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\
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE ,
ANCIENNE ET MODERNE.
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SAINT L — SAX.
m0im^M9Mmimmi»0iim0mtMi¥mHmmmmmimmmiim
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■ I > ■ É ■ ■ ■ . » ^— — ^— m^
DE L'IMPRIMERIE D'EVERAT,
RUE DU CADRAN, N°. l6.
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE ,
ANCIENNE ET MODERNE,
il'TUl»!, T-Aft ORDRE ALTSARETIQUE , DE LA VIE PUPLIQUE ET PRIVEE DE
Turj Lit ROKME3 QUI SE tOMT TAIT REMABQUEB PIB LEURS ECRITS,
iifni actions, leur» tâIéEhti, leur? vertus et leurs crimes.
DUTRACA IUlklEIlllT «EUT,
Y l J)ICÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES ET DE SAVANTS,
.L. i*rit*.( Voit..,
TOME QUARANTIÈME.
A PARIS,
CHEZ L. G. MICHAUD, LIDKAIRE-ÉDITEUH,
PLACE DES VICTOIRES , S" 3.
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IGNÀTURES DES AUTEURS
DU QUARANTIÈME VOLUME.
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MM.
Bkcchot.
L— t.
I/ÉCUT.
i. Arcs*.
M— -D.
Michauo aîné.
De Awcklu.
M — o j.
Michaud jeune.
Al uee-d'Hautebociie*
M — ow.
Mabbow.
ÀBlL-RÉHrCAT.
M— i.
Marcelluj.
D. Acdiffbet.
M— Z^-E.
Mazae.
De BiABcukur.
N — tu
Radcbte.
Bocom.
N — L.
NOËL.
Beaclizc.
OS— M.
Oeanabu
Madame Bolly*
P-C-T.
Picot.
Pillet.
P— ET.
Peovt.
a. Cctiei.
P— ê.
Péeies.
Vit ru g.
Q.Q.
QUATESKEBI DE QlJlVCY.
-•. Pev.ewettxj.
R— D.
Reiwauo.
DllriMBBE»-FlBMAf.
R— d-w.
Revaulodi.
«• De Petit Tbocara.
Si— d.
SlCABD.
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S. M— ■.
Sa i5T- Marti w.
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Dodevt. t:
S.&i-i.,
yii'.apït. Sis vos oi.
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1 m » ■
De $ételiwgei.
F.fBlE*.
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i)r. Salabeeet*
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Y^AGAB.
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ViiceNo-Saiet-Laubeet
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Walceevaer.
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Anonyme.
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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE.
WWWWWWW*«WWM»»W>»IMWM<WWWM<IMW^
s
- LAMBERT ( Cearles-
, marquis de ), poète fran-
,it en i ~ 1 7 , à Vérelise en
, d'une famille, noble , mais
une. Voue', par sa nais-
a «arrière militaire, il sér-
ie corps des Gardes-Lor-
aîs, après la paixd'Aix-la-
en 1748 , il s'attacha an
sla* , dont la cour offrait
ion de femmes spirituelles,
erreurs aimables. C'est là
I.ambert conutit la raar-
Lbitclel qui , malgré son
avec Voltaire , ne dé-
14 1 U s ▼ceux d'un officier
;e de vingt ans que ce grand
ini la rie privée de Saint-
fat lu* à celle de Voltaire
\ d.» Cbitelet , comme elle
cire plus tard à celle de
i%**4U par M- • d'Houdctot.
fen suis jaloux, disait-il dans une
ÉpStre qu'il lui adressa a cette épo-
que ( 1736). Une autre fois (1749)
il fit pour lui les vers suivants :
I*t ftrari êtmt Horace awtrtfet*
Faisait «1rs bouquet* pour Glycère,
Samt-Lambri t , ce n'eft <pe poor toi
<>■* ces bellea Ofvi «ont éc*»** ■
Wett ta main irai cueille le»
El le» épines mm! poar nui.
Voltaire faisait ainsi gaiment allusion
à la belle passion dont Mne. Duchi-
telet s'était éprise pour Saint-Lam-
bert. De leur intimité survint un en-
fant dont la naissance doana la mort
à sa mère (u). Peu de temps après ,
Saint-Lambert viut à Paris. L éclat
de sa première aventure fut pour
lui , à cette époque de corruption ,
une recommandation plus puissante
dans la haute société que ses piè-
ces fugitives. La plupart sont adres-
sées a la marquise de Botifflcrs, sons
Voltaire vint s'établir à (a
Luneville , il reconnut les r%\ ch «,«««** fit canMîtr* }*mr b premier»
,0* poétique* de Sainl-Lam- &£!ï^*£gZÎ&?JEr,
ait une sorted enthousiasme ... ....
a ■• .. . • 1_ • I Ij«i1umi Mordilla vie
r goût et I élégance qui bnl-
ins 1rs premiers essais de ce
iLuaire ( 1 ). Je Us vos vers ,
• v
I J fit «|«i perdit la vie
Dm» U d- mblr mci oucliemcot
D'an trait* d* philot pUie
Lt d'an iaall*rai«ut enfant.
Letparl de» deui ■>*•* l'a tarie?
Sur ce fuiM-at* rveorment
QneDe upto>on dévoue non- enivre ,
Saiat- Lambert «'va pwnd au livre.
Voluire dit «par cV«t reniant.
I
i SAl
le nom de Doris et de The in ire, ou
au prince de Beauvau, son pratec-
teuretson ami, dans la maison duquel
il avait un appartement chaque t'ois
qu'il venait à Paris ..Dès cette époque,
il se lia particulièrement avec Duelos ,
Diderot, Grimm, J. - J. Kousseau, etc.
C'est à ce deruicr qu'il adressa un
jour ce propos : « Voulez - vous, '
» savoir la différence d'amitié qui
» nous unit l'un ci l'autre : c'est
» que je chéris le besoin que mon
» cœur a de vous , et que vous êtes
» quelquefois embarrassé du besoin
» que vous auriez de moi (3) .» Tant
que le roi Stanislas vécut, Saint-
Lambert partageait son année entre
Paris et la Lorraine , où il avait une
place d'exempt des garJes-du-corps
de ce monarque. H Tendit ensuite
cette charge , après avoir obtenu la
commission de colonel au service de
France , et ût , en cette qualité , les
campagnes de Hanovrc( 1756- 1757).
Peu de temps auparavant, il avait
inspiré à Mmfl. d'Houdctot une pas-
sion qui allait jusqu'au délire , et
qui bicntdt ne lut un mystère pour
personne (4). On admet ici pleine-
ment tout ce qui est dit dans l'ar-
ticle J.- J.Rousseau \ F. tom. xxxix,
pag. 1 35), sur cette époque de la vie
de Saint-Lambert. H est hors de
doute , d'après le témoignage de Di-
derot, Marmontel , Mroe. d Épinay,
et de tous les Mémoires contempo-
rains , que Rousseau , par le plus en-
tier oubli des devoirs de l'amitié ,
tenta de supplanter Saint- Lambert
dans le cœur de Mme. d'Houdctot.
Le Genevois en fut pour la honte de
(3) Mém. d« M"". d'itpiMj.t. il ,pag. »85.
(4) Ou la rit , pendant llrirer de i:58 .écrire let-
tre» tar lettre* an prince, de SoubiM, qn'elta ne
coMMÛtait pat peraomteUement, et qui était ami de
Saint-Laenbert . pour le enppHcr d'engager ce der-
nier « rerenir a Pari» ( Mtm. de M»«. d'F.piiiay,
t.li ,p. i53, Parie. i*ifU
SAI
ses mauvais procédés : mais , «1
de faire oublier ses torts par
lence , il eut l'impertinence d
à Saint-La m bf rt pour le régcnl
sa liaison avec Mme. d'Houi
promettant de ne jamais « lui
» la sécurité de sou innoce ne
» un pareil état ». C'est de ce
Ire que Sain!- Lambert dit à Di
qu'on ri y répond qu'avec des
de bâton (5). Dans une autre
écrite vers la même époque ( 1
Rousseau tenait un langage bi
ri géant en vertu Ici
sion adultère , il disait aux
amants : « Oui, mes enfants.
» à jamais unis : il u'est plus <
» comme les vôtres ; et vous r
» de vous aimer jusqu'au totnl
Rousseau ne croyait pas , sans
être aussi bon prophète ; car
son de Saint- Lambert et d<
d'Houdelot dura jusqu'à la m
celui-ci. Elle sembla même , \
une constance aussi rare , a<
quelque chose de respectable ai
d'un monde qui en était ver
garder la fidélité conjugale 1
un préjuge. M. d'Houdctot
toujours montré fort débonn.
vers celui qui possédait toi
affections de sa femme. Une
assez bizarre, c'est que l'an
le mari, devenus plus que
génaircs, s'avisèrent de de
Jour la première fois , jalo
e l'autre. I/amant donna
une scène des plus ridicules ,
nifestant fortement cette ja
le jour que M. et Mme. d'
toi célébraient la cinquantaii
pareils traits, on reconnaît p
que Marmontel , dans ses Méi
a proclamé le Sage d'Eau
c'était un village dans la v.
(5) Mém. de M"". d'Épine Y, iota. III
SAI
ortnci , où Saint- Lambert
it construire une charmante
, non loin du village de San-
ii'hibitait Mme. d'Houdctot.
vieillesse, il fut envers cette
te amie , re qu'il s'était mon-
me époque dit ses passions
dans toute leur forer, soup-
[, exigeait! et ridiculement
ib'.r. Eu effet, le héros d'un
ci il dura plus de cinquante
ni loin d'être un homme vé-
ient ai ma Me. Ses prétentions
? et a la philosophie ne l'ein-
nt pas d'être très - lier de
re et de 5a naissance. Son
n dédaigneux , sa politcs>e
tenaient toujours à une dis-
p*nrc tueuse >cs coufrères les
u i*-ns philosophes , lesquels
trop politique» pour y rc--
de bicti pies avec un gcntil-
• qui avait épouse frjuchc-
rurs principes, et qui ét.iit
u prince de iJcauvau , le pro-
det Urc de leur série. Aussi
Ni mirent- ils à voirdans Saint-
M imauxiîiaiic important , et
rretit-ils dr lui prodiguer des
r* . qui lui donnèrent , dans le
littéraire, un renom bien su-
r a «on mérite vcrit-ihlc. Il
Vt à le vitvre au milieu de cette
e . nu il devait obtenir des
trop faciles pour que la ca-
t rû: pat une cr.ui le part.
.*•% « « m piques d'Hanovre, il
i
• p*) or jamais au semrc, dans
u %'eiait peu di»tm,;ué, pour
«•i<*rcr exclusivement aux let-
m il pUi*ir«. du gr.md monde.
t%ë toute ta fortune, qui él.iit
tnid^rablc. c: vérnt désormais
3 4 .n» une heureuse m iépen-
. !**■ ^arai*s»nt recherrher dfa-
Y* le* succès de société , il se
mit d'y bre tes poésies fugi-
SAI 3
tives , et les fragments dn poème des
Saisons , auquel il travaillait depuis
long-temps. Ces lectures le mirent
bientôt au nombre des poètes les
plus à la mode (6). Si quelques-uns
de ses vers furent dès-lors imprimés ,
c'était sans son aveu, en apparence
du moins. C'est ainsi qu'en 17G4,
ses deux charmantes pièces qui ont
pour titre Le Matin et Le Soir, pa-
îurent dans un recueil où se trou-
vaient les Quatre parties du jour du
cardinal de Ileriiis, et trois Saisons
de Bernard. Plus tard une infidélité
.semblable fit connaître au public
Y Essai sur le luxe y brochure de 79
pages, que Saint- Lambert destinait
a 1 Kuryclopédic. Cet essai ne réus-
sit point : on le trouva superficiel ,
écrit scellement, sans chaleur, rem-
pli d'idées fausses et de citations his-
toriques mal appliquées. Dans l'in-
tervalle, il avait donné, en 1 *p(i , les
Fêtes de l'amour et tle V hymen, co-
médie-ballet, qui eut peu de repré-
sentations. Le conte intitulé Sara
77i***., qu'il (it paraître l'année sui-
vante (septembre 176)), dans la
Gazette littéraire , obtint un succès
peu mérité. I /héroïne de ce conte,
annoncé comme une traduction de
l'anglais, est une iilie de qualité qui
épouse sou laquais. Il fallait tout l'a-
veuglement des idées d'une fausse
{diilosophie pour porter Saitit-Lam-
>ert à traiter un sujet aussi repous-
sant. Ce roman est d'ailleurs aussi
froi I qu'ennuyeux : les sentiments eu
sont forcés , le style plein de préten-
tion; elles réflexions dont il est rem-
pli, ne sont pas a«srz neuve* pour dé-
dommager du défaut général d'in-
térêt. Le ridicule d'une pareille con-
ception n'a point échappé à la ma-
v'») Vny. U {'crrr^potulamrw •/« 4 in mm , w*rf
i-»l,rt juin l-(*\.
I..
a SAl
le nom de Doris et de Thémire, ou
au prince de Bcauvau., son protec-
teuretson ami, dans la maison duquel
il avait un appartement chaque t'ois
qu'il venait à Paris. Dès cette époque,
il se lia particulièrement avec Duclos ,
Diderot, Grimm, J.- J. Rousseau, etc.
C'est à ce dernier qu'il adressa un
jour ce propos : a Voulez - vou* '
» savoir la différence d'amitié qui
» nous unit l'un à l'autre : c'est
» que je chéris le besoin que mon
» cœur a de vous , et que vous êtes
» quelquefois embarrassé du besoin
» que vous auriez de moi (3) .» Tant
que le roi Stanislas vécut, Saint-
Lambert partageait son année entre
Paris et la Lorraine , où il avait une
place d'exempt des garJes-du-corps
de ce -monarque. Il vendit ensuite
•cette charge , après avoir obtenu la
commission de colonel au service de
France , et fit , en cette qualité , les
campagncsdcHanovrc(i 756- 1757).
Peu de temps auparavant, il avait
inspiré à Mme. d'Houdctot une pas-
sion qui allait jusqu'au délire , et
"qui bientôt ne fut un mystère pour
personne (4). On fedraet ici pleine-
ment tout ce qui est dit dans l'ar-
ticle J.-J. Rousseau (T. tom. xxxix,
5ag. 1 35) , sur cette époque de la vie
e Saint-Lambeit. 11 est hors de
doute , d'après le témoignage de Di-
derot , Marmontcl , Mme. d Épinay ,
et de tous les Mémoires contempo-
rains , que Rousseau , par le plus en-
tier oubli des devoirs de l'amitié ,
tenta de supplanter Saint -Lambert
dans le cœur de M0"6. d'Houdctot.
Le Genevois en fut pour la houte de
(3) Mém. de M««. d'Épiney.L II , peg. »85.
(4) On la Tit , pendaut l'hiver de i:58 .écrire let-
trée tur lettres eu prince de Soabiie, qu'elle ne
connaueeit pas peraoïmeUement , et qui était ami de
Saint Lambert . pour le tnpplier d'enfler ce der-
nier i revenir a Pari» ( Mim. de M»'. dT.pinay,
t. Il ,p. i53. Parie. «HiR.ï
SAi
ses mauvais procédés : mais ,
de faire oublier ses torts pa
lence , il eut l'impertinence <
à Saint-Lambert pour le régci
sa Ibis on avec Mme. d'Hoi
promettant de ne jamais « lu
» la sécurité de sou iouoeen
» un pareil état ». C'est de c
tre que Saint* Lambert dit à E
qu'on n'y répond qu'avec dt
de bâton (5). Dans une auti
écrite vers la même époque (
Rousseau tenait un langage t
rigeant en vertu le
sion adultère , il disait au
amants : « Oui, mes enfant!
» à jamais unis : il u'est plus
» comme les vôtres ; et vous
» de vous aimer jusqu'au tou
Rousseau ne croyait pas , sar
être aussi bon prophète ; ca
son de Saint-Lambert et c
d'Houdetot dura jusqu'à la 1
celui-ci. Elle sembla même ,
une constance aussi rare , «
quelque chose de respectables
d'un monde qui en était vc
garder la fidélité conjugale
un préjugé. M. d'Houdcto
toujours montre fort deboni
vers celui qui possédait t<
affections de sa femme. Ui
assez bizarre, c'est que Ta
le mari, devenus plus que
génaires, s'avisèrent de c
Jour la première fois , jal
c l'autre. L'amant doun
une scène des plus ridicules
nifestant fortement cette j
le jour que M. et Mmc. d
tôt célébraient la ciuquanta
pareils traits , on reconnaît ]
que Marmontcl , dans ses Mi
a proclamé le Sage d'Ea
c'était un village dans la '
(5) Mém. de M»*. d*Éptaay,tom. Il
SAI
»ci , où Saint- Lambert
construire une charmante
100 loin do village de San-
tabitait Mme. d Houdetot.
te i îles se, il fut eu vers cette
«mie , ce qif il s'était mon-
; époque où ses passions
ns toute leur force , soup-
exigeaiit et ridiculement
c\ Eu effet , le héros d'un
ii dura plus de cinquante
loind'cire un homme ve-
nt aimable. Ses prétentions
t a L philosophie ne l'era-
: pas d'être très - fier de
et de sa naissance. Son
dédai^nrux , sa politcs>c
/liaient toujours à une dis-
prrtueusc >es confrères les
riens philosophes , lesquels
rop politiques pour y re--
e bien près a? ec un gentil-
qui avait épouse' franche-
us principes, et qui était
prince de Beauvau , le pro-
têt laré de leur secte. Aussi
imrrtnt-iU à voirdans Saiut-
oa auxiliaire important , et
ent-ils de lui prodiguer des
, qui lui donnèrent , dans le
lier aire, un renom bien so-
ft *ou mérite véritable. Il
e a le suivre an milieu de cette
. où il devait obtenir des
'0p faciles pour que la ca-
eût pa% mie grande part.
i («rupigncs d'Hanovre, il
pour jamais au seivicc, dans
»'ciait peu distingue', pour
rre r exclusivement aux let-
ix j»ï«i*ir5. ilu grand monde,
i toute «a fortune, qui ét.iit
iderabïe . et vécut désonnais
dm* une be«reu«e in iépen-
r njrai^ssat rechercher d'a-
t les succès de société , il se
lit d'y tire ses poésies '
SAI 3
tives , et les fragments du poème des
Saisons , auquel il travaillait depuis
long-temps. Ces lectures le mirent
bientôt au nombre des poètes les
plus à la mode (6). Si quelques-uns
de ses vers furent dès-lors imprimes ,
c'était sans son aveu , en apparence
du moins. C'est ainsi qu'eu 1764»
ses deux charmantes pièces qui ont
pour titre Le Malin et Le Soir, pa-
rurent dans un recueil où se trou-
vaient les Quatre parties du jour du
cardinal de Bernis, et trois Saisons
de Bernard. Plus tard une infidélité
semblable fit connaître au public
Y Essai sur le luxe y brochure de 79
pages, que Saint- Lambert destinait
a l'Encyclopédie. Cet essai ne réus-
sit point : ou le trouva superficiel ,
écrit sèchement, sans chaleur , rem-
pli d'idées fausses et de citations his-
toriques mal appliquées. Dans l'in-
tervalle, il avait donné, en 1 ^56 , les
Fêtes de V amour et de l'hjmen, co-
médie-ballet, qui eut peu de repré-
sentations. Le conte intitule Sara
Th***.y qu'il fit paraître Tannée sui-
vante (septembre 1765), dans la
Gazette littéraire , obtint un succès
peu mérité. L'héroïne de ce conte,
annoncé comme une traductiou de
l'anglais, est une fille de qualité qui
épouse son laquais. II fallait tout l'a-
' veuglement des idées d'une fausse
philosophie pour porter Saint-Lam-
bert à traiter un sujet aussi repous-
sant. Ce roman est d'ailleurs aussi
froi 1 qu'ennuyeux : les sentiments en
sont forcés , le style plein de preten-
tion; elles réflexions dont il est rem-
pli, ne sont pas a«sez neuves pour dé-
dommager du défaut général d'in-
térêt. Le ridicule d'une pareille con-
ception n'a point échappé à la roa-
(6) V«y. U CcrrrtponJmmc* di Ghmm,
1^53, H pua 1764.
!..
a SAl
le nom dcDoris et deThéuiirc,-ou
au prince de Beauvau, son protec-
teur et sou ami, dans la maison duquel
il avait un appartement chaque t'ois
qu'il venait à Paris ..Dès cette époque,
il se lia particulièrement avec Duclos ,
Diderot, Grimm, J.- J.Rousseau, etc.
C'est à ce deruicr qu'il adressa un
jour ce propos : a Voulez - vou* '
» savoir la différence d'amitié qui
» nous unit l'un à l'autre : c'est
» que je chéris le besoin que mon
» cœur a de vous , et que vous êtes
» quelquefois embarrasse du besoin
» que vous auriez de moi (3).» Tant
que le roi Stanislas vécut, Saint-
Lambert partageait son anne'c entre
Paris et la Lorraine , où il avait une
place d'exempt des garJes-du-corps
de ce monarque. Il rendit ensuite
cette charge, après avoir obtenu la
commission de colonel au service de
France , et fit , en cette qualité , les
campagnesdeHanovrc(i 756- 1757).
Peu de temps auparavant, il avait
inspire à Mme. d'Houdctot une pas-
sion qui allait jusqu'au délire , et
qui bientôt ne fut un mystère pour
personne (4). On fedraet ici pleine-
ment tout ce qui est dit dans l'ar-
ticle J.-J. Rousseau^T. tom. xxxix,
Sag. 1 35) . sur cette époque de la vie
e Saint-Lambeit. Il est hors de
doute , d'après le témoignage de Di-
derot , Marmontcl , Mme. d Epinay ,
et de tous les Mémoires contempo-
rains , que Roussci u , par le plus en-
tier oubli des devoirs de l'amitié ,
tenta de supplanter Saint- Lambert
dans le cœur de Mme. d'Houdctot.
Le Genevois en fut pour la houte de
(3) Mém. de M««. d'Épinay.L Il , pag. »85.
(4) On la tîI «pendu* l'hiver de i:58 , exrire let-
tre! «ir lettres «a prince de Soabiie, qu'elle oe
connauMit pas pertonitelleinent , et qui était ami de
Saint Laanbert . pour le aupplier d'engager ce der-
nier a rereoir à Pari» ( Mèm. de M»*. dTpiiiay,
t.ll ,p. i53. Pari». illifO
SAi
ses mauvais procédés : mais
de faire oublier ses torts p;
lence, il eut l'impertinence
à Saint-Lambert pour le rége
sa liaison avec Mme. d'Hc
promettant de ne jamais « h
» la sécurité de son iuuocei
» un pareil état ». C'est de
tre que Saittt»Lambcrt dit à 1
qu'on n'y répond qu'avec d
de bâton (5). Dans une au!
écrite vers la même époque
Rousseau tenait un langage
férent. Érigeant en vertu 1
sion adultère , il disait ai
amants : « Oui, mes eufani
» à jamais unis : il n'est plu
» comme les vôtres ; et vou:
» de vous aimer jusqu'au toi
Rousseau ne croyait pas , sa
être aussi bon prophète ; a
son de Saint-Lambert et
d'Houdctot dura jusqu'à la
celui-ci. Elle sembla même
une constance aussi rare ,
quelque chose de respectable
d'un monde qui en était v
garder la fidélité conjugale
un préjugé. M. d'Houdch
toujours montré fort débon
vers celui qui possédait I
affections de sa femme. U
assez bizarre, c'est que 1'
le mari, devenus plus qu
génaires, s'avisèrent de
pour la première fois , ja
de l'autre. L'amant doni
une scène des plus ridicules
uifestant fortement cette
le jour que M. et Mmc. <
tôt célébraient la cinquante
pareils traits, on reconnaît
que Marmontel , dans ses M
a proclamé le Sage d'Et
c'était un village dans la
(S) Mém àe M"". d*ÉpisMy,tom. 1
SAI
rend , où Saint- Lambert
t construire une charmante
non loin du village de San-
'habitait Mme. d'HoudetoL
vieillesse, il fut envers cette
e amie, ce qu'il s'était mon-
ne époque où ses passions
ans toute leur force , soup-
, exigea ni et ridiculement
blr. Eu effet , le héros d'un
gui dura plus de cinquante
it loin d'être un homme vé-
cut ai ma Me. Ses prétentions
et a U philosophie ne l'ém-
it pas d'être très -fier de
e et de sa naissance. Son
i dédaigneux , sa politcss*
tenaient toujours à une dis-
«periuense >es confrères les
o*mh philosophes , lesquels
trop politiques pour y re--
le bien près a? ce un gcntil-
qui avait épouse franche-
urs principes, et qui était
i prince de Bcauvaii , le pro-
detUre de leur secte. Aussi
umêrcnt-ils à voirdans Saint-
1 on auxiliaire important , et
rent-ils de lui prodiguer des
> . qui lui donnèrent , dans le
littéraire , un renom bien su-
a son mérite véritable. Il
Hé aie suivre au milieu de cette
» . où il devait obtenir des
trop faciles pour que la ca-
r eût pas une grande part,
rt campagnes d'Hanovre, il
» pour jamais au sei vice, dans
J »'ctait peu di«tin£ué, pour
a<-rcr exclusivement aux Ict-
iax pUisirs du grand monde,
w toute «a fortune, qui était
Bvirrabie . et vécut désormais
• 4 •■* une heureuse in iépen-
5e paransint rechercher d'a-
ve le» succès de société , il se
ont d'y bre ses poésies fugi-
SAI 3
tives , et les fragments du poème des
Saisons , auquel il travaillait depuis
long-temps. Ces lectures le mirent
bientôt au nombre des poètes les
plus à la mode (6). Si quelques-uns
de ses vers furent dès- lors imprimés ,
c'était sans son aveu , en apparence
du moins. C'est ainsi qu'en 1764»
ses deux charmantes pièces qui ont
pour titre Le Matin et Le Soir, pa-
rurent dans un recueil où se trou-
vaient les Quatre parties du jour du
cardinal de Bernis, et trois Saisons
de Bernard. Plus tard une infidélité
semblable 6t connaître au public
Y Essai sur le luxe, brochure de 79
pages, que Saint- Lambert destinait
a l'Encyclopédie. Cet essai ne réus-
sit point : on le trouva superficiel ,
écrit sèchement , sans chaleur , rem-
pli d'idées fausses et de citations his-
toriques mal appliquées. Dans l'in-
tervalle, il avait donné, en 1 7^6 , les
Fêtes de l'amour et de l'hymen, co-
médie-ballet, qui eut peu de repré-
sentations. Le conte intitulé Sara
TA***., qu'il fit paraître l'année sui-
vante (septembre 176:1), dans la
Gazette littéraire, obtint un succès
peu mérité. L'héroïne de ce conte,
annoncé comme une traductiou de
l'anglais, est une fille de qualité qui
épouse son laquais. H fallait tout l'a-
veuglement des idées d'une fausse
philosophie pour porter Saint-Lam-
bert à traiter un sujet ausM repous-
sant. Ce roman est d'ailleurs aussi
froi 1 qu'ennuyeux : les sentiments en
sont forcés , le style plein de préten-
tion; et les réflexions dont il est rem-
pli, ne sont pas a«sez neuves pour dé-
dommager du défaut général d'in-
térêt. Le ridicule d'une pareille con-
ception n'a point échappé à la roa-
(6) Voy. |« CorrrtponJmmc* d* G ri
i?53,<t plia i?G«.
1*.
4 Ski
lignite ingénieuse de Grimm. 11
raconte , dans sa Correspondance ,
qu'après avoir fait quelques per-
quisitions sur l'histoire véritable
qui avait fourni à Saint -Lambert
l'idée de son roman, il avait ap-
pris que cette Sara , si jeune et si
charmante, était une vieille folle de
qualité, qui; depuis son honteux ma-
riage , vivait non a la campagne ,
mais à Londres, méprisée des hon-
nêtes gens, et victime des mauvais
traitements de son époux (7). Saint-
Lambert était alors un des plus zé-
lés collaborateurs de l'Encyclopé-
die, à laquelle il donna , outre l'arti-
cle Luxe, ceux-ci : Génie, Intérêt
de V argent, Législateurs, Maniè-
res, etc. Dès l'année 1753, il s'oc-
cupait des Mémoires sur la vie
de Bolingbroke , ouvrage qui ne
parut qu'en 1796, au milieu de la
tourmente révolutionnaire. Voilà
sans doute pourquoi cette pro-
duction est si peu connue. Mlle
mériterait cet oubli , si elle n'offrait
rien autre chose que le panégy-
rique d'un philosopne qui attaqua
la religion chrétienne avec une cou-
pable audace: mais cet Essai, en ne
promettant qu'une biographie, pré-
sente un tableau tracé avec autant de
vérité que d'intérêt , du règne de la
reine Anne, cette princesse si remar-
quable par la bonté de son cœur.
Quelques |>ages de ce tableau rappel-
lent la manière de Voltaire. Saint-
Lambert puisa ses matériaux dans
lord Hyde et dans Dav.Mdllct, auteur
des Vies de Bacon etdc Marlborough :
mais son ouvrage , soumis long-
temps et à plusieurs reprises, à l'exa-
men de Suard , son ami , dut à ce lit-
térateur cette connaissance parfaite
(7) O roman a fourni le Miict d'an
M-owiqo* , pat Cullat da Meanat
•» 1 7 ;3 01*1774.
maaraia opér-
ât Vachoa,
SAI
de l'Angleterre , de ses mcei
ses lois (8) , dont il est emp
qui en fait le mérite pai ticuli
assidu aux réunions qui av<
chez Mme. Necker, chez I
d'Holbach , etc. , Saint -
est toujours cité daus les 0
où les encyclopédistes se 1
en avant pour l'intérêt du pa
Mm«. Necker , il fut un de:
du projet de souscription po
tue de Voltaire (9). Il fut «•
premiers à conseiller au p;
de Ferney,de refuser l'ofl
citoyen de Genève pour c
ment. Eu 1769, Saint Lam
blia sou poème des Saisi
fut accueilli avec un véritab!
siasme par le parti philos
Les encyclopédistes ne se
point de vanter un auteur
transporté les maximes de 1
dans un poème descriptif,
surtout se fit remarquer, en
easion,par l'excès et la pers
de ses éloges. Dans sa corre;
ce de l'année 1 769 , il ne 1
du Poème des Saisons, qu i
« une réparation d'honnci
» siècle présent fait au gra
» passé(io). »HseHitlWr
le vieil écolier de Saint - L
qu'il proclame ailleurs son .
cesseur, et qu'il élève au n
grands poètes du siècle de L<
Mais Voltaire ne s'en tint
éloges, dont il était d'aillcw
digue envers la raedioc ri te. I
édition ( fin de 1 768 ) du /
Siècle de Louis Xf, il
à la lin du dernier chapiti
(8) Vr»y. let Mémoires kit criquet w
tièmt nerlt , et sur M, Suard , par
(Paru, i8si ).
(9) Vojemln Mémoiros do l'mbbé h
(10) Lcttra à M. Dupont, «uttw d
dos 4m citorên , 7 juift 176©.
SA1
serait aujourd'hui sans gloi-
re genre ( les lettres ), sans
t nombre d'ouvrages de ge-
ls que le poème des Qua-
roru.etleêjuqiiième chapi-
Misaire^yW eut permis de
la prose à coté de la plus
r poésie. » 11 eM faci'e de
r le motif de ces louanges ,
itération pouvait co m pro-
prement ou du moins fai-
de la bonne-foi de celui qui
;nait ainsi. A une époque où
ait d'élever Crébillon au-
Voltaire , Saint-Lambert ,
tin enthousiasme non moins
our l'auteur de Zaïre , n'a-
raint de le prodamer, dans
te:
s qaurefMatsurlasc4i
reconnaissant ne pouvait
os pour Saint-Lambert que
tetamer de son côté :
■fi , b*rnioaâiai eaiolc
»etdu tendra TiLuUe.
I commerce d*é!oges donna
trait de Gilbert , qui fut
o*ir Je chantre des Saisons :
rt. «eJJe mm'emr, Jont la mot* p* d*Bte
' t»*v «a** s par VwlUtre qu'il vaste.
» . de* son apparition , le
le Saint- Lambert fut l'objet
«rt au* si méritées que les
r ses prôneur* étaient exagé-
isot , Fréron , Clément , en
■t les icfrfiits avec une sin-
nrjyuse. Saint - Lambert ,
la modeiation que devaient
*r le* principe* philanihro-
/i. a»li hait dans son poè-
*»»« peu maître de lui-raé-
' \r jvo|'irr contre Clément
*r» de l'autorité; et il eut le
crédit de le faire enfermer
ttéqne r.CiJm«T,t.lX,
SAI S
5*g« 47 )• Clément s'en vengea par
es épigrammes, entre autres par
celle- ci :
Pmmr avoir dît que ta* wi mm génie
M'asa-Hipûseieut pur leur monotonie ,
Froid Satut-Lamnert, je tue to«s séquestré.
Si ta roulais m* punir m lui gré ,
Point ue fallait me lainerr ton poème :
Lai anal m* rrod mes chagrins n«tMaoMn;
Car de nos inanx le remède suprême,
C'est le aumaoetl ... Je le dois a tes aer».
Ce qu'il faut remarquer , c'est que les
meilleurs amis de Saint -Lambert
s'exprimaient sur son poème , dans
leurs correspondances privées , à-
peu-près comme l'avaient fait Palis-
sot et Clément dans leurs brochures.
Défaut de verve et d'invention, froi«
deur et monotonie de style, retour
fréquent d'épithètes et d'exclama-
tions parasites , qui décèlent la
stérilité d'un versificateur se battant
les flancs pour s'animer: tels sont les
reproches que Grimm et Diderot
font à Saint - Lambert ; et si ces
reproches sont fondés, on ne se-
ra pas étonné de l'ennui que l'on
éprouve à la lecture d'un poème qui
offre d'ailleurs une élégance continue
dans la diction , une foule de pensées
ingénieuses, versifiées avec beau-
coup d'art , souvent même dos mor-
ceaux entiers dignes d'être retenus,
et de trouver place daos un vrai
chef-d'œuvre ( 1 1). Le Discours pré-
(11) <>n peut liree-irure, dans la Corrraf'nndinre
de M "M. I>«l»effaudf ce ou* rHleferomespiiiturVe
et WaJpo* pensaient de Saiut-I*iuhert et de ma
pf<sne. « Ce Saint-l*aatlirrtT écrieail-elle, e*l au
m esprit fr.»id . f*de et feu»; il crail reg-rprr d*i-
• dees, et c'est la st- r<lite mèW : *»•* les of-
» seaux, les ruieteawv, 1*» urnwaai et leurs ra-
» menu», U aur-it bien peu de chose i dire. La
a un saut, je n» *ou* l' enverrai point : c'est es-
■ ses de r*oo«i de ur« lettres . sans y ajouter
m Ira onsvres des eo<7«l ^«ed's'es Qurlqu'nn qu'on
p «e aa'a point upniiue, disait d'en», qu'ils poiu-
» s-<ie< t leur orgne.l jusque rroin qu'iU a«airut
• ioreutc r athéisme. » W *1| oie repoooil * Mmc.
Ou Deflaml ; • Au. que vous en |»rlis avec "|us-
»UM; le plat ouwage f l'oint d' suite, p«»'ut
m d*iaaafii*atiuo; «me pbikMopkie froide el dtpla*re;
a «u berger et use bercer* qui rerienoei-l i t«us
" 1; de* apoatropbetsaaa cesse tnutotau b««
^ •
6 SAI
liminaire, et les note» du Poème des
Saisons, contribuèrent d'abord à son
succès. Le Discours offrait, selon
l'usage, une poétique tout exprès
pour le Poème. Saint-Lambert y ex-
posait ainsi le but qu'il s'était pro-
posé : a J'ai fait des Géorgiques di-
» sait-il , pour les bommes charges
» de protéger la campagne , et non
» pour ceux qui la cultivent. Ce n'est
» point aux agriculteurs que j'ai par-
» lé ; ils ne m'auraient pas entendu :
» les charmantes Géorgiques de Vir-
• gile , et les Géorgiques plus dé-
* taillées de Vanière, ne peuvent
» être d'aucun usage aux paysans ,
» etc. » C'était sans doute une idée
très-louable que de chercher à ins-
- pirer aux seigneurs et aux riches le
désir d'habiter leurs terres pour y ré-
pandre la prospérité par leur pré-
sence. 11 était beau de leur enseigner
à être humains envers leurs vassaux,
et d'exhorter les ministres à adou-
cir le fardeau des impôts pour le
pauvre cultivateur : mais un pareil
ordre d'idées était peu poétique. Il
valait mieux , ou faire un traité de
morale , ou peindre, comme Thom-
son, la nature pour la nature , et la
vie champêtre dans ses détails les
plus simples et les plus aimables.
Quant aux notes à la suite du poè-
me , elles sont , comme l'observe
Grimm , tristes et maussades : ce
sont des idées communes ou fausses,
présentées avec toute la morgue phi-
losophique. Mais , parmi ces no-
tes, celle qui attira sur Tailleur les
plus violentes et en même temps
les plus justes critiques , a pour ob-
jet de développer le fameux vers
» encjcloprditiue.Oovoitdes pasteurs . I* dictiunuai-
• rt 4 Ja main , qui « herebeut l'article Tonnerre ,
» pour rutrudr* cr qu'ils diwut eux-nêuie» d'une
» teuipt te. Pcnt-on aimer les élément* de la yhy»i-
»<jue rioiét?»
SAI
déjà cité en faveur de la pi
due suprématie dramatique de
taire. On ne conçoit pas qu'un
dont tous les écrits suppose
goût irréprochable , ait pu ac<
1er en deux pages autant d'hé
littéraires que l'a fait Saint -
bert en cette occasion. Il va ji
dire que Racine n'a su peindr
les Juifs. A la suite de son Pi
imprimé avec un grand luxe
ractères et de gravures, Saint
bert publia ses contes de \IAhi
de Sara Th..., et de Ziméi
Poésies fugitivesel des Fables
taies, usibenaki offre le déve
ment de cette théorie errenné
l'homme sauvage est meille
l'homme civilisé. Danslecontc
meo, dont on a taxé Saint-L;
d'avoir emprunté l'idée au
cas de Marmontel, l'auteur
les vertus des esclaves qui ég
les blancs : c'est toujours , <
dans Sara Th... , une morale
fondée sur une nature d'imagi:
Les Fables orientales sont fo
mêmes : les unes sont imitées d
on a dit que les autres mérit
d'être de cet auteur. Quant au
sies fugitives, c'est, selon l'opi
plus générale , ce que Saint- L
a fait de mieux. Grâce , élég;
style, et quelquefois même de
ve , tout s'y trouve : elles on
celles de Voltaire, un air de f
Ce grand poète les a comparée
raison , à des myrtes bien an
dont une feuille ne dépasse p,
Ire. Le Poème des Saisons c
sou auteur les portes de l'aca
où il fut reçu le 23 juin 1770, <'
ce de l'abbé Trublet, qu'il aff
louer fort peu : mais il n'usa p.
même réserve dans les éloges
combla Voltaire, Montcsquie
lembert, Thomas, Condillac
SAI
dans cette liste de littérateurs
il. que le seul Buflbn : ce qui fut
tie comme une grave incon-
r. Grimai, dans sa Corres-
ice, pi lisante beaucoup Saint-
rt à cette occasion. « Lenou-
raiemicien , dit-il , a fait son
ce dViironsoir à merveille ; et
a point d'habitué de paroisse
ache mieux l-iuccr le sien vers
rt«*uf du Saint-Sacrement ».
.aruhert (ermiiiait >ondiscours
t faib-c apologie de la philo-
cou tre les reproches d'irrcli-
hns la même séance , il lut le
chaut d'un pot me sur le Gé*
■M avait, dit-on, depuis vingt
portefeuille, et qu'il n'acheva
. Le public, q<ri avait assez bien
Ui son discours, reçut très-
nrut ses vers ; et depuis lors
Lujibcrt parut avoir entière
moucc a ce poème { i j;. Qucl-
o*ir* après sa réception, il 6t
re »»n petit roman intitulé, les
. i.nis . conte iroquois , où,
r «:*-tN toutes ses productions
.1
;,ar ^nre , il y a 1)U,S deprt-
a qjr d'effet. Saint- Lambert ,
k liutlM«nce ordinaire du fau-
ar*d«-rai jue . ne parut jamais
\*r *Tec plus d'activité. Tout
iwttiI*' mt lis matériaux d'un
i eufra^r de philosophie rao-
!-irt il sera parlé ci-après, il
éi:A+ nouveaux articles à l'En-
prJir . fi une seconde édition
■>-•' ir tU « Saisons avec des chan-
i.** . cl !r% îdditioiis considéra-
i--i , qui le rendirent sans
.■ i,i>il!i.-ir ; mais toutes ces
» îi-.im n«" parvinrent pas à
r ii-piriitre le défait de ver-
• •. d'inif-rét «p:i , comme on
* '.«t ■ T m • • •..»■• .U |r« mr Ju f»«i*# qi|r
•» *À» • • « g m, #1 ■ |*«h|.
SAI 7
l'a dit avec raison « est le vice
originel de celte production. Il a
jouta quatre contes nouveaux à son
Recueil de Fables orientales , sa-
voir : l' Esprit des différents états ,
les Lumières , le Besoin d'aimer et
la Visite. 11 a toujours réussi 3 ans ce
genre, qui ne demande que du trait
et de la précision. L'année suivante ,
le Poème du Bonheur, ouvrage pos
thurucd*rlelvétius , parut avec une
préface de Saint- Lambert , contenant
un Essai sur la Vie et les Ouvrages
d' Htlvétius. Ce morceau , beaucoup
trop étendu, renferme des pages écri-
tes d'une manière vive et piquante,
et encore plus de passages hardis ,
et faits pour en assurer le succès.
Saint-Lambert, soutenu du crédit du
prince de Bcanvau , obtint la plus
grande influence à l'académie , où il
contribua puissamment à faire entrer
les protégésdu parti philosophique, et
particulièrement La harpe et Suard:
il fut toujours l'ami le plus utile et le
plus dévoue', pour ce dernier, qu'il
institua son légataire. Les discours
qu'il prononça , au nom de la compa-
gnie, furent toujours remarques, mê-
me quand ils pouvaient exciter des
réclamations. Le a5 août 1^85, il
lut , en qualité de directeur, des Ré-
flexions sur le véritable objet des
éloges proposés par l'académie : et
comme le sujet du concours dont
on décernait les prix , était l'Eloge
de Louis XII . il crut devoir tracer
une esquisse du règne et du caractère
de ce roi. ïl avança que Louis XI l
avait détruit l'abus honteux qui s'é-
tait inlroduit dans les grands corps
et les tribunaux, de se partager les dé-
pouilles dcN condamnés. Cette asser-
tion révolta M. Srguier, avocat-géné-
ral au parVment , et l'un des quaran-
te . qui , à la fin du discours de Saint-
I*auil)crt , se leva pour dire tout
8
SAI
haut , « que, pour l'honneur de la
» magistrature, il croyait devoir ob-
a server que sous le nom de grands
» corps et de tribunaux de justice ,
9 il n'avait sûrement entendu que
» des commissions , et non des par-
9 lements , qui jamais , dans aucun
9 cas, ne s'étaient partagé les con-
9 fiscations. » Saint-Lambert ne ré-
pondit rien à, cet te réclamation , que
justifiait l'histoire, et que le public
applaudit, quoiqu'il fût sans exemple
à 1 académie, que le directeur eût ja-
mais été publiquement contredit.
L'archevêque d'Aix ( Boisgelin ) pa-
rut mieux observer les égards aca-
démiques, en se contentant de se
plaindre à l'oreille des confrères
ses voisins, d'une sortie fort déplacée
contre le clergé, que Saint- Lambert
s'était permise dans le même dis-
cours. Le il février 17 86, lorsqu'il
répoudit , eu qualité de directeur, au
discours de réception de Guibert , il
indisposa encore beaucoup de mon-
de : la modicité de ses éloges mécon-
tenta le nouvel académicien ; le ma-
réchal de Rroglie trouva encore plus
mauvais que Saint- Lambert eût pris
la liberté de décider contre lui , en
faveur du système de Guibert sur
V Ordre profond et V ordre mince ;
et le passage du discours fut entière-
ment supprimé à l'impiession. 11
n'en fut pas de même de sa répouse
au discours de réception de Vicq-
d'Azir , prononcée le 1 1 décembre
1788: elle lui concilia tous les suf-
frages. On y remarquait surtout
un l>cl éloge de Buffon. Quelques
jours après, répondant en la mê-
me qualité à Boufflcrs, Saint-Lam-
bert sut louer, avec autant de grâ-
ce que de justesse , le mérite par-
ticulier de ce poète aimable. « La
» Gnesse de l'esprit, disait-il, l'en-
9 jouement, je ne sais quoi de hardi
SAI
9 qui ne l'est point trop , des traits
» qui excitent la surprise et ne pa-
9 raissent pasextraoïdinaires, le U-
9 lent de saisir dans les circonstances
9 et dans le moment cequ'il va déplus
» piquant et de plus agréable ; voilà ^
» Monsieur, le caractèrede vos pièces
» fugitives: elles ne rappellent aucun .
9 des modèles , et les égalent sans leur
9 ressembler ». Il faut ajouter que
le charme du débit n'entrait pour
rien dans les succès académiques de
Saint -Lambert : il serait difficile
d'imaginer un organe plus pénible
et plus ingrat (1 3). Eu offrant quel-
quefois , dans ses discours , des
exemples de convenance et de goût,
il mettait aussi beaucoup de zèle
à défendre , au sein de l'académie,
les grands hommes du siècle de
Louis XIV contre les attaques de
quelques novateurs. On en trouve la
preuve dans une lettre que Voltaire
adressait à Laharpe ( 10 décembre
1 7 7 7 ). a Je sais bien bon gré , disahV
» il, à Saint- Lambert , d'avoir soute-
9 nu Racine et Boileau , en pleine
«académie ». Parvenu à l'âge de
soixante- onze ans , Saint- Lambert
vit sa vieillesse troublée parles mal-
heurs de la révolution qui amenèrent
la dispersion , la ruine ou la mort
fatale de ses amis, et la destruction
de l'académie française. L'abbé Mo-
rcllct, dans ses Mémoires , met Saint-
Lambert au nombre des académi-
ciens ennemis de la révolution arec
Marmontel , Maury , Gaillard , le
maréchal de Beauvau , Barthélémy»
Rnlliicre, Suard, Dclille, etc. Par-
mi les hommes que l'on vient de ci-
ter , il en était bien peu qui n'eussent
à se faire le grave reproche d'avoir,
soit par ambition , soit par inexptf»
(i3) Grima, Comsp.f février 1 786 , 111 , 44*.
dernière partie.
S AI
grossi les rangs de la secte
inique qui , en corrompant
i , arait rendu la révolution
;e. Jusqu'à l'année 1793 ,
de la destruction de l'aca-
Saint- Lambert se montra
du aux séances de ce corps :
dissolution il se retira dans
? de Montmorenci , au sein
lelicieuse résidence d'Eau-
où il eut le bonheur de vivre
es révolutionnaires, éten-
des soins assidus de Mme.
toL II ne sortit de sa re-
»e pour montrer combien il
le à ses anciennes affections
4. Le icr. juillet 1800, lors-
:adémiciensqui se trouvaient
, rassures par le retour de
tentèrent de reconstituer l'a-
française , Saint - Lambert
ux réunions qui eurent lieu
objet. H s'opposa, avec Mo-
: Suard , à ce qu'Arnault ,
in de Saint-Pierre et Garât,
dmis parmi eux , le premier
1*1 1 était trop jeune , le se-
rce qu'il parlait de l'acadé-
c trop d'amertume, le troi-
ran\e de « 1a couleur qu'il
•ri se dans la révolution (i 4)».
t resta sans exécution , jus-
5 janvier i8o3. Alors l'aca-
ranciise, constituée sur de
»s ba*e*,futcomprise,comme
e littérature française , daos
c sections de l'institut. Saint-
t fut appelé à en faire partie ;
noiirut doute jours après, le
r i8o3, dans sa quatre vingt-
année. On a remarqué qu'il
de deux jours Laharpc au
1 : il eut pour successeur
rt ;' depuis duc de Bassano ) ,
SAI g
qui, malgré l'égalité républicaine
et la confraternité académique , se
crut , en sa qualité de ministre d'état ,
dispense de prononcer l'éloge de son
prédécesseur. Depuis quelque temps,
Saint - Lambert n'était plus qu un
vieillard maussade , et presqu'en en-
fance. Toutefois, avant de perdre une
partie de ses facultés intellectuelles, il
avait encore ajouté à ses titres litté-
raires , daus 1111 âge où bien d'autres
hommes vivent sur la réputation de
leurs anciens ouvrages. Il publiait
encore de temps à autre , dans les
journaux et recueils du temps , des
Pièces fugitives, qui, par la grâce
et l'élégance, faisaient oublier l'âge
de l'auteur. De ce nombre, nous ci-
terons les Consolations de la vieil'
lesse , petit poème qui |K>rte l'em-
preinte d'une sensibilité douce et d'u-
ne aimable philosophie. Pendant
plus de quarante ans, il avait tra-
vaillé à un grand ouvrage philoso-
phique, qui devait offrir un code
complet de morale universelle, sous
ce titre : les Principes des mœurs
chez toutes les nations, ou Caté-
chisme universel. Ce livre , compo-
sé à l'instar du livre de Y Esprit
par Helvctius , était achevé depuis
1788 : mais les orages révolution-
naires en arrêtèrent l'impression; et
Saint- Lambert n'en publia la pre-
mière partie qu'en Tannée 1797, et
le reste trois ans après ( 1 5). Cet ou-
lw
•*r m parUrularilM , U» M<
(iV Voici l'or Ire de c*» pnldiratioii» : au moi*
de IloreJ «a VI 170* » , S-iul-l-amln-it fit impri-
mer 1« de»» premier» Toliirie» »!«■ cet oiirra<e , et
U |Kemirre pallie du 1« f.*let».ol Y 4«*ht* d*
l'homme , T !««/» te de U f-nm* . He U mt'O* 0U
PoHlhimmmi t ti le* Pnrrôet Je* mirmr* ekea tonlet
le* aniiont <mi le l'uHrkitme mmimtel , we lu
Comment*»!*, 1-e reatr de l'outrage comprenait '•
»•. parti* du V.; et Ira volume» 4 et .'» parureut cm
mot» cm terminal a'i IX ( i«*«i ■• II» rontenaie«t
V.4n*lm htttnnyme de /«• tnffli. u 1 f ««*' ««•' *»
Vte«/«"flnZiiij{*fo*e,co»Bip«i*«*ni-5<;nn f.ttmi imrU
«••#c/7/e/*rfi«i , et Ira Deux «m,! ,n«iiw «f*»fu«ti
ce» drus dernier» ouvrage» •tairai rt» éw \i P*M****
L'rdit**ir a dooata c«t raarmW» , f»na*a* 5 toI. , U
10
Ski
vrage est divise eu six parties. La
première comprend Y Analyse de
l'homme. L'auteur y développe plu-
tôt ud système d'idéologie que de
morale proprement dite, et ne pré-
sente d'ailleurs que des idées assez
communes. Mais, grâce à des em-
prunts fréquents, faits à Rousseau,
qu'il ne cite jamais , et même qu'il
critique durement (i 6), Saint-Lam-
bert *e montre beaucoup plus pi-
quant dans la seconde partie , qui
est V Analyse de la femme. Elle est
en forme de dialogue, entre le phi-
losophe Bernier et Ninon de l'En-
clos, qui a donné rendez - vous à
son amant Candale , mais qui, en
attendant, veut bien s'amuser d'une
conversation philosophique. On an-
nonce Candale : la conversation fi-
nit ; et Bernier , qui a de l'usage,
se retire discrètement. Dans la par-
tie suivante, intitulée la Foison,
on Ponthiamas, trois mandarins
chinois, supposés fondateurs de la
colonie de Ponthiamas, enseignent
aux citoyens de leur république les
éléments de la philosophie rationel-
- le, et font l'éducation d'un peuple de
sages. La quatrième partie est con-
sacrée au Catéchisme universel , et
la cinquième à son Commentaire.
Enfin la sixième comprend Y Ana-
lyse historique de la société. Cette
dernière section du livre, presque
toute en citations, décèle l'extrême
litre d'ffEurru philoiophtqtir* A* Sninl-T.nmheii.
Cependant toute* le* rrurrrn pliiloaoïihiqnes de cet
mrteur ne mut pat imprima*. Suard avait entre lea
maina une suit» dn ( 'ntè'hitm* nn'WnW, qu'il m
propoMitoV mettre an jour aeec lVditioo entier* de*
amvrr»deSaint<-f<aml»ert. On a même pa «oupronner
«■M ce n'était que pour donner du prit à cet*»
reimpreaiioa , qu'il prér»ni<a ri étrangement la
Cmlêehum* Mmiversrt, à*u* la |«rtie do Rapport
Car le. prit décenneui qu'il fut chareé de rédiger,
triate résultat de cette tentative rengagea tans
douta a renoncer à cette entrepriae.
(rff) Dam ton ouvrage , il Tait de Bonsaeaa un
rrtrait ndient an chapitre de YlmgnUitMdm, tout
nomàaCleon.
SAI
légèreté des recherches <
de connaissances suffisant
défaillante d'un vieillard
tir partout. Le vice princ
te grande composition e«
de plan et le manque de i
idées les plus commune
s'y placer à côté des pai
plus bizarres. Si l'on s';
Eartie morale de ce tra
ien l'on plaindra son aut
souillé sa vieillesse par
tion d'un œuvre qui, sous
la philosophie, n'est cap
corrompre le cœur et de 1
prit! A l'exemple d'Hch
sur l'intérêt personnel
Lambert appuie sa roo
lui , les vertus les plus nol
ces les plus odieux , ne s<
préjugés convenus. Son i
dut toute religion , et sup
térialismc le plus effronté
que penser d'un moraliste
des expressions les plus
qui met ses maximes dan:
d'une courtisane ( 1 7 ) ? L.
venu sincèrement à des
religieux , ne pouvait se •
voyant Saint-Lambert , ]
il avait conserve la plus 1
tic, persévérer sur le 1
tombe dans les erreurs d
philosophie. heCatéchis
sel n'eut aucun succès;
confondu dans un même
les plus méprisables proc
club d'Holbach , lorsqi
scandale des hommes de
honnêtes gens, le jury d
1806, par Napoléon, po
les prix décennaux, exhu
(17) Outre les écrits de Saint-Lai
rapporte la liste dans cet article, «m
dan» la* Vmriitmt Luirait»» : i°. /
bmrnn ti'H.... sur l'Ouér* ; a°. F.e4li
g*tli* angUise ( La BtlU-mère am>
Sàl
pour lui décerner le grand prix
unie. Le motif principal de
parut était que la doctrine de
ar se montrait indépendante
le religion! i8\ Une telle dé-
SAI
1 1
y
ftprra ttntr ni* de cvlr la anorak, «fui
a>r«-p A- U rrli^iou. U R apport ror (la jury
• Naw d v • une mi Je tuute humaine
• h»»*!- e qn» «ur la rature de I'Ikhiudt et
-» n» mIi, r«l U« avrr m aenildaldr* ilana
»»*a dr i\ f «I aw ial , ri qui par - là lui coo-
■ ■ I •■•■ Ira |riii|.« iLli* t-uf lia rlimalu,
•ara a, -««rnwiu*el« . • uni la vrri|e i-| l'uti-
•ra >•■«•»•« ** !rneut « Pi Lin • | « loiladt !•
P-ri» r à t.i udrra. L'u «eajl rt-ritaiii parmi
"**> de c -ni|«*rr ao ouwaar dr ce genre,
t !.»-• Ikrrr. ifiii . anna rmanadVlu'Iraet de
■a» aiauMir irriL fin de »e ' arrière. I ou-
tifai /'««r/i-t ,/n mtitur* eh, a lnuirt Ut
**m f • ■ r/.-.»* nn.fr nr/ ("'rat nn outni e
,aar !• • «narra »n.r. ■ qu'il r» unit . et par
•' .#« «)p|iIii ■!••. m qu'un |h u| ru faire ,
■ rrx. ■^.4jir»u.i i t d> la morale. I.'*uti m fait
• f^rn ■•!*■■ d» l# aawe«le a«;ec l*r*u<-. U|i de
■* •! J" t (Imf 11 mit ilan* IV*|H i ■> ba«
r-ri «fr-« dialîi et» . d >nl la diarrv-urr <Jan%
s** 1 1* «iigura «t iitoralr* d"it r«i rtaldir iim
■>• Irta»* rapi»rrti rt Imr» d- viiti n»|i*c-
k> l-nJ«rf iwiniifiiif ion Miivragr par une
d» J U ■ .,me, auivie d< it lli- dr la frmmr.
■ a» »i»»m • ••! du le» |i«r la raicrni la plua
t* \\,%m^m hie la |.lu» ■**,*; l«»n» le» deut
*• imiwm ur» fiifmr i|ui «■■ nviriit an »ujet : le
• »t amedi t «••iod |airrmn t f L*a J <>ii)'lii<iue
J »at t r ail r m t- ' uir iji didl-i^ue r»itr» lr phi-
**»«-■ if-r «t ^ir«ii .'r l'I.ml'i*. l'n tmi*i<-inr
• ■■* '• m'ure rt l'i mpioi dr I • r.n»>.a , prr-
I i.n «■ f *i* »ii|i- «>•« «lu-» in im tiule
firpl* dana |« tint et Ira fiirmra . et
■ <• i «rti** Jf l'outrât. ii|him- VattrulidO
■ r »• lui rrb.l la leituir plu* a,;rf aldr rt
*■". **».«> i l-a*u' *rt a tr . mt *■■«( le C"Ui» d"
•» ,a>' w. - • ••«■,-]•• , nui » |ir» «rnlrtit d'rt-
•■ 1 ru r» f •*!••>• dont |« nrllrt-'ft |Vvidrii«
■ * -■■*»fct .11 •* t «|» ii- di iiruiiiii«lf a luu. l/e«t
r «.*-«% m>r I |Miit «Irr riiM-<,;t am rn-
■ u r ■m«.«««idr>ii<t . et il «ufli- a «m Ituruim»
*■■• «tait 4i U «i ii ft t\ 'laL* t »U« Ira 4£ra
• I ' ^i"fS ifr •« di«t n.i.. ni |sir l'Mii^i-
• f»-»* |Mf la |«»'>l -«ilriir <!•• tu*!, iimi» la
•^ - §m% liput i; «liii % m -«it |-ln* |-rii|trr à
e m t '>ff«r aj-j'i la «•■i|u il.iii* un M-jrtd ■■ t
-.*• . !•(• «i N-inriil .im uli >, • t • n Ira
4* l-'.il «>; ■ t ni.'.ii't n- n f irf t> «!■ e*a
aj> • » » •■ -i'i» «Irr ru>hnn>ri |'<r unr lu»
• <! I I ' l'.riiw , «| ,]'• |rr |ifi •«■lit» f « CD
^a*r« •»»* rl*rl» »i j»i • iii'ritt i V»l-I" ■ t e
«««».» i.b> ■*■».!. »ij,.t i » uir , iiu lak iil raie
' . -»• i-« < ■ 7 — f ■ • b» "h i f im ut |-i« ilirr qiir
j • * •• lr .air rrn>|<i| i|«u* t-iuf< «<>ll • tf u-
• . . «^ ai-" m. (art • lion <Jait« l<u\i'i.r de
■ tm'1 . !•■.-• • 'r«l Jln un Jr^rv •! |»TU
k -• ra<»t-ii fl •!- t^liiit. • ii'i-ii lit ar priiait
"• *~»* ♦■» r i» »|«t n iMiurt4il t <li*irrr I.a
*• i'm~k"mr m <aju«lf|u# ■ Imar dr r* lii4lr|iu|i|r ,
■ "» •>• la »l *lr t ■ «.j» i.i t r tri ilii> i t • IUpl'*i
'■• ■! A» Bl uvrllir |«t> liai 'li.lmr *•! »t*lr lilua
'"■*■• •< il'»ai>r>l mai* partout «r* n|ri ■ ■rm-
■•■» . -• la f -rua* «fMI leur « •■ntlilit le UiirUI .
■ *9fr~**im rat |rtte ft pIM t r ,le t«»ur Cat
»r
m •
cision, contre laquelle l'opinion pu-
blique se souleva , fit peu d'hon-
neur a Suard, rédacteur de cette
partie du rapport, et contribua puis-
samment à jeter du ridicule sur les
prix décennaux à la distribution des-
quels Napoléon renonça. Ainsi , par
un privilège peu commun , Saint-
La robrrt, après avoir été loué avec
excès de son vivant, devait être
préconisé sans mesure après sa mort;
et cela ne prouve autre chose , sinon
le crédit dont la cabale encyclopédi*
3 ne jouissait encore au sein de l'aca-
émie,sousNapoléon. Mais l'homme
qui fut l'objet de flatte lies aussi peu
proportionnées à son mérite , fut
toujours peu aimé de ses contempo-
rains : ils nous le représentent com-
me un personnage triste , froid , et
dont le commerce était d'une aridité
singulière. En cela Grimm.quine
flatte personne , se trouve d'accord
avec un homme qui fut toujours fort
enclin à peindre Saint- Lambert à
avantage (/r. Suard \ « ïlneplai-
son
» .«aitdansla société, dit Mmi*. Suard.
» dans se* Essais de Mémoiies, qu'à
» ceux qui lut plaisaient à lui même.,
» Il avait pour tout rc qui lui était
» indiffèrent , une froideur qu'on
• pouraitqiifdquefois confondre avec
n le dédain. » Il parait cependant
(pie dans l'intimité , et surtout dans
la joie d'un festin, re marquis philo-
sophe se dépouillait volontiers de
cette réserve hautaine qu'on pouvait
prendre pour de la profondeur.
Alors il montrait, *<-Iou l'expression
naturel rt i-li ^ant; < 't at uu aille enfin pmpre a f'f-
u. ci lr £nîi| en ri l'irjut la raiwiii Aim un rmvra^r
ne tait nitiiik M-nlir la *■ rilr île iHte in**.ime : /••>
• l.nlr «•«/ l'itru- nu- ni tit • ptn* rrt iirn/iiwafrl. » l*alu*
lr iIim •■un , |irniHini r au U-iiu dr l'Institut , le i" «—
anrr iHnK, jla lierre du i^uaeil-d'ttat, |nea*dr par
\a|».lriin , M. J (.limier, fréteur «!•' U drpuU
ti'iu, -Tait fait un giand «r»«r du t'ate* uiame uBi-
vriaelt-t de. ■» ani.ue / /'. SaUH-I'IIHIIK HilIMM
diu de '.
vi SAI
de Gaillard , tout ce que t usage du
monde peut ajouter au mérite de
Vhomme de lettres. La sécheres-
se habituelle de son entretien fai-
sait place à l'enthousiasme; et il
mettait à découvert tome la licence
de ses principes. Les Mémoires de
Mme. a'Épinay nous ont conservé
plusieurs de ses conversations. Dans
l'une, il cherche à prouver que la pu-
deur n'est qu'un préjuge; et, tout en
sablantle vin de Champagne , il en-
tre, à cet égard, dans des détails
tellement expressifs , que la plume
peu scrupuleuse de la marquise laisse
une lacune dans le manuscrit. Une
autre fois elle nous le montre s'insur-
geant contre toutes les religions, sans
faire plus de grâce à la religion natu-
relle qu'à toutes les autres, et conve-
nant de bonne-foi qu'il était athée,
au grand scandale de J.- J.Rousseau,
l'un des convives. Saint-Lambert se
conduisit , au reste . d'une manière
conforme à ses principes. Épicurien
prononcé, il portait la plus grande
recherche dans les plaisirs des sens.
Mme. Snard , dans ses Mém oires , par»
, le des dîners « aussi délicats qu'excel-
lents , » que le chantre des Saisons
donnait à Eaubonne, et a où l'on res-
» pirait le parfum des fleurs dont sa
» tabje était ornée. » Les écrivains les
moins favorables à Saint- Lambert ,
rendent justice à sa probité , à son
désintéressement. Grimm le loue d'a-
voir triomphé du penchant décide
qu'il avait a la satire. Tels sont les
principaux traits du caractère d'un
homme qui, après avoir tenu un rang
distingué parmi les beaux-esprits de
son temps , n'a obtenu qu'une place
médiocre dans les souvenirs de la
génération suivante. Il est sans cesse
question de lui dans les Mémoires et
les Correspondances littéraires de
l'époque. Outre ceux que nous avons
SAI
cités, on peut lire : i°. Les Mémoi-
res littéraires de Palissot , où le mé-
rite de Saint-Lambert est bien ap-
précié. a°. Le Cours de littératu-
re de Laharpe , dans lequel le poè-
me des Saisons est loué avec toute
la partialité de l'amitié. 3°. Le Ta»
lie au historique de Vélat et des
progrès de la littérature française ,
par M. J. Chénier , où le Ca-
téclusme universel est exalté avec
tout le fanatisme philosophique.
4°. Dans le Moniteur ( Ier. sep-
tembre 180 4) on lit une Notice lit-
téraire sur Saint-Lambert, par M. *
Fayolle. Enfin dans les Encourage-
ments de la jeunesse , M. Bouilly
raconte, avec la plus ridicule em-
phase , une querelle d'amoureux en-
tre ce poète octogénaire et M1**.-
d'Houdetot. D— R— il
SAINT LO (Alexis de), né
en Normandie , de parents calvi-
nistes , embrassa la foi catholi-
que , et , peu de temps après, entra
dans l'ordre des capucins , où il M
distingua comme prédicateur. Il fit
trois voyages en Afrique et en Amé-
rique, comme missionnaire, et mou-
rut à Rouen , en i633. lia écrit t
Relation du voyage du Cap- Vert ,
Paris et Rouen , 1Ô37 , in- 12. Le P.
Alexis par lit de Dieppe, le 11 octo?
bre i635 , avec le P. Bernardin de
Renouard : le 3 novembre , on mouil*
la sur la rade de RuGsque; en janvier
i636, on fit voile pour Portudal ;
ensuite les missionnaires allèrent à
Jouai. Leur »éjoursur cette côte fut
marqué par le baptême d'un grand
nombre de nègres. La géographie ne
peut tirer un grand fruit de l'ouvrage
du P. Alexis, qui ne parle que de ses
travaux apostoliques. Malgré le titre,
on n'y trouve pas la description du
Cap-Vert, tfest la première relation
écrite en français où l'on trouve des
SAI
aur les Merci qui habitent en-
ebégal et b Gambie. Il est fait
d de cet écrit dans Wadding ,
ordims Min. : il l'appelle
ts Lopez. E — s.
NT- LUC (Fbançois d'Esfi-
i ) , l'un des plus braTes ca pi-
la scixième siècle , descendait
incienne famille de Norman-
>ué d'un esprit agréable, qu'il
>t par la culture des lettres , il
rs moeurs douces , et se mon-
Iroit a tous les exercices du
Chéri de Henri II I , qui le nom-
iwemeur de Brouage et de la
ige , il fut seul coufident
ipur du roi pour la duchesse
île : mais il eut l'indiscrétion
arler a sa femme ; et bientôt
a cour en fut instruite. Gîte
levait entraîner sa disgrâce :
nier la colère du monarque,
!îuit â Brouage ( 1 38o ) , où
rcha des consolations dans
. Ce fut alors qu'il composa
tcours militaire* ( i ) , et des
te Scérule de Sainte- Marthe
it trct-ingéuieux. Siiot* Luc
e doc d'Anjou dauslcs Pays-
Un jour , dans la chambre
mBce, il s'emporta contre uti
tomme . au point de lui don-
sooflet. Le prince d'Orange ,
t a celte seine , dit tout haut
mprreur Charles-Q»inl n'au-
s laisse une telle .irtiou impu-
A quel propos , lui dit Saint-
.»ou* parlez-vous de Chirlcs-
il . tous qui , s'il vivait , n'au-
■ vie . ni biens ? • Il sortit ,
f tout le monde étonné de son
'.et revint a Brouage, qu'il dé
cm i5*J5, contre les proies-
Prisonnier a la bataille de
SAI i3
Contras , où il avait signalé sa bra-
voure , il resta Gdèle a Henri IV, et
le serrit avec beaucoup de zèle. Char-
gé de négocier avec Cossé , son beau-
frère , pour la reddition de Paris
( V. Cossé , X , 44 )» H entra dans
cette ville à la tête des premiers dé-
tachements. Nommé commandant ,
avec le maréchal d'Aumont , des
troupes royales dans la Bretagne , il
entreprit, pour plaire à la veuve du
comte de Laval , le siège du château
de Comper (a) : le maréchal y fut
tué ( F. d'Aumowt , III , 70 ) ; et
Saint-Luc fut obligé de se retirer. En
1595, Henri IV lui donna le collier
du Saint-Esprit ; et l'année suivante,
sur la démission de Phililiert de La
Guiche ( F. Guicbe , XIX , 77 ) ,
il fut nommé graud -maître de l'ar-
tillerie. Au siège d'Amiens , comme
il regardait , dit Sully ( Mcmoir. ,
liv. ix), entre deux gabions où il
Î>eîue y avait il passage pour un bou-
et , il en vint un qui le renversa
mort, le 8 sept. 1597. • Saint Luc,
très gentil et accompli cavalier en
tout , s'il en fût un à la cour , dit
Brantôme , est mort très-regretté ,
en réputation d'un tiès-brave , vail-
lant et bon capitaine. » Son corps fut
rapporté à Paris , et inhumé dans
l'église des Cclestins. W-*s.
SAINT-LUC ( Timoléow d'Esfi-
fay de), maréchal de France, fils
du précédent , était né vers 1 58o. Un
jour, ayant été poussé un peu rude*
ment contre une muraille par le fils
du duc de Maïenne, il lui demanda
si c'tiait pir jeu ou pour l'offenser.
Le jeune M.iïenne lui dit qu'il pou-
vait le prendre comme il le voudrait,
et ajouta : « Ne me reconnaissez- vous
» pas ? » Oui , répondit Timoléon ,
U a»l»baJioU»tM
?««»
(%) Cm rttUMi «I à quatr* linn *•
Ci» Tomrt , romwtm •■ U 4il par
*. à'Av
• •*
16 S Al
en trouve un autre dans le Nicrologe
des hommes célèbres de France,
année 1770 , pag. 3qï. W — s.
SAINT-MARC ( i/abbé de ). F.
GUÉNIN.
SAINT-MARC ( Jean-Paul-An-
drê* des Rasins , marquis de ) , poète
lyrique , était né dans la province de
Guicune , en 1728, d'une famille
noble, originaire de Venise, et alliée
à celle de Montesquieu. Il fut admis ,
eni744;danslesGardes-Françaises;
mais un accident l'ayant oblige' de
Suitler le service en 1 762 , il cher-
ha,dansla culture des lettres, moins
un moyen de succès qu'une ressource
contre l'ennui. Saint -Marc raconte
lui-même assez gaîment sa me'tamor •
phose. a Une nuit, dit-il , je rêve que
» je suis poète : je me lève , j'écris ;
v et bientôt je me trouve auteur de
» quelques pièces fugitives ». En-
couragé par les suffrages de Dorât ,
il s'essaya dans le genre lyrique , et
fit représenter , en 1770 , la Fête de
Flore , pastorale, que le public ac-
cueillit avec indulgence. Cette pièce
fut suivie K Adèle de Ponthieu , opé-
ra, dans lequel il voulut donner une
idée des usages et des tournois de
l'ancienne chevalerie. La nouveauté
du spectacle , la beauté des décora-
tions, et quelques coups de théâtre as-
sez heureux , firent le succès de cette
pièce. Elle fut reprise , en 1781, avec
une nouvelle musique de Piccinni(f .
ce nom ) ; et bien qu'on ne l'ait pas
représentée depuis , elle est restée au
répertoire. Saint- Marc composa les
vers qui furent récites sur le Théâtre-
Français , en 1778, lorsque le buste
de Voltaire y fut couronné ( V. Vol-
taire); et, suivant sa coutume, le
Shilosophedc Fcriicy ne manqua pas
elui rendre touslcscomplimcnts qu'il
en avait reçus. Loué par tous les jour-
nalistes et par t'abbé Sabaticr ( F.
7Ï
SAI
les Trois Siècles ) , Saint-Marc ut
put échapper aux railleries de Riva-
roi , qui le persifle « sur le bem
» quatrain qu'il s'est fait lui-même,
» au bas de son portrait , couronné
» de lauriers , de roses et de trom-
» pettes » ( Voy. le Petit Alman. des
grands hommes ). Saint-Marc fut di
petit nombre des gens de lettres qâ
traversèrent la révolution sans être
aperçus; il est mort à Bordeaux, le
11 octobre 1818, à l'âge de quatre-
vingt-dix ans. Le recueil de sut
Œuvres a eu plusieurs éditions(i)»0
La plus belle et la plus complet*
est celle de Paris , 1789 , 3 roL ,(
in-8°. , ornés de vignettes , et d*
portrait de l'auteur. Le premÛLV
volume contient les pièces fugifi-.
ves , parmi lesquelles on dîstingm.
dans le temps une E pitre aux Frun
çais détracteurs de la France , ftt
des Réflexions sur l'opéra ; le a»»,
cond les pièces lyriques : Adèle
Ponthieu; la Fête de Flore; Fi
me, ou le Langage des Fleurs; GÛ
cère ; Lindor ; Roger , comte i
Foix ; et VAlceste de Quinault, n
touché. Dans le troisième on t
de petites pièces que l'auteur intitule
Demi- Drames , et qu'il avait coi
posées pour l'éducation des enfan
W— i
SA1NT-MARD. F. RÉmond.
SAINT-MARTIN (Michel di)
personnage qui n'est guère connu
par ses ridicules , naquit à Saint
le icr. mars 1614. 11 était le fils d9;
marchand, qui, s'étant enrichi d
le commerce de l'Amérique ,
de$ lettres de noblesse, et se fai
appeler sieur de La lfere du
(1) La premier* art de 1776, i vol.
féconde , i?8i,a 3 val. io-8°.; la trou"
n'en a que deux : la dernier*, Paris (
îSoQ, n'a qu'au Tokune.
^
SAI
i de Miskon ( i ) , etc. Seal
• de 1* fortune de son pire,
r Saint-Martin le surpassait
vanité. Quoiqu'il fût d'une
repoussante , et qu'il n'eût
dose d'intelligence très-mé-
, il était aussi fier de sa fi-
i de son esprit que de sa no-
Ko nn mot , jamais homme
11 plus de prétentions avec
de moyens de les justifier.
eabrassé l'état ecrlésiastique,
i l'Italie . et reçut , à Rome, le
litre de docteur en théologie
roronota ire apostolique. A son
, il t'établit à Caen, et se fit
r . en itiSo , à l'université ,
1 fat élu recteur , trois ans
Cet honneur inattendu ne pou-
l'accroître son orgueil. Beau-
té poètes célébrèrent son élec-
«r des pièces grecques, latines
tcaisr* . dont il lit imprimer te
1 in-4". Ce fut moins à sa bien-
re qu'a sa vanité que la ville de
- L* dut plusieurs ctablisse-
rharitables; et il orna de sta-
I de bas - reliefs les églises et
îB'ipales places de (laen. Il
fondé nne nouvelle chaire de
>~ie , qui devait être occupée
« professeur de la maimn de
lotre ■ mais ce premier tia té
rgpj du consentement des par-
• I il eu signa un second avec
*aitcs. Ambitionnant le titre
«treteur de* lettres et des arts,
ut une ^nmc a l'académie tli-
Vinod. pour un prit annuel de
» ufiue.et une autre a ta confrérie
»l*.l>rile,pouriinpri\demu-
. \* fuMum»* grotesque qu'avait
fé\ «bl>é<i>- Siinl-Martin.ajou-
■a«-ore a sa ludeur. Se plaignant
SAI
'7
sans cesse du froid, il portait , pour
s'en garantir , sept chemises , sept
paires de bas et autant de calottes ,
qu'il recouvrait d'une perruq ic. Vê-
tu de cette sorte, il se faisait traîner
par un laquais , dans une de ces voi-
tures nommées vinaigrettes , dont il
so prétendait l'inventeur. Il couchait
dans un lit de briques, sous lequel
était un fourneau pour entretenir la
chaleur. La curiosité, le désœuvre-
ment, et l'espoir d'être témoin de
quelques aventures divertissantes ,
attiraient cher l'abbé de Saint -Mar-
tin une foule de personnes , qu'il rc-
'evait avec une importance comi-
que, persuadé que c était à son mé-
rite seul qu'il devait de si nombreu-
ses visites. Quelquefois cependant il
s'apercevait que la société s'amusait
à ses dépens; et alors il entrait dans
une colère proportionnée à l'offense
qu'il prétendait avoir reçue, et in-
tentait aux rieurs des procès qui le
ren lirent le jouet du public, et même
de ses p irents ( Voy. Goîi fuly ). '^n
peut voir, dans les ouvrages cités
a la fin de l'article, quelques-uns
des tours que jouèrent à l'abbé de
Sa int -Mail in ses prétendus ad mira -
tenrs. Oi sait qu'en ir>86, le cheva-
lier de Chaumont ( V. ce nom ) ra-
mena en France des ambassadeurs
du roi de Siarn. Q iclques plaisants
profitèrent de cette circonstance pour
]MT>uader a t'abbé de Saint- Martin
qu'ils étaient députes par ce prince
pour l'engager i pisserdans*c«é;ats,
afin d'y remplir le poste émiiient de
£ aiid-inandariii.l/ahl>étraitjm4giii
(iquement les ambassadeurs, et fut
nn mandarin, avec les cérémonies
bon iVofim-s imaginées par Molière,
dans le Bourse* >is gentilhomme i .
t. «• f»ia.t ,*mt m-m% . «•! -*■ S-niJ-M«»'»"i
l .il. l'on* . T" lc« eilr.i»»|iui • de Saiiil tf*ilin
IL.
i8
SAI
Saint -Martin était alors .dans un
âge avancé; et il mourut persuadé
de. sa dignité, le 1 4 novembre 1687.
On l'enterra dans une chapelle ma-
gnifique, qu'il avait fait construire
dans l'église des Gordeliers. Huet,
qui le traite avec beaucoup de ména-
gement, dans les Origines de Caen ,
en a fait un portrait fort comique ,
dans la première de ses Epigram-
mes9 toute tissue de mots burlesque-
ment composés. 11 juge que les opus-
cules de cet abbé sont indignes d'ê-
tre connus. Dans le Dictionnaire de
Morcri , édilion de 1769, on en cite
vingt -un ; mais il se trouve dans le
nombre plusieurs Faclums. Le* prin-
cipaux sont : I. Du gouvernement
de Rome, Caen, i65a., in- 12;
iôSq, in - 8°. II. Le Bon et libéral
officier y ou la Vie et la mort de Jean
Dubois , conseiller de la cour des
monnaies de Saint - Là (parrain de
l'auteur), ibid., i655 v i658, in-
ix III. Relation d'un voyage fait
en Flandre en 1661 , ibid., 1667 ,
in-ia. IV. Moyens faciles et assu-
res dont M. Delorme s'est servi pour
vivre près de cent ans , 1 68a , 1 683 ,
in- 11 (3). On a inséré daus le même
volume : Portrait en petit de M.
mw^m^^mim^Êm^mwmmmWÊm^mmm^m^m^mm^m^emumÊmmmwmmwmmwmmwmi^m^mammmimtmm^m»
faamirent a Molière, l'idée du B<mrçeoit gentilhom-
me : «MM cfII» |«ec - fol repretentec en 1670 ; rt le
Memdnrtnmt de S*iat-Martm uV»t que de iriStf.
(S) A la pan. 4°5 de ce volume. S* nt M.irtin
doou la li>lr des livrigqnMa fait iinprin>er à «et
fraie el donne* m trt ami» 1 1 aiific , Hrp«i>« t<ente-
quatre au* qu'il «'r»t rrlirc a t'-aeii Ile mut un 001-
lire àf ?4 : oul«e cens que m otiuntic !<• Diut. ae
Morrri, i>o y cite nue f/itlotte des Pn^\.f\a\ ( de-
)tni» Outr jusqu'à Frwurui» Ier. ), un Livre drg
noms de qttrltjttei habitant % de Curn qui ont ton m»
gé en pava éti auprr , et une Leltie de ht. De L'or-
me m où il exlioi te le tirur de Saint-Martin a K)uf-
»frir uneltpiee aaeutii. si l'on en fuit de m per»<m-
» ne f duant qu't n «un particulier il tra te aei pi ns-
»U litenliOy ri*u me contempla. » Saint-Bfai tin an-
nonce de plus (pftg 4»° ) *«n forage en Annie-
i*m , qui »era, dit il , ivaptitnd dantt|oelqaeteuipi.
Non» tommi entrât danj ces détail* , parce qne la
coll« ction c<>mp^t« des ouvrage* de. l'abbé Saint-
Martin , serait au moinaanan précieneo pour an ime-
tenx qne e< Ue dm OEavres de Catnnrinot on de
«■H (TA/bàrni ( Vay, PmHNlOV.)
SAI
Delorme ( F. ce nom , xi , i
curieux trouveront des dçU
l'abbé de Saint- Martin dans
nagiana , le Furtlcriana, les
ges de Vigneul - Marville
gonne), et V Histoire de la B
par Rcnneville , n , 196" e1
le Sammartiniana de Foucj
demeuré iuédit ( Vojr. Fouc
xv , 33 1 ) ; mais ils doive
surtout la Mandarinade , 01
toire du mandarinat de l'ai
Saint- Martin, in - ta , préci
son portrait en caricature
PoREE, xxxv, 4^! ). W
SAINT-MARTIN (Jeaw-
de ), missionnaire , né à Paris
janvier 1743, se forma au ;
des autels parmi les clercs de
Médéric , fut maître de con
(puisdirecteur)du seminaired
Louis , reçut , en 1 77a , le boi
docteur en théologie , et se ,
poussé du plus vif attrait v
missions étrangères, partit la
année pour la Chine , sans p
congé de ses parents. Il m
quelque temps à Macao pour 1
tre an fait du cérémonial, et 1
en 1774, dans la province <1
tchouan , 011 l'envoyèrent fes
rieurs. Son zèle et son appli
lui firent surmonter les pre
difficultés : en peu d'années
assez bien l'i liome du pays
prêcher en chinois, et pub]
cette langue une traduction
vrc de l'Imitation. En 1784 ,
nommé coadjuteur du vicaire
tolique du Sse- tchouan ( Voy
tier), et sacré évêque de G
in parlibus : il fut arrêté di
persécution de 1 785 , qui enle1
missions de la Chine , trois é
et quinze aunes prêtres euro
Rendu à la liberté au bout d<
ques mois , avec l'alterna ti
SAl
Peking ou de sortir de Tem
réqoc de Caradreprit ce der-
ti , et passa quelque temps à
, épiant l'occasion de rentrer
irnt dans le S*e-tchouan, ou
iva qu'en 1789. 11 devint ,
SAl
>9
s «•près, vicaire apostolique
province, y établit, en 1793,
►1rs de fille* , échappa aux
lions partielles qui se renou-
l par intervalles, et termina
ieuse carrière , le 1 5 novera-
>i. Ce vertueux missionnaire
ptoré d'un zèle incroyable
salut des âmes ; et Dieu bénit
vaux : dans les ueuf années
•cédèrent sa mort, la c h re-
lu S r-tebouan augmenta de
» ciuitié, et le nombre des
r fut porté de vingt-cinq mille
inle mille , malgré les persé-
. Il était d'ailleurs infatigable
rail : il avait composé ou tra-
cbinoîs plus de trente ouvra*
ont V imitation de J.-C. , et le
isme de Montpellier : sa cor-
1 Jauce, soit avec les autres mis-
r*s. soit avec ses confrères ou
:*Earope . était immense. Dix-
\r «es Lettres ont été insérées
U* trois premiers volumes des
«îles lettres édifiantes. M. Tab-
iboalrne, aujourd'hui grand-
re an Hîorèse d'Avignon , en a
r tic* M roi» antres sous ce ti-
Lrtfrrj de M . de Saint-Martin,
m ie Caradre . à ses vère et
f .flà *«#n irrre , rtliçieux 6e-
■cita .précédées d'une Notice bio-
pli»! x ri suivie* de note» , Paris ,
k. Ufbrr. irt-i 1. in-S*.,aver fac-
klf 1 Un t a |«iint un Essai sur
Irjuiation chinoise , par M. Del
U ém aiamk" ««« M. l'aU* LaU>wl»ri#
' • m tmmwd «JTrawt I*» tilia» d« OM| OO-
lac , avocat. Ce dernier morceau ,
qui n'occupe que quarante-trois pa-
ges, e*t principalement tiré du Foj-a-
peur français ( F. Laporte ) , du
P. Duhalde, elsuiloutdu Ta-tsing-
Uu-li traduit en français ( d'après la
version anglaise de G. T. Staunton ),
par M. Rejiouard de Sainte- Croix ,
sous le titre de Code pénal de la
Chine. Les Lettres donnent des dé-
tails curieux et édifiants , mais sou-
vent très- minutieux ; les Notes de
l'éditeur , bien plus étendues que les
Lettres , peuvent offrir une lecture
intéressante (2): il semble néanmoins
que l'on y déprécie trop les sciences
et les connaissances des Chinois ,
et Ton y trouve un peu trop souvent
cités des auteurs tels que Voltaire et
J. J. Rousseau , dont on ne voit pas
que l'autorité s'étende aux matières
contenues dans le corps de l'ouvrage.
C. M. P.
SAINT-MARTIN ( Louis-Clau-
de de ! , dit le Philosophe inconnu ,
ué à \ m boise, d'une famille noble ,
le 18 jauv. I7J3, dut à une bel Ic-
nièrc les premiers éléments de
cette éducation douce et pieuse ,
qui le fit, disait -il, aimer, pen-
rt Ton %'rrt attaché à rrprrwntrr rvactriiimt mm
t-critutv Sur )« *>an »r , Ira titr«« tout rrurod«it«
rn 1 biiKii* , mrre Oirrr« ti»D rt ntrut* avec «li aajii r.
U |inii — , ce» titre*
1 .\nit> ur r> marqur que le tnu»irioi- dr tnt>uvn^n ,
intitule /'-»-••'•({, ». «lau» lr« xV'wr'Iri I*eiti*$
él fi.u.irt Imim. 1 pa*. **o ; , dr allriboc it ua
nntirdrt !Mit»i«H ■ rtrauane»- Lr |ta«Mgr ao«|«rl il
1 .-u* ■•• «Mlf «Tuur I. Itrr Jr M dr Saw t-Marlin ,
f,„l.>\rr i--B \* ■■»•- •i'tnv air r y pai lr d'un li* ra
d. ■ «lurtini» dr U t.hmr. q.ii jrljit uu (i-jim! ri-
du "lr«t" l«« auriiu» (Iiid<4<«. l/rditrnr. qui prut
htimi ri quriiiir rni» iRurinr t partiiulirr, «piul*
<U •-*#»• qti <r llvir ,ipi tij'-l'lri *»f"f *UiiO ■ I du
«j»« . *lt«' €Oill|H»<M" *U»r«l«t"i \+*r UD Uli»MU«MMÎ|«
df • Mi»-h»o« «traojjtit-», mai. il ur jimt i-lrr t|or«-
timi du li»f i"'i«nl« l'i-wum M «ml-, fclatio »ii-
|Mr«t>ti< uum . *{•'* «»t i-iin nrliiiH-iM nt dr «• S*»,
un, iilu» «»*«.!• iiirut , Si'i W-.Ui.in ti . k l-u «u »i-
Bi«lrr- "«t t. |i.4j't'»r mni« li Imiiii i!r P*ul , di.lit il
• rtr |»-rU i l'ait •«.!•• R»«ti, t-ui. \\\V1 ,|». 5»6.
1 A. K— i.
t>> Vovr» , i trt rjard, le cnrin.t «rticU ••»!*
daoa'i'>lM« 2e /- r1rli|(ia» •< ^« Rot , da il ■••
iftO f B° Sirf> , Umo. XXXI, !•■ 4<"-
U..
20 SAI
dant toute sa vie , de Dieu et des
hommes. Au collège de Pont-Levoy ,
ou il avait été mis de bonne heure ,
le livre qu'il goûta le plus , fut celui
d'Abadie , intitulé , Y Art de se con-
naître soi-même ; c'est à la lecture
de cet ouvrage , qu'il attribuait son
détachement des choses de ce mon-
de. Destiné par ses parents à la
magistrature , il s'attacha , dans son
cours de droit , plutôt aux bases
naturelles de la justice qu'aux règles
delà jurisprudence , dont l'étude lui
répugnait. Aux fonctions de magis-
trat, auxquelles il eût cru devoir
donner tout son temps , il préféra la
r profession des armes, qui, durant
a paix, lui laissait des loisirs pour
s'occuper de méditations. Il entra ,
comme lieutenant , à vingt - deux
ans , au régiment de Foix , en gar-
nison à Bordeaux. Initié par des
formules-, des rites , des pratiques ,
à des opérations qu'on appelait
théuraiques , et que dirigeait Mar-
tinez Pasqua lis ( Voy. ce nom ) ,
chef de la secte des Martinistes ,
il lui demandait souvent : Maître ,
eh quoi î faut- il donc tout cela pour
connaître Dieu ? Cette voie , qui
était celle des manifestations sensi-
bles , n'avait point séduit notre phi-
losophe. Ce fut toutefois par-là qu'il
entra dans la voie du spiritualisme.
La doctrine de celte école , dont les
membres prenaient le titre hébreu
de Cohen [Prêtres ) , et que.Martinez
E résentait comme un enseignement
iblique secret dout il avait reçu la
tradition , se trouve exposée, d'une
manière mystérieuse , dans les pre-
miers ouvrages de Saint- Martin , et
surtout dans son Tableau naturel
des rapports entre Dieu, l'homme ,
etc. Après la mort de Martinez , l'é-
cole fut transférée à Lyon; et lors-
que ses opérations cessèrent en 1778,
SAI
elle vint , se fondre , à Paris
la société des G. P. (gran<
fès ) , ou dans celle des I
tbes , professant en appar<
doctrine de Martinez et c<
Swedenborg, mais cherchant
la vérité que le grand œuvre,
Martin fut invité, en 17
cette dernière réunion ; mais i
de participer aux opérations
membres , qu'il jugeait ne p
n'agir qu'en purs francs -maç
non en véritables initiés (c'esl
unis à leur Principe ) , pou
servir du langage consacré
adeptes. Saint-Martin suivait
nions où l'on s'occupait d'ei
qui annonçaient des vertus a
les manifestations d'un ordr
lectuel , obtenues par la vt
sible , lui décelaient , dans le
ces de Martinez, une science
prits : les visions de Swedc
à' un ordre sentimental , une
des âmes. Quant aux phénom
raaguétisme somnamoulique
suivit à Lyon, il les regardait
étant d'un ordre sensible inj
mais il y croyait. Dans une cob
qu'il eut avec Bailly , l'un de
missa ires-rapporteurs , pour
suader l'existence d'un pouvi
gnétique sans soupçon d'inte
de la part des malades , il
qu'il lui cita des opérations fa
des chevaux que l'on traita
par çc procédé. Bailly lui ré]
Que s avez -vous si les chev
pensent pas? L'étude des
matiques dont Saint-Martin
paît, occasionna sa liaison a
lande ; mais leur opinion
rait trop : cette liaison dui
Saint-Martin croyait avoir
rapports avec J. - J. Rou
qu il avait étudie. II p<
comme lui , que les horam<
SAl
bons : mais il en-
: par la nature , celle qu'ils
I originairement perdue , et
pouvaient recouvrer par leur
rotante; car il les jugeait, dans
de . plntot entraines par l'ha-
vicieusequcpar la méchanceté,
fard il ressemblait peu à Rous-
qu'il regardait comme misan-
urneesdt sensibilité et voyant
non non tels qu'ils étaient,
ris qu'il voulait qu'ils fussent,
li. au contraire, il aima tou-
rs nom mes, comme meilleurs
i qu'ils ne paraissaient être ;
barmes delà bonne, société lui
ai imaginer ce que pouvait va-
« réunion plus parfaite dans
fports intimes avec son Prin-
irs occupations , comme ses
i , furent toujours con for-
er t te disposition. La musique
dentale .des promenades cham-
. de* conversations amicales ,
les délassements de son cs-
i des ades de bienfaisance ,
le son a roc. C'est à ses liai-
rec des personnages des plus
un par leur rang ( tels que
d'Orléans , la durhetsc de
ia . le marquis de Lu%ignan ,
-r hal de Richelieu . le chevalier
(Bm.etc. \ qui trouvaient avec
son spiritualisme trop élevé
Mpnt du siècle, qu'il dit avoir
obfirmaiion et le dcveloppe-
# sr* i \rr%, sur les 2r.wds ob-
oc il chcrrh-iit le Principe.
ç»i, dans cette vue. comme
•re . po«ir étudier l'homme et
re. et pour confronter le té-
ge de* autre* avre le sien. En-
alla le service militaire pour
rr to'if entier â ses rêveries.
a àt m* bourg que, par l'or-
*.â«e amie, { Mn,r. de Bœ-
il eut la connaissance des
SAi xi
ouvrages du philosophe leutontque ,
Jacob Boehra , regardé en France
comme un visionnaire ( Voyez ce
nom ); et il étudia, dans un âgé déjà
avancé, la langue allemande, afin
de traduire pour son usage , en fran-
çais, les ouvrages de cet illuminé, qui
lui découvrirent, dit il , ce que , dans
les documents de son premier maître
il n'avait fait qu'entrevoir. Il le re*
garda toujours depuis comme la plus
grande lumière humaine qui eût pa-
ru. Saint-Martin visita ensuite l'An-
gleterre, où il se lia, en 1787, avec
l'ambassadeur Barthélémy , et con-
nut William Law, éditeur d'une ver-
sion anglaise des livres de J. Beehm,
et d'un Précis de sa doctrine. Il fit ,
l'année suivante, le voyage d'Italie
avec le prince Alexis Galitziu, qui
adopta complètement ses idées, et qui
dit alors à M. de Fortia d'Urban qu'il
vit à Rome : Jene suis un homme que
depuis que j9 ai connu M. Saint-Mar-
tin. De retour de ses excursions en
Allemagne et en Angleterre , Saint-
Martin reçut la croix de Saint-Louis,
pour ses anciens services militaires;
mais la révolution ne lui permit pas
de jouir loug temps de cette faveur :
du reste elle le détourna peu de ses
habiluiles méditatives. N'ayant a dop-
té aucune des opinions que lui indi-
quait sa naissance, il n'émigra pas:
il reconnut les desseins terribles de
la Providence dans la révolution fran-
çaise , et crut voir un grand instru-
ment temporel dans l'homme qui
vint plus tard la comprimer. Com-
pris bientôt dans le décret d'ex-
pulsion, du '27 germinal an 11(1794),
contre* les nobles, il quitta Paris. Dans
le moment des plus vives agitations
politiques , il correspondait , sur
des objets de sa doctrine , avec un
bai ou suisse, membre du conseil
souverain de Berne ( Voj\ Rincn*
ai SAI
berger ). Vivant solitaire , séparé
de 6es connaissance» , il se regar-
dait , dans son isolement , com-
me le Robinson Crusoê de la spiri-
tualité. Cependant la conjuration
connue sons le nom de la Mère de
Dieu [V. Thïos), ayant donné lieu
à plusieurs arrestations , le Philoso-
She inconnu ne fut point à l'abri
'un mandat d'arrêt. Mais le 9
thermidor vint le délivrer d'au-
tant plus à propo.«, que sa corres-
pondance avec le baron suisse au-
rait pu le compromettre aux yeux
de gens fort étrangers au spiritua-
lisme. Les deux philosophes se
lièrent intimement , sans jamais
se voir; et ils échangèrent leurs
portraits. Durant le discrédit des
assignats, le Français accepta du
Suisse , mais seulement en dépôt,
l'offre d'une somme en numéraire ,
dont sa philosophie, lui avait ap-
Ïiris à se passer. Tout en estimant
a fermeté de Jean - Jacques , il
trouvait peu séant dans la bouche
d'un homme qui prêchait la bien-
faisance , d'en arrêter le libre cours
en refusant les dons. Saint- Mar-
tin nous apprend lui-même qu'après
être sorti de prison il monta la
garde au Temple, où était détenu
le fils de Louis XVI. On l'avait
compris , trois ans auparavant sur
la liste des candidats pour le choix
d'un gouverneur du Dauphin ! (On
peut voir, pour la composition de
cette liste , l'article Bernardin de
Saïnt-Pieri\e.) Enmai 179$, char-
gé de dresser l'état de la partie
donnée à sa commune des livres
provenant des dépôts nationaux ,
ce qui l'intéressa surtout , c'est
qu'il y trouva des richesses spi-
rituelles dans une Vie de la sœur
Marguerite du Saint - Sacrement.
Vers la fin de la même année, quoi-
SAI
que sa qualité de noble lui intei
séjour de Paris , il fut désigné |
district d'Amboise comme u
élèves aux écoles normales des
à former des instituteurs poui
pager l'instruction : il accepta
mission ,dans l'espérance qu'il
rait , en présence de deux mil
diteurs animes de ce qu'il ap
le Spiritus mundi , déployer s<
ractère de spiritualité religieux
combattre le philosophisme 1
riel et antisocial. Requis de
trer dans la capitale , il y vint
à -propos pour défendre et dci
per la cause du sens moral , c
le professeur de la doctrine di
physique ou de l'analyse de Vt
dément humain. La pierre qu'i
ce sont ses termes, au front de/
fyste philosophe (M. Garât) , i
tit encore dans les débats d<
souvenir est resté aux adeptes 1
respondance inédite de Saint'
tin , 19 mars 1795 )..La pai
tre la France et la Suisse 1
plus active avec Berne sa reli
qui lui servit d'intermédiaire
une autre correspondance de
dilection à Strasbourg, snsp
par les circonstances. Cétait
si , plus que jamais , entre les
amis, un commerce d'ex plia
pour l'un sur le texte de ,
Bœhm , et d'éclaircissements
l'autre sur la doctrine de i
Martin. Les écrits de celui-
avaient besoin , même ceux
paraît le moins obscur. Au
lieu d'une révolution au su;
laquelle il disait , dans son I
ge spiritualiste , que la France
été visitée la première et tri
vèrement parce qu'elle avait
plus coupable, il émit des p
pes différents de ceux qui é
alors professés , quoiqu'il d
SAI
» U soumission à Tordra
i sod Edair , entre au-
association humaine , il
base de l'ordre social
ime thé pratique , coin-
vraiment légitime. Ce-
I »»e pi mit pas avoir eu
? fonder une secte. Ses
lymcs étaient toujours
'htbtsofthe inconnu : il
ait à quelques amis , et
oan lait le scciet , qui
l plussûrcmrut gar le' que
» occupait de tels objets,
o avait beaucoup lu les
t de Descartes et les ou-
ibelais , et il aimait d'au-
visiter les lieux où ces
s avaient pris naissance,
itree était aussi la sienne.
expliquer comment le
me av.«it pu composer
; de l'homme -esprit , ou-
>l*s .sériein comme des
•s f et le Crocoiiilc, poè-
ie de* plus bizarres, roê-
ibe'aîs : c'est une fiction
, qui met aux prises le
aal , et qui couvre sous
ppe de féerie, des ins>
iine cri'iquc dont la vé-
iie aurait pu blesser des
i Tiques et littéraires. Au
e rouun énigmatiq'ie se
pa^esde métaphysique,
de r Influence des signes
aiion des idées , propo-
stuut. La discussion de
• >n ainrnc des résultats
par les notions lireïs de
ituel aux |url!esclle tou-
qu« I*» l>estr% antérieur
ira l'idée , etc. Ma'gré
k de «on e*pnt , qui .ui
ramei.erâ «un spi'ilua-
i trairait quelqu- fois dans
in uu sens droit et une
SAI *3
modestie simple et aimable. Son
caractère liant et commnmcattf
eut pu loi acquérir beaucoup de
partisans ; mais il ne cherchait
point a faire des prosélytes. Ne vou-
lant que des amis pour disciples,
il tenait un journal doses liaisons ;
et, de même que ses traductions
de son cher / hilosophe étaient des
provisions pour ses vieux jours , il
regardait ses nouveaux amis com-
me des acquisitions, et r? 6e ju-
geait très-riche en rentes drames.
M. De Géraudo nous a fait part
d'une conversation qu'il eut avec lui
sur les spectacles ( Archiv.Uttêr.,
1. 1 , p. 337 ). Saint- Martin les avait
beaucoup aimés. Souvent, pendant
les quinze den.ièrcs années de sa
vie, il s'était mis en route pour jouir
de l'émotion que lui promettait la
vue d'une action vertueuse mise en
scène par Corn» ille ou Bacine. Mais
en chemin , la pensée lui venait que
ce n'était que l'ombre de la vertu
dont il allait acheter fa jouissance ;
qu'avec le même argent il pouvait
eu réaliser l'image. Jamais il n'avait
pu , disait- il , résister à cette idée :
il montait chez un malheureux, y
laissait la valeur de son billet de par-
terre , et rentrait chez lui , satisfait.
En 180 3 il disait qu'entré dans sa
soixantaine, il avançait, vers les
grandes jouissances qui lui étaient
annoncées depuis long temps. H fit,
Tété de cette année, des voyages
à Amboise, a Orléans, etc., pour
revoir quelques amis. A son re
tour un entretien qu'il avait désiré
avoir avec un mitlicmaticien pro-
fond sur la science des nombres,
dont le sens caché l'occupait tou-
jours , eut lieu avec M. de Rossel.
Il dit , eu finissant : « Je sens que je
m'en vais :la Providence peut «l'ap-
peler; je suis prêt. Les germes que
a4
SAI
j'ai tâché de semer fructifieront $ je
rends grâce au Ciel de m'avoir ac-
cordé la dernière Cayeur que je de-
mandais. » Le lendemain l'un de ses
ses disciples zélés le vit monter dans
la voiture qui le transpoi u| chez
le sénateur Lenoir La Roche , au
village d'Aunay. Après un léger re-
pas , s'étant retiré dans sa chambre,
il eut une attaque d'apoplexie. Quoi-
que sa langue fût embarrassée , il
put cependant se faire entendre de
ses amis accourus et réunis auprès
de lui. Sentant que tout secours hu-
main devenait iuutile , il exhorta
ceux qui l'entouraient à mettre leur
confiance dans la Providence , et à
vivre^ntre eux en frères , dans les
sentiments évangéliques. Ensuite il
pria Dieu en silence , et il expira
sans agonie , le j3 oct. j8o3. Quoi-
que Saint-Martin fût encore alors
assez répandu , il était si peu connu
dans le monde, que les feuilles publi-
3ues annonçant son décès, le conf un-
irent avec Martinez-Pasqualis , son
maître, morten 17 79,4 Saint-Domin-
gue. Saint-Martin a beaucoup écrit;
et ses livres ont été commentés, et tra-
duits en partie, mais principalement
dans les langues du nord de l'Eu-
rope. Suivant ses disciples, le but de
ses écrits est non - seulement d'ex-
pliquer la nature par l'homme , mais
de ramener toutes nos connaissances
auPrincipe,dontl'esprithumain peut
être le centre. La nature actuelle, dé-
chue, et divisée d'avec elle-même et
d'avec l'homme, disent -ils, con-
serve néanmoins dans ses lois, com-
me l'homme dans plusieurs de ses
facultés, une disposition à rentrer
dans l'unité originelle. Par ce dou-
hle rapport, la nature se met en
harmonie avec l'homme, de même
qucPhomne se coordonne à son Prin-
cipe. Suivant la même doctrine,
SAI
le spiritualisme y dont la voi
avait été d'abord ouverte par
qualis , et ensuite par Jacob Bo
n'était pas simplement la se
des Esprits , mais celle de
Les mystiques du moyen âj
ceux des derniers temps, en
nissant , par la contemplation , i
Principe, suivant la doctrine d*
maître Rusbrock ( Voyez ce n<
étaient absorbés en Dieu parti
tion. Ici, disent les martinistes .
une porte plus élevée : ce n*ej
seulement la faculté affective ,
la faculté intellectuelle , qui ce
en elle son Principe divin, c
lui , le modèle de cette natur
Malebranche voyait, non activi
en lui - même, mais spéeuh
meot en Dieu , et dont Saint-N
voit le type dans son être inU
par une opération active et
tuelle , qui est le germe de la
naissance. C'est vers ce but qui
ses ouvrages sont diriges. I De.
reurs et de la Vérité , ou Les
mes rappelés au Principe unù
de la science, par un Ph il
Edimbourg ( Lyon ) , 1775, i
Un court aperçu de cet iniotdli
ouvrage , le plus remarquai)
ceux qu'a publiés Saint -Ma
suffira pour faire apprécier s<
très productions. Autrefois,
lui , l'homme avait une annur
pénélrable , et il était muni
lance composée de quatre mé
et qui frappait toujours en deu
droits à la-fois ; il devait coi
tre dans une forêt formée de se\
bres , dont chacun avait seize
nés et quatre cent quatre- vin]
branches : il devait occuper 1<
tre de ce pays; mais s'en
éloigné , il perdit sa bonne ai
pour une autre qui ne valait
il s'était égaré en allant de qu
SAI
, et il ne pouvait se retrouver
. revenant de neuf à quatre. Il
e qnt ce? te loi terrible était
«e> a tous ceux qui habitaient
pion de» pères et des mères;
qu'elle c'était point compara-
l'effrayante et épouvantable loi
îoinbre cinquante - six ; rt que
qui s'exposaient à celle-ci, ne
a ira r arriver à su iianUxpiatre,
?m l'avoir subie daus toute sa
■ir . etc. telc. Voilà sous quelles
or» est cachée , ou plutôt voi-
»r quelle* ridicules aberrations
•oser une doctrine qui compte
ic des sectaires ; qui au quiu-
e ueele eût fait élever des bû-
k; Mai* qui dans le dix - hui-
r e»t restée tellement inaper-
qiae le titre le plus exact
plas toériié qu'ait obtenu sou
e*t celui de Philosophe incon-
Til s'était donne lui-même. La
des Errsurs et de la r"érité ,
S*lomonopolis (Paris), 1784,
. , a été signalée , par Saiut-
j». comme frauduleuse, et en-
r du vice des faux systèmes
roffibattair; /'. Homu<.ii,XX,
H. falleau naturel des rap-
qui existent entre Dieu, Vhom-
•f l univers , avec l'épigraphe
de l'ouvrage précédent, sui-
' "os i ge de l'ai item ; : Expliquer
hj**$ par Vhutnme^ et non
m* par les choyés, i parties,
\0Emrz Lyon ;, 178:1, in-8u.
««x ouvrages ont paru eu al-
ad . atec commenta in» par un
1 me. 1 tomes in H"., 1-8 J. 111.
rnjnr de ilesir, Ljuu. 1790,
. rr««i et plument* fois réim-
r ; noti% ri le édition . Metz, an \
1 . in 1 i. Saint Martin cwnpo-
: ovvraj*^ a l'iuttig-iliofidu plii-
fce Thieman, durant ses voya-
Vravbourg et à I*ondrcs. 1*1-
SAI
a5
rater, dans son journal allemand de
déc. 1 790 , en fait l'éloge comme de
l'undes livres qu'il avait le plus goû-
tés , quoiqu'il avoue ingénument ,
quant au fond de la doctrine, l'avoir
peu entendu. Kirchbergcr le regarde
comme le plus riche en pensées ht"
mineuses ; et l'auteur dit qu'en ef-
fet il s'y trouve des germes épars
çà et là, dont il ignorait les pro-
priétés en les semant , et qui se dé-
veloppaient chaque jour pour lui,
flepuisqu'il avait connu Jacob Bœhm.
IV. Ecce komo, imprim. du cercle
social, an iv ( 179G), in-12. Ce fut à
Paris qu'il écrivit cet opusculc,d'a près
une notion vive ( dit il ), qu'il avait
eue à Strasbourg. Son objet est de
montrer à quel degré a abaissement
l'homme infirme est déchu , et de le
guérir du penchant au merveilleux
d'un ordre inférieur , tel que le som-
nambulisme , les prophéties du jour,
etc. Il avait plus particulièrement
en vue la duchesse de Bourbon ,
son amie de cœur , modèle de vertus
et de piété , mais livrée à ce même
entraînement pour le merveilleux. V.
Le Nouvel homme , Paris , ibid. ,
an iv (1793), 1 vol. in 8'\ C'est
plutôt une exhortation qu'un ensei-
gnement. Il l'écrivit à Strasbourg,
eu 1790 , par le conseil du chevalier
Silverhielin , ancien aumônier du roi
de Suède , et neveu de Swedenborg.
L'idée fondamentale de cet ouvrage
est que l'homme porte en lui une es-
pèce de terfe , dont sa vie entière
devrait être le développement, parce
que l'aine de l'homme , dit-il , est
primitivement une pensée de Dieu.
Il .1 dit plus tard qu'il n'aurait pas
écrit ce livre ou qu'il l'aurait écrit au-
trement, si alors il a\rait eu la con-
nai>sinccdes ouvrages de Bœhm. VI.
De l'Esprit des choses, mi Coup-d^'U
philosophique sur la nature des êtres
a6 SAI
et sur V objet de leur existence , avec
l'épigraphe : Mens hominis rerum
univers alitatis spéculum est, Paris l
an vin (1800), a vol. in -8°.
Saint-Martin pensait qu'il devait y
avoir une raison à tout ce qui exis-
tait , et que Y œil interne de l'obser-
vateur en était le juge. II considère
ainsi l'homme comme ayant en lui
un miroir vivant , qui lui réfléchit
tous les objets, et qui le porte à tout
voir et à tout connaître: mais ce mi-
roir vivant étant lui-même un reflet
delà Divinité, c'est par celte lumière
que l'homme acquiert des idées sai-
nes , et qu'il découvre V éternelle na-
ture (voy«-z n° X), dont parle Ja-
cob Bcehru. &t ouvrage est celui
des Révélations naturelles, dont
l'auteur annonçait le projet, en 1 797 ,
à Kirchberger , et au sujet duquel ce-
lui-ci conseillait à Saint -Martin de
supprimer tout ce qui pouvait sentir
le mystère. Les adeptes pensent que
sïY Anthropologie, dont s'occupe un
deses disciples, secondé de tout ce que
les connaissances modernes ont pu
découvrir, embrassait les principes
applicables aux diverses branches de
la science de l'homme physique, mo-
ral et intellectuel, on aurait un vérita-
ble Esprit des choses. VII. Lettre à
un ami , ou Considérations politi-
ques , philosophiques et religieuses ,
sur la Révolution française , Paris ,
an m ( 179^ ). Saint-Martin regar-
dait la Révolution française comme
cette du genre humain, et comme une
image en miniature du Jugement
dernier, mais où les choses devaient
se passer successivement, à commen-
cer par la France. Il serait difficile ,
d'après ce galimathias , de deviner
ce que furent à cette époque les opi-
nions du philosophe inconnu ; mais
on a dit qu'il était lié avec des illu-
minés étrangers , et que plusieurs
SAI
de ceux qu'il appelait ses amis.
de ce parti. VIII. Eclair sur
dation humaine, Paris , an v (
in- 8°. L'auteur découvre <
Principe de l'ordre social I
d'où émanent la sagej.se, la
et la puissance, sans lesqu
n'existe point d'association
ble , etc. IX Réflexions d'i
servateur sur la question
séc par l'Institut : Quelle
les institutions les plus pn
fonder la morale d'unpeuplt
( 1 798 ). Après avoir passé e
les divers moyens qui peuvi
dre à ce but en liant la mor
politique, il montre Fin suffis
ces moyens, si le législaten
seoit lui-même, sur les 1m
times de notre nature , cette
dont un gouvernement ne d
que le résultat mis en action,
traité, quinze ans auparavant
jet analogue , proposé par !
mie de Berlin , sur la Meille\
nière de rappeler à la raison
pies livrés à l'erreur ou ê
perstitions; question qu'il cre
lubie par les seuls moyens b
( Mém. inséré dans ses OEuvi
thumes ). X. Discours en 1
au citoyen Garât, prof esset
tendement humain aux écol
maies, sur l'existence d*un$t
rai, et sur la distinction et
sensations et la connais soi
discours , prononcé à la suit
conférence publique (a^fév.
se trouve imprimé dans la co
des Ecoles normales ( tome
Débats), publiée en 1801. XI
relatif à la question propo?
T Institut : Déterminer Vin
des signes sur la formati
idées ,4a vec l'épigraphe : l
turideœ,fiunt signa, an vu (
80 pag. in-8°. Un passage où
SAI
raMtiioiiié oes
' les idées , parût avoir
mine» k I* question de
qai suppose cette antério-
bqoeile fauteur répond
il la aoestjoo surrant des
■êtié toéosophiques , moi-
tiqr.es. Dans l'allégorie fa-
Mit nous avons parlé, cet
s y trouve intercalé, quoi-
on bien différent , est rensé
l'un petit-cousin de M014.
n ) v tracé par un psycho-
bs le cabinet de Sedir ( le
sont les deux personnages
es principaux du livre qui
e : XI I . U Crocodile, ou la
a bien et du mal, arri-
ie règne de Louis XF,
co-mapque en i o j chants,
•rose mêlée de vers : ou-
thume d'un amateur de
hées , Paris, an vu ( 1 799) ,
le 46o pages. XIII. Le
de l'homme - esprit , Pa-
?ret, an xi ( ibci), in-
ties : De l'homme ; — De
; — De la parole. L'objet
est de montrer comment
esprit ( ou exerçant un mi-
ritiid ) peut s'améliorer et
lui-même et les autres , en
1 Parole ou le Logos ( le
l'homme et à la nalure.
duetwns il'ou v rages de Ja-
1, savoir: i°. V Aurore
ou la Racine de la phi-
etc. , contenant une des-
r la nature dans son ori-
; Induit sur IVditioo ai-
de Gichtcl ( Voyez, re
1682 , par le Philosophe
Paris, an ix ( 1800 ),
tte nature originelle , que
bm appelle Y éternelle nu-
ont la nôtre serait une a'-
s'est point une nature sans
SAI
•7
a«*»*^, t»iso»e.le est V*
manation d un Principe nn et indi-
visible, que Bœbm considère comme
trinaire dans son essence et sept*»
n*ire dans ses formes on modes. Un
Précis de l'origine et des suites do
l'altération de cette nature, sui-
vant Jacob Bœhm, donné dans le
Ministère de t homme-esprit (pag.
28- 3i ), montre comment, en
voulant dominer par le feu, dans
le premier Principe , au lieu de ré-
gner par Y amour, dans le second,
l'esprit prévaricateur entraîna dans
sa chute l'homme , qui lui avait été
opposé ; comment , l'homme avant
été absorbé dans sa forme grossière,
l'amour divin voulut lui présenter
son modèle, pour lui faire recouvrer
sa ressemblance, etc. Saint-Martin dit
au reste , avec Poiret , que l'auteur
est à - la - fois sublime et obscur ,
et qu'en particulier son Aurore est
un chaos, mais qu'elle contient tous
les germes qui sont développés dans
ses Trois Princiftes , et dans ses pro-
ductions subséquentes — a°. Les
Trois Principes de l'Essence <sï-
fine, Paris, an x (1803), 'A vol.
in-8°. Cet ouvrage, composé sept ans
après Y Aurore naissante, est un
peu moins informe ; et l'on peut
le regarder comme un tableau de
la doctrine de l'auteur , sauf les
éclaircissements et les nouvelles ex-
plications que présentent les ouvra-
ges suivants , quoiqu'ils ne forment
qu'une portion de ses Œuvres : —
3°. De la Triple vie de l'h'.mme,
retu par l'éditeur , Paris , Mi-
gn^ret, 1809, in-8°. C'est sur la ma-
nifestation de Y origine de Vessence
et de la fin des choses , suivant les
Trois Principes, qu'est établie cette
Triple vie , comprenant la vie exté-
rieure et corporelle , la vie propre
et interne , et la vie divine où l'aine
?8
SAI
entre , par une nouvelle naissance, et
pénètre dans l'esprit du Christ. —
4°. Quarante questions sur l'orne ,
etc. , suivies des six points et des
neuf textes , revus par le même ,
Paris , 1807 , in-8°. Ces questions,
avaient été proposées à l'auteur,
Sar un amateur de théosopliie , le
octeur Balthasar Walter. — Ces
traductions forment à - peu - près
le tiers des Œuvres de Bœhin ,
dont il n'y avait que deux ouvra-
ges traduits jusqu'alors, en -vieux
langage; la Signatura rerunt, im-
I)rimé à Francfort, en 1664 , sous
e nom du Miroir temporel de l'E-
ternité , et le second à Berlin, 1 7 'ia,
in-12, intitulé le Chemin pour aller
à Christ... XV. OEuvres posthumes
de Saint- Martin , 2 vol. in -8°. ,
Tours, 1807. On distingue dans ce
Recueil: i°. un choix des Pensées
de Saint-Martin , par M. Touraier ;
1°. un journal , depuis 1 782 , de
ses relations , de ses entretiens , etc.
sous le titre de Portrait de Saint-
Martin fait par lui-même; 3°.
plusieurs questions et fragments de
littérature, de morale et de philo-
sophie , entre autres un fragment
sur l'admiration , et un parallèle en-
tre Voltaire et J.-J. Rousseau, et un
autre entre Kousssau et Buflbn ( par
Hérault de Séchel les); 4°. des poésies
où , comme on le pense bien, l'auteur
s'attache plus au fond qu'à la forme;
5°. des Méditations et des Prières, où
se peint V homme de désir, qui for-
me de nouveau le vœu si souvent énon-
cé par l'auteur, pour que ses sembla*
blés recherchent les vraies connais-
sances , les jouissances pures de l'es-
prit , en les puisant dans leur propre
centre , dans la source de la lu-
mière et de V amour pour laquelle il
avait soupiré toute sa vie. Z.
SAI
SAINT-MARTIN ( Loujs PiEaai
de ) , né à Paris , le 10 janvier 1 753,
embrassa l'état ecclésiastique , et Gtf
reçu conseiller-clerc au Châtelet , et
1781. Il prêcha, en 1786, lt pané-
gyrique de saint Louis devant l'aca-
démie française , et publia des Ré-
flexions en réponse à celles de Vabbé
d'Espagnac , touchant Suger aj
les établissements de saint Louis 9
avec des notes , 1 786 , in-8°. La ré-
volution le trouva disposé à en adop
ter les principes ; il abandonna m*
état , épousa une femme divorcée et
divorça ensuite avec elle. Il fut suc-
cessivement juge au tribunal de cas*
sation , membre du tribunal de reV
vision établi à Trêves pour les qua-
tre départements de la rive gauche
du Rhin, juge à la cour d'appel ,
après la suppression de ce tribunal,
et enûn conseiller à la cour super
rieure de justice à Liège. Il fit partie
d'une commission chargée de re-
cueillir les monuments des arts i
Rome et en Italie. Lors de la rem*
tauration , Saint Martin resta d*es
le pays où il occupait une pla-
ce ; et il mourut à Liège , le i3 jan-
vier 1819, après avoir recommandé
qu'on l'enterrât dans le jardin de la
loge des francs-maçons, dont il était
membre. Ceux-ci , mécontents qu'os)
lui eût refusé la sépulture ecclésias-
tique, lui rendirent des honnean
extraordinaires. Voyez la brochait.
intitulée : Honneurs funèbres rendît
dans la loge de la Parfaite Th/effi-
gence , à la mémoire du vénérable
frère de Saint - Martin , Liège,
1818, in-8\; le Journal de Liège,
le Spectateur Belge , et Y Ami delà
religion et du roi, tome xxn, p. 3i.
p c Tm
SAINT-MARTIN ( Le père Lé"
due de), Fojr. John Joues.
I
su
> tlYMIAt BIS i V Je 4^ pi> •
mn»cvB«a!:e . ne a Dvle . m? la fia du
nmm. *irc Je. se tlt recevoir avocat .
etubtâi,* r»mv«r>itédesa nllc na-
tale, ane chaire de droit , qu'il rem-
pè&t d'une manière brillante. Par «on
aurva~e avec fcieo nette Bonn lot. il
devint le beau-frère de 9. Périme t de
GranveUe. chancelier de l'empereur
Cfaarlcs-4JBint;el ce ministre ne tar-
da pas a loi procurer un emploi di-
pne Je se» latents. Nommé conseiller
aa parlement de Dole , il fut . peu de
uap* aptes , appelé? au conseil «re-
lit a BraYeHes. En 1 54 i . il fat en-
voie ambassadeur en France pour
Mrraller l'eiécation du traite de
Ciespj ,iu septembre' ; et il s'acquit -
Q de cène mis«ion avec beaucoup
ar prvdence et d' habileté'. Simon Rc-
têrà . son compatriote , lui succéda
bas l'ambassade de France ; /'<r.
k^amo . XXXVII , 3i3 ) ; et il re-
rart . en 1 5 48 , à Bruxelles rem-
plir la place de président du conseil
Jetât et des finances. L' a (Ta i blissc-
■eat de sa santé, causée p.ir la trop
grindc application aux affaires . IV
LStgea de se démettre de srs em-
plois . en i554- Les médecins lui
pmoadrrent que l'air natal le ré-
u^nrait ; mais il fut t rompt dans
cette attente , et mourut a Dole , vers
là un de Canner i:V»fï. On a de lui
!. I uiiinm* stmul ac ditctissima
tvpctaùj Uçîs unie* Cad. , quo lt>co
MauWrrs munera subire soldant ,
r«cn,Seb. Grvplie , iTi3H, in 4°.
de îoi p. P. Yauchard, l'un des ses
elnea . fut l'éditeur de cet ou\ rage ,
^"îl Cî préré 1er d'un avertissement,
iii»* Irquel il ditquTlpien et Papi-
wmL'cnt revivre d.ms notre
m* - Il »»ri, I' l'iwfc, rtrivriit ti.-i'-
lëm -'• <■•»'•■ m*t • irt«i Im «ilit m\ l»« l« I-
^•a ■» m •«••in inAMjltct, |>vr ■
SAl xî
antrar. II. Tract atits de restitxtis*e
in inteçrum. Pi ri* . i"»^. in-a/\
de trui< tenls fetul'cts: Francfort,
i >3 . iu-fol. . i U tète d'nn FmkH
de traites sur le même *i.jet: et dans
le tome v Je* 7Xh'M»*fi> (•fu*vrji
juris. Ver.i*e. i .">Si. Cet ouvrage de
Samt-Mauris petit er.core être utile-
ment consulte. Yover l'Éloge de Tau-
leur par Dunod d.»n* U préface du
Traité d<rs prescriptions. On con-
serve. .1 la bibliothèque de Besançon,
les Mèmosres de l\wihjs>ade de
Jean de Siiut-Mauiis . in -fol. —
Jeaii-RiptiMc ni S n>r M avm« . ar-
rière-pet il-îil s du précèdent . colonel
d'un retira cm de sou nom. contribua
beaucoup au suece* de !a bataille de
Prjguc, en itv.to. Ku récompense de
la valeur qu'il avait montrée dans
cette journée. l'empereur Ferdinand II
lui |KTtiiM d'ajouter à ses armes l'aigle
d'or cnlovee , siippurlri1 par deux
lions. Depuis , la ta nulle de Saint -
Ma u ris n'a pas re>sé de jouir de ia
faveur de la m.ii\on d* Aulrielii*. Ku
i •" i . le ronilr de Mnutbarirv, l'un
des lifMTHii.uitN eu li^ne directe du
vainqueur ilr Prague, rrv»t de l'ciii-
prreur le titre de pliure, qu'il trans-
mit à son fils , mort sans postérité
ui.isciiliiie v /"mer MiivriMnnn \
M. L.iblu'V de liill y a dmiiié la lié-
nètifagi? de* di\ «tm»s br.inrlies df la
maiMHide Samt-Maiiii*, dans \'ffi.\-
toire lie V université du comté de
//niirp ■£«<», tome i"., -iHt)vet plus
complète , u , *j."i. — S\int Mit>
uis : Prudent i»t x . jurisconsulte . m-
d nis le sei/ième si» rie , à Dole , nV
tait pis tle la iiiènic fainile t|ue les
précédents. Il s'acquit une mande
réputation au barir.m par ses lmiii<-
resel par son éloquence; lui ilépulé
plusieirs fois en Flandre et eu Alle-
magne, pour soutenir les mléièls île
sa province . et irmuml à Dole , lr H
?8
SAI
entre, par une nouvelle naissance, et
pénètre dans l'esprit du Christ. —
4°. Quarante questions sur Vame ,
etc. , suivies des six points et des
neuf textes , revus par le même ,
Paris , 1807 , in» 8°. Ces questions,
avaient été proposées à l'auteur,
Sar un amateur de theosophic , le
octeur Balthasar Walter. — Ces
traductions forment à - peu - près
le tiers dus Œuvres de Bœhin ,
dont il n'y avait que deux ouvra-
ges traduits jusqu'alors, en 'vieux
langage ; la Signatura rerunè, im-
Î>rimé à Francfort, en 1664 , sous
e nom du Miroir temporel de l'E-
ternité , et le second à Berlin , 1 7 22,
in-12, intitule' le Chemin pour aller
à Christ... XV. OEuvres posthumes
de Saint- Martin , 2 vol. in-8°. ,
Tours, 1807. On distingue dans ce
Recueil: i°. un choix des Pensées
de Saint-Martin , par M. Tournier ;
2°. un journal , depuis 1 782 , de
ses relations , de ses entretiens , etc.
sous le titre de Portrait de Saint-
Martin fait par lui-même; 3°.
plusieurs questions et fragments de
littérature, de morale et de philo-
sophie, entre autres un fragment
sur l'admiration , et un parallèle en-
tre Voltaire et J.-J. Rousseau, et un
autre entre Kousssau et fiuffbn ( par
Hérault de Séchel les); 4°. des poésies
où , comme on le pense bien, l'auteur
s'attache plus au fond qu'àla forme;
5°. des Méditations etdes Prières , où
se peint V homme de désir, qui for-
me de nouveau le vœu si souvent énon-
cé par l'auteur, pour que ses sembla*
blés recherchent les vraies connais-
sances , les jouissances pures de l'es-
prit , en les puisant dans leur propre
centre, dans la source de la lu-
mière et de V amour pour laquelle il
avait soupiré toute sa vie. Z.
SAI
SAINT-MARTIN ( Louis -Pierre
de ) , né a Paris , le 1 0 janvier 1 753,
embrassa l'état ecclésiastique , et Cul
reçu conseiller-clerc au Châtelet , et
1781. Il prêcha, en 1786, lt pané-
gyrique de saint Louis devant l'aca-
démie française , et publia des Ré-
flexions en réponse à celles de Vabhé
d'Espagnac , touchant Suger et
les établissements de saint Louis ,
avec des notes , 1 786 , în-8°. La ré-
volution le trouva disposé à en adop-
ter les principes ; il abandonna son
état , épousa une femme divorcée et
divorça ensuite avec elle. Il fut suc-
cessivement juge au tribunal de cas-
sation , membre du tribunal de ré-
vision établi à Trêves pour les qua-
tre départements de la rive gauche
du Rhin , juge à la cour d'appel ,
après ta suppression de ce tribunal ,
et enûn conseiller à la cour supé-
rieure de justice 4 Liège. Il fit partie
d'une commission chargée de re-
cueillir les monuments des arts à
Rome et en Italie. Lors de la res-
tauration , Saint Martin resta dans
le pays où il occupait une pla-
ce ; et il mourut à Liège , le i3 jan-
vier 1819, après avoir recommandé
qu'on l'enterrât dans le jardin de la
loge des francs-maçons , dont il était
membre. Ceux-ci , mécontents qu'on
lui eût refusé la sépulture ecclésias-
tique, lui rendirent des honneurs
extraordinaires. Voyez la brochure
intitulée : Honneurs funèbres rendus
dans la loge de la Parfaite Intelli-
gence , à la mémoire du vénérable
frère de Saint - Martin , Liège ,
1818 , in-8". ; le Journal de Liège,
le Spectateur Belge, et Y Ami delà
religion et du roi, tome xxn, p. 3i .
P— C— T.
SAINT-MARTIN ( Le père Léan-
dre de). Voy. John Joues.
SKI
SAINT-MAURIS (i) (Jean de),
|amconsulte,néà Dole, vers la fin du
iv**. siècle, se lit recevoir avocat ,
et obtint, à l'uni vr rsité de sa ville na-
tale, une chaire de droit , qu'il rem-
plit d'une manière brillante. Par son
auriaçe avec Et ieo nette Bonralot, il
devint le beau-frère de N. Perrcnot de
Gran relie, chancelier de l'empereur
Cbarics-4^umt;et ce ministre ne tar-
da pas a loi procurer un emploi di-
f ne de ses talents. Nommé conseiller
an parlement de Dole, il fut , peu de
temps après , appelé au conseil «l'e-
ut a Bruxelles. En i544 * H ^ul en"
Tore ambassadeur en France pour
sorreiller l'exécution du traite de
Oeapy ; au septembre) ; et il s'acquit-
ta de cette mission avec beaucoup
de prudence et d'habileté. Simon Re-
nard . son compatriote, lui succéda
dans rambistaoe de France ( Fvy.
Ie*aii> . XXXVII , 3i3 ) ; et il re-
vint , en i5J8 , à Bruxelles rem-
plir la place de président du conseil
d'état et des finances. L'affaiblisse-
ment de sa santé, causée par la trop
grande application aux affaires , l'o-
L?i£ea de se démettre de ses em-
plois , en i5^4. Les médecins lui
prrtuadèrent que l'air natal le ré-
u Jurait ; mais il fut trompe dans
cette attente , et mourut à Dole , vers
la fin de Tannée ry>5. On a de lui
1. f iibfàma simul ac doctissima
rrpetaio Ups unicœ Cod. , quo loco
tnuLrrrs munera subir e sole an t ,
F.too,Seb. Gryplic , i.ri3H, in 4°.
de 3r>i p. P. Yauchard, l'un des ses
ffrvea. fut l'éditeur de cet ouvrage,
•pj'i! fit pr écé 1er d'un avertissement ,
«Ls.» lequel il dit qu'L'Ipirn et Papi-
-le-a M-mb'cnt revivre dans notre
.' -*-■>!. M rrn. I* l'atra , t rt \%*ul li.nf.
■ »_*--• n • • » 'fi| ma* *m*r b« wli-t ri Irt l»t-
. ' * : T. t t.
SA1 2Q
auteur. II. Tractatusde restitutione
in integrum, Paris, 1 548, in «4°.
de trois cents feuillets ; Francfort ,
1 ^S , iu-fol. , à la tête d'un Recueil
de traites sur le même sujet; et dans
le tome v des Tractalus universi
juris, Venise, 1 584- Cet ouvrage de
Saint-Mauris peut encore être utile-
ment consulté. Voyez l'Éloge de l'au-
teur par Dunod dans la préface du
Traité des prescriptions. On con-
serve, à la bibliothèque de Besançon,
les Mémoires de V ambassade de
Jean de Sdint-Maui is , in - fol. — -
Jean-Baptiste dk Saint Mauris , ar-
rière-pet il-ftls du précèdent , colonel
d'un régiment de son nom, contribua
beaucoup au succès de la bataille de
Prague y en 1620. En récompense de
la valeur qu'il avait montrée dans
cette journée, l'cmpercurFcrdinand II
lui permit d'ajouter à ses armes l'aigle
d'or éployée , supportée par deux
lions. Depuis , la famille de Saiut-
Mauris n'a pas cessé de jouir de îa
faveur de la maison d'Autriche. Eu
1 774 Je comte de Montbarrcy, l'un
des descendants en ligue directe du
vainqueur de Prague, reçut de l'em-
pereur le titre de prince, qu'il trans-
mit à son fils , mort sans postérité
masculine ( Forez Mojtbarrey \
M. Lahbey de Billy a donné la Gé-
néalogie des diverses branches de la
maison de Saint-Mauris, dans V His-
toire de l'université du comté de
Bourgogne , tome i,r., 289, et plus
complète , 11 , sfj. — Saint-Mau-
ris { Prudent de ) . jurisconsulte , ne
d-ins le sci/.icrae siî-cle , à Dole , n'é-
tait pas de la même famille que les
précédents. Il s'acquit une grande
réputation au barreau par ses lumiè-
res et par son éloquence; fut député
plusieurs fois eu Klaiidrc et eu Alle-
magne , pour soutenir les intérêts de
sa province , et mourut à Dole , le K
3o
SAI
octobre 1 584* II a publie : La prati-
que die style judiciaire observés au
comté de Bourgogne , Lyon , 1577,
in-4°* Cet ouvrage, qui a servi déco-
de de procédure à la province jusqu'à
sa réunion à la France , a été réim-
primé plusieurs fois. L'édition de
Dole, 1627 , in -4°. , fut revue et
corrigée par Jean Boy vin ( Voy. ce
nom ). W — s.
SAINT -MORYS ( Étiewwe
BoUBGEVIIf VlALART, COmtC DE ),
fils d'un conseiller à la grand'cham-
bre du pailemeut de Paris (1), na-
quit dans cette ville en 177*2, et fut
élevé avec le plus grand soin fous
les yeux de son père , qu'il suivit
dans Témigration, en 1790. 11 épou-
sa, en 1791 , à Cohlcntz, la nièce
du ministre Calonne; et il servit, à
la même époque , comme simple
volontaire dans la lésion de Mira-
beau: il fit. en qualité d'aide-de- camp
du maréchal de Broglic, la campa-
gne de !*!yï,etcoutinuaf pendant les
années suivantes, à servir dans l'ar-
mée de Coudé. Après le licencie-
ment, il voyagea en Suède et en
Russie; et il recueillit dans ces con-
trées des observations précieuses
pour les arts et l'histoire naturelle,
qu'il alla publier en Angleterre, sous
le titre de Voyage pittoresque de
Scandinavie, Londns, 1801, in>4°.,
fig. H revint, en i8o3,à Paris, où
sa mère n'avait pu conserver d'une
fortune considérable que de faibles
débris échappés aux spoliations ré-
volutionnaires.Gom promis dans l'af-
(1) Le père deVialart Saint-Mot yt«-Uit an de* nom»
on le* pln*écl*irrt de m compagnie ,<t il y jouUaait
d'au* grande considération. C e*t dam sou cabinet
«pat furent rédiger* , en 1789, les courageuses pro-
testations qui attirèrent aux signataires <U si terri-
ble» persécutions. Obligé de •'expatrier en 17*10 , il
consuma le testa de m fortune pour le rétablisse-
ment de la monarchie; et »*eiposa dan» le même
but ans pin* granrls danger». Il périt, en «795, à
Qniberon , au il fiait intendant général de l'armée
rvjal*.
SAI
faire de George Cadoudal , en 1804 ,
par suite de ses liaisons avec MM.
de Polignac , il fut emprisonné à la
Force, puis mis en surveillance à
Hondain ville près de Beauvais, où
son père avait nati un très beau châ-
teau , dont il ne restait que des rui-
nes. Ce fut alors , pour le comte de
Saint-Morys, une grande faveur que
d'obtenir la restitution d'une faible
^partie du terrain que son père avait
possédé. L'autre partie était vendue;
et l'acquéreur lui disputa bientôt ce
que les autorités de ce temps-là elles-
même avaient restitué. 11 en résulta
pour lui une discussion qui a fait
le malheur de sa vie, et qui en*
fin a été la cause de sa mort. Le
3i mars 1 8 1 4 > le comte de Saint-
Morys fut du petit nombre des habi-
tants de Paris qui contribuèrent si
efficacement , par leur zèle, au réta-
blissement du trône des Bourbons.
Le roi le nomma , dans la même an-
née, sous-lieutenant de tes gardes,
puis lieu tenant et maréchal-de-camp.
11 ne recouvra rien de l'immense
fortune de son père: mais les Bour-
bons avaient recouvré leur trône, et
il était au comble de ses vœux. Per-
sonne ne se soumit plus franchement
à la constitution qui fut donnée par
le roi ; et personne n'en accepta
plus sincèrement toutes les consé-
quences. Admirateur passionne des
lois anglaises , il manifestait quel-
quefois , dans sa conversation , des
opinions politiques qui ne plaisaient
pas toujours à ses amis. Ce fut dans
de tels principes qu'il publia , en
i8i5, un petit écrit contre la traite
des nègres, et , peu de jours après,
ses aperçus sur la politique de
V Europe et V administration inté-
rieure de la France , in-8°. Cette
dernière brochure venait de paraître
lorsque l'auteur fut obligé de suivre
SAI
W roi à Gand. H commanda dans la
retraite un détachement des gardes-
do-corps, et montra beaucoup de
fermeté. Lors du retour, il fut un
des premiers officiers de la maison
do roi qui rentrèrent dans Paris ;
et û Tint lui-même , dès le 8 juillet,
faire placer le drapeau blanc sur le
chiteau des Tuileries. Aprè{ l'or-
donuance du 5 septembre 1816,
qui prononça la dissolution de la
ebambre des députes, Saint-Morys
se rea lit au collège électoral de son
département , â Beau vais, avec l'in-
tention, qu'il ne cacha point, d'y vo-
ter pour M. de Kergorlay , que re-
poussait le minisfèie. C'est â celle
circonstance que l'on a ensuite attri-
bue ses malheurs. Ce qu'il y a de
Mr , c'est que le priure de Poil , son
capitaine, le meuaça par écrit, de
destitution, s'il ne votait pas pour
le eau liiat ministériel, et que «bien-
tôt après , l'acquéreur de ses biens,
itet lequel il avait en des démêles
fu paraissaient assoupis, recom-
mença des attaques et des insultes ,
aatqurlle» le comte de Saint-Mo-
rt» rr pon lit connue devait le faire
bb militaire homme d'honneur. Il
latutit a tout ce que sa position et
ion rang exigeaient; ses camarades,
ses chefs et les maréchaux de Fran-
ce eus - mêmes qui eurent à pro-
noncer sur sa conduite, l'approu-
veresa entièrement ; mais uu pou-
voir supérieur exigea davantage;
et 1! fut poussé comme une vic-
time dévouée par une nuin invi-
Hble a on combat inégal et avilis-
sant . ou il succomba , le j 1 juillet
i*t- C'est dans le Mémoire de sa
irr;*r, qu'il faut lire tous les dé-
tails de cet inexplicable et cruel évé-
nement. Cet écrit , intitulé , Mémoi-
T et Consultation, par M™, la
comtesse de Saint-Morys , et M9".
SAI 3!
vewe de Gaudechart , sa fiUe ,
plaignantes , contre le sieur Barbier
dit Dufajr , Jf. le duc de Mouchy,
capitaine des gardes du corps , et
M. le comte de Poix, lieutenant,
un vol. in-8°. de 4 < 6 pag. , Paris ,
1818, fut composé pour le procès
que ces darnes intentèrent à ceux
qu'elles regardaient comme les cau-
ses de la murt du comte de Saint-
"Murys. Ce procès, auquel les tribu-
naux ne voulurent donner aucune
suite, fut reuvoyé à la chambre des
S airs â cause de la qualité de l'une
es personnes impliquées; mais cette
chambre rendit uue sentence pareille
à celle des tribunaux. Outre les écrits
dont nous avons fait mention , le
comte de S.iint-Morys a publié : I.
Tableau littéraire de la France au
dix-lutitième siècle , i8o«) , in 8°.
production assez médiocre où l'auteur
professe une admiration exagérée
1>our les philosophes du 1 8me. siècle.
I. Description d'un monument 10-
main trouve à Paris (rue Vi vienne).
en 180G, et d'autres morceaux,
dans le loin. 11 des Mémoires de l'a-
cademie celtique. III. Réflexions
d'un sujet de Louis \' FI 11, fonc-
tionnaire publtc dans le départe-
ment de l'Oise, 181 4, in-8°. IV.
Proposition d*une seule mesure
pour dégrever la dette de l'état , et
réduire les impôts en 1817, 1816,
in -8°. V. Mémttire sur les moyens
de tendre utiles les friches et côtes
incultes , en les plantant , Paris ,
r8io , iii-8°. M. de Saint-Morys a
fourni quelques articles d'artUtcs an-
glais à la Biograplue universelle ,
dans les tomes m, v et vi. Nous si-
gnalerons seulement l'article du scul-
pteur John Bacon. M— d j.
SAINT-NON ( Jeaw-Claudl Ri-
chasd, abbé nu ), amateur zéle des
beaux-arts, naquit a Paris, en 1727.
32
SA1
Il était fils d'un receveur-général des
finances; et, par sa mère, il descen-
dait des Boullongne , peintres du roi
( Voy. BtuLLONGifE, V, 34 1 ). Dès
son enfance , il annonça le goût le
pins vif pour les arts ; mais obligé ,
pour plaire à ses parents , de choisir
un état , il étudia la théologie et la
jurisprudence, prit le sous-diaconat,
et acquit une charge de conseiller-
clerc. Malgré sa répugnance pour les
procès, il remplit avec exactitude
ses devoirs de magistrat; mais il cul-
tivait , dans ses loisirs , la musique,
le dessin , la peinture et Fart de gra-
ver. Les discussions fâcheuses cau-
sées par la bulle amenèrent l'exil du
parlemeut. L'abbé de Saint-Non fut
envoyé, par une lettre de cachet, à
Poitiers. Il passa dans cette ville une
année, qu'il compta depuis parmi
les plus agréables de sa vie , parce
qu'il l'avait employée tout entière à
dessiner. Le parlement n'avait point
appris, dans l'exil, à se plier aux
volontés de la cour : fatigué des dé-
bats» auxquels il ne pouvait rester
étranger , l'abbé de Saint-Non pro-
fita d'une circonstance favorable
pour envoyer la démission de sa pla*
ce de conseiller. Il avait déjà fait un
voyage en Angleterre. Devenu libre,
il partit, en 1 759, pour l'Italie, qu'il
ambitionnait depuis long- temps de
pouvoir visiter. Il se lia, pendant
son séjour à Rome, d'une étroite
amitié avec Robert et Fragona rd , fous
deux jeunes et passionnés pour les
arts. Il les emmena dans le royaume
de Naples, gravit avec eux sur le
sommet du Vésuve, visita les ruines
d'Herculanum et le musée de Porti-
ci, dessinant, esquissant tous les ob-
jets qui lui paraissaient dignes d'at-
tention. De retour à Rome, il habita
plusieurs mois Tivoli même et la
ville d'Esté , ne laissant pas s'écouler
SAl
un seul jour sans enrichir son p
feuille de quelques nouveaux des
Après une absence de trois ann
il revint en France, mit en ordr
dessins , et s'occupa de les gr
par un moyen plus expéditif
l'eau-forte, et dont il dut la coni
sanceà La fosse, son ami. G'éta
procédé qu'avait employé Le pri
mais dont il faisait un secret ( F
Prince, XXIV, a?4)- Bientôt S
Non publia la Suite des vues de
me, en soixante planches; et
première collection fut suivie de
sieurs autres. Le succès qu'elle!
tenaient encouragea Saint-Non 1
le projet de publier le Voyage \
resque de l'Italie. Cette entrepi
alors sans exemple, était au -de
des moyens d'un particulier; 1
de riches amateurs s'engagèrent
seconder; et de nouveaux peii
partirent pour l'Italie , sous la d
tion de M. Denon ( Voy. la Bi
des hommes vivants ) ( 1 ) . pour c
pléter la galerie des vues et des
numentsde cette belle contrée. S;
Non se chargea de diriger les a
tes de Paris qui devaient coop
à ce bel ouvrage; et il y mit
telle activité, que le Voyage de
pies et de Sicile fut achevé de 1
à 1786. Dans l'intervalle, les caj
listes, qui ne partageaient pas
enthousiasme, refusèrent de doi
les sommes qu'ils avaient promi
et l'abbé de Saint - Non , pour t
ses engagements avec le public
obligé de sacrifier toute sa fo
ne et celle de son fière. C'est a
qu'il parvint à terminer un ouv
qui sera toujours regardé con
(1) 'h* m confondu quelquefois 31. Denon
l'aldie de Saint-Noo. C'est aii»i que daii» le
universel on attribut a l'aatetir du Voyn^r (
rettfue , une comédie en trois acte* et en pro»
titniéa : Julie ou le bon père , représentée eu
et qui est de M. Denon.
SAI
. plus beaux monuments
irticulier ait élevés jamais
lire des arts, dans aucun
venait d'être admis à Ta*
de peinture, sous le titre
d*amateur honoraire. L'ab-
liut - Non ne possédait pas
Koéfice que l'abbaye de Poul-
itocèse de Langres . dont les
étaient de huit mille livres,
resta d'eu offrir la moitié à
Jée nationale pour aider à
le déficit. Comme tant d'au-
avait cru que la révolution
*r ceux qui tonnaient contre
,en opérerait la réforme; et
tait de voir bientôt tous les
> beiireux : du moins il le fut
- même pour n'être pas té-
tons les excès qui devaient
r sa patrie. 11 mourut Iea5
re i 7çji . Ami de tous les ar-
abbé de Saint - Non a con-
raneoiip aux progrès que le
t La gravureont faits en Fran-
* cinqnante ans. Il comptait
ire de ses amis les gens de
r% plus distingué*; et pi it-
ou lurent coo|»érer au succès
ra^e auquel il devra , selon
'parence, une réputation du*
,. Le fojaee pittoresque de
et de Sicile , Paris , 1 781 -
m* 5 vol. gr. in-fol. 11 est or
{17 grandes estampes et de
îneltes , fleurons , etr , gravés
meilleur* artistes. M. Bninrt
r . dots |r Manuel du librai-
d^rription hililiogriphiqitc
■m» ■"■»• «t •» * |*ii «I« m do #'f>*■1(;«•
• »im. tl «•■•.fuint |«ar1nwt S*iul-V"fi »%rC
•ri *«^f«#t •■m J'H» «!»• F. Ut** «nr i'/iii-
/# • -ri» î'Air , »i d'iutrrs itnviji«
f '»•<■■»•»'*. %l , |i» . l'ami ]•! ^1111
r • .'t .té rim iti tA ■"»■■ ■<!« «m • •■* du
V**C ^"*» , f»«* la* f< «mir 4r» drwiip-
«»»• -« f»? •4M^v«a'Mfiia t <iii •• ci*t4tT)tr-
•- 1 KmXH, NU O li-lr , le ilnr dr
fc»r«K«. P*nt, MifUlff |r du rm ( F*J'
SAI / 33
très-détailleV de ce bel ouvrage. On
y renvoie les curieux. M Analyse du
Voyage pittoresque publiée par Bri-
tard, dans le Mercure de février
1 787 , a été réimprimée séparément,
in-8°. de 79 pag. Les amateurs rc*
cherchent un Recueil de grijjf'onis ,
etc., gravé par 1 abbé de&aint-Non,
gr. in-fol., contenant a 9 4 planche».
On trouve , dans le Manuel des cu-
rieux y parHuberet Rost, tome viit,
a 19 - a3, le Catalogue des eaux-
fortes gravées par Saint -Non, d'a-
près Le Prince, Robert , Fragonard,
et différents autres maîtres, ainsi
que de ses Estampes d'après Ro-
bert, an lavis, en noir et en brun. On
doit à Brizard une Notice sur Saint-
Non, Paris, 179a, in-8°. de 36 p.
Elle est assez rare , tous les exem-
plaires en ayaht été distribués en
présent. W— -s.
SAINT-OLON. For. Pidou.
S A 1 N T O N G E ( Louise-Geihî.
viÈve Gillot , femme ) , était fille
de Mme Gillot de Beaucour, admise
dans cette Biographie universelle ,
sous le nom de Mme. de Gomei ( V,
tom. XVI 11 , 5o ). M""*. Saintongc,
ou plutôt Sainctonge (1), naquît en
i65o. Excepté son mariage awee
M. de Saiuctongc, avocat, on ne
connaît aucune particularité de sa
vie. Elle mourut à Paris, le x\ mars
1718, et fut inhumée en IVglisc de
Saint- Louis dans PUc {'à). Voiri la
liste de ses ouvrages : I. Didon 9
tragedic-ope'ra , jouée en i6p3 , im-
primée la même année, in- |°. If.
Circé % opéra joue et ir- primé en
169.4 , in-{°- Ces deux pièces , dont
. l^ i h% lit Viirr'.-'.^r , «nif «u <*■ <>t ili*}iif-f île me»
livret, ao>t m» Im« di'l-ui» ■!• d.r.« ■■•.
(*x \m d-ih- d«- la ih-iH •!< M"1 . <ii ï.ili.î i'ii. «hi-
noc : rlU» dut ht>i 1 lit il • I* lin du •|ii-»-|t|M UK"
«•tir. *.Y»t ivir rrtrur »|.i«- l'-m » M \V|J| , .•■ .)
Anmr finit d*t« de %* «luit f < cllr Je la tu-»< d* ••
34
SAI
la musique est de Des ma rets , ont
été réimprimées dans le Recueil gé-
néral des opéras y 1703 et suivantes ,
17 yol. in- 13. III. Poésies galan-
tes, 1696, in- 11, contenant Le
Charme des saisons, ballet, trois
Idylles dialoguées , quelques Épîtres ,
Élégies, Énigmes , Éptgrammes , et
beaucoup de Chansons à boire et
Parodies bachiques. Le ballet des
Saisons ne fut pas représenté parce
que l'abbé Picque ( que , dans ses
épigrammes , Rousseau nomme Pic )
donna son Ballet des saisons , en
1695. La seconde édition des Poé~
sies de Mme. de Saintonge, parut , à
Dijon, en 1714» * ▼ol. in-ia. Elle
contient , de plus que la première ,
V Intrigue des concerts, comédie;
Diane et Endymion , pastorale hé-
roïque ; Griseldes ou la Princesse
de Saluées , comédie en vers et en
cinq actes j et des Poésies. Dans
l'Intrigue des concerts, figure un
poète Picotin , gueux et impertinent.
Il me semble que c'est l'abbé Pic-
que que Mme.Sainctongea voulu im-
moler à sa vengeance. De toutes les
poésies de cette dame, on n'a guère
cité jusqu'ici que la Ballade qui a pour
refrains : Quon est sotte de n'aimer
pas , et Ahl que Von est sotte à" ai-
mer; et ces quatre vers, traduction
d'un distique latin :
Tu oe Tien», bd «niant, que de paraîtra mi jour;
Ta ne rais pasencor le pris de la lumière;
Fais prêtent de ton œil à ta cnarmuute aéra;
Ella tara Venus , et tu aéra* l'Amour.
IV. La Diane de Montemajror, mi-
se en nouveau langage, 1696 , in-
12; réimprimé en 1699 et ! 735(3).
(3) Cet outrage , abrégé et rajeuni . pêche encore
par la •lylo et par le goal. Cependant Jouteur a
placé , d*ns son extrait très-court , quelques cou-
plets qui ne seraient pas indignas de son contempo-
rain Qainault. En lisant la plupart des petite* pièces
de M ■»•. Saintonge , on serait tenté de croire qu'elle
fut maDwarcnat en amour. Cm sentiment domina
SAI
V. Histoire secrète de Dom a
ne, roi de Portugal, tirée de.
moires de Dom Gomcs Fasct
los de Figueredo, Paris , 1691
12; réimprimé la même annét
Hollande. Figueredo était l'aïeu
terneldeM™*. deSainctonge.T
qu'on trouve dans V Histoire st
ae Dom. Antoine, n'est pas toi
vraisemblable; et , loin d'être c<
mé , est au contraire contredit
quefois par les historiens espa
et portugais. Mais on ne peut 1
reusement rien en conclure c
le récit de Mme. de Saintong
vérité peut avoir été connue d»
aïeul, et ne pas l'avoir été des
riens : le nombre des témoins
Sas toujours ce qui la constitue,
iflerence dans les récits de ge
bonne foi peut motiver^seulenu
pyrrhonisme de l'histoire. A. 1
SAINT-PAUL ( François -
Barletti de ) , né a Paris , en :
d'une famille originaire de Ne
était neveu de l'abbé Antoni»i(
nom , Il , 293). Il fit ses étude
Pluche , Dumarsais , et le P. \
de l'Oratoire : ses progrès fur
rapides , qu'à l'âge de seize a
ne lui restait presque plus rien
prendre. II sortait cependant t
cole , Wcontent de ses maîtr
frappé du peu d'accord qu'il
remarqué entre leurs différente
thodes d'enseignement , il ent
de rédiger une collection de T
élémentaires sur les sciences
arts , avec de nouveaux sys
dans ses élégies et même dans ses chansons
de catla ci ett neuve et délicate.
Lorsque vous me changes pour une autre b
Je voudrais me venger de votre humeur îrg
Et suivre mes transports jaloux ;
Mais hélas! mon amour désarme ma colère ,
Et quand je cesse de vous plaire ,
Je me trouve cent fois plus coupable que vo
SAI
îtnde des langues. Cet ouvraçe,
ait être une véritable encyclo-
l'occupa toute sa vie. Après
incsse orageuse, pendant la-
il passa tour-à-tour au novi-
plnskurs nuisons religieuses,
odm, en 17S6, sous-insti-
Ics enfants de France ; et trois
■s tard , il fut obligé de quit-
rojaume , à l'occasion aune
ibs laquelle il se trouva corn-
1. Avant séjourné six ans à Na-
in d'autres malheurs Patten-
,il se rendit à Rome, pour une
■ diplomatique, doot le Dau-
ibde Louis a. V , l'avait char-
ge le titre de secrétaire du pro-
t , revint en France , et perdit ,
t prétentions exagérées, l'uni-
casioD qu'il ait jamais eue de
avec deux libraires pour l'im-
» de son grand ouvrage. L'é-
> et la variété de ses connais-
* le firent choisir pour mettre
lie trois vastes bibliothèques ,
autres celle du marquis de
ly ' qui est aujourd'hui à l'Àr-
.. Cependant son encyclopé-
dont dix-huit volumes étaient
rcs, ne put triompher des obs-
»qut l'attendaient à l'impression;
les frais n'auraient pas été de
» de cent mille écus. Une so-
noabreose de protecteurs et
ûs parut disposée à faire des
ns pour la publication des
nier» volumes : on devait eu (rai-
dans une assemblée générale
t le jour était fixé et pour la-
ie on avait fait circuler des invi-
m et des prospectus , lorsque
.tmité , qui craignait de se voir
Ter U droit de former des insti-
sn . adressa des représentations
parlement , qui empêcha que
wmblee eût lieu. L'ouvrage fut
nie à l'examen de qnatre com-
SAÎ
35
missaires , dont le rapport ne lais-
sait aucun espoir que ce travail fût
adopté. Barletti attaqua ce juge-
ment dans une brochure imprimée à
Bruxelles , sous le titre de Secret ré*
vêlé. Sartine , qui n'v était pas mé-
nagé , fit supprimer le livre , et en-
voya l'auteur à la Bastille. Ce ne fut
qu après trois mois de détention qu'il
fut élargi , à la sollicitation du car-
dinal de Rohan. Ces contrariétés le
dégoûtèrent du séjour de Paris, et
lui firent accepter une place de pro-
fesseur de belles- lettres à Ségovie , où
il resta trois ans. Barletti avait trop
de mobilité dans l'esprit pour s'as-
sujétir à des travaux ordinaires. En
1776, il fit paraître un ouvrage in*
titulé : Nouveau Système typogra-
phique , ou Moyen de diminuer de
moitié le travail et le s frais de com-
position , de correction et de distri-
bution , Paris , iu~4°. Ce perfection-
nement , qui mérita l'approbation
d'un célèbre imprimeur du temps
( Barbou ) , consistait à fondre , en
un seul caractère, les diphtongues,
les triphtongues , et toutes les com-
binaisons de lettres , qui reviennent
le plus fréquemment dans une série
de mots; ce qui remplaçait les vingt-
cinq lettres de chaque corps par
deux cent soixante-cinq caractères.
Le gouvernement récompensa cette
utile découverte par une gratifica-
tion devinât mille francs, et par l'im-
pression de cinq cents exemplaires ,
an Louvre. Barletti continua de
composer et de publier différents
travaux , jusqu'au moment de la ré-
volution : mais il revenait toujours à
son ouvrage favori , qui lui avait
coûté tant de peines et de contra-
riétés, et dont il fit paraître deux
cahiers en 1788. Devenu successive-
ment sous-chef dans les bureaux
du département de Paris , membre
3..
36
SAI
du jury d'instruction publique , en
ijg3 y et professeur 4e grammaire
générale, d'abord au collège de»
Quatve-Nations r et ensuite à l'école
centrale de Fontainebleau , il par-
vint à obtenir que l'institut na-
tional nommât une commission de
trois membres pour examiner son
Encyclopédie élémentaire* Sieard ,
qui était du nombre , dans un rap-
port très - détaillé , en loua le plan ,
sons se' montrer trop satisfait de
l'exécution. 11 avouait pourtant que
cet ouvrage, dégagé de quelques
inexactitudes et de quelque» lon-
gueurs, aurait pu- être très - avanta-
tageux aux pètes de famille, et que,
sous ce point de vue , Fauteur était di-
gne d'éloges>et d'encouragements. Ce
suffrages ranimèrent les espérances
de Barletti. Après de nouveaux voya-
ges , il revint habiter la- capitale, vers
1808, et y mourut, le 3 octobre
1 8o9> sans avoir pu exécuter le vas-
te plan qu'il avait conçu dès su jeu-
nesse. Il était membre de la société
littéraire des Rosat L Ses autres écrits
sont : 1. Essai sur une introduc-
tion générale et reisonnée à Vêtu*
de des langues, et particulièrement
des langues française et italien»
ne, Paris, 1756, in - 11 ; ouvrage
composé pour l'instruction des en-
fants de France. H. Moyen de se
préserver des erreurs de l'usage ,
dans l'instruction de la jeunesse ,
Paris (Bruxelles), 1780, in- 4°. de
i36 pag. C'est un des meilleurs
écrits de Barletti. Il y indique un
procédé au moyen duquel deux éco-
liers peuvent facilement se donner
des leçons tour-à-tour. III. De ^
criptionâî un cabinet littéraire , etc. T
Paris, 1777 , in-40., impriméà Pa-
ris , aux frais de Mgr. le comte
d'Artois. On y donne l'explication
d'une machine littéraire, propre à
SAI
faciliter les études, et dont 01
servi pour l'instruction de
d'Espagne , don Carlos - Cl
Antonio-. Cette machine est 1
te armoire , contenant huit
thèques , deux tables , neuf ti
une multitude de cassetins. ]
Dons de Minerve aux pères
mille et aux instituteurs,
178a. V. Plan d'une mais
dueation nationale , ibid. .
Cet ouvrage fut cartonné à
parce qu'il* tendait à introdui
les écoles une administration
républicaine, V\. Nouveaux
pes de grammaire et d'orto,
tome premier d'une Ençyt
élémentaire , ibid. , in - 4°.
C'est le titre donné aux deux
dont on a parlé plus haut. Y]
peaux Principes de lecture
1790, in -8°. VIII. Adres
quatre -vingt- trois départ
1791 , in-8°. TX. Vues rela
but et au moyen de Vins
du peuple , brochure in-4°.
imprimée par ordre du g<
ment. Le Journal d'éducat
sept. 1816, renferme une
sur Barletti Saint-Paul ( t<
pa$. 37681). A—
SAINT PAUL (Charles d
Charles , tom. vm , pag. 2
SAINT PAVIN( Denis S
de ), poète français, né i
vers le commencement rdu <
tième siècle, était fils d'un r
aux enquêtes , qui fut aussi
des marchands. Sa mère,
Seguicr, était cousine du ch
de ce nom. Saint- Pavin fut
de l'abbaye de Livri ( 1). Sa n
(1) Cette abbaye paie* ensuite a l'*L
langes . c'est ce qui fait qu'il en est bea
tioo dan* le* Lettres de M"", de Sevig
troure aussi quelques lettre* et petit»
Saiot-Parin.
SAI
itotfé auraient pu loi procv-
brillaute fortune dans la car-
i rÉglise : mais il n'eut d'au-
îition que celle d'être homme
sir et de bonne compagnie,
baye de Livri détint une re-
'oUptueuse , où , entoure' de
s» amis distingues comme lui
esprit gracieux et facile , il *e
à tous ses goûts 9 et s'expri-
nec liberté* sur toutes choses,
rtinage de mœurs et d'esprit ,
table surtout dans un ecclé-
ic , nttira sur Saint-Pavin des
saieaU attaches à une triste
e. Il fut dénonce a 1 opinion
v, comme un de cesdébaii-
n cherchent dans l'incréduli-
bri contre leurs remords. Le
Nleao ne l'épargna point ; et
eooversion de Saint-Pavin au
r jles choses impossibles.
» «
«rb
• m datât -Jrau çlaccc.
i , H S*at-Pa*i« bigot.
i s'en vengea dans un sonnet
n peut louer la tournure vite
i. Il commence par ce
par ceux ri t
ém >U
iwmmmm m'rid pwla &* Uû.
'iTio, dit «n critique , aurait
fait de penser et d'agir plus
eut que de se défendre par il os
• K2r Boilcau rép'iiidil par
pig ranime , plus connue que le
: de Samt-Paviu , quoiqu'elle
raille pa% :
•!• 4^*1 • «m» mur , r|r.
rmier de ces ver* fait allusion
. r-
$ f fin dm natrr hutrmtmr* , L lit.
SAI 37
à la goutte , fruit amer du bbertina-
ce, qui avaiLtotaleiDcutpiivé Saint-
Pavin de l'usage de ses jambes. Gc
dernier fut assez heureux pour faire
mentir le satirique, en revenant à la
religion. Il se mit, dans les derniers
temps de sa vie , sous la direction
du curé Claude Joly, depuis évéque
d'Agen, qui le pressa d'employer le
reste de son bien en legs pieux,
pour réparer le mauvais usage qu'il
avait fait de ses revenus ecclésiasti-
ques. Ce poète mourut le 8 avril
1670. Sa conversion est attestée
par Adrien de Valois, qui a re-
cueilli a ce sujet l'anecdote b plus
ridicule. « M. de Sainf-Pavin , dit-il ,
• était disciple rie Théophile. Gc
m qui fut cause de sa conversion ,
» fut que la nuit que Théophile mou-
• rut, Saint-Pavin, étant dans son lit,
m entendit , sur son escalier, Théo-
• phile, qui l'appelait d'un ton de
» voix épouvantable. Saint-Pavin ,
• qui savait que Théophile était a
» l extrémité, en fut fort surpris , et ,
» se jetant hors du lit , appela son
» valet de chambre, et lui demanda
» s'il n'avait rien entendu. Son valet
• lui répondit qu'il avait entendu
» une voix horrible sur l'escalier.
» Ah ! dit Saint-Pavin , c'est Théo-
9 pluie oui vient me dire adieu ; et ,
9 le lendemain matin , on vint lui
9 dire que Théophile était mort la
9 veille a onze neures du soir , qui
9 était l'heure même qu'il avait en-
9 tendu cette voix (3). » L'on a pei-
ne à concevoir ce qui a pu donner
lieu à un pareil coûte, rapporte', sans
aucune forme dubitative, par un
homme aussi éclaire qu'Adrien de
Valois: car Saint Pa vin mourut qua-
rante-quatre ans après Théophile; et
sa conversion ne put avoir lieu que
38
SAI
de Tan 1666, date de l'épigramme
de Boileau, déjà citée , à l'an 1670,
époque de la mort de Saint-Pavin.
Voltaire , dans son Siècle de Louis
XIV % a commis une inexactitude,
en disant de ce poète « qu'il était au
» «ombre des nommes de mérite
» que Despréaux confondit dans ses
» satires avec les mauvais écrivains. »
Ces paroles feraient croire que Boi-
leau aurait traité Saint - Pavin de
mauvais poète: il n'a censuré que
son peu de religion. Les poésies qui
nous restent de Saint-Pavin , sont
des Sonnets, des Épigramrues, des
Épîtres, des Rondeaux. Elles an-
noncent un goût délicat , sans aucun
mélange d'affectation. Seulement la
versification en est parfois un peu
négligée. On lira toujours avec plai-
sir le portrait qu'il a fait de lui-
même dans une de ses Épîtres. On
Lvoit que , pour l'extérieur , il avait
aucoup de rapport avec Scarron,
malade et jovial comme lui :
Soit par hasard , soit par dépit t
La nature injuste tut fat
Court, «tasse, la pansa grosse;
An milieu de mon dos se n susse
Ortein anias d'us et de chair .
Fait en pointe comme on clocher^
Mes bras , d une longueur eslrèmr ,
Et me* jambe* presque de même »
Me font prendre le plus soureni
Pour un petit moulin a vent.. . .
Les poésies de Saint-Pavin avaient
d'abord été imprimées en partie
par de Scrcy, libraire, dans le re-
cueil intitulé : Poésies choisies de
Messieurs Corneille , Boisrobert ,
etc., Paris, i655, 5 vol. in-12;
puis par Barbin, dans le Recueil des
plus belles pièces des poètes fran-
çais , depuis Villon jusqu'à Bcnse-
rade , Paris , 1692, 5 vol. in- 12.
Lefebvrede Saiut-Marc ( V. ce nom,
p. i5 ci-dessus) en a donne une der-
nière édition, Amsterdam ( Paris },
1 7^0) , 1 vol. ini'2, qui renferme
au&si les poésies de Cbarleval , avec
SAI
deux Notices assez détaillées sur ces
deux poètes. Ce n'est pas d'après ce
recueil qu'on pourrait taxer Saint-
Pavin d'impiété : ses vers offrent
quelques maximes voluptueuses ,
comme on en rencontre dans tous les
poètes badins ; mais on n'y trouve
pas une seule attaque contre la mo-
rale et la religion. Il est vrai qu'après
sa mort, l'abbé Sanguin , son frère,
ecclésiastique d'une grande piété, fil
un examen de toutes ses compositions,
et supprima celles qu'il trouva cou*
damnables. Sainc-Pa vin n'eut pas seu-
lement un caractère aimable : doué
des qualités de l'honnête homme , il
eut d'illustres amis, parmi lesquels
on compte le grand Gondé , qui, tons
les ans , au retour de ses campagnes,
allait passer un jour ou deux chex
l'abbé de Livri. Fieubet ( Vqy. ce
nom ), a fait l'épitaphe de Saint*
Pavin :
Sous ce tombeau gît Saint-Paria:
Donne d«-s larmes a sa fin.
Tu fus de ses amis peut-être f
Pleur* ton sort avec le sieu.
Tu n'eu fus pas? Pleure le tien^
Passant , «faroir manqué d'en être.
D— R— b.
SAINTtfERAVI ( Jean-Nicolas-
Marcellin Guebineau de ) naquît
à Janville ( Bcauce ) , patrie de G>
lardeau, en 1 73a , d'une famille ano-
blie par une charge de secrétaire dn
roi. Après avoir fait ses études en
province, il vint à Paris avec le pro-
jet d'y suivre la carrière des emplois;
mais des efforts infructueux, et son
penchant naturel à la paresse, ne
tardèrent pas à l'en détourner. Pri-
vé des ressources de la fortune , il
chercha , dans ses talents, des moyens
d'existence. Ses premiers écrits rou-
lèrent sur la politique et sur l'agri-
culture : ce sont des compilations ou-
bliées aujourd'hui , mais qui, dans le
temps , lui valurent d'honorables
SAI
Les poésies fugitives oui
rent de son portefeuille tu-
«cherchées du public , qui
particulièrement VIdjrUede
Laure;\ts Stances sur une
la Romance de Lucrèce ,
e sur la consomption. 11
'Vance à la suite d'une af-
oneur,et se rendit à Liège,
se-éréqueVelbnick le gra-
pension de huit cents Ut. ,
•vet de membre orateur de
l'émulation. C'est en cette
? Saint-Peravi prononça le
Couverture , le a juin
ochure in-8°. Il rédigeait
1 littéraire , rempli de fa-
û cessa bientôt de paraître
>nnés( i ). Il fit jouer, sur le
Liège une Comédie, intitu-
faix Femmes; elle n'eut
ces. Les vers , en assez
nbre , qu'il publia chez
, sont peu connus , et ne
guère de l'être : ils rap-
>p souvent le reproche que
ait à J.-B. Rousseau dans
t du Goût. Saint -Pcravi
esque indigent, à Liège , en
Ses plus jolies pièces ont
i avec les morceaux choi-
Condaminc et de Pezai ,
volume in - 18, Paris,
St— T.
■J *•••« tatiltl* : /• Pottm vaym#*ur
••■ ir*rnal rm » <n , -ecompm^mi de
t , §t» ii , L**-4* , 17KÎ cl 17S4.
»• po#««rt , «ni • dm S*iBt-IVr««i I.
te C'^n-tt m Ur-mphti, l^'A , dru»
. ft>t r-»uian aalirtqv» rt all«-|'irii|ue
i<« df /jktLz , !>«•/■<»■«■ , Mem-OH)
II Trm-i- ,lj la ruiimretir d tferrm-
'"•'» . u»-i>. III. !étm-*nn tnr U% *JJfl*
4-tiri iwr I* twvent» ttfl ptvprietaitel
t' . i7*1, !•-»». IV. PLtm d'iirgatu-
A.*i*t* J*n% »ri ffi><« pmttitt r«ir/i-
1 ri. i»-K". V F.um inr le* primei-
1 fur L-i /.'»(i-£im«/-um.s ,«nr /r»*rt
•ftmtè «i y ai «Vu ii'iif ■/'«#• /«•! rttttt,-
»# . •■*•. Il a*. il Mtai lrvi««illr au
*<ri« tii-i r tl tin ninnirnr, |t*t
««I, Niii)«Mi «t «nirc « r« :<tuiuii*(«'i
*»•! \n*f»tm*y* A K--T.
SU 39
SAINT - PHILIPPE (Don Vin-
cent Bacallab t Sanita , marquis
ni), homme d'état et littérateur , né
dans l'île de Sardaignc , vers 1 660 ,
jt • i»__-n_ 1 '
jurisprade
du droit public, et perfectionna ses
connaissances par des voyages dans
les différentes cours de l'Europe. Ses
talents lui méritèrent la confiance du
roi Charles H, qui l'honora de di-
vers emplois en Sardaignc; et, après
la mort de ce prince, il se soumit à
l'autorité de Philippe V, qu'il con-
tribua beaucoup à faire reconnaître
dans cette île. Cependant l'Autriche
y conservait des partisans ; et , en
1708, des troubles éclatèrent sur
différents points. Don Vincent ,
nommé gouverneur (de Cagliari ,
força les révoltés à s'embarquer
pour la Corse. L'instruction de leur
procès fit connaître les noms de
tous les seigneurs qui se trouvaient à
la tête du mouvement; et il demanda
leur expulsion momentanée. Soit fai-
blesse , soit perfidie, le vice -roi né*
gligea de prendre aucune mesure ;
et , peu de temps après , les Anglais,
appelés par les rebelles, parurent à
la vue de Cagliari. Don Vincent pos-
ta ses troupes de manière à prévenir
la jonction des révoltes avec les An-
glais : mais la ville , pendant ce
tarons, leur ouvrit ses portes; et la
soumission de cette place entraîna
celle de toute la Sardaignc. Ne pou-
vant opposer aucune résistance, don
Vincent s'embarqua pour la Corse ,
et se tendit à Madrid, où il fut ac-
cueilli par le roi, qui le nomma son
grand -écuyer, et le decora du titre
de marquis de Saint - Philippe. En
1710, le conseil d'Espagne ayant ré-
solu de recouvrer U Sardaignc, don
Vincent partit pour Gènes, avec la
4o SAI
commission de seconder de tous «es
moyens le duc d'Uzeda, chargé de
reprendre l'île. Cette expédition
éenoua, comme l'avait prévu don
Vincent, par la trahison au duc d'U-
ceda, partisan secret de l'Autriche ,
lequel ne mit à la voile qu'après
s'être assuré que les Anglais étaient
en mesure de s'opposer à son débar-
quement. Don Vincent revint a Gè-
nes remplir le poste d'ambassadeur,
et employa ses loisirs a la culture
des lettres , qu'au milieu de ses fonc-
tions il n'avait jamais négligée*. Le
cardinal Albcroni ayant, en 1717,
voulu tenter de réunir la Sardai-
gne à la couronue d'Espagne , don
Vincent reçut l'ordre d'en faciliter
la conquête, par tous les moyens qui
Se trouvaient en son pouvoir. Dé-
barqué dans l'ile avec l'armée es-
pagnole , il ne fit aucun usage de
son autorité , pour ne pas causer de
jalousie à ses compatriotes : il profita
péanmoius de son ascendant pour fai-
re déclarer plusieurs seigneurs en fa-
veur du roi Philippe; et, dans quel-
ques jours , tout le plat pays fut sou-
|nis , à l'exception des villes occu-
pées par des garnisons autrichien-
nes. La couquête de la Sardaignc fut
suivie d'une expédition sur la Sicile:
mais la France, l'Autriche et l'An-
gleterre s'opposèrent au projet am-
bitieux d' Albcroni ( V. ce nom ); et
par le traité de Londres , du 20 jauv.
17*20 , la Sardaiguc fut cédée au duc
de Savoie. Don Vincent rcviutalorsà
Madrid, où il mourut subitement,
le 1 1 juin 172(3. On a de lui, com-
me historien : I. Monarchia hébreu,
la Haye, 17*27, in-4% ou a vol. in-
8°.; trad. en français, par La Barre
de Beaumarchais , 1717 , 4 vol. in-
vx.'y ouvrage écrit avec piétentiou,
pour les gens du monde plutôt que
pour les savants. II. Mémorias, etc.,
SAI
Mémoires pour servir à l'histoire
d Espagne , sous le règne de Philip*
pe F y depuis 1699 jusqu'en 1725.
Cet ouvrage a été traduit eu français,
par le chevalier de Maudave , Ams- '
terdam (Paris), 1756, 4 vol. in-ia.
11 est écrit avec assez d'exactitude et
de fidélité , montrant néanmoins une
grande partialité pour les Castillans
contre les Aragonais et les Catalans;
mais les militaires y trouveront plus
encore à profiter que les hommes
d'état. « Il avait fait , dit Leuglet-Du-
fresnoy , une Histoire du règne dm
Philippe V , dont le premier volu-
me a été imprimé format in - fol. ;
mais sa Majesté catholique, par
égard pour quelques maisons d'Es-
pagne, a retiré tous les exemplaires
de ce volume , que j'ai vu , et s'est
fait remettre le manuscrit du reste ,
Î>ar le fils du marquis de Saint-Phi-
ippe : ainsi c'est autant de perdu
pour la littérature historique ( Mé-
thode pour étudier l'histoire, édit.
in- 1 a , x , 204 ). » Ces expressions
donneraient à penser qu'il est ques-
tion d'un ouvrage di fièrent du pré-
cédent; mais on voit, par la Préface
duchev. de Maudave, p. xvu, qu'il
s'agit bien du même livre. Ce trad lic-
teur ne dit point comment il a eu com-
munication du volume supprimé et
du reste du înanusciit: mais il avoue
avoir élagué ou abrégé une partie des
détails militaires ; il a parfois recti-
fié les faits, par des notes, et par un
carton de quatre pages, ajouté ,
après l'impression , en tetc du Dis-
cours préliminaire. Enfin il a mis ,
à la fin du tome iv , quelques piè-
ces justificatives , dont la plus éten-
due est la renonciation de Philippe
V à la couronne de France , avec le
texte espagnol. Ces changements l'ont
déterminé à donner à l'ouvrage le
titre de Mémoire s f au lieu de cehi
X
SAI
mmentaires sur la guerre de
ccc*sion d'Espagne, et llis-
da Sun roi, Philippe V% U
i§euxy que portait l'original,
un pie Table alphabétique, à
de chaque volume , facilite les
rcbes;miis ces Tables seraient
commodes, si ou les eût refon-
eu nre seule. W — s.
INT P1EKKE (Eustaou de),
;eois de Calais, est un de ces
anagr* historiques dont la cri-
t droit de cou tester, siuon l'eus-
, du moins la glorieuse renom-
Jn a f dans l'article d'Edouard
Tait connaître, d'une manière
de, l'acte héroïque dedévoue-
qui lui est attribue ( V. tome
p. Ji3 ;. Voici ce que raconte
roniqueur Froissait qui , le
ter , a rapporté les faits. Lors-
iouard eut exigé , pour prix
i clémence cuvers les babi-
dc Calais, que six notables
lie * ille vinssent , la corde au
se mettre à sa discrétion ; le
:iMur , Jean de Vienne, se ren-
i marché , fit sonner la cloche,
p*rt aux habitants rassemblés
d:ue condition imposée par le
|arur. « Lors , ajoute Froissart
eu son style naïf , commence»
it a plorcr toutes manières do
i» et a démener tel ducil qu'il
»t si dur cueur qui les v cist y vit)
•l n'en eust pitié; et raesmement
Mire Jehan ( de Vienne ) 1er-
pm«i tciidreracul. » Alors le plus
bourgeois de la ville , uommé
irbe de Saint-Pierre se leva, et
; Seigneurs grans et petits, grant
schief seroit de laisser mourir
toi peuple quy icy est par famine
autrement quant on peut trou-
* aorun moyeu; et ft-roit grant
t € mmtëjmi ftmdmt «a #*jr é' Am^JiHfwrr.
SAI 4 1
» aulmosne et grâce envers nostre
» Seigneur qui de tel meschief les
» pourroit garder. » Apres avoir dit
ces mots , il ajouta qu'il se dévouait
le premier, avec l'esnoir que Dieu
lui accorderait le pardon de ses pé-
chés pour prix de cette action. Lors*
qu'il eut acné vé de parler, « chaseun
» se laissa odorer ( toucher ) de pi-
» tié , et pi *ieurs se getoient à ses
» pieds en pleurs et en profonds sou-
» pirs. » Son exemple trouve des
imitateurs. Jean D'Aire, autre bour-
geois considérable , dit qu'il a ferait
» compagnie à son compère sire
» Eustache. » Les deux frères Wis-
sant, leurs cousins, se joignentà eux,
ainsi que deux autres bourgeois, dont
Froissart n'a pas donne les noms.
« Ils s'atourucreut , ajoute cet his-
» toiien , ainsi que leroyavoitdit;»
c'est-a-dirc qu'ils se mirent nu-pieds,
eu chemise et la corde au cou ; puis,
eu cet éiat , ils furent conduits par le
gouverneur à la porte de la ville , et
remis à Gautier de M au ni , officier
du roi d'Angleterre. « Lors , dit
» Froissart, fut grant ducil des nom-
» mes , des femmes et des en fans ,
» des larmes et soupirs. » Ku effec-
tuant la remise de ces six victimes , le
gouverneur jura qu'elles étaient « les
» plus honorables et notables de
p corps, de chevancect debourgeoi-
» sie de la ville de Calais. » Présen-
tés au roi par Gautier de Mauni,
« ils s'agenouillèrent et dirent , à
» joinctesmains,Gcniilsire roy, veez
» nous icy six qu'avons eslé bour-
» geois de Calais et gratis marchans,
» si vous apportons les clef» de la
» ville et du ch:istel. et nou* mettons
p en vostre pure vuulciité |>""r sau-
» ver le remaiiant du peiip'c de Ca-
» lais quv a souffert moult de grief/. :
• si veuille! avoir pitié et uierey de
» nous par vostre haulte noblesse. »
4*
S AI
Le chroniqueur poursuit : « Lors
» plorèrent de pilié les contes , ba-
» rons , chevaliers et autres qu'il lec
» estoient assemblés à grant nom-
» bre. » Le roi , loin de se laisser
toucher , les regarda d'un air me-
naçant ; car, observe Froissait, il
haïssait fort les habitants de Ca-
lais , b cause des grands dommages
qu'ils avaient fait souffrir sur mer
aux Anglais; et il commanda : « qu'on
» leur trenchast les testes ». Tous les
assistants implorent sa clémence ;
mais il ne veut les entendre. Mauni
ose lui représenter «qu'il va souiller
sa gloire , et se faire une réputation
de cruauté *. Soit fait venir le coup-
pe-teste, fut la seule réponse du roi.
La reine, enceinte, ctai (auprès de lui j
elle se jette tout en larmes aux ge-
noux d'Edouard , et le conjure ,
pour l'amour d'elle et « du fllz de
sainctc Marie, » qu'il veuille « avoir
» de ces six hommes mcrcy » . Le roi,
après avoir gardé quelque temps le
silence , dit : a Ha dame , je ay-
■ masse miculx que vous fussiez au-
» trc part que cy. Vous me priez si
» ace ries ( fortement ) , que je ne
» vous puis esconduire. Si vous les
» done à vostre plaisir ». Alors la
reine amena ces six bourgeois dans
sa chambre, leur ût ôter la corde
qui entourait leur col, les fit habiller
« et disner tout a leur aise » ; puis
leur donua , à chacun, six no-
bles ( ccus d'or ) , et les fit con-
duire sains et saufs hors du camp. »
Tel est le récit de Froissait ; et
son style naïf peut donner à la fa-
ble l'air de la vérité. Mais com-
meut se fait-il que seul , de tous les
historiens du temps , il raconte ce
fait ? L'action des six bourgeois se
dévouant pour leurs concitoyens
était assez noble pour être publiée
daus toute la France par les cent
qu
dr
5AI
voix de la renommée. Cependant
cette action si éclatante , dont les
malheureux chassés de Calais de-
vaient faire entendre partout le ré-
cit , fut ignorée même de la capitale.
Si elle eût été connue , l'auteur de |a
chronique de saint Denis , et d'an-
tres historiens contemporains , n'au-
raient pas manqué d'en faire men-
tion. Ils n'en disent pourtant pas
un mot. Avesbury , chroniqueur an-
glais de ce temps , qui s'est étends
sur les moindres circonstances àm
siège de Calais , garde le même si-
lence. Villani , qui donne à Édonavi
un caractère encore plus farondkv
que celui que lui attribue Froissait,
ne fait nullement mention d'Eostav
che de Saint-Pierre : il dit sculeatcat
e le roi d'Angleterre voulait peo-
re tous les bourgeois de Calais,
parce que leur ville.n'était , selon \mf
« qu'un azyle de pirates , et une et-
» verne de voleurs, » Spiloncadifo
droni (2). Un critique judicieux ,
Brequiguy (3), a porté la lumifcê
sur ce fait historique, sur 1
Hume (4) et Voltaire (5) avaient
jeté quelques doutes. Appuyé de l'i
torité de Knightonet de Th. de
Moore , cité par Jean Slow (G en
chronicle of England ) , il a ré
(») lÀbro XI , cap. g5.
(3) Mrm. de Facad. des inscript, et belles Icttrsj
totu. XXXVII, pag. 537 rt *uiv.
(A) Hume, daus une note, a dit : « l'HistoiftaW "
aix bourgeois de Calais, comme toutes les hisfesMMI
extraordinaires, est suspecte , d'autant plus qa'Alat» ,
bury , qui rapporte la reddition de cette puce MM;
beaucoup de détail , ue dit rien de ce fait , etsjatp
contraire il loue en général la générosité' du raiat J
sa clémence a l'égard des kabitaus ( Hist. dTAattW \
terre , règae d'Edouard III , année i34; )• »
(5) Voltaire, Estai sur Ut mœurs , en. 75,aatl
« Des historiens et dos porte* se sont efforça» afc ■;
m célébrer les sis bourgeois qui Tinrent deaaaaéaT $"
*» pardon comme des Codrusqui se déTOuaieBftfMaT j
» la jiatrie : mais il est faux qu'Edouard deasjMBil
» ces pauvres gros pour les faire pendre, la a» '
» ptlulatiou portait « que six bourgeois pieds ans et ^
» t*te nue Tiendraient , bart an col , lui apparat? '
j» les defs de la tiIU , *t que d'iceux le roi <f AafV
» terra et de France eu ferait a sa rokmtc. m
■ 1
i
Ski
étrangement altérée par
Selon Bréquigny , les Ca-
ns ressource , songeaient
e dernière sortie contre
•un de donner en même
îctToir la mort. Eostache
erre , soit prudence , soit
ja yeodu a Edouard, s'op-
te résolution désespérée,
emporte. La ville est re-
kUtion ; et Jean de Vienne,
• , en sortit accompagné
Tiers , qui tenaient leurs
«es Ters la terre , et suivi
rs bourgeois qui mar-
corde au cou , et les pieds
ard retint prisonnier le
' , quiuze chevaliers et
ourgeois ; mais il ne les
n Angleterre qu'après les
>lés de présents. Quant a
Angleterre , au lieu de
rôle aussi touchant que
lui donne Froissart ,
s après la capitulation de
* obtint , à son profit , la
i des biens de Jean d'Aire
reut qu'elle ait sauvé la
me Edouard , que Frois-
s'obstinant a faire tran-
ftc au vénérable Saint-
»mble, bientôt après, ce
de ses bienfaits : il lui
maisons, lui fait des pen-
de râbles , et daigne même
ians une lettre du 8 octo-
qui a été conservée , qu'il
rde cette première grâce ,
jant qu'il ait pourvu plus
à sa forttmc ; et cela
rvires que ce bourgeois
neodrr, soit en maintenant
Ire daus Calais, soit en
i garde de celte place (6).
• "jfi't* mmkt$ fHt l mit-i* hium île
< wti*Ji4 *1 bvnd tùipmiiturne t-tiLm
SAI
43
D'autres lettres du même jour , fon-
dées sur les mêmes motifs , lui ac-
cordent , et à ses hoirs , la plupart
des maisons et emplacements qu'il
avait possédés dans cette ville ; et
en ajoutent encore quelques autres.
« Voilà donc , s'écrie un historien
9(7), Saint- Pierre aujourd'hui le
» héros de sa patrie , et demain
» complaisant transfuge : aujourd'hui
» l'objet de la vengeance, de la cruau-
» té d'Edouard , et demain de sa cou-
» 6ance et de sa faveur. » Lorsque
le vainqueur de Calais en expulsa les
habitants , qui refusaient de lui prê-
ter serment de fidélité, pour 7 éta-
blir une colonie anglaise , comment
se fait-il que Saint- Pierre ait été,
par une exception personnelle , ren-
voyé dans sa pairie, et chargé par
Edouard de veiller sur ses compa-
triotes ? On expliquera difficilement
cette contradiction d'une manière ho-
norable pour le prétendu Décius de
Calais (8). Bréquigny , après avoir
détruit la gloire d'Eustache de Saint-
Pierre , n a pas laissé de rendre
à sa famille une pleine justice. « Ses
» héritiers , drt-il , n'imitèrent point
» sa conduite : ils sacrifièrent les
» avantages qu'il en avait tirés aux
» devoirs de sujets fidèles. Eustache
» mourut en iSn 1. Des lettres du 39
» juillet de la même année , nous ap-
» prennent que les biens qu'il avait
» a Calais , furent confisqués, parce
» qoe ses héritiers étaient demeurés
» attachés à leur maître légitime.
» Edouard, eu les privant de ses
» dons , fit plus pour eux que s'il les
« 0/mitUm Euslûtku mbur duAtnmua providen-
» J*m. »
(7> LrvtMjua , Lm Frmmc* $om$ /«s y «ht» , !•••
(H) m bnlarUd* Swnt-Pirrr« , dum ImmiU , 4*-
»u»t Hmhuiw Àr M*i>4W« «t lo femiumm *lrr 4*E-
àoumtd , i« qui m fait m* UHm à m bk mnit* wiAn
d< v4nji<r U, JUttt, rvù «la ¥imm, faf. 444») •
44
SAl
» eût comblés : il reudit à leur nom
9 tout l'éclat que ces mêmes dons ,
» acceptés par Eustachc , avaient pu
» ternir. » Une preuve évidente de la
légèreté avec laquelle notre histoire
A été écrite , c'est que Froissart a été
suivi par la plupart deb historiens ,
savoir : Rapin Thoiras , Mézerai ,
Châlons , Daniel , Villa ret , Anque-
lil. Ces écrivains se sont montrés plus
amoureux delà gloire de leur patrie,
que soigneux de porter un œil criti-
que sur un fait dénué de preuves :
leur témoignage n'a été contredit que
par Levesque » qui a profité des re-
cherches de Bréquigny. Le président
Hénault a gardé, sur les bourgeois
de Calais , un silence qui , de la part
d'un historien aussi exact , équivaut
presque à une dénégation , mais que
iAB nouvel éditeur , M. Walcke-
naer a réparé. On sent facilement
pourquoi la Dissertation de Bel-
loy sur le dévouement des bour-
eeois , qui précède sa tragédie du
Siège de Calais , doit être suspectée
de partialité. En 1819 le roi Louis
XV 111 a fait présent à la ville de Ca-
lais du buste d'Eoslache de Saint
Pierre, fait par Cnrtot. D— R— a.
SAINT -PIERRE (Charles-
Ibehkk Castel de ) , l'un des plus
ardents apôtres de l'humanité, na-
2 uit le 18 février IÔ58 , au château
• Saint-Picrre-Église, près Barfleur,
en Basse Normandie , d'une f» mil le
alliée à celle du maréchal de Villars
(1). Charles Castel , son père , était
bailli du Colentin et gouverneur de
Valogne. Il fit ses études au collège
de Caen , où il se lia d'une étroite ami-
tié avec Varignon , qui depuis s'acquit
une réputatiou comme géomètre. D'a-
(1) L'Elbe àm Saint-Piaira était couiin-gerinaiu
(ta maréchal de Villani; auaii, coinaae uo fa remar-
H"* » '■-*■*' "MM |»BMM|u'taBHfMUMUi «UlM Im Am"
SAI
près le vœu de ses parents , il em
sa l'état ecclésiastique. 11 s'était 1
cru appelé à la profession religi
mais Je supérieur auquel il s'ad
ne voulut poiut l'admettre , à r
de la délicatesse de sa santé. ft
de suivre sou goût pour l'élud
vint à Paris , avec Variguou, d
ne pouvait se séparer, et loua,
le faubourg Saint-Jacques, une ;
maison , où ils logèrent cnseï
Le revenu de l'abbé de Saint-4
ne s'élevait qu'à dix-huit cents li
pour assurer à Varignon , qi
possédait rien , uue existence
peudante , il eu détacha trois
livres. « Je ne vous donne paj
» dit-il , une pension , mais un
» trat , afin que vous ne soye
» dans ma dépendance , et que
» puissiez me quitter pour aller
» ailleurs , quand vouscommen
» à vous euiiuyer de moi. » Var:
continua de s'appliquer aux m
m a tiques; mais l'abbé de Sain t-P
qui cherchait surtout les moyen»
perfectionner et d'être utile aux
mes , abandonna les sciences aL
tes pour s'attacher à la morale c
politique. Les deux amis se rt
vaient tous les soirs; et ils ad m 1 1 1
à leurs conférences Fontenelle !
Vertot , qui partageaient leurs
studieux. L'étude aprofondie
l'abbé de Saint-Pierre avait fai
notre langue lui ouvrit , en 1
l'entrée de l'académie française
il remplaça Bergcret, sécrétai
la chambre et du cabinet du roi
discours de réception ne lui «
que quatre heures de travail. F
(1) Foutrnr lie , dam VElffie ife t'arig
pciot lui'Uirme , qiiarautt» ausHpn-*, Ira J<
qu'il goûtait daus n* iruuion» : « Noiuuous i
bltuua , dit-il , avec un ttlrrmc \>\.\\tir .
pleins de la première ardtur «lu savoir , lot
et, ce que uuu» ut «-oiuutiuu* |«-ut cire ui
pour un ftwi % grand hira, peu cixumu.
r'
SU
«lie, auquel il Tenait de le lire, lui
conseilla de le retoucher : « Mou
■ discours f lui repood il - H , tous
• parait donc bien médiocre? tant
■ miea\ v il m'en ressemblera davan*
• taajr. • Ce n'est pas que l'abbé de
Saint-Pierre ne connût et n'appréciât
le mérite aVon style pur et élégant ;
mais il ne se jugeait pas capable de
bmi écrire , et d'ailleurs il ne Toulait
pas perdre à polir des phrases , un
ttsmp» qn*il employait à des spécula-
tion* politiques dont l'utilité lui sem-
blait incontestable. Il quitta le fau-
bt-nrg Saint - Jacques, Ter* 1697 ,
•onr aller nabker Versailles. Son
M . en se rapprochant des grands ,
de s'en taire aimer pour les
TaTtirables aux réformes qu'il
Il s'accommoda facilement
de la mur. «J'étais bien,
■ «mviit-il à M™, de Lambert,
■ dans ma cabane du faubourg Saint-
• Jacques , occupé aux sciences ;
• mais je me trouve encore un peu
• marnm ici , dans une rie asscx dis-
■ sipée. » En 170a, il acheta la
chargrde premier aumônier de M mc.
b dacbesse d'Orléans ; et cette prin-
otMcleût pourroir de l'abbaye de
Tvon, qu'avait autrefois possédée le
poète Déportes ( Vvy. ce nom ).
L'aime da Saint- Pierre aimait beau-
ceaip la société, surtout celle des
», qu'il trouvait plus indnl-
que les nommes. On le voyait
CDtdans les cercles les plus
, quoiqu'il y fût assez dé*
placé, ne disant rien dans la crainte
de briguer ses auditeurs. Un jour
s 'étant aperçu de l'effet fie h eux qu'il
^rvliivait : « Je sens, dit-il, que je
vous ennuie, et j'en suis bien f.îrhc;
nuis moi , je n'amuse fort à vous
entendre , et je vous piic de trou-
ver bon que je continue. » Ses ta-
teats et ses qualités trouvaient ce-
SAI
45
E rodant de justes appréciateurs,
'abbé de Polignac l'emmena qtcc
lui au congres d'Utrccht ( 171a ).
Témoin des difficultés qu'éprouvait fa
conclusion de la pars , Saint- Pierre
forma le projet Je la rendre perpé-
tuelle; et dressa sur-le. champ les ar-
ticles du traité qui devait amener ce
résultat important. L'éréque de Fré-
jus , depuis cardinal de Fleury , au-
quel il communiqua son plan , lui
répondit : « Vous avez oublié un
» article essentiel , celui d'envoyer
9 des missionnaires pour toucher le
» cœur des princes et leur persua-
» der d'entrer dans vos vues. 9 In-
diffèrent à tontes les objections ,
l'abbé resta constamment persuadé
de la possiblité d'exécuter son sys-
tème, qu'il attribuait à Henri IV, par
une fiction qu'on doit lui pardonner,
puisqu'il ne se Pétait permise que
dans l'espoir d'amener plus facile-
ment les souverains à ses vues (3).
Dans un discours sur la Poljrsino*
die , où il faisait l'éloge des conseils
établis par le régent , l'abbé de Saint»
Pierre jugea le gouvernement de
Louis XIV avec beaucoup de sévé-
rité. Celte li a reliesse déplut au car-
dinal de Polignac , qui n'avait pas eu
cependant à se louer de Louis XIV
( F. Polignac , XXXV, 18S ) ; il
apporta le livre à l'académie , en lut
les passages réprchrnsiblcs , et in-
sista pour que l'auteur fut sévèrement
puni. L'abbé demanda d'être ad-
mis à se justifier ; mais on lui refu-
sa cette grâce (\); et dans la séan-
,V I."*14m- Ji- Sjint-I'irrrp rr.pi il j| l nijoiir. I*
vi-ritf-, il •» wr«il Ijil un «rfu|wiir •!■■ l'alun r |w-nr
m\ -ulrr |Jn« iI'jji 1 m- nt ou •l'iiitinl * ara # .ri lu.
On uV*t p*« . «Ii**ii-il, nl<li;i •i'-iniii«i-r; nui* >>u
VtM dr ur j nu u« li •ifii,n-r pi rmiid'.
■ | **■!- ^ in^t i|<.t!ri' j- a |i inii irin jirrw lit* . >|<i*»
Irr Mmlfiiii nt fnmif .l'.nit ii*-«|. ■«-(?• r Uni ti.nfr rr
m •<■ ilf l'iU'In". I.'il*irtit Sji « . Ir Ir ••ilittrm Jr lit -
m-) . U M' Ur. Fonln^ir ri l'alto Klmry (|*M.
Ui»r Ur Vili*tn*rr rrcl« •i«*tu{U-î.
46
SAI
ce du 5 mai 1718, son exclusion fut
prononcée par i3 de ses confrères (5);
Le régent ne permit pas qu'on pous-
sât la chose plus loin ; et la place
resta vacante. Quoiqu'il eût lieu de
se plaindre du peu de zèle que ses
confrères avaient mis à le défendre,
Saint-Pierre n en vécut pas moins
, bien avec eux; et il n'oublia pas
l'académie dans ses -projets d'utili-
té publique. La mesure rigoureu-
se prise contre lui ne l'empêcha pas
d'écrire avec la même liberté sur
toutes sortes de sujets ; et il ne fut
jamais inquiété. L'indulgence dont
on usait à son égard , et qu'on n'au-
rait pas eue pour un autre écrivain ,
peut s'expliquer par le peu de suc-
cès qu'obtenaient ses ouvrages et par
la bonne-foi de l'auteur , qui s'adres-
sait aux magistrats , aux ministres ,
aux princes , pour leur indiquer les
abus à réformer et les améliorations
qu'il croyait nécessaires. 11 n'est
presque aucune branche d'économie
politique qui n'ait été le sujet de ses
méditations , et sur laquelle il n'ait
publié quelques écrits. L'inutilité de
ses efforts ne le rebutait point , et
ne ralentissait pas son zèle, parce
qu'en voyant les progrès de la rai-
son humaine depuis quelques siè-
cles,il se flattait qu elle devait arriver
un jour à la perfection.Toute sa crain-
te était que nous ne fussions préve-
nus par les Anglais : « Je meurs de
» peur, écrivait-il, que la raison hu-
» maine ne croisse davantage et plus
» tôt à Londres qu'à Paris, où la
» communication des vérités dé-
» montrées est , quant à présent
» ( it4° ) » moins facile. » On voit
que s il embrassait tous les peuples
t-tait le coupable.
SAI
dans son affection , il conservait ce-
pendant un attachement particulier
pour la France. Jamais personne ne
remplit mieux le précepte de charité,
qu'il regardait comme l'essentiel de
la religion, Donner et pardonner:
c'était, à son avis, la devise de l'hom»
me vertueux et la base de toute la
morale. Il enrichit la langue du mot
de bienfaisance (6) ; et, comme le dit
d'Alembert, il était juste qu'il en fût
l'inventeur , tant il avait pratiqué la
vertu aue ce mot exprime. Il était
persuadé qu'on peut l'exercer dans
tous les états , dans toutes les posi-
tions de la vie; et pour en relever
l'excellence, il répétait souvent, dans
sa conversation, comme dans ses ou*
vrages : a Le paradis est aux bieu-
» faisants. »II serait impossible d'é-
numérer tous les traits de l'inépui-
sable charité de l'abbé de Saint-Pier-
re. L'indifférence avec laquelle il fai-
sait le bien nous en a dérobé un grand
nombre. Riche, avec une fortune
médiocre, parce qu'il n'avait pas de
besoins , il employait presque tous
ses revenus à soulager les malheu-
reux , et à faire apprendre à des or-
phelins des métiers vraiment utiles ,
persuadé que les autres , c'est -à -di-
re ceux qu'a créés la mode ou le
caprice,fîniront par être abandonnés.
11 ne connaissait d'autre passion que
celle du bien public : c'était le but
où tendaient toutes ses actions, com-
me ses nombreux écrits , qu'il dis-
tribuait gratuitement aux personnes
qui pouvaient en profiter. Il ne trou-
vait de mal réel que la douleur physi-
que; les autres maux n'en avaient pour
(6) On dît que ce mol de bienfnitance se trouvt'
dan* les écrivains plut anciens , notamment dan»
Balsac; maia il était, ajoute d'Alembert , enseveli
eue» eux , et l'abbé de Suint-Pierre en est le véri-
table créateur, puisqu'il l'a ressuscite et naturalisé.
On lui attribue aussi le mot de $lorioU , qui trotrre
ai souYCDt son application.
y
SAI
parence. Ceux - ci , pour
angage, n'avaient qu'une
ment numéraire , tandis
eur physique avait une
nsèque. Aussi ne négli-
q pour l'éviter et l'épar-
itres. Ayant entendu dire
Chirac ( for. ce nom )
de le plus efficace contre
ions était de faire courir
r'malades , il imagina et
r un fauteuil a ressort ,
iTement imitait celui d'u-
, et auquel il donna le
toir : ce fauteuil fut re-
- utile ( 7 ). Dans le cou-
tf, un docteur de Sorbon-
mer, sous le nom de l'ab-
t - Pierre , deux Lettres
ansénistes. Un religieux ,
sprit , mais d'un zèle ou-
ompliment sur la manie-
» et savante dont ces Let-
érrites. « Mon père , lui
- il, je suis, à la vérité ,
ion de Molina , sur la li-
oais non pas raoliniste.
terme de parti persécu-
a bienfaisance ne permet
être d'aucun parti perse-
Ile qui ne vise au contrai-
l'union et à la concorde.
, reprit le religieux , vous
souciez donc pas de sau-
rrité des artifices de Ter-
Non , mon révérend pè-
tndit l'abbé : quand pour
la vérité , on est forcé de
i charité bienfaisante cu-
ix qui prennent l'erreur
vérité. C'est que la vérité
ye jamais : on a beau la
; elle surnage, elle revient
Vrrr%r* dt Frmncr , drremhr* i;3i t
H la yiirg et XtkÀt* Mercarr «M
dt Gaipard Scbott,
SAI
47
» toujours sur l'eau. L'homme qui
» ne la connaît point aujourd'hui ,
» la connaîtra demain ; au lieu que
» la charité bienfaisante se perd
» toujours par les marques de mé-
* pris et ae haine qu'inspire l'es-
» prit de parti, surtout à ceux qoi
» se piquent de paraître fort zélés
» pour leur parti (8). » Content des
autres, parce qu'il l'était de lui-méV
me , l'abbé de Saint-Pierre parvint
à un âge avancé, sans en connaître
les infirmités. « Si la vie, écrivait-il
» le i3 février 1738, est une lote-
» rie pour le bonheur , il se tron-
» vera qu'à tout prendre, il m'est
» échu un des meilleurs lots , que
» je ne changerais pas contre un au-
» tre; et il me reste une grande es-
» pérance de bonheur éternel. »
C'est dans ces sentiments qu'il mou-
rut, à Paris, le 29 avril 1743, à
85 ans. Maupertuis , son successeur
à l'académie française, n'eut pas la
permission d'y faire son éloge. Ce fut
seulement trente - deux ans après sa
mort , que le tribut dû par ce corps
à la mémoire d'un de ses membres
les plus respectables, fut acquitté par
d'Alcmbert ( 1775). J.-J. Rousseau
conservait une profonde vénéra-
tion pour cet abbé , qu'il avait vu
dans la société de Mmc. Dtipin :
«C'était, dit-il, un homme rare,
l'honneur de son siècle et de son es-
pèce , et le seul , peut être, depuis
i'existeuce du genre humain . qui
n'eût d'autre parti que celui de la
raison ( Confess. , liv. w ). » Rous-
seau juge cependant les projets de
l'abbé de Saint Pierre impraticables,
a pour avoir voulu rendre les hom-
mes semblables à lui, au lieu de les
prendre tels qu'ils sont et tels qu'ils
(8) O» peut Toir cette
avant cru drruir «broyer, «lant
fm. <fo« mum*
putiti»
\
48
SAIx
continueront (V être» (f. J.-J. Rous-
seau , XX XIX , p. 1 48 ). Le cardi-
nal Dubois appelait les idées de l'ab -
bé de Saint- Pierre , les rêves d'un
homme de bien. Ce mot d'une gran-
de justesse a fait fortune. De tous ces
rêves , celui qui fit le plus de bruit
dans le temps , et qui l'occupa le plus,
car il y revient encore dans son der-
nier ouvrage, est le Projet de paix
perpétuelle. Le moyen qu'il avait
imaginé pour y parvenir était réta-
blissement d'une espèce de sénat,
composé de membres de toutes les
nations , qu'il appelle Diète euro-
péenne, devant lequel les princes
auraient été tenus d'en poser leurs
griefs , et d'en demander le redres-
sement. Dans un autre de ses écrits
intitulé : Nouveau plan de gouver-
nement des états souverains , il fait
sentir les inconvénients de la vcnali-
tédes charges , et propose de ne don-
ner les emplois publics qu'à des
hommes d'un mérite reconnu. Pré-
sumant qu'une idée si raisonnable
ne peut éprouver de contradiction ,
il développe son système, qui con-
siste à former une académie politi-
que partagée en deux classes (9). La
seconde classe composée des inten-
dants de province, se recruterait
Sarmi tes maîtres des requêtes , et
ésignerait au scrutin les membres
delà classe supérieure, dans laquelle
le roi choisirait les ministres sur
une liste triple de candidats présen-
tée par l'académie. C'est encore la,
(q'i 11 nr but [M» roofnndiv ce prujrt d' .Armlcmie
fHHilH/ttc înMginairr, nvre If* drus aradrmiri qui
h furiiwiiiit rrrllriw-itt »n« ce nom : Pnnc . pn ni-
dre par lm jt-Miiti'* Tminu'iiHiu' ft (.liaiiiill.ini . w
rriini«uit daunl.i t>i!>lii>tli<quc «lu rardïital de l\o-
luto : l'unlrr, fond»'* iu i-m, au iiiiiiikli-ri- d>$ *f-
ttirr* • tranuïrr» ( /'. S.vî>T PM'Vi ). ml |«t«-
bal>l«tnpnt la iiif-<ii>* nui \>\'A, en l~>.\,]e iiouide
»iM-irtr dr \'Entrr*-( , V«-qiu- l':il l> Alaiv la trfiait
dans r«|t]i>ir|pniriit qu'il orri'|i.iil ù l'Imli-l du i»ri-!»i-
ilrot Hrimtdt , \4*cr Vriid->ine. lAtldw de Siiut-
V'u rrv était dr tmitnlr» dmi ( D'Ct.dcs nncnym.t
l".t:dit.,IV, p. 363 ).
SAI
comme on voit , un véritable rêve;
mais pendant plus de trente ans que
l'abbé de Saint- Pierre n'a pas cesse*
de s'occuper de matières politiques t
il n'a pas marché constamment d'er-
reurs en erreurs ; et quand il est en*
tré dans les détails de l'administra-
lion, ses vues ont été quelquefois
celles d'un véritable homme d'état
C'est ainsi qu'on lui dut la première
idée de la taille tarif e%^ qui substi-
tuait à des taxes arbitraires un impdt
dont le recouvrement était plus fa*
cile, parce que la répartition en était
plus juste. Ce moyen était plus pra-
ticable que la dixme de Vatiban
( V, ce nom ); aussi l'auteur goûta-
t-il le plaisir, très-vif sans doute
pour lui , de le voir adopter par php
sieurs intendants. S'il ne put voir aussi,
comme il l'avait demandé, les prix
d'éloquence de l'académie française
consacrés aux éloges des grands
hommes de la nation, il fut témoin
d'améliorations importantes qu'A
avait signalées dans les règlements
concernant les ordres religieux, ren-
tre! ien et la sûreté des chemins pu-
blics, la police de Paris et celle dta-
royaume. On ne peut qu'indiquer
sommairement les autres objets qui
avait embrassés, et sur lesquels il ne
cessa d'appeler l'attention de l'auto-
rité , tels que : les moyens de dimi-
nuer le nombre des procès, d'étein-
dre la mendicité, d'améliorer le soit
des soldats, de rembourser les char-
ges sans accroître l'impôt, de don*
ner plus d'extension au commerce
intérieur, de favoiiscr les progrès
des «cienres physique» et de la mé-
decine, pour |. «quelle il demandait
une académie spéciale. Il a publié
des écrits sur la refonte des mon-
naies , sur les moyens d'utiliser les
emprunts publics, contre le duel , le
jeu, le luxe, etc. il avait proposé
SAI
-lc minière de conserverie Lie pen-
•!>li long-temps, en le garantissant
lia contact Je l'air; d'après ses cal-
< i.s, il avait pressenti la nécessité
i j^TMiiYir Paris; et il y trouvait la
prruve* de la prospérité du. royau-
c». Il désirait qu'on dispensât les
\-ti irrs du reiibjt; qu'on anéantit les
ru air* de barbarie et la religion ma-
b<.-!:ietauc, dont il regardait l'cxis-
tr:ivc comme une insulte à la raison
h: narine. L'éducation est une chose
ïr -p importante* pour qu'elle pût
(• htppcrà l'aidée de Saint Pierre; il
t-^iiil-iit l'augmentation des écoles
:• r:iiii filles, et le perfectiounc-
ntui «lu s v sterne suivi dans l'chsci-
: --cm eut de» collèges. Eu reconnais-
»ai: l'utdité d< l'académie française,
:t ia trouvait fondée sur des bases
ï p rtr*»ilcs, et proposait d'y réu-
mt l'académie 'les belles-lettres, et
&r !* ditucr en trois classes, dont
i'w^r s'occuperait de la grammaire;
L «rcoiide des inscriptions et mé-
:-. I* * : < t la troisième , de l'éloqucn-
-.* i- l'histo.re, de la critique des
Sivii'urs ouvrages, et surtout des
t.'« «in crand* hommes. La lecture
j/il «vii: faite. iU n s sa jeunesse, des
î'ûi de» h. tînmes illu*tie\ de Plu-
Ur j i** , rn lui inspirant le désir d'i-
sit- r leur* belles actions , lui avait
: a.i l'idée Li plu1» haute de l'im-
pc:U\.«r dunt uu pareil livre serait
p»»*r t'iducatiun. De tous les ouvra-
•:•?* i«i «iici« ris, c'était celui qu'il es-
:. jiii le plu*; et il avait formé le
;.'.>-a*t d'ajouter, à la (in île chaque
» .<-. 'rs observations morales et po-
-:. , .-»: mi" ^ uc Put l'eïcVutcr
- > ? .r 1rs vie» Je Sourate, de Poui-
:- r»!.* Atli<*:is f de Themisluclc et
: %rï*;i Jt. .v*s mauu>crits furent rc-
i.% par *ou neveu , sur la de-
a.uîe de Siint-Limbcrl , à J.-J.
K.«:«4>i v qui se chargea de les
IL.
SAI
•io
examiner , et d'eu tirer le parti
qui lui paraîtrait Je meilleur pour
la réputation de l'auteur, a Je vis,
» dit-il , que ce n'était presque
» que le Recueil imprimé des ouvra-
» ges de sou oncle, annotes et corri-
» gés de sa main , avec quelques au-
» très petites pièces qui n'avaient
» pas vu le jour. Il ne s'agissait rien
» moins que de lire , d'extraire , de
» méditer vingt-trois volumes diiliis ,
» confus , pleins de lorgueurs , de
» redites , de petites vues courtes et
» fausses, parmi lesquelles il en fallait
» pêcher quelques - unes de grandes ,
» belles , cl qui donnaient le courage
» de supporter ce pénible travail ».
Eu lisant ses traités de morale, Rous-
seau se confirma dans l'idée que l'ab-
bé de Saint- Pierre avait beaucoup
plus d'esprit qu'on ue l'avait cru: il
se borna cependant ;i f.i ire des extraits
du Projet de paix perpétuelle et de la
Po!ysinodic , auxquels il joignit sou
jugement sur ces deux pièces : a Je
» m'en tins là, dit-il , ne voulant pas
» iiiVxpiiser,eu répétant les censures
» de l'.ibl'é <ic S.iint Pierre , à lue
» faire dciiriudcr de quoi je me nie-
n Lus .' CohJ'vs*. , liv. ix ). (j ri m ni,
d.iussj Coiicspond.nicc, juge l'abbé
de Saint - Pierre . comme écrivain ,
plus favorablement qnc Rousseau.
« S'il eût , dit - il , évite les lon-
gueurs et 1rs rrpn'tiiions fastidieuse:»
; 10 :, et >'il n'eût pas aller lé une
oithogr.'iplie qui tend ses livres pres-
que iiidéiliiHf.diIes à des \eu\ non
exercés , il *n.:it devenu . ji». cruis,
auteur classique [ Correspond. , i'"1' .
'i- « '- t m. >:> :■■ r .] .1.1 | ,i.' . -I s... .i ;■„,..
Il' ■>ll.ll( I- !■ % ul-i •■ ■ I l.i I . <>.| 1- l'i.ll '-. .Il . l!
I ■ i
Ji I ' ■ ■■! , I - ■ it • « . > ■-• . : iii« \ ■ ■ . i j • « , i i-
I II » \ .il 'l )l I- ' « ■ \ . I.- Il » 1. . J ... Il- ■ -
ti ■■■■•». l ,. n .' i" i ,i ,■ I- > i r , ■ •■ • •
*l | "I • ■ ■■ '. ', «!« ' ■ I I «IV »■ il"
dru' |li
I
5o
S AI
part , ii , 290 (11)». Notas devons
maintenant faire counaître les prin-
cipaux ouvrages de l'abbé de Saint -
Fierre. 1. Le Projet de paix perpé-
tif4itV,Utrecht, 1713, 3 vol. in- 1 a.
L'auteur en donna depuis un extrait
in- 1? , réimprimé plusieurs fois.
Dans son jugement sur ce projet ,
•toussenu dit que s'il était praticable ,
H ferait peut-être plus de mal tout
d'un coup qu'il n'en préviendrait
pour des siècles. II. Discours sur le
sujet des conférences futures de Va»
cadémie française ( 1714)9 in- 4° 9
de 99 pag. , inséré dans le tome xu
de l'Histoire de la République des
Lettres, par Masson. III. Mémoire
pour perfectionner la police contre
ks duels, 1 7 1 5 ; in-4°. IV. Mé-
moire pour t établissement d'une
taille proportionnelle , 1 7 1 7 , m - 1 2
et ia-4°. ; réimprimé sous le litre de
Projet et une taille tarifée , in-4°. ,
1718, 17*3, in-ia, 1737, 1739.
Y. Discours sur la Polysynodie , où
l'an démontre que la pluralité des
conseils est la forme de ministère la
plus avantageuse pour un roi et son
royaume, Amsterdam, i7i8,in-4°.;
1719, kl- ta. Rousseau la regarde
comme la pire de toutes. On a vu
que cet ouvrage avait motivé l'ex-
clusion de l'auteur de l'académie
française. La seconde édition est
augmentée des lettres de l'abbé
de Saint-Pierre à Sacy , et da Mé-
moire qu'il se proposait de lire à
l'académie , pour sa justification.
VI. Mémoire sur les pauvres men-
diants , et sur les moyens de les
faire subsister ( 1 724 ) » in-8°. VII.
(11) Le jugement de Tibbé Sabetier nr r.bW
de Sauit-Pierre, «Et m nognlicr , qu'an pourrait, le
Mopçomwr de uVroir jaeaaie la aucun de an ou-
vrage* De ont , dil-il | le mérite d*uoe diction pnre ,
notta et prcciM. Il com|«are d*aillru» l'auteur a
Platon , et loue tous «m rerce presque aaua rcatric-
ftïnn.
SAI
Mémoire pour diminuer le n
des procès , Paris , 172*5 , in.
y démontre la nécessité d'abro
lois contradictoires, et de <
un Code uniforme à tout le ro]
VIII. Jkfémnire pour augme
revenu des bénéfices , et pou
valoir darantage, au profit de
les terres et autres fonds des
fices , 17^5, in -8°. IX. .
pourperfectionner V éducation
un discours sur la grandeuj
sainteté des homnfes , Paris ,
in-i* : il veut qu'on s'appliqt
tout à faire contracter de
heure aux enfants, l"habitud<
justice, delà bienfaisance, de
dence; qu'on leur apprenne à 1
ner la vérité, et qu'on exer»
mémoire à retenir les faits , les
mes et les démonstrations d
connaissance est importante ai
beur : on peut conjecturer qu
dans cet ouvrage qu'il a, pour 1
raière fois , employé le mot d<
j 'aisance , puisqu'il se justifie
Y avertissement de se servir d'i
ou nouveau ou renouvdé. X. j
pour perfectionner fortograp»
langues de V Europe , ibid. , :
in- 8°. , rare. Dans cet ouvragi
renferme des idées utiles , il pi
de suivre, dans l'écriture, les cl
ments survenus dans la pron
tion ; d'adopter autant de signe
y a de sons et d'articulation:
distinguer dans chaque mot 1
très qui ne se prononcent pas,
fin de marquer la quantité des
bes ( V. la BibL franc, de
Goujet , 1 , 1 04 , et Y histoire
langue française, par M. Hem
200 ). aL Discours sur la dijjt
du grand homme et de l'hom,
lustre , dans les Mémoires de
voux , janvier 1736 , et à la t
¥ Histoire £ Épaminondas } pa
Ski
i La Tour. Un homme il-
«lui qui n'a fait que des
tantes , et un grand hom-
lî n'a fait que de grandes
vertu. Les trois héros de
iaiot-Pierre étaient Épa-
Scipion et Descartes ; il
^paainondas à Scipiou ;
itak Descartes au-dessus
litres. XII. Ouvrages de
de morale , Rotterdam ,
18 vol. in-i*i ; c'est le re-
plu* grande partis des
[nil avait publies sépare-
ra on a indique' les sujets.
r» divers écrits qui s'y
forme un in - 13 de a{
, 1744* X1IL Annales
Londres (Paris), 1737,
. , édition originale , plus
me celles qui l'ont suivie.
- ainsi dire, l'extrait et le
écritsde cet abbé. Il y ran-
, depuis 1OS8, annèede sa
jmstja'en 1 739 , ses obser-
■ les événements dont il a
in , et revient sans cesse
»ict de paix perpétuelle ,
cas de rendre utiles à l'é-
cset pairs , les sermons ,
es, etc. Il s'exprime avec
m liberté sur Louis XIV ,
«fW le titre de Grand ,
n'a pas connu la vraie
anquei d reproche des
justes avec ses voisins,
lion des impôts sans uti-
t public , l.i vénalité des
I la révocation de l'élit
Voltaire a vengé U mé-
ouîs le grand , des imputâ-
mes de l'abbé de Saiot-
smi u*a pas empêché Sa-
auser Voltaire d'avoir pris
anales politiques , l'idée
iplie du Siècle de Louis
mm*d*V Essai sur? His-
SAJ
5i
toire générale des Nations ( V. les
Trois Siècles, art Saint-Pierre),
AlleU a publié les Rêves d'un hom-
me de bien, qui peuvent se réaliser,
ou les Vues utile* et praticables de
l'abbé de Saint-Pierre, Paris, 1 775,
in- 12. : cette compilation est par
ordre alphabétique. On a le portrait
de i'abbé de Saiut-Pierre dans plu*
sieurs formats. W — s.
SAINT -PIERRE (Jacques-
Henri-Bernardin de), célèbre écri-
vain , naquit au Havre, le 19 janvier
1737 , d'une famille qui avait quel-
que prétention à la noblesse , et qui
se disait aussi , sans plus de preuves ,
issue d'&istache de Saint • Pierre ,
bourgeois de Calais ( F. l'article ci-
dessus,p. 4* ) ? circonstance dont il
serait inutile de parler , si, à son dé-
but dans le monde , Saint- Pierre ne
s'était donné le titre de chevalier ,
et si dans un de ses opuscules intitu-
lé le Voyais deCodrus , il n'avait
fait allusion à cette prétendue des-
cendance. Dès son enfance il annon-
ça ces goûts solitaires , et ce caractè-
re impétueux , défiant, insoumis,
qui fut tout à-la-fois pour lui une
source de malheurs et de fautes , de
plaisirs et de gloire. La lecture des
voyages était sa passion : à douze
ans, il ne rêvait que la destinée
de Robinson dans son île. Ses pa-
rents croyant démêler, à travers
ces dispositions romanesques, un
penchant pour la marine, lui fi-
rent entreprendre , sur le vaisseau
d'un de ses oncles, nommé Godebout,
uu voyage à la Martinique; mais
le premier devoir de l'homme de rner,
la subordination, à laqnclc se vit con-
damné le jeune voyageur, était in-
compatible avec son caractère: après
avoir vu l'Amérique , il fut ramené
en France pour continuer ses études.
Placé chez les jésuites de Gaen , il fit
*••
i
5*
SAI
des progrès rapides ; mais il ne sut
pas plus se façonner à la discipline
du collège qu'à celle du vaisseau , et
conçut dès-lors pour les établisse-
ments d'éducation publique une aver-
sion qu'il devait souvent manifester
dans ses écrits. Trop fidèle à sa pas-
sion pour les lecturesextraordinaires,
il allait jusqu'à dérober à sts maîtres
et à ses condisciples les livres de
voyages. Il voulait alors devenir jé-
suite, missionnaire et martyr ; mais
■sa famille parvint à ébranler sa vo-
cation , et l'envoya au collège de
Rouen, où il termina ses études d'une
manière brillante , en 1757. Admis
à l'école des ponts- et- chaussées , il
dut à un hasard singulier , ou pour
parler plus exactement, à une surpri-
se faite à l'autorité, uu brevet dans le
corps des ingénieurs, avec cent louis
d'appointements. Il fut sur-le-champ
envoyé, en cette qualité, à Dussel-
dorf , sous les ordres du comte de
Saint-Germain, (1760): c'était dé-
buter heureusement dans une carriè-
re qui eût pu conduire Saint-Pierre
à une existence honorable; mais
regardant comme d'indignes préju-
ges les devoirs extérieurs de la so-
ciété , il voulait y dominer , sans se
donner la peine de les remplir .'d'ail-
leurs son naturel frondeur à l'égard
de ses chefs, susceptible et insociable
envers ses égaux , lui fit bientôt
autant d'ennemis qu'il y avait d'of-
ficiers dans son corps. Malgré les
talents qu'il annonçait , et le sang-
froid qu'il avait montré dans plu-
sieurs actions périlleuses, entr'au-
tres à la bataille de Warburg, il fut
suspendu de ses fonctions et renvoyé
eu Fiance, où, comme il devait s'y
attendre , il fut fort mal reçu par
ses supérieurs et par sa famille. Des
ce moment commença pour Saint-
Pierre cette vie avantureuse qui en
SAI
montrant chez lui l'homme
dehors peu estimables , c
puissamment aussi à dévelo
génie comme écrivain , et à
ner cette teinte de mélanco
vage et tendre, ces idées rom.
et pourtant ce ton caustique
vaient imprimer à ses écrits 1
tère si original. Un billet d
venait de doubler ses modk
sources, qui ne se montaiei
louis, lorsqu'il obtint d'être
en qualité d'ingénieur géogi
Malte, au secours de Porc
semblait sur le point d'êtr<
Sar les Turcs. Mais il eut
ence, impardonnable dans
me qui avait déjà servi , de :
2uer avant que son brevet li
élivré, de sorte que, penda
versée, ainsi quà Malte,
essuyer, de la part des offic
ne voulaient pas le reconnu
desagréments les plus cruel*
sou en parut momentanémei
lée. Enfin , après avoir reçu
tive indemnité pour les frai
voyage , il retourna en Fj
l'attendaient de nouveaux n
Logé dans un hôtel, rue
çons-Sorbonne, Saint-Pieri
avoir vainement sollicité 1
tère et sa famille, prit le
donner quelques leçons de
ma tiques ; mais peu susce
complaisance et d'exactitud
moins qu'un autre, propre
ter ce triste genre de ress<
tomba dans la plus affreuse
et , résolu de chercher fort
de sa patrie, il vendit tous s
emprunta quelques louis a
qn'il conservait encore ,
pour la Hollande. Arrivé à
dam , il eut recours à la bien
d'un réfugié français , Mu:
rédigeait un journal avec qu<
SAI
Ce Jt-rmer lui trouvant, sans dou-
ii talent particulier pour ce genre
•avail , rattacha à son entreprise
des émoluments considérables ,
i offrit même la main de sa bellc-
• ; mais le bonheur sous une
te aussi simple ne pouvait sa-
ire Saint - Pierre. Renonçant à
existence tranquille et assu-
, il fit de nouveaux emprunts
• *e rendre à Saint - Pétcrs-
£ f où il espérait proGtcr, pour
Jrtune, de l'accueil que rim-
trier Catherine faisait aux étran-
Arrivé dans la ville des czars ,
y avait encore trouve que l'i-
Kat et la misère, lorsque le
rd lui procura la protection du
ae Munnich, et l'amitié
ois nommé Duval , qui lui
it généreusement sa bourse. Ce
>us les auspices du maréchal ,
ic rendit à Moscou , où se trou-
Jors Catherine. Placé auprès du
al Dubosquet , Français de na-
, en qualité de sous -lieutenant
le corps du génie, il fut bientôt
a du grand-maître de l'artillerie
bois, qui le présenta à l'impéra-
. En voyant la bonne mine du
• St. -Pierre, son nouveau protec-
a vail conçu l'espoir d'eu faire un
ri qui eût renversé le crédit d'Or-
unrès de la nouvelle Sémiramis;
des illusions plus honorables oc-
Kent Bernardin tout entier. Loin
«ngrr â captiver les yeux et le
r de l'iuipcratiicc , il nr revoit
l'établi* sèment, sur les Lord* du
irai , d'une république dont il
rul*il être le législateur, à la
uexe de PI il on un de J.-J. Itouv
i Préoccupé de ers u-veric* , le
(r&ia réformateur du despotisme
ftfovi!e oc songeait pas .1 réfor-
r Jes travers q u lui avdicut drj.i
uit tant d*cii&cxui*.Mécoutci.ldc*
SAI
autres et de lui.incmc , il repoussai:
avec une sorte d'ingratitude les con-
seils et les services de ses supérieurs
et de ses amis , qu'il fatiguait de ses
flaintcs. Une faveur imprévue de
impératrice, qui lui accorda une gra-
tification de quinze cents francs avec
le brevet de capitaine , ne put guérir
sa tête malade : il ne sougeait qu'à
revenir en France, lorsque le général
Dubosquet lui proposa de Fera mener
en Finlande , pour en examiner Us
positions militaires, et y établir un
système de défense. Saint- Pierre était
charge de dessiner les plans et de
rédiger le voyage. « Nous avons sous
» les yeux les notes qu'il écrivit alors,
» dit M. A. Martin , son biographe :
» elles offrent un si parfait contraste
» avec ce qu'il écrivit dans la suite ,
» qu'il est impossible de les lire sans
» ctonnrmcnt. Obligé rie remplir mie
» mission, et d'obsci vit eu iiigctiicui
» ces contrées sauvages , il rassemble
* toutes les forces de sou esprit pour
» y créer des moyens d'attaque et (le
» défense. Fridcrikshain , \V il in an
» strand, Wiborg, le vieux château
» de Nyslot , le lac Ladoga , le la«-
» Saïnn , les sombres foi ci* qui com-
» m en cent à Ycrvcitkile, et qui se
» prolongent dans un espace de plus
» dequat rc-\ ingts milles, ne lui oflïcnl
» qu'un vaste t lira In: de guerre, fui
» il promène les armées russes et
n suédoises. En entrant dans ces f«>
»ic!s, où repue un silence foriui
» dahlc, où les rayons d ■• soleil 11*0!.;
uj.imaU pénétré, il M'inblc éloullï 1
a sou émotion , et s'occupe froi-lr^
u ment à rMlt-utcr lYftVt du rauon mu
» ces arbri-s prodigieux , que Iciu
» i:!.istirité 1 1 leur foi me cvlindriqui
» ne permet «le toucher que par 1 «
» t anguitr. Il « i»rii(k.ii.* ei. suite l.i
.. fin-ci- -lu b.iis \-'î et rrllr du ï'":
»• ji«' 1 o'ïr le.« »ipi'i-»vi ■■" IjouhI. t ) >i
54
SAI
9 aurait pu preVoir alors que celui
» dont toutes les pensées , à Pas-
« pect de ces forêts majestueuses ,
» tendaient à inventer des machines
n de guerre , à perfectionner les
» moyens de détruire, devait un jour
» peindre la nature dans ses plus ra-
9 -vissantes émotions ( i ) »? De retour
à Saint-Pétersbourg , Saint -Pierre
trouva Villebois , son protecteur,
disgracié, fie comte Orlof lui offrit
en vain de rattacher â sa personne ;
il refusa également la nièce du général
Dubosqnet, dont la main lui était
proposée par cet homme généreux ,
et il partit pour Varsovie , résolu
d'embrasser la cause des Polonais ,
qui défendaient l'indépendance de
leur patrie contre l'ambition de la
Russie et de la Prusse. Le biographe
déjà cité révèle ici une circonstance
qui fait peu d'honneur à la délica-
tesse de son héros : il raconte que ,
dans la dernière soirée qu'il passa à
Saint Pélersbourg , Saint Pierre ajou-
ta à ses ressources pécuniaires deux
cents louis gagnés au jeu contre son
ami Duval : a Coup de fortune, dit-
9 il , qu'il aima mieux attribuer à
» l'amitié qu'au hasard ». Arrivé en
Pofogue , Saint-Pierre y porta la ré-
putation d'un homme qui avait re-
fusé les faveurs d'une cour despoti-
que pour servir les intérêts d'un état
républicain. Mais ses exploits se bor-
nèrent à toucher le cœur d'une prin-
cesse polonaise , qui, oubliant toute
retenue, vécut publiquement avec lui
Eendant près d'une année : c'était
cauconp pour un fol amour que
contrariait si fort l'inégalité du rang
et de la fortune. Enfin la princesse,
cédant aux ordres de sa merc et aux
sollicitations de sa famille, rompit
( 1 1 F.%tm sur ta ne et Us ouvrages de lienmrdin
dr Sun.t-Pit.tie , p. 63.
SA1
avec son chevalier. Il alla p
Vienne ses regrets et ses vagin
rances ; mais les croyant pa
par son amie , il saisit nnc o<
que lui offrit le hasard pour r<
Varsovie , et surprit , non c
lai mes , mais dans les plaisî
bal, la princesse, qui le reçut
un importun. Cette leçon, qti
dû guérir Saint- Pierre de la
des aventures extraordinaires
corrigea point ; il forma le p
partir pour Dresde , résoin d
are du service contre la Polo|
laquelle la Saxe était alors en
Il se trouva sans ressources
il eut le bonheur d'obtenir di
(fHénin , résident de France i
rie , un prêt de deux mille liv
à Dresde, on loi promit dq i
mais il ne trouva que des j>Ij
centienx , entre les bras truc
tisane , là où il semblait et:
pour acquérir de la gloire. A
où il alla ensuite porter sa <
errante, il demanda à échan
grade de capitaine dans 1
contre celui de major dai
mée de Frédéric-le Grand. (
veur lui fut refusée ; mais
offrit une place dans le géni
une pension considérable. I
â son tour. C'est ainsi qu'il
trait partout , impatient d
cire du service et n'en ac
nulle part. Il revit la Fra
mois de novembre 1766, et
dit au Havre, ou il trouva ses
morts ou dispersés. Après ut
six années, il se voyait dan
me situation qu'à son dopai
ressources, sans emploi , 0
solliciter les coin mis du mi
Enfin le baron de Brctcuil lu
tenir un brevet d'ingénieur j
le-de-France. Sa destination
Lie était Madagascar , où il s';
>Al
Ml
à*
mcoiip d'intérêt. H est impossible
démêler aujourd'hui de quel côté
t Ici premiers torts ; car si Bor-
nv ha, de reJratr les mars du fort
M«^kji . et ie civiliser cette île ira-
■trie. PWta de cette idée, qai l'eni-
vrait |a»qa°aa dehre, il vendit les
CauVes deins de son héritage pour
acheter les livres et 1rs instruments
nécessaires j ses projet* de philaa-
tropte et de législation. Arrivé a l'I-
le - de -France, après une tiaveisce
pénible, il débuta , dans U colonie.
par se Wouiller avec tons 1rs olli-
aen,it meme aver Poivre, l'inten-
dant, qui lai avait d'abord témoigne
■ardia de Saint- Pierre, dans sc« di-
vas écrits , et priori paiement dans
•oo Paymgc à t Ile-de France , a
es compagnons de voyage
des hommes en pides et iu hu-
mais* . ceux -ci ne l'ont pas ménage
noa plus. Us ont été jusqu'à préten-
dre oae le seul ouvrage qu'il avait
fait comme ingénieur, était un four,
•ni , la première fois qu'on s'en scr-
nf , k'écroala , et tua un bomme. Ils
as*ar»ciit aussi que Saint -Pierrr,
ma a toujours peint sous des couleurs
•i o iieose* la liarbaric des colons
français carers leurs esclaves , avait
lai-iacrae donné l'exemple de la
dtireie en*rr» les si'ns'*i;. Il tutus
es: impostihle de vérifier la pre niiî*-
re d* ces as«cr lions ; ipiaul a la se-
:»*'. elle scmMrnit cnufiriuér p.ir
t " i •' Sj.n» - Pirire i .ironie île lui-
se- ■*». ' Ifi lit a* ct p'us que dr la *i-r
J*"--*. «ri*|r / "r-rrlgr déjà rite, ipi'il
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•—■»•»*• k. kr ^ |Mf ce '«Mlu'f • « t J ■
portait un fardeau de So livre» -VJ\
se frit au pied une Mesure grave,
et bien qu'aucune affaire nv le for*
çit de se pressri . Saint rVirr n'ar*
rète point sa marche: cependant il
ne nous cache pas que la blés»
Mire saignait continuellement V4X« H
f.iut ajouter . connue un trait de ca-
ractère, qu'en mémoire de* «ervuT»
que lui avait tendus «on ami Ihival,
à Petersboiirg . il avait donne ce nom
chéri à cet esclave infortune. A pies
avoir passé hoi* année* . soit en tra-
versée. soit a Flic-dé France. Saint-
Pierre se lelrouva à Pau», au mois
de juin 1^71 • sans argent . mai* ri
elle d 'observa lions et de curiosité*
naturelles, teveiiii en partie des il-
lusions philantropiques . et résolu
de trouver des consolations et des
ressources dans la culture des lettres.
Recoin mande à d'Alenibrrt par IcIm
rou de liii'lmil, il fut admis dans Ir
salon île M1|a'. de l.cspinasse, et nlli
lie à la société' philosophique. Mais
il ne tarda pas à s'y trouver déplore,
comme partout ailleurs, (ie parti
était au plus haut degré dr sa puis
Milice; il dominait cher. 1rs iiiimsties
coiutue à l'académie; il donnait nu
diiruisiit les léputatimis littéraires;
mais, pour agir avec tant iJ'aernrd
et dr (i.iivMim-, 1rs hommes qui Ir
ciimiHjs.iieut s'rlaieiit smiinis « une
crii.iiur di-c ijilint-. S- nul • Piriri? ,
i| 11, niriiir miii% l'ui'iloi lor , n'avait
j.im ils voulu m subir anrillir , p.inif
( iM'uir f>|us nul' |n'n>l.iiil si»ms Ir 111.111
ieau philosrqiliiqne l.u^iaud uioyi-fi
>!r rur-M'Ici itiou ri d'iiiflurinr pmir
1rs |<liiliis(i|ilrs . (uiiailiif dans 1rs
■.. .. ..... .1 1 |.'tM. « •'••', "•*
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l. . . ■ ■■ ..,..!.,.»!
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... ■!-.■■ . *■»' • I ' "
56 SAI
succès de société. Malgré la beau-
té de sa figure , personne n'était
moins propre à briller dans uri
sallon que Bernardin de Saint-Pierre.
Il y paraissait timide et embarras-
sé. Il n'avait d'assurance , et ne
paraissait même avoir quelque es-
prit que dans l'intimité, don amour
propre, froissé dans plusieurs cir-
constances, devait le faire renon-
cer bientôt aux coteries brillantes
pour se livrer à la solitude. C'est
là qu'il se créa un monde imaginai-
re, afin de se soustraire au monde
réel : c'est là qu'il retrempait , en
quelque sorte, son ame, et qu'il trou-
vait des inspirations nobles et tou-
chantes , qu'on cherchait vainement
dans sa conversation, et même dans
sa conduite privée. D'Alembert lui
avait procuré un libraire, qui lui of-
frit mille francs pour le manuscrit
du Voyage à V Ile-de-France. Lors-
que Saint - Pierre vint réclamer
cette somme, le libraire le paya
en injures grossières , dont l'auteur
dédaigna de tirer vengeance. « Le
» soir , dit le biographe déjà cité
» (5) , encore tout ému de son aven-
ir ture, il la raconta chez MUe. de
» Lespinasse. L'abbé Arnaud ap-
» prouva franchement sa conduite ;
» d'Âlembertse récria sur la faibles-
» se de ne pas tuer un pareil coquin.
» Un évêque janséniste dit en sou-
» riant que M. de Saint-Pierre avait
» l'ame très -chrétienne. Gondorcet
» applaudit à ce bon mot ; et M,le.
» de Lespinasse ajouta d'un air moi-
» tié sérieux moitié railleur : « Voi-
» l.î une vertu de Romain.... » Puis,
» ouvrant une des boîtes de boubous
» qui étaient toujours sur sa chemi-
» née : a Tenez, lui dit elle, d'un air
(5) Eisa* sur Im vie et tet vu* r a ça de licrnnrdm
dm Ô'mjm-Pierrt , page i;5.
SAI
» ironique, vous êtes doux et bon. »
» Cependant l'aventure passa debou-
» cheenbouche;ctM.deSaintPierrc
» vit avec chagrin que sa vertu faisait
» beaucoupdeoruit,etqueles perfides
» éloges s étaient changés en a m ères
» critiques. Chaque fois qu'il y avait
» un cercle nombreux, MUe. de Les-
» pinasse le priait de faire le récit
» ae son aventure; et quand il arri-
v vait au dénouement , elle Tinter*
» rompait, en disant : Croyez-moi ,
» ne varions plus de cela. Dès-lors
» il s aperçut qu'il ne recevait plus
» le même accueil dans la société.
» Les femmes souriaient en parlant
» de sa timidité; les jeunes gens ri-
» canaient en parlant de son coura-
» ge. Enfin l'abbé Ray nal, qui, à cet-
» te époque , était âgé de plus de sot-
» xante ans, voulut bien ni appren-
» dre qu'on n'était plus au temps des
» Thémistocle. » Deux duels, dans
lesquels Saint - Pierre blessa griève-
ment ses adversaires , réhabilitèrent
sa réputation de bravoure; mais tant
de contrariétés et d'humiliations al-
térèrent sa santé et même sa raison.
Lui-même décrit , dans le Préambu-
le de VArcadie (6), l'état déplora-
ble où il se trouvait alors réduit,
a Je fus frappé, dit - il , d'un mal
» étrange : des feux semblables à
» ceux des éclairs sillonnaient ma
» vue. Tous les objets se présentaient
» à' moi doubles et mouvants. Mon
» cœur n'était pas moins troublé que
» ma tête. Dans le plus beau jour
» d'été , je ne pouvais traverser la
» Seine en bateau, sans éprouver des
» anxiétés intolérables.... Si je pas-
» sais seulement dans un jardin pu-
» blic , près d'un bassin plein d'eau ,
» j'éprouvais des mouvements de
» spasme et d'horreur. Il y avait des
■^ "^ "™™^
{G) Toiur VU de %t% (JEum* complote», jwg. H
SAI
• moments où je croyais avoir été
• mordu, sans le savoir, par qucl-
» que chien enrage. » Depuis ] l'an-
née 177a , il s'était Hé avec Jean-
Jacques Rousseau. Ces deux hom-
mes , dont la sagesse et la vertu fac-
tices n'étaient pas faites pour le
monde , se convinrent d'abord par-
faitement. Ils se voyaient souvent,
rt frisaient des promenades solitai-
res. Cette liaison , à laquelle Saint-
Pierre se livrait avec enthousiasme,
f prolongea jusqu'au moment où
Rousseau partit Pour Krmenouvillc :
Saint- Pierre ne devait plus le revoir.
Iles malheurs de famille, la perte
d'une gratification annuelle de mille
francs, son unique ressource (1778),
ajoutèrent alors à toute l'horreur de
sa destinée. Retiré dacs les quartiers
les plus éloignes de Paris ( dans la
me de la Maddène d'abord , puis
dans la rne Neuve -Saint -Et ienoe-
do - Mont , où il habitait un donjon
solitaire } , il travailla sans interrup-
tion , pendant six années, aux Etu-
des de la Nature, dont il avait
drpms long-temps conçu le pljn.
Loi - même raconte , dans la Suite
des Faux d'un solitaire ; quelles
difficultés il eul à surmonter pour
trouver un imprimeur qui voulût se
«Larper de son ouvrage. I.a chose
était d'autant moins facile, <|iie Tiiu-
p?e»fion exigeait des avances consi-
dérables dont l'auteur ne pouvait
f jir* qu'une faible partie , et que son
f'*y+zt a l'Ile - de - France avait
n j*u de succès. Enfin un cclè-
ïrt topographe, M. Didot jeune,
r*i ez cr nom , XI , 33o ) cou-
"Vit a imprimer, en 17B.J, un
aatu^ctit déjà refuse par plusieurs
'•• »*s confrères. Le succès des Étu-
i- s de la nature surpassa l'attente
• • i'i'iïcur lui - même. Dès - lors s.i
:.?"*i? changea de face. Corinne,
SAI 57
a pris avoir payé sur la vente les
frais d'impression , il s'était réser-
ve la propriété , il fit un bénéfice
considérable j mais par un effet né-
cessaire de la modicité insolite des
remises qu'il accordait aux jibrai.
res , les contrefaçons des Etudes
ne tardèrent pas à se multiplier.
Dès ce moment, commença, entre
Bernardin de Saint-Pierre et les con-
trefacteurs , cette guerre dont il paya
toujours les frais , et qui , tout en at-
testant le mérite de l'écrivain, fai-
sait peu d'honneur au caractère per-
sonnel d'un homme qui paraissait
moins touché de la gloire attachée à
ses succès que du dommage pécu-
niaire que lui causaient quelques fri-
pons (7). Saint -Pierre ne se montra
pas plus endurant avec les journa-
listes qui firent la critique de son li-
vre ; et cependant lui - même de-
vait d'autant plus s'attendre aux at-
taques, que, dans les Etudes de la
nature, il frondait la plupart des ins-
titutions sociales, religieuses et lit-
téraires , le clergé, les universités et
les académies. Quatre ans après . en
1 788 , Saint-Pierre donna Paul et
Virginie ,qui était depuis long-temps
dans son portefeuille. Quelques mois
après, il fit paraitreles deux premiers
livres tic Y Arcadie. Le succès de ces
nouvelle* pro.iurtions fut encore plus
éclatant que celui des Eludes. Dans
l'espace d'un au , on publia plus de
cinquante conticf.içons de Paul et
Virginie. Les éditions avouées p.ir
l'auteur furent moins nombreuses ;
mais elles suflinnt pour le mettre eu
état d'acheter une petite maison ,
avec un jardin, dans la rue de la
Reine - nia m lie , à l'extrémité du
(- I '■! *«|ll*ll lilllili.i I4 î* . • itliil» t*« t / lu /» «
S iihl-.l'iri 11 , ii'iur i|i | -ni 1 I iitr 1 ii '•■■!- .
'.il I ,ln i'|u« r iln fi'H t «m !• fjin I ••■ ■ i> n «h ( . .
Mli«« tr -u^-jimli* il m* K* I-. 'mIIiI* '■ '»•«
58 SAI
faubourg Saint - Marceau. La révo-
lution, qui commençait à éclater dès-
lors , le trouva préoccupé de tontes
les illusions philosophiques dont
l'application devait être si funeste à
la France. Il devint membre de l'as-
semblée populaire de son district, et
publia, en 17^9, les Vœux d'un
solitaire , ouvrage écrit avec un
vrai talent, mais empreint de toutes
les idées nouvelles. On doit repro-
cher surtout à l'auteur d'avoir, avec
une aussi complète inexpérience des
intérêts politiques , pris la plume
pour régenter le roi et la nation.
Après la défense du veto du mo-
narque et une *orte de désapproba-
bation des proscriptions populai-
res, on est surpris de l'eu tendre
parler saos improbation de la pri-
se de la Bastille et . de l'insur-
rection du peuple français , qui a
recouvré sa liberté par son coura-
ge. Au reste, toutes les maximes ré-
volutionnaires relatives au clergé et à
la noblesse y sont caressées «par
l'auteur , qui , dans la Suite des
Vœux d'un solitaire, se vante de les
avoir , pour la première fois , émises
dans ses Etudes de la nature , en
1784. Les journaux du temps prônè-
rent ces deux écrits avec enthou-
siasme. Dans le Moniteur, ou met-
tait les Vœux d'un solitaire sur le
même rang que la fameuse brochure
de Sieyrs : Qu'est-ce que le tiers-état?
On louait surtout Saint - Pierre des
conseils qu'il osait donner au mo-
narque. Il y aurait eu plus de conve-
nance et de courage à en adresser de
sévères aux démagogues qui oppri-
maient le souverain. L'auteur des
Vœux se prononçait en faveur des
noirs (8) : Il publia aussi, en 1791 ,
(ft) Son ouvrage prrarnte celle peinture hnarre
«l mr«< iudrcrrte t ■ Lm n<-|trc»-e de Gu.itrc au
■ cellier de corail , eu* devis d'ivoire , t ou rirait au
SAI
la Chaumière indienne, es
conte moral , qui est un ch<
vre de style, mais dans le
ne peut s'empêcher d'api
une satire des plus directes
les académies et surtout ci
clergé. A la fin de juillet 17
viron treize jours avant le 1
l'infortuné Louis XVI , qui
vait choisir ses fonctionnai
parmi les hommes qui avai
une couleur plus ou moins j
cée dans la révolution , nomi
nardin de Saint-Pierre inten
Jardin des Plantes , et du
d'Histoire naturelle, a la \
M. de La Billardière, qui vei
migrer. Ce n'était pas la r
faveur que Saint-Pierre avait
ce prince , depuis la pr.blica
Etudes. Sa pension lui a
rendue, et quelques gratifie* l
avaient* été accordées. Le
dit en le voyant : « J'ai lu vo
9 ges , ils sont d'un honnête I
9 et j'ai cru nommer en vous 1
9 successeur de Buffbn ». Le
let 179a , le nouvel intciula
serment entre les mains de la c(
de Paris (9). La voix pub! iqw
désigné antérieurement à de p
tes destinées. Il fut , avec B
Sieycs , Condorcct , le rc?eu
Martin et d'autres hommes a
digucsqucluid'iui pareil hoiin
sur la listedcs instituteurs t
proposait de donner au vrinc
C'est ainsi qu'on ,i p pelait alor
phin, fils de Louis XVI. (î
ici l'historien du Mméum d'
naturelle, retracer l'admirn
de Saint-Pierre. « Il manqu
9 M. Deleuzc ( io),dc notions
• liU d* l'Européen, qui donu* jadio dei
»prrr«, «-t ne de»irerait d'»«tre» v«mp
m d'enchaîner le lil»àMMnt<iur d«n*»e»bra
(ij) Moniteur.
(10) Uiftoire du Minium, i". partie
su
mocs % et son caractère
adancolupe le readait
cette connaissance des
l des affaira . à cette
mette nt a Rêne d'exer*
ilc. C'était précisément
nî convenait à rctabJis-
* cette époque il'nn bon-
t général. Sa «implicite,
.V. ronti ihuèrrnt |ieut-
irautirdes persécutions
I menacés Unis les hlbm-
cu paient un poste émi-
sagessc fut très -utile »,
lion d'une serre , qni
d'hui son nom , et U
i ménagerie au moyen du
Paris de celle de Ver-
taient abandonnée, tels
ultats de son administra-
nt vers crue c'poq ne qu'il
Didot, fille de l'impri-
\siies : il avait su se faire
I aimer de cette demoi-
i'il eût pi m de deux fois
fiait d.ins sa rinquante-
îée, et elle en avait à
La tourmente revolu-
orça de quitter le Jardin
il alla s'établir à Ks-
uiie île délicieuse , où il
petite maison. Il y vi-
et t'ni-rnpaif à conmn-
mtnies dm la /Sature ,
*^»^*w»»a **i*^*»»»»»»»»^*»^*»«^»»»»»»»»»»»*^»j^*»»^»i
fv r ■ tp'r ilr »i» % ir '|<m* •»» ralfi-
•|<it lin É-iil |-i ii ■• \ ■■lui» iir , f|
• ■■*|* |1.P |> t |« l||i lit. Il • ( 'il» ■ •
w •)# Mu!* !• I . j'-ir» mui-af ■■- ,
» r T ■ U nr il- i / ■ •'■ ■ !■• |»l*»
I ■.' » r|- * -1*1 |.r<-- |- ur -Ju'il
*' 4 <l • •■ Ir i I , «I » i îc |u
'. •■ i i l» ■■ ..lui- I .
• •' p ■■ 1*1 ■ .t. tu»!, il »«1i| 14
* i ■ « ' I ' ■• ii' •■>• » , ■! • 1 1 t ■
*r f " • ■■-. ' ■ » ilf . I ■ » A • ■
'• • I J ira'!* .■■> ««ififil'i ••!■
■ >f •■''■*• t '*• ■■»•■.'» • •:•
* r «il* -j*j y>,y\r . U )■••■! •> p1»»
lm *t • /• .«T "■•■ ' ■' #■• • ■ '•" ,
" ■ I ■!»■•»* I ' - f» /■■"■•
■ '■ • • :■■•».!.■ iii ■! « > -t mi f I .
SAI 5c,
lorsqu'un décret de la Contention ,
du u) brumaire an 3 v » 7*vJ \ le
nomma instituteur dans l'école nor-
male. Chargé de faire le cours de
morale, il eut peu de sucres. Il était
privé du talent d'improviser , et ses
idées, presque toujours fausses eu fait
de inorale et de science, fuient peu
goûtées. Cependant il eut nu suc-
cès Itien flatteur quoique passager :
il avait osé prononcer le nom de hit si
alors proscrit : l'enthousiasme qui
se manifesta dans tout suri auditoi-
re, fut la récompense d'une pro-
fessions! simple en tout antre temps,
mais qui alors exposait a la perse-
rtition. Pendant toute sa vie , Saint-
Pierre avait déclamé contre les aca-
démies ; mais alors il n'était d'au-
cune. Appelé, en I7<)r> , a l'Institut
national , ce philosophe s'empressa
d'accepter cet honneur , et il n'écri-
vit plus contre les sociétés littéraire*.
On lui doit la justice de dire que sou-
vent i! prit la parole avec énergie
contre ceux île ses collègue* qui ne
craignaient p;is alors île iirofesser
l'athéisme. On m pporl iju'il lut , le .1
juillet 1 7f>H , sur les Mémoire* qui
avaient concouru «ur cette question ;
Ouellrs \nnt 1rs institution* ïvt plut
propres à fnntirr lu nmmlfi d'un
ffeuplr^ et qu'il Irrfniiiait pu la de
ri nation solennelle de sr* principes
religieux fi'iî, évita contre lui un
viuirlit orage. Il y répondit nolilf
ment trois mnisapics' il scptrrnhic
i"()K \ en lisinf ctir.iie .i l.i Ifïlmiie
r'e rioslitnt son beau di dogue de la
*V«rf tir Statut* , nu le s agi" se cuir
«oie 'r l'uijiffice des hoif.ru. -\ p.ir
la rerlitnde de sou immortalité, fl
( *t f.irlirnx toufiTois «|ii'»ipi milirii de
tant de flrrl.n.itioiis rn<'it;i<|iir* #ri
Il *■ ^*f I* • f> m. Ht •■'» •!•- •• l«|<|"«ll 4««* ^
h su «I» wt<A*«fia (,fM|4tlM
6o SÂI
faveur de l'Être Suprême et de la
providence , on ne trouve nulle
part, dans les nombreux écrits de
Saint-Pierre, une déclaration ex-
presse en faveur de la religion ca-
tholique, dans laquelle il était né.
A l'exemple de tous les philoso-
5 nés dont l'orgueil ne veut user que
e la raison pour s'élever vers le
créateur , Saint-Pierre donna par fois
dans de ridicules travers en fait de
religion. 11 figura parmi les adeptes
des théophilantropes. M. Grégoire,
dans son Histoire des Sectes reli-
gieuses ( ii , 101 ) , raconte qu'il
consentit à être, à Saint-Thomas à? A-
quin , parrain théophilantrope d'un
nouveau-né. Ceux qui l'ont connu à
cette époque se rappellent avec quelle
amertume il déclamait contre la reli-
gion catholique et les prêtres. Cc-
{ tendant la prompte suppression de
'école normale , et une banqueroute
Îu'il essuya , avaient de nouveau
érangé sa fortune. 11 eut recours
à l'intérêt du public , en proposant
un projet de souscription pour les
Harmonies de la Nature , ouvrage
Si'il n'avait pas encore achevé (t 3).
ans son prospectus il présente sur
les circonstances de sa nomination
à l'école normale, un récit qui sem-
ble prouver que, s'il ne l'avait pas
sollicitée, du moins personne ne
l'avait forcé d'accepter une place
de professeur, a Pendant que je
» m occupais de ces Harmonies ,
» disait - il , la fortuue est venue en
» interrompre le cours. Je me suis
» vu forcé de suspendre ma lyre aux
» saules de ma rivière, et de cher-
* cher un travail utile à la fois à ma
i» patrie et à ma famille. J'étais afUi-
» gé d'abandonner un ouvrage qui
» avait fait jusqu'alors mon bonheur-
(t3) Vixytx le Moniteur du *5 KVtciulirc 171/».
SAI
» l'idée m'est venue de publier, par
» souscription , ce que j'en avais aéjà
» écrit ». C'est ainsi que Saint-Pierre
avait contracté la triste habitude de
mettre sans cesse le public dans la
conûdence de ses affaires domesti-
ques. Dans le même Prospectas , il
ait que son impéritie l'obligeait à
» recommencer jusqu'à six fois le
» même manuscrit ». C'est un trait
de ressemblance de plus avec J.-J.
Rousseau ,dont il eût exactement rap-
pelé le caractère et le talent s'il eût en-
plus de force dans le style et plus
de désintéressement dans ses relations
sociales. A cet éeard, les préfaces et
les préambules de ses divers écrits
offrent des preuves assez multipliées.
Un autre témoignage se trouve dans
le Mémorial de Sainte-Hélène , où
Ton fait parler ainsi Napoléon ( 1 4)*
« La sensibilité , la délicatesse de Ber-
» nardin de Saint - Pierre , ressem-
» blaient peu au charmant tableau de
»Paul et Virginie. C'était un mé-
» chant homme , maltraitant fort sa
» femme , fille de l'imprimeur Dt-
» dot , et toujours prêt à demander
» l'aumône , sans honte. A mon re-
» tour de l'armée d'Italie , Bernardin
» vint me trouver, et me parla J>res-
» qu'aussitôt de ses misères. Moi , qui
» dans mes premières années , n'avais
» rêvé que Paul et Virginie , flatté
» d'ailleurs d'une confiance que je
» croyais exclusive , et que j attri-
» buais à ma grande célébrité , je
9 m'empressai de lui rendre sa vi-
9 site , et laissai sur un coin de la
9 cheminée , sans qu'on eut pu s'en
9 apercevoir , un petit rouleau de
9 vingt-cinq louis. Mais quelle fut
9 ma il on te , quand je vis chacun rire
9 de la délicatesse que j'y avais mise,
(l 'i) l'reuii-n: édition io-n , pag. 17». Ce pa»«Hc
a île M>i<]>rinui dans le» mivaotcs.
S AI
? rt qo'oa m'apprit one de punîtes
• f «mes étaient inutiles arec M. Ber-
■ nardin . qui faisait métier de de-
■ mander à tout Tenant , et de rece-
• toit de tontes mains ! Je lui ai ton-
• joars conserve' an peu de rancune
• ie m'avoir mystifié. Il n'en a pas
• été de même dé ma famille : Joseph
» l'û faisait une forte pension , et
> Louis lai donnait sans ces«c ».
Membre de F Institut , jouissant d'un
lacement an Louvre , et de la pen-
uwn que lai faisait Joseph , et qui
r Mit de plus de six mille francs , sans
compter une de deux mille francs
qu'il recevait du gouvernement, Saint-
hrrre possédait enfin de cette ai-
viace qo'd avait tant désirée. Mais
tiMajottrs habile à exploiter le prix
ie tes ouvrages , il proposa , en 1 8o3,
l*r souscription , une Nouvelle Edi-
ii*m de son roman de Paul et Vît*
pnu. Cette édition ne se fit pas
moins remarquer par la beauté de
l'impression et des gravures , que par
ie pris très -élevé du volume , qui ,
vriuo le caractère des ornements, al-
Utt irpuis cent-soixante douze francs
|i*qu*a quatre- cent- trente-deux fr. ,
1 5 . Le portrait de l'auteur devait
«:re en tête de l'ouvrage, et lui-même
x.» ledaignai t pas de recevoir les sous-
criptions en son domicile , qui était
a Mrs rue de Yarcnne, hôtel de Bro-
z'-ir. l.t style de son prospectus ,
publié en i8o3 , est vraiment cu-
;.*j\ : on y voit à côte de quelques
f prises sentimentales, percer l'avi-
tié'.t d j trafiquant qui vaute sa mar-
'hauJitc' lO . Saiiit-Picrrceutriion-
SAI
Gt
r.
\jh f.rmwn arfiatrt dr U «a|Mttile ,(iim Ut ,
î PiiU.M, M<-rr««* ■««îrDl f«t| les dr*«»n*
caigrr «unio* rc-
«« s*-*r • i !«« , et |4ai>»iif«
■ - ■ •-* -
\ •n •"irvii* 1« ^|.'u fur lTtiJ<il rmiiplr de
r-'v ■.-.. J«r» Mfir, ■ |Imh iid* 1*1 trr lîu'll unit
■ - -• r* ■ uiJmi»** il iih I* • j -«nuill , 1* illoiru
■«>i«* >!•■ «V SMttI Pirrr* .m v.nr >' uui île* |-rr|i«
* et tmvtwnm iiiMiiiit Je n ikUnutuc-r
neur , alors fort envié , de présenter
son ouvrage à Napoléon, au mois de
février 1806. Buona parte, touché
du mérite de cette charmante pro-
duction , ne voyait jamais l'auteur
sans lui dire : « M. Bernardin , quand
• nous donnerez - vous des Paul et
• Virginie ou des Chaumière indien»
» ne ? Vous devriez nous en fournir
• tous les six mois. * Ce philosophe
avait passé sa vie à écrire des pages
éloquentes contre les établissements
d'éducatiou publique : ce fut dans un
pensionna t de jeunes demoiselles, qu'il
choisit M,lc. de Pelle port . sa seconde
épouse ; plus tard , il sollicita et ob-
tint , pour son fils Paul , une bourse
dans un lycée , et pour sa fille Vir-
ginie une place dans la maison im-
périale d'Ecouen ; mais ces contra-
dictions n'étonnaient plus personne :
la vie de Saint-Pierre en était pleine*
Dans ses ouvrage?, nul n'avait mieux
fu faire entendre le langage d'une no-
ble indépendance , et toutefois aucun
orateur académique ne flatta plus pla-
tement l'usurpateur et ses frères ; té-
moin le discours qu'il promViça , le
i\ novembre 1807 , comme prési-
dent de l'académie, en réponse à
ceux de MM. Laujon , Ray noua rd et
Picard , nouveaux récipiendaires: il
termina parmi morceau dans lequel,
rappelant les funestes cl le! s de la.
rcvoluliou sur la littérature : « Oit
» étiez- vous alors , s'ec riait-il , filles
» chéries delà philosophie, muses
» franc. lises ! quelle sombre forêt ,
» quelle grotte caverneuse vous tc-
• .1 ouvrir nu* «'MiMrij'tiifi p nir mw umiti lia- t-ii-
p ti'iU d* ii'liii •!•' *• « kiiw -•.:•• ipn lui ■• . <lit il,
• d >of m \X\\\ ■{'■iim> . PjuI ri Vir^inii- .d-int »r»<i—
w liiUli )MH tf'lit l«* Imin , il--Ot \a t< uilrr «Ifri timi •»"!-
• \r\\\ |n |m*«i r |i >ui ru mil'*', 4 1 t> lr II* « d "Ht"
p «mlr di IjiiiiIIi* ri *\tr\ t^liit»; uiivr*,;»- il--ftl Iri
r tlJllui il'Hl» «f> «iHit |||1||li|ii|l | • il •■■• t «lll*" ll.lt
I» fnpr , ri lit Mit lll-ll^ri \* |ll*ll «Viflti- ■'« • !■•!« lll
» t ■•bt.rfji "lia «« «otit .m*«i U. m. .nn» muUi|iln • »
p l"-ur mi-nliir L* Ijum«iici ,ct |>uur U ruiur J»
r*X
*.V
jvtmr,»
6a
S AI
» naît cachées ? Calomniées et pros-
» crites par des hommes sans lettres,
» sans foi et sans frein , nulle chau-
» mière en France , nul palais en
» Europe n'a osé vous offrir un aaile.
9 Ah ! vous en eussiez trouvé , sans
» doute , loin des cours , à l'ombre
» des lauriers de Virgile; mais ils
» ne fleurissaient pas encore sous les
» lois de Joseph Buonaparte.... L'o-
rateur passait ensuite à l'éloge de
Napoléon , qu'il comparait à un aigle
s' avançant dans Vaxe même de la
tempête , et qu'il appelait un héros
philosophe organisé pourT empire. 11
terminait ainsi: a Sans doute , une
» grande renommée t'est déjà ac-
» quise ; toutes les classes de l'Insli-
» tut te célébreront à l'envi : la géo-
» graphie décrira les régions que tu
» as parcourues ; l'histoire célèbre-
» ra tes conquêtes , tes victoires ,
» tes traités au dehors , ton admi-
» nistration : les arts diront les mo-
» numents que tu as élevés à Apollon,
» à Minerve, au redoutable dieude la
9 guerre(i7)...»Ducis,quiétaitdesi
bonue-01, et si désintéressé dans ses
illusions républicaines, ne put s'em-
pêcher de témoigner à la fin quelque
froideur à Saint-Pierre, chez lequel il
trouvait un vil flatteur de la puis-
sance, après l'avoir vu penser et s'ex-
primer encore plus énergiquement
que lui-même sur le despotisme et
sur le despote, à une époque encore
récente. Toutefois Saint -Pierre de-
vait passer pour heureux; car il était
enfin parvenu à cette sorte d'opulence
qui, plus que la gloire peut-être,
avait été le but de tous ses travaux.
Sa belle et verte vieillesse était exemp-
te d'infirmités; son esprit avait en-
core tout son ressort , toute son ac-
(17) Ce ditcoori , consigné' dont le Moniteur , n*«t
vu imprime d*m l'édition des Olùavm complète!
de Seint Pierre, Pwï», i8i8.(^.cUprè*,*>U «7).
SAI
tivité. Il s'occupait à rédiger YA-
mazone , et à mettre en ordre la
Théorie de l'univers, lorsque plu-
sieurs attaquesd' apoplexie lui annon-
cèrent que sa fin approchait. Il se
hâta d'abandonner Paris ( novembre
181 3), pour jouir encore une fois de
l'aspect de la campagne. Il se rendit
à bragny , ( sur l'Oise ) , dans une
petite maison que lui avait cédée ,
quelques années auparavant, le débi-
teur qui avait pensé lui faire perdre
toutes $es économies. Il cessa de vi-
vre le 21 janvier i8i4> Sa mort fut
peu remarquée au milieu des grands
événements qui occupaient alors la
France. Le 5 février suivant , l'Ins-
titut lui rendit les honneurs dus à ses
membres. M. Parceval Grand mai son
prononça sur sa tombe auelques pa-
roles dans lesquelles le talent de l'au-
teur des Études est très- heureuse-
ment caractérisé. Plus tard (19 mai
181 5 ) , Aignan ( V. le Supplément),
successeur de Saint-Pierre à l'acadé-
mie , lui consacra l'éloge voulu par
l'usage. Le burin a souvent reproduit
les traits de Bernardin de Saint-
Pierre; mais la meilleure gravure
est celle de Couché; celle que De*
senne a dessinée en 1818 , pour être
placée en tête de l'édition de ses Œu-
vres complètes, est peu ressemblante.
Son btisle a été fait , en 1818, par
Valois. Dans ses dernières années ,
Bcruardiu de Saint-Pierre , vu à quel*
que distance , offrait l'aspect de
vieillard le plus vénérable. Sa lon-
gue chevelure blanche lui donnait
quelque chose de patriarcal ; mais
il en était de la figure comme du
personnage : vue de près, celte phy-
sionomie si uoble perdait beaucoup
de son effet ; son regard offrait quel-
que chose de dur et d'inquiet, et set
traits avaient une mobilité qui déce-
lait l'agitation d'une humeur chagri- 1
SAI
ml Tel fut cet Wnnequi a beaucoup
cent saur la nature, sur les hommes
et sur loi -même, el qui n'a présenté
que ni iuM4B de l'une et des autres.
>• (foire aurait beaucoup gagné à ce
qur le» détails de sa vie privée fus*
m avec lui ensevelis dans la tom-
be; mais ses panégyristes, et ses ad-
Trnaires.et lui-même tout le pre-
mier , ont tour- à-tour violé ce sanc-
tuaire. IX- tontes ces indiscrétion* , il
nt Brute résulté nn procès devant
1rs tribunaux. Il est donc impossi-
ble a l'historien exact de ne pas y
■eaétrer à son tour. Bemaidm de
>jaat- Pierre a dit quelque part : A
• U fat d'une belle campagne , je
i ne demande pas à qui elle appar-
■ brut. I /histoire du maître gite
■ trop souvent celle du paysage. »
Ou a vu jusqu'à quel point cette af-
karaate observation pourrait être
applstablc à la vie littéraire et poli-
oie d'un homme dont on ne peut li-
n le» ouvrages sans être porté à en
l'auteur; car personne n'a su
que lui parler le langage de la
terta • de la bienveillance; person-
ne n'a aurux dépeint le charme d'u-
ne vie inooceotc , et connu le secret
farracher de douces larmes à la sen-
•atlste. Toutefois, de son vivant, la
imée ne ménageait pas
. On le disait irascible,
sur le chapitre de la en-
fin l'accusait d'avoir fait mou.
chagrin sa première femme.
€m caïail, et l'un cite encore anjour-
sfhva. a cet éganl , tant a P^ris qu'à
il, oks anecdotes trllement par-
qu'il paraîtrait diflirile
csisaciit pu être toutes inven-
Oo prétendait enûn que , loin
■a nomme trailable m a ira ires
personne n'avait mis plus
joe lui dans ses relations
la libraires et avec la famille
SAI 63
dans laquelle son mariage arec M11*.
Didot l'avait introduit. Ces rumeurs
avaient acquis une telle publicité ,
que l'éloquent biographe de Ikrnar-
din de Saint-Pierre, n'a pas cru pou-
voir entièrement garder le silence
à cet égard. Dans son enthousias-
me pour <:e grand écrivain . il a cru
devoir renvoyer à la famille de M.
Didot jeune les reproches qu'on avait
jusqu'à lors adressés à l'auteur «le Paul
et Firçinie. Les membres de cette fa-
mil le ont réclame devant lest ribuoaux
et devant le public , contre les asser-
tions du biographe. Devant les tribu-
naux, ce dernier, condamné en pre-
mière instance ( 18) , pour diffama-
tion envers M. Léger Didot , l'un
d'eux, s'est pourvu en appel ; et la
cour royale, adoucissant la sentence
des premiers juges , l'a simplement
condamné pour délit d'injure ( 19) :
devant le public , la famille Didot a
imprime une brochure apologéti-
que, ayant pour titre : La Vérité, en
réponse aux calomnies répandues
dans un écrit intitulé : Essai sur la
vie et Us *m\>ra«cs de Bernardin de
Saint-Pierre, par L. Aimé Martin
(■jk>\ Ce procès et celte brochure , à
laquelle il n'a été fait aucune réplique,
tandis que la suppression de plu-
sieurs passages de Y Essai sur la vie
et les ouvrages de Bernardin de
Stiint - Pierre a été ordonnée par
les tribunaux, ont révélé au public
une foule de particularités peu hono-
rables. On voit .d'après une lettre du
prote B.iilly , rapportée tout entière
dans Péri il de la f.nnillc Didot, que
Kernardiii de Saint- Pierre suscitait ,
comme auteur, à Didot, son Ikmii-
( iSj 1 » ju|trnira| *■< du 11 nurfl 1R11,
(iij) <>t arrrtrit du ifiiufti 1H11.
<>oï Paru, ia-8>., iSn , ùophaena •*• Dklul
64 SAI
père et son imprimeur , les chicanes
les plus ridicules ; qu'il donnait
un pris si modique pour la compo-
sition de son ouvrage , que les ou-
vriers de la maison refusaient de
s'en charger ; et que son livre était
« comme la fille du vilain, dont per-
» sonne ne se soucie. » L'honnête
typographe terminait par une assez
bonne leçon de délicatesse adressée
au philosophe qui l'avait prié de lui
chercher un autre imprimeur que
M. Didot, pour son ouvrage; mais
nous devons nous abstenir de consi-
gner ici des détails trop particuliers,
qui intéressent des personnes encore
vivantes , détails que les tribunaux
eux-mêmes ont cru devoir condam-
nera l'oubli. Il nous reste à considérer
les ouvrages de Bernardin de Saiut-
Pierre sous leur point de vue pure-
ment littéraire. Dans son Fqyage à
Vile de France , on découvre quel-
quefois sans doute le germe de son
talent ; mais combien il est loin d'ê-
tre développé! On y trouve quel-
ques aperças ingénieux ; mais sous
l'apparence d'idées philosophiques ,
combien ne présente-t il pas , relati-
vement à l'administration des colo-
nies, de vues dont les malheurs de la
révolution ont démontré l'absurdité!
L'auteur avoue,dans sa préface, qu'il
a parlé sur les plantes et les animaux
sans être naturaliste : il n'avait pas
besoiu de faire cette confession. En-
fin, on doit reprocher à Saint-Pierre
de ne louer que ce qui est étranger ,
pour fronder les hommes et l'admi-
nistration coloniale de sa patrie.
Les Etudes de la nature, publiées
onze ans après son premier ouvrage,
annoncèrent en lui une force de talent
et de génie qu'on ne lui aurait pas
soupçonnée. Sous le rapport scienti-
fique, rien ne paraît prouve dans ce
livre; mais tout y est supposé d'une
SAI
manière si séduisante , que l
charmé n'a pas le courage
tredire l'auteur. 11 est vrai
faisant que substituer de b
conjectures aux systèmes
Saint-Pierre contrarie ouv<
les opinions reçues , et raên
est démontré dans les scient
tes. Le malheur est aussi q
conviction, soit amour-pr
ait prétendu donner ses rêve]
des découvertes. On peut vo
les Préfaces et les Notes qui
pagnentses différentes éditio
quelle amertume il s'élèvi
ceux qui l'ont critiqué, o
coutre ceux qui se sont con
garder le silence sur ses .<
(21). Lagrange répondait
jet , en parlant de l'Institu
» Bernardin était de notre
» s'il parlait notre langui
» le rappellerions à Tord
» il est de l'académie, et
» le n'est pas de notre r
Saint - Pierre se plaignait
et non pas pour la premi
à Buonaparte , alors pren
sul, du silence des savan
égard. Celui-ci lui dît : a Sa1
» le calcul différentiel , M.
» din? — Non. — Eh bie
» l'apprendre , et vous vou
» drez à vous même. » L'ai
Etudes ne profita pas de cet
et pendant plus de quinze a
cessa de soutenir dans se
Préfaces, Préambules, <
dans les journaux, son sys
la théorie des marées qu'il a
la foute des glaces polaires. "
(ii) « Un journal <]ui jrar mm titre n
n l'iurope enlic-rr, aiuu que celui qv
M-mhlr n-K-rvé aux seul» MTant«, ont ji
de garder un prufoud silriirc, nou-se
dcFvéritci naturcIU»* , «i nruvi-i, mais ;
outrage * <*to. • ( \vl« du l'auteur sur h
Unafurc. )
SA!
l roujoan d'utsesnameie méthodi
et isme. On ne saurait avoir
nisM avec plus do logique.
Sesformes de discussion sont taciles
et brillantes , et rappellent souvent
■ ssasrièr* de Buflon et de Voltaire.
Les Etudes de la nature ont d'ail-
mm on attrait bien puissant : Saint-
Piem fait aimer Dieu et la Prori-
sais en ne faisant porter ses
. à cet égard que sur des fon-
j imaginaires et purement bu-
__,«■ s« négligeant aucune occa-
i d'attaquer le clergé et le coite ex-
sr f il nnit souvent an but respec-
qo'il s'est proposé. H parle en
carec le style deFenelon; mats
ta no peut voir nulle part en lui un
shitakn soumis à l'autorité du dog-
me. Du reste, on doit reconnaître aue
tout et que la prose peut répandre
ée ekarmes sur les images de la na-
tare, |«raît s'être assemblé sous sa
piume, et dans les Etudes et dans le
ronun de Paul et F ironie. Cette
production est non-seulement le chef-
s'ecavrv de fauteur, elle est cucorc
in ^cs ekefs-d'œuvrede notre langue.
• C'est nue création neuve, qu'aucun
• ouvrage n'aïuspirée (m), et qui eu
• a impur Uni d'autres (i3). » La
tàauituere mditane fut proclamée,
uns le temps, « le meilleur , le plus
1 1 l»«a *•/■ 4f Jf. Pwcrtal-ialdlHliuaituii ( ilr-
l'iéi
SA1 65
s moral et le plus court des ro-
» mans (i4)« * * Comme dans ses
» antres ouvrages , Saint - Pierre y
» réunit l'art de peindre parl'exprcs.
» sion , l'art de plaire à l'oreille par
» la musique du langage , et l'art su-
» préme d'orner la philosophie par
» la grâce ( i5 ). » On n'aurait à
mêler aucune réflexion critique k
ces éloges mérités, si les incrédu-
les de l'époque n'avaient fait trophée
de cet écrit , comme d'une atta-
que victorieuse contre le clergé et
contre toute discipline religieuse. Le
Café de Surate , où Saint - Pierre
semble avoir eu en vue d'imiter le
style caustique de Voltaire, porte le
même caractère d'hostilité contrôles
prêtres. L'Eloge philosophique de
mon ami est une satire ingénieuse ,
ou plutôt une parodie des discours
académiques. Le héros de cet Eloge
est Favori, le chien de l'auteur. Le
Discours d'un paysan polonais of-
fre une de ces déclama lions républi-
caines qui s'adressent aux passions
populaires, et qui sont toujours sûres
d être bien accueillies dans les jours
de révolution. A la suite des Etu-
■7
l« fw^Mi éV r**.-il tt l'trgintr « fourni I*
fea^ver* •!» ïmtUri i './'m' if /'m « r.
a* F«v-r*r* . tHMai'pt* i!r hrmlfrr . j-.u»" au
<m\Mmmmmr li amirr ■ 7«|l i i". /'.im/'M «'
-« «^1* r*tvv«fartr«. p-** •!*■•]<' M*! <f u<l,
jr «V l+mm*mr , {-«a» mi Ihrllrr M uni- ru r.
a . 1« /*«»' mi r'irj-mr, halirt-iMulviaïuir .
(•^Irl . ■»»i«ia» 4» Krmln-r, piur i S.înl-
..Un !■■ ■*<* , K « rop*m , là iS uiivanti
f iHmg r#r.>ivi, b^U|-|i«i'i>ni<inr dV M. Au
r^aa aV**r» lm la P«etr &utaV Martin, K-
• itaftj. i' «t »f-. «Irai Bytlodram— . l'ao par
f — . r«*lr* pat M (îiMnMT. Ilnaf»a*taar
Ut npuMji m taV&trr |Vydt-4u . ra 170* .
• pria r* vu •**•« •* ** 0«Hnur«r N-
■vt vu lia »>l>.pWr» o*ti fciQt Ualn
bmt« imébimmr . iaw» i|W
V<im M ■MiknriiBP<«ilii
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V|' i'.r* ihirttli • «■»* • »lr.iilr* 1T1111 tlitoiim iin»-
4Hf 1* »- fevrtrr iKiH, |i«r M. J. ('.briiier. «r«-
Ir-nr n'unr Ji |Mitdti>>n ér l'ln*liUil, %. ha r ^rr d'Mtr
ait li.irri" du c ■ut-il-il'i l-*t , n-tiiin* roiu|4c !■ >«-
11.J1 i<u flrt Ir4v->ut jMiur In prit JrcrniMiiv. Brr-
ti.udiii i|«- .Stfiiil-l'n-iic l'di«ul l'^ilii- tir < r|lr drpu-
1«li»a^'. ri-ili-»ii« . y. II. ml. Smrr-l.A*|ir: rt. )
Ni.u» «m%iiu» <k*"ir «j niU-r ii i . qu'oulrr U« rin«|
V'iliiiii** «lu ri'(i'','i',i"""^'r/1 1 iti < jimir li «
prit •li-rrmiau» , il rliilc •!' ivl «avr.ijirfun tnn«
\ l l'rfit*. A,!4»»r. 1711; , in-S'.t •!« 1W» |>ii^.)4v«*
l* f*u\ l'tn* . tlfuvftr* r»*.fnfiyifci'7iiri i/r ^.j(m(.
i^imhctt. <••' V"lnnu' c«tiriii, I1». Ira tiris« ar||-
1 Ira fin' rrl •'■ lit iin ■% ut f"iilini * l'nu M'lniH-i!nf
t le iirrmirr r*l F*nta>* r elle flrrnirr TraPtxfn^^
a'. « iti ili«r<iur* «if i« crpli <u * l^caili-uiic lr«ii-
Iditi- , mu I* f*|HMi«r i!i» fi ii'-i|ni' ilr | inifij(<-« # ,f
crllr dr «uiuè-I^uiliril «n dii< o»r* dr icrv|4i.iu il»
\it<| d'\f»f 1 *"'■ »• .¥"•«■■'* 1 /'■■■•» l'in/ u /u nr
Hu m»r\w k.tt .te B'ituru* ( |<a/ »1 1-ÏHlî ). M*H«n;r
oV Hthjibu far vtiulnJiC fa* . • 11 1 -117 , i|«r Tun |mt-
Ijt >l'»llr ni • u litni m ni 111J . 4f titta rt di IiuimI I*
tutJitr de IVdiliuii dr rr G*, r-kuiie ■ »n 1 ruil (|h'i|
u'riiatc '(or tim* ■•» na*!i«- cituipl«im dr tctlr
rrlr hdjli.vTjplii«l«-
66
SU
des de la nature, il faut placer VAr-
cadie, ouvrage à la manière du Té-
lémaque, mais qui, portant sur un
monde étranger à la Grèce, est vé»
ritaMement une création neuve t il
est fâcheux que Fauteur ne Tait pas
achevé. Le livre des Gaules, le seul
auquel il ait mis la dernière main ,
fait voir chez Saint- Pierre un digne
rival de Fénelon , dans l'art de don-
ner à la prose des couleurs-poétiques,
sans dépasser la limite étroite qui
sépare les deux genres. On peut
faire , sur les Harmonies de la na-
ture, les mêmes observations que
sur les Etudes i mêmes erreurs
scientifiques, mêmes paradoxes en
religion et en morale; mais déjà
le style se ressent de la vieilles-
se de l'auteur. U passe en revue tout
l'univers pour 7 montrer partout
l'œuvre de la Providence. L'ordre du
monde créé se manifeste à lui par
une foule de convenances, qu'il aper*
çoit entre les divers ouvrages de Dieu,
et qu'il appelle Harmonies. Mais sou*
vent il voit des analogies où il est
impossible d'en apercevoir, à moins
d'être maîtrisé par la plus étran-
ge préoccupation. On a prétendu,
avec raison , que dans ses Harmo-
nies, Saint -Pierre avait fait plus
d'un emprunt au respectable Pluche,
auteur du Spectacle de la nature ,
sans jamais le citer. Parmi les opus-
cules assez nombreux qui prou-
vent la grande flexibilité de son
style, il faut citer, son Essai sur
/•-/. Rousseau. C'est un morceau
biographique à la manière de Plu-
tarque. On a beaucoup écrit sur
le philosophe de Genève $ mais de
tous ses partisans, aucun n'a mieux
que l'auteur des Etudes, fait valoir
le beau côté de son caractère , c'est-à-
dire, son désintéressement et la sim-
plicité delon intérieur. U estprobable
SAI
qu'en exposant au jour le p
bnt les qualités et les talent
héros , Saint-Pierre faisait u
sur lui-même. Lui qui a tant
de ressemblance avec Rousa
pas , il est vrai, écrit, ex prof t
Confessions; mais il parle d
sonne dans tous ses ouvrages
faces , entre autres , celles de
Virginie, àeYArcadie etdi
zone, sans compter les Foj
Codrus, offrent diverses a
de sa vie. Mais il y a cette d
entre Rousseau et Saint-Pie
le premier a fait souvent ai
chise l'aveu de ses fautes le
crêtes, tandis que son imita
fait une étude de se peindre
toujours en beau : u faut
toutefois les endroits où il
en quelque sorte , demam
mène au public , et le me
nécessité dans la confident
misères domestiques ; telle e
face des Etudes de la Nati
Dans le préambule de la C
re indienne, il se félicite i
succès de son ouvrage ,
se plaint du tort que lui
contrefaçons , et de la dép
lui occasionnent les ports
très qui lui sont adressées p
prbbateurs de son livre, «
» tune , dit-il, est un obsto
» correspondances : car bea
» lettres m'arrivent sans
» franchies. » Jusqu'à Ben
Saint-Pierre, aucun écrivai
porté aussi loin l'oubli de 1
de l'homme de lettres. De
rites sont pénibles à expr
un^auteur dont les écrits
ront éternellement la Frao
Saint-Pierre les a provoq
même en imprimant : «
» quel que soit le rôle que ^
» plissiez dans le monde
SA1
tient si vous me juges comme
■me. • Lui-même a donc ainsi
le sur sa personne les jugements
biographes ; et , quelque soin
ait pria de se reco minauder lui-
e dans tous ses écrits, à ses
m porains et aux générations fu -
, il sera toujours cité comme un
pie du peu de co nuance qu'on
i ceux qui font profession démo-
li aura cela de commun avec
su et Jean-Jacques Rousseau,
grandi honneurs ont déjà été
is à la mémoire de Bernardin
inl-Pierre. L'académie de Rouen
, en 1816 , son éloge au con-
; et le prix a été remporté par
itin , qui fa fort bien apprécié
le écrivain. EuGn , Saint-Pierre
tvê, dans M. Aimé Martin, un
ir habile {if}) , un biographe
insiaste , éloquent, et qui a pu-
inr lui des anecdotes du plus
intérêt, et des pages que cet écri*
lui-même n'aurait pas désa-
». On doit à l'auteur des Etu-
'mt/oduction d'un procédé qui
détenir fort utile pour l'obscr-
u du mou? cuicnt des mur ces:
la potte marine. Ce moyen cou-
a abandonner aux fluts une
rtlle hm bouchée, qui renferme
étires , et que la mer va porter
des ri rages lointains. I/idce
il pa.t neuve , Lien que Saint-
* l'ait donnée comme ûe lui :
stop lie Colomb , près du faire
rjje an retour de sou premier
£< a l'île d" Haïti , eut recours à
mention analogue. 1)-u-r.
' Ar f«.«l-/' mrtr , AiM.nf y.t M. tiBir M»f
• • 1 • 4. Mk * . «r 'iUiii. •• inr '4 l-i •■■!• «!■
****** »f '«-• (••l'irri «iil •••( <|i|i 1 u \f it\r
***•■• *■• •!« I' ■•«! <ir i t Hil« iir . <|iii ■■ iiitlilli-
•w* ï* j • • « • y\m -1 tr« . mw • u --r 'r>" il»» ni *r
S AI
67
'•!■•»• H fait |J— 11 *tr% lr**tirl|it |.r« ♦«■<•«,
r» Ut -A-.l'.* >*** //.If!.!" ,rt
SAINT-POL ( Le comte de ). F.
Luxembourg.
SAINT-PREST ou SAINT-PRÈT
(Jeàî*-Yves de), conseillerait grand
conseil, né dans le dix-septième siè-
cle , directeur du dépôt des archives
des affaires étrangères , cl de J'aca-
démie politique qui fut établie dans
ce ministère sous M. de Torcy , en
17 10 , est le véritable auteur de
V Histoire des Traités faits entre les
diverses puissances de l'Europe , de-
puis le règne d' Henri IF, jusqu'à
la paix de Nimègue , en 1 (179. Une
copie de cet ouvrage qui n'avait été
compose que pour l'instruction des
élèves de l'académie politique, fut
Tendue après la mort de Saint-Prest,
par l'un d'eux , l'abbé Leroy , fils du
baron Jacques Leroy ( F. ce nom ).
XXIV , a/|0 ) , à un libraire d'Ams-
terdam. Celui-ci le publia en à vol. ,
petit in-folio, vers l'année 1726,
sans en nommer l'auteur. Le marquis
de Fénelon , qui était ambassadeur
en Hollande , s'étant empresse d'en
envoyer un exemplaire au comte de
Morvillc , son ami , alors secrétaire-
d'état des a 11. lires étrangères , ce
ministre crut que r'était l'ouvrage
de quelque membre de la sa van te .so-
ciété de Je su s , à laquelle le mar-juis
de Fénelon et lui étaient fort atta-
ches. Il ne pouvait imaginer qu'un
travail aussi utile et aussi complet
sur cette înatièic fût d'un autre que
d'un jésuite très -versé dans l'histniic
politique des dernier* temps. iM.iis ,
à l'examen îles prcinicies pagr*s. [Jt..
dran , qui était devenu j;.udr de*
archives des allairc» ihan^rir-. , nr
tarda pas à jrcniiiiaiirr 1\ nrur ; r:
pour dr>alniM r enliî'ir ment le 1 ■unit»*
de Murville , il lui appui !a |\u i-ii:.d
du premier volume , rciit par S-iinf ■
Pi est, qui iirlui^vaitilonnrqurlr f i»i «»
iV /'rn/rf d'hUioir*». îrf» libraire avait
68 SAI
supprime le mot Projet. Depuis
i6&fc jusqu'en 1715, Saint -Prcst
enrichit le dépôt des affaires étran-
gères, qu'il avait, en quelque sorte,
forme' par ordre du marquis de Crois -
sy , de plusieurs autres ouvrages de-
meurés inédits , par la raison qu'ils
étaient destinés a l'instruction des
jeunes diplomates, et particulière-
ment des élèves de l'académie dont
il fut le chef, et M. de Torcy le fon-
dateur. La première idée de cet éta-
blissement est bien due au marquis
de Croissy , qui chargea Saint -Prest
de lui en dresser le plan ; mais ce fut
le fils qui le mit à exécution en 1 7 10.
Six jeunes gens appartenants à des
familles honorables et dans l'ai-
sance , et doués de l'aptitude néces-
saire , furent choisis pour étudier ,
sous' la direction de Saint -Prest,
l'histoire , les langues vivantes , la
géographie , le droit public du royau-
me et des états voisins , et pour se
former à la rédaction des dépêches ,
en composant des extraits , des
analyses et des précis historiques
des anciennes correspondances poli-
tiques. Le nombre de ces acadé-
miciens fut porté, en juin 17 13,
à douze , dont six pensionnaires , et
six surnuméraires. Ils s'assemblaient
au Louvre , où était le dépôt des af-
faires étrangères ; et souvent le mar-
réchal d'Uxelles , le marquis de Tor-
cy , le comte de Chcverny, l'abbé Re-
naudot assistaient à leurs conféren-
ces (1). Cette institution se maintint
pendant environ quinze ans : elle avait
déjà commencé de languir et de dé*
ctincr après la' mort de Sa ibt- Prest ,
soit que ce savant et laborieux direc-
teur possédât plus que ses succès-
fjBVBaaaa«a*«pa«aa««aaaaw^BaaaaMBaawaH^aaaaaMaMBBaaaaaaaaaaaa«aaBaaaaaaaaaaaaaaHaaHaaaaiBaaaBaiii»
(1) Ccit l»r erreur que )'<*n • confondu cet cta-
liliMcmcnt aedncatiun diplomatiqar , arec la So-
• eiéti tim Vhntmol qui fut auaii connue aoos le Mm
«f Acodimie politique (Voyez p. 48 ci-deenu , Bot)
SAI
seurs l'art d'entretenir la fc
élèves , soit que la dissipa
parable d'un séjour aussi tu
que celui d'une grande vill
mît pas de fixer long- tempi
des sérieuses des jeunes
étaient dans l'âge des pass
que des préférences pour le
et l'avancement dans les l
données à des sujets pris
l'académie, eussent éteint
l'émulation , et fait naître 1
Quoi qu'il en soit de la
cause , ils cessèrent de fréqi
cours et les conférence* , ;
la mort de Sainf-Prest , >
Ier. janvier 1720. On troi
le Spectateur anglais d'Add
liste que les inconvénients 1
lité de cet établissement. Sa
était secrétaire des comma
de Marie - Françoise de J
duchesse d'Orléans. G—
SA1NT-PRIEST ( I
Éman uel , comte de ) , né
ble, le 12 mars in35 , <
d'une aucienne famille de la '.
cistrature du Dauphiné, qi
long-temps possédait la vi
Saint-Priest, à deux lieues d<
qui en avait pris le nom. .
née de Barrai, était fille d'i
dent à mortier au parlemen
province. Le jeune Saint -
ses études dans divers co
jésuites , et les finit à Paris ,
Inscrit, en 1750, dans h
guie des mousquetaires gr
nommé exempt des Gar
Corps , au mois de janvii
Son parent , le Bailli Je Tej
l'avait fait recevoir cbei
Malte, dos Vâee de quatre a
mena dans l'île de ce non
6AI
avancs. Il les commença
; février it53, sur les
chevalier de Brcteuil i
•nèrent à quelques croi-
i côtes de Sicile, de Sar-
apagne et de Barbarie,
rhevees dans l'automne
> chevalier de Saint-
Malte au mois de mars
it reprendre son service
ion du roL Quoique la
t allumée peu de temps
fut qu'en 1760, ou 'il lui
y prendre part : le Dau-
occasion de le connaître
cier pendant le quartier
760 , le recommanda au
5 Broglie , et le fit em-
1 son armée en qualité
hal-deslogis. Cette place
1» le secret de toutes les
e la campagne, et devait
es 'sources d'instruction
lof étendues que les au-
du service. Il assista
de Coibach en Hesse;
ut qu'à Ta flaire de War-
assd , entre le comte du
prince Ferdinand, qu'il
1 payer de sa personne.
nois d'inaction mutuelle,
russien , qui voulait cou-
phalie, ayant fait passer
fin corps considérable,
de Broclie forma le pro-
er,et chargea, en grand
bevalier de Saint- Priest
la colonne d'infanterie
ire l'attaque principale;
'agir de sut le, le m a irritai
u qu'un corps parti de
:ommandé par le prince
t rendu sur le terrain ,
•fita de ce délai , et re-
rra , sans éprouver ao-
Peu de temps après , le
litaire de Prusse fut dé-
SAI 69
taché vers le Bas-Rhin, pour faire
une tentative sur Wescl. Le marquis
de Gastries fut envoyé avec un corps
pour secourir cette place , et le che-
valier de Saint-Pricsl dcmâuda à join-
dre cette expédition ; il y fut accom-
pagné par le comte Braniki , depuis
grand- général de Pologne, et qui
était alors simple volontaire dans
l'armée française. A peine arrivé, le
chevalier de Saint- Priest, qui trouva
le corps du marquis de Castrics en
bataille en avant du hameau de Coin-
persbrouck, fut employé par ce gé-
néral. Durant rengagement avec le
prince héréditaire qui , grâce à la
celle défense du régiment d'Au-
vergne ( Voyez Assis ) , et à la vi-
gueur du colonel de Rochambeau ,
avait été repoussé a la gauche , cl
s'était reporté vers le centre, le che-
valier de Saint Priest fut envoyé avec
le marquis d'Ennery pour rallier la
brigade de Normandie, qui avait
ceaé du terrain , à quoi il ne réussit
qu'imparfaitement, malgré son cou-
rage et son activité. Mais la con-
tenance ferme de la brigade d'Al-
sace fit taire le feu de l'ennemi. Api es
cette affaire, qui prit le nom de Clu&-
tercamp , à cause de l'abbaye située
à quelque distance du champ de ba-
taille, le marquis de Castrics proposa
au chevalier de Saint- Priest de l'en-
voyer au maréchal de Broglie pour
lui rendre compte de l'action : mais
ignorant encore la levée du siège d<*
\Ve«cl parles Prussiens . celui-ci m*
voulut pas s'éloigner , et remercia le
gênerai de cette mission de confiance.
Dès que la nouvelle en fut certaine ,
il quitta l'armée où il n'y avait plus
rien à faire pour lui , et partit pour
Amiens, où sa compagnie de Gardes-
du- Corps tenait garnison. Un mois
après, il vint à Versailles, où ij fui
parfaitement accueilli ; et biculôt un
7°
SAI
brevet de colonel fut la récompense
de sa bonne conduite militaire. L'an-
née suivante , le duc de Ghoiseul
ayant fait donner au maréchal de
Soubise le commandement de l'ar-
mée du Bas -Rhin , ce général qui
était capitaine- lieutenant des Gen-
darmes de la carde, demanda la
Maison du roi dans son armée , et
Fobtint.Le chevalier de Saint-Priest,
eu faisant partie . ne pouvait se dis-
penser de rejoindre l'armée du ma-
réchal de Soubise. Il fit , en s'y ren-
dant, un petit détour pour visiter la
Hollande , et arriva à Dusseldorf
presque aussitôt que son corps , et
que le maréchal lui-même. On sait
quelle division régnait entre les Bro-
glie et le prince de Soubise, et quels
funestes effets en résultèrent pour
les opérations, des deux armées. Il
ne sj passa rien de particulier
au chevalier de Saint-Priest, sinon
qu'il eut occasion de s'y convain-
cre des inconvénients de la. composi-
tion de la Maison du roi en cam-
pagne , à cause de ses besoins , de
ses bagages et du grand nombre de
gens de service qui encombraient ce
corps. Le prince Ferdinand ayant
coupé la route des approvision-
nements , la Maison du roi , séparée
de ses équipages, manqua de tout.
H en résulta dés maladies. Heureu-
sement le chevajicr de Saint-Priest
avait fait ses dispositions de telle
manière , que .nontseulement il put
se suffire à lui-même , mais encore
qu'il fût une sorte de providence
pour plusieurs de ses camarades.
Ayant été atteint d'une maladie vio-
lente , il fut envoyé en convalescen-
ce à Mindcn ; et son corps étant ren-
tré en France à la fin de la campagne,
il obtint un congé pour aller voir sa
famille à Montpellier. Après la con-
clusion du pacte de famille ( 1 762) ,
SAI
on avait décidé que l'Espaj
querait le Portugal , allié de
terre ; et Charles III avait
À Louis XV un corps auxil
commandement de ce corps
au prince de Beauvau. Le
deéaint-Priest s'était acqu
fection durant la campagi
magne; aussi le prince ne 1
difficulté de l'employer <
§rade de colonel. Au miliei
e mai 1762 , ils partirent
Sour Ba'ionne, et entrère:
iatement en Espagne. Le <
qui avait appris l'espagno
ses caravanes sur les côtes
ninsule, se trouvait à-pe
seul officier qui parlât cetl
ce qui le rendit fort utile a
pour ses relations avec les
vils et militaires espagnols
fit exercer par le fait les
de maréchal- des-Iogis de
quoique le comte de Marb<
titulaire. L'armée du prina
vau se rendit devant Alm
était assiégé par les Espaça
ce général ayant chargé le
Marbeuf d'aller occuper, a
de là , une petite ville po
nommée Alfaiates , le enr
Saint-Priest l'y accompagi
lui-même ensuite désigné p
mander un détachement
S rendre position dans la pe
e Guarda. Ce furent les se
rations qu'on lui confia. 1
tion d'Almeida termina cetl
fiante campagne, et même h
car les préliminaires de 1
blcau furent signés le 2 ni
Cette expédition de Porti<ç
au chevalier de Saint -Pri
d'aller à Lisbonne en quali
nistre plénipotentiaire. Le
la princesse de Beauvau,
le auc de Ghoiseul , le sec
SAI
s projets ; et il eut, à son re-
pris , au mois de mars 1 763,
inee du succès de sa demande,
embarqua néanmoins que le
yvembre suivant pour Lis-
, sur une frégate qui l'y porta
ne jours. Plus prudent que
; tes prédécesseurs, le comte
rie, qui s'était brouillé avec le
isdcPombal, et avait obligé ce
re de demander son rappel , il
ses soins à favoriser le com-
francais en Portugal; et su-
it son habileté et son activité ,
r reflet des circonstances nées
uuvaise récolte que fit le Por-
n 1 764 9 au lieu de quinze ou
navires marchands qui, an-
nent , venaient à Lisbonne , il
A » durant cette année , deux
inquante , chargés de blés et
es marchandises ; et quoique ,
ne proportion moindre , cette
•rite de navigation et de com-
, pour les Français , se soutint
I tonte la mission du chevalier
nt-PriesL II Gt même adopter
lement consulaire qui fut mis a
ion. A la Gn de 1 76 \ , il corn po-
iéaoire sur l'état du Portugal ,
our, etc. , et chaque année que
ut mission , il fit un semblable
lé, ce qui donna au duc dcChoi-
ne idée avantageuse de son zèle
son aptitude. A pris deux ans
ai de résidence à Lisbonne , il
»da au duc un autre poste. Co-
igue lui fut propose ; mais le
e Praslin, qui avait le depar-
t des affaires étrangères, ac-
la préférence au marquis de
rt. àaint-Piiest se borna pour
demander un con^é, qu'il ol>
II en profila le i''. janvier
. et s'embarqua sur une fre-
jiglaisc revenant de Terrc-Neu-
1 faisant voile pour l'Angleterre,
SAI 71
assista aux séances des deux cham-
bres, fit une tournées Bath, Bris-
tol et Oxford , où il fut reçu docteur
en droit ( honneur qu'on fait quelque-
fois aux étrangers de marque , et
qu'avait obtenu .quatre ou cinq ans
auparavant , le duc de Nivernais) , et
s'empressa de revenir à Paris. La
mort du dauphin l'avait privé d'une
auguste protection : mais par sa
conduite habile et mesurée a Lis-
bonne, par son intéressante corres-
pondance , il s'était ménagé l'appui
du duc de Choiscul , qui lui fit don-
ner l'ambassade de Suède , vacante
par la nomination du baron de Brc-
teuil a celle de la Haye. Saint-
Priest ne devant se rendre que Tan-
née suivante à Stockholm , et n'ayant
pas quitté les gardes du corps , ut le
service du quartier d'avril 1 767 , et
fut fort distingué par le roi. Il s'oc-
cupa d'ailleurs de prendre connais-
sance des anciennes correspondan-
ces et de nos relations politiques
avec la Suède; il fréquenta aussi
beaucoup le comte de Crcutz , am-
bassadeur de cette cour , et grand
partisan de la France. Ses meubles
étaient embarqués pour Stockholm ,
et lui-même , se disposant à partir ,
allait prendre son audience de congé
du roi , lorsque le duc de Choiscul ,
mécontent du chevalier de Vergeii-
iics , ambassadeur à Constantinoplo ,
lui proposa cette ambassade. La no-
mination de Saint-Pricst suivit de
{ires cette ouverture. Au lieu de faire
c voyage par mer, ainsi que cela était
d'usage , il préféra la route de lerre,
par égard pour sou ami Poutécoiilaut ,
qui devait l'accompagner, et fournit
ainsi à Vergennes l'ucraMon de fon-
der les bise* de sa forlunr. Le duc
de Choiscul faisait rappeler ce der-
nier, parce qu'il ne montrait pas à
son gré assez, d'activité, et qu'il ne l'a*
7»
SAI
vait pas secondé dans ses projets
d'armer la Porte contre Catherine
II , que ce ministre haïssait. L'am-
bassadeur avait remarqué le peu de
moyens et d'énergie de la puissan-
ce othomane , et communiqué ses
observations au ministre: ces ob-
servations contrariaient le duc ,
qui, dans son despotique ressen-
timent , ne voulait qu'être obéi. On
conçoit bien , d'après cela , que les
instructions qu'il fit remettre à son
successeur , portèrent spécialement
sur le but de faire déclarer la guerre
à. la Russie par la Porte. A la veille
de son départ, Saint-Priest donna la
démission de son emploi dans les
eardes-du • corps , obtint le brevet
d'enseigne , et une pension , en con-
servant son rang de colonel dans
l'armée. 11 fut, à la même époque,
initié, par le comte de Broglie, dans
la fameuse correspondance secrète
( Voyez BaoGLiB et Favieb ). En-
fin, il se mit en route avec son
ami Pontécoulant Ils cheminèrent
assez rapidement jusqu'à Scmlin;
mais à peine eurent-il mis le pied
sur le territoire othoman, qu'un
commissaire turc, chargé de dé-
frayer l'ambassade, ralentit extra-
oitunairement leur marche. Ce com-
missaire était un fripon, qui se fai-
sait. fournir , par le pays, les ob-
jets nécessaires ; et comme il produi-
sait dans tous les lieux de relais une
longue liste de fournitures impossi-
bles à trouver, et qu'exigeant on
argent ce qui manquait en nature,
il en faisait son profit , il mettait un
grand intérêt à ralentir la marche
pour multiplier ces avanies. Saint-
Priest n'en avait guère fait que la
moitié, lorsque Vergcnncs, qui lui
écrivait par tous les couriers par-
tant de Constantinoplc pour Vienne,
lui annonça que la Porte avait de-
SAI
claré la guerre à la Russie. Cet évé-
nement auquel Vergennes aspirait
depuis si long -temps, était arrivé
presque sans sa participation. Voici
a- quelle occasion. Des Cosaques
ayant poursuivi dans une petite ville
tartare, *ur les bords du Niester,
quelques Polonais qui s'y étaient ré-
fugiés pour leuréchapper, le baron de
Tott , consul de France auprès du
khan des Tartares, ne manqua pas
de l'exciter à en rendre compte à la
Porte, comme d'un acte de la pins
extrême violence. Le grand-visir eut
ordre d'envoyer chercher le rési-
dent de Russie , et d'exiger de lui I*
{>romesse formelle de l'évacuation de
a Pologne par les armées Russes.
Cet agent s y refusa, fut mis «m
Sept-Tours , et la guerre contre h
Russie fut immédiatement publiée.
En arrivant un mois plus tôt àGons-
tantinople, Saint -Priest eût eu, aux
yeux du public et deChoiseul , le mé-
rite d'avoir opéré cette rupture *
avantage qui demeura tout entier a
son prédécesseur , et ne fut pas sans
influence sur sa rentrée dans la car-
rière diplomatique, et même sur
avènement au ministère. D'un autre
coté , le nouvel ambassadeur étant
étranger aux insinuations qui depuis
long - temps avaient pu provoquer
la rupture , n'avait pas la responsa-
bilité des événements de la guerre, et
pouvait être employé plus efficace-
ment aux travaux de la médiation , si
elle devenait nécessaire : c'est ce que
l'événement démontra. Saint-Priest
arriva enfin à Constantinoplc, et prit
possession de ses nouvelles fonctions.
Dès qu'il eut eu sa première au-
dience du grand -seigneur, Vergennes
Eartit pour Toulon : il se sépara, en'
onne intelligence apparente, de son
successeur; mais on prétend qu'il lui
garda rancune de ce qu'a Taudisnc*
Ski SAI 73
-vîfir ce minière ayant fait Tchcsmé , dont OrlofF ne Mit pas
e, Saint Priest n'en fit pas recueillir le fruit ( Voyez Obloff,
dans sa déniche a la cour. XXXII, \f\i ). L'ambassadeur ap-
eul craignait un rapproche- prit, qu'au lieu de profiter de sa vic-
tre les puissances belligé- toirc , et de s'avancer dans le canal
M tonte sa politique s'a p pli- des Dardanelles , OrloflT arrêtait les
l'empêcher. Le nouvel a m- navires faisant le cabotage dans l'A r-
ir , qoi ne se faisait pas illu- chipel , et notamment ungrand nora-
les moyens des Turcs , ne put bre de bâtiments français. Il lui en-
silai dissimuler ses vives in- voya le secrétaire d'ambassade Le-
i relativement a l'issue de bas , avec une note dans laquelle il
Te. L'indiscipline des milices réclamait avec force la liberté de la
s qui se rendaient à l'armée, navigation française. Les navires
e , que les ministres étran- français furent aussitôt relâchés , ce .
Saint- Priest lui - même , ne qui procura une grande faveur à nô-
ls à l'abri de leurs injures , tre pavillon , et des bénéfices de fret
irs violences. Deux fois , en considérables à notre commerce,
naut à cheval , il essuva des Les Turcs comprirent enfin la réa-
!■ fusil de leur part ; le pla- lité et tous les dangers d'une inva-
saloa de sa maison de cam- sion par les forces navales russes : ils
fat criblé de balles de ces acceptèrent l'offre que leur fit Saint-
liant par mer joindre le Da- Priest , d'employer le baron de Tott
■dis que celles qui faisaient à la construction de batteries pour
r terre , attaquèrent $ai voi- la défense des Dardanelles. La for-
aèrent un de ses interprètes, tu ne n'était pas, oette année, plus favo*
ace des ministres othomans rable à la Porte sur terre que sur
Indiscipline et la barbarie mcrMvec des forces inférieures, Ro*
fie». Saint- Priest , ayant eu manzow avait écrasé les Turcs à Ka-
i'informer la Porte de la goul; s'il eût eu plus de troupes, il
te arrivée dans l'Archipel pouvait passer le Danultc et marcher
xdre russe , destinée à pro- sans obstacle sur Adrianople. Tout
plan de soulèvement de la rendait possible et probable la chute
t des îles, qui était dressé et de l'empire othoman. Ce fut m lors,
tar le résident de Kussie à qu'examinant lequel de se* débris
Ir graad-visir lui lit faire pourrait convenirâ la France, Saint-
jebcs , en disant que le mi- Priest adressa à la cour un Mémoire
e la marine consulté avait r tisonné, dans lequel il considérait
qu'il était impossible que l'Egypte comme le pays le plus la-
dres russes pussent venir rilca conquérir et le plus utile à gar-
'rhipcl ; et lorsque I evéne- dcr. Il est assez probable que c'est
confirmé les avis de l'a in- d'après cette idée qu'à été entreprise,
rf ils s'obstinèrent à soutenir en 1798 , l'expédition de Buonapar-
j*nt des vaisseaux anglais te. Le ministre des affaires étrange-
iait les opérations de cette res du directoire qui, vers celte épo-
msse , et la consternation que, lut à l'institut un Mémoire sur
duisit à Constantinoplc la l'Egypte , avait pu en trouver les
de la victoire navale 'le éléments dans celui de Saint- Priest ,
74 SAI SAI
déposé aux archives de ce ministère, deur Russe n'amenât des
Quoiqu'il en soit , Romanzow étant sur la préséance : il reçut
contraint, par la faiblesse numérique nouveau ministre des affaire
de son armée, de demeurer à la gau- res de Louis XVI, qui était 1<
che du Danube , et la Porte jetant en Vergennes, Tordre formel c
Çourparler d'alliance avec la cour de nir les prétentions de la F*
ienne, qui même avait cherché, reusement pour lui, le ch(
dans les conférences de Neustadt , i therine tomba sur le p
lui concilier l'appui de Frédéric II , colas Repnin , dont le fre
les symptômes qui indiquaient, d'être délivré par ses so
comme prochaine , la chute du co- nouvel ambassadeur eut le 1
losse othoman perdirent de leur gra- d'éviter toutes les occasiot
vite. D'ailleurs le renvoi du duc pute sur le rang. Saint-Pri
de Ghoiseul fit cesser les instances un concé en 1776 ; le noi
du cabinet de Versailles pour la con- nistre delà marine (Sartinc
tinuation de la guerre , et amena accordé la faculté de dispi
même le rétablissement d'une corres- frégate en croisière dans V
pondance amicale entre les cours de il s'embarqua au mois d'e
France et de Russie. La campagne relicha à Malte, où son j<
de 177 1 , aussi malheureuse pour commençait ses caravanes
les Turcs que les précédentes , s'é- traversée de Malte a Toul
tait terminée par les négociations le chagrin de perdre son fi
du congrès de Fokchani, qui se pro- il ne put néanmoins se refui
longèrent jusqu'en 177a, sous la mé- pressement et aux. fêtes qu
diation de l'Autriche et de la Prusse, paraient les négociants de
Les hostilités recommencèrent en Le corps municipal vint 1
1773 ; et ce fut la seule campagne menter et le remercier <T
ou les Turcs obtinrent quelques avan- fleurir le commerce de c
tages. Le prince Repnin fut fait pri- pendant son ambassade. Il
sonnier; et sur la demande de son frè- moins bien accueilli à \
re , ambassadeur en Pologne, Saint- surtout par la reine : cette
Priest fut chargé par le duc d'Aiguil- savait par sa mère les sen
Ion de ttavailler à sa liberté. L'a mbas- avait rendus a la monarcl
sadeur d'Angleterre y intervint éga- chienne, en contribuant à f
lement;mais la Porte ne voulut leren- les difficultés qui s'oppos.
dre qu'au représentant du roi de Fran- cession de la Bukovine , et
ce. Les Russes ayant pris leur revan- accorder aux vaisseaux ai
che dans la campagne de 1 774 , les la navigation du Bas-Danu
négociations pour la paix furent en- trée de la mer Noire. <
famées de nouveau , et le traité de ministre Vergennes , il (
Kaïnardgi en fut le résultat. Saint- chevalier de Saint-Pri est le
Priest épousa , au mois d'octobre de de placer à côté de lui un c
cette même année , la fille du comte son administration au Lci
de Ludolf , envoyé extraordinaire de rapport au commerce , c
la cour de Naples près la Porte. La nommer le baron de Tott i
conclusion de la paix dut lui faire des Échelles : il s'opposa
craindre que l'arrivée d'un embassa- a toutes les combinaisons <
SAI SA1 75
m ptois diplomatiques, pour litige entre les deux empires. Les
de retoarner k son ambas* marques de satisfaction, et de grati*
que celui-ci fit au mois de tude de Catherine II k l'égard de
5. Celte fois, il était aecom- Saint - Priest furent éclatantes et
r le marquis Descorches de magnifiques. Elle lui envoya la pla-
rotx et par le comte d'En- que de L'ordre de Saint- André, enri-
, son neveu , oui tous deux chie de diamants , avec d'autres préd-
it dans la carrière. Il retour- sents, entre autres une somme de
tsuminoplc, an moment de trente mille roubles. Il ne les ac-
inde défiance entre la Porte cepta qu'avec l'autorisation du roi.,
lie, par suite d'une tentative Saint-Priest profita de son crédit k
in-pacha sur les côtes de la cour de Russie pour protéger re-
tour faire soulever les Tar- tablissement commercial qu'un négo-
anener l'expulsion des gtr- ciant de Marseille, nommé Anthoi*»
isses. Cependant l'entremise ne , fondait à Kherson. L'invasion
-Priest ut conclure la con- de la Crimée par les armées rus-
i'A»a!i-Cavac , ( ai mars ses amena de nouvelles négociations,
•spticalive du traité de Kaï- dont le résultat , obtenu sous la mé* *
« où les droits respectifs fu- diation des ambassades de France
ux définis qu'ils ue l'avaient et d'Angleterre, fut la cession for*
le traité. L'Autriche, qui, du- melle et définitive de la presqu'île,
cgociations de la convention Le ministère français avait d'abord
Cavac, était en guerre avec adressé à Catherine II des représen-
alliee de la Russie , à cause talions sur cette invasion : l'impéra-
cessioode Bavière, fut con- trice répondit qu'elle avait de justes
? notre médiation : elle crai- motifs de s'en emparer ; mais que le
si nous parvenions à récon- roi avant des préjuges contraires , elle
deux états , il en résultât , ne pouvait accepter sa médiation ;
•01 de Prusse, une augmenta- que cependant elle ne refuserait pas
urées auxiliaires ; et malgré ses bons offices , s'il les employait à
jetions que le ministre avait engager la Porte à se prêter à la
a Saiot-Pricst , il lui écrivit cession. Aussitôt Vcrgennes qui , de
r la négociation. Celui-ci , se prime abord , avait pris feu sur cet
1 lenteur naturelle des phfnt- objet , sachant d'ailleurs que l'Autri-
ires turcs, se contenta de che et l'Angleterre étaient favorables
st presser la marche , espé- aux desseins de Catherine , changea
1 que la fin des délibérations *cs instructions , et donna ordre à
es deTeschen lui rendrait la Saint-Priest de seconder , auprès de
'agir. En effet , il reçut du la Porte, les négociations pour la
? Breteuil l.i nouvelle de la cession. Conçoit - on qu'après cette
re l'Autriche et la Prusse , variation dans sa marche politique,
a même temps que l'adhé- le ministre en ait fait depuis peser l^s
:abinet de Saint-Pétersbourg torts sur l'ambassadeur , et qu'il ait
positions de la Porte , qu'il eu , vis-à-vis de ses iutimes , l'injus-
nsmises au comte Panin. 11 ticede qualifier Saint-Priest du titre
c conduire à son terme la ironique d'ambassadeur de Russie ?
00 qui<réglait les points en Ces pré? entions se répandirent à La
76 SAI SAI
cour, et elles entrèrent même dans et le fameux Hassan • pacha, alors
l'esprit de celui qui lui succéda dans ce grand-amiral ,lui firent les adieux les
poste diplomatique. Dès le conimen- plus touchants. Malgré les i m pu la-
cement de la négociation relative à 2a tions dont on a charge s a conduitedans
Crimée, le comte de Saint-Priest avait les négociations avec la Russie , nous
demandé son rappel , fatigué qu'il demeurons persuadés que lorsque la
était d'une lutte de quinze ans con- politique révélera un jour »es secrets
tre la peste et les incendies , contre a l'histoire, il deviendra évident que
l'ignorance et l'entêtement dit raiois- Saint - Priest n'a fait que suivre à la
tère othoman , oublié d'ailleurs de lettre les instructions de son cabinet,
son propre cabinet dans une récente II fut vengé de ces calomnies par l'o-
promotion des ordres , et s'étant tu pinion publique, comme par les re-
S référer pour l'ambassade de Lon- grets de tous ceux qui avaient eu des
res , un homme entièrement neuf et rapports avec lui. Parti de Constan-
incapable. Il n'avait suspendu ses ins- tinople, dans les derniers jours de
tances que par délicatesse ; mais dès novembre 1 784 , il prit terre à Tou-
que les arrangements pour la Grimée lon le ier. janvier 1785. Le minis-
lurent termines, il insista de nouveau; tre voulait le conGner à Montpellier
et on lui nomma pour successeur le et l'empêcher de venir à la cour. La
comte de GhoiseulGoufficr. Ce der- reine déjoua ce dessein; et i'ex-am-
nier , plus occupé de sa réputation lit- bassadeur put faire hommage an rot
léraire que de politique , songea d'à- d'un travail du plus grand intérêt
borda se faire recevoirde l'académie, sur la Porte et sur son ambassade,
et à se munir d'instructions et de col- Du reste, laissant au temps le soin
laborateurs pour la mission scien- d'effacer des impressions injustes, il
tifique qu'il s'était donnée lui-même ; ne se livra plus qu'à ses affaires et aux
et après avoir employé quinze mois affections domestiques pendant la
à ces soins , il partit pour Gons- vie du comte de Vergennes. Lors-
tantinople , avec un nombreux cor- que ce ministre mourut , l'opinion
tége d'antiquaires, d'astronomes, de de la cour portait Saint - Pnest ai
géographes, d'ingénieurs , de pein- ministère ; mais le roi avait été prê-
tres et de gens de lettres ( V. Delil- venu d'une manière si fâcheuse con-
le, X, 675). On prétend, que durant tre lui et si favorable pour le comte
la traversée , il ne dissimula point les de Montmorin , que ce fut ce dernier
préventions défavorables qu'il avait qui eut le portefeuille des affaira
reçues à Versailles contre son prédé- étrangères. Au surplus , ce nouveai
cesseur; et il fallait qu'il en fût bien ministre aimait et estimait Saint-
imbu pour se déterminer à un procédé Priest; et, s'attachant à triompher
peu digne de si délicatesse et de sa des impressions fâcheuses don-
générosité habituelles) V. Choiseul nées au roi , il le Gt nommer arabas-
Gouflîer , au Supplément ). Il remit, sadeur à la Haye, le tcr. septembre
dit-on , à la Porte , après le départ de 1 787 , en remplacement du marqua
Saint - Priest, un Mémoire dans le- de Vérac : mais Saint-Priest n'alla
quel il l'accusait de l'avoir trahie pas plus loin qu'Anvers. Dès qu'il
pour servir la Russie. Telle n'était eut appris l'entrée des troupes prmv
pas sans doute l'opinion propre des siennes en Hollande, il rebroussa che-
iniuistrcs turcs; car le grand - visir min ,ct ne voulut pas compromettre
S AI i S AI 77
etèredont il était revêtu. Obli- voulut engager Montmorin à lui
«partir pour la Haye , l'année céder les affaires étrangères et à
te, il y passa son temps d'une prendre l'intérieur. Celui - ci ne se
t assez insignifiante. Une in- prêta point à cet arrangement. Kn-
lite à ses gens, parce qu'ils ne fin, ayant vu le roi, Saint -Pries!
ml pas la cocarde orange , et se renaît à ses désirs , après de légè-
es représailles violentes exer- res objections. Il comprit d'ailleurs
ar son chasseur , furent les l'avantage d'être secrétaire • d'état
ail* qui rompirent la monoto* plutôt que ministre sans départc-
soa rôle. Pour y échapper, il ment. Il fut , en outre, chargé du
aonee suivante, a Spa; et Use portefeuille de la guerre jusqu'à la
-ait, non sans regret, a rêve- nomination dn ministre définitif. Un
, Haye, lorsqu'un courier vint de ses premiers soins fut de pourvoir
»remlre qu'il était appelé au a l'approvisionnement de Versailles,
I'- d'état. Il n'y fat toutefois qui semblait menacé de la disette,
qu'en décembre 1788, après comme le reste du royaume. Neckcr
oi delà seconde assemblée des de retour voulant se montrer à Pa-
rs et la convocation des états* ris , Saint - Priest crut devoir l'ac-
uz. Il y demeura quelque temps compagner, comme ministre de cet-
r parlement. Necker était pré- te capitale, pour prendre possession
-ant dans le conseil , et faisait de l'administration municipale , on
n prévaloir son opinion. Aus- quoi il fit une fausse démarche; car,
tint-il aucun compte des ob- après avoir été témoin du triomphe
10a» écrites que lui lut Saint- de son collègue , il reçut du maire
contre le doublement du tiers. Bailly l'affront d'être placé au - des-
rnier insista aussi vainement sous de lui et sur les mêmes bancs
se U vérification des pouvoirs Que le conseil de la ville ; et repen-
te par le garde - des - sceaux , dant le maire , représentant le prévôt
l'ouverture des états. Necker , des marchands , devait être subor-
de jouir de sou ouvrage, von- donné au ministre de Paris. Biilly ,
e cette vérification fût laissée à qui la tête avait déjà tourné, dit
emblée même. Ayant toutefois nettement, dans son journal, qu'il
è an plan de Necker pour la n'y avait de ministre de Paris que
uiion des trois ordres et pour lui-même. Force fut bien au ministre
rrminaiion des cas où ils de- de supporter cette inconvenance.
1 délibérer séparément ou en L'anarchie et l'insubordination fai-
«o, il fut éloigné, comme lui, saient de grands progrès, alors que
iieil , le ta juillet 1 78c) , et se les propriétés privées étaient part ont
1 raison de cette association , livrées au pillage ou au fru. Le châ-
éde ministre patriote. Après la teau de Jons , en Dauphiné, appar-
ie la Bastille, il fut rappelé et tenant au comte de Saint - Priest ,
tdu département de l'intérieur, fut un des premiers brûlés; et peu
■placement de Villedeuil: mais s'en fallut que relui dont il por-
liea de circonstances aussi ter- tait le nom, et où il venait de faire
. il éprouva de la répugnance recevoir Mme. la 00 ml esse d'Artois
barger de re département , qui allant à Turin, ne subît le même sort.
rnui! la ville fie Paris , et Le moment a pproch ai ton l'habitation
8o
SA1
Paris I » — De temps en temps le
roi s'y montrait , le visage triste et
gardant un morne silence ; puis , il
rentrait dans sa chambre. Le comte
de Saint-Priest crut devoir lui re-
Srésenter qu'à cette heure et dans
e telles circonstances, il s'exposait,
ainsi que la famille royale, au plus
grand danger, en ne se décidant pas
au départ pour Paris; qu'il devait se
regarder comme prisonnier,et obligé
d'en subir la destinée. Le roi ne ré-
pondit rien. — * Pourquoi ne som-
» mes -nous pas partis hier au soir ?
» dit la reine à Saint-Priest. — Ce
» n'est pas ma faute, répondit It
» ministre. — fe le sais , » reprit-
elle , ce qui lui prouva que la reine
n'était entrée pour rien dans le con-
tre ordre de la veille. Enfin le rot pro-
mit de se rendre à Paris , et le comte
Jnît les devants. Du moment qu'il y
ut , ses fonctions, comme secrétaire
d'état , se bornèrent à expédier dans
les provinces les nombreux décrets
proposés par l'Assemblée nationale,
et sanctionnés par le roi. Cette Assem-
blée avait usurpé toute la haute di-
rection de l'administration. Il subit
d'ailleurs les pénibles conditions at-
tachées au rôle de fidèle serviteur
du roi, et se vit chaque jour in-
stillé dans vingt libelles dégoûtants
de mensonges et de calomnies. Le 5
octobre , le roi l'avait chargé de re-
cevoir la députation des femmes de
Paris , présidée par la fameuse Thé-
roigne de Méricourt , et il avait rem-
pli cette mission désagréable avec
calme , raison et diguité. Mirabeau
l'accusa devant l'assemblée natio-
nale d'avoir répondu à ces femmes :
<c Fous aviez autrefois un roi qui
» vous donnait du pain ; vous en
y» avez à présent douze cents , allez
» leur en demander. » Quelque dé-
nuée de fondement et de vraiscm-
SAI
blance que fut cette ridicul
sation , Saint - Priest n'en
moins obligé de se justifier, <
d'abord en personne k l'as
de son district, puis dans
moire imprimé, qu'il fit di
aux députés de l'Assemblé
nale , et qui fut lu publiquen
le président. Telle était alo
tuation d'un ministre du ro
était, pour ainsi dire, forcé
dre compte de sa conduite à
instant et au premier ve
s'ingérait de le loi demand
rabeau l'attaqua de nouvel
que temps après , pour la
2u'il avait apportée k l'ex]
'une loi répressive rendue i
sion de soulèvements opères
seille , à Montpellier , et da
faire du comte d'Albert de
Mirabeau la qualifia de loi à
Saint - Priest se tira aussi
rieusement de cette attaque
la première; enfin, il fut <
par le comité des rechercha
ville de Paris , pour de pre
liaisons avec le comte de Me
et Bonne-Savardin , et ace
même qu'eux , du crime de
tion. Il ne se contenta par
au président de l'Assemblé
nale à ce sujet; il fit rédige
célèbre avocat de Scze , un B
qui porta dans tous les es
conviction de son innocent'
toutes ces justifications , qui
vaient aux yeux mêmes de 1
blée et des hommes mod
parti, ne désarmaient pas 1
des factieux. Chaque jour '.
mes calomnies reproduites c
vers libelles tendaient à le c
lariscr et à forcer le roi de
parer. Neckcr, qui ne lui par
par sa résistance dans le i
essayait aussi , en toute occaa
SAI
de dégoûts. Il chercha
i le traverser dans la dé-
lûon du nombre des mai-
ayales que le roi voulait se
r, et dans la fixation du mon*
? la liste civile. Necker fut
le premier de quitter son pos-
ai retraite ne fit aucune sensa-
i la suite d'un discours de Mi-
i contre le ministère en mas-
■ les ministres, Montuiorin
cepté , remirent leurs porte-
an roi , qui leur ordonna de
1er. Peur s'en venger, le câté
lit décréter la suppression
nrges de secrétaires -d'état.
amie da roi luttait en vain
la haine des meneurs de l'As-
e. Le* ministres durent céder
e à d'autres, dont les princi-
«ent plus en harmonie avec
lotion. Toutefois Saint Priest
ta de-mission qu'à la (in de
1790. Le roi et la reine
rimèrent leurs regrets: jamais
tVl ne lui avait montré plus
wanre et de bonté que dans
sAcrs temps de son ministère.
ant l'augmentation progrès-
s troubles , et voulaut s'éloi-
e la France, mais avec un
des motifs honorables, Saint-
irait demandé et obtenu l'am-
f de Suéde. Les meneurs de
ibler connaissaient les dispo-
de Gustave 111 à leur égard :
eurent que le comte ne four-
nouveaux aliments à la haine
rque leur portait , et ils
it à Muntmorin qu'il fallait
r cette ambassade. La nomi-
fat révoquée. Les p^mplile-
contioiuient à lui f.nre la
; et chaque Jour ses amis lui
ent avis des mauvais desseins
avait contre lui : il vit qu'il
•il pas de sûreté pour lui à
il.
SAI
81
rester en France. Il alla donc comme
simple particulier, à Stockholm , où
son beaufrère, le comte deLndolf,
représentait la cour de Vienne ( mai
f^fQi ); mais à peine y eut-il passé
huit jours , que le baron d'Arrofeldt,
aide-de-camp et favori de Gustave
III , le pressa de faire le voyage de
Saint-Pétersbourg , espérant qu'il se-
conderait son maître dans le projet de
faire accéder Catherine II à une coali-
tion pour le rétablissement du pou-
voir royal en France. L'impératrice
l'accueillit très -bien ; mais elle ne
lui montra aucune intention de se
concerter avec ce prince, et an>
cune confiance dans l'étalageai
ses forées militaires. Elle prétex-
ta d'ailleurs sa guerre contre les
Turcs, pour ne pas se livrer a
d'autres entreprises. Peu de temps
après, Saint - Priest ayant vu ar-
river le comte Esterhazy, envoyé
des princes , frères de Louis XVI,
sentit que c'était le moment de quit-
ter la Russie. Il sortît de Péters-
bourg, le 28 octobre 1791 , em-
portant avec lui une année d'une
pension de six milles roubles d'ar-
gent queCatherine venait de lui accor-
der. Elle lui avait écrit que sachant le
malheureux état dans lequel se trou-
vaient les fidèles serviteurs du roi,
elle le priait d'accepter cette pen-
sion , et comme témoignage de son
estime personnelle , et comme dé-
dommagement de ce qu'il avait per-
du en quittant la France; elle joi-
gnait à sa lettre une bague de prix
pour Mne. de Saint-Priest. Il se di-
rigea sur Varsovie , alongeant ainsi
sa route pour connaître les cours de
Pologne, de Saxe, de Pmsseet de
Danemark. A Varsovie, il retrouva
le marquis Descorches de Sainte -
Croix, qui était accrédité en qua-
lité de ministre plénipotentiaire de
I
8* SAI
France. Il l'avait introduit dans la
carrière, en 1778 ; et de Liège, où
Descorches était ministre, ses opi-
nions eu faveur de la révolution ra-
valent fait envoyer en Pologne, il
n'eu reçut pas moins son ancien
patron avec une grande cordialité.
Le roi Stanislas fit un très - grand
accueil au comte de Saint - Pries t,
qui se rendit bientôt après à Dres-
de, puis à Berlin. Frédéric -Guil-
laume l'honora d'un assez long en-
tretien sur les affaires de France;
mais au premier mot de secours à
porter au roi et à la monarchie , ce
«nce répondit : « Je n'ai nul titre
tturagir le premier; c'est à la
» cour de Vienne, comme alliée de
» S. M. T. G. à commencer , et je
» suivrai ses errements. » . Saint-
Priest visita ensuite Hambourg etCo-
Îenhague, où le prince royal sembla
onner peu d'intérêt à ce qu'il lui dit
en faveur des Bourbons. Il arriva
enfin à Stockholm dans le courant
de décembre 1 791 . Gustave III le re-
çut avec une distinction marquée;
et les bontés de ce prince se soutin-
rent jusqu'à sa mort. Il ne rêvait
que ses plans de guerre contre la
révolution , et brûlait du désir de
commander les armées de la coa-
lition. Il lui eût fallu des subsi-
des. L'Angleterre hésitait à se dé-
clarer. Il négociait aussi avec l'Es-
pagne; mais Tien ne finissait. En-
fin, Û seule puissance avec la-
quelle il pût s'allier fut la cour de
Russie, et encore ne s'cngagea-t-dlc
qu'à un très-modique subside pour
une ligue offensive qui n'aboutit à
rien. Ce prince ayant été assassiné
le 18 mars 1792, son frère, le duc
de Sudermanie abandonna tout sys
tème hostile, pour adopter, com-
me le Danemark , celui de la neu-
tralité. Ce parti réduisit le comte de
SAI
Saint-Priest à une coin pi
tion; car, sans avoir eu
de mission formelle des
frères de Louis XVI, il n
moins travaillé pour eux
Gustave 111. Ne pouvant pi
à agir dans ce sens auprès d
il résolut d'attendre tranq
à Stockholm le cours d<
ments chez son beau frère
de Ludolf. Il coutinua,
premiers temps, à être
traité par le régent, qui
même à passer l'été à Droti
Mais, en 1794» l'invitât
pas lieu. Un agent de la r
française résidait alors à St
et le duc de Sudermanie é
ce qui pouvait mécontentei
On fit plus : comme la t
comte de Ludolf, en Snèc
lisait la présence de son b
auquel il donnait l'hospi
grand- chancelier de Suèd
la cour de Vienne de ra]
envoyé, et de supprimer I
Le baron de Thugut , anci
comte de Saint-Priest, s'y )
tant mieux, qu'il voulait
Vienne, pour y représenu
France. D'un autre côté, L
étant mort , Monsieur ,
d'hériter de ses droits et
tre, avait écrit, de sa mai
te de Saint-Priest, pouj
auprès de lui : celui-ci s<
à se rendre aux ordres d
verain, et il allait quittei
au moment où la cour
holm cherchait des s
Sour l'en éloigner. Peu
épart , il vit arriver son
miel, qui Jui apportait, <
de la Gzarine , l'invitatic
forcer d'empêcher la con
mariage projeté entre le j<
Suède et une princesse d<
Ski
aisissant l'occasion de la
de la coordeVienDc , pour
le Stockholm, elle Pinvi-
lir à Pétersbourg, afin de
loi le rentable état des cho-
rddamaiiage.LejeuneÉma-
Saint-Priest n'étant arrivé
ille de la fêle donnée à l'oc-
a^la publication du projet
ge v son père juçea qu'il était
i pour le faire rompre,
rconnut ensuite qu'il avait
• ne pas le tenter, Catheri-
tant une grande importance
se de ses petites filles épou-
i de Sue Je. Il s'empressa ,
de partir pour Pétersbourg,
ounle but d'obéir aux de*
impératrice, et de ranimer
m faveur des Bourbons,
▼it , dès la première au-
ir loi donna cette princesse ,
tait fort refroidie sur ce
r* victoires des révolution -
raient fait sur son esprit
msion que le comte Zou-
ks ministres augmentaient
leurs moyens. Après avoir
mariage , de l'espèce d'en-
t pris par le feu roi pour
» Gustave IV avec une
iin duchesses , engagement
bandno lai paraissait une
elle aborda la question re-
b France, et dit asscx
•t «me l'expérience prou-
1 le rétablissement de l'or-
povrrait y naître que de
In désordres intérieurs; qu'il
mancer à l'opérer par la
Qui pourrait, ajouta t- elle,
««ciller d'entrer dans cette
\* , dont l'Espagne et la
• «e wnt déjï détachées?
madame, reprit le comte,
erai dire a V. M. , que celte
>rise rat digne d'elle, que
SAI 83
» votre nom ramènera ceux des al-
» liés qui se sont retirés de la coali-
» tion contre leur véritable intérêt ,
» et par pusillanimité. » L'impéra-
trice , que Zoubow avait engagée à
soutenir un des prétendants au trô-
ne de Perse, ne se laissa point
entraîner par ces nobles inspira-
tions. Elle prétendit que su corres-
pondance d'Angleterre parlait de né-
gociations avec la république, et ne
manqua pas d'alléguer ce nouveau
motif pour rester en observation.
Le comte de Saint - Priest répondit
que, m la paix en résultait, ce sc-
iait pour le malheur des souverains
de l'Europe, dout les états ne man-
Sucraient pas d'être bientôt infestés
es principes français. L'entretien
fiuitlà ; mais le comte revint encore
plusieurs fois à la charge, dans d'au-
tres conversations , et toujours aussi
vainement. Il attaqua même Zou-
bow,. sur ce sujet, avec tant de
force, que le favori finit par le
rendre suspect à Catherine, au poiut
qu'elle dit un jour à 8a int- Priest :
« Foudra-t-il que je vous compte
» aussi au nombre de mes ennemis'?
» II re'pondit que, comblé de ses
» bienfaits , et dénué de toute a titre
» ressource, il ne pourrait , sans dé-
» m en rc, s'oublier à ce point. » Mais
cette brusque apostrophe, si diffé-
rente de l'accueil qu'il avait reçu à
son premier vov âge , lui prouva que
.sa présence à Pétcr.sbourç; ne pou-
vait plus être de quelque utilité au
service du roi. Aussi fut-il tirs-em-
barrassé de l'ordre «pic lui transmit ,
de la part de S. M., le baron Flachs-
landcn, pour y rester et remplacer
le comte Rttrrnazy : il se bâta de ré-
pondre que personne n'v pouvait
mieux représenter le roi , et con-
duire ses affaires, que le comte Ks-
Icrhazy, qui était fort avant dans l.i
(î.
1
84 SAI
confiance et l'amitié de Zoubow ; en
conséquence il prit congé de l'impé-
ratrice pour rejoindre le roi à Vé-
rone. Ce ne fut pas , toutefois , sans
avoir fait sa paix arec Sa Majesté ,
dont le propos amer l'avait fort
affligé ; elle lui fit voir que ce mou-
vement de vivacité n'altérait pas ses
sentiments pour lui , et , pour le
Îrouver, elle fit passer son fils aîné
ans un régiment des gardes, ce
qui était un service de faveur. Saint-
Priest obtint , avant son départ ,
la reconnaissance de Louis XVIII,
comme roi de France, reconnais-
sance que le roi desirait Beaucoup,
et qui eut lieu par l'envoi à Vé-
rone de M. de Mordwinoff, rési-
dent de Russie près la république de
Venise. Le comte partit au com-
mencement de mars 1 796 , avec son
fila , qui eut un congé indéfini : il
visita le maréchal Romantow , qui
avait eu des rapports avec lui du-
rant son ambassade à Constantino-
1>le , et qui habitait l'Ukraine ; et de
à il se rendit à Vienne. Il y trouva
Tordre du roi d'y demeurer comme
son chargé d'affaires. Son ami , le
baron deThuçut, alors ministre diri-
geant, le combla d'égards et de mar-
ques d'affection,et lui fit avoir p romp-
tement une audience de l'empereur.
Le comte de Saint-Pricst eut occa-
sion de remarquer que la défection
des Prussiens, par la paix de Bile,
avait fait une fâcheuse impression
sur ce monarque. L'ambassadeur de
Venise, qu'il avait connu à Gonstan-
tinople, lui témoigna que le sénat
Vénitien craignait de se compromet-
tre avec le Directoire français, en
souffrant la présence de Louis X VIII
à Vérone; et celte ouverture fut
suivie, peu de temps après, de l'in-
solente injonction au roi d'en sortir.
Sa Majesté se rendit à l'armée autri-
SÀÎ
chienne , d'où Thugut vc
la faire éloigner. Il fallut
Priest ménageât l'interv
l'impératrice de Russie, ji
cher cet autre scandale. I
nementde DUlingen ( f. Le
au Supplément) ayant dé
roi à quitter l'armée , et
rer à Blunkenbourg , da
ché de Brunswick , Le co
au commencement de 1
dre d'y aller trouver S
Les préliminaires de I
naient d'être signes lor:
congé de l'empereur et d
Thugut. Dès son arrivi
kenbourg, il fut chargé
respondance politique di
prédécesseur, le duc de La
avait établi pour base de
que de Sa Majesté, son ui
avec l'Espagne, quoique <
eût abandonné la coaliti
paix de Baie , et qu'il
en négociation pour ut
avec la république. Saint-F
senta que, puisque les lie
n'avaient pu fixer cette cou
térét de la maison de Bourh
se borner avec elle à une
dance amicale , sans y eut
politique. Il ajouta que
Russie pouvait seule ins[
une véritable confiance ; <
seule capable de fournir 1
appui à la cause royale <
au'il fallait , en conséquen
(l'obtenir de l'empereur P
mes secours qu'avait pre
son auguste mère. En efl
rine II , ramenée aux j
seules vues politiques c
à l'intérêt des monarchi
ennes, était, lorsqu'elle
en novembre 1796, si
de signer un traite d'alli
sive et défensive contre
SAI
l'Angleterre et l'Autriche,
e remettre l'empereur Paul
Me direction fut donc un
ts arrêt ë% do voyage pro-
b comte de Saint -Priest en
Apres qnelqqes mois de sé-
iankrnhoure, 1 Gt ce voya-
ipcrcor Paul te prit pour lui
ne d'engouement : il lui ac-
te stsrostie en Lithuanie , et
f nr sa demande , à tous les
■cats désirés par le prince
?. pour rentrée de son corps
at de Russie ; mais il refusa
* le traité déjà» convenu par
avec l'Angleterre, et révo-
ire de la levée de cent mille
qu'elle avait résolue. La si-
lo traité de CampoFormio
as , au reste , une circons-
rorabie à la formation im-
d*ane nouvelle coalition.
iTI II avait demandé à se rap-
des frontières de France :
leotit à ce qu'il s'établît dans
mie de lever ( en Ost-Fri-
t-Priest ayant vu que la pro-
i de sa résidence en Russie
sans objet , partit pour
Im , où il avait laissé son
est novembre 179$, et y
liver. Dans ces entrefaites,
VIII avait été obligé de quit-
ikenboorg. L'asile que Paul
èrt à lever , n'avait pu con-
anse du voisinage de la Hol-
ors occupée par les Français.
lit fait proposer au roi d'al-
tt le ckiteau ducal de Mitau,
ande ; et cette offre avait été
. Le roi pressa le comte de
r rejoindre. Ce ne fut ce-
qu'au mois d'à? ri 1 , épo-
nvertnre de la navigation
«Ittque , que ce dernier put
re aux désirs de Sa Ma-
arrivée à Mitau , il rc-
SAi
85
prit le travail de U correspondance
du roi ; mais ayant trouvé le comte-
d'Avaray en possession d'une sorte
de participation à ce travail , il ac-
cepta la proposition que lui fit le roi ,
d'aller a Pëtersbourg régler divers
arrangements relatifs à la résidence
de Sa Majesté à Mitau , et à l'entre*
tien de sa garde et de sa maison. Il
ne fut pas cette fois aussi bien traité,
par Paul , qu'il l'avait été précédem-
ment. Un retard de quelques jours ,
qu'il mit a se présenter à Gatschina,
en fut probablement la cause. Cepen-
dant il obtint les divers points qui
intéressaient le roi , et ne tarda pas
à rapporter à Sa Majesté la réponse
de l'empereur. Ce fut vers cette épo-
que que Madame , fille de Louis XVI,
fut remise au roi son oncle , et qu'eut
Heu son mariage avec le duc a'An-
çouléme. Le comte de Saint-Priest ,
durant sa mission à Vienne, avait
été chargé de la réclamer ; et de re-
tour à Mitau , il rédigea , comme
secrétaire d'état de la maison du roi ,
le contrat de mariage de l'auguste
couple. La campagne des Russes en
Italie, en 1799 , avait remis l'Italie
au pouvoir des Autrichiens : la fin
malheureuse de cette brillante expé-
dition , et les cajoleries de Buona-
parte envers Paul , ayant fait changer
de système à ce prince, et l'ayant
rendu partisan du premier consul v
la continuatiou du séjour de Louis
XVIII à Mitau parut hors de toute
convenance. Saint Priest offrit d'al-
ler négocier avec la cour de Vienne
la permission , pour le roi , de
se rendre en Italie , >t il se mit
en marche au commencement de mai
1800. lia victoire de Marengo et
ses conséquences rendirent la mis-
sion sans objet : il n'aborda même
pas cette matière a?ec le baron de
Thugut, et vint passer le reste de la,
86
SAI
belle saison à Toeplilz , et l'hiver à
Dresde. Ce fut de là qu'il adressa au
roi la demande de son congé, motivée
sur son âge , ses fatigues et la dé-
plorable santé de son épouse y il l'ob-
tint dans les termes les plus flat-
teurs. La comtesse de Saint -Priest
desirait retourner en Suède, pays
dont le climat lui avait toujours été
favorable. Ils partirent donc en-
semble pour cette terre hospita-
lière qui les avait recueillis dix ans
auparavant, et ils allèrent s'établir
dans une petite maison de campagne,*
aux environs de Stockholm. Le dé-
cret de radiation générale des émi-
'grés n'apporta aucun changement
au sort du comte de Saint-Priest.
Buonaparte ne lui pardonnait pas
ses services et son dévouement à la
maison dont il voulait usurper le
trône ; il ne lui pardonnait pas sur-
tout d'avoir rédigé le contrat de
mariage du duc et de la duchesse
d'Angouléme ; et il l'excepta nomi-
nativement. Au reste, l'exception
n'eût-elle pas eu lieu, celui dont
tous les biens avaient été confisqués
ne pouvait , sans manquer de recon-
naissance, renoncer à sa pension et
à sa starostie , ni même à la déco-
ration de Saint- André. Eu 1804,
Louis XVIU, voulant quitter Var-
sovie , dont le se jour lui deve-
nait désagréable à la suite de la dé-
marche du gouvernement prussien
relative aux propositions de Buona-
parte , désira d'habiter Stralsund.
Il chargea le comte de remettre
une lettre dans laquelle il priait
Gustave IV de l'y recevoir , et 'de
lui permettre de se rendre à Cal-
mar, pour s'y aboucher avec le
comte a'Artois. Ces deux points fu-
rent accordés ; le roi vint à Calmar,
mais ajourna son établissement à
Stralsund. A sou retour de Calmar ,
SA!
ayant trouvé à Riga un aviî
vcmement prussien qui lu
sait la continuation de son
Varsovie , ce prince obtint
pereur Alexandre la perm
reprendre un uile tempora
tau. Saint - Priest reçut d
l'iuvitation de revenir aupi
l'état presque désespéré de
tesse de Saint - Priest ne
mettait pas de s'en séparer
perdue , le 12 janvier 180
geait à se rapprocher de
ce qu'habitaient ses trois
liées , et qu'il n'avait pas
puis leur enfance. A ce u
joignit un autre , tiré des
tances politiques. Le roi
de s'était brouillé avec l'
Alexandre , ce qui mettait
dans une fausse position,
fils étant au service de Ru*
tave IV le sentit, et lui \
s'embarquer sur une fre
transportait à Kœnigsberg
de Prusse. De là , il se mit
pour la Suisse, à la fin di
bre 1808. C'était au moi
conférences d'Erfurt : le je
nuel de Saint-Priest suppli
reur Alexandre de deman
son père à Buonaparte la pi
de rentrer en Frauce : il p
Buonaparte l'accorda; a
l'empereur Alexandre l'av
pris ainsi, et en avait parh
sens au comte Ncsselrode.
suranec qui eu fut donnée
nistre de la police autoris
fet de Genève , M. de Bai
re , à laisser provisoircmei
Priest à Genève. A son r
Baïoune, Buonaparte nia
permis la rentrée du comte
ce , et déclara qu'il ne la pei
qu'autant que ses trois fil
raient le seivice de Russie.
1
S AI
leoent, M. de Bannie s'en tinta
l'admit »ion provisoire , et le laissa
tivre paisiblement à Genève, entou-
ré de ses filles et de ses |ictils-cii fonts.
A la lin dr décembre 1811, Buona-
Crte , qui méditait une rupture arec
Russie, donna l'ordre de l'expul-
ser de Genève. Sa in t-Priest partit
maUde.le 1 3 janvier, et fut contraint
de s'arrêtera Lausanne. liCComte Au-
guste de Tallcy raiid , alors lifliiisti c
français ea Suisse , requit son ren-
iai immédiat du territoire de la con-
fédération. Il fut encore forcé de
t'arrête r à Ulm , et se proposait de
revenir à Couslauce, où une de ses
filles devait le rejoindre et lui don-
ner des soiiis. Mais il ne lui fut pas
permis d'y aller : une sommation
dnu bailli wurtembergeois l'obligea
de prendre place dan» un bateau qui
le porta à Vienne. Il passa dans
cette ville les années 1813 , i8i3 ,
et U moitié de itti4- U lui fallut
acheter par on nouveau et bien dou-
loureux sacrifice le bienfait fie la
restauration , objc t cous tint de ses
vans et de ses travaux. Sou (iU
aine périt Ir 19 nurs , d.ms l'un des
dernier» combats de cette longue
lutte. L'infortuné vieillard quitta
Vienne, le i3 juillet suivant, et tut
••iniu . le 1 1 août, à verser des lar-
or% «iaus le sein de «un roi , qui lui
;>r<s'iij*iM se* boutés et ses consola -
:«uii« plutôt ru ami qu'en souverain.
LuiJt ««irophc des relit jours fut nue
a tuwWe rprciivc pour ce vieux >cr-
iilci.r de la inuii.irchic : elle le trou-
\a l'iij. n:s li-îêli- pj résigné. Il pas-
w trttr cpopie à Êvrciix. A près l.i
dr..\u rnc rrntrcrdu roi, il fut élevé
* U pairir. par ordonnance du 17
*v\l 1 Si "t ; mais vi surdité, Sun âge
cl **•«« m 1 hein s duinrsU'l1""* l'enta-
gerrut 1 *e n tirer aux riiwrou* de
l.yju , dans une terre de sa famille :
SAI 87
c'est la qu'il s'éteignit, pour ainsi dire,
dans les sentiments d'un philosophe
chrétien , le 16 février 1 82 1 , âgé
de quatre-vingt-six ans. Le comte de
Saint-Pricst était d'une taille élevée;
il avait une figure expressive, spi-
rituelle : son extérieur était noble ,
imposa ut ; on lui trouvait de la res-
semblance avec le roi de Pologne
(Stanislas Poniatou ski): mais il était
simple dans ses manières; et quoi-
que très-atlahlc, il inspirait la con-
fiance sans diminuer le rcs|>cct. Doué
d'une grande facilité et d'un esprit
très- juste , il dépluya , eu diverses
circonstances, les qualités d'hom-
me d'état et de négociateur du pre-
mier ordre. Possédant plusieurs lan-
gues , et une graflSc variété de con-
naissances, il savait répandre beau-
coup d'intérêt dans la conversation,
a Je passerais ma vie avec de pa-
» rrils ministres , disait de lui Ga-
» tlierinc, après un de ses entre-
• liens. » Sa réception au divan
présagea bientôt les succès qu'il y
devait obtenir ; sa grande taille, son
air maitial, plurent au grand-sei-
iicur et à ses ministres. Le crédit dont
il jouissait auprès de la Porte , tour-
na constamment au profit du com-
merce français. Homme de caractère
et de résolution , il eût peut- être sau-
vé l'autorité royale en 17B9, si une
plus grande part lui eût été accor-
der dan* la direction des a flaires.
f.e enfuie de Saint Piiest avait trois
(ils : raine, Emaiii:?! , dont l'ar-
ticle suit, est mort lca<) mars iKi.{;
Ir deuxième, Armand - E manuel -
(«liailes, veuf d'une princesse (Valit-
7.ÏI1, après avoir été gouverneur de
Kherson et de la Pudolie, est rentre
en Franco, et a succédé à la pairie;
le troisième, le vicomte Louis- An-
toine ftiiLiuui-l, apiès plusieurs ram-
pagues dans l'ai mec russe, est de-
88 SAI SAI
venu aide -de-camp du duc d'Angou- litaire et sur son avancement :
Urne , lieutenant-général , et a sou- débuta par la campagne de 1 79
tenu récemment en Catalogne la ré- l'armée de Condé; en 1793 , il
putation qu'il avait acquise a l'étran- en Russie, fut fait officier da:
ger. Le comte de Sainl-Priest a lais- corps des cadets d'artillerie, <
se des Mémoires manuscrits , qui ans après lieutenant dans le régi;
comprennent toute sa carrière mi- des gardes de Semenekmslsi, <
litaire et politique. On a pu en ti- 1797, lors du couronnement de
rer la plupart des faits qui se trou- Ier. , capitaine dans le même c<
vent dans cette Notice. Il est au- Les bontés du grand-duc Alexai
teur d'un Examen des assemblées chef de ce régiment , lui ayant '
provinciales , faisant partie d'Ob- sous un léger prétexte , la disg
servations présentées a l'Assemblée de l'empereur, en 1799, il v
des notables, Paris, 1787,^-8°; Mitau , et suivit, comme aide
et des paroles d'un opéra intitule : camp , le duc d'Angoulême à l'a
Daphnis et Hortense , représenté, de Condé, pendant la campagn
en 1789,4 Marseille, musique de 1800. Retourné a Pélersbourj
Joseph Arauier. Son Éloge, pro- l'avènement d'Alexandre, il fut 1
nonce , par le coflfl) de Sèze , à la mé colonel de ce même régime:
Chambre des pairs} le a mai 1 82 1 , Semeneiowski , dont il avait été
est imprimé dans le Moniteur du 1 4 gédié par Paul. On forma , en 1 1
juin suivant Z. un bataillon de chasseurs des
SAINT - PRIEST ( Guillaume- régiments qui composaient la g
Ékamtel Guigpard, comte de), Gis et ce bataillon fut mis sous se
du précédent, né k Constantinople, dres : l'armée russe marcha, co
le 6 mai 1776, apprit le grec et le auxiliaire, vers l'Autriche, dai
turc des femmes chargées de son campagne de i8o5, et arriva
enfance , et l'allemand de son a'ieul prendre part à la bataille d'Au
maternel , le comte de Ludolf qui , litz. Le bataillon de chasseurs
étant Saxon d'origine , tenait beau- manuel, posté en avant d'Auste:
coup pour lui a l'étude de cette y fut oublié quand l'armée ;
langue. Venu à Paris , â l'âge de ope'ra sa retraite. Heurcuscraei
sept ans, il fut mis, en 1788, dans voyant déborder par les Fran
les mains d'un précepteur, qui lui en- il prit k temps, de lui-même, le
seignalesmathématiques;etilfutdes- de se replier sous leur feu : il
tiné k l'arme du génie. Lors de l'émi- dans cette action , un cheval tué
gration de son père , il fut envoyé k lui. Dans la guerre de 1806 à il
Heidelberg. Après deux années em- son bataillon , renforcé de deui
ployées a suivre les cours de droit très , prit le nom de régiment
public , de physique, de chimie et de chasseurs de la garde. A TafTaii
sciences analogues , il subit un exa- Glukstadt , il fut détaché pour s<
mensur la mécanique, le calculdifTé* nir une attaque qui languissait
rentiel et intégral , etc. ,dans lequel il quoique inférieur en nombre , c<
embarrassa plus d'une fois ses exa* taillon emporta la tête de pon
minateurs. Ses progrès dans les Lomilten , défendue par deux 1
sciences , earent une influence puis- hommes; mais Saint -Pricst y ei
saute sur ceux qu'il fit dans l'art mi- jambe cassée. Transporté k Rigi
SAI
ilëme alla l'y chercher
?r avec lui à Mitau , où
ns le château qu* habitait
I , et soigné par le chi-
ce prince. Lors de la
•la Turquie , en 1810,
ua tellement dans trois
commandait en chef,
général-major , cheva-
Sainte - Anne première
Saint- George troisième
reçut directement des
empereur , et pour sa
ir son humanité envers
rs turcs. Après ces deux
il de tint chef d'état-
rps d'armée commandé
; Bagration, en 1812 ,
aparté. On attribue au
mt-Priest la savante ma-
aire par laquelle le corps
, jlérobantsa marche au
voust, fit, en présence
lal , sa jonction avec le
r aux ordres du général
'ollv. A la bataille de la
lint-Prifst reçut , sur la
coup de fusil qui ne pé-
prê s s'être fait panser ,
:hamp de bataille. Lors
e désastreuse des Fran-
iibrc prodigieux de pri-
iteiéarcutnulcs à Wilna,
friamlre le chargea ainsi
Louis, d'y organiser des
1 s'acquittèrent de celte
* un zt'Ie et ries soins
n assez grand nombre
reconnaissent devoir
humanité. É manuel se
Si 3 , a Lnlr.ru et à ton-
* q:ii précédèrent l'ar-
luise* ayant été repous-
Lutare . il commanda
corps dc'laché, et fut
/a du - huit fois sans
Le roi de Prusse , dont
SAI 89
les troupes faisaient partie de ce
corps, fut si satisfait qu'il lui envoya
la décoration de son second ordre.
Sa brillante conduite à Leipzig loi va-
lut, de la part de l'empereur Alexan-
dre » l'envoi d'une épée enrichie de
diamants. Enfin , après avoir tra-
verse l'Allemagne , occupé les places
sur la route , et remonté le Rhin de
Dnsscldorf à Maïence, îl fut employé
au blocus de cette place. De là , il lut
appelé ponr se joindre an corps de
Blucher , et prit part à toutes les
actions de cette armée. En avant en-
suite été détaché , il emporta , l'épée
à la main , la ville de Reims , le 1 a
mars. Le lendemain, Buonaparte
étant revenu avec des forces supé-
rieures, Saint- Priest évacua la ville ,
et fut , en se retirant , blessé à mort
d'un obus à l'épaule gauche. Emporté
du champ de bataille , sous le feu de
l'armée de Buonaparte , par le cou-
rage do régiment russe dont il avait
été colonel , le comte de Saint-Priest
fut tram porté à Laon ; il y termina ,
le 39 mars 181 4 1 M glorieuse vie
au milieu des consolations de la re-
ligion , qu'il avait toujours respec-
tée et pratiquée, même au milieu
du tumultes des camps. Z.
SAINT - RAMBERT ( Gakiel
de ) , philosophe cartésien , était né
dans le dix-septième siècle , à Pon-
tarlier, d'une famille noble, origi-
naire du Bugei. Admis au nombre
des pages du marquis de Légauês ,
gouverneur du Milanez , il le suivit
m Italie , où il acheva ses études sous
d'habiles maîtres, et fit de grands
progrès d.ms les mathématiques. Il
obtint ensuite un emploi dans les
troupes espagnoles . et fit plusieurs
campagnes tant en Italie qu en Flan-
dre et en Allemagne. Le prince d'A-
remberg conçut une estime particu-
lière poux lui , et le nomma intendant
9*
SAI
tôrcssement et la modération des dé-
sirs formaient le fond de son ca-
ractère; mais qu'il était vif et im-
pétueux dans la dispute, et d'une
sensibilité puérile pour la critique.
Quantàses ouvrages , tous les journa-
listes du temps, entr>utres Leclerc,
Basnage, les rédacteurs des Mémoires
de Trévoux, enfin Bayle, en ont par-
lé avec beaucoup de détail ,et ce qui
vaut mieux encore, avec une grande
estime. Ce dernier le cite souvent,
dans son Dictionnaire historique,
comme une grave autorité ; et il di-
sait « qu'il lisait toujours avec beau-.
» coup de promptitude et de joie
» tout ce qui pouvait lui tomber en-
» tre les mains des œuvres de Saint*
» Real. » Saint -Real a pour lui un
suffrage encore plus imposant, c'est
celui de Voltaire, qui met la Conju-
ration de Venise au nombre des
chefs-d'oeuvre de notre langue, a Le
* style, dit-il (5), en est comparable à
» celui deSalloste.Onvoit que l'abbé
* de Saint-Réal l'avait pris pour mo-
rt dèle, et peut-être l'a-t-il surpassé.»
Voltaire dit autre part : a Ne con-
» damnez pas avec dureté. . . • tout
» ce qui ne sera pas aussi parfait que
» la Conspiration de Venise (6). » Ed.
fin , dans une lettre à l'abbé d'Olivet,
il place Saint Real, comme historien,
immédiatement après Bossueta Jene
» connais après lui , dit-il , aucun
» historien où je trouve du sublime,
» que la Conjuration de Saint-Réal
» (7). » Les principaux ouvrages de
cet écrivain ou qui lui sont attribués,
Sont : I. De t usage de V histoire ,
Paris, 1671. Ce livre fut son dé-
but; il contient sept Discours , pré-
cédés d'une Introduction, daus la-
(5) SiècU Je touit X1F.
[G)0Conscil$ m h* journmlist*.
(7) UUrt àê 6im« 17)6.
SAI
quelle l'auteur s'élève coul
tnode ordinaire d'étudier
en chargeant sa mémoire d
noms et d'événements. Il'
l'apprenne pour connaître
mes , les causes morales à
ments et les motifs des a
serait à désirer que le
ques judicieuses dont e
ce Traité fussent présentée
style plus serré , et d'un t
paradoxal. Lenglet Dufres
sa Méthode pour étud
noire (8) , dit peu de bien <
vrage , auquel pourtant i
dédaigné de faire plus d'un
II. Don Carlos, nouvelle l
1 672, in-i a, morceau très
mais, comme l'a si judicieui
Laharpe (9) , « c'est une c
» de l'histoire inconnue
» ciens , et qui caractérise 1
» des modernes, que de défi
» un vernis romanesque, de:
» portants , et des noms ce
» de mêler la fiction à la réa
peut en dire autant de la }
tavie , sœur d'Auguste ,
conjuration de Pison et d?.
contre Néron , que lui ;
Laharpe et l'abbé de Mal
qui ne sont pas de lui (10
nier auteur , qui juge tri
ment Saint-Réal , dit de li
» romancier se révèle à cha
» et peut-être que cette îd<
» malgré moi , quand je 1
»vrages où il n'est qu'hi:
III. Histoire de la Conjur
(8) Dans la Préface . peg. VI. On l'a
tout entier dan» l'édition in-ia de cri
(r)> Cour» de littérature, t. Vit, i
toi IV.
(10) On Mit qne ce dernier ouvra;
nulili- ( V ay. ce uom, XXIT, f>5, n"' H.
mm observation , pai mi les œuvre* de
dan^Téditiou de 1^4° > et dans celle <U
v. I* Vie d'Octmvit est de VUlctbrc,
Craoct( Rccuttt de piien , ton. I, p
SAI
$ contre I* république de
1 1618, 1674* C'est encore
historique ( F. Gbosley),
ind seul a quelque chose
r. Ossone ) ; mais ce n'en
loins le chef-d'œuvre de
[v C'est de laCou juiation de
'Otwaj, a tiré le sujet de sa
e Venise iaweV , représen-
idres , en 1682. La Place
mr le même sujet , et sous
itre , une tragédie qui fut
* au Théâtre Français , en
Manlius Capitolinus de
vient aussi de cette sour-
a Conjuration des G rac-
ée moins d'éclat dans le
également écrite arec in te-
nir entre parfaitement dans
1ère de se§ personnages.
îe que La harpe a faite ,
•ceau , est peu fondée. H
a reprocher à Saint* Real
le Conspiration donne à
1 1). Les Gracques , dit-il,
que des séditieux , et non
unsptrateurs. Au reste il
? cet opuscule n'est pas de
l , mais qu'il appartient au
Je La Ba.stie. V. Fie de
irist , dédiée à Louis xiv,
178. Ce livre ne fut point
public , bien que son auteur
mit comme son chef-d'œu-
Onj remarque peu de ron-
de» écrivain «acres, et nulle
n de leur esprit. On a cn-
tvc m qu'il n'a pas donne
Chmt une seule fois le nom
: petit être n'y a-t-il eu en
un dr'.scin i3, ».Lcs pi 111-
;iru\ fj'i'.i toujo 1rs profes-
4' li,**r«l. i'i1.1 . ri,',
1* »*ul il. ra*>i !•» r» 1 ijn«- j'«iinr , ni •
ï -.-*»■. «vn. (••«!« I. tcbdfitAti il'uri
« . fjm
p |H*.
SAI 93
ses l'auteur, empêchent d'en douter.
VI. Eclaircissement sur le discours
de Zachèe à Jésus-Christ , Paris ,
1682. Cet ouvrage avait pour but de
défendre, contre Àrnauld, l'explica-
liou que Saint-Réal avait donnée de
ces paroles de Zachéc : Je donne
la moitié nie mon bien aux pauvres*
VII. Ctsarion ou Entretiens surdi-
vers sujets , particulièrement sur
l'Histoire romaine , Paris, 1684,
in- 1 1. Ces Entretiens, divisés en qua-
tre journées , présentent des considé-
rations neoves , et souvent piquantes
sur Titus Pomponius Atticus, Pto-
lémée Aulétès , et sur divers points
de morale. VIII. Les opuscules in-
titulés Affaires de Marins et de
tyUa, Considérations sur Lucul-
lus , rcûcxions sur le meurtre de
César , sur Lépide , Marc Antoi-
ne et Auguste , etc. , qui paraissent
appartenir encore au marquis de
la Ûastie , décèlent une connaissance
profonde des intérêts et des grands
personnages de Rome à cette époque.
Toutefois ce n'est pas sans raison
que l'on a observé que L'auteur, affre-
tienné pour les paradoxes histori-
ques, s'efforce de rabaisser Auguste
au-dessous de son mécite a/el, tandis
qu'il veut relever Antoine et Lépide,
contre le témoignage de tous le» his-
toriens. IX. Discours sur la valeur ,
dédié à l'électeur de Bavière , Co-
logne, i(>88, in- 1*2. C'est uu chef-
d'œuvre de raison et de bon goût ; il
eut un débit si rapide, et devint
si rare, qu'on fut obligé d'en f.ii-
ledcs copies manuscrites i 1 f }. « Le
» français, disait Ménage t n'en est pas
» des plus corrects, mai* uu y voit pai-
» iQultlof/uentiam verborum 1 V. »
( 1 J» S*ll*iiKrr( Mtmetiet Ar l.ileimlmrr , I. Il ,
|>. 1 .1.
il V.r.irf.u'ia, t. lit, |< ni?, i1*»» i»:*j.
94 SAI
X. De la Critique 9 Paris, 1691;
traité , dont Bayle faisait grand cas ,
et qui a moins pour objet de donner
des règles de critique en général ,
3 ne de censurer en particulier Andry
e Bois-Regard , auteur des Réflexions
sur f usage présent de la langue
française. Saint-Rcal le fait interve-
nir à tout moment comme exemple
d'une mauvaise critique , et il ne
garde pas toujours dans ses attaques
la réserve qu'il recommande lui-
même. En effet , il veut que l'honnê-
teté ne permette de critiquer les ou-
vrages d un homme qu'après sa mort,
parce qu'alors ou est éloigné de toute
naine. Ménage a demandé si ce ne
serait pas là vellere barbant leoni
mortuo ? et s'il n'y aurait pas plus de
générosité à ne point attaquer les
nommes qui ne peuvent se défendre ?
(16). XI. Lettres de Cicéronà At-
ticus , traduites en français , avec le
latin à côté , et les remarques* Paris,
1691,2 vol. in- 12. Cette Traduction
ne contient que les deux premiers
livres de ces lettres. Le style en est
lourd et embarrassé : il s'y trouve
même quelques expressions tri-
viales : On y traduit Tulliolam
meam , pur ma Tulliette. Le par-
ti janséniste , mal disposé pour
Saint - Real , se déchaîna contre
sa traduction , qui se trouvait en
concurrence avec celles dont s'occu-
pait Goibaud-Dubois , un des disci-
ples d'Arnauld ( F. Dubois ). Mais ,
en dépit de l'esprit de parti , il res-
tera toujours à Saint - Real la gloire
d'avoir commencé à dissiper l'obs-
curité qui couvrait les Lettres à At-
ticus, et d'avoir facilité le beau tra-
vail de l'abbé Mongault ( Voyez ce
nom , xxix , 3Go ). Les deux tra-
ductions ont été réunies dans l'édition
(tG)Ibid. ,p. 198.
SAI
de la Haie, 1709, 3 vol. in-ia,(i7).
XII. Relation de V apostasie de
Genève y in- 12, Paris, 1782. Cet
ouvrage curieux est une nouvelle édi-
tion du livre intitulé : Levain du cal*
vinisme , ou Commencement de
V hérésie de Gfnève, composé par
la sœur Jeanne de Jussie, religieuse
de Sainte- Glaire, à Genève. Saint
Real retoucha le style de ce livre,
qui avait été imprimé , pour la pre-
mière fois, à Chambéri, en i54o9 et
qui contient tout ce qui s'est passée
Genève, depuis 1 526 jusqu'en i535.
On lui attribue encore plusieurs
autres écrits de controverse, entre
autres la Méthode courte et car
sée pour combattre les déistes. La
collection la plus recherchée de*
Œuvres de Saint - Real est celle
d'Amsterdam , 1740, 6 vol. in-
12, figures de Bernard Picart, on
celle de Paris, 1745, 3 vol. in - 4°.
(18) En 1755 et 17.57, l'abbé Péran
(17) IHct. dn anonymes , %*. édit., n°. losajf.
Saint-Réal avait auwi 'traduit Ira li%rr» 3 et i dw
mêmes Lettres : mais cette version , cite* par Mo*
rabin, n'a jamais ete' imprimée. Voy. Prosp. Mar-
chand, il, 180 (R).
(18) Il avait déjà paru six éditions plu on amenai
complètes de ces œuvres 1 la Haye, Vaillant , 17a f
5 vol. iu-n; — Paris, 17» f, 5 vol. in-ia; — la
naye , Rogissart, 171G , 3 ou 4 Toi. in-i* ; — A nu»
terdam. Mortier, i73o, 5 vol. in-ia ; — ihid.,
L'Honoré, i74> , 6 vol. in u; — Paris, 174$, 6
vol. iu-ia. Le dernier volonté dés éditions de i"3n
et 174°» comprend les . Mémoires de la duché**»
JUa tarin , suivis de neuf piècrs qui , selon Prnapnr
Marchand ( II, 181 (S) , nekout pa» de Saint-Réal,
savoir : i°. Caractère de Madame de M**uriu\ s*.
Discours de Xénophon , »ur la manière d'augmen-
ter les revenus d'Athènes . trad. du grec, avec des
remarques; 3°. Discourrsur la république de La-
cédémone , trad. du urée ( de Xénophon )• 4».
Préface historique de* Mëmoires de la minorité ait
T^n n XIV ( «Ile cikt d'Amelotde la Hout-ave);
5». Vie d'Octane, «rur d'Au^u*tc; G°. flervnri-
liation du mérite et de la fortune .• *o. Méthode
courte et aisée pour combattre Ut déiste* ; 8". ilr*
marques sur les F.s*énien* , les Sadiircen*, les Phm-
rùiriM et les Thri ap« utes ; cf. De la navigation
des Romain t. — On a encore attribué a Saint-
Réal , Epicharis , ( f"t\y. I.i noir 1 o ci-dessus ) , et
une traduction de la S<ttire de Pc'tmne , leste'e iné-
dite. Ij«h (n-eteiidueii (Viuvrcs posthume* de Saint*
Real (Paris, lîarbiu , i(*>3 , 3 vol. în-ia ) ne sont
reelliiiiiiJt que le§ opuscules du marquis de la Ita-
lie , geutilhoiuiuc d' Avignon. ()n en trouve la li«t»
eu tete du tmue i«, Ju Recueil de pièces de lîttc-
rature et d'histoire ( par l'abbé Granet).
Ski
a rais, deux nouvelles édi-
•s Œuvres de cet auteur, 8
18. Ceux qui ont dit qu'on
traduire ses Œuvres à un seul
ont été trop sévères ; mais
n ne les réduirait que de moi-
. laisserait encore à Saint*
et ce qui est digne de passer
(Stérile. Ses Œuvres posthu-
rtoufv qu'on a mêlées à la col-
deses autres écrits , sans fai-
ne attention à la date de leur
ilion , renferment beaucoup
•s faibles et ennuyeuses. On
esne douter que la plupart
te lui. Neuville a publié Y Es-
Saint- Real y un vol. in - 12 ,
fcsessartsa donné, en 1804,
vres choisies de Saint-Rêal,
i-t*i, avec une Notice de i3
or la vie et les écrits de l'au-
"édition des Œuvres clioi- *
'abbé de Saint -Real , préce-
une notice sur sa vie , ( par
Malo ) , Paris , L. Jauct ,
t vol. in - 8°. , contient la
if ton des Espagnol* , la Con-
i des Gracques , Y Epicharisy
% de Marius et S> lia , JVatri-
les romains. On peut se for-
ulre assez justed'un vrai phi-
chrétien en lisant Saint-Real.
luitefut toujours en barmo-
■c les principes de sagesse
ofessatt dans ses livres. For-
attaché aux ventes de la foi ,
rait la seule philosophie qui
t utile à l'homme. Il semble
e avoir fait sa profession à
rd . en disant , dans le Ce-
« Je pourrais vous faire la
itrd'un ancien, à qui quelqu'un
thiit que, pour un philosophe,
Mit bien peu de cas de la phi
hie: Et c'est cela même, ré-
a-t on, qui s'appelle philoso-
• C'est avec la même fran-
SA1 95
chise , la même netteté, que dans ses
Œuvres posthumes , il a donné une
idée de sa manière d'envisager l'his-
toire : a Los incertitudes de la pbi-
» losophie , dit-il , ne sont guère*
• plus grandes que celles de l'his-
» toire; et ceux qui l'ont beaucoup
» lue , disent que l'on ^accommode
» l'histoire à-peu-près comme les
» viandes dans une cuisine : cha-
c que nation les apprête à sa ma-
» nière. Il faut être fort simple
» pour étudier l'histoire avec l'es-
» pérance d'y découvrir ce qui s'est
» passé; c'est bien assez qu'on sache
» ce qu'en croient tels et tels auteurs;
» et ce n'est pas tant l'histoire des
» faits qu'on doit chercher, que l'his-
» toirc des opinions des hommes. »
D'après cet aveu , il ne faut pas s'é-
tonuer que Saint-Réal ail si souvent
arrangé l'histoire au gré de sou ima-
gination. Laharpe le met bien au-des-
sus de Saint -Evrcmond. « C'était,
» dit-il, ainsi que Saint-Evremond ,
» un esprit qui se pliait aisément à
1» différents genres, mais bien plus
» solide et plus instruit. » On peut
voir , à l'article de S.iint-Evrcmond
( xxxix, page 5ti5 , note 4)» ce
que nous avons dit sur la légèreté
avec laquelle ce dernier écrivain a
été jugé par l'auteur du Cours de lit'
têrature. Sans doute le parallèle est
tout naturel à faire entre deux au-
teurs qui furent contemporains ,
amis, et qui portèrent l'un et l'au-
tre le flambeau de la critique, dans
l'histoire romaine. Mais on a pu ac-
cuser Saint-Evrcmond d'avoir éten-
du son scepticisme un peu plus loin
peut-être qu'à des matières purement
ni* toriques et littéraires, tandis que
personne n'a été tenté de faire uu pa-
reil reproche à Saint-Real. L'Histoi-
re de la Conjuration de f'enise
n'a jamais été surpassée ; mais les
96 SAI
Observations sur 'Us Bcmains,
qui sont le chef- d'oeuvre de Saint-
Evremond , sont restées au-dessous
des pages éloquentes que Bossuet
et Montesquieu écrivirent sur le
même sujet. Le premier fut un hom-
me du monde par excellence ; les
succès du second auprès de la belle
Mancini , prouvent qu'il pouvait aus-
si plaire dans la société. On peut
lire , sur Saint - Real , la Notice
qu'en a donnée M. J. - L. Grillet ,
dans son Dictionnaire historique,
littéraire et statistique des dé'
portements du Mont-Blanc et du
Léman ( Chambéri, 1807 ); 20. son
Éloge, par M. de Barol, dans les
Piemontesi illustri , tome v , page
3a 1 , Turin, 1787 ; 3°. l'article que
lui a consacré Prosper Marchand ,
dans son Dictionnaire, 11, 164-81.
— Le goût des belles-lettres s'est per-
Ej'tué dans la famille de Saint -Real,
n de ses arrière -neveux, chimiste
très -distingué, qui porte le même
nom, les cultive avec succès. Il est
membre de l'académie royale de Tu-
rin et intendant-général de la mari-
ne, à Gènes. D — r — r.
SAINT-REMY ( Pierre Surirey
de), général d'artillerie, était né, vers
i65o, suivant quelques biographes
& Saint -Remy, dans la généralité
d'AIençon , et selon d'autres, dans
le village d'Acqucville , peu distant
du premier. Il embrassa de bonne
heure la carrière militaire , passa
dans le corps de l'artillerie , et ac-
2uit des connaissances très-étendues
ans cette partie si importante de la
tactique moderne. Ses talents lui mé-
ritèrent l'estime des généraux sous
lesquels il fut employé , entre autres
du maréchal d'Humières ; et après
avoir parcouru tous les grades, il par-
vint à celui de lieutenant du grand-
maître de l'artillerie de France, au-
SAI
quel il fut nommé, en 1703. Cet
officier mourut à Paris , en 1716,
dans un âge avancé. On a de lui :
Mémoires d'artillerie , Paris, 1697;
ibid. , 1 707 , 2 vol. in-4°. , et 174&1
3 vol. in-4°. , fig. Cet ouvrage a été
contrefait plusieurs fois en Hollande;
etBardet de Villeneuve en a tiré
toute la partie d'artillerie de sa
Science militaire ( la Haye , 1 741 ,"
tom. vi , vu et vin ). L'édition de
1 745, que l'on doit à Guill. Le Blond
( Voy. XXIII, 486 ) , est la meil.
leure et la plus complète. Saini-
Rctny n'a guère à réclamer dans*
cette compilation que le choix et la
distribution des matériaux ; mais il
cite exactement ses sources et ses
autorités. Après avoir tracé l'his-
toire des changements qu'a éprouvés
l'artillerie en France , depuis som
origine jusqu'au commencement da
dix-huitième siècle, il traite des piè-
ces d'artillerie ainsi que des diffi-
rentes espèces de projectiles ; des
moulins et de la fabrique de la poa-
dre , et de la fonte des pièces ; des
équipages et des parcs d'artillerie ; 3
donne ensuite le Recueil chronologi-
que des ordonnances de nos rois v
concernant cette arme , et tennis»
sou ouvrage par le Dictionnaire
des termes qui lui sont particuliers*
L'ouvrage de Saint-Remy n'est poist
exempt d'erreurs ( Voy. V artilleries
raisonnée , par G. Le Blond ) ; il a
d'ailleurs vieilli ; cependant on peat
encore le consulter utilement , sur-
tout pour l'histoire de Fart. On trou-
ve quelquefois , sous le titre dt-
Mémoires de Saint-Remy , la col-
lection des planches, vignettes, fleu-
rons, etc. , gravés pour cet ouvrage:
ce Recueil est fort rare. On a le por-
trait de cet oificier, par Édelinck,,
d'après Rigaud, 161)7, gr. fona.
W— s.
1
SAI
ROMUALD (Pierbe de).
ILLXBAVD.
T - SAPHOR1N ( ÀRMllf D-
-Louis ue Mestral de ) ,
le François-Louis de Pesme
« nom ) , né aa pays de
i 1-7 38, montra , de bonne
désir de suivre le» traces de
l dans la carrière diplomati-
es avoir fait de bonnes étu-
nêve et à Gottingcn , où il
îs en relation particulière
romte de Bcrnstoriï , il se
Copenhague , où le roi Fré-
e nomma gentilhomme de
<re , et ensuite chambellan,
oir été charge d'affaires â
de Dresde, il fut nomme'
Lira ordinaire à celle de Var-
1 il rendit des services iin-
dans l'affairés des Dissi-
lâ il fut envoyé , en 1774»
ne , dans la même qualité' ,
tÏTcmenl à la Haye, à Pé-
;, et à Vienne, où il rem-
distinction les fonctions de
1ère . jusqu'à sa mort , qui
» 180Î. Il avait reçu, en
l'ordre de l'Aigle blanc, et
Saint -Stanislas. Le roi de
L l'avait nomme' son cou-
ivê. et son conseiller d'état
reoce , et l'avait décore de
Je Danebrog. A tous les
r «on état , et à un esprit
ire qui lui avait concilié U
ilion générale , il joignait
rxqui< pour la peinture ; et
tion de tableaux et de gra-
t souvent admirée par les
w*. Z.
r-.S4PHOR!N (Fium.ois-
. fo>. Pi «mes.
r-sû:vRi;R vawk^i.
r.MLVhSIRK ( Jlste-
Fivr.i:, marquis in), d'une
famille du Y i va rai s, dont
IL. t
SAI q7
était sorti le président du Faur de
Pibrac , auteur des Quatrains mo-
raux , naquit à Paris , le 9 janvier
1617. U fut page des rois Louis
XIII et Louis XIV , obtint ensuite
une compagnie de chevau-légcrs , si-
gnala sa travoure en divers rencon-
tres , et reçut , le même jour , sept
blessures avant d'être mis hors de
combat. Il suivit le duc de Beau-
fort dans l'expédition de Candie
contre les Turcs , en 1669 , et fit la
campagne de 1G72, sous les ordres
de Turcnne , dont il mérita le suf-
frage. A la tête de deux cents che-
vaux , il parvint â ravitailler la ville
de Boon , assiégée par le prince d'O-
range , ce qui lui valu Je titre de
racstre-dc-cavalerie d'un régiment de
son nom. Brigadier de la cavalerie
française, en 1681 , il donna de
nouvelles preuves de courage et d'ac-
tivité dans les armées de Flandre.
Maréchal-dc-champ sous Catûtat,
en 1690, il se fit remarquer au Pont-
dc-Carignan, à Briqueras, et surtout
à la bataille de Sla (Tarde, au succès de
laquelle il contribua puissamment.
Les services qu'il avait rendus pen-
dant cette campagne, furent récom-
pensés par une pension de quatre
mille livres; il ne se distingua pas
moins à la prise de Carmagnole, en
i(>9i. Après la levée du siège de
Coni , sa présence d'esprit rétablit
l'ordre dans l'armée, qu il ramena,
sans presqu'avoir essuyé de perte,
au camp de Câlinât. Le grade de
lieutenant-général fit briller ses ta-
lents avec plus d'éclat : la Catalogne
devint le théâtre de ses exploits , en
i0q3; il dirigea 1rs travaux du siège
de Roses , doul il s'einpara le 9 juin;
on !c vit, à la tête des carabiniers,
effectuer le passage de la rivière du
Ter , à la vue et malgré les efforts de
l'armée espagnole, qui s'était rangée
7
y8 SAI
en bataille sur l'autre rire : il mar-
che contre elle , Fenfonce , et ne tarilc
pas à la mettre en pleine déroule. Le
cordon ronge devint le prix de cette
brillante action , en 1694. Le mar-
quis de Saint - Silvestre , âgé de
soixante-huit ans , et couvert de bles-
sures , se retira fa même année , à
Valence en Daupbiné. II y mourut ,
le 6 février 1719, doyen des offi-
ciers généraux de France , gouver-
neur de Briançon , commandeur des
ordres, de Notre - Dame du Mont-
Carmel , de Saint-Lazare , etc. Sa
famille conserve avec soin sa corres-
pondance avec Louis XI V. Turenne,
Gatinat et la plupart des grands
hommes de cette Délie époque , dont il
partagea la gloire. — Un de ses des-
cendant*,Charles François du Faure,
marquis de Saint- Silvestre, et de
Satilleu , lieutenant-colonel du génie ,
né le Ier. octobre ï 75a, au château
de Satilleu en Vtvarak , et mort
le t*. novembre. 1818, dans cette
antiqne demeure de ses aïeux, fut
député par la noblesse de sa pro-
vince aux états-généraux , en 1789 :
il y siéga constamment au côté droit.
Néanmoins, objet de vénération pour
les montagnards du Vivarais , dont
il avait fait long-temps le bonheur,
il échappa , comme par enchante-
ment , a tous les orages de la révo-
lution. L'étude absorba presque tous
les instants de sa vie. Il a légué, par
son testament, au dernier rejeton de
sa famille , mais d'une branche fixée
depuis plus d'un siècle aux Pays-
Bas, cinquante huit ouvrages ma-
nuscrits : ils roulent presque tous
sur des matières historiques. Ses la-
borieuses rcckcrclics ont embiassé
les provinces il ont j>c compose le
royaume de France, rHelvétie, la
Pologne, l'ancien royaume des Loin -
m Lards ; l'I> pagne, le Portugal, le*
SAI
royaumes de Danemark , <
et de Norvège , l'empire à9
l' Afrique , etc. Il avait a
note , en y joignant ses 1
critiques , des décisions
prises , jour par jour, l'
constituante. — Leprésidei
Hubert-Maurice Du F a un
d'un vol. in-8°. , publié soi
La Religion et la Politiqu
lées à leur centre commt
nité constitutive des lois .
universel, Namur, 1804,
sieurs brochures assez piq
la révolution brabançonne
la branche Belge. Il est
181 1 président du tribui
nanl -sur-Meuse. S
SAINT-SIMON ( Loul
vrot, duc de ) descenda
cienne maison de Rouvre
prétendait issue des comt
mandois. Né le 16 janviei
fut tenu sur les fonts de b;
Louis XIV et Marie Thé
triche. Il reçut , dans
paternelle une éducation
gnée ; entra dans les
taires dès sa plus tendre j<
sa première campagne
sous le maréchal de Lui
et se trouva au siège de
la bataille de Fleurus et
Nerwinde où il montra
leur. Le roi lui donna,
une compagnie de cavale
père étant mort dans la
née, il lui succéda dans
Moment de Bluye et dam
de duc et pair. 11 obtint
régiment, puis le grade
de-camp ; et là se borna ;
militaire , 0Ï1 il pouvait 2
tic des succès; tuais la
et le séjour de la cour I
relit de plus faciles et d<
formes * 5cs goûts. Per
SAl
lui , fait pour y réussir
les plus brillantes qua-
>uu dans les dernières
iiis XIV, cl ne vit par
: beau règne qu'à sou
ipart des hommes qui
tré n'existaient plus, et
• partie de ceux qui leur
feu étaient , il faut eu
en peu recommanda-
•rit, 5.1 ns doute , que les
t Saint-Simon a peint
sont quelquefois un
ics, et qu'en gênerai
ne sont point flatteurs,
•une et sans titre ni re-
in assez remarquable
attention. I.c roi, qui
lit alors* tint d'aflec-
* , et qui était dirige
;ucs de tant d'espèces ,
a point. La vanité du
it fort grande; et il fut
l choqué de cet ou-
est-ce encore à celte
iiit attribuer le peu de
pi'il .1 rais à parler de
Jo restt il fait très bien
is son intérieur ; in.iis
de ne inoiitrri souvent
oté faible. Le rôle do
i a cette époque ne fut
que celui d'un ob-
quoiquc l'expérience
encore donné tous les
iicu remplir, oiinesau-
pcii d'il ii mines fussent
ue«i\ voii et de mieux
ouïes 1rs intrigues , on,
lit . tout le m/Mt'crdcs
:• l'iie-ix |K:nétier dans
d;> eu ur humain. H se
duiiici" temps . .ivcc
h-\r(UM u *k- l't.iuvil
: iuii il . :i- es pi 1 1 il»
i inr K Jl:i:ilǫ j;-u
SAI çic)
éîait , en quelque sorte, le secret mo-
teur. Si la mort imprévue du jeune
prince ne fût pas venue renverser
toutes les espérances de ce parti , il
est probable que Saiut-Simon serait
parvenu au plus haut degré de la fa-
veur, et qu'il aurait dû cotte fortune
à l'influence de l'archevêque de Cam-
brai. Ainsi c'est tout-à-fait sans rai-
sou qu'on l'a taxe de ressent iuifut
et de haine pour ce prélat; le por-
trait qu'il eu a fait , dans ses Mémoi-
res , est certainement un des plus
vrais et des plus fins qui existent.
Tout ce que 1 on a dit de l'auteur du
TélétnaqiK» dans des amplifications
et d'innombrables éloges académi-
ques ne vaut pas un des aperçus, un
des traits si piquants et si vrais, par
lesquels l'a reproduit à nos yeux
l'homme de cour qui l'avait si bien
compris , si liien apprécié. Ce que
Saint-Simon a dit de l'élève de Fc-
uélou , la manière touchante dont
il a raconté sa mort et celle de la
Dauphine , n'est pas moins rcmar-
3 fiable par le sentiment, l'énergie
es traits, et surtout par une admi-
ration , un enthousiasme pour l.i
vertu, que l'ou ne trouverait pas
dans les moralistes les plus sévères.
Les portraits qu'il a encore tracés
de Câlinât , de Vauban , de Saint
Ai*uau et de tous les hommes ver-
t ueux de ce temps là ne sont pas
moins exacts ni moins ressemblants,
et ils témoignent du même zèle et du
même respect pour la morale et pour
la vérité. Mais quand il s'agit de f.n
re connaître les riJirules de Ville
roi , les concussions de Villars ,
q.iand il est qncMion de peindre les
vices honteux de \ ciidôine et de
Dubois, l<.s srandaleuM'Mlehauchf s
fin duc d'Orléans it «le !■• duchesse
de lieui ( /'. (h.u'^s. XXXII .
imt ■ |n t.iMi .• »v de Saint Simo'i
ïoo S Al
deviennent sans doute plus sombres ,
mais ils ne cessent pas d'être vrais ,
la couleur n'en est pas moins vive ni
moins inimitable. Seulement il faut
avouer que ces tableaux sont quel-
quefois d'un cynisme qui va jusqu'à
l'obscénité. Comme l'intention de
l'auteur était que son ouvrage ne pa-
rût qu'après la mort de toutes les per-
sonnes dont il y est fait mention , il
ne ménage r^en ; c'est dans le seul in-
térêt de l'histoire et de la postérité
qu'il écrit; et l'on ne peut ainsi l'ac-
cuser ni de haine ni de ressentiment
pour ses contemporains. Ses derniè-
res volontés ont été ponctuellement
suivies , car ses Mémoires n'ont pa-
ru que quarante ans après sa mort; et
ce n'est réellement qu'à dater de cette
. publication, que la courde Louis XIV
et celle du régent ont été bien con-
nues. Dès ce moment tous les his-
toriens et tous les compilateurs y
ont puisé à pleines mains; des mil-
liers de volumes ont paru, dont
cet ouvrage a fourni tout le fonds;
et l'on pourrait citer plus d'un
écrivain qui en parle assez mal,
et qui en a emprunté ses récits et ses
couleurs. Ce n'est pas assurément
que le style en soit correct, ni qu'il
'soit destiné à servir de modèle ;
mais il est rapide , énergique , plein
d'images neuves et piquantes ; il est
surtout d'une extrême facilité. Ce
que l'auteur évite avec le plus de
soin , c'est la gêne et l'apprêt. On
voit qu'il eût été très-offensé de pas-
ser pour un écrivain de profession ;
et sa vanité est telle , que même en
écrivant pour le public , il veut que
son style soit reconnu pour celui
d'un grand seigneur. 11 parle avec
beaucoup de sagacité sur la politi-
que , sur les Guauccs , sur la guerre ;
et ses récits d'opérations militaires
sont véritablement d'un homme du
SA1
métier. Avant la mort <
XIV, Saint-Simon s'étai
sez bien avec le duc d'Oi
était l'intermédiaire de •
avec le parti du duc de Bc
et c'est par cette voie qu'il
coup de part au mariage d
Bcrri avec une princesse c
Les désordres de celle-ci
sèrent parla suite des régi
tant plus amers , qiifc sa 1
fut le témoin obligé, eu
d'honneur de la duchesse
commencement delà régen
Simon fut porté au premiei
la faveur. Le duc d'Orléans
au conseil de régence. Il
plusieurs reprises, le nom
verneur du jeune roi Loui
ne put vaincre sa répugnai
point. « Un malheur peut
» dit-il au régent : vous sa'
» les calomnies que vos enj
» fait circuler , ils diraient
» m'avez placé là pour ce
régent le consulta sur les a
plus épineuses; et quelque!
le tort de ne pas suivre
Saint-Simon était , à cette ép
me du parti qui se forau
sein de la cour contre le pi
accusé de vouloir abaisser
et contre les princes legiti
voulaient s'élever au-dessuj
composa plusieurs Mémoire
intérêts de ce parti, et se me
tout très -à découvert dans
Ton reprochait sérieuséir
membres du parlement de n
sortis de la haute noblesse,
lements répondirent par
écrit, et, remontant à Foi
familles de la cour, ils coi
la noblesse de la plupart d'e
{V, Potier de Noviow,
5^6 ). On y lisait le pas
vant : « Le duc de Saint-S
* SAI
noblesse et d'uuc fortune
mte, <juc tout !c monde
instruit. Un de ses coq-
ait presque de nos jours
de Mme. de Schomberg. La
bbnee des armes de la Va-
p que cette famille ëcartèle
lies deVcnnandois,Iuia fait
a'ci&e fient d'une princesse
e maison. Enfin fa vanité
xûl duc est si folle , que ,
i généalogie, il fait venir de
4>a de Bossu un bourgeois ,
Naieoce nommé Le Bossu,
M>asé l'héritière de la bran-
cède sa maison. « On ne
pas attaquer Saint-Simon
droit plus sensible. 11 nous-
fa la plus extrême petitesse
nobiliaire ; et Ton ne con-
fue ce ridicule, reconnu si
■our le cachet et le partage
raneeou de la sottise, ait pu
un bomme d'autant d'es-
: taroir. Marmontel a dit ,
Ique vérité, que Saint- Si -
oyait dans la nation que la
, dans la noblesse que la
t dans la pairie que lui-mc-
Mémoire du parlement le
a de colère ; il publia une
,daus laquelle il fit remon-
>blesse de sa race jusqu'au
siècle; et depuis ce temps
la plus aucune mesure cou-
le ment dans .ses discours et
cents. Cependant il h.» lisait
ment les Snlpiciens et les
i il parle d'eux avec, bcau-
tjrrur. taudis qu'il raconte
ntreme sensibilité la des-
Je Port royal. C'est peut-
teU sentiments qu'il faut
le *ape conseil qu'il doiitia
t pour la conservation du
>t . que Ddxùs voulait de-'
4i 1711 , le duc d'Or' tans
SÀI lot
le chargea d'aller demauder à la
cour d'Espagne la main d'nne in-
fante pour le jeune roi Louis XV,
et de conclure le mariage d'une
fille du régent avec le prince des As
turies. Quoique le premier de ces ma-
riages n'eut pas lieu , et que le second
ne fût point heureux , le négociateur
reçut, de la part des deux cours,
des témoignages de satisfaction.
C'est dans ce voyage qu'il fut at-
teint de la petite vérole, au moment
d'arriver à l'Escurial. N'osant pa-
raître devant le roi dans cet état ,
il s'arrêta dans un village où Philippe
V lui euvoya son médecin. Dès qu'il *
fut rétabli , il alla remplir sa mission
et il revint en France avec le titre
de grand d'Espague , qui est resté
dans sa famille , et avec l'ordre de
la toison d'or pour son fils aîné.
Âpres la mort du duc d'Orléans , "
Saint-Simon perdit beaucoup de son
crédit, et il passa la plus grande partie
de sa vie dans sa terre de La Ferlé.
Il finit même par s'y retirer entière-
ment ; et ce fut là qu'il composa ses
Mémoires. Il mourut , à Paris le \
mars 1755, à l'âge de quatre-vingts
ans. Il avait épousé, en i<X)5, la tille
du maréchal de L orges , qui fut dame
d'honneur de la duchesse de Ikrri ,
et qui se conduisit avec beaucoup
de sagesse et de dignité auprès d'une
princesse si légère et si dissolue. Son
(ils aîné ( Jacques-Louis ) , lui suc-
céda dans la pairie. Plusieurs co-
pies de ses Mémoires restèrent long-
temps manuscrites daus les mains
de l'ëvcque de Metz, son frère. La
eensure,ctrintéiêtdebcaucotipdefa-
m il les puissantes, concouraient alors
avec les ordres qu'il avait donnés
pour en suspendre la publication.
Ce u'est qu'en 17M , qu'il en parut
un abrégé , 3 vol. iii-8'». L'aimée
suivante , on publia quatre volu-
109
SAI
mes de supplément. Lorsque la li-
berté de la presse fut proclamée, eu
1791 , Soutavie en donna une éJi-
tion plus complète , à Strasbourg ,
i3 vol in-8°. Cette édiùonaété gros-
sie , sans utilité , par beaucoup de
notes dans l'esprit du temps , et
par des pièces justificatives insi-
gnifiantes ( Voyez Sou l Avi e ).
Enfin une dernière édition plus mé-
thodique et mieux ordonnée , mais
très-incomplète , parut en 18 18 , 6
vol. in*8°. , par les soins de M. F.
Laurent. Il serait à désirer qu'un
éditeur soigneux en fît une meilleure;
mais il faudrait qu'il eût en sa pos-
session tous les manuscrits , notam-
ment celui qui a passé du ministère
des affaires étrangères , dans les
mains du marquis de Saint-Simon ,
ministre dn roi à Copenhague. Il
existe un jugement inédit du cardi-
nal de Bausset sur les Mémoires de
Saint-Simon. M — d j.
SAINT-SIMON, (Charles-Fran-
çois VERM Ait DOIS DE ROUVROY SaN-
dricourt de ), évoque d'Agde , na-
quit à Paris , en 1 727. Il fit ses étu-
des avec succès au collège d'Harcourt,
et entra dans la maison de Navarre
pour y prendre ses degrés en théo-
logie. A la culture des sciences ecclé-
siastiques , il joignit celle des lan-
gues savantes , et prit des leçons
d'hébreu de l'abbé de Vil!efroy( V.
ce nom ) , auquel il resta constam-
ment attaché. L'é vcque de Metz , son
parent, le notai ma l'un de ses grands
vicaires. Il parcourut l'Italie , en
1754, pour perfectionner son goût
et ses connaissances par la fréquenta-
tion des suivants , et l'examen des
monuments une renferme cette terre
classique. De Rome , où il avait as-
siste^ à l'élection du pape Clément
XIII, il se. rendit à Naples , visita
le Vésuve et les fouilles d'Hcrcula-
SAI
nu m, et reçut en présent,
magnifique exemplaire de
lion des antiquités de cet1
son retour d'Italie, en 17
pourvu del'évéché d'Agde.
prélat s'occupa sur-lé-c
procurer à* son diocèse 111
Bréviaire et un nouveau Mi
fit précéder de Mandement
recherches liturgiques. T
depuis sa jeunesse par un t*
ne lui permettait de dormi
un fauteuil , il passait la p
partie de la nuit dans sa bit
où il avait rassemblé la ce
plus complète de livres c
ques , les meilleurs éditioi
teurs grecs et latins , et
nombreuse d'ouvrages d\*
Srincipalemcnt sur les p
ord. Il eut , en 1 764 , lvn
haranguer le roi à la tête
Jmtation des états de Lan;
e discours qu'il prononça
circonstance, produisit 111
pression à Versailles. Son
les lettres , et la noble
qu'il accordait aux savant
recevoir , en 1 785 , à l'ac;
inscriptions ; et il ne cess
lors & entretenir une corre*
suivie avec ses nouveaux
Averti par l'agitation généi
prits, de l'orage qui menaç
nistres de la religion , il s!
loi de ne quitter son dioces<
qu'il y serait contraint p
Icncc. Au mois de juin 1
séditieux entourèrent son
lui siguificreut de s'éloigne
chercher un asile à Paris
flattait de rester inconnu ;
ne sortît que pour assiste
semblées de l'académie, de
membre. Passant ses jour,
d'un petit -neveu infirme ,
s'était dévoué , le pieux éve
SAI
de ne pat échapper aux proscrip-
tion*. PJougédans les cachots comme
«aspect , il y resta pluMCiirs mois , et
fut condamné à mort par le tribunal
rrrolutiouiuire , le i5 juillet 1794*
(Tétait la veille même du 9 thermi-
dor, qui délivra la Fraurede ses bour-
reau x. Sa précieuse bibliothèque ,
restituée à sa f.imille , fut acquise par
Bartnez [ P. ce nom ), qui l'a léguée
a l'école de me' Ircine de Montpellier.
L'exemplaire qu'il possédait de V Ho-
race de Sanadon , in -4°* » contient
me traduction des O les de ce poète,
écrite sur les marges ; il avait égalc-
Bent enrichi de Notes la comédie des
Suées , dans son exemplaire de la
Traduction à* Aristophane, par Poiu-
surt de Sivry ( Voyez ce nom ).
Le premier volume du Voyage
littéraire en Grèce , par Guys .
raoferme de l'évèquc d'Agdc une
Lettre pleine d'érudition f et dans
la|ueQc \\ donne de nouvelles étymo-
lûçies, entre autres du nom de Mar-
seille, ou M tire dedeux mots celtiques
Mas Sahet* . habitation des Sa-
lyntt. Ou trouve, dans le Magasin
Encyclopédique , 1808 , tome v,
pa^. 377 -*4 • UI,c Xotice sur M. de
&aùU-Stmon , signée T. J. A. M.
\V s.
SAINT - SIMON ( Maximime*-
Hl»*i 9 marquis dl ), écrivain peu
cwrnu , m 213 qui mérite de l'être,
naffût vers 1720. Dcsûné, par sa
luivsauce, à la profession des armes,
il servit, comme aide -de -camp du
j ri arc Je Cniili , il.ni> les guerres d'I-
uii«: . et m- trouvait, en \~\\, à l<i
l»aiii|ai* d' Cum. Li paix lui pj'iinit
ftif.3 lr se I:\rcr «« son goût pour le*
l* "i* *. Il i^-if'-riiniiiM, pal le* voya-
_. » . 1 » i fri:.ii'.N.iuct-s qu'il .ivjit i«-
riH' . rt *c relira , vers 1 •; >M , il-ius
•ne «.^.'ap.i^ur pis d'Ulii-tlit. l'as-
- /^...t puur li» llcur*, et partie ul*i-
SAI '~ io3
ment pour les jacinthes, il en réunit
plus de deux mille variétés dans un
jardin qu'il possédait à Harlem. La
société des savants et la culture des
lettres embellirent ses loisirs ; et il
mourut , dans sa retraite , près d*U-
trecht , en 1799 (1). I«e Maga-
sin encyclopédique j en annonçant
la vente de la bibliothèque de Saint-
Simon , promettait quelques détails
sur la vie d'un homme que distin-
guaient des qualités éminçâtes; mais
personne ne s'est encore occupé de
fui payer le tribut que réclament tes
talents, sa philosophie et son noble
désintéressement. Ou connaît de lui :
I. Desjacinthesfde leur anatomie^
reproduction et culture , Amster-
dam, i7G8,in4°. de 1C4 p.,chiff.,
avec dix planches. Ce Traité est di-
visé eu huit chapitres. Le septième,
qui traite de la génération de la ja-
cinthe et des plantes eu général, of-
fre des observations neuves et inté-
ressantes (a). 1 1 . Histoire de la guer-
re des Alftes , ou Campagne de 1 74 4 «
par les armées combinées d'Eipaguc
et de France, commandées par l'in-
fant don Philippe et le prince de
Conti , Amsterdam , 1 7O9 , in - fol.
de s3 à pag. j ibid., 1770, in-4°. de
990 pag. Cet ouvrage , dans lequel
l'auteur se montre non moins grand
tacticien qu'habile écrivain , est très-
estimé des militaires. 11 est accom-
pagne" de cinq cartes de géographie
et d'un tableau qui ollrc parallèle-
ment les détails du passage des Al-
1>es p.ir Anuibal , *clon les récits de
'ulvhp.dcTitc-Livc.rinlcrprétatiot]
de r.iutrur et relie de Ftilard. Dans nue
longue Préface , il disrutc avec beau-
' l i II ikiU |"« M» I"m 1 l'i' le iJUrilt tuHI Iil
l>i->,;i4|<h> • i^ii 11 lit ■ -lit |ir« t ■ ili .
,-jl •iili'V tic- li h '•■' >».i.. if.r «."»»/»'■ "H»»
] m1 mi iiitriim* i{« Si ■! Nu 1 -i , !■■ I» ■i,ft*$mmt
./>• i •:..' 1/.1 -'•• fi.i l 11-, . i». .1» it*Ji . mi
■ « 1 «it>««i ■■♦ é- Ji •i«-:».|ii t. *wui.u,«h*i
io4
SAI
coup d'érudition cette question his-
torico -géographique , et s'efforce de
prouver que la route du héros cartha-
ginois (lut être par Barcelonette et le
mont Viso. M. Fortiad'Urban a, dans
une Dissertation particulière, suc-
cessivement améliorée dans trois
éditions, établi «n système un peu
différent', fortifié de preuves qui
semblent ne rien laisser à désirer : il
prouve que le passage dut avoir
lieu par le Mont-Genèvre. L'ou-
vrage du marquis de Saint - Simon
est suivi d'une Histoire de Co-
ni, depuis sa fondation, en 1200,
jusqu'en 1744-Denina (3) lui repro-
che assez durement, comme un pla-
giat, de n'avoir pas dit que ce mor-
ceau était tiré ou traduit des Secoli
di Cuneo. III. Histoire de la guerre
des Bataves et des Romains, d'a-
près César, Tacite, etc., ibid., 1770,
gr. in - fol. , avec les figures d'Otto
Venins, gravées par Tcmpesta ( V.
Civilis, VIII, 5qo ). IV. Essai de
traduction littérale et énergique,
Harlem, 1771 , in - 8°. C'est Ta tra-
duction de V Essai sur l'homme,
de Pope, et d'une partie du 2e. livre
déjà Pharsale. Saint - Simon trou-
vait la Traduction de Lucain , par
Marmontel , faible et languissante ;
et il se proposait de montrer qu'il
était possible de faire mieux. Son
Fragment de traduction reparut à
Amsterdam , 1 793 , in - 8°. V.
Te'mora, poème épique d'Ossian,
traduit d'après F édition anglaise de
Macpherson, Amsterdam, 1774,
in-8<\ VII. Les Njctologues de
Platon, Utrecht (ij84), 2 part.
in- 4°. Cet ouvraee n a été tiré qu'à
un petit nombre d'exemplaires dis-
tribués en présent. Il est divisé en
sept Dialogues ou Nuits ,*dans lcs-
< ■ ■ ■ ■!■■ I.
(3) Bibliopca, p, a~i.
SAI
quels l'auteur examine autant
tions de haute philosophie. \
surdités spéculatives , sam
grand in -4°. C'est une suite
vrage précédent. L'auteur ï
chi d'une Carte de YAtlan
Platon. VIII. Mémoire eut
vateur véridique , sur les i
actuels de la France, L
1788, in -8°. IX. Essai sur
potisme et les révolutions de
sie , 1 794 , in - 4°. Oh assur
marquis de Saint-Simon a lai
• sieurs ouvrages en manuscrit
SAINT - S1RAN. F. Saii
RAN.
SAINT-SORLIN. Voy.
RETS, XI, 203.
SAIJNT-URSIN ( Marie d
decîn, né à Chartres, %n
y fit de bonnes études , et :
avec quelque succès à la lit
et à la musique. Le goût pou
decinc lui étant survenu tout-
il suivit les cours relatifs à cet
ce, et fut reçu, peut-être uni
proinptement , médecin à I
site de Caen. Il partit, en 17c
l'armée , et devint , en peu aï
premier médecin de celle di
et inspecteur-général au coi
santé. Il revint , en 1800 , i
où il épousa une jeune pcrsotii
ble et spirituelle , mais sans i
Ce fut probablement pour e
publia Y Ami des Femmes ,
très d'un médecin , concerna
fluenec de l'habillement des :
sur leurs mœurs et leur sauté
1802. Cet ouvrage, dans h
science est traitée, quoique i
cicllemcnt , d'une manière a(
fit connaître l'auteur, qui en
une deuxième édition en 18
Gazette de Santé, journal n
rédigée anciennement par Ga
et M. Pincl , était suspendue
S AI
innées. âaint-Urem voulut
vivre : il s'associa divers
îui-s ; mais il en resta cn-
barge. Entre ses mains, ce
prît une nouvelle vie; et
ccès marque. En 1808,
d donna un Manuel popu-
Santé, iu-8°. : quoique
le même sens et dans le
? que Y Ami des Femmes ,
p ne fut pas reçu avec la
:ur. L'auteur fit paraître
irétie, non médicale, inti-
qui ne fut guère mieux ac-
tions, en 1806, à laso-
imique des sciences , il en
rrrëraire général en 181 1.
liions littéraires de Saint-
son attrait pour cette so-
a musait souvent par sa
iraret par ses saillies , le
: peu à rette abnégation si
au médecin praticien , et
t peu propre à ; uîvre les
à se faire une clicntclle.
»uvé, en outre , quelques
nts dans sa fortune , il
irrvicc comme mé«Iccin ,
campagne de Russie, et
ia par son zèle et son ur-
stc prisonnier avec les
un hôpital, à la tête du-
trouTait, quelques jour-
loncèrciit qu'il était mort
1 : loin de là, il reçut,
de* Hiish's , le meilleur
fut fête et consulte par
do ru lire de leurs of liciers
Rewiiu en Frai re , en
t prouva moins de faveur :
rxibre de faïuillo dont il
Mer in , avaient fait d'au-
|*n 1-tiit sun .il>M ire. 11
pil.de puur .illi'i ,1 i'.il.iis,
plate de premier ipcdc-
SAI
io5
■ u
Ibl f ■ 1*1 ■
cin de l'hôpital militaire , à laquelle
il avait été nommé , et publia , au
moment de son départ , un traité
sur la goutte, ayant pour titre, Etio-
logie et Thérapeutique de Varthn-
tis et du calcul , ou Opinion nou-
velle sur la cause , la nature et le
traitement de la goutte et de la
pierre ; suivi d'un petit Traité d'£7-
romancie hygiénique , 1 8 1 6 , in-8°.
Cet ouvrage présente quelques pages
bien écrites et bien pensées. T/aulcur
a mis à profit des expériences de
Berthollct, ainsi que quelques-unes
qui sont propres à l'auteur de cet ar-
ticle, sur l'acidité et l'alcalinité de
l'urine dans la goutte. Il crut pou-
voir les faire servir de base à une
nouvelle théorie de celte maladie , et
indiquer même la nature de son prin-
cipe ; il la divisa en goutte acide ,
goutte alcaline , et eu goutte sous-
acide et sous-alcaline. Une telle di-
vision était évidemment fausse, parce
que les variations d'acidité et d alca-
linité se remarquent dans le même
accès de goutte. Cette prétention d'a-
voir expliqué le principe de cette
maladie , prétention qui ne pouvait
que tourner au détriment de la scien-
ce, ne parut qu'une présomption ri-
dicule (a). Mais IVloignement pour
les idées fondamentales de l'ouvrage
en lit négliger les vérités de détail.
Aussi n'eut-il point le succès auquel
l'auteur s'attendait . et qu'il méri-
tait à certains égards. Sitiit-Ursin
remplit avec honneur , pendant deux
ans , ses fonctions de médecin mili-
taire à Cilais; et il y mourut le 5
août 1818. Avec de la science , des
qualités aiinaMes , et beaucoup d'es-
prit , rct h oui me n'eut en France
■ * V. .. I . . H 11 i,- I . :.i. •.!•■ '« li.ll l'I'l'l-iia ,
.!. \] i|. 1'. , ,1 i,- 1. / .1. / /■ /»•*■!■ i!n
1 - ■.».! 1-1 - il 1 ■!■ M « -:i- 1 . ■! ia I .
t'.,.i. Il ■/• /ruf ■ «- if • 11 it ri|lft*i«Mi« >iit
io6
SAI
qu'un succès médiocre. C'est que
ces qualités étaient obscurcies par
une trop grande mobilité dans les
idées , qui ne lui permettait d'en
avoir de bien fixes sur aucun point ,
ce qui lui donnait par fois I appa-
rence d'un manque de solidité et de
Î'ustesse dans le raisonnement. Outre
es ouvrages mentionnés, on con-
naît de lui des Notes Jointes à la
traduction du livre de Giannini $De
la Goutte et du Rhumatisme, 1810,
in-12 , et des Stances sur la Nais-
sance du roi de Rome, i8u,in 4°«
II était le grand dégustateur de la
société dite du Caveau moderne.
Il a fourni des articles à Y Epicurien
français, publié par cette société
sous le titre de Journal des gour-
mands et des belles. On lui a aussi
attribué la Lettre du docteur Aplo-
-pharmaque à son ami le docteur
Botanophile , 1810, in -8°. On
a publié un Recueil de Lettres
adressées à M. le docteur Marie de
Saint-Ursin , par M. Fricr ( f. le
Magasin encyclop. de mai 1811,
tome m , p. 161 ). On trouve une No-
tice sur Saint-Ursin, dans les An-
nales encyclopédiques , tome v ,
pag. i38. N — n.
SAINT- VWCENS ( Jules Fran-
çois - Paul Faubis de ) , antiquaire
provençal , naquit , en 1718 , à Âix ,
d'une famille de robe. Dès sa pre-
mière jeunesse , il cultiva la littéra-
ture, l'histoire et l'archéologie. Il
s'était lie d'une étroite amitié avec
Yauvcnareues et Thomassin de Ma-
zâugues, dont l'exemple et les con-
seils eurent une grande influence sur
la direction de ses études. Destine à la
carrière de la magistrature , il se pé-
nétra de bonne heure de l'étendue de
ses devoirs , et ne négligea rien pour
se mettre en mesure de le& remplir. 11
fut uommé président au parlement ;
SAI
et dans l'exercice de cette <
se concilia l'estime publiai
intégrité*, son esprit conci
fermeté. Portant dans ses
modération de son caractèo
Jloya cinquante ans à fo
ibliothèquede dix mille v
un cabinet d'antiquités et <
les. Dès qu'il avait acquis q
jet intéressant , il s'empn
donner a fis aux savants :
qu'il se mit en correspond
l'abbé Barthélémy, Cary ,
gne, Sainte-Palaye et Saii
Alex. Recupero , Fabricy
court , etc. Il fit don de ses
de Marseille à l'académie
ville , dont il était mem
charmait ses loisirs en n
Catalogue raisonné de sa
numismatique, dans laqu
marquait une suite precieuî
naics de Provence. Plein
tion pour Peiresc, il fit
1778, un monument à
re, détruit par le vandali
rétabli depuis dans l'ég
-Sauveur (Voy. Peiresc,
261 ). Il fut admis comi
libre rcgnicole , à l'aca
inscriptions , en 1786. c
année , il paya son trib
compagnie par un Mémo
tour antique qui se trou
porée dans l'enceinte du
parlement d'Aix , et dén
c'était un tombeau roinai
l'avait déjà présumé P<
1 790 t il fit parvenir à
académie ses Observatioi
mosaïques récemment d
à Aix. Lors de la supr
parlements , le président
cens se livra tout entier
des numismatiques , qu
jamais interrompues. I
de sa vertu le sauva
SAI
iras. Cependant il fut
lis en arrestation pen-
ir; mais il dut sa liberté
j'il inspirait aux agents
tyrannie. Ge digne ma-
•ut octogénaire , à Aix,
ire 1790. En 1770, il
I les Tables des Mon-
wenec , in-4°. Il rédigea
rémoire sur les monnaies
>nrs en Provence, depuis
pire d'Occident j usqu'au
le , et le remit , avec les
Papon, qui l'inséra dans
et m de son Histoire de
ce ( V. Papou , XXXII,
lire, on a de lui : un Me-
s monnaies et Us mo-
s anciens Marseillais ,
, avec trois planches. De
!ecc%vertes l'obligèrent
édiger un autre par son
lition est ornée de cinq
en a laisse de très-éten-
inuscrit: Sur Vétat du
des sciences et des arts
' , pendant les treizième,
et quinzième siècles ;sur
s attribuées au nn René
'oy. F,E*t, XXXVII,
On doit consulter , pour
ni* , l.i Notice sur la vie
g» du président de Saint-
jerce par son fils , dont
in s le Mttfrcncyclopéd.i
4<)i , et publiée sépare-
i>, 111 -.4". de <)H piges.
>n , d.iiàs laquelle Tau-
• plus, de développements
es ouvrage* de son père,
de douze planches rô-
les, mcdiillcs ri d'anriens
découverts en Provence ;
tio!« grecque trouvée par
d* Yiint Vinocns dans l.i
J» ir*\c , «-t c\pliquce par
1 HocliclU' i' ^ . le tome
SAI « 1 107
iflr. des Mélanges de critique et de
littérat. ) et de quelques pièces dont
trouvera le détail dans le Magaz.
encyclopédie. , 1800 , h , aoa.
W— a.
SAINT-VINCENS (Alexandbe-
Jules- Antoine Faums de ), fils du
précédent , naquit, en 1 750 , à Air
en Provence. Elevé au collège de
Juilly , près de Paris f il y puisa
des principes religieux dont û ûc
s'écarta jamais, pas même dans l'â-
ge des passions. La riche collection
de livres, de médailles et d'antiques
qu'il avait eue sous les yeux, dans la
maison paternelle, lui inspira de
bonne heure le goût de l'archéolo-
Sie,et il n'eut d'autre ambition que
e se faire un nom dans les lettres et
dans la magistrature , en suivant les
traces de son père. Reçu à la séné-
chaussée d'Aix, en 1775, il ne dis-
continua pas ses études favorites. Eu
1 781 , il épousa M1", de Trimond ,
petite-nièce du président de Mazau-
gues , descendant de l'illustre Pei-
rcsc( V. ce nom ). Les richesses lit-
téraires dont elle était héritière fu-
rent appréciées par Saint-Vinccns,ct
développèrent en lui un coût décidé
pour l'histoire de la Provence. De-
venu , en 1789 , président à mortier
au parlement d Aix , il partagea
son temps entre le palais et son ca-
binet. Après avoir aidé son père a
sauver de l'oubli, en les/faisant des-
siner, un grand nombre de monu-
ments du moyen age, peintures , ins-
criptions , bas-reliefs, etc. , dont ils
prévoyaient avec raison que la plu-
part seraient détruits par la révolu-
tion , Saint - Vincens perdit sa char-
ge, et fut incarcéré, en 1793. Li-
bre après le 9 thermidor, il com-
mença sa réputation littéraire, en
publiant une Notice sur la vie et les
travaux de sou père ( Voy- l'article
io8 S AI
précèdent ). Non content d'augmen-
ter son riche cabinet par l'acquisi-
tion des livres, des médailles qui lut
manquaient, il recueillit des tableaux,
des monuments échappes aux rava-
ges du vandalisme, et les déposa
dans les églises, lorsqu'elles furent
rendues au culte. Il fit rétablir dans
la cathédrale d'Àix, le monument que
son perc a vai télé vé à Pciresc, et en pu-
blia la Notice. Les tombeaux de l'égli-
se souterraine de l'abbaye Saint-Vic-
tor à Marseille avaient été profanés et
dispersés : Saint- Vincens , de concert
avec les autorités de cette ville, les fit
rctirerdela cour dulycée,où ils étaient
entassés et oubliés , et les plaça dans
un Musée qui se forma sous ses aus-
pices, et dont il rédigea le Catalogue.
En 1799, il refusa la place de pre-
mier président de la cour d'appel
des Bouches du Rhône, sans cesser
de répondre à la confiance de ses
concitoyens, dont il arbitrait les pro-
cès. 11 accepta seulement les fonc-
tions d'administrateur des hospices
d'Aix , puis celles de maire de cette
ville , en 1808. Les taxes révolution-
naires, les dépenses où l'entraînaient
sa bienfaisance et sa passion pour
les arts et l'antiquité, l'ayant obli-
gé de vendre son patrimoine , et
réduit à la fortune de sa femme, il
consentit, en 1809, h être mem-
bre du corps législatif. Le nom de
son père, sou mérite personnel et
ses liaisons avec Millin, qu'il avait
accueilli en Provence , l'avaient
fait élire, en 1807, associe corres-
pondant de la troisième classe de
l'Institut. Recherché à Paris par
les amis de sa famille et par 1rs per-
sonnes avec lesquelles il était en rc
lation comme énulit et comme
fonctionnaire public, Saint-Vincens
visitait les Musées, les bibliothèques
publiques , les collections d'.iiiiateui s9
SAI
et en satisfaisant ses goûts de prédi-
lection , il fortifiait sa santé , que sa
vie sédentaire et studieuse avait af-
faiblie. Nommé, en 181 1, second
président de la cour impériale des
Bouches du Rhône , il en rem-
plit les devoirs avec autant de zèle
et d'assiduité , que s'il y eût été' por-
té par inclination. Les événement^
de la restauration, et le rappel du
corps législatif , sous le nom de
chambre des députes , l'ayant ra-
mené à Paris, en i8i4> il fit» ▼ers
la fin de cette session, un rapport
tres-étendu pour l'adoption d'un pro-
jet de loi sur la franchise du port do
Marseille , et sut y rattacher des dé-
tails historiques tort intéressants. Il
se trouvait encore à Paris, eu mars
1 8 1 5 , et y vécut très-retiré , pendant
les cent jours, s'occupant d'un tra-
vail sur les sculptures extérieures de
l'église Notre Dame de Paris. N'ayant
pas été réélu pour la session de
181 5, il quitta la capitale, en 1816,
et revint à Aix , exercer sa charge
de président , dont les honoraires
étaient son unique revenu. Le 3 août
de cette année , il fut nommé associé
libre de l'académie des inscriptions.
Le travail opiniâtre et constant au-
quel se livrait Saint - Vincens dé-
truisit entièrement sa santé , en
1818. II ne changea rien à sa ma-
nière de vivre, ne négligeant mê-
me point le palais, dtns les mo-
ments de relâche que ses souffrances
lui laissaient. Lorsque sa maladie
empira, les livres de piété, les on-
vrages de littérature et d'histoire
couvraient et entouraient son lit. Un
dernier accès de fièvre et de colique
Temporta, le i5 novembre 1819.
Avec lui finit cette suite de savants
antiquaires qui , depuis le fondateur
du cabinet du Koi \Voy. Rascas ),
avaicut, pendant plus de deux sic-
SAI
i magistrature et la ville
lé dans la Provence l'a-
ences et des lettres , et
i les genres d'instrne-
ectioa de médailles a
ar la ville de Marseil-
Saint-Vincens n'avait
' pédantes que trop com-
tes savants. Son esprit
-|u'cnjoué; et la douceur
tc se peignait sur sa phy*
mémoire éiai: prodi-
>ssédait, dans le plus
, l'histoire de chaque
, église , famille et châ-
ence. Il a composé un
t de Notices , Mémoi-
lations, insérés dans le
clojpédique,dans les An-
pédiques, etc. Nous nous
donner la liste de ceux
;es qui ont été réimpri-
ibliés dans le Recueil
es de la société aca-
i\ , dont il était un des
dateurs. I. Notice sur
ns-Pierre Fauris de
15, in 4° , Aix, an 8 et
en outre : Interpréta-
scription grecque tirée
qu'avait habitée Pei-
iailles de Marseille;
sur une urne sépulcra-
e inscription en vers
*e à Marseille; — Jus-
que sur un cippe trou
fotuUments de Saint
irseilU; — IS'oùce sur
tailles du rjbiucl de J.
Sainl- Yinrcns; — Jus-
que du nie me cabinet,
s et jetons frappés en
- Monnaies qui ont eu
venre sttus L'y cmntes f
un i\. 111. .Vi 'fiirtf des
tnUqucs enn *cr\és dans
le Mantille, Mumaillc,
SAI iog
i8o5. IV. Mémoire sur la position
de V ancienne cité tTAix, in-8°.,
Paris, i8i2,ctAix, 181G.V. Mé-
moire sur une tapisserie du chœur
de l'église cathédrale d*Aix, qui
était autrefois à Saint- Paul de
Londres , in 8°. , Paris, 1812. VI.
Notice sur les lieux où les Cimbres,
les Ambrons et les Teutons ont été
défaits par Marius , et sur le séjour
et la domination des Goths en Pro-
vence, in-8°x, Paris, 1814. Ce Mé-
moire, que Saint-Vinccns composa,
sur la demande qui lui en avait été
faite par M. Munter , évêque de Sé~
lande, fut traduit en danois, par le
comité royal des antiquités de Co-
penhague, et valut à l'auteur le titre
a associé-correspondant de l'acadé-
mie de cette ville. VII. Mémoire
sur tétât des lettres et des arts , et
sur les mœurs et usages suivis en
Provence dans le quinzième siècle ,
in-8". , Paris, 181 4- VIII. Mémoi-
re sur les bas-reliefs des murs et
des portes extérieures de Notre-
Dame de Paris , et sur les bas-re-
liefs extérieurs du chœur de la mi-
me église, in-8°. , Paris , 181 5 , et
Aix, 1816, avec deux gravures.
IX. Notice sur un manuscrit con-
tenant les sermons de Pierre de
Mariniy confesseur du roi René,
Aix, 181 G. X. Mémoires et Noti-
ces relatifs à la Provence , Aix ,
1817. XI. Mémoire sur les anti-
quités et curiosités de l'église ca~
tliédrale de Saint-Sauveur à Aix ,
avec V explication d'une curieuse
inscription du seizième siècle, Aii ,
1818. XII. Mémoire sur les anti-
quités et curiosités de la ville d'Aix,
Aix, 1818.XIII. Mémoire sur quel-
ques découvertes d'antiquités , fai-
tes auprès d'Aix, en 1817. XlV.
Mémoire sur un marbre qui sert de
banquette dans le cloître de Saint-
110
S AI
Sauveur, et qui porte une inscrip-
tion du dixième ou onzième siècle ,
1 8 1 8. Cette Dissertation , la dernière
que Saint- Vincens ait composée,
l'occupa pendant la maladie dont il
mourut. Elle contient de curieux dé-
tails sur le chant , la musique d'é-
glise et l'instruction du clergé , dans
les dixième et onzième siècles. II a
publié en outre, dans le Magasin
encyclopédique et dans les Annales
encyclopédiques , un grand nombre
de Lettres inédites de P cire se , qui
ont été depuis réimprimés à Paris ,
i8i5,età Aix, i8iê( ^.Peiresc ).
Saint- Vincens était officier delà Lé-
gion-d'honneur, et correspondant
des académies de Marseille, de Gre-
noble , du Var et de Vaucluse. ( î )
Son éloge , par M. Dacicr , a été lu
à J'acadcmie des inscriptions. Sa
Notice, par WL deFonscolombe,
i8ao y ôn*8°. , est imprimée dans
le tome u du Recueil des Mémoires
de la société académique d' A ix. A — t.
SAINT - VINCENT ( Grégoire
de ), célèbre géomètre , naquit à
Bruges , en i584« H alla conti-
nuer ses études en Italie; et, ayant
embrassé la règle de saint Ignace, à
Rome , à l'âge de vingt ans , il devint
l'un des disciples du P. Clavius ( F.
ce nom ), et lui succéda dans la
chaire de mathématiques. Parmi
ses découvertes , on doit remarquer
la symbolisation de la parabole
avec la spirale , qu'il reconnut et
enseigna , vingt - cinq ans avant
que Gavalieri publiât la Géométrie
des indivisibles , qui ne parut ,'
qu'eu i635 ( Voyez Gavalieri ).
Sa réputation comme 'géomètre s'é-
tendit bientôt dans toute l'Europe.
U fut appelé, par l'empereur Ferai-
(i) n «rait laisse eu manuscrit une Hittoiiv
•f\4ix et une J/ofurVctrèvctcuducf/ufron toi René,
tuï>iteo i48o. A. H— T
SAI
nand H , à Prague ; et il se
dans cette ville lorsqu'elle i
quée par les Suédois. Le P
Vincent reçut une blessure {
allant porter les secours de
gion aux soldats jusque sur h
de bataille; et il perdit, au sa<
gue , tous ses manuscrits , e
très , un gros volume sur la
turedu cercle, qui fut la p
flammes. Il s'était hcaucoui
de la recherche de cette qua
et c'est en travaillant su:
meux problème qu'il reçue
foule de vérités neuves, qu
surent , parmi les géomètres .
très-distingué. L'ouvrage qu1
sur cette matière, et dont n
lerons plus bas, contient d
çus d'une haute importanc
les raisons dont il appuyai!
tendue découverte ne pouv;
soutenir l'examen. Descart
Voir la fausseté, dans une lel
écrivit au P. Mersenne. Ce i
attaqua le premier la nouve
tion du problème de la qua
dans son livre : Cogitatc
co - mathematica , 1648. 1
après, Huygcns, alors for
réfuta Saint -Vincent, dans
resté, dit Montucla , comme
dèle de précision et de nette
Leotaud, jésuite et bon mat
cien , se joignit aux advers
son confrère, qui ne trouve
fenscurs que parmi ses d
Dans le nombre, se distingu
PP. Sarana et Aynscom.
raier répliqua très - viveme
Mersenne ; le second rc'pondi
gens et au P. Leotaud, qu'i
de n'avoir point compris les
nements de son maître. Le
taud reprit la plume; et si
Cyclomatliia( F. Leotaud ,
ao3), il ne réduisit point a»
SAI
les défenseurs imprudents de Saint*
Vincent, c'est que la passion finitpar
v mllrr de la querelle. Le roi Phi-
lippe IV avait appelé le P. Saint-
\ incrat en Espagne pour donner des
leçons de mathématiques au prince
don Jnan d'Autriche. Il revint , sur
la fin de sa vie, dans les Pays - Bas ,
rt mourut d'apoplexie , à Garni ,
où d remplissait les fonctions de
Bibliothécaire, le 17 janvier 1667.
t Oo a de lui : I. Thèses de cometis,
\ 1619, in- 4°. Elles sont citées par
Lilande , dans la Bibliographie as-
tromomique, pag. 174. II. Theore*
mA* mathematica scientiœ stati-
cm de duciuponderumper pfanitiem
recta et obliqur horizontem decus-
sortent , Louvaiu , 1614 > «*-4°«> ûg«
III. (>pus geometricum quadraturœ
ârculi et sectionum coni, Anvers,
1647 v in"f°l- Suivant Montucla, cet
ovrraçe est on vrai trésor, une mi-
ne riche de vérités géométriques et
de découvertes importantes et cu-
rieuses. On y trouve une multitude
de t heure mes nouveaux sur les
propriétés du cercle et de chacune
des sections coniques ; des moyens
uns nombre de carrer la parabole;
la mesure absolue de quantité de
* orps; la formation d'une multitude
<lc nouveaux corps susceptibles de
considération géométrique, et qu'il
mesure par la méthode Ductus pla-
nt im pbtnum; la symbulisation de
ta parabole avec la spirale , et enfin
plusieurs nouvelles propriétés de
l'hyperbole. O pendant Montucla
:ro.iveciagêic« 1rs t loges dont le P.
Oitrl a ru mMt Si in t- Vinrent , dan*
. * P rêfatt du CuLul intégral, de
V . 1 .r . IV. f */a|1 * n eom c* ncw "* a ' '
.t < L.hum 1 cr nilit'Hurn , propur~
^•'I^aU ttit Unique HOVUi fH Vf» ICtilU'S }
*t*i>1 , itifjH , iu - \°. Cet ouvr ige,
■-» l' • .t' nr n'a point termine, j pour
SAÏ „,
objet le problème de l'invention des
deux moyennes proportionnelles
continues. On peut consulter , sur le
P. Saint - Viuccnt , V Histoire des
mathématiques , par Montucla , 11 ,
79 - 84 , et la Notice biographique ,
que M. Qiictelet lui a consacrée, dans
les Annales belgiqucs d'avril 18a 1 ,
vu !i53. W— s
SAINT-VINCENT (Robert de ),
conseiller à la grand'chambre du
Iiarlcment de Paris , où il prit séance
e 1 2 janvier 1 748 , fut un des chefs
de l'opposition parlementaire , sous
le règne de Louis XVI. Son carac-
tère le rendait bien propre à un tel
rôle. On voyait en lui, selon un écri-
vain qui Ta connu ( 1 ) , « un de ces
• naturels en quelque sorte sauva-
» ges , auxquels dos mœurs se r ères
» et l'habitude ûc l'étude et de la re-
• traite ont laissé toute leur rudesse;
» dont les expressions par consé-
» quent, toujours éloignées de la flat-
» teric , conservent quelquefois à pei-
» ne la politesse, mais trouvent grâce
9 devant les souverains , non-sculc-
» ment à cause de leur nouveauté ;
» mais parce qu'elles sont dictées par
» une bonne foi qui n'est jamais dou-
» tcusc. » Un tel nomme se mit, avec
Duval d'Épréméuil , à la tête de ces
magistrats imprudents qui hâtèrent
le moment d'une rcvolutiois dont ils
devaient cire des premières victimes.
Zélé janséniste , il portait jusqu'au
fa u a lis me les préjuges de cette secte.
Dans la fameuse affaire du collier, il
fut, avec Fi et eau de Saint-Just , au
nombre des conseillers qui prirent le
plus vivement les intérêts du cardinal
de Hoh.tn ( /'. Pu» 11 an , XXXVIII ,
4ii ). Aussi l'.drbu (icorgel , daus
ses Mcmuucs, fiit-il honneur .1 ce
• il 1 I arl ill-l'ii-iU'-uil, • mi r "'
113
SAI
magistrat d'une « rigidité de princi-
» pes , et d'une inflexibilité de carac-
» 1ère qui ne plie que devant la justice
» et la loi (a). » Saint-Vincent , non
content de conclure à ce que le cardi-
nal fût déchargé de l'accusation inten-
tée contre lui , « osa hautement bla-
» mer la publicité donnée à ce procès ,
» et la scène si peu réfléchie du r5
» août , dans la galerie de Vcrsail-
*> les. Il plaignit la jeunesse du roi
» et de la reine, de n'avoir pas eu
» auprès d'eux un ministre assez
» sage et assez courageux pour leur
» représenter qu'un pareil éclat était
» fait pour affliger la religion, cora-
» promettre la majesté du trône,
t> et blesser les lois protectrices de
» la liberté individuelle (3). » On
sait que l'opinion de Saint-Vincent
fut adoptée. Le 19 octobre 1786 ,
il dénonça aux chambres assemblées
le nouveau Rituel de M. de Juigné ,
archevêque de Paris. 11 fat un des
{>rincipaux moteurs de l'arrêté pris ,
c i5 août 1787 , par le parlement
contre l'édit sur l'impôt territorial
et du timbre , enregistré forcément
dans le Ut de justice du 6 du même
mois. Le i5 août suivant, jour de
l'Assomption , chaque conseiller rc-
' çut une lettre de cachet , qui lui or*
donnait de quitter Paris dans le jour,
et de se rendre en exila Troyes. « Plu-
sieurs de Messieurs, dit un autre écri-
vain du temps (4), eurent un redouble-
ment de dévotion et assistèrent toute
la journée aux offices de leurs pa-
roisses. » Robert de Saint-Vincent dit
à l'officier porteur de la lettre de
cachet qui lui était destinée : « Mon*
» sieur, apparemment on a oublié
(?) Mena, de TaLUI George! , t. Il , p. içfj, a«.
« dîtiuo.
(3) IbùL,p. 200.
( î) Anecdotes du n ^nc de Louis XVI ( par Nuu-
*wet),t II, p. api.
SAI
» que c'était fête solennelle , et que
» j'avais à servir aujourd'hui un
» plus grand maître que le roi : ainsi
» je vous déclare que je vais kYé*
» glise. » C'est à celte occasion que,
dans une brochure , intitulée : Ob-
servations d'un avocat, l'auteur ano-
nyme s'exprime ainsi : a Je croyais
» que le lit de justice avait terminé
» tous les débats parlementaires , et
» que M. Robert de S.... V qui
» joint une amc droite à une tétear»
» dente , ne s'occuperait plus que de
» la bulle Unigenifus (5). » Durant
l'exil du parlement, la majorité de
cette compagnie et la cour ne tar-
dèrent pas à se rapprocher. L'en-.
nui d'être relégués en province fa-
tigua la constance des magistrats.
Ce fut eu vain que Saint- Vincent ,
qu'on voyait , dans toutes les oc-
casions , marcher, malgré son grand
âge, sur la même ligne que <TÉ-
prémenil, s'efforça de s'opposer à
toute négociation ; en vain il in-
sista pour qu'on fît le procès an
ministre Calonnc; l'accommodement •
fut conclu avec la courjet le parlement,
rappelé à Paris, rentra dans ses fonc-
tions, le 10 novembre 1787 : myjf
cette compagnie ne tarda pas à re-
prendre son attitude hostile. Le roi
s'étant rendu à l'improviste au par-
lement , le 19 du même mois, pour
faire enregistrer un édit portant créa-
tion d'emprunts pour quatre cent
vingt millions ; plusieurs conseillers ,
entr'autresFrcteauctSabbatier, sans
respect pour la majesté royale , firent
entendre les observations les plus
violentes ; mais personne ne parla
avec plus d'audace que Robert de
Saint- Vincent, dont le discours nous
a été conserve tout entier (6). « Il
(5) Vov. V Avertis tement , p. 3.
(0) Voy. S«llicr, Annales fnnçmisit . p, lt$m
suiVMitPs.
SAl
hix pour naos , disait -
lorsque nous devons à
sté des conseils , de u'a-
re que de tristes vérités;
irconstances qui accom-
présence dans son par-
rrtissent assez que c'est
te de plus pour fa chose
ii Votre Majesté venait
son parlement des lois
ilagcmcnt de la nation ,
cherche' à soustraire à
» le peuple de votre ca-
i portes du palais sc-
; fermées ? les avenues
lie seraient- elles inter-
itoyens.1 la marche de
sic cùl-cllc été transfor-
eoiirse précipitée.' Ah !
? trouve-t-ou (la us le cas
■ qu'au lieu des icclaraa-
inies . si justement dues
îj'Mr. puni sa bonté et
pour ses peuples , elle
il, .sur tous !cs v^ages,
de et run5 1er ri.it ion / »
emprunts, S.tim-Viii-
: « Ce irii ne Mi.it être
jur pcrsonin: , •■ t\ t que
•:siire sciirlileusr : et
ieut-on rsj.r.er que le
«mctl*.- son vu i en fa-
parri! acte , taudis que
de famiiic rii t'.iisaîî de
, il n'y a jus m, tribunal
i lrStifinuic!.* » Lcfuu-
:i a<in y.ut r;: suite au
^fhéial L .iidicrt < < ttc
•i<pi <bU : « \ nus tlattez-
iM.-^ir, d'jv-ur leieu.ps
\r J. î.i Ii que Vull* aVt'Z
fa-tic f tvnir qm vuu* a
ii iii«lrrt , i«peiv/.-vuus
.m Vwtis UMlIitcp!! JUSsî
.' Di'puts t. m i mois icu-
..s «île* It- quatrièiui uii-
UO OiiU a , cl \ou.o foi _,cz
S AI u3
» un plan qui ne peut s'accomplir
9 qu'en cinq années ! » Le préambule
de l'édit annonçait la convocation
des états-généraux pour Tannée 1 791.
a Pourquoi ce retard , demandait
» Saint- Vincent ? Trouve- 1 -on que
» le désordre ne soit pas assez grand
v dans les finances ? .... La vérité,
» la voici. Vos ministres veulent évi-
» ter ces états-généraux , dont ils ro
» doutent la surveillance. Mais leur
» espérance est vaine. Les besoius de
» l'état vous forceront à les asjein-
* blcr d'ici à deux ans. » Sa Hier ,
après avoir rapporte cette harangue,
ajoute ces réflexions (7): < II faut
» L'avoir enttiidu pour se faire une
» idée de ce que le débit , l'organe et
» le gctie y ajoutaient de rudesse et
» d'ori '..inali ic. Pendant tout le temps '
» qu'il dura le roi resta tourné fers
» l'or»; leur, le.* yeux fixes sur lui, l'c-
*» chutant avec aîlcntiou et bonté; et
» il lui fit témoigner depuis que cette
» franchise no lui avait pas déplu. »
Quai qu'il on sort , Robert de Sainl-
Viucei.t partira pourquoi que temps
1 exil de !■> .■'•: au et le S.:l).it:cr de Ca-
bre, se.ii:i»..lil,rvs.S il avait témoigné
une forte opposition à iVd:t d'em-
prunt, il applaudit à i'éJit en faveuk
des proittl.r.its. I! u* lit en cm lier avec
luxe, et le montrait coin plaisamment
à ceux (pu cuiraient dans son cnbiuct.
On a accuse ce magistral d'assister ,
avec les conseillers Le Coigueux ,
liu;nct de Semonviile , Sabaticr ,
Fictcau de Saint-Jiist, aux concilia-
bules qui se tenaient dans le. palais
du duc d'Orléans, vers le i5 août
1 7H7 ;8). Le 5 mai 17SH , lors des
troubles parlementaire-» qui eurent
lieu au sujet de l'aiTCiUtioii ii*:.
v-i li.i.l . p. u't.
1H| \tfj.r..int«;r iotii .1. /, i.i .\/ / 1 > t w
1 4jU Vtojut . t. m . p j 1
n4 SAI
conseillers d'Éspréménil et Montsa-
bert, Saint-Vincent fut nomme mem-
bre de la députation chargée de se
transporter auprès du roi pour lui
faire des représentations a sur l'cx-
» ces des malheurs qui menaçaient la
» nation, et le supplier d'écouter,
» dans sa sagesse, d'autres conseils
» que ceux qui sont près d'entraîner
» l'autorité légitime et la liberté dans
» un abîme. «Cet irrespectueux mes-
sage ne fut pas reçu* Après la con-
vocation des états-généraux , Robert,
de Saint-Vincent reconnut franche-
ment ses erreurs , comme d'Épréraé-
nil , dont il avait partagé les torts. Il
émigra ; et par décret du conseil des
anciens (du a6 août 1796), la
maison qu'il avait habitée , rue
"Haute-Feuille , fut adjugée, comme
bien d'émigré, au mécanicien Droz ,
en paiement de ses découvertes et
travaux pour la fabrication des
monnaies. Robert de Saint- Vincent
mourut en Allemagne , eu 1 799. On
doit le mettre au nombre de ces nom-
mes probes et intègres qui , égarés
par l'orgueil d'un esprit faux et ar-
dent , ont fait beaucoup de mal en
voulant faire le bien. D. — R — r.
SAITER (Daniel), ou SEITER ,
peintre naquit à Vienne en 1674.
Il apprit les principes de son art à
Venise, sous la direction de Char-
les Loth qui, pendant douze ans, lui
enseigna tous les mystères de la cou-
leur. Lorsqu'il se crut assez habile
pour se livrer sans guide à son ta-
lent, il se rendit à Rome, sous le
pontificat d'Innocent X , et fut em-
ployé , avec les plus habiles artistes
de cette époque , à l'embellissement
du palais Quirinal.Les travaux qu'il
exécuta , et l'élude des chefs-d'œuvre
des grands-maîtres des diverses écoles
d'Italie perfectionnèrent sa manière ;
et il était dans toute la force de son
SAI
talent , lorsqu'il fut appelc
de Turin. 11 orna de ses 0
palais du roi et les maison
et il soutint le voisinage d
même. S'il le cède à ce dei
tre pour la grâce et Tarn
l'emporte sur lui et sur
{)Our la force et la magie
eur. Ses peintures à l'huil
diées avec un soin extrême
te de lui , dans la galerie d
une N. D. de douleur, q
sortie de la main des Cai
peignit aussi la coupole du
pital , et c'est une des r
fresques que possède la villi
On voit encore de ses pi
dans plusieurs autres villi
mont ; et comme il a
peint à Rome et à Venise
pas rare de rencontrer <
bleaux dans un grand nom
leries dont il ne sont p.
moindres ornements. C
mourut en 1705.
SA IX ( Antoine du )
Saxanus , né à Bourg , en
brassa l'état ccclésiastiqi
pourvu de bénéfices cous
Il avait été précepteur du (
voie , qui le nomma ensui
mônicr, et le chargea d'ui
sade à la cour de Françoû
goût pour les lettres l'ava
rapport avec les plus béai
de son temps, et sa protecti
fut pas inutile. Il mourut v
Il a laissé plusieurs ouvr
recherches des curieux, à
leur rareté. I. UEsperon
plinepour inciter les hum
bonnes lettres ( Paris ), ii
tit in - 4°. , goth. 5 Paris
in- 16. Cet ouvrage, écrite
dix syllabes, est divisé on 1
tics. L'auteur traite de l'ut
lecture , des bons et des m
SAl
théologie, de la philoso-
oit, de l'éducation, etc.
• quelques préceptes uti-
les dans un grand nom-
t communs et défigures
barbare. II. Petit fa-
iprcntif surnommé l Et-
discipline , Paris , 1 537,
i , 1 538 , in-8°. ; et Paris ,
• C'est un mélangedcvers
; pièces historiques peu
Le Blason de V église de
i , sans date , in-8°. On
r la description de cette
des plus belles de France,
P. Pacifique Roussllet,
ié l'b i stoi re. I V . Oraison
Marguerite d'Autriche ,
t Savoie et comtesse de
Elle a été traduite en
primée à la suite de l'ou-
'ad in , De antiquo statu
, i j4<). Le nom latin de
point été expliqué par les
rs de la Bibl. historique
et c'est mal -à -propos
puent , dans les Tables ,
Saxonus. V. La touche
éprouver Vami et le flat-
tée par Plut arque , taii-
iinw, et mise à l'usage
ar Antoine du Saix ,
7,108°. VI. Traité sirt-
Plutarrfue , de l'utilité
tirer dr s ennemis , tra-
rrr*i<>n latine d'Érasme.
• c«t joint au piécédmt.
Ue de Sobriété , compo-
ne , pour conserver au
\nté des religieux, Lyon,
». Cet ouvrage est écrit
11. Manptetis de pièces
nntenant plusieurs épi-
emblèmes , Lyon , 1 5 mj,
W— s.
Nicolas), compositeur
s des plus savants élèves
SiL
n5
de Léo , était maître de chapelle et
professeur an conservatoire de la
Pietà, k Naples. Il avait consacré le
cours d'une vie longue et laborieuse
à la formation d'une suite méthodi-
que de modèles sur toutes les parties
de la composition. En 1794, ce tra-
vail précieux fut publié aux frais du
roi de Naples , et avec une extrême
magnificence, sous le litre de Revo-
ie del contrappunto pratico , in-tol.
Déjà l'Europe accueillait ce nouveau
code de la composition musicale ,
lorsqu'un événement malheureux
vint le ravir à l'empressement gêné»
rai. Au milieu des desordres qui écla-
tèrent à Naples, en 1799, les plan»
ches de l'ouvrage de Sala , déposées à
l'imprimerie royale, furent volées
et dispersées. Les exemplaires en de-
vinrent très-rares; et le fruit de tant
de travaux n'aboutit qu'à le faire re-
gretter. On doit savoir gré aux édi-
teurs des Principes de composition
des écoles d'Italie ( Paris, 1809, 3
vol. , in- fol. ) de l'idée qu'ils ont eue
de reproduire la plus grande partie
des modèles de Sala , dans leur ou-
vrage, qui n'est que la réuuiou de
ceux de* plus célèbres compositeurs
italiens. Sala mourut, en 1800, près*
que centenaire. À — g— s.
SALADIN (Maler.-NasserYgi;s-
souf S al au - EDDYif , plus célèbre
sons le nom de}, sultan d'Egypte et de
Syrie, était d'origine Curde, et nauuit
à Tek rit sur leTigre,en 53*2 de l'hé-
gire ( 1 137 de J.-C. ) Son père, ainsi
que beaucoup de ses compatriotes,
avait quitté les monMgms du Curdis-
U11 , pour se mettre au service de
quelque petit prince de la Mésopo-
tamie; il avait alors le gouvernement
de Tekrit. On le nommait A'ioub
( V. ce nom). C'est de là que les prin-
ces de la famille de S iladin qui ré-
gnèrent après lui en Egypte , eu Ara*
8.«
n6
SAL
bie, en Syrie, et en Mésopotamie,
furent appel es du nom général d'Aïou-
bides.On rapporte que le jour même
de la naissance de Saladin , un frère
d' Aïoub , nommé Chyrkouh ( V. ce
nom), lequel devint fameux dans la
suite, ayant commis un meurtre,
Ajoub fut forcé de s'enfuir avec sa
Camille. Les deux frères se rendi-
rent en Syrie , auprès de Zengby,
prince d'Alep et de Moussoul , qui
remplissait l'Orient du bruit de ses ex-
Îloits ( F. Zenghy). C'était le temps
es guerres les plus vives entre les Mu-
sulmans et les Chrétiens d'Occident
établis en Palestine. Aïoub et Chyr-
kouh s'y distinguèrent et se signalè-
rent parleur courage. En récompense,
Ayoub reçut la ville de Baalbec en
fief* Mais après la mort de Zenghy,
le désordre s'étant mis dans ses états,
Ayoub fut obligé de quitter Baalbec,
et vint s'établir à Damas, auprès du
prince de cette ville. Cependant le
bruit des succès de Zenghy avait re-
tenti jusqu'en Occident; et une nou-
velle croisade s'était formée. Dans
le cours de cette guerre , Louis VII,
roi de France, et Conrad, empereur
d'Allemagne , étant venus mettre le
siège devant Damas , en 543 ( 1 1 48),
Aïoub y montra son zèle accou-
tumé , et perdit dans un assaut
son (ils aîné (i). Tel était, à cette
époque, l'enthousiasme religieux des
Musulmans , que six ans après, le
prince de Damas, menacé par les ar-
mes de Noureddyn, fils de Zenghy, de-
venu prince d'Alep ,ayant cherche son
appui dans les forces des Chrétiens,
fut abandonné de ses émirs et de ses
sujets ,et la ville fut remise à Nour-
(i) Quelques auteurs chrétien» ont dit que Saladin
eu| «cession, dans cette croisade, d'être remarqué
de U reine Éléonore , qui avait accompagne le roi
Louis Vil, et qu'il en hit aime'; mais il n'avait alors
que 4J^ ans , et virait dans la maison paternelle.
SAL
eddyn. Aïoub eutbeauco
à cet événement , et reçut
pense le gouvernement <
Pour son frère Chyrkou
resté au service de N
dont il commandait le
Pendant ce temps , le j<
din était auprès de son
vré aux amusements de
Rien n'annonçait encon
devait être un jour. On
ne s'occuper que de pla
aurait probablement pa
dans l'obscurité , sans un
qui développa soncaractèi
gea la face de l'Orient
L'Egypte, alors au nouv<
lifes Fatimides , était en
plus horrible anarchie. I
vivaient retires au fond de
et laissaient l'autorité à 1<
La seule prérogative qu1
conservée , c'était le droi
crer les usurpations de 1
très , d'être inscrits sur lei
et nommés dans les prière:
Les vézirs disposaient sei
mandement des armées ,
des finances et du gouver
provinces. Mais l'esprit
s'était emparé des émirs,
laient aussi s'arroger 1
Chawer, l'un des vézirs
implorer contre eux l'as
Noureddyn , ce prince hé
ment , parce qu'il était
que les Francs, à l'aide
arc, ne s'emparassent d<
Voulant les prévenir ,
Chyrkouh, le plus habile i
raux , de diriger contn
expédition. Ce guerrier ei
peine l'Egypte , et Chaw<
bli dans sa dignité. Mais
de n'ayant pas tardé à •
vézir appela les Francs
cours , et Chyrkouh fut
S AL
ypte. Il voulut 7 rentrer
s tard ; mais son cntre-
a par l'arrivée subite des
pe cette dernière expédi-
plns remarquable , ce fut
on au'y acquit tout-à-
Ltn. Il avait alors tren-
bataillede Babeïn, où
avait à combattre les
les Egyptiens , il com-
entre de l'armée , et eut
» part au succès de la jour.
issi preuve d'une grande
siège d'Alexandrie. Les
e cette ville , après i'a-
; dans leurs murs , me*
l'approcbe du danger ,
«lier. Deià les environs
pouvoir de l'ennemi , la
lait de provisions , et la
lait faible. Saladin , par
ie sa conduite , releva et
s courages abattus , re-
es les attaques , et donna
son oncle de venir le se-
b et l'autre retournèrent
lais le temps n'était pas
>bstacles devaient s'apla-
r-là1, c'était Amauri ,
salem, qui avait su ar-
efforts. Ce prince ar-
saos foi , voyant l'Egypte
ses forces épuisées , for-
ai de la subjuguer ( 1 1 08).
il arrive jusque* sous les
dire, lorsque Chyrkonh,
a tour par levezir, le mit
on, de concert avec Sala-
ouper la tète à Chawer, et
ce; et comme \\ mourut ,
après . Saladin lui suecc-
rh se Gt du consentement
>i le nommait A dcd-Lid in-
il et lit à peine sorti de
ce. Ce mai heureux prin-
"espoir de rétablir , smis
me ministre . r.iucicniie
SAL 117
puissance du khalifat, le choisit de
préférence aux autres émirs. Nour-
eddyn , lui-même , qui devait avoir
tant à souffrir de cette élévation ^
en avait été la première cause, en exw
géant qne Saladin accompagnât son
oncle en Egypte. Le jeune prince
était en effet d'abord parti pour
cette guerre malgré lui , et, ainsi qu'il
le disait dans la suite, comme un
homme qu'on mène à la mort ; mais
une fois parvenu au pouvoir, il ne
songea plus qu'à s'en montrer digne :
il commença par s'attacher les trou-
pes , en les comblant de largesses ,
et sut en imposer à la multitude par
une grande dévotion. D'une vie li-
cencieuse , il passa au régime le
plus austère , et s'abstint du vin
et de tout ce que réprouve la religion
musulmane. Cependant sa position
était fort difficile. D'un côté , il avait
à ménager Noureddyn, dont il dépen-
dait, et qui était fort jaloux de son au-
torité ; de l'autre, il devait se tenir en
garde contre lekLalife quiagissaitdcjà
secrètement contre lui. 11 avait aussi
à se défendre contre les préjugés re-
ligieux des Égyptiens. Un grand
schisme divisait les peuples maho-
métans ( Foy. Moez ed-daulah ).
Quelques-uns étaient pour le khalife
abbasside de Bagdad , d'autres pour
celui du Caire. Les deux partis s'a-
nathématisaient mutuellement, et se
traitaient d'hérétiques. Saladin, dé-
voué, comme Noureddyn, aux inté-
rêts du khalife de Bagdad, devait
donc user des plus grands ménage-
ments. Déjà les Égyptiens , qui d'a-
bord avaient applaudi à son élévation,
dans la crainte d'être subjugués par
les Francs, commençaient a montrer
de la résistance. D'ailleurs , Saladin
en s'em parant du pouvoir, n'avait
pu s'empêcher de satisfaire ses émirs
et les compagnons de ses victoires :
1 18 SAL
suivant Fusage de ce temps , il leur
avait distribué des terres et des bé-
néfices militaires , et il leur avait
jjonné part aux honneurs et aux em-
plois. Tout cela n'avait pu se faire
cfn'au détriment de beaucoup d'Égyp-
tiens. Bientôt les mécontents juré*
rent sa perte, et cherchèrent des auxi-
liaires jusque chez les Francs de
Jérusalem et les Grecs de Constan-
tinople. Mais Saladin découvrit la
conspiration, et punit les coupables.
Il déjoua, avec le même bonheur , les
efforts des chrétiens qui étaient venus
assiéger Damictte.Cependant le dan-
ger pouvait renaître à tout moment.
Noureddin fut d'avis de ne pas dis-
simuler plus long- temps , et de
, renverser le khalife fatimide, qui
était l'ame de tous ces troubles. Sa-
ladin, plus prudent, prépara peu-à-
Jeu les esprits. 11 fit enseigner la
octrine des pontifes de Baghdad
dans les collèges et les écoles ; res-
serra plus étroitement le khalife ;
et lorsqu'il en fut temps , il abo-
lit le khalifat d'Egypte. Les me-
sures avaient été si bien prises ,
qu'il ne s'éleva pas le moindre tu-
multe ; et comme le khalife vint
à mourir sur ces entrefaites , le feu
de la sédition s'éteignit peu-à-peu.
Cette mort du khalife, arrivée dans
un moment si opportun , a fait dire
à quelques auteurs chrétiens, que ce
fut Saladin qui le tua. Au reste, ce
prince reçut en cette occasion, du
khalife de Baghdad , le glorieux titre
de restaurateur de l'autorité du com*
mandeur des croyants. (Voy. Mos-
tady). Mais bientôt la division écla-
ta entre Saladin, lui etNoureddyn: ce
dernier , heureux dans ses entrepri-
ses, et dont toutes les vues avaient
été touruces contre les Chrétiens ,
aurait voulu couronner sa carriè-
re par la ruine entière des colonies
SAL
chrétiennes. Saladin , qu
mit tant d'ardeur à l'ei
ce dessein , craignit alors
eddyn , après avoir abatl
tiens , ne voulût l'abattre
et il ménagea les ennemi
misme. Cette conduite ind
eddyn; et dans sa colè
nifesta l'intention d'aile:
son lieutenant. Saladin
de son père, redoubla
ment de soumission , c
se faire traîner aux pieds •
dyn , la corde au cou , coi
criminel : mais au fond,
rait à repousser la force
ce; et son père lui-mêm
en particulier à ne pas ci
tant que , voulût-on seul
ger de lui une canne à .
devoir était de mourir pi
fléchir. Saladin, sentanl
division ne pouvait se tei
par une catastrophe, cnv<
temps là ,un de ses frères <
Nubie et l'Arabie heureu:
trouver un refuge au besoi
LIK EL MoADDAM , XXV
Pour Noureddyn,il se calr
et forma d'autres dessein
mourut au moment où il <
à entrer en Egypte à m;
(i 173). ( Voy, Noua EDi
lors la face des choses ch
ladinsehâta d'étouffer ui
conspiration qui avait éc
lui ; et, après avoir repouj
te sicilienne qui avait fai
rente devant Alexandrie
de &'cmpa/erdcla Syrie,
tréc était dans la plus gra
sion. Nourcddyn n'avait I
fils âgé de onze ans , et si
fant les émirs se disputai
voir. Sur ces entrefaites
tiens étant venus faire un
sur les terres de Damas ,
SAL
au grand scandale des Musulmans ,
iraient acheté leur retraite. Sala-
ria affecta de paraître révolte de
celle conduite : en qualité de vas-
ul du ûU de Noureddyn , il pro-
testa de son dévouement ; mais il
réclama hautement contre la fai-
* Liesse des émirs , et eut l'art de se
Îpreacutrraux peuples comme le ven-
geur de la religion offensée, a Vous
avez , échut-il aux émirs , fait la
; paix avec les chrétiens. Cependant
' les chrétiens sout nos ennemis com-
muns. Vous avez fait tourner au pro-
fit des infidèles l'argent destiné à
protéger les vrais croyants. C'est un
chac contre Dieu, contre son pro-
phète» contre tous les hommes de
faten. * Ces reproches n'ayaut pas cor-
rige les émirs, il eu mit quelques-uns
dans ses intérêts ; et, sous prétexte de
rétablir la tranquillité, il se fit livrer
Dam*» , prit ainsi II.nn.ili, Km os se,
et «ulin alla assiéger le fils de Nou-
reddiQ même dans Alcp. Dès-lors il
oc fut plu» possible de se méprendre
sur ses m t tut ions. Les habitants se
huèrent de prendre les armes , et
p. u Meurs princes de la Mésopotamie,
j irculide Noumldvu, accoururent;
laai* l«-ur> eflorts turent inutiles :
le fiî»*lcNoiiri-iMvii , pour coiimm-
wi Alcp. fut ubli^i: de céder Da
xi ls. avec la Mm* iiicii.lb -nale, et
d« rrroiiiuître riiidi:pciid.iurc de
.V*iA<hn . «j'ii nbhiit même, du kh.ili-
1t 'le lii^lulail. i .11 iliplume p.ir Ir-
qu*5 '• fm ■■'■■ "l.i. é Milih.in d"Kgvpte
r: ii >, ni*. |.t iiiiuiut' «i* (lijiliMiir ne
'."«kl a il HIC ll)!lik' il les lu .11% «.-.m x.
i:«Tt . «, j |Hi2t l-i. h ermic i]iu- 1 1 1"*-
i ■; » > tia !.!• *e |'i wji.is.i île les clcii'li c
« i i-.'.u'i-. I.i: .iu> ii'i j ii t , il sctuui-
l. c..:,i.i !,-«i limti-iis . il-- \
è §
>•>.* .iiiiiir 1 4i «l'alinni «nipii«c et
'h nhiU- |» il i%> l'I'.il.i »t d ms
SAL
"9
L« «
* » .impolies de lîauila- Il icviut
presque seul en Egypte, sur un dro-
madaire. Mais les années suivantes ,
il vengea l'honneur de ses armes, et
vainquit plusieurs fois les Chrétiens
Srcsdc Panéas, sur les bords du Jour-
ain. Son ardeur était extraordinaire.
Comme la terre avait été frappée de
stérilité, quelqu'un lui conseillant de
ne pas tenter Dieu, et de laisser pren-
dre haleine à ses peuples, il répondit :
a Faisons notre devoir, et Dieu fera le
sien. Aidons-le et il nous aidera.» En-
suite ii attaqua le sulthau d'Icouium,
qui demanda la paix ; puis se dirigea
contre les chrétiens de la Petite-Ar-
ménie , qui avaient fait des courses
sur les terres musulmanes. La guerre
finie, il reprît le chemin de l'Egypte,
et s'occupa d'objets d'utilité publi-
que. II entoura le Caire de l'eu ceinte
qui existe encore aujourd'hui ; bâtit
des collèges , des hospices , ainsi que
le château qui domine cette capitale,
et où résidèrent ses successeurs. C'est
là qu'est le fameux puits de Joseph ,
ainsi appelé du nom de Saladin, qui
le fit construire. Malheureusement
ces instants de repos ne furent pas
longs, et la guerre reprit avec tou-
tes ses fureurs ( 118*2). Le (ils de
Noureddyn venait de mourir sans
ci.f.mlN , et il s'agissait de savoir
qui aurait sou héritage. C'était en
v.iiu que ce malheureux prince
avait laissé ta principauté d'Alep
à sou cousin A*/, -cildyn , prince
tl<> Moii.s-uul , le plus puissiut de
mn p.iintl.s, tt le tcul qui parût ca-
p «l»li de Mettre un frein à l'ambition
»le S. il » iiu : /'<-> . Ma*'oi:i> A*r -
1 i»i»i> l ii frèie d\\//. ■ eddyn ,
luuuuié l'ui.i l-i'il t\u, pliure deSin-
lïj.n* , s'était f.iit ré- 1er Alcp , et
.1 « ait tim.iir Niitlj.ir eu échange.
A ci lie iiituw Me. >u lad in ne balança
plu» : il ht \al»»ir sou diplôme du
Lhalilc, quil'tlab^suit inaitrcdcrÉ-
120
SAI
gypte et de la Syrie , et se prétendit
investi d'Âlep jusqu'aux rives de l'Eu-
p h rate. Cependant il n'osait encore
lever l'étendard de la guerre , et crai-
gnait de soulever contre lui les Mu-
sulmans. Tout - à - coup , pendant
qu'il avait envahi les provinces chré-
tiennes, où il éprouvait une vive
résistance , il apprit qu'Azz-cddyn
et Émad-eddyn , excites par le pé-
ril commun, avaient fait un traité
d'alliance avec les Francs. Ces deux
S rinces lui parurent, par là- même,
échus de leur autorité; du moins
c'est ce qu'il affecta d'écrire au kha-
life de Baghdad ( F. Nasser Ledin-
allau). Dans sa lettre, il commen-
çait par flatter l'orgueil du pontife ,
en lui prodiguant les titras les plus
I>ompeux, et le représentait comme
e maître absolu de toute la terre ,
comme celui qui pouvait seul dispo-
ser des couronnes et des royaumes.
Ensni -c il pei çnait A zz-eddy n et Émad-
eddyn sous les couleurs les plus noi-
res, et lerr opposait sa propre con-
duite , ses guerres et ses succès con-
treles Chrétiens, ses services per-
sonnels envers le khalife, la ruine des
pontifes du Ci ire , ses ennemis , et
finissait par conclure que nul n'a-
vait plus de droit que lui à la pos-
session d'Alep, protestant d'ailleurs
de son désintéressement, et assurant
u'il n'avait d'autre but que le bien
e la religion. Non content de ces
menées, il corrompit la fî délite de
plusieurs des petits priuecs de la Mé-
sopotamie, qui dépendaient dcMous-
soûl; ensuite il passa l'Euphratc,
et attaqua Azzoddyn. La conquête
de Sindjar, H.»ran, Eiessc, Ainidc,
etc. , fut l'ouvrage de peu de temps.
Moussoul seul opposa de la résis-
tance. Aussi , renonçant d'abord ;i
son dessein, il se porta contre Alcp.
Dès qu'il eut occupé cite vilie , et
l
SAI
donné en échange a Émad - eddyn
son ancienne principauté de Sin-
djar, il retourna contre Moussoul,et
renouvela ses Attaques. Azz - eddyn,
pour obtenir la paix, fut contraint
de se reconnaître son tributaire v et
de lui faire hommage de sa princi-
pauté. Pendant ce temps , les Chré-
tiens avaient essayé de faire diver-
sion ; mais aucune de leurs entrepri-
ses ne réussit. La plus singulière de
toutes , et celle qui fut la plus sensi-
ble à Saladin , ce fut nne invasion
que Renaud de Châtillon, seigneur de
Karak t tenta du coté de la Mecque
et de Médine, voulant abolir la loi
de Mahomet au lieu même où elle
avait pris naissance. Quand Sala-
din en reçut la nouvelle, il ordonna
le massacre de tous les Chrétiens
que l'on pourrait prendre. On lit ce
qui suit dans la lettre qu'il écrivit,
à ce sujet , à son frère Mélik-Adel,
qui avait le gouvernement de l'E-
gypte : « Les infidèles ont violé
» l'asile et le berceau de l'islamisme;
» ils ont profané notre sanctuaire.
» Si, Dieu nous en préserve, si nous
v ne prévenions une insulte sembla-
» blc , nous nous rendrions eoupa-
» blés aux yeux de Dieu et aux yeux
» des hommes. Toute la terre s'elè-
» verait contre nous, en Orient et
» en Occident. Purgeons donc la ter-
» rc de ces hommes qui la déshono-
*> rent. C'est un devoir sacré pour
» nous. Purgeons l'air de l'air qu'ils
» respirent ; et qu'ils soient voués à
» la mort. » En conséquence, tous
les Chrétiens qui survécurent au dé-
sastre furent conduits les uns à la
Mecque, où les pèlerins musulmans
les immolèrent , en place des brebis et
des agneaux qu'ils ont coutume de
sacrifier chaque année; les autres me-
nés en tïgypte, où ils périrait de la
main des sofis et de tous ceux qui
SAL
■I signaler leur tèle pour l'is-
c. A la fin cependant , la paix
e , et Saladin garda ce qu'il #
iris. Ce fut alors que , libre
soin , il se livra tout entier
ncien projet d'expulser tous
ics de la Palestine. Leur pre-
a milieu de* provinces musul-
la paraissait un outrage à la
i de Mahomet. Les circons-
■e pouvaient être plus fa-
ts. A la venté, les rois Francs
tsalem dominaient encore sur
iste étendue de pays : leur
? s'exerçait sans partage sur
stine , la Phénicie et le lit—
s la Syrie jusqu'aux confins de
ic. Sur les côtes ou dans les en-
brillaientavec éclat Antioche,
, Beryte, Sidon, Tyr, Saint-
'Acre, Ascalon et d'autres
L'intérieur était hérissé de
ix et de places de guerre,
rn un mot, présentait encore
tnce delà force; et cependant
• était miné de toutes parts,
lors . 1rs provinces cluéticu-
aient 'IVtrc eufermées dans les
conquêtes de Saladin : la mer
bre ; mais les secours étaient
■s. Au dedans, le pays était
le entre une foule de princes
seigneurs , qui tous avaieut
intérêts particuliers. A Kau-
ruyale seule lût été donné de
air Tordre dans cette auar-
mais le roi de Jérusilem ,
Baldoii* IV ; venait de
• «ans eijf.ints. Son netcti,
cinq .in s, l'avait bientôt Mini
• tombe, et sa saur, a qi.i le
était échu , au lieu de le dé-
titre des maiu* ferme*, avait
oi\ , pour é|mti\ , d'un >iinplc
;i r. n>»inmê (ji;i de LuM^nau,
llliîc pOUI MHiti ni* un tiulie
l.ifil \ Voy. CJLI, XIX. 4i>;-
SAL m
Saladin n'attendait qu'un prétexte
pour reprendre les armes. On ne
tarda pas à le lui fournir. Renaud
de Chatillon , seigneur de Karak ,
avant vu passer sur ses terres une
riche caravane musulmane , l'enleva
en pleine paix. Telle était la confu-
sion générale , que personne ne se
mit en devoir de réprimer un tel
brigandage. Ce fut en vain que Sala-
din invoqua la sainteté des ser-
ments ; ce fut en vain qu'il eut re-
cours aux menaces : tout fut inutile.
Alors, décidé à se faire justice lui-mê-
me, il fit un appel général aux guer-
riers de la Syrie, de l'Egypte et de la
Mésopotamie. Tous répondirent à sa
voix. Un engagement eutlicu du côté
de Nazareth , entre une partie de l'ar-
mée musulmane et les Tem pliers et les
Hospitaliers, qui furent taillés en piè-
ces. Cependant 1rs Chrétiens se ras-
semblaient à Scforié, non loin de Na-
zareth. Tous les hommes en état de
marcher avaient pris les armes. Sa-
ladiu impatient d'en venir à une ac-
tion générale, faisait tout pour y
attirer les Chrétiens; mais ceux-ci ,
malgré ses provocations , ne quit-
tant point leurs fortes positions de
Scforié, il alla se jeter sur les fau-
bourgs de Tibéiiadc, qu'il réduisit
en cendres. A celte nouvelle, ainsi
qu'il l'avait prévu , l'année chre-
tieuc s'ébranla pour marcher au
secours de Tibériade. Saladin s'a-
vança aussitôt à sa rencontre , et
le surprit dans des lieux étroits ,
secs et arides , où elle se trouva
enfermés sans aucune r(>souicc.
1/armée musulmane ét.it enflam-
mée d'ardeur ; sa vue seule jetait
l'etfroi. Lu auteur arabe, témoin ocu-
laire, la compare, quaut au nor.bre,
au Cintre humain asscuihlv pour h:
jU^ar.cnL iLnue; . L<..->(«!ii<:hiu.1. u l-
Lucnt pas moins formidable». IjCui
ua SAL
nombre s'élevait au - dessus de cin-
quante mille; et , à aucune époque , le
royaume de Jérusalem n'avait mis sur
pied d'armée aussi forte. Les auteurs
arabes comparent leur marche à des
montagnes en mouvement , ou aux
flots 6l une mer agitée. Saladin avait
derrière lui le lac de Tibériade. Son
infanterie était au centre, et sa cava-
lerie sur les ailes. Dans leur position ,
engagés comme ils étaient , les Chré-
tiens n'avaient plus qu'un espoir,
c'était de s'ouvrir un passage à tra-
vers l'armée musulmane, un com-
bat eut lieu le vendredi 24 de rebi
second ( 3 juillet ), et dura jusqu'à
la nuit. Comme il fut sans résultat ,
on recommença le lendemain. Le pre-
mier choc fut terrible; mais déjà les
Chrétiens étaient épuisés par la soif,
et pouvaient à peine soutenir leurs ar-
mes. Pour comble de maux, Saladin
fit mettre le feu au sol couvert de bruyè-
res et d'herbes sèches, sur lequel ils
combattaient. Dcs-lors ce fut moins un
combat qu'un carnage. Les Chrctieus,
Eressés , accablés de toute part, tom-
èrent sous le glaive ou furent faits
Srisonnicrs. Tout fut perdu. Le bois
e là vraie croix , qui ne paraissait
que dans les grandes occasions , et
qui avait toujours passé pour le gage
assuré de la victoire, tomba au pou-
voir des infidèles. Le roi , le grand-
maître des Templiers , Renaud de
Châtillon et beaucoup d'autres sei-
gneurs furent pris : un petit nom-
bre seulement parvint à s'échapper.
Les auteurs orientaux , pour don-
ner une idée de ce dc'sastrc, rappor-
tent qu'en voyant les morts , on ne
croyait pas qu'il y eût de prisonniers ,
et qu'en voyant les prisonniers ,
on ne croyait pas qu'il y eût des
morts. Les cordes des tenus ne sailli-
rent pas pour lier les captifs. On en
voyait trente ou quarante attaches à
SAL
la même chaîne ; cent ou de
étaient conduits par un seul
, Tous ceux qui furent pris d<
suivant l'usage des Asiatiques
des vainqueurs. Il s'établit,
voisinage , des marchés pul
on les vendait par bandes,
un pauvre Musulman qui ei
gea un contre une paire de s
afin, disait-il, qu'on sût dai
te que le nombre des pri
avait été si grand , qu'on la
pour une chaussure. Cette ba
anpelée bataille de Tibériad
Chrétiens, et par les Arabes,
de Hittin, du nom de la coll;
roi fut pris. Quand le cari
cessé , Saladin reçut dans sa
. roi et les principaux chef
furent traités avec égard ,
Renaud, qu'il tua de sa mail
piation de son entreprise s
contre la Mecque. Il fit aus
toyablemcnt mettre à mort
Templiers et les Hospitaliers
bèrent en son pouvoir , afin
dans leur sang la guerre que
ligienx faisaient par état à 1
me. Il voulut même que ces l
exécutions eussent lieu par
des dévots de son armée , et
tcurs de la loi, comme s'il s
d'une action agréable àDieu /]
eut lieu le jour même de la
Le lendemain, dimanche, il 1
contre la citadelle de Tibérû
se rendit. Saint- Jean d'Acre :
Sidou , etc. ne firent aucune
ce. Au incine instant, de ne
f)artis musulmans se répandit
es campagnes , et y miren
feu cl à sang. Eu moins de de
toute la Palestine fut enval
calon , (pli Avait coûté aux C
plus de ciuquautc ans de gi
de travaux , ne tint que <
jours : mais la couquête qui
SAL
\rndm y et qu'il regarda cont-
ins glorieuse de son règne,
i prise de Jérusalem. Cette
rrccau do christianisme, il-
iar les exploits des héros de
ière croisade , ne résista que
rs (a). Saladio s'arrêta près
«s dans ses murs pour y réta-
erace de la religion musul-
Lrs mosquées qui, sous les
, a raient été converties en
furent pnriGées avec de l'eau
, et rendues à leur ancienne
ion. Deux Gis de Saladin ,
■e, son neveu, prirent part
onoeâ cette cérémonie. On
dans la ville, des collèges
communautés religieuses à
de* mahométans : mais Té-
Saint Sépulcre fut respectée.
la capitulation , tous les
ts du rit latin établis à Jérusa-
aient été considérés comme
, et ceux-là seuls devaient
n liberté , qui auraient payé
ut : tous les autres devaient
lires. Saladin se montra , en
rcasion , humain et généreux.
nie à tous ceux qui surtirent,
rres a?ec une escorte pour
server de toute insulte, et
,111 rien pour adoucir leur
I aurait séjourne plus long-
dans la ville sainte, sans les
ents qui rappelèrent à Tyr.
ille, dfpuU les malheurs des
ii4. était devenue leur prin-
onlrvart, rt le seul port en
recevoir les ser ours qu'ils
.Mit d'Orri-lmt. Son enecin-
r «ervi île refuge aux habi-
e la plupart des villes tom-
•*»•«) r*fi*ra • ■•■• ■• (-.n.; un titi-ltrdi ,
i ■■ »" . iw< m» } m il* !• «tiiiiinr i«i rllu
• -~}i.itr | «r i.» i.Lr*ttrf* . ipn ru rfairut
{ "»•*'.« «p.ln «ib(l-).»it «• d«Vf
SAL
iq3
bées au pouvoir de Saladin. Ce-
lait Conrad, Gis du marquis de
Montferrat , qui présidait à sa dc-
fense.Saladin déploya les plus grands
efforts pour s'en emparer. 11 l'atta-
qua par mer et par terre. Mais le
brave Conrad repoussa toutes ses
attaques; et l'hiver étant survenu,
les troupes musulmanes reçurent
congé. Ainsi se termina l'année
1 187 de J.-C , si féconde en grands
événements. L'année suivante, Sa-
ladin conquit les villes chrétiennes
de la Phénicie et de la principauté
d'Antioche. Cette ville elle-même
aurait subi le joug, sans l'hiver,
qui obligea Saladin à licencier de
nouveau son armée. Cependant on
commençait à parler des immen-
ses armements qui se préparaient
en Occident. On savait qu'à la nou-
velle de la bataille de Tibériade et
de la perte de la ville Sainte , l'Eu-
rope tout entière avait couru aux
armes. Ce mouvement s'était com-
muniqué rapidement à l'Italie, la
France, l'Angleterre, l'Allemagne.' A
l'intérêt religieux s'étaient joints les
intérêts de la politique et du com-
merce. Sous les rois Francs de Jéru-
salem , les villes de la Palestine et de
la Phcuicic étaient devenues le cen-
tre du commerce de l'Orient et de
l'Occident. C'est là que les épice-
ries et les productions de I Inde
s'échangeaient avec les draps de Ve-
nise et les productions de l'Europe.
Ainsi la pertede la Terre S liutc u'a-
vait pas seulement été une injure
à la religion chrétienne ; c'était
alors une calamité générale. De
peur d'être prévenu, Saladin se hâta
d'achever avec ses mamlouks la cou-
quetedes places chrétiennes de l'inté-
rieur. Ensuite il visita les villes qu'il
avait >ouuii.sCdSurlacotetct les mit en
état le défense. Sou intention était
1*4 S AL
de signaler la campagne suivante
Car la conquête de Tyr, Antioche,
'ripoli, et de tout ce qui restait
aux chrétiens. Il avait si peu l'idée
des forces qu'il allait avoir à com-
battre, qu'un amiral sicilien qui ,
à la première nouvelle des mal-
heurs de la Palestine, était accou-
ru avec sa flotte , lui conseillant
de ne pas s'exposer à une telle lut-
te, et d'accorder la paix, il répon-
dit qu'il s'inquiétait peu des guer-
riers d'Occident : a Qu'ils viennent,
» ajouta - t - il, qu'ils viennent , et
» ils subiront ce qu'ont subi leurs
» frères, la mort et la captivité. »
Mais au printemps suivant (i 189) ,
l'innombrable quantité de croisés
qui abordaient à Tyr , le Gt renoncer
à ses desseins. Les Chrétiens, prenant
bientôt l'offensive , allèrent former le
siège de Saint -Jean -d'Acre. Sala-
din y avait élevé de nouvelles forti-
fications; et depuis^deux ans l'on ne
cessait d'y travailler. Les croisés
se déployèrent devant ses murailles,
et furent à leur tour assiégés par Sa-
ladin. En même temps leur flotte
occupa la rade. Le siège dura plus de
deux ans. L'armée et la flotte chré-
tienne formaient l'élite des guer-
riers de tous les pays de l'Eu-
rope. La flotte n'y demeurait que
l'été.L'hi?er, à Papprochedes orages,
die levait l'ancre , et se réfugiait à
Tyr , ou dans les ports d'Occident.
La flotte égyptienne arrivait afbrs
avec des provisions , et secourait la
ville. Un grand nombre de femmes
chrétiennes, portant le hamois et
la cuirasse, combattirent à ce siège.
Dans les premiers mois , les croisés
ne firent aucun progrès : ils ne par-
vinrent pas même à cerner entière-
ment la ville. Chaque jour , ils
avaient à se défendre contre les sor-
ties de la garnison et contre les atta-
SAL
ques de Saladin. C'était le su]
dirigeait ordinairement ces i
La veille , dit un de ses bis
il se préparait pour le len
Telle était son ardeur qu'i
quelquefois plusieurs jours
sans manger. Ses émirs étai
cesse obligés de le modérer,
teurs arabes le comparent, à
à une mère qui cherche en
fils unique , à une lionne qui
ses petits. L'ardeur des Chrél
tait pas moindre. Les auteur
dans leur langage exagéré ,
rent leur impétuosité au <
ment d'un déluge ou d'une
furie. A la fin , le sulthan toi
lade ; et comme les cada
couvraient la plaine répand*
odeur pestilentielle, il se rel
son armée sur le mont Kh.
à quelques lieues de la vil
cœur était alors en proie a
vives angoisses. Instruit de
ments terribles qui se pours
en Occident , effrayé du 1
geincnt de ses émirs , il rec<
khalife de Baghdad. « Espâ
» écrivait-il , de la bonté c
9 que le danger où nous son
» lumera le zèle des vrais c
» Qu'est donc devenue l'an
» Musulmans , le zèle des gen
» Ce qui nous étonne , c'est
v l'union des infidèles , et la
» des vrais croyants. Voyezl
» tiens, comme ils viennent <
» comme ils se pressent à l'en
» font dans l'idée que par 1.
» veront leur religion. Les
» mans, au contraire, sont n
» courages , sans zèle pour 1
» me. » Pendant ce temps , l
tiens achevaient de fermer 1
de la place, lis se fortifiaU
leur camp , et ils en faisaien
pece de ville , où Ton voyait <
SAL
t marches, etc. Au orin temps
( i 190 ) , lorsque Saladin ré-
us ses anciennes positions , il
toutes ses communications
;et ne put plus correspondre
garnison qu'au moyen de pi
ou d'intrépides nageurs qui ,
, traversaient la flotte chré-
Alors les croisés tournèant
mrs efforts contre la ville*
ils minaient les remparts,
ils montaient à l'escalade ,
Us faisaient jouer leurs ma-
Mals la garnison faisait face
: elle repoassait les assauts ,
ait des sorties , et avec le feu
s , brûlait les machines de
Elle était vivement secon-
r Saladin. Ce prince , à clia-
aque des Chrétiens contre la
attaquait leur propre camp,
sur ces entrefaites que Pcm-
FreMéric Birberousse arriva
s confins de la Svric. Parti du
e T Allemagne, ce monarque
averse, en vainqueur, les con-
signées par le Danube, ainsi
npire grec et les états du sut-
'Iconium. A son approche,
ml mans furent saisis d'effroi;
oonçait qu'il allait faire pen-
i balance , lorsqu'il périt au
e d'un fleuve. Aussitôt son
se dispersa; les Chreticus,
?* de douleur, désespérèrent
fortnne; ils souffraient alors
disette et de diverses mala-
pidémiques : heureusement ,
n j'iurs après . ils reçurent
rr de grau-I.s secours d'Occi-
Ters le inètnc temps , ils ap-
: que les rois de France et
rt^rre s'étaient croises, et se
tient à venir les seconder. Le
courut metne que le pape
prendre part eu personue
ot«ade , et marcher â la tête
SAL
ia5
de la chrétienté. A cette nouvelle,
Saladin ne se crut plus en sûreté dans
son camp, et il retournaàKharouba.
On lit ces paroles dans une lettre
qu'il écrivit alors au khalife pour ré-
clamer son appui : a Les Chrétiens
» reçoivent sans cesse de nouveaux
9 secours plus nombreux que les flots
» de la mer , plus amers pour nous
» que ses eaux saumâtres. Quand il
» en périt un sur terre, il en arrive
» mille par mer. La semence se
» trouve plus abondante que la mois-
» son ; l'arbre pousse plus de bran-
» chesque le fer n'en peut couper. Ces
» ennemis de Dieu se sont fait de leur
» camp une forteresse inexpugnable.
» Ce n'est pas qu'il n'en ait déjà péri
» un grand nombre, à tel point que
» le fer de nos épées en est é moussé;
» mais nos compagnons commencent
» «i se lasser d'une guerre si longue.
» Hâtons -nous donc d'implorer le
» secours du Seigneur. Dieu , sans
9 doute , nous exaucera par considé*
9 ration pour notre maître , le com-
9 mandeur des croyants. Voila que le
9 pape des Francs impose aux Chré-
9 tiens des pénitences et des dîmes.
» Il les fait revêtir de deuil, jusqu'à
9 l'entière délivrance du tombeau de
9 leur Dieu. Mais vous, qui focs du
9 sang de notre prophète Mahomet ,
9 c'est à vous de faiic, eu cette cir-
9 constance, ce qu'il ferait lui même
» s'il était au milieu de sou peuple,
» car il nous a remis, nous et tous les
9 Musulmans, à votre garde. Ah ! plût
9 à Dieu que votre serviteur fût dcli-
9 vré des inquiétudes qui le tour-
» mentent: il volerait à votre seuil,
9 il exposerait au médecin de l'isla-
9 misme , â celui qui est comme son
» messie, le mal qui le ronge. Hélas!
9 il voudrait bien avoir d'autres nou-
9 vcllesâ vous donner; mais , au con-
• traire , il craint de vous faire un
iiù S AL
» tableau trop véridique de notre si-
» tuation , vu que ce serait vous affli-
»ger plus qu'il ne convient. Sans
» cela , votre serviteur vous dirait
» des choses qui vous feraient fondre ,
» en larmes , des choses qui vous
» fendraient le cœur. Cependant il
» tient ferme; il a toujours conûance
» en Dieu; il attend son salut de lui. O
» mon Dieu ! je me résigne d'avance à
» ce qui m'afflige et afflige les miens ,
» pourvu qu'il doive t'être agréable.
» Oui , nous serons fermes dans ce
» danger. » Cette lettre peint très-
bien l'état d'anxiété où était Sala*
din. L'agitation de son ame avait al-
tère sa santé; et lorsque les Chrétiens
vinrent l'attaquer , son plus grand
regret fut de ne pouvoir, à cause
de sa, maladie , prendre part à l'ac-
tion. Il fondait en larmes; fit peu
de temps après , quelqu'un lui con-
seillant de se retirer dans les ter-
res à cause de l'odeur mortelle que
les cadavres avaient répandue dans
les environs , il répondit par un
vers dont l'équivalent est ceci : Eh !
que m'importe de mourir pourvu
que les ennemis de Dieu périssent
avec moi. Ce qu'il y a de fort remar-
quable , c'est qu'en cette occasion ,
au milieu des attaques les plus, vives, il
se montra constamment humain en-
vers les prisonniers chrétiens , et
qu'il adoucit de tout son pouvoir les
maux de la guerre. Cependant l'hiver
ne tarda pas à venir. Saladin était
toujours à Kharouba , où il recevait
des vivres des provinces voisines.
Pour les Chrétiens , ils se trouvèrent
dans l'état le plus déplorable. En-
fermés dans un lieu très-resserré, ex-
posés aux pluies de la saison , en
proie aux maladies épidémiques ,
privés de tout secours depuis que la
mer n'était plus praticable , affaiblis
par de nombreuses désertions , ils
SAL
souffrirent tous les gen:
sères. Saladin profita <
ment pour renouveler L
de Saint Jean -d'Acre. Il
çait alors à se rassurer,
gique de l'empereur Fré
vivement frappé son in
et il croyait y voir la mai
qiu^ se déclarait pour lui.
pieux enthousiasme, il ci
sort de Frédéric à celui d
englouti dans la mer en \
le peuple de Dieu. Mais ai
de l'année suivante ( 1 191
rances furent encore déçue
Auguste, roi de France , >
roi d'Angleterre , arrivèi
grandes forces. Dès-lors, I
cre reprit avec une nouv
on passait les jours et le
battre; et la garnison ne s
contre tant d'attaques. E
ladin cherchait à faire dii
Chrétiens défendaient le
chements et dans le m<
ils harcelaient la ville. (
que le sulthan écrivit de
tés pour intéresser les
à sa cause. Il hésitait i
au khalife, vu le peu
qu'il en avait tiré. Ce
péril ne cessant de
il lui écrivit : « Votre
toujours pour vous le
Sect; mais il se lasse
'avoir sans cesse à 1
sur nos ennemis , dont
ce et la méchanceté de*
plus en plus redoutables
mais les hommes n'ava
entendu un peuple qui as
assiégé , qui resserre et e
Vouloir déterminer le n
Francs, cela serait impos*
gination elle-même ne s;
représenter. On dirait qui
eux qu'a été fait ce vers
SAL
tous les peuples avec
tes diverses. C'est au
îous manquons <Ti liter-
ies entendre (3). Ces
Dieu imaginent tous les
e nouvelle malice. » Le
lettre était sur le même
i , Saint- Jean -d' Acné se
ppc- Auguste remit à U
etourner dans ses états ;
rit le commandement de
y. Philippe , XXXIV ,
ition des Croisés était de
la terreur qu'inspiraient
pour marcher à la déli-
ville Sainte : ils suivirent
la mer. Telle était leur
ils renversèrent d'abord
taries. En vain Saladin
es harceler. Au combat
es soldats , s'étaut trop
rent mis en déroute ; et
;t mille d'entr'eux. , sui-
ssion de Boha - eddyn ,
le martyre; la frayeur
qu'ils if osèrent attendre
. dans Ascalon. Ce qui les
le plus , c'est qu'après la
de Saint -Jcan-d Acre ,
yaut pu s'accorder avec
l'exécution du traité,
meut ma :>s acre les sol-
iinisou , au nombre de
Les Musulmans crai-
prouver le même sort,
e Si l.id m , qui avait
lelé Iafl-i , Césarée, Ar-
jtres places du second
empêcher les Chrétiens
r , détruisit aussi Asca-
t de cette grande rite lui
Lie. Son historien Boha.
«le U l»t-i'if f'Mif|u* . i|ui >'r<ait
Iff mm X't^i'Umrmrnl «!»■• pr'iQwri
I r«tw»u «i'-rixtix*, mm <{V rvux
iitaïUNrtluwA T.
SAL 127
eddyn, qui était alors auprès de lui ,
rapporte que lorsqu'il arriva devant
Ascalon , il ne put retenir ses lar-
mes , et qu'il dit : « J'aime beaucoup
mes enfants; mais il m'en coûterait
moins de les sacrifier, que d'ôter
une seule pierre de ces murailles* »
Dès lors ses efforts se bornèrent à sau-
ver Jérusalem. Non content d'en ré-
parer les fortifications, il fit dévaster
les environs , et occupa , avec son
armée , les hauteurs voisines ( 1 19a).
Cependant, au seul nom de Richard,
l'alarme devint générale. Boha-cddyn
rapporte, comme témoin oculaire,
qu à l'approche du roi, Saladin as-
sembla sou conseil. Le sulthan était
en proie à la plus vive agitation, et il
n'eut pas d'abord la force de parler.
Enfin il dit aux émirs : «Vous savez
que vous êtes , en ce moment , le bou-
levard de l'islamisme et son unique
défense ; vous savez que vous avez
dans vos mains le sangdesMusuImans,
leurs biens , leurs familles: sans vous,
l'ennemi ne rencontrerait plus d'obs-
tacle. Si , ce qu'à Dieu ne plaise ,
vous veniez à perdre courage , c'en
serait fait de nous tous; les Chré-
tiens bouleverseraient le pays et le
mettraient sons dessus dessous , com-
me l'ange Sigil pliera, au jour du juge-
ment, le livre des actions humaines
(4)* Vous en êtes responsables : c'est
pour cela que vous avez été choisis
entre tous les Musulmans , et que
vous êtes entretenus à leurs frais : l'is-
lamisme tout entier atteud son salut
de vous. C'est tout ce que que j'ai à
vous dire. » A ces mots , les émirs s'é-
crièrent : « 0 notre maître! nous
sommes tes esclaves et tes serviteurs;
ce que nous possédons c'est de toi
[\) L'*m* Si*»! rat n lui qui f«t « liargr «T«ciinr
jirar pur )'*ir Vn «ctitM» dêt !*•■*«<-*. U •• c»l
paria timm U Co**ù , **ir«U XII , v. i<4>
ii8 S AL
que nous le tenons. Nous n'avons h
nous que nos têtes, et elles sont à ton
sservice. Par Dieu ! aucun de nous
n'hésitera à te soutenir jusqu'à la
mort. » Mais après le conseil , les
mamlouks et les soldats s'assemblè-
rent en tumulte, menaçant de se sou-
lever : a C'est imprudent , dirent-ils ,
c'est vouloir compromettre inutile-
ment l'islamisme. Que ne tentons-
nous plutôt le sort des combats ! si
Dieu nous accorde la victoire , l'en-
nemi est perdu , et nous lui enlevons
ce qui lui reste. Si nous sommes vain-
cus , nous renoncerons à Jérusalem.
Après tout, l'islamisme en était-il
moins glorieux lorsque nous n'avions
pas cette ville? » Ces paroles causè-
rent à Saladin la douleur la plus vive.
Son historien rapporte que le soir ,
lorsque les émirs , suivant l'usage ,
s'assemblèrent auprès de lui , if pa-
rut fort abattu. Après la prière ,
quand les émirs commencèrent à se
retirer, Boha-cddyn resta avec lui et
ils passèrent ensemble la nuit en priè-
res. Le lendcmaiu , l'armée chré-
tienne se retira tout à-coup. Saladin
ne douta pas que Dieu n'eût vou-
lu faire uu miracle en sa faveur.
La vérité est que les Chrétiens étaient
divisés. Malheureusement, une fois le
but principal de la croisade manqué,
il ne fut plus possible de retenir les
soldats : la plupart abandonnèrent
leurs drapeaux. Richard, resté avec
peu de forces, apprit, vers le même
temps , que des troubles s'étaient
élevés en Angleterre: il dut songer à
s'en retourner. Une seule chose le
retenait, c'était l'intérêt de sa gloire
et le desir d'obtenir une paix hono-
rable : mais plus il se montrait impa-
tient, plus Saladin concevait d'espé-
rances ot opposait de difficultés. Il
craignait d'ailleurs que si l'armée mu-
sulmane était une fois licenciée, il ne
SAL
fût plus possible de la réunir d
veau. Aussi les négociations du
plus de six mois, pendant lesqt
ne cessa presque pas de se batt
deux princes se traitèrent coi
ment avec politesse et générosi
chard fut souvent malade; ctS
lui envoya des fruits, de la m
tout ce qui lui était nécessaire
le sulthan était toujours infle
Il ne fut vaincu que par les ins
de ses émirs et la mauvaise v
de ses soldats. Au combat de
Richard , n'ayant qu'environ
cents hommes , brava tous ses «
sans que les Musulmans yod
se mesurer avec lui. Saladin fut
siblc à cet échec, que, quelque
après, le roi d'Angleterre étant
malade dans la (Ta , il n'osa pa*
gré sa faiblesse , aller l'att
Enfin la paix se fit pour tro
et quelques mois (août ncp.)
tôt les deux peuples se mêlère
suivant un auteur arabe , on «
qu'ils avaient toujours été c
frères. Les chefs se firent de
sents. Saladin donna des chevai
bcs , et les Chrétiens des casqi*
cuirasses , des épéesd'Allemagi
émirs musulmans et les sei
chrétiecs jurèrent le traité.
Richard et Saladin , ils se o
tèrent réciproquement de lei
rôle. Chacun garda ce qu'il av
n'y eut d'exception que pour
Ion , dont Richard avait rele
ruines , et qu'il fut obligé d'al
Saladin lui laissa en indemi
moitié de Lidda et de Ramla.
traité , il était permis aux p<
chrétiens de visiter Jérusalem
sans armes. A l'instant, les s
chrétiens se précipitèrent vers
le Sainte, pour s'acquitter de le
lerinage. Saladin s'y rendit lui-
poor veiller à leur sûreté. Il L
SAL
Jcs Tivrcs, et reçut les chefs
blc. Les auteurs chrétiens
>luà rapporter les Lods trai-
dont il usa envers eux : dans
re c'taient des évoques 9 des
des seigneurs; et sa politique
it à les contenter, pour <ju ils
it plus tentés de revenir. Il
pas tenu à lui que l'Occident
ier fit le pèlerinage, pourvu
te on laissât ses étals en repos,
chard se mit en mer; et Sa-
rnria son armée. Il comptait,
ration du traité, reprendre
s , et subjuguer les débris des
chrétiennes. C'est par là
justifia auprès du khalife de
l , qui sans doute avait été
nt de la paix (5). Il com-
cependant à se ressentir des
de cette longue guerre. Pour
ent , si l'on en croit Boha-
il se serait borné à faire
nage de la Mecque , et à jeû-
r tout le temps qu'il n'avait
ire pendant les hostilités. En
r9 il se reudit à Dama*, pour
ir sa m oie. Son entrée dans
c fut des plus touchantes : les
a, qui ne l'avaient pas vu dé-
finir* années, se portèrent ail-
le lui, et firent éclater la joie
vive. II s'occupa aussitôt des
de l'état , et reforma divers
i famille et la plupart de sts
liaient auprès de lui ; il se de-
rec en\ des soins de l'cm-
>h.i-fiMyu rapporte que des
diurs chrétiens étant vcmis
» pour lui demauder audien-
» ■*■ 4* »ti m i»'i Ir lirjrr f'att - i-t|-l vu
0* ut* • f i «J.i 1> • ■ («lt d'uti v*«wl «lu Vli-i-
- «in. M*i« maigri m titttfU4r rt
j*-.r L «l«l <!•■ Ij rrli^i-.ii ruu«iJiiwnr ,
■ ••!•? • «I»» |ifi fri-li'iiif iiu'il rr^aril^it
•»fr»|-riM-« mi lr% <Jm.t«<lii fnuiP. ri w
■♦* |r>cff pu«t lui cuiller uu
A— T.
XL.
SAL
"9
ce, le trouvèrent avec un de hs plus
jeunes Gis, prenant part à ses jeux.
Cet enfant fut si effrayé de voir des
hommes habillés à la franque, sans
barbe, et les cheveux courts, qu'il
se mit à pleurer , et que Saladin fut
obligé de remettre l'audience à un
autre jour. Cependant sa santé pa-
raissait se rétaolir. Il fut , pendant
quinze jours , absent de Damas , pour
se livrer au plaisir de la chasse. Mais
ses idées de conquêtes ne tardèrent
pas à se renouveler. 11 avait remar-
qué que les Musulmans le regardaient
comme le défenseur de rislamis-
mc : dans le cours de la guerre pré-
cédente , il avait vu accourir sous
ses drapeaux des guerriers de tous
les pays. Il en était venu de l' Asie-
Mineure et du fond delà Perse* Avec
la gloire dont il jouissait, il ne dou-
ta pas qu'à son approche tous les
peuples ne se soumissent à lui. Il
résolut donc d'en vahir à-la-fois l'À-
sic-Mineure, la grande Arménie et
F Aderba'idjan. Son frère Mélik-Adel
et son fils Afdhal devaient être de
l'expédition. Adtl avait d'abord été
d'avis de commencer par la grande
Arménie, car il avait la promesse
d'en devenir souverain. Afdhal , au
contraire eût voulu envahir d'abord
l'Asic-Mineure. a Petits esprits, vues
» étroites , leur dit Saladin , je me
» charge à moi seul de réduire l'A-
» sic-Mineure. Pour vous , vous irez
» conquérir la grande Arménie.
» Quand j'aurai uni, j'irai vous trou-
» ver, et nous envahirons l'empire
» d«s ancieussulthans de Perse. «Les
préparatifs ne furent pas longs. Dé-
jà le rendez-vous était donné , lors-
que Saladin mourut à Damas, après
quelques jours de maladie, le 4 mars
1 1<)3. Sa mort causa un deuil géné-
ral dans la ville. An rapport de Bo-
ha-eddyu, ses sujets le pleurèrent
9
i3o
SAL
sincèrement : tous auraient sacri-
fié leur vie pour sauver la sienne.
H laissait dix -sept fils et une
fille. Les trois aînés auxquels il a-
vait partagé ses états de son ri-
vant, les conservèrent après sa mort.
Les autres vécurent en simples par-
ticuliers. Afdhal , l'aîné de tous ,
eut Damas et k Syrie méridionale ,
avec le titre de sulthaii, ce qui lui
donnait une espèce de suprématie
sur tous les autres ( Fojr. Mélik»
el ÀFDttAL ). Aziz eut l'Egypte ,
et Dater , Alep. Ceux de ses ne-
veux qui avaient des principautés ,
s'y maintinrent également. Quant à
son frère Mélik-el-Adel , qui l'avait
puissamment aidé dans ses conquê-
tes, il avait col. pté sur un royaume
et il fut très -fâché de n'avoir que
ce qu'il possédait auparavant, c'est-
à-dire , Karak et quelques villes
de Mésopotamie. Mais comme la
discorde éclata bientôt entre ses ne-
veux, il profita de leurs divisions
pour les dépouiller , et réunît sous
ses lois l'Egypte et la Syrie ( Voyez
Mélïk el Adel ). Daher seul par-
vint à conserver Alep, et la trans-
mit à ses enfants. Mais*) soixante
ans après , sa postérité fut étciute
par les Tartares. Un si triste résul-
tat d'une si longue suite de tra-
vaux et d'usurpatious a donne lieu
à l'auteur arabe Ibn-Alatsir de re-
marquer que rarement les chefs de
dynastie et ceux qui se fraient les
premiers le chemin du trône, trans-
mettent le pouvoir à leurs enfants ;
qu'il vient ordinairement un frère
ou un autre qui s'empare de tout, et
qu'ainsi justice est faite , même dès
cette vie , des crimes de l'ambition
(6). Deux passionâ agitèrent le rè-
(6) (Mn lea kthmi d'Àlep , de Damai «1 d'E-
gypte que poMcdrmii In descendant* de Saladiu * '
SAL
gne de Saladin , l'ambition el
ne contre les Chrétiens. Il f
pour être vézir. Il fut ingral
Noureddyn, son maître et s<
f ai leur, pour être indépendai
horriblement injuste envers i
la famille de ce prince, pour
dir. Et qu'on ne croie pas <
de bonne-foi , lorsqu'il flatt
gueil du khalife de Baghdad,
dant outre mesure son autori
porcllc. Il n'étendit celte
que pour l'exploiter à son
et il changea de langage loreq
n'en avoir plus besoin. L
rc acharnée qu'il fit cnsii
Chrétiens dérivait du même
pc. Il voulait surfont être m
leur pays. Il est vrai qu'i
cette guerre commencée, il y
ardeur inconcevable. Dans
tion de son zèle fanatique ,
serait pas borné aux coloni
tiennes; il aurait voulu co
ses exploits par la conquête
lie, de la France, et y fair
pher les Icis de Mahomet. S
se à une lettre de l'emperea
ric- Barber ousse, et une coni
qu'il eut avec Boha-eddyn m
aucun doute à cet égard. Il
la guerre contre les Cbrét
guerre sacrée , et en parlai
il les qualifiait d'ennemis d
Cette passion furieuse le rem
quefois barbare. Son hifto
sure que le plus sûr moye
plaire était de flatter ses
et il avoue que ce rao
réussit à lui-même. Mais, c
de son frere , il y «Tait «lois trais
de la dynastie de* Aiuubida«f dont dtm
deux ftries.de Saladin, regnaieot l'wasd
(V. MÉL1K. EL MoADRXll , XXVUJ ,
coude U Hamab, eu Syrie; la trtMeièaae
dait du fameux Aaad-éddyn Cbyrcoak
gouvernait Heosesse. Il s'en forma d*«ata
putamie; niais elles m fondirent Imstaa à
rhe de l'Egypte , à l'exceptien de ce
kaifah , qui ne finit que »}6 ans aprra S»
SAL
, celte haine ne se rap-
x Chrétiens que comme
i corps de nation. Du mo-
is «fuient abattus, il les
i autre œiî. Non-.«eulcmcnt
» Chrétiens copules d"É-
rs eu assez grand nombre ;
ipecta leurs privilèges, et
eJques-uns à son service.
;ra même plus d'une fois
inmain envers les Cbré-
nnemis. Nous avons cité
ndiiite lors de la prise de
Gomme on lut repro-
e démence ,, il repondit:
moi faire : j'aime mieux
n aillent contents. » C'est
plique les éloges magni-
méane exagérés que quel-
irs chrétiens du temps,
ement les Italiens , ont
iL Ces éloges sont tels ,
aie peut-être rien dans
s arabes qui soit au-des-
actêrc de Saladin était, au
et généreux; et l'ambition
pis entièrement perverti.
al «ne morale pure. On en
r le discours suivant qu'il
e temps avant sa moit, à
hher,en le renvoyant dam
memeat. « Mon fils , lui
e recommande la crainte
source de tout bien. Fais
m le et tu v trou-
leur. Aie toujours le
>rrrur ; car le sang ne dort
cslle aux intiiicLs de tes
t tiens-toi au courant de
Tu es pour eux mun mi-
ni nie tu IV* de Dn'ii. Aie
Bteoter les émirs. \vs grand*
•t les gens en pLrc. C'est
»nnes tua tucres que je suis
i ce degré de puis>ani e. Ne
rancune contre personne;
i tommes ions inoruls. •
SAL
i3i
Une des choses qui contribuèrent le
plus à la grandeur de Saladin , ce fut
son extrême libéralité. Dans toutes
m conquêtes, il ne se réserva jamais
rien pour lui , et il abandonna tout le
butin aux soldats. En parvenant à la
dignité de véiir , il commença par
distribuer aux émirs et au peuple
les trésors de son oncle Cby rkouh. Il
fit de même à la prise de Damas ,
lorsqu'il devint maître des richesses
amoncelées par Noureddyn. On rap-
porte , à ce sujet , qu'il chargea de
la distribution un des anciens émirs
de Noureddyn, lequel avait contribué
à le rendre maître de la ville. L'émir
commença par se servir lui - même;
mais il n'osait remplir toute la ca-
pacité de sa main. Saladin s'en étant
aperçu, lui en demanda la raison.
« C'est, répondit l'émir, qu'un jour,
dans une distribution de raisins secs,
Noureddyn, m'ayant vu puiser par
grandes poignées , me dit qu'il 11*011
resterait pas pour tout le ponde. »
Ces paroles firent rire Saladin ; el
il dit que l'avarice était faite poul-
ies marchands et non pour les
rois ; qu'il ne tenait qu'à lui de pui-
ser à pleine main ; et que .si une main
ne suffisait pas , il pouvait les \
mettre toutes deux. Cette libéralité
n'était pas seulement 1111 moyen
politique de gagner les cœurs :
elle provenait d'une facilité de ca-
ractère poussée à l'excès. Plus d'un"
fois il lui arriva de manquer du ne
cessairc ; et à la fin son trésorier ci ut
devoir tenir de l'argent en reseivc
pour les is imprévus. Saladin était
naturelle teut si poitc à la doueeur ,
que son autorité en souffrit. Il m
imposait peu a ses émirs et à ses ser-
viteurs ; cepeiifUnt retfe facilite ci<*
caractère ne ^'étendait pas jusqu'aux
choses de religion : apprenant qu'un
jeune homme d'Alep professait de*
i3i
SAL
opinions impies , il le fit mettre à
mort. Son attachement pour l'isla-
misme était sans bornes, lien ob-
servait le jeûne et les pratiques.
Peu de temps avant sa mort, son
médecin lui adressant des repré-
sentations ; il répondit : a On ne
sait pas ce qui peut arriver, le
plus sûr est de se mettre en règle. »
Uu de ses coûts les plus vifs était
la lecture du Coran. Il le lisait
et le donnait à lire à ses gens. Un
jour qu'il vit un pauvre musul-
man se le faire lire par son fils ,
il fut si touché de ce trait, qu'il
leur donna de l'argent et des ter-
res. Il aimait Tordre dans l'admi-
nistration, et maintint une justice
sévère. En s'élevant au pouvoir , il
diminua les impôts; et, malgré ses
guerres continuelles , il ne les rétablit
plus. Cependant il ne sut pas se met-
tre au-dessus de son siècle et de son
IM y s , ni donner à son gouvernement
a solidité qui lui manquait. On est
surpris de lire dans Boha-eddyn, té-
moin oculaire, qu'au premier bruit
de sa maladie , les marchands de Da-
mas fermèrent leurs boutiques , que
l'on évacua les marchés; et que cha-
cun mit ses biens en sûreté. Le même
historien rapporte, d'un ton d'admi-
ration et comme une preuve de la dou-
leur que les habitants eurent en per-
dant Saladin, qu'à sa mort, aucun
d'eux n'j songea à piller la ville.
Ce prince était très -exact à ren-
dre la justice; et quand ses affaires le
lui permettaient , il la rendait lui-
même. Dans ces sortes de cas, il
allait au tribunal, et siégeait, as-
sisté de cadis et de gens de loi. Qu'on
fût grand ou petit , tous étaient égaux
devant lui. Un jour qu'un marchand
arménien le cita injustement , non-
seulement il comparut en personne ,
mais 9 après le jugement , il fit don
SAL
au marchand d'une som
comme récompense de I
nion qu'il avait eue d
ses juges. On ne peut s';
en être étonné , à l'étra:
te qui régna dans le mê:
et l'on ne peut expliquer
quences de notre nature
de plus singulier, c'est
ayant commis tant d'i
postérité s'est plus occ
vertus que de ses vices ;
cas où l'intérêt le dirige;
tucllement généreux;et r
sanf comme la générosil
des hommes (7). La vie
ne de Saladin ont ex<
me d'un grand nombre
Boha-eddyn, parmi les
bes , est un de ceux qui €
parlé. Il est partial , et 1
qu'un côté des choses* A
Saladin eût été un hoc
ment voué aux plus min
tiques de dévotion, et ne
guerre que pour l'honn*
ligion ou sa défense pen
rin est celui d'entre les <
a le mieux traité le raéi
Marin, XXVII, 1 58). «
n'a pas eu à sa disposition
tériaux nécessaires , et
son héros. Il existe, à I
que du Roi, deux Vm
tes de Saladin , l'âne «
naudot, l'autre par Galt
teur des. Mille et une
(7) Plnsicurs traite de de
de justice, qu'on a néglige de
verairnt de peindre Saladin et }g
que lui ont prodigues a l'cnvi
les Musulmans , honneur que ce
ge qu'avec saint Louis. Ces elogi
achetés; car il favorisa pen les pot
lettres. Saladin avait les vertos ,
chevalerie : il paraît Qu'il en conm
vilégefl , et qu'il s'en fit conférer la
fro v de Tboron , suivant le* ans ,
Tiltériitde, selon roninian la nias
YOrdène dm Chevalerie publie p
ru, 17%, in-ia,
SAL
crt n'est qu'une ébauche. Jus-
oci ne pouvait se faire une juste
du caractère et de la politique
aladin, faute de connaître les
n qui Tout le mieux dépeint.
La composition de cet article ,
fait usage de pièces nouvelles,
bliérs , pour la première fois ,
M. Beinand. Elles se trouvent
la féconde édition des Extraits
'eurs arabes, relatifs aux croi-
ra insérés au second volume de
biioihè'fue des croisades , ou-
qui fait suite à Y Histoire des
uLes de M. Michaud.
M— n et R — d.
LADIN II, ou Mlmk ei.-ha-
ai. %h-ldi)tpi Yolsouk, arrière
ûls du précédent , n'avait que
ibs lorsqu'il fut proclame sul-
d'AJep , à la mort de son père
. el-Âzii Mohammed, l'an 034
6 \ Son aïeule, Daifa Khatoun
rrna l'état pendant sa mi nu rite.
ter suivante, il s'allia, parundou*
unage, au sulthan d Iconium,
h-eddyti Kai-Khosruii , en
*ot sa sœur , et eu lui donnant
nue. L'an Ii38 ; i x Jo) t les trou-
l'Alrp commandée* par Mclik
udbam Tour jn- Chah, grand-
du tolthan , furent taillées en
s par les K hou arcs miens, qui ,
i* la mort de leur .souverain
Djilil-fmmn M IMvItl.n^r ),
rail etc chasse de .ses élat« par
«rtarc* , ravi gai eut l'Asie oc-
tale, et sv Montraient plus h.ir-
»j-k- lnir» vainqueurs Deux ans
.«"rui. ilun i.tx .iineii'âli urlour
prir.rrii'hmesH*, qui i ••iriiii.iii-
I ^rmec ilu vik|(},iM, tl'Alcp. A
»rl de la revente, qui s'était
tx' 'i fli^n*- tillnl'i rrlrlirr Mé-
\ le! /'. i-i. nom , > ilai lin
'. -j (ri i/r- ans. h s rriH,% d'i çou-
•:• '■'. I.v* «Cmiis qii'il efimvi.
SAL i33
en 64 1 ( iï4^ ) » au sulthan df Ico-
nium, son lïca u -frère , ne purent
cm jucher celui ci d'être vaincu et
dépouillé de ses états par les Tarta-
res. Mais, loin de profiter de cette
leçon , prélude d'une autre bien plus
terrible qu'il devait lui-même rece-
voir d'eux , il forma des projets am-
bitieux. Il força son parent le prince
d'Émcssc à lui céder cette place eu
échange de Tell-Hascher. Cette usur-
pation allait lui attirer 1111e guerre
fâcheuse avec le sulthan d'Kgypte
et de Damas Nedjm - eddyn Aï-jub,
qui déjà assiégeait K messe , en 4 M
( 124^)9 lorsque la nouvelle de
l'apparition des Français sur les
cotes d'Egypte rappela Nedjm cd-
dyn dans ses états ( for. Nkdjm-
eudyn et Louis IX). Délivré de
ce puissant ennemi , Saladiu at-
taqua Rcdr-rddyn Loulou , roi de
Moussoul . mit ses troupes en fuite
et lui enleva Ni.sibin, Dara et Kcr-
kisiah , qu'il abandonna après les
avoir pillées. La destruction de la
branche des Aïoubides qui régnait
en Egypte ( Voy, Mklik 1.1. • moi-
du a m Tolhan Cii aii) . animent i la
puissance de la branche d'Alep. Les
Damascéniciis n'ayant pas voulu
se soumettre aux Mamlmik<, M1'» Je-
taient reudns inaîtus de l'Egypte ,
appelèrent S.dadiu dans leur \illc,
cl le reconnurent soiivciain en (t\H
( iir»o>. Fier d'un Ici succès, il
crut pouvoir couquéiir l'Egypte , et
se mit en marche, la même année,
accompagne de plusieurs princes de
m famille : «nuis la mésiiitelli^t née
les ayant désunis , ils furent vaincus
par les Mamlouk'i [ /'«»>. Aii-i.k \
Oueiqucs-uns dciiicuri rent priM»u-
niers ; et .sdadiii retourna préci-
pitamment «m .Sviif . *ans omt
pioliler d'un a\Mi:t ip'.j'ie m-* tru'i-
pes .iH:p»i.,!M|i,« .' \ iii lit ri"iup«*ile.
134 S AL
Trois ans après, il conclut la paix
avec les Mamlouks , qui gardèrent
l'Egypte et lui laissèrent toute la
Syrie jusqu'au Jourdain. La jonction
d une troupe'de Mamlouks mécon-
tents l'ayant mis en état de prendre
une attitude menaçante, il obtint que
ses frontières seraient reculées jus-
qu'à El- Arisch. L'an 655 ( ia57 ),
lcsulthan de Syrie reçut du khalife de
Baghdad le diplôme , le collier et le
manteau qui lui donnaient l'investi-
ture de ses états. Ge fut la dernière
faveur que la fortune accorda au
Sremicr , et peut-être le dernier acte
e souveraineté du second. L'année
suivante , les Tartares , commandés
})ar Houlagon , prirent Baghdad , et
iront périr le khalife ( V. Mosta-
sem et Houlagou ). Le vainqueur
ayant sommé Saladin de venir lui
prêter hommage, le sulthan dé-
puta vers lui son fils Aziz, avec de
riches présents. Le jeune prince im-
plora vainement la clémence du
Khan. « Allez dire à votre père,
» lui répondit durement ce dernier,
» que je lui ai ordonné de venir lui-
v même , et non de m 'envoyer son
» (ils. « Les vainqueurs se répandi-
rent dans la Mésopotamie , e* péné-
trèrent bientôt en Syrie : il prirent
Alep , qu'ils saccagèrent, en 658
(1260), pendant cinq jours. Saladin
s'avançait pour secourir cette ville :
tous les princes de Syrie étaient ve-
nus le joindre avec leurs troupes. La
discorde se mit dans une armée corn-
Î>osée de tant d'éléments divers.
jC sulthan craignit quelque trahi-
son , rebroussa chemin , et se ren-
ferma dans la citadelle de Damas ,
tandis qu'une partie de ses troupes ,
pleines de mépris pour sa faiblesse ,
allaient à Gaza joindre son frère
Melik ed-DahcrGliazy, et le procla-
mai eut sullhan. La nouvelle de la
SAL
prise d'Alep et d'Hamath d
Saladin à se réfugier en Ég;
rivé à Gaza , il se réconc
son frère , qui devint le co:
de ses fatigues et de ses dai
formé que Naplousc, qu'il "
quitter , était tombée au po
Tartares , il gagna El-Aris
il implora le secours du
d'Egypte ( Voyez Kot
Quand il fut parvenu sur h
re, une querelle s'étant éle
ses soldats kourdes et turci
revint sur ses pas , soit pa
des Egyptiens, soit par s
échec qu'il aurait reçu d
duit, par la désertion de set
à une suite peu nombreuse
fuit dans le désert et y demi
Sue temps indécis. Son des
e se retirer en Arabie : m
ses officiers lui donna le co
fide de se soumettre aux '
qui étaient déjà maîtres de
Syrie jusqu'à Gaza. Saladii
et le chargea d'aller sonde
positions de Ketboga , lieu
Houlagou en Syrie. Le géi
tare ayant su par ce traître
où le sulthan était caché, ci
gens pour l'arrêter. Saladin
né à Ketboga , qui , après Vi
servir à la reddition d'ui
en état de se défendre ,
qu'on le conduisît à Hou!
malheureux sulthan trave
la Syrie , où il eut le do
spectacle des dévastations
ses par les Tartares. h
Mongol le reçut assez bi<
flatta de l'espoir que ses
Seraient rendus. Mais lor:
appris les deux défaites
troupes avaient essuyées c
et la mort de Ketboga, il m
ladin et son frère, et leur
la perlidic de leurs sujet* c
SAL
**ar. J.c sultlian s'excusa sur
étant tluigué de la Syrie , il
[ pu empêcher les Musulmans
endre les armes contre leurs
irur»: mais Houlagou irrité,
ocha uu javelot. Saladin, blesse
mh'aut, implorait la îniséri-
du barbare, lorsque sou frère
>r oc ha de se de'» honorer par
neuves .supplications , et l'cx-
à subir 1rs coups du sort en
e et eu roi. Aussitôt une nou-
Iccbc, lancée par Houlagou ,
le cœur du sultlian. Ainsi pé-
- 'iranien cernent de Tannée (k><)
\ a l'âge Je 3? ans, Melik cl
S.dahcddvn Yousouf, après
i: rc^nc vingt -quatre. Quoiqu'il
les inecics nu m s et prénoms
)n illustre bisaïeul, il n'avait
que de la bonté du grand Sa-
encore cette bonté avait-elle
•re en lui au point de n'être
faiblesse. Sous sou reçue , les
hK, les voleurs, infestaient im-
icut les chemin?. Leur nombre
r a il- lare s 'étaient tellement
. qu'ils attaquaient même les
us. Le «ulthati faiviit toujours
.1 rmx «pic l'on arrêtait: il
q'i'uu !i i» mine vivant inéri-
lu* d'égards qu'un mort , et
nur punir un meurtre, il ne
Pas eu commettre un autre.
•
m rî.iit aussi fiNtiicux que son
il avait été simple. Il avait de
? . et cultivait avec succès les
• t la MuoMe. Il fonda et dota un
'- t I)jiii.is. Il %'clait f.iit ériger
j^mjIi ji.i iniulif.iii dtus cette
i.: us i; fut enterre s.ms pom-
•i* h * H:\iruii> de Tunis.; et
i'.Ihm'i ni i \ il .i un emr lail.i-
i \\ u !••■!■ des An»'il»iilrs , d< j.i
i ii:«rYialiie:ieten K.; v pie. t'a-
it m >\m .ivi i- Nil t* lin M. Nui
et [1 ivitui^i uulns pi mecs de
SAL
itf
sa famille fureut mis à mort par or-
dre de Houlagou , qui n'épargna que
son fils Melik-cl- Aaz , k caïue de
son extrême jeunesse. Les deux bran-
ches qui subsistèrent encore long-
temps, l'une à Haraah, en Syrie,
l'autre à Hisu-Kaifa , en Mésopota-
mie , n'offrent pas même l'ombre de
leur ancienue puissance. A peine
voit-on leurs petits dynastes cites de
temps en temps dans r histoire, com-
me modestes vassaux des sulthans
mamlouks et des souverains de la
Perse. La seule illustration qu'ait re-
çue la première de ces branches, c'est
d'avoir produit le célèbre historien
Abou'I-feda. A — t.
SALADIN ( Jeak-Baptiste-Mi-
cull), avocat à Amiens, avant la ré.
volution, devint juge dans cette ville
lors de rétablisssemcntdes nouvelles
autorités, et fut député, en 1791 ,
à rassemblée législative , et , eu
i*jq'i, à la Convention. Il parut
daus ces deux assemblées , sous
les formes et avec les disposition»
d'uu révolutionnaire prouoncé; fil
cause commune avec les plus ar-
dents jacobins ; travailla constam-
ment, dans l'assemblée législative,
au renversement du trône; et. dans
la Convention, vota la mort du rot,
sans appel et sans sursis. Cependant
cet homme devint roy «liste sur la
fin de sa carrière législative. Il se
Ht accuser et déporter comme- tel ,
par ceux avec lesquels il avait inar
ché d'accord, depuis le miniiiciicc-
ment de la révolution. Hins l\is-
sernblér législative ,Sal.'i'liu s'aclui-
11a surtout contre les minières de
Louis XVI, alors tellenn nt euntr.iiiés
daus les opérations le* plus Minph s ,
qu'il le:ir cf.itt absolument iiiip<»*-
sihlr ii'a îmiiiistrer, înêm.- «lrlane
agir II police l.i plus \ ii'^.«ne. ihuiid
011 ne pouvait p.n 1*> pouisnitrc
i36 S AL
comme conspirateurs , on les accu-
sait d'ineptie ; et les comités de ras-
semblée s emparaient de leurs attri-
butions. Saladin fut un des agents de
ce système de destruction et d'anar-
chie. Le 12 novembre 17^1 ,il pour-
suivit à outrance Varnier , rece-
veur des finances , comme servant
les émigrés , obtint contre lui un
décret d'accusation , et fit saisir ses
papiers. Il provoqua des messures
Sareilles contre un professeur en
roir, nommé Delatre, pour quel-
ques lettres qu'il avait écrites à l'ex-
ministre Calonne et à l'ancien pré-
sident Gilbert de Voisins , auxquels
il devait de la reconnaissance. Le 16
décembre 1791 , il attaqua vive-
ment les princes français et le car-
dinal de Rohan , demandant qu'ils
fussent mis en accusation. Le dé-
cret fut porté dans les premiers jours
du mois suivant , et appelé une
étrenneau peuple ( V. Guadet). Les
municipalités dcSlcnai et de Neuvil-
le avaient fait arrêter, sur la fron-
tière, les frères Pelle port et Lcmblay ,
qui se rendaient à Vienne, avec des
dépêches du gouvernement. Le co-
mité diplomatique avait , par l'or-
gane du députe Koch, homme sage
et instruit, fait un rapport sur cette
affaire. Le ministre avait été invité
a donner des explications ; et il ne
s'était rien trouve de répréhcnsible;
tout paraissait parfaitement clair :
mais Saladin y trouva du mystère,
et accusa le comité de s'entendre
avec le ministre que l'on desirait per-
dre. C'était encore le malheureux
Dclcssart que l'un vuulaitabsolumeut
sacrifier, comme ennemi de la guerre,
dont la révolution avait besoin pour
détruire ce qui restait de la monar-
chie. Le marquis de Noaillcs , am-
bassadeur de France a Vienne, avait
été décrété d'a^ru-wition , [»■ m >a
SAL
correspondance peu mesurée avec
Dumouriez , devenu ministre des
affaires étrangères. 11 réclama, Gt
quelques excuses; le comité diplo-
matique les jugea suffisantes , et pro-
posa de rapporter le décret. Le
1 5 avril 1 79*2 , Saladin s'y oppo-
sa , et parvint à faire différer la
décision. Le décret ne fut rap-
porté que le 19. Le 1 juin, le député
d'Amiens fit , au nom du comité de
législation, un long rapport contre
Duport-Dutertre , ministre de la jus-
tice, et conclut à ce qu'il fût mis en
accusation. Toutes ces attaques, évi-
demment préméditées . avaient pour
but d'isoler le roi , et d'arriver plus
facilement à la catastrophe du 10
août. Cependant MM. Beugnot et
Quatre mère de Quincy défendirent
Duport avec beaucoup de force; et
les conclusions de Saladin furent re-
jetées. Après le 10 août, il n'y eut
plus ni défenseurs ni contradicteurs:
on ne se donnait même pas la peine
de discuter. Le 17 , Saladin dénon-
ça les administrateurs de son dépar-
tement , qui , dit - il , ne reconnais*
saient plus de légalité dans les dé-
crets ae l'assemblée , et ne né-
gligeaient rien de ce qui pouvait
nuire à la chose publique. A peine
le dénonciateur eut-il cessé de par-
ler, que, sur la motion de Lacroix,
l'administration du département de
la Somme fut cassée, et le prési-
dent , le procureur-syndic et le se-
crétaire-général furent traduits au
tribunal criminel. Le 11 novembre
179a, Saladin, devenu convention-
nel , demanda qucles personnes sor-
ties de France pour leur é luxation ,
ne fussent pas considéiécs comme
émigrées. Cette exception avait été
sollicitée par le duc d'Orléans , en
faveur de la princesse sa fille t et dos
dames de Genlis , Pamcla ( depuis
S AL
riic-GeraId ) et Henriette
Comme à cette époque les
ioonaircs avaient encore be-
n doc , l'exception fut ac-
ides visites domiciliaires
fait découvrir l'archidiacre
cathédrale d'Amiens disant
ment la messe dans sa mai-
t ecclésiastique avait été tra-
poqr ce fait, an tribunal du
d'Amiens , qui , ne voyant
répréhcnsibtc dans sa con-
Tavait déchargé de l'accu-
Le 2 5 février i 7q3 , Sala-
i rendant compte de ce juge-
ip pi audit aux visites do m ici-
qui produisaient d'aussi im-
:es découvertes; fit casser le
nt qui avait absous l'arc li i-
et mander à la barre les ma-
• qui l'avaient rendu. Ccpen-
ronime il y avait encore un
? pudeur dans la Convention,
contenta d'iinprouver leur
!r, après les avoir entendus ,
envoya chez eux. La rcvolu-
> Si mai arrifait à pis preri-
et ses approches inquiétaient
î. Sa fougue révolutionnaire
ont. et il prit parti pour les
Lu». r*éanmoins , comme il
point paru dans 1rs prernfers
K cette faction, il fut oublié,
n ; ri il eût échappe sans la pro-
rn -lu fi, a Laquelle il prit p.irt.
.<>ût . il fut attaqué par T.illirn,
rrj r«»rhj d'avoir dit des hor-
!f !j <-iyijvrii!ion et lr.iiti:de«cc-
\r* rlerteurs qui 1'av.iif-nt for-
M»r.fi reprit le> dùionrj.itions
i*u. et lit inctlie S.iU'Iin en .ic-
■ii ; ccli.ip|N: .t cette pro*rrip-
r»-drrniei feutra d.<n* ['j^-ni-
l'i !•■ pirtl dit i\r> s()|\.(!Jtf-
«\ pvufMimi .i ton toi. r. niait
I.i* -li-MH re».ri'u\ qui l'.iv.ili lit
i' ■ :! !•» pirfif- di- U fiiiiriii*
S AL 137
sion des vingt-un , chargée de faire
connaître la conduite des comités
et de leurs agents , pendant le règne
,de la terreur. Saladin fut un des rap-
porteurs de cette commission , et
traita sans aucune espèce de ména-
gement ces hommes terribles qui
avaient si long-temps épouvante la
France. 11 les attaqua en face , spéci-
fiant la nature des crimes dont ils
s'étaient couverts , indiquant leur
nombre et leur date avec une déses-
pérante fidélité. Ccftit alors une chose
curieuse a observer , que les modes-
tes réponses de ces tyrans , dont
chaque mot naguère était un arrêt con-
tre le juel le plus intrépide n'eût osé
réclamer. Le principal rapport de
Saladin , sur cette matière, fut fait
le 3 mars I7Q5, et particulièrement
dirigé contre Collot d'Heibois , Bit-
laud-Varcnues , Barèrc et Vadicr ,
qui furent décrétés d'accusation sans
que personne prit leur défeuse. Par
cette conduite , Saladin se trouva
porté bien loin de son premier sys-
tème: aussi ne cessa-t-il de pour-
suivre les terroristes , et de réparer ,
autant qu'il lui fut possible, les maux
qu'ils avaient causés, heureux s'il n'y
eût pas contribué lui - même. Luc
infinité de personnes, et surtout dans
les départements de la Franche-
Comté, où il fut envoyé pendant
l'été de la même année, lui durent la
fin des persécutions dont elles avaient
été l'objet , le retour dans leurs fa-
milles , et leur réintégration dans
leurs biens. Avant son départ ,
il avait fut annuler un grand nom-
bre de décret* de pro>criptioii , ren-
dus contre les Giioiidius et les fédé-
ralistes. Il était ii.it m cl de croire
que, pour sa mu etépei son ut lie. Sala-
din -riait lr p.iiiit.iii df i demis de»
'"iel i\ fructidnr .iii m ,pn !i*jh«I*
L i ouvnliuii di'Jiia qui- les deux
i38 . S AL
tiers de ses membres feraient néces-
sairement partie des conseils légis-
latifs crées par la constitution de
Tan 3 (1795 ). Eh bien, ces décrets
lui parurent odieux : il les improuva
sans ménagement. Cette opposition
souleva contre lui la plus grande
partie de la Convention , et les Gi-
rondins même qui s'y trouvaient en-
core, tels que Louvet, Chénier et
autres, qui le firent décréter d'accu-
sation comme complice de la ré-
volte des sections de Paris: mais
ce décret n'eut pas de suite ; et
Saladin deviut membre du conseil
des Cinq- Cents , fit partie de la réu-
nion dite deClichi , et fut condamné
a la déportation , le 18 fructidor ( 4
septembre 1 797 ) , moins pour ses
attaques contre le Directoire , car il
parla très peu dans le conseil , que
par suite de la haine qu'on lui portait
pour sa conduite au 1 3 vendémiaire.
Saladin évita la déportation , et fut
rappelé par les consuls , comme tous
les proscrits de cette époque : il exer-
ça depuis la profession d'avocat à
Paris , où il ne fréquentait guère que
des royalistes : il est mort en cette
ville vers 1810. B — u.
SALATIS est un prince dont le
nom , échappé à l'oubli , fut sans
doute aussi célèbre dans le siècle où
il vécut , que celui de tant d'autres
monarques, dont l'histoire a con-
servé «vec plus de soin le souvenir,
par la raison qu'ils ont existé à des
époques plus rapprochées de nous.
Les grands événements perdent de
leur importance en vieillissant; d'au-
tres idées , des intérêts nouveaux s'é-
lèvent , les peuples se succèdent , de
nouvelles langues remplacent les an-
ciennes , toutes les circonstances des
faits s'oublient : ils s'effacent enfin
eux - moines de la mémoire des
houiincs ^ et souvent un nom propre
SAL
est , après bien des siècles,
dernier témoignage de V*
sinon d'un grand hon
moins d'un puissant mon
terreur de ses voisins. Us
noms barbares, plutôt fait
quer, que pour satisfaire
riosité , est tout ce qui nous
antiques empires qui domi
trefois le monde : c'est
nous ont été transmises le
des monarchies Assyrienne
tienne, et c'est en vain qu
inventif des savants me
cherché à suppléer aux r
temps. Les héros qui ch.
face des états, lesfondatci
nastics , ceux qui , sur les i
empires et des. peuples
élèvent la puissance d'uni
nation, sont, sanscontredi
sonnagesqui occupent la pi
I)lace dans les récits de l'hi
atis méritait , à tous ces t
tenir un rang distingué. Vi
siècles avant notre ère, il
quérant de l'Egypte. Les f
jà civilisés qui habitaient ce
et qui dès -lors avaient por
la terreur de leurs armes
le joug d'une race et rang
temps l'objet de leurhorrei
ils ne purent s'affranchii
cinq siècles de la plus dm
sion. Les récils de Mané
écrivait quinze siècles env
h délivrance de sa pat
pirent encore une indigna
patriotique. C'est en emp
termes les plus passionnés
connaître la révolution
gea la face de son pays , à
que si reculée. L'Egypte
vernéc par un roi, que
vain appelle Timaûs. G
doute le dernier de la qu
dynastie , connue sous h
SAL
lile. ■ Sous ce prince, dit Ma-
ta (i). Dieu, j'ignore pour
rrime, fnc irrité contre nous;
ic race d'hommes ignobles,
pleins d'audaee, viul des ré-
orientales , fondit subite-
sur notre Pays , et le soumit
nésistancr. ils prirent les priû-
ulcvèrent de force toutes les
, ren verse mit les temples
ieirx, accablèrent de cruautés
bilan ts, dont ils emmenèrent
ptivilé les femmes et les eu-
Us donnèrent la puissance a
l'entre eux , qui se nommait
s. 9 Os conquérants sont dé-
•rd mai renient par le nom de
"i , qu'ils devaient sans doute
nain ère de vivre. Les Égyp-
*elon Miiiélhon , les «".ppe-
rtj"S% c'cM-â-dircdans leur
nùs pasteur*. « //^c, dit il,
e rtû , dans la langue sacrée
-vj-tiens , et sos veut dire
tr.il.tns le dialecte coin m un.»
beaucoup de conjectures sur
de cr% étrangers; on les re-
*rt généralement comme des
•m on des Arabes : mais des
ations d'un ordre tout par-
leur clievi-lure blonde et leur
inc *»ur U\ ru un muent s «|ui
* r^pieMM lient , le* colonies
il envoyée* lioi* de l'Égvp-
?s trier* lie leur existence,
nt laissées en I eaiicoup de
, nr jm*i iii> tltiit pasdecroi-
* desrrriiii.tM'iit de la race
l»ev Oii'il m us miIÏW ici de
1% ipparti liai eut a 1j giaudc
■ *■• ■ 'i ■■ i»n- ii ■ .1 iiiii «ii.iii
■- i - i.l. • ik. r>- |-ii J miiIii-
' ' ' / ■■■.■.!■ ".il J -41 1 I.
■'•;•■'■ ■ <- . I m.- \ .
' ■ .. I -'••al | !.. |. ■■■ t ■■!■• f Itlll
* I " ■ ■ «I» I |il» » ■■'■ » . «ill-l il I l|
■ ' • • * • « ••»- ti ii ■*' in< !!•• •■!!« i|i|i rti*l-
SAL 1 3<j
nation des Scythes , dont les tribus
nomades étaient alors très - répan-
dues dans toute l'Asie. Trois dynas-
ties sortirent de ces conquérants , et
dominèrent l'Egypte pendant plus
de cinq siècles. Celle dont Safatis
fut le chef, est la quinzième des ra-
ces royales qui gouvernèrent cette
contrée ; et c'est en la quatre cent
quarante-troisième année de la pre-
mière période sothiaque , qui com-
mença le 3 1 mars *j34o avant J.-C.y
que tombe la du te de l'avéncmcnt de
Salatis. Cette dynastie reçut le nom
de Tanite , sans doute parce que
les princes de cette famille résidaient
ordinairement à Tanis , ville au mi-
lieu du Delta , qui, à ces époques re-
culées, était une des plus puissantes
villes de l'Egypte, comme ou |>eut
le voir dans le Pcnlalcuque, Après
s'être rendu maître de M cm phi s ,
capitale du royaume , Salatis sou-
mit la Haute et la ISas.sc Egypte;
et , pour s'en assurer la posses-
sion , il eut soin de fortifier tous les
lieux situés dans une position avan-
tageuse. Sa frontière orientale, celle
parlaquclleilétaitentrcdaiislepays,
fut surtout l'objet particulier de son
attention . parce que les Assyriens
commençaient à se rendre redou-
tables en Asie. Il la mit en état de
défense, pour leur ôler Tenue de ve-
nir .sur ses ha ci *s, ravager le royaume
qu'il avait conquis; et bientôt après ,
il porta lui même m*s armes du côté
du Levant. Ku rctiuçaut ces événe-
ments, quiue croirait qu'il .s'agit des
établissements formés dans le même
pays, au dixième siècle de no lie ère,
par des tribus et do uni. s tuiks,
qui, partis de* extrémités de l'Asie ,
.séjournèrent qm-lquc temps mu* U*
bords de rKiipluale, usant de se
Irai.* porter sur ceux du Nil , et qui
défendirent ensuite, contre les puis-
i4o
SAL
sancesdcl' Asie,lesétats qu'ils avaient
conquis en Afrique! Salatis, pour
mettre son royaume à l'abri des at-
taques des Assyriens, choisit dans la
Basse Egypte , une position conve-
nable, ai'orieut de la branche bù-
bastique du Nil (par conséquent hors
du Delta) ; et commandant également
la route qui, en longeant le Nil , con-
duit en Syrie, et celle qui mèneàla mer
Rduge, par les vallées du Désert. Il y
fit construire une place extrêmement
forte, nommée Amans , qui devint
sa place d'armes. Il y laissa en per-
manence des forces considérables ,
qu'on porte à deux cent quarante mille
hommes. Aouaris conserva toute
son importance sous la domination
des Pasteurs; et elle fut leur dernier
asile , quand la race égyptienne, ré-
veillée d'un long assoupissement, se-
coua le joug oui lui avait été imposé
par Salatis. G est là tout ce que nous
savons des actions de ce conquérant.
Il mourut après un règne de dix-neuf
ans, en Tan a322, et il eut pour
successeur un prince que Manélhon
appelle Be'on. S. M — n.
SALAZAR y MARDONES ( Don
Pedro de ) , historien espagnol , sur
lequel on n'a que des renseiguements
très - incomplets , était né , suivant
quelques biographes , dans le royau-
me de Grenade. D'autres placent sa
naissance à Madrid , ou il passa la
plus grande partie de sa vie , parta-
geant son temps entre ses travaux lit-
téraires et l'exercice d'emplois ho-
norables. Il mourut vers 1570. On
a de lui : I. Coronica délemperador %
D. Carlos Quinto en laquai se trata
la guerra que tuvb contra lus Re-
belaes del imperio , Sévillc , 1 55* ,
in-fol. , goth. C'est l'histoire de la
guerre qu'eut à soutenir Charles-
Quint contre la liguedcSmalkalde.il.
Ilistoria en que se cuentan miichas
SAL
guerras succedidas entre ch
y infidèles desde el anno 1 !
las guerras aconticidasenl
Naples , 1 55a , in-fol. , nou
tion , continuée jusqu'à Panr
Médina del campo, 1570, ii
deux ouvrages sont rares e
chés. — On a confondu qu
cet historien avec Pedro 1
zar y Mendozà , écrivain <
sait dans le dix-septième siè<
ci possédait uu canonicat du
de Tolède. Outre les Fies du
Tavera, archevêque de ce
et du cardinal d'Espagne (
dozaXXVHI, *83), on ci
I. Origen de las dignidad
de l'origine des dignités sécu
royaumes de Castillc et de I
îède , 1618; deuxième édit
mentéc ,' Madrid , 1 657 , il
Coronica de la casa delosl
Léon, Tolède, 1620, in
Monarquia de Espana ,
I barra , 1 770-7 1 , 3 vol. pc
Cet ouvrage , important p<
toire d'Espagne, a été publ
Barth. Ulloa ; il est trè:
France ( V. le Manuel du L
— Un autre Pedro de S al A3
ciscain , provincial de son o
le royaume de Castille , e
tcur de la foi en 161 a, .
Coronica de lafundaciont
so de la provincia de Casti
orden de san Francisco, M
folio.
SALE (George), savanl
né vers 1680, acquit des
sances tres-ctenducs dans le
de r Orient , et devint l'un d
paux membres de la socict
tablit à Londres, pour h
tion de 1* Histoire universe
avait dresse le plan daus 1
contraire à la tradition et
des saintes Écritures, et pul
SAL
mi système, la Cosmogonie on
ire de la création du monde ;
• peu de succès des premiers
es 9 détermina les actionnaires
ter nne autre direction à l'on-
, qu'ils confièrent à l'écrivain
sous le nom de Psalmanasar
m. XXXVI, i7Ô).Sale mou-
oodres, le 1 4 novembre i 7 36 ,
t la réputation d'un homme
et paradoxal. Outre la part
at à V/Ihtoire universelle , et
istste principalement dans les
i relatifs aux Orientaux , on
il une excellente traduction
«du Coran , Londres, il34,
réimprimée en 1764 et 1001,
m-tK ; elle est précédée dv Ob-
ons historiques sur le maho-
te , traduites en français par
nyme et publiées à la tote d'une
le édition du Coran, de la
1 d'André Duryer,Amstcrdam,
a vol. in-8°. ( V. A. Duiiyer
iomet). C'est un abrégé assez
ut des ouvrages des orientaux
nant l'origine et les progrès
1 mis me; mais Sale a mérité le
he que lui adresse Porter , de
t trop d'empressement à faire
>gie du Coran , et de chercher
à pallier ses extravagances
» exposer dans leur véritable'
Voy. les Observations sur la
n et les mœurs des Turcs ,
orter , traduit par Bergier ,
, 11 9 aa et suiv. ) Un extrait
bserv alwns de Sale a été in-
ir Banirr,dans son édition de
+re générale des cérémonies
usa . l\ Damlr, III, 3 1 4 )-
.ut aussi l'un (1rs rédacteurs du
1/ Dicttunarj , en 10 vol. iu-
vastc compilai ion dans Li-
on a fondu en entier le die-
ire de Baylc. W — s.
SAL i4t
SALE (Antoine de La), l'un
des romanciers les plus célèbres du
quinzième siècle, était né en i3g8,
et probablement dans le comté de
Bourgogne; du moins GoIIut en par-
le comme de son compatriote [Mé*
moires historiques, p. 090). Il visi-
ta l'Italie dans sa jeunesse; et Ton
sait qu'il se trouvait à Rome en
Tannée i4aa ; à son retour en Fran-
ce, il fut nommé viguier de la
ville d'Arles. La Sale fut attaché,
comme secrétaire, a Louis III , com-
te d'Anjou et de Provence , et roi de
Sicile ; il entra ensuite au service de
René, son frère, qui lui confia l'édu-
cation de ses enfants. Ses talents lut
méritèrent l'affection du comte de
Saint-Pol , qu'il suivit en Flandre, et
Sar lequel il fut présenté à la cour du
uc de Bourgogne ( Philippe le Bon ).
La Sale fut un des ornements de
cette cour polie et spirituelle; le Dau-
phin ( Louis XI ) I admit à sa fami-
liarité ; et il est probable qu'il eut
part au recueil des Cent nouvelles
(1), composées pour l'amusement
de ce prince. La cinquantième porte
son nom ; et un passage d'un auteur
contemporain ( Rasse de Brincha-
mel ) nous apprend que La Sale n'a-
vait alors rien perdu de son ardeur
pour l'étude : « noble et bien renom-
» mé Antoine de La Sale, avez tou-
» jours plaisir , et dès le temps de
» votre fleurie jeunesse , vous êtes
» délecté à lire, aussi à écrire histei-
» res honorables , auquel exercice ,
» et continuant , vous persévérez de
(1 x On momê attira prot-rtre |r* d* tadi<prr ici U+
tnciUrarea rdilioua dm rr mncil : Lrt Cent »»«-
vrUtt SouvtUtt% rvmpotc*$ ri rtfltvt pmrmou**Url
(t*mi , Paris , AoL Vrrarri , «3 Jrr. i JW», prtit i»>-
ful., ft»Ui. , fi*- ru boit, ir* c»!it. trit-rarr; itiil.1,
Mi datr , in-fol., gnUi-, ilutl. . >it..l. Pr^rri,
i jn5, prlit in-lol. , gi th.; Lj««n , (>|i%m r Aran-uh t ,
•mh iUU, iu-V'-i J"4*1 » l.f\"%M \.\*utleiilmm >,
■ 7»i , « «•■! in-8"., Iij., «IrK.dr ll»u?r (V„jr.W
Htmiinrl dm libtmir* , p«r M. Unuwt, t»o». 1". , y
1H9)
i4?
SAL
» jour en jour, sans interruption. »
(Préf. des .aventures de Floridan. )
La Sale mourut après l'année 1461.
On a de Jui : I. L'Ifystoire et plai-
sante chronique du petit Jehan de
S oint ré, de la jeune dame des Bel-
les Cousines , sans autre nom nom-
mer, avec Vlùstoire de Floridan et
de la belle Ellinde , et l'extrait
des chroniques de Flandres , Paris,
Michel Le Noir, 1517, petit in fol.,
goth. , rare et recherchée ; ib. 1 :Vi3 ,
in-4°. , goth., i5a8, i553, in-40.;
Paris, J. Trepperel, sans date, in-40.,
goth. Ces différentes éditions sont
toutes estimées. Jean de Saintré est,
avec Gérard de Nevers, le meilleur
sans contredit de tous les anciens
romans français ( Chéuier, Fragm.
de Uttérat., p. 83 ), et ou l'a cité
comme un des plus anciens livres où
il soit question des cartes à jouer (•>.}.
Gueulctte en a donne une édition,
Paris, 1724» 3 vol. in- 12, avec une
Préface et des Notes curieuses; mais
ses explications sont quelquefois ha-
sardées. Duchat a relevé quelques-
unes des fautes commises par ce
commentateur (Voy. le Ducatiana,
pag. 33, où, par une faute d'impres-
sion , on lit Gucudeville, au lieu de
Gueulctte ). Le comte de Ticssan a
rajeuni ce roman dans un extrait
fort intéressant , réimprimé plusieurs
fois séparément, et dans les Œu-
vres de cet aimable écrivain. L' His-
toire de Floridan et de la belle El-
(■O Quoique Lu Sale nit tccu tou» Louis XI , fa
urne de «ou jx-lit Jehan de .Vm/ifrc, <-•( liii-«> :'i IV.
poque du roi Jean , rt (n-iut d'ailleurs a»* % firIM, .
mvut If» iiitch» du lcmp«. L* tritt* do ce roui un
prouve au moins qu'ArtiiiiM» de Lu Suie a rm |<>s
jrui de carte* Lira antérieur» au règni» de (Jiarlrf
VI , pour cjui (iringoi^imr peignit rm liellc» rarti»*
rDluni'tH'Vs dont quelque*- nue» wnt meure nn rn-
liinct dm iMiuupe* de la l»lili"lhi-que du Roi. M.
W iHt-niiu 1 n u l.iil graver deiti diras wj lUottnmrnt%
fi rinçai i inédit* (iH**. livraison^. Ou y >oît qur o-s
• "U<* ,]r (•rini;<'iinriir élaient d«-« nn'n^rt Iwnurnup
plu» ^i.n.ili'n que nu» t:irnl«; l'uni- .dire If «oli-il
"> l'.H-fif- mi \:i)i| mi dniiimwaii.
SAL
linde est de Rasse de Brinchamcl ,
qui Ta dédiée à La Sale ; quelques
critiques croient qu'il n'avait fait
que la traduire du latin de Ni col. de
Clamengcs ( F. Clamenges, VIII,
604 ). 1/ Extrait des chroniques de
Flandre roule sur la paix conclue
en i34o, entre le roi de France Phi-
lippe de Valois et Edouard , roi
d'Angleterre. H. La Chronique et U
généalogie des comtes d'Anjou de
la maison de France , qui furent
roys et ro\ nés de Sicile , depms
Charles, frère du roi saint Louis f
comte d'Anjou , de Provence et dm
Maine , Paris ( 1 5 1 7 ) , in-4°. Ce
n'est qu'un extrait de l'ouvrage sui-
vant , où il a été réimprimé , p. 3%
et sui v. III. La Sathde, laquelle foi
mention de tous les pays du mon*
<fc, etc., Paris, Pli il. Le Noir, i5ai,
iu-fol. , fig. C'est , dit Legrand d'Aus-
sy, un mélange de morale, d'histoi-
re, de géographie et de politique, ou
une espèce de Manuel des princes et
seigneurs. Le privilège pour l'im-
pression porte que Mich. Le Noir
l'a fait écrire et translater de vieil et
ancien langage en bon style com-
mun et bon français ; mais on con-
serve une copie de l'original parmi
les manuscrits de la bibliotb. du
Roi. IV. La Sale. C'est, dit encore
Legrand , un traité de morale, divi-
sé en chapitres sous les titres de dé-
votion, humilité , pitié, justice, dis-
cipline, amour et mariage; ou plu-
tôt c'est un fatras indigeste , dans le-
quel l'auteur a compilé, sans goût,
des traits de l'histoire et de ia fable,
des exemples tirés de l'antiquité, des
maximes, de la morale triviale, ef,
selon l'esprit de son siècle, beaucoup
de citations latines. Il en existe deux
copies à la bibl. du Roi , Tune in-fol.
sur vélin , et l'antre in-4°. sur pap.
On en trouve un bon extrait dans le
SAL
les Notices des manuscrits.
lit que La Sale avait écrit
» diodes concernant la no-
: le fait des béraults et rois
W s.
HIBNMARDASCHCAsad
uaa ). /*. Mardascd.
S Saikt François de ),
b Génère , fi!s de François ,
e Sales, et de Françoise de
naquit au château de Sa!es
iae de Thorens ) , dans la
le ai août 1 5O7. Sa constî-
ible et maladtfe se fortifia
casent par les soins de sa
t après avoir , contre l'at-
toot le monde, échappé aux
le Peafanee , il devint grand
r. La beauté de son visage,
I le vrai symbole de la
et de la pureté de soft a me,
ainer de tout le monde.
cation fut très soignée : on
s dispositions de son esprit,
acore les précieuses quali-
d eojur. On y jeta de bonne
% semences de vertu , que
e de ses parents contri-
samieat à faire germer,
s histoires de François de
H pleines de ces traits cn-
• a innocence et de yertu ,
eot «ne a me aimante et sen-
s Tàge de six ans , il fut en-
«Me£e de La Kochc , et bien*
âcelnid'Anneci. Il n'y per-
rta tendre piété que lui avait
sa mère , et y montra une
• aptitude pour les sciences
t, que son |>èrc en conçut
aaees (Tëtevjtion et de for-
forma la résolution de l'en-
Paris , pour achever ses
ivaat de quitter son pays ,
» de Sales voulut recevoir la
*clésiastiqae. Arrivé* Paris,
» . sous la conduite d'un pré-
SAL 143
tre habile et prudent , il entra au col-
lège des Jésuites , où il fit sa rhéto-
rique avec beaucoup de distinction.
Quand il eut achevé son cours de
philosophie, il apprit l'équitation ,
(es armes , la danse et tous les arts
agréables qui convenaient à sa con-
dition ; mais comme il ne s'appli-
quait à ces exercices que pour con-
tenter ses parents, il étudiait en
même temps l'hébreu, le grec et la
théologie positive , sous Génebrard
et Maldonat, qui professaient alors
avec une grande réputation. La haute
Siétédont il fa 'sait profession le jeta
ans une tentation violente, qui fail-
lit lui devenir funeste, et dont il ne
se délivra que par sa confiance en
la miséricorde de Dieu. Il n'avait
que seize ans , et ses études étaient
terminées : le comte de Sales, son
père, lui ordonna de tisiter les prin -
cipaies provinces de la 'France, et
de se rendre ensuite dans la maison
paternelle. Son voyage fut moins
long qu'il ne l'aurait désiré, a cause
des guerres intestines qui désolaient
la France : il arriva, en i58i, au
château de Sales , d'où il ne tarda
Jas de partir pour aller étudier le
roit à Pa-loue. Le premier soin du
jeune François n'était pas tant de
chercher d'habiles maîtres que de
choisir un bon directeur. Il mit sa
conscience entre les mains du jésuite
Antoine Posscvin , qui pressentit bien-
tôt sa hante destination. Un jour que
le jeune étudiant lui faisait part de sou
goût pour la théologie , te vénérable
religieux le pressa de s'y livrer sans
retaid , « parce que , lui dit-il , Dieu
» l'avait destiné à porter sa parole ;i
» des peuples rebelles , et à devenir
» l'appui delà foi dans son pays; qu'il
» devait se rcndie capable d'un ini-
» nistèresi sublime, et que la sricu-
» ce sans la vertu ne suffisait pas, ni
i44
SAL
» la vertu sans la science. » Il ajou-
ta qu'il avait reconnu par expérien-
ce, dans les voyages qu'il avait en-
trepris par ordre de Sa Sainteté
dans les états reformés , que l'igno-
rance du clergé avait plus contribué
aux progrès de l'hérésie que le pen-
chant du peuple au libertinage. Dès
ce moment, le P. Possevin se char-
gea de diriger les études de François
de Sales. 11 lui expliqna la Somme
de saint Thomas et les Controverses
de Bellarmin, qui venaient de paraî-
tre. Il lui donna également des le-
çons d'éloquence , science dans la-
quelle il était fort habile; et il s'ap-
pliqua surtout à le fortifier dans l'a*-
mour de la vertu. Cependant les
condisciples de François de Sa-
les , jaloux de la prédilection que
lui témoignaient ses professeurs ,
mirent à l'épreuve son courage et
la pureté de ses mœurs , par des at-
taques qu'il sut repousser de la ma-
nière la moins équivoque. Apres les
victoires qu'il venait de rempor-
ter , il redoubla ses prières et ses aus-
térités pour acquérir de nouvelles
forces et se préparer à de nouveaux
combats. Les efforts qu'il fit et les
peines qu'il avait eues, lui enflam-
mèrent tellement le sang , qu'il fut
saisi d'une fièvre violente , suivie
d'une dysenterie qui le mit en dan-
ger de perdre la vie : mais il ne tar-
da pas à recouvrer la santé et à re-
prendre le cours de ses exercices,
bientôt il fut en état de recevoir le
bonnet de docteur en droit civil et
canonique. En i5qi , il commença ,
Sar ordre de son père , son voyage
'Italie. Il visita Fcrrare, et Rome,
où il considéra bien moins les monu-
ments de la puissance des anciens
maîtres du monde que les églises et
les catacombes, qui peuvent cire re-
gardées comme le berceau de la rcli-
SAL
gion chrétienne dans les
d'Occident. La vue de ces I
sacrés par le sans des mai
brasa son ame d'une arc1
céleste, et lui fit prendre
tion de répandre jusqu'à 1
goutte de son sang pour
de la foi et l'extirpation d
De Rome il se rendit à L
Ancone. C'est à celte époqi
les historiens de saint Fj
Sales placent deux événei
est impossible de ne pai
marques visibles de la pr
Dieu sur lui. Pendant so
Venise , il eut le bonheui
à la vertu un jeune bon
amis , qui s'en était écart
qui on voyait reluire les
lantes qualités de l'esprit
11 n'avait que vingt-six aj
rentra dans le sein de sa fa
cédé de sa renommée et a
moyens de l'accroître! .
fut- il remis de ses fatigue
saluer Claude de Granier
Genève, bomme sage et t
son père. Le prélat , emb
des circonstances difficil
ta François de Sales ;
homme répondit avec 1
voir, de modération et d
que l'évêque, par une
pressentiment , le cons
ce moment, comme son
et n'oublia rien pour :
espérances. Cependant l
Sales, qui voulait faire
un sénateur de Chambéi
dans cette ville pour y et
cat. La réception se fit i
grand éclat. On croyait q
le conduirait aux plus hi
tés : vaines conjectures !
Sales n'en obtint que Ta
toine Favre , depuis pre
dent du sénat; et c'était 1
SAL
is. En retournant chez ses pa-
îl s'ouvrit à ton précepteur ,
le quittait jamais , sur le des-
n'il avait formé de renoncer
ode et d'embrasser lfé;at ec-
tsque; et il parvint à le mettre
tes intérêts. Aussitôt qu'il fut
■ dans ta famille, le comte de
▼oui ut le mirier avec une dé-
lie de Veîgy, d'une des plus il-
i nuisons de la province. Fran-
mis découvrir sa pensée, mon-
te telle froideur , que son père
t • Vu pécher de lui témoigner
«contentement. Pour lui , Lien
le se rendre aux voeux de ses
is , il résolut d'employer la mé-
n de Louis de Sales, chanoine
nr*e, son cousin, dont la piété
;ene*rilcmetil connue. Celui - ci
■ la du temps pour en parler an
? de Sales. Dans l'intervalle , la
•lé de la cathédrale étant deve-
acante, Louis obtint du pape
dignité pour son cousin ; et ,
des bulles de collation, il alla
ex le comte de Sales , auquel il
rt de la détermination du jeune
;ois. Ce coup imprévu plongea
tdrr père et sou épouse dans la
amere douleur : nyis, après
pe* jours de réflexion , la piété
a le dessus; et ils consentirent
fus pénible sacrifice qu'on pût
T d eux; François prit posses-
le sa charge , à la grande salis-
en du chapitre et surtout de
-rœ , qui ne tarda pis à lui con-
r les ordres mineurs , le sous-dia-
I. et bientôt après le diaconat,
;re l'opposition de saint Fran-
ce Sale», qui voulait garder les
ntkes. et qui alléguait son indi-
t. Pendant qu'il n'était que dia-
, il prêcha plusieurs fois devant
Bonîtreux auditoire , et ses ser-
ai firent une vive impression ,mê
SAL
i45
me sur des protestants aui y avaient
assisté. On put prévoir dès lors qu'il
firodiiirait des fruits abondants dans
a maison du Seigneur. Élevé au sacer-
doce n en i5()3 , après s'être digne-
ment préparé, il devint, pour la ville
d'Annecict pour lescam pagnes d'a-
lentour , un modèle de niété, de dou-
ceur et de charité. Il institua., vers
ce temps-là, la confrérie delà Croix
destinée à l'instruction des pau-
vres, au soulagement des indigents,
à la visite des prisonniers , à l'ex-
tinction drs procès et à d'autres
bonnes œuvres , sous l'autorité des
pasteurs légitimes. Cette même an-
née, le duc de Savoie (Charles-
Émanuel Ier.), qui avait déjà vou-
lu le nommer au sénat de Cham-
béri , lui Gt faire de nouvelles ins-
tances. Ses parents môme intervin-
rent dans l'espoir de le gagner : mais
ce fut inutilement. Le saint persista
constamment dans son relus. En
1 5<)4 > le duc de Savoie, roulant réu-
nir à l'unité catholique le Chablais
et les trois bailliages ( de Gaillard ,
Ternierct Gex), écrivit à l'évèque de
Genève, pour l'inviter à y envoyer
des missionnaires. Le prélat propo-
sa cette sainte entreprise dans l'as-
semblée de son clergé; mais il ne se
trouva que François et Louis de Sa-
les qui voulussent «'eu charger. Us
partirent malgré les représentations
de leurs amis et de leurs proches ,
et arrivèrent an fort des Alin^rt, où
ils furent bien reçus par le banni
d'Hermaiirr, qui en était gou\ ernenr.
Ce sage gucriur leur donna de bous
renseignements sur les mreurs des
f toupies du Chablais, et leur consoil-
a d'user de beaucoup de ménage-
ment , de douceur et de condescen-
dance ; de s'attacher à l'essentiel ;
d'éviter la singularité et tout ce qu'un
zèle qui n'est pas conduit par la pru-
10
i46 S AL
dence est capable d'inspirer. Fran-
çois de Sales adopta d autant plus
volontiers ces avis , qu'ils «fraient
conformes à son caractère. Il avait
coutume de dire qu'il ne devait pas
être indifférent de s'attacJier obsti-
nément à la pratique des choses in-
différentes , lorsque le prochain ne
les regardait pas avec des yeux in-
différents. La mission fut ouverte à
Thonon, capitale de la province,
après bien des traverses et des me-
naces de la part des réformes ,' par
deux simples prêtres , assistes de
quelques capucins ( Vi Chebubip de
Mobiekne , VIII , 344)) et sans au-
tres armes que celles de la parole de
Dieu , comme il convenait à des apô-
tres. Durant long-temps , personne
ne voulut entendre François ; et ce-
rmdant il se rendait tous les jours
Thonon , par le temps le plus af-
freux et au milieu d'incroyables
dangers. Les Protestants qui ser-
vaient dans la garnison des Alinges
se montrèrent moins endurcis. Ils
écoutèrent les prédications des mis-
sionnaires , et se convertirent pres-
que tous. Ces conversions ne contri-
buèrent pas peu à faire régner la ver-
tu parmi les officiers et les soldats
catholiques. Elles disposèrent même
les habitants de Thonon à se laisser
toucher. François commença ( en
1 595 ). à tenir des conférences ré-
glées, dans la maison d'un gentil-
homme qu'il avait converti, après
l'avoir empêché de se battre en duel.
Il y prouva que le schisme était
inexcusable , et que ceux qui en
étaient les auteurs n'avaient eu au-
cun motif suffisant de rompre l'unité.
Il entra ensuite dans des développe-
ments sur la doctrine de l'Église ,
qui étonnèrent les auditeurs, et qui
eurent le succès le plus avantageux :
les convenions se multiplièrent,
SAL
malgré les traverses de ses
et voulant être, plus à porté
sur ses néophytes, if fixa
re à Thonon. La rage des
et des zélés du parti ne fit
croître par cet acte de gér
de courage. On se porta au
excès contre le pieux mis
ses amis s'en alarmèrent e
les plus vives instances afii
ger à se désister de son <
Toutes leurs raisons ne fu
lui d'aucun poids; et il
avec une admirable const
ministres prirent des me
convenables pour arrêter
des conversions : ils prope
conférences à François de
s'empressa de les accep
ils les éludèrent toujours
prétextes futiles. Cependa
né par le baron d'Avully,
dit à Genève, pour confé
ministre La Faye, qui n'e
été prévenu. Le trioinp
remporta fut si complet,
ron le consigna dans un
fit imprimer à Lyon. De
succès lui attirèrent des f»
de tous cotes": le duc de
écrivit , le pape lui adres
en 1596. Clément VIII, <
tout possible a la douceui
lents de François de Sale
geait en même temps de r
sein de l'unité Théodore «
quelque prix que ce fût,
sentait tout le prix d'un»
vrc ; mais le duc de Sav
donna de venir à Turin ,
Les audiences qu'il eut de
relativement au rétablis:
culte public dans le Chabl
quirent son estime et sor
De retour à Thonon , en
lettres patentes du duc, i
possession de l'église de
SAL
Sqn'il fit réparer, et y célé-
messe le jour de Noël. L'ex-
isa conduite, qu'il transmît à
, jfut hautement approuvé,
que la relation des syndics
lient traversée n'y obtint que
oc h es. Lorsque les premiers
lents occasionnes par l'insu-
cîe la religion catholique,
apaisés , il alla plusieurs
*wtc pour voir Théodore
*t il ne parvint à le trouver
La troisième fête de Pâques
t 397. Cette entrevue ne lui
*<•* beaucoup d'espérance,
*1 est facile de s'en couvain-
la lettre qu'il écrivit à Clé-
IM et par la réponse de ce
* Ou prétend qu'il vit Bèze cn-
°U fois ; mais il ne put le ga-
U peste s'étaut déclarée dans
*,U même année, François de
• H sortir d'une maladie , ne
fa point à se dévouer au servi-
pesttfercs ; mais l'évcque de
p lui ordonna de retourner
; Chiblais, et de reprendre
nions. Au commencement de
cardinal de Mcdiris et le duc
-Émanuel, qui se trouvaient
oo , donnèrent à François de
r* marques de considération
couramment qui ton nièrent
il de la religion. Cependant,
le dm, pi- niant que le bon
rcorUit redit de Vîntes aux
tuiretdr sonrovaume, Fran-
Sale* obtenait du due de Sa-
ie «pree de révocation du
? N'yunH l'expulsion des ini-
protestanis Ainsi le c.ilvi-
ut banni du Chahl.iis et des
nllij^r% ;ct la religion eatho*
ieimt li icligion dominante,
clouté du prince. Chudc de
r se crut pas pouvoir mieux
mt sa reconnaissance à Fran-
SAL 147
çois de Sales , qu'en le nommant son
coadjuteur. Le duc de Savoie lui en
envoya le brevet eu 1 599. Ou eut de
la peine à lui faire accepter cette di-
gnité : mais enfin on parvint à vaincre
son humilité; et il partit pour Ro-
me, accompagné du neveu de l'été-
quc. Le pape l'accueillit avec bonté, .
et lui fît expédier des bulles pour la
coadjutorene de Genève, avec le li*
tre d'évéque de Nicopolis. Quelque
déférence qu'il eût pour le Saint-Pè-
re , François ne put se soumettre à
l'examen qui lui avait été proposé ,
et il en parla à l'ambassadeur de Sa-
voie , comme d'une innovation. Dès
qu'il eut rempli sa mission, et qu'il
eut obtenu que les diocésains de Ge-
nève seraient déchargés envers leur
évêque des servitudes honteuses qui
sentaient beaucoup plus le paganis-
me que la liberté de la religion
chrétienne y il se rendit à Turin , où
il éprouva de grandes difficultés de la
part des ordres de Saint - Lazare et
de Saint - Maurice , qui , malgré les
brefs du pape et les vœux du duc, ne
voulaient pas se dessaisir des biens
catholiques situés dans le Chablais ,
dont ils avaient joui , par induit de
Grégoire XIII, pendant que cette
Erovin^e était plongée dans les téne-
rcs du calvinisme. La restitution de
ces biens lui gagna tous les cœurs •
et la religion catholique en reçut un
nouvel éclat. Il ne fut pas plutôt ren-
tré dans sa patrie, qu'il lui fallut dé*
ployer son habileté pour les né^o*
dations. Henri IV avait envahi la
Savoie. Les Suisses cl les Gene-
vois , qui rnarcluiciit à sa solde,
désiraient ardemment de se ven-
ger des catholi pies, en portant \<*
ravage sur les terres du Chahhds.
François de Sales présenta une re-
quête pour implorer la protection
du roi en faveur des catholiques , et
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|u «fait été presque en-
bimé par des avalanches
esnent* ; et , après s'être
ommage, il sollicita et
te de Savoie des indem-
>rtionnécs. En 1604 il
arèfoe à Dijon. C'est a
e qu'il forma, arec la
Chantai , cette sainte Mar-
ia tuiles si avantageuses
pon. Des qu'il fut de re-
in diocèse, il reçut, delà
rilV, roffred'uneabbaye
e , et mêmed'un chapeau
, s'il voulait se fixer en
ioçou répondit que Dieu
uf mit pour les grandeurs.
ce temps-là que son tem-
fifuestré par le sénat de
ce qu'il s'était opposé à la
de monitoires pour des
«est civiles. Il supporta
: cette relation , et se con-
e que rien ne pouvait lui
las heureux, puisque cela
t qu'un evêque doit être
rf. Bientôt les magistrats
e de leur intolérance, et
e fat levé. François ,
t le carême à Chambéri
est pas plutôt terminé sa
*il partit pout Auneci,
de Nemours venait as-
s'enferma da us les murs
Ue, malgré les prières
ipeau. Le prince de Pie-
fë et 6t lever le siège.
, François n'en eut pas
léhte de $à résolution.
ça, vers la fin de l'an-
ute pastorale , précédé
notée et signalant tous
' des grâces et des bon-
[. Il corrigeait le» vices
lé ; mats il avait coutume
si l'on avait à manquer ,
titmr que ce /Ut par trop
SAL
»49
de douceur que par trop de sévérité.
Il continua sa visite l'année suivante ,
marchant à pied, sans bagage, se
contentant de la nourriture la plus
grossière, couchant sur la paille, et
se montrant le plus tendre oies pères.
Il fonda, en 1606, à Anneci, de
concert avec le président Favre, une
académie de philosophie, de théolo-
gie, de jurisprudence et de belles-
lettres , qui produisit un très-grand
bien ( F . Favre , XIV, 227 ). Le
pape Paul V le consulta, en 1607,
sur les matières que l'on discutait
dans la congrégation de AuxiUisr.
L'évêque de Genève répondit qu'il
valait beaucoup mieux s'attacher
à faire un bon usage de la grâce ,
que d'en former des disputes qui
ont toujours altéré la charité et
troublé la paix de t Eglise. On sait
3u'il blâmait hautement cet esprit
e parti , qui conduit si souvent
de la haine des opinions à celle des
personnes (1). En 1608, un reli-
gieux l'accusa auprès du pape de ne
pas veiller avec assez de soin à ban-
nir de son diocèse la lecture des li-
vres hérétiques. Le saint prélat n'eut
pas de peine à prouver qu'il n'épar-
enait rien pour empêcher le cours
des mauvais livres, et que ce reli-
gieux avait un tcle outré , plus dan-
çois, pour la réforme du monastère
des filles du Puitsd'Orbc, et pour
régler , de concert avec l'évêque de
Baie, le différend qui existait depuis
long -temps entre les comtes de
Bourgogne et le clergé de Franche-
(l) Il était trr*4i« av«r l«»x»l Aroauld K m
f«iniïlr, mit (• »«it »vrr la m«<*i«* \ttgrli<(ur ( /'«•». le*
Jf#Mww**i d'Amauld d'Anddly. «dit. de <«<M»|ct,
|Mg. 18a ), «rla mc Triupt'i-liMl |ms d'raliiucr brau-
cottp Ira Jwulea, qui oui bit graver «m 4c ar»
kllrc&C^ LBMIUt, XXIV, 11? )•
i5o
SAL
Comte , au sujfet des salines. Le
saint eut plus de peine à réfor-
mer le monastère de Sainte-Cathe-
rine et l'abbaye de Taloire; mais en-
fin il en vint à bout. En 1609, il
alla sacrer l'évêque de Belley, Jean-
Pierre Camus, avec lequel il se lia
de l'amitié la plus étroite. Appelé à
Gex , pour conférer avec le baron de
Luz, gouverueur de Bourgogne , il
trouva le Rhône tellement débordé,
Îu'il ne lui restait, pour traverser ce
euve, d'autre chemin que celui de
Genève, et ce chemin devenait très-
dangereux pour lui à cause de la hai-
ne des Genevois : il le prit cepen*
dant. L'officier de garde lui ayant
demandé son nom à la porte de la
ville, François répondit qu'il était
Vévêque dû diocèse. On le laissa
passer sans réflexion; mais lors-
qu'on eut reconnu qu'avec un peu
S lus d'attention on pouvait se ren-
re maître de ce dangereux eDnemi,
on écrivit sur le registre, à coté de
son nom, ces mots, qui décèlent
une fureur impuissante : Qu'il? re-
vienne. Ce voyage , qui avait pro-
curé de si glorieux avantages à la
religion catholique, fut dénaturé aux
yeux du duc de Savoie, à qui on le
représenta comme une démarche
combinée avec le roi de France,
pour la cession des droits de l'évê-
2ue sur la souveraineté de Genève.
>e prélat eut besoin de toute sa pru-
dence pour dissiper ces soupçons ,
et encore revenaient-ils sans cesse
dans l'esprit défiant de Charlcs-
Emanuel. La sensibilité de saint
François de Sales fut mise à de ru-
des épreuves, en 161 o, par la mort
de sa mère et l'assassinat de Henri
IV. Ce terrible événement l'affligea
beaucoup; il écrivait à son ami Des-
hayes, le 27 mai : a L'europe ne
* pouvait voir aucune mort plus la-
SAL
» mentable que celle du ç
» IV. Mais qui n'admi
» vous l'inconstance, la
» perfidie des grandeurs
» de? Ce prince , ayant k
» en la valeur guerrière
» res et en triomphes, s
» bonheur , enfin si grau
^sortes de grandcuis ! h
V'dit que la grandeur 11
» blait attachée et collé
» et que lui ayant juré u
» ble fidélité, elle dcvai
j> ses derniers moment
« mort glorieuse ; et 1
» éclatante ne devait fii
» les dépouilles du Levan
» finale ruine et de l'hé
» turcisme. » Cette ani
pourtant pas sans cons
6 juin, il institua l'ordr
sitation de Sainte-Marie
prouvé par le Saint-Siégc
propagea partout avec ta
dite ( Foy, Cuantal ). .
ami, Antoine Favre, devi
président du sénat de
Enfin , il eut le bonheur c
vie à des gentils ho ni nu
a avoir assassine le sec
duc de Nemours, et il 1
lége d'Anneci entre les
Barnabites (•*). On le voit
faire les vœux les plus ar
le succès des armées <
contre les Musulmans, c
de n'avoir à donner à !
que des prières au lieu d
cette épo-jue, la plus hc
lomnic lui aurait fait pc
l'opinion publique le prn
pleine de vertus, si l'inv»
même n'avait, au bout de
pris des mesures efficaces
(a) Il ttaMit ainsi ce* religieux «
donna aux Jetuitrt les ceUcgCf d* )
Rmuilli et do Gcz.
SAL
Dique le nombre des con-
férées par l'évéquc de Ge-
é poclé a soixante-douze
es historiens , et que par-
tonnes converties, il l'en
très-distinguées , celle du
de Lesdiguicres peut être
regardée comme la plus
►t la plus honorable. Elle
t on trois ans de pet-
François de Sales , et il
Je prêcher deux carêmes
e , dans cette intention,
il obtint du pape que son
-François de Sales, serait
icde Chalcédoinc,etcoad-
Genève. Dès ce moment ,
a les honneurs de Pépisco-
n tenta ut de partager avec
iclions les plus pénibles,
«tôt après, d'accompa-
our de France le cardinal
» qui a4ait traiter du nia-
princesse Christine avec
de Piémont; il reçut par-
leil le plus flatteur , avec
Mir et cette humilité qui
nt l'éclat de ses autres
>récha dans plusieurs égli-
i contours extraordinaire,
"adjutorcric < le Paris , qui
Ter te par le cardinal de
accepta la charge de pre-
ônier de la princesse de
qu'a des conditions qui
également son parfait dé-
nent , et son amour pour
<*c. De retour à Anncei ,
u de nouvelles preuves ,
\uir daus les Histoires de
présida le chapitre des
, et les porta à nommer un
vaut et vertueux , qui ra-
ustblemcnt parmi eux la
que des esprits brouillons
bannie. Il établit aussi la
es religieuses Bernardines ,
SAL
i5l
en i6ai ( F. Ballon ). Dans un
voyage qu'il fit a Twin , il engagea
le duc à rappeler un seigneur qui
n'avait été exilé que par des intrigues
de cour. La princesse de Piémont
lui ayant donné un très-beau dia-
mant , François ne l'accepta que dans
la vue de soulager les pauvres ; et
en effet il était moins à Vèvèque de
Genève qu'à tous les gueux d'An-
neci , suivant l'expression d'un gen-
tilhomme de cette ville. Une espèce
de pressentiment de sa fin prochai-
ne lui fit redoubler ses bonnes œu-
vres vers cette époque. 11 ne vivait
plus qu'avec les pauvres et pour les
pauvres. Son unique délassement (3)
était d'instruire un pauvre sourd-
muet, auquel il vint à bout d'ap-
{>rendrc les grandes vérités de la re-
igion , et qui, par ses soins, déploya
une iutel ligence extraordinaire. A près
que Louis Xlll eut soumis les cal-
vinistes du Languedoc , il fit un
voyage à Avignon. Le cardinal de
Savoie fut envoyé par le duc son pè-
re , pour saluer le roi de sa part , et
nomma l'évêque de Genève pour l'ac-
compagner. François fit son testa-
ment , prêcha pour la dernière fois
dans sa cathédrale , et partit pour
Avignon. Eu revenant dans sou dio-
cèse , il tomba malade à Lyon , et y
mourut le *i8 décembre 16*22. 11 n'est
guère de prélat qui ait eu plus de
bonté dans le caractère, et qui ait
fait plus de bien que lui. Un grand
(3N OoiMUTcnt r*pétu( »nr la foi de» Ettiii* no<-
ihmnct «le R.L. d'Ar^toaoU )t «ju* lumit Fiauruis d<*
S.-Jrt jouait au piqurt . rt qu'il tnciMil au motif de»
]t*tivrn; rt Fou citait le triu" intime de Valtké dr
ÎÀmam* , «vwiue de Valence , qui di«ii( j voir %<m\ « nt
joué avec lui. >««u« o« narliTi'-iM p«» d<* «-«itt* j«.v« -
date altaur-le, m elle ne h* r«trou\.iit «Lin* l'.iilitlr
iJtsy\L du fhet An*. , i-fi/> /.et i-it't .•_; tinniriiiH-
m iHai. 1/cditrur »e t<w»t<titr d«* t«">i\eT Jv fait
apocryphe rt boct «le Imiti- »ui*miiI>1.ui« <• : I ria-
to*D «Ira dates Miflu*it pour ru |»mhiv«t \-* fau»ael« :
«aio! l'raoçoia «Je Sale» rat rtiott «n »'>*a, (|Uatrv
MM flVaaat Û ■■il—lira (U TaU* «*e Cu—ac«
_ %
i5?
S AL
SAL
nombre d'écrivains ont recueilli les
actions et les proies de ce saint
évéque (4) ; parmi ceux qui sont ori-
ginaux, nous citerons comme les
Slus importants , le P. Louis de la
ivière , minime ( Fie du B. Fran-
çois de Sales , Lyon, Rigaud , r 634 >
in-8°. ) ; Charles- Auguste de Sales,
neveu du Saint , et l'un de ses suc-
cesseurs ( Histoire du B. François
de Sales, Lyon, i634? in-4°«), etc.
( Pojr. Cotolehdi , Goulu f Hau-
teville , Maupas et Talon ). Le
style de tous ces auteurs ayant vieilli,
on ne lit plus guère maintenant que
les compilateurs plus modernes, dont
le plus exact est Gallizia (la Vila
ai S. Francesco de Sales , Venise ,
17 1 1 , in-4°. ) , et le plus répandu
es* Marsftllier ( P. ce nom , xxvi ,
263 ) , dont l'ouvrage a été traduit
en diverses langues , même en Ara-
be ( F. Fromage) etc. (5). On peut
consulter aussi Y Esprit de Saint
François de Sales , par Jean-Pierre
Camus , Paris, 1G4 1 , in -8°. , 6
vol. : il en existe un abrégé (par Col*
lot ) , imprimé plusieurs fois. Nous
avons de Saint François de Sales : I.
Introduction à la vie dévote ,Lyon,
1608 , in«8°. Ce livre, composé à la
prière de Henri IV, traduit dans la
plupart des langues de l'Europe (6),
(4) H aller 1 BibL de V H l H. Suis te , tom.lt t , n°.
g44 w ,oa'< ) rn compte 88 , et sa liste e»t bien in-
complète , indépendamment de ceux qui ont écrit
depuis 17G7 : parmi ce» dernierf nous citeront seu-
lement l'»l>l>é Irakien, 1785; l'abbé Uonuevie, 18181
Sacouibe (y. ce nom ) , etc. l-t Tombeau île Saint
François de Sala , prétenli au cardinal drt L:r-
tins tparM. { Ltieune ) de Foi lia , tienr de Pider-
tay, Rome, 1(170, in-8°.v de qualn-viugt |Mg., ne
mérite d'être mentionné que parce que c'e»t, dit-
on , le plus ancien lirre français imprimé a Rome.
(5) Paroiî le* glands orateurs qui ont é<rit son
panégyrique , nous citeront seulement Hourdaloue,
Bossuet , Fléchier , La Rue, Segaod, Neuville,
Bea lirais.
(6) Lu ar*be, imprimé a la Propagande; rn las-
que, par Pauvrrau , Paris, stit*4 • •n~^°*i r" bobe-
uiien, parle P. G. Constautins, jésuite, iÛ5"? , iu-
1»; en bafbretoa, versiou souvent réimprimée.
Nous ne parlerons pas de la venta anglaise publiée
imprimé un grand nombre de i
estimé de tout le monde, fut ce
dant brûlé publiquement , et en
re , par un religieux , sous pré
que J'auteur y permet le bal (7]
bons mots et les railleries dai
conversation. II Traité de Vat
de Dieu, Lyon, 1616; in-8°
Quoique bien moins répandu q
précédent , Ton peut regarder <
vre comme le chef-d'œuvre du
évéque , et celui qui lui fait le
d'honneur. Toutefois , voici ce
pensait Bossuet. « J'oserai dire,
» la liberté d'un théologien, <j
» l'on suit ce saint pas à pas di
» qu'il enseigne en divers endi
» on ne trouvera pas toujuu
» doctrine si liée ni si exacte
» serait à désirer; et on n'aura p
» peine à reconnaître que, seloi
p prit de son temps, il avait
» être moins lu les pères que le
» lasliques modernes. . • Je ne
» tends pas déroger par là aux
» duites intérieures de cet exo
» directeur , sous prétexte qu'e
v endroits et en quelques autre
» théologie pouvait être plus
» reetc , et ses principes 'plus
» Je ne veux non plus affaiblir <
Kr W. Nichob, 1701, in-8». Ella est Isl
i*age d*-s Proti statits , et pleine de iléclat
contre l'Eglite r-'inaine. Martinet Deecnry sa
troduclion à la vie dévote, en vers français),
i665, iit-4°* Le P. Hrignon'rn rajeunît e rt;
17 or) , et re n'est guère que ce tette aiaeâ r<
qui a reparu dans les éditions plus receutea.
Tre aTait ru un teJ sneci-s dès son appvrilMM
libraire Rigaud avait tant gagné sur les pr«
éditions, qu'eu itiii , il Gt exprès le voyage •:
ci, pour offrir, en pur don ,11 auteur , fyoo en
\ 7) On a souvent imprimé que saint Franc
prouvait, contrillait luèuie le danse : il aufl
ie convaincre du contraire , d'ouvrir «ou lut
tion , 3". p. , th 33 : oo y Ut : « Je vous i
n tiatiM'S . Pbilutbce , cornue les mrdeon*
» des (bauipiguunx: les meilleurs n'eu talrut
(8; Tra<b it eu a< gbjM, en î^îo ( V. C.AK
ilaiien. | ar Dan.de Subilis, Milan, it>4t>. a '
n ; «brege et réduit en nu seul volume ( par
pression des l\ pi entiers livres ), Paris . 17*
la ; rédige en style moderne, par Tricalet ,
iftoa t in-ia.
su
a'oti loi donne de théolo-
r degré éminent , mais en
f, comme tout l'est dans
mes : et quand même on
lit pas tontes ses condes-
s en certaines choses de
, que je ne Yeux pas rap-
on ne le dégraderait pas
rang qu'il tient dans la
des âmes : car c'est là
rraiment sublime ; et pour
» connais point parmi les
» , avec sa douceur , une
us ferme ni plus habile
«ne pour élever les âmes
fection, et les détacher
némes. * Préface sur
m pastorale Je M. de
( o°. 127, tome xxviii,
i ). 111. Entretiens spiri-
»9 , in-3°. Us furent re-
r les religieuses de la Vi-
lonrci. Il y a des diffé-
■otables entre quelques-
entières éditions , qu'elles
iea a de Tires discussions
ire du quiétisme (9). IV.
i de la Sainte Croix,
ft°. , réimprimé à Paris
e de Pantologie. C'est le
frrage de saint François
i fat composé pourdéfen-
rréri> de la Croix , établie
en i5<)3; ou plutôt, pour
1 no ministre protestant
iliaque le culte religieux
e rend à la Croix. Il 11 'est
raisons. V. Controverses,
1, in- 12 (10), et 1811 ,
■c des notes , par l'auteur
le. Cest uu recueil incom-
SAI
i53
-■tira- aVCi—tii VeMcron. dau» les
«««««a , iwalVf 17 jS , p. itkrf».
tan» tarant 1» %>,m VIII de IV Jitioa
1 «ant, f | iiania raWa Lwaaard. en
■aunura tnva/raarntt d*fa)
an» r«« trwnva |f«N« tur-
Wi». CM. P.
plet des discours que le saint avait
{>rononcés ou fait imprimer durant
es missions du Cbablais. Fénélon
en parle avec éloge ( Lettre vne. sur
l'Église , tome a de se$ œuvres , pag.
106 y édition de Lebel ). VI. Ser-
mons ( 1 1 ). On sait avec quel empres-
sement on courait* entendre les pré-
dications de saint François de Sa-
les; on peut encore les lire avec plai-
sir et avec fruit. VII. Lettres, Lyon,
i63a, in-8°. (12). Ce n'est pas la
partie la moins curieuse des œuvres de
ce grand évèque( 1 3). VIII. Opuscu-
les. Ils contiennent des prières ,des
exhortations , des statuts, des re-
3uètes , des réponses , etc. Ou peut
ire qu'ils forment la vie du saint
prélat par pièces authentiques. L'é-
dition la plus complète que nous
ayons des oeuvres de l'évéque de
Genève , est celle de M. Biaise, Pa-
ris, 1 8'J 1 , 16 vol. in 8°. , y compris
la Fie du saint , par Marsollier , et
l'Abrégé de Y Esprit , par le docteur
Collot (i4). Le Traité de V amour
de Dieu , et V Introduction à la vie
dévote , font partie de la belle col-
lection des meilleurs livres de piété
et de morale, dirigée par l'auteur de
(1 1) La 1*. éditi«u , Parie , i6$3 , in- V*. , «i con-
tenait 71 , saùrie de Ci Lettres ■asjpsllimgat re-
cueillie».
(11) L'appr •nation est datée de i5?5. La ir*. édi-
tion ne runtieutque 5*Q lettres t celle de itiji en a
533. Olle de 175* . eu H vol. in- 11 , »«t fort aug
mentee. \ht trouve S$o LeUr**» dans relie de 1817.
et RHi dam celle de 1811 ( Paiu, J.J. Hlaiar , 3
▼ol io-8". ) \+ oaraae libraire a eujeure joint quatre
Lrtlreii , iu-qa'alora inrdites , an m neil qu'il a pu-
blir ru iH»3 , de i5j L«trr* de tumt Fnimon de
S+Ui , mdieniet m de* gtms du moud: Chacune de
c< a tr>'i» éditions est onrr d'an port' ail du wut et
d'ui fur-timtle de sou écriture. On joint w»ut*iiI à
cette ro'lertiou, celle des /-*///e» de immle Chan
tal, ilifd., |8«4 » * ro\. iu-8u.
(i3) V»j. )'/|mi de U rtUfion et tlu roi { n°. 83s ï
du Jt juillet 18* 1 , XXXII , 353.
Cl 4) (>u anrait un y j«»indrr lr* Comt Intu/ii «/«•
rrùguêne* de lm rinlmtivn, murent i«"iuipriim«-«,
et quelque* <iavr«ge. inrdiU causer »r a rm»i' eu
i^ffi, ana artbire* de 1 Interna ; un m li«»u?e la
liste ton». III, p. 3i8 du Dtctav*. kttlon'i** dt lu
Smrvéc ( y. CftlLLET. )
i54
SAL
cet article. Saint François de Sales
fut béatifié en 1601 , et canonisé en
i665 : sa fête a été fixée au 29 jan-
vier , jour auquel son corps fut rap-
porté à Anneci. Ses reliques , conser-
vées long-temps au grand monastère
de la Visitation de celte ville , furent
soustraites , en 1793 , aux profana-
tions révolutionnaires , et rétablies
en 1806 ( 1 5). Elles sont aujourd'hui
dans l'églisecathédraled'Anneci.Un
grand nombre d^artistes ont gravé
N son portrait : nous citerons seule-
ment Morin, in-fol. ; Larmessin,
in-4°.; J. Audran , in 8°. L — b— e.
SALES ( Louis , comte de ) , l'un
des personnages les plus distingués
de l'illustre famille ae ce nom , na-
quit le 3 juillet 1577 , au cnâleau de
Brens dans le Ghablais. Envoyé de
bonne heure an collège d'Anneci , il
y fit de grands progrès dans les let-
tres et la philosophie, en même
temps qu'il se formait aux vertus
chrétiennes parles exemples et les le-
çons de son frère aîné , saint François
{V. l'article précéd en t) , alors prévôt
du chapitre de cette ville. La poésie
française avait, pour le jeune comte,
un attrait particulier ; et ses essais ,
en ce genre , réunirent les suffrages
de tous les beaux- esprits. La pureté
de ses Atours , la douceur de son
caractère et la droiture de jugement,
si rare à son âge, lui méritèrent l'es-
time du président Ant. Favre ( Fqy.
tom. XIV, 225). Ce grand magistrat,
ayant été chargé par son souve-
rain d'une négociation avec le Saint-
Siège , pressa le comte de l'accompa-
gner en Italie , où il se proposait de
conduire ses deux fils ; et ce voyage
établit entre les trois jeunes-gens une
(i5| Voy. la Relation de la translation des reli-
Îuas de saint François de Sales et de sainte Jeanne,
française de Chantai , par M. tlheralicr , cur« de
aamt-Pime, Anneci , Bardot , 1806, tirfo de 3a p.
SAL
intimité durable. La mo:
S ère ( 1600 ) , força le co:
e revenir en Savoie. Deve
position de ses aînés, le c
maison , il en régla les afl
beaucoup de sagesse, et cp
tôt Cl. Philiberte de Pin;
union, que bénit le saint év«
neci, ne pouvait manquer c
rcuse. Le comte Louis av
des Livres saints les maxim
aux personnes mariées , <
la règle invariable de sa
Nommé lieutenant du duc
à Montmelian , il se dém
charge , parce qu'il dése
réprimer les désordres de
son ; mais ses talents , sa ]
son habileté , ne devaient
inutiles ; et il trouva des
multipliées de prouver so;
ment à son prince. II fut
veiller sur la frontière de S.
nacée à chaque instant pai
pes espagnoles stationnées
chc - Comté , préserva
d'Anneci d'une surprise ;
suite employé dans des né;
arec les Suisses. L'étude c
faite, dans ses loisirs, des
tiques et de la fortification
nait des connaissances préc
les moyens de mettre le pa]
des invasions ; et le priuc*
de Savoie s'empressa de
dans son conseil de guer
obtint la plus grande infl
perdit sa femme en 1G09.
éveque d'Anneci , qui souh
voir pour successeur , l'ei
embrasser l'état ecclésiasti<
sa vocation le retenait dan
de, et il ne tarda pas à fo
seconde union , qui ne fut ]
heureuse que la première
(0 II coutinunit eucurc de cultiver 1
tcvilLp nous apprend qu'es i(ù3 , il c*
SAL
; Nemours Parait nommé che-
da conseil de Genevois ; et
ttte place , il reodit d'impor-
•emees à son pays. 11 força les
s espagnoles à quitter les villa-
1 Sivoie , dont elles s'étaient
ées sans déclaration de guerre,
ndit à Dole pour négocier avec
(ment un traité qui mit Gn à
•«blés également préjudiciables
tn états. En 1620 , les Espa-
çant rassemble des troupes
frontière de Savoie , pour une
ion contre la France , le comte
ie jeta dins Anneci, et fit re-
â %e$ frais , les fortifications
e place , que les Espagnols
rient. Elle fut assiégée en
par Louis XII I en personne ;
mie , chargé de sa défense, ne
it à la rendre aux armes vic-
s de la France , que sur un
ir écrit de f ou souverain. La
permit enfin de retourner
retraite ,dont il ne sortait que
: bien du pays ou ses affaires
piles l'y contraignaient impé-
•nt. Les coups dont il avait
* par la perte successive de
hes et de ses amis les plus
'avaient détaché du monde.
; , il partagea ses biens à ses
pour n'avoir plus à s'occu-
de son salut. Le reste de sa
is«a dans la prière et daus
icc* de piété. Attaqué de la
il en supporta le* douleurs
«nation , reçut les derniers
its de la m îin de son fils aîné
.- Auguste de Sales , Pun des
ursdu «aint évêque d'Anne-
1* les bras duquel il termina
pleine de bonnes œuvres ,
vembre i(i>|. Sévère pour
SAL
i55
lut - même , mais indulgent pour
les autres , le comte Louis fut un
parfait modèle de toutes les vertus
chrétiennes. Sa Vie forme la seconde
partie de la Maison naturelle de
saint François de Sales, parNicol.
de Hautevillc , Paris , 1669; elle est
suivie d'un Recueil de ses Mémoires,
Une autre Fie du comte Louis a
été publiée par le P. Buffier, Paris,
1718, 1 737 , in- 1 1 ; elle a été tra-
duite en italien par le marquis Orsi,
Padoue, 1720,^-8°. W — s.
SALES (Cuables de), fils du
précédent, était né à Thorens, en
iG?5, et joignait à la bravoure d'un
guerrier , la simplicité de mœiirs
d'un chrétien. Admis dans l'ordre de
Malte, en i6$3 , il se signala dans
plusieurs combats contre les Turcs
et les pirates barbaresques , cher*
chant les occasions de verser son
sang pour la foi. 11 fut désigné pour
aller au secours de Candie, défendue
{)ar Mocenigo ; reprit aux Turcs le
)ou!cvard de Bethléem, dont ils s'é-
taient empares ( i65o ); et, par cet-
te action, contribua beaucoup à dé-
terminer leur retraite. Le titre de
commandeur récompensa le coura-
ge qu'il avait montré dans cette af-
faire. Employé tour- à -tour sur les
cotes de France et d'Italie, il fut, en
i(>53, envoyé dans les Antilles, pour
aider de ses conseils le vieux gouver-
neur de l'île Saint-Christophe, après
la mort duquel i! fut gouverneur de
cette colonie et des îles adjacentes ,
au nom de l'ordre de Malte ( 1 \ Ces
îles ayant ensuite été rédées à la Fran-
(l * • A-U-l'oii iiu;i «ttat , K<nrr«) , < I |>< r* cli- *>*
» |»ru|>If , li* « onitii •i.<J«-ur de S-.l» ■ w- '.A .•ul<r»t aiiurr
» d* v* ««j-niimt'' • , i|ui» l«* virus l'uimy *>u |>if-
m «"■*• *••■ tir •'niiUttUit <lt («-»(> r. I ••.•!• • le* « lo-
i* ni«*t fram Atr» de* Aatillc* m* rr»»rnlir« nt de l'iu-
» llurucr «V ffto U<»«iVi rucimut : le ounnerte y |>nt
"^^^""^■^^■^™^^^"~ ™"^™"" » dm »Mi>râiit •crr"i««raif-ut« , et rùt fait <1«* pmuJf
••> . rm *0f9,it »ih> pire* tr«.ùjua, q« • profrrs moi U frrucitc de* llouuuier*. » S*cy »
•»• ■• *^»f à'Àmrnd (M+4*9n dt mVHmmmemr fhmmfatt , tuw. IX ; JsurifU du» $m-
*"*»r*M> *êM$f\um i704tr* **>
i56
SAL
ce, Louis XIV lui en continua le
commandement, avec le titre de vi-
ce»- roi, par lettres du 5 septembre
1 665, conçues dans les termes les plus
honorables. Les Anglais ayant atta-
qué cette colonie , l'année suivante ,
le commandeur de Sales les repous-
sa dans divers combats particuliers,
et trouva une mort glorieuse, après
avoir tué quatre enneinis.de sa main,
dans une action générale , livrée le
10 avril 1666, et où les Français
remportèrent une victoire complète.
W— s.
SALES (Jean- Baptiste Isoard
Del i s le de ). Voy. Lisle.
SALES (J.-B.), député, Voy.
Salles.
salgar ( modhafer - eddtn ) ,
fils de Maudoud al-Salgari, fut le
fondateur de la dynastie des Salgari-
des, dont les princes ont porté aussi
le titre à'alabek , qui leur était com-
mun avec d'autres princes contem-
porains ( Voy. Ylderhoui et Zew-
ghy )• Il appartenait à là tribu tur-
komane des Salearis, qui s'étaient
établis dans le Farsistan , l'an 45o
de l'hégire ( io58 de J.-C), lors-
que cette province de la Perse fut
conquise par le sulthan seldjoukide
Alp-Arslan , qu'ils avaient probable-
ment suivi ( V. Alp-Arslan ). Ils y
demeurèrent soumis , pendant plus
de quatre-vingts ans , a la domination
des Seldjoukides; mais à l'époque
de la décadence de cette puissante
dynastie, sous le règne du sulthan
Mas'oud Abou'l Fctnah ( Voyez
ce nom, XXVII, 3&2), Salgar,
appelé aussi Sankar , se révolta
contre le prince Melik Chah , qui ve-
nait gouverner le Farsistan au nom
de son oncle; et il parvint à l'en ex-
pulser, l'an 543 ( 1 148 >» Tout ce
que l'on sait de Salgar, c'est qu'il fut
juste et vaillant; qu'il affermit sa do-
SAL
miuation dans le Fârsû
bell it Chy razde plusieui
utiles, et qu'il mourut ei
après un règue de trei
pour successeur son f rèi
ayant signé la paix av<
kides, fut confirmé d;
sion de ses états , par 1
lik-Arslan ( Voyez \
cinquième prince salj
Schondjah Saad, fila
n'eut point d'égal eu
en générosité. 11 coi
man , qui avait été
branche des Seldjouk
para aussi d'Ispanan ,
téra les principaux ha
raz, comme otages. 1
gnée de braves % il 0:
contre l'armée des 1
qui était entrée dans
614 ( 1217); niais se
tant abattu, il fut fait
sulthan Mohammed (
XXIX, a3o), admir
Sidiré, le renvoya li
'honneurs, et fit épo
Djelal-eddyn Mankbc
nom ), la fille de ce pr
retournant dans sa es
taque par son fils B
Kotlou Khan Aboube
révolté. Il le vainquit
fermé sept ans , dans 1
Il régna vingt -neuf
Perse heureuse et florii
rut en 628 ( ia3i ). —
bekr, malgré la faute
l'avait entraîné , fut le
seur de son père. Il é
Perse méridionale , le
ments des factions et 1
viles, qui avaient duré<
Il triompha de tous se;
j ugua Baliraïn, El-Ca
autres îles et provinces
que. Les gens démérite
SAL
i à sa cour. II donnait des
100 seulement aux savants
nés de lettres de ses états,
* à ceux des pays étran-
i son nom était-il répandu
dans tout l'Orient ; et Ton
ir loi la khothbah , dans
xratrees de l'Inde. C'est à
poète Saadi a dédié son
Vojr. Saadi ). Aboubekr
épara, tant à Chyraz qu'en
roi, un grand nombre de
de collèges, d'hôpitaux
ruserais. Il mourut après
lorieux et fortuné de tren-
658 ( i?6o). — Le onziè-
iier souverain de la dynas-
Igarides fut la princesse
Aïschah Khatoon , petite-
ubekr. Elle fut mise sur le
s la déposition et la mort
uiSe^ouk Chah, l'an 66a
•r la protection do khan
ils, .Houlagou, dont elle
ides fils, Mangou-Timour.
le tadj ou couronne , durant
, avec le titre d'Atabeke ;
ats des Saïga rides étaient
pores a l'empire des Mon
v dynastie finit, en 663
près avoir duré cent vingt
«a que d'Herbelot et De-
raprès lui, ont dit de cette
est fort itexact. On trouve
tails dans le Loub al* Thar
surtout dans un fragment
i «1- Thawarikh , tra luit
Sacy, tome iv des Notices
i des Mss. de la biblio-
Roi.
SAL
i57
A N ( Jacques ) , jésuite
i(i),néen i557, embras-
le de saint Ignace, à l'â-
ge de vingt -sept ans, et professa
long-temps les humanités, l'Écritu-
re sainte et la théologie morale, dans
différents collèges. Nommé recteur
du collège de Besançon , il partagea
les loisirs que lui laissait cette place,
entre la ohaire , la direction des âmes
et l'étude de l'histoire sacrée. Il fut
enfin appelé , par ses supérieurs , à
Paris , où l'avait précédé sa réputa-
tion , et consacra le reste de sa vie à
perfectionner ses Annales- ecclésias-
ques, encouragé par le succès qu'ob-
tenait cet ouvrage. Il mourut a apo-
plexie, le i3 janvier i64o, dans
un àcc avancé. Le P. Salian était
laborieux et instruit , , plein de
douceur , de modestie , et chéri
de ses confrères, qu'il édifiait par
ses vertus. H a publié quelques ou-
vrages ascétiques , entre autres , des
Traités de la Crainte et de Y Amour
de Dieu; mais il est principalement
connu par les Annotes ecclesiastici
Feteris-Testamenti ab orbe condi-
to usque ad Christi mortem , dont
l'édition la plus complète est celle
de Paris, 1641 , 6 vol. in- fol. L'au-
teur en publia lui-même un Abrégé,
Cologne, i635;in-fol.; et il en tira
depuis une espèce de Sommaire , en
un seul vol. in- 12, Cologne, i638,
sous ce titre : Enchiridion chrono-
logicum sacrœ et profanœ historiœ.
Les Annotes de Salian , relégués
maintenant dans les grandes biblio-
thèques , supposent beaucoup de re-
cherches et d'érudition ; mais elles
manquent d'exactitude et de criti-
que. ^N — s.
SALICET ( Guillaume ) , en la-
tin de Saliceto , on Placentinus ,
célèbre médecin, naquit à Plaisance ,
an commencement du treizième siè-
cle. La médecine , si long - temps
exeivée par les prêtres , n'avait
point encore été déclarée incompa-
i58
SAL
tible avec les fonctions du sacerdoce,
cl Guillaume était ecclésiastique. Su-
périeur à ses contemporain? par le
talent de l'observation, il les sur-
passait encore dans la pratique. Il
employa, l'un des premiers , des re-
mèdes chimiques dans le traitement
des maladies; mais il en abusa, peut-
être, ainsi que des onguents et des
emplâtres. 11 reconnut bientôt l'in-
suffisance des topiques, dans les cas
de chirurgie;et à l'exemple des Grecs
et des Arabes , H osa se servir du fer
et du feu. On lui dut une nouvelle
méthode pour l'extraction de la
pierre; et 1 on voit dans ses ouvrages
qu'il l'employait avec succès. Per-
sonne n'avait encore décrit avec au-
tant de méthode et de clarté le sar-
cocèle et les moyens de le guérir. Il
décrivit le premier la maladie des
enfants connue sous le nom de lac-
tescence ou croûtes lactéees , com-
battit le préjugé qui faisait placer
cette maladie dans la classe de celles
qu'il est dangereux de guérir , et in-
cliqua, pour son traitement, une mé-
thode aussi facile qu'innocente. S(»>
préceptes sur les plaies en général , et
sur celles des organes, sont très-bons
pour le temps (i). Comme anato-
(i) Salicet exerce la chirurgie avec nue grande
distinction , a eu juger par les nombreuses observa»
lions importantes qu'il nous a laissées. Ainsi nous
voyons qu'il guérit plusieurs hydrocéphales exter-
nes par les frictions de bannie soufre , et arec les
caustiques; des scrofules , en les provoqua ut à la
suppuration par des topiques stimulants; des affec-
tions cnlculeuses , arec le sirop de prr»il , de saxi-
frage , de cerfeuil , etc. , etc. On trouyf dans ses ou*
Traces un traité curieux sur les ulct-res des |>arties
de la génération , qu'il attribuait m nue nu tistate
tnorbeuse des organes de la nutrition ou du fuie,
parce que , d'après la théorie de Platou , qui était
enseignée dan» t«»ut<s les écoles du t'eii.rme siè-
cle , le foie constituait le siège de l'appétit et de la
digestion , et avait une relation ou sy mutine étroite
arec la génératiou et le* partir» qui lui appartien-
nent. On voit par les observations de Salirrt sur
cet maladies, que la rrphillis existait d«?j.\ en Italie,
3uoiqu'on prétende qu'elle n'y ait été introduite que
eux cents ans plus tard ; et que l'on ignorait encore
•lors que ces ulcères provenaient plutôt d'un com-
merce impur que d'une maladie du foie. Os-m.
SAL
miste , dit M. Portai , il s
miner assez exactement la
du cœur ; et il a, l'un des j
avancé que les nerfs qui t
origine au cerveau et de I
sont destinés aux mouven
lontaires , et les autres au
ments naturels (Voy. YHis
natomie , i , 185-89 ). C<
comme on voit , est celle di
Willis , Tinventenr du syst
veux ( Voy. Frcind, Tlis
médecine, 257). La réputa
jouissait Guillaume Salicet
peler dans les principales 1
talie. Il passa quatre année
gne , qu'affligeait une malac
gieuse; et Ton sait qu'il prol
de guérir à Vérone , où i
dernière main à son Reçue)
rurgie , en 1275. On croi
mourut en iu8o. Lanfrai
plus célèbre de svs disciple
Lanfranc , XXIII, z/}i
les conseils qu'i l donne aux je
ticiens , il en est un qui mer
cilc: « Le médecin ne doit j
miliariscr avec les laïcs , p.
outre que la familiarité p
mépris , il n'ose plus demat
autant de hardiesse le pri
soins. Il est néanmoins imp
se faire bien payer , puisque
des meilleurs moyens d'ac(j
la célébrité et de s'attirer la <
du malade. » On a de lui :
scient id medicinaU , et sp
perfectis , qui Summa cons
nis et curationis appellatu
sauce , i475. — Cjrurgia
147O , in fol. Première edit
rare. Les autres éditions du
me siècle, Venise 1490 ,
1 4q5 , n'ont presque aucunt
La Chirurgie de Salicet , do
peut contester la supériorit
Somme médicale « a été réii
SAL
totra Traités de chirurgie ,
, iSoa , i540, etc. La tra*
iulieooe avait été publiée ,
t4 ayant l'original ( Venise ) ,
J. de Piero 9 1474 > in* fol. ,
e ; il en existe une réimpres-
»d., i486, #in-4°. ( roy.
ionn. de La Serna Sa n tan d ex ,
}. Elle a été traduite en fran-
■ Nicole Prevot, Lyon , 1 4q2>
Paris i5o6(a). W— s.
ICETI (Christophe) naquit
1 v en 17^7, d'une ancienne
originaire de Plaisance, et qui
xpatriéc dans le temps où la
des Guelfes l'avait emporté
»des Gibelins. Saliccti, après
miné ses étudesau collège des
ites de Bastia , fut euvoyé à
Mlé de Pise pour y faire son
1 revint à Bastia , et devint
10 conseil supérieurde Corse.
partisan de la liberté de son
il avait des relations avec
alors réfugié à Londres. En
le tiers-état de la Corse le
député aux états-généraux où
les cahiers de doléances de
. qn'd avait rédigés en partie.
: la parole pour la première
3o novembre , il exprima les
le ses compatriotes pour la
1 de leur pays à la France, et
mission au titre de citoyens
v ; kl en obtint le décret , et
na vers cette époque, au
de son ami Pao'i , qu'il Gt
1 commandant-général de la
A» rturargtr dr SJirrt *ml
. _ hbi « br« t ponr rr qui r »t»crr-
<■» «I T*m y «ml «»t >ut de <pelU m»-
•w* m* W-» KUU«rc* f litrt jmr d* 11* ch*t ,
4 •• f—*mt r«lf ractliM dr cr'\r* J UnffM
l. • iwr* rt»«*4«r«. «U. C«t Mt'iir peut
fc> ri^m r«* A-» pr*m»Tt ri rtTAio» MW
Il fat mm T«n d« ptrmtrn
H IJriiMfH par |ii«mirr« îm"
«MtdÏMlr, aptr* Ut •? uir dcLai
Mf|« rf r«Mf *»fc U «rMÎt «lopu pwr i
te.nt«Mr «>■■!■■ ■**■*• iffrâfn/,Mf
« MMMAfcr. <>>— It.
SAL 159
garde nationale de l'île de Corse.
Devenu , Tannée suivante , membre
du comiljfé d'administration et d'alié-
nation des domaines nationaux, et
ensuite secrétaire de comité , il con-
tribua à faire décréter la saisie et
l'aliénation de ces biens. Il proposa
ensuite défaire de la Corse un dépar-
tement séparé, et fil décréter qu elle
était partie intégrante de l'Empire
français ; il proposa aussi d' envoyer
M. de Biron pour y commander.
Après la session , il fut procureur-
syndic de ce département, et en sept.
1 792 , l'un de ses députés à la Con-
vention nationale, où il vota la mort
de Louis XVI sans appel et sans
sursis. Ayant tracé un nouvel ex-
pose de l'état de l'ilc de Corse , il de-
manda qu'il fût pris des mesures
pour sa défense. lUy fut envoyé en
mission, en mai 1793 , et il adres-
sa , le mois suivant, à la Convention
un rapport sur les troubles de cette
île , dans lequel il annonçait que
Paoli, cbef du parti anglais , venait
de se faire proclamer géiiéralissimc.
Brouillé dès-lors avec son ancien
ami , et s'opposaut vainement à
l'exécution de ses projets , il fut con-
traint de quitter précipitamment la
Corse, et de s'enfuir en Provence,
où il joignit l'armée du général Car-
teaux charge de s'emparer de Mar-
seille alors en révolte contre la Con-
vention. Nomme commissaire auprès
de l'armée du mHi, avec Barras ,
Robespierre le jeune, Fréron, Gas-
pariu et Ricord , il concourut , tant
à Marseille qu'à Toulon , à toutes les
opérations de ses collègues. ( frqym
FfiLiioff ) Dans sa lettre sur la re-
Î irise de Toulon , il annonça que
a première dépêche siguée de lui
et de ses collègues serait datée des
ruines de cette pîacc , et qu'ils cé-
lébreraient leur victoire en envoyant
i6o
SAL
deux -cent -treize rebelles sons la
foudre. L'année suivante, il con-
tinua ses opérations en qualité de
commissaire de la Convention à l'ar-
mée d'Italie ; il annonça la conquête
d'Oneille , et communiqua la pro-
clamation au peuple Génois , à l'oc-
casion de l'entrée des troupes' répu-
blicaines sur ce territoire. Après la
chute de Robespierre et du parti de
la Montagne, il fut rappelé du midi,
comme terroriste , et en mai 1 795 ,
il fut décrété d'arrestation pour avoir
prolongé son séjour à Toulon , sous
prétexte de santé , et en outre com-
me impliqué dans un mouvement po-
pulaire dirigé contre le pouvoir Con-
ventionnel. On alla jusqu'à proposer
de le mettre en accusation; mais cette
proposition n'eut pas de suite ,
et il fut comprMans la loi d'amnis-
tie décrétée par la Convention avant
* qu'elle se séparât. Au mois de février
1795 1 le Directoire le nomma com-
missaire dit gouvernement près l'ar-
mée d'Italie sous les ordres du gé-
néral Buonaparie. Saliceti donna au
Directoire tes premiers détails sur les
combats de Montenotte et de Mille-
simo..ll lui annonça aussi la bataille
de Mpndovi , fit l'éloge de Buona-
parteson compatriote, de Benhier
et de Murât. Arrivéd'abord à l'armée
avec l'intention de surveiller* et de
contrecarrer Buonaparte, il s'aperçut
bientôt que ce rôle ne le mènerait
à rien , et que probablement il se-
rait sacrifié. Dès - lors il devtqt le
complaisant de ce général, n'agit
plus que dans ses intérêts , et exalta
toutes ses opérations. Il fit, à son
entrée à Milan, une proclamation
aux Lombards pour les exciter à la
liberté. Il eut ensuite beaucoup de
part aux négociations qui ame-
nèrent l'armistice conclu avec le
pape, et à l'occupation de différentes
SAL
villes de l'eut de TÉgli
de 1796, il fut de noi
en Corse , en qualité de
et s'y fit nommer députi
Cinq Cents , où il vint 1
d'avril 1797. Dans la
Directoire et les Conse
nonça pour le Directe
jours après le 18 fru
tembre 1797), il de
autorisât le Directoire
sites domiciliaires , s'<
radiation du nom du <3
de la liste des déporté
avait émigré. Pendant
tations qui signalera
que, il se montra con
volutionnaire et jacol
tère et par principe.
société du Manège et
Bac ; et après Ja jour
Cloud, où BuonaparK
la législature , il fut ;
liste de proscription
le parti de Sieyes; ma
raya lui - même le no
qui fut toujours dei
bonnes grâces.: 00 cri
généralement que le
rendu Au général de:
crets, depuis son ret
En 1 800 , il fut char
sion pour la Corse; et
le premier Consul l'ei
ministre extraordinaii
pour y présidera l'étab
nouvelle' constitution.
cours qu'il adressa, le ,
au grand conseil de. ce
il lui indiqua les bases
organisation, et des vu
diriger le gouvernemei
vant.,il fut envoyé, a v<
auprès de ia républiqi
était chargé principal*
un parti en faveur de I
y faire voter la réunie
SAL
outé, et n'obtînt aucune
Nomme commandant de
d'Honneur , et rappelé à
i8o~>, il fut attaqué au
la Bocchctla , par le fa-
de brigands M.tino , sur-
u»ercur de Marcugo , qui
i croix do la Légion-d'Hon-
n te mille francs ou or. En
u6, Joseph liuonapartc
)!aré Mir le troue de Na-
riti fut nommé son mi-
la police générale. Il le
pies , et , à son arrivée, il
ne polit c à la française. Il
des actes arbitraires, exi-
éportation, plusieurs per-
nn savait être dévouées à
Palerme. Il y eut aussi de
?* exécutions , qu'on lui
utre autres celle du mar-
ieri, accuse d'avoir pro-
révolution |>our faire ren-
s au pouvoir du souverain
«•s cruautés ne produisirent
i toute l'indignation qu'él-
it inspirer ; m<tis un crime
bomblc souleva ropinion
» partis. Le gc'uéral Rodio
iruré prisonnier avec un
'lit de cavaleiic, sur les
le Farinée francise, Sa-
lut le présenter comme
Mirrertion. Il le fit juger
>fnmission militaire fran-
»i hr par le colonel (lassau,
me, qui l'acquitta Poussé
icrj Lcclii, Saticcti, dans
]r JnM pli, qui ér.iit en Ca-
contre toute.* les luis , ic-
rr la procédure, par une
mitMuii ; «:t le gent rai Ro-
iéc'itr. Sa'ireti bt.iva l'o-
bi i pie ; et , pf ri Ii rit le sié-
tr , il montr.i nue grande
Yppo*aut a ce que Joseph,
riusnrrcrti"ii <1^ O labre,
XL.
SAL 16 1
quittât Naples. Réuni au maréchal
Masséna , il lui dit que lorsqu'on se
faisait faire roi , il fallait savoir mou-
rira son poste. La prise de Capri par
les Anglais, et la présence du prince
de Canosa dans les îles de Pouza et
Yeutotène, donnèrent à la police une
plus grande activité. S'abandonnant
à ses anciennes habitudes révolution- -
naires , Saliccti adopta le système
des agents provocateurs. Il se ser-
vait de la peur pour conserver son
influence au conseil - d'état , et pour
balancer le crédit de ses rivaux , qui
le surpassaient en talents. Il fatigua
{dus à une fois Joseph , qu'il traitait
estement, disant à tout le monde
que ce frère de Buonaparte avait été
jadis son secrétaire, ce qui était vrai.
L'horrible système de Saliceti fit
naître des coupables , et fit réputer
tels ceux qui ne l'étaient pas. On ge*
missait de voir tant de proscriptions;
mais le crédit du miuistrc allait tou-
jours croissant : il obtint le porte-
feuille de la guerre, ce qui , en aug-
mentant son pouvoir, accrut le nom-
bre de ses ennemis. Ce second mi-
nistère , dont le roi avait déjà dis-
posé pour le général La marque, fut,
pour ainsi dire , emporté d'assaut ,
par Salin !i, qui menaça de quit-
ter le roi et de se retirer, si on
ne le lui accordait pas. Il avait une
très-fcraiidc influence dans le couscil-
d'état, où siégeaient les personnes
les plus distinguées du pays, et des
Français très-rein a rquables par leurs
connaissances. Pour y coiiticbal.ni-
ccr le ministre des fumiers Ru1 .lerer,
3 ni lui était opposé, il lit entrer
ans le conseil quelques nationaux
instruits, tel que l'a 11 rien ministre
Zurlo; car, dans les questions d'é-
couoinie politique, il était lui-même
iucjpable de soutenir aucune discus-
sion. Ce fut vers crue époque qu'il
11
ifo S AL
faillit être victime d'une tentative
cruelle, qui consistait à se défaire de
lui , en taisant sauter sou bote! au
moyen d'un baril de poudre placé
dans 'une de 'ses caves. L'explosion
fut terrible ; près de la moitié du pa-
lais sauta. Saliceti venait de sortir
de l'appartement de sa fille, qu'il
avait mariée , à Naples , avec le
prince Torella , et qui fut ensevelie
sous les décombres ; elle en fut
néanmoins retirée vivante. Les au-
teurs de cet attentat furent*décou-
verts et punis : mais l'événement
jeta du ridicule sur l'imprévoyan-
ce d'un ministre de la police, qui
n'avait pas su se garantir. La paix
de Tilsitt ayant calmé l'intérieur du
royaume, les persécutions cessèrent
en partie ; la tranquillité se rétablit
avec lenteur, mais visiblement. L'a-
vènement de Joseph au trône d'Es-
pagne le délivra du joug de son mi-
nistre de la police, qui, ne voyant pas
l'affaire d'Espagne assez sûre , préfé-
ra rester à Naplcs. Joseph fut enchan-
té de s'en débarrasser sans éclat. Sa-
liceti eut en maiu tout le pouvoir,
durant le temps qui s'écoula entre
le départ de Joseph et l'arrivée
de Murât, qui le remplaçait sur le
trône. Il n'en abusa potut , vou-
lant se populariser et s'appuyer de
l'opinion publique à l'arrivée du
nouveau roi , qui lui laissa pendant
3uelque temps encore le portefeuille
e la guerre. L'expédition de Gapri
se fit sous son ministère; et, par son
activité , il en prépara les moyens et
le succès. A l'arrivée de la femme de
Murât , Saliccti s'y dévoua tout en-
tier, croyant, à l'aide de son influence,
parvenir à gouverner Murât, qu'il
n'espérait pas pouvoir conduire di-
rectement avec la même facilité qu'il
avait trouvée à mener Joseph. Le nou-
veau roi parut très -alarmé de cette
SAL
coalition politique : il voyait
ni dans son imagination un i
ton avec une autre Carolii
il commença par contrarie]
me ; à se populariser par d<
res a (Tables , accordant une
générale, et employant ave<
tion les hommes qui passai
les plus opposés à la Fra
liceti lui fit de vives rej
tions sur le danger d'un pa
tème, essayant de l'effraye
tableau de l'état peu rassu
provinces , entre autres de
cate. Murât lui répondit tri
ment : « Je ne suis pas m
» frère; je n'ai pas peur ;
» les insurgés auront trei
» hommes, je marcherai co
» S'ils l'emportent , ils si
» maîtres du royaume, pai
» me droit qui l'a mis en i
» voir. » II lui ôta aussitôt
feuille de la guerre, et le d
général Reynier , qui s'était
l'estime publique. Saliceti d
té, fit un voyage a Paris, c
léon le traita d'abord assez
ment : mais il avait pour lu
Caroline; et Napoléon, le
rant comme un surveillant n
au projet d'indépendance qi
laissait déjà entrevoir, le
soutenir à Naplcs le parti
avec sa sœur. C'était à Véf
Murât penchait visibleme
le parti national , et où il a'
projeté un décret qu'il mit J
à exécution : le renvoi de
Français non - naturalises,
s'opposa fortement, dans le
au développement de ce s
mais il ne put y tenir : ce I
que Napoléon le chargea
partie de la consulta, qu
prendre possession de Rc
1809, voulant ainsi colorei
SAL
fTA essayait de la part de son
•ère. Saliceti se trouvait à Ro-
aod l'armée auglo-sicilicnnc
smparer des îles d'Iscliia et de
a , débarquant en Calabrc , et
intNaples. Murât avait réuni
aille hommes, surles hauteurs
les ; il sotigeailà se rctirerdei-
Vollurne: beaucoup de con-
cl d'alarmes régnaient dans
. Saliceti rerint à la batc, et
autant de caractère qu'il
1 déployé dans une circons-
tcmblabie
sous Joseph. H
a une garde nationale, as*
i tranquillité, et tint ferme
poste. La bataille de Wa-
tjaat mis fin à cette crise,
qui se croyait affermi , fit
toit d'accord avec Saliceti,
■Ire ion gré, le nommé Ma-
natif de Gènes, qui fut ins-
réfet de police. Au mois de
irr de la même année ( 1 8or) } ,
i mourut subitement, après
Kne chez Magbella , ce qui
beu à des bruits d'empoisou-
t ; mais l'ouverture de son ra-
cn présence des personnes les
ttcmsëes à le croire victime
naine, lit évanouir ce bruit.
ail ccrtaiu que Saliceti mou*
an accès fie colique néphré-
, auquel il était sujet. S-i-
élait corrompu sans être dé-
: dans tes relations domc.sti-
r'ëiait l'homme avec toutes ses
itea et toutes ses cotnplaisan-
Aiai ses décisions publiques
l'homme de l'ambition , et qui
■sautait d'autres instruments
Km ma\imes que «elles de la
époque où il avait ligure. On a
ig-temps qu'il avait d'imiucn-
: baies ; ou s'est trompé : il
iooné cinq cents mille francs
ta sa fille aînée, la princesse
SAL i63
To relia; .«a seconde fille, qui s'est
mariée à Rome , après sa mort, n'a
pas trouve une pareille somme daus
sa succession. B — p.
SALIN AS y CORDOVA (Boni-
texture de ) , né à Lima , dans le
Pérou , vers la fin du seizième siècle,
prit l'habit des Franciscains, fut vi-
caire-général de son ordre dans les
provinces de la Nouvelle-Espagne ,
de la Floriilc , des Philippines et des
îles du Japon. 11 se rendit à Rome,
pour y poursuivre, en qualité de pro-
curateur , la canonisation de Fran-
çois Solano , et mourut le 1 5 novem-
bre i653. Il fit imprimer à Lima ,
un ouvrage curieux, intitulé: Mé-
morial de las Ilistorias del nuevo
mttndo del Pirù , y mt marias %y
excellencias de laciudadde Lima,
i63o, in 4°. ; seconde édition , Ma-
drid, i(i3f), in- 4°. Gonzalez D.ivila,
dans son Theatrum Limcnsis Eccle-
siœ , fait un grand cl ope de Satinas ,
et de son Traité de la «luria puhlica
del Pirù, qui, sans doute, est le
même ouvrage que le Mémorial.
Waddingdit que Cordova avait aussi
préparé pour l'impression, taudis
qu'il était à Rouie, nu cours complet
de philosophie ; et Nie. Antonio rap-
porte avoir vu, du même auteur , un
Mémoire apologétique , adressé au
roi , et dans lequel il justifie sa con-
duite , défend la cause des Espagnols
nés dans les Indes, et plaide pour la
liberté des Indiens. Enfin Léon- Pi -
nelo cite de lui ( d'après la Bihliotcca
tinivcrsalis Franascana du P. Jean
de S tint Antoine, tom \\ , fui. 137 ; ,
un Recueil manuscrit de nia lions de
ses missions à la Chine . envoyé à 1 1
Propagande , eu 1 - 1 11. Peut être « st-
il d'un autre missionnaire fr.imis-
cain , du même nom. —Diego de
Salin as y Cou no va , ficre du précé-
dent , et franciscain comne lui , fut
i64
SAL
historiographe de son ordre dans
l'Amérique méridionale. Il fit im-
primera Lima, en i63o , la Vie de
Francisco Solano , en espagnol. Al-
phonse Mendicta en donna une se-
conde édition , Madrid , i643, in-
4°. Le même Salinas écrivit aussi
un Epitome de la historia de la
provincia de los doce Aposioles en
la provincia del Pirù , Lima , 1 65 1 ,
in-fol. V — ve.
SAL1NGUERRA, fils deTorello ,
chef du parti Gibelin à Ferrare, com-
mença , des Tannée 1 200 , à se faire
connaître par la conquête d'Ar-
gcnta, sur le territoire de Ravenne.
Rival d' Arco VI , marquis d'Esté ,
et chef des Guelfes dans toute la cou*
trée , leur querelle privée , selon les
mœurs du temps, se changea bientôt
en guerre ouverte. Arco VI prit, et
ruina , en 1 2o5 , le château de la
Frotta. Salinguerra demanda des se-
cours à Ezzelin II de Romano ; avec
son aide il chassa de Ferrare , le
marquis, en 1207 ; il en fut chassé, à
son tour , en 1 208 , et y rentra , en
1209. Profitant de la mort de son
adversaire , il obtint , en 1 2 1 5 , d'In-
nocent 111, des fiefs qui avaient ap-
partenu à la comtesse Mathilde. Ce-
Scndant Arco VII d'Esté , héritier
e la haine de sa maison contre Sa-
linguerra , avançait en âge, et sup-
portait impatiemment l'autorité de
son rival àans sa patrie. Au mois
néral fut forcé de sortir de Ferrare
avec ses partisans ; il y rentra ce-
pendant , peu de jours après , en
promettant de tout oublier : mais
des trahisons réciproques avaient
accoutumé à ne respecter aucun
serment; chacun reconnaissait dans
son parti seulement les juges de
SAL
sa gloire ; et le succès effl
les crimes. Denx fois &
trompa le marquis d'Esl
traités qu'il n'avait aucn
tion d'observer. Il jouissai
de l'empereur Frédéric II ,
dit proportionné à son ac
ses talents ; mais il fut vict
tour , des artifices qu'il ai
vent employés contre ses
res. Assiégé dans Ferrare
de février 1 240 , et trahi f
de Ramberti son lieuten;
ceptales conditions très-av
que lui offrait le légat G
Montelongo , qui l'assié;
l'armée guelfe; mais à pei
rendu dans son camp pou
dernière main au traité , q
rêté malgré son sauf-cond
né dans les prisons de Ve
finit ses jours , âgé de plus
vingts ans. ;
SALINS ( Hugttes DE
agrégé au collège des m
Dijon , et secrétaire dn
chambre des comptes de ]
Beaune, le 3 décembre i(
à Meursault , le 28 septen
employa une grande parti
à établir l'antiquité de sa 1
Il était convaincu qu'il ne
chercher ailleurs les trac*
brade des Éduens. Ses 1
cherches s'étaient accui
point que leur résultat po
plir un épais in~4°. : il
faire supporter l'impress
ville de Beaune, qui aevai
le plus d'honneur ; mail
municipal , plus jaloux c
tation des vins de la conl
téressé à des traditions
contestées, rejeta l'offre;
gc en demeura là. Hugue
y avait préludé par plus
sertation polémique. Il
S AL
n en réponse à un extrait
m de Mautour, qui plaçait
lur les hauteur de Beuvray
tais, Dijon, 1718, in-8°.
Réponse au livre de M. de
t» , maire d'Alais , inli-
weUcs découvertes sur Vé-
utaenne Gaule, du temps
; Journal des savants , de
ig. 555 à 572 , de l'édition
Je , if- 1 *i. ( L. de Manda-
lait l'ancienne Bibracte à
rès de Langcac en Auver-
• Lettre contenant des ré'
%m une Dissertation histo-
i tujet de t ancienne Bi-
par un anonyme { le P.
or, jésuite), Bcauue,i709,
lurnal des savants, de 1 709,
v in-4°.). Hugues de Salins
tue seconde édition de la
du vin de Bourgogne con-
n de Champagne , par la
w* d'une thèse soutenue à
5* médecine de Reims , par
Salins , son frère , mëdocin
ui ; Luxembourg ( Dijon ) ,
i-S"*. Hugues publia , la raé-
e , à Bcauue, une Traduction
e ce livre. On peut voir , au
des savants de 1706, pag.
345 1 I* détail de celte cou-
ï. F— T.
\S{ Ulysse , baron de ), offi-
is*e, que daller appelle le
des Grisons , descendait
ancienne famille , dévouée
long - temps au service de
«e. 11 était û!s d'Hercule de
connu comme négociateur,
îteo imj\. A vingt- trois ans,
dans Farinée vénitienne, et
»a bravouie au siège de Gra-
Desirant l'instruire d.ins l'art
uerre , il accepta la place de
du comte de Mansfeld ( Foj.
B ) , ft fit, sous ce général,
S AL i65
la campagne do 1611. Les troubles
de la Valtcline le rappelèrent dans sa
patrie; et il se distiugua tellement à
l'a (Ta ire de Campo , que son frère
étant mort, il lui succéda dans le
grade de colonel. Son régiment ayant
été réformé , Salis fut enarge de le-
ver une compagnie de gardes-suisses,
qu'il conduisit au siège de la Ro-
chelle , où il acquit beaucoup de
gloire , ainsi qu'a l'attaque du Pas de
Sure, en 1629. 11 reçut, en i63i ,
Tordre de former un nouveau régi -
ment grison , et fut employé dans la
guerre de la Valteline ( r. Rohan ,
XXXVIII , 4^4 ). Il rejeta les offres
avantageuses des Espagnols , qui vou-
laient 1 attirera leur service, et les bat-
tit complètementà la Francesca; mais
rien ne montre mieux sa droiture et
sa fidélité, que son refus de remettre
Chiavenna aux Grisous , qui récla-
maient cette place en vertu de leurs
conventions avec le duc de Rohan.
Depuis iô38 , Salis servit à l'armé*»
des Pays-Bas ; il reçut , en 164 1 , h*
brevet de maréchal de camp , et re-
joignit l'armée d'Italie. Nommé gou-
verneur de Goni par le comte d'Har-
court , qui venait de prendre celle
forteresse sur les troujics du prinev
Thomas ( V . Carignan }, il assun
ses communications par la réduction
des places voisines , surtout de Dt-
inout, qu'il emporta le 19 octobie
de la même année ; et quoique ma-
lade , il servit avec le plus grand hon-
neur aux sièges de Nice,Tortouc, clr .
Cette campagne , si glorieuse pour
Salis , fut la dernière. Forcé par l'é-
tat de sa santé de preudresa retraite,
en i643, il revint dans son pavs
jouir du repos qu'il avait acquis pir
près de quarante an n ces de fatigues ,
et travailler à la rédaction de ses
Hémoires. En iG5i, il futclulan-
damman des dix droi tires ou corn-
iGô
SAL
raunautés. L'exercice de ces paisibles
et honorables fonctions l'occupa le
reste de sa vie; et i! mourut dans son
châteaudeMarschlinsle3 1 fév. 1674,
à l'âge de quatre-vingts ans. Ses Mé-
moires, écrits tn italien, ctdontHal-
ler fait le plus grand cas , sont con-
servés en manuscrit dans sa famille ,
en 2 vol. , formant 984 pag, in-fol.
sous ce titre : Memorie àel mare-
chiallo Ulisse de Salis , contenenti
quanto avenne di notabile ad esso
ed alla sua palria duranti il corso
di sua vita. — La famille Salis, qui
a joui de quelques droits de souve-
raineté dans les Grisons ( F. Zurlau-
ben, Tableaux de la Suisse) , a pro-
duit un grand nombre de personnages
distingues. On en a publié la généa-
logie sous ce titre : Stemmatogra-
phia Bhœticœ familiœ Salicceorum,
vulgb à S J lis y ex authenlicis do-
cumentis deàucta, Coirc , 1781,
iu-fol. atlant. , tiré seulement à 36
exemplaires. Ce volume est compo-
sé de 1 5 tableaux généalogiques pré-
cédés d'une Notice historique, de-
puis Fan 1 3oo ; mais la famille est
bien plus ancien ue , si l'on s'en rap-
porte à une charte de Tan 91 3 , dont
le foc simile gravé, a été public par
Zur Lauben , dans le Recueil de
l'académie des inscriptions , tome
xxxvi , Hist. , pag. 166. — Baptiste
Salis , cordelier de l'étroite obser-
vance , de la province de Gènes , se
rendit célèbre, au quinzième siècle,
par une Somme de cas de conscience
qui eutbeaucoup de vogue sous le titre
de Summa Baptistiniana. Soprani
en cite une édition de Novi, Nie.
Ghirardengo, in -4°. ; la première ,
avec date , est de Rome , 1 479 , in-
fol. ; idem. , Nuremberg, 1489» in-
fol. ; Paris, 1499 , in-4°-> etc. L'au-
teur vivait encore en i494« — Ro-
dolphe-Baptiste de Salis publia, en
SAL
16 17 > De proditione Àni.
puhured , Bâle , Genath ,
( Draud, Bib. class. f pag
— Jean- André de Salis,
suite du dix-septième siècle
teur de Discorsi politici, ou
timéselon Zurlauben. — Roc
Salis , colonel au service d
prit part , dès i656, au
Valenza, se distingua , en
la bataille de-Senelt; en K
siège de Valencienneaj fut
maréchal de camp , en 1
mourut le 16 octobre 1690.
Ier. de Salis y homme d'éta
en 17 13 , la relation de ses
tions en Angleterre et en 1
in-4°. de 3s pag. , en aile
mourut , en 1 749 » et Ton a
son Oraison funèbre, sous
In funere Pétri Salicœi , •
J.-J.deRota, Lindau, 174
— On a publié aussi, en a
la Vie de Pierre II de Sa
Leben Peter s von Salis, 2
ten und Obersten Zunftmc
Paul Kind , curé et prol
Goire, 1780, in-4°. ,imprii
en langue romansche , la n
née. — Raoul de Salis, bar
denstein, ne en 1750, mort
s'occupa toute sa viedereche
l'histoire de sa patrie. On a
Fers sur la mort du grand
1778,01-8°. , et (en alternai»
de Chansons grisonnes , Coii
in- 12 de 184 et 78 pag. G
patriotiques sont instruci
l'histoire du pys , mais b
gués du talent que Gellert et
ont montré dans le même g»
baron d'Haldenstein a laiss
nuscrit des ouvrages plus
tants : i°. Foyage ( fait en
dans la haute et basse E
( en allemand ) : morceau
intéressant ; — i°. Bhœtiail
SAL
iVhistoireou le s principaux
\ts de la vie des hommes
mi ont paru au pays des
usquà ce jour ; — 3°. Bhœ-
ma , ou Catalogue de tous
ms Grisons, de leur fie et
vçrages. Il en compte près
en y comprenant les étran-
»nt écrit sur les Grisons. —
de Sa lis de Sogl io a donné,
nd , Y Histoire de la langue
e ( ou grisonne ) , Coirc ,
i - 8°. do 63 pag. C'est
uctîon du Mémoire que
ta avait public en anglais
rransact. ptiîlos. de 1776,
i*r. vol., n°. 7. On a de lui
icles dans le Sammler , re-
Looudaire , publié à Coirc ,
et ann. suit. , in - 8°. —
-Antoine Hubert , baron de
é en 173a, fut lieutenant-
1 service de France, grand'
'ordre du mérite militaire,
'4 maréchal -de* camp, en
ministre Acton l'ayant dé-
passer au service de Na-
y organisa Tannée sur un
îied , et se retira dans sa
1 1*94. Les journaux révo-
rs français l'accusèrent (soit
on parent Charles-Ulysse ),
irticipé à l'arrestation de
le chez les Grisons , et
1 des directeurs d'un bureau
âge formé par les émigrés à
t { Moniteur de 1791, n°.
leva , pour l'Autriche , en
1 régiment à la solde de
re , à la tête duquel il se
dan* plusieurs campagnes,
t en 1H07. — Rodolphe de
iron de Zitzcrs, aide-major
rat de* gardes -suisses au
i" France, né en 1736, se
iui Tuileries à la f.itale jour-
o août 179a, accompagna
SAL 167
Louis XVT a l'assemblée législa-
tive, fut arrêté, conduit à la pri-
son de l'Abbaye, et massacré le
a septembre 1 79a. — Jean - Bap-
tiste de Salis, né en 1737, à
Bondo , dans la val de Rarguaglia ,
montra , toute sa vie , nn caractère
singulière! fort exalté. 11 fut succes-
sivement podestat de Morhrgno, com-
missaire des frontières de la Valtc-
linc, et, en 1 767 , président du tribu-
nal. Renvoyé de Vienne, en 1772, a-
près avoir tenté de vains efforts pour
y faire adopter ses plans pour la réu-
nion des diverses communions chré-
tiennes , il obtint quelques distinc-
tions dans les cours de Bavière et
de Bade, prit même a Ifaples le
titre de prince, revint exercer à
Chiavenna, en 1781, l'emploi de
commissaire de la Seccha , et con-
tinua d'entretenir le public de ses
projets. Le plus remarquable de ses
pamphlets, est celui qu'il publia , en
1 790 , à Zurich , en allemand , sous
ce titre : BWliothekfur die Familie
von Oberan, IVanrheitsfreunde ,
etc. W— s.
SALIS (Cuart.es - Ulysse de ) ,
né à Marschlins, canton des Grisons,
eu 1 7 'i 8 , était fils du président Jean-
Rodolphe • Hubert , qui mourut , en
1795, à l'âge de quatre-vingt-dix-
huit ans. Charles - Ulysse , ayant
montré de grandes dispositions, finit,
à seize ans, ses études à Baie; et après
avoir voyagé un au, fut nommé syn-
dic. Il publia, en 1755, une Dis-
sertation pour prouver les droits
de la ligue de la Maison - Dieu
sur l'évcché de Coirc; obtint, deux
ans après, une place de podestat
ou maire, à Tirano , dans la Val-
tel ii te; et, en i7<>o, il fit partie
d'une de|Mit3tioii chargée de renou-
veler la capitulation avec le duché
de Milan. 11 en publia la relation
iG8 S AL
en allemand ( Coire, 1764, in - fol.
de 172 pag. ). Il avait profité de son
séjour dans la Valteline pour recueil-
lir beaucoup de documents histori-
ques sur cette province. Gomme sa
famille était la seule à qui une con-
vention secrète permit la profession
du protestantisme dans la Vaiteliuc,
cette distinction , très - mal vue par
beaucoup de gens, lui attira des dé-
sagréments , au poiut que , pour se
mettre à couvert des inimitiés, il
se fit nommer chargé d'affaires de
France auprès des Grisons, place
qu'il occupa vingt- quatre ans, avec
une grande autorité. Empressé pour
tout ce qui semblait devoir aug-
menter le bien-être de ses compa-
triotes, il accueillit chaudement le
nouveau système d'éducation que
Rasedow avait introduit en Alle-
magne; et , à son exemple , il réso-
lut de fonder en Suisse , un philan-
tropin , institution normale , où la
jeunesse pût être élevée d'une mauiè-
re conforme à l'esprit et aux mœurs
du temps. S'élant fait céder un pen-
sionnat tenu par deux professeurs, k
Haldcnstcin, il le transféra dans son
château de Marschlins , et fit , en
présence de Lavatcr, 1 sel in et d'au-
tres Suisses célèbres , l'ouverture de
son institution, à la tête de laquelle
il mit Bahrdt, fameux en Allemagne,
par ses aventures et ses talents. Ge
choix fut peu propre à donner de la
considération à la maison d'éduca-
tion de Marschlins. Aussi, au bout
de quelques années, Salis abandon-
na son entreprise, qui lui avait coûté
une partie de sa fortune. Gcttc ten-
tative d'innovation et de réforme ne
ûl qu'augmenter le nombre de ses
ennemis. La famille des Salis avait
d'ailleurs contre elle le parti des
Planta , qui l'accusait , non sans
raison, d'accaparer les places les
SAL
plus lucratives et les plus ir
A l'époque où la révolnti
çaise mit les esprits en ferm
l'exaspération contre les S
crut beaucoup : les amis c
publique française leur in
l'arrestation de M. de Sémc
l'extradition de cet ambassa
Autrichiens. Charles - U\\
était le plus en butte à la 1
blique , se sauva. On lui fit
ces : il fut condamné à mo
biens furent confisqués. S
nonagénaire, fut lui-mém
à des tracasseries. Salis
pas à propos de rentrer
se pendant toute la durée
volution; et il mourut, le (
1800, à Vienne, où il s 'et.
Outre divers articles iuscre
Sammler, ou a de lui plus
vrages écrits avec intérêt ,
naut des recherches savan
les principaux : I. Mémo*
servira la connaissance dt
re naturelle et de "écom
mestique des Deux-Siciles
1790, 1 vol. in-8°. H. Ft
de V histoire politique de l
Une et des comtés de Chia
Bormio , tirés des pièces oi
1792, 4 vol. in -8°. III.
en diverses provinces du \
de Naples, 1793. Le relat
voyage, fait en 178g, est
des Mémoires sur les Deux
L'auteur s'y étend beaucouj
griculture et l'histoire Bal
compare les écrits des agr
anciens avec la pratique 1
d'hui. Dans les planches, il
entre autres objets , les CD
des côtes de Naples. IV.
pour les ligues des OfiM
Biindten ) , princi[
rapport de la topopri
toire naturelle et
SAL
-8". , tome i , 6 cahiers in-
rchivet hislorico ■ Hatiiti*
-ktGriMMi>i;w,3Tal.
Ohm mptathumes, Wic-
iM<i3-«(,avu1.in-H".
rr.V ,lam»l,ulei soujfriMt
«■«A m.|.lu|«v.:.ï'.i!.ti-
i. 3 vi.t. A l« îù:r du truî-
,l.!s..ippclc aussi Cl.a.lcs-
i l ii« dis munir* d«l* II-
!.ire uni- Notice bii>;;ra|ilii.
Su. (il li ■■, on! Lu
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lui* U-» lu al lient eux cici.e-
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dan» le, (iri-oto, trciil
i)|iki , cl mimiul
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muent a g» genre dans
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grand nombre de inndéles.
« M prtmict rang , il a'nt
f*> «nom il'eui. t Jh ne trouve
* « , '1 «tt uai , IVIr valiou
SAL i(k)
verve de Hùlty , la naïveté' ou U
grâce facile de W risse , l'abondance
i>u la correcte élégance de sun aiui
Matlbissou. Djlis l'idylle comme
dans l'elêgic , la sphère de son ima-
gination est bol iicc ; et les jouissan-
ces de la ci mua (-ne , la beauté de la
u,t turc , l.i bienfaisance du créateur ,
l.i fragilité des biens Icrrcstrcs , le
clianne de la vertu, le souvenir des
amis qui lui oui été enlèves, l'espé-
rance d'une vie meilleure, sujets tres-
fecouds, s.ms doute, ne lui inspirent
pointant <|uc des accents peu vaiics;
nuis ces accents, simples el pins ,
sunt presque toujours les c'| Kl lit be-
rnent s d'une aine noble et sensible.
Aussi S.disesi-il un îles puètcs avec
lesquels un se sent le plus à l'aise.
(Juelij ues- unes de srs coin pu si lions
ne couiieuiiei:l i|i«) des jointures ou
des dcscripliuus , el n'ont , par con-
séquent , qu'un uicïilc secondaire ;
mais un pus giau-l nombre, s "lit
entre- tuclucs de considérations mo-
rale* ou lelijiieuses.el l'un y trouve
dis traits d'une sensibilité rxqni'C,
Nous citerons lnSlunces*ur te moii
île mai» [ Mttrdir-ti ;, Y Imaçc tfe
la vie, le Chant ttu Miounitr, la
Cnfance, et surtout V Knfu'.ce ,
les Slancei utr te air ( .Jbtnthelm-
itich'. ;.et WS<imi'nir/U :• n''Sfi»t. Ces
trois i ii' ri ne fis piî-cr*, de genres di-
vers sulluaiiiii puur recoiu mander
le nom de leur auteur. Salis .1 eru-
ploj'd une giawle qiuntilé de mé -
très ditterenis. Il ailiciioiïnc le vers
dont le a
iG8 S AL
en allemand ( Coire, 1764, in - fol.
de 1 72 pag. ). Il avait profité de son
séjour dans la Valteline pour recueil-
Lr beaucoup de documents histori-
ques sur cette province. Gomme sa
famille était la seule a qui une con-
vention secrète permit la profession
du protestantisme dans la Valteline,
cette distinction , très - mai vue par
beaucoup de gens, lui attira des dé-
sagréments , au poiut que, pour se
mettre à couvert des inimitiés, il
se fit nommer chargé d'affaires de
France auprès des Grisons, place
qu'il occupa vingt- quatre ans, avec
une grande autorité. Empressé pour
tout ce qui semblait devoir aug-
menter le bien-être de ses compa-
triotes, il accueillit chaudement le
nouveau système d'éducation que
Basedow avait introduit en Alle-
magne; et, à son exemple , il réso-
lut de fonder en Suisse, un philan-
tropin , institution normale , où la
jeunesse pût être élevée d'une maniè-
re conforme à l'esprit et aux mœurs
du temps. S'étant fait céder un pen-
sionnat tenu par deux professeurs, h
Haldenstcin, il le transféra dans son
château de Marschlins , et fit , en
présence de Lavatcr, Iselin et d'au-
tres Suisses célèbres , l'ouverture de
son institution, à la tete de laquelle
il mit Bah ni t, fameux en Allemagne,
par ses aventures et ses talents. Ce
choix fut peu propre à donner de la
considération à la maison d'éduca-
tion de Marschlins. Aussi, au bout
de quelques années, Salis abandon-
na son entreprise, qui lui avait coûté
une partie de sa fortune. Cette ten-
tative d'innovation et de réforme ne
ut qu'augmenter le nombre de ses
ennemis. La famille des Salis avait
d'ailleurs contre elle le parti des
Planta , qui l'accusait , non sans
raison, d'accaparer les places les
SAL
plus lucratives et les plus influe
A l'époque où la révolution 1
époque
çaisc mit les esprits en fermenta
l'exaspération contre les Salis :
crut beaucoup : les amis de la
publique française leur impuri
l'arrestation de M. de Sémonvil
l'extradition de cet ambassadciii
Autrichiens. Charles - Ulysse,
était le plus eu butte à la Laiu<
blique , se sauva. On lui fit son
ces : il fut condamné à mort, 1
biens furent confisqués. Sun ]
nonagénaire, fut lui-même a
à des tracasseries. Salis ne
pas à propos de rentrer en l
se pendant toute la durée de 1
volution; et il mourut, le 6 ocl
1800, à Vienne, où il s'était n
Outre divers articles insères da
Sammler, on a de lui plusieurs
vrages écrits avec intérêt , et c<
naut des recherches savantes. }
les principaux : I. Mémoires
servira la connaissance de Vhi
re naturelle et de >' économie
mestique des Deux-Sicile $, Zui
1790, 'i vol. in-8°. II. Fraçm
de V histoire politique de la Fi
Une et des comtés de Clùaven*
Bormio , tirés des pièces origio,
179*2 , 4 vol. in - 8°. III. Foj\
en diverses provinces du roja
de Naplesy 1793. Le relation ci
voyage , fait en 1 789 , est une 1
des Mémoires sur les Deux - Sic
L'auteur s'y étend beaucoup sui
griculture et l'histoire naturell
compare les écrits des agrîcull
anciens avec la pratique d'auj
d'h ni. Dans les planches, il a fie
entre autres objets , les coquill
des côics de Naples. IV. Jou
pour les ligues des Grisons
Biïndtcn), principalement soi
rapport de la topographie, de I
toirc naturelle et de l'agrkull
S AL
in-8°., tome i, 6 cahiers in-
Archives historico - statisti-
turUi Grisons, i^ç)<),3 vol.
>' I . Œuvres posthumes, W ic-
ir. iHo3-o4, i vol. in- 8°.
alerie des malades souffrant
i.iivch m il «lu pays), ic. édi-
8u4. 3 vol. A la tcîc du t roi-
sou fils, .ippelé aussi Chailcu-
, cl l'uu des auteurs de 1WZ-
place' une Notice biographi-
' l'auteur. Ses filles ont ho-
ssi la mémoire de leur père,
i écrit intitulé : Monument
lect et d'amour élevé à Al.
i par se % filles y Zurich, ittoi,
rn allemand }. D — g.
IS Jeas-Gaudehce, baron
poète allemand de la même
que les précédent*, naquit en
a Sccwis, dans le pays des
i , se consacra a la carrière
'e et parvint au grade de ra-
daos les Suisses de la garde
tailles. Au commencement
révolution , il passa dans la
et fit , sous le général Mon-
u , la campagne qui se trr-
ar la conquête de la Savoie ;
quitta bientôt le semec, et
Ourc pendant quelques au-
a i -ijH. il fut nommé inspec-
terai de la railire eu Suisse,
lui o<i-4-ioima de fréquents
raieui*. 1J tir se fit pas rc-
t drfii» les malheureux è» éne-
qui boule ver *èrrnt son p«vs,
~a dans les (iri»uus , \cciit
io* sans emploi , et mourut
m n«T s après. |,es pooics de
ppjrtierijjciit a un griuc dans
1. fil'eiature alleuiau le pos-
i -nnd nuinhre de modèle».
tic ^u pri-mirr rang , il n'est
pir aucun d'an. Ou ne trouve
& lui f il est vrai , l'élévation
1er ou des frères Stolbcrg , la
SAL 169
verve de Holty , la naïveté ou la
grâce facile de Wcisse , l'abondance
ou la correcte élégance de son ami
Matthisson. Dans l'idylle comme
dans l'élégie , la sphère de son ima-
gination est bornée ; et les jouissan-
ces de la campagne , la beauté de la
nature , la bienfaisance du créateur,
la fragilité des biens terrestres , le
charme de la vertu , le souvenir des
amis qui lui ont été enlevés , l'espé-
rance d'une vie meilleure, sujets très-
féconds, sans doute, ne lui inspirent
pourtant que des accents peu variés;
mais ces accents, simples et purs ,
sont presque toujours les epa licite-
ment s d'une aiue noble et sensible.
Aussi Salis est-il nu des poètes avec
lesquels on se *cut le plus à l'aise.
Quelques-unes de ses compositions
ne contiennent que des peintures ou
des descriptions , et n'ont , par con-
séquent , qu'un mérite secondaire ;
mais un p u.i grand nombre sont
entre -mêlées de considérations mo-
rales ou religieuses , et Ton y trouve
des traits d'une seusibilité exquise.
Nous citerons les Stances sur le mois
de mars ( Marzlicd ) , l'Image de
la vie , le Chant du laboureur , la
Confiance, et surtout YEnfar.ce,
les Stances sur le star (,-tbendsehn-
iitcht }, et le£oMf cvii'r dis absents. Os
trois dernière* pièces» de genre» di-
vers suliii'ait'iit pour reeiiiu mander
le nom de leur auteur. Sdis a em-
ployé une gtaiidc quantité de mè-
tres ihUtTeiits. Il allectioniic le ver»
Irochtiitjue . dont le mouvement est
f.ivnr.ihli» a la inélaurolie. Sa véri-
fication c*t , eu général, fort exacte,
mais parfois un peu dure et cmbar-
ravsér. Son langage , digue au total
de la belle époque de la littérature
alleiiLiinle , n'est pas exempt dVie/-
vè usines , et l'on est étonné de n'en
pas rencontrer davantage. Les trois
i<jo SAL
premières e'di lions des poésies de
Salis furent publiées par Matthise
son , i vol. in-8°. , Zurich , 1793 ,
94 e.t 97» avec un« courte préface de
l'éditeur. La quatrième fut publié-
par Salis lai-même, ibid. , avec son
portrait, 1800; il y joignit une
préface, dans laquelle il exprime les
5 lus nobles sentiments. On regrette
e ne pas y trouver plus de données
positives sur la vie de l'auteur, prin-
cipalement à l'époque de l'invasion
de la Suisse. Enfin, il en a paru uue
édition, i vol. in -8°., Vienne, i8i5,
avec la préface de Matthisson. Les
dernières contiennent beaucoup de
pièces nouvelles et de nombreuses a-
méliorations. D — u.
SALIS - SAMADE (le baron de)
était le fils aîné de M. de Samade ,
colonel du régiment suisse de ce nom,
qui comptait soixante ans de service
à l'époque du licenciement de la
portion la plus fidèle et la plus
malheureuse de la garde royale de
Louis XVI. Il se trouva , en qualité
de major du régiment de Château-
vieux, à l'affaire de Nanci ( 1790).
Il était parvenu à conserver ce corps
cntierdansledevoir,jusqti'aii28août,
jour où M. de Ma Iseigne quitta Nanci
pour aller joindre les carabiniers à
Luncviile. Les agitateurs, furieux de
ce départ, entraînèrent les soldats ,
qui avaient jusqu'alors respecté leurs
chefs ; et tous les officiers de Châ-
teau vieux furent désarmés par les ré-
voltés. On les emmena sur la place
royale, et on les y accabla de mauvais
traitements. Un des plus emportés ,
s'avançantversIemajorSalis : aN'ap-
» proches pas , lui dit ce deruicr ;
» mon épee n'a jamais servi qu'à
» vous défendre et à vous conduire
» dans le chemin de l'honneur : on
» ne l'aura qu'avec ma vie; » et
en pariant ainsi , il se met en
SAL
défense. Les soldats reste
moment interdits ; mais , r
de nouveau , ils allaient s
sur lui, lorsqu'il entend s
lonel qui lui cric : a Que faite
» major ! nous sommes tous
» sonniers. Rendez votre é]
» Vous êtes mon chef; vous n
» mandez : mais je ne la ré
» qu'à vous. » Aussitôt mill
s'écrient : « Il est trop brav
» garde son épée. » En effet S
made fut le seul officier qui c
son arme. Une conduite si co
se le fit nommer lieutenant -
dans le régiment de Dieshau
était en garnison à Lille. C
qu'il eut une nouvelle occa
déployer sa fermeté , à l'en
massacre du général Theofc
Ion , en avril 1 79a. Le corps
il appartenait alors fut lice
8 septembre de cette anné
tous les régiments suisses a
ce de France. Sa famille <
sept officiers supérieurs dn
Salis sous les drapeaux franc;
ne retenant plus le baron de 1
made loin de son pays, il s*\
et l'estime générale l'y suivi
dix ans d'absence , il revint 1
les débris de sa fortune , di
France qui commençait à 1
sous un nouveau chef. Ses <
avaient altéré m santé :
rut, en i8o3, à Montargû
maladie épidémique , laissa
filles et une veuve qui ara
ta m ment partagé ses dange
peines de toute espèce. L-
SALISBURY ( Jeaw Pei
connu sous le nom de ), le pi
homme de sou sicrle, était
la capitale du Wiltshire
(i)Ed Kttin Smrikerium «m S*
•atrnr c»l aj»|»cl« Jomnmts Smnhériamt
nantit.
SAL
rrre, et, suivant l'usage des
eors de cette époque, il prit le
? sa ville natale. On est parta-
l'annce de sa naissance ; mais
qu'il était fort jeune quand il
Franoc perfectionner son édu-
Aprcs avoir passé pl*i* d'une
en Bretagne pour entendre le
• Abattait! , il vint , en 1 1 37 ,
1, suivre les leçons des plus
. naître* dans tous les genres.
■maire , la philosophie , la
■re et les mathématiques l'oc-
K toor-à tour ; et il y fit de ra*
rogrê. Dans un siècle où do-
te coût de la s c h oi astique , il
se dispenser de payer tribut
ide : nais il reconnut bientôt
te de cette raine science, et il
1 de revenir aux anciens. A la
oaace du grec (a) et du latin,
ait celle de l'hébreu , langue
en répandue; et il s'était ren-
habile dans l'art de modeler
e. Avec des talents si variés ,
c Salisbury n'en restait pas
inconnu. Peu favorisé de la
sf il se vît forcé, pour vivre ,
•er des leçons. Les succès de
es - uns de ses élèves , parmi
» on cite Pierre de Blois ( V*
i,XXXIYt3gi )f appelèrent
lion sur leur maître. H trouva
amitié généreuse de Pierre de
. abbé de Moutier, un a'Ioucis-
i à sa position et les moyens
lasser en Angleterre, dont il
ibsent depuis près de douze
yant reçu les ordres sacrés , il
*rhé, par l'archevêque Théo-
1 l'église de Canterbury; mais
i^**i 4a ^» htr^.Maia ,i|.i u'It ulr |um 4
mmV» f+' I» l^n* *««•! h :na»i de m u
.*■■> qa J •■• ta Ir gftr . r| ■'rtCirvr d*
f * •* ! «•»! '»■ »uf>nf* «r>r»itiir diut drt
■a lali— 1. irpiiéiM Jr*i» dr Vili*l<NIT
.* »» «ira •'•!••«( •!«!■ • ilr la l«avuc grre-
l*4irf*:"r * " J ** liii'wl jMrliuiiitairc
-« jt Lut* mi* % d» #*r*iir| |t>m. II.
SAL
171
il ne tarda pas de revenir à Paris , où
le rappelait le désir de revoir les amis
qu'il y avait laissés. Il profita de cette
occasion pour visiter l'Italie; et pen-
dant son séjour à Rome, il reçut du
pane Eugène III , qu'il avait dû con-
naître en France , des preuves multi-
pliées du plus tendre intérêt. Il re-
tourna plusieurs fois en Italie, sous
Adrien IV, et y fut admis dans l'in-
timité de ce pontife, qui, sur sa
Ï trière, fit expédier an roi Henri U
a bulle d'investiture de l'Irlande.
Dans les entretiens particuliers qu'il
avait avec Adrien, Jean de Salisbu-
ry lui signalait les abus dout il était
le témoin, et le pressait d'y remédier
( V. Adrien , i56 ) ; mais la mort
du pape et les troubles qui la sui-
virent empêchèrent l'exécution des
projets qu'il avait formés pour le
bien de l'Église. Jean regretta sincère-
ment ce pontife, auquel il a consacré
un article touchant , à la fin de son
Melaloçicus (3). Le but qu'il s'est
proposé dans cet ouvrage, est de ven-
ger les lettres des absurdes imputa-
tions d'un méprisable sophiste, qu'il
ne désigne que sous le nom de Cor-
nificius , et qui s'était fait un grand
nombre de partisans , en promettant
à ses disciples de les rendre plus ha-
biles , dans trois mois , que ceux qui
fréquentaient, plusieurs années , les
cours des université*. Pendant ses
loisirs, Jean avait terminé un ouvra-
ge plus connu que celui que nous ve-
nons de citer; c'est le Policraticus ,
f>roduction très - remarquable pour
c temps, sous le double rapport de
l'érudition et du style. Il adressa ce
il \«>ui Ir |MMugr Jr J. dr SJiaiiury «f^ooi-
qu'AcIrirn fil imr mi M- ri un Ir» rr . \* ne craint
|M> «Ir dir» qu'il nir perlerait « mi, 1 1 'Iri |ar*if ,
i u ]iulJu ri m rtartiriilir-r , que j'rtaù rfi* Iimii ira
liifiBiur. «rJui qu'il aimait Ir fila» trndrrurni.. ■ Sa
diKDilr d«r «lUTrraiu |kmi1i le ur lVin|ir*!»ait ym d«
n'admiftre- i «ataMr.. . . INoulut, nwM>r»- n*.'i.qua
Dv«> riiaM- ui I*. lut mit vci «• ri la lucfuc amt tir. •
1 7? SAL
Traite à Thomas Beckct , chancelier
d'Angleterre, qui se trouvait alors
au siège de Toulouse , avee Henri II.
Becket, à qui l'auteur e'tait déjà con-
nu, s'empressa de se. l'attacher par
divers emplois; et lors de sa nomi-
nation à l'archevêché de Canterbu-
ry, le prit pour secrétaire. Jean nous
apprend lui - même ( dans sa i5oe.
Lettre ) qu'il ne négligea rien pour
modérer le zèle ardent que déploya
ce prélat, et qui n'aboutit, com-
me il l'avait prévu, qu'à lui faire
perdre l'amitié du roi. Cependant il
n'abandonna point son bienfaiteur
dans sa disgrâce. 11 partagea sa pros-
cription, et vint chercher un asile
en France. Il y trouva le pape Alexan-
dre 111 , qui le choisit pour secrétai-
re , et le chargea de répondre aux
manifestes de l'anti - pape Victor.
Après sept années d'exil , il revint en
Angleterre joindre Thomas Becket ,
et fut, peu de tem ps après , témoin de
sa mort déplorable ( Foy% Henri H,
XX, 1 18 ) (4). Jean continua d'ê-
tre attaché , comme simple clerc , à
réglisedcCanlerbur y, jusqu'en 1 176,
que le peuple et le clergé de Chartres
l'élurent pour leur évêque. Le roi
Louis- le- Jeune le pressa d'accepter
ce siège, dont il prit possession le
1 5 août de la même année. En 1 1 79,
il se rendit au concile de Lalran , où
il s'opposa de tout son pouvoir à
toute espèce d'innovation. « Tenons-
j» nous-en, dit-il , à ce que nos pères
p ont établi; et ne chargeons pas les
» fidèles de nouvelles traditions. » 11
consacra le reste de sa vie à l'admi-
nistration de son diocèse, et mourut
dans sa ville épiscopalc, le u5 oct.
1 180. H légua , par son testament, à
(4) Quelque* pei-vonnes veulent que Jean de Sa-
lishury «il t-tc ble>se par le» awnhins de Tkuuias
Becket; mail on ne trouve nueune (rare de ex île
•a ouoth0*»
SAL
son chapitre sa bibliothèque, [
se pour le temps (5): on rei
dans ses ou vrages, des passages
ou neuf auteurs grecs ou latin*
cun écrivain du moyen âge n'i
tés avant lui (6). Aune éruditr
digieuse pour son siècle, Salisl
gnaitde 1 esprit et de la sagacit
il ne put pas toujours s'élever
sus des préjugés de ses con
rains.Onadelui: 1. Policratù
de nugis curialium et vestigi
sophorum libri octo. Cet ouv
imprimé , pour la première i
fol. , vers 1 475 , à Cologne,
vaut d'autres bibliographes
xelles. Parmi les autres ëditi
nombre de six , non compris
de la Biblioth. Patrum, 0
cherche que celles de Leyde
et A msterdam , 1 664 » "** 8°
traduit plusieurs fois en 1
Les Traductions de Denis Se
corde! ier célèbre sous Char]
Jean le Beeue et de Collani
ce nom , Ia , a5i ), sont rei
nuscrites. Celle de Mézerai
sous le titre de Vanités de
Paris, i64o,in-4°.(7),C5tsi
les auteurs de Y Histoire i
de la France n'ont pu la d
dans aucune de nos grandi
thèques. Juste Lipse a dit c
vrage que c'est un centon
trouve plusieurs lambeaux
pre et les fragments d'un
siècle. Le titre n'en donr
idée imparfaite; et il n'j
que le premier livre dans
soit question des amusen
(5) Ou Imuve les titre* des livret dt
■ait sa bibliothèque , dans le GaUit
VIII
{fi) Voy. le* Rrcheichet mr Us i
par M lMît-ftadel , |> i>5.
(7) Cette version «ft anonyme | via
c»t «ij;iK:e Du Mteray; M. Barbier
au'il ue faille l'attribuer m célébra bj
e Mcierai.
Sa
inf. Dans le quatrième, l'an-
fforre d'établir la suprématie
t -Siège stir les princes, qui,
u opinion, ne sont que les
i du souverain pontife. Le
l'espace ne nous permet pas
lier l'analyse de cet ouvrage
lisqu'il faudrait pouvoir in-
tous les chapitres dans les-
l'ishury traite des questious
iJe, de philosophie et de po-
, souvent d'une manière in-
ite. 11. Mctalogicus , Paris ,
Leyde, i63o, et à la suite du
tfictu, dan 5 les deux dernières
» citées plus haut. On a déjà dit
ouvrage était dirige contre les
:îen«. L'auteur , après les
osés au mépris , s'attache à
r l'utilité des lettres et des
t à tracer quelques règles sur
itère de les t'tudicr. 111. De
is conspirante bus. Ce petit
, qui n'est autre chose que
igue de Ménénius ( Voy. ce
, a été public par André Ri-
Leipzig, i(355, in-8». à la
'an autre poème de Fulbert
irtrcs, avec YEuthcticus* pic-
serf d'introduction et de dé-
au Policra tique. Fabricius l'a
dans le tome iv de la HibL
et îajEm. latinilati*. IV. Vit a
Amselmi , archiepiscopi Can~
nsis , insérée dans Yjinglia sa-
» Henri YYarthou, n, i4* V.
miaue passio sancti Thnmœ ,
mnemis archiep. et martyris.
i*a point été imprimée en en-
nuis on en trouve l'abrégé
e (jaadrxlo^ut , ouvrage com-
pir otJie de (îré^oiie M , de
• Vies de saint lliomas. par
auteurs différents. ( /\ Bec-
SAL i73
ret ). Vf. Commentant in Episto-
las D. Pauli, Amsterdam, 1646,
in-4°. VIL Epislolœ. Il nous reste
trois cent treute neuf Lettres de Jean
de Salisbury. Jean Masson, archi-
diacre de Baïeux , en a publié trois
cent deux , d'après un manuscrit de
Papire Masson, Paris , i(>i i , in -4°.
On en trouve trente -cinq nouvelles
dans le Recueil que le P. Lupus vWolf)
a publié des Lettres de saint Thomas
de Gintcrhury, Bruxelles, i68i;et
enfin D. Martèncenamisau jour deux
autres , dans le tome i du Thesaur.
anecdotor. Baluze avait préparé une
édition des Lettres de Jean de Sa*
lisbury ; mais il n'eut pas le loisir
delà terminer. Elles sont très-inté-
ressantes, par la multitude d'anec-
dotes qu'elles renferment (ç>\ Du-
chesne en a inséré sept dans le to-
me iv des Scriptor. Francorum; et
M. Brial un grand nombre , dans
le xvi*. volume du Nouveau Recueil
des historiens de France. Parmi les
ouvrages manuscrits de Jean de Sa-
lisbury, on se contentera de citer le
Traité : Aero, sive de malo tyran-
norum exitu , dont Cuper desirait
vivement la publication. Le baron
de Sainte-Croix a donné une Notice
sur la vie et les écrits de notre
auteur , dans les Archives littérai-
res , iv, *2()3-3i3, insérée dans l'Es-
prit des journaux , février i8o5;
mais on en trouve une plus curieuse,
plus exacte et plus étendue , par M.
Pastoret, dans Y Histoire littéraire
de la France , xiv, 89-161. W-s.
SALlSIirRY (Jeat/de), jésuite
anglais, né, vers 1 575, dans le comté
de Cambridge, embrassa l'étal ecclé-
siastique, et signala son zèle pour la
i f«ilr da FtJicratiipir a
m émh' YHiMhrw bil*rm.rm A U Frmmct ,
[t\\ On wriil îugrr i|r i'mlrfrl qu'ulfi-ml m Irt-
trv» , ii»r IV 1 Irait «|m"i >■ "«I •Iiuiiii U ■ i ■■nlinujlrmr»
dr Vlltit. littéraire, «Un« l'itrtitlr i!f J«m dr S»-
Mwy, drjiritr.
in£ S AL
foi par des missions dans le pays de
Galles. Il avait trente ans quand il
fut admis dans l'institut de saint Igna-
ce ; et on le vit se livrer avec onc nou-
velle ardeur à ses travaux apostoli-
ques , malgré les dangers auxquels il
était exposé. Nommé provincial de
Tordre , en Angleterre, il se disposait
a se rendre à Rome , pour présenter
le compte de sa gestion au supérieur-
général, quand il mourut presque
subitement , en i6i5 , à l'âge de cin-
quante ans. 11 a traduit en gallois des
livres ascétiques et plusieurs ouvra-
ges de controverse , entre autres , le
Catéchisme du cardinal Bcllarmtn ,
Saint- Orner , 1618 , in -8°. Cette
version n'a poiut été connue du P.
Nicerou ( V. Bellarmw ). W — s.
SALIVAHANA , nom d'uu roi
célèbre dans l'Inde méridionale, est
désigné ordinairement dans les li-
vres samskrits , par la qualiûcatiou
de roi de Pratisthana. Cette région,
située au sud de la Nerbedda , appe •
lée en samskrit Narmada , formait
une portion considérable de ce que
nous nommons actuellement le Dê~
khan y c'est-à-dire, l'Inde méridio-
nale. En samskrit Daks china si-
gnifie le midi , et c'est de là que
vient Dékhan , qui a le même sens
dans les idiomes vulgaires. Les
Grecs , qui avaient uar le golfe
Persique et par celui d'Arabie, de
fréquentes relations de commerce
avec la côte de Malabar et le ter-
ritoire maritime qui s'étend au sud
du Gutarate , connurent et ce nom
et sa signification. L'auteur du Pé-
riple de la mer Erythrée, attr.bué
à Arricn , fait mention de l'un et de
l'autre, a Après Baryçaza ( 1 ) , dit-
» il , le pays voisin se dirige du
(1 "* Ofte vïllc ni la rui'ine que Pharot< h , snr la
fierheUda , dans la partie oricuùlc du Ginuralf .
SAL
» nord au sud ; c'est pourqi
» nomme Dakhinabad. Le
» dans leur langue , s'appel
» chan (2). » Le pays où
Salivahana était, selon les
tions des Indiens , sur le bor
mer , au sud de la Nerbedda.
séparait du Guzarate, appel
Gourd) ara , et l'on désigne
moderne de Pultana, l'an tiqi
tisthana,- située sur le Goc
comme le lieu de sa résiden
endroit semble être le même
ville de Plithana , à vingt y
au sud de Barygaza, et indiqi
l'auteur du Périple, comme
lieux où les Grecs venaient I
commerce avec les Indiens,
à dix journées de la grande
Tagara (3) , capitale du canti
riaca, qui s'étendait fort lo
le continent du coté de 1*
Cette dernière ville s'appelle
lement Déosar : elle est situé
distance qui correspond à et
l'auteur au Périple met enti
thana et Tamara, Cette ville
thana se retrouve dans Pi
(4) , sous le nom de BaOu
Paithana , qui n'est pas auti
se qu'une faute de copiste , 1
NA pour n Aie AN A. Selon
me géographe , cette ville étai
sidence d'un prince sans dou
célèbre de son temps , puis
jugé à propos d'en faire menti
ne manière spéciale , et dont
fort altéré a cependant une <
(2) Meta ât Bapuyoga fùOii
vctyhç iirstpoç ex tôv fiopiov
vôtov Trciptxrtivti • $io xal Aa
àr,ç y.xkiixt y '/jûpOL. Aâjçav
xoiIïitxi 0 vÔtoç rij âuTÛv y
Pei ip. Map. Eryth. , p- vg , Iota. , 1 , éd.
(3) nô>i; Tor/xpx pryc'ffTQj ib.
(•1 j GëojT. , lib. VU , cap, i.
SAL
icc avec celui dcSalivaha-
nuscrits nous l'offrent sous
. SiripoUmœus, Siropo-
Sirius Polemœus. 1,'idcn-
les qui sont données pour
ce de l'un et de l'autre
•t Pratisthana, et la cuïn-
j temps où ils vécurent
, sont de fortes présoin p-
veur de l'opinion qui fc-
deux personnages un seul
>rince ; car il est bon de
Saliva hana vivait à la Gn
r siècle de notre ère, en-
can-siècle avant l'époque
fr rivait Ptolémée. Nous en
rtiins , puisque le règne de
i a donné naissance à une
irte encore son nom , et
, usaçe dans toute l'Inde
le. Elle y sert à dater tous
acats, tous les actes et
transactions sociales. Die
Tan 78 de J.-C; et Tan-
Ile i8a4, répond à l'an
cite ère. Ses années com-
irdioairement, selon l'usa-
: général chez tous les In-
1 nouvelle lune la plus voi-
qoino\e du printemps ; et
â autre, ['iutcrcalatiun
sème mois les raccorde
Mrs drs saisons. Les In-
t à cette ère le nom de
SAL
ih5
« usage et ce nom sont
r e que l'on croit , dans
•rsratal avec les colonies
, qui ont répandu dans
a la la n pie et 1rs religions
ou<tiU. Kllr est, dit-on,
j Java, où elle porte le
ijt-saka. On en attribue
a un personnage appelé
vint du continent indien à
premier siècle de notre ère ,
I dans H!e de Java » nom-
1 .Vajrt - Kcrulang. C'est
seulement depuis cette époque, se-
lon les mêmes récits, que celte
Srande île est connue sous le nom
e Java. Adji y découvrit l'orge
( en samskrit et en javan djava , et
d/even persan ); il l'appela 'alors
Vile de l orge. 11 est fort remarqua-
ble que, peu de temps après cette
époque , Ptolémée fasse mention
d une des plus grandes îles de l'Océan
indien , de Java , sans aucun doute ,
et qu'il l'appelle Jabadib , c'est-à-
dire , ajoute-il , Vile de l'orge (5).
Tel est , en effet , le sens de ces mots
en samskrit. Si l'existence histori-
que de l'indien Adji , qui vint s'éta-
blir à Java , et donna naissance à
l'ère qui y est encore en usage, était
un fait incontestable, ce serait une
raison de douter que cette ère fût
la même que celle de Saliva bana.
Raffles (6) , et ceux qui croient à
l'identité des deux ères , n'out pas
d'autres preuves a l'appui de leur
opinion, que le nom de saka , attri-
bué à cette ère par les Javanois; mais
comme ce mot n'a pas en samskrit
d'autre sens que celui d'ère , on sent
que c'est une raison assez faible. On
peut leur objecter que le point de
départ des deux ères n'est pas le
même : il diffère de peu , il est vrai ;
mais enfin il diffère. C'est en l'an 75
de notre ère qu'est le point de dé-
part de l'époque Javanoise; et elle est
ainsi antérieure de trois ans à celle
de Saliva hana. Ainsi, jusqu'à ce que
de nouveaux renseignements puissent
jeter du jour sur ce point, il sem-
ble raisonnable de les considérer
comme deux époques distinctes , in-
diquant l'une le règne d'un roi puis-
sant dans l'Inde méridionale, rt l'an-
1
('V 1 xCacoi ov , ô «ropzcvu xoiOr,; vÊffOv,
Pt-tl.. C<»»r. . Iih. «11 , c. 3.
(j D«uB I* lirllc Hutwirc «le J*t » , qu'il ■ puM*r«
en 1M1-
176 SAL
tre l'arrivée des colonies indiennes
à Java. Les habitants de l'île de Ba-
il , située à l'orient de cette derniè-
re, supputent d'une autre façon la
même ère , si tant est que celle dont
ils se servent soit effectivement la
même: ils en marquent le commen-
cement en Tan 80 de J.-C. On re-
marque aussi, sur le continent indien,
quelques différences dans la manière
de calculer l'ère de Salivabana ; mais
elles sont légères, et paraissent pro-
venir seulement de la différence des
calendriers employés daus les petits
états de la presqu'île. A peu d'excep-
tions près , l'usage est de compter de
l'an 78 de J.-G. Malgré la célébrité
du roi Salivabana dans l'Inde , son
histoire nous est tout -à fait incon-
nue, lies Indiens racontent qu'il vain-
quit et tua Vikramaditja, suprême
monarque de PHindoustan, et célè-
bre, au même titre que lui, pour
avoir donné naissance à une ère en-
core usitée dans toute l'Inde sep-
tentrionale. Les rapports attribués
à ces deux princes sont impossibles :
ils sont séparés par la durée de plus
d'un siècle. C'est de l'an 57 av. J.-G.
que date l'ère de Vikramaditya. Il
se pourrait cependant que Salivaba-
na eût vaincu un descendant de Vi-
kramaditya , qui aurait porté le mê-
me nom , ce qui aura produit l'opi-
nion erronée qui a cours chez les
Indiens. Il existe, dans le ixe. volume
des Mémoires de l'académie de Cal-
cutta , un Essai sur les deux prin-
ces dont nous venons de parler , et
sur leurs ères respectives , composé
par M. Wilford, mort depuis quel-
que temps. On n'y trouvera rien de
ce qui a été dit dans cet article ; cet
essai n'est pas moins systématique ,
conjectural et aussi dépourvu de
critique que tous les ouvrages du
même auteur. Nous en exceptons ce-
SAL
Sendant le Mémoire q
ans le Ier. volume de
lection, où H discute
sèment l'identité de la v
ru et du roi Siripolem
ville moderne de Deoç
Salivahana.
SALI VET (Loui
Isaag ) , jurisconsulte <
naquit à Paris , le
1737. Après avoir ter
des d'une manière bril
recevoir avocat au pai
distingua dans l'exerci
fession par son zèle po
de ses clients , et par
désintéressement. Dans
lui laissait le travail d
cultivait les lettres et Ici
truisait des nouveaux
sciences physiques. 11
sa jeunesse, un goût d
tour , et il exécutait , <
des pièces de mecani
perfection du plus h
Sa vie s'écoulait obset
sible, quand éclata 1
Salivet fut nommé , cr
sateur public près d'un
criminels* provisoires
ment de Paris ; il se i
ses fonctions , magisti
malgré les dangers d
il prit la défense d<
ministre du roi , qu'il
ver de la fureur popu!
la suppression de ces
fut élu juge de paix d*
Beau repaire , place d,
donna de nouvelles pr
prit droit et conciliai)
Dite rare. Bientôt aprè
tion générale des an
lui confia la directioi
bureaux , et le charge
la fabrication des pi
partie sur laquelle il
SAL
intéressantes. Salivct fut
un bureau du ministère
, et, lors de la réorganisa-
seignement, nomme pro-
Vadémie de législation.
I y exposa l'histoire et les
du droit romain , et en
<>4 ,il y expliqua les lns-
J'jstinicn. II avait entre-
iiiction du Legum delcc-
nat { /'. ce nom ) ; mais
le loisir de l'achever : une
iiisec par l'épuisement et
, l'enleva le 4 avril i8o5.
s Dumont prononça son
'athénée ; il est împri-
f Magasin encyclopédie
180 5 , tome vi , p. 119*2-
du à S.«livet de bonnes
? plusieurs livres classi-
lutres des Vies de Plu-
iduîtes parDacier, 1778,
3* , avec des Notes. Il a
otes françaises aux OEu-
rgile , qui font partie du
ides à l'usage de V école
Voy. le Dict. des anonj •
ide édition, n°. 11 38 ).
quelques articles sur les
ietionnaire encyclopédi-
DttOT ) ; et il a eu part à
de» inaugurations , par
Enfin Salivet est le véri-
r du Manuel du tourneur,
1 le nom de Bergeron ,
l-cjft. 'i vol. in-.|°., avec
i/e planches, et dont M.
1 Bergeron a publié une se-
oii refondue et augmentée,
vol. iu-4°. Cet ouvrage eu-
sieurs nouveaux procèdes,
ir à rrux que le P. Plumier
raient donnes sur le incuic
'll'Mim et Hulot,. Ce pen-
dit encore consulter avec
le M. Paulin-Desormeaux,
ol. in- ri et atlas. W — s.
XI
SAL
177
SALLE (Awt. de la). Voy%
Sale.
SàLLE ( Robert de la ) , voya-
geurfrançais, était né à Rouen. Ayant
passe plusieurs années de sa jeunesse
chez les Jésuites , les engagements
qu'il avait pris dans cette compagnie
l'avaient exclu de l'héritage de sa fa-
mille. Il alla donc au Canada , vers
1 670 , pour chercher fortune , ou se
distinguer par mie entreprise hono-
rable. Son premier projet avait d'a-
bord été d'essayer de pénétrer au
Japon ou à la Chine, par le nord ou
par l'ouest du Canada ; et quoique
dépourvu de tout ce qui était néces-
saire pour un si grand dessein , il s'en
occupait uniquement, lorsque Jo-
lyet , qui avait accompagné le P. Mar-
quette dans son voyage au Mississipi
( F. Marquette, XXVII, u5i), re-
vint à Montréal annoncer la découver-
te de ce fleuve. La Salle, après avoir
entendu Jolyet , non -seulement ne
douta pas que le Mississipi eût son
embouchure dans le golfe du Mexi-
que, mais il espéra aussi qu'en le re-
montant au nord, il pourrait décou-
vrir le premier objet de ses recher-
ches, ta comte de Frontenac , gou-
verneur du Canada , lui promit de
l'aider de tout son pouvoir, et lui
conseilla de repasser en France, pour
communiquer son dessein au gouver-
nement. La Salle partit sur le pre-
mier vaisseau. Scignclay , qui venait
de succéder à Colbert , son pÎTC t
dans le ministère de la marine, goûta
les projets de La Salle, et lui fit ob-
tenir des lettres de noblesse , la sei-
gneurie de Citaracouy , près du lac
Ontario , et le go 11 vc même ut du fort,
à condition qu'il le bâtirait de pier-
res, enfin un pouvoir fort étendu
pour le commerce et la continua-
tion des découvertes. Le prince de
Conti devint son protecteur, et ne
178 SAL
lui demanda d'autre reconnaissance
que d'associer à son entreprise un
homme qu'il honorait de sa protec-
tion : c'était le chevalier de Tonti.
Ils s'embarquèrent à la Rochelle , le
14 juillet 1678, avec trente hom-
mes , parmi lesquels il y avait des
Maures et des ouvriers. Le premier
soin de La Salle, à son arrivée , fut
de réparer Gataracouy : ensuite il
s'avança jusqu'à l'embouchure du
Niagara , où il traça un nouveau
fort dont il confia la garde à Tonti
avec trente hommes; il laissa ses
ordres pour la construction d'un
secoud navire à l'entrée du lac Éric ,
au-dessus de la chute du Niagara ,
et employa le reste de l'hiver à
faire des courses pour se procurer
des pelleteries. L'entreprise qu'il mé-
ditait exigeait des fonds considéra-
bles; pour ne les devoir qu'à lui-même,
il voulait augmenter son capital. La
fortunelui sourit d'abord ; les voya-
ges de ses navires furent heureux; il
alla jusqu'à Michilimakinac , où Ton-
ti le rejoignit ; il cherchait à tirer
des sauvages des lumières pour ses
découvertes futures. Tonti descendit
jusqu'aux Minois ; La Salle revint à
Gataracouy ; et ce fut alors que
toutes sortes de malheur» l'acca-
blèrent : déjà un de ses navires s'était
perdu ; un autre fut pillé et détruit
par les Ouatouais. Les llinois, sur le
secours desquels il comptait, avaient
été surpris par les Iroquois , qui en
avaient massacré un grand nombre.
La Salle , revenu dans ces circons-
tances , n'eut pas peu de peine à
ménager l'esprit des llinois, que
leur disgrâce avait refroidis pour les
Français. Ses chagrins augmentèrent
bientôt par la désertion d'une partie
de ses gens , et de ceux même sur
lesquels il faisait le plus de fond. Ces
perfides avaient comploté de J'em-
SAL
poisonner. Ils furent déc
se sauvèrent. Sa seule re
de les remplacer par une
jeunes llinois; et il comm
gré tant d'obstacles , l'ei
son plan de découvertes,
d'abord le P. Hennepin <
çais nommé Dacan , de 1
Mississipi au-dessus de la
llinois, et s'il était possi
sa source ( V. Hennepin.
De nouveaux embarras ,
La Salle après leur dépari
le retinrent dans son fort
cœur, sur la rivière de S<
des llinois , et l'obligèrei
retourner à Gataracouy. I
rictés sans cesse renaissa
dèrent l'exécution de ses d
fin , au commencement d
descendit la rivière des 11
2 février, il navigua sur le
Le 4 mai , il prit possessi
des Akansas , et le 9 avri
mit l'embouchure du flei
achevé cette importante d
La Salle se rembarqua le
monta le fleuve jusqu'ai
d'où étant allé passer Phiv
il ne put arriver à Qu
printemps de l'année suiv
ques mois après il quitta
pour aller en France, ren
de sou expédition. Sur ces
Frontenac avait été rem pi
fevre de La Barre , qui se
venir contre La Salle, et
ce voyageur était la caus<
lités que les Iroquois av
mises : il ajouta que les c
annoncées n'avaient auci
tance. La présence de Li
France, effaça en partie le*
impressions que l'on avaii
duire sur son compte; Se
prouva son plan de recon
mer , l'embouchure du Mi
SàL
rr un établissement , et le
le faire les préparatifs. Sa
,on le nommait comman-
Vxpédilioo : quatre bâti-
différentes grandeurs furent
Rochefort; deux cent qua-
» personnes y furent embar-
is les historiens conviennent
>ix de la plupart de ces gens
as été fait arec soin. La pè-
re partit le ?4 juillet 1O84.
isies d'autorité' , entre le
Uni et La Salle , Grent mal
[e l'entreprise , surtout lors-
nireot causé la perte d'un
large de munitions , qui fut
La côte de Saint-Domingue
; pirogues espagnoles. Cc-
■près avoir relâché dans un
çaîs de cette île , on doubla
nent le cap Saint-Antoine ,
cidentalc de Cuba , et le 18
e on découvrit les terres de
e. On avait dit à La Salle
ts le golfe du Mexique, les
portaient à l'est; d'où il
[ne l'embouchure du Missis-
lit être encore bien loin à
Cette erreur causa ses dis-
'aisant route de ce côte , il
peu , parce que de temps en
s'approchait de la terri*,
t obligé de suivre a vue pour
«r le fleuve qu'il cherchait.
svier iritt"), il s'en trouva,
m l'a conjecturé depuis , as-
ke; m an persuade qu'il était
irrrs >ies Apilachcs, il passa
as même v en vu ver sa cha-
m m
qelqtie« jour* après, sur un
reru! de* sauvages, il voulut
r vers le même lieu : le coin-
ref 'ju uV se conformer a ses
s ; la route fut continua à
et l'on mouilla dans la b»ic
mard a cent lieues de l'cm-
t ém Miastssipi ; une belle ri -
SAL 1 «q
vière y terminait son cours. La Salle»
qui ne se croyait pas loin du Missis*
sipi , résolut de débarquer. Un na-
vire se perdit avec une partie des
provisions ; les sauvages en pillèrent
un autre , enlevèrent et tuèrent plu-
sieurs Français. Tous ces mal-
heurs rebutèrent une partie de ceux
qui s'étaient engagés dans cette ex*
pédition, surtout lorsque les plus
mal intentionnés eurent commencé à
décrier la conduite du chef. Loin d'en
être abattu , jamais il ne montra plus
de courage et de résolution : il fit
construire un magasin, qu'il environ-
na de bons retranchements. S'ima-
gi liant que la rivière où il était entré
pouvait être un des bras du Missisi-
pi , il résolut de la remonter : c'était
le Rio-Colorado, qui vient d'un côté
opposé. Le i5 mars, la principale
frégate reprit la route de France. Li
Salle, restéavec deux cent-vingt hom-
mes, fit jeter les fondemeuts d'un fort à
l'embouchure de la rivière ; chargea
Joutel , son compatriote , de l'ache-
ver , et voulut remonter le fleuve
aussi loin qu'il pourrait ; il décou-
vrit un beau pays, et conçut !r des-
sein d'y bâtir un second fuit : l'inha-
bileté de ses ouvriers le força de faire
venir tous ceux qu'il avait laissés à
Joutel ; le premier fort fut abandon-
né. Le nouveau mit du moins à cou-
vert de l'insulte des sauvages, qui
étaient des brigands déterminés. Le
fort achevé au mois d'octobre, l>a
Salle voulut monter sur la frégate
qui restait, pour faire une reconnais-
sinrc le long des côtes; la mort
lui avait enlevé plusieurs de ses
gens. Os pertes l'affligeaient et lui
(îuiinaicnttun air sombre qui sem-
blait augmenter sa hauteur et s.i du-
reté naturelle. Il partit ; on ne le re-
vit qu'au mois de mars iG8(i: il avait
parcouru de fort beaux pays , mais
180 S AL
sans trouver sa frégate ; enfin on ap-
prit qu'elle s'était orisée sur la côte:
une partie de l'équipage se sauva. Ce-
pendant La Salle s'était absenté de
nouveau , ce qui produisit un grand
mécontentement dans la colonie. Il
revînt en août, après- avoir peidu
beaucoup de monde : plusieurs nom-
mes s'étaient égarés. Le chagrin lui
causa une maladie qui ne lui permit
d'entreprendre un troisième voyage
Ï ne le i a janvier 1687 , avec seize
ommes. On marcha vers l'est ; à
mesure qu'on avançait , le pays pa-
raissait plus peuplé. La Salle avait
inventé un canot qui fut très -utile
pour passer les rivières. Le 17 mai,
son neveu , qui allait en avant, fut tué
par trois scélérats de sa troupe ; le
ao, les mimes assassins lui ôtèrent la
yie pendant qu'il faisait une recon-
naissance avec un récollet et un chas-
seur. « Telle fut, dit Charlevoix , la
» fin tragique d'un homme à qui la
» France doit la découverte d'un des
«plus beaux pays du Nouveau-
» Monde. Homme d'une capacité ,
» d'une étendue d'esprit, d'un cou-
» rage et d'une fermeté d'ame qui
» auraient pu le conduire à quelque
» chose de grand , si tant de bonnes
» qualités n'eussent été ternies par des
» excès d'entêtement , de mauvaise
» humeur et de dureté qui lui firent
» beaucoup d'ennemis. » On a pensé
que l'entreprise de La Salle aurait
eu plus de succès s'il n'eût pas eu
d'autres vues que de former un établis-
sement à l'embouchure du Mississi-
pi : il paraît certain que, dès la pre-
mière course qu'il fit au nord de la
baie Saint-Bernard , il aurait pu ob-
tenir un guide des sauvages; mais
on a pensé qu'il voulait (f abord s'ap-
procher du territoire espagnol pour
se procurer la connaissance des mines
de Santa -Barbara. U avait probable-
SAL
ment apporté cette idée
où elle était si commune
Mination avec laquelle on
la même chimère, retai
que l'on aurait pu tirer d
ne et des fautes de La Sali
ouvrages contiennent de<
ses voyages. Hennepin e
très-curieux dans les tro
qu'il a publiées , et revei
lui-même l'honnenr de h
te du Mississipi. Divei
tions de ce religieux pai
exactes. Joutel , à qui La
laissé la garde de son a
apprit du récollet les ci
de sa mort, tremblant
pour sa vie, se mit de
main en marche avec toi
çais afin d'aller chez les
leur fournirent des gi
les conduire chez les J
Mississipi. Les meurtrie
rèrent de la troupe , et
uns par la main des au
et ses compagnons pan
sept. 1688 , a la riviè
nois; en oct. 1C90, ih
rent à la Rochelle. Jout
veu de La Salle revinrci
où Gha rie voix le vit , el
en 1 7^3. C'était , dit-il , 1
ncte homme. On a de li
historique du dernier %
feu M. de la S aile fit di
du Mexique, pour trou»
chute et le cours de la
Missicipi, Paris , 1 7*3 ,
une carte. Le livre fut m
par Michel , sur les papi
tel. Celui • ci se plaignai
touchant son ouvrage
altéré; mais Charlevoix <
l'on n'y avait pas fait
ment essentiel. Tonti a 1
des particularités sur
voyage de La Salle. (
Inimé.s.iiis se fidrc connaître,
■ lis filions nouvelles ,|,- plllsiril.s
.i.u«.<1!i,il.iMimhi«<lrM'» »b-
serratinut. N uns citerons , entre nu-
Ires, 1rs ltiriictU <io jiir^.t»r«irloiiri- ,
liut civile que rannni.pic de Gui I)u
Hnn.»c.md de l..i Combe. Kiifi», il
rnlrcpiit de uTip mire en lit' mu rut
l'ancien C'ufefbi wrr<; mais, au
ni il l'illustre
kiliii.Tdun-
■ sira qite l.i jiii-
■ l'Ièe. Après I.i
.lamine, les com-
<t sons le titre de
■nuances de Louis
jiiuut une science
■ romaines cl de nu-
> prudence française :
■ni «Uire que sa»,in ■
r, porta le
:n lit i
lil *
é il' 1,1
«m, il fut
„ laquelle
ait...,...:
ilsutTonibi. le i| octobre 177",
ri-iuii retarda quelque temps l.i mise
en veille de cet ouvrage. Ces dill'é-
rents irav.iu\ n'empêchaient point
Sa Me' de se livrer aux occupations
• '.'' la priifessioti d'à viif.nl : un tact
sûr, une uiéllmdc, et nue fécondité
du principes j ml ieieu seine nt appli-
que», l'uni place nu nombre des
pri-micts avucats de son temps,
et lui mit mérité la confiance de la
célèbre congrégation de Saint- Maar.
Il était lié avec les littéralcurs et les
ariisies les plus célèbres. II cul part ,
sons le rapport lillér«ire,à ipiolqucs
ouvrages critiques sur la peinture et
la m-ulplurc, nui parurent eu l'année
■ 7^i; el, enfin, il reste encore de
lui, en manuscrit, un abrège chrono-
logique de l'Histoire de Malle . r.oni-
Sosésurle plan de celui de l'Histoire
e France par le président Hé-
nault (il. Ses talents ne restèrent
uorables,
■ l-ré-
rnce qne les
mner à nos
l82
S AL
SALLE ( Philippe de La ), des-
sinateur et machiniste, naquit à Seis-
sel, en 171 3. IL reçut de Sa ira bat,
peintre d'nistoire à Lyon, les premiè-
res leçons de dessin, et fut admis dans
l'école de Fr. Boucber ( V. ce nom) ,
qui eut heureusement peu d'influence
sur le goût de son élève. Il s'attacha
surtout à la décoration, et il se propo-
sait d'aller à Rome pour s'y perfec-
tionner ; mais un fabricant de Lyon le
fixa dans cette ville, en lui donnant,
avec la main de sa fille , un intérêt
dans son commerce. Le talent de La
Salle pourpeiudre les fleurs et les exé-
cuter sur étoffes, le fit bientôt connaî-
tre. Il obtint, en 1753, une pension
de 600 liv. Cest â lui qu'on dut l'idée
des étoffes en soie pour meubles; et
il rendit un service important aux
manufactures de Lyon , en imaginant
le moyen de conserver les formes de
chaque dessin , de sorte qu'une opé-
ration qui coûtait à l'ouvrier près de
deux mois de travail , n'exigea plus
que quelques minutes. Il exécu-
tait à la navette des tableaux d'ani-
maux admirables; et il réussissait
même à faire le portrait en broché,
d'une grande ressemblance. On cite
surtout ceux de Louis XV, et de l'im-
pératrice de Russie. Tous les meubles
en soie des appartements de cette
princesse furent exécutés par La
Salle et sur ses dessins. En 1775,
Turgot lui fit accorder le cordon de
Saint-Michel , avec une pension de six
mille livres. Louis XVI lui permit
de faire, au château des Tuileries,
l'essai de la navette volante pour la
fabrique des gazes et autres étoffes de
toute grandeur. Cette invention, repro-
duite depuis comme anglaise, appar-
tient incontestablement à La Salle. Les
divers perfectionnements qu'il ne ces-
sait d'introduire dans la construction
des métiers à soie, lui méritèrent,
SAL
eti 1 783 , la grande médaill*
destinée à récompenser les
vertes les plus utiles au corn
Après le siège de Lyon , en
ses ateliers furent pillés et s
chines détruites ; il vendit a
blés et des effets précieux p
construire ses machines , qu'
le projet de léguer à sa patrù
tive. La ville lui accorda u
ment dans les bâtiments de l'ai
abbaye de Saint-Pierre^ et
transporter son cabinet. 1);
dernières années de sa vie ,
fectionna le tour et le moulin
Il mourut à Lyon, le 27
1804 , * l'âge de quatre-vinj
Le Moniteur du 1 avril suiva
tient une Notice sur La Salle
SALLE DE LÉTANG(
Philibert de La ), conseil
présidial de Reims , où il i
vers 1700 , fut député à
par le conseil de ville, et :
dans cette capitale , le 20 mar
On a de lui : I. Des prairie*
cielles, Paris, 1766, in -8°,
vre a été réimprimé en r
1762. IL Manuel <Fagri
pour le laboureur , le propi
et le gouvernement, Paris, !
1 764, gros in-8°. , belle éditio
gravures. Cet ouvrage ne fu
posé que d'après une expéric
trente ans. L'auteur, qui s'élè
force contre les routines loc
été l'un des premiers, en F
à démontrer l'utilité des r
artificielles , singulièrement a
geuscs dans la Champagne.
tique , peut-être trop viveme
systèmes de Tull , de Dubaï
de Patulo. Il fut réfuté, à tttij
par Delamarre, qui publiai
fense de plusieurs ouvra
griculture, ou Réponse
titulé : Manuel d'agricr
SAL
!«LÉ ( Jacques-Antoine } ,
iris, le 4 ju*u 171*, de pa-
unuerçants , se prépara, par
les aussi solides que profon-
la carrière du barreau , et fut
ocat, eo l'année 1736. Une
rande timidité, qu'il ne put
lier, le força de renoncer à
toi trie. Dans le silence du ca-
ses premiers travaux fuient
1 qui couronnent la carrière
ns jurisconsultes. A peine âgé
;l-*ix ans , il avait déjà terrai-
Commentaires sur les ordon-
dc 1731 rt 1735, touebaut
a lions et les testaments : il
■nia ensuite les ordounan-
ii parurent successive m eut.
rêsrata son travail à l'illustre
s*eati , qui l'accueillit, y don-
éloges, mais désira que la pu-
>n en fût retardée. Après la
r ce grand homme, les cont-
res parurent sous le titre de
t des ordonnances de Louis
Do y reconnut une science
<1e dés lois romaines et de no-
ir o ne jurisprudence française :
bode, aussi claire que sa van •
ployée par l'auteur, porta le
au dans la profondeur de ces
les lois . et vc premier ouvra-
SjHé fut aussitôt placé au
les livies élastique* de notre
français. Cet heureux début
•a lenteur à entreprendre le
travail Mir le» principales or-
'jees du replie prerédeut , et il
lia ««jus le titre île V Esprit des
nonces de Louis XIP. Il y
unir la théorie a la pratique,
lit cnviite paraître le Traité
menons , droits et privilégrs
rsmmiaaircs au Clidtelet de
. t*ù règne toujours cet ordre
plil'ie et lumineux qui était
e a l'auteur, balle avait publié
SAL
i83
sous son nom ces divers ouvrages.
Il a donné , sans se faire connaître ,
des éditions nouvelles de plusieurs
autres , qu'il a enrichies de ses ob-
servations. Nous citerons , entre au-
tres, les Recueils de jurisprudence ,
tant civile que canonique de Gui Du
Rousscaud de La Combe. Enfin , il
entreprit de refondre entièrement
l'ancien Code des cures ; mais , au
moment où il se préparait à mettre
au jour cette nouvelle édition , il fut
attaqué d'une hydropisic à laquelle
il succomba, le i4 octobre 1778»
ce qui retarda quelque temps la mise
eu vente de cet ouvrage. Ces diffé-
rents travaux n'empêchaient point
Salle de se livrer aux occupations
do la profession d'avocat : un tact
sûr, une méthode, et une fécondité
de principes judicieusement appli-
qués , l'ont placé au nombre des
premiers avocats de son temps ,
et lui ont mérité la confiance de la
célèbre congrégation de Saint-Maur.
11 était lié avec les littérateurs et les
artistes les plus célèbres. Il eut part ,
sous le rapport littéraire, à quelques
ouvrages critiques sur la peinture et
la sculpture, qui parurent en l'année
17. if); et, enfin, il reste encore de
lui, en manuscrit, un abrogé chrono-
logique de l'Histoire de Malte, com-
pose sur le plan de celui de l'Histoire
de France par le président Hé-
nault ( 1 ). Ses talents ne restèrent
point sans récompenses honorables,
et l'étranger même lui en décerna une
bien flatteuse. Lorsque le Code Fré-
déric parut, Salle fit des observa-
tions sur ce nouveau corps de lois , et
le comparant à notre législation, ven-
gea celle-ci de la préférence que les
novateurs semblaient donner à nos
( 1 > I * liU •:<• SJI* »VUit |ir»p<*c de continuer
c*t iMi«r->K« ; mai* n'ayant yu m iwcurtr 1rs u
rwti Bcctoaircs , il »*t-at 1» force d'y rrauoorr.
i84
SAL
voisins , et démontra la supériorité
de l'administration de la justice en
France. Cet ouvrage parvint jusqu'au
grand Frédéric , qui récompensa la
franchise et les talents de l'auteur en
J'associant à l'Académie de Berlin.
Son mérite fut également appré-
cié par ses concitoyens. Entouré
de la considération publique , il fut
nommé bailli de commanderie de
Saint-Jean-de-Latran , et il se mon-
tra , dans cette nouvelle carrière, un
juge éclairé, comme il avait été re-
connu au barreau un excellent ju-
risconsulte. Salle présida au baillia-
ge de Saint-Jean-de-Latran , jusqu'à
la révolution de la magistrature, en
177 1. Il fut le premier des juges
des justices particulières auquel on
s'adressa pour l'enregistrement de
l'édit. Attaché inviolablement aux
vrais magistrats de la nation , il de-
vait partager leur sort; aussi ne ba-
lança-t-il pas à donner sa démission
sur le champ. Il ferma son cabinet,
et abdiqua son office; dévouement
d'autant plus généreux , qu'il faisait
le sacrifice, non-seulement de lui-
môme, mais encore de sa famille,
dont l'existence était attachée à ses
travaux. II en reçut la récompense
lors du rappel des parlements ; on
le nomma bailli du prieuré de Saint-
Martin des Champs , et il eu rem-
plissait les fonctions , en octobre
1778, époque de sa mort. A la ren-
trée du parlement , la même année ,
l'avocat - gênerai , d'Agucsseau de
Fresne, rendit publiquement hom-
mage à la mémoire du vertueux et
savant commentateur des ordonnan-
ces composées par son illustre aïeul.
On a de Salle : L' Esprit des ordon*
nances dû Louis XP, Paris , 3 vol.
in- 12, ou un vol. in-4°. , 1 7^9.
U Esprit des ordonnances de Louis
XIV, Paris, 1768, a vol. in-4°«
SAL
Traité des fonctions des co
saires du ChdteUt , Paris, 13
vol. in-4°. Nouveau Code des
Paris , 1 780 , 4 vol. in- va {1)
SALLENGRE ( Albert-Hi
d'une famille originaire du Ha
et retirée en Hollande pour ca
religion, naquit à la Haye , en
Il fit ses études à Leyde , et ei:
maîtres Perizonius et Bernard
de bonne heure avocat de la c
Hollande , il vint en France a
paix d'Ulieeht, et demeura c
temps à Paris. Il y consacra t
temps à visiter les bibliothèi
les savants. 11 fit , en 1 7 1 7 ,
cond voyage en France , et a
1 7 19 , en Angleterre , où il î\
membre de la société royale d
dres. En 1 723, il vint à Cambi
son beau • frère , lord Whit
plénipotentiaire du roi d'Anj
au congrès qui se tenait al 01
cette ville. De retour à la Haye
attaqué de la petite vérole
mourut le 27 juillet 1723 , c
trentième année : en 17 16,
été fait conseiller de la princ
Nassau ; et , en 1717, corne
des finances, des états-généra
a de lui : I. Eloge de V ivresse
in- 12 , réimprimé plusieurs f
dernière édition . considérai
augmentée, a été donnée par
ger, Paris , an vi ( 1 798), in-
additions et changements de
ger sont en si grand nombre ,
nouvelle édition peut être cor
comme un nouveau livre, doi
et la base seule appartient à
grc. C'est un Recueil agréabl
(»". OntrouTi* un Elo^r de S-llrt «'«u» I
du \«fntloge ( ouvhij;r auquel Salle ai
l'article Gougrnot , anut-r 1*6^ ^ Ce»!
rlogc qui e«>t roli'tr du i'.yoI. du Coda t
et qui a pour auteur Forertirr , gcudr*'
Foruiry, dans se» Sommtri , II, i5*-it>
place & S»ll(' , et transcrit de lui nue let
nuit le rccit du supplice de Damitm. i
SAL
ir ses nombreuses citations.
7<>8. où aurait à augmenter
» les chapitres des poètes et
nts qui se sont enivrés. IL
tic Pierre de Vont ma ur ,
i vol. in-8<\ fr. Mo*t-
I". III. Mémoires de litté-
■ 715-1717, \ parties en \\
utivijge traite des livres
* drpuis long-temps , et qui
a m m and il) les, ou par leur
ou pir leur rareté , ou par ?c
'il* ont fait j). On y joint la
itinn tles Mémoires de litté-
! d* Histoire, par Dcimolets,
un rerueil rl'un antre genre
moi.lt» \ I V. Poésies de La-
e . h Haye, 1716, in-K°.
,'ve désavoua cette édition
*on Î'imi et tri s- in complète.
- et Pé.iitetir se brouillèrent
Tj*ion ; mais se r ircouiuio-
i^nf ôt au nioven de quelques
•ut Silî'fi^re fit présent a La
e. V. Etat présent de l'é-
moi ne . dan* tout r s les par-
wnde . trjd. de l'anglais de
S te*-! , qui lui-même l'avait
le l'italien de lrrb.mo Cerri ,
in-HJ. VI. Discours sur la
•i ouvrages de Meziriac, en
le "ition An Commentaires
é ilrrs d'O.vdc, 17 if> , 1
**• VII. .Yociii thésaurus
'.atum rotnanarum , 1716*
V. in fol. C'nt un recueil de
■ -• "-«rJ 4» |i»rn '--tifr* ir ffliurijl
*-i^*.p* • ■•••• ■ »il* >^<irfr-iiiiii<> de
«« 4 h- c ihhmiI mm 4>»ulr |i« :
■ • . • - * I 1 . k- aliii .• .
- j. - •»■ . |#| ia p«. l<f.M ,
«■ • M 'ibfe.r. |i-tt .»• r-mfcr <J«fitJ ,
y»* • 'Lu! 1* ai al J» driifa.
**rwT V l«fe* . f .mf II . +**H*ir p*f f ,
*** » *• 14. v •* ' rv*M«ry«cj m/ /ci
• •*?-!-•«» |m i'ra imt/wlrfli
SAL i85
pièces échappées à Gracvitis : elles ne
sont pas toutes excellentes ; mais
plusieurs étaient rires, et Ton est bien
aisede les trouver rassemblées. VIII.
E*S'ri tf une histoire des Provinces-
Unies , poti>- l'année itru , où la
trêve finit et la «uerre recommença
avec l'Espagne , ouvrage posthume,
1728, iii-40. L'auteur se proposait
de remplir le vide qui existe dans
riiistoirc de «a patrie, depuis la
trêve de iCug avec l'Espagne, où
finit l'histoire de Grofius, jusqu'à
I.i paix de Munster, en 1^48, où
co tu m en cent Wicqucfort et Bas nage.
Pour cssayirsrs forces et pressentir
le goût du puMic,il *Yuit exercé sur
1'diinéc 1611 ; et ce tiavdil , quoi-
que imparfait , contient de fort bon-
nes choses. Sallctigrc a eu part au
Journal littéraire de la ffaje, 1^ 1 3-
'ii , qui a cie ( ontinuc? par différents
auteurs jusqu'en 1737 , et au Chef-
d' œuvre d'un inconnu. Il a été l'é-
diteur des Pièces échappées au feu ,
ou Recueil de diverses pièces en
prose et en vers , 1717 , in 8"., et
cnroredcroiivragcdf'Huet , intitule':
Pet ri Danieli\ I/uetii comment arius
de rébus ad eumpertinentibus, 1718,
iu-i'i (31. A. B — t.
SALLES ' Jea!y-Baptist£ ;, dc-
puté aux etat<-£fnéraux » *n ' 7^9»
et eu 170*2 1 a l.i Convention , fut,
pendant les troubles 011 il vécut, un
de ces personnages mixtes que l'his-
toire ne peut loiriplètf-menl absou-
dre, nia ii qu'elle ne doit pas non
plus condamner ttop sévèrement.
H était fiiéleeiri à Yézelize, dans
l'ancienne province de Lorraine,
avant la révolution , et u'avait
f;u'euvirrin vingt-huit ans , lors de la
■l 1." I.utt'itl lllriau* , f.iui XII, IUki)!,
nwtiriil ua luriwiiir <],- f..rti«-r •!• 5><iat-MiiJif.f*(
•ur ^Ji*a,:ic. Nu.ru j»,iJc àm ctt iuUui «us Ljb«.
I Cl 1 4m M* MciMOtiri.
>86
SAL
convocation des états-généraux , où
il fut porté par le tiers-état de Nanci.
Quelques Notices biographiques sur
ce jeune homme le représentent
comme un personnage un et délié ,
masquant adroitement , par une con-
duite équivoque, les plus déplora-
bles intrigues. Il a été accusé , par
exemple , d'avoir , de concert avec
quelques autres personnages , prépa-
re la sanglante catastrophe de Nanci
en 1790; mais cette imputation ne
doit pas être légèrement adoptée.
Nous avons suivi tous les débats aux-
quels cette révolte donna lieu , et
surtout observé les hommes méritant
quelque attention qui prirent le parti
des révoltés , et nous devons déclarer
que le peu de mots que Salles pro-
nonça dans rassemblée en cette cir-
constance ne les favorisa point. Une
députation de la garde nationale de
Nanci était venue se plaindre de la
municipalité de cette ville, qui, di-
disait elle , n'ayant pas pris les me-
sures nécessaires pour prévenir ou
arrêter le désordre, cherchait à faire
retomber sur autrui une responsabi-
lité qui pesait particulièrement sur
elle. Salles parla en faveur de la
§arde nationale , qui était composée
e gens connus et estimés. L'assem-
blée les admit aux honneurs de la
séance ; et il ne fut pris aucune me-
sure contre eux. 11 est vrai que, dans
la plus grande partie de la session
de l'assemblée constituante , ce dé-
puté vota avec les plus violeurs révo-
lutionnaires. En 1 789, il parla contre
le veto absolu, et fut d'avis que les as-
semblées législatives ne fussent com-
posées que d'une seule chambre ( f •
Rabaut Saint-Étiennc ). Il est bon
de remarquer que, dans cette question ,
l'extrême droite se trouva d'accord
avec l'extrême gauche. Le mois sui-
vant , Salles proposa de déterminer
S
dans quel cas et
les assemblées nal
être dissoutes ; oi
suite à cette irapo
que Mirabeau lui
aée, dans ses écri
prérogative royal
torité ecclésiastiq
point de mire de
tionnaircs. Salles
système : quelqi
gieux s'étaient m;
et l'on accusait 1
entr'a utres l'abbé
de l'assemblée, et 1
maire de Strasbo
instigateurs. Sali
faire , à ce sujcl
n'eut alors point
fut très-contrain
dénoucés. Zélé p
tés jacobines, il
de cause à celle d
nicipalité de cette
cret fut forcée d
réunion séditieuse
suspendre les se
l'assemblée avait
système de deux
daut r.cux -là me
repoussées en sen
avantages ; le véi
partie des oppo<
crainte de voir s'y
tions politiques <j
re. Buzot crut qu'
les avantages d'ui
rée,sans avoir à
venients qu'on v»
système des deui
proposa de laiss
toujours une dan
faculté de se divis
pour la discussi
qu'elle le jugerai
combattit ce proj
une grande plural
SAL
an mou de mai 1791. An
juin suivant, son rapport
oubJes religieux qui avaient
Alsace fut repris : il fit sus*
e leurs fonctions les directoi-
utetdu Bas-Rhin, et blâmer
ite du tribunal , qui était in-
lans cette affaire. Cependant
ine qui paraissait si fa vo ra-
de m ocra lie, fut un de ceux
iiliri-nt l'inviolabilité royale
il us de courage et d'énergie.
[ne cette question fui début -
une audace inouic , lors du
eux voyage à Varennes; et
te dès-lors l'un proposa la ré-
ouvertement. Salles sedccla-
e,et fit , sur cette matière , un
cours où l'uu remarqua ces
: • Ou me poigna rderiit pi utôt
i me faire souffrir que le gou-
■ent passât entre les mains
uûeurs ». En parlant pour
ibilité du roi , il entra dans
Cission fort dangereuse , sans
wr l'abdication réelle ou sup-
in monarque , mais qui 11c
pii moins les bonnes inten-
Torateur: le projet de décret
■im sou discours fait partie
institution de 1791. Ce fut
«près lui que rassemblée dc-
■'■o tribunal serait chargé de
ivre les auteurs de la pétition
B|Hle-Mars; mais ce tribunal
Mat mi» en activité. On parlait
l'hypothèse où une Con ven-
drait ctrr convoquée : Salles
lu'une telleconvocation ue pût
ta qu'après un délai de vingt
et il fit partie de la Convcn-
l'etabbt un an après. Dans
emblée, de funeste mémoire,
parti de la Gironde ; mais
1 point la personne du roi,
le* rbefs de cette faction. Ce
'U donna l'idée d'appeler au
SAL 187
peuple , du jugement à intervenir; il
le proposa le premier, et Ton ne
peut pas douter qu'il n'eût l'intention
de sauver le malheureux prince : ce-
pendant il eut la déploraple faiblesse
de le déclarer coupable. A son vote
Sour l'appel au peuple, il joignit celui
e la détention jusqu'à la paix, puis le
sursis à l'exécution. On doit dire aus-
si qu'avant la décision fatale, il avait
fait les plus grands efforts pour dé-
terminer l'assemblée à rapporter le
décret par lequel elle s'était consti-
tuée juge de son roi. Pendant les huit
mois qu'il fut membre de la Conven-
tion , Salles combattit constamment
les anarchistes , dénonça Marat et
les siens , poursuivit les assassins de
septembre. Il fut proscrit au 3i mai
1 7ç>3 : mis hors de la loi le 28 juillet,
il se réfugia d'abord dans les dépar-
tements de l'Eure et du Calvados
avec les autres chefs de son parti ,
erra ensuite quelques jours en Bre-
tagne, et s'enfuit par mer à Bor-
deaux. Il se cacha long-temps dans le
département, fuyant d'asile en asile,
fut enlin arrêté le 19 juin 1794,
chez le père de son collègue Guadet
( V. ce nom), et mis à mort le lende-
main à Bordeaux : il était âgé de
trente-quatre ans. B — v.
S ALLIER (Claude) , philologue,
né en 168 5, a Saulicu, lit ses premiè-
res études dans cette petite ville.
Le souvenir des embarras que lui
avait causés le manque de livres à
cette épojuc , et la reconnaissance
qu'il conserva toute sa vie pour ses
maîtres, l'engagèrent a fonder, plus
tard , une bibliothèque publique dans
*a ville natale. Après avoir achève
ses cours de philosophie et de théo-
logie, à Dijon, il embrassa l'état ec-
clésiastique , et vint à Paris , où il
devait trouver des sources plus abon-
dantes d'instruction. S'étant chajgé
i88 S AL
de l'éducation «lu fils de la comtesse
de Hupel monde, cette dame lui faci-
lita le* moyens de se livrer à sou goût
pour l'étude. Passionne pour les an-
ciens, il employa ses loisirs à se per-
fectionner clans la connaissance du
grec et du latin; il apprit en même
temps le syriaque et l'hébreu , et se
rendit familiers les meilleurs auteurs
italiens , espagnols et anglais. Il fut
admis, en 1 7 1 5 , à l'académie des
inscriptions , et y lut une foule de
Mémoires , qui ne se distinguent pas
moins par retendue des recherches,
la profondeur de l'érudition, que par
le mérite du style et d'une saine cri-
tique. La mortdeSarrarîn laissa va-
cante, en 1719, la chaire d'hébreu
au collège royal : l'abbé Sa Hier en
fut pourvu ; et le duc d'Orléans , au-
quel il donnait des leçons de syria-
que , te nomma secrétaire interprè-
te, avec un traitement honorable
( V. d'OnLÉANS , XXXII , 1 1 1 ). En
17a 1, il remplaça Boiviu dans la
charge de garde des manuscrits de
la bibliothèque du Roi; enfin il fut
élu membre de l'académie française,
en 1729, après la mort de La Lou-
bère ( V. ce nom). Malgré ses nom-
breuses occupations , il remplissait
ses devoirs de bibliothécaire avec un
zèle et une exactitude admirables.
Cette place l'avait mis en relation
avec la plupaitdes savants de l'Eu-
rope ; et il s'empressait de leur four-
nir tons les renseignements qui dé-
pendaient de lui. Le dépôt des ma-
nuscrits lui dut d'importantes acqui-
sitions; et il eut part à la rédaction
du Catalogue des livres imprimés ,
dont il n'a malheureusement paru
que six volumes ( 1 ). Doué d'un tein-
(1) Les trois premier» contiennent la Théologie ;
les deus autres Ls BelUt-Leltret. Ces cinq volumes
ont été rédiftés par les oMirs Sallier et Uouflot. Ix»
diftcuui* préliminaire est de JuuriLàO. I* sixième
volume t*t le premier do U classe de jurisprudence;
SAJL
pérament robusre , l'abbé Sali
livrait à ses travaux avec une a
infatigable. Il préparait l'cdilio
Mémoires de Join ville (f. ce r
quand ses forces s'anéantirent
à-coup. Il demanda les secours
religion , et mourut le 9 janv. :
Sa noble conduite à l'égard de I
Sévin, son ami, dont il était lég
universel, avait pu donner une i
son désirjtércssenient;mais sa m
vêla le secret de sa bienfaisance
Ton n'avait pas soupçonnée, 1
mettait de soin à cacher ses aun
Sallier était membre des société
IcsdeLondresctdeBerlin.M.d
losquet, évoque de Limoges , I
successeur à l'académie frança
ne reste de Sallier aucun ouvra
portant; mais ou trouve de lui
le Recueil de l'académie des ii
tions, tomes 3 à 25, une fo
morceaux du plus grand intéri
Dissertations sur la fête du 1
me jour, sur les horloges d
ciens , sur l'oracle de Dodon
les premiers monuments histi
des Romains , sur l'origine de
rodic, sur la perspective dans
bleaux des anciens , sur les s
par le moyen du feu, etc.;
Remarques , ou des Correclic
l' OEdipe de Sophocle , \* A%l
non d'Eschyle ; sur différents
cules de Plutarque, et des Pa
de Platon, de Suidas , d'Eu ri p
Longin, de Cicéron et d'un
nombre d'autres auteurs grec
tins ; — des Traductions de qi
Odes de Pindarc , du Crit*
Theotete et d'une partie du d
livre des Lois, de Platon ; — <
cherches sur l'orateur Hort<
sur Charles duc d'Orléans*, si
Lcmairc de Belges , Guill. 1
il a etc rrdigé par MeJul, » irui Ton doit I
\uluiucs coule&aïut le» nianucnts 'J^> M
SAL
«ut consulter les Tables du
e Pacadémic. Le tome xxxi
Y Éloge de Sallier, par
W— s.
0 ( Denis de ) , sieur de La
» v l'inventeur des journaux
s, naquit à Paris , eu 16*26,
ciene fdmiile originaire du
1 montra , dans sou enfance,
dispositions pour l'étude;
% se développèrent par une
du soutenue, et il laissa bien-
rc lui tous ses condisciples,
rta presque tous les prix en
ie;eten terminant ses cours
kophie, il soutint des thèses
t en latin avec un applau-
t universel. Ses succès dans
1 droit ne furent pas moins
; et son père lui ayant rési-
65? , sa charge de conseil-
rlement, Sa llo ne tarda pas
e la réputation d'un magas-
in oins distingué par ses lu-
|i»e par sou intégrité. La
son cœur égalait ses talents,
la famine qui désola Paris ,
, Salio fut attaqué dans une
irnée par un malheureux qui
nda la bourse : a Je ne vous
reriche, lui dit-il , car je n'ai
pistoles; mais je vous les don-
tiers. • 11 fit suivre cet nom-
ton laquais , qui le vit ache-
aîn chez un boulanger , et le
Dsuite à ses enfants affamés.
main , Sallo se fit conduire
•oleur ; c'était un pauvre cor-
chargé d'une nombreuse fa-
! qui manquait d'ouvrage ; en
nausant, cet homme se jeta à
t le priant de ne pas le peidre :
riens pas ici dans ce dessein ,
i ; voilà trente pistoles que je
sue, achetez du cuir et travail-
' gagner la vie à \ os enfants. »
rMtresit Boorsault, 1 , 349.)
SAL 189
Les devoirs de sa charge n'empê-
chaient pas Sallo de cultiver U litté-
rature et l'histoire avec beaucoup
d'ardeur ; il avait deux secrétaires
occupés constamment à transcrire
les extraits de ses lectures , et il for-
ma , de cette manière . des Recueils
considérables , qui lui furent très-
utiles dans la suite. Ayant conçu l'i-
dée d'un journal qui présenterait, avec
l'analyse des ouvrages nouveaux, l'in-
dication des découvertes les plus im-
portantes dans les sciences, ilen obtint
le privilège sous le nom du sieur de
Hédouville ( 1 ). Le premier numéro
de cette feuille parut le lundi 5 janvier
i665; et elle continua de paraître
toutes les semaines. Le titre de Jour-
nal des savants y effraya bien quel-
ques personnes, qui se persuadèrent
qu'elles n'avaient pas l'érudition né*
cessa ire pour les matières qu'on y
traiterait ; mais cette entreprise n'en
eut pas moins beaucoupdesuccès.Sal-
lo s'associa, pour la rédaction , quel-
ques-uns de ses amis, parmi lesquels
Gui Patin cite Bourzéis, Goroberville
et Chapelain. Suivant Fontenelle, l'ab-
bé Gallois , qui remplaça Sallo dans
la direction au journal , fut un de ses
premiers collaborateurs ( F. Gal-
lois ). Plus la nouvelle feuille avait
de vogue , plus les auteurs étaient
piqués d'y voir leurs productions
censurées sans ménagement. La li-
berté que, Sallo prenait à cet égard
ne peut être comparée à celle dont
ont usé quelques -uns de ses succes-
seurs ; mais l'espèce de supréma-
tie qu'il s'arrogeait sur les mem-
(1) (•Vlait.MHTMt qor!(|urt Milrurs , le nom d'un
tir! il fief qe» Sallo iMMM-dait e • .Normand h> ; on to-
uti d'aatrr», rdui d'un de ««< l«ni*ii ,qni «'j|»|M-Uit
iumi Crermatn. V*Ui»bit tin Kr*Àdrlngrda (fiât »%o
CC dnnMstif|i»» pour r«-tudf-,daaa h Dnii rare ■ Sallo,
d« mu Irailr /*e BauLfH : l'i.ltmm ttilrr f.unmlot
tmot fiermmnmm ournttiam mm tnt ni i*»/tiwi totmo»
nti , t*d etmm jutit nrtLi p+nlui*. iM/wr, fi ouo
i« loto eomùitMt , Ugtmtem ont mcJ'toKtrm.
tgo SAL
bres de la république des lettres était
jusqu'alors sans exemple , et ne pou-
vait manquer de lui susciter un grand
nombre d'ennemis. A peine avait pa-
ru son sixième numéro dans lequel
il critiquait les Amœnitates juris de
Ménage , que celui-ci lui répliqua vi-
vement dans la d réface de ses Obser-
vations sur Malherbe; et, dans l'es-
pace de quelques mois , Sallo se vit
obligé de se défendre , tour-à-tour ,
. contre Patin ( V. Ch. Patin et Sà-
vot ) , Tannegui Le Fèvre et Gré-
goire Huret , dont les plaintes par-
vinrent , dit-on , à faire supprimer le
journal naissant. Mais si Ton en
croit Garousat , ce fut le nonce qui
fit retirer le privilège à Sallo , parce
qu'il avait parlé peu respectueuse-
ment d'un décret de l'inquisition
Sorte contre Baluze et Launoy.
n lui offrit de reprendre son jour-
nal, avec un censeur; mais il refu-
# sa cette condition , et le privilège
" fut donné à l'abbé Gallois ( Vay*
plus bas ). La générosité* de Sallo ,
son empressement à rendre service ,
et probablement aussi son défaut
d'ordre , dérangèrent sa fortune. En
se chargeant , dans des vues d'utilité
publique , de dessécher les marais du
Poitou , il acheva de se ruiner ; mais
Colbert , qui connaissait son mérite
(2) , venait de lui procurer, dans les
finances, un emploi qui devait répa-
rer promptement toutes ses pertes ,
3uand il mourut d'une apoplexie fou-
royante, le 1 4 mai 1669 , à l'âge de
43 ans. Le prétendu VignculMarville
(D. Bonavcnt. d'Argonne) attribue
(1) Chai île* Perrault parle, dan* ses Mémoires, d'un
prtU comité de mv.uiI« que |r rai outre. Colbert «mit
toujours année» de lui , pour le* consulter daos les
choses qui regardaient le» lettre*. Perrault , Cha j>e-
. lato , Duorxei* , Castagne et Sallo y étaient ad-
mit; et ce dernier n'y était pat seulement consulte
sur les ob|rti de litlvrajure , ruais encore sur la
marine, sur les droits de k Couronne, sur les
luit. etc.
SAL
la mort subite de Sallo an .
d'avoir perdu cent mille écus
Il est vrai que, peu de temps \
mort , s'étant trouvé forcé d<
il avait perdu huit mille fran<
il avait fait des pertes plui
dérables sans en être affligé;
ci dut l'affecter d'autant moi
avait la perspective d'un avei
lant. On a de Sallo quelques Oj
historiques qu'il avait rédigé
demande de Colbert. Sou Tr
légats à latere se trouve à la
F Origine des cardinaux di
Siège , et particulièrement <3
çais ( par du Pcyrat ) , Colo<
ris), i665, 1669, in-12. Se
cule Des noms et surnoms :
re sur la question qui s* est
te'e de sax'oir n Von doit no\
Reine, Marie-Thérèse d'E
ou bien Marie-Thérèse d*A
a été inséré au tom. m du
de pièces d^histoire et de
ture , par Granet, et réimpri
le Recueil de mémoires et
sertations, etc., publié pa
1 769 , in- 1 '1 ; la Bibliothèq
que de la France dit que ce
est aussi à la suite du Traite
gats. Son traité des Sceaux
serve parmi les manuscrits
bert à la bibliothèque Roj
musat nous apprend qu'il 1
la bibliothèque de l'abbé B
les Recueils de Sallo forma
in-fol. fort épais, dont 7 :
toirc, et 1 de mélanges. «
» ticres , dit-il , y sont ranj;
» les lettres de l'alphabet.
» volume contient au moins'
» de grand papier; et l'on y
» étonnement des extraits
» sortes de livres grecs (3]
(\) l)an« une note qui procède la de
de Y Histoire r/i/iyiie liet journmujc
que le* collections de Salin tetnmvniei
SàL
is , français , espagnols et al-
as. Je n'avance rien de trop
.ant qu'il y a plusieurs sujets
rtants que l'un pourrait trai -
Tond avec le seul secours des
ils de M. Sallo. Ce sont sur-
es points de discipline ecclé-
pie qui ont rapport à nos li-
• , lesquelles cet illustre ma-
ta toujours aimée*, et dont il
en toute occasion, l'intrc-
léfenseur » ( Vov. V Histoire
des Journaux, i , p. 1 3 ). Le
[ des Savants commença ,
on l'a dit, lc5 janv. i (k')S. Sal-
pablia que les treize premiers
s. L'abbé Gallois, qui lui suc-
ipporta pas le même soin dans
.iii dan* la rédaction des art i-
ne se piqua pas d'eu faire pa-
t numéros avec la même régu-
le» l'année 1666, il u'endon-
quara nie- deux , avant pris
ois de vacances. Il n'en pu-
«cùe , en %iUrj ; vingt-trois,
J , et dix-sept pendant les six
a nées qu'il garda le privilège
irWp. l'abbé de La Koquc
rédaction du journal ( V» La
X\XVlllf57i);etlepré-
ahisiu , qui lui succéda le 19
rr if>K~ , le continua seul
la fin de l'année 1701. A
expie, la réfaction en fut con-
ii! homme* de lettres, agrées
u\ . et qui se réuiiiMsairnt lon-
icniaiM-s chez l'abbe Bignon.
1 - 1 "• , 1rs conférences des
w tinrent a l'hôtel du clian-
et le Journal des Savants ,
paraissait un numéro par
■>_■■ l'vti UM"'* Hfl rr<|>i'(*'« qu'rllrf
ri |« .^••MTbf d»« Mriaiif" Li«lf.i if|urt,
w\ qi»»l<|«a. > •«• •aCllli|U'l. »! «|«l ■! » a
«•2** ift* . >tlr ■*■!<• ij'it M. lli Sallo M-
aw <••>•.«• » m |mlili« >|ur -|ualrr buw«
•*« «a ■»»! ta t'f-u, Ifuii ru i'r-| , liuil
1» » l'^î. il ■*#• JwliiM biilUl ni 167 J
SAL 191
mois , se soutint sans interruption ,
jusqu'à la fin de juillet 179?. Les cir-
constances en ayant fait suspendre
la publication , plusieurs littérateurs
essayèrent, en 1 797 (5) de le relever;
mais, après en avoir pnblic douze
numéros, ils furent obliges de renon-
cer à leur projet, faute de souscrip-
teurs. Enfin, ce journal a été rétabli
par une ordonnancedu roi , et replacé
sous la direction du chancelier de
France; et depuis le Ier. septembre
181(1, il en paraît un cahier cha-
que mois (6). La collection du Jour-
nal des Savants, de i665 à 1793,
forme ordinairement exi vol. iu 4°.
Les vingt premières années se relient
en 8 vol. ; mais depuis i685 , il en
a paru9 chaque année, un volume
plus ou moins épais ; les années
1707 , 8 et 9 , ont chacune un Sup-
plément. 11 faut joindre à ce Recueil
les Tables jusqu'en 17 "io, par l'abbc
Declaustre, 10 vol. in-40. Il existe
une réimpression , format in-ia , du
Journal des Savants, Amsterdam,
1G8 .}, et années suivantes, 38 1 vol,
dont 3 de Tables, avec des additions
tirées des Mémoires de Trévoux, et
d'autres journaux littéraires. On peut
consulter, pour plus de détails, le
Manuel du Libraire de M. Bru net,
troisième édition , tome 111 , pag.
IrA }. 1/ Histoire critique des Jour-
naux , par Camusat, contient dos
détails curieux sur le Journal des
Si va uts , depuis son origine jusqu'à
la letraitedu président Cousin ; mais
*• l«t ridai t'-iir* du 1* 'livrait Journal <l<« Vi-
vant* fiait ut MM l'iium, luniflin . D^nn-ii, Sil-
tr«trr fli Sa y t.-lijlf*. , I .al*' nie t M' Ofr% , r!c II
ru }«r.ii-«*it uii iiuuirru foui Irt quinte j iun : lr*-
il-iufr nuiurrttf f.n ruent 3i|| juji. in-i".
■ lî) l*i r>ii*rtrur« rfa J'HinJ ilr% S*vaul«, m
1H1*,,*. nt MM I>ao#T,Siliri-«l»r «lr S.m. I.owil-
lui ri t'utin, *hi« ir I il r il'wiiitfn/'f ■ , 1 1 MM. '•*ii-
imiu, lrwirr, < )uatr< uii re Jr J,hiim, !■«■ ■■ . \1«I-
Ri hiumI , V^uilrrlHHirK , ft^tiiMuaul , R—miJ-Ku-
iltrtlr, l^lrifiiur , *'. il, (h* *y, Ibrvrcu! 1 1 Dit-
luag , mu le titre fmmttun.
19*
SAL
ils sont entremêlés de digressions
?[ui rendent la lecture de cet ouvrage
atigante. On trouve une Notice
sur Sallo dans les Mémoires de Ni-
céron, tome ix , et tome x , 2e.
partie, pag. 282. W — s.
SALïAjSTE ( Caws - Sallus-
Tius - Crispus ) , historien latin ,
naquit à Amiterne ( ville considéra-
ble du pays des Sabins, dont on voit
aujourd'hui quelques restes près de
San*Vittorino, daiisl'Ahruzzc), Tan
de Rome 668, sous le septième con-
sulat de Marins et le second de Corn.
Ginna. Sa famille était plébéienne
et sans illustration. Élevé à Ro-
me, il prit les leçons d'Âtéiiis Prê-
te* ta tus, surnommé le Philulogue,
célèbre grammairien natif , d'Athè-
nes, avec lequel il fut, toute sa
vie, dans une intime liaison. La cor-
ruption de la capitale , qu'il peignit
depuis avec des couleurs si vives, sé-
duisit sa jeunesse ; et ses mœurs fu-
rent aussi licencieuses que ses pro-
fusions furent insensées. Il ne faut
pas cependant tout - à - fait le juger
sur les invectives du déclamatcur qui
a pris le nom de Cicéron , et sur les
écrits dictés par l'esprit de parti ,
qui , dans les troubles politiques, ne
permet pas qu'il y ait d'honnêtes
gens dans le parti contraire. On doit
même ajouter qu'âgé de vingt ou
vingt-deux ans, à l'époque de la con-
juration de Catilina , et malgré ses
dérèglements , il n'a jamais été soup-
çonné d'y avoir trempe. Mais un fait
qui ne parait pas contesté , est son
aventure avec Fausta, fille du dicta-
teur Sylla et femme de Mil on. Sur-
pris par un mari irrité, il fut fouetté
et condamné à une amende^ humi-
liation dont il conserva un vif res-
sentiment, qu'il trouva depuis moyen
de satisfaire. Ayant atteint l'âge de
parvenir aux charges , il obtint celle
SA
de questeur , qui donnait Pc
sénat, et, quelque temps ap.
gua celle de tribun dn peupi
le dessein de se venger ae Mi
vêtu de cet emploi , il prit 1
active aux troubles de cette
et aux intrigues de Glodins , <]
nèrent l'exil de Milon. Ce
l'ardeur avec laquelle il s'ét
aux agitations politiques n'ai
diminué de la licence de se*
les censeurs Appius Pulcher
le notèrent d'infamie , et le d
rentdu rang de sénateur. Ce f
à ce qu'on croit, qu'il écrivit
juration de Catilina, dont il.
le témoin oculaire. Sa rein
vait pas encore duré deux ai
qu'une nouvelle révolution (
tre ses idées ambitieuses. Al
où les passions sont encore d
te leur force, on embrasse la
par dépit , et bientôt on la qt
ennui. Sallustc s'était, debo:
re, jeté dans le parti popul
avait servi l'ambition de C
l'alla joindre dans son can
par son crédit , de nouveau
questeur; rentra*, par' cet t<
dans le sénat , deux ans 2
avoir été exclus , et fut ensu
à la prêt ure. Ce fut en ectt
qu'il conduisit en Afrique ui
des légions de César. Après h
de Thapsa, le vainqueur lui
avec le titre de proconsul ,
verneruent de la Numidie , o
richit par les concussions
criantes. « César, dit Dion '
» ayant conquis la Numidie,
» Sallustc , de nom , au g<
» ment, mais, de fait, à la
» pays. Accusé d'à voir volé
» mes considérables et pilli
a vinec , il resta dés h on on
» livres mêmes qu'il avait c<
» pour avoir tenu une condu
SAL
iux leçons qu'il donne dans
rrils , où il s'élève avec
amertume, a chaque page,
les concussions des gouver-
le pro rinces. Quoique ab-
ir César, ses ouvrages sont,
*!ic la table d'affiches , où
pre condamnation se trou-
rritr. » Salluste c'tait parti
revint à Rome arec des ri-
immenses. Depuis la mort
, qui suivit de près son ab-
. achetée , dit-on , à prix
, la perle de son protecteur
i à ne plus se mêler des af-
ubliques. Possesseur d'une
isseï grande pour passer dé
une vie voluptueuse et trau-
I n'épargna pas les dépenses
vaieut loi en procurer les
a«. Ha fruit de ses dépréda-
I Gl construire , sur le mont
t. une maison magnifique et
s jardin», où fut rassemblé ,
* frais . en statues , pciulures,
ameublement, ce que l'art
i produire de plus parfait,
ces jardins, qu'on appelle
aujourd'hui les jardins de
f. qu'on a déterre une grande
les plus belles antiques qui
ttenf. Ces lùtimcnts somp-
tireot habités dans l.i suite
tpa%ira , Nerva , Aurélien et
i autres empereurs , qui se
a les embellir. Silluste ne se
farer moins de inagnifieenre
■partie qu'a la ville. Il ache-
r'a.iim possessions . la belle
de plaisance que Cé*ar avait
t a Tibur . Tivoli , cl sans
ut le même soin à I Vin bel -
it d'énormes dépenses n'é-
as propres à faire cesser les
TftJSaUuste n'en coutiiiiia pas
déployer le même luxe , et à
r. dam ses écrits, contre ceux
SAL 193
qui s'enrichissaient par des voies
coupables. Neuf années de sa vie,
qui s'écoulèrent dans le repos , fu-
rent employées à mettre la dernière
main à ses ouvrages. Il mourut en
7i8(avant J.-C. , 35 ),sous le con-
sulat de Coruificius et du jeune Pom-
pée , dans la cinquante-unième an-
née de son âge, laissant une réputa-
tion aussi brillante sous le rapport
du talent , aue décriée sous celui des
mœurs et de la conduite. Suivant
Eusèbe, il avait épousé Tércntia,
que Cicéron avait répudiée à son re-
tour du camp de Pompée. Un fils
adoptif, petit-fils de sa sœur, fut
l'iiéi itier de son nom et de ses biens ,
ainsi que de son goût pour les plai-
sirs et pour la magnificence. Si l'on
en juge d'après le buste qui était au
palais Farnèse, ouvrage du Iran temps
de Ij sculpture , et qu'une tradition
constante lui attribue , Salluste
avait une figure noble et des traits
prononcés, qui répondaient mieux
à ses discours qu'à ses mœurs. Les
médailles qui portaient son nom lui
donnent un tout autre air ; mais l'au-
thenticité en est plus que douteuse.
Il nous reste de Salluste deux ouvra-
ges entiers , savoir le Catilina , qu'il
écrivit après son exclusion du sénat,
et la Guerrede Jugurtlui, qu'il com-
posa t en *]o<) , après son retour d'A-
frique. Il avait écrit une Histoire Ro-
maine, qui contenait les événements
passés enti c le Juçurtha et le Cati-
lina; et son ami Practcxtatus avait
ré.iigé pour lui un abrégé de cette
llis)oire, afin d'en présenter seule-
mcnt'les points les plus intéressants.
11 ne nous en est parvenu que des
fragments ( Voy. Rrossls , VI , 3 } \
cnti autres la lettre où Mitliridatc
développe si bien les projets ambi-
tieux des Romains. Pétrarque en dé-
plore amèrement la perte, et il sera-
■ 3
iq4 sal
blc , à la manière dont il s'exprime,
qu'elle n'était pas fort antérieure à
son siècle; heureusement les deux
écrits qui nous restent sont deux
chefs-d'œuvre bien capables de nous
en dédommager. Martial appelle
l'auteur le premier des historiens
romains; Sénèque le met au-dessus
de Thucydide , et Tacite lui-même
lui donne le rang que notre siècle
défère au grand peintre de Tibère et
de Néron, a La qualité dominante et
d caractéristique de ses écrits, dit Rol-
» lin, est la brièveté du style. 11 pense
» fortement et noblement, et il écrit
» comme il pense. On peut comparer
» son style à ces fleuves qui , ayant
» leur lit plus serré que les autres ,
» ont aussi leurs eaux plus profon-
v des , et portent des fardeaux plus
» pesants. On ne sait ce qu'on doit
» admirer le plus dans cet écrivain ,
» ou des descriptions, ou des por-
» traits ou des harangues ; car il
» réussit également dans toutes les
» parties. » On doit applaudir égale-
ment au jugement qui a présidé à la
composition de ces deux morceaux
d'histoire. Le premier, qui n'est, pour
ainsi dire, qu'un fait unique, est écrit
avec une rapidité entraînante. Sal-
in s te prend seulement la substance
des faits , néglige les détails , et sans
cesse achemine l'action à sa fin, d'une
manière tout-à-fait dramatique. Ce
fut , sans doute , son séjour en Nu-
midie qui lui fit naître l'idée d'écrire
la Guerre de Jugurtha. 11 n'exécuta
ce projet, ou ne publia son ouvrage,
qu'à son retour a Romç, après s'être
retiré des affaires publiques. Ce sujet,
mêlé de guerres étrangères et de
troubles civils , d'actions et de dis-
cours, comportait une manière plus
large et de plus grands développe-
ments. Aussi s'accorde- 1- on à regar-
der cet écrit , composé dans la ma-
SAL
tu r ilé du talent et de l'âge
le chef-d'œuvre du genre h
L'auteur y apporta un soin
ticulier. 11 visita Iui-mêm<
endroits de son gouverne!
les principales actions s'éfc
sées y prit connaissance du
ses propres yeux , rasseï
mémoires , et rechercha 1'
les antiquités de la nation
livres écrits par les nature
du pays , dont le roi Hiem
fait faire un Recueil. C'a
dans cette histoire qu'il s'e
à rendre le vrai caractère
mains , à faire ressortir 1
qui animait chaque factio
ter les grands exemples «
antiques , à peindre des ]
couleurs la corruption de i
et surtout celle des chefs
leur insatiable avidité , et
dignes concussions : heurei
pas suivi dans sa conduite
pies qu'il blâmait si vive;
ses écrits ! Nous croyons
comparer Salluste à Taciu
auteurs, plutôt égaux qu
blcs , sont tous deux ar
perfection par des routes
rentes. Un seul mot de Sa
mond nous paraît les c
assez heureusement : « Sa
» il , donne autant au na
» Tacite à la politique. »
éprouvé deux sortes de
l'une regarde sa vie et ]
écrits. Les premières sont
passionnées , dont l'animo
presque tout l'effet. De a
sont : la déclamation d
céron , ouvrage de quel
mairien oisif, et le fragm<
nacus , affranchi de Pot
crut bien venger son i
une satire où il vomit ce
torien les injures les plus
SAL
. Nou* aurions sur ce point des
is plus *ûrcs, si lions possédions
ire de sa vic^critepar Asconius
lus, ou l'ouvrage d'un anonyme
me me sujet. (Juan; aux écrits ,
ii v Troguc Pompée et Sénêque
* auciens, Gruter, Jules Sca-
chn le* modernes , Lui ont
lié : iu. de charger ses his-
d*avanl-propos qui semblent
i»ir aucun rapport ; viJ. de se
tire des digressions qui font
' de vue l'objet principal ; 3°.
r fait îles lu m n pi ies directes
i longues ; \'\ d'avoir mis de
lia il If dans les récits de plu-
t'jils , soit eu omettant ce qui
il wtre favorable à ceux qu'il
lit point ;-.i}, soit eu portant
céments qui annoncent la pré-
id ; j". d'avoir employé trop
ut . et cela coutre l'avis de son
c PrxlcxlaNs , des expressions
te?» 3 .des niuts nouveaux, des
>L ires hardies et des locutions
i?M grecques. On a répondu
nunirre satisfaisante à toutes
■:"i-fie% , dont la première seule
: a-* / fun iée. Kl le» n'ont point
a r? p it-iliijti >ie l'auteur, ni riiez
un* :i« , m chez les uiuilerues.
ivwirr* firent traduite* eu ^rec
t uiphi'ie £<:nobieii, sous le rè-
i'A înrn ; et Sfplitne Sévère
l >ie qjilter la vie , alliigé des
L^...ri\ de ses liU , envoV'i à
: > beau d-»rours q:ic Mii'ipsa
»*e â *e* riifuhti pour les (Ahur-
it r.ii . ur ie. Il noua reste a pir-
* ■ ■ • • ■ P -•■ ■ • . I r.ii-l.-
• ■ • "»■• •■ ■ - i> .»•■ ■ h. -m » 1 1 t -I •■■ I mi-
» - *••.«, i : «.i I .- 1 i • -
' * "■•;•■■# r h ; t'ti -lu r ■ u ! i m t -
•' fc- V ! .» | j— |r ■!• I ■• • r ■■! I |'< •> Ih-i .
*■*- ■ " "* ■ T *•■ 'L , d ■!■! I • i.ilill lill
SAL ,95
1er des Lettres à César , sur le gou-
vernement de l'état. On n'y retrouve
plus cet homme si révolté contre le
pouvoir arbitraire. Tout y respire la
flatterie, Tes prit de parti et la passion.
D'ailleurs elles oflïent de belles idées ,
un grand sens , beaucoup d'énergie et
un juste discernement des causes de
la corruption nationale. M. Eusèbe
Salvcrtc les a publiées séparément
avec une traduction estimée, i vol.
in - 18. A l'égard de la déclamation
supposée contre Ciccron , tout le
inonde tombe d'accord que, toute
aucieiinc qu'elle soit , et bien qu'elle
ait été citée par Qiiiutilien, jamais
S ,i II us te n'eu fut le véritable auteur.
L'orateur romain y est attaqué avec
autant de virulence que d'injustice,
('«et historien a eu un grand nombre
d'édition*. Les plus ancieuncs sout
celles de Florence, i47°» in-fol. ,
et une autre in-40. , de la même ville.
Ou cite comme les meilleures les sui-
vantes : d'Klzcvir , i634, in-ia ;
Cmn nntis vai'torum , Amsterdam ,
1*17 J et ifiç>o, iu-H".; Ad usum Del-
phiiù, 1O7Ï) , in - 4°. ; Cambridge ,
1710, iu-4". ; Amsterdam, 1742,
x vol. in -4°. L'édition qui a été'
donnée par Philippe, 1 7 J4 et 1 761,
â Paris , in - \'i , chez liarbou , est
estimée. Nous indiquons , avec
r on fiance, celle qui fait partie de la
cnlicrti'ui de M. Le Maire, et dont
l'é litenr est M. Iinriioiif. Le nombre
dfs i r:i-l licteurs n'est pas moins con-
>i léirfble. On cite, parmi les Fran-
çais , le P. Dottevillc de l'Oratoire,
15caii7.ee , M. Mollevault ; M. Bil-
i.-mq , qui n'a donné que le Cali-
lina , et surtout Dureau de La Malle
dont la traduction complète a pa-
1 11 , eu 1 tti;tf , 1 vol. , in - 8U. , avec
■ ', I." |-rt 11 iml •!■ [!•■•••«•« -i-hii D- a uiir 1 Jili'-n
lihiM ifu'il w |itit|mwl Ji |yM|rr( IU4U i|uiu'i
|miiit |t-ir>i.
i'3..
ig6 SAL
le texte en regard , suivant l'édition
d'Havercamp, publiée en 1741» et
qui passait pour la plus correcte.
Nous ne rappellerons une traduc-
tion de l'abbé Le Masson , Paris ,
1717, in • 1 2 , qu'à cause du Dis-
cours préliminaire , où le traducteur
a pris à tâche de justiGer Sallustc
sous les rapports moraux , ce qui
parait un peu difficile. Parmi les
étrangers , la reine Elisabeth a fait
à Salluste l'honnenr de le traduire
en anglais (5)? l'infant don Gabriel
en a fait, en espagnol , une excellente
traduction , imprimée à Madrid , par
]barra,i77?,n>fol., et qu'on regarde
comme un chef-d'œuvre de typogra-
phie. On peut consulter sur cet his-
torien , son article dans La Mothe
Le Vayer , Jugements sur les histo-
riens grecs et latins , tome m , Pa-
ris , 1069; dans Rollin , Hist. Ane.,
tome xii , pag. 277-284 ; dans les
discours de Muret , etc. , et surtout
dans la Vie de Salluste, par le pré-
sident de Brosses , morceau plein de
recherches et d'érudition. N— l.
&ALLUSTE, {SecundvsSalus-
tws Promotws ) , surnommé le
Philosophe, était né vers le corn
mencement du quatrième siècle ,
dans les Gaules , d'une famille patri-
cienne; il suivit avec honneur la car-
rière des emplois publics , et fut
créé préfet des Gaules par l'empe-
reur Constance , qui le chargea de
surveiller la conduite de Julien. Sa
capacité pour les affaires , et son
goût pour les études philosophi-
ques lui méritèrent bientôt l'ami-
tié du jeune César. Ce prince adres-
sa deux Opuscules à Salluste , l'un ,
mie nous n'avons plus , sur l'origine
des Saturnales , et l'autre sur le so-
— — ■
(5) Crafeft» dit qo t\U traduisit fe livre De
M/ff/MMurtmo (K«r. Walpul*, Koyl anthon ,
1,17. &»t. * 1759.)
SAL
leil : ce dernier s'est conse
venr dont jouissait Salins
vait manquer d'éveiller l'<
timité dans laquelle il 1
l'héritier de l'empire devi
à Constance , qui l'appel,
lyrie. Julien éprouva de '
de l'eloignement de son
a consacrés dans un disc<
douleur rend éloquent. 1
des historiens , même le
Tillemont , prétendent c
mort de Constance (36i
revint dans les Gaules , el
l'y rétablit dans la charg
du prétoire; mais cornu
ser que ce prince se se
d'un ami dont l'absence I
affligé? Il est plus m
qu'il l'emmena dans l'(
l'on trouve à cette époqn<
te remplissant les foncti
fet , que Julien chargea
cher la conduite des pers
sons le dernier règne, av.
de leur crédit. Le jeune ei
put donner cette commis:
tante qu'à l'ami dont il
les talents et la fidélité
donc à tort qu'on aurait
deux Salluste, l'un préfet ■
dans le même temps que !
préfet de l'Orient , et tous
saut au même degré de I;
de Julien. Sallustc, quoii
avait puise dans la philo
esprit de modération et d
qui lui fait honneur. Il
la défense de Marc, évé\
thuse , que les habitants d
voulaient forcer de rctabl
pic célèbre ; et il ue tint pj
pargner au pieux évctiu<
tement injuste autant que
( Fojr, Julien ). Le tem
phné dans le faubourg d
fut réduit en cendres ; et •
SAL
ne de rechercher el de puuir
l» de cet attentat Salluite
force' de faire appliquer
rstion le jeune Théodore ;
rement ému de la fermeté
atrail le martyr au milieu
ptices y il se hâta de le ren-
ct prononça l'absolution de
s accuses. Julien lui ota la
*aoce des affaires des chré-
tpendant il le choisit , en 563,
on collègue au consulat. Sal-
ùvit l'empereur dan s son expé-
eoDlre les Perses, dont il avait
de le détourner. Après la mort
bi « il refusa la couronue que
Mats Toulaieiit lui décerner,
f* sou âge et .ses infirmités
permettraient pas de la défen-
fcvorisa IVlcclion de Valen-
ce se démit , en 3O7 , de la
de préfet. La Chronique
indriefjit mention de Sallus-
ranuée3tif); mais on ignore
e de sa mort. C'est à lui qu'où
? assez généralement , l'opus-
rc, intitulé: Tract a tus de
xnundo ; cet Opuscule, que
ireher nomme uu livre d'or
J aurais , et dont 1rs criti-
ic cordent à louer le style et
•«** , fut publié, pour la pré-
cis . avec la version latine
us, et les notes de I lois te -
xi r <*éhrid Namlé , Home,
in-i'i. Il a été réimprimé ,
. iiî'Jfj . incine format ; et
« (f^lr Ta recueilli dans les
1 i /n > thologica , Cambridge,
t Am<:<rlara, ttitiH în-K *.
' Ta traduit en français , Ber-
|8 in-8 '. , et dans le Philoso-
en.li '*> 'A Vu'" ","1 'lm W-s.
LL'STE, le dernier des phi-
l« rvniques , était 11c , au si-
*rcfe, dans la ville dT'.tiièse,
c. bon père se nommait lia*
P
le
SAL 197
sile , et sa mère Théoclée. Dans sa
jeunesse , il suivit les leçons du so-
phiste Eunoius, et il étudia tour-à-
tour , avec succès , le droit et l'élo-
3uence ; mais, doué d'un esprit juste et
'un goût délicat , il sentit les aéfauts
de la manière de son maître, et cher-
cha des modèles dans les ouvrages des
auciens. Il se pénétra si bien £ leurs
beautés , qu'on regardait ses discours
comme approchant de ceux des meil-
leurs orateurs. Le désir de perfection-
nerscs talentsle conduisitdaus Alexan-
drie; mais, n'ayant pas été satisfait
des sophistes qui brillaient alors
en cette ville, il vint dans Athènes
se mettre sous la discipline de Pro-
duit , l'un des plus éloquents iuter-
rètes de Platon. Athcnodore de So-
es, son ami, lui (il apercevoir les
coutiadictions et le vide de tous les
systèmes des philosophes. Désabusé
îles idées qui l'avaient séduit jusqu'a-
lors f Sa II liste en devint l'adversaire
déclaré. I*cs railleries qu'il se per-
mettait sur ses maîtres lui suscitè-
rent de nombreux euueiuis. Il sortit
d'Athènes avec Isidore, déserteur,
comme lui, de l'école platouique, et
revint habiter Alexandrie avec le des-
sein d'.ittaquer saus méuagement les
vices des .sophistes et leur doctrine.
Renonçant aux plaisirs et raume aux
simples commodités de la vie, il
abandonna tout ce qu'il possédait;
et , vêtu du manteau de Diogène , il
parcourut les rues et les places pu-
bliques, enseignant à braver la dou-
leur et à mépriser les richesses , et
saisissant toutes les occasions de com-
battre les principes des sophistes.
Son éloquence attirait à ses leçons une
foule d'auditeurs; mais elle ne lui fai-
sait pas in oins d'ennemis. Les Plato-
niciens enseignaient que la connais-
sance des dieux est une cinquième
vertu. Salluste osa dire que cette ver-
ig8 SAL
tu-là ne manquait pas aux hommes
les plus méchants. On choisit ce pré-
texte pour le traduire devant les tri-
bunaux comme un impie; mais il
paraît que cette accusation n'eut au-
cune suite fâcheuse. Des étrangers
loi témoignaient un jour le regret de
ne pas le voir partager, sur les dieux,
la croyance commune : a Mais , en
* me parlant, leur dit-il , ne redou-
» tez-vous pas Némésis? » Pampre-
Sius, personnage émiuent, mais
ont la conduite était loin de paraî-
tre irréprochable, lui demandait la
différence des dieux aux hommes :
» Tu n'ignores pas , lui répondit Sal-
» luste, que je ne suis pas plus un
» dieu que tu n'es un homme. »
Quelques critiques lui attribuent le
Traité De diis et mundo ; mais cet
opuscule , mélange des doctrines des
Platoniciens et des Stoïciens, est, se-
lon Brucker , plutôt l'ouvrage de Sal-
luste le philosophe gaulois (Voyez
Brucker, Jlistor. philos., n, 53o).
— L'histoire nous a transmis les
noms d'autres écrivains du nom de
Salluste, sur lesquels on peut con-
sulter la BibL gr. de Fabricius, xiii,
644. W— s.
SALM-KIRBOURG ( Frédéric
III, Wild et Rhingrave de ) , né à
Limbourg, vers 1746, descendait
de cette antique maison des comtes
du Rhin , qui fait remonter son ori-
gine jusqu'au-delà du huitième siè-
cle. Ce prince devait faire peu d'hon-
neur à un nom si recommandable ;
livré à tous les genres de plaisirs,
peu délicat sur le choix de ses so-
ciétés, il ne jouissait d'aucune con-
sidération à Paris , qu'il habitait pres-
que toujours. Sa bravoure était fort
équivoque, si l'on en croit les Mémoi-
res du temps, et particulièrement
la Correspondance de Mmc. Du
Defland. On y voit qu'ayant offensé
SAL
par ses propos un offic
ment du roi, nommé '.
qui lui en demanda raisoi
ce de Salm se rendit sur
cuirassé d'un gros manch
vi de deux spadassins c
sion. 11 refusa de se désl
fondit à ('improviste sur
qui , en se défendant, por
ce un coup dont il aurait
se de part en part , si le
n'avait arrêté la pointe d<
Lanjamet tomba : Salm a
par terre, d'après le coj
champions, qui lui criai*
gez votre êpée; mais Lanj
la lame et la brisa : alors,
il poursuivit le prince, qi
dos , et reçut plusieurs bl
scz légères. A ces partie
duel , Mmc Du Deflaud aj
dote suivante : « Une M1
» qui, amie de la princi
» rière de Salm, alla lui
» site , ne sachant rien d<
» de son (Ils ; la mère li
» était incommodé : elle
» le voir ; on lui fit qui
» cultes : elle insista ; le
» dans son lit; elle lu
» pourquoi on avait fait <
» la laisser entrer : Ce
» qu'il y a des tableau
» cènes dans ma chambi
» dit-elle, qu'est-ce qut
» je suis si vieille ; je
» sont les impuissants
» les peintures malhonn
» ce sont les poltrons qui',
» jours se battre, » Proj-
plus plaisant, que la dan
l'ignorance la plus corn pic
ture. Lors de la révolut
lande, en 1787, Salm se
parti des patriotes, avec
chasser le prince d'Orac
mettre à sa place. A la H
SAL
il avait beaucoup de crédit
I «s ; et & Versailles , qu'il
parti eu Hollaudc. Par la
de ton esprit , et par l'ai-
»*s minières , il plut à Ca-
lâ lui Gt donner un brevet
lial-de-camp , et quarante
«s de traitement. Mais Salin
lit l'e'tat d'épuisement où
es finances de la France;
t que cette somme ne lui fût
«temps payée , il profila de
ii du ministre , pour eu dc-
le capital ; et une so.mne de
*nt mille francs lui fut sur-
Lromptee. De retour en Hoi-
rs que le parti républicain
il la médiation de la Fran-
n cnvoy-i des émissaires à
lau et dans les autres villes,
s'opposer à tout projet de
(ioo. il avait l'espoir detre
généralissime, et d'être re-
né espèce de dictature. D'un
lé, il entretenait des intilli-
vec le parti du stathouder,
pouvoir s'y rattacher dans
i le prince d'Orange triom-
C"e>t à celte occasion qu'il
ur au cornte de Calcnbcrg,
taxoii, fort influent dans ce
Cruvcz, au reste, que je n'ai
lie ment le goût du citron,
ne m*accornniode aussi 1res-
e i'oiaoge. » L'iuva.siou de la
r par les Prussiens, acheva
n^q'ier. Charge de défendre
.iv ce huit mille hommes, il
ichclédr rendre, sans coup
•lie place importante, aban-
c parti qu'il avait jmé de
r|uitu la Hollande, et revînt
. occuper le bel hôtil qu'il
l'y faire bâtii ,ct qui a long-
>orté son uom. H se montra
titan de la révolution. Voici
le Petit Dictionnaire des
SAL
'99
grands hommes de la révolution
caractérise les exploits révolution-
naires de ce prince démagogue. « Cet
» habile souverain , dit-il , s'aperce-
» vant qu'il y avait plus de rois en
» France que de sujets dans ses états,
» s'est établi à Paris , et a demandé
» du service à M. de Lafayettc. Ce
» général l'a employé long- temps
» dans la rue Saint-Dominique , et a
» fini par l'élever au rang de corn-
« mandant de bataillon. C'est en
» cette qualité que le vaillant prin-
» ce de Salm , à la tetc de trois
» mille hommes , a fait la descente
» du cimetière des Invalides. Per-
» suadé qu'il s'y tramait quelque nou-
» veau complot, et que tout l'ar-
» genl et les canons de France y
» étaient rusevelis, il y pénétra armé
» de pied eu cap, il y combattit pen-
» dant cinq heures entières, sans rien
» trouver contre les intcicts de la
» nation ; et sa valeur contre les
» morts lit juger de sa douceur avec
» les vivants. » Cette conduite , si
peu digne de sa naissance , ne sauva
point le prince de Salin : arrêté, en
1 7<>i » il fut conduit aux Carmes ,
et condamné a mort , le 'i'3 j'ûllct ,
comme complice d'une prétendue
conspiration dans cette prison. U fut
exécuté le même jour , à l'âge de
3uarantc-huit ans. Après la journée
u () thermidor, la princesse Amélie
de Huhcnzollcrn , sa sœur, acheta
et (it enclore d'un mur le champ où
reposaient , au milieu de treize cent
quatorze victimes immolées en six
semaines, à la barrière du Trône,
les restes de ce frère chéri , dans l'es-
poir de les y reconnaître et de les
transporter eu Allemagne , au tom-
beau de ses ancêtres. Cette action
touchante, dont le lésultat fut une
recherche in fine tueuse , a fourni i
Trcucuil le sujet d'un poème cl cgi a-
808 (•)• Un,£'f U restitution
, biens du P»^™ bôte\ est
oille' ^deSceS de ta U-
uotenant «77-Cprill0e a laisse
>n-d'Honneur. Ce P« y rince
fcnant le SgJ coMM »ous
18 """ï cX« de ftenneberg.
, nom de comw D_*— ».
s^MA?ASfcotsS:p
«t célèbre dans l bisl0l"i d.lsMël et
Soïdétruit !.. afaïirfr.
phrate.taP1» S,aPce<p-ilp»-
^ï.^ ThldÏÏptata»»' connu
raU.ûl* ^Th«JfJiUPons qu'il entrc-
aussi par «« «P^Jj.? les maux
prU &n5 ta S?"*, * ^'Israël. On
L'A causa wx enfant* a ^
VoreàV^^êieversl'an
iTtrô-e; ^» ",££ d'égaler o.
-3oavantJ.-CJa»° fcfo de
même^seCilXn^àf&0tt
soa P'f ^expédition pour faire
exemple, «me «£ mc
rentrer dans le f»« ' dc i>em|n-
d,Irâ'tWoS^aittné,de-
w de Ninive. Usée, h uWam
puis q«eM»«.annr^ faire déclarer
Racée, venait de » * »£"flallafo de
rol, en l-tajgi *lndantdumonar.
,', consemrindepen obU.
quc assyr.cn. Çgw « ^ rorccs
gé de passer 1 fe»P»\» ë icnt pas
égales- ^P^.ct il eouse.rt.ta
Je céder a » °'-'fic>^
n»ver un tribut , dont il
ÏÏTb-ii époque* '
S?r S°SPTbiUp»aU
sions q«e invite. «P
truction du roïa" sion
îSed'Ha'natb.situéeï
rien Menandre a &i
àdire,sans1oute'qu
ÙU souverains de ;cu
Tvr , q« éu«t gouy
Stria fiuJ«»»j »ml
Penénicie,etf.tapa.
n'avait pas perd»/*
le joug »ssvrlcnfti;rl v
versrbgvptcpou'y
cesquibuuianqvwi
alors soumis au* w
possédaient depius
était gouverne par
l'Écriture appelle ,
monarque que le r
tait tirer les secov
nécessaires pour "
Sy,ic. Ce>te alliai"
vJcr du malbcur (
peine Salmanasar
L.ÎJu» les conse.|
1'Ei.pbratt ; «* • '
avoir occupe cl 1
d'Israël , il v>«1
vant Sauiaric.
sisu bmS • tcm
SAL
aettre qu'après trois ans.
mGn, en I an 719 avant
le royaume d Israël fut
«e fut emmené captif par
pur, qui, pour mettre un
révoltes îles Juifs , trans-
ita de l'Euphrate la plus
tie de la population de
heglathnhalasar en avait
se; et déjà plusieurs des
fit dispersées dans la Mé-
rt sur les frontières de la
manasar plaça les Israé-
: pays de Gozan, qui n'est
1 région delà Mésopotamie
âuzanitis par Ptoléméc,
r les Lords du Khabour ,
irrose la môme contrée et
as rEiiphntc, à Karki-
<me Circesitun. D'autres
>yés dans la Mèdic. Pour
1 possession du pays qu'il
lis, Sa I manasar y envoya
s tirées des provinces qui
oa empire. Elles venaient
)*. de Cutha , d'Avah ,
t de Sépharvaïin. En nous
le* lieux d'où furent tires
\\ habitants d'Israël , l'É-
:nnu Htrejuellc était alors
Ninive. Cet empire avait
pertes ; et il tendait à re-
ang qu'il avait |ierdu à la
Jjuapjlc. B^hylosic^quoi-
icfc par des princes par-
•le nous fait conn.iître le
œnologique conserve par
» Pto^érnée ' Voyez tome
a«j. -j-- . , n'eu reconnais-
'jibs l'autorité du souve-
nt e. Ce fait important,
! indiqué par l'envoi des
r Ionien s en Israël , est for-
énoncé dans un fnig-
rau de Pulyhistor (1),
*m *m m If ■•..«*> |MS Hafji ll« Il4«
SAL
loi
qui nous a été conservé par Euscbe,
dans sa Chronique, et dont nous de-
vons la connaissance à la traduction
arménienne de cet auteur, récem-
ment découverte. Cuth.i était aussi
dans le voisinage de Babylone. Il est
probable que la plupart des colons
venaient de cet endroit , puisque le
nom de Cuthéens fut donné à la to-
talité de la nouvelle population. Avah
nous est inconnue ; pour Hamath ,
elle était , comme nous l'avons déjà
dit, dans la Syrie, et elle y subsiste
encore avec le même nom. Quant
à Sépharvaïm, elle était aussi dans
la Chaldée: c'est elle qui est ap-
pelée par les auteurs grecs Sippara
ou même Hippara* Ces peuples joi-
gnirent l'adoration du Dieu d'Israël
au culte des divinités qu'ils avaient
révérées dans leur première [ta trie.
Samaric fut leur principale ville.
Leurs descendants , mêlés avec les
Juifs restés dans ce pays, furent ap-
pelés Samaritains. Ce nom ne vient
pas , comme on pourrait le croire ,
de la ville de Sa ma rie; mais il dérive
d'un mot syriaque et hébreu , qui
signifie les gardiens. 11 leur fient ,
suivant ces sectaires , de ce qu'ils ont
conservé la loi de Moïse avec plus
desoiu que les Juifs. Les Samaritains
se servaient d'une langue particuliè-
re, qui existe encore dans la version
du Pentateitquc faite pour leur usa-
ge. Cette langue devait être, à peu
de chose près, la même que celle
qu'ils parlaient dans le pays d'où ils
tiraient leur origine. Elle différait de
l'hébreu; mais elle avait une grande
ressemblance avec le syriaque ou le
chaldécn; ce qui n'est pas étonnant,
puisque les Cuthéens étaient presque
tous venus de la Chaldcr. Cependant
elle s'écarte en quelques points , de
la langue syriaque telle que nous la
couuai.tsous. Outre leur laugue parti ■
%02 SAL
culicre, les Samaritains employaient
aussi un caractère alphabétique qui
leur était propre. Ce caractère, en-
core usité parmi eux , sert à écrire
tous leurs livres et le texte des cinq
livres de Moïse en langue hébraïque.
Le texte qui nous a été conservé par
les Samaritains, n'est pas tel que
nous le connaissons par les manus-
rits hébreux; en général, il diffère peu
de celui que la version des Septante
nous représente. Le caractère alpha-
bétique de ces sectaires est probable-
ment le même qui était en usage dans
le royaume d'Israël et dans toute la
Basse-Syrie, à l'époque où ils vin-
rent s'y établir. Les lettres qui se
trouvent sur les monnaies des prin-
ces Âsmonéens s'en rapprochent
sensiblement, pour la forme. Dans
le temps que Salmanasar achevait la
ruine du royaume d'Israël , il s'occu-
pait d'affermir sa puissance dans la
Phénicie. La ville d'Arec, située dans
les montagnes du Liban , Sidon, l'an-
cienne Tyr et plusieurs autres villes
voisines secouèrent le joug des Ty-
riens , qui habitaient alors sur le con-
tinent, et se soumirent au roi d'As-
syrie. Ceux - ci , malgré la défection
de leurs sujets, refusèrent de recon-
naître la puissance de Salmanasar.
Elulaeus régnait encore à Tyr. Sal-
manasar équipa une flotte de soixan-
te voiles, que lui fournirent les Phé-
niciens. Elle était montée de huit
cents rameurs. Les Tyriens vin-
rent à sa rencontre , avec douze na-
vires seulement, battireut et disper-
sèrent sa flotte , et rcviiircut couverts
de gloire, avec cinq cents prison-
niers. Ce revers dégoûta le roi
d'Assyrie de son entreprise. 11 re-
tourna dans ses états; mais, en
partant, il laissa devant Tyr un
corps de troupes , qui gêna beaucoup
cette ville, pendant ciuq aus , en
SAL
l'empêchant de faire us«
et des aqueducs qui étai
voisinage. Malgré ce b
reux , Tyr ne se soumit
d'Assyrie , et conserva i
daucc jusqu'à l'époque o
se par Nabuchodonosor
plus rien de Salinanasai
rons quelle fut la durée
(?) ; mais il ne dut pas p
existence long-temps a
nements dont nous veno
puisque son fils Sennacl
prit, en l'an 710 , so
contre Ezéchias , roi <
marchant contre le roi
qui était maître de l'Ég'
SALMERON ( Alpu
des six premiers discij
Ignace , naquit à Tolc
d octobre i5i5. Apre
quenté l'université d'Ali
rendu fort habile dan*
sauce des langues ancic
achever à Paris ses cour
plue et de théologie. .
l'apprécia bientôt, et
grande jeunesse , le ch<
de ses coopérateuis dai
msnt de sa Société ( V. I
1 88). Salmcron , c.ondu
signala sou talent pour la
il parcourut ensuite l'A
Pologne, les Pays-Bas 1
cherchant les occasions
tre les novateurs et 1
leurs doctrines. Son zè
pense par le titre de no
que eu Irlande; et le ]
le nomma l'un des orale
Siège au concile de Trcnl
sèment de ses forces ne I
plus de servir la reliç
carrière évangélique , i
(*} I* SvikcIU lui dunuf \iu
>.au autolilc. Cette dure*- e*t <T«
S AL
i défendre; et relire dans
de Naples, à rétablisse-
nt! il avait contribué , il
nière main a ion Com men-
és Saintes Ecritures. Il ga-
l'héresie ce royaume , où
remicr supérieur de son or-
Gn , accablé d'années et
es . il mourut à Naples ,
éviter i585. Outre des
[en latin ) , sur les Évan-
innec , et le Discours qu'il
dans la session de i5.{5,
de Trente, on a de lui :
\eniaires , des Questions et
talions sur les Évangiles ,
les apôtres, et les Épitrcs
s, Madrid, 1547-1601 ,
en 8.toI. in-fol. Cet ou-
1 n'est plus guère consulte ,
isieurs éditions , Brcscia,
etc. Le style du P. Salinc-
icilc, mais diffus. Ses ou-
uuscrits étaient conservés
tibliothèqucs de la Société,
tadeneira a publié la Vie
th.Salmeron ( V, Ridadë-
XXVIII, 491). W— s.
J\ ' Je au), surnommé Mai-
latin MacriiMS, à cause
;rrur , naquit eu 1 4<)o , à
d'une famille pauvre. Ses
Btrodui<iren tenez le cardi-
irr. archevêque de Bour-
•lalité d' homme de lettres,
aort de ce protecteur , René
le prit putir précepteur de
j, et le produisit à la cour
mi Ier. , qui lui donna qucl-
mrttie «es vers français en
il un de ses valets de cham-
lui accorda une |>rnsion.
ennuyé du rôle de bel- es -
Mute de la cour, voulut se
le marijge. Il épousa une
Dpatriotes , âgée sculi-nicut
huit ans, quoiqu'il eu eût
SAL
203
trente-huit. Elle s'appelait Gillonc*
mais comme ce nom ne se prétait
pas au* agréments de la poésie, il
le changea en celui de Gelonis ; et
c'est sous celte nouvelle dénomi-
nation qu'il chanta les douceurs de
leur union , qu'il célébra les charmes
de sa chère Gelouis tant au'elle vé-
cut , et qu'il lui consacra des chants
lugubres après sa mort ; mais l'on
trouve que sa lyre a mieux réussi
à exprimer ses plaisirs que ses re-
grets. Salmon quitta la cour dans
ses dernières années , pour se retirer
dans sa patrie. Les chagrins qu'il
éprouva dans son veuvage , la dé-
tresse à laquelle il fut réduit avec une
nombreuse famille sur les bras, l'é-
tude, les travaux, les procès , les
voyages, le conduisirent au tom-
beau en t 55t. Il reçut de sou temps
le surnom à Horace français, et le
mérita jusqu'à certain point pr un
graud nombre de pièces de vers
qui réunissent le mérite de l'expres-
sion et du tour poétique, au choix
des sujets toujours honnêtes. 11 est le
premier poète latin de France qui
ait réussi dans l'ode latine ; de tou-
tes ses productions, celles que lui
inspira sa Gelonis sont les meilleu-
res : elles ont un caractère si ten Ire ,
des grâces si délicates , qu'en les lisant
on se seul agréablement affecté des
sentiments qui animaient le poète.
Les ouvrages de sa vieillesse n'ont
pas , à beaucoup près , le même mé-
rite : dans un temps où il eût mieux
fait d'abandonner le Parnasse, il
inonda le public de pitecs froides ,
dures et uégligées. Presque tout ce
3u*il a fait de bon se trouve réuni
aus le Recueil en quatre livres ,
imprimé chez Simon dcColiucs, eu
i53o, in-8'1. Il y a aussi une belle*
édition de ses Odes , en Ô37 , in-8a.
Ou voit , par la bibliothèque de Du-
io4
SAL
verdier , que Salmon s'était encore
exercé à faire des vers français. — Son
fils aîné , Charles , élève de Ramus ,
fat précepteur de Catherine de Bour-
bon, soeur de Henri I V, imita le talent
de son père pour la poésie latine , et
acquit une grande connaissance de la
langue grecque ; mais ayant em-
brassé le calvinisme , il périt à la
journée de la Saint Barthéleini ( V.
la BibL hist. du Poitou, de Dreux
du Radier , u, 148 )• T— d.
SALMON ( Natbanikl ) , savant
antiquaire, était 61s duRév. Thomas
Salmon, recteur de Mepsall, dans le
Bedfordshire. Admis, eu 1690, au
collège de Benêt , à Cambridge , il y
termina ses études avec distinction ,
reçut les ordres sacrés, et fut pourvu
de la cure de Westmill, dansle comté
d'Hcrtford. Quoiqu'il eût prêté le
serment exigé par le roi Guillaume ,
il se fit scrupule de le prêter à la
reine Anne quand elle lui succéda ,
et il abandonna l'état ecclésiastique
pour se livrer à l'exercice de la méde-
cine. La pratique de cet art , et l'étu-
de des antiquités partagèrent le reste
de sa vie. U mourut le 2 avril 17/p,
laissant la réputation d'un homme
instruit autant que laborieux. Ses
principaux écrits , tous en anglais ,
sont : I. Description des stations
des Romains dans la Grande-Bre-
tagne , d'après leur itinéraire ,
Londres, 1721, in -8°. II. Des-
cription des antiquités romanes ,
dans les comtés de V intérieur de
l'Angleterre, ibid., 17*26, in-8u.
Ces deux volumes ont clé réimpri-
més en 1736. III. Histoire du comté
d'ffertfort, avec la description de ses
anciens monuments , particulière-
ment de ceux qu'on attribue aux Ro-
mains , ibid., 1728, in- fol. , Gg.
Cet ouvrage, recherché des curieux,
est la continuation de V Histoire de
SAL
sir Henri Chauncy. 1
des evêques anglais ,
tauration , jusqu'à la 1
1660 à 1688 ), ibid.,
Y. Les antiquités de
l'Histoire naturelle dec
1736, in-8<>. VI. Les
comté d'Ëssex , ibid. ,
fig. ; livre estimé , mai
complet de quatre di<
dreds ) , la mort ayan
teur lorsqu'il n'avait l
deux tiers de son ouvi
mas Salmon , son frèi
dit-on , en 1 7 43, avait
sidé dans l'Inde , ce 1
l'idée de recueillir les
tions sur les peuples
ayant fini par étendr
tion sur toutes les natio
il la publia sous le ti
moderne ou Etat pré
les Nations, en plusi
in-8".,en 1731 et ann
il y a aussi une édition
in-fol. , et l'on en a fa
gés et plusieurs cont
traduction allemande,
3q , forme 7 volumes
comprend pas même
l'Asie. Cette collcctio;
grand nombre de Hgiu
coup de succès, mais 1
bliéc aujourd'hui. Ou
même auteur : I. Le C
tranger aux universi
et de Cambridge , av
tion des comtés adja
in-8°. Ce titre est cité
mais il paraît qu'on
vrage que le premier v
en 1744 * et qui con
du comte d'Oxford. 11
de l'Histoire des Rév
glctcrrc , par Gilbert 1
nom); 111. quelques
historiques. — Thot
SAL
i dmi précédents, est , sut-
agi , Pauten/de h Nouvelle
historique sur l'ordre de
«orge , Londres , 1704, et
i distingué d'un autre Tho-
■oîi , maître- es-arts au col-
1 Trinité , à Oxford, et au-
Essai sur V avancement de
w, Londres, 167s. Ce li-
1 décrié par Lock et Play-
bien cent , et ne contient
e fort raisonnable, si l'on
docteur Burney. Lcsys-
auteor pour simplifier la
par l'adoption d'un carac-
•sel et par la suppression
rsité de» clefs , n a, couti-
r, qne l'inconvénient atta-
e innovation : celui d'exi-
ravclle étude des gens ins-
de rendre inntile la musi-
selon les systèmes vulgai-
«tUnme Salmow , fameux
, d'une autre famille ,
.le : I. Le parfait Méde-
Soutique du droguiste ou -
ut le monde , in 8°. de
i. II. Le grand I/erbier
Londres, 1711, 1 vol.
i!i3f» pag, Les plantes y
» par oidre alphabétique,
gneet de gravures en bois.
raphice; ce livre , aujour-
r, eut un tel <uccès , que
1 Londres , 1701 , était
i me. W — s.
* Fbajçoh), docteur
ie , naquit à Paris , en
urentt riches , et qui ne
rien pour son éducation.
^prit TÎf et pénétrant , il
s progrî'sdans l'histoire,
' et les langues orientales.
i»»é l'état ecclésiastique,
ié à la maison de bor-
t il devint, dans In suite,
scaire. H avait forme.
SAL ao5
pour son osage , une collection des
meilleurs ouvrages de théologie , et
il entretenait une correspondance
très-active avec les savants français
et étrangers , sur des matières d'éru*
dition. Le Traité qu'il publia sur l'É-
tude des Conciles , le lit connaître
d'une manière avantageuse ; et Ton
attendait de lui d'autres ouvrages im-
portants, auxquels il travaillait de-
puis plusieurs années , quand il mou-
rut d'apoplexie a Chaillot , le 9 sep-
tembre 1736. 11 avait sous presse
une Dissertation sur V Amphtlochia
de Photius ( F. ce nom ), mais l'im-
pression n'en a point été terminée.
Le seul Ouvrage qu\>oait de Salmon,
est le Traité de ï ht ude. des Conciles]
Paris, 17^4, in-4°.; réimprimé a'
Leipzig, in -8°. (1) , il est divUé en
trois parties : dans la première l'au-
teur parle de l'utilité des Couciles ;
dans la seconde, il fait connaître
toutes les éditions des Conciles , en
appréciant leurs avantages et leurs
défauts avec autant d'exactitude que
d'impartialité. Ses remarques culjt
ques sur l'édition dn P. Hardouin
( y . ce nom ) sont surtout très-
curieuses. La troisième partie est une
introduction à la lecture des Conci-
ciles. Ce livre, plein de recherches
savantes , est très - estimé. Salmon
avait le projet de donner un Supplé-
ment % en plusieurs volumes, à la
Collection des Conciles par le P.
Labbc ( V . ce nom ) , et l'on peut
voir par le Prospectus qu'il Ht pa-
raître in-4°- , que ce travail e;ait
fort avancé. Il avait aussi le dessein
de publier V Index ou Tablealphabc-
(i ) (Jarlau*« tt rtumutu, i ■«•rl«ol d'une tr«lu< •
ti<m Ittiui Or Tourner de Sdm«n. C*it<- tn AHt-
'"n*. '••■*"• «M I'* VfliiM-mrut < lirrebrr \ U l'iliL**.
du nui , et i| u'ra ctt f«it autuiM» mcutiui «Ijiis !• •
Iticl-uniMirn tic Archer et dr Crui|ii, ut dit» Ira
Att* hp* c#nit»t, qui ritottl I* rriui|ire*iua tti-H".
■le ot -•utr-ag*.
io6
SAL
tique, par les noms des auteurs , de
toutes les pièces relatives à l'Histoire
ecclésiastique, disséminées dans des
Recueils où elles sont comme per-
dues pour la plupart des lecteurs (a).
Ce projet , dont l'utilité semble in-
contestable , et pour l'exécution du-
quel Salmon s'était associé quatre de
ses confrères , trouva cependant uu
adversaire dans le P. Jacques Mar-
tin ( V. ce nom ) ; et cette querelle
qui n'offre aucun intérêt aujour-
d'hui, produisit, départ et d'autre,
différents écrits dont on trouve la
liste détaillée à l'article Salmon ,
dans le Dictionnaire de Moréri ,
êdit. , de 1759. Le Catalogue de la
Bibliothèque de Salmon ( Bibliotheca
Salmoniana) a été imprimé, Paris ,
1737, in-ia , de 689 pag. , précédé
d'un avertissement qui contient VE-
loge de ce savant. Elle renfermait
plus de huit mille vol., parmi lesquels
on distinguait une suite précieuse de
Conciles et de pièces relatives à cette
partie de l'Histoire ecclésiastique.
• W— s.
SALMON (Urbaik-Pierbe) , mé-
decin , né , vers 1 767 , à Beaufort ,
dans le Maine, reçut le doctorat,
en 1790,3 l'université d'Angers. En-
tré, comme grenadier, dans le pre-
mier bataillon de volontaires de son
département (Maine -et «-Loire), il
en fut nommé chirurgien-major, le
17 nov. 1791. Il se trouvait, Tannée
suivante , dans Verdun , lors de la
reddition de cette place aux Prus-
siens ; et il fut employé depuis à l'ar-
mée des Alpes et au siège de Lyon.
Nommé médecin à l'armée d'Italie ,
il fut attaché successivement aux hô-
pitaux militaires de Pavie, Plaisance,
(1) Cet omrage, cite tout le ni.-m d' //.</<• x soifio-
>nna, forma » vol.gr. iu-fol. Magnus (JniMimrn
a «louor le plan dans «a Dissertation : Pc scn/ti-t
i/nihusdam inteçiit , Jraemcmt'tçui kacic.mki t*.-
iiitit, Lripiig , «7»8, i«-q°.
SAL
Vérone, Padouc, et perfect
connaissances \>ar 1 étude
quentation des savants , en
du célèbre Toaldo , profœ
natomie , auquel il offrit , <
l'hommage de sa reconn
dans la dédicace de la Tof
médicale de Padoue. Sa
sitaRome,laCampaniect le
de Naplcs , à la suite des
recueillant partout des obi
sur l'art médical et sur la
gie.ll fut mis, en 1801 , à
grand hôpital d'Alexandri
1804, il passa, comme méd
cipal , au camp d'Utrecht
jà il était atteint d'une noi
colic, qui minait lentemer
ces. En vain ses amis chei
le distraire des idées sii
troublaient sa raison : il i
plus à l'amitié. Après av<
testament, dans lequel il
M. Des gc nettes, son ami,
son honneur outragé, le m
Salmon s'ôta la vie, dans u
désespoir, le 3 janv. i8o5
Topographie médicale de
in -8°. de 68 pag. , avec \
cette ville, on a de lui : I.
sur un fragment de basa
nique , tiré de BorghetU
1800, in - 8°. Dans cet
qu'il lut dans une académie
il attribue la formation 1
te a l'action combinée de 1
feu. IL Lettre sur la n
monts Euganéens et la t
laves compactes, Vérone,
8». Il y développe ses id<
ligiuc des Volcans. Salme
des Observations clinique:
avec trop de sécheresse po
puissent être utiles; des E
ses lectures, où l'on ren
grand talent d'analyse, et
dotes sur le caractère de*
SAL
Ufints qu'il avait connus en
M. Desgenelles a publié une
MrSalinon, dans la Revue
tAûve, janvier 1807. W — s.
SOVE ( Robert de ) , licute-
la grande louvcte rie de Fran-
t ce , vers la fin du seizième
probablement dans le Poitou
m famille noble. Admis dans
i de Henri IV, il fit ensuite
; la maison de Louis XIII ,
nériu la bienveillance. En
il fut fait écuyer de Chris-
'rance , duchesse de Savoie ,
cette princesse à la cour de
icior Amé l'? Payant nom-
lhomme de sa chambre , il
i-buil ans dans le Piémont,
les faveurs «les deux augustes
Salnove, passionné pour la
proGta de ses loisirs pour se
set exercice, dans lequel il se
►rt habile. Après la mort de
Amé, il revint eu France,
trame conseiller du roi , et
ît de la grande louvctcric.
tence qu'il avait acquise pen-
nle-cinq ans , pissés dans la
et â la guerre, ne devait
re perdue. Il publia la Ve-
yalet qui contient les chasses
, du chevreuil , du sanglier ,
et du renar J ; avec le dénom-
t des forêts et grands buis-
France, où se doivent placer
nents , quêtes et relais , Paris,
n-4°.: cet ouvrage fut réim-
n 1G6Ï, même format, et
rite une éJition in-i'i. 11
se en quatre parties : les trois
es comprennent la dcsciip-
\ différentes chasses , entre -
r remarquer sur le choix et
»fim lw IhUmi mur* l^> r-m iln M«ior
m*— r>tr%| ■ «! Wf«fl d* **/#li«f, IV •
»• mm*» ^h( Gl nii|*t iirrr . ci i j«i. A
, 7r>'-rt.tK ém fwvwirr vf an «rôiad
t «vlfr-M ilrrad» île Tilr-Livr
SAL 307
l'éducation des chiens, leurs mala-
dies et les remèdes j la quatrième
Eartie contient le dénombrement des
ois et forêts les plus fréquentés par
le gibier ; enfin l'ouvrage est terminé
par le Dictionnaire des termes pro-
pres aux chasseurs. Salnovc nous
apprend que Louis XIII aimait beau-
coup lâchasse au renard, et que ce
prince a le premier, en France, em-
ployé des chiens courants pour for-
cer cet animal. L'ouvrage offre une
foule de détails curieux et d'obser-
vations utiles. Salnovc s'attache aus-
si à relever les erreurs de Du Fouil-
loux ( F. ce nom , XV , 338 ) ; mais
il n'a pas laissé d'en commettre lui-
même plusieurs, et d'adopter des
faits évidemment imaginés à plaisir
( Fojr. la Bibliothèque thercutico-
graphiq. de Rich. Lallemant, i35-
1 4o ). Ou place la mort de Salnovc
vers 1670. W — s.
SALOMÉ , princesse de la race
d'IIérode , est célèbre dans le Nou-
veau-Testament , par la mort de
saint Jean-Baptiste , dont elle obtint
la tête du rui Hérodcs Anlipas , son
oncle. Elle cédait aux instigations de
sa mère Hérodiade , irritée de ce que
le précurseur du Messie avait blâmé
son commerce criminel avec le frère
de son mari.S»lonic était fille d'Héro-
des Philippe, fils d'Hcrodcs le Grand,
et de Mariamne, fille de Simon. Sa
mère Hérodiade étoit fille d'Ari<»to-
bule, fils d'Ilérodcs et de Miriamne,
fille d'Hvrcau, de la race des Anno-
nçons. Elle épousa, en premières no-
ces, son grand oncle le létrarquc Phi-
lippe, fils d'Hérodcs et d'une femme
de Jérusalem, nommée Cleo pâtre { F.
XXXI V, 83 ). Il paraît que Salomé
ne vécut pas long-temps avec lui ; car
ce prince mourut vers Tau 33 île notre
ère. Elle devait être bien jeune à
cette époque. Elle épousa ensuite
208
SAL
Aristobulc , fils d'Herodes , rot de
Chalcis , né d'Aristobule Gis d'Hé-
rodes-le-Grand. Le mari de Salomé
fut fait roi de la petite Arménie , par
Néron , en Tan 54 ; il se montra si
dévoué aux Romains , qu'il obtint , en
récompense de ses services , quelques
portions de la grande Arménie, en l'an
60. Enfin , sous le règne de Vespa-
sien , il obtint le royaume de Chai-
cis, que son père avait possédé, et il
en était encore maître enl'an7o.Salo-
mé lui donna trois enfants. Selon
Nicephore Galliste, historien grec
très-moderne , cette reine , étant en
voyage , tomba dans une rivière
dont la surface était glacée. Sa tête
fut prise dans la glace , tandis que le
reste de son corps était dans l'eau.
Les efforts qu'elle fit pour se dégager ,
finirent par séparer sa tête de son
corps. Ce récit a bien Pair d'une fable.
Une médaille unique, découverte
par M. Gousincry , nous a fait con-
naître les traits de cette reine. Ce
monument offre , d'un coté , la tête
du roi Aristobule , avec la légende
presque effacée qui exprimait son
nom ; au revers est le 'portrait de
Salomé , avec la légende : Ba<7t-
ïujvr.ç Izkoifjanç, de la reine Salomé.
V. Visconti, Iconographie grecque ,
tome m , pag. 3 1 1-3 1 3. S. M — 1».
SALOMON , roi des Juifs , fils de
David et de Bethsabée, naquit Tan
io33 a vaut J.-C. Le nom de Salo-
mon ou Pacifique , lui fut donné par
son père; mais l'Éternel lui fit donner
Sar le prophète Nathan , celui de
edidiah , qui signifie aimable au
Seigneur. Le jour même qu'Adonias
fut appelé au trône par un parti
nombreux (/^. Adonias), Bcthsabce,
rappela au roi David le serment
qu'il avait si souvent renouvelé, que
Salomon, son fils, régnerait après
lui , et serait assis sur son trône. Le
SAL
prophète Nathan se renc
des promesses du roi; et 1
donna au grand prêtre Sad
than , à Banaïas , fils de Jo
Céréthiens et aux Phélé
prendre Salomon , de le f<
ter sur la mule royale , et
crer, suivant l'usage, près
tainc de Gihon. Tout fu
comme il l'avait ordonné
pie , présent à la cérémon
tendre des cris d'alégress
acclamations en l'honneui
veau monarque. Adonias ,
tout ce qui se passait, i
dans le sanctuaire , embras
de l'autel des holocaustes ,
mander grâce. Salomon I
que s'il se conduisait en i
bien, il ne tomberait pa
cheveu de sa tête; mais il
du plus terrible châtimei
conduisait mal. David, ai
mort, lit appeler Salo m <
donna des avis que des cri
amèrement censurés , maû
prit Saint rapporte sans h
« Me voici près du tenr
» les hommes doivent an
» mez - vous de fermeté,
» agissez en homme de c
» servez les préceptes du
» marchez dans ses voies,
» qui est reufermé dans s
» que vos entreprises so
» q nées du sceau de la sag<
» le Seigneur accomplira
» qu'il m'a donnée on dis*
» enfants marchent devan
» la vérité , de tout leur c
» toute leur amc, vous i
» jours quelqu'un de vos d<
» qui sera assis sur le troc
» Vous ne permettrez pas
» fils de Sarvia, qui a 1
» sang d'Abncr et d'Amas
» de en paix dans le toi
S AL
u.s i m puni le crime de Se-
ls de (îeiM f qui pronon-
xi.ilédictions contre moi ,
e fuviis devant le rebelle
i : il est vrai que je lui ni
i\c point le faire mourir
5c; in.iis vous êtes sage, ci
n /. dv quelle minière vous
■ t ni ter à cau>c de moi.
'■moi puerez votre recon-
e aux liU de Ilcrzellai de
et ils mangeront â votre
arec qu'ils soDt venus au-
dc moi , lorsque j'étai3
ki pur Ahsalon. » Nous
devoir transcrire ces avis
à Siloinon, parre qu'ils
de li^le a sa ronduitc .m
•ment de ton règne. Il dc-
a mort d'Adonias. qui eut
■ose de lui faire demander,
ibée . Ahisag la Sun. imite,
dr Djvid ; par celle de
d lit massacrer au pied de
.ilgré ses ar lentes suppli-
't par relie île Semn , au-
11 1 drft iidu de sortir de Jé-
rt q »i ne viola l'interdit
t de trois ans . pour al'cr
i roi dr <iet li, reVIamer
rs qii s'étaient enfuis. La
: grucr.il des années , que
Juili, fut donnée à Ha-
de Joli l;i. La souveraine
ire, dont Ahiath ir . parti-
alun il d'Adonias. fut dc-
li vint le partage di- Sa doc,
c!e C'iii*t.i minent a Mac hé à
i Sduinou. Après ces rxé-
• rr^up de ce prince s'allcr-
\,' nturc;rt ce Monarque,
.i!Jl! .itis . Miiv.int IMicr,
tdl» d'un roi d'K^ypte,
p*Ie f'ai'hrë* par Kupo-
r-*îi!;in> in* diuilcut point
u: r**r rçvplirnur n'ait
r le culte de* i biles en
kl..
SAL
aoo
épousant le roi des Juifs, et ils se
fondent sur ces paroles du livre des
Rois, qui semblent faire entendre
que Salomon n'aurait point consenti
à épouser une femme idolâtre : «Or,
» Salomon aima le Seigneur, et se
» conduisit selon les préceptes de
» David , son père , excepte qu'il sa-
» crifiait, et qu'il brûlait de l'encens
» dans les hauts lieux; mais on n'a-
» vait point encore bâti de temple
» au nom du Seigneur, » Quelques
Chre'ticns répondent à cela par un
passage du livre des Paralipomcncs ,
où il est dit que a Salomon fit mon-
» ter la H Ile de Pharaon de la cite'
» de David dans la maison qu'il lui
» avait bâtie; car, dit-il. mon épou-
» se n'habitera point dans la maison
» de David , roi d'Israël , parce que
a les lieux où l'arche du Seigneur
» est entrée sont saints. » Tout cela
ii'oflTrc rien de concluant. Très -peu
de temps après son mariage, Salo-
mon alla sacrifier à (îabaon, qui
était le plus considérable de tous les
hauts lieux : il y immola mille vic-
times eu holocauste. Le Seigneur lui
apparut en songe pendant la nuit
suivante, et lui dit : Demandez-moi
ce que vous voulez que je vous donne.
Salomon repondit : a Vous avez use
d'une grande miséricorde envers Da-
vid, mou père, votre serviteur , se-
lon qu'il a marché de vaut vous dans
li vérité et dans l.i justice, et que
son cœur a clé droit à vos yeux.
Vous lui avez donné un fils qui
est assis sur sou trône. Maintenant,
6 mon Seigneur et mon Dieu, vous
m'avez f.itt régner; mais je ne suis
cur»re qu'un enfant qui ne sait de
quelle manière il doit se conduire
au milieu d'un peuple innombrable
que vous avez choisi. Je vous sup-
plie donc de donner à votre sei-
vi leur un cumr docile , afin qu'il
■4
210
SAL
paisse juger votre peuple , et discer-
ner entre le bien et le mal. » Le Sei-
gneur agréa la prière de Salomon et
lui dit : a Parce que tous n'ayez
point désiré que je vous donnasse un
Srand nombre d'années, ou de gran-
es richesses , ou la vie de vos enne-
mis, et que vous m'avez demandé la
sagesse pour discerner ce qui est juste,
j'ai déjà fait ce que vous m'avez de-
mandé; et je vous ai donné un cœur
si plein de sagesse et d'intelligence ,*
qu il n'y a jamais eu d'homme avant
vous qui vous ait égalé, et qu'il n'y
en aura point après vous qui vous
égale. Je vous ai même donne de plus
ce que vous ne m'avez point deman-
dé, savoir, les richesses et la gloire,
de sorte qu'aucun roi ne puisse vous
être comparé. Si vous marchez dans
mes voies , comme vos pères y ont
marché, je vous donnerai encore use
longue vie. » Salomon , à son réveil,
Gt réflexion au songe qu'il avait eu ,
et renouvela sa résolution de garder
les préceptes et les ordonnances du
Seigneur. Il revint à Jérusalem , se
présenta devant l'arche d'alliance ,
offrit des holocaustes et des hosties
SaciGques , et donna un festin splen-
ide à tous ses courtisans. Selon quel-
ques interprètes, Salomon n'avait en-
core que dix à douze ans ; mais, sui-
vant l'opinion la plus probable , il
en avait bien davantage : il y a mê-
me des commentateurs qui lui don-
nent vingt-six ans. L'occasion de ma-
nifester sa sagesse ne tarda pas à se
présenter. Deux femmes de mauvai-
se vie parurent devant son trône.
Une des deux dit au roi : a Seigneur,
faites-moi justice. Nous demeurions,
cette femme et moi , dans la même
chambre. Nous étions seules. J'y suis
accouchée : trois jours après elle est
aussi accouchée. Son fils est mort
pendant la nuit, parce qu'elle Ta
SAL
étouffé en dormant. Elle s
doucement, a dérobé mon i
et a placé le sien à côté
Quand je me suis réveillée
j'ai voulu donner à téter à
et je me suis aperçue qu'il él
mais en le considérant de ]
au grand jour, j'ai reconi
n'était pas le fils que j'avais
L'autre femme répondit : <
dites pas la vérité; c'est
Îui est mort, et le mien cs\
llles se disputaient devai
sans pouvoir s'accorder. «
en est ainsi, reprit Salomc
m'apporte une épée. » Lon
apporté l'épée, le roi dit i
des : « Coupez en deux c
qui est vivant, et donnez-e
tié à Tune et la moitié i
Alors la femme dont le fils
vant , sentit ses entrailles s'i
de tendresse, et dit au roi : «
donnez-lui , je vous supplie
vivant; ne le tuez point. » L
sait au contraire : « Qu'il t
à moi ni à vous; qu'on le
A ces mots , Salomon fut j
ment éclairé, et prononça
tence. Donnez à cette - ci
vivant, dit-il; car c'est cL
sa mère. Le peuple ayant «
quelle manière le roi avait j
affaire , fut intimement a
de sa profonde sagesse, e
corc plus de respect pou
vérifia ainsi , par son eij
l'idée qu'il donne, dans le
Proverbes, de la pénétrât
sage monarque : Leslèçn
sont comme un oracle;
che ne se trompera point
jugements. Cependant &
jouissant d'une paix profo
solut de bâtir un temple au
et des palais pour lui. Dan
sein, il renouvela l'alliant
SAL
père , avec Hiram , roi de
al il obtint des cèdres et des
tour les constructions qu'il
. II employa plus de cent
le mille hommes aux divers
Décessai res pour bâtir te
qui surpassait en maguifi-
en beauté tous ceux qu'on
Tes jusqu'alors à l Être-Su -
>t édilirc, construit sur le
du tabernacle, ou temple
de Moïse, mais plus grand
iebe, était tout rcsplcudis-
• et des matières les plus pre-
Il consistait en trois enecin-
it la première s'appelait le
F» Gentils; la seconde, le par-
Israélites; et la troisième,
viait , le parvis des Prêtres.
rite troisième eneciute, se
ut le Saint et le Saint des
Le Saint renfermait le chau-
sept brandies , la table des
proposition et l'autel des
Il n'y avait dans le S tint
s ou Sanctuaire, que Tar-
ante; et il n'était permis
souverain pontife d'y cu-
is pir au, après des vtiré-
de> purifications nom-
•ns ne nous aricterons pas
Jjn> toutes ses pu tics ,
ue bâtiment. Nous ren-
cteur au chapitre vt du
t<* des Huis, ;iu dxiex
l'Histoire tlt- Jov-phc cl
< di' Itib.*ra . lit \ ill.d-
* î..uri! e! «!•■ Li^lnloot,
*Hli'H tll'lîl' l.i atis-
• <.t d *irer . du Moins
. !r:"Tj . «ii* lecîirrchcs
u% j.I.i> t. n iitniiis in-
>us:nn Ihui .!< < <l» m-
soiu'uct iiuiiMUMS.
csulor .1 huit cent
lions deux cent dou-
it quinze livres stei
SAL
'2
ling et deux tiers ; Bernard Lami c
l'Oratoire les porte à quatre milliard
deux cent quatre-vingt-quatre milli
trois cent soixante -douze ce us, mon
naie de sou temps , en France : ce qui
surpasserait tout l'argent que pou-
vaient posséder tous les rois de l'O-
rient ensemble. 11 est certain que Da-
vid avait laisse.pour la maison de l'É-
ternel, cent mille talents d'or, et cent
millions de talents d'argent; mais ou-
tre qu'il est impossible de savoir la
valeur de ces deux unités, il est à pré-
sumer, suivant l'opinion de llaschi,
que Salomon n'employa qu'une par-
tie de ce trésor aux frais du tem-
ple , et qu'il consacra le reste au
Seigneur. L'cxagc'ratcur Josèphc ,
Itonr l'emploi de cette somme exor-
litantc , nous apprend que Salomon
fit faire vingt mille vases d'or , et
quarante mille d'argent; quatre-vingt
mille coupes d'or à boire; quatre-
vingt mille plats d'or pour mettre la
fleur de farine que l'on détrempait
sur l'autel, et cent soixante mille
plats d'argeut ; soixante mille tasses
d'or, dans lesquelles on détrempait la
farine avec de l'huile , et six vingt
mille tasses d'argent ; vingt mille us-
stiruns ou hins d'or, < t quarante mille
d'argent; vingt mille encensoirs d'or,
pour offrir et biûler les parfums, et
cinquante mille pour porter le feu
depuis le grand autel jusqu'au petit,
qui et. lit dans le temple. J/isttnre
il -\ Juif\ ,liv. vin, eliap. ».. Le tem-
ple fut commence Tau .jKti d-pi:is
la sortie des eiil'aiits d'Kr.u*t liei > tic
rr.^vpte. la qis.itiièmr année du iè-
gin» de S.il<miuu , ;m mois d<» y.io,
i|i.i et lit alors le M-roud i!r |",i nru:'*
* ici ce, et il fut aelievcM-pt .iiiseldn-iî
après, c'est-à-dire la ou/ieuie année
du regre de SduiiMm, au mms de
bul , qui était le liuitii-uie de l'année
si crée. La dédicace île ce supcibc
I.
ï\2.
SAÏ,
édifice fut faite avec la plus grande
solennité : tout le peuple d'Israël y
assista. Les prêtres portèrent l'arche
dans le lieu qui lui était destine' , et
la placèrent sous les ailes des ché-
rubins. On immola des victimes par
milliers ; et la fumée de l'encens cou-
vrait toute la montagne de Sion. Au
milieu de tant de cérémonies et de
tant de pompe , SaVomon , à la vue
de cette nombreuse assemblée, et te-
nant ses mains étendues vers le ciel ,
adressa, au Dieu de ses pères, la belle
et touchante prière , qui est insérée
dans le troisième livre des Rois ,
chap. nu. Le Seigneur daigna lui
déclarer, dans une vision, qu'il avait
exaucé ses supplications et ratifie le
pacte qu'il venait de renouveler. Le
, roi fit bâtir pour lui un palais dans
sa capitale , et un autre qu'il appela
le Bosquet du Liban , dans lequel il
logea la fille de Pharaon, son épouse.
11 y répandit une magnificence et une
somptuosité qu'on chercherait vai-
nement ailleurs que dans les palais
des monarques orientaux , si fameux
par leur luxe et par leur mollesse :
il fallut treize ans peur bâtir ces
Î>alais. Salomou fit aussi construire
es murailles de Jérusalem ; la place
de Mello , qui était entre le palais
joyai et le temple : il fonda ou em-
bellit Héser , Mageddo , Gazer , la
Bassc-Bclhoron , Baalalh et Palmyrc
dans le désert. Il fortifia aussi les
bourgs qui étaient à lui , et qui n'a-
vaient point de murailles , les villes
des chariots , et les villes des gens
de cheval , et tout ce qu'il lui plut de
La l i r dans Jérusalem , sur le Liban ,
et dans toute l'étendue de son royau
me : il soumit à un tribut les enfants
des Amorrhc'ens , des Hcthécns , des
Phérézécns, des Hu\écns et des Jc-
biisecus, qui étaient demeurés dans
le pays, et que les enfants d'Israël
SAL
n'avaient pu exterminer.
royaume de Juda était floi
dedans , et respecte au-del
m on dominait surtoutesles
situées en -deçà de l'Eupl
puis Thaphsaque jusqu'à (
les rois de ces contrées
assujétis ; et il avait la
ceux qui étaient autour d<
l'intérieur, ch acun vivait s
sous sa vigne et sous se
depuis Dan, jusqu'à Bei
plus haut point de sa sp
eut, dans ses écuries, jusqu
mille chevaux pour les c
douze mille pour la selle
bre de ses officiers étai
tionné à cette magnifiées
vait sa table avec beauco
catesse et d'abondance;
rien autour de lui qui De
majesté royale. Quelque
fût le trésor qui lui venait
il levait des impôts co
sur son peuple , et des t
considérables encore su:
vinces et sur les rois qu1
sujétis. Son allié Hirar
Tyr, lui fournit gratuit
les matériaux nécessaire
édifices ; il lui fournit ai
vrages d'or et d'argent, d
très-habiles , et même
raonnoyé. IL est vrai qu'.
lomon lui offrit vingt vil
Basse- Galilée : mais c<
n'étaient d'aucune impoi
ram les refusa ; et Salo
donna rien en échange.
ressource de Salomou ,
la plus sûre pour aug
richesses, consistait dai
merce maritime, qu'il I
tant d'avantages. Il éi
flotte à Asiongabcr , q
d'Élath , sur le rivage
Rouge , au pays d'Idun*
SAL
itdt-.s £f'ii* tic mer, (pu cutcii-
fort bien la navigation , pour
dre à ceu\ tir Salomon ; ils
Dt tous ensemble pour Ophir
' Tjrsis , d'où ils rappnitaicnt
cent vingt talents d'or , de
t. de l'ivoire, du buis tiès-
i\ . des singes , des paous ou
troquets. Ce voyage se faisait
« en troi< ans. Les savants ne
llemnit J'aceord sut la situa-
Ophir, qui semble la même
r ma dans un autre vn set du Li-
Rois ' i . Mais si S iLoinou sur-
tons les monarques de la terre
lesses , il les surpassait egale-
a sagesse: tous do iraient de le
•our écouter la prudence que
vaif répaudue dans son cœur.
les tries couronnées qui viu-
n quelque sorte à sou cco-
Lcrilurc - Sainte distingue la
de Saha ou du Midi , soit à
ie la distance des lieux d'où
irtit , suit a cause de son sexe ,
raase de l.i magnificence avec
le elle parut a Jérusalem. Mais
arma ce singulier événement,
étaient situes les états de cette
«se 7 II est vraisemblable que
r Je Siba visita S Mo m on vers
ue où ic temple fut achevé ;
.1 n'e »l pas si facile d'indiquer
a ume q.iYlie gouvcrinit par
i* : eV*t rK^ypte, c'c>t l* A r.i -
:'e*t rf.:biopie , ou tntit autre
de T Vffi'p.e un de l'Asie, au
% f.iiv ur» île *\stt"-iii*"- < lu l'ap-
Nira'di* c tliiuLire . M.iq .c l.i .
»* . Nitorri«:on va ji.»qu\i due
* f ut un li * de Silo'Mii!, et
■ . • :• i -' 1. 1 . :, . i . . '
,< ." •■ „■»■:■ I ti ■■ r1 «i» n>i'i'i>i
' » »■! ■ .■•! 1> M l.i. •'.*■ l'ili-
SAL
ji3
I i, .- -
.n I ■ |<
I .,.,. . , ' V
1 \ .: . | -r l Ij |l
«ffl / • •/. Il
.*-•. >fl .'-..1*1,1] jl. f» M I'.
que ce (ils ic^u.i dans l'AUssiiiic,
ainsi que sa po.slcrité. Les écrivains
portugais sont assez partisans de
cette opinion. Quoi qu'il en soit de
ces conjectures , qui ont été poussées
fort loin , la reine du Midi fit sou
entrée solennelle dans la capitale de
Juda , et y étal.* mie pompe inimagi-
nable. Kl le était veuue dans le des-
m in d'éclipser la ma quille '.*ucc de
Si I oui on , et d'éprouver sa sagesse
par des questions obscuies. Klle s'a- ,
perçut bietitôt que la renommée ne
l'avait point trompée au sujet de ce
piincc, et que la réalité surpassait
de beaucoup tout ce que l'on pu-
bliait de lui dans l'Oiient. « Les in—
» terprètes rapportent , dit l'abbé de
» Choisy , que plusieurs fois elle
» tenta de le surprendre, et de lui
» caeber la vérité, mais il la dé^ou-
» vrait toujours. Un jour elle lui fai-
» sait montrer d'un peu loin deuxro-
» ses, doul l'une était véritable, et l'ati-
» Ire artificielle , mais si bien faite
» qu'il était impossible à l'œil d'eu
* faire le discernement. Le roi fît
v apporter une abeille qui ne maii-
» qua pas de s'aller poser sur la rose
» naturelle pour en tirer le suc. Une
v autre fois elle avait fait babiller de
«jeunes gaicotio et de j unies filles
n de la même iiiauiêic. avec les mc-
» mes ajustements, et Us a»yaul fait
» venir devant le roi: En voyant,
» lui dit-elle , la même beauté et la
» même dëUcate>\v il uns la traits ,
» pourriez- vous bien reconnu tre Li
u tlifjèrencc tics s:\ies .* Qu'en ap-
» parte ici , dit le n>i , </es bassin*
» pleins (i'cuit . et que lo:ii ces t*/i-
î» fants se Ln'cr.t le vidage. Son
» urdie fut :.n^ilot e\i rr.té ; et il
» nroiM'iif le-* ^.iiri.;!* à l;i ma nui e
n ll.Jl.iie et «li ". lli«:l ■ r dnlit \\> >e l'iol-
» taient le \ «-•■;.;■• . .m li. .i q»c 1rs
» iiLis ne uicllji' 1 1 qu'avec peine la,
2i4 SAL
» main dans l'eau, et n'osaient quasi
» se mouiller. Tout ce qu'on m' avait
9 dit est véritable y s'écriait la reine,
• et je ne le croyais pas : fai voulu
» voir par mes yeux , et j'en ai vu
9 plus encore qu'on ne m en avait
» dit. Heureux les serviteurs d'un si
9 grand monarque ! Votre sagesse
9 est plus grande , et vos ouvrages
9 plus admirables que tout ce que
9 la renommée en publie » ( Vie de
Saiomon, pag. 161-2). Ces anec-
dotes peuvent être vraies ; mais l'É-
criture n'en parle pas : elle nous ap-
prend seulement que le roi des Juifs
et la reine du Midi furent contents
l'un de l'autre ; qu'ils se Grcnt réci-
proquement de très-riches présents ,
et qu'elle s'en retourna ravie d'ad-
miration et de joie. C'était assez l'u-
sage, dans ces temps recules, de propo-
ser des énigmes, et d'expliquer celles
qui avaient été proposées : Saiomon
excellait dans ces sortes dejeux d'es-
prit. Josèphe rapporte que Hirarn
ayant prié Saiomon de lui eu expli-
quer quelques-unes, il le fit avec une
pénétration d'esprit et une intelli-
gence admirables. Cet historien dit
avoir lu dans Ménandre , que Hiram
avait auprès de lui un jeune homme,
nommé Abdcmon, qui découvrait
le sens des énigmes que Saiomon
lui proposait. Il dit aussi avoir lu
dans l'Histoire de Dion , que le roi
de Tyr n'ayant pu deviner les énig-
mes qui lui avaient été proposées
par le roi des Juifs , il lui paya une
somme considérable; niais qu'ayant
depuis envoyé à Saiomon unTyricn,
nommé Ablcmon, celui-ci résolut
toutes ces énigmes, cten proposa d'au-
tres au roi des Juifs , qui ne put les
expliquer , et lui renvoya son ar-
gent ( Histoire des Juifs , liv. vm ,
chap. 2 ). Ainsi ce prince jouissait
de la
la réputation du plus beau , du » présents qu
SAL
glus riche et du plus
on bonheur était au <
apprend lui-même qu
quait aucun de ces m
tribuentà la prospérti
des grands de la terre
che , 9 dit-il dans l'Ec
9 ce que les enfant*
» peuvent faire souslc
» les jours de leur vie
» des ouvrages magni
» des maisons , j'ai
9 gnes ; j'ai fait des
9 clos , où j'ai mis tou
» bres. J'ai creusé •
» d'eau pour arroser
» jeunes arbres. J'ai
v teurs etdcs servante
* nombre d'esclaves 1
» son, un grand not
» et de brebis , plu*
» jamais eu tous ceu
» avant moi dans J
» amassé une grande
» et d'argent , et les
9 rois et des provii
9 des musiciens et de
9 et tout ce qui fait
9 enfants des homme
9 refusé à mes yeux d<
* ont désiré ; et j'ai j
» cœur de jo«ir de to
» plaisirs et de prenc
9 dans tout ce que j'a*
Que de choses n'aurai
pu ajouter à ce deno
ses immenses possess
en croyions Josèphe.
» tion de la vertu et d
» ce puissant prince,
» juif , était tellement
» toute la terre , que \
» ne pouvant ajouter
w Ton en disait , de
» voir pour s'éclaircir
1» et lui témoignaient, ]
9 présents qu ils lui f.
S AL
ni extraordinaire qu'ils
le lui. Ib lui envoyaient
s d'or et d'argent, des
pourpre, toutes sortes
s* , des chevaux, des char-
dcs mulets si beaux et si
riis ne pouvaient douter
ui fusseot agréables. Ain-
de quoi ajouter quatre
lariott aux mille cha-
ux vingt mille chevaux
retenait d'ordinaire ; et
aux qu'ils lui envoyaient
pas seulement les plus
uis ib surpassaient tous
en vitesse. Ceux qui les
t en faisaient encore da-
remarquer la beauté; car
des jeunes gens de tres-
le , vêtus de pourpre ty-
innés de carquois, et qui
t de longs cheveux cou-
papillottes d'or , qui fai-
taraitre leurs têtes tout
s quand le soleil les frap-
ses rayons. Cette trou-
lagnifiquc, accompagnait
15 les matins , lorsque, se-
Mitumc , il sortait de la
lu de blanc et dans un su-
ar , pour aller à une mai-
i m pagne proche de Jcru-
îommée Ethan , où il se
beaucoup à cause qu'il y
fort beaux jardins, de
ataincs , et que la terre en
remets rut fertile. » Heu-
ince , s'il avait coii.stam-
hé dans les voie» de D.i-
crcî Mjî* se* richesses et
:c, qui étaient le fruit de
l'aveuglèrent à la fin , et
Mit dan* l'abîme du vice,
«la que la nature entière
pour lui, et qu'il pouvait
gré du ses pfesiou*. LV
cames le poussa bien au-
SAL ai 5
delà de ce que lui permettait la loi
du Seigneur : il en épousa sept
cents, et prit trois cents concubi-
nes parmi ces nations vouées à Pa-
na thème, et dont l'alliance était sé-
vèrement défendue. Ces femmes lui
inspirèrent le goût de l'idolâtrie, et
l'entraînèrent à toutes les infamies
dont on accompagnait, dans l'Orient,
le culte des faux«aieux. Il adora As-
taroth ou Astarte, déesse des Sido-
niens; Moloch, divinité des Ammo-
nites ; Chamos, divinité des Moa-
bites $ et leur consacra des bosquets
et des montagnes. Son esprit s obs-
curcit , son coeur se dégrada , et il
devint incapable de rendre ses peu-
ples heureux. Tout le bien qull
avait opéré durant les premières an-
nées de son règne , fut efface par ses
longues turpitudes; et l'on ne se
souvint de l'éclat qui avait em-
belli une grande partie de sa vie,
que pour déplorer un si honteux
avilissement y et gémir sur sa chute.
Des ambitieux, excités par les plaiu-
tes des meconteuts , et surtout Adad ,
Razon et Jéroboam, auraient occa-
sionné des troubles dans le royaume
de Juda , si le souvenir de la puis-
sance de Salomon et les précautions
u'il avait prises ne les avaient ctouf
es. Le Seigneur lui apparut eu son-
ge pour lui reprocher ses écarts.
C'était la troisième fois, durant le
cours de sa vie, qu'il l'avait honore
d'une semblable faveur : mais qu'il
y avait loin des deu\ premières ap-
paritions à celle ci ! Jadis le Sei-
gneur ne se montrait que pour don-
ner à sou serviteur des marques de
sa tendresse; et maintenant il ne se
montre à lui que pour l'avertir dc>
rigueurs de la sentence dont il cï»i
l'objet. Quelques iuter prèles sont
portes à croire que 11 prophète Allias,
Silouite , qui fut charge d'instruire
I
ai 6 SAL
Jéroboam des desseins de Dieu sur
lui, fut également chargé d'annon-
cer à Salomon, qu'après sa mort,
son royaume serait divisé , et que
dix tribus deviendraient le partage
d'un de ses sujets, taudis que son
fils n'hériterait que de la tribu de
Juda et de celle de Benjamin. Au
milieu de ces perplexités, et dans
la crainte d'un si terrible avenir,
Salomon s'endormit avec ses pères,
et fut enseveli dans la cité de David ,
à l'âge de cinquante-huit ans, après
en avoir régné quarante, a Tout le
» reste des actions de ce prince , dit
» l'Écriture, tout ce qu'il a fait, et tout
» ce qui regarde sa sagesse, est écrit
» dans le livrede son règne. » Ce prin-
ce, sous le nom de Soléiman ou Soli-
. man ben Daoud , est regardé , par les
Orientaux , comme le plus grand , le
S lus magnifique et le plus glorieux
e tous les monarques de la terre.
Dieu soumit à sa puissance l'Orient
et l'Occident. Presque tous les rois
du monde rendirent hommage à sa
grandeur, par les plus riches et les
plus superbes présents. C'est ainsi
Suc M. d'Ohsson parle de Salomon,
ans son Tableau général de l'em-
pire Othoman , tom 1 , p. 1 84, in*8°.;
et il est assez raisonnable dans ce
qu'il en dit. Les écrivains arabes et
persans ne le sont guèredans ce qu'ils
racontent de ce grand homme. Les
amateurs de contes peuvent consul-
ter la Bibliothèque orientale de
d'Herbclot , où ils trouveront quel-
ques extraits des rêveries que débi-
tent avec assurance les plus graves
historiens. Ils disent que Dieu sou-
mit à l'empire de Soliman, noii-scu-
lcment les hommes , mais encore
les esprits bons ou mauvais, les oi-
seaux et les vcnli> ; que les ui>caux
voltigeaient incessamment sur son
troue, pendant qu'il y était , pour
SAL
lui faire ombre et Ini senr
qu'il y avait à sa droite d<
sièges d'or pour les patri
Sour les prophètes , et à :
onze mille sièges d'argen
sages et pour les docteurs
taient à ses jugements ; qi
un jour ses chevaux à la c<
et l'heure de la prière du
venue, il descendit aussit
cheval , et ne voulut pas
qu'on employât ce temps-1
lier à l'écurie, non plus
les autres ; en sorte qu'il
donna, comme destinés i
de Dieu. Ils ajoutent que ce
que Dieu , pour récompense
ce de sa fidélité et de son
ce, lui envoya un vent dous
blc, mais fort, qui le port
ce temps - là , partout où
aller, sans qu'il eût besoti
val. Nous avons de Salomo
Hasirim (Cantique des cai
en huit chapitres. On pr<
ce livre fut composé à Toc
niarîaçc de Salomon avec
roi d'Egypte. Il est bien vra
un épithalamc parfait; ma
pas certain qu'il ait été ce
cette époque. Au reste , no
avec Saci , qu'on peut reg
livre comme celui de toute
Écriture qui a le plus exerc
esprits et partage les sent in
critiques, et qu'il n'est pas c
d'après cela, qu'il soit imp
un homme sage de se prono
l'objet de cette composition
temps où elle a paru. Daus
bre presque infini de ses e
ta leurs , fcossuct est un des
maïquablcs. Parmi les m
nous eu signalerons deux q
p'is peu contribue, par Vit
de leurs verrions , à faire )
ce livre comme purement ci
SAL
e dangereux pour La jeu-
Bèze vi Gis talion. Les
eux-mêmes en parlent
.. Tonlf fois les Juifs ne
pas la lecture clerc livre
e trente ans. Origines et
; approuvent cette sage
Mislc ( Provcibcs ) , en
ipitrcs. L'Écriture nous
Salomon prononça trois
:is notables. Les Juifs
nent evigerc, comme à
.'. Josèplie attribue à Sa-
mille volumes de Para-
bins lui attribuent trois
les sur ebaque parole de
q mille sur chaque pa-
ibes. « Si le livre des
dit un savant commen-
rjnenous l'avons aujour-
contieut pas toutes les
le ce genre que Salo-
com posées , il n'en est
inspire'. Si quelques
imes. du temps d'Ezé-
;mcntcrcnt ce précieux
y ajoutant des Scntcu-
me auteur, répandues
tires ô rit s ; s'ils firent
d«- tons ces membres
en a pas moins ctédic-
iniit - Esprit. Enfui .si
rt des ma\imcs tir pru-
iiine qui semblent ne
r«M-r la religion , et par
m- île voir pas être at-
Vipiit de Dieu, cet ou-
e*t ji'K moins divin.
Yiu'i de la nlip>»u est
n lu* lir«ircii\ . dès iri-
Elle veut rectifier no-
.1 IV» ird '\*-> cin mis-
[Kiuvous, afin que ollr
Qi«c Mir drs rlinM s plus
s. » Jaliii raisonne ù-
iiiciOi' , dans sou Intru-
SAL 217
duction aux livres de V Ancien-Tes-
tament y png. 397. Parmi les com-
mentateurs des Proverbes de Salo-
mon, on distingue plusieurs Pères de
l'Église : Bossuct et autres; mais,
sous le rapport philologique, SchuU
tens est peut- être le plus remarqua-
ble. On a compare' les Sentences de
Salomon aux Maximes de Pytbago-
re, de Lokman et de quelques au-
tres philosophes de l'antiquité; mais
elles l'emportent , sans contredit.
III. Cohelcih (Ecclesiaste), en douze
chapitres. On a prétendu que Salo-
mon , revenu des égarements de sa
vie , avait composé F Ecclesiaste ,
comme une expression de son re-
pentir, et une amende honorable de
l'idolâtrie dont il s'était rendu cou-
pable; mais rien n'est moins certain.
Quelques interprètes , au contraire ,
n'ont trouvé dans l' Ecclesiaste , que
les sentiments d'un épicurien , qui
conseille de manger , de boire et de
vivre dans la mollesse, en attendant
la mort (jt); le Talmud nous ap-
prend que des rabbins faisaient dif-
ficulté d'admettre ce livre dans le
canon , à cause des contradictions
3u'ils croyaient y apercevoir. Le
oetc J.ihn , frappé des expressions
araméennes dont le style de l'Ecclé-
siastc est semé, et de quelques autres
signes de néologisme , pense qu'ils
n'est point de Salomon , mais d'un
auteur qui florissait a proie règne de
Menasses ; ou bien d'un écrivain qui
vivait dans le royaume d'Israël , si
souvent troublé par des tumultes et
des sélitious, où la langue hebraï-
l 1. ■• Ji IK» mi*. tilt «Flli rlifl I . ^»r i|nrl fiiwli-
11 1 t MmiuI-I'ai*.:!- , anfiur f lir<l> » •!■! tjuf SJo-
iii -n >lrf>t ■!« Li «« * ft- *l*i .ni|» *l ■«••■■ .'|n> ' *l ««llrque
I, . \i 1I1 • wiimn. i.t /'1 Kti.t. 1 J ••!■• «,•*■- wi-i !■". tl
mi-Ii |i»UI II llH.iplw^" «Il •« i|«i'il :i\ •!!•■; « 11 • • **
1 «1(11*1 r m ijiit Iijiir f.11 .n «1 i"i|'«" ti *l ■!"-■■*<- •«"" ■
«r qui »i. ni Uf ii" uiir »rl ..uImii ti'a |'.i» I mi» 1 ■■»■•■
{•rit lr nui 1U.1 |v*n»li» «!• SiIi-ui-jU , «l»if •*«» Mi**'
|-i< ( 1 mil ui.rui t|i «iln|>i» • »
2l8
SAL
que s'était corrompue par le mélange
de divers peuples y et surtout par le
commerce des Syriens. Introduct.
ad libr. vet. fœder. , pag. 43o.
Tontes les opinions que Ton a pu
émettre sur l'auteur de l'Ecclésiaste
et sur l'époque de sa composition ,
n'ont point empêché l'Église de le
regarder comme divin , et de l'insé-
rer dans son canon. IV. Prière dans
le troisième livre des Rois , chap.
▼m , vers, a 3- 53; elle est admira-
ble. V. Psaumes lxxii et cxxvn :
ils portent le nom de Salomon ; mais
il n y a pas de certitude qu'ils soient
de lui. On lui a quelquefois attribué
les livres de la Sagesse et de l'Ecclé-
siastique ; maintenant on serait un
peu ridicule d'adopter cette opi-
nion. L'Écriture dit que ce prince
traita de tous les arbres , depuis le
la terre , des oiseaux , des reptiles et
des poissons. Ces traités ne sont point
parvenus jusqu'à nous, a II est très-
» probable , dit un savant interprète ,
» que nous sommes amplement dé-
» dommages de cette perte , par les
» progrès qu'on a faits dans la phy-
» sique , dans l'astronomie , daus
» les mathématiques et dans les au-
» très parties de la philosophie cul-
» tirées par Salomon. Quand il est
» dit que personne ne l'avait sur-
* passé dans ce genre de connais-
» sances , et que personne ne le sur-
» passerait jamais , cela ne signifie
» pas qu'il les eût épuisées , ni qu'on
» n'y dût rien découvrir de nouveau
» après lui; l'expérience démeutirait
» visiblement ce commentaire : cela
» veut dire qu'eu égard aux cir-
» constances où il se trouvait , et
» toutes choses compensées , il a
» été plus éclairé qu'aucun de ceux
SiX
» qui l'avaient jprécéd
» de ceux qui devaiei
Nous ne pouvons pas
ce que les rabbins et 1
ont conclu du 33e. v
iv du 3e. livre des B
mon se faisait entendi
et qu'il entendait leur I.
sommes aussi obligés
prince a été accusé de
» ployait, dit l'histc
» la connaissance que
» donnée de la nature
9 pour l'utilité des h<
9 remèdes , entre le*
• avait qui avaient i
9 de chasser les dém
9 osassent plus reve
9 nière de les chasseï
9 usage parmi ceux d
9 et j ai vu un Juif,
9 zar , qui , en préseï
9 reur Vespasicn, di
9 plusieurs de ses ca]
9 dats , délivra diver
9 attachait au nez (
9 anneau, daus lequel
9 une racine dont S;
9 vait à cet usage ; et
» démon l'avait senti
9 malade par terre ,
9 nait. Éléazar récit
9 mêmes paroles que
9 laissées par écrit, et
9 tion de ce prince ,
• démon de revenir, J
9 encore mieux voir
» conjurations, il cmj
9 d'eau, et command
9 la jeter par terre, j
» naître par ce sigi
» abandonné le poss<
» mou obéit. J'ai cru
9 voir rapporter cett
» que personne ne pi
» la science tout extr
9 Dieu avait donnée à
SAL
ice particulière. • Histoire
r, Iit, vin, chap. a. Aussi
et les livres de Salomon
blêmi la plus grande celo-
ns l'Orient. Le* historiens
ins prétendent que ce prince
iD9 la pierre de son anneau
qu'il desirait savoir, de
ie le grand pontife voyait la
de Dien dans Vlfrim et le
m du pectoral. Ils racon-
idc fois 9 avant de se mettre
. il quitta son anneau , et
dm , l'ayant dérobé , !c jeta
kt ; que Salomon , privé de
30, s abstint pendant qua-
in de monter sur son trône ;
'riifin il le recouvra par le
'un poisson qui fut servi sur
Quant ans livres , les Juifs
Bulmaus ne sont pas d'ac-
s premiers soutenant qu'ils
à , et les autres soutenant la
■ Les démons , dit un corn-
rar du Coran , ennemis de
m , publièrent des livres
de susperstitions , mêlées
s cérémonies sacrées de la
et du sacerdoce des Juifs ,
rat entendre aux ignorants,
>moti se servait de ces livres
puiser les connaissances
ait . et pour gouverner ses
. Salomon s*étant fait ap-
ous ces livres , dont il avait
e une exacte recherche, les
«uns la rie dans un coffre
enterrer sous son trône
afin qu'aucun ne pût s'en
I arrivj cependant, après la
ee prince , que les démons
uzirini* tirèrent ces raê-
e% d i lieu ou \U étaient, et
ndi retit parmi 1rs Juifs ,
étant les véritables livres
«mon avait composés : ce
t croire a plusieurs que ce
SAL
aig
• sage roi en était l'auteur , et qu'il
» avait été grand magicien ». Effecti-
vement les Juifs n'en doutent pas ; et
quelques esprits faibles parmi nous
n'ont pis manque dcs'em parer de cette
idée dans L'intention délier commer-
ce avec les puissances infernales .Qui
n'a entendu parler de la Clavicule
de Salomon 9 si estimée par Agrip-
pa et par quelques paitisan.s des
sciences occultes, et dont les anciens
manuscrits étaient si recherchés/' du
livre intitule : De Lapide plûlosopho-
rum , inséré dans le Recueil de Rhc-
nanus, Francfort, i6a5,in-8°.? Ou-
tre ceux-là, on cite : i°. Liber Al-
modal ; a°. Liber novem annulo-
rum; 3°. Liber de novem candelariis;
4°. De tribus figuris spirituum ; 5°.
De sigillis ad dœmoniacos; 6°. Li-
ber Lamene ; 70. Liber pentaculo-
rum ; 8°. De ojjiciis spiritum ; q°.
Raziel ; 1 o°. De umbris idearum ;
n°. TestamenlumSalomonis ; ia°.
De Necromanlid adjilium Roboam.
Le P. Grctscr dit avoir vu celui-ci
écrit en grec , dans la bibliothèque
du duc de Bavière. Au fond , tous
ces livres sont supposés ; et ceux qui
en parlent ne les ont point vus. Voy.
Naudé, Apologie des grands hom-
mes accusés de magie, et Théophi-
le Raynaud , Lib. de calumnid. Il
est une autre classe de livres attri-
bués à Salomon , et dont nous allons
indiquer les principaux : I. P salle-
rium Salorrwnis. grœc. ( 18 Psau-
mes ) , traduits en latin , par Jean-
Louis de La Crrdi. II. Ef:istola Sa-
lomonis ad Vaphrem /Egypii re-
gem, dans Kusèbc, Préparation évan-
gélîque , liv. 1 x , rhap. 3 1 . III. Epis-
tala ad Hiramum regem Tjrri ,
etc. Josèphe assure que , de sou
temps , on pouvait encore voir les
originaux de cette Lettre et delà ré-
ponse de Hiram ,daus les archives
320 SAL
des Juifs,et dans celles desTy riens. V.
Fabricius , Cod. pseudep. Fet.-Tes-
tament. , tome i. M. Munter, évêque
de Sélande , a publié , en 1 8 1 a , la
version ( en dialecte égyptien thé-
baïque ) de cinq Odes gnostiques ,
attribuées à Salomon , avec la tra-
duction latine par Woide : on peut
voir, sur cet Opuscule, la Lettre de
M. Champollion le jeune, insérée au
Magasin encyclopédique d'avril
18 1 5. « Parmi les Dialogues fabu-
» leux de Salomon , dit Chardin ,
» il y en a un avec le roi des four-
» mis , qui porte que Salomon ,
» passant un jour à la campagne,
» reconnut ce roi des fourmis ,
» le prit et le mit sur sa main ; et
» que , comme il le prenait , ce pe-
» tit insecte cria à toute sa troupe :
» Fourmis , retirez - vous , de peur
» que le trône du roi - prophète ne
» vous écrase toutes; que Salomon
» ayant demandé à celte fourmi ,
» après beaucoup d'autres questions,
» si elle le reconnaissait pour plus
» grand qu'elle iNon, répondit-elle,
» je suis un plus grand roi que vous,
» parce que vous n'avez qu'un trô -
» ne matériel f et que pour moi, vo-
it tre main me sert de trône. » L'ab-
bé de Choisy a donné une Fie
de Salomon , bien écrite , mais un
peu romanesque , Paris , 1 687 , in-
8°. Les Orientaux ont un livre fa-
meux , qui contient l'histoire de Sa-
lomon en vers, composée par Fcr-
doucy , intitulée Soliman Nameh.
Les Turcs ont aussi des histoires de
ce prince , en prose et en vers : une
en turc, par Ishak ben Ibrahim al~
Uscoubi ; une par Saad-eddin ben
Hassan : ces deux ouvrages sont en
prose; une par Ahmed al Kennani;
une par Schamscddin Ahmed al-
Sivassi , et plusieurs autres aussi en
vers. Voyez d'Herbelot, Bibl. or. Ces
SAL
histoiresnesont que de
tes des rabbins et embe
SALOMON, roi de I
fils d'Audré Ier. qui , p
rer la succession au
couronner dès l'âge 1
( vers l'an 1 o5o ). Bêla
dré, et qui devait lui
vertu d'un traité an 1er i
farti considérable dans
1 leva une armée, et co
rival de sortir du paj
réfugié à la cour de Pem
III , qui lui fit épouseï
phic , en 1 o63 , y den
la mort de Bêla ( 1 064
beau-frère, Henri IV, P.
à la tête d'une armée ,
veau couronner dans .
mais dès qu'il fut reto
magne , Geysa et Ladû
du parti de Bêla , leur
mencèrent la guerre. 1
elle ne fut pas longue :
des évéques mit fin au
par l'accommodement
gèrent, Salomon fut :
et Gcysa se contenta c
le titre de duc , la dei
dans l'état , et mit lui-t:
ronne sur la tête de soi
la ville de Pecz ( ou C
à la solennité de Pâquc
lialion fut sincère , et I
assistèrent puissammi
pour repousser les Bol
Valaques , qui avaient f
tion en Hongrie , et pli
les Bulgares qui, ave<
grecs à leur tête , av
la flotte hongroise sur
tenté de l'incendier pa
geois. Après les avoi
balomon alla les inve*
grade (1073) ; et ce s
long et meurtrier , es
inarquablc , parce que
SAL
>isqne riiistoirc f.iii mention
m* [ i >. |jes allégeants s'en
il [i)y et ce n'est pourtant
tir arme terrible qu'ils durent
i!t la Tille , mai!» à un iueen-
me dans la place par la tra-
îu peut-être par l'imprudence
rjnc Hongroise captive. Les
s fugitifs furent poursuivis et
les des richesses qu'ils avaient
Los leurs incursions ; mais le
du Lutin fut un sujet de dis-
our les vainqueurs : Geysa ,
l'en avoir détourne une par-
ti proCt , prit les armes , fut
battu, puis battit à son tour
o v qui s'enfuit à Prcsbourg,
ondunnant le reste du royan-
ysa éunt mort, le a5 avril
.•adulas, du pour lui succé-
ippela le roi fugitif pour en
une renonciation formelle ,
mbla d'honneurs et de bien-
Jomon , ayant retrouve quel-
rtisans, voulut essayer de
• c*»bi >ti| rnir Iri An&liii »V| aient •er-
ra . !■ I •! jilir Je Crtii - ■ 3 i*i ; f|*D-
m% : m j'-rL poi'it * ■ ■ tt«- »« ■ a*nm. ri
• «91 -t ifi •■ bl rrin MU* li» Il4*iltillff
••ujl .1 mit eu li "1 î ( \ -y. le Joarmtl
1. 1» •> |.(< i;tl.r<> i*i\. I». *»|^ )■ Mai»
r k» *j... |»« <4fi'-ua «1*irnt nibiiu» l'O
% tm ' -■ ••'.* île i'iif-IruillM m , 1 1 ru
c <i^ij-i. Il p*r«it>{U< ir« All*uiwl«
!■■.« I ••!■ «ni» fini- rinrul , |i-nM|ue TiA
! -a, . I «rwiMltl'AiiJ" >f un tau n i|ut
l> 4. i..l *' |«.dr SMI111. /r'aiifr-
1 K».-t*r 4 fii"- lirnrn / %irit*llw$r* lier
'»».. !-'••, Il* S '. . | -i. Ii'l .M*l»\iil-
«#»•! »Tj f«ui « u\f irll- Ir4i|<ti<-U. <1< ■
• J!-^j» -•#« |«-ui «mr dr iu^I'IciimuI
• ■' *» ■'■ ■»• *'* " '^ !•• * i ■ ^" '«■»!', tri
:-*'.• v U. furbl |-«» Jt»U»iiltl» Je fer,
-*rf>t » jt- }«M|u'J H" li*r«i . , de«
i« irn«*.< «ii !■#■•, fl tir» r .ti |v »itûm«
• il «Vl |an*llMr que lr« II- u^rnii eu
;*.. l'wta.r d#t Nrt-eTn. <(>"*lat '" |,rr
>■» B>*U*jl4 S«b«««rm, que I*<.u • lou«-
r ■w^- ««•*! uiirHt*- U |M.U')rr t • Ln-
•ntl^r , •|-l# I n tU|i|"W «jlif île Kri-
. *•* ... >l» Mai ..te on ■!' >ur» ifijcrg;
■ |^vt>I »»fi la lin du l 1' ■xl*' . «I
-» à« Um ém 1 ,' U» illti«-*b>J* le le^r»
- I ►•*» c Kk.f.1» bu per»«iijav* lui'^ilieire.
», /f* 1 **•*•/• •* 7«- *■" '?ii^'i . <»>ytlni-
2 «■•*. Ut i . . r» all'tu -ii J , t»im. H
S AL
11 1
remonter sur le trône , s'allia aux
Grecs et aux Valaques , perdit une
première bataille, et ayant tente une
irruption en Bulgarie, y périt, en
10K7, dans un combat où, selon
Berthold de Constance , il avait tué
une multitude incroyable d'ennemis.
Les chroniqueurs hongrois disent,
au contraire, qu'ayant été défait de
nouveau , il se retira dans une soli-
tude où il finit ses jours, vers l'an
1 1 00 1 dans. le plus austères pratiques
de la pénitence , et qu'il fut inhumé
à Pola en Istrie. C. M. P.
SALOMON Ier. , duc ou roi de la
Bretagne armorique , était petit-fils
de Conan, qui posséda le premier
cette province en souveraineté ( V.
Conan , IX, 375 ). Son nom était
Guithol ou fFithol, mot teuton qui
signiûc prudent ; mais il le changea
depuis contre celui de Salomon. 11
succéda , vers l'an 4?i , à son aïeul.
On ignore les événements de son rè-
gne , qui dut être très-agité. II tenta
de réformer les mœurs ac ses sujets ;
mais ils se révoltèrent contre lui, et le
massacrèrent dans une émeute , vers
l'an 434« J-e Heu où périt ce prince,
à Ploudivi , dans le diocèse de Léon ,
est encore appelé Merzer Salaun ,
le martyre de Salomon. Les auteurs
de VArt de vérifier les dates en
concluent que c'est Salomon Ier., qui
fut honoré d'un culte public en Bre-
tagne , et non Salomon 111, comme
le prétendent la plupart des histo-
riens de cette province. Il avait
épousé la fille de Flavius , patricc ro-
main , dont il eut trois fils, Grallon,
Andren et Kebius. Les deux pre-
miers lui succédèrent l'un après l'au-
tre ; mais le sort du troisième est in-
connu. — Salomon II , duc de Bre-
tagne , était le quatrième fils de Hoèl
III , et lui succéda , l'an 6r.i , au
préjudice de Judicacl , son frère aîuc,
222 SAL
qui se retira dans le monastère de
Gaël ou Saint-Meen. Ce prince mou-
rut sans postérité , vers l'an 632 , et
fut enterré dans l'abbaye de Saint-
Melaine de Rennes , qu'il avait fait
rebâtir. Judicaël sortit alors de son
cloître , et prit les rênes du gouver-
nement avec le titre de roi ( F. Ju-
dicaël , XXII , io3). — Salo-
mon III , duc de Bretagne , était fils
de Rivallon , prince du sang royal ,
que Noraénoé , son frère cadet , avait
dépouillé de ses domaines. Noménoé
mourut en 85 1 ( F. son art. , XXXI,
35 1 ), et Salomon , qui jusqu'alors
avait caché son ambition et son res-
sentiment, réclama ses droits à la
couronne de Bretagne. Charles-le-
Chauve, qui n'était pas fâché de
voir les princes bretons divises , ap-
Imya les prétentions de Salomon , et
ui Gt adjuger le tiers de la province.
Mécontent de ce partage , et instruit
d'ailleurs que Charles projetait de
marier son fils Louis à la fille d*É-
rispoé, Salomon reprit les armes,
et aidé de quelques seigneurs , pour-
suivit Érispoé jusques dans une église,
où il le massacra sur l'autel même
(857). Dans le premier moment,
Charles voulut venger la mort de son
allié ; mais satisfait des soumissions
de Salomon , il lui confirma la sou-
veraineté de la Bretagne. Le nouveau
duc oublia bientôt ses promesses : il
entra dans une ligue suscitée par
Louis , pour détrôner son père , et
aida ce prince à ravager le Maine. II
favorisa tous les troubles , toutes les
conjurations qui se succédaient dans
ces temps malheureux ; mais enGn ,
intimidé par les excommunications
des évéques contre les perturbateurs
de la paix publique , il fit , en 864 ,
un traité d'alliance avec Charlcs-lc-
Chauve , qui lui donna le comté de
Coutances. Dévoré de remords, il
SAL
résolut de profiter de ci
calme , pour aller à Roi
le pardon du meurtre
mais ses sujets s'opposer
part, dans la crainte q
mands ne tentassent u
pendant son absence ; et i
d'envoyer à Rome sa 1
avec une lettre au pape,
Dom Morice^, dans l'His
tagne , 1 , 2 52. De con
roi Charles , Salomon «
872 , la ville d'Anger
Normands s'étaient em
couvrit de gloire dans <
tion, qui lui valut, ave
roi , l'autorisation de p
signes de la royauté. Sale
plus de vœu à former; n
cience ne le laissait poil
Il assembla les évéques
gneurs , pour leur faire
projet de céder le trôm
Wïgon , et de se retirer
na stère pour y passer
ses jours dans la pénite
nouvelle , Pasquitcnc, s
court aux armes, mas
gon , son beau - frère ,
contre Salomon , qui se
nne église. Les rebelles
de quitter cet asile poui
profanation. Salomon p
eux avec une contenance
calme , que les plus hard
Sortcr la main sur leur p;
es soldats étrangers lui c
yeux , et il mourut deux j
en 874* Salomon , me
trône par un crime,
sieurs des qualités d'un
quelques historiens croie
ce prince dont la mcmoii
ree en Bretagne d'un ci
mais il'cst probable que c
rcur partagée par les 1
Acta sanctorum , qui onl
SAL
bnr Salomon III , dans le
do mois de juin , page ?58.
W-s.
)M0N , cvêqne de Basson
ièae siècle , est un écrivain
i pirmi les Syriens. II était
venie dans la ville de Khe-
mée au nord-ouest du lac de
Taa îa-ii , il assista à l'ordi-
i patriarche chaldéen Sa bar-
il composa unTraitéde la G-
ael et de la terre, et diverses
.Ces ouvrages ne nous sont
venus. Il n'en est pas de me-
nu qui a fait sa réputation
Syriens. Il s'en trouve deux
res dans la bibliothèque Va-
nne.Cc livre, a ppelé YAbeiU
iaoue Debourito, est un Kc-
lélanges , qnc Salomon en-
a prière de son ami Narsès ,
• ujondhehapour , ou Ko-
tr, dans le canton de Fa-
» divise en deux parties : la
contient trente-deux cha-
la seconde , vingt-huit. On
a préface, que l'auteur était
qu il entreprit cet ouvrage,
«mière partie, il traite de la
! Dieu , de la création du
les éléments , du ciel , des
la lumière , des ténèbres ,
iux 9 de l'homme et de la
tes objets dont il est ques-
V Ancien - Testament La
kartie est relative au Mou-
ktament : il y parle de la
? de Jésus-Christ , de sa
, d'une prophétie de Zo-
elative a JcMis-Christ. Il
• léeistatcur persan Zara-
et il lui donne trois disci-
t»t Gousnasaf ( sans doute
sp } , Sasau et Mahaï-
lonne aussi un chapitre au
l'étoile qui apparut à l'é-
lt nativité du Christ, et un
SAL
3?3
autre sur la venue des Mages, dont
il porte le nombre à douze, tous
Persans et dont il indique les noms,
sans doute apocryphes. Il parle en-
suite des apôtres et des disciples de
Jésus-Christ , de la fin du monde ,
des peuples de Gog et de Magog ,
des patriarches d'Orient , dont il
Srescnte la liste. Ce livre est rempli
'anecdotes et de détails qui lui don-
nent une certaine importance, en ce
qu'il peut contribuer à faire connaî-
tre quelles étaient, sur une multitude
de sujets , les opinions répandues de
son temps parmi les Syriens. S. M-f.
SALOMON I ARKHI. F. Raschi.
SALONINE, ( PuBLU-LiciNu-
Jvlia - Corn élu . Salon in a ) ,
impératrice romaine, était , suivant
quelques auteurs , d'origine grecque ;
mais on n'a aucun renseignement
sur sa famille: elle joignait à des
traits réguliers , les grâces et les
vertus de son sexe. Gallien l'épousa
vers Tannée a43 , dix ans au moins,
avant son avènement à l'empire. Elle
lui donna quatre enfants, doux fils et
deux filles. Ce prince épris , dit-on ,
des charmes de Pipa ou Pi para , fille
du roi des Marcomans , l'obtint de
son père , vers 257 , moyennant la
cession de la Pannonie supérieure;
mais , si Ton en croit Brcquigny, la
politique décida seule ce mariage ,
et Gallien n'épousa Pipa , que pour
s'assurer l'appui des Marcomans con«
treles Barbares qui menaçaient l'em-
pire. Quoi qu'il en soit , ce secoud
mariage ne fut jamais regarde com-
me légitime par les Romains , et
Gallien lui-même ne traita Pipa que
comme une femme du second ordre.
Des savants, tels qucSaumaise et Ca-
sanbon , ont cependant confondu ces
deux princesses , en s'appuya nt sur
un passage de Trcbellius l'ollion ,
lequel es* évidemment fautif ( Vop.
!2l4
SAL
les RechercJies de Brcquigny sur l.i
famille de Gai lien , Mém. de l'acad.
des inscript., xxxu, 1O1 ). Salo-
ninc , malgré les charmes de sa ri-
vale, conserva toujours un grand
ascendant sur Gallicn , et s'en servit
dans l'intérêt public. Aussi généreuse
que sensible, elle accueillait tous les
malheureux et s'empressait de 1rs
soulager. Rome lui dut l'abondance,
et un temple à Segetia , déesse des
moissons. Elle cultiva les lettres et la
philosophie ; et l'on sait qu'elle ho-
norait Plotin d'une protection parti-
culière ( V. Plotin , XXXV, 5oo ).
Rappelant Gallicn à ses devoirs , elle
le força plus d'une fois à prendre d'u-
tiles mesures pour réprimer l'agres-
sion des Barbares ; elle l'accompa-
gnait à l'armée, et veillait sur les
besoins des soldats, dont sa présence
garantissait la Gdélité. Dans une ex-
pédition en lllyric contre les Goths
ou les Ilérulcs , Gallicn ayant laissé
son camp presque sans garde , les
Barbares teutercut d'enlever Salo-
ninc; mais ils en furent empêchés
par le dévouement d'un simple lé-
gionnaire, qui, s'étant saisi de son
poignard et de son bouclier, tua les
premiers , et donna le temps à ses
camarades de se réunir. Saloninc, que
ses vertus rendaient digue d'un meil-
leur sort, fut massacrée avec Gallicn
devant Milan . au mois de mars 268
( V. Gallien, XVI, 366). Avec
elle périt aussi Salonin ( Quintus-
Julius-Salomniis G allie nus )y le plus
jeune de ses fils , déclaré Auguste de-
puis peu. L'aîné , nommé de même
Salonin ( Publius- fsû imus-Corne-
lius-Saloninus- Falerianus-Augiis-
tus ) , créé César par Valéricn son
aïeul , fut envoyé dans les Gaules ,
pour s'instruire dans l'art de la guer-
re ; mais il fut tué par Tordre de
Posthume( F. ce nom, \XXV, 5oo;,
SAL
eu 1 J7 ,' ou en uSq , à l\
ans , suivant Brequigi
pose que la ville de Co
deux années aux forces <
On a des médailles de
de Faîne de ses fils , c
métaux ; celles d'or s
rares : il y a des revers
ricux et recherchés d
M. Mionnct les a décr
ouvrage du Degré dt
médailles romaines.
SALTZMANN. V. I
SALUCKS ( TnoMAs
marquis dk ) , avait prii
vernement du vivant 1
le marquis Frédéric Ier
sat de Salures , dont
postérieure à celle des
marches du Piémont , s
de Suse, d'Ivrée cl de
comprenait les vallées «
tuées entre la Pelicc et
marquis de Salaces , pri
de l'empire , le furent a
tes de Savoie. Leur ré*
naire était dans les clia
lu ces et fie Revcl. A par
lés avec d'autres prince
se montrèrent, dit le nj
de Beau regard {Mém.
maison royale de $avo\
le m ont sages, modérés
leur mémoire fut long-
aux peuples qu'ils avaici
L'ambition de Mainfroi
ourle de Thomas II, ,-
germes d'une guerre civ
lit entraîner la ruine de<
Saluées et de l'indépend
pays. Au mépris d'un ti
signé eu i334, M.iinfr
gué avec le comte de Sai
<*e d'Achaïc et le roi de
tous réunis, ravagèrent
marquisat. Thomas fut
sa résidence , le 1 3 avr
SAL
Salaces fut livrée an pillage
flammes. Le vieux c hit eau
; et plu» de deux cents habi-
imt m a s dictés, .«ans cgird
)i au sexe, et même sans res-
ur les lieux saints. Thomas ,
sonnier par le prince d'A-
ut conduit à Pignerol , avec
t Gis, et n'obtint .sa liberté
itrei» mois de captivité, au
l'une rançon de soixante inil-
i d'or et de la cession du
de Dronero à la ville de Co-
ifrni prit possession de la
h laces et d'une grande par-
larquisat , dont l'empereur
IV lui donna l'investiture,
mort du roi de Ni pies ,
revendiqua ses droits; et,
il fut remis eu possession
irisai pjr le même cm pe-
rle* IV . qui en avait investi
, quelques aimées aup.ir.i-
>mas avait épousé Ilichar-
de Galcaz Vi»cuuti , sei-
Mil.tu. Il mourut en tV»-»,
ie son mariage . Fiederir ,
sseur , Ar,)ii et Ki'st.K ho ,
H une nombicuse ile^rrii-
i#ù sont issues les diverses
Je la m uton de Salue» s qui
il hein mt. R — m — n.
,KS Thomas III . neuviè-
it» D£ . né ver* l'.iu i j.'io,
romine le precê>lejit jln
«ou père, les soins du gou-
t. Ses quen'lles avec le dur.
I a va r>t mis dms le ras de
eu Funre, et d'y passer
aime* % , il y composa le
filuir : le f'ityagc tiu <7i«r-
ant% qui eut une griihlc ré-
nprimra A river* , en i .> "î-,
•m de Jean Carihemi , cet
»! devenu r\(f«'iueinriit ra-
liutlirque de Turin eu pos-
opte manuscrite. C'est une
IL.
SAL
Tî5
composition bizarre, moitié' en vers,
moitié en prose , n'offrant guère d'in-
térêt que sous le rapport de l'histoi-
rc du temps , qui y est traitée avec
une franchise et une liberté appro-
chant que quefois du ton de la satire,
(i) Rentre dans ses états, Thomas
eut à soutenir une forte lutte contre
Amédcc, prince d'Achaïe. Battu et
fait prisouuier , sous Monasterolo ,
il ne recouvra Ja liberté qu'au bout
de deux ans, moyennant une rançon
de vingt mille florins d'or. Peu de
temps après, il s'allia avec Théo-
dore, marquis de M ont ferra t. Ils as-
siégeaient ensemble le château de
Scarnafis , entre Saluées et Monas-
terol , lorsque le prince Louis d'A-
cha'ie , fi ère et successeur d' Amédée,
ligué de sou côté avec le duc Amé-
dée de Savoie, déclara la guerre au
marquis Thomas, l'assiégea dans Sa-
luées, en i4i3, et le furça de sous-
ciire à toutes les demandes que ne
manqua pas de lui adresser le duc
de S t voie, notamment de renoncer
à l'.il iance que sou père avait signée
avec le roi «le France. Thomas III
eut pliivifiirs enfants de son mariage
avec Marguciitc , fille du comte de
Luxembourg et de liricniic. Il mou-
rut accaLlé de chagrius, en i,{i(i.
R — m — I).
SALUCES (Loris Ier., dixième
marquis nt ), fils et successeur du
précèdent, rc*ta d'abord sous la tu-
telle de sa mère, Marguerite de Lu-
xembourg. Oltc princesse ne put
conserver la paix qu'en faisant hom-
mage du marquisat de Saluées , en
i4>{). au duc Amédée de Sjvoie.
Louis, devenu majeur, se fit remar-
quer imt une sagesse précoce et une
grande habih te dans les a flaires ,
.'l't M «n*li.n».i» Jiitiiw •uro- roiiMo une Vilite
inlrnatint*- , iii«-irr m !■*»<. tl*n« if t<mi. \\>U
ilr* Mimoitti d« IVadrinM il* Tari».
il
?rô SAL
qui déterminèrent le duc AineMée à
le nommer sou lieutenant-général eu
Savoie. Choisi pourarbitie entré les
Vénitiens et les Florentins d'uuc part,
et Philippe-Marie Viscontî, seigneur
de Milan, de l'autre, il vint à bout
d'aplanir les cl i (lieu Iles, à la grande
•satisfaction des parties ; ce qui lui
valut l'honorable surnom de pacifi-
cateur. Le duc de Savoie , Aincdce
VIII , élu pape, ayant abdique' en fa-
veur de sou (ils Louis, le marquis
de Saluées resta fidèle à ce dernier ,
qui le nomma gouverneur - gênerai
de la Savoie et du Piémont. Vers
cette époque, le marquis Louis re-
fusa le gouvernement de la republi-
que de Gènes , que lui offrit le roi
de France , Charles VII. Louis de
Saluées eutreprit un ouvrage digne
des Romains : il ouvrit une toute
creusée au-dessous du Mout-Viso , à
peu de distance des sources du Pô ,
qui établissait , pour toutes les sai*
sons , une libre communication en-
tre le Piémont et la France, en
évitant les longs détours qu'exigent
les chemins pratiqués par les autres
vallées du marquisat. Le comte Jo-
seph-Ange de Saluées ( Voyez pag.
iiq ci-après ) a décrit cette route,
dans un Mémoire statistique sur la
province de Saluées. Louis Ier. mou-
rut septuagénaire , eu 1 475 , laissant
plusieurs enfants de son mariage avec
Isabelle, fille de Jean Jacques, mar-
quis de Montferrat. R — m — d.
S A LU CES (Louis II, onzième
marquis de ) , (ils du précédent , né
en i438, renouvela l'hommage du
marquisat de Saluées au duc de Sa-
voie, et épousa Jeanne, fille de Guil-
laume de Montferrat , dont la sœur
cadette, nommée Blanche , avait clé
mariée au duc Charles de Savoie.
Cette alliance , qui semblait devoir
garantir le maintien de la paix en-
SAL
tre les deux maisons, |
fet contraire. Elle ne si
veiller les anciennes ai
marquise de Saluées ne
porter l'idée de la déper
se trouvait euvers sa :
rLoinmagc pieté , elle
œuvre pour s'y soustn
dressa, en i485, au rc
Charles VIII , et rc'clan
Le duc de Savoie, ayan
sance de ces démarche
son côté, avec le duc d
de concert avec Louis
chaïe, son oncle, il le
de trente mille hommes
fia le commandement i
Miolnus, maréchal de
magnolc fut assiégé. Le
tait ménagé des intellig
garnison : Jean - Jacqi
marquis Louis , qui co
place , fut forcé de s
commencement de 1 4&
de Saluées alla demaud
des secours au roi de
saut le gouvernement <
son frère Charles -Do m
sœur, la comtesse de
Seize cents soldats étr«
mandés par le marquis <
étaient chargés de défe
taie. Eu février 1 486, A
tit Saluées. La garnison
ges de valeur ; mais m<
que brave, elle dut sui
efforts réitérés d'un en ne
plus nombreux, qui, à
attaque générale, se ren
la ville. Plusieurs traits
me et d'un noble couraj
ce siège mémorable. L
de la ville étaient incei
v res manquaient; les hab
tout sacrifié pour leur
dames abandonnèrent
pour venir au secours
SAL
la résistance. Klles ne s'en
là : oubliant la délicatesse
te, elle voulurent partager
s du soldat, travaillant jour
éparer les brèches, et raon-
udesor les remparts. Cette
use valut a la ville une hono-
ilulalioti.ctla préserva dupil-
11 rendit au ciel de solcnncl-
s degrii es , dont le souvenir
elué par un vœu annuel des
.qui a clé observe jusqu'à ces
temps. Apres la reddition
i , le maréchal de Miolans
ssioo de tout le marquisat ;
il a Louis que les châteaux
, de Veiia«qnc et de Kevel.
lise Jeauue se rendit dans
, et s'y défendit avec une
pidité. Le duc Charles de
rda le marquisat pendant
A la mort de ce prince ,
4 m sa au duc de Milan,
iot quelques trouas , au
quelles il fut remis en pos-
i marquisat, en 1^90, du
lent du roi de France; et
rapt aprr< , il conclut 1111
rut avec le duc de Savoie.
en secondes noces Marguc-
- de Gaston de t'oit , qui a
«■ grande influence sur les
Je la ni ai* on .souveraine île
ri yi\ est arniM-e d'en avoir
1 chute. Limis \n, .sur ces-
bar le» VIII , eut lé en Ita-
»o3 . pour cou piéiir le Mi-
le rov.Mimr t\n N.iplc* , fut
rni^iitlii'riire pat le inar-
• ilii- ** . qui fit* dérurê de
* S.uiî-Sli. hel , nommé
r« arrnéi's frinç.mcs en Itv
!»«rr envové fournie \ice-
■Ir*. L'arrivée 'le Loin* de
1! 111 s er p.iv* , fut Mil Vie de
urede Gaele, asMèj;c p.ir les
s , de la reprise «lu duché de
SAL
217
Trajetto , de Fondi et de plusieurs
S la ces de guerre. Son habileté excita
e la jalousie parmi les chefs de l'ar-
mée, et une mésintelligence qui causa
la perte de la bataille du Garigliano.
Louis , forcé d'abandonner le champ
de bataille , fît embarquer le reste de
l'armée , qui , dans la traversée , pé-
rit, eiisgrandc partie, par les ravages
d'une épidémie. Le marquis de Sa-
lures, retiré à Gènes, y mourut le 27
jauvier i5o4* Son corps, transporte
à Saluées , fut euseveli dans l'église
de Saint-Jean, où l'on voit son mau-
solée. Louis eut la réputation d'un
habile politique, d'un graud capi-
taine . et d'un priuce très -pieux. Il
fut non- seulement le protecteur des
gens de lettres , mais leur ami et leur
émule. Il avait fondé une académie
qui se réunissait dans son palais , et à
laquelle il communiquait souvent de
la prose et des vers de sa composi-
tion. Entre autres ouvrages dont il fut
l'auteur ( la plupart étant perdus ) ,
nous citerons VAtt de Chevalerie
selon Vè$tce% imprimé sans nom
d'auteur, Paris, 1/4BH (1) , qui finit
par une pièce de vers fort curieuse ,
intitulée : La Déclaration des douze
Vertus , queung noble homme , et
de noble cour ai «e , doit avoir en son
cœur , et en sa mémoire, et en user.
l/ori^iiiil manuscrit de cette pièce
se conservait a Saluées, dans la bi-
bliothèque du couvent de Saiut-
Doir.inique. K — m — d.
S\LUCKS ( Michel- Antoine,
d'"»/irin«' marquis dk), (ils du pre-
ce lent et «le llargueritc de Foi* , fui
élevé sous la tutelle de sa mue. 11 se
trouvait ainsi natiirellemeiit attaché
au\ inteiêts et placé en quelque sorte
sous la piotcctiou de la France, qui
1} ' ht ■ -in- Iiiim (•!■« «Il nt'U < l' lit r* & J«-tu* Jr
Mixm;< # ..cou*, SA VIII ,4**,, ••.h \
2*8 S AL
conservait le souvenir des services
de Louis son père. Louis XII , qui
l'aimait beaucoup , le nomma gou-
verneur d'Asti , en 1507. Michel-
Antoine , ayant suivi l'armée fran-
çaise en Italie , fut présent à la ba-
taille d'Agnadel , à la prise de Ber-
game, de Brescia et de Crémone , au
siège de Pcschiera , et enfin à la ba-
taille de Novare , où , menace' d'être
dépouillé de son marquisat par le duc
de Milan , il se racheta , au moyen
d'une somme de seize mille ducats
d'or. Après la mort de Louis XII ,
Michel- Anloioe suivit encore la for-
tune de François Ier., son succes-
seur , et fut le premier à entrer dans
Milan avec l'armée française. Il se
distingua , dans plusieurs rencontres
très- périlleuses , à la tête d'un corps
de troupes considérable. Il se trouva
aussi à la fameuse bataille de l'avie.
Chargé, pour la seconde fois, de
commander un corps de troupes
françaises dans la rivière de Gènes ,
il s'en acquitta si glorieusement , que
le roi, en récompense, le nomma
amiral de Guieune, et son lieutenant-
général en Italie. La guerre ayant re-
commencé dans ce pays., après la
délivrance de François Ier. , le mar-
quis de Saluces fut mis à la tête des
troupes françaises contre 1rs impé-
riaux commandés par le connétable
de Bourbon. Michel- Antoine se ren-
dit maître de Florence , et défit l'en-
nemi en deux rencontres. C'est Ici
qui avait commandé l'avant- garde
française à la bataille de Marignan. Il
accompagna le roi lors de son entre-
vue avec le pape Léon X, à Bologne,
et fut traité par ce souverain pontife
avec des marques de bonté toutes
fiarticulicres. Au retour de François
cr. dans son royaume , Michel-
Antoine l'y avait suivi , en recondui-
sant les débris de son armée. Les
SAf.
impériaux profitèrent d
pour occuper le marqi
ces, après avoir pillé la
dant, la guerre ayant
Italie , le marquis de S.
la mort de Lautrec , c
nommé au commande]
mée française dans le
Naples. Il ne survéci
temps à cette brillante c
mourut des suites d'une
avait reçue au genou , e
les murs d'Averse , n'
âgé que de quarante-qu
corps fut transporte à
fut enseveli dans l'église
— Saluces (Jean- Loi
marquis de ) , frère a
dent , devait lui suce
gouvernement du marq
fut enlevé par un ord
France ( ordre auquel c
mère ne fut point etn
fermé dans un château
par son frère Françoi*
tué sous les murs de
qu'il assiégeait pour rec
nitudedes droits souve
se plaignait d'être d<
briel , le dernier des t
Michel- Antoine, fut d<
seurde François , mais
comme Jean-Louis , c
château de Piguerol. C
l'illustre maison de S
l'exercice de la souve
elle avait joui pendant <
Le roi de France , H
possession du marquis
cessé d'être un fîef de I'
réversible au duc de Sa
cas où la maison de Sa
laissé aucun héritier lé
Charlcs-Émanuel 1er. «•
plusieurs reprises, sesr
Heu ri III , roi de Fian
mis en possession de o
S IL
mpara de vive force, en
le marquisat , après avoir
; sujet de contestation entre
souverains, fut déiiuitive-
fv comme l'on sait , par le
Ltou, au duc de Savoie,
IV , en ifîoi , en échange
»sev du Bugci , du Val-
il h pays de (iex. R-m-d.
XS DE MKM'SIttLIO
Ifuit , comte de ) , d'une
tut de l'ancienne maison
i de Siluces , général d'ar-
is les armées du roi de Sar-
l principal fondateur de
• des sciences de Turin,
a'ures, eu i ^34- Les tra-
o m te de S-dui'es , étant es-
-ntliésà l'histoire du renou-
le la chimie , auquel ils ont
nie part, nous autorisent
in* quelques détails sur la
tavaut. Ayant terminé , à
'ixc ans , son cours de phi-
il fut envoyé a Turin , et
nombre des pages du roi.
Jor* les pit'iuieis cléments
uw:iqu<s. Kntraîne par son
cette et u le, il entra dans
• et y fut reçu lieutenant,
le était alors dirigée en
pir le célèbre Papacino
{ P. ce nom , 11 , *i84 )■
par un tri juge, le jeune
it rontidéié comme capa-
triilmient de tenir digue-
Uer dans son corps , mais
- secuiilei les professeurs
\ts v au nombre desquels se
l'iininortrl L'grangc , qui
rt ut m «jns le i oucotirs de
r:ii \v , s'éleva au ptemier
U • ru lire, et ti\a sur ses
tr i\ jui l'attention des plus
Vivants de l'Kurope. Leur
rel'r que drs etudrs corn-
odiusiient entre eux et Ci-
SAL M©
gna.de Mbndovi, établirent entre les
trois savants une union qui, en 1775-,
fut l'originede l'académie des sciences
de Turin , laquelle , par ses premiers
essais et par les Mémoires remar-
quables qu'elle donna au public , ne
tarda pas à être mise au rang des
premiers établissements littéraires de
ce genre ( F. Lagrange , XXI II ,
1 58 ). A cette époque , la chaire de
physique de Turin éiait occupée par
le savant P. Beccaria , si connu par
ses travaux sur l'électricité ( Voy.
Beccaria , IV . 8 ). Ce fut sous
un tel maître que le jeune Saluées
étudia les premiers éléments de la
physique , et que son esprit reçut ,
pour l'étude des phénomènes , cette
salutaire direction , à laquelle il
était naturellement disposé , et qui
devait le conduire dans le véritable
chemin des découvertes. On saitdans
quel état se trouvait alors la chimie;
clic étût surtout très-peu avancée en
Piémont. Mais déjà les travaux de quel-
ques savants préparaient cette gran-
de révolution qui devait en faire une
science toute nouvelle. L'Angleterre,
L'Allemagne et la Hollande publiaient
à l'envi les résultats des recherches
de leurs chimistes sur l'air û*e et
sur le dégagement des fluides élasti-
3 ues. L'Italie dut au comte de Saluces
c ne point rester en arrière des au-
tres nations. Il n'avait encore alors
que vingt -quatre ans. La théorie
naissante de.s gaz était généralement
subordonnée, dans les écoles, à ladoc-
tiiue de Haies , doctrine insuJIi santé
pour l'explication d'un grand nom-
lire de phénomènes. Le comte de
Salures , guidé par l'observation et
se livrant à des expériences judi-
cieuses, parvint à d'importantes dé-
couvertes sur les gaz. il s'était par-
ticulièicmeiit appliqué à ctulier la
nature intime et les propriétés spé-
?3o SAL
cifiques du fluide qui se développe
dans l'inflammation de la poudre à
canon. Il alla plus loin daus celte
recherche que son contemporain l'an-
glais Benprniu Robins , qui étudiait
les mêmes phénomènes. Il parviut
ainsi , par ses propres cllorls , à
s'initier daus les nouvelles doctrines
pneumatiques qui naissaient des tra-
vaux de Black , de Pricstlcy , de
Cavendisli , et peu après , en France ,
de ceux de l'illustre Lavoisicr ; et
l'on doit lut assigner à cet égard un
rang distingué parmi le* savants que
nous venons de nommer. Le pre-
mier fruit de ses recherches assidues
fut un Mémoire consigné dans les
deux premiers volumes des Miscel-
lanea Taurinemia, dans lequel il
explique ce qui se passe dans l'in-
flammation ae la poudre à canon ,
selon les conditions , soit de sa pro •
pre composition, soit de la qualité des
corps solides contigus et des fluides
ambiants. Le pas qu'il veuait de faire
était de la plus haute importance,
eu égard aux fausses notions qui ré-
gnaient alors sur la nature de ce
phénomène; car les physiciens dou-
taient encore de l'exisuncc d'un
fluide élastique dans la poudre. Ce
premier travail fut suivi de quelques
Observations, déduites de nombreu-
ses expériences sur la cause de la
mon ries animaux et de l'cxliiirtiou
de la flamme dans tout espace fer-
mé ; et d'un secoud Mémoire sur le
gaz qui te dégage de la chaux vive ,
coin paie a\cc l'air vital, que l'on
désignait alors sous la dénomination
d'air dêphlogisliqué. Le comte de
Saluces, accoutumé à réfléchir, joi-
gnait toujours la méditation à l'ob-
servation des phénomènes; sa saga-
cité naturelle lui eu faisait entrevoir
les conséquences , souvent même les
plus éloignées , et l'influence qu'elles
SAL
devaient avoir ultdrie
les progrès de la scienc
lors il n'hésita pas à pré
inévitable et prochaine
révolution en chimie, h
en cfict bientôt. Il put
écrits qui contribuèrent
car ses expériences et :
mcn:s avaient acquis m
torité parmi les chimist
était un de ceux qui av
le plus avant daus les d
Telles, il comprenait c
l'importance d'enrichii
sultats les procédés jo
arts. Dans cette vue, i
fournir , par des ex
preuves sensibles de I
plication que l'on pow
théories chimiques au
ment de certains arts, I
de celui de la teinture (
posa de nouveaux mo
à rendre et plus prou
sûres la préparation et
tion de certaines substa
de quelques sels emplo
ment dans les usages fa
publics qu'officinaux. S
et ses essais multipliés
rent l'invention de plu;
meuts d'une grande util
eut r'a:] très , la machi
soie par le moyen de
l'eau bouillante. A ce si
de la vérité nous oblige
que la justice réclame
la priorité d'invention
pareil nneuniato-cbimk
donna , plus tard, le noi
qui avait fait connaître
(i) I/aut ur d'un Éloge oiftor
Sal'KCS, que nous îudiquoM |>l
Uxlv d'une lettre de* plus hooo
vu drrnirr par Macquer, aotew
lui inr en soie , au sujet d*mo e«
tciuti- vu uoir , que le cooi&e dk
adr-t'Hié.
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dans l'inflammation de la poudre à
cauou. Il alla plus loin dans celte
recherche que son contemporain l'an-
glais Benjamin Robins , qui étudiait
(es mêmes phénomènes. Il parviut
ainsi , par ses propres efforts , à
s'initier daus les nouvelles doctrines
pneumatiques qui naissaient des tra-
vaux de Black , de Pricstley , de
Cavendish , et peu après , en France ,
de ceux de l'illustre Lavoisicr ; et
l'on doit lui assigner à cet égard un
rang distingue' parmi les savants que
nous venons de nommer. Le pre-
mier fruit de ses recherches assidues
fut an Mémoire consigné dans les
deux premiers volumes des Miscel-
lanea Taurinensia, dans lequel il
explique ce qui se passe dans l'in-
flammation ae la poudre à canon ,
selon les conditions , soit de sa pro •
pre composition, soit de la qualité des
corps solides contigus et des fluides
ambiants. Le pas qu'il veuait de faire
était de la plus haute importance,
eu égard aux fausses notions qui ré-
gnaient alors sur la nature de ce
phénomène ; car les physiciens dou-
taient encore de l'existi-ncc d'un
fluide élastique daus la poudre. Ce
premier travail fut suivi de quelques
Observations, déduites de nombreu-
ses expériences sur la cause de la
mort des animaux et de l'cxlinrtiou
de la flamme dans tout espace fer-
mé; et d'un recoud Mémoire sur le
gaz qui >c dégage de la chaux vive ,
compaié avec l'air vital, que Ton
désignait alors sous la dénomination
à* air dêphlogisliqué. Le comte de
Saluées, accoutume à réfléchir, joi-
gnait toujours la méditation à l'ob-
servation des phénomènes; sa saga-
cité' naturelle lui eu faisait entrevoir
les conséqueuces , souvent même les
plus éloignées, et l'influence qu'elles
SAL
devaient avoir ultcrîeom
les progrès de la science. A
lors il n'hésita pas à prc'dire
inévitable et prochaine , un
révolution en chimie, laquel
en cilet bientôt. Il publia
écrits qui contribuer* ni à l'a
car ses expériences et ses i
mcn:s avaient acquis unegi
torité parmi les chimistes. (
était un de ceux qui avaien
le plus avant dans les doctr:
velles, il comprenait d*au!
l'importance d enrichir de
sultats les procèdes jounu
arts. Dans cette vue, il s'e
fournir , par des exem[
preuves sensibles de Théo
plication que l'on pouvait
théories chimiques au perf
ment de certains arts, et oc
de celui de la teinture ( i ) ;
posa de nouveaux moyeu
à rendre et plus prompte
sures la préparation et la b
tion de certaines substance
de quelques sels employés :
meut dans les usages fa m il i
publics qu'officinaux. Ses n
et ses essais multiplies lui
rent l'invention de plusieu;
incnts d'une grande utilité :
ont r'a :i très , la machine
soie par le moyen de la i
l'eau bouillante. A ce sujet
de la vérité nous oblige de
que la justice réclame en i
la priorité d'invention de
pareil pueumato-chimiquej
donna , plus tard, le nom d<
qui avait fait connaître po<
(i) I/nut ur d'un Eloge historique •
Salures, que nous indiquons plus ba
Uxiv d'une Icttrr des plus honorables
co dernier par Marquer , auteur de l1
turitr en note , au sujet d'au rehaut i
Leiuti' eu uoir , que le comte de Salut
adresse.
SAL
i procéJé analogue. Le com-
blée* a dédaigné de reveudi-
Ldtqucuirnt ses droits S cet
il s'est boinc à le fi ire une
t« , en trnncs extrêmement
, obscriant qu'il n'avait pas
:»e ses appareils fussent di-
l'.iiir i;ikm|iii> dans l'histoire
;i es de la m icnfc. et qu'il lui
it que tout phvsicieii c\po-
puuiriit facilement eu ima-
.* ^l'mblab'cs k <>. Mais louie
ni a été i en. lue par un suf-
i vaut, lui seul , tous lesélo*
>t celui du célèbre LaVoMer,
is 1rs ei périmées du rninie
rcs au premier rang et Ta
i-mèmc au nom! ire des trois
i fou latents delà nouvelle
laiii l'Histoire des fluides. iéi i-
r*. pai tirulièi eineul de la ihco-
roiuliiistioii ■ 'i'.Le rorntede
.1 Ta il i riissi, p i r ^es ell'oris et
■\ec.nice, à fonsnlider l'ara -
!?«!<«« ri!r de l'i lin , eu siir-
t 1rs obstacles a 1 1 1 î ne m ni-
ii! ils île s Y ever t'ont i «* huile
l'.ni nouvelle. (]e!te cuiftpa-
• •Mie .m lu i ce. ri . ,i\.iit déjà
• it-..ti<U ilu ni'indi' s ivaul ;
i? •]«• * i n'iHMiiinee ;iv lit lé-
'•- r* H Ci il l<«-h.;i. Mille! I 1 1 à
!«■! ■■! !•• hhede .V 'ftt'lt' ntyu-
«•Mille. le Sdneesi-tl lut ri il
!it i l'un inimité |':elllnt 1rs
\ !i» ji| :• ili«t.ii^ii('N 'le lelr.iu-
.î I >i : ;. iiiini (iil rii-iti<.i ur d'v
r« -.i î ; il, ,«..\ iiniii^ de ses
fs fiiniiliiei , les Sil'iies, |« s
)_•- , l'-s (!i^n i , |i s lî | (i.Ci.ll .
11! . I s Ml' 11. (••Ml . le, Aliii»
I a!u»o , fujeiil b;euh»l iras
' 19
/ i i * ■ / .
< r *'- ' '**
' ■ f !■ »!>■.. )■ ■ ■* ■
" i Lap S , «ui t . |»-„. , j . « «iili ju tir
k. i
SAL a3i
ceux de» Bcrnoulli, des Hallcr , des
Condorcct , des Lavoisicr, des La
Place, des d'Alembcrt , des Fran-
klin, ete. Le rot Victor- Ame III
érigea cette société en académie
royale, par patentes du ?5 juillet
i-83. Ou connaît assez le rang
qu'elle n'a ccs<é de tenir , depuis son
origine, parmi les sociétés savantes
de l'I'iuropc. Le comte de Saluées
avait e'ic nommé, eu 1 7 C i i , écuyer
du p ri me lie' rédita ire Charlcs-Ema-
uuel; et il avait pris part à l'éduca-
tion du jeune prince, claul chargé de
lui enseigner les sciences physiques
et leurs rapports avec Tait mililaiie.
Après le maiiagc de Charlcs-Kma-
uuel avec Madame Cutilde-Xavièrc
de l'iance, qui eut lieu eu 1775,
il lut fait premier c'euver de cette
princesse. Au commencement des
guerres de la révolution, il fut char-
ge «lu euiiiutaiidemeul général de l'ar-
tillerie. Cet emploi, dont la dillicnllé
augmentait en raison de la gravité des
\ iicmisi.iuees, n'était point au-dessus
de lui. Mou- seulement, dans ces mo-
i::en(s de crise, il sut maintenir et
ai -eiiiitre l'honorable réputation de
I ai me dont la direction lui était
1 .in'iee, mais il la perfectionna par
de s'«g'* icglenieiits. Plusieurs au-
ties branches du service militaire
furent soumises aux règles qu'il avait
pu. posées; cl l'honneur des suffra-
ges ai coi dè>, pu1 les étrangers, aux
.unies picuioiit. lises, était en grande
jumelé fruit île ses vues éclairées.
1. 1 ■ • .11 vie 1711(1 lui permit de rr pren-
iUi-s'-s picuiicis liavauv, qu'il diri-
gea |ir n> ipaleuieut , pour lois, vers
«■s otijt is d'aduiiui'liation |uibliqiic.
A 1 4 lie èpni|iie , il fut nommé uispec-
leui ■■^éneial des limites du ru va urne.
Peu après, il eut la douleur «le per-
du* l'un de se> (ils, mort sur le
champ de bataille, dans U cavaleiie
a3* SAL
piéra on taise , qui , «H lice avec les
Français , par suite du traite de
Cherasco, combattait sous les murs
de Vérone. Pendant les événements
qui suivirent, le corn te de Saluées fut
rendu aux loisirs domestiques. Sous
le gouvernement impérial, des hon-
neurs qu'il n'avait point recherchés,
lui furent décernés dans sa retraite.
11 fut d'abord rappelé à la présiden-
ce de l'académie de Turin , et fut en-
suite créé chevalier, commandant et
chancelier de la dix - septième co-
horte de la légion d'honneur. De-
puis long-temps il soupirait après
un repos absolu; mais ce juste de-
sir ne le dominait pas au point qu'il
se crût entièrement dégagé de l'o-
bligation d'être utile à ses conci-
toyens. Dans ces années malheureu-
ses, où un régime rigoureux bles-
sait tous les intérêts, il modérait
l'impatience des esprits ardents et
inquiets, par la sagesse de ses con-
seils , et plus encore par la généro-
sité de sou exemple. Placé à la tete
de l'instruction publique, on voyait
Î>rospérer et se fortifier les études de
a jeunesse, sous l'influence de ses
soins et par l'effet de ce zèle infati-
gable avec lequel il avait toujours re-
cherche les moyens les plus propres
à faire fleurir dans sa patrie la cul-
ture des lettres et des sciences. Le
comte de Saluées jouissait enfin du
fruit de ses longs travaux et d'une
belle et honorable carrière, lorsque,
dans les premiers mois de 1809, il
fut attaque d'un mal d'abord peu
violent, mais qui , augmentant gra-
duellement , fut suivi d'une fièvic
qui lui ôta en li ère ment les forces de
l'esprit, et le conduisit au tombeau.
Il mourut en philosophe chrétien ,
le 16 juin 1810. Sa perte fut vive-
ment sentie par ses amis. Le com-
merce scientifique qu'il avait entxe-
SàL
tenu , de son vivant , i
nombre des hommes
fruits de son temps ,
France, en Angleterre , 1
et son mérite reconnu
des offres flatteuses de
de Prusse, Fiédéric-le-G
te de Saluces exposait
ou plutôt avec éloquei
secs et ses vues ; en qu
mirablement secondé
de son organe , par la
justesse de son geste ,
l'habitude noble, gra
tueuse de sa personne.
d'une excellente mém
sèment combinée ave
de imagination, d'où
jugement droit et fenn*
en toutes choses. Sous
l'étude , il était pénét
dans ses recherches, al
dent dans ses observa ti<
dans ses expériences ,
nous l'avons reniai que,
à saisir les détails des
naturels, qu'à en prev
quences. La plupart de
été publies (41 langue fi.
les a fl' lires politiques, i
préférence en faveur de
tien. Lu toutes choses
chait que le vrai. Il pi
respect et simplicité I.
ses pères : il l'aimait ce
de consolations dans li
comme le fondement d<
et de la véritable liberté
des sciences de Turin av.'
son buste, dès 1809, d;
salle de ses assemblées ji
181 3. il a été publié 111
toriqucdii comte de Sal
des bous écrivains de s<
(.{\ lîlotfio tli-nro drl coi: te ■
Saluzzo lit Menunçlio , tctitlo tL
*< , Tuiiu, Parte, 181 3. Ou piut v
5AL
vers ouvrages que l'on
•ant laborieux : I. Mé-
rt;* dans les cinq volu-
cellanea Taurinensia) :
ature du fluide élmsti-
•veloppe de la poudre à
3a. cl .{u. Suite cl Addi-
mes recherches; 5°. De
'« chaux vive sur diffe-
in ces; <i°. Expériences
htr les causes des chan-
arrtvent au sirop vio-
rnelange de diflercntes
;". Observations cfiimi-
flexions sur un Essai de
arée. — II. Mémoires in-
. cinq wlumes suivants
lie des sciences de Tu-
l' action des acides sur
ihMancts nict.illiqiics et
•use* de nature vitiioli-
r\ ••! ij°. Expériences
"ns sur le gaz déphlo-
\ Examen des phéno-
rcNcntc la réduction de
iu\ métalliques ; 14°.
f<i prétendue absorption
ans 1rs v.iscs rlus; i.V».
Mémoires «le M. M on et
e de la terre du spath
i th \en 'tuions prélim i-
* imperfections des mi-
'fs , et des i us! ruinent*
t*aç»c d.ins les experien-
-r h uniques ; i 70. Expe-
rt li.jui tirs gazeuses ar-
III. Lettre .1 MM. Mac-
1 . sur la cunvei.uon de
li'pie en aci'ie ni t rem ,
«> . in- \\ IV. Jettera
T t'ernazza di Freney ,
l'frmtiziane dAV an-
n ncidti nitrnso, publiée
mn c^u^nolc, Madiid,
'»i . w*rt ■• •■ |«r Irait, ê*tn \e»
• /*■»».»■ iw.i tllmitrt , liina ,
SAL *33
Ibarra , in - 4°. V. Memoria sull*
discomposiziorte del sale ammonia-
co ( dans le tome 1 du recueil de la
Socielà Jtaliana , Verona , 1 782 ).
— VI. Sur l'extraction et lapurifica-
tion du nitre, parle moyen de la fil-»
tration à travers les porcs des usten-
siles d'argile ordinaires ( inséré dans
le quatrième volume de l'académie
dite Impériale des sciences de Tu-
rin). — VII. Ouvrages inédits , d ont
quelques-uns sont restés imparfaits:
1 °. Éloge du marquis de Fleury ;
3°. Éloge du médecin Gober; 3°.
Éloge du professeur Bertrandi; 4°.
Eloge de M. Caréna; 5°. Discours
prononcé devant S. M. le roi de Suè-
de, à la première séance de l'acadé-
mie royale de Turin ; 6°. Expérien-
ces sur différentes espèces d'air;
70. Expériences sur un fluide aéri-
furme sui gencris, qui s'élève dans
l'extinction de la chaux; 8°. Analy-
se des scorpions et résultats concer-
nant la iné'lecine ; q'1. Expériences
sur la fermentation et sur la putré-
faction; iof>. Nouvelle composition
de l'encre; 1 1 °. Observations et ex-
périences sur dijjér. ntes couleurs ;
ri". Observations sur les meilleurs
procédés pour gattff'rer les indiennes
et pour teindre les étoffes de soie ,
de laine, de fil et de coton; i3°.
Aperçu statistique sur la vallée du
Pô; 1.4 °. Happort sur la délimita-
tion des confins de la France et du
Piémont , après lapaix de 1 7«/5; 1 5°.
Abrégé de plusieurs ouvrages de chi-
mie, pour servira l'histoire généra-
le de la chimie ; i(i°. Expériences
sur l'extraction du sucre du raisin
et de quelques autres plantes indigè-
nes ; 17". Projet ( présenté à S. M. )
pour introduire dans les armées du
roi de Sardaigne l'artillerie légère,
avec des remarques sur le service de
cette arme dan» les moMagues; 18".
234 SAL
Réflexions pbUliques sur l'eut du
Piémont depuis la paix de 1 796.
R — h — D.
SALUTATO ( Lin - Coluccio-
Piebio ), qui partage ayee Boccace ,
Pétrarque et le Dante, la gloire de la
restauration des lettres au quatorziè-
me siècle, naquit en Toscane, au
bourg de Valdinievole , dans le châ-
teau d'Itignano, l'an i33o. Pierre
Salutato, son père, distingué par sa
naissance, sou crédit et sa valeur
militaire , ayant été exilé de la Tos-
cane, par les factions qui désolaient
alors ce pays , se réfugia , avec sou
fils , auprès de Tbadée Pepoli , sei-
gneur de Bologne, au service duquel
il entra , et demeura jusqu'à sa mort.
Pendant ce temps , sou (ils s'adonna,
en cette ville savante , à l'étude des
lettres 9 et, contre son gré, mais
pour obéir aux volontés pater-
nelles , à la jurisprudence , qu'il
abandonna bien vite , après la
mort de Pierre Salutato , pour se
consacrer tout entier à la recherche
et à la lecture des anciens auteurs.
Son application et son discernement
lui firent bientôt comprendre que
leurs ouvrages , qu'on u avait encore
qu'en copies manuscrites , avaient été
corrompus parles copistes; et il mit
tous ses soins à corriger leurs erreurs
et à retrouver ce qui était perdu en
ce genre. Il composa même à ce sujet,
un livre dans lequel il proposait de
confier U correction des anciens ou-
vrages à de véritables savants, de
former une société d'hommes intel-
ligents et fidèles pour les copier , et
d'établir des bibliothèques publiques
et des académies chargées de con-
fronter les manuscrits , et de choi-
sir celui qui serait le plus con-
forme eu tout au style et au génie
des auteurs. Ce bon livre, qui cou-
rut alors toute l'Europe , u'a jamais
SAL
été imprimé; mais on le<
plusieurs bibliothèques,
dans le siècle suivant , 1'
fut inventée, elle profil
nustrits corrigés par i
par d'autres beaux génies
excités au même travail. ]
avait acquis déjà cette réf
legant latiniste dont il
rc aujourd'hui. Plusieurs
des états républicains ch
à se l'attacher , en lui
emplois aussi lucratifs
râbles. Il accepta celui
celier de la ville de Pérou
Urbain V , qui était vent
à Rome , désira l'avoir
ses secrétaires apostoliq
lui fit prendre l'habit ec
Il était déjà veuf de sa pr
me. Quand ce poiitifcrcpi
Siège à Avignon, Saltital
pas le suivre , et se rcmai
S uissants souverains le :
e nouveau d'entrer à leii
aima mieux retourner c
trie. La république de
nomma son chancelier,
cette charge était diflicil
à cause des factions qui
alors la Toscane. A celh
delmonti, des Albizzi,d
Alberti , des Mc'dicis , j
celles des G ne I plies et c
Salutato se maintint ai
dans son emploi peud
trente ans , c est - à - d
sa mort, en s'attachant,
à empêcher qu'aucune d<
ne donnât un maître à s*
même la république de F
îrât attenter à la liberté d
si nés ; et d'autre part ,
par sa sagesse et ses lui
la correspondance qu'i
nom de l'état, avec les d
rains de l'Europe. La 1
SAL
. la rédaction du manifeste
entins r outre le duc de Mi-
n (jalcas Visconti , qui , vers
it à soutenir une guerre avec
ai! dire , parce pi inre , qu'il
.ii( dir.iiil.igc l.i pi mue de
qu'une troupe de di\ mille
» lloiciitius. » Il excellait
genre épistolairc , voit en
•il en itjlicii. Ses Lettres en
iiiière langue, sont citées
]f ■«» autorités , dans le grand
.tire de l.i (nixa. Il en écri-
on nom particulier au pti|>c
t VII cl «m inanjuis de Brau-
; . pour le» engager à mettra
diurne des auti • papes , qui
dlurs l'Eglise. Malgré tant
•atiitiis que lui donnaient les
puli!iques , il avait encore le
le cultiver la littérature. Dé-
mon de Pétrarque et de Boc-
rgarJé lui - même comme le
r parmi les savants de son
il était consulté de toutes
ur des objets d'érudition. 11
alors des hommes qui , pré-
tui pirado\es de J.-J. Rous-
ntre les lettres, déclamaient
files, en les accusant, uou
Béni de c orront pre les nururs,
r ruine a la pureté de la rcli-
fe ce nombre et tient pi inci-
nt Ju im Zmueiino, profes-
* Décret ides , dans l\niiver-
hi#lo£iie.dout il était en mc-
)pt chancelier , et le moine
ule Jean de Saint-Miuiato,
•ndait aux Chrétiens la lecture
rifDs poètes , et qui n'avait
ïr trop de partisans. Sdu-
nvit contre le moine et le
nir . vu démontrant que les
n avait-ut prolité de?» auteurs
•». dans leurs Traités eu fa-
là rvlipuu. Lut-iiiêiue se mit
">*"r iie% vers latins , avec un
SAL
135
tel succès , que les Florentins , dans
leur enthousiasme pour son nouveau
talent, conçurent le dessein de le cou-
ronner poète , du consentement de
l'empereur. La mort de Salutato ar-
rivée sur ces entrefaites , le 4 mai
i|o6, ne leur permit pas de le
couronner vivant ; mais ils s'en dé-
dommagèrent en rendant cet hom-
mage à son cadavre. Une pom-
pciisc estrade fut dressée sur la gran-
de place de* Seigneurs, à Florence.
On v éleva le cercueil de Salutato,
où il était visible ; et , en présen-
ce, comme aux acclamations des
magistrats, du clergé et du peu-
ple, le gonfaloiiier de la .république
déposa sur la tète de ce savant hom-
me une couronne de laurier. On lui
érigea ensuite , aux frais de l'état ,
un superbe mausolée , dans l'église
de Santa- Maria novella , où il avait
été enterré. Ses ouvrages sont en
grand nombre , mais très - peu
ont été imprimés; ceux qu'il écri-
vit en latin sont encore plus esti-
més que les italiens. Les plus cé-
lèbres sout ses Lettres , dont le sa-
vant abbé Méhus commença , eu
1 7/j i , à publier une partie à Floren-
ce, sous ce titre: Liai Coluccii Sa-
lulati epistolœ , pars prima : mais
cet abbé , voyant que le docte Lami
en préparait une édition , ne con-
tinua pas la sienne; et celle de Lami,
plus considérable , parut , en 174? ?
avec un titre à -peu-près semblable :
Lini Coluccii Salut ati epistoh*; pars
prima et secunda. Cependant cette
collection est loin d'être complète.
L'éditeur n'eut pas le temps de con-
tinner ce travail ; et la majeure par-
tie des Lettres latines de Coluccio
est restée inédite. On les conserve en
divers manuscrits de la bibliothèque
de Florence. Il existe encore de cet
auteur plusieurs Opuscule> latius ,
»36 SAL SAL
qui ne sont pas îudignes de l'impres- 1777 , in - 4°« ( ^0Jez
sion, tels que: De fato et fortuné ; On trouve, daus ce li
—DesœculoetreUgione; — Dety- idées aussi neuves que lu
ranno ; — De regno electivo et suc- II l . Bêfulation de V Ouvn
cessivo ; — De coronatione regid : contre V Inoculation , par
— Vitœ Dantis Alighieri , Fran- nos , médecin des arméa
cisciPetrarchœetJoannisBoccacii; 6\, ibid. , 1786, in-8°.
— Oratio ad cardinalem Sabionen- réfutation, le docteur Si
sem; — Declamationes , etc., etc. complètement son adver
Le seul qui ait été mis au jour est un Lettre adressée à Don
Traité De nobilitate legum et me- Ferrer ( médecin \surVln
dicinœ, Venise, i5^'i. On trouve Barcelone, 1785 , in-8°.
3uelquesunes de ses Poésies latines vrages curent tout le succè«
ans le troisième volume du Recueil ritaient : dans le Valence e
des illustres Poeti italiani, et dans et même en Castille et en P
les Excursus litterarii per Italiam , les médecins sages sceou
du père Zaccaria. G — w . efforts de Salvà , en tâcha
S AL VA ( François) , médecin es- pager l'inoculation dans c
pagnol , inoculateur, né à Tort ose, provinces ; mais le inédec
en 1^47 y suivit les cours de l'uni- après avoir imposé silen
versité de Cervera, et, jeune encore, ques-unsde ses confrères, a1
vint s'établir à Barcelone, où il ne à combattre l'ignorance
tarda pas d'acquérir une réputation ment du peuple, et....
méritée. Il fut le premier quiintto- dire).... l'influence des n
duisit en Catalogne l'usage de Vino- effrayaient la conscience
culalion. 11 était d'autant plus urgent dresse des mères qui aurai*
de populariser celte pratique en Es- ti à faire inoculer leui
Sagne, que la petite -vérole y faisait Salvà acheta souvent, ai
'affreux ravages , et que , outre les l'or , des gens du peuple ,
marques ordinaires de sa terrible in- sion de les inoculer. Enfii
fluence,clley laisse fréquemment des travaux et son infatigable
maladies incurables, aux yeux sur- ronnes de quelque succès ,
tout, et dans la région de la tête. Sal- part des nobles et des gens
va ,en introduisant l'inoculation en près ses écrits et ses insla
Catalogne , eut à lutter contre l'envie, rées , adoptèient l'inocul;
les préjugés, et même la superstition. leurs enfants. V. Dis>er
Il tâcha de vaincre ces puissants en- V influence du climat dan
nemis, et par des exemples , et par son des maladies, Barcel
des écrits savants , dont voici les ti- in-b°. VI. 1 dissertation s
très : I. Le Procès de l'inoculation, - brité des fruits, ibid., i
présenté aux gens éclairés , Barce- Description d'une nouvel
lone%, 1777 , in-4". Il déploie, Jans pour filer le chanvre et le
cet Ouvrage, des connaissai.ccs pro- cicté avec le docteur Sant
fondes. II. Jiéponse à V Ouvrage Ouvrage, d'abord iinpriu
écrit contre V Inoculation , par An- lonc , le fut à Madrid , en
toine de Ilaen, médecin de S. M. ordre du roi Charles 111.
l'empereur d'Allemagne , ibidem , • Médecine de Paris ayai
SAL
irs un procédé de rouissage et
issage du chanvre sans dan*
urla santé, Salvà coucou rut,
porta le premier prix. I! est
auteur de plusieurs savants
ires sur la physique, la chimie,
nique , sciences dans lesquelles
très- versé. Dans un voyage
t à Madrid , on lui offrit la
importante et lucrative de
in du roi ; il la réfuta , par
pour sa ville natale. Daus
irs que lui laissèrent ses étu-
edicales , le docteur Salvà
i un moyen curieux et nou-
de voyager sans chevaux et
>cher, et simplement par le
t de plusieurs plans inclinés.
t l'expérience en mai 1801,
jirdin du collcçedeCordellas,
ppartenant aux Jésuites; l'au-
• cet article fut un des specta-
cornmc ami du docteur Salvà.
ir* pieus de hauteur inégale,
»nt enfoncés dan* le sol , sur
*nes parallèles , dans une pro-
un dr cinq cents pas à-peu-
soutenatent d'au très pieus ,
noutants, tantôt descendants,
•men* posés en li^ne parallèle.
.*e d'un petit cabriolet, con-
Irux personnes , était suspen-
te premier de ces plans inrli-
1 moyeu dfunc barre cyliiid ri-
fer, attachée a l'impériale,
il a chaque bout , une petite
mputeV sur ce même plan
Li première impulsion dou-
rabriulct parcourut, en peu
mi ivs suis s'arrêter l'espace
ni'.*. C* moyen nouveau de
r fut examine dius l'aca-lé-
s art* de Barcelone, où l'on
: { i'al pouvait être utile dans
1* de plaine. Salvà était mein-
l'aca Jétnic de Berlin , et de
p toutes les sociétés savantes
SAL 237
d'Espagne, II est mort vers Tannée
1808. B-s.
SALVAING. Voy. Boissieu.
SALVATOR ROSA. Voy. Rosa.
SALVEM1M. Voy. Castilumi.
S AL VI ( Jean-Baptiste ), peintre
italien, c»t surnommé le Sassofer-
rato , du lieu où il prit naissance ,
en i(3o5. II fut d'abord iustruit dans
son art par son père, nommé Tarqui-
nio Salvi , peintre qui n'était pas dé-
pourvu de talent , et duquel il existe
a Rome , dans l'église des Ermites ,
un tableau du Rosaire , avec son nom
et la date 1573, dont la composition
est enrichie d'un grand noinbie de
figures. Le Sassoft-rrato se rendit en-
suite à Rome et à Naples ; mais sans
s attacher spécialement à aucun maî-
tre. Cependant l'époque à laquelle il
alla visiter Naples, et son genre de
peindre font présumer qu'il étudia
les tableaux du Dominiquin, s'il n'en
reçut pas directement des leçons.
D'ai leurs il ne s'est pas borné a l'i-
mitation de ce maître. Il existe
de lui un grand nombre de copies
qu'il lit, d'à près les plus fameux artis-
tes , pour ses propres études. Il y en
a d'après l'Albane, le Guide, le
Barroche et Raphaël , dans des pro-
portions beaucoup moins grandes
que les originaux, et peintes pour
ainsi dire avec un souffle. Ii peignait
avec un talent remarquable de très-
petits paysages ; mais c'est surtout
par (a beauté et la perfection de ses
Vierges, qu'il s'est acquis de la célé-
brité. Sans possé 1er l'idéal des Tirées,
ni la simplicité pleine de nob'essede
Raphaël , il a su imprimer a ses têtes
de Madone un caractère qui lui est
propre : il excelle particulièrement a
exprimer la mo lotie; s'il maïKpicde
dignité, il n'est pas dépourvu d'une
certaine noblesse qui s'allie fort bien
avec la simplicité; et la pose de ses
238 SAL SAL
figures , la manière de les habiller , roi Jean V, Salvi resta chargé de ton.
sont dans une parfaite harmonie avec tes les entreprises confiées dans Ro-
l'expression des tel es. La peinture me a son maître. Il restaura le Bap-
est exécutée d'un pinceau ferme; le tistère de Saint-Paul extra muras,
coloris en est agréable, et il sait se ût le maître-autel deSaint-Eustache,
servir du clair-obscur pour en aug- etc. Mais l'ouvrage qui a fondé u
menter le relief ; mais il est quelque- réputation , est la Fontaine de Tn*
fois un peu dur dans ses teintes io- vi , qu'il exécuta par ordre di
cales. Il n'aimait à peindre ordinaire- pape Clément XII. Salvi voulut re-
nient que des têtes avec une portion présenter, dans cette fontaine monn-
du buste : il en existe un grand mentale , l'Océan debout sur ont
nombre dans beaucoup de galeries. Il conque tirée par deux chevaux ma* ■]
a rarement exécuté des tableaux rins que dirigent deux tritons. Ces <
2ui aient les véritables dimensions figures gigantesques semblent sortir j
'un portrait. On ne connaît guère d un amas de rochers à travers le»- ']
de cette grandeur que la Vierge avec quels l'eau jaillit de toutes parts. '
V Enfant- Jésus ? qui existe à Rome, Cette fontaine est d'un aspect gran- j
dans le palais Casali. Le tableau ô!u diose , qui frappe par sa richesse et
Rosaire* qu'il fit pour l'église de Sain- sa beauté. C'est le monument le plot :
te Sabine , est un de ses meilleurs ou- magnifique qui ait été élevé a Rome
vrages. La plus grande deses compo- dans le siècle dernier ; mais on pevt
silions connues, est le maître-autel de y reprendre un assez grand nombre
la cathédrale de Montcfiascone. Le de défauts , tels que la manière trop
Musée du Louvre possède deux pro- mesquine dont jaillissent les eaux,
ductions de ce maître : L'uuc repré- l'inconvenance de voir l'Océan sortir
soute le Sommeil de V Enfant- Jésus d'une niche ornée de colonnes ioni-
sur les genoux de sa mère ; des ques , et ce mélange de rochers et
chérubins remplissent les angles su- d'ornements corinthiens , etc. Salvi
périenrsd u tableau; l'autre ,la Fier- avait fait quatre autres dessins dif-
ge debout 9 les mains jointes et les férents de cette fontaine j mais tons
yeux levés , est transportée au ciel quatre sur le même plan. Celui qui
par des chérubins. Le Sassoferrato a été exécuté leur est supérieur. Cette
mourut à Rome, le 8 août i685. entreprise lui causa une tribola-
— Nicolas Salvi , architecte, né à tion de treize années; la foule des
Rome , en 1699 , reçut une éduca- artistes médiocres se déchaîna con-
tion brillante , et fut admis dans tou- tre lui ; de sorte que tantôt on inter»
tes les académies poétiques de Rome; rompait les travaux et tantôt on les
il s'appliqua aussi à la philosophie, continuait. Pour conduire ce mono-
posséda quelques parties des mathe- meut à terme , il refusa les invita-
raatiqnes,etcut une teinture de lame- tions de la cour de Turin, qui, après
deciue et de l'anatomie ; mais son la mort de Iuvara, desirait l'avoir à
inclination le portait vers l'architec- son serwee : il refusa également les
ture : il en reçut les leçons d'Antoine offres des Milanais pour la restaura-
Connevari, qui lui fit étudier Vitruvc, tiou de la façade du Dôme, ainsi
et dessiner les plus beaux édifices an- que celles du roi dcNaples pour la
tiques et modernes. Le Canncvari construction du château royal de
ayant été appelé en Portugal , par le Cascrte. Au lieu de ces avantages ,
SAL
ra Je son entreprise que des
i des disgrâces. Les visites
t obligé de faire dans les
* , lui causèrent des attaques
y Me qui , pendant plusieurs
IVuipcc lièrent de travailler
'lit languir jusqu'au moment
•rt, arrivée eu i*j5i. Loca-
le sou architecture, est agréa-
•iic*t : uue de ses principales
r>l la simplicité; mais il n'est
upt d'incorrection. P — s.
"IANI ( Hippoi.ytl), niédc-
ivologiie, naquit , eu i5i4,à
foucllo , dans l'Ombrie ,
nillepatriciciiue. Après avoir
« éludes avec succès , et vi-
rincipales t illesd'Italic,pour
Miner ses connaissances , il
a Rome , où il pratiqua la
e , et eu donna des leçons,
ils et son goût pour l'histoire
: lui méritèrent l'amitié du
Gervini , qui lui procura la
médecin du pape Jules III.
recours qu'il reçut de son
h protecteur , il fit venir de
d'Allemagne , d'Angleterre,
de la Gièce , les figures
es poistoiisqu'il se proposait
rc ; et il établit dans sa mai-
atelier typographique pour
sum de son ouvrage, dont il
lé me le correcteur. La mort
III. et celle du cardinal Ccr-
. placé sur la chaire de Saint-
fcu-j» le nom de Marcel II,
upa que vingt- uu jours ( F.
. a X X I , *î8 "i ; , durent causer
ui un vif chagriu. Cependant
uurmé p.ir le jupe Paul IV ,
* différents emplois , qu'il
i de remplir avec beaucoup
4ti«#u. Il mourut a Rome, en
i l'j-e de cinquante -huit ans,
humé dans l'église de la Mi*
Il laissait deux ûls,Gaspar
SAL a3g
et Salnste. Le premier s'est fait un
uora comme littérateur , et fut un des
membres distingués de l'académie
des humoristes ( F. Manciiu ,
XXVI , 4 $9 )• I* cadet marcha sur
les traces de son père , et professa la
médeciue à Rome , avec une grande
réputation. Salviani trouvait dans la
culture des lettres, un délassement à
ses travaux : il essaya d'ouvrir une
nouvelle route aux auteurs dm m an-
tiques , qui se bornaieut alors à ra-
jeunir les sujets traités par les au-
cieus , et il peignit les vices de son
temps dans une comédie intitulée la
Rufliana, Rome , 1 554 ( ■ ) » d°nl les
éditions multipliées prouvent le suc-
cès. Apostolo Zeno porte de cette
pièce un jugement favorable dans ses
notes sur la Bibl. de Fontanini ( i ,
4'i3 ). Mais son ouvrage d'ichthyolo-
gie est le principal titre de Salviani a
l'estime de la postérité. Il est inti-
tulé : Aquatilium animalium histo-
riay Rome, 1 554 , gr. in -fol. C'est
un ouvrage très-remarquable sous le
rapport typographique; et les Heures
gravées en taille-douce, qui le déco-
rent , sont très-bien exécutées. La
date qu'on vient de citer se lit sur le
froulispice , lequel est orné du por-
trait de l'auteur. Cependant l'impres-
sion n'en fut terminée qu'en i558«
Salviani ne pouvait manquer d'of-
frir «on ouvrage au cardinal Cervini,
son bienfaiteur ; mais il remplaça
l'épitre qu'il lui adressait par une
autre au pape Paul IV. A la suite des
pièces préliminaires ('i), on trouve
une table présentant la synonymie
grecque, latine et italienne des pois-
sons , leurs caractères les plus dis-
(l)Crtl* r«liU>D «li- Ij RnfflMH» e»l prol»ahl«-
fttrut «ortie <W« |»r e«ri de &Jvmdî ; rt f|in4qurs l-i-
Uief n^iliM «Mirent qa'U ■ impi use diflrrroU ira»
vr«f n mcctMptm
(ï) (>nlru«i«e mie «Jrtri ijtino eiaite dr cet ou*
vn§« <Udj U btbLwpht* 4c \H But», »°. 1716,
140 S AL
ttncttis , et l'indication des passages
où il en est parlé dans les anciens na-
turalistes , Arislote , Oppîen , Pline ,
Athénée, jElien, etc. L'ouvrage de
Satviani ne contient que quatre-vingt
douze espèces de poissons , dont le
S rentier est le serpent marin , et le
ernier le sauras. 11 ne les a point
rangés d'une manière méthodique:
se contentant de les rapprocher,
d'après leurs caractères extérieurs.
Chaque article est divisé en plusieurs
sections, qui comprennent la synony-
mie et la description du poisson ,
l'indication des lieux où il est le plus
abondant, sa nature et ses habitudes
particulières , la manière de le pé-
cher et de le préparer , et enfin ses
propriétés médicales ou hygiéniques.
Dans le nombre des observations
propres à Salviani, il en est beau-
coup d'excellentes ; et son ouvrage ,
quoique moins utile que celui de Ron-
delet ( V. ce nom ) , a dû contribuer
à ranimer l'étude de Fichlliyologie.
Aldrovandc convient qu'il en avait
Îrofité. Cet ouvrage a été réimprimé
Venise , en 1G00 et 1602 ; mais ces
éditions , quoique rares , sont peu
recherchées. Ou doit encore à Sal-
viani : De crisibus ad Galeni cen-
surant liber, Rome, 1 558, in -8°. Sa-
luste , l'un des fils de l'auteur , en a
donné une seconde édition augmen-
tée, ibid. , 1589, in 4°- 0Q trouve
quelques détails sur Salviani dans
l'ouvrage de Ma ri ni : Degli archia-
tri pontificj. W — s.
SàLVIATI (Jean), cardinal,
naquit à Florence, en i49°* Son pè-
re, d'une illustre famille patricienne,
s'était aliié à la maison de Mcdicis,
en épousant Lucrèce fille de I*au-
rent le-Maguifique. C'est en partie à
ces rapports, mais plus encore à son
mérite, que Jean dut l'avantage d'être
élevé, par Léon X, à la dignité de
SAL
cardinal , et placé à la I
ché de Fcrrare. Sa favet
pas après la mort de si
c'est sous Clément VII
son parent , qu'il fut ci
me et à Plaisance, pour
désordres qui y avaient <
gé d'une double missio
Charles-Quint, il se renc
pour demander à ce mon
pel des troupes espagnole
l'Église, et .pour travail!
temps , à la délivrance
Ier. , qui gémissait dans
cardinal Salviati eut ens
faction de revoir le roi de
sa capitale , et de le tre
de zèle et de reconnais,
chef de l'Église , que 1
soldats avait forcé dcs'ei
le château Saint- Ange (
VII). Cette dernièrenégo
duite au travers d'une tV
des , et dont le résultat I
ger une entrevue entre C
et le pape , à Bologne, I
d'honneur au cardinal,
lui les regards de ses coll
gué pour successeur de
serait monté sur le siège
sans l'opposition qu'y
reur , qui redoutait les
mille de ce candidat ave
de France. Le cardinal S
puise dans la cour des I
dans la familiarité de Léc
de la magnificence et des
ploya un grand faste da
rentes liassions qu'il rei
retour à Home, non-cont
tel dont il avait hérite, il
acquérir un autre, au pi
cule ; à la Longarp ) , q
tir, d'après les dessins
Bramante. Cette maison <
aux savants et aux arlist
sa protection généreuse <j
S AL S AL »J t
d'il le coin men cernent de pissa , la même année, sur le siège
nuire qui s'accrut ensuite épiscopal de Glermont , et mourut
uivrapes. En découvrant à Rome , le 6 mai 1 568. W— s.
mue peintre les plus heu- SALVIATI (François, ou Cecco
positions, le cardinal le Rossi de' ), peintre , naquit k Flo-
lui , rt lui fuuruit tous les rence , en i5io , fut élève d'André
? cultiver les talents que la dcl S.irto et de Baccio Dandinelii,
aT.nt prodigués. C'est en et condisciple de Vasari : il se lia
1ère* bienf.iits, qucRossi d'amitié avec ce dernier , qu'il re-
Di>m de Cecco Salviati. perdait comme un frère. Il le suivit a
article ci-après ). Le car- Rome, se livra aux mêmes études
iuti s'était retiré dans le et adopta les mêmes principes. Tou-
.uEijstëre de Porto, à Ra- tefois il se montra peintre plus cor-
rwjie, frappé d'apoplexie, rect , plus grandiose, plus animé que
it le j8 octobre i .553. Ses sou ami, qui l'a célébré comme le
D<poité> a Ferra re, furent plus habile professeur que Rome eût
*n* le même tombeau qui de son temps. Il exécuta une quantité
rrux du <ardiii.il Hippoly- de grandes compositions dans les pâ-
li m li cathédrale de celte lais Fainèse,de Riccio, à la Chau-
le tomr iv des Elo^j degV celle rie, à Saint- Jean décollé , et ail-
rtcani ;. A— g — s. leurs. 11 aimait à couvrir les muraille*
ATI ( Hfbnabd ) , cardi- de vastes sujets d'histoire à fresque.
di prècetlent , ne a F lo- il déployait , dans ces diverses pro-
n le* dernières années du duclions , une fécondité rare , une
r. entra jeune dans l'ordre richesse et une magnificence d'ar»
tt t'éuut Mgnalé pardi- chitecture peu communes, joignant
alitions contre les Barba- à la rapidité de l'exécution la pro-
met successivement prieur fondeur de dessin, quoique ses fi-
r . prind-prieur de Rome, gures soient parfois un peu trop gran-
de ni des galères de la re- des. Les Entailles et le Triomphe de
u nom tut la teneur des Camille, qu'il a peints dans le salon
Il ruina Tripoli, détrui- du Palais- Vieux à Florence, sont
:« qui bordaient le canal un ouvrage plein de génie, et dont
i. t'trprit Coron et Modon, il semble qu'un habile antiquaire ait
l.iree. ri ravagea l'île de dirigé tout ce qui tient aux armes,
il ranima un grand nom- aux costumes et aux usages de l'an-
ivci. Avant quitté l'oidre , cieiiue Rome. C'est le meilleur de
jtM-r lVf.it rrclcsiasiiquc, tous ceux que possède aujourd'hui
FraiK< la reine Cillicrme sa ville natale. Toutefois on y cite
*. *.i p.irpire, qui le nom- encore avec éloge U Déposition de
-«i.ier aumônier ; et sur la croix , que l'on voit dans l'église de
■!• Je. m ^ Salviiti, sim fie- S tinte - Croix. Il aimait à traiter
«Lîcnir.f u rï|7 . l'etr. lié ce sujet, et il l'a répété dans le
rfrwiul. H f'il . eu iVj-, palais l'aiibli , à Rome , dans IV-
i. .îes -lurli-rgé aiix riais- gl»c du Corpus Ihnnini , à Wni-
t i riiviurur.Crré c.irdiiial se, et dans quelques galeries par-
ne Hie IV , en rrfii , il tieiilicres , où Ton rencontre a>scr.
l itî
i\i SAL SA!
fréquemment aussi de ses Saintes- an couronnement <
Familles et de ses Portraits. Le pla- C6me l'r. , grand t
fond octogone du palais Grima ni, où Nu miné chevalier :
il a TcpnseMi V Histoire tte Psycliê, taire de Saint Élit
est surtout célèbre ; et Vasati n'a nonca l'éloge dans u
pas craint d'avancer que c'était le rai , tenu à Pisc , en
plus bel ouvrage qui existât dans de par le granJ-du
tout Venise. On reconnaît l'ami à cet diflcrcMS travaux
éloge; cl quoique ces tableaux aient viaii la réputatior
de grandes beau tes , que la compo- ne méritait que ccll
silion en soit bien entendue et ornée II avait trouvé mo
de beaux paysages , la beauté de scr cinq Discours i
Psyché n'a rien qui puisse la mettre un Sonnet de Pet rai
au niveau des chefs-d'œuvre du Ti- plus maintenant, ci
tien et de Paul Veronése. Venu eu jours de suite sur li
France, Salviali y fut peu coûté , à Garzia de Mcdiris , i
cause de la causticité de sou esprit, éteinte à l'âge de q
et de la singularité de son carac- premières correctio:
1ère ; et malgré son savoir , ses ou- camérou de ltoccac
vrages sont moins recherches que fait ni les casuisle:
ceux de ces deux derniers peintres , gués , une seconde c
moins savants que lui dans le dessin , soluc, et ce fut au cl
mais coloristes bien plus habiles. 11 qu'elle fut confiée p
avait peint, pour l'église des Cèles- François I". Son
tins de Paris , une Déposition de en i58a, à Venise,
Croix , et pour la chapelle des Flo- rence la même ann
renttns a Lyon , l'Incrédulité de éditions furent exée
saint Thomas. Le Musée du Louvre sienne, à un petit in
Sosscde deux tableaux de ce maître , des autres. On prenc
ont l'un représente Adam et Eve sèment pour un su
chassés du Paradis terrestre ; et dam ce travail est a
l'autre Y Incrédulité de saint Tho- de Salviali : les lien
mas. Salviali mourut à Florence, na, sans nécessite*,
en i563. P — s. rectiou; les chance;
SALVIATI (Lbonjrd ) , nhilolo- pressions, les additi
gue italien, de lamêmrl'jmillequr les mit, les noms de pa
cardinaux précédents, naquit à Flo- de personnes chai
rence, en i54o.GonGcauxsoinsdo ment, les phrases
Ben. Varchi,ilGtdetelsprogrès, qu'à queeset Interpolée*,
vingt-six ans un lecrtit digne de pré- pect pour les butin
sider l'académie florentine, dont il mandât aucune iiv
devint l'un des plus fermes appui». I ■ ■ •■<■ -!o
Ses confrères le alunsireut souveot '
comme interprète de leurs souti-
ments dans des occasions soleiimi
les. Cest 1a voix de Salvi"' ■»'«■
a 4*
SAL
frétpemment aussi de ses Saintes-
Familles et de ses Portraits, Le pla-
fond octogone du palais Grimani, où
il a représenté V Histoire de Psyché,
est surtout célèbre ; et Vasari n'a
pas craint d'avancer que c'était le
plus bel ouvrage qui existât dans
tout Venise. On reconnaît l'ami à cet
éloge ; et quoique ces tableaux aient
de grandes beautés , que la compo-
sition en soit bien entendue et ornée
de beaux paysages, la beauté de
Psyché n'a rien qui puisse la mettre
au niveau des chefs-d'œuvre du Ti-
tien et de Paul Veronèse. Venu en
France, Salviali y fut peu goûté , à
cause de la causticité de son esprit,
et de la singularité de son carac-
tère ; et malgré son savoir , ses ou-
vrages sont moins recherchés que
ceux de ces deux derniers peintres ,
moins savants que lui dans le dessin ,
mais coloristes bien plus habiles. Il
avait peint , pour l'église des Cèles-
tins de Paris , une Déposition de
Croix , et pour la chapelle des Flo-
rentins à Lyon , V Incrédulité de
saint Thomas. Le Musée du Louvre
possède deux tableaux de ce maître,
dont l'un représente Adam et Eve
chassés du Paradis terrestre; et
l'autre Y Incrédulité de saint Tho-
mas. Salviati mourut à Florence,
en i563. P — s.
SALVIATI (Léonard ), philolo-
gue italien, de la même famille que les
cardinaux précédents , naquit à Flo-
rence, en i54o.ConGé aux soins de-
Ben.Varchi, il ût de tels progrès, qu'à
vingt-six ans on le crut digne de pré-
sider l'académie florentine , dont il
devint l'un des plus fermes appuis.
Ses confrères le choisirent souvent
comme interprèle de leurs senti-
ments dans des occasions solennel-
les. C'est la voix de Salviati qu'on
entendit aux funérailles de Varchi ,
SAL
au couronnement et a la
Corne Ier. , grand duc de
Nommé chevalier de l'on
taire de Saint Etienne, i
nonça l'éloge dans un chap
rai , tenu à Pise , en 1 5n i ,
dé par le grand-duc lui-n
différents travaux acautn
viati la réputation aor
ne méritait que celle de di
Il avait trouvé moyen d<
ser cinq Discours ou Lez
un Sonnet de Pétrarque qi
plus maintenant, et de p<
jours de suite sur les verti
Garzia de Médicis , dont la
éteinte à l'âge de quatonu
premières corrections fait
caméron de Boccace n'ay
fait ni les casuistes ni le
gués , une seconde correeti
solue, et ce fut au chevalic
qu'elle fut conGée par le j
François Ier. Son éditic
en 1582, à Venise, repai
rence la même année. Tr
éditions furent exécutées <
sienne, à un petit intervall
des autres. On prendrait ce
sèment pour un succès;
dant ce travail est une tac!
de Salviati : les licences qu
na, sans nécessité, dans
rection; les changements,
pressions, les additions qu
mit, les noms de pays , de
de personnes changés a
ment, les phrases altéré
quées et interpolées , sans c
pect pour les bonnes ma
mandât aucune de ces vi
voilà ce que des auteurs {
procheut à l'audacieux re%
second travail , fait à foc*
premier , fut plus utile po
gue, et plus glorieux ponr
ce sont ses Awertimenti k
SAL
lesquels il lire du Déca-
les les principales règles
écrire. Personuc n'avait
er son édition de Bocca-
lent , dit Àpostolo Zeno,
en avait été charge' par
ïc : ou eut moins de res-
tes Aivertimenti , qui va-
ux. Ils furent vivement
ar un Polonais, nommé
ixzoni , dont ou ne cou-
urs uuc quelques poésies,
certain Antoine Corsuto ,
m , la patrie et le mérite
ont également inconnus,
ind tort que Salviali s'est
jeux de la postérité, c'est
et l'aigreur qu'il mit dans
» avec le Tasse ( Voyez
ien ) , contre lequel il fit
l'académie de la Crusca,
tait âne de naître. L'aca-
ara aepui* son injustice :
i vécut pas assez pour rc-
a sienne. IJ eut le malheur
ter dans deux nouveaux
riiés l*nn sous le faux nom
Fioreiti da Vernio, et l'au-
ra nom académique d'/i»-
Ce dernier écrit, dédié au
«se, fut composé à Fer*
alviati, toujours pauvre,
lans l'espérance d un éta-
! avantageux. Les voies lui
éparées depuis long-temps
réuire du duc , et par le
rini, l'auteur du Pastor
aison funèbre du cardinal
jte, que Salviati mit au
icncc, décida le succès de
offices. Alphonse l'appela
lui , avec un traitement
». L'éloge funèbre d'un au-
dc b maison d'Eite, qu'il
dans l'académie de Fer
ngaenter son crédit 9 et de*
er u fortuu*. Il saisissait
SAL a43
toutes les occasions pour acquérir
les bonnes grâces du duc et la fa-
veur des nobles ferra rais : c'esf
peut-êlre dans ce but qu'il se mit à
defeudre et à exalter l'Arioste, leur
compatriote, et à censurer et à dé-
primer le Tasse , prisonnier, mala-
de, et qu'il savait bien avoir des en-
nemis dans cette même cour iju'ii
immortalisait pir ses vers. Salviati
n'obtint pas cependant tous les avan-
tages qu'il s'était promis : après
être resté quelques mois à Ferra re ,
il revint à Florence , où il fut au
teint d'une maladie que le chagrin
rendit mortelle. U languit pendant
un an , dont il passa les derniers
mois dans un couvent de Camaldu-
les , ou un religieux , son intime
ami , l'avait fait transporter. Il y
mourut , au mois de septembre 1 589,
avant d'avoir vu terminer la réfac-
tion du grand Vocabulaire, dont il
avait été l'un des premiers et des
plus zélés collaborateurs. Ses ou-
vrages sont : 1. Orâzione nella
morte di Don Garzia de' Medi-
ci, Florence, i56i, in-4°. U. Orâ-
zione nella quale si dimoura la
fiorentina favella ed i fiorentini
autori , essere a tut te le altre lin-
gue, ed a tutti gli altri scrittori di
gran lunga superiori, etc. , ibid. ,
i5t>4 , in-4°. H suffit de lire ce ti-
tre , que nous avons même abrégé
pour juger de l'extravagance d'un
pareil thème. III. De dialoghi
(Tamicizia libro primo , ibid., 1 56 { ,
in*8°. Ce premier livre devait être
suivi de nouveaux dialogues que
l'auteur n'eut pas le temps de com-
poser. IV. Orâzione nella morte
di Micltelagnolo Buonarroti , ibid. ,
l56i, iu-4°. - rare. V. Orâzione
funerale dette lodi di Benedetto
' rarchi % ibïd. , if>65,in-4°. VI. /I
Granchio , con gl'iniermcdii di
i6„
•>44 S AL
Bernardo de' NerU9 ibid. , i566,
in 8°. C'est une comédie en vers ,
ainsi appelée du nom d'un valet in-
triguant. Elle fut représentée à Flo-
rence , devant les académiciens de la
Crusca, Tannée même du consulat
de Léonard Salviati. VU. Orazione
intorno alla coronazione di Cosi-
mo Medici , gran duca di Toscana ,
ibid., 1570, in-4°. VIII. Orazione
funeraU recitata nelV esequie di
Cosimo Medici , gran duca ai Tos-
cana, ibid. , 1574 , in-4°. IX. Cin-
que ûzioni sopra il Sonetto del Pe-
trarca : Poi che voi et io più voir
te abhiam provato, ibid., 15^5,
in-4°. X. Degli awertimenti délia
lingua sopra 'l Decamerone , xer.
vol, , Venise , 1 584 * in-4°- ( , ) > ct
ac. vol., Florence, i58ô,in-4°. H*
furent réimprimés à Naples , en
17 ia, par les soins de Laurent
Ciccarelli. XI. Il Lasca, dialogo,
etc. , Florence , 1 584 > in -8°. , ra-
re. Cet ouvrage ne porte pas le
nom de l'auteur; mais il est généra-
lement attribué à Salviati. XII.
Dell' Infarinato accademico délia
Crusca : risposta aW apologia di
T. Tasso, ibid., i585, in-8°. XIII.
Orazione funerale délie lodi di
Pier Vettori , ibidem , 1 585 , in-4°.
XIV. Considerazioni di Carlo Fio-
retti , sopra ad alcune dispute die-
tro alla Gerusalemme , etc. , ibi-
dem, i586, in-8°. On croit assez
généralement que , sous le nom de
Fioretti , s'était caché Salviati, son
véritable auteur. XV. Orazione dél-
ie lodi di donno Alfonso d'Esté ,
Ferrare, 158T, iu-4°. Elle fut pro-
noncée devant l'académie de Ferrare.
XVI. Lo 'Nfarinato seconda , ris-
{ 1) On trouve , à la fin de en rolumc f doux* ver-
fttoM différente* dr la rf. Novell* de Doccacr ,
m divers pttnii ru difttectef dltelle, outre l'ori-
ginel toscan.
SAL
posta al libro di Camillo À
ni, etc., Florence, i588
XVII. La Spina, Ferrar
in- 8°. Cette comédie en pr
une jeune fille, ainsi nom
P héroïne, fut publiée après
de l'auteur, par les soins
Baptiste Olgiati. Le Grat
Spina y et le dialogue de
zia furent réimprimés en
Florence , en 1606, in-8°.
torze premières Orazion
viati , parmi lesquelles 1
celle que l'auteur comp
l'ordre de Saint Etienne
réunies par Razzi, en un :
roc , et réimprimées à Fie
1575 , in- 4°. Dans un ave
ajouté à cette édition , l'i
Junte prenait Pengageme
le public, de donner bi
édition soignée de la Tradi
tienne de la Poétique d'i
laquelle Salviati avait em
torze ans de travail. Il est
ter qu'il ne se soit pas a
cette promesse ; car une p
manuscrit, d'après les
ments donnés par Pabb
premier bibliothécaire d
gliabechiana , paraît s'él
Voyez son Mémoire insé
Actes de l'académie iu
1, part. 2. A la fin de la
des Annales de Tacite , 1
Dati ( Florence , 1 58a , 1
lit un Discours de Salvi
problème historique : Po
il facile à Rome de dev
et lui fut-il impossible a\
la liberté quand elle Ve
Poggiali avait rassemblé
des poésies inédites du
tour, qu'il se proposait de
dont il a donné quelques
le tome icr. , p. 349 de J
testi di lingua stampat
346
SAL
Hypacc , tant en son nom qu'en ce-
lui de sa femme et de sa fille , pour
justifier leur résolution de garder la
continence. Il avait composé un
Traité de V avantage de la virgini-
té; un Poème ( Hexamcron ) sur la
création ; un Commentaire sur le li-
vre de l'Ecclésiastique ou celui de
rEcclésiaste;et enfin des Homélies,
dont Gennade avoue qu'il ne savait
pas le nombre ( De script, eccles.,
chap. Ô7 ). Le style Je Salvien est
élégant et orné, mais diffus et par-
fois affecté. Le Recueil de ses OEu-
vres a été publié, pour la première
fois , par J.- Alex. Brassicanus , Bdle,
Froben , 1 53o , in - fol. L'édition de
Rome, Paul Mauuce, i564, in-fol.',
est rare et recherchée. ( F. Maxime ,
XXVII , 583 ). On fait encore quel-
que cas des éditions publiées par Pi-
thou, Paris, i58o, in - 8°., et par
Conrad Ritterhus, Aldtorf, 1611,
même format; mais la plus belle et
1* meilleure de toutes est celle qu'a
donnée Baluze, et dans laquelle il
a réuni les Opuscules de saint
Vincent deLerins, Paris, 1684, in-
8°. (1) Nous avons deux Traduc-
tions estimées des Œuvres de Sal-
vien y par le P. Amable Bonnet , de
l'Oratoire, Paris, 1700, a vol. in-
12; et par le P. Mareuil, jésuite, ib.,
1734, in- 12. Outre les Prolégomè-
nes des éditions de Kitterhus et de
Baluze, on peut consulter les Mém.
de Tillemonty xvi , 181, et Vffist.
litt. de France , n , 2 1 7 -35. W— s.
S AL V INI ( l'abbé Antoue-
Marie ) , littérateur italien , naquit
à Florence, en i653. Destiné de
bonne heure à la profession d'avocat,
il se rendit à l'université de Pise,
pour y étudier le droit, et prendre
-flèâ
1) Let deax «diliuiu doumrci par BaluM, en
a H i6Gg, «ont moins ettùafa.
SAL
les degrés de docteur. Mai
tour à Florence , il témo
éloignement pour le ba
ses parents lui permirent <
aux études philologiques
l'occupation de sa vie. N<
fesseur de grec, à l'âge de
ans, il entreprit un grand
traductions,dans lesquelles
se montrer un interprète I
fut qu'un traducteur barbs
tant également sur la fami
avait acquiseavec les ancie
et sur la parfaite connais;
proprelangue , il se flatta *
taire passer dans des vers
beautés sublimes des plus \
dcles de l'antiquité. Mais
de verve et d'imagination
des traductions qui n'ont
tique que le nom , et doi
sont un démenti formel
ccur et à l'harmonie de
italienne. Un reproche ci
grave qu'on est en dr<
adresser , c'est d'avoir en
temps et son talent à dé
poésies de Catulle , ainsi q
tiedes fables de Phèdre, pc
ner des Traductions grec
personne ne s'avisera de li
de composer des ouvrages
qui eussent été plus utile
en excepte ses nombreuse
tions du grec , du latin , et
français et de l'anglais , un
bre d'éloges , et les notes
enrichi les écrits de plusiet
italiens , il ne nous reste c
gable plume de Salvini,
ques mauvais Sonnets , le:
et les Proses récitées aux
des Apatisti et de la Cru
quelles il appartenait , et d
devenu l'oracle. Chargé, p*
frères , de travailler à la
tion du Vocabulaire de la I
SAL
1 eut aussi la permission
wter des exemples tirés de
res ouvrages : distinction
e qu'honorable pour un au-
QL Gc'oéralemenl estimé et
rses qualités et son savoir,
échapper aux critiques de
chi , de Fontanini , et sur-
îrgardi, qui, dans ses Satires
ions le nom de Settano , le
ambitieux et d'adulateur.
le longue vie , entièrement
ï à la retraite et à l'étude ,
lourut à Florence le 1 7 mai
s ouvrages sont : I. Dis-
mdemici, Florence, i6q5
est par erreur que les aca-
1 de la Crusca ont cité cette
immeélant de 1 696. Ce n'est
«mière partie, qui cootient
ours sur des questions pro-
ir l'académie des Apatisti.
ide partie , imprimée en
1 contient autant que la pre-
: U troisième, qui ne parut
13 , se compose de quarante
ours, suivi* des Traductions
wi d'Épiclète , du sixième
V ies des philosophes de Dio-
rce, et de deux Discours de
I. Délie lodi di Benedetto
, ibH., 1709, in-4°. Cet
: aussi partie des Vile degli
Uustri ir. pari. III. Délie
ntonio Maghabechi, ibid.,
1 fol. , inséré dans le tome 1
ageci-Jessuscitc. IV. Prose
, rtcitate-ntUC accademia
usca, ibid., 171 5, in- 4°-
cm 1ère partie contient 10
, 56 Leziomi , et 3 Cicalate.
artie, imprimée en 1735,
4 1 Leziom , outre uo Dis-
Btanc hitâ v tar on Sonnet de
V. Prute Mcre.ibid., 17 iG,
a pourrai! umudérerce vo-
nnck 3*\ ia Prose tos-
SAL 247
cane , et il mériterait d'être cité
comme les précédents. II contient 20
Oraisons , et autant de Sermons. Les
Proses Toscanes sont d'un style plus
correct que les Discours. VI. Deuelo-
di di Piero Andréa Forzoni Accolti,
ibid., 1720, in-4°. VIT. Sonetti,
ibid. , 1 728 , in-4°« , avec le portrait
de l'auteur. Le chanoine Moreni a
publié un autre Recueil de Sonnets
inédits de Salvini, en i8?3, in- 4°.
VIII. Teocrito, tradoito in versi,
Venise, 1717,^1-12, avec quelques
fragments de Bion et de Idoscnus.
IX. Senofonte Efesio , gli amori di
Abrocome e aAnzia , Londres ,
1723, in-12, édition surveillée par
Paul Rolli. Dans le même volume :
Cicalata soprauna curio sa statuett*
di bronza. X. Omero, V Iliade, VO-
dissea , la Batracomiomachia e gl'
Inni, Florence , »7*3, 2 vol. iu-cK
XI. Addisson, il Çatone , tragedia ,
avec le texte , ibid. , 1725 , in-4°.
XII. Persio , le Satire, traduite in
verso Toscane , ibid., 17*6, in*4°-
Dansla Préface de cette Traduction,
l'auteur dit en avoir préparé une au-
tre desOEuvres de Virgile; die n'a ja-
mais été publiée, lien existe à Floreu
ce deux copies, qui ne vont pas au-delà
du vme. livre de l'Enéide. Elles con-
tiennent aussi la version des Bucoli-
ques et des Gcorgiques. XIII. /. Ca-
saubono , délia satirica poesia de'
Greci , e délia salira de* Romani,
tradoito dal latino , e i£ Ciclope
<f Euripide trad. dal greco , ibid. ,
1728, tn-4°* XIV. OppianOy délia
pesca e délia caccia, trad., ibid. ,
1728 , in-8°. Dans cette clitiou ,
dédiée au prince Eugène de Savoie ,
Salvini emploie , pour la première
fois , sur PO et TE, l'accent circon-
flexe , qu'il aurait voulu introduire
dans la langue italteune, pour en
marquer V exacte prononciation aux
3*8
S AL
étrangers. Le Truste avait eu la mê-
me idée. C'est la seule traduction ita-
lienne des poèmes d'Oppien. XV.
Lamentazioni di Geremia , trad.
da Menzini,c riformata dalV ebraï-
co , ibid. , 1 708, in-4°« Mcnzini n'a-
vait traduit qu'une partie des Lamen-
tations de ce prophète; Salvini a fait
le reste. XVI. Anacreonte trad. in
verso UaUano , Venise , 1736 , in-
4°. On a réuni dans ce volume les
traductions de Corsini , de Régnier-
Desmarets , de Marchetti et de quel-
ques anonymes , outre les deux ver-
sions de Salvini. XVII. Esiodûy Or-
feo e Proclo , poésie ed inni , trad. ,
Padoue, 1747» in-8°. > publié par
Zanolini. XVIII. CalUmaco , inni ,
trad* , Florence , 1 763 , in-8°. , suivi
du poème de la Chevelure de Béré-
nice, trad. en un nombre égal de
vers grecs. XIX. Nicandro , le tria-
che , owero degli animali veîenosi ,
e gli alessifarmachi , ovvero con-
traveleni, trad. , ibid. , 1 764 , in-8°.
XX. Coluto , (7 Bapimento tTEle-
na> trad., ibid., 1765, in-8°. XXI.
Arato , i Fenomeni , ovvero le ap-
parenze, ibid. , 1 765 , in-8°. XXII.
Museo grammaticô , le cose di Ero
e di Leandro, trad. , ibid. , 1765,
in-8<>. XXIII. Trifiodoro Égizio ,
la presa di Troja , trad. , ibid. ,
i7G5,in-8°.XXIV. TeognideMe-
garese Siciliano , Sentenze elegia-
che ; — Focilide , Poema ammoni-
torio; -? Pittagora, i Fersi d'oro ,
trad. , ibid. , 17OG, in 8°. Ce volu-
me et les six précédents ont été
publiés par Baudini. XXV. Luciano,
il Podacroso, trad. dans le premier
volume des Opuscoli inedili de9 ce-
lebri autori toscani , publiés par
l'Ab. Fiacohi, ibid., 1807,^1-8°.
Il reste encore plusieurs traductions
inédites de cet infatigable auteur,
dans la bibliothèque Maruccllia-
SAL
na , à Florence. On peu
le Catalogue dans l'ouvras
eiali , intitulé : Série d
lingua , tome 11 , pag. 6
a donné aussi les Tradu
l'Art poétique de Boilea
la vie de saint François
par Marsollier ; ainsi qu
nombre de Notes et de
taires sur des auteurs ita
que Berni , Buonarotti
Giovanni Fiorentino , Gra
etc. On trouvera d'autres
rites sur sa vie, et ses
dans La mi : Memorabilia
i€r. ; — Grannacci; —
Arcadi illustri , part. v. -
Fitœ It al., tome xv ; — et
gV illustri Toscani, tou
deux frères , Jean Philipp
Peruzzi-Bindo , ont écrit <
loge de Salvini : le preu
l'académie de Florence , <
pour celle des Apatisti.
SALVINI (Salviwo;
précédent , naquit à Flo
1O67 ; après avoir achevé
à l'université de Pise, il se
goût , à tout ce qui poui
bucr à éclaircir l'histoire li
son pays. Reçu membre <
mie de la Crusca , il justiG
qu'aucune publication de 1
vait déterminé , en faisa]
les F asti consolari , ouvr
d'érudition et de notices il
les premiers travaux de !
Florentine. Salvini était oc
tre en ordre les matériaux 1
pour une nouvelle Histoir
de sa ville natale , lorsqu
chanoine de la cathedra
rence, il se fit un devoir d<
d'abord à l'illustration du
(1) I) en laiwa atuu pour )*i S+tirt
Rom : iiiuU ellt-c ue parurdkt uu'apr
S*lviui ( Voy, R<*A.)
5AL SAL a4<>
onoré de ses suffrages. Re- nuateur. II. Componimenli ppetici
rmr lors a toute antre occu- toscani , ibid. , 1750 , in-8°. Ce Rc-
compulsa les archives , et cueil est formé moitié de Sonnets de
la un grand nombre de titres Salvini, et moitié des poésies de
, qu'il destinait à la compo- Casa régi , autre académicien de la
'un ouvrage consacré à la Crusca. Gori , qui en a été l'éditeur ,
plusieurs personnages mar- 7 a joint une savante préface. III.
jui, à différentes époques , DeUe lodidi Giovan G osions 7°.,
ipparteuii à cet ancien et fa- granduca di Toscana , orazione
a pitre. Surpris par la mort, funcrale, ibid. , 1738 , prononcée
ne put mettre la dernière devant l'académie de la Crusca. IV.
re travail , dont le cha- Vita del Itedi , dans le premier
•enfin est resté dépositaire, volume des Œuvres de cet écrivain,
guide sûr de chronologie , imprimées à Venise , 171a, in-4°-
iphie et d'histoire : et La- V. Prefazione e note alla cronica
ni , Mchus, eu ont beaucoup di Buonaccorso Pitti , dans l'édi-
Salviui écrivait sa langue tion de Florence , 1720 : dans le
int de pureté que sou frère : Discoins préliminaire , Salviui rap-
eme que celui-ci lui soumet- porte les titres de plusieurs ancien-
Écrits avant de les livrer à nés Histoires et Chroniques de Flo-
ion , s'en rapportant entiè- rence , inédites et peu connues. VI.
son autorité et à son goût. Vite di Lorenzo Mapalotti , et di
ce mérite qu'il dut Thon- Benedetto Afi£&onicci,dans IcGtor-
tre plusieurs fois élu cen- nale de' letterati tTItaUa. Ces bio-
ronvul , et même archi- graphies sont les seuls fragments
e l'académie de la Crusca , imprimés qui nous restent du grand
ait un des membres les plus ouvrage que Salvini se proposait
its. Son nom avait retenti d'écrire sur l'Histoire littéraire de
» 1rs bois de \\-ircadiay Florence; on les doit à Àposlolo 3Çf-
lelle il composa des Eloges no , qui les inséra dans ce journal.
v II ne reste, de ces derniers. On trouvera d'autres renseignements
cueil de Sonnets , que Gori sur Salvini dans le quatrième volu-
u avant ta mort de l'auteur, me des Elagj deçli uomini illustri
! 29 novembre 17/11. 1/aca- Toscani , et dans l'Éloge de Peruzzi ,
? la Crusca se rassembla en inséré dans le tome 11 des Memorie
traordinairc, pour entendre di varia erudizione délia società
récité par Bindo Penizzi. Un Colombaria% dont Salvini fut l'un
j»e bien plus éclatant de l'es- des fondateurs. A — c — s.
t Silvini jouissait auprès de SALVINO Degli Abmati , qu'on
•res , fut la distribution qu'on s'accorde assez généralement à regar-
médaille frappée à sou efli- der comme l'inventeur des lunettes ,
r même que les derniers hou- naquit à Florence . vers le milieu du
demi que s lui furent rendus, treizième siècle. Sa famille, qui avait
ui : I. Fasti ctmsolari delV plusieurs fois joui des honneurs du
ta Fiorentinu , Florence , priurat, habitait sur la paroisse do
-.{"•; ouvrage très -esti nié , Sainte-Marie Majeure, où ou lisait
enterait d'avoir un conli- l'épi U plie suivante : Qui diacc
?5o SAL
Sajpino d'Armato degV Armati
ai Fit. inventor degV occhiali.
Dio gliperdonila peccata. Anno d.
mcccxvii. Ce monument a dispa-
ru; mais del Migliore, qui en a
rapporté l'inscription dans son ou-
vrage intitulé : Firenze iUustrata,
assure l'avoir tirée d'un ancien Sé-
pukuaire mss. , dont il était le pos-
sesseur. Ce sont là tous les souvenirs
que sa patrie a conservés d'un si utile
citoyen : ils peuvent suffire pour sa
personne ; mais ils ne sont pas as-
sez pour sa découverte. Les anciens
n'ont pas connu l'usage des lu-
nettes : la langue latine n'a pas un
seul mot qui puisse en faire soup-
çonner l'existence. Ocular, ocutare,
ocularium , dont les Italiens ont
formé occhiali , expriment ce qui ,
dans la basse latinité, reçut le nom de
visorium , c'est-a-dire , les ouver-
tures pratiquées dans les casques pour
frayer un passage à la vue. Faber
ocularius et oculariarius , qu'on lit
sur quelques vieux marbres , se rap-
portent à l'art de préparer des yeux
pour les statues. Nous répondons à
ceux qui trouvent dans un vers de
ftaute un argument invincible , en
faveur des anciens , que la décou-
verte leur appartiendrait tout entiè-
re si cet auteur avait dit comme
on l'a prétendu :
VUro ctdo , mmmm est contpicilto mi.
Mais les plus savants commenta-
teurs de Plaute , entre autres Pa-
reils, s'accordent à regarder ce vers
comme une interpolation des co-
pistes. II n'existe pas dans les an-
ciens manuscrits, et ce qui dépose
en outre contre lui , c'est son im-
{ Perfection ; car il lui faudrait une syl-
labe de plus pour former un vers
iambique trimètre, ou un sénaire
nypercatalcptique. La découverte
SAL
des lunettes peut être pL
l'année ia85 , d'après i
gnage du P. Giordano de
qui, dans un sermon ;
23 février 1 3o5 , devant 1
Sainte-Marie Nouvelle , à 1
dit qu'il n'y avait pas enc
ans que l'art de faire de
avait été inventé. C'est à - ;
de la même manière que
Fra Bartolomeo da San C
l'auteur des Ammaestram
antichi , dans une chroniq
vent de Sain te- Catherine
écrite vers la même ann
L'inscription funéraire d
degli Armati, établit positr
sa faveur une présomptioi
peut pas détruire, mais qu'
tant tâché d'affaiblir , en
sant un. rival dans la pers<
lexandre Spina , appartenu
me couvent de Sainte-Catl
il mourut, en i3i3. On ;
à l'article de ce religieux
blesse des arguments mis
par ses partisans pour ra
gli Armati le seul titre <
commande à la ^postérité
consulter, sur la même que
Manni, Trattato degli ot
naso , Flor. , 1738 , in-4°
di , Lettera intorno ail 1
degli occhiali , dans le ton
OLuvrcs , Venise, 174*
3°. Dali ( Charles ) , Ft{
ragionasi sopra Vinvenzi
occhiali da naso , dans le
Notizie degli aggrandim
scienzefisiclie , etc. , publi
gioni Tozzelti. (P'oy. Bi
180). A-
SALZMANN ( Frédee
rie), jardinier né en 1730
dans sa jeunesse, sou ai
magne , en Hongrie , en F;
Angleterre, en Hollande e
S AL
guerre de Sept- Ans , il fut
-e de l'année prussienne,
* auberge à Pyrmont. A la
nre, il cuira, en qualité' de
e la conr , au service de
, et mourut à Postdam,eu
lit un très-habile jardinier,
'attestent ses ouvrages ,
les titres : I. Pomohgia
le s fruits, Potsdam, 1774,
!•. II. Instruction sur la
e traiter y pendant toute
v végétaux potagers et
k épices , Berlin , 1781 ,
«. III. An des flollan-
erûr des végétaux pré-
., 1783, 1786, in-8«>.
aussi des Mémoires ins-
r le jardinage , dans les
la société de la Marche de
rg, dont il était membre. Il
:,en 1773, un plan du châ-
; jardins de Sans-Souci ;
ipagna la gravure d'une
en allemand et en fran-
in a été copié à Paru ,
fulien, qui n'en a point
itear. D — c.
[ A N N (ClRETIElt GoTT-
ititnteur, né en 1744 »
1 pasteur du village de
1 dans le pays d'Erfurt.
uivre la même carrière ,
1 1768, un pastorat très-
tohrborn , dans le même
toosa la très - jeune fille
confrères , et obtint . en
astorat a l'une des églises
'Erfurt.LesideVsdeKous-
I de Basedo w , qui mettait
iratique, frappèrent Salz-
lîvit leurs principes pour
de leurs propres enfants ,
aussi appelé a réformer
II quitta même, en 1 78 1 ,
il 9 pour enseigner la re-
âtdcr an culte dans le Ca-
SAL
a5i
meux philanthropinum de Dcssau
( Voyez Basedo w ). Il s'était déjà
fait connaître par ses Entretiens
pour les enfants et les amis des
enfants , et par son ouvrage sur les
meilleures méthodes Renseigner la
religion à V enfance. 11 avait lancé
une espèce de satire contre les abus
de la routine, et il avait appelé cet
écrit ironique le Petit livre des écre*
visses 9 1780. Il ne resta pas long-
temps d'accord avec ses confrères au
philanthropinum , et s'en retira en
I784,aûnde fonder, pour son
compte, une maison d'éducation d'a-
près son plan particulier. A cet effet,
il acheta la terre de Schnepfenthal ,
dans le pays de Gotha : le souverain
de ce duché lui accorda quatre mille
écus , ainsi que divers avantages pour
fonder son institution ; des amis le
secondèrent , et il parvint à former
une maison qui , dans peu d'années ,
vit réunis des enfants de divers pays
de l'Europe , et qui subsiste encore.
D'habiles collaborateurs le secondè-
rent, tels que André, le naturaliste
Bechslein , le philologue Lenz , Glaz,
connu par ses ouvrages d'éducation,
et Gutsmuths qui mit , en Allemagne ,
la gymnastique en vogue. Lies écrits
de Salzmann contribuèrent beau-
coup à donner du crédit à son établis-
sement, qui compta plus de soixante
élèves , parmi lesquels étaient plu-
sieurs princes allemands. Il avait pu-
blié, en quatre volumes, ses Discours
religieux prononcés au philanthropi-
num de Dessau. Un livre qui eut plus
de succès, fut son roman sentimental
intitulé: Cari de Carlsberq, qui pa-
rut en six volumes, de 17Ô1 à 1785.
Étant à Schnepfenthal , 011 il avait
monté une imprimerie, il fit pa-
raître successivement plusieurs ou-
vrages d'éducation , tels que son Li-
vre élémentaire de morale , Recueil
25* SAL
de contes assez intéressants. Tous les
ans , il entreprenait , avec ses élèves ,
de petites excursions dans les pro-
vinces d'Allemagne , et en publiait
ensuite des relations, destinées à
la jeunesse. Ces excursions n'étaient
pas le seul amusement qu'il procu-
rât à ses élèves: il avait institué ,
pour eux , des ordres , ainsi que des
fêtes où l'on célébrait les productions .
de la nature; il y avait la fête des ce-
rises , celle des pommes de terre, etc.
La gymnastique jouait un grand rôle
dans son établissement ; et quand il
voyageait avec sa petite troupe, tout
le pensionna tétait en uniforme rouge,
ce qui ne laissait pas de frapper les
habitants des provinces qu'il visitait.
Cette espèce de charlatanisme lui at-
tira des enfants de diverses contrées
de l'Europe. D'un autre coté , les
hommes sages trouvaient qu'il y a-
vait trop d'art dans son système d'é-
ducation en apparence si simple, que
la gymnastique ne méritait pas l'im-
portance qu'il lui donnait, et que la.
paternité de l'instituteur était plus ap-
parente que réelle. Ayant six tilles, il
les maria toutes à ses collaborateurs ;
deux de ses (ils furent également ses
coopérateurs, en sorte que cette nom-
breuse famille se voua tout entière
a l'instruction. Schnepfenthal pros-
péra jusqu'aux guerres de Buona-
Ï tarte en Allemagne : à cette époque
'engouement était passé; les mal-
heurs de l'Allemagne influèrent aussi
sur l'établissement; en 1809, il n'a-
vait plus que trente-six élèves. L'an-
née suivante Salzmann perdit sa
femme , ne fit plus que languir , et
mourut le 3 1 octobre 181 1 , à l'âee
de soixante-huit ans. Il est sorti de
Schnepfenthal beaucoup d'hommes
distingués; cependant les études clas-
siques n'y ont jamais été solides.
Les descendants de Salzmann diri-
SAL
gent encore la maisc
ouvrages cités plus
blia , en 177a , le
Thuringe , feuille ]
eut beaucoup de succè
sentimental , intitulé
Terre , et un grand n«
sur l'éducation. Son
sentimental lui attirai
sarcasmes ; cependai
sentimentalité fort in
la Notice sur Salzni;
Î>ar Ausield , son ge
'extrait a été inséré d
du département de l
décembre 181 3, iv,
SAMAH (Al) b£
Khaulany , sixième
verneur arabe de l'Es
khalifes d'Orient , ]
déjà une partie de l'ar
fut choisi par le kha
l'an 1 00 de l'hég. ( 7
pour remplacer Al H.
exactions et la tyranr
disposé tous les Mu:
Péninsule. A des taie
pour la guerre , Al- S
de grandes connaisse
ni?tration. Il embelli
attira lessavants. Il pc
régla les impôts ju<
traires , et contint 1
leur assignant une pa
parcourut les diflVre
confiées à son autoril
renseignements qu'il
composa , pour le kl
cription complète de 1
les rapports de la to
la population , de l'a
impôts, de la minéral
qu'il eut , par ses b
la tranquillité dans 1
dédaigna de dispute]
les forteresses qu'ils 1
les monta gues des .
SAM
Jouir par l'espoir de con-
i belles plaioesdcla France,
lit les Pyrénées, fortifia les
«tes Musulmans possédaient
(«iule Narbonnaise, subjugua
tap depuis Carcassonne jus-
i!ouse,et mit le siège devant
icienne capitale des Wisi-
I était à la veille de la pren-
laut , lorsque Eudes , prince
jien , duc souverain d'Aqui-
rrourut au secours de la pla-
tine armée bien supérieure
les Maures ( Voy. KrnES ,
63 ;. La bauille fut terrible :
ib j Gt des prodiges de va-
kis un coup de lance l'ayant
de dessus son cheval, sa mort
la défaite de ses troupes, dont
I nombre avait péri en dispu-
ctoire. L'auteur de cet article
oir démontré, dans la Conti-
de tari de vérifier les dates,
, que la bataille de Toulouse
lé 9 dzoulkadah 102 ( 11
1 , , et que la perte des Mu-
» ne put 7 être , à beaucoup
e trois cent soixante - quinze
9 m m es , ainsi que l'ont dit
acre et Anastase le biblio-
r. Al - Sa ma h avait gouverne
ne environ deux ans et demi.
Rabman qui avait ramené a
«e les restes de l'armée mu •
e, et qui n'était pas moins
ix soldats par sa bravoure
r sa libéralité , fut élu par eux
accéder à Al-Samah; mais,
s ioois après , il fut remplacé
ibiza, qui eut *ix autres succès-
\bd-cl-IUbman fut alors in-
pour la seconde fois , du gou-
lent de l'Espagne. Ce fut lui
net ra dans l 'intérieur de la
'.et qui fut vaincu par Charles*
, le 7 octob. 732, sur les bonis
/./iic, près de Tours, qu'il ve-
SAM
*53
nait de prendre, et non pas près de
Poitiers ( V. Abdl'bame, 1, 59). A-t.
SAMANI (Abou Ibrahim 1s-
ui£L al- ), fondateur de la célèbre
dynastie des Samanides , en Perse ,
était v suivant l'opinion commune ,
l'arrière- petit - Gis d'un certain Sa-
man, chamelier, puis chef de ban-
dits, comme son père, quoique, dans
la suite, des généalogistes , pour flat-
ter lej Samanides, aient fait descen-
dre le chef de leur race, deBahram-
Tchoubyn, l'on des'rois de la dynas-
tie Sassanide ( Voyez. B e h r a m-
TcnouBYif ). Açad , fils de Saman ,
quitta ce genre de vie, vint à Mé-
rou , et fut admis à la cour du kha-
lyfe Al Mamoun, qui résidait alors
dans cette capitale du Khoraçan {V.
Mamouw, XXVI , 4^3). Après le
départ de ce prince pour Bagbdad ,
les quatre fils d'Açad , recommandés
ar lui au lieutenant qu'il laissa dans
c Khoraçan, obtinrent de celui-ci,
l'an 204 de l'hég (819), les gou-
vernements de Samarkand , de Fer-
ganah et autres principales villes du
Mawar el Nahr ou Transoxane , et
celui de Herat , dans le Khoraçan.
Ils les conservèrent sous la dynastie
des Thahcridrs, qui, la première, fut
investie par les khalifes, du gou-
vernement héréditaire de la partie
orientale de l'empire musulman ( V.
Tuaher). Ahmed, l'un des quatre
f rires , survécut aux autres , et en
hérita probablement; car l'histoire
ne parle que de sa postérité, qui fut
nombreuse. Xascr, son fils aîné,
gouverna Samarkand du vivant de
son père. Après la destruction des
Thaheridcs ( Voy. Moiiammkd bfn
Thaueii ), il se rendit maître de Bo-
khara , et le devint alors de la Tran-
soxane entière, l'an u(m (87.5). Io
khalife Motamcd ( Voyez ce nom )
lui conféia le gouvernement près*
t
a56
SAM
Fables en vers , à l'usage du royal
séminaire Bassongado ( i ) ; d'abord
imprimées à Bilbao, puis à Madrid ,
1 787, a vol. in-8°. Saraaniego est ce-
lui qui, parmi les fabulistesjdes autres
nations , se rapproche le plus de La
Fontaine : ainsi reçut- il le surnom
de La Fontaine espagnol. Il a imite'
quelques fables d'Esope , de Phèdre,
du fabuliste français , de Gay et de
Moorc. Le plus grand nombre est
de son invention; et celles-là ont
un mérite réel : toutes se distin-
guent par la simplicité , la correc-
tion du style , la beauté des vers et
la grâce de la narration. Saraaniego
était membre des académies de sa
province et de l'académie royale de
Madrid. 11 mourut dans cette ville ,
en 1806. B — s.
SAMBIASI (François) , mission-
naire ,né , en 1 58a-, à Coscnza dans
le royaume de N a pi es, d'une famille
qui a produit plusieurshommes de mé-
rite, embrassa la règle de saint Igna-
ce à l'âge de vingt ans , et sollicita
de ses supérieurs la permission de se
consacrer aux missions étrangères. Il
s'embarquapour les Indes, en 1609,
et quatre ans après , fut envoyé à la
Chine , où il se distingua par un zèle
qui triomphait de tous les obstacles.
Lors de la persécution qui s'éleva
contre les Chrétiens, en 1620, il fut
conduit, avec la plupart de ses con-
frères , à Macao ; mais, au bout d'un
an , il rentra dans la Chine, et re-
prit, avec une nouvelle ardeur, le
cours de ses travaux apostoliques. 11
avait acquis une connaissance par-
faite de la langue chinoise, qu'il écri-
vait et parlait avec la même facilité
que sa langue maternelle. Possédant
(i ) Ratcongiufa , v*M]ii0,c'r*Ua-dirr qnr l'on n'y
rrrrvait tiw dru « li-vt* im « dan* la Va*n>t;i)e pr<t"
jtrtniiut îlttc, dont I* Navarrv dît |mr(ù-.
SAM
d'ailleurs les mathématiq
tronomie , il sut gagner l«
des principaux mandarins
vers 1637 , l'autorisation
tniirc à Nankin l'église c
que des furieux avaient di
de temps auparavant. Le
ayantfait une nouvelle irn
la Chine , et l'empereur
Ï>our ne pas tomber entre 1<
es mandarins élurent à
en 1644, HoungKouang
la famille impériale. Ce r
pereur revêtit le P. Samt
dignité de mandarin , e
comme ambassadeur à Ma
solliciter des secours des 1
H s'acquitta de cette comi
manière à justifier la coi
Houng-Kouang ; et la fa
l'honorait ce prince , ai
né à l'avantage du chri;
s'il eût vécu plus long-tec
1rs Tartarcs lui ôtèrent
trône avec la vie ; et 1<
biasi mourut lui-même,
à l'âge de soixante-sept at
avait seize qu'il était supéi
rai des missions à la Cuir
blié , en langue chinoise :
triplice , vegetalivd , se
spirituali, 2 vol. in-fol.
conservait un exemplair
bibliothèque de la sociéti
Il est encore auteur de d
Traites ; De somno.; de
Voyez Southvell , Bibl.scr
Jesu , pag. «252.
SAMBIN (Hugues), a
élève de Michel- Ange , na
jon, selon l'abbé ue Ma
non à Vienne, pour laquell
réclame , dans sa Bibiiolh
exacte , du Dauplùné. La
de ces deux villes conser
un assez bon nombre de s
ges , dont le style n'a poi
SAM
fcuU presque tous avec
ion gendre , honiincd'une
sommée dans la menuisc-
portail de l'église Saint-
\es petits dômes qui sur-
s trois a rca les , furent
les dessins de Hugues
lus- relief du jugement
*ou admire dans le même
st encore de sa main , et
ut en outre le plafond de
des comptes, les formes
; de Saint -Bénigne, et
le celles de l'église Saint-
lit hommage au comte
gouverneur de Bourgo-
Ohuvre de la diversité
dont on use en architec-
i , i J71 , iu-fol. Ce livre
eu le si* planches en bois,
rs et dessinées avec soin,
ans l'Êpitrc dédicatoirc
-V , le donne comme un
>raet une production hien
Unie pour l'<irt qu'il cul-
: p irait pas qu'il ait tenu
ni>i lui attribue , sous le
'enne* iVhoinnus et de
rnés de leurs bases , cur-
,*es , etc. , un livie qui
icn cire le même que le
F— r.
\s A \" l\ AI ' J ACI Jf LS DK
baron u\. ) é:ait (ils de
mur. bourgeois de Tours ,
» jtoiT acqui* de gi amies
ant le roinmerrc, exerça
Wrçjrwx'wx des rois Louis
irir» \ IIJ. .Sou (ils aine ,
ujJM de ret article, s'éleva,
*nte, a la place de snr-
J*i finances sous Chai lis
nm Xll.et la remplit a la
* drre*d«u\ prince*. Fran-
l p-j'irl',i la iitrmc mnfi.in-
»rcicrc3»eiir». Sjiulilauç.ii
iiiguc, parmi les ministres
if..
SAM aSi
charges de la dangereuse administra-
tion des finances , par un esprit d'or*
dre et d'exactitude qui formait un
préjugé avantageux pour sa probité.
Renfermé dans les fonctions de son
ministère , il vivait parmi les intri-
gues et les passions sans y prendre
part. Le roi avait pour lui une ami-
tic qui tenait du respect, et rappe-
lait son père. Mais la faveur pleine
de considération dont il jouissait
lui avait fait beaucoup d'ennemis;
son économie , son intégrité , en aug-
mentaient le nombre, parce qu'il dé-
fendait les intérêts des peuples contre
l'avidité des grands. L'humeur alticre
de la duchesse d'Angouléme ne put
jamais le faire plier: néanmoins elle
avait toujours montré, pour ce minis-
tre, uue estime singulière, fondée sur
sa probité et sur sou zèle généreux et
désintéressé , jusqu'à la malhcuicuse
affaire qui anima cette princesse im-
placable contre ce digne administra-
teur. La duchesse , par une suite de
sa haine contre la maison de Foix ,
avait forme le projet de faire échouer
Liutrcc dans le Milanez. afin de le
perdre dans l'esprit du roi. Elle de-
manda au surintendant une somme
de quatre cent mille écus , mise
eu réserve pour la solde de l'ar-
mée d'Italie, sous prétexte qu'elle
lui cuit duc pour ses pensions ,
gratifications et autres droits. Tou-
tes ies représentations du ministre
furent inutiles ; sa disgrâce dépen-
dait de son refus. Lautrec de retour
se j unifia de la perte du Mi'aucz
causée par la retraite des Suisses ,
sur ce qu'on ne lui avait pas envoyé
les sommes promises. Sainblanrat
interpelle pir le roi , lui dit avec sou
ingénuité ordinaire , que le jour où
les assignation* pour ces soin::. 1 s
avaient eîé dp-vers, la reine- 111 ce
l'avait forcé de les lui remettre. Celte
*54
SAM
que absolu de cette vaste provin-
ce, pour s'en faire un appui con-
tre les Soffarvics ( Voyez Yacoub
ber - Leits ). C'est pourquoi plu-
sieurs auteurs placent* à cette épo-
que le commencement de la dynas-
tie des Samanides, et en regardent
Naser comme le fondateur. Ismaël,
l'un des plus jeunes frères de Naser,
commandait en son nom à Bokhara.
Ses liaisons avec Rafyah, lieutenant
d'Amrou le so fia ride, dans le Kho-v
raçan , et la cession du gouvernement
du Kharizme, par Rafyah à Ismaël,
inspirèrent à Naser des soupçons sur*
la fidélité de son frère. 11 lui fit la
guerre, l'an 27 5 (888), fut vaincu
et fait prisonnier; mais Ismaël mon-
tra dès -lors que l'ambition n'étouf-
fait point en lui la voix de la nature
et de l'humanité. Il se prosterna de-
vant son frère, le cousola, le rassu-
ra, le reconduisit avec honneur à Sa-
markand, et voulut être confirmé par
lui dans le gouvernement de Bokha-
ra. Naser étant mort en 079 (89a),
Ismaël hérita de toute la Transoxa-
ne, qu'il gouverna plutôt en souve-
rain que comme lieutenant du kha-
life. Attaqué, l'année suivante, par
les Turks Hoeikçs , il tailla en piè-
ces ces barbares , les poursuivit au-
delà du Sihoun ( le Yaxartc ), s'em-
para de leur capitale, enleva le père
et l'épouse de leur khan , et ramena
un nombre de captifs excédant de
beaucoup celui de son armée. Le
khalife Motadhed ayant réclamé sou
secours contre Amrou le soffaride ,
Ismaël , avec des forces très - infé-
rieures , triompha , par sa valeur ou
par un effet du hasard , de cet usur-
Patcur ( V. Amrou - bek - Leits ) ,
an 287 (900), et réunit le Khora-
çan a ses états. La même année , un
de ses généraux conquit le Thaba ris-
tan, après la défaite et !a niort du
SAM
prince a lide, Mohammed ibn
qui venait de faire une invasio
le Khoraçan. Ismaël reçut di
life le titie de padischah (
reur), avec l'investiture soli
de tous les pays qu'il renaît c
quérir et de ceux que les Soi
avaient possédés. Ceux-ci coi
rent néanmoins le Seïstan, a
ses époques , comme vassaux d
pire samanide(f. Kualaf).]
en recevant les magnifiques
d'honneur , les présents et le
me du khalife , fît deux génuf
à chaque pièce , les baisa \
tueusement , et donna an
rier qui les lui avait apporté
xante-dix raille drachmes (<
5?,5oo francs) (1). Un de
rents , qu'il avait envoyé poi
verner le Diord jan et le Thab
ayant envahi les états du ko
fait périr, à Roi, le lieutenar.
prince, ce dernier eut encore i
à Ismaël, qui dompta le reb
obtint la souveraineté d'une
de l'Irak. 11 fit ensuite une 2
expédition dans le Turkest
soumit une partie, et revint c
états avic un immense butin. '.
rut, au milieu de safar 29
vembre 907 ) , à l'âge de s
ans. après en avoir régné seii
la Transoxane, depuis la n
son frère, et huit dans h
vinces orientales de la Pers<
si regretté de ses sujets , qi
donnèrent le surnom d*Emir
dhi ( le prince dont la perte <
parable). Tous les auteurs
taux s'accordent en effet à n
ter Ismaël comme un monart
vc, généreux, pieux, juste
(1) CVftt par erreur qu'on • «fit , dan»
de Pêne , de »ir John Malcolm , sept cea
nara , ou >ept millions erpt cent» miUt
qui c»t bon de toute Yrmittf&bUnoe.
SAM
il semble même qu'ils ont mé-
fables les circonstances les
nportantes de sa vie , afin
rer des leçons utiles pour les
princes , imitant, à cet égard ,
li ont écrit l'histoire du grand
ni Nouschirvan ( F. ce nom
38o ) elFauteurdehQwprf-
. Xéhopho* ). lsmaël , ayant
les poids sur lesquels les fer-
le la ville de Hcrat exigeaient
jts de la province, étaient plus
ne le poids légal , les vérifia
ne, ordonna qu ils fussent éta-
de nouveau et qu'on dimi-
Ta venir, sur le tribut ordi-
e la province, ce qu'elle avait
t trop parle passé. Apres avoir
es trésors offerts par Amrou,
qu'il retardait comme le fruit
jutes de» Soflaridcs , et dont
oulait pas charger sa cons-
, il se trouvait embarrassé
ijer son armée, qui , par ses
ires, voulait le forcer de le-
e contribution sur les habi-
t Herat , au mépris de la ca-
on qu'il leur avait accordée.
r se laisser intimider, il don-
igoal du départ, afin d'éloi-
» troupes de cette opulente
ont la vue tentait leur cupi-
t se trouva bientôt en eut de
isfaire, au moyen des tré-
Imrou, qu'un hasard singulier
ber dans ses mains. Une au
i9 en passant près de Rcï,
trçut qu'un arbre surchargé
tt éteuJait ses branches sur
d chemin ; il y plaça aussitôt
ire - garde ; et aucun de ses
n'osa violer la défense d'y
r. De pareils traits , fussent-
poses, honoreraient encore la
re d* lsmaël. La plupart de
[ausovb
SAM
255
se firent gloire de le
t pour modèle ( / . M.
Ier. et II , xxvi , 5ao, Naseb, XXJé,
575, Nouh Ier et II ). Ou peut néan-
moins s'étonner qu'Ahmed, fils et
successeur d'Ismacl, ait seul négligé
de suivre les traces d'un tel père.
Malgré deux lions qui le gardaient
nuit et jour, il fut assassiné dans sa
tente, le 11 djoumadi second ( i£
janvier 914)9 après un règne de six
ans. La dynastie des Sa m au ides du-
ra un siècle entier après lsmaël , et
ne finit qu'avec Monthasser ( F. ce
nom , XXIX , 577 ). Elle protégea
les lettres , les sciences , les arts et
le commerce ; et son nom se répan-
dit au loin , si l'on en juge par plu-
sieurs médailles trouvées sur les
bords de la mer Baltique , décrites
par les orientalistes allemands, MM.
Adler et Fraehn, dans le Muséum
euficum du premier, seconde par*
lie, Copenhague, >795, et dans un
Mémoire arabe du second , sur quel-
ques monnaies des Samanides et
des Dow aides , Kasan, 1808, in-
4°. L'explication que M. Silvestrc
de Sacy eu a donnée , dans le Ma-
gasin encyclopédique, année 1810,
prouve que les princes Samanides ne
mettaient leur nom sur les mon-
naies que précédé par celui du kha-
life abbasside régnant, dont ils re-
connurent toujours la suzeraineté,
jusqu'à l'époque où les Bowaïdcs
usurpèrent les droits du khalifat
( F. MOEZZ-EDDAULAH ). A — T.
SAMAMEGO ( Félix-Marie ) ,
poète, né à Bilbao, en 1 7 4*1, d'uue il-
lustre maison de la Biscaye, était lui-
même seigneur de villages ( et non
villes , comme le dit le Dictionnaire
histor. par une société de gens de
lettres), de la vallée d'Arraya. Très-
versé dans les langues aucieuncs et
modernes, et d'une vaste érudition, il
s'était déjà fait connaître par mielques
poésies légères , lorsqu'il publia ses
a56
SAM
Fables en vers , à l'usage du royal
séminaire Bassnngado ( i ) ; d'abord
imprimées à Bilbao, puis à Madrid ,
1 787, a vol. in£°. Samaniego est ce-
lui qui, parmi les fabulistesVles autres
nations , se rapproche le plus de La
Fontaine : ainsi reçut- il le surnom
de La Fontaine espagnol. Il a imité
quelques fables d'Esope , de Phèdre,
du fabuliste français , de Gay et de
Moore. Le plus grand nombre est
de son invention; et celles-là ont
un mérite réel : toutes se distin-
guent par la simplicité , la correc-
tion du style, la beauté des vers et
la grâce de la narration. Samaniego
était membre des académies de sa
Srovince et de l'académie royale de
ïadrid. U mourut dans cette ville ,
en 1806. B — s.
SAMBIASI (François) , mission-
naire ,né , en i58a-, à Cosenza dans
le royaume de Naples. d'une famille
qui a produit plusicurshommes de mé-
rite, embrassa la règle de saint Igna-
ce à l'âge de vingt ans , et sollicita
de ses supérieurs la permission de se
consacrer aux missions étrangères. Il
s'embarqua pour les Indes, en 160g,
et quatre ans après , fut envoyé à la
Chine , où il se distingua par un zèle
qui triomphait de tous les obstacles.
Lors de la persécution qui s'éleva
contre les Chrétiens, en 1620, il fut
conduit, avec la plupart de ses con-
frères , à Macao ; mais, au bout d'un
an , il rentra dans la Chine, et re-
prit, avec une nouvelle ardeur, le
cours de ses travaux apostoliques. II
avait acquis une connaissance par-
faite de la langue chinoise, qu'il écri-
vait et parlait avec la même facilité
que sa langue maternelle. Possédant
{i) Rotcongaiia , va»qae,rY*t-a-dirr que l'on u'y
mt'VHÎt cmm* dr* i K-vcn nu dan* la Yanni^nv pu.
|»rtiuitii tlile, dont U Navarre fait |miii«-.
SAM
d'ailleurs les mathématiqi
tronomie , il sut gagner la
des principaux mandarins
vers 1637 , l'autorisation <
tniire à Nankin l'église a
que des furieux avaient dé
de temps auparavant. Le
ayant fait une nouvelle irru
la Chine , et l'empereur 1
Ï)Our ne pas tomber entre le
es mandarins élurent à
en 1644, Houng-Kouang ,
la famille impériale. Ce n
pereur revêtit le P. Samb
dignité de mandarin, ei
comme ambassadeur à Ma
solliciter des secours des I
Il s'acquitta de cette comi
manière à justifier la cor
Houng-Kouang; et la fa
l'honorait ce prince, an
né à l'avantage du chrù
s'il eût vécu plus long-ten
les Tartarcs lui ôtèrent
trône avec la vie ; et le
biasi mourut lui-même, 1
à l'âge de soixante-sept an
avait seize qu'il était super
rai des missions à la Chin
blié , en langue chinoise : j
tripUce y végétative , sei
spiritualiy 2 vol. in-fol.,
conservait un exemplaire
bibliothèque de la société
Il est encore auteur de de
Traités ; De somnoj de
Voyez Southvell , BibLscri
Jesu , pag. *i5a.
SAMBIN (Hugues), ai
élève de Michel- Ange , na<
jon, selon l'abbé de Mai
non à Vienne, pour laquelle
réclame , dans sa Bibliotht
exacte , du Dauphinê. La
de ces deux villes consen
un assez bon nombre de »
ges , dont le style n'a poil
SAM
écuta presque tous avec
son gendre , ho m me d'une
isomméc dans la inenuisc-
j portail de l'église Saint-
lcs petits d oui es qui sur-
es trois arcales , furent
les dessins de Hugues
e bas- relief du jugement
i*on admire dans le même
ïst encore de sa main, et
lut en outre le plafoud de
e des comptes, les formes
re de Saint- Bénigne, et
de celles de l'église Saint-
& fit hommage au comle
, gouverneur de Bourgo-
q Œuvre de la diversité
r dont on use en architec-
n , 157? , in-fol. Ce livre
rente six planches eu bois,
ies et dessinées avec soin,
lans l'Éphrc dëdicatoire
re, le donuc comme un
-omet une production bien
rtante pour l'art qu'il cul-
te pirait pas qu'il ait tenu
•aud lui attribue , sous le
renne % d 'homme, s el de
trnés de leurs bases , cor-
i>fj , etc. , un livtc qui
ucn être le même que le
F— i.
L À \ Ç A 1 ( J ACQl KS Dt
baron Dt ) était lils de
aune , bourgeois dcTours ,
•% avoir acquis de giandcs
dans le commerce, exerça
d'argentier des rois Louis
a ries \ III. Son lits a nie ,
tu jet de cet article, s'éleva,
irrite, à la place de sur-
des finances sous Chai les
ouïs XII ,et li remplit a la
u de ces deux prince*. Frau-
\t p«rjr|i*i la iiirnic confiaii-
preietcaseur». Sunhlaiiç.ii
tia&uc, parmi les ministres
SAM 257
charges de la dangereuse administra*
tion des finances , par un esprit d'or»
dre et d'exactitude qui formait un
préjugé avantageux pour sa probité'.
Renfermé dans les fonctions de son
ministère , il vivait parmi hs intri-
gues et les passions sans y prendre
part. Le roi avait pour lui une ami*
tié qui tenait du respect, et l'appe-
lait son père. Mais la faveur pleine
de considération dont il jouissait
lui avait fait beaucoup d'ennemis ;
son économie , son intégrité , en aug-
mentaient le nombre, parce qu'il dé-
fendait les intérêts des peuples contre
l'avidité des grands. L'humeur alticre
de la duchesse d'Angouléme ne put
jamais le faire plier : néanmoins elle
avait toujours montré, pour ce minis-
tre, uuc estime singulière, fondée sur
sa probité et sur sou zèle généreux et
désintéressé , jusqu'à la malheuicuse
affaire qui anima cette princesse im-
placable contre ce digne administra-
teur. La duchesse , par une suite de
sa haine contre la maison de Foix ,
avait formé le projet de faire échouer
Liutrec dans le Milanez. afin de le
perdre dans l'esprit du roi. Elle de-
manda au surintendant une somme
de (pi. itre cent mille écus , mise
eu réserve pour la solde de l'ar-
mée d'Italie , sous prétexte qu'elle
lui était due pour ses pensions ,
gratifications et auti es droits. Tou-
tes les représentations du ministre
furent inutiles ; sa disgrâce dépen-
dait de son refus. Lautrcc de retour
se jtittifii de la perte du Milaucz
causée par la retraite des Suisses ,
.sur ce qu'un ne lui avait pas envoyé
les sommes promises. Sainbla lirai
interpelle p»r le roi , lui dit avec sou
ingénuité ordinaire , que le jour où
les asM^iiali<ins pour ces soin::. «s
avaieut été dr»-s»eis, la reincuie.e
l'avait force de les lui remettre* Celle
a58
SAM
princesse nia d'abord le fait ; et,
après tout l'éclat de ses démentis ,
elle fut obligée d'en convenir : mais
elle soutint que celte somme était le
produit de ses épargnes , dont elle
avait con6é le dépôt au surintendant,
comme si , assistant tous les jours
aux conseils , elle avait pu ignorer
la destination des quatre cent mille
écus. Samblançai persista , de son
coté , a protester que la reine ne lui
avait rien confié ; qu'il ne lui devait
rien , et qu'il lui avait représenté que
la somme exigée par elle était celle que
le roi avait destinée pour l'armée
d'Italie* Au milieu de toute cette al
tercation , François Ier. sut bien dé-
mêler le vrai coupable. JS'jr son-
geons plus , dit-il , nous n'étions pas
oignes de vaincre : la fortune vou-
lait en vain se déclarer pour nous;
nous mettons à ses faveurs de trop
puissants obstacles. Cessons , s'il
se peut , de nous trahir, et allons
désormais au bien avec plus de con-
cert et d'intelligence. Samblançai
resta en place ; mais la duchesse jura
sa peitc. Lorsqu'en i5s5 , le roi
voulut aller reconquérir le Milanez ,
on engagea Samblançai d'avancer
l'argent nécessaire; il osa refuser,
alléguant qu'il lui était déjà dû trois
cent mille livres. Il rendit ses comp-
tes, justifia sa créance, perdit sa
place et sa faveur , et alla vivre en
paix dans sa terre de Balan , sur le
Cher. L'imprudente vivacité avec
laquelle il sollicita son paiement ,
dans un temps où l'État , écrasé, et
privé de son roi , semblait absolu-
ment sans ressource , donna lieu à
la duchesse , devenue régente , d'en-
venimer cette démarche très-dépla-
cée. Ou rechercha secrètement toute
la conduite du surintendant, par des
moyens tortueux. On menaça , on
intimida un nommé Jean Prévôt, de
SAM
Tours, commis de Saml
lui fit entrevoir qu'il ne p
ter le supplice du à ses
tions , qu'en devenant 1
de son maître. Soit que
voitâtdes fraudes occultes
lui seul , soit que ce ser
dèle eût soustrait des
Sres à la justification di
ant , celui - ci fut coi
Bastille sur la fin de i
commission de juges , c
chancelier Duprat , créa
reine- mère , le condamna
i5?7 , sur une accusatio
péculat , à être pendu ,
exécuté au gibet de Mon
était alors âgé desoixant
Le peuple, persuadé de
cence , ne donna , dans
sion , que des marques d<
de consternation. Sambh
rut avec beaucoup de e
les vers que Ma rot fit à <
sion y méritent d'être cité
Lorsque Maillard , jnge d'enier ,
A Montfancon Samblançai rame n
lequel des deux a votre «ras tena
Meilleur tuaiutien? Pour le voua
Maillard semblait homme que m«
lit Scmblaiiçai fut ai feiine vieiUa
Que l'on eut dît, au vrai , qu'il i
A Montfaucou le lieutenant Mailla
La cour conserva long
souvenir de cette viola
la mémoire de la duché
goulême est restée entacl
blançai avait amassé c
biens ; mais il est inat
un si long ministère, de
mettre sa probité pour
une si haute fortune (i).
(i) En lisant l'histoire avec atlent*
que que la place de fui-intendant de
entourée des dangers auxquels ecan
peu de ceux qui l'exercèrent, jusqu'ai
quet , auquel Louis XIV ne fit arac* •
le privant pour jamais de aa liberté,
dant long-temps les roia àm Franc* i
droit incontesté de créer de» ini]
se procurer de l'argent, iaf
a6o
SAM
Théophylacte et Bessarion , on doit à
Sambucus la découverte d'un Frag-
ment de Pétrone (a) , des Lettres
d'Ariste'nète, des Dionysiaques de
Nonnus , de l'Opuscule biographique
dUesychius de Milet , des Fies des
Sophistes d'Eunape , etc. Il a publié
des Traductions latines du Com-
mentaire de Théophylacte sur les
Actes des Apôtres , des Poèmes
d'Hésiode et de la Batrachomyo-
macJde ; de divers morceaux choi-
sis de Platon , de Xcoopbon et de
Thucydide. L'édition qu'il a donnée
de Plaute , Anvers , Chr. Plantin ,
i566, in- 16, est recherchée des cu-
rieux ; et ses Notes sur Lucien et sur
les Commentaires de César ont été
réimprimées plusieurs fois. Outre
des Harangues , des Oraisons fu-
nèbres, et quelques autres Opus-
cules qui n'offrent aujourd'hui que
peu d'intérêt , on a de Sambucus : I.
Incerti auctoris epistolarum conscrit
bendarum methodus , unà cum exem-
ples gr. et lai. , Baie, t552 , in-8°.
II. Un Appendix à l'Abrégé de l'His-
toire de Hongrie, par Pieric Ranzau,
Vienne, i558 , in-fol. Si m. Schard
en a tiré la description des sièges d'A-
gria, de Témeswar , Szigeth , ïoem-
ui , insérée dans les Scriptor. rerum
germanicarum , tome 11 et iv. III.
De imitatione à Cicérone petendd
Dialogi très Paris , i5(3i , in 8°. ,
seconde édition , revue et augmentée,
Anvers, i5G3 , in-8°. IV. Arspoe-
tica Uoratii et in eam paraphraûs
et commentariolus , Anvers , Chr.
Plantin, i5G4, iu-8<\ V. Emble-
mata , ibid. , i504, i56G, in 8°. ;
i56q, 1576, i584, iu-i(>. A la
suite Sambucus a public les mé-
dailles les plus précieuses de sou ca-
(a) AoTer», làixi , in-8°. Burinann en n tirr U vie
de lVtrooe , p »r Samboctu , qu'il a inwma dans sou
é dit. du Mtiriqa* ruinant, Utrrcbl, 170*) ,iu--i0.
SAM
binet (3) , mais sans aucm
tion : ou y distingue un ù
Pescennius Niger , granc
deux pièces qu'il regarda
comme uniques. Le volui
miné par un recueil d'éf
latines. Les Emblèmes de
ont été traduits en vers
Anvers, iStH , in-16, G
recherché. VI. Feterum
recenliorum philosophoru
rum icônes , Anvers , 1 5^
i6o3, in-fol., rare. C'est
de 67 portraits , parmi 1
trouve ceux d'Apollon etc
de Chiron , d'Homère ,
gore, etc. ; viennent ensu
traits des médecins les pi
du seizième siècle; celui d<
est le dernier. VII. De H
Opuscule se trouve dan
artis historien? , 1 579. VI
tions , de V Histoire de h
BonGui ( F, ce nom ,
Francfort, i58i , iu-fol
tée des quinze derniers lr
nuée et enrichie dcdide'rc
et de Y Histoire du card
nés , par G ornez de Ca«
même année, iu-fol. Oi
Fiede Sambucus avec se
dans la Bibliothèque de .
dans Y Académie de Bul
pour plus de détail , !'//
raire de Hongrie, par
Iloranyi, Vienne, 1770
iu-8<\
SAMMART1N0(I
comte de Vischc, nacjui
dans cet ancien fief d<
Sàinraai tiuo , placé sur
la Dora Baltca, en Picrr
tribua , par ses Observa
maticales et poétiques ,
(3Ï \a * mi-tUillr* flout S«*mlntci
•ont au ii«>iiil>re <i«* |*» , >'t t«»ulr« «1
262
SAM
par ordre de Garacalla , l'autre con-
nu d'Alexandre Sévère , qui lui té-
moigna de l'affection. Mais ils ne
nous apprennent point lequel des
deux est l'auteur du poème De Me-
dicind. Parmi les modernes , Henri
Etienne , Thomas Bartholin, Rob.
Keuchen et plusieurs autres attri-
buent cet ouvrage au père; J.B.Mor-
eagni, an contraire, veut en faire
honneur au fils , et il appuie son
opinion d'abord sur un passage de
Lampride, qui donne à bamonicus
le fils le titre de poète , et en second
lieu sur ce que les ^anciens , tout en
accordant au père de grandes cou-
naissances en histoire naturelle , n'en
parlent nullement sous le rapport
poétique. Mais , suivant Ackermann ,
qui a donné la meilleure et la plus
récente édition de Samonicus , il se
peut que le père ait été, tout-à-la-fois,
Soète, naturaliste et même historien,
iousne rapporterons point les divers
arguments sur lesquels le critiquealle-
mand fonde son opinion. II nous suffi-
rade savoir que Samonicus le père vi-
vait à la fin du deuxième siècle et au
commencement du troisième, et qu'il
devait être un homme fort instruit
dans différentes branches des con-
naissances humaines, puisqu'il avait
amasse, suivant le rapport de Ju-
lius Gapitolinus, une bibliothèque de
soixante-deux mille volumes , et que
Macrobe, en nous transmettant deux
fragments de Samonicus , le qualifie
de Fir sœculo ïuo doctus. Samonicus
le fils, qui hérita de cette immense
bibliothèque, la donna en mourant à
Gordien 111 , ou le Jeune, qui avait
été son disciple. Le poème DeMedi-
cind se compose de soixante-cinq
chapitres , et de onze cent - quinze
vers hexamètres. Les maladies y sont
traitées sans aucun ordre systémati-
que , et en passant sous silence pres-
SAM
que tous les objets qui ont
au diagnostic , au pronos
l'hygiène. Cette méthode ,
ment opposée à celle d'Hipj
et de la véritable médecine \
est conforme à celle des emj
qui ne tenaient aucun con
signes des maladies , et de h
che de leurs causes. Les p
curatifs de Samonicus con;
indiquer , pour combattre
affection , des médicament
préparation facile , d'un |
élevé, par conséquent à h
du plus grand nombre : ce
de cette production une es
Médecine des pauvres , ce
prouvent clairement plusieui
ges , entre autres le vers suii
Al no» pauptribms prtrcwptajtnuuu
Le livre est semé de fables e
superstitieuses : Samonicus
aux amulettes, puisque , pot
la fièvre hémitritée , il con:
rieusement le moyen suivant
sur du papier le mot abrac
le répéter en diminuant a
ligne la dernière lettre , ju
que le premier A, restant sei
de l'écriture , forme la poi
triangle; porter ce papier sus |
cou avec un fil de lin. Il prope
contre la même maladie, l'i
la graisse de lion , et des a
composées de corail et d'en
Veut-on savoir de quelle m.
combat l'insomnie? On p
morceau de papier, on y in;
forent s mots , on le brûle ,
fait avaler la cendre dans
chaude. Tout, heureureusem
pas de cette force : ainsi , pa
pie, il parle de l'application <
sues pour chasser la goutte .
pour tuer les vers. 11 est bo;
marquer en outre que, dans
SAM
qui traite de la fièvre quoti-
.*, il condamne l'emploi des
s magiques , et taxe de supers»
et de crédulité' ceux qui pensent
tr s'affranchir de celle maladie
ar moyen ; et c'est dans le cha-
suivant qu'il recommande son
%dahra. Il semblerait, d'après
mi que Samouicus a voulu mys-
tes lecteurs , ou que le même
* n'a point présidé â toutes les
% de l'ouvrage. Quoi qu'il en
m peut dire, en général, que,
« poème , il y a plus à profiter
a curiosité ou l'érudition , que
l'art de guérir. Si l'on examine
.veinent le fond de l'ouvrage,
perçoit que l'auteur y a mis
a sien, et qu'il a puisé large-
dans la Matière médicale de
>ridc , et surtout dans les écrits
ne ; de même que, pour la for-
a souvent revêtu ion poème
'incnts empruntés à Lucrèce et
•ace: on rencontre même des
ntiers tirés de l'auteur de l'Art
iir. Quant à la versification , si
»iiM(irrc l.i dillinil té qu'elle pré-
l su-is le rapport d'une foule
m médica mentaux, dépourvus
Bunir, elle paraîtra assez sui-
ntais elle ur <r fiit point re-
icr par cette l.itinité pure et
e dont brillent les livres an-
rsau temps où Samoniciis écri-
rlle contient plusieurs mots
res ou inutiles , et parfois des
•U\ nul pl.icoc > , qui olucur-
t le sens ou ne servent évident -
ir pour I.i mesure du \vr> :
tn.i«-rc incinc ne par lit pas
m fi Iclcrncut observée ; en*
pie ce pui'ine se ressent 1km u
tle la dcradenrir des bel les -
• el de l'art mélir.il. Ajoutons
fin en pauit tronquée , d'a-
'"puiiou de Itub. Constantin ,
3
SAM 263
embrassée par Fabricius(/KM. lai.) :
il paraît même fort vraisemblable
à ces deux philologues , que les
soixante et dix-huit vers qui termi-
nent le livre De medicamentis de
Marcellus l'empirique , sont la pé-
roraison du poème de Samonicus.
On a publié uu si grand nombre d'é-
ditions de cet ouvrage , que nous nous
contenterons d'indiquer les princi-
pales. Elles portent le titre : De me-
dicind prœccpta saluberrima. La
première fut imprimée avec Avienus,
Germanicus et Aratus , Venise ,
i4HB, in-4°. ; les suivantes, Hague-
nau, i5iB , in-8°., par les soins de
CaMarius , qui y ajouta d'abord le
poème Dû ponderibus et mensuris
de Q. Rhémnius-Fannius Palxmon ,
ensuite des notes courtes mais utiles;
Venise , 1 5i8 , in-8°. , avec Gelse ,
par Asulatius; Zurich , i54o, in-4°.;
Lyon , 1 !>4'i * par Antoine Dumou-
lin , édition fort louée par Burmann
et Pithou ; ibid , i56G, in-8°., par
Rob. Constantin ; Leipzig , 1 5go ,
in-8"., par Ranzovius; Amsterdam,
likrA , 10 11 , avec Palaemon : cette
édition donnée par le plagiaire Keu-
cheii , est fort bien imprimée ; mais
on s'aperçoit que l'éditeur n'a colla -
tiomié le texte, ni avec les manus-
crits , ni avec les bonnes éditions ;
car toutes celles dont il parle sont
au rang des plus mauvaises : cepen-
dant les prolégomènes et les com-
mentaires éni'lits dont celle-ci est
en rie hic, la rendent intéressante et
bonne à consulter , parce que les uns
rt les autres ont été dérobes par Kcu-
rheu, soit à son grand-père, qui
était premier méJecin de l'électeur
de Brandebourg , soit à d'autres sa-
vant* , tels (pie Saumatsc , Turnèbc,
J. Cornant**, etc. ( /'. Ktn.ucw ,
XXII. 3'iJ }. Burmaun , dans sa
mllct -lion des 2WI* latini minores,
264 SAM
a épuré le texte de Saraonicus don-
né par Keuchen , et jugé à propos
de reproduire en entier les commen-
taires de ce dernier ; mais il a grossi
son édition d'une foule de notes phi-
lologiques et critiques , dont plu-
sieurs paraissent superflues, et quel-
ques-unes même contiennent des er-
reurs qu'un homme peu verse dans
la science médicale pouvait difficile-
ment éviter. Morgagni a publié, sur
Samouicus deux lettres fortsavantes:
Tune (Padoue, 1722 ) réimprimée
à la Haye, en 17^4 9 in -4% ac~
compagncredit.de Celsc et de Samo-
uicus réunis , et rectifie ça et là le
texte de ce dernier ; l'autre , qui est
jointe à la même édition, donnée,
en 1750, à Padoue, 2 vol. in-8°. ,
sert de réponse à Burma nn , qui
avait censuré quelques parties de la
première lettre. Enfin, le docteur
J. G. T. Ackcrmann , après avoir
publié , dans le Magasin à l'usage
des médecins , de Baldingcr, une É pi-
tre sur Samouicus , et un projet de
nouvelle édition de cet auteur, a mis
au jour son travail , Leipzig , 1 78(5,
in-8° , pour lequel il avait rassemblé
plusieurs manuscrits, collationné les
meilleures éditions , et consulté les
hommes les plusérudits,tels qucHey-
ne, Grimer, Blumcnbach, Keixius,
Franzius. L'étude aprofoudic de ce
poème le conduisit à reconnaître les
emprunts considérables que Samo-
uicus avait faits à Dioscoride et à
Pline. 11 a mis tous ses soins à réta-
blir le texte dans sa première inté-
grité : les notes qu'il y a jointes sont
tirées des scholiastes les plus distin-
gués , et quelques-unes de son pro-
pre fonds; quoique nombreuses, elles
sont fort utiles , à cause du choix
sévère qui y a préside, et de la lu-
mière qu'elles jettent sur les points
obscurs du sujet : enfin une Préface
SAM
de quarante-huit pages prouve la
vaste érudition et la bonne foi de
l'éditeur , en sorte qu'on peut regar-
der cette édition comme supérieure
à toutes celles qui Font précédée. 0*
regrette seulement de ne pas y ren-
contrer une table des chapitres fn
paraissait indispensable (1).
SAMPIETRO, célèbre capitaine
corse , commandant les troupes ita-
liennes au service de France sous les
règnes de François Ier et de Henri II,
naquit, vers l'an i5oi , de parafe
obscurs , à Bastelica , bourg do dis-
trict d'Ajaccio. Il fut élevé par caa-
rité , dans la maison d'Hippolyte d»
Médicis, neveu du pape Clément VII;
fit ses premières armes sous Jean de
Médicis , fameux chef des bandes
noires , et entra de bonne heure an
service de France. Il s'était déjà dis-
tingué dans plusieurs rencontres»
lorsque sa réputation acquit un graai
éclat par la défense de Fossan. Cet-
te place , n'ayant pour fortifications
qu'une faible muraille , fut investie
( 1 536) par dix mille Allemands, so*
les ordres d'Antoine de Lève, un des
meilleurs généreauxdeCharle&QuinL
Le gouverneur (Montpczat), répondit
à li sommation par une vigoureuse
sortie. Sampietro , à la tête de troi»
cents Italiens, enleva d'abord les ou-
vrages des assiégeants, et se dirigea
ensuite sur le quartier d'Antoine de
Lève, lequel , surpris , fut obligé
de prendre la fuite , porté sur une
chaise, ne pouvant monter à- che-
val à cause de sa goutte. Poursuivis
trop chaudement par Sampietro,
les porteurs jetèrent le général dans
un bled , où il échappa aux recher-
■
(1 ) Ro+limnr a cotwarrr fpialrr Duacrtatii** . pu-
blier» à Wittrulx^i: , de 174)8 * 1H00 , pour pruunl
ijiir Sutnonirut e»t aiiwi l'auteur <f un poème rar h
Iriutu redit cbcvcui (lie fmgemiis capttit*). AJt ■ T
SAM
S*ar«rtro fa:
ass crsr wrtx. Ia\ T«>&r et
iroct qVil t û: jv*r*I:re. !«&
C CD CvQKAtricBC^: fl^* 13-
. A la £3 de l'ataee i55Ô .
-**Mi pewra fc Provence;
îr«» Tvi-I arrêter k*& *v.ist-
jpre* ie Bn-rc-ïe* : ni*, ac-
ir ore nombreuse cavalerie.
1* avec Montezeau et BoL&»i.
1 la liberté . i'annee suivante,
tingua ensuite au sié;e de Co-
1 îji; a relui de Landrecies.
l . et à la batulle de Censo-
1 j4 ♦• H fut nommé, a la fia
• guerre, culoiiel - général de
rrie corse au «ervice de Fran-
nnée qui suivit la mort de
i* I".. il quitta le royaume,
urna dans sa pairie , où
eçu en triomphe. Il y épou-
nua Ornano , héritière de
illustre et de la plus riche
de I lie. La confédération
était acquise par sa vjlcur fit
sur l'obscurité de sa uaissan-
1 j 47 , il demanda à rempla-
ui< F-irnèsc dans le coin ou u-
t des troupes papales; mais
ibtuit punit. Inquiet , trop ac-
r trouver des charmes dans le
Sjmpittro forma une ligue
atre les principales fini il 1rs
• de Cors«* , pour soustraire
ivs à la domination des (je-
m
>ux-ci, informes du projet,
ent sa perte. Sous un prétc-x-
icux , ^piuol.i , gouverneur de
'attira , avec son lic.ni - père,
1 citadelle de lia* ti.i , et le re-
tourner. I«e stJ1.1t envoya l'cr-
\r mettre a mort. L'upparcil
plice était drj.i prépiré, lors-
roritre-ordrr .un va. Le roi de
. fleuri II, iv nt menacé de
;rruo\ l.i n:pi:Lliquc de (»c-
!le Lisait mourir Sainpiclro,
SA* i«5
et parlé tfôter la rie à d*«\ îllsslm
Genou, en représailles. Samptetro . à
l'iiie de cette puissante médiation,
obtint la liberté. Il quitta la Corne .
en rouant au\ Génois une haine im-
placable. La guerre avant rteom-
mencedansritalie.cn irôi.îsimpie-
tro seconda merveilleusement Ho-
race Farnèse . duc de Parme , alors
allie de la France. Il battit, dans le
Plaisantin , deux divisions de Gon-
zagu-v Poursuivant toujours ses pro-
jets de vengeance contre Gènes, il
obtint, en i:">53 , que la France dé-
clarerait la pierre à la république
et aiderait les Corses à secouer le
joug. Le maréchal de Termes fut
chaigé de cette expédition. Sampie-
tro s'embarqua avec ce général et le
prince de Salcrne. I«a flotte françai-
se alla se joindre à celle de Dragut,
fameux amiral turc. Kl le aborda
daus l'île de Corse, au mois d'août.
Sampietro lit un appel aux habitants,
qui vinrent en foule se joindre à lui.
Hastia , Calvi, Boniface, tnmbètetit
en son pouvoir; mais Sampirlro no
put cou.srrver la bonne intelligen-
ce parmi les alliés. Dragut (initia l'île;
Dorta, l'a mi ml géi.ois, débarqua eu
Corse, avec des forces siipéiiciuc*.
Le m.iréchal de Termes fut rappelé:
S.impu-tro resta seul pour piolégrr
ses coiiquctcs. Il se maintint pendant
une année entière; m -m la paix ayant
été faite dans toute l'Kuropc ( I rifir»)»
il tut obligé de quitter l'ilr. Le sénat
avait mis sa tête à prix. Port.nit eu
tout lieu sa haine contre Grues, il
alla jusqu'en Turquie chercher dm
ennemis à cette république. Il se prit
alors de querelle avec son neveu I'c-
lune Baslclica , qui l'avait accompa-
gné. H se h.itlit eu duel avec lui , sur
la grande place de Coiistaiilinople.
Plus habile clans le maniement de
l'épée, Sampietro tua son neveu. Cet-
266
SAM
te action peu généreuse ne fut que le
prélude d une autre bien plus cruelle.
Il apprend que sa femme, retirée à
Marseille , avait eu l'intention d'aller
à Gènes implorer la grâce de son
époux : Un parent de ce dernier la
surprit en route, et la ramena; mais
l'idée seule d'une pareille démarche
auprès de ses plus cruels ennemis,
met au désespoir le capitaine corse ,
et le remplit de race. Il quitte Cons-
tantinople , et arrive en toute hâte
en Provence. Il trouve Vaninaà Aix ,
et lui annonce froidement qu'ayant
eu la pensée de le déshonorer en
allant demander sa grâce au sénat
de Gènes, elle s'est rendue indigne
de la vie , et qu'elle doit se préparer
a mourir. Vanina sentît que c'était
un arrêt irrévocable. Se préparant à
la mort avec courage , elle demanda
pour toute grâce que, n'ayant ja-
mais été touchée par un autre hom-
me que son mari, elle mourût de sa
main. Sampictro se rendit à ses de-
sirs. Dcfosquc, historien de cet hom-
me singulier , dit qu'il mit un genou
à terre devant Vanina , comuie un
hommage à sa vertu , l'embrassa ,
lui prodigua les noms les plus doux,
en fui demandant pardon de la mort
qu'il allait lui donner; enfin qu'il lui
passa son écharpe au cou , et l'étran-
gla. Parce trait de barbarie, le nom de
Sampietro devint odieux à toute l'Eu-
rope. La France lui retira le titre de
commandant des troupes italiennes.
II n'en poursuivit pas moins ses pro-
jets contre Gènes , et débarqua dans
l'île, en 1574» avec vingt- cinq sol-
dats seulement. Dans l'espace de huit
jours , tous les hommes en état de
porter les armes vinrent se réunir
sous ses ordres. Obtenant plus d'a-
vantages seul que le maréchal de
Termes et Draeut réunis, il enleva
les principales pïaoes. 11 s'était main*
SAM
tenu trois ans en Corse, et
en souverain , lorsque U 1
de Gènes , ne trouvantd'ai
que la trahison pour se d
ennemi aussi redoutable ,
telli , lieutenant et ami d
tro. Cet officier frappa se
de quatre coups de poig:
derrière, le Ier. janvier 1
mourut Sampietro , à l'A
xante-six ans, laissant un
réchal d'Ornano , qui fut
la cour et avec les enfant
ri II. ( F. Orwaîio).
SAMPSICÉRAMUS e
de deux souverains arab
gnèrent à Emèse, ville d
centrale , sur les bords d<
Le premier vivait plus 1
siècle avant notre ère. 11
doute du nombre de ces u
qui profitèrent de la décad
de la chute, de la dynastie
cides, pour fonder des éta'
Nous ignorons son origine
de son père; nous ne savo
plus s'il fut le premier d<
qui régna à Emèse. Il ei
qu'ils étaient les chefs des
bes habituées dans le v<
cette ville , dont ils se ren<
très lorsqu'ils en trouvèi
sion. Strabon lui donne I
de phylarque , c'est-à-dir
tribu, attribué ordinairtn
auteurs grecs aux princes i
Outre la ville d'Einèse, S
mus possédait encore c<
thusc , à seize milles au c
même fleuve. Lorsque P.
en Syrie , l'an 63 ava
après avoir vaincu Mithr
grane , il soumit Sampsio
qui conserva cependant s
(1) Géogr., liv. XVI, p. 753.
(») Appian,bclL.9yr.,p. i»5.
K
• Oi mm. or SiitTKirifrxj » .
*«Tf pt-^liM ùf «s fCii.
,:**je* 9-lt ** «?•:•• *■ *» s: .r .
! ^^«.n-e r:".. :\: rri:Ta-
^o*frrs: : if «.* ;--_-- nr-f.
1 * i.*z it :!•» |..r Si-;-»;
' i1^. 2. et a: =:.-: c- î'i- Si
■^* ■ * • <^>rj» » u Grer^n
^•'•«Ci c.f. >.•= f'.S !n-
K eui: i!rr* roi iT-n*>c.
P&:.r «wrwar A!rta:..!rr.
:» ie cr pr::.«. — >jiMr<i-
■"* II. *iwr**sc-!r et peut-
>de Iar!:L!ipjc II . fils d\\-
p . rrçnait iur Emr«e . en
. *ou* le repue de Garnir. Sa
'pr.cpouva Aristubulc, prlit
«rode* lf -Grand . ci fuie
e» Agrippa, roi de la Tra-
Il cul pour Mirrc*«eur mi
Am,qui orcup.iit le trône
»3. On ignore s'il était fils ou
le Sampsiccranius II. —
re fait mention d'un autre
l'ftAMVft , qui vivait dam la
ille I un £ -temps aprc.s cru\-
iir:ait |K.-ut i-irc de la même
(* perMumage fut , en Tan
and-prîtrede Venus à Ivni-
Otte Laute dignité semble
qu'il appartenait a une fa-
t -di»tinj;ue> , qui pouvait
'•■ dt Vaurienne dynastie. Il
V -r.c qu'il iif r«,.nt uni: *ortr
r«ineté«ur \*\ irihus 41.1 1k- s
iiJCr. 1| mairha a leur tête
Sa* *f*
- ...
rn^r-LC *i >«— »f . ** *«* sin* Arw^r
èT^.* 11 Ci,-: .v X *iiWî. Siirns;-
lue*** i*w> «*: *r if j-.:v . rî «vn;?*.*?-!
i* •.--r.r if '.* >%r*. S V — *
5\VS\M ïimhii \\\ % ***x
rv^*..-.*. fUït k de..\ici»e ï.N »î»i
•rc. cl rv \ .? V **ï f\l V.Jl : . ÎJk K il iVt ïv«
errr.. a K->:v .ijt.î • api\^ lui. .Un*
la ofAT-ic dVinir al cnuaK . Tau do
Tfcr,:. .»- j , s\< J.-lV *>Si * l 'amvc
*::nar.U' . il vai:.put r.n Kuidc «pu
»Vtai: rmpair de M»mï*%ouI , ivpul
ccï:c \1II0.ct cld.^ra lo rvUU^ a
*e icïuvr Jan* le* mtMtla^nr» du
Di.iri'iki . ou il pt.i l«« l'.'iid«-meut%
de la d\iuivlie dr> Mcitt.iuiJe* S«m
frère aîné AIhmi'I F m .110 (lumi,
qui çoii\eru.iit lr Ki*rm.in , a«'«oiiiul
à Clur.11 . >'iustjlLi »ur W tiôuo %\%-%
I^iw.udts. put lr titre dr C.hriil' ni
daulih , et >nl»>lilu.i «r nom dau« la
kholliluli à rrlui dr »on fiii r S,uii«.iin
ed-ti.tul.ili. Apii-s sVlic un* ru no«
s<.'>sioii tir l'Alix .1/ , «lr W.iMtli et
dr Rissolait , i\ irimt au kli.difr,
l'an 3-<i v«l^7^* |t(l111 Mil ilt'iuaiitlir
la ch.tr^r dVuiir >d uuu.ili ri la di
pusititm dr son firrr. I.r I nldr 'l'.in
l.ill.ili tilièit ; ni.ii* Ciliriil nldauLili
ayant r\ij;é que StiiM.uu ni il.nd.ili
lut if mis riitir »m inam« , nlui 11
mrpiivi lr rou%ril qu'on lui ilmiiuil
de m* n tuer à Muu««oiil , cl %v liant k
la rU'ini'ure o!i* mjii fii-rc , alla lr tiou
Vcr.Lrvailiqurui l'arf-iifillit il'iiltin f|
f.iVoraLUuiriil; m.ii% liiriilût il lr fil
arirlrr ri l'envoya dau.t uur forh
n s.m du FirMstju. \tv ri'^ni'ilr.Siiiii
.samcl-d.iuhh iif.iv«iilp.ini|iiif:ipi4lif<
aus.i Hi^li'b'l. 1)4 lui di l.lniif "I
d.iu|.ili fut 1 m <«M plm 1 oui I , i 1 n ( I
rciiDi'i'i.jliU qu« pir l.i fi'U'Iniuit
*68
SAM
d'un observatoire à Baghdad , où des
astronomes , sous les auspices de ce
prince , observèrent le solstice d'été
le 27 safar 378 ( 16 juin 988 ) , et
l'equinoxe d'automne, le 4 djoumad y
ae. ( 19 septembre de la même année).
Près de mourir , un an après , il en-
voya ordre de crever les yeux à
Samsam ed-daulah ; ce qui fut exé-
cuté. Ce dernier recouvra néanmoins
sa liberté par la mort de son frère ,
et disputa la dignité d'émir al-omrah
à son jeune frère Boha ed - daulah
( Voy. ce nom ). Après plusieurs
combats , les deux princes firent la
Saix, et convinrent que Samsam cd-
aulah aurait les provinces d'Ar-
djan , de Farsistan et de Kerman , et
que Boba ed - daulah garderait l'I-
rak et l'Alrwaz en qualité d'émir al-
omrab. Samsam - cd - daulah régna
donc , quoique aveugle , sur le midi
de la Perse. Il eut deux guerres à
soutenir contre Khalaf , prince du
Scïstan , qui , plus par trahison que
par la force des armes , lui enleva le
Kerman ( V. Khalaf ) : mais Sam-
sam ed - daulah recouvra bientôt
cette~province. C'est toujours dans sa
propre famille qu'il devait trouver
ses plus cruels ennemis. Les six fils
de son oncle Azz cd- daulah Bokh-
tyar ( Pojr. ce nom), s'élant sauves
de la prison où ils étaient renfer-
més depuis la mort de leur père ,
£ rirent les armes contre le fils de
ur persécuteur , Tan 383 ( 993 ).
Ils furent vaincus par le général
Abou-Aly ibn Oustad-Hormcuz , qui
les Ht prisonniers et les envoya au prin-
ce son maître. Samsamed-daulah or-
donna que les deux aînés fussent rais
à mort, et que les quatre autres fus-
sent plus étroitement renfermés. Mais
cette exécution le brouilla de nou-
veau avec son frère Boha ed-daulah.
La guerre eut lieu à son avantage.
SAM
L'Ahwaz etl'Irak-araby,!
au pouvoir de son généra
Hormouz , et il se dispe
rendre lui-même à Baghda
la fortune changea d'un set
destinée de ces deux prii
sam ed-daulah avait vidé :
pour subvenir aux frais de
Les troupes qu'il avait gard
de lui , s'élant mutinées fau
brisèrent les fers des fils
daulah , et reconnurent p<
Abou-Naser , l'un d'eux,
attaqué Samsam ed-daula
de sa propre main , à mu
Chiraz, l'an 388(998),
sant qu'il vengeait sur lui 1
son père. Samsam ed-dai
neuf ans et huit mois dan
méridionale. Il avait fail
Chiraz d'un rempart de d
pas de circonférence. Ses
sèrent à Boha ed-daulah,
rir les enfants d' Azz-ed-dai
tyar.
SANSOX (Soleildtk
libérateur d'Israël , fils c
de la tribu de Dan , et d'
jusqu'alors stérile, naquit
nière miraculeuse, vers
avant Jésus-Christ , suiva
nologie d'Ushcr. Il fut de
zaréen, c'est-à-dire qu'il fi
au Seigneur dès sa naissai
lui laissa croître la che
qu'il s'abstint de vin et de
liqueur fermentée. L'espi
commença d'être avec 1
force extraordinaire dont
lorsqu'il était dans le cam
entre Saraa et Esthaol. <
dix-huit ans , il descendi
natha , et y vit une fille d
des Philistins , dont il dei
reux. 11 conjura son père
de la demander pour fui c
il firent d'abord quelques
SAN
ais ils y consentirent à la
a alla donc avec eux à
i ; et quand ils furent ar-
ignes qui «voisinent cette
sépara d'eux pour qncl-
ils. Dans cet intcivalle
)ut à coup un lionceau
rugissant , qui marcha
nson. Ce jeune homme ,
» le saiût , le déchira
urait fait un chevreau , et
ce es. Il rejoignit ses pa-
ie leur dit rien de ce qui
é. On lui promit la fille
t plu. Peu de jours après ,
our l'épouser , il se dé-
rhemin pourvoir le corps
I avait tué , et trouva dans
in c*saiin d'abeilles avec
le miel qu'elles y avaient
il eu mangea , dit l'Écri-
donna à mangera ses pa-
ant le festin qui «levait pré-
jiij<:e, et auquel avaient
timtc jeune* Philistins,
ir dit : « Je m'en vais vous
: une énigme, et si vous
îe l't \ pli< [uer. d.ms Tinter-
sept jours que durera la
ou* iloutier.il trente robes
tir tuniques. (h\c si vous
/. l'expliquer vous me don*
,*»i li eu te robes et trente
». — Propose/, votre en ig-
.iirrnt les jeuiieN •■cii* , aliu
N.n'hiuii-* re que c'est. —
riturc e^t moitié de celui
pcait . «lit .Yiiijmhi, et la
«le relui qui e^t féroce ».
m |<* r:ub.irra\N.i. <J«i.ni.l
ju'i.-. i.e pon\.iiiiit lVxpli-
| le le tri me approchait ,
Trent a la liaucer dcSam-
linnt : (iagnc/. votre mari
.ire**!-'* . •■! obtenez qu'il
imi' la signification de l'c-
.ircimut nous vous biùlc-
SAM *Gq
tons, vous et toute la maison de
votre père : est-ce que vous nous
avez invités à vos noces pour nous
faire perdre nos habits '? Celle fem-
me mit eu œuvre tout ce que
ses charmes et son adresse avaient
de plus scJuisaut pour arracher le
fatal secret. A peine eut-elle obtenu,
par ses import uni tés , ce qu'elle
voulût savoir, qu'elle courut le dé-
voiler à ses jeuues compatriotes. Au
jour indique', ils ne manquèrent pas
dédire à Samson: Qu'y a-t-ildeplus
doux que le mielet déplus féroce que
le lion? Indigne' de l'indiscrétion de
celle qu'il avait souhaité ardemment
d'avoir pour compagne. Samsou ré-
pondit aux jeunes gens : Si vous n'a»
viez pas labouré avec ma génisse ,
vous n'eussiez jamais trouvé ce que
signifiait mon énigme ; et en même
temps il courut a Ascalon, y tua
trente Philistius, dont il prit les vê-
tements , et les porta , suivant sa
promesse , à ceux qui avaient ex-
pliqué son énigme. Il se retira en-
suite chez son père . et abandon-
na momentanément son épouse ,
qui fut donnée en mariage à un des
jeunes gens qu'on av.iit invités à
ses noces. Le temps de la moisson
des orges étant venu, Sam son se
rendit .1 Thamnatha , dans l'inten-
tion d'offrir un chc\reau à relie qu'il
consi iéiait toujours roui me sa fem-
me; mais le père de relie jeune per-
sonne l'empêcha d'entrer dans sa
rhainhrc, en disant : a J'ai cru que
vous aviez de l'aversion pour votre
femme ; et je l'ai donnée a un de vos
amis : elle a une sieur plu» jeune et
plus belle; je vous la donne a sa pla-
ce. » Sanitoune voulut point accep-
ter l'érlunge qu'on lui proposait, et
jura de se venger de cet outrage. Il
prit trois cents renanls qu'il lia deux
à deux par la queue, y attacha des
*7<> SAM
flambeaux allumés, et les lâcha dans
la campagne. Les renards curent
bientôt mis le feu aux bleds des Phi-
listins, qui déjà étaient en gerbes ou
prêts a être coupes. L'incendie se
communiqua même aux vignes, aux
oliviers et à tout ce qui était dans
les champs. Quand ils connurent
Fauteur de tant de ravngcs et de
dégâts, et les motifs qui l'y avaient
poussé , les Philistins brûlèrent la
femme de Samson avec son père.
C'était une espèce de réparation of-
ferte à l'époux offensé ; mais il ne le
prit pas ainsi : a Quoique vous ayez
* fait cela, leur dit-il, ]c ne laisserai
» pas néanmoins de me veneer enco-
» re de vous; et puis nous vivrons en
» paix. » Effectivement il les battit,
et en fit un grand carnage. Après
cet événement , il se retira dans la
caverne du rocher d'Etam. Les Phi-
listins s'attroupèrent, vinrent cam-
per non loin de la retraite de Sam-
son , et menacèrent ceux de la tribu
de Juda de les rendre responsables
du dommage qu'ils avaient éprou-
ve'. Effrayes de ces menaces, trois
mille hommes de cette tribu allè-
rent trouver Samson, dans le des-
sein de le lier et de le livrer ensuite
aux Philistins. Samson demanda seu-
lement à ses compatriotes la vie sauve,
et se laissa garrotter. Emmené dans
cet état au milieu du camp des Phi-
listins , qui se réjouissaient d'avan-
ce de posséder leur ennemi mortel ,
et qui poussaient d'affreux hurle-
ments, le jeune hébreu rompit les
cordes neuves dont il était lié , avec
la même facilité que le lin se con-
sume lorsqu'il sent le feu ; et saisis-
sant une mâchoire d'âne qui n'était
pas encore desséchée , il s'en servit
comme d'une massue , et en assomma
mille hommes. Après ce merveilleux
exploit , il jeta la mâchoire en chan-
SAM
tant , et appela ce lieu Ramatk-
Lechi ( élévation de la mâchoire ).
La chaleur du combat lui causa une
soif ardente, et il s'écria vers le Sei-
gneur : « C'est vous qui avei sauvé
a votre serviteur , et qui lui ava
» donné cette grande victoire ; maia-
» tenant je meurs de soif, et je ton*
» berai entre les mains de ces ioev-
» concis. » Le Seigneur ouvrit une
des grosses dents de la mâchoire , et
il en sortit de l'eau. Samson sa déVd-
téra , revint de sa défaillance, et
reprit sas forces. A dater de cette
époque , ce vaillant homme fut re-
vêtu de la judicature sur Israël , cl
l'exerça pendant vingt ans. An boit
de ce temps , il se rendit à Gaxa , cl
logea chez une courtisane. Les ha-
bitants ayant appris qu'il était dan
la ville, mirent des gardes aux portes,
et prirent leurs mesures pour Je tner,
lorsqu'il sortirait le matin. Samsca
dormit jusqu'à minuit , et s'étant kft*
alors , alla prendre les deux portes
de la ville avec leurs poteaux et lean
ferrures , les mit sur ses épaules, et
les porta sur le haut de la montagne
qui est vis-à-vis d'Hcbron. Malhen-
reusement il se passionna pour une
femme de la Vallée de Sorec , non-
mec Dalila. Les chefs des Philistins
résolurent de tirer parti de celle
circonstance, aussitôt qu'ils en furent
instruits. Us promirent à Dalila orne
cents pièces d'argent , si elle parve-
nait à leur découvrir la cause de
la force extraordinaire de Samson.
Pressé par ses vives instances , il I*
trompa une première fois , en lui di-
sant qu'il perdrait ses forces si on If
liait avec des cordes faites de nerf»
encore frais et humides ; et une se-
conde , en lui faisant entendre que si
on le liait avec des cordes toutes
neuves dont on ne se serait jamais
servi , il deviendrait faible et
/
■
j
M
1
:
n
2
■i
SAM
i\ autres hommes ; une
, enfin , eu assurant au* elle
e bien lier , si elle faisait
s de ses cheveux , et du fil
nds , en les attachant a un
Ile enfoncerait en terre,
r ses importunités , la fer-
in cœur se ralentit a la fin ;
ans une lassitude mortelle,
;la la Tenté tout entière.
Nazaréen , dit-il , dès le
e ma mère ; si on roc rase
toute nia force m'aban-
, et je deviendrai faible
le reste des hommes. *
perçut alors que Samson
uvert son cumr , et qu'elle
en rapporter à sa déclara-
nanda les chefs des Phi lis -
apportèrent l'argent con-
; fit rndormir Samson sur
; , lui plaça la tête dans son
•cla un homme à qui elle
a de raser les sont touf-
veu\ qui faisaient la force
peuple hébreu ; après cette
opération , elle le repoussa
Telle, car sa force l'avait
? ; et elle lui dit : Samson,
'hilistius qui viennent fon-
îtis. Samson , s*éveillant ,
nènie: j'en sortirai comme
iparavant , et je me degu-
i. Car il ne savait pas, dit
. qui- le Soigneur s'était ! c-
. Mais les Philistins s'cm-
le sa personne, lui crevè-
lût les yeu\, le incn* relit à
irjjé de chaînes, et l'enfer-
ins une prison , où ils lui
lier la meule d'un moulin,
t ses cheveux corniucn-
venir; et , eu même temps,
ait ses foires. Les princes
tins , qui n'avaient point
n oigne leur reconnaissance
pour le triomphe qu'ils
SAM an i
avaient obtenu sur leur ennemi , s'as-
semblèrent en grand nombre dans
le temple, pour célébrer les louanges
de cette divinité. Dans l'ivresse du
festin , ils firent paraître Samson
Jour leur servir de jouet Le Juge
'Israël adressa cette prière à l'Eter-
nel : « O Seigneur , mon Dieu ! sou-
* venez- vous de moi ; mon Dieu,
* rendez-moi maintenant ma pre-
* mière force , afin que je me venge
* en une seule fois de mes ennemis
* pour la perte de mes yeux ; * et
prenant les deux colonnes sur les-
quelles la maison était appuyée . te-
nant l'une de la droite et l'autre de la
gauche , il dit : Que je meure avec
les Philistins; et ayant fortement
ébranlé les colonnes , la maison tom-
ba sur tous les princes et sur le peu-
ple qui était là. Par ce dernier acte
de sa force, il tua plus de Philistins,
qu'il n'en avait tué dura ut sa vie ;
mais il succomba lui-même, comme
il l'avait désiré : c'était l'an 1117
avant J.-C. Les Hébreux l'enterrè-
rent solennellement dans le sépulcre
de son père Manué, entre Saraa
et Esthaol. Telle est l'histoire de
Samson , ainsi que la rapporte l'es-
prit saint dans le livre des Juges.C'est
un tissu de prodiges d'un bout à
l'autre ; et jamais homme n'eût pu
faire , sans l'aide de Dieu , ce qu'a
fait ce vaillant Hébreu. Il s'est trouvé
des écrivains qui n'ont vu dans le
récit de tant de merveilles , que des
allégories dont on pouvait tirer parti
pour édifier la piété. Nous n'avons
garde de les blâmer, sous certains
rapports: l'apôtre saint Paul nons ap-
prend que toutes choses arrivaient en
jipureaur Israélites; mais il ne faut
pas pousser le principe trop loin. Les
incrédules , de leur coté , ont regardé
l'histoire de Samson comme une fa-
ble, et en ont attaqué la plupart
^7 a SAM -
des circonstances. Elle est l'éternel
sujet des plaisanteries de Voltaire,
Î[uia cousigné les plus piquantes dans
a Bible enfin expliquée. Elles ne
sont pas restées sans réponse. L'abbé
Builet a explique les difficultés que
Ton a faites au sujet des trois cents
renards , et du miel que l'essaim dé-
posa dans la gueule du lion. ( Ré-
ponses critiques ,etc.) D'autres com -
mentateurs ont aussi résolu ces dif-
ficultés ( i ). L — b — E.
SAMUEL {qui est établi de
Dieu) y juge et prophète d'Israël,
naquit dans la petite ville de Rama-
tba ( on Ramathdim Sophim ) , sur
la montagne d'Éphraïm, vers l'an
il 55 avant Jésus Christ. Son père
se nommait Elcana , et sa mère
Anne. Ils étaient l'un et l'autre de
la tribu de Lévi. Anne avait été long-
temps stérile : mais, par la pureté de
son cœur et par ses prières , elle ob-
tint du Seigneur la cessation de son
opprobre et le titre de mère. Quand
elle eut sevré son fils aîné, elle le
présenta au grand -prêtre Héli , pour
servir devant le Seigneur, et maui-
festa sa reconnaissance par ce su-
blime Cantique , rapporté dans le
deuxième chapitre du premier livre
des Rois . et qui peut être regardé
comme le type de celui que chanta
l'auguste mère de notre divin Sau-
ie
(O 1* tr»Ri;die de Sitmson le foit % en quatre
actes , ynr Villetnastaiu , fnt imprimée tau* date
( ver* 16*0 ) , Une tmgédii* de Aamsou fait «ait
du thMtre ItaLen de L. Riccoltoui. Fiéret Ut im-
primer, en 1717, une tradnetio • d'uno tragédie
italienne. Romasuieai (it jourr .'. Paria Je aR février
1 7 3o, Mir Je théâtre Italieu, une tragi-coim-die en
cinq actes et eu ver» français , imprimer. Voltaire
fit »iu|trimer, en i-5o, un opéra Je Sjmsnn qu'il
■▼ait Composé eu 1^3» , et dont Rameau avait coni-
Mtjnce la mimique I^i rrprt-iefiUtiou u'^yaut p.<«
clé pertui»e , le musicii-n employa une parti»* de
■on travail pour l'opéra de Zùroaslre. Aristide
Plancher Valcwur avait couipoW une tragédie de
SantM>n: «Ile e»t restée inédite. Etilin Sa nu o a eut
le sujet d'un ballet |»ar M. Henri , doiim- , il y a
quelque» auiive*, tut' le tlusilte de U Porte Saiiit-
W-o-lûi. A. 11 -T.
SAM
veur , chez sa cousine !
Après le sacrifice d'usage , J
de Samuel retournèrent à 1
laissant l'enfanta Silo , où
éphod de lin , dit l'Écritui
plissait les fonctions lévil
sa jeunesse lui permettait. <
la parole du Seigneur était
et précieuse , et l'on ne c
guère de visions et de proj
yeux d'Héli s'étaient obscu
fils ne cessaient , par leur t
d'éloigner les Hébreux d'ofl
locaustes. Une nuit, lorsqu
n'était pas encore éteinte,
muel se fût endormi dans si
ordinaire , le Seigneur l'a
jeune lévite s'imagina que
voix d'Héli, et courut rece*
drcs.Le grand-prêtre lui c
l'avait point appelé, et qu
se rendormir. Le Scigneui
tendre une seconde fois :
marche de la part de Sami
réponse de la part d'Héli.
troisième fois , le graud-f
reconnaître une révélation
dit à Samuel : allez et d<
l'on vous appelle encore,
Parlez , Seigneur , parce
serviteur vous écoute. S
tourna dans sa chambre
dormit. Le Seigneur 1'apj
me il l'avait fait les autres
muel ! Samuel ! L'enfant
Parlez , Seigneur, parce
serviteur vous écoute. Ali
gneur lui dit : « Je vais
» chose dans Israël , qi
» pourra entendre sans êl
» d'un profond étomicmi
» comptirai tout ce que j\*
» contre Heli , et contre s
» fc commencerai et j'acli
» lui avais prédit que j'
» mon jugement contre s
» parce que sachant que
SAM
rat «Tara manière indi-
i les a point punis. C'est
j'ai juré que cette iniquité
mais expiée , ni par des
ni par des présents ».
onta , le lendemain ma-
De qui s'était passé, et lui
aeuares du Seigneur. A
te époque , on s'aperçut
;neur était avec lui , et
•s paroles ne manqua
«. Après les désastres de
H li ( V. ce nom , XX ,
, à l'âge de quarante ans,
jge d'Israël. Cependant
foulant retourner au Dieu
•* , consultèrent Samuel
pilla de renoncer aux ido-
courir ans jeunes et aux
>ur se purifier des impu-
avaient contractées. Le
; Samuel prit un agneau
jeure , et qui était sans
offrit en holocauste. Ce
Tert à Masphath, où Sa-
tvait alors, fléchit la co-
gneur, qui humilia les
et donna la victoire aux
rauel résidait ordinairc-
atha , sa patrie ; mais il
et ans à Béthel , à Gal-
tphath , et y rendait la
ael. Parvenu à un Age
le déchargea de la juni-
5 deux fiU, Joël et Abia,
à Rer«aliée. Ceux-ci ne
point dam ses voies: ils
rurrompre par 'avarice,
s pre\ents , et ingèrent
Tous les aririrns d'h-
d'une M criante iniquité',
rt. \innnt trouver Si-
itha.et lui dirent : Voila
■* •!• vrnti vieux , et vos
un lient pas sur vos ira-
t • nous un roi , comme
es les nations , afin qu'il
SAM a?3
nous jnge et qu'il nous commande.
Cette proposition déplut à Samuel ;
il s'adressa au Seigneur 9 qui lui
répondit : « Écoutez leur voix «Ung
tout ce qu'ils vous disent : ce n'est
Sas vous qu'ils rejètent, c'est moi:
epuis la sortie d'Egypte , ils n'ont
cessé d'en agir ainsi. Ils m'ont aban»
donné pour servir des dieux étran*
Sers , et maintenant ils vous traitent
e mime. Faites ce qu'ils vous de*
mandent; mais au para Tant déclarez-
leur quel sera le droit du roi qui
régnera sur eux. * Samuel rapporta
au peuple toutes les paroles au Sei-
gneur, et il ajouta : « Voici quels se-
ront les droits du roi qui vous gou-
vernera : il prendra vos enfants pour
* conduire ses chariots. Il s'en fera
» des gens de cheval , et les fera cou-
» rir devant son char. Il en fera ses
» officiers pour commander, les uni
» mille hommes , et les autres cin-
» quante. Il prendra les uns pour la-
» bourer ses champs , et pour recueil-
» lir ses blés , et les autres pour lui
* faire des armes et des chariots. Il
» se fera de vos filles , des parfu-
* meuses , des cuisinières et des bon*
* langères. Il prendra aussi ce qu'il
» yaurade meilleur dans vos champs,
» dans vos vignes , et dans vos plants
» d'oliviers , et il ledonnera à ses scr-
» viteurs. Il vous fera payer la dîme
» de vos blés et du produit de vos
» vignes , pour avoir de quoi donner
» à ses eunuques et a ses officiers ;
» il prendra vos serviteurs , vos sef*
» vantes , et les jeuoes gens les plut
» forts , arec vos ines; et il les fera
» travailler pour lui. Il prendra aussi
» la dîme de vos troupeaux , et vous
» serez ses serviteurs. Vou.« crierez
• alors contre votre roi que vous
• aurez élu , et le Seigneur ne vous
• exaucera point , parce que c'est
• vous-mêmes qui avez demanda
18
*74
SAM
» d'avoir ud roi. » Le peuple ne vou-
lut point écouter le discours de Sa-
muel; et il s'obstina de plus en plus
à demander un roi qui le jugeât et
qui combattit avec lui. Vers le mê-
me temps, le seigneur conduisit Saùl
à Ramatba : Samuel le logea dans sa
maison; et le lendemain, il prit une
petite fiole d'huile, qu'il répandit
sur la tête de Saiil, et le sacra roi
d'Israël. Après cela , il fit assembler
tout le peuple devant le Seigneur , a
Masphath, pour procédera l'élection
d'un roi, par le sort. Saiil fut dési-
gné de cette manière; et tout le peu-
ple cria : Vive le roi! Samuel pro-
nonça ensuite la loi du royaume, l'é-
crivit sur un rouleau , et la déposa
devant le Seigneur. Ce trait de la vie
de Samuel a donné lieu à des con-
testations très- vives. Le ministre Ju-
rieu l'expliquait dans un sens favo-
rable à ses opinions. Le grand Bos-
suet lui répondit , dans ses Avertis-
sements aux Protestants y où il ne
fit que développer les principes qu'il
avait déjà posés dans sa Politique ti-
rée de l'Ecriture sainte. Tout ré-
cemment Volney a publié une His-
toire de Samuel, inventeur du sacre
des rois, Paris, 1 820, in-8°. L'auteur
ne voit dans la conduite du Voyant
Samuel, qu'un trait de machiavélis-
me sacerdotal. Après que Saiil eut
remporté une victoire éclataute sur
les Ammonites, Samuel dit au peu-
ple : « Venez; allons à Galgala, et y
renouvelons l'élection du roi. » Tout
le peuple alla donc à Galgala ; et il
y proclama de nouveau Saiil pour roi,
en présence du Seigneur. Alors Sa-
muel dit au peuple d'Israël : « Vous
voyez que je me suis rendu à tout ce
que vous m'avez demandé, et que je
vous ai donné un roi. Pour moi , je
suis vieux et déjà tout blanc, et mes
enfants sont avec vous. Déclarez dc-
SAM
vant le Seigneur etdevani
si j'ai pris le boeuf ou 1'
sonne, si j'ai usé de vio
concussion , si j'ai reçu c
de qui que ce soit , et je
ferai présentement ; » to
rent : a Vous ne nous avi
primés , ni par fraude ni
ce; et vous n'avez rien ]
sonne. » Samuel rappela
Hébreux les bienfaits du î
le pacte qu'ils avaient fait
exhortant à le renouvelé
sence; ce qui fut exécut
des éclairs et des tonneri
sur le mont Sinaï. Saiil r
à se rendre coupable d
sance à la loi du Seigneui
lui-même l'holocauste à (
muel arriva dans le mêm
annonça à ce prince que
ne subsisterait point , et
gneur choisirait unautrer
cœur; et il se rendit à Gai
dant lorsque Saiil eut défa
lécites, Samuel alla le tr
le reconnaître de nouvea
lui ordonner, de la partd
de marcher contre les res
lec , de les tailler en pièce
truire sans pitié tout ce
tenait à ce peuple maudii
{>argna ni femmes ni enl
eroent il prit le roi Aga
mena dans sa tente* Ai
muel , suivant les ordn
gneur , se rendit à Gai gai,
offrait un sacrifice d'actii
ce, il lui reprocha son
et lui déclara qu'il était il
ment réprouvé. 11 comm
qu'on lui présentât le roi
Quand ce prince fut en sa
Samuel lui dit : Comme v
ravi les enfants à tant
ainsi votre mère parmi l
sera sans enfants ; et il l
SIM
dcrant le Seigneur. « Un
on ministre de paix „ sV
Itaire, on bomme qui se-
illc pour avoir touché «a-
un corps mort , couper un
aurecaux comme on coupe
et a ub!e ! faire de m main
a bourreau tremblerait de
I n'y a personne que la lec-
' ce passage ne pénètre
ur. Ko tin quand on est rc-
u frissonnement qu'on a
r, on est tente de croire
te abomination est impos-
ai vieillard tel que Samuel
i difficilement la force de
en pièces un homme. »
juênce répond à Voltaire,
soumit à l'anathcme, coui-
alécitc , est mis à mort par
Ire raison encore , pour ses
» personnelles. Comme ton
à au Samuel en l'égorgeant,
* leurs enfants à des me-
nti ta mère sera sans en-
Le traitement qu'il éprouve
K en partie la peine de son
mué. C'était non-seulement
d'un peuple proscrit , mais
lD sanguinaire: quel $i tendre
croyez-vous devoir pren-
sort de ce barbare ?S<imtieZ
*n morceaux .Vgag.C'cst ain-
n traduit d'ordinaire ce pas-
rt c'est apparemment ce qui
donne lieu de traiter Samuel
ire IxHicher; mais, i°. le
ebreu , qui signifie tailler en
. ro«|w r en morceaux , signi-
si simplement mettre à mort
rpée ; *J". l'âge de Samuel ,
irr^ion* du texte, le génie de
;ue hébraïque . tout porte a
que le prophète ne mit pas
ru« .1 mort Agag. mais m u-
[ qu'il duuua ordic de le faire
r ; cl c'est aiiiM q<te Josèphc
3 VI
SAM
» Ta entendu. Rien u'est plus com-
» mun , non seulement dan» les an-
» leurs hébreux et grec* . nuis aus-
» si dans les latins , que de dire que
• quelqu'un a fait une cho<c . pour
• dire qu'il l'a fait faire. Pourquoi
» assure/ vous donc si facilement ce
» qui probablement n'a aucun fon-
» aéra en l raisonnable ? » v Lettres
de quelques Juif* , trvi\iime partie.
Yovcr aussi les Itèptmsrs rntiques
de liullct , tome m , p.ig. i mj \ Sa-
muel , continue l'Ecriture , s'en re-
tourna ensuite a Ramatha : et , depuis
ce jour, il ne vit plus Said ; mais d
le pleurait sans cosc , parce que le
Seigneur se repentait de l'avoir établi
roi sur Israël. Un jour le Seigneur
lui dit : Jusqu'à quand pleurerez vous
Sa ii I , puisque je l'ai rejeté , et que
je uc veux plus qu'il lègue/ Km plis-
sez d'huile la corne que vous avez ,
et vener. , afin que je vous envoie
à Isaï de ttcthléhcni ; car je nie
suis choisi un roi parmi ses en-
fants. Samuel lésista quelque temps;
mais enfin il obéit à la volonté du
Seigneur , et se rendit à Réthlécin ,
où il sacra David h côté de ses
frères, et puis repartit pour Rama-
tha. Il parait que David allait sou-
vent consulter Samuel, et qu'il en
recevait des avis pleins de sagesse.
Ce grand homme mourut à Ramatha,
où il fut eiilenc par le peuple d*l>-
rael , qui le regretta lieaueoup , l'an
io>- avant J.-C. Il était âge de plus
de quatre- vingt- dix -huit ans. Il y
avait |»eu de temps que Samuel était
mort lorsqu" Sa iil alla trouver la
pvthonisse d'Kudor, pour évoquer
l'ombre de ec prophète, et qu'il en
rcv»t cette accablante répou«c - « le
» Seigneur vous tiaitera emuiiic p*
» \oih l'ai dit de sa paît. Il dc«hi-
» icia \otic, rov.iuiue, et l'an. m lie-
» ra de vos mains pour le donne i à
a^6 SAM
» David , votre gendre. Demain vous
» serez avec moi, vous et vos fils ;
» et le Seigneur abandonnera aux
» Philistins le camp d'Israël. » Ce
passage est hérissé de difficultés.
Grotius , dom Calinet et les autres
commentateurs se sont attachés à les
résoudre ; mais aucun ne l'a fait avec
plus de succès que l'abbé Guénée
( Lettres de quelques Juifs, 4e- par-
tie). Le corps de Samuel fut trans-
féré à Constantinople , sous l'empe-
reur Arcadius avec des honneurs in-
finis. La fête de ce prophète se célè-
bre, le 20 août , dans l'Église latine
( Yoy. Baillet , Fies des saints de
t Ancien - Testament ). On lit dans
l'Ecclésiastique , chapitre xlvi , un
éloge de ce grand prophète , qui est
comme le sommaire de sa vie : a Sa-
it muel a été aimé du Seigneur son
» Dieu : il a institué un gouvernement
» nouveau ; et il a sauvé les princes
* de son peuple. Il a jugé l'assem-
» blée d'Israël selon la loi : il a pa-
» ru un vrai prophète dans sa foi ;
» et il a élé reconnu fidèle dans ses
» paroles. Il a invoqué le Tout-Puis-
» sant, en lui offrant un agneau "sans
» tache , lorsque ses ennemis l'atta-
» quaient de tous côtés. Alors le
» Tout- Puissant tonna du haut des
9 cieux, et fit entendre sa voix avec
» un grand bruit. Samuel tailla en
» pièces les princes de Tyr et tous
* les chefs des Philistins. Avant la
» fin de sa vie , il prit aussi à tc-
» moin le Seigneur et son Christ ,
» en protestant qu'il n'avait jamais
» rien pris de qui que ce soit ; et il
» ne se trouva personne qui pût l'ac-
» cuser. Il a prophétise même après
» Sà mort : û parla au roi , et lui
» prédit la fin de sa vie ; et, sortant
» de la terre, il haussa la voix pour
» prédire la ruine du peuple et la
» peine due à son impiété. » On at-
ÂAÎt
tribue a Samuel : I. Sop
livre des Juges ), en vingt
pitres. C'est le sentiment c
nombre de critiques et de
tateurs; Jahn n'en est p
( Introduct. in lib. vet. f
iio). II. Ruth. en quatre
Voyez son article. III. Se
le Premier Livre des Rois
chapitre xxiv. C'est l'opim
générale et la plus accréd
ton et beaucoup d'autres
fondée sur le verset 29
tre xxix du premier livr
ralipomènes. On lui a ans
un Livre du droit du roj
quelques autres pièces ap
sur lesquelles on peut coi
bricius, Cod. pseudepigr.
tamenti , tome 1. L-
SAMUEL AB£N TIBC
BON.
SAMUEL d'ANI, bis
ménien , vivait an douzn
de notre ère. Tout ce qu'
lui , c'est qu'il était prêtre
pitalede la Grande-Arméi
ciple d'un fameux doctes
George Melrig, qui florissi
mencement du mémo sm
Srière de Grégoire IV, 1
'Arménie , résidant a Hrl
Roum-Kalaah, il entre]
daction d'une chronique
re universelle , rédigée à I
de la Chronique d Euseb
profita beaucoup. Cette ï
divise en deux parties. La
divisée en sept chapitres, i
cessivement des Patriarck
Noé; de la chronologie de
te jusqu'à Abraham; des 4
triarches; de la division
pies; de la postérité de S
partie contient tonte l'hisl
te; de la postérité de Cha
trouve tout ce qui concern
SAM
tIom, la Lydie. la Perse .
, la Macédoine , 1 Egypte,
v et eafin les Romains. Le
:ha pitre est consacre a YhU •
la postérité de Japhet : on
le l'Arménie et des Parthes.
'est presque qu'un abrégé de
ique d'Eusèbe, augmenté de
renseignements puisés dans
s d'Arménie par Moïse de
Celle partir est précédée d'u-
iuctiou, dans laquelle l'au-
connaître le but <|u'il *e pro-
ies sources où il a pui«é. II
févèque de Cé.saiée kusebe ,
îo ecclésiastique Socrates;
les Arméniens, Agathan-
uïsede Khorcu, Elisée, La-
irbetsi , Faustus de Byan-
prtain évéque Héraclius, qui
inconnu; le prêtre Léonce
>our le Pagratidc , dont les
»nt perdus ; le patriarche
et Etienne Asolnig. Il en est
•lusieurs autres mentionnes
:ours de son ouvrage. Dans
ide partie , les faits sont
ar années et les règnes des
rs romains, des rois de Pcr-
ménie , ceux des khalifes , et
«ion des patriarches armé-
ont disposes de manière à
des tableaux synoptiques
pporteot aux olympiades et
ces de l'ère chrétienne et de
lénieune. U est à remarquer
luel d'Ani diffère de deux
c nous dans la manière de
l'ère chrétienne. Sa chro-
termitieeu Cm fiiG de l'ère
nnc, 1 177 de J.-G. , (et non
omme dans le texte ariné-
la quatrième année du pa-
t tie (ingoue V en Armé-
quaraute- septième du rè-
Manuel Coninciic. Il existe
wction latine de cet ouvrage,
SAM 377
faite par le docteur Zohrab , armé-
nien, qui l'a publiée conjointement
avec M. Mai, à la suite de l'édition
latine de la version arménienne
d'Eusèbe. En voici le titre : Samue-
lis presbytère Aniensis Temporum
usque ad suant œtatem ratio è U-
bris historicorum summatim col-
lecta. Opus ex haîcanis quinaue
codicibus ab J. Zohrabo , D. A. dili-
genter ex script um et emendatum ,
J. Zohrabus et An g. Malus , nunc
primùm conjunctis curis httinUate
dunalum notisque illustratum edi-
ifcrwit. Milan, 1818, un vol. in 4°.
La bibliothèque royale de Paris pos-
sède , sous le n°. q(> , un manuscrit de
cette chronique , où l'on trouve quel-
ques passages qui manquaient dans
les manuscrits consultes par le doc-
teur Zohrab. S. M — n.
S A MUS ou plutôt S A MES, est un
roi dont l'existence ne nous est con-
nue que par les médailles. On ignore
également et l'époque où il vécut et
le pays où il régna. Des conjectures ,
suggérées par les monuments numis-
matique*, sont tout ce qu'on peut
offrir à son sujet. O genre de preu-
ves , quoique bien délicat , n'est pas
moins sûr qu'aucun autre , quand il
provient d'une bonne source ; mais
il n'est pas de nature a fournir de
grands renseignements. Une des mé-
dailles de Pellerin, venued' Alen , en
1751 , nous révéla l'existence de ce
personnage. Elle présente la tête ra-
diée du soleil , et au revers, une vic-
toire, la palme en main , avec la lé-
gende de BASIAKllï IAMOV f>KO-
XKBori kAI MKklOi > du roi Sa-
mès, religieux et juste; et au-des-
sous, l'A , c'est-à-dire, 33, sans doute
l'année de son règne. Cette médaille
donna lieu a un Mémoire de l'ab-
bé tteilcy, intitulé : Observations
sur une médaille du roi Samus ,
278 SAM
prince jusqu'à présent inconnu. Ce
Mémoire , lu à l'académie des ins-
criptions , le ai mars 1752, fut in-
séré dans le xxvic. volume du Re-
cueil de cette compagnie. L'abbé
Bellcy y établit , par des comparai-
sons de travail et de fabrique avec
les monnaies des rois de Syrie , que
cette médaille devait appartenir à
un prince inconnu , qui avait vécu au
second siècle avant notre ère. Guidé
ensuite par l'analogie des noms , il
pensa qu'elle avait été frappée à Sa-
mosate , en Syrie , capitale de la
Commagène , par le fondateur de
cette ville; de même que le prince ,
nommé Arsame , dont on a des mé-
dailles , l'avait été d' Arsamosate, vil-
le située non loin de là , en Arménie.
D'autres noms de villes d'ailleurs
sont dérivés de même de celui de
leur fondateur. La mention de l'an-
née du règne de Samès confirma le
savant académicien dans l'idée que
ce monument devait appartenir à
une région voisine de la Cappadoce
et de la Cilicic , où pareil usage
s'observait. Enfin le surnom de Jus-
te, qui se voit aussi sur les médail-
les des rois Parthcs , lui fit penser
que Samès l'avait piis à leur imita-
tion. Il est facile de voir combien
toutes ces conjectures sont simples
et vraisemblables. Elles furent ce-
pendant combattues , le icr. août
1752, par l'académicien de Bozc.
Selon lui, ce monument devait ap-
partenir à la ville d'Euièscen Syrie,
et à un roi Sohcmc, qui y avait ré-
gné au premier siècle de notre ère.
L'abbé Belley n'eut pas de peine à ré-
futer les faibles objections de son ad-
versaire; mais dans ses Nouvelles
observations sur les médailles du
roi Samus, lues le 19 janvier 1753,
il n'ajouta aucune autre preuve à
l'appui de son opinion. Il se conten-
SAH
ta de reproduire d'une mini
avantageuse les raisons qu'
déjà données. Vers la même
le P. Froelicb publia une ai
daille du même prince , pr
sa tête coiffée d'une tiare, a
nière des Arméniens , et au
deux cornes d'abondance <
thyrse au milieu , et la légei
connue , sans date. Elle pai
l'ouvrage publié à Vienne , e
sous le titre de Eegum vête
mismata anecdota vel pem
te médaille , d'abord mal II
corc plus mal expliquée s fui
de nouveau , par Je même
en 1755, dans ses Numisn
melii Ausi. Findobonœ. I
ne connaissait point les Obseï
de l'abbé Belley, encore inédi
te époque. Il crut que la médai
été frappée pour un poète gn
mé Samius et non Samus , I
certain Ghrysogonus, ami de
pe de Macédoine, père de P<
devenu , on ne sait coram<
d'une portion de la Commag
gion si éloignée de la Macédc
voit que Froclich rapportait
monument à la ville de Sam
est certain que le poète Samii
jamais roi , et que Philippe,
traire, le fit mourir. L'inv
blance de la supposition de I
était trop évidente : ou s'ei
l'opinion de l'abbé Belley. E
adoptée par Visconti, dans s
no graphie grecque, tome 11 , ]
il n'y a rien ajouté. Nous n
pas la même réserve; nous jo
aux remarques de l'abbé Bell
ques observations qui les
fient. Les épithètes qui ac
gnent le nom de Samès fo
qu'il n'est pas d'une époqu
reculée. L'usage de placer de
noms sur les médailles ne r
SAM
ncoop an - deli dn
iTant noire ère. Ils peuvent
k dmser II chronologie des
enls, quand on n'a pas d'autre
pour y parrenir. Ainsi, par
e. comme les médailles des
rthes nous offrent toutes les
ras des titres séleucides , nous
in moyen sûr et simple de
ser. Parmi ces surnoms, il
quelques-uns qui sont plus
lie rs à certains pays. Celui de
ou Juste, était le seul qui fût
aux rois a rs acides ; on le re-
sur presque tous leurs mo-
s. Comme on le Toit aussi sur
taie de Samès, c'en est assez
rapporter au temps où les
étaient la puissance domi-
d A>ie , et pour qu'on l'attri-
m prince leur voisin et leur
p surnom de OioïiSr,; ou re-
, ne parait pas sur d'antres
ents; mais on en trouve un
semblable et synonyme dans
ons voisines de l'huphrate.
le que le titre de juste c'tait
aux rois parthes, il est facile
maître, pjr les monuments,
ii de Eu sef'ès ou pieux était
ier aux rois de Cappadocc.
lit sur les monnaies d'A-
* V , qui régna depuis 111
1 ifti avant J.-C. Il est joint
1 de Pfulopatnr, sur celles
ithe VI, roi depuis 166 jus-
"J t. On le retrouve ensuite
e» >!' A ri u banane III , d'A-
! X et de Polémon , roi de
rtte double indication semble
m deuxième sit-« le avant no-
ie rè^ne de Si mes, ainsi que
M'inc l'dblN* Kellrv, et placer
v rulre les Partîtes et 1rs Ca fi-
ns . également eu rapport
s deux peuples. Telle était en
position de la Couimagcnc,
SAM 979
limitrophe de la Cappadoce ; et
que l'Euphrate séparait de rem*
Sire des Parthes , qui , a la fin du
euxiêrae siècle antérieur à noire ère,
s'étendait jusqu'au bord de ce fleuve.
La tiare arménique qui couvre la tê-
te de Samès, sur la médaille de
Vienne , est une nouvelle preuve en
faveur de cette opinion , qu'appuie
encore la mention des années au rè-
gne, usage pratiqué aussi en Cappa-
doce. Tout se réunit donc pour faire
voir que Samès a régné dans une ré-
gion voisine de l'Euphrate , de la
Syrie, de l'Arménie et de la Cappa-
doce, pendant le second siècle avant
notre ère. Ceci est d'ailleurs confir-
mé par le beau travail de ces mé-
dailles et la forme anguleuse des sig-
ma et des epsilon, qui ne peuvent
se rapporter qu'à cette époque. La
Commagène est le seul pays qui ré-
ponde à toutes ces conditions. Sa
capitale, connue sous le nom de Sa-
mosate , est désignée , par tous les
auteurs , comme une ville royale. Il
n'est pas difficile de reconnaître en-
tre le nom de cette ville et celui de
Samès un rapport de la même na-
ture que celui qui existe entre la ville
d'Arsamosate et le nom d'Arsamc,
son fondateur. En effet la fin du nom
de ces deux villes est forme© par le
mot arménien schad, qui signifie
une mile on une construction. Sa-
in osa te est donc la ville de Samès ;
il est probable que la médaille dont
il s'agit représente le fondateur de
cette ville. Les cornes d'abondance
qui sont au revers de leurs médail-
les , se retrouvent sur d'autres mon-
naies des rois de (ionirii.r^riie, et en-
lacées de la iiirinc façon. H n'y a
donc aucun doute querelle médaille
appartient à Samosatc. Il semblerait
qn on eût dû eu conclure qu'elle de-
vait appartenir à uu prince de la race
1
i
»8* SAM
des rois de Commagène que l'his-
toire nous fait connaître. Cette idée,
bien naturelle , n'a été énoncée par
personne. Belîey , Visconti , et, après
lui , M. Mionnet , ont tous regarde
Samèf comme un roi arménien ,
qu'ils placent dans une catégorie par-
ticulière. Auraient-ils cru que les rois
de Gommagène étaient d'origine grec-
que , parce que la plupart d'entre eux
Îîrtaientle nom d'Antiochus? mais
y en eut aussi plusieurs qui s'appe-
lèrent Mithridate. Ce nom et la tiare
arménique que porte l'un d'eux, suffi-
sent pour indiquer leur origine, et les
assimiler à tous ces petits souverains
arméniens ou syriens, qui occupaient
FOsrhoène, la Sopbène et la Petite-
Arménie* Tous les rois de la Comma-
gène nous sont connus , depuis An-
tiochus Ier, , qui fit alliance avec Lu -
cullus , en Tan 70 avant J. - C. , jus-
qu'à la destruction du royaume, sous
Vespasien. Nous ignorons si Antio-
chus 1er. fut le fondateur de cet état ,
ou s'il ne fut pas plutôt le successeur
d'un prince indigène : telle est notre 0-
pinion. 11 serait donc possible qu'il eût
été le successeur de Samès , qui cer-
tainement l'avait précédé dans le mê-
me royaume. Une médaille récem-
ment découverte nous présente en-
core les traits de ce prince avec les ti-
tres que nous lui connaissons; mais de
plus elle présente, au revers, l'ima-
ge de la reine, sa femme, accompa-
gnée de la légende, mal conservée :
BA21AIIIHZ nreOAHPIAOS , de la
reine Pylhodoris. Si ce nom est bien
lu, ce dont nous avons quelques rai-
sons de douter , c'est encore i.nc nou-
velle preuve qui ramène vers la Cap-
padoce la médaille de Samès; car
on y connaît d'autres reines du mê-
me nom. Ce monument se trouve
dans la collection de M. de Chau-
doir. 5. M— w.
SAM
SANADON(Noel-É'
à Rouen , le 16 février
de bonne beure dans l'o
suites , dont il devint ui
bres les plus distingue
jeunesse , il professa la i
Caen , où il se lia part;
avec le savant Huet , auq
dans la suite, un volu
latins. Il passa de Caen à
occupa la même chaire;
du P. Du cerceau , il fut c
ducation du prince de C
protection de son élève, il
en 1728 , bibliothécaire
de Louis-le- Grand. Il 0
core cette place lorsqu
le 11 octobre 1733. le
n'était pas seulement coi
son ordre ; il était auss
dans le monde pour l'a m
caractère, el pour son sa1
de pédanterie Lié avec
Huet , l'abbé de Nés m on
savants les plus distingi
siècle et de son ordre,
lui-même une érudition \
ne. Traducteur d'Horace
blier Dacicr et tous ceux <
devance dans la traductio:
de ce poète si difficile à b
et quoiqu'on lui reprochi
ticc , le peu de force et
de son style , qu'une élég
nue ne rachète pas toujoi
peut disconvenir qu'il 1
la carrière aux ira duc t eu
vernis après lui. Dans sa
dédiée au prince de Conti
et précédée d'une vie d'
P. Sanadon s'est permii
nombre de changement
pas été généralement ap
avoue lui-même , dans
qu'il n'a laissé que trois
tactes. Partout il met d<
titres et de nouveaux
SAN
ts il partage une pièce
l'autre* fois , de plusieurs
it qu'une. On lui a sur-
>chc son système d'or-
qui consiste à supprimer
irtnut les lettres qui ne se
it point, à moins qu'elles
t a marquer le genre , le
i le temps , et à écrire les
i grec , «ans accents , et
mêmes cira clercs que le
français. Si 1rs étymolo-
coini'dttn ce système avec
il s'est tiouvé des savants
pprouvé le P. Sauadon ,
ifant oser suivre en tout
>le. De tous les poètes la-
rmes , aucun , peut - être ,
os ses vers plus d'abandon
• , plus d'harmonie et de
• ; il est fâcheux que le de-
stination s'y fasse qucl-
ulir. La pièce latine ia
Ttantc du P. Sanadon est
lèruiqtic, intitule: ISicanor
)n remarque aussi des tra-
ou plutôt des imitations
s d' Afiacréon , de liiou , de
de Théorrite , de Marot
llay. Ses Epitaphes latines
n tt de Câlinât passeront
»our des modèles , jusqu'à
tus avions permis à nuire
ttyle lapidaire. Le P. Sa-
i*sé: 1. Le* Pnë^ies d' llo-
mêe\ suivant Vunlrtchro-
, et tr.tdmtes en français ,
Rt-marqurs et des Disxr-
itiqiH-s, Paii% et Ainstcr-
H , -a vol. in .4". ; il «xis!*1
n postérieure, mi 8 vol.
Lue tiaduciion du Pervi-
nent . Paris, 17J18, in-ij.
inum libri qu.ituor, P.iris ,
1 :. Pl;;sii ursde sv< piirrs
dr?érc!il<l)i«cours latins ,
>*.iLlit* se paument ; il eu
SAN 281
existait des Recueils complets dans
quelques bibliothèques des Jésuites ,
et l'on en trouve le détail dans le
Morcridc i75i).(f.son Éloge dans
le Mercure de décembre 1 7 33 , pag.
2624-38). On connaît le placet en
yers :
lion pasvre mvch Smm4oo.
que Voltaire adressa au prince de
Conli , pour un neveu de son ancien
précepteur. — Il ne faut pas confon-
dre Nocl Etienne Sanailuu avec son
oncle Nicolas Sauadon ,jcv.iitc com-
me lui , et comme lui né à Rouen ,
qui mourut en 1 720 , auteur de quel-
ques ouvrages de piété. Z.
SANADON (Divin Duval) , delà
famille du précèdent, était, avant la ré-
volution , l'un des plus riches colous
deSaint-Domingue. 1 ! naquit a la Gua-
deloupe, en 1 7 4#i et fut élevé en Fran-
ce. Il servit à Saint-Domingue dans
les dragons, et se trouva dans l'armée
navale du comte de Grasse , au com-
bat du 29 avril 1781 , contre l'es-
cadre anglaise. De 1784 à 1789, il
défendit en France les intérêts colo-
niaux. De retour dans les colonies ,
il fut témoin du massacre de Du-
plcssis Mauduit , son compagnon de
voyage , et revint en France six se-
maines après l'arrestation de Louis
XVI à Vaiennes. 11 ne tarda pas à
se rendre a l'armée des princes , où
il fit la campagne de 179?* Nomme
chevalier de Saint-Louis à la restau-
ration , il mourut , le 6 mars 181G ,
âgé de soixante-huit ans , à Arafrc-
ville-la- Campagne (Eure). M. Duval*
Sauadon a beaucoup écrit ; mais
]mmi de ses ouvrages out été impri-
mes , et plusieurs ne se sont pas
retrouvés. On a de lui : I. Di$L*ytrs
sur l'esclavage des .Y*flnr»v , et mii
l'idée de leur affranchissement daiu
ks colonies, 178G , auouvme. 11.
o8a
SAN
Aux Celons de Saint - Domingue ,
1789 , anonyme. III. Réclamations
et observations des Colons sur l'idée
de l'abolition de la traite et de l'affran-
chissement des Nègres , 1 789 , ano-
nyme. IV. Tableau de la situation
actuelle des colonies , présenté à
l'Assemblée nationale, 1789; troi-
sième édition, 1814. V. Symbole
de foi et un royaliste , un peu dif-
férent de celui de M. de Lally ,
Francfort , 1 793 , anonyme. VI.
Epître à Corneille , au sujet de sa
statue , qui doit être placée dans la
nouvelle salle de spectacle de Rouen,
1776, anonyme. VII. Nommage
de la Neustrie au grand Corneille ,
poème héroï-lyrique , 181 1. Parmi
les ouvraees inédits de Durai* Sana*
dou , on cite un petit poème sur l'o-
rigine du prieuré des deux amants
en Normandie, et un autre intitulé :
le Patriotisme , composé peudant la
guerre d'Amérique. Z.
SANATROCES est un nom com-
mun à plusieurs rois parthes et ar-
méniens. Ceux - ci étaient appelés ,
dans leur idiome national, Sana-
trouk ou Sanadroug. Tous ces prin-
ces appartenaient également au sang
des Arsacides. — Sam atroces , on-
zième roi des Parthes , est du petit
nombre des monarques de cette na-
tion qui nous ont laissé des médail-
les sur lesquelles on trouve leur nom
particulier distingué de celui d'Arsa-
ce f commun à tous les rois de cette
famille qui possédèrent la Perse. Il
existe, au cabinet du roi, un monu-
ment précieux et encore unique , qui
nous offre les traits de ce prince , et
au revers la légende: BAZIAEHZ ME-
TAAOr 2ANATPOIKOV AP2AKOJ"
SEOnATOPOî ErEPrETOr ; du
grand roi Sanatrocès Arsace Théo-
pator( fils d'un Père -Dieu ) Ever-
géte. Ce roi est appelé Sinatroucès ,
ïç
SAN
par Phlégon de Trilles (1), SbttH*
ces par Appien(a), et SinartkocUr
par Lucien (3) ; mais cette médaille
nous apprend quelle était la Tenta*,,
ble orthographe de ce nom. Phlegoi '
de Tralles rapporte que ce roi ck)
Parthes mourut en la troisième annâf^
delà 177e. olympiade ( 70 et 69 c
avant J.-C. ) Un passage Je Lnciea r
nous fait connaître qu'il avait régarf *
sept ans, et qu'en montant sur k.fc
trône il était âgé de quatre-vingts an*
Ces indications portent son avéne»
ment à l'an 77 , et sa naissance et
l'an 157 avant J.-C. Le grand rrf
des Parthes Mithridate Ier.,sixièm.
de la dynastie , occupait alors b
trône : il est bien probable que ci
grand roi était le père de Sanatre-
cès. Ce titre de Théopator 00 fit
d'un Père-Dieu en serait encoft
une preuve ; car on sait que Mitkri* <
date Ier. s'était distingué des autres
rois parthes par le surnom de Si*
ou Dieu; aussi son fils Phrahates II
avait-il porté , comme Sanatrocès,
le surnom de Théopator. Ce dernier
prince était donc frère de Phrabatff
II et d'Artaban II , septième et h«-
tième rois des Parthes. Les troubles
qui avaient suivi la mort de Mit brida- i ■<
te II , fils d'Artaban II , arrivée es
l'an 88, avaient laissé l'empire de l'A-
sie entre les mains du roi d'Arménie
Tigrane ( Foy. XXIX , 181 ), et h ,
monarchie parthique privée du pre- j?
mier rang qu'elle avait occupe de- \
puis Mithridate Ier. , était déchires .
par les sanglants démêlés des prétend ,
dants au trône. Le titre de Roi de*. ,
Rois appartenait alors exclusive- .■
ment au souverain d'Arménie ; celai f
qui régnait sur les Parthes était oblh i«
(1) Apud. phot. Btb. cod. 97.
(») Uithrid. , § 104. ? ,
(3)DtMacrob.,t.lU,p.i>9. \*
t
SAN
se contenter de b simple qui-
roi. On croît qne le souve-
ni s*ëuit soumis à cette hutni-
condition , et qui fut le prédé-
r de Sanatrocës, s'appelait
Lyres : selon Lucien v il cessa
Te el de régner à l'âge de qua-
■gt- seize ans, en Tan 77 avant
ce qui porterait sa naissance
173 arant J. - C. C'était sans
aussi un Gis de M ith rida te 1er.
il quêtes exemples de longévité
t assez communs dans la Ca-
le ce prince, qui lui-même était
à quatre vingt-treize ans. Il
que Sanatrocës était exilé
e le trône des Parthes devint
t; il fut sans doute l'un des
•tueurs qui s'en disputèrent
■session. Cest avec le se-
des Scythes Sacaranciens ou
wmem , maîtres des pays à l'o-
ie la Perse , qu'il devint roi.
■pics avaient été et furent sou-
utiles auxiliaires pour les Par-
et leur pays fut toujours le re-
ts Arsacides persécutes par la
r. Sanatrocës , établi sur le
par des forces étrangères, n'a-
rubablement pas voulu recon-
les prétentions de Tigrane ; la
lie que nous avons citée en est
ave. Il n'est guère probable
prince aussi âgé que 1 était Sa-
cs à l'époque où il devint roi ,
m par lui-même les rênes du
vement : il est pïus vrai-
iblc que , selon l'usage cons-
s princes Arsacides , il avait
i son fils aîné à la couronne.
lit 9en effet , que Phrahates III
t déjà le titre de roi , et qu'il
1 direction des affaires , quand
re lui laissa, par sa mort, la
ide du pouvoir , en l'an 70
J.-C. On ne sait rien de plus
t de Sanatrocës Ier. On con-
SAN
183
natt quelques médailles, qu'on attri-
bue an même prince , parce qu'elles
présentent le surnom de Théopator,
comme la médaille unique qui offre
son nom propre. Cette attribution
semble assez fondée, le nom de Théo-
pator ne paraissant convenir qu'à
Phrahates II et à Sanatrocës. Phra-
hates III fut le successeur de ce der-
nier. — L'histoire fait mention , au
commencement du deuxième siècle
de notre ère , d'un autre personnage
appelé Siiif jltbocÈs , qui porta le ti-
tre de roi des Parthes. La chronique
de Malala est le seul ouvrage qui ait
conservé le nom de ce souverain ;
et son histoire , comme toute cette
partie des annales parthiaues , n'est
pas exempte de difficultés. Quoi
Îiu'il en soit , ce Sanatrocës était
ils d'un certain Meherdotès on Mi-
thridate , qualifié aussi de roi des
Parthes. Celui-ci était , dit-on , frère
d'un roi d'Arménie , nommé 05-
droès. Ce personnage tout-à-fait in-
connu d'ailleurs, ne peut être qu'^xi-
darcs ou Excdaris, contemporain
de Trajan , nommé par les auteurs
arméniens Ardasches , dénomina-
tion qui indique plutôt son titre,
qu*une appellation personnelle. Sa-
natrocës et son père étaient sans
doute au nombre de ces princes qui
se disputaient ou se partageaient
l'empire des Parthes à l'époque où
Trajan leur ût la guerre ; car l'his-
toire présente d autres chefs dé-
corés du titre de roi , et au milieu
desquels il est difficile d'indiquer le
légitime souverain. Cependant les
Parthes et les Arméniens , profitant
des guerres qui avaient long-temps
occupé Trajan sur le Danube, étaient
entrés sur le territoire romain, et
ravageaient les provinces limitro-
phes de l'Euphrate. Meherdotès, qui
s'était emparé de plusieurs villes et
*84
SAN
de divers cantons , était mort d'une
chute de cheval dans laCommagène,
en Tan 1 1 4 : son Gis Sanatrocès
avait pris aussitôt le nom d'Arsace ,
et la qualité de roi (4). H continua
la guerre contre les Romains , et il
reçut , pour cet objet , un secours
qui lui fut amené par son cousiuPar-
thamaspates , (ils du roi d'Armé-
nie. Il s'était rendu maître de la ville
d'Antioche,qui, destituée de tout se-
cours , avait consenti à faire un ac-
cord avec le prince arsacide. Deux
officiers, Phourton et Gargaris, tous
deux, décurés du titre de marzban, y
furent envoyés avec une garnison de
trois mille nommes. Trajan se met-
tait alors en mesures d'arrêter les
progrès des Parthes , et de tirer ven-
geance des ravages qu'ils avaient
commis; à la un de décembre
1 14 » il était débarqué en Syrie dans
le port de Seleucit, à l'embouchure
de l'Orontes. Dès que les magis-
trats d'Antioche furent informés de
son arrivée , ils lui envoyèrent un
message secret , pour lui faire con-
naître leurs seutiments , et bientôt
après ils se soulevèrent et tuèrent la
garnison parthe qui occupait leur
Tille. Trajan rentra dans Antioche
le 7 janvier de l'an 1 16. Les troubles
Î|ui agitaient l'empire des Parthes
avorisèrent ses entreprises ulté-
rieures ; Parthamaspates , qui avait
secondé les efforts de Sanatrocès
contre les Romains , devint bientôt
son ennemi. Trajan l'engagea dans
son parti , et promit de lui donner
la couronne des Arsacides. Par tha-
maspates vint donc se joindre à l'em-
pereur ; leuvs forces réunies défirent
qv>
(4) Eirofaoi tov itiov àvroû , tov
JSavorpôvxiQv, A/wâxnv o étrzl , feffi-
Âez. Joan. Malala, Chron. part, i,
p. 35 1 y éd. Chilmcad.
SAN
plusieurs fois Sanatrocèj
pris et mis à mort. Parth
fut alors placé sur le trôn
thés (l'an 1 1 6). Il existe pi*,
dailles destinées a perpéti
venir de cette révolution
les légendes : PARTHIA <
REX PARTHÏS DàTVS.
SANATROCÈS est un
ménie , qui vivait au pre;
de notre ère, et dont l'bis
plie de difficultés, devien
fiortanle par sa liai>on ir
es origines du christianis
l'histoire même du Sauvei
de ( i ). Les détails de sa v
généalogie font voir qu'il c
qu'un roi de l'Adiabèo
meut ion né dans les au têtu
latins, qui le nomment
prince vivait dans le même
le roi appelé Sanatrocès ,
Sanadn ug% par les Armé
te différence dans les noi
pas beaucoup surprendre
usage assez général , à cet
que les rois de l'Orient, e
simples particuliers, pr
sieurs noms. Les monum
raient en fournir un grai
d'exemples pour les pa
la chose est moins extraoi
core pour les souverain
presque tous des noms j
leur race , il fallait qu'ib
gnissent un second , qui i
distinguer. Ainsi , par exe
les rois parthes s'a p pelai*
quoiqu'ils eussent chacu:
spécial , qu'ils joignaient
leur famille. Nous avons c
le roi des Parthes Sauati
(i i Cette rpctfa* kittarupaa • etr* {
cet article l'objet d*iui travail partie
père pahlier prochainement. Il y tra
de b rmmmdgb et de la otort de J.-4
J'intrudurtion do chrUtianîsaM dans
Ahgare tt daa» FArnra&e, d« i
▼eur.
SAS
trsmee SmMMtmcès. Les no-
s doos fon* connaître Artmct
is et Arsact finioge ses oa
ses. De même le nom d'Hê»
xt conmoD à tons le» dcscen-
la roi des Juif* , distingues
• seconde appellation , telles
lies d'Ami pas , Philippe et
a. De même encore, les rois
w furent tous nommes Abga-
kfannus; tandis que nous ap-
s , par les monuments , que
rs d'entre eux s'appelaient
, Antonin ou Phrahatcs. II est
rai de dire que tous les prin-
i l'Orient , à cette époque ,
t ordinairement doux noms,
raient l'un à leur origine ou à
ifpité , tandis que l'autre c'tait
•y m de les distinguer d'une ma*
pb< spéciale. Rien ne s'oppose
i l'identité du roi Izatès avec le
roug des Arméniens. Ceci est
■t plus probable que , d'après
Béniras eux-mêmes, ce n'était
khi véritable nom ; et l'origine
loonent a cette dénomination
une assez bonne preuve. Se-
: , il le tenait de sa nourrice.
•Urne, appelée Sanoda , sur-
»r les neiges arec son nour-
dans un voyage fait au milieu
Htagnes des Curdes , dans un
igooreux , avait , par ses soins
, no vé la vie du jeune prince,
«ration miraculeuse lui avait
aner le nom de Sanadroug ,
dire, en arménien Sanoda-
le don de S<nu<Ia . y,. L'ar-
« nous avons consacré à Sa-
s l'r. roi <\v% Parthrs , suflit
ire voir que ruvagfir ce nom
trieur au rotd'Arrnt'nif- qui le
r premier; cow m ri. i iuvm*t\-
»n nr peut ojo venir *u roi des
SAN
i85
Part bes.il fant penser qw la circons-
tance qui étiit particulier* au prince
arménien aida à confondre le sur-
nom, qu'elle lui avait fut donner,
avec une dénomination de*) à répan-
due chez les Pari h es et les Arméniens.
Si Sanadroug et Izatès sont uu seul
et même personnage , il faut en con-
clure que ce prince n'était pas roi
de toute l'Arménie . comme le récit
de Moïse de Khorèn donnerait lieu
de le croire , mais qu'il ur possédait
qu'une partie de ce pays. L'Adi-ibcnc
et quelques contrées limitrophes ,
dans la Mésopotamie et l'Arménie ,
devaient former son royaume, ainsi
qne Josèphc le dît du roi liâtes. Il est
eu effet certain, selon les Arméniens
eux-mêmes t que Siiiiadroug n'habi-
tait pas dans la grande Arménie 9
mais à Nisibe, ville do la Mésopota-
mie , ce qui est conforme au récit
de Joscphe , qui place cette cité
dans les états d* liâtes. Ce prince I a-
vait reçue, selon lui ,du roi des Par-
thes (3). Ainsi Sanadroug on Izatès
n'était pas roi de l'Arménie, mais roi
en Arménie. Les révolutions surve-
nue dans ce pays rendent pleinement
raison de tout ceci. La monarchie ar-
ménienne avjit été démembrée de-
puis que Marc - Antoine le tiiuinvir
avait détrôné ArUvas les , le hU de
Tigrane,et qu'il l'avait amené cap-
tif en Égvple, où il le fît ensuite dé-
capiter. Tous le* seigneurs et dynai-
les de la Mésopotamie, de l'Adia-
bène et des provinces arméniennes ,
tous les membres de la Ci m il le royale
s'étaient rendus indépendants cha-
cun dans son domaine particulier, et
ils y .ivaient pris le titre dr roi , re-
connaissant bii'fi imparfaitement la
suz^ramftc d*s prétrirl.nnft , qui ,
soutenus par les Part h es ou bi
rVf !
! i «i* 4*»n J~< ,1 ,.
I.
a86
SAN
Romains , se disputaient la pos-
session du sceptre suprême de la
Grande Arménie. Les auteurs natio-
naux se sont attaches seulement à
nous retracer l'histoire des princes
issus d'un frère de Tigranc , établis
dans la Mésopotamie, parce que leur
postérité seule survécut à toutes les
autres , et finît par donner des mo-
narques à tout le pays. Selon José-
phe , Tzatës était fils de Monobaze ,
roi de l'Adiabene , et d'Hélène , qui
était en même temps et sa sœur et
sa femme (4)* Selon les Arméniens, il
était fils d'une princesse Oeé , cœur
du roi Abgare; mais il fut adopté en-
suite par ce prince , et par sa femme
Hélène (5). Le rapprochement de
ces deux indications fait voirque i'Ab-
garedes Arméniens est le même per-
sonnage que le Monobaze de Josè-
phe , puisqu'ils eurent l'un et l'autre
Hélène pour femme. Nous avons déjà
remarqué que les rois d'Edesse por-
taient tous le nom d' Abgare et de
Mannus. Monobaze est la forme
persane de ce dernier, qui était pro-
noncé Maanou dans la langue na-
tionale des Edesséniens , oui était le
syriaque (6). Selon Josèphe, Izatès
était l'objet particulier de la prédi-
lection de Monobaze et de la reine
Hélène , ce qui aurait excité contre
lui la violente jalousie de ses frères :
la circonstance rapportée par Moïse
de Khorèn sur la naissance de Sa-
nadroug, rend plus vraisemblable la
jalousie des enfants de Monobaze ou
Abgare. Si , comme il le rapporte ,
il était né de l'amour que la sœur du
roi avait ressenti pour un inconnu ,
(4) îbid. , 1. ao , c. 1.
(5) Mo*. Cbor. , I. », c. 33.
^(6> Jo*enbr nous apprend en outrr que le toi
d'AdUbene , utre dMxatrs , était surnommé Bxtttut.
Ce mrnom , août le •rro nous «*t inconnu , fut mus
doute ajouté au nom Mannus , ou Maanou . et donna
aimi oaimneta la forme Monoba%4.
SAN
étranger à la race royale, et q
ensuite obtenu toute l'afiect
roi et delà reine, on conçoit qi
enfants aient pu être irrités d e
férence accordée à un cousin ,
encore ou pouvait reprocher s
sance. Josèphe, qui était conl
raiu d'lzatès,a bien pu croire*
tésélevéà lacourdeMonobaz*
ses enfants , traité comme l'un
et préféré à tous, était eflectr
un fils de ce prince. L'amiti
particulière de la reine Hélène
tionnée aussi par l'auteur ara
en était une dernière preuvi
qu'il en soit , il paraît résul
rapprochement de ces diverse
ces , que Sanadroug ou Izati
fils de la princesse arsacid<
sœur du roi Abgare ou Mon
roi de l'Adiabene , qui rési
Edesse. Dès sa naissance, sel
sage des Arméniens , il fut coi
soins d'une nourrice issue d'i
illustre. Cette femme, nomme
da , était sœur de Pyrad , pri
Pagratides , et femme de fcho
naste des Ardzrouniens . iss
postérité de Sennacherin , rt
syrie. Ce prince, qui lui fut i
ble de la vie , fut élevé a la c
roi Abgare ou Monobaze , au
la reine Hélène. Elle conçut [
une vive amitié, qui fut parta
son mari ; ce qui excita fa jalc
Monobaze, fils) du roi Abgai
si que de ses frères , nés de pi
autres femmes. Pour empechei
tes fâcheuses d'une inimitié c
te, Monobaze prit le parti d'e
ce neveu , qu'il chérissait cou
fils, et de l'envoyer à la coi
roi , son allié. Ce prince était
ncrigus ; il régnait * Spasini C
et possédait tout le pays situé
bouchuredel'Euphrate, sur le
du golfe Pcrsiquc. Izatès p
SAN
lupvèfl de et roi arabe , qui
i ra mariage sa fille Sama*
iâ assigna pour son enlre-
inton particulier (7). Pen-
sejour dans la Characènc ,
la connaissance d'un ma l'-
if , nommé Ananias , qui le
à sa religion. Il est certain
luifs se irour aient , a celle
en très -grand nombre dans
tree et dans les régîous voi-
1 ils possédaient des écoles
rissaiilcs, comme celle de
rt de Poml>cditha (8}. Ce
it son prosélyte dans l'A-
lorsqu'il y fut rappelé par
oobaie , qui , très-avancé eu
irait revoir liâtes avant de
Quand liâtes y arriva , il
ne la reine Hélène professait
religion que lui , ctqucpeo-
absence, elle avait été con-
ir un autre juif. Celte con-
remarquable est bien d'ac-
c ce que nous savons de l'his-
roi Abgare, son mari, et
tions que l'histoire ccclé-
lui attrilHic avec le San-
monde. Quoi qu'il en soit
•oint, le roi Monobaze fut
î d'avoir revu Izatès , qu'il
la de présents; et pour le
l'abri de la jalousie de ses
I lui donna un apanage. Ce
n Joseph c , un pays appelé
ans lequel on voyait encore,
il , des débris de l'a relie,
reunstante nous donne lieu
e qaM *'agit des montagnes
es , où effectivement on pré-
à rettr époque tj) , qu'il se
rnrurc îles restes du vais-
tué, et par conséquent d'un
. 4m. 1. /iwl., 1. 1>,{. 1.
t 1 • . ' *».
I l.r î.
SAN 187
Eys situé en Arménie. Peut-être
onobazeon Abgare abandonna-t-U
alors a Izatès ses possessions armé-
niennes , se reservant seulement le
pays d'Edesse et I" Adiabène. Lorsque
ce roi mourut , la reiue Hélène ras*
sembla les mégistans, les satrapes
et les commandants des troupes, et
leur fit connaître l'intention de son
mari , qui était de laisser ses états à
Izatès* Ils y consentirent : aussitôt
on emprisonna tous les enfants du
dernier roi , a l'exception de l'aîné ,
Monobaze, qui était né d'Hélène , ci
on lui confia le pouvoir jusqu'à
l'arrivée d'Izatès , qui ne se lit pas
long - temps attendre. Son avène-
ment doit être placé en l'an 3 1 de
J.-C; car c'est Vannée de la mort
d' Abgare. 11 faut ici revenir aux
auteurs arméniens ; selon eux «après
la mort d' Abgare , ses états furent
partagés en deux , Edessc appartint
a son fils Ananoun ou plutôt Maa-
nou , et l'Arménie revint à Saua*
droug (10). Ceci semble indiquer que
Sanadroug ou Izatès joignit l'Adfia-
bène aux possessions qu'il avait déjà
en Arménie , tandis que le fils d'Ab-
garc régna à Edessc , sans doute
comme prince subordonné. lies mê-
mes auteurs ajoutent que Sanadroug
avait, à l'imitation a Abgare, em-
brassé la foi de Jésus - Christ ,
mais qu'il y renonça ensuite à cause
des princes arméniens. Quoiqu'il en
soit sur ce point , les faits qui s'y rat-
tachent semblent indiquer que le
prince dont il s'agit régnait particu-
lièrement sur la portion de l'Armé-
nie voisine des montagnes des Cur-
des , par conséquent limitrophe de
1* Adiabène ; c'est dans ces cantons
que les auteurs arméniens- placent
les lieux où furent martyrises les
lia) M- 1. CLui ., 1. 1, c- 3i.
i
t8d
SAN
premiers apôtres envoyés en Ar-
ménie ; ils moururent dans le pays
d'Ardaz ou Scbavarschan , et dans
la ville d'Azevpani , voisine de l'As-
syrie. C'est cette ville que les légen-
daires ont nommée par erreur Ur-
ba no polis et Gorbanopolis. Bientôt
après Sanadroug entreprit une expé-
dition contre la ville d'Édesse , et
contre le (ils d'Abgarc , qui avait
aussi renoncé à la toi chrétienne, et
qui .était sans doute indépendant.
Cette inimitié n'eut pas de suites ; et
au moment même où Sanadroug.,
soutenu par les forces , que lui avaient
fournies les princes Pagratides et Ar-
dzrouniens, se préparait à entrer dans
le royaume d'Édesse. Maanou mourut
en l'an 37 (1 1). Les Édesséniens dé-
putèrent alors auprès de Sanadroug,
pour se soumettre à son empire ,
ne demandant que la faculté de pro-
fesser librement la religion du Christ.
Pour prévenir les troubles , Sana-
droug fit périr toute la postérité
d'Abgarc, à l'exception des filles, qu'il
fit conduire en Arménie, dans le can-
ton d'Asryanéne ou Haschdian , ré-
servé au séjour des Arsacidcs. Se
rappelant les services que lui avait
rendus autrefois la reine Hélène , et
la vive amitié qu'elle avait eue pour
iui , il lui céda la ville de Carrhcs
et la souveraineté de toute la Mé-
sopotamie. Il est probable aussi
qu il mit sur le trône d'Édesse un
prince feudataire , le Maanou , ou
Mannus V , qui , selon la chronique
d'Edesse(i2), occupa le trône depuis
Tan 37 jusqu'en l'an 5o de J.-C. : ce
roi est nommé Abgare par Tacite.
Des guerres civiles agitaient alors
l'empire des Parlhes; et les états d'ïza-
tes devinrent le refuge d' Artaban 111 ,
(
(11) IbH.,1.
( 11 ) Apud A
c. 3»r
<<>m 1, p. 41t.
Aasciiatri , BibVotheea oriental s ,
SAN.
chassé par ses sujets, q
placé sur le trône un rert
mus (i3). Artaban posséc
ronnedes Arsacides, au pr
descendants de Phrahati
tirés alors'chez les Roma
de temps à autre faisaiei
tentatives pour tâcher de
leur héritage. Artaban ,
branche de la famille roj
depuis long-temps à l'extre
taie de la Perse, était reg
me un usurpateur; et son
ment dur ettyrannique se
sieurs fois contre lui les
la nation. Izatès, touché
le roi des rois venir le I
suppliant , embrassa haï
défense, et jura de le rél
ses états ou de I ui cédei
Izatès n'eut pas besoin de
forts pour réussir. Il se co
crirc aux satrapes de T
l'estime qu'ils avaient poi
pour qu'ils consentissent
la paix sous sa média tioi
qu'ils laissassent Artaban
sur son trône. Ciunamus
abandonna volontairemci
ronne qu'on lui avait don
ban , touché du seivice ém
zatès lui avait rendu , lui
gua noblement sa reconnu
lui accorda le droit de 1
tiare droite, comme cell
narques arsacides , ainsi c
rogative de se placer, co
sur un trône d'or. Il y aj<
sion de la ville de Ni>ibe ai
ritoirc. Les Arméniens no
neut que Sanadroug fit
ruines de cette ville, qu
rcnveiséc par un tremli
terre. Il la décora d'cdifii
fiques , et en fit sa résiden
(i3) J»t*y\ie,Antiif. Jud.t\, »,
(i^Mo«.Chor.,I.H,c. 33.
SAN
de Là Mésopotamie par
rient à l'appui de ces dé-
met Nisibe dans l'Adia-
à l'orient du Tigre\ quoi-
ace fût à l'occident de
rtaban 111 mourut peu
très, vers l'an 44* Son
>u Vardanès. voulut en-
à entreprendre avec lui
outre les Romains. Le
énien tenta raine ment de
t , et il fut obKgé de re-
ine à une attaque des Par-
>n royaume: maisl'agres-
ussé a vec perte. Les guer-
ui s'élevèrent dans l'O-
lèrent Vardanès de con-
stitues : il avait pour
son frère Gotarzès , qui
sseur de la couronue.
le roi de l'Adiabènc se
«ter des princes de l'O-
ne Hélène , ne voulant
au milieu des infidèles,
e parti d'abandonner la
e, et de se retirer à Jé-
»ur professer avec plus
religion qu'elle avait cm.
y fut suivie par cinq fils
frères d'izatès , q'ic ce
it faire instruire dans les
la langue des Romains.
ne se trouvait a Jérusa-
44 » lorsque cette ville
par une famine cruelle ,
par Joscpbeet les auteurs
tes f iG.. Ses émissaires
l'Alexandrie et de l'île
\ grains en quantité ; et
èmv, informé de ce fléau,
» de s*s trésors. I^cs guer-
iient encore l'Orient , s'e-
4ml*j.Jmj4.,\.\\.r. i, etJ' Rrl\
. Art. 4ftt.% \ll, !•, I.Mtli.,
ra. Ep. 1 17 ; Utm. lkur.-t I. i ,
SAIT afy
tendirent cependant jusqu'aux états
d'Izatès. Gotarzès n'était pas paisi-
ble possesseur du trône des Parthes ;
ses sujets eux-mêmes , lasses de sa do-
mination tyrannique, s'étaient adres-
ses à l'empereur Claude, afin d'en
obtenir un roi qui fût descendant de
P lira hâtes IV. Leur ambassade ar-
riva à Roue, en l'an 49. Mehei dates,
fils de Vouotiès et peut-fils de Phra-
bates IV, fut désigné par l'empereur:
C. Ca*sius, gouverneur de Syrie,
eut ordre de le conduire à Zeugma
sur l'Eupbrate , où Abgare , roi d'É-
desse et une députation de seigneurs
Parthes l'attendaient (17). Izatès s'é-
tait a assi déclaré pour lui. Ce prince ,
au lieu de profiter des avis de Gassius
3ui l'avait engagé à se porter rapi-
emeut dans le centre de l'empire
afin de profiter des bonnes disposi-
tions des Parthes, perdit son temps à
Édessc. Ses lenteurs , son incapacité,
et le manque de secours , détachèrent
bientôt de lui les princes de l'Orient ,
et portèrent Izatès à négocier secrète-
ment avec Gotarzès. Mcherdatcs en-
tra pourtant dans l'Adiabène ; il se
rendit maître de Ninive; mais au
moment où il se préparait à livrer
bataille à Gotai tes , il fut aban-
douné d'Izatès et d' Abgare; vaincu
et pris par Gotarzès , celui-ci épar-
gna sa vie. Le méprisant trop pour
le faire mourir , il se contenta
de lui faire couper les oreilles, ce
qui le rendit la dérision des Par-
thes. De nouvelles révolutions ar-
rachèrent bientôt le sceptre et la
vie à Gotarzès , et la couronne des
Partîtes finit par tomber entre les
maius de Vologè*cs Irr. Des troubles
agitaient aussi les états d'Izatès (18;.
Lts grauds de l'état ( megisuutes ) ,
(17) Tteitt , ^ ««*' , !• n.c.iniil.
igo SAN
irrites de voir que leur souverain et
ses parents eussent embrassé une re-
ligion étrangère , méditèrent le des-
sein de les perdre; ils excitèrent
contre liâtes un roi des Arabes ,
nommé Abîa , qui lui déclara la
Suerre. Abandonné par la plupart
es siens au milieu du combat, Izatès
ne fut cependant pas vaincu ; il défit
son ennemi, et le réduisit à s'en-
fermer dans la forteresse d'Arsame,
où il le contraignit à se donner la
mort. Les grands , trompés dans leur
espoir , s'adressèrent alors au roi
des Partbes Vologèses , lui deman-
dant un chef issu du sang des Par-
tbes. Celui-ci , accédant à leurs de-
sirs , marcha contre lé roi de l'A-
diabène , qui ne fut point alarmé de
cette nouvelle guerre. Suivi de six
mille bommes seulement , il se mit
en mesure de résister à Vologèses ,
et Tint l'attendre sur les bords d'un
fleuve qui séparait ses états de la
Médie. Au moment où il s'y attendait
le moins , il fut délivré de ce redou-
table ennemi. Vologèses reçut la
nouvelle que les Dahae et les Saccs
avaient fait une irruption dans ses
états; il se vit donc obligé de mar-
cher vers la frontière orientale de
son empire , et de laisser Izatès en
paix. Le roi de l'Adiabène ne vé-
cut pas long- temps après ce triom-
phe. II mourut, selon Josèphe(it)\
après un règne de vingt-quatre ans,
âgé de cinquante-cinq ans. Ces deux
indications placeraient sa mort en
l'an 55 de notre ère, puisque la Cu
du règne d'Ahgare ou Monobaze est
de l'an 3i et sa naissance en l'an
1er. Les Arméniens (cio) donnent à la
domination de Sanadroug une durée
de trente ans; ce qui porterait le
(,9)UVid.
(■©) Mo*. Cbor. Li,e. 33.
SAN
commencement de son r
25. Cette date serait aie
où il aurait reçu du ro
gouvernement de la pai
ménie possédée par les p
béniens. Ses enfants , qu
nombre de quarante-bui
sèphe , autant de garç
filles, mais nés de plu
mes, ne lui succédèrent p
frère Monobaze , selon I
teur, fut, après lui, ro
bène. La reine Hélène ri
cette contrée , après la m
à qui elle ne survécut pas
Monobaze fit transporte
ments à Jérusalem ; et
déposés dans un magnii
lée , à trois stades de c«
beau monument est me
d'autres que Josèpbe. Ei
saint Jérôme (10) en p
deux l'avaient visité. Le
le plus remarquable sur
celui de Pausauias («24. ) ,
au long, et comme d'ur
Les enfants d'Izatès,
été envoyés, parleur p
salcm , avec plusieurs a
s'y trouvaient encore h
se rendit maître de cett
Deux d'entre eux , Mon
nédée, périrent dans <
en combattant vaillamn
Juifs {'z6)'y les autres v
mettre entre les mains d
qu'ils désespérèrent du
ville. Après la conquél
emmena, comme olag<
Si on pouvait avoir enc
doutes sur la conversio
(ai) Jottpbe, Anliq. JuJ. , I. t
(aa) H ut. tcclei. , I. i, c. n.
(*3) Epiti. ad Eustoch. , tum.
(«4) Lii>' VIII f cap. 16.
(i5) Jowph. , D* Aett. /«</., I.
(*6) Ibtd. , lib. II , cap. 19.
SAN
te ses parents ao christianis-
deraiers hit» suffiraient pour
e disparaître; car quel motif
ne celui de la religion aurait
ter des princes a di a béni en s à
nr séjour à Jérusalem? H est
t question , dans Joseph e ,
onuments et des palais qu'ils
eut fait construire (27). Se-
s auteurs arméniens , Sana-
avait péri , à la chasse ,
:oup de flèche ; et aussitôt
oables s'étaient élevés dans
lame (?8). Un certain Ero-
issn des Arsacides , en avait
pour s'emparer de la couron-
préfudice des enfants de Sa-
5. L'usurpateur avait fait pé-
ceux qui étaient tombés en-
ntaîns. Un d'eux, encore eu
• fut sauvé par son nourri-
Mnpad, Cils de Pvrad, prin-
Pagratides , qui le conduisit
e, à la cour du roi des Par-
*t enfant , nommé Ardas -
levint par la suite roi d'Ar
arec les secours qui lui fo-
urnis par son protecteur ar-
Ce prtnre arménien doit être
* les Romains ont appelé E\e-
* Atidarès, et dont l'origine
M inconnue. Cette révolution
* comment les enfants de
t>oç ou liâtes furent privés
oaronneen Arménie et dans
«ne. Ce prince . telou la cou-
loptéc chez les primes de
I . qui envoyaient leurs cu-
Rome, ou a la cour îles rois
lliês , n'avait auprès dr lui
enfants eu has-à^e : les an-
lerit a Jérusalem. Krovant fit
'■iris , en «'emparant de l'Ar-
rt Monobaze se lit déclarer
Ul- IV, • ■!» »j»t
, I- s , c. J).
ï
SAN 391
roi de l'Adiabène , au préjudice des
enfants d'Izatès , qui étaient éloignés
ou plutôt , comme le récit de Josèphe
semble l'indiquer , en vertu des
droits de sa naissance , comme fils
du prédécesseur d'Izatès. Les enfants
de ce dernier vécurent à Rome , à ce
u'il paraît ; la chronique de Denys
eTclmahar (29), écrite en syriaque,
au huitième siècle , fait mention de
deux d'entre eux , qui dans la suite
devinrent rois d'Edessc. Le premier,
nommé Abgare , fut roi en I an 69 ;
et le second v appelé Maanou ou Man-
nus , le devint en l'an 81. Ces indi-
cations font voir qu'ils furent placés
sur ce trône, l'un par Vespasien , et
l'autre par Domitien. Ces rapproche-
ments chronologiques sont bien d'ac-
cord avec ce que Josèphe nous ap-
prend des rois de l'Adiabène. — Sà-
1» atroces est un autre roi d'Arménie,
contemporain de Commode, et qui vi-
vait dans le deuxième siècle de notre
ère. Il n'est connu que par un frag-
ment bien court de DiouCassius(3o),
et par un article de Suidas , qui parait
aussi avoir été emprunté du même
historien. On y apprend que ce priu-
cc n'était pas moins il lustre par sa sa-
gesse que par ses talents militaires,
et qu'il était digne d'être comparé
aux plus illustres d'entre les Grecs et
les Hum lins. Son fils , Vologèse ,
avait obtenu de Septime-Scvèrc une
portion de l'Arménie. — San atroces
mi Sakadrouo , autre prince Arsa-
cide , voulut , au commencement du
iiatrièmc siècle, profiter de la mort
11 roi Tiridates, pour s'emparer de
la couronne d'Arménie. En l'an 3 1 4 «
il se déclara roi dans la province de
Pa'iiia gara 11, dont il était gouverneur:
cette province , la plus orientale de
>,»ii' Ipuil Awm Mit , BtH. ontxt ,!■*■. i*'-, |ii.
«t -Jn.
i3«)Ub.?5,$9,L II, p. ■»&«. fU.IUi»ir.
3
255
SAN
l'Arménie, était voisine de l'Albanie.
Il s'adressa aux barbares qui habi-
taient cette région , et avec leur se-
cours , il fit des incursions dans le
royaume , pour tacher de détrôner
Chosroès II, fils de Ti rida tes. Celui-
ci avait reçu de l'empereur Licinius
des troupes auxiliaires, commandées
par on général appelé Antiochus.Cette
armée se joignit aux forces que four-
nirent Mihran , roi d'Ibérie , et Pa-
garad , prince des Pagratides , et de
concert elles marchèrent contre Sa
nadroug qui avait reçu des secours
de la Perse. Il fut vaincu , et con-
traint de s'enfermer dans la ville de
Païdagaran ; mais bientôt après il
l'abandonna et se réfugia dans la
Perse avec les satrapes albaniens qui
l'avaient secondé (3i). On ignore ce
qu'il devint dans la suite. S. M — w.
SANCERRE ( Louis de ) , conné-
table de France , issu d'une famille
oui le disputait en illustration à celle
de Gouci, de Châtilloii, de Montmo-
renci, était le second fils de Louis
II , seigneur de Sancerre, et de Béa-
tri x de Rouci. Son père ayant été
tué à la bataille de Greci , en i346 ,
il resta orphelin à l'âge de qua-
tre ans. Pnilippe de Valois vou-
lut qu'il fût élevé avec les enfants
. de son fils , le duc de Normandie.
Sancerre fit ses premières armes
à l'âge de dix-sept ans , dans la
guerre que Charles V, alors dau-
phin , soutenait contre les Anglais ,
vendant la captivité du roi Jean.
La résolution au'il montra au siè-
ge de Melun le fit remarquer de tou-
te l'armée. C'est dans cette circons-
tance qu'il connut pour la première
fois Duguesclin, qui venait de quit-
ter la Bretagne pour entrer au ser-
vice de la France; et quoique le guer-
(3i) Mo* cb./r. , 1 3 , c. 4 , 5 et 6.
SAN
rier breton eut le doub
se lièrent d'uue amitié
seule put détruire. Ch;
montant sur le trône ,
un élan à la nation entiè
des héros s'élevaient de
Duguesclin, Clisson,San<
Blinvillc , La Trémoillc
taient à l'envi l'honnct
son règne. Sancerre fut
dont les talents et la bi
tribuèrent le plus à ratt;
toire aux drapeaux di
Charles V le nomma
en 1369. C'est en cette
fit les glorieuses campag
1373 et 1375, dont les
rent de reconquérir l<
Saintonge et une partie
ne. Sancerre était de1
re d'armes de Dugue
que Clisson ; mais il et
qu'Olivier , l'ami de ce
trand. Au commeneen
née i38o, ces trois h
rent le vœu d'armes de
la Guienne des Anglais
f>aient depuis cinquaut<
es V applaudit à ce n
et mit sous leur cou
toutes les troupes disse
les provinces méridio
princes du sang, une fo
bannercts , voulurent a
des trois généraux les ]
çons de la guerre. L'exp
mença par le siège de (
Randon. On sait que B<
va devant cette place le
glorieuse carrière. Au
mourir , le grand hom
pée de connétable à i
expira entre ses bras. A
du connétable , l'ambii
se hâta de quitter Farm
à Paris recueillir l'hcri
trand. Sancerre, anim
SAN
uraque , ne se crut pas délié
s topu : il contioua l'entre-
«« calera , dans l'espace de
s» «ois, toutes les places for-
P^rigord. Dans une rencontre,
trouvé en face de Pembroc,
d m Prince Noir , il le battit , et ,
1 anélee , il brisa d'un coup de
fes armes du général ennemi ,
• prisonnier de sa main. L'a-
pnt de Châties VI au trône
■ Sance rre à Paris. Il assista
re dn nouveau monarque ; et
t» le jour du festin roy .1, San-
• Clisson , La Tremoille et
» *ervir le roi à table , tous les
*nnés de pied en cap et mon-
des chevaux couverts de drap
(*ît - boit mois après , il com-
• l'aile gauche à la bataille
**Wc, et contribua puissam-
**i gain de la journée, en exé-
|i y0 mouvement précipite' sur
^ droit de l'ennemi. Il repas-
D**ite dans la Guienne ; et avec
; Bille hommes seulement , il
vit les Anglais, qui faisaient de
tds efforts pour ressaisir leurs
mues conquêtes. Le comte d'Eu
1 mort, Sancene lui succéda
» la charge de connétable , le 26
rt 1397. Revêtu de sa nouvelle
iié, il alla reprendre le coinman-
rnt des provinces mcriJiona-
baltit le captai de Bnch , au
âge de la Dordogne , et chassa
Anglais du comté de Foix. H
rut quatre ans après, comblé de
re, le G février i^o'j, à Page de
aulc ans. Sancrrrc était borgne,
me Clisson. 1 1 fut enterré a Saint-
» , au roté gauche de la chapelle
.au ries V. Les ducs d'Orléans et
bourgogne , les principaux sei-
irs de la cour, et tous le» gran Is
utaircs assistèrent à ses obsè-
1. M— z— s.
SAN a5*
SANCH E I"., roi de Navarre,
surnommé Gardas, succéda, en 885,
à son frère Fortunio , et illustra de
bonne heure son règue en reculant
les bornes de ses états. Trop ambi-
tieux pour se contenter de quelques
légers avantages remportés sur les
M.«ures d'Espagne, il traversa les
Pyrénées, passa eu France, sous pré-
texte de marcher au secours des Vas-
cons d'Aquitaiue , et se rendit mai*
tre de cette partie de la Navarre qu'on
nomme la casse Navarre, et qui de-
puis fut presque toujours soumise A
ses successeurs. Instruit que les Mau-
res profitaient de son absence pour
assiéger Pampcluue , il fit repasser
les monts à son armée, au milieu
d'uu hiver rigoureux , surprit les en-
nemis dans leur camp, les força de
lever le siège, et rentra en triomphe
dans sa capitale, en 907. Résolu,! an-
née suivante, de châtier les Jklaures,
il envahit les provinces limitrophes
qui étaient en leur pouvoir, leur en-
leva plusieurs places , et poussa ses
conquêtes jusqu'à l'Ebre. En 909, il
passa ce fleuve , a la tête d'une puis-
sante armée , assiégea et prit Najera;
chassa les Maures de la province de
Rioja , et la peupla de chrétiens. 11
les battit encore dans diverses ren-
contres ; et , s' entourant de places
fortes , il mit ses états à couvert de
l'insulte de l'ennemi. Accablé sous
le poids de ses glorieuses fatigues, il
se retira, en 919, dans le monastère
de Leyre, lais>aut le commandement
des troupes à don Garcia, son fils,
mais sans lui céder la couronne. Les
Maures ayant profité de la retraite
de Sauche pour ressaisir toutes les
villes qu'il leur avait enlevées , ce
prince , malgré son Age et ses infir-
mités , reprit les armes , en 9a 1 , tail-
la en pièces l'armée d'Abderame,
dans la vallée de Roncal , au retour
ag4 SAN
de l'expédition qu'elle avait faite au-
delà des Pyrénées, recouvra tout
ce que les Musulmans avaient con-
quis sur lui avant leur entrée en Fran-
ce, et s'enrichit de leurs dépouilles.
Plusieurs historiens prétendent que,
victime de son ardeur pour les con-
quêtes , Sanche fut tué, en çp4 , dans
une bataille qui se donna entre lui et
don Fernand Gonzale , comte de
Gastille ; mais les PP. Moret et Abar-
ca , très - versés dans l'histoire de
Navarre , rejettent ce fait comme
fabuleux. Sanche mourut , en 926 ,
après un règne de vingt - trois ans.
Il emporta le respect et l'estime de
ses sujets , qui lui donnèrent le glo-
rieux surnom de Restaurateur. B-p.
SANCHE III , roi de Navarre,
succéda, en Tan 1000, à son père
Garcia II, dit le Trembleur, et
reçut , à juste titre , le surnom de
Grand , aucun roi , non -seulement
de la Navarre , mais même de toute
l'Espagne , n'ayant porté si loin la
gloire du trône. Ce n'était pas un de
ces princes fougueux et imprudents
qui ne suivent que les mouvements
de leurs passions. Quoique très-brave,
son courage était tempéré parla pru-
dence ; et jamais il ne tenta le sort
des armes sans une probabilité mo-
rale de succès. Il attendit long-temps
l'occasion de réprimer les fureurs et
l'audace des Maures , qui avaient
envahi une grande partie de l'Ara-
gon et de la Navarre; et profitant
avec habileté de leurs dissensions , il
les chassa des contrées de Sobrarbc
et de Ribagorce , lotir enleva tous les
châteaux des environs, et étendit les
bornes de ses états jusqu'aux fron
tières de la Catalogne. Mais le règne
de ce monarque est surtout célèbre
par la révolution qui le rendit maître
de la Castille et du royaume de Léon.
Voici comment il fit cette double
ï
SAN
conquête. Don Garcia, comte de Cat-
ulle, allait célébrer son mariage avec
la fille de Bcrmude III , roi de Léon,
lorsqu'il fut assassine par ses vas-
saux. Sanche hérita de la Gastille,
par sa femme , sœur de Garcia , et
par cette succession, devint le phi
puissant roi d'Espagne. Il portait et
Castille le nom de Sanche Ier. Le roi
de Léon voyant avec chagrin l'ac-
croissement delà Navarre , s'opposa
ouvertement aux entreprises débu-
che. Celui-ci , plus actif que son e*
nemi, entre dans le royaume de lin.
se rend maître de tout le pays qn
s'étend depuis la rivière de risuerga,
jusqu'à la Cea , force Bermude à
preudre la fuite , assiège et presd
Astorga, en io3?. Dépouillé d'un
artie de ses états , Bermude rasseo-
ie enfin une armée , et marche à h
rencontre de Sanche. Les deux rois
allaient en venir aux mains , lorsqir
les évêques , qui les avaient survis,
proposèrent un accommodement qai
fut accepté. Bermude n'ayant pas
d'enfants , les deux rois firent in
traité par lequel Sanche conserva
ses conquêtes , à condition que soi
fils Ferdinand épouserait la soeur
du roi de Léon. lia Castille fut
érigée en royaume en faveur de ce
mariage. On sent combien ce traité
et cette alliance furent avantageux
au roi de Navarre : les trois royau-
mes d'Espagne devinrent le partage
de sa maison ; et Sanche se vit an
plus haut point de gloire où un ne-
narque puisse aspirer. 11 s'occupa
dès lors, avec encore plus de soin, de
l'administration intérieure de ses
états , et ouvrit un chemin dans la
Pyrénées , en faveur des pèlerins qui
venaient en foule de la France et de
F Allemagne , visiter le tombeau de
Saint -Jacques de Coinpostclle. Ce
prince mourut au mois de février
I
SAN
unme il parait par une ins-
f ui est sur son tombeau dans
c Léon. II prit le titre d'em-
et mérita le surnom de
moins encore par s/5 con-
te par sa pieté éclairée , par
ssements utiles qu'il fit dans
• , et les règlements qu'il
*cs sujets , dont il fut juste-
îri et regretté. Rien ne man-
i la gloire de son règne s'il
t la faute, trop commune
ifïuililir ses étals, en les par-
aître ses quatre fils. Ils cu-
icud un royaume ; et leur
? remplit long-temps tous les
hrétirus de l' Espagne. Mais
ge fit répandre des torrents
, et affaiblit les Cli retiens ,
venus à cette époque plus
s que les Maures, les auraient
expulsés de la Péninsule
eut resté* unis. B — i».
31 E II , dit le Fort, roi
illc, fils aîné de Ferdinand
icut de bonne heure le projet
;i il 1er les rois de Léon et de
sts frères , ne voyant qu'avec
furUge que son père av.iit
ts états, eu io0"). 11 dissi-
ez uni oins pendant quelque
mais n'étant plus rets-nu par
(in aprt-%1.1 mort île la reine
, il .ilLit prend rr Ion a ri ne s
v.ihir \vs doin.iiiit's dont il
• il fnisïré , lorsqu'il fut ar-
uir une fui."» d.m> iYxériiti"ii
M'ji-fNpir une li;;ur']ii*.tY aient
ruiilir lui le> rni> d'Aragon
• v.ilir. Mhk'Ih' |<\]| n|i|>"v ,
i^o'iiruv ieM«t<iii<e , ipir le
•i i it f uhtr liât île m* retirer ,
r lîitmre «iv.iiit été tué dm*
lut. iK-.ivir ilrrettr gneiie,
I<j1i lit rfii^ili'it mu I.itiilne,
»on Ifi'r (i.iKi.i*. en lut ii),
i relia toutic Alphonse, suit
SAN
3q5
antre frère , le dépouilla du royaume
de Léon , et le relégua dans un mo-
nastère, Pour régner sur tout ce qui
avait appartenu au roi son père , il
ne manquait plus à Sanchc que les
villes de Toro et de Zamora , don-
nées en apanage à ses sœurs. Il
conçut le dessein de s'en emparer ,
de porter aussi la guerre chez les
Maures , de conquérir toutes leurs
possessions , de soumettre ensuite
tous les royaumes chrétiens de l'Es-
pagne , et de rester seul maître de la
Péninsule. Ce grand dessein n'était
au-dessus , ni de son bonheur , ni de
sa puissance. Jeune , brave, actif ,
ce prince était suivi de l'élite des che-
valiers espagnols , et de l'illustre
Cid , le plus grand capitaine de sou
sièrîe. Déjà il venait d'enlever Toro
à Kl vire, sa sœur cadette, et assié-
geait Zamora appartenant à l'aînée.
Crtte place allait tomber en son pou-
voir, lorsqu'un officier, qui s'y était
reufenné , le tua en trahison , et
renversa ainsi tous ses projets ambi-
tieux. Cet événement arrivé , en
10" m , réunit les couronnes de Léon
et de Castillc sur la tete d'Alphonse
VI , que Sa ne lie avait dépouillé ( V.
Alpiionsl VI ). B— P.
S WCHK IV, roi de Léon et de
Caitillc, fils d'Alphonse X, s'acquit,
dès .vi jeum-ssc , le surnom de Brave,
devint l'ululc de l'armée , se révolta
nnilie sou père , en \ àSà , et régna
ni <a place. Alphonse X étant mort
île chagrin, en \:iH\ . S.inche se fil
t'uiirtiiiucr dans la cathédrale de To-
li'iic , et parvint .à force d'activité et
d'énrigie, a et on lier les révoltes de
m-> fièrcs et des plus poivrants sei-
gneurs du royaume. Pendant onze
aiiiii-es de règne, il eut toujours à
soutenir des guerres au dehors , ou
a combattre les ficticut de l'inlé-
rieiii. Après avoir châtié durement
3g6
SAN
ses sujets rebelles , il tourna $e$ ar-
mes contre les Maures , et conquit
sur eux , en 1273 , l'importante
place de Tarifa. Il méditait de
plus vastes projets , lorsqu'il suc-
comba , le a5 avril 1295 , à l'âge de
trente-six ans , sous le poids des in-
quiétudes et des travaux , après un
règne agité, et avec la réputation
d'un prince actif, né pour la guerre ;
mais ingrat , implacable , et ambi-
tieux. B — p.
SANCHE VII, roi de Navarre,
de 1 ig4 a *234) fut nommé le Fort,
â cause de la vigueur avec laqueil+il
rompit à coups de hache d'armes ,
les chaînes (1) qui entouraient le
quartier de Mehemed el Naser , à la
bataille de Tolosa , en iaia ( Fojr.
"Mehemed, XXVII, 1 19). D'autres
le surnomment Y Enferme, parce
qu'il demeura plusieurs années sans
sortir de son palais de Tudela, a
cause d'un cancer qu'il avait appor-
té d'Afrique, où il était allé, en 1 199,
dans l'espoir d'épouser la fille du roi
de Maroc, qui lui promettait pour
dot tout ce que les Maures possé-
daient en Espagne ( V. Mjlnsoub ,
XXVI , 5?5 ). 11 épousa Constance,
fille de Raimond VI, comte de Tou-
louse ; la répudia ensuite , et , se
voyant sans enfants , laissa ses états
à son neveu Thibaud , comte de
Champagne. Il mourut octogénaire,
le 12 avril 1*234. Z.
S ANCHES ( AifToiNE-Nuwàs-Ri-
beiro), médecin , naquit, en 1699,
à Pegnamecor , en Portugal. Un oncle
vou'ut lui donner, avec sa place ho-
norable, la main de sa fille, s'il con-
sent.) it à étudier la jurisprudence;
mais il préfera se retirer chez un autre
oncle , médecin célèbre à Lisbonne ,
(1) Taflacat, rorrafet quelque» rateors , l'origine
daa annoirica ou royauma âm Navanv , offrant, mû-
▼aot «ta , hvit rayoof lié» par des cbftJnaf.
SAIS
sous les yeux duquel il ses
réserve a son goût. Il alla s
ment à Gènes, à Londres, 01
deux ans ; puis a Paris, a Moi
etc. Ct*t dans ce voyage qoe
trand lui fit connaître les Api
de Bocrhaave. £0 les lisan
qne l'auteur était un desgrai
mes de l'antiquité ; lorsqu
détrompé: Quoi! Boerhac
y ont , s'écria -t-il, et je ne
son disciple! Aussitôt il se t
à Leyde . où Boerhaave , i
de malades et d'élèves de
parties du monde , lui offri
tacle aussi touchant qu'il él
me. L'impératrice de Russie
demandé, en i^3i , de ch<
de ses élèves auxquels elle
des emplois honorables, Si
désigné le premier. II fut si
ment premier médecin de
médecin de l'armée impé
noble corps des cadets ,
l'impératrice, et conseille
Il entretint une correspoo
tive avee les missionnaire!
établis à la Chine , qui lui et
divers objets d'histoire
C'est de lui que P. Collin
les premières racines de
rhubarbe. Sanchès étant
d'Asof , avait observé la
Êrison et d'hôpital , avao
[uxam et les Pringle en eut
lé : malheureusement , on
une malle qui contenait ses 1
ses observations. Ayant obi
traite, il se retira,en * 7 4 7 > à
il mourut le 11 sept. i7o3.
breux Mss. passèrent dans
du docteur Andry, son ami
maient 27 volumes in - f
toutes sortes de matières ;
Î>olitique, morale, physique
ui était étranger, et toute
gués de l'Europe lui était au
.SAN
a bagne maternelle. Dans
»., 3 rapporte l'origine de
km contre les Juifs , etla
! la faire cesser. On l'avait
>is accuse lui-même d'être
dait un ressentiment pro-
t Hoquisition , dont quel-
ses parents et de ses amis
f les Tietimes. Un de ses
ititulé : Pensées sur f in-
our mon usage. Sans ce
rrait retourné à Lisbonne
« fiier a Paris. Ses Obser-
r Us maladies vénérien-
publiée» à Paris, en 1 785,
fcndry .-c'est le fruit de plus
e ans d'observations faites
unie plein de sagacité, et
dans son art. Sau-
rait que par Boerhaave:
1 faire usage des remèdes
lorsqu'il sVtait bien con-
teur utilité ; il écartait le
at de ses malades le fer
urgje. La dispute lui dé-
lis il se prêtait avec plai-
eussion. Son caractère le
is à l'indulgence qu'à la
était prévenant , affable ,
I , bienfaisant. La Russie
lé pour armes un soleil
, a?ec cette devise :
SAN
*W
es que Sanchès a fait im-
wn vivant , sont : 1. Dis-
fur l'origine de la ma-
nenne , dans laquelle il
die n'a point été apportée
», mais qu'elle a com-
Airone, par une épidémie,
o, in-8°. ; 1753, in-ia.
n historique sur Vappari-
maladie vénérienne en
* sur la nature de cette
Lisbonne Paris ) , 1774 »
imprimé avec le n°. 1 , à
Leyde, 1777 , in4K, par les soins
de Gaubius, qui y a joint une Préface
dans laquelle il semble pencher pour
l'opinion de l'auteur. 111. Traité da
la conservation de la santé des peu-
ples , en Portugal , 1756. IV. Mé-
thode pour apprendre à étudier la
médecine , at ec les moyens propres
à l'établissement d'une université
pour enseigner tontes les sciences né-
cessaires à l'eut civil et politique, en
Portugal , in 8°., 1773. V. Mémoire
sur les bains de vapeur russes, impri-
«é dans les Mémoires de la société
lyale de médecine, dont il était
associé étranger. VI. Il est auteur de
l'article Maladie vénérienne chroni-
que , dans l'Encyclopédie. Foj. le
Précis historique sur sa vie ( par
Andry ) , mis en tête du Catalogue
de ses livres , dont la vente fut faite
par Debure, en déc. 1783. T— d.
SANCHEZ de AREVALO. Fy.
RODSIGUEE.
SANCHEZ (Fbavçois), célèbre
grammairien , et l'un des restaura-
teurs des lettres en Espagne , naouit»
en i5x3, à las Brozas (1), dans
l'Estramadure , d'une famille an-
cienne , mais peu favorisée de la for»
tune. Ses heureuses dispositions
triomphèrent de l'ignorance de ses
premiers maîtres , et il fit de rapides
Erogrès dans les langues grecque et
itine. Il dut s'appliquer ensuite à
l'étude de la philosophie et de la
théologie ; mais il ne tarda pas de
reconnaître que ce qu'on décorait
alors du nom de ces deux sciences 9
n'était qu'un amas de vaines subtili-
tés , et il se hita de revenir à la cul-
ture des lettres. Reçu bachelier , en
1 55 1 9 à Valladolid , il se fit agréger
(O Et hàim Smnrttm» Brmetmu:
•pprna <p'U fait"* * mm Mnlu ém m
m 4iatiagMT €wm Mitra fratjfM*
i()8 SAN
à l'université de Salamanque , où il
obtint , en 1 554 • la chaire de lan-
gue grecque , à laquelle il joignit celle
de ruétorique, par arrangement avec
le titulaire. Il parait que Sanchez
avait eu l'intention d'embrasser l'état
ecclésiastique ; mais lorsqu'il fut en-
tré dans la carrière de l'enseigne-
ment, il sentit la nécessité de se don-
ner une compagne , sur laquelle il
Sut se reposer des soins oui l'auraient
étourné de ses occupations. La mo-
dicité de son traitement l'obligea
bientôt de se créer de nouvelles res-
sources pour subvenir aux besoins
de sa famille. Ayant obtenu l'auto-
risation de donuer des leçons de lan-
gue latine , il composa, pour ses élè-
ves, des éléments de grammaire, qu'il
dégagea de toutes les superfluités qui
ne faisaient qu'embarrasser les com-
mençants. Le succès qu'obtint cet
essai ne manqua pas d'exciter la
jalousie de ses confrères , qui l'accu-
sèrent d'innover : Sanchez leur dé-
montra qu'au contraire il s'était at-
taché scrupuleusement à suivre les
anciens , et perfectionna sa gram-
maire, qu'il eut le plaisir de voir subs-
tituer, dans plusieurs collèges , à celle
de Laur. Valla ( V. ce nom ). 11 se
fit recevoir docteur , en 1574 : l'an-
née précédente il était devenu titu-
laire de la chaire de rhétorique. Il
portait, dans toutes les parties, le
même esprit d'ordre et d'analyse ; et
il avait tellement simplifié les mé-
thodes , qu'il se flattait d'enseigner
le latin en huit mois , le grec eu
vingt jours, la sphère en huit ou
dix jours , la dialectique et la rhéto-
rique en deux mois, la philosophie
et la musique, dans moins de temps
encore ( V . PÉpître deMicatoirc de
son Traité de la Sphère ). Quoiqu'il
fit par an deux cours de rhétorique,
et qu'indépendamment il donnât des
SAN
leçons de crée et de latin ,
encore le loisir de publies
chaque année # quelques éc
de vues neuves et utiles, j
lèbre de tous est la Mtmt
ouvrage , dans lequel , en s'i
d'exemples tirés des anciens
plique, avec nue clarté jusqu'
connue , les règles de la iyi
tine • partie qu'avait néglig
liger dans son livre De Ca
guœ latinœ. Les adversaire
chez parvinrent à retarder
de cet ouvrage si remarquât
il fut dédommagé de l'indiffi
ses compatriotes, parl'estia
vants étrangers , entr'autra
Lipse , qui, dans une Lettre
Sarmiento, le nomme l'ffi
{'Apollon de l'Espagne (3 ).
en i5g3, la chaire de rhé
Barth. de Gespcdes , son gc
se borna dcs-lors à l'ense
de la grammaire. Sestravau
été fort mal récompensés ,
nous apprend qu'il n'aurait
le secours d'Alvarès de (
l'un de ses protecteurs , m<
presse sa Traduction espaj
lTa/u<e/d'Epictète(4)< Sanc
rut le 17 ou le 18 jauvicr 1
et fut inhumé, comme il !'•
mandé par son testament, dai
veut de Saint- François. Ma
fois , il avait eu plusieurs
(a) S^mlit* intitula ton livre Minent
sition au llfeivuiiui hilinçuit% d" \um
ni u», grammairien de la même CJj«h|«k.
^ Vtici le p*Mi|$p t\r la Mtivdr.
Ille Wi-truniit, ill* .t polio r»l li.sp*
Atijut utt'iaiH multoi excilet trahatea
ditlat veraofne art a ; nef ne nrmît f<ini
/ter, sed ingr/iiït elimm, mt ol*m , $*n
tut, Dana le recueil des lettres Ad lltUo
110% t p. R<).
{\ ) Sept*/* sujft amni ex 7*0 Eftiel»
tue/Mt , ri oh tL-fectum vel mi'umormm
ri , iv/ p/t-'inrum \ewtltu% est , rpiL dt
tradncti'Hi d'b|iict**te.
(5) Hc fut \r. 18 iaovicr que runiver*
v>s de la vacaoct* dr U cliaiie A* laug
par ht oVcès lie. .Santkt-a.
us
bissa guère d'autre
i gloire de leur père,
lez des éditions avec
nées des Sjlves de
Emblèmes d'Atciat ,
jarcilaso de La Vega ,
lia, des Bucoliques de
tponius Mêla , de VI-
j G rypkus dv A usoDe,
Perse , et de Y Art
ce. En outre, on a de
dicendi lilxrunus,
55<i, i5(m) , i573;
in-8,f. C'est un traite
compose de pré-
Cicéron , de Quinti-
gènes ; les dernières
igmrntecs d'une Pa-
4rt poélûjue d'Ho-
trois Elégies sur la
d'Angon . de l'iii-
i , et de la reine Isa-
• brève sque Grain-
n i t itutiones L v 0 11 ,
ic liii'ion. Sal.unau-
iJ., i5<)5, in - 8«\
rc est excellente ;
(Xpusecs avec pré-
\uià\s (iirgoiic M.é-
ivi-c itii*mi , qu'elles
s pnur dos rumiiicu-
juira en h> e\*e saber
dp l'ouviagc precc-
;<• de pi annuaire est
îc*. I).uis l'iiitrodnr-
rcud Dieu a témoin
t rent g ranimai rions
ru .1 pas trouve un
lUim.iiir ; a et t ajou-
■leii is O iin'ilirii. >»
iuiile que c'était des
•• gr.nm:i. midis tpTil
tl inre et li' fond de
•m I ■ •! ■ 1 «'■ ( tl | -|| | l||,> -
-.«• « 1 < tl ■ 1 I > I -.|> ■ *, I
• . I* llll Ipl I »'■ 'I I" " III '• •
*l •• ■■■ * «il I . ' I ■ ,- " ,41 1
-kl* }l -»•■«.. \ . . I
SAH 39g
ses ouvrages. IV. Organum dialec-
ticum et rhetoricum cunctis disci-
pulis utilissimum et necessarium ,
Lyon, 1579; Salaai tuqite, i588f
in - 8°. V. Sphera mimaXex variis
aucloribusconcinnata, Salaaunque,
157g, i588, in- 8°. VI. Grammar
tica firwca , Anvers , 1 58 1 , in-8°. ;
nouvelle édition corrigée , Sala-
manque, iSpa. Le seul défaut de
crtte Grammaire est h» trop gran-
de brièveté. VIL De auctoribus in-
terpretandis , sive de exercitalione,
Anvers , i58i , in - 8°. Sauchez ,
après avoir exposé ses principes de
traduction , 1rs justifie par la version
de quelques Oies d'il 0 rare. VIII.
Paradox a ^ ibid. , i58a , in - 8°. T
C'est un recueil de cinq Dissci-
tations sur des questions grammati-
cales. Dans la seconde, il soutient
que l'obligation inipoccaux élèves,
de parler latin dans les classes , est
une des causes de la corruption de
celte langue. On trouve, dans le mê-
me volume, un petit Traité de la Mé*
m oire artificielle .qui reu ferme quel-
ques préceptes utiles ; un Sommaire
(les Topiques de Ciccrou , et les Ré-
ponses de Sa ne liez aux objections de
ses détracteurs. IX. Minerva , seu
de eau si % lingmr latina\ Sali nu 11-
q>ie , 1 5^7 . iu-8°. Cet ouvrage , né-
gli^f' par les r>pagnols , fut accueilli
favorablement en France et en Ita-
lie , où Si'iuppius le mit en vogue
( /\ Scioppils). Parmi les nombreu-
ses éliciuus qui en oui été faites, ou
se contentera de citer les plus es-
timées : avec les observations de
S* ioppius et les notes de J.icq. Péri-
7. (juins, Amsterdam, >7r>», 1761,
in 8 ».; avec des additions d'Kverard
Srlieid, Utrccht, 171^,011 Amster-
dam , 1800 , 111 - 8 ». ; enfui avec le»
no!es -le IVri/.»Miiu.H et celle» de Char-
les - Louia Biuer, Lcpiig, i7lP"
3oo
SAN
180 1 ou 1804, 2 vol. in-8°. Cet ou-
vrage est divise en quatre livres : le
premier traitedes parties du discours;
te second de la construction desnoms;
le troisième, des verbes; et le quatriè-
me , des tropes ou figures de mots.
Cet une mine abondante de remar-
ques et d'observations, dont ont
profité les meilleurs grammairiens,
tels que Scioppius , Vossius et l'au-
teur de la Méthode dite de Port-
Royal ( Lancelot ). On ne peut re-
procher à Sancbez que le mépris
avec' lequel il parle de ses devan-
ciers, qu'il nomme, sans exception,
les bourreaux de la langue latine. X.
De nonnullis Porphyrii aliorumque
in dialecticd errortbus scholœ dia-
lecticœ, Salamanque, i588, 1697,
in - 8°. Les différents Ouvrages de
Sancbez , excepté la Minerva , ont
été recueillis, Genève, de Tournes ,
• 1766, 4 vol. in-8°. Le premier vo-
lume est précédé d'une Pie détaillée
de l'auteur, par Grég. Mayans. W-s.
SANCH EZ ( Thomas), jésuite, né à
Cordoue,en i55o, de parents nobles,
fut confié, dès son enfance, à d'habi-
les maîtres, qui cultivèrent ses dispo-
sitions pour les lettres. A seize ans ,
il embrassa la règle de saint Ignace,
acheva ses cours de philosophie, de
droit et de théologie avec éclat , et
fut bientôt chargé de la direction du
noviciat k Gienade. Les devoirs de
cette place, l'étude et les pratiques
de pieté partageaient tous ses ins-
tants. 11 joignait à des connaissan-
ces eTcndues , un esprit vif et péné-
trant, et donnait, en se jouant, la
solution des difficultés les plus inex-
tricables. Sa réputation s'étendit ra-
pidement en Espagne et en Italie; et
à peine suffisait-il à répondre aux
questions qu'on lui soumettait de
toutes parts. Ce fut ce motif qui dé-
cida le P. Sauchez k publier son
SAN
traité De matrimonio, 0
tiné spécialement aux coi
aux personnes chargées
duitc des âmes, mais dan
détails les plus scabrau
sentes avec une espèce
dont on n'a pas d'aotr
Ses adversaires profitère
dale que causa cet ouvr
déférer aux tribunaux
ques ; mais ils ne purent
la condamnation. Le but
chez n'était évidemmen
que supposaient ses enne
nocence de sa vie , l'aus
mœurs répondaient à c
tions qui se sont renoi
sieurs fois depuis, sans j
teindre. Les soins qu'il <
à la publication de ses i
adoucirent les chagrins •
attirés son premier ou
mourut à Grenade, le ij
On lui fit des obsèques
auxquelles assistèrent l'«
le conseil royal et les pri
bitauts de Grenade. Ces
. traité dont on a parlé qi
chez doit maintenant to
tation. 11 est intitulé: D
de sancto matrimonii i
La première édition est
nos , 1602, in- fol. Il 1
depuis douze ou quinze.
vers , Martin Nutius , 1
in -fol. , est la plus
On trouvera d'amples
le fond de l'ouvrage,
sons alléguées contre
pour sa justification , i
de Bayle, art. Sanchez
Bem arques de Joly ( F.
En outre, on a de ce je
morale in prœcepta de
drid, 161 3; Lyon, 16;
vol. Le second volume
traité complet des vœu
c
— C.
un recueil in
mvnny» iii P.
»*il. -a-tin. ^Rf— - *.
ŒZ eV..*«:nis . nèle-
it a r iv . iup e» cr'jafun»
pi . te p-*r^nf5 ait* . « Ton
r PtrmtBut I: : ic iokoc.
estante 1 Boriea>ix . |ur
. fie itff mucus le pru*
pçeucflC a vu* ter le Por-
no aviir £ai£ ses premières
[ iwti .'Italie, s'arrêta
nps a Rsme . et ayant ré-
créer La médecine . Tint
CMrsde La faculté de Mont -
Ls'nc nous apprend que
s'y fit immatriculer v en
¥ pnt ses degrés . quelques
>cês . sous la présidence de
Histoire de la faculté de
ter \ Voulant rester étran-
dissensions religieuses qui
bt cette ville f il s'établit à
, où il professa la philoso-
daot vingt-cinq ans. Il fut
oumi d'une chaire de me-
u'il remplit avec beaucoup
pen tant onze années v et
•n i63i ■ i). Le recueil de
rres a paru sous ce titre :
nedica ; his juncti sunt
r quidam philusophici non
5. Toulouse, i(*3ci, in-4°.
ition que l'on doit à Kai-
elassus, son disciple, est
de la vie de l'auteur. Les
e Sanchf 7. sur la médecine
• FmUnt
Pmttmtmmm , *«|n# par I'nm Ira hiogr».
a» Sv^Ut nMMMW ru iM ■ , • •»!■•»•
■■m J «Vrail eti» plw if» , rut , ifaprr*
h avait «« mi** Irnf* aui «Jtiaad il t» •*■■
■taimWr • M-«fjtp»lli'-i , rt du uriif
mi«t«rr . #• i'»*i . auaj IraHr './"''**«'-
t*«r«i« «ja/il iMlniaMr tr«j< *ut«m>
«mi il IM ra|f*v«J àmm L pT«l««
«*oi&eitt rit» ir rvafcarquaMr; mia
se oposodes pailoivpoiiftifft «*i
hit du bruit dau le tenta*, tos suai
intitules : i*uvti mikt scttmr: Cht &-
wtatiom p*r svmmtm ma 4mj4v<v»
m
dozm?mu.*um Mtnrm**ttàrvL> ; et £V
latizitiâUimr et bntntiât* vt*<a\ L»
premier de ce» opuscule» r»l c*Jiu
qu'on cite le phis souvent. Imprime
d'abord par Anl. lirvphe. Itvn .
i58i . in-4*. . \\ l'a cte de pou
Francfort « ttJitf. in-H*. ; et avec le*
autres. Rotterdam, it»|i>. w-ii,
Sanchci s'était proposé, dans cet
ouvrage, de montrer la vanité et
l'incertitude de nos connaissances j
et conseillait le doute d*ns les ma-
tières qui ne sont pas du do ma un»
de la foi. Mais la singularité du ti-
tre, et l'interprétation forcée don-
née aux principes de l'auteur , l'ont
fait regarder long- temps comme un
sceptique déterminé. L'abbé Joly a
pris soin de le justifier de ce repro-
che ( Remarques sur le Diction, de
Bajle \ Ulnc Wild a réfuté Ion-
guement Sanchei , qu'il n'entendait
pas, dans des thèses intitulées : (Juki
aliquid scUur , l«cipiig, i(iti4.iu-
4". Dan. Hartnark a reien primé sous
ce titre : Sam ht z aliqiud sviem,
Stetin, i(k>>, in- ri. l'oputt'ulr du
ce mcMfcin, avre di*s noies, dans
lesquelles il prouve assrt farilriiiriit
qu'un liominr qui prrlrudait nr iim
savoir avait rrprutlatil lieaiiruup
d'érudition. Dans le Pniiniana , p.
r>8, ou lui attribue un livre mpii-
gnol : De la mèthtule um^rmlU
des \ciencest qui est fort vanté; uuu
c'est sans doute une rrrrur; ri l'un-
vrage est d'un métlerin espagnol du
même nom. W — i.
(!■*>• fait Hll* V Pal IN ffM» f • If ail* ■•■I •>••• |M
taat *f>ir. *t ti«r Haatik»! •*••! lia— i««p *1"««|*«.|
3o* SAN
SANCHEZ (Thomas- Antoine),
savant biographe espagnol , biblio-
thécaire des rois Charles III et Char-
les IV , naquit à Burgos, en 173a.
Il possédait les- langues anciennes ,
Slusieurs des modernes , et était doué
'une vaste érudition. On doit à son
zèle la réimpression de différents
classiques espagnols, comme Boscan ,
Garcilaso,Quevedo, Cervantes, dont
les éditions anciennes étaient depuis
long-temps épuisées. Mais son plus
beau titre à la gloire est sa Collec-
tion de poésies castillanes anté-
rieures au quinzième siècle , précé-
dée de Mémoires relatifs à la vie
du premier marquis de Santillane ,
Madrid, 1775 et années suivantes,
5 vol. in-8°. Ce Recueil, précieux par
lui-même, et dans lequel l'éditeur re-
monte jusqu'au dixième siècle , Test
encore plus par ses Notes , d'une
érudition peu commune , et qui dé-
brouillent le chaos des siècles obs-
curs , où prirent naissance la langue
et la poésie castillanes. Dans ces No-
tes, Sanchez s'est proposé pour modè-
lect pour guide ^Dissertation ou Let-
tre (insérée dans ce racine ouvrage) ,
que le marquis de Santillane , mort
en i458 ( V. Mendoza , XX VII ) ,
adressa au prince dom Pedro de
Portugal , en même temps qu'il lui
envoyait le Recueil de ses pensées
et de ses vers. Les autres ouvrages
de Sanchez, sont: I. Apologie de
Cervantes , en réponse à la lettre
publiée dans le journal intitulé: Cou-
rier de Madrid , Madrid , 1 788 , in-
8°. Dans cette anologic , il ap-
précie les talents tic l'auteur de I).
Quichote , non comme un admira-
teur enthousiaste, mais comme un
critique impartial. IL Lettre adres-
sée à D. Josef Berni , sur sa Dis-
sertation en faveur du roi D. Pierre-
1 ^Cruel , ibid. ,1788, in4J°. Berni,
SAN
suivant le système de Voltaire fl
d'autres écrivains , peint ce roi son
des couleurs moins noires que cella
que lui ont données différents aotm
auteurs , et cherche à prouver que ce
qu'en lui l'on appelait cruauté , n'é-
tait que justice sévère, nécessaire an
temps calamiteux dans lesquels 1
réguait. Sanchez, de son coté , cher- 2
che à combattre l'opinion de soi
adversaire , en citant , H est vrai,
moins des faits historiques , que des
traditions , que les siècles ont coi-
sacrées comme des événements réels. j
Sanchez mourut à Madrid, en jû -
1798. B— s.
SANCHEZ ( le docteur Puais- ?
A ftoihe), prédicateur, né, en 174*1 [
à Vigo , en Galice , fut nonne .=
chanoine de l'église métropolite 4
ne de Saint - Jacques de Compos- "
telle , après avoir été plusieurs an- -
nées professeur de théologie dam
l'université de cette ville. Quoiqu'il
fût très-instruit dans les sciences sa-
crées et profanes , il se consacra
plus particulièrement a l'étude de
l'histoire ecclésiastique de son pays.
Parmi ses nombreux ouvrages, la
plus recommandables sont : I. Âw> '
nales sacri , Madrid , 1 784 , 3 vol. I
iii-4". IL Histoire de t église et A" 1
frique, ibid. , 1 784, in-8°. Ce livre, I
rempli de savantes recherches , erf
un succès mérité. III. Traité de k
Tolérance- en matière de Beligitm,
ibid. , 1785, 3 vol. in-40. IV. DU'
cours sur V Eloquence sacrée en Eh
pagne, ib., 1788, in -8°. On y trot-
ve une histoire succincte, mais du-
re , de l'éloquence sacrée en Espagne, \
depuis les siècles les plus recules, ans
les noms des prédicateurs qui ueuvctf
servir de modèles. En parlant da
dix-septième siècle, l'auteur attribac
l'heureux changement arrivé daai
r éloquence de la chaire en Espagne,
SAN
©que , auxouYrages de Boor-
Bossuet, elc. V. Summa
p saerœ , ib. , 1789, 4 vol.
. Recueil de Sermons , Ma*
'ot. in-8u. , 1 79.... ; dans la
inée ils furent traduits et
Venise. Ses études , et les
le ses emplois , ne Pempé-
H)int de se rendre utile à
le , surtout a sa province.
Madrid, solliciter quelque
ent à la misère qui accablait
es Galiciens, et qui , à Tins-
uvergnatsetdes Savoyards ,
t à quitter leur pays ua-
t ce but , il lut , à la so-
riotique de Madrid , un ex-
Mémoire sur les moyens
tger l'industrie en Galice ,
eo 178a, in-8°. Ses voeux
aucés en partie , et il par-
ire supprimer les corvées ,
es coutumes abusives , qui
a obstacle aux progrès de
e en Galice, ou l'agricul-
imençait à prospérer. Il
par son rauonicat , d'un
• quatre- vingt mille francs ,
nouait aux familles les
igentes ; aussi , dans t on-
ce, il n 'était connu que par
le Père d<rs malheureux.
•ou va pas, à sa mert , ar-
1806, de quoi payer ses
s : l'archevêque et le rha-
pourvurent avec m a gui fi -
B— s.
flO ( h.* a et ), auteur lie-
nt en 1719. à boni d*un
employé au commerce des
, et fut baptisé a Car-
&i ni ère mourut , peu
après, des suites du chan-
e climat. Sou père se don-
né me la mort , la préfé-
icrvitudc. I/mfant, emme-
;lctcrre , fut laissé à Grcen-
SAN 3o3
vrich , chex des demoiselles Âgées ,
qui , lui attribuant une ressemblance
chimérique avec Pécuyer de Don
Quichotte , lui donnèrent le surnom
de Sancho. Le duc de Montaeu loi
trouvant d'heureuses dispositions,
entreprit de les développer, et lui
Îirêta des livres. Son intention ne
iit pas trompée. L'esprit du jeune
nègre s'étendit ; mais en même temps
ses passions vinrent troubler la tran-
quillité dont il jouissait. Peu retenu
par les distinctions sociales, il ne
sut pas déguiser l'amour quelui avait
inspiré une personne qu'il eût dû rt$^
pecter; et celte découverte lui attira
de si mauvais traitements, qu'il prit
le parti de quitter l'asile de son en-
fance. Pour comble d'iufortunc, la
mort lui avait enlevé sou protecteur.
Il languit quelque temps dans la misè-
re; et il allait se livrer au désespoir,
lorsque la duchesse de Montagu con-
sentit a l'attacher à son hôtel , en
qualité de sommelier. Elle lui laissa,
en mourant , une petite somme qui ,
jointe à ses épargnes , l'aurait pu
mettre dès-lors en élan de s'établir;
mais l'heure de la prévoyance n'était
pas encore sonnée pour lui. Sa bourse
s'épuisa insensiblement : il avait la
funeste passion du jeu , presque gé-
nérale chez les Africains , et il
n'en fuf entièrement guéri qu'après
qu'un juif lui eut gagné, au* cartes,
jusqu'à ses vêtements. Son dernier
sehellitig lui servit à aller voir Gar-
rick dans le rôle du roi RichanMII ,
au théâtre de Drurylane; et là , dans
sa détresse, se découvrant tout - à-
coup un penchant irrésistible pour
chausser le cothurne, il o 11 rit de se
charger des personnages d'Othello et
d'Oronoko. Une articulation défec-
tueuse empêcha qu'on n'accueillît
son dévouement ; et il se vit réduit à
rentrer en service, cher cette famille
Soi SAN
de Montagu qu'il retrouvait tou-
jours dans l'adversité. Vers 1773, il
épousa une jeune et honnête Améri-
caine, et commença dès -lors à se
conduire avec plus de régularité.
Bientôt des attaques répétées de gout-
te , et un embonpoint excessif lui
ayant rendu trop pénible l'état de
domesticité, il ouvrit , au moyen de
ses épargnes et de la générosité des
personnes qu'il avait su intéresser
en sa faveur , une boutique d'épi-
cerie, qui prospéra rapidement. C'est
au milieu des interruptions inévi-
tables dans ce genre de commerce ,
qu'il trouva le moyen de cultiver avec
succès la littérature , et de composer
les ouvrages qui ont dérobé sou nom
a l'oubli. Il mourut, le i5 décembre
1780, père d'un grand nombre d'en*
fants. 11 avait commencé a se faire
connaître du public en adressant à
l'auteur de Tristram Shandj uneépî-
treempreinte d'une douce sensibilité.
Sterne lui écrivit en réponse une Let-
tre , qui a été mise au jour , et devint
son ami. Les autres productions de
Sancho sont des Poésies , deux piè-
ces de théâtre, une Théorie de la
musique, des Lettres écrites à diffé-
rents personnages, et où l'on trouve
à-la-fois beaucoup d'esprit et de na-
turel , de la sensibilité , une morale
excelleote,et un caractère de philan-
tropie assez remarquable. Les Let-
tres de Sancho, où les Auglais recon-
naissent le ton et les qualités de style
qui doivent, suivant eux , caractéri-
ser le genre épistolaire , n'avaient pas
été destinées d'abord à l'impression :
elles furent imprimées sur les ori-
ginaux possédés par les diverses per-
sonnes auxquelles elles sont adres-
sées. Ces Lettres parurent en 1 78a ,
en a vol. in-8°. , précédées de sa Vie;
et leur publication fut encouragée
par une masse de souscriptions
SAN
inouie, dit -on,
cation du Spectateur. U
de édition parut Tannée
ornée d'un portrait peint g
borough et gravé par G
M. Grégoire , qui lui a co
article dans son livre sur
tare des Nègres , cite, pot
ses éloges , plusieurs pass.
Lettres. Nous y puiserons
quelques lignes : « Nous av
son pour gouvernail , L
pour ancre , l'espérance j
polaire, la conscience poui
fidèle , et la perspectif
heur pour récompense....
moi, mon ami, une victoi
sur la passion , l'immora
gueil , mérite plutôt des
que celles qu'on rem port
champs de l'ambition et du
Sancho joignait à ses con
un goût exercé en peintur
timer le consultait sur ses
Cet homme intéressant 1
tentait point de tourner él
des phrases sur la vertu : !
fois, il partagea avec l'ï
Sroduit de ses travaux e
e ses amis. Ses avis r
dans la bonne voie, de*
qui s'en étaient écartes. Il
par exemple, un jeune Ko
connaissance de contracta
déshonorante, seulement
naçant de lui retirer son a
voulant lui faciliter les n
s'éloigner de celle qui le
il fit, parmi ses protect
collecte, dont il alla lui 1
produit. Fuller a dit de Sa
c'était V image de Dieu ta
Vébéne.
SANCHONIATHON,a
nicien , est r sa us contre
Moïse , l'écrivain le plus ai
le souvenir se soit perpéti
SAN
les hommes , et dont il se
vé des fragments parvenus
iis(i). Son pere se nom-
jion ; pour lui , il était le
iérophante des Pliéuicieus.
'il était de Bcryte , mais
n, 37 ) et Suidas le font Ty-
: à l'époque 011 il vécut, c'est
environné de difficultés*
rs qui ont préieudu nous
c , l ont fait d'une manière
, qu'ils nons laissent dans
itude de huit siècles envi-
rbe dit qu'il avait vécu
ip* après Mo'ise , comme
mvait s'en convaincre de
, par la liste des rois de
et aussitôt après sur l'au-
orphyre, il avance que San-
n vivait sous le règne de
» , du temps de la guer-
iîe ou peu avant. Toutes
is contradictoires et con-
nu à la chronologie adop-
uebe, dans sa Chronique ,
t apprendre autre chose que
itiquité attribuée àSancho-
Sémiramis régna de l'an
l'an i()<>7 avant Jésus-
dise gouverna les Israélites
ode «depuis l'an 1667 jus-
7: pourla prisede Troie elle
1 199 avant J.-G. Ou sait
e Sinclioniathon était con-
1 d'un roi de Phcniric ap-
lal . auquel il dédia son
ourrage. Comme le temps
. pas conservé la suite «les
henicie , il est impossible
• l'époque de cet Abibal.
ri<-i Dums a pu seule faire
il rtait U même qu'un roi
rrr dia lliraui, appelé aussi
+ replie dr Httain %v p'ace
1 3 avjnt J.-C. Sui'honia-
1 al or» , selon ce *y»tciue ,
SAN 3o5
du onzième siècle avant notre ère.
Mais les expressions d'Eusèbe , qui
nous reporte au temps de Moïse ,
et même les indications évidemment
fautives de Porphyre, supposent une
époque plus ancienne. Au reste, quand
userait vrai qu'il n'y aurait jamais eu
d'autre roi de Tyr du nom d' Abibal,
on u'en serait pas plus avance au
fond , puisque les anciens nous ap-
prennent que ce prince , à qui San*
choniathon dédia son ouvrage , était
roi de Beryte. Ainsi toutes ces opi-
nions ne reposent sur aucun fon-
dement solide; mais heureusement
le peu qui nous a été conservé de
cet auteur , fournit une indication
précieuse , et propre , selon tonte
apparence , à faire connaître la
véritable époque de cet historien.
Selon Porphyre , Sanchoniathon
avait rapporté , au sujet des Juifs ,
beaucoup de choses très- véritables ,
qu'il avait apprises d'un personnage
appelé Jerorabal , prêtre du Dieu
leuo (2). Ce renseignement d'une
très-haute importance , même pour
l'Histoire-Sainte , nous fait voir tout
de suite que Sanchoniathon est pos-
térieur à Moïse , et d'une époque ou
les Juif*» étaient depuis assez long*
temps constitués en corps de na-
tiou. Le dieu leuo ne peut être que
Jehovah. Il ne s'agit plus , pour
avoir la solution tic cette énigme ,
que de retrouver, parmi les per-
sonnages illustres di* la nation juive,
un pontife de ce nom. Le livre des
Juges ( vi , 3i ) nous Je fait connaître,
et ce pontife est (îédéon , juge d* Is-
raël. Lorsque ce chef se préparait à
délivrer sa nation du j 011g des Madia-
nites, il avait renversé 1111 autel de
Baal , et offert sur ses débris un sa-
IL.
.tLi, cg ti io, ttl.i*
(*l) Kè/iyu; ri vsrcw vr,*Jixrx ttzùx
IfpouCàiov tôv iioito; Oto'J rôvlrJw.
3o6
SAN
criûee ta vrai Dieu , en défiant l'i-
dole qu'il avait outragée. C'est à cette
action, comme l'Écriture nous l'ap-
prend , qu'il devait le nom de Jero-
baal , qu'il porta toujours depuis.
En effet, à peu d'exceptions près, le
livre des Juges ne lui en donne pas
d'autre. Ce fut donc le nom qu'il
porta pendant sa jndicature. Il est
difficile que le Jerombal , prêtre de
Jeuo ou Jehovah , consulté par San-
choniathon , soit un autre que lui.
Il en résulte que l'historien phénicien
vivait au quatorzième siècle avant
notre ère; car le gouvernement de Gé-
déoo dura , selon notre chronologie ,
depuis l'an i364, jusqu'en i&*4
avant J.-C II ne nous reste plus qu'à
faire connaître les ouvrages de Sancho-
niathon, et ce quinoufi en est parvenu.
On en indique trois principaux , sans
compter quelques autxes, dont les ti-
tres ne nous ont pas été conservés. Ce
sont un traité de la physique d'Her-
mès irtpl tâç Eppàv yvmoXoyixç •
une théologie égypti enne Aiywrt c'axrjç
$tokoyi<z; enfin unes histoire de Tyr,
désignée dans les .auteurs, sous les
noms deyocvtxà, yoivnuxà,yoivfatxj)
içopioi ou foninùtii StokoyLz, c'est-
à-dire, Histoire ou Théologie phé-
nicienne. Ce livre écrit en phéni-
cien , avait été t raduit en grec par
un certain Heren nius Philon , natif
de Byblos, en Phénicie, qui vi-
vait dans le deu xième siècle de no-
tre ère. Cest de cette traduction
que viennent to us les fragments de
Sanchoniathon , qui nous restent
encore. Nous r ie sommes pas con-
vaincus que les divers écrits que nous
avons mention* nés , ne fissent pas un
seul ouvrage. J jelon Porphyre , l'his-
toire phénicie nne de Sanchoniathon
était divisée en huit livres , tandis
que nous sav ons par Eusèbe , que la
traduction ■ de Philon en contenait
SAN
neuf. Ne serait-il pas po
traducteur grec eut nfu
ouvrages : et que le tra
logic égyptienne ou de pi
.métigue , fût devenu
tion de l'histoire phénici
ainsi augmenté d'un liv
si ons de cet ouvrage. N
en ce point de l'avis
( Chanaan , a , 17).
guère douter que les fj
nous en restent n'apj
un ouvrage de physique
logie; cette raison noo
core croire que les de
physique â? Hermès et
égyptienne , s'appliquei
ouvrage : aussi voyon:
avait été tiré des écrits d<
n'est autre qu'Hermès, e
res écrits en caractères
et déposés dans les sanc
néens , t<z âiro tûv àâfa
Âpovviuv ypaffltœTau II
question plusieurs fois d
venteur des premiers élé
très, TàccvTQÇ oç tvpt Tïjl
aroi/titov ypoyqv, acTy
si ris. On ne peut à de ]
méconnaître l'origine
d'une partie des élémei
posaient la mythologie
Cet auteur n'avait rien :
qu'il paraît, pour la
de son livre. On assi
ce qu'il rapportait était
particuliers des villes et
qui se gardaient avec :
temples : enfin l'on rac<
Ïui de son temps étai
'office, d'examiner h
avaient reconnu l'e»
qu'elle avait en particul
téc par le roi Abibal,
vrage était dédié. Ces él<
surances nous font d'aï
gretter que le temps n',
SAN
nie qui était relative à l'his-
a Phénicie, au lieu des frag-
lythologiques qui nous rea-
tèbe noua a conservé dans
eration evancélique ( Liv.
9 et 10) , un loiif; fragment
âge de Sancboniathon, tra-
Philon de Byblos ; on en
teiques autres citations dans
et et Porphyre. Ce passagede
athon ne reproduit pas dans
té originale les opinious de
ihéoicicn : les remarques de
le Byblos , qui avait fait
m traduction d'une préface,
*t souvent intercalées dans
■i bous est resté. 11 n'est pas
• qu'Eusèbc nous ait conser-
rs les propres expressions de
n aurait peine à imaginer les
ibsurdes, produites a l'occa-
teste précieux de l'autiquité
les esprits faux et systémati-
Mt tant nui au progrès des
(toriques , s'en sont empa-
i'a pas craint d'émettre les
tas les plus bizarres , les
lées de critique et de vrai-
r. On n'aurait pas été si
lé, si Ton n'avait voulu
ce fragment que ce qui y
ivement, c'est-à-dire, des
logiques et philosophiques,
à faire connaître , d'une
ilégorique , l'origine et la
s choses , ainsi que les dé-
eots de la civilisation par-
lâmes. Ce fragment cou-
choses tout-à-fait sembla-
it» qui se trouvent dans les
lies que les anciennes na-
aient à mettre eu tête de
lies. 11 faut avoir une forte
rédulité pour voir des per-
■■•«■*• €••• «|w m Mibl ifTi uyw% lue*
*+* 4» SinkiMitlMi #"*» l'article
SAN 3o7
tonnages réels , dans des générations
composées d'individus appelés ytvoç
et ytvtà , race et génération , yùç y
*vp, jaôÇ, lumière , feu eljlamme,
Ovoavôç et yr> le ciel et la terre , et
pour s'imaginer que Ovpavo;, soit
Tharé, ou bien Sem, que Kfôvoc
le temps , soit Abraham , etc. , etc.
Tous ces modernes interprètes n'out
fait , au reste, qu'imiter le traduc-
teur grec de l'auteur phénicien. Le
but de Philon était , à ce qu'il pa-
rait v de prouver que tous les dieux
des Grecs n'étaient autres que des
hommes divinisés , et que toutes les
explications qu'ils donnaient de leur
mythologie n'avaient aucun fonde-
ment. 11 faut convenir que le livre de
Sanchoniathon u 'était pas le plus
propre à démontrer une pareille
thèse , même dans l'état où il nous
a été trausmis , malgré l'influence
que les opinions de l'interprète ont dû
avoir sur ta fidélité de sa version. Eiisè*
bc,qui n'était pas dirigé dans la com-
position de sa Préparation évangeli-
que par une critique plus judicieuse,
n'a pas manqué d'adopter toutes les
opinious de Philon , qui ne sont au-
tre chose que le plus grossier évhé-
mérisme. Ne voulant pas perdre plus
de temps à réfuter ces chimères , il
nous suflira sans doute de dire que ce
n'est qu'en suivant une route toute
différente, que Ton pourra parvenir,
non pas à expliquer entièrement ce
fragment , mais à en donner une in-
terprétation aussi raisouuableque le
permet le peu de notions que l'antiqui-
té nous a transmises sur les opinions
religieuses des Phénicieus. S. M — i*.
SAN CONCORDIO ( Bartoi.om-
mf.o da ) naquit dans le château de
San Concordio , pris de Pi se, l'année
iiiri. La famille des Granchi/* la-
quelle il appartenait, se vantait d'une
noble origine. Il embrassa l'institut
?o.%
3o8
SAN
de saint Dominique , et prononça ses
vœux dans le couvent de Sainte-
Catherine de Pise. Entraîne par le
goût de son temps, qui tournait tous
les talents vers l élude grammaticale
des langues , il composa différents
traités sur la langue latine , et Gt des
notes sur Sénèque et Cicéron. Il en-
treprit aussi une Chronique de son
couvent, qu'il poussa jusqu'à Tan-
née i3i4« Ses plus grands ouvrages
sont une Summa de casibus cons-
cienliœ , plusieurs fois imprimée ,
et dont Jean dalle Celle donna une
traduction italienne ; et celui qui a
pour titre de documentis antiquo-
rùm, que l'auteur se chargea de tra-
duire lui-même. Cette dernière ver-
sion, intitulée : Ammaestramenti de-
gli antichi , est rangée par les aca-
démiciens de la Crusca , au nombre
des Testidilingua>et regardée par
les Italiens comme un modèle de pu-
reté et d'élégance. Tel est le jugement
qu'en ont porté Salviati, Ménage,
Salvini et Manni. Uu auteur mo-
derne (Parini),cn rendant compte de
cet ouvrage , dit : o Que c'est un
» choix de maximes les plus pro-
» fondes , et les plus utiles des an-
» ciens philosophes , transportées
» dans la langue italienne , avec au-
» tant de fidélité que de précision. »
Les Ammaestramenti de gli an-
tichi , furent imprimés pour la pre-
mière fois à Florence , en i585 ,
in- 12. Ridolû, sous le nom de Bi-
fiorito , en donna une seconde édi-
tion , en 1661 , in l'jt. Mais la plus
estimée est celle de i^34 , in-40. ,
publiée par Manni , qui y ajouta le
texte latin, et des renseignements
très-étendus sur l'auteur. Pbggiali
possédait le seul exemplaire d'un ou-
vrage inédit de Fia Bartolommeo ,
intitulé : Vegli ammaestramenti 0
istituti de santi Padri, cité égalo-
SAN
ment par la Crusca. II fa
nant partie de la bibliothèi
de Florence. A-
SANCTÈS-PAGNINUJ
Pagnino.
SANCT1US ( Frawçois
Sancbez.
SANCTORIUS (Sawc
célèbre médecin italien , d<
nom est Santorio ( Santor
à Capo d'Istria, en i5d
avoir étudié à Padoue, e
fait recevoir docteur , il al
résidence à Venise où il
gua par de grands sued
pratique. Sa réputation le
à Padoue, en 1611 , pou
la chaire de théorie , vaca
mort d'Augenius ; et , pi
treize années qu'il profesj
çons furent fréquentées pai
concours d'auditeurs. Mai
on le mandait fort souvent
pour des malades de la pre
tinction , et que ces fatiganl
altéraient sa santé , il prit
se démettre de sa chaire, c
moins les Honoraires lui fi
serves , et il alla passer l
ses jours à Venise , où il m
i636. Son corps fut en*
le cloître des Servîtes , el <
gea une statue de marbre
glise de ces religieux. Il 1<
son testament , une somm<
au collège des médecins c1
qui, pour reconnaître ce
charge tous les ans un de
bres de prononcer l'éloge
tcur. Sanctorius était un h
vant , d'un génie élevé, qv
tait point aveuglément les
vulgaires de son siècle. 1
l'énumération de ses ouvra
ferons remarquer en quoi 1<
s'est rendu recommandab
thodus vitandorumerrorwi
SAN
le medied contingnnl , li-
enise , i 602 , 1 6o3 , i 03o,
«nève, iG3i , iu-4°. ; celle
ii contient beaucoup de
tes, quoiqu'elle abonde un
?n raisonnements ; l'auteur
uve d'une grande sagacité
mvrir les maladies obscu-
pie'cic la force de l'habi-
peut à la longue changer
tution de tout le corps;
ne et Dioscoridc sur les
. mdlicalcs de plusieurs
e montre l'ennemi des cm-
signale les médicaments
ou inutiles ; blâme égale-
ui et ta négligence de la
»te. II. Commentaria in
tdîcinalem GaUni , Ve-
j , in- fol. , i63o,iu-4°;
3a , iu-4"*, ouvrage diffus,
vent réfutes les commenta-
a Lien. 111. An de statied
, sectionibus aphorismo-
'm comprehensa , Venise ,
34,in-i2; 1660, 1G64,
rst peu de livres de science
été aussi souvent rcimpri-
elui ci ; on en a des éditions
; , de I<eydc , de la Haie ,
de Rome , de Paiiouc , de
g v de Londres f de Paris ,
iu récente de cette dernière
de 1770, in-rj. 9 avec
Dentaires et des notes de
. Noguez a joint au Medi-
ca , les livres de Dodart et
ur le même sujet , Paris ,
roi. in 11; traduit eu frau-
de Breton, Paris, i~'*'*>
iuluu , par Ba^liri , Home,
-il, par C. F. Cogrossi ;
17 x0] . in-4°. î par Cli u ri ,
7 J"i, 1— li 1 , in- ri; en an-
I . Oaincv , Londres, 1 7 1 a,
i3 , in-8". ; en allemand
nains, Brème, i73G,iu-8°.
SAN 3og
Les médecins de l'antiquité, Hippo*
crate et surtout Galien, n'avaient
point ignoré l'existence de la trans-
piration insensible ; mais aucun n'a-
vait tenté de calculer , par l'expe%
rience, la quantitéde cette excrétion.
Sanctorius est le premier qui se soit
livré à ce genre de recherches , et
qui ait donné les résultats d'observa-
tions faites pendant une longue série
d'anuées sur l'augmentation et la di-
minution du poids de son propre
corps , et sur l'iuflucnce que les cho-
ses intérieures exercent à l'égard de
ces changements. 11 se plaçait dans
une balance faite exprès , et après
avoir pesé les aliments et les boissons
qui lui étaient nécessaires dans l'es-
pace de vingt-quatre heures , il en
comparaît le poids avec celui des
déjections alvines et urina ires , et
calculait cusuite la quantité du fluide
qui s'était échappée par la transpi-
ration insensible. Il tenait compte
de certaines circonstances qui pou-
vaient faire varier cette quantité,
dont la diminution lui semblait être
la cause de la plupart des maladies.
Il distingue soigneusement la trans-
piration iuscnsible d'avec la sueur ,
et observe que l'invasion de celle ci
est suivie de la suppression de celle-
là. Il établit l'existence de deux es-
pèces de transpiration cutanée, l'une
qui survient à la (in du sommeil ,
1 autre qui accompagne l'état de
veille. Sanctorius n'est pas toujours
d'accord avec lui-même sur la quan-
tité d'iutincur qui s'exhale des pores
de la peau durant l'espace de vingt-
auatre heures : ainsi , dans un en-
roit , il évalue cette quantité à trois
livres , dans un autre à trois livres
et demie , puis ailleurs à quatre livres.
Comme il n'est entre dans aucuu dé-
tail sur !»cs expériences , et qu'il n'en
expose les résultats qu'eu style apho-
'4
3io
SAN
ristique, il est impossible d'y croire
comme a des oracles , ni de sous-
crire à tous les éloges outres qui lui
furent prodigués de son temps. On
jJeut avec raison lui reprocher :
i°. de n'avoir , dans son calcul
des déperditions journalières , te-
nu aucun compte de celles de la
perspiration pulmonaire , de la sa-
live y et de quelques autres d'un
ordre secondaire ; a°. de n'avoir
égard ni à l'âge, ni au climat, ni à
d'autres circonstances extérieures ,
qui devaient certainement modiûer
les résultats de ses expériences; 3°.
et surtout d'avoir méconnu la gran-
de influence de l'absorption cutanée,
par l'augmentation de laquelle il est
bien plus facile d'expliquer celle du
poids du corps, qu'à l'aide de la
suppression de la transpiration.
L'importance que Sanctonus atta-
chait à cette dernière pour la con-
servation de la santé est d'ailleurs
beaucoup trop exagérée , puisqu'il
existe une foule de personnes qui ne
transpirent que fort peu , ou même
pas du tout, sans cesser de se bien
porter : on peut ajouter que , dans
diverses maladies , la transpiration
n'éprouve pas la moindre lésion. En-
fin, si le livre de Sanctorius fut utile
aux vrais savants, il porta les igno-
rants et les hommes médiocres à
abuser de la méthode sudorifique
dans le traitement des maladies. Bip-
SolyteObicius, de Fcrrare, jaloux
e la gloire de Sanctorius , le criti-
2ua avec amertume dans une pro-
uction intitulée : Staticomastix ,
seu Stalicœ medicinœ demolitio,
Ferrare, i6i5, in -4°. Il accuse
Sanctorius d'avoir hasardé un systè
me plein d'incertitude, d'avoir puisé
l'idée de sa balance dans les ouvra-
ges du cardinal de Cusa , etc. IV.
Commentarius in primant J en pri-
SAH
mi libricanonis Avicenm
i6?6,in-fo)., 1 64 6, in-4
est remarquable par les c
ves qu'il renferme; on y t
plication du thermomètre
gromètre à l'art médica
tion d'un pulsiloge, qui d<
vitesse du pouls, et in<
trente-trois variations ;
instrument pour extrair
de l'urètre, d'un lit susp
mouvoir facilement le n
bains que peuvent prendr
tir de leur lit les personne
blés , etc. V. Commentai
mam sectionemAphorism
pocratis , et Liber de imn
mediorum , Venise , i6a
1660, in -4°. Dans cet
Sanctorius blâme forteme
decins qui pcrmettentbeau
ments à leurs malades :
que, pour profiter des A
d'Hippocrate , il faut les
Tordre que Galien a établ
De remediorwn inventio
réimprimé à Genève, 16
Les œuvres de Sanctorius
Venise, i66o,4vol. in-4
été écrite en latin, par À
pelli , Venise , 1 75o , in-4
SANCY ( Nicolas Haï
ne en i546, était de I
branche de la maison de
fut successivement conseil
lement , maitre-des-requ<
bassadeur en Angleterre <
magne , capitaine des G
ses , premier maître - d
roi , et surintendant des
N'étant encore que mail
quêtes , il se trouva dans
de Henri III , lorsqu'oa y
sur les moyens de soutcni
contre la Ligue , et propo»
une armée de Suisses. Le c
connaissait le mauvais étal
SAM
■omsa dfaoe telle propoti-
essieurs y dit alors Sancy ,
s de tous ceux qui ont reçu
tant de bienfaits , il ne s'en
pas un qui veuille lesecou-
vous déclare que ce sera
i lèverai cette armée. • On
i sur-le-champ la commis-
iê point d'argent ; et il se
wte pour la Suisse. La ma-
lt il y négocia fut des plus
es. D abord il persuada aux
. et aux Suisses de faire la
i duc de Savoie , conjointe-
* la France ; il leur promit
'alêne , qu'il ne leur donna
leur fit lever dix mille hom-
Eanterie , et les engagea en
ooner cent mille écus. Lors-
k la tète de cette petite tr-
éfilera quelques places au
iavoie. Ensuite il Acquit un
ascendant sur l'esprit des
qu'il trouva moyen de les
ter à secourir le roi. Ainsi
, pour la première fois , les
fournir des hommes et de
Après l'assassinat de Henri
kv mootra , pour la cause
, IV, le même sèle qu'il avait
é pour celle de son prédéccs-
nouveau roi , quoique déjà
par la plus grande partie
sulesse française , avait ses
dans un état de pénurie oui
émettait pas de solder aes
étrangères. Ce fut Sancy qui
de nouveau les Suisses à
o service de ce prince , au
des sommes empruntées sur
beau diamant qu'il alla met-
age chex les juifs de Metz ( i ).
e pour le service de Heuri
le mil pourtant pas à l'abri
SAN
3n
I r* Hw* «MMH IMI. «firr* ■••••r MMt'
ta , H *|M|b Mi WifW» A» la cm«i<
■ ém Smmty.
de la disgrâce de ce monarque. Ga-
brielle d Estrées y qui ne l'aimait
point , lui fit dter la surintendance
des finances , qui fut donnée à Solry.
Selon quelques-uns , son penchant à
la prodigalité ne fut pas une des
causes qui contribuèrent le moins à
lui faire perdre ce haut emploi Les
rares qualités de celui qu'on lui don-
na pour successeur , portent asset i
croire , en effet, que , dans cette car-
constance , Henri IV n'agit pas pré-
cisément par la seule vue dètre
agréable à sa maîtresse. Sancv , em-
brassant pour la seconde fois le parti
des armes 9 alla rejoindre les troupes
du roi , occupées au siège d'Amiens.
Les écrivains protestants sont loin
d'être favorables à Sancy, princi-
palement pour ce qui concerne ses
principes religieux. Voici de quelle
manière Le Duchat en parle sous ce
rapport: « Après avoir changé et re-
change de religion plusieurs fois ,
depuis qu'il se fut fait catholique
k Orléans , lors des massacres de
l'an 1 51}? , il professait la religion
réformée lors de la trêve entre
Henri III et le roi de Navarre,
en avril 1589; et depuis il ne
cessa point de faire des trahisons
à son parti , jusqu'à ce que Hen-
ri IV ayant embrassé la religion
catholique romaine , en juillet
1 593 , Sancy , qui s'éuit bien pro-
posé de l'imiter dès que cela pour-
rait contribuer à $à fortune , at-
tendit pour cela le temps et l'occa-
- sion propres à servir ses desseins.»
Sancy se bt , en effet, de nouveau
catholique quelque temps après Heuri
IV , disant qu'il fallait être de la
même religion que son priuct. C'est
cette conduite si légère en fait de re-
ligion , qui douua lieu à d'Aubigné
décomposer l'ingénieuse et sanglante
satire intitulée : la Confession cotho
3u
SAN
tique de Sancy y que l'on trouve dans
les tomes m et îv du Journal de
Henri III , avec des commentaires
par Le Ducfaat. Sancy mourut , le 1 3
octobre 1629 , à I âge de quatre-
yingt- trois ans. Maigre son carac-
tère naturellement inconstant , il
fut toujours fidèle à la cause royale:
il donna, dans plus d'une circons-
tance, des preuves d'un véritable dé-
sintéressement y témoin entr'autres la
somme de vingt mille écus dont il fit
présent au malheureux roi de Por-
tugal , dom Antonio , et le sacrifice
du superbe diamant qu'il avait ache-
té de ce prince fugitif. On a de Sancy
un Discours sur V occurrence des
affaires, in- 4°. Ce discours renferme
un grand nombre de particularités
sur les règnes de Henri II I et de Henri
IV. On trouve aussi dans les Mé-
moires de Villeroi plusieurs de ses
Remontrances à la reine Marie de
Médicis. V — r.
S AND (Christophe), en latin
Sândius , célèbre socinien , na-
quit en 1644 9 a Kônigsberg, dans
la Prusse ducale. Son père était con-
seiller de l'électeur de Brandebourg,
et secrétaire du conseil suprême.
Élevé dans les principes du socinia-
nisme, il eut la coupable indiscrétion
d'afficher les sentiments qu'il avait
adoptés. Cette imprudence entraîna
la ruine de son père , qui fut dé-
pouillé de tous ses emplois, en 1668;
et Sand craignant lui même pour sa
liberté, s'enfuit en Hollande. II -»nlra
comme correcteur dans une imprime-
rie d'Amsterdam; et cette circonstan-
ce favorisa la publication de ses ou-
vrages. On croit généralement qu'il
Sersista dans le socinianisme : cepen-
ant quelques écrivains assurent qu'il
venait d'embrasser les erreurs des
Arminiens quand il mourut , a Ams-
terdam, le 3o novembre 1680, à
SAN
l'âge de trente-six ans, Sam
de l'esprit , de l'érudition et c
cilité; mais son entêtement
ces qualités inutiles. Parmi 1
vrages , on citera : 1. Nucleu.
riœ ecclesiasticœ : cui praji
tract atus de veteribus scrip
ecclesiasticis , Cosmopoli ( i
dam ) , 1668, in- 12. C'est un
de l'Histoire ecclésiastique en
concerne les Ariens. Le but d
est de prouver que les Pères d<
premiers siècles, en admetti
l'existence du verbe a précéd
des créatures , n'ont poiut r
la consubstantialité. Cet oui
été réimprimé, format in-4
1676 , avec des additions et u
face du père de l'auteur. 0
joindre à cette édition un Apf
Cologne ( Amsterdam ), 16
4°. , qui contient , outre des
tions et des additions , deux
de Samuel Gardiner, chape
roi Charles II , contre le syst
Sand , avec ses réponses. L\
de Sand a été réfuté par Jeai
Scherzer , dans la préface du
gium anti- socinianum , L
1684 > in-4°. ; et par Elu
Moyne, professeur à Leyde,
Varia sacra. IL Centuria e\
mat um, Amsterdam , 1669
II l . Interpretationes par ado.
tuor evangeliorum ; quibus
est dis sert atio de verbo divii
1670 ; in-8°. IV. Tractatus
gine animes, ibid. , 1671 ,
V. Notas et animadstersione
J. Vossii libros de historicis
ibid., 1G77 , in- 12 ( V. Vo
Les observations de Sand ,
tees avec modestie, sont cont
ne manquent pas d'éruditio
Scriptura Sanctœ Trinitatis
(rix, Gouda ( Amsterdam ) ,
in- 12. Il publia, sous le nom
SAN
mpùTus , cet ouvrage , dans
I se propose le même but que
Nucleus , et avec aussi peu
es. VII. Problema parada-
i Spiritu Sancio : an non pis*
». S. jingelorum genus initi-
ait ? Cologne ( Rotterdam ) ,
frti*. VIII. Bibliotlteca anti-
triorum sive Catalogus scrip-
etc. , Freistadt (Amsterdam) ,
in«tt°. de içfi pag. La pri
signée des initiales B. W. ( i).
on Catalogue chronologique
ivains sociniens , avec la liste
Lacté de leurs ouvrages. Oo y
des détails curieux sur l'his-
i socinianisme en Pologne , et
ibhssements typographiques
Unitaires ont possèdes dans ce
le , ainsi que dans la Lithua-
ierre- Adolpbe Boyscn pro-
une nouvelle édition augmen-
:ct ouvrage , le seul de Sand
I recherché ( V. le Calai, de
pag. Go? ;.Struvius('i) attri-
ianJ La traduction latine des
ictions philosophiques , par
ourg ( /'. ce nom ) ; mais il
t pas fait mention dans la
r ses écrits qu'a donnée son
dans la Bill, anti-trinitar.,
-o et suiv. Sdtid a laissé ma-
i vingt et un ouvrages , dont
vera 1rs titres dans les Mé-
de Paquot , pour servir à
titt. des Pa)s-Bas , in-ia. ,
i. W— s.
DE ( Jn* Van deii ) , lus-
du dix-*<ptiéinc siiclc, était
'Atnhriiu, dans le diu hé de
r. Apres avoir achevé ses hu-
mv\*n aCfr t*. *<->•!* «dit» m à Abdrt W •»•
V- 1 P-rt-.m dr% ««fin «m., i'» itlifitia,
■ ■»•••« <«wlir f|iM> U* lbili«l>ff M- m n|»-
m , A*>Ii» vIm! n.iirt dit iti-B, p*r
■^•t • ••*«! $a*d.
. Stgvtiw , IhhL i*af. Ltt*. , |i yrtf.
SAN 3i3
manités , il étudia le droit, à l'exem-
ple de son père, et continua ses cours
à racadémicdcWittemLerg, où il prit
ses degrés. Nommé professeur à tra-
neker9en i5<>8 , il renonça bientôt à
la carrière de renseignement pour ac -
cepter au conseil supérieur de la Fri-
se , une place qu'il remplit pendant
S lus de trente ans. il devint prési-
en t de ce conseil , et mourut , en
i638 , k Lceuwarde , avec la réputa-
tion d'un grand jurisconsulte. Henri
NeiiLus lui fit une épitaphe en vers
latins ; elle est rapportée par Fop-
pens , Bibl. Belgtca , ^a3. On a de
Sande : I. Decisiones frisicœ, Lcu-
warde, i6i5 ; ib. , 1639 et 1647 t
in 4°. H. De actionum cessione ,
Fraucker, ifju3, in -4°. III. De
prohilita rerum alienatione, ibid. ,
i033 , même format. Ces trois ou-
vrages ont été réuuis , avec un Com-
mentaire sur le titre De Regulisju-
ris, Groningiic , i683 , in-jj°. Ccst
le Recueil des oeuvres de Sande re-
latives à la jurisprudence. Frédéric,
son frère aîné , mort consul de la
ville d'Arnheim , avait laissé des
Commentaires sur les Coutumes féo-
dales de la Gut'ldrc et du Zutphen ;
ils ont été publiés séparément, et en-
suite réunis aux ouvrages de Jean.
Anvers , 167 4 « in-fol. ; Bruxelles,
itji , môme format. Cette dernière
édition, duc aux soins du libraire Fr.
Chrystin, est ta plus estimée. On a
de Jean de Sande , comme historien ,
la continuation , en hollandais , de
Tliistoire bclgique d'Éverh. Rci-
dam , iG5o, in-fol. ; et un Alrègi
de l'histoire des troubles des Pays-
Bas, depuis i5M>, LeciHvardc, iG5i,
inii; cet abrégé à été traduit en
latiu sous ce titic : Léo Bel ficus seu
Belficarum historiarum epitome ,
Utrccht, i65j , in-ia ,0g. Ce petit
volume est rare et curieux. Le por~
3i4
SAN
trait de Sande se trouve dans Vin
dex Batavicus , p. 280. W — s.
SANDER ( Antoine ), historien,
naquit , en i586, à Anvers ; mais il
était originaire de Gaud , où ses pa-
rents avaient leur résidence habi-
tuelle. Il fit ses premières études au
gymnase d'Audenarde , et les conti-
nua , sous la direction des Jésuites ,
à Gand , puis à Douai , 011 il acheva
son cours de philosophie avec suc-
cès , et reçut le degré de maître-ès-
arts. Il se rendit ensuite à Loti va in ,
dont la faculté de théologie était
alors fameuse ; et après y avoir sui-
vi les leçons des plus célèbres pro-
fesseurs , il revint à Douai, prendre
le doctorat. Dès qu'il eut embrassé
Fétat ecclésiastique , il se fit connaî-
tre parson talent pour la chaire , et
fut employé, dans le diocèse de
Gand , à combattre les progrès de
l'hérésie. Le cardinal de la Gueva ,
gouverneur des Pays-Bas, le nom-
ma son aumônier ; et par le crédit de
son protecteur , Sander fut pourvu
d'un canonicat du chapitre d ïpres ,
dont il devint dans la suite écola-
tre et pénitencier. 11 résigna tous
ses emplois, en 1657 , pours'appli-
3uer entièrement à l'étude. Ayant
épensé des sommes considérables
Sour l'impression de ses ouvrages ,
se trouvait fort gêné. Les reli-
Sieur de l'abbaye d'Afflighcm, près
'Alost , instruits de sa position ,
s'empressèrent de lui offrir un asi-
le. Il y mourut le 16 janvier 1664,
à l'âge de soixante-dix-sept ans , et
fut inhumé dans la chapelle de Saint-
Maur , sous une tombe décorée de
I'épitaphe qu'il s'était composée ( 1 ).
C'était un homme laborieux et ins-
truit; et il a beaucoup contribué a
(0 EU» «t rapportée par FopptM, Bihl b<l*l-
g» *• 9°» ** *" P*IB*» Mimoint Lttir., xvi,
SAN
jeter do jour sur Thistoii
Bas. On a de lui quarant
vrages imprimés, et quart
crits dont Paquot a donn
dans ses Mémoires, tom. :
in-i2.Sansparlerd'ungn
de panégyriques , de pièc
délivres ascétiques (2) qu
tent plus aucun intérêt ,
tentera de citer : 1. De G
bus et Brugensibus erudù
claris, Anvers , i6?4y ?
II. De scripîoribus Fia
très y ibid. , i(5a4> in*4°
ouvrages , qu'on trouve r
nairement, quoiqueinexac
ciels, n'ont pas laissé d'éti
. écrivains qui se sont occuj;
de l'histoire littéraire de
III. ffagiologium Flan
sanctis ejusprovinciœ, ib
in -4°. ; nouvelle édition 1
Lille , 1639, in-8°. I
cardinalium tanctitate ,
armis iUustrium , Louva
in-4°. V. Gandavum 1
Gandavensium libri sex ,
1627 , in-4°. , réimprii
tome Ier. de la Flandria
VI. De claris Antoniis si
eruditione, Louvain , 16
L'ouvrage est divisé er
vres ; le premier com
saints et les moines ;
les grands ; le troisième
vains et savants. Ce n'es
qu'une simple nomenclai
Dissertatio parœnetica
titutione bibliothecœ pub
davensis, Bruxelles, i6i
VIII. Flandria illustrât
bulis geographicis et ia
bium , ecclesiarum , coe
arcium , etc., Cologne,
(1) Sander a paltlië le traité de Sa
bernationeDei, Bruxelles, i64B,ia>*J
auagrwnmatlac SOtimmdtr.
SAN SAN 3iS
( AmstercL 9 Blaeo) , 1641- secrétaire de cette princesse pour m
>l. in-fol. Cette édition est correspondance latine f il préféra la
, tons les exemplaires qm vie tranquille et studieuse du cabi-
îd magasin ayant été la proie net à cette place honorable et lucra-
nes ( F. Blaeu ). I* réim- live. S'étant retiré à Rome , il y prit
le la Haye , 1 7 3o ou 1 7 35 , le bonnet de docteur en théologie , et
-fol. , n a presque point de fut ordonné prêtre. Le cardinal lio-
ns le commerce. IX. Bi~ sius l'emmena au concile de Trente,
Belgica manuscripta , en qualité de secrétaire ; puis , dans
4i-43 1 a part., in-4°. , ses diverses missions , en Pologne ,
ouvrage , qui a pu donner en Prusse et en Lithuanie , où il fut
itfaucon Tidée de sa Biblio- d'un grand secours à cette Éuiiueuce,
nuscriptorum ( V. Mont- pour le rétablissement de la disci-
, contient l'indication des plioe ecclésiastique. Sanders alla en-
x manuscrits conservés suite résider à Lo'ivain , où il tra-
1 les abbayes , les couvents va il la , pendant douze ans , avec
oeis particuliers de la Flan- plusieurs de ses compatriotes , a la
Brabant , du Hainault et du composition de divers ouvrages do
Liège. X. Chorégraphia controverse. Il fut nommé, en 1579,
ihantiœ sive ceUbrium ali- nonce en Irlande. Camden prétend
dprovincid eccUsiarum et que cette mission , concertée avec
■m descriptio, Bruxelles , l'Espagne, avait pour objet d'y en-
vol, in-fol. , fig. Cette édi- tretenir l'insurrection du comte Des-
it été transportée à Tournai, mond, et qu'a près la déroute de l'ar-
lestrée par l'ordre du con- méecatholique,Sanderssesauvadans
le ville. L'imprimeur Frick, les bob, où il périt de faim. Wood
elles, la racheta dans la assure , au contraire , que , quelques
rands frais ; mais tous les jours avant la bataille , il mourut
res qui lui restaient pé- d'une dysenterie , entre les bras de
s le bombardement de cette l'évéque de Killaloe , sur la fin de
6ç>5. Ainsi , par une fatalité i58o. Les protestants n'ont pas épar-
, les deux principaux ou- gué sa mémoire. Les catholiques ,
i Sander ont été détruits tout en rendaut hommage à ses ver-
icendie. La Chorographie tus et à ses talents , avouent qu'il
iprimée à la Haye, 1736 , avait un xèle trop exalté, et lui re-
-fol. Mais quoique cette prochent d'avoir enseigné que l'É-
dition soit augmentée , les dise et le peuple ont le pouvoir de
onnent la préférence à la déposer un souverain apostat , lors-
, à cause de la beauté des que la religion y est intéressée. Ses
W — s. ouvrages confirment assez cette idée:
ERS ou SAUNDERS ( Ni- les principaux sont : I. Traitédc la
n latin Sanderus, né, vers dernière cène contre Jewel et No-
, à Charlewood , dans le wel, Louvain , i56t> et O7 , in-4°.
Surrey , était professeur II. Traite' des Images, ibid , 1S61 ,
droit canon dans l'uni- in-8°. III. DeecclesidChristi, ibid.,
oxford, à l'avéneraent de i566; Saint-Omer, itta4 » in-tK
i. Appdé à la place de IV. Traité de F Usure > Louvain ,
3i6
SAN
i568 , ro-8°. V. De typicd et ho-
norarid imaginant aàoratione , ib. ,
« 56g , in-8°. V. Sacrifiai missœ ac
ejus partium explicatio , ibid. , An-
vers,,, 1573. VI. Qubd dominas in
sexto cap, Joan. desacramento eu-
charistiœ propriè sit locutus, An-
vers, i57o,in-ia. VII. Devisibili
monarchid ecclesiœ, Lou vain, 167 1,
in-fol . ; Anvers, 1 58 1 ; Wurtzbourg ,
i5<)a : re'Jigé d'après les principes
des ultraniontains. VIII. De origi-
ne et progressa, schismatis anglica-
ne libri très y Cologne i585 ; Rome ,
i586; Ingolstadt, i588. C'est la
plus connue, et la plus passionnée de
ses compositions. Les deux premiers
livres, seulement, sont de lui : le
troisième est d'Edouard Khiston.
. L'ouvrage a été traduit en français
par Maucroix, Paris , 1678, 2 vol,
é< in- 1 3 . On a de Sandcrs plusieurs au-
tres écrits de controverse. T — d.
SANDERS ( Robert ) , écrivain
anglais , naquit en 1727, à Breadal-
bane en Ecosse, et fut placé, par ses
parents, comme apprenti chez un
Seignier; mais dominé par le désir
'apprendre , il se procura des li-
- vrcs, et, sans le secours d'aucun
maître , acquit quelque connais-
sance des langues grecque, latine et
hébraïque , des mathématiques , et
surtout de l'histoire tant ancienne
que moderne. Ayant quitté une pro-
fession qui contrariait son goût, il
se lança dans la carrière littéraire ,
où il porta quelque talent , beaucoup
d'ardeur, et ne recueillit guère que
des dégoûts avec peu de profit. 11
avait parcouru le nord de la Gran-
de-Bretagne : du résultat de ses ob-
servations, joint aux extraits de ses
lectures, il composa un ouvrage qui
parut par livraisons sous le nom
supposé de Spencer, et sous ce ti-
tre : Le complet Voyageur anglais,
SAN
infol. Ce livre, qui cou
notices biographiques su
mes les plus distingués
province , eut du succès ,
tions s'en multiplièrent
terre , en Ecosse , et mêr
Says de Galles , tantôt si
e Burlington , tantôt se
Murray et de Llewcllyn
judice du véritable aut<
ci, marié alors et dej
cinq enfants , était à la <
des libraires, et entassi
sur volume afin d'obtenu
chaque jour. Employé p
mier lord Lyttelton , à d
matériaux de son Histoir
ri //, il fut malheureuse
gé aussi d'en soigner la
édition. Rarement unéci
d'un peu d'imagination et
correcteur d'épreuves : 1
de Sauders à cet égard pe
cier sur un errata de 1 9 pa
mé à la fin du dernier voli
né à faire la fortune des s
littéraires , sans sortir de
et sans augmenter jamais
être, il accompagna de
édition de la Bible , pub
vraisons , et ne reçut poui
que les plus modiques en
tandis que le docteur He
wcll , dont on ne coni
écrit, fut richement payé
seulement mis son nom
tre. Robert S and ers vêt
vrer à l'imprimeur les
feuilles d'une Chronologi
lorsqu'il mourut d'un a:
mars 1 783. On cite, parmi
ges, deux Histoires (PA
l'une in-fol., l'autre in-4'
mées sous divers noms; ui
romaine , eu une suite 1
d'un seigneur à son fils ,
1 2 ( estimée ) ; VAlmattac
SAN SAN 317
* Wewgatc calendar ), ou 1735 , in-8°. ITI. Ftiœ pontificum
Ûe ces infortunes malfai- Romanorum ex antiquis monument,
terminent leur tic à Ty- collectes , Padoue, 1739, in-8°. j
}64, 5 toI. in-8°. , avec Fer rare, 1748; ibid., 1754, a voL
> Gaffer Grey-Beary 4 in-8°. Cet ouvrage est plein de m-
**, espèce de roman satiri* vantes recherches : l'évequc d'Augs-
I auteur traite sans ménage- bourg en a public une édition en Al»
(sieurs théologiens non con- lemagne , sous ce titre : Basis histo-
i,qui lui paraissaient animes riœ ecclesiasticœ , etc. IV. Dispw
? outré. L. tationes historicœ ad vitas pontifi*
D ERS ON. Voyez Sauit- cum Romanorum , Ant. Sandini
posthumis curis rétracta* et auctœ,
INI ( Antoine ) , historien, Fcrrarc, 1 755, in-8°. Ce vol., qui fait
le Vicentin , en 1693 , cm- suite à l'ouvrage précédent, contient
état ecclésiastique , après vingt Dissertations sur des points
hevé ses études , et fut importants de l'Histoire ecclésiasti*
par Tévcoue de Padoue , a que , pendant les premiers siècles.
inaire. Il consacra toute W — t.
renseignement de la géo- SANDIUS. Foy. Sahd.
tt de l'histoire , et remplit SANDIVOGT. Foy. Sehdivoc.
an 173a , la charge de SANDJAR ( Abou'l Haeetb
caire. Une attaque d'apo- Moezz-eddyn oiiMogua'ît-edotv),
mleva presque subitement , sixième sulthan seld joukide de Per-
vrier 1750, à l'âge de se, naquit Tan 479 de l'hég. ( 1086
•neuf ans. Nous avons de de J.-C. ), àSandjar 00 Sindjar, en
ïstoria apostolica ex anti- Mésopotamie , d'où lui vint son nom.
umentis collecta , Padoue , Il n'avait que six ans, a la mort de
ouvelle édit. augmentée et Melik-Cbah Ier. , dont il était le
ibid. , 1754 9 in-8°. II. troisième fils ( F. Melik-Coah).
familiœ sacrœ ex antiq. Pendant les règnes de ses frères Bar-
Uit collecta, ibid. , 1734, kiarok et Mohammed Ier., il fut
euiièmc édit. , 1 755 , me- oblige de se contenter du Khoraçan,
it. Cet ouvrage et le pré* qu'il gouverna vingt ans comme leur
lestinés par l'auteur à %es vassal; mais, après la mort du se*
ont rédigés par demandes cond , l'an 5i 1 ( 1 117 ), il devint
pontes. Les rédacteurs des sulthan des sulthans, se rendit dans
iitor. Up siens. [nov.Suppl., l'Irak , vainquit son neveu Mah-
, trouvent que Saudiui ne moud, qui lui disputait ce titre, lui
as toujours les faits qu'il pardonna et lui céda lesulthanat de
t qu'il aurait pu se dispen- la Perte occidentale, jusqu'aux fron-
sou mettre plusieurs à l'é- tières de la Syrie et de l'Asic-Mineu-
!a discussion. Le P. Hyac. rc ( F. Mahmoud, XXVI , 174 )•
avant domiuicain ( F. H. Sandjar fut un des plus illustres et
qu'il avait attaqué , lui des plus puissants princes de sa fa-
dans un Opuscule inti- mille. On faisait pour lui la khoth-
imadverùones aniieriticœ bah , depuis la mer Caspieuue jus*
\am sacrte familiœ , Paris, qu'à l'Arabie heureuse , et depuis les
3i8 SAN SAK
frontières du Khataï jusqu'à la Me- ces barbares; mais il
diterranée. Oa peut aussi le citer la première fois de s
comme un des pus célèbres et des trente mille bommes
S lus yertueux monarques qu'ait pro- son barem , qui ton
uits l'islamisme. Généreux , ma* de l'ennemi , ainsi <j
gnanime , Taillant, pieux , juste et sultbane. Envelopp
bienfaisant, il protégea les savants tans , il leur passe
et les gens de mérite en tous genres, arrive à Termed , <
Simple et modeste dans ses vête- seize braves, reste
ments , il évitait la mollesse , les plai- qui l'avaient second <
airs futiles, et s'occupait sans relâ- rilleuse retraite, rai
cbedes devoirs dé la royauté et du son armée, repasse
bonheur de ses sujets. L'an 5?4 rentre dans le Khc
( i i3o ) , il traversa le Djihoun, as- au pouvoir des Kl
siégea, dans Samarkand, Ahmed ibn pays au-delà du fl<
Sole' nan , qui s'était révolté, le for- voir ses sujets perd
ça de se rendre à discrétion , et le qu'ils avaient de so
rétablit quelque temps après dans le sa puissance , il ail
gouvernement du Mawar-el-nahr. front sur le sulthai
Mahmoud étant mort , Sandjar nom- fit trois campagnes 1
ma pour suithan des deux Iraks , lui , et voulut bien
Thogroul II, frère de ce prince: il ( 1 148 ), se conten
vainquit, en 5rô ( i i3a ) , Mas'oud mulacre de soumissi
et Seldjouk , ses autres neveux , qui L'année suivante , i
prétendaient également au trône ( V, cein-Djihan-Souz ,
Mas'oud, XXVII , 38a ) , et il leur dynastie des Ghaui
pardonna. 11 ne prit aucune part fait une invasion dai
aux guerres qui eurent lieu entre les le fit prisonnier, et
S rinces seldjoukides. Après la mort berté et le gouverne
eThoeroul, en 629(11 34), il laissa Les Turks Goz7.es
Mas'oud succéder à ce dernier, et ne l'arrivée des Khita
s'immisça nullement dans ses que- d'abandonner suece
relies avec les khalifes {Foy. Mos- établissements au-de
tarscbed et Rasgbed ). Il rangeait du Djihoun , étant
alors dans le devoir l'ingrat Bah- environs de Balkh ,
ram-Chah, qui, oubliant que San- verneur, qui avait 1
djar, son oncle maternel , l'avait pla- cher de s'y fixer. Ir
ce* sur le trône des Ghaznévides, dans dacc et des dévastât
le nord de l'Indoustan , refusait de mettaient dans cette
lui payer tribut. Un autre vassal raçan , Sandjar mar
ambitieux, Atzyz, suithan du Kha- à la tête de cent
rizme, avait recherché le secours des Sourd aux supplice
Khitans, peuples tar tares, établis , femmes et de leurs <
depuis peu d années , aux environs sa un tribut conside
de Kaschgar. L'an 536 ( 1 14> )> offraient pour obten
Sandjar entra dans le Mawar-el- et leur livra bâtai
nahr, pour y arrêter les ravages de ( 1 153). Il la perdit
SAN SAN 3iq
**chefsdesTurkssepros- domination des Seldjoukides finit
%nx pieds du sultnan , avec lui dans le Khoraçan. Le fils
• W terre en sa présence, et d'une de ses soeurs en posséda une
àgnèrent nn grand respect , partie : quelques émirs se partage-
ai ait prétendu qu'ils l'enfer- rent le reste ; et la province entière
la nuit dans une cage de fer. ne tarda pas à tomber au pouvoir
a refus de céder Merou , sa des rois de Kharizme et de Ghaur.
i, à l'on d'eux , affaiblit les A— t.
qu'ils lui avaient d'abord SANDOVAL ( Fray Piudsrtio
\; et ils en vinrent au point de ) , historien espagnol , né dans
f sa nourriture. Ils commi- Yalladohd , vers i56o , embrassa
et à leur aise, les ravages les la vie monastique dans l'ordre de
cribles dans le Khoraçan et aaint Benoît , et s'attacha partien-
a». An bout de quatre ans , licrement à la recherche des an-
ayant appris la mort de la tiquités civiles et religieuses de l'Es-
t, son épouse , qui avait gou- pagne. Ses talents et son application
i états pendant sa captivité, au travail lui méritèrent 1 estime de
, se tirer des mains des bar- *es confrères qui le pourvurent d'une
udques-uns de ses esclaves , riche abbaye à leur nomination ( St.-
ient mêlés avec les Gozzes , Isidore de Guengua ). Prudentio vi-
it ses gardes , et étant vc- sita les principales bibliothèques de
c loi, comme en chassant, l'Espagne, et en tira une foule de
ards du Djihoun , ils l'enle- documents historiques encore ine-
etle conduisirent àTcrmed, dits. Le roi Philippe III le chargea
le ramenèrent aisément à de continuer la Coronica gênerai ,
Mais Tige, les chagrins et publiée par Ambr. Morales , et le
îsde sa captivité ayant al- récompensa de son zèle par Tévécnd
inlé de Sandjar , il mourut de Tuy dans la Gallice; il fut trans-
quatre mois après , en rabi féré , vers 16 1 3 , sur le siège épis-
( 1 1 Sn ) f à Tige de soixan- copaldc Pampelune, et mourut, le 1 7
ans. Il y en avait soixante- mars 162 1 . Les ouvrages de Sando»
il gouvernait le Khoraçan , val, quoique rares, sont peu réciter-
ait régné souverainement chés en France. On se contentera de
quarante-une anuées. Sur citer les principaux : I. Chwnica del
batailles rangées qu'il livra, inclito emperador de Espaha don
crdit que deux ; mais on a Alonso Fil , sacada de un Ubro
ien l'issue en fut desastreu- nuty aniiguo escrito de mono con
peut reprocher à ce grand letras de Vos Godos, Madrid, 1600,
a Un excès de clémence , de iu-fol. II. Las fundadones de los
•v d'imprévoyance et de monasterios delordendeS. Beniio
lion. Ces défauts , oui ne que los rejes de Espaha fondaron
ent que de la bonté de son del anno 54o hasta el de 7 1 4 , ibid.
, nuisirent aux intérêts de 1601 , in-fol. Cet ouvrage, savant
nie, et furent la cause de et curieux , devait avoir une sui-
s. On lui avait donné le te ; mais elle n'a point paru. III.
le second Alexandre. Com- Historia de la vida y hechos del iro-
laissait point d'enfants , la perador Carias F, Valladolid, 1604,
3*0
SAN
a vol. in -fol. ; Pampclune? 1618,
i634 ; Anvers 1681 ; il existe plu-
sieurs antres éditions de cette his-
toire de Charles - Quint : mais on a
dû se borner à citer celles dont les
curieux font le plus de cas ; elle a été
abrégée et traduite en anglais par
John Stevens , 1 703 , in-8°. ; Adam
Ébert, professeur en droit à Franc-
fort , l'avait traduite en latin ; mais
il n'a publié de cette version que
deux fragments , l'un relatif à la
captivité de François Ier. , et l'autre
à 1 abdication de Charles Quint et à
sa retraite dans le monastère de
Saint- Just, Milan, 1715, in -8°.
(1). Cette Histoire , qui Gt la ré-
putation de Sandoval , pèche par
une partialité marquée, et par le dé-
faut de critique. L'auteur n'hésite pas
d'adopter les récits les plus fabuleux
quand il les juge propres à relever la
gloire des Espagnols et à rabaisser
celle des autres peuples. C'est ainsi ,
par exemple , que , pour établir la
Sréémincncc de la maison royale
'Espagne, il donne la généalogie de
Charles-Quint depuis Adam , de père
en fils, sans la moindre lacune; qu'il
rejette le sac de Rome , en 1527 ,
sur le connétable de Bourbon , com-
me si ce prince n'eût pas exécuté
les ordres de l'empereur, etc. La
Moihe Le Vayer a signalé les défauts
et les erreurs de Sandoval dans son
Discours sur l'histoire ( Voy. les
OEwres de Le Vaycr , édition de
1669, in-12, tome 11, 139- 'i(\S).
L'ouvrage est d'ailleurs écrit avec
beaucoup de détails , d'exactitude
et de simplicité. Robcrtson l'a con-
sulté presque exclusivement. Une
traduction de Y Histoire de Sandoval
(i> Ce volume mtil'riil oumî le Rèeît nV l.i iriurt
«le do» Carlu», traduit in Ulio de l'ILiMuin- do
1-onii Cabrera (/'. ccuom ), uar le mcinc Adam
Lhcit.
SAN
ferait mieux connaître Chai
et l'époque où il a régné , 4
gant et philosophique A
l'auteur anglais. IV. Histofi
gidas eteon notationeswm
pelune , 1 6 1 4> sccondeéditû
i634 , in-fol. C'est le Rcc
chroniques latines d'Idace (
nom ) ; d'Isidore , évéque i
joz ; de Sébastien , évéque
manque ; de Sampiro , evet
torga, et de Pelage, évéque <
dans la première partie du <
siècle. V. Antiguedad d*l
y iglesia calhédral de T
sos obispos , Braga , i6ao
très-rare. IV. Catalogo </<
pos de la iglesia de Pi
Pa m pelune, 1614 tin fol.
toria de los reyes de Cm
Léon , sacada de librosy
antiguas , ibid. , i634»
480 pag. Cette Histoire es
nuation de la Coronica j
Morales , dont on a déjà
Amb. Morales , xxx ,
commence à la réunion des
de Léon et de Castille , en
finit avec le règne d*Alpi
en 1 134- Sandoval a laiss
ouvrages manuscrits dont
les titres dans la Biblio
l'ordre de Saint- Benoit \
Jean-François ) , tome m.
S ANDR ANS ( Joseph e
baron de ) servit quinze
me oflicicr dans le régirai
han-Rochefort , et fut dé
noblesse de Bresse, aux \
raux de 1789 , où il rest
ment attaché à la causi
votant avec les membre
prononces du coté droit,
tant contre tous les actes
vaient tendre à atténuer l*.
roi. 11 mourut, près de !
Sandrans, le 3 septembi
SAN
imbes, oo il était
Imioistration muni-
onnaissanccs politi-
e Cardon en joignait
t d'administratives,
rché pour les agré-
>ciélé et la justesse
escendait de la mat-
mayor de Cardo-
ulairc du duché de
Catalogne. La bran-
lille établie en Fran-
du quinzième siècle ,
»pagnc pour se ren-
, d'où elle passa en
Foie h de Cardon, et
ère, les premiers qui
yon , avaient obtenn
i Go5 , des lettres de
te nobles français , et
e leur extraction es-
compense des servi-
direot an roi , en
un à la porte d'Ai-
i la porte de la Guil-
mis appelés par la Li-
re maîtres delà ville
it est articule en en-
tre* patentes données
ranl, le 8 décembre
père Colon ia déclare
e ses mains { Histoire
i ville tle Lron, 'ie.
, art. 3 . p.i£. (ii'i ).
ion . rlief de la bran-
deSiudraus, obtint,
!«■> mêmes lettres pa-
issunilatioii aux Iloii-
, Sfrozzi, Matcranni
raiitorivitinn de fiirc
ii.nerec «le la librairie
déroger : i! y amassa
furtunr , *|«u- , dans le
in l communément ses
million*. Il emp'oya
nie de ses richesse* à
> monnaient* d'utilité
BAN 33i
publique. Divers traits de sa muni-
ficence se trouvent consignes dans
les historiens de Lyon , Golonia ,
Pernety, etc. Z.
S AN DR ART ( Joacbik ) , peintre
et biographe, ne, en 1606 , à
Francfort sur le Mein , d'une ancien-
ne et noble famille, annonça de bon-
ne - heure d'heureuses dispositions
pour le**arts » et reçut de Théod. de
Bry( V. ce nom )» les premières leçons
du dessin. A quinze ans , il fit à pied
le voyage de Prague , pour apprendre
de Gilles Sadeler ( Vm ce nom ) , les
procédés de fart de graver. Sadeler
lui conseilla de s'appliquer de pré-
férence à la peinture ; et docile a cet
avis , le jeune élève entra dans l'é-
cole de Gcr. Honthorpt , a Utrecht ,
où il fit de rapides progrès. Conduit
en Angleterre par son maître , qu'il
aida dans ses travaux , il mérita les
encouragements du roi Charles Ier. ,
et ceux du comte d'Arundel. San-
drart s'embarqua pour l'Italie, eu
1 6'iy, et s'arrêta quelque temps à
Venise , où il se perfectionna dans
son art , en copiant des tableaux du
Titien et de Paul Veronèse. Il visita
ensuite Bologne , Florence et Rome ,
étudiant partout les chefs-d'oeuvre
des grands maîtres. A cette époque,
le roi d'Espagne chargea le cardinal
Harbrrini de lui procurer douze ta-
bleaux des meilleurs peintres; et telle
était la réputation dont jouissait San-
drarl, que .son nom fut insciit mu
une liste où figurai ni le Guide , ( îiirr-
rltin , LmfraiM: , le Duniniqwiii ,
Poiissiu , etc. Dans ce coin-ours , si
honorable p-iur lui , il rhuisit , sui-
vant Orlmdi {stb'cedarin pitloricv)%
le sujet de la mort de Scuèque ; mais
Des camps ; ries des Peintres ) , dit
3 t:c le cardinal Baibciini lui arheta
eux tableaux représenta ul saiut Jé-
rômcet la Madclcne. San Ira rt , après
il
3aa
SAN
avoir séjourné plusieurs années à
Rome , visita le royaume de Naples ,
la Sicile, Malte, et reprit la route
de l'Allemagne , où l'avait précédé
sa réputation. Les fléaux qui déso-
laient alors cette contrée, l'obligé-
rentrer chercher on asile dans Ams-
terdam , où il exécuta plusieurs ta-
bleaux d'une grande dimension , entre
autres l'entrée de Marie de Médicis
dans cette ville. Il possédait par
héritage la terre de Stockau , près
d'Ingolstadt. La vente de ses ouvra-
ges lai fournit une somme suffisante
pour rétablir son château ruiné dans
les dernières guerres ; mais les Fran-
çais l'ayant détruit une seconde fois ,
il vendit cette terre , et alla demeurer
à Augsbourg. Il s'établit , en 16711 ,
à Nuremberg , -et ne négligea rien
Eour y ranimer le goût des arts,
'empereur et la plupart des sou-
verains d'Allemagne lui demandèrent
à l'envi des tableaux ; il reçut de l'é-
lecteur Palatin le titre de conseiller,
et fut comblé de marques de bien-
veillance par les autres princes. Il
venait de terminer son tableau du
jugement dernier, quand il mourut
à Nuremberg, en 1688 (1). San-
drart fut marié deux fois. Dans sa
vieillesse, il épousa en secondes noces
une ûlle de Guill. Bloemaert. On a
gravé , d'après Sandrart, les Douze
Mois de V Année , in-fol. II a exé-
cuté lui - même quelques pièces à
l'eau-forte ; mais ses productions ,
comme peintre , sont aujourd'hui
peu recherchées ; il n'en est pas de
même des écrits qu'il a publiés sur
les arts , et qui continuent à jouir
de l'estime des amateurs ; ce sont :
I. Teutsche Académie , etc. , c'est-
(t) Cette date nous e»t fournie par Furnly. La
plupart dea autres biographes placent la mort de
Sandrart en 168 3; mais on Toit qu'il a publié pos-
térieurement dea ouvrages qui m sont pas annoncés
' SAM
à*dire, Académie allemi
tecture , de sculrhure et
Nuremberg, 1675-79,
2 vol. in-fol. Christ. Rt
duit en latin une partie d
sous ce titre: Academia
artis picturœ , ibicL , 1
C'est le Recueil des Vies
anciens et modernes , a
tion de leurs tableaux, d<
uns y sont reproduits
vure. Sandrart a beau
des recherches de Vasa
Van Mander ; mais les
qui lui appartiennent a
sont pas exempts de p;
ouvrage a été regardé
comme l'histoire la pi
de la peinture ; il est on
deux cents portraits de
plus célèbres. Une not
taillée sur l'auteur et sx
ges , rédigée par ses é\l
le volume. II. Iconch
qui ab antiquis coleban
mand), ibid. , 1680 ,
III. Admiranda sculpi
ûve delineatio vera pi
rum statuarum , ibid.
fol. , Gg. IV. Romœ an
theatrumsive genuina <
juxta varios ejusdem
neaiio topo graphie a ,
in-fol. , fig. V. Romai
nalia siçe intra et extr
mam fontium delinei
i685, in-fol. Cette coll
vrages de Sandrart est t
prix en est fort élevé da
Volk matin en a publié
édition, Nuremberg, 17
in-fol. ; mais elle n'a p
ser la valeur de la premi
SANDRAS deCOUI
TIEN). F. CoUrVTÎLZ.
SANDWICH. V . M
me XXIX, pag, 4i3e
SAN
S ( George ) , poète an-
e septième et le plus jeu-
'Edwin Sandys, arche-
>rk ( i ) , et naquit dans
m 1577.Ledcsir.de voir
qui ont été le théâtre des
menu dont les historiens
s ont transmis le récit,
>rcndre,en i6io,lcvoya-
t. « Je commençai ,dh-il>
age par la France, au
aérne où nu meurtre exé-
commis sur la personne
IV , par un scélérat obs-
s les rues de la canita •
s ne décrit pas la rran-
date ses observations
départ de Venise, où il
le 30 août 16 10. Il tra-
er Adriatique et la mer
étant à plusieurs Iles ce-
plaine de Troie attira
; il alla d'abord sur les
osphore de Thracc , étu-
rurs des Turcs , dans la
leur empire. A la Gn de
wdys quitta Constantino-
voile pour l'Egypte. Il
rram ides, alla , par ter-
iestine; et après avoir
cm, Bethléem, le mont
lonta sur un navire qui
it a Seyde ; revint , par
ainl-Jcan d'Acre , puis
l'Angleterre. Le mal de
ça de relâcher à Malte;
1 Sicile, l'Italie , et rc-
iM'incnt à Londres. Après
, il consacra tout son
1 culture des lettres , fut
lusieurs hommes dis tin -
e autres , de Falklani ,
esM des vers. Il mourut,
I . »-«t«a iiB*f «il nMtm p*i **»
•m . «-» *<«1 ér U frlipiiKiidana Tt>r>
> H«ftl maipriiiM 11 «v«il fiutlc
ùrt«Mt*fIll« «TOsfoffiL
SAN
3^3
3
le 5 mai 164 3, à Boxlcy, dans le
comté de Keut. On a de Sandys , eu
anglais : I. Relation d'un voyage
commencé en 1610 , contenant là
description de l'empire turc , de
l'Egypte, de la Terre-Sainte, des
parties écartées de l'Italie et des
iles adjacentes, Londres , 1 6 1 5 , in-
fol. , avec figures. La septième édi-
tion parut en 1673. Ce livre, bien
écrit, annonce un homme véridi-
uc. Sandys s'occupe principalement
e la peinture des mœurs. 11 ne né-
glige aucune occasion de citer les
Soètes anciens, et il en donne la tra-
uction en vers anglais. Le por-
trait qu'il trace des Turcs n'est
point flatté. Il les représente com-
me répandant , par leur gouverne-
ment tyrannique , la désolation sur
les pays les plus favorisés de la na-
ture. Depuis Sandys, l'état des cho-
ses n'a fait qu'empirer. La partie
des ûgurcs qui a rapport à la Terre-
Sainte, est copiée ae celles de Zual-
lart. U. Traduction des Métamor-
phoses d' Ovide , en vers..., avec un
Commentaire philosophique, 1 63a ,
in-fol. , avec figures. III. Essai d'u-
ne traduction de l'Enéide.... , réim-
primé eu 1640 , in-fol. IV. Para-
phrase des Psaumes de David, ain-
si que des Cantiques de l'Ancien et
du Nouveau-Testament , 1 636, in-
fol. Charles 1er. lisait assidûment ce
livre , pendant qu'il était en prison
à Carysbrook. V. Passion du Christ,
1640, iu-13 ; 1688, in-8->. C'est la
traduction du Christus patiens de
Grotius. Laudcr pense que cet ou-
vrage a pu servir de modèle à Mil-
ton. VI. Paraphrase métrique du
Cantique des cantiques, 164» , in-
ia; réimprimé, en 1648, avec des
pLinches. Drydeu dit que Sandys
fut le meilleur versificateur de son
temps. Il regarde sa Traduction d'O-
11..
3*4 SAN
vide comme trop littérale. Pope dé-
clare que la poésie anglaise doit plu-
sieurs de ses beautés aux traduc-
tions de Sandys. Les Anglais font
grand cas de ses productions, et
pensent que L'énergie de sa prose
lui conservera une place parmi les
auteurs classiques , lorsque ses vers
seront oubliés. E — s.
SANGALLO (Julien de), archi-
tecte, naquit à Florence, en i443*
Son père , nommé François Giam-
berti , fut un architecte qui n'était
pas dépourvu de talent. Julien com-
mença par étudier la gravure ; il
fut encore ingénieur, et Gnit par
s'adonner à l'architecture. Son dé-
but , dans cette carrière, fut, à
Florence , le cloître connu aujour-
d'hui sous le nom des Carmélites de
Sainte -Madclènc de' Pazii. Il est
d'ordre ionique , d'un excellent goût,
copié sur un chapiteau antique ,
trouvé à Ficsole. Il Gt ensuite , pour
Laurent- Ic-Magnifique , le palais de
Poggio à Cajano,et construisit, dans
la grande salle, une voûte d'une si
grande dimension , que Ton croyait
impossible qu'il réussît; c'est la plus
vaste qui ait été faite dans les
temps modernes. Il rétablit les for-
tifications de la ville d'Ostie, par
ordre de l'évcque de cette ville , le
cardinal Julien de La Rovère, qui fut
depuis le pape Jules II. Malgré l'air
pestilentiel qui règue dans Ostic ,
et qui ne permet de l'habiter que trois
mois de Tannée, le desir de termi-
ner les travaux qui lui étaient confiés
l'emporta sur le danger d'un pareil
séjour, et il ne le quitta point pen-
dant deux ans entiers. Appelé par le
roi de Nazies > Ferdinand 1er., qui
voulait faire construire un édifice
près du Gastel-Nuovo , ce marque
tut tellement satisfait des modèles
que l'artiste lui présenta, qu'il lui Gt
SAN
un magnifique présent c
de vêtements, de bijoux
mais Julien , plein d'un c
ment bien rare , ne vou
cepter, et dit au roi , p
son refus, qu'il était ai
Laurent le-Magnifique ,
vait pas besoin de riche
surpris, insista pourluif
au moins quelque chose,
demanda quelques more
quité , tels qu'un buste d
Adrien, une figure de I
et un amour endormi ,
narque lui accorda voloi
retour à Florence , Parti
sa de faire hommage de c
cieux à Laurent , qui le c
tôt après de construire
porte de SanGallo , un g
tère pour les Augustins.
cette époque , que lui •
prirent le nom de San^
construisit ensuite le va;
Poggio Impériale. App<
parlcduc Jean Galeaz Mj
lait bâtir un magnifiqu
commença des travaux
la guerre obligea d'aba
montra son habileté, dan
tion du dôme de l'églis
Dame de Lorctte à Roi
Î>ontificat d'Alexandre V
'entablement de l'églis<
Marie-Majeure; et i'uu
servit, pour dorer cet cd
micr or venu de l'Améiï
l'église florentine Dell\
était d'un style gothiqiu
çade carrée avec trois on
très d'un style un peu sec
le cardinal Julien de La B
lais de Saint-Pierre in V
vrage assez médiocre,
patrie du merae cardin;
Dicnça , pour ce prélat, un
palais ; mais les événen
SAN
tardinaldese réfugier à Ljon,
l'y suivit , et donna au roi de
t modèle de ce palais, qui ne
terminé que quelques années
t qui, par la suite, a été cou-
un couvent de religieuses de
bure. Il fournit également au
falentinois (César Borgia) les
la forteresse de Montefias-
mt il ne reste plus que quel-
gments de murailles. Après
leotde Jules H,Sangallo eut
in de voir ce pape , dont il
artagé la mauvaise fortu-
pour lequel il avait si long-
irodigué ses talents, lui pré-
! Bramante pour la réédi-
de l'église Sii ut- Pierre. Dans
it , il se retira à Florence ;
ntôt il revint à Rome, et rap-
le pape, le suività la guerre.
de nouveau de n'être plus
f dans aucun travail im-
, il regagna Florence , où
ioderini, gonfalonier perpé-
la république, employa ses
pendant le siéec de Pise , à
re un pout enchaîné qui , se
se baissant selon la crue des
ouvait servir en tout temps.
> éleva ensuite à Pise, avec
rite' extraordinaire , la cita-
* porte Saint Marc , d'ordre
Il revint encore une foin à
sous le pontificat de Léon
lui destinait la direction des
de S-iint-Pic-rre ; mais acra-
lr» fatigues, par IVigect p.ir
•ir^dela pierre, il ici usa cette
et vint mourir d.tnssa patrie,
. — Antoine (iiAMni.itri i»l
i.o , frère du précèdent , ne
ire . roinineiica , comme lui ,
e ingénieur cl graveur. S'é-
re a l'architecture, le pa|>e
IreM lui ordonna de changer
imsc le mausolée d'Adrien ,
SAN
3a5
aujourd'hui château Saint- Ange. II
construisit ensuite la citadelle de Ci-
vita Castellana , forma le plan de
la fort esse d'Arezzo, et fut choisi
par la république de Florence pour
architecte surintendant de toutes ses
places -fortes. A Montepulciano , il
construisit une très - belle église en
l'honneur de la Vierge; ainsi que plu-
sieurs temples à Sansovino et ail-
leurs ; mais la vieillesse ne lui per-
mettant plus les travaux qu'exige
l'exercice de l'architecture, il aban-
donna cet art pour se vouer à l'agri-
culture. Les deux frères apportèrent
de grandes améliorations dans l'ordre
dorique. Enthousiastes de tout ce
qui tenait aux beaux arts chez les an-
ciens, ils firent une collection nom-
breuse d'à u t iqui les , et laissèrent, pour
ainsi dire , l'architecture comme un
héritage dans leur famille. Antoine
mourut , en i534 , dans un âge fort
avancé. — Antoine Sang allô , ne-
veu des précédents, naquit vers l'an
i4Ha, à Mugdlo, sur le territoire de
Florence ; son père , nommé Bar-
théiemi Piceoni était tonnelier. An-
toine , dans sa jeunesse , apprit le
métier de menuisier ; mais la répu-
tation que ses oncles maternels Julien
et Antoine s'étaient acquise comme
architectes , le décida à cultiver éga-
lement cet art , et il se rendit à Ro-
me pour recevoir leurs leçous : ayant
alors pris, comme eux , le nom de
S un fallu, il revint à Florence, se fit
connaître du Bramante , qui jouis-
sait alors de la plus grande réputa •
t ion. et qui. attaqué d'une paraly-
sie, vit avec plairir un jeune hom-
me capable de le suppléer, et dont
les succès furent tels qu'en i5 ri, il
lui confia la direction de plusieurs
ttavaux important!». «Sangallo fut
lui ntôt connu. Son premier ouvrage
à Rome, fut l'église de Notre-Dame
SAN
.orettc près de la colonue Tra-
. La forme en est carrée avec deux
js de pilastres d'ordre compo-
; au - dessus s'élève une double
ipole octogone. Les figures qui or-
it les portes et les fenêtres sont
irdcs et inutiles. On dit, pour jus-
ier Sangallo, que la petite coupole,
îi est de Ta rch itecture laplus étrange,
>t duc à Jacques del Duca , sicilien.
1 construisit, peu de temps après, le
>e lit palais près de la porte de Ve-
nise, et qui appartient maintenant
aux comtes Pal ma. Le dessin et les
Ï)roportions de cet édifice annoncent
es progrès de l'artiste. Il construisit
plusieurs autres édifices , tant à Ro-
me qu'aux environs. Le Bramante
étant mort , Léon X nomma trois ar-
chitectes pour la basilique de Saint-
Pierre, Raphaël , Julien de Sangallo,
et le frère Giocoudo de Vérone. Ce
dernier , ayant quitté Rome, et Julien
étant retourné à Florence , Antoine
fut désigné , comme l'architecte le
plus capable de remplir cette impor-
tante fonction , dont il resta chargé
conjoiutementavccRipliiël. Le pape
avait formé le projet de fortifier Ci-
vitaVecchia. Parmi les dessins qui lui
furent présentés , celui de Sangallo
obtint fa préférence ; mais le projet
n'eut point d'exécution. Le Sansovi-
no avait inconsidérément construit
l'église de Saint-Jean des Florentins ,
au milieu des eaux du Tibie: San-
gallo fortifia la partie exposée au
ravage du fleuve , de la manière la
S lus solide. 11 restaura la citadelle de
lontefiascone , aujourd'hui détruite,
et construisit, dans la plus grande des
îles du lac de Bolscna , deux petits
temples, l'un octogone à l'extérieur ,
et rond à l'intérieur , et l'autre carré
au-dehors , et octogone au-dedans ;
tous deux d'un excellent goût. Il ré-
para, dans Rome, l'église de Saint-
SàH
Jacques des Espagnols , &*
glise de Montscrrat , et la fmÇ>
la banque du Saint-Esprit , d
cour qui est au-devant des I og
Vatican. Jules 111 , par la suite
grada cette dernière construclîoi
faisant enlever les colonnes de p
qui la décoraient , pour les tranJj
ter à sa vigne hors la porte do;
pie. Pendant le règne d'Adrien,
n'aimait pas les arts , Sangalkue
occupé que de travaax peu inp
tauts; mais lorsque Clément Vil |
vint au pontificat , il fut euvcjéj
ce pape, conjointement avec an
cheli, pour travailler aux fortil
tious de Parme et de Plaisance
retour à Rome, il a grandit le Viti
La solidité est la qualité pri
pale de son talent. Il en d<
une preuve à Loretle , en reji
l'église de la Vierge qui meo
ruine ; les nouvelles coostrue
qu'il ajouta , joignaient à un*
treme solidité les proportions h
élégantes. Après le sac de Rom
ment Vil s'était réfugié à 0?
et corn me la ville manquait d'e;
gallo y construisit un puits
pierre de taille , de soixanl
pieds de diamètre , avec de
liers à vis , taillés dans le
au-dessus de l'autre, qui cor
jusquesau fond du puits. Le
somme descendent par un
caliers , jusqu'à la plate-for
charge l'eau ; et , sans ret
leurs pas elles remontent
escalier. Cet utile ouvrag»
né du vivant de Clémon
réserve du revêtement de
3u e Paul 111 fit achever
i fièrent de celui de San
tiquité n'a jamais eu dV
parablc à ce puits pour
té : il est éclairé , jusque
des ouvertures raénaj
AN
tiques les escaliers,
ble a été construit
âteaudcChambord,
citadelle de Turin.
Sangallo en était oc-
%s forteresses d'An-
oreucc,Ic palais de
nèse, neveu du pa-
'église de Lorette,
l'un de l'autre; mais
lit à tout. Lorsque
es-Quiut yint à Ho-
►édition de Tunis,
a direction de tou-
furent célébrées en
nince. Il érigea au-
de Suint Marc , sur
*, un arc de triom-
orné de chaque cô-
nnes corinthiennes ,
présentant les vic-
retir, et de figures
te composition, du
excita une admira-
Toujours iufatiga-
le duc de Castro, la
, tiaça l'alignement
ville, et fit, pour les
>mbre infini de des-
ie maisons. 11 cons-
ul £ran<l nombre de
le uiaguifiquc porte
que l'on regrette de
icv
ce. P
ar ses soins,
is œuvre les fonde-
an , qui menaça irait
pii lui sert de vesti-
: et éclairée par deux
, et la voûte eu fut
tels qu'on n'en avait
11 bâtit la chapelle
larquable par lelé-
titude des propor-
1a, de la manière la
divers escaliers qui
tes deux chapelles à
et différends surve-
SAN 3i7
doj entre le pape et les habitants de
Pérouse, déterminèrent Sa Sainteté
a y construire une forteresse : celle
d'Ascoli eut la même origine. Tou-
tes deux furent achevées par San-
gallo, avec une célérité incroyable.
Enfin , il se bâtit à lui-même , dans
la Sirada GiuUa, une demeure élé-
gante, que les marquis Sacchetti ac-
quirent par la suite, et qu'ils firent
considérablement augmenter. Mais
l'ouvrage auquel il donna ses soins
les plus particuliers , fut l'église
de Saint-Pierre , pour laquelle il
composa plusieurs dessins différents
de ceux du Bramante. Il fit exécuter
par Labacco , un de ses ouvriers fa-
voris , le modèle en bois que l'on
conserre présentement dans une des
fa Iles du Belvédère, derrière la gran-
de niche. Toutefois ce modèle n'ob-
tint pas l'assentiment de Michel-An-
ge , qui le trouva trop plein de res-
sauts , de petits membres , de petites
colonnes , d'arcs sur arcs, de corni-
ches sur corniches , ctc. , qui lui
donnaient un caractère gothique plu-
tôt qu'antique. Sangallo renforça les
piliers de Saint- Pierre, et jeta dans
les fondements une incroyable quan-
tité de matériaux pour les conso-
lider. Il commença le grand ca-
lais Farnèse, tandis que Paul III
n'était encore que cardinal ; il l'a-
grandit lorsque son protecteur fat
devenu pape, et l'éleva jusqu'à la
hauteur de la corniche. Le pape vou-
lait que cette corniche fût la plus
belle qu'on eût jamais vue , et il for-
ma un concours des plus habiles
architectes de Rome. Il examina
leurs dessins; et après avoir , au
grand déplaisir de Sangallo , loué
par-Jessus tous les autres celui de
Michel-Ange, il en demanda aussi
un à Meleghino, qui, après avoir
été long-temps valet du pape, s'était
3a8
SAN
livré à l'architecture. Sangallo ne
put supporter une telle comparai-
son ni s'empêcher de dire que le
Meleghino était un architecte pour
rire. Alors le pape, «'inclinant à
Îilusieurs reprises devant Sangallo ,
ui dit avec un sourire moqueur :
« Nous voulons que Meleghino soit
» un architecte tout de bon ; et voici
» son brevet. » Il lui donna en con-
séquence la direction des travaux du
Belvédère et de quelques édifices
Somificaux , et le nomma architecte
u Vatican , avec un traitement égal
à celui de Sangallo. Cependant ce
fut Michel- Ange qui fit la corniche,
et qui changea ensuite totalement les
dispositions du palais. Malgré ce dé-
sagrémeut Sangallo fut encore en-
voyé par le pape, pour aplanir
quelques difficultés entre les habi-
tants de Terni et de Rieti, rela-
tivement au lacdeMarmora. 11 ter-
mina, la discussion en faisant dé-
charger le lac , du côté où était
la digue. La fatigue et les cha-
leurs qu'il eut à supporter pendant
ces travaux , lui causèrent une ma-
ladie qui l'emporta , en i546. Son
corps fut apporté à Rome, et dé-
posé dans l'église de Saint-Pierre ,
près de la chapelle Sixtine. Tous
tes artistes de Rome assistèrent à ses
funérailles. On ne voit plus IVpita-
phe que sa femme , Isabelle Dcta ,
avait fait placer sur sa tombe. — An-
toine-Baptiste - Gobbo Sangallo,
frère du précédent , fut également
unarchitcctedistinguc.il l'aida dans
presque tons ses travaux , fit un
grand nombre de notes marginales
sur un exemplaire de Vitruve, l'en-
richit d'une multitude de figures su-
périeurement dessinées , et enfin tra-
duisit cet auteur ; mais cette ver-
sion n'a pas été imprimée. — Bas-
tianoda Simgillo, surnommé Ans-
SâV
totile, neveu des précédent
a Florence, en i/|8i , te fi
et reçut les principes de a
Pierre Pcrugin ; mais il ml
bientôt la manière de ce mai
prendre un style plus mod
s'exerça , pendant plusieurs
à dessiner la figure , et coj
ques ouvrages de Michel -
de Raphaël, avec lesquels
lié d'amitié ; et , docile a
d'André del Sarto et de Ri»
peignit un grand nombre d<
nés et de tableaux , avec i
distingué : mais le génie de
tion lui manquait. Il s'applv
que exclusivement a la
tive, qu'il avait apprise i
sous la direction du Br
et à cette époque , il eut de
tes occasions de manifester
tendue de son talent en ce g*
plus mémorables de ses tra
rent ceux qu'il exécuta lors
vation de Léon X au trône
cal , et lors de la visite qu<
tife fit a Florence, en i5ii
tion de Clément VII, l'élév
grands-ducs Alexandre cl (
à la souveraineté, l'arrivée
les-Quint à Florence, signal
core le talent d'Aiistotile.
qu'on employait de préfér
perspectives ornaient les i
décorations les théâtres; e
du peuple, peu accoutumée
ces prodiges de l'art , cro)
voir monter sur ces gradin
trerdans ces palais, paraîti
balcons et à ces fenêtres, q
ceau de l'artiste avait créés
gue vie et ses travaux mult
permirent de se rendre util
milIcdesMcriicisctà sa pat!
dans fa vieillesse la plus av
avait vécu à l'époque où la
était dans tout son éclat; e
SAN
frwt dignes de ce temps.
ins la théorie de It pers-
1 dans l'anatomic , il ai-
sserter sur ces deux scien-
c une certaine subtilité et
'autorité qui lui fit donner
m à'Aristotile ( Aristote ).
rrniers jours de sa vie, il
agrin de se voir proférer
t le Bronzino. Il mourut en
P— s.
GIORGIO (Bewvenito
•bre chroniqueur , de fan-
illustre maison des comtes
atc, dunt une branche sub-
©re avec honneur à Turin ,
rticme siècle, naquit dans
rrat , vers 1 4 5o. Admis
nce dans Tordre de Saint-
lénisalem , il porta d'a-
armes; mais il abandon-
carrière pour la culture
• , et se fit rerevoir doc-
lr oit. Ses talents l'appe-
moir.s que %a naissance
iers emploi* dans sa pa-
devé. par Boni fa rc I V , à
ice du sénat de Casai ; et
lort du marquis Je Mont-
partagea la régence avec
le Marie , «a veuve. Dépit-
iur de Ferra re, en i4<)^9
aranguer, au sujet delà
leonure d'Aragou , son
■lia Miriier, la nicmcan-
■»e Aleiaudre VI, sur son
;et, en i^fji* '' se réu-
nir h . prè< de l'empereur
) , qu'il a r. lit eu Minime ur
nniiyr, l'année preceden-
pa**ape p.ir Ferra rc ' 2>.
mir* que lui I ni «serf ht ses
il av ut fouillé les arebi-
Wf # r«( it
imti flrifi.' tr l'on >
SAN 319
ves, et composé, sur des documents
authentiques, l'histoire du Montfcr-
rat, qu'il conduisit jusqu'à 'l'année
i4f)0. Il fit un abrégé de cet ouvra-
geen latin, et le publia lui-même,
Asti, 1 5 16; et avec des corrections,
Turin, 1 5a 1 . San -Giorgio fut créé
comte par Charles-Quint, en i5)3 :
il mourut , peu de temps après , dans
on âge avancé. Sa Chronique du
Monif errât, fut publiée eu italien f
pour la première fois. Casai, 1639
(3) ; Muratori l'a réimprimée en
1 733 , dans les Scriptor. rerum ita-
licantm, xxiu, 3o7-~Gi ; enfin , M.
Jos. Vernazza , en a donné une édi-
tion corrigée et augmentée , Turin ,
1 780 , in«4°. , précédée d'une Notice
sur l'auteur. Quoique cette chroni-
que ne soit pas exempte d'erreurs f
on |a regarde comme un ouvrage
important pour l'histoire de la Hau-
te- liaiic, à raison des chartes et des
titres dont l'auteur appuie son récit
( Fiy. Tiraboschi , Storia délia let-
Urat.italiana, vi, 768 ). On doit
encore à San -Giorgio : De origine
Guelphorum et Gihelirwrum , mu-
bus olim Germania, nunc Italia
exardet , libellus eruditus , in quo
ostenditur , qiumtùm hdc in re cla-
rissimi script ores Ban oins , Panor-
mitanus , itlondus , Platina , et
Georgius Meivla Alex andrinus à
veritate a1»erravcrint , Haie, Cra-
tander , >5i?> I/nuvragc qu'il a
laissé mit Voii«ine de sa famille , se
conserve en manuscrit dans plu-
sieurs bibliothèques d'Italie. W-s.
S.W GIOVANNI ' Kbcoi.r-M ari a
di ) *\\ri\ummvY Ercolino du Guide,
naquit à Bologne, et fut clcic de
Guido Rciii. Sou pinre.111 savait si
bien se plier à la manière de son
• t I H If |irrm|rff> riiilurfi «il m f ar*- , t\-r 31 m*
liivi • fuii|-«i« Im-mim ■•■!• ■!■ It'iiijN «| dr •!-■ Iirichr».
•t ml ilr |pNiviiir t'«ii |tCKwrrr m ffirM;-l«ftf.
33o
SAN
maître , que ce dernier ayant peint
un tableau à moitié, Ercole le co-
pia , puis substitua sur le chevalet sa
copie à l'ouvrage de son maître , et
le Guide, sans s'apercevoir de la trom-
perie, acheva le tableau comme l'eût
été l'original : aussi employât-il vo-
lontiers San- Giovanni pour répéter
ses compositions , et Bologne possè-
de deux copies de ce genre . dignes
en tout point du Guide. Il a exé-
cuté , pour des galeries particu-
lières , plusieurs compositions dans
lesquelles il a déployé un style encore
plus soigné peut-être : c'était absolu-
ment le faire et la manière de son maî-
tre, jusqu'à tromper les yeux les plus
exercés. S'étant rendu à Rome, sous
le pontiûcat d'Urbain V11I , ce gen-
re de talent excita l'admiration ; et,
par un honneur dont bien peu de co-
Îristps ont joui , le souverain pontife
ui accorda le titre de chevalier. Erco-
lino aurait poussé plus loin la per-
fection de son art , s'il n'était mort
au commencement de sa carrière. —
Jean Manozzi di San Giovanni ,
naquit dans les environs de Floren-
ce en 1690, et peut être regardé
comme un des plus grands peintres
à fresque qu'ait produits l'Italie. Il
fut élève de Mathieu Rossclli. Doué
par la nature d'un esprit bouillant
et prompt , d'une imagination vive
et féconde , d'une main expéditive
et franche , il a exécuté un si grand
nombre de peintures , tant dans les
états romains qu'à Ro«me même ,
spécialement dans l'église des Quatre-
Saints , ainsi que dans toute la Tos-
cane , et à Florence dans le palais
Pitti , que l'on a peine à concevoir
qu'il ait pu suffire à tant de travaux ,
n'ayant commence à apprendre qu'à
dix-huit ans , et ayant cessé de pein-
dre et de vivre à l'âge de quarante-
huit ans. Il est bi*n loin d'avoir le
SAN
style solide de son mattre. S<
tout permis , dans beaucou
productions , il sacrifia l'ai
price, jusqu'à introduire
chœurs célestes des anges
féminin. Mais eette bizai
put détruire sa réputation. I
ouvrages on cite ta Fuite en
que l'architecte Paoletti a t
tée dans une des salles de
mie, après avoir fait sciei
raille sur laquelle cette fre
Scinte ; quelques unes des
e l'église d'Ognissanli, e
palais Pitti , les sciences t
citasses de la Grèce , et
par Laurent de Mêdicis. i
de quelques défauts quiappa
à son siècle et à son génie ,
te composition offre des i
et des figures de la plu
beauté. On y admire suit*
mère aveugle qui s'éloigne
celant, du sol de la patrie. (
que aussi, dans la même sa
ques peintures , où il a imil
reliefs avec une si grande p
que les plus clairvoyants cr
les figures saillir de la mtu
peintures du palais Pitti, q
pas le temps d'achever r 01
minces par Pagani , Mon*
Furini. Ses tableaux à l'I
moins estimés que ses fres
cun n'est exempt de crudîi
tiste laissa un fils nomn
qui cultiva aussi la peintu<
a exécuté dans Ptstoja de
qui ne sont pas sans mérit
SANGUIN Foy. Saut
Zenguy.
SANKAR Voy. Saloa
SANLECQUE (Jac<
graveur, fondeur et impri
La caille dit natif de On
Bourbonnais, était, dit VI)
ville, deChanlu dans la mè
SAN
aviron quatorze ans lors-
* Paris 9 où il porta les
ins la guerre de la ligue.
G. Lebé , il s'est distingué
i art. L'ouvrage le plus cu-
ti de ses presses , est : UHis-
r Election et Couronne-
roi des Romains } iGi3,
lommc imprimeur , au res-
peu de réputation; mais
raveur et fondeur, il s'est
;. grande distinction. Ce fut
roe» , son troisième fils ,
iv dit Foumicr , « l'art de
ire des caractères de musi-
plus haut poiut de perfer-
il fût possible pour lors.
335 , Us commeucèreot ,
r propre usage , la gravure
caractères de musique, dis-
par petite , moyenne et
musique. Ces trois carac-
it oo chef-d'œuvre pour la
b des filets , la justesse des
»!iques qui lient les notes ,
faite exécution ». Jacques
que |>ère excellait aussi
BTore et la fonte des carac-
(taux : c'est lui qui a fondu
îrrs svriaque , samaritain,
f arabe pour l'impression
r j»ol Jglotte de Lqay ( V,
XI V , i\ ). Il mourut le 20
itifcJ, âge de soixante-
'• — Sa*le.c<jce ( Jacques
Hsîêmedescstils, ecmiiiît
pe, quand Hcuri son frère,
été valct-de chambre de
r.f et que les troubles d'An-
menèrent en France , cn-
eipies dans le protestan-
ipieul Manrille ajoute que
eologien pervertit son père.
itaBJecque fils avait une
instruction , qui ne le pré-
If* faiblesses et des ridicules
ip*. Très- wsé dans la Sco-
SAN 33 1
lastique et dans l'astrologie judiciai-
re, il possédait plusieurs langues, l'hé-
breu , le syriaque , l'arabe , le grec ,
le latin, l'anglais , l'italien , l'espa-
gnol. Sa disposition pour la musi-
que était telle que, sans avoir eu au-
cun maître, il jouait de toutes sortes
d'instruments. 11 avait suivi les tra-
ces de son père , et partagé , comme
on l'a tu , ses travaux dans la fontt
des caractères de musique; il avait
eu avec lui et G. Lebé, deuxième du
nom , un procès contre Robert Bal-
lard , qui, parce qu'il avait le titre
àf imprimeur du roi pour la musique,
prétendait au privilège exclusif d im-
primer de la musique. A la mort de
son père, et de Lebé , Sanlecque sou-
tint seul l'instance qui paraît n'avoir
pas été jugée. Ce fut à l'occasion de
ce procès qu'il composa une Allé-
gorie, dont les interlocuteurs étaient
le cheval Pégase ( marque typogra-
phique des Bal lard ) , et la tortue
( marque de Sanlecque lui-même ).
Cette Allégorie a été imprimée à la
suite d'un Traité de l'eau de -vie,
par Balesdens , 16 {G. Les Petit, les
Cramoisy , les Muguet, employèrent
les caractères de Sanlecque. Jacques
Sanlecque (ils a^â*it ruiné sa santé
par l'élu le , et mourut en novembre
iG*>q. Il avait eu trois fils, savoir :
i°. Louis, le poète ( V, son article
ci-après) ; j°. un second qui mourut
à neuf ou dix aus, et qui dès l'àgcdc
sept ans savait déjà le latin, le grec,
l'hébreu ; 3°. Jean, qui suivit la pro-
fession de ses père et grand- père , et
mourut en 1716, âgé de soixante-
deux ans, laissant les poinçons et
matrices de sa famille , à Jean-Eus-
tachc - Louis Sanlecque , mort en
17^8. Marie Del , sa veuve , lui suc-
céda ; et à sa mort , en 1 784 , la
fonderie des Sanlecque passa chex
M. Hanter a Nanci. A. B— t.
33a
SAN
SANLECQUE ( Louis de ), poè-
te , né à Paris, en i65a , était Gis
de Jacques de Sanlecque, l'an des
plus habiles graveurs en caractè-
res d'imprimerie ( Voyez l'article
précédent). Entré fort jeune dans
la congrégation des ebanoines de
Sainte - Geneviève , il devint pro-
fesseur d'humanités en leur collè-
ge de Nanterre. Il se distingua de
bonne heure par une grande faci-
lité à faire des vers latins et français;
mais cette facilité même , dont il abu-
sa trop souvent, l'empêcha de porter
ses ouvrages à cedcgié de perfection
qui brave les injures du temps. Bien
que Boileau , qui eut de justes sujets
de se plaindre de lui , affectât de le
déprécier, il n'en est pas moins vrai
que le P. Sanlecque est de tous les
satiriques , celui qui a le plus appro-
ché, sinon du génie, du moins de la
manière de Des préaux lui - même.
Parmi un grand nombre d'idées et
d'expressions beaucoup trop fami-
lières, on trouve dans les Satires de
Sanlecque , des vers heureux , de
la légèreté, de la finesse, des saillies
d'imagination et quelques traits de
bonne plaisanterie. 11 avait peu vé-
cu dans le monde: aussi c'est pres-
que uniquement sur les défauts et
les ridicules des hommes d'église
qu'il a dirigé ses censures, sans ja-
mais s'en permettre, même d'indirec-
tes, contie ce que tout chrétien doit
respecter. Sa Satire contre les direc-
teurs, peint en détail et de la maniè-
re la plus piquante , un travers que
Boileau n'avait fait qu'indiquer. On
lira toujours avec plaisir le Poème
contre les mauvais gestes de ceux
qui parlent en jwblic, et surtout des
prédicateurs. Si Sanlecque eût soi-
gné ses autres écrits comme ces deux
pièces , sa réputation serait plus
éclataute. Ou peut citer encore de
SAN
lui le Portrait d'un Janscm
commence par ces vers :
Sabra dm m*di*awnta&cmllm
Portant m fin orgnail an pied de et»
I/c*pnt innér im , oaodcate en. se» ni
Fort afrerrao prochain, ponr aui îam
Aux décret* de Vh%Mm écrira» pan i
Les Épîtres, Sonnets et Ma
adressés par Sanlecque ai
chaise, font peu d'honneur
de ce poète : la flatterie s'j
fade malgré les efforts que
teur pour paraître plaisant
lier. Lors de la querelle di
Nevcrs avec Boileau et Ra
sujet de la Phèdre de Prad
lecque, qui n'avait que i
ans (1677), prit fait et «
ce seigneur. Il se condui:
cette occasion , d'une mani
peu conforme à la gravit
état , jusqu'à se rendre Ym
odieuse calomnie de Prado:
sant , dans un Sonnet doi
plcmcnt de Mo ré ri ne nous
vé que les quatre premiers
Dmw un coin de Pari», Boilran tr**a]
Fui hier liicn frotte , qnuiqu'U nend
Voilà ce qu'a produit au» *;lr p*« «*
Duuut du nul d'autrui, Tou a'enfaiti
Boileau punit Sanlecque et
d'impertinente une Satire >
maltôtes ecclésiastiques .<j
pour être de ce dernier , bi
n'ait point été imprimée di
mi ses oeuvres. 11 voulut
châtier dans le trait suiva
pitre ( faite en 169^):
Et l*ur lotrar , jadis a Rrfnâfr ]
A Suilccuue, - RrfcJMrd , à Dell»
Mais à l'impression il subi
hémistiche : A Pinchène.
re, à Perrin. etc. Le duc
avait nommé ( wrs iocjj
que à l'évêché de Bethlée
avait la disposition ; maii
vit des satires que ce n
faites contre les faux di
SAN
es mondains , pour le rad-
ins l'esprit du roi , qui s'op-
iregistrement de ses bulles,
e P. Santecquc n'ait jamais
ssioo de cette dignité, sa fa-
laissa pas de le faire pein-
one soutane violette (i).
ra toujours une vive recon-
pour son protecteur, et il le
iveau d'Horace dans une
i unit par ce trait détes-
rf l»att Bort ( il cil dac dr »vrri;
oave aussi ces vers , qui ne
e plus d'honneur au goût de
», quoiqu'ils soient d'une
me facture :
. rnnm t**i. f*ir* aimri la latîrr?
■ . mem , IU»i.«au n* tai| plu* q«r mrdirr :
I ap*n vimii , •« Muw ci'^ui Hiiti'liui ,
•■Ntr la aa ■■■• , ni plm vii-illr que lui.
» ■« t»r» (|u'il cruït nii'tir «uMiiiir;
vaMk, •«*■ «rr«r»l plut dur que «aliiar.
1 , ce poète . revenu à des
ts plus rai«onahIes , fit
7S€ de BUleau ou Bvileau
s . dans lequel il représente
de l'Olympe cassant Mo-
gages pour proclamer
■■ Rim1«bu dira de la r«ilrria.
e pissa les dernières années
dans son pr icuré de Garuai ,
Dreux, qu'il a tint chante'
poésies , et où il mourut , le
1*1 \ , fort regretté de ses
m . q"i étaient plus maîtres
•i de sa cure que lui-même.
têre du P. Smlecqiie tenait
i de la honte et de l'iudo-
donne le fréquent cnmincr-
u*r*. In seul Irait fera jti-
urn if s'inquiétait peu des
• la vie. Le toit de sa
était rM-rce, et toutes les
I pleuvait, une partie de sa
SAN 333
chambre se trouvait in on d ce : alors
sa ressource e'tait de changer son lit
de plarc pour se mettre à l'abri de la
pluie. Il composa, dit on , à ce sujet
une pièce devers intitulée les Prome-
nades de mon lit , qui ne nous est
point parvenue. Selon quelques bio-
graphes, cette pièce n est point de lut.
11 paraît que l'église de Garnai u'c-
tait pas moins délabrée que le prieu-
re', si Ton en juge par une Epitre
ingénieuse adressée au père La-
chaise, en i(k)o. H adressa aussi
quelques placets à Louis XIV; et , si
ces vers ne contribuèrent pas à sa
fortune, du moins ont-ils ajoute à sa
réputation poétique ; car deux ou
trois de ces petites pièces sont citées
dans tous les recueils de poésie. San-
lccqne a traduit quelques psaumes
en assez mauvais vers. Son petit
poèrne Mir la mort du P. Lallcmaiit,
jésuite ( In obitum Lalemanni Car-
men ) , mérite d'être distingué par
ceux qui attachent du prit ^iiix
vers latins composés par des mo-
dernes. Voltaire, qui se (rompe sur
la date de la naissance de Sa nier que,
le met au nombre des poètes médio-
cres, dans lesquels on trouve des
vers heureux. Puis il ajoute : • La
» plupart de ces vers appartiennent
» au temps, et non au génie ,'a). »
II nous semble que l'assertion con-
traire conviendrait mieux à l'époque
où viviit Smlecque, et dans laquel-
le , faute de modelés reconnus . il
fallait du génie , même pour faire
des vers uiéliocics. Les œinres de
Sauleequc ne nous sont parvenues
3 ne fort incomplètes. Si modestie,
'aceurJ avec la «i.iiute d'expo-
ser >es Satires contre les faux «dé-
vots à de fàrliciHcs interprétations ,
ne lui permit pas de les publier.
4a*c %wfti
•vutr ««• t» parti 1
il.
•ml IV|.ÏP|C VII d*
l»
S«.rl#dal*«ii*XlV._A
r/.y*i4fft.
S34 SAN
Celles de ces pièces qui furent im-
primées de son vivant, parurent
toujours sans son aveu et hors de
France. La meilleure édition de ses
poésies est celle d'Harlem ( Lyon ) ,
1726. Elles furent réimprimées par
les soins de Montchesnay, à la suite
du Bolœana, Amsterdam, 17 fci,
in- la. D — n — r.
SAN - MARCO ( Fra Bartolo-
MEO. V. BACCIO.
SANMICHELI (Michel), célè-
bre architecte italien , naquit à Vé-
rone , en i4&4 : H embrassa la pro-
fession de son père, qui l'aida de
son exemple et de ses conseils. A
Tâge de seize ans , le jeune Sanmi-
cheli se rendit à Rome pour y ad-
mirer les prodiges de l'architecture
ancienne , et pour y apprendre les
Srincipes de la moderne. Il y vécut
ans l'intimité de Buonarotti , de
Bramante , de Sansovino , des San-
gallo, dout il devait partager la gloi-
re. Ses premiers bâtiments furent les
cathédrales d'Orvicte et de Monte-
fiasconc, d'un style grandiose et cor-
rect. Rappelé à Rome, avant même
d'avoir achevé ces ouvrages , il en-
tra au service de Clément VII , qui
l'envoya dans la Haute-Italie pour y
mettre Parme et Plaisance à l'abri
d'un coup de main que l'on craignait
de la part du connétable de Bourbon.
Après s'être acquitté de cette impor-
tante commission , dans laquelle il
eut pour collègue Ant. Sangallo ,
Sanmicheli eut le désir de revoir sa
patrie , dont il vivait éloigué depuis
vingt-cinq ans. La république de Ve-
nise , se défiant de l'esprit ambitieux
et entreprenant de Charles-Quint et
de Soliman II, employait les loi-
sirs de la paix pour se préparer à la
guerre. Occupée à relever les forti-
fications de ses places , elle crut ne
pouvoir mieux en confier les travaux
SAN
qu'à un de ses sujets qui s1
distingué dans la pratique
chitecture militaire. Sanmi
dant aux instances du si
qu'à ses propres voeux , s'ej
service des Vénitiens , ap
obtenu son congé du paj
i5?7 , l'année même du g
me , il bâtit à Vérone le bî
ftfadelène, qui est le preinie
bastions angulaires , adopt
par tous les ingénieurs 1
La révolution que la deçà
la poudre venait d'opérer >
de la guerre , avait fait
nécessité d'apporter des du
dans la construction des
ses, en puisant dans les me
taque les nouveaux princi
devait suivre pour calcule
défense. Quelques idées
par Albert Durer, dans 50
De Munitione urbium, sen
tôt à signaler les défauts d
systèmes, qu'à suggérer L
de les éviter. Les bastions 1
sistaient toujours ; et ce n
près Sanmicheli , qu'on a|
remplacer par ceux à orc
angles , qui , distribuant egi
directement le feu autour ■
laissaient plus aucune pa
couvert. La république d
appréciant les avantages
veaux bastions , en fit cous!
tout ; et en peu de temps,
Peschiera , Brescia , Legi
doue , en Italie , ainsi qu»
Candie , Napoli de Roman
Levant, fureut mis, par Sa
dans un meilleur claf de d
purent braver les efforts <
naces de leurs ennemis. '
architecte profita de Tinfli
exerçait sur le gouvernera
ni se pour l'engager à mu
fortifications de Vérone,
SAN
e butions et deux portes ,
. présent , comme elles le
lis, les plus beaux orne-
cette ville : elle doit aussi
leli un pout sur l'Àdice, et
Bevilacqua , Torre , Pom-
aossa. En mettant le pied
10e, on ne peut s'empêcher
[oer que c'est la même main
soin de la fortifier et de
. La même réflexion sal-
vateur a Venise, où Sanmi-
s le cachet de la force sur
rts de Saint- André', et celui
icc dans la façade du pa-
ini. Honoré de l'estime et
é des plus grands hommes
:1e , Saura ic oel i a consacré
rc de Bembo et de Con-
ir deux magnifiques tom-
i décorent l'église de Sa in t-
i Padoue : ce sont les der-
rrages importants de ce
rchitecte , qui mourut à
en i55g, et fut enseveli
lise Saint - Thomas , qu'il
tie, et où reposent les cen-
»es ancêtres. On trouvera
trtails dans Pempei ( Ales-
Cinjue ordini deV archi-
vile di Sanmicheli, Véro-
; Maflei, Ferona illustra-
nza , et Milizia. Voy . aussi
gio di Sanmicheli , Rome ,
-8°. ; et Sanmicheli : Ca-
la famiçlia Pelle grini ,
nelîa chiaa di S. Bernar-
J lient a ed illustrata dal
iuliiiri , Vérone, 1816,
ivec 3o planches grivccs
coli. Cette chapelle, bâtie
?miis de S tnmichcli , pour
delà famille Pcllcgrini, est
iur à Vérone, sous le nom
'.lia de* Guarcschi. C'est
l un chef-d'œuvre d'archi-
A— g— s.
SAM
335
SANNAZAR ( Jacques ) , poète
célèbre , naquit à Naples, le 28 juillet
i458. Sa famille, originaire d'Espa-
gne , s'était établie à San - Nazaro ,
château situé entre le Pd et le Tesin , -
non loin de Pavic. Un de ses chefs
avait suivi Charles 111 de Duras ,
à la conquête du royaume de Naples.
Ses services l'avaient rendu agréable
à ce prince, dont il avait obtenu des
concessions et des Privilèges que ses
héritiers ne gardèrent pas long-
temps. Jeanne II , en montant sur Te
trône , n'épargna pas les favoris de
ses prédécesseurs ; et les SanNazaro
n'avaient plus qu'un beau nom et
un patrimoine borné, lorsque notre
poète vint au monde. 11 commen-
ça ses études sousGiuniano Maggio,
célèbre instituteur napolitain; etclans
un âge où le coeur d'un jeune homme
est ordinairement fermé aux pas-
sions , le sien s'ouvrit à l'amour. 11
ne faisait qu'atteindre sa huitième
année, lorsqu'il céda aux charmes
d'une noble demoiselle, dont le nom
n'est pas bien connu, quoiqu'il en soit
souvent fait mention dans ses vers ( 1 ).
Obligé de s'éloigner de la capitale,
pour suivre sa mère en province ,
te jeune Sannazar éprouva de bonne
heure les chagrins de l'absence. Pen-
dant tout le temps qu'il vécut dans
le petit village de Santo Mango,
d'où sa mère tirait son nom et son
origine (1), il ne fit que regretter
(1 ) CritiX) , Volpi , et totucrai qui In <>ut copira,
mit fiwiiur a cette <l«noi«rlle le uoiu de Cmrmotiint
Bon flti a*. Mgr. (lolaayelo combat celle aatertUiD ,
ru invuqiiMit le frrtmigtugr de F ■bric îe Loae , qui,
d«a* 11a Ou tiunnairr uupriin*' a N*|>lt«, en iS.Mi,
iht |mw tiveniral que L per«iooe aio*-e par ^rima-
ttar , cta*t une tillr de Puittaiiai. Mairie tette auto-
rité , noua Joaleroo* eocoffr de \a découverte 11 Doua
■tarait en rHVt peu probable que cri m» oui ioiMit bMia
Ira jouri et même à «luque beure ( Vny. U VII*.
pru«e de I' 4rcmàtm ), avec U tille, fût re*ie ina-
perçu au père i c*r Saonamar m fat preteutr a Pua*
tanna , ftur |«eu aeuut d'entrer daoi ami m «demie.
(») LauKii Oe Suooasar t'appelait MaaHJ* Saut*.
Maa«o , ci ilwc—ihii d'à»* mmhU fc—IU "
336 SAN
son amie et son maître. C'est au mi-
lieu de ces montagnes , à l'ombre des
forêts , dans le silence de la na-
ture y que son imagination se déve-
loppait , en rêvant au bonheur et
aux occupations des bergers. Le be-
soin d'élever ses enfants , ramena la
mère de Sannazar à Naples , où elle
le replaça sous la direction de son
ancien précepteur, qui lui apprit , en
peu de temps , le latin et le grec. La
passion dont le jeune élève était dé-
voré, loin de nuire à ses progrès , ne
fit que les hâter. Son cœur fut ,
pour ainsi dire, le foyer qui échauffa
son génie. Maggio en parla comme
d'un prodige à Pontanus , qui témoi-
gna le désir de le connaître ; et il le
prit tellement en affection , qu'après
lui avoir ouvert sa maison , il ne le
crut pas indigne d'appartenir à son
académie. Le zèle de Pontanus , les
travaux de ses collègues , et la pro-
tection dont ce corps était honore
par les princes Âragonais , l'avaient
élevé au plus haut degré de splen-
deur. Il devait être bien flatteur pour
un jeune homme de venir prendre
place parmi l'élite des littérateurs de
son temps, eld'en partager les travaux
et la gloire": mais Sannazar, trop mal-
heureux dans ses affections , qu'un
excès de timidité l'empêchait de ma-
nifester , n'était pas en état de jouir
de ces distinctions ; et ce fut au mi-
taine. Devenue veuve, «ll<< quitta N«ple* , rt m» re-
lira dana une titre apnartrniiiit à ara pareiitl , et
oui eu pnrLiit le nom. Sunnaxar ru parle dana une
de an Llcgie*, où il dit t
Al mihi ftagumœ dictant iilrestria Mustr
Carmin* ,-
ce qui ■ f:.it croire « qur1mi'«-nna qu'il arait habité
£ yil,l'1uVv<Mvni ™' P-6ani' >*■» «I •««mil été
facile de. happer Ti citte erreur , en coujuiiUut une
mrtre Wrjjie { L. II*. du 3». livre ) , „„ S:,,,,,.*^ a
CooM*nr leaaouveuira de son enfouc,.. I*dr«rri)4iiin
V i " J r««* de m retraite lie laisse aucun doute Si>r
celle que Dou* lui avuns at^nee. La terre de Santo-
Blaago est près de San-Oiprùiio , d*ua le r..inh: de
■-nfuni ,a environ qiutre heurade Sidrrue ;les mou-
'aguea et le* foiVt» v portent lee mêmes noms que
«eux qui Irur tuai duiiura |iar Sannazar.
SAN
lien même de son triomphe,
sur le point d'attenter h s*
tence. Repoussant bientôt
lui un projet si coupable , i
résolution de quitter son pai
rant trouver dans les voyaj
que soulagement à ses peines J
tendu qu'il se rendit en Fran
on suppose que YArcadia, u
ouvrages les plus estimés ,
tableau et les mœurs. Nous
loin de partager cette opinic
nous en convaincre, il faudr
prouver d'abord que les pâli
l'Egypte (3) ombrageut les
France , et dériver les eaux
Ï)hce(4) , dont , à sou retours
e poère est obligé de suivre I
Ces conjectures ne montren
prétention de remplir , par <
pothèses hasardées , les laco
ne vie mystérieuse. Le seu
nir qui nous reste de ce voya
celui d'une grave maladie de
nazar fut atteint , et qui , «
moment de danger , lui fil
dre de mourir loin de sa
hors des bras de sa mère ,
avoir eu le temps de retou»
écrits qui auraient pu lui f
une gloire immortelle. A pei
rétabli , qu'il se décida à re
à Naples , où de nouveaux c
l'attendaient. Charmosyne (5
le nom sous lequel if désig-
quefois sa maîtresse), n'exteti
et son amant ne put que r
des fleurs tardives sur la
qui la dérobait à ses ycu*
aussi bientôt à pleurer la i
(3) I.a orientale palma. ( Atfad. i*«.
(/|) f'ni. dan* la XII*. pm»e de VA
deM*ri|ttii>n du vota/c »(>(><>• iiiurv.i , que
nlilige de faite, en re\eu<»iit « Viplra
(5) Siiiii*7.ar r.ip;<4-lle iiidijttinrteR
Amaraulhe et ('.liatiuo»yiie; «-•- qui utv
tout Jm nom» purement |><<(liqxii-x. D.
touti % li'< « ditiun* , un lit lfarmo»yntm :
pictere Charmoiynrn , qui «-n çrer pi;
< onime PLilia Amour et Aiuaranthe
SAN
Krar laquelle il avait tou-
rvrf la plus vive tendresse,
iront une si vive irnprcs-
i rccir ,qiie ses amis l'eu-
l'éloigner de nouveau de
în de chercher quelques
s dans 1rs amusements de
ie. Il alla passer quelque
miel la , chez le comte C\-
on confrèic à l'académie
is. Ce séjour fut consacre
yons d'André de Salcrue
ri ji .XXVII , 43 x ) , qui ,
peindre un tableau pour
: de celte ville, eut l'idée
aux pieds de la Vierge les
ivauiglia, dont il emprun-
s pour retracer ceux des
'. En attendant , Saunazar
ou* les jour:» plus de eon-
I/accucil que le public
es vers, les rendit célè-
our, où l'auteur fut bien-
II y vécut dans Tint imite'
1 Aragonais,.iuxqucls il se
tiercment. Voulant llaitcr
il composa plusieurs de
ies connues sous le nom de
rrc , ( Glomerus ) , ou pc-
t-v-tre à cause de l'irt avec
ion en et ait de roulée. Une
:res fut représentée sur le
? la cor.r, pour ré'cbrcr
.• firnia le , et la rhiite des
1 F^p.inn'T ;-;. cnm île
. f .ï Mt h Je tS. 1 n n i z.i r , la
init arrivée jusqu'à nous,
triitc eu italien , à la dif-
; autres , qui étaient ,
m dialecte napolitain
m/ar ne se bornait pas
• . • .il f tjii.1i >.*• t |i i' !■«■ >ii li. i'i -
■m r ', I.H|I I .«)*,• Il |->> «• ■!< il" \\'
■> 4 ilk'.fr . 411 «,1 B ■ I • ti| I •/■.!.
1 ■ I 1 «|i«« l ■»■ rr il <• .i:t 1 ■• •' l.'-l •
■t * • '•«*!«# ilhl ■!• % Ji« lit I •!!• , **-
• *(il (-* d< Sall'IBI r. Ill«l«tli »y»iit
»...
SAN
337
à amuser ses protecteurs ; il sa*
vait aussi les défendre. Lorsque
le duc Alphonse se mit à la tète
d'une .innée pour envahir les clats
de l'Kglise , Saunazir le suivit {())
dans cette désastreuse campagne, qui
fut une des causes dos mal heurs de
la maison d'Aragon. Alexandre VI ,
trop faible pour venger l'injure faite
à l'un deses prédécesseurs, travailla,
de concert avec Ludovic Sforza ,
pour appeler en Italie les armes de
Charles VIII ; et la conquête que ce
monarque lit du royaume de N a pics
sépara Saunazar des princes Arago-
nais , qui s'étaient réfugiés en Sicile.
Il leur resta attaché par ses senti-
ments , et ne flatta pas , comme
Pontanus , l'orgueil de leurs vain-
queurs (10), dont le triomphe ne
fut que momentané. Au retour de
Ferdinand II, le courageux dévoue-
ment de Saunazar fut payé d'indiffé-
rence ; et ce ne fut que sons le rè-
gne du successeur de ce monarque,
qu'il en fut récompense. Frédé-
ric, en prenant les reines de l'é-
tat, s'empressa d'y rétablir l'ordre
public , d'éteindre l'esprit de fac-
tion, et d'accorder une généreuse
protection aux lettres et aux arts.
Au milieu de ces graves occupations,
les services de Saunazar ne furent
lr -mt. 1. -I "r ' ■?« 1 I « >f.; ff r,ili ml ilcroir l*« «ni .
.•r-uiM , «t 1 -«i»ol i|'i'iIU-« in- |M-rl •«*••■! MUniit'- ."•
l-l |i |i>'l^lni 1 -lu |t > l(
^i(l I >ii •'<-•! tiMiiijM . i ml>«.:it i|iii> Sniiiur •• »\ ut
«l|i>i Vil II IIV «I i •••! tll> Il !!•■ •!• |-l«» I |»Mll( ||
*tlV ■'«■ R iii< , 1 munir il ii.ti.a l'.ippiin-l Un mr
mi' <!-•■•« I » 1 "*. I.'«jm"'Iii llr. Inrv !.■• |«ii (r \ r«-
1 'iilr « •■ iju'il ■ \Uitrfii* l>* ifMirviir «. (!•■ 1 i|»r.|i|i m.
Ifi i- *„••• yn.r i- i/i r f>r-im il il m- %if t|ii<- /'m.
I u/'i IrJ"* I ii*rnl<iin »*i l*«>»i «li.it imn imi I*
I I «4 l'ir ; l niffi 1 (i 1 'il \a •■•«■«.(r •(«> Iivuli,
lit * ■./!»• Ii« .impaiiH'iU' H «ut; n* r% n.\t,i*ntm~
t fi , *t ■■ i^-ti '/jr^urit |»» unir «i 1<« tir %..hh'«-
tn»ti • » ilr li'-'li, 1I.1I1» 1 1 S ■'■•• •■ . ■ li II II '\ 4 | ta*
mi t ni im t qui • t »,«p ■il*- • ' 1 I •»■ -MH- 1 • I |«mr>
t mt irtt' iiT'in •! • (■ {> ■'.•.-• | ji (<!•■• «< m a|ui
* -1 >| 1 111I 1 1 »!■ «!•■ S^nti w «r.
(n.) VimiL VIII . l-'i,i< 'î« l'Mivr*. *lrr«-
». f « Km !»• f.iFt tin' .%', <n>* \ ^1 4'nl <■!• iim lu r dr
UmfU. vni i r... ..,, «itijv xwviti, Bi.yj).
ai
338
SAN
point oubliés ; et le roi lui fit pré •
cent de la Villa de Mergellina , an-
cienne re'sidence des princes Ange-
vins que le poète a immortalisée
dans ses vers ( 1 1 ).Ces bienfaits atta-
chèrent de plus en plusSannazar à la
fortune de Frédéric , qu'il accompa-
gna dans l'exil , lorsque, attaqué par
les armées combinées de la France et
de l'Espagne, son sceptre se brisa
sous les efforts de ceux - mêmes qui
auraient dû le défendre. Dépossédé
de sa couronne , Frédéric vint cher-
cher un asile en France, où il trouva
dansSannazarun compagnon de ses
disgrâces, qui s'efforçait ae les adou-
cir par son zèle et par son désinté-
ressement. Ce fidèle serviteur n'hé-
sita pas à vendre la plus grande par-
tie ae son héritage au profit de
celui qui , par ses bienfaits , avait con-
tribué à l'agrandir; et, après avoir
fait des tentatives inutiles pour le re-
placer sur le trône, il revint à Tours
afin de lui fermer les yeux, re-
grettant de confier ses cendres à une
terre étrangère. Ce voyage, qui avait
été si funeste à son cœur, ne fut pas
sans avantage pour les lettres. San -
nazar ramassa un grand nombre
de manuscrits contenant des ouvra-
ges peu connus ou ignorés d'anciens
auteurs ; et c'est à ses soins que l'on
doit les poèmes de Gralius Faliscus,
d'Olympius Némcsien, de Rutilius
Numatianus, et quelques fragments
d'Hippocrate, d'Ovide, et de So-
(11) Les biographe* de Sannaiarciteut une de «es
épigranitnes, pour prouver qu'il n'aviiit pus été m tut-
fait de ce que le roi lui avait accordé :
Eece tuburbanum rus , et nova prœdia dona$ {
Fecisti vatfm , nuncjacu agricolam ;
comme ai un poète devait exprimer autrement m
reconnaissance pour dea terres qu'on lui donne.
Pour detnmiper ceui qui t'oUineul a voir un re-
proche dans le* ver» que nous venons de citer , il
■«fit de les renvoyer a une autre Epieramine (la a«.
du i«r.]jv\ ), oo le poe<« fait on {Joe* vomirux
4e a tiuêtmt* de FkâVric. • F é-M*
SAN
lin. Après la mort de Fréd
cun lien n'attachait plus I
à la France; mais toutes a
tions le rappelaient en I
YArcadia venait d'être pu
ouvrage, dont on a pu enti
ques défauts dans un sic
me le notre , peu admirât
poésie pastorale , obtint ,
parut , l'assentiment géo
soixante éditions , exécuté
cours du seizième siècle ,
que ce succès con temporal
faiblit point sous les génér.
vantes. Toutes les classes
ciété s'empressaient de lin
gante production, à'iaqi
trouvait rien à comparer c
térature moderne. Gonzar
doue, qui, par ses conse
la valeur, avait plus que
contribué à la chute des A
insatiable de gloire, mit
tous les moyens pour s
cher d'un si beau génie. Il
siré lui faire célébrer ses t
mais celui qui avait quitte
pour suivre un roi dans \\
pas disposé à chanter les <
cet heureux conquérant,
tempéra la rigueur de ce
rendant à l'invitation, q
adressée par le Grand Caf
l'accompagner dans uneto
se proposait de faireàPoi
dîmes , pour y admirer l
débris de la grandeur roi
mais peut-être un plus illt
ger ne s'y présenta assi
plus éloquent interprète. 0
que, pendant le chemin, G
parlait des victoires réren
Î>agnc , et que Sannazar lu
a vieille gloire de l'Ital
» nous reste plus d'ennei
» battre, » disait le guerri
» ainsi que parlaient nos ;
SAN
le poète , en ayant l'air
re d'avantage : car il y a
l'il suffit de laisser toni-
que la pensée s'achève
e. Saunai r , en rentrant
trie y y avait trouvé plus
ion que de bonheur. Il
rait plus aucun des objets
e et de ses affections. Sa
maître , sa maîtresse , $e$
set la plupart de ses amis
paru. En mettant le pied
atal , il aurait pu se croi-
ur une terre d'exil. Ponta-
inssi termine' sa carrière,
>rant par un acte de dé-
deroiers jours de sa vieil-
a demie qu'il avait fon-
lit survécu , et c'est par*
j frères que Sannazar vint
■n dédommagement aux
iloureuses qu'il avait es-
, prétend qu'il en trouva
i les bras de l'amour , où
eter de nouveau , malgré
aocé et ses premiers sou-
tte inconstance pourrait
mi r la trempe de son rarac-
tendre pour n'être point
Mais qui sait si on ne
trompé à l'expression de
rnts l1 L'amitié d'un poète
innent les dehors de l'a-
uras sa plume animée cha-
peut devenir une amante.
: - être dans quelques vers
i une dame de la «Jour de
I 11 , qu'on crut décou-
• flamme , que les imita-
étrarque parviennent si dif-
a éteindre d.ins leurs poé-
cn sacrifiant à l'amitié ,
s, et peut être à l'amour ,
tur atteignit un âge très-
►Ulîgé de sortir de Naplcs
mettre à l'abri de la peste
lit développée en i5?7,ilse
SAN
33g
réfugia dans un villa ce au pied du
Vésuve , non loin de la retraite où
vivait Cassandra Marchèse , cette
dame à laquelle on prétend qu'il avait
consacré ses dernières pensées. Dès
que la crainte de la contagion eut ces-
sé , il quitta cet asile , et reprit ses
occupations ordinaires, que la mort
vint interrompre au bout de quelque
temps. Il expira , le 27 avril i53o ,
Agé de soixante- douze ans (12). Ses
restes reposent dans un magnifique
tombeau élevé a grands frais dans
une église (i3) que Sannazar fit
bâtir sur l'emplacement même de
son palais de Mergellina. Ce monu-
ment fut exécuté à Carrare, par Jean
Ange Poggibonsi, de Montorsoli ( 1 4),
servite , d'après les dessins de San-
tacrocc , sculpteur napolitain y qui a
fourni le bas-relief et le buste. Bembo
y lit graver le distique suivant :
D* tmerv cimeri JUrtt t kU UU Mmrwmi
fynema mutss pr+simms f ai immuU,
Pour comprendre le sens de cette
inscription , il nous reste à dire que
Sannazar, en entrant dans l'acadé-
mie de Pontanus , reçut le nom èTAc-
(1») On nVrt pu bira d'accord Mr le data de la
mort dr Swuur. Critao , CoiImm et EafHrw
le fiint mourir eo |53». Porcarcai . Caaaccio et la)
C,i>rw>n , une anaee plu* tard. Dan* cette diaporitr d'à-
pin» 4M, •»■»•» auae ea loonrn troua a feaue* mar-
que* mit miu lombeaa * BflrrfeHina. Cetta data cet
coliriti^ ■ 1 * par la cardiaarSrnaaa io , «pu , daaa
»io jtiuroal , cuneerva à la btbeiotoreme royale da
Pontet, a cerît:
i53o
Vf 1 1 Af/riLi Aetiut Slmrtrm mori tur.
»*». par un ■▼»• au Wtrmr placé' » L Ga de r édifias
de* Sonetlt et dr* Catnmni , esérutre 1 Naple* , ea
tM>«*iut»rr i?I<> , où l'imprimeur Sullt hack «'eseua*
de* f*ntr« 'joi ar anal «liasera àm* ce livre , a raoea
dr la tuurt trra m raie d* l'autrur. Hucralini •'art
truin|>c m le f'taanl prrir dr mi«ere à Hume.
^lV IJ'e portr même à prrarat le f»*»ni de S*mt*
Mtttut d*l pmtta. Stiotr-M^rir de IVufaaUmrut.
(1 J On iir romprrud im« d'aprr* quelle traditina)
un ri ri» «in «Miderne, daill un In «-«tact , a pv
MatHrr uue cr tombeau «l-il l'outrage dr Haeilo
/.rnthi. Il a v>.alu «lire Mn« • • air 7-mrhi , d-nt il
eftiale effectiTeaienl ua Tummlmê tur la imrt de,*— --
; maiace a'eat qu'une pu cr d> verajfear Zaacrii
I «ma porte. Voy . Srram , ipri en a écrit la Vie.
u'etaU «p* poète.
•*v.
sS^&.StSS®
«.^r.
.<«•£
<£• ££ US» ivS>» <£è*
SAIT SAN 34i
inaiar bien peu de pages pescatorie sont la source à laquelle
justifier cette assertion on a puisé dans la suite , toutes les
. Ce qu'on a dit de sa fois qu'on a voulu retracer les tra-
ître le prince d'Orange vaux et les mœurs des pécheurs. San-
>ins inexact. Sannazar, uaxar , qui écoutait presqu'avec im-
vivre en avril 1 53o , ne patience les éloges prodigués a YAr-
se réjouir de la mort de cadia , se glorifiait lui même d'avoir
ué le 3 août suivant ( f . été l'inventeur de la poésie maritime
XXII ,41 ). Il ne l'af- ( Fvy. Rota ). On a pourtant cher-
fans donte , et il y au- ché k répandre des doutes sur l'ori-
justice à le prétendre, ginalité de ces Eelogues , en leur
e plus naturel que d'être opposant une Idylle de Théocrite
contre le destructeur (la XXIe.), qui se rapproche du
1 de campagne à laquelle genre , sans en avoir les caractères :
ié par les plus touchants car les personnages n'ont de pè-
iendifTérentdc la plupart cheursquelc nom , tandis que San-
en faveur, Sannazar ne nazar déroule le tableau complet de
tais éblouir par la pro- la vie d'une classe d'hommes échap-
on roi lui accordait. Il pés à l'observation de l'antiquité. 11
1 de lui, plutôt en ami, faut pardonner à Fontenclle le re-
lan : sans orgueil dans proche qu'il lui adresse d'avoir fait
, et plein de résignation un mauvais échange des bergers avec
race. Malgré toutes les les pêcheurs. Il est bien permis a un
iquelles il se trouva ex- habitant de Paris de ne pas conce-
rctour de l'âge, il sut voir le charmeque l'on éprouve étant
lie tranquillité d'amc , à Naplcs, k suivre de l'œil oc peu-
de caractère, dont on pie de bateliers , empressés à gagner
naître l'empreinte dans le rivage pour y déposer leur proie,
rages. Conçus dans des y étendre leurs filets , et se délasser
. circonsta nces diflVrcii- de leurs travaux. 11 ignorait ; sans
îssent jamais apercevoir doute, l'effet ravissant de ces grou-
ùi dans la bonne que pes balancés sur les vagues argen-
iv.iitc fortune qu'ils ont tees d'une mer que la tem|*ête em-
. Sannazar a chanté avec bcllit comme le calme. 11 existe
nsport les amours des un si grand nombre de réimpres-
les occupations des pè- sious des Œuvres de Sannazar ,
pourtant YArcadia est que ce serait une témérité de vouloir
sa jeunesse, et les Eplo- les indiquer toutes : nous nous bor-
fruits de son âge mûr. lierons à faire quelques remarques
ière, il releva la poésie sur les plus estimées. I. Aicadia,
l'état de langueur où Venise, Vercellese , i5o*i , in-4°-»
:c les froids imitateurs très-rare , mais dont un a ru tort de
f ; et il douna dans les d outer, car elle est citée dans le CaUt-
>dcle arhevé d'un nou- logue de la bibliothèque Capponi :
i"e poésie à peine soup- c*esllapremicreéditioiidcr*4rr<i</i<t,
s Grecs , et entièrement exécutée sans l'aveu du poète , qui se
. Latins. Ses Kglogucs plaignit même de cette publication
SAN
le premier a écrire dans ce genre: goni et Lazzari. Les Eglopi^s
Sannazar y Cl usage d'une espèce au nombre de ciuq , et pralu
de vers que les Italiens appellent ment les seules que Sannazar
sdruccioli , et qu'on pourrait nom- composées. Ceux qui , sur Tas
mer dactyles , dont il n'a pas été tion de Giovio et de Paul Mjm
l'inventeur , comme on l'a cru , mais ont cru qu'un pareil nombre j'A
qu'il a maniés avec beaucoup de égaré pendant le séjour du poêfri
facilité et de goût. Il empruntait des France , n'ont pas réfléchi qie la f*
mots sdruccioli à la langue latine , trième Eglogue , est adressée! rf
toutes les fois qu'il n'en trouvait pas dinand d'Aragon , retenu prisa
de convenables en italien: ce qui à Madrid après la mort de soft]
donne souvent à ses églogues un air et la cinquième à Cassandn
tant soit peu bizarre. Ou doit à Jean chese, à laquelle Sannazirie
Martin une traduction frauçaise de tacha qu'après son retour i
YArcadia t Paris , V ascosan , 1 54 4 > pl«« Le poème sur YEnf*ntmtA
in-8°.II. SonettieCanzonijNajiles, les autres poésies latines de Su*
i53o, in-4°. , très-rare. Si dans ces zar furent réimprimés ensemble,)
mui vvuTiuii ifii il eu a tic ic Iil U9 liai il i"AUU ïuimi\*uv*«««iv"-
élégant. L'Arcadia, les Sonet ti y\es tient, entre autres, les Épie*
Canzoni,m\e petite pièce sur la prise mes que des éditeurs plus senj
de Grenade, et quelques lettres qui leux ont quelquefois supprimée»,!
composent le Recueil complet des égard pour la cour de Rome:»
ouvrages italiens de Sannazar , ont des plus belles est celle que Ta*
été publiés, en 1723, en un seul vol. composa pour Venise , et dont il
in-4°-, à Padoue, précédés de la vie noblement récompensé par le d
du poète, écrite par Crispo de Gai li- de cette ville. Sannazar avait 1
poli. III. De Paria Virçinis , lib. telle prédilection pour Virgile
m. — Eclogœ r. — Salices et la- Propercc , qu'il célébrait toitf
mentatio de morte C/imfi,NapIcs , ans la fête du premier nar m l
i5a6, in-4°. Le poème de TEnfau- quet, dans lequel un de ses fi
te ment de la Vierge ne fut achevé lui récitait les vers du seconi
qu'âpres le dernier retour de l'au- domestique était uu nègre , Mf
teur; ce qui n'empêche pas qu'il ait le maître avait impose son pu
pu être commencé , même avant nom ; ce qui a fait dire à Leui
son départ. Dans quelques éditions dans le Poggiana, que le poète »
postérieures , on a inséré les deux nazar n'était pas un chevalier m
brefs de Léon X et de Clément litain, mais un affranchi à' Ai
VII; le premier rédigé par ttcnibo Syncerus. La Vie de Sannazar J
SAN
ispo, Giovio, Porcac-
, et dernièrement par
lo , dont l'ouvrage a été
1 i8io,in-8°. A-g-s.
I KO. V% Sampietho.
S G AT. V. Camo.
. ( Louis Piilvot de)
nac,en i\H() r et fut,
ent , compatriote de
, circonstance qui ron-
jup à si foi Mue. Dès
is. il fut pris eu amitié
ode Mont Momici, qui
de son fils Aune , de-
ir.l si célèbre comme
aiisae, plus âge de six
une Montmorcuci , lui
ter à clic val, et le f.i mi-
les exercices du corps,
t il excellait lui-même:
;na ensuite à la guerre ,
c lui, en i5ii , à la de*
ères, et se rendit l'année
s le Milanez avec seize
•s que le roi envoyait au
lutrec: il se distingua à
tovare et au comli.it de
tant passé sous le com-
te Bmiuivct, il se fit re-
- son intrépidité à Tat-
% - de - Suzc , en i 5'à>\.
la même année, à la re-
»cc où périt le c lie va lier
la puissamment le comte
a «.mver les débris de
Vloin*» heureux a la ba-
c, il fut f*it pri<nnnicr,
t'.»i!larn tuent combattu à
••'■liai de hordes. Il fut
\r\ v litrpieur*. fl.iiis le
ton* lis murs «le la ville;
r même, profitant «l'un
or^lilc , il saul.i sur le
prtirr.il espagnol , s'é
revint en France, où la
Louise de Savoie , qui
iu \if intérêt , l'accueillit
SAN
343
avec empressement. Celte princesse
le chargea de porter à Madrid ses
lettres et celles de la famille royale.
Pendant tonte la captivité du roi ,
Sansac remplit cette mission avec un
ecIc qui lui mérita l'amitié de Fran-
çois Ier. Ce prince le combla de bien-
faits , lui confia le soin de don-
ner aux princes ses fils les premiers
éléments de l'équitation, et le nom-
ma , p!us tard , un de leurs gouver-
neurs. Sansac se trouva, par ces
nouvelles fonctions , éloigné de la
carrière militaire; il y rentra sous le
règne de Henri II ; suivit Cossé-
Ibissac eu Piémont ( i55i). et fut
nommé, tioi* ans après, lieutenant
du maréchal Strozzi , commandant
les troupes françaises dans le pays
de Sienne , qui lui confia la défense
de la Mirandolc. Le marquis de
Marignao vint assiéger cette place,
en 1 554 9 avec des forces considé-
rables. Sansac se défendit pendant
huit mois , et le marquis de Ma-
rignan fut obligé de lever le siège,
après avoir perdu trois mille hom-
mes. Cette défense héroïque mit San-
sac au rang des plushabilesofficicrs de
son tem ps. Henri 1 1 le nomma gouver-
neur deses enfants, avec la permission
de continuera faire la guerre. Sansac,
âgé de soixante-seize ans, prit part,
en 1 50 1 , à la bataille de Dreux , où
il était maréclial-dc-camp sons les
ordres du duc de (luise: il fut atteint
d'un coup de feu; c'était la première
blessure qu'il recevait , après avoir
combattu dans onze batailles rangées,
et dans iiuiuzc si^es. Il se retira et
ino'irut , quatre ans après, dans sa
ville 11.1t île. M — z — s.
SAN-SKPOIXRO ( Fn a Luca di
ljon<;o\ /'< r. Pai <.mi.i.
SAN SEVKRINO lIlimniT* , gé-
néral habile et intrigant, vivait à la lin
du quinzième siècle. François Sforu,
SAN
m duc de Milan , remarqua ses
t& , et lui donna un commande-
t y que San-Scvcrino conserva
lant le rogne de Galcaz-Maric :
s après l'assassinat de celui-ci ,
i-Scvcrino fut l'agent des intri-
:s de Louis le Maure. Ce fut lui
i surprit , en 1 4 7 1") , la ville de
ortouc , pour la livrer à l'usurpa-
ur , et qui l'iutroduisit ensuite dans
; château de Milan. Cependant ces
jeux hommes , également fourbes
:t ambitieux , ne ptircut pas demeu-
rer long-temps unis. San-Scvcrino
quitta Louis le Maure en 1 4B1 . IL
passa tour-à-tour au service des Vé-
nitiens et de l'Église, et il se distin-
gua dans plusieurs rencontres. Il
fut tue', le 9 août 1/487 , sur les
bords de l'Adigc, et non loin de
Trente , en combattant valeureuse-
ment pour les Vénitiens contre la
maison d'Autriche. Ses trois fils, qui
suivirent comme lui le métier des
armes, s'attachèrent à Louis le Mau-
re, et furent faits prisonniers avec
ce prince, à Novarc , par les Fran
çais,lc 10 avril de Tan ifïoo. S. S.-i.
SANSKVERINO (Antonello ).
Pqy. Sarno.
SANSEVKKIIfO ( Fkuuante ) ,
quatrième prince de S i lerne (1) na-
quit, en IJU7 , à Naplcs , d'une des
plus illustres familles d'il die (*.».).
Marie d'Aragon , sa mère , était nièce
de Ferdinand le catholique, el cou-
sine de l'empereur Charles -Quint.
Elle se remaria peu api es la perte
de son premier époux , mettant son
enfant sous la protection du roi ,
qui en confia l'éducation au comte de
Capaceio, grand amiral du royaume.
(i)Lc pif mûr qui pur! a c? tilrv fui H- l.irtSiti-
•■•■verino, (îU cl>- Jeun. rmii!** d> niaient, »r<«-
l>riiK-cde Suit-rut* t 111 i j(ï3, y*r !«• mi I'i-hI'Uii-iiI l'"*.
[i^ Elit* dr*c«lid.iit d'iib <!ini|i.i^ii.m ilr lî ■■! ■- t t
<JuÏM-mfly ijuî l«i lit cuiuiksiuu du luinl-' dr S.iu
SAN
Le jeune Sanscvcrino fut c
les nœuds de l'hymen av
tir de l'enfance. Son non
chesses tentèrent l'ainbiti
tuteur , qui voulut dispe
main du pupille sans
le temps de consulter son
prince de Salernc fut Cu
belle Villamarina , fille
comte de Capaceio , et Ï11
son immense fortune. Il a
choix , dès qu'il fut eu ét«
cicr les qualités de sa
Après avoir passe' ses prt
nées à côte' d'elle , pour
ensemble le latin et le ;
Pompouius Gauric , leur
il se jeta dans la cari ion
et combattit vaillammeo
de ses vassaux , qu'il ava
ses frais, pour s'oppose
tion des soldats de Franc
le royaume de Naples.
lors du sacre de Chai
Bologne, le prince de
rendit avec un brillai.'
déposa au pied de l'Eni j
présent que les Napo
destine à ce monarque
der le pas à l'amb;
pagne, représentant
pays que le sien, le
leriicne parut pas à '
o>a y envoyer un d
no s, habille comme
1er !•■ premier étei
(jiii lui était échu .*
qu'il avait du ai ré.
fut très- irrité ; m.*'
troubler la joie
acte de ligueur,
lerne le suivit ei
Flandre , s'c(ïoi<
blier.par son dé
de respect dont
pablc. Ce ne fut
mierre d'Afriqt
SAN
lièremcut , et à regagner
reur. Destine à faire par-
ex pédi don , qui devait
Hassen à remonter sur le
rince de Salcrnc fit des
valeur, et mérita les élo-
icrcur et l'ahniration de
i après la pri.se de Tunis,
Naplcs, pour recevoir
nt dans ses terres. Les
i donna surpas^èrcnt en
les autres barons , et ba-
cinc la magnificence du
rgint icpaudu avec pro-
jr de lui , et le récit de
, l'avaient rendu très-
1 triiut cependant sa ré-
r un acte qui ne pour-
•mc trouver une excuse
ururs de son temps. En
it une querelle très-vive
[iits de Put ignano , qui lui
r nu cartel. Le ucc-roi ,
ti uil. ordunn i que le pro-
[ aricte et enferme dans
le la ricaria. Non ion-
c satisfaction , le prince
tonlut jmiiir son ennemi
u'i! avait eue de rappeler
jfftir que le marquis de
'était mis k une croisée
n pour y prendre l'air >
t traverse le ci âne, et
t sur le cari eau. On eut
.ic 1 assassin , vassal du
île rue , s'était chaîne de
e de son maître ; mais
i malheureuse coudition
s , et les privilèges dont
if s barons f que le cri-
inipuui. Le prince de
*f d'après ce trait , on
•se à croire d'un carac-
l féroce , avait des ma-
s , et un goût prononce
r«*«. 11 appela auprès de
Martelli et lfemardo Tas-
SAN 345
so , et protégea les jeunes années du
grand Torquato. II était occupé à
relever la fameuse école de médecine
de Salcrnc , et déjà s'était adressé a
plusieurs savants , qu'il aurait désiré
voir au nombre des professeurs de
sou université; mais les guerres étran-
gères et les événements auxquels fut
exposé son pays , ne lui laissèrent
jamais le temps de réaliser ces pro-
jets. En 1 544 , il accourut en Pié-
mont , pour se mettre à la tête de
l'infanterie italienne : il la comman-
dait à la bataille de Cerisoles , où il
sut , par sa fermeté et par sa pru-
dence , couteuir ses soldats et rallier
autour de ses drapeaux les fuyards
espagnols , opposant ainsi une der-
nière digue aux progrès des Fran-
çais , qu'il empêcha de pénétrer dans
le duché de Milan. A sou retour , il
trouva le royaume de Naples travaillé
par les innovations et les réformes.
Don Pé'Irc de Tolède , dès le com-
mencement de son administration v
avait annoncé des vues hostiles contre
les barons , dont il voulait borner la
puissance. Les changements opérés
dans les lois, et la considération dont
il avait entoure les juges , avaient
déjà fait disparaître quelques abus ;
mais ces moyens lui parurent insuf-
fisants pour abaisser l'orgueil de ces
grands vassaux de la couronne , qui
eu étaient souvent les pi us dangereux
ennemis. II voulut les terrasser par
le bras de l'inquisition, dont la royauté
avait su tirer un si grand parti en Es-
pagne; mais les Napolitains, quoique
habitués a plier devant la volonté de
leurs maîtres , se déclarèrent vigou-
reusement contre les tribunaux du
Saint-Office. Se défiant des promes-
ses du vice- roi, la noblesse et le peuple
envoyèrent une depntation a l'empe-
reur , pour soutenir les privilèges de
la ville coutre l'établissement de l'in-
346
SAN
quisition. Le choix tomba sur le
S rince de Salerne et sur don Placido
c Sangro , qui acceptèrent celte ho-
norable , mais dangereuse commis-
sion. Ils partirent de Naplcs , le a8
mai 1547 » Potir se rcndre à Nurcm-
Ixsrg, où résidait alors Charles-Quint.
Devances en chemin par un messa-
ger de don Pèdre de Tolède , ils trou-
vèrent l'empereur prévenu contre
les de'putc's, qu'il ne voulut point
recevoir. Us parvinrent pourtant à
le fléchir , et à lui faire signer mê-
me une amnistie générale en fa-
veur de la ville , la restitution des
armes qu'on lui avait enlevées, et, ce
qui était encore d'un plus grand prix
t>ourcetemps-là,ceIle du titre dejede-
lissime qu'elle avait perdu. San-Sc-
verino , de retour de ce voyage , fut
reçu en triomphe par les Napolitains,
qui allèrent à sa rencontre , et le ra-
menèrent jusqu'à la porte de son hô-
tel Le jour fixé pour sa réception
chez le vice-roi , il traversa la ville,
escorté par quatre cents hommes à
cheval , et an milieu d'une foule im-
mense qui se pressait sur son passa-
ge. La haine de TolèJc s'accrut par
ces éclatants témoignages d'estime
Srodigués à son ennemi. Il résolut
c le perdre , et non content de lui
disputer quelques droits de préséan-
ce, il lui intenta une action pour
revendiquer à la couronne la pro-
priété des douanes de Saleine. Le
priuce défendit avec chaleur sa
fortune et ses privilèges ; mais at-
teint par un coup de fusil , qu'on
lui tira sur la roule de Vi» tri ,
il ne se crut plus en sûreté dans un
pays où sa vie même était menacée.
À peine fut-il rétabli de sa blessure ,
qu'il quitta le royaume de Naplcs, et
se rendit à Venise. IL reçut l'ordre
de paraître devaut l'empereur, dans
le terme de quinze jours : cette som-
SAN
ination le déconcerta ; il ji
à propos de s'arrêter à P.
de se faire précéder à '.
par un de ses courtisans ,
vait y sonder les disposi
Charles-Quint. Quelques mo
ques, échappés dans une pre
trevue , parurent menaçant
{>rincc , qui résolut avec j
égèreté que d'imprudence ,
obéir à Tordre qu'on vena
communiquer , et de che
refuge à la cour de Henri
voya en France Berna rdo 1
entrer en négociation avec i
dont il obtint le gouvernes
de Tarascon et de Beauca
vingt-cinq mille écus de pei
commandement général d
destinée à la conquête de P
prince de Salerne se rendi
auprès du roi, et se cousola
fiscation de ses biens , et
damnation à mort dont
de le frapper à Naplcs, p;
de regagner bientôt , k la
armer, ce qu'on lui avai
l'exil. Henri 11, sollicité
severino, fit préparer, à
quelques vaisseaux qui di
joindre la flotte sortie d
CoiiMaiitiiiopIc , pour agi
cert contre le rovaume <
Cette dernière , au noinbi
cinquante galères , con<
Dragut Rais , sous les
Sinan pacha , parut, le
i:>)2, dans les eaux de P
elle resta jusqu'au 10 aoi
qu'elle mit à la voile poui
au levant. On croit que et
tion fut l'effet d'une foi
d'argent payée au parha ]
guer. Lorsque le prince
arriva dans ces mêmes F
fut tout étonné d'apprend
cadre turque les avait i
SAN
jours. Se doutant de
lison y il courut après le
l'engager à revenir sur
lis loin de le plier à ses
ut se résigner à l'accom-
ostantiuoplc, où on lui
ue le sultan mettrait .1 sa
des forces plus considé-
rée, suivante. Il y passa
se livrant à la debau*
t toute considération , et
un secours du grand sci-
ant rien entreprendre
le moyens qu'il avait , il
anec, où il pressa inutile-
e lui en accorder davan-
II avait lui-même à se
1 armées espagnoles, qui
ses états. Le prince fit
: tentative qui faillit lui
». Il alla s'établir à Cas-
:ancf d'où il dirigeait un
devait ope 1er une révo-
le royaume de Naplcs:
fut déjouée. Quelques
s périrent sur l'écha-
priuce lui - même sc-
011s les coups d'un sicui-
Ic ses amis ne l'eut pré-
menl du danger qui le
? priurede Silcrnc necon.
» d'espoir, retourna en
il fut liicu traité tant que
II; mais après la mort
t . avant embrasse , dans
iv lits qui Mirviurcut , le
Ibgurriots , il inuurut à
ti 1 >(>8 , >>ans fortune et
lé. On trouvera des leu-
sur lui d.<ns Ammirato :
tbili napol. ,*S«im monte,
l>t<>na di Sapoli ; et Se
lu Tas\e. A — <; — s.
KKINO ( Domisviuu. ),
îquiteu 170- â Noteia,
1 iime 'le Naples. Il fit .ses
liveriitc de cette capitale,
SAN 347
dont il fut ensuite nomme* profes-
seur. Charles III l'appela auprès de
sa famille , et se servit de lui pour
faire constater l'imbécillité de son
fils aine , l'infant don Philippe. Ad-
mis à l'académie privée de Mer.
Célcstino Galiani, Sanseverinoy lut
plusieurs Mémoires sur des phéno-
mènes anatomiques et physiques. Il
employa plusieurs années à déter-
miner la nature des mojjetes , 4
faire l'analyse des eaux minérales de
Pouzzoles ctd'lschia; et à rassem-
bler les matériaux pour écrire l'his «
toirc du Vésuve. La plupart de ces
travaux passèrent dans les mains de
Giannelli, son meilleur élève. San-
severino mourut le i3 juin 1760.
Ses ouvrages sont : I. Deftbrarum
sensibilitate atqtte irritabilitate ,
dans un Recueil sur l'insensibilité et
l'irritabilité , imprimé à Bologne ,
1757. II. Lezione su d[unvitello
a due teste , sans indication de lieu
ni de date. A — g — s.
SANSKVERO (Raixoud dl Saw-
cro , prince ne ) , un des hommes
les plus étonnants du siècle dernier ,
naquit à Napics, en 1710, au sein
d'une famille qui se vante d'avoir eu
pour fondateur un cadet de la mai-
son de Bourgogne. Envoyé à Rome,
il fit ses études au séminaire Romain,
où il annonça des talents extraordi-
naires et un penchant décidé pour
les arts mécaniques. Un jour que ses
jeunes camarades se préparaient à
donner un exercice public pour ren-
dre compte de leurs progrès de l'au-
née , on parla d'élever , dans la cour
même du séminaire , un grand théâ-
tre mobile , qui pût d'abord ser-
vir aux thèses littéraires , et ensuite
aux exercices chevaleresques. R.ii-
m ond , presqu'enfaut , et n'ayant
pas la moindre idée de ces cons-
tructions 9 composa , par la seule
e
:ttts
*œn»> -, potenv ■- ^cncç'- otT, -- c&sa* ""...Vie8
S^é«^t î^é^ *^& ***?»*
«^"jS*"
SAN
arts mécaniques furent en-
r Sansevero, d'une machi-
altque capable d'élever l'eau
Heur considérable : —d'une
espèce de drap très -mince
meable à l'eau (Charles III
lisais autrement babillé en
—d'une fabrique encore plus
e de velours de soie à'un
Je drap de l'autre, qui résis-
ment à la pluie : — d'un pro-
r imprimer des tableaux sur
rs, sans employer d'autres
x quo.lc velours même, dif-
ot nuancé. Charles III pos-
i tableau de la Vierge, que
avait compose' lui - même ,
ant cette image d'un faux
uparent: — d'une étoffe de
r, parsemée de fleurs , à la
des pekins , mais dont la
danche u'avait pas d'épais-
pri rendait le faux pekin plus
que le véritable: — de l'art
rer la soie végétale de l'apo-
ssica canina): — d'unméca-
ur faire des tableaux avec les
ou poussières de drap, dont
tudrait une toile de Hollau-
tentore de cette étoffe , qui
e grand sallon du château
Persano , représente une
rec des portraits de plusieurs
iges du temps:— d'une pein-
I nommait héloidrique, qui
délicatesse des miniatures
oeur des tableaux à l'huile:
manière de fixer la couleur
ibleaut an pastel ( on avait
enté à l'académie de pein-
>aris, en 17 53 , un procédé
e genre; f . Loriot). San-
tmmuniqua sa découverte à
, qui lui a consacré un cha-
ier de son Voyage (1): —
m»
r«|ivU ÙMMtum du
SAN 349
d'une nouvelle espèce de peinture à
l'encaustique , bien supérieure à cel-
le de Caylus. Le prince peignit pour
le roi un tableau avec des cires en
couleur, dont reflet était surpre-
nant: — d'une espèce de mastic dont
il se servit pour paver deux pièces
de son appartement, et qui, tendre
comme le beurre, pendant qu'on
l'appliquait , devenait aussi dur que
le marbre le jour suivant: — d'une
manière de peindre sur verre : — du
secret d'employer la laque et le ci-
nabre dans les fresques : — de la ma-
nière de colorer les marbres de Car-
rare, dans toute leur épaisseur. II
Gt exécuter , pour sa chapelle , une
grande inscription ,>iont les lettres
en blanc se détachent, comme les G-
gures d'un camée, sur un fond rou-
ge, le tout ne composant qu'une
seule pierre;— de l'ait de denteller
le marbre, sans faire usage ni de bu-
rin ni de ciseau : deux tableaux , en-
tourés de cette espèce de dentelle,
furent présentés, en 1780, à l'infant
d'Espagne , don Gabriel , par le prin-
ce de Cas tel franco , fils ae l'inven-
teur : — de l'art d'imiter les pierres
Gnes, et même les dures, comme les
agates, les jaspes et les lapis lazn-
li : Lalande raconte que le prince
ayant donné un morceau de son la-
pis lazuli à la margrave de Bareuth,
cette princesse le lit examiner a dif-
férents chimistes , (jui virent avec
étonnement que l'acide nitrique le
dépolissait, comme il arrive dans le
véritable lapis : —du secret de déco-
lorer les pierres fines , et de les blan-
chir comme le diamant , etc. Sanse-
vero avait fait différentes observa-
tions sur la palingénésie naturelle et
artificielle de quelques plantes et ani-
maux ; mais il permettait rarement
a ses amis d'être présents à ces ex-
périences. Il avait fait construire
35o
SAN
une voiture à qn.itrc roues, qui sur-
nageait sur la mer, sans qu'on pût
apercevoir le mécanisme qui la fai-
sait flotter et avancer. Le roi fut tout
étonné lorsqu'un jour il découvrit de
sa terrasse ce nouveau Neptune se
promenant sur la surface des eaux.
Le voyageur suc'dois Jacques -Jouas
Bjoerustachl, professeur de l'univer-
sité' d'Upsal, en parle avec beaucoup
de détail dans ses Lettres adressées
à Gjôrwcll, bibliothécaire du roi , à
Stockholm. Sanscvcro cultivait avec
succès les bel les- lettres ; et la plupart
des inscriptions latines de sa cha-
pelle ont été composées par lui-mê-
me. 11 voulut consulter les livres sa-
cres dans leur langue primitive ; et
en peu de temps, il apprit l'hébreu ,
le syriaque, et même le grec et l'a-
rabe. Il de'pensa des sommes consi-
dérables pour orner de sculptures
l'oratoire prive' de sa famille. L'en-
tablement et les chaf'itanx sur les-
quels il est appuyé ont clé cxéculés
d'après les dessins qijc lui - même
avait fouinis aux artistes; et l'on ne
peut qu'eu admirer l'élégance et le
goût. Sanscvero n'eut pas le temps d'à.
chever sa chapelle; mais tout impar-
faite qu'elle est restée, elle n'en est pas
moins un des plus beaux monuments
que la ville de Naples offre à la cu-
riosité des étrangers. Le prince de
Sanscvcro était grand d'Espagne
de première classe, membre de I l'a-
cadémie florentine, depuis 1743,
et ensuite de celle de la Crusci ,
sous le nom à'Escrcitato. Il fut
obligé d'écrire une longue lettre lat ine
à Benoît XIV , pour lui expliquer les
motifs qui l'avaient engagea s'enrô-
ler dans la secte des francs-maçons,
ce dont le gouvernement lui faisait un
crime. 11 fut accusé d'hérésie et d'im-
piété, pour une lettre apologétique,
qu'il publia sur les quipos, sans
SAN
avoir d'autre but que cclu
ner en ridicule la lourde
des antiquaires. Il obtint
pape que cet ouvrage fûl
V Index. EnGn on reproche
ce de blesser l'honnêteté r.
en ornant de statues licenci
térieur de sa chapelle privée
qu'aucun genre de célébrité
quât à ce génie extraordic
le supposa entaché de mag
prétendit que toutes ses <
ces n'étaient que l'effet d'
secret avec le diable. M.
attaques, le prince de San
fut exposé à aucune persée
il mourut, le 11 mars 17*
infirmité qu'il avait contra
ses préparations chimiques.
les ouvrages suivants : l.Pi
a«evoley e più utile di est
litari perl'infanteria, Napl
in - fol. , avec fig. , et rein
Rome, en 17G0. II. Lettei
getica, conlenente la dife
bro intitulât o : Leltere di
ruana, per rispetto alla su
ne de* Quipu , etc. , ibid.,
4°. III. Supplica alla Si
Bencdetto XIV in difes
chiaramento délia Lettet
çetica sul proposito de* (
Peniani , ibid., 17^3, in
Lettres à l'abbé I\ollet , c
la relation d'une découve
par le moyen de quelques <
ces chimiques, \**. partie
1753, iu -8°. V. Dissent
une lampe antique , t rouit
nkhy en Vannée 1753 ; x
de l'ouvrage précédent), ibi
in - 8". VI. rocabolario c
militare di terra , jusqu'à
0,6 vol. in- fol. VU. L\
lando, opéra nella qualesi
la dissertazione délie orii
daiche di Tolando. VI IL
SAN
izzate ad un libéra pen-
la nécessita die abbia
iù ostinato ateo di os*
perfetta morale , etc.
hi ciitici sulla vita di
On y explique de quelle
horaet a pu opérer les
'on lui a attribués. X.
te sopra pli erruri dello
1. Dissertazionc sulla
su i fenomeni délia lu-
'1ère intonvt alla storia
1 , sotto il governo de'
r, etc. Les sept derniers
mt pas clé publics.
À — c. — s.
( Nicolas ) , le créateur
;»hic en France (i ) , était
ville, où depuis plusd'uu
imille était admise aux
iiiicipalrs. Né le tio dé-
i, il était l'aîné des trois
las S inson , lequel pas-
l.i géographie, souhaitait
•n fa ut s cultivassent cette
Î4 celui qui fait l'ubjet de
épondit le mieux à ses
avoir achevé ses huma-
succès , au collège d'A-
viut dans sa famille et se
itier à l'étude de l.i géo-
avatt à peine seize aus ,
♦tant à profit les travaux
t le Gérard Merrator , il
resser une carte de l'an-
c , supérieure a celles de
cependant il eu retarda la
. daiit |.i crainte qu'on ne
i son père. SVîint marié
'ure, et forcé par son peu
de prendre un état pour
,x besoins de sa famille,
i le commerce ; mais le
J«t lliffl lirl'rf tlimwt ,
c'rml lai <iui •
•a trmm rt ro x vt d«
SAN
35t
temps qu'il continuait de donner à
l'étude, l'empêchait de suivre ses af-
faires : il éprouva des pertes consi-
dérables, céda ce qui lui restait a ses
créanciers , et vint à Parts , en 1617 ,
apportant sa carte de la Gaule. Le
succès qu'elle obtint lui mérita la
protection du cardinal de Richelieu.
Il fut présenté au roi Louis Xfll ,
qui voulut recevoir de lui quelques
leçons de géographie , et le gratifia
du brevet d'ingénieur en Picardie.
Il se rendit aussitôt à sa destination,
visita les différentes villes de la pro-
vince pour en examiner les travaux ,
et revint dans Abbeville , dont il fit
réparer les fortifications. Les devoirs
de sa place ne ralentirent point son
zèle pour la géographie, et il pu-
bliait presque chaque année de nou-
velles cartes. Louis XIII vint, en
iG38, en Picardie pour être plus à
portée de surveiller les opérations de
l'armée , et pendant le séjour qu'il
fit à Abbeville il logea dans la mai-
son de Sanson , auquel il témoigna
les plus grands égards. Sanson ac*
compagnait le roi dans ses différentes
excursions , et plusieurs fois il eut
l'honneur d'être appelé au conseil.
Ayant à se plaindre du marchand
qu'il chargeait de la vente de ses
cartes (-i), il s'établit vers 1640, à
Paris, pour en surveiller le débit, qui
faisait sa principale ressource. Il re-
çut , peu de temps après, le brevet
de giographe ordinaire du roi , avec
un traitement de deux mille liv. , et
fut nommé conseiller-! l'état ; mais il
n'en prit point le titre dans la crain-
te, dit-on, que ses enfants ne s'en
pie va lussent pour se dispenser de cou.
tiuucr l'étude de la géographie. Alta-
(»> Se» caitrt rUirut m» |»-in. Il av.il .flViirr k
Mridùur lavtrairr. t|ui iU>( im «riW, ri U r*>>
c*np*fiMtt bmI. Il rnx-fXtfr* mirmw dant Maricil*
me <Mt «!• ti «Uit Um mu* JtW.
35a
SAN
que par le P. Labbe. au sujet de la
carte de la Gaule, il lui répliqua vi-
vement ; et il se proposait de relever
en détail les nombreuses méprises de
son adversaire; mais le chancelier
Seguier les reconcilia , et détermina
Sanson à jeter au feu le reste de son
manuscrit. Nicolas mourut à Paris ,
le 7 juillet 1667, et fut inhumé dans
la chapelle basse de Saint Sulpice.
Outre ses trois fils , dont on parlera
ci-dessous , il a formé plusieurs élè-
ves , parmi lesquels on se contentera
de citer Duval son neveu , et le père
du célèbre Guillaume Dclisle. On ne
S eut disconvenir qu'il n'ait rendu
'importants services à la géogra-
phie ; mais c'est justement qu'on
lui reproche d'avoir travaillé avec
trop deprécipitation,etdcn'avoir pas
assez profité des découvertes astrono-
miques pour donner à ses cartes le
degré de perfection dont elles étaient
susceptibles. Fréret en a signalé les
défauts dans deux Lettres sur Guill.
Delislc, insérées l'une dans le Mer-
cure, mars 1706, et l'autre dans
le tome x , 2e. partie des Mémoires
de Niccron. La seconde est une ré-
Sonse à la Notice sur les Sinsons ,
ont l'auteur, pour relever le mérite
de ces géographes, cherche à rabais-
ser celui de Delislc (3). Outre un
très-grand nombre de cartes qu'on
peut se dispenser d'indiquer , puis-
qu'elles ont été surpassées depuis long-
temps (4) , ou a de Nicolas Sanson :
I. Gallie antiquœ descriptio geo-
graphica, 1617, in -fol., en quatre
feuilles , et deux de supplément. 11.
Gracia* antiques descriptio geogra-
(J) CeVe Notice fut puMitu- par Nirrr* n , tom.
tlll, iio-3.î. <hi rétribue à MhuUu-S.ii «>q on..
Tabbé Peirèr, tous .Jeux («.titi-HUâV NkuLk.
(4) t««» curieui unirent ct>mnil< r le CauU^ns
du «Mtctetlrrres dcgéog-iphie de* Sausou, i-oa ,
io-is.
SAN
pfùca, i636, in-fol. III.
Romain i 1637 , en qui
IV. Britannia ou Rech
l'antiquité à? Abbevïlle, 1 1
Dans cette Dissertation
curieuse , Sanson cherche
qu'Abbevillcest IzBritani
bon ( Voy. Geogr. lib.
qu'elle a fourni la premii
qui s'est établie daus la G
tagne , pays auquel elle a
no m «II y traite, en passant
ges de Py théas ( V. ce ne
l'antiquité de Marseille. V
ce, 1644, in-fol., en <
cinq latines et cinq fran
Tables méthodiques pou
sions des Gaules et de l
i644 1 in-fol., reprodui
fils, eu 169G; et avec des 1
et des additions par Robe
Çondy, en 1742. VII. L'y
l Espagne, l'Italie et l'A
i644 > in-fol. , quatre cai
Le Cours du Rhin , en n<
avecune tablcalphabétiqut
1G46, in-fol. IX. In Phi
liœ antiquœ Phil. Labbe t
nés geographicœ , Paris ,
in- 1 1. Ces deux premier*
les seules qui aient paru, 1
nent les remarques de S
sur les deux premières
l'alphabet, et cependant il
de quatre cents erreurs ou
son adversaire. X. Remt
la carte de l'ancienne Gi
à la traduction des cou
de César de Perrot d'Al
1G47011 i6ji, in-4°.;cll
vantes ou instructives. X
eu quatorze cartes , 1(0
XII. Index gengraphieu:
in- \'i. XIII. Geograplut
veteri et novo Testamento
et in tabulis quatuor ce
i053,in-fol.ji665,mén
SAN
le Jean Lcclcrc , 1704
de Saint -Paul, vm ,
scrutions géographi-
if luîtes en français , et
édition de la Bible de
ifol. Roliert de Yau-
• du travail 'leS.inson
-aphie sucrée. XIV.
"»<>, in .|"-t aveedix-
O11 conserve à la Li-
loi une Dissertation
ïûiisou *ur le Portus
xer ';, qu'il place à
un portrait a étéera-
, format in-4°. W-s.
Îicolas ), l'aine des
t, fit tué d'un coup
|j journée des Bar-
ît 164^)» cn défen-
îer Seg«icr contre la
uilace ; f. Seguier;.
ie de vingt-deux ans,
enir le titre de géo-
c duroi.Onluialtri-
? l'Europe , en dis-
rrc vingt cartes fran-
itines. — Guillaume
li-t des trois frères,
iccrl avec Adrien, le
:artes et dos livres de
tre de nouvelles pu-
irles de son père, on
roihiction à la uéo-
lOtf t , in-u, 3 p.11-
:r .ivre de nouvelles
\plir.itions plus dé-
•■ rt t. it mjiji- 1«-« P-irlug«i«
F'wur •• iéI • l»ll' • f i|4iu|w«
tiui y u> ii fi i«ijtr !»»• I-
1 I ><1ri l*% « <l|i|j<k 1 f4t|tt->
»»-<i1 ttilra. t. "•tf-i /«* mm.
!••■» I4 • ■illf. tl-f) ilr |'«l.hr
I .iit >« lljr .l| M4ll|tr-ll|-ia«
'.ni*..* |iai \ **4i.~.|i , i\rr
I t4 • o-iifaitiiiii , rt i 1 ciiir |r|
» filMTI.t l-llll |I4I • ■ ./t Jf^tf
l'i |r U , 1 » '|iu Ut 1 1* r v • .|
ir •■!■ uli mi|i|tr-fi, iiii.Ic ^r».
{■•» •/*■! r'/r|l ifj.ij yiijl/i f
«la* lr h iiuvruiLrr iHiq «t
C. %| .1».
SAN
353
taillées, 1690, 1705, 1714,10-4°.
et io-fol. II. In geographiam anti-
quant Mich. - Ant. Baudrand dis-
quisitiones geographicœ , ibidem,
iG83, iu-i2. Il y défend la mémoi-
re de .«on père contre les attaques
de fiaudraud ( /'. ce nom ), et relè-
ve en même temps les 110 ui Lieuses
erreurs de ce géographe ; ii en si-
gnale jusqu'à six cents, dans la pre-
mière lettre de sou Dictionnaire. 1 1 1.
Dissertation sur ce que Dominique
Cassini dit des conquêtes des Gau-
lois, dans son Traité d'astronomie,
il y prétend prouver, contre Cas-
sini, que la Ol liberté et la Gala-
lie n'étaient point des pays mariti-
mes , et qu'il n'a jamais existé sur
les rives du Pont-Kuxiu de peuples
appelés Celto - Scythes. Celle pièce
n'a p.is été publiée; mais ou eu trouve
un extrait assez étendu dans le Jour-
nal des savants , année 1697 » ' ' l "
1 16. L'auteur promettait de l'insé-
rer dans un Recueil de traités sur
l'ancienne Gaule , commencé par son
père, et auquel il avait mis la der-
nière main. I V. Lettres sur les chan-
gements qui se trouvent dans la car-
te de l'Asie , mise au j)ur par de
Fer, Journal des sa vauts, 1697. Guil-
laume mouiut le i5 mai 1703. Il a
laisse des Remarques . eu manuscrit,
sur la Notice des Gaules, de Valois.
— Adrien S a m>o m, géographe ordi-
naire du roi , comme ses deux frères,
eut part aux différents ouvrages de
Guillaume. Il cultivait aussi la phi-
losophie et les lettres avec quelque
succès. Dreux du Radiera recueilli,
dans nés Récréations historiques ( 1 ,
3o4) ■ 11 11 Sonnet d'Adrien , qui méri-
te d'être bi. Il mourut le 7 sept. 1718,
laissant son foiid de cartes et de li-
vres géographiques à PicrrcMoulart-
Sanson , son neveu. Moulait, mort le
3o j uin 1 7 3o, eut pour successeur son
*3
354 SAN
neveu , Robert de Vaugondy ( F. ce
nom, XXXVIII, 2 15). W— s.
SANSON ( Jacques ) , carme dé-
chaussé d'Abbeville, né en i5<)6,
était cousin de Nicolas Sanson , qui ,
le premier , cultiva la géographie en
France avec quelque succès. Apres
avoir achevé ses études à Paris, il
y prit l'habit du Cannel , et reçut
le nom d'Iguace - Joseph de Jé-
sus-Maria, sous lequel il est princi-
palement connu. Il acquit bientôt
une réputation comme prédicateur,
et fut revêtu de différents emplois,
qu'il remplit avec zèle (i). Dans
ses loisirs , il s'occupait de recher-
ches sur l'histoire de sa ville natale ,
où il eut la satisûcation de voir s'é-
lever une maison de son ordre ; et il
mourut au couvent de Charenton, le
19 août i665. Ses principaux ou-
vrages sont : I. La Fie de saint
Maur des Fossés , avec les antiqui-
tés de cette abbaye, Paris, 1640,
in-8°. II. Histoire ecclésiastique de
la ville d'Abbeville et de l'archi-
diaconé de Ponthieu, ibid., 1646,
in-4°. III. Fie de la mère Gabrielle
de Jésus-Mari a , fondatrice des reli-
gieuses de Tordre de Saint - François
de Paulc , ibid., 1 646, in**. IV. Récit
des vertus d' A moine Leclerc de La
Foi et y avocat au parlement de Pa-
ris, ibid., 1647 > iQ'8°« Le P. Sanson
avait été son directeur. V. Le Mar-
tyre du P. Denis de laNativité (nom-
mé dans le monde Berthelot), mort
pour la foi, dans les Indes , ibid.,
1648, iii-8«\ VI. L' Histoire généa-
logique des comtes de Ponthieu et des
majeurs d'Abbeville, ibid., 1657 »
(1) Quelques biograubes disent que le P. Sanson
fut uuumie Mipérirur de la maison def Canne* dé-
chaussés établie récemment » Turio , et que pen-
dant ton séjour en cette ville , la princesse roynlc
de Sirota le choisit pour sou confesseur; in*»i» Je I*.
de V illien, que l'on a dû croire bien informé de
tout ce qui coiicrrtie tes religtetu de ton ortlrc , n'eu
fut aucune mention, "*
SAN
in fol. Il a laissé en manusc
toire ecclésiastique du dio
miens; les Fies des saints
cèse; la Chronique des Ce
chaussés de France; et qu
très ouvrages dont on troi
très dans la BibL Carme
Cosme de Villiers, p. 708
SANSOVINO ou TAT
ques ) , célèbre sculpteur
teele italien, plus connu s<
mier nom , qu'il tenait de s <
naquit à Florence , vers l'ai
Comme il annonça de bonc
goût décidé pour les arts
le plaça sous la direction d
du Mont-Sansavino , aupi
il fit d'étonnants progrès
qu'il avait contractée avec
Sarto, contribua beau cou ]
son dessin , et à le préser
mitation servile de Miel
dont le style exagéré n'
rable que dans ses ouvrag
vino ne cessait pas de les •
ce fut dans une des salles
Médicis , où ce grand art
d'exposer un de ses carto
jeune Tatti se rencoutra p
mière fois avec Raphaël
connaître à Sangallo. Ced
gagea de le suivre à Rom<
fit espérer la protection di
dont il était l'architecte,
en accepta l'invitation ; c
trant plus occupé d'appi
autres que de briller lui-
employa les premiers m<
nouveau séjour , à copie
beaux monuments de Tant
semblés dans le palais de
Bramante , séduit par la
que Sausovino mettait dai
sins , le chargea de modèle
currence avec trois auti
teurs; le Laocoon, qu'on d
SAN
? cardinal Griniaui.
mpcs, furent termi-
, se défian( de son
.en remit le choix à
•oida pour l'ouvrage
i tel succès attira Mir
utiuii du pape } qui
uratioii de pluMCius
de son Musée. Ce
[tic minutieux, exige
e et d'adresse, servit
pprécier les talents
11 ne se montra pas
i tâche. Les éloges ,
jlait n'étaient pour
iguillons pour l'cn-
er encore. Son zc!c
is li louange ; mais
ui-it à sa santé, et
Rouie, il alla se
p. A peine fut-il eu
re le ciseau , qu'il
urs statues , entre
amt Jar.pics , pnir
te -Marie dcl t'io-
ti us dont hérita ia
euce (i,. Sansovi-
te trente ans, qu'il
la réputation (l'un
pleurs de son temps,
(pie , peu satisfait
jiiuc , il ait aspiré à
•>a lelc. Se trouvant
du p.isvigc de Léon
\\ (uiiti.i p.ir la ri-
de triomphe élevé
r îe >an Galltt, et
d.-mratiou dont il
ua^picr !a vieille f.i-
*e. Le pipe , en la
s"« mpiVhrr de s'é-
Iwiuiua^c que ce ne
■ il» ■ jtlii t !>• Un il» S* « ,\ h i
■f l <>i. (>b |<l( iu imi \f
!■ l/i.f. th-irnt.n Sxia.it i-
I «■•**! |*<M-r \m <\+ — • «"U-vri ,
«■I |» «i r » *u r< >(• , i|u'tl *u d**«
SAN 355
» soit pas la véritable ! » Au retour de
Léon X de Bologne, Sa usovino, qui lui
fut présente, en reçut la demande d'un
projet pour renouveler la façade de
l'église de Saint-Laurent. Mais Michel-
Ange y travaillait aussi de son co-
té, et l'emporta sur sou rival, qui
se consola de cet échec , eu se voyant
préféré à son tour à l'eruzzi , à San-
gullo et à Raphaël dans la cons-
truction de l'église de Saint-Jean-
Baptiste , que les Toscans faisaient
élever avec uue magniûcence extraor-
dinaire, à Konic. Sansovinose ren-
dit de nouveau dans cette capitale
pour y diriger les travaux de l'é-
glise: une chute qu'il y Gt le rame-
na encore une fois à Florence, ou
il ne tarda pas à apprendre la mort
de Léon X , et le découragementdaus
lequel cette perte avait jeté tous les
artistes. Il Gt ( en i5'j3 ), un voyage -
à Venise , et , à la demande du doge
Gritti, il alla visiter l'église de Saint-
Marc , dont les dômes menaçaient
ruine. Il était sur le point d'en en-
treprendre la réparation , lorsque la
nouvelle inattendue de la mort d'A-
drien VI , et de l'exaltation au pon-
tificat d'un membre appartenant a la
maison des Médicis, vint ranimer
toutes ses espérances. Il alla re-
prendre, à Rome . les travaux sus-
pendus de l'églbe de Saint -Jean-
Biptistc, et en commença pour les
tombeaux de Santacroce , et du car-
dinal d'Aragon. Il jouissait de ses
nouveaux triomphes , lorsque la ca-
pitale du moude chrétien , livrée (en
\\>x* ),à la licence des soldats du
connétable de Bourbon , ne présenta
plus qu'un objet de désolation et de
uiUêrc. Sansovino, à l'exemple de la
plupart de ses confrères , se sauva
de ce naufrage , et s'estima heu-
reux de recevoir uue invitation de la
France , qui s'enrichissait des per-
35 i
SAN
I
ucveu , Robert de Vaugondy ( F. ce
nom, XXXVIII, 2 15). W— s.
S AN SON ( Jacques ) , carme dé-
chaussé d'Abbevillc, né en 1696,
était cousin de Nicolas Sanson , qui ,
le premier , cultiva la géographie en
France avec quelque succès. Apres
avoir achevé ses études à Paris, il
prit l'habit du Carmel , et reçut
e nom d'Iguace - Joseph de Jé-
sus-Maria, sous lequel il est princi-
palement connu. 11 acquit bientôt
une réputation comme prédicateur,
et fut revêtu de différents emplois,
qu'il remplit avec zèle (1). Dans
ses loisirs, il s'occupait de recher-
ches sur l'histoire de sa ville natale,
où il eut la salisûcation de voir s'é-
lever une maison de son ordre ; et il
mourut au couvent de Charenton, le
19 août i665. Ses principaux ou-
vrages sont : I. La Fie de saint
Maur des Fossés , avec les antiqui-
tés de cette abbaye, Paris, 1640,
in-8°. II. Histoire ecclésiastique de
la ville d'Jbbeville et de l'archi-
diaconé de Ponthicu, ibid., 1646,
in-4°. III. Fie de la mère G abri elle
de Jésus-Maria , fondatrice des reli-
gieuses de l'ordre de Saint - François
de Paule , ibid., 1 646, in-8°. IV. Récit
des vertus d'Antoine Le clerc de La
Foi et y avocat au parlement de Pa-
ris, ibid., 1647 > in*8°. Le P. Sanson
avait été son directeur. V. Le Mar-
tyre du P. Denis de laNatmté (nom-
mé dans le monde Berthelot), mort
pour la foi, dans les Indes , ibid.,
1648, in-8°. VI. V Histoire généa-
logique des comtes dePonthieu et des
majeurs iVAbbeville, ibid., 1637 ,
(1) Quelques biographes dix nt que le P. $aus.m
fut nommé Mjueiieur de la maison des Cannes dé-
chaussés établie récemment a Turiu , et que pen-
dant «on fc'jour en cette ville, la princesse m\»lc
drSaroiele choisit pour sou confesseur; mai-. Je l\
de Villiera, que l'on a dû croire bien informé tic
tout ce qui concerne le» religieux de ton oiûrc , u'eti
fait aucune aientiou, ~~
SAN
in fol. Il alaisséenmanusci
toire ecclésiastique du diot
miens; les Fies des saints t
cèse; la Chronique des Ca
chaussés de France; et qu<
très ouvrages dont on troi
très dans la BibL Carme
Cosme de Villicrs, p. 708
SANSOVINO ou TAT
ques ) , célèbre sculpteur
tecte italien, plus connu se
mier nom , qu'il tenait de •(
naquit à Florence , vers l'an
Comme il annonça de bonn
goût décidé pour les arts .
le plaça sous la direction d<
du Mont-Sansavino , aupr
il fit d'étonnants progrès
qu'il avait contractée avec .
Sarto, contribua beaucoup
son dessin , et à le préser
mitation servile de Miel
dont le style exagéré n'
rablc que dans ses ouvra g
vino ne cessait pas de les (
ce fut dans une des salles
Médicis , où ce grand arti
d'exposer un de ses cartoi
jeune Tatti se rencoutra p<
mierc fois avec Raphaël
connaître à Sangallo. Ce de
gagea de le suivre à Rome
fit espérer la protection de
dont il était l'architecte. •
en accepta l'invitation ; el
trant plus occupé d'appr
autres que de briller lui-
employa les premiers me
nouveau séjour , à copiei
beaux monuments de l'ami
semblés dans le palais de ]
Bramante , séduit par la
que Sausovino mettait dai
sins , le chargea de modèle
currence avec trois autr
leurs ; le Laocoon, qu'on d
SAN
mr le cardinal Grimaui.
groupes, furent termi-
uic , se défian( de son
icut , en remit le choix à
se décida pour l'ouvrage
». Un tel succès attira sur
attention du pape , qui
oiauralioii de plusieurs
lées de si>u Musée. Ce
uoique minutieux, exige
géuie et d'adresse, servit
x apprécier les talents
> , qui ne se montra pas
le sa tâche. Les éloges ,
comblait n'étaient pour
d'aiguillons pour Tcu-
tériter encore. Son zc!c
: sous la louange ; mais
té nuisit à sa santé, et
itter Rome, il alla se
ci» te. A peine fut-il en
rendre le ciseau , qu'il
usicurs statues , entre
de saint Jacques , pour
)iinte- Marie dcL fio-
lacchus dont hérita ia
•"lorcuce (1). Sausovi-
peine trente ans, an'il
i de la réputation d'uu
sculpteurs de son temps,
lier que, peu satisfait
ouronne , il ait aspiré à
r sur sa te te. Se trouvant
ors du pass.igc de Léon
f il l'i tonna p.ir la ri-
arc de triomphe élevé
>oitc de San Gallo, et
'une décoratiou dont il
ur manquer !a vieille fa-
cglise. Le p.ipr , eu la
put sVmpèchcr de s'é-
i-l d y minage que ce ne
•■ • d»i yâttt ï*Jl#» ilr S* t.i*if.-i,
t«ii« U i-ffi. On |>*at m voir I*
1 l\ <!•• •!■«•*«• li'tttnl.n Suiknc
!*■ ri* <i» ta! ja>»rr im A* m* *l+vrm ,
\'llttnrwt |MMir wa f"U , qu'a rude.
SAN 355
» soit pas la véritable ! » Au retour de
Léon X de Bologne, Sansovino, qui lui
fut préseuté, en reçut la demande d'un
projet pour renouveler la façade de
l'église de Saint-Laurent.Mais Michel*
Ange y travaillait aussi de son co-
té, et l'emporta sur sou rival, qui
se consola de cet échec , eu se voyant
préféré à son tour à Pcruzzi , à San-
gallo et à Raphaël dans la cons-
truction de l'église de Saint-Jean*
Baptiste , que les Toscans faisaient
élever avec une ma gniOcence extraor-
dinaire, à Konic. Sansovino se ren-
dit de nouveau dans cette capitale
pour y diriger les travaux de l'é-
glise: uue chute qu'il y fit le rame-
na encore une fois à Florence, ou
il ne tarda pas à apprendre la mort
de Léon X , et le découragementdans
lequel cette perte avait jeté tous les
artistes. II Gt(en i5'j3 ), un voyage •
à Venise, et, à la demande du doge
Gritti, il alla visiter l'église de Saint*
Marc , dont les dômes menaçaient
ruine. II était sur le point d'en en-
treprendre la réparation , lorsque la
nouvelle inattendue de la mort d'A-
drien VI , cl de l'exaltation au pon-
tiûcat d'un membre appartenant à la
maison des Médicis, viut ranimer
toutes ses espérances. 11 alla re-
prendre, à Rome , les travaux sus-
pendus de l 'église de Saint -Jean-
Biptiste, et en commença pour les
tombeaux de Sautacroce , et du car-
dinal d'Aragon. Il jouissait de se$
nouveaux triomphes , lorsque la ca-
pitale du nioude chrétien , livrée (en
i j-27 ) , à la licence des soldats du
connétable de Bourbon , ne présenta
plus qu'uu objet de désolation et de
umère. Sansovino, à l'exemple de la
plupart de ses confrères , se sauva
de ce naufrage , et s'estima heu-
reux de recevoir uue invitation de la
France , qui s'enrichissait des per-
356
SAN
tes de l'Italie. S'étant décide à ce
voyage, il prit sa route par Venise,
et De sut pas s'y défendre des instan-
ces que lui firent Pierre Àrëlin el Ti-
tien, pour le retenir parmi eux. Nom-
mé premier architecte de Saint-Marc
( Proto délia procuratia de supra ),
en i52Q, il fit des grandes construc-
tions pour assurer les coupoles de
cette ancienne basilique ; il acheva
la Scuola de la Miséricorde, jeta les
fondements de plusieurs églises , de
l'Hôtel de la Monnaie , des palais
Goruaro et Del fi no , et enfin de la
bibliothèque dont le sénat avait or-
donné l'érection pour placer con-
venablement les volumes que Pé-
trarque et le cardinal Bessarion
avaient légués à la république. Cet
ouvrage, le plus hardi de tous ceux
que Sansoviuo avait projetés , était
celui qui l'occupait davantage. Peu
de jours après qu'il fut achevé ( le
1-8 décembre i545 ) , la voûte s'af-
faissa tout* à-coup , avec un fracas
épouvantable ( i). Cet accident, que les
amis de Sansovino tâchèrent d'expli-
quer de la manière \h plus favorable
pour l'architecte , fit beaucoup de
tort à sa réputation ; car de toutes
les causes qu'où citait pour le justi-
fier, il n'y en avait aucune qu'il n'eût
dû prévoir. Ceux qui mirent le plus
de zèle à le défendre furent l'Arétin et
Titien , dont la voix et le crédit ba-
lancèrent les clameurs de ses adver-
saires. En attendant , Sansovino fut
jeté .dans un cachot , condamné à
payer une forte amende , et privé de
la place d'architecte de Saint -Marc.
Tout ce qu'il lui fut possible d'obtenir
ce fut de réparer ce dégât, pour se re-
habiliter auprès du sénat et du pu-
blic. En effet , vers la fin de i546,
SAN
la bibliothèque fut couver
grande charpente , par laq
remplaça la voûte en pierr
murailles n'avaient pu sont
gouvernement de Venise , c
déjà , sous différents prétext
ni à Sansovino les moyens •
ter son amende , se hâta de
dre sa place et toute sa confi
direction de ces grands b
n'em pécha pas Sansovino di
souvent à son premier art; et
tir des églises qu'il a bâties
l'admirer comme sculpteui
l'avoir jugé comme archite
nise n'a peut-être aucun
moderne comparable aui
Évangélistes qui ornent I
trade de la chapelle de Saii
au tombeau de l'archevcqu
pre , dans Saint - Sebastien
de François Venicri , à Sait
dor;aux bas-reliefs qui dé<
pavillon dit la Lozzetta; a
statues colossales rc présent;
et Neptune au palais du
et surtout aux portes de h
la sacristie de Saint-Marc,
sovino grava son portrait
du Titien et de l'Arétin.
vaux sont aussi nornbreu
timés. Il put s'en occuper
vie , ayant conservé sa vigi
qu'à un âge très-avancé. 11 1
Venise, le 27 novembre i5*
quatre-vingt-onze ans (a). S
fit élever un tombeau , dan
pelle que le chapitre de Sai
nien lui avait accordée. Da
de aussi fécond en artistes,
grandes réputations en trou
plus grandes qui les éclipsai*
sovino balança , comme an
celle de Palladio , des San;
a (OVi«ri, etTahUMorrlli, n'ont f»» fait nirn-
(*) Vacari et Borgliini m tout trom]
m»t mourir à quatr»*viiigt-trrt&« nu.
„_ #*
SAN SAN 357
hcli; et, comme seul plein , il personne , maigre l'oracle de Luc
le premier raiig qu'à Michel- Gauric, qui, en tirant son horoscope,
Sn'il n'était permis à person- lui avait prédit qu'il embrasserait
er. On trouvera d'autres ren- l'état ecclésiastique. Sausovino fut
dents sur Sansovino, dans Va- long-temps protc chez Gabriel Gio-
itede pittnri; Temanza, fi- lito , et se mit ensuite à la tête d'une
iù ceUbri architetti Veneùa- imprimerie qui portait sou nom , et
lilizia, Memorie degli archi- dont l'emblème était un croissant,
tfichi e molerni. A — 0 — s. avec la devise in die s. Cest au miHeu
SOVINO ( François), (ils du de ces travaux qu'il fut surpris par
»t, naquit à Rome, en i5ii, la mort, en i586, et nou pas en
: pontificat de Léon X. Son 1 583 «comme Fa dit ApostoloZeno,
qui, après le sac de cette dans ses Notes sur Fontanini. Sanso-
» était transporté à Venise, vino a laisse beaucoup d'ouvrages;
a à Padoue, pour y suivre et c'est peut-être leur nombre même
irs de droit. Mais le desir quia nui à leur perfection, en ne per-
ler à l'académie des Infiam- mettant pas à l'auteur d'y apporter
jtii venait d'y être fondée , et plus de soin et d'exactitude. Non
e j'une Sansovino fut reçu content de ses productions originales,
e v le déionrna de toute occu- qui auraient sufli à remplir toute sa
, pour le jeter dans la littéra- vie , il a donné plusieurs traductions
e père n'apprit pas sans cha- du grec et du latin ; des recueils de
nouvelle direction que son lettres , de poèwes , de harangues;
ît douneea ses études : il alla et des éditions de quelques auteurs
ndre à Padoue , et moins par italiens , qu'il a enrichies de notes et
lasion et les menaces , que par d'observations. Ses principaux 011-
isede paraître devant lui, par- vrages , sont : I. Istituzione delV
le ramener à ses devoir*. San- ordine del Tosnn d'oro , Venise, 1 558,
reprit. 1 ver ardeur les études lé- îii-|°. 11. Del gwerno de regni e
our lesquelles il se montra quel- délie repubhliche aniiche e modem*,
■pf fort empressé. Il fut reçu ibid. , i56i , in 4°-» traduit en fran-
r a Bologne . où son pire Ta- v**" î P*r r- N. D. Cotist. ), i(5i 1 ,
vové.afiu de le détacher culte- in-8*. l/ouvragc, en l'y livres, décrit
! ue l*aca léinic des Infiam- sans aucun ordre, les constitutions
Mais sou amour pour les let- ou formes de gouvernement d'autant
Jus puissant en lui que l'auto- d'états . anciens ou modernes, corn-
ternrlle. l'attacha définitive- }>ris celui d' Utopie , qui occupe le
1 la poésie et a l'histoire. Kn vingt-deuxième livre. III. DelV arte
, S^iiMMino fit un voyage à oratoria , ibid., i5(ii , iu 4°. IV.
.espérant q*ie son parrain, Selvadt varia le zione% ibid., i5G3,
naît d'v être proclamé pane , in-ty». V. Istoria di casa Orsina,
r nom de Jules III , IccointuY- ibid., 1 564 v in 4°* VI. Del G en-
' faveur* et de richesse*. Déçu tilu >mo Veneziano, dialogo, ibid.,
on attente , et n'ayant obtenu 1 Vit» , iu-8°. L'abbé Murelli a dé-
vain titre de Cameriere ponti- couvert que c'est un plagiat d'un ou-
*aut appointements , il revint vrage appartenant à Bernarlino To-
ite , où il épousa mie jeuue niitauo. V oyez son Catal. de' codtci
358
SAN
taliani délia bibl. Nani , pag. ia3.
VII. Ortografia délie voci délia
lingua nnstra , ovvero dizionario
volgare e latino , ibid. , 1 568 ,
in-8°« Sansovino avait compose cet
ouvrage pour l'instruction de son
fils, auquel il en promettait un autre
sous le. titre de Tesoro délia lingua
volgare , qui n'a jamais paru. VIII.
Del segretario , ibid. , 1 568 , in 8°.
Cet ouvrage fut réimprimé au moins
huit fois, du vivant de l'auteur, qui,
dans une lettre placée à la fin du vo-
lume, donne àts renseignements sur
sa vie et ses écrits. IX. AnnaU Tut-
cheschi , ibid. , i 5t3 , iu-4°. On ne
doit pas les confondre avec un autre
ouvrage publié par le même auteur,
sous ce titre : Isloria delV imperio
e origine de9 Turchi , ibid. , 1 568 ,
qui n'est qu'une compilation, de l'a-
veu de l'auteur , quoique Lenglet Du
fresnoy le cite comme exact et cu-
rieux. X. Ritratto délie più nobili
efamose città d'Italia, etc., ibid.,
i575, in-4°. XT. Concetti politici ,
ibid., i578,in-4°. XII. Cronolo*
gia del mondo , ibid. , 1 58o, in-4°. ;
ouvrage peu estimé , quoi qu'il eût
coûté beaucoup de travail à l'auteur.
XIII. Delt origine efatti dette fa-
miglie illustri d* Italia, ibid. , 1 582,
in-4°. XIV. DelV origine de' cava-
Ueri , con gli staluti del Tosone, di
S. Michèle , délia Gariiera, e délia
Nunziata , etc. , ibid. , 1 583, in-8°.
XV. Proposizioni , ovvero conside-
razioni in mat en a di case dislalo ,
tratte da Guicciardini , ibid. , 1 588,
iri-8°. Sansovino a public aussi un
Abrégé , et une Vie de cet hi.storicn.
XVI. Fenezia desciitta , ibid. ,
1604 , in-4°. Cet ouvrage a été aug-
menté par Stringa et Marligoni. San-
sovino a traduit les Institntes de Jus-
tînien , le Traité de Pâme d'Aristotc,
celui d'Agriculture de Pierre Cres-
SAN
cenzi , l'Histoire de NicAas , 1
de J.-C. , de Ludolpbe de San
ouvrage sur les prêtres et les n
trats romains , faussement attr
Fcnestella ( F. Fiocco ). Pari
Recueils publiés par Sansovii
faut remarquer; — i°. Cent on
scelle , etc. , ibid. , 1 56 1 , in
édition préférable à toutes lésai
quoique le nombre des Nouvt
ait été postérieurement augmci
double; — a°. Orazionifi\
ibid., i56i , 1 vol. in 4°.; •
Osservazioni délia lingua in
del Sembo , Fortunio , etc. ,
ï 562 , in-8°. ; — 4°. Satire }
i563 , in 8°. Il y en a de l'A
de Bentivoglio , d'Alamanni,
guillara , etc. , et de l'autei
même : — 5°. Letlere am
(d'Annibal Caro, Guidiccion*
bo, etc., ) ibid. , 1574 » in-1
trouvera d'autres renseignerar
Sansovino , dont il nous ser
possible d'indiquer tous les tr;
dans Niceron , tome xxn , ]
et suiv. , Ha ym , Fontanini et
Bibl. ital. , et dans la Ictti
nous avous parlé au n°. V1I1
article. A — g
SANTA-CRUZ. F. S
Croix.
SANTA-CRUZ de MARZE
( Don Alvar de Navia 0
vicoinTFDE Puerto , marqui
capitaine et négociateur csji
était le chef d'une des plus il
maisons du royaume des A:
Il naquit vers 1O87 , et fut i
zc ans colonel des milices •
va la province pour la défi
Philippe V, attaqué par le!
riaux et les Anglais. Dans
si tendre , il montra la sagess
talents d'un militaire consom
ses premières armes dans le
me de Valence dont l'archidu
SAN
l de s'emparer , signala sa
• au siège de Tortose , et fut
é pour la Sicile avec son ré-
En 1 7 18 il fut nomme' ma-
e camp , et prit le comman-
les troupes espagnoles dans
ignr ; mais il passa bientôt
en qualité d'ambassadeur,
nt à obtenir l'accession du
>r au traite d'Hanovre. Quoi-
ftudes eussent été interrom-
bonne heure, et qu'il eut
mis dans les camps , il avait
es connaissances très-éten-
is l'art militaire et la poli-
s divers états de l'Europe,
in coup d'oïl juste et péne-
saisissait le véritable point
russion, et parvenait presque
à ramener , à son avis , les
cteurs. Le désir qu'il avait
mire lui faisait regretter le
Til passait dans les fatigues de
cotation; mais sacrifiant son
es devoirs , il portait dans
é les manières les plus ai-
*t beaucoup d'enjouement ; il
lit à réunir les jeunes gcntils-
; de la cour de Turin qui
rnt le (Jus de dispositions
tude, et leur distribuait des
>ur les exercer et développer
eut*. Il avait le projet d'un
taire qui aurait renfermé
ious précises sur tous les
sur toutes les sciences ; et
>uit , pour l'exécution de
1 , sur les sw ours île ses
ml'aborateurs. Mais il ic-
i-'2" , l'or- ire de se i.'iidie
ii*s de S û^m'Iih, il il re\iut
auilMs^ailcur pii-sde la cour
cv. Il fit . peu l.iiit ***n séjour
. divervs cxpéi innés avec.
»lct d'arçon et un raiiu-ii de
cuiiuit , lequel , avec une
c poudre, poitait un bou-
SAN 35(j
let du poids d'une livre et demie à
huit cents pieds. Santa Cruz deman-
dait à son souverain la permission
d'équiper et d'armer un régiment
d'après &c$ calculs ; mais l'Espagne
était occupée alors de la défense de
s^s possessions sur la cote d'Afrique.
II fut l'un des lieutenants généraux
chargés de l'expédition contre Oran ;
et après la prise de cette ville , il en
fut nomme gouverneur. Dans une
sortie contre les Maures, il reçut un
coup de fusil à la cuisse , et étant
tombé de cbcval , il fut pris ( 1 ) et
massacré, le ai novembre i~j3i , a
l'âge de quarante-cinq ans. On a du
marquis de Santa Cru/. : Réflexions
militaires , Turin , 1 7-1.4 , et années
suiv., 10 vol. in 4°. * auxquels on
joint un onzième volume imprimé
à Paris eu 1730, même format (*i).
Cet ouvrage a été traduit en français
i»ar Vcrgy, Paris, 1735, 11 vol.
111- i'j. Le général espagnol Contre-
ras , distingué par le siège de Tarra-
gonc, qu'il soutint en 1811, eu
a publié un abrégé en 178(1. On
y trouve des observations intéres-
santes sur les qualités d'un général ,
et les dispositions qu'il doit pren-
dre avant de commencer la guer-
re ; les surprises , les embuscades ,
les passages des rivières , les espions,
les premières démarches d'un géné-
ral , la guerre offensive , les campe-
ments , les marches, les batailles , les
révoltes et les moyens de les coin-
1 !■#• M-iam •«* miilMit»T«nt d'jHirJ -If» U «Jr-
f-'i.illn «!•■ •••11 Mr. «ut. île >■ iii'iirfir t- Kir «le
..i-ira*»-!*. «Ii.; uni» l'un H*, m. -\»'t i \LiUi «|,,«*
|i m ;< w r'I I Tf-il lurii li » --Mui r ."■ n %lil«»ri «r*
f.ij 'in mm |Mi*.»iriii> 1 . li* li Irr.iiiu.. , |kiui plu* de
Mili U , •• lui rirti|i«-r la l> !•-.
• - ( i> • u#ii ni' » •luttir • «l !• pr« min il'iui aulro
i,..th.« qur .'•Lm «-«I iit.lnl«> f* •*• »•"'«"
l.i ... il i.'-j— I ■<■ lr.-ii.il__ ni «■.■! *; l"*!*"
ipi'i.» n" jil |.u I • ni. ti in ipi'i. r.i.l. 4- |*«h*Im»
t|.« pr.imtUit l'duUur» U»«» S"» »'uut P**1*1 %h*
36o SAN
Ï >rimer, les sièges, blocus, capitu-
ations et prise» de places , la guerre
défeusive. D'après le plan de Fau-
teur , cet ouvrage devait avoir vingt
volumes , mais il n'eut pas le loisir
de le terminer. Son style est simple
et naturel, deux qualités bien -re-
marquables dans un écrivain espa-
gnol ; et Ton voit qu'il avait fait une
étudeaprofondie des auteurs stratégi-
3ues anciens et modernes. Le marquis
eSanta-Cruz se proposait de publier
Y Hhtoire de tous les traités faits
par les rois d'Espagne , depuis Fer-
dinand le Catholique , et il avait ob-
tenu la copie de tous les actes dépo-
sés aux archives de Simancas. On
doit regretter que sa mort prématu-
rée nous ait prives de cet important
ouvrage. V. l'extrait de Y Eloge de
Santa -Cruz dans les Mémoires de
Trévoux , décembre , 17 33. — Sa
fille, Irène Qui r os de Nabia , se dis-
tingua par un rare talent pour la
poésie latine. On en peut juger par
une pièce qu'elle composa, en 1742,
à l'occasion de l'arrivée de l'Infant
Don Philippe en Italie, et qui est
insérée dans les Mém. de Trévoux
{ mars, 17 {i, p. 5a8); on y trouve
autant de grâce que de facilité.
W— s.
SANTANDER ( Chaalks-Antoi-
ne Laserna de ), savant bibliogra-
phe, naquit le icr. février 175*2 (1),
a Colindrcs en Biscaye, d'une famille
ancienne, et qui a fourni plusieurs
hommes distingués à la magistra-
ture. Il fit ses premières études au
collège de Villagarcia , alors diri-
gé nar les jésuites , et entra dans
la Société. La suppression de cet
ordre l'obligea de renoncer au plan
de vie qu'il avait adopté; il achc-
SAN
va son cours de philosophie
niversité de Valladoiid, et à Y
vingt ans , alla demeurer a Bru
avec un oncle ( don Simon di
tander ) , ancien secrétaire <
catholique, et bibliographe tri
truit. Cet oncle lui inspira 1<
des livres , et en mourant, lui
avec le reste de sa fortune ,
blioihèque, l'une des plus rie
des plus nombreuses des Pay
Laserna , trop généreux pour
ter des dispositions favorab
son oncle , appela ses frères ai
tace de la succession , et vei
bibliothèque pour quatre-ving
francs à un amateur de Brui
qui promettait d'en faire je
public. Nommé , en 1 7<j5 , e
vateur de la bibliothèque de I
de Bruxelles (a), il n'épargnas
ni soins pour enrichir cet éta
ment, qn il accrut par laréun
l'ancienne bibliothèque des dt
Bourgogne , et de celles de? al
supprimées, et par les double
obtint des divers dépôts litfc
de Paris : c'est ainsi que cet
bliothèque est devenue l'un
plus belles de l'Europe. Bri
doit 'aussi à Santander l'étal
ment d'un jardin botanique e
musée de tableaux. 11 fut
mé correspondant de PInstit
France , peu de temps aprè
organisation , et mourut à B
les, au mois de novembre 18
l'âge de soixante-un ans. On
lui : I. Catalogue des livres
bibliothèque de don Simon de
tander , Bruxelles , 1 79a , 4
in- 8°. II avait rédigé ce Gâtai
lorsqu'il voulut mettre en vc
(.0 Dtom disent, le itr. fértin i75i , <m le
'«luiUet 175a. '
(a) On tait qu'il oflrit gcfcc*reaMmcDt 4
cotte plare au nantit bibliographe Mercier,
•hbé de Saint-Léger, qui m tnmvait •&
rcfl*.urce ( Voj. MERCIER , XXViil , 1+S)
SAN
t de ton oncle. L'ama-
rait achetée la lui ayant
jout de quelques années ,
tre le Catalogue , Bruxcl-
avec de nouveaux fron-
cs cartons contenant les
icquisitions , et enGn un
Supplément composé des
intes : i°. Observations
rane du papier emplo) é
nxième siècle. Ce mor-
le six pages , arec cinq
inches qui représentent
. des fabriques d'Allema
ijs Bas , de Paris et de
Mémoire sur l'origine et
usage des signatures et
dans l'art tjpographi-
lles , 1 795 , in-8". de 3o
Uiblit que l'invention des
est due à Jean Koelbof
, imprimeur à Cologne ,
it servi dès 1 4 7 •* * pour
■ du Prœceptorium di-
le Jean Nyder , et que les
ec des signatures , anté-
ette date , sont apocry-
t aux chiffres , il en fait
'usage à l'année 147 » *
m pression du Liber de
Uriusque fortunœ , par
Chartreux (Cologne, Ter
in-4°. ) et qui est plus
p deux ans , que celle du
? claris mulieribus , Ulm,
par Ma roi les , comme le
re imprimé avec des chif-
r ^ folio historico-critica
l genuinam colltclionem
nonumEcclesiœ Hispanœ
ro HispaUnsi metropoli-
celles, 1800, in-811. C'est
que Laserua avait cont-
our la collection de ca-
SAR
56i
nons de Saint-Isidore, ouvrage très-
important pour l'Histoire ecclésias-
tique, et qu'il souhaitait de voir
imprimer , projet que les circons-
tances n'ont pas encore permis de
réaliser (4) ; il a fait suivre cette
préface , d'un calque des différents
manuscrits consultés par le P. Bur-
riel , dont il possédait la copie an*
tographe , et de sa correspondance
avec Champagne, alors secrétaire de
l'Institut (1801), an sujet de quel-
ques observations dn savant Koch ,
sur le véritable auteur des interpola-
tions faites aux Décretales ( V. Isi-
doec Mebcato*, xxi, 392). La-
serna n'ayant pas pn trouver un
nouvel acquéreur pour sa bibliothè-
que, se déleimina en6n à la faire
transporter k Paris, où die a été
vendue publiquement , dans les pre-
miers mou de 1809 ; mais le cata-
logue n'en est pas moins conservé
par les amateurs , à cause des pré-
cieuses Notes bibliographiques qu'il
reuferme sur un grand nombre de
livres imprimés en Espagne on en
Belgique , et peu connus en Fran-
ce. II. Note additionnelle à t'ex-
trait de r instruction sur la manière
d'inventorier les dépôts littéraires ,
Bruxelles, an m ( 1794 ) > in - 8°.
III. Dictionnaire bibliographique
choisi du quinzième siècle , Paris ,
1805-7, S vol. in -8°. Le premier
volume contient un Essai historique
sur l'origine de l'imprimerie et son
établissement dans les villes , bourcs
et monastères de l'Europe ; suivi de
la Notice des imprimeurs connus
avant Tan i5oo. Les deux autres
renferment la description, par ordre
alphabétique, des éditions les plot
«• r. dU par Mi
ti<* ,i » niai «Vil rW dît «n «rt- Awlré
RtlftftWL.TV, 144. ttlftlBOM M SéTlV-
coUceti
l.rr
LC,1XJ, «Qi.
36* SAN
recherchées , au nombre d'environ
quinze cents. A la Gn du dernier vo-
lume, on trouve un tableau synop-
tique des lieux , au nombre de deux
cent quatre (rangés par ordre chro-
nologique ) , où l'art typographique
a été exercé dans le quinzième siècle,
avec le nom des premiers artistes.
Cet ouvrage, fruit de recherches la-
borieuses , est très - estimable. La
fable qui attribue l'invention de l'im-
Î>rimcrie à Laurent Costcr , de Har-
em, imaginée par Junius et soute-
nue , avec beaucoup d'adresse par
G. Meerman, y est solidement ré-
futée. Laserna prouve que Harlem ,
loin de pouvoir se vanter d'avoir
été le berceau de l'imprimerie , ne
doit pas même se flatter que cet art
y ait été exercé pendant toute la
durée du quinzième siècle. IV. Mé-
moire historique sur la bibliothèque
publique dite de Bourgogne , pré-
sentement bibliothique publique de
Bruxelles , ibid. , 1809 , in - 8°.
W— s.
SANTE (Gilles- Anne -Xavier
de La ) , poète latin , ne dans la Bre-
tagne, près de Rhédon, le aa dcc.
1684 , embrassa la règle de saint
Ignace, et fut attache à différents
collèges. Ses talents l'ayant bientôt
fait connaître , ses supérieurs l'ap-
pelèrent à Paris, où il se montra
le digue émule du P. Porée, dans
la chaire de rhétorique du collège
de Louis - le- Grand. 11 eut la gloi-
re de former un grand nombre d'é-
lèves, qui se sont distingues dans
la magistrature et dans les lettres ,
parmi lesquels il suffira de citer
Turgot cl Lcraicrrc. Il mourut à
Paris , en 176a. Quoiqu'il n'ait guè-
re écrit qu'en latin, le P. La Sau-
te est pourtant l'auteur de quelques
Vaudevilles ingénieux , nui curent
beaucoup de succès dans le temps ,
SAN
tels que le Sauvage à la
Montreur de lanterne n
etc. Indépendamment d'u
sur la maladie et la gué
roi , en 1718, in - 4°. ;
français et à'Êpigrammc
sur la naissance du duc
gogne , on a de lui deui
très-estimés : I. Oratione
1 7 4 1 , in - 1 a ; c'est la sec
tion. Outre le panégyriqu
François Régis, on distinj
cette collection , l'oraisoi
de Louis XIV , prononcée
teur, au collège de Caen,
cours sur la prééminence
çais dans les lettres. Ces c
ceaux sont accompagnés 1
duction française , par
Rivet , professeur d'hum
collège Louis - le - Grand,
Préface, l'éditeur se plaint
cadence de la littérature I
Musœ rhetorices , seu can
bri sex , Paris , 1 73a, in-
primé à Londres ; et avec
tions, Paris, 17 45, a vo!
C'est le recueil des vers <
et recités par les élèves <
Saute, mais retouches et coi
l'habile professeur. Il est
d'un poème intitule Fem
lequel le P. La Santé déci
nière de fabriquer le fer et
rents usages. Ce Poème , q
posa dans le Berri , vers 17
mença sa réputation, et 1
me plusieurs fois séparé)
premier livre des Musœ 1
offre les origines poétiques
part des jeux de l'enfance,
contient une suite de sujet*
livres saints. Le troisième
pose de Pièces à U louan
et de sa famille. Le quatri
sente diverses description
rhisloirc des Perses, des G
SAN
; le cinquième des sujets
unes; et cnûn le sixième,
qu'on n'a pu classer sous
précédants , et parmi les-
i marque l'extrait d'un Poc-
mort ri'Absalon. Lu grâ-
^anresont les qualités dis-
de ce Recueil , souvent
é, et dont M. Amar a don*
nouvelle édition , Paris ,
-12. W s.
E - BARTOLI ( Piètre ).
r»u.
EN ( Laurent Vàîi ) , phi-
poête latin, né à Amslcr-
■*. février 17 fo , fut d'a-
ine à la carrière commer-
était celle de son père;
1 goût l'entraînait vers les
son excellent maître Pierre
1 acheva de l'y décider. Il
i l'exemple de Dorville et
l'a u très , pouvoir unir les
commerce; mais des revers
dans la fortune p.ttcrncllclc
it ( 177*1 ) à chercher une
dans ce qu'il n'avait regar-
ni me agrément. A pi es avoir
amanites et sa- philosophie
dam , étant allé étudier le
Lryde , les circonstances
ut à s'y faire répétiteur
ï science. Dès 1 7C7 il avait ,
us de st-s condisciples à
? Burma n fGrrard Hooft ,
rharicCoudrrc et Lambert
; • publie un Recueil de
juveniliti , où Ton distin-
oduriion*. Ilavaitdéjà fiit,
pour iaivm de sinté, un
1 AlVma^nr. Se trouvant à
I77<>, il y fit réimprimer
\iua chez P -Fr.-Amb. I)î-
? 3*. edifionapaiu.cn 178-1,
triiez Elmly. Le mérite se
vni enlever les sucrés aux-
Iroit. Vr au Sa ut ru l 'éprouva
SAN
S63
manquant consécutivement à Ams-
terdam une chaitc de jurispruden-
ce, et celle de Burman, son maître,
démissionnaire. Il cessa d'aspirer à
cette distinction littéraire, et il y
gagna du coté de l'indépendance.
Dans les troubles politiques qui ne
tardèrent pas d'agiter les Provinces-
Unies , Van Santen suivit le parti
patriote , et ses productions poéti-
ques de ce temps I attestent. Nommé
membre de l'administration muni-
cipale de Leydc, il ne s'en conduisit
pas moins , dans ses nouvelles fonc-
tions , avec beaucoup de modération
et de sagesse. Volontairement rentré
dans la vie privée, il se vit, la mô-
me année ( 1 79r>) , créé curateur de
l'université de Leydc : il a signalé
son association au curatorat par
deux institutions. C'est principale-
ment à lui qu'on est redevable de
rétablissement d'une chaire de litté-
rature et d'éloquence hollandaise ,
conférée à M. Siegenbcck , qui l'oc-
cupe encore. 11 fit également réunir la
numismatique à la chaire de grec , à
laquelle fut appelé, mais sans ré-
sultat, Emmanuel- GottliebHuscbke.
Ayant inutilement recouru , pour sa
santé, aux eaux deSpa, il trouva
le terme de sa carrière à Leyde , le
10 avril 1798. Il avait beaucoup
travaillé sur Ovide et sur Catulle , et
s'était flatté d'en devenir éditeur ;
mais le temps lui a manqué. Van
Santen , aurait pu prendre pour de-
vUc : Festina lente. Le catalogue
de sa bibliothèque a été publié par
.1. Van Thoir, sous ce titre: Bi-
bhotheca Santeniana ( V. le Ma-
pa<. rncj'cltiped. 5e. ann. III ?
3<>.{ ':. On a de lui , outre ses Juvcni-
lia déjà mentionne* : I. Cannina f
Utrecht, 17H0, in-8». II. Pioycr-
tii vie »i arum libiïtr, L treeht, 1780,
iu-.i" .11 n'a fait que mettre au joui
364
SAM
et achever sur ce poète le travail
de Burman, son maître, III. Ho-
meri et Callimachi hjmnus in
Cererem , et alla minora Carmina ,
Leydc, 1784,^-8°. IV. Callima-
chi ffjrmnus in Jovem., ibil. V.
CaUimachi hjmnus in Apollinem,
cum emendationibus ineaUis L. C.
Falkenœrii et interpretatione L.
Santenii, Leyde, 1787 , in 8°. Ces
traductions prouvent combien il
était familier avec l'original , et com-
bien il avait de facilite' à le rendre
en vers latins. VI. Marii Servii Ho-
norati centimetrum, ex vetustis-
simis exemplaribus correctum , ib. ,
I788,in-i2. VII. Falerii CatuUi
Elegia ad Manliwn, ib. , 1788,
in- 4°. C'est un échantillon de son
travail sur Catulle. VIII. Essai sur
la partie mécanique de la poésie , en
hollandais. IX et X ,des éditions de
Jani ffelvetii poëmata , et de José-
phi Farsetii , patricii Veneii , car-
minum libri 11. Ib. , 1782 et 1785,
in-8°. XI. Deliciœ poélicœ , fasci»
culi riiiyib. 17 83- 1796. C'est un
Recueil curieux de poésies latines
modernes, en partie inédites. — Il
était sur le point de publier le Te-
rentianus Mourus et le Callimcvjue;
mais il a eu soin que son travail ne
fût pas perdu. Son ami M. Jacob
Henri Hoeufft a publié le Recueil
complet de ses poésies latines en
1801 , 1 vol. in-8°. , et il y a ajouté
une biographie étendue que nous
avons principalement consultée pour
cet article. M. floffman Pcerlkarap
a donné un très-bou article sur Van
Santeu , dans ses Fitœ Belgarum
qui latina carmina scripserunt ,
l&Z'l. M — ON.
SANTERRE ( Jean -Baptiste ),
S cintre, naquit à Magny, en i65i ,
e parents pauvres , qu'il perdit
lorsqu'il était encore fort jeune.
SAN
Apres avoir étudié qudq
sans fruit la peinture chex
médiocre , il devint élève
longue l'aîné, et, s'étant j
ment fait une loi de pre
jours la nature pour mode
vint k produire des ouvr.
estimables. Il peignit , pc
XIV, un tableau de Saint
en extase , qui fut placé dai
chapelles dé Versailles;
prince désira aussi posi
Madelène que San terre a
pour un particulier. Sa
qui fut son tableau de h
l'académie , et qui fut pi
les salles de cet établisse
1704, est maintenant au
Louvre. Cet ouvrage jo
juste célébrité , ainsi que
à* Adam et Eve. San terre
lentement et avec peine,
pas le génie qui invente 1<
compositions. Il eut du
bon esprit de connaîtie la
son talent, de ne rien enl
qui fût au-dessus de ses
parvint ainsi à teuir un r
rablc dans l'école franj
dessin était correct-, et s
très- gracieux. Il excellait
peindre les femmes et les
les. Ses élèves loi servait
dèles. Dans sa dernière n
brûla , par scrupule de c<
un grand nombre d'étude
mes nues : il mourut à
1717. Quoiqu'il fût quel
peu froid dans ses ouvr.
ce qu'il les terminait troj
bleau de Sainte-Théièsen
moins fameux par l'expn
a su donner à ta sainte, <
adolescent parait vouloir
ne flèche. Semblable en ce*
teur Bernin , qui avait I
même manière un sujet:
SAN
les convenances à l'art. Ce
ossédait bien fauatomie el
ctive. Il devint très-bon eo-
d ne se serrant que de cinq
primitrves , toutes tirées de
erres. Son procédé, dont
vous juger les résultats ,
Ire probable ce que l'on
des peintures anciennes,
librement d' A pelles. D-t.
ERRE ( Claude), brasseur
Uns le faubourg SaintAn-
aris, acquit, dès le commen-
» troubles de la révolution,
ascendant sur la populace
particr t et fut remarqué
es les émeutes , particulier
ins celle du 1 4 juillet 1789,
nvie de la prise de la Bas-
etait, disent les Mémoires
p, un homme sanguinaire,
1 sans éducation. » Il avait
entes conférences avec les
parti d'Orléans . au Palais-
a Mousscaiix. Dès la fon-
i la garde nationale, il fut
emmandantdc l'un des ba-
d faubourg. Attaché au par-
ie à Lafayettc, il fut accu-
! eommauilant-géncral. d'à-
Mr son aide-de-camp Dcs-
e jour où le peuple s'était
tumulte au château de Vin-
anterre repoussa l'accnsa-
intenta un procès à La-
nais , ayant pris part , la
née ( 1 79 1 ) , à l'émeute du
e-Mare, pour faire pronon-
rhéance du roi , il fut dé-
rue de corps, prit la fuite,
.1 , de même que Marat et
Libre , par l'amnistie qui
niée après l'acceptation de
ition , il obtint plus d'in-
1 i~9?, pendant la lutte
tns contre le parti royalis-
it , et fut un des principaux
SAN 365
conducteurs de la populace de son
faubourg, dans la journée du 00 juin
( V. MABIE -AlfTOI IfETTE, XX VII,
81 ). S'étant porté aux Tuileries ,
après avoir fait agréer un des dra-
peaux de Insurrection à l'assemblée
législative , on le vit abreuver d'où*
trages le roi et sa famille. Lorsque
le calme fut rétabli, par le secours
de la garde nationale, on l'entendit
s'écrier de dépit : « Le coup est man-
» que. » Bertrand - Moleville rap-
porte que , vers la même époque , on
surprit un de ses affidésqui avait for-
mé un complot contre la vie de la rei-
ne. Le 3 1 juil. suivant, San terre, don-
nant un repas ciVif ne aux Marseillais,
échauffa les têtes, par une querelle
suscitée, aux Champs-Elysées, entre
ces mêmes Marseillais et des grena-
diers du bataillon des Filles Saint-
Thomas, signalés comme attachés a
Louis XVT. Mais ce fut surtout dans
la journée du 10 août qu'il seconda
les efforts des révolutionnaires pour
renverser la monarchie. La commu-
ne insurgée le nomma , immédiate-
ment après l'assassinat du chevalier
de Mandat , commandant de la gar-
de nationale ; et ce fut en cette qua-
lité qu'il conduisit Louis XVI à la
tour du Temple. Il fut mandé à la
barre de l'assemblée afin de rendre
compte des mesures prises pour la
sûreté des soldats suisses échappés
aux massacres ; et le même jour il
prononça un discours à la Commu-
ne pour arrêter les vengeances. Dès-
lors les meneurs le crurent peu pro-
pre à présider aux massacres des pri-
sons : aussi Marat le regardait - il
comme un homme sans caractère. La
Commune, qui gouvernait à cette épo-
que, crut devoir l'écarter momenta-
nément. Elle le chargea , le 3i août,
d'aller passer nue revue à Versailles,
d'où il ne revint à Paris que le 4 tep»
368
SAN
perfectionna le talent de son élève
pour la poésie. Il en donna des preu-
ves dès sa jeunesse en publiant
son poème sur la Bulle de savon ,
l'une de ses compositions les plus
ingénieuses. A l'âge de vingt ans ,
son amour pour l'étude l'engagea à
prendre l'habit de chanoine régulier
à l'abbaye de Saint-Victor. Il reçut
le sous-diaconat ; mais la haute idée
qu'il sfétait formée du sacerdoce le
retint toute sa vie dans cet ordre infé-
rieur. Les premières années qui sui-
virent sa retraite s'écoulèrent dans
l'obscurité et le silence. Bientôt des
productions multipliées, riches de
beautés de divers genres, attirèrent
sur lui les regards. La première fut
adressée au chancelier Secruier, qui
rhonora de son estime et de sa pro-
tection. Louis XIV, les événements
qui illustrèrent son règne , les grands
hommes qui entouraient son trône ,
devinrent le sujet ordinaire des
chants de Santeul. La capitale voyait
son enceinte s'embellir par les soins
éclairés de ses magistrats : les arcs
de triomphe , les fontaines, les édi-
fices publics , qui s'élevaient de tou-
tes parts , furent ornés des vers du
poète victorin. Ils obtinrent tous les
suffrages , par la noblesse ou l'agré-
ment des pensées , par l'élégance et
la richesse du style. Des poètes dis-
tingués, Corneille lui-même, se plu-
rent à les faire passer dans notre
langue. La ville de Paris s'acquitta
envers Santeul , en le gratifiant d'une
pension. Sa renommée lui mérita de
glorieuses amitiés. Condc, son fils,
son petit-fils, la duchesse du Maine,
sœur de ce dernier , le duc du Mai-
ne, l'admirent à Chantilly, dans leur
plus intime familiarité. Il en faisait
les délices, par ses saillies ingénieu-
ses. En 1670 , comme il a été dit
plus haut, on avait commencé à
SAN
embellir Paris de monumei
on avait voulu les orner
lions. De là prit naissance
se querelle sur la langue •
être préférée. Santeul m
rester neutre. Il soutint av<
la cause de la langue latine
suite assez nombreuse de
ayant publié, en 167 4 y '
sur la mort du P. Cossart
cien maître , il le transini
pentier , principal chai
notre langue , avec cett
présomptueuse : Dêsesp
langue française. Charpc
vengea par une critique de
Peu après, une plus nobl
s'ouvrit devant Santeul. L
Paris , Tordre de Cluni , aya
changements à leurs brevia
lurentsubstituerde nouvelli
à celles qui s'y trouvaient.,
chargea de ce travail , anqi
gea un de ses frères, qui ]
son talent pour la poésie h
d'autres de ses amis , et ei
lier par Letourneux , qui
nissait des matériaux au
avait beaucoup de confia
qu'elles parurent , on adi
thousiasme poétique , la
des pensées , la grandeur d<
la majesté de l'élocution qi
partout. De toutes parts ,
demanda de nouvelles. Il
premier recueil, en i685(
occasion, Santeul fut vivera
par d'illustres amis, et ei
par Bossuet , d'abandonné
profa ne, et surtout de renot
ploi de la mythologie. Il ei
gagement solennel. Qodq
excursions qu'il se pern
(a) LVditiuD la pl«f
•ou» ce titre : fijrmmi
Ce» hymne» forent ~
\-e» oymnee imuaMi
Saorki , Pari», kfign. tf
J. P. PoupUf «aiTtWf
et [ii im'i ju'cmcnl une i>io-
iitinir i\e h» (Jiiiulinic . uïi
jiarlfi l'nmuur , ni il^ré
nevte, lui aliiiétent i!<- st-
r...hw. Il te just.fij dans
I J'rij-r.'iiiml . « i- l*iiidul-
•!,», ri le *.Sr F.IUV ne
i réf..-, »,„ ,,,,.] C*
SAN 36g
ver*. Alors, il puhlia une seconde
Ëpitre, oïl il protestait île sou res-
pect pour l'un et pimr l'autre, et
ajoutait :
ÏV..*-j>i, .i.^V
■•)
Gelli- ci;>rvs.iuu .lmileiKe parut in-
suili.,.,!.-;..., exigea , au tir., .le «
Iciup. r..n lui I mpi-ici. le temps
plut |i.»iiif i.,i- i«-, S.iilei.1 crut se
liirr ilMIaiie , eu adupruit cille
dernière leçun dans les ro|iri qu'il
.i In ->.iit aux Jésuites, et <n laissant
^l(■! l.i |'rcriiiiretlii]\ 1rs autres.
M.n,
I ,',
M"
-.D'il
SUIlll'1
"!"■
•-!'•'
; j.ih-i
D-I.ll
outre
cpamtle
i lui
udil>.li-l'.Ji.ll-
:.nr une lettre
il.iav.e,le,dc-
-ii liew.t i.i P.JiMTan-
■i-re il-mraw, «'Il il r.rkiil
[., .Wtiiue .li-.Jn.uitM,
EU UlC.U«: tCSip* i^u il i»'a-
«d« par ces nul* hotte
(•, rirtipicr q<* le* «nia
| rontre let tlali lnl.tr*. On
■it d'abord; nu» l-ifniût
l d» nxiiiFiu le |.< élr , en
I uWrirr ipic re n'étjjt
tirtt, nui* le
■ papec
i iiiii^iMii..n.ci rpiiest
il r...,.l,.i;.lP!'aiil.e,]e/.i.if;«.iiiun,
|...r I.- 1'. Cminiiip, ritiupu'iiiuii
111-ril.mlr , à I.i.pxlle Sniï.'î.l fui
t.;-.in-il,!.-. Les .le'M.ls -le cette
dispute «t. cle rcciiillis ihus une
lu m luire <] ii ;t pmir titre : Histoire
i! i différend < titre les Je'tnita et
M. il: Sunttul, uu xijet d* Cépi-
pra-nrie de te imite pour M. At-
n.,„U, etc., jjep, Hi.,:, in- m.
Kîle part d'une main peu amie dit
Ji-'mi'Ii* , et ne doit p.i* èîie confon-
due avec uu autre écrit sur le même
tujet, <]UÏ rit atlri.néau P. Duccr-
rein, par les ciiteur* de Mureri.
I/il-iurjtion que Santeul ê
fcbf
deta6
m l' de» n
370
SAN
du particulièrement dans la maison
de Coudé. C'est à juste titre qu'il
l'appelle: un enfant en cheveux gris.
11 avait tout l'emportement, toute la
légèreté' et l'inconséquence de cet âge,
excuse naturelle de mille traits qu'on
raconte de lui, et dont plusieurs sont
S eu avérés. Partageant la vanité,
ont on accuse les poètes, le succès
de ses Hymnes le transportait de
joie. 11 courait les églises pour les
entendre chanter : il les déclamait
dans les carrefours, avec les contor-
sions et les gestes les plus bizarres.
On connaît 1 épigramme qu'ils inspi-
rèrent à Boileau. II ne craignit pas de
dire un jour au maréchal de La Feuil-
lade,que,sur le Parnasse, ce seigneur
ne serait pas digne de lui porter la
oueue. Cette vanité reçut un échec
dans une autre occasion. Une dispute
s'engagea entre lui et Dupcrier , sur
le mérite de leurs vers , en présence
de Ménage. Ils parièrent dix pisto-
les à qui en ferait de meilleurs , et
choisirent pour juge Ménage , qui ,
lorsqu'ils les lui présentèrent, les dé-
clara également nous, et voulut leur
rendre l'argent du pari. Us refusè-
rent et s'en remirent au jugement
du P. Rapin. Celui-ci , plus sévère ,
leur dit que letlrs vers ne valaient
rien, qu'il était honteux de montrer
tant de vanité ; et en même temps ,
il jeta l'argent dans le tronc de l'é-
glise, devant laquelle ils se trou-
vaient, en disant que les pauvres
devaient profiler de leurs vaines dis-
putes, et les laissa ainsi tous les deux
très-mécontents. Ces défauts n'em-
êchèrent pas Santcul d'obtenir aussi
e La Bruyère le titre d'excellent
homme, « C'était, dit Saint Simon,
» le plus grand poète latin qui eût
» paru depuis plusieurs siècles, pl< m
» de feu , d'esprit , des caprices les
v plus plaisants, qui le rendaient de
ï
SAN
» la plus excellente compagi
» convive surtout.... et qui,
» esprit aussi peu propre au
» était pourtant un excelle
» gicux. » Ses mœurs fuit
jours irréprochables. Il étai
tré des vérités de la religion
si noblement chantées. Sou
le voyait accompagner à i
pendant la nuit, son pieux <
Gourdan , dont il vénérait 2
rcment la vertu; et, pour en
l'idée à un étranger, il ini
a L'abbé de la Trappe (le
» abbé de Rancé ) n'est qn1
» vaillâc auprès de lui. * Rai
encore au nombre de ses a
Santcul allait souvent le visil
sa retraite. Le poète en étai
tour depuis peu de temps, Ion
amené à Dijon, par le duc d
bon ( Louis III , petit-fils di
Coudé ), qui allait présider 1
de Bourgogne , et qui le log
son hôtel , et l'admit à toule
tes qu'il y donna. Le 3 aoû
Santeul se plaignit d'un mal
trine , qui ne l'empêcha pasc
dre part au souper , auquel l
n'assista point. Le lendemaii
rut en bonne sauté; mais
matinée, il fut saisi d'une
des plus violentes, qui Tempo
août, en quatorze heures, pea
quelles il ne cessa de donner
ques delà plus entière résignât
la plus vive piété (4). Ses reste
(4) 'IV! e«t le rrcit de« coatetnporaiM
Mo moires <!e Saiut-Sinmii , «-vnurtne» J
dition rmutunte de l* \il\v de l>«jo» t i
Aiine, XMV , 5<u ) , Hou* appr rum-ut ai
poète |M-iit viitifue de l'imprudente de h
m in de \a picllc il vivait. Au souper 4a
lui (ît lmire un verre de vin datu Inf*
luêlc du toJj.ic d'Ltpa^ue , pour voirqti*!
(luirait sur lui ce breuvage. Il e»! frai è
i'oU ii'.ipereoit pas le plu* legrr iodtrr
ddits les Louiltreutea pièce» de ver» q
«nnjwcrtrs à m ui< moire. I>rui lettm
fj|i.»l<ict mêtue de ta mort par des traaiaai '
et couaervees dMM !• ncacil des OCnrn
SAN
is l'église de Saint-Étien-
i , et transportes ensuite.
1 duc de Bourbon , à Pa-
ul places dans le cloître
de Saint -Victor. (5) On
e c'pitaphe en vers latins ,
>ra Roi lin :
reonem , tiubuit tjutm tmnctmpo*l*m
ii>r *•••/ mot» SinloLttt.
<t ft>».t*>'fmert Jtuminm et hortot
imcrrt y nid JH*nt ntt Imbor ?
\ met cet /tt vtnibu* «ryu« pnrf$m*
tfmmt emrmiM.i tmem Demi*.
îblié séparément plusieurs
s , en les ornant de vignet
ises. Ces éditions sont dc-
i- rares. En 1670 et en
> réunit , et en donna deux
m parut une autre édition
suivit sa mort. La plus
st celle qui a paru en
les soins d' A. F. Bilhard,
te pour titre : Joannis
arUolii Fictorini operum
litio Uriia , in qud reli ■
tondum conjunclim edi-
ifur, 3 vol. in- 12. On
rcueîl les Hjmni sacri ,
#, in- 13. Un recueil iu-
ris ordre, ou l'on a inséré
le faits apocryphes a été
iblic, sous le titre de Bons
inteul. L'abbé Dinouart,
le Santoliana , a mis au
ueil beaucoup plus inté-
ts lequel on trouve cepen*
1rs anecdotes fausses (G).
f trB*»ll<njrut «v* !»•■ pr «-matur* r <ui
•■•tn». r| au travail mal inucl au»
rt qui rufl*a»ut»rri4 —m fuipri*-
Jiaaf. (*>i <."n{»it qu# !•• vraie rau*c
i»'da %iv*at ilatiaf uV ltuur1>oo A.
1 i*»«» I"«ia fV n*-i il i'*l>l>ai» S«mt*
a>« .1» Sanfv-Ml . rrufrriur* •! «ut tm
a*b . fur* al \*nU% aui Ji • >!• • de la
■ , «| i|> |pph • ij«ii4 mi |-ût h- r nu
1 •• lli fut* I tr»i:»JVift»« le lliftv.
,!•• <!*>•• I Ni. l«*-iiu<i liai iI'jihm-L.
4a ft"»'n '.€ S»,|t-aJ j«'i*t*i< uf j t»
(r«t l'iMINlM fu> ' Ift pf <-t»ut*l « , | l|||
L. far-iita». r«nti# par u*i aatira
aV U n/ *>«*• #* Wa ri>i ( XV, 17 ).
I, «ag. Ui, cvJli 4s ftavW •***
SAN 371
Paris , 1764 , in-i i (7). — Son frère
aîné, Claude Sahteul, ne' à Paris ,
en i6i8, s'adonna aussi , avec suc-
cès, à la poésie latine. Son esprit
était sage et calme autant que ce-
lui de son frère était fougueux et
emporté. Il vécut dans la retrai-
te , portant l'habit ecclésiastique ,
sans être néanmoins dans les ordres.
Il habita longtemps le séminaire de
Saint-Magloire, et c'est de là quelui
vient le surnom de Maglorianus ,
par lequel il est distingué de son frè-
re. Il ne reste de lui qu'un très-petit
nombre de pièces qui prouvent un
grand talent. La plus remarquable
est celle où il combat l'emploi de la
mythologie et de la fable dans la
Eoésic. Il paraît qu'on s'adressa d'à*
ord à lui pour la composition des
Hymnes qu on voulait placer dans
les nouveaux bréviaires , et qu'il en-
gagea son frère à se charger de ce
travail , afin de le détourner de la
Poésie profane. On croit qu'il est
auteur de la traduction des Lettres
de saint Paulin, éveque de Noie ( V.
ce nom, XXXI II, 199 ). Si — d.
SANTO (Mariako) , chirurgien ,
né à tiarletta , dans le royaume de
Naplcs, vers le commencement du
seizième siècle , alla se former à
Rome , à l'école de Jean de Vigo ,
dont il fut le meilleur élève. Il s'était
décidé pour la médecine , lorsque
croyant trouver dans la chirurgie plus
de certitude , il se voua entièrement
»««.M^ ™^^^^^»^^^»»
lequel il lit et dutiq— , ra|iportr avec quelque»
vaiianttt :
Ali'r rmmptmrro , ru m ter «-«/n/MJtrfa mmritm
l ullelLt , lfm/tkjt JUnr , ttslore cmJ tni.
<"«• «rri , bit O plut atiçim» que S*uU ul , ■«■ tru-
tnt iL-n U- Pmimm il. /'mil, impiiuH «i l'ii-j
^ f'*'j. Ul ¥h%. 1 . *t •»nl ul 1 .n» Ir 7Vir>a>i#Mf
rpit-phnuum du I*. I.*Mt, \kh. Vt\.
(7) M. INit * fait JiMMf «ur li- tin .tir «lu Vairlr-
vtÙa.la 11 iitivciiilirr i-iyi , •■! lui primer U m* mi*
mut aur put* f *•' . Iiit'tbbr A't'ittul «l /'■"<«*
a«ra<( d*a»laa*«4W 5a*j|r«l v4 ptanalr J'himt ft*-
•i*nèi*+Him**mmmiM. A.D-t.
37a SAN ' SAN
aux opérations chirurgicales. Celte à Pise, les leçons des Ma1
qu'il propose pour l'extraction de la lini , Delûni , et ût, sou*
pierre , et qu'il déclare tenir de Jean maîtres , des progrès ét<
de Romanis y chirurgien de Crémone, laurier doctoral lui fut d
a été long-temps connutfsous le nom une assemblée nombreus
de grand appareil , soit parce qu'elle ses cours ; et il revint à V
exige un grand nombre d'instru- publia , n'ayant pas en<
ments , soit pour la distinguer de la cinq ans , quelques opusc
méthode de Celse , dite du petit ap- decine qui décélèrent son
pareil. Santo est le premier, parmi pour l'observation. Non:
les# modernes , qui ait écrit sur ce seur de philosophie au c
sujet : mais il se montre imbu de tous ville natale , il fut ensui
les préjugés de l'astrologie judiciaire : prosecteur d'anatomie ,
il prescrit de n'opérer que dans Tau- seur. Il remplit cette d
tomne , comme l'Hippocrate latin avec un zèle infatigable, ê
conseillait d'attendre le printemps ; encore le loisir de se livi
et il recommande de faire attention tique médicale. Sa réputa
au cours des astres : « Car , ajoute- à ses leçons des élèves c
» t-il, il y a des constellations heu- parties de l'Europe. J
» reuses et malheureuses; et le bon- sonne , dit Haller , n'av;
» heur des hommes dépend presque scalpel avec autant d'ac
» toujours de celle sous laquelle ils joignait à l'art d'observet
» sont nés (pag. 188) ». Cet au- tion immense. Santorio
teur a laissé un abrégé de chirnr- Venise, le 7 mai 1736. (
gie , en forme de dialogues : livre écrite , par un de ses f
rempli de futilités, et d'un style am- Diarium du P. Orteschi.
Soûle , comme ses autres ouvrages , ges de ce grand anatoi
ont voici les titres : I. Commen- I. Opuscula medica de .
t aria in Avicennœ textum de apos- motufibrœ ; de nutritio
tematibus calidis , contusione et deheemorrhoidibus ; de
attritione , Rome, i526,in-4°. etc.,Venise,i7o5,in 4°.
II. De lapide renum , et de ve- avec les OEuv res de Bag
sicœ lapide excidendo , Venise, 17 15 , in>4°. ; et depi
i535, in-8°. ; réimprimé à Paris, ment, Rotterdam, 171
i54o , in-4°. , et inséré dans la bi- 1740 , in 8°. Ces diffén
bliolhèque chirurgicale de Gesner. les offrent des détails |
III. Libellus de quidditatibus , de peu minutieux, mais m
modo examinandi medicos-chirur- et intéressants. II. Oi
gos , Venise , 1 543 , in-4°. IV. De anatomicœ , Venise , 1 7
ardore urinœ et difficultate un- 1739, in-4°. , fîg. Cetc
nandi libellus ,ilid. ,* i558, in-8°. tient onze chapitres. Dan
A — g — s. avant de décrire les m
SANTORINI (Jean-Dominique), face , Sautorini s'occup
l'un des plus célèbres anatomistes leur des nègres , don
dont s'honore l'Italie, naquit à Ve- le siège dans le tissu réi
ni se vers 1G80. Après avoir termine qu'il est tenté d'attribut
ses éludes classiques, il alla suivre, dance de la sécrétion du
SAN SAN 373
suivauls, l'oreille, le in-fol. On trouve, dans ce livre,
iode lacrymale , le nez, beaucoup de particularités sur Mo-
pharynx , les viscères sambique, Sofa la et les contrées voi-
: et au bas-ventre , et sines. Santos était allé jusqu'à deux
la génération. Dans ce cents lieues de Mozambique : il décrit
dit M. Portai , il a re- avec un grand détail les mamrs des
•rvations les plus inté- habitants du pays qu'il nomme des
les plus nombreuses. Cafrcs , et raconte les guerres des
e nu'il dit est original ; Portugais contre ces peuples, guerres
t lui faire quoique re- suscitées autant par le desir de s'em-
t d'avoir minutieuse- parer des mines d'or , que par celui
les plus petits objets, de répandre les lumières de l'Evan-
iches dont cet ouvrage gilc. Sur plusieurs points de géogra-
ic , sont exécutées avec phie, Santos fait encore autorité : il
remarquable ( Voy. est d'ailleurs extrêmement crédule ,
'^/bifomitf par M. Por- et son livre est rempli de faits
\[) ). III. htoria d'un qui lassent la patience du lecteur;
délie pa*ti deretane , il a été traduit et abrégé, en fran-
, iu 4°. C'est la des- çais par Gaétan Cbarpy , sous ce
accouchement par l'a- titre: Histoire de V Ethiopie orieh-
le eu passant de i'obli- taie, Paris , 1684 , in- 11. — Saw-
l'intestin rectum, de tos (Manuel dos), né à OrcnUo ,
turcs de matrice , des académicien surnuméraire de l'âca-
V. Jstntzione aile feb- demie royale d'histoire de Portugal
734, in-4°. V. Âna- et historiographedu royaume, aécrit
'tndccim tabulœ quas en portugais : Dixième partie (de-
1 edit atque explicat cima parte ) de la Monarchie por-
i Parmetisis prof essor ; tugaise ; et il a écrit aus*i de 11011-
idit duo de structure veau la Septième , Huitième et iVeii-
et de tunied te^tis va- vieme partie, quoique le P. Rafaël
•,1775, m- fol. Ce pre- de Jésus l'eût déjà écrite. La Huitic-
n'est pas commun en me partie seulement a été imprimée,
rr Ta décrit dans la Lisbonne, 17'iç), in - fol. Elle con-
ica , 11 , 7 1 5. W — s. tient l'histoire de dorn Ferdinand et
"). fr. Sasctorivs. celle de dom Jean lir., jusquà son
Jean nos ) , missiounai- acclamation , en 1 385. Né en 1 (172 ,
né à Évora , entra dans Manuel dos Sautos est mort en 1 740.
int Dominique, et en E — s.
•qu« pour Mozambique, SANTPONS ( FaAWÇois) . méde-
divcrs établissements cin et chirurgien espagnol, naquit, en
vint en Europe après 1 7 -.i3, à Balbastro,<*n Aragon. Apres
'on/.cans, retourna en avoir étudié dans les université» de
*h 7 , et y mourut , en Iluesca et de Cervera , il viut c\crcer
e cv religieux , en por- sa profession à Barcelone. Il con-
i»pie orientale ou his- tribu a beaucoup à l'établissement ,
U des chtnes rvmar- dau* cette ville, de l'école de mé le
ëes en Orient , 1 6o<j , clue , cl surtout de celle de chii urgic,
374 ^N
qui , en peu d'années , rivalisant avec
l'école chirurgique de Cadix, pro-
duisit d'excellents élèves et profes-
seurs. Bon médecin , très - habile
chirurgien, il avait un talent par-
ticulier pour les accouchements ; et
c'est sous sa direction que se formè-
rent de fort bonnes élèves , d'au-
tant plus utiles que, excepte en des
cas très-difficiles dans les accouche-
ments , on ne se sert en Espagne ,
que de sages-femmes. Il gagna le pre-
mier prix à l'école de médecine de
Paris , proposé pour le meilleur Mé-
moire qu'on lui adresserait sur les
causes des maladies des .hôpitaux,
appelées muguet y millet et manchet.
Ce prix consistait en une médaille en
or de quatre cents francs. Aussitôt
après , la faculté de Paris reçut Sant-
Sons parmi ses membres : il était
cjà de plusieurs autres académies ,
et avait travaillé avec le docteur
Salvà ( Voy, ce nom ) , à l'ouvrage
intitulé : Description d'une machine
pour filer le chanvre et le lin , Ma-
drid , 1784. Il a laissé plusieurs au-
tres ouvrages estimés sur la méde-
cine , la chirurgie et les accouclie-
ments : il mourut à Barcelone, en
janvier 1797. B — s.
SANUDÔ (Marc), duc de l'Archi-
pel , issu d'une ancienne famille de
Venise , se signa Sa parmi les che-
valiers que la république avait ar-
més pour la délivrance des Saints
Lieux , et qui se joignirent aux
Français pour expulser du trône de
Gonstantiuoplc , l'usurpateur Miir-
zuflc ( Voy. Alexis , 1 , 545 ). Un
nouvel empire se forma des débris
de celui dos Grecs ; et Baudouin ,
comte de Flandre, eu fut le chef ( V.
Baudouin, III, 54 { ). Les grands
profitèrent de la faiblesscdecc prince
et des troubles inséparables de la ré-
volution qui venait de s'opérer, pour
SAN
se rendre indépendants.
re de Baudouin et son :
voulant punir l'insolence
saux , promit à ses offic
titure des fiefs dont ils le
raicut .Les Vénitiens, qui 1
voir avec indifférence 1
étendre leur dominatioi
rient, autorisèrent leur
à s'emparer des îles de
Marc Sanudo fit des
pour surprendre Naxoi
dans le port des Potai
gré la résistance des h;
vint assiéger Apaliri, c
se le rendit maître de
Il en fortifia les défilés
cipalcs hauteurs pour '
de ses nouveaux sujet
truisit un château , au<]
le nom de Naxie , dans
du port qui devait rece
tille. Il sut gagner l'a
Grecs en leur assurant 1
cice de leur religion,
ecclésiastiques dans la j
leurs privilèges , et exei
impôt les religieux de To
Basile. D'ailleurs il réce
gnifjqucmcnt tous ceux
aidé dans cette expéditi
des terres en fiefs pour
et distribua des somme
blcs aux soldats. Sa r
générosité ne pouvait ir
tirer à sou service une :
tuners latins. Avec leui
soumit rapidement les C
Sporadcs; mais son an
sait avec ses conquêtes
d'enlever Candie à ses c
Avant d'exécuter ce pre
s'assurer la protection d
et lui demanda l'investi)
et des autres iles qu*
Henri , flatté de cette nu
mission, créa Svniajf
SAN
ic de l'Archipel . Peu de
es , la for (une offrit à Sa-
r cation fa v omble de s'em-
«mdic. Les Génois, j.dnttx,
eus, rominc ceux-ci re-
lançais, f(« m eut .lient sans
m eaux troubles parmi 1rs
auxquels ils fournissaient
et «*c rainent. Qiic-!»|iirs
i^mircn^cs , prises p?r le
r Ytnitim confie le* re-
stèrent dans l'île un sou-
général. Los Yen il ions y
ser aussitôt des troupes
idnitc de Topolo , l'un de
hravrsrapit.iiucs.Ccliii-ci,
■ut pas on cl.it de réduire
\ , qui s'étaient emparés de
>oints impoi tants, dcuian-
ciir< .1 Sunidu. Hrçu rom-
ans Ciudic , a lui ri n'eut
ine à trou vtr les moyens
i nr^ori.wion a ver. les (ié-
chefs des révoltés; certain
-1111,1! clia.ssa les Vénitiens,
rljincr pu de Candie, et
Tepulo f qu'il jissiégca
ta. L:u renfort que Topolo
cni*e, lut permit bientôt
Ire ('(illeiiMYe: il b.itfit à
*1H1 In qui s'ci-fllît I N i\io,
mil au seii.it une lettre
e puni- pailicr sa cou-
s«'iiHt feignit d'.id mettre
*s ; et S.iiiudo rejoignit à
ique , lYmpeieur Ile ni T
qinvut rie cli-îticr l'iiisij-
•nrirr d'Kpiie ' Théodore
. I..I Mot ( de ilehit . fin .
^L\ , Hi) . fit évanouir ce
Saini In rt vint .i Yixic, où
on 1 j-io . ,i r.i^r de suixan-
% . avec la réputation d'un
if. libéral et prudent ; mais
n qu'il employa pour l'em-
^aôdie, estime
W-
SAN
375
SAXUDO ( Auge ) , fils du précè-
dent , lui succéda , Tan i aïo , à l'âge
de vingt .six ans. Il ne crut pas de-
voir se déclarer ouvertement contre
V at a ce J t\y. ce no m) . qui venait
de remporter uue \ictoire signalée
sur Uobcrt de Courtonai : cette ré-
serve piqua Robert*, et Sanudo ne
fut point invité à se réunir aux autres
firinccs pour la défense de l'empire
attn. Le duc de l'Archipel ne dissi-
mula pas le mécontentement au'il
éprouvait de cet oubli ; mais il ne
laissa pas d'armer quatre galères,
qu'il tint prêtes à tout événement.
Jean de Rrirnne , successeur de Uo-
bcrt, tira de l'inaction S.inudo, qui
contribua beaucoup à détruire la
flotte de Yatacc, et se signala , pen-
dant le reste de la guerre , par une
foule d'exploits brillants. Il fit eon-
sentir Rriennc à la trêve de deux
ans que lui demandait Yatacc ; et à
l'expiration de ce terme , il revint
à Coiistaiitinople avec. se* galères. De
nouveaux sucres rendirent son nom
redoutable d.ins l'Orient. Retpcctcdc
ses voisins et chéri de ses sujets, il
mourut à Naxic.cn i'2r>{. — Son fils
Mare S \yv no tenta vainement d'.ii 1er
les Yétiiticns à réprimer la révolte
des Candiotes aj juives pir Yatacc.
Prévoyant que de nouveaux sacrifices
de sa part seraient inutiles , il ra-
mena sa Hotte dans l'île de Naxos ,
menacée par l«*s (îiecs. Cette con-
duite le fit accuser d'avoir traité se-
crètement avec Yatacc; mais il mé-
prisa ectte imputation, peut -être
mal fondée , et se livra tout entier
aux soins du gouvernement. La paix
dont jouissait N.ixus , sous a *ige
prinre, f.iilbt être tnuib'tV par l'.ibo-
lition du culte d'un prétendu Saint
Pachiy , auquel le> (in rs .ittrihinicnt
la vertu de rmdie l'embonpoint
Ml malades. Sanudo , trop éclaire
3i6 SAN
Sour ne pas reconnaître des traces
ti paganisme dans les cérémonies
et les pratiques dont ce culte était
accompagné , fit abattre l'autel du
saint. Les habitants du voisinage se
soulevèrent ; mais Sa m ici o rompit
tous leurs projets par sa prudence ,
et fit construire, pour les tenir en
bride, un château que les Grecs nom-
ment jépano Castro , dont il reste
encore des vestiges. Le duc de l'Ar-
chipel s'unit aux autres princes la-
tins pour défendre l'empereur Bau-
doin contre les attaques de Paléolo-
gue ; mais ils ne réussirent qu'à re-
tarder de quelques années la enute
de l'empire de Constautiuoplc. Obli-
gé de mettre ses propres états à l'a-
bri d'une incursion , le duc se rendit
à Milo, que sa .situation exposait
davantage aux entreprises de Paléo-
loguc. Les Grecs en avaient déjà
chassé les Latins , etsVtaieul empa-
rés de la forteresse. Avec le secours
de quelques aventuriers français , il
reprit cette île, se contenta de punir
les quatre principaux chefs de la
révolte , et fit grâce aux autres cou-
pables. Pendant qu'il travaillait à
réparer les fortifications de Milo,
Sauudo mourut subitement, en 1263.
Ses restes furent rapportes à Naxie,
et ensevelis dans le tombeau de son
père. 11 laissait deux fils , Guillaume
et Marc. — Sanudo ( Guillaume )
l'aîné, monta sur le trône, à l'âge
de vingt-trois ans. Il signala sen zèle
pour lerét • hlis'crncnt de l'empire la-
tin ; mais tous ses efforts et rcux des
Croisés furent in; files, par la division
q*ie la diversité d'intérêts amena par-
mi les chefs de l'entreprise. A l'exclu-
le d«:s Vénitiens, G'il!anmc venait
e traiter lui-même avec Paléologuc,
quand il mourut vers 1 284 . — S aisudo
( Nicolas ) , son fils aîné, avait hérite
de ia valeur. Élevé dans les camps des
S,
SAN
Vénitiens , il s'était fait , arar
la réputation d'un grand ca
Il renouvela malgré lui 1'
que son père avait faite avec
reur grec ; mais il s'opposa
son pouvoir aux progrès du s
que protégeait Audrouic , ct<
au patriarche de Naxie , de ]
ses erreurs. Nicolas se signa
la guerre des Vénitiens co
Génois ; mais ayant été blés
un combat sur mer, il fut f
sonnier, et n'obtint sa liberté
condition de ne plus porter le
contre Gènes. Il résolut a
suivre l'exemple des cheval
Rhodes , eu faisant la gue;
Turcs. Avec deux vaisseaux,
courut les côtes de l'Asie .
plusieurs bâtiments aux Oth<
détruisît , pilla leurs établis
maritimes , et revint à Naxie
gé de richesses. II aida Bel
charîc, capitaine génois,
parer de l'île de Scio , et n
quarante-six ans sans pottéi
Sawudo (Jean ), son fi ère,
céda. Ce prince avait annonc
sa jeunesse , son inclinatit
l'état ecclésiastique ; et il se
s:iit à recevoir les ordres
quand il fut appelé au tronc
Menacé par Marc , son frère
prince entreprenant , V lui c
de Milo t pour avoir la paix .
lia sa fille unique, nommée FI
à Jean Carccrio , piince de
pont , qui loi succéda dans !<
del'Àrcliipel. On peut ronsiiMi
de plus grands détails, {'Ifiitt
anciens ducs de V Archï.el ,
iGnb, in-i-i (i,\ ' AV
(1 > Crtouvrnsr înt:muiaDt e»t du P. R«J
firr , \vsuilf , tiiitaiutniiurc tu Grèce, «r
iT>3- , uimlrt Natie, I«i4 •optriuhrc i-«-ç
->.ir •!»%« 1.» «in't* .u. . cliques «>t gramauiic*
Jorcri de I75y
S;
SAN
I0TO (Marin), dit Tor-
) ou l'Aucicn , pour le distin-
un autre écrivain du même
ont l'article suit, était d'une
nol>lc de Venise, et flbiissait
n-cncenicnt do quatoi/icrac
i'clant passionne , dès sou eu-
pour lj cuise des Chi étions
tent, il fit jusqu'à cinq vnya-
s 1 1 Palestine, et visita l'Ar-
l'K^yiitc , 1rs îles de Cyprc
iodes , et les entes a il j a rentes,
tt >ur, iî composa ,en i3of>,
•r ii.ti'.tile : Librr secret orum
i Crucis , dans Irpcl il a de-
c!i verses conticÏN de l'Orient
oins de leurs habitants, les
uns qu'elles ont enrou-
les gueircs entreprises pour
aeher à la domiu.ilioii des
t, avec les causes de leur
MiCiês. 11 parcourut «dors di-
rontrec* de l'Occident , pour
le zè!e des princes » h retiens ,
»cr de les déterminer à me
i* ci oi«adc. Il pi cm i. ta son !i-
I 3 ti , au pape Jean \.\1I,
ii même temps mi«;s 1rs yeux
ïiifife quatre Oit l« s rcpic»cn-
p »vs dont il avait fait la «les-
i. .Samitu, soutenu par le hou
qu'il avait reçu du pontife et
rr des avaUi^es qm devaient
de la délivrance des Linix
cni:ti:tua de solliciter , p.r
es, l'intervention des pliures
ik, an-iiM U il cnvo\.i des co-
*oll OMVîa^r. 1 i' ( «iliwil qu'il
aiiX Vi-t.iïieus de s'emparer
yptr. dont la posM-ssii n leur
lit It* romuicicc de tout 10-
•« k.-- !■! ii-,r «r | ■ m • |.n| f i Un i| un iii«
Ui- • 'jii f mi; '■» • ■'• l ■■■• |t-i l'ui^iir )
M -il !..| .| . .. |*. ... . * ■■/...,. ,|„
ma 9 ■ I . tll'l I 4ie |.«r lit | Lllltt M f , ,r
• fut • J. \| . ,,„ | -lfl |a , |, .||rtll J(| |, ||M><
i!1 / F r "'/.■, f|.('|lt lli -H'Ilt t (tU^Ulli.*.
■ • » Jl- é- 4.r i*vIm.
avait quelques vues politiques. C'est
ic senti meut du judicieux abbe Fleu •
ry ( Jlht. ecclêsiast. , tome xtiii t
Disc, prclimin. , para^r i3 }; mais
Foscaiini eherclieà le justifier à cet
c'p;ar 1 ( Letteratum Venez. , 3 {5 }.
Tous les cfloi ts de Samito pour ex-
citer une croisade furent inutiles. H
vivait encore en i33o; car une de
ses lettres est datée du vx juin de cet-
te année- là {'à); mais on ignore l'c-
{io que de sa mort. Son ouvrage, pu-
)lie par Jacques Bongars , Ilanau,
iGi i , in-fol., fait paitie du second
volume des Gesta J)ei per Franco*
.' ï\ Dn>GAt\s). Il est divise en trois
livres. L'éditeur s'est servi de deux
manuscrits du savant Paul Pet au ( F .
ce nomj et d'un autre de Scaliçer , qui
ne contenait que le troisième livre. Il
y a joint trois cartes; mais il n'a pU
se procurer l.i quatiicmc, qui repré-
sentait la mer Me.! i' errance. Selon
Koscarini, le premier livre est un
traite complet de la navigation et du
comincrcc à l'époque où 1\ image a
ete compfw'. \V — s,
SANIJTO iMam>), dit le Jeune,
historien , de î.i même faim le que
le précèdent . naquit à Venise, le 'XX
mai i.}ti(i. 11 était fils du scuatoir
Léonard Sannto , pcrsouiMge cini-
iif -ut par m'n ili^into et par son elo-
fp.eiiic, qui mourut dans $mi mil-
Im«^.i !e à Home .en i \- J. Uni lier
Il I i tir l> lire li'««l }»*• <îai" ■ * ' >••■" «InMirr |Mr
Y- UY il», IlOI» |tlu> i|«i» lil'Ul rfi fl- ■ •!• I' !!■• III *H-
l.rr . m«l- r 11* « l'uni |-rf'|ir it'nil • «• «« i il IT- It »4u
■uli'^>#|-lir , ilf i« l-iMititli- ijin d«- I**! t» M. I- i »-
lu ni. I.i*fillr« }■■!.:•• 'i < «• III illllM i it «'-lll |l'i*
Il -ii>l<itu»«* . |ilm « • iifl» h • ri |t!ii. «i «inl.i qilr 1»^
p Jium iitfi tint ■ | ni lu t • |i«l I • li il'.dl nu*
UU «l« ■ |ili|t |ift f li II I lu lu nu ■■!• •!■■ I« ,;■ •> I "•!■!■•'.
du II ••«•!! '•(! , « Ij« I •!• |4i»t ■■'nu •!■ I« ••' t lirM-
r* • <U I -lut I. « Il .«I l«| lu I • ■!• I T» W lillll . ' ■".*■ t fc
iH.m. \\\n.'. t- I» liiftitiitii !■■-*■ •- ii«l««.
lin|rni-i i l-^tk«iii > Ifir tjui^jui: iliUilnu ••!■
«t, «ii. y»nmot a\ in . i î;-
tO, le plui rc-
uxirnir), naquit
,„,.,! ■:.!,■.
l.ellr..vail
<. ll.pliu-1
SAN 39 i
sieur* années iVtaicit passées dans
crlti* Mirtc d'apprentissage, lorsque
le bawl vînt rman.iptr Ripbacl ,
mit sortir de l'crolc de Pi-
lu. Cr:
nlK.tr,
y.ytlappe-
T, IVIi
-"" I"'1
■ f ■
merilc de ne pas
talent cpi'il n'eu
Il V.llll lllMlUMlIp
l-êlre à lui qu'on
lui-ci avait «née
lel le goût de la
iers jouets de son
instruis culs de
.e père sr plaisait
h fila de» inclina-
nt présager une
uaîre. Il ne tarda
■(ne l'enfant riait
tir roter iodccd-
ne le voyage de
■•iiïij du célèbre
Jn. ■tem«
la (iJtVt.r*
me»* qu'il
tibre do se»
ton*, ~
le le i
profila pour frire quel iurt csciir-
*i.iusd»ii*]i-*i-iivini..Mic Perowe.
IL plue! t.Vs-ay.1 ili-i-W* à voler de
M'spmprr^.iili-s. Il parait, nonobstant
lurdrrdn Nolirti.de \a..iù sur let
pmniers ouvrais tir Raphaël , que
ce fut il'uliurd â Cilla <(i (astello,
qu'il pnnlui-.il un ccrl.iin nombre de
ail btsitor
r.l.,!
■■j| l
IKjIK
It'f'ltllll
diliuii eoiiitJiile , et qu'il a rrriiril-
lit- d.itis cette ville. que U.pl.acl,
à l'à^c de An- sept ans . fil le M-
bl'-iu tic Aw iVieoio ila Tolenti-
no uçti Eremitani , ftnt Vas.iri <lit
quesion n'y lisait le nom dcT-mliur,
on le prendrait pour l'œuvre >lu Péru-
fin. De la même époque est tot.ible.iu
qu'il composa dans la même ville
pour l'église de Sainl-Douiini. pic, oi'i
[e Christ en crois est accompagne
dan* le haut par des an^rs qui re-
cueillent le aang qu'on vuit rouler de
sn nuini, daus le lui par la Yicr-
ft , Saint-Jean et Madelênc. Tontes
et» ii.ni" pourraient être nltri-
" 'ugiu.rxccptébi Vierge,
■e! n'a surpassé la b. aitic
derniers ouvrage*. Il
iOiu et mi '
m h uM»
«JIM MonrUi tlêt-rit
l Ferme- , cbei un
villr. La Vierge pm
ibrtntdn deux maii:*
■rreait
Jo-
I I Itou,
• H. S.
i Sanc-
3?8 SAN
des talents de son père, mais demeu-
ré orphelin, et dépouillé de sa for-
tune par la mauvaise admiuistrntion
de son tuteur , il chercha un dédom-
magement dans la culture des lettres;
et son ardeur au travail lui valut la
charge d'historiographe de la répu-
blique, avec une pensiou. C'est à Sa-
nuto qu'Aide Manuce a dédié l'édi-
tion des Œuvres de Politien , en
i 4q8. 11 fut l'un des membres de la
première académie vénitienne,qui tint
ses assemblées dans l'atelier de Manu-
ce , ( V. les Annales des Aide , par
M. Renouard , n , a3 ). La bibliothè-
que qu'il avait formée était considé-
rable : il travaillait constamment à
l'enrichir. Ses talents , sa modestie, sa
bienveillance, lui acquirent l'amitié de
tous les savants de son temps. 11 mou-
rut, en i535. Philippe de Bergame
( Suppl. chronicor.), Franc. Modes-
to ( Fenetiados lib. xi ) , Sansovino,
Apostolo Zcno , parlent de notre au-
teur avec éloge. On connaît de lui :
I. Fitœ ducum Feneiorum ah ori-
gine urbis swe àb anno [\1\ ad an-
num i493. Cet ouvrage est écrit en
italien , quoique le titre soit en latin.
Il a été publié, seulement en 1733,
par Muratori , dans \eRerum ltalica-
rum scriptores , tome *xu. L'éditeur
en a un peu retouché le style , mais
en a considérablement tronque le tex-
te, principalement depuis l'an 1 400.
Cette histoire , moius élégamment
écrite que celle de Sabcllicus, lui est
bien supérieure pour l'exactitude , en
raison du soin que pritSanutodc citer
les pièces justificatives , et de com-
parer les récits des historiens étran-
gers. II. Une Histoire de la conquê-
te de Naples parle roi Charles VIII.
Muratori a publié, (tome xxiv du
même Recueil) , un ouvrageanonyme
sur ce sujet, intitulé : Chronicon Fe-
neium, qu'il crut pouvoir attribuer à
SA*
Sannto ; mais Foscarini pn
est d'un autre auteur ( Le
veneziana , p. i56 ). Eu e
vrage de Sanuto est en :
journal; et il y a réuni c
ments historiques, qui 1<
très -important. La bibliol
roi de France en possède
manuscrite , avec ce titre
adventu Caroli, régis Fr<
Italiam adversùs regmtm
tanum, anno 1 4q4 ( Vo)
de Venise , par M. Daru ,
III. Vite deJ sumrni pontij
Pietrofmo à Pio III , ci
Catalogue des manuscrits •
Nani, p. 70. IV. La Su
guerra di Ferrara che e
publica di Fenezia col di
le d'Esté , cité dans le Cat«
manuscrits de la bibl. Fa
337. On peut voir, dans
hist. italien imprimé à
d'autres détails sur les 1
de Sanuto et sur ceux des i
ges qui n'ont pas encore c
vés.
SANUTO ( Livio ) , géo
seizième siècle , était le (ils
lier François Sanuto , sén,
république de Venise , hou
et bon orateur, qui lui fit r
ducation la plus soignée. A
'l'eut instruit dans les lwlle;
dans la musique, on l'cnvo'
magne pour y terminer ;
sous les meilleurs maîtres,
progrès considérables dai
thématiques et dans la <
phie. Cette dernière science
a cette époque des grauc
vertes maritimes , une 1
gloire et de richesses , dci
unique des efforts du jeun
il employa toute l'activité
prit et tous les moyens q
tune lui fournissait, pour ci
SAN
regret : il aspira enfin à devenir
jlcmée de sou siècle. Pour y par-
r , il inventa dos instruments qui
îairnt plus de prerisiou aux ob-
iliuus astronomiques. 11 lut les
irions et les voyageurs , il dé-
lla tous 1rs j ou maux des naviga-
qu'il put se procurer. Il entre-
au moyen de tous ces documents,
essiner dos cartes plus exactes
ontes celles que l'on connaissait,
donner, connue il le dit lui-mê-
me nouvelle face au monde; il se
•o»a, en un mot. d'en publier une
ription complète et méthodique.
ri»a ce grand ouvrage en trois
es , conformément aux trois
ds continents qu'il admettait sur
obe, savoir : le Ptolemaïquc ,
ien monde des géographes ac-
, c'est a dire , l'Europe , l'Asie
kfriqur; V Atlantique, ou le nou-
mondc des géographes actuels ,
-à-dire , les deux Améiîqucs,
* il c*t rernar -piablc que Sanuto
toint fait usage de cette dernière
minât ion ) ; enfin , Y Australie
le nom que S.iiiuto donnait au
îrme grand continent du globe,
li devait, par conséquent , «lire
jet de la troisiî me partie de son
âge. Il est probable que, sous la
tminationd'y/iutni/fV. il com prè-
les î'es nouvellement découvertes
Archipel d'Orient, quelques par-
le* côtes de la Nouvelle-Hollande
n avait a peine signalées , et d.ins
M-Hrs l'ima^inaiion s\*tc:uati-
d** cosinograpucs de ce temps
lit le monde des Antirhtonet
'omnonius - Mel.i et des antres
ra (•lies .1 ne ien s , rêveries que re-
'H» mit ipirlipies géographes du
:*. »iê«!et it que le?» découvertes
rjoL et ile% n.tvi^.itein - qui Tout
, ont eu partie réalisiez. Châ-
ties trois parties de l'ouvrage de
SAN 379
Sanuto était divisée en plusieurs li-
Très. L'auteur a consacré le premier
à l'explication des moyens a'obser-
vatious et à des discussions savan-
tes sur la déclinaison de l'aiguille
aimantée , et aux rectifications qui
en sont les conséquences nécessaires.
Cest dans le second livre qu'il éta-
blit les grandes divisions de son ou-
vrage , qu'il détermine la projection
de ses cartes, qu'il assigne l'étendue et
les limites de chaque climat; et qu'il
rectifie plusieurs erreurs alors popu-
laires en géographie. 11 est curieux
de voir que Sanuto se croyait encore
obligé de prouver longuement , que
le Mexique n'était pas le même pays
que le Ci taie , c'est-à-dire , la Chine ,
et que Catigara , la dernière posi-
tion que Ptoléméc nous donne dans
l'Inde au-delà du Gange , ne devait
{>as être placée sur la côte du Pérou.
jCS dix livres de l'ouvrage de Sanuto,
qui suivent les deux premiers , con-
tiennent la description de l'Afrique,
accompagnée de douze cartes, des-
sinées par l'auteur, et gravées avec
beaucoup desoiu par son frère Jules.
A peine San ut a eut-il tenu i né celte
portion rie sa vaste entreprise , qu'il
mourut âgé île cinquante-six an«. On
imprima sou ouvrage tel qu'il l'avait
laissé , Fans même remplir les chif-
fres ou les noms qui riaient en blanc
dans le manuscrit. Seulement sou
ami Sara cru i y ajouta des Tables
des matières, et un avertissement,
qui contient les seuls détails authen-
tiques que nous connaissions sur la vie
de ce savant géographe. Son ouvrage
parut à Venise, en un vol. in-fol. ,
1 >«SiS, sous ce titre : (le* 'graphie //<?
L 1 i'io Sami l r, , pa ri agèe c n ti<m ze li -
i-rej, dans lesquels , < utre lc< éclair-
ci* sent? nt s sur beauemt-) <!' endroits
del*U>letm\!%surla l**assuU\ sur Z'm-
çuilk aimantée , on fait connaître
38o
SAN
les provinces, les peuples, les royau-
mes, les villes , les ports , les mon-
tagnes , les fleuves , les lacs , et les
usages de l'Afrique , avec douze
cartes gravées sur cuivre , ouvrage
auquel on a ajouté trois index, com-
posés par Jean-Charles Saraceni. Il
est probable que ce titre , qui con-
corde peu avec le plan de tout l'ou-
vrage , et surtout avec les deux pre-
miers livres , a clé rédige' par les
éditeurs, qui n'ont pas voulu avouer
'qu'ils publiaient un ouvrage incom-
plet. Dans le Dictionnaire histori-
que , imprime' à Bassano, en italien ,
on attribue mal à propos à Sanuto
une Histoire d'Afrique. La descrip-
tion que le biographe donne de ce
volume prouve que c'est le même
que celui dont nous venons de tradui-
re le titre. Le même biographe at-
tribue encore à Sanuto un poème
traduit deClandicn , intitule : YEn-
lèvement de Proserpine , Venise ,
i55i et i553; quelques poésies in-
sérées dans le Tempio di D. Gio-
vanna d'Aragon* ; et enfin un
c'pithalarne imprime à Venise, en
i548: si cet c'pithalarne eat réelle-
ment de Sanuto , il doit avoir ma-
nifeste'de bonne-heure du goût pour
la poésie , car il ne pouvait pas alors
cire Agé de plus de seize ans. Pur-
chass dit que Sanuto est un des
plus exacts descripteurs de l'Afrique.
Nous avons , dans nos recherches
géographiques sur l'intérieur de ce
continent, publiées en 1821 ( pag.
l\'i , et pag. !Ao3 à 109 ) , démontré
l'importance des travaux de Sanuto;
on y voit la concordance de ses car-
tes avec quelques-unes des découver-
tes modi-rnes. W — r.
SAN VITAL! ( Frl'dlmc), ma-
théraalicicn, naquit en 1704 , à Par-
me , d'une des premières familles de
cette ville. Il prit, jeune, l'habit de
SAN
saint Ignace , et se dévoua tout en-
tier à la carrière de l'enseignement.
L'éloquence, la littérature et la théo-
logie l'occupèrent tour-à-tour; nuis
il s'attacha surtout aux ni a thémati-
ques , dans lesquelles il fît de graodi
progrès. Envoyé par ses supérieur*
au collège de B rescia , ses talents se
purent échapper au cardinal QurriÀ
( F. ce nom ) , zélé protecteur de ton
les hommes de mérite. II eut qnelqne
S art à l'édition que préparait Querini
es Lettres du cardinal Pôle , et
revit les Mémoires ( Commentar.de
rébus ad eum pertinenlibus) qnecet
illustre prélat avait rédigés sur sa
vie ; eniin il se chargea de pronon-
cer son Oraison funèbre (Brescu,
1 755 ). Le P. Sanvitali ne survéent
que peu d'années à son bienfaiteur: j
il mourut au collège de Bresciale8 ;
déc. 1761. Outre la traduction latine ;
de trois Lettres de Querini , on s
de ce savant : I. Ariihmeticœ de-
ment a ex plient a et demonstrata m
usum adolescent ium, B rescia, i«5o,
in- 8°. II. Compendiaria arithmô*
ticœ et geometriœ elementa , ibtd.,
17^6 , in- 8°. 111. Compendio deti*
storia sacra ed ccclesiasiica ,ibi<L,
1761 , in-8°. C'est un extrait de h
Science de la jeune noblesse , parle
P. Duchcsne ( Foj\ ce nom, xu»
1 1'2 ). IV. Elément i d'architettum
civile, ibid. , i»j(j5 9 in- 4% ouvrap
posthume. V. Deux Dissertations :
Sopra ilpassagio degli ucelli;àm
la Rac colla de dis sert a z. da diter»
autori , B rescia , 1 76:*). — Sopra U
maniera di insegnare à parlare àc*
loro che essendo nati sordi sono a**
cura mutiy dans le tome 11 du mène
Recueil. VI. Une Lettre à Mario
Gornaro, sur la nature des nombres,
dam le tome vi de la Storia lett*
rar.tVltalia. Fojr. Caballero ,SupL
Bibliot. Soc. Jesu. W — s.
SAN SAN 38 1
IIO (Raphaël), le plut ce*- sieurs années s'étaient passées dans
s peintres modernes, naquit cette sorte d'apprentissage, lorsque
, à L'rbin , dans 1' ct.it eeelef- le hasard vint émanciper Raphaël ,
•. Sun nom patronymique en le faisant sortir de l'école de P4«
iuaircment De Sancti ou rugin. Certaines affaires ayant appe-
ntis l'usage l'avait ir.diani- lé le maître à Florence, l'élève en
amille des Sanùo était an- profita pour faire quelques excur-
i L'ihin. Cnmpiaut une sur- sious dans les environs de Pérouse.
ir citoyens rca un inaudibles Raphaël s'essaya dehors à voler de
is d'une profession , elle avait scspropresailcs. Il parait, nonobstant
plusieurs peint) es. Raphaël Tordre des Notices de Vasari sur les
iiiqiiiêine qui se livra à l'art premiers ouvrages de Raphaël , que
int nre. Jean Saniio, son père ce fut d'abord à Città di Castello,
i vérité un peintre nié iiocre, qu'il produisit un certaiu nombre de
3 homme d'un fuit bon es- tableaux, dont on ne saurait hésiter
qui rut le mérite de ne pas à lu reconnaître seul et unique au-
-e plus de talent qu'il n'en tcur. Lanzi rapporte comme une ira»
je mérite en vaut beaucoup dilion constante , et qu'il a recueil -
.C'est peut-être à lui qu'on lie dans cette ville, que Raphaël,
laphaè'l. Celui-ci avait suce à l'âge de dix- sept ans. fit le ta-
lait maternel le goût de la bb-au de San IVicofo da Talent i-
r. Les premiers jouets de son no açli E remit ani , Vnt Vasari «lit
• furent les instruments de que m on n'y lisait le nom de l'auteur,
• peindre. Le père se plaisait on le prendrait pour l'œuvre du Péru-
der dans son fils des inclina- gin. De la même époque est le tableau
|ui semblaient présager une qu'il composa dans la même ville
n extraordinaire. Il u<* tarda pour l'église de Saint-Dominique, où
'apercevoir que l'infant était le Christ en croix est accompagné
jp habile pour rester son ëco* dans le haut par des anges qui rc-
cutreprit doue le voyage de cueillent le sang qu'on voit coulerdc
r, gagna l'amitié du célèbre ses mains, dans le bis par la Vier-
n, dit le Pcrugin , et crut en ge, Saint -Jean et Madelenc. Toutes
r une tics-grande faveur , en ces figures pourraient être attri-
ri! de lui la pioincssc qu'il buées au Péiugin, excepté la Vierge,
it II» pli. ici au nombre de ses dont Raphaël n'a surpassé la beauté
e*.N en vovant Raphaël. Pé- que dans <us derniers ouvrages. ]|
rtonué de la précocité île ses avait écrit et sou nom et son âge de
liions, pronostiqua q^'ildcvait dix-sept ans dans le tableau d'une
t devenir sou maître , le jeune S »intc Famille , que Morcclli décrit
e! imitait Pi-rugui comme s'il pour l'avoir vu à Fcruio, chez un
l jamais .lu ce<*ir d 7:re sou sonneur de cette ville. I.a Vierge est
Les copies de l'un ne se dis- représentée soulevantdes deux mairs
iciit puiut des originaux de le voile léger etnidu mit le berceau
. loi «que le disciple tiav.ul- du divin Knfai.t. qui doit. Siin» Jo-
société aux onvra^ - du mai- scplicst tout auntt->;ct sur Minlttou,
c \ - - i ii'rn m i!il'!.inut pas on lit riusciiptiou suivant : K. S.
. re d'une si- b» r ni'. IV i- V. A. :E. Wll. P. Ha^htl >t:*w-
38* SAN SAN
tius Urbinas annoœtatis i^jnnxit. au travail de la fresque, et
C'est la première pensée d'une corn- richesse de style précédemme
position qu'il a répétée dans la suite connue, et encore à des portrait
avec quelques légers changements, mi lesquels on croit distinguer 1
Laissant de côté beaucoup d'autres II quitta toute fois ce travail
compositions de cette première épo- qu'il fût totalement achevé. C
que au talent de Raphaël , qui sont peu dit Vasari , pour se rendre à F
connues, et que la gravure a négli- ce, et y admirer les célèbres c
gé de reproduire , nous nous conten- qu'on vantait alors de Léona
ferons de rappeler au lecteur le ta- Vinci et de Michel- Ange. Nous
bleau du SposaUzio , ou du ma- fait voir dans notre Histoire c
riage de la Vierge que la gravure de phaël et de ses ouvrages (
Longhi a tiré dernièrement de l'obs- quelle nous serons obligés de
curité. Cet ouvrage , qui marque un voyer le lecteur , pour une mi
des pas de Raphaël dans la peinture, de de discussions et dedescrip
se recommande déjà par un style qui n'auraient pu être effleurée
nouveau, par une grâce jusqu'alors l'espace étroit même du pliu
inconnue dans les physionomies , article ) , nous avons', disons-
dans les attitudes , dans les drape- essayé de prouver que ceci es
ries et les ajustements. On y admira erreur du biographe italien
dans le temp^et on y admire en- phaël vint effectivement à FU
corc le fond architecture qui con- à cette époque ; mais le carton <
siste dans un temple circulaire , en- chel - Ange ne fut visible que
vironné de colonnes. Le tout est ans plus tard. Ce point est ,
d'une rare perfection d'exécution , toutes sortes de rapports , il
et prouve avec quel soin on appre- tant à éclaircir , surtout pot
nait la délinéation de l'architecture t ru ire l'opinion trop répaudu
et la perspective dans l'école de Pé- Raphaël a singulièrement prof
rugin. La date de ce tableau porte Michel-Ange, et qu'il en avait <
i5o4« Vers cette époque, un autre les ouvrages. Ce qu'on voitd<
élève de Pémgin , Pinturicbio . avait clair ici , c'est qu'il vint à Fie
été chargé , par le neveu du pape en 1 5o3 , qu'il y passa une a
Pie 11 , le cardinal Piccolomini , de se partageant entre cette ville •
peindre dans la bibliothèque devenue r«use,et s 'occupant de plusieurs
aujourd'hui lasacristiede la cathedra* petits ouvrages, dont il ne s'csi
le de Sienne, les actions mémorables serve que des notions un peu i
du pontificat de son oncle JEneas taines ; que vers la fin de 1 5<
Sïlvius Piccolomini. Pinturichio avait retourna dans sa ville natale,
pu connaître et apprécier les talents duchesse d'Urbin, voulant fav
naissants dcRaphacl.il s'empressa de les études plus sérieuses qu'il
se l'associer pour une entreprise qui en vue , lui donna , pour le g
demandait autant de fécondité d'in- Ionier Soderini , la lettre d
vention que de facilité dans l'cxécu- commandation datée du Ier.
tion. On sait que son jeune collabo- bre 1 5o4 , dont nous avons raj
rateur finit par y avoir le principal té le texte et le contenu dans
rôle. Raphaël s'y reconnaît déjà ; et toirc susdite. Ce fut doue vers
à l'abondance des compositions , et de cette année, à l'âge de vin;
SAN
c Raphaël se rendit une se-
is à Florence , dans la vue
prendre un nouveau cours
Au nombre de ses objets
il faut meure quelques-uns
c restes d'antiquités que l'on
x poses déjà dans le palais
ci s. De la manière de voir,
rite d'avec celle de Michcl-
i*il porta dans cette étude,
t diversité de goût et de
>n remarquera de plus en
s leurs productions. Léo-
rïnci était pour la peinture
le plu* en vogue dans toute
à Florence. Il semble que
il avait eu a se donner un
i'Ic parmi les ouvrages de
iu pu rai n s, il aurait choi-
si vrcs de Léonard. Mais
us la liai tire de sou talent
rr personne en particulier,
jir profiter des qualités de
temps du séjour qu'il fit
lorence , fut occupe par de
vraies , entre lesquels on
qu'il (it ( et duiit ou ignore
i m l'existence) pour Tadco,
ncur, qui lui avait fait ac-
\cc suri amitié, sa maison
. Mais un autre de ses pro-
Laurent-dc'M.isi eut de lui
e fiiuiilc. devenue célèbre
iMruphcqii l'engloutit sous
s de son palais. Ou eu a
' les morceaux , qui , dans
ion , funrirnt un tic* orne-
plus précieux de li galerie
ice. La mort du père et de
e it.tphael, qu'il pndit au
meut , !<• i appel,! Urutôt,
**ur in« ttre oidre a m-s .if-
ii rite de lui . pendant le
i'iI y fit , pIiMi'ins petits
, tous puni le duc d'I'i i'ili.
jtnbrc sont le petit S dut
cheval , ci le petit Saint
SAN
383
Michel qu'on voit au Musée royal
de Paris , et qui se servent de pen-
dant. Vasari a dit des ouvrages de
cette époque, que \cjini delà minia-
ture ne pouvait pas aller plus loin.
On est à même de s'en convaincre
encore aujourd'hui. Il u'y a pas de
peinture d'une exécution plus pré-
cieuse. Toutefois on découvre déjà
dans le Saint Michel , qui a tout au
plus un pied de hauteur , le carac-
tère de hardiesse et de grandeur de
celui qu'il peignit vingt ans plus tard ,
et dans la proportion de six pieds ,
pour François 1er. Raphaël séjour*
na trop peu de temps à Urhin , pour
Y laisser quelques monuments aura-
Lies de son talent. 11 n'y reste plus
rien qui rappelle sa mémoire, si ce
n'est une inscription en son hon-
neur , sur la façade de la maison où
il naquit. La date de 1 5oj où il quitta
Urbiu pour la dernière fois , dé-
termine , dans sa vie , un espa-
ce de trois années, qui précédè-
rent son départ pour Rome. Cette
période de temps, occupée par des
travaux qui donnèrent naissance à sa
seconde manière , fut partagée entre
les ouvrages de Pérousc , où il se
rendit deux fois , et ses études à Flo-
rence , je veux dire , surtout , ses
liaisons avec les plus habiles maî-
tres de. cette ville, dont on verra
qu'il parviut à combiner les diffé-
rentes qualités. Kaphaél nous apprend
lui-même , dans quelques-uns de ses
ouvrages de son meilleur temps , et
l'otiuie qu'il avait pour les pein-
tures de Masaccio à la chapelle Del
Carminé, et le profit qu'il avait pu
en tirer. Mais celui de ses con-
temporains auquel il fut principale-
ment redevable à Fiorciicc, du chan-
gement qui, pour la couleur et le
maniement du pinceau , cir.ictérisc
sa seconde uiauicrcj fut Fra Baxtolo-
384 SAN
meo di San- Marco. A vrai dire ils
firent ensemble un échange de ta-
lents. Raphaël apprit de Fra Barlo-
lomco, à donner p'us de vigueur à
ses teintes, plus de largeur à sa ma-
nière; Fra Bartolomeo dut aux le-
çons de Raphaël la pratique de la
perspective. Si Ton en croit les faits
et le rapprochement des dates , Va-
sari, et d'apiès lui beaucoup d'au-
tres, se sont trop hâtes de mettre Ra-
phaël en présence du célèbre carton
qui u'a pu être termiué par Michel-An-
ge qu'en i5o6, c'est-à-dire, trois ans
après que Raphaël eut quitté les tra-
vaux du Piutnrichio à Sienne. Ce
carton devint l'objet de l'étude de
tous les artistes; et Raphaël se trou-
ve cité dans le uombre de ceux qui
l'étudicrent. Il est en effet certain
que s'il n'avait pu ni l'étudier ni le
voir à l'époque de i5o3, comme
Vasari a en le tort de le faire enten-
dre, rien ne dut l'empêcher, étant
à Florence ou y ayant été habituel-
lement depuis i5o6 jusqu'à i5o8,
de voir et de revoir l'ouvrage qui
faisait l'admiration de tous les ar-
tistes; et voilà ce qui rendra de
plus en plus apocryphe, dans la sui-
te, le récit de Vasaii sur l'introduc-
tion , en quelque sorte furtive, de Ra-
phaël dans la chapelle Sixtine, com-
me s'il n'avait encore rien vu de Mi-
chel- An«;e, et comme si son talent
avait eu besoin, pour se développer,
* des leçons du maître florentin. La
vérité est que Ton ne découvre aucu-
ne trace d'imitation des œuvres de
ce maître dans tout ce que Raphaël
fit alors à Florence. Quelque profit
qu'il ait pu tirer du grand style de
dessin de Mie Irift- Auge, il ne cessa
point de suivre la ligne que son pro-
pre génie lui avait tracée ,et même,
sanfr accélérer sa marche; il y eut
chez lui progression , mais lente ,
SAN
mais graduée. On n'y a
changement brusque ni
franchi. C'est ce qu'attestci
breux et précieux ouvrage
époque, comme la Sainte I
Rinuccini , terminée plusie
après ; la célèbre Dépo
Christ au tombeau , qu'on
me, au palais Borghèsc
Vierge du Musée royal de
nommée la Jardinière;
tion pour le monastère i
Lucci , que ses élèves 2
après sa mort , et plusie
ouvrages , que sa rcputatii
curait, et auxquels il ne p<
fire seul. 11 parait avoir co
époque une assez haute c
ses forces, pour désirer
de se mesurer de plus pri
deux hommes dont il dev
redouter la conçu rrencc.N
de lui une lettre, danslaqu
un de ses oncles à Urbin d<
du gouverneur, auprès <îi
nier de Florence , une ht
commandatiou pour ohten
dre une salle du palais
gneurie, palais pour leq»i
etc faits 1rs deux cartons d
et de Michcl-\nge. Mais m
heureux l'attendait. Une ri
dation plus puissante que
venait d'ambitionner, vip
ses projets. Sa réputations
nueà Rome, 011 Biamnnte,*
était architecte de Jules 1
avait la confiance. et auquel
Raphaël pour pein Ire le:
Vatican. Cv fut dans l'ai
qu'il quitta Florence poi
dre dans la capitale du nu
tien. Jules II l'accueillit
tes fortes de caresses. 1
don m de peindre sans dé
qu'on appelle dalla Segna
celle où furent exécutées
SAN
indes compétition* qui
ets ,' scIob les titres que
a donnés, la Disante
zrement , I Ecole a A*
trnasse et la Jurisprw
ael n'eut pas plutôt ter-
micr de ces tableaux,
ordonna d'effacer et de
autres ouvrages exécu-
tai 1rs par tout ce qu'il
s à Rome d'artistes les
tes. Chacune des quatre
positions de la salle de
: pourrait être la matière
re particulière , taut y
»ux les points de Tue
l'occuper tous les gen-
ue qu'embrasse l'étude
essin , surtout à répo-
rc oou tellement. Nous
terrés dans un espace
pour essayer seulement
as une analyse qui à
rouver l'éteniue néces-
Histoire que nous avons
Raphaël et à ses ouvra -
>mmes donc forcés d'y
lecteur , comme nous le
cune de ces grandes sé-
iux , dont la seule no-
trouvera place ici. Un
de fenêtre de la salle de
0 porte la date de l'an-
li elle fut terminée. Ainsi
s ans suflirent à son exé-
observaiiuii que la cri-
depuis lun g- temps, doit
p iri. On a dej-i vu qu'au-
rages de Raphaël, avant
i Rome . ne deuoiait la
itatiun du £oùt de Mi-
et que son talent avait
croissant et se ilévclop-
rulr puissance. Autant en
des quatre compositions
le la SeffuUura. Bellori
ibeervéqoe, jusque dans
L.
SÈM
premier tableau (celui de la Dis-
pute du Smnt-Sacrement)i\ y avait
eu développement sensibleet progrès
delà partie supérieure dn tableau,
par laquelle Raphaël dot commets
cer, à sa partie inférieure. A plus
forte raison cette progression se tait-
elle apercevoir dans les trois autres
compositions. Fut-elle due à Pin-
fluence de Michel* Ange, influence à
laquelle Vasari a voulu attribuer l'a*
grandbsement de manière de Ra-
phaël ? Mais d'abord rien , dans la
salle de la Segnatur*, ne peut le fai-
re soupçonner. Disons ensuite que,
pendant les deux ou trois années qui
virent terminer cette salle, Michel-
Ange était précisément aussi, de son
cité, renfermé dans la chapelle Six-
tine, dont il avait les clefs, et où il
ne se laissa voir de personne. Qu'im-
porte après cela le récit de Vasari , et
ce qu'il rapporte du dépit de Michel-
Ange , qui » obligé par Jules 11, de
déséchalaoder sa voûte , se serait de
nouveau enfui à Florence j ce qui au-
rait donné à Bramante , avec les clefs
de la chapelle, le moyen d'y faire
pénétrer Raphaël ?Mais aussitôt, dit
le -même biographe, la chapelle fut
rendue publique : Rome entière y ac-
courut , et Raphaël eut tout le loisir
de la voir. On donne comme preuve
de cejte influence supposée de Mi-
chel-Ange sur Raphaël, les peintu-
res qu'il lit, bientôt après, du pro-
phète Isaïe, à Saint- Augustin, et
des Sybilles et des Prophètes , à l'é-
glise délia Pace. On doit avouer
qu'il y a dans la figure d'isaie , la
seule entre toutes celles de Raphaël ,
quelque chute qui rappelle les pro-
phètes de Michel-Ange. Il serait per-
mis de croire que cette imitation
tiendrait un peu ae ce que les artistes
appellent Pmsticcio , sorte de jeu par
lequel on se permet de contrefaire
*5
386 SAN
la manière d'un autre. Raphaël au-
rait - il eu l'intention de montrer
que s'il l'eut voulu il aurait pu faire
du Michel- Ange ? Si quelque chose
pouvait rendre cette supposition
vraisemblable , c'est l'ouvrage bien
autrement important qu'il exécuta
immédiatement après, des Sybilles
et des Prophètes dans l'église de
Sainte - Marie - de - la - Paix. Là on
croirait qu'il a véritablement ac-
cepté le défi avec Michel-Ange , en
se mesurant avec lui sur le même
terrain, mais beaucoup moins pour
être son imitateur, que pour établir,
de la façon la plus évidente, en quoi
son talent différait de celui de son
rival. En effet, on dirait qu'il a
pris à tâche démontrer, précisément
dans les mêmes sujets, ce qui manque
à Michel- Ange, c'est-à-dire la no-
blesse des formes, la dignité du ca-
ractère, la beauté des physionomies,
la propriété du sujet. Dans le fait,
les génies de ces deux grands hom-
mes n'eurent rien de commun: leurs
germes furent divers, et ne pouvaient
pas produire les mêmes fruits. Mi-
chel-Ange concentra toutes ses études
dans celles du dessin , dont l'anato-
mic lui donna les leçons. Raphaël
forma son talent de beaucoup plus
d'éléments; et le goût de l'antique
fut en définitive celui qui les épura
et les ordonna. Si Michel -Ange est
le plus grand des dessinateurs , Ra-
Î>haël est le premier des peintres. Or
'idée de peintre comprend bien plus
de choses que celle dedessinatcur. On
admire en effet avec quelle facilité il
sut , dans ses nombreuses iuventions,
passer d'un ordre de sujets à un au-
tre. Dans le même temps où il com-
pose ses Prophètes et ses Sibylles pour
la chapelle d'Augustin Chigi , à l'é-
glise de Sainte- Marie-de-la-Paix , il
trace , dans le palais de ce célèbre
SAN
amateur, la composition
téey composition pleine <
et qu'on croirait inspirée
nie de la peinture antique,
rait mieux s'en convaincr
sant la lettre qu'il éc rivai
peinture , à Balthazar Cas
dont on ne citera que le
phrases. Après l'avoir rc
éloges qu'il en avait obt
peindre une belle, dit-il,
» drait en voir plusicur
» la condition que vous
» moi pour m'aider à fai
» ce qu'il y a de meille
» ayant si peu et de bon?
» beaux modèles , j'op
» une certaine idée qui
» à mon esprit. Si cette
» que perfection , je l'if
» à quoi cependant je m'
» teindre. » Ou voit, p«
mots , que Raphaël se d
lement pour but la rech<
beau que la nature prés*
mais que l'imagination &
tistc peut saisir , et que 1
sait réaliser. (Test ici
époque, qu'il faut rapp
cution de l'admirable ta
Vierge qu'on appelle d<
où se trouvent réunis , av
site du style d'imitation
clans la partie inférieure
des personnages de coi
maine , etdans le genre id
ge avec l'Knfant Jésus,
des nuages : ce qui pei
marquer la ligne de diff
pour les yeux , sépare
humaine de la substano
surnaturels. Raphaël r
alors l'exécution des p
la seconde salle du Va
la première , il avait de
choix de compositions
poétiques ou allégorique
SAN SAN 387
cnir à lotis le» temps, à parvenu au plus Jiaut degré de ce
tortes de palais. Les sujets qu'où appelle sa seconde mauicre:
cra dorénavant présente- sa réputatiou le faisait déjà regar-
vslème tout nouveau de der comme l'artiste uuiversel des-
historijues , c'est -à-ilirc, tîne à être le moteur et le centre de
isdes faits , et piiscsà des tous les projets. Il c'iait entouré
verses de l'histoire .sacrée d'un grand nombre d'élèves et de
r; nuis ramenées par un cull iboratcurs , dont l'ambition se
tculier d'allusion, t.iutôt à bornait à partager ses travaux,
ni de l'église de Rome, à C'est avec de tels secours (pie nous le
:c temporelle des pipes t verrous , livre' à le nouvelles entre-
les faits récents, a Irrite- piiscs sans abandonner les ancieu-
forincs .sousTimagc d'éve- ucs , sa Un fa ire tout-à la-fois aux tra-
itéricurs. C'est ce qui a per. vaux les plus divers. Charge, comme
litre d'iutro luire dans leur héritier de Bramrui te, rpii avait a peine
tioii tes persoiiii *^es d'au- plante les fou latious de la cour du
ifes , sous la ressemblance Vatican Rappelée la cour des Loges )
. qui commandèrent ces d'eu continuer l'architecture, il en
tiiisi, dans cette .seconde porta 1 élévation à trois étages ou
x sujets sont consacrés à rangs de galeries l'un sur l'autre ,
L*t deux a Léon X.. Ou voit destines à recevoir un genre d'cûV
ans le tableau du miracle bcllisscmcnt nouveau , ou du moins
?, à la p ace d'Urbain IV; renouvelé de l'antique. A l'époque où
de cet ancien miracle lait il fut charge de ces travaux, on ve-
ux nouvelles hérésies qui nait de découvrir les thermes de
lient à agiter l'Élise sur Titus. Leurs salles , long- temps eo-
• 'le la présence url!e. La fouies , avaicnt.dû à la cause même
iflléliolure , où l'on voit qui les avait fait oublier , la con-
pape Jules II , est une soi- serval ion des peintures arabesques
ne. Le grau I |rèneOnias dont Vitruve uous apprend que le
pape, et II ;'io Une repre- goût fut alors de mode chez les Ko-
lirons le l'K^'isc dépouil- mains. Jean d'Udinc, qui excellait à
•us qu'ils avaient rm>. La peindre les fleur>, les fruits et les ornr-
• de saint P erre a i.tppjrt ineiits de tout genre, fut particulière-
L'''ju X , * «ni mirât uleu- meut relui qui cucoutagoa Raphaël
e prison un an avant »ou dans le projet de décoration des lo-
1 ai si< ^e pontitii-al ; et la go. Il retrouva lescrrct des .stucs
l' Attila recul tut drvaiil le antiques; et bientôt cette £ rai 1 le cu-
it Léon e*l mie ill isiou (reprise a laquelle présidait le^éuic de
I !a politi'i ie de I/o \ \ t Kaphael, parvint à sa ]>cifection. On
jiarw-nu a ubt- uir IViiti. je coiupi nid qu'elle 11c pouvait réussir
II de l'Italie par 1- s puis- que par une réunion de talents mul-
îb^èraiitrs. t)n se <li>p_u>e liplié*. Klle se compose de faut ilr
• cuuipte du délai: de ces parties diverses que , si son mente
nuis , d'ailleurs si bien eon- consista dans l'élég inie exeVuti ni de
uni ch iciue serait la initie- chacune , .son succès devait dépendre
ng article. K îphacl y éuit encore plus de l'heureuse coin binai -
i5..
388 SAN
son de toutes. Or Raphaël fat pré-
cisément ce point de centre. Il eut
deux grands mérites en ce genre : le
premier fut dans celte direction
pleine de goût , qui sut coordonner
toutes les parties, faire choix des dé-
tails les plus heureux , et appliquer
à leur exécution l'espèce de talent
qui leur convient. Le second fut celui
de l'originalité. Plusieurs de ses com-
Sositions, que le génie du peintre
'histoire pouvait seul concevoir ,
prouvait qu'il imagina le premier
d'introduire dans l'arabesque un or-
dre d'idées , dont nous ne voyons
Kint qu'il ait trouvé de modèles dans
ntique. J'entends parler de l'allé-
gorie , et de ces beaux montants de
pilastres , où tantôt les vertus , tan-
tôt les saisons , tantôt les âges de la
vie , viennent mêler leurs emblèmes
divers aux doctes fantaisies de son
pinceau. Ici les symboles des sens
ou des éléments, là les instruments des
sciences et des arts , avec toutes sor-
tes d'idées personnifiées , deviennent
de véritables tableaux , dans lesquels
on éprouve un plaisir nouveau , celui
de reconnaître la raison sous le voile
transparent de la folie. Raphaël ne
put , sans doute , entreprendre des
travaux de ce genre , avec les innom-
brables détails qu'ils comportent ,
sans le secours des élèves et des
hommes habiles en tout genre , qui
avaient mis en communauté avec lui
leurs moyens et leurs talents ; mais
ce qu'il faut dire, c'est que si ces
travaux , sans de tels secours , n'au-
raient certainement pu être termines,
il est encore plus certain que sans
l'influence de son génie, ils n'auraient
pas eu de commencement. Le célèbre
tableau de sainte Cécile fut exécuté
dans le même temps ; et l'on a cru
reconnaître , au ton foncé de cette
peinture, la coopération de Jules
SAN
Romain, qtt eut le défaut <
ployer le noir dans ses on
Raphaël seul avait , sans i
les têtes de tous les persou
cette force et cette grâce d
qui n'appartenait qu'à li
nous semble avoir pu tr;
miner au sommet de la c
ce charmant chœur des i
les divins accents parai,
mêler , ou préluder à cet
tronc des musiciens. \a
ouvrage se trouvera tôt
court pour celui qui ei
l'histoire complète du j
talent de Raphaël par se
n'y eût-il que le nomb
infini de sujets , qu'il faut
coopérateurs qu'il s'est d
porter à lui , comme pre
cipe , la matière paraît <
bornes. Il ne faut donc \
dre à trouver dans cet art
dit pas la description , i
ment la nomenclature de:
tions. Obliges de nous res
le cadre le plus étroit ,
sujets que son pinceau a 1
ti plies, nous réduirons à i
sommaire la notion des V
il a embrassé tous lcsaspe<
les images à tous les degr
les rassembler sous une
sion : i°. celle des simple
tableaux faits , la plupar
particuliers , où la Vierj
avec l'Enfant-Jésus , et
avec le petit saint Jean. T<
qu'on appelle à Florence
délia seggiola,\à Vierge
2°. la division suivante r
compositions qu'on apjx
Famille ; ce sont , dans U
tableaux dcfamille, qui ce
quelquefois jusqu'à six o
res. La plus célèbre et f
plus belle de toutes, est c
SAN
François J*r. , et qui
icipaux ornements du
; Paris. 3*. La dernière
e de ces compositions
vec son divin Enfant
t à de saints persou-
sur des nuages v telles
Koligno ou de Dresde) ;
rce comme la reine des
.sur un troue et rece-
tiage* des saints et des
on range daus cette
ierçe aux quatre Pères
celle qu'on appelle au
cun peintre u'eutre en
avec Raphaël pour le
variété de ce genre de
uni n'approche encore
propriété du caractère
.se doivent réunir les
;occ , de pureté vir-
rjce et de noblesse ,
e tendresse religieuse ,
il a épuisé toutes les
V Italie doit à Raphaël
lit connaître le mérite
; et cet art lui doit les
' qui accompagnèrent
Albert Durer , en Aile-
t déjà emparé de Tin-
îipucrra , ctscsgravu-
aifiit à avoir quelque
te. Ses relations avec
lèn-ut à ce dernier l'oc-
sM'ntir combien le per-
: de cet art aurait d'im-
r la ploirc de la pein-
cputaliun du peintre,
itoine Raiinou'li , élève
i Bologne , était venu
plus haute*» leçons à
ri l'ciico'iiagea a pour-
i les, et il «»e Ta Hacha
la plus utile pour tous
luttant i sou bon n une
dessins, dont l'eir.imc-
:rait les bornes de cet
SAN 389
article , et serait le sujet d'un traité
particulier. Nous avons donc à la
gravure de cette époque deux obliga-
tions, Tune d'avoir propagé et mul-
tiplié les pensée* de Raphaël , l'autre
de les avoir fait naître. Un genre de
mérite dans lequel Raphaël n'a peut-
être ni supérieur, ni rival, est ce-
lui qui le place en tétc des peintres
de portrait. II avait été, dès ies pre-
mières années , conduit a cette partie
de l'imitation par le goût général des
écoles du quinzième siècle, où tout
se faisait dans le style purement na-
turel , qu'on ne saurait mieux définir
qu'en l'appelant style de nortrait.
Dans la vérité' , les figures de toutes
les compositions n'étaient alors que
des portraits proprement dits. Ra-
phaël eut l'occasion t daus ses pre-
miers ouvrages, d'y introduire beau-
coup de ces personnages, qui ne com-
portaient guère un autre style , et il
se plut à répéter, dans plusieurs de
leurs physionomies , les portraits vé-
ritables de beaucoup de ses couteui-
Soratns. Ou ferait un recueil curieux
c tous ceux qu'on pourrait ainsi ex-
traire de toutes ses fresques. Lorsque
son talent fut arrivé à sou plus haut
degré dans le genre idéal et hisloii-
que , les portraits des grands person-
nages qu il peignit à l'huile, se res-
sentirent aussi de la vigueur d'uiic
imitation plus relevée ; et l'on se pré-
vaut encore aujourd'hui de sou exem-
ple , pour prouver que le pt-iutre
d'histoire est le meilleur peintre de
poi trait quand il veut l'être. Ou
compte de nos jours près d'une tren-
taine de portrait* à l'ImUc, peints
p*r lui-même, et pir lui seul, ce
genre permettant moins qu'aucun
autre que le peintre s'y fa*. se ai'b'r.
lùitre ces poitiai:s, il faut distin-
guer ceux des papes .Iule.') 1 1 f et Léon
X y des cardinaux de Ko* si et de Me-
SAEf
s, de Casliglione , de Bindo Al-
îti ; celui de Jeanne d'Aragon , et
>ien propre. 11 mit neuf ans à ter-
ner les peintures des salles du
itican. Celle. de Torre Borgia ,
li fut la dernière, est celle où Ra-
haèl paraît avoir le moins travaille'
ersonnellement. Dans trois de ses
>eintiires , on trouve qu'il suivit le
même système de sujets anciens , mis
en rapport d'allusion avec les événe-
ments et les circonstances de son
temps. Ainsi , ces trois sujets , tire's
des histoires de Léon III , de Léon
IV et de Charlemagne , ne sont que
des espèces d'allégories qui , sous
d'anciens noms , signifient Léon X et
François 1er. Partout les portraits du
roi de France ,et du pontife régnant ,
disent aux spectateurs qu'ils doivent
entendre autre chose que ce qu'ils
voient. Ces trois sujets qui représen-
tent la victoire navale d'Ostie con-
tre les Turcs , la justification du pape
Léon , et le couronnement de Char-
lemagne , furent peints par les élèves
ou les collaborateurs de Raphaël. Le
silence des artistes, des amateurs et
des graveurs sur ces ouvrages , indi-
que assez que le maître y eut peu
de part, ou du moins n'y contribua
que par le choix des sujets. 11 n'en
est pas de même de la quatrième
peintue de cette salle, où est repré-
senté l'incendie de Borgo-Vcccnio.
C'est une des belles compositions de
Raphaël , une de ses conceptions les
plus riches de pensées et d'expres-
sion , un des morceaux où il eut
l'occasion de faire le plus briller son
méiïtcdauslc dessin du nu. On n'est
cmbairassë que du choix des ouvra-
ges dont on fera mention à IVpo p:e
où nous eu sommes de la vie de* Ra-
phaël. C'est celle de sa troisième
inanièie , et aucun des tableaux exé-
cutés dans cette manière ne saurait
SAN
être négligé» Mais aussi
est celle où , environné
breuse école formée d']
biles , il eut le plus de
multiplier ses entreprise
tait , dans cette école ,
de talents , etc'est entre
phael partageait l'execu
v rages , selon l'import
travaux, ou des deman
vail se divisait ainsi : R.
posait et dessinait le suj<
main ordinairement et
le maître finissait. Para
de travail avait lieu poui
leur excellence dépenda
dans lequel le copiste ava
et du talent de celui qui
retouche. De là naît la <
discerner l'original desci
plusieurs ouvrages de ci
Ceci doit s'appliquer au 1
de saint Jean dans le <
ou connaît trois ou qi
tions, qui se disputen
l'honneur de l'oiigina'
marque faite par Vasai
tefois décider la quest:
Raphaël peignit le 5
toile. Cela étant , cel
doit être réputé l'ori?
fait croit e encore, c'
du tableau et des om'
res , défaut qu'on saT"
de Jules Romain, q
aura fait l'ébauche,
coup de peine à ne r
me peint par Raph
qu'on appellerfWN
ouvrage qu'en doit
appartenant au p
son talent , cl qu
l'expression , sni
1res ouvrages. C»
la peinture a su1
dinaires vicissiti
devait le coudui
SAN
es d'Italie , d'uue vio-
y échoua, et s'ouvrît
:ontrc un écucil : tout
ics et marchandises,
miracle sauva le ta-
ise qui le renfermait ,
s flots, sur la côte de
repêchée et tirée à tar-
ent l'eau de la mer n'y
lie. On l'ouvrit, et Ton
ituic intacte. Le bruit
eut étant arrive à Pa-
i pressa de réclamer le
gé. Il parait que la re-
tint de fraudes difli-
fallut toute la prolcc-
V pour le faire rendre
Païenne, qui en paya
restitution. Ce tableau
eu Ks pagne , d'où la
en 1H10, transporter
tee plusieurs autres ,
nier. La même cause
lis retourner en Kspa-
inbre est la belle Sain
on appelle la Vierge a
ippe IV , roi (I'Kn pa-
ilc la \cuvc de C.har-
1* Angleterre, pour la
is iniile livres sterling,
l'a II première vue de
!e II «pliai ! , Philippe
i - < i est ma j vrle. De
1 vji nom (pii a ruiili-
igiier. C'est une de ces
.1 li IV in noMcs et gra-
!e '^rm e , d'après l'a-
j lu» ii.iut de » « s sortes
I !•■ li.iin il ei.tre la vë-
«ii::ip!e de 1 i piemii le
i ri s et 1 1 vente idéale
ii'. Nom* rit»i> .iiîetr-
»■: it Mil le i)i-.tu t.ilil<au
! m > !*■ !•'-*! I. La fij^il e
.•» li iii\ i.iiN'i'i'.tit l.<iis
.i be.ua-- up de venté
l'on appelle nalunUc,
SAN
3«)l
pour la distinguer du vrai idéal) ,
dans le dessin du corps , dans les
formes du torse. Le ton brillant des
chairs et la forte opposition des
ombres lui donnent un relief singu-
lier. La jambe , qui vient en avant ,
semble sortir du cadre. Le corps
étant vu de face , ainsi que la tête,
dont les yeux se fixent sur le spec-
tateur, il est peu de figures dont l'i-
mage reste aussi profondément em-
preinte dans la mémoire. Nous avons
déjà vu Raphaël , successeur de Bra-
mante, en 1 5 1 4 ? construire cette
cour du Vatican, qu'il a rendue célè-
bre par la décoration des loges. C'en
serait assez pour que son nom pût
figurer sur la liste des meilleurs ar-
chitectes ; mais il devait recueillir
l'héritage entier de Bramante. Léon
X , selon le vœu de cet architecte ,
le nomma ordonnateur en chef de
la construction de Saint-Pierre. Le
bref du pipe qui contient cette no-
mination , se foude sur ce que, dans
les plans déjà donnes par lui , il
avait justifié la recommandation de
Bramante. Effectivement , le plan
que Seilio nous a conservé de l'é-
gli.se de Saint - Pierre , par Ra-
phaël , est non seulement plus beau
que le plan actuel, mais peut-être
le plus beau qu'on puisse imaginer
dans le système des églises moder-
nes. Comment ne pas icgrettcr qu'un
é'iifice qui devait servir de modèle
au goût de toute l'Europe , n'ait
point été élevé sur les dosins de
celui qui , dans nu autic genre, n'a
ële jusqu'ici ni égale ni remplacé.
Un û ulte projet de Kapliacl eprou-
\a le même soit. Léon X , lors-
qu'il fit, en i'm'j, >ou entrée so-
lennelle à Florence, avait fait ve-
nir avec lui Michel - Ange et Ra-
phaël, pour avoir de charnu d'eux
uu projet du grand frontispice dont
3o* SAN
il voulait décorer l'église de Saint-
Laurent. Cependant cette résolution
n'eut point de suite; et il n'en est res-
té qu'un dessin tracé par Raphaël ,
qu'Algarotli déclare avoir vu dans
la collection du baron de Stosch.
Ce fut pendant le séjour que San-
zio fit alors à Florence , pour la qua-
trième fois, qu'il eut l'occasion de
douncr les plans et les dessins des
deux charmants palais que cette ville
met au nombre de ses plus précieux
monuments d'architecture, savoir
le palais delV Uguccioni, sur la place
du Grand-Duc ( i ) , et le palais Pan-
dolphini , élevé sur ses dessins.
Ce qu'on en peut dire , c'est qu'il
n'y a d'aucun architecte un des-
sin de palais plus noble, d'un style
plus pur, d'une plus sage ordonnan-
ce. Ni Balthazar Perruzzi , ni les San
Gallo , ni Palladio , n'ont produit un
meilleur ensemble avec de plus beaux
détails et dans de plus belles pro-
Î sortions. Si Raphaël eût vécu plus
ong- temps, Rome sans doute mon-
trerait beaucoup plus de monu-
ments de son génie en architectu-
re. On peut lui attribuer le palais
qu'il se bâtît pour lui-même, vou-
lant, dit Vasari , laisser de lui un mo-
nument : per lasciar memoria tli se.
Les contemporains ont souvent con-
fondu les édifices dont il fut seul ar-
chitecte, avec ceux qui furent dus à
Jules Romain. De ce nombre est le
charmant palais de la Villa Mada-
ma. An reste , celte coi. fusion est
sans inconvénient, tant il règne d'in-
timité entre leurs manières; et d'ail-
leurs, en ce genre comme en peintu-
(l) Qui |i|I|.-*-iii-i l'oiil l.ci'UMlH'Ill ;,( Il i: il- .1 Mî-
Ciirl-Aiitfi* : in. ti- miiIi-v cju'oi v <Ji<"ii\n ]•- «ti If t fi-
R.i|ilihrl , tri qu'il «■( il.nis |( , iiit i r>> imiv , ,<.< s ciu»
pc'rwi.'iiur ■•' jMiif lin Kiiiir lu-, on ■»( • ui <i«v »|ii«
C'-itaiu qu'il lit* s'y moi lu- mu. mi uV ce» ■!■ I««»l» i ;i-
>rn im\ il'ortH nif> t+ «jui v>ul cuiuiur le t'Ht-hct de
«rcliiti-clurc de Mklicl-An^v et 4e mu école.
t,
SAN
re, l'élevé ne fut-il pas un d
leurs ouvrages de son maitr
a aucun doute sur deux auti
ces : l'un est celui des écuri
gustin Ghigi , à la Lougara;
le palais situé près de Saii
délia Vallc. La façade, des n
données , se compose de du
sées , dont les trumeaux si
d'un ordre dorique, reposa
beau soubassement formé <
ges. Une tradition consta
encore que Snnzio ait été
tecte de la belle chapelle en
d'Augustin Ghigi , dans 1'
Santa- M aria del Popolo;
seulement on lui donne Ici
des peintures qu'y a exécuté
que Sebastien ( del Piorabc
on veut encore que la cl:
statue de Jonas , qui dev
partie du grand mausolée
projeté pour lui-même Augti
gi , soit due à Raphaël. Il es
qu'on ne trouve aucune ai
opposer à cette tradition;
encore vrai que cet ouviagc
te par Lorenzctîo , son cli v
un caractère tellement pa
pour la sculpture de ce temp
est porté à croire que le Jo
nédequelqiie inspiration de
quand on ne supposerait ]
eut pu ou mettre la main à
dèle ou en conduire l'es
Dms un temps où nous vo
trois arts du dessin exercer
rem ment et le génie et la i
artistes, est-il invrai^cmbL
Raphaël aurait eu la même i
et que s'il eut fourni une plu
carrière, il aurait il on né à
Augriiii rival en scu,pt,'',c'->
travaux qu'il lit exécuter d.i
h rie des Loges, piuuvi-iitc
v-iit négligé aucuiic dc.s par
sidiaircs qui composent le i
SAN
i du dessin. Vasari a
trop en abrégé de ce
les Loges , dont nous
connaître la décora-
seul rapport , celui
•mont, renouvelé de
ilapli.icl cl auquel
Mit «luiiiie Ir nom
1 us l.i même •'aSii'ie
rîi'liiit ■ p'us g:an-|i(
te s .lie inestimable
•sque lep.irtis quatre
s compartiments des
e < haque travée , et
'ni , en einquautc-
l'Hi^toirc de l'An-
. \ussi apprlle-t-un
ljihic de ll.tph.ièl.
i di* ces cn*cm Mes
» doit , th. m loiiiK r la
1 ^r.ivure. li'r*t «nie
etiun en liâmes de
lîilie , ch-ipitre par
n priit Min-, et livie
>'ll* II (Tcitinll du
'•■\eucmriit 'le J.-C.
Vnn e • i:-'l'«-^t-i Ilic-nt
iininlireiisc série ,
i i!r , I' \<lm.ifii>n des
li'»!!!1 iln C.hri»t et la
r !»■ I's\i"lie .tiie'e «le
pil'ri' . lu l'ipi ilillX
I'! • : r | i - 1 1*> ihllrrc lltc*
j.li n!. D.ins 1 i vnitr
lil'îfillr, fluiit IlS
il \i.t' ne, nous ont
iuposiii.in>, rli.H une
If li n n riliiiii d' V-
■!• eu |U ! |.«i' m.| te
M iin 1 1 mti'', !«■ Iim-
.i nr un le \rv'il»ile
ils. m i Jn-^i , .ii.p'ir-
»H e , lie pi reiit pas
l\ M mi nulle ins«i
ut-ire, .n ii »ie. n'v
Les rotjeepimus y
bicu autrement poé-
SAN 3g3
tique ; et jamais le génie du peintre
ne s'est mesuré dans aucun autre
ouvrage avec celui du poète, de ma-
nière à faiie autant douter de la su-
Périorité d'un des deux arts sur
autre. Il faut effectivement appeler
cet ensemble de décorations par son
véritable nom. (7est mi poème inti-
tulé Wlmour et Psj'ihé. Trois sor-
tes d'espaces de forme diverse s'of-
fraient, dans le local qu'il s'agissait
de décorer, aux combinaisons du
pinceau : i°. les lunettes des arcs
distribues tout alentour du portique,
pour diviser au gré de la construc-
tion U poussée de la voûte; 3°. les
retombées de ces arcs; 3°. le pla-
fond du vestibule. Dans les champs
des lunettes , R iphacl a distribué
le> chai mantes ..ti^oiies de la puis-
sance de l'amour vainqueur de tous
les dieux. On y voit des Cupidons
ailés enlevant et portant en trophée
les armes ou les attiibuts des douze
grands Dieux. Dillcrents traits de la
f.ible de Psyché et de l'Amour oc-
cupent les espaces qu'on appel le, dans
la construction, pendentifs ou re-
tombées des arcs. Le p'afuitd se di-
vise en deux grandes scènes, dont
lime représente le Conseil, et l'au-
tre le R.iiupiet des Dieux. Mais le
diocours n'a point de paroles qui
puissent donner l'i iee de concep-
tions aussi relevées, aussi magnifi-
ques d'invention , aussi riches dans
les dèttils ; Riphaél a tourne au
s- ruine! de Imites les sphères où son
yéiiie s'est e\crcé : également subli-
in«\ cgalcinrut iiiiimt.ih'c dans les
(i'tiuiis mythologiques du paganis-
me , et dans les pi. unies composi-
tions ou nous allons !e voir retracer
les merveilles du christianisme nais-
sant , comme il se plut a dcrmilci"
l'histoire du peuple de Dieu dans
la nombreuse suite des peintures des
3g4
SAN
Loges. François Ier. avait appris
en Italie à unir l'amour des arts à la
gloire des armes. La réputation et
le talent de Raphaël étaicut alors à
leur comble. Gomment le restaura-
teur des lettres et des arts en Fran-
ce n'aurait-il pas eu l'ambition d'en-
richir son pays d'ouvrages propres à y
produire ety diriger le goût et l'étude
de la peinture? C'est effectivement à
ce prince et à son règne que la France
doit presque tous les tableaux de Ra-
phaël, qui sont aujourd'hui le prin-
cipal ornement du Musée royal , tels
que les portraits de Jeanne d'Ara-
gon , de Castiglione ; le SaintMichel
terrassant l'Ange des ténèbres, tra-
vail qui valut à son auteur , de la
part du roi , une tres-honorablc ré-
compense. Raphaël crut sa recon-
naissance engagée à en remercier
François 1er. par l'envoi d'une au-
tre de ses productions, la Sainte*
Famille qu'on admire comme le
morceau par excellence du Musée
royal , et qui doit passer pour être
le chef d'oeuvre de toutes les Sain-
tes-Familles. Exécuté en i5i8, ce
tableau est, avec la Transfiguration,
celui qui marque le plus haut degré
où soit parvenu Raphaël, surtout
dans la peinture à l'huile. Sans sor-
tir des sujets de Vierge , on peut y
trouver de quoi mesurer les trois pé-
riodes de sa vie pittoresque , savoir :
la Vierge dite la Jardinière, qui est
de 1507; la Fierge au poisson,
faite en i5i 4? qui établit le passage
de sa seconde à sa troisième maniè-
re; la Vierge du Musée royal, qui
porte écrite la date de i5i8. Ces
trois morceaux contiennent la preuve
et l'histoire de la progression de son
talent. — La Flandre possédait alors
de célèbres manufactures de tapis-
series; et ce genre d'industrie venait
d'y être porté au point de pouvoir
SAN
reproduire avec une granc
de les effets de la peinture,
heureuse idée à Léon X ,
procurer le luxe dispendi
tapisseries , d'avoir ebarg
d'y ajouter le prix inest
ses inventions. On lui doi
gnifique suite de grandes
tions que l'on connaît soi
de Cartons de Raphaël. L
peinture de ces Cartons
qu'on appelle à détremp
dire, que les couleurs et
trempées dans de l'eau où
de la colle , de la gomme
autre matière glutineuse, t
et leur donne la faculté d'à
fond sur lequel on les ap[
maniement de ce procédé'
re demande de la hardie
porte naturellement , par
indéfinie des retouches que
y trouve. Un tel genre d'oi
vait avoir de l'attrait pou
aussi fécond que celui de
et habitué à produire ave
promptitude. Aussi paraît
adonné avec une prcailect
culière : si l'on en croit V
douze Cartons auraient
peints par lui seul. Ou se
du moins en les voyant qu<
sont uniquement de sa m
se former une juste idée d
perbe série de compositioi
'réunir dans sa pensée les
tons originaux qui ornent
royale d'ilamptoncourt
terre , et la suite vraiment
te des douze tapisseries qt
Rome. Le travail origina
miers fait concevoir ce
manquer en hardiesse et <
de dessin aux copies ; et
couleurs et de l'exécutiot
ci complète, dans Fini;
l'ensemble de tous les m
SA»
ne devaient offrir les
is leur nouveauté'. Ces
ivaient été destinées par
orner des salles dont
perfides n'étaient point
sure. Quatre pièces sur-
moitié moins larges que
savoir : le Massacre des
sujet divise en deux ; les
Kmmaiis , Jésus appa-
alclcnc. Les neuf autres
posés comme les précé-
; lires plus grandes que
: l'Adoration des Mages,
du Sauithsprit , la Pé-
cule , Jésus-Christ don-
:'* à saint Pierre, saint
ut lYiichinteur Kl y mas,
et saint Jean guérissant
dans le temple, Auanic
ort par s ii ut P.uil , saint
Lvstte, saint Paul prè-
thèues. Les sept derniers
•ts sont reux dont les
ntla pale lie d'Ilainptou-
faut avouer que s'il est
•blir quelque prëfércn-
s entie les ou v tapes de
nis entre le?» sujets qu'a
unre.iii dans cette noni-
, le >oi t semblerait avoir
|i*s épargner , ceux qui
i une plus grande ri-
mpositioii, la plusgran-
•!e pensée , de style , et
. Il ipliafl, lorvju'ilcxc
rtons , ce qui doit avoir
larit les deux dernières
a lie , était dans toute
âjje et de son talent : ou
voir une iiouvt lie pieu-
Mfiu continuelle qui est
Jilr dans la succession
c*. La il s'est élevé au-
lii-mêmc, et l'un peut
rolleitiou de ces mérno-
wsitious , le courounc-
SAN
3g5
ment non pas seulement de ses pro-
ductions , mais de toutes celles du
génie des modernes dans la peinture.
— Léon X pressait Raphaël détermi-
ner la décoration des salles du Va-
tican. La plus grande de toutes , qui
est celle d'entrée, attendait que la
peiuture achevât, et y complétât le
système historique de l'établissement
de l'Église romaine. Ce fut certaine-
ment dans cette intention que Ra-
phaël imagina de tracer sur les mors
de cette vaste salle, l'histoire du
premier empereur romain qui em-
brassa le christianisme, et qui passe
I>our avoir fait au pape S. Silvestre
a donation de Rome. De là le nom
de salle de Constantin , qu'on lui
donne. Quatre sujets , relatifs à son
histoire, en occupent les quatre cô-
tés , savoir : la Vision céleste de
Constantin , la célèbre bataille où il
défit Maience , le Baptême de cet
empereur, la donation qu'il fit de
Rome au pape. Raphaël avait non-
seulement arrêté les dessins de la dé*
coralion générale de cette salle, mais
il avait commence d'y peindre à
l'huile, sur enduit, 1rs deux belles fi-
gures allégoriques de la Justice et de
la Douceur. Cette mauièrede peindre
était une nouveauté , à laquelle on
renonça depuis, mais dont il paraît
avoir voulu fiire un essai que l'expé-
rience n'a pas conliriné. Ou revint
dans la suite au procédé de la fres-
que. Des quatre grands sujets dont on
a parlé , deux seuls ont été exécutes
sur ses dessins, après sa mort, par
Jules Romain , savoir : la Vision cé-
leste, et la Bataille de Constantin.
Raphaël eut donc encore l'honneur
de la plus grande composition his-
torique qui ait été produite en pein-
ture. A en croire même le dessin ori-
ginal , cette scène de bataille aurait
été plus nombieuse encore eu figures,
3g6
SAN
plus variée dans les masses. Elle au-
rait présente , dans le lointain , une
ligne de montagnes, au pieddesquelles
auraient combattu des corps détachés
de l'armée, ce qui aurait contribué
k amplifier le sujet , et à lui donner
plus d'étendue pour l'œil. Quoi qu'il
en soit des légers changements que
Télèvc apporta dans l'exécution des
conceptions de Raphaël, la bataille
de Constantin, dans laquelle il faut se
garder de croire qu'il ait joué le rôle
d'un simple copiste , n'en est pas
moins la plus grande et la plus mé-
morable page qu'ait tracée le pinceau.
Bien qu'elle ait fourni , dans le siècle
suivant, a Le Brun , l'occasion de dé-
velopper, avec un talent original , de
nouvelles beautés dans ses batailles
d'Alexandre, Le Brun n'a pu ni sur-
passer Raphaël en invention , ni em-
pêcher la bataille de Constantin de
rester* encore le type et le modèle
de la peinture des batailles dans le
genre héroïque. — Raphaël était alors
parvenu à l'apogée de son talent,
de sa réputation et de son crédit.
On n'avait jamais vu , et Ton n'a
point encore vu depuis , d'artiste
porté par la seule puissance du gé-
nie à un tel degré, soit de cette re-
nommée qui rend un nom partout
célèbre , soit de cette considération
Sersonnclle qui fait sortir l'homme
u rang ordinaire, et qui l'élève, dans
l'opinion , au niveau des rangs les
plus distingués. Sa position socia-
le était même devenue telle qu'on
doit regarder comme très-probable
oue , d*unc part , Léon X , qui lui
devait des sommes considérables ,
aurait eu l'intention de s'acquiter
envers lui par un chapeau de cardi-
nal , et que lui-même ne refusa si
long-temps d'épouser la nièce du car-
dinal Bibi>iena,que parce qu'il aurait
ambitionné l'honneur du cardinalat
SAN
( Voyez les détails de ce<
Y Histoire de Raphaël pa
tetir de cet article ). Celte
qui , à Rome surtout , s'env
s'envisageait encore plus soc
dis sous la qualité politique d
de l'Eglise, n'exige pas que <
en est décoré soit dans les
Les papes l'ont quelquefois t
à des talents distingue*. en ao
le titre cl le revenu qui y est ;
et en dispensant des fonction
siastiques. Quoi qu'il en soit,t<
tribuait alors à faire de Rap
personnage très - important,
cupait à la cour une charge)
fique; en un mot, son existes
blait être celle d'un prince,
da principe. Michel-Auge, le
Michel-Ange , vivant seul , i
travaillant seul, formait, M
les rapports, le contraste le pi
pant avec Raphaël. Depuis 1'
ment , qui eut lieu à la (in d
des peintures de la chapelle
Michel-Ange ne joua plus au
à Rome. 11 perdit beaucoup (
aux démêles occasionnés p
chèvement du tombeau de «
Léon X l'employa encore |
années à Florence , aux rc<
des marbres de Scravczza,
projets de la façade de Saiul-
Or, ces années-là , Raphaël
employées à multiplier ses o
à perfectionner sa manière
mentor sa réputation. 11 n'tf
que de Raph.-.cl : c'était un dir
qu'à peine le cédait-il à Mie
pour le dessin, mais qu'il le
sait en tout dans les autres J
la peinture. Cette opinion, s
dant de plus en plus , excit;
haut point, dirons-nous les
de la rivalité ou plutôt celu
vie chez Michel-Ange. On s*
té de croire au dernier, q
SAN
tari lui-même , élève
>assionné de Michel-
nagina celui-ci pour
a cl sans se montrer ,
lettre. On sait qu'il
Vil ne pratiqua peut-
riuturc à l'huile. C'é-
; par les ou? rages de
était si fort étendue
le Raphaël. Michel-
à lui opposer que la
lessin , s* ittacha se-
»ticn ( del PiotnJw ) ,
?t il lui persuada de
dessins qu'il lui fe-
acccptc. H se flattait
i Mirées, que lui-mé-
l'ombrc d'un tiers ,
to ombra di terzo ,
a proclamer la supé-
snr l'autre , devien-
ifiit le juge du con-
lors , et par l'efTet de
e, que Sebastien ob-
iv.iu\, et entie autres
rrertion de Lizare,
avec la Transligura-
iblcaux furent, dans
s après la mort de
«aile 'lu Gwisi*toirc.
lire, avec. Pline: ira-
ta f'am r I Le tableau
atioii posa le comble
iphael ,11011 pas seu-
il fut le dirnier fruit
a plus grande de ses
•i'itrs a l' li ui le, inffis
u'il est celui de ses
n s'est toujours plu
|i- la part «lu peintre,
s grand noiiiliie des
iiitme . celui ou l'on
ta le plus loin l'cx-
iccau , la force de
magie du cl.iir-obs-
s qualités pratiques
rs uc saurait duu-
SAN 397
ner l'idée i ajoutons , sans préjudice
de toutes les perfections morales
qu'on est habitué à vanter dans ses
autres productions. Cet ouvrage,
selon Vasari , fut entièrement termi-
ne! par Raphaël , quoiqu'une opinion
assez répandue chez les artistes ait
établi que quelques parties durent
recevoir de Jules Romain le dernier
fini. II parait toujours que l'exécu-
tion de ce grand ouvrage occupa ses
derniers moments , concurremment
avec les projets de la salle de Cons-
tantin , dont ou a parlé plus haut ,
et sur lesquels Raphaël fondait de
hautes espérances. A tant et de si
granls travaux , il avait le tort
d'allier, avec beaucoup trop peu de
modération , les plaisirs de l'amour.
Ayant un jour excessivement abusé
de ses forces, il fut, en rentrant chez
lui , saisi d'une fièvre violente, dont
il cacha la cause. Ses médecins l'at-
tribuèrent à un grand échauflenicnt
et ordonnèrent la saignée. Le mal
venait d'épuisement, et l'émission du
sang acheva de lui enlever ce qui lui
restait de forces. Voilà ce qu'on ra-
conte des causes de sa mort. Averti
de sa fin prochaine , Raphaël fit un'
testament dont la première disposi-
tion fut , après le reuvoi de sa mai-
tresse, de lui laisser de quoi vivre
honorablement; et la dernière, après
avoir partige sa fortune entre Jules
Romain . François Penni , et son on-
cle , à Urbin , fut de charger son exé-
cuteur testamentaire de prendre sur
ses biens de quoi restaurer et fonder,
dans l'église de Suntc- Marie de la
Rotonde ( le Panthéon \ une chapelle
a la Sainte-Vierge , qui fut le lieu de
m sépulture. Il mourut dans les sen-
timents les plus rh retiens , à l'âge de
trente-sept ans , le 7 avril i5jto , le
jour du vendredi saint, qui avait été
aussi celui de sa naissance. Voyez ,
3g8 SAN
dans notre Histoire de la vie et des
ouvrages de Raphaël , les de'tails re-
latifs à sa sépulture. Les auteurs qui
ont écrit sur Raphaël, sont: — Vasari
( Vite di piu eccellenti pittori, seul-
ton ed architetti ; — Angclo Co-
melli , éditeur d'une Vita inedita
di Raffaello, abréviation de celle de
Vasari; — Lanzi , dans sa Storia pit-
torica; — Fiorillo, Geschichte der
Zeichnende Kunst; — D'Argcnville ,
Fie des peintres ; — De Piles , Vie
des peintres; — Mènes, Opère, etc.
Q. Q.
S APHO, ou plus exactement S AP-
PHO , est de toutes les femmes qui
ont cultivé la poésie , celle dont le
nom est le plus célèbre. Elle mérita
d'être appelée la dixième Muse ; et
la Grèce antique la mettait au rang
de ses plus excellents poètes ( i ). Ce
jugement a été confirmé par la pos-
térité, quoiqu'elle ne connaisse de
Sapho que quelques vers , du
premier ordre sans doute , et que
pre>que tous ses ouvrages, les déli-
ces de l'antiquité savante, aient été
ravis , par le temps qui ne respecte
rien, à nos 'nommages et à notre ad-
miration. Cette souveraine de la lyre
n'est guère moins célèbre par ses
malheurs que par son génie. Cepen-
dant l'histoire de sa vie est pleine
d'incertitudes. On sait qu'elle na-
quit à My tilène , dans l'île de Lesbos ,
vers l'a u 61-2 avant J.-C. Mais, si
l'on soumet à l'examen de la critique
l'opinion si généralement répandue
sur ses amours et ses malheurs, on
ne croira ni à sa passion pour
Phaon, ni à la mort funeste qui en
fut, dit-on , la suite. Sapho fut ma-
riée et devint veuve. Consacrant alors
son loisir et son génie aux lettres ,
elle en inspira le goût aux dames
(1) Strab.y XI11 , /|i4* Auton , Epigr. ai.
SAP
Lesbiennes. Plusieurs d'e
étudièrent la poésie sons
tion. Sa réputation, répand
attira auprès d'elle plusiei
gères éprises de la gloire
Elle aima tendrement sa
gnes , ses élèves : Sapho
vatt rien aimer qu'avec ai
style passionné de ses ouri
hyperboles vives et hardi
animaient, l'extrême sens
Grecs, peut-être les mœu
temps, et la jalousie qu'il
ses talents sublimes (a) :
rent sans doute les princij
ses des bruits injurieux q
rent sur son compte, ett
préventions qui se sont al
sa mémoire , préventions a
par un vers d'Horace, peu
entendu (3). U paraît au r
l'a confondue avec une aut
née dans la même île, mais
la même ville (F. l'article
Sapho , l'illustre Sapho
point l'amante de Phaon
point le saut de Leucade.
heurs furent des malheu
ques , et sa fuite fut un e
probable, qu'entraînée p
dans une conspiration coi
eus, qui régnait à Lesbo
bannie de My tilène, avec
poète et ses partisans (^
retira eu Sicile. On croit
ma Anacréon (5) : son g<
talents rcmleul plus vrai
cette faiblesse de Saphc
chantre de l'amour et le
grâces, que celle qu'on li
(•») L'jl>l>é IWtlirVmy ■ •hsenre '+*
tout ce (jii'uo raconte de* mu-urs «lisi
pko, uc %*• trouve «pif dan* de* iimi
rieurs au t'iupi < ù «lie vivait.
(3) floral., lip. XIX, l,b. i, v.'S.
( '|) Marm. Oxon. epoch. 3^.
{îi) 1* porte Urrm«:!»i»nax l'aMure
.mirant.
SAP
ingrat Phaon. Voilà
fut savoir, ou plutôt
fin tout ce qu'avoue
ic sur la vie de Sap-
ges, qui lui ont ac-
mde gloire , ne nous
connus. Tout ce qui
onservé se reluit à
Vénus , que nous a
. d'Hily ramasse, et
neusr , tant admirée
traduite avec tant de
en O'Ic latine par Ca-
n vers français, par
eu strophes fiançai-
;<i). A ces deux pic-
ut li graille rqvita-
, il faut joindre qucl-
, tous malheureuse-
», recueillis dans Aris-
, Athciiéc, Stobcc,
lac robe , Kusf.itlic ,
tes, enfin dans Dénie'-
e. Ce drruier nous a
autres fragments, une
me qui , en deux vers
|r*M» et de grâce , pré-
c Irnin do morale et
•lie épiera mine, dans
Indogie . laquelle con-
i\ pctitci pièces de
induite ou imitée en
et a peut-être fourni
*s petits dialogues en
ifv qu'où lit avec tant
» \rs poètes anciens et
ju'est dans notre lan-
dialogue du Passant
le i elle. Tout ce qui
apphoa été recueilli
ne version latine, par
11 g, i7:n,in-to. , et
oglrr, Leipzig, 1810,
* texte le plus istime
i . «l. m.
SAP 399
est celui qui fait partie du Ier. n°.
du Muséum criticum , Cambridge ,
i8i3 , in -8°. On trouve aussi
ces fragments si précieux pour les
lettres , à la suite des Recueils qui
contiennent les poésies de Pindare,
d'Anacréon, d'Alcée et des autres
lyriques Grecs , parmi lesquels la
dixième muse tient un des pre-
miers rangs. Les deux Odes qui
nous restent d'elle sont écrites en
strophes et en vers sapphiques ; car
elle enrichit h poésie grecque d'un
des mètres lyriques les plus harmo-
nieux , mètre qu'Horace a fait passer
avec tant de succès dans la poésie
latine. On sait quelle admiration avait
pour elle ce prince des lyriques latins,
ainsi que toute l'antiquité savante.
Ces éloges augmentent nos regrets ,
et ce que nous connaissons d'elle les
justifie. Enfin, pour mettre le comble
a la gloire littéraire de Sappho , la
Sicile lui éleva une statue (7); et les
habitants de Mytilènc , sa patrie ,
voulurent transmettre a la postérité
la plus reculée, les traits de cette
reine des chants lyriques ( 8 ) , en
frappant leur monnaie à son image
et eu son honneur {()\ M — s.
SAPIIO D'ÉRÉSOS.qu'ona long,
temps confondue avec celle de Myti-
lêne , autre ville de la même ile de
Lesbos , a tout récemment repris ,
dans l'histoire des femmes célèbres,
la place qu'on lui disputait. Une mé-
daille antique, nouvellement appor-
tée de la Grèce, et réunie à la collec-
tion de l'auteur de cet article, olïre,
avec le nom grec 2AIM»il ' Sappho ),
en français Sapho, une tetc de femme
17; Citer. 14 #'«t#«h. , 1 |%(5-,
(H\ Ariilut. Hhet.i., I. Il, ç. îj.
■ I I tlln-1 t I ViMfioti -mt 1 ru nr«uii«itr* ctUr
nmniiaii> i|jft« utw mr Uil'r «le Mttilin* ( «v<~r '<"•
Mttvt MY I >. "lYijut d'un n-U- ui»> lyir , et dit
('«••Ira- u»r tt te d kiiiiU'- , J<>ut li* ttnin , il tM Htmi ,
u'«»l |Mt ci|iruu*.
4oo SAP
et les lettres EPEGI initiales du nom
de la ville lesbienne d'Éresos , où la
médaille a été frappée (i). Ce fait
étant matériel , et par conséquent
incontestable pour les plus incrédu-
les , il en résulte d'abord qu'on ne
peut plus mettre en question s'il a
existé deux Sapho. L'évidence de
ce fait a dû nous porter à recher-
cher, au moins par induction , l'épo-
que où fleurit la seconde Sapho.
Le temps ayant dévoré les écrits des
anciens sur cette femme assurément
célèbre , puisque ses concitoyens les
habitants d'Éresos lui avaient accor-
dé le droit d'image sur la monnaie
publique , on ne trouve malheureuse-
ment plus que quelques mots , épars
çà et là dans les auteurs , sur cette
homonyme de l'illustre Sapho myti-
lénienue. Le premier de ces auteurs
est l'historien Nymphis, qui , dans
son Fojage d'Asie , dit: Sapho d'É-
resos aima passionnément Phaon.
Le second est Athénée dans ses Deip-
nosophistes ; il dit que Sapho d'E-
resos fut aussi une de ces belles de
grandrenom. Letroisièmecst jEiicn,
qui raconte qu'outre la poétesse Sa-
pho , Leshos a produit aussi une
courtisane du même nom. Suidas
enfin distingue aussi la Sapho de
Mytilène de celle d'Éresos; mais par
mégarde il a pris le change sur le
nom du lieu de naissance de ces deux
Sapho. en faisant naître à Érésos la
poétesse , et à Mytilène la courti-
sane. La réalité de l'existence de
deux Sapho se trouvant ainsi éta-
blie par l'autorité de quatre auteurs
grecs, dout les deux premiers sur-
tout, Nymphis et Athénée, sont dis-
tingués par leur érudition ; il reste à
examiner quelle est celle de ces deux
(l)Voy. Xoiicc sur la ronrtisane Sapho iVÊré-
tos , ymr àe Haulcroclie , io-8*. , Parii , xflia , cbci
Doodey-Duprc.
SAP
femmes qui fut éprise d'
Phaon , et fit par déscs
de Leucade. Hérodote, , le
de tous les auteurs qui ou
Sapho , ue connaissait «
Mytilène, née, suivant
cent douze ans avant J<
contemporaine d'Alcée. «
même à Pindare pour 1
rique. Cet historien , qn
les moindres particulari
les écrits , la famille d<
dit pas un seul mot d
malheureuse qu'elle a
pour Phaon , ni du saut
qui mit (in à sa passion
Ce silence du porc de I
deux faits qui , par leur
auraient dû tenir une
guée dans un récit où il
à raconter les plus lege
tances relatives à S* plu
ble la preuve la plus «
que l'amour de la p<
Phaon et le saut de Lci
absolument étrangers
d'Hérodote. Cepcmlan
Leucade , dont une reli
avait consacré l'usage
dans le genre de ces fa
rodotc n'aurait pas mac
parer , soit pour le :
pour en rechercher Toi
héroïne l'eût fait, llenr
vivait peu après Hérod
sur les faiblesses des pc
une élégie dans laquell
exemple le penchant d<
Anacrcon (u); mais il
lument sur Phaon. Cet
sion , et sa catastrophe
venaient pourtant mi
de l'élégie , que toute
(*) AtlniHM' ^ liv. \lll ),*«>'
nus »'«•!>( trompe en rmvant que
jM'Dtti.-iiit |iour AuarH'ùn, att^iit
ptio vivait mn« I* rî-gue d'Alwt)
ci Ajucrvoa soiu Cyii» et Puhci
SAP
oétesse.Ce silence est en-
très - forte présomption
ssion de Sapno la mytilé-
r Phaon. Dans une épi-
[ja posée par Antipater de
. lxi ) , et relative au
• Sapho , non-seulement
ileuce sur sa fin déplora-
le ; mais, suivant lui , sa
turclle , et nn monument
sa mémoire dans le lieu
i naissance , où elle avait
\ Dans le livre septième
<in»es historiques , Hé-
ait fait l'histoire du saut
; Photius en a donné un
is , soit que Je bibliogra-
i raccourci son extrait ,
icstion lui-même ait fait,
nec ou à ^dessein , des
ans ce livre ou ne voit
pho de Mytilènc , ni Sa-
is sur la liste des insensés
aile*» chercher au pro-
Leucade le terme de leur
otirmeut ; et comme il
» d'un scepticisme à ne
:e que Ton a vu, pour
sérieusement des doutes
? de la fin tragique d'une
pho au promontoire de
)rsque toute l'antiquité
t tes ter le fait , il s'ensuit
d'l!éphe»tionvdaus Pho-
jt être d'aucune utilité
ir une question qui n'est
u domaine de l'histoire ,
jp d'autres. Le gram-
wus ( ad <Eneid% ut ,
trie du saut de Leucadc
inour de Phaun, par une
oenoinmc pas, soit qu'cl-
trop connue pour avoir
» nommée, soit peut-être
kàt d'une condition trop
ir daigner la nommer,
reuves négatives doivent,
SAP 40 t
ce semble, contrebalancer l'autorité
d'Ovide, qui, dans un jeu d'esprit,
décoré du nom à'Héroïde , se plaît
a confondre l'amante de Phaon avec
la poétesse piudariquc , et à charger
celle-ci de toutes les aventures et in-
fortunes de l'autre , comme si la riva-
le d'Alcée, admise, après sa mort, au
chaste chœur des Muses , avait besoin
d'autre entourage, pour traverser les
siècles, crue les rayons de sa gloire poé
tique et l'éclat de son génie. Strabon
n'avait pas trouvé de témoignage
plus ancien de l'extravagant usage
de se précipiter du rocher de Leu-
cadc , que dans le poète Ménandre,
qui dit positivement que Sapho fut
la première a faire le saut de Leucadc,
0 fikn ô'jv Mivav<?po; tt/mutov akiçSxi
Xi-/ ci Tnv Sx*?* ( Strab., liv. x ).
Ménandrc vivait à la fin du quatrième
et au commencement du troisième
siècle avant l'ère chrétienne. L'exis-
tence de la Sapho qui la première se
précipita du rocher de Leucade, re-
monte donc a plus de trois siècles
avant Jésus-Christ , mais ne remonte
pas jusqu'au cinquième, puisqu'Hé-
rodotc , qui est du cinquième siècle ,
n'ayant point parlé , comme on l'a
déjà dit, de cette un déplorable
de la Sapho mytilénienne, la consé-
quence toute naturelle à tirer du si-
lence de cet historien est que la
poétesse de Mytilène n'avait pas fait
le saut de Leucade , et que la Sapho
d'Érésos qui l'avait fait , n'était pas
née quand Hérodote écrivait. Cet au-
teur nous fournit encore , sinon nne
preuve , au moins une très • grave
présomption à opposer à l'opinion
de ceux qui croient encore à la fin
tragique de l'illustre Mytilénienne. 11
raconte qu'il avait lu des vers écrits
par la poétesse contre son frère Cha-
raxus, dans lesquels elle blâmait
hautement le rachat qu'il avait bit
?6
4o3
SAP
en Egypte'de la courtisane Rhodopé,
esclave sous le règne d' Amasis. Or ,
AmasisDc commença de régner qu'en
Tannée 5^o avaut l'ère chrétienne :
et , comme Sa pli o de Mytilèue était
née en 61 a, elle devait avoir près
de chiquante ans , lorsqu'elle fît ces
vers. Est-ce donc à cet âge qu'elle
ressentait encore les feux de l'amour
et qu'elle alla les étciudre dans les flots
de Leucadc? Viscouli est , pour ainsi
dire le seul de tous les écrivains mo-
dernes, qui ait eu l'inspiration de
soupçonner que l'épisode de Phaon
et la catastrophe de Leucadc ap-
partenaient plutôt à la seconde qu'à
la première Sapho. Il en aurait eu
la conviction , s'il avait pu deviner
la médaille antique qu'un heureux
hasard a fait découvrir depuis la
mort de ce savant, et qui est le témoi-
gnage le plus irrécusable de la célé-
brité dout jouit en son temps la Sa-
pho d'Erésos ,' celte belle de grand
renom, comme la désigne A tliénée,
JK>ur exprimer , sans doute , le plus
aconiquement possible et sou amou-
reux délire et son héroïque fin. L'an-
née 1822 a été remarquable pour
l'archéologie, par l'apparition sou-
daine des portraits jusqu'alors in-
connus , de l'une et de l'autre Sapho,
que leur nom accompagne comme
brevet d'identité. Le premier de ces
portraits , peint sur un vase trouvé
dans les ruines d'Agrigente , a été pu-
blié par M. Steinbiichcl , directeur du
cabinet de Vienne. Le second est
gravé, ainsi qu'il a été dit plus haut ,
d'après la médaille même qui a donné
lieu an présent article biographique.
La découverte de cette précieuse mé-
daille, en enrichissant d'uu beau
nom et d'un portrait authentique la
liste des personnages célèbres de
l'antiquité, fait seulement regretter
qne l'histoire nous ait légué si peu
SAP
de chose sur une femme qi
bitanls d'Erésos, sa vil!
avaient jugé digue des hoi
culte monétaire. Si l'épithèl
tisane, que donne <£lieu à
pho, pouvait faire tiouvc
séants les honneurs qui
décernes, on n'a qu'à scraf
taines médailles de Coriutl
tant le portrait de la (
Laïs. En Gi èec , les courlis
taient pas , comme les nôtre
au mépris et au deshonnci
Aspasie et Laïs ) (3).
SAPHON , général cartl
fils d'Asdrnbal , envoyé en
vers l'an 45o avant JL-C.,
tenir ce pays dans l'obéissa
sit, et engagea même 1
gnols à lui foflrnir des troi
châtier les rebelles d'Afr
phon pacifia eu effet la Mi
mais la paix ne dura pas lo
II revint alors en Espagu
de nouvelles trou |>es; et
triompha de tous ses enu
phou>9 ayant conservé le
ment de l'Espagne pciidan
s'acquit une grande répula
le sénat deCarthage , jal
puissance, le rappela, soi
de l'élever à la dignité d
qui était la première ehs
(3; On a fil françai ■ S -pho , |r*uie
|iirM.L. (lome, i8o5. •» \o\. in-
| wii'B tlcgiaqce, par ' ' Tniicrff, i
Suf.lio .poème «n trois < nantit . |»ar C
in-H«\ Mm», ,1e Salin . »\*»rs M»"
jouer et ini|<iiinrr tn i-ip .un u|»ra
intitule Siiplio. M. l'oiivicllc « uit
i8-»l , Sapho on le S'.iul tir I.rucxuU
que, i>o troi* acte», qui u'a point été
nitiue nunée on vit p-ir^itie une tr.idi
dr\iiphn, tragitlir di-Fr. Cl rillparu
»ur le llu-'ttn- <!•■ l'Ai «demie n»*«l<
le ifî déYemhi-e i8»a , 1 1 iuijirinie L
■TMit dojA vu le jour m 1818. Ud 'Ira
titnle Sapho t (»1 iinprin.e \ 1» Miile
anlrrs pvéùrt , pnr II pn. Htcn-tu-na
la* Hochet Je Ittutule^ par Mar»
i?pr), rappelle lèvent 11 re dé ℧
future uu. le» diHlmr RoumcJ ( V
XXXIX, p. i5;) al«itaede« D*****
Sapho.
SAP
partagea le gouver-
pagnc entre ses trois
:on , Hannou cl Gis-
fils d'Amilcar, tué
\\. JJ— p.
Llon), cran l-chau-
iauie, ne en i5j7 ,
icr du iui Etienne
a campagne de i$~\)
es. Knvoyé,en 1 58^,
roiulut une tieve de
• tzar Fcodor. Api es
îori , il porta les Li-
penchaieul pour l'ai-
dien , à fine Sigis-
par sa mère , dcsren-
mf. C'est pji" les soi i «s
i.i diète de Lithuanic
n. il supérieur, sur le
ni que Ijalliori avait
c. Il fit n cueillir les
es jwiriiculicis de la
avec le secours des
étrangers qu'il avait
de loi . il rédige, t
it adopte par la dir-
o'iiiii .itiuns (|iii rap-
li -islation du grand-
• q.i cl.nt eu usa^r
iiue de Pologne. Kîi
i dédia au roi Si.;is-
<pii porte l<< nom de
nul <lm lie de Lùlnia-
, il ;d»jura devant le
se r.itiie irale de Cr.i-
on protestante , qu'il
e .i Lri|>7.i^ , lorsqu'il
\W llA. (JffJil'Ilt VIII
cette occasion , mie
, avec l'msriipMon
: signa uilutis Cle
M. mai. Lennem >a-
um M. ducat lis I il h.
P">t rj Hm ta m tib en
rhe salu'tu'it. Inven-
stur Christi bracluis
:r cette croit se trou-
SAP
4o3
vait nue rose en or , bénite de la
main du pape , pour l'e'pouse du
nouveau prosélyte. Sapiëha fut en-
voyé une seconde foi», eo ifiuo , à
Moscou, où il conclut, avec le czar
Boris Fédorowitz une trêve de vingt
ans. Fia guerre ayant éclaté de nou-
veau eu iti'K), Sa picha prit une part
très - active aux campagnes glorieu-
ses par lesquelles on força les Rus-
ses à celer Smolcnsk , Nowgorod
el Gzcruiclief. Ces provinces ayant
été réunies à la Pologne, il pro-
testa eu sa qualité de chancelier de
Lithuanic, prétendant qu'elles an
par tenaient au grand - duc Lé. En
i'îi5, il fut nommé commandant
de l'aimée lithuanienne destinée à
iiiarcbercoiitre les Suédois. S'a dres-
sant d'abord aux habitants du du-
ché de Se mi galle , qu'il pressa
de se lever eu masse; a Gustave
» ( Adolphe ), duc de Sudcrmanie ,
» dit-il , l'en ne mi juié du roi et de la
» république , est entré inopinément,
» |icm!anl le temps mémo de la trè-
» vc, dans la Livonicetdans la Cour-
» lande , d'où il inquiète les frontic-
» rcs de la Lithuanic. Kn Prusse, il
» a pris les ports de Kœnigsbcrg et
• de Pzlazva , ainsi que le* places de
» Fraiirtishcrg et de nraunsberg; il
9 assiège Klbmg. » Sipieha eut quel-
ques avantages mit les Suédois. Il les
chassa de Crcuzbourg, Lucyn, Rzc-
/.ica et Bina , et leur reprit la Cour-
lande. («uMave, qui voulait passer la
I)/.wiua, fut repoussé, et eiit un che-
val ttié«(iuslui.Ou conclut, en ifijG,
mie seconde trêve. Sapieha consacra
les dernières amicrs de sa vie aux
détails de l'adiniuiM ration intérieu-
re dans le grand duché. S? trouvant
à talile avec les drputi* de la iryu-
blupte de Venise , il se sentit u.d :
a Prenez ma pl-icc, ;!it-il a s«.-u fils,
• faites les honneurs pour moi :
• ?6..
4o4 SAP
» mon heure est arrivée. » Il mou-
rut à Wilna , peu après, le 7 de juillet
i633, âgé de soixante-seize ans. Le
roiWladîslas IV honora de sa pré-
sence les funérailles de ce grand hom-
me. On trouve dans le premier tom. de
la Biographie polonaise, publiée par
M. T. Mostowski, Varsovie, i8o5,
la Vie de Sapiéha , dans tous ses dé-
tails. Elle est terminée par une col-
lection de Lettres très- intéressantes
pour l'histoire de son siècle. Il y en
a quarante-une du roi Sigismond III,
trois de la reine Constance , dont une
est remarquable , parce qu'elle peint
les mœurs du temps. La reine écrit
à Sapiéba qu'elle est très- fâchée de
ne pouvoir assister aux noces de sa
fille, qu'il allait célébrer; qu'elle en-
voie quelqu'un qui y paraîtra en son
nom, avec des présents pourles nou-
veaux mariés; il y a deux lettres du roi
Wladislas IV; une de l'empereur Fer-
dinand II; une de Gustave Adolphe ,
sept des papes Clément VIII , Paul V,
Grégoire aV et Urbain VIII; cinq
des hospodars de Transsylvanic ,de
Moldavie et de Valakie; une d'An-
ne, reine de Suède, sept des ducs de
Courlande , trois de l'électeur de
Brandebourg, et une de celui de Ba-
vière. G — Y.
SAPOR. Voy. Chàpour.
SARA , femme d'Abraham , na-
quit vers l'an 3000, avant J.-C. On
croit, mais sans preuves certaines,
qu'elle était nièce d'Abraham : elle
était, dit-il lui-même, fille de son pè-
re, mais d'une autre mère : elle avait
vingt ans, et Abraham trente, lors-
qu'ils se marièrent. La stérilité dont
elle resta long- temps frappée, l'affli.
çeait beaucoup ; pour calmer son
chagrin, et donner le change à la
tendresse maternelle, ellcengagea son
mari à prendre pour femme du se-
cond ordre, Agar , sa serrante, qui
SAR
devint mère d'Ismaël. 11 est
blable que Sara aurait pro
soins les plus touchants à h
à l'enfant , pendant les pren
nées , et qu'elle aurait , sau
continué, si les dédains d
l'en avaient dégoûtée, j
ayant été obligé de se trans]
Egypte pour échapper aux
de la famine , y conduisit *
était encore d'une éclatante
quoiqu'âgëe de plus de soixa
ans. Pharaon Apophis, é]
monr pour elle, en la vo;
ravit à son mari , dont elle
la sœur , et résolut de ï
Mais le seigneur fit connaît
raon, par ai vers accidents,
était l'épouse d'Abraham
pas seulement sa sœur ; et
la rendit à son mari avec d«
considérables , tout en lui re
de lui en avoir imposé. V
ans après , le même évem
renouvela pendant le séjoi
braham fit à Gérare. Abîmé
de cette ville , passionné po
voulut s'en rendre possesi
l'enleva ; mais il ne comn
le crime avec elle : Dieu Ta
sonçe de la respecter. Que
crédules, entre autres , Bayk
et Voltaire, ont accusé Sara
nège criminel dans ces deux
tances, s'clant, disent ils, iodj
prêtée aux vues intéressée]
nam , qui desirait s'enrii
un trafic honteux. Waterlai
Cal met, Ballet et Gucnée,
gué de très -fortes raisons p<
fier les deux époux. Cépée
faut le dire, Origèoe, saint
et beaucoup d'autres comme
tant anciens que modernes
plus sévères , et ont condao
tement Abraham d'avoir 111
voque envers Pharaon et
SAR
voir exposé témérairement
; dc&^ra. Une nombreuse
iTait été promise à Abra-
Sara ; il fallait que la
divine s'accomplit. Très-
mps avant le dernier é\é-
>nt nous venons de parler,
changea le nom de son
rappela Sara ( maîtresse ) ,
Sarai ( ma maîtresse ). Le
avait ordonne ainsi , corn-
lude des grandes destinées
eut réservées ; il ne tarda
yer trois anges pour con-
promesses. Sara , Agée
uatre- vingt-dix ans, ne
Ire sans rire la conversa-
iges avec Abraham , et de
e-méme : « Étant vieille
e suis , et mon seigneur
flix aussi , userai -je du ma-
Un des anges dit à Aura*
>urquoi Sara a-t-elle ri eu
Serait «il bien vrai que
in enfant , étant vieille
e suis ? y a t- i l rieu de dif -
Dieu ? Je vous reviendrai
nme je vous l'ai promis ,
an, en ce même temps;
es en vie , et Sara aura un
c n'ai point ri , répondit
tllc le nia , jnrre qu'elle
épouvantée. — Gela n'est
reprit Tango ; car vous
tans le temps précis inar-
Scignrur, S-ira accoucha
, qui fut nomme Isaac
•oo article, XXI , 'aG}):
gna son contentement jiar
s rapporté^ dans I* Écri-
er m'a donné un sujet de
e satisfaction ; quiconque
dra s'en rejouira avec
Jui aurait dit à Abraham
i nourrirait des enfants de
? car je lui ai enfante un
t sa vieillesse •. La len-
SAR
4o5
dresse exclusive GiTelle avait pour
son fils, lui faisait supporter avec
impatience la présence d'ismacl ; elle
obtint d'Abraham de le chasser ,
ainsi que sa mère, de la maison pa-
ternelle. Cette conduite , qu'on a
traitée de dureté , est justifiée par ces
mots de l'apôtre : Le fils de l'esclave
ne sera point héritier avec le fils de
la femme libre. Sara mourut a l'âge
de cent- vingt-sept ans : Abraham
l'enterra dans un champ qu'il avait
acheté d'Éphron l'Amorrhéen , à
Arbé , où depuis fut La lie la ville
d'Hébrou. L'a polie saint Paul fait
sou éloge dans le chapitre \\ de l'É-
pitre aux Hébreux , et l'Église lui
rend un culte religieux , le 9 oct< bre,
conjointement avec Abralum > et
séparément, le 19 mai. Batllet lui a
consacré un article intéressant dans
ses Fies des Saints de l'Ancien
Testament. L'histoire de Sara est
presque toujours mêlée avec celle
d'Abraham. Dans les commentateurs
du Koran et dans les écrivains orien-
taux , il n'est point de contes qu'on
n'ait faits sur l'un et sur l'autre:
on peut en voir quelques-uns dans la
Bibliothèque Orientale de d' Herbe-
lot. Quelques savants ont prétendu
que les Sarasins avaient pris leur
nom de Sara , et ils ont avancé des
conjectures assez spécieuses à l'appui
de cette ctymologie. L— d — z.
SARAC1N0 (Charles) ou SARA*
CKM , peintre , nommé aussi Carlo
Vkmiziano, de la ville de Venise, où
il naquit en i585 , vint fort jeune à
Rome , 011 , séduit par la manière du
Carav.ige , il commença a l'imiter
en ce qui était le plus facile, dans les
habitudes de sa vie privée. Voyant
bientôt que cela ne sulbsait pas
pour acquérir de la rénutattou , il
se livra sérieusement à l'étude , et le
succès couronna sa persévérance. U
4o6
SAR
fut chargé , à Rome , d'un grand nom-
bre de travaux tint à fresque qu'à
l'huile. Son mente est le naturel, et
son coloris est plus franc et plus ou-
vert que celui de son modèle. Il dé-
ploie un goût entièrement vénitien
dans sa manière de revêtir ses figures
de draperies extrêmement riches , et
de costumes du Levant. Un des carac-
tères de ses compositions , c'est qu'il
y introduit des personnages gros et
brillants de santé , des eunuques et
des têtes rases. Ses meilleures fresques l
sont celles, qu'on voit dans les salles
do Vatican ; et ses tableaux à l'huile
que l'on préfère , sont ceux qui re-
présentent Saint Bonose , et le Mar-
tyre d'un évêque , dans l'église de
Y Anima. Ses ouvrages sont rares
dans les collections particulières. Le
Musée du Louvre a possédé un ta-
bleau de ce maître, représentant des
Anges qui forment un concert pour
charmer les fatigues de la Sainte-
Famille : l'un dYux courbe les bran-
ches d'un palmier pour en cueillir
des fruits. Il a été repris en 181 5.
Le même établissement en possédait
un second, dont le sujet était la Fuite
en Egypte, et dont il a enrichi le
Musée de Lille. À l'âge de quarante
ans Saracrni voulut revoir sa patrie;
mais à peine arrive à Venise, il tom-
ba malade et mourut en i6ïi5. Ri-
dolfi n'en a point parlé , et Zanetti
s'est contenté d'en dire quelques
mots. P— s.
SAR AI, jeune circassienne, atta-
t citée à la sultane Validé , mère de
Mustapha II et d'Achmet 111, en
qualité de cutuji ou tresorière, avait
autant d'esprit que de beauté. Ses
charmes firent un effet si puissant
sur le ptinec Arhinet, que sa mère,
pour prévenir les soi les funestes de
cette passion naissante, maria Sa-
raï an fils de Nuh-effeudi , son pre-
SAR
mier médecin. Acbmet fa
hâta d'écrite â ce dernier <)
recevant la belle odalisque
maison , il ne la regaidâ
me uu dépôt inviolable , s
celle de son fils lui répondr
jour de leur insolence. Le
eut l'habileté de se tirer adr
d'une si grande perplexité,
pas de peine à persuader i
qu'il y allait de lenr vie et
fortune ; et le mari suppos
mit à traiter Sa rai eu nubli
son épouse, et dans sa m»
me une sœur. La révolution
ne tarda pas à placer Ac
sur le tione. Sou premier
de faite amener Noh -ofle
être mis à mort. Celui-ci n
da d'autre grâce que de ]
sultan. Achmet se conva
l'adresse et de la fidélité du
et de son fils, d'autant quec
aussitôt a près la cérémonie
ge , avait été nommé molla)
et n'avait point emmené s<
Il combla Nuh-efTendi de
et d'houneurs, et contin
laisser la garde de Sarai
la faire placer dans le sér;
pouscr ; mais les lois 01
s'opposent à ce qu'une esc
lie du palais puisse jama
trer; et l'on vit le prenne!
d'u n sul than forcé de coutr
affections de son cœur , ei
volontairement son h are ni
1er chercher, dans une mai
gère, l'objet de son a mou
than fut obligé de la faire é|
tivement à un nouveau m.
complaisance fut la cause d
foi tune de Méhcmet Balta<
ce nom, XXVIII, 116).
dant et le crédit de Saral f
bornes. La sultbane me
disca , s'unît avec elle d
SAR
)D. Charles XII fut le
une et de l'autre. Cepen-
'empêcha pas la paix du
équivoque conduite que
sir, sou prétendu inari,
tic mémorable circous-
PiPlERBi:Ie'.XXXlVt
il permet de suppléer au
historiens qui ont parle
te, et ne disent rien de
u'oii peut fixer à cette
S— Y.
( Alphonse - Antoine
î, naquit, eu 1618, à
e parents espagnols. Ad-
fjt ans , dans la Société ,
fut aussitôt chargé de
humanités au colleté de
b acquitta de cet emploi,
1 ans, d'une manière bril-
pi'il rut reçu les or- 1res
titta la carrière de l'en-
pour celle de la chaire ,
1 tout entier, ainsi qu'à
1 des aine*. Cependant
lettres et de la pliilo.su-
tit ses loisirs. Élève cl tt
• de S-iiitt - Vinrent ( /'.
. 1 lot i -dessus) , pour les
pies , il défendit la sulu-
1 maître a\ait donnée du
Même de la quadrature
Il mourut au rollé- c
le "» juillet 1(167 , a
ar.nite-ueiif ans. On a de
1 semper ^audendi , de-
rx si'Li considérai iotie
vident i. r et per adven-
mnes exp^sila , An\crs ,
1 paît. in-4". Cet ouvia-
■im prime pluvicuis fuis.
rleii.1 , 17 io, in- 4°., est
r, qtioi'pi'iiidiipiee seulc-
me la Impunie, mit le
. hlle fut publiée par J.-
rr ( ftyez rc nom ,
t ; , avec une Préface de
SAR 4°7
Jean-Pierre Reuzch , qui contient le
plan de l'ouvrage. Erard Weigel en
a donne' l'abrégé , on allemand , Nu-
remberg, 1C87, in-m ; et l'ouvrage
entier fut traduit dans la même lan-
gue, en 1749 : mais c'est l'Abrégé
de Weigel qu'un anonyme a traduit
en français , Strasbourg , 175? , in-
vi 1 1764, in-8° ; 178a, 1 tomes
in-00., sous ce titre : VArt de se
tranquilliser dans les événements
de la vie. Leibnitz , Wolf , etc. , fai-
saient le plus grand cas de cet ou-
vrage, dans lequel l'auteur s'attache
k prouver qu'on ne peut être heu-
reux qu'en s'abandonnant entière-
ment à la Providence. On trouve une
Notice détaillée sur le P. Sarasa,
dans les Mënwires de Paquot sur
l'histoire littéraire des Pays-Bas,
toni. 4% in 12» W — i.
SARAS1N V. Simisin.
SARAZ1N ( Jacques ), sculp-
teur, naquit à Noyon, en i5go. Sa
famille , quoiqu'elle tîut 1111 rang
disii ngue dans sa proviuct, ne s'op-
posa point à son inclination ; et Sa-
rasin , étant Tenu tout jeune à Paris,
fut reçu dans l'atelier de Guillain
père , qui lui apprit à dessiner et à
modeler. A celte époque les chefs-
dva*iivie de la sculpture antique
étaient rares eu France ; le jeune ar-
tiste s'empressa donc d'aller en Ita-
lie. Arrivé à Rome, il trouva un pro-
tecteur zélé dans le cardinal Aldo-
braudini, ueveu du pape Clément
VIII. Ce préLt l'occupa dans sa
!rilla de r'tasrati ; et c'est pour lui
que Sjrazi:i exécuta les »*«•■. x statues
ctdossalesd'^(//ii et de Poljphème,
qui jettent une si prodigieuse quantité
d'eau , et qui soutiennent ie patallèle
avec les autres sculptures dont ces
jardins sont ornés. Par un bouhc jr
dont le jeune sculpteur eut à se féli-
citer toute sa vie, il se rencontrai
408 SAR
Frascali avec le Dominiquin, qui,
charmé du talent qu'il manifestait ,
le prit en amitié , et l'aida , non-seu-
lement de ses avis, mais aussi de ses
modèles. Parmi les ouvrages qu'ils
exécutèrent conjointement, on dis-
tingue deux termes en stuc , dont
est accompagné un tableau du Do-
miniquin , qui orne l'église de San-
Lorenzo-in-Miranda , dans le Cam-
po Vaccin o. Ces deux artistes se ren-
contrèrent encore à S, Andréa délia
Folle , oà l'un peignait la yoûte du
chœur , tandis que l'autre sculptait
les figures du pprtail. Quelque pro-
' fit que tirât Sarazin des conseils du
Dominiquin, il n'en étudiait pas
avec moins d'assiduité les ouvrages
de Michel? Ange , qu'il se faisait une
gloire d'appeler son maître : mais
cette étude était purement intellec-
tuelle ; et jamais la manière de ces
statuaires n'eut le moindre rapport.
Après un séjour de dix*huit ans à
Rome , il voulut revoir sa patrie. En
route , il s'arrêta en Toscane, où le
grand-duc lui donna des marques
particulières de son estime. A Lyon,
où il séjourna aussi pendant quelque
temps , il sculpta pour la Chartreu-
se deux statues colossales de Saint
Jean et de Saint Bruno. Arrivé
à Paris , en 1628, il débuta dans
cette capitale par Quatre Anges en
stuc, placés au maître-autel de Saint -
Nicolas-des-Champs. Cet ouvrage ,
dans lequel on trouve une composi-
tion heureuse , de la finesse et de l'é-
légance, fut le germe de sa réputa-
tion. Bientôt le cardinal de Riche-
lieu, le maréchal d'Effiat , Guillau-
me Des Noyers, surintendant des bâ-
timents du Roi , occupèrent le ciseau
de Sarazin. C'est en travaillant au
château de Chilli, pour le maréchal
d'Effiat, qu'il fit connaissance avec
le peintre Vouet , qui le prit en
SAR
affection , et lui donna ni
nièces en mariage. Des N
chargea de faire les moi
huit Caryatides gruuppées
tiennent le pavillon de l'hc
Louvre. Ces figures , quohj
sales , sont sveltcs et léger
eut ion en fut confiée à de
élèves , Guérin et Buysti
XIII fut si satisfait de cet
qu'il accorda une pension i
avec un logement dans le
du Louvre. Bientôt après,
Anne d'Autriche le chargi
cutcrle vœu qu'elle avait fo
qu'elle se vit enceinte de
mier enfant, qui fut La
C'était une Figure à? An%
gent , présentant à la f
enfant d'or du poids
Dauphin à sa naissance. 1
la reine lui fit modeler auss
figures d'Anges en argent
taient le cœur de Louis
qu'on voyait dans l'égli
Louis de la rue Saint-Ant
le cintre d'une des arcade*
tuaire. L'art avec lequel
teur avait su dérober à l'a
res de fer qui soutenaient
était si bien cache , qu'il
saient suspendus en l'air,
remarquables par la légère
proportions , et la belle c
et l'heureux jet des dra|
ont été détruits en 1793
temps après , Sarazin e
Mausolée du cardinal d
La figure du prélat à ge
bas-reliefs représentant le
de Noé au sortir de Yar
de la Messe, et les Arm
dinal , soutenues par dei
mées , enlevèrent tous les
on admira la délicatesse
et la morbide s se des chain
ce dernier mérite , l'un de
SAR
ture,quc se distinguent
ws (T enfants jouant
es, que I on voyait à
t pas du marbre, c'é-
et quoique un peu ma-
taient le goût dans te-
int les enfants. C'est à
*cu-près que , conjoin-
îarnois , Juste d'Eg-
Sle, il conçut le pro-
che peinture, et que,
: Lebrun et 1rs deux
>btiut rétablissement.
rorigiue,au nombre
if lis , et nomme , le
ur , lorsque cette di-
e, en i055. Les ou-
3 a cites , les Qua-
irâinales , que Ton
église Saint - Louis ,
:ifix , dont le plus
i noviciat des Jésui-
Bas - Reliefs , qu'il
de désigner , l'avaient
rang des artistes de
squ'il mit le sceau à
par le Mausolée de
*on , prince de ConJé,
et que fît élever à ce
rntPcrrau.lt, qui avait
ut. Ce mausolée, qui ,
eut de la révolution ,
la destruction et pla-
isée des monuments
)nis 1815, été rendu
piiinitivc. Les quatre
jiçim , de la Justice,
le h Force, grandes
et assises sur des 50-
t ce que cr sculpteur
•lus parfait , et peu-
1 parallèle avec les
de l*érolt' française,
relief* en bronze or-
ent ; ils représentent
le la Renommée, du
lort et de Y Eternité.
SA A 4<>9
L'artiste en a puisé l'idée dans les
poésies de Pétrarque. La manière en
est grandiose , belle , et se fait re-
marquer par une facilité pleine de
génie. Dans le Triomphe de la mort,
Sarazin s'est placé au milieu des
grands hommes modernes , tenant
le modèle d'une Ggure accroupie*
Michel- Ange lui met la main gauche
sur le bras droit , et semble le ras-
surer sur le succès de ce dernier de
ses travaux. En effet, l'artiste tom-
ba malade lorsqu'il terminait ce bas-
relief, et mourut à Paris, en 1660.
Saraxin possédait à un haut de-
gré les parties essentielles de son
art : l'élégance , les grâces et la
sévérité des formes. Instruit à une
époque où dominait encore le goût de
Goujon et de Pilon , on peut le re-
garder comme la dernière lumière de
cette belle école. Il fut le premier a
iutroduire dans la sculpture une cer-
taine imitation du style du peintre
Vouct , que ses disciples outrèrent ,
et qui amena la manière , peut être
plus exagérée, mais moins sévère, du
siècle de Louis XIV. Comme Mi-
chel-Ange, le Bcrnin, Puget et plu-
sieurs autres grands sculpteurs, Sara»
zin voulut aussi cultiver la peinture :
mais le statuaire a entièrement éclip-
sé le peintre; et l'on ne reconnaît,
pour ainsi dire, dans ses tableaux,
aucune trace de son talent. On n'y
trouve ni couleur , ni composition ,
ni même exactitude de dessin. P — s.
SARBIEWSKI ( Mathus-Casi*
sur ) , en latin Sarbievius , poète
lyrique latin , surnommé l'Hora-
ce polonais , naquit , en 1 5q5 ,
dans le chiteau dont il porte le nom,
au duché de Masovie , d'une ancienne
et illustre famille, originaire d'Ita-
lie. Sou extérieur n'avait rien d'a-
gréable ; mais il était doué d'une
ame ferme et des qualités de l'esprit
4io
SAR
les plus brillantes. Il fit ses premiè-
res études au collège de Pultow , où,
sous la direction d'habiles maîtres ,
il développa sou talent pour la poé-
sie. A dix-sept ans il embrassa la
règle de saint Ignace a Wilna , et
fut chargé d'enseigner la rhétorique.
Il consacra ses loisirs à se perfection
ner dans les lettres ; et en 1619, il
publia quelques pièces de vers dont
le succès tic put le déterminer à s'en
avouer l'auteur. Son goût pour la
poésie triompha de la sécheresse
des études théologiques; il trouva
dans les Livres saints tin nouvel ali-
ment à son génie, et mit eu vers
les plus beaux passages des Psaumes,
ainsi que des livres attribués à Salo-
mon ( Foy. ce nom ). Ayant obtenu
la permission d'a|ler achever ses
cours à Rome , il partit , en 1623 ,
avec le comte Nicolcus. Ils furent
attaqués, en traversant la Frauco-
nie, par des voleurs qui les laissèrent
presque nus ; mais avec les secours
qu'ils reçurent des Jésuites de Bam-
berg , ils parvinrent à leur des-
tination. Nicoleus , épuisé de fati-
gue , mourut en arrivant à Rome.
Après avoir donné des larmes à la
perte de son ami , Sarbiewski re-
prit ses études avec une nouvelle ar-
deur. Quelques vers échappés à ses
loisirs le firent bientôt connaître ,
et lui méritèrent l'estime des hom-
mes les plus distingués, entre autres
d'Alexandre Donato ( V. ce nom ) ,
qui devint son maître d'archéologie
et de numismatique. Urbain V11I
occupait alors le troue pontifical : il
accueillit à sa cour le jeune poète , et
le chargea de revoir les hymnes du
bréviaire (1 ), dont on préparait, par
(0 Tout en rendant justice au talent lyrique de
Snrwewskl, on m peut partager l'opinion de Cou-
pé" , qui !• place an-desau* de Coffio et de Santeul ,
danaTode sacrée, pour le génie et reotboanaune.
SAR
1
ses ordres , une nouv
Quelques biographes •
décerna publiquement i
ki le laurier poétique
fait n'est pas certain. L
prendre congé du po
biewski en reçut uuc n
d'un grand prix ; et c'e
être, ce qui adonné liet
que le pape lui avait ac<
me honneur qu'a plus
poètes. Quoi qu'il en soi
ki, rappelé par ses su]
bâfra de venir reprendi
tions au collège de Wilc
fessa successivement , p
sieurs années, la rhélc
philosophie. Ayant étec1
la chaire de théologie ,
avant d'en prendre po«
voulut recevoir le graJc
Le roi VYladislas, présci
monic , fut si satisfait de
qu'il ôla sou anneau poi
au doigt de Sarbiewski
nomma, bien lot après,
nier , lui donna , dans 2
un logement, et conçut p
telle amitié, qu'il ne y
séparer. Sarbiewski ac
ce prince dans ses partie
et il en a consacré le soi
les Silviludia , pièces ai
n'eut pas le temps de m<
nière maiu. Malgré le:
précoces dont il était
s'occupait de revoir les
sa jeunesse , et il terrain.
de , poème en douze l
nommé d'un des premier
Pologne (3). Rit une pou
son ardeur , et il travaill
(») C«-t anucdii , conterré dan*
l'université de Wiloa , «enratt a l'i
nouveaux docteurs.
( 3) I^e nouveau Diction Jtitt. , crû.
forme ce nom en un poèate ;
3AR
eutaires sur les Œuvres
ornas , quand il fut cnle-
inort prématurée , le a ,
d'autres biographes, le
) 1640, à l'â^e de qua-
111s. Fersf'iin? n'a mieux
réecp'c (niorare :
•/ ute mm.» , ver trie diftnd ,
i, comme ou l'assure,
lu Vii^ilc soixante fois,
% polies du siècle d'Àu-
un, aià motus dix fois.
v •
>ut à ses poésies lyriques
V"ki doit la célcbi île dont
le» publia, pour la pn-
eu t(i2.ri, et il en a don-
keuieiit cinq éditions coi-
igmeulécs. Elles ont été
tupi iineti depuis sa mort.
s que rechercher. t le plus
t sout celles d'Anvers ,
élus, iG3i iu-4°- > et de
rbou, 17 ■"»<)« hi-iu (5) ,
en i-fii. (*tlc dernière
uatic livres à* Odes ; nu
un de Dit In rambe ; un
\ diverses , et uu <ïlïpi-
I.e> cnùipies reprochent
quelques incorrections et
déplace^; mais rllt-s ont
rur et de 1'elév.ilion. Ses
es manquent de sel ; et
iihyrauiUque* , de goût
me '(>;. (loupe adonné ,
$*Mrées littéraires , xiv ,
la tr.iflur tii#n de plusieurs
de* poésies lyriques de
lii(f-< r HM>n <«ri If 1 li.lfir a'*l>r.
> ■!• !'«■ i- •<■ f*t «m; -il» l>t*-#<lil \t\ < • île
•i - 1 ili.i •!• 1 |»>- •••••il ' •" qui lui
*um« )i.r lr 1'. ^1 • «(It-ar •! . alun
' i • «« •!• 1^ >.i* !«■.« ,< inj Oi j«^il
\- 1 m \S\\tk», il «lut» Ira lii.liSWril»
t • \ il , |«» » '•* Lt'in lj mi'-. >mm n*M
<•temt.ru I " "> î , %t*t* ttil. €"mi4tle
it-juri d* S.rl.»#*»iki ^ <if Ils Jbcmi.
«t Lrr, 17 i5 . ••. part"
SAR 411
Sarbiewski. Outre la XecAûufc,dont
od a parlé , ou a de Sarbiewski plu-
sieurs ouvrages en prose : De per-
fectd poesi libri novem ; — De ar-
gulo et acuto lifor unus ; — Cha-
racteres lyrici libri très ; — De vit-
tutibus et viliis elegiaci carminis U
ber unùs;— DU gentium vel scien-
tiœ artesque prœàpuc ex fabula
theologiœ ethnicœ eruttr. Ce der-
nier ou? rage fut le fruit de son sé-
jour à Rome. Le comte Zaluski pro-
mettait une édition complette des
OEuwts de noti e auteur ( Y. Acta
entditor. Lip siens., 17 58, p. 47 )•
Ou peut consulter une Notice (67>m-
mentatio ) sur la vie et les ouvrages
de Sarbiewski , par Lcbrecht-Gott-
hcIfLaitgbein , Dresde, i*j53,in-
8°.: 1754, in 4°. YV— s.
SARCIIIANI (Joseph) ué en
174O, à San Casriano , eu Toscane,
commença «es études dans sa patrie ,
et alla les achèvera Florence. Il yap-
prît les mathématiques , la philoso-
phie , et y recueillit les dernières le- .
cous du célèbre helléniste Ange M.
Ricci , dont il devait être le* succes-
seur. Destiné an barreau, il suivit les
cours de droit à l'université de Pisc ,
on il fit la connaissance de Monsignor
Fabroni , qui le jugea digne d'être
l'un des collaborateurs du Giornale
de' Utterati. Parmi les réformes
ope 1res en Toscane, par le génie
éclairé de Léonold , celle qui avait
rapport à la liberté du commerce y
(it éclore un grand nombre d'écrits.
Ils furent provoqués par le grand-
duc lui - même , qui avait déposé
son projet au palais de la ro ro-
mane pour que chacun eût le droit
de le lire et de l'examiner. Sarchiaui
publia, dans cette occasion, deux
ouvrages , remarquables par l'esprit
de sagesse et de modération qui les
avait dictés. Nommé professeur de
4i?
SAR
littérature grecque , et appelë ensuite
à la chaire d'éloquence toscane, fon-
dée par la république Florentine
pour l'explication du Dante, il ne
se montra pas au-dessous de sa
double et honorable tâche. Sous
le nouveau gouvernement que la
force des armes avait imposé à la
Toscaue , ce professeur fut placé à
la tête des archives diplomatiques
de Florence , qu'il sut défendre con-
tre les demandes réitérées de la com-
mission qui dépouillait l'Italie au
Êrofit delà France. Proclamé mem-
re de l'académie de la Crusca , il
travaillait à rassembler des maté-
riaux pour une nouvelle édition du
vocabulaire de la langue italienne. 11
fut aussi secrétaire de la société des
GeorgofiUi pour laquelle il composa
J plusieurs Éloges d'académiciens dé-
unts , et à laquelle il légua, en mou-
rant, le Traité inédit de l'art vétéri-
naire de Pelagonius, auteur latin, que,
d'après le manuscrit unique de Poli-
tien, Sarchiani avait copié, corrigé
et traduit en italien. Il est mort le 1 8
juin i8ai. Ses ouvrages sont: I.
Bagionamenti sul commercio , arti
e manifatiure délia Toscana, Flo-
rence, in-8°. H. Mcmorie economi-
che , politiche , ibid. III. Trattato
tfagricoltura di Soderini , ibid. ,
181 1 , in -4°. C'est la première par-
tie d'un grand ouvrage de Jean-Vic-
tor Soderini , dont le manuscrit est
conservé a la bibliothèque Maglia-
bcchiana, en 4 gros vol. in-fol.:
l'éditeur y a joint une savante pré-
face , dans laquelle il rend compte
de tout l'ouvrage. A — g — s.
SARCONE ( Michel ), médecin ,
naquit en 173a , à Terlizzi , dans la
Pontlle. Après les premières notions
de son art, qu'il apprit à l'université
de Naples , il se livra au traitement
des maladies , pour surprendre la
SAR
nature et l'étudier. Ses
furent facilitées par la di
hôpital militaire, qui lu
et par la contagion raan
pies, en l'année 1764''
de ses propres observai
soin d'en recueillir de s<
ce qui mit à sadispositio
quantité de matériaux
servit pour écrire l'hist
épidémie. Le succès q
ouvrage encouragea 1'
publier ini autre sur la \
et sur la manière d'en
progrès. Ce nouveau tra
ve que son désir d'être
manité, et l'impuissance
pour y réussir. La dé
Jcnner n'étant pas enc
Sarconc ne put que renc
précautions usitées al or
les maladies épidemiqw
voyait dans la petite- vé
funeste facilité de se ce
Ce livre n'est plus d'au-
si ce n'est pour l'histoir
cinc. En 1755, Sarcone
aspiré à une chaire dan*
de Naples , et ne put
nir. Mécontent de cette :
la causticité de ses disc<
attirée, il résolut d'allei
il se serait probablemei
une dispute très - an in
avec un médecin de la
casion d'un malade q
traité ensemble , et do
prochaient mutuellcinc
Cette tracasserie le ram
veau à Naples, où il
secrétaire perpétuel d«
royale des sciences , qu'i
fonder. En 1783 , lors
ments de terre des Cala
Sarconc que cette soc
de rédiger l'histoire de <
nement, dont il avait
SAR
ortants phénomènes. Il se
innée suivante , de la pla-
ecrétairc de l'académie ,
die il eut pour successeur
, et*vécut dans la retraite
mort , arrivée , le ?5 jan-
•7. Ses ouvrages sont : I.
îgionsta dé mali osseivati
îi, nel corso delV anno
tples , 1764 , in-8°. , trad.
■nd ; et en français ( par
Lyon , 1804 , 2 vol. in 8°.
ato del contagio del va-
iella nécessita di tentante
zione f ibid. , 1770 , pre-
nie seulement. III. Ammo-
xritatevole ail' autore del
oLuo : Del dialetto napo-
itera terza , ibid. , 1 783 ,
a deux premières lettres
posées ; c'est une réplique
satiani, qui , dans son ou-
ïe dialecte napolitain , avait
1 tourner en ridicule l'aca-
3 sciences de Naples. IV.
medico4egale,ibid., 1787,
l'occasion d'un procès fa-
ite devant les tribunaux de
«r une escroquerie accom-
e soupçons d'empoisonne-
À— g — s.
Ail APALE , roi d' Assyrie,
irince dont le nom , flétri
oire, est devenu synonyme
* que la débauche et la 11-
de plus infâme. C'est là une
ardée comme incontestable,
paraîtra t il extraordinaire
lille en douter, après plus
mille ans de prescription,
tous les reproches dont on
1 mémoire de Sardanapale
it ils pas étonner, quand on
avec attention les faits qui
ité transmis sur son compte?
e , se trahissant elle même,
e comme on monarque qui
SAR
4i3
eut , il est vrai , tous les défauts qu'on
a toujours reprochés aux princes de
l'Orient .mais qui l'emporta sur la
plupart d'entre eux , par le courage
et les talents qu'il sut déployer dans
la manvaise fortune ; qui , victime
enfin de ses sujets rebelles, après une
résistance aussi longue que glorieuse,
sut, par une mort volontaire, échap-
per à la honte de subir le joug de ses
implacables ennemis. Rien n'est mé-
fnsable dans une telle conduite ; et
ien des princes qui ont conservé
une meilleure réputation ne l'ont
Sas méritée pardes actes aussi dignes
e mémoire. On reproche a Sarda-
napale nne vie et des habitudes effé-
minées , la luxure . la mollesse , nne
grande magniGcence et un coût ex-
cessif pour les plaisirs de la table.
N'est-ce pas la le résultat inévitable
d'une longue paix , d'un Ions usage
de la puissance , d'une civilisation
avancée, et du luxe général oui en
est la suite ? A quel prince de l'Orient
n'en pourrait* on pas reprocher au-
tant ? 11 n'y a parmi eux , à cet
égard, d'autre différence que celle
oui existe entre les fondateurs de
dynasties et les princes nés dans la
pourpre. Ne pourrait-on pas même,
abstraction faite de la différence des
moeurs et des institutions, remarquer
ailleurs quelque chose d'à -peu- près
semblable? I*es princes qui succè-
dent a une longue série de rois dif-
fèrent beaucoup des fondateurs de
leurs empires , et dans leurs qua-
lité*, et dans leurs défauts. Sardana-
pale, héritier de quarante souverains,
tranquille maître d'uu des plus vastes
empires qui aient ja mais existé, devait*
il avoir une cour moins brillante que
celle de ses prédécesseurs , moins de
femmes dans son palais, des édifices
moins beaux , une table moins somp-
tueuse ? S'il n'eut pas été le dernier
44
SAR
souverain de F Assyrie, s'il n'eût pas
succombé sous les armes de ses su-
jets rebelles , rien de tout cela n'eût
été un sujet de blâme coulre lut.
Tant de défauts, qui n'étaient, après
tout , que ceux de son siècle et de
son pays, pouvaient s'alliera de nobles
qualités ; et nous verrons qu'il n'en
était pas dépourvu. Sardanapale était
le successeur , et peut-être le fils d'A-
crazajiès , roi d'Assyrie. La monar-
chie assyrienne subsistait depuis plus
de quatorze siècles : Sardanapale
était le quarantième successeur de
Bel us ; il y avait plus de mille ans
Sue le règne de Sera ira mis était passé;
_ s'en était écoulé cinq cents trente-
cinq depuis que Bélitanas , qui avait
redonné une nouvelle vigueur à l'em-
pire , avait cessé de vivre. Sardana-
Sale était son dix -septième descen-
ant. Ou courrait risque de se trom-
per beaucoup si Ton comparait à nos
états modernes l'empire d'Assyrie
et les divers royaumes qui se sont
successivement élevés en Asie. Quel-
ques provinces groupées autour de la
capitale, quelques places de guerre
et divers cantons dispersés au mi ieu
d'une multitude de petites souveraine-
tés plus ou moins dépendantes, réunies
sous un même sceptre par un puissant
conquérant, c'est là ce qui constituait
un empire. Tant que dnrait la ter-
reur imprimée parla force qui avait
fondé cette domination , tous les
princes ou dynastes payaient le tribut
fixé, et suivaient à la guerre les dra-
peaux de leur seigneur , étant , du
reste, pleinement indépendants dans
leurs domaines. Des monarchies
ainsi constituées subsistaient long-
temps : personne n'avait intérêt à
s'affranchir d'un joug qui ne pou-
vait jamais être bien pesant. Aussi ,
quoique très- affaibli , sans doute,
le pouvoir des rois assyriens était
SAR
encore reconnu depuis l
jusqu'à llndus , quand S
monta sur le troue de 1
Tan 83G avant J.-G. L'a
nous fait conuaître, a 4011
les événements qui amené;
te et qui causèrent la mil
pire d'Assyrie. Un certa
prêtre chaldéen et habile .
avait prédit à uu prince
pelé Arbaccs ou Varbal
auteurs arméniens 7 qu'un
terait la couronne. Selon
écrivains , Arbacès était
d'un cauton de la Médi
Amragouni ,qui nous este
inconnu. Il avait ajouté
prédiction. Comme généi
pesdesa nation, il devait
an , faire le service aupre
sonne du monarque; il pi
séjour à Niuive pour y \
moyens de mettre à eict
voltc qu'il méditait. Inl
l'intérieur du palais , il
témoin de la mollesse el
ciance de son souverain:
relations avec les gouv
provinces , et parvint ï
quelques-uns dans son pa
nières affables lui procu
très partisans.il pi omit
gouvernement de la Babv
compense de sa predictio
vices nouveauxqu'ilpouv
encore : eufin , tout fut ï
uu soulèvement. Aussito
retour dans la Me lie , le
Perses et les Babylonien
rent ; ils entraînèrent m
bie dans leur alliance ; c
bornant plus leurs piojcl
Sardanapale, ils résolu
cher l'empire del'Asicau
Leurs forces montaient ï
mille combattants. A ci
on n'entrait jamais en cai
SAR
nbre très - considérable
Dans un temps où tontes
rtaicut défendues par de
tilles, où il existait si peu
de les réduire, quand elles
lisammeiit approvisiou-
r pouvait rien cntrcprcii-
land on pouvait enva-
\ euurmi avec une mul-
oldats. Saidananale , in-
mps de la révolte d'Ar-
t des mesures pour 1 é-
landa les gouverneurs qui
»tés fidèles; et à la tcic de
s, il marcha contre les re-
jetaient avances jusqu'au-
ive. Ils furent vaincus et
, jusqu'à des montagnes
eut a soixante-dix stades
ce. Favorisés, sans doute,
Mition du terrain , ils re-
rage et tentèrent encore
Dititne. Sardanapaleavait
a tête d'Aibiccs , et celle
et pi omis le gouverne-
Médic et de la Babylooie
ni os : cefut sans succès,
heureux sur le champ de
j il triompha enrorc uuc
*nnrmis. Leur défaite fut
, que, dése*pérant entiè-
suetes , rhacuu d'eux se
? dans son pays , sans les
? Belcfsis,qui, les assurant
lictions ne seraient pas
que les Dieux se range-
i de leur côté, parvint à
lerde continuer la guerre.
t donr une troisième atta-
iardanapale.Celtehataille
pulée que les deux autres;
yne n'y montia ni moins
ni moins d'habileté : il y
rmc succès. Après une vi«
rsistanre , Arlîacès blessé
r se retirer dans les mon-
i Babylonie. La ligue était
SAR 4iS
menacée une seconde fois de se dis-
soudre; mais Bélésis , qui en était l'a*
me, parvint eucote à réunir les conju-
rés , lorsqu'ils apprirent que les Bac-
triens a rrivaieiit du fond de l'Orient an
secours du roi. Leur perte était certai-
ne, si ce renfort opérait sa jonction
avec l'armée royale. Des émissaires
envoyés par les chefs confédérés ,
pénétrèreut dans le camp hactrien.
Ils parvinrent à gagner les généraux,
qu'ils décidèrent à s 'affranchir, com-
me eux, du joug des Assyriens , et a
marcher contre le roi. Se trouvant
aiusi de nouveau en état de re-
prendre l'offensive , ils se hâtè-
rent de revenir à la charge. Sarda-
napale, qui les croyait bien loin , té-
moignait sa reconnaissance à ses
soldais, par une fête œagutfique.
Surpris et attaqué de nuit, il ne put
se défendre avec avantage ; et , après
avoir perdu une partie considérable
de sou armée , il fut contraint de se
renfermer dans Ninive. Malgré ce
revers , il ne se découragea point :
il prépara tout pour la défense de
sa capitale, tandis que les restes de
son armée , réunis sous les ordres de
son beau-frère Saléménus , campés
sous les murs delà place, tenaient
la campagne. Ce général fut battu
deux fois par les confédérés. Il perdit
la vie dans la seconde affaire ; et ses
soldats , poussés jusqu'aux rives du
Tigre , furent tous tués ou précipi-
tés dans le fleuve. Ce dernier revers
fut le signal d'un soulèvement pres-
que général : toutes les provinces
restées fidèles jusque-là suivirent
l'exemple des Mèdcs et de leurs al-
liés ; Sa rdana pale se vit réduit à la seu-
le enceinte de Ninive , où il résolut
de tenir jusqu'à la dernière extrémi-
té. La ville , forte par sa situation ,
par sa population , et par le nombre
de bc% défenseurs, était suffisant*
4t6 SAR
ment munie de vivres pour op-
poser une longue résistance. 11 fal-
lait bien du travail et une grande
quantité de bras pour envelopper
d'une cirçonvallatiou toute la circon-
férence d'une ville aussi considéra-
ble que Ninive, combler ses fossés ,
et amasser assez de terres pour attein-
dre à la hauteur de ses murs ;car tels
étaient les moyens qu'on employait
alors pour réduire les places, oar-
danapale avait profité d'un moment
favorable pour envoyer en Paphla-
gonie ses trésors et ses enfants,
trois fils et deux filles : il les avait
confiés à Gotys , qui était dynaste de
ce pays ; il avait en même temps dé-
pêché des courriers pour appeler à
son secours tous ceux qui pouvaient
lui être restés attachés. Réduit à ses
seules forces , il résista deux ans à
ses ennemis ; mais, à la troisième an-
née, le Tigre débordé ayant renversé
une partie des murailles de la ville ,
ouvrit une large brèche aux as-
saillants. Frappé de ce malheur, qui
lui rappelait une ancienne prophé-
tie , selon laquelle la ville n'avait pas
à redouter d'autre ennemi que le fleu-
ve qui l'arrosait , il perdit toute espé-
rance. Cependant, ens'abandonnant'à
sa mauvaise fortune, il s'occupa des
moyens de ne pas tomber vivant en-
tre les mains de ses ennemis. 11 fit
élever , dans l'une des cours de son
palais , un bûcher d'une hauteur
considérable, y plaça son or, son
argent, ses ornements royaux, ses
femmes et ses eunuques ; y mit lui-
même le feu , et périt ainsi avec tout
ce qu'il avait de plus cher et de plus
précieux. Cet événement est de l'an
817 avant Jésus-Christ; c'était la
vingtième année de son règne. Nini-
ve fut enlevée de vive force, aussi-
tôt après la mort de Sardanapale.
Chacun des confédérés prit le titre
SAR
de roi : Arbacès régna sur
et Bélésis sur les Babyk
prince d'Arménie, Paroïr
secondé Arbacès dans sa r
aussi élevé à la dignité d<
pendant.Un certain Ninus,
quelques auteurs Ninus le i
déclaré roi de Ninive. Ce
ge, qui était sans doute
{)eut-être ennemi de Sardan
e chef d'une nouvelle soi
d'Assyrie, qui ne parvinre
à la puissance des premk
qui ne tardèrent pas à faut
tatives pour rétablir leur
dans la Babylonic , la Sj
contrées limitrophes. Beau*
teurs anciens. font mention <
beau de Sardanapale, qui s
Tarse , en Cilicie , et sur Pii
duquel on lisait qu'il avaitl
seul jour cette ville et celled'
qui en était voisine. Outre c
ne se rattache en rien à ce
savons de Sardanapale ,
supposer qu'un prince c
brûlé à Ninive, dans des
tances pareilles à celles q
rent sa fin, ait jamais pu
tombeau magnifique dans
si éloignée? L'inscription
ce monument n'était guère
meuse par son contenu
et philosophique. On dot
cette inscription , au pèred
pale le nom d'Anacyndara
forme extraordinaire seml
1er un mot zend. Quoi qu
il est tout à-fait inconnu
leurs il ne peut guère s'a p
père du Sardanapale d
avons retracé l'histoire,
sons que le monument do
se rapporte â Sennachéri
ses successeurs , qui entrer,
pédition dans la Cilicie, n
quelle il releva les muraille
SAR
ous venons de parler ;
on dont il s'agit, qui
s chaldécunes , c'est -à
mit*» , ni caractères en-
flait relative à ce roi.
on contenu ( en admet-
it été bien traduite, ce
douteux), ne semble
•lie nit etc destinée plu-
oinbcau que pour rap-
mir dcsgiands travaux
js.ince du prince qui la
!cttc circon.stance por-
-c que le nom de S.ir-
fut point particulier
monarque des A*sy-
■n qu'il n'était pas son
. Peut - être était - ce
n surnom , employé' de
nmunc cela est arrivé
foi-» ; une nouvelle con-
cilia l'appui, c'est que les
ncntioiiiié plusieurs au-
palcs , qui tous avaient
âve : un entre autres
tué par Pcrséc, et qui
c dernier succe^eur de
ôné par Bélil.inas. Ce
? nue raison de croire
litre des roi* de Ninivc :
et on dans Polyhistor
cne, cités dans la Chto-
be. qu'un des successeurs
ibport.iit le même nom;
nsi que le S vncel le attes-
te témoignage de Cépha-
énlahle nom du fameux
était Thorw* C >nchn-
trurs arméniens luidon-
e nom. Si la langue dont
• MTVirb's A-svrieus, et
. idiomes dr r.iurieuue
ient mieux coiinu*, peut-
rait-il pnssible de déci-
sion . rt de donner une
plausible de tons ces
S. M. — *.
SAR 4 17
SAR 1)1 ( (lASiMit ), historien, né
à Ferra re, en 14B0, fut chargé par
le duc Hercule 1 1 , de recueillir les
Mémoires de la maison d'Esté. Sou
ouvtagc était tièsavaucé;mais deux
amis auxquels il avait communique
son manuscrit en jugèrent si défa-
vorablement, qu'ils lui otèrent toute
envie de le publier. Sardi crutappa
paiemment travailler avec plus de
succès , en choisissant un cadre plus
vaste. Il entreprit d'écrire l'histoire
de sa ville natale : les dix premiers
livres parurent en 1 5'*>6 , sous le ti-
tre dtStorie Ferrarcsi. Cet ouvrage,
qui s'arrête à l'année 1 4î>7» cn em-
brassant un espace de onze siècles,
est prêté. lé d'un coup-d'œil sur les
événements les p'us importants des
temps antérieurs. Dans une réim-
pression , exécutée en \6.\Gf Fausti-
ni Ta pousse jusqu'à la fin du sei-
zième siècle, en y ajoutant deux li-
vres inédits de l'auteur , et quatre
autres composes par lui-même. Sar-
di n'avait aucune des qualités néces-
saires pour être un bon historien :
il ne mettait pas plus de critique à
choisir ses matériaux , que d'ordre à
les employer. La première partie de
son histoire, calquée prcsqif entiè-
rement sur la chronique de Thomas
d'Aquilée, est aussi fabuleuse que
Toriginil; et les époques suivantes
n'y soûl pas traitées avec moins de
crédulité et d'inexactitude. En par-
lant de l'origine de Ferrare , cet his-
torien raconte sérieusement qu'un
certain Ferratus, fils de Chain , fon-
da une ville sur les bor !s du Pô, où
est à pressent la Frutta ; mais que les
inondations auxquelles son établis-
sement était exposé, l'obligèrent
d'en bâtir une seconde à Voghcnza,
dont par la suite Mantus, l'un des
chefs troyens qui suivirent Ante-
uoi en Italie , se servit pour peu-
*>1
4i8
SAR
plcr la ville de Ferrare. L'auteur
avait commencé à rédiger son ou-
vrage en latin ; mais fatigué d'une
dispute qui s'était engagée entre Bar-
tliélcmi Ricci et lui, poursavoirsi Ton
devait dire Atestinus ou bien Esten-
sisy comme il le supposait, plutôt que
AtesiiuSy comme son contradicteur
le prétendait , il adopta la langue ita-
lienne, qu'il écrivait d'un style lourd
et embarrassé. Il composa encore
un petit traité intitulé de TripUci
philosophid ( la platonicienne, la pé-
ripatéticienne et la théologique), et
quelques lettres sur divers points
historiques, imprimées avec le livre
Srécédeut. Parmi un grand nombre
'ouvrages inédits du même auteur,
conserves à la bibliothèque de Mo
dène, Tiraboschi en a fignalé un en
dix-huit livres , intitulé Toponoma-
sia, qui n'est qu'un lexique de la
géographie ancienne. S.irdi mourut
en i56$. S?s ouvrages sont : I.
Epistolarum liber , varia , recondi-
tdque fustoriarum cogtùtione refer-
tus , Florence , Torrentino , 1 549 ,
in -8°. \\. De triplici philosophid
comment ariolus , ib. III. Libro dél-
ie storieFerraresiy Ferrare, i556,
in-4°. , et réimprimé en iftyô. On
trouvera d'autres renseignements sur
Sardi dans Barotti : LeUerati Fer-
raresi , et dans Ferri : Vila Alex.
Sardi. À — g— s.
SARDI ( Alexandre J, fils du
précédent, né à Ferrare, vers l'an-
née i5?o , continua les travaux de
son père , en y portant le flambeau
de la critique et de l'érudition. Son
premier ouvrage intitulé : De mori-
bus et ritibus genlittm , et sou traité
Dererum iwentoribus , le placèrent
au rang des bons archéologues , qui
étaient alors assez nombreux en Ita-
lie. Un Traité qu'il avait compo-
sé sur la valeur des monnaies an-
SAR
cieunes, fut réimprimé,!
de Seldcn , à Londres , et
tre compris dans le Très
quités grecques et romaii
vins. La plupart des 0
Sardi n'ont pas été pub
fut qu'en 1775 , qu'on 1
celui des Numinum et h
gines , accompaguéde la
teur , écrite en latin pai
de l'indication de ses aul
ges conservés à la bibli
Modène et ailleurs. Ou a
faire mention de son Trai
gine des eaux de Ferrait
ques Dissertations histori
voyait chez le marquis M
la suite de l'histoire de F
Baruflaldi possédait le p
lume, entièrement écrit
de l'auteur. Alphonse II,
duc de Ferrare , rfvait cl
de rédiger les Mémoires
son d'Esté : il en existe c
la bibliothèque deModèi
die S.irdi mourut le 1$ ir
et avec lui s'éteignit sa f
ouvrages sont : 1. De riu
ribus gentium , lib. 111
1557 1 réimprimé à Ma'i
deux nouveaux livres in
De rerum irwentoribus...
mè , quorum nulla ment
Polydorum, 1577. N*-
tractatus, in quo antiq
romana ac grœca met
ejus quee nunc est in usu
i579,in-4°.;Padoue, i<
réimprime dans le tome x
de Graevius ; et à Londi
nom de Jean Seldcn , en
Selden ). IV. De Christ,
humanilate , Bologne ,
Délia belle zza, délia na
poesia di Dante, de* prêt
délie qualità del gêner
tremuoto , six Discours i
SAR
î86 , in-8o. VI. Antiquo-
num et herouin origines ,
;5, in-4°. , avec la Vie de
arini un grand nombre de
;es inédits , conserves à la
uedrModèue, on cite sept
gloire d'Italie , de 1 534 *
quarante livres d'Histoire
uivrrsellc.Oii trouve d'au-
ignements sur Sardi dans
ferite par Ferrî , et dans
ie de' letterati Ferraresi,
À — g — s.
iERIESSIS ( Joannks ).
IS1URY.
ENTO ( le P. Martiw )
lédictiii cspiguol, naquit à
eu !(*)•*. Jeune encore, il
z les PP. Bénédictins de
passa ensuite à l'université
l'Hénarcs , où il fut reçu
D droit ; de retour dans
e, il y occupa sucecs-
Irs chaires de philoso-
moralc, de théologie; il
lia, en ineme-temps, dans
ition. H avait déjà public'
.■Vrits sur ces diverses scien-
r les belles IcltHs , lorsque
•» critique et universel ,
|oo ( V. ce nom , confre-
niento , parut, à Madiid,
jc\ ouvrage, où les prejuge's
ent eu Espagne , .sont coin-
ce la logique la plus sei -
it . dès ses premières li-
excité contie l'auteur plu-
srinis, dont les plus uoui-
limt dans les autres or-
astiqoes. Les réclama lions
les que l'autorité crut de-
lettre un tenue . et char-
Sarmicutu d'c\ nuiiier le
critique , et dYu dire .sou
k- protiouçj eu faveur de
, et alors tous les ennemis
M déchaînèrent contre sou
. SAR 4 19
défenseur. II leur répondit par son
Apologie du Théâtre critique , im-
primée dans la même aimée 173-1,
et l'on dut au P. Sarmicuto la con-
servation et la continuation d'un li-
vre qui est uu précieux monument
dans la littérature espagnole. Ce sa-
vant religieux mourut à Madrid, en
1770. On trouve la liste de ses ou-
vrages dans les journaux espagnols
du temps , et plus particulièrement
dans celui qui a pour titre le Courier
de r Europe. Ses OEuvrcs posthu-
mes furent publiées à Madrid, en
177J , 4 vol. in - 81». On y distingue
ses Mémoires pour Vliistoire de la
poésie et des poètes espagnols.
Ce fut a cette époque que parut
l'ouvrage de Thomas Antoine San-
chez ' Voy. ce nom ) , sur le même
sujet. Les deux auteurs avaient tra-
vaillé à l'iusu l'un de l'autre , et
ayant pour guide la Lettre du mar-
quis de Sauiillauc sur la poésie es-
pagnole , adressée au pi mec Do in
Pedro de Portugal. B — s.
SARMIENTO da GAMBOA
( Pu.riie ) , navigateur esp.iguol , né
eu Ci a lice , alla , eu 079 , du Pérou
au détroit de Magcllau. Le passage
de Drake par ce bras de mer avait si
fort alarmé les Espagnols , que Fran-
çois de Tolè'lc , vice-roi du Pérou ,
lit paitir, le 11 août IJ79, deux
grands vaisseaux commandés par
Sarmicuto : celui-ci reconnut , vers
2(>". sud , les îles Saint Ambroisc et
Saint-Félix , précédemment decou-
▼cites par Juan Fcrnandès. Arrivé
au quarante-neuvième parallèle , où
il croyait trouver l'cmbu'ii'hurc du
détroit, il ne rencontra d'abord qu'un
lal>\ 1 in; hc le petite*» ili .s. 11 prit terre,
et vil plusieurs Indiens. Sa consene
fui séparée de lui parmi coup de vent;
le ri novembre, il prit possession de
ce qu'il venait de découvrir sur cette
4 20 SAR
côte, qui porte encore les noms qu'il
a imposes à divers lieux. Enfin , au
mois de janvier 1 58o , il rentra dans
le détroit par le canal de Saint-Isi-
dore, situé par 54°. sud et très-peu
fréquenté des navigateurs. Il conti-
nua sa route dans le détroit, eut
plusieurs engagements avec les sau-
vages; descendit sur la Tcrre-du-
Feu , et s'imagina voir dans le loin-
tain des plaines agréables semées de
bourgades , de beaux édifices et de
temples. « Sans doute, observe à ce
» sujet Jean de Laet , que Sarmiento,
» en nous racontant de telles histoi-
» rcs, nous a jugés aussi crédules qu'il
» est lui-même menteur.» Sarmiento
fait mention des gens qui habitent
cette contrée. Âpres avoir examiné
soigneusement les côtes du détroit , il
cingla vers l'Espagne , où , par ses
récits mensongers , il vint à bout de
persuader à Philippe II de faire bâtir
un fort dans Je milieu du détroit qui,
disait-il, avait si peu de largeur, que
les batteries des remparts empêche-
raient le passage à tous les vaisseaux
étrangers , parce qu'où croyait alors
que la Terre - du - Feu se prolongeait
indéfiniment au sud. Le roi fit donc
équiper une flotte de vingt-cinq bâ-
timents : trois mille cinq cents hom-
mes , et cinq cents soldats de vieilles
troupes y furent embarquées. Diego
Flores de Valdès commandait les
forces navales : Sarmiento était nom-
mé gouverneur de la colonie Ma gel -
Unique. Dès le principe , l'entreprise
fut contrariée par les vents , qui for-
cèrent l'escadre de relâcher à Cadix :
seize vaisseaux seulement purent re-
mettre à Ja voile; on fut obligé d'hi-
verner au Brésil dans le port de Rio-
de Janeiro. Au printemps la flotte
fut de nouveau dispersée : des navires
furent pris par les Anglais , d'autres
fracasses par les temples; on rega-
SAR
gna , comme on pnt , 111
Catherine. Arrivé ensuite ;
de Magcllau (c'était a la
i58a, temps/ auquel l'été l
ces contrées J, Valdès, qni i
cause des tempêtes , du fr
neiges , mettre Sarmiento e
à terre , fut contraint de n
pour la seconde fois , à R
neiro : quelque temps après
quatre de ses vaisseaux et c
très arrivés fraîchement d'J
afin de chercher les Anglais
par retourner en Espagne,
son lieutenant , et Sa r min
partis en (emps opportun
suivante, arrivèrent assez 1
ment au détroit, où ils déh
leur colonie corn posée de qu
hommes et trente femmes ,
vivres pour huit mois. Ils
rent un navire, et Ribera,
laissé un autre à Sarmiento
tourna en Espagne avec U
l'escadre. Sarmiento bâtit
près de l'entrée du détroit
de Nombre de Jésus , et y j
cinquante habitants ; de là,
par terre vers un endroit <
sage se rétrécit , il y fonda,
rade sûre , la Cindad del
lipe. L'approche de Thivi
cha d'achever les fortifical
voulait munir de canons. A
vire qui lui restait, il v
sa prcmièie ville ; au bou
ques jours, les cables s'étar
le vaisseau fut jeté en incr.i
atteignit Rio de Janeiro; n
trouve dans ce port les sec<
lui avait promis , il gagn«*
buco : s'y étant ravitaillé
retourner au détroit, le bi
naufrage: il en monta un a
venu au quarantc-quatrièmi
méridional , les mauvais
forcèrent de rebrousser ch
SAR
iro; en étant parti de
fut pris par les Anglais,
îltcrRalcgh le conduisit
jC sort de la colonie de
it encore plus triste que
uvigateur , qui mourut
ace de son roi. Eu 1^87,
rudish , étant entre dans
rlagcilau, y trouva vingt-
;nols , qu'il prit à son
itrcs étaient morts de
lisèrc, ce qui fît substi-
dotiué à rc lieu par Sar-
10 m de Port Famine ,
rvé. Le récit de l' expé-
nuiento se trouve dans
.Moluques , par Argeu-
. C'est un morceau dé-
tritique. Lact a donne
Argeiisola Lieu préfé-
i tic Dcbrossc". Meu-
Um/ueftistori/jiif , tom.
f la relation du voyage
) a été imprimée eu
Lidnd.cii 17GS, in-}(,#
tu f observe .ivcc raison
aile d'aptes les récits
, elle doit cire p refera -
■n* antérieurement pu-
Littu a rendu des servi -
^rif-liic ; mais c'était
tin cl menteur : dcf.iul*
0.1 1 épi il. «lion et camé
K — s.
I PnUIIK }, lillél.1-
■ . fi t'j'iit le i(> jaimer
itMiaui» , <iaiii le loy.tii-
. l>oliué , par ses pa-
«'criésiisliquc , il reçut
*'pt Hi% , (t fui Cll\H\C
ir y continuer m\s elu-
ir.itioii a ia ihcnloejr et
Icncr ne i.ili iitif p«.int
r 1rs Irllie*; et il n'a-
t Jll<t . Ipj.ll| 1 il [Itltll.l
l«»ii m^rdr N.ui'.le \httr.
lisiui scdécIaiM le pio-
SAR
4n
tecteur du jeune poète , lui procura
des bénéfices , et le choisit bientôt
aptes pour l'un de ses vicaires gé-
néraux. Sarnelli s'était fait rece-
voir docteur en théologie au collège
de la Sapience ; il pi it le laurier doc-
toral endroit à Césènc; et ambition-
na de joindre à la réputation de poè-
te et de savant , celle de prédicateur.
Ses contemporains parlent avec élo-
ge de sou talent pour la chaire.
Dans ses voyages à Rome, il s'était
acquis l'estime des principaux mem-
bres du sacre' collège : sur leur de-
mande, il obtint, en i(x)a, réveelid
de Bisccglia , dans la terre de Baii ,
dont il prit possession la même an-
née. Il partagea depuis ses loisirs en-
tre l'administration de son diocèse ,
et la culture des lettres , et mourut
en 17a {. Ce prélat était membre de
l'ara demie des Spensierati de Ros-
sano ; son confrère Iliac. (îimina y
firononça sou cîogc, impunie dans
c irr. vol. du Recueil de cetic com-
pagnie. Outre des éditions, corrigées
et augmentées, des antiquités de
Pouzzole , par Ferrante Lofïrcdo ;
de V Histoire de !\%iples de Smn-
morile , etc. , ou a de Sarnelli des
traductions de divers ouvrages de
grammaire, de littérature et d'his-
toire. Le I\ Miccroii eu indique trente
trois dans le tome M. 11 de ses Mé-
nioi;cs. Les principaux sont : I. Pu-
rafrasi elcfiaca de* svtle Salmi pc-
niUnziali . Naplcs , 1(372 , in- J*. 11.
Dimalo distruttn , rïftnoyrtfu, il>id.,
i<\-r) , in- ri. Notre autcui avait
composé sous ce titre une Gram-
111. lire eu neuf livie.s ; irais il n'a pu-
blié que le prvmic: , dont on cite une
réimpression de iCmjo. III. Spcc-
ïhiadel clan/ stcolare wvero vite de
S. S. Cher ici secnlari , ibid. , i<>~8,
3 vol. lu - i". S.inn ili, qiii mjwIhÎ-
tùt voir le> titres reprcudie la vie
4*a SAR
commune , publia depuis : // clero
secolarc neî suo splendore , ovvero
délia vita commune cléricale ,
Rome, 1688 , in-4°. IV. Bestiarum
schola ad homines erudiendos , ab
ipsd rerum naturd providè institut a,
Cesêne, 1680, in- 12. C'est un Re-
cueil de cent-dix pages. On lit sur le
frontispice: Ab Msopo Primnellio
e AnnianopoU y l'un des anagrammes
du nom de l'auteur qui s'est souvent
servi du même détour ( 1 ) , quand il
ne croyait pas devoir avouer publi-
3ucinent ses ouvrages. V. Cronologia
e vescovi ed arcivescovi Si pont i ni,
Manfredonia , 1680 , in-40. VI.
Guida de* forestieri nella citlà di
Napoli, Naples, i685, in-12; ré-
imprimé plusieurs fois avec des ad-
ditions et des corrections , et traduit
en français, ibid. , 1706, in- rj. Ou
y trouve joint le Guide des étran-
gers dans les environs de Naples.
VII. Lettere ecclesiastiche , ibid. ,
1686 et années suivantes ; réim-
primées à Venise , 1716 , q vol.
in-4°. Elles roulent sur la discipline
ecclésiastique. VIII. Memorie delV
insigne colle gio di Santo Spirilo del-
ta città di Benevento, ibid. , 1688 ,
in-4°. Samelli en était abbé. IX.
Memorie cronolo niche de* vescovi
tdarcivescovi delta sanla C lues a di
Benevento ; colla série de* Duchi
€ principi Longobardi délia stessa
città : e colle memorie délia pro-
fdneia Bencventana , Naples , 1 69 1 ,
in-4°- X.. Memorie de* vescovi di
Bisceglia , e délia stessa città , Na-
ples , 1693 , in-4<\ W — s.
(1) C'est miiai qu'il pultliii, pendant quelques an*
Dm, le Oiurt'o Aumiftttaiiu, »<m» ii> n->iu <j<* A'.i/a-
mon Lippcr ; la IraJurtion dr* Ivrnluiet de l'mtn-
IMfHI , aou* «clut d- Mattl'o Itry^onv du Gna/n>U ,
ou Ton truii\(> Pihuimt Suriiflii de JVIiijii m.., co
méntf uom lUaiiùo RrpjmHc ne trouve enrôla- 11 f<i
tête de ÎM PoiiU.rtieatm et de qmlcjrn s huImh «u~
Tragçs dont In kiijvt» ne conveutùcttl pu» amer d I*
STftrite d*ttn ecdanMtiqar.
SAR
SARNO ( Frawçois
comte de ) , né à Naples ,
cienne famille , vers l'an
hérita de son père un cr
et le goût au comme
time : ses vaisseaux frequ
ports de PÉgyptc , de la
Constantinoplc , d'où ils
chargés des trésors de 1'
fortune déjà considérab
père lui avait laissée , ex
fut bientôt augmentée p
veaux profits, et il ne d
à les partager avec le roi
ressé à toutes ses spécul
assurait par des exempti
privilèges. Une pros|4?ri
croissante mit Coppola en
ter, en 1464, le comté de,'
les Orsini venaient d'être
Il se rapprocha encore |>
pour lequel il arma une flo
afin de l'aider à chasser les
s'étaient rendus maîtres d'i
Leduc de Calabre, fils a
narque ( V. Alpuonse 11
et chef de cette entrepris*
recueilli toute la gloire,
de se montrer reconnais*,
de Coppola , il fut irril
le roi s'abaisser à mène
cours de ses propres sujel
dent dans sa Lame, il «
barons par ses discours,
daut séditieux par la craii
fit sentir la nécessite de
de garanties pour l'avenir
paraître plus facile d'écart
ce dangereux successeur ,
borner la puissance; ils
un vaste complot contre
aragonais , ne ménageant
Ferdinand , que le vieux
avait, en mourant , recoin
( 1 ) ( Hi-diitc fut prit p «■ le* T«
i-tôo > «-1 repria parle dut JeCJd
»48i.
SAR
de ses amis. Les nu in s les
uslres figuraient sur la liste
n« pirateurs , et donnaient
traîne toutes les chauces du
Le pape n'y était pas étran-
il.iVviit déji expédie des a m*
urs ru Provence, pour appe-
lur île Lonaitic, petit-fils de
'Anjou , à la conquête du
le de Naples , dont il lui prn-
rÎ!iV4-Ntitutc. Ce fut à McMi ,
eu des feîes célébrées pour le
r de Trojauo Cararciolo, que
jures eurent une première eu-
mrlucim posante par la pre-
Antouclto Sa u se v ci ino, prin-
wlcrnc , et grind amiral du
ie, d'Anloocllo IVtnicci , se-
i du roi , <\\i grand senccli.il ,
nd connétable, du comte de
et des pi i n ripa ii x sei Rieurs
aius. I*c duc de Calabrc , averti
> intrigues , résolut de les pré-
niais n'os.irit pas attaqm r tes
ris, il se je: a sur les plus fai-
el [ 9 juin i jH > } marcha sur
)iir v arrêter la famille d'Orso
ancien ennemi de la maison
on. Cette démarche donna l'é-
i nouveaux conjures, qui,
iant au même sort , prirent
îcsurcs de défense. Eu un ins-
ruvaume fut bouleversé d'un
l'autre, et une défi incc gé-
sVnip.ua de tous les esprits.
, qui liViait pas encore pré-
repousse r 1 1 force par la force,
uuts à la ruse , it envoya don
ir, son second dis. à Salenie ,
raiter aver les barons , qui .s'y
rassemblés. Antonello Sansc-
lr rrçut chr* lui , en lui pro-
t les plus ^r.iiidct marques de
t : il rengagea mcinc, au nom
noblesse , a s'emparer de 1 1
jnc de Nuplc», au préjudice
frère aiué , et du vivaut de
SAR
4*3
son père. Don Frédéric ne voulut
fias accepter un sceptre qui devait
ui coûter un crime : il déconcerta
les rebelles par sa réponse noble
et magnanime , et les livrant moi us
à leurs remords qu'à leur désespoir,
il en fit ses geôliers , les ayant dé-
daignes pour vassaux. Il ne leur res-
tait désormais d'autre appui , que
le paix.» • ils arborèrent l'étendard de
l'Église ( le 19 novembre 1 4B5 ),
en se déclara ut ou vertement contre la
dynastie régnante. Dans ces extré-
mités , Ferdinand se vit oblige de
déployer des forces considérables
pour eu imposer à Sfs euuemis. Il
mit sur pied trois années , dont la
plus nombreuse , sous les ordres du
duc de (Palabre, s'avança jusqu'aux
portes de Rome, qu'elle tint assiégée
pendant trois mois. Innocent VIII ,
effrayé de ses progrès , et voyant
que le duc de Lorraine ne se reniait
pas à sou invitation, que don Frédé-
ric avait brisé ses fers , et que les Vé-
nitiens ne paraissaient pas disposes à
lui envoyer des secours , ouvrit à la
fois des négociations avec la cour de
Naples et les barons. La paix fut si
Î;néele ri août 14 KO, et garantie par
es rois d'Espagne et dcSirilc: elle
portait, entreautres, (pie Ferdinand ne
Jtourrait tirer aucune vengeance des
tarons méeoutc.is , dont il s'enga-
geait à respecter les privilèges. Mal-
gré ces promesses , le roi et sou fils ,
qui n'avaient pas déposé leur 1 es-
sentiment , épiaient le preiuiei
ment favorable poui le faire éclal
L'occasion ne tarda pas à se pi
ter. I*e comte de Sarno , quiX111*
les jours de faveur , avaity*11'1111
pour son fils aîné , la uw* "'* ''
petite fille du roi /i; . m^IU"* iU
moi
I
'.>> 111. .(.ii 1... r\"i
tilW itfUrtiL; «le l'«i«ii
»J. « ..l.iiii» • . ,,,éC
Pïi.- M -II- »i'\» -•*"■•
4*4 SAR
trouver dans un lien si sacré, un
gage plus assuré de sa réconciliation
avec son souverain , insista pour que
ce mariage ne fût pas ajourné plus
long-temps. Ferdinand feignant d'ac-
cueillir ses vœux, ordonna que la
noce serait célébrée en sa pré-
sence. Le i3 août i486, jour fixé
pour cette cérémonie , la famille du
comte de Sarno , et un grand nom-
bre de ses amis, couverts d'or et de
pierreries , se transportent au Cas-
tel Nugvo t où la cour s'était déjà
rassemblée. Tout le monde, prenant
part au bonheur des époux , se li-
vrait à la joie la plus pure lorsque les
portes se ferment , et le comte de
Sarno, Ântonello Pc truc ci , leurs
femmes , leurs enfants et plusieurs
de leurs amis, sont arrêtés et jetés
dans les souterrains du château. Tan-
dis qu'on nommait une commission
pour instruire leur procès , on fai-
sait enlever de leurs hôtels, le plus
riche mobilier ; et le roi, au mépris
de ses serments et de l'intervention
des trois souverains qui avaient ga-
ranti la liberté de ses sujets, ap-
f trouva le jugement qui livra ces il-
ustres victimes à la hache du
bourreau. Affectant une sensibilité
dont il était incapable , Ferdinand
ne voulut pas que les condamnés
fussent exécutés tous le même jour.
Les comtes de Carinola et de Po-
licastro , (ils de Petrucci, eurent
la tête tranchée le 1 1 décembre
i486 : leur père et le comte de Sar-
no, dont l'un ne redoutait plus la
nort, et l'autre l'attendait comme
**- bienfait, périrent le 1 1 mai sui-
7*h L'échafaud fut dressé dans
cncSte du château, à uue assez
grande » auteur pour qu'on pût le de-
couvrird^ ^ u^fo pcxccu_
tion, lepeu^ç Kf0riai CD fou!c dans
les lieux environnallt8 p0Ur assister
5AR
a cet horrible spectacle. 1
monta le premier, d'un pasf
assuré; et jetant un regard
dain sur cette multitude de c
il posa la tête sur le billot,
avec indifférence le coup f
peuple garda un morne
mais une scène plus toucl
préparait pour l'attendrir. L
de Sarno, au moment de se
de la vie , demanda coin
grâce de revoir ses ciifauts. (
pas lui refuser cette dernière
tion.Sesdcux jeunes fil s, ret
puis cinq mois dans les fers,sa
jamais pu communiquer a\
teur de leurs jours , lui fur*
nés , et tombèrent à ses pie
recevoir sa bénédiction. L
de Sarno , rappelant tous ses
leur adressa un discours pie
gnité et de tendresse , les ser
ment contre son sein , et se
nant ensuite vers le bourrea
signe de remplir son devoii
Apres ces exécutions , le
mourir secrètement , dans
sons , un grand nombre de Ik
sévissant même contre leurs
et leurs enfants. Le prince d<
aurait été lui-même atteint
fût réfugié en France, où il
na Charles VI II et Louis X
verser la domination des A
dans le royaume de Naples.
irréconciable de cette d>u
eut la satisfaction de la voir
ter du troue, et de pouvoir
son fils le riche j atrimoiin
avait été dépouille (3). Ferd
vécut prfs a>sez longtemps j
i'3^ Anfottfllo S-iiiM'Vfrinn a*, priiicr
la intègre il /Mu» m « l-i«ti*>,«ii ><r(n au
Imita- coin lu 4-nlrr l.<>uis XII et lYrilil
t)*pli<jn<*, i-t M^iir m Huit , IV 11 octohr*
rut à Siiii^a^lin , uu iiioiui'lit où il ail*
« 11 |x>&frk.M<>u de *es ti-ricj. I Lilippr
a nt drs relation» intiiuci avr<: :ui, e"
*c.» Klruipiro,
SAR
i ruiiic de sa fa mille. Ac-
alé.lictioiis et de repro-
t employer les dernières
on règne à se justifier de
i de .ses serments , et à
uirioux du pape et du roi
qui m» lui pardonnaient
r compromis leur pa-
O'iles ces démarches u cf-
» l'horreur du crime dont
uillé, et que l.i pcifiilie ,
al ion et lr parjure avaient
. tendre encore piu.s hi-
io a écrit un ouvrage très*
, sous le titre de Cuni'iu-
mi, etc. , c eu tient des
eut, s étendus sur cette fa-
spiialiou et sur ses prin-
L-urH. A — ii — s.
. V. lioi.HART.
-TAkl KHAN (Mir-
id-o 1- l.iulah , ou premier
e Perse sous la dynastie
et, lit (iU (1*1)11 boulanger
rt iKirpiil d.ius cette ville,
An. M '.i vaut point dégoût
'Ofc^iun de son pire, il
à Ispahaii, et s'y fit sol-
u il annonçât de l'esprit ,
• le prit pour scctclaiic ;
.irtttm honteuse commise
i - T.iki , ou dont il fut
t a mise' . le lit passer du
s ile|<!nr.iole.i la plus bril-
ine. \vant abu.se d'un jeu-
, Ch.ili- Ahb.is«le-(n.iud, à
cuts portèrent leurs pl.tiu-
mluiivi a >e \cii«!cr mx-
I ro iji.ililr , en ||. iiK'It.ilit
t de icudivcr nue pareille
buvant T. i ver nier, S.iiuii-
uut l'.id i;.v»tii>n eu scl'ai-
uêiuc l'ojx r.itiun , et pié-
r<ii les minj'ir^ de .son
d iijs un Ij.ivsiii d'ur; mai*
' »Ytl tioiupc, siih.'ij daiii
t île cette .iveutuie , du
SAR 4*5
moins sur IVpoquc de la vie de Sa-
rou - Taki où elle arriva. Quoi qu'il
en soit , ('.Lan- Aldus fut touche des
remords ou de l'innocence, et sur-
tout du ni.dhcnr de Sarou-Taki. U
ordonna qu'on prit soin de ses bles-
sures; et, le ju peint propre aux af-
faires, il l'attacha au service de l'é-
tat. Saroii - Taki justifia , par ses
talents administratifs, l'opinion de
son souverain. 11 se rendit si habile
dans les finances, qu'au bout de dix
ans, il parvint à l'emploi de rontrô*
leur du veûrdu Mazcnderan. lieu de-
vint a son tour venir ou intendant ; et il
l'était déjà en i(îi8 , lorsque Pïctro
délia Vallc visita cette nro\iiicc. Ce
vovageur nous apprend mie Sarou-
Tdki luiracontalui-mêniela malhcr-
reiisc aventure qui avait été la sour-
ce de son élévation , parce qu'il était
innocent. U ajoute que ce vézir ,
quoique entièrement eunuque , avait
une longue barbe blonde , d'où lui
venait le nom de Surtm { blond ou
i oux ) ; et il cite un trait de sevé-
lité de cet intendant , pour un crime
pareil à celui dont on l'avait accusé.
Sarou-Taki fut ensuite gouverneur
de Ghilan , et prit alors le titre de
khan. Knliu il fut pourvu de la char-
ge importante de naser ou surinten-
dant des domaines du roi , charge
qu'il exerçait .m commencement du
règne de (aYih Sefv , petit (ils et .sue-
khan, sou prunier ministre , en/
itii.i, il lui donna pour Micrcsscy
Sa rou -Taki. Cet euniMiue était/'*
ta incluent donc de brain"«»up« cs"
pi il et d'h;ibiletè , nui-qu'il^t ron-
511 ver les see.is x ne Wiiifk? Vcu'
liant iiix ans, sous ud prince qui
fut à la fuis le Nui ou H le OUgula
de la Perse. Chardin dit q«c Sarou-
/
4*8 SAR
astronomiques de Galilée, cl de des-
siner la lune telle qu'il l'apercevait au
télescope ; on y voit qu'il avait for-
me sur la déclinaison de l'aiguille
aimantée, un système que des obser-
vations postérieures ne tardèrent
pas à renverser. On montre encore
à Venise un exemplaire de V Algè-
bre de Viéte , qu'il avait couvert de
notes manuscrites. Heureux, pour
son repos , s'il eût su borner à ces
paisibles recherches scientifiques ,
l'inquiète curiosité d'un esprit qui
voulait tout aprofoulir : les circons-
tances le jetèrent dans l'examen de
ces questions délicates de droit pu-
blic, sur l'origine du pouvoir, qu'il
est difficile de discuter sans danger ;
y portant toute l'indépendance d'un
esprit orgueilleux , prévenu de sa
supériorité, et habitué à ne s'en rap-
porter qu'à lui-même, il compta
pour rien les autorités les plus res-
pectables. Les a (Ta ires de son ordre
l'appelèrent encore à Ho in e, en i5<)7;
il s'occupa ensuite de questions théo-
logiques sur la grâce, à l'occaMon
desquelles il écrivit sa relation de
la congrégation De aiuiliis ; niais
l'exaltation de Paul V au trône pon-
tifical , vint ouvrir à ce religieux une
nouvelle carrière. La république
ayant refusé de retirer ou modifier
une loi que ce pape jugeait contraire
aux immunités ecclésiastiques , il
menaça de jeter un interdit sur Ve-
nise ( J'.Paul V ). Le sénat consul-
ta ses théologiens ; et Sarpi ayant pu-
dic sur ce sujet un écrit , dans le-
ue) le Saint-Siège était traite sans
Sagement , fut aussitôt ( a8 jan-
1 6o5 ) , nommé théologien coti-
lr de la république, a ver un
lufi!cm,'I,t ^e deux-cents ducats
fi^^Xj^B^ientc dans la suite ) : il
r Quc jf* M,r livres, pour prou-
"Sc ti'avait pas le droit de
SAR
lancer telles ou telles censures
moqua des excommunications
minées contre lui , et aflTcctant
jours un profond respect pou
dogmes de Fcgiisc , montra le
grand mépris pour l'usage qi
souverain pontife faillit de son
torilé. Ces malheureux déliais c
rent plus de deux ans ; et c
par l'entremise de la France *
furent enfin terminés, le ui
1607 (4). « Le gouvernement
nilien . qui d'abord avait em|
Sarpi comme théologien , recc
bientôt eu lui un de ces génie:
branlahlcs qui , lorsqu'ils se
proposé un but , y marchent
s'embarrasser de ce qu'il pei
coûter à eux-mêmes ou aux ai
On le consulta sur les main re?
tat ; et il porta dans l'examen c
matières la mciue indépendanc
préjugés et des principes reçus
« L'opinion qu'il donna , ci
» théologien consultant de la
nblique, pour garantir la su
» du gouvernement . est un n
» ment du plus odieux niacl.
» lisine ; et M. Dam l'appe!
«chef-d'œuvre d'insolence <
» conceptions non moins sccl»
» que tyran niques (fi,». Le sér
avait accordé, en i(io-, l'ont rù
les archives de l'état : il y lit de
breux extraits , qu'il eurirhit d
commentaires, et dont le iccuci
après sa mort, trinsporië aux a
(4'. v«vi i-in it- a/i.i«is ii.ui» vu '* •'' ■
d«- .M. l'rtm, 7i). \-\\i S.j;.iii-iii« I ■■'■
/u »#.»•«•• A ■., 1 ,";- 1 1 . riti di\ Innt ni.i.r
fii latin, «iiidjmi'<s .1 lit t^N.ii, i|f 11 ii.*>
l»illli IDllipliT IVIIY .!•■ IV\-jl Mlllf Jl »■• •'» I
^îur il ili'J I «Ifiii.ii •!(■ (•■!■ tiii'-i . \T'U-'\
S.ilum' , pnU ilf l'oinco^ti lie , ipii fiiivi'-'l
\iui du ^vi|M'.
l'i) l'ai 11 , Av. dt. , \\ . \A 11.
^ t • : fit* Miiit i«-s |»-ii tit< > « tju •■•>»■ » i. .i»i » ■ «■» <
| ..Il U.H 1 UM'Iil II ll(> |M« Jl* fl-i|1tji |H|t*'
faillir dr I.i coin di Koinc. , M. le nniiUl»
lui.», dotis U Hevue aicjclvp. luu. IV , |>- r
SAR
•tes (n)t où M. D.irii a eu
•rite* tic les consulter pour
n*iiioti de son Histoire de
rr.i Rmlo fut un savant, un
, un écrivain habile , mais
us un odieux conseiller J:i
îles dix ;S . Dnis un pays
assistât* frétaient punit ra-
■ iii siècle où le poignard du
■ s'.iiquisa .si souvent contre
de Frame, et finit par les
. il nV.st pas étonnant que
n tel h Diurne ait clc mcua-
complot fut trame contre
fut le car final Hellariniii ,
utrepidea 1 versa ire, qui lui
i le plein if r avis 'g'1 : de
•.»rtisscuicutsbii furent tians-
■ <op Sciuppiiis % et piruuc
Kocalini . in'. Oblige de
(«■> pircaiiii<uis , il ne sortit
revêtu d'une eiil'r dr- mailles
<be. c! .lei'o.'up.i^ne il'mi frè-
■ ►ii uiuM.iMrir . «pli était ar-
i"!iM| i--tou ■ Ji^Iirii'f itiii Iiii-u
blr dans une ville où le
ni' * .1 t'.'ii rt.it puni de
! i irTeiiipi'vli.i p.unt l'êtic
j i- |-j •■-» p .» ■! ■ miii ron\i;.t,
• •bir Hi.i" : , par «' t ; i | si-
!«■ tr.ipjM'i-eul île pbMcius
piu^.i n I. ( hi le r ipj.iirl.1
•II ili' . ■!' uii-iiort . et l.i lii.i-
1 1 ■•-.■ '1*iiii xti:<[ ij'ie les meur-
\.iieM j- i% : .1 le \< ::ips d*.ir-
.i' si ;t ii . .i : pi ,'iiiier 1 1 1' - 1 1 1
b« iiv s».i--iM..t , leva siir-
i I ■".»!! c : I -i s( u ilrur-»
:i jr m I tw ':!if -'im!>>i m< r
l b'i s*c : If •'•■iiM-ii •!■ s «|i\
, m.». s » : \ .::: , if«» p!ii:r-
p!>l> >»i \ i|i n runîie If» as-
] i t\ miii |niv | , j,,!;, t , i
•t
SAR 4?<)
fit venir de Padoue Fabrice d'Aqna-
pendente, le plus fumeux chiiur-
ejen de l'Italie , pour soigner le nia-
ble aux frais de lVt.it , jusqu'à ce
qu'il fut lmrs de dauber. Quand il
fut rétabli, ou doubla sou traitement,
et on lui offrit nu logement auprès
du pal lis de la seigneurie; mais il
préféra continuer d'habiter sa cel-
lule , d'où il ne sortit plus (pic rare-
ment. Lesenat lui demanda, en i(ii8,
d'écrire l'histoire de la prétendue
conjuration du due de Mcdinar con-
tre Venise ( T"oy. Ossoje, XXXU,
'2 if>).On décida ensuite que son tra-
vail ne sera't pas publie'. Si l'on en
croit Grec;. Leti , lorsqu'Ant. Jafiier,
sur la déposition duquel on avait
commence la procédure, fut lui-mê-
me arrête et mis à mort, on choi-
sit Fra - P.iolo pour l'accompa-
gner au «upplice , et l'exhorter à
bi u mourir; mais ee fait parait fort
douteux à M. Daiii ' 1 1 ), qui n'en a
trouve aucune trace dans les rne'-
irmires cou?<'mporai?is. Sarpi conti-
tiuua de se livrerait travail avec une
ar leur infatigddc, s'ocrupaiit de II
composition île sis ouvrages , et des
consultations qui lui étaient deman-
dées cli.ique jour par le gouverne-
nu nt, j'isqu'» si mort, arritcclc I J
jauvirr i(i »3. !).•% lr.»:mcnrscxlnor-
diii.ines fuiriit reii I is à «a uu'moire.
\.\ r'p-ihliqiic .'hargra ses amliissi-
deuis de notilifi rellr peite à toutes
lis piii^viiii'fs de l'Kurope; de'en 1.1
Teiritiou d'un superbe uxuiiiuifiit
en i.iaihic, pour élu* place il.nis l'é-
^li»'" de^ Servîtes i ». ; assura ce*
religieux de sa pi nli rtioii ; et depuis
luis, le tlieolo-n u eoiisultatit fie 1 1
■ I < - i ■! :n
II! Il
■ l\ .1-. -S.
■ ■ . '■ •■■! * I 'I •l'Iininil
■ (•!■ ■ ■ in ii ■ .1 i ■ ■ ■ ' ! ■ i i ■■! I n m' ,
■ I ■• ,i- . . .1 t>.k « '■! ■ i "1 . r i|- iiii>i«'-ii i»<i U
• - .1 ■'■ |. -ii li . ' i ■ i ' • i l« iu ■■ ■
1 ikrib
>.-.!,-; i: H
•r i .
MV
43o SAK
république fat toujours choisi dans
leur ordre. La relation de ses der-
niers moments , rédigée par ses con-
frères , et adressée au séuat , certifie
qu'il avait reçu les derniers sacre-
ments avec la plus édifiante pieté.
Le peuple , qui n'avait vu en lui
qu'un moine exemplaire, se por-
ta en foule à ses funérailles ; et quel-
ques voit , dans la foule , parlaient
déjà de l'invoquer comme un saint.
L'autel qui recouvrait ses cendres
ayant été reconstruit en 17*22, cette
espèce de culte fut sur le point de
se renouveler ; et il fallut que l'auto-
rité publique intervînt pour prévenir
le scandale. Il serait bien triste de
ne voir qu'un misérable hypocrite
dans .un religieux honoré d'une si
grande considération ! C'est cepen-
dant ce qui résulterait de nombreux
témoignages qui ont fait dire à Bos-
suet ( 1 3) que , sous un froc , Sarpi
cachait un cœur calviniste; qu'il tra-
vaillait sourdement à décréditer la
messe qu'il disait tous les jours....;
et qu'il ne travaillait qu'à porter la
république à une séparation entière,
non-seulement de la cour , mais en-
core de l'Église romaine. Ses apolo-
gistes ont crié à la calomnie, se sont
inscrits en faux contre les assertions
de Burnet , de Bedcll , de Bayle, de
Le Gouraycr , etc. Us ont nie l'au-
thenticité des lettres imprimées et
de quelques-uns des ouvrages publiés
sous son nom ( 1 4). Malheureusement
(i3) Hitt. des variation* , liv.7, tome XIX, p.
4f>7, de Fcditiuli d« Verviillrs.Toutre paragraphe
«Je Ho»»uet renferme un iuffcinent tnotivi- sur r ra-
Paolo.
t (t#|) Ce ayiUme de dénégation dal* d*> loin. Dr«
l'apparition 'df Y Histoire du ronr U- d* Tirntf , les
pronrur* de Sarpi nitre-ut d'al*»r ! mi'il m fût Y*\\-
l'iir.rl prctrudiiviktrftMiite quf IVJiU-nr ,)1. \.dv
OomimV, v mait t'ait de* alln niions coinid< mUr*.
lAxauaro du iiiamiKcrit original, «vrit «!c la main
. . ^*rc l'siiTano , m crcUiif ordinaire de
Sarpi , a primvr cjar l'rditeur l'avait suivi fort exac-
t«iurnl; et n'y avait ajoute qu'un titre srandalmx et
un» dédicaça impu. C« manuscrit passa de la In-
SAR
poirr sa mémoire , l'examen des ar-
chives secrètes de Venise , dont M.
Dani a eu communication, et d'au-
tres découvertes récentes , n'ont que
trop confirmé les assertions de Bos-
suct ( Voy. Diodatî ). Un écrivain
protestant ( 1 5) nous apprend qu'a
1609 , J. - B. Linckh , agent de l'é-
lecteur palatin , eut une entrevue avec
Fra-Paolo, qui , avec le P. Fulgence,
son confrère, dirigeait une associa-
tion secrète de plus de mille person-
nes , dont trois cents patriciens des
premières familles , dans le but d'é-
tablir le protestantisme à Venise. Ils
attendaient, pour éclater, que la ré-
forme se fût introduite dans les pro-
vinces allemandes limitrophes do
territoire de la république (i6j. Un
fait analogue, public depuis long-
temps, mais dont les apologistes oc
Sarpi se sont bien gardes de parier,
confirme la même chose. Un minis-
tre de Genève écrivait à un calvinis-
te de Paris que a Ton ne tarderait
» pas à recueillir les fruits des pri-
» nés que Fra-Paolo et Fia-Fulgen-
» zio prenaient pour introduire U
v réforme à Venise , où le doge et
» plusieurs sénateurs avaient déjà
» ouvert les yeux à la vérité, etc.»
La lettre , interceptée par Henri
IV , fut envoyée à Champigny,
ambassadeur de France à Venise , qui
en communiqua la copie, d'abord à
quelques-uns des principaux, séna-
teurs , et ensuite au sénat assemblé,
après en avoir retranché . par mé-
nagement , le nom du doge. Le car-
dinal Ubaldin raconte que cette lec-
blintliî'tiuc du ptoi mat ur (.îeratd Sjffrrdo , h oïH*
de !Whari|(â . .'i la mort dit(px>! il fut depo*', ra
17-3, î< la hiMititltèijiie i]t- Snint-'Vaic ou en U
init rnroio. !.<■« prvnnVr* inati ri aux d« i'« tir His-
toire, Jiiiih »-nit» de !■■» m-'in de Fn-Paol-j .•ont ah
2>ilili<.'lh< «pif (Jiiiiiui , ■( \ <.-ni>4>.
(iS; I,eLr<t, Magasin fuit. , imprime ù L^ipiiç ,
toiu. U , p. 935.
(i(i) Dara,A<;4. <U Venue , |«u IV, p. *i6.
SAR
t pâlir un vies sénateurs : an
avança que la lettre avait été
née par les Jésuites; mais le
méprisant cette imputation ,
ria le roi de son avis , défendit
Fulgenzio de prêcher davan-
et prescrivit «i Fra-Paolo de
s'observer a l'avenir (17). On
ar ses lettres, qu'il piiaitCasau-
? lui ménager uu asile en Angle-
au cas qu'il se vît force' de
d'Italie ( 18;. -Le Recueil, plus
ins incomplet, des ouvrages de
, a été' imprimé plusieurs fois,
• '. Genève ), 1(187 , 6 vol, in-
lelmstadt ( Venise } , 1718,2
1- J°. ; il>i 1. ( Venise , 1750 ) ,
. in -folio ; ibi'l. (Vérone ) ,
<>8, 8 vol. in-4". ; Nap'es ,
, 24 vol. in 8°. Nous indique-
seulement celles de ses pro-
tnsqui ont fait le plus de bruit,
i ont été traduites en français :
tiië de V interdit , etc., Venise,
, in-4°-: traduit en français,
imelot de la Houssave, dans
histoire du gouvernement de
te. 11. Considérations sur les
res de Paul V contre la repu-
r. Veuise, ifiofi, in«4°. , trad.
inçais sous le titre d'Examen
nant la réponse aux censures ,
1G0G , in-8°. ; en latin , par
<pp ( Examen fulminis ponli-
etc. , Groningue, 1(107,111-8°.,
us Goldast , Monarchia im-
. tom. a , édition de i(ri t . III.
tiré particulière du di/Jérend
laul f" avec la république de
i*, en ifio.**, a(\ et 07 . par
• Sirpi . Lyon Venise . , \i\-i.\ ,
'" fti#i //■■! •/' t't.t r- |*i m» .lu Trrm-
' » . / A» t'/l ■• • f* Ai. > .trt >V '« /"'»nf«*,
'r !•!% .11. 411 il, 1 — ». .ji. -«fi. Il- t naît ll*r-
/# il Àm f/g/,!*, |.,in. \\ , p. |i,-t («litmit
M I. .' % /' -rr<*»i.r. r. l l.|. m ..liti.'M
SAR 43 1
in-4". ; idem, sans no^b d'auteur,
Mirandola ( Genève), 1624 , in-12;
traduit en latin , par G. Bedell, sous
ce titre : Interdicti Veneti historia,
Cambridge, 1626, in -4°.; en an-
glais, Londres, 1626, in-4°- ; en
français ( p <r Jean de Cordes ) , Pa-
ris , i6j5 , in - 8°. ; 1688 , in - 8°. ;
idem , traduction nouvelle, Avignon,
1759, in- 12; et en abrège dans
Amelot de la Houssayc , loc. cit. Le
manuscrit italien , conserve à Paris,
a la bibliothèque du Roi ( n°. 9964 ,
infol. ), est copié sur l'original en-
voyé par Sarpi lui-même au prési-
dent De Thou. IV. Continuation de
Y Histoire des Uscoqnes ( Voy\ Mi-
hl'ccio ). V. Traité des bénéfices.
L'original italien n'avait pas été im-
prime séparément; mais il se trouve
dans l'édition de 1750, des Œuvres
de Sarpi ; traduit en latin, par Char-
les Cafta. Iéna, 1G81 , in- 12 ; et Nu-
rem Wg , i(>88; en français, par
l'abbc de Saint Marc ( Amelot de U
Houssayc ) , Amsterdam , Wctstein,
in-12, ir>85, 1687, 1690, ni3;
une autre traduction ( par l'abué de
Marsy ) , est intitulée : Discours dog-
matique et politique sur l'origine ,
la nature , etc. , des biens ecclésias-
tiques^ Avignon (Paris), 1750, in~
12. ( foy. Grosley, xvui , 506 ).
La version anglaise , par Jenkins,
est précédée (l'un abrégé de la Vie
de l'auteur. On ne sait sur quel fon-
dement Richard Simon a prétendu
( 19Î que ce Traité des bénéfices n'é-
tait pis fie Fra-Paolo , mais de Fra-
Fulgctizio, son confrère; peut-être
v ont-ils travaillée!] commun. VI. De
jure as y lontm, Leydc, Klievir, i(>22,
in i*-.V II. O, iniune del patlre Paolo
sen'itit, corne dcbba governarsi la re*
puhhlica renezian : per havere il
V ■ • ■ ^ Nirindi, lf*m«'iifi , 111V,
43*
SAR
perpétua dominio, Venise, sans date
(1681 ) , in-12 (20); Londres,
1788 , in-8°. : traduit en français ,
par l'abbé de Marsy , sous ce titre :
Le Prince de Fra- Paolo , ou Con-
seils politiques adressés à la no-
blesse de Venise, Berlin, 1751 ,
in-ï 2. Ce livre , d'autant plus remar-
quable qu'il est fort court , fut écrit
en i6i5, pour les inquisiteurs d'état.
M. Daru en cite les maximes les plus
importantes , à la (in du liv. 29 de
son Histoire de Venise : En voici
quelques-unes : a Dans les querelles
» entre les nobles , châtier le moins
« puissant ; entre un noble et un su-
» jet , donner toujours raison au
» noble ; dans la justice civile , on
1» peut garder une impartialité par-
» faite. — Traiter les Grecs comme
» des animaux fe'roces ; du pain et le
» bâton , voilà ce qu'il leur faut :
» gardons l'humanité' pour une meil-
» leure occasion. — S'il se trouve
» dans les provinces quelques chefs
» de parti , il faut les exterminer
» sous un prétexte quelconque, mais
» en évitant de recourir à la justice
» ordinaire. Que le poison fasse l'of-
« ûce du bourreau ; cela est moins
» odieux , et beaucoup plus profîta-
» ble ». VIII. Histoire de l lnqwsi-
tion , et son origine , 1637 > "!"4°' î
Scrravalle , iG38, in-4°. : traduit
en latin par André Colvius , Roter-
dam, i65i , in- ia , et abrégée , en
français , par Amelot de La Hous-
saye , loc. cit. IX. Histoire du
(ao) Une réimpression a\cc la date de i')S5 ( qui
nV»l |H-ut-ètre qu'un change m «-ut de front i«pit-e ) ,
«*st intituler: Opinionefalsamcntt aUnbu,ta al Pa-
tin Paolo , etc. On conçoit «jnc les panégyristes de
Sarpi ont dû routenir qu'un tri ouvrage m- |Mtuvuit
être de lui: uuiis,qnoi qu'tiidiseut (.tiisiiiui et m*s
copule* , ce livre est bien réellement de Fr;i- Paolo;
le» rocher* lui laites par M- Dam aux archiva se-
rri ti-s de Vernir, uç lui nul laine aucun diutte .'• <c
«ujet. Il n'.iv.til il'aillcurs aucuu inu-rèt df rrnMirrr
on de juililier le llitoloKiru de la ryimlil<qi>c , dont
U pu le ti>up>ui» jvcc la plu» «cvèrt* iinp.irti.UiU-.
SAR
Concile de Trente ; Lond
in -fol.; Genève , 1629
Londres ( Genève ) , 17^
C'est le plus connu des c
Sarpi. Il en avait donné
crità MarcAnt. de Don*
que ce dernier allait a|
Londres. Cette prcinièi
publiée sous le nom de Pi
Polano ( anagramme de .
pi Venelo ), fut reçue a^
dissement dans tous les
testants , et le livre fut 1
duit en diverses langues
par Adam Newton , Lonc
in-fol. , 1622 , in - 4°^
1699, in-4°.; en anglai
thauaël Brent , 1620,
fol. ; en allemaud, Franc!
en français : i°. par J. D
nève , 1621 , i035 , in-^
i685 , in-fol. ; 2°. par
Josscval ( Amelot de La
Amsterdam ( Paris), i€
in-4°. ; 3\ par le P. L<
Londres , 17 36 , 2 vol.
g!et dit que cette édition
(l'œuvre de typographie ;
d'ailleurs à ce géuovéfaii
pas joint à sa vtmou le;
tificatives. La traductioi
passe pour exacte , m
écrite d'un style barbare
melot est moins fidèle ; l
craignant de ne pas asse
prendre certains iiiolisr
lecte vénitien , n'a trava
la version latine , qu'il
M.- A. de Dominis. Kicha
critiqua vivement à cet
(21): Quant au fond de
Bossuet a dit , avec raiso
Fra- Paolo « n'est pas t
» rien que l'ennemi décl
(*uj NiiTton , Jlfvmoire* ,\XW
(i-*} //ut. Jti variatiom ,!.-,§
SAR
Treille ». Ou convient que
t écrit avec bcaucoupd*art:
évitant avec soin d'exposer
es .sentiments , se borne le
ent à citer les passages ou
» de ceux qui ont combattu
s qui ne lui plaisent pas ;
f prend de manière, qu'à
.', les protestants ont lun-
aison , et les papes toujours
e malignité , ou .si l'on veut
vaisc foi , va au point que
listes eux-mêmes eu ont été
F. Fiduj.s ). Aussi le livre
f réclamation générale par-
boliques. Misa l'index avec
cations les plus fortes, il
v à Venise même, par Phi-
rli, sous ce titre : Historia
T rident ini Pétri Soavis
ç auturismet assertionibus
s, Venise, i6>5 , in-4°«
ut mieux réfute encore par
authentique du même con-
liée , eu i6V3 , sur les pic-
talcs, conservées aux archi-
hiteau Saint-Ange, et qui
ion auteur le chapeau de
( f. Pallaviciwo). On y
i la fin , rénumération de
ts de fait , sur lesquels Sar-
vaincu d'avoir altéré ou dé-
vérité , indépendamment
ultitudc d'autres erreurs
>ot pas susceptibles d'être
i en peu de ligues , mais
lient de l'ensemble de
«art : il suffit de lire
gue liste, à chaque article
le on indique les preuves
Tes , pour s'assurer qu'il
il vrai «{ne ces erreurs ne
jue sur des objets de peu
ance, comme affectent de
s apologistes de Fra-Paolo.
juridiction de Venise sur
irûUique {V. Gluio, Nie)
il.
SAR
433
XI. Lettres (écrites de 1607 à 1618,
à Delisle-Groslot, à Gillot, etc. ),
Véionc ( Genève ) , 1657, 1673, in-
13; traduites eu latin ( par Edouard
Browu), Loudrcs, i(x)3, iu-8°. Gri
sclini, qui conteste l'authenticité de
ce Recueil, se fonde piiucipalement
sur ce que Sarpi 11'éciivait qu'eu la-
tin à ceux de ses amis qui n'habitaient
]ms l'Italie. Sa correspondance, sur-
tout avec les prutcslauts , était fort
étendue ; et il y a peu de grandes
bibliothèques dans lesquelles on ne
conserve quelques-unes de ses lettres
en manuscrit. Les autographes de
celles qu'il avait écrites à Jacques
Gillot, à Leschassier et à Duplessis-
Mornay, au nombre de quatre-vingt-
trois, se cardent encore à Venue
(?3} , ainsi qu'une multitude d'ou-
vrages inédits plus ou moins termi-
nés [i\ ) et de papiers écrits ou dictés
par lui, dont environ sept cents pièces
furent , à sa mort, portées aux ar-
chives de la république (a5). La Vie
de FraPaolo, publiée en italien,
Leydc , 164O , in- 1 2 , et à la tête du
Recueil de ses oeuvres ; traduite en
français , par F. G. C. A. P. D. B.,
Leydc , Elzevir , i66a ; Amster-
dam, 1664, in- la, a été générale-
ment attribuée au frère Fulgence
Micanzio , son fidèle compagnon.
Mais Foscarini et Griselini ont pré-
tendu qu'elle ne pouvait être de ce
religieux, vu les erreurs manifestes
Îiu'elle renferme sur des points de
ait dont Fra-Fulgenxio devait être
ia) Griadini , pif . «ft*,
(iV- Parmi le* outragea de Sarpi daiw n'% fapf-
dits.uu rrniarijue ume Hîatoirr grarrale lira
cilr* . d<>ut le mamuarrit eiitt.it eiM-ure au r*H«i
triiMiit «lu dii-huiti* mr »n-<lr; et un Irait*
c rriMiit U-« dmilt tic Vi-uiar Mir A(|uilt-e ( /.« rwrm-
mt ./i Â'rm*um **'pim Aymlej* r '«•"!•/«); re n*r-
amr qui a <iiiap|* mi ni Imtiim* de Grtarlinî,
f»rn»«- un ptit tiiluin* in- ia tuuaaiv dan* U lu-
LJm*|Jm'«|uc liriusaw, à Vctiur. A"
(x5) Oriatlinifp. *Sa«
28
434
SAR
bien instruit. La Storia arcana dél-
ia vit* di Fra-Paolo Sarpi , ou-
- vrage posthume de Juste Fontanini ,
n'a paru qu'en i8o5. Les Memorie
aneaote spettanti alla vit a ed
agli studj di Fra Paolo , par Fr.
Griselini, Lausane, 1760, in-8°. ,
sont pleins de recherches le plus
souvent exactes : on trouve à la fin
la liste très - détaillée de tous les
ouvrages imprimés et inédits de Sar-
pi, et une de ses lettres à Leschas-
sier, qui n'avait pas encore été im-
Iirimée. Ces Mémoires ( dont J. F.
jebret a donné une traduction alle-
mande , corrigée et augmentée*,
Ulm , 1 761 , in-8°. ) , sont d'ailleurs
un panégyrique continuel , et l'au-
teur a été vivement réfuté par le P.
Boonafede, dans son opuscule inti-
tule Délia impudenza letteraria,
etc. On peut consulter aussi lie por-
trait qu'a fait de Fra-Paolo le même
Buonafede, dans ses Ritratti poeti-
ci , storici , etc. La Justification de
Fra-Paolo Sarpi, ou Lettres d'un
prêtre italien ( Degola ) , à un ma-
gistrat Français (Agier), Paris,
181 1 , in-8°. , n'est qu'un extrait de
Griselini, plus emphatique et plus
exalté encore que l'original. Deux
médailles, frappées à la mémoire de
Fra-Paolo , sont gravées dans le Mu-
séum de Mazzucnelli ( tom. 1, pi.
98 ); celle qui porte l'épigraphe :
Doctor gentium , a été arguée de
faux par Griselini : il donnelui-même,
en tète de ses Mémoires, le seul por-
trait ressemblant, dit-il, que l'on
ait de Sarpi, d'après un médaillon
en nacre , exécutif par Gaspar Bec-
ce! lo , l'un des meilleurs élèves de
Sansovino. G. M. P.
SABRABAT ( Nicolas ) , physi-
cien , né le 9 février 1698 , à Lyon ,
était fils d'un peintre qui ne manquait
pas d'un certain talent dans son art.
SAB .
Après avoir achevé ses étu
succès , sous les Jésuites , il e
la règle de saint Ignace. Soi
portait vers les sciences. Il i
ta trois prix à l'académie <
deaux :en 1 737 , pour une 1
hypothèse sur les variation;
guille aimantée ; et les dew
suivantes, pour des Menu
la cause de la salure de la
sur celle de la variation de
dans l'intervalle le P. Sarrah
été nommé professeur roya
thématiques à Marseille. Ai
un voyagea Paris , par orai
supéneurs , il y mourut , le
1737, Outre les trois piè
on a parlé , le P. Sarraba
blié : Dissertation sur la
tion de la sève dans les \
1733 , in - 12 (1). 11 IV
voyée à l'académie de Bo
sous le nom de La Baisst
qu'on l'avait prie de ne {
raître dans la lice pour ne
courager les autres concunt
cadémie ayant reconnu le "
auteur sous ce déguisement
fut retiré et le sujet changé
Couronnes académiques , pi
dîne ). On trouve plusieurs
qu
1 celle-ci est fondée sur ae* espériei
>ut eu plongeant le b.tut «ira tiges
le tue au PhttoUcra , qu'il rama
(i ) Ses trois premières Di»*eM
guère que des ratsonuetneuta et de* I
mais
aurtex
dans te suc au rntiouicca , qu'il
Trirla route que suivait la »eve pour' s
qu'au sommet dea feuille* et des fle«ra>
laissées par 1» couleur lui prouvèrent q
tait ni par la moelle ni par l'eVorcequ'ei
niais seulement par les libres ligneuses : a
ma-t-il p.ir ses propre* observations qa*
pouvaient vivre quoique privf* dVcu
moelle. Il traite plusieurs autres qu'an*
siologie végétale , presque toujours ai
Nous ne trouvons qu un fait qui paras**
«• c'est lorsqu'il dit qu'une brandie «Ton
» en fente sur un pied de jasanân qui
» moelle , porte des devra qui tii—w
m la fleur de jasmin que de cessa «Tôt*
ne peut expliquer cala qa'ca panées* «W
donne pour tel on jasmin 6 AruMt» U
mis de continuer sas eipersenee» ma h
m«is sa Bwrt p
bKer.
SAB
-abat dans les Mémoires de
— Lettre en réponse aux
sur son système des eau-
salure de la mer , janvier
Lettre au P. Caste! , con-
essai sur l'union de l'ame
is , décembre même année,
sur un tremblement de
s'est fait ressentir dans le
énaissin, et *ur les aurores
juillet 1731. — Réponse
lions du P. Haulacin , jé-
îand , contre le s ystème de
le la mer, août 1734. —
P. Castel , sur un phéno-
riculture, août 1735. Ou
iiSM quelques observation!
ques : il découvrit le pré-
dîmes, le 3i juillet), fa
17*29, et il s'empressa de
r à l'académie des sciences
:. deVacadém. , pag. 68).
qui était entré avec lui
éMÙtes (?}, nous apprend
Sarrabat était grand, d'une
nie qui annonçait le feu et
1 de son espt it , et d'un
î fort doux: il n'avait ja-
ie passion que pour les
W— s.
kSIN ( Jean- François),
littérateur , naquit vers
ïermanville près de Cien ,
ïrier de France de cette
es v avoir fait ses études ,
'iris , et plut au secrétaire
ivigny , qui lui donna des
ililesde .«on amitié. Ce mi-
oulant l'envoyer à Home ,
■f 4fwi d*m*mnnr»t ||, *S1. Jlrr-
Itfgtf . «an» wa» nafe avauq* r.lr mi*m
A» w rin«|4airr, r-> «|i.| 4c <• yw-
mU» a««il «|» ifi'i'r II mm> rmUlm
' iwl#«wl »|*a'tJa ««irai Tun H f'aulrv
• »**•«• «ff^'t lUbl • U Siw iclr < «
aaUt M aurait prva*i.|»r i|w* la iutim
• |w»a«>r#» rtadra •«aiat't'- cuai-
SAR 435
dans l'espoir qu'il captiverait la
bienveillance du pape Urbain VIII ,
qui se piquait do bel-esprit , lui fit
compter quatre mille livres pour
l'équiper. Sarrasin alla les manger
avec une maltresse, et ne fit point le
voyage d'Italie. Il en fit un en Alle-
magne , dans lequel il gagna les bon*
ne* grâces de la princesse Sophie ,
bile du roi de Bohême , l'amie de
Descartes. Ayant fait la sotlix» d'é-
pouser une frinme vieille, laide et
acariâtre, it s'en séj ara bientôt pour
entrer , eu qualité de secrétaire des
commandements , chez le prince
de Couti. Un jour que les magistrats
d'une ville de province haranguaient
ce prince à son passage , l'orateur
resta court Aussitôt Sarrasin s'é-
lança en bas de la voiture , reprit te
discours où il en était resté , et le
continua d'une manière emphatique
et bouffonne , qui fut tellement du
goût des magistrats , au'ils lui offri-
rent le vin de la ville comme au
piince. Celui-ci , dit-on, irrité de ce
que Sarrasin s'était mêlé d'une a ira ire
(jui lui déplaisait, eut la brutalité de le
frapper avec des pincettes ; le poète
en conçut un tel chagrin, qu'il mourut
peu après à Pézénas, en décembre
iG54, âge d'environ cinquante -un
ans. Pellisson , passant , quatre ans
après , par cette ville , alla visiter sa
tombe; quoique protestant, il lui fon-
da un service, et lui fit celte épitaphe :
l*bur «ernv «1 »t\ U% d wr« ,
Cm nu c*pi it ■mu*?** tout In iwlm.
Je u'ra dif pJiurii n; orHMni
Lui Suai. )Àuê «"bmtornr qur 1» BÙtrw.
Ce 11c fut pa» le seul hommage que
Pcllissou rendit à sa mémoire : il
composa encore un ton£ Discours
sur ses Œuvres, qui fut imprimé en
tète de la première édition , donnée
par Mcuage, en ifvi; , in- 4°. Ces
Obuvres ont été réimprimées fort
souvent, augmentées de plusieurs
436
SAH
pièces qnon n'avait pas jugé d'abord
à propos d'y admettre. Les prin-
cipaux ouvrages de Sarrasin sont :
Y Histoire du siège de Dunkerque ;
la Conspiration de Valstein, non
achevée ; — la Vie dAtticus , tra-
duite de Cornélius Nepos ; — S' il faut
au un jeune liomme soit amoureux ,
dialogue ; — Opinions du nom et du
jeu des Echecs ; — la Pompe funè-
bre de Voiture , badinage ingénieux
et premier modèle de ce mélange de
vers et de prose , qu'ont imité, en le
perfectionnant , Chapelle et surtout
Voltaire ; — et Dulot vaincu ou la
Défaite des bouts-rimés , poème en
quatre chants , composé en quatre ou
cinq jours, où il y a de l'imagination,
de la gaîte et de jolis détails. C'était
déjà une preuve de goût de la part
de l'auteur, que de s'élever contre
cette manie de bouts-rimés à laquelle
tout le monde sacrifiait alors. Sarra-
sin avait aussi le bon esprit de sentir
le ridicule de ces lettres apprêtées
que Balzac et surtout Voiture avaient
mises en vogue. J'envie, disait-il ,
la félicité de mon procureur , qui
commence toutes ses lettres par:
J'ai beçu la vôtre , sans qu on y
trouve rien à dire. Il y a des traits
fort heureux dans la plupart de ses
pièces fugitives : le Sonnet sur Adam
et Eve, est resté dans la mémoire des
amateurs ; entre autres belles stro-
phes, son Ode sur la bataille deLcns
en offre une dont Voltaire , dans sa
Henriade, n'a point dédaigné de s'ap-
proprier l'idée et même l'expression.
Enfin Sarrasin prit une part fort ac-
tive à la petite guerre ou espèce
de croisade littéraire dirigée contre
Montmaur ( Voy. ce nom ) : il lui
décocha , sous le titre d'Orbilius
Musca, sive hélium parasiticum ,
une satire en vers latins, et y joignit
k Testament de Goulu } en ym
SAR
fiançais ( Voy. le Journa
vants , de 1716, pag. 9
Moins célèbre que Voitun
sin mérite peut-être de lui
féré ; aussi ingénieux que
beaucoup plus naturel. S
tion serait, sans doute, pli
si , moins ami du plaisir
donné plus de temps au U
du moins s'il avait assez
perfectionner son talent. E
sait : Il y a dans Sarrasi
tière d'un excellent esprii
forme ny est pas. A
SARRASIN (Jacquse). V.
SARRAU (Claude ),ei
ravius littérateur , né dans I
vers la fin du seizième siè
famille noble et connue pi
tachement à la réforme, eu
sa jeunesse , la philosophie
risprudence , et fit de era
grès dans les langues ancien
vu d'une charge de conseil!
le ment de Rouen , il mont
l'exercice de ses fonctions,
téressement et une intégril
méritèrent l'estime générah
tenait une correspondances
des matières d'érudition, a1
vants les plus distingués de
et des Pays-Bas. Appelé coi
seiller au parlement de
1639, il fut renvoyé, Yi
vante à Roucq, pour y faire
pendaut l'exil du parlemci
mandie. Il n'accepta cette
sion qu'à regret , et ne né]
pour adoucir la punition
ciens collègues , dont il au
partager le sort. Leur i
permit bientôt de retoun
reprendre ses occupation!
Sarrau n'eût rien publié ,
tion d'érudit était si bie
qu'on le consultait de tout
nombre de ses amis ou de
SAR
distingue Grotius,
'ai ilmicr de G rente -
(îiouovius , Samuel
odefroy , Sa u m ai se ,
Valois , etc. Qucl-
•iiir une médaille de la
de Suède, lui valu-
uagrs particuliers de
de cette princesse. Il
rspondant à Paris , se
procurer de» matins-
a pour elle l'acquisi-
lièquc de M es mes ; 1 }.
é , dans ses dernières
outte et par la pierre,
> mai iti'ji , avec li
i magistrat intègre ,
ertueiix , et d'un sa-
r ordre. On lui attri-
f du Recueil de (iro-
ad Gallos f i(î{8 ,
le dessein de publier
Igitjues du même au-
, dit-on , à sa veuve,
s du manuscrit ; mais
as cette proposition,
très de Sarrau ( Sar-
opus poslhumum )
r son fils lsaac ,
in-8°. , précédé d'une
ne Christine , et suivi
rrs composées sur la
ne magistrat. Pierre
n primé les Lettres de
liti* de celles de Mar-
r'.cciiom),Utrccht ,
», 1711 , in- J°. Cette
mciitée. Le Syllabe
v I >iirrri.U)ii cuiiTieut
ite de Sarrau à Hein-
enfin ou a des Motes
le Perrtmiann , islii.
\V— s.
uiiire Mongol , l'un
m, et par conséquent
Jf» liKlliril llMIlt i«.l»'UCI l*
SAR 437
arrière petit- fil s de Tchingkis-Khan,
est connu par les relations qu'eut
avec lui ('ambassadeur de saint
Louis en Tartarie , Guillaume Rubru-
qnis. Sartak était né , vraisembla-
blement, pendant l'expédition que
son père avait faite en Moscovie et
dans la Hongrie. Les écrivains chi-
nois n'ont conservé aucune tradition
sur la généalogie des princes du Kap-
tchak , descendus de Tchoutchi ; et
ceux qui on! pu consulter les au-
teurs musulmans qui en ont parlé ,
se bornent à nommer Sartak au
nombre des enfants de Bat ou. Les
historiens arméniens racontent qu'il
avait été nourri par des Russes ,
qu'il était baptisé , et qu'il vivait chré-
tiennement : suivant eux , Batou ne
s'opposa point à la conduite de son
fils , qui favorisa beaucoup le chris-
tianisme, et défendit même d'impo-
ser des tributs sur les églises. Il est
certain que Sartak accorda sa pro-
tection à plusieurs princes arméniens
et géorgiens ; qu'il les défendit mi-
me contre les vexations des gé-
néraux mongols , établis en Perse et
dans les provinces situées ait midi
du Caucase. Cette manière d'agir
était conforme a la politique que
suivirent les princes ta rt ares , pour
s'assurer le concours des Chrétiens
orientaux dans leurs guerres contre
les rois musulmans. Il arrira sou-
vent qu'on eu tira sur leurs disposi-
tions extérieures, des conclusions
hasardées. C'est ce qui eut lieu à l'é-
gard de Sartak , dont on parlait en
Occident comme d'un prince vérita-^
blement converti à la religion chré-
tienne, à l'époque du départ de Ru-
bruqiiis pour la Tartarie. Cet envoyé
était chargé de lettres du roi de
France pour le (il* de Batou , et il
vint le trouver dans le lieu où ce
prince habitait , à trois journées eu.
438
SAR
deçà duWolga. Sartak y avait un
campement considérable : ses six
femmes, son fils aîné, les deux ou
trois femmes de ce dernier, avaient
chacun une habitation contenant
plus de deux cents chariots. Le pays
qu'il occupait était situé sur le pas- .
sage des Russes , des Valaques , des
Bulgares , des Circassicns et des
Alaius qui se rendaient à la cour de
Batou , ou qui en revenaient. 11 les
traitait tous avec la même faveur ; et
Rubruquis remarqua qu'il expédiait
les Musulmans plus vite que les au-
tres , quand les présents qu'ils ap-
portaient étaient plus considérables.
6artak avait pourtant avec lui des
prêtres nestoriens , qui célébraient
les offices suivant le rite particulier
à leur secte. On voit ici un exemple
de plus de cette indifférence aes
princes mongols pour toutes les re-
ligions , ou plutôt de cette disposi-
tion où ils étaient de les accueillir
toutes, d'en adopter même les pra-
tiques , qui peuvent se concilier ,
sans jamais s'embarrasser des dog-
mes , qui Se contrarient. Rubruquis
s'informa , d'un seigneur de la cour
de Sartak , si ce prince était chré-
tien ; mais on lui dit de bien se gar-
der d'employer cette expression , en
ajoutant que Sartak n'était pas chré-
tien , mais Mongol. Ainsi , l'on pre-
nait le mot de Chrétien pour un nom
de pays , genre de méprise assez
propre à découccrtcr les mission-
naires, après les idées qu'ils s'étaient
faites de la conversion du prince tar-
tarc. Sartak fit toutefois un bon
accueil aux envoye's ; et apri'S les
avoir retenus quatre jours près de
lui , if leur fournit les moyens d'al-
ler trouver son père. Rubruquis était
arrivé près de Sartak , le 16 janvier
1 a53 : en revenant de la cour du
Kbakan, au mois d'août ia54; il
SAR
rencontra ce prince qui st
lui-même à la cour de Manf
avec ses femmes, ses enfai
partie de ses troupeaux. Le
ménie s'était porté sur soi
pour lui rendre honneur.
remettre à Rubruquis deux
soie pour saint Louis. En
par le pays où il avait vu
tartare l'année précédente
du roi de France apprit q
construisait une grande é
la rive occidentale du Wo
la même époque , il était
Rome un prêtre nommé J(
preuant le titre de chapelai
tak , avait annoncé au pap
maître venait de se fairebap
pareille nouvelle avait étéf<
ble au souverain pontife, <
empressé d'écrire à Sartak
remplie de compliments et
tations. Le récit de Rubro
laisse incertains s'il y avai
chose de fondé dans toutes
velles. Vraisemblablement
version de Sartak , comn»
plusieurs autres princes <
pays et de la même épot
plus apparente que réelle.
que ce prince ait effa
reçu le baptême des préti
riens ; mais il est plus oih
qu'il ait mérité le nom ae
On a examiné ailleurs les
tances et les effets de cette im
religieuse qui forme un ti
marquable du caractère des
du treizième siècle (1). I
tak , on ignore s'il revint
courdeMangou, dans le pj
père Batou lui avait assigti
deuce. Il n'est guère possil
(1) Mémoires inr les rdstioM poWà
eu iluctiCM «tbc 1rs cwftsmn W
18*4, ri ému k» Nomremux Mimmfl
des mtcnfiUoni W hclUs Uttns ,LTH
AR
e Oulaghtchi pat
père Batou, dans
3c la partie occi-
rionalcdc l'empire
l'époque du voya-
la cour impériale,
irir, et ce fut son
fut son successeur,
ment , du moins
rt interregue. Tout
la vie de ce prince
i'in iicatious qu'on
'du récit d'un seul
avait vu , et d'une
lurent IV [â(j sept.
. reçu un de ses ain-
A. R— t.
un A , litt'-r.itetir,
u i "on, emtaras-
ê * '
saint Roinuald ,
vœux dans le mo-
ildolcs , à Ravcn-
?sprit prompt , et
iiemoire , il acquit
tes les counnissan-
son état , ri s'at-
uient à l'Histoire.
\iv de Saint - Cire-
et sVtant voue à
il fit .successive-
philosophie dans
v ou il sut 'rouver
îles recherches sur
toirert «l'antiquité,
et te touinee clas.si-
uiir grande paitie
ipres s'êfre acquitte'
il donnait le temps
à fouiller les ar-
strre de Clastc . à
avait etc rappelé ,
. peu après, ahbe de
tv M»ire t il se rendit
oit XIV le chargea
e ili- ruiii\enite de
accordant une pen-
unpleiuent de l'ou-
SAR 439
Trace. Le désir de résoudre hono-
rablement aux ordres du pape , éloi-
gna Sarti de toute autre occupation,
et le ramena dans sa patrie , afin dV
rassembler les matériaux dont il
avait besoin. De retour à Rome , il
dressa le plan de son Histoire, et
n'épargna ni peines , ni recherches
pour rendre ce monument digne du
corps à la gloire duquel il était élevé.
Il le poursuivait avec ardeur, lorsque
la mort de Benoît XIV , arrivée en
1 758 v et le choix qu'on fit de lui, en
1 7(55 , pour la charge de procureur-
général de l'ordre, ralentirent son
travail , qu'il ne put achever , étant
mort le a 3 août 1766. Ses ouvra-
ges sont : I. Orazione délie lodi del
cardinal Ranicro Simonetti, Pesaro,
1747, in 4°- H. PiladiS. Giovanni
da Lodi ve»covo di Gubbio , trad. et
nhliéc d'après un ancien manuscrit ,
csi , 174H. III. De antiqua Picen-
tum civitate Cupra Montana 9deaue
Miissatio oppido agri Aeùni , ibid.,
1 748 , in 8'\ Cette dissertation , que
Ca logera avait déjà publiée, en ■ 747»
dans le xxxix vol. de son Recueil , a
>our objet de déterminer La vérita-
le position de l'ancienne ville de
Cupra Montana, dont parie une
inscription rapportée par Muratori.
IVaprès les recherches de Sarti , ce
ne serait ni Loi i te, ni Ripatransona,
comme on l'avait cru . mais Mas-
saccio de lesi. IV. De veten Casuld
Diptjrchd, Faenza, 1753. Cette dis-
sertation len lait à expliquer une cha-
suble possédée par le célèbre monas-
tère de Classe , à Ra venue . et sur la-
quelle s'était déjà épuisée l'érudition
de Ducauge , de Sali g , de Fou tan in i
et d'autres. Saiti se servit de cet an-
cien monument pour rectifier la série
des évcqiics de Vérone, dont les por-
traits étaieut peints en médaillons sur
cet ornement. V. De episcopis Eu»
l
t
44o
SAR
gubinis. Prœcedit de cmtate et de
ecclesid Eugubind dissertatio , Pe-
saro, 1755 , in- 4°. , fig. Sarti en-
treprit cet ouvrage pour remplir les
lacunes laissées par Ughelli dans la
série des évêques de Gubbio. VI. De
clans archigymnasii Bononiensis
professoribusàsœculo xiadsœculum
xir7 Bologne, 1769-1771,1 vol. in-
fol. , fig. L'auteur mourut lorsque le
premier volume de son ouvrage était
à moitié imprimé. Clément XIII
chargea le P. Fattorini de le conti-
nuer. Tiraboscbi en parle avec esti-
me dans son quatrième livre. On trou-
ve d'autres renseignements sur Sarti
dans Fantuzzi , Scrittori Bologne si ,
et dans les Novelle letterarie di Fi-
renze , tome xxvn. A — g — s.
SARTI ( Joseph ) , compositeur
italien , naquit à Faenza,en 1730.
Sa réputation fut précoce comme
son talent : à vingt -six ans, il reçut
l'invitation de se rendre à Copenha-
gue, en qualité de maître de la cham-
bre du roi et des princes. Quelques
ouvrages qu'il y écrivit trompèrent
l'attente du public : peu satisfait de
son séjour dans le Nord , il se hâta
de rentrer en Italie, où il trouva
une place moins brillante peut-être ,
mais certainement plus flatteuse pour
un compositeur; celle de maître de
chapelle du Conservatoire de la Pie-
ta ,-à Venise. Plus heureux qu'il ne
l'avait été à l'étranger , il vit ses
opéras couronnés du plus grand suc-
cès. Celui de Giulio Sabino , chanté
en même temps par Pacchiarotti à
Venise , et par Marchesi , à Milan ,
enleva tous les suffrages , et accrut
la réputation de l'auteur. Cette pièce
n'était pourtant pas sans défauts;
mais la faiblesse de l'harmonie y
restait cachée sous le charme d'une
mélodie agréable. Appelé, en 1782,
à Milan, Sarti y composa quatre
SAR
Opéras pour le théâtre, e
Motets pour la cathédrale
venait d'être élu directeur
tre , en triomphant de tou
les. 11 ne s'y arrêta pas loi
s'étant engagé au service 1
ratrice de Russie , qui l'ai
par ses offres. Arrivé à Pél
au printemps de 1785 , i
par un concert spirituel
exécuté par soixante-six
cent cors, outre l'accom]
ordinaire d'instruments à
à vent. Il faut croire que
moyens ne produisirent
coup d'effet sur les audi
pour le Te Deum chanti
prise d'Okzakow, Sarti e:
orchestre d'instruments
tre espèce empruntés
maître d'artillerie , et que l
dans la cour du château,
il composa son Armidi
très-applaudie : Catherin*
témoigna son ad mi ratio
vant au rang de la pre
blesse , et en le noraman
du conservatoire de m
d'Ekatherinoslaw, avec
ment considérable. Sarti
faveurs par le dépérissem
forces : il s'était décidé i
porter en Italie , pour y i
santé, affaiblie par les
le climat, lorsqu'atteint p.
dropisiede poitrine , il m<
tersbourg, le 28 juillet 18
soixante-douze ans. Une
sa musique a été gravée à
à Amsterdam et à Vienne.
SARTI (Hercule). F. S
SARTINE ( Antoine -
Jean-Gualbert-Gabriel
Barcelone , en 1729 , se
bonne heure à la magistrat
reçu conseiller au Chatclet,
lieutenant criminel au mi
SAR
5 ; maître des requêtes , en
et , le ier. décembre de
inec , lieutenant-général de
a la place de M. Berlin,
te qualité, il se montra un
i habiles successeurs du pre-
l'Argcnson ( Marc-René de
de Voyer ) , dont Fon-
a si bien apprécié le mé-
e talent. Sarline avait une
rave et le maintien qui con-
mieux à un véritable ma gis-
attachant surtout a prévenir
i, les délits , mais obligé sou-
ar état , de les puuir , il sut
it se concilier l'estime et mc*-
tetion des différents ordres de
i. Ln bien des occasions, par
oyance , par ses conseils , et
oploi intelligent des moyens
ent à sa disposition , il sauva
iir des familles. Ce ministère
ni lance secrète, d'inquisition,
oit l'être aussi de rigueur , fut
perfectionné par Sarline. Il
toujours avec autant de
rt d'humanité que de fermeté
;i lance ; mais surtout sa pru-
«alait sa sollicitude dans Vca-
mesurcs qui pouvaient dimi-
i dangers de l'espionnage ,
on nécessaire , et qu'il est
\s si diflicilr de contenir dans
s bornes. Cet espionnage, di-
r lui , était mj péri on rem eut
A h vérité, le gouvernement
t-fusait rien dv ce qu'il fil lait
riiidrc iiti'ciiirnt actif. Les
i Qu'il y cm pi ny lit étaient cc-
t hors de proportion avec
énorme qu'a coûté la police,
i gouvernements révolution-
( Foy. FouiiiL au snpnlé-
()n conçoit du reste que fcar-
digé de rontentcT Loirs X Vr ,
même de re qu'exigeait l'in-
iblic , aimât les découvertes
SAR
44 1
qui faisaient briller sa pénétration
et l'habileté de ses agents. Ayant re-
çu une lettre d'un ministre de Fem-
Sereur d'Allemagne, qui le priait
'ordonner à Paris l'arrestation d'un
voleur fameux que l'on croyait s'y
être réfugié , il répondit , peu die
jours après , que l'homme en ques-
tion était a Vienne même, dans une
maison d'un des faubourgs de la vil-
le, dont il désignait le numéro , in-
diquant jusqu'aux heures où cet in-
dividu avait coutume de sortir , et
les déguisements sous lesquels il se
cachait. Ces renseignements se trou-
vèrent exacts, et servirent a faire
saisir le coupable. Un magistrat su-
périeur de Lyon , lié avec Sartine,
prétendit, devant lui, que la sur-
veillance de la police parisienne ne
pouvait guère atteindre que les gens
suspects, et ajouta que, comme il
n'était pas dans cette catégorie, il pa-
riait de venir de Lyon dans la capi-
tale, et d'y passer plusieurs jours
sans que le lieutenant-général en fût
instruit. Sartine soutint le contraire.
Quelques mois après, le magistrat
dont il s'agit, qui était retourné dans
son pays, eu étant parti sans préve-
nir personne, et ayant couru la pos-
te jour et nuit , débarqua, un matin,
vers on te heures , dans un quartier
de Paris fort éloigné de celui où il
avait coutume de descendre. Quel est
son étounement de recevoir, a midi
précis, une invifation à dîner de Sar-
tine, pour le même jour! Sans par-
ler de la peine que le chef de la po-
lice prit constamment pour que
la propreté des rues de la capita-
le fikt presque aussi bien soignée
que sa sûreté, il réalisa, en i960, le
projet dont il s'était occupé long-
temps, de mieux éclairer cette ville
pétulant la nuit. Le mode d'éclairage
qu'on emploie encore aujourd'hui (ut
qu
44* SàR
substitué aux très-mauvaises lanter-
ne* dont on faisait usage auparavant
(i). Il ne dépendit pas de lui d'em-
pêcher la catastrophe dont la rue
Royale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée à l'occasion du ma-
riage de Louis XVI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives à ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sartine pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. EoGn c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774» et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( ?4 a(mt ) *îl fut nom-
mé secrétaire-d'état au département
de la marine , puis ministre , en rem-
placement de Turgot. Ses nouvelles
fonctions administratives n'avaient
Î;uère de rapport avec les travaux qui
'occupaient depuis quinze ans (1) ;
(1) La premier* fondation des lanterna* a reVer-
1 a* fit par mm cotisation volontaire.
(*) Nos rois ,drnui< idosieure siècles , laissant à la
noUesse le* emplois militaire* et les grandes chargea
de la cearenno, ne confiaient guère un'a des magistrats
•U»cnéi m cornai] d'état, les différent* ministères
*t£*mm€™*M ** M gwww et de b marine. Louis
***™fe tot «"» principe de gonrernement Sons
_ — — 0B gt(§B ^ totU, «t nfasiscuvexem-
énw ejn'ea arait en tort
VSAR .
et en effet, il ne semblait fa
précisément l'homme qu'on p*
le mieux opposer à l'amiraeté
gleterre, au fort d'une çneri
embrasait les deux mondes
on avait senti le besoin d'un 1
trat sévère pour dompter 1
d'insubordination qui régnait <
corps de la marine. Chère
justifier le choix de son soin
Sartine confia la direction des
et arsenaux an chevalier de
rieu , dont il avait su an]
le mérite; et il se conduisît
les conjonctures les plus 1
rassantes , avec la sagesse et
qui avaient caractérisé sa préc
administration. II releva la 1
française de l'état de délabren
elle était réduite depuis la fin
gne de Louis XI V. On a gé
ment rendu justice à son aot
même à ses talents ; mais il
sait pas seulement alors, de
des forces navales , il fallai
leurs donner des directions
et Sartine dont les études n'i
point été dirigées sur cette pa
l'administration , ne put r
cette tâche difficile. H s'atta
conserver et à entretenir, 1<
aurait fallu sacrifier pour v.
aussi a-t-en attribué à ses il
tions et à sa timidité, l'ambig
ses ordres et de ses instructif
amiraux , et par suite les ope
sans résultat satisfaisant dese
combinées françaises et espaf
dans la guerre d'Amérique. 1
obligé , en 1780 , dans une c
tance toute particulière, poui
laisser manquer le service
rer sur le Trésor royal , 1
douze millions au-delà du cri
lui avait été accordé. 11 se n
de faire agréer à Louis XVI
un prochain travail , noe «
S.4R
gitimité oe pouvait être
et qui ne devait d'ailleurs
ce que dans uo terme en-
é. Necker, directeur-gé-
nances , se hâta d'aller à
dénoncer le fait au roi ,
torlint un grand dérange-
l'ordre établi pour Tac-
ites les dépenses. Le mo-
aissaut , en cet instant ,
miser le ministre attaqué,
sta avec acharnement , et
igriiticr qu'il fallait opter
rai te ou le rrnvoi de Sar-
lequel il était décidé a ne
de rapports. Louis XVI
rfiit un emUirrasqu'il n'a-
:orc éprouvé. Maure pas, à
u rapportait à cette épo-
is les points , était retenu
r la goutte; il fut con-
c roi finit par abandon-
e, qui , en conséquence,
je. ( 14 octobre 1780).
linqiieurdans cette lutte,
1* , la satisfaction de faire
ministère de la marine
unis, le marquis de Cas-
is le moment où Sartine
u département , le corps
de cette arme, qui était
à l>rrst,et dans plusieurs
!* de France, se réunit pour
ason ancien chef des rc-
iraent flatteurs , et la plus
tiiue. Au commencement
'olution , Sirtine parais-
périalcinrnt menacé com-
upart des liumines qui
m pli d'importantes fonc-
mstratives, céda aux lus-
ses a mis, et se retira en
d'où sa famille était origi-
□ou rut à Tarragonc , le 7
1801 , dans de grands
de piété. Son fils , maître
te* , âgé de trente-quatre
SAR
443
ans , fut condamné à mort par le
tribunal révolutionnaire, le it juin
1794 9 **ec sa femme et sa oelle-
mère, Mmc. de Sainte- Amarantbe,
( V. Robespierre , XXX VIII , a 4 6,
et Trial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sartine ,
celui qu'il prononça au Ghâtelet , en
1 76a , à I occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant - civil ;
et l'on a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-v-e.
SARTO ( André del ). V. Vah-
rruccHi.
3ASSI (Joseph Antoine ), en la-
tla Saxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué , naquit le
28 février 1675 , à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hommes de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblats ,
et y professa les belles -lettres. Re-
çu docteur an collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en ijii,
et conservateur de la célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée {Voy. ce nom, V.aoa).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Sassi prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. Il concourut à la
publication du Renan Italiearum
scriptore* ( F. Muratoiu , XXX t
535 );et indépendamment d'imgrand
nombre de notes et de dissertations
qu'il remit au savant éditeur , il lui
fournit des copies, collationuées sur
les manuscrits de la biblioth. Ambro*
sienne, de V Histoire des Goths de
Jornandès ; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune, de la ville de Lodi,
(par Morena) deRomnald arckevé-
44* SAR
substitué aux très-mauvaises lanter-
nes dont on faisait usage auparavant
(i). Il ne dépendit pas de lui d'em-
pêcher la catastrophe dont la rue
Royale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée à l'occasion du ma-
riage de Louis XYI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives à ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sartine pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. Enfin c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774» et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( ?4 a(m* ) » il fut nom-
mé secrétaire-d'état au département
delà marine , puis ministre , en rem-
Îriacement de Turgot. Ses nouvelles
onctions administratives n'avaient
Î;uère de rapport avec les travaux qui
'occupaient depuis quinze ans (1) ;
fx) La première fondation des lanterne* a reVer-
*"• a* fit par nse eotiaalion volontaire.
(a) No» rois , depuis plosieure siècles , laissant & la
BoWeaat les emplois militaires elles grandes charges
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■** «nccrsarnrs on s'en est écarte, et phaneon exem-
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et en effet, il ne semblait pa
précisément l'homme qu'on pi
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gleterre, au fort d'une fuen
embrasait les deux mondes :
on avait senti le besoin d'un 1
trat sévère pour dompter I
d'insubordination qui régnait c
corps de la marine. Cherc
justifier le choix de son soin
Sartine confia la direction des
et arsenaux an chevalier de
rieu , dont il avait su apj
le méiite; et il se conduisit
les conjonctures les plus c
rassantes , avec la sagesse et
qui avaient caractérisé sa préc
administration. 11 releva la 1
française de l'état de délabrea
elle était réduite depuis la fin
gne de Louis XIV. On a gé
ment rendu justice à son aeti
même à ses talents ; mais il
sait pas seulement alors, de
des forces navales , il fallait
leurs donner des directions
et Sartine dont les études n'a
Point été dirigées sur cette pa
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cette tâche difficile. Il s'atU
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ses ordres et de ses instructie
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sans résultat satisfaisant desei
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dans la guerre d'Amérique. 1
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l'ordre établi pour Tac-
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atssaut , en cet instant ,
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lequel il était décidé à ne
de rapports. Louis XVI
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:ore éprouvé. Maure pas, à
u rapportait à cette épo-
s les points , était retenu
r la goutte; il fut con-
c roi finit par abandon-
t, qui , en conséquence,
ie. ( 1 4 octobre 1780).
itnqiietir dans cette lutte ,
is , la satisfaction de faire
ministère de la marine
imis . le marquis de Cas-
is le moment où Sartine
1 département , le corps
de cette arme, qui était
à Brest, et dans plusieurs
s de Franre.se réunit pour
a son ancien chef des re-
nient flatteurs , et la plus
Lime. Au commencement
olutiou , Sartine parais-
pécialernent menacé com-
upart des hommes qui
npli d'importantes fonc-
nistratives, céda aux lus-
ses .unis, et se retira en
l'où sa famille était origi-
1 ou rut à Ta ira go ne , le 7
1801 , dans de grands
de piété. Son fils , maître
es , ags* de trente-quatre
SAR
443
ans , fut condamne* à mort par le
tribunal révolutionnaire, le 1? juin
1794 9 avec sa femme et sa oelle-
mère, Mme. de Sainte- Amaranthe,
( F. Robespierre , XXXVIII , a 4 6,
et Trial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sartine ,
celui qu'il prononça au Ghâtelet , en
1 76a , à 1 occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant -civil;
et Ton a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-r-E*
SARTO ( André del ). F. Vam-
HUCCBI.
9ASSI (Joseph AtnroiifE ), en la-
î Saxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué, naquit le
28 février 1675 , à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hommes de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblats ,
et y professa les belles-lettres. Re-
çu docteur au collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en nu,
et conservateur delà célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée (Fqy. ce nom, V.aoa).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Sassi prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. Il concourut à la
publication du /tarant Italicarum
scriptores l F. Muratoiu , XXX ,
535);etindépendanirnentd'ungrand
nombre de notes et dr dissertations
qu'il remit au savant éditeur , il lui
fournit des copies, colla tionnees sur
les manuscrits de la biblioth. Ambro*
sienne, de Y Histoire des Goths de
Jornandès ; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune , de la ville de Lodi,
(par Moreaa) deRomuald arcuefé-
44* SAR
substitué aux très-mauvaises lanter-
nes dont on faisait usage auparavant
(i). Il ne dépendit pas de lui d'em-
pêcher la catastrophe dont la rue
Royale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée k l'occasion du ma-
riage de Louis XYI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives k ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sartine pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. Enfin c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774 » et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( ?4 aout ) fl ^ul nom-
mé secrétaire-d'état au département
delà marine , puis ministre , en rem-
placement de Turgot. Ses nouvelles
fonctions administratives n'avaient
Î;uère de rapport avec les travaux qui
'occupaient depuis quinze ans (1);
(1) La piemftre fondation des lanterna* a réVer-
Mrat «a nt par ana oetiaatinn volontaire.
{%) ftp» roia,depuM plnaîeure siècle* , laissant a la
aoUcaw les emplois militaire* elles (rendes charge*
de ta oenrenne, a» confiaient carra un a des magistrats
attachai an conseil d'état, les différent* minuteras
et même) eau de la gnarts et 4a h marine. Louis
XIV «avait fait nn principe de gueitamement. Sons
aeceanmri on s'en est écarté, et nhencun
mt ma «Mm* a dira cm'ea mkeatarl
csem-
tort.
SAR .
et en effet , il ne semblait
{)récisément l'homme qu'on
e mieux opposer à l'amirai
gleterre, au fort d'une çl
embrasait les deux mond.
on avait senti le besoin dV
trat sévère pour domptes
d'insubordination qui régn*
corps de la marine. CS
justifier le choix de son s
Sartine confia la direction
et arsenaux au chevalier
rieu , dont il avait su
le mérite; et il se conduis
les conjonctures les plus
rassantes , avec la sagesse e
qui avaient caractérise sa prt
administration. 11 releva U
française de l'état de délabre!
elle était réduite depuis la fil
gne de Louis XIV. On a g
ment rendu justice à son ac
même à ses talents ; mais i!
sait pas seulement alors, <
des forces navales , il fall
leurs donner des direction
et Sartine dont les études
point été dirigées sur cette
l'administration , ne put
cette tâche difficile. Il s'a
conserver et à entretenir,
aurait fallu sacrifier poui
aussi a-l-on attribué à ses
tions et à sa timidité ,1'am
ses ordres et de ses in s truc
amiraux , et par suite les c
sans résultat satisfaisant de
combinées françaises et es
dans la guerre d'Amérique
obligé, en 1780, dans on
tance toute particulière , p
laisser manquer le servit
rer sur le Trésor royal ,
douze millions au-delà du
lui avait été accordé. Il m
de faire agréer à Louis X
un prochain travail , ne
SAR
ité ne pouvait être
i ne devait d'ailleurs
ie dans un terme en-
îcker, dirertenr-gé-
rs , se 1*3 ta d'aller à
neer le fait au roi ,
»t un grand dérange-
rc établi pour Fac-
es dépenses. Le mo-
nt , rn cet instant ,
r le ministre attaqué,
vec acharnement , et
it qu'il fil lait opter
ou le renvoi de Sar-
I il était décidé à ne
ipports. Louis XVI
n e rn 1 ia r ras qu'il n'a-
•'prouvé. M a ure pas, à
•portait à cette épo-
points, était retenu
goutte; il fut con-
linit par abandon-
■i , en conséquence,
i.( octobre 1780}.
wdans cette lutte,
satUfortiori de faire
i.stere de la marine
le marquis de Cas-
moment où Sa rtine
lartcruent , le corps
ette arme , qui était
■si, et (i,i n s plusieurs
Va lire, se réunit pour
•iiic-ieu chef des rc-
flatteurs, et la plus
Au cummenreiueiit
mi , S» rtine parais-
eiiunt menacé cora-
drs liomines qui
d'importantes fonc-
itivrs, réda aux ins-
rms, et se retira en
•a f.i mille était origi-
■t a Tarragonc , le 7
t , dans de grands
été. Son fils , maître
âge' de trente-quatre
SAR
443
ans , fut condamné k mort par le
tribunal révolutionnaire, le 1^ juin
1 794 > avec sa femme et sa Wle-
mere, Mme. de Sainte- Amaranthe ,
( F. Robespierre , XXX Vil I , a 4 6,
et Trial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sa rtine,
celui qu'il prononça au Cbâtelet, en
1 76.2 , à l'occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant -civil ;
et l'on a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-p-e.
SARTO ( André del ). F. Vah-
huccbi.
SASSI (Joseph Antoine )t en la-
tin Saxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué , naquit le
?8 février 1G75, à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hommes de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblats ,
et y professa les belles -lettres. Re-
çu docteur an collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en ijii,
et conservateur de la célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée (Fojr. ce nom, V.aoi).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Sa s si prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. Il concourut à la
publication du Rerum halicanim
scriptore* ' F. Muratoiu , XXX ,
53 > );ct indépendamment d'un grand
nombre de notes et de dissertations
qu'il remit au savant éditeur , il lui
fournit des copies, collaliouiiées sur
les manuscrits de la biblioth. Ambro-
sienne, de Y Histoire des Gotht de
Jornandcs ; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune, de la ville de Lodif
(par Morena) dcRomuald archevé-
44* SAR
substitué aux très-mauvaises lanter-
nes dont on faisait usage auparavant
(i). 11 ne dépendit pas de lui d'em-
pêcher la catastrophe dont la rue
Royale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée à l'occasion du ma-
riage de Louis XVI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives à ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sartine pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. Enfin c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774» et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( ?4 aout ) fl ^ul nom-
mé secrétaire-d'état au département
delà marine , puis ministre , en rem-
placement de Turgot. Ses nouvelles
fonctions administratives n'avaient
guère de rapport avec les travaux qui
l'occupaient depuis quinze ans (1);
(1) La uiamiera fondation des lanterna* & reNrer-
MM a* m, par an» ontieatinn volontaire.
<%) Ifoe roit vdemù« nlnsieure siècle* , laissant à la
noWean le» emplois militaires elles grandes charges
da h) aaèmnus, a» cortnnlent gnère un a das magistrats
conDntao* ancra un * das
il d'état v las différents ministères
et natama eaux da la gagna et da b marine. Louis
XIV «avait fait nn principe da goanrernement. Sons
ion s'en est écarte, et nhanenrtezem-
ajr a dam «m*M tant en tort
SAR .
et en effet, il ne semblait
précisément l'homme qu'oc
le mieux opposer à l'amirai
gleterre, au fort d'une ci
embrasait les deux mond
on avait senti le besoin à\
trat sévère pour dompte
d'insubordination qui regea
corps de la marine. CI
justifier le choix de son
Sartine confia la direction
et arsenaux au chevalier
rieu , dont il avait sut
le mérite; et il se condu.
les conjonctures les plut
rassantes , avec la sagesse 1
qui avaient caractérisé sa p
administration. Il releva k
française de l'état de délabra
elle était réduite depuis la fif
gne de Louis XIV. On a g
ment rendu justice à son ac
même à ses talents ; mais il
sait pas seulement alors, c
des forces navales , il fall
leurs donner des direction:
et Sartine dont les études
point été dirigées sur cette
l'administration , ne put
cette tâche difficile. 11 s'a
conserver et à entretenir,
aurait fallu sacrifier poui
aussi a-t-en attribué à ses
tions et à sa timidité , Tarn
ses ordres et de ses instruc
amiraux , et par suite les c
sans résultat satisfaisant de
combinées françaises et es
dans la guerre d'Amérique
obligé, en 1780, dans un
tance toute particulière , p
laisser manquer le servit
rer sur le Trésor royal
douze millions au-delà du
lui avait été accordé. Il s
de faire agréer à Louis X
un prochain travail , na
S.4R
ité ne pouvait être
i ne devait d'ailleurs
e dans un terme en-
cker, directeur-gé-
* , se hâta d'aller à
ncer le fait au roi ,
ît un grand dérange-
re établi pour l'ac-
ïs dépenses, Le mo-
it , en cet instant ,
r le ministre attaqué,
.'ce acharnement , et
*r cju'il fallait opter
ou le rrnroi de Sar-
I il était décidé a ne
ipports. Louis XVI
ii cmUir ras qu'il u'a-
prouvé. Maurepas, à
portait à cette épo-
points , était retenu
goutte; il fut con-
tint par abandon-
ii , en conséquence,
i4 octobre 1780).
Mirdans cette lutte,
satisfaction de faine
stère de la marine
le marquis de Cas-
moment où Sa rtine
wrtement , le corps
rtte arme , qui était
st, et dans plusieurs
'rance, .se réunit pour
.inrieu chef des rc-
flatteurs, et la plus
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ement menacé com-
des lioinmes qui
d'importantes fonc-
tives , céda aux ins-
nis, et m» retira en
a famille était origi-
t à Tarragonc, le 7
1 , dans de grands
été. Son fils , maître
îgtf de trente-quatre
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443
ans , fnt condamna* à mort par le
tribunal révolutionnaire, le 11 juin
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mère, Mmc. de Sainte- Amaranthe ,
( F. ROBESPIERKE , XXXVIII , *46,
et Teial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sartine,
celui qu'il prononça au Ghâtelet , en
\j6'i , a I occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant - civil ;
et l'on a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-p-e.
S ARTO ( André del ). F. Vam-
iiuccai.
3ASSI (Joseph Antoine ), en la-
tm Saxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué, naquit le
28 février 1O75, à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hommes de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblals ,
et y professa les belles -lettres. Re-
çu docteur au collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en nu,
et conservateur de la célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée (Fqy. ce nom, V.aoa).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Saisi prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. Il concourut a la
publication du Berum Italicarum
scriptore* ' F. Muratori , XXX ,
535 ); et indépendamment d'un grand
nombre de notes et de dissertations
qu'il remit au savant éditeur , il lui
fournit des copies , collationnées sur
les manuscrits de la biblioth. Ambro-
ftienne, de Y Histoire des Golhs de
Jornandès ; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune, de la ville de Lodi,
(par Moreoa) deRomuald arckevé-
44* SAR
substitué aux très-mauvaises lanter-
nes dont on faisait usage auparavant
(i). Il ne dépendit pas de lui d'em-
pêcher la catastrophe dont la me
Royale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée à l'occasion du ma-
riage de Louis XVI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives à ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sartine pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. Enfin c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774 1 et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( 2 4 a(mt ) ,il fut nom-
mé secrétaire-d'état au département
delà marine , puis ministre , en rem-
placement de Turgot. Ses nouvelles
fonctions administratives n'avaient
S;uère de rapport avec les travaux qui
'occupaient depuis quinze ans (1) ;
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et en effet, il ne semblait
précisément l'homme qu'oc
le mieux opposer à l'amirai
gleterre, au fort d'une ci
embrasait les deux mond
on avait senti le besoin dY
trat sévère pour dompte*
d'insubordination qui régi*
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Sartine confia la direction
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le méiite; et il se conduû
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même à ses talents ; mais i
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et Sartine dont les études
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:prouvé. Maurcpas, À
►portait à cette épo-
points , était retenu
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. finit par abandon-
ii , en conséquence,
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ictère de la marine
, le marquis de Cas -
moment où Sartine
virtemcnt , le corps
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ancien chef des rc-
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Au commencement
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inis, et se retira en
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âgé de trente-quatre
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443
ans , fat condamné à mort par le
tribunal révolutionnaire, le in juin
1794, avec sa femme et sa belle-
mère, Mme. de Sainte-Amaranthe ,
( F. RoBESPIEME , XXXVIII , *46,
et Trial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sartine,
celui qu'il prononça au Châtelet , en
1 76'i , à I occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant -civil;
et l'on a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-f-e*
S ARTO ( Aimai del ). F. Vah-
IftJCCBI.
SASSI (Joseph Awtoiwe ), en la-
tin Saxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué, naquit le
q8 février 1675, à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hom m es de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblatf ,
et y professa les belles -lettres. Re-
çu docteur an collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en nu,
et conservateur de la célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée (Foy. ce nom, V.?oi).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Saisi prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. 11 concourut à la
publication du Rerum Italicarum
scriptorn ( F. Muratoiu , XXX ,
535 );et indépendamment d'un grand
nombre île notes et de dissertations
Îju'il remit au savant éditeur , il lui
ôurnitdes copies, collationuées sur
les manuscrits de la biblioth. Ambro*
sienne, de V Histoire des Goths de
Jornandès; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune , de la ville de Lodi,
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44* SAR
substitué aux très-mauvaises lanter-
nes dont on faisait usage auparavant
(i). Il ne dépendit pas de lui d'em-
Êêcher la catastrophe dont la rue
oyale fut le théâtre, dans la soi-
rée du 3o mai 1770, pendant la
fête donnée à l'occasion du ma-
riage de Louis XVI. Ce qu'on ap-
pelait le bureau de la ville de Pa-
ris, se trouvait seul chargé des me-
sures relatives à ces sortes de fê-
tes ; et les magistrats supérieurs n'y
concouraient que lorsqu'ils en étaient
requis. Une foule d'établissements at-
testèrent l'amour. bien entendu de
Sa rti ne pour le bien public : la halle
au blé , entre autres monuments , fut
construite sous son administration,
et l'on a donné son nom à l'une
des rues qui y aboutissent. On lui
doit la fondation d'une école gra-
tuite de dessin , en faveur des ou-
vriers qui se destinent aux métiers
tenant aux arts. EnGn c'est à lui
qu'on est redevable des maisons de
jeu , mesure qui fut moins générale-
ment approuvée. Le roi, voulant ré-
compenser son zèle et son activité ,
le fit conseiller - d'état , en 1767.
Sartine quitta la place de lieutenant-
général de police, en mai 1774* et
eut pour successeur M. Le Noir.
Bientôt après ( ?4 aoul ) »il fut nom-
mé secrétaire-d'état au département
de la marine , puis ministre , en rem-
Îriacement de Turgot. Ses nouvelles
onctions administratives n'avaient
Î;uère de rapport avec les travaux qui
'occupaient depuis quinze ans (a) ;
(1) La premier* fondation des lanterna* a réver-
bères se fit par «m cotisation volontaire.
(%) Pfoi roia ,denui« ulunaure siècles , laissant w la
noblesse las emplois militaires et les crandes chartes
de la courenoe, ne confiaient tuera qu'à de* magutrat»
attaché» an conseil d'état, les différents minuteras
•* même cens de la guerre et de h marine. Louis
XIV en avait fiait un principe de «internement. Sons
1 on s'en est écarte, et nlnaisiirsaxcm-
■ dire «m*M arait eu tort.
SAR .
et en effet, il ne semblait f
précisément l'homme qu'on \
le mieux opposer À l'amiraut
gleterre, au fort d'une eue
embrasait les deux mondes
on avait senti le besoin d'an
trat sévère pour dompter
d'insubordination qui régnait
corps de la marine. Chei
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Sartine confia la direction d
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le mérite; et il se conduisit
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même à ses talents ; mais il
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des forces navales , il falh
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et Sartine dont les études n
point été dirigées sur cette j
l'administration , ne put
cette tâche difficile. Il s'atl
conserver et à entretenir,
aurait fallu sacrifier pour
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ses ordres et de ses instructî
amiraux , et par suite les op
sans résultat satisfaisant des
combinées françaises et esp;
dans la guerre d'Amérique.
obligé, en 1780, dans une
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laisser manquer le service
rer sur le Trésor royal ,
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lui avait été accordé. Il se 1
de faire agréer à Louis XV
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çitimité ne pouvait être
et qui ne devait d'ailleurs
ec que dans un terme en-
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nanecs , se Stita d'aller à
dénoncer le fait au roi ,
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ites les dépenses. Le mo-
livsant , m cet instant ,
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raitc ou le rrnroi de Sar-
lequel il était décide a ne
de rapports. Louis XVI
uis un einUirras qu'il n'a-
:orr éprouvé. MaurcpasfÀ
i rapportait à cette épo-
s les points , était retenu
r la goutte; il fut con-
c roi finit par abandon-
?, qui , en conséquence,
ic. ( 14 octobre 1780).
inquciirdans cette lutte,
s , la satisfaction de faire
ministère de la marine
mis. le marquis de Cas-
s le moment où Sa rti ne
1 département , le corps
de cette Arme , qui était
1 Hrrst,et dans plusieurs
s de France, se réunit pour
ri sou ancien chef des rc-
ranil flatteurs, et la plus
une. Au commencement
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de piété. Son fils , maître
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SAR
443
ans , fnt condamne à mort par le
tribunal révolutionnaire, le it juin
1 794 , avec sa femme et sa twlle-
mère, Mme. de Sainte- Amaranthe ,
( F. Robesfieme , XXXVI II , *46,
et Tbial ). On a imprimé , entre
autres discours de M. de Sartine,
celui qu'il prononça au Ghâtclet v en
1 76'i , à l'occasion de la retraite de
M. d'Argouges , lieutenant - civil ;
et l'on a publié sous son nom le
Règlement de 1780 , concernant la
salubrité des vaisseaux et la santé
des équipages. Son portrait peint par
Vigie , a été gravé par Miger. L-f-e.
S ARTO ( AiinaÉ del ). F. Vah-
rvccbi.
SASSI (Joseph Awtoiwe), en la-
tin Srtxius , philologue, antiquaire
et bibliographe distingué, naquit le
28 février 1675, à Milan, d'une
famille patricienne qui a produit
plusieurs hommes de mérite. Après
avoir terminé ses études , il entra
dans la Congrégation des Oblats ,
et y professa les belles -lettres. Re-
çu docteur an collège ambrosien,
il en fut nommé recteur en 1711,
et conservateur de la célèbre biblio-
thèque fondée par le cardinal Fréd.
Borromée {Fqy. ce nom, V.?o?).
Doué d'une grande ardeur pour le
travail , et passionné pour la gloire
de sa patrie , Sassi prit une part ac-
tive aux entreprises littéraires les
plus importantes. Il concourut à la
publication du Berum Italicarum
scriptores '. F. Muratoiu , XXX ,
535); et indépendamment d'un grand
nombre de notes et de dissertations
Îju'il remit au savant éditeur , il lui
burnitdes copies, collationiiées sur
les manuscrits de la biblioth. Ambra*
sienne, de Y Histoire des Goths de
Jornandès ; des Chroniques de Lan-
dulphe le jeune , de la ville de Lodi 9
(parMorcna) deRomnald arche v*-
, , <inn. lb^> nioCetica ** * r . ef. A*Gt va tait Ç^^ i w
' t/itio <*Pol°» /,«,niS^(/e auteur 1 a/i:ccitnenlS u*>
^tes ""r.?--r Vsi-te
SAT
tores, citée parSaumaisc
itc; mais Ton sait que ce
ut imprime pour la pre-
u'en 1 4*} 5; et Ton ne cou-
ouvrage, avec datecer-
des presses de cette ville
i ( i ) ( Voy. V Essai sur
l'imprimerie , par La-
nder , pag. -jo<) ). VII.
le adventu Mvdiolanum
c apo.stuli, contra non-
Utcris œtatis scriptores.
ad Comment aria ritds
i , ibid. , 174H , in -4°.
xiepiscoporum mediola-
*ries liistorico-chronolo-
iiicœ le $e s et veterum
r.fidem illustratayibid. ,
m. iii-4°. Ce savant ou-
f'ccilc de la fie de l'au-
?h. Oltrocchi. W-s.
ilN , ; LvciusApvieii's
s \ dcmagnguescditietix,
s Tau 04o de Rome, (1 \\
. } un de ces personnages
1 n'obtient une mention
)irc qu'à cause du mal
ait. 11 ct.tit (Vu ne famille
;ntr , et fut , il .ni s sa jeu-
;è, eu qualité de questeur,
ueiil d'IMie, lequel avait
importance pour les sub-
• Kome. Uniquement oc-
ai sirs , il négligea tcllc-
mploi , que le seii.it l'en
ès-lors , quittant la dé-
ir 1rs factions, il ne res-
our se venger du corps
ronoucé sa disgrâce. Le
noyen d'y réussir , était
er au parti de Marius,
ilion commençait à truii-
iblique. Il contribua puis-
r bwvraf» imprime * Milan, tui«ai>l
rt , *«t |i<ltluU- . .Ilir.i. ut, ./#■ /*
•fl» VaM« . PtllL Ar 1*41 «g IM ,
SAT 445
samment, en qualité de tribun du
peuple , à faire obtenir à ce gênerai
un quatrième consulat , au mépris
des lois de l'état. Gomme Marius
feignait de s'en défendre , Satur-
nin joua fort bien son rôle dans
cette comédie , lui reprochant de
trahir sa patrie , en refusant le com-
mandement de l'armée dans un si
pressant danger. Marius fut élu à
cause du besoin qu'on avait de sa va-
leur , bien qu'il n'y eût o personne ,
» dit Plu ta rq 11c , qui ne vit que c'était
9 une feinte , et que Saturnin était
• apostépar Marius pour faire reje-
» ter son refus. » Deux ans après, le
vainqueur des Cimbres, aspirant à un
sixième consulat, n'avait poiut de con-
current plus redoutable que Métellus
le Numtuiquc. Saturnin se prêta d'au-
tant plus volontiers à le servir dans
«ut te occasion , qu'il portait la haine
la plus violente à Métellus , qui, étant
censeur , avait voulu le chasser du
sénat ; mais il s'était soustrait a ce
déshonneur en excitant une sédition
contre ce vénérable censeur ( V, Mé-
tellus, XXVIII , 454 ). Pour l'é-
carter Métellus du consulat, il fallait
que Saturnin fût continué dans le
tribunal. Déjà neuf candidats étaient
élus ; déjà les suffrages donnaient la
dixième place à Nonius , homme
cher aux patriciens : les satellites de
Marius et de Saturnin le massacrè-
rent ; et le lendemaiu ce farouche
démagogue fut élu tumultuairemcnt
par quelques gens delà lie du peuple
unis à ces brigands. Les magistratu-
res romaines commencèrent dès-lors
à ne s'obtenir le plus souvent que de
cette manière violente. A peine élu
tribun, Saturnin propose ue distri-
buer aux citoyens les plus indigents
les terres dont les Cimbres s'étaient
empares , cl que Marius leur avait re-
prises. La justice voulait qu'dks fus-
446 SAT
sent rendues aux anciens propriétai-
res. La proposition du tribun portait
en outre que le sénat ratifierait dans
cinq jours ce qui aurait été ordonné
par le peuple. Cette loi passa dans
les comices populaires, à la faveur
des coups de pierres et de bâton, que
les agents de Saturnin firent pleuvoir
sur les opposants. Metellus , en re-
fusant, comme sénateur, son adhési on
à une pareille violation des droits de
la propriété, encourut l'exil que Sa-
turnin prononça contre lui. Dès-
lors , ce factieux ne connut plus de
frein. 11 voulait élever au consulat
Glaucias, complice de t ous sescrimes ;
mais celui-ci avait à craindre que
Me m mi ns ne lui fût préféré. Saturnin
l'en débarrassa par un assassinat.
Ces attentats réitérés lui firent per-
dre son crédit sur ceux de ses parti*
sans qui n'étaient pas endurcis dans
la scélératesse ; et dès-lors il ne pou-
vait plus rien attendre de Marins au-
quel il cessail d'être utile. Le sénat,
et les chevaliers se réunirent en armes
contre Saturnin ( V. Scaurus ) : ces
deux scélérats , obligés de se retirer
dans leGa pi tôle avec leurs satellites y
furent bloqués par Ma ri us lui-même
qui les réduisit par la soif, en faisant
couper les conduits qui amenaient
de I eau dans cette forteresse. Per-
suadé qu'il avait encore dans le
consul un protecteur secret , Sa-
turnin se remit entre ses mains;
mais il ne fut pas plutôtdescendudans
le forum ,avec ses compagnons, qu'ils
y furent tous assommés ( l'an de
Rome 654)- Tel est le récit de PIu-
tarque ; Appieu raconte que Satur-
nin, Glaucias et le questeur Safcius
leur complice , furent euferraés , par
ordre de Marius, dans le lieu même
des séances du Sénat. Mais quelques
citoyens, voyant dans cette mesure un
tratagème pour sauter ces grands
SAT
coupables , ouvrirent la toiti
l'édifice, et lapidèrent Satur
ses deux principaux complice
qu'à ce qu'ils les eussent étend
le carreau , tout revêtus qu'ils i
des marques de leur dignité,
les lois les plus odieuses que i
dre ce démagogue, on doit
celle qui déclarait traître à la
quiconque oserait contredire c
me interrompre un tribun f
au peuple quelque proposition
peut lire , sur Saturnin , Plan
Fie de Marius , Florus, lii
chap. 16, et surtout Appien
lexandrie , Histoire des gi
civiles de la Bépub. romaine
Ier. , chap. iv. On a reproché £
tôt de n'avoir fait aucune m
des séditions de Saturnin , dai
Révolutions romaines. D—
SATURNIN {PublwsSm.
nws Saturninus ) , l'un des
tyrans qui disputèrent l'emj
Gai lien , avait remporté plu
victoires sur les Barbares. 1
par Valérien, aux premiers en
militaires , il justifia le choix
prince par de nouveaux sei
Les légions qu'il commandai!
vêtirent de la pourpre, l'an
Trebellius Pollion rapporte qi
turnin dit alors aux soldats : «
» avez perdu un bon généra
» vous donnant un assez nu
» empereur. » Cependant il coi
de signaler sa valeur par des a
éclatantes; mais ses troupes,
s'efforçait de maintenir dans l<
bitudes d'une discipline sévèi
massacrèrent, vers Tan 367.
d'après les médailles de f
nin qu'on a fixé à quatre a
la durée de son règne ; mais I
celles que nous avons sont susp
Pollion, qui loue l'affabilité <
autres vertus de ce prince, a »
SAT
ranattre qu'elle partie de
i fut soumise. W— *•
¥ IN (Sbxtus-JuliusSj*
) , tyran, était , selon Vo-
riginc gauloise. Il étudia
, à Roue , et devint ha-
•. Ayant embrassé la pro-
armes, il mérita la con-
iréiien , et parvint ra-
ux premières dignités. Il
prvices importants à l'em-
raillant à pacifier les Gau-
agne , et en expulsant les
l'Afrique. Au rélien le
i lieutenant dans l'Orient;
autant son ambition , il
t expressément d'entrer
dont les peuples étaient
ftposés à la révolte. Sous
Probiis , Saturnin oublia
e,et voulut visiter Alexan-
tbitants de cette ville, ac-
i rencontre, le saluèrent
luguste. Effrayé des dan-
sourait en l'acceptant , il
romptement; mais, reflè-
te Probus ne lui pardon-
sa désobéissance, il prit
( Tan ?8o ) , dans l'espoir
r les malheurs qu'il re-
iv. Vopiscus, dont l'aïeul
reseiit à l'inauguration de
rapporte que ce prince
lant la cérémonie, et qu'il
Aciers : « La république
ourd'hui un sujet néecs-
I m'est permis de le dire,
ti rendu de grands ocr-
ais quel fruit m'en reste-
r la démarche que je fais
nent, je ruine tout le pas-
t>bus, après avoir refusé
i la révolte de Saturnin ,
ement de calmer $t& in-
, et de le ramener à son
>rcé , par ses officiers , de
es armes, le malheureux
SAU 447
gênerai, abandonné bientôt d'une
partie de ses troupes , se renferma
dans Apamée , où il fut assiégé et
saisi par les soldats de Probus, qui
le massacrèrent. Son règne n'avait
duré que quelques mois. Les médail-
les de ce prince , publiées par Golt-
ûus et Mezza barba, sont toutes fau-
ses ou suspectes. — Satuinin est le
nom d'un autre tyran qui prit la pour-
pre dans les Gaules , sousJe règne de
Constance ou de Julien (35o à 963).
L'histoire n'en fait aucune mention;
et son eiistence n'est prouvée que
par une médaille en petit bronze,
publiée par Banduri. M. M ion net juge
cette nièce suspecte. Voyez son Trai-
té de la rareté des m édaiUes. W— s.
SAUL (emprunté) % premier roi
d'Israël , était fils de Cis, ho m me puis-
sant de la ville de Gabaa , dans la tri-
bu de Benjamin. Parmi tous les en-
fants d'Israël, il n'y en avait pas de
mieux faitquclui. L'Écriture dit qn'il
était plus grand que les autres de
toute la tête. Lassés du gouvernement
des pontifes , les Israélites deman-
dèrent un roi , qui les jugeât , et qui
combattit avec eux. Samuel reçut du
Seigneur l'ordre de se rendre aux de-
sirs du peuple. Quelques jours après,
Saut vint à Ramatha consulter le pro-
phète au sujet des ânesses de son
pere, qui s'étaient effarées. Samuel ,
instruit que c'était l'homme choisi
i
ar Dieu pour régner sur son peuple,
e reçut dans m maison, lui fit servir
à manger et le retint le reste de la
journée. Le lendemain, il partit avec
ui de grand matin , et l'ayant pris a
part, il répandit de l'huile sur sa
tête , et l'embrassa , lui disant:
« C'est le Seigneur qui , par cette
onction, vous sacre pour primer
sur son héritage. Retournez dans
votre demeure : les ânesses que vous
cherchiez sont retrouvées; votre
448
SAU
père n'y pense plus ; mais il est en
peine de tous. » L'esprit du Seigneur
saisit alors Saùl, et il prophétisa. Cet
événement se passa 1 an ioqi avant
Jésus -Christ. Samuel ayant convo-
qué le peuple à' Mas plia pour élire un
roi v le sort tomba sur Saùl. Celui-ci
se tenait caché dans sa maison; mais
il en fut tiré par force et amené au
milieu du peuple , qui le salua des
acclamations les plus vives. Toutefois
il s'eV trouva plusieurs dans l'assem-
blée qui murmurèrent contre le nou-
veau roi , et ne lui firent aucun pré*
sent. Saûl fit semblant de ne pas s'en
apercevoir, et retourna dans Gabaa,
sous l'escorte de ses amis. .Un mois
après , il revenait de la^ campagne ,
suivant sts bœufs , lorsqu'il reçut la
nouvelle que le roi des Ammonites
était venu camper près de Jabès en
Galaad , et qu'il menaçait d'en trai-
ter les habitants de la manière la
plus cruelle. Saisi de colère, Saùl cou-
pa ses deux bœufs en morceaux et les
envoya dans toutes les terres d'Is-
raël, disant : « C/cst ainsi qu'on trai-
tera les bœufs de tous ceux qui ne
prendront pas les armes pour suivre
Saùl et Samuel. Tout le peuple , dit
l'Écriture , sortit comme s'il n'eût
été qu'un seul homme, et se réunit
à Bczecli , où Saùl passa la revue de
l'armée : elle se trouva forte de trois
cent trente mille hommes , dont
trente mille de la tribu de Juda. Le
lendemain, Saùl divisa ses troupes en
trois corps , et à la pointe du jour ,
pénétra dans le camp des Ammo-
nites , qui furent taillés en pièces.
Dans l'ivresse de la victoire , le peu-
ple se souvint des ennemis de Saùl ,
et voulut les massacrer; mais ce
prince les prit sous sa protection , et
conduisit le peuple à Galgala pour
y renouveler la cérémonie de son
élection. Elle se termina par des sa-
{
SAU
crifices et par de gran
sanecs. Saùl congédia en
pie , et retint seuleme
trois mille hommes cl
laissa mille sous le con
de Jonathas, son fils,
les autres à Machmas et
ne de Béthel. Jonathas
es Philistins à Gabaa ,
semb.'èrent une armée
breuse , dit l'Écriture ,
qui est sur le bord de
vinrent camper à Ma cl
obligé de se retirer à (
suivi de tout le peuple;
raelites , effrayés du non
ennemis fuyaient ou
dans les cavernes des
Craignaut de se voir
abandonné, Saùl crut pi
l'absence de Samuel , ofl
fice pour apaiser le (
achevait cette pieuse
quand Samuel arriva, a Ç
fait , lui dit le prophète
vez point gardé les or
Seigneur vous avait donc
cherché un homme, selc
pour être chef de son p
règne ne subsistera point
vait plus avec lui qu'
cents hommes , dont ]
n'était armé d'une lan<
épec. Il revint, avec cette
pe, à Gabaa, et s'établit £
de cette ville , sous un gr
pendant Jonathas, fati
inaction , entra , suivi
écuyer, dans le camp
tins, dont il égorgea la
cée. Aux cris des monraj
listins saisis d'effroi > et
attaques de toutes parts
leurs armes les uns conti
Les Israélites, témoins
dige, rejoignirent Saùl
de leur première ardcii
à la poursuite de l'ennemi.
Jessein de prévenir les dé*
li fréquents avec une foule
inée, il jura de punir de mort
mangerait avant le coucher
1. Mais Jonathas , ignorant
nt qu'avait fait .son père ,
le bout d'une baguette dans
t de miel et la portaàsabou-
Israélites , en arrivant dans
las et exténues de besoin , su
sur les troupeaux enlevés
listins , et mangèrent de la
sec le sang * contre la dé-
la loi. Saiil réprima cette
n coupable, et fit élever,
udroil même , un autel au
. Ii avait le projet de conti-
uui suivre les Philistins prn-
iiùt; mais ayant consulté te
• , il n'en reçut aucune ré-
I connut alors la faute de
s et voulut le faire mourir ;
peuple s'y opposa. Saiil ro-
is Gabaa , chargé de butin.
ces qu'il avait obtenus , ci
tant son autorité, avaient de-
son caractère guerrier. Il
ton armée des ho in nies les
liants qui fussent (Lus Israël,
guerre à ses voisins , qu'il
tes tributaires. Il Mit le»
les, et leur enleva lr. terres
rigueur *vjit dmint es a sou
Samuel vint alurs trouver
f Im rom manda , de la part
leur, d'exterminer les restes
•led'Amaîer. «Sun! nbéit , en
en pi ères h s A m a 1 ce i Us ;
crut devoir épargner A gag ,
, et nul lu* en reseive une
,rs troupeaux pour l«'- s.ieri-
o ffi ail ♦ ru re<*(iiiii.iiHs.ii.(->*
victoire, un lu. Inculte sur
(«a 'gala . qtian t .Sa un ei vint
iKbcr sa dé»ohti*sjurc, et
xicerque Dieu l'avait rejeté
XL,
SAU
449
sans tetotir. Le prophète voulut s'é-
loigner ; mais Saiil le retint par le
bord de son manteau qui se déchira,
o C'est ainsi , lui Hit Samuel , qu'au-
jounl'hui le Seigneur à déchiré le
royaume d'Israël. » Codant à ses
instances, Samuel resta pour ado-
rer avec lui le Seigneur; et s'e-
tant fait amener le roi d'Ain al ce ,
il donna ordre de le tuer ( V. Sa-
muel, pag. 274 ci-dessus ). Dès ce
moment S *ûl eut de fréquents accès
île fureur; mais le son de la harpe
avait le pouvoir de le calmer. Da-
vid, que le Seigneur avait choisi
pour régner après Saiil, ayant joué
île eet instrument devant le prince ,
il le retint à sa cour, et le fit son
écuyer. La victoire que David rem-
porta sur le géant Goliath ( fqy.
David , X , f>88 ), accrut l'affection
que lui portait Saiil ; mais ayant en-
tendu les femmes d'Israël répéter
dans leurs chant* : S nul en a tue mille,
et David en a tué dix mille , l'envie
entra dms son rœur. Il refusa de
donner à David sa bile Merob, qu'il
avait promise au vainqueur de Go-
liath ; et il essaya deux fois de le
percer de sa lance. ^Cependant il
craignit de se rendre odieux a*i peu-
ple s'il le faisait mourir ; et il l'en-
voya faire la guerre aux Philistins ,
dans l'espoir qu'il succomberait.
Mais David réussit dans toutes $cs
cntrepiises , et força Saiil de lui don-
ner la main de sa fille Mirhol . dont
il était aime. On peut voira l'article
David, la ruse qu'employa Mirhol
pour le dérober à la haine de Saùl ,
que les succèsdeson gendre irritaient
de plu* eu p!us. Furieux de ce qlic
Davi 1 lui était échappé , Saiil fit re-
tomber sa rulèrc *>i;r ceux qu'il «imp-
roiina le l'avoir f ivorisé. Il ri.iiida
le graud-pretre Ahiuiélcrh , qui, 11c
rotinaùsant pas la di>gracrdc David,
I
45o SAU .
lui avait donné quelque nourriture ,
et remis l'épée de Goliath , que Ton
conservait dans le sanctuaire ; et
après lui avoir reproche' sa trahison ,
le fit massacrer , ainsi que tous les
prêtres qui l'accompagnaient. 11 éten-
dit sa vengeance à la ville de Nobé
(i) , dont il fit passer tous les habi-
tants au fil de l'épée , sans distinction
d'âge ni de sexe. Aveuglé par sa fu-
reur, il poursuivit ensuite David , et
il l'aurait atteint dans le désert de
Maon, si la nouvelle d'une irruption
des Philistins ne l'eut forcé de rétro-
grader. Dès qu'il eut repoussé les
ennemis , il prît avec lui trois mille
hommes , résolu d'aller chercher
D<ivid jusques sur les rochers les
)lus escarpés d'Ëngaddi. Deux fois
e Seigneur mit Saul à la merci de
celui qu'il poursuivait avec tant d'a-
charnement. La première fois David
se contenta de couper le bord de son
manteau ; il lui enleva la seconde
fois , sa lance et sa coupe. Touché de
tant de générosité , Saul versa des
larmes, et fit promettre par serment
à David , de ne point exterminer sa
rare quand il serait monté sur le
trône d'Israël. Quelque-temps après,
les Philistins 'ayant réuni toutes leurs
forces, vinrent camper à Sunam ; de
son côté, Saul rassembla ses troupes
à Gelboé. Effraye du nombre de ses
ennemis , il désira consulter le Sei-
gneur sur l'issue de la guerre ; mais
les prêtres et les prophètes ayant re-
fusé de lui répondre , il sortit de son
camp , déguisé , pendant la nuit, pour
aller trouver une pythonisse célèbre
dans la ville d'Endor. Cette femme
craignant de s'exposer au châtiment
qu'encouraient les magiciens , fit
quelque difficulté o> lui obéir; mais
enfin rassurée par ses serments , elle
(•)CVuitl.TUUd«L«Mt<t.
SAU
évoqua l'ombre de Samuel
dit à Saul que son royau
Sasscr à David ( V. Sa*
essus , pag. 275 ). Accabl
menace, Saul sentit ses 1
manquer , et tomba sur la
pythonisse le força de pren
que nourriture , et il reg
camp. Cependant les Philu
quèrent les Israélites , qui fi
en déroute. Saul eut la d
voir égorger, sous ses y
trois fils Jonathas , À binai
chisna : blessé lui même en
il pria son écuyer de Tj
pour ne pas tomber vivant
mains de ses ennemis,
ayant refusé de lui rendre
service, Saul se jeta surs
et mourut ainsi en désesn
io5i avant J.-C. Le lendi
Philistins trouvèrent le coi
prince sur le champ de bal
coupèrent la tete, et la pe
la muraille de Bcthsan;
habitants de Jabès l'cnlcvi
dans la suite David reern
restes pour les ensevelir
tombeau de sa famille i
L'histoire de Saul est racoi
le Premier Livre des Boi
longuement occupé les co
leurs et les critiques du tel
Les fureurs et la mort de
ont été le sujet d'un grand
de compositions drainatiqu
la tragédie de M. Soumc
théâtre en possédait déjà q
portent le nom de Saiil : c
Taille de Bondaroy, i56a
lard de Courgcnay , 1608 ;
Rycr , 1 G3c) ; et enfin , c
Nadal, 1704. Mais si M
n'a pas eu de peine à s
ses devanciers , il n'en sera
même pour ceux qui tenterai)
lui de traiter ce sujet , l'on <
SAU
*cnt les Livres saints ,
ne temps l'un des plus
tant à la pièce de S oui
. fait partie des OEu-
aire , ce n'est qu'une
ëcits de la Bible , dont,
ait, maigre son génie,
pu apprécier le charme
:Ue. W — s.
\ Le B. Alexandre ) ,
Corse , était ne le 1 5
, à Milan, d'une famille
naire de Gènes. Jules-
iiinio et J. B. Rasorio
emier* instituteurs ; et
nies nuîtrcs , il fit de
;rès dans les langues et
aneicuuc. 11 vint ensuite
r ses cours de philo>o-
irisprudcuce. Son goût
itc s'était manifesté dès
tendre ; à dix-sept ans ,
l des clercs réguliers de
t dès-loi s il joignit a ses
s cille de la théologie,
it ses cours , il soutint
1rs thèses publiques , et
lier doctoral. Duué de
marinât ion , d'une mè-
ne et d'une éloquence
il ne tatda pas à faire
i talents pour la chaire.
• Sainte-Marie de Cane»
possède la rniigicgalioii
égulirr.s à Pavic , était
pin .spacieux pour le
n: d'élèves qui venaient
hirnt'ail «le l'iiLstructiou;
dit a h"> frais, eu achc-
ir un plan in.ï/nifwpiC,
t Kthihlioth' qre de plu-
ies rares et piéeieux. A
Il Cl
l-S
oïdieN varies
V ■ • ' -. ... * ... . » » ,
• de Pavic le nomma Mm
et Si l'a^ccia pour l'a. 1-
de son diocèse. D'après
lu saint archevêque Char.
SAU 45 1
les Borromée,ilse rendit , en i565 ,
à Milan , pour assister a l'ouverture
du premier synode ; et il montra ,
dans cette assemblée, tant de science
et de piété, que saint Charles le
choisit pour son confesseur. Sauli
fut élu supérieur-général de sa con-
grégation , en 1567 ; trois ans après,
Il fut revêtu de la dignité d'éréquo
d'Aleria dins la Corse, et consacré
par saint Charles, qui voulut présider
lui-même à cette cérémonie. C'est à
la sollicitude du nouveau pasteur, au
zèle qu'il déploya pour éclairer des
lumières de l'Évangile des peuples
à demi -barbares, qu'il doit le glo-
rieux surnom d'apôtre de la Corse. En'
vain on lui proposa l'archevêché de
Gènes et d autres riches bénéfices :
il voulait Unir ses jours au milieu
du troupeau que lui avait confié
la providence ; mais un ordre du
Saint-Siège le força d'accepter , en
1 5() 1 , l'éveché de Pavic. Dans une
visite qu'il faisait de sou nouveau
diocèse, il mourutàCazzoli,le*ii oct.
i5<)2. Ses restes furent rapportés à
Pavic , et iuhumés dans le cnœur de
l'église cathédrale. Un décret du pape
Benoît XIV, en date du a3 avril
1 *j4 ' » a prononcé sa béatification.
On a de ce saint prélat des Lettres
pastorales, des Statuts sjnodaux ,
et qui Iqucs Opuscules mystiques, tant
imprimes que manuscrits , dont on
trouvera 1rs titres dans la Libl.
scriptor. Mediolan. d'Argellati, 11,
col. iaf)|-<)5. — C'est à la même fa-
mille génoise qu'appartenaient [vien-
ne S.itu , fondateur d'une aeadémic
qui eut quelque célébrité au seizième
siècle, et Philippe Su M , *"ii cou-
sin , évê-pic de Brugiiatr , mort eu
ij3i (ij. \V — s.
(1) \a> rHio*«»«i D.rt. h *t. , rnt ,/. et h>Hv£r.f*it
Ar it4 4«vi S»«li *!*• |ivbU-t frunrui* , •< |«V
45a SAU
SAULN1ER ( Charles ), chanoi-
ne régulier de l'observance réformée
de l'ordre de Prémontré , de la pro-
vince de Lorraine , était né à Nanci ,
en 1690. Il prononça ses vœux, en
1709» à Taobaye de Sainte Marie
de Pont-à-Mousson , et y^ continua
ses études sous de bous maîtres , avec
beaucoup d'ardeur et assez de suc-
cès pour que ses supérieurs, lors-
qu'il eut reçu l'ordre de prêtrise , le
crussent capable d'enseigner la phi-
losophie et la théologie à ses jeunes
confrères. Il exerça pendant quelques
années cet emploi. C'était vers ce
temps que Hugo , abbé d'Estival , du
même ordre , épris de la passion des
travaux d'érudition , avait réuni dans
son abbaye un certain nombre de
jeunes religieux prémontrés , qu'il
formait à ce genre de littérature , et
qui lui servaient d'aides dans l'exé-
cution des ouvrages qu'il avait en
vue {V. Hugo, XXI, 27 ). Saul-
nier devint un de ses élèves les plus
distingués : il se l'attacha particu-
lièrement , le Gt nommer , en 1 7^3 ,
prieur d'Estival, par le chapitre de
fa congrégation ; et, vers 1735 , le
fit élire pour son coadjutenr , cum
futura successions II le nomma ausM
son officiai ( t). On a de Saulnicr : I.
Une belle édition des Statuts de l'or-
dre de Prémontré , sortie des pres-
ses d'Estival, avec le titre suivant :
Statuta candidi et canonici or-
dirds Prœmonstratensis rénovât a
anno i63o; a capitulo gencrali
plané resoluta. Elle est accompa-
gnée de Notes , de Commentaires
et de la règle de saint Augustin,
pemetion, il fait du grnerou Jean-Pierre Sarforii,
mort en 1780 , un syndic de la république de Gène*.
Çij L'ahKaje dTetreal était exempte t et dépen-
dait immédiatement du papa t e0« était ce qu'on ap.
pelait nulLut Aerceiti, et l'abbé eierçait diu» Tcti-
dareda terrain qui en dépendait f le* droite qumti-
*pi'c*pAHji. n avait une officiaHM.
SAU
qui servait de base aux
tions de l'Ordre. H. B
scriplorum ordinis Pra
tensis , chronologico o
gesta 9 ab anno quo suum
ordo sumpsit exordium .
tram usqueœtalem, inu
inédit. Le manuscrit atitO|
tiré d'une collection de n
restés vraisemblablement
vaux de l'abbé Hugo , et
par le P. Baudot, dem
d'Estival, mort récemm
m in a ire de Nanci , s'est tr
mi ses papiers. Mais te
cahiers en ont été detachi
quent. Le manuscrit ne i
qu'en 164$ : ce qui res
gretter qu'il ne soit pas ce
nom du P. Saulnicr se ri
core au projet d'une nouv<
de la Chronique de Robert <
dont le manuscrit autof
saint Ma ri en lui avait été i
cette intention, en i~35
bertd'Auxerrk, XXXV!
Sa fin prématurée, et celh
Hugo, qui la suivit de prè
sèrent l'exécution de ce p
ne fut point repris dans U
P. Saulnicr mourut à Esti
janvier 1738.
SAULX. Foy. Tavam
SAUMAISE ( Benigwe
vaut littérateur , était né vt
à Semur en Auxois , d'une
ancienne fami'le (i\ D.m
nesse, il joignit à l'étude
celle de l'histoire et de h
phie , et cultiva la poésie U
succès. Il avoue lui mémeq
piquait pas de constance
(1) Il parait qor le, nom de cette fan
ginaircaivnt Sunmmitt; La Monae*t|'
en r< roquer m doute la nohleaw daa» i
an Mènagimn» ( 1 , 5a ,ed. de 171 5 )»J
deuuU dan» lea n*»tee insérée» dan» in I
Seilcngre, I, «ja.
SAU
Je n'ai , dil-il , jamais Uni
? commander , que de me
• et attacher du tout à une
Élude. J'ai toujours aimé le
.» et la diversité , et ne fus
is de ces loyaux .imants qui
il l'amour qu'à une seule
ssc. » (Préface de la trad.
i d'Alexandrie ). Eu 1 587 ,
se démit , en sa faveur, de
e de lieutenant particulier
anccMcrie de Scmur. Pcu-
trooMc* de la Ligue , il si-
a zèle pour l'autorité légi-
maintint ses compatriotes
loumissiuii. Il fut pourvu ,
i IV , d'une charge de cou-
parlement de Bourgogne ,
it doyen de cette compagnie,
nvier i(>4o , dans uu ige
ce. Outre quelques pièce» de
Jt Papillon a soigneusement
les titres dans la liibl. de
ne , on a de Saum.iise : De-
xondrin, de la situation
ie , nouvellement traduit
en français, et illustré de
f aires , pour l'éclaircissc-
lieux les plus remarqua-
tenus en cette œuvre, Pa-
' , in- ri. (a?ttc traduction ,
ranç.iis, c^t un ouvrage de
iée de l'auteur. « A peine ,
IY.11* je atteint l'âge de vingt
naiid je L'enticpiis. Il y a
te ans et plus , que je la to-
ns clef; et elle 11 était pretc
le jour, si l'impôt imite' de
wclu rs amis ne l'eût tirée
1 élu le, eu m me par forée. »
le style en «oit vieilli, et
rurs elle ne [uvse p ts pour
> curieux recherchent rctte
raine des Not s , qui sont
'érudition. Mai* .1 [ eine se
rail -ou de Tailleur aujour-
I L'avait pas U gloire d'être
SAU
453
le père et le premier instituteur de
Claude Saumai*e , l'un des savants
les plus distingués qu'ait produits la
Fiance, et dont l'article suit. W— s.
SAU M AISE ( Claude de ), l'un
des érudits les plus étonnants et les
plus féconds du dix-septième siècle,
était né à Séinur en Aux ois, le i5
avril 1 588 ( 1 ) , d'une famille noble,
qu'un de ses admirateurs a voulu
faire remonter au temps du roi Ro-
bert , prétention qui rappelle Sca-
liger se disaut issu d'une maison
souveraine d'Italie (a). Son père
( Fqy. l'article précédent ) , vou-
lut lui enseigner le latin et le grec;
.m l'un pu croit même le plus ancien
biographe de Sa u nuise (3; , dès
l'âge de dix ans , le jeune élève ex-
pliquait Pi hilare, et versifiait dans
l'une et l'autre langue, genre d'exer-
cice qui souvent le délassa de tra-
vaux plus graves , et dans lequel ,
selon Ménage , il ne le cédait à au-
cun de ses contemporains. A seixe
ans , il fut envoyé à Pari» , pour y
compléter ses études; et c'est là que
commencent ses liaisons avec Ca-
saubon, dont l'autorité littéraire,
bien plus que la modération de sts
opinions, inclina bientôt le jeune
savant au protestantisme. Recoin
inaulc par ce grand helléniste à De-
nis (BO'Iefroy et à Gruter , Saumaise
court , malgré son père , à l'univer-
sité de Heidclberg, abjure lescroyan-
i'i P*f>ifUm iCrw qu'il • U crttr dal» wrln
r*-Ki«trr« ilr la pamnar taî fiairnaiw a *U- haptitr. Si
l'â^r i|up Saumaiar %* donne daaa^urlqmt - uwidt
t*t Utirra m* ht coati li* pa» tuuj'»ur* a*«: «■ fat
miw piMilif, il faut ro MLiiM-r »>a 'tuuur-propre,
t| 1 1 lut «k*il à (••<-•■ Btrr trspirBiifri ouvrage* coin-
uic « « li*|>|M » i »■«» ru(t»t r plutôt qu'a m jraataM.
\t) la V]flfto»ye ( .V'm^kh i , t 1,5a i.iwut
«|Ur tllaud' S*U n»i«ert llriiijff . «OO p*f* , Ê*fOM**t
Mil* parli>i*l»; TaïKÙiHirtr d» l*nr noblmap avait
rlr irfifir* au |i<rlr<ii>nt l /'. PapilloM , BtbL •*•»
••al. i/' fit urç.% I. Il . p. i|i.)
i) \i tiiiar C.Um*fit. OU- vi*. oa pkrtùt o-C
el.R«» «I* Sa muai* , rit |iarr a 1» trt* d" r*
d» LalUra^kl if
454 SAD
ces catholiques; et, impatient de
faire marcher de front avec l'étude
du droit celle des antiquités grec-
ques et romaines , qu'on n'en avait
point encore séparée, il s'enferme
avec Grutcr , dans la bibliothèque
Palatine, la plus riche en manuscrits
qui fût alors en Allemagne , consa-
cre deux nuits sur trois au travail
le plus opiniâtre , et tombe malade
d'épuisement, avant d'avoir publié
son premier ouvrage. Cet ouvrage
était les deux Livres de Nilus , ar-
chevêque deThessalonique, et celui
du moine Barlaam , sur la primauté
du pape ; l'un et l'autre enrichis de
corrections et de notes, et dédiés à
l'avocat -général Servin , dont la
bienveillance avait été précieuse à
Saumaise lorsqu'il étudiait à Paris.
Une édition de Florus suivit de près.
On le voit dès-lors correspondre
avec Scaliger , qui le comblait de
louanges , et résoudre les doutes des
plus habiles sur les difficultés sans
nombre qu'offraient à cette époque
les manuscrits où s'étaient conser-
vés les classiques d'Athènes et do
Rome. Eu 1610, il consent, par dé-
férence pour son père, à s'inscrire
au nombre des avocats au parle-
ment de Dijon. Mais il ne parut
point au barreau : préoccupé du de-
sir de compléter l'Anthologie grec-
que , il ne put être distrait de cette
entreprise que par la dispute qui
s'était élevée sur la détermination
des provinces et des Églises subur-
bicaires , entre le P. Sirmond et
Jacques Godefroy , dont le père
avait initié Saumaise dans la science
des lois. Le savant bourguignon se
déclara contre le jésuite; et ce com-
bat d'érudition, dont l'avantage res-
ta tout entier à Saumaise, n'était
point encore fini lorsqu'il fit impri-
mer à Paris un travail bien autre-
SAU
ment remarquable : Bisitm
gustee scriptores ri , MU &
nus y JuL Capitolinus, JEX i
dius, Fulcatius GaUicanu
beWus Pollio , FI. Vopiscx
tait comme une continuât
Douze Césars de Suétone,
marques de Saumaise embf
toute l'histoire des empen
ce moment , il prit rang a
de tous les commentateurs
piraient à recueillir l'hériti
raire de Casaubon et de S
L'infatigable critique prépai
que en même temps une éd
livre de Tcrtullien De Pal
lui servit de texte ponr p
revue tout ce qui tient ai
ments des Romains. Un ai
protestant ne pouvait laissa
cette occasion d'attaquer «
jésuite, et de l'injurier; ci
les érudits de ce temps , i
c'était combattre. Le P. I
crut point être obligé à plu
sure dans sa réponse à un 1
qui , en outre , avait le toi
l'agresseur. Six brochures s
dèrent ; mais , à force d'er
la lutte demeura iudécise,
resta de toute cette dispute
souvenir desepithètes de pet
sinus, et autres semblables,
adversaires s'étaient prodigï
milieu de ces invectives, Si
était occupe de pensées plus
Le 5 septembre i6-i3, il ava
se Aune Mercier, dont le pè
une des colonnes du parti à
forme en France ; quaut
son caractère impérieux et
sirr aurait fait le désespoir*
prit moins patient et d'une vi
laborieuse. Ce mariage fixa*
se pour quelques années ai
maison de ca m pagne voisiued
et c'est là qu'il acheva son
SAU
lur Solin , ou plutôt sur
naturelle de Pline ( P U nia-
it ationc s in C. J. Solirii
ira, Paris, 1629, a vol.
prodigieuse entreprise qui
considérée comme PEncv-
dc ces temps encore tout
les travaux et des erreurs
. Saumaisc ne s'était point
ntenoger l'antiquité clas-
iniilière aux c'rudits de ce
I avait fouillé les tnonu-
ntifiques des orientaux ; et
des Persans et des Arabes
sur l.i botanique eu parti-
grandes lumières , qu'il a
» dans un livre à part, pu-
•temjw apiès. Cependant
rssavait vainement de lui
a charge. Le parlement
te au désir du vieillard ;
rdc dc^-sceaux , Marillac,
l)!r; et toute I.i réputation
se ne put vaincre les scru-
lagistrat sur le danger de
>ir un protestant sur les
ys. On ne sait si les refus
•ic contribuèrent à l'exil
du docte commentateur,
ondres, la Haye, Pappc-
uU l<>ri£ temps. Il préféra
e, et Jirrrpia dans Puni-
Ltyde, l.i pl.icc honora*
.l'i^i-ry avait occupée au-
♦ professeurs. Des crain-
e. le ranimèrent un mo-
Tunic; toutes les séd un-
it épuisées pour l'y rcte-
re «le conseiller-d'état, le
Saint-Michel , alors le sc-
ordris français t la pro-
ue peuMon égale à celle
! joui Grotius, ne purent
oiig-tcmps les espérances
fondées sur ses co-rcli-
des Provinces Unies. Ri-
: une deuxième tentative ,
SAU 455
lorsque Sau nuise revint, en 1640 ,
recueillir la succession paternelle.
Une peusion de douze mille francs
lui fut offerte , s'il voulait écrire la
vie du cardinal. Sau niaise répondit
ingéuumeut qu'il ne savait pas flatter,
et il partit pour la Bouigogue. Riche-
lieu mourut; et Mazarin s'efibrça en-
core de fléchir une résistance que des
promesses n'avaient pu vaincre. Une
pension de six mille francs fut accor-
dée à Saumaisc; et le brevet lui en
fut expédié sans autre condition que
son tetour en France. Pour toute ré-
ponse à cette haute faveur , il fit im-
primer son livre De primatu papœ ,
qui souleva eontre lui l'assemblée du
clergé de France, et fut dénoncé, par
elle, à la reine -in ère et au parlement.
Une poléiiHquc plus uoblc , et dont le
souvenir honore plus Saumaisc que
la plupart de ses ouvrages , aujour-
d'hui si peu lus eu France, l'occupa
bientôt tout entier. Charles II, pros-
crit en Angleterre , lui demanda une
Apologie de la mémoire de son pè-
re , qu'un tribunal régicide venait
d'immoler à l'ambition long- temps
patiente de Cromwcll. Jamais mis-
sion plus haute ne fut donnée aux
lettres ; inais^unc telle cause aurait
voulu un Bossuct ou un Pascal; cl
Saumaisc n'était qu'un érudit du sei-
zième siècle. Mi'ton se chargea de
lui répondre; et ceux qui l'ont pro-
clamé vainqueur dans celte joute
schulastiquc , n'ont assurément pas
lu son livre. Samnaise avait (.\) com-
(4/ l<- l'iitiuMMirr uai«eif«l n |- t«- , 4. r.» l*-.tu
finij» ■ f jiiI rr» , que |r liu<' <li S-tmuiiiw i'«iitn' |tai
«rtlr lniilrM|ur aprstrij|4i> ; A'njUi*. <|iii %■«• rri»-
»u)n l««trU«4r* ring «uuiiur Ji% i dl« » tir |t«iiar ,
cli*. Jf |Niit alfai m< r «|n«* 1 r tUi ul n'i-*t |<nii.t «-• lui
il» l« Itrfrnuo refila , lu irlui tir la tr|i«0«« a Vil
l"Ct. Vnlt«irr. «I m* «m ( aJ"»*"* 'I*1* ri ri«-Mii« iIh
.\ rrlr de /i'M-i A//". |»*-lr r>-f I li »4- niriit «lr rr t|t-«
ImI a Millim, iuLui •l'i-u |t-KiiH- li^ilMrc, <|mcU
» i|nrf«fia Mili'intr . »nr I. |niiiiiii" U'AJ-tui, rrï-da
m >«uui4i*« . ennui- mii*- ln'li" Iittim pi«hi«Im| nhh*
1» »*ir. • L'.nliur tir l* litnrxaJm a**r«iit p« MHW»
|Mrl«r du VarmditfmtLi.
456 SàU
mencé le sien par ces mots : « L'hor-
» rible nouvelle du parricide commis
» depuis peu en Angleterre vient de
» blesser nos oreilles et encore plus
» nos cœurs (4).» «Il faot, répond Mil-
« ton , que cette nouvelle ait eu une
» épee plus longue que celle de saint
» Pierre, qui coupa l'oreille à Mal-
» chus, pu que les oreilles des Hol-
» landais soient bien longues ; car
9 une telle nouvelle ne pouvait blesser
» que des oreilles d'âne.» On necraint
pas d'affirmer que ces miserai) les
plaisautenes ne sont point les plus
mauvaises qu'on eût pu choisir dans
cette longue invective, où la vigueur
native de ce grand géitio a peine à
se faire jour à travers des injures
et des déclamations sans fin. Ceux
qui ont pris le silence de Saumaise
pour un aveu de sa défaite , igno-
rent qu'il avait laissé , dans ses pa-
piers , une Réplique qui fut impri-
mée après sa mort, au moment mê-
me où îa question venait d'être jugée
par la restauration de Charles II ,
en 1660. Saumaise n'avait pas be-
soin de ce nouveau titre pour être
recherché par des rois. La reine de
Bohème avait brigué l'honneur de sa
correspondance ; et la trop fameuse
Christine de Suède le pressait de-
puis long - temps de se rendre au-
près d'elle. Le prince des commen-
tateurs , entraîné par sa femme, ac-
courut à la voix d'une souveraine
ni lui écrivait , en latin . des lettres
e sept pages, et qui l'assurait qu'el-
le ne fouvait vivre contente sans lui.
Mais , dans son second voyage , il
ne tarda pas à être réclamé par les
curateurs de l'académie de Leyde ,
qui écrivirent à leur tour à la rei-
ne que le monde ne pouvait pas se
passer de la présence du soleil , ni
leur université de celle de Saumai-
se; et Christine se laissa persuader.
î
sait
À son retour , Saumaise fut ad
par le roi de Danemark, à sa t
et reconduit à ses frais , comb
ses présents, jusqu'aux frontièi
royaume; mais sa constitution
turellement débile, ne put se n
des fatigues de ce voyage. Il
en vain sa femme aux eaux de
il mourut auprès d'elle , cnu
bras d'un théologien calvinist
G septembre i6l>8. Christine
faire une Oraison funèbre ,
chargea de Tcduration de soo
sième Gis. Tel avait été son es
siasme, peut-être uti peu fac
pour le père, que, sur le seul
qu'Isaac Vossius préparait un
pour réfuter plusieurs des opii
de Saumaise, elle lui avait rtti
charge de bibliothécaire , qu'il t
d'elle, et lui avait défendu sa pn
ce. Lu mort de Claude de Saun
fut un événement en Europe. Soi
mense érudition, qui faisait din
perbdliouemeot à Balzac qoe a
avait échappé à un tel homme
quait à la science et non à son p
sa vaste correspondance, Tan
persévérance de ses reeherc
avaient fait de son cabinet le c
des travaux de la philologie coo
poraine. Le petit nombre de h
qui ont été conservées de lui,
le montre dominant , par Paul
de son nom et l'universalité d
études, les plus savants hommi
cette époque, P. Dupuy, Kig
Daillé, Peircsc, Bochart et Me
en France ; en Hollande, un Gn
un Gronovius ( Fréd. ), le mé
Bevciwick,le célèbre orientalist
lins, Nicolas Heiusius, et une
d'autres. Cet homme faible et
tti'linaire avait appris, sans m.
le persan )5) , le chaldéen, l'heb
(5) On aicart coproduit que- ton trwUtim
tal« toit fort superficielle, et q«c towêw l
AU
e 11 tcuta même
;ue étrusque , dont
que des fragments
le lui des prodiges
ont quelque chose
s une conversation
ui arriva de citer
d'un Pcntatcnque
lit lu qu'une fois, il
l années. Une grau-
rits, et notamment
a ri es IPr., ont été
sernuis d'aucun li-
p fois a ver tant de
i"il lui (-(happait
écolier aurait rc-
'jur, dans sou Trai*
■>l iiitiation , il rc-
oliqucs de ne point
m dans le- divin sa-
dctircn! une biblio-
• île ses ou vi âges ,
à la Piibliothctjiie
(mrgogne. I/autcur
ingts le nombre de
iinptiints , et ceux
âuusriils à >oi\aii-
vi »igrs commences,
inji-trs par Siumai-
uins coiiMilerai#!c.
« , outre a u\ qui
is le rnrps «le Par-
is , Le\i!e , i(>3S ,
» uurartim , Lrvde,
V Fœmne trapezi-
Siuui.ii^e soutient,
)s volumts . que le
l pioiluno des inte
sans être pour et- la
et Km iuslirim ont
qui *uulc\a contre
s juiiseousulleH. II.
H" rf'H o»c aliéna'
i |.' r««IM I I I («IMll (•illlUIf «
t . -ni . fu<l p >nr i «L •••
rtp» ri il» Hit iu*n.
SAU 457
fionem, Lcyde, i64o( F. Mkhagc,
XXVIII, 248, note 1). Ces dispu-
tes sur te prêt ont tenu une grande
place dans la vie de Sauinaise. Son
biographe assure que l'avocat- géné-
ral Talon avait embrassé sa doctri-
ne sur le prêt de consommation (mu-
tuum). III. Interpretatio flippocra-
tei apfiorismi de calculo , avec une
Rcpouse aux doutes de Beverwick.
Ce travail atteste la variété des con-
naissances de Saumaise : médecine ,
jurisprudence, théologie , philoso-
phie, histoire ecclésiastique, anti-
quités grecques et romaines , langues
anciennes , langues orientales, il avait
tout fouillé , jusqu'aux éléments de
l'indou et du chinois. Il ne faut pas
oublier que ces immenses travaux
furent accomplis en présence d'une
femme qni semblait lui avoir été
donnée, confine \antippe à Socra-
te, nour faire biiller la douceur na-
turelle de son caractère. Cette femme
tenait la porte de son mari fermée à
sts amis , et le forçait de travailler
au milieu des criailleries domesti-
ques. Entêtée de sa noblesse , el-
le voulut qu'il parût devant Chris-
tine en habit d'homme de guei-
re ; ce qui Gt dire à la reine qu'elle
admirait encore plus la patience de
Saumaise que son savoir. Ménage le
peint en cflet comme le plus honnête
et le plus sociable des hommes, fort
agréable en conversation et ne por-
tant, dans la société, aucun des ridi-
cules du pédantisme. Il est certain,
toutefois , que sa polémique manque
de modération et de mesure; et l'un
de ses derniers voeux , et certes l'un
de ceux qui l'bouorent le puis , fut
de condamner aux flammes ceux de
ses écrits polémiques qui L'avaient
pas vu le jour avant >a mort. Sau-
maise était l'ourle de II""', de Bitfgy
' F. ce nom ;. F — t. j.
458
SAU
S ATJNDERS ( Nicolas ). Foy.
Sanders.
SAUNDERS ( James Cukniiv-
gbam ), chirurgien anglais, mort
subitement à Londres , le 9 février
1810, n'ayant encore que trente-
sept ans , se livra spécialement et
avec réputation au traitement des
maladies des yeux, et il fut démons-
trateur d'anatomie à l'hôpital de
Saint-Thomas. 11 mérita de l'huma-
nité , non-seulement par les opéra-
tions heureuses que son habileté le
mit en état d'exécuter, mais aussi
en publiant un Traité Pratique sur
quelques points relatifs aux mala-
dies de Vœil; et , en fondant à Lon-
dres une inGrmerie affectée à la gué-
rison de ces maladies. Son ouvra-
ge a été réimprimé en 1816, in-8°.,
avec portrait; et précédé d'une No-
tice sur sa vie , et d'u% exposé de sa
méthode pour guérir la cataracte de
naissance, par le docteur Farre. L.
SAUNDERSON (Nicolas), le
plus célèbre des aveugles savants ,
professeur de mathématiques à l'u-
niversité de Cambridge , et associé
de la société royale de Londres, na-
quit, en 1G81, à Thurlston, dans le
comté d'York, où son père était em-
ployé dans la perception de l'ex-*
cise. N'ayant encore qu'un an, la
petite - vérole le priva, non - seule-
ment de la vue, mais même -de ses
prunelles , qu'un abcès détruisit en-
tièrement ; de sorte qu'il ne conser-
va pas plus d'idée de la lumière et
des couleurs que s'il eût été aveugle
en naissant. Il fut envoyé de bonne
heure à une école, à Penniston , où
il reçut les éléments des langues
grecque et latine. Au sortir de cette
école , son père lui enseigna les pre-
mières règles de l'arithmétique ; et
son génie commença dès-lors à se
révéler. Il fut bientôt eu eut de
SAU
faire de longs calculs, pai
ce de sa mémoire ; et Û
des méthodes nouvelles poi
dre plus promptement c
problèmes que l'on pro[
commençants , afin d'épro
habileté. A dix-huit ans,
va ru âge d'être présenté à
West , grand amateur de
matiques, lequel, frappé <
parité extraordinaire, se I
voir de contribuer à son av>
en lui communiquant les
de l'algèbre et de la gcom
lui dounant tous les cncoui
qui dépendaient de lui. &
trouva un autre maître dai
teur Ncltleton , et proûta i
leurs leçons, qu'en peu de te
épuisé leur savoir, et put
leur rendre en instruction
n'avait reçu d'eux. Après ai
uelques mois dans une ëc
e Shcffield, il se retira
campagne, où il poursuivi
des , presque seul , sans
cours qu'un livre et qu'ui
Des lors aucune difficulté n
plus l'arrêter : il en trou*
dément la solution. Les
ces pécuniaires de sa fam
très - bornées , il lui fallut
soulager son père des frai
entretien. Il se flatta d'ob
chaire de mathématiques; c
clinalion le conduisit à l'u
de Cambridge en 1707. L
té du collège de Christ -
charmée de posséder un c«
si étonnant, lui donna unie
l'usage de sa bibliothèque,
tes sortes d'avantages. Sai
éprouva d'ailleurs, en cet
sion, la bienveillance gêné
professeur Winston. 11
d'abord , en qualité de
L'ouverture de son cours i
l
SAU
, nombre de savants et de en*
, Sa première leçon roula sur
fin en t s de mathématiques, l'op-
ct l'arithmétique universelle
rv* ton ; et là , certes , un vaste
p était ouvert à son génie. C'é-
n spectacle fait pour exciter la
iitc publique que celui d'un jeu-
euglc donnant des leçons d op-
, et discourant sur la lumière
couleurs, expliquant la tliéo-
» la vision , reflet des verres
xes ou concaves , le phéhomè-
l'arc-eu-ciel et d'autres objets
vue. Apres avoir enseigné pti-
unent la philosophie newto-
inc, Saunderson se lia avec son
re auteur, daus la conversation
A il eut l'avantage de pouvoir
rir les parties de ses ouvrages
firent le plus de difficultés. U
il une profonde admiration ,
it accompagnée d'une vive re-
titsanec , pour ce graud hom-
pii contribua de toute son in-
*e à lui faire obtenir la chaire
itbcraatiqiics fondée par le doc-
Lucas. Whiston venait de don-
a démission ; personne n'était
dus capable de le rem placer que
Jerson . mais, pour devenir apte
te promotion , il lui manquait le
: de maitre-cs arts , exi^c par les
H ; et ce de^ré lui fut conféré
inc faveur extraordinaire, mo-
sur son rare méiiie. Son élcc-
rut Uni en novembre 171 1. 11
onça un discours d'iuaugura-
, ernt en latin , d'un style qui
r.nt que l'auteur s'était formé à
le de G «non. Il avait perfee-
lé »rs études classiques au point
en Ire 1rs ouvrages d'Kurlide,
iliiinrde et de Ihnph.iute, lus
l'original grée. U se maria en
» , et devint pèrede deux enfants,
qu'eu 17'ib, George II visita
SAU , 45g
l'université de Cambridge , il expri-
ma le désir de voir le professeur
aveugle ; et dans cette occasion , S. M.
le créa docteur en droit. La consti-
tution , naturellement forte, de Saun-
derson , commençait à se ressentir
de l'influence d'une vie trop séden-
taire et d'une application trop con-
tinue. Il éprouva, pendaut plusieurs
années , un engourdissement scorbu-
tique dans les membies , qui se ter-
mina par une mortification incurable
du pied; et il mourut le 19 avril 173g,
âgé de cinquante -sept ans. Il était fait
pour avoir des admirateurs , plutôt
que pour acquérir et surtout con-
server des amis. Son esprit vif et
caustique n'épargnait qui que ce fût.
Il pensait que la vérité doit toujours
s'exprimer sans ménagement , et il
n'abusait que trop de ce principe :
l'cAet d'une telle conduite fut de lui
susciter un grand nombre d'ennemis.
Newton paraît avoir été du petit
nombre de ceux dont il a constam-
ment respecté le caractère. Saudcr-
son convenait que plus d'une fois il
avait cru devoir adopter un avis
différent sur les objets ti ailés dans
les ouvrages de sir Isaac ; mais
qu'un plus mûr examen lui avait tou-
jours lait reconnaître que lui même
était dans l'erreur. 11 avait la mal-
heureuse habitude de jurer, et il était
généralement connu pour son cy-
nisme d'impiété. On a dit que le
ministre qui l'assista dans ses der-
niers moments, ne pouvant réussira
le convaincre de lYxittcucc d'un
créateur , par le tableau des mer-
veilles de la création , merveilles , il
est vrai, qui ne pouvaient frapper
vivement un h<nnuie privé de la vue,
finit par en appeler au témoignage de
Claïkc et de Si wtun , qui tous deux
avaient proclamé une intelligence su*
preme ; et que le mourant , se rendant
>0
£A(J
l'autorité de ces grands noms , s'é-
:ia : « O Dieu de Clarke et de
Newton , reçois - moi dans ton
sein! » Mais cette anecdote a été
contestée ( i ). On a peine à conce-
voir d'abord comment un aveugle
a pu se distinguer dans les sciences
mathématiques; mais si l'on réflé-
chit que les idées de quantité, qui
sont les principaux objets des ma-
thématiques , peuvent s'acquérir par
le sens du toucher aussi bien que
par celui de la vue; qu'une attention
fixe et soutenue est la principale dis-
position pour cette étude, et que les
aveugles sont nécessairement moins
distraits que les autres hommes ,
on pensera peut - être qu'aucune
branche de la science n'est mieux
adaptée à leur situation. Saundcrson
dut, dans l'origine, la plupart de
ses idées au sens du toucher , qu'il
avait d'une délicatesse exquise, com-
me l'ont ordinairement les aveugles.
Cependant il ne pouvait pas , ainsi
que quelques personnes l'ont cru ,
distinguer les couleurs au inoven de
ce sens ; et après des expériences réi-
térées , on l'a fréquemment entendu
dire que c'était prétendre à l'impos-
sible. Mais il discernait avec beau-
coup d'exactitude la moindre inéga-
lité, le moindre défaut de poli qui
se trouvait sur nue surlace. C'est
ainsi que , dans une suite de médailles
romaines , appartenant à l'univer-
sité de Cambridge, il sut distinguer
les pièces authentiques d'avec, les
fausses, quoique crlles-ei eussent été
assez bien contrefaites pour trom-
per un connaisseur qui eu avait juge
par les yeux. Le loin lier lui servait
(i) lroy. Li Lviirt d» M. Gcrv.ii«- II Anu> ;■ l'.m-
urde l.i Lettre mr /« nv+uglet ( l>i<l«-i .t } ,«.m-
-»«nt le TvriUble r<xil de* ili-rui-n-* liriirr. <li>
™""Mlpr*Hi , (Uiulii-ici*!*, 1750, in-S". «li- li.i \>*±
■•» v r«»U»v«t |i!usieurs fauMcU-iavaurvr.s d.iu» l'nm 1 .1
«c Diderot.
Un
SAC
à distinguer aussi , ai
justesse, la moindre
l'atmosphère. On l'a
diu du collège , un j<
sait des observations
signaler chaque nuagi
pait l'observation ,
exactement que ceux
Il savait quand un ol
était placé devant li
passait près d'un arb
moins que le temps tï
mait alors son juge m
sion différente de l'ail
Les personnes piivéc
communément donc*
sûre et délicate ; et
fut au plus haut degr
promptemeiit jusqu'
partie d'une note ou
ses jeunes années , il
jouer de la flûte po
ment; et le talent q
annonçait de si h ci
lions pour la musiqi
supposer que s'il s<
art , il n'y eût pas 1
danslesmathématiq
de son ouïe lui sulli
naître des personne
avait autrefois en
pour (ixer dans sa
leur voix ; il dix
ce moyen les cl ■ ll«
jugeait de la grau
on l'introdui*ait ,
se trouvait de '
avait une fois
retentissant d'ut
publique , etc. ,
suite conduit d'
indiquer preci
lieu où il était
son qu'il ren 1
écrit sur presr
in.itlicmali'jiK
élèves , mais
SAU
i pression. Ce ne fat que
inces de ses amis , qu'il
anglais, et mit la dcr-
k ses Eléments d'Algè-
arurent qu'après sa mort,
e, 17^0, «i vol. in-8°. ,
n portrait , et précèdes
sur sa vie. Il* sont e.sti-
été traduits en français,
our , Arusteid itn, 1 7 5li,
. Parmi ! s autres écrits
:« , on cite avec éloge des
es sur les Principia ( de
pii iinn-seulcinctit en ex-
1 parties les plus dillt
» qui souvent ajoutent
util. Ils ont été publiés
a Gn de son traité pos-
iez Fluxions t ouvrage
qui parut eu 17 56 ,
leçons m a 11 écrites sur
c» les parties de la plii-
urrllc mériteraient ('ga-
re offertes au public. On
iiindcrson av. nt le pro-
ie li décomposition du
jiy ramilles égales et sem-
preuiier vuluuie de ses
ti'alj*vbre ofl'rc la des-
:ne manière de faire les
de r,mthHH;ti«|iie par le
u tour li ci. C'est ce que
lé Jrithmètùfuc palpa-
m la en donne la des-
ns le tome rr. des tir-
alhtmntitpics. L.
J %t,yi m), le plus cé-
pie iicaP-'is piotcofants
iipiit a Nîmes , lt () jan-
1/liittorien de cette ville
l'inique né i|.ui% le eenlre
!.iutiMue.il se fit d'abord
1-, qu'il piit même le pc-
, i*t pi ce lia q'it'l'puTois
i's , .1 Montpellier, bien
Lins la pbis grande jeu-
us que Ici Protestants ne
SAU 4fîi
• négligèrent rien ponr le recouvrer;
» qu'ils y réussirent , et qu'à leur
» instigation, il sortit du royaume,
» et fut à la Haie , où , ayant contr
» nué ses études , il embrassa le mi ■
• nistère. » Ces assertions font pla-
ner sur la mémoire de Saurin nne
accusation d'inconstance dans ses
opinions religieuses , dont il est fa-
cile de démontrer l'injustice et la
fausseté. 11 ne faut pour cela que le
rapprochement de quelques dates.
Les registres de l'académie de Mi-
mes attestent que son père, qui en
était secrétaire perpétuel , s'expa-
tria au moment m fine de la révoca-
tion de l'édit de Nantes. Le fils n'a-
vait pas encore atteint la fin de sa
neuvième année. A coup sûr , dans
un âge si tendre, il suivait la croyan-
ce de ses parents. Il n'est pas dit
qu'il fui cinrncué par son père; mais
il n'est pas probable qu'il en eut été
abandon né ; et Chaufepié assure
qu'il termina son éducation à Ge-
nève. D'ailleurs ou le retrouve , en
1700 , voyageant en Hollande, et ,
l'année suivante , déjà pasteur de
l'église walloiic , à Londres ; et il
est certain qu'auparavant il avait
servi , en qualité d'enseigne , dans un
régiment de réfugiés à la solde de
l'Angleterre; et qu'après avoir re-
noncé à la carrii-re militaire, il était
retourné à (ieneve pour y faire ses
études théologiqucs. Il n'y a point la
déplace puiir la double coim-rsion
supposée par Mena rd. Cet écrivain
a confondu Saurin avec un abbé du
même nom, son compatriote , qui,
en \(h)\ , soumet t lit au jugement de
l'académie des Diuimrs et la Tra-
duction des Hymnes de Santeul 1 \
il' La \*. r litiMii , 1 iirurr, augtfiriili 9 Jc|lu-
■îriir. Iinim- » , »»■« Ij IUIMii|i|r , jairlr , Mil
le litrr , ftm V. S t>.t »i . i/« l '•«■.■ J»m*r /rmn-
fuU*. { V. le Jiwnml iLt tmmmlt ik itii|i|fp. ifii)
46a SAU
Quoi qu'il en soit, après quatre ans
de séjour à Londres , Saurai fut ap-
pelé à la Haie, avec le titre de mi-
nistre extraordinaire des nobles ,
place qui venait d'être créée exprès
pour lui. C'est là que, pendant viugt-
cioq ans , il déploya dans la chaire
le talent qui l'a élevé à un rang si
distingué parmi les orateurs sacrés.
On lui a reproché , non sans quel-
que raison, l'abus de l'érudition , la
sécheresse et la forme trop didac-
tique de ses discussions , le con-
traste bizarre du langage de ses ci-
tations bibliques , puisées dans d^s
versions barbares et suraunées , et
de son propre langage, plus moder-
ne et plus épuré , et enfin par fois
une trop grande familiarité d'expres-
sion. Mais quand il s'élève, c'est
d'un vol d'aigle; et alors il suit de
près celui de Meaux. Son talent res-
semble souvent en effet au génie de
Bossuct. Profondeur dans les pen-
sées , force dans les raisonnements ,
habile enchaînement des parties, vi-
gueur de pinceau , mouvements pa-
thétiques , originalité de tours, traits
qui saisissent l'imagination et re-
muent le cœur , simplicité majes-
tueuse et imposante, comme celle
des Livres saiuts, tels sont les carac-
tères de son éloquence. Rien n'y sent
ni la recherche ni l'effort de l'art :
tout y est de verve ; tout y semble
d'inspiration ; tout s'y échappe de
l'âme de l'orateur ; et c'est unique-
ment à l'ardeur et à l'énergie des
sentiments dont il était animé , que
son style doit la chaleur et la véhé-
mence qui le distinguent si éminem-
ment (2). Plus occupé de la murale
Ce*t prohnMrmrut un rharlataniume dn lil.raîn».
Le nom <]t'S*uriu oe »e troure poiut »ur le» lùles
de l'acadeuiir.
fa) M. L«*nioiit«'v a dit que Cicémn , Dniiostliino
tt Huwuft u'oot joutai» frappe avec pJu» d'cJoqucute
Iti'il oc frappa Louu XIV, dao»ann mtmou »ur le
(feUtteot dmuci , prononce eu liulUu Jv.
SAU
-que du dogme , il écarte judi
ment de sts sermons la conti
comme il a su en bannir g<
ment ces perpétuelles déchu
contre l'Église romaine et le
qui défiguraient alors les dis*
la plupart de ses confrères.
tre auteur des Principes d'ëL
pour la chaire et pour le b
accuse Saurin de s'y être livrt
l'emportemen: et au fanatisn
ses plaintes sur les malhe
églises réformées de France :
amères sont cependant toujc
compagnées d'exhortations à
guation et à la patience. L
écrivain a indiqué quelques
Discours de Saurin, qui lui pi
le plus dignes d'estime. 11 a
ne pas oublier le Sermon s
mône, composition simple
chante, dont l'effet fut, dit-c
digieux , et qui valut aux
des dons si abondants , que
teur en remercia soleunelîcn
troupeau. Le cardinal Mau
pas le seul écrivain catholi
ait rendu justice au mérite de
L'abbé Pichon avait reprod
17G8, avec tics retranchai
des additions (sous le titre d
cipes de la religion et delà 1
extraits des Sermons de Si
Y Esprit de Saurin, 1 vol. in-
blié, l'année précédente, p
ranci , mini>tie protestant
sanne. On a aussi de l'abhé (
un Extrait de la morale de •
ou Extraits analysés des S
de M. Saut in f 1769, 2 vol.
La collection des Sermons <
rin forme douze volumes, d(
publies par lui-même, et s
sou fils , après sa mort; n
derniers ne sont pas de la mi
ce que les autres. 11 y en a p
éditions de diflereut* formats
SAU
t celle de la Haïe, 1749 ,
Chefs -d' œuvres ou Ser-
isis ont été recueillis par
•vière,Gencve, i8a4, 4 vol.
choix de ces Sermons a été
anglais ( par Rob. Robin-
•584, 5 vol. in-8°. ; et le
;. Hunier y a joint un si-
urne, en 1796. Saurin est
teur de Discours histori-
ologiques et moraux sur
xents les plus mémorables
tf du Nouveau- Testament,
ol. in-fol. , connus dans la
ous le nom de Bible de
oques , pasteur à Baie , et
le fils , à Berlin , eouti-
•t ouvrage, et y ajoutèreut
urnes. Il avait é:é entre-
l'explication de deux cent
les planches, qu'un riche
' nomme Vandcrmarck ,
graver sur les dessins de
juhraken et de Bernard Pi-
i Saurin ne crut pas de-
TÎndrc à un simple récit.
urs , comme ceux de ses
s, surtout ccu* de Roques,
issc rtations critiques, plei-
ition. Fondateur d'une so-
- l'instruction des enfants,
ompo.se, à leur usage,
le catéchisme, un Abrégé
wlogie et de la morale
î, 171'i, in-H\ Plus tard,
»it à un extrait encore plus
t. Cet opuscule a été tra-
einand. 11 avnit aussi écrit
cation des princes , jour
rince de G al Us ; mais ce
reste inédit. Ki.fin sa der-
uction fut Y Etat du chris-
vi France , 177*» - 1717 ,
railé dans lequel il discute
□portantes questions de la
, eu forme de Lettres adres-
ratholiques romains , aux
SÀD" 463
temporiseurs protestants et aux déis-
tes. Cet ouvrage devait avoir une
suite ; mais les contradictions que
l'auteur essuya lui firent perdre le des-
sein de le continuer. Il y traitait pin*
sieurs points de controverse , et com-
battait le miracle opéré à Paris, sur
la dame La Fosse , point sur lequel
il fut réfuté par le médecin Hec-
quet. Les dernières années de Sau-
rin furent troublées par les tracas-
series que lui suscita le zèle amer
et farouche de quelques-uns de ses
confrères , dont l'austérité et le ri-
gorisme ne lui pardonnaient pas sa
tolérance et l'urbanité de ses mœurs,
ni peut- cire aussi sa renommée. On
prit prétexte, pour l'inquiéter , de
sa Dissertation sur le mensonge of-
ficieux, insérée dans le second vo-
lume de ses Discours sur la Bible.
On parvint à faire condamner sa
doctriuc, dans deux synodes (3).
Il ne survécut pas long - temps à
cette persécution : le chagrin qu'il
en ressentit lui causa une inflamma-
tion de poitrine, à laquelle il suc-
comba , le 3o dcc. 1 730. Saurin
avait une belle ame ; ilétait généreux,
aimable et gracieux avec ses amis,
froid et réservé avec les personnes
qu'il ne connaissait pas ; ce qui
Ta fait taxer de fierté. 11 avait de
l'ambition sans orgueil; mais son
amour propre , flatte par les applau-
dissements qu'on donnait à ses Ser-
V"M I.i »*.;«• rrt- nnr ijui rrgnr ■'•m c« « divert*-
tii'i* ii.l* h ««jiitr» et *ii|i.)<« l'ut n*l it((< ijMrti-r par
!.-< 1 li ijH llr , tldii* I4 //,/«/ . /.'t. r.i. ,'/i"r'. J| Mi.it
•ut |f tut un* iliMtf-rt.*li'iii «lu •«•< "ii J *oliiiu*, où et»
tiiH'uUnt I". h «lie <j ne l>im ilonui 1 S j 111 1 tri . d'aller
i.intiii |i4«i-i. Saurin fut I\i|m.I .-• e du u»rii» .us*
K.t.tifot «J->fk* «fi t. h ut < 4» . |nr ru-tupi», lirr*<|ii'- u
fuit n««jui <i'« 'n inj:noii .'i l.i (un ur d un m <-■'<- f «t.
1 -» I I.*}». Il' mit ilan* r>tt-- -tUi|n*» p!u* <i'*rrt l> «»••
«!•- «i -i /■ |« >«utui »• ti :• miit *\n mutin *t "■h.
S m *<f\. r -■••i < l«* c>(m*ih\ it .Lut |4u*in>r» »\ii J«*«f
tut il ut « mi Jmi. a»- 1 l* tl-N tniii' tilt mriiMKj)(r od. t «ras '
tu (m iim nu , iu.:ik il no put obtrDjr «le S^uriu
qu'uor ripli< «lion •!«■ •*• « ulimttit», ri non im* rr»
tr4rUtnm rrfujiM- il t jtibil (js'un rciifML
464 SAU SAU
raons , lui fit quelquefois prendre lande , où il devint , en 166
un air de supériorité contre lequel nistre de l'église Walloue di
Une se savait pas toujours se met- L'affaire du fameux Laba
tre en garde. D'ailleurs quoiqu'il donna occasion de faire bril
sût démêler avec un art admira- zèle en 1668 ; mais il rcfibi
Me , dans la chaire , les illusions succéder dans l'église de 1
que les hommes se font , les pas- bourg , afiu de ne pas paraît
sions qui les agitent , toutes ces con- agi par intérêt contre ce fanati
naissances l'abandonnaient dans la était pasteur d'Utrccht, depuis
société , où il manquait de Pexpé- lorsque ses démêlés avec le ■
rience que donne l'usage du monde. Jurieu commencèrent à édx
Accoutumé à la vie tranquille du 1691. Cette dispute qui eu
cabinet , doué d'un cœur excellent, espèce de schisme parmi les
il ne soupçonnait point la méchan- nistes des Pays-Bas , et qui
xefé, et sa sincérité confiante fut sou- lieu à plusieurs écrits virulei
vent dupe des pièges qu'on lui ten- l'on se traitait uiutuellementd'
fiait. Il alliait beaucoup de zèle pour que , fut agitée dans divers sj
sa croyance avec une grande tolé- et ne se termina qu'eu 169!
rance dans la controverse, et savait l'interposition des états-genéi
distinguer les injures des arguments , par l'autorité du synode delà
ce qui est assez rare parmi les théo- où Ton prit des tempérâmes
logtens. Ses ennemis se prévalu- tiques, qui, sans satisfaire l
reut de quelques iutrigues galantes partis , les réduisirent cepeo
où sa vertu s'était démentie; mais silence. Saurin continua de]
ces taches furent effacées par de ner son église avec beaucoup
vrais talents et par de grandes jusqu'à sa mort , arrivée en
qualités. V. S. L. C'était un homme charitable
SAURIN ( Eue ), théologien netc , affable , rempli de sen
protestant, vit le jour eu i(53<), à de religion, et très-attach
Usseaux, dans la vallée de Pragclas parti; il avait de l'imaginât
frontière du Dauphiné. Son père , la mémoire , beaucoup de v
ministre de ce village, lui donna de pénétration et de discern
une éducation propre à développer quoiqu'il eût cultivé les mat
les heureuses dispositions qu'il ma ni- ques et la physique, qu'il
festa de bonne heure. Choisi , en aussi appliqué à la inétapàvs
1661 , pour ministre de Yenterol, s'était ensuite consacré toute
puis d'Embrun , Tannée suivante , il théologie. Il ne faisait pas gr
était sur le point d'être appelé à Vie dans cette partie , de la criti<|
pour y professer la théologie , lors- l'étii'le des Pères; avec un pa
qu'il fut obligé de quitter le royaume, jugé, ou s'expose à doua
pour avoir refusé d'oter son cliapeâu bien des erreurs. Il leuait
en passant auprès d'un prêtre qui des protestants qu'où appela
portail le saint viatique, dans le mo- tudinaires ; aussi Jurieu Tac
ment où il accompagnait un convoi d'être pélagicn. Les ouvragi
protestant , quoique tous ceux de sa de sa plume , sont : I. Ex*
suite eussent rempli cette cérémonie, la théologie de Jurieu, a vol
Il se retira à Genève, de là en Hol- la Haye , 1694. IL Dêfens
SAU
loctrine deV Eglise réf or-
principe de la foi , avec
satiom contre son adver-
t|. in-8<\ , Utrecht, 1G97.
rions sur les droits de ta
, Utrecht, i<k>7, in-8°.
ouvrage , qui est contre
uricu , il soutient que le
doit faire pour l'établis-
la propagation de la vraie
et pour V extraction de
tout ce qu'il peut faire
mter les consciences , et
m les sujets de leurs droits
u de leurs droits civils. Ce
s-bien accueilli, quoique les
[ intolérants outres, p rotes -
itholiqucs , n'y soient pas
;ncs les uns que les autres.
é de l'amour de Dieu,
1701 , in -8°. , qui roule
ncipe, qu'il faut aimer
m Dieu , et quil ne faut
ùmer pour nous , ni n ni-
que pour nous, V. Traité
tr du prochain , in-8°. ,
704. Sauriu avait toujours
le célibat. T — d.
N ( Joseph ) , frère du
, naquit en 1 <>><), à Cour-
us la principauté d'Orau-
n père était alors ministre,
•l'esprit naturel, une gratifie
un caractère vif , noMc
m\i\ . qui rendait son clo-
us i in pe't lieuse , le firent
.ver éclat clans la carrière
■licatinn. Devenu ministre
DaupliiiM*, à î'.îgc de viugf-
1* , il s'emporta , «lins un
mous , à l'occasion de mé-
prenait le gouvernement
in-iudrc les privilèges des
t* , ce qui t'ohligci de se
Cicru'vr , rt de l.i dans le
i' Renie , où il obtint la
hWcliÛT , l'une des plus
11..
SAU .#5
considérables do bailliage d'Y ver-
duo. Des circonstances fâcheuses,
racontées diversement par lui et par
ses ennemis , le forcèrent de se réfu-
gier en France pour y faire abjura-
tion du calvinisme. L'espèce de ro-
man qu'il trace de son évasion, dans
son Factum contre Rousseau , porte
qu'ayant refusé de signer le fameux
Consensus de Genève , par lequel on
condamnait la doctrine des théolo-
giens réformés français, sur lagrice
universelle, l'imputation du péché
d'Adam, elles points voyelles du
texte hébreu, on lui suscita de gran-
des tracasseries. L'aigreur qu'on y
mit commença à lui rendre suspects
les sentiments de ses adversaires ,
qui lui parurent excessifs, fia lectu-
re des livres de Bossuct contri-
bua encore à lui dessiller les yeux,
de sorte qu'il demanda nu sauf-
conduit à ce grand evéque, pour ve-
nir conférer avec lui sur les points
controverses. Ses ennemis ne con-
viennent pas de ces circonstances.
Ils racontent aue Saurin s'était ren-
du coupable de plusieurs vols , et
que ce fut pour s'arracher aux pour-
suites de la justice qu'il pi il le parti
de se sauver en France, rt d'y faire
abjuration. Cette accusation est fon-
dée sur l'aveu qu'il en fait dans une
Lettre au ministre (îonoit, son nini ,
iinpriinc'cdc sou vivant dans le Mer-
cure Suisse (1), sans avoir jauni*
etc contredite, sur les actes de la
procédure criminelle commencée ;i
ce sujet , et qui se conservent «i.iis^
la chancellerie de Renie, dont Rous-
seau se procura la communication
par le moyen du comte .lu Luc , et
qui furent publies ni 17J1, par
l'abbé d'0!ivct,dan> la lUbliotlirquc
raisonné*. Roi ni in prêt nid rue*ne
' I ' K%t'\\ l-Vi . y -
IHillrl itfK.)
l.i l<ltr- •■•( 'IjI'i >\% 1
3o
466
SAU
qu'il conserva en France cette basse
inclination. Quoi qu'il en soit , il fit
son abjuration en 1690 , et il fut pré-
sente' par Bossuet à Louis XIV, qui
lui donna quinze cents livres de pen-
sion ; s'étant alors livré à l'étude
de la géométrie , ses progrès rapi-
des le mirent bientôt en état d'en-
trer en lice avec les plus fameux
géomètres, avec Huygens, contre
lequel il défendit les tourbillons de
Descartes ; et avec Rolle, le plus
fameux algébriste de ce temps-là ,
sur les infiniments petits. Le Jour»
nal des savants , auquel il travailla
depuis 1 702 jusqu'en 1 708 , lui four-
nit plusieurs occasions de faire bril-
ler ses talents dans cette partie. Ses
travaux en géométrie furent inter-
rompus par le fameux procès des
couplets attribués à Rousseau. Sau-
rin en sortit triomphant après six
mois de prison. ( Voyez Rousseau,
XXXIX, ia3 ).ll n'est pas vraisem-
blable qu'il en fut l'auteur. On ne
sait pas trop d'où l'on a pris , dans
la nouvelle édition de la Bibliothè-
que historique de la France , arti-
cle 4765o , que Saurin , au moineut
de mourir, avait déclaré et signé
qu'il eu était l'auteur. La chose n'é-
tait guère possible , vu le genre de sa
mort : mais il paraît qu'il trempa
dans toute cette intrigue, et que
l'exemplaire envoyé chez Boindin ,
qui fit éclater l'affaire, sortait de chez
lui. Sanrin avait été reçu de l'acadé-
mie des sciences , en 1 707 , et il or-
na le recueil de cette compagnie de
plusieurs Mémoires très - profonds
sur les courbes de la plus vite des-
cente , sur la pesanteur suivant le
système cartésien ; sur la nouvelle
méthode des tangentes des courbes ,
etc. Sauiiu mourut, le 29 décembre
1737 , d'une fièvre léthargique. On
reconnaissait en lui un esprit élevé ,
ï
SAU
ui pensait en grand , d
e la vigueur d'ame , qui :
passions plus difficiles
un caractère ferme , in<
désister d'une résolutioi
pablc de tout faire po
Sa philosophie était ri<
sait assez mal des boi
le leur disait en face a
cette franchise lui atti
d'ennemis. Son avent
dun a laissé du louche
tifs de son changent'
gion ; mais sa conduite
entrée en France , seml
conforme aux règles d
Voltaire (2) a voulu le ji
le suffrage , sans preuve
vain hardi et très-sus
d'anecdotes, ne peut
impression (3) ; d'aillé
lier apologiste insinue
sacrifia sa religion à se
qu'il sp joua de Bossu
avoir converti un mini si
fit que servir à la petite
philosophe. S'il était vri
eût sacrifié sa religion à
et qu'il eût soutenu ce 1
une hypocrisie de quarai
circonstance préteroit n
des soupçons sur Tafia
plets et sur les aventures
té fut compromise. Le si
homme très-répandu d;
té , sur les attaques liv
putation du père «donne
à beaucoup de réflexion
(a)SiôcIe de Louù XIV. Catalo
(3) G r as»*» t- avait commencé il
litlèrai'rt ou cli,ix de quelque* pi£
M. de Voltaire, Lausanne , i?5q ,
1*0 et 181 pag Le d* tuieineYoUua
te» le» pièce*» relativra a Saur»
gua Tftiueuient pour faire •upprû
faire punir lYditrur . HaUer ( t
taire suisse , tom. a , n°. i3-6 à iS
ce qui tut imprime al'ocraMon da
peut au mi coiomlter TarlicJe cland
• coufla.eN à Joa. Sauna , toca, ar
SAU
i ( Bernard - Joseph ) ,
ua tique , né à Paris , en
it fils du précédent. La
1e son père devail moins
rage* qu'à son malheu-
rs avec J.-B. Rousseau
le sa maison le rendez -
avants et des gens de let-
t dans cette société que le
i puisa l'amour de la gloire
e la poésie ; mais sentant
» de se créer un état , il
le son inclination , et se
r avocat au parlemeut.
rcicc de cette profession
, il se distingua par un
ir et un grand désuitércs-
iifin Hdvétius , son ami
l'ayant force d'accepter
ide mille ccus , il se trou-
c suivre son goût pour les
rin avait près de quarante
îl débuta dans la carrière
, le 4 février 1743 , par
waux , comédie en 5 actes
imprimée la nicme année,
lans le temps attribuée à
niia, eu 17 5m , la tragé-
wplùs, pièce romanesque,
ucun surres , mais dont
1 conservé le dénouement
rfypermnestre [ Voy. Le-
partacus , que Siurin lit
en 17(10 , eut un sort
i\ ; des situations iutéres-
s vers frappés à IVnrlumc
Corneille 1 ) , obtinrent
le défaut de vérité histo-
oiir les invraisemblances
il le cette pièce. La petite
îs Mœurs du temps fut
!me année que Spart acus-y
un observateur iu^CMH'iix
: le diali»gue eu c*t spiri-
lique ; et les ridicules de
'ieté d'alors y sont peints
mtf. t» 4* V'Jtam , ■nu H* T •«(«»■ tr.
SAU 467
avec autant de vérité que d'agré-
ment, f^ sucées de cette pièce ouvrit,
en 1761 , à Sa urin les portes de l'a-
cadémie, où il prit la place de Do Res-
nel. Blanche et Guiscard , tragédie
qu'il fit représenter en 1763 , est une
imitatiou de Tancrède et Sigismon-
de % tragédie de Thomson qui, lui-
même, avait tiré ce sujet d'un épisode
du roman de Gilbla*, intitulé: le Ma-
nage par vengeance. On y trouve
une foule de traits de sentiment; et
le rôle de Blanche est du plus tendre
intérêt ; mais les évém inents s'y suc-
cèdent d'une manière trop rapide; et
le dénouement , prévu d'avance , ne
produit aucun effet. Beperlei, tra-
gédie bourgeoise , que Saurin donna
en 1 768 , est également imitée de
l'anglais. Elle dut, à la peinture
effrayante des mal heurt auxquels
peut entraîner la passion du jeu , et
au talent sublime que Mole déploya
dans le rôle principal ( V. Mole* ),
un succès que ne purent balancer les
critiques des adversaires d'un genre
nécessairement faux. Saurin , qui ,
comme on vient de le voir , avait
tiré du théâtre anglais ses deux
dernières pièces , essaya de jeter du
ridicule sur l'espèce d'engouement
que le public montrait pour la litté-
rature anglaise , dans l' Orpheline le'-
guee , comédie en trois actes, qu'il
eut le bon esprit de réduire en un , et
qui est restée au tbéitre , sous le ti-
tre de V Anglomane. Un petit acte
en prose , le Mariage de Julie , fut
le dernier ouvrage de Saurin pour
le théâtre; il offre des scènes oien
faites et de jolis détails; niais les
comédiens refusèrent de Ir jouer (a).
il] M. 1-oiakttMlr c»t ilr F.a«t« lift ruinrdi**!
««r le Vj/ 'i^'< dt J'tlf. \n\ri Ir c><lnj>(» illi'îl •
irtvlu i!rt Hf.uvrf , /..■ i n tir S 41 ma , tl.iii«lr .11*-
f.MHi rncfcUftr.i., iHil.l, 4a"< »•<■•• *. IVlilot
dili|u'il ■ |wui9 • c» mer voir le muftif i|r leur rtfia*
'. V •• *,.tic« m Swn, ta. IV «1b A«ycrt«û%Y
468 SAU
Saurin était presque sexagénaire
quand il épousa une femme aimable et
jolie , qui ut le charme de sa vieillesse.
Touché des soins qu'il reccvaitoVclle,
il disait souvent : « Je n'ai con-
nu le bonheur que depuis mon ma-
riage. » Une raison saine, un ju-
gement droit, le pre'servèreut cons-
tamment de toute exagération. Quoi-
qu'il fût très- vif, et même , suivant
Grimm , un peubrutal , il se montrait
néanmoins , dans la société, plein
d'indulgence envers ceux dont il pou-
vait avoir à se plaindre. Avec une
fortune médiocre , il vivait d'une
manière honorable , et faisait beau-
coup de bien. Un jour sa femme lui
dit qu'elle se proposait de réclamer
contre le doublement de sa capita-
tion : « Ne voyez- vous pas , lui ré-
pondit-il, qu'un malheureux paiera
pour vous la réduction que vous al-
lez solliciter? » Malgré la fermeté de
son caractère , Saurin ne put jamais
vaincre la crainte de la mort. La
Ecnséc qu'il devait bientôt finir trou-
la ses dernières années. Il mourut
le 17 novembre 1781 , à l'âge de
soixante- seize ans. Gondorcet fut son
successeur à l'académie française. 11
avait eu d'illustres amis, Montes-
quieu , Voltaire, qui lui a adressé des
vers , Saint - Lambert , Turgot , le
duc de Nivcrnois , etc. Dans sa jeu-
nesse , il avait fréquenté le Caveau, et
il conserva toujours le souvenir des
moments qu'il y avait passés avec
Collé , Panard , etc. Les Œuvres de
Saurin ont été recueillies , Paris ,
1 783 , a vol. in-8°. , avec le portrait
de l'auteur et une courte Notice que
l'éditeur a fait suivre d'une Lettre
très-intéressante de Mmc. Sa;irin sur
le caractère de sou mari. Le premier
volume contient son Discours de ré-
ception à l'académie, avec la ré-
ponse du duc dt ^mruois , di-
SAU
recteur , Aménophis ,
les Mœurs du temps,
Guiscard, ttBeverlei
ble dénouement ; le se
glomane ou l' Orphelin*
aues Epitres, parmi
distingue celle sur la l
Mariage de Julie; Mir
roman féerie, que La
assez amusant ; Zêphin
proverbe; des Lettres <
fugitives , entre autres <
d'un excellent goût. I
paru les OEuvres chou
in - 18, précédées d'u
l'auteur, par Fayolle.
contient que Spartac
et Guiscard, liéverlei
du temps. Ces quatre p;
tie du Répertoire du T
çais public par M. P
glumanc et la Maria
ont été insérés par le
dans le Supplémcntau
SAUR1NE ( Jean-F
que de Strasbourg, né le
à Saint-Pierre d'Eysus
loron , étudia d'à bore
puis à Bordeaux. Apre?
ployé quelques temps
gnement, il [revint dan*
où M. de Revo! , son
donna prêtre , et le pla<
cairc à Sainte- Marie 1
prélat ayant voulu, pci
voyer comme vicaire d
nées, Saurine refusa, fi;
se retira en Espagne, 0
place d'instituteur chezl
Castelar, à Saragoce. I
France, on le chargea
à Paris le fils du seigw
Bientôt sa position clian
un frère, qui était passé»
lonics , et y avait acqoû
brillante. Ce frère avant
SAU
iap , dans le moment où
venir eu France, l'abbé
ucillit toute la succession ,
? sujet quelques démêlés
e de la famille. Il cnlcn-
lircs , et s'était fait rece-
; on dit incinc qu'il plai-
fuis. Député aux États-
»ar le clergé de Béarn , il
avurablc à la révolution;
ni provoqua une consul-
tais , eu date du 'J17 mai
r établir le droit de l'as-
l'ércction et la suppres-
•ehés. Son zèle fut récom-
► dis nouvelles élections ,
d'ét êque du déparlement
». Il fut sacré pour ce
7 février 1 7f>i , et il est
inellemcutilans le bref du
1 1 , où sou élection est dé-
, et sa consécration sacri-
le La Neuville , é\cquc
rva aussi courre le sucecs-
préteud.iit lui donner. Ni
?s , ni 1rs censures n'ef-
.■veque eniistilutionnel, qui
cMn-% pastoiales en rhon-
1 évolution, et contre la
me et les anciens é\ è pics,
i ( Ion veut imi, a pi es le 10
f il déclara LouU XVI
unis vol.i pour l'appel ,m
dut le mu us . ri pour la
ju^ jn'.i l.i |i,ii\. SYtaiit
parti léléi ali*tc , il sinii.i
s! il.oii contre le» é\ene-
3i 111 11 «7«j3 . ce <] il le
i- ile l.i ('.iiiiM'iiliou .i\rc
dint/e au(ie> députée ; ils
mi piÎMiii ji.N(jii\n dru 111-
, qu'un décret le> r.ip-
1 '.n»eiiibue. (lu ml l,i < If ni
lut dissoute . Sa urine m: (jl
II' l'iilll II- (iuliM',1 drs Au
IN il m- M^li.d.i pi II «I dis (.1
„i>l.ili\e , it parut tort oc-
SAU 469
cupe des intérêts de l'Eglise consti*
tutionnelle. Membre du comité , dit
des évéques réunis , il en signa les
encycliques , et coopéra aux An-
nales ile la Religion , où il y a, sous
sou nom , des articles assez violents
contre les papes. Néanmoins il se
prononça contre la translation du
dimanche au décadi, mesure alors
sollicitée par les agents du Directoire;
il blâma aussi l'adoption de la lan-
gue française dans l'administration
des sacrements. Ou trouve , sur ces
deux points, dans les mêmes Anna-
les, quelques bons écrits de Sa urine.
Il parait qu'il se retira peu-à-peudu
comité des réunis; du moins on n'y
voit plus guère sou nom , dans les
dernières années. En 1800, l'évcquc
des La 11 il es se rendit à Dax , où il
n'avait pas paru depuis long-temps;
mais ce fut pour changer de titre.
On le voit, l'année suivante, pren-
dre le nom d'évèpie d'Olorou ou des
liasses -Pyrénées, sans qu'on puisse
dire s'il y eut élection ou simulacre
d'élection. Il assista au concile des
constitutionnels, en 1801 , et donna
sa démission avec ceux de son par-
ti, mais sans protester, comme fi-
rent quelques-uns. Kn 1801 Ja pro-
tection de Fouché le it nommer à
ré\è« lié de Strasbourg. Son admi-
nistration éptseopalc manquait éga-
lement de prudence et de mesure. Il
destituait et interdisait ai bit r.ii re-
nient les piètres , résci vait toutes ses
faveurs pujr lr*a»senueiité% , et cou-
lerait les oïdies san* dispense, tan-
tôt avant l'âge, tantôt t'it'ii U'inpo-
ra% on sans les ïutf r.*li«"» s •'irrutiHi-
uics. Il voulut l'u rce r nu 1 nie d'ad-
ministré: 1rs sirrtiiieiits a un boul-
in e divoitv. t'.r p.isleiii 7ele aima
i:iieu\ Mil, ir iiiu MToiidc di'poiMtioii
que de \iidti . 1 1 1 1 > i louiez ie> lègles.
et passa tu Allemagne, l'ia.^iiursix
470 SAU
cellents prêtres furent contraints ,
par de semblable* procèdes, de quit-
ter le diocèse de Strasbourg. Dans
le Mandement pour le carême de
i8o3, l'évêque disait que Ton con-
tinuerait d'observer l'abstinence des
vendredi et samedi, jusqu'à ce qu'il
en eût été autrement ordonné; ce
qui parut indiquer que ce prélat te-
nait peu à une discipline si ancienne
et si générale. On l'accusait d'une
économie sordide et d'exactions dans
les taxes pour les dispenses. Des
plaintes réitérées étaient portées ,
à ce sujet , au gouvernement , quand
le refus d'un canonicat au chapelain
d'une grande, maison de l'autre côté
du Rhin , excita un orage contre l'é-
vêqiie. Il eut ordre de venir à Paris,
à la fin de 1810; et on voulait l'o-
bliger de donner sa démission : mais
arriva l'histoire du bref adressé au
cardinal Maury. Cette diversion ser-
vit Saurine. Buonaparte, qui sévis-
sait alors contre le pape et ceux qui
étaient le plus attachés à Sa Sainte-
té, crut devoir ménager le parti
contraire. On admonesta Saurine;
et on le renvoya dans son diocèse,
06 il se trouva encore plus dépour-
vu de considération que par le passé.
Ilmourutsubitement,le8mai 181 3,
à Soultz, étant en tournée de visite.
C'était d'ailleurs un homme régulier
et qui ne manquait pas de connais-
sances; mais il s'était aliéné les es-
prits par son attachement persévé-
rant à l'Église constitutionnelle, par
ses déclamations contre la cour de
Rome, par ses brusqueries, sa par-
tialité et son économie. Voyez , dans
les Annales ci -dessus citées , tomes
vi, vu et x, quelques Opuscules de
Saurine. P — c — t.
a SAUROMATES est un nom com-
mun à plusieurs des rois du Bospho-
•ç Cimméricn qui régnèrent durant
SAD
les trois premiers siècles <
ère. On peut voir , en tête c
cle Rhescupobis ( XXXY11
les détails nécessaires pom
cier ce que l'on doit pense
princes et de leur histoire ,
de ceux de leurs monumen
temps a épargnes. On se
donc ici à rapporter le pec
seignements qui nous ont é
mis sur ceux de ces rois qi
rent le nom de Sauromatcs.
romate9 1er. ( Tiberius-Jul
et successeur de Rhescupo
vivait au commencement du
siècle de notre ère. Une me
son Gis Tibcrius-Julius Rhc
II, datée de l'an 3i3 du E
(17 de J. - C. ) , nous indic
manière approximative l'é
sa mort. Deux inscriptions
découvertes dans la Crimée
ques médailles, sont les seu
gnages de son histoire. L«
qui nous restent se taisent à m
On voit , par les inscription:
prenait le titre de grand roii
de tout le Bosphore, BASIAEj
AEXIN MErAN Tou iroISTOI
IlOPOr, et qu'il y joignait
nom de Philocœsar et de F
mœus (ami de César et desRo
ptXoxolZAPA KAI «MAOPfl
Ce sont là des preuves de
liance et de sa bonne iute
avec Auguste et Tibère, qn
paient alors l'empire ; ce
d'ailleurs attesté par les ni
de ce même prince , qui nou
les ornements et les insignes
empereurs étaient dans l'usa
corder aux rois allies de Roi
voulaient honorer d'une
particulière. Ces médailles
la légende : TKIMAI ( poui
BASIAEnS SArPÛMATOr,
neurs du roi Sauromates. '.
SAU
» du même genre uoiis
lire que l.i femme de San-
r. s'appelait Gépépyris.
ic médailles portant la Uf-
lIAhill lAlTllMATOV,
vec le pu rirait de cette
l'inscription : RA£I.\1£-
.lliri>l-:u£, De la reine
( i). Il pir.nl qu'à l'imi-
s doiitr , de la reine Py-
qui régnait, à rrltc épo-
e Pont , pendant la inino-
fils Polemon II, la reine
avait pri.s les rèncsdiigou-
après la mort de San ro-
; car on a trouve tout. rc-
re médailles semblables à
»î , qui portent la tête de
ule , avec son nom. —
L.s II régnait à la fin du
èclc de notre ère et au
nent du suivant; ce qui
par ses médailles, dont
"icnnc est datée de Tau
re du Bosphore , c%) de
lj plus moderne de Tau
le J.-C). Il paraît même
a dernière année de son
il existe des médailles de
qui o tirent la même épo-
• peut pjs assurer île la
u li dite de sou avéne-
i monnaie la plus récen-
m npoiis 111 , qui paiait
>uii iiredeceswur, est «le
n* un I>i»phore, H \ de
ppreinl , p;n les Le t tics
' Jeune ' l , ipie S.IUI'O-
•nvova iiuv aiuh.i*«>.idc à
i» r.iu in J; !h>u.t eu igim-
■■■ > "I •;»{" J- « l'« \* i»« i » ■l.iii* l'If'i'
, .< I \ ■« ■ «. ii t n |- i . . 1 1 i i >
• ■!■•-. Illl>« ■(■■! '■ tl» lit ■ ilKl ITl
. > ■ •■ 1 i ■ Il I , 1 >• 1 ** 1 1 ■ I « ••lit
. i ! ... / .i Y- .-.ni I ■..!,!(. ,
■ •;■' §r t -rt ■ ■ rii , \< I l i • I |i|i> ,
i*i • • ■• ■• i . '■■f.1 ii r .!»•!•
'■ I niMlcr.tfl , |< '*.
'«Iffl -1.
SAU 471
rons le motif. Son députe ternit a
Nicce, «u ttilhynic , plusieurs let-
tres adressées à Pline, qui était alors
gouverneur de cette proviucc. —
Sauromates 111 était contemporain
de Commode et de Scptime Sévère.
Ses plus anciennes monnaies sont de
Tan 47-i de l'ère du Pont (178 de
J.-C ., et les dernières de l'an 5oG
( 1 10 de J.-C). Ou ignore s'il fut le
successeur immédiat d'Eupator^ioiit
la monnaie la plus rci ente est de l'an
171 de J.-C; la chose est pro-
bable. II parait qu'il fut remplace'
par Rhescupoi is IV , dont il se ti 011-
vedes médailles de Tau f>o8 du Pont
( 'àvà de J.-C). — Sauromates IV
uVsl connu que par une médaille de
Pan 5-27 du Pont { u3i de J.-C. ) ,
qui , eu nous apprenml qu'il était
contemporain de l'en» prieur Alexan-
dre Sévère , nous fait voir qu'on doit
le placer entre Cotys I V , dont ou a
des monnaies de l'an 5'.i<> ( ai3o de
J. - C ) , et Cotys V , qui repliait eu
Tan 5?{) ( 2 3 3 de J.-C ). Ces indi-
cations , si elles sont exactes, feraient
croire que le règne de Sauromates
IV fut très-court, ou qu'il fut le com-
pétiteur des deux Cot)s qui viennent
d'être mentionnes. — Saukomatks
V régnait en l'an 5fi du Pont ^27*»
de J.-C ) ; ce qui le place entre Rhes-
cnporis V , dont la dernière mon-
naie est de l'an 5<>4 d» *>0I,t t'1'*** <'c
J. - (i.), et Ttïranès, qui régnait en
Tan :>73 (277 de J.-C..). — Sau»o-
mati.sVI régnait en l'an fjç)i. Se-
conde par les Sauromates , peuple
srythe qui habitait mit les froutiè-
ies de suii royaume, il entreprit une
expédition confie le* Uomains, (Mi-
ncira jusque dan* la Li/.irpic (l'aii-
rieiiuc Culrliidc ; et de 1 1 porta
ses ravages dans le P»»t <'l jiM'1"*
l'cmbuiie bure du Heuve 11-i'y*- !>»"-
cléticu envoya coutic lui le général
47a SAU
Constance Chlore , père de Cons-
tantin, qui empocha Sauromates de
passer l'Halys , et de pénétrer nlus
avant dans l Asie Mineure. Pendant
que Constance était en présence de
Sauromates , il mettait en usage un
autre moyen pour le forcer d'aban-
donner les régions qu'il avait enva-
hies , eu engageant Dioctétien à pres-
ser les Chcrsonites , peuple grec de
la Chcrsonèse Tauriquc, qui avait
conservé son indépendance , à fai-
re une invasion dans les états de
Sauromates, dont ils étaient voi-
sins. L'empereur leur envoya une
ambassade qui eut un plein succès.
Les Chcrsonites avaient alors pour
chef un certain Chrestus, fils de Pa-
pias. Us mandèrent les troupes des
villes voisines; et, marchèrent de
concert , contre la ville de Bospo-
rus , capitale de Sauromates. Ils la
prirent après une assez faible résis-
tance, et se rendirent , de la même
façon , maîtres des autres villes si-
tuées sur les bords du Palus Méotidc.
Les familles des chefs sauromates et
bosphoriens, qui étaient dans l'Asie
Mineure , se trouvèrent ainsi entre
les mains des Chersonites, qui ne leur
firent aucun mal : Chrestus les enga-
gea au contraire à faire connaître
leur position à Sauromates , pour
qu'ils'accommodâtaveclcs Romains,
promettant que si ce prince voulait
faire sa paix avec l'empereur , en
présence de leurs députés, ou lui
restituerait ses villes et ceux des
siens qui étaient captifs. La femme de
Sauromates écrivit aussitôt à son ma-
ri, qui , surpris des revers qu'il avait
éprouvés dans ses étals, ne deman-
dait pas mieux que de traiter. Les
Chersonites se rendirent alors dans
le camp de Constance; et, après
quelques négociations , ils obtinrent
que la paix serait faite à la condition
SAU
que Sauromates , eu quil
Mineure, rendrait la lib
ses prisonniers , tandis q
drait en échange la délivj
famille etla restitution de s
paix conclue, Sauromal
la voile; et les Chcrsonil
plissant fidèlement les clai
té, lui rendirent sou royaui
reur Constantin Porphyro
raconte cette histoire (;T
que Saurom.ites était fils
Soris. II est probable qu'
c Rhescuporis V. Dans «
thèse , d'ailleurs assez v
ble, Sauromates VI aurai
de Sauromates V, en suppe
dant qu'ils ne fissent pas
même personnage, ce qui
corc fort possible. Nous o
cun moyen de résoudre <
tion : il faut s'en tenir à l'o
mise par les savants , qui d
deux rois dans le Sauro
médailles et dans celui qu
lionne par Constantin Pu:
note. On voit qu'à la nu-c
un autre roi appelé Thotho
nous avons des médailles
l'an 584 du Pont ( 288 de
de l'an 5()p ( 3o3 de J.-
gnait dans le Bosphore,
pait sans doute le Bospl
tique, pendant que Sauro
régnait sur les parties cun
On peut voir ce qui a é
sujet de ce partage , à
Rhescuporis IV ( XX.XYÏ
— Sauromates VII éta
fils du précédent. Il est à j
qu'il rogna après Rhescupor
était probablement son père
la dernière médaille est Je!
de l'ère du Pont ( 3'iS de J.
ne connaît aucune médaille
(3) l>e Ailni.,imp., |«it a, c>i,
dur» Imp, , vi uni., 1. 1 , p. 1 44 et mit.
SAU
II. Son règne se place
lieu du quatrième siècle
e. Ce prince, pour tirer
le l'injure que son d'ieiil
des Clicrsonitcs , lors de
ion (Lins l'Asie Mineure,
;ucrre à cv< républicains.
nitcs,qui rt.'iiciit alors pou-
Hvscus , fils <lc Supoli-
ît les armes pour repoos-
u Hosphorc. Los troupes
rtis .se reliront ment près
irg de Ci pli. i , qui semble
Ij plan* où .se trouve la
III. Siu ruinâtes y fut vain-
r.iint d'abandonner «m\
» , par un imité , tout le
-tcrnlait jusqu'au lieu où il
'.ut. Ou lies. ut heu de plus
•lie» VU. SU'IMIMATI.S
: avoir clé le dernier roi
re Ciiumérirn. Ou ignore
. ou successeur immédiat
it, ou s'il y eut un autre
.•eux. II semble toutefois
il* à la fui du quatrième
commencement du rin-
l'cv inplc de Sauromates
epiit l:i guerre r on Ire les
. A l.i tète d'une pnivvin-
. 'hommes des bor Is des
ides, il alla redemander
: ce Je par sou prédéecs-
narc, lils de Pliaruacc ,
\v premier magistrat îles
i : d >e mil à la tête des
t ii l rjmper .1 Ci plia , au
urom.itfs VU .iv.iit clé
ir uieiM^T le* foires de
ritites. IMi.irn-itc pmpn-
tre l.i ib-Visioii au Ii.i^.ii tl
it MUgidici. Siuruiiutcs,
ill'e et %\r s.i l'une Mipe-
pta le fieli . prut.iul trioiu-
■eiue de sou .i.l\ets.iiie ,
l iimië. <xlm ri siipplci t
, im défaut L forces. Au
SAU 4:3
moment où ils s'approchaient , les
Chersonitcs poussèrent un graud cri,
qui fit tourner la tôle à Sauromates.
Pharnacc profite de re mouvement ,
frappe le roi de sa lance, le ren-
verse de son cheval , et aussitôt se
jette sur lui , et lui coupe la tête.
Après la mort de Sauromates, les
liosphoricns furent obliges d'accep-
ter de dures conditions. Les Clicr-
sonitrs leur enlevèrent le territoire
qui s'étendait jusqu'à un endroit ap-
pelé Cybernicus , ne leur laissaut
qu'un espace de quarante milles* Il
paraît qu'ils leur accordèrent la fa-
culte' de se gouverner par des chefs
particuliers , qui dépendaient des
Chersonitcs ( i\ Tel était l'état du
royaume du Bosphore au cinquiè-
me siècle. S. M — w.
SALROS ou SAURUS (1), archi-
tecte grée. Voy. Batiiacbus.
SAUSSAY ( Asdm; Du ) , évéqne
de Toul , naquit à Paris vers i58ç) ,
de parents si pauvres , qu'ils furent
obliges de solliciter son admission
dans un hospice. Envoyé au collège
par les supérieurs de celte maison,
il s'y fit remarquer par sa douceur et
son application. On raconte qu'uu
jour allant à l'école avec ses camara-
des . Du Saussay trouva dans une
paillasse jetée au coin d'une rue , une
somme d'argent considérable; et que
du partage de ce trésor, il eut cent
érus qu'il employa à se procurer des
livres. Ouoi qu'il en soit de cette anec-
dote, il :ichcva ses études a ver succès ;
et ayant cmbrasseTétat ecclésiastique,
il se lit conuaître par sou talent
'!• l.'lmli.iri liiMjif«<l 1 'm^itrr uti ■!<- t ri ■ >•• <
«ï ni ■■■ ir>i*iiii4i( \«iti«lr>.
la |#u<ui>.ii /'<< .,,,,,„/,i»f,/..i,-'iyi*
ri h M.'-„' ft ,»•> Im ■!■ '■•■■ "« ■",,M '■ * 'r " '"
■Ir t',iM.i il | .1 -il p" !•• ml-ilrni- ■}■ ' ■ ■'•
1 ■•■it|<iLii»i> . -m 1 . «ï •■ ." - ■« e',"' ■'''j*'"*
I..I.II.IW. ..I IIIM|4k ■• Mi I «l-l.lll. '.-■»*' *- «
Il 1*1. 0N< «ffctl|ll«.
474 SA0
Sour la controverse. C'était alors un
es meilleurs moyens d'arriver à la
fortune.Nommé curé delà paroissede
Saint-Leii, à Paris, Du Saussay devint
successivement proton ol a ire apostoli-
que , conseiller , aumônier et prédi-
cateur du roi. II écrivit en faveur de
l'érection du siège de Paris en métro-
pole. Le zèle qu'il avait montré dans
cette circonstance lui mérita la bien-
veillance du premier archevêque,
Jcan-Franfois de Gondi, qui le nom-
ma l'un de ses grands-vicaires , et le
revêtit ensuite ae la dignité d'official.
En 1647 9 *' ^t Promn Par Ie ^ à
l'évêché de Toul ; mais les difficultés
qui subsistaient entre la cour de
Rome et la France retardèrent l'ex-
pédition de ses bulles ; et le cardinal
de Retz , qui lui avait conservé le
titre de grand-vicaire, ayant appris
que Du Saussay désapprouvait ses in-
trigues politiques , révoqua bientôt
sa nomination : ses bulles pour l'é-
vêché de Toul furent enfiu expédiées
en i655 ; il ne prit possession de ce
siège que deux ans après. Les de-
voirs de l'cpiscopat ne l'empêchè-
rent pas de continuer de se livrer à la
rédaction de différents ouvrages. Ce
prélat mourut dans un âge très-avan-
cé, le 9 septembre 1675. Il avait
beaucoup d érudition ; mais il man-
quait de jugement et de critique. Ou-
tre des notes sur le Bréviaire de Paris,
des Opuscules ascétiques et différents
traités de controverse , tombes dans
l'oubli , on a de lui : I. Le Métropole
parisien, ou Traité des Causes légi-
times de l'érection de Tévêché de Pa-
ris eu archevêché, Paris, 1 6'i5, in«8°.
de 61 pag. , la traduction latine qu'en
fit rameur, est insérée dans le Recueil
cité sous le numéro 3. II. De sacro
ritu pnrferendi crucem majoribus
prœlatis ecclesiœ libellus , ib., 1628,
»i-i°. de 375 pag. III. Opusculo-
SAU
rum miscellaneorum fa
ibid. , 16*9 , in-4°. ; outn
tion latine du Métropole P
volume renferme deux Di
sur des points de chronol
siastique. IV. Deepiscoj
gamid et unitate ecclesiû
sertatio , ibid. , i63a ,
Martyrologium Gallican
1 638, 1 vol. in-fol. Cen'c
le P. Papcbroch , qu'un 1
anciennes Légendes, fait si
sans critique. VI. De mys
liœ scriptoribus , ibid. , 16
L'auteur a donné , sous a
Recueil de Dissertations si
miers apôtres des Gaules,
de prouver que saint Det
pagite , est le même que 1
Paris ( Voyez Denys , )
VII. Panoplia episcopal
lis- sacerdotalis , ibid. , 16
in-fol., 3 vol. VIII. Divin
gia seu sacra glorificaruL
hymnis et canticis methot
1657 1 i"*12* IX. De bip*
mini Clavo Trevirensi e
crisis historicay ibid. , i6(
de 56 pag. X. Librides*
ecclesiasticis card. Bella
tinuatio ab anno 1 5oo ,
1600, ibid., i665, in-.*
pag. Cette compilation si
et inexacte , est d'ailleu
sans ordre et sans méthodi
y donne le Catalogue de
qu'il avait déjà publiés,
une Notice sur Du Sa us sa;
Mémoires dcïïiceron , ton
la liste de ses principaux
nombre de vingt-cinq. 0
core consulter , sur ce prêtai
de Toul , par le P- Benoît
Chris tiana , etc.
SAUSSAY (CarpeauI
gcur,névers 1647, à Paris
mille noble, mais peufavi
SAU
t élevé parmi les pages
lîron , et ne tarda pas à
n inclination pour les
long cours. Ayant fait
ifchal de La Meilleraye
in de se rendre a Mada-
reçnt les moyens d'exé-
jct.; surmontâtes obsta-
parents voulaient y met-
pit, avec son frère qu'il
r amener à ses vues , le
emeut destine' à reufor-
ton de l'île. Le vaisseau
t'embarqua mit a lavoi-
euf,en i(563, lejourdc
, et après quatre mois de
intra dans la rade que
fort Dauphin. Les F ra li-
ai ors la guerre aux Mat-
s détachements qu'on en-
e eux ne revenaient pas
r des esclaves et des pri-
Saussay se signala dans
s de ces expéditions , et
veillancc du gouverneur
ou , une part considéra-
prises. Au bout de deux
ïehal de La Meilleraye
e duc de Mazarin , son
i l'île de Madagascar a
e des Indes Orientales ,
hainp , en prit posscs-
msay fut choisi par le
our l'accompagner dans
sanec qu'il lit des îles
ladaga«rar. Apre* avoir
Marie , et Mascarrignc
Pile de Bourbon } , que
m mine un paradi* ter-
•vinrent à Madagascar,
'lit à l.i pointe occiden-
a plus é'oignée du fort
«• tempête engloutit leur
lis qu'il* étaient à terre ;
hlige* de continuer leur
, au travers du pays
flanquant de vivres , et
SAU 4j5
exposés aux insultes des Sauvages.
Ils parvinrent enfin à se procurer
des canots sur lesquels ils gagnèrent ,
non sans peine, le fort Dauphin. Pcn-
daut leur absence , les Insulaires s'é-
taient réunis contre les Français , et
les avaient battus dans plusieurs ren •
contres. Un missionnaire , qui , dans
un excès de zèle , prit et jeta dans
le feu le fétiche que le prince des
Madrarayes portait au cou , les priva
du seul allié qui leur restât. On fit la
guerre aux Madrarayes pour venger
la mort du missionnaire : leur prince
s'échappa ; mais la plus grande par-
tie de ses sujets furent massacrés. Du
Saussay raconte ( pag. a 38 ) , qu'il
fit couper les deux mains et les oreil-
les à un de ses prisonniers qui s'était
déclaré le parent du prince. Après
cette sanglante expédition , il quitta
Madagascar avec son frère, qui mou-
rut en débarquant à Brest. Du Saus-
say continua sa route pour Paris, et
obtint une audience de Colbert. Il of-
frit une copie de la relation de son
voyage au ministre, qui lui fit présent
d'une épéc, et le pressa de retournera
Madagascar; mais le souvenir de ses
fatigues l'avait guéri de la passion des
voyages. Du Saussay entra dans le
corps de l'artillerie , et fut nomme
commissaire provincial , charge qu'il
remplissait encore en 1712 , époque
où sa relation fut imprimée sous ce
titre : Voyage de Madagascar ,
connu aussi sous le nom de l'île Je
Saint- Laurent , pur M. de F...{\ ),
in-r.i, de 3oi pag. Ce voyage super-
ficiel et mal écrit ne peut être d'au-
cune utilité. L'auteur annonçait des
Mémoires très-curieux sur Madagas-
car et sur les moyens de rendre
il)Dnn vjitMiiii 11! iKi rln- , il jii» lr* «rilii*>-< •!'
I nlillri >r , Ir IMHH M'i'iu l"| «»' <''l' itiili^:i . • t ■l"'
mii» tl lUbi itat iCiiii d'un tuf |Nf'M<k 1"f d»»
476
SAU
cette île florissante ; mais ils n'ont
point e'té publiés. W — s.
SAUSSURE ( Horace-Bénédict
de ) , naturaliste et physicien célè-
bre , nanuit à Genève, le 17 février
1740 j °*e Nicolas de Saussure , ci-
toyen de celte ville , connu par quel-
ques écrits sur l'agriculture , et de
Renée de la Rive , femme éclairée ,
qui s'occupa de son éducation avec
beaucoup de suite. En ornant son es-
prit de connaissances variées, elle eut
soin d'endurcir son corps par des
exercices et des privations de tout
genre. Saussure eut tant de succès
dans ses études , que , dès l'âge de
vingt aus il fut en état de concourir
pour une chaire de mathématiques ,
à l'académie ou université de Genè-
ve, et qu'il y obtint à vingt-deux
celle de philosophie. La société de
Charles Bonnet, son oncle par allian-
ce , lui avait inspiré de bonne heu-
re le goût de l'histoire naturelle; et
une liaison formée avec Ha lier lui
fit tourner ses premières recherches
vers la botanique. 11 publia, en 1 762,
des Observations sur Vécorce des
feuilles et des pétales, qui composent
un beau supplément au livre de son
oncle sur V usage des feuilles. Saus-
sure fait connaître , dans cet ouvra-
ge , le réseau cortical qui enveloppe
les parties du végétal , les porcs ré-
guliers dont il est percé , leur com-
munication avec la substance intérieu-
re et leur influence sur la nutrition. Il
ne négligea point, depuis, l'élude de la
botanique; et au milieu de ses voya-
ges les plus pénibles dans les hautes
montagnes , et de ses méditations
sur ce que la nature offre de plus im-
posant, il recueillait avec intérêt les
5 lus petites plantes, derniers restes
c vie près de ces immenses ruines
de la nature. C'est même par la bo-
tanique qu'il a terminé ses travaux ,
SAU
et après avoir donné , en 1
le journal de physique ) , I
tion d'une TrèmtVbe des fa
en Savoie, il lut encore ,
à la Société académique d
quelques mois avant sa m<
moire sur les causes de l
constante des racines et
dans des plantes qui germ
aussi des observations n
ques sur les animaux des il
c'est lui qui reconnut , en 1
ques-unesde leurs espècesi
par division comme le p
pendant le principal titr
sure à la gloire , consiste d
qu'il a faite des grandes d
On peut dire qu'il a le pré
un œil vraiment observât!
ceintures hérissées qui
le globe , et fait connaît
tail les substances qui
posent, et l'ordre, ou r.
pèce de désordre où ces
sont entassées. Dès l'âge
ans il avait, sur les pasc
Anglais, essayé de gravi
Blanc. Les iclces que c
tive avait fait naître , s
pcrentftdans son voyage
et d'Angleterre , exécuté <
dans un autre où il parc<
l'Italie , en 1772 ; il se
lors invariablement ver
auquel se rattachèrent , pli
directement, tous ses auti
et même ses découverte)
les plus ingénieuses. Oi
qu'avant lui , ou se doi
qu'il y fût quelque cousu
disposition mutuelle des
minérales , et que l'on n';
causes de leur arrangeme
hypothèses gratuites. Bu
dans ses premiers volum
qui eussent paru alors ) ,
vucore les divers ordres
SAU
semblait croire tontes leurs
ion /.on ta les. Del ne, Pal la*,
*s minéralogistes suc lois et
«ne faisaient que commen-
liservalions plus suivies , et
jusque* là tire aucun résul-
il de cequ"i!savaiciitvu. Los
s plus sérieuses étaient nc-
puiir préparer Saussure a
m de son plan ; i.i conuais-
i pierres , ou la lithologie ,
ore confuse et pauvre; il
de lui donner de la ri-
du détail , et il le fit avec
, que riomc-Dclillc et Wer-
ii peiue à surpasser. On lui
riuai^sancede plus de quinze
,e minci aux. ; la plupart se
il aux environs de Genève ,
t parmi 1rs caillou* roulés
drbii* qui aboo lent autour
illc, quoique échappés pour
rt aux ni un Ligues voisines ,
jice qui devint pour Suis-
preuve des tl« li.<< les rt au-
uruphes subites que le globe
uirépiouvéos. Il inventa on
nt propre à compaier la
es pion es, et fil de belles
tes sur leur fusibilité. Les
■urantes , principale cuise
adatioiisdes montagnes , fn-
si examinées su us tous les
.. Saussure cherche à mo-
■r vitesse , leur température,
itr et l'es pï-ee des malièrt-s
rh-ii lient; il rcmuiite a leurs
n'i^t-à-.lireaiix glaciers, ot
ce des glaciers ci. x inouïes f
cors suspendues dans l'at-
re , rt qui se "Imposent en
se précipitent eu p'uie;»! lui
ne irna^iinT des iuslnimonts
a reconnaître la quantité et
r de ces va|M-urs , etc. C'est
r succession d'idées , jointe
de précision que lui avaient
SAU 477
inspire les mathématiques , que
Saussure fut conduit à perfectionner
le thermomètre pour mesurer la tem-
pérature de l'eau à toutes les profon-
deurs ; l'hygromètre , pour indiquer
l'abondance plus ou moins grande
des vapeurs aqueuses ; l'cudiomètrc,
pour déterminer la pureté de l'air et
savoir >'il n'y a point autre chose
que ces vapeurs dans les causes de
la pluie; l'électrouiètro, pour con-
naître l'état de l'électricité, q>ii influe
si puissamment sur les météores
aqueux ; I anémomètre pour donner
à-la -fois la direction et la force des
courans d'air; et qu'il inventa le eya-
nuinclro et le (lia phinomètre pour
comparer les degrés de transparence
de l'air aux diflèrcutos hauteurs.
Ainsi, tout en parcourant les monta-
gnes en naturaliste philosophe, il
faisait connaître l'atmosphère en
physicien et en géomètre. lia donné,
dans un ouvrage à part , imprimé en
178», la description de V hygromé-
trie, qn\ était la plus compliquée et la
plus délicate de ces sortes de mesure,
dont il fit une science toute nouvelle.
Il attribua au cheveu la propriété
d'indiquer le plus exactement , par
ses alongcmcnts , la proportion de
rhuiniditéatmosphéritpic ; et comme
cette propriété fut contestée par De-
luc , Siussure L défi-ndit eu i~88.
Il publia aiissidaiissonHvgromctric,
*ou importa*. te découverte , que l'air
se dilate et devient spéciliquernuit
plus léger à mesure qu'il se charge
d'humilité, découverte qui éMatrcit
quantité de phénomènes auparavant
inexplicables. Ses autres recherches
physiques sont épai tes dans la gran-
de relation de ses voyages, dont le
premier volume pirut on i"7<), h- se-
cond 1 11 1 ~W> , et les deux dci moi .s ou
I "Ch*!. Son titre de / "»» > u "es dans les
Atyes est trop restreint, car l'auteur
SAU
rénements de Génère.
s de paralysie l'aflai-
si veinent; cl il périt ,
jinées de souffrances ,
pj.Ilacu lcl>oiilicurde
m fils dont il a tu les
iux, et à cpii de belles et
écou vertes ont acquis
ab!c p.irini les savants.
Mgr* dont nous avons
'Horace - Béuédict de
ssertatio physica de
, 1 7 5j) ; — Dis sert utio
ectricitate, il)., 17OG;
sur la transparence
•uhliéc dans le premier
opuscules de physique
Spallanzani ; — une
t de la constitution
Italie, imprimée dans
nmr du Voyage de La-
Lett'-e au chevalier
p la Géographie phy-
lie ( J011 ru. de phys. ,
«rrtption îles effets du
mr maison de Ma pics,
— quelques morceaux
xi du monte Cerho-
Diirn. de Genève de
me Lettre à Faujas
sur les laves du l'ai-
iér parce savant, dans
n (les volcans éteints
— une Lettre sur des
ants. trouvées près de
» le tome rr. de la Z»ï-
\lanmquc *■ ; — de» Oh-
r Us collines volcani-
*au ' J 011 m. de pli y s. ,
.Xouvelles recherches
!# ch du m eau dans la
ibid., an m N; — un
les variations de tem-
l'air ibid. . an vt ; ,
pour le bien de sa pa-
, eu 177 i . à tnrer
reforme pour le cvllé-
SAU
479
ge de Genève, qu'il fil suivre d'E-
claircissements sur le même sujet.
Il a été aussi l'un des principaux
fondateurs de la société établie à Ge*
nève pour l'encouragement des arts.
Jean Scnebicr a écrit un Mémoire
historique sur la vie et les écrits
d'Horace - Benedict de Saussure f
Genève , an ix , in-8°. C — v — a.
S A UT KL (PitBRE-Juvr), élégant
et ingénieux i>oètc latin , naquit , en
i6i3 , à Valence en Dauphiné. 11
fit ses études sous les Jésuites ,
dont il embrassa la règle , parta-
gea sa vie entre l'enseignement et
la culture des lettres, et mourut à
Tournon, le 8 juillet 166a. C'est, dit
Sabaticr , de tous les poètes latins
modernes, celui dont la versification
approche le plus de celle d'Ovide ;
mais il est encore plus diffus que son
modèle. On a de lui : I. Div. Mag-
dalenœ ignés sacri , Lyon, i656,
in-ix II. Lusus poetici allégorie* f
ibid., iG56, 1667, in- 12. Le genre
allégorique est naturellement froid ;
mais le P. San tel a su y répandre tant
de grâces et d'imagination, que son Re-
cueil se lit toujours avec plaisir. Les
Jeux allégoriques du P. Sa u tel ont été
réimprimés avec les Poésies de Ma-
dclcoct ( y. ceuom ) , Paris, 1725;
ibid. , 1 7 ta , in-i 'i. Coupé les a tra-
duits en françai* dans le tome \u des
Soirées littéraires, 1 53-8(3, en re-
tranchant quelques longueurs. III.
.Jnnus sacer poeticus ; sive sélect a
de. divis cœlitibus epigrammata in
singulos anni dies tribut a , Lyon et
Paris, i(>(>5 , în-iG, 1(175, in-8°.
Ce Recueil n'a rien ajouté à la répu-
tation de l'auteur. Les qu dites et les
défauts dcSatilel sont appréciés avec
beaucoup de justesse dans les Trois
siècles de Sibatier. Dise^sarls a co-
pié cet a rti de dans les Siècles lit té*
rairesy sans nommer l'auteur. W-
48o SAU
SAUTREAU de MARSY. Voyt
Marsy ( XXVII , 269 ).
SAUVAGE ( Denis ) sieur Du
Parc , historien , était né vers 1 5îo,
à Fontenailles, dans la Brie , de pa-
rents nobles. On peut conjecturer
qu'il lit ses études à Paris , et que l'es-
time dont jouissaient les savants à
cette époque , décida sa vocation pour
les lettres. Il avait recherche' les
principes de notre langue ; et il se
proposait de traiter en un livre par-
ticulier , del'Ortographie et autres
parties de grammaire française. 11
tenta d'introduire l'usage de deux
nouveaux signes de ponctuation , la
parenthésine et l'cntrejet, qui ne pou-
vaient dit-il, être remplacés par la
virgule et le point. Mais il fut plus
heureux dans la création de quelques
mots tirés du latin , si , comme il le
fait entendre (trad.de Paul Jovc,pr«-
f ace au ae. vol.), c'est à lui qu'on doit
celui de Jurisconsulte. On ne peut
d'ailleurs douter que Sauvage n'eût la
réputation d'un bon grammairien ,
puisque Jacques Pclcticr Ta choisi
pour l'uu des interlocuteurs, de son
Dialogue de Vortographe ( Voyez
Peletier, XXXIIl, 270). L'his-
toire occupait spécialement Sau-
vage ; et ses travaux en ce genre lui
méritèrent la bienveillance du roi
Henri II , qui le nomma son historio-
graphe. Il ressentit un si violent
chagrin de la mort funeste de ce
prince , qu'il resta près de deux ans
sans pouvoir reprendre ses études.
On voit, parla souscription de ses ou-
vrages , qu'il habitait ordinairement
Lyon , soit que le séjour de cette ville
lui fût plus agréable que celui de
Paris, soit qu'il eût pris avec ses
imprimeurs des engagements qui né-
cessitaient sa présence. Sorel dit qu'on
lui sait bon gré de ses traductions ,
mais non pas de la révision et cor-
SAD
rection qu'il a faite des vieni
lesquels nous aimerions mi
en leur naturel ( BibL fn
1 98 ). Cependant Sauvage ,
ble avoir prévu le reproche
se vante, dans toutes les o<
de sa fidélité scriipulcusc«à<
les anciennes phrases ou ma
parler rc jetées par les anti
teurs , afin que telles mar
gardent I'autoritcqu'ils doit
ainsi, ajoute-t il, nous les af
prêtées sur la marge ou en 1
tations à la (in du livre » ( P
la Chronique de Flandre).^
l'époque de la mort de Sai
ce n'est que par conjecture
place vers 1 587. On a de lu
duclions : I. De V Opuscule i
que , des vertus et notables
femmes , Lyon . 1 546 , in-f
Sommaire des histoires à
me de Naples, par Pandol|
nuccio; avec le parachèverai
de plusieurs bons chroniqu
i5{(î>-8°. III. DclaOrt
Gelli , ibid. , i55o , in-
troduction a eu plusieurs
ainsi que la suivante. IV. 1
losophie d'amour, par Léo
ib. , i55 1 , in 8°. ) tr. Lu
i53,ct Abrahànel .V.Dr
desonlemps, par Paul Jovc
ibid., i55i, in-fol. Coinm
on Uù doit :\cs Annales et c
de Nicole Gille, continuée
règne de François II, Pai
in-fol . — Les Mémoires dcF
Comines , 1 5!)'i ; cette edit
de base à toutes \c> rcimpn
blices jusqu'à celle de D<-
froy ( r. ce nom ). — L<
m</MwdcFroissart, Lvon
4 tom. en 0. vol. in-fof. , il
et de Moustrclet, Piris , 1 5
Ces deux éditions ont été
recherchées , maigre les
SAU
005 qu'on reproche à
mais la nouvelle édi-
ix historiens , que pa-
ri , est d'une supe'rioriuf
— La Chronique de
n it à Tannée 1 383; avec
on extraite en partie de
; Monstrelet; et les J/e-
erdcla Marche, Lyon,
>arties in-foL Sauvage
e'rcnts ouvrages sur un
i bibliothèque de Char*
( V. ce nom ). Ou l'a
me' d'avoir rajeuni le
oiùqucur flamand. —
Louis XII , par Cl. de
i, 1W7, in -8». Outre
grammaire dont on a
c promenait un Traité
r d'écrire l'histoire , et
différents genres de
ne put remplir ces pro-
\V— s.
IRE ( FfcLix- François
Ar.TL7.ET de Là , na-
>ourg (•!) , en 1707 ,
de Ton raine. 11 servit
e regiineutdeChampa-
1 goût pour les sciences
ermina bientôt à entrer
militaire. Tout eu rcin-
voirs de cet état , il se
à faire des recherches
r les lieux où son ser-
t. C'est ainsi qu'étant
arsal, il s'occupa des
haussée romaine cous-
ines. Il fut encouragé
il par le comte de Cay-
ilmet. Il en résulta un
age, qui le fit connai-
•»-n . J«l M. IliWMiii , qur Jram
•1 Hr l.«al»lli*M, I, li— n |ir.»-
■ ••r fn'mit,! daterai it i ,' l!u*i-è
• J%-Wi*ltU§ iiu-giiiiar K|<|ini«
• »|»r( Tut'Ut du /i>-tffii/ !»*•
■•tu pn • àm \Jkuto»u n* ï\*r* im.
SAU
48 1
tre comme antiquaire; il parut sous >
ce titre : I. Becherches sur le bri-
quetage de Marsal , avec un abré-
gé de t histoire de cette ville et une
description de quelques antiquités
qui se trouvent à Tarquinpole, Pa-
ris, 1740. Se trouvant -ensuite sur
les côtes de Bretagne , il fit, II. des
Becherches sur les antiquités de
Faunes ; elles parurent dans le Jour-
nal de Verdun ( novembre 1755, p.
377 ). Il y en eut une seconde édi-
tion , datée d'Amsterdam , et une
troisième , abrégée, dans les Mémoi-
res de l'académie de la Rochelle.
Dans cet opuscule , il cherche à
éclaircir quelques passages des Com-
mentaires de César , qui concernent
la guerre des Vénètcs. Il donne
aussi quelques détails , accompa-
gnés de dessins, sur le prodigieux mo-
nument celtique de Carnac. Trans-
porte ensuite a la Rochelle , il
profita du voisinage de la ville
de Saintes pour y admirer les nom-
breux restes d'antiquités romaines
qui s'y trouvent. Il les décrivit dans
une Dissertation sous ce titre : 11L
Les Ruines romaines de Saintes et
de ses environs, avec les particula-
rités les plus remarquables sur cet-
te ville , avec des planches et des
cartes. Les réunissant aux precéden •
tes et à d'autres dont nous allons par-
ler , il en forma un volume sous ce
titre : Recueil d'antiquités dans les
Gaules , enrichi de planches, Paris,
1770 , in-4°. S'étant marié en Tou-
raine , et parvenu au grade de colo-
nel , il quitta le serf ire pour se ic-
tircr sur sa terre des Places , située
vers le confluent de la Loire et de la
Vienne, canton assez remarquable ,
qu'on nomme le Verrou. Là il vou-
lut se livrer également à l'exploita-
tion de mui dom.iinc et à la eonti-
nuatiou de ses recherches d'antiqid-
3i
48* SAU
té ; mais un trop vif attrait pour
celles-ci l'empêcha de mettre beau-
coup de suite dans le projet qu'il
avait fait d'exécuter les améliora-
tions proposées par les sociétés d'a-
griculture qui se formaient à cette
époque. Ayant remarqué, au château
dUssé, situé à deux lieues de chez
lui, au confluent de l'Indre et de la
Loire , deux sarcophages de momie,
accompagnés d'hiéroglyphes , dont
Kircher qui les avait vus à Mar-
seille, lors de leur débarquement ,
avait déjà hasardé l'explication ,
en 1676 ( Voyez Kircher, XXII ,
444)9 H en fit le sujet d'une Let-
tre à Court de Gébelin , en l'ac-
compagnant d'une figure exacte (3).
Celui-ci répondit en annonçant qu'on
pouvait espérer de parvenir à dé-
chiffrer les hiéroglyphes égyptiens ;
et il donna l'esquisse de la méthode
qui lui paraissait la plus propre à cette
opération. Cette réponse est datée de
1 769 : elle termine le Recueil ; et elle
est précédée de : IV. Recherches sur
quelques antiquités des environs de
Tours. L'auteur cherche à prouver
que la place qu'occupait Cœsarodu-
num , qu'on regarde comme l'origi-
ne de Tours, était deux lieues au-
dessous de celle - ci , sur la rive droi-
te de la Loire , à Maillé , qui avait
pris le nom de Luyne. Là , entre au-
tres ruines , on voit celles d'un aque-
duc considérable. La Sauva gère don-
na aussi quelques nouveaux détails
sur un monument situé dans le voi-
sinage et connu sous le nom de Pile
Saint-Mars. Ces explications furent
vivementcritiqueesaansl'ouvragesui-
Tant : le Mont Glonne, ou Recherche
historique sur V origine des Celtes
Angevins , Aquitains , Armoriques ,
(3) Ce moDtunrnt a depoii été apporte a Parts où
1 ou a un U voir clic» l'un ùm dentMr» propriétai-
•*■ de h tom a"Uaatf
» SAU
et sur la retraite du premi
re des Gaules au mont Gi
nul diocèse , sur les confins
d'Aquitaine et de Brctagn
C. Robin , premier curé en
la ville d'Angers , Saumt
in - il. La Sauvagère ne
à répoudre , par l'ouvrage
VI. Recueil de Disserti
Recherches historiques 1
ques sur le temps où viva\
taire saint Florent au rno
ne y en Anjou ; sur quelqu
ges des anciens Romains
ment découverts dans cet*
ce et en Tour aine ; sur Z*
de la Loire, de Tours à ~
sur celui de la rivière dm
sur le prétendu tombeau
à Tours; (la ville de Cassa
première capitale des Tu/
Jules César) ; les ponts dé
camp près d'Angers, ati
cet empereur , et celui de C
te , à trois lieues au-dessous
mur, avec de Nouvelles*
sur la végétation spontanà
quilles du château des PU
Dessins d'une collection dt
les fossiles d* la Tourah
l'Anjou ; de Nouvelles idék
fahmière de Touraine, et ]
Lettres de 3f. de Foltaire
à ces différents objets, Par
w, in- 11 , 1776. On voit pai
qui est une table de matièi
deux sujets différents y son
l'un d'antiquité et l'autre <
naturelle. Dans le premi*
seulement il répond à soi
saire; mais de plus il l'ait
souvent très-durement. Au
en résulte l'esquisse de l'hi
l'un des cantons les plus rie
France, la vallée d'Anjou
rassemblé , sur ce sujet ,
documents précieux : mais j
SAU
let des erreurs dans les
s qu'il en tire ; quelques-
relevées par M. Walc-
is un Mémoire qui fait
eux de l'académie des
de iB'ii. Quant à la se-
, elle traite un su jet d'une
u plus reculée , l'origine
i fossiles. Ce Mémoire
lani dans le journal de
)bre 1763. La Sauva gère
té, par des titres et par
l>ser vations , qui dataient
' ans , que le fond d'une
ou plutôt une mare qui
an* le jardin du château
tait convertie , deux fois
igts ans, en une croûte
incrément composée de
ssiles : il en concluait
>ar une sorte de végéta-
nt que cela avait eu
; il le dit lui-même ,
n n'était pas nouvelle :
I avancée, entre autres,
; nuis elle avait été ré-
irirusemciit , qu'elle ne
pie pour une absurdité;
moins, dans ce moment,
• crédit , par le brillant
li donna Voltaire. Avec
1 d'être universel , r«*t
ciebre n'avait jusque-la
tre moyen de répondre
tu déluge qu'on tirait des
asiUs trouvées sur les
montagnes, que de les
K pèlerins qui , passant
i-iianldc Saini-Jdcqucs ,
:c leurs coquilles. Trou-
de vraiveuiblance dans
:e de La Sauva gère , il
mine le témoignent les
pi'il lui adressa a ce su-
it rer cette idée Mans les
ju'il publia drptii.s , no-
is ses Singularités de la
SAU 483
Nature, où il se résumait ainsi : « Ces
» prétendus lits de coquilles qui cou-
» Tient le continent; le corail formé
» par des insectes ; les montagnes éle-
» vées par la mer ; tout cela me pa-
» ratt fait pour être imprimé a la
» suite des Mille et une Nuits». Voila
de quelles armes il se servait pour
écraser Y Infâme, ta Sauvagère loin
d'en tirer de pareilles consequenoes ,
sentait que sou opinion pouvait très-
bien s'accorder avec les croyances de
la religion, dont il remplissait exacte-
ment tous les devoirs. L'inspection
comparative de ces croûtes , et du sol
des environs suffirait pour détruire
son .système; car d'abord on au-
rait vu que cette croûte n'était qu'une
a agrégation de fragments , et qu'il
u'y existait pas une seule coquille
entière , tandis que, vu leur forma-
tion dans une eau stagnante , elles
auraient dû se conserver dans la plus
parfaite intégrité ; d'un autre coté,
tout le sol des environs, immédiate-
ment au-dessous de la couche végé-
tale, n'était composé que de pa-
reils débris de coquilles , mais à l'é-
tat de sable , comme il l'avait re-
connu lui-même dans son ouvrage;
en sorte que les croûtes de la mare
n'en différaient que par l'aglutiiialiun
qu'elles devaient à leur séjour dans
l'eau. Il reconnut franchement la
force de cette objection , née de
l'inspection i\ts lieux , quoiqu'elle lui
fût proposée , en 1 780 , par tin tres-
jriuie homme : c'était l'auteur de cet
article, qui eut toute f.icilitéde le voir
dans son intérieur , où il le trouva bon
père, bon époux, mais peu soigneux
de sa fortune et de l'avenir de sa fa-
mille. Il fut un jour a portée d'appré-
cier sou enthousiasme pour les mo-
numents de l'antiquité : ils s'étaient
rencontres au château dX'^sê, chez
le prince de Moubazon , qui venait
3i..
484 SAU SAD
d'en faire l'acquisition : on passa de- ancien capitaine an régiment de
vant les sarcophages de momies qu'il Flandre , infanterie , naquît à Alais,
avait décrits trente ans auparavant, le i a mai 1 706, jour où il j eut ne
Ils occupaient une niche pratiquée éclipse totale de soleil. Il vint éta* j
dans une terrasse qu'on disait cons- dier la médecine à Montpellier, et '■.
truite par Vauban , un des proprié- 1 72a , sous Astruc , Deidier , Hagot* !
taires du château. La Sauvagère s'é- not, Chicoyneau , et quelques autres ,
cria : Mon prince , vous avez là un professeurs moins célèbres* bt% aa-
morceau qui vaut à lui seul autant thématiques, la physique, la chimie, :
que votre terre ! Monsieur , reprit l'anatomie et la botanique occupé*
celui-ci , si vous voulez , je vous fais rent tous ses moments. Il fut reçu
présent de onze cents mille francs : docteur en 1726, et avait présenté,
la terre m'en coûte douze cents , et pour sa thèse de bachelier , la qoes-
je vous laisse la statue pour cent tion suivante : V Amour peut -il
mille. L'antiquaire l'eût pris au être guéri par Us plantes? Cette
mot s'il eût possédé cette somme; singularité ingénieuse » et qui déce-
rnais à sa mort, arrivée le aômars lait une inclination pour la botaai- <
1781 , il laissa sa famille dans un que, lui valut, pour quelque temps,
crand état de gêne. La publication le surnom de médecin de Tanov. I
de ses ouvrages , qui fut toujours Eu 1730 , il se rendit à Paris, si j
à ses frais, avait causé sa ruine il ne fut connu que comme un jeua :
{>ar le nombre de planches dout il provincial qui insérait dans le Mer* j
es accompagnait ; il en avait préparé cure , des madrigaux , des épigram-
beauconp d'autres pour divers ou* mes et des élégies. Ses études pri-
vrages demeures inédits, notamment rent tout-à- coup" une direction phs
une Histoire de la ville de Chinon , grave , et qu'elles ont toujours cos-
dont le manuscrit était déjà prêt pour servée. Ce fut pendant son séjov
l'impression en 1760 , selon la table dans la capitale qu'il conçut et ei£
du Journal de Verdun. La Sauvagère eu ta le projet de classer les maladies
eut le mérite d'attirer l'attention sur d'après leurs caractères spécifiai»,
des monuments négliges jusqu'alors; et d'imiter ce qui a clé fait si bec-
mais quoiqu'il fasse nu grand étalage reiiscnicnt pour les plantes. Au bost
d'érudition, il est loin d'aprofondir quinze mois , il fut forcé de revenir de
les sujets qu'il traite; son style n'est en Languedoc, par suite d'une opk-
pas attrayant; il en fait lui-mê- ta I raie, dont il ne guérit jamais coa*
me souvent les honneurs , en rap- plètemcnt. Agé seulement de vingt-
pclant son ancien état: La main huit ans, il obtint, en 1731, me
et un ancien militaire comme moi , la dispense du concours , la chaire
s'est toujours bornée à de simples de médecine vacante à MontpeJktf
crayons. Cette apparencede modestie par le décès de Marcot , et il intr«-
ctait plutôt une sorte de jactance qui duisit dans cette école la doetnte
faisait le fond de son caractère ;mais de Stalil, avec de nombreuses mo-
elle n'offensait personne , c'était celle diOcations. En 1 7 {o , Sauvages U
d'un enfant. La Sauvagère était au désigné avec Fitz-Gérald, pour mu-
fond un excellent homme. D — p —s. placer Ghicoyneau le (ils , dans I «•
SAUVAGES DE LA CHOIX scignement Je la botanique. 11 se
( François Boissur de ), fils d'un trouva chargé seul de ce soin, ca
SAU
r suite de la mort de Fitx-
m 1753, il reçut le titre
seur royal de botanique, et
t les fonctions avec autant
ie de distinction. Des it5 i,
uhlié son Melhodus folio-
c un Catalogue de cinq cents
lont il n'est point fait men-
le Hotanicon Monspelien-
;nol. Ce Catalogue est in-
les Amœnitates de I.inné.
avait établi les genres Triaru
, El>cnus , Camphorata ,
, Reamnuria. Linué, à son
ma le nom de Sauva fiôsia
ntc de Caïcnue ( 1 ). Bientôt
fit paraître ses Éléments
dogic et de pathologie. À-
daiis le même temps, il
te Dissertation qui est im-
ins le Ier. vol. de la Collee-
Klaller, et dans laquelle il
a ses principaux arguments
ilir son système de l'action
? sur les mouvements du
t écrit lui attira une criti-
ncsnréedii professeur saxon
1. S.iuvagcs répondit avec
politesse. « Il avait pris ce
> bonne heure, a dit de lui
» , dans un éloge que nous
à contribution , et il en
liséraent acquis toute la per-
1. » Sauvages était alors à
; fer oie de Montpellier, et
leoait aux plus illustres aca-
le l'hurope, avec lesquelles
tenait une correspondance
ré. Celle de Toulouse lui
un prix pour une Disserta-
la rage : celle de Bordeaux,
u\ Traités, dont l'un a pour
SAU
485
nrr.ti.iiit 1.11 r «nai.««(t Imii rime**,
! 1 ,-■ •]>• Hf-ntr. Hr I •mvrik. M A«g.
'■ r« rrlmti ri u MrlxTu*- au foi ail , #t
**• t .. In r« < iiiiiikMiulr» Il I'j driril
J«fit »m llul. J** pLêMtè le* pt*i rmm.
* Ai /•/«{««, |Si|, |".lm«l
objet l'action des médicaments , et
l'autre les effets de l'air sur le corps
de l'homme. Celle de Rouen lui don-
na une semblable couronne pour
l'écrit qu'il lui avait envoyé sur les
animaux venimeux de la France. Il
concourut pour le prix proposé par
l'académie de Berlin , sur la question
de la cause du mouvement muscu-
laire ; et l'écrit qu'il avait présenté
fut imprimé a la suite de celui oui
av*it obtenu la préférence. On de-
mandait depuis long-temps une non*
Telle édition du Traité aes Classes
des maladies, devenu fort rare; Sau-
vages fit plus , il donna un immor-
tel oirvragc intitulé Nosologia me-
thodica , etc. Dix classes compren-
nent deux cent quatre-vingt-quinze
genres sous lesquels Tiennent se ran-
ger deux mille quatre cents espè-
ces de maladies. Ou a reproché à
Sauvages d'avoir trop multiplié les
espèces ; mais on ni pas réfléchi
Suc le premier essai, dans ce genre,
evait offrir ce défaut ; c'est a le
faire disparaître qu'ont du s'attacher
ses continuateurs ; mais c'est ce qu'ils
u'ont pas encore su exécuter. Linné
adopta la Nosologie méthodique de
Sauvages pour le texte de ses leçons
dans I université d'Upsal. Les écrits
ui avaient acquis à celui-ci sa gran-
e réputation , étaient , a dit de Ratte,
les résultats précieux de sa vaste lec-
ture , de ses observations , de ses
calculs, d'uu grand nombre d'expé-
riences de physique et d'hydrauli-
que. Il composait, du reste , avec une
extrême facilité. Dès qu'il avait une
fois conçu et bien médité son su-
jet , îl laissait aller sa plume avec
une rapidité prodigieuse ; de là quel-
ques négligences dans son style. S.iu-
vages , qui était très-coiisullc par
les étrangers, finit par voir beaucoup
de malades à Montpellier uitmc ,
3
486
SAU
où il mourut le 19 février 1767.
De Ratte , que nous avons déjà
cité , a encore dit de Sauvages :
« Il était simple dans ses mœurs
comme dans son caractère ; il corn*
muniquait sans peine ce qu'il sa-
vait , et il recevait des autres aussi
volontiers ce qu'ils étaient en état
de lui apprendre. Ses connaissances
passaient sans faste dans sa conver-
sation : il portait quelquefois dans
le monde cet air que Ton prend dans
le cabinet; et qui est trop souvent
contraire à la gaitc et à l'cnj oueracnt. »
Des 1 73 1 , il avait été nommé corres-
pondant de la Société royale des
Sciences de Montpellier, et quel*
ques années après , associé, dans la
classe des botanistes. Il était de
tontes les académies , de toutes les
Sociétés savantes , et correspondait
avec tous les savants de France et
des pays étrangers. M. de Sauvages
le fils avait, à Olimpies, un herbier
de son père , dont il fit hommage ,
il y a quelques années , à M. de Can-
dollc , et que ce professeur a dépo-
sé au cabinet du jardin du Roi.
Sauvages fut long - temps atta-
ché à l'hôpital de Montpellier ; ses
cours et ses études absorbaient le
reste de son temps. Tout entier à
ses devoirs , il se livra peu d'abord
•à la médecine pratique; mais on lui
adressait , de tous côtés, des consul-
talions: sa réputation lui attirait des
étrangers de très-loin; et quclqu'oc-
cupé qu'il fût de ses livres et de ses
recherches expérimentales , il quit-
tait tout quand un malade, pauvre
ou riche, réclamait ses secours. Une
difficulté de respirer , le fit souffrir
pendant près de deux ans; il continua
néanmoins à voir ses malades, et à
fréquenter l'école de médecine et l'a-
cadémie. Deux mois avant sa mort il
porta lui-même à M. de Ratte, dix
5AU
Mémoires qu'il venait de 1
fut enfin obligé de s'aliter
très-sainement de son éta
cipes qu'il avait constamn
ses, une foi ardente , le s<
vit les approches de safii
rage et résignation, et
19 février 1767, âgé de
un ans , «t laisaut deux
tre filles. L'aîné n'a pas
Le second, ancien gra
de l'evêque de Pcrpigna:
temps de la révolution h<
ce , et dessert aujourd'hu
de Lyon. Voici la liste d
Sauvages I. Traite des
maladies , Paris , 1 731 ,
Theotia febris , Moiitpeli
in- îa; Naples, 1740, i
français à la suite de la
de l'flémastatique de H
Theoria injlammationu
Saint Andéol , 1 743 ,
avec la traduction de l'Héi
IV. Somni theoria , M<
1740 , in-4°. V. Motuun
causa, ibid., 1741 , in- 4*
notationes ad Ifemastal
phani Haies, Genève , 1 7
traduit en italien par Anç
dinghelli , savante napoli
Dissertatio de vasorun
rium succione , Montpelli
in-4°. VIII. Dissertatio
plegidper electricitatem
ibidem, 1749, i"-4°« IX
tation sur la nature et lu
la rage , Toulouse , 174
X. Con pect us physiologie
pellicr, 1751. XI. Pulsih
lationis theoria , ibid. , 1
4°. XII. Dissertation sur
caments qui affectent
parties du corps humai
que d'autres , et sur Us <
cet effet , Bordeaux , 1 7 5
traduit en italien par Mac
SAU
54, in-4° $ «n latin, Leip-
>, in-4°. XIII. Embryo-
ontpellier, 1753, in-40.
oria tumorum, ibid ., 1 7 53,
r. Synopsis morborumocu-
xiium , gênera et species
,ibid., 1753, in-4°. XVI.
ion sur Us mouvemens des
ferlin, 1753,111-40. XVII.
ion dans laquelle on re-
nmment Voir, suivant ses
qualités , agit sur le corps
Bordeaux, 1754, in- 4° 5
I italien par Manetti, Flo-
j54,in-4°. XVIH. PJky-
nechanicœ eiemenfa, Ams-
1755, in- 11; et Avignou,
-13, tous cet autre titre :
çiœ eUmenta. XIX. Re-
sur Us loix du mouve-
sang dans Us vaisseaux ,
i de r Académie de Berlin ,
(. Theoria tioloris, Mont-
757 , in>4°- XXI. Disser-
-espiratione di/ficili, ibid.,
-4". XXII. Disscrtatio de
injluxu inhominem, ibid.,
4°. XXIII. Dissertatio de
ibid., i7r)8,in-8*. XXIV.
convulsionis, ibid. , 1759,
XXV. Mcdicintr sinensis
ts, ibid. , 1 7 5c> , in - 4°.
^atttologia melhodica seu
oscendis morbis , Lyon .
8°; cet ouvrage perfec-
1 qui est devenu la nosolo-
u riche en faits qui existe
mjoiird'lmi , reparut sous
: JVosologia meïhodica
wrborum classe*, gênera
s , juxta S y denhami men-
Hanicorurn ordincm, Ams-
Genève). 1763, 5 vol. in-
ju, 17O8, a vol. in-4°;
de Leipzig, «797» 5 v0'«
est augmentée par G. F.
II y a eu deux traductions
SAU 487
françaises de cet ouvrage : l'une par
Nicolas ( Paris > 1771 , 3 vol. în-
8°.), et l'autre par Gouvion (Lyon,
177a, 10 vol. in- 1 a); cette dernière
est la moins défectueuse: on y a joint
le Gênera morborum de Linné, en
latin et en français. XXV H. De
imperio animas in corde , Montpel-
lier, i7(k>,in-4<\ XXV11I. Disses
tatio de suffocatione , ibid. , 1 760 ,
in.40. XXIX. Dissertatio de *m-
btyopid , ibid. y 1760, in-4°. XXX.
Dissertatio de anima redwivd ,
ibid., 1761 , in-4°- XXXI. Disser-
tatio de viribus vitalibus , ibid. ,
1 769 , in - 4°. — Les Mémoires de
la Société royale des Sciences de
Montpellier, pour 1743 et 174 5;
ceux de l'Académie des Sciences
de Suède , tom. xu ; ceux de l'Aca-
démie de Berlin, tom. xi; l'ancien
Journal de médecine, chirurgie et
pharmacie, tom. 11 et m; enfin les
Actes des Curieux de U nature con-
tiennent des Mémoires , des Observa-
tions et autres articles de Sauvages.
Plusieurs de ces écrits ont été réunis
par Gilibert, sous le titre de Chefs-
d'œuvre de Sauvages , Ly on , 1 7 7 1 ,
9 vol. in- 11. L'Éloge de Sauvages,
par de-Ratte, a eu plusieurs éditions
et méritait cet honneur.
D— g— s. et D'H. F.
SAUVAGES ( Pierre - Auous-
Tiif Boissier de La Croix de), frè-
re du précédent , naquit à Alais , le
'28 août 1710. Destiné à l'état ecclé-
siastique, il étudia la théologie en
Sorbonne. Cependant il n'entra défi-
nitivement dans les ordres qu'à l'Âge
de plus de soixante ans. Jusqu'alors,
excepté quelques moments donnés ,
sur l'invitation de son évêque, à
l'enseignement de la philosophie,
dans le collège de sa ville natale ( 1 )
(1) I* envia qu'il ▼ d'WiM,*o 17 i«». fut t»r»i«»
par In |*rnu«re» «pfrMum Am ybjai|«» ^« !'«■
488
SAU
il avait consacré m vie presque ex-
clusivement à la cultnre des sciences
physiques et naturelles. Les premiers
fruits de ses recherches furent des
Observations de lithologie pour ser-
vir à l'histoire du Languedoc et à
la théorie de la terre , et un Mé-
moire sur la mine de vitriol de
Saint- Julien y -près d'Alais, ouvra-
ges insérés dans le Recueil de l'aca-
démie royale des sciences de Mont-
pellier et de celle de Paris, et qui
valurent à l'auteur l'honneur d'être
adopté par la première. Il fut admis
plus tard à l'institut de Bologne et
dans l'académie des géoreophiles de
Florence. Ces compagnies avaient
été à portée d'apprécier son mérite,
lors des deux voyages qu'il avait
faits en Italie, principalement dans
l'intention d'y étudier l'éducation des
vers à soie. Déjà , eu 1748 , il avait
publié un Mémoire sur les muscar-
dins , qu'il fondit ensuite dans un
Traité pins général , donné au pu-
blic, en 17^2, sous le titre de Mé-
moires sur l'éducation des vers à
soie y un vol. in -8°. , et dont il pa-
rut , en 1788, une nouvelle édition
perfectionnée : Y Art à* élever les vers
à soie , uu vol. in-8°. Cet ouvrage a
fait autorité. Fondé sur des connais-
sances théoriques et pratiques , sai-
nes et solides, il a le double avantage
d'offrir à l'agronome éclairé une ex-
position claire et précise des princi-
pes , au cultivateur vulgaire un ma-
nuel détaillé et méthodique des pro-
cédés à suivre, et à l'un et à l'antre
les leçons d'une longue et heumuse
expérience. Jusqu'au livre italien du
comte Dandolo, il n'en a paru aucun,
•sur le même sujet, qui soit plus digne
d'estime et de confiance, et qui ait
exercé une influenecaussi salutaire. A
■™»dM|i|ië le* |irin.'i|iiafjv (S'«tUod.
vaut lui n'y «voit
SAD
la suite de Y Ah dtfever k
soie t l'auteur a placé un «ft
qui en forme le complémcri,
fé : la Culture des mûriers.
Observations sur l'origan i
jugées curieuses 9 neuves &\
santés , par la société ifj
sciences de Montpellier. Oi
aussi de curieuses Obseruti
la mieléé ( 1 ). L'abbé de S
aimait à se servir de l'idiome
docien ; il se piquait ntêfl
sorte de purisme en ce p«
choisissait toujours ses 1
dans les Cévennes , afin q«
tois fût plus original et su
tion (3) ; ce fut pour 1
celte langue de l'invasion 0
cismes et de tout mélange a
qu'il composa son Dici
languedocien, Nîmes, 17S
1785, a vol. in-8°. ; et Alai
1 vol. in - 8°. M, d'Hombi
mas , pelit- neveu dePaiilcu
sidé à cette dernière édition
ricin d'un grand nombre
(») Ce n'est pas seulement d*na W V
fleurs que le* al>eîlles puisent le n*
qu'elle» cueillaient au«»i la mîettt a*
1rs anciens croyaient tomber du ciel ,
était en petites gouttes sur les fin
de Saurages uhser\ u qu'il J avait &
tnieli-e, qui tontes denx tiraient les
Fiantes, niais d'nue façon différente. Il
nne provenait <îe 1a trunspiratioa de
C'rirure des feuilles , et découvrît qa#
it eu effet, mai» pa* de bien ruai!...
i» ne n'eut rien m<iiu« que oriente, dH-i
» jectioa des pu<rn>iui? *» I*» liqueur 1
cent a trnvet» l'i-crce, prend dans!
nne raveur donc* et »pr» u!>lc ; il» f«tci
ruent du miel. L'wlil'e de Sauvées aV<
peces de puceruus, et Tondrait qoelei
cbercin**" nt à propager l«-.« rtoiiilrrj t
ter la recolle des al>eilles , qui rwr I m
pas d'antre nourr turc que la nvilet . L
de Gua fut etivoyt'a d.inr* ce p;>y« , en l
clier de dcctinxrir foripine des luill»
charrient le Gardon et laCîzc (/".Gl'A
XVIII, /î^ti ) , on j»n Ma vainement Pal
ge« de «'adjoindre à lui ; il avait dtp fai
«li'idio- «mr * «- 1 ••Iijrl p*>ur pt-r'uiir I
iioiitiIJ'^. qui lut de j ter inutilement
d.uis rvn ri vu' re*.
(3) Voy. le Journal dr* jrteanif , d>
on M. U.i\»'»iMid a converé \o urti
l'cxauieu du Dictionnaire langucdocrc-*
SAU
météorologie et l'agrt-
ïueil de proverbes , de
e dictons inséré dans
85. La nouvelle est en
guée d'une Notice bio-
but paye' par l'éditeur
le son grand • oncle ,
blenu , l'année précé-
édaille d'or , au con-
iété royale et centrale
L'abbé de Sauvages
tis, le 19 décembre
V. S. L.
Heivbi), historien,
à Paris , se fit rece-
lais entraîné par son
idition , il abandonna
yant demandé l'entrée
t du trésor des char-
es documents impor-
iroposait de publier ,
squ il obtint cette an-
ge pour l'impression
;e. Costa r, dans son
;ens de lettres célè-
'(0, fait mention de
t, dit il , un écrivain
vail , et qui ne réus-
lans celui qu'il a en-
tntiquités de Paris ,
s il étale mille curio*
ins sa constante acti-
demeurées enterrées.
n style forme; par
pour l'orner en des
inpliritc du style est
se. Ainsi, il y a cn-
ili&Uucc de lui à un
fait , quelque diotc
c. » On peut con-
ilicr trait, que Siu-
>.is pour modeste. Il
i;i ou 1**70, laissant
uf 'olurae* iii-fol.,
• ■ «f ■• * • t J-i.l li- .". | 1 ■ 1 »,•
\m l-IU , •!*!■« I I /'■■» lit. Il- t >it I
•mi k I' IrV.u.lilj, II, 3»*.
SAD 48g
qui contenaient le résultat de us
recherches pendant vingt années.
Rousseau y auditeur des comptes,
ami de Sauvai, entreprit de revoir
et de corriger son travail ; mais il
mourut avant d'y avoir mis la der-
nière main. L ouvrage ne parut
qu'en 17*4 «.sous ce titre : Histoire
et recherches des antiquités de ta
ville de Paris, 3 vol. în-fol. Il y a
des exemplaires grand papier (2).
On v trouve des détails curieux sur
les aivers accroissements de cette
ville , sur ses établissements civils
et religieux , u$ cours de justice ,
ses écoles, ses églises, u% chapi-
tres , etc. , ainsi que sur les événe-
ments qui s'y sont passés depuis
l'origine de la monarchie; mais la
prolixité du style et les répétitions
continuelles en rendent la lecture
fatigante. Lenglet - Dufresnoy dit
que le premier volume est bon ,
le second médiocre , et le troisième
détestable. La Bibliothèque histori-
que de la France offre, sous le
n°. 344^7 9 une analyse de cet ou-
vrage, lequel est divisé en quatorze
livres. Le premier renferme une
Dissertation latine du mathémati-
cien Pierre Petit ( Voyez ce nom ),
sur la véritable position de Paris.
Un discours du docteur Launoy, sur
l'ancienneté de ses églises , sert d'in-
troduction au quatrième livre ; on a
inséré, dans le treizième, la Disser-
tation d'Aug. Gallaud , sur les an-
ciennes enseignes et étendards de
France (f. Gallaud , X VI , 3/|(i ).
On doit trouver à la (in du troisième
volume, une partie séparée de 4o p. ,
intitulée les Amours des rois de
France. Cet opuscule de Sauvai a
^1 \jt Ihcl. HHitrfl ru t il»- «m1 n in |iir»*i<j|i
<!•■ •:'■', î'iKi.m.i * i ii» :n , .'■ \|. ii .!•• 1 1 1 -ix
*ulrr« l»ili!i ■(r»|>l>< •. N n« t»" <i"i*|>u l.i ■!. <.wit«»*i
490 SAU SAU _
été réimprimé plusieurs fois à la *ui- sur ses gardes. La marqi
te des Galanteries des rois de moulier eut une passîc
France (par Vanel), in$i , in38, ve pour le duc de Guw
a vol. peut in-8°M 1753 , 3 vol. in- tend qu'il avait passé "'i
ia ( Voy. le Dict. des anonymes nuit qui précéda sa mort
de M. Barbier , *•. éd., n°. 6913 ). était venue à Blois poi
Yf — s. à se retirer. Cependai
SAUVÉ (Jean), Voyez Noue, assure que le duc avait
XXXI, 41** même nuit avec la pri
SAUVES ( Charlotte de Beau- tienne. Cette circonstan
ve Samblaicçat , dame de ) , fille très - peu importante,
de Jacques de Beaune , chevalier des cutéepar des critiques q<
ordres du roi, naquit en i55i , et d'une manière victorieu
épousa Simon de Fizes , baron de de Varillas. Mm°. de Si
Sauves, à qui elle apporta de grands point inquiétée après la 1
biens. Son esprit égalait ses charmes: de Guise ; et dans la suil
pendant le séjour que fit Henri IV, pardonna aisément à si
alors roi de Navarre , à la cour de maîtresse l'attachement <
France , après son mariage avec Mar- eu pour un homme de
guérite de Valois , il devint amou- rait les grandes qualité
reux de Mme. de Sauves attachée à enfin à la marquise de 1
la reine - mère , en qualité de dame le désir et la possibilité
d'atour.On sait qu'il entrait dans la po- amants. Elle mourut, le
litique de Catherine de Médicis d'être bre 1617, âgée de soiia
toujours entourée de belles person- ne laissant qu'un fils uni
nés. Déjà Mme. de Sauves devait à sa SAUVEUR ( Joseph
beauté une conquête illustre : le duc 24 mars i653 , à la Flè
d'Alcnçon en était épris ; et plus père était notaire. Il fi
d'une fois la jalousie des deux rivaux qu'à l'âge de sept ans ; Y
donna des scènes à la cour. Mme. de voix ne se développa <
Sauves les traitait avec assez d'éga- lui qu'avec beaucoup d
lité ; et si Ton en croit Marguerite il ne l'eut jamais bien lil
de Valois, témoin un peu suspect, études dans un collège
ils étaient heureux tous deux. Deve- mais, avant qu'il y arriv
nue veuve, en 1579, Mmc. de Sau- pour la mécanique s'éfc
ves épousa , cinq ans après , François nifesté. Dès l'enfance, il <
delà Trémoille, premier marquis nistc* construisait de pel
de Noirmoutier. Quoique elle eût faisait des syphons avec
manqué de fidélité au roi de Na- meaux de paille , des jcL<
varre, ses intérêts lui furent tou- « Il était, dit Fontenelle
jours chers , et elle lui rendit plu- » des autres enfants , ce
sieurs services. Lorsqu'un peu avant » devint le roi de ceux
la bataille de Coutras , la cour vou- » vivait. » Cette passio
lut entamer avec lui de nouvelles pour les objets de pré
négociations, elle l'avertit du pic- calcul le rendit un fort m
ge qu'on lui tendait , et lui fit dire lier de rhétorique: les cl
par Rosny , qu'il devait se tenir des orateurs et des poèt
SAU SAC 4gi
t aucun attrait pour la médecine ; maïs son oncle lui
lis traité d'arithméti- ayant retiré sa pension , Sauveur ,
Pdetier du Mans ) , pour subsister à Pari* , fut obligé
hasard , sous la main; d'y enseigner les mathématiques , et
é et l'apprit seul. Quel- s'adonna, sans réserve, à ces sciences
s, en petit nombre il et à leurs applications. A cette épa-
te plaisent à déprécier que, le peu de personnes qui s'occu-
actcs, prétendent, par paient de géométrie étaient isolées
ette espèce , prouver de la société , et semblaient former
té des goûts scientifi- une classe a part Sauveur, par une
goûts littéraires; les disposition qui lui était propre, peut-
» citent se rapportent, être aussi mu par le premier exclû-
tes époques où les mé- pie que Rohault avait donné dans
ip prendre étaient en- renseignement de la philosophie na-
ifailes; les choses ont ture Ile, lut moins sauvage que ses
nsFctatactucldescon- confrères. Sa sociabilité lui valut
première ambition des quelques connaissances agréables et
s , et me me des étrau- utiles. Nous citerons , à l'appui de ce
ent se livrer aux scien- que nous disions tout à l'heure sur la
, est de pouvoir habi- compatibilité des goûts littéraires et
veur s'y rendit à pied , scientiGques , les services que lui ren-
Mivant a Lyon , il avait dit Mrae. de La Sablière , celle qui ,
■e la fameuse horloge pendant plus de vingt ans, logea chex
le de Saint Jean , cons- elle La Fontaine. Sauveur n'avait
I , par le Suisse Nicolas que vingt-trois ans , lorsqu'un illustre
•ait que cette horloge élève, le prince Eugène , le prit pour
rs phénomènes rac'ca- son maître de géométrie. Un étran-
iration de la multitude ger , de très-haute naissance, voulut
les lire très-précise du apprendre de lui la Géométrie de
eu d'importance; Sau- Descartes; Sauveur ne connaissait
m pie examen extérieur pas encore le Traité de ce grand phî-
aèucs, devina le méca- losophe : en huit jours et autant de
ir. Un de ses oncles , nuits d'étude , il se mit en état de le
and chantre de Tour- professerai se livra, pendant l'hiver,
promis de fournir , par à ce travail opiniâtre , bien plus par
tision , à son entretien goût que par spéculation , ne s'em-
c'etait sous la condi- barrassant nullement si son feu était
:r.iit les études néecs- allumé ou éteint , et se trouvant , à
îtrer dans l'état rcrlé- l'apparition du jour, transi de froid
îcurcuscrncnt le Traité sans s'en être aperçu. La chaire de
ut il apprit 1rs six pic- mathématiques de H a mu s étant de-
mi mois , et >ans mai- venue vacante au collège royal , Sau-
>ns du physicien Ko- veur aurait pu concourir avec beau-
•nt bien plus fortement coup de chances de succès pour
jue»es cahicisdcthco- l'obtenir; mais une condition iin-
i d'abord de changer la posée a chaque concurrent était de
lactique contre celle de prononcer , de mémoire , un dis-
49*
SÂU
cours de sa composition : et Sau-
Teur, ne voulant pas ou n osant pas
s'y soumettre, se retira du concours.
H s'occupa , depuis 1678 jusqu'en
1680 , de la resolution de divers
problèmes relatifs à la théorie des
probabilités applicable aux jeux.
En 1680 , il tut nommé maître de
mathématiques des pages de Mme. la
daupbine ; et , en 1681 , il alla fai-
re a Ghantilli , avec Mariotte , des
expériences sur les eaux. Le grand
5 rince Louis de Gondé prit beaucoup
e goût et d'affection pour lui. Il le
faisait souvent venir de Paris à Ghan-
tilli , et l'honorait de st$ lettres. Ge
fut pendant le temps de ces voya-
S" es, et vraisemblablement par suite
e l'impulsion que lui donnaient ses
entretiens avec un guerrier illustre ,
qu^t entreprit la composition d'un
Traité de fortifications. Voulant join-
dre la pratique à la théorie, il al-
la au siège de Mons, en 1691. « Il
9 y montait tous les jours la tran-
» chée. Il exposait sa vie seulement
9 pour ne négliger aucune instruc-
9 lion; et l'amour de la science était
» devenu chez lui un courage guer-
9 rier. Le siège fini, il visita toutes
9 les places de Flandre. Il apprit le
9 détail des évolutions militaires, les
9 campements , les marches d'ar-
9 mecs , enfin tout ce qui appartient
9 à l'art de la guerre, où rintelli-
» eence a pris un rang au-dessus de
9 la valeur même. » Revenu dans la
capitale , il s'occupa de diverses re-
cherches et travaux qui avaient pour
objet l'application des mathémati-
ques : méthodes abrégées pour les
grands calculs, table pour la dépense
des jets-d'eau , cartes des côtes de
France, réduites à la même échelle, et
composant le premier volumede l'an-
cien Neptune français; concordances
des poids et mesures de différents
SAU
pays; méthode pour k j«i
tonneaux ; problèmes sur I
magiques , etc. 11 entendait I
du calcul différentiel et i
nouvelle de son temps; eti
même servi : mais il n'en £1
beaucoup de cas. Il design*;
pithète ainfinitaires les pu
cette théorie , que le dix -
siècle a bien vengée de ses
11 obtint , en 1686, au collé
la chaire de mathématique
condition de la harangueài
avait fait manquer huit 01
auparavant. Il n'écrivait }
leçons , les im provisait an
et achetait , à la fin de l'an
des copies manuscrites qo'o
faites sous sa dictée. Le
professer , surtout qnand i
trait des auditeurs attentif
ligents , lui faisait souve
l'heure; et il aurait proloi
niment ses leçons, si und
n'eût été charge de l'averl
leur durée excédait certaii
Enfin , en 1 696 , il fut noi
bre de l'académie des sci
droits à un pareil honiu
incontestables ; cependant
qu'il avait fait jusqu'alor
rait, à l'époque actuelle,
sur sa mémoire , si , à dat<
ception à l'académie et |
vingt dernières années de
ne se fût occupé, avec
constance que de succès,
nouvelle branche des sci(
sico - mathématiques , qu
par le nom à9 acoustique
création qu'il est assez si
devoir à un sourd , e
n'a pas , ce semble , assc
lir, dans les Notices
ques publiées jusqu'ici
ti niable savant. La theoi
envisagée sous le point c
tu
e, à la fin du dix-
à -peu-près au mê-
ancicos nous l'a-
a fable des m ar-
as , pesés par Py-
îgnoranec de ceux
le et de ceux qui
pendant c'est à ce
i doit les pretniè*
n nombre , des rap-
rs des cordes, qui,
ii-re et à égalité' de
ision , font sonner
principaux inter-
'ailleurs que , dans
ilications des phé-
ide, tant intellec-
ts, se liaient à des
ces de musique ,
c prétendues puis-
ses ; et des nom-
lus récents, à qui
ieu grandes décou-
; été tout - à - fait
réjogés. Cependant
Pythigorc, malgré
ts qu'on leur allou-
es diverses applica*
faites, ne pouvaient
ces t'oinmc consti-
edes sciences phyȔ-
•». L«*dornainc de ces
ru d'une iinporlan-
indu dix-seplicme,
fiitdudix huitième
Suiveur qu'on d<»it
•e lecteur n'apprcii-
iclquc ctoniicmciit ,
ni nous devons l'fl-
\Ui % avait la voit et
il était obligé , dans
Ir se faire seconder
s très -exerces à ap-
ulles et le» accords.
' Sauveur rappelle
rSaimicrson ,avcu-
t ci couiuicncaut uu
SAU 4g3
cours de philosophie naturelle par
des leçons sur la lumière ( V. Sauk-
derson, p. 45q ci-dessus). Les pre-
miers détails publiés sur ses recher-
ches d'acoustique se trouvent dans
le vol urne de l'Académie des sciences
de 1700 ( Histoire, page i3i et
suiv. ) ; mais ses premiers travaux ,
sur cette matière, datent de 1696:
une partie des leçons qu'il donna
au Collège royal, en 1697 , eut pour
objet la Musique spéculative , dont
il dicta un Traité. Il se refusa aux
instances qu'on lui faisait pour l'en-
gager à publier ce Traité, par diver-
ses raisons qu'il expose dans son
Mémoire sur \e système général des
intervalles des sons , etc. ( volume
de V Académie de 1701, p âge 39c)
et suiv. ) , Tune desquelles est rela-
tive à l'attention qu'il avait donnée,
postérieurement , aux phénomènes
des sons harmoniques. Nous allons
donner une idée de la découverte
fondamentale de Sauveur, celle qui
a , décidément , fait de l'acoustique
une branche de la physique. Ou sa-
vait, avant lui , que lonque , cœtc-
ris paribus , deux cordes avaient
leurs longueurs dans le rapport de 1
à 2 , ou dans celui de 1 à 3 , ou dans
celui de 3 à \ , etc. , la plus courte
sonnait respectivement Y octave, la
quinte, la quarte , etc. , du son rendu
par la pins longue ; il était assez ai-
sé d'eu conclure que les rapports er-
tre les nombres de \ibrations de ci s
cordes, pendant un même temps,
une seconde , par exemple, étaient
les rapports inverses de leurs lon-
gueurs. Avec de pareilles notions ,
ou peut, dans tous les temps et dans
tous les lieux, disposer, sans le se-
cours de l'oreille, un syslèmr de
cordes sonores , de manière qu'elles
rendent des sons ayant entre eux des
intervalles déterminés ; ainH sachant
494 SAU
quelalyreen Trépied de Pythagorc
sonnait les modes dorien , Indien
et phrygien , et consultant , d'ail-
leurs , les détails qu'Athénée nous a
transmis sur cet instrument, on a les
moyens d'obtenir une série de sons
dans les mêmes rapports entre eux
que ceux de cette lyre anliaue. Mais
s'il s'agissait de réunir à la condi-
tion de l'égalité des rapports, celle
de l'identité des sons , la solution
du problème serait impossible , les
anciens ne nous ayant laissé aucun
moyen de retrouver l'unisson d'une
des cordes de leur système musical.
Peut-être avaient-ils, comme nous,
de ces instruments métalliques, con-
nus sous le nom de diapasons, qui
gardent et transmettent un son fixe:
mais ces instruments sont altérables
et périssables , et le problême de la
réhabilitation de l'unisson doit pou-
voir se résoudre sans égard à la con-
servation d'aucun monument maté-
riel; c'est ce que Sauveur a fait, le
premier, en assignant le nombre ab-
solu ou effectif de pulsations ou de
vibrations que fait, dans un temps
donné , et dans des circonstances
déterminées, soit un tuyau d'orgue,
soit une corde sonore. Ainsi il a
trouvé que la corde sonnant l'ut
double octave au-dessous de l'ut de
la clef , à l'unisson du tuyau d'orgue ,
à bouche , de huit pieds ouvert , vi-
brait cent vingt-deux fois dans une
seconde (i) ; et comme sa solution
(i) Des expériences de Tarification qoe j'ai ftîtei ,
m'ont donné, valeur moyenne , îaî i/a , au lieu de
i» ; la différence ne mérite pas qu'on y ait criard.
J*observerat que ce* déterminations se rapportent
an ton dYglise v dn temps de Sauveur , plus bas de
i/ia d'octave enriron, que le ton d'orebevtre ac-
tuel, duquel on déduit, râleur moyenne, le nom-
bre de i3i vibration* par seconde pour la corde
ut ou doy sonn«nt la double octave au-dessotu du
do de L clef. J'ai proposé' de l'établir a i»S vibra-
tions , an moyen de quoi tous les ut ou do de nuire
■jttrme musical se trouveraient, sans changement
sensible, rapportés à la série des puissances dn nom-
bre a ( Voy. mes Leçon» do mécanique analytique ,
tom. Il , p. 497 )•
SAU
fournit des règles certaines
tre une corde sonore qv
en état de vibrer un nomt
assigné pendant un temps i
( pourvu qu'elle ait la for
porter la tension conveni
saura, dans tous les tem
tous les lieux reproduire 1
soit de notre ut , soit de t
corde de notre système me
des opérations absolument
dantes de l'usage d'aucun
teurmatériel d'unisson. No
pour en finir sur celte mat
un mol d'un premier moye
par Sauveur , pour déterra
le fait , le nombre d'oscil
la colonne d'air en mouve
un tuyau d'orgue qu'on I
ner , moyen que le lccteui
sûrement original et ingéi
facteurs avaient depuis 1
remarqué le phénomène
lorsque deux tuyaux d'org
ensemble , le son résulta:
des augmentations d'inl
renflements périodiques
tanés , qu'ils appellent bt
ces battements ont lieu à
vallcs de temps égaux, <
plus longs que les interva
eaux entre les sons simu
plus petits. Sauveur vit 1'*
de ce phénomène dans les
ces périodiques des oscili
colonues d'air respective
(») Il s'ogit de calculer le poidf
corde doit f-tre tendue pour donner
le nombre de vibrations demande ; *
calcul, le mètre étant l'uni U- de 1
gramme l'unitc do |h>i«1s, fuite* U
dont Uf/ucteurf *Ont : i°. ia longue
%°. le pot J $ île la parti* de cette cari»
les deux chevalet* ou point* d'appt
du nombre de vibrations qu'on i«wJ
set, ce triple produit par le nomkr*
quotient sera le poidt cherché. Le *
est , en mètres , le double de Frspaci
pendant la première seconde de a» <
«.rare , toiul>aat dans le ride , a*»* a
pulsion initiale.
SAU SAU 4g5
il dans chaque tuyau; lorsque appréciables , des mesures qu'il eût
incidences ont lieu , les deux été impossible d'obtenir immédiate-
lions contemporaines font sur ment. Ce premier travail était fait
se une impression plus forte en 1700; il a repris le problème
orsqtf elles sont successives, appliqué aux cordes vibrantes , dans
40ns que le rapport des nom- son Mémoire sur les rapports des
espectifs d'oscillations soit ce- sons des cordes d'instruments de
8 à 9 ; chaque huitième oscil- musique aux flèches des courbes ,
du tuyau le plus grave , et cha- et sur la nouvelle détermination des
suvièinc du plus aigu auront sons fixes ( volume de l'Académie
semble , et frapperont l'oreille dos sciences de 17 13 ) , et là il dé-
1 battement qui ne se repro- duit, à priori, sa solution des prin-
qu'à U fin de la période sui- cipes de la dynamique. Il est à re-
, de huit pour l'un , et neuf marquer que cette solution analyti-
l'autre. Or, le parti à tirer que lui donne , pour les cordes à
[ait pour eu déduire le nombre l'unisson des tuyaux , des nombres
, par seconde, des oscillatious de vibrations doubles de ceux des
t lieu dans chaque tuyau , est oscillations conclues pour les tuyaux;
ste; il ue s'agit que de com- mais il explique fort bien comment
es données qu'il fournit avec cette dissidence apparente confirme
me transmise par Pylhagore, ses résultats au lieu de les infirmer,
ueileon conclut , pour un in- ( Voy. le Mémoire cité: j'ai donné
c de sons fixé à volonté , les une explication équivalente à l'art.
rts des nombres d'oscillations précédemment mentionné de mes
tlieu dans un même temps, Leçons de mécanique). Les diffe-
r conséquent , entre deux bat- rents volumes des Mémoires de Paca-
ts.On peut toujours, d'ailleurs, demie royale des sciences de Paris,
sur des sous assez, graves et qui renferment l'exposé des recher-
ra pproché* pour que le nom- c lies de Sauveur sur V acoustique mu-
\ battements , |kmi tant une ou sicale , sont : ( 1 7 00) Détermination
m secondes, puisse et reçu m p- d'un son fixe, détails sur les expé-
e nombre connu donne immé- ri en ces par les battements c i (lès-
ent le nombre absolu des os- sus mentionnées. {1701) Applica-
ins entre deux battements, f ion des sons harmoniques à la com-
omme précédemment, le rap- position des jeux d'orgue. ( 1707 )
es nombres d'oscillations con- Méthode générale pour former le*
raines, celui de H à (), qui ré- systèmes tempérés de musique , et
ipru près à un intervalle dej4 choix de celui qu'on doit suivre.
te , et supposons qu'on ait (1711) Table générale des sjstè-
é quatre battements par se- mes tempérés de musique. ( 1713)
de temps; on eu conclura, sur Rapport des sons d<s cordes d'ins-
o p . que le plus grave drs deux truments de musique aux flèches des
donne trente deux oscillations courbes; et nouvelles détermina-
it le même temps , et que le tions des sons fixes. Le mérite d'à-
gu en donne I rente - six. On voir posé les bases de Y acoustique
at là comment Sauveur a ra- musicale met Sauveur eu grande rc-
a des quantités sensibles et commandatioii parmi les physiciens
4g6
SAU
géomètres; les classements et les no-
menclatures des divisions de l'octa-
ve qu'il avait proposées n'ont pas
perpétué son souvenir chez les musi-
ciens praticiens , qui ne parlent plus ,
si toutefois ils en ont jamais parlé ,
de ses mêrides , heptamérides , dé-
camélidés , etc. (3). Le volume de
(3) Voici mm Indication succincte de c« qui a été
fut de plot remarquable sur Y •caustique musicale ,
depu» Sauveur jusqu'à présent. Broock Taylor pu-
blié a Londres, en 17171 environ un an après la
mort de Sauveur, ton methodus inerementorum,
etc. , oovraie mémorable , où l'on trouve une solu-
tion de problème de la cvroV souore ,auelyiîqiieroeiit
]Ju« a|troufniidie que celle de Sauveur. Celle solu-
tion fut généralisée ci sûifralilreinent perfei tiuunée
par Daniel Berooclli; mais elle n'a été bien com-
JJi ta , a toui éuards , que lorsque d'Alembcrt et
îulrr y out appliqué la nouvelle méthode d'analyse
dont nous sommes redevables a leur génie, le Cul-
cul imtigrml aux différences partieUes. 11 y a eu , <t
ce sujet, quelques débats entre le premier yéoruè-
tre et les «ieo» autres, et ces derniers ont eu l'avan-
tage. Enfin Euler et d'Alnubert eux- inerties se
tout disputés sur quelque* points; mais liiiler a
m ieus senti et mis en évidence toute la généralité
dr la solutioo analytique ( Cette solution et »ca dé-
veloppements sont f*pi ses fort au long daus mrs
/«cftifif de micanit/ur. anal* tique, loin, il, tc<t 4»
art. iftîôct suiv.) Tout ceque nous veuoiu de dire
ac rap)>orte n ce qu'on peut upprlci 1-: cas linéaire
du problème, ceïui des vibrations ou df* oscilla-
tions d'une Cortic tendue ou d'un fiïel d\.ir reufer-
ine daus un tuyau. I.e pn-b!èiue de lu vîhi.ition des
surfaos offre dm tlifljitilU:i d'un ordre bien supé-
rieur, lîuler avait truite quelque» questions qui y
sont telatives ( Voyez, d<in» les Collection* de l'aca-
driuie de Petcrsbnurii , son Mémoire De sono cam-
punarum ); tuai» cette partie de l'uconsti'iue mu.
aicale était bien |ieu avancée au commencement du
FM-cle actuel , lufMjii'uu pbynîi ien alleuiauil , M.
Chladni, fit et tenuit publiques un grand uoiubre
d'ea|Hfrieuecsiuliuiii'Cul curieuses sur les vibrations
de» plaque» imtalliquts mises eu vibralit n de di-
verses manier* s, et sur b-s cou ri tes ou cuiupaiti-
irniits spontanés qui se forment sur leur surf.ice
lorsqu'un li couvre de pouvière. — Je fis , eu 1808 ,
a la premiïre classe de l'Iiulïtiit de France , un
rapport sur b s rechertbrs de M. Chladoi : je lui
attribuais l'initiative absolue; mai* je n'avais pas
encore découvert ou n-nuirqué que la première ub«
servatHiii cmuiue sur celle uutière était de Gali-
lée ( Voye* son i«'. Dialogue Pelle sciei.te nuwe ,
pas;. 5g du tome 3 de ses i Hiuvn s , édit. de Pavie,
■?-«4 ^- l** travaui remarquables île M. (Jdnduî
«ut re veille l'attention d> s ge«Hiiëlres : de très-beaux
onTmpes et Mémoires out été publies depui.« i5 ou
*o ans, tant sur la partir •■X|H'riuientale de cette
SAU
l'académie, de 1703, ren
Mémoire sur le frotteme
corde autour d'un cjlind
bile ; la question était alor
et nouvelle» Sauveur fut n
fois ; une anecdote qu'on r
son premier mariage , pr<
quoiqu'il fût devenu ua
mondain que ses confrère;
mètres , il avait cependant
conservé de la singularité
caractère ; il fit rédiger et
contrat , et convint d'ailleui
ses arrangements avec la b
sa future épouse , avant sa ]
entrevue avec elle , dans l*
de n'être pas assez maître
même après cette entrevu
Ï>lus hardi , ou se possédai
ors de sou second mariage
rut, le 9 juillet 1-716, à
soixante-trois ans. — Son G
Sujvel'r, est auteur d'u
dier perpétuel contenant l
Grégoriennes et Juliennes
à l'académie des science!
trouva la forme nouvelle
ingénieuse et commode. ( .
se. 173*2, IJ. p. ç), ).
SAU VIGNY ( Kdme-L
lardon dl ) , littérateur
coud que médiocre , né, v
dans le diocèse d'Auxcrrc,
vingt ans, une lieutenant
cavalerie, et cultiva la pot
ques pièces de société l'a
connaître , à une époque où
prit était un titre à la fa\e
admis dans les gar.lcs-du-
Stanislas , roi de Pologne,
mort de ce prince, il revin
et dut à la protection d
c liesse de Chartres une
aiî île ( Vuye« m Herher ehts' sur U théorie dit \ur-
**cvt cltitHjuei , l'aria, i8»i , ip,.,fo. ). H"*. Ocr ■
Diiiin n niMiile adn-*<e , le iHnur» là
mie dis »i i» iicc» , uu Mi riiuin iu iu>.«
ftl.n de l'èj.-ai **«•!! d ins la rA-.- r •
cluitti/l.c- f «jiù Ia t cuiU #u |<t>.xuifii
57, il avait pu-
poème de la
ï Voltaire. Dans
usculc, il par-
philosophes; ce
uc des rharla-
s, dont les ou-
rvir que de tro-
mmaiuc. Sauvi-
se ranger sous
x qu'il avait in-
nt . Pâli s sot pré-
a la tragédie de
• que pour lui
es sons le nom
. les Mémoires
c pièce, défen-
police, daus la
iu 11 s que le pu-
lé certains pas-
t. Koii*scau , fut
> , avec un suç-
asse*, brillant,
pta
TC
ir persévérance
j ses chutes rci-
r se .soutenir,
;c* des libraires,
, *î K , IlOt. I )
année, de non-
Kn 17SS , il
:!tre de ci cli et,
ris , pour avoir
cii«cur T llina-
»ens île Silvain
ii.XXMI.ti.;
ù iitiT vi place,
1 de temps iprî'S.
inpcs de l.i ré-
c qui n'y vos ait
:nr la reforme
r.ipit linc lie vc-
|)i<"« la teneur ,
jnnaii\ du mi-
; et m- lit rece-
licain, où il lut,
pas un se-
au théâtre ,
SAU 4y7
en 1799, des fragments d'une tra-
gédie à\4ratus, restée inédite; et
des Fables y que Millindit être jolies
(Voy. le Magasin encyclopédique).
Sur la fin de s» vie, il tomba dans
un tel oubli, que Palissot ignorait,
en i8o3 , s'il était encore vivant
( V, l'ouvrage déjà cité ). Sauvigny
ne termina sa carrière qu'en 1809 ,
à Tâge de près de quatre-vingts ans.
Si l'on en croit le biographe que
nous venons de ciler , il fut le pre-
mier instituteur littéraire de Mme.
de Gcnlis; et, si cela était vrai, l'édu-
cation de cette dame lui ferait plus
d'honneur que tous ses ouvrages.
Nous allons d'abord passer en revue
les productions dramatiques de Sau-
vigny : I. Le Masque enchanté,
farce en un acte et eu vers, Genève,
17/Î9, in-8rt. II. La Mort de Sa-
crale , tragédie en 3 actes , 1 76) ,
iu -8°. On remarqua , dans le temps,
comme une singularité que l'éloquent
Platon figure sur la liste des person-
nages muets. III. ffirza ou les Illi-
nois , tragédie en 5 actes, 1767, in-
8°. I*a poésie, dit Palissot, n'en pa-
rut guère moins sauvage que le lieu
de la scène. Quoique , dans le cours
des représentations , l'auteur eût
changé trois nu quatre fois le dénoue-
ment, cette pièce ne put se .soutenir.
Il croyait en avoir assure le succès
par le trait fameux de d*A»sas
( foicz ce nom ), qu'il mettait
en scène, dans le cinquième acte. IV.
Art Rose ou la Fête de Salency. V.
Le Persifleur, coi né' lie. en 3 actes
et en vers, 1771 , ii-8". Cette piè-
ce, sans nœud, suis intrigue, sans
dénouement, ii'oflre pi* même quel-
ques scènes bien faites, quelques-
uns des détail -> luiUauts que promet-
tait le sujet. Y. (rahrielle d \ Estrées ,
tragédie en 0 actes et m vers, 1778 :
La harpe .1 jugé cette pièce d'un seul
'493 SAU
mot ( Correspond, russe , n , 236 ).
« C'est une plate copie d'un excellent
original , de la Bérénice de Racine. »
L'auteur réduisit cette tragédie en
4 actes, et la fît représenter, en 1 783,
avec un nouveau dénouement, sur
le théâtre italien. VIL A trompeur,
trompeur et demi , ou les Torts du
sentiment , comédie en un acte, mê-
lée d'ariettes , 1780. VIII. Péronne
sauvée y opéra en 4 actes, 1783.
Grimm la nomme une pitoyable
rnpsodie ( Voyez sa Correspond. )
américai-
ne. X. Washington , on la liberté
du Nouveau-Monde , tragédie en 4
actes, 1791. Toutes les règles de
l'art sont violées dans cette pièce,
et tout s'y trouve amalgame, jus-
qu'au serment exigé des prêtres. Elle
eut cependant quelques représenta-
tions. XL Scipion l'Africain , tragé-
die en un acte, janvier 1797. C'était
une allégorie à la louange de Buo-
naparte, nommé généralissime de
l'armée d'Angleterre. La pièce fut
écoutée avec une grande indifférence.
On n'en a retenu que ce vers étrange :
Capoue a «auve Rome, et Carthage cet malade.
Voy. l'Hist. du Théâtre - Français ,
par MM. Etienne et Martainville
(1). Parmi les autres ouvrages de
Sauvigny, dont on trouve la liste
dans les Siècles littéraires de Dé-
sessarts , et la France littéraire
d'Ersch , on se contentera de citer
ceux qui peuvent donner lieu à quel-
ques observations ou qui presen-
(V) Pour comploter ce Que nous avonià dit,- dn
production, dramaiùpes de SeiiTijny, il f0„i '•*!
*J : ju.lar.it cora,K,«, maBfctitie,b V4ritabh*FÙ
-utetir , cOi( permis «mirr BeaSmarcW ^
SAU
tent encore un faible intére
très Philosophiques , en v<
toi ( Paris ) , 1756, in
L'une et Vautre , ou la
commerçante et militaire
(Paris)* 1736, in-8*>. Ce
nombreuses brochures que
la publication de l'ouvrage
Coyer ( F. ce nom ). III. L
vengée , poème , Paris
in-8°. , au sujet de l'a t tent
miens ( V. ce nom ). IV.
gion révélée, poème en r
celui de la religion natw
Voltaire), avec un Poème,
baie anti encyclopédique ,
du dessein qu'ont eu les et
distes de discontinuer leurs
Genève (Paris), 1758, in4
Prussiade^ poème en quatr
Francfort (Paris) , 1758, i
Voy âge de M""9, de Fran
Adélaïde etM1*16. Victoire
raine, 1761, in- 12. VIL C
créontiques, Paris, 1762,11
ont été réimprimées. Suiv
Sabaticr, elles offrent de \\
la finesse , et quelquefois di
bilité; mais elles manquent
rcl , et sentent trop le travj
Apologues Orientaux d'A
Mahomed , Paris, 1764
traduit en allemand et «
IX. Histoire amoureuse di
le- Long, et de sa très-hono
Blanche Bazu , Londres
1 765, in-S". ; nouv. édit. , ibi<
précédée d'un Discours suri
française, et ornéede vignette
ce titre : YInnocence du
â^e en France , on Histoi)
Paris, 1778, in -8°.; l'éffi
plus récente est celle de Paris
in- 1 x. Ce Roman , dans Jequ
teur a tente de reproduire I
mes et les traits du vieux fa
eut un assez grand succès.
SAV
alance point a dire
Jief-d' œuvre dans ce
ri m m n'en porte pas
uissi avantageux ; et
eur n'a pas toujours
la nuance qui sépare
. X. Le Parnasse des
Jioix de Poésies des
ites les nations, Paris,
i o vol. Les cinq pre-
ent les poésies, en com-
piles de Sapho , que
ubliées depuis séparé-
rinq autres renferment
théâtre des dames
glaises , allemandes et
remier tome du Théd-
iscs renferme trois co-
, dont ilnenomme pas
de (icidis) : \a Mère li-
ai wm me, et les Faus-
cs;\ç second, dcsNoti-
unes qui ont travaille
c , et l'analyse de leurs
*res. XI. Les Après-
Société , petit théâtre
A sur les aventures du
-K3 , * i ("ahiers , qui
vol. in- 18 L'ouvrage,
Test pis aussi plaisant
l'annonce. Le tour en
in* . sans en être ni plus
plus j;.ii ' Supplément
tendance , publie par
ut:. \\Hç) \ XII. Essais
ir les ttuurs des Fran-
i^S'hi». , 10 vol. gr.
des exemplaires format
oloi 'un ■* , dont un petit
ipiervelin. Cet ouvra j;et
n.til p.ir cahiers eM ra-
ilet. I.e premier volume
if de saint Cnpnire de
lite fie ses écrits ; avec
I>vèque de La li.iva'-
cih%i ;, 177-.u1 iH l'-i.-.i-ji,
SAV 499
licre ; la Division des Gaules tirée de
diverses Notices; la Généalogie des
rois de France ; 1* Épi tu me de l'His-
toire des Francs , par un ancien au-
teur inconnu, complété par des pas<
sages d'aukuis grecs et latins. Les
deux suivants la Traduction de l'His-
toire de Grégoire de Tours, et la
continuation par Frédegaire. Le qua-
trième et le cinquième , les Gestes
des rois de France; ccuxdcDago-
bert ; des Extraits d'Aimoin et de
Roricon; la Chronique de saint Denis,
avec l'Analyse comparée de cinquante
autres Chroniques, et de deux cent
cinquante-cinq Vies de Saints; eu-
fin, une Table raisonuée de tout l'ou-
vrage. La Traduction des Œuvres
de Sidoine Apollinaire , forme le
sixième et le septième volume ( F.
Sidoine Apollih ame ); le huitième
et le neuvième contiennent les Lettres
des rois , reines , papes , éveques, re-
latives à l'Histoire de la première
race ; enfin , le dixième renferme
les Constitutions des rois des Fran-
çais , Première dynastie ; les Lois des
Hipuaircs, etc., avec la Traduction
en regard. Cette collection est peu
recherchée et le sera moins encore
à l'avenir, à proportion que nous en
aurons de meilleures et de mieux or -
donnés sur le même sujet. W — s.
SAVAGE ( Richard ) , poète an-
glais , aussi célèbre par ses malheurs
et ses inconséquences, que par ses
écrits. naquit à Londres le 10 janvier
iTxjB. Il était l'enfant adultérin de la
comtesse de Macclesfield et de lord
Hivers , et il aurait joui du titre et des
droits de fils légitime du comte de
Macclesfield , si sa mère, pour obte-
nir la séparation d avec son mari( 1 ),
1 1 ) I.« ili^orit- «lu 1 >mtp r| i{f la 1 itiiitr.ar ilr M«C*
«lisiirlJ Jtv4il 1 lir«i>uiiiit.<iii«aiif l'iiM.p,au triliB-
1.4I «i iiii^nfiijiii ; mai* \-mt abn +n h t funnaJilr»,
\t% | ^rlirt mit ni rrt uur» »« parlcinittl, qaâ Mania
le Minier, cl tkilata iLkgiUm» w* «laMte t*A*
5oo SAV
n'eût fait une confession publique
du crime dont elle prétendait s'être
rendue coupable À peine Savage
avait il yu le jour, que la comtesse
le traita avec la cruauté la plus atro-
ce.. Cette mère dénaturée le confia
aux soins d'une pauvre femme pour
l'élever comme son propre enfant.
Elle empêcha lord Rivcrs de lui lais-
ser, comme il en avait manifesté l'in-
tention , un legs de six mille livres
sterling (cent cinquante mille francs) ,
en a/surant que le fruit de leur
union n'existait plus : elle donna des
ordres pour l'embarquer à bord d'un
navire qui devait transporter des
malfaiteurs dans les colonies d'Amé-
rique ; mais des circonstances , in-
dépendantes de sa volonté , empê-
chèrent l'exécution de ce projet.
Voulant condamner son fils à la pau-
vreté et à l'obscurité , elle le plaça en-
fin comme apprenti chez un cordon-
nier , d'où le hasard le tira quelque
temps après. La pauvre femme qui
avait servi de nourrice à Savage
'étant morte , il alla recueillir la
succession de celle qu'il regardait
comme sa mère ; en fouillant dans
ses papiers, il découvrit plusieurs
lettres qui lui dévoilèrent le secret
de sa naissance et les motifs qui l'a-
vaient fait cacher. Il abandonna aus-
sitôt la boutique où il avait été jus-
qu'alors confiné, et s'efforça d'éveiller
la tendresse de sa mère et d'en obte-
nir des secours : mais toutes ses dé-
marches furent inutiles; et il se trou-
va réduit à la plus profonde misère.
LadyMason, mère delà comtessede
Macclesficld . et qui connaissait Pori-
comtesse. Ce fut eo ce grore le premier wele du
parjemrnt, qui jusqu'tilors avait laisse aux juges ec-
clésiastiques le sont de décider ces sortes de urore*.
Aussi plusieurs pairs protestèrent contre une innova
tien qui leur paraissait dangereuse, et pouvant en
traîner des suites fâcheuses , en ce Qu'elle semblait
faire du mariage un acte c<«/, tandis qu'il avait
toujours été consuléré comme nu contrat divin for-
mé à U face des autels. J
SAV
ginede Savage, l'avait placé,
temps auparavant, dans une
Saint- Alban , où il reçutt un c
cernent d'éducation ; mais ce
ayant borné là sa munificenc
cessité obligea le jeune home
faire auteur. Sa première pr<
fut un poème contre Hoadly
de Bangor: il rougit plus tai
voir écrit. Essayant ensuite
pour le théâtre , il composa
encore que dix-huit ans , m
die intitulée La femme est u
me ( fVomans a riddle ) ,
emprunta le sujet au théat
gnol. Un certain Bullock a
l'avait confié , la fil jouer
légers changements , sans
au malheureux auteur auc
du bénéfice. Savage écrivi
ans plus tard , une autre c
Love in a veil , également
l'espagnol : elle n'eut pas de
m;»is elle lui procura la coui
et l'amitié de sir Richard
du comédien Wilks. Des p
ries déplacées le brouiller
le premier, qui lui retirai
sion qu'il lui faisait , le ban
maison , et défendit même qi
nonçât son nom en sa prcs<
vage n'eut plus alors d'asi
près de Wilks , qu'il arçon
souvent au théâtre. Ses
nés avaient touché le cœur
triss Oldficld : elle lui ass
pension de cinquante guiuéci
qui fut rc'gulièremeul pavée
la mort de cette comédiei
pouvant faire l'elogc des
de sa proleclrice, il fit cclu
beauté , dans nu poème il
Y Homme errant ( the wan
Quelques seigneurs , entre ai
duc de Dorset, s'intéressèreo
sort , et cherchèrent à le fain
cer dans le monde: mars U
SAV
le de la comtesse de Mac-
lui fit inventer les plus noi-
nnics ; et Savage fut privé
o lecteurs. Ses besoins aug-
ebaque jour , il eut de nou-
ours à l'art dramatique , et
re, en 17 i3 , la tragédie de
ruts Cheibwy. Sans logc-
souveut sans nourriture ,
composa la plus grande
* cet ouvrage dans les rues
places publiques : loisqu'il
rmiuc une scène, il entrait
première boutique; il l'é-
en emprunta ni , sous divers
, une plume, de l'encre et du
?l se servait même quclquc-
elui qu'il ramassait dans les
Quand la pièce fut achevée,
e généreux protecteur de Sa-
lit plus, et celui-ci avait trou-
m1 et un ennemi dans le co-
,ibbcr, lequel , réunissant la
ualité d'acteur et d'auteur,
it ceux qui ne lui faisaient
cmeut la cour. Le caractère
aventurier ne pouvant se
rûic de solliciteur, la repré-
1 de sa comédie fut quelque
iispenduc; le besoin l'obîi-
d de recourir à l'appui de
leur dramatique , qui com-
prologuc el IVpilogue de la
t parvint à la faire jouer.
t ne voulant se charger du
ncipal , Savage fut oblige
'mplir; mais sa tiiiiilitc et
d usage de la scène ellipti-
que l'un reconnût h* me-
1 ouvrage où l'on voit sou-
iller des traits de génie. II
1* goûté à la leeture; et la
u manuscrit produint deux
res Merlin;; .que l'auteur eut
Jifloi !*<?«. D'rfprê.s le conseil
pies amis f il prit alors le
publier , par souscription ,
SAV
Soi
le Recueil de ses ouvrages. Hill le
fit précéder du récit touchant des
malheurs de Savage , récit qui fut
aussi imprimé dans le journal in*
titulc : Y Homme franc {the plain
Dealer ) , et de plusieurs morceau*
de poésie : celui qui porte le titre de
Y Homme heureux servait de pros-
pectus à ce Recueil . Le récit publié par
Hill produisit une telle impression
qu'en moins de deux jours , l'infor-
tuné poète reçut soixante -dix gui*
nées. Les souscripteurs augmentaient
à mesure que la conduite exécrable
de la mère de Savage devenait plus
connue ; et il eût pu s'assurer un
avenir heureux , si sa conduite eut
clé plus régulière. La mort de George
Ier. excita m verve; et les vers qu il
composa sui cet événement obtinrent
l'approbation des connaisseurs; les
éloges qu'il reçut à cette occasion re-
doublèrent son ardeur pour l'étude,
et le déterminèrent à se retirera Ri-
chinond, pour travailler avec moins
dedistraction. Il revint à Londres, le
19 nov. 17^7, et eut, le lendemain,
une querelle dans une maison sus-
pecte, où il se trouvait avec deux de
ses a mis : ils tuèrent un de leurs ad-
versaires ; ci Sivagc fut confiné à
Ncwgatc. Il n'en serait sorti que pour
aller à la mort sans la protection de
la comtesse d'Ilertford qui, le 9 mars
i~'jt8, obtint sa giace parle canal
de la reine. Ce ne fut pas sans de
grandes dillicullés , que relie prin-
cesse se déteiinina à f.iiiedc- démar-
ches en faveur de Sa \ âge , pai ce que
la comtesse de MacdcMield était
parvenue à lui faire noire que ce
mal heureux s était icudii i:ou-scnle-
meut coupable de ciîme dont ou
l'accusait , mais qu'il avait tenté
de Tassa usiner elle-même. L'aven-
ture de Savage donna une grande
publicité aux paiticularitc* extraor-
5oa SAV
d maires de sa vie : elles furent im-
primées ; et la compassion qu'inspi-
rèrent ses infortunes , lui procura de
nombreux secours. La conduite qu'il
avait tenue à l'égard de la servante
de la maison où la querelle avait eu
lieu , et qui , par un parjure , avait ,
en le signalant comme le meurtrier,
failli le faire périr d'une mort infâ-
me, augmenta encore l'intérêt du
public. Savage l'ayant rencontrée
clans la rue, peu de temps après son
élargissement , elle lui exposa ses
besoins, et il eut la générosité de
Sartager avec elle la seule guinée
ont il fût possesseur. Quant à son
juge, qui avait montré une grande
partialité contre lui , il s'en vengea
par une satire. Gomme ses ressources
se réduisaient aux libéralités incer-
taines de ses protecteurs, et qu'il
ne faisait jamais d'économies , sa vie
s'écoulait entre les alternatives de
l'abondance et de la pauvreté : sans
ordre dans ses dépenses , il lui fal-
lait , pendant des semaines entières,
soullrir le froid et la faim pour payer
les plaisirs d'une seule nuit. Ko fin
poussé à bout par les cruautés de sa
mère , il menaça de la harceler de
satires , si elle ne lui assurait une
pension. Ce moyen lui réussit; et la
crainte du ridicule produisit ce que
n'avaient pu faire lanature etl'liuina-
nité.Sur la promesse qu'il fit de renon-
cer à son prujet, lord Tyrconnel, pa-
rent de la comtesse, le reçut dans sa
maison, et lui paya une pension de
deux cents livres sterling. Ce fut l'é-
poque la plus heureuse de la vie de
Savage, et pendant quelque temps
il n'eut aucun motif de se plaindre
de la fortune. Les plus grauds sci-
gneuis l'admirent dans leur société ;
et il deviut lout-à-fait l'homme à la
mode. Pendant son séjour chez lord
Tvrcouuel , il publia un pamphlet
SAV
m\\tu\ê¥ Auteur à louer; cl
petit ouvrage, dont le sujet es
vain obscur qui prostitue sa
quiconque veut l'employer
Ira qu'il savait observer les
avec un rare discernement,
duclion de ce pamphlet
plusieurs anecdotes sur des <
que Pope attaqua depuis
Dunciade. L'Auteur à loue
épigramme que Savage il
Dennis , ennemi de Pope
l'origine de la liaison de
écrivains. Vers le meme te
vage, pour plaire à lord
nef, ami de Walpole, publ
négyrique de ce ministre
gratifia de vingt gui nées, soi
faible dans la situation ot
vait notre auteur. Bienl
( 17S19 ), il fit paraître
moral de V Homme errant
quel il se plaint des cr
sa mère d'une manière si p
qu'il arracha des larmes
ceux qui l'avaient nersecut
vrage, dédié à lord Tyrcoi
regardé par l'auteur coi
chef-d'œuvre : il obtint
de Pope , qui avoua 1
trois fois , et toujours ave
veau plaisir. Il fut vend
modique somme de dix gui
l'empressement ridicule de
à se procurer des bagatelle,
disposa bientôt en faveur u
quais. Lord Tyrconnel s'él
bli d'une dangereuse m.ilad:
gc célébra cet événement
poème intitule le Triompl
santé et de la joie : cette
tion est remarquable par ci
riantes, par l'harmonie de
par l'ingénieuse fiction qui*
fond. La conduite licenci
Savage dans la maison de k
councl , où il menait souvent 1
SAV
de ses débauches, et des
is d'intérêt qu'il eut arec
rv lui firent perdre sa pro-
t t'obligèrent d'abandonner
iomme il avait dépensé tout
: ses travaux, il se trouva
1 misère , et sans un seul
il pût implorer l'assistai
Jans cette situation que, ne
lus avoir aucun méuage-
rder, il publia le Bâtard,
die très-respectueusement
rett {'à) , auparavant corn-
cclesfield , par Richard
fils du feu comte Hivers.
literies et les brocard* dont
te fut accablée à cette oc-
bligèrcut de quitter Ballï,
bilait lorsque le livre pa-
ininicnccincnt en est rc-
e par des pensées ingénieu-
une piquante énuinération
ges imaginaires d'une nais-
;itiinc. L'auteur y raconte
i termes pathétiques , les
qu'il a éprouves par le
ceux qui lui ont donné le
itint une vogue extraordi-
<is quoique cinq éditions
es eussent été rapidement
savane n'en fut pas plus ri-
vendu soum.iimscrità très-
Après la mort d'Eusdcn ,
iéa£ de la cour, Savage se
l-> rangs pour cet'c pla-
il échoua dans se* dé-
'pstiiqur protégé par (icor-
ilI alors recoins a la rci-
n petit pni-inr intilulé le
ri'intairv , qui fut très-
it-ilii de cette princesse ;
■i l'aiitcur «le "io \i\ rcs ster-
i permit de lui présenter
niée un poème , eu pro-
ie Minlilalile i écoiu pense ,
i ■ 1» -'m lai «Va'l « ihuh -1 i litl»(ir<<
■I hi»- rv
SAV
5o3
) usqu'à ce qu'on pût faire quelque
chose de mieux. Savage prit parti
dans la querelle de l'évêque de Lon-
dres et du chancelier, et il publia
contre le premier, un poème, in-
titulé L 'avancement dun prêtre
( The Progrès* of a divine ) , dans
lequel il présente un prêtre débau-
ché , qui , après avoir passé par
tous les degrés de la corruption , de
simple curé de campagne parvient
aux premières dignités de l'Église;
et il insinue à la fin que cet ecclésias-
tique a trouve un protecteur dans
l'cvéqtie de Londres. Traduit de-
vant la cour du banc du roi , comme
coupable d'avoir , par une satire
obscène, cherché à corrompre les
mœurs et à inspirer du mépris pour
le clergé , il fut renvoyé de la plain-
te, et comblé d'éloges par sir Phi-
lip York, président de la cour, et
ami du chancelier. La pension que
lui faisait la reine ne suflîsait pas â
ses besoins ; car à peine l'avait-il re-
çue , qu'il disparaissait sa us que srs
amis et ses connaissances pussent
découvrir où il se retirait; et il ne
se représentait que lorsque tout était
dépeusé. Ayant perdu tout espoir
d'obtenir une place, il adressa an
prince de Galles , qui avait récom-
pensé libéralement plusieurs écri-
vains , un écrit intitulé De V es-
prit public par rapport aux ouvra-
t*c$ qui concernent les matières pu-
bliques ; mais cet ouvrage ne fut bien
accueilli ni par le prince, qui n'ac-
corda aucune récoin j»en se , ni par le
public , qui le trouva médiocre. La
pauvreté de Savage était ex (renie à
cette époque. Le bazar d seul pour-
voyait à sa nourriture , et il n'en
prenait île solide que lorsqu'il était
invité à la table de ses protec-
teurs , d'où il riait souvent exclu à
cik'nc du dilabicmcutdc ses babils.
•to-f£**" ï«*^r •.-•»$£« «*2*>«»
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*S^g&
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j.
i* '
tfïgSSSkiSS
5^^^^^ï
f.*a&*
\'veu
crtVe c
»V
SAV
n! ut faire seul les frais
talion. « Savage, » dit le
ticl Johnson sou ami et
ion d'infortunes ( Voy.
XI , 588) a était d'une
miijc et élancée; il avait
•sssc dans les traits , un
bucolique, unedemar-
ct un son de voix sombre,
était souvent sur ses Iè-
» il m* livrait larcmenl à
modérée. » Son caractère
lange de bonnes et de
inditcs. Ami chaud , au-
ini i ru plaça hic, ce qu'où
lui rcpiochcr c'est sou
ïiivcrs ses bienfaiteurs,
spiit vigoureux cl actif,
eut jugement (t d'une
ii commune, Savage ne
ligitui ou la morale , que
(levés ouvrages, (juuiquc
Fussent très cor roui pues,
lions sont frappantes de
mages vives , ses fictions
nt conçues. scsallcgoiics
beaucoup d'art , ses vers
najcsttuux , quoique sou-
il* et cmbai ra^sés ; le dé-
de .ton style est la ru-
on principal méiitc est
Les cents de Savage,
* dispersés dans les re-
ms des productions fugî-
l* publiés en deux volumes
7, par T. Kvau.s, qui les
ici des Mémoires de Sa-
c docteur S «mm I Jolin-
'iiituut dan* cvs Mémoi-
iimt -l'aboi d eu 17 1 i, et
iiisén-s iLiijs les fies des
f*.!*, que nous avons pui^é
r cette Notice , bieu[que
it un |*u pallié les torts
D— /.— s.
.M ' \ffi>nt! )9 miuéralo-
N a pies eu 1 7*»-.» , exerça
SAV
5o5
la médecine avant de se dc'eider pour
la minéralogie. Eu 1789 , il Gt par-
tie d'une société de jeunes savants
que le roi de Naples envoyait en
Allemagne pour y apprendre tout
ce qui a rapport à l'exploitation des
mines et à la métallurgie. Savaresi
profita de celte occasion pour visi-
ter les écoles et les établissements
minci alogiques de l'Allemagne, de
la Pologne , de l'Angleterre, et il
s'arrêta long tempsàFrcybeig, dont
le célèbre Weruer avait fait le point
de réunion de tous les minéralogistes
de l'Kuropc. Habitué à se rendre
compte de ses observations, Sava-
resi confiait au papier une foule de
détails que sa mémoire aurait été
incapable de cou server. Le public ne
connaît qu'une tres-pelite et peut-être
la moins impôt tante partie de ses
travaux. Ses manuscrits, au nombre
de cinquante et plus , sont restes dans
les mains de son frère, qui en pro-
met la publication. De retour de ces
voyages, Savaresi fut chargé de re-
connaître une mine de bouille que
l'on venait de découvrir à Gifoni,
non loin de Sa Ici ne, d'examiner l'é-
tat des forges de Stiio et de la Mon-
giana en Ca labre; enfui de lever la
carte physico-géométrico - oryc-
tognostique de cette pio\ince si
i m pai faite ment connue sous le rap-
port miuéralogiqne. Kn 1808 , il
fut nom nié l'un des administrateurs
de la fabiiquc des pouîres, à la
loue delV Annunziaia , où il au-
rait pu rendre d'importants ser-
vices , s'il n'avait été fiappé par la
mort , le *i mars 1810, à peine age
<!c quarante-huit ans. Ses ouvrages
imprimés sont : 1. Varie ai far
pat lare i muti , Naples , 1785,^
in-8°. II. Piano d'un corso di ùludj
di relia a pcrfezivnare la média-
;trt,ibid., 1788. in 8". III. DelV
5o6 SAV
influenza deUa traspirazione de'
vecchi su i giovani , e de* giovani
su i vecchi , ibid. , 1 789 , in - 8°.
IV. Lettre à M. Foûrcroy sur la
métaUification des terres , Chcm-
nitz, 1790, in-8°. V. Lettera su
i volcani al signor Thomson , Na-
ples, 1798, in-8°. VIT. Rapporio
sopra un viaggio mineralogico nel-
le Calabrie , nel corso degli anni
1800 6 1801; ibid., 1801,0180a,
ibid. !8c7 in-8».VIII. Sulla mi-
niera dforo di IVagyag, in Transil
vania, ibid. , 1808, in- 8°. A-g-s.
SAVARON ( Jean) , historien, né
à Clcrmont, vers i55o, d'une famille
honorable (1), embrassa la carrière
de la magistrature , et fut pourvu , de
bonne heure, de la charge de con-
seiller au présidial de Rio m. Il la
quitta pour la place de conseiller à
la cour des aides de M ontferrand ,
et acheta dans la suite celle de prési-
dent et lieutenant-général de la séné-
chaussée d'Auvergne, dont on le dis-
pensa de payer en totalité la finance, à
raison de son mérite. C'était un hom-
me très-laborieux , remplissant ses
devoirs avec une exactitude scrupu-
leuse, et trouvant, dans ses loisirs ,
le temps de cultiver l'histoire et les
lettres. Député, par le tiers - état
d'Auvergne, aux états - généraux de
1614, il s'y distingua par son élo-
quence et sa fermeté. Ayant été char-
gé de porter la parole, au nom de son
ordre, dans la chambre de la no-
blesse, il s'éleva contre la vénalité
des emplois avec beaucoup de force.
Plusieurs gentilshommes furent cho-
qués de quelques expressions qui lui
étaient échappées (a) , et menacèrent
(O Savumn a dnniK la généalogie «le na fiimille
dauj 1rs Origines tic CUrmomt , j». iu8 et 109.
(s) Suivant Durand . 1a phr*M> «jni urvil c\ritr
H» niiiriiiurii de la uoMeuc rat ccllr-ci : Ki i»tr« /
«Imù» l'honnriir fit- V0.1 pi>rri , que vous «vei |xrdu
P*tl* v< isilitç des vificvi.
SAV
de l'en faire repentir : mais
donna des gardes pour 1
de sa personne ; et Savaroi
le sens des paroles qu'on
reprochées. Après la ses
voulut plaider lui-même,
le ment, pour le maintien d
honorifiques que le chapitre
mont contestait aux inagis
présidial, et il gagna de te
voix. Quoique indisposé dep
que temps , il se chargea de
cer l'Oraison funèbre du barc
nilhac , sénéchal de Germon
en sortant de la cérémonie
trouva tellement fatigué, qv
le transporter chez lui; et il
huit jours après, en i6ax I
voir la liste de ses ouvraees
tome xvii des Mémoires de
et dans le Dictionnaire de
Outre des Editions des OFa
Sidoine Apollinaire et deC
Népos , avec de savantes no
on citera de Savaron : I. Le
nés de Clermont , ville
d'Auvergne, Clcrmont , 160
Cet ouvrage est rempli derei
curieuses. Pierre Durand, c
à la cour des aides de Clen
donna une nouvelle édition
1CG2, in-fol., augmentée
rentes pièces , et enrichie <
traits de quelques hommes
d'Auvergne ; elle est rare c
chee. II. De sanctis ecclesi
nasteriis Claromonti librii
nolis . Paris, 1608, in -8°.
culc , dont l'auteur anonvi
au dixième siècle , a été :
par Durand , dans les Pi
I histoire de Clcrmont ; il 1
précédemment par le P. I.al
Ci) I*rs ennemi* do Sa% aruii ra«*rwï-i
a)ipr<>|MÏs- li' ti ■•■ail du P. Srrmond
ApollitMin ; iu4L» ou l'a bien justitk de
dt plagiat.
ÎAV
tnuscript.y u, 707.
re les masaues ,\b.,
p. éd., ibid., 161 1 ,
lomélie de saint An-
idis Januarii, et du
bonne contre la fetc
célébrait dans di-
royauine IV. Trai-
luels , avec l'édit
• Bel , de Tan 1406
;ages de bataille),
in - 8°. Ces deux
*s et nleins de traits
?ur des duels était
qu'il avait été dé-
vingt dernières an-
; lettres de grâce à
les qui avaient tué
en champ-clos. V.
? française, ibid. ,
est Téloge de la va-
. VI. Deux Traités
té du roi et de ton
1(11/1, iii-8". Dans
itref il s'.ittachc à
>i tient sa ronronne
|uVn niiriin cas, ses
t e t rr d i s peu ses d '0-
:r.»té , dit Durand ,
1 de l'exercice , en
cinlinjux Duper-
iin | , qui Ir har-
uflli'ifiriit, sous des
é.\. u (Yisi pont être
'«m d-.it ,-ittribucr
'rai té de Sn'aron ,
•• nom de .h .m Le
jr Irqiifl «»n n'a pu
"in nihi -iguemriil.
, Savanui lui repli-
rr victorieux. \ II.
états- i\t*néran r % t*u
>t cw.'ifns , fifpui .
i(i«i'i . ibid.. 1(1 1 "j.
,■ j.ii.i : .r
' ■lli*. I . lit il* I
.. '■ . .-I ..f
I ■!!.• 'lll-
SAV 5o7
in - 8°. Dans cet ouvrage, il se pro-
5 ose de montrer que depuis l'origine
e la monarchie , le tiers-état a tou-
jours été consulté sur l'administra-
tion des affaires du royaume. Il a
été réimprimé en 1788,111-8°. VI IF.
Traité de l'annuel et vénalité des
charges, ibid. , 161 5 , in - 8°. Cet
opuscule n'a point été connu par le
P. Nircron. IX. De la sainteté du
roi CloAsy ibid., iGra, in- 4°., tres-
rarc. Cet ouvrage singulier avait pa-
ru, l'année précédente, dans les An*
nales de Bclleforcst ; et l'abbé Lcn-
glct - Dufresnoy l'a réimprimé dans
le Plan de V histoire de la monar-
chie française. Pierre Durand a in -
séré V Eloge du président Savaron ,
précédé de sou portrait, dans son
édition des Origines de Clermont ,
p. ?54 et suiv. : il nous apprend que
ce magistrat avait laissé des Notes
intéressantes sur Grégoire de Tours
et les Capitulaires de Charlemagne.
Son portrait fait partie du Recueil
de Moncornet. W — s.
SAV AR Y ( Jacques ) , célèbre né-
gociant , naquit , le aa sept. îfrri,
à Doué , dans l'Anjou , d'une famille
noble. Ses parents, d'une branche ca-
dette, s'étaient appliqués au commer-
ce, et le destincrentà cette profession.
Resté jeune sous la tutelle de sa mère,
femme d'un rare mérite , il vint con-
tinuer ses éludes à Paris, et après
avoir passé quelque temps dans l'é-
tude d'un procureur, pour .s'initier
à la pratique, il fut mis en appren-
tisiagc chez un marchand. Dès qu'il
eut acquis les connaissances néces-
saires , il se fit agréger au corps des
inrrriers, et ayant réussi complè-
tement dans toutes rcs spéculations,
il se retira de* a Ha ires, en iOr>8, avec
une fortune assez, considérable. H
avait le projet d'acheter une charge
de K'irvtaiic du roi , et du &c coûta-
568
SÀV
érer entièrement an soins qu'exi-
geait sa nombreuse famille ; mais le
sur-intendant Fooqnet , dont il était
très-connu , parvint à le faire chan-
ger de résolution , et lui donna la
. ferme des domaines de la couronne.
La disgrâce de son protecteur ( F.
Fovqust ) entraîna la sienne:
on ne manqua pas de prétexte pour
. le priver de sa charge; et il ne
put jamais obtenir le rembourse*
ment des avances qu'il avait faites.
En 1666, le roi déclara que son
intention était de venir au secours
de ceux de ses sujets oui auraient
doue enfants vivants : oavary , qui
ao' trouvait dans ce cas 9 et dont la
fortune avait beaucoup souffert ,
s'empressa de justiGer ses droits à la
bienveillance au monarque 5 mais il
ne retira d'autre ayantage de cette
démarche que de se faire connaître
du chancelier Seguier , «mi chercha
dès* lors toutes les occasions de lui
être utile. Il fut adjoint bientôt après
au conseil chargé de la révision des
reglemèuts sur le commerce ; et il
eut la plus grande part à la fameuse
ordonnance de 1673 , que Pussort
( F. ce nom ) appelait ordinaire-
ment Je Code Savary. Deux ans
après', il publia le Parfait Négo-
ciant , ouvrage qu'il avait composé
sur l'invitation des principales mai-
sons de commerce, et qu'il eut le
pbUr.de voir cité dans les tribunaux
comme autorité. Les consultations
* qu'il recevait de toutes parts sur les
questions les plus épineuses, lui don-
nèrent les moyens de compléter son
premier travail. Le contrôleur géné-
ral Le Peletier chargea Savaiy de
l'examen des comptes des domaines
' d'occident , avec un traitement de
Îuatre mille livres. Des inGrmités
ouloureuses l'affligèrent dans ses
dernières années, et il mourut à Paris,
\SAV
le 121 octobre 1690. De dm
fants qu'il avait eus » orne 1
curent. On a de lui : Le
Négociant ou Instruction
pour ce qui regarde le C
des marchandises de Frm
pays étrangers , Paris , 1 67'
deuxième édition, augmenti
1679. — Parères ou Jvû
seib sur les plus importm
tières de commerce, ihkL
in*4°. Ce volume est la svà
yrage précédent , auquel ca
réuni aans toutes les édifia
quentes, constamment aup
corrigées par Savary lot-*
Kr ses deux fils, qui seroatl
rticle suivant. L'édilM
récente du Parfait Négn
celle' de Paris, 1800 , avd
mais comme elle est fart ■
tée , on préfère l'édition
( Voy. le Manuel du Liki
ouvrage a été traduit en alla
hollandais , en anglais et a
quoiqu'il ait vieilli , on pe
le consulter utilement. La
Savary , imprimée à la U
ouvrage , en 17 ai , seretr»
les éditions postérieures. !
ceron en a donné l'extrai
tome ix des Mémoires des
illustres. Son portrait a été
Edelinck, in«4°.
SAVARY des BRULO
ques ) , fils du précéden
1657 , marcha sur les tra
1>ère , et se rendit fort h
a science du commerce. K<
le ministre Louvois , en 1
pecteur général de la douai
il dressa , pour son usage
menclature alphabétique
les espèces de marchanda
au droit, et y joignit des*
succinctes. Les membres c
ayant eu connaissance d\
SAV
errent Savary à le per-
çue fut l'origine du Dic-
t commerce , ouvrage
itv pour la rédaction du-
ous s'associa son frère ,
•ut pas la satisfaction de
Une fluxion de poitrine
il avril 1716, à Tige
î - six ans. — Savary
•mon ) , son frère , était
H embrassa l'état ec-
sc distingua , dans sa
- son talent pour la chai-
>rta le prix d'éloquence
française, en 1679, par
sur la vi aie et la fausse
Il fut pourvu d'un ca-
fia pitre de Saint-Maur;
101 1 de sou père, il se
la direction des aflai-
de Mantoue. Possédant
a 11 ces très -variées, il
c dans la rédaction du
• universel de commer-
l en 17:13, 'i vol. iu-
lé par ses soins. L'ab-
lourut le 23 septein-
aissaut un volume de
, qui fut imprimé eu
1 a refondu les articles
ide 17.fi ou 174H. Cet
raduit eu anglais , Lon-
'i vol. in -fol. La ineil-
1 du Dictionnaire de
et la seule que l'on rc-
rellr de Copenhague
7"m|-(îIî, 5 vol. in fol. ,
ir (.1. Philibcit. I/ulihc
* m et tait un Nouveau
? de commerce; m lis
Mie que le prospectus
ir ;. W — s.
> Nicolas ) , voyageur
à Vitré eu Bretaguc, fît
ion ses études au collège
me «lafta Ir Btcuttl oV tmcmàmmyt.
SAV 5og
de Rennes. Son imagination vive et ar-
dente, son esprit inquiet et avide de
connaissances , lui inspirèrent de
bonne heure le goût des voyages.
Après avoir séjourné quelque temps
à Paris , où il se lia avec Lemonnier,
médecin de Monsieur ( depuis Louis
XVIII), il partit pour l'Egypte, en
1776 , et y passa trois ans , occupé
à étudier la langue arabe, à observer
les mœurs des habitants, à rechercher
et à examiner les monuments anti-
ques. Gomme la relation qu'il en a
publiée n'est pas en forme de jour-
nal; qu'elle a été rédigée depuis son
retour ; que ses lettres même sont la
plupart sans dates, et que la premiè-
re ne porte que celle du 24 juillet
1777 ; il est impossible de le suivre
dans son itinéraire , et d'en calculer
la durée ( 1 ). On voit seulement qu'a-
près quelque séjour à Alexandrie et
à Rosette , il résida long - temps an
Caire , d'où il fit quelques excursions
à Da miette et dans les environs de la
capitale; mais il ne visita point la
Hante- Egypte, quoiqu'il en ait don-
né la description. H revint passer
quatre mois à Alexandrie, s'y embar-
qua en septembre 1779, parcourut
pendant près de deux an* plusieurs
lies de la Grèce cl de l'Archipel , en-
tre autres, celle de Crète, qu'il ha-
bita quinze mois , et sur laquelle il
semble que nul autre voyageur n'a
donné des détails plus précis et plus
circonstanciés. De retour en Fiance,
probablement vers lu milieu de 1781,
i! s'occupa de publier le fruit de se* re.
cherches, et lit imprimer: I. Le Co-
ran traduit de Vaialn\ accompagné
de notes, et précédé d'un abrégé de
la vie de Mahomet, Paris, 1783,
1 1) Au f-oiumriM rui< ni tir rt-U* l+Vr*. il *r ju»li-
tir dii «ilriM<- qu'il *■«"«!< •'■ fui* truii *!>•, ri qui
|W«il erwrr qu'il »VUi» rendu ça h%y\>tr , c » 17-4,
f I qu'il J |«Hi iioq *i*.
de»
%*r-%_
ïw** F** tV"1 \ vI&nà
*Tï- , ****:*Zrtf '. > «**
,\
f^ate»» %Td*»"°*' £ fondée» '• Altc <F
ï,*n#^ond*ivamc- p]lie u*
«« t»°5 ' * . oottt *»* àa»* W». „va
SAV
sa satisfaction , le minis-
ma membre du conseil de
irès de sou ministère. Sa-
it marie avec une femme
dont il avait en plusieurs
était mélccin de son bu-
arilf , vice - prêsi lent de
de méderinc ; et il com-
juuir d'une i épuration mé-
nme en i vain et comme
\a* /.Me qu'il mît à soigner,
jiiiuage du Yal-dc (iiace,
ils atteints lu typhus, lui fit
' cette maladie; et il y suc-
[9 mars 181 4- M.LuIlicr-
a donne, sur sa vie, une
s-bien fiite, dans le tome
Journal de médecine pour
\irK N — u.
IY (Fbaptçois). V. Bbe-
ÏTANO ( FlA!fCGIS-EuLA-
uite , poète latin , ne à Na-
t>j>7 , y mourut le 2 3 oct.
voulut rendre son talent
employant à composer des
le* bot. inique , qui parurent
:rc : Notanicorum libri /r,
- 1 1. La versification en est
ablr que |»cut le comporter
iujet traite di lactiquement.
premier livre , il décrit
\ des plantes, tant à l'e*-
l'a l'intérieur. Ainsi , d'a-
Jcrs de Malpi^hi , il passe
la urine, la lige; il décrit
lies in te'i in ires , les dillc-
tes de v-iisseaux, les fibres
unies. l).iiis le second , il
liuur^Miu , de la feuille, du
deux m \i-s , suivant qu'ils
ro nu ri'iiniN diiiis la même
la ficultc féiondante du
I expusr ensuite la ligure
> et lr p.irti qu'eu a tiré
rt poui 1-talilir s» méllio-
v a\> l'île une planche. Dans
IL.
SAV 5i3
le troisième, il indique le lien natal
des plantes spontanées : il enseigne
la manière de les cultiver ; fait pas-
ser en revue les fleurs , suivant Tor-
dre de leur floraison ; décrit les plus
beaux jardins , notamment celui que
possédait, à Naplcs, Doininici A ma*
to, et qu'il vante beaucoup. Enfin ,
dans le quatrième livre , il en u mère
les pmpi iités me lira les des plantes,
fait idopter l'opinion qui croit que
la nature a empreint cli.ique végétal
d'une mai que évidente pour indiquer
clairement à l'homme l'usage qu'il
en peut faire; c'est ee qu'on nomme
la signature ( F. Fobget). On doit
excuser un poète d'avoir quelque-
fois préféré l'idée la plus brillante k
la plus solide; mais, dans les notes
qui accompagnent ce poème , l'au-
teur, également botaniste et physi-
cien, rétablit la vérité dans tous
ses droits : il se montre bien au
courant de la science telle qu'elle
était alors , et il l'enrichit de quel-
ques nouvelles observations. Entre
autres, il remarque qu'en général les
p' a rites annuelles ont des graines
plu* volumineuses que les vwaces,
VjC Poème fut reproduit , avec une
traduction italienne en vers scioltiy
sous ce titre : Quattro libri délie
cose botaniche . colla trndnzinnr in
verso sciollo itali ano di Giampiclro
Bergamini, in- 8°. de 5n p., avec
une planche, Venise, 1-4?)- D-p-s.
SWKKIKN [ Alkxamire), ma-
thématicien et biographe , qui méri-
ter* U d'être mieux connu, était natif
d'Ailes. Il fut admis jeune dans les
p mies de l'étendard à Marseille , et
Rappliqua sans relâche à l'élut te des
mathématiques, et de la construction
navale. Après avoir subi les examens
d'usage, il reçut, à vingt ans, lebrevet
d'ingénieur de la marine. Cinq ans
après, en 17'p, il débuta pu* une
33
s*
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AeV* \.,.he»
.u-
uistoir!c
l*»(
c*°,»£**»«,l,,i
,.-*•
SAV
s la manière du crayon
'. François, XV, 4^9 )•
'liant de cette Histoire v dit
batier , quelques digres*
les , certains détails minu-
aettatit plus de correction,
et de précision dans le
iteur eût pu la reudre en*
digne du succès dont elle
Histoire des Progrès de
imain dans les sciences
, dans les sciences intcl-
, et dans Us sciences
17G6-78 , in 8°. , 4 ▼o'*
;e , dit le même critique ,
yle plus précis et plussoi-
érulitiou mieux dirigée ,
herches plus savantes et
entées. On doit à Save rien
lu Traité des Fluxions ,
irin . 1749 > *t cdle du
ire d'Architecture de Da-
5 , avec des additions. On
n portrait à la tète de
les Philosophes modernes,
■m (formats. W — s.
Y ' Roland ) , peintre de
n*iq>iit a Court rai , en
iit éie\'c de son père , Jac-
ry. artûte médiocre, qui
a joindre des animaux ,
x et des poissons. Il avait
né, rpiî pcign-iil eudetrem-
id étudia re genre ; mais
t trop Lomé, il s'adonna
• . danslei'ie! il acquit urie
fwifation. l/emperrjr Ho-
ant vu un dr *e» tableaux,
»-le a ±'*u *fTvif^. et ï'en-
W TxtA. rdjiwr l« «t»*»
rmarju-LJ** Ce cette cofi-
rv rrvi '/'■;;•» de t* ira-
t'\ dei *t-«. ''r-iiM ***e
f.ille "f-'b: •■" -'^ T-*1
u+*s ■<,.! a I- f m* •*
SAV
5i5
qui lui servirent , par la suite , dans
tous les tableaux qu'il peignit. 11
orna la galerie impériale ae Prague,
d'une suite de Vues, qui ont été gra-
vées par Gilles Sadclcr. Une de ses
plus belles productions est un pay-
sage d'une étendue immense de pays ,
dans lequel il a représenté Saint Jé-
rôme dans le désert, et qui a été
gravé par Isaac Major , élève de Sa-
deler, qui le publia. On vante encore
deux de ses tableaux , dont le pre-
mier a pour sujet : Orphée qui attira
les animaux aux sons de sa lyre ;
et le second : Une foret remplie de
chevaux sauvages. On admire dans
ce dernier les mouvements, les allu-
res et la vivacité indomptée de ces
animaux. Le Musée du Louvre pos-
sédait quatre tableaux de ce peintre,
qui ont été rendus en 181 5. Le pre-
mier représentait Adam et Eve dans
le Paradis terrestre; il appartenait
à la Prusse. Les trois autres , dont
les sujets étaient : i°. Un Paysage
avec des scieurs de bois; a". Jésus-
Christ sur le Mont Thabor ; 3°.
La Création , tableau peint sur
cuivre, ont été repris par l'Au-
triche. Les sujets qu'il traitait de
préférence étaient des Sites du
Nord , des Rochers , d'énormes Chu-
tes <Ve<u ornées de sapins. Ses
idées sont graudes , ses distributions
agi édiles , ses oppositions bien en-
tendues et rendues avec art. Il dts-
siuail avec t sprit et talent les petites
figures d'homme* et d'animaux,
dhiA il «irirLr.siit ses rom positions;
H son rxeVitior; avait le (un de celle
d- Pj A Br.ll * dr brnigM de ve-
k-.f. Of*iA*a\, q'^îi'rfruinef de
n- j ioi»KiJW. t* «w-t pas exemp-
ta -J. f*t ftjft-rt*" ; •« î» 'oulrur bïeue
« 4o«? :ut «.•- f*u «''-P- hyn.t I- mort
c* i'iLpi'r tl'/lvJpfc* . b***rj
^.< rs. /,i* a l'if «" bî f «« il
SAV
de la suite et liaUou de tous
s ctscieuevs. Savigny cuaeni-
; TiJec de ses Tableaux, qu'il
L»lia qu'en 1 587 ; et suivant une
de Mercier de Saint - Loger,
ron levit l'ouvrage de Savigny,
composa même la seizième ta-
ui concerne la théologie. Voyez
oie très; curieuse sur S.ivigny,
a iroisicine édition du Manuel
>raire. Ou a le portrait de Sa-
, debout , présentant son livre
c de \cvcrs. W — s.
VILE H t> ri), savant anglais,
3o nov. 1 54o , à Uradlcy , dans
kshire , .tclieva .ses etudesà l'uni*
:e d'Oxford , où il reçut , en
1 , le degré de inaîirc-cs-arts.
ireuves de talent qu'il avait dou-
lui méritèrrnt. en iS^S, l'hon-
dVtre élu procuicur (/iroef or )
uiiitersité ; l'année suivante , il
ontiuue' dans celte rharge , et
it l'autorisation de donner des
is. Dans le dessin de perfec-
*r «es cnniitissauees, il fit, en
I, un voyage en France et dans
.1 y* !{•!<. A son retour en An-
rre , il fut clioiii pour enseigner
rr vl les uiatliéiiiaiiipies a la
Elisabeth, qui lui témoigna
is 1 »rs l»caiiroup 'le bienveillaii-
1 f'-i ,cn 1 58 ï. ii oui m é prinripal
•il grdr Mertou; et, en i5i)fif
£111 1 4 rrtfe dignité ceLedc ple-
in collège d'Klon , où il plaça
bdrs professeurs. On dit que
excessive sévérité le fendait
rreui drs ét:i liuiK Le roi J.ic-
1 lrr. , iiistf m t «lu mérite de Si-
. *c pi«ipoviit de l'élever aux
niris emplois ; mais il 1rs r<fu*a
. . et se contenta du titre deche-
r . que ce ptinre lui conféra
« I' «lijîr.nî de Win-Uor, en
\. I.i même auncr, il eut le
gi 111 de perdre son fils ; et comme
SAV 517
il ne lui restait aucun espoir d'avoir
un héritier de sou nom ,il résolut dt
consacrer une partie de sa fortune à
l'avauceinent des lettres. Outre la
belle édition grecque des Œuvres
de saint Cbrysostoine, qu'il Gt im-
primer à ses frais ( Pojez Chry-
sostome, VIII , 5o5 ) , et pour la-
quelle il dépensa, dit-on, huit mille
livres sterling (environ 1 92,000 fr. ),
il fonda deux nouvelles chaires à
l'académie d'Oxford , Tune de géo-
métrie , et l'autre d'astronomie , aont
il pourvut Henri Uriggs et Jean Bain-
brilge , deux hommes tres-distiu-
gués , chacun dans sa partie (1). £>a-
vile mourut le 19 février itiu'j, au
collège d'Étou, et fut inhumé près
de son fils . dans la chapelle , où %a
veuve lui fît élever un tombeau ma-
gnifique. Il c'ait membre de la so-
ciété des Antiquaires. Indépendam-
ment de l'édition des OEuvres de
saint Chrysostome, dont on vient
de parler i'i) . on doit à Savile celle
du traité de Th. Bradwaidin : Dû
causa Dei contra Pelapur* {Voy.
lin a tiw a RDI if , V, 4<>4 '• H a traduit
en anglais V Histoire de Tacite, avec
l.i Vie d'Jgricola, et y a joint des
Notes saintes et un traité sur la
Milice dey Romains. Ce traité, tra-
( . > t* clwirr Hr gr<»-i>i trie, (mmIt* ymr S>viL» , •
ri** ••rrviM-* |ur «!»• pi nlV>Miirft «l'un graiirl in«»ilrt
W rm . W-lli». lUHry. I»-». «i^i rr. knll. I».»l-
|t t , llurul'v . rie S*tiI* ")•»• b< !•>■»« <»r* l'u»i »»»wl«
«l'( >«{>>• U , d'yor Iim t* «*r rararlt r*« «.rc" ytmr km
iiupfiuiC'ir fi de |ilMMrun Kvir. H n**n»«o»t»
nrtrirut nWTir* J«f»»U MMi tt»f|U< lluJJnr«:ir.
K*) Hir#j qu'rllr ■■•il ri'i«j4#. dit hilh. Sim-m ,
rj« faut m RfuMirfva i|Ui ••ni ><Mtt '»• r«li|iMM d«
Vrr «r et Jr Hr,Jrlt»-T* . rlW» i.'H »*• « «•*■' le <|fM
qi*rU|ar*fJ»J» lr |ir#trulriil. rllr pmt •«*• fdmgrm
ma ptu*|rui* «iMlfiit* «ur l<* r«|iliuna dr Paru ri <J«
I" wlia. il l'itl r* «|«» W I". \m\à» ■ li»-l.«»B
irni^rnar Jim m /)..irrl.>»n'« w \r* f»iii«tiii« rf-
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doit en latin , par Marq. Freher , a
été imprimé séparément , Heidel-
berg , 160 1 , in-o°. , et à la suite des
Notés , trad. par Isaac Gruter , Ams-
terdam , 1 649 9 in- 1 2. Cette édition ,
sortie des presses des Elzcvirs, est re-
cherchée. On doit encore à Sa vile: I.
JRerum Anglicarum script ores post
Bedam prœcipui , Londres , 1 5<)6 ,
in-fol.; Francfort , 1601, même
form. : la première édition est très-
rare; on recherche encore la se-
conde , quoiqu'elle soit déparée par
de nombreuses fautes typographi-
ques. Ce recueil contient les Chroni-
ques de Guill. de Malmesbury, Hen-
ri de Huntingdon , Roger Hoveden ,
Ethelwerd, Ingulphe, etc. Sa vile y
a joint : Fasti regum et episcopo-
rum Angliœ usque ad fVilhelmum
Seniorem. II. Oratio coram regind
EUzabethd Oxoniœ habita , anno
a5ga; ce discours n'a été publié
qu'en i658, par Thom. Barlow,
Oxford , in- 4°. Jean Lamphire Ta
inséré dans la Monarchia Britanni-
ca, 1681 , iu-8°. III. Prœlectiones
X///, in principium elementorum
Euclidis , Oxford, 1621 , in-4°.
6a vile a laissé plusieurs manus-
crits , entre autres des Notes sur
Y Histoire ecclésiastique d'Eusèbe,
dont Henri de Valois a fait usage
dans son édition. On peut consulter
Ànt.Wood, Hisl.univ. Oxoniensis;
les Mémoires de Niccron, tora. xvi,
et le Dictionnaire de Chaufepié.
— Un autre Henri Savile , surnom-
mé le Long, qui tirait son origine
et probablement son nom, de Sha-
will en Yorkshire , fut médecin ,
chimiste 9 mathématicien et anti-
quaire , voyagea en Italie , en Alle-
magne, etc., et mourut à Londres,
âgé de quarante-neuf ans , le 9.9 avril
1617. H av#ait conGé à Camdcn,
~">ur la publier , une copie fort soi-
SkV
gnée de la Chronique d'Aller , mot
ne de Saint David , qui fut imprimée
en iGoa,ct reparut en 1691, pu
les soins de Th. Gale. W— <.
SAVILE ( Sia George), buimi
d'Halifax, écrivain et honne d'é-
tat distingué , mais d'un caractère
plus qu'équivoque , descendait fan
ancienne famille du comté d'York,
et naquit vers i63o. 11 était fils or
sir William Savile , et d'Anne,
fille de Thomas Goventry , lord gar-
de du grand sceau. A b mort de
son père , il succéda au litre de ba-
ronet, que celui-ci avait porté. U
fortune au jeune Savile, son non,
son mérite , son attachement et ce-
lui de ses ancêtres à la famille As
Stuarts , lui ouvrirent la rente du
honneurs, à la restauration de Char-
les H ( mai 1660 ). Ce monar-
que l'éleva d'abord au rang de pair
d'Angleterre , sous le titre de vi-
comte Halifax , et l'admit dani
son conseil privé au mois d'arril
1672. Chargé au mois de juin sui-
vant d'une mission diplomatique ea
Hollande , il fut traversé dans cette
négociation par le duc de Buckinç-
ham et parle comtcd'Arlington, qui
lui avaient été donnés pour co-plé-
nipotentiaircs ,et il fut obligé de re-
venir eu Angleterre sans avoir ob-
tenu aucun succès. La chaleur qu'il
mit dans la discussion du bill de
non-résistance ( non - resisting-UM.
bill ),qui avait été proposé, ru 167 5,
pour prévenir les progrès de l'esprit
républicain , et la manière énergique
avec laquelle il se prononça contre
le bill de tolérance, lui firent perdre
la place qu'il occupait au conseil ; il
y rentra cependant , en i(>79> P*r
suite du changement survenu dans
le ministère. Les chefs du parti \S hig,
excites par Shaftesbury , proposè-
rent au parlement un bill pour ex-
SAV
e doc d'York de la couronne.
I, rédigé dans les termes les plus
Dts , fut combattu par Halifax,
m? ce ministre fût loin d'être le
in du duc d'York. Mais il pen-
te le résultat imméiUt de cette
iou devait être le bouleverse-
le la monarchie , et la création
ouvernement électif, ou plutôt
république. Un semblable ar-
it pouvait paraître au moins
urdina ire dans la bourbe d'Ha-
qui ne cessait de tourner en
le le système de l'hérédité dei
et qui répétait souvent , en
>y.int une comparaison assez
le , qu'il ne connaissait per-
qui choisit un cocher pour
r sa voiture, uniquement parce
? père de cet individu avait été
n cocher. Mais rn condamnant
d'exclusion , le vicomte H.ili-
roposa de mettre à l'autorité
c, lorsque la couronne lui par-
rait % des limites telles qu'il
t apporter do changement dans
«e et dans l'état. Ce prince
ut en , par exemple , aucun
iir sur les m ili< rcs ccrlcsusti-
ni la 'Imposition du tiôor pu-
ni le droit de faire la pii\ ou
rre. qui aur- lient rie confiés aux
ch-imbres du pirlemeiit. A la
du roi elles devaient continuer
ajournement , et prendre les
de l'a Imimst ration. I.e conseil
sise sur les importantes ques-
qui leMiltau-iitilu projet d'Hali-
I le lit adopter aux roiiiîcs d'K%-
. de Su ud>- ri an l;rh ils S h .if te* bu-
montra fnrt npposr. |.*'><|< luis
t lie s-vio!cr.ts dans la rtiaïuhrc
ornrriunes où le liiil fut n*;an-
S .J'i-iplr, fri tl^l t; r«.ji|"iv|t|0ll
uni il« i.i finir ; mais il
anitiiie suite, pirre que les
< le rejeter eut. La cou luilc que
SAV 5 19,
Halifax avait tenne dans cette cir-
constance , irrita tellement la chant*
bre basse , qu'elle l'accusa d'être un
part ban du papisme , et l'ennemi du
roi et doda nation , dans une requê-
te qu'elle adressa à Charles II , pour
demander son renvoi du conseil;
mais ce ministre exerçait , a cette
époque , une si grande influence sur
l'esprit du roi, qu'il obtint la dis-
solution de la chambre et le titre
de comte. Le bill d'exclusion ayant
été représenté en 1G80, Halifax le
combattit encore, et déploya beau*
coup de talent dans cette discussion.
Ce bill, adopté par les Communes ,
fut rejeté par les pairs, ainsi qu'il
l'avait déjà été l'année précédente.
Charles 11 étant toml>é malade au
mois d'août de cette année ( 1680) ,
Halifax fut nn des ministres qui con-
seillèrent à ce prince de mander se-
crètement auprès de lui leduc d'York,
qui n'arriva qu'après le rétablisse-
ment de la santé de son frère. S'étant
aperçu que ce service ne lui avait pas
fait obtenir l.i confiance du duc, et que
le roi lui - même montrait peu d'é-
garls pour lui , il se retira de l'ad-
ministration , avec Esscx et Temple.
Au mois d'août 1O8.1, le roi, qui
desirait donner de la force à son con -
scil , y rappela, avec le titre de «ht-
de -du- sceau -privé, Halifax, qu'il
avait élevé auparavant au rang de
marquis. C'était une excellente acqui-
sition , car Halifax joignait à un pro-
fou I génie une grande capacité pour
le maniement des .-■ (faites publiques.
H était en outre considère comme le
rhef dece petit corps d'individinaux-
quels on avait donne le sobriquet de
trimmers 1 . pane qu'ils affectaient
de conseiver une exacte neutralité
ft«i« dm ••»»•
5i8
SAV
doit en latin, par Marq. Frehcr , a
été imprimé séparément , Heidel-
berg , 160 1 , in-o°. , et a la suite des
NoUs 9 trad. par Isaac Gruter , Ams-
terdam , 1 649 , in- 1 2. Cette édition ,
sortie des presses des Elzevirs, est re-
cherchée. On doit encore à Sa vile : I.
Rerum Anglicarum scriptores post
Bedam prœcipui , Londres , 1 5q6 ,
in-fol.; Francfort 9 1601 , même
form. : la première édition est très-
rare; on recherche encore la se-
conde , quoiqu'elle soit déparée par
de nombreuses fautes typographi-
ques. Ce recueil contient les Chroni-
ques de Guill. de Malmesbury, Hen-
ri de Huntingdon, Roger Hoveden,
Etheiwerd, Ingulphe, etc. Sa vile y
a joint : Fasti regum et episcopo-
rum AngUœ usque ad fVithelmum
Seniorem. IL Oratio coram regind
EUzabethd Oxoniœ habita , anno
159a; ce discours n'a été publié
qu'en i'658, par Thom. Barlow,
Oxford, in-4°. Jean Lamphire l'a
inséré dans la Monarchia Britanni-
ca, 1681 , in-8°. III. Prœlectiones
Xiii9 in principium elementorum
EucUdis , Oxford, 1621 , in-4°.
Sa vile a laissé plusieurs manus-
crits , entre autres des Notes sur
Y Histoire ecclésiastique d'Eusèbe ,
dont Henri de Valois a fait usage
dans son édition. On peut consulter
Ant.Wood, Hisl.univ. Oxoniensis;
les Mémoires de Niceron, tom. xvi,
et le Dictionnaire de Chaufcpié.
— Un autre Henri Savile , surnom-
mé le Long, qui tirait son origine
et probablement son nom, de Sha-
will en Yorkshire , fut médecin ,
chimiste , mathématicien et anti-
quaire , voyagea en Italie , en Alle-
magne, etc., et mourut à Londres,
âgé de quarante-neuf ans , le 29 avril
^17. Il avait confié à Camdcn,
k la publier , une copie fort soi-
SAV
gnée de la Chronique d' Atser
ne de Saint David , qui fut im
en 1602, et reparut en 169
les soins de Th. Gale. W
SAVILE ( Sir George), n
d'Halifax, écrivain et homi
tat distingue , mais d'un ca
plus qu'équivoque , descendai
ancienne famille du comté d
et naquit vers i63o. Il était
sir William Savile , et d'
fille de Thomas Goventry , loi
de du grand sceau. A la n:
son père , il succéda au titre
ronet , que celui-ci avait po
fortune du jeune Savile , son
son mérite , sou attachement
lui de ses ancêtres à la fami
Stuarts, lui ouvrirent la roi
honneurs , à la restauration d<
les II ( mai 1660 ). Ce 1
que l'éleva d'abord au rang
d'Angleterre , sous le titre
comte Halifax , et l'admi
son conseil privé au mois
1672. Chargé au mois de ju
vant d'une inissiou diplomat:
Hollande , il fut traversé dai
négociation par le duc de Bi
ham et parlecointcd'Arlingt
lui avaient été donnes pour •
nipotentiaircs ,ct il fut oblige
venir eu Angleterre sans av<
tenu aucun succès. La chalet
mit dans la discussion du ]
non-résistanre ( non -résistif
bill ),qui avait été proposé, en
pour prévenir les progrès de 1
républicain , et la manière cn<
avec laquelle il se prononça
le bill de tolérance, lui Grent
la place qu'il occupait au con
y rentra cependant , en i(>~<
suite du changement survcni
le ministère. Les chefs du parti
excités par Shaftcsbury , pr
rent au parlement un bill poi
SAV
ï duc d'York de la couronne,
.rédigé dans le* termes les plus
it* , fui conikjttii parlldifax,
r ce ministre fut loin d'être le
ri du duc d'York. Mais il pen-
c lr mnh.it imnie Jiat de cette
un devait vire le boulevcrse-
c la momrchic, et la cre'ation
Miveriienicnt 1-lcctif, ou plutôt
république. Un semblable ar-
t pouvait paraître au moins
rdiii.iired.ms la bouche d'Ha-
qui no cessait de tourner eu
c le »ysteuic de l'hérédité des
rt qui répétait souvent , en
Fini une. cornpiraison assez
; 9 qu'il ne connaissait per-
qui choiiit un cocher pour
sa voiture, uniquement parce
pin* de ret individu avait clé
- rocher. Mais en condamnant
d'exclusion , le vicomte Hali-
fip>s.i de mettre à l'autorité
. lorsque la couronne lui par-
ait , des limites telles qu'il
apporter de changement dans
e ft djiis l'état. Ce prince
»t ru , p,ir exemple , aucun
ir *ur le% m iti> rcs ecclesiasti-
rn l.i -imposition du trésor pu-
ii le di tut de fiire la pii\ ou
rr. qui .lui tient été confies aux
hiifibrrs ilu parlement. A la
Su roi elles devaient continuer
.|'»tinn mri:t , et prendre les
lr l'.i imuusf ration, hc conseil
|sé sur les importâmes ques-
•ii n^i|f.«u ntiiii projet d'Hali-
te lit id'iptiT aux rom'e* d'Ks-
br Ynid»rl.ifi i;m iisSliaftr«hlt-
nontra tort oppose, [.«■«•ilrluits
ti. \-vio!ri;ts dans la cli.iuihi'C
»r:i7i<me% ou le bill fut m:aii-
ad'ipïi-, r:i il^i •- roppoMtion
irti d' li (t)iir ; nuis il
afhuiie suite, pirce que les
le rejetèrent. I«a cou lui te que
SAV 5t<y
Halifax «Tait tenue dans cette cir-
constance , irrita tellement la cham-
bre basse » qu'elle l'accusa d'être un
partisan du papisme , et l'ennemi du
roi et doda nation, dans une requê-
te qu'elle adressa à Charles II, pour
demander son renvoi du conseil;
mais ce ministre exerçait , à cette
époque , une si grande influence sur
l'esprit du roi, qu'il obtint la dis-
solution de la chambre et le titre
de comte. Le bill d'exclusion ayant
été représente' en 1680, Halifax le
combattit encore, et déploya beau-
coup de talent flans cette discussion.
Ce bill , adopté par les Communes ,
fut rejeté par les pairs , ainsi qu'il
l'avait déjà été l'année précédente.
Charles II étant tombé malade au
mois d'août de cette année ( 1680) ,
Halifax fut un des ministres qui con-
seillèrent à ce prince de mander se-
crètement auprès de lui leduc d'York,
qui n'arriva qu'après le rétablisse-
ment de la santé de son frère. S'étant
aperçu que ce service ne lui avait pas ■
fait obtenir l.i confiance du duc, et que
le roi lui - même montrait peu d'é-
gards pour lut , il se retira de l'ad-
ministration , avec Essex et Temple.
Au mois d'août iGHjl, le roi, qui
désirait donner de la force à son con-
seil , y rappela , avec le titre de gar-
de-du -sceau -privé, Halifax, qu'il
avait élevé auparavant au rang de
marquis. C'était une excellente acqui-
sition , car Halifax joignait à un pro-
fond génie une grande capacité pour
le maniement des affaires publiques.
Il était en outre considc'ré comme le
chef dece petit corps d'iudividusaux-
quets on aviit donne le sobriquet de
trimmers { 1 \ parce qu'ils affectaient
de couscivcr une exacte neutralité
,i /nmn'f •i.lil1.' |irO|ifrluru* < • lui fflll lMf«
riAi* dm •«'••.
5?o SAV
entre tous les partis qui divisaient
l'Angleterre. Après la découverte
de la conspiration de Bye-House,
dont Hume regarde la réalité com-
me incontestable, et l'exécution de
lord Russel , d'Algernon Sidney ,
etc. , le parti royaliste poursuivit avec
une grande rigueur tous ses a d versa i-
res, dont plusieurs furent condamnés à
diverses peines. Leduc de Monmouth ,
impliqué dans la conspiration, avait
pris le parti de se cacher. Ce fut dans
cescirconstancc qu'Halifax , qui com-
mençait à craindre que le parti qu'il
appelait exagéré n'acquit une trop
grande prépondérance , ménagea ,
entre Monmouth et le roi une récon-
ciliation qui Le fut pas de longue du-
rée ( Fojez Monmouth ). Lors-
que Jacques II monta sur le trône
( février i685 ), ce prince ne chan-
gea point les principaux officiers de
la couronne, quoiqu'ils fussent pro-
testants; et non-seulement il nomma
le marquis d'Halifax président du
conseil, mais lorsque celui-ci vou-
lut excuser quelques-unes des opi-
nions qu'il avait soutenues sous le
dernier règne , le roi l'interrompit
en lui disant « que de toute sa con-
duite, il ne se rappellerait que son
opposition énergique au bill d'exclu-
sion. «Comme il avait depuis refusé
son consentement au rappel des ac-
tes du test, et s'était prononcé avec
chaleur contre les mesures de la cour,
le roi exigea de lui sa démission , en
1686, en lui disant que, quoiqu'il
n'eût pas oublié ses services passes,
il se voyait obligé de l'éloigner de
ses conseils, où il était résolu de con-
server l'unanimité. Lorsque le prin-
ce d'Orange eut débarque en Angle-
terre, à la tête d'une armée hollan-
daise, le roi, à qui la défection de
plusieurs de ses sujets et de sa pro-
pre fille , avait inspiré des craintes
S
SAV
sérieuses , envoya Halifax , Notfiu-
gham et Godolphin , ponr traiter
avec son gendre ; et celui-ci les ren-
voya avec des propositions assez di-
res. Jacques refusa de les accepter, et
s'embarqua pour la France. Les lords
qui se- trouvaient à Londres, s'as-
semblèrent alors à l'hôtel- de-ville,
sous la présidence d'Halifax , et pri-
rent, dans cette extrémité, des mesu-
res pour assurer le salut de l'état
Les vents contraires ayant forcé
Jacques II de relâcher à Fevexs-
ham , et la populace s'étant opposée
à son départ , Halifax fut un des
lus actifs à presser son souverak
e retourner dans sa capitale; et
par une contradiction difficile à es>
pliquer, et peu Honorable povee
seigneur, lorsque Jacques II futm-
tré dans le palais de ses pères , Hali-
fax accepta, avec lecomtcdeShrem-
bury et lord Delamcre, l'odieaR
commission de lui signifier , au do*
du prince d'Orange , l'ordre d'ea
sortir de nouveau , et de se retirer
à Hull. Dans le parlement, ou plutôt
dans la Convention (a) qui s'assen-
bla après que le départ du roi fat
connu , Halifax choisi pour orateur
de la chambre haute , soutint avec
vigueur la motion qui tendait a dé-
clarer le trône vacant , et à établir
la souveraineté dans les personnes
réunies du prince et de la princesse
d'Orange. Cette motion ayant èi
adoptée, ce fut lui qui fit Je t*a février
1689, au nom des pairs et des com-
munes, une offre solennelle de la cou-
ronne aux deux époux. II obtint àt
nouveau le poste de secrétaire <h
sceau privé ; mais , dans la sessios
qui suivit l'avènement de Gailbt-
(a) Le parlement qui sVtaif rcttni A la reaîw»*
tion de <lliarlei II , «Tait pri* la mène dear&aaim<
pour eipriuier qu'il était amemLlé tan* qu'un •**
•HÏri l«s forants «rdùiairaj «| JayuW.
SAV
e enquête sur les procès
*cl ,d' \lg<»riioii Sidncy et
ri'iKpirafciirs de Rye-
nt été or tonnée, Halifax,
•rtiedu conseil, en i()83f
la nu ir, rt montra mie
:n-s ('i"i,onrr,. rontn* l?s
•luuvi-i urinent, jusqo'.i sa
cen i<m>'».0ii voit d'après
ivons rapporté du mar-
■ \ , »|u'i: t-t.flit fort jurons-
i'I'IC. |I(M M'Ilipi||(MI\,Cl
pr-»_ .uinVs. Doue d'une
I lillnitr, d'un esprit fin
• t tu- enclin .1 l.i s .il ire,
h. il* n^istrr .m dr>ir de
'■'" «»'»! . même d.ins la
le* -iMiirr* 1rs plus sé-
'"înnu'il l.inç.i tVr.jiurn-
u cas mes contre l.i relj-
vi pour un athée. L'évc-
. 'p»! 1' -i v.itt connu parii-
. If jijstifio .i ce .sujet,
.l'i'i-îirili» plusieurs rails
* V,r leur éleg.'incf*. I.
i un rrimmer: Personne
mi et tt <pir lui de pein-
ÎiMi- i .iMi-têre, puisque
" fit prr. II. M*i\à une
In tt finir d'un l'.quivu-
'.'ttrs à un Ihssidtnl t
""' >!';* 'tftiti nd'mdul-
;.»r >( M.j.sir. V. L'ne
i'»;ij. \ I. Maximes
.* tvs Opi^mles fipeiil
j ri'!ir-i-ii 170}. in S». ;
i 1717. un.- V. r-li'inii
■ !»!m 2rpuis.*i'Us Ir nom
NIL t'aractm du rot
. .l'i'piel f>n .i jouit 1rs
l'iat.iu-.. 17V). in-S".
f' rt tirl'ni'.jur iiurn t.
■1 »• itr •!*- Y Histf^rr ,le
. [ ir rp prel.iî. \\. (■/,-
i<r^ inities mrlri recrus
/ . Il , /// , «rt <fc /h-
■»vec des remarques sur
5a 1
SAV
leurs fidèles conseillers, et sur leurs
faux favoris, 1(189. Il laissa aussi
des Mémoires de s un temps, extraits
d'un journal où il avait inscrit jour
par jour les conversations qu'il avait
eues avec Charles II et avec les
homme** les plus distingués de l'épo-
que. Il fut fait d-ux copies de ces
Mémoires, dont l'une tomba entre
les mains de Daniel , comte de Not-
finghim , et fut détruite par lui.
L'autre échut à Lady Burlington ,
petite- fille du marquis , et resta long-
temps en sa possession ; mais Pope ,
suivant ce que dit lord Orford à
M. Malone, ayant trouve, en par-
courant ces Mémoires, que les catho-
liques y et tient représentés sous des
couleurs défavorables, décria cette
dame ,i les brûler. I) — z — s.
SW1NK ' Cn ARLES LaFOïTT DE ),
évéq ie de Viviers, né à Km brun» le
17 février 17 }a, fut destiné par sa
famille a l'état ecclésiastique, et de-
vint grand-vicaire de Mende. Nomme
à l'évèché de Viviers, il fut sacré
le -tf i juillet 1778, et assista à l'as-
semblée du clergé de 178a ; il avait
été de celle de 17OJ, quoiqu'il ne
fût pas encore prêtre ( 1 ). La révo-
lution le précipita dans des écarts
fort extraordinaires. Kn 1791 , il re-
mit la démission de son éveché aux
électeurs du département , afin , di-
.*ait-il , de les faiic rentrer dans leurs
droits ; ayant prêté le serment , il
fut élu de nouveau . et ne s'intitula
plus qu'cfi'qucdel'Aidcrhc. Dnisnn
Ex Titien dfi pria i/'Cj de la cons-
titution civtle du clergé , il établis-
sait que tout évêque et tout prêtre
pouvait exercer sou ministère par*
tout. Le P. Lambert publia, contre
(•'(-•I* Or l'i f»|f 1 li •■! |im if* »'■ ' 1 m«-r «Lut
•tr p. m tirwt I >|4-«, >| i| lu) , a „ , -l\- , avri M.<it-
M»»iiij», iililnir >Ih pu !•■ iU> .Y l /*.■*•« rf«lt| J'ifc
•#■#"« «11*. MALHLAT..I.
520 SAV
entre tous les partis qui divisaient
l'Angleterre. Apres la découverte
de la conspiration de Bye-House ,
dont Hume regarde la réalité com-
me incontestable, et l'exécution de
lord Russel , d'Algernon Sidney ,
etc., le parti royaliste poursuivit avec
une grande rigueur tous ses adversai-
res^ ont plusieurs furent condamnés à
diverses peines. Le duc de M onm ou th,
impliqué dans la conspiration, avait
pris le parti de se cacher. Ce fut dans
cescirconstance qu'Halifax , qui com-
mençait à craindre que le parti qu'il
appelait exagéré n'acquît une trop
grande prépondérance , ménagea ,
entre Monmouth et le roi une récon-
ciliation qui ne fut pas de longue du-
rée ( Foy&t Monmouth ). Lors-
que Jacques II monta sur le trône
( février i685 ), ce prince ne chan-
gea point les principaux officiers de
la couronne, quoiqu'ils fussent pro-
testants; et non-seulement il nomma
le marquis d'Halifax président du
conseil, mais lorsque celui-ci vou-
lut excuser quelques-unes des opi-
nions qu'il avait soutenues s nus le
dernier règne, le roi l'interrompit
en lui disant « que de toute sa con-
duite, Une se rappellerait que son
opposition énergique au bill d'exclu-
sion. «Gomme il avait depuis refusé
son consentement au rappel des ac-
tes du test y et s'était prouoncé avec
chaleur contre les mesuresdela cour,
le roi exigea de lui sa démission , en
1686, en lui disant que, quoiqu'il
n'eût pas oublié ses services passés,
il se voyait obligé de l'éloigner de
ses conseils, où il était résolu de con-
server l'unanimité. Lorsque le prin-
ce d'Orange eut débarque en Angle-
terre, à la tête d'une armée hollan-
daise , le roi , à qui la défection de
plusieurs de ses sujets et de sa pro-
pre fille , avait inspiré des craintes
SAV
sérieuses , envoya Halifax , Ne
gham et Godolphin , pour t
avec son gendre ; et celui-ci le
voya avec des propositions as»
rcs. Jacques refusa de les arcepi
s'embarqua pour la France. Les
qui se- trouvaient à Londres,
semblèrent alors à l'hôtel- de-
sous la présidence d'Halifax , 1
rent, dans cette extrémité, des
res pour assurer le salut de
Les vents contraires ayant
Jacques II de relâcher à F<
ham , et la populace s'étant oj
à son départ , Halifax fut 1
plus actifs à presser son sou
de retourner dans sa capiu
par une contradiction difficile
pliquer, et peu Honorable p
seigneur, lorsque Jacques II f
tré dans le palais de ses pères
fax accepta, avec le co m tede SI
bury et lord Delamcre, I'<
commission de lui signifier , a
du prince d'Orange t l'ordr
sortir de nouveau , et de se
à Hull. Dans le parlement, ou
dans la Convention (a) qui s'
bla après que le départ du 1
connu , Halifax choisi pour <
de la chambre haute , soutir
vigueur la motion qui tendai
clarcr le trône vacant , et à
la souveraineté dans les per
réunies du prince et de la pr
d'Orange. Cette motion aya
adoptée, ce fut lui qui fit, le 23
1689, au nom des pairs et de
mimes, une offre solennelle de
ronne aux deux époux. II ot
nouveau le poste de sécréta
sceau privé ; mais , dans la :
qui suivit l'avènement de G
(a) l* parlement qai sYUit
tion de Cbarlei II , mrût prit la
pour ri primer qu'il rUit «M
•uiri le» formes «rdiuftjn* et
èU
• dé
SAV
une nupirtr sur le* procès
iirwel .d'VlprniMiSidnrjct
iv.int t-iéi>r Ion née, HiJif.ix,
lpjrtir.lumuH.il, « ,(JS3,
■ le l.i rmir . ci itiiitilij mi)!
in iris |ii-i>ii>.iii-i<<- rimiiv |.-*
l.i'W|'i'i«
SAV
Su
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MPPurtrd. ....
i..r.i\ . .[u i. 1-Niir.iiiiiK-uns.
.Ml.T.r.,M-.,,n..H.--».rl
*i|*< .ii.i- Iiuué dW
I ' 'Il ■un- . ffuii i -.j.ril lin
ii.i-rtii-, .ii,;ii,., i.,,,,tir.
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nll.ll.-.» ni,..,-, [....vuie
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r t„.i.,„. ,runi:«„„-i
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"■■ V.ili n.ï.miul
•■• m ;..,.. v./w
. I'-.;. M. Ihr-iiirt
lu»* m Oputnita fil n.l
iiii|'fi"irTii i7»(. in H".;
-ni 1717, une 1*. édition
. [..!. .4 rirjxm «nui le non
: VII. f Wrtclmr in roi
//. anip*l un 1 jmul la
leur» fidèles conseillers, et sur leurs
faux f.ivoiis, l'iMj). H l.ii's* aussi
îles Meiuoin-s île nui Irmp*. extraits
d'un journal 1111 il .«.ut iincrii juur
par ;oni- le* ronvrriJtiiiiis iju'il .iv.iil
,...s arec r.liarlr* M M arec Ici
lionirrn-. le* plus Jî-tiiipir* de l'épo-
■l'.f. Il fit f.ul ri- m ropirs île res
Mémoire*. d»lil l'une tu mlia mire
les main» .1? lfai.ii-1 . rnrair de Not-
liufihim, rt fut détruite |«r lui.
[.'.mire rrli.it .. I.vly rVirliupKm ,
J>eliii-(il1c du in.ir.piii . ri rvMa lung-
rmips rn sa piMt*Ȕon ; niais P.ipe ,
suivant rr qui1 du l.ir.l Oifurd à
M. ll.di.ui-. .iv.1111 iruuvr. rn |i*r-
r..iiaiiieesMe"ini.iri-*.q.irlrsr.1lh.r.
U-|!itN v r'i.irnl ri-pn:-i'iÉii s *<iu«. des
rnii'eiii'iiUjMT.ililis, .l..th celte
iLtur.. 1,-liiûl.r. Il— t— s.
SlWMi IIuibu* l.ii»'iiit\
rvrqierie Viwn.iiii.i Kmhriiii.lc
1 - t.-vrier 1 - i 1 . fui di-tlinr par >a
rouille .1 IVtal rrrWa»nqi:r . 1 1 .Ir-
*iu'-r;ran.|.riwir.'drMciidr.S.,niBw'
.1 IVïiVhe de \ ivierv . il fut uni
le ni juillet 1— H, .-t iwli â IV-
«einli'rVduilT^vdr 17H1 : il «Tilt
«v dr rrllr île i;(iï . qumqu'il 11e
fût pi, inrnre prêtre 1 .. I.a revu-
Intiun Ir nrr.iiuu d..s de* rrarts
f...trvr..'.rl.i...rrv.i:u i-.,. ..I re-
mit I , il,-.l - .... Jr«.ii rt'r.lu- aui
rliTti -in ilu ■l-'i-iii-mi-iii, alin. di-
sait-d , dr la lui r rrnircr djnt U
droit» j iy joi priM U 1
fui via de wm< , rt ■
jd.it ^aVtfipjfdrl'A.dccI
Ejitmtn tùi ffin- •/** 4
titulitm emU dit tierce
(•7'hi. m-ej". mû ipe tout erefM
5ii
SAV
cet Examen et contre quelques au-
tres écrits du prélat , quatre Lettres
où il relevait ses erreurs avec force
Une Instruction pour les habitants
de la campagne , présentait des
assertions plus étranges encore ,
et fut réfutée par l'auteur des Nou-
velles ecclésiastiques ( 179a ) ,
qui feignit de croire qu'elle n'était
Sas de M. de Savine; c'était une
éclamation contre les vœux de re-
ligion. Peu après , il lui tomba dans
l'esprit de sacrer évêques deux de
ses curés, et le 24 luin l79*> ^
conféra l'ordination épiscopale aux
sieurs Chaussi et Perbost : le dernier
se maria depuis. L'évêquc prononça
un discours dans cette cérémonie,
et dit , entre autres, aux deux curés
qu'ils avaient désormais autant de
pouvoir que lui , à la réserve du
reste de privilège que lui accordait
la nouvelle constitution, et qui vrai-
scmblablement allait bientôt finir
avec elle. Il prêta aussi son ministère
pour sacrer les évêques constitution-
nels de Vaticlusc et de P Isère. Les
abjuratious scandaleuses qui éclatè-
rent dans la Convention , trouvèrent
en lui un imitateur: le Ier. décem-
bre 1793,1! vint prononcer, devant
le conseil d'administration du dé-
Sartcmcnt, un discours rempli de
lasphèmes , et là , se dépouillant
houtcusemcntdc ses ornements pon-
tificaux, il livra sa crosse , ses mi-
tres, sa croix , son calice , son vase
pour les saintes huiles , etc. Obligé
de se retirer à Embrun , sa patrie ,
il voulut acheter sa tranquillité par
une seconde abjuration ; mais tous
ces actes de soumission ne purent
empêcher qu'il fut envoyé prison-
nier à la Conciergerie à Paris. Rendu
à la liberté après le 9 thermidor . il
prouva que l'adversité ne l'avait pas
cl* '*u avait cru devoir prendre
3AV
des mesures pour l'administratica
spirituelle de son diocèse, et M. Da-
viau , archevêque de Vienne , et son
métropolitain , en avait été chargé,
par commission spéciale du saint
siège. M. de Savine conseillait à ceux
qui admettaient le principe de la ju-
ridiction , de s'adresser à l'arche-
vêque, reconnaissant que lui-même
n'avait pas de juridiction proprement
dite. Telle était son opinion en 1795
et en 1796; mais en 1797 , ce ne fut
plus la même chose. 11 voulut re-
prendre la conduite du diocèse qu'il
avait abandonné , s'éleva contre le
pape , contre l'archevêque de Vien-
ne , et dénonça même , après le 18
fructidor, les membres du conseil
établi par M. Daviau. Le 1 1 octo-
bre 1797 , il s'avisa d'adresser aux
citoyens de l'Ardèche une déclara-
tion où il annonçait que tous les prê-
tres pouvaient absoudre partout et
toute sorte de fidèles, et qu'ils avaient
tous les pouvoirs. Enfin il tomba dans
des erreurs capitales, anéantissant
l'autorité de l'Église , les lois de la
discipline, les empêchements du ma-
riage , le jeûne et l'abstinence, enfin
la célébration des fêtes, contre la-
quelle il fit un écrit. On l'accuse
d'avoir autorisé le divorce , le ma-
riage des prêtres, P usage du fran- [
çais dans les offices, et des change-
ments dans les rits. Ses aberrations
furent telles, qu'on le mit dam l'hos-
pice des fous de Charcnton , et il y
passa plusieurs années. Son état s*é-
tant ensuite amélioré, il sortit de cette
maison , et retourna dans sa patrie,
où il mourut en 181 4* Des lettres
que nous avons lues prouvent qu'il
reconnut ses erreurs ; il écrivait à
M. de Mons, aujourd'hui archevêque
d'Avignon , qu'il déplorait ses écarts ,
rétractait ses écrits , et priait le clergé
de son diocèse de ne se souvenir de
SAV
!ai que pour le plaindre et prier en
m faveur. J'ai été dans une espèce
de démence , disait-il , depuis tpic
j'ai prrtê le serment. Dans une .1 ti-
tre lettre .lu mois de septembre 1 H 1 1 ,
il faisait dr& avcu\ plus humiliants
encore , et montrait une douleur
profuir lr du pisse. La plus grande
partie des deuils de cet article est
tirer de lettre* sur l'état du diocc.se
de Viviers, publiées, vers 1H00 , par
M. l'abbé Vcmet , grand- vic.iiic de
Viviers, et supérieur du séminaire
de cette ville. V — t — t.
SAVIQLl L«his-Viltor ' , poète
italien, ne a Bologne, en 1721), an-
nonça . de lionne heure, ses heure uses
dispositions pour la poésie, durit
rico ne semblait devoir le distraire,
lorsque, mécontent des réfur mes que
le cardinal Huoncompagui cs*ava
d'introduire dans cette ville, et qui
tendaient .1 r.ibnssemcnt des familles
privilégier* , il se rangea du côté des
Opposants . et fut au nombre drs *r"-
Da leurs ditgrarit-s sous le gmiieriir-
neot papil. Plus docile, du temps de
la république Cis'uuLme , i! m de-
vint l'un des députe* envolés i l'.iiis
pour traiter avec le I)imt<nir. Il
parut en «tut •- au\ mmic* s de Lvmi ,
OU il se Herlir.i pn'ir le pull •jniiji.
nant : et apies a\uir ctr prnilimé
membre du rorps b-^is'alif a Mil iii ,
il ne de 1 u^ui p is d'.n eeplri I < |il ire
de pmfe««etir le fiifdoni.itir 1 l'om-
▼ersili.'ileituh-'jue.fju'-l ;u« s |»«ns|.*,
pilb-l'-r* il. m-» - » |fiii: s*e •«■<•:« lr II-
tfe t\\4rni'n . i-urcnt un tel *m ■ « s .
«pie tui.ti « lis jin«-is île l'It.ilie fi-
rent eu i:i'"iwni' ht |> (ir en 1:1 >!ti-
pher les t liti«ms. i j lin in! w « jcu-
f>os«" de rli i|i«m:is ah irp mili | . ■.
lieu dljiii s <jr 1 i* imi'i i.ir le !'■:> de-
Iit -i! if Vi'i|itri\ «j ."'• le^i.i* \\ :i
1*«-'it .1 r.eiïfi . \*| h ii.l .1 1 1 n |- 1 1-
Ii'ju d'histoiun , apn-s avuir cn-fitc
SAV
5a3
celle de poète, Savioli avait entrepris
une traduction de Tacite , et la ridac-
t iu u dos Anm di lltdo^nesi , que sa
mort, arrivée le 1". septembre 180.4,
ne lui a point permis de terminer. Ou
.1 de lui : I. ,tmori% plusieurs éditions,
dont les plus ri cherchées .-ont celles
de liodoni, i-i|î , Î!i-.J°. et in-ifi,
et iKo-ji , in- i". 11. Annali Bfln-
gue.fi , quatre parties en deux gros
volumes, iii-.f". f H.issano, 17H4.
Klles commeiicerit .i Tau née UVS de
Home, et ne vont pas plus loin que l'an
ri'jmdej.-fi. I,a pieiniêie partie, qui
doit être regardée comme nue in-
troduction de l'ouvrage, et qui se
termine avec la mort de la comtesse
Mathildc, an ivre eu I I 1 î . est trai-
tée avec peu de dévcliqqu-iueiit et de
détails. La »eci.nde époque s'ouvre
par un évëiieiueiit important dans
l'histoire moiciuc, c'est- i-dirc par
l'éclat que j« ta. .iu ciiiiiruiiicfiiiciit du
douzième »iiVle , l'université de Bo-
lu ri ire au\ ti.i\a<i\ d'Irncrius
r ...
ou Wariienus , qui y toi. la une nou-
velle école ib" iMii^piuib'ii'e. Chaque
paiïie des .I*rudi H'ItB^nrù est
s'ii\ ie d'un volume de dm u'ip-iit* ti-
rrslesaii hivr* d'Italie. III. /"/:»*/*•,
triditilimi italienne , aue le !• \te ,
Pirine.lbi bmi, iH-. \ , in- J '., le prr-
HiiiT V'ibnur m ;ih un-ut. A-— ••— s.
SVVlIlK lli -wt 1: 1 r-. 1 I". m , dit
.m\ ïdanrhr* Mains , fwi lati ur rie
li ni.n--:ii ri«- Si\"ir. vii ait en l'an
| f» m. ■ l!|l. «>] ppOM1 né \« i" I 1 u ■«<)<•.
,N«ui online « -t e:.\i luppi-i1 d une
-ru. 1- iib-i unie. < lu * ^' *eub ment
M'ie H/h pi rc *■'" ImJ.ir..» ( |ii l««. I i ;
et q ie!q-!»-* i:ifi:.n"! ■ :.!*■ puïciil i*
i nuH' q j'i € S i ■! si\««M » . I-a
v ■ . .f
• «
• t...K u /• <'•
5*4 SAV
maison de Savoie s'est dite issue
des Olhoii de Saxe; et elle a rattaché
sa généalogie à Wittikind. Celte ori-
gine commune fut admise , dans le
quinzième siècle , par les princes de
la maison de Saxe, qui des -lors re-
gardaient comme honorable l'allian-
ce de la maison de Savoie ; et cette
dernière, dès le même temps, plaça
en chef de son écu les armoiries de
Saxe. Humbert aux Blanches Mains
fut employé par Rodolphe III, dit
le Fainéant, roi de Bourgogne, dans
l'administration de son royaume. Il
dut à la libéralité de ce prince les
premières possessions de sa famille
dans la Savoie propre et la Moricn-
ne. Le titre de comte y était joint ,
sans être attache cependant à aucu-
ne province. Rodolphe III étant
mort en io34, l'empereur Conrad
le Saiiquc, recueillit son héritage ,
qui lui tut dispute par plusieurs sei-
gneurs, euire autres par Gérold, com-
te de Genevois. Humbert, au contrai*
re, embrassa la cause de l'empereur :
il combattit Gérold avec avantage;
le défit dans Genève même, ou il lui
livra bataille; et reçut de l'empe-
reur, en récompense, de nouveaux
fiefs dans le Faucigni , le Bas-Cha-
blais et la val d'Aoste. C'étaient
des débris du royaume de Bourgo-
gne, dont l'empereur disposait d'au-
tant plus libéralement, qu'il pouvait
moius les garder pour lui-même. On
croit que Humbert aux Blanches
nial,>gyuet . 17B31 ) dnnnent le détail d'onw »y*li-
meg uSffi reiitfcfrtir l'origine de \» tua »un du Savoie;
îui «lou7.i>>nie rvalètne a clé propos*: plus récemment
(/"• KlVAZ.XXXVIll. i5o ); mai» notre plan ne
>un p<-Mii<»t p,,» d'entrer dan» ton* ce» d< tpI< •])]»—
eiiU. I/h;>j<,.rc Riné-Jogique de la rnaitoo de Sa-
DOU«
meuU
voie a ele renie |ur Gaicfaenoii ( V. ce nom , XIX ,
7f)); on peu t consulter auui la Chnm. hist. de%
<-<"ntf* deGen-voi* , par Lévrier: l'Abrégé rhrotwl.
J h"\otrZjftl"Ut!, parSaint-Marc, il. io.',*; et
mirlout les Mémoires h>t toriques sur la maison royale
rfe.Woir.j», le rnarcpiu Xnsfci de Beauregard ,
% par
'16,3
marcpi
vol., in -S*.
SAV
Mains mourut vers l'an 1048, et
qu'il fut inhumé devant le portail
de l'église de Saint-Jean de Morien-
ne. Le chapitre de cette église lui a,
long-temps aptes , élevé un tombeau
avec une épitaphe. 11 fut marié à
Ancilia , dont on ignore l'origine. Il
en eut quatre fils et une fille ; mais
il parait que les trois premiers mou-
rurent avant lui. S. S — i.
SAVOIE (Ame ou Ahedee Ier. ,
comte de ) était fils d'Humbert aux
Blanches Mains. Il serait douteux
que ce prince eût jamais i4gné,s'il
était mort en 1047 > conime k di-
sent quelques auteurs, et son père
seutement en 1048; mais il ne mou-
rut qu'en 1078, selon le marquis
Costa ( Mémoires historiques , 1 ,
10). Pour relever l'antiquité des
maisons souveraines , Je* historiens
ont souvent compte tous ceux qui,
dans une famille, avaient porté le
même nom , comme s'ils avaient for
me une suite < c princes. Les histo-
riens de Savoie ont prétendu qu'A-
îné Ier. avait accueilli, en 1046,
l'empereur Henri 111 dans ses états,
et qu'il l'avait suivi jusqu'à Vérone,
avec un cortège magnifique. Il et
cependant fort douteux que lleiiri
111 ait jamais passe par la Savoie.
On ne connaît avec certitude aucun
acte d'Amédéc Ier. , si ce n'est une
dona tion qu'il fit, en 1 o3o , au prieure
du Bourgct. Il n'eut point d'enfaub
d'Adelgide, sou épouse. S. S— 1.
SAVOIE (Oddon, comte di;
était le quatrième fils d'Humbert aux
Blanches Mains. Il paraît qu'il por-
tait , dès le vivant de son père, le
titre de comte de Mo rien ne ; et as
frères étant morts sans enfants , il
réunit tout l'héritage de la maison de
Savoie, qu'il augmenta par uu riche
mariage avec Adélaïde, fille et uni-
que héritière d'Odéric Manfred, mar-
SAV
tir Snze. Adélaïde , auparavant
ire a Hertnan , duc de Souabe, et
me a Henri de M on if errât . sans
r d'enfants de l'uu ni de l'au-
appurla au r nia te Oidon l'bcri-
de Sun* ri île rirtieo pys»rs»i.un
'lémoiif. I/iinpurUtuc de la nni-
de Sjvuic fut |d i9 que- doul léc
que ce mariage la rendit mailrc*-
ti passage d»«* Alpes; niais (Mdi>n
acquit pi» plus de célébrité. ()n
ut rien de 1m, si ce nVst qu'il eut
Doint qui Ire enfants d*Ad>*!ai1<\
re , l'aîné t mourut avant lui.
r II lui suce ci ta. Oddun mourut
al Tannée io-t> ou, selon M.
ta, en iu-8\ — Satoil ;Ame II,
île de ) succéda aui comtes de Sa-
r et de Moriennc, dès la mort de son
r. Sa mère, la grande Adëlai le, re-
plu* que lui et j usspi'a l'année i o* 1 1 .
te princesse, dont l'héritage a en-
li la maison de Sivoic, et lui a
né se* premières possession* en
le , conserva , tant quYIIr vécut .
tonte dans ses étals rt dan* ren\
ton lils. Kl I c m .i ri .1 sa lillc llerthe a
iprreur Henri IV. (> m i marque,
lit en Italie poursr faire absoudre
reicuinmiiriiraiinn lancée contre
par (îrégnirr VII, traversa en
i> le grand Sjint - lienurd . f i %
a vil d'Ao-tc, pendant l'hiver f
s la protection d'Ame II et de
mère ; mais on prête ni «pu* ce
ncr. mhi brau-freie. ni* lui ouvrit
lassa^e. .tu tr.iMrs d«* s«s ri.it* que
Ytuuant 11 cession du |taigi-i, ipu
*n la il a i pan va ut du rnv.iurne
Hn-jr^i'^i r. Ame II .irt'iimpi^t:.!
un l\ j is'pi'.i (^iiino^.i . 1 1 m ter -
t d.ms si r«'«oin i!i.i!piu avec le
ulife. Il mourut \cin 1 *.i ii loSn
i. st'uti M. (.osf.i , ni i«»i|| , rt
' * ■ >f i ■ '• ■ ■•• •»■■■ l-l^ii* ■•■r •■ |t ■*•»•■
5i!ï
SAV
laissa, de Jeanne, lille de Ocrold
II, comte de(îenèvc. nu fils nommé
llumbcrt M. qui lui siicréia. S. 5-i.
SWOIK Himblut II, comte dl),
le Renforce, lut engage, en imSjta
prendre les arme» ruutre Aimeii ,
.seigneur de Unaiiçori, ni Ta r en taise,
qui doolait celle vallée par ses vexa-
liiiu*. Hiimliert , par suite de cette
guerre , recal la »oiimiv»ion volon-
taire de toute la Tarent j^e, qu'il
ajouta aux états de Savoie. La mort
de son .iieule Adt*!.u !•■ lui lit acqué-
rir, d'iutre paît, l'ancien marquisat
de Suze. qui s'étendait sur une gran-
de partie du Piémont. L'empereur
Henri IV. qui descend ait, par sa mê-
le, de la maison de Su/e , aurait pu
contester une put lion de ctt licnta-
ge : mais ses querelles avee l'Kglise
avaient déji commence; et il lui im-
portait d'atijelicr à sa cause un
seigneur qui couvnandait le passage
de» A'pe*. Le pays de Vand , le
(ibablais et une partie du Valais dé-
pendaient . a la uieinc époque , du
comte de Sas oie, qui pouvait des-
lors être classé parmi les plus
grands feu datant s de IV ni pire. 1 1 «im-
bu l 11 mourut, le i .J novriubrc
1 loJ, a M miner . ou il est erm veli
dans la cathelrale. Il asait rpuuté
lîisle de llxiirgfigiie, i|<> laquelle il
eut Ame III , ipu lui succda; Ali\
ou Adelaiie. marne, rn iii*ïv
a Louis. le (iiuv rm 'r riante, tt
ensuite a Maltli eu île Muntnifjrciici,
et em | autres entants. (,i*lr. sj \cu.
se, se remaiia riisiufr a (îuillaume
III , luarquit de Miiiitl'erial; eu sor-
te que le tils et le successeur de ce-
lui-ci. (iuiMaumc IV. elaii frère uté-
rin d'An.é III. S. S — i.
SWillK Ami III. comte n }
ftiilelieure iihihiii |nr«qoil viirn-
ila , eu I in l , a HumU rt II. Il
demeura quel p»cs aiuui's »ous la |n.
5*6 SAV
telle de Gislc, sa mère, et d'Aimon,
comte de Genève. En 1 1 1 1 , il sui-
vit à Rome l'empereur Henri V, qui
érigea ses possessions en comtes
d'empire. Jusqu'alors les princes de
Savoie s'étaient intitules seulement
comtes de Bourgogne et de Loinbar-
dic , comme relevant de ces deux
royaumes. Apres son mariage avec
Mahault ou Mathildc d'Albon, Ame
III pa*sa plusieurs années sans en
avoir d'enfants, et il fonda plusieurs
monastères ( i i pour en obtenir du
ciel. Louis-le-Gros,qui avait épousé,
en 1 1 15, Alix de Savoie , sœur d' A -
mé, voulut s'assurer, par les ar-
mes , de la succession de ce prince ,
de son vivant. La mort de Louis-le-
Gros et la naissance d'un fils d'Ame',
qu'il nomma Humbert III, mirent
fin à celte guerre. Pierre le Véné-
rable , abbé de Cluni, écrivit, en
1 137, à Ame' III .pour le réconcilier
avec le roi de France. En 1 145, Ame
III , se trouvant à Metz, à la cour
de Louis - le - Jeune , prit la croix ,
ainsi que lui, entraine qu'il était par
les prédications de saint Bernard. Il
partit avec l'armée chrétienne , en
1 147. Comme , après deux ans , il
revenait de la Terre-Sainte , il mou-
rut d'une maladie pestilentielle, à
Nicosie, en Cypre, le icr. avril 1 i4o,
et fut enterré au monastère de Sain-
te-Croix. Il avait eu, de Mahault d'Al-
bon, huit enfants, dont l'aîné, Hum-
bert III, lui succéda. Une de ses fil-
les , Mathildc , fut marié à Alphonse
Ier., roi de Portugal. S. S — 1.
SAVOIE ( HuMBtnT III, comte
de), le Saint, ne au château de
Veillane, en Piémont, le itr. août
1 136 , fut élevé par saint Amédée
d'Hautcrivc , éveque de Lausanne,
(iï HiiiitcoHiilic , Tnmic . et S.»iut-Suh>icc m
l'rtt^.i. o Cul nuMÎ lui «fui niera l'abbaye d Agauuc
«>u Sqiiit-Bburitm mi Valait.
SAV
pendant que son père était en Pa-
lestine.. Ce prélat , voulant former
son élève à la piété', lui inspira u
grand détachement du monde ; auui
Humbert passa-t-il la plus grade
partie de sa vie dans les monastères
qu'il avait enrichis , et surtout dais
celui de Hautecombe. Cependant
Humbert eut, en 1 153 , une guerre
à soutenir centre Guignes Vil,
comte d'Albon, dauphin du Vien-
nois ; il le défît devant Montmelûn,
au même lieu où son père avait battu,
en 1 141 , le dauphin G ni pues VI.
Humbert avait accompagné Frédéric
Barberoussc dans ses premières ex-
péditions en Italie, mais ensuite il
embrassa , contre lui , le parti d'A-
lexandre VI , et de la ligue Lom-
barde, tandis que Fcvêque et la ville
de Turin s'attachaient à la cause de
l'empereur. Humbert avait hérité des
anciens marquis de Suze quciqoei
prétentions sur la ville de Turin , qui
cependant se gouvernait en républi-
que ; et la querelle générale de l'em-
pire et de l'Église cuit envenimée
par des haines personnelles. Ces
guerres furent fatales au Piémont, dé-
vasté alternativement par l'empereur
et par le comte de Savoie. Suze fut
brûlée par Frédéric , en 1 174 « avec
les archives delà maison de Savoie,
Turin soumis par Humbert, en 1 175,
et tout le Piémont ravagé , en 1 187,
par Henri VI, qui prit et brûla le
château de Veillane. Humbert 111 se
survécut pas long-temps à cet échec;
il mourut à Charabéri, le 4 man
1 188. Il avait voulu prendre l'habit
religieux dans l'abbaye d'Aulps , en
Chablais ;scs sujets le déterminèrent
cependant à renoncer au célibat. 11
fut même marié quatre fois; ses pre-
mières femmes ne lui donnèrent que
des filles , mais la troisième , Béatrii
de Vienne, mit au monde un dis.
SiV
i! I". , <|ni lai succéda. L*or-
fitcanx rompre Hnnilxrt III ,
nbrr de ses saints. Il fut le
t comte dont b monn.iic porte
cinfede. la croi\ trcfiécoii de
tfa il rire. S. S — i.
iOIK ', Thomas lrr., comte
laqmt .• Glt tihiJiihU're, le 10
-~ , et n'était ;îj:o que de onze
la mort de son pèic; mais
ce, mirqui* de Muntferr.it ,
i-iir , ne l.nss.i point éprouver
état» les trouMe* ordinaires
s minorité*. Lorsque Thomas
,vé .1 l\igc de le* gouverner par
rue, il étendit se* droits dans
i de YjihI . le Rugri et le Va-
se rnêia aussi d'une manière
"tive à la politique italienne ,
il a Philippe de Souahc, roi des
ris. et ensuite à Frédéric II ,
créa viraire impérial en Pié-
et qui l'appela , pour la pre-
fois , .1 mêler les iutrirts de la
i de S» voit .ivre cv\\\ de la
iqiie de Ciénes. rhom.is soute-
ans rette ville, le par ti des ( li-
eu ut re celui des (im-lfts; il
>us sa protection , en t ri(\ ,
?, Allteuga et les marquis de
n; il lit la guerre aux Mila-
!e concert avec les Astesaus et
quis i|r Montfrrrat : mais vtm-
r luire Turin .sous sa depen-
il se brouilla averses ullies ;et
p il passait les monts a la tetc
irnu-c, pnur art.iquercette ville,
m maladea la cite dWostc, où il
il le xo j inv. i l'M i . II. iv. lit
: en premières noces Hr.it rix
levois , dont il n'eut point d'en-
ii ' .'■*.. i ..• I .l I «».■ |i l4 * lut. . ri
« ■• .' \ «I. . ii>||. .r I « • l i • il 1 t | -|
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■■*'■/•' « I ■■ '.•»»!»„/
'•Ml ' Ut l*l>, |l .1 j.
SAV
5*7
fants. Il te maria ensuite a Margue-
rite, fille et héritière de Guillaume,
seigneur de Faurigni , de laquelle il
eut neuf (ils et cinq filles Parmi eux,
pii distingua . outre Ame IV qui
lui succéda , Rouifacc , qui mourut
archevêque d c Ca nterunry, le i.{ mai
i '170 , et Kéatrix. ma rire, en l 'i-io f
à Raimnnd Rcrcuger , dernier comte
de Provence. l)'el!c naquirent quatre
sœurs , qui furent mariées aux rois
de France, d'Angleterre, des Ro-
mains et de NapSts. C.e fut le comte
Thomas qui, en i'j3'j, acheta de
Rcrlion de la Rochette, le château
de Chamhéii et ses droits sur cette
ville, dont il fil li capitale de ses
états, et a laquelle il arcorda des
franchises et un code municipal.
S. S — 1,
SAVOIE ( Ami! IV , comte de )f
né â Muntmélian , en inr. sue-
réila, eu i*i3'i , à son pc/e; et , deux
ans après , ohhgea la ville de Tu-
rin a le leroun.iitre pour .seigneur.
Kn ii.lH, il y reçut l'empereur Fré-
déric II , et obtint de lui l'érection
en duché de ses deux comtés ou sei-
gneuries de ChaMais et d'Aoste. Il
continua cependant. île même que ses
successeurs , à s'intituler seulement
comte de Sas oie; ce qui peut don-
ner quelques doutes sur l'^titlieii-
ticité de cette huile nrip«:i i.ilc. Ses de-
saur ers se ri iti.mut iiidiflereiu-
meiit comtes de Savoie ou rouîtes
de Morîeune; et il eu est souvent ré-
sulté de la confusion. Amé IV .s'al-
lât ha à Frédéric ||, «|Jf,N sfs querel-
les contre leSainl-Siégr, suis cepen-
dant se hroiiillrr entièrement avec
h** papes. Il m maria df 11 \ f««is , d\i-
honl aver Aune, d.inpliiiie «lu Vieli-
iiois ; ensuite .1 Cécile. (il!e de R1rr.1l
I".dc Maux. H iiiouiut au 1 hàteaii
de Montuie'i.iii . Ir i| juin ij.i.'J,
laissaut un liLs, Iiouifacc, qui lui suc-
5*8
SAV
céda, et cinq filles. C'est le premier
prince de la maison de Savoie dont
on connaisse le testament. Cet acte
est du 19 septembre ia5a. S. S — 1.
SAVOIE ( Boni face , comte de ) ,
fils d'Ame IV , auquel il succéda
en 1 a53, n'était alors âgé que de neuf
ans, étant né à Chambéri , le icr.
décembre i'i44* $a mcre> Cécile de
Baux, fut chargée du soin de sa per-
sonne ; et Thomas de Savoie , comte
de Flandre , son oncle , de la régence,
qui ne fut point heureuse : Turin
réclamait les privilèges de ville im-
périale . et la jouissance de sa li-
berté , toutes les fois qu'elle décou-
vrait quelque symptôme de faiblesse
dans la maison de Savoie ; clic se
révolta en 1*57. D'autre part , Char-
les d'Anjou , le conquérant du royau-
me de Naplcs , profitait de la faveur
du parti Guelfe , pour s'attribuer la
seigneurie de plusieurs villes du Pié-
mont , et dépouiller la maison de
Savoie. Thomas à qui saint Louis
avait fait épouser l'héritière du
comté de Flandre, mais qui avait
renoncé a ce comté à la mort de sa
femme , fut fait prisonnier , en 1 ■i5r]y
par les habitants d'Asti, qu'il entre-
prit de réduire. Boniface, qu'on avait
surnommé Roland y a cause de la
force de son corps, et de ses incli-
nation* chevaleresques, voulut, à son
tour, punir les bourgeois de Turin ,
qu'il regardait comme des sujets ré-
voltés: il vint, eu r.&63, mettre le
siège devant leur ville ; il fut pris
dans une sortie , et au bout de peu de
mois , mourut en prison. Il n'a-
vait jamais été marie; et son héri-
tage passa à son oncle Pierre, au
préjudice de ses sœurs qui furent
exclues parla loi salique. S. S — 1.
SAVOIK ( Pikrre , comte de ) ,
^miommr !<• Petit Charlemagne ,
'tiiî fjhdrTli->ina«la'r., fri'iv d'A-
SAV
mé IV , et onde de Boniface, auquel
il succéda, en i?63 , au préjudice
des enfants de son frère aîné Tho-
mas, comte de Flandre. Né au ehi-
teau de Suze , en 1 ao3 , il n'était
que le septième des enfants de Tho-
mas 1er. Ou l'avait destiné à l'état
ecclésiastique : il s'en dégoûta, et
demanda un apanage à son père;
mais cet apanage ne fut d'abord
composé que de quelques châteaux
dans le Bugci et le Chablais , arec le
titre de comte de Romont. L'esprit
entreprenant et la bravoure de
Pierre étendirent bientôt sa domi-
nation. En i?4o » il força, parles
armes , le comte de Genevois àlm
céder plusieurs châteaux , dont k
plus important était situé a*tx portes
mêmes de Genève. La même année,
il obtint V avoue rie du prieuré de
Pa veine, qui lui donna un établisse-
ment dans le pays de Vaud. Mais le
iiiaiiagc de Henri III d'Angleterre,
avec Léonor de Provence , nièce de
Pierre, ouvrit à l'ambition decclin-
ci une carrière nouvelle. Il passa en
Angleterre , en 1 24 1 , et y obtint
bientôt toute U confiance du faiUe
monarque , qui s'était allié à sa fa-
mil. e. Mis à la tête des conseils et
de l'administration , il obtint, sur
les boids de la Tamise, un pilais qui
porte encore aujourd'hui le nom de
Savoy: les comtes de Ru IidjodJ rt
d'r>scx lui furent «Ion nés en apaïu-
nage; et la jalousie de la ration an-
glaise fut éveillée par ces faveurs
sans mesure. Ce fut, sans doute, ce
qui obligea Pierre de revenir en Sa-
voie vers Tan i*ji5o ; il s'v déclara
le protecteur des abbavrs ;"et, 50»
prétexte de maintenir leurs ju*ticr>,
il fit, pour lui-même, de iiuuvcl!o ac-
quisitions. Cependant les guerre» rn-
tre la France et l'Angleterre, Pappc ê-
ronf ■» un rôle plus brillant. U*
5AV
s avaient tipou.se ses deux
tilles de Bcatiix de Savoie;
luiai pour leur médiateur,
même irmps , Ébal , fils
it ru m le de (ienevois , dc-
? son hèiitige par Guillaume
jucle , s'cUnt retire eu Au-
le^ua tous scs droits sur le
e (îi'iievoiM a Pierre de Sa-
ii'ruicr étendait chaque junr
sMonstl.ius le pays de Vaud,
lut de* coure usions de l'evè-
uisannc, du prieur de Saint-
, et de l'cvcquc de Si un. Eu
recueillit 1 héritage de sou
nifarc. fondant son droit sur
tait raine des princes de Sa-
s vivants .quoique, d'après
itiou de toute* 1rs uiouar-
lf droit de représentation ,
.siori :ipp.ntiiit a Thomas
voie. UImU-'I Imn.is 11, suu
e. IVne m* li.'tfa cependant
■r miii neveu Ituuitare, cil
e Mi-^r ile\.int Turin , qu'il
nnlriT m»us la domination
usoti tle S.iV(iita. i«.| même
terre retourna pour la Irui*
ts eu An-^leti rre ; son neveu
, duc de («oiiii'irulle* , l'u:i
-u-Jjnls a l'empirr. v rcsi-
■*. l'iene nlilmi dr lui des
% tt des cil |>li'iinc-<s qui confir-
vs cifiquètr*.. f.'lieiiia^e du
uiiitrdc Ksiioiir,; , qui avait
Jll^ICMte, sa sii-nr , lui fut
ne par I* ni [M-r iiir. I.e pavs
tout entier fut .ilors %ou-
uuuon de Sa\ oie. Il est vrai
re i u! a If dcl'eu Ire ciintre
d'il ipsliinii • , ■ 1 1 1 1 pivtrii
»l .1 l'iirii' <^f li" K ^ I» ■■•: ^ ;
• tu i i«init li i iiinf»' >1< >.i\ oie
n'i* .itt ■■ I i \lll«- .!•■ K -nu»,
c ,*i.i v «ne jv.iil i-iini.M' t .èii
fi\ii<r i i VI , A^iii n de
i , lillc et hciiU'-rr d'Ài-
ii..
SAV
5aij
mon, dernier seigneur de cette pro-
vince. 11 en eut une fille , nommée
Beat ri x, qu'il maria , en uji, à
Gui,dauphiu de Viennois , lui don-
nant pour dot une partie du Fau-
cigni , qui p.» s sa ainsi aux Dauphins
de Viennois. Pierre mourut au pays
de Vaud , lu ~ juin 1 -j(i8 f dans le
château de Chillou , qu'il a\ail fait
construire sur le lac de (ieneve. Com-
me il n'avait pas de liU, son fière
Philippe lui Micceda. S. S — I.
SAVOIE (Philippe I,r. , comte
Di. ), né à Aigucbcllc , en 1 207 , était
le huitième des quatorze cuhmts de
Thomas. Il avait été destine a l'É-
glise, vt pourvu successivement delà
ptevôte de Bruges, de l'evèilic de
Valence , et de l'.irrlievù. lie de Lyon,
quoiqu'il ii\ùt point pris ict 01 «lies.
Mais .iprês avoir long- temps joui de
ces hciu'firc» . Philippe y renonça
lorsqu'il lit que sou litre Pierre,
aloi> comte tle «Savoir i.'.iv.ut point
de lîls , Cl il CpnUi.1 . < n 1 2«î- . Alix ,
hentiiic du cuinte de lloui^oguc. Il
sucrrd.i , l'aimcc .suivante , a »on
frere Pierre. Du chef de .sa femme ,
il avait joint a ses hins a lui de
comle Palatin de lîoiir^o^iie ; mais
Aliv avait des \th du premier lit, à
l'aine desquels elle lama son comte1
en héritage , loi qu'elle t:i>iurut eu
H"r Ilodolphc>:e llap«].«mrg eUnt
parvenu à IVnipirc , lit rexivte les
pretriitiiiiis de sa maison .1 l'héritage
dr celle de Kyhourg. Pli. lippe Vou-
lut défendre sa xeur Mai queute ,
comtesM' doiiairièie de Kshuurg ,
qui vivait toujours ; uni* il rut du
ilc<a\ alliage il.ilis l'eltf currre , qui
f it t> 1 imiu e. 1 t mois .!<• juillet 1 jS i,
p.ir nu tuile milieux 4 l.i lu il s OU
de Sivuie. Philippe n'y survécut pas
longtemps , et mourut a Ko»siIloii ,
en Ifugei , le 17 uovemhrr iiH1».
Pendant dix au il avait été malade
31
«o SÀV sav
d'hydropisie. La succession de Phi- achetèrent cette paix pue
lippe , mort sans enfants , devait rc- fices. Amé V s'allia ensdk
tourner à la branche aînée de la bitants d'Asti et d'Alexuk
maison de Savoie , formée par son faire la guerre au marquis <
frère Thomas, comte de Flandre, ferrât; et son bonheur orf
et injustement exclue pendant les suivit encore dans celte en,
deux derniers règnes. Philippe , ce* Guillaume VU deMootfem
pendant, avait choisi le second (Amé) prisonnier par les Astesus,
des trois (lis de son frère , qu'il avait rut dans une cage de fer. Ai
élevé auprès de lui , et adopté en ensuite ses armes contre le
quelque sorte. Ce fut à lui , au pré- de Saluces , qu'il contraip
judicedes fils de son frère aîné, qu'il rendre hommage. Cependa
laissa, en iu85 , la couronne de Sa- pe, son neveu, parvenu à Pig
voie. . S. S — i. me , réclamait l'héritage à
SAVOIE (Ame .V, comte de), Ne se sentant point assexl
surnommé le Grand, second fils de soutenir une guerre , il ofri
Thomas de Savoie , comte de Flan- ter ; et Amé V, -par la média
dre, naquit au Bourget , le 4 septem- douard 1er. , rai d'Angleta
bre 1^49* Élevé, après la mort de à Philippe la principauté de
son père, auprès de son oncle Phi- et tout ce que sa maison
lippe, il gagna entièrement son affec- au-delà des Alpes , sous la r
lion; et Philippe, lorsqu'il fut sou- la foi et de l'hommage. 0
verain , lui fit épouser, au mois de des états de Savoie durap
juillet l 'ini , Sibylle de Baugé ( au- siècle et demi, jusqu'au 1 1 <
jourd'hui Bagé), héritière de la Bres- 14 18, que mourut Louis d
se. 11 lui confia l'administration de la prince d' Achaïe et de Piém
Savoie; il l'investit, en i?83, du nier de celte branche. Le
duché d'Aoste ; et mit si bien entre Savoie, se trouvant, aprè
ses mains toutes les forces de l'état , tage, eu quelque sorte exilé
que lorsqu'il mourut , le 1 7 nov. lie , tourna toute son atten
1285 , son neveu n'éprouva aucune la France. Il prit une part
difficulté pour lui succéder. Le frère presque toutes les guerres
1 aîué de Philippe avait laissé un Gis les négociations de cette <
en bas âge, qui eût pu réclamer et conduisit, à plusieurs
l'héritage , par droit de représenta- des troupes à Philippe- le-!
tion. Amé se déclara tuteur de ce fils sa guerre contre les Flamau
et de ses frères, et se mit ainsi, pour tre part, il eut presque to
quelques années , à l'abri de leurs neur de la paix entre la 1
prétentions. Au commencement de l'Angleterre. Ses liens de
sou règne, il eut une guerre à sou- avec les deux rois lui donn
teuir contre Amé II , comte de près d'eux du crédit, coin
Genevois, et Humbert, dauphin de dateur. A plusieurs reprise
Viennois , ennemis héréditaires de sa dant , Amé fut rappelé dan
maison. Ses armes furent heureuses; par les attaques de ses v.
et, lorsque la paix fut conclue, en comte de Genevois et le d;
1 287 , par l'entremise du pape et du Viennois. Des traités , en i3
roi d'Angleterre , se$ adversaires et 1 3o8 , suspendirent le
SAV
tire (in aux débats,
fclainait, an nom de
x , lf héritage de toute
iis que le comte invo-
i sujets , la loi saliqne,
femme!» à perpétuité;
n'était encore ni clai-
ni appuyée sur une
■nce. L expédition eu
>ercur Henri VII, ré-
un temps, ces priuces
que tous deux suivi-
a 1 3 1 3 , l'empereur,
iqucl ils étaient alliés,
de Henri VU la sei-
ct le gouvernement de
de Lomhardie , qu'il
li«;é d'abaiidonuer. Il
• ses conquêtes que la
rire. (Quelques hislo-
i ont pretcudu qu'Ame
en Orient, en i3i5 ,
'île de Ithodes assiégée
; ; et ils attribuent à
m l'origine de la de-
: : F. K. K. T. , qu'ils
• rei mots : Fortiludo
enuit; mais cette sup-
tfmentie par l'histoire
de Saint • Jean et par
V lui-même, qui, pen-
dit toujours occupé en
t.i'ic. Ame V avait en
Si hv Ile de Bauge, qu'il
t ; Marie de hrabant,
jn , en i3u.J /et Alix
fille cl- 1 dauphin Hum-
i ou i "Jio. Il rut de la
t enfants , parmi les-
1 1 Aiiiion , qui règne -
De m inonde friuine
de Savoie , in a rue à
jierr'ir if Orient ' ''«;>'.
i . G > mine Auié vmi-
|>i|w- Jrau WII a pu*-'
i»a lr eu f »vmr de son
rendit a la cour d'Avi-
SAV
53 1
gnon; mais la mort l'y surprit, le t6
octobre 1 3a3 , après nn règne glo-
rieux de trente- huit ans : il en avait
alors soixante - quatorte. Son corps
fut transporté au monastère de Hau-
te-Combe, où il est inhumé. Il avait
réuni à %t% domaines une partie du
Bas - Faucigni , ainsi que le château
de l'Ile à Genève, et le vidomat de
cette Tille. S. S— i.
SAVOIK ( Edouard , comte de ),
surnommé le Libéral ^ fils d'Ame V,
était né à Baugé en Bresse , le 8 fé-
vrier t ?84 H lit ses premières armes
en Flandre , sous les ordres de Phi-
lippe le-Bel , rt se distingua v en
i3o.{,a la bataille de Mons-en-Pueile.
Il fut chargé de la régence pendant
l'expetlition de son père en Italie, et
lui succéda en i3a3. Bientôt après,
il fut engagé , comme lui , dans une
guerre contre le comte de Genevois ,
le Dauphin de Viennois , et le baron
de Faueigni. Il remporta d'abord
sur eux quelques avantages ; mais
ensuite il fut défait v au mois de fé-
vrier 1 3x5, dans une grande bataille
devant le château de varey. Il fut
un moment prisonnier ; le xèle et la
bravoure de quelques-uns de ses gen-
tilhommes le délivrèrent ; mais la
fleur de la noblesse de Savoie et de
celle de Bourgogne , conduite par
son beau -frère le comte de Tonner*
rr , demeurèrent dans les prisons du
Dauphin , rt ne se rachetèrent que
par de très grosses rançons. Les hos-
tilités avant été suspendues, Edouard
se rendit en France ; il suivit le roi
à la guerre de Flandre , et combattit
vaillamment à la grande bataille de
Montca«seI. Il se réconcilia ensuite
avec \r Dauphin de Viennois , par
l'entremise de la reine Clémence,
scutc de Louis X. Comme il était
encore a la cour , il tomba malade à
GenUlli , et il y mourut le 4 novem-
53a
SAV
bre i3?q. Ce prince avait acquis de
Pévêquc et du chapitre de Morienne
la moitié' de la juridiction civile de
cette province : en i3a5, il autorisa
les Juifs à s'établir en Savoie , et ce
fut lui qui jeta les premiers fonde-
ments de la loi qui proscrit en justice
les compensations en argent pour
la plupart des crimes. Edouard avait
épousé, en i3o^ , Blanche de Bour-
gogne, fille de Robert 1 1 . Il n'eut d'elle
qu'une fille, Jeanne de Savoie , mariée
en i3?9,à Jean III, duc de Bre-
tagne. S. S — i.
SAVOIE ( Aimon, comte de ) ,
surnommé le Pacifique, second fils
d'Ame V, succéda , en 13*29 > a S0Q
Frère Edouard. L'état était épuisé par
les guerres malheureuses et la prodi-
galité de son prédécesseur. Jeanne de
Savoie , duchesse de Bretagne , pré-
tendait à son héritage: elle excita
contre lui le dauphin de Viennois ;
et la guerre recommença sur toutes
les frontières du Dauphiné , du Fau-
cieni et du comté de Genevois. Enfin
le Dauphin fut tue, le 26 août 1 333,
d'un trait d'arbalète , comme il assié-
geait le château de la Perrière. Son
irère Humbert, baron de Faucigui ,
qui lui succéda , accepta la paix que
lui offrait Aimon , et elle fut conclue
à Lyon, le 17 mai i334* Aimon
conduisit, en i34o, les troupes de
Savpie au service de France , dans
la guerre que cette couronne eut à
soutenir contre le roi d'Angleterre.
De retour en Savoie , il fit plusieurs
fondations pieuses , et s'appliqua sur-
tout à régler l'administration de la
I'usticc : ce fut lui qui établit à Chain-
>éri une cour supérieure de justice
permanente, en 13'JQ. 11 mourut à
Montmclian, le 24 juin 1 343. Il avait
épousé , en 1 33o , Yolande , fille de
Théodore Paléologue , marquis de
tyontferrat, avec la clause que les des-
SAV
cendants de cette prince»
raient au marquisat de 1
si la ligne masculine, veu
dre. Cette clause a fondé
tions de la maison de Si
Mont ferrât , dans le seiii
en opposition à la maiso
zague. Aimon eut de ectt
deux fils et deux filles,
fils, Amé VI , lui succéda
filles , Blanche de Saro
Galeaz Visconti, et fut mi
Galeaz. Aimon laissa auss
rentes maîtresses , six et
rels. ^
SAVOIE ( Amé VI, l
était né à Chainbéri , le
i334. A la mort de son |
meura sous la tutelle àt
Savoie, baron de Vaod,
sin , et du comte de Genei
fut il sorti d'une rainoril
qu'en 1 347, il Porta **
Piémont, pour profiterd
deuce de la maison d'Aajoi
dait , sous le règne de h
toutes les villes que les dei
et Robert s'étaient soun
cette province. Amé VI
cert avec Jacques de Savi
d'Achaïe , son cousin, o
peu de temps, Quicrs,
Mondovi , Savillan et Co
tagea le gouvernement de
avec le prince d'Achaïe.
retour de cette expéditio
comte Ame , ayant donné
fique tournois à Chambéi
revêtu d'une armure verte
val caparaçoné de vert, et
en livrée verte : comme i
gua dans ce tournois pars
et son habileté dans tou
ciecs , il fut , dès-lors , d
le nom de comte Feri.
esprit chevaleresque lui
tuer, en 1 36a, Tordre
ta, .r . « r>ac^ «î ^r.r i : râ. Ji*r« -V 3MJ«e-
. . •-. iT8. ie« inr-:-.# >"r -•* nur*
r^ :. • ,. :+ ■ r riiisi^* ;.ii«:i-.«t «M^«-«*
-_.-*. . • ■ i ■ j . . .
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on l:;. . c. i ÏX. J n:. « >Vi . le eo-Jie Vert r»<* en *•""
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i i* î r * :. : .«* la li'^l«;w. »-r pii.nt. contre .t» l»"i-
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1 f.r.ri 1 • • : " ; ,. ! .11- •■L'on-: «j ..I j ■-* «utfi» . «I r»-»i»t «
in ; . : . !•• .!•-.•> a P-< «"Ri rr-T^or lr» i«-me» mjr«|'ij»
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i- Mo.itfirra! rmifTP !•■* \ i*r«mli. I!
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li'j i.rl; jii . i .- -.ut rt >>ju j" a rtn t. A m ^UMi.àMvi: , il uc
534 SAV
compagna en Italie Louis d'Anjou ,
qui voulait conquérir le royaume de
Naples, et venger Jeanne Ire. , sa
mère adoptive. Le comte Vert eut
part aux succès qui présageaient une
heureuse issue à cette expédition ;
mais il fut atteint de la peste à Saint-
Etienne près de Bitonte , et il en
mourut le a mars i383. Il était âgé
de quarante -neuf ans , dont il avait
régné quarante. Il avait réuni à ses
états les seigneuries de Vaud ( 1) , de
Gex , de Faucigni , de Valroinei ,
Quiers , Bielle , Goni , Cherasco et
Verrue. H laissa, de Bonne de Bour-
bon, un fils qui lui succéda sous le
nom d'Ame VII. * S. S— i.
SAVOIE ( Ame VII, comte de ),
surnommé le comte Rouge, néà Veil-
lane, en i36o, avait eu pour apana-
ge les seigneuries de Bresse et de Val-
bonne. Son père l'envoya, en i38a,
faire ses premières armes sous le
duc de Bourgogne qui , avec le roi
Charles VI, assiégeait les Gantois
révoltés. AméVII se distingua, dans
cette guerre, à la bataille de Rosebeck.
A son retour , il s'engagea dans une
cuerre contre le sire de Bcaujeu ; elle
aurait encore lorsqu'il reçut , au
mois de mars i383 , la nouvelle de
la mort de sou père ; aussitôt , par
l'entremise du ducdeBourbon , il fit
la paix avec la maison de Beau jeu ,
et revint à Ghambéri prendre pos-
session de la succession de son père.
Bientôt après , il retourna en Flan-
dre auprès du roi Charles VI , et y
donna des preuves de sa valeur à la
grise d'Yprcs , ainsi qu'à celle de
Bourbourg ; il escorta en Angleterre
la garnison de cette ville, oui avait ca-
î, qui avait ca
(O On a vn, pag. 5«Q ci-dessus, qup lr nays de
Vaud avait etc Miumii a' la maison de Savoie, sous
la comte Pierre .- urndant 60 an» , il seivit d'apana-
ge à la branche collatérale des barons de Vaud , qui
«*• sViU-iguit qua tous \c wurtfc N «jA.
SAV
pitulé, et fut accueilli à Loud
manière la plus honorable, j
tour en Savoie, il fit la guerre
laisans , qui avaient chassé*)
que, et il 'rétablit ce prélat sw
ge.LecomteRougeavait,dei
son père , embrassé avec ch
Sarti d'Anjou contre celui d(
ans les guerres pour la »<
de Jeanne Ire. de Naples ;ce]
les partisans de la maison d*
en Provence , dans la vallée
celonette , et dans les comté
et de Vintimillc, ne poiron
de secours de La*dislas , ofl
comte de Savoie de se son
lui ; et Amé VII ne se fit ]
pulc de profiter de la mi
Louis If d'Anjou , son ail
accepter , le 2 août et le iî
bre i388, l'hommage de
qui voulaient se soustraire
sance de ce jeune prince,
mourut à Ripaille, le ier.
1S91 , des suites d'une chi
val. Il avait épousé , en i3
de Berri, dont il eut trois <
S
SAVOIE ( Amé VIII ,
duc de ) , et ensuite pape
nom de Félix V , était fils d
Né à Chambéri , le 4 ;
i383 , il n'avait que huil
que son père mourut. î
Bonne de Berri, etsonaïeu
de Bourbon , se disputer
gence ; la première y reno
mariant au comte d'Armag
tre part , on fit épouser à I
Marie, fille du duc de Bi
et ce duc en prit occasion 1
ner la Savoie pendaut Y
son gendre. La régence d<
Bourbon se prolongea jusqi
clic se retira ensuite à Mi
contente de son petit-fils
^w\s&vUm. Le \euue comt
AV
rênes du gouvernc-
it pour sa maison
importante. L'an-
?s comtes de Gene-
.en i3()4fdans!a
• Clément VII. La
avait.Mircédc, par
raini fief. Ame VI II
iclirtiT , le "> août
I \ illars, le cuinté
i prix de quant li-
mes. Peu la nt les
Aine intervint à
(].<ns les gi uTi es
, cuire Je* maisons
'ir^o^rie. Le comte
iv île Pliilippc-lc-
t tv de Jimii Sans-
tout son pouvoir
. Dujn le iihtuc
.il etemliil de tous
•s de srs cl.it s. L-i
■viiis . I«-n pav* «le
II |Jr«-*»r . |t- H ijri
rj< li'lii» nf de lui;
|Hi««i* le pir une
■ lr * i III ilM»n ;
•• ri** : ut pî'i* itu
I iilitnt »!«• IV m-
!»■ f : " f t ii- j :r f.^j
(;: irriiii-u . Y n,
\ .ili* «ï|iM » . I lr |.
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; •< r !>.i ; t.'j jî v I*
; i-'S . 'ii* * I ,-
t. r. ir**" . f.ii m
tes. l'oursuivi par
SAV 535
tant de calamités, Amé chercha des
consolations dans la religion. Il fonda
Î plusieurs couvents , s'efforça de ré-
ormer les mœurs du clergé , et
poursuivit les hérétiques avec uu
redoublement de zelc. Cependant,
loin de renoncer aux grandeurs hu-
maines,il forma une ligue avec Louis
de Challon , prince d'Orange , pour
s'emparer du Dauphiué, pendant les
guerres civiles de France. Mais le
prince d'Orange fut défait a A rit h un 9
au mois de mai i43o ; et Ame, tra-
versant le Ithôneà la iiapc. pour s'en*
fuir , fut sur le point d'y périr. fJ^nt
les deux armées suivantes . I*- duc de
S.ivoie saisit l'occasion d'acquénrde
nouveaux droits sur le» états d'; "•',::
lirait -frère Jean -Jacques, marqu* fie
Moutferral. Le marquis , pressé par
leurs ennemis commun* , Visconfi et
.Nfnrze sou général , avait rrmi* ses
pijrcs fortes au du», de S^voi^ . pour
les sjijvrr des ma jus des astii-Saril» ;
mais A rué ne \ijulut enf.i'e J*-* rer>-
iin queutant que le m'ét'\uïs lui U-
ra:t li'jniuj^j'de tout le Moijtfr-rral,
ri l'ii dorjiif-r*it Ainai L'D fifr* y**t
!«■ r- >.nira *a <*/ \r*j!it><- . <-i la :.'.•:■.;.
r*-jhiMe x9!-*\\ a *"••# .vir*. ^*>
i ♦ îi . et ïe lùar-j i. d*
j'iint .:#» n.*.t'.. >j -, -,
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536 SAV
voqua pour le 7 novembre i434»
il déposa les rênes de l'état entre les
mains du prince Louis , son fils ; il
prit Thabit d'ermite, et déclara qu'il
se retirait du monde. Cependant il
n'abdiqua point la souveraine puis-
sance ; six chevaliers, qu'il avait
choisis parmi ses conseillers et ses
amis les plus intimes , s'enfermèrent
à Ripaille avec lui. Sous l'invoca-
tion de saint Maurice, ce nouvel or-
dre séculier se consacrait tont en-
semble à la politique, à la dévotion
et au plaisir. Les chevaliers , vêtus
d'un beau drap gris, portaient un
bonnet écarlate, une ceinture d'or
et une croix d'or à leur cou. Deux
jours de la semaine étaient unique-
ment consacrés aux exercices reli-
çiçux, et les cinq autres aux affaires
de l'état : et comme ils ne s'étaient
pas astreints aux austérités de la
plupart des ordres monastiques , on
a supposé qu'ils y vivaient plutôt en
épicuriens , et que c'est de là que
vient l'expression proverbiale faire
ripaille. Cependant les auteurs con-
temporains , Poggio, Monstrelet, et
Pasquier lui-même, ne parlent qu'a-
vec éloge et respect de la vie de ces
solitaires. A celte époque, le concile
de Baie, assemble des le 19 juillet
i43i , était entré dans de violents
différents avec le pape Eugène IV.
La suprématie disputée entre les pa-
pes et Jcs conciles , et le projet de
réformer l'Église , que les Pères as-
semblés à Baie suivaient avec ar-
deur , avaient donne naissance à ces
différends , que la vivacité et l'im-
prudence d'Eugène IV envenimaient.
I.e duc de Savoie ne s'était point
décidé ouvertement entre les deux
partis : les prélats de ses états assis-
taient au concile dcBajc; mais lui-
même semblait favoriser le pape;
et lorsqu'il apprit que celui-ci avait
SAV
été déposé par décret du caoeile, k
a5 juin 1439, il protesta, le 20
juillet, contre un acte qui loi parais*
sait attenter à l'autorité dn chef de
l'Église. Mais les Pères de Bile dé-
siraient s'assurer l'appui d'Âne:
ils lui offrirent la tniare , le i5
novembre 1439; et le duc de Sa-
voie en l'acceptant étonna l'Europe
entière. Le concile de Bile avd
déjà perdu le plus grand nombre de
ses partisans ; un autre concile, con-
voqué à Ferrare par Eugène IV, et
transféré ensuite à Florence, mit
été rendu plus solennel , par la réu-
nion de l'empereur et do patriarche
de Gonstantinople à l'Église latine.
Amé, oui prit le nom de Félix V,
renouvelait nn schisme qui , pea
d'années auparavant, avait été jugé
fatal à la chrétienté : il ne pou-
vait jamais espérer d'être rreoani
par la plus grande partie de FÉrise.
Cependant il fut intronisé ai ab-
baye de saint Maurice en Valais : il
abdiqua la dignité' ducale Je 6 jan-
vier i44° > Pour cn investir son fis
Louis, prince de Piémont, et fit
son entrée à Baie , le 24 juul SQ*~
vant. Félix V résida trois ans a Bi-
le , et en quatre promotions , il f
créa vingt-trois cardinaux. Il quitta
cette ville, le 17 novembre i443t
et partagea dès-lors sa résidence en-
tre Lausanne et Genève. Cependant
le coucile de Bàle , réduit à un peut
nombre de prélats , était successive-
ment abandonné par les divers sou-
verains de l'Europe. Ceux mène
qui lui restaient attaches sollici-
taient Félix de mettre fin an schis-
me par sou abdication. Félix y ac-
céda , entra en traité avec Nicolas V.
qui avait succédé à Eugène, et en
obtint de grandes prérogatives per-
sonnelles. 11 fut reconnu pour le re-
coud personnage de l'Église; Tante-
s\v
ificalelui fut conservée ions
de cardiual-légat du Saint-
ns tous les états de la mai*
►avoir, en Suisse, et dans
ic du Lyonnais. H fut aussi
f d.i u s le titre d'éveque et
iratcur de l'église de Gcnc-
lui avait e'te' confère' par le
de cette Tille, en i \ J4 > i ) ♦
mort de François de Mez,
du titre de Saint- Marcel ,
successeur du ranimai de
V. ce nom ). Satisfait de
estions , il abdiqua la sou-
» pontificale à La usa ne , au
rnl i \ \\) ; et le concile de
dissous. Ame VI II, après
nonce, pour la secon le fuis,
ndeurs , rentra dans la soli-
Kip.nlle ; mais il n'y vécut
-ti-mps: il mourut a Genè-
jauvier 1 4r»i. Son tombeau
r fut détruit par le* Bernois,
p invasion cfu Chaulai*. Il
neuf enfants de Marie de
ne. Arné , l'aine de tous v
avant lui, en ifji. Ame'
t le premier de sa famille
ia un code de lois : il donna
eaux statuts à l'ordre du
Li sigrw \t son gniivcmc-
dire .1 Olivier île la Marche,
teinporam , qu'en Savoie
it on trouvait alois sûreté,
et honneur, pendant que la
rM>l.iit le* contrées voisines,
ete ernte sous \r titre d'.-#-
Panficus \ f'ty. Mo*on f
Wl . S. S— î.
Il h r«in>, duc ni: . ne à
\r i i fesrirr 1 J«"5 , fut. dés
ur;i; pirsciit prie Vme \ III
iri!«tr.iti<>n dc% rt.it-, de .Sa*
4i" il i.e pftita , pen l.iiit ce
■ ■{ •«» ii- ir ii i u1 q i . v | i.t r .]■ ■•■11
■ ■ / f I • « ■ i* - I i nul. . ' h.tt.w
« I . . m, I || ;#-.
SAV 537
temps , que le titre de prince de Pié-
mont ; et il ne succéda an duc qu'en
i43<), torsque celui-ci accepta le
pontificat. Pendant qu'Ame vivait
encore v Loiris (il mourir Guillaume
de Bolomicr «qui avait été long- temps
premier ministre du duc son père,
et s'était rendu odieux à tonte la
natiou ( Vm Bolomier). Louis était à
peine monté sur le tronc , lorsque
l'extinction de la maison Visconti
alluma une guerre générale en Ita-
lie; il en profita pour faire quel-
ques conquêtes dans le Novarèse
et l'Alexandrin ; mais avec plus
de vigueur et de prudence , il aurait
pu tirer un autre parti des circons-
tances. Les Milanais , également ir-
rités contre les Vénitiens et le comte
François Sforza , demandaient eux-
mêmes à se ranger sous ses ordres.
Alfonse d'Aragon paraissait dispose
à le seconder ; mais le duc de Savoie
manqua de ié*olution et d'activité ;
et ses tentatives tardives n'eurent
d'autre eflet que de l'engager dans
une guerre dangereuse avec le nou-
veau duc de Milan . Sforza , qui se-
condait les Fli>reut ins. Louis se fit
aussi de mauvaises a flaires eu Savoie,
par son aveugle prévention en faveur
de Jean de Compcys , seigneur de
Torens ( V, ("oMi-i v s '. Comme il
avait marié sn fillr Charlotte au dau-
phin , qui fut depuis Louis XI , il se
trouva compromis dans le« i|iicrc|lc*
domestiques de la maison de France.
Charles VII prenait la dcfcii*c de la
noiiicssc savoiMcunc, le dauphin rel-
ie de .Iran de Compcys; et tous deux
eurent, à leur tour, rrroiirs aux armes
pour forcer le dur \\\ Savoie de f.nre
Iriir volonté. <>[>•» l.n»t Louis éiait
attaché de piclrrriiir au d-iuphin; et
lorvpic celui ri rut mi< cède .1 son pè-
re, comme nu de Frincc. le duc
de àavotc s'unit a lui plus droite-
53»
SAV
ment encore. Ce prince faible, do-
miné par sa femme, Anne de Cyprt,
et par ses favoris , vivait entouré de
mécontents et exposé à de fréquentes
insultes , même de la part de ses en-
fants. Le moins docile de ceux - ci ,
Philippe , comte de Bresse , faisait
trembler toute la cour. Le duc , n'o-
sant réprimer par lui-même ce prin-
ce fougueux, recourut au roi de-
France. Louis XI se prêtait volontiers
à une perfidie : il invita Philippe à sa
cour, au mois d'avril 1464 , et l'y fit
arrêter , au mépris de l'hospitalité.
Le duc de Savoie , qui était venu en
France pour servir le roi, au mo-
ment où éclatait la guerre dite du
Bien public, tomba malade, et mou-
rut à Lyon , le ig janvier i465» Il
avait eu, d'Anne de Cypre, seize en-
fants , parmi lesquels plusieurs con-
tractèrent d'illustres alliances. Char-
lotte de Savoie, douzième de ses en-
fants, avait épousé Louis XI, en
i45i,ctmouruten 1 483. Louis de Sa-
voie, second fils du duc, épousa Char-
lotte, héritière de Jean de Lusignan;
et comme il mourut sans enfants, en
1 48a , il laissa à la maison de Savoie
les titres de la maison de Lusignan ,
et les royaumes d'Arménie , de Cv-
pre et de Jérusalem ( Foj. Louis de
Savoie, roi de Cypre, p. 5(>i ci-
après). Ce fut le duc Louis qui établit
le sénat de Turin , en 1 45g ; et il est
le premier prince de sa maison qui
ait mis son effigie sur ses monnaies.
SAVOIE (Ame IX, duc de), sur-
nommé le Bienheureux, néà Thonon,
le Ier. février 1 435, fut des le berceau
accordé avec Yolande deFrance, fille
de Charles VII. Il résidait à Bourç
en Bresse avec sa femme, lorsqu'il
apprit, en 1 465, la nouvelle de la
mort de son père; il se rendit aus-
sitôt à Chambéri , et il y reçut, le
SAV
*5 ma A, dans les états de Savoie^
au'ii avait convoqués , ff>ommaer
de ses sujets. La santé d'Ame iX
avait toujours été chancelante; s*
tête finit par s'affaiblir, et ce prince
devint enfin absolument incapable
de gouverner. Sa femme Yolande,
avec l'appui de son frère Louis. XI,
s'empara de la régence. D'autre put
Philippe , frère crAmé, prit les ar-
mes avec ses frères , pour chasser de
la cour les favoris ae la duchesse,
et ses mauvais conseillers. H assié-
gea Mentmélian , en 147*9 faf*
la duchesse de s'enfuir à Grenoble ,
et s'empara de la personne dodue.
Louis XI fit à son tour entrer des
troupes en Savoie , pour rétablir
l'autorité de sa sœur. Les princes
étaient secondés par le duc de Bour-
gogne ; et la guerre pouvait devenir
sanglante : mais , par la médiation
des cantons de Fribourg et de Ber-
ne, la régence fut partagée, le 5 sep-
tembre 1 47 1 » entre la duchesse et
les princes. Quelques mois après,
Amé mourut à Verceil , la veille
de Pâques ( 16 avril i47* )• P1Q"
sieurs historiens ou panégyristes
(1) ont écrit sa vie et rapporté
plusieurs miracles opérés sur son
tombeau. Ce prince malheureux
parait avoir possédé à un degré
éminent la douceur , la patience
et la résignation; il montrait au duc
de Milan les pauvres qu'il nourris-
sait, comme formant la pompe de
sa cour; il voulut donner le collier
de son ordre pour subvenir aux be-
soins des misérables; et s'il manqua
de la fermeté nécessaire pour bien
gouverner , du moins il sut gagner
le cœur des hommes qui lui étaient
soumis. Il avait eu d'Yolande , sa
(i)Rao»o. i6oo;Ma)rt, itn3; leP. Hisrt, iGiu.
M or 0*10, 1G86; et les BoUaodûtrs, au 3o mar»,
toai. III , p. 874- 89G.
>: Tïmé des tils.
1^. . sa sacctdi. S S-i.
S 4 VOIE PfeTLIIZBT 1". ,
. iit le lJllsmtut , ne à
. W 7 août I4Ô4. n'ivail
«as lon-rVd succéda % en
i 47* - * Ma P?**- Yolande . sa m cit.
étdèn nçtzie . conformément
de Savoie , et a la voloutë
p*r son mari; mais les
du dernier duc , les comtes de
it . de Bresse , et l'cvèipic
re . y prétendaient au»i ;
les deux plus puissants souve-
de l'Europe , Louis XI et
le Téméraire, duc de lionr-
, la demandaient pour cux-
1. Les princes de Savoie curent,
premiers, recours anx armes
soutenir leurs droits; ils voulu-
sorprendre le duc à Chauihcri;
le conduisit à Montiuelian,
ils l'y suivirent , et l'y assiège -
rent. Yolande fut forcée de capituler ;
•es beaux -frères u'oltoervèrciit point
la eapitulatiou : ils sVinparcicnt de
la personne du jeune duc : et I.i du-
chesse efliaycc s'enfuit eu D.iiinliinr.
Fe*i après cependant, le roi de r i.tncr
lui donna les moyens de mitirr en
Savoie; et les princes, cr.*ij;iiaiil <pie
leurs dissensions ne livrassent leur
El trie a us étrangers , rendirent .1 Vo-
ode la tutelle, en réservant .111 pre-
mier d'entre eux , IVvê'jucde (iniève,
L première place d.ins le romeil.
L'étroite allianrede la maison dr Sa-
voie aver celle dr lloiirguguc , eu rn-
£{*eaut la première dans une gunrr
n^ereu^e , ne laisvi pas a dr mm-
Telles divi*ious le temps dYi Ltrr.
Jan|ues de Savoir, rointe de II union t
rt baron dr Y nid , un dr* lr< rr\
d' \mê le Ifn 11 heureux , avait ru eu
apanage tout ce que la nu 1*011 de
Jmvomt possédait an nur.l du Lie
Leiuan. H avait contracte une étroite
SU
w>
alliaucf arr\* Chatte* L*> revaetauv *
duc de Ivtiirçv^ne , il la* ait «mt!
dans toute» *v* £i.etiv« ; \\ *\i<£«£vmi
aussi «eu 147 » . dar% «xlk- de 1 bal-
les contre le* Suiw«-\ il attira lv>*
ReniiM>etlr* KiiI'oui^ms.ishu Uuy
u!ieili\er\inu ru hwui du «t. %-, *mi*
ces deux canton* , ipi'il as. ut piow
qncs.ciis overvut . au hum* d %s iMmv %
lenr> itidu-c* dan* *on .«.puM^e, «t le
conquiiriit en ruiici. 1 i dm d» \**\\\
gogue >ka\anp lm 11 pmti l«( %l.l%u
die; 111. iin la Swi**r .U^.ui lm «'n**
latale : il v pcidil \v\ \U\\\ tmii'itut
|i.it.nlle% «le i 11.111*1111 et dr M ont
1 id.iude ilr S noii'.i* .ut linnm «|« t %%
coin* au couile »l« Hniiinht , %\ \\ m
euvo\t* .111 dur dr M.ihi ^t1!;**!' i|iitliv
mille liouum* ipu lui» ni •!« I ut* \
Moral, l'uni puiiii l.i dtiiln««i'a li «
Sms*rs mu ml ttituM' a • tutiitl«u
lion ; rt \r\ \ a)-it*aii* lu rut une tut a
.*ion ilau« lt* t'.li ilil.u« . duni uni* pat
tie leur di'iui -m 1 %muni»r «mi» li iiiiiti
dr lias- \ al.ii v i rpi inl.int !•■ dm de
lliHiipi^ur iiai^hint »pir \a iimuhii
dr S.ivnir nr sr ili't 11 h.tl dr lui ditui
*oii nialliiiil , duitti.i uidir n ■■•••
< liailllirll.iu tllmi 1 dr I ♦ IMinln'
d'rulrvrr la il»n lu ^^^■ i*ii Intm %t «
riif.uit« , et 1I1- li * iiiii>lniir iniiiiiu1
lil.i^r* fli Itimlir CiomlC tllitlil
Mil pi II rn 1 lli-l l.i il<ii lii**i' il llnl«
dr *«■* i iil.int*, .in» |"»i h * «li I it 11J ir,
1rs iiiiiiliiiMt .• Siint f.liinilf*, il
rn*iiitr au (lilti.iu i|i< Kniivif m
Ittiiir^o^ur m. m k >lii< I'IuIiImH ,
rt *nu II rie J.11 fpif l.omt il« .SiH'lr
lui erli.ip|M-iriit , rt m iniMiil a,,us
1.1 pi ulri lion dr l'i \ i |nt' ili t •• IM I e ,
leur mu Ir. |(r« 1 1 il* «lr ,Sm»h «'as
*riiililrreiil,piiiii p'nii *mii .1 |.i Int'lle
fin jf-iiiir dur ihiiIh'II'I iapti%iti*
dr Ij rr^rlili-. Ilttuliit iltl 'l«»c ilr
IlniifjJOjjlir p.ir li linlihir ipl il *•
IMII i|r 1 oillliHtlir , il* p nniliifeiil
.1 Louis XI , et lui <!i (Vu n M la tu-
54o SAV
telle de son neveu : ils remirent entre
ses mains le duc et son frère; lui
livrèrent les deux places de Cham-
be'ri et de Montmélian, et recon-
nurent comme ses lieutenants Vévê-
que de Genève en Savoie, et Philippe,
comte de Bresse, en Piémont. Louis
XI , quoiqu'il fût mécontent de sa
sœur, qu'il avait trouvée trop attachée
au parti de Bourgogne , réussit ce-
pendant à la délivrer , au mois d'oc-
tobre 1476 y du château où elle était
prisonnière : il lui permit de retour-
ner en Savoie, et de reprendre, si elle
pouvait, l'administration des états de
son fils : mais il ne lui donna aucun
secours pour cela ; et Philippe ,
comte de Bresse , n'était nullement
disposé à lui rendre le gouvernement
du Piémont. Yolande fut obligée d'a-
voir recours au duc de Milan , dont
Philibert avait déjà épousé la fille ,
et de l'engager à envahir le Piémont ,
pour en chasser le comte de Bresse.
Celui-ci, hors d'état de se défendre
seul , rendit la régence à Yolande ;
mais cette princesse ne la conserva
pas longtemps. Elle mourut à Mont-
caprel, en Piémont, le 27 août 1478.
On lui doit un nouveau Gode de
lois , ou plutôt une refonte des Fê-
tera statut a Sabaudiœy qu'elle pu-
blia eu 1478. A la mort de la du-
chesse, la bavoie retomba dans une
anarchie plus grande encore que celle
d'où elle venait à peine de sortir.
Les états du pays se croyaient obligés
de suivre les conseils de Louis XI ; et
celui-ci chargea du gouvernement le
comte de La Chambre ; mais , en
méme-teraps, il se plaisait à lui sus-
citer des ennemis : il excitait contre
lui l'évêque de Genève et le comte de
Bresse , oncles du duc ; et eh déchi-
rant la Savoie par des guerres civiles ,
il espérait en opérer la réunion à la
te de France. Cependant Phi-
SAV
libert , trop jeune ponr s'emparer
de l'autorité , né s'occupait que de
ses plaisirs. 11 s'était rendu à Lyon,
auprès du roi ; passionné pour la
chasse , il tomba malade par suite des
fatigues excessives auxquelles il s'é-
tait livré dans cet exercice , et
mourut à Lyon, le m avril 1482,
âgé de dix-sept ans. Des l'année
1474 y H avait cte marié & Blanche*
Marie Sforza , fille de Galeaz, doc de
Milan ; mais ce mariage n'avait point «
été consommé , et Blanche épousa
depuis l'empereur Maximilien. S.S-f.
SAVOIE (Charles 1er. , duc m) ,
dit le Guerrier , frère de Philibert et
fils d'Ame IX, était né à Carignaa,
le 29 mars 1 468. Il n'était âgé que de
quatorze ans lorsque son frère mourut.
Le roi Louis XI se déclara son ta-
teur, et disposa du duché comme
d'un pays qui lai appartenait; mais
heureusement pour l'indépendance
de la Savoie , ce monarque mourut
peu de mois après ; en sorte que
Charles Ier. , faisant son entrée so-
lennelle à Turin, le icr. novem-
bre i4B3, prit lui- même les rê-
nes du gouvernement. Pendant les
six ans que régna Charles 1er. , il eut
des différends continuels avec le mar-
quis de Sa lu ces , et fut engagé par
là dans de courtes hostilités contre
Charles VIII, roi de France. Cepen-
dant le duc de Savoie sut apaiser ce
puissant monarque , sans compromet-
tre sa dignité. Leurs différends sur
l'hommage du marquisat de Sahices
furent ajournés ; et Charles, en réta-
blissant Tordre dans ses états, se fit
chérir de son peuple. La vigueur <fc
son caractère délivra la Savoie d'où
influence étrangère. L'aménité àt
ses manières et la générosité &
son cœur lui attachèrent tous ceux
qui s'approchaient de lui. C'était à
sa cour que le chevalier Bavard
SAV
avait rcc u m première éducation v
cl il l'avait me me servi comme pape.
Charité avait fait aussi tic trè> -bon-
nes etudi*. II était versé dans la lan-
gue gicrojuc, et il .tiiua et protégea
les »iiaiit;». Il épousa , le i". ami
l4^^« Blanche, lille de Guil Intime ,
ma<quisde Moiilfeirat. Charles 1".,
ayaut fait un voy.i^e en Piémont , y
fut atteint d'une m.dadic qu'on c rut
être la suite de quelque poison donné
par le marquis de Saluées. Il mourut
a Pigncrol, le i3 mars 14H9, âge de
vingt-un ans , laissant deux enfants
eu bas à^e. 1 1 acquit , en 1 .\8- , le titre
de roi de typre , a la mort de Char-
lotte de Lusipian , qui lui avait cède'
ses droits sur cette île, par acte du ^7
février i4^»i <r e Vit «le la que les
dues de Savoie ont 111 is plus ta ni la
couronne fermée et la qualil-* d'aï-
tetsc royale. — Charles II , duc de
Savoie, ou plutôt Charb.- - Jtai:-
Amé, était né a Turin, le jJ juin
1 4^8 . et u*ét.iit Ày qu ■ lie uvuf moi»
lorsque son pire mourut. l'J.i m In-
de Muntfcrrat, sa mire, fut iiruii-
puc récente par le» ei.its île ài\oic;
mats le marqui.s de Sjluces et les sei-
gneurs de Karoiiis et d* (Larde, qui,
peudanl le règne de (ihaih/s I'r. ,
avaient pcidu leuis biens, s'y icta-
blirtut a main aimcV. D'au lu* p.ut ,
le comte de La l.hauibic c\nta .uis.si
une pierre civile en Savoie, eu il
voulait s'nn puer tir r.iutoiilc; mais
il fut dcl.ul p-ir l'hdippe , comte
de Hressr ; et . poui ci h.ipper .1
la confiscation île sis biens , il
recourut a l'iuNue^ioii i!u roi de
France. Hlnu lie de Monlfcirat ,
revente de Sas oie , donna le pas-
sape au travers de ses étal» à
Charles VIII . lorsque ce pi m ce des-
cendit eu Italie, eu ijiit * lmur al*
Uquer le royaume de Naph». hllc
lui fournit des soldats et de l'argent,
SAV 54i
et lui accorda la même hospitalité à
son retour de cette expédition. Ce
i;nnd mouvement de toute l'Euro-
pe , en impiimaut la crainte aux plus
petits princes, contribua mut êtreâ
maintenir la tranquillité' des états de
Savoie pendant cette ic^cucf , qui
eut bientôt un Ici me. (Huiles II
mourut à Turin, le i<> avril 1 i«^iv
des suites d'une chute ; et son ciaud-
onclc, Philippe de Bicmc, lui succé-
da. S. S— 1.
SAV01K \ Philippe: Il , duc de ),
auparavant comte de liro.se, était
né a (ihamberi , le :1 février 14 38,
de Louis , duc de Savoir, et d'Âunc
de (Apre. Philippc-le-Ilon, duc de
Bnurço^iic, fut son parrain. Jusqu'à
l'a^c de wiigt-dnix ans . il m- fit ap-
peler Philippe San a 7 Vr tv . parce
qu'il n'avait point encore d'apauaj;e.
l'iu i4<iotMin pèie lui donna le comté
de Bresse , dont d pi il le titre. Sous
ce nom, il tut. [<« ii'l.nit ipiatre lignes,
le chef >!es fui tieii\ eu Sa\ nie: en -
ni lui de sa mèie . Aune de C.jpic, et
de tous >e* Itxoiivi! lui, de sa main,
.Ici 11 de Vara\ , l'un d'iulie eux ;
il eu dépouilla d'.mties <|ui f.ii*.iimt
pawi huit de lVl.it le* HeMti> qu'ils
a Nantit .un 1 s: ses , et il raina l.tiit
d'un|iiie|iub s .1 .son pile, q«ie celui-
ci mourut.! Loi, in \I pmir le f.iirc
an 1 tir eu Béni . maigre le* >.mf-
con !uit% ip.i bu .i\.ueni clr donnes.
Il fut ileli nu eu prison a L>m lus, de
i|fij .1 iff'rfi; qu.iiid il n vint m
Savoie, pendant le n -ne d'Ame I\v
.son fieie , il ucul di lui un dépar-
tement d.ins l'ulmn isti.itimi , et s'en
acquitta fi-iclt nu M. Il n'allia néan-
moins, eu 1 \i>- . avec Philippe . due
de Bonr^'^rn , coiitie la r'i.«iirc; et
dis-lui*, il ml p.iil .1 luiili» les j;iic r-
rts de l.i iii-iim'Ii de lioiu^n^uc , et a
toutes celles de Savoie, jusqu'à ce
que la mort de sou pclit-uevcuCkar*
54*
SAV
les II l'appelât au trône , en i£q6.
Agé déjà de cinquante-huit ans, épui-
se par sa vie turbulente , il n'avait
plus l'activité par laquelle il s'était
rendu redoutable ; et à peine avaitil
régné un an et demi , qu'il mourut à
Turin, le 7 novembre M97. II avait
été marié deux fois : en 1 47 1 , à Mar-
guerite de Bourbon,; et en i485 ,à
Claudine des Brosses , comtesse de
Penthièvre. Philippe eut, de la pre-
mière: Philibert 11 , qui lui succéda ;
et Louise , mariée à Charles , comte
d'Aogoulcme, et qui fut mère de
François Ier. ( Fqy. Louise , XXV,
259). De sa seconde femme , il eut
six enfants , dont l'un , Charles III ,
régna aussi après lui. — Philibert
II , surnommé le Beau , duc de Sa-
voie , né à Pont-d'Ain , le 10 avril
1 480 , fut élevé auprès de Charles
VIII , qu'il suivit , avec son père , à
la conquête de Naples. 11 témoigna
d'abord un grand attachement k Ja
maison de France ; mais ensuite son
alliance avec l'empereur Maximilien,
Tayaut engagé à ne pas ouvrir aux
Français un passage dans ses états ,
Louis XII, quand il voulut pénétrer
en Italie, dut prendre sa route parles
vallées du marquisat de Saluces ( 1 ).
Mais Philibert II eut très -peu de
part aux grandes révolutions qui
ébranlèrent l'Europe pendant son rè-
gne: il ne s'occupa guère que de tour-
nois et de chasses, et il mourut, pour
s'être trop échauffé, le 10 septembre
i5o4, a" Pont-d'Ain, dans la même
chambre où il était né. Ce prince fut
marié deux fois , d'abord avec Yo-
lande-Louise de Savoie ; ensuite avec
Marguerite d'Autriche, fille de Maxi-
milien , et sœur de Philippe , père de
Charles- Quint , princesse qui devint
ensuite célèbre comme gouvernante
SUfni. hist., ll,ae)4.
Sendant invité , en 1 5og , à se jûh
re à la ligue de Cambrai , pour re-
couvrerons le partage des états Vé-
nitiens , le royaume de Cyprr , dont
il prétendait être roi. Cette ligne IW
gagea dans des hostilités contre les
Suisses : il voulut leur fermer ren-
trée du Milancz ; les Cantons firat
marcher leurs troupes du côté de
Genève, et le duc effrayé acheta la
paix. 11 s'allia ensuite avec tous les
cantons , au mois de mai 1 5 11. Ce-
pendant les premiers trônes de l'Eu-
rope se remplissaient de souvenus
allies de très-près à la maison de
Savoie. François Ier., fils d'une sœor
de Charles III , avait succédé à Louis
XII. Léon X , monté sur le trône
pontifical, faisait épousera son frère
Julien une autre sœur du même duc;
l'empereur Charles-Quint était allie
à la même maison par Marguerite si
tante, et par B c'a tri x de Portugal sa
belle-sœur, que Charles III épousa
en i5i2. Ces nombreuses alliances
SAV
des Pays-Bas ( Voy. Mabcoot ,
XXVII, 3o ). Philibert n'est pont
d'enfants. Sa veuve lui érigea ■»
perbe mausolée dans l'église deBm
près de Bourg en Bresse (fîy
KOUSSELET ). S. &yi.
SAVOIE ( Chables III, duc m),
second fils de Philippe II , et sksh-
seur de Philibert II, était néàCla-
zei , en Bugei, le 10 octobre 14%
II fut élevé par Jauns de DuindeLi
Val-d'Isère , qui , en cherchait i fa'
inspirer de l'austérité et de la »àfr>
ration , étouffa son esprit , et len-
dit pusillanime et indolent. Aiar
ment où Charles parvint à la est*
ronne ducale , les revenus de h Si-
voie étaient absorbes parlesdnik
de quatre princesses douairïaires;it
ce prince était condamné par a
pauvreté à un repos forcé et à œ
sévère économie. Charles 111 te ce-
SAY
t point le i-.: de S*T<He
t 4e to *j les pam». IVrs
ViU:Mr.« s'ca 2+tk re al
F du Ch «LU» ; es i j l 5 ,
[oana porta le taeilrc de
a F. «a ont . p^-r fermer
m«w * ,i«*e . le pa«*i-e
il Frj-.»:ai*. Chirle* ceso-
- s iv*~te . uae aLunre
rar.re et 1rs Cantvt* : il
ar acpu« par U de uo>j-
* a l'i^irctioc 4e Fiançois
crliii-ct . icecuntent de ce
avait ub'.enj de Léon X
•? de-.x nouveaux évêcb^s
i et a ?• >irz . et avait
s de :x e^li**** a celles de
errha qierel> à Charles
enta;e de sa mere, et lui
guerre, en i>iM. Otle
[«en i.iDt . fit assoupie
îiatmn de* Suisse*. El
»s, Chu lr s III vovait se
:issuii jiruprr pis*, le ger-
i« rr*' plus 'IjH^rrim1 : il
r«"er si-n prétentions sur
(ffiit'U* , 'pu , pour »V
riuhra»*a (mulot après
. f-t ch.i«*a son évêpip,
/". Cu.vi* . VI . j-- .
ê M
r^»oi>, dont rllr avait de-
lnurcct l.i eumbour^ui-
ntinn -ut avrr fi-nucte ; ri
lit- finit p ir compromettre
sj\«»ir .iicr \c\ ligues des
p^n l.i ri t , ru i "» ii , Cli ir-
ijit inoiiir mit le trùncim-
1.1 jil-iiiMe riitre rr prm-
;ois Irr. lit bientôt n 1 i-
lio»lilitc«. Ourle* ]II ,
l'un et de l'.iiitrc. vuu-
■ iii tenir imitre-, nui* l.i
il»* m s ri. ils l'ulili^e.iiit
jï ttrii.i ti\ « ruent p.ns.igc
■i de |-'f.aiu-r et de IT.m-
i* \it r\pOM* .1 de plus
n^i r% .pic s'il eût cnibras-
SAV 543
se ouvertement l'un ou l'autre parti.
C)nae beau- frère de l'empereur et
oncle Ju roi. il pouvait espérer du
crédit ians l'une rt l'autre cour. U
l'emplovait à entamer entre eus des
négociations de pais . qui demeu-
rèrent toutes infructueuses ; et il û-
mssai: toujours par avoir méconten*
te le pi a* puissant des antagonistes,
au moment ou sa vengeance devenait
le plus a craindre. Cependant l'un
des traites entre ces deux monarques,
la pai\ de Cambrai, en ijji), qu'on
a nommée la paix des dames, fut due
a la maison de Savoie. Elle fut trai-
tée par Louise de Savoie . reine-mère
de France, et par sa belle -»o?urv
Marguerite d'Autriche, veuve de Phi-
libert de Savoie et tiute de l'empe-
reur. Les brouilleries entre le duc et
1rs (i'-nevois, envenimées par la pré-
dication de la reformation , avaient
enliu .en i j34 . dégénéré en guerre
ouverte. François Irr., toujours plus
mécontent de Charles III. emovu
des secours aux Genevois. Deux des
plus fameux généraux d'Italie, Jean -
Jacques Mélicis , marquis de Mari*
gnan . et Liurrut de Céri Omni , se
trouvèrent alors opposes. Médius
servait la Savoie, et Céri la France
et (fenève. Le roi déclara lui • même
la guerre au duc, le 1 1 février i53."î,
sous prétexte de revcndiqiirr le com-
té de Nice et les biens de Jeanne de
Yiplc* . que la maison de Savoie
avait soustraits a la maison d'Anjou,
et de se f.nre restituer la part d'hé-
ritagr de Louise de Savoir , mère de
François lrr, quuiqur. dans la mai-
son de Sivoie comme dans rrlle de
France . les femmes ne succéda s srnt
point. Le dur était peu en et.it de tr-
uster aux armes île Fraurr. Dau* la
caïup.tgnc de rViï, Imite la Siv«»ir
l'ut couquise , » l-i réserve de la Ta
ren taise. La metue année , les tir
544 SAV
vois firent ouvertement profession
de la réformation , et chassèrent de
leur viUe tous les officiers et tous
les partisans du duc et de l'évê-
vêque. Les Bernois conquirent le
pays de Vaud; les Fribourgeois , le
comté de Romont , et les Valaisans
une partie du Chablais. L'amiral
Chabot, qui commandait les trou-
pes françaises , avait passé les monts
la même année. Le duc lui aban-
donna Turin et presque toutes les
places du Piémont, et il s'enfer-
ma dans Yerccil. Charles - Quint ,
à son retour d'Afrique , vint au
secours du duc de Savoie, avec An-
toine de Lève , le meilleur de ses gé-
néraux. Avant la fin de l'été de i536,
il reprit Turin et Fossau; mais il
s'engagea eusuite en Provence, où il
perdit, sans pouvoir combattre, une
grande partie de son armée , tandis
que les Français recouvraient en Pic-
mont tout ce qu'ils y avaient perdu.
La maison de Monlfcrrat «s'était
éteinte, en i533 , dans la personne
de Jean-George Paléologue. Charles
III avait plusieurs titres pour héri-
ter de cette maison : il les présenta
de bonne heure ; mais dans l'état de
ruine où il se trouvait, l'empereur, qui
n'attendait rien de lui , songeait peu
à le satisfaire, et il adjugea , le 3 no-
vembre i536, à son préjudice , la
succession de Montferrat auxGonza-
gues de Mantouc. A celte époque , le
principal théâtre de la guerre qui
avait dévaste l'Europe était trans-
porté dans le Piémont : les Français
en occupaient une partie , les Impé-
riaux l'autre; le plat pays était dé-
vasté par leurs troupes , et les places-
fortes étaient prises , reprises et pil-
lées par les deux armées. Le duc
s'était retiré à Nice avec son fils et
son épouse Béatrix de Portugal ; au
milieu de ses plus grandes afflictions,
SAV
on lui demanda de céder, pont
rante jours , le château de ]
seul asile qui lui fut demeuré, ao
Paul III , devant qui les moiu
rivaux voulaient avoir une enti
Charles les reçut en effet dans
ville; mais il ne voulut point lem
donner le château , seul reste d
d'états où il exerçât encore $i
veraincté. Cette même place de
refuge delà maison de Sa voie, I
i543, assiégée par Barberou
par les Français : le duc s'
pendant ce siège , retiré à
ceil. Nice fut prise par les T
mais son château lassa la pa
des assiégeants , qui se rembi
rent. Charles III ne fut pas
heureux dans les réclamations
alla faire en personne à la di<
Ratisbonc , en 1 5{ 1 , contre 1
vasions des Bernois et des Vala
H obtint bien coutre eux un
qui les condamna à restituer v
rcs usurpées, et à lui payer
cent mille ccus d'indemnité;
faute de moyens coërcitifs , 1*
n'alla pas plus loin. Le tra
paix conclu à Crcspi en 1 544
dit quelque tranquillité' au Piéi
sans le réduire sous l'obéissa
ses anciens souverains : il éta
jours occupé en partie par les
çais ( F. Cosse-Bhissac , X ,
en partie par les Impériaux;
au milieu des garuisous étran
l'administration civile avait él
duc au duc. Les hostilités 1
mencèrent en Piémont au m
septembre i55i ; et Charles
prévoyant de nonveaux mal
accablé par les calamités qu'i
déjà éprouvées , et sans force
lutter encore contre l'advcrsit
comba à une fièvre lente, le il
i553 , à Verceil , après avoir
quarante-neuf ans. Il avait é
"i? 1«m:h\ ar f ri .
|ft*f |\. '• • ■■••'•!■ -I|M« •■■'
•m ro Lnsaimi1. . rrïtf p:ir. l'.riMn ■••|mi-.. • ' .. j t ..■
miinr «f ?" lai'vifï i fi.'îS. IV raim»i (■ c I . I, «• ..■ •
itjnf- 'il'î -,!,|i: ci:- il'rllr , ilr N .•■!•• ï'i ■ •• ■ "■* ■• ■
iii <•••-*•■'".■' ri fui lr Ifi-i- l« » ■■;•• .••••■ • 1 ••• •■•■ii ■"■
Ltîi.i» -?'!■::. îirrt. q :i rr^ii-i f '* ■!■«»■ j' » » ■' '
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■ • >ê" . ■ • ■*.• ■ ■ • i
• ■
, -j *■ ■ • ' > ■ . u' •• •*
• à
il- "
S\V
fortifia It port de Villefran-
. ; établit des manufacture*
, et organisa régulièrement
es. Il donna beaucoup d'ex-
mx fabrique* de soie , rele-
ersilê de Turin v et fonda
i collèges. Au mois de mai
I acquit la principauté d'O-
e Jérôme Doria , qui , a'é-
haïr de tes sujets , dépensait
;arder contre eux plus que sa
uté ne râlait. Ce fut la der-
quisitiou d'Éinanuel- Phili-
i , dégoûté des grandeurs du
ne songeant plus qu'à la re-
t vivant presque toujours k
ague , fut atteint d'un coin*
tut d'bydropisie et d'une fié-
t il mourut au bout de trois
e 3o août i58o. Émaiiuel-
t est un des plut grands prin-
it produits la Savoie. D'une
édiocre , mais d'une figure
te et régulièrement belle, il
oit dans tous les exercices , in*
, toujours debout et tête nue;
en ses habits , s'exnrimant
le paroles v mais choisies ;
tout apprendre, depuis les
iniques jusqu'aux sciences les
•vées ; religieux observateur
arole, et non moins ami
x ou'il s'était montre habile
-t de la guerre. On lui a rc-
un goût excessif pour les
11 eut en effet plusieurs
es et sept enfants naturels.
été écrite en latin T par Ton-
in , l'îi/i , in-fdl. , Milan ,
n {°. S- S— i.
HK'Charlm Éftf IPtlL!".,
, né a Kivoli, le u janvier
lait igé de dix-huit ans ,
furcr la. en i r*Ho , à sou pè-
an«irl Philibert. Ses prriuir-
prises furent dirigées contre
comme il neputcnlcvcrcette
SAV
547
ville par surnrise,ctqueHejiriIII,eo
déclarant qu elle était sons sa protec-
tion , empêcha qu'il ne l'attaquit à
force ouverte , Charles - Kinamtel
ajourna ses projets; mais il garda
contre le roi de France un profuud
ressentiment. Le voisiuage de Lesdi-
guières, qui commandait en Daupbi-
né pour le roi de Navarre, et qui favo-
risait les Prolestants , donnait beau-
coup d'inquiétude au duc de Savoie :
il redoutait surtout l'éiablissemeut
des religionnaires dans le marquisat
de Saluces , qu'occupaient les Fran-
çais depuis la mort (lu dernier mar-
quis ( y. S aux es, pag. aa8, ci-
dessus) : il résolut de les en chasser
par surprise. Le jour de Saint-Michel,
1 588 , il s'empara de Carmagnole et
de Cental , après quoi il assiégea et
prit Saluces , Revcl cl Chit eau-
Dauphin , malgié les menaces de
Henri 111. Ce dernier , pour main-
tenir ses droits , ne déclara point
lui - même la guerre au duc de
Savoie , mais il engagea les Gene-
vois et les Bernois à prendre les ar-
mes , et il leur envoya, comme ca pi-
la iue , Nicolas de Harlay, seigneur de
Sancy , avec trois mille hommes.
Bientôt après il fut obligé de les re-
tirer, et d'appeler même en France
une partie des Suisses, pour faire la
guerre à la Ligue. Les Bernois et les
Genevois restèrent seuls exposés aux
armes du duc , qui essaya de les dé-
sunir en traitant avec les Bernois ;
mais la constance des Genevois , et la
poliliquede Ph ilippe 1 1 , roi d'Espagne '
qui ne voulait pas laisser approcher
Chartes Émaoucl de wn possessions
de Franc hc -Comté , firent échouer
tous les projets du duc. Cepeudaut
la mort de Henri III inspirait à
Charles -Éinanuel de plus hautes es-
per* lires : la l-igoc ayant exclu de la
succession le roi de Navarre et le
548 SAV
prince de Condé, le duc de Savoie
se mit sur les rangs , comme fils uni-
Sue de Marguerite de France, tante
es trois derniers rois. En i5qo, ii
reçut l'hommage des Provençaux ca-
tholiques , quile choisirent pour leur
comte, à la charge de relever du roi
que les états du» royaume choisiraient.
La résistance ^ie le duc de Savoie
trouva en Provence sauva les Gene-
vois ; c'était môme le dessein du roi
d'Espagne, qui, jaloux du duc, quoi-
qu'il fut son gendre, l'invitait à de
nouvelles conquêtes afin qu'il aban-
donnât celles dont il paraissait de'*
jà assure', et flattait sans cesse son
ambition , pour ne jamais la satis-
faire. Le duc de Savoie ût son entrée
à Àix. en Provence, le 18 novembre
i5qo, après avoir livre' plusieurs
combats à La Valette et Lesdiguières,
qui commandaient pour Henri IV,
en Proveuce et en Dauphiné. Ayant
obtenu quelques troupes d'Espagne,
où il était aile' les chercher , il conti-
nua trois ans à soutenir la guerre en
faveurde la Ligue, consumant ses for-
ces dans un pays qui ne devait pas
lui rester, et exposant le Pieinout
aux invasions de Lesdiguièrcs. En-
fin , lorsque Henri IV eut chaugé de
religion, le duc de Savoie, découragé
par tant de vains combats, conclut
avec lui, le icr. septembre 1393,
une trêve qui fut prolongée pendant
tout l'hiver , et qui donna des espé-
rances de paix. La guerre se ralluma
cependant l'année suivante : la plus
grande partie des états de Savoie
était dévastée par les rcligionnaircs,
tandis que le duc faisait dans le
Lyonnais, la Provence et le Dau-
phiné des conquêtes qu'il perdait
ensuite. Henri IV était cependant
reconnu pour roi par la plupart
A"& Français et par presque toutes
puissances de l'Europe. Le duc
SAV
de Savoie, mécontent de
II , qui le sacrifiait consi
à sa politique , desirait
inoder ; et dans une conféi
nue à Bourgoin , au moi!
bre i5q5 , un traité de
ébauché entre la France <
voie. Henri couseutait à r
duc le marquisat de Sa lu ces
servant la vallée de Barc
mais pendant la durée de
dation, comme il avait aflî
autorité en France, il senti
regret d'abandonner rentra
lie, et il fit naître des <?
sur l'hommage du marq
Saluées, qu'il prétendait s'ê
vé. Sous ce prétexte, la c
renouvela , en i5cj7; et Lcw
qui était charge de la c<
remporta plusieurs a vanta
la Savoie et le Bugci ; s'en:
fort de Barramc, que le di
de construire sur les terres
ce ( Voy. Lesdiguierls ,
292 ); il conquit aussi près
la Moriemie, qu'il repcidit
Enfin ces hostilités ru in eu
la Savoie furent arrêtées ,
i5()8, par la paix de Vei
décision sur l'hommage du n
de Saluées fut renvoyée à V
du pape. 11 était facile d<
que celui-ci ne prononcer,
comme juge une sentence ci
souverains bien plus puis*
lui , et qu'il chercherait pli
concilier. Le duc de Savo
rant traiter lui-même avec I
se rendit à Paris, dnnsl'hivei
à 1600. En vain il offrit les ci
qu'il avait refusées à Bour
l'hommage du marquisat de
pourvu qu'on lui en accordât
rainele ; Henri ne lui lais»
choix de céder à la France
quisat ou la Bresse, et lui de
SAV
le'qurs mois pour se fé-
i' dur Je Savoie profita Je
pour lr.iiler avec Hirou,
rr jvcc lui dans une con-
mlrr liniri IV. On avsure
^ilfinciit runirc le ruotur-
ri'Hiitm , ipi'il* royail suit
Uni, devant erilernicr,Jc<
Uum-n sur Henri , rmn-
Ai'ii lier une quere lie. A
cluiiueiiieut , le maréi li.il
»ur tout ce qu'il venait de
init j).r lui receler U ron-
lcjà ourdir contre sou roi
* , IV , Vio }. Le (lui* de
hâta d'annoncer ce cnm-
ii d'Ilspagnc pour l'y faire
i comptant mit U révu-
(il allait produire , et sur
% (ii* Philippe III . il prit
<-m:u'» puiir U diffuse de
it i lundi lit eu iiiéine fnnps
r IV\r. mioii du traite de
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l- •■! irjMiN.it tir Salurrs.
»i ! t . » % f i \ . i|ni pciietrèn-rit
vs . \ un riîl .1 l.voîl , dans
li- u . pn-.r 1r pics^ri \lr se
li* ;.i< u jeta ('U.ilciiirnt les
il- {-.I ! 1 i-l.ilfllt offrit* ;
il iiilnr ms (iniip -st ||* | |
\> ' i |ifr*«r l't <|.lll\ la S.l-
I • i !«' l .'l'-s îuil!i-s Ii % ji|.i-
' ■ • ■
•f I- ' .!> il * I 'Il llllll-l pltf
- 1 ■ I i - III ■ '•> . «r ir: -Il ■
!-•■■■ • ■ - . I f» .. « |.i t. -
M «;■ ■ .i .:: f î. - 1 ; !. f :.i.
■ pii- -i ! s. ..!■ ■ i :. V,\ .)•■,
I .! :»■ ni i ..■■•■ . i ■ .»
i fi ■• > : lî ■ ■ v '■! ; .■• .i li
if • i> i ■■ i-r V i • > ii>i
« : Ni.i i--f . il l.i r i i lt i ii
■ i . |V"-!.i::[ - 1 • i • i]i n>i .'.i-l-
• t . i. •■ ..i , f • • « .1 i
• l •• .i ■ I !• ■ .- ■ * •
SAV
549
l.i i .
I •
le* négociation* étaient entamée* par
leotieiuisc du pape . Komiv laissa
démolir par les Genevois le fort de
Saintr -Catherine , ee qui mit quelque
temps ol intacte a fa pan. K!le fut en*
fin ruiirliic , jous condition que le
due rcdcrait a la France, la H reste, le
Hui;ci , le Val Knuici, et le pay»dcGcx,
et que le roi a!. in luuucr.iit au duc le
marquisat de Malures, avec les for-
te rese> de De mont , CaMital et Koque*
Sparvicrc. Gc traite, signé à Lyon ,
le 17 janvier itnii , fixa presque
jusqu'à nos jour* les fi ornières de la
Savoie et de la France; il paraissait
avantageux .1 Jj dernière, qui ga-
gnait une étendue de pays fort supé-
rieuu- au manpii>.it ue Salures. Ce-
pendant Hem 1 , en »e fermant le
passigc «les Alpes, abandonnait les
priiirrs et le* elats d'Italie à la pro-
trrtion . et prrsq ir au va*sclage de
l'Ks pagne : il perdit ainsi tout son
rrelit dans eetle r. outrée ; et ce fut
lî plus graii'ii- fauti» politique de sud
règne. 1rs ratiiiraiioiis de ee traité,
u luxrs pir le dur de Sa? oie rt par
|i* l'uni ie île Fueufes , gouverneur
du Vilaurz, se lï rent long -temps
atiPii irr. Apns même qu'elles eu-
irnl rt»* éelLiiigi'e.» . le due lit* dé-
failli lit point; rt l'un s'attentait
a i;i.i' loi'ixeîlf r 1 j t»: 1 r : lirais son
| if • . < 1 { m «• ',li irii-i ( d'employer
S". u -ie qu'il a M i.i«'f-iri|ilf-f,.i sur-
fil • 1. li 1- < •' 1:1 -u* . qui uVtjit pas lio-
111; m'i wio- fi» 1 iii:.pr i«r J.ki *• !r ti.nle"
■ :- !,*••:. Ivi • »f î . •!■* * !• '.'ut du
'. » 1 . 1 \ di-i i t.'î'i.- 1 r !• » j , ii » .ip-
1 1 .i< li i »«i a 1.11 î. ,i'it»i rin-i!» j 1*-
■
■; i'.i Lin* liMif !c 4-i r! 1- ■*. >••" t. ■.
. • 1 1 *
v i:.| ij ■> 1 j .• ■ » 1 ■■ :•• ■ « » ■ ■ - ii -
'iv !e- Nlh, 1 i!l • !• 11! ■! a** i.i \ .1.1 ,
1I1 ■ » 1 11. s ^'1 1! » 1 \ il il i:i.i'i:h »m ■•
ii.i* t i'i lli ^ lu: r:t .«.s.nilir* ivii
t iut lr |ir.i\ • itr [ni 1rs Iti-i.int--
■ pi'illr* t \ |K lit 1 -j|itf4lli[« » '!■
55o
SAV
fuir avec une grande perte. Maigre*
oeite levée de boucliers , comme le
roi de France et les Suisses desiraient
la paix , elle fut conclue à Saint-
Julien , le il juillet i6o3 , entre le
duc et les Genevois , à des conditions
honorables pour les derniers , et aux-
quelles il ne fut plus porté d'atteintes
sérieuses. D'autre part, le duc de Sa-
voie , sollicité par les Cypriotes de
faire valoir les droits qu'il avait à
leur couronne , et de les délivrer de
la tyrannie des Turcs , lia , eu 1608,
des intelligences avec l'archevêque
.de Nicosie , l'évêque de Pan h os , et
les principaux Chrétiens établis dans
llle ; mais les circonstances ne s'étant
S oint montrées favorables , il aban-
onna bientôt cette entreprise. Ce-
Scndant Charles-Émr.nuel était entré
ans d'étroites négociations avec
Henri IV , pour l'exécution du pro-
jet qui devait humilier la maison
d'Autriche, et faire un nouveau par-
tage de l'Europe. La conquête du Mi-
lanez lui était assurée par ce monar-
que; et déjà les armements du duc
avaient donné de la jalousie à l'Es-
pagne, lorsque Henri IV fut assassiné,
en 16 1 o, et que les vastes projets qu'il
avait formes furent abandonnés.
En 161 3 , Ja mort de François de
Gonzague , duc de Mantoue , qui ,
marié à Marguerite de Savoie, fille
de Charles - Émanuel , avait laissé
d'elle une fille nommée Marie, don*
na lieu -à une guerre entre le duc de
Savoie et le nouveau duc de Man-
toue. Le premier demandait la gar-
de et la tutelle de sa fille et de sa pr-
tite-fillc, et cherchait , sous ce pré-
texte , à faire valoir ses anciennes
prétentions sur le Mont ferrât; mais
fa France, l'Espagne ci l'empereur,
qui voulaient tous également con-
«*rver la paix, embrassèrent hau-
ent la protection du duc de Man-
l
SAV
toue, et annexent en sa faveur. Le
duc de Savoie abandonna ses pré-
tentions, et fit la paix, an mois de
juin 161 3. Cependant, irrité de sa
voir délaissé, dans cette occasion,
iar la maison d'Autriche, ïï lenvova
e collier de la Toison -d'Or, décla-
ra qu'il n'avait point d'ordres à re-
cevoir du roi d'Espagne, et ravagea
nne partie du territoire de Notait,
tandis que le marquis d'Inoyosa était
entré dans celui de Verceil. Cette p*
tite guerre, où il n'y eut pas d'ac-
tion remarquable, et qne les rois de
France et d'Angleterre, ainsi que la
république de Venise , s'empresse*
rent d'étouffer , donna lieu an traita
d'Asti , du ai juin i6i5; et fut dé-
finitivement terminée par le traité
de Pavie, du g octobre 1617. Gt
ne fut que le i5 juin 1618 oueD.
Pedro de Tolède, gouverneur ae Mi-
lan , rendit au duc de Savoie Ver-
ceil , qu'il avait conquis. Pour fier
davantage ses intérêts à ceux de la
France , Charles - Émanuel sollicita
et obtint , pour le prince de Piémont,
son fils , la dlain de Christine de
France, sœur de Louis XIII, que
le prince épousa à Paris , le 10 fé-
vrier 1619. La querelle desGrisoBf
avec les peuples de la Valteline ral-
luma encore une fois les hostilités
en Italie. Le duc de Savoie, la Frai-
ce et les Vénitiens, prirent le parti
des Grisons , pour soustraire la Val-
teline à la protection ou plutôt à il
domination de l'Espagne. Gonnc
les Génois , d'autre part , s'éfcawt
déclarés pour les Espagnols , Our*
les -Émanuel en prit occasion, a
i6?5, d'attaquer l'état de Geoe.
et d'y faire quelques conquêtes. k
concert avec Lesdiguières , le fa
soumit, en trois mois, cent soixan-
te - quatorze places on cblteaai ;
mais il n'eut pas plutôt ramenés*
SAV
Piémont, ane toutes cet
•voilèrent. Le marquis de
i était entré en Piémont
deux mille hommes, as*
icincnt Verrue , où il per-
np île monde. Cette guer-
miiicc , en i(rit>, par le
[unçon. Le duc de Savoie
alors inviolablement atta-
'mtice ; m. lis l'extinction
« lie aînée de la maison de
et la succession des ducs
aux duchc\ de Maiitoue
tVrr.it mêeoiitentèrcut vi-
iaile* - Êinanucl. Le der-
»s dueliés était incontes-
iiii fief féminin, qui par
t d'*v.iit appartenir à Ma-
• - fille du duc de Savoie ;
r ue pas diviser cet béri-
ue. de Illietel , (ils du nou-
Je Matitouc, épousa pré-
dit M»rie , au momeot mé-
nort du dernier Goniague,
ii île la mère ou du grand-
•Ile princesse. Leduc, ou-
r injure, et impatient de
ici* le M « ml ferrât v dont ses
ir.i:eut toujours désiré la
*'.illu aux Espagnols ,
vec eut, de partager l'hé-
la maison de Gonsague ,
ira de plusieurs villes du
it. I.e marquis d'Uxelles
envoyé, par Louis XIII,
irmée française, au secours
au duc de Mantone. Char-
nel le défit Je a août 1618,
de la vallée de Bralda ,
m de repasser les monts.
II , a pi es avoir pris la Rô-
ti.* Iiii-tnèrne eu Piémont,
|.' janvier ifi'if). avec une
*e irni' v . qui força les pas-
.Si*/.r. \.v due. , tout en lui
, négociait avec lui. 11 vou-
lais XIII achetât le paa-
SAV
55 1
sage pour aller débloquer Casai , nue
les Espagnols assiégeaient , et il de-
mandait, à ce titre, une partie du
Montferrat. C'est ce qu'il obtint par
le traité de Sure , du 1 1 mars 1&19,
La ville de Trin , avec le pays envi-
ronnant, lui fut cédée en souveraine-
té; et il eut soin lui-même de ravi-
tailler Casai , que ses anciens alliés
assiégeaient. Louis XI 11 cependant
ne se fut pas plutôt retiré, que Char-
les- ft manuel renouvela ses intrigues
avec les Espagnols , espérant , s'ils
chassaient absolument les Fiançais
d'Italie , conserver tout ce qu'il avait
précédemment conquis sur le Mont-
ferrat. D'ailleurs l'entrée du comte
de Collallo dans le Mautouan , avec
une armée allemande, et du marquis
Spinoia dans le Montferrat , avec les
Espagnols , rendait la situation du
duc de Savoie très - critique. Il dif-
férait de se déclarer , et , en gagnant
du temps , il essayait de se mettre à
prix auprès des deux ennemis. Le
cardinal de Richelieu résolut de le fai-
re enlever, à Rivoli, ainsi que le prin-
ce de Piémont. Le duc de Montmo-
renci en avertit Charles - Émanuel ,
qui s'enfuit en toute hite ; et cette
tentative jeta le duc dans le parti de
l'Espagne. Richelieu , arrêté par le
duc de Savoie, dans sa route, vers
Casai , se saisit de Pignerol , qu'il
fortifia , en même temps une Louis
XIII soumit presque toute la Savoie.
Le rot Gt son entrée à Chambéri le
18 mai i63o ; et , le lo juillet de la
même année, Saluer s se rendit aux
Français. En Dièsne temps Spiuola
pressait . avec les Espagnols , le siè-
ge de Casai. L'ue année allrminde
était aussi entrée eu Piémont; et le
duc de Savoie, non moins maltr^ii-
par ses alliés que par ses ennemi* ,
était sur le point de perdre ton 1rs
provinces. Due profonde don-
SAV
cation en Italie le traité de
oc , Victor Ame embrassa,
, le parti des Français ; et
ménager une entrer en Italie,
tdc les laisser maîtres de
, quoique cette forteresse
évacuée avant que les I ni-
rendissent Manlouc. On ca-
» les c.is4roatrs les snld«its
lui dénie h remua Piuncrol,
-j ne les commissaire* autn-
tit.iicul l.i plare pour s'as-
'elle était évacuer. Ils re-
et s'en rendit eut maîtres
?s Al Irma ii is furent hors .Je
. Dans le nu-mc temps , le
►voie ii(a£Oii.iit , par l'cntrc-
Kspagiic, un traite' de paix
icmiis. (raife qui fut conclu
ri, le -17 iiovcmbic ifj3i.
•es d'Italie avaient tous, à
que, des dispi:(r« oV pié-
Urli^in VIII les ai^i it en-
Ioiiimii! au\ c.irdiujux un
titre, rrliti d'cmi: «nec : il
ne 1rs moii.u ques »nils ponr-
ntiiiiirr à les i|M<ililirr d'il-
les. \ celle urc.j» ion, |,i rc-
dc Vrni-r, et liirnt<»i après
v S.ivt'ir , re« l.iuirrriit les
• mv.iH\, ru \rrfn île leurs
us mu Hic i!r ( .\ pi r. l.cduc,
iii.'J 1 , sr fit iif.iiMH( r altère.
t ] «iil'i sur m-s .11 -intiir irs la
■ fri l'irrdes rni«.T.iu lis que
fur s ".«iTi Tini^ait d.ihs tr p.»r-
l'iamr . pliisii «ils un ciiiii s
u'IrsYinignén 1 1 <ic Impuni-
r a I'l.*p ipfr : *,i Mi-iir . lii
nirri Ir M il Tn:i»-. !r fplilM
ut; f ( .ipir* .i\ i>ir rlicn lir
1 r s 1 i.l •• i llr sr Ki.ri en
, tiu |r l'M |m dfillll.l II* £"M-
it du Puri1iL.1l. l'i ' «t'piYn
1:1 ps !r Cl rflili.it "'r S il i-ie
l l •! * t ;i «!|- lii.lM . | |
• 1 . I , h r.t» «i •«• ri- ''■
SAV 553
de l'Espagne ; et le prince Thomas,
qui gouvernait \i Savoie , en partit
précipitamment pour pa wr en Flan-
dre au service de Philippe IV. Ri*
cbelicu, ayant voulu, en iG35, re-
nouveler la guerre contic la maison
d'Autriche , engagea Victor - Amé
dans son alliance . lui promettant
le Montferrat et le duché de Milan
en échange de la Savoie. Le duc au-
rait pieféré garder la neutralité et
écarter la guri re de ses frontières :
mais Richelieu ne lui lais «a pas le
choix; et après lui avoir fait signer
une ligue f le 1 1 juillet , il lui donna
le coin maniement général des ar-
mées françaises en Italie. La campa-
gne .s'ouvrit par le sié^e de Valence
sur le Pô, où le duc de Savoie échoua
par la faute du maréchal de Créqui ,
qui lui était associe. L'année suivante,
le martpiis de Villa , général du duc
de Savoir , réussit à détourner la
guerre sur les états de M ode ne et de
Panne , non sans ruiner ainsi le pre-
mier île ces dur* ; qui était cousin de
Victor- Amé \ p.ir les armes mêmes
du second. Dr cuncat avec le maie-
ch.il de t'iéqui , il entra ensuite datis
le Mihijc/. , tandis ipir le dur de
Pif' liait , qui coium.iud.iit pour les
Franr.iis (],i,is I.i V.ilicline, devait
drsci::dre des iiMiiita^i-rs. Mais le
iiMiqnis de l.frg.-iiu/. ( gouverneur de
Mil.in , vint , avrr i*atniée espagnole,
au devant des allii *.ct 1rs- attaqua, le
TU juin ifiî»*, à Torn.ivcntu : tout
son iliiiit se diiiiiciit n.iitir h- ma-
redi.il dr Ciéqui , que le I»*»11 **-"■
|>.ii .lit fin dur dr Sus oie. <> dernier,
avmt liavaillr It-ulc la n»"« ■» lélaMw
des ponts enlrr t n% . ■" ii\.i .111 *•■
coins, i,s Frinv-n* ftn»"»' d s coin-
ton ■-. lient .1 |-liri ;et.i|»rèi m, ion.
|..i'dr sept heure*, il fuiçi rs r>
p.^,,,,!, , l.i «rlr.ilr. L« I"1 '■■
554 &V
vanlaee la réputation de tes armes
dans la campagne suivante ; elle se
termina , le 8 septembre 1637 , par
le combat dé Monbaldoue, où la
cavalerie espagnole fut mise en dé-
route ; mais ce fut le dernier exploit
de Victor- Aîné : le 26 septembre , il
fut invité à un repas chez le maréchal
de Gréqui , à la suite duquel le duc ,
son premier ministre le comte de
Verrue , et son meilleur général le
marquis Guido Villa, furent frappés
d'une même maladie. Le marquis se
rétablit en peu de jours j mais le duc
et le comte moururent. Le premier,
expira à Verceil,le 7 octobre 1637,
à l'âge de cinquante ans. Des soup-
çons injurieux furent excités par ces
trois maladies simultanées , et par
les dissensions qu'on avait souvent
remarquées entre le duc et le maré-
chal de Créqui. Mais les symptômes
de la maladie ou l'inspection du
cadavre ne justifièrent point ces soup-
çons, que démentaient déjà le ca-
ractère et la réputation du maréchal.
Victor Ame Ier. avait été formé à la
patience et à la dissimulation par le
caractère soupçonneux de son père,
qui lui avait montré plus d'une fois
une injuste et cruelle défiance. On a
loué sa continence et sa sobriété. In-
fatigable de corps et d'esprit , il
savait se rendre cher aux soldats ,
auxquels il donnait l'exemple de la
bravoure comme de la constance
dans les privations. Il avait éta-
bli un grand ordre dans ses finances ;
mais les guerres dans lesquelles il
fut saus cesse engage l'avaient forcé
de multiplier les impôts, tandis qu'il
ne distribuait les grâces que d'une
main avare. Il laissa deux fils et qua-
tre filles en bas âge, sous la régence
de sa veuve* — François - Hyacin-
the, duc de Savoie, né à Turin , le
1 4 sept. i63a , n'avait que cinq ans
SAV
lorsqu'il monta sur le trAne. Émery,
ambassadeur de France , qui était
initié dans les secrets de Riche-
lieu , voulut engager le maréchal
de Créqui à se saisir de Verceil, et
de la personne de Madame royale,
( c'est ainsi qu'on nommait la ré-
gente ), avec ses deux, fils , comme
gage de la fidélité de la Savoie dans
l'alliance de la France. Cette propo-
sition à laquelle Gréqui se refusait,
ayant excité une discussion animée
qui fut entendue, Christine se tint
sur ses gardes : elle doubla la garni-
son de Vercefl, et les Français qui
se présentèrent aux portes en grand
nombre le lendemain , sous diffé-
rents prétextes , ne furent pas admis
dans la ville. Christine écrivit en-
suite au cardinal Maurice , et à Tho-
mas de Savoie , pour leur promettre
la restitution de leur apanage séques-
tre par le dernier duc leur frère,
sous condition cependant qu'ils ne
rentreraient point en Piémont. Tous
deux «vaient embrassé ouvertement
le parti de la maison d'Autriche; et
Richelieu avait déclaré qu'il regar-
derait leur retour en Piémont com-
me un acte d'hostilité. La position
de Christine était très-critique: les
princes voulaient rentrer en Sawie,
et croyaient avoir plus qu'une étran-
gère le droit de gouverner leur pays;
les Espagnols faisaient des progrès
en Piémont; et les Fraoçais mena-
çaient à leur tour , pour forcer h
régente à renouveler l'alliance con-
clue par Victor-Amé. Cette alliance
arrivée à son terme, fut enfin re-
nouvelée à Turin, le 3 juin i638:
mais elle ne procura point à la Sa-
voie des secours aussi énergiques qs*
Madame royale s'y attendait. Mil*
gré le cardinal La Valette, qui com-
mandait l'armée française, Verceil
fut pris par le marquis de Léganes,
SAV
ici i638 , rt cette place im-
• ouvrit fe Piémont aux Es-
. Bientôt après. François-
he, igé seulement de six ans,
le | octobre i63S. a la suite
ImIc. S. S— i.
JlK XnsiILlS-ÉllATCEL II,
, sccoQ.l fils de Victor- Ame
lit né a Turin, le 20 juin
rt n'avait que quatre ans et
1 mois lorsqu'il succéda a son
>n accession au trône donnant
nouvclcr la régencede sa mê-
lent princes de Savoie en pri-
Msion de réclamer la tutelle
ne? ru. Us se rendirent tous
Milan. Le cardinal entra mé-
'lénioot, mais sans soldats et
ite. Il avait lié des iutrigues
m parc r des citadelles de Tu-
e Cjruiagnole. Kl les échouè-
l le prince, cédant aux ins-
rle sa h' lie - sœur , repartit
i!an. Les princes cependant
it de l'empereur un décret,
du (i iiuvrinlire i<>38. par
I cnjnigiiit a Christine de se
r des intérêt» de la France,
*itiin<ier 4 l'empereur confir-
i!c sa régence : autrement il
t pourvu. Jamais t'Kiiipirc
exerce ou même prvtci.du
m vme le Jruit de relier le*
Les pri11re4.cn recoin. înt à
r<ir , sjrnlijii'iit l'iiidi pen-
!e leur patrie et de leur nui-
ic ambition personnelle. D'au-
t , Madame (loyale , pour
ire à R;t liL-licu, ne respectait
•- .in 1.1 ge les vr*is intérêts de
m\ Par déférence pour rc
r, elle lit aiiêlrr et languir
ir prison, jusqu'à sa mort,
ilouol, le plus habile iic'go-
que la Savoie eût jamais eu
rrviee, et le plus lidèlc de
ailiers ( V. Monao]. Ou par-
SW
5S5
lait déjà de la mort prochaine de
Charles • Êmanuel II, dont la santé
ef ait mauTaisc , et l'on assurait qu'a-
près son décès, sa sœit serait ma-
riée au dauphin, et lui porterait . au
mépris des loi*, la Savoie en héri-
tage. Les hostilités entre les princes
et la duchesse commencèrent au mois
de m 1rs H>3i). ï«e prince Thomas
surprit Chivas : Yvrée , Bielîe , le
fort de Bard et tonte la val d'Aos-
te se rendireot ensuite a lui. I«i ré-
gente envoya sou fliU et ses trois
iillei au château de C.bainbéri. Elle-
même s'enferma dans Turin t arec
le cardinal de La Valette , détermi-
née â y attendre ub siège. Thomas
n'osa point l'entreprendre; mais,
avec les générait* espagnols I.éganei
et Caracènc, il prit successivement
Villeneuve, Moncalvo, Asti et Trin.
Les Français demandèrent alors à la
régente de leur consigner le reste de
ses forteresses , puisqu'elle les gar-
dait si mal. Ils furent mis en posses-
sion de Chcrasco , Savillan et Car-
magnole, tandis que San lia , Ceve ,
Hene , Goni , Fossan , Salures t Dé-
molit et Moudovi ouvrirent volun-
ta ire ment leurs portes aux piinrrs,
avant la lin de juin ifîli). Le due de
Luiigueville et I«a Mullic- Houdaii-
court arrivèrent enfin en Piémont ,
avcc l'a nuée française , et reprit rut
plusieurs des plai es qui avaient cfc
rendues ; mais pendant que Lcuuie-
ville assiégeait Coin, le prune I bo-
rnas surprit Tuiin, le -17 juiller.
La régente cjit a peine le temps de
s'enfuir dans la citadrlle , .*tec ses
pierreries et ses papiers. Longue-
tille , après une tentative iiifrur-
tueuse potir reprrndre Turin , fit
passer la duchesse rt «a cour à Su-
re, taudis qu'il dernetira thaïe** de
U gaidc de la ritadcl!<*. Ili< lirlim
prvlita ensuite d'une trêve dediux.
556
SÀV
mois pour conduire Louis XIII à
Grenoble , et y faire venir Christine.
Aussitôt que celle-ci fut arrivée au-
près de son frère, il voulut qu'elle
lui remît le château de Montmé-
lian et la garde du jeune duc. Chris-
tine , prétextant la maladie de son
fils , eut beaucoup de peine à résis-
ter à cette demande. H lui fallut es-
suyer , à cette occasion , les froi-
deurs et la colère de son frère et de
ton impérieux, ministre. Pendant
ce temps, le comte d'Harcourt avait
été envoyé en Piémont pour com-
mander l'armée française, qui ne
passait pas neuf à dix mille hommes
( Fqy. Harcourt, XIX, 401 )• N
% remporta, le i5 novembre, un avan-
tage signalé sur le prince Thomas,
au pont de la Rioute, avantage du
en grande partie à ce que Léganez
avait abandonné les Pie m on tais dans
le combat. Cependant un méconten-
tement universel et une mauvaise
foi sans pudeur faisaient naître et
échouer chaque jour des négociations
contradictoires. Le cardinal de Ri-
chelieu offrit au prince Thomas
le partage de la régence, pourvu
qu'il renonçât à l'alliance de l'Espa-
gne. Christine traitait avec le même
prince, à l'insu des rois de France
et d'Espagne et du cardinal de Sa-
voie; elle négociait avec le cardinal,
à l'insu du prince Thomas : elle lui
offrit de lui donner la main de sa niè-
ce, pour réuni r ainsi tous les droits au
tronc. Le cardinal proposait aussi de
nouvelles condî lions avec l'Espagne.
Pendant ces traités mystérieux, Lé-
ganez avait entrepris le siège de Ca-
sai , au grand mécontentement des
princes. Le comte d'Harcourt , qui
avait reçu des renforts de France ,
l'attaqua dans ses lignes, le 29 avril
i6/|0; le défit, lui tua trois mille
hommes, et le força de lever le sié-
SAV
ge. Le comte d'Harcourt investi
suite Turin , et quoique le pi
Thomas y commandât une i
breuse garnison , quoique Lég
s'avançât à son secours , avec
forte armée , qui assiégeait en
Sue sorte les assiégeants ,1a cons
u comte d'Harcourt et la cin
pection de Léganez forcèrent '.
à se rendre. Le prince Thom
sortit, le 24 septembre, ave
princesses ses sœurs , et se rei
Ivrée. Justement mécontent du
qiiis de Léganez , il commen
a décembre , à traiter avec la !
ce ; mais le comte d'Olivan
ayant donné satisfaction, en r
lant Léganez , et Richelieu , d
part, ayant excité sa défianc
arrêtant, à Turin, le comte de
Martin , ministre et confident
régente, les deux princes de!
rompirent toutes leurs négoci
avec la France, rcuouvelèrer
traité avec l'Espagne ; et la
recommença. Le comte d'Ha
échoua , en 1 64 1 , au sif§
vrée ; mais il prit Cève et Co
pendant le comte de Siruela
verneur du Milancz , n'ava
pour les princes plus d'égar
n'en avait eu Léganez j et le 1
tentement de ceux-ci les po
nouveau à entrer en traité ave
belle- sœur et avec la cour de
ce. Après des di 10 cul tes infin
traite fut enfin conclu , le 1
i(>4*.>« La duchesse demn.r.i n
mais II lieuteiL'itict- - £cm-'r«
eouité de Nice fut donnée au
nal Maurice , qui , renonç.iut «
dres sacrés , épousa la prince
rie, sa nièce; et la lieutenanc
raie d'ivrec et de Bielle fut de
donnée au priucc Thomas. L<
France les reçut l'un et l'ai
grâce , et promit de leur rend
", f.~..t . I ■ !.. I'. ■
:■ wr; !,•■.. I , \ I1- .-,..
t I* L'iiri—Koi'ii-I.
•■'" !■« "'"' !'■" ■'-
llr 1-rll.l Slï-l-.rl,.-., '
rt..,tr«lni!i..-.<lilI ,t .
*Kui";i.îr...n,i.-.'l, .!- .
iTriiw. |.r III. r P. ,„. ,
p-p .,_.■,. ,., : ,- , , .,
i.-.k. ii- -i. ■ ■ ■. . nu
'■•■* :- ■' K*»
411 ■ut.*.)* *m(«
SSSg
' «»o-*T
f i»o« , •
roi»»e û
558 SAV
de Gaston, duc d'Orléans. Cette
princesse ne vécut que peu de mois
avec son époux. Après sa mort, le
duc s'unit en secondes noces , en
1664, à Marie-Jeanne de Nemours,
d'une branche cadette de la maison
de S ivoie , qui s'éteignait en elle , et
qui était issue d'un second fils du
duc Philippe II. Dans un règne
aussi agite' , Charles • Émanuel II
avait toujours eu fort peu de part
aux événements. 11 en eut moins
encore lorsque la puissance de Louis
XIV ne permit plus aux petits prin-
ces ses voisins , d'avoir une vo-
lonté. En 1672 , Raphaël de la
Tour , exilé de Gènes , offrit au duc
de le rendre maître de Savone;et ce-
lui-ci fit avancer des troupes , sous
prétexte de régler quelques contesta-
tions sur les limites des deux états.
L'entreprise contre Savone manqua;
mais les hostilités continuèrent, jus-
qu'à ce que Louis XIV envoyât
Caumont aux Génois et au duc, pour
les sommer de suspendre leurs com-
bats : il ût venir à Paris leurs ambas-
sadeurs ; et Tannée suivante il leur
dicta une paix, qui fut observée.
Charlcs-Émanucl II avait gagné l'af-
fection de son peuple par la douceur
et la prévenance de ses manières,
sa générosité et sa magnificence. Il
avait embelli Turin , sa capitale,
rendu Montmélian inexpugnable ,
ouvert des chemins admirables au
travers des montagnes, au passage
de la Grotte , près des Échelles. Il
fonda une société littéraire, et une
académie de peinture à Turin. Se
sentant atteint, en 1675, d'une ma-
ladie mortelle, il voulut qu'on ou-
vrit les portes du palais , et qu'on
laissât entrer la foule , afin que
son peuple le vît mourir comme
il l'avait vu vivre. Il expira, le ia
juin 1675 , laissant un fils nni-
SAV
aue, Victor- Amé II, Âgé de mois*
ac neuf ans, sous la tutelle de Jeanne-
Marie de Nemours , sa mère. Ce
prince , plus connu sous le non de
roi Victor , à cause de la eourone
de Sicile qu'il obtint en 1713, et
qu'il échangea en 1718 , contre
celle de Sardaigne , aura son article
au nom Victor- Ani II (i). S. S— t.
SAVOIE ( BoriifE de BounoH,
comtesse de ) , sœur de Jeanne , rené
de France*, épousa, a Paru, en i355,
Amé VI, comte de Savoie, dit le
Vert , fit le bonheur de son époux ,
de ses sujets , et se distingua par si
libéralité clsa grandeur d'ame. Après
la mort du comte F'erty en 1 383,
elle tint les rênes du gouvernement,
se chargea , en 1391 , de la tutelle de
son petit fils , et lui remit l'admis»
tration en 1389. & prince ingrat re-
fusa long-temps de lui rendre lesdo-
maines qui formaient son douaire.
I^a comtesse Bonne se retira an eni-
teau de Mâcon , où elle mourut , le
19 janvier 1 402. — Une autre Bons*,
comtesse de Savoie , fille de Jean de
France , duc de Bcrri , épousa , et
1376, Amé VU, dit le Bouge; a
la mort de son époux , elle disputa U
régence à Bonne de Bourbon, sa belle-
mère; épousa en secondes noces le
comte d'Armagnac , connétable de
France, et mourut en i434- B-r.
SAVOIE (Thomas II, oe\
comte de Flandre , troisième fils de
Thomas Ier., comte de Savoie, néà
Montmélian , en 1 199, fut d'abord
destiné à l'Église. Son père, Ame IV.
lui donna ensuite un apanage n
Piémont. Sa nièce , Marguerite de
Provence , ayant épousé le roi saint
Louis , il la suivit en France où ce
(1) Suivant le plan adopte <{<• le u..„_
de cet ouvrage, lm articles de* roi* ci tmftr^r»
ont été donnée à leur» Dura* propre* . et ermt if*
duc* . électeur» et antre* princei «oarerata*, ta ■*•
de leur» maison*.
SAV
ne le maria , en i?36, avec
rr de» comtés de Flandre
Humain. Thomas ne gou-
?s comtés que jusqu'à la mort
inc, sa femme, survenue,
■i. Il les céda ensuite an
de Dam pierre , héritier na-
*a femme , et Tint chercher
en Italie. S'y étant remarié,
i , avec Bcatrii de Fiesqne , il
ti dans les querelles entre les
r Piémont encore libres i
oq>*r , et il espérait rn sou*
|ncl qu'une a sa domination ;
fut fait prisonnier , en
lar les habitants d'Asti , an
de Montebruno. Il obtint
rté au bout d'une année,
traité onéreux . chercha
mt des secours en France et
eterre, pour tenter de non»
mtreprises , et mourut i
«ri, te i". février 1*59. Il
, de sa seconde femme , trois
une fille : Thomas III v qui
1 la branche ; Amé V , qui
an comté <!<• Savoie ; et Louis,
1 barons de Vand. — Tho-
(de Savoie) , comte de Mo-
rt fils aîné de Thomas II ,
1 la cité d'Aoste, en i?(fl. Il
i,en 11ÎK). à son père dans
de comte de Morirnne . et
petit apanaçe qui lui restait
1 val d*A«»»tc après ses m.»!-
Thoinai III n'etait pas fait
rlcvrr la fortune de «a rnai-
noique brave et entreprenant,
t l'avantage dans aucune ha-
»t fut ccjicndant presque ton-
n guerre avec le marquis de
-rrat.Cuil hume VIL Kn riKi
arnter à Valence , au mépris
tuf-conduit qu'il lui avait dou-
te fit céder* pour sa rançon,
1rs villes du Piémont, qu'il ne
pas long-temps. 11 mourut à
SAV 5fe)
Saint -Gcnts d'Aoste , le i5 mai
liHa. Il avait épousé, en 1374.
Guite de Bourgogne, dont il eut cinq
enfants. L'aîné, Philippe, lui succé-
da ; les quatre plus jeunes furent ec-
clésiastiques. S. S-i.
SAVOIE (Philippe de), prince
d'Achaio et de Morée , fils et suc-
cesseur de Thomas III , était né i
Sute , en 1378, et n'était Jgé que de
7 ans , lorsque son père mourut. D'a-
près l'ordre de représentation , il au*
rail dû succéder , en 1 2 8 5 , au comte
de Savoie , lorsque la ligne régnante
s'éteignit en la personne du comte
Philippe. Dès qu'il fut parvenu à
l*igc de raison, il fit valoir ses droilA
contre Amé V ( Voyez pag. 53o ci-
dessus ). Par ifn arrangement conclu
en IU94 , les et au de Savoie furent
partagés entre les deux branche».
Philippe se contenu du Piémont , en
reconnaissant la souveraineté de son
oncle ; il consentit à mettre snr ses
armes pour brisure une bande d'atur
brochant sur le tout ; et il ne s'ocev-
pa plus qu'à étendre son fiitorité au*
delà des monts, rumine Amé V éten-
dait ta sienne en Savoie. Il avait à
lutter pour cela contre Charles Ier. et
Charles II d'Anjou, qui, sous le nom
du parti Guelfe , avaient acquis lr.
seigneurie de plusieurs villes du Pié-
mont. Philippe avait épousé , en
i3oi , Isaliellr de Villehardouin ,
fille et unique héritière du dentier
prince de l'Acha'iect de la Murée; il
pnt le titre de ces deux prinripaiite> ,
qu'il trammit à ses infants ; mai* il
en vendit la souveraineté a Charles
H , par un traité du 1 1 mai 1I07 ,
qui réglait en nu' me tenlps Icuis
droit* respectif* en Piémont. Ce trai-
té ne fut pas long-temps observé :
Philippe eut recoins, en i3io,âla
protection de l'empereur Henri \ lï,
contre hobert, rui de haple» ; nu s
56o SAV
au bout de peu d'années , la mort
lai enleva ce protecteur. Toujours
opprimé par la maison d'Anjou , Phi-
lippe , en mourant à Pignerol , le 27
septembre 1 334, transmit son res-
sentiment à ses successeurs. — Jacques
de Savoie , comte de Piémont , prince
d'Achaïe et de Moréc , n'était point
majeur quand il succéda , en i334 ,
à son père Philippe; mais il était
parvenu à l'âge de gouverner lors-
que la mort du roi Robert, eu i34 1 ,
lui permit de sortir d'une longue
oppression. 11 fit avec succès la
guerre à la reine Jcauuc , au marquis
de Montferrat et à celui de Saluées.
Il força ce dernier à lui faire hom-
mage, en t35q; mais enorgueilli par
ses victoires, et comptant sur la ri-
chesse de ses sujets ci la force de ses
états , il voulut secouer le joug de la
branche de sa famille qui régnait eu
Savoie. Ses sujets recoururent , con-
tre lui au comte Vert, leur seigneur
suzerain ( Fo%y\ Ame VI , pag. 533
ci-dessus ). Dans celle guerre civile ,
Jacques fut battu , fait prisonnier ,
envoyé à Rivoli , et dépouille de tous
ses fiefs. Le comte Vert le rétablît
dans sa souveraineté en i3G3. Mais
des chagrins de famille empoison-
nèrent la fin de sa vie. Sa troisiè-
me femme , Marguerite de Beaujeu ,
lui inspira de réloigncmcnt pourson
fils Philippe , qu'il avait eu de la
seconde ; elle força ce jeune prince
à s'enfuir chez le marquis de Saluées,
ennemi de son père ; et le Gt ensuite
deshériter, en faveur de ses propres
enfants. Jacques mourut , le 1*7 mai
i366, après avoir recommande au
comte Vert la tutelle de sou second
fils. — Amédée de Savoie , comte
de Piémont , prince d'Achaïe et de
Moréc, était encore mineur, lorsque
les intrigues de sa mère lui procurè-
rent la succession du Piémont, au
SAV
préjudice de Philippe, son frère ai-
ne. Celui - ci , refusant de se sou-
mettre au testament de son père , re-
clama son héritage les armes à li
main , en i366; mais le comte Vert,
qui avait été charge de la tutelle «TA-
médéc, battit Philippe et le fit pri-
sonnier ; il mourut en prison , en
i36q. Amédée, qui devait son au-
torité au comte Vert, le servit fidè-
Icmetit dans tontes ses guerres. 11
noua quelques intiigues en Grèce,
pour recouvrer les principautés d'A-
chaïe et de Moréc , dont il portait
le litre; mais quoique la reine Jeanne
elle-même consentît à les restituer,
pourvu qu'il se chargeât de les défen-
dre, il renonça de lui-uicincà une pos-
session onéreuse, qui pouvait le rui-
ner. Il mourut, le 7 mai lijoa, âgé de
trente - neuf ans ; laissant une fille .
nommée Marguciile , uaricc, ea
i4o3, à Théodore II, marquis de
Montferrat. Elle mourut ensuite
en odeur de sainteté ; mais elle
n'a pas encore été' canonisée. —
Louis de Savoie, prince d'Achaïe,
etc. , succéda, en 1 402 , à son frè-
re Amédée : il avait fait la guerre
dans sa jeunesse, sous les drapeaux do
coih'tc Vert et du comte Rouge ; plus
tard il suivit Louis d'Anjou dans le
royaume de Naj.Ics. Parvenu à U
souveiainetédu Piémont, il demeura
constamment attache au chef de si
famille, AméVIU , qu'il servit dans
ses différentes guerres cont re les mar-
quis de Montferrat, de Saluées et de
Ccve. Il mourut à Pignerol , le u
dcc. i/fiB; et en lui finit la maison
de Savoie- Achaïc. D'à près son tes-
tament, Amé VIII hérita de ses cttts
et de ses titres. S. S— 1.
SAVOIE ( Louis de ), baron de
Vaud , né au mois d'octobre ia5o,
était le troisième fils de Thomas de
Savoie, comte de Flandre. La b*
SAV
rouie île Vaul lui fut donnée en
a panier par Ame V , son frère ,
eu iiS">. L'empereur Adolphe lui
accorda , en 1097 , le droil de
battre monnaie d'or et d'argent.
Après avoir étendu sa juridiction
aux dépens de l'évéquc de Lausanne,
il suivit à Naplcs Charles 11 d'Anjou,
et y mourut , en 1 3ou. — Son fils ,
Louis II, <pii lui succéda, suivit
Henri VII en Italie, et servit en
Flandre Philippe de Valois contre
les Anglais. Il mourut , en i35o,
ayant survécu à Jean , son fils uni «pic.
Sa fille Catherine vendit, le 9 juillet
i35q , le baronie de Vaud au comte
Verd ; en sorte que ce petit état ren-
tra dans le do ma me de S ivoic, après
en avoir été* séparé soixante-qua*
torse an*. S. S — 1.
SAVOIE ; Louis ot\ second (ils de
IfOois, duc de Savoie, et d'Anne de
Cj/pre, épousa Charlotte, fille unique
aie Jean III deLusignan, dernier roi
de Cypre. Ce roi mourut en 1 J ><S ,
pendant que le mariage de sa fille se
traitait en Piémont ; et Louis arrivé
à Nicosie , au moi» d'octobre i.|V),
y épousa la princesse qui lui était
promise, et lut lui-nu' me reconnu
poar roi par les grands et par le
Caple. Mais Jacques de LtiMguan ,
tard du dernier roi , et archevêque
de Nicosie, ne vmil.mt point recou-
sait re que rillé^itimiic de .sa uais-
aance l'excluait du trùnc, eut terours
an foulan d'K^vptr, avec l'aide du-
quel il chassa dr l'île sa su\ir et sou
beau-fi ère , et »c fit couronnrr lui-
aiémr, eu 1 Jfiu. Il épousa, ru 1 JtiH,
Catherine Corn.1 ru. que la rcpuliliqur
de Vrtiitc .îv.nt adoptée , et dont
elle revendiqua l'héritage .1 la m»»rt
dr Jirqurs, Cil I \~ i „ /'. Cm un %Hu.
IX, fi«»i : tandis 'pir Louis et Char-
lotte « a prêt asuir uni long -temps
à Rhodes , d'où ils entretenaient , en
XL.
SAV
S61
Cyprc , des intelligences pour susci-
ter de nouvelles guerres, après être
allé chercher au Cure la protection
du Soudan d'Egypte , et avoir lié, en
■ 479 ♦ contre les Vénitiens, une
conjiiratiou dont la découverte coûta
la vie à un grand nomliie de leurs
partisans , se retirèrent enfin en
Kuropc. Louis mourut à Kipaillc,
au mois d'août 148* , et Charlotte
à Rome , au mois de juillet 1 {87.
Cette dernière , par son testament t
transmit à la maison de Savoie tous
ses droits sur Cyprc v l'Arménie et
le royaume de Jérusalem. S. S — 1.
SAVOIE ( Jacques de ), comte
de Romout , quatrième fils du duc
Louis , né vers l'an 1 \ }o, eut pour
apanage Je comté de Romont, et la
lia ro me de Vaud, par lettres-patentes,
datées de Quicrs, du xi) février 1 460.
Ce prince in<piiet, intrigant et auda-
cieux , t'attacha .111 duc de Bourgo-
gne, Charles- le-Téinrraîre, arec le-
quel il paraît avoir eu îles rapports de
caractère. II fut un des principaux
chefs le l'armée de Charles, en i4'W|
dans lV\pélition contre les Lié-
geois, et en ■{-"». dans la défense
d'Arras. Dans son dévouement pour
le duc , il ne craignit point d'attirer
sur lui -même les attaques des Suis-
se». I^es Bernois, contre lesquels il
avait commencé les hostilités pour
faire diversiuii m faveur de Charles,
conquirent tout «on upauagr , au
mois d'octolirc iî""i v /*«»». lBnn.i-
iitr.r l,r., p.ig. Vli|ci iIism.% '. fjc
cumte de Itoni'iiit rl.it auprès dr
Clurlrs-lc-TeiiuT.iin'. il ir:« 1rs deux
h.itail!es d«' (iriii^on «1 dcMuiat;
Il pilir qVll I r«»r. :t«l 't sa ftlïle pC-
nll« isr 't«-:ji fil • irnt i ■•!• lirrs inC£
le > .S'.iiosr*. Apr«-s la in^rldu dur t
il f-iuliras^.i lis j.ifcriVs •!<• Mnimi-
lirmi'Ajtiiulir1rjitiT,\ ilr Mine, hc-
ntièic de H'.-urgo^iie, et se distingua
"VU
56a SAV
au siège de Térouanne et à la bataille
de Guinegate. Louis XI «'engagea,
en i48a, par le traité d'Arras , à lui
faire rendre ses états; mais les Suis-
ses s'y refusèrent- Après la mort de
Marie de Bourgogne , il fut un des
conseillers de Philippe d'Autriche ,
fils de cette princesse^ mais en
1484, il prit part à la révolte des
Gantois contre Maximilien Ier. Il
mourut au château de Ha in , en Pi-
cardie , le 3o janvier 1 ifiô , ne
laissant qu'une fille de sou mariage
'avec Marie de Luxembourg. S. S-i.
SAVOIE ( Philibert -È manuel
de), grand-prieur de Gastilleet de
Léon , et grand-amiral d'Espagne ,
fils du duc Charles-Émanuel 1er. ,
naquit en i588, et futqpvoyé, à
l'âge de quinte ans, en Espagne,
Ï>ar le duc son père. Philippe III
'éleva , en 1 6 1 0 , à la charge impor-
tante de généralissime de la mer,
commandement absolu dont person-
ne n'avait été investi depuis André
Doria et don Juan d'Autriche. Ce
fut en cette qualité que Philibert-
Émanuel conduisit, en 161/4, les ga-
lères d'Espagne en Sicile, pour s'op-
poser à la descente projetée par les
Turcs , sur les cotes ae cette île. En
1618, il fut envoyé auprès du duc
de Mantoue , pour suivre la négocia-
tion relative aux prétentions de la
maison de Savoie sur le Montfcr-
rat, dont Charles-Émanuel voulait
lui faire épouser l* héritière. Ce jeu-
ne prince se distinguait autant par
sa valeur que par sa prudence, lors-
qu'il mourut à Palerme, en 1624,
dans sa trente-sixième année. B-p.
SAVOIE (Maurice de), cardi-
nal et ensuite prince d'Oncille, né à
Turin, le 10 janvier i5g3, était frè-
re du précédent. Le pape Paul V le
nomma cardinal à quatorze ans. Il
chargé , par son frère Victor
SAV
Amé Ier. ,de plusieurs négocia
importantes. Après la mort de
ci, ses prétentions à la régence
blèrentlc règne de François- Hi
the et de Charles - Émanuel l(
ces noms, pag. 554 et 555 ci-des
A la suite d'une cruelle guerre
le, où les Espagnols étaient ses
liaires, il fit la paix en 164? > et
sa Louise-Marie-Christine de &
sa nièce. Il n'en eut point d'en:
Après avoir vécu quinze ansav
le , il mourut d'apoplexie f le 4
bre 1657. S. S-
SAVOIECARIGNAN. T.i
gitan, Eugène et Soissons.
SAVOIE - NEMOURS. F.
MOURS , XXXI , 60.
S AVOLDO ( Jérôme ) , pei
né à Brescia, d'une famille no!
distinguée , se livra de bonne
à la peinture. Il florissait en i
et était regardé comme un des
leurs peintres de son pays. Le
de son premier maître est ig
mais les tableaux qu'il a laissé
sa patrie avant d'aller habite
nise, le font connaître pour un
tre aimable et correct. Transp
Venise, il étudia assidûment les
ouvrages du Titien , et devint
ses plus habiles imitateurs , nui
il est vrai , dans les grandes ix
nés , mais dans de moindres ce
sitions exécutées avec le fini l
exquis, qui est, à pronreraen
1er , sou caractère distmetif. %
sant d'une fortune personnelle
sidérablc , c'était pour se dis
qu'il cultivait sou art , et il ne I
point payer les tableaux dont
naît les églises. Il eu peignit
quelques-uns pour des amateur:
derniers sont extrêmement rai
recherches. On vantait surtout
de la Crèche, qui se voyait dan
glise de Saint Job: la coulcurctJ
6AV
en étaient parfaites. Une rcé-
ou mal adroite a gilté ce bel
;c. Sou chef-d'œuvre, plus
<|iie les tableaux qu'il faisait
irement, est au maître autel
imiuicaius de Pesaro. 11 rc-
te J.-C. sur un nua^e éclairé
*oleil cèle \ te ; et nu bas qua-
nt* en prière. Ces ligures sont
i avec une si grande vigueur
oris, qu'elles semblent sortir
tuile , tan lis que le haut du
i est d'une couleur si douce et
moiiieusc, que les diliercnls
lu tableau s'enfoncent et se
eut avec un art infini. Ou con-
te lui «dans la galerie de Flo-
cominc l'un des chcf»-d'u*it«
l'école Vénitienne , une petite
içuration d'une rare beauté*.
0 vécut long-temps a Venise,
lourut dans un âge avance' ,
1 est connu sous le nom de
vno Hresciano. P— s.
ON AROLA ;Jr. ^-Michel ),
n, ne à Padoue, eu i3S| ,
ibord chevalier de Rhodes ;
î goût des lettres lui lit abjn-
' les armes pour se livrer à
delà médecine. Des qu'il eut
' bonnet de docteur , dans î»a
itale, il entreprit divers voya-
; et des les plrs renom mers. Il
ùlcnic. Ni pics, Ruine, Plai-
Montpellier, Paris, et une
de rAllenugiie; s'adonna aus-
étude de la chimie , et re-
des notes sur \e> eaux iuiné-
e divers pay*. H fut nomme
de l'uni vemtc île Pa loue, à
t««ur; cl , en i J *■>, il y ex-
t les ouvrage * d'Avicciiue ,
iteur qui sertit alors de base
i< iguement médirai. O leljurs
après , lu ville de rYrr.tr' le
pour occuper m «luire de
inc pratique. Cette ville était
SAV 503
au plus haut degré de splendeur,
et la cour brillante et éclairée des
princes d'Kstc eu faisait le se*
jour le plus agréable de l'Italie. Le
duc accorda sa confiance et sou ami-
tié à Savonarola qui se fixa pour le
reste de ses jours à Ferra re , et y
mourut, en i4<ii. Les écrits de ce
professeur , et surtout son Corn-
pendium, de médecine, sont, sui-
vant le goût de sou siècle , rem*
plis de subtilités se h oblique*. Les
indications de sa méthode curati-
vc sont toujours fondées sur la pré-
dominance de quelque humeur élé-
mentaire ou de telle ou telle tempé-
rature particulière. Néanmoins on y
trouve des obscrv itious importantes
et certaines idées singulières qui an-
noncent au moins unegran le liberté
d'expression. L'auteur ne craignit
point de dire qu'il n'avait aucune
confiance dans les préceptes d'A ver-
rocs , le grand maître par excellence
des écoles de ce tcrnpvla. Parmi les
observations cuiieuses qu'il cite, ou
remarque les suivantes. Après l'é-
Jiouvantable peste de i3jH , les cu-
ants qui vinrent au iiioudc n'eu-
rent plus que viugt-dcux ou vingt-
quatre deutsan lieu de truite- Jeux;
et ce phénomène Milita dnimt la
génération de ci -tirr'piijuc. Les fem-
mes , cl.nis le temps île la ^russevsc,
acquircut parfois de nouvelles dents.
Un homme né avec une luette dou-
ble, a s'ait néanmoins la voix claire,
et chantait »'ipéMcurr ruent. Si Sivo-
uarola eut des Lires Mipi-i*fiiir>i%<3
to'ichint b s prnpnrvi des pinns
prcrieu*es et sur le* Mirsilegrs, il
se montra rcpeii laut excédent ' b-
si rvatcur : il distingua fort bien l'in-
fluence des î^es , dis tempéraments
itdi-* cliuuts *'ir les rnladir*. Il
indipia, mieux tpi'iiii !•!' l'avait fait
avant lui , les n-g'cs a suivre pmir
30..
564 SAV
examiner le pouls ; il fut, pour ainsi
dire, le premier auteur et le fonda-
teur de la doctrine spbygmiquc. Il a
laissé un grand nombre d'ouvrages
qui jouirent d'une telle réputation ,
que l'un d'eux (le Spéculum pkysio-
gnomiœ ) , fut traduit en grec , par
Théodore de Gaza. Nous indique-
rons : I. De Balneiset thermisnatu-
ralibus omnibus Italiœ , sicque lo-
tius orhis , proprietatibusque eo-
rum , Ferrare, i485, in -fol. II.
Praclica de œgritudinibus à capite
usque ad pedes, Pavie, i486, in-
fo!, j Venise , 1 498 et 1 56o , sous le
titre de Practica major. III. Prac-
tica canonica de febribus , pulsi-
bus , urinis , egestionïbus , balneis
Italiœ et vermibus , Venise , 1 498 ,
i5o3, i55a, in -fol.; Lyon, i56o,
in-8°. IV. Dearte conficiendiaquam
vitœ simplicem et compositam li-
bellus , Haguenau , i53a. V. In
Medicinam practicam introduction
sive de compositione medicinarum
liber; item catalogus continenstam
simpliciumquàm compositorum me-
dicamentorum nomenclaturaSyUsum
et summam , Strasbourg , i533.
VI. Libro délia naturae virtà délie
cose cite nutriscono, owero trattati
de i grani , délie erbe , radici , agru-
mi 9 frutti, vini , àegli animait ,
pesci9 etc., Vcnezia, 1576, in-4°.
VIT. De magnifiais ornamentis ré-
gies cwitaiis PaïUicEy inséré par Mu-
ratoii,dans le torn. xx des Scrip-
tores rerum Italicar. Z.
SAVONAROLA ( Frère Jérôme),
petit-fils du précédent, religieux de
l'ordre de saint Dominique, et célèbre
prédicateur , naquit à Ferrare , en
1 45u. Il vint à Florence , en 1 488, et
fut nommé prieur du couvent de Saint-
Marc. Laurent de Médicis était alors
à la tôle de la république : la liberté
%xistait plus c\ue de nom ; tout dans
SAV
l'état dépendait de la volonté d'ut
seul homme ; et les Florentins , pov
se consoler , se plongeaient aau
les vices et la mollesse. Savooarak
joignait une grande pureté de nran,
une grande élévation d'ame, a vm
éloquence entraînante. II attaqm b
pouvoir des Médicis dans le dérè-
glement qu'ils avaient encouragé «
dont ils tiraient parti ; il exnoiti
avec ferveur à la réforme de Fettt
et de l'Église ; et prenant les «an
ardents d'une amc probe pov do
révélations , il annonça comme pro-
chaine une ère nouvelle de finale
et de foi , qui succéderait aux ca-
lamités dont l'Italie était mena-
cée. Laurent de Médicis fit té-
moin, pendant quatre ans, des tf-
forts de Savonarola pour nsforao*
l'état ; mais il respecta les vê-
tus du moine et la pureté de m
zèle : il le fit même venir à son lit de
mort, en 149a; et là 9 Jérôme, ava*
de donner l'absol ution à ce prince, te
demanda de renoncer au powoir
qu'il avait usurpé , et de rendre b
liberté à sa patrie. Après la mort àt
Laurent, le crédit de Savonarola alb
croissant chaque jour à Florence. B
eut , comme ambassadeur de U ré-
publique, plusieurs conférences avic
Charles V I II, roi de France, et il me»
tra, en parlant au conquérant, ce
courage religieux qu'aucun connp
humain ne peut égaler. Après le dé-
part du roi , il prêcha devant les sei-
gneuries et tous les citoyens assen-
blés; son discours était eu visé en ear
tre parties : la crainte de Dieu, Fi»
mour de la république , l'oubli dn
injures passées , l'égalité des droits
Sour l'avenir. Ce Discours , oh & *
éplbya pas moins de prudence et àt
connaissance des hommes etdelffl*
gouvernements , qu'on ne lui af*
cru jusqu'alors de connaissances tW*
SAV
a, fil une profonde impression,
i3 déc. !.{<){ t 1* république
rrucc fut reconstitua sclou
teilsdc Savonarola. Cependant
dre VI occupait la chaire de
ierre , et la conduite de ce
: de sa Camille était uu scan-
»ur toute la chrétienté. Savo-
dans ses prédications , fit plu-
ois allusion aux désordres de
• romaine , et au besoin qu'elle
'cire réformée dans son chef
ses membres. Alexandre , de
é , ne put voir arec indiflë-
ttjqiicr un pouvoir dont il
si étrangement. 11 somma le
leur , à plusieurs reprises ,
lir a Rome , pour y rendre
de sa foi, et il appuya ses
nous d'une menace urxrora-
tion contre le moine, et d'in-
ontre la république, s'il n'é-
obéi. Les F lurent Lus firent ,
urs reprises . révoquer la ri-
et ils min ut beaucoup de
à défendre Savonarola qui ,
t quelque temps f s'abstint de
- ; m. a s son ami , frère Do-
* de Pcsria f qui était animé
irme zèle , et qui l'égalait
en éloquence et en talents ,
t la chaire » sa place. Avant
? Ta ri née i }<>r> ♦ Savonarola
icnça re|»ciirfiiit à prêcher;
iieure était si grande à ses
s . que raiirii'iine calhé-
e Florence ne suffisait point
uir les auditeurs , et qu'on fut
l'y construire de vastes gale-
tir doubler le nombre des
I*c rhangrment d.ius les
produit par ers prédicateur* ,
lentôt a ver évidence ; et cette
i guère l.i pl>iN corronipuc.dc-
dus modeste et la plus pieuse
lie. Mais cette réforme sus-
utot de nouveau* ennemis à
ï«j
SAV
Jérôme Savonarola : il se trouvait
avoir eu même temps pour ad ver
sa ires tous les auii« des Mcdicis, tous
ceux du pane Alexandre , tous les
libertins qui supportaient avec im-
patience la réforme de leurs dérègle-
ments, enfin tous les ordres religieux,
jaloux de celui de saint Dominique.
Les Augustin* et les Franciscains té-
moignèrent leur haine contre le moi-
ne avec plus d'à ch a mentent que les
autres. On prêchait dans plusieurs
églises contre Savonarola. Le frère
Maria no de China rra no adressait
au Pape la prière de retrancher ce
monstre de l'église de Dieu ; et les
libertins, excités par les moines,
Tout ragèrent jusque dans la chaire où
il annonçait une religion épurée. Sur
ces entrefaites, on découvrit à Flo-
rence nne cous pi ration en faveur des
Médicis: les conjures, condamnés à
mort , en appelèrent au peuple ; mais
quoique Savonarola eut laissé cet
appel ouvert pour les sentences capi-
tales , il ne crut pas devoir le per-
mettre pour des délits politiques, où
une délibération entre des citoyen*
de partis opposes aurait été plus
près d'une guerre civile que d'un ju-
gement, dépendant le rejet de l'appel
au peuple, et lesing qu'il avait laisse
verser par une sentence juste .
lui firent des - lors un tort con-
sidérable dans l'opinion. Alexaudrc
VI avait de nouveau interdit aux
Dominicains de nrêcher et de célé-
brer la messe, et il avait frapjK- ficir
Jérôme d'exeuiiimuiiiratioii , lors-
que celui-ci, après .iv-»ii obéi quelques
mois , remonta dans la chaire, pdnr
les fêles de Nocl . i \\r . et attaqua ,
dev jnt une assembler plus nombreuse
que jamais , les procédure* intentées
contre lui , <*t toute la conduite du
pire qui les ilin^eait : nu vit abus
tous les piètres refuser l'absolution, la
566
SAV
communion et la sépultures ceux qui
avaient fréquenté les prédications de
Savonarola, et celui-ci exciter cepen-
dant de plus en plus l'exaltation
du peuple. Il fut suivi, par tout son
précédent auditoire , au couvent de
Saint-Marc , lorsqu'il fut obligé d'a-
bandonner la cathédrale (i). 11 se
croyait sous l'inspiration immédiate
de la Providence, et prenait les mou-
vements de son zèle pour des ordres
divins et ses pronostics pour des pro-
phéties. Cependant L'enthousiasmede
Savonarola et sa pleine confiancedans
un secours céleste, se trouvèrent tout-
à-çoup en opposition avec un enthou-
siasme non moins vif et une confian-
ce non moins entière. Un moine
franciscain , nommé frère François
de Pouille , prêchant à l'église de
Sainte - Croix , se déclara prêt à en-
trer dans un bûcher ardent, pour
prouver, en en sortant sain et sauf,
que l'excommunication lancée par
le Saint- Père était juste et légiti-
me, pourvu que de son coté frè-
re Jérôme Savonarola y entrât aus-
si, et essayât de prouver, par un
miracle, la vérité de ses prophéties.
Frère Dominique de Pcscia accepra
le défi pour lui-même, croyant son
maître appelé à de plus hautes des-
tinées ; et il déclara se sentir assuré
que Dieu opérerait un miracle en sa
faveur. Le zélé d'un peu pic avide d'é-
motions et de spectacles, pressa aus-
sitôt les combattants d'entrer dans
celte étrauge arène. Le gouverue-
£i) I.e T.Me nvec lequel il |>i«Vha < outre les ir.au-
"Vftw litre* fut »i «•flîcace , qu<- let Flon-ntins apnor-
t« rent dViix-turtiid d.ui> 1« i>Wr publique les /)<«-
fumeront , lr« Dante , les IMrarqiir , et tout te
qu'il» avaient rie tahk-atix *t de <l<-»»in* liceulieuv,
« l iU les Iiiùh-iriit le .|< ruier jour du carnaval i for.
I. t-st ce qm M rendu ni rares us première» éditions
uVce*«..ivr.R«s. .Mi3«i le lWcaee de Va!d.irftr, i/,-i ,
dont on croit „uil n*. \,SU- plu» tint: trois excinpiai.
res, a clé vendu 5*,ooo fr. à la venta Roxnurglw! ,
ÇP iWi? , 1 1 sept nus après, le même exemplaire fut
**oorevn„Ki cuviro» 3j,o0o fr.
SAV
ment de Florence fut forcé , par kg
plus exaltés , de permettre celte
épreuve miraculeuse» pour se déci-
der entre les excommunications du
Saint- Siège et les prophéties du moi-
ne inspiré. Cependant le frère Fran-
çois voulait entrer dans le feu avec
Savonarola seulement , et non point
avec son disciple ; et lui et son
adversaire semblaient chercher i
l'envi des prétextes pour se déro-
ber à cette terrible épreuve; nuis
deux autres moines , Pilli et Rondi*
nelli, s'offrirent à la place du fran-
ciscain ; et presque tous les moines
dominicains delà province deSaTo-
narola , une foule de prêtres et de
séculiers, et même des femmes et des
enfants, sollicitèrent la faveur d'en-
trer dans le bûcher , à la place de
Savonarola. Enfin il fut arrête, avec
l'approbation de la seigneurie et de
dix citoyens députés à cet effet, cinq
par chaque parti, que frère Domini-
que et Rondinelli entreraient, le 17
avril 1498, dans une espèce de cor
ridor ménagé au travers d'un bûcher
de quarante brasses florentines de
longueur ( la brasse est d'environ
vingt - deux pouces ). Le corridor
avait une brasse de largeur ; et de
droite et de gauche , le gros bois de
chêne destiné à brûler, était entre-
mêle de fagots et d'épines, pour qw
l'embrasement fût plus rapide. Ce
bûcher, qu'on ne pouvait voir sac*
frissonner, était élevé au milieu d'u-
ne estrade, sur la grande place du
palais, à Florence. Cette place*
remplit d'une foule immense ; et,
vers midi environ, frère Jérôme,
frère Dominique et tous les moift>
dominicains arrivèrent, rcvêtmd'fca-
bits sacerdotaux, chantant des htm-
nés, et portant le Sa iu t - Sacremeat
à la main. Les Franciscains accom-
pagnèrent de leur coté frère Ronà
1
SAV
netli f m*i* *" silence et sans cerc-
nonic ; et celui-ci déclara qu'il vc-
aait avec l'intention de se soumettre
k une mort certaine , mais «|u*iK le
faisait par pure charité chrétienne,
aiin de prouver que Sa voua roi a n'a-
Tait pas le don des miracles, et
pour que frère Doiu inique péril dan*
le bûcher avec lui. Cependant , lors
qoe les Franciscains virent frère Do-
minique se préparer à entrer dans
le feu, avec 1 Eucharistie à la main,
ils crièrent au sacrilège et à la pro-
fanation. Ils lui firent poser succès*
fixement l'hostie et ses habits sacer-
dotaux ; et ils élevé re ut une foule de
disputes sur la manière de procéder
h répreuve. Plusieurs heures s'écou-
lèrent pendant cette discussion. Eu*
lin une pluie violente et inattendue
força les champions et tout le peu-
ple à se retirer, eu rendant l'épreu-
ve impossible. Après cette attente
trompée 9 tout l'enthousiasme des
Florentins se dissipa. Frère Jérôme
devint l'objet du ridicule et du mé-
pris. Le lendemain , dans un sermon,
m Saint-Marc , Savonarola prit con-
gé de son auditoire de la manière la
pins touchante , déclarant qu'il pré-
vovai; la persécution dont il allait
clie victime f mais qu'il se dévouait
de boo rouir à la mort pour le trou-
peau qu'il avait formé. Eu cll'rt, le
soir même, un grand tumulte éclata
dans la ville, parmi se* adversaires.
On vint attaquer le cou veut de St.-
Marc , ou il logent ; et pendant que
se» ennemis combattait nt autour de
ce couvent, contre un petit nombre
de ses partisans c-nfi unes avec lui,
on mj*».icr.iit et l'un pillait, daiis
d'autres quartiers de la \ille, ceux
qui passaient pour lui clic favori*
ulrt. Enfin la seigneurie envoya or-
die aux montes de Saint - Mire de
livrer Sa vouaroL , avec frère Do-
SAV SG7
mtniqnc de Peseta et frère Si t mire
Maniflî. Comme on les conduisait
en prison, ils furent accablés d'ou-
trages par la populace. S.i\onarola
fi.l «ippliquê a la torture; et comme
il était très fa il île et Irès-deiirat» il
confessa , à plusieurs reprises , ce
dont on l'accusait, se retractant en-
suite, dès qu'il était détaché de l'es-
trapade. Alexandre VI, à qui on
avait annoncé, par un courier, cet-
te révolution , députa deux juges
pour instruire ce procès, a Florence.
Ceux-ci recommencèrent à mettre à
la torture Savonarola , qui autant
de fois cédait à la violence des tour-
ments , et se rétnrtait dès qu'il»
étaient suspendus. Enfin il fut con-
damné à mort , par ses juges, avec
les deux moines ses disciples. Il fut
dégradé et brûlé avec eux , le *i3
mai i'n>H,Mir la même plan* 011,
cinq semaines auparat au t , frèrr Do-
minique av. nt ollèrt d'eutiir daus
le bûcher. Comme , en lisant sa
sentence à Jérôme, ou lui déclara
qu'où le réparait de l' Église mi-
litante , il répondit que désormais
il appartenait à S"Kj;li»r triompl: m-
te. ri ère Silvcstre, en mourant, s'e-
crîa a haute voix : In manu s tun\.
Domine, atmmendo spihtum meum
Ions troi* attendirent et subi-
rent le dmiier supplice a ver rim%-
t.uice. Leurs i<-udrrs funnt jeter*
dans l'Ai no: niait quelques icliqiu-s
furent sautées , et M»nt r iiti wr%
jusqu'à ce jour à Fiorem e , aser
une ^r.tnde tcnci.itmn , ainsi que
la cellule du fn rr Ji-iômr , que
l'mi mollir r eiirurc aux étrangers
qui visitent le rouvrit dr Saint-
Mare. I,p Triumyhus tnni% dr Sa»
vuiiarula , Florrnce , 1 \\n , m- fol. ,
et ses atitrrs ei lit* a*rt h pies , ne
sont plus rerbi plies lu.iuilen ml q»'e
par ceux qui fout collvrlioii des cdl-
508
SAV
lions du quinzième siècle. Balesdcns
les a recueillis en sis vof. in - 12,
Leydc , i633. La Vie de Savonaro-
la , par J. - F. Pic de la Mirandole ,
insérée dans le Recueil de Bâtes, Lon-
dres, 1681 , in - 4°« 1 et reproduite,
en 1674 » avec de grandes additions
( V. Quétif ) , le présente comme
un saint. Une autre Vie anonyme ,
attribuée au P. Nie. Scarponio , jé-
suite, Genève (Florence), 1 781, est
une satire sanglante. Une troisième ,
insérée dans les Memorie istoriche
di letterati Ferraresi de J. - A. Ba-
rotti, Ferrare, 1792, tome 1, p. 68
et suiv., est écrite dans un esprit
tout différent. S. S— 1.
SAVON AROLA ( le P. Raphaël),
t béa tin , de la même famille que le
précédent, né à Padoue, en 1646,
prit , dans sa jeunesse , l'habit reli-
gieux , et mourut le 20 octobre 1 730.
11 avait consacré ses loisirs à l'étude
de la géographie et de l'histoire lit-
téraire. 11 a publié, sous l'anagramme
d'Alphonse Lasor à F are a, une corn-
pilation géographique , intitulée :
Universus terrarum orbis scripto-
rum calamo delineatus ; hoc est
auctorum ferè omnium qui de Eu-
rope*, Africœ y Asiœ et Americœ
populis, regnis , provinciis, urbibus,
etc. , quovis tempore et qudlibet Un*
gud scripserunt , uberrimus elen-
chus, Padoue , 1713,2 vol. in-fol.
a Malgré ce titre pompeux , dit
» Prosp. Marchand ( Dict. hist. ,
» art. Schorus, rem. E, § XI ) , cet
» Ouvrage n'est qu'un abrégé du
» Dictionnaire de Ph. Ferrari, abré-
» gé déjà par Baudrand , mais sur-
» chargé de tant d'inutilités , et fait
» avec si peu de jugement , que le
» nouveau compilateur donne un ar-
ticle à l'Enfer, comme un des
» principaux lieux de la terre , avec
» la liste de tous les écrivains qui eu
SAV
» ont parlé; liste si exacte et si com-
» plète , qu'on y trouve Hygin , Ma-
»crobe et Phornutus , qui n'ont
» traité que des enfers du paganisme;
» et même Dolet , pour son Second
* Enfer y pièce dans laquelle il a dé
» crit , comme on sait , son empri-
» sonnement à Lyon » ( V. Dout ,
XI , 49° )• L'ouvrage du P. Savo-
narola est fort rare ; mais on ei
trouve une analyse dans le Gionudt
de' letterati d'Italia, tome vui , p.
447 et 448. Les cartes et plans et
taille douce, et les costumes gravé)
en bois , dont il est grossi , sont es
effet assez insignifiants : mais la par-
tie bibliographique, qui est fort éten-
due, en fait le répertoire le plus riche
en ce genre qui eût paru jusqu'alors :
il est moins complet, mais bien
plus commode pour les recherches
que celui d'Ant. de Léon ( V. h-
nelo); et sous ce rapport il peot
encore être consulte utilement au-
jourd'hui. Savonarola annonçait, ci
1698 , sous le titre d" Orbis litten-
rius universus , une Bibliographie
universelle de tous les livres impri-
més en toutes sortes de langues jus-
qu'à l'an 1700 , par ordre alphabé-
tique des matières ; mais il n'en a
paru que le Prospectus , reproduit
inutilement, en 1699 ct 1714» L'au-
teur s'était occupé pendant vingt ans
de cet immense travail ; ct son ma-
nuscrit , formant plus de quarante
volumes in-fol. , existait encore , es
1780, dans la bibliothèque des Thea-
tins de Padoue ( Vezzosi, Soritt. 7V*
tini, 11 , a3(j ). Il paraît, d'après
le Prospectus , que cet Ouvrage au-
rait été sur le plan des Bibliolheu
classica ou r eu lis de Draud et de
Lipenius , mais plus complet , pins
développe, poussé jusqu'à 1700. et
enrichi de notes ou commentaires.—
Sonucvcu, Iuuoccnt-Rapbacl Sa vo-
SAV
, né vers i fifto , mon à Vr-
: i3 janvier 17^, a publié
uvrages , dont le P. Vczzo&i
Tcatini , 11 , 33 1 ) , indique
\ avec détail ; nous citerons :
zione délia.... vit a.... del
f). Bajjaello Sawnarola,
1 «73t), iiM-j de 1C7 pag.
irxhia ecclesiastica Teatina,
i-ir>»i«-H°.,dcdicàMai.
.111. Catalogn cronologico
Uzioni del Combattimento
le ( T. Set poli ). W-s.
ÏT ( Lotis ), médecin et no-
•«nnmiit, vers 1^79 à Sau-
ins I Aututiois , de parents
ondition médiocre. Apres
rmiuc ses premières études
:eès, il se rendit à Paris,
itention de s'appliquer à la
e; mais il changea bientôt
•t, et se Gt recevoir licencié
acuité de médecine, en ifiio.
il n'eût pas pris le doctorat,
mnru d'une charge de niéde-
roi. En traîné par son goût
s sciences , il abandonna
*e de son art, et se rendit
ans l'architecture , la miné-
rt la numismatique. Ses ta-
servirent point à sa fortune,
pauvre, et mourut vers iG.fo
maison de Moreau le méde-
ami, qui lui avait donne un
rlait,ditIlloiidcl, un homme
ble par sa vertu , dont l'air
i|»le, bas ( 1 ; rt u<clanco!iqiie.
lui : f. Le Livre de G a lien
de guérir par la saignée ,
du %rtc , et uu discoui» pour
!T,Parisf ifio3. in-i.>.Oltr
du Livre de Galieu a été iri-
rPhil.tiuvlicrtd.iris \e Mé-
hantahle. II. i\wa seuve-
SAV 5tV>
rius nov amtiûua de causés eolorum
sentenlia; — De tetraçimi Hippo-
cratici siçnificatù*ie contra cfumi-
cos ohser\*a\io , ibid. , i6o«)t in H*.
Sa vot compte parmi les couleurs
primitives le blauc et le noir; et n'en
admet que deux autres . le rouge el
le bleu. 111. V Architecture fran-
çaise des hdtiments particuliers,
îbid., iG'j4' itii'i, 1^7 3, îtiH1»,
in -8°. lies deux dernii-rcs éditions
ont été publiées par Gui II. Monde]
( V. ce nom ) , avec des notes et des
corrections , et un avertissement qui
contient quelques |varlicularilés sur
la vie de Savot. (In sait que Vitruve
dit qu'il est indispensable à un ar-
chitecte d'avoir quelques connaissan-
ces en médecine. Savot eu conclut
qu'il ne neut pas y avoir de meil-
leurs architectes que les médecins.
Son livre renferme d'ailleurs d'uti-
les observations et des conseils né-
cessaires aux personnes qui veulent
bâtir. Dans la première édition, Sa-
vot donne le prix des matériaux et
de la main d'oeuvre a l'époque où îl
écrivait , ainsi que l'indication des
ouvrages d'à rc h i 1er titre qu'il regar-
dait comme les meilleurs. IV. IH§-
cours sur le sujet du colosse dm
grand roi Henri , pnsêsur le milieu
du Pirnt-éVeuf ( sans date ), in H*,
de 3 4 |>ag* Cet opuscule est fort ra-
re, lilondel ne I avait jamais vu; et
le P. N'iceron ( Mémoires de s hom-
mes illustres, xxxv, 44 ) '1" qu'ai
ne sait ce que c'est. La HihL histo-
rique de la France , le rite sous le
11". 10001. V. Discours sur Us mé-
dailles antinues , ibid. 9 i()r, in*
4"., trad. en latin, par Liidulpn.
Nrorore ' Kuster >. rt inséra dans le
Theuîur. anlitjuit fifinanar., tow.
X. Patrice Juiiiu* a donné X Atoéçj
t\r l'ouvrage t\r Savut. publié i»ar
Hcaiiie ( dans Y Appendice a la Loi
570 SAV
lectanea historia de J. Leland,
tora. v, aGi)-rt3. Cet ouvrage est di-
visé en quatre parties. Dans la pre-
mière , 1 auteur rcclicrclic si les mé-
dailles étaient des monnaies. La se-
conde traite dcsdiltcrcntcs matières
employées parles anciens, pour fa-
briquer des médailles ; la troisième ,
de leur poids et de leur valeur pri-
mitive ; et la quatrième , de leur
prix actuel et des diverses causes
qui peuvent le faire varier. L'ouvra-
ge est termine par une suite de mé-
dailles grecques et romaines, tirée
des ouvrages des principaux numis-
mates. Sallo , dans son Journal des
savants ( V. Sali.o ) , accuse Ch.
Patin d'avoir puisé dans l'ouvrage de
Savot tout ce qu'il y a de bon dans
(on Introduction a l'histoire des
médailles. Cette accusation répétée
par dînèrent» critiques , est tres-
exaeérec, puisque Palin a pu na-
turellement profiter du travail de
son devancier , sans encourir le re-
proche de plagiat ( Voy. i'f/istoire
crit'upic des journaux, par Camu»
«O. _ ^ W-s.
SA\ ( l'itniSTOPnK ) , en latin S.i-
',1e 13,41
peudorf, en Jî.ixe, lit ses études ,i
Mcisseu, et. j I âge de vingt-un ans,
se rendit à Leipzig, avec des lettres
de rrromnijudation pour F..0. Menc-
Ve ■./*,... ec nom. XXV11I, 371).
D'âpres les conseil* de ee savant , il
Iirit des levons île J. - t'r. - Clir. et
i. A. Krnesti;et. sou
du premier des deu
s U présidence
SAX
à U Haie, en i-fà, par le »l
der , ù qui J. de Back et
donné l'idée, Saxius fut nom
1753, professeur d'histoire,
qui les et d'éloquence à l'un
d'Ulrcclit. lien était recteun
et quitta celte place en I7))8,
iHoti. lS.ix a donne lui-mèui
cation de ses ouvrages ou op
au nombre de quarante-six,
supplément ou tome v m de si
muiticon , le plus connu,
étendu et le meilleur de ses
gcs. Les Findicice secundut.
latem pro Maronis .Enéide
num J. ffarduinus , nuperui
tor , injecerat, '73j, in-4'
cite'cs par Ernesti, dans son
de la Bibliolheca. tatina de
de M. V. de Larrow [ I'. ci
XXXIII, -8), les meilleure
talions des paradoxes de H.
(/'. Iiumv»,XiX,4i«i
par une faute lypograpliiqn
est important île relever, S.
dans Kriic.*li.i,3H;, appelé
au lien de Saxius. Si Dis*
sur Enpcudorf a été citée dan
licle de re personnage. XIU
Sax donna, en 1778, une q
avec préface , îles /'feMijti
diilicka melius diçesU , eic^
pas le seul auteur du .Wtue:^
rium Miltuio- /"iscontiiii**. "^
fit , <juod vir Minuit \
Franco de MiUm-fU
le 'irrm
4on , in- .
%nvivjritrr
, ?Lfhi <: i-
i«TCHtion«ir-l(!lrr-(. relit' tlrluiitet «lie* de bniai-i'ii
ci-i'ija , <ii ij'i-l , a iti-
■ 'Cutler, Gui- mb pire; et mil l-L-fm*
• nom*;; respecter de m foi^iin |>.n
tU., rie. vuarc.el chérir de -i* -'ij<-
e Ir plut frrf- Uon«ordeMiii»ilM)iiii't»>i""
'* l'Ont»- pour »*i»l< »r tn [i'-l' • '""
wu prie, i^Mogue cuir l'"'»'
m- 11,
..■ r.lir
ton cousin , à qui Charles-
promis l'électoral de Saxe,
a grâce de Jean -Frédéric,
pt an* qu'il fut détenu dans
forteresses , il m? montra
rut supérieur a la mauvai-
i C Lciit aucune démarche
ser l'empereur. H refusa
signer V intérim proposé
■f-Ouint comme un moyen
i hement cotre les commu-
licuncs. Il ne recouvra ta
r 11 abdiquant le titre d e-
îais , après la mort de
il revendiqua les droits
Mit été prive par la vio-
vrc l'appui fin roi de Da-
1 obtint la promesse que
lafits sera mit appelés à
l'héritage de la branche
Il venait d'apposer son
te transaction f consentie
s, quand il mourut, au
? Wcimar , le 3 mars
la fermeté d*amc, dont
c t.mt de preuves Jean-
il joignait beaucoup de
îles vues étendues en po-
ulie (luiireiir de caractère
K.i les regrets de sou peu-
\rm«.i:( cousin de Jean
était le petit-lils d'Albert
fia -, chef de l.i branche
Ne , en 1 0 1 1 , il signala
lu-tire *on irdcur guer-
:C.liai!ct-(Juiiit ru r*r.mrc;
protestant /ele . l'aida
nf .i drtrui rr la ligue de
. I/rmpcrenr. pour le ic-
de va «erviecs, lui donna
r de l'eleeturat de S.i\e ,
rousin avait ele déclare
ils M .innée ne put obtenir
u îand^rasc de liesse, sou
fut prisonnier a la lu-
nlilU rg. I.'amliitiou . dit
'avait porte a se coi.de r lr*
SAX 573
mes de Char)eM>int: l'ambition le
détacha de ce prince. Il s'unit f en
i5ji . contre lui , arec rélectenrde
Brandcbonrg . le comte Palatin , le
duc de VYurtrnberg . et plusieurs
autres princes. G lie ligue , dont le
prétexte était la délivrance du land-
grave de Hesse , était appuyée prie
roi de France Henri II , et pouvait
devenir plu* dangereuse que celle de
Smalckalde. Chargé de faire le siège
de la ville de Magdebourg , mise a:i
ban de l'empire , Maurice loin de le
Eousser avec rigueur, favorise les
aimants , qui se rendent enfin par
capitulation. De concert arec ses al-
liés» il marche ensuite sur Inspruck,
dans l'intention d'y surprendre l'em-
pereur ; mais ce prince échappe à ses
ennemis , et se rctiredansPassau, où
il signe , le il août 1 55? , le traité
célèbre qui rend aux Protestants, arec
le libre exercice de leur religion, les
droits dont ils avaient été prives
après la victoire de Muhlberg. Mau-
rice reçoit de la chambre impériale
l'ordre d'exécuter la sentence rendue
contre le margrave de Brandebourg ,
comme perturbateur de la paix pu*
bliqne : le 9 juillet 1 553 , il taille en
pièces l'armée du margrave près de
Sivcrhauscn ; mais il meurt deux
jour* après, des blessures qu'il avait
reçues dans le combat , à l'Age de
trente-deux ans , avec la réputation
d'un grand capitaine , et d un ha-
bile politique. — IIljri .dit le l*ieuxm
|»èrr de Maurice . n<* s'était fait con-
naître «ians son enfance que |»ar une
dévotion excessive. Suivant l'usage
du temps , il avait fait drs pèleri-
nages a Saint- Jacques de Compos-
telle . et jusqu'à a la Terre*. Si inte.
A si m retour je l'Orient, il embrassa
la leforinede Luther, qu'il intro-
duisit dans sei états, et dont il se
nioutra constamment le lélédeCra-
§7i SAX
geur. Il mourut lé 19 août i54 " , à
l'âge de soixante-huit ans. Son Gis
Auguste, mort en i586, fut aussi
surnommé le Pieux ( P> Auguste ,
III, 44- ) Son arrière- petit - fils
Jean-George icr., mort, m i656,
fut le bisaïeul de rélecteur Frédéric-
Auguste II , roi de Pologne ( P. Au-
guste , 111 , 45 )• W— s.
SAXE ( Henri Le Lion, duc de).
P. Bavière, III, 587.
SAXE ( Maurice , comte de ) ,
maréchal de France, et l'un des
guerriers les plus illustres du dix-
huitième siècle , naquit à Dresde , le
19 oct. 1696. 11 était Tunique fruit
desamours d'Auguste II, électeur de
Saxe, roi de Pologne , et de la com-
tesse Aurore de Kœnigsmarck , qui
était issue d'une des premières fa-
milles de Suède. Le jeune Maurice,
élevé dans tous les exercices mili-
taires, n'avait pas encore douze ans
qu'on le vit arriver à pied au camp
des allies devant Lille. Le roi Au-
guste servait à ce siege comme volon-
taire : il confia son (ils au comte de
Schulembourg , général de ses trou-
pes ( P. ScnuLEMDOuRG ). Maurice
fit donc ses premières armes contre
la France, et dans les mêmes champs
où il devait un jour combattre si
glorieusement pour elle. L'aunce sui-
vante ( 1 709) , il fut employé au siège
de Tournai : il y eut un cheval tué
sous lui; et son chapeau fut percé
d'une balle. A la bataille de Malpla-
quet , on vit un enfant de treize ans ,
conserver son sang-froid au milieu
d'un des plus effroyables carnages
dont les annales de la guerre fassent
mention. Le roi Auguste l'envoya
servir contre les Suédois, et lui don-
na le commandement d'un régiment
de cavalerie. Ce régiment ayant été
détruit, Maurice retourna en Saxe,
pour le recruter. Quoiqu'il n'eût en-
SAX
core que quinze ans , sa mère proGti
du retour inopiné de ce fils chéri ,
pour lui faire épouser l'héritière d»
comtes de Loben , qui était à-pea-
près du même âge. La guerre civile
qui se faisait en Pologne , appela
Maurice dans ce royaume pour j
soutenir les droits d'Auguste II con-
tre les confédérés. C'est dans cette
campagne que, cerné à l'improviste
dans le village de Craknitz , il y lit,
à la tête d'une poignée de soldats et
de valets , une défense si vigoureuse,
qu'elle fut unanimement comparée à
celle que Charles XII venait de faire
à Bendcr. Le comte de Saxe ne tarda
pas à voir s'accomplir un vœu qu'il
formait depuis long-temps : il était
dans l'armée qui assiégeait Stral-
sund , que ce prince célèbre défendait
en personne. « J'ai eu enfin la satis-
faction , écrivait-il au roi son père ,
de me trouver face à face avec Char-
les XII: je l'ai vu babillé comme
un de ses soldats , et se battant plus
bravement qu'aucun d'eux. » Mjo-
rice revint à Dresde ( 1 7 1 6) , et trou-
va sa femme accouchée d'un fils qui
ne vécut point : c'est le seul enfant qu'il
ait eu de son mar>jgc. Un ministre
tout puissant s'étant permis une in-
justice à sou égard , Maurice de Saxe
alla porter plainte au roi; mais dans
des termes si peu mesurés , qu'il at-
tira sur lui la colère du monarque.
11 prit la fuite et ne reparut que lors-
que sa mère eut obtenu son pardon;
mais ne pouvant rester eu repos , il
courut en Hongrie se ranger sous les
drapeaux du prince Eugène. Ce grand
capitaine assiégeait alors Belgrade.
Le comte de Saxe trouva près de lui
le comte de Charolais et le prince de
Dombes. On croit que c'est daus la
société de ces princes français , qu'il
rit du goût pour leur nation. Revenu
e nouveau à Dresde, après la cam-
1
SAX
le Turquie, la fie de cour lui
i charge. Il était extrêmement
et la comtesse sa femme ex-
ent jalouse. Il partit brusque*
our Paris , et fut présenté au
trlcans, régent, jvir les deux
qu'il avait connus à l'armée
;ric. I/C régent l'accueillit de
ire la plus Haltcu.se, et lui
i d'entrer au semee de France
grailc de marée h al-dc- camp
>. Le jeune comte arcepta v
condition toutefois qu'il irait
cr l'agrément du roi son père.
(a de ce voyage en Saxe, pour
uuoiicer sou divorce, et revint
eiiirnt en France, où il prit le
iidcinent du régiment alle-
[■ (ireder. Il s'appliqua à dres*
orps d'après la théorie parli-
quM s'était déjà fo rince. En
lemps . il étudiait les mathe-
s et l'attaque des places. II
h.i la couvcrsaliou du clic*
olard. C'est à cette époque
tacticien célèbre lit paraître
minent aire sur Puhbc { V»
. Ou relit aujourd'hui avec •
ë ce qu'il y dit du jeune Mau-
II faut exercer les troupes a
clou la métlio'lcqiie le comte
te a introduite dans son ré-
it( m cl li ode dont je fais un
r.ind cas , ainsi que de son
leur , qui est un des plus
l génies pour la guerre que
■onnus : un verra, à la pre-
guci re . que je ne me trompe
dans ce 'juc j'en pense. » Il
servir que ceci fut écrit en
c'est-à-dire vingt ans avant
h mie dr Saxe eût atteint le
: drs dignités et de la gloire
es. Maurice semblait avoir
: piiur toujours à sou pays
lorsqu'on le vit prendre la
u uord , sous prétexte d'y
SAX 575
faire ra! oir ses prétentions à des biens
qui lui venaient de sa mère. On ne
tarda point à apprendre le motif réel
de ce voyage. La protection du roi
Auguste lui avait fait concevoir l'es*
pérance d'être élu duc de Courlande.
II vit a Mitau la duchesse douairière
Anne lwanowni,ulleduCzarPicrre-
lc-Grand. Cette princesse laissa pa-
raître un penchant fort décidé pour
le jeune comte ; elle lui promit de
l'épouser, s'il parvenait à se faire
nommer duc , et elle mit tout en
œuvre pour obtenir son élection, qui
eut lieu , malgré tous les obstacles.
Mais il a raitdcs concurrents, et la Cla-
rine Catherine Ire. se déclara contre
liii.KlIedouua l'ordre au prince Mcut-
zikotT de l'attaquer dans Mitau. Le
comte de Saxe résolut de s'y défen-
dre :ce fut alors que la célèbre actrice
Lccouvrcur,qui I aimait tendrement,
fit le sacrifice de ses pierreries et de
ses bijoux, pour lui envoyer une
somme de quarante mille francs. Le
prince McnlzikoiT tenta de le faire
enlever par surprise : le héros saxon
se défendit encore dans sou palais ,
àla Charles XII , comme il h- manda
à Paris ; et les Kusses se retirèrent.
Mais ses ennemis lui suscitèrent
bientôt d'autres difficultés : la dicte
de Pologne le somma de comparaître,
en vertu de ses droit» de suzeraineté.
Il s'y refusa (ièremeut : la diète signa
sa proscription. Le nouveau duc ne
s'en émeut pas : il ordonne â ses su-
jets de le secouiir de leurs personnes
et de leurs biens. Le roi son jure lui
signilic qu'il faut renoncer au duché
de Ciourlaudc : il répond respectueu-
sement 'lu'il n'y reiiniicera pas. Une
phrase de cette icponse lie doit pas
cire omise dans un ouvrage français :
■ J'occupe îm emploi distingué dans
• les armées du roi très-ch retien , où
» la lâcheté et U trahison ne souf-
576 SAX
v frcnt ni interprétation ni déguisc-
n ment ». Cependant un orage for-
midable grondait de toutes parts au-
tour de lui. Ne trouvant point sur la
terre ferme une position où il pût
soutenir une attaque régulière , il
passe dans la petite île d'Uzniaïs ,
près Goldingen ; et il y amasse des
munitions et des vivres. Mais aban-
donné successivement par tous les
siens , et le nombre des Russes gros-
sissant chaque jour , il crut devoir
songer à mettre sa personne en sû-
reté. Il ne rapporta de cette expé-
dition aventureuse que son diplôme
d'élection, qu'il conserva toute sa
vie , et qu'il ne voulut jamais rendre,
quelque séduisantes que fussent les
offres qui lui furent faites à ce sujet.
Mais à peine de retour en France , la
duchesse douairière de Courlande ,
qui avait conservé pour lui un atta-
chement très-vif , le pressa de reve-
nir près d'elle. Il céda à son invita-
tion (1*728) , et il feignit quelque
temps de rc'pondre à sa tendresse.
Une aventure d'un genre comi-
que vint tout - à - coup détruire4
les illusions de la princesse. Son in-
fidèle amant avait distingué parmi
ses filles d'honneur une jeune per-
sonne d'une beauté rare et d'un
cœur fort tendre. Il allait la prendre
tous les soirs à sa fenêtre , et la fai-
sait rentrer chez elle , avant le jour,
par le même chemin. Une nuit , où
il avait tombé beaucoup de neige , il
la portait sur ses épaules , comme
Egiuhard était porté par la fille de
Charlcmagne: il rencontre une vieille
femme qui tenait une lanterne, cette
femme s'effraie et crie. Le comte de
Saxe veut éteindre la lanterne d'un
coup de pied : l'autre pied lui man-
que ; il tombe avec sa charge par-
dessus la vieille qui redouble ses
cris. ■ Le factionnaire accourt , la
SAX
garde survient , tous les acteurs de
cette étrange scène sont reconnus.
La duchesse jette feu et flamme; die
ne veut plus entendre prononcer le
nom du perfide Maurice. La suite
des événements fit voir ce qu'il avait
perdu , en perdant le coeur de la du-
chesse. Elle ne tarda pas a monter
sur le trône de Russie ( F. Am
IwAit onv a ) » et il est très-probable
S 11'elle y eût fait asseoir le comte de
axe à coté d'elle. Ayant perdu y
cette même année , la comtesse de
Roenigsmark , sa mère , il reprit le
chemin de la France, qui jouissait
alors d'une paix profonde. Son inac-
tion lui pesait. On vit avec surprise
le duc de Gourlande s'occuper delà
construction d'une machine qii
devait faire remonter les bateaux de
Rouen à Paris. Bientôt il alla entre-
prendre , en Saxe , des travaux plus
dignes de lui : accompagné du che-
valier Folard , qu'il avait beaucoup
vanté au roi son pere , il ajouta plu-
sieurs ouvrages aux fortifications de
Dresde. Auguste II cessa de vint
a cette époque même ( 1^33 }: le
comte de Saxe donna des marqaes
d'une profonde douleur. Le prisée
royal , son frère consanguin , lui té-
moigna un attachement sincère, et
lui fit des offres brillantes. Mais b
France s'apprêtait à combattre l'Ao-
triche : Maurice courut à Versailles
solliciter du service. Il fut envoyé à
l'armée du Rhin , que commandait
le maréchal de Berwick; on y voyait
cinq princes du sang. Le comte de
Saxe se distingua par plusieurs ac-
tions d'éclat au siège de Philip-
bourg. Quoique revêtu du grade de
maréchal -de -camp , lorsque son
régiment était de tranchée , il voulut
toujours le commander comme sim-
ple colonel. Le prince Eugène s'était
avancé, pour inquiéter le siège : le
SAX
le S île . irïnr^s d'une recon-
rr, tamkic au milieu d'un re-
dc hussard* , H Hic de sa
ur roiDiiuiidrfiif , au inonui.t
idïicicr lui amenait un coup
re , qui li'i eût ouvert la tetc
calotte Je fer qu'il avait rou-
e porter. Les drux campa-
ivanlcs tui fournirent -le uoii-
ucca>iutis d? se signaler.
é lieutenant • gélifiai , k la
e ir ici . il témoigna un vif
è **
e revoir la Sa\c. Son venta-
»tif était de mmuwlcr se* ef-
«oitr t. lire valoir ses droit» au
de Courljude , dont il avait la
se de ne pouvoir détacher si
. D-^n eue «ire celte fois , il re-
i Fiance, et .sembla vouloir
sac rv r t->ut « iilier à l'étude île
■la gnn re. fMM.icettcépoqjc
1 . qu'il retoucha , augmenta
,: l'ouvrage uni lestement in-
.Ue\ laveries, et dont, six aii-
i:piiav;int, il .tx lit ji-tc l'ilnu-
ip i/e nuits. Le moment alfi-
i taire rappli'Mtrm : la unat de
'mu ( Ji.n le* V I fut mu vit* •l'un
Ki'r.rnt ^ciinal. LouU XV en-
i-ii Huliriiie nue année rouimai:-
ir !c marri- li al 'de Belle - Islr,
^.r;rln' fut mise so'is le* or-
lu mmle de Sue. <Ili.ir«c de
<ti"einriit de Piaguc (17JO,
i t de jpiclq>ies jours , il prit
rit n tir îtiipoi tante plaie. Il a
•ii «.i prupie m. tin tmis 1rs dé'
il. leife Inill mte expédition ,
uni' letlie adic**rr a son ami
. \ tin r !■"• '.ml. 11 v rend mie
e e lit n.fr a la v.ilrnr cl a l'iu-
-i i r du l.rave 1 1 modeste (ilic-
A-i*m humain qu'iutiepi \r ,
h r m i r t'Hit *r\ «oui* a «auver
.• in l'il'.i^''. Peu «le tci:!pvsprè«a
porte *m K;fa . et t nlcve ni-
r;'-rr**e avec U lutmr ripl.tc.
il..
SaX 5;7
r>st là qu'il reçut la nouvelle que
des collatéuux avides, profitant de
son absence , allaient lui ra\ir des
biens coiiMib-rahlcs situés en Lîvo-
lue. et qui lui revenaient du chef de
sa nicre. Le roi lui envoie la per-
mission de se rendre à Pélersbourg.
L'impératrice Elisabeth l'accueille
avec distinction, et lui promet jus-
tice. Il revole aussitôt sous les dr.i-
Sieaui français, et prend le comman-
lemeiil de l'armée de ISavicre, où il
dcp'ova des connaissances profon-
des dans un genre qui semblait peu
compatible avec sa prodigieuse ac-
tivité : celui de la gi.crre défensive,
lorsqu'il reparut à la tour, Louis XV
lui adressa les éloges les plus liât*
leurs , et l'autorisa à lever un régi*
nient de L'hlans de mille chevaux.
Pendant son absence, le prince Char-
les de lorraine avait obtenu des
avantages .si dcYisifs en Matière, que
l'armée française dut .se letircr jus-
qu'en d«ça du Illiin. Le maréchal
de Noai'le» chargea le comte de Sait*
de la difcn.se île l'Alsace. Ses dispo-
sitions prouvèrent qu'elle ne pouvait
cire roufiée à de meilleures main*.
Un ordre exprès du roi le niandi
tout -à-coup a Versailles: Louis XV
lui révéla lui mime l'objet de la fuis-
moii importante dont il voulait ho-
norer sa sa'eur. || s'agissait d'aidrr
le prince F. lon.ird , fils du preten-
dirl , a reconquérir le tiône de ses
| in s. I.e comte de Sixe pari pour
Diiiktiqur; mais a peinr y eM-il a -
ii\i: , qu'une horrible lriii|»rtr di-
Irwit une partir de «on esr.idre : \t%
irttcs en sont bloqué* par une lluiti*
anglaise. M uiriee rrtouriir a Ver* ad-
bs pour drin.iudcr au roi de nou-
veaux ordrrs. |,r monarque ne veut
pas le rendre responsable drsévéue-
iiirnts : il l<n muet le bâton île i.n-
inlul dt l'rjiKt ' mais int*;. I-A
37
578 SAX
guerre allait prendre un caractère
plus imposant. Louis XV annonça
son intention de se porter lui-même
en Flandre, à la tête de quatre-vingt
mille hommes. Le maréchal de Saxe
reçut le commandement de la gau-
che de cette armée, destinée à cou-
vrir les sièges que devait entrepren-
dre le maréchal de Noaillcs sous les
yeux du roi. Ce fut dans cette cam-
pagne de 1744 <I11C Maurice commen-
ça à donner aux partis volants une
importance dout ou ne les avait
pas crus susceptibles jusque - là.
Trente-neuf jours avaient suffi pour
soumettre les places de Meniu,Ypres,
la Rnoke et Fin nés , quand le roi ap-
prit que le prince Charles était entré
en Alsace. II vola en personne au Ac-
cours de cette province, et fut arré-.
té à Metz, par la maladie cruelle qui
faillit l'enlever à la France. Le ma-
réchal de Saxe, laissé seul en Flan-
dre , se retrancha derrière la Lys ;
et , malgré les efforts d'un ennemi
trois fois plus nombreux, il ne quit-
ta point son quartier général de Cour-
trai. 11 tint constamment les alliés
en échec, et conserva toutes les con-
quêtes qui avaient signalé l'ouver-
ture de la campagne. Le maréchal
en rendit la fin non moins belle aux
yeux des gens du métier. La campa-
gne qui devait suivre promettait les
plus grands résultats. Louis XV dé-
clara qu'il se rendrait de nouveau à
l'armée des Pavs Bas, avec le dau-
hin. Le commaniement suprême
iit donné au maréchal de Saxe; mais
dans quel moment lui était décerné
cet honneur? L'hylropisic minait
ses forces ; mais rien n'était capable
de l'arrêter dans une circonstance
aussi importante pour sa gloire. Vol-
taire rapporte que l'ayant vu au mo-
ment de son départ, et lui ayant té-
moigné rim\u\é\u<lc t\\\Q \wvv\o\\wait
l
SAX
la faiblesse de sa santé? , le maréchal
lui répondit : a II ne s'agit pas de
» vivre, mais de partir. » Maurice,
arrivé à Valenciennes , le i5 avril
1745, sévit réduit» dès le 18, à re-
courir à la ponction. Le chef de son
état-major, le matin même de l'opé-
ration, travailla pendant cinq heu-
res avec lui , et ne s'aperçut pas de
la moindre altération sur son visa-
ge. Son activité' n'en souffrit pas da-
vantage. Dès le 3o du même mois,
la tranchée était ouverte devant
Tournai. Cependant Pcuvie s'agitait
déjà autour du héros : des officiers
supérieurs osèrent dire que son mal
influait sur son esprit. Le roi le sut,
et le vengea d'une ma nié re éclatante:
« Monsieur le maréchal , lui dit -il
» devant tous les généraux de l'ar-
v mec, en vous confiaut le comman-
» dément de mes troupes, j'ai entends
» que tout le monde vous obéît : je
» serai le premier à eu donner l'exent-
» pic. » Maurice ne pouvait plus dis-
simuler le dépérissement de sa santé.
Il se vit obligé de se faire traîner
dans une cariolc d'osier, et ne mon-
ta à cheval que lorsqu'il entendit le
canon des alliés, qui s'approchaient
pour faire lever le siège. La bataille
de Fontenoi a été cent fois décrite :
on n'en retracera donc point ici les
détails. Mais cent fois aussi on a re-
proché au maréchal de Saxe les char-
ges de cavalerie, si nombreuses, si
décousues et si meurtrières . qu'il or-
donna contre la colonne anglaise,
sans l'entamer. 11 est aussi curieui
qu'équitable d'entendre ce grand ca-
pitaine répondre lui - même à ce re-
proche : a (x)Taut que l'ennemi u'a-
» vait pas pris Fontenoi , ses succès
» dans le centre lui étaient désaran-
1) Lnliflrn du iiiutrcluil ,ff \,.t, ,-.-.■* .'.- .I^i.m
tf/Cti'aen'ir . <iin hutrrutt . fum. H , |« -* m-\ ft t'«
(
SAX
ix . parce* qu'il manquait d'un
I d'appui. Plus il marchait
vant , plus il n posait tes
pes a £trr pri«e s en flanc par
Français , qu'il faisait (1er-
lui. Il était donc cs*enfif»l à*
ntmir par des charges reité-
qui donnaient , d'ailleurs le
s de disposer l'attaque géne-
dont dépendait la victoire. »
utes les voix se sont réunies
■connaître le prodigieux effet
t« ctplif «f iiNi , diaunee !•>•{ terri | • s|irif
»l , e*4 lui» de nrtuviùr Mtitfatrr i toute*;
«•». |r*»Jjwrd le |m de eurt » • «te fciajtet
•• «ut «ruivit pi •HiYF ciRiKini fil*1* étaient
1 u"*artH»r U r«l©"M«e Mff,Un»< , rt ir*
1 fan ni |Mt |i|i me i>'duaM«t« |i«r le Umr* ■
i parle* chef» 1(4» r*irp* .qui letrïeeiit ri* •
Aeneueul, aNfreifru-udde. ri lftiM|u'il »'■
'unit piHir mi |wrt autre rlint* * faire .
mt eu d- tordr* . n% d'attaquer iÎim
r , mh mih «>»|Hiir de mk(*i. L'attaque
qm. a prêt l*nl de périt» H île rv*ev«.
uaugrr la fartuae , m» fui également ur •
« -lululle qur pur île» rhef» «le c m M «Ht
•MMMiidakU «je dnmnm. Aiuw Fin» peut
'■••ut , que fui vul-Nrr, dain celte pfUiure
k , fut |itmi« îpaleuienf due \ fiBl»lli.ri t»
■jr 4m ■•!&«. ter* ri «i*a udrlett . qui Brrut
i«r. Inut «e que le« !*•■<■•• ttMnrr* uef met*
mimiiiI , nuit le» i^ilitatm «vêtit r»-ir-
mimiI* w««« rudoie » ut <• a traire*. & le
• I ••■ 1- «n «njre , »t • •■■•■lu h il* p* iiTr> t
recuite* •(«< hent. Il («ut «hum t ««Avenir qnr
■ v trit u« <* file «nt-me «ul«i«l qu'il ; «■■•
re j«.r unir tu «ne»! ptr u|»iHfuMr,
rr mm hrt M u-ilieu au «lui ^er . qm vl«|
ibt trrt c>«bd . et que le inert cLal tir Sam
• . ■••ewqu'il te ti| pyter . * «hotette* ru»
r* u*b»j r I' l.M«tit , iImu le •tnM' mhuii ti|
• il t«* - 4r>f) |n»Uf qu »■ i*««llt* lr » ll-
111 Si l'uud* 'et'leul •«»>«1veTifi<Ur-ût c l>
r«| **■ i|«ie l« iiat.ille »l «il |t-f-ji* •«••
le rrl.fre d' limirr frtYKHiv a««ilff
r* il» ut aile* tta»eul «•*• 'paMii , r>n ui •
•M» . -r«»'lt rtttf-i..,. ilrtliilr «lie Im
i» rl« • *M--|ftie. ■••«•• U ««leur fitwica.*»
,»ra lilt.ulll, ff à'.-.i r'I «Ult tait il»
• •' I • plu» ■ uitai •» t ai-le, •-•ni ■•■•■it- #
««•>«r p«M •uftipfMMu-ut {«fffi Itonlr* •(•
. S» I « 1 i<« t..| ■« «il «Il ,,|. .il* «m «lin ,
• d» -i«*n . l'otitri» t rt a \l>( •!•■ , •»■ C
HinM1 qw .1 le lit au ir-Ji« . | ut tteil
• |«riH, #f • ••! . %!«■• il ftu| Itfr rpir |e
le Saie tiMt .lai • u>i rtet «.• mmI-Jm» ef
*■•!•!, •!■• >1 lui lut iut|-«xili|r Je «r>llrr
i|^« *» •• d'*t«l ■!• |*rtiitMir d'aeaawr le
'«•••lie. il MM*a«t ym l-*lir |ea dit|*>W-
li "|v>h>r .r kI'ih.hu W'iKiirr \tf»al
• 4e Jiwle que I. j mt—lim de I hHwuh lui
'■•# |» >«r filiuu^i |ut |>. im leur finirai.
■ Ir| I «1 • H « Ut q-ir «élut •* fut %• r>la>
»*l. •!«'•»! laque U mttrr fut «er-
■lu* « «etlieluUf 4a,«taitiiM-t «ula* t qw'«
le* I ••»#• • V H|
SAX
579
des quatre pièces de gros calibre sur
cette formidable colonne anglaise;
mats on n'est pas aussi bien d'ac-
cord sur le nom de celui qui donna
Pbpiirruse idée àr les employer (3\
Voltaire et d'aufirs rrri\.iit^ n'oiit
rien négligé pour m faire li.uuicur
au duc de Richelieu , qui tenait lui-
même cette idée, a -t- on dit, du com-
te de Lally , si célèbre par sa fin tra-
gique ( V. Laixt , XXXIII, j 5 1 ).
Dès que la victoire fut assurée . le
roi remercia le maréchal, dans les
!«i uun les plu* flatteurs, et lui fit
l'honneur de l'embrasser, en le pres-
sant d'aller prendre quelque repos.
M turire eu avait uu besoin extrême):
[Hiiddiit toute la bataille, il avait
tenu une Italie de plomb dans sa
bouche, pour apaiser l'ardeur des*
soif, que r li vdropisie ne lui permet-
tait pas de satisfaire. Louis XV ne
se borna point à de simples remer-
rîtncnt< envers le vainqiu tir (\r Fun-
tf-noi : il lui donna la joui<sai:ce du
rh^ïi-au de Chambord , avec quaran-
te mille francs de revenu sur le do-
maine. Malgré son é:at de «ni.fTran-
ce le maréchal ne quitta nuint l'ar-
mée : il termina cette briîlaiitr cam-
pagne par la prise d'Ath , rt feignit
dr prendre se* quai tiers d'hiver à
ii and ; mais déjà il méditait un grand
projet : cVt.iit dp s'cnij arcr de la
capitale des Pays-Bas , par un coup
de main hardi. Il se met en marche ;
personne, d.ms son armée mcW,
ne <ou|»coi)nait où il la conduirait :
il fond tiuit-a-coiip sur Hruxrllrs.
et l'att^iue avec tant de vigueur,
qu'au boot de quelques jours il for
rela pi 4 ce à «e rrtidrr. |j rapitula-
■ • Pet Mil it*ll«l qui uul t««u dau* Tu !•*»•!• ||«
Ui ar»rl*al de Se te , et •• fil «uu* a*« «eut . tm c ■«•-
t» •!'.•! .le dite que « e lut Hait) tla-a* au ri;,ain4
«I. 1 1 u* •• e , i««u> ■•■»•• 1 , qui Mi>! quu 1 •■ - t.-i«rl
« * • qu |f« ptatat . tt qu'«|!r« fm«ul aaueixr* ««-r (*
trrr«.|< |ui le •■«-«•Im* tir ^| ittu(,M>k-iu-v4
d' riif.to|i«ra.
58o SAX
tion fut si^nce par le prince de Kan
nitr. , qui joua plus tard, un si grand
rôle à la cour d'Autriche. Le con-
quérant fut mandé à Versailles : de-
puis son camp jusque-là, sa route
fut un triomphe continuel. Des filles
vêtues de blanc se trouvaient sur son
passade , pour lui présenter des
guirlandes (5). Le roi et toute la
famille royale le comblèrent de té-
moignages d'affection et d'estime.
Quand il vint a l'Opéra , suivant
l'usage du temps, l'actrice qt'i, dans
le prologue , jouait le rôle de la
Victoire , lui offrit sa couronne,
au milieu des transports du public.
Avant de repartir pour l'armée, le
maréchal Je Saxe fut déclaré Fran-
çais par des lettres de natur alité où
Louis XV se plut à rendre une cela-
tau te justice a ses hautes qualités et
à ses éminents services. Ce monar-
que étant arrivé à Bruxelles, le 4
mai 1746 , le maréchal ouvrit aussi-
tôt la campagne. Son plan était vas-
te : il voulait rejeter les allies sur la
rive droite de la Meuse, pays sté-
rile, où le défaut de vivres devait
les éloigner, de Namur. L'a r mec que
commandait le prince de Conti ayant
étefouduc dans la sienne, il exécuta
de grandes et savantes manœuvres ,
qui curent tout l'effet désire. Elles
sont encore d'autant plus admirées
des militaires, qu'aucun -général,
avant lui, n'avait pu réussir à dépos-
ter son adversaire de la Mehagne.
Cédant toujours le terrain à l'appro-
che des Français , les allies se déter-
minèrent enfin à les attendre dans
l'excellente position de Aocoux ,
Srès de Liège. Le maréchal résolut
c les en débusquer encore ; mais il
(5) Lorsqu'aux barrierra de la capitale . il fil ar-
r«*»t*r n*n ^"«p^i, lo» employé* de* (ri met refurr-
9 reut de Ira viiitrr, et le clièf dû puait* lui dt ce
Mot muti ot cité : «t Moaa< igneur, le» laurier* u»
»• paient poiut. »
SAX
n« *e dissimulait pas les ^i/hVuItrt
de l'entreprise. On peut en juçrr pai
l'ordie suivant qu'il envoya m\
commandants des divisions : « Q-e
» les attaques réussissent on nue,
» les troupes resteront dans la po>i-
» tion où la nuit les trouvera , pour
» recommencer au jour à *e porter
» sur l'ennemi. » Quelques hrorn
suffirent pour assurer la victoire
( 1 1 octobre 174^ ) • die fat com-
plète (6). I^es alliés perd i mit tait
mille hommes et cinquante pièces
de canon. Ils allèrent se retrancher
sous le canon de Maeslricbt. I* vais*
qtieur, après avoir pourvu à la sûre-
té de ses quartiers a 'hiver , se rendit
à la cour, qui était alors à Fuutai-
nebleau. Le roi délibéra s'il ne réta-
blirait pas eu sa faveur la chai gr de
connétable. Il lui conféra do moi'-»
des honneurs et de* privilèges équi-
valents , en le nommant niareVbaJ-
gcncral de ses armées : Tu renne *e«l
avait porté ce titre. Le mariage do
Dauphin avec une princesse de
Saxe, jeta encore, à cette époqw
même, un nouveau lustre sut le lu*
ros saxon : il était frère naturel d'Au-
guste 111, pète de la nouvelle Dan-
phi ne. !*e retour de Louis XV *
Bruxelles fut le signal de la cam-
pagne de 174;- En attendant l'arri-
vée du monarque, le maréchal de
Saxe avait employé son aile fan-
< he , sous les 01 aies du comte de
Lowendahl , à occuper la FI»-
dre Hollandaise. Quant à lui, <M
objet piiucipal était de forcer l'en-
nemi à lui abandonner les appro-
ches de Macstricht, dont i) raedtu;
la conquête. Une bataille devenait
* inévitable : elle eut lieu ( ? juillet )
(6) Ce* cette hateilU qoi f.* mhi.mk«+ k •••«•
flpcctacle do ctmp , i».ir mi rcmplt* de l •***•
i m» t: oiive dans t-»»« lé* V;*r-auir» a Au te«*|» /
au
qui
r«rtidr TàVART «4 celui de •>• f
SAX
itM. Les nombreuse* difilcnl-
i terraiu l;i rendirent opiniâtre
curtrière. I,e maréchal se lit
plusieurs foi* au milieu du pUts
i fui. Il triompha-enfin de la nf-
ice du dur de Cumberiaud : c'é-
i troisième grande ba taille rangée
gagnait sur ce prince, dan* l'es-
•irdeu* au*. Peu de jours aptes
Mivrau tnompbc, il écrivit nue
» trè« détaillée au roi de Puisse
nie II. Quoique «*e prince ne se .
us encore immortalisé par si
ie de Srpt-Au* • le génénlissi-
lr«k armée* fratç^isi* lui met
le* ye «x tuiites*e* opérations ,
ne à un grantl connaisseur
il ose espérer l'a/ >p robot ion.
* lettre est un monument : on y
•pie le in iréchal donne comme
•b *e tout-'i-fait neuve les char*
wi foun a$ettrs qu'il fit exéc«-'
an* cette dernière bataille pur
valerir , pour enfoncer l'iufan-
cuneinic; ce qui lui réussit com-
ment (7). Lt brillmte prise de
-op Z H>m acheva de coosterner
uiieifiK de la France : ils firent
ouverture* de paix. I«c mare-
de Si xe juge.* que rien n'a van-
it plu* les n«*gocia lions que de
rt-au\ sucer* : en conséquence ,
rua le projet d'enlever Macs-
it , seule place importante aut
Il aux alliés sur la rive gauche
1 Meus.*. Mai* il faillît passer ce
re pour o|>erer l'investissement ;
entreprw» oliVait de gran'le* dif-
Ite*. Le% instructions du maréchal
owcud.ilil et a Siiut -Germain ,
tient qu'il les avait toutes pré-
». Api ê* lr* plus habile* mjiiani-
t, M-irstiunt r*t iuvrsti sur les
SAX
S8t
1 a *lMr§r» f ft»-rrtç*mtë 11*4 m
»•« «il»» t«»tal W* » I fel#, lait
•r
11
deux rites ,dès les premiers jonrsd'a-
vril. la tranchée est ouverte sor-lc-
champ , et cent-vingt bouches a fru
fou.lroicnt la place. Peu de jours
suffirent pour la réduire : la garni-
son, forte de vingt -quatie batail-
lon* , en sort avec les honneurs de
la guerre. I<e lendemain , l'armisti-
ce est proclamé dans les deux ar-
mées. La paix étant définitivement
couclue à A ix-l a Chapelle, le con-
quérant des Pays-Bas put enfin son-
ger à" se délasser de ses fatigues. Le
■ oi lui permit de faire venir à Chant-
bord son régiment de cavalerie lé-
gèie ; et , par une faveur sans exem-
ple, il lui concéda en toute propriété
l'île de Tabago. I*e maréchal se
disposait à y envoyer des colon* v
lorsque l'Angleterre et la Hollande
s'opposèrent fortement à cet éta-
blissement : il y renouçi donc. Lis
loisirs de la paix lui permettant de
satisfaire son goût pour les voyage* v
il résolut d'aller à Merlin , pour
y connaître personnellement le roi
de Prusse , avec lequel il était en
correspond 10 ce réglée depuis long-
temps. Frédéric lui Gt un accueil
des plut distingué» ( 1 749 ) , et vou-
lut même qu'on lui rendit les hou-
oeurs de prince souverain. ■ J'ai vu 9
» écrivait-il à Voltaire , le héros de
» la France , le Turenne du siècle de
» Louis XV. Je me suis instruit par
» ses discours dans l'art de la guerre.
» Ce général paraît être le profes-
» seur de tous les généraux de l'Eu-
» rope. » Frédéric 11 lui a encore
rendu hommage dans plusieurs pas-
sage de ses écrits , principalement
dans Y Histoire de mon Temps, où
il a donné un apeiço de* opéra-
tions de Maurice de Saxe, lie maré-
chal retint en France l'année sui-
vante : i! y menait la %ie la plus cou.
forme à ses goûts. Le roi lui avait
38a SAX
fait construire à Chambord des ca-
sernes pour son régiment de ufalans :
cette troupe y était assujétie au ser-
vice comme dans une place de guer-
re. Six canons et seize drapeaux ,
qu'il avait enlevés aux ennemis de la
France , ornaient la cour et le vesti-
bule du château. Les jours du héros
étaient partagés entre les manoeuvres,
la chasse , la musique , et une foule
d'assais mécaniques qui avaient tous
un but d'utilité générale. Il faisait
d'assez fréquents voyages à la Gran-
ge et aux Pipes , deux maisons de
campagne qu'il possédait près de
Paris. Sa sauté s'était bien rétablie :
tout lui promettait encore un grand
nombre d'années de cette douce exis-
tence , lorsqu'une fièvre putride l'en-
leva , le 3o novembre i^So , à l'âge
de cinquante -quatre ans. Il mourut
avec la fermeté qu'il avaittantde fois
montrée dans les combats. Dès que
le roi le sut en danger, il lui envoya
Sénac, son premier médecin : «Doc-
» teurt lui dit le maréchal au moment
» d'expirer, la vien'estqu'un songe: le
» mien a été beau , mais il est court. »
Malgré les détails les plus positifs de
&a mahdic et de sa mort , l'opinion
s'était accréditée dans l'armée que le
maréchal avait été tué en duel par le
prince de Conli. Qn donnait pour
motif de la querelle le ressentiment
qu'avait conservé le priuce du désa-
grément qu'il éprouva dans la campa-
gne de 1746 , où le roi lui avait oté
son commandement pour faire pas-
ser son corps d'armée sous les ordres
du inarécha). Louis XV «>c montra vi
vement touché de la mort d un guer-
rier qui avait jeté sur son règne un si
grand éclat ; et la reine Marie Lcc-
iinska dit avec beaucoup d'à-propos
qu'il était bien triste de ne pouvoir
chanter un De Profundis pour un
Ijomine qui avait fait chanter tant
SAX
de Te Deum. Le culte luthérien, qot
professa toujours le maréchal de
6axe , empêcha qu'il eût une aéml-
ture à Saint -Denis à côté de T*
.renne; et le même obstacle ne per-
mit pas qu'il fût décoré du cordoadi
Saint-Esprit. Louis XV lui fit, à
moins , ériger , dans le temple de
Saint-Thomas (8) , à Strasbourg, u
magniûque mausolée , qui est le chef
d'oeuvre de Pi galle. Mais quel homau-
gc plus éclatant fut jamais rendu à h
mémoire de ce béros , que eeloi de
ces grenadiers français qui , partant
pour l'armée , allèrent aiguiser lean
sabres sur sa tombe? l^mareckil
de Saxe était d'une taille élevée : il
avait les yeux bleus , le regard noble
et martial. Un sourire agréable et gra-
cieux corrigeait la rudessequ'unteut
2>asané et des sourcils noirs et épais
'auraient pu donner à sa physiono-
mie. Sa force, extraordinaire est de-
venue proverbiale : il partageait ea
deux un fer de cheval , et même us
écu de six francs. Du plus gros don
il faisait un tire-bouchon, sans eœ-
S loyer d'autre instrument que s»
oigts. Courant les rues de Londre
à pied , il fut insulté par un des plus
redoutables boxeurs. Il le saisit par
un bras , et le lança dans un tombe-
reau de boue qui passait. Le peuple
étonné le couvrit d'applaudissements.
Son cœur était humain , quoique
son abord fût quelquefois 9ésm et
brusque. Un lieutenant-général loi
proposait , un jour , un coup de
main qui ne devait , disait-il , coûter
qu'une vingtaine de grenadiers. « L'ce
» vingtaine de grenadiers ! s'écria le
» maréchal indigné ; passe encore
(8) Ce trnuule était devenu pendant 1rs prendre»
puesrci d« la révolution un magasin de learrafo.
et le menu tint da maréchal de Saie fut prr*m«
d«g destruction* rrrolarionnaire* , par rfcoaWtr far-
da-magasin qui ml le dérober • tom les pu « l
teuaot fc<u)otira «tmverl aV fui*.
I
SAX
* si cVi.ut >!o iini[t njiits - pnif-
» rau* !» Il cul la faiblesse de l.i
plupart des grands hommes : il ai-
mail les femme* à l'eteês; cependant
il ne leur sacrifia jamais sa gloire.
Elevé au milieu des camps, il n'a-
vait pas eu le luitir de faire des étude*
solides: mai» il devait a la lectiiie
des connaissance* fiés - v.iiuts :
ses lettres et m*s en ifs en sont une
preuve irreem.iiile. Il serait diUîcif».
néanmoins. de 'I ire. i «|n« l titu- r.n-.i-
demir française iiw'ait lui nllui nu
de<c« r.iiitfiiilH.Lui uiriuf e'»t «i- I»nii
esprit dVn clrr jdus c'tuiinefpif |<( r-
sonne; et 'a letlir p(r laipielle il «!r-
rlin.i cet bouiiiur în.iffi-inln, puii\ait
attesler. par son mrliugrapln , .pi,.
le nouvel ai.i Iciiiitirn eût rendu pi u
de service* ., ).i largue : « //» vrulr
me fe*e de la i\ulrmw ,- seLi mint
cnmt unt ba»? a un vha\. » \|»i,%
sa murt , ente cmn|-agiiic IfM.tifr
pro|M>s.i tin Munis miij rliinr pimr m;
de srs prix .muni k \.v pn\ f„i » ..
prie pir'lhoiiM* . <pii . .m nn'un .'«•
Uauronp f|c>,|ff l.ii:i.arHiii% inln r i.ti s
a snfi p-nre d'el'Hpii-iiie . a <rpm
dant as%r/ Iim n appi » ■ m- I? m» i ih- m-:
de mil lirrus «, . f.f |ilfll„ i - §-;<* | ■ * -
pmc , mort gomi ri»i-.ir ih-» lii\ . i-
dc*. et fpiUTiitUr ttrarhe a IVi.ti-
IDajor du nnrn |(ll ', Sa\r pi-i.d.u t
to>ii#»% m>s ramp.i^rn » , en .1 Li^i-
«ne HiMf>*re. r|,,| p. rhrp.il IV m »
Contraire. \.r s|\V rufs\ nr.jsf.jrji ■• ,
mai» les fn:* \ .jlniM.iil M i!> ....m
drrrils a^r tm.f,* |j pnriM'ii ï •■
Ton poi.v^it .it'i-ij'iri- 1/1111 fri-..,in
or.-ilaur. Au reste . li* rnamliil j
lame !• i-ncir.r lu i.utr- 1 n il •#•
peint «ouvr ut jii nar-in I • v sort *i s
#feven*M. 17*17 . ï vol. ifi.; . . fl§:.
SAX fi-Hl
ti.iliul en an^l.iÎH .' / oj . Ka\m.i i \
Ce serait s'abuser 1-1 rangement »pic dn
croire quel*. niteiir.'i joui. *ii fml ni même
à toutes *es asseï lïuns. ( )n l'aurait soi.
vent fort cmbiir.issc. dit 'r prinre de
Ligne , si un l'eût pris au mut. Il
avait puise une parti 'de cette théorie
dans le« eiilred i>s du rîirx.ilur Ko*
l.l ni . .tnleiit /.i ...tenr >!«< l'anlipiite .
qui prcn iil ti pii 1 Ji 1 1 !i (lie le mot
f.nniiix ■?!• Ve'in : /^ffi» /c*1! fil flfl
friiv/uf. M. us . „:j inilhii .'i li -iiV* 1rs
/Vive rie» ilu i< ..!• < li iî <!i S.iv , li s
liiiinrilrs >in lin ■' ■ r 1 1 « • 1.11 11T i • . j4l
l'il>| Mil » .1 Kl!illh II ilf» llll ^(111'
ii.ii'i!«i.: iiiilii.iui . » .l 'l .i:u»i 1 .u
f \< ii>p c . «j»;»- . j'i •] Lli <!ri!il «"ii 1 le
.^.tiil ijn'il |i",| ijiii «In 11 <!i i4ifi>irip
IhMi i!l I' nt\ pc . il lit • I.1I1 ij'M !'i li
lû'ei'itht 't'^il «I< fi 11I1 l.l jt-iifh'otr
il'nii <-:.■! e*i l'uiii (m- mu \ fil d'oh-
(illll ■!< <• -il *!•€•-» f « ' I !« Ht • I r 1 ll.illl'li.l
les il 1 rJ.ii fit h •!• «ritliil.. Lut
rr ipiM iiifi^iilli iwinr l'i f.f r' tien i|r
l.i ^.iiiN' <!u Mil !.il , f * 1 ' .mUrit d'iior-
ii' in .1 ««u. liiim.iiiiic ipT 1 li duel
*»iti* :< ••■- 1 un u ijss 1 1 ^ i s. On rniisrf-
\e. 1 l.i }i;1»1i..î|i ip.i ii Str.isln.urj; ,
des I.- !!!■ s .i.ifi'^r.tplie»- «lu utare'rlial
d« .Si\t- 1 . l'uni !•- ifltlmiisde ses
« ..'I l'-i.lii <« \ «i\l / l'.il l. f »!• ai.* u .
S — \— *.
MM! « Mlïiil |:(, liiuiM*
Jf>«i«>. prii.ii- u , fi '<! iii^im lui
.in >'iii<t il \iln lu , lu'i'iit en
I 7 #7 . Il • '.iil dis i!u «1 i |"r ii.i His de
S',\. f:<.!.i,i.rj -Si.iîfi M iï fit »fs
le - 1 • j • - .ir.iis. .«wi ipi#-l<pir ifîv
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534 S±x S.4X
ne II. Jjo prince de Coboàrg, pressé enfin jusque sur le Rhin. H ne Ct
par l'armée du grand- vizir, en Va- un déploiement de colonnes à Fieu-
lâkie, se trouvait dans une position rus , que pour couvrir la retraite de
fort critique, lorsque le célèbre Sou- son artillerie et de ses bagages. I*
warofF accourut à son secours , et vérité historique veut que Ton ob-
gagna sur les Othomans la bataille serve ici que les allies n'ont jamais
de Marti ries ti (a* septembre 1789 ). considéré la journée de Fleuras,
La guerre de la révolution de France comme une bataille; et , en effet,
ne tarda pas à fournir au prince de elle ne mérite pas ce nom aux yeux
Cobourg l'occasion de jouer un rôle des gens du métier. 11 n'y eut des
beaucoup pins éclatant. Les Fran- deux cotes que les ailes d'engagées;
çais ayant conquis la Belgique en et la perte fut à -peu-près nulle de
1 79a , il fut envoyé avec une puis- part ct d'autre. Une fois rentré en
santé armée pour les en expulser. Allemagne, le piince de Saie-Co-
Dès le ier. mars 1793, il ouvrit la bourg retomba dans une sorte d'obs-
campagne par le passage de la Roer, curitc. Depuis long-temps il passait
et le combat d'Aldennoven, où il pour mort, lorsque l'on apprit qu'il
surprit l'armée française ( V, Dam- n'avait cessé de vivre qu'en 181 5, a
pierre, X, 48 1, et Dumouriez, l'âge de soixante-dix-huit ans. Il
au Supplément ). Il fit aussitôt lever avait dû une partie de sa céléhriléâ
le siège de Maestricht, et le 18 du l'acharnement puéril que mirent les
même mois, il gagna la bataille de révolutionnaires de France à lui altri*
Nerwinde; mais il ne sut pas pro- buer , ainsi qu'à un fameux ministre
fiter de ses avantages. Dumouriez en- anglais , tous les complots et tous k.»
traen négociation avec lui immédiate- événements qui menaçaient leur dû-
ment après la bataille de Nerwinde ; tenec. On se souviendra long- temps
et les hostilités cessèrent pendant encore du cri de Pitt et Cobourg
quelques jours. Lorsqu'elles fureut S— y — s.
reprises, le prince battit encore les SAXE - GOTHA ( Ernlst, duc
républicains à Famars, et s'empara de), surnommé le Pieux, était le
successivement de Co'ndé, de Va- neuvième des enfants de Jean IV,
lencienncs, du Quesnoi et de Lan- duc de Saxc-Weiinar, landgrave de
drecics. Il avait formé l'investisse- Thuringe et marquis de Misuie Ji).
ment de Maubeuge, et le siège allait II naquit , le 25 décembre 1601 , au
commencer ; mais son armée aflTai- château d'Alienbourg , et resta Lici*-
blie par le départ des troupes anglai- tôt sous la tutelle de sa mère , et ca-
ses qui étaient allé attaquer Dun- suite de son frère aîné , lequel aban-
Lerque , ne put supporter les efforts donna le soin de son éducation a des
réitérés des Français ( F. Pichegru). instituteurs négligents. Rougissant de
Cepremieréchecfutlesignaldebeau- ne pas savoir le latiu, dont la cun-
coup d'autres. La droite de l'iranien- naissance était alors regardée corn-
se ligne des Autrichiens étant tournée me la bise de toute instruction soîi-
E
ar l'invasion des républicains dans de , Ernest recommençi ses éludes
a West-Flandre , et menacée à sa élémentaires, apprit les mathemath
gauche par la prise de Charleroi, le _,
prince de Gobourc sentit la nécessité "777"! 1777 777777! 7""
*» .. . <* . -- (•» G* J«nn IV était pcUt-£Js drlVI ctr.r J**«-
Qese replier jusque tttittwtaa&t,«\ \v^^\»Ma;.w«(«,
SAX SAX 585
! rendit habile dans lai hoc- hrar.tl<«, «mule* innns de Si»c-
philosophie , sans négliger (îoth:i , Cnhourg , Meinungeo , Itom-
cctiouucr dans les exerci- Litdt , Kisenbcig , llillburghau-
uïres à un jeune prince. H sen et SaalfcM. Kyrîng ( /'. ce iium >
irrrei d'Allemagne , sou* a public, ru htin,la fie, ou plutôt
Adolphe, roi de Suè.le , et le Panégyrique d'Ernest U Pieux ,
»ar m valeur brillante, 1rs Leipzig , I7»i» in - 8°. VV — a.
l'estime de ce grand rapi- SAXK GOTHA ( Je s ji-fiit usu-
res la signature du traite de ut de ) . petit • fils du précédent et
i03"> , il revint dans ses second Gis du duc Frédéric , naquit
s'occupa dès - lors unique- le 4 octobre i<>77 ; Oit dr*tiué, dès
ncliorcr le Mirt de ses sujets, l'enfance, à la carrier;* de» armes ,
a les lettres et le» si icures , et reçut une c'd "ration brillante, qu'il
, dans chaque paroisse , des pci fcctiona.t cncoie par de* voyag< %
Icseiifants des classe* pan- <t par des étude* aprofoudics dan*
mt pui*er, avec la connais- tous 1rs genres. Il servit d'aboi d
piincipes religieux , les ma* dans les années de Hol'andect d'Àn-
i devaient les diriger dans glcterre, et fut nommé mestre -de-
mis état*-. Il contraignit, camp , puis gênerai - major, par
.•it des récompense* , |>1». s Je roi Guillaume 111. Il pissa ensuite
îe par la crainte de* puni- «Jan* l'armée impériale avec le même
• parents iiégligrnts à faire grade, et fit plusieurs campagnes eu
rs enfants des bienfaits de Hongrie, en Pologne, eu Flandre et
ion, encoiT.ic.ea 1rs écri- sur le Rhin, sous le prince de Bade
on «iper de livres éléuirn- et sous le prince Kugct:e. (a? de river
troprtr s aux besoins des dif- en fanait le plus giand cas. « Ce*
lav.es f et lit imprimer, à » tait, a-til dit, un prince d'une G-
, une édition de la IhbV de » gure charmante, d'une grau le va-
appeler, dr son nom, Er» » leur et en tout genre accompli. •
dont il distribua des r%cm- Il fut tué, le i5 août 1707 . au siège
ix églises et aui école* pu- de Toulon , où il commandait la di-
> prince devint un objet de vision prussicnueauxiliaire duduede
n dans toute la S.i\e. Chéii Savoie. Chai gc de couvrir les tra-
jet* comme un père, il sut, vaut , et attaqué par des foicessnpë*
;e**c, conserver l.i pai\ avec ricures, il se défm'it avec bravou-
us. Soi économie lui prr- re , et demanda du *ccuurs ; mai* , 11c
le *att*fiire sa généiositc voulant pas, en l'attendant , abm-
, *an* accroître les charges donner le postr irnf ort.mt qui lui
»!r%; et, avec desrrvtnus était confié, il dit a *c* *oldals, doit
•*, il lit, sinon de grande* le* lîcuv, tiers avaient déjà J>éit :
du moin* fie* cho'c* d'une M* « amis , mourons en gens d'hon-
icontcstablr. Krue*t mou- nmr ; U il tomba au mémo in* -
dr j*rauiK «rntinicin* de tant . p'Tcc de deux coup* de feu.
Àrt mars i<>7">t luxant. Si tmupe pi fit m se deftodant. Ou
niaiiage avec la princesse porta !«• r«»rp« du jet ne prince 4
li S'qdiicd'AlMibourg.wpt Kiridrn*triu, residrucede smi (-«rr,
1 tous ont formé autant de ou il tv.l \uW\\\v&. ^\.— ■>» V
534 SAX S.1X
ne II. L« prince de Cobourg, pressé enfin jusque sur le Rhin. Il uc fit
par l'armée du grand- vizir, eu Va- un déploiement de colonnes à Fica-
fakic, se trouvait dans une position rus , que pour couvrir la retraite de
fort critique, lorsque le célèbre Sou- son artillerie et de ses bagages. L*
waroff accourut à son secours , et vérité historique veut que Ton ob-
gagna sur les Othomans la bataille serve ici que les allies n'ont jamau
de Ma rtinesti (a* septembre 1789 ). considéré la journée de Fleuras,
La guerre de la révolution de France comme une bataille; et, en effet,
ne tarda pas à fournir au prince de elle ne mérite pas ce nom aux yeux
Cobourg l'occasion de jouer un rôle des gens du métier. Il n'y eut des
beaucoup pins éclatant. Les Fran- deux côle's que les ailes d'engagée*;
çais ayant conquis la Belgique en et la perle fut à -peu-près nulle df
1792, il fut envoyé avec une puis- part ct d'autre. Une fois rentre m
santé armée pour les en expulser. Allemagne, le piince de San-Go-
Dès le ior. mars 1793, il ouvrit la bourg retomba dans une sorle d*obs-
campagne par le passage de la Rocr , curitc. Depuis long-temps il passait
et le combat d'Aldennoven, où il pour mort , lorsque Ton apprit qu'il
surprit l'armée française ( V, Dam- n'avait cessé de vivre qu'en t8i5,à
pierre 9 X, 48(« el Dumoubiez, l'âge de soixanlc-dix-huit ans. Il
au Supplément ). Il fit aussitôt lever avait dû une partie de sa célébrité i
le siège de Maestricht, et le 18 du l'acharucracnt puéril que mirent les
même mois, il gagna la bataille de révolutionnaires de France à lui allri-
Nerwinde; mais il ne sut pas pro- buer, ainsi qu'à un fameux, minûtn
filer de ses avantages. Dumouriczen- anglais, tous les complots ct lousli*
traen négociation a veclui immédiate- événements qui menaçaient leur ci-
ment après la bataille de Nerwinde; tenec. On se souviendra long- tenu»
et les hostilités cessèrent pendant encore du cri de Pitt et Cobourg.
quelques jours. Lorsqu'elles furent' S — v — s.
reprises, le prince battit encore les SAXE - GOTHA ( Erklst, duc
républicains à Famars, et s'empara de ), surnommé le Pieux, était te
successivement de Cdndé, de Va- neuvième des enfants de Jean IV,
lencicnncs, du Quesnoi ct de Lan- duc de Saxc-Weiinar, landgrave de
drecies. 11 avait formé l'investisse- Thuringc et marquis de Misnie (1»
ment de Maubeuge, et le siège allait II naquit, le s5 décembre 1601 , ai
commencer ; mais son armée affai- château d'Altenbourg , et resta Lieu-
Mie par le départ des troupes anglai- tôt sous la tutelle de sa mère , ct ca-
ses qui étaient allé attaquer Dun- suite de son fi ère aîné , lequel alun*
kerque , ne put supporter les efforts donna le soin de son éducation à tics
réitérés des Français ( F. Pichegru). instituteurs négligents. Rougissant de
Cepremieréchecfutlesignaldebeau- ne pas savoir le latin, dont la con*
coup d'autres. La droite de l'iranien- naissance était alors regardée coa-
se ligne des Autrichiens étant tournée me la bise de toute instruction soi*
par l'invasion des républicains dans de , Ernest recommença se» était
fa Wes t- Flandre , et menacée à sa élémentaires, apprit les matUs*"
gauche par la prise de Gharleroi , le _
prince de Cobourg sentit la nécessité (,f,Ufv éUtii pttûuSla *„
ae se replier jusque sur la Meuse, et iWeric w Ma^anim.
SAX
Ij pliiltMopbic, vimiw'ç'ir't i *■■■•':*■ '■ ■■'•' :- * „'
trfrciifliiiier dans !t» «cit.- Li'ï! . "." Y".---'j
muimi un jeune prâce. Il **n *'. ;i> '■ '- ■-. 'y -
pifrrn iTAIItuiafine . «<*■« a r^L ;ê. —■ ■■• ■* r
«•.lilwlphf, ruidciwitle.et l-'P-r-.y ;* :/-""'
, par m wleur brillanie. If* Lft-i.; . t" i -■■■** ■
«t l'estime de « p-ïiid Mfi- » K\\. '> »ï " * '• ' ,
Lpris la «igualure: Ju lr ii*.r Je ME !*l ,f*i'-' ' ■<;
;it>3ï , tl ffriol dam mi •-",.>{ U • -i > ' ■ i ■ ■'
Cl »'ortH['J dif -Ion uri-jn-r- I: i '.'•-•.l.rê :•<**:.'•
'»mrlioierle'ortilew»»iiirî». l'-.-r. f»t * *■ . * '» ■ •-.• ■
■un lctlrtlr« elle» t> eu"., n r> '-n ■.« « -i '.*.. !.-,
U ,dau« rliirjiip jurui".1. dr* ]-":f- ■ ;:iii|i • : >. ,-> • , •
Oiilridifaut* Jes cliw» p. i •'. |..r ■!•■»',> , -;.".f
innul piiiw. avec la coiit.au- l'-n (*i jmmi. I »-
Irt piititine* rrligiriiK, le i nu- "*•!.« l«-i tm»i d» II-.Î ■
<]ul devaient le» -liiiïrr iIjn* :''(i'i», •• fil f ■ rr ■■.»
lerrnu culs Il riiiiliiizt.il. • m;i , y t: ;>:•>. I
Hlr.ît Je* rt>w.ii|*nM". . |>|. s ,<■,.,,!, t.U :t: » |[|. |
' >|ne par 1j tr.iii.u- 'Jr< [-.ni- ' f -itin," ttwi., .
In pareiiK «rçligriil» 4 Ut't s; «de , tif.t •!.. ».,f , ,
CJn cnfjntiilti liiriifjiM de H'Jli.-ri» . •« V;' ,-.„. ,
iiciion. encwriva !■■> i"«i- i-if |>< lil.,„. ,.,.':- '. ,
.ppropri.!, ii» lws«ih* de* dit mi f,..».! |, ,■ ., ;.,*,
(iiU'N, ri lu iru|trilmr, à * lut, *.| ,| .ilt .".,.,
f, apprit*, de uni iiiim. £>- ■ Uur it n, • , 1 '.. ,.
t. duiittl tlioinb.u <iet r\tw llfit!„ ], ,,,'.',.,.
i««f*H«»« «,!«,,,. ,(, 1 .,;, , „,,', ,..,„■
4.t>priiir.Ml<«i..|iin-.lip|.tf.
mon 'Lu» luulr la Sa\e. CIm-ii
■•*>"» ;""■•
u-ttte, eoniwrrU jv»it a»rt
juin». MM ""
it <i. luid
586 SAX
SAXE GOTHA (Ernest 11 Louis,
duc de ) , petit-ncvcu du précèdent ,
était le second (ils du duc Frédéric III
et de la duchesse Louise-Dorothée
de Saxe-Meinungen, princesse distin-
guée par son esprit. Né le 3o janvier
1745 > ^ succéda , en 1772 , à son
père , et sut gouverner avec sagesse
son petit état , composé des duchés
de Gotha et d'Altenbourg. Son pre-
mier soin avait été de restaurer ses
finances , qu'il trouva dans un état
déplorable par suite de la guerre de
Sept-Ans : une sage économie lui
fournit le moyen de faire face à
tout , sans augmentation d'impôts ;
constamment appliqué au* soins du
gouvernement et au bien de ses su-
ets , il rejeta toujours avec fermeté
'appât des énormes subsides que lui
offrait le roi d'Angleterre , son plus
proche allié , pour la levée d'un corps
auxiliaire de Saxons , que ce monar-
que demandait lors de la guerre d'A-
mérique. Le duc de Gotha préféra
tenir ses peuples eu paix ; et lors-
qu'il dut fournir son contingent à la
confédération germanique contre la
révolution française , il n'épargna
aucun sacrifice pour éloigner la
guerre de ses états , et diminuer les
fléaux qu'elle traîne après elle. Aussi
ses deux duchés ne furent ni dimi-
nués ni agrandis par l'acte de la
confédération du Rhin , ni par le
traité de Paris. Protecteur éclairé des
sciences , parmi les nombreux éta-
blissements d'utilité publique dont
son pays lui est redevable , il comp-
tait au premier rang la fondation,
dans son château de Sceberg , d'un
Observatoire astronomique , le plus
beau et le plus utile de l'Allemagne ,
dit Lalande : il Ini coûta plus de
deux cents mille francs , pris uni-
quem eut s>ur ses cconowics oerson-
w elles , et \l ordonna , nw &w& \*v
SAX
tament , que l'on consacrât a l'entre-
tien de cet Observatoire les sommes
qui auraient pu être votées pour os
monument consacré à sa mémoire.
Lalande , qui visita Sceberg , a
17q8(?T. LALAirDE,XXUI,l3l),
parle avec le plus grand éloge dn
zèle que montrait pour l'astronomie
la duchesse de Gotha , qui observait
et calculait elle-même avec une
grande précision. Cette princesse
( Marie de Saxe-Meinungen ) , était
née en 1751. Le duc Ernest II est
mort le ao avril 1804. Ses sujets
n'avaient cessé de bénir son adminis-
tration paternelle. Z.
SAXE-TESCHEN ( Albeit, duc
de ) , fils de rélecteur de Saxe , ni
de Pologne , Auguste 1T , et frère et
la Dauphinc de France , mère de
Louis XVI, Louis XVIII et Châties
X , naquit à Dresde , le 1 1 juHtt
1738. Il épousa, en 1766, Parcni-
duchesse Christine , Glle de Ytm]*-
reur François Ier. , et sœur de l'in-
fortunée Marie- Antoinette, reine de
France , et il fut nomme , conjointe-
ment avec elle, au gouvernement des
Pays-Bas Autrichiens. La révolution
qui y éclata en 1789 les força de se
retirer à Vienne; mais l'autorité im-
périale ayant été promptement réta-
blie , le duc Albert revint à Bruxelles.
Au mois de septembre 1 79a , il com-
manda le faible corps de troupes qni
tenta le bombardement de Lille. Les
révolutionnaires l'accusèrent d'arc*
ravagé les campagnes , et osèrent
mettre sa tête à prix. Il en est de
cette inculpation comme de tons les
rapports de cette désastreuse époque,
où l'archiduchesse Christine est re-
présentée mettant elle- même le fw
aux mortiers à bombes 9 dans les
tranchées de Lille, pendant qu'elle
était à Bruxelles. Le général L>
Ivj^Wr. , Ww^ftl tomba dans te
SAX
mains de* Autrichiens , a pu»* avoir
abandonne son arme* . (ut conduit
devant le duc de Saic-Teschcn, qui
lui témoigna un profond mépris. La
Belgique ayant été conquise par les
Français , le prince fixa m résidence
en Autriche. Il ne s'occupa plus que
de la culture des ait* , pour lesqurl*
il avait toujours fait paraître nn^*>ût
très éclairé. Il maniait fort habilr-
sncut le crayon et le burin. C'est d'a-
près set dessins et son» sa dirrctiiiii
au*a été construit le superbe château
e Lacketr, près liruxclle». Li for-
tune du Hue dr Saxe Tcscheii était
considérable , et il en faisait l'usage
le plus honorable. Il m a laissé la
plus grande partira l'archiduc Char-
les. Ce prince mourut généralement
estimé et chéri , en i8ai 1 . a l'âge dr
quatre-vingt-quatre au*. Il ét.iit veuf
depuis plusieurs a un ers. Ou sait que
le mausolée de l'archiduchesse Chr la-
tine • à Vienne , est un des premiers
chef* -d'oeuvre de t'a nova. S — v — s.
SA\K-WK1M\H B,R*Ann>,c
DE. ; , l'un des plus grands capitaines
du dix septième siècle, né à Wcini.ir ,
le iti août i(ioo , était frere d'Kr-
nest le Pieux . duc de Saxe Gotha.
( /'. pag. r>8 } ci dessus \ I a mort
prématurée du duc .Iran , sou |»cre .
mil le jeune Kcrnard «t ''> sept frè-
res sous la lutille île l'eierlrur tic
Saxe, Christian M . et apreslui sous
cel e de son ficre .liau-Gcwge. Do
ralliée Marie d'An hait- Dcssau , U-i.g-
nère , se rev-rva le »«iin dr leur
cdue.it ion. l.c* ri cits «V 1 1 pliure de
ses ancêtres et t\t% nvilhnus attires
$mr sa ni.iisi n . par suite dr l'.ippui
qu'elle avait df !.:.■' » !.i ref<'ime.r\
citèrent .!.i!i*lr(irui dujmiic l'im-inl
des de*irs de vi finance et «1 '.iiulu-
lion. Aussi, |*irsqu'apiês la uinitdt »a
snèrr. -in ivr ri n ifii". «i i: f m c.n né
Jran KrneM wduf !uifiiTi'cni.tu,u« r
SAX
58-
ses étude* t en l'envoyant a l 'acadé-
mie de léna , il fut impossible de
l'y retenir au-delà de tr •• mois: il
se rendit à la cour du dm JitSjxc-Co-
bourg Jean-Casimir, uû les tournois
et les exercices gyinnastiques de-
vinrent le prélude de la carrière qu'il
devait courir. Dès l'année i(>ii,il
suivit son frète Guillaume qui allait
servir dans l'armée rassemblée par
le margrave de Hadc Duurlarh.Gcor-
ge-Frédéi ic , pour relever les a flaires
de Frédéric V, roi de Bohème et élec-
teur palatin , lesquelles étaient foit
en souffrance depuis la perte de la
bataille de Prague. Ilernard se trou-
va , en itij i , à l'affaire de Wimp-
fen , et yfitprcuvede bravoure. Mais
les troupes dr l'union protestante
ayant été défaites , et cette fameuse
ru nfédér a lion *c trou\ant dissoute
par le traité de nmlralité signé à
Mairnrc, il revint .i Wcimar, ttuc
reparut qu'en iiîmI , sur le champ
de bataille . à la tète d'un régiment
d *i ii L nterie dan n l'armée com mandée
I»ar le duc Christian de Bninsuiek.
Sernard lit des merveilles dans le
combat livré parTilly . près de Stad-
loe , en \V est pin lie. Voyant son
frère G;, illimité prisouniir , il alla
trouver aux Pa\*-|la* son autre fre-
rrJrin-Kriicst, qui depuis la bataille
de IVtMir , »v. iil utl't il Mui bris au
piii:rr d*Or.iiigr pour lui aidei a se-
couer !•• joug île ri^pagur. I.e prin
rr Vaurire de Nassau fit .i IWnaid
un a< i'u*-d qui prouvait l'cMime fju'il
avait j «n:r *.i i-ei«i>iii.e , et lui itou -
ni le ^uiivermiiii nt de Diwulcr.
l.'a:>M:c «iiivaiile . t liri*luu IV , roi
de |).iik m <i L , .t: une par son ne-
veu r dur de |!i i.ii*v.n k , il e\
rite - -us main mutir l'i mpcrriir ,
par I' Ai,j;|i tt-rre ri parla llullni-
i!e . leva d« * troupes et rniitraclu.
. '. i s ;i\\\ ai .%: vs a\ vv V s. \\\\s* *^ ^n\
588 SAX
cercle de Basse-Saxe. Gomme cette
cause était celle de l'union c'vau-
géliquc , Jean -Ernest et Bernard al-
lèrent trouver le roi à Segcbourg.
Christian IV donna à Faîne' le com-
mandemeut de toute sa cavalerie , et
à Bernard un régi meut de cette arme.
Mais , en i6a5, avant reçu l'ordie
défaire, avec le général Mausfeld, uue
diversion dans les états héréditaires
de l'empereur, il quitta inopinément
l'armée. L'histoire contemporaine se
tait sur les causes de sa retraite. On
suppose que ce fut par suite d'une
brouille rie avec son frère et le roi.
L'année 1627 'e v*1 reparaître sous
les drapeaux danois ; et lorsque le
général eu chef, margrave de Ba-
de-Dourlach,pritlc commandement
des, troupes de Christian IV , avec
le général Baudis , il se distingua ,
et paya de sa personne partout où il
les conduisit. Le duc de Fried-
laud ( Wallenstein ) et le comte
de Tilly profitèrent des fausses ma-
nœuvres de Christian IV , qui avait
fait la faute de diviser en trois corps
son armée de soixante mille hom-
mes. Ils les attaquèrent à-la -fois sur
divers points , et forcèrent le duc
Bernard et les autres généraux d'a-
bandonner des positions avantageu-
ses pour se retirer jusqu'eu Jutland.
Poussé même dans l'île de Fionie ,
Bernard qui craignait d'être mis au
ban de l'empire , offrit sou congé au
roi, à la fin de 1627, et se rendit aux
Pays-Bas , et de là eu France, où il
ne fit qu'un très-court séjour; ses frè-
res ayant réussi , par l'intervention
de Wallenstein , à le réconcilier avec
l'empereur. Le duc revint à Weimar;
mais il y chercha eu vain sou frère
Jean Ernest : ce jeune prince était
mort en Hongrie. Bernard reprit ses
études historiques et stratégiques, alla
durant Télé du îtn'j ,c\itavtcY^\^\"
SAX
cation au siège de Bots-le-Duc , *
ne revint en Allemagne qu'après li
prise de cette place , par le prince
d'Orange. Cependant la paix con-
clue, le 12 mai 1609, à Lubeck,
entre Ferdinand 11 et le roi de Da-
nemark , donnait à la maison d'Au-
triche le moyen de soumettre tout
le Nord à son système de monar-
chie universelle. Elle menaçait mê-
me d'arracher la couronne de Suède
du front de Gustave- Adolphe, pour
la placer sur celui de Sîgismond IIï,
roi de Pologne. Ses armées devaient
attaquer la Hollande , par les Pays-
Bas , et par la Westpbaiie , tan-
dis que les flottes combinées, impé-
riale et espagnole, bloqueraient ses
ports , et détruiraient son commer-
ce. L'édit de restitution des biens ec-
clésiastiques , rendu le 6 mars 1619,
par Ferdinand II , vint augmenter
les mécontentements. Dirigé par le
génie du cardiual de Richelieu, pour
qui les vues ambitieuses de la mai-
son de Hapsbourg étaient dévoilée,
Louis X11I fit, le i3 janvier i63i ,
à Bernwald, dans la Nouvelle Mar-
che de Brandebourg , un traité d'al-
liance avec Gustave - Adolphe , au
moment où celui - ci se préparait a
porter la guerre en Allemagne. Le»
princes protestants s'y joignirent
également; et, parmi eux, le dur
Bernard fut un des premiers à se
rauger sous les drapeaux suédois ,
bien que son parent , l'électeur de
Saxe, Jean -George, en réunissant
à la diète de Leipzig plusieurs de»
états protestants, se fut efforcé d'ob-
tenir la direct ion des affaires du corps
évaugélique. Sans attendre le parti
que prendraient sesTrères , Bernard
se hâta d'aller joiudre le roi de
Suède , au camp de Wcrbcu *ur
l'Elbe. Gustave lui promit les ctc-
dwa <k Kamlerç et de WurzLour);,
S\X SAX 5ty
.irrr le tîlrc de «lue oV FrancAmc. fh-rni m heureuses qVil s'avança
Bientôt après, une attaque des re- jnv|u*aux montagnes du Tyrol , il
i ri nr ho ni en (s suédois par le com- *f cm para des trois fi ri nresses d'Eh-
if de Tilly, fournil au duc Berna rl rcub'Mifg , 1rs cl^fs de ce )>•?)'<•
l'occasion de montrer son cou râpe Ferdinand 11 craignit même |mur
et sa vigilance. Après avoir c liasse ses états d'Italie. Mai* le roi le près»
le* impériaux du Landgraviat de si bientôt de venir •leuforcer son
Iles>*-tiassel , il alla rejoindre Ou s- armée, qui avait en face Walhns-
tave au siéi»e de YVurtKbour**, rut te in et le duc de Rivière, «em-
porta la reduriiuit de cette place, t-t paut ii:i camp ictrai.rhé sur une
suivit le rot dans «a marche vie- montagne voisine de Nuremberg,
tu rieuse jusqu'au Rhin, dont il aida lVmaid , qui regveitait vivement
a forcer le passage, près d'Oppvn- d'être arrêté dans son entreprise , s *
licim , montrant uuc telle vigueur, réunit à sou frère ("mi! la- 1 me, le i ç»
qu'il répandit la teneur parmi les août , etlcitj.au roi. a Windsheim.
K%pagno's, et leur «îu l'envie de dé- Après un combat . livié le 3 sept. ,«t
fendre Maicucc. Gustave, étant mai- qui n'eut ricndedéi isif , on continua
lie de celte forteresse importante, débloquer le camp retranché, dans
envoja le duc, à la Icle d'un petit l'espérance que le maiiq-ir de vivrrs
corps, dans le Palatinat, où il prit et de fournies obli|*erait IVuieinii'e
Mauheim par stratigème , et chassa descendre enrage campagne, où il s«-
les ennemis de toutes leurs po*i- rait pins farilcdtTatiajiirr ; et n*t-
lions. Au commencement île Tau- te espérance ne fut remplie qu'au
i.ée ifi3'4 ,1e roi de Sue le lui donna bout d'un iii'»is. |)i^ queduifav* ru
mi cominindcnicut Mir le* boni* du eut a vu, il partagea son aimée m
Khin , le nomrna géncial de «un deux corps , «'oniia l'un au duc ller-
iiifantcne ; et lorsqu'il fut obligé naid , as#er mis- i"n de «u.vre la mar-
dc secourir eu Frauconie le nuré- chede \Val!cn«iein en Fianronie , et
chai Horn, il laissa le duc Bernard de «irfemlre les bord* du Mcin , et il
et le cointi Palatin Christian de Bir garda l'antir pnin mitit-reu Bavière,
kenfetd , avec un corps d'année , Ik* sou côte . YYaiiciisteui inéditiit
mais en leur reen m mandat it de suivre d'envahir la T humide, et des'avan-
les directions du chancelier 0\eus- cer eu Misuu* : mais prévenu par
tient. L'ambition du duc. S'uitlrait Bernard qui b.i barra le passage «'e
de la preVrnrr du comte et «te la su- Cuhourg, il se n-tira m Pranconir-
| remaMe d'Otensiieru. |«a discorde ;t\cc |>crlc,et lit un détour polirai.
» 'éleva entre eut ; et le i ni, envaiit ri ver en Site, par lr Voi^llan'l ,
c| te c'était un obstac'c au triomphe après s'c:rc sépare du -tiT dr B<*
•le ses armes, appela Beruarl en vière, ipi acruuriit .1.1 si-murs i1*
Bat u te, a lt bu (le nui i()h. Il lui sou pav« A|»ic>av.ir »o « r le «iiwl-
dufitia n ri rummaridcinrul M'paie ,rt que* juins de rrp »* a l'aïuire, • * »s-
le rh irjî'M d'arhrvcr la cninpi :e >lu lave orbmi'i an «!■ r de j rMUire
•lurhe. Qui. t a lui, i) se rrjmiU le criicrd l'^yt iili'im . tin-mi »'e
sur le l)amd>'' cl sers NiiMIUÎm-i,: , la Wrslphalir p'*'»r %e n »»d r a V .w •
immit »"oppo**rrau duc de Fini au lt mer riirtnlr. Brin ir 1 m. m lia * i
q-n venait de ri-cour|iirrir la B«»l»è- diligence jn*q»i"i Yi-i i b »-ii£ . »*r
me. ffi a nues d i duc de \Y*i.ii*r hSu'a, mu ^'lAoïr *yn ^\v.»*\v«.
. 590 SAX
l'ennemi : le roi l'y ayant joint,
ils se retranchèrent dans les en-
viron» de cette Tille. Wallenstcin ,
supposant que le roi de Suède ne
l'attaquerait pas dans une saison
aussi rigoureuse , renvoya le géné-
ral Pappenheim en Westphalic. Dès
que le roi en fut averti , il se prépara
au combat, et s'avança jusqu'à Wcis-
senfels: le lendemain il força le pas-
sage de la. Rippach , et marcha sur
Lutzen , où Wallenstcin s'était arrê-
té. Le duc et le roi passèrent la nuit
dans une voiture , au milieu de l'ar-
mée Suédoise rangée en bataille. Un
brouillard épais obscurcissait l'at-
mosphère ; il ne se dissipa que le
16, à dix heures du matin fet ce fut
à cette heure seulement que com-
mença la bataille de Lutzen , ou pé-
rit la roi de Suède ( Voy. Gustave
XIX ,2*29). Le duc de Weiraarprit
aussitôt le commandement , et con-
traignit les ennemis à la retraite
après leur avoir fait éprouver une
grande perte. Il passa la nuit sur le
champ de bataille, et défit, le lende-
main , les Croates, qui étaient reve-
nus pour reprendre leur artillerie.
Il conduisit ensuite l'armée à Weis-
senfels, où il fut proclamé d'une voix
unanime, général en chef: mais le
chancelier Oxenstiern , qui avait pris
la direction des affaires , n'y con-
sentit qu'à la condition que Ber-
nard ne garderait cette dignité que
temporairement, et qu'il la remet-
trait à son frère Guillaume , à qui elle
appartenait de droit comme lieute-
nant-général des armées Suédoi-
ses en Allemagne , aussitôt après
la guérison de ce dernier. Weimar ,
après quelques jours de repos, chas-
sa , en un.mois, les impériaux, de la
Saxe. La campagne étant glorieuse-
ment terminée par le duc, Oxens-
tiern partagea l'armée en deux, et
i
SàX
lui donna le commandement de la
lus faible partie , avec mission d'al-
er garder la Franconie et le haut Pa-
latinat jusqu'au Danube , et de se te-
nir prêt a porter secours au maréchal
Horn , gendre du chancelier , si Peu-
nemi attaquait la Souabc. En un mot,
Oxenstiern mettait le duc sous les
ordres de ce général. Bernard fit par-
tir son armée pour la Franconie, et
ayant besoin de se reposer , il alla
passer quelque temps à Weimar et
à léna. A peine était - il rendu
à son armée, que Horn réclama
son assistance contre un ennemi
supérieur. Le duc marcha donc vers
le Danube, s'empara de plusieurs
places qui se trouvaient sur sa rou-
te , et se réunit au maréchal , â la
fin de mars, dans le voisinage d'Augs-
bourg. Ils battirent ensemble le com-
te d'Alxingcr, qui avait succédé à
Tilly dans le commandement des
troupes bavaroises; cependant le duc
de Friedland menaçant de surpren-
dre leur arrière-garde , et l'ar-
mée Suédoise commençant à se mu-
tiner , il fallut regagner les bords du
Danube. On repassa ce fleuve ; mais
on resta à Nenbonrg, les officiers dé-
clarant qu'ils n'iraient pas plus loin
jusqu'à ce qne leur solde eût été
payée , conformément aux promes-
ses de Gustave. A rassemblée des
états protestants à Hcilbronn ( mars
i633 ) , Oxenstiern , préoccupé de
l'idée de se faire donner la direction
générale de la guerre et des affaires
f)oli tiques des quatres cercles nuis de
a Haute- Allemagne, avait totalement
oublié l'article de la satisfaction des
prétentions pécuniaires des troupes
et la nomination c&in général en
chef. Bernard , mécontent du chan-
celier, surtout dépuis que cclni-etf'a
vait placé sous les ordres de4Horn ,
ne fut peut-être pas étranger a la ma-
SAX
îles troupes Suédoises. Le
Wciraar se chargea de faire
s griefs de l'armée : il aUa
: liite trourcr le chancelier
fort sur le Mein , et §c
ivcc lui âHeidelberg, où les
otestants des quatre cercles
convoqués: il y rappela les
tes faites par Gustave à Tar-
ir sa sol le, cl à lui pour IV-
du duché de Fraucouie, et
a on outre le commandement
îles troupes de l'union évan-
Oxcuslierii refusa ce dtr-
iut; mais il accorda l'argent
toldc dr l'arme',', et l'érection
. évéchésde B a inbergct Wur i-
ii duché relevant de la cou-
; Socdc. Bernard en remit le
•cinetil à son frère Ernest , et
l l'année dans ses retr?nche-
rî s de Donawcrth. s'empres-
}er la sol le , et rctal^l l'or-
el point, qu'après avoir em-
îduc de Féria , venant d'Ita-
)oricr secours au coin te d'AL
il put entreprendre i m me-
nt le siège de Ratisbouue qu'il
icutôt de capituler. Cet évé-
porta l'effroi dans tout le
eutraina la prive de toutes les
ses ; mais avant de songer à
ans les états Autrichiens t le
besoin du concours de Hora
e pousser Wa lenstetu , qui
ivancé sur le Haut - Palati-
t menaçait de le surpren-
jalousie de llorn et la dé*
l'Oxensticru firent qu'on lut
l'assistance qu'il demandait ;
gèrent même de lui ôter les
• de renforcer ses prorres
, ce qui sauva l'Autriche
uvasion. Uhe occasion non
propice vint encore s'offrir
lin de février iG34, au milieu
iblcsetdc la confusion que t'as-
SAX 5gt
sassinat de Wallenstetn avait causés
parmi les troupes impériales : aban-
donné des Suédois, Bernard lit prier
l'électeur de Saie par le général Ar-
uiin de seconder ses vues : soo en-
trevue avec Arnim fut sans résultat,
et il se vit forcé de ramener en Franco-
uieses troupes, qui étaient toutes prê-
tes à entrer eu Bohême. Cependant
l'empereur , ayant réuni toutes ses
forces sous le commandement de son
fils Ferdinand , roi de Hongrie , se
mit en mesure de reprendre Ra lis-
bonne , et la pressa vivement. La
jalousie qui régnait entre Hora et
Bernard les empct-ha de se concerter
efficacement pour la secourir, et la
place se rendit le 29 juillet. Au pre.
inier avis de celte perte , Bernard se
replia sur Angtbourg avec le maré-
chal Horu. Les impériaux les sui-
virent , s'assurèrent «lu passage du
Dauube , en s'em parant de Dona-
werth , et parurent inopinément de-
vant N >rdliuçen. Leduc accourut au
secours de cette place importante:
sou a rince était beaucoup plus faible
que celle du roi de Hongrie llorn le
pressai, d'attendre l'armée des trou-
pes que lui amenait le landgrave
Otton ; nais emporté par son ardeur
et par le souvenir de ses triomphes
aotérieitrs, voulant d'ailleurs assu-
rer Promptement la possession de
sou duché de Franconie , Bernard
se hita délivrer , le 7 sept, ans Im-
périaux une baUilledonl le commen-
cement s'annonça par des succès ,
mais qui, par un coup du sort, tourna
entièrement a h défaite des Suédois,
llorn fut fait prisonnier, el les 1m-
S«riaux se rendirent aussitôt maîtres
les pi incipaux postes que les Suédois
occupaient le long du Danube , dn
Mein et du NeeWer. Depuis long-
temps , le duc aspirait au com-
mandement absolu des troupes de
5<p SAX
Suède cl de celles de la confortera -
tiou : il alimentait la haine cl la
défiance des princes protestants
pour le chancelier ; mais peu s'en fal-
lut peu que ses espérances ne tussent
renversées après la conqnêtede Ralis-
bonne, cl surtout par sa défaite à
Nordlingen. Le chancelier conclut, le
i q octobre , un traité d'alliance avec
Louis Xll 1 , qui promit des subsi-
des à la Suède , et un corps auxi-
liaire de six mille hommes : de leur
cote, les princes de l'union de Hcil-
hronu, ou plutôt les ducs de Wurtem-
berg et de Deux-Ponts en leur nom ,
signèrent un autre traité à Paris ,
par lequel ils s'engageaient à met-
tre toutes les places de l'Abace
et la ville de Philipsbourg en-
tre les mains de ce monarque , qui
s* obligea d'entretenir douze mille
Allemands sous le commandement
d'un prince protestant et d'un gé-
néral français. Oxeusliern, qui, pour
.s'a t ta cher le duc de Wcimar et les
princes de l'union, menait, de conrert
avec eux, de nommer Bernard gé-
néral en ehef des troupes suédoises
et protestantes dans la Haute Alle-
magne. , fut extiêmemcut piqué con-
tre les confédérés , lorsqu'il apprit la
nouvelle de leur négociation avec la
Kiance. Il résolut de se retirer en
liasse-Saxe , pour maintenir dans la
dépendance des Suédois le noid de
l'Allemagne , dont la paix qui se
négociait entre l'empereur et l'élec-
teur de Sd\c , et qui fut signée le 3o
mat i635 ), Taisait craindre la dé-
fection. En clïet cette paix empêcha
les secours que le landgravcdeHesse,
le duc Guillaume de YVeimar , et le
général Banuier auraient pu lui porter
par la diversion à laquelle elle les
obligea. Au reste , si l'éloignemcnt
d'Oxcnsticrn débarrassa le duc Ber-
nard d'un homme hautain ctdomi*
SAX
nalcur, stn ambition n'en fut pa«
mieux servie ; car tes Français , qui
S Tenaient chaque jour pins d'aseen-
ant sur les alliés , firent obtenir aa
landgrave de liesse le commandi-
ment supérieur ries troupes alleman-
des au préjudice do duc. Ce der-
nier songea dès-lors à se rendre dc-
cessaire. Il chercha , dans celte
vue, à s'attacher particulièrement
ses troupes , et à les roénagt-r,
évitant les combats , et mai. œu-
vrant de telle suite, que s.t mar-
che ambiguë mit l'ennemi en position
de conquérir plusieurs états de l<
confédération sur le Haui-Rhin. tt
d'entreprendre le siège de Hcilellci * :
la prise de celte ville allait etitraiutT
celle de plusieurs autres. Dans r<s
conjonctures , les allies envoyèrent
prier Bernard de venir au «reçus
de Hcidelberg , et lui firci.t offrir le
commaadt ment en chef de leur ar-
mée. Le ministre de Frai:cc qi:i rési-
dait à Worins , près l'assemblée d*
alliés , vint également lui faiic iL*
grandes promesses de la part du rri.
Apre* quelques discussions, le <irr
accepta , et se porta du cote de H?»*
delberg , où il fut rejoint par i.n rorj*
français sous les ordres d'un révi-
sais , nommé Hébron : à leur appro-
che les Impériaux, levèrent le >ii*f.
Il alla , par Darmstadt, à Frjnfi-r?,
y passa le Mein le icr. janvier i63$.
et s'avança jusqu'à Gelnhaiisen , da«J
l'intention de se réunir aux truup*
du duc Guillaume son frère H <ii
landgrave delle^se-Cassel , pourvut
lever le siège de Wiïrzbourg et i!f*
livrer la Fr.ir.conie. Le général h*
nier, d'après les ordres d'Oxeiistkm.
empêcha cette jonction. Il en irs*îJ
la perte de Wùrtzbourg , de Philip*
bourg et de Spire , ce qui foiça Ber-
nard de quitter ses belles po?iiiors
et dépassa sur la rive gauche du Mec
r soin fut de s'opposer à
ion d'un pont sur le Khin,
u> l.i protection du canon
Miurg , et tic reprendre
parvint avec l'ai le des
il«' La Force rt de Hrc'ze.
.1 dans ses mains le 21
aussitôt après cette, rc-
r i nç.ns se retirèrent , les
,!v»< c , pour faciliter la
il'ji* de Kohan daus les
antres vers la Lorraine,
■Nsioii lis tentait, laissant
la par le des places sur
's du Hliin. \a: duc s'oc-
r ivit.nlI'T , et «le conser-
ve iln îîeiive. M lis il ne
r 'pi' \ugdniurg , Ultn ,
: la majeure paitic des
u<», ne toiiihisscut au
impériaux. Tourmenté
i» q-ie le duc de Wci-
j\.it ses forces militaires
t de sa fortune et de son
ni (itérer la branche
m* la possession de l'é-
uMieurge* , électeur rc-
it de m £ ncr le traita de
lYinpcreur Ferdinand
vcrptiou du landgrave
issil , tous les princes
Jetaient empressés d'y
voyant sans appui de
u,;t.M.i se rapprocher de
.i noiiter les proposi-
[mal de Richelieu , pour
tiliure, et pour tuisub-
••1 il n'aurait pu payer
Vv Mit rnfi rmé son in—
h * pl.n rsde la rivera u*
ip lit mi-ut .i Maicuie . il
r.iv.ilciir prèi île Sa.ir-
■;i ht. ■! iiiMi'tti' p -im:ïoii
. la irjHiiiM- tl'i mumtrr-
I. >i n traite av.ut lamé
n Kiuii libre . l'eiiiienu
ic suivit. Ce fut alors que
SAS 5cfl
Hichelicu sentit la nécessite d'envoyer
au duc un ««'cours considérable, qui
lui fut conduit, eu juillet, par le car-
dinal de La Valette. Au moyen de ce
renfort , Bernard rejeta en peu de
jours , et dans la plus grande confu-
sion, le général impérial (iillas, au-
delà du tUun , et .se retrancha avec
le cardinal entre ce fleuvcft le Mein ,
après avoir fait lever le siège de
Maienre. II votil tit même s'assurer
de Francfort. Les Impériaux s'en
emparèrent pararlilice; et cet événe-
ment renversa le dessein principal
du duc, qui était de se joindreau land-
grave de Hcs*c-(lisscl , et avec son
assistance, de chasser (îallas delà
Haute- Allemagne , et consequemniciit
de paralyser les elTcts de la pai\ de
Prague , si nuisible a la cause des
allies , et si funeste j sa maison, ta
landgrave, avancé déjà dins la Wet-
téravic. piit prétexte de la retlditiou
de Francfort , pour refuser la jonc-
tion tle ses troupes , fort désirée par
les Français, qm lui faisaient les pro-
messes les plus avautageuses. Ainsi
fut perdue une belle occasion de répa-
rer les désastres delà bâtai IledeNord-
liiigen. Bernard se voyait trop f ai Ue,
même avec le corps du cardinal I«a
Valette 9 pour tenir tète à un ennemi
nombreux. La disette . rt une mala-
die contagieuse menaçaient encore
d'affaiblir son armée. Ayant appris
vers ce temps que la Suéde était près
d'accepter la médiation du Dane-
mark , pour in-gocicr si pai\ avec
l'empereur , il jugea bien qu'il n'y
av. ut rien a e-percr de l'Allemagne ,
lésolut de s'allier pluMtroitciuriit au
roi de liiurc, it pirtil , |r i G sept.
• li- s«jii r tuip , se diii^euiit vers I4
Lorraine. Les liuprri.iux, vinrent
.ivre de* fui ces s>ip«arieures bii hir-
ler le pa«%j^r pri-% M« isenhrini , ru
sorte qu'il lut lallutpraidie une uou-
38
594 SAX
vellc route dans un terrein montueux,
et difficile jusqu'à Vaudrevange , sur
la Saar : il arriva heureusement à
MeU , le 28 septembre , après avoir
vaincu tout-à-la-fois la nature et
Gallas. Jour et nuit ce général le har-
cela dans sa marche ; et toujours
Bernard sortit victorieux de ses
attaques. Cette retraite , Tune des
Îlus belles opërations militaires du
uc , le rehaussa beaucoup dans
l'esprit des Français , dont un corps
partagea sa gloire et ses périls , et
inspira même aux ennemis nue hau-
te estime pour lui (1). Après cette
expédition , Bernard dépêcha son
ministre Tobias de Poniskaw pour
négocier un traité d'alliance et de
subsides avec le roi de France. Parce
traité, signé à Saint-Germain-en-Laie,
le 16 octobre , le roi s'obligea de
payer au duc quatre millions de livres
pour l'entretien de douze mille hom-
mes d'infanterie et de six mille che-
vaux avec l'artillerie nécessaire; a Gn
de s'attacher de plus en plus le duc
dans ce moment de défection générale,
on lui promit le landgraviatd' Alsace et
la préfecture d'Haguenau , pour être
érigée en principauté d'empire , ré-
versible à sa postérité. Plusieurs ar-
ticles du traité, rédigés d'une maniè-
re ambiguë , donnèrent lieu à diver-
ses interprétations et à des difficultés
des deux parts. Ce fut pour y re-
médier que le duc , après avoir fait
prendre des quartiers d'hiver à son
armée, dans les environs du duché
de Luxembourg , vint à Paris , au
mois de mars i636. II obtint que
plusieurs stipulations fussent ex-
primées avec plus de clarté et de
(1) G alla* lui-nièine en porta le iu^rment qui
suit : * Ce»t. «lit-il, la plus belle action que j'aie
» vue de nia vie ; et je u'aurais pu croire, cette rc-
» trait*- ténltblc ,» \e n'en «t»w été le teiuoùi. »
♦ovex 17/i«toi>e <!c : f.mù» XI II , -car W],Vw\.
"I . pave i«)H.
SAX
précision ; s'entendit avec Biche-
lieu sur la campagne qui allait sVi •
vrir , et pressa l'envoi de la solde.
En concertant avec lui ses plans, et
en servant ses vues , il ne flattait ce-
pendant ni ce ministre ni ses favoris.
Un jour que le P. Joseph , qui enten-
dait la guerre comme un homme de
son état peut l'entendre , lui mon-
trait, sur la carte , les villes qu'il
fallait prendre pendant cette campa-
gne de i636 : Tout cela sertit btem,
père Joseph , dit Bernard , si on pre-
nait les villes avec le bout dm doigt.
De retour à l'armée , il alla , de con-
cert avec le cardinal de La Valette,
ravitailler plusieurs places d'Alsace,
et faire lever le siège de quelques
autres. Il surprit la forteresse de
Hohenbaar , et attaqua si vivemeit
Saverne , qu'elle se rendit, le 1 5 juil
let , presque sous les yeux de Gallas,
qui campait à Drousenheim. Après
ces opérations , qui achevaient la
conquête de l'Alsace, le duc et le car-
dinal voulaient passer le Rhin afin de
rejeter Gallas en Souabe, et de se
joindre au landgrave, àHanau ; mais
leur dessein fut traverse par les or-
dres du roi , qui les rappela ponrde
fendre ses frontières , menacées â-la-
fois par les Impériaux, les Espa-
gnols et le duc de Lorraine. Le doc
et le cardinal rentrèrent donc en
Lorraine. Aussitôt Gallas passa le
Rhin , à Brisach, alla se réunir aux
Espagnols, en Franche - Comté , «
marcha vers la Bourgogne. Trop
faible pour l'arrêter , le prince û*
Coudé demanda des renforts au d*
et au cardinal , qui accoururent tf*
semble. Ils rencontrèrent rennes»!
près de Champtiuc , et le surirai
au coté de Dijon , pour couvrir cette
ville et prendre conseil avec le prioet
de Condé. La position avantagea*
ta.ÇrtMa& , vac une montagne , et s»
S
SAX
forces supérieures empêchèrent le
duc de risquer une bataille. Il aima
mieux se retrancher en face des Im-
périaux. Ce moyen obligea Gallas de
quitter son camp. Il se porta rapide-
ment sur Saint - Jean Je Losne. On
connaît l'héroïque résistance des ha-
bitants. Secondes par la rigoureuse
diversion de Bernard v qui avait pé-
nètre* les desseins de Gallas , et par
le comte de Raulzau, qui avait intro-
duit un renfort de seize cents hom-
mes dans la place , ils forcèrent les
Impériaux d abandonner le siège de
cette petite ville. La faim , les mala-
dies, les attaques continuelles du duc,
du car Jinaletde Bautzau, detruisircut
la majeure partie des troupes de Gal-
las, et le forcèrent de repasser le
Rhin , avec dit mille hommes, reste
de trente mille qu'il avait en entrant
en Bourgogne. Bernard vint ensuite
s'emparer de plusieurs places de
Franche- Comté et des Vosges , et
C't ses quartiers d'hiver aux con-
ï de la Franche- Comté. Le mau-
vais élat de ces quartiers et le
défaut de solde occasionnèrent de
grands mécontentements parmi les
troupes : elles se livrèrent à de tels
«ces, en pillant , même sur le ter-
ritoire français, qu'il ru résulta une
vive mésintelligence. Pour en pré-
venir les fichent efl'ets, et a lin de
concerter avec la ruur les plans de
la campagne prochaine , Bernard
ae reu'iit à Paris, au mois de fé-
vrier 1(137. I^ roi lui promit nue
somme d'argent pour l'entretien de
Ara troupes, muyrunant quoi le duc
•'engagea d'entrer le plutôt possi-
ble ea Franche -Comté , et de la
de passer le Rhin , conjointe-
ment avec un corps français auxi-
liaire, enfin de reporter en Allema-
gne le théJtre de la guerre. I)e retour
à seo armée T qui campait près de
SAX
5y5
Laugrcs, Bernard commença ses pré-
para tifs, et envahit, dans le mois de
|uin , la Franche-Comté où il fut re-
joint par le corps français promis, aux
ordres du maréchal de l'Hôpital.
Après avoir battu Mercy, lieutenant
du duc Charles de Lorraine, à Grai et
à Gy , sur les bords de la Saône, il par-
courut le pays en se rendant maître
de toutes les places jusqu'à Moiitbc-
liard. Il établit de grands magasins
de vivres dans cette ville , passa
eu Alsace , et parut inopinément sur
le Rhin, à la Gn de juillet. Ayant éta-
bli, pour s'opposer à la marche de
Jean de Werth , qui amenait des se-
cours au duc de Lorraine, un pont
de bateaux , près du petit village de
Rhinau, il Gt passer tes troupes dans
le Briscau , non toutefois sans avoir
assuré la défense de son pont par de
forts retranchements. Il fut vigou-
reusement attaqué par les généraux
ennemis , Jean de Werth , Sa vclli et
par le gouverneur de Brisach; mais
il sortit toujours victorieux de ces
attaques, et ne s'empara pas moins
de plusieurs places ou Brisgau. Ce
fut alors que les ennemis employè-
rent toutes leurs forces pour l'empê-
cher de pénétrer dans la Haute- Al-
lemagne. Pendant que ces forces
augmentaient , celles du duc di-
minuaient chaque jour, par suite
de combats continuels et de mala-
dies , et par leflèl d'une épicootie,
'qui réduisit à quelques cents che-
vaux sa belle cavalerie. Néanmoins
il s'était tellement retranché sur 1rs
deux rives du Rhin, aux abords de
sou pont, qu'il eût été di flic île de
l'eu déloger, m la négligence du
duc de Lmigucville , en Franc he-
Cnmlé, n'eût laitue au duc Charles
de Lorraine toute lil»crté d'attaquer
Bernard, et de le pUeer entre deux
feui.Cc der uict «cUâu <Lt \vc
5g6 SAX SAX
dessein, et de se porter , avec la plus lonel et du comte deFarstemberg,
grande partie de ses troupes, du côté furent pris" ou tués. Parmi kspri-
de Strasbourg et de Benfeld ; mais , sonnters, se trouva le fameux gené-
n'y trouvant pas de quoi vivre, il se rai bavarois Jean de Wertb. Pres-
retira dans l'évêche' de Bâle et en que toute la cavalerie et l'infanterie
Franche -Comté. Pendant son ab- qui échappa à ta mort fut prise,
sence , les impériaux s'emparèrent et passa sous les drapeaux du doc
du pont "de Rhinau , gardé peu soi- Après cette brillante victoire, il
gneusement. A la un de janvier pressa le siège de Rhinfeld , qui
i638 , et par un temps rigoureux , capitula enfin le aa mars. De là il
le duc leva son camp, et parut à se rendit en Brisgau , où il s'empara
l'improviste sur les bords du Rhin, de Fribourg et de toutes les autres
qu'il fit traverser, près de Bâle, à places ; puis il conçut le dessein d'at-
une partie de ses troupes , sur quel- taquer Brisach , alors une des pla-
ques bateaux dont il s'était pourvu, ces les plus fortes de l'Europe: mais
Ayant surpris les villes frontières n'ayant ni assez de troupes ni asseï
de Seckingen , Waldshout et Lau- d'argent pour une telle entreprise ,
feubourg , il construisit un pont sur il se borna d'abord k en former le
le fleuve pour faciliter la commu- blocus. L'empereur et le ducdeBa-
nication , et se mit en mesure d'at- vière réussirent k y faire entrer
taquer Rhinfeld des deux côtés quelques vivres. Ayant réuni des tor-
du Rhin. C'était alors une place ces considérables, Ferdinand 111 or-
de grande importance. L'ennemi , donna aux généraux Gœtze et Si-
ne supposant pas qu'il fut pos- vellid'attaqucrleduc dans ses ligne»,
sible au duc de tenter une nou- Averti de leur approche , celui ci
velle campagne, et encore moins le renforcé par un corps français , sons
Sassage du Rhin, resta tranquille les ordres du maréchal de Gucbriaot
ans ses quartiers , au duché de et du jeune vicomte de Turent* ,
Wurtemberg. Il ne faisait aucune marcha à leur rencontre , et la
disposition, lorqu'il apprit les pro- trouva, le 9 août, près du vDlagr
grès de Bernard vers le Haut-Rhin, de Wittenwihr. Il engagea sur-le-
du coté de la foret Noire. Il accou- champ la bataille, et les défit coa-
rut en hâte pour délivrer Rhinfeld, plètement avec perte de leur artillt-
et la rencontre eut lieu le 28 février, rie , et de quelques milliers de ch*
Aussitôt commença un engagement riots destinés à ravitailler Brisack.
assez vif. Bernard voyant qu'il serait L'empereur, voulant faire un dernier
téméraire à lui de vouloir lutter con- effort pour sauver la ville qu'il se
tre des forces supérieures, se retira plaisait à nommer Yune des pierrti
en bon ordre, vers Laufcnbourg. précieuses de sa couronneimpériak,
Trois jours près , il revint en force envoya de nouvelles troupes au nu-
stirprendre les Impériaux , au lieu où réchal Goetze pour attaquer, conjon-
il avait eu la première affaire. Ce tement avec le duc Charles de Lorrai-
fut là qu'il donna . le 3 mars, la ne, le camp du duc de WeimariV
fameuse bataille de Rhinfeld , dont tous les points. Mais, soit par defo*
il sortit si glorieusement. Tous les d'accord, soit par jalousie, le duc de
généraux et les officiers ennemis , Lorraine ne concerta pas ses opera-
à l'exception d'un lieutenant - co- tions avec Goetze, et entra en Alsace,
SAX SAX S97
urnrcndre et battre seul le tant le retenir dans les intérêts de
.nu. Celui-ci sortit de son la France, crut devoir ménager sa
rc une partie des tronjKS résistance. Il lui lit proposer, par
es et française! , et ayant le comte de Giiëbriint, de laisser
duc Charles près de Thann, en sou pouvoir Hrisach et les autres
bre, il le mit en fuite. Mais villes , à la condition de donner une
;utrait-il en vainqueur dans déclaration par écrit , portant qu'il
[i , qu'il fut oblige de coin- les gardait sou» l'autorité du roi, avec
l* nouveau. Le maréchal promesse de ne les abandonner en
;ait reparu avec une grande d'autres mains v que par l'ordre for-
vaut les retranchements et me! de Sa Majesté : .si le duc venait
.1 , le 1 "1 ortubre , avec une à mourir, le gouverneur d'hrlach de»
L'iir , qu'il s'empara de plu- vait également promettre, par écrit ,
qu'il allait devenir maître de garder Biisach pour le roi. Ce fut
e tout le camp , lorsque le sur ce terrain que s'établit la nouvelle
rimar fit le» deruiris etloits négociation du comte de (iiiébriant :
unir le courage de ses sol- clic n'était point encore arrivée à
exemple, ses exhortations, son terme, lorsqur le due résolut
■rent se» troupes , et celles de rentrer en campagne. A peine a r-
< lui de (fuebnant et du rivé a lluiiinguc , où il devait faire
le Tuicnnc. Se précipitant passer le Rhin à son armée, il fut
pjri.nix.rllc» les cillèrent attaqué d'une lièvre ardente ou pér-
it des retranche meut s ex té- nicicusc, qui oMigra de le transporter
ils .ivaicnt emportée l.'em- le jour même à Ncubourg, où il inou-
t ti-llf-rtn-iit itiité de l'issue rut quatre jours apiit , le |K juillet
i* cette entreprise, qu'il ôta lOU) , dans la trente • sixième an*
iirlriiieiit à GoeUc , et or- née de son âge. Cette mort impré-
ie nouvelle attaque qui fut vue et les en constances dans les-
1 infiiirtueiise. Ikivif h li- quelles sctrouv.iit le prince .ont don-
fiiniiif1 fut eiilin obligée de né lieu a plusieurs historiens fran-
le Mj deci mhre. Le duc ex- çai%t ..llrmimls ctMiédois de soutenir
.une de l.i cniiveiiiiou qu'il qu'ille n'avait las été naturelle. I-es
wc \r gnuv erneur , iiouinié uns eu ont accusé le cabinet de
h; il substitua ses troupes Stockholm : cette opuiiun manque
itiiiMin. 1 1 >)aiis le gouter- de viai^emblame : li mort du duc
• •fi geuri.il - m.ijfir 1 Jean- au lieu de >rrvir les intérêts de la
.iln h /".ce i-fiin . XIII, bue le, fjute i!c la diicr*ion qu'on
1 r<iin|in'tf» de lîii«a<h ter- atte 11 Lut de lui sur le Rhin , arrêta
e hfllr i Minp.i^iie île iti M , eu Ih'hème les pi ogres de Haiiiiicr.
.iqui -'Ir |Si icai.i s'ctjit nu- Les autres ont imputé ce crime a la
* de trms fuitricsscN icpti- cuur d' r> pagne , ou du moins a ton
rn .dde», rt avait gagne huit pimripd ministre, le comte d'CHi-
II ^e poita , au rutnmcu- van 1; nuisit tir imputation est tout
i* ifi't|.<u li un he (À: m te. ausM p<u pnd.dilc .1 l'égard de l'Ks-
frali Lu sou arnuc, et en- pépite que \is-a-u» de l'Auinrlif :
\i\v fluite iViit.ii Lui et le luui le m onde>.ut que Irsduix cours
Je Jnux. litihiinu , \ fit- i^is^aient de cobicrt dan* ici te gwti
5g8 SAX
re; et il est certain que depuis i638,
l'empereur s'efforçait d'attirer à lui
le duc et son armée (2), à tel point
qu'après sa mort , l'agent de Ferdi-
nand III , chargé de négocier avec
Bernard , continua de traiter avec
les chefs de l'armée Weimarienne ,
tout en sachant bien que ces troupes
étaient à la solde de la France. Cette
considération doit aussi faire rejeter
l'assertion consignée dans les Sou-
venirs du comte de Caylus , pu-
bliés à Paris, en 1806 , qu'un moine
espagnol à la vue de l'échafaud sur
lequel il allait subir la punition d'au-
tres crimes , se serait confessé d'a-
voir fait mourir le duc par ordre
du comte d'Olivarez. Enfin une troi-
sième accusation fait planer le soup-
çon de cette mort sur le cardinal de
Richelieu ; mais les recherches faites
sur l'état de la négociation du maré-
chal Guébriant établissent qu'elle pre-
nait une tournure favorable aux vues
du ministre de Louis XIII , qui
d'ailleurs avait assez de ressources
dans l'esprit pour n'être pas obli-
ge d'appeler l'empoisonnement au
secours de sa politique. D'ailleurs il
est constaté qu'en moins de deux
jours, une maladie semblable avait
enlevé plus de quatre mille hommes
du camp du duc Bernard. Sa mort
fut une perte immense pour le parti
protestant et pour ses alliés. Après
Gustave Adolphe , qu'il avait pris
pour modèle, et dont il était l'é-
lève, il fut le général le plus ac-
tif, le plus habile et le plus vail-
lant de son temps; il ne lui manqua,
qu'une plus longue vie pour atteindre
son modèle, peut-cire même pour le
surpasser. Possédant au plus haut
SAX
degré le secret d'une résolution sou-
daine , aucun danger ne l'arrêtait : il
était, dans les batailles comme dans
les moindres engagements , le pre-
mier à donuer l'exemple. Père de ses
soldats, il pourvoyait à leurs besoins
avec une attention constante : aussi
possédait-il leur confiance , et pou-
vait-il compter à tel point sur leur
affection que jamais la supériorité
numérique de ses ennemis ne put
l'intimider. A partir de la bataille de
Lutzen , il vit accourir sous tes dra-
peaux uue foule de jeunes gentils-
nommés , qui venaient , comme sim-
ples volontaires , se former à ses
école au grand artde la guerre. Chatte
et religieux , il eut avec Scipios et
Bayard , ce double trait de ressem-
blance : jamais il n'allait an combat
qu'il ne se fût mis à genoux en pré-
sence de ses troupes , et n'eut invo-
qué le dieu des armées. * A la bra-
» voure du soldat , dit Schiller ,
» Bernard joignait le coup -d'ail
» calme et rapide du général; au cou-
» rage réfléchi de l'âge m ûr.la fougue
» de la jeunesse ; à l'ardeur faroucie
» du guerrier , la dignité du prince,
» la modération du sage , la délia*
» tesse de l'homme d'honneur. J*
» mais abattu par l'infortune , il *
» relevait du coup le plus terrible.
1» avec autant de promptitude q*
» d'énergie. Son génie a m bi Deux k
» portait vers un but élevé que pcit-
£ être il n'eût pas atteint (3); mais
1» les hommes de celle trempe tft
» d'autres règles de conduite qw k
» vulgaire. Plus capable qu'aocio
9 autre d'exécuter de grandes choses.
(a) Ce» cffirli étaient rain*; et le canliiwl «le Ri-
ilivlieu, (hua m» Mémoires (tom. X, u. 3a«) rend
justice à la loytuU- du duc cl « ta GdélUé aux rnga-
l '-ineuU ctutrac-tcta^ttcU cou.
(3) Schiller fait mi âoutt «notion m •■«?«*
tribut au duc de Wi-imar , après 1* priée de ■«■■•
dYpoiiMT la prino Me Amélie de li«nan , rm* *f
landgrave d« Hase . et eu rêaniMaerf levr* a****
tes respective» , de former en AUruacne ■** F"**
saoce d'Autant plus imposante, q»*dlr rât eti a>
Y&yk car une force aoûîtaire bien conduite.
I
SAX
» son imagination semblait 5e faire
• un jeu ors projets les plus auda-
• cicin. Bernard apparaît à nos yeux
• dans les temps modernes v comme
• un beau modèle de ces siècles vi-
■ goureui , où la grandeur person-
• nelle avait encore quelque pris ,
• où la valeur donnait des états , et
• où les vertus des héros élevaient un
• chevalier allemand sur le trône
• impérial. » Le comte Gualdo Pno-
rato dit du même prince, dans un
oavrage sur les guerres de ce temps
là : » Il avait la figure agréable, le
m teint brun, la taille bien prise et bien
• proportionnée; il était leste, agile
• et très-robuste. Il n'avait d'autre do-
• faut qu'une excessive vivacité , qui
• souvent , en s'exaltant , le faisait
• sortir des bornes de la modération ,
'" »et convertissait chez lui la har-
» diesse en audace , et celle-ci en téiné-
• rite ». Cependant a l'exception de la
- Bal heureuse a (Ta ire de ïS'ordlingc n ,
dont la perte peut être attribuée à «a té-
1 Mérité, il se montra toujours prudent,
1 et sortit constamment victorieux, de
«Iles qui «m« irent 11 bataille de Lcip-
âg- Ce fut particulièrement dans la
mémorable campigur de iûlH qu'il
fit voir son habileté et ses savantes
ibinaisons. Jusqu'ici , le hrros
■ seconda le mieux les vastes |>ro
SAX
Soi)
Kde Richelieu , qui prépara ledévc-
pemeut de ceux de Lmiis XIV v
ttiui enfin qui contribua â s.mvcr la
France d'une inv.i»i>n par l'ancau-
^iftsrment dc« anm-rs de fj.jll.it et de
Jean de Wcrtli , pn-sq le uuMiu ■lan»
jm» biographies . n'ut.tit pi* iiiènir
^u d'historien dan* <a ] itnr. I.e
grand duc régnuM de YVciinir vi
réparer cet uubli : p ir sc% nrdrrs . le
dWctcur Rocse , recueille dm* !•■» lu-
Miothéques et 1rs dépôts piihli- « te
rCarupc, tous les iîo< ururiii* q ji
■rraent \r dur fVn>rJ , en »ortr
que bientôt nous devrons a la muni
ncence éclairée de S. A. H. , et a sa
vénération pour la me moire de son
§rand oncle, une histoire complète
'un des princes qui ont le plus fait
honneur a sa mai* on. (i — *— m>.
SAXKWKlMARvANNL-Aaû.ir,
duchesse ni: ^ , lillr du duc Charles
de Bruns wirk - Wolfenlmttel ( i) ,
née le j \ octobre i -3c) , morte le i u
avril 1807. /'iuf: Aullik, II. 0,
SAXIUS. /'.Sax.
SAXO (iR AM M AlICUS, ou le
grammairien, historien danois , flo-
rissait sur la fui du douzième sièrlr.
Sa vie est peu connue. Il était né en
Scia 11 de «aiincfaniillc distinguée. On
ne sait si le surnom de /.on pu s , qui
lui a été donné , vient de .sa famille
ou de SA taille; quant â celui d#
Grammaticus , cVm par «on érudi-
tion qu'il l'a mérité. Il était secrétaire
d'Axel ouAbsalori, arrhevi'quc de
Luud , â qui l'histoire du Danemark
a de si grandes obligation*; /'. Ah-
sai.on ;. O fut ce prcl.it qui exhorta
S 1x0 et S uéii on Acgcseii , i errire
Tliistoire , et il rtijilit i Soroi- un
couvent de Hciirdirtiiisrliar^rs prin-
cipe lr meut de la irdirtiou des An-
mies \\r l'Iiisloire coiilnriporaiiie.
On ne «lit m le Sno, picvôl de
Ririkildc, q<i'Abviloii rnvoy.i a Ta-
ris , et pu .1 *n:i retour a in nia
ru D-HM-ruar k l'ai du* (•nill.iurur ,
aiHM qu'il est «lit 1ms l.i tir d'Ah-
vilmi , rst \r iiit'riir ijif Sis»» |i»
frr-imiii.imi'ii. (.r|«n n uiiHirut \<t%
t t"J , «( fut • u\t \i li îi»i% l.i • ithé
dr.lîr i\v Kitkllli* , 1 i [il \' iriiiirrjif
Hl'lpir-r q i'il ill 1 lut pni.lt S4\'t
» »f rrli lue p tf *«,,, |,i *fi,«fr 1 ,Uu» du
l •■■
4 Ml.l ■ . Il
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•m V. -—
% » ■
. • I -•
1
SAX
is ce titre : Danorum
iwmque historiée stilo
Sa tone grammatico ab-
i 3oo annns cnnscriptir ,
imum literaria seiie il-
tersissime imprrssœ , 1
. \j Histoire de Si xo fut
* à Bàlc, en i jJ J , par
'I. ; puis a Francfort, par
r>7<)% in fui. Le Danrmark
i l.i convenance qu'il y
server ainsi la mémoire
ien fini lui faisait autant
, et dont l'ouvrage avait
»is iiii|irime' dans l'étran-
iit'ph.iuiiis se chargea des
mi et plusieurs grands
poiirvniriit aux frais; et
que parut l'édition de
r. Grain m. Historié tia-
w/, H> 1 1 . in-fnl. l/cili-
i>oiiit de m.iiuiMTits a col-
les deux sur lesquels il
ivant été brûles dans un
•
nais il rendit cette édition
par «1rs >'otes qui furent
tvs «i* parement sous rc ti
irj Joh. Strpharui Notce
m //i s t oriam Dame a tn
ram. unà cunx proie gnme»
lem notât, Soroe, ifij""».
avait donné un avant-goût
• rei-f s .\ottr ac emenda-
uMliss. rtrtim Panirar.
Saxon. Lrvdc. îtîï-, in-
-s pn» léonin eues .Stfpha-
.imp!euirut de l'hiMnirc
e .S.ixo . de Sun *î\!r, t\r
fi v « » r ^ I p I r • ni ilrf.imr ib'e
rr»lr »i«n mi* r !,;»■ ' %'s pr m-
.iii'". I.» * N-.ji * , ii|i nu s
, «-i !.<ii> i-«»i i t Y ti \ v
' « m irk « t p ir ili •» ub-
p' iln|i piqurs tirs-uti'i *.
Kl"f/ , dius l'c litïon
i île Saxo , !,cipng. t -- i ,
IL.
SAX Goi
in-4°. , également avec des Prolé-
gomènes et des Variantes , blâ-
ma Stephaniiis d'avoir hissé échap-
per beaucoup de fautes . et d'avoir
montré trop de m lui né a lYgaid des
contes superstitieux de l'historien
danois. Au reste , Kloti a donné
à- peu- près l'édition de sou prédéces-
seur. On a nue bonne traduction
danoise de Saxo, par André Soef-
frinssou t Ycdel . ir»7r>, in -fol.,
roi m primée à Copenhague , i(>io ,
in- fol. Ia» professeur Badcn en a
extrait les mots rt ion mures danoi-
ses, qui ont vieilli. (Sj mb'da ad au-
gendas lingufr verenacuhr copia**
ùax. gramm, interprétations Vél~
leianà Copenhague , i-8o v in-
4°.; Un petit-fils de Vcdel, nom-
mé Jean Lanrciitsrit , entreprit une
éilition de la traduction de Saxo, avec
desuo tes et des gravures ; mais il n'en
a paru qu«* le premier livre t ! Z'r>» ez
L.u m.*TZL*;. Une autre traduction
danoise fut publiée i Copenhague, en
ici Va , in- 4°. ; et M. (îrmidvig en
donna mie troisième à Copenhague,
iHitjctanti. suiv., in 4°. A la tête
du premier volume, le traducteur a
mis un Discours préliminaire très*
étendu , où il discute le mérite de
l'historien. Thomas (ih^vsmar ,
moine d'Odensée , avait composé ,
en i }3i , un abrégé de l'histoire de
Saxo , qui aété m*éré par l*uig* berk
dans lrtom. inii*%e^.s'f r ptnrrtre>um
Dante.; il rr. avait p.iru um- tra Inr-
tiiui «n li n - .i!lriu4U I , sns li lin
du .pi1: .•■• in»' *lë« h . On i ruriiir i u-
ti'ir ■ //i-J- iti i-rni'ua l'hn j wni
.St* i m . • .i tn nr » rijt-i , au'u'r
Ju4 . \l..t'i /,- \\ ■• f f.j, , -,».S,
, • ' /<•'■<•.'■. » »» 'i t '.ii.it , .. f!.,.
»
r#* ri.*.;i nutit. \t t lu t,.nattn*
lihrïs , lectt a Hillirhio H eith**\w%
Lriprig, l'ii 7 , in S*. S..xo a été
utile aux portes et A'vUwvx vkT^vcvVVx-
SAX
nois t sous ce litre : Danontm
fi: fum heroumque historia» slih
élégant i à Sa i une grammatico ab-
kinc supra 3oo annos cnnscripttP ,
et nunc primum litcraria série il-
luttratir , tersissimè imprrssœ , i
Toi. in-fol. L' Histoire de Sixo fut
réimprimer à Bile, en 1 134 * Par
Bebel , in-ful. ; puis k Francfort, par
Wechrl , i S-jtî, in fui. Le Dam-mark
sentit enliu U convenance qu'il y
avait à conserver aussi la mémoire
d'un historien nui lui faisait autant
d'honneur , et dont l'ouvrage avait
été trois fois imprime' daim l'étran-
ger. S.- J. Steph.iiiius se chargea des
note» ; le roi et plusieurs grands
seigneurs pourvurent aux frais ; et
c'est ainsi que parut l'édition de
Soroe: Sur. Qram m, Htstnriir da-
me* librixri. HiJ J . in-fol. L'edi-
Drur n'eut point de m. m usent s .1 rol-
lâtionnrr t les deux sur lesquels il
comptait ayant éle brûlés dans un
incendie; mais il rendit cetic édition
précieuse par des Noies qui furent
Aussi publiées séparément sous rc ti
tre : Slephanî Joh. Stephanii \otœ
mberiorrs in Ilistoriam Damcam
Jaxonit Gram.unà cumprt*le»ome.
Muadeattlcm nota*, Soroe. ifij").
I/auteur en avait donné un a vaut joût
*uds ses 11 rêve s .Yucip ac emenda-
éiomes in nobiltss. rertim Ihmicar.
JCftptorcm Saxon. Lrvdc. i<h-, in-
19. Dans ses prolégomènes .Strpha-
aias traite amplemnit de l'histoire
littéraire de Sjxo . dr son st\lr. d«*
l*o pi ni 011 f,ivnrjlilf ni ilrf.is t.r .«bV
4111 ont porte*1 de m>iihip r.i^r \v% tu in-
cipau\ *a\jni*. I.<* Nuits, pli-nu s
«fVro'lition , «'iLiin loxitit '»■ tixîr
par t\r% ii-usi i^iifii:i n:« «i;i lit u» i-
ge* du Di'.fiitrk it pir ilts ul>-
SCTVjflun* pl.||it|i ^Upli's tli'S-ntl'i %.
Ce Déniant Klof/. , «lins l'é li:iun
qti il donna de Sa 10 , 1/Tiprij;, 1771,
XL.
SAX Goi
in-4°. , également avec des Prolé-
gomènes et des Y .mantes , blâ-
ma Stcphauios d'avoir I tissé échap-
per beaucoup de finies . et d'avoir
montre tropde cr; lulné a IVg.nd des
contes superstitieux de l'historien
dauois. Au reste , Klotz a donné
à- peu - pris l'é li lion de sou prédéces-
seur. On a une bonne traduction
danoise de Saxo , par André Soef-
frinsson , Vedrl . 1W1, in - fol. f
rampriruée à Copenhague , i(ho,
in- fol. Le professeur Bail en en a
extrait les mois vl tournures danoi-
ses, qui ontvirilli. (S> mb'daad au-
gendas lingue verenacuLe copiai
•>ajr. gramm. interpretalione /"irf-
leianà f'.o peu lia g ue , i~Ho , in-
4°. L'n petit-liU de Vedel, nom-
mé Jean Laurent se ri , entreprit une
édition de la tr jduction de Saxo, avec
de> iiotcscldr* j;r.ivurcs ; mais il n'en
a paniqur le premier livre, \ t'oyez
L.\rni. jtf.lv- L'nr autre traduction
danoise fut publiée 1 C «oprulugiie, en
itiVa , in-4"'i <"i M. Ciniiidvig en
donna une troisième a (iuprnh.iguc,
iHiçietann. suiv. , in 4°. \ l.i tête
du premier volume, le traducteur a
mis un Discours préhmui.iire très-*
étendu , où il discute le mérite de
l'historien. Thomas (ihrvsmar y
moine d'Odrnsér . avait ru m posé,
en 1 |3i , un abrégé dr l'histoire de
S.iv», qui a été niM-re p.ir l.ui^'lieck
d.ms letoin. iiil-^r^.s'i r ftttr. ircum
//iiriir. ; il ri: .iv.nl |i,i|i| urirtu Inr-
f î ■ ■ : 1 1 11 !■ »* - i'l» i:i.in | , \cis II lin
du l'i'::/1! fil ■- »!<■■ Ii . On 1 t l'i-nrr l U-
h'ir : llt*i u: ;r»i.'fi,i //if| f-runi
.N.-M ni» 1 .1 m M • t.jl 1 . fjfj.'itrr*
./..i-. »/ rfi /•■ W ■• . i^ 1 *»».S,
l- ■ | '..••/•" <■/■»«'»! f ■ : t..».. ■. fin-
rr fi .».;i »M < • ' . \ > / iu /••fiiiijiffi
li f tris, lecli à M'iHichtti /l rslh**fu\
Leiprig, I'»i7 , 111 S1. S.1X0 a été
utile aux portes et a'iteun tlramati-
38 •
602
SAX
qaes. On sait que Shakspeare a pris
chez cet historien le sujet de Hamlet.
Récemment les poètes du Nord onjt
5 résente , d'une manière poétique ou
ramatique , plusieurs aventures tou-
chantes , racontées par le secrétaire
de l'archevêque Absalon. Reiiuer a
publié une Dissertation De vitd et
scriptis Saxonis , Helmstadt , 1762.
Langcbck a inséré dans le Recueil
de ses Sciiptor. /fer. Danic. un éloee
de Saxo ; Nyerup a donné , dans le
tome 11 de son Tableau historique
et statistique de Vètat du Dane-
mark et de la Norwége , une Notice
bibliographique sur le même histo-
rien ; nous en avons beaucoup profité
pour cet article. La discussion de
P.-E Millier au sujet des matériaux
employés par Saxo , discussion men-
tionnée plus haut , forme la première
Fartie de ses Recherches critiques sur
histoire des traditions danoises et
norvégiennes, Copenhague v i8?3 ,
in-4°. (en danois ). D— g.
SAXTORPH ( Matous ), méde-
cin danois , naquit, en 17/J0 > à Mei-
mp près Holstebroe. Ayant perdu,
eucorc enfant , son père et sa mè-
re, il fut élevé par des parents,
ainsi que par son frère, qui le plaça
dans une maison où il était lui-même
instituteur. Saxtorph fit de bonnes
éludes , surtout en philosophie et en
médecine , et soutint , en 1762 , une
thèse De doloribus parturientium , à
laquelle il fît succéder , deux ans
après , une autre Dissertation de la
naissance naturelle et parfaite.
SAX
Aytnt été reçu docteur , il obtint Ai
roi la faculté de voyager pour te
perfectionner dans son art. Il em-
ploya trois ans à visiter les hôpitaux,
et à fréquenter les cours des méde-
cins et chirurgiens 1rs plus habiles
d'Allemagne et de France , et revint
parla Hollande en Dannemark, où
il se distingua dès-lors , surtout en
qualité de médecin -accoucheur. Il
soutint, en 1770 , une thèse Dedir
verso partu où dwersam capitis ëè
pchim relationem rnutunm. Peu de
temps après il fut nommé accou-
cheur à l'hospice de Copenhague,
puis professeur à ruuiversité ; et en
1784,1c roi le créa conseiller de
justice. Il publia encore: De ta
forcipis ad extrahendum caput por-
tas incarcération , 1775; De uten
hœmorrhagiis curatis , 1780; puis
un Abrégé de Vart des accouch*
ments , à l'usage des sages femme
(en danois ) , 179a , in-8J. On loi
a reproché d'avoir mis dans ce Ma-
nuel trop de théorie et d" hypothèse;
subtiles. Saxtorph est mort en 1800.
— 11 ne faut pas le confondre a«e
Jean-Silvcstre Saxtorph, qui, vente
même temps, a publié quelques oum>
ges sur les accouchements, enttt
autres un Examen de divers instnt
ments emplyés aux accouche*
ments , ouvrage dans lequel on re-
commande l'usage du forceps »
qu'il a été améliore par Fried , ma*
en y ajoutant des bras à la Lerrri,
et un manche comme dans celui «
Smellie.
FIN DU QUARANTIEME VOLUME.
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