 
sertation :  Ad  locum  M.  Tcrentii 
Varronis  de  re  rus  tic  â  L.  ir  ,  C,  1. 
De  nominibus  Romanorum  brutiso- 
nis.  Le  mauvais  état  de  ses  affaires 
l'ayant  oblige  de  quitter  Halle ,  il  vint 
à  Paris  ,  en  i~>\'3  ,  avec  Jean  Mills  , 
gentilhomme  anglais ,  auquel  il  s'était 
associé  pour  publier  une  traduction 
françaisede  V  Encyclopédie  de  Cham- 
bers  (  V.  ce  nom  ).  Cette  entreprise  , 
dont  le  succès  aurait  rétabli  ses  af- 
faires ,  échoua ,  s'il  faut  en  croire 
Luneau  de  Boisjcrmain,  par  la  faute 
de  Lchreton  ,  à  qui  les  deux  étran- 
gers s'étaient  adressés  pour  l'impres- 
sion. Sellius,  qui  joignait  à  une  éru- 
dition très-étendue ,  la  connaissance 
de  la  plupart  des  langues  du  nord  > 
se  vit  obligé,  pour  vivre,  de  se  faire 
traducteur.  Personne  .  dit  Querlon  y 


542                SEL  4SEL 

n'a  plus  fait  de  traduction*  de  l'allé-  4  ▼<&  «m*J  —de  rifotodit  deTart 

mand ,  du  hollandais  ,  de  l'anglais  ;  chat  les  anciens ,  par  Wmkdnuum , 

mais  quoiqu'il  sût  assez  bien  notre  i766,avol.in-8°.Il  a  en  put  (avec 

langue,  il  traduisait  sans  se  gêner ,  à  Dujai^et  LaMorliere),aux  Jr*rô- 

course  de  plume ,'  se  montrait  plus  Feuilles  on  Lettres  à  M"»,  de.  •  .  . 

attentif  à  rendre  la  lettre  de  son  au-  sur  quelques  jugements  portés  dans 

teur  ou  le  génie  de  sa  langue ,  qu'à  le  l'Année  Attendre  de  Freron ,  Paris  , 

faire  bien  parler  le  français ,  ce  qui  1754 ,  in-ia  ;  (  avec  Dnjardm  )  à  la 

le  rendait  souvent  obscur  (  Foy.  Double  beauté,   roman  étranger, 

l'Avertissement  à  la  tète  du  xix  vol.  Canterbury ,  17 54  ,  û>i*J»  enfin  on 

de  Y  Histoire  des  voyages  de  Prévôt,  connaît  de  lui  (a)  :  I.  DisserUtào 

édition  in  -  4°-  >  JP*  *5  )•  H  «*  publia  phiiosophico  -juridica  de  ÛMgài*-, 

plusieurs  avec  Dujardin  (1)  qui  se  rie,  quod  sdentUs  aâhœret ,  in 

chargeait  d'en  retoucher  le  style;  jurisprudentid  dctegendo,  Leyde, 

mais  quelques-unes  sont  restées  en  1730 ,  in-4°.  II.  Historia  naturuBs 

manuscrit ,  entre  autres  celle   du  teredinis  seu  xylophagi  marim,  tu- 

Voyage  de  Gmelin  en  Sibérie  (  F*  bidochonchoïdis speciatim>'Utxtditf 

Gmelin  ,  XVII ,  53o  )  ,  que  Sellkis  1733 ,  ou  Arnheun,  1753 ,  m-4°*  * 

avait  faite  pour  Delisle  (  Joseph-Ni*  avec  a  pi.  :  il  y  a  des  exemplaires 

colas),  doyen  de  l'académie  des  avec  fig.  color.  C'est  l'histoire  an  ver 

sciences ,  et  dont  on  n'a  qu'un  extrait  (ni  ronge  etperce  lé  bois  des  navires, 

dans  le  volume  de  la  Continuation  de  déjà  décrit  par  Massnet  et  J.  Roussel; 

l'Histoire  des  voyages  cité  plus  haut,  mais  l'ouvrage  de  SeUins  est  plus 

La  misère ,  contre  laquelle  il  luttait  complet  et  plus  intéressant.  On  en 

depuis  tant  d'années ,  finit  par  l'acca-  trouve  l'analyse  dans  les  Aeta  cru- 

hier.  11  tomba  malade  et  fut  trans-  ditor.  lipsiens,,  il34,  80-93.  III. 

porte'  à  l'hospice  de  Charenton ,  où  il  Findiciœ  methodi  qud  in  elementa 

mourut ,  dans  un  accès  de  délire  fu-  juris  avilis  usus  est  /.  G.  Heinec- 

rieux  ,  le  «2 5  juin  1767.  Sellius  était  cmsyoppositœ  G.J.Schutziexamini 

membre  de  l'académie  des  Curieux  ejusdem  methodi ,  Utrecht,  1734, 

de  la  nature  ,  et  de  la  société  royale  in-8°.  IV.  Histoire  générale  des 

de  Londres.  On  lui  doit  des  traduc-  Provinces* Unies  (avec  Dujardin), 

tions ,  de  l'anglais ,  du  Foy  âge  à  la  Paris ,  1757-70 ,  in-4°.  >  fig.  >  8  vol. 

Baye  de  Hudson ,  par  Ellis ,  1 749 ,  traduits  en  grande  partie  du  latin  de 

I  vol.  in- 12  ;  — de  l'allemand  ,  du  Wagenacr.                         W— s. 
Dictionnaire  des  Monogrammes,  par  SftLVATICO  (  Jean  -Baptiste  ) 
Christ ,  1750,  iu-8°.  (  F.  ce  nom  )  $  naquit  dans  un  petit  village  du  Lode- 
—  de  Y  Histoire  naturelle  de  l'Islan-  san,  vers  l'an  i548,  ou  49-  Après 
de ,  par  Anderson  ,  1754,2  vol.  in-  avoir  fait  ses  premières  études  a  Lodi , 

I I  :  —  de  Y  Histoire  des  révolutions  et  ses  humanités  à  Milan ,  il  se  rendit 
du  globe  terrestre ,  par  Kruger,  1 752,  à  Pavie  pour  s'y  adonner  à  la  méde- 
in-1.2  (  F.  Sepher  );  des  Satires  de  cinc.  Nourri  de  la  lecture  des  méde- 
Rabcner  (  avec  Dujardin  ) ,   1754  ,  cins  anciens ,  grecs  et  arabes,  dont  fl 


(1)  lUiiignc  Dujardin,  maître  de»  requêtes ?  ne* 

?*  Pari»,  où  il   est  mort   duo»  un  âge  «Tance,   a  (»)  La  France  littéraire  altrilme  a  Settkai  . 

donne,  sou*  le  nom  de  Roisprtanx ,  Y Histoire  de  cueilde  truites  de  médecine;  Description  dm  Bra 

Kicuzi;  une  Trod.  de  Pétrone;  et  Ift  Vie  de  P.  bant,  «i InstiUUùmei phrticm ,  troit 

Axétin.  leeqneb  on  n'a  pu  aro»  l'ilrlaiirinai 


SEL 

t  étudie  les  langues ,  3  Toyacea 
lant  plusieurs  années  en  Italie, 
isita  les  meiDeures  universités 
ette  péninsule.  De  retour  dans 
atrie ,  il  fut  appelé'  à  la  chaire 
iffdccine  de  l'école  de  Pavic ,  où 
ofessa  avec  le  plus  grand  éclat 
iven  162*2 ,  époque  de  sa  mort, 
jblia,  en  iGoi ,  à  Francfort, 
?onirwmùe  medicœ  ,  in-fol. , 
la  lecture,  agréable  à  la  fois  et 
,  offre  de  bous  principes  theo* 
s.  Selvatico ,  convaincu  que  b 
a  ,  appuyée  de  l'expérience ,  ne 

point  pour  la  perfection  de  ia 
cuie,  sans  l'étude  des  méde- 
anciens,  essaya  de  rétablir  la 
abon  des  Grecs,  en  purgeant 

ouvrages   des   contradictions 
rentes  qu'ils  contiennent.  Voici 
lent  il  s'exprime  sur  le  mérite 
s  auteurs  et  de  ceux  des  Ara- 
i  Je  ne  suis  point  du  nombre 
ceux   qui  suivent  uniquement 
préceptes  des  médecins  de  l'an- 
uté ,  Grecs  et  Arabes  ;  car  je 
;nore  point  que   les  m  ex!  ornes 
fait  d  importa utes  découvertes 
rs  à  l'art  et  au  genre  humain , 
*  profite  volontiers  de  leurs  lit- 
res :  toutefois  je  suis  persuadé 
,  dans  ime  science  telle  que  celle 
je  professe,  toute  innovation 
langereiise  et  incertaine ,  et  qu'il 
lut  rejeter  qu'avec  une  extrême 
onspection  ce  que  les  anciens 
enseigné  d'une  manière  claire 
ositive.  »  Sel  vatico  s'élève  avec 
xratre  l'abus  des  saignées, dans 
Tes  putrides  ,  que  îtotal  avait 
fii  vogue  d'une  manière  incon- 
;.  Il  tourne  également  en  ridi- 
isage  médical  des  pierres  pré- 

d'apres  les  Arabes.  11  ne  re- 
[Kiûit  les  fièvres  à  types  inter- 
s  comme  autant  d'espèces  par- 
es, mais  plutôt  comme  des  con- 


SEL  543 

séquences  accidentellesde  retard  dans 
les  paroxysmes.  Selvatico  publia  un 
Opuscule  fort  curieux,  et  qui  est  con- 
nu de  bien  peu  de  médecins  et  de  bi- 
bliographes, intitule  Deiïs  quimorbos 
simulant  deprehendendis ,  Milan, 
1  ôk>5  ,  in-4°- ,  de  cent  pag. ,  écrit  en 
latin  pur  et  élégant  ;  il  est  divise'  en 
yingt  chapitres ,  dont  les  principaux 
sont  :  i°.  Des  causes  qui  font  simu- 
ler des  maladies;  1°.  de  la  maniè- 
re de  connaître  les  maladies  par 
amour;  3".   des  grossesses  simu- 
lées ou  cachées;    4°-   **s  possé- 
dés du  diable;  5".  de  la  syphilis 
cachée;  (>\  du  crachement  de  sang 
simulé;  y\  des  tumeurs  feintes  ou 
factices  ;  8".  de  l'impuissance  ap- 
parente; 90.  de  la  inaniire  de  si- 
muler la  virginité;  1  o".  des  ulcères 
factices;  1 1°.  de  la  fascination; 
1  a.  de  V empoisonnement  ,  etc.  (>t 
ouvrage  est  rempli  d'érudition  et  de 
faits  intéressants.  Z. 

SELVE  (Je ai»  de),  issu  d'une 
ancienne  famille  du  Bas- Limousin  9 
qui  a  donne'  à  l'Eglise  et  à  l'état  de» 
hoinuies  distingué»  par  Inir*  lalrnfa 
et  leurs  servit es  ,  était  fil*  di*  J' aluiii 
de  Selve,  lieutenant  de  L  rornn.igiue 
des  gendarmes  cbi  comte  de  la  Marrk  , 

Êouierncurd'Aiitergiie.  llalMii'Ioiiiiii 
1  profession  militaire,  rjiu  cfail  erllr 
de  ses  ancêtre*,  pour  suivre  la  «  ai  •  irrr 
du  barreau.  Il  était  conseille!  m  11  iimt  - 
leinentdcl'arii,  lorsque  Louis  Xll   le 
nomma  ,  en  rïo*  ,  prenuei  pHa*j<li-nt 
de  celui  de  Rouen,  d'où  il  \s*i*a  ,  1*11 
la  même  qualité,  à  Jloide«ui.  l'ittit 
çois  \rr.  ayant  besoin  il'un  9tnê^$mi$ni 
ferme  et  éflairé,  pow   iii«jijiI''Iii#     ri 
faire  aimer  ton  aiitiuilé  dau*  I'*    Mi 
lane/  ,    le  mit  a  la  lêlr  du  prfi  U  •••«••! 
qu'il  établit  dans  ««11*-  nmivi  llr  •  «m 
quête,  en  y  jnipMfil  I'"»  j»IIiiImiIim#I« 
d'intendant.  Selte  remplil  «•*   Ioim 
lions  à  la  satisfaction  du  uimimi ■!•••■ 


544  SEL 

et  des  peuples.  Après  la  funeste  ba- 
taille de  Pavie ,  à  laquelle  il  s'était 
trouvé,  la  reine  Louise  de  Savoie, 
régente  du  royaume,  l'envoya  à  Ma- 
dnd  avec  l'archevêque  d'Embrun  et 
Philippe  de  Chabri,  pour  traiter  de  la 
délivrance  du  roi  ;  et  c'est  à  lui  que  fo- 
rent confiées  les  instructions  secrètes. 
Cette  mission  délicate  eut  tout  le  suc- 
cès qu'on  en  pouvait  désirer  ;  ce  qui 
Jrui  valut  la  charge  de  premier  prési- 
dent du  parlement  de  Paris.  Lorsque 
les  ambassadeurs  de  Charles-Quint 
vinrent  réclamer  la  cession  de  la  Bout* 

§ogne ,  qui  était  une  des  conditions 
u  traité ,  il  leur  répondit ,  à  la  tête 
de  sa  compagnie  :  «  Le  dit  seigneur 
»  roi  ne  peut  aliéner  le  dit  duché:  car 
»  il  est  obligé  d'entretenir  les  droits 
»  de  la  couronne ,  laquelle  est  à  lui , 
»  et  à  ses  peuples  et  à  ses  sujets  com- 
»  muns.  »  Selve  mourut  a  Paris, 
en  1 5'29 ,  en  décembre  selon  son  épi- 
taphe,  qu'on  voyait  à  Saint-Nicolas- 
du-Ghardonnet ,  où  il  fut  enterré.  C'é- 
tait un  excellent  citoyen,  un  habile 
négociateur ,  et  un  savant  magistrat. 
On  lui  doit  la  première  édition  des 
Mémoires  de  Comines ,  Paris,  i5a3, 
in-fol.  Beaucaire  l'accuse  de  les  avoir 
mutilés ,  sous  prétexte  de  les  corriger; 
mais  cette  assertion  est  suffisamment 
détruite  par  la   conformité  qui    se 
trouve  entre  tous  les  manuscrits  et 
l'imprimé.  On  lui  attribue  un  Traité 
De  beneficio ,  Paris ,   1 5 1 1  ;  Lyon , 
k>3i.  Mais  ce  Traité,  qui  a  mérité 
d'être   commenté  par  Charles  Du- 
moulin et  par  François  Joly ,  est  in- 
contestablement de  son  frère ,  conseil- 
ler au  parlement  de  Paris ,  et  qui  s'ap- 
pelait Jean  de  Selve ,  comme  lui.  Ses 
Négociations  ,  ses    Discours,   ses 
Conférences  pour  la  délivrance  de 
François  1er. ,  sont  à  la  Bibliothèque 
d  1 1  Roi .  —  George  de  Selv e  ,  son  fils, 
fut  fait  évoque  de  Lavaur ,  en  1 5^4 , 


$Él 


n9ayint  encore  que  dk-hnit  ans*  Sa 
Œuvres  et  ses  talents  précoces  jwti» 
fièrent  cette  infraction  aux  sainte  ca- 
nons. Il  remplit  avec  distinction  îo 
ambassades  ae  Venise,  de  Rose  et 
d'Allemagne,  où  il  se  fitunegrande 
réputation  par  ses  vastes  connaissan- 
ces. Bunel,  son  secrétaire,  lui  ayant 
representéo^eU  viedissipéedescoin 
ne  convenait  point  à  un  evêque ,  3  se 
retira  dans  son  diocèse,  ou  il  se  Km 
tout  entier  aux  fonctions  pastorafo, 
jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  i54*.  u 
avait  publié,  en  i534,  de  bons  sta- 
tuts synodaux.  Ses  autres  ouvragée 
sont  des  Instructions  postantes  j*m 
le  baptême  et  la  confirmation ,  des 
Opuscules  sur  divers  sujets ,  un  petk 
Traité  sur  les  moyens  dé  se  procarer 
son  bonheur  dans  ce  monde  et  dan 
l'autre ,  suivant  les  différents  part» 
où  l'on  peut  être  appelé  par  son  sot* 
verain  ;  un  autre  Traité  sur  les  mmsj 
d'établir  une  paix  solide  entre  Feav 
pereur  d' AUémagneetleroi  de  France. 
Tous  ces  écrits  furent  réunis  en  ai 
volume  in-folio,  Paris,  i55g.  Fraa- 
çois  Ier.  l'avait  chargé  de  traduire  ea 
français  les  Vies  de  Plutarque  :  il  ea 

Subba  huit  en  1 535.  Peut-être  fut-il 
étourné  de  pousser  ce  travail  piaf  « 
loin  par  le  succès  de  la  Traduction 
d'Amyot.  Sa  correspondance  diplo- 
matique ,  pendant  son  ambassade  k 
Venise,  était  dans  le  cabinet  de  M.Do- 
puy . — Son  frère  Jean-Paul  de  Selve, 
ambassadeur  à  Rome,  en  i  55t,  mort 
évêque  de  Saint-Flour ,  en  1S70,  a 
laissé  un  Recueil  de  ses  négociations, 
qui  était  dans  le  cabinet  de  M.  d'À- 
guesseau ,  et  des  Lettres  dans  celui  dr 
M.  deGagnières. — L'extrait  de  l'as*- 
bassade  d'Odet  de  Selve ,  en  Angle- 
terre, dans  les  années  1 547  et  i&4^ 
était  parmi  les  manuscrits  de  Saint- 
Germam-dcs-Prcs. —  Enfin  les  néçs» 
ciations  de  Lazare  de  Selve,  premier 


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548  SEM 

{Je  fut  ki  qui  jcfluvrit  la  aadftéde  son 
•père  endormi  ,•  et  reçut  m  .bénédic- 
tion {V.  N»4,  XXXI, 333 ).Sem 
eut  cinq  fil*,  Jilam-)  Assur ,.  Ar- 
phaxad  ,  Lud.,  Aram  qui  sVfabli- 
rent  tout  en  Asie.  D'Arpbaxad  «ies- 
ceùdirent  en ligne  directe ,  Salé,  Hé- 
ber,  Phaleg ,  fteiï ,  Sang,  Nachor  et 
Tliaré ,  père  d'Abraham.  Sem  mou- 
rut l'an  1877  avant  J.-C. ,  âgé  de  six 
cents  ans ,  ayant  pu  voir  quinze  gé- 
nérations de  ses  descendant.  Voy. 
Gènes»  xi.  Z. 

SE-MA-XSIE».  V^  Ssmu 

TOSI1N.  • 

#ËMBLANÇAI.  V.  Sajûlahcai. 

$EMENTINI  (  AffTom),  méde- 
cin, né  eu  17^3  ,  à  Moadragone , 
petite  viBc  de  la  terre  de  Labour , 
fut ,  4  l'âge  de  douze  ans,  envoyé  à 
Naples ,  pouryr  suivre  |es«ours  de 
médecine  a  l'hôpital  des'  Incurables. 
Ses  progrès  furent  rapides,  et  en 
1760,  on  vit  jJaraître  un  de  ses 
écrits  sur  la  nature  et  les  variétés  de 
la  folie.  Fauteur  ardent  des  nouvelles 
théories  médicales,  il  fut  le  premier 
à  les  accréditer ,  et  à  les  répandre 
|)armisescompatriotes.Depuis  1779, 
il  travaillait  à  renverse?  le  système 
.  de  l'irritabilité  de  flaller  :  il  l'attaqua 
surtout  dans  ses  Éléments  de  phy- 
siologie, rédiges  pour  l'usage  de  ses 
élèves.  Quelque  temps  après ,  il  pu- 
blia les  Institutions  médicales ,  dans 
lesquelles  il  se  montra  le  précurseur 
deBrown  [V.  ce  nom,  au  Supplé- 
ment ) ,  otdont  le  dernier  volume  fut 
dédie  à  Joseph  II ,  qui,  en  honorant 
l'auteur  de  ses  suffrages,  l'avait  en- 
gagé à  le  suivre  à  Vienne;  à  ces 
<> lires  séduisantes,  Scmenliui  pré- 
féra la  place  de  .professeur  de  1  uni- 
versité, où  il  avait  été  admis  par 
concours.  Les  partisans  de  Brown  , 
entraînés  par  leur  enthousiasme, 
avaient  dépassé  le  but  que  la  raison 


SEM 

devait  leur  prescrire  dai 

«attoo  des  théories  de  ce 

Les  suites  de  cet  égarem 

rent  funestes.  Sementini, 

beaucoup  contribué  à  metti 

les  principes  de  l'école  d'É 

crut  qu'il  était  de  son  dei 

prendre  la  plume  pour  é 

collègues»  Dans  la  Tradi 

Henné  de  sa  Pathologie, 

en  1 8o3 ,  il  soumit  la  cl 

l'excitabilité  à  un  nouvel  e 

en  réfuta  plusieurs  parad 

écrits  lui  valurent  les  éloge 

grands  professeurs  de  1*1 

l'année  1S12,  la  santé  de 

avait  reçu  des  atteintes  1  \\ 

son  esprit  dégrisait  en  pai 

blissement  de  son  corps;  c 

qu'après  deux  ans  d'efforts 

comba  le  8  juin  181 47  à  u 

d'apoplexie.  Ses  Ouvrages 

Brève  diluàdazione  detia 

varietà  dellapazzia ,  Wap 

ro-8°.  II.  Requisitorio  diu 

etc. ,  Bénévent ,  1774  y  w 

la  critique  fondée  d'un  01 

Girillo ,  publié  sous  le  titre 

nudœ  medicamentorum  ex 

copeid  Londinensi  excer\ 

Elément  i   di   fisiologia , 

1779,  in-4°.  L  auteur  ayan 

que  le  plan  de  cet  ouvragée 

trop  grande  étendue  pour  s 

en  arrêta  l 'impression  à  la 

tièrne  feuille.  IV.  Institutio 

dicarum ,  partes  septem* 

1 780-84 1  7  v°l*  ni-8°, ,  do 

brassent  la  nosologie,  et  1 

sioîogie.  V.  Lcttera  sulcerv* 

ibici. ,  1 784 ,  in-8°. ,  jpublii 

casion  du  traité  de  VÈnceft 

de  Malacarne.  VI.  Orazh 

gurale  per  Vapertura  de 

tedra  di  fisiologia  nello  sp 

•S.  Giacomo ,  ibid. ,  1790 

VU.    Fhstitutiones  pfysioi 


-£*  *.< 


~   L 


»».*j 


Cf..  4 
■  1. 

■V.      b* 

-r-rs-ou.t  tu.  m  # 
ârs  ...  ;.mmn*i  x<  i.—  ■»■ 
.1— ^       7..'      _*"•■■•■«-"■•?.'   «•?•■.:« 

C"*S      r  r  f  -à. m~    a     I   J.  m   £.«* 

:S:~       n— **      L  .      * 

" .  -  n-*1  7.  .7.  *f'it* 
*d*.::-ur  '.iminar.ti  nrrtir.  ^ 
rt-r  .m"  r-jM  irnjui»^  î^r  f 
•.T  ■  rïîn  t  (Bf  -»rîur»  fr 
l  i'*m9 -m r-. 5-Ti*!r  !r  ?  ;- 
:•:..•*    "/      n-..  ».  -;«. 

F.BÏ       l*m*    -   ir  ■(!••■  in* 
r/»r    :'/-•   .    «■»    r.   t?-  iir 
oorv  :•*.  /•••:rîv   t  .l.irm* . 
m  >*  T;m.iiiiria>  wiTiiir  "  i- 
o»n  ■  ri.-».  r-i.»"-«pi  .i  -nr  ifn»»- 

«    F'rmi.    ;-.i;r    -■m::':.-    '.* 
•  f>hft>t*ii  rii.r.  -'i  ■  V--.-.J 

tn<  1«»  i-r:«!fi-  P  -ai.». il-  T.'*»  ..4 

k  U  rhrf.r*  :*  M»-  »•  •!:•»  Iio- 

pb:*  î-i.Tiîi"  r"p»if.f'ii".n.    I! 

Ffi.v*.    *r   rhiM.l.  p#»fi  -i.i 

"î  !  i.'iv.  i  -  i  -  .  î  ^  -  !••  pr^s 
■tinjT-huif  «m.  >^nn*r"«  i  «'^t 
p«ir  ^iifi  i-**«i,ir.  ■•'  *«»n  r  •••»» 
ir  p-ïrf^r  »*n  ji«:f  ■!:«*.  f*i  «  .i«» 
ru -Tiniiim  phiL\'  phifitini  . 
+.i .  î  viil. .  pnhlif  jiir  1.  B. 
m  rj^  <*■>  ilii'ipl^s  ;  *»f  \*~ 
î  .  rurric  H  ^'isra'Tifi*-  II. 
(Ta  i;rr»#  r»-lè~n-n*m  *:•  ntro  tl 
fa/nr  dit  pr  't'-  .i  n-f^rmu" 
rmali.  I'r»sru.  !-:«•.  m- 


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ni  ^riiiPrïMF  r  ":i*aii  ^*«vh'  :  ^* 
fin  i  ^a  »*r  i«^:t— "T*  3^  i?^*53  *a*i- 
-•ur;  n.*.^  .»*«  i1?»*'  -nL-uxe  iv*  i»":w 
*f  »•  Mu  r>  m^  im«ia  pi-  'a.»)r*fi«* 
".»!à;  h  ^f  il-*  •riTtfr'i^  ■■■*?  *■*■"  ',-'-  /* 
!.»  ■!  •n«i*M::i-i!  :•:■  ••:"-  *n  ■•••s  •*  «if*- 
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V  -•».nrr-<  n  *t  •*  i'*^-'  ■■"■  *  ,l  ' 
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nlî  >  i^rt"  «-priMi:  !•'  TiuiLH.  I  ..r^- 
q.ii-  T*Tim.)  i  r«-iiir  *«■«!-  •"'  ,n!îl''  " 
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55i 


SEM 


troisième  époux  f  de  peur  de  se  don- 
ner un  maître  :  die  choisissait  et  at- 
tirait auprès  d'elle  les  plus  beaux 
hommes  de  son  armée,  dont  aucun 
ne  survivait  long-temps  à  cette  fa- 
veur. Elle  régnait  en  pleine  paix, 
lorsqu'ayant  oui-dire  que  les  Indiens 
étaient  la  plus  grande  nation  de  l'unir 
vers  ,  qu'ils  occupaient  un  très-beau 
pays,  et  qu'ils  paraient  superbement 
leurs  éléphants ,  elle  résolut  de  leur 
déclarer  la  guerre,  quoiqu'ils  ne  lui 
eussent  fait,  dit  l'historien,  nulle  of- 
fense. Elle  employa  trois  ans  à  équi- 
per une  flotte ,  et  une  armée ,  qui  se 
trouva  être  de  trois  millions  d'hom- 
mes d'infanterie,  outre  cinq  cents  mille 
cavaliers ,  cent  mille  chariots ,  cent 
mille  hommes  montés  sur  des  dia- 
meaux ,  et  armés  d'épées  longues  de 
six  pieds.  Elle  avait  mit  faire  de  plus 
on  ne  sait  combien  de  faux  éléphants, 
avec  les  peaux  de  trois  cents  mille 
bœufs  noirs.  Dans  chacune  de  ces  ma- 
chines, dont  la  construction  n'est  pas 
très-bien  expliquée,  il  y  avait  un 
homme  qui  la  faisait  mouvoir.  Les 
ouvriers  occupes  à  fabriquer  ces  élé- 
phants ,  avaient  travaillé  en  secret, 
dans  une  enceinte  murée  de  toutes 
parts ,  de  peur  que  l'artifice  ne  se 
divulguât,  et  ne  parvînt  aux  oreilles 
des  Indiens.  Stabrobates  régnait  dans 
l'Inde  :  il  rassembla  des  troupes  bien 

Î)lus  nombreuses  encore  que  celles  de 
a  reine  d'Assyrie,  à  laquelle  il  si- 
gnifia que  puisqu'elle  venait  l'atta- 
quer sans  qu'il  lui  eût  fait  aucun  tort, 
elle  ne  tarderait  point  à  se  repentir 
d'une  agression  aussi  folle  qu'injuste. 
11  la  prévenait  qu'aussitôt  qu'il  l'au- 
rait vaincue,  il  la  ferait  mettre  en 
croix  ,  et  joignait  à  ces  menaces  des 
traits  satiriques  sur  les  mœurs  un  peu 
libres  de  l'héroïne.  Victorieuse  néan- 
moins dans  un  premier  combat  au 
milieu  du  fleuve  Indus,  elle  fit  cent 


miDp  prisotunerti.  Une  bataille  plv 
d^nvc  s  engagea  sur  tvre,  on  cfc 
eàt  d'abord  T'avantage  :  ses  faux  élé- 
phants effrayèrent  par  leurs  formée 
monstrueuses  et  par  l'odeur  de  leur 
cuirs  de  bonfs ,  la  cavalerie  indien- 
ne; mais 3» de  soutinrent  pas  le  choc 
des  éléphants  véritables  que  $tahro- 
batès  dirigea  contre  eux.  L'armée 
assyrienne  fut  jnise  en  déroute,  et 
Sémiramis  s'enfuit  blessée  ma  farts  et 
au  dos  par  le  roi  de  l'Inde.  Eue 
avait  perdu  les  deux  tiers  de  son  ar- 
mée. (  On  lit  dans  Strabon ,  qu'elle 
n'en  ramena  que  vingt  mille  hom- 
.  mes.  )  Quand  elle  eut  regagné  ses 
états,  son  fils  Ninyas lui  tendit  des 
embûches;  ce  qui  ne  la  surprit  pas, 
parce  que  l'oracle  de  Jupiter  Àm- 
mon  le  lui  avait  prédit.  Ayant  cédé 
la  couronne,  dledisparut.  Quelques- 
uns  disent  que  changée  cd  **$**$+ 
die  s'envola  avec  une  troape  de  ces 
oiseaux,  qui  était  venue  se  placer  sur 
son  palais.  Sémiramis  termina  ainsi 
sa  carrière  à  l'âge  de  soixante- 
deux  ans;  elle  en  avait  régné  qua- 
rante. Diodore  avertit  que  certains 
auteurs  ne  font  d'elle  qu  une  courti- 
sane qui ,  ayant  séduit  par  ses  attraits 
le  roi  d'Assyrie  Niuus,  et  obtenu  de 
lui  l'exercice  de  la  puissance  souve- 
raine durant  cinq  jours,  l'emprison- 
na ,  le  détrôna,  et  se  signala  par  des 
actions  hardies»  D'autres  écrivains, 
postérieurs  à  Diodore  de  Sicile ,  ont 
parlé  de  cette  reine  avec  beaucoup 
moins  de  détails;  mais  en  modifiant 
diversement  son  histoire.  L'une  des 
cinquante  narrations  de  Conon  (  Vqy. 
ce  nom ,  IX ,  fyA  ),  concerne  Sémi- 
ramis :  il  y  est  dit ,  qu'elle  était  la 
fille  et  non  la  femme  de  Ninus; 
qu'ayant  eu  secrètement  et  sans  le 
savoir  un  commerce  incestueux  avec 
son  propre  fils ,  elle  prit  le  parti  de 
vivre  publiquement  avec  lui  comme 


SEH 

ouse  ;  mais  Pbotins  observe 
e  point  Conon  s'est  trompé* , 
confondu  Sémiramis  avec 
,  fille  de  fielochus.  Valère- 
e  raconte  que  la  reine  d'As- 
yant  appris  qu'une  sédition 
d'éclater,  n'acheva  point  sa 
,  qu'elle  accotirut  demi-coif- 
l'eu!  besoin  que  de  se  montrer 
itins  pour  apaiser  le  tumulte; 
oaséqnence  on  lui  érigea  une 
où  elle  était  représentée  dans 
négligé,  qui  relevait  sa  beau- 
rjue  rapporte  Élien.  Selon  Jus- 
:  était  a  une  médiocre  stature  ; 
ue  Ninus  fut  mort ,  elle  se  dé- 
i  bien  qu'on  la  prit  pour  le 
roi.  Le  jeune  prince  n'avait 
ore  atteint  l'âge  de  puberté; 
ni  ressemblait,  par  la  taille 
par  le  son  de  voix  et  par  les 
visage,  quoiqu'elle  eût  alors 
is  quarante-quatre  ans  ;  niais 
elle  eut  commencé  à  se  dis- 
par  ses  exploits ,  elle  se  laissa 
ître  et  admirer  comme  reine, 
i joute  qu'à  la  fin  de  sa  vie, 
çut  un  criminel  amour  pour 
,  qui  la  tua  et  lui  succéda  : 
it  occupe  le  trône  pendant 
e-deux  années.  Aucun  «le  ces 
n'a  dit  encore  qu'elle  eut 
nrir  son  mari  Ninus.  Dans 
•  ,  elle  l'emprisonne  seule- 
la  fin  «les  cinq  jours  où  il 
:Tiui«i  «l'exercer  le  pouvoir 
■  ;  m.iis  ,  dans  Plutanpic  , 
ii  abandonne  l'empire  que 
uik»  seule  journée  .  et  elle  eu 
mur  le  mettre  à  m«»rt.  Après 
ut  elli-mêine  eessé«le  vivre, 
isN\rie  «hanta  se>  louanges, 
rrériia  le-»  honneur*  divin*. 
„.  lui  attribue  ce  qu'Héro- 
,.,,,,1,.  de  Nit.H-ris  ,  e'esl-à- 
.I1X  „,m  ripti.Mis  plarees  par 
,.    r.,i,r.n-«l«-^u-.raiilre,m 


SEM 


553 


fond  de  son  tombeau.  La  première 
annonçait  à  ses  successeurs  qu'an  be- 
soin ils  y  trouveraient  des  richesses  ; 
la  seconde  était  une  imprécation  con- 
tre le  roi  pervers  qui ,  par  cupidité, 
violerait  Pasile  des  défunts.  On  a  dit 
aussi ,  d'après  Géphaléon  ,  auteur 
d'une  Chronique  grecque  perdue , 
que  Sémiramis  fit  périr  ses  enfants , 
appa rement  ceux  qu'elle  avait  eus 
de  Ménonès,  et  que  N  in  vas  vengea 
leur  mort  en  l'égorgeant  elle-même. 
Si  nous  en  croyons  Moïse  de  Cho- 
rène,  elle  devint,  après  la  mort  de 
Ninus ,  éprise  d'un  prince  arménien , 
nommé  Araï,  et ,  sur  le  refus  qu'il  fit 
de  l'épouser,  elle  lui  déclara  une  guer- 
re, ou  il  péril. Son  corps  étant  tom- 
bé au  pouvoir  de  Sémiramis,  elle  pu- 
blia qu'il  était  ressuscité,  bâtit  une 
ville  en  Arménie  ,  où  depuis  elle 
venait  passer  les  étés  ,  laissant  le 
gouvernement  de  Niuive  et  de  l'As- 
syrie au  mage  Zerdust  on  Zoroastre, 
prince  des  Mèdes.  La  vie  licencieuse 
qu'elle  menait  lui  attira  les  repro- 
ches des  enfants  de  Ninus ,  qu'elle  mit 
tous  à  mort ,  à  l'exception  de  Ninyas. 
Peu  après,  son  ministre  Zoroastre 
voulut  se  rendre  indépendant  :  elle 
prit  les  armes  contre  lui,  succomba  , 
et  périt  de  la  main  de  son  propre  fils. 
Plusieurs  autres  anciens  écrivains,  en 
parlant  de  Sémiramis,  n'ont  fait  que 
reproduire  quelques-uns  des  détails 
que  nous  venons  de  recueillir  ;  mais 
Polvcn  transcrit  une  inscription  où 
cette  princesse  parle  en  ces  termes  : 
«  I,a  nature  m'a  donné  le  corps  d'une 
femme  :  mes  acti«»ns  m'ont  égalée 
au  plus  vaillant  des  hommes.  J'ai 
"T»  I  empire  de  Ninus  qui ,  versl'O- 
nn,t  •  «oiirhe  au  fleuve  Hyhaiiam, 
\ers  m*  Hl||j  au  yam  de  l'encens  et  de 

'!   M.vrrhe ,  \rr>  le  nord  aux  Saillies 
ri  au\  s««.i*         *       .        • 
»        .  °"pueiis.  Avant  moi ,  aucun 

•    ,v"  n  avait  mi  de  mers  :  )  eu  ai 


554 


SEM 


vu  quatre  que  personne  n'abordait,et 
je  les  ai  soumises  à  mes  lois.  J'ai  cou- 
traint  les  fleuves  de  couler  où  je  vou- 
lais; et  je  ne  l'ai  voulu  qu'aux  lieux 
où  ils  devaient  être  utiles.  J'ai  fécon- 
dé les  terres  stériles ,  en  les  arrosant 
de  mes  fleuves.  J'ai  élevé  des  forte- 
resses inexpugnables  :  j'ai  construit 
des  routes  à  travers  des  rochers  im- 

Sraticables.  J'ai  pavé  de  mon  argent 
es  chemins  où  1  on  ne  voyait  que  les 
traces  des  animaux  sauvages;  et  au 
milieu  de  ces  travaux,  j'ai  trouvé  du 
temps  pour  mes  plaisirs  et  pour  ceux 
de  mes  amis.  »  Telles  sont,  sur  cette 
femme  célèbre,  les  traditions  anti- 
ques. Rollin  les  a  rassemblées  pres- 
que toutes,  en  les  accordant  le  mieux 
qu'il  a  pu.  Sevin  en  a  discuté  quel- 
ques-unes; il  a  rejeté,  comme  fabu- 
leux ,  tout  ce  qui  concerne  Dercéto, 
les  colombes ,  les  déguisements  et  les 
métamorphoses  de  Sémiranus.  Fré- 
ret  a  écarte  de  plus  la  passion  in- 
cestueuse qui  a  été  imputée  a  cette 
princesse ,  et  qui  ne  doit  l'être  qu'à 
qu'à  la  reine  Atossa.  Selon  Volney, 
ce  nom  d'Atossa ,  ou  Attosa ,  ou 
Hadossa,  n'est  point  personnel  :  il 
était  commun,  chez  les  Assyriens, 
.les  Perses  et  les  Syriens,  aux  fa- 
vorites des  rois ,  aux  odalisques. 
La  question  la  plus  difficile  est  de 
savoir  quelle  part  appartient  réel- 
lement à  Sémiramis  clans  les  cons- 
tructions et  dans  les  expéditions  dont 
Diodore  de  Sicile  lui  laisse  tout 
l'honneur;  car  Hérodote,  Bérose, 
Mégasthcne  et  d'autres  écrivains  en 
attribuent  une  partie  considérable 
soit  à  Nitocris,  soit  à  Ninus,  soit  à 
d'autres  monarques  assyriens.  Fréret 
croit  que  Ninus  mourant  était  maî- 
tre de  toute  l'Asie,  depuis  le  Tana'is 
jusqu'au  Nil ,  et  depuis  les  cotes  de 
l'Asie  Mineure  jusqu'à  l'Indus;  en 
sorte  que  Sémiramis  n'a  nu  ajouter 


a  ce  vaste  empire  que  des 
éthiopiennes  et  libyenne*» 
est-il  impossible  que  l'éclatante 
lébrité  de  cette  princesse  n'ait  ms 
été  fondée    sur  de  très -granits 


entreprises  et  sur  de  brillants  méats: 
Pomponna  Mêla  exprime  l'odsies 
de  toute  l'antiquité  ,  lorsque  dit 
que  l'Assyrie  n'a  jamais  été  plus  le» 
rusante,  plus  poissante,  qne  sons  ce 
règne.  U  nous  resterait  à  en  fixer  fé- 
poque;  et  c'est  encore  une  questiea 
fort  épineuse,  si  l'on  en  juge  par 
l'extrême  divergence  des  hypothèses 

r  la  résoudre  :  dks 
l'an  aaoo  avant  l'ère 
i ,  jusqu'à  737.  A  s'en  tenir 
aœf  traditions  qu'ont  suivies  Ctésias, 
Diodore,  Ydletus-Paterculns,  Jus- 
tin, Eusèbe  et  George  le  Syncefle, 
Sémiramis  serait  antérieure  au  moins 
de  dix-huit  siècles  à  Auguste.  Ansn 
a-t-on,  dans  l'un  de  nos  volumes 
précédents(Biog.  univ.  XXXI,  a88- 
2Qo)  y  placé  l'avènement  de  Ninus, 
à  l'an  2048,  et  sa  mort  à  igg5  ,  ce 
qui  ne  permettrait  de  faire  descendre 
le  règne  de  Sémiramis  que  jusqu'à 
ig56.  Fréret,  qui  le  retarde  un  peu, 
l'ouvre  dès  191 6.  On  aurait ,  pour  la 
déclarer  contemporaine  de  Moïse  ou 
de  Sanchoniaton,  ou  de  la  prise  de 
Troie,  l'autorité  de  Porphyre;  et, 
pour  la  supposer  bien  moins  ancienne, 
celle  d'Hérodote;  car,  d'après  cet 
historien ,  Larcher  ne  la  fait  régner 
qu'en  737.  Cette  question  se  compli- 
que de  celles  de  savoir  s'il  n'y  a  pas 
eu  deux  Belus,  plusieurs  Ninus  et 
plusieurs  Sémiramis,  Elle  tient  au 
système  général  de  la  chronologie 
assyrienne.  L'opinion  qui  nous  sem- 
blerait la  plus  probable ,  est  celle  qui 
placerait  la  naissance  de  Sémiramis 
vers  i?4o  >  l'avènement  de  Ninus  en 
1237  ,  leur  triomphe  à  Bactres  en 
laio,  leur  mariage  en  1217,  la  nais- 


SEM 


555 


îflinyasTers  iai6,  la  mort 
os  en  1196  oq  1195,  et  la 
i  Sémiramis  vers  1 179:  die 
ainsi  vécu  environ  soixante- 
10 ,  et  régné ,  «non  tout-à-fait 
te  ans,  du  moins  trente-huit , 
«  son  époux  que  seule.  C'est, 
5  avis  ,  l'hypothèse  qui  se 
rait  le  mieux  avec  la  suite 
s  dont  l'histoire  d'Assyrie  se 
<e.  Du  reste,  les  écrits  à  con- 
tant sur  ce  point  que  sur  les 
de  la  vie  de  Sémiramis ,  sont 
litres  184  et  i85  du  premier 
Hérodote ,  les  chapitres  1  à  1 6 
nd  livre  de  Diodorede  Sicile , 
ie me  narration  de  Conon ,  les 
es  1  et  *j  du  premier  livre  de 
les  traités  de  Plutarqiie  sur 
3siris ,  sur  l'amour  et  sur  les 
.  illustres  ;  le  chapitre  1 5  du 
1  de  Polycn ,  les  chapitres  1 3 
e  Moïse  de  Chorène  ;...  l'His- 
dennedeRollin,  liv.  m ,  chap. 
;  les  Mémoires  de  Sevin  et  de 
mr  l'Assyrie ,  tom.  m  et  v  du 

de  l'académie  des  inscrip- 

belles-le ttres  ;  les  recherches 
icv  ,  part.  11  et  111,  etc.  Sé- 
s  était  un  personnage  trop 
pour  ne  point  apparaître  sur 

tragique.  Muzio  Maufrcdi  l'a 
>our  le  sujet  d'une  tragédie 
c,  et  dans  h  même  langue 
ise  Ta  ex]>osée  sur  la  scène  ly- 
N'ous  avons ,  eu  français ,  <fcs 
?s  de  Sémiramis  par  Desfon- 

en  1O37;  par  Gilbert,  en 
»ar  MIur.  de  («umês,en  171O; 
•lûllon ,  en  17 17,  et  par  Vol- 
n  1 7  »H  :  cette  dernière  ,  la 
cinorahlc ,  e*t  fondée  sur  les 
us  qui  supposent  (pie  Sémi- 
1  donné  la  mort  a  iNinus, 
a  voulu  épouser  mm  uï*  >i- 
ct  que  celui-ci  l'a  tu  ce.  La 
r  de  Voltaire  a  été  arrangée 


rr  M.  Desriaux,  en  un  opéra ,  dont 
musique  est  de  M.  Catel,  joué 
et  imprimé  en  180a.  L'opéra  de  Roi 
est  de  1718.  D— w — u. 

SEMLER  (  Jean-Salomon  ) ,  cé- 
lèbre théologien  protestant,  né  le  18 
déc.  17^5  à  Saalfeld,  où  son  père 
était  pasteur,  fit  ses  études  à  Halle, 
sous  le  professeur  Baumgarten.  Après 
avoir  quitté  l'université ,  et  séjourné 
quelque  temps  à  Saalfeld ,  il  alla ,  en 
i75o,à  Cobourg,  où  il  se  chargea  de 
la  rédaction  de  la  gazette,  emploi 
qui,  faute  d'autres  moyens  de  subsis- 
tance ,  lui  plaisait  assez ,  mais  auquel 
il  renonça  des  qu'il  eut  obtenu  la 
chaire  d'éloquence  et  de  poésie  k 
Altdorf,  en  1751.  U  passa,  deux  ans 
après,  à  l'université  de  Halle,  comme 
professeur  de  théologie,  et  y  resta 
jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  le  1 4  mars 
1791.  Dans  ses  ouvrages  historiques 
et  dogmatiques  sur  le  christianisme , 
Semler  le  réduit  à  n'être  qu'une  doc- 
trine purement  humaine  (1).  Il  fut 
avec  Michaclis,  Westein,  Ernesti, 
Morus,  Doederlein  et  Bengel,  l'un 
des  chefs  de  la  nouvelle  exégèse ,  qui 
donnèrent  aux  études  bibliques  une 
autre  forme  :  ils  unirent  la  théologie 
historique  à  la  dogmatique.  Semler 
révolta  le  public  par  une  témérité  de 
critique  qui,  franchissant  toutes  les 
bornes,  semblait  un  plaidoyer  per- 
pétuel contre  la  révéla  U  on.  Michaëlis 
qui  avait  vu  le  commencement  de 
cette  révolution  dans  les  opinions 
protestantes ,  disait  :  Autrefois  je  pas- 
sais pour  hétérodoxe,  actuellement 
on  me  trouve  trop  orthodoxe  .'2).  Les 

1>rincipaux  ouvrage*  de  Semler  sont: 
.  Historiée?  eccksiasùcœ  selecta 
capda,\L\\ey  17^7-^),  3voI.hv8°. 
U.  Essai  d'un  extrait  substantiel  de 


\l)  i»W*$mur,  Sert.   rrLf.  Il,  t§p\. 
(*)  IU4  ,  llt  «;. 


556 


SEH 


l'histoire  de  l'Eglise,  Halle,  1778, 
3  vol.  in-8°.  (en  allemand).  III. 
Introduction   à  V exégèse  théolo- 
gique ,  Halle,    1760-69,   4  ca- 
biers  in  -  8°.   (  en  allemand  ).  IV. 
Apparatus  ad  libéraient  W.  Test. 
interpretationem  ,    flnd. ,    1*67  , 
in-80.  y.  Apparatus  adlib.  F.  fest. 
interpretationem ,  ibid. ,  1773 ,.  h> 
8°.  Ses  opinions  sur  le  dogme  se 
trouvent  consignées  dans  son  Insti- 
tutio  ad  doctrinam  christianam , 
idid. ,  1 774,  in-8°.  Le  grand  nom- 
bre d'écrits  qu'il  a  composés  ,  et  la 
multiplicité  de  soins  qu exigeait  sa 
place  ont  beaucoup  nui  à  la  perfec- 
tion et  au  style  de  Semler,  souvent 
obscur  et  di  (Fus;  ce  qui  n'empêche  pas 
ses  partisans  de  louer  en  lui  ut  réunion 
heureuse  d'un  grand  savoir  a  une 
grande  sagacité.  Dans  les  dernières 
années  de  sa  vie,  il  s'occupa  d'expé- 
riences de  chimie ,  qui  ressemblaient 
un  peu  à  l'alchimie ,  et  paraissaient 
changer  entièrement  ses  idées  sur  ces 
matières  qu'il  avait  jugées  jusqu'alors 
avec  une  grande  force  desprit. Dix 
ans  avant  sa  mort ,  il  publia  :  VI. 
L' Histoire  de  ma  vie,  racontée  par 
moi-même,  Halle,  1781  ,  a  vol.  in- 
8°.  (  en  allemand  ).  On  a  publié  sur 
ce  savant:  1  °.  Les  derniers  jours  de 
la  vie  du  docteur  Semler,  a  l'usage 
de  son  biographe  futur  ,  par  Frcd. 
Aug.  Wolf ,  Halle  ,  1791  ,  iu-8<>.  ; 
i°.  les  Dernières  déclarations  de 
Semler  sur  des  matières  religieuses, 
deux  jours  avant  sa  mort ,  par 
A. H.  Niemeyer, Halle,  1791,  in-8°. 

Z. 
SEMOLEI  (  Baptiste  Franco  , 
dit  le  ) ,  peintre,  naquit  à  Venise  en 
1 4  98 ,  et  vint  à  Rome  avant  que  son 
style  fût  forme.  La  vue  des  ouvrages 
de  Michel- Auge  le  séduisit  au  point 
qu'il  «c  mit  à  copier  tous  ceux  qu'il 
put   découvrir.  Pcudant  ses  études  à 


SEH 

» 

Florence*  a  peignit»*  lluiik  l'JK* 
lèvcment  de  Ganimidey  d'après  u» 
carton  de  Michel  Ange; 3  fit  aussjun. 
dessin  du  Jugement  damer  de  la 
chapelle  Sixtme,  qui,  d'après  le  té- 
moignage de  Vasari,  était  on  chef» 
d  oeuvre.  H  devint  ainsi  un  excellent 
dessinateur;  nais  comme  il  s'était 
misa  peindre  assez  tard,  il  ne  poussa, 
jamais  aussi  loin  la  science  ni  le  choix 
du  coloris.  Il  se  fit  connaître  à  Rome 
par  des  sujets  tirés  de  l'Évangile,qu'il 
peignit  a  fresque  dans  une  des  cha- 
pelles de  la  Minerve,  et  que  Vasari 
regardait  comme  ce  ou'il  avait  fait 
de  mieux.  Dans  l'église  de  Saint- 
Jean  décollé  des  Florentins,  à  Ro- 
me, il  voulut  faire  preuve  de  sa 
science  comme  dessinateur;  mais  il 
tomba  dans  la  pesanteur.  Il  orna 
aussi  de  figures  le  chœur  de  l'église 
métropolitaine  d'Urbtn,  et  y  exécu- 
ta en  outre  un  tableau  à  l'huile  re- 
présentant la    Vierge  entre  saint 
Pierre  et  saint  Paul.  Cet  ouvrage, 
dans  lequel  respire  le  meilleur  goût 
florentin ,  est  remarquable  dans  tou- 
tes ses  parties  :  on  reproche  seulement 
au  Saint  Paul  de  sentir  un  peu  l'ef- 
fort. On  voit  dans  la  tribune  de  l'é- 
glise de  Saint- Venance,  à  Fabriano , 
un  autre  de  ses  grands  tableaux  a 
l'huile,  représentant  la  Fierge  avec 
le  donataire  et  deux  saints  protec- 
teurs. Cette  composition  est  dans  le 
style  de  Raphaël.  Enfin ,  dans  h  sa- 
cristie de  la  cathédrale  d'Osimo,  l'on 
conserve  une  nombreuse  suite  de  pe- 
tits tableaux  tirés  de  la  vie  de  Jésus- 
Christ  ,  qu'il  peignit  en  1 547  »  et  V* 
sont  d'autant  plus  précieux,    que 
Semolei  en  a  peu  fait  dans  cette  di- 
mension. Quoique  son  style  s'éloignât 
beaucoup  de  l'école  vénitienne,  sa 
réputation    était   si  répandue    que 
le  gouvernement fo  rappela  à  Venise, 
en  1 556  ,  et  lui  couiia  quelques-unes 


SEM 

ik*s  peintures  de  la  bibliothèque  de 
Saint- Marc  :  il  y  peignit  la   Fable 
d'jéctéttn&\  plusieurs  ligures  allégo- 
riques. 11  existe  en  public  très-peu  de 
peîuluresde  lui.  Son  plus  beau  titre 
de  gloire  estd 'avo)r  été  le  maître  du 
Harroche,  pendant  qu'il  résidait  à 
Urbin.  Le  Semolei ,  plus  grand  dessi- 
nateur que  grand  coloriste ,  cultiva 
aussi  avec  succès  la  gravure  à  la  pointe 
et  au  burin.  On  infère  du  style  de  sa 
gravure,  qu'il  prkdes  leçons  de  Marc  - 
Antoine,  ou  du  moins  qu'il  tacha  de 
l'imiter.  11  s'est  presque  toujours  ser- 
vi du  burin  ;  cependant  plusieurs  de 
ses  gravures  décèlent  le  travail  de  la 
pointe.  Sa  manière  de  graver  est  li- 
Lreet  dans  un  grand  style.  Ses  figures, 
d'une  proportion  un  peu  exagérée , 
sont  très-varices  et  bien  coutraslécs. 
Se»  tètes  sont  par  fois  un  peu  petites, 
mais  toujours  dessinées  correctement 
et  d'un  beau  caractère  ;  et  les  extré- 
mités sont  rendues  de  main  de  maî- 
tre. A  l'exception  de  la  Donation  de 
Constantin  ,   d'après   Raphaël  ,   et 
d*ii/ic*  Baccluttude  ,  d'après    Jules 
Romain ,  les  autre*  pièces  qu'il  a  gra- 
veesau  nombre  de  plus  de  vingt,  sont 
d'après  ses  propres  compositions.  Le 
Musée  du  Louvre  po>sèoe  huit  des- 
sins de  ce  maître.  I.  Le  Déluge  % 
dessinait  plume,  qui  a  été  gravé 
par  le  Semolei  lui-même.  1 1 .  S.  Jean- 
Baptiste  dans  le  désert ,  dessin  à  la 
plume ,  gravé  par  le  comte  de  Ca v- 
suft ,  qiù  l'attribuait  à  IWcio  HanuY 
ueJli.  111.  I'jw  assemblée  île phihh- 
Uiphesy  portion  de  dessin  à  la  plume, 
gravée  également  par  le  comte  de 
Cal  lu».  IV.    /  ieillurds  à   durai , 
arcumpapiès  d'hummes  à  pied  tpa 
fuient  ui'ec  effh.i  ,   fr.t^miiit  il 'une 
plus  v.iste  e.f(uptoiti«»u.  V.  l'n  triom- 
phateur sur  Sun  elutr ,  de**  in  a  I.i 
plume.  VI.  Lvs  apvrèts  d'un  saeri- 
fîce.  \||.  lNiitioii  d'une  composition 


SEM 


557 


dont  le  sujet  est  inconnu.  Ce  dessin  , 
ainsi  que  le  précédent ,  sont  exécutés 
à  la  plume  et  collés  sur  le  même  car- 
ton. VIII.  Un  sujet  inconnu,  dessin 
à  la  sanguine.  Le  Semolei  mourut  à 
Venise  en  1 50 1.  P — 5. 

SËMPAD  1,  fds  de  Piourad, 
peut  être  regardé  comme  le  chef  de 
la  famille  des  Pag  rat  ides   ou   Ba- 
gratides,  qui  a  donné  des  rois  à  l'Ar- 
ménie ,  à  la  Géorgie ,  et  de  laquelle 
descendent  les  princes  russes  Bagra- 
tion  (  1  ).  11  régnait  vers  Fan  58  de 
J.-C. ,  dans  la  province  de  Sper, 
lorsqu 'après  la  mort  de  Sanadroug , 
roi  de  V Arménie    occidentale  ,  de 
la  race  des  Arsacides  ,  Érovant ,  is- 
su de  cette  dynastie  ,  par  les  fem- 
mes ,    s'empara    du   troue ,  et  fit 
périr   tous  les   enfants  du   dernier 
roi.    Un  seul  ,  Ardaschès  ,  déro- 
bé par  sa  nourrice  aux  coups  des  as- 
sassins, fut  porté  à  Sempad,  qui 
Temmena  à  la  cour  du  roi  des  Par- 
tîtes ,  où  il  l'éleva  jusqu'à  l'ige  de 
pouvoir  revendiquer  ses  droits.  Sem- 
pad  ayant  alors  obtenu  une  puissante 
armée  de  Vologèse,  roi  des  Part  Les , 
et  des  autres  princes  ar>aridcs,  ra- 
mena  son  pupille  dans  l'Arménie, 
en  -8,  vainquit  rusur)»ateur  secou- 
ru par  les  Romains   et  par  Pharas- 
man  ,  roi  de  (jeoigic,  qui  périt  dans 
la  Ki taille;  et  a  pris  <ju'Éro>aut  eut 
été  assassiné  par  un  soldat ,  il  plaça  la 
couronne  sur  la  tcted'Ardascnès.  Des 
services  aussi  éclatants  furent  récom- 
pensés par  la  dignité  drSbarabied, 
ou  connétable,  qui  fournit  à  Sempad 
plusieurs  autres  oci  asioiis  de  signa- 
ler >oii  zèle  et  ses  talents  militaires. 


'1      (ht     |ii.Kii«|    i|«r    f*ltr    famille    •(■•(    \n** 

•  • '*!  'u    *  n     \-iii.iii*.'1.*         .  ii»  .■    i»«*    J     '       .  r4 

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S6o  SEM  SEH      , 

■les ,  était  le  petit-fils  de  Sctnpad  le  Aischin,  qui  déjà  avait  fait  allia 

Confesseur,  et  Gouvernait  la  peuples  avec  plusieurs  princes  parents 

du  Caucase ,  subjugués  par  son  père  sujets  de  Sempad,  jaloux  des  m 

Aschod,  lorsque  a  mort  de  ce  prince  de  leur  souverain,  attaqua  l'Ai 

l'appela  au  trône,  l'an  889;  mais  il  par  la  partie  orientale  ,  ravagea  ai 

n'eu  fut  paisible  possesseur  qu'après  plat  pays  de  l'Albanie  et  de  la  Geor- 

avoir  étonne  la  révolte  de  son  oncle,  me,  et  se  rendit  maître,  par  tramwai, 

le  sbaiabicd  Apas.  L'an  89a ,  Sem-  de  la  forteresse  de  Kara,  où  Sesapai 

S  ad  envoya  un  ambassadeur  à  Bach-  avait  mis  en  sûreté  sa  famille  et  set 

ad  pour  demander  la  confirmation  trésors.  Ce  prince  ,  pour  obtenir  la 

de  sa  dignité'.  Afschin,  gouverneur  paix  et  la  liberté  de  sa  femme  et  des 

de  l'Adzerbaïdjan  ,  se  rendit,  par  princesses,  lui  oblige  de  conclure» 

ordre  du  khalife  Motadbed ,  à  Eraz-  paix  humiliante ,  de  donner  en  Atagt 

kavorz,  capitale  du  royaume,  plaça  son  fils  Aschod  et  sonnerai, et  d'ae- 

sol  orne)  le  ment  une  couronne  sur  la  corder  la  main  d'une  de  ses  nicoat 

tète  de  Scmpad ,  et  lui  conféra  Pau-  au  .gênerai  musulman.  L'an  809  , 

torilé  souveraine  sur  l'Arménie  et  la  Sempad  £t  venir  dans  sa  capital* 

Géorgie;  ensuite  le  patriarche  versa  le   curopaLale   Aderucrseh  ,  prisée 

l'huile  sainte  sur  la  tète  dn  nouveau  de  Géorgie  ,  et  pour  resserrer  les 

roi.  L'année  suivante  Sempad  ayant  liens  du  sang  qui  Tes  najanaisatt  Ym  î 

renouvelé  ralliancecontractée  par  son  l'autre ,  il  lui  donna  la  couronne  et  le 

pèreaveel'empereurLéonlePhiloso-  titrederoi   Cette  démarche 


Ehc,  Afccbin  conçut  dessoupçons  sur  sentes   par    les  princes    arroeweas 

ijidélitcduprincepagratide, résolut  comme  une  usurpation  des  droits  de 

de  lui  faire  la  guerre,  et  débuta  par  suzeraineté*  du  khalife ,  etlnrmttdes 

des  incursions  sur  sou  territoire  ;  mais  otages  ramenés  à  Sempad  par  I'eunu- 

l'apparition  de  Sempad  à  la  tète  de  que  chargé  de  les  garder,  lurent  nom 

'  3o,ooo  hommes,  détermina  le  mu-  Afschin  des  prétextes  suffisants  dere 

siilnianàcoDclurelapaix.Leroid'Ar-  commencei' la  guerre  ;  mais  il  mon' 

menie  soumit  les  émirsdeTovin,  ré-  rut,  en  901  ,  au  moment  d' entrera 

voilés ,  et  assujetti  plusieurs  tribus  campagne,    Délivré  de  ce  danger, 

indépendantes d' Arméniens, deGéor-  Sempad  envoya  ,  l'année  suivante, 

gienset  d'Albaniens, depuis Théodo-  une  ambassade  au  khalife  Moktafv. 

siopolis  (  Arz-roum),  jusqu'à  la  mer  et  en  obtint  une  couronne,  la  conlîr- 

Caspienne:  cet  accroissement  de  puis-  mationdes  anciens  traites  et  le  privi- 

san  ce  ralluma  la  haine  d' Afschin.  Au-  lége  d'être  considéré  désormais  coa- 

torisé  parle  khalife,  il  marcha  con-  me  vassal  immédiat  de  l'empire.  La 

tre  Sempad,  qui  le  vainquît!  Toehs ,  paix  dont  Sempad  jouissait  fut 

dans  le  pats  d'Ararad  ,  et  qui  lui  blee  par  la  dissensions  des  princes  *r- 

accorda  généreusement  la  paix.  L'an  niéuieus.Cuii.iautu: .  roideGoldink. 

8ij(i ,  le  roi  d'Arménie,  étant  sur  le  ayant  opéré,  eu  904,  une  invasion 

point  de  livrer  bataille  à  un  émir  dans  l'Arménie  ,  fut  vaincu  et  fait 

arabe  indépendant,  qui  insultait  ses  prisonnier.  Sempad,  au  bout  de 

frontières  méridionales ,  fut  trahi  par  tre  mois  ,  lui  rendit  la  liber'  ' 
un  de  ses  parents,  éprouva  de  gran-     comruadé  présents.  Cetieen* 
des  pertes,  et  revint  honteusement    ble  lu  gagna  le  cœur  è 
dans  ses  états.  Informé  de  cet  échec,     mais  elle  excita  l'a 


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quf  lui  amenait  <e  priijc ,  il 
la  plare .  ru  f  j  1 3 .  à  condition 
urait  la  ry  sauv*.  aiuu  au** 
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L-     ..  •  »       .'  -   II!-      ,       :  •    .  -      ..   .•*■ 

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56o  SEM 

des  ,  était  le  petit-fils  de  Sempad  le 
Confesseur ,  et  gouvernait  les  peuples 
du  Caucase ,  subjugues  par  son  père 
Ascii od,  lorsque  b  mort  de  ce  prince 
l'appela  au  trône,  l'an  889;  mais  il 
n'en  fut  paisible  possesseur  qu'après 
avoir  étouffe  la  révolte  de  son  oncle , 
le  sbarabied  Apas.  L'an  892 ,  Sem- 

Sad  envoya  un  ambassadeur  a  Baeh- 
ad  pour  demander  la  confirmation 
.  de  sa  diguité.  Afschin ,  gouverneur 
de  l'Adzerbaïdjan ,  se  rendit,  par 
ordre  du  khalife  Motadhed ,  a  Eraz-  . 
kavorz,  capitale  du  royaume,  plaça 
solennellement  une  couronne  sur  la 
tête  de  Sempad ,  et  lui  conféra  l'au- 
torité souveraine  sur  l'Arménie  et  la 
Géorgie;  ensuite  le  patriarche  versa 
l'huile  sainte  sur  la  tête  du  nouveau 
roi.  L'année  suivante  Sempad  ayant 
renouvelé  Fallianœ  contracta  parson 
père  avec  l'empereur  LeonJePniioso- 

I)he,  Afschin  conçut  des  soupçons  sur 
a  fidélité  du  prince  pagratide ,  résolut 
de  lui  faire  la  guerre ,  et  débuta  par 
des  incursions  sur  son  territoire  ;  mais 
l'apparition  de  Sempad  à  la  tête  de 
'  3o,ooo  hommes,  détermina  le  mu- 
sulman à  conclure  la  paix.  Le  roi  d'Ar- 
ménie soumit  les  émirs  de  Tovin,  ré- 
voltés ,  et  assujétit  plusieurs  tribus 
indépendantes  d'Arméniens, de  Géor- 
giens et  d'Albaniens,  depuis  Théodo- 
siopolis  (  Arz-roum  ),  jusqu'à  la  mer 
Caspienne  :  cet  accroissement  de  puis- 
sance ralluma  la  haine  d' Afschin.  Au- 
torise par  le  khalife,  il  marcha  con- 
tre Sempad,  qui  le  vainquit  à  Toghs , 
dans  le  pa)S  d'Ararad ,  et  qui  lui 
accorda  généreusement  la  paix.  L'an 
89G  ,  le  roi  d'Arménie ,  étant  sur  le 
point  de  livrer  bataille  à  un  émir 
arabe  indépendant ,  qui  insultait  ses 
frontières  méridionales ,  fut  trahi  par 
im  de  ses  parents ,  éprouva  de  gran- 
des pertes,  et  revint  honteusement 
dans  ses  états.  Informé  de  cet  échec, 


sm    + 

Afcchin,  ojm  déjà  «fait  Jait  affiaaet 
avec  plusieurs  princes  partais,  «a 
sujets  de  Sempad,  jaloux  des  saeck 
de  leur  souverain,  atttfqna  l'Arménie 
par  la  partie  orientale ,  ravagea  k 
plat  pays  de  l'Albanie  et  de  la  Gear- 
m,etserenditmakre9partcalasfla. 
de  la  forteresse  de  Kan,  oàSeapad 
axait  mis  en  sûreté  sa  famile  et  sa 
trésors»  Cejprince,  pour  obtenir  h 
paix  et  k  liberté  de  sa  femme  et  cVs 

pftCX  numibante,  de  donner  en  dtagt 
son  fils  Âschod  et  son  neveu, et  d'ac- 
corder la  main  d'une  de  ses.  mènes 
an  .général-  musulman.  Lvan  809, 
Sempad  fit  venir'  dans  sa  eapdak 
k  curopalate  Aderncrseh,  pràee 
de  Géorgie  ,  et  pour  resserrer  les 
liens  du  sang  oui  les  unissaient  Pan  à 
l'autre ,  3  lia  donna  la  convenue  et  k 
titre  de  roL  Cette  dématxhe ,  repré- 
sentée par  les  princes  ananas» 
comme  une  usurpation  des  droits  de 
suxerametédnknalife,  etlafiâtedcs 
otages  ramenés  à  Sempad  par  l'eaun- 
que  chargé  de  les  garder  ,  furent  ponr 
Afschin  des  prétextes  suffisants  de  re- 
commencer la  guerre  ;  mais  il  mou- 
rut 9  en  go  1 9  au  moment  d'entrer  en 
campagne.  Délivré  de  ce  danger, 
Sempad  envoya  ,  l'année  suivante, 
une  ambassade  au  khalife  Moktafv, 
et  en  obtint  une  couronne ,  la  confir- 
mation des  anciens  traités  et  le  privi- 
lège d'être  considéré  désormais  com- 
me vassal  immédiat  de  l'empire,  La 
paix  dont  Sempad  jouissait  rat  troa- 
olée  par  les  dissensions  des  princes  ar- 
méniens. Constantin ,  roïdeColcnide, 
ayant  opéré ,  en  904 ,  une  imrasioB 
dans  l'Arménie  ,  fut  vaincu  et  kit 
prisonnier.  Sempad,  au  bout  de  qat- 
tre  mois ,  lui  rendit  la  liberté',  et  le 
combla  de  présents.  Cette  conduites*» 
ble  lui  gagna  le  coeur  de  Constante, 
mais  die  excita  l'envie  de  son  asV 


le  roi  de  Géorgie.  Celui-ci  ,  joint  à 
d'autres  seigneurs  mécontents ,  prit 
les  armes  en  907 ,  fut  vaincu,  et  ne 
pat  obtenir  h  paix  qu'en  donnant 
son  fils  pour  otage,  et  en  livrant 
les  rebelles  que  Sempad  fit  aveugler. 
YoosHKif,  Ibn  Àbou-Sadj,  gou- 
verneur de  l'Adzerbaîdjan,  avait  eu 
des  démêlés  avec  le  roi  d'Arménie; 
3  était  piqué  de  ne  l'avoir  plus  pour 
vassal.  Il  ne  pouvait  d'ailleurs  lui 
pardonner  de  ne  l'avoir  pas  soutenu 
dans  sa  révolte  contre  le  khalife ,  et 
i  trouva  bientôt  l'occasion  de  se  ven- 
fer.  Kakig  Ardtrouni ,  prince  du  Yas- 
nooragan ,  irrité  de  ce  que  le  roi 
d'Arménie  avait  donné  la  ville  de. 
HaUsdiewan  a  un  autre  de  ses  pa- 
ffnutt,  le  trahit  pour  la  seconde  fois, 
en  908,  et  alla  se  jeter  dans  les 
1km  de  Yousouf,  qui  loi  conféra  le 
titre  de  roi,  et  les  insignes  de  la  sou- 
veraineté. Sempad  ,  pour  conjurer 
Fm|pf  employa  vainement  la  mé- 
dsntMndu  patriarche  Jean  VI.  Tous 
1— prince  i  Arméniens  restèrent  neu- 
l,  «a  se  joignirent  aux  Musulmans, 
lerraiten  fugitif  dans  ses  états, 
us  dévastaient  impuné- 
Une  armée  qu'il  leur  opposa , 
now  les  ordres  de  deux  de  ses  fils, 
te  taillée  en  pièces.  L'un  échappa  au 
par  ta  fuite;  l'autre  lut  pris 
par  ordre  de  Yousouf. 
,  après  cinq  ans  de  guerre  et  de 
\ ,  aempad ,  assiégé  dans  la  far- 
de Gaboïd,  dernier  débris  de 
me,  privé  de  la  protectrice 
Btioo  dn  khalife ,  que  des  in- 
plns  directs  et  plus  majeurs 
entièrement  (  Voyez 
) ,  et  frustré ,  par  la  mort 
ait  fesapereur  Léon  Vl ,  des  se- 
•m  ne  hn  amenait  ce  prince ,  il 
rendit  la  place,  en  91 3,  a  condition 
eja*l  avait  la  vie  sauve,  ainsi  que 
IN  «  guerriers,  et  que  le»  hostilité! 


56i 

cesseraient  Mais  Yousouf ,  an  mé- 
pris de  son  serment,  assiégea  une  an- 
tre forteresse  où  s'étaient  réfugiées 
plusieurs  princesses ,  et  fit  périr  Sem- 
pad, en  914,  après  un  an  de  capti- 
vité. Ce  prince  infortuné  avait  ramé 
vingt-quatre  ans.  Il  laissa  deux  fus , 
Ascnod  et  A  pas,  qui  régnèrent  après 
lui  successivement. — Sempad  II,  roi 
d'Arménie,  arrière-petit-fils  du  pré- 
cédent ,  succéda ,  l'an  977,  à  son  père 
AschodIII.  Il  parvint  à  une  grande 
puissance  :  aussi  les  historiens  natio- 
naux le  désignent-ils  par  le  surnom 
de  Schahiwclwh-  Armen  (  roi  des 
rois  d'Arménie ,  et  de  Dicshcrmzal 
( le  dominateur  ).  Il  agrandit  la  ville 
d' Ani ,  sa  capitale ,  l'entoura  de  rem- 
parts ,  et  la  décora  de  plusieurs  mo- 
numents magnifiques.  Il  fut  heureux 
dans  toutes  ses  guerres  contre  son 
parent  Mouscheg ,  roi  de  Kars,  con- 
tre Abou-Delf ,  émir  musulman  de 
Tovin  ,  contre  David  ,  prince  de  la 
Haute-Géorgie,  et  contre  les  Abkhax. 
Il  mourut  sans  postérité,  en  989,  la 
treizième  année  de  son  règne ,  lais- 
sant le  trône  à  son  frère  (  Vqy.  Ka- 
kig Ier.  )  A— T. 

SEMPAD,  roi  delà  Petite- Armé- 
nie de  la  race  des  Rhoupéniens ,  alliée 
à  celle  des  Pagratides  ,  était  frère  de 
Hcthoum  ou  Hayton  II  et  de  Théo- 
dore 111.  II  s'empara  du  trône  es 
1 U95 ,  et  contraignit  ces  deux  prin- 
ces ,  qui  l'avaient  occupé  tneceari 
vement ,  ou  qui ,  suivant  une  autre 
version ,  régnaient  ensemble ,  à  cher- 
cher un  asile  à  Constantinople.  L'an- 
née suivante ,  il  lit  alliance  avec  le 
sulthan  de  Perse,  Ghazan-Khaa,  qui 
le  confirma  dans  sa  souveraineté  usur- 
pée. Hayton  et  Théodore  étant  reve- 
nus ,  «1*1297  ,  avec  des  troupes  que 
leur  avait  fournies  l'empereur  Andro- 
nic  Paléologue,  Sempad  les  vainquit 
et  les  força \*  vt  nûra  S  ^»r\S«e% 


56-j 


SERt 


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KT! 


l'île  de  Cypre,  où  ils  ne  purent  obte- 
nir aucun  secours  du  roi  Henri  H , 
dont  Théodore  avait  épousé  la  sœur, 
puis  à  Constantinople,  oùifa  ne  réussi- 
rent pas  mieux  auprès  de  l'empereur. 
Ils  se  dirigèrent  alors  vers  la  cour  du 
sulthan  de  Perse ,  pour  lui  demander 
justice  contre  Sempad  ;  mais  celui-ci 
les  fit  arrêter  en  roule: Théodore  fut 
mis  à  mort  ,  et  Hayton  privé  de  la 
vue.  L'usurpateur ,  hors  d'état  lui- 
même  de  résister  aux  attaques  con- 
tinuelles du  sulthan  d'Egypte ,  mû 
voulait  réunir  l'Arménie  à  l'empire 
des  Mainlouks,  envoya  des  ambassa- 
deurs ,  en  1 298 ,  mendier  des  secours 
a  Rome,  en  France  et  en  Angleterre. 
Mais  avant  leur  retour ,  Constantin 
II  se  révolta  contre  son  frère  Sen> 
d ,  le  vainquit  et  le  fit  charger  de 
's.  L'an  1 3oo ,  Hayton  remonta  sur 
le  trône ,  après  avoir  battu  Cons- 
tantin ,  qui  avait  rendu  la  liberté  k 
Sempad  ,  et  il  les  envoya  tons  les 
deux  à  Constantinople,  où  l'empereur 
Michel ,  leur  beau-frère,  fils  et  collè- 
gue d'Andronic  ,  les  retint  jus»ni'à 
leur  mort.  Quoique  Sempad  eût  épou- 
sé Isabelle,  fille  de  Gui,  comte  de 
Jatf'a  ,  il  n'est  pas  invraisemblable 
qu'avant  ou  après ,  il  ait  pris  pour 
femme  une  princesse  tartare,  parente 
de  Ghazan-Khan ,  afin  de  resserrer 
son  alliance  avec  ce  prince;  et  lofait 
paraît  certain ,  quoique  révoqué  en 
doute  par  les  auteurs  de  Y  Art  de 
vérifier  les  dates.  Sempad  est  connu 
chez  les  historiens  orientaux  ,  sous 
le  nom  de  Sembat ,  peu  différent  de 
Sempad ,  et  sous  celui  de  Senibald, 
plus  altéré  encore.  A — t. 

SEMPAD  Ier. , prince  arménien, 
de  la  race  des  Orpélians ,  aida  son 
père  Ivanc  à  conquérir  le  Khounan , 
qui  depuis  long-temps  était  au  pou- 
voir des  Musulmans ,  et  lui  succéda 
dans  la  souveraineté  héréditaire  de 


ce  pays,  qui  leur  trait  été  assurée 
l'an  1 1  38.  par  Démétritg  II  t  rot  fc 
Géorgie.  H  fut  surnommé  le  Grwad, 
«l  mourut  dans  un  igé  trèsnavancé, 
vers  l'an  n65,  laissant  pour  héri- 
tiers ses  fils  Ivané  et  Iibarid ,  dont 
le  premier,  du  vivant  de  aon  père, 
avait  remporté  deux  victoires  signa- 
lées, l'une  sur  le  roi  musulman  de 
Khelath  (  For,  Sokman  ) ,  l'autre 
sur  l'aube*  de  l'Adzerbaïdjan  (F. 
Yloerou»  ).  —  Sempad  II ,  frère  et 
successeur  d'ÉKkoum  II ,  dans  la 
principauté  de  Siounik'h  et  de  Vaiots- 
dsor,  vers  l'an  ia43  (0*  •«  rendît 
recommandable  par  ses  vertus  et  sa 
piété.  Juste,  prudent,  ferme  et  libé- 
ral,  il  ne  se  distingua  pas  moins  par 


mongol. 

historiens  nationaux  le  citent  avec  les 
plus  grands  éloges ,  comme  le  sou- 
tien et  le  libérateur  de  l'Arménie. 
Persécuté  par  la  famille  et  surtout 
par  la  femme  d'Avak,  atabek  de 
Géorgie ,  il  prit  le  parti ,  en  ia5i , 
de  se  rendre  à  Karakouroum ,  pour 
implorer  la  protection  de  Mangou- 
khan,  l'un  des  successeurs  de  Djen- 
ghyzKhan ,  dans  la  grande  Tartane. 
Quoique  favorablement  accueilli  par 
ce  monarque ,  dont  il  avait  cru  ache- 
ter la  bienveillance  en  lui  offrant  un 
rubis  d'un  prix  iufini,  il  demeura 
trois  ans  obscur  et  oublié  à  la  cour 
du  grand  Khan ,  et  il  y  serait  peut-être 
resté  plus  long-temps  sans  un  miracle 
produit,  dit  la  légende,  par  une  hos- 
tie qu'il  avait  apportée.  Ce  prodige  le 
mit  en  grande  considération  auprèsde 
Mangou-Khan ,  qui  le  combla  d'hon- 
neurs ,  et  lui  accorda  un  sauf-conduit 


*•* 


(1)  Et  non  dm  en  i*5R.  cnnwi  cm  l'a 
ir  erreur  a  I  artK-ta  d'Oïkèra  II. 


SEM 

in ,  stir  une  ubletlr  d'or ,  et 
ntc  par  laquelle  il  lui  cédait 
•ire  u'Oroon  en  Arménie ,  et 
c  Porodn,  où  son  père  Liba- 
.  été  tue.  Sempad  obtint  de 

ordre  qui  affranchissait  de 
ut  1rs  églises  et  les  prêtres 
ic  Il  revint  prendre  posses- 
•on  héritage  et  des  pays  qui 
ît  cédés.  Avec  le  secours  des 
;  Mongols,  il  rétablit  la  paix 
te  la  contrée,  fonda  des  mo 
et  releva  les  églibes  ruinées, 
nt  la  haine  de  Koutsa ,  veuve 

et  celle  des  princes  (iéor- 
cessait  de  poursuivre  Scm- 
voulaicnt  I  assassiner;  mais 
pu  en  obtenir  l'autorisation 
un  Nouïan  ,  lieutenant  du 
îa il  dans  la  Perse,  ils  se  ven- 
in r  la  prise  ou  le  pillage  de 
.  places  du  prince  orpélian. 
éditions  obligèrent  Sempad, 
de  retourner  auprès  de  Man- 
ii  .il  fut  reconnu  par  ce  mo- 
qui  le  mut  avec  la  même 
.•me  ,  et  qui  le  questionna 
t  «1rs  pays  occupés  par  les 
dans  le  nord-ouest  de  la  lVr- 
r  l.i  conduite  d' Vrçliouii.qui 
r>  priooiiiiierà  karakorouiu  v 
i>hU  d'uncai  cotation  de  Ira- 
rmpad  justifia  plciuciurnt  ce 

et  démarqua  se>  dcrimicii- 
li  lui  «ut  punis  de  irmil.  || 
er  \i-liuun,  «| u i  lui  devait 
"' ,  li  uc  et  le  iflmir  «le  la 
u  '^f.iinl  KIi.iii;  et  uiuiii  d'un 

|>Iiin  étendu  et  plus  formel 
■ci  i-ili'iit .  il  re\  mt  ^iiii\eiurr 

.i  II  limite  de  *cn  ennemis, 
« .  pu  iiuniir  de  l.<  pais.  .  il 
im  i|ili!i|i|es  leintiitirs.  Moll- 
it |r  ilr  M.tli^'tii,  .i\  tlil  de- 
kli  ilil  it  et  Iniidt'  nu  unim-| 
i.nis  I    \sle  oci  ldttil.de     /"##»  . 

m 

.ni      et     MnsHMM  ,   ,     trUIOI- 


SEM 


i63 


gna  beaucoup  d'égards  et  de  confian- 
ce à  Sempad,  et  le  chargea  de  plu- 
sieurs  affaires  ,  entre  autres  d'aller 
dans  le  pays  de  Pasen  ,  pour  y  cou- 
per les  bois  destinés  à  la  construction 
a  un  grand  palais ,  dans  la  plaine  de 
Mougan.  Ce  fut  par  ordre  de  ce  mo- 
narque et  par  le  conseil  des  prince* 
Séorgicus,  que  Sempad  ft  précipiter, 
ans  la  mer  l'ambitieux  Koutsa ,  et 
gouverna  la  souveraineté  d' Avait, 
comme  tuteur  de  sa  (ille,qu*il  fit  épou- 
ser au  principal  miiiistrcd'Houlagou. 
Il  fut  soumis  et  fidèle  au  roi  dp  Géor- 
gie, David  V  ou  VI,  et  lui  rendit  d'im- 
portants services  auprès  de  Houla* 
gouct  même  à  la  cour  du  grand  Khan. 
Il  fi  t  périr  plusieurs  seigneurs  qui  vou- 
laient détrôner  David.  Aussi  ce  prin- 
ce lui  confia  l'exlucation  et  la  tutelle 
de  son  fils  Déinétrius  I 11 ,  et  lui  ac- 
corda l'abrogation  de  l'odieux  décret 
par  lequel  le  roi  George  111 ,  l'un  de 
ses  ancêtres ,  avait  excommunié ,  dé- 
pouillé et  proscrit  la  famille  des  Or- 
]>éliaus.  David  déchira  cet  acte  avec 
son  épée  et  le  jeta  ensuite  dans  les 
flammes.  Sempad  mourut,  l'an  i  kCt'i 
ou  im-'JI,  sans  postérité,  à  la  cour  d* 
Tamis,  où  il  cf. ut  allé  probablement 
rendre  ses  hommages  à  \1kiLi  ,  lils 
et  successeur  île  lloulazou.  Comme 
Sempad  ne  la istatt  p.i  s  de  postérité,  la 
principauté  îles  Orpeliaus.  ipi'il avait 
gou\eiuée  plus  de  vui^t  ans. échut  à 
sou  plus  jeune  frère  Darsaïdj.  Ses 
auties  frères  et  leurs  enfants  étaient 
morts  avant  lui  .  et  son  neveu  Pouir- 
thel .  lils  d'I.likoum  ,  a\ait  été  tué 
sur  les  liunU  du  Tcrek ,  eu  rtO  * , 
dans  la  bataille  où  \vs  tmnprs  de  llou- 
lagnii  fuient  vaincues  par  llcrkch , 
kh.iiiduKaptcli  ik.  Sempad  avait  fait 
emistruire  a  Y'r.ivaiik*li  ,  sur  les 
tombeaux  de  *es  ancêtres,  une  ma- 
giiifiqucéglisequ'il  a  \  .i  i  t  dotée  et  en- 
richie dr  vases  sacres  et  d'ornements 


564  SEH 

précieux.  Ce  fut  là  au'ilfut  inhumé 
avec  une  pompe  vraiment  royale,  et 
sans  doute  inusitée,  suivant  le  récit' 
de  l'historien  Etienne,  son  neveu,  ar- 
chevêque de  Siounie.  Mais ,  en  1273, 
son  corps  fut  transféré  dans  une 
église  fondée  par  son  frère  Daraïdj , 
qui  lui  avait  fait  ériger  un  superbe 
mausolée.  À — t. 

SEMPRINGHAM  (Gilbert  de). 
Vqy.  Gilbert,  XVII,  36a. 

SEMPRONIA  ,  fille  de  Tiberius 
Sempronius  Gracchns  (  V.  ce  nom, 
XVIII ,  (\!\i  ) ,  naquit  vers  la  fin  du 
cinquième  siècle  de  Rome,  et  reçut, 
de  sa  mère  Cornélie,  une  éducation 

Sresque  virile,  partageant  les  études 
e  Caius  et  Sempronius  Gracchus, 
ses  deux  frères. admiratrice  pas* 
sionnée  de  leurs  qualités  et  de  leurs 
écarts ,  elle  portait  jusqu'au  fanatis- 
me sa  haine  contre  l'ordre  des  pa- 
triciens. Ou  n'a  pas  besoin  de  aire 
que  la  famille  Sempronia ,  qui  pro- 
duisit des  tribuns  si  ardents  pour  les 
intérêts  populaires  était  plébéienne , 
et  n'avait  de  commun  que  le  nom 
avec  l'antique,  mais  un  peu  moins 
illustre ,  race  des  Sempronius  patri- 
ciens. Sempronia  épousa  Scipion 
Émilien  :  comme  elle  était  laide  et 
stérile,  clic  ne  fut  point  aimée  de  son 
mari  (\).  Irritée  de  cette  indifféren- 
ce ,  exaspérée  par  la  diversité  d'opi- 
nions politiques  qui  existait  entre 
elle  et  son  époux ,  Sempronia  se  prê- 
ta sans  peine  aux  instances  de  Cor- 
nélie, su  mère,  et  de  Caius,  son  frè- 
re; et  elle  empoisonna  Scipion,  ou 


cwâiprc 
ae  6*5, 


(1)  Scipion  l'Africain  fut  plus  heureux. ;  Son 
épouse  Emilie  poussa  la  complaisance  jusqu'à  lai 
permettre  d'avoir  rmnmerce  avec  une  jeune 
clave  ,: — *  '" ""'"'  -*"■■•  "■-*-  #■»••»■■»  bmhî  •*■ 
hoinnt 

un  aut._  — _ -.. 

Maxime,  c»t  iim-  preuve  de  pl«S  qoe  !•  grand 
Scipion  ,  maigre  «on  trait  de  continence  en  Espa> 
gne,  était  loin  «l'être  un  modèle  de  chasteté, 
comme  l'uni  pnUndn  Uul  d'hUtutteu*. 


-,  disant  qu'il  était  juste  qu'on  ainsi  grand 
ne  eût  un  privilège  qu'où  n'accorde  Ml  a 
otre  mari.    Olte  anecdote,  tirée  de  Valère 


bien  elle  souffrit  que  dm 
violassent  pendant  la  unit  Taàfle 
ce  grand'  nomme,  qm  9  as 
le  croit  généralement  a  fut 
dans  son  lit  (i)  (  an  de  Rome 
ar.  J.-C.  i:»8).Quefiequesottau 
la  manière  dont  il  rat  assajwé, 
l'auteur  ancien;  de  YÉpUome  de  Ti* 
te-Live  (3),  et  Paul  Orose  (4),  char» 
gent  positivement  Sempronia  de  cr 
crime  horrible  ;  et  c'est  Appien  (5) 
qui  lui  donne  pour  complice  Coné- 
he,  sa*  mère.  Plutarque,  dans  la  vie 
des  Grecques,  ne  dit  rien  de  positif 
à  cet  égara  :  il  parle  seulement ,  et 
encore  est-ce  pour  les  repousser,  des 
soupçons  qui  s'élevèrent  contre  Caief 
Graccbtts.  Un  passage  du  Songe  dt 
Scipion  ne  laisse  aucun  doute  sur  k 
culpabilité'  des  parents  de  ce  grand 
homme  :  le  premier  Africain  est  ces* 
se  dire  à  son  petit-fils  :  «  Enfin,  die- 
»  tateur,  il  te  faudra  constituer  de 
»  nouveau  la  république,  si  tu  peux 
»  échapper  aux  niains  parricides  de 
»  tes  proches  (G),  v  Ciceron  ,  qui 
était  presque  contemporain  des  Grec- 
ques, et  qui  connaissait  mieux  que 
personne  Y  histoire  de  ce  temps,  au- 
rait-il osé  prêter  un  pareil  langage  à 
Scipion  lui-même,  s'a  avait  pu  y  voir 
quelque  doute  sur  les  auteurs  de  l'as- 
sassinat de  ce  grand  homme  ?  Paul 
Orose ,  à  l'endroit  déjà  cité,  fait  sur 
Sempronia  cette  réflexion  accablante: 
«  Sempronia  trempa  dans  le  meurtre 
»  de  son  époux,  afin  que  dans  cette 
»  famille  des  Gracques ,  née  pour  le 
»  malheur  de  Rome,  les  attentats  sé- 
»  diticux  des  hommes  fussent  encore 


(*)  VeUeioB  Paterc.,  I.  il,  c.  3. 

(3)  «  Suspecta  fuit  tanquam  et  ti 
»  set  Sempronia  uxor.  »  (  Epi  t.  L  LU.  ) 

(4)  Hiat.,  1.  V,  c.  10. 

(5)  Bel.  cir. ,  1. 1 ,  c.  3 ,  $  ae. 

(6)  Cic.  de  Bip. ,  lifc.  VI,  Indactoosi de  M.  VU- 
Unein,  t.  U,p.  «33. 


SBM 

pissés  par  les  forfaits  des  fem- 
..  »  Il  faut  avoir  été  témoin 

révolutiou  comme  la  nôtre 
apprécier  les  terribles  effets  de 
it  ae  parti  chez  le  sexe  oui  de- 
f  être  le  plus  étranger.  Alors  on 
noins  de  répugnance  à  admettre 
ne  allrcux  que  tant  d'historiens 
lient  à  la  saur  des  Grecques, 
luire  signale  une  autre  circons- 
qui  fait  honneur  à  Sempronia  : 
rtain  Lucius  Ëquitius,  mis  en 

par  un  tribun  séditieux,  Apu- 
Saturninus  (  F.  ce  nom ,  XL , 
),  se  présentait  aux  censeurs 
être  inscrit  sur  le  rôle  des  ci- 
s ,  comme  fils  du  tribun  Tibe- 
Oacchns.  Le  peuple  ,  idolâtre 
m  des  Gracques,  manifesta  sa 
•  par  une  grêle  de  pierres  lan- 
rontre  le  tribunal ,  lorsqu'il  vit 
de  ces  magistrats  repousser  cet 
Heur.  Au  milieu  du  tumulte, 
bun  s'engage  à  le  faire  recon- 
înar  Sempronia.  Il  amène  cette 
devant  la  multitude  furieuse; 
dans  cette  occasion,  la  fille  de 
•lie  soutint  avec  dignité  l' h  on- 
de sa  famille.  Forcée  de  mon- 
cette  tribune,  où  jamais  a ucu- 
nme  n'avait  paru,  où  les  ci- 
s  les  plus  considérables  ne  se 
raient  jamais  qu'avec  quelque 
le,  elle  y  déploya  une  conte- 
'  calme  et  assurée  au  milieu  des 
'iirs  menaçantes  d'un  peuple  en- 
Kn  v.iiii  cent  mille  voix  lui  or- 
nent de  reconnaître  Ëquitius 
son  neveu  ,  et  de  lui  donner  le 
-  eu  signe  de  parenté;  elle  iht- 
a  repousser  avec  mépris  I  iin- 
ur  qui  \oul.ut  s'introduire  dans 
uille  '-  .  D — i; — r. 

iMPUOMA  ,  de  la   même  fa- 
que  la  précédente ,  femme  de 


SEM 


565 


•t>t*   Matimr  f  1     iil .    r     K 


Dec.  Junius  Brutus,  qui  avait  été 
consul,  l'an  de  Rome  677  ,  entra 
dans  la  conjuration  de  Catilma ,  avec 

Elusieurs  autres  dames  romaines.  Cet 
abile  scélérat  savait  combien  des 
femmes  intrigantes  et  sans  pudeur 
pouvaient  être  utiles  dans  un  com- 
plot où  il  avait  besoin  d'entraîner 
tant  de  jeunes  patriciens  débauches. 
11  prétendait  en  outre  se  servir  d'el- 
les ,  dit  Salluste ,  pour  mettre  le  feu 
à  la  ville,  pour  gagner  leurs  maris 
ou  pour  s'en  défaire.  Appien  ajoute 

3 ue  Catilina  tira  beaucoup  d'argent 
es  femmes  de  cette  espèce  ,  dont 
plusieurs  ne  prenaient  part  au  com- 
plot que  dans  l'espoir  de  devenir  bien- 
tôt veuves,  à  la  faveur  d'une  san- 

*  i 

glante  sédition.  Mais  de  toutes  celles 
qui  se  dévouèrent  à  sa  cause,  au- 
cune ne  montra  plus  de  zèle  que  Sem- 
pronia.  Salluste  a  peint  cette  femme 
avec  une  force  de  pinceau  inimitable. 
»  Plus  d'une  fois,  dit-il,  elle  avait 
»  donné  des  marques  d'une  hardiesse 
»  dans  le  crime  étrangère  à  son  sexe. 
»  Le  sort  l'a  vait  favorisée  tant  du  côté 
»  de  la  naissance  et  de  la  figure ,  que 
»  du  côtéde  son  mari  et  de  ses  enfants. 
»  Klle  parlait  la  langue  grecque  aussi 
9  facilement  que  la  sienne  ;  elle  jouait 
»  de  la  lyre  et  dansait  mieux  qu'il 
»  ne  convient  à  une  femme  honnête  : 
»  elle  avait  beaucoup  de  ces  talent! 
»  qui  trop  souvent  sont  les  instru- 
»  ments  au  vice ,  et  qui  lui  étaient 
»  bien  plus  chers  que  son  honneur 
»  et  que  sa  vertu.  Il  n'eût  pas  été  fa- 
»  cile  de  juçer  ce  qu'elle  ménageait 
9  le  moins  de  sa  fortune  ou  de  sa  ré- 
»  putation;  et  la  fougue  de  ses  sens 
»  la  portait  à  rechercher  les  hom- 
»  me»  encore  plus  souvent  qu'elle 
<>  n'en  était  désirée.  Déjà  elle  était 
»  connue  pour  avoir  trahi  des  enga- 
»  gements ,  uié  des  dépôts ,  trempé 
»  dans  des  assassinais.  Enfin  ^  IVv 


56(> 


SEM 


»  ces  de  ses  débauches  et  de  ses  pro* 
»  diga lites ,  en  derangeantsa  fortune, 
»  l'avaient  poussée  dans  un  abîme 
»  de  crimes.  Au  reste ,  son  esprit 
»  était  charmant  :  elle  «Tait  de  la  fa- 
»  cilité  pour  les  vers,  maniait  fine* 
»  meut  la  plaisanterie ,  savait  selon 
»  les  occasions  tenir  un  langage  mo- 
»  deste  ,  tendre  ou  libertin.  En  soin* 
»  me ,  elle  était  pleine  d'enjouement, 
»  de  grâces  et  d'attraits.  »  Ce  fut 
dans  la  maison  de  Sempronia ,  en 
l'absence  de  son  mari,  que  l'affran- 
chi Umbrcnus,  un  des  agents  les 
plus  actifs  de  Catilina,  entraîna  les 
ambassadeurs  allobroges,  pour  leur 
confier  tout  le  plan  de  h  conjuration. 
On  sait  que  cette  confidence  eut  pour 
résultat  d'amener  la  découverte  dn 
complot.  Fui  via,  femme  aussi  dis- 
solue ,  mais  moins  scélérate  que  Sem- 
pronia, en  avait  déjà  fait  quelques 
révélations  aux  consuls.  L'impunité 
de  Sempronia  atteste  la  décadence 
des  lois  conservatrices  de  l'ordre  pu- 
blic à  Rome.  Certains  commentateurs 
ont  voulu  que  Salluste  se  soit  trom- 
pé en  faisant  Sempronia  femme  de 
Brutus  ;  mais  cette  conjecture  a  été 
victorieusement  réfutée  par  le  prési- 
dent De  Brosses.  Elle  eut  de  son  ma- 
ri nu  fils  du  même  nom  (  Decimus- 
Jimius  Brutus  ),  qui  fut  un  des  meur- 
triers de  César;  mais  il  ne  faut  pas  le 
confondre  avec  le  fameux  Brutus, 
son  parent ,  qui  était  l'ame  de  la  con- 
juration contre  le  dictateur.  D-r-r. 
SEMPllONIUS  (i)  (JWjlus), 
fut  consul  Tan  de  Rome  237  et  a63. 
Sous  son  premier  consulat,  fut  insti- 
tuée la  fête  des  saturnales,  qui  alors 


(ijScni|irntiiiM  r»t)?noni  d'mie  famille  pléWiro- 
ne  Ar    Hutnr  ,   di^tiugure  par  le  grand  nombre  d« 


1 


t. ut.   On  ne  parle  ici  qu«  d<*  pnu  célèbre*. 


qu'on  jumt  ;  sons  aom  se* 
,  eut  lien  Uexil  de  Corinlau* 
—  Smtnomin  Atraiauât  ,  emmà 
l'an  de  Boae332,  iit  bit*  par  le* 
Vobques ,  bus  en  came  par  les  ta- 
lons du  peuple ,  nVftuilii  par  SeUaa 
Tempanius,  m  de  ses  officie»  qui 
avait  sauvé  l'année,  et  dont  là  va- 
leur brillante  fit  absoudre  son  géné- 
ral, accusé  de  nonrean  par  tarante 
tribun  et  absous  par  lUuterceasiott  de 
qwtreautratribuns,o^avaient  servi 
sous  lui. — SuDtMrras^Sopnus  (P.)» 
tribun  dn  peuple  Jran  de  Rome  444 1 
attaqua  Appuis  Qaudius,  qui  s'obstr- 
uait à  gainer  la  censure  au-delà  des 
ùz  mou  fixes  par  la  loi.  TUe-Liveh* 
prte  j  à  cette  occasion,  use  invec- 
tive violente  contre  ce  magistrat,  qu'il 
voulut  faire  tramer  en  prison  (l.  ix, 
c  34).  Consul  Tan  de  nome  449  >  * 
triompha  des  Èques,  Tan  de  Rome 
45a,  et  fut  un  des  premiers  pontifes 
choisis  parmi  les  plébéiens.  Censeur 
Tannée  d'après,  il  ajouta  deux  tri- 
bus a  celles  oui  existaient  déjà ,  sa- 
voir l'Amenais  et  la  Terentine.  Il  dut 
son  surnom  de  Sophus  ( sage) ,  à  sa 
profonde  connaissance  du  droit.  Pom- 

Sonius  Sextus  qui  rapporte  ce  fait 
ans  cette  loi  du  Digeste  où  il  fait 
l'histoire*  de  la  jurisprudence  romai- 
ne ,  ajoute  que  personne  «  avant  ou 
après  Sempronius  n'avait  obtenu  un 
pareil  honneur.  »  Cependant  douze 
paragraphes  plus  bas ,  il  parle  d'un 
certain  Atilius,  «qui  fut  le  premier, 
dit-il ,  nomme  le  Sage ,  à  cause  de  sa 
grande  habileté4  dans  le  droit.  »  — 
Sempronius  ,  Tan  de  Rome  4  4<)«  pro- 
posa une  loi  tendant  à  empêcher 
qu'on  ne  put  conserver  un  temple  ou 
un  autel  sans  la  permission  du  sénat. 
Il  répudia  sa  femme  pour  être  aller 
au  spectacle  à  son  insu.  —  Sempro- 
nius-Sophus  (P.),  consul  l'an  de 
Rome  485 ,  battit  les  Èques  et  les 


\    Pkctitins;  au  montât  de  livrer  ba- 

*  taille  à  ces  derniers ,  un  violent  trent- 
J    blriuent  de  terre  se  fit  sentir*  Il  cal- 

*  ma  la  terreur  de  ses  soldats  en  leur 
1    disant  que  la  terre  tremblait,  parce 

qu'elle  craignait  de  changer  de  maî- 
tre.  —  Seupaoiuus  Lobgu*  (Tibé- 
rîns  ),  fut  consul  l'an  de  Rome  534. 
Ce  fut  sous  son  consolât  qu'Annibal 
commença  le  fameux  siège  de  Sa- 
:.  goûte.  Enflé  par  un  léger,  succès , 
Sempronius  livra  ,  maigre  son  cofle- 

r*  Cornélius  Scipion,  La  bataille  de 
Trébie  ,  qu'il  perdit.  U  fut  moins 
malheureux  dans  un  second  combat 
«outre  Annibal,  où  cependant  la  perte 
lut  plus  grande  du  côte'  des  Romains  ; 
et  u  sortit  vainqueur  d*u»  combat 
contre  Hannon,  dans  la  Lucarne.  — 
Snmotnus  Tu  dit  anus  (P.),  après 
la  bataille  de  Cames ,  se  fit  jour  à 
travers  les  ennemis ,  avec  le  corps 
qu'il  commandait ,  fut  successivement 
édile,  prêteur  censeur  et  consul ,  Tan 
de  Rome  547 ,  conclut ,  on  cette  qua- 
lité, la  paix  avec  Philippe ,  lut  battu 
iur  Annibal  et  le  battit  à  son  tour, 
*an  de  Rome  55 1 .  Il  fut  un  des  trois 
ambassadeurs  envoyas  à  Ptolcmee 
pour  lui  annoncer  la  défaite  d'Anni- 
ital ,  et  le  remercier  d'être  resté  fidèle 
aux  Romains  pondant  la  seconde 
guerre  puniq  ne. — Sr.MPftornusG*  ao 
caus  (  Tibérius  ),  uu  des  plus  illustres 
romains  qui  aient  porté  ce  nom,  s'en- 
rôla de  bonne  heure,  se  .signala  dans  la 
seconde  guerre  punique  ;  et  fut  élevé 
au  consulat  ,  l'an  de  Rome  53(5. 
Sa  fermeté  releva  le  courage  du  «iiat 
abattu  par  une  suite  d'échecs.  Pro- 
consul, il  remporta  plusieurs  avan- 
tages sur  les  C  irthaginois.  Consul 
pour  la  seconde  fois  ,  l'an  de  Rome 
538,  a  près  a  \oir  livré  plusieurs  com- 
bats dans  la  Lucarne ,  il  fut  trahi 
Iur  un  oflicier  Lticatiieu .  nommé 
''ulvhis ,  et  vendit  chèrement  sa  > ie. 


SElt  $67 

Annibal  lui  rendit  les  honneurs  funè- 
bres ,  et  lut  éleva  un  bûcher,  autour 
duquel  il  lit  défiler  n  cavalerie. 

—  SsMHiofrros  GiACCatT»  (  Ti- 
bérius), le  plus  illustre  de  tous, 
commença  à  se  distinguer  sons  le 
consulat  de  L.  Scipion  l'Asiatique, 
Pan  de  Rome  5fa;  c'est  le  père  dos 
Gracqnes.  —  ScMpaoïrrus  Asaixso  , 
tribun  militaire,  vivait  vers  Pan  too 
de  Rome  (  i34  avant  J.  C  )  Il  se 
trouva ,  cette  même  année,  à  la  prise 
de  Niimanoc  en  Espagne  ,  et  laissa 
une  relation  de  cette  expédition.  Cet 
ouvrage  devait  être  fort  étendu,  puis- 
o^'AulageUe  en  cite  le  u v*.  livre, 
et  d'autres,  le  n.«.  Il  a  encore  com- 
posé quelques  écrits  qui  sont  perdus; 
car  pour  ceux  de  la  Dtokkm  de 
l'Italie,  et  de  V Origine  de  Borne , 
publies  par  Annius  de  Viterbe,  on 
sait  qu'ils  sont  apocryphes.  -— Sxif- 
paon ics  Tvoitaivus  (C. ), 
romain,  écrivit  des 
historiques  qui  ne  sont  point 
jusqu'à  nous ,  mais  que  citent  PUne 
le  naturaliste,  1.  xm,  fr  i?;  Au- 
lugdlc,  1.  xiii,  c.  14;  Macrobe  , 
1.  1,  c.  i3;  Cicéron,  in  Bruto,  etc. 

—  Sempronius  Askixio  (A.),  pré- 
teur l'an  de  Rome  GG3 ,  fut  tué  dans 
une  émeute  suscitée  par  les  créanciers, 
dont  il  voulait  réprimer  les  usures. 
Les  auteurs  du  crime  ne  purent  être 
connus ,  et  sa  mort  resta  impunie.  — 
Ou  trouve  dans  l'histoire  plusieurs 
tribuns  du  peuple  de  ce  nom ,  qui  se 
signalèrent  en  mettant  en  cause  les 
personnages  qui  avaient  rendu  le  plus 
de  services  à  leur  pays ,  entre  autres 
P.  Si. m ps on iv s  BLrMu  ,  qui  voulut 
empêcher  le  triomphe  de  Scipion 
rvfric.iin,  et  P.  Simpronils  Grac- 
chus,  qui,  Tan  de  Rome  563,  accusa 
Acilius  (iLibrion.  vainqueur  d'An- 
tiochi:*,  d'avoir  détou nie  à  son  pro- 
fit une  partie  du  butin  >  «V  W.  Ws>  &*> 


»  eisdr 

ndigalités.euden 
v  l'avaient  poussée 


»  date,  tendre  ouliU 

■  me, .'!    .-:...!  plci 

■  de  grâces  el  d'à 
dans  Ifi  mais  ou  ù 
l'absent  e  de  son  i 
chi  Ui:'!..  ■■  ■■  ■■ ,  mi 
plus  actifs  de  CatUii 
ambassadeurs  a II obi 
confier  tout  le  plaud 
On  sait  que  cotte  cor 
résulta.-  d'amener  L 
complot.  Fulvîa,  f 
solue, 

pronia ,  eu  avait  c 
révélations  ans  coi 
<le  Setupronia  atte 
des  lois  '•mservatric 
blic  a  Home.  Certain; 
ont  voulu  que  Sallnsti 

Ei  en  faisant  Scmprou 
nitus  ;  mais  cette  conj 
victorien  sci  h  eut  réfutée  ] 
dent  De  Brosses.  Elle  eu 
ri  un  fils  du  mcnie  nom  (  Uecimus- 
Junius  Brunis),  qui  fut  un  des  meur- 
triers dcCcsar;  mais  il  ne  faut  pas  le 
confondre  avec  le  fameux  Brutus, 
sou  paient,  qui  était  l'amede  la  con- 
juration contre  le  dictateur.  D-ft-n. 
SEMPRONIUS  (  i  )  (  Aulvs  1 , 
fut  consul  l'an  de  Rome  'JÔ7  et  a63. 
Sous  son  premier  consulat,  fut  insti- 
tuée la  fêle  des  saturnales,  qui  alors 


,.e  rtp   H.imr,  tlûiiiiflur' i>nr  1?  fErtml  ihimbrr  dfl 
ml.   On  m;  fuir  iti  rjtt  rtr»  pku  irlrbm. 


■r 

pa. 

dit-il , 

posa   nn< 
qu'on  ne  |. 

un  autel  H 
11  répudia 
au  spcctacl 
mus  ■  Son 
Home  \S5 


568 

renoncera  sa  demanda <fe la dkmté 
de  censeur.  —  On  cite  aussi  on  §m- 
proniûs  Riif  us  ^  quifut  exclu  du  sénat , 
pour  avoir  fait  servir  une  grue  sur  sa 
table.  Tacite ,  1. 1  des  Annales,  ch. 
53,  parle  d'un  SEMPftqfciusGracchus, 
homme  éloquent  et  d'un  esprit  délié, 
mais  pervers ,  qui  séduisit  Jolie , 
femme  de  Tibère,  et  la  brouilla  avec 
son  époux;  une  lettre  outratjtuse 
pour  Tibère  ,  écrite  par  elle  à  Au- 
guste ,  et  dont  Semprmmis  passa 
pour  être  l'auteur ,  le fttrdéguer dans 
l'île  de  Cercine ,  sur  la  côte  d'Afri- 
que. Après  un  exil  de  quatone  an- 
nées ,  un  jour  qu'il  se  promenait  sur 
le  rivage,  livré  à  de  noirs  pressenti- 
ments ,  il  vit  arriver  les  soldats  que 
Tibère  envoyait  pour  le  tuer ,  dans  la 
première  année  de  son  règne.  Ce  mal- 
heureux ne  demanda  que  le  temps 
d'écrire  à  sa  femme  Affiaria  ses  der- 
nières voloutés ,  tendit  le  cou  à  ses 
meurtriers ,  et  reçut  la  mort  avec  une 
fermeté  digne  du  nom  de  Sempro- 
nius,  qu'il  avait  déshonoré  pendant 


=  v  -     -"V.  •  :' 


sa  vit.  Bcnf  aaM^vk,  mfib 


pour  lubsisfcr,  à  un  trafic  de 
denrées  qu'l  transportait  en  Afrifst  1 
«toi  Stak,  fct,  mM  ton  obe» 
rit*,**  k  ntânfc  ô?è»  envelopfé 
dans  le  ncsnhre  des  victimes  quW 
molait  a  se*  wà&pm  k  &ronchf 
Tibère.  Tacite,  JKrt.,  Li,c  43, 
, vante  k  coarajre  d'un  Sempranss 
P«nsust  ceniunon  d'une  cohorte  pit> 
torieune;  chargé  par  Galba  d'escortv 
Piscâ.  Il  courut  au-devant  des  meur- 
triers kpoîanard  à  k  main,  enkv 
.reprochant  leur  crime,  les  força  d» 
tourner  leurs  arma  contre  hn,  et 
Jadlkak  fuite  de  Pison,  quoique  ce 
prince  fut  déjà  blessé.  Pfutaraue  et 
Aiphilin  disent  que  oe  fut  en  défen- 
dant Galba ,  ce  qui  peut  se  concilier 
avec  k  récit  de  Tacite.  Sempronras 
courut  peut-être  an  secours  de  l'em- 
pereur après  k  retraite  de  Pison. 
Quoi  qu'A  en  soit ,  ce  brave  officier 
fut  k  victime  de  son  généreux  dé- 
voument.  N — t. 


FIN   DU   QUARANTE-UNIEME   VOLUME. 


UlniN  1.IHKARY 


USghb 


I.HIIIX  I.1HKAKY