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Full text of "Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes : ouvrage entièrement neuf"

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\ 


\ 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE , 


ANCIENNE  ET  MODERNE. 


MMMMMM«MMIIMMMMM«MMWt 


SAINT  L  —  SAX. 


m0im^M9Mmimmi»0iim0mtMi¥mHmmmmmimmmiim 


I 


■       I  >       ■      É  ■       ■  ■     .         »  ^— — ^— m^ 


DE   L'IMPRIMERIE  D'EVERAT, 

RUE  DU   CADRAN,    N°.    l6. 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE , 

ANCIENNE   ET  MODERNE, 


il'TUl»!,    T-Aft   ORDRE  ALTSARETIQUE  ,   DE  LA   VIE    PUPLIQUE    ET   PRIVEE    DE 
Turj    Lit    ROKME3    QUI     SE    tOMT   TAIT    REMABQUEB    PIB    LEURS    ECRITS, 

iifni  actions,  leur»  tâIéEhti,  leur?  vertus  et   leurs  crimes. 

DUTRACA    IUlklEIlllT    «EUT, 

Y  l  J)ICÉ  PAR  UNE  SOCIÉTÉ  DE  GENS  DE  LETTRES  ET  DE  SAVANTS, 


.L.  i*rit*.( Voit.., 


TOME    QUARANTIÈME. 


A  PARIS, 

CHEZ  L.  G.  MICHAUD,  LIDKAIRE-ÉDITEUH, 

PLACE   DES   VICTOIRES  ,    S"   3. 


\ 


V     -         <4  « 

*,*»...  i 

»    »    w       **  w   *•      **»» 


»    ••  •  * 


l»lMMIMMWIMft>*M)*MI>Wm^ 


IGNÀTURES    DES  AUTEURS 

DU  QUARANTIÈME  VOLUME. 


MM 


MM. 


Bkcchot. 

L— t. 

I/ÉCUT. 

i.    Arcs*. 

M— -D. 

Michauo  aîné. 

De  Awcklu. 

M — o  j. 

Michaud  jeune. 

Al  uee-d'Hautebociie* 

M — ow. 

Mabbow. 

ÀBlL-RÉHrCAT. 

M— i. 

Marcelluj. 

D.  Acdiffbet. 

M— Z^-E. 

Mazae. 

De  BiABcukur. 

N — tu 

Radcbte. 

Bocom. 

N — L. 

NOËL. 

Beaclizc. 

OS— M. 

Oeanabu 

Madame  Bolly* 

P-C-T. 

Picot. 

Pillet. 

P—  ET. 

Peovt. 

a.    Cctiei. 

P—  ê. 

Péeies. 

Vit  ru  g. 

Q.Q. 

QUATESKEBI  DE  QlJlVCY. 

-•.    Pev.ewettxj. 

R— D. 

Reiwauo. 

DllriMBBE»-FlBMAf. 

R— d-w. 

Revaulodi. 

«•    De  Petit  Tbocara. 

Si— d. 

SlCABD. 

••    r»rioioii. 

S.  M— ■. 

Sa  i5T- Marti  w. 

m         b          a  •       •      • 

Dodevt.                       t: 

S.&i-i., 

yii'.apït.  Sis  vos  oi. 

DlTAC. 

9t-tt.    . 

#.       .  •  •  • 

».    I>iio»  di  la  Roquette. 

1                        m           »     ■ 

De  $ételiwgei. 

F.fBlE*. 

*">•  • 

i)r.  Salabeeet* 

MtVU. 

'  Yambaud. 

Foiiket  ainl. 

Y^AGAB. 

ILéophilc  Fouie  t. 

y:  s;l: 

ViiceNo-Saiet-Laubeet 

CiciLLO». 

V— TE. 

VlLLXKATE. 

f»l'ilABD. 

w— »- 

Walceevaer. 

C>Lr  t. 

W— s. 

Weiss. 

Ixi  i.tmr-CACCHY. 

Y. 

Anoojme. 

x-    Lasoiulkie. 

Z. 

Anonyme. 

i.    IlirroLiTE  de  La  Poète. 

•  •      • 

•  •  ••  • 

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c.       •   »      • 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE. 


WWWWWWW*«WWM»»W>»IMWM<WWWM<IMW^ 


s 


-  LAMBERT (  Cearles- 
,  marquis  de  ),  poète  fran- 
,it  en  i  ~  1 7 ,  à  Vérelise  en 
,  d'une  famille,  noble ,  mais 
une.  Voue',  par  sa  nais- 
a  «arrière  militaire,  il  sér- 
ie corps  des  Gardes-Lor- 
aîs,  après  la  paixd'Aix-la- 

en  1748  ,  il  s'attacha  an 
sla*  ,  dont  la  cour  offrait 
ion  de  femmes  spirituelles, 
erreurs  aimables.  C'est  là 

I.ambert  conutit  la  raar- 
Lbitclel  qui ,  malgré  son 
avec  Voltaire  ,  ne  dé- 
14 1  U s  ▼ceux  d'un  officier 
;e  de  vingt  ans  que  ce  grand 
ini  la  rie  privée  de  Saint- 
fat  lu*  à  celle  de  Voltaire 
\  d.»  Cbitelet ,  comme  elle 
cire  plus  tard  à  celle  de 
i%**4U  par  M- •  d'Houdctot. 


fen  suis  jaloux,  disait-il  dans  une 
ÉpStre  qu'il  lui  adressa  a  cette  épo- 
que (  1736).  Une  autre  fois  (1749) 
il  fit  pour  lui  les  vers  suivants  : 


I*t  ftrari  êtmt  Horace  awtrtfet* 
Faisait  «1rs  bouquet*  pour  Glycère, 
Samt-Lambri  t ,  ce  n'eft  <pe  poor  toi 
<>■*  ces  bellea  Ofvi  «ont  éc*»**  ■ 
Wett  ta  main  irai  cueille  le» 
El  le»  épines  mm!  poar  nui. 


Voltaire  faisait  ainsi  gaiment  allusion 
à  la  belle  passion  dont  Mne.  Duchi- 
telet  s'était  éprise  pour  Saint-Lam- 
bert. De  leur  intimité  survint  un  en- 
fant dont  la  naissance  doana  la  mort 
à  sa  mère  (u).  Peu  de  temps  après  , 
Saint-Lambert  viut  à  Paris.  L  éclat 
de  sa  première  aventure  fut  pour 
lui ,  à  cette  époque  de  corruption  , 
une  recommandation  plus  puissante 
dans  la  haute  société  que  ses  piè- 
ces fugitives.  La  plupart  sont  adres- 
sées a  la  marquise  de  Botifflcrs,  sons 


Voltaire  vint  s'établir  à  (a 

Luneville  ,  il  reconnut  les  r%\  ch  «,«««**  fit  canMîtr*  }*mr  b  premier» 

,0*  poétique*  de  Sainl-Lam-  &£!ï^*£gZÎ&?JEr, 

ait  une  sorted  enthousiasme  ...           .... 

a  ■•  ..   .  •   1_    •  I  Ij«i1umi  Mordilla  vie 

r  goût  et  I  élégance  qui  bnl- 
ins  1rs  premiers  essais  de  ce 
iLuaire  (  1  ).  Je  Us  vos  vers , 


•  v 


I J  fit  «|«i  perdit  la  vie 
Dm»  U  d-  mblr  mci  oucliemcot 
D'an  trait*  d*  philot  pUie 
Lt  d'an  iaall*rai«ut  enfant. 
Letparl  de»  deui  ■>*•*  l'a  tarie? 
Sur  ce  fuiM-at*  rveorment 
QneDe  upto>on  dévoue  non-  enivre  , 
Saiat- Lambert  «'va  pwnd  au  livre. 
Voluire  dit  «par  cV«t  reniant. 


I 


i  SAl 

le  nom  de  Doris  et  de  The  in  ire,  ou 
au  prince  de  Beauvau,  son  pratec- 
teuretson  ami, dans  la  maison  duquel 
il  avait  un  appartement  chaque  t'ois 
qu'il  venait  à  Paris  ..Dès  cette  époque, 
il  se  lia  particulièrement  avec  Duelos , 
Diderot,  Grimm,  J.  -  J.  Kousseau,  etc. 
C'est  à  ce  deruicr  qu'il  adressa  un 
jour  ce  propos  :  «  Voulez  -  vous,  ' 
»  savoir  la  différence  d'amitié  qui 
»  nous    unit    l'un   ci  l'autre  :  c'est 
»  que  je  chéris  le  besoin  que  mon 
»  cœur  a  de  vous ,  et  que  vous  êtes 
»  quelquefois  embarrassé  du  besoin 
»  que  vous  auriez  de  moi  (3) .»  Tant 
que  le  roi  Stanislas  vécut,  Saint- 
Lambert  partageait  son  année  entre 
Paris  et  la  Lorraine ,  où  il  avait  une 
place  d'exempt  des  garJes-du-corps 
de  ce  monarque.   H  Tendit  ensuite 
cette  charge ,  après  avoir  obtenu  la 
commission  de  colonel  au  service  de 
France ,  et  ût ,  en  cette  qualité ,  les 
campagnes  de  Hanovrc(  1756- 1757). 
Peu  de  temps  auparavant,  il  avait 
inspiré  à  Mmfl.  d'Houdctot  une  pas- 
sion qui  allait  jusqu'au  délire  ,  et 
qui  bicntdt  ne  lut  un  mystère  pour 
personne  (4).  On  admet  ici  pleine- 
ment tout  ce  qui  est  dit  dans  l'ar- 
ticle J.- J.Rousseau \ F.  tom.  xxxix, 
pag.  1 35),  sur  cette  époque  de  la  vie 
de  Saint-Lambert.   H  est  hors  de 
doute ,  d'après  le  témoignage  de  Di- 
derot, Marmontel ,  Mroe.  d  Épinay, 
et  de  tous  les  Mémoires  contempo- 
rains ,  que  Rousseau ,  par  le  plus  en- 
tier oubli  des  devoirs  de  l'amitié  , 
tenta  de  supplanter  Saint- Lambert 
dans  le  cœur  de  Mme.  d'Houdctot. 
Le  Genevois  en  fut  pour  la  honte  de 


(3)  Mém.  d«  M"".  d'itpiMj.t.  il  ,pag.  »85. 

(4)  Ou  la  rit ,  pendant  llrirer  de  i:58  .écrire  let- 
tre» tar  lettre*  an  prince,  de  SoubiM,  qn'elta  ne 
coMMÛtait  pat  peraomteUement,  et  qui  était  ami  de 
Saint-Laenbert .  pour  le  enppHcr  d'engager  ce  der- 
nier «  rerenir  a  Pari»  (  Mtm.  de  M»«.  d'F.piiiay, 
t.li  ,p.  i53,  Parie.  i*ifU 


SAI 

ses  mauvais  procédés  :  mais ,  «1 

de  faire  oublier  ses  torts  par 

lence ,  il  eut  l'impertinence  d 

à  Saint-La  m bf  rt  pour  le  régcnl 

sa  liaison  avec  Mme.  d'Houi 

promettant  de  ne  jamais  «  lui 

»  la  sécurité  de  sou  innoce  ne 

»  un  pareil  état  ».  C'est  de  ce 

Ire  que  Sain!- Lambert  dit  à  Di 

qu'on  ri  y  répond  qu'avec  des 

de  bâton  (5).  Dans  une  autre 

écrite  vers  la  même  époque  (  1 

Rousseau  tenait  un  langage  bi 

ri  géant  en  vertu  Ici 

sion   adultère  ,   il  disait  aux 

amants  :  «  Oui,  mes  enfants. 

»  à  jamais  unis  :  il  u'est  plus  < 

»  comme  les  vôtres  ;  et  vous  r 

»  de  vous  aimer  jusqu'au  totnl 

Rousseau  ne  croyait  pas ,  sans 

être  aussi  bon  prophète  ;  car 

son  de  Saint- Lambert  et  d< 

d'Houdelot  dura  jusqu'à  la  m 

celui-ci.  Elle  sembla  même ,  \ 

une  constance  aussi  rare ,  a< 

quelque  chose  de  respectable  ai 

d'un  monde  qui  en  était  ver 

garder  la  fidélité  conjugale  1 

un  préjuge.  M.  d'Houdctot 

toujours  montré  fort  débonn. 

vers  celui   qui  possédait  toi 

affections  de  sa  femme.  Une 

assez  bizarre,  c'est  que  l'an 

le  mari,  devenus  plus  que 

génaircs,   s'avisèrent  de   de 

Jour  la  première  fois  ,  jalo 
e  l'autre.  I/amant  donna 
une  scène  des  plus  ridicules , 
nifestant  fortement  cette  ja 
le  jour  que  M.  et  Mme.  d' 
toi  célébraient  la  cinquantaii 
pareils  traits,  on  reconnaît  p 
que  Marmontel ,  dans  ses  Méi 
a  proclamé  le  Sage  d'Eau 
c'était  un  village  dans  la  v. 

(5)  Mém.  de  M"".  d'Épine  Y,  iota.  III 


SAI 

ortnci  ,  où  Saint- Lambert 
it  construire  une  charmante 
,  non  loin  du  village  de  San- 
ii'hibitait  Mme.  d'Houdctot. 

vieillesse,  il  fut  envers  cette 
te  amie ,  re  qu'il  s'était  mon- 
me  époque  dit  ses  passions 
dans  toute  leur  forer,  soup- 
[,  exigeait!  et  ridiculement 
ib'.r.  Eu  effet,  le  héros  d'un 
ci  il  dura  plus  de  cinquante 
ni  loin  d'être  un  homme  vé- 
ient  ai  ma  Me.  Ses  prétentions 
?  et  a  la  philosophie  ne  l'ein- 
nt  pas  d'être  très  -  lier  de 
re  et  de  5a  naissance.  Son 
n   dédaigneux ,    sa  politcs>e 

tenaient  toujours  à  une  dis- 
p*nrc tueuse  >cs  coufrères  les 
u  i*-ns  philosophes  ,  lesquels 

trop  politique»  pour  y  rc-- 
de  bicti  pies  avec  un  gcntil- 

•  qui  avait  épouse  frjuchc- 
rurs  principes,  et  qui  ét.iit 
u  prince  de  iJcauvau  ,  le  pro- 

det  Urc  de  leur  série.  Aussi 
Ni  mirent- ils  à  voirdans  Saint- 
M  imauxiîiaiic  important ,  et 
rretit-ils  dr  lui  prodiguer  des 
r*  .  qui  lui  donnèrent ,  dans  le 

littéraire,  un  renom  bien  su- 
r  a  «on  mérite  vcrit-ihlc.  Il 
Vt  à  le  vitvre  au  milieu  de  cette 
e  .  nu  il  devait  obtenir   des 

trop  faciles  pour  que  la  ca- 

t  rû:    pat  une  cr.ui  le   part. 

.*•%  «  «  m  piques  d'Hanovre,  il 

i 

•  p*) or  jamais  au  semrc,  dans 

u  %'eiait  peu  di»tm,;ué,  pour 
«•i<*rcr  exclusivement  aux  let- 
m  il  pUi*ir«.  du  gr.md  monde. 
t%ë  toute  ta  fortune,  qui  él.iit 
tnid^rablc.  c:  vérnt  désormais 
3  4  .n»  une  heureuse  m  iépen- 
.  !**■  ^arai*s»nt  recherrher  dfa- 
Y*  le*  succès  de  société  ,  il  se 
mit  d'y  bre  tes  poésies  fugi- 


SAI  3 

tives  ,  et  les  fragments  dn  poème  des 
Saisons ,  auquel  il  travaillait  depuis 
long-temps.  Ces  lectures  le  mirent 
bientôt  au  nombre  des  poètes  les 
plus  à  la  mode  (6).  Si  quelques-uns 
de  ses  vers  furent  dès-lors  imprimés , 
c'était  sans  son  aveu,  en  apparence 
du  moins.  C'est  ainsi  qu'en  17G4, 
ses  deux  charmantes  pièces  qui  ont 
pour  titre  Le  Matin  et  Le  Soir,  pa- 
îurent  dans  un  recueil  où  se  trou- 
vaient les  Quatre  parties  du  jour  du 
cardinal  de  Ileriiis,  et  trois  Saisons 
de  Bernard.  Plus  tard  une  infidélité 
.semblable  fit  connaître  au  public 
Y  Essai  sur  le  luxe  y  brochure  de  79 
pages,  que  Saint- Lambert  destinait 
a  1  Kuryclopédic.  Cet  essai  ne  réus- 
sit point  :  on  le  trouva  superficiel , 
écrit  scellement,  sans  chaleur,  rem- 
pli d'idées  fausses  et  de  citations  his- 
toriques mal  appliquées.  Dans  l'in- 
tervalle, il  avait  donné,  en  1  *p(i ,  les 
Fêtes  de  l'amour  et  tle  V  hymen,  co- 
médie-ballet, qui  eut  peu  de  repré- 
sentations. Le  conte  intitulé  Sara 
77i***., qu'il  (it  paraître  l'année  sui- 
vante (septembre   176)),  dans  la 
Gazette  littéraire ,  obtint  un  succès 
peu  mérité.  I /héroïne  de  ce  conte, 
annoncé  comme  une  traduction  de 
l'anglais,  est  une  iilie  de  qualité  qui 
épouse  sou  laquais.  Il  fallait  tout  l'a- 
veuglement des  idées  d'une  fausse 
{diilosophie  pour  porter  Saitit-Lam- 
>ert  à  traiter  un  sujet  aussi  repous- 
sant. Ce  roman  est  d'ailleurs  aussi 
froi  I  qu'ennuyeux  :  les  sentiments  eu 
sont  forcés  ,  le  style  plein  de  préten- 
tion; elles  réflexions  dont  il  est  rem- 
pli, ne  sont  pas  a«srz  neuve*  pour  dé- 
dommager du   défaut  général  d'in- 
térêt. Le  ridicule  d'une  pareille  con- 
ception n'a  point  échappé  à  la  ma- 


v'»)  Vny.  U  {'crrr^potulamrw   •/«   4  in  mm ,     w*rf 
i-»l,rt  juin  l-(*\. 


I.. 


a  SAl 

le  nom  de  Doris  et  de  Thémire,  ou 
au  prince  de  Bcauvau.,  son  protec- 
teuretson  ami, dans  la  maison  duquel 
il  avait  un  appartement  chaque  t'ois 
qu'il  venait  à  Paris.  Dès  cette  époque, 
il  se  lia  particulièrement  avec  Duclos , 
Diderot,  Grimm,  J.- J.  Rousseau,  etc. 
C'est  à  ce  dernier  qu'il  adressa  un 
jour  ce  propos  :  a  Voulez  -  vou*  ' 
»  savoir  la  différence  d'amitié  qui 
»  nous    unit    l'un   à  l'autre  :  c'est 
»  que  je  chéris  le  besoin  que  mon 
»  cœur  a  de  vous ,  et  que  vous  êtes 
»  quelquefois  embarrassé  du  besoin 
»  que  vous  auriez  de  moi  (3) .»  Tant 
que  le  roi  Stanislas  vécut,  Saint- 
Lambert  partageait  son  année  entre 
Paris  et  la  Lorraine ,  où  il  avait  une 
place  d'exempt  des  garJes-du-corps 
de  ce  -monarque.   Il  vendit  ensuite 
•cette  charge ,  après  avoir  obtenu  la 
commission  de  colonel  au  service  de 
France ,  et  fit ,  en  cette  qualité ,  les 
campagncsdcHanovrc(i  756- 1757). 
Peu  de  temps  auparavant,  il  avait 
inspiré  à  Mme.  d'Houdctot  une  pas- 
sion qui  allait  jusqu'au  délire  ,  et 
"qui  bientôt  ne  fut  un  mystère  pour 
personne  (4).  On  fedraet  ici  pleine- 
ment tout  ce  qui  est  dit  dans  l'ar- 
ticle J.-J.  Rousseau  (T.  tom.  xxxix, 
5ag.  1 35) ,  sur  cette  époque  de  la  vie 
e  Saint-Lambeit.   11  est  hors  de 
doute ,  d'après  le  témoignage  de  Di- 
derot ,  Marmontcl ,  Mme.  d  Épinay , 
et  de  tous  les  Mémoires  contempo- 
rains ,  que  Rousseau ,  par  le  plus  en- 
tier oubli  des  devoirs  de  l'amitié  , 
tenta  de  supplanter  Saint -Lambert 
dans  le  cœur  de  M0"6.  d'Houdctot. 
Le  Genevois  en  fut  pour  la  houte  de 


(3)  Mém.  de  M««.  d'Épiney.L  II ,  peg.  »85. 

(4)  On  la  Tit ,  pendaut  l'hiver  de  i:58  .écrire  let- 
trée tur  lettres  eu  prince  de  Soabiie,  qu'elle  ne 
connaueeit  pas  peraoïmeUement ,  et  qui  était  ami  de 
Saint  Lambert .  pour  le  tnpplier  d'enfler  ce  der- 
nier i  revenir  a  Pari»  (  Mim.  de  M»'.  dT.pinay, 
t. Il  ,p.  i53.  Parie.  «HiR.ï 


SAi 

ses  mauvais  procédés  :  mais , 

de  faire  oublier  ses  torts  pa 

lence ,  il  eut  l'impertinence  < 

à  Saint-Lambert  pour  le  régci 

sa  Ibis  on  avec  Mme.  d'Hoi 

promettant  de  ne  jamais  «  lu 

»  la  sécurité  de  sou  iouoeen 

»  un  pareil  état  ».  C'est  de  c 

tre  que  Saint* Lambert  dit  à  E 

qu'on  n'y  répond  qu'avec  dt 

de  bâton  (5).  Dans  une  auti 

écrite  vers  la  même  époque  ( 

Rousseau  tenait  un  langage  t 

rigeant  en  vertu  le 

sion   adultère  ,   il  disait  au 

amants  :  «  Oui,  mes  enfant! 

»  à  jamais  unis  :  il  u'est  plus 

»  comme  les  vôtres  ;  et  vous 

»  de  vous  aimer  jusqu'au  tou 

Rousseau  ne  croyait  pas ,  sar 

être  aussi  bon  prophète  ;  ca 

son  de  Saint-Lambert  et  c 

d'Houdetot  dura  jusqu'à  la  1 

celui-ci.  Elle  sembla  même , 

une  constance  aussi  rare ,  « 

quelque  chose  de  respectables 

d'un  monde  qui  en  était  vc 

garder  la  fidélité  conjugale 

un  préjugé.  M.  d'Houdcto 

toujours  montre  fort  deboni 

vers  celui   qui  possédait  t< 

affections  de  sa  femme.  Ui 

assez  bizarre,  c'est  que  Ta 

le  mari,  devenus  plus  que 

génaires,   s'avisèrent  de   c 

Jour  la  première  fois  ,  jal 
c  l'autre.  L'amant  doun 
une  scène  des  plus  ridicules 
nifestant  fortement  cette  j 
le  jour  que  M.  et  Mmc.  d 
tôt  célébraient  la  ciuquanta 
pareils  traits ,  on  reconnaît  ] 
que  Marmontcl ,  dans  ses  Mi 
a  proclamé  le  Sage  d'Ea 
c'était  un  village  dans  la  ' 

(5)  Mém.  de  M»*.  d*Éptaay,tom.  Il 


SAI 

»ci  ,  où  Saint- Lambert 
construire  une  charmante 
100  loin  do  village  de  San- 
tabitait  Mme.  d  Houdetot. 
te  i  îles  se,  il  fut  eu  vers  cette 
«mie ,  ce  qif  il  s'était  mon- 
;  époque  où  ses  passions 
ns  toute  leur  force ,  soup- 
exigeaiit  et  ridiculement 
c\  Eu  effet ,  le  héros  d'un 
ii  dura  plus  de  cinquante 
loind'cire  un  homme  ve- 
nt aimable.  Ses  prétentions 
t  a  L  philosophie  ne  l'era- 
:  pas  d'être  très  -  fier  de 
et  de  sa  naissance.  Son 
dédai^nrux ,    sa  politcs>c 
/liaient  toujours  à  une  dis- 
prrtueusc  >es  confrères  les 
riens  philosophes ,  lesquels 
rop  politiques  pour  y  re-- 
e  bien  près  a? ec  un  gentil- 
qui  avait   épouse'  franche- 
us  principes,   et  qui  était 
prince  de  Beauvau  ,  le  pro- 
têt laré  de  leur  secte.  Aussi 
imrrtnt-iU  à  voirdans  Saiut- 
oa  auxiliaire  important ,  et 
ent-ils  de  lui  prodiguer  des 
,  qui  lui  donnèrent ,  dans  le 
lier  aire,  un  renom  bien  so- 
ft *ou  mérite  véritable.   Il 
e  a  le  suivre  an  milieu  de  cette 
.  où  il  devait  obtenir  des 
'0p  faciles  pour  que  la  ca- 
eût   pa%  mie  grande  part. 
i  («rupigncs  d'Hanovre,  il 
pour  jamais  au  seivicc,  dans 
»'ciait  peu  distingue',  pour 
rre r  exclusivement  aux  let- 
ix  j»ï«i*ir5.  ilu  grand  monde, 
i  toute  «a  fortune,  qui  ét.iit 
iderabïe .  et  vécut  désonnais 
dm*  une  be«reu«e  in  iépen- 
r  njrai^ssat  rechercher  d'a- 
t  les  succès  de  société  ,  il  se 
lit  d'y  tire  ses  poésies  ' 


SAI  3 

tives ,  et  les  fragments  du  poème  des 
Saisons ,  auquel  il  travaillait  depuis 
long-temps.  Ces  lectures  le  mirent 
bientôt  au  nombre  des  poètes  les 
plus  à  la  mode  (6).  Si  quelques-uns 
de  ses  vers  furent  dès-lors  imprimes , 
c'était  sans  son  aveu ,  en  apparence 
du  moins.  C'est  ainsi  qu'eu  1764» 
ses  deux  charmantes  pièces  qui  ont 
pour  titre  Le  Malin  et  Le  Soir,  pa- 
rurent dans  un  recueil  où  se  trou- 
vaient les  Quatre  parties  du  jour  du 
cardinal  de  Bernis,  et  trois  Saisons 
de  Bernard.  Plus  tard  une  infidélité 
semblable  fit  connaître  au  public 
Y  Essai  sur  le  luxe  y  brochure  de  79 
pages,  que  Saint- Lambert  destinait 
a  l'Encyclopédie.  Cet  essai  ne  réus- 
sit point  :  ou  le  trouva  superficiel , 
écrit  sèchement,  sans  chaleur ,  rem- 
pli d'idées  fausses  et  de  citations  his- 
toriques mal  appliquées.  Dans  l'in- 
tervalle, il  avait  donné,  en  1  ^56 ,  les 
Fêtes  de  V amour  et  de  l'hjmen,  co- 
médie-ballet, qui  eut  peu  de  repré- 
sentations. Le  conte  intitule  Sara 
Th***.y qu'il  fit  paraître  Tannée  sui- 
vante (septembre  1765),  dans  la 
Gazette  littéraire ,  obtint  un  succès 
peu  mérité.  L'héroïne  de  ce  conte, 
annoncé  comme  une  traductiou  de 
l'anglais,  est  une  fille  de  qualité  qui 
épouse  son  laquais.  II  fallait  tout  l'a- 
'  veuglement  des  idées  d'une  fausse 
philosophie  pour  porter  Saint-Lam- 
bert à  traiter  un  sujet  aussi  repous- 
sant. Ce  roman  est  d'ailleurs  aussi 
froi  1  qu'ennuyeux  :  les  sentiments  en 
sont  forcés  ,  le  style  plein  de  preten- 
tion;  elles  réflexions  dont  il  est  rem- 
pli, ne  sont  pas  a«sez  neuves  pour  dé- 
dommager du  défaut  général  d'in- 
térêt. Le  ridicule  d'une  pareille  con- 
ception n'a  point  échappé  à  la  roa- 


(6)  V«y.  U  CcrrrtponJmmc*  di  Ghmm, 
1^53,  H  pua  1764. 


!.. 


a  SAl 

le  nom  dcDoris  et  deThéuiirc,-ou 
au  prince  de  Beauvau,  son  protec- 
teur et  sou  ami, dans  la  maison  duquel 
il  avait  un  appartement  chaque  t'ois 
qu'il  venait  à  Paris  ..Dès  cette  époque, 
il  se  lia  particulièrement  avec  Duclos , 
Diderot,  Grimm,  J.-  J.Rousseau,  etc. 
C'est  à  ce  deruicr  qu'il  adressa  un 
jour  ce  propos  :  a  Voulez  -  vou*  ' 
»  savoir  la  différence  d'amitié  qui 
»  nous    unit    l'un   à  l'autre  :  c'est 
»  que  je  chéris  le  besoin  que  mon 
»  cœur  a  de  vous ,  et  que  vous  êtes 
»  quelquefois  embarrasse  du  besoin 
»  que  vous  auriez  de  moi  (3).»  Tant 
que  le  roi  Stanislas  vécut,  Saint- 
Lambert  partageait  son  anne'c  entre 
Paris  et  la  Lorraine ,  où  il  avait  une 
place  d'exempt  des  garJes-du-corps 
de  ce  monarque.   Il  rendit  ensuite 
cette  charge,  après  avoir  obtenu  la 
commission  de  colonel  au  service  de 
France ,  et  fit ,  en  cette  qualité ,  les 
campagnesdeHanovrc(i  756- 1757). 
Peu  de  temps  auparavant,  il  avait 
inspire  à  Mme.  d'Houdctot  une  pas- 
sion qui  allait  jusqu'au  délire  ,  et 
qui  bientôt  ne  fut  un  mystère  pour 
personne  (4).  On  fedraet  ici  pleine- 
ment tout  ce  qui  est  dit  dans  l'ar- 
ticle J.-J.  Rousseau^T.  tom.  xxxix, 
Sag.  1 35) .  sur  cette  époque  de  la  vie 
e  Saint-Lambeit.   Il  est  hors  de 
doute ,  d'après  le  témoignage  de  Di- 
derot ,  Marmontcl ,  Mme.  d  Epinay , 
et  de  tous  les  Mémoires  contempo- 
rains ,  que  Roussci u ,  par  le  plus  en- 
tier oubli  des  devoirs  de  l'amitié  , 
tenta  de  supplanter  Saint- Lambert 
dans  le  cœur  de  Mme.  d'Houdctot. 
Le  Genevois  en  fut  pour  la  houte  de 


(3)  Mém.  de  M««.  d'Épinay.L  Il ,  pag.  »85. 

(4)  On  la  tîI  «pendu*  l'hiver  de  i:58 ,  exrire  let- 
tre! «ir  lettres  «a  prince  de  Soabiie,  qu'elle  oe 
connauMit  pas  pertonitelleinent ,  et  qui  était  ami  de 
Saint  Laanbert .  pour  le  aupplier  d'engager  ce  der- 
nier a  rereoir  à  Pari»  (  Mèm.  de  M»*.  dTpiiiay, 
t.ll  ,p.  i53.  Pari».  illifO 


SAi 

ses  mauvais  procédés  :  mais 
de  faire  oublier  ses  torts  p; 
lence,  il  eut  l'impertinence 
à  Saint-Lambert  pour  le  rége 
sa  liaison  avec  Mme.  d'Hc 
promettant  de  ne  jamais  «  h 
»  la  sécurité  de  son  iuuocei 
»  un  pareil  état  ».  C'est  de 
tre  que  Saittt»Lambcrt  dit  à  1 
qu'on  n'y  répond  qu'avec  d 
de  bâton  (5).  Dans  une  au! 
écrite  vers  la  même  époque 
Rousseau  tenait  un  langage 
férent.  Érigeant  en  vertu  1 
sion   adultère  ,   il  disait  ai 
amants  :  «  Oui,  mes  eufani 
»  à  jamais  unis  :  il  n'est  plu 
»  comme  les  vôtres  ;  et  vou: 
»  de  vous  aimer  jusqu'au  toi 
Rousseau  ne  croyait  pas ,  sa 
être  aussi  bon  prophète  ;  a 
son  de   Saint-Lambert  et 
d'Houdctot  dura  jusqu'à  la 
celui-ci.  Elle  sembla  même 
une  constance  aussi  rare , 
quelque  chose  de  respectable 
d'un  monde  qui  en  était  v 
garder  la  fidélité  conjugale 
un  préjugé.  M.  d'Houdch 
toujours  montré  fort  débon 
vers  celui   qui  possédait  I 
affections  de  sa  femme.  U 
assez  bizarre,  c'est  que  1' 
le  mari,  devenus  plus  qu 
génaires,   s'avisèrent  de 
pour  la  première  fois  ,  ja 
de  l'autre.    L'amant  doni 
une  scène  des  plus  ridicules 
uifestant  fortement  cette 
le  jour  que  M.  et  Mmc.  < 
tôt  célébraient  la  cinquante 
pareils  traits,  on  reconnaît 
que  Marmontel ,  dans  ses  M 
a  proclamé  le  Sage  d'Et 
c'était  un  village  dans  la 

(S)  Mém  àe  M"".  d*ÉpisMy,tom.  1 


SAI 

rend  ,  où  Saint- Lambert 
t  construire  une  charmante 
non  loin  du  village  de  San- 
'habitait  Mme.  d'HoudetoL 
vieillesse,  il  fut  envers  cette 
e  amie,  ce  qu'il  s'était  mon- 
ne  époque  où  ses  passions 
ans  toute  leur  force ,  soup- 
,   exigea  ni  et  ridiculement 
blr.  Eu  effet ,  le  héros  d'un 
gui  dura  plus  de  cinquante 
it  loin  d'être  un  homme  vé- 
cut ai  ma  Me.  Ses  prétentions 
et  a  U  philosophie  ne  l'ém- 
it   pas  d'être   très -fier  de 
e  et  de  sa  naissance.  Son 
i  dédaigneux ,    sa  politcss* 
tenaient  toujours  à  une  dis- 
«periuense  >es  confrères  les 
o*mh  philosophes ,  lesquels 
trop  politiques  pour  y  re-- 
le  bien  près  a? ce  un  gcntil- 
qui  avait   épouse  franche- 
urs  principes,   et  qui  était 
i  prince  de  Bcauvaii ,  le  pro- 
detUre  de  leur  secte.  Aussi 
umêrcnt-ils  à  voirdans  Saint- 
1  on  auxiliaire  important ,  et 
rent-ils  de  lui  prodiguer  des 
> .  qui  lui  donnèrent ,  dans  le 
littéraire ,  un  renom  bien  su- 
a  son  mérite  véritable.   Il 
Hé  aie  suivre  au  milieu  de  cette 
» .  où  il  devait  obtenir  des 
trop  faciles  pour  que  la  ca- 
r  eût   pas  une  grande  part, 
rt  campagnes  d'Hanovre,  il 
»  pour  jamais  au  sei  vice,  dans 
J  »'ctait  peu  di«tin£ué,  pour 
a<-rcr  exclusivement  aux  Ict- 
iax  pUisirs  du  grand  monde, 
w  toute  «a  fortune,  qui  était 
Bvirrabie .  et  vécut  désormais 
•  4  •■*  une  heureuse  in  iépen- 
5e  paransint  rechercher  d'a- 
ve le»  succès  de  société ,  il  se 
ont  d'y  bre  ses  poésies  fugi- 


SAI  3 

tives ,  et  les  fragments  du  poème  des 
Saisons ,  auquel  il  travaillait  depuis 
long-temps.  Ces  lectures  le  mirent 
bientôt  au  nombre  des  poètes  les 
plus  à  la  mode  (6).  Si  quelques-uns 
de  ses  vers  furent  dès- lors  imprimés , 
c'était  sans  son  aveu ,  en  apparence 
du  moins.  C'est  ainsi  qu'en  1764» 
ses  deux  charmantes  pièces  qui  ont 
pour  titre  Le  Matin  et  Le  Soir,  pa- 
rurent dans  un  recueil  où  se  trou- 
vaient les  Quatre  parties  du  jour  du 
cardinal  de  Bernis,  et  trois  Saisons 
de  Bernard.  Plus  tard  une  infidélité 
semblable  6t  connaître  au  public 
Y  Essai  sur  le  luxe,  brochure  de  79 
pages,  que  Saint- Lambert  destinait 
a  l'Encyclopédie.  Cet  essai  ne  réus- 
sit point  :  on  le  trouva  superficiel , 
écrit  sèchement ,  sans  chaleur ,  rem- 
pli d'idées  fausses  et  de  citations  his- 
toriques mal  appliquées.  Dans  l'in- 
tervalle, il  avait  donné,  en  1 7^6 ,  les 
Fêtes  de  l'amour  et  de  l'hymen,  co- 
médie-ballet, qui  eut  peu  de  repré- 
sentations. Le  conte  intitulé  Sara 
TA***., qu'il  fit  paraître  l'année  sui- 
vante (septembre  176:1),  dans  la 
Gazette  littéraire,  obtint  un  succès 
peu  mérité.  L'héroïne  de  ce  conte, 
annoncé  comme  une  traductiou  de 
l'anglais,  est  une  fille  de  qualité  qui 
épouse  son  laquais.  H  fallait  tout  l'a- 
veuglement des  idées  d'une  fausse 
philosophie  pour  porter  Saint-Lam- 
bert à  traiter  un  sujet  ausM  repous- 
sant. Ce  roman  est  d'ailleurs  aussi 
froi  1  qu'ennuyeux  :  les  sentiments  en 
sont  forcés  ,  le  style  plein  de  préten- 
tion; et  les  réflexions  dont  il  est  rem- 
pli, ne  sont  pas  a«sez  neuves  pour  dé- 
dommager du  défaut  général  d'in- 
térêt. Le  ridicule  d'une  pareille  con- 
ception n'a  point  échappé  à  la  roa- 


(6)  Voy.  |«  CorrrtponJmmc*  d*  G  ri 
i?53,<t  plia  i?G«. 


1*. 


4  Ski 

lignite  ingénieuse  de  Grimm.  11 
raconte ,  dans  sa  Correspondance , 
qu'après  avoir  fait  quelques  per- 
quisitions sur  l'histoire  véritable 
qui  avait  fourni  à  Saint -Lambert 
l'idée  de  son  roman,  il  avait  ap- 
pris que  cette  Sara ,  si  jeune  et  si 
charmante,  était  une  vieille  folle  de 
qualité,  qui;  depuis  son  honteux  ma- 
riage ,  vivait  non  a  la  campagne  , 
mais  à  Londres,  méprisée  des  hon- 
nêtes gens,  et  victime  des  mauvais 
traitements  de  son  époux  (7).  Saint- 
Lambert  était  alors  un  des  plus  zé- 
lés collaborateurs  de  l'Encyclopé- 
die, à  laquelle  il  donna ,  outre  l'arti- 
cle Luxe,  ceux-ci  :  Génie,  Intérêt 
de  V argent,  Législateurs,  Maniè- 
res, etc.  Dès  l'année  1753,  il  s'oc- 
cupait des  Mémoires  sur  la  vie 
de  Bolingbroke  ,  ouvrage  qui  ne 
parut  qu'en  1796,  au  milieu  de  la 
tourmente  révolutionnaire.  Voilà 
sans  doute  pourquoi  cette  pro- 
duction est  si  peu  connue.  Mlle 
mériterait  cet  oubli ,  si  elle  n'offrait 
rien  autre  chose  que  le  panégy- 
rique d'un  philosopne  qui  attaqua 
la  religion  chrétienne  avec  une  cou- 
pable audace:  mais  cet  Essai,  en  ne 
promettant  qu'une  biographie,  pré- 
sente un  tableau  tracé  avec  autant  de 
vérité  que  d'intérêt ,  du  règne  de  la 
reine  Anne,  cette  princesse  si  remar- 
quable par  la  bonté  de  son  cœur. 
Quelques  |>ages  de  ce  tableau  rappel- 
lent la  manière  de  Voltaire.  Saint- 
Lambert  puisa  ses  matériaux  dans 
lord  Hyde  et  dans  Dav.Mdllct,  auteur 
des  Vies  de  Bacon  etdc  Marlborough  : 
mais  son  ouvrage  ,  soumis  long- 
temps et  à  plusieurs  reprises,  à  l'exa- 
men de  Suard ,  son  ami ,  dut  à  ce  lit- 
térateur cette  connaissance  parfaite 


(7)  O  roman  a  fourni  le  Miict  d'an 
M-owiqo*  ,  pat   Cullat  da  Meanat 
•»  1 7  ;3  01*1774. 


maaraia  opér- 
ât  Vachoa, 


SAI 

de  l'Angleterre ,  de  ses  mcei 
ses  lois  (8) ,  dont  il  est  emp 
qui  en  fait  le  mérite  pai  ticuli 
assidu  aux  réunions  qui  av< 
chez  Mme.  Necker,  chez  I 
d'Holbach  ,  etc. ,  Saint  - 
est  toujours  cité  daus  les  0 
où  les  encyclopédistes  se  1 
en  avant  pour  l'intérêt  du  pa 
Mm«.  Necker ,  il  fut  un  de: 
du  projet  de  souscription  po 
tue  de  Voltaire  (9).  Il  fut  «• 
premiers  à  conseiller  au  p; 
de  Ferney,de  refuser  l'ofl 
citoyen  de  Genève  pour  c 
ment.  Eu  1769,  Saint  Lam 
blia  sou  poème  des  Saisi 
fut  accueilli  avec  un  véritab! 
siasme  par  le  parti  philos 
Les  encyclopédistes  ne  se 
point  de  vanter  un  auteur 
transporté  les  maximes  de  1 
dans  un  poème  descriptif, 
surtout  se  fit  remarquer,  en 
easion,par  l'excès  et  la  pers 
de  ses  éloges.  Dans  sa  corre; 
ce  de  l'année  1 769 ,  il  ne  1 
du  Poème  des  Saisons,  qu  i 
«  une  réparation  d'honnci 
»  siècle  présent  fait  au  gra 
»  passé(io).  »HseHitlWr 
le  vieil  écolier  de  Saint  -  L 
qu'il  proclame  ailleurs  son  . 
cesseur,  et  qu'il  élève  au  n 
grands  poètes  du  siècle  de  L< 
Mais  Voltaire  ne  s'en  tint 
éloges,  dont  il  était  d'aillcw 
digue  envers  la  raedioc  ri  te.  I 
édition  (  fin  de  1 768  )  du  / 
Siècle  de  Louis  Xf,  il 
à  la  lin  du  dernier  chapiti 


(8)  Vr»y.  let  Mémoires  kit  criquet  w 
tièmt  nerlt ,  et  sur  M,  Suard  ,  par 
(Paru,  i8si  ). 

(9)  Vojemln  Mémoiros  do  l'mbbé  h 

(10)  Lcttra  à  M.  Dupont,  «uttw  d 
dos  4m  citorên ,  7  juift  176©. 


SA1 

serait  aujourd'hui  sans  gloi- 
re genre  (  les  lettres  ),  sans 
t  nombre  d'ouvrages  de  ge- 
ls que  le  poème  des  Qua- 
roru.etleêjuqiiième  chapi- 
Misaire^yW  eut  permis  de 
la  prose  à  coté  de  la  plus 
r  poésie.  »  11  eM  faci'e  de 
r  le  motif  de  ces  louanges , 
itération  pouvait  co m  pro- 
prement ou  du  moins  fai- 
de  la  bonne-foi  de  celui  qui 
;nait  ainsi.  A  une  époque  où 
ait  d'élever  Crébillon  au- 
Voltaire ,  Saint-Lambert , 
tin  enthousiasme  non  moins 
our  l'auteur  de  Zaïre ,  n'a- 
raint  de  le  prodamer,  dans 
te: 


s  qaurefMatsurlasc4i 


reconnaissant  ne  pouvait 
os  pour  Saint-Lambert  que 
tetamer  de  son  côté  : 


■fi ,  b*rnioaâiai  eaiolc 
»etdu  tendra  TiLuUe. 

I  commerce  d*é!oges  donna 

trait  de  Gilbert ,  qui  fut 

o*ir  Je  chantre  des  Saisons  : 

rt.  «eJJe  mm'emr,  Jont  la  mot*  p*  d*Bte 
'  t»*v  «a**  s  par  VwlUtre  qu'il  vaste. 

»  .  de*  son  apparition ,  le 
le  Saint- Lambert  fut  l'objet 
«rt  au* si  méritées  que  les 
r  ses  prôneur*  étaient  exagé- 
isot ,  Fréron  ,  Clément ,  en 
■t  les  icfrfiits  avec  une  sin- 
nrjyuse.  Saint  -  Lambert , 
la  modeiation  que  devaient 
*r  le*  principe*  philanihro- 
/i.  a»li  hait  dans  son  poè- 
*»»«  peu  maître  de  lui-raé- 
'  \r  jvo|'irr  contre  Clément 
*r»  de  l'autorité;  et  il  eut  le 
crédit  de  le  faire  enfermer 
ttéqne  r.CiJm«T,t.lX, 


SAI  S 

5*g«  47  )•  Clément  s'en  vengea  par 
es  épigrammes,  entre  autres  par 
celle-  ci  : 

Pmmr  avoir  dît  que  ta*  wi  mm  génie 
M'asa-Hipûseieut  pur  leur  monotonie  , 
Froid  Satut-Lamnert,  je  tue  to«s  séquestré. 
Si  ta  roulais  m*  punir  m  lui  gré , 
Point  ue  fallait  me  lainerr  ton  poème  : 
Lai  anal  m*  rrod  mes  chagrins  n«tMaoMn; 
Car  de  nos  inanx  le  remède  suprême, 
C'est  le  aumaoetl  ...  Je  le  dois  a  tes  aer». 

Ce  qu'il  faut  remarquer ,  c'est  que  les 
meilleurs  amis  de  Saint -Lambert 
s'exprimaient  sur  son  poème ,  dans 
leurs  correspondances  privées  ,  à- 
peu-près  comme  l'avaient  fait  Palis- 
sot  et  Clément  dans  leurs  brochures. 
Défaut  de  verve  et  d'invention,  froi« 
deur  et  monotonie  de  style,  retour 
fréquent  d'épithètes  et  d'exclama- 
tions parasites  ,  qui  décèlent  la 
stérilité  d'un  versificateur  se  battant 
les  flancs  pour  s'animer:  tels  sont  les 
reproches  que  Grimm  et  Diderot 
font  à  Saint  -  Lambert  ;  et  si  ces 
reproches  sont  fondés,  on  ne  se- 
ra pas  étonné  de  l'ennui  que  l'on 
éprouve  à  la  lecture  d'un  poème  qui 
offre  d'ailleurs  une  élégance  continue 
dans  la  diction ,  une  foule  de  pensées 
ingénieuses,  versifiées  avec  beau- 
coup d'art ,  souvent  même  dos  mor- 
ceaux entiers  dignes  d'être  retenus, 
et  de  trouver  place  daos  un  vrai 
chef-d'œuvre  (  1 1).  Le  Discours  pré- 


(11)  <>n  peut  liree-irure,  dans  la  Corrraf'nndinre 
de  M  "M.  I>«l»effaudf  ce  ou*  rHleferomespiiiturVe 
et  WaJpo*  pensaient  de  Saiut-I*iuhert  et  de  ma 
pf<sne.  «  Ce  Saint-l*aatlirrtT  écrieail-elle,  e*l  au 
m  esprit  fr.»id .  f*de  et  feu»;  il  crail  reg-rprr  d*i- 

•  dees,  et  c'est  la  st-  r<lite  mèW  :  *»•*  les  of- 
»  seaux,  les  ruieteawv,  1*»  urnwaai  et  leurs  ra- 
»  menu»,  U  aur-it  bien  peu  de  chose  i  dire.  La 
a  un  saut,  je  n»  *ou*  l' enverrai  point  :  c'est  es- 
■  ses  de  r*oo«i  de  ur«  lettres  .  sans  y  ajouter 
m  Ira  onsvres  des  eo<7«l  ^«ed's'es  Qurlqu'nn  qu'on 
p  «e  aa'a  point  upniiue,  disait  d'en»,  qu'ils  poiu- 
»  s-<ie<  t   leur   orgne.l  jusque  rroin    qu'iU  a«airut 

•  ioreutc  r  athéisme.  »  W  *1|  oie  repoooil  *  Mmc. 
Ou  Deflaml  ;  •  Au.  que  vous  en  |»rlis  avec  "|us- 
»UM;  le  plat  ouwage  f  l'oint  d'  suite,  p«»'ut 
m  d*iaaafii*atiuo;  «me  pbikMopkie  froide  el  dtpla*re; 
a  «u  berger  et  use   bercer*  qui   rerienoei-l  i  t«us 

"  1;  de*  apoatropbetsaaa cesse  tnutotau  b«« 


^  • 


6  SAI 

liminaire,  et  les  note»  du  Poème  des 
Saisons,  contribuèrent  d'abord  à  son 
succès.  Le  Discours  offrait,  selon 
l'usage,  une  poétique  tout  exprès 
pour  le  Poème.  Saint-Lambert  y  ex- 
posait ainsi  le  but  qu'il  s'était  pro- 
posé :  a  J'ai  fait  des  Géorgiques  di- 
»  sait-il ,  pour  les  bommes  charges 
»  de  protéger  la  campagne ,  et  non 
»  pour  ceux  qui  la  cultivent.  Ce  n'est 
»  point  aux  agriculteurs  que  j'ai  par- 
»  lé  ;  ils  ne  m'auraient  pas  entendu  : 
»  les  charmantes  Géorgiques  de  Vir- 

•  gile ,  et  les  Géorgiques  plus  dé- 

*  taillées  de  Vanière,  ne  peuvent 
»  être  d'aucun  usage  aux  paysans  , 
»  etc.  »  C'était  sans  doute  une  idée 
très-louable  que  de  chercher  à  ins- 

-  pirer  aux  seigneurs  et  aux  riches  le 
désir  d'habiter  leurs  terres  pour  y  ré- 
pandre la  prospérité  par  leur  pré- 
sence. 11  était  beau  de  leur  enseigner 
à  être  humains  envers  leurs  vassaux, 
et  d'exhorter  les  ministres  à  adou- 
cir le  fardeau  des  impôts  pour  le 
pauvre  cultivateur  :  mais  un  pareil 
ordre  d'idées  était  peu  poétique.  Il 
valait  mieux ,  ou  faire  un  traité  de 
morale ,  ou  peindre,  comme  Thom- 
son, la  nature  pour  la  nature  ,  et  la 
vie  champêtre  dans  ses  détails  les 
plus  simples  et  les  plus  aimables. 
Quant  aux  notes  à  la  suite  du  poè- 
me ,  elles  sont ,  comme  l'observe 
Grimm ,  tristes  et  maussades  :  ce 
sont  des  idées  communes  ou  fausses, 
présentées  avec  toute  la  morgue  phi- 
losophique. Mais  ,  parmi  ces  no- 
tes, celle  qui  attira  sur  Tailleur  les 
plus  violentes  et  en  même  temps 
les  plus  justes  critiques  ,  a  pour  ob- 
jet de  développer   le  fameux  vers 


»  encjcloprditiue.Oovoitdes  pasteurs .  I* dictiunuai- 
•  rt  4  Ja  main  ,  qui  «  herebeut  l'article  Tonnerre  , 
»  pour  rutrudr*  cr  qu'ils  diwut  eux-nêuie»  d'une 
»  teuipt  te.  Pcnt-on  aimer  les  élément*  de  la  yhy»i- 
»<jue  rioiét?» 


SAI 

déjà  cité  en  faveur  de  la  pi 

due  suprématie  dramatique  de 

taire.  On  ne  conçoit  pas  qu'un 

dont  tous  les  écrits  suppose 

goût  irréprochable ,  ait  pu  ac< 

1er  en  deux  pages  autant  d'hé 

littéraires  que  l'a  fait  Saint  - 

bert  en  cette  occasion.  Il  va  ji 

dire  que  Racine  n'a  su  peindr 

les  Juifs.  A  la  suite  de  son  Pi 

imprimé  avec  un  grand  luxe 

ractères  et  de  gravures,  Saint 

bert  publia  ses  contes  de  \IAhi 

de  Sara  Th...,  et  de  Ziméi 

Poésies  fugitivesel  des  Fables 

taies,  usibenaki  offre  le  déve 

ment  de  cette  théorie  errenné 

l'homme  sauvage  est  meille 

l'homme  civilisé.  Danslecontc 

meo,  dont  on  a  taxé  Saint-L; 

d'avoir   emprunté  l'idée   au 

cas  de  Marmontel,  l'auteur 

les  vertus  des  esclaves  qui  ég 

les  blancs  :  c'est  toujours  ,  < 

dans  Sara  Th... ,  une  morale 

fondée  sur  une  nature d'imagi: 

Les  Fables  orientales  sont  fo 

mêmes  :  les  unes  sont  imitées  d 

on  a  dit  que  les  autres  mérit 

d'être  de  cet  auteur.  Quant  au 

sies  fugitives,  c'est,  selon  l'opi 

plus  générale  ,  ce  que  Saint- L 

a  fait  de  mieux.  Grâce ,  élég; 

style,  et  quelquefois  même  de 

ve ,  tout  s'y  trouve  :  elles  on 

celles  de  Voltaire,  un  air  de  f 

Ce  grand  poète  les  a  comparée 

raison  ,  à  des  myrtes  bien  an 

dont  une  feuille  ne  dépasse  p, 

Ire.  Le  Poème  des  Saisons  c 

sou  auteur  les  portes  de  l'aca 

où  il  fut  reçu  le  23  juin  1770,  <' 

ce  de  l'abbé  Trublet,  qu'il  aff 

louer  fort  peu  :  mais  il  n'usa  p. 

même  réserve  dans  les  éloges 

combla  Voltaire,  Montcsquie 

lembert,  Thomas,  Condillac 


SAI 

dans  cette  liste  de  littérateurs 
il.  que  le  seul  Buflbn  :  ce  qui  fut 
tie  comme  une  grave  incon- 
r.   Grimai,  dans  sa  Corres- 
ice,  pi  lisante  beaucoup  Saint- 
rt  à  cette  occasion.  «  Lenou- 
raiemicien  ,  dit-il ,  a  fait  son 
ce  dViironsoir  à  merveille  ;  et 
a  point  d'habitué  de  paroisse 
ache  mieux  l-iuccr  le  sien  vers 
rt«*uf  du  Saint-Sacrement  ». 
.aruhert  (ermiiiait  >ondiscours 
t  faib-c  apologie  de  la  philo- 
cou  tre  les  reproches  d'irrcli- 
hns  la  même  séance ,  il  lut  le 
chaut  d'un  pot  me  sur  le  Gé* 
■M  avait,  dit-on,  depuis  vingt 
portefeuille,  et  qu'il  n'acheva 
.  Le  public,  q<ri  avait  assez  bien 
Ui   son    discours,  reçut  très- 
nrut  ses  vers  ;  et  depuis  lors 
Lujibcrt  parut  avoir  entière 
moucc  a  ce  poème  { i  j;.  Qucl- 
o*ir*  après  sa  réception,  il  6t 
re  »»n  petit  roman  intitulé,  les 
.  i.nis  .  conte  iroquois  ,  où, 


r  «:*-tN  toutes  ses  productions 


.1 


;,ar  ^nre  ,  il  y  a  1)U,S  deprt- 
a  qjr  d'effet.  Saint- Lambert , 
k  liutlM«nce  ordinaire  du  fau- 
ar*d«-rai  jue .  ne  parut  jamais 

\*r  *Tec  plus  d'activité.  Tout 
iwttiI*' mt  lis  matériaux  d'un 
i  eufra^r  de  philosophie  rao- 

!-irt  il  sera  parlé  ci-après,  il 
éi:A+  nouveaux  articles  à  l'En- 
prJir  .  fi  une  seconde  édition 
■>-•'  ir  tU  «  Saisons  avec  des  chan- 
i.**  .  cl  !r%  îdditioiis  considéra- 
i--i  ,  qui  le  rendirent  sans 
.■  i,i>il!i.-ir  ;  mais  toutes  ces 
»  îi-.im  n«"  parvinrent  pas  à 
r  ii-piriitre  le  défait  de  ver- 
•  •.   d'inif-rét    «p:i  ,    comme   on 


*  '.«t     ■    T    m  •  •  •..»■•  .U   |r«  mr   Ju  f»«i*#  qi|r 

•»  *À»  •    •  «  g  m,  #1  ■   |*«h|. 


SAI  7 

l'a  dit    avec    raison  «  est  le  vice 
originel  de  celte  production.  Il  a 
jouta  quatre  contes  nouveaux  à  son 
Recueil  de  Fables  orientales  ,  sa- 
voir :  l' Esprit  des  différents  états , 
les  Lumières ,  le  Besoin  d'aimer  et 
la  Visite.  11  a  toujours  réussi 3 ans  ce 
genre,  qui  ne  demande  que  du  trait 
et  de  la  précision.  L'année  suivante , 
le  Poème  du  Bonheur,  ouvrage  pos 
thurucd*rlelvétius  ,  parut  avec  une 
préface  de  Saint-  Lambert ,  contenant 
un  Essai  sur  la  Vie  et  les  Ouvrages 
d' Htlvétius.  Ce  morceau ,  beaucoup 
trop  étendu,  renferme  des  pages  écri- 
tes d'une  manière  vive  et  piquante, 
et  encore  plus  de  passages  hardis  , 
et  faits   pour  en  assurer  le  succès. 
Saint-Lambert,  soutenu  du  crédit  du 
prince  de  Bcanvau ,  obtint  la  plus 
grande  influence  à  l'académie  ,  où  il 
contribua  puissamment  à  faire  entrer 
les  protégésdu  parti  philosophique, et 
particulièrement  La  harpe  et  Suard: 
il  fut  toujours  l'ami  le  plus  utile  et  le 
plus  dévoue',  pour  ce  dernier,  qu'il 
institua  son  légataire.  Les  discours 
qu'il  prononça ,  au  nom  de  la  compa- 
gnie, furent  toujours  remarques,  mê- 
me quand  ils  pouvaient  exciter  des 
réclamations.  Le  a5  août  1^85,  il 
lut ,  en  qualité  de  directeur,  des  Ré- 
flexions sur  le  véritable  objet  des 
éloges  proposés  par  l'académie  :  et 
comme  le  sujet  du  concours  dont 
on  décernait  les  prix ,  était  l'Eloge 
de  Louis  XII .  il  crut  devoir  tracer 
une  esquisse  du  règne  et  du  caractère 
de  ce  roi.  ïl  avança  que  Louis  XI l 
avait  détruit  l'abus  honteux  qui  s'é- 
tait inlroduit  dans  les  grands  corps 
et  les  tribunaux, de  se  partager  les  dé- 
pouilles dcN  condamnés.  Cette  asser- 
tion révolta  M.  Srguier, avocat-géné- 
ral au  parVment ,  et  l'un  des  quaran- 
te .  qui ,  à  la  fin  du  discours  de  Saint- 
I*auil)crt ,   se  leva   pour   dire  tout 


8 


SAI 


haut ,  «  que,  pour  l'honneur  de  la 
»  magistrature,  il  croyait  devoir  ob- 
a  server  que  sous  le  nom  de  grands 
»  corps  et  de  tribunaux  de  justice , 
9  il  n'avait  sûrement  entendu  que 
»  des  commissions ,  et  non  des  par- 
9  lements ,  qui  jamais ,  dans  aucun 
9  cas,  ne  s'étaient  partagé  les  con- 
9  fiscations.  »  Saint-Lambert  ne  ré- 
pondit rien  à, cet  te  réclamation ,  que 
justifiait  l'histoire,  et  que  le  public 
applaudit,  quoiqu'il  fût  sans  exemple 
à  1  académie,  que  le  directeur  eût  ja- 
mais été  publiquement   contredit. 
L'archevêque  d'Aix  (  Boisgelin  )  pa- 
rut mieux  observer  les  égards  aca- 
démiques, en  se  contentant  de  se 
plaindre   à  l'oreille    des  confrères 
ses  voisins,  d'une  sortie  fort  déplacée 
contre  le  clergé,  que  Saint- Lambert 
s'était  permise  dans  le  même  dis- 
cours. Le  il  février  17 86, lorsqu'il 
répoudit ,  eu  qualité  de  directeur,  au 
discours  de  réception  de  Guibert ,  il 
indisposa  encore  beaucoup  de  mon- 
de :  la  modicité  de  ses  éloges  mécon- 
tenta le  nouvel  académicien  ;  le  ma- 
réchal de  Rroglie  trouva  encore  plus 
mauvais  que  Saint- Lambert  eût  pris 
la  liberté  de  décider  contre  lui ,  en 
faveur  du  système  de  Guibert  sur 
V  Ordre  profond  et  V ordre  mince  ; 
et  le  passage  du  discours  fut  entière- 
ment supprimé  à  l'impiession.  11 
n'en  fut  pas  de  même  de  sa  répouse 
au  discours  de  réception  de  Vicq- 
d'Azir ,  prononcée  le  1 1  décembre 
1788:  elle  lui  concilia  tous  les  suf- 
frages.  On   y   remarquait    surtout 
un  l>cl  éloge  de   Buffon.  Quelques 
jours  après,  répondant  en  la  mê- 
me qualité  à  Boufflcrs,  Saint-Lam- 
bert sut  louer,  avec  autant  de  grâ- 
ce que  de  justesse ,  le  mérite  par- 
ticulier de  ce  poète  aimable.  «  La 
»  Gnesse  de  l'esprit,  disait-il,  l'en- 
9  jouement,  je  ne  sais  quoi  de  hardi 


SAI 

9  qui  ne  l'est  point  trop ,  des  traits 
»  qui  excitent  la  surprise  et  ne  pa- 
9  raissent  pasextraoïdinaires,  le  U- 
9  lent  de  saisir  dans  les  circonstances 
9  et  dans  le  moment  cequ'il  va  déplus 
»  piquant  et  de  plus  agréable  ;  voilà  ^ 
»  Monsieur,  le  caractèrede  vos  pièces 
»  fugitives:  elles  ne  rappellent  aucun  . 
9  des  modèles ,  et  les  égalent  sans  leur 
9  ressembler  ».  Il  faut  ajouter  que 
le  charme  du  débit  n'entrait  pour 
rien  dans  les  succès  académiques  de 
Saint -Lambert  :  il  serait  difficile 
d'imaginer  un  organe  plus  pénible 
et  plus  ingrat  (1 3).  Eu  offrant  quel- 
quefois ,  dans  ses  discours  ,    des 
exemples  de  convenance  et  de  goût, 
il  mettait  aussi  beaucoup   de  zèle 
à  défendre  ,  au  sein  de  l'académie, 
les    grands    hommes  du  siècle  de 
Louis  XIV  contre  les  attaques  de 
quelques  novateurs.  On  en  trouve  la 
preuve  dans  une  lettre  que  Voltaire 
adressait  à  Laharpe  (  10  décembre 
1 7  7  7  ).  a  Je  sais  bien  bon  gré ,  disahV 
»  il,  à  Saint- Lambert ,  d'avoir  soute- 
9  nu  Racine  et  Boileau ,  en  pleine 
«académie  ».  Parvenu  à  l'âge  de 
soixante- onze  ans  ,  Saint- Lambert 
vit  sa  vieillesse  troublée  parles  mal- 
heurs de  la  révolution  qui  amenèrent 
la  dispersion ,  la  ruine  ou  la  mort 
fatale  de  ses  amis,  et  la  destruction 
de  l'académie  française.  L'abbé  Mo- 
rcllct,  dans  ses  Mémoires ,  met  Saint- 
Lambert  au  nombre  des  académi- 
ciens ennemis  de  la  révolution  arec 
Marmontel ,  Maury  ,   Gaillard  ,  le 
maréchal  de  Beauvau  ,  Barthélémy» 
Rnlliicre,  Suard,  Dclille,  etc.  Par- 
mi les  hommes  que  l'on  vient  de  ci- 
ter ,  il  en  était  bien  peu  qui  n'eussent 
à  se  faire  le  grave  reproche  d'avoir, 
soit  par  ambition ,  soit  par  inexptf» 


(i3)  Grima,  Comsp.f  février 1 786 ,  111  ,  44*. 
dernière  partie. 


S  AI 

grossi  les  rangs  de  la  secte 
inique  qui ,  en  corrompant 
i ,  arait  rendu  la  révolution 
;e.   Jusqu'à  l'année   1793  , 
de  la  destruction  de  l'aca- 
Saint-  Lambert  se  montra 
du  aux  séances  de  ce  corps  : 
dissolution  il  se  retira  dans 
?  de  Montmorenci ,  au  sein 
lelicieuse  résidence    d'Eau- 
où  il  eut  le  bonheur  de  vivre 
es  révolutionnaires,  éten- 
des soins  assidus  de  Mme. 
toL   II  ne  sortit  de  sa  re- 
»e  pour  montrer  combien  il 
le  à  ses  anciennes  affections 
4.  Le  icr.  juillet  1800,  lors- 
:adémiciensqui  se  trouvaient 
,  rassures  par  le  retour  de 
tentèrent  de  reconstituer  l'a- 
française ,  Saint  -  Lambert 
ux  réunions  qui  eurent  lieu 
objet.  H  s'opposa,  avec  Mo- 
:  Suard ,  à  ce  qu'Arnault , 
in  de  Saint-Pierre  et  Garât, 
dmis  parmi  eux  ,  le  premier 
1*1 1  était  trop  jeune ,  le  se- 
rce  qu'il  parlait  de  l'acadé- 
c  trop  d'amertume,  le  troi- 
ran\e  de  «  1a  couleur  qu'il 
•ri  se  dans  la  révolution  (i  4)». 
t  resta  sans  exécution  ,  jus- 
5  janvier  i8o3.  Alors  l'aca- 
ranciise,  constituée  sur  de 
»s  ba*e*,futcomprise,comme 
e  littérature  française ,  daos 
c  sections  de  l'institut.  Saint- 
t  fut  appelé  à  en  faire  partie  ; 
noiirut  doute  jours  après,  le 
r  i8o3,  dans  sa  quatre  vingt- 
année.  On  a  remarqué  qu'il 
de  deux  jours  Laharpc  au 
1  :  il    eut   pour   successeur 
rt  ;'  depuis  duc  de  Bassano  ) , 


SAI  g 

qui,  malgré  l'égalité   républicaine 
et  la  confraternité  académique  ,  se 
crut ,  en  sa  qualité  de  ministre  d'état , 
dispense  de  prononcer  l'éloge  de  son 
prédécesseur.  Depuis  quelque  temps, 
Saint  -  Lambert  n'était   plus  qu  un 
vieillard  maussade ,  et  presqu'en  en- 
fance. Toutefois,  avant  de  perdre  une 
partie  de  ses  facultés  intellectuelles,  il 
avait  encore  ajouté  à  ses  titres  litté- 
raires ,  daus  1111  âge  où  bien  d'autres 
hommes  vivent  sur  la  réputation  de 
leurs  anciens  ouvrages.   Il  publiait 
encore  de  temps  à  autre ,  dans  les 
journaux  et  recueils  du  temps ,  des 
Pièces  fugitives,  qui,  par  la  grâce 
et  l'élégance,  faisaient  oublier  l'âge 
de  l'auteur.  De  ce  nombre,  nous  ci- 
terons les  Consolations  de  la  vieil' 
lesse ,  petit  poème  qui  |K>rte  l'em- 
preinte d'une  sensibilité  douce  et  d'u- 
ne aimable    philosophie.   Pendant 
plus  de  quarante  ans,  il  avait  tra- 
vaillé à  un  grand  ouvrage  philoso- 
phique, qui  devait  offrir  un  code 
complet  de  morale  universelle,  sous 
ce  titre  :  les  Principes  des  mœurs 
chez  toutes  les  nations,  ou  Caté- 
chisme universel.  Ce  livre ,  compo- 
sé à   l'instar  du    livre  de  Y  Esprit 
par  Helvctius ,  était  achevé  depuis 
1788  :  mais  les  orages  révolution- 
naires en  arrêtèrent  l'impression;  et 
Saint- Lambert  n'en  publia  la  pre- 
mière partie  qu'en  Tannée  1797, et 
le  reste  trois  ans  après  (  1 5).  Cet  ou- 


lw 


•*r  m  parUrularilM  ,  U»  M< 


(iV  Voici  l'or  Ire  de  c*»  pnldiratioii»  :  au  moi* 
de  IloreJ  «a  VI  170*  »  ,  S-iul-l-amln-it  fit  impri- 
mer 1«  de»»  premier»  Toliirie»  »!«■  cet  oiirra<e ,  et 
U  |Kemirre  pallie  du  1«  f.*let».ol  Y  4«*ht*  d* 
l'homme ,  T  !««/»  te  de  U  f-nm* .  He  U  mt'O*  0U 
PoHlhimmmi  t  ti  le*  Pnrrôet  Je*  mirmr*  ekea  tonlet 
le*  aniiont  <mi  le  l'uHrkitme  mmimtel  ,  we  lu 
Comment*»!*,  1-e  reatr  de  l'outrage  comprenait  '• 
»•.  parti*  du  V.;  et  Ira  volume»  4  et  .'»  parureut  cm 
mot»  cm  terminal  a'i  IX  (  i«*«i  ■•  II»  rontenaie«t 
V.4n*lm  htttnnyme  de  /«•  tnffli.  u  1  f  ««*'  ««•'  *» 
Vte«/«"flnZiiij{*fo*e,co»Bip«i*«*ni-5<;nn  f.ttmi  imrU 
«••#c/7/e/*rfi«i  ,  et  Ira  Deux  «m,!  ,n«iiw  «f*»fu«ti 
ce»  drus  dernier»  ouvrage»  •tairai  rt»  éw  \i  P*M**** 
L'rdit**ir  a  dooata  c«t  raarmW» ,  f»na*a*  5  toI.  ,  U 


10 


Ski 


vrage  est  divise  eu  six  parties.  La 
première  comprend  Y  Analyse  de 
l'homme.  L'auteur  y  développe  plu- 
tôt ud  système  d'idéologie  que  de 
morale  proprement  dite,  et  ne  pré- 
sente d'ailleurs  que  des  idées  assez 
communes.  Mais,  grâce  à  des  em- 
prunts fréquents,  faits  à  Rousseau, 
qu'il  ne  cite  jamais ,  et  même  qu'il 
critique  durement  (i  6),  Saint-Lam- 
bert *e  montre  beaucoup  plus  pi- 
quant dans  la  seconde  partie ,  qui 
est  V  Analyse  de  la  femme.  Elle  est 
en  forme  de  dialogue,  entre  le  phi- 
losophe Bernier  et  Ninon  de  l'En- 
clos, qui  a  donné  rendez  -  vous  à 
son  amant  Candale  ,  mais  qui,  en 
attendant,  veut  bien  s'amuser  d'une 
conversation  philosophique.  On  an- 
nonce Candale  :  la  conversation  fi- 
nit ;  et  Bernier  ,  qui  a  de  l'usage, 
se  retire  discrètement.  Dans  la  par- 
tie suivante,  intitulée  la  Foison, 
on  Ponthiamas,  trois  mandarins 
chinois,  supposés  fondateurs  de  la 
colonie  de  Ponthiamas,  enseignent 
aux  citoyens  de  leur  république  les 
éléments  de  la  philosophie  rationel- 
-  le,  et  font  l'éducation  d'un  peuple  de 
sages.  La  quatrième  partie  est  con- 
sacrée au  Catéchisme  universel ,  et 
la  cinquième  à  son  Commentaire. 
Enfin  la  sixième  comprend  Y  Ana- 
lyse historique  de  la  société.  Cette 
dernière  section  du  livre,  presque 
toute  en  citations,  décèle  l'extrême 


litre  d'ffEurru  philoiophtqtir*  A*  Sninl-T.nmheii. 
Cependant  toute*  le*  rrurrrn  pliiloaoïihiqnes  de  cet 
mrteur  ne  mut  pat  imprima*.  Suard  avait  entre  lea 
maina  une  suit»  dn  ( 'ntè'hitm*  nn'WnW,  qu'il  m 
propoMitoV  mettre  an  jour  aeec  lVditioo  entier*  de* 
amvrr»deSaint<-f<aml»ert.  On  a  même  pa  «oupronner 
«■M  ce  n'était  que  pour  donner  du  prit  à  cet*» 
reimpreaiioa ,  qu'il  prér»ni<a  ri  étrangement  la 
Cmlêehum*  Mmiversrt,  à*u*  la  |«rtie  do  Rapport 

Car  le.  prit  décenneui  qu'il  fut  chareé  de  rédiger, 
triate  résultat  de   cette  tentative  rengagea  tans 
douta  a  renoncer  à  cette  entrepriae. 

(rff)  Dam  ton  ouvrage ,  il  Tait  de  Bonsaeaa  un 

rrtrait  ndient  an  chapitre  de  YlmgnUitMdm,  tout 
nomàaCleon. 


SAI 

légèreté  des  recherches  < 
de  connaissances  suffisant 
défaillante  d'un  vieillard 
tir  partout.  Le  vice  princ 
te  grande  composition  e« 
de  plan  et  le  manque  de  i 
idées  les  plus  commune 
s'y  placer  à  côté  des  pai 
plus  bizarres.  Si  l'on  s'; 

Eartie  morale  de  ce  tra 
ien  l'on  plaindra  son  aut 
souillé  sa  vieillesse  par 
tion  d'un  œuvre  qui,  sous 
la  philosophie,  n'est  cap 
corrompre  le  cœur  et  de  1 
prit!  A  l'exemple  d'Hch 
sur  l'intérêt  personnel 
Lambert  appuie  sa  roo 
lui ,  les  vertus  les  plus  nol 
ces  les  plus  odieux ,  ne  s< 
préjugés  convenus.  Son  i 
dut  toute  religion ,  et  sup 
térialismc  le  plus  effronté 
que  penser  d'un  moraliste 
des  expressions  les  plus 
qui  met  ses  maximes  dan: 
d'une  courtisane  (  1 7  )  ?  L. 
venu  sincèrement  à  des 
religieux  ,  ne  pouvait  se  • 
voyant  Saint-Lambert ,  ] 
il  avait  conserve  la  plus  1 
tic,  persévérer  sur  le  1 
tombe  dans  les  erreurs  d 
philosophie.  heCatéchis 
sel  n'eut  aucun  succès; 
confondu  dans  un  même 
les  plus  méprisables  proc 
club  d'Holbach  ,  lorsqi 
scandale  des  hommes  de 
honnêtes  gens,  le  jury  d 
1806,  par  Napoléon,  po 
les  prix  décennaux,  exhu 


(17)  Outre  les  écrits  de  Saint-Lai 
rapporte  la  liste  dans  cet  article,  «m 
dan»  la*  Vmriitmt  Luirait»»  :  i°.  / 
bmrnn  ti'H....  sur  l'Ouér*  ;  a°.  F.e4li 
g*tli*  angUise  (  La  BtlU-mère  am> 


Sàl 

pour  lui  décerner  le  grand  prix 
unie.  Le  motif  principal  de 
parut  était  que  la  doctrine  de 
ar  se  montrait  indépendante 
le  religion!    i8\  Une  telle  dé- 


SAI 


1 1 


y 


ftprra    ttntr    ni*   de    cvlr   la   anorak,    «fui 

a>r«-p  A-  U  rrli^iou.   U  R  apport  ror  (la  jury 

•  Naw  d  v  •  une  mi  Je  tuute  humaine 

•  h»»*!-  e  qn»  «ur  la  rature  de  I'Ikhiudt  et 
-»  n»  mIi,  r«l  U«  avrr  m  aenildaldr*  ilana 
»»*a    dr  i\  f «I   aw  ial ,  ri  qui  par  -  là  lui  coo- 

■  ■  I  •■•■  Ira  |riii|.«  iLli*  t-uf  lia  rlimalu, 
•ara  a,  -««rnwiu*el«  .  •  uni  la  vrri|e  i-|  l'uti- 

•ra  >•■«•»•«  **  !rneut  «  Pi  Lin  •  |  «  loiladt  !• 
P-ri»  r  à  t.i  udrra.  L'u  «eajl  rt-ritaiii  parmi 
"**>  de  c  -ni|«*rr  ao  ouwaar  dr  ce  genre, 
t  !.»-•  Ikrrr.  ifiii  .  anna  rmanadVlu'Iraet  de 
■a»  aiauMir  irriL  fin  de  »e  '  arrière.  I  ou- 
tifai  /'««r/i-t  ,/n  mtitur*  eh, a  lnuirt  Ut 
**m  f  •  ■  r/.-.»*  nn.fr nr/  ("'rat  nn  outni e 
,aar  !•  •  «narra  »n.r. ■  qu'il  r»  unit .  et  par 
•'    .#«   «)p|iIii  ■!••. m  qu'un  |h  u|  ru  faire  , 

■  rrx. ■^.4jir»u.i  i  t  d>   la  morale.  I.'*uti  m   fait 

•  f^rn  ■•!*■■  d»  l#  aawe«le  a«;ec  l*r*u<-.  U|i  de 
■*  •!  J"  t  (Imf  11  mit  ilan*  IV*|H  i  ■>  ba« 
r-ri  «fr-«  dialîi  et»  .  d  >nl  la  diarrv-urr  <Jan% 
s**  1 1*  «iigura  «t  iitoralr*  d"it  r«i  rtaldir  iim 
■>•  Irta»*  rapi»rrti  rt  Imr»  d-  viiti  n»|i*c- 
k>  l-nJ«rf  iwiniifiiif  ion  Miivragr  par  une 
d»   J  U  ■  .,me,   auivie  d<    it lli-  dr  la  frmmr. 

■  a»  »i»»m  •  ••!  du  le»  |i«r  la  raicrni  la  plua 
t*  \\,%m^m  hie  la  |.lu»  ■**,*;  l«»n»  le»  deut 
*•  imiwm  ur»  fiifmr  i|ui  «■■  nviriit  an  »ujet  :  le 

•  »t  amedi  t  «••iod  |airrmn  t  f  L*a J  <>ii)'lii<iue 
J  »at  t  r  ail  r  m  t- '  uir  iji  didl-i^ue  r»itr»  lr  phi- 
**»«-■  if-r  «t  ^ir«ii  .'r  l'I.ml'i*.  l'n  tmi*i<-inr 

•  ■■*   '•  m'ure  rt  l'i  mpioi  dr  I  •  r.n»>.a  ,  prr- 
I       i.n  «■  f  *i*  »ii|i-  «>•«    «lu-»   in  im  tiule 

firpl*  dana  |«  tint  et  Ira  fiirmra  .  et 

■  <•  i  «rti**  Jf    l'outrât.   ii|him-   VattrulidO 

■  r  »•  lui  rrb.l  la  leituir  plu*  a,;rf  aldr  rt 
*■".  **».«>  i  l-a*u' *rt  a  tr  .  mt  *■■«(  le  C"Ui»  d" 
•»  ,a>'  w.  -  •  ••«■,-]••  ,  nui  »  |ir»  «rnlrtit  d'rt- 
•■      1  ru  r»  f  •*!••>•  dont  |«  nrllrt-'ft  |Vvidrii« 

■  *  -■■*»fct  .11  •*  t  «|»  ii-  di   iiruiiiii«lf  a  luu.  l/e«t 
r «.*-«%  m>r       I  |Miit   «Irr   riiM-<,;t      am  rn- 

■  u  r  ■m«.«««idr>ii<t .  et  il  «ufli- a  «m  Ituruim» 

*■■•  «tait  4i      U  «i  ii  ft    t\  'laL*  t  »U«  Ira    4£ra 

•  I  '  ^i"fS     ifr    •«  di«t  n.i..   ni  |sir  l'Mii^i- 

•  f»-»*  |Mf  la  |«»'>l  -«ilriir  <!••  tu*!,  iimi»  la 
•^  -  §m%  liput  i;  «liii  %  m  -«it  |-ln*  |-rii|trr  à 
e  m  t  '>ff«r  aj-j'i  la  «•■i|u  il.iii*  un  M-jrtd  ■■  t 

-.*•     .    !•(•     «i    N-inriil    .im  uli  >,  •  t  •  n  Ira 

4*      l-'.il    «>;  ■    t    ni.'.ii't    n- n  f  irf  t>  «!■  e*a 

aj>  •  »  »     •■  -i'i»       «Irr  ru>hnn>ri  |'<r  unr  lu» 

•     <!  I  I  '  l'.riiw  ,    «|  ,]'•  |rr    |ifi  •«■lit»  f  «  CD 

^a*r«  •»»*  rl*rl»  »i  j»i  •  iii'ritt     i  V»l-I" ■  t  e 

«««».»  i.b>    ■*■».!.  »ij,.t  i  »  uir ,  iiu  lak  iil  raie 

'   .  -»•  i-«  < ■  7  — f  ■  •  b»   "h  i  f  im  ut  |-i«  ilirr  qiir 

j     •  *  ••   lr  .air  rrn>|<i|  i|«u*  t-iuf<  «<>ll  •  tf  u- 

•  .    .   «^     ai-"  m. (art   •  lion  <Jait«   l<u\i'i.r    de 

■  tm'1    .      !•■.-•    •  'r«l    Jln      un     Jr^rv     •!     |»TU 

k  -•  ra<»t-ii  fl  •!-  t^liiit.  •  ii'i-ii  lit  ar  priiait 
"•  *~»*  ♦■»  r  i»  »|«t  n  iMiurt4il  t  <li*irrr  I.a 
*•   i'm~k"mr  m  <aju«lf|u#  ■  Imar  dr  r*  lii4lr|iu|i|r  , 

■  "»  •>•  la  »l  *lr  t  ■  «.j»  i.i  t  r  tri  ilii>  i  t  •  IUpl'*i 
'■•  ■!  A»   Bl     uvrllir  |«t>  liai   'li.lmr  *•!  »t*lr  lilua 

'"■*■•   •<  il'»ai>r>l     mai*  partout  «r*  n|ri  ■  ■rm- 

■•■»  .  -•  la  f  -rua*  «fMI   leur  «  •■ntlilit  le  UiirUI  . 

■  *9fr~**im  rat  |rtte  ft  pIM  t  r  ,le  t«»ur  Cat 


»r 
m  • 


cision,  contre  laquelle  l'opinion  pu- 
blique se  souleva  ,  fit  peu  d'hon- 
neur a  Suard,  rédacteur  de  cette 
partie  du  rapport,  et  contribua  puis- 
samment à  jeter  du  ridicule  sur  les 
prix  décennaux  à  la  distribution  des- 
quels Napoléon  renonça.  Ainsi ,  par 
un  privilège  peu  commun ,  Saint- 
La  robrrt,  après  avoir  été  loué  avec 
excès  de  son  vivant,  devait  être 
préconisé  sans  mesure  après  sa  mort; 
et  cela  ne  prouve  autre  chose ,  sinon 
le  crédit  dont  la  cabale  encyclopédi* 

3 ne  jouissait  encore  au  sein  de  l'aca- 
émie,sousNapoléon.  Mais  l'homme 
qui  fut  l'objet  de  flatte  lies  aussi  peu 
proportionnées  à  son  mérite  ,  fut 
toujours  peu  aimé  de  ses  contempo- 
rains :  ils  nous  le  représentent  com- 
me un  personnage  triste ,  froid  ,  et 
dont  le  commerce  était  d'une  aridité 
singulière.  En  cela  Grimm.quine 
flatte  personne ,  se  trouve  d'accord 
avec  un  homme  qui  fut  toujours  fort 
enclin  à  peindre  Saint- Lambert  à 
avantage (/r.  Suard \  «  ïlneplai- 


son 


»  .«aitdansla société, dit  Mmi*. Suard. 
»  dans  se*  Essais  de  Mémoiies,  qu'à 
»  ceux  qui  lut  plaisaient  à  lui  même., 
»  Il  avait  pour  tout  rc  qui  lui  était 
»  indiffèrent  ,  une  froideur  qu'on 
•  pouraitqiifdquefois  confondre  avec 
n  le  dédain.  »  Il  parait  cependant 
(pie  dans  l'intimité ,  et  surtout  dans 
la  joie  d'un  festin,  re  marquis  philo- 
sophe se  dépouillait  volontiers  de 
cette  réserve  hautaine  qu'on  pouvait 
prendre  pour  de  la  profondeur. 
Alors  il  montrait,  *<-Iou l'expression 


naturel  rt  i-li  ^ant;  <  't  at  uu  aille  enfin  pmpre  a  f'f- 
u. ci  lr  £nîi|  en  ri  l'irjut  la  raiwiii  Aim  un  rmvra^r 
ne  tait  nitiiik  M-nlir  la  *■  rilr  île  iHte  in**.ime  :  /••> 
•  l.nlr  «•«/  l'itru-  nu- ni  tit  •  ptn* rrt  iirn/iiwafrl.  »  l*alu* 
lr  iIim  •■un  ,  |irniHini  r  au  U-iiu  dr  l'Institut ,  le  i"  «— 
anrr  iHnK,  jla  lierre  du  i^uaeil-d'ttat,  |nea*dr  par 
\a|».lriin  ,  M.  J  (.limier,  fréteur  «!•'  U  drpuU 
ti'iu,  -Tait  fait  un  giand  «r»«r  du  t'ate*  uiame  uBi- 
vriaelt-t  de.  ■»  ani.ue  /  /'.  SaUH-I'IIHIIK  HilIMM 
diu  de  '. 


vi  SAI 

de  Gaillard ,  tout  ce  que  t  usage  du 
monde  peut  ajouter  au  mérite  de 
Vhomme  de  lettres.  La  sécheres- 
se habituelle  de  son  entretien  fai- 
sait place  à  l'enthousiasme;  et  il 
mettait  à  découvert  tome  la  licence 
de  ses  principes.  Les  Mémoires  de 
Mme.  a'Épinay  nous  ont  conservé 
plusieurs  de  ses  conversations.  Dans 
l'une,  il  cherche  à  prouver  que  la  pu- 
deur n'est  qu'un  préjuge;  et,  tout  en 
sablantle  vin  de  Champagne ,  il  en- 
tre, à  cet  égard,  dans  des  détails 
tellement  expressifs  ,  que  la  plume 
peu  scrupuleuse  de  la  marquise  laisse 
une  lacune  dans  le  manuscrit.  Une 
autre  fois  elle  nous  le  montre  s'insur- 
geant  contre  toutes  les  religions,  sans 
faire  plus  de  grâce  à  la  religion  natu- 
relle qu'à  toutes  les  autres,  et  conve- 
nant de  bonne-foi  qu'il  était  athée, 
au  grand  scandale  de  J.- J.Rousseau, 
l'un  des  convives.  Saint-Lambert  se 
conduisit ,  au  reste .  d'une  manière 
conforme  à  ses  principes.  Épicurien 
prononcé,  il  portait  la  plus  grande 
recherche  dans  les  plaisirs  des  sens. 
Mme.  Snard ,  dans  ses  Mém oires ,  par» 
,    le  des  dîners  «  aussi  délicats  qu'excel- 
lents ,  »  que  le  chantre  des  Saisons 
donnait  à  Eaubonne,  et  a  où  l'on  res- 
»  pirait  le  parfum  des  fleurs  dont  sa 
»  tabje  était  ornée.  »  Les  écrivains  les 
moins  favorables  à  Saint- Lambert , 
rendent  justice  à  sa  probité ,  à  son 
désintéressement.  Grimm  le  loue  d'a- 
voir triomphé  du  penchant  décide 
qu'il  avait  a  la  satire.  Tels  sont  les 
principaux  traits  du  caractère  d'un 
homme  qui,  après  avoir  tenu  un  rang 
distingué  parmi  les  beaux-esprits  de 
son  temps  ,  n'a  obtenu  qu'une  place 
médiocre  dans  les  souvenirs  de  la 
génération  suivante.  Il  est  sans  cesse 
question  de  lui  dans  les  Mémoires  et 
les  Correspondances  littéraires  de 
l'époque.  Outre  ceux  que  nous  avons 


SAI 

cités,  on  peut  lire  :  i°.  Les  Mémoi- 
res littéraires  de  Palissot ,  où  le  mé- 
rite de  Saint-Lambert  est  bien  ap- 
précié. a°.  Le  Cours  de  littératu- 
re de  Laharpe ,  dans  lequel  le  poè- 
me des  Saisons  est  loué  avec  toute 
la  partialité  de  l'amitié.  3°.  Le  Ta» 
lie  au  historique  de  Vélat  et  des 
progrès  de  la  littérature  française , 
par  M.    J.   Chénier  ,   où  le    Ca- 
téclusme  universel  est  exalté  avec 
tout    le   fanatisme    philosophique. 
4°.  Dans  le  Moniteur  (  Ier.  sep- 
tembre 180 4)  on  lit  une  Notice  lit- 
téraire sur  Saint-Lambert,  par  M.  * 
Fayolle.  Enfin  dans  les  Encourage- 
ments  de  la  jeunesse ,  M.  Bouilly 
raconte,  avec  la  plus  ridicule  em- 
phase ,  une  querelle  d'amoureux  en- 
tre ce  poète  octogénaire   et  M1**.- 
d'Houdetot.  D— R— il 

SAINT  LO  (Alexis  de),  né 
en  Normandie ,  de  parents  calvi- 
nistes ,  embrassa  la  foi  catholi- 
que ,  et ,  peu  de  temps  après,  entra 
dans  l'ordre  des  capucins ,  où  il  M 
distingua  comme  prédicateur.  Il  fit 
trois  voyages  en  Afrique  et  en  Amé- 
rique, comme  missionnaire,  et  mou- 
rut à  Rouen  ,  en  i633.  lia  écrit  t 
Relation  du  voyage  du  Cap-  Vert , 
Paris  et  Rouen ,  1Ô37  ,  in- 12.  Le  P. 
Alexis  par  lit  de  Dieppe,  le  11  octo? 
bre  i635  ,  avec  le  P.  Bernardin  de 
Renouard  :  le  3  novembre ,  on  mouil* 
la  sur  la  rade  de  RuGsque;  en  janvier 
i636,  on  fit  voile  pour  Portudal  ; 
ensuite  les  missionnaires  allèrent  à 
Jouai.  Leur  »éjoursur  cette  côte  fut 
marqué  par  le  baptême  d'un  grand 
nombre  de  nègres.  La  géographie  ne 
peut  tirer  un  grand  fruit  de  l'ouvrage 
du  P.  Alexis,  qui  ne  parle  que  de  ses 
travaux  apostoliques.  Malgré  le  titre, 
on  n'y  trouve  pas  la  description  du 
Cap-Vert,  tfest  la  première  relation 
écrite  en  français  où  l'on  trouve  des 


SAI 

aur  les  Merci  qui  habitent  en- 
ebégal  et  b  Gambie.  Il  est  fait 
d  de  cet  écrit  dans  Wadding , 

ordims  Min.  :  il  l'appelle 
ts  Lopez.  E — s. 

NT- LUC  (Fbançois  d'Esfi- 
i  )  ,  l'un  des  plus  braTes  ca pi- 
la scixième  siècle ,  descendait 
incienne  famille  de  Norman- 
>ué  d'un  esprit  agréable,  qu'il 
>t  par  la  culture  des  lettres ,  il 
rs  moeurs  douces ,  et  se  mon- 
Iroit  a  tous  les  exercices  du 
Chéri  de  Henri  II I ,  qui  le  nom- 
iwemeur  de  Brouage  et  de  la 
ige  ,  il  fut  seul  coufident 
ipur  du  roi  pour  la  duchesse 
île  :  mais  il  eut  l'indiscrétion 
arler  a  sa  femme  ;  et  bientôt 
a  cour  en  fut  instruite.  Gîte 
levait  entraîner  sa  disgrâce  : 
nier  la  colère  du  monarque, 
!îuit  â  Brouage  (  1 38o  ) ,  où 
rcha  des  consolations  dans 
.  Ce  fut  alors  qu'il  composa 
tcours  militaire*  (  i  ) ,  et  des 
te  Scérule  de  Sainte-  Marthe 
it  trct-ingéuieux.  Siiot*  Luc 
e  doc  d'Anjou  dauslcs  Pays- 
Un  jour  ,  dans  la  chambre 
mBce,  il  s'emporta  contre  uti 
tomme .  au  point  de  lui  don- 

sooflet.  Le  prince  d'Orange  , 
t  a  celte  seine ,  dit  tout  haut 
mprreur  Charles-Q»inl  n'au- 
s  laisse  une  telle  .irtiou  impu- 

A  quel  propos  ,  lui  dit  Saint- 
.»ou*  parlez-vous  de  Chirlcs- 
il .  tous  qui ,  s'il  vivait ,  n'au- 
■  vie .  ni  biens  ?  •  Il  sortit , 
f  tout  le  monde  étonné  de  son 
'.et  revint  a  Brouage,  qu'il  dé 
cm  i5*J5,  contre  les  proies- 

Prisonnier  a   la  bataille  de 


SAI  i3 

Contras  ,  où  il  avait  signalé  sa  bra- 
voure ,  il  resta  Gdèle  a  Henri  IV,  et 
le  serrit  avec  beaucoup  de  zèle.  Char- 
gé de  négocier  avec  Cossé ,  son  beau- 
frère  ,  pour  la  reddition  de  Paris 
(  V.  Cossé  ,  X ,  44  )»  H  entra  dans 
cette  ville  à  la  tête  des  premiers  dé- 
tachements. Nommé  commandant , 
avec  le  maréchal  d'Aumont ,  des 
troupes  royales  dans  la  Bretagne ,  il 
entreprit,  pour  plaire  à  la  veuve  du 
comte  de  Laval ,  le  siège  du  château 
de  Comper  (a)  :  le  maréchal  y  fut 
tué  (  F.  d'Aumowt  ,  III ,  70  )  ;  et 
Saint-Luc  fut  obligé  de  se  retirer.  En 
1595,  Henri  IV  lui  donna  le  collier 
du  Saint-Esprit  ;  et  l'année  suivante, 
sur  la  démission  de  Phililiert  de  La 
Guiche  (  F.  Guicbe  ,  XIX ,  77  ) , 
il  fut  nommé  graud -maître  de  l'ar- 
tillerie. Au  siège  d'Amiens  ,  comme 
il  regardait  ,  dit  Sully  (  Mcmoir.  , 
liv.  ix),  entre  deux  gabions  où  il 

Î>eîue  y  avait  il  passage  pour  un  bou- 
et ,  il  en  vint  un  qui  le  renversa 
mort,  le  8  sept.  1597.  •  Saint  Luc, 
très  gentil  et  accompli  cavalier  en 
tout ,  s'il  en  fût  un  à  la  cour ,  dit 
Brantôme  ,  est  mort  très-regretté  , 
en  réputation  d'un  tiès-brave ,  vail- 
lant et  bon  capitaine.  »  Son  corps  fut 
rapporté  à  Paris ,  et  inhumé  dans 
l'église  des   Cclestins.         W-*s. 

SAINT-LUC  (  Timoléow  d'Esfi- 
fay  de),  maréchal  de  France,  fils 
du  précédent ,  était  né  vers  1 58o.  Un 
jour,  ayant  été  poussé  un  peu  rude* 
ment  contre  une  muraille  par  le  fils 
du  duc  de  Maïenne,  il  lui  demanda 
si  c'tiait  pir  jeu  ou  pour  l'offenser. 
Le  jeune  M.iïenne  lui  dit  qu'il  pou- 
vait le  prendre  comme  il  le  voudrait, 
et  ajouta  :  «  Ne  me  reconnaissez- vous 
»  pas  ?  »  Oui ,  répondit  Timoléon  , 


U  a»l»baJioU»tM 


?««» 


(%)  Cm  rttUMi  «I  à  quatr*  linn  *• 

Ci»  Tomrt ,  romwtm  •■  U  4il  par 
*.  à'Av 


•  •* 


16  S  Al 

en  trouve  un  autre  dans  le  Nicrologe 
des  hommes  célèbres  de  France, 
année  1770  ,  pag.  3qï.      W — s. 
SAINT-MARC  (  i/abbé  de  ).  F. 

GUÉNIN. 

SAINT-MARC  (  Jean-Paul-An- 
drê*  des  Rasins  ,  marquis  de  ) ,  poète 
lyrique ,  était  né  dans  la  province  de 
Guicune  ,  en  1728,  d'une  famille 
noble,  originaire  de  Venise,  et  alliée 
à  celle  de  Montesquieu.  Il  fut  admis , 
eni744;danslesGardes-Françaises; 
mais  un  accident  l'ayant  oblige'  de 

Suitler  le  service  en  1 762  ,  il  cher- 
ha,dansla  culture  des  lettres,  moins 
un  moyen  de  succès  qu'une  ressource 
contre  l'ennui.  Saint -Marc  raconte 
lui-même  assez  gaîment  sa  me'tamor  • 
phose.  a  Une  nuit,  dit-il ,  je  rêve  que 
»  je  suis  poète  :  je  me  lève ,  j'écris  ; 
v  et  bientôt  je  me  trouve  auteur  de 
»  quelques  pièces  fugitives  ».  En- 
couragé par  les  suffrages  de  Dorât , 
il  s'essaya  dans  le  genre  lyrique ,  et 
fit  représenter  ,  en  1770  ,  la  Fête  de 
Flore ,  pastorale,  que  le  public  ac- 
cueillit avec  indulgence.  Cette  pièce 
fut  suivie  K  Adèle  de  Ponthieu ,  opé- 
ra, dans  lequel  il  voulut  donner  une 
idée  des  usages  et  des  tournois  de 
l'ancienne  chevalerie.  La  nouveauté 
du  spectacle ,  la  beauté  des  décora- 
tions, et  quelques  coups  de  théâtre  as- 
sez heureux  ,  firent  le  succès  de  cette 
pièce.  Elle  fut  reprise ,  en  1781,  avec 
une  nouvelle  musique  de  Piccinni(f . 
ce  nom  )  ;  et  bien  qu'on  ne  l'ait  pas 
représentée  depuis  ,  elle  est  restée  au 
répertoire.  Saint- Marc  composa  les 
vers  qui  furent  récites  sur  le  Théâtre- 
Français  ,  en  1778,  lorsque  le  buste 
de  Voltaire  y  fut  couronné  (  V.  Vol- 
taire); et,  suivant  sa  coutume,  le 
Shilosophedc  Fcriicy  ne  manqua  pas 
elui  rendre  touslcscomplimcnts  qu'il 
en  avait  reçus.  Loué  par  tous  les  jour- 
nalistes et  par  t'abbé  Sabaticr  (  F. 


7Ï 


SAI 

les  Trois  Siècles  ) ,  Saint-Marc  ut 
put  échapper  aux  railleries  de  Riva- 
roi  ,  qui  le  persifle   «  sur  le  bem 
»  quatrain  qu'il  s'est  fait  lui-même, 
»  au  bas  de  son  portrait ,  couronné 
»  de  lauriers ,  de  roses  et  de  trom- 
»  pettes  »  (  Voy.  le  Petit  Alman.  des 
grands  hommes  ).  Saint-Marc  fut  di 
petit  nombre  des  gens  de  lettres  qâ 
traversèrent  la  révolution  sans  être 
aperçus;  il  est  mort  à  Bordeaux,  le 
11  octobre  1818,  à  l'âge  de  quatre- 
vingt-dix  ans.  Le  recueil  de  sut 
Œuvres  a  eu  plusieurs  éditions(i)»0 
La  plus  belle  et  la  plus  complet* 
est  celle  de  Paris  ,   1789  ,  3  roL  ,( 
in-8°. ,  ornés  de  vignettes ,  et  d* 
portrait   de  l'auteur.    Le  premÛLV 
volume  contient  les  pièces  fugifi-. 
ves  ,  parmi  lesquelles  on  dîstingm. 
dans  le  temps  une  E pitre  aux  Frun 
çais  détracteurs  de  la  France  ,  ftt 
des  Réflexions  sur  l'opéra  ;   le  a»», 
cond  les  pièces  lyriques  :  Adèle 
Ponthieu;  la  Fête  de  Flore;  Fi 
me,  ou  le  Langage  des  Fleurs;  GÛ 
cère  ;  Lindor  ;  Roger  ,  comte  i 
Foix  ;  et  VAlceste  de  Quinault,  n 
touché.  Dans  le  troisième  on  t 
de  petites  pièces  que  l'auteur  intitule 
Demi- Drames ,  et  qu'il  avait  coi 
posées  pour  l'éducation  des  enfan 

W— i 

SA1NT-MARD.  F.  RÉmond. 

SAINT-MARTIN  (Michel  di) 
personnage  qui  n'est  guère  connu 
par  ses  ridicules ,  naquit  à  Saint 
le  icr.  mars  1614. 11  était  le  fils  d9; 
marchand,  qui,  s'étant  enrichi  d 
le  commerce  de  l'Amérique , 
de$  lettres  de  noblesse,  et  se  fai 
appeler  sieur  de  La  lfere  du 


(1)  La  premier*  art  de  1776,  i  vol. 
féconde  ,  i?8i,a  3  val.  io-8°.;  la  trou" 
n'en  a  que  deux  :  la  dernier*,  Paris  ( 
îSoQ,  n'a  qu'au  Tokune. 


^ 


SAI 

i  de  Miskon  (  i  ) ,  etc.  Seal 
•  de  1*  fortune  de  son  pire, 
r  Saint-Martin  le  surpassait 
vanité.  Quoiqu'il  fût  d'une 
repoussante ,  et  qu'il  n'eût 
dose  d'intelligence  très-mé- 
,  il  était  aussi  fier  de   sa  fi- 
i  de  son  esprit  que  de  sa  no- 
Ko  nn  mot ,  jamais  homme 
11  plus  de  prétentions  avec 
de  moyens  de  les  justifier. 
eabrassé  l'état  ecrlésiastique, 
i  l'Italie .  et  reçut ,  à  Rome,  le 
litre  de  docteur  en  théologie 
roronota ire  apostolique.  A  son 
,  il  t'établit  à  Caen,  et  se  fit 
r .  en    itiSo ,  à  l'université  , 
1  fat  élu  recteur ,  trois  ans 
Cet  honneur  inattendu  ne  pou- 
l'accroître  son  orgueil.  Beau- 
té poètes  célébrèrent  son  élec- 
«r  des  pièces  grecques,  latines 
tcaisr* .  dont  il  lit  imprimer  te 
1  in-4".  Ce  fut  moins  à  sa  bien- 
re  qu'a  sa  vanité  que  la  ville  de 
-  L*  dut   plusieurs  ctablisse- 
rharitables;  et  il  orna  de  sta- 
I  de  bas  -  reliefs  les  églises  et 
îB'ipales   places  de  (laen.  Il 
fondé  nne  nouvelle  chaire  de 
>~ie  ,  qui  devait  être  occupée 
«  professeur  de  la  maimn  de 
lotre  ■  mais  ce  premier  tia  té 
rgpj  du  consentement  des  par- 
•  I  il  eu  signa  un  second  avec 
*aitcs.   Ambitionnant  le  titre 
«treteur  de*  lettres  et  des  arts, 
ut  une  ^nmc  a  l'académie  tli- 
Vinod.  pour  un  prit  annuel  de 
»  ufiue.et  une  autre  a  ta  confrérie 
»l*.l>rile,pouriinpri\demu- 
.  \*  fuMum»*  grotesque  qu'avait 
fé\  «bl>é<i>-  Siinl-Martin.ajou- 
■a«-ore  a  sa  ludeur.  Se  plaignant 


SAI 


'7 


sans  cesse  du  froid,  il  portait ,  pour 
s'en  garantir ,  sept  chemises ,  sept 
paires  de  bas  et  autant  de  calottes  , 
qu'il  recouvrait  d'une  perruq  ic.  Vê- 
tu de  cette  sorte,  il  se  faisait  traîner 
par  un  laquais ,  dans  une  de  ces  voi- 
tures nommées  vinaigrettes ,  dont  il 
so  prétendait  l'inventeur.  Il  couchait 
dans  un  lit  de  briques,  sous  lequel 
était  un  fourneau  pour  entretenir  la 
chaleur.  La  curiosité,  le  désœuvre- 
ment, et  l'espoir  d'être  témoin  de 
quelques   aventures   divertissantes , 
attiraient  cher  l'abbé  de  Saint -Mar- 
tin une  foule  de  personnes ,  qu'il  rc- 
'evait  avec  une  importance  comi- 
que, persuadé  que  c  était  à  son  mé- 
rite seul  qu'il  devait  de  si  nombreu- 
ses visites.  Quelquefois  cependant  il 
s'apercevait  que  la  société  s'amusait 
à  ses  dépens;  et  alors  il  entrait  dans 
une  colère  proportionnée  à  l'offense 
qu'il  prétendait  avoir  reçue,  et  in- 
tentait aux  rieurs  des  procès  qui  le 
ren  lirent  le  jouet  du  public,  et  même 
de  ses  p  irents  (  Voy.  Goîi fuly  ).  '^n 
peut  voir,  dans  les  ouvrages  cités 
a  la  fin  de   l'article,  quelques-uns 
des  tours  que  jouèrent  à  l'abbé  de 
Sa  int -Mail  in  ses  prétendus  ad  mira - 
tenrs.  Oi  sait  qu'en  ir>86,  le  cheva- 
lier de  Chaumont  (  V.  ce  nom  )  ra- 
mena en  France  des  ambassadeurs 
du  roi  de  Siarn.  Q  iclques  plaisants 
profitèrent  de  cette  circonstance  pour 
]MT>uader  a  t'abbé  de  Saint-  Martin 
qu'ils  étaient  députes  par  ce  prince 
pour  l'engager  i  pisserdans*c«é;ats, 
afin  d'y  remplir  le  poste  émiiient  de 
£  aiid-inandariii.l/ahl>étraitjm4giii 
(iquement  les  ambassadeurs,  et  fut 
nn  mandarin,  avec  les  cérémonies 
bon iVofim-s  imaginées  par  Molière, 
dans  le  Bourse* >is  gentilhomme   i  . 


t.  «•  f»ia.t  ,*mt  m-m%  .  «•!  -*■  S-niJ-M«»'»"i 


l  .il.  l'on*  .  T"  lc« eilr.i»»|iui    •  de  Saiiil  tf*ilin 


IL. 


i8 


SAI 


Saint -Martin  était  alors  .dans  un 
âge  avancé;  et  il  mourut  persuadé 
de.  sa  dignité,  le  1 4 novembre  1687. 
On  l'enterra  dans  une  chapelle  ma- 
gnifique, qu'il  avait  fait  construire 
dans  l'église  des  Gordeliers.  Huet, 
qui  le  traite  avec  beaucoup  de  ména- 
gement, dans  les  Origines  de  Caen , 
en  a  fait  un  portrait  fort  comique  , 
dans  la  première  de  ses  Epigram- 
mes9  toute  tissue  de  mots  burlesque- 
ment  composés.  11  juge  que  les  opus- 
cules de  cet  abbé  sont  indignes  d'ê- 
tre connus.  Dans  le  Dictionnaire  de 
Morcri ,  édilion  de  1769,  on  en  cite 
vingt -un  ;  mais  il  se  trouve  dans  le 
nombre  plusieurs  Faclums.  Le*  prin- 
cipaux sont  :  I.  Du  gouvernement 
de  Rome,  Caen,  i65a.,  in-  12; 
iôSq,  in  -  8°.  II.  Le  Bon  et  libéral 
officier  y  ou  la  Vie  et  la  mort  de  Jean 
Dubois  ,  conseiller  de  la  cour  des 
monnaies  de  Saint  -  Là  (parrain  de 
l'auteur),  ibid.,  i655  v  i658,  in- 
ix  III.  Relation  d'un  voyage  fait 
en  Flandre  en  1661 ,  ibid.,  1667  , 
in-ia.  IV.  Moyens  faciles  et  assu- 
res dont  M.  Delorme  s'est  servi  pour 
vivre  près  de  cent  ans ,  1 68a ,  1 683 , 
in- 11  (3).  On  a  inséré  daus  le  même 
volume  :  Portrait  en  petit  de  M. 

mw^m^^mim^Êm^mwmmmWÊm^mmm^m^m^mm^m^emumÊmmmwmmwmmwmmwmi^m^mammmimtmm^m» 

faamirent  a  Molière,  l'idée  du  B<mrçeoit  gentilhom- 
me :  «MM  cfII»  |«ec  -  fol  repretentec  en  1670  ;  rt  le 
Memdnrtnmt  de  S*iat-Martm  uV»t  que  de  iriStf. 

(S)  A  la  pan.  4°5  de  ce  volume.  S*  nt  M.irtin 
doou  la  li>lr  des  livrigqnMa  fait  iinprin>er  à  «et 
fraie  el  donne*  m  trt  ami»  1 1  aiific  ,  Hrp«i>«  t<ente- 
quatre  au*  qu'il  «'r»t  rrlirc  a  t'-aeii  Ile  mut  un  001- 
lire  àf  ?4  :  oul«e  cens  que  m  otiuntic  !<•  Diut.  ae 
Morrri,  i>o  y  cite  nue  f/itlotte  des  Pn^\.f\a\  (  de- 
)tni»  Outr  jusqu'à  Frwurui»  Ier.  ),  un  Livre  drg 
noms  de  qttrltjttei  habitant  %  de  Curn  qui  ont  ton  m» 
gé  en  pava  éti  auprr ,  et  une  Leltie  de  ht.  De  L'or- 
me m  où  il  exlioi  te  le  tirur  de  Saint-Martin  a  K)uf- 
»frir  uneltpiee  aaeutii.  si  l'on  en  fuit  de  m  per»<m- 
»  ne  f  duant  qu't  n  «un  particulier  il  tra  te  aei  pi  ns- 
»U  litenliOy  ri*u  me  contempla.  »  Saint-Bfai  tin  an- 
nonce de  plus  (pftg  4»°  )  *«n  forage  en  Annie- 
i*m ,  qui  »era,  dit  il ,  ivaptitnd  dantt|oelqaeteuipi. 
Non»  tommi  entrât  danj  ces  détail* ,  parce  qne  la 
coll«  ction  c<>mp^t«  des  ouvrage*  de.  l'abbé  Saint- 
Martin  ,  serait  au  moinaanan  précieneo  pour  an  ime- 
tenx  qne  e<  Ue  dm  OEavres  de  Catnnrinot  on  de 
«■H  (TA/bàrni  (  Vay,  PmHNlOV.) 


SAI 

Delorme  (  F.  ce  nom ,  xi ,  i 

curieux  trouveront  des  dçU 

l'abbé  de  Saint- Martin  dans 

nagiana ,  le  Furtlcriana,  les 

ges  de  Vigneul  -  Marville 

gonne),  et  V Histoire  de  la  B 

par  Rcnneville  ,   n  ,   196"  e1 

le  Sammartiniana  de  Foucj 

demeuré  iuédit  (  Vojr.  Fouc 

xv ,  33 1  )  ;  mais  ils  doive 

surtout  la  Mandarinade ,  01 

toire  du  mandarinat  de  l'ai 

Saint-  Martin,  in  -  ta ,  préci 

son  portrait  en  caricature 

PoREE,  xxxv,  4^!  ).  W 

SAINT-MARTIN  (Jeaw- 

de  ),  missionnaire ,  né  à  Paris 

janvier  1743,  se  forma  au  ; 

des  autels  parmi  les  clercs  de 

Médéric  ,  fut  maître  de  con 

(puisdirecteur)du  seminaired 

Louis  ,  reçut ,  en  1 77a ,  le  boi 

docteur  en  théologie ,  et  se  , 

poussé  du  plus  vif  attrait  v 

missions  étrangères,  partit  la 

année  pour  la  Chine ,  sans  p 

congé  de  ses  parents.   Il  m 

quelque  temps  à  Macao  pour  1 

tre  an  fait  du  cérémonial,  et  1 

en  1774,  dans  la  province  <1 

tchouan  ,  011  l'envoyèrent  fes 

rieurs.  Son  zèle  et  son  appli 

lui  firent  surmonter  les   pre 

difficultés  :  en  peu  d'années 

assez  bien  l'i  liome  du  pays 

prêcher  en  chinois,  et  pub] 

cette   langue  une  traduction 

vrc  de  l'Imitation.  En  1784  , 

nommé  coadjuteur  du  vicaire 

tolique  du  Sse- tchouan  (  Voy 

tier),  et  sacré  évêque  de  G 

in  parlibus  :  il  fut  arrêté  di 

persécution  de  1 785 ,  qui  enle1 

missions  de  la  Chine ,  trois  é 

et  quinze  aunes  prêtres  euro 

Rendu  à  la  liberté  au  bout  d< 

ques   mois  ,   avec  l'alterna ti 


SAl 

Peking  ou  de  sortir  de  Tem 
réqoc  de  Caradreprit  ce  der- 
ti  ,  et  passa  quelque  temps  à 
,  épiant  l'occasion  de  rentrer 
irnt  dans  le  S*e-tchouan,  ou 
iva  qu'en   1789.  11  devint  , 


SAl 


>9 


s  «•près,  vicaire  apostolique 
province,  y  établit, en  1793, 
►1rs  de  fille* ,  échappa  aux 
lions  partielles  qui  se  renou- 
l  par  intervalles,  et  termina 
ieuse  carrière ,  le  1 5  novera- 
>i.  Ce  vertueux  missionnaire 
ptoré  d'un  zèle  incroyable 
salut  des  âmes  ;  et  Dieu  bénit 
vaux  :  dans  les  ueuf  années 
•cédèrent  sa  mort,  la  c  h  re- 
lu S  r-tebouan  augmenta  de 
»  ciuitié,  et  le  nombre  des 
r  fut  porté  de  vingt-cinq  mille 
inle  mille  ,  malgré  les  persé- 
.  Il  était  d'ailleurs  infatigable 
rail  :  il  avait  composé  ou  tra- 
cbinoîs  plus  de  trente  ouvra* 
ont  V imitation  de  J.-C. ,  et  le 
isme  de  Montpellier  :  sa  cor- 
1  Jauce,  soit  avec  les  autres  mis- 
r*s.  soit  avec  ses  confrères  ou 
:*Earope .  était  immense.  Dix- 
\r  «es  Lettres  ont  été  insérées 
U*  trois  premiers  volumes  des 
«îles lettres édifiantes.  M.  Tab- 
iboalrne,  aujourd'hui  grand- 
re  an  Hîorèse  d'Avignon  ,  en  a 
r  tic*  M  roi»  antres  sous  ce  ti- 
Lrtfrrj  de  M .  de  Saint-Martin, 
m  ie  Caradre  .  à  ses  vère  et 
f  .flà  *«#n  irrre  ,  rtliçieux  6e- 
■cita  .précédées  d'une  Notice  bio- 
pli»!  x  ri  suivie*  de  note» ,  Paris , 
k.  Ufbrr.  irt-i  1.  in-S*.,aver  fac- 
klf  1  Un  t  a  |«iint  un  Essai  sur 
Irjuiation  chinoise  ,  par  M.  Del 


U  ém  aiamk"  «««  M.  l'aU*  LaU>wl»ri# 
'  •  m  tmmwd  «JTrawt  I*»  tilia»  d«  OM|  OO- 


lac ,  avocat.  Ce  dernier  morceau , 
qui  n'occupe  que  quarante-trois  pa- 
ges, e*t  principalement  tiré  du  Foj-a- 
peur  français  (  F.  Laporte  ) ,  du 
P.  Duhalde,  elsuiloutdu  Ta-tsing- 
Uu-li  traduit  en  français  (  d'après  la 
version  anglaise  de  G.  T.  Staunton  ), 
par  M.  Rejiouard  de  Sainte-  Croix , 
sous  le  titre  de  Code  pénal  de  la 
Chine.  Les  Lettres  donnent  des  dé- 
tails curieux  et  édifiants ,  mais  sou- 
vent très-  minutieux  ;  les  Notes  de 
l'éditeur ,  bien  plus  étendues  que  les 
Lettres  ,  peuvent  offrir  une  lecture 
intéressante  (2):  il  semble  néanmoins 
que  l'on  y  déprécie  trop  les  sciences 
et  les  connaissances  des  Chinois , 
et  Ton  y  trouve  un  peu  trop  souvent 
cités  des  auteurs  tels  que  Voltaire  et 
J.  J.  Rousseau ,  dont  on  ne  voit  pas 
que  l'autorité  s'étende  aux  matières 
contenues  dans  le  corps  de  l'ouvrage. 

C.  M.  P. 
SAINT-MARTIN  (  Louis-Clau- 
de de  ! ,  dit  le  Philosophe  inconnu , 
ué  à  \  m  boise,  d'une  famille  noble , 
le  18  jauv.  I7J3,  dut  à  une  bel Ic- 
nièrc  les  premiers  éléments  de 
cette  éducation  douce  et  pieuse  , 
qui  le  fit,  disait -il,   aimer,   pen- 

rt  Ton  %'rrt  attaché  à  rrprrwntrr  rvactriiimt  mm 
t-critutv  Sur  )«  *>an  »r  ,  Ira  titr««  tout  rrurod«it« 
rn  1  biiKii*  ,  mrre  Oirrr«  ti»D  rt  ntrut*  avec  «li aajii r. 


U  |inii  — ,  ce»  titre* 


1  .\nit>  ur  r>  marqur  que  le  tnu»irioi-  dr  tnt>uvn^n , 
intitule  /'-»-••'•({,  ».  «lau»  lr«  xV'wr'Iri  I*eiti*$ 
él  fi.u.irt  Imim.  1  pa*.  **o  ; ,  dr  allriboc  it  ua 
nntirdrt  !Mit»i«H  ■  rtrauane»-  Lr  |ta«Mgr  ao«|«rl  il 
1  .-u*  ■••  «Mlf  «Tuur  I.  Itrr  Jr  M  dr  Saw  t-Marlin  , 
f,„l.>\rr  i--B  \*  ■■»•-  •i'tnv  air  r  y  pai  lr  d'un  li*  ra 
d.  ■  «lurtini»  dr  U  t.hmr.  q.ii  jrljit  uu  (i-jim!  ri- 
du  "lr«t"  l««  auriiu»  (Iiid<4<«.  l/rditrnr.  qui  prut 
htimi  ri  quriiiir  rni»  iRurinr  t  partiiulirr,  «piul* 
<U  •-*#»•  qti  <r  llvir  ,ipi  tij'-l'lri  *»f"f *UiiO  ■  I  du 
«j»«   .   *lt«'    €Oill|H»<M"   *U»r«l«t"i    \+*r   UD    Uli»MU«MMÎ|« 

df  •  Mi»-h»o«  «traojjtit-»,  mai.  il  ur  jimt  i-lrr  t|or«- 
timi  du  li»f  i"'i«nl«  l'i-wum  M  «ml-,  fclatio  »ii- 
|Mr«t>ti<  uum  .  *{•'*  «»t  i-iin  nrliiiH-iM  nt  dr  «•  S*», 
un,  iilu»  «»*«.!•  iiirut ,  Si'i  W-.Ui.in  ti  .  k  l-u  «u  »i- 
Bi«lrr-  "«t  t.  |i.4j't'»r  mni«  li  Imiiii  i!r  P*ul  ,  di.lit  il 
•  rtr  |»-rU  i  l'ait •«.!••  R»«ti,  t-ui.  \\\V1  ,|».  5»6. 
1  A.  K— i. 

t>>  Vovr»  ,  i  trt  rjard,  le  cnrin.t  «rticU  ••»!* 
daoa'i'>lM«  2e  /-  r1rli|(ia»  •<  ^«  Rot ,  da  il  ■•• 
iftO  f  B°  Sirf> ,  Umo.  XXXI,  !•■  4<"- 

U.. 


20  SAI 

dant  toute  sa  vie ,  de  Dieu  et  des 
hommes.  Au  collège  de  Pont-Levoy , 
ou  il  avait  été  mis  de  bonne  heure  , 
le  livre  qu'il  goûta  le  plus ,  fut  celui 
d'Abadie ,  intitulé ,  Y  Art  de  se  con- 
naître soi-même  ;  c'est  à  la  lecture 
de  cet  ouvrage ,  qu'il  attribuait  son 
détachement  des  choses  de  ce  mon- 
de. Destiné  par  ses  parents  à  la 
magistrature ,  il  s'attacha ,  dans  son 
cours  de  droit  ,  plutôt  aux  bases 
naturelles  de  la  justice  qu'aux  règles 
delà  jurisprudence ,  dont  l'étude  lui 
répugnait.  Aux  fonctions  de  magis- 
trat, auxquelles  il  eût  cru  devoir 
donner  tout  son  temps ,  il  préféra  la 

r profession  des  armes,  qui,  durant 
a  paix,  lui  laissait  des  loisirs  pour 
s'occuper  de  méditations.  Il  entra , 
comme  lieutenant ,  à  vingt  -  deux 
ans ,  au  régiment  de  Foix ,  en  gar- 
nison à  Bordeaux.  Initié  par  des 
formules-,  des  rites ,  des  pratiques  , 
à  des  opérations  qu'on  appelait 
théuraiques ,  et  que  dirigeait  Mar- 
tinez  Pasqua  lis  (  Voy.  ce  nom  )  , 
chef  de  la  secte  des  Martinistes , 
il  lui  demandait  souvent  :  Maître , 
eh  quoi  î  faut- il  donc  tout  cela  pour 
connaître  Dieu  ?  Cette  voie  ,  qui 
était  celle  des  manifestations  sensi- 
bles ,  n'avait  point  séduit  notre  phi- 
losophe. Ce  fut  toutefois  par-là  qu'il 
entra  dans  la  voie  du  spiritualisme. 
La  doctrine  de  celte  école  ,  dont  les 
membres  prenaient  le  titre  hébreu 
de  Cohen  [Prêtres  ) ,  et  que.Martinez 

E résentait  comme  un  enseignement 
iblique  secret  dout  il  avait  reçu  la 
tradition  ,  se  trouve  exposée,  d'une 
manière  mystérieuse  ,  dans  les  pre- 
miers ouvrages  de  Saint- Martin ,  et 
surtout  dans  son  Tableau  naturel 
des  rapports  entre  Dieu,  l'homme , 
etc.  Après  la  mort  de  Martinez ,  l'é- 
cole fut  transférée  à  Lyon;  et  lors- 
que ses  opérations  cessèrent  en  1778, 


SAI 

elle  vint ,  se  fondre ,  à  Paris 
la  société  des  G.  P.  (gran< 
fès  ) ,  ou  dans  celle  des  I 
tbes ,  professant  en  appar< 
doctrine  de  Martinez  et  c< 
Swedenborg,  mais  cherchant 
la  vérité  que  le  grand  œuvre, 
Martin  fut  invité,  en  17 
cette  dernière  réunion  ;  mais  i 
de  participer  aux  opérations 
membres  ,  qu'il  jugeait  ne  p 
n'agir  qu'en  purs  francs -maç 
non  en  véritables  initiés  (c'esl 
unis  à  leur  Principe  )  ,  pou 
servir  du  langage  consacré 
adeptes.  Saint-Martin  suivait 
nions  où  l'on  s'occupait  d'ei 
qui  annonçaient  des  vertus  a 
les  manifestations  d'un  ordr 
lectuel ,  obtenues  par  la  vt 
sible  ,  lui  décelaient ,  dans  le 
ces  de  Martinez,  une  science 
prits  :  les  visions  de  Swedc 
à' un  ordre  sentimental ,  une 
des  âmes.  Quant  aux  phénom 
raaguétisme  somnamoulique 
suivit  à  Lyon,  il  les  regardait 
étant  d'un  ordre  sensible  inj 
mais  il  y  croyait.  Dans  une  cob 
qu'il  eut  avec  Bailly ,  l'un  de 
missa ires-rapporteurs ,  pour 
suader  l'existence  d'un  pouvi 
gnétique  sans  soupçon  d'inte 
de  la  part  des  malades ,  il 
qu'il  lui  cita  des  opérations  fa 
des  chevaux  que  l'on  traita 
par  çc  procédé.  Bailly  lui  ré] 
Que  s  avez -vous  si  les  chev 
pensent  pas?  L'étude  des 
matiques  dont  Saint-Martin 
paît,  occasionna  sa  liaison  a 
lande  ;  mais  leur  opinion 
rait  trop  :  cette  liaison  dui 
Saint-Martin  croyait  avoir 
rapports  avec  J.  -  J.  Rou 
qu  il  avait  étudie.  II  p< 
comme  lui ,  que  les  horam< 


SAl 

bons  :  mais  il  en- 
:  par  la  nature ,  celle  qu'ils 
I  originairement  perdue  ,  et 
pouvaient  recouvrer  par  leur 
rotante;  car  il  les  jugeait, dans 
de  .  plntot  entraines  par  l'ha- 
vicieusequcpar  la  méchanceté, 
fard  il  ressemblait  peu  à  Rous- 
qu'il  regardait  comme  misan- 
urneesdt sensibilité  et  voyant 
non  non  tels  qu'ils  étaient, 
ris  qu'il  voulait  qu'ils  fussent, 
li.  au  contraire,  il  aima  tou- 
rs nom  mes,  comme  meilleurs 
i  qu'ils  ne  paraissaient  être  ; 
barmes  delà  bonne,  société  lui 
ai  imaginer  ce  que  pouvait  va- 
«  réunion  plus  parfaite  dans 
fports  intimes  avec  son  Prin- 
irs  occupations  ,  comme  ses 
i  ,  furent  toujours  con for- 
er t  te  disposition.  La  musique 
dentale  .des  promenades  cham- 
.  de*  conversations  amicales  , 

les  délassements  de  son  cs- 
i  des  ades  de  bienfaisance , 
le  son  a  roc.  C'est  à  ses  liai- 
rec  des  personnages  des  plus 
un   par  leur  rang  (  tels  que 

d'Orléans ,  la  durhetsc  de 
ia  .  le  marquis  de  Lu%ignan , 
-r  hal  de  Richelieu .  le  chevalier 
(Bm.etc.  \  qui  trouvaient  avec 
son  spiritualisme  trop  élevé 
Mpnt  du  siècle,  qu'il  dit  avoir 
obfirmaiion  et  le  dcveloppe- 
#  sr*  i  \rr%,  sur  les  2r.wds  ob- 
oc  il  chcrrh-iit  le  Principe. 
ç»i,  dans  cette  vue.  comme 
•re  .  po«ir  étudier  l'homme  et 
re.  et  pour  confronter  le  té- 
ge  de*  autre*  avre  le  sien.  En- 
alla  le  service  militaire  pour 
rr  to'if  entier  â  ses  rêveries. 
a  àt  m*  bourg  que,  par  l'or- 
*.â«e   amie,   {  Mn,r.  de  Bœ- 

il   eut  la  connaissance  des 


SAi  xi 

ouvrages  du  philosophe  leutontque , 
Jacob  Boehra ,  regardé  en  France 
comme  un  visionnaire  (  Voyez  ce 
nom  );  et  il  étudia,  dans  un  âgé  déjà 
avancé,  la  langue  allemande,  afin 
de  traduire  pour  son  usage ,  en  fran- 
çais, les  ouvrages  de  cet  illuminé,  qui 
lui  découvrirent,  dit  il ,  ce  que ,  dans 
les  documents  de  son  premier  maître 
il  n'avait  fait  qu'entrevoir.  Il  le  re* 
garda  toujours  depuis  comme  la  plus 
grande  lumière  humaine  qui  eût  pa- 
ru. Saint-Martin  visita  ensuite  l'An- 
gleterre, où  il  se  lia,  en  1787,  avec 
l'ambassadeur  Barthélémy ,  et  con- 
nut William  Law,  éditeur  d'une  ver- 
sion anglaise  des  livres  de  J.  Beehm, 
et  d'un  Précis  de  sa  doctrine.  Il  fit , 
l'année  suivante,  le  voyage  d'Italie 
avec  le  prince  Alexis  Galitziu,  qui 
adopta  complètement  ses  idées,  et  qui 
dit  alors  à  M.  de  Fortia  d'Urban  qu'il 
vit  à  Rome  :  Jene  suis  un  homme  que 
depuis  que  j9 ai  connu  M.  Saint-Mar- 
tin. De  retour  de  ses  excursions  en 
Allemagne  et  en  Angleterre ,  Saint- 
Martin  reçut  la  croix  de  Saint-Louis, 
pour  ses  anciens  services  militaires; 
mais  la  révolution  ne  lui  permit  pas 
de  jouir  loug  temps  de  cette  faveur  : 
du  reste  elle  le  détourna  peu  de  ses 
habiluiles  méditatives.  N'ayant  a  dop- 
té  aucune  des  opinions  que  lui  indi- 
quait sa  naissance,  il  n'émigra  pas: 
il  reconnut  les  desseins  terribles  de 
la  Providence  dans  la  révolution  fran- 
çaise ,  et  crut  voir  un  grand  instru- 
ment temporel  dans  l'homme  qui 
vint  plus  tard  la  comprimer.  Com- 
pris bientôt  dans  le  décret  d'ex- 
pulsion, du  '27  germinal  an  11(1794), 
contre* les  nobles,  il  quitta  Paris.  Dans 
le  moment  des  plus  vives  agitations 
politiques  ,  il  correspondait  ,  sur 
des  objets  de  sa  doctrine  ,  avec  un 
bai  ou  suisse,  membre  du  conseil 
souverain  de  Berne   (  Voj\  Rincn* 


ai  SAI 

berger  ).  Vivant  solitaire ,  séparé 
de  6es  connaissance» ,  il  se  regar- 
dait ,  dans  son  isolement ,  com- 
me le  Robinson  Crusoê  de  la  spiri- 
tualité. Cependant  la  conjuration 
connue  sons  le  nom  de  la  Mère  de 
Dieu  [V.  Thïos),  ayant  donné  lieu 
à  plusieurs  arrestations ,  le  Philoso- 

She  inconnu  ne  fut  point  à  l'abri 
'un  mandat  d'arrêt.  Mais  le  9 
thermidor  vint  le  délivrer  d'au- 
tant plus  à  propo.«,  que  sa  corres- 
pondance avec  le  baron  suisse  au- 
rait pu  le  compromettre  aux  yeux 
de  gens  fort  étrangers  au  spiritua- 
lisme. Les  deux  philosophes  se 
lièrent  intimement  ,  sans  jamais 
se  voir;  et  ils  échangèrent  leurs 
portraits.  Durant  le  discrédit  des 
assignats,  le  Français  accepta  du 
Suisse ,  mais  seulement  en  dépôt, 
l'offre  d'une  somme  en  numéraire , 
dont  sa  philosophie,  lui  avait  ap- 

Ïiris  à  se  passer.  Tout  en  estimant 
a  fermeté  de  Jean  -  Jacques  ,  il 
trouvait  peu  séant  dans  la  bouche 
d'un  homme  qui  prêchait  la  bien- 
faisance ,  d'en  arrêter  le  libre  cours 
en  refusant  les  dons.  Saint- Mar- 
tin nous  apprend  lui-même  qu'après 
être  sorti  de  prison  il  monta  la 
garde  au  Temple,  où  était  détenu 
le  fils  de  Louis  XVI.  On  l'avait 
compris ,  trois  ans  auparavant  sur 
la  liste  des  candidats  pour  le  choix 
d'un  gouverneur  du  Dauphin  !  (On 
peut  voir,  pour  la  composition  de 
cette  liste  ,  l'article  Bernardin  de 
Saïnt-Pieri\e.)  Enmai  179$,  char- 
gé de  dresser  l'état  de  la  partie 
donnée  à  sa  commune  des  livres 
provenant  des  dépôts  nationaux , 
ce  qui  l'intéressa  surtout  ,  c'est 
qu'il  y  trouva  des  richesses  spi- 
rituelles dans  une  Vie  de  la  sœur 
Marguerite  du  Saint  -  Sacrement. 
Vers  la  fin  de  la  même  année,  quoi- 


SAI 

que  sa  qualité  de  noble  lui  intei 
séjour  de  Paris  ,  il  fut  désigné  | 
district  d'Amboise  comme  u 
élèves  aux  écoles  normales  des 
à  former  des  instituteurs  poui 
pager  l'instruction  :  il  accepta 
mission  ,dans  l'espérance  qu'il 
rait ,  en  présence  de  deux  mil 
diteurs  animes  de  ce  qu'il  ap 
le  Spiritus  mundi ,  déployer  s< 
ractère  de  spiritualité  religieux 
combattre  le  philosophisme  1 
riel  et  antisocial.  Requis  de 
trer  dans  la  capitale ,  il  y  vint 
à -propos  pour  défendre  et  dci 
per  la  cause  du  sens  moral ,  c 
le  professeur  de  la  doctrine  di 
physique  ou  de  l'analyse  de  Vt 
dément  humain.  La  pierre  qu'i 
ce  sont  ses  termes,  au  front  de/ 
fyste  philosophe  (M.  Garât) ,  i 
tit  encore  dans  les  débats  d< 
souvenir  est  resté  aux  adeptes  1 
respondance  inédite  de  Saint' 
tin  ,  19  mars  1795  )..La  pai 
tre  la  France  et  la  Suisse  1 
plus  active  avec  Berne  sa  reli 
qui  lui  servit  d'intermédiaire 
une  autre  correspondance  de 
dilection  à  Strasbourg,  snsp 
par  les  circonstances.  Cétait 
si ,  plus  que  jamais ,  entre  les 
amis,  un  commerce  d'ex  plia 
pour  l'un  sur  le  texte  de  , 
Bœhm  ,  et  d'éclaircissements 
l'autre  sur  la  doctrine  de  i 
Martin.  Les  écrits  de  celui- 
avaient  besoin  ,  même  ceux 
paraît  le  moins  obscur.  Au 
lieu  d'une  révolution  au  su; 
laquelle  il  disait  ,  dans  son  I 
ge  spiritualiste ,  que  la  France 
été  visitée  la  première  et  tri 
vèrement  parce  qu'elle  avait 
plus  coupable,  il  émit  des  p 
pes  différents  de  ceux  qui  é 
alors  professés  ,  quoiqu'il    d 


SAI 

»  U  soumission  à  Tordra 
i  sod  Edair ,  entre  au- 
association  humaine  ,  il 
base  de  l'ordre  social 
ime  thé  pratique ,  coin- 
vraiment  légitime.  Ce- 
I  »»e  pi  mit  pas  avoir  eu 
?  fonder  une  secte.  Ses 
lymcs  étaient  toujours 
'htbtsofthe  inconnu  :  il 
ait  à  quelques  amis  ,  et 
oan  lait  le  scciet  ,  qui 
l  plussûrcmrut  gar  le'  que 
»  occupait  de  tels  objets, 
o  avait  beaucoup  lu  les 
t  de  Descartes  et  les  ou- 
ibelais ,  et  il  aimait  d'au- 

visiter  les  lieux  où  ces 
s  avaient  pris  naissance, 
itree  était  aussi  la  sienne. 

expliquer  comment  le 
me  av.«it  pu  composer 
;  de  l'homme -esprit ,  ou- 
>l*s  .sériein  comme  des 
•s  f  et  le  Crocoiiilc,  poè- 
ie  de*  plus  bizarres,  roê- 
ibe'aîs  :  c'est  une  fiction 
,  qui  met  aux  prises  le 
aal  ,  et  qui  couvre  sous 
ppe  de  féerie,  des  ins> 

iine  cri'iquc  dont  la  vé- 
iie  aurait  pu  blesser  des 
i  Tiques  et  littéraires.  Au 
e  rouun  énigmatiq'ie  se 

pa^esde  métaphysique, 
de  r  Influence  des  signes 
aiion  des  idées ,  propo- 
stuut.  La  discussion  de 
•  >n  ainrnc  des  résultats 
par  les  notions  lireïs  de 
ituel  aux  |url!esclle  tou- 

qu«  I*»  l>estr%  antérieur 
ira  l'idée  ,  etc.  Ma'gré 
k  de  «on   e*pnt  ,  qui  .ui 

ramei.erâ  «un  spi'ilua- 
i  trairait  quelqu-  fois  dans 
in  uu  sens  droit  et  une 


SAI  *3 

modestie  simple  et  aimable.  Son 
caractère  liant  et  commnmcattf 
eut  pu  loi  acquérir  beaucoup  de 
partisans  ;  mais  il  ne  cherchait 
point  a  faire  des  prosélytes.  Ne  vou- 
lant que  des  amis  pour  disciples, 
il  tenait  un  journal  doses  liaisons  ; 
et,  de  même  que  ses  traductions 
de  son  cher  /  hilosophe  étaient  des 
provisions  pour  ses  vieux  jours  ,  il 
regardait  ses  nouveaux  amis  com- 
me des  acquisitions,  et  r?  6e  ju- 
geait très-riche  en  rentes  drames. 
M.  De  Géraudo  nous  a  fait  part 
d'une  conversation  qu'il  eut  avec  lui 
sur  les  spectacles  (  Archiv.Uttêr., 
1. 1 ,  p.  337  ).  Saint- Martin  les  avait 
beaucoup  aimés.  Souvent,  pendant 
les  quinze  den.ièrcs  années  de  sa 
vie,  il  s'était  mis  en  route  pour  jouir 
de  l'émotion  que  lui  promettait  la 
vue  d'une  action  vertueuse  mise  en 
scène  par  Corn»  ille  ou  Bacine.  Mais 
en  chemin ,  la  pensée  lui  venait  que 
ce  n'était  que  l'ombre  de  la  vertu 
dont  il  allait  acheter  fa  jouissance  ; 
qu'avec  le  même  argent  il  pouvait 
eu  réaliser  l'image.  Jamais  il  n'avait 
pu ,  disait- il ,  résister  à  cette  idée  : 
il  montait  chez  un  malheureux,  y 
laissait  la  valeur  de  son  billet  de  par- 
terre ,  et  rentrait  chez  lui ,  satisfait. 
En  180 3  il  disait  qu'entré  dans  sa 
soixantaine,  il  avançait,  vers  les 
grandes  jouissances  qui  lui  étaient 
annoncées  depuis  long  temps.  H  fit, 
Tété  de  cette  année,  des  voyages 
à  Amboise,  a  Orléans,  etc.,  pour 
revoir  quelques  amis.  A  son  re 
tour  un  entretien  qu'il  avait  désiré 
avoir  avec  un  mitlicmaticien  pro- 
fond sur  la  science  des  nombres, 
dont  le  sens  caché  l'occupait  tou- 
jours ,  eut  lieu  avec  M.  de  Rossel. 
Il  dit ,  eu  finissant  :  «  Je  sens  que  je 
m'en  vais  :la  Providence  peut  «l'ap- 
peler; je  suis  prêt.  Les  germes  que 


a4 


SAI 


j'ai  tâché  de  semer  fructifieront  $  je 
rends  grâce  au  Ciel  de  m'avoir  ac- 
cordé la  dernière  Cayeur  que  je  de- 
mandais. »  Le  lendemain  l'un  de  ses 
ses  disciples  zélés  le  vit  monter  dans 
la  voiture  qui  le  transpoi  u|  chez 
le  sénateur  Lenoir  La  Roche  ,  au 
village  d'Aunay.  Après  un  léger  re- 
pas ,  s'étant  retiré  dans  sa  chambre, 
il  eut  une  attaque  d'apoplexie.  Quoi- 
que sa  langue  fût  embarrassée ,  il 
put  cependant  se  faire  entendre  de 
ses  amis  accourus  et  réunis  auprès 
de  lui.  Sentant  que  tout  secours  hu- 
main devenait  iuutile ,  il  exhorta 
ceux  qui  l'entouraient  à  mettre  leur 
confiance  dans  la  Providence ,  et  à 
vivre^ntre  eux  en  frères ,  dans  les 
sentiments  évangéliques.  Ensuite  il 
pria  Dieu  en  silence ,  et  il  expira 
sans  agonie  ,  le  j3  oct.  j8o3.  Quoi- 
que Saint-Martin  fût  encore  alors 
assez  répandu ,  il  était  si  peu  connu 
dans  le  monde,  que  les  feuilles  publi- 

3ues  annonçant  son  décès, le conf un- 
irent avec  Martinez-Pasqualis ,  son 
maître,  morten  17  79,4  Saint-Domin- 
gue. Saint-Martin  a  beaucoup  écrit; 
et  ses  livres  ont  été  commentés,  et  tra- 
duits en  partie,  mais  principalement 
dans  les  langues  du  nord  de  l'Eu- 
rope.  Suivant  ses  disciples,  le  but  de 
ses  écrits  est  non  -  seulement  d'ex- 
pliquer la  nature  par  l'homme ,  mais 
de  ramener  toutes  nos  connaissances 
auPrincipe,dontl'esprithumain  peut 
être  le  centre.  La  nature  actuelle,  dé- 
chue, et  divisée  d'avec  elle-même  et 
d'avec  l'homme,  disent -ils,  con- 
serve  néanmoins  dans  ses  lois,  com- 
me l'homme  dans  plusieurs  de  ses 
facultés,  une  disposition  à  rentrer 
dans  l'unité  originelle.  Par  ce  dou- 
hle  rapport,  la  nature  se  met  en 
harmonie  avec  l'homme,  de  même 
qucPhomne  se  coordonne  à  son  Prin- 
cipe. Suivant  la   même  doctrine, 


SAI 

le  spiritualisme  y  dont  la  voi 
avait  été  d'abord  ouverte  par 
qualis ,  et  ensuite  par  Jacob  Bo 
n'était  pas  simplement  la  se 
des  Esprits ,  mais  celle  de 
Les  mystiques  du  moyen  âj 
ceux  des  derniers  temps,  en 
nissant ,  par  la  contemplation ,  i 
Principe,  suivant  la  doctrine  d* 
maître  Rusbrock  (  Voyez  ce  n< 
étaient  absorbés  en  Dieu  parti 
tion.  Ici,  disent  les  martinistes . 
une  porte  plus  élevée  :  ce  n*ej 
seulement  la  faculté  affective , 
la  faculté  intellectuelle ,  qui  ce 
en  elle  son  Principe  divin,  c 
lui ,  le  modèle  de  cette  natur 
Malebranche  voyait,  non  activi 
en  lui  -  même,  mais  spéeuh 
meot  en  Dieu ,  et  dont  Saint-N 
voit  le  type  dans  son  être  inU 
par  une  opération  active  et 
tuelle ,  qui  est  le  germe  de  la 
naissance.  C'est  vers  ce  but  qui 
ses  ouvrages  sont  diriges.  I  De. 
reurs  et  de  la  Vérité ,  ou  Les 
mes  rappelés  au  Principe  unù 

de  la  science,  par  un  Ph il 

Edimbourg  (  Lyon  ) ,  1775,  i 
Un  court  aperçu  de  cet  iniotdli 
ouvrage ,  le  plus  remarquai) 
ceux  qu'a  publiés  Saint -Ma 
suffira  pour  faire  apprécier  s< 
très  productions.  Autrefois, 
lui ,  l'homme  avait  une  annur 
pénélrable  ,  et  il  était  muni 
lance  composée  de  quatre  mé 
et  qui  frappait  toujours  en  deu 
droits  à  la-fois  ;  il  devait  coi 
tre  dans  une  forêt  formée  de  se\ 
bres ,  dont  chacun  avait  seize 
nés  et  quatre  cent  quatre- vin] 
branches  :  il  devait  occuper  1< 
tre  de  ce  pays;  mais  s'en 
éloigné  ,  il  perdit  sa  bonne  ai 
pour  une  autre  qui  ne  valait 
il  s'était  égaré  en  allant  de  qu 


SAI 

,  et  il  ne  pouvait  se  retrouver 
.  revenant  de  neuf  à  quatre.  Il 
e  qnt  ce?  te  loi  terrible  était 
«e>  a  tous  ceux  qui  habitaient 
pion  de»  pères  et  des  mères; 
qu'elle  c'était  point  compara- 
l'effrayante  et  épouvantable  loi 
îoinbre  cinquante  -  six  ;  rt  que 
qui  s'exposaient  à  celle-ci,  ne 
a  ira  r  arriver  à  su  iianUxpiatre, 
?m  l'avoir  subie  daus  toute  sa 
■ir .  etc.  telc.  Voilà  sous  quelles 
or»  est  cachée ,  ou  plutôt  voi- 
»r  quelle*  ridicules  aberrations 
•oser  une  doctrine  qui  compte 
ic  des  sectaires  ;  qui  au  quiu- 
e  ueele  eût  fait  élever  des  bû- 
k;  Mai*  qui  dans  le  dix  -  hui- 
r  e»t  restée  tellement  inaper- 
qiae  le  titre  le  plus  exact 
plas  toériié  qu'ait  obtenu  sou 
e*t  celui  de  Philosophe  incon- 
Til  s'était  donne  lui-même.  La 
des  Errsurs  et  de  la  r"érité , 
S*lomonopolis  (Paris),  1784, 
.  ,  a  été  signalée ,  par  Saiut- 
j».  comme  frauduleuse,  et  en- 
r  du  vice  des  faux  systèmes 
roffibattair;  /'.  Homu<.ii,XX, 
H.  falleau  naturel  des  rap- 
qui  existent  entre  Dieu,  Vhom- 
•f  l univers  ,  avec  l'épigraphe 
de  l'ouvrage  précédent,  sui- 
'  "os  i  ge  de  l'ai  item  ;  :  Expliquer 
hj**$  par  Vhutnme^  et  non 
m*  par  les  choyés,  i  parties, 
\0Emrz  Lyon  ;,  178:1,  in-8u. 
««x  ouvrages  ont  paru  eu  al- 
ad .  atec  commenta  in»  par  un 
1  me.  1  tomes  in  H".,  1-8  J.  111. 
rnjnr  de  ilesir,  Ljuu.  1790, 
.  rr««i  et  plument*  fois  réim- 
r  ;  noti%  ri  le  édition  .  Metz,  an  \ 
1  .  in  1  i. Saint  Martin  cwnpo- 
:  ovvraj*^  a  l'iuttig-iliofidu  plii- 
fce  Thieman,  durant  ses  voya- 
Vravbourg  et  à  I*ondrcs.  1*1- 


SAI 


a5 


rater,  dans  son  journal  allemand  de 
déc.  1 790 ,  en  fait  l'éloge  comme  de 
l'undes  livres  qu'il  avait  le  plus  goû- 
tés ,  quoiqu'il  avoue  ingénument , 
quant  au  fond  de  la  doctrine,  l'avoir 
peu  entendu.  Kirchbergcr  le  regarde 
comme  le  plus  riche  en  pensées  ht" 
mineuses  ;  et  l'auteur  dit  qu'en  ef- 
fet il  s'y  trouve  des  germes  épars 
çà  et  là,  dont  il  ignorait  les  pro- 
priétés en  les  semant ,  et  qui  se  dé- 
veloppaient chaque  jour  pour  lui, 
flepuisqu'il  avait  connu  Jacob  Bœhm. 
IV.  Ecce  komo,  imprim.  du  cercle 
social, an  iv (  179G),  in-12.  Ce  fut  à 
Paris  qu'il  écrivit  cet  opusculc,d'a  près 
une  notion  vive  (  dit  il  ),  qu'il  avait 
eue  à  Strasbourg.  Son  objet  est  de 
montrer  à  quel  degré  a  abaissement 
l'homme  infirme  est  déchu ,  et  de  le 
guérir  du  penchant  au  merveilleux 
d'un  ordre  inférieur ,  tel  que  le  som- 
nambulisme ,  les  prophéties  du  jour, 
etc.  Il  avait  plus  particulièrement 
en  vue  la  duchesse  de  Bourbon , 
son  amie  de  cœur ,  modèle  de  vertus 
et  de  piété ,  mais  livrée  à  ce  même 
entraînement  pour  le  merveilleux.  V. 
Le  Nouvel  homme ,  Paris  ,  ibid. , 
an  iv  (1793),  1  vol.  in  8'\  C'est 
plutôt  une  exhortation  qu'un  ensei- 
gnement. Il  l'écrivit  à  Strasbourg, 
eu  1790  ,  par  le  conseil  du  chevalier 
Silverhielin  ,  ancien  aumônier  du  roi 
de  Suède ,  et  neveu  de  Swedenborg. 
L'idée  fondamentale  de  cet  ouvrage 
est  que  l'homme  porte  en  lui  une  es- 
pèce de  terfe ,  dont  sa  vie  entière 
devrait  être  le  développement,  parce 
que  l'aine  de  l'homme ,  dit-il ,  est 
primitivement  une  pensée  de  Dieu. 
Il  .1  dit  plus  tard  qu'il  n'aurait  pas 
écrit  ce  livre  ou  qu'il  l'aurait  écrit  au- 
trement, si  alors  il  a\rait  eu  la  con- 
nai>sinccdes  ouvrages  de  Bœhm.  VI. 
De  l'Esprit  des  choses, mi  Coup-d^'U 
philosophique  sur  la  nature  des  êtres 


a6  SAI 

et  sur  V objet  de  leur  existence ,  avec 
l'épigraphe  :  Mens  hominis  rerum 
univers alitatis  spéculum  est,  Paris  l 
an  vin  (1800),  a  vol.  in -8°. 
Saint-Martin  pensait  qu'il  devait  y 
avoir  une  raison  à  tout  ce  qui  exis- 
tait ,  et  que  Y  œil  interne  de  l'obser- 
vateur en  était  le  juge.  II  considère 
ainsi  l'homme  comme  ayant  en  lui 
un  miroir  vivant ,  qui  lui  réfléchit 
tous  les  objets,  et  qui  le  porte  à  tout 
voir  et  à  tout  connaître:  mais  ce  mi- 
roir vivant  étant  lui-même  un  reflet 
delà  Divinité,  c'est  par  celte  lumière 
que  l'homme  acquiert  des  idées  sai- 
nes ,  et  qu'il  découvre  V éternelle  na- 
ture (voy«-z  n°  X),  dont  parle  Ja- 
cob Bcehru.  &t  ouvrage  est  celui 
des  Révélations  naturelles,  dont 
l'auteur  annonçait  le  projet,  en  1 797 , 
à  Kirchberger ,  et  au  sujet  duquel  ce- 
lui-ci conseillait  à  Saint -Martin  de 
supprimer  tout  ce  qui  pouvait  sentir 
le  mystère.  Les  adeptes  pensent  que 
sïY  Anthropologie,  dont  s'occupe  un 
deses  disciples,  secondé  de  tout  ce  que 
les  connaissances  modernes  ont  pu 
découvrir,  embrassait  les  principes 
applicables  aux  diverses  branches  de 
la  science  de  l'homme  physique,  mo- 
ral et  intellectuel,  on  aurait  un  vérita- 
ble Esprit  des  choses.  VII.  Lettre  à 
un  ami ,  ou  Considérations  politi- 
ques ,  philosophiques  et  religieuses  , 
sur  la  Révolution  française  ,  Paris , 
an  m  (  179^  ).  Saint-Martin  regar- 
dait la  Révolution  française  comme 
cette  du  genre  humain,  et  comme  une 
image  en  miniature  du  Jugement 
dernier,  mais  où  les  choses  devaient 
se  passer  successivement,  à  commen- 
cer par  la  France.  Il  serait  difficile , 
d'après  ce  galimathias  ,  de  deviner 
ce  que  furent  à  cette  époque  les  opi- 
nions du  philosophe  inconnu  ;  mais 
on  a  dit  qu'il  était  lié  avec  des  illu- 
minés étrangers ,  et  que  plusieurs 


SAI 

de  ceux  qu'il  appelait  ses  amis. 
de  ce  parti.  VIII.  Eclair  sur 
dation  humaine,  Paris ,  an  v  ( 
in- 8°.  L'auteur  découvre  < 
Principe  de  l'ordre  social  I 
d'où  émanent  la  sagej.se,  la 
et  la  puissance,  sans  lesqu 
n'existe  point  d'association 
ble ,  etc.  IX  Réflexions  d'i 
servateur  sur  la  question 
séc  par  l'Institut  :  Quelle 
les  institutions  les  plus  pn 
fonder  la  morale  d'unpeuplt 
(  1 798  ).  Après  avoir  passé  e 
les  divers  moyens  qui  peuvi 
dre  à  ce  but  en  liant  la  mor 
politique,  il  montre  Fin  suffis 
ces  moyens,  si  le  législaten 
seoit  lui-même,  sur  les  1m 
times  de  notre  nature ,  cette 
dont  un  gouvernement  ne  d 
que  le  résultat  mis  en  action, 
traité,  quinze  ans  auparavant 
jet  analogue ,  proposé  par  ! 
mie  de  Berlin ,  sur  la  Meille\ 
nière  de  rappeler  à  la  raison 
pies  livrés  à  l'erreur  ou  ê 
perstitions;  question  qu'il  cre 
lubie  par  les  seuls  moyens  b 
(  Mém.  inséré  dans  ses  OEuvi 
thumes  ).  X.  Discours  en  1 
au  citoyen  Garât, prof esset 
tendement  humain  aux  écol 
maies,  sur  l'existence  d*un$t 
rai,  et  sur  la  distinction  et 
sensations  et  la  connais  soi 
discours ,  prononcé  à  la  suit 
conférence  publique  (a^fév. 
se  trouve  imprimé  dans  la  co 
des  Ecoles  normales  (  tome 
Débats),  publiée  en  1801.  XI 
relatif  à  la  question  propo? 
T Institut  :  Déterminer  Vin 
des  signes  sur  la  formati 
idées  ,4a vec  l'épigraphe  :  l 
turideœ,fiunt  signa,  an  vu  ( 
80  pag.  in-8°.  Un  passage  où 


SAI 

raMtiioiiié  oes 

'  les  idées  ,  parût  avoir 

mine»   k  I*  question  de 

qai  suppose  cette  antério- 

bqoeile  fauteur  répond 
il  la  aoestjoo  surrant  des 
■êtié  toéosophiques ,  moi- 
tiqr.es.  Dans  l'allégorie  fa- 
Mit  nous  avons  parlé,  cet 
s  y  trouve  intercalé,  quoi- 
on  bien  différent ,  est  rensé 
l'un  petit-cousin  de  M014. 
n  )  v  tracé  par  un  psycho- 
bs  le  cabinet  de  Sedir  (  le 
sont  les  deux  personnages 
es  principaux  du  livre  qui 
e  :  XI I .  U  Crocodile,  ou  la 
a  bien  et  du  mal,  arri- 
ie  règne  de  Louis  XF, 
co-mapque  en  i  o  j  chants, 
•rose  mêlée  de  vers  :  ou- 
thume  d'un  amateur  de 
hées ,  Paris,  an  vu  (  1 799) , 
le  46o  pages.  XIII.  Le 
de  l'homme  -  esprit ,  Pa- 
?ret,  an  xi  (  ibci),  in- 
ties  :  De  l'homme  ; — De 
;  —  De  la  parole.  L'objet 

est  de  montrer  comment 
esprit  (  ou  exerçant  un  mi- 
ritiid  )  peut  s'améliorer  et 
lui-même  et  les  autres ,  en 
1  Parole  ou  le  Logos  (  le 
l'homme  et  à  la  nalure. 
duetwns  il'ou  v  rages  de  Ja- 
1,    savoir:   i°.  V Aurore 

ou  la  Racine  de  la  phi- 
etc. ,  contenant  une  des- 
r  la  nature  dans  son  ori- 
;  Induit  sur  IVditioo  ai- 
de Gichtcl  (  Voyez,  re 
1682  ,  par  le  Philosophe 
Paris,  an  ix  (  1800  ), 
tte  nature  originelle ,  que 
bm  appelle  Y éternelle  nu- 
ont  la  nôtre  serait  une  a'- 
s'est  point  une  nature  sans 


SAI 


•7 


a«*»*^,  t»iso»e.le  est V* 
manation  d  un  Principe  nn  et  indi- 
visible, que  Bœbm  considère  comme 
trinaire  dans  son  essence  et  sept*» 
n*ire  dans  ses  formes  on  modes.  Un 
Précis  de  l'origine  et  des  suites  do 
l'altération  de  cette  nature,  sui- 
vant Jacob  Bœhm,  donné  dans  le 
Ministère  de  t  homme-esprit  (pag. 
28-  3i  ),  montre  comment,  en 
voulant  dominer  par  le  feu,  dans 
le  premier  Principe ,  au  lieu  de  ré- 
gner par  Y  amour,  dans  le  second, 
l'esprit  prévaricateur  entraîna  dans 
sa  chute  l'homme ,  qui  lui  avait  été 
opposé  ;  comment ,  l'homme  avant 
été  absorbé  dans  sa  forme  grossière, 
l'amour  divin  voulut  lui  présenter 
son  modèle,  pour  lui  faire  recouvrer 
sa  ressemblance,  etc.  Saint-Martin  dit 
au  reste  ,  avec  Poiret  ,  que  l'auteur 
est  à  -  la  -  fois  sublime  et  obscur  , 
et  qu'en  particulier  son  Aurore  est 
un  chaos,  mais  qu'elle  contient  tous 
les  germes  qui  sont  développés  dans 
ses  Trois  Princiftes ,  et  dans  ses  pro- 
ductions subséquentes  —  a°.  Les 
Trois  Principes  de  l'Essence  <sï- 
fine,  Paris,  an  x  (1803),  'A  vol. 
in-8°.  Cet  ouvrage,  composé  sept  ans 
après  Y  Aurore  naissante,  est  un 
peu  moins  informe  ;  et  l'on  peut 
le  regarder  comme  un  tableau  de 
la  doctrine  de  l'auteur  ,  sauf  les 
éclaircissements  et  les  nouvelles  ex- 
plications que  présentent  les  ouvra- 
ges suivants  ,  quoiqu'ils  ne  forment 
qu'une  portion  de  ses  Œuvres  :  — 
3°.  De  la  Triple  vie  de  l'h'.mme, 
retu  par  l'éditeur  ,  Paris  ,  Mi- 
gn^ret,  1809,  in-8°.  C'est  sur  la  ma- 
nifestation de  Y  origine  de  Vessence 
et  de  la  fin  des  choses  ,  suivant  les 
Trois  Principes,  qu'est  établie  cette 
Triple  vie ,  comprenant  la  vie  exté- 
rieure et  corporelle ,  la  vie  propre 
et  interne ,  et  la  vie  divine  où  l'aine 


?8 


SAI 


entre ,  par  une  nouvelle  naissance,  et 
pénètre  dans  l'esprit  du  Christ.  — 
4°.  Quarante  questions  sur  l'orne  , 
etc. ,  suivies  des  six  points  et  des 
neuf  textes  ,  revus  par  le  même , 
Paris  ,  1807  ,  in-8°.  Ces  questions, 
avaient  été   proposées  à  l'auteur, 

Sar  un  amateur  de  théosopliie  ,  le 
octeur  Balthasar  Walter.  —  Ces 
traductions  forment  à  -  peu  -  près 
le  tiers  des  Œuvres  de  Bœhin  , 
dont  il  n'y  avait  que  deux  ouvra- 
ges traduits  jusqu'alors,  en  -vieux 
langage;  la  Signatura  rerunt,  im- 

I)rimé  à  Francfort,  en  1664  ,  sous 
e  nom  du  Miroir  temporel  de  l'E- 
ternité ,  et  le  second  à  Berlin,  1 7 'ia, 
in-12,  intitulé  le  Chemin  pour  aller 
à  Christ...  XV.  OEuvres posthumes 
de  Saint- Martin ,  2  vol.  in  -8°.  , 
Tours,  1807.  On  distingue  dans  ce 
Recueil:  i°.  un  choix  des  Pensées 
de  Saint-Martin ,  par  M.  Touraier  ; 
1°.  un  journal ,  depuis  1 782 ,  de 
ses  relations ,  de  ses  entretiens  ,  etc. 
sous  le  titre  de  Portrait  de  Saint- 
Martin  fait  par  lui-même;  3°. 
plusieurs  questions  et  fragments  de 
littérature,  de  morale  et  de  philo- 
sophie ,  entre  autres  un  fragment 
sur  l'admiration  ,  et  un  parallèle  en- 
tre Voltaire  et  J.-J.  Rousseau,  et  un 
autre  entre  Kousssau  et  Buflbn  (  par 
Hérault  de  Séchel  les);  4°.  des  poésies 
où ,  comme  on  le  pense  bien,  l'auteur 
s'attache  plus  au  fond  qu'à  la  forme; 
5°.  des  Méditations  et  des  Prières,  où 
se  peint  V homme  de  désir,  qui  for- 
me de  nouveau  le  vœu  si  souvent  énon- 
cé par  l'auteur, pour  que  ses  sembla* 
blés  recherchent  les  vraies  connais- 
sances ,  les  jouissances  pures  de  l'es- 
prit ,  en  les  puisant  dans  leur  propre 
centre ,  dans  la  source  de  la  lu- 
mière  et  de  V amour  pour  laquelle  il 
avait  soupiré  toute  sa  vie.       Z. 


SAI 

SAINT-MARTIN  (  Loujs  PiEaai 
de  ) ,  né  à  Paris ,  le  10  janvier  1 753, 
embrassa  l'état  ecclésiastique ,  et  Gtf 
reçu  conseiller-clerc  au  Châtelet  ,  et 
1781.  Il  prêcha,  en  1786,  lt  pané- 
gyrique de  saint  Louis  devant  l'aca- 
démie française ,  et  publia  des  Ré- 
flexions en  réponse  à  celles  de  Vabbé 
d'Espagnac  ,  touchant  Suger  aj 
les  établissements  de  saint  Louis  9 
avec  des  notes ,  1 786 ,  in-8°.  La  ré- 
volution le  trouva  disposé  à  en  adop 
ter  les  principes  ;  il  abandonna  m* 
état ,  épousa  une  femme  divorcée  et 
divorça  ensuite  avec  elle.  Il  fut  suc- 
cessivement juge  au  tribunal  de  cas* 
sation ,  membre  du  tribunal  de  reV 
vision  établi  à  Trêves  pour  les  qua- 
tre départements  de  la  rive  gauche 
du  Rhin,  juge  à  la  cour  d'appel , 
après  la  suppression  de  ce  tribunal, 
et  enûn  conseiller  à  la  cour  super 
rieure  de  justice  à  Liège.  Il  fit  partie 
d'une  commission  chargée  de  re- 
cueillir les  monuments  des  arts  i 
Rome  et  en  Italie.  Lors  de  la  rem* 
tauration  ,  Saint  Martin  resta  d*es 
le  pays  où  il  occupait  une  pla- 
ce ;  et  il  mourut  à  Liège ,  le  i3  jan- 
vier 1819,  après  avoir  recommandé 
qu'on  l'enterrât  dans  le  jardin  de  la 
loge  des  francs-maçons,  dont  il  était 
membre.  Ceux-ci ,  mécontents  qu'os) 
lui  eût  refusé  la  sépulture  ecclésias- 
tique, lui  rendirent  des  honnean 
extraordinaires.  Voyez  la  brochait. 
intitulée  :  Honneurs  funèbres  rendît 
dans  la  loge  de  la  Parfaite  Th/effi- 
gence ,  à  la  mémoire  du  vénérable 
frère  de  Saint  -  Martin  ,  Liège, 
1818,  in-8\;  le  Journal  de  Liège, 
le  Spectateur  Belge ,  et  Y  Ami  delà 

religion  et  du  roi,  tome  xxn,  p.  3i. 

p c Tm 

SAINT-MARTIN  (  Le  père  Lé" 
due  de),  Fojr.  John  Joues. 


I 


su 

>  tlYMIAt  BIS    i  V  Je 4^  pi>  • 

mn»cvB«a!:e .  ne  a  Dvle .  m?  la  fia  du 
nmm.  *irc Je.  se  tlt  recevoir  avocat . 
etubtâi,*  r»mv«r>itédesa  nllc  na- 
tale, ane  chaire  de  droit ,  qu'il  rem- 
pè&t  d'une  manière  brillante.  Par  «on 
aurva~e  avec  fcieo  nette  Bonn  lot.  il 
devint  le  beau-frère  de  9.  Périme  t  de 
GranveUe.  chancelier  de  l'empereur 
Cfaarlcs-4JBint;el  ce  ministre  ne  tar- 
da pas  a  loi  procurer  un  emploi  di- 
pne  Je  se»  latents.  Nommé  conseiller 
aa  parlement  de  Dole ,  il  fut .  peu  de 
uap*  aptes ,  appelé?  au  conseil  «re- 
lit a  BraYeHes.  En  1 54  i  .  il  fat  en- 
voie ambassadeur  en  France  pour 
Mrraller  l'eiécation  du  traite  de 
Ciespj  ,iu  septembre'  ;  et  il  s'acquit  - 
Q  de  cène  mis«ion  avec  beaucoup 
ar  prvdence  et  d' habileté'.  Simon  Rc- 
têrà  .  son  compatriote ,  lui  succéda 
bas  l'ambassade  de  France  ;  /'<r. 
k^amo .  XXXVII  ,  3i3  )  ;  et  il  re- 
rart  .  en  1 5 48  ,  à  Bruxelles  rem- 
plir la  place  de  président  du  conseil 
Jetât  et  des  finances.  L' a  (Ta  i  blissc- 
■eat  de  sa  santé,  causée  p.ir  la  trop 
grindc  application  aux  affaires  .  IV 
LStgea  de  se  démettre  de  srs  em- 
plois .  en  i554-  Les  médecins  lui 
pmoadrrent  que  l'air  natal  le  ré- 
u^nrait  ;  mais  il  fut  t rompt  dans 
cette  attente ,  et  mourut  a  Dole ,  vers 
là  un  de  Canner  i:V»fï.  On  a  de  lui 
!.  I  uiiinm*  stmul  ac  ditctissima 
tvpctaùj  Uçîs  unie*  Cad. ,  quo  lt>co 
MauWrrs  munera  subire  soldant , 
r«cn,Seb.  Grvplie  ,  iTi3H,  in  4°. 
de  îoi  p.  P.  Yauchard,  l'un  des  ses 
elnea .  fut  l'éditeur  de  cet  ou\  rage , 
^"îl  Cî  préré  1er  d'un  avertissement, 
iii»*  Irquel  il  ditquTlpien  et  Papi- 
wmL'cnt  revivre   d.ms   notre 


m*  -       Il    »»ri,   I'     l'iwfc,    rtrivriit     ti.-i'- 
lëm  -'•  <■•»'•■  m*t  •  irt«i     Im  «ilit  m\  l»«  l« I- 

^•a  ■»  m  •«••in  inAMjltct,  |>vr  ■ 


SAl  xî 

antrar.  II.  Tract atits  de  restitxtis*e 

in  inteçrum.  Pi  ri* .  i"»^.  in-a/\ 
de  trui<  tenls  fetul'cts:  Francfort, 
i  >3  .  iu-fol. .  i  U  tète  d'nn  FmkH 
de  traites  sur  le  même  *i.jet:  et  dans 
le  tome  v  Je*  7Xh'M»*fi>  (•fu*vrji 
juris.  Ver.i*e.  i  .">Si.  Cet  ouvrage  de 
Samt-Mauris  petit  er.core  être  utile- 
ment consulte.  Yover  l'Éloge  de  Tau- 
leur  par  Dunod  d.»n*  U  préface  du 
Traité  d<rs  prescriptions.  On  con- 
serve. .1  la  bibliothèque  de  Besançon, 
les  Mèmosres  de  l\wihjs>ade  de 
Jean  de  Siiut-Mauiis  .  in -fol.  — 
Jeaii-RiptiMc  ni  S  n>r  M  avm«  .  ar- 
rière-pet il-îil  s  du  précèdent  .  colonel 
d'un  retira  cm  de  sou  nom.  contribua 
beaucoup  au  suece*  de  !a  bataille  de 
Prjguc,  en  itv.to.  Ku  récompense  de 
la  valeur  qu'il  avait  montrée  dans 
cette  journée. l'empereur  Ferdinand  II 
lui  |KTtiiM  d'ajouter  à  ses  armes  l'aigle 
d'or  cnlovee  ,  siippurlri1  par  deux 
lions.  Depuis  ,  la  ta  nulle  de  Saint - 
Ma  u  ris  n'a  pas  re>sé  de  jouir  de  ia 
faveur  de  la  m.ii\on  d*  Aulrielii*.  Ku 
i  •"  i .  le  ronilr  de  Mnutbarirv,  l'un 
des  lifMTHii.uitN  eu  li^ne  directe  du 
vainqueur  ilr  Prague,  rrv»t  de  l'ciii- 
prreur  le  titre  de  pliure,  qu'il  trans- 
mit à  son  fils ,  mort  sans  postérité 
ui.isciiliiie  v  /"mer  MiivriMnnn  \ 
M.  L.iblu'V  de  liill y  a  dmiiié  la  lié- 
nètifagi?  de*  di\ «tm»s  br.inrlies  df  la 
maiMHide  Samt-Maiiii*,  dans  \'ffi.\- 
toire  lie  V université  du  comté  de 
//niirp ■£«<»,  tome  i".,  -iHt)vet  plus 
complète  ,  u  ,  *j."i.  —  S\int  Mit> 
uis  :  Prudent  i»t  x .  jurisconsulte  .  m- 
d  nis  le  sei/ième  si»  rie  ,  à  Dole  ,  nV 
tait  pis  tle  la  iiiènic  fainile  t|ue  les 
précédents.  Il  s'acquit  une  mande 
réputation  au  barir.m  par  ses  lmiii<- 
resel  par  son  éloquence;  lui  ilépulé 
plusieirs  fois  en  Flandre  et  eu  Alle- 
magne, pour  soutenir  les  mléièls  île 
sa  province  .  et  irmuml  à  Dole  ,  lr  H 


?8 


SAI 


entre,  par  une  nouvelle  naissance,  et 
pénètre  dans  l'esprit  du  Christ.  — 
4°.  Quarante  questions  sur  Vame  , 
etc. ,  suivies  des  six  points  et  des 
neuf  textes  ,  revus  par  le  même , 
Paris  ,  1807  ,  in» 8°.  Ces  questions, 
avaient  été   proposées  à  l'auteur, 

Sar  un  amateur  de  theosophic  ,  le 
octeur  Balthasar  Walter.  —  Ces 
traductions  forment  à  -  peu  -  près 
le  tiers  dus  Œuvres  de  Bœhin  , 
dont  il  n'y  avait  que  deux  ouvra- 
ges traduits  jusqu'alors,  en  'vieux 
langage  ;  la  Signatura  rerunè,  im- 

Î>rimé  à  Francfort,  en  1664 ,  sous 
e  nom  du  Miroir  temporel  de  l'E- 
ternité ,  et  le  second  à  Berlin ,  1 7  22, 
in-12,  intitule'  le  Chemin  pour  aller 
à  Christ...  XV.  OEuvres posthumes 
de  Saint- Martin ,  2  vol.  in-8°.  , 
Tours,  1807.  On  distingue  dans  ce 
Recueil:  i°.  un  choix  des  Pensées 
de  Saint-Martin ,  par  M.  Tournier  ; 
2°.  un  journal ,  depuis  1 782 ,  de 
ses  relations ,  de  ses  entretiens  ,  etc. 
sous  le  titre  de  Portrait  de  Saint- 
Martin  fait  par  lui-même;  3°. 
plusieurs  questions  et  fragments  de 
littérature,  de  morale  et  de  philo- 
sophie, entre  autres  un  fragment 
sur  l'admiration  ,  et  un  parallèle  en- 
tre Voltaire  et  J.-J.  Rousseau,  et  un 
autre  entre  Kousssau  et  fiuffbn  (  par 
Hérault  de  Séchel  les);  4°.  des  poésies 
où ,  comme  on  le  pense  bien,  l'auteur 
s'attache  plus  au  fond  qu'àla  forme; 
5°.  des  Méditations  etdes  Prières ,  où 
se  peint  V homme  de  désir,  qui  for- 
me de  nouveau  le  vœu  si  souvent  énon- 
cé par  l'auteur, pour  que  ses  sembla* 
blés  recherchent  les  vraies  connais- 
sances ,  les  jouissances  pures  de  l'es- 
prit ,  en  les  puisant  dans  leur  propre 
centre,  dans  la  source  de  la  lu- 
mière et  de  V  amour  pour  laquelle  il 
avait  soupiré  toute  sa  vie.      Z. 


SAI 

SAINT-MARTIN  (  Louis  -Pierre 
de  ) ,  né  a  Paris ,  le  1 0  janvier  1 753, 
embrassa  l'état  ecclésiastique ,  et  Cul 
reçu  conseiller-clerc  au  Châtelet ,  et 
1781.  Il  prêcha, en  1786,  lt  pané- 
gyrique de  saint  Louis  devant  l'aca- 
démie française ,  et  publia  des  Ré- 
flexions en  réponse  à  celles  de  Vabhé 
d'Espagnac  ,  touchant  Suger  et 
les  établissements  de  saint  Louis , 
avec  des  notes ,  1 786 ,  în-8°.  La  ré- 
volution le  trouva  disposé  à  en  adop- 
ter les  principes  ;  il  abandonna  son 
état ,  épousa  une  femme  divorcée  et 
divorça  ensuite  avec  elle.  Il  fut  suc- 
cessivement juge  au  tribunal  de  cas- 
sation ,  membre  du  tribunal  de  ré- 
vision établi  à  Trêves  pour  les  qua- 
tre départements  de  la  rive  gauche 
du  Rhin ,  juge  à  la  cour  d'appel , 
après  ta  suppression  de  ce  tribunal , 
et  enûn  conseiller  à  la  cour  supé- 
rieure de  justice  4  Liège.  Il  fit  partie 
d'une  commission  chargée  de  re- 
cueillir les  monuments  des  arts  à 
Rome  et  en  Italie.  Lors  de  la  res- 
tauration ,  Saint  Martin  resta  dans 
le  pays  où  il  occupait  une  pla- 
ce ;  et  il  mourut  à  Liège ,  le  i3  jan- 
vier 1819,  après  avoir  recommandé 
qu'on  l'enterrât  dans  le  jardin  de  la 
loge  des  francs-maçons ,  dont  il  était 
membre.  Ceux-ci ,  mécontents  qu'on 
lui  eût  refusé  la  sépulture  ecclésias- 
tique, lui  rendirent  des  honneurs 
extraordinaires.  Voyez  la  brochure 
intitulée  :  Honneurs  funèbres  rendus 
dans  la  loge  de  la  Parfaite  Intelli- 
gence ,  à  la  mémoire  du  vénérable 
frère  de  Saint  -  Martin  ,  Liège , 
1818 ,  in-8".  ;  le  Journal  de  Liège, 
le  Spectateur  Belge,  et  Y  Ami  delà 
religion  et  du  roi,  tome  xxn,  p.  3i . 

P— C— T. 

SAINT-MARTIN  (  Le  père  Léan- 
dre  de).  Voy.  John  Joues. 


SKI 

SAINT-MAURIS  (i)  (Jean  de), 
|amconsulte,néà  Dole,  vers  la  fin  du 
iv**.  siècle,  se  lit  recevoir  avocat , 
et  obtint,  à  l'uni  vr  rsité  de  sa  ville  na- 
tale, une  chaire  de  droit ,  qu'il  rem- 
plit d'une  manière  brillante.  Par  son 
auriaçe  avec  Et ieo nette  Bonralot,  il 
devint  le  beau-frère  de  N.  Perrcnot  de 
Gran relie,  chancelier  de  l'empereur 
Cbarics-4^umt;et  ce  ministre  ne  tar- 
da pas  a  loi  procurer  un  emploi  di- 
f  ne  de  ses  talents.  Nommé  conseiller 
an  parlement  de  Dole,  il  fut ,  peu  de 
temps  après  ,  appelé  au  conseil  «l'e- 
ut a  Bruxelles.  En  i544  *  H  ^ul  en" 
Tore  ambassadeur  en  France  pour 
sorreiller  l'exécution  du  traite  de 
Oeapy  ;  au  septembre)  ;  et  il  s'acquit- 
ta de  cette  mission  avec  beaucoup 
de  prudence  et  d'habileté.  Simon  Re- 
nard .  son  compatriote,  lui  succéda 
dans  rambistaoe  de  France  (  Fvy. 
Ie*aii>  .  XXXVII ,  3i3  )  ;  et  il  re- 
vint ,  en  i5J8  ,  à  Bruxelles  rem- 
plir la  place  de  président  du  conseil 
d'état  et  des  finances.  L'affaiblisse- 
ment de  sa  santé,  causée  par  la  trop 
grande  application  aux  affaires  ,  l'o- 
L?i£ea  de  se  démettre  de  ses  em- 
plois ,  en  i5^4.  Les  médecins  lui 
prrtuadèrent  que  l'air  natal  le  ré- 
u  Jurait  ;  mais  il  fut  trompe  dans 
cette  attente ,  et  mourut  à  Dole  ,  vers 
la  fin  de  Tannée  ry>5.  On  a  de  lui 
1.  f  iibfàma  simul  ac  doctissima 
rrpetaio  Ups  unicœ  Cod. ,  quo  loco 
tnuLrrrs  munera  subir e  sole  an  t , 
F.too,Seb.  Gryplic  ,  i.ri3H,  in  4°. 
de  3r>i  p.  P.  Yauchard,  l'un  des  ses 
ffrvea.  fut  l'éditeur  de  cet  ouvrage, 
•pj'i!  fit  pr écé  1er  d'un  avertissement , 
«Ls.»  lequel  il  dit  qu'L'Ipirn  et  Papi- 
-le-a    M-mb'cnt  revivre  dans  notre 


.' -*-■>!.  M    rrn.  I*    l'atra  ,    t  rt  \%*ul     li.nf. 
■  »_*--•     n  •  •  »  'fi|  ma*  *m*r    b«  wli-t  ri  Irt  l»t- 

.   '    *  :    T.    t   t. 


SA1  2Q 

auteur.  II.  Tractatusde  restitutione 
in  integrum,  Paris,  1 548,  in «4°. 
de  trois  cents  feuillets  ;  Francfort , 
1  ^S  ,  iu-fol. ,  à  la  tête  d'un  Recueil 
de  traites  sur  le  même  sujet;  et  dans 
le  tome  v  des  Tractalus  universi 
juris,  Venise,  1 584-  Cet  ouvrage  de 
Saint-Mauris  peut  encore  être  utile- 
ment consulté.  Voyez  l'Éloge  de  l'au- 
teur par  Dunod  dans  la  préface  du 
Traité  des  prescriptions.  On  con- 
serve, à  la  bibliothèque  de  Besançon, 
les  Mémoires  de  V ambassade  de 
Jean  de  Sdint-Maui  is  ,  in  -  fol.  — - 
Jean-Baptiste  dk  Saint  Mauris  ,  ar- 
rière-pet il-ftls  du  précèdent ,  colonel 
d'un  régiment  de  son  nom,  contribua 
beaucoup  au  succès  de  la  bataille  de 
Prague  y  en  1620.  En  récompense  de 
la  valeur  qu'il  avait  montrée  dans 
cette  journée, l'cmpercurFcrdinand  II 
lui  permit  d'ajouter  à  ses  armes  l'aigle 
d'or  éployée ,  supportée  par  deux 
lions.  Depuis  ,  la  famille  de  Saiut- 
Mauris  n'a  pas  cessé  de  jouir  de  îa 
faveur  de  la  maison  d'Autriche.  Eu 
1 774  Je  comte  de  Montbarrcy,  l'un 
des  descendants  en  ligue  directe  du 
vainqueur  de  Prague,  reçut  de  l'em- 
pereur le  titre  de  prince,  qu'il  trans- 
mit à  son  fils ,  mort  sans  postérité 
masculine  (  Forez  Mojtbarrey  \ 
M.  Lahbey  de  Billy  a  donné  la  Gé- 
néalogie des  diverses  branches  de  la 
maison  de  Saint-Mauris,  dans  V His- 
toire de  l'université  du  comté  de 
Bourgogne ,  tome  i,r.,  289, et  plus 
complète  ,  11 ,  sfj. — Saint-Mau- 
ris  {  Prudent  de  ) .  jurisconsulte  ,  ne 
d-ins  le  sci/.icrae  siî-cle  ,  à  Dole ,  n'é- 
tait pas  de  la  même  famille  que  les 
précédents.  Il  s'acquit  une  grande 
réputation  au  barreau  par  ses  lumiè- 
res et  par  son  éloquence;  fut  député 
plusieurs  fois  eu  Klaiidrc  et  eu  Alle- 
magne ,  pour  soutenir  les  intérêts  de 
sa  province  ,  et  mourut  à  Dole  ,  le  K 


3o 


SAI 


octobre  1 584*  II  a  publie  :  La  prati- 
que die  style  judiciaire  observés  au 
comté  de  Bourgogne ,  Lyon ,  1577, 
in-4°*  Cet  ouvrage,  qui  a  servi  déco- 
de de  procédure  à  la  province  jusqu'à 
sa  réunion  à  la  France  ,  a  été  réim- 
primé plusieurs  fois.  L'édition  de 
Dole,  1627  ,  in -4°. ,  fut  revue  et 
corrigée  par  Jean  Boy  vin  (  Voy.  ce 
nom  ).  W — s. 

SAINT -MORYS  (  Étiewwe 

BoUBGEVIIf  VlALART,    COmtC    DE  ), 

fils  d'un  conseiller  à  la  grand'cham- 
bre  du  pailemeut  de  Paris  (1),  na- 
quit dans  cette  ville  en  177*2,  et  fut 
élevé  avec  le  plus  grand  soin  fous 
les  yeux  de  son  père ,  qu'il  suivit 
dans  Témigration,  en  1790. 11  épou- 
sa, en  1791  ,  à  Cohlcntz,  la  nièce 
du  ministre  Calonne;  et  il  servit,  à 
la  même  époque  ,  comme  simple 
volontaire  dans  la  lésion  de  Mira- 
beau: il  fit.  en  qualité  d'aide-de-  camp 
du  maréchal  de  Broglic,  la  campa- 
gne de  !*!yï,etcoutinuaf  pendant  les 
années  suivantes,  à  servir  dans  l'ar- 
mée de  Coudé.  Après  le  licencie- 
ment, il  voyagea  en  Suède  et  en 
Russie;  et  il  recueillit  dans  ces  con- 
trées des  observations  précieuses 
pour  les  arts  et  l'histoire  naturelle, 
qu'il  alla  publier  en  Angleterre,  sous 
le  titre  de  Voyage  pittoresque  de 
Scandinavie,  Londns,  1801,  in>4°., 
fig.  H  revint,  en  i8o3,à  Paris,  où 
sa  mère  n'avait  pu  conserver  d'une 
fortune  considérable  que  de  faibles 
débris  échappés  aux  spoliations  ré- 
volutionnaires.Gom  promis  dans  l'af- 

(1)  Le  père  deVialart  Saint-Mot  yt«-Uit  an  de*  nom» 
on  le*  pln*écl*irrt  de  m  compagnie  ,<t  il  y  jouUaait 
d'au*  grande  considération.  C  e*t  dam  sou  cabinet 
«pat  furent  rédiger* ,  en  1789,  les  courageuses  pro- 
testations qui  attirèrent  aux  signataires  <U  si  terri- 
ble» persécutions.  Obligé  de  •'expatrier  en  17*10  ,  il 
consuma  le  testa  de  m  fortune  pour  le  rétablisse- 
ment de  la  monarchie;  et  »*eiposa  dan»  le  même 
but  ans  pin*  granrls  danger».  Il  périt,  en  «795,  à 
Qniberon ,  au  il  fiait  intendant  général  de  l'armée 
rvjal*. 


SAI 

faire  de  George  Cadoudal ,  en  1804 , 
par  suite  de  ses  liaisons  avec  MM. 
de  Polignac ,  il  fut  emprisonné  à  la 
Force,  puis  mis  en  surveillance  à 
Hondain ville  près  de  Beauvais,  où 
son  père  avait  nati  un  très  beau  châ- 
teau ,  dont  il  ne  restait  que  des  rui- 
nes. Ce  fut  alors ,  pour  le  comte  de 
Saint-Morys,  une  grande  faveur  que 
d'obtenir  la  restitution  d'une  faible 
^partie  du  terrain  que  son  père  avait 
possédé.  L'autre  partie  était  vendue; 
et  l'acquéreur  lui  disputa  bientôt  ce 
que  les  autorités  de  ce  temps-là  elles- 
même  avaient  restitué.  11  en  résulta 
pour  lui  une  discussion  qui  a  fait 
le  malheur  de  sa  vie,  et  qui  en* 
fin  a  été  la  cause  de  sa  mort.  Le 
3i  mars  1 8 1 4  >  le  comte  de  Saint- 
Morys  fut  du  petit  nombre  des  habi- 
tants de  Paris  qui  contribuèrent  si 
efficacement ,  par  leur  zèle,  au  réta- 
blissement du  trône  des  Bourbons. 
Le  roi  le  nomma ,  dans  la  même  an- 
née, sous-lieutenant  de  tes  gardes, 
puis  lieu  tenant  et  maréchal-de-camp. 
11  ne  recouvra  rien  de  l'immense 
fortune  de  son  père:  mais  les  Bour- 
bons avaient  recouvré  leur  trône, et 
il  était  au  comble  de  ses  vœux.  Per- 
sonne ne  se  soumit  plus  franchement 
à  la  constitution  qui  fut  donnée  par 
le  roi  ;  et  personne  n'en  accepta 
plus  sincèrement  toutes  les  consé- 
quences. Admirateur  passionne  des 
lois  anglaises ,  il  manifestait  quel- 
quefois ,  dans  sa  conversation  ,  des 
opinions  politiques  qui  ne  plaisaient 
pas  toujours  à  ses  amis.  Ce  fut  dans 
de  tels  principes  qu'il  publia ,  en 
i8i5,  un  petit  écrit  contre  la  traite 
des  nègres,  et ,  peu  de  jours  après, 
ses  aperçus  sur  la  politique  de 
V Europe  et  V administration  inté- 
rieure de  la  France ,  in-8°.  Cette 
dernière  brochure  venait  de  paraître 
lorsque  l'auteur  fut  obligé  de  suivre 


SAI 

W  roi  à  Gand.  H  commanda  dans  la 
retraite  un  détachement  des  gardes- 
do-corps,  et  montra  beaucoup  de 
fermeté.  Lors  du  retour,  il  fut  un 
des  premiers  officiers  de  la  maison 
do  roi    qui  rentrèrent  dans  Paris  ; 
et  û  Tint  lui-même ,  dès  le  8  juillet, 
faire  placer  le  drapeau  blanc  sur  le 
chiteau  des  Tuileries.  Aprè{   l'or- 
donuance  du  5  septembre  1816, 
qui  prononça  la  dissolution  de  la 
ebambre  des  députes,  Saint-Morys 
se  rea  lit  au  collège  électoral  de  son 
département ,  â  Beau  vais,  avec  l'in- 
tention, qu'il  ne  cacha  point,  d'y  vo- 
ter pour  M.  de  Kergorlay ,  que  re- 
poussait le  minisfèie.  C'est  â  celle 
circonstance  que  l'on  a  ensuite  attri- 
bue ses  malheurs.  Ce  qu'il  y  a  de 
Mr ,  c'est  que  le  priure  de  Poil ,  son 
capitaine,  le  meuaça  par  écrit,  de 
destitution,  s'il  ne  votait  pas  pour 
le  eau  liiat  ministériel,  et  que  «bien- 
tôt après ,  l'acquéreur  de  ses  biens, 
itet  lequel  il  avait  en  des  démêles 
fu   paraissaient  assoupis,  recom- 
mença des  attaques  et  des  insultes , 
aatqurlle»  le  comte  de  Saint-Mo- 
rt» rr pon  lit  connue  devait  le  faire 
bb  militaire  homme  d'honneur.  Il 
latutit  a  tout  ce  que  sa  position  et 
ion  rang  exigeaient;  ses  camarades, 
ses  chefs  et  les  maréchaux  de  Fran- 
ce eus  -  mêmes  qui  eurent  à  pro- 
noncer sur  sa  conduite,  l'approu- 
veresa  entièrement  ;  mais  uu  pou- 
voir  supérieur  exigea   davantage; 
et  1!    fut  poussé  comme  une    vic- 
time  dévouée  par  une  nuin  invi- 
Hble  a  on  combat  inégal  et  avilis- 
sant .  ou  il  succomba ,  le  j  1   juillet 
i*t-  C'est  dans  le  Mémoire  de  sa 
irr;*r,  qu'il  faut  lire  tous  les  dé- 
tails de  cet  inexplicable  et  cruel  évé- 
nement. Cet  écrit ,  intitulé ,  Mémoi- 
T  et  Consultation,  par  M™,  la 
comtesse  de  Saint-Morys ,  et  M9". 


SAI  3! 

vewe  de  Gaudechart ,  sa  fiUe , 
plaignantes ,  contre  le  sieur  Barbier 
dit  Dufajr ,  Jf.  le  duc  de  Mouchy, 
capitaine  des  gardes  du  corps ,  et 
M.  le  comte  de  Poix,  lieutenant, 
un  vol.  in-8°.  de  4  <  6  pag. ,  Paris , 
1818,  fut  composé  pour  le  procès 
que  ces  darnes  intentèrent  à  ceux 
qu'elles  regardaient  comme  les  cau- 
ses de  la  murt  du  comte  de  Saint- 
"Murys.  Ce  procès,  auquel  les  tribu- 
naux ne  voulurent  donner  aucune 
suite,  fut  reuvoyé  à  la  chambre  des 

S  airs  â  cause  de  la  qualité  de  l'une 
es  personnes  impliquées;  mais  cette 
chambre  rendit  uue  sentence  pareille 
à  celle  des  tribunaux.  Outre  les  écrits 
dont  nous  avons  fait  mention ,  le 
comte  de  S.iint-Morys  a  publié  :  I. 
Tableau  littéraire  de  la  France  au 
dix-lutitième  siècle  ,    i8o«)  ,  in  8°. 

production  assez  médiocre  où  l'auteur 
professe    une  admiration   exagérée 

1>our  les  philosophes  du  1 8me.  siècle. 
I.  Description  d'un  monument  10- 
main trouve à  Paris  (rue  Vi vienne). 
en  180G,  et  d'autres  morceaux, 
dans  le  loin.  11  des  Mémoires  de  l'a- 
cademie  celtique.  III.  Réflexions 
d'un  sujet  de  Louis  \' FI  11,  fonc- 
tionnaire publtc  dans  le  départe- 
ment de  l'Oise,  181 4,  in-8°.  IV. 
Proposition  d*une  seule  mesure 
pour  dégrever  la  dette  de  l'état ,  et 
réduire  les  impôts  en  1817,  1816, 
in -8°.  V.  Mémttire  sur  les  moyens 
de  tendre  utiles  les  friches  et  côtes 
incultes ,  en  les  plantant ,  Paris  , 
r8io ,  iii-8°.  M.  de  Saint-Morys  a 
fourni  quelques  articles  d'artUtcs  an- 
glais à  la  Biograplue  universelle , 
dans  les  tomes  m,  v  et  vi.  Nous  si- 
gnalerons seulement  l'article  du  scul- 
pteur John  Bacon.  M— d  j. 

SAINT-NON  (  Jeaw-Claudl  Ri- 
chasd,  abbé  nu  ),  amateur  zéle  des 
beaux-arts,  naquit  a  Paris, en  1727. 


32 


SA1 


Il  était  fils  d'un  receveur-général  des 
finances;  et,  par  sa  mère,  il  descen- 
dait des  Boullongne ,  peintres  du  roi 
(  Voy.  BtuLLONGifE,  V,  34 1  ).  Dès 
son  enfance ,  il  annonça  le  goût  le 
pins  vif  pour  les  arts  ;  mais  obligé , 
pour  plaire  à  ses  parents ,  de  choisir 
un  état ,  il  étudia  la  théologie  et  la 
jurisprudence,  prit  le  sous-diaconat, 
et  acquit  une  charge  de  conseiller- 
clerc.  Malgré  sa  répugnance  pour  les 
procès,  il  remplit  avec  exactitude 
ses  devoirs  de  magistrat;  mais  il  cul- 
tivait ,  dans  ses  loisirs ,  la  musique, 
le  dessin ,  la  peinture  et  Fart  de  gra- 
ver. Les  discussions  fâcheuses  cau- 
sées par  la  bulle  amenèrent  l'exil  du 
parlemeut.  L'abbé  de  Saint-Non  fut 
envoyé,  par  une  lettre  de  cachet,  à 
Poitiers.  Il  passa  dans  cette  ville  une 
année,  qu'il  compta  depuis  parmi 
les  plus  agréables  de  sa  vie ,  parce 
qu'il  l'avait  employée  tout  entière  à 
dessiner.  Le  parlement  n'avait  point 
appris,  dans  l'exil,  à  se  plier  aux 
volontés  de  la  cour  :  fatigué  des  dé- 
bats» auxquels  il  ne  pouvait  rester 
étranger  ,  l'abbé  de  Saint-Non  pro- 
fita  d'une   circonstance    favorable 
pour  envoyer  la  démission  de  sa  pla* 
ce  de  conseiller.  Il  avait  déjà  fait  un 
voyage  en  Angleterre.  Devenu  libre, 
il  partit,  en  1 759,  pour  l'Italie,  qu'il 
ambitionnait  depuis  long- temps  de 
pouvoir  visiter.  Il  se  lia,  pendant 
son  séjour  à  Rome,  d'une  étroite 
amitié  avec  Robert  et  Fragona  rd ,  fous 
deux  jeunes  et  passionnés  pour  les 
arts.  Il  les  emmena  dans  le  royaume 
de  Naples,  gravit  avec  eux  sur  le 
sommet  du  Vésuve,  visita  les  ruines 
d'Herculanum  et  le  musée  de  Porti- 
ci,  dessinant,  esquissant  tous  les  ob- 
jets qui  lui  paraissaient  dignes  d'at- 
tention. De  retour  à  Rome,  il  habita 
plusieurs  mois  Tivoli  même  et  la 
ville  d'Esté ,  ne  laissant  pas  s'écouler 


SAl 

un  seul  jour  sans  enrichir  son  p 
feuille  de  quelques  nouveaux  des 
Après  une  absence  de  trois  ann 
il  revint  en  France,  mit  en  ordr 
dessins ,  et  s'occupa  de  les  gr 
par  un  moyen  plus  expéditif 
l'eau-forte,  et  dont  il  dut  la  coni 
sanceà  La  fosse,  son  ami.  G'éta 
procédé  qu'avait  employé  Le  pri 
mais  dont  il  faisait  un  secret  (  F 
Prince,  XXIV,  a?4)-  Bientôt  S 
Non  publia  la  Suite  des  vues  de 
me,  en  soixante  planches;  et 
première  collection  fut  suivie  de 
sieurs  autres.  Le  succès  qu'elle! 
tenaient  encouragea  Saint-Non  1 
le  projet  de  publier  le  Voyage  \ 
resque  de  l'Italie.  Cette  entrepi 
alors  sans  exemple,  était  au -de 
des  moyens  d'un  particulier;  1 
de  riches  amateurs  s'engagèrent 
seconder;  et  de  nouveaux  peii 
partirent  pour  l'Italie ,  sous  la  d 
tion  de  M.  Denon  (  Voy.  la  Bi 
des  hommes  vivants  )  (  1  ) .  pour  c 
pléter  la  galerie  des  vues  et  des 
numentsde  cette  belle  contrée.  S; 
Non  se  chargea  de  diriger  les  a 
tes  de  Paris  qui  devaient  coop 
à  ce  bel  ouvrage;  et  il  y  mit 
telle  activité,  que  le  Voyage  de 
pies  et  de  Sicile  fut  achevé  de  1 
à  1786.  Dans  l'intervalle,  les  caj 
listes,  qui  ne  partageaient  pas 
enthousiasme,  refusèrent  de  doi 
les  sommes  qu'ils  avaient  promi 
et  l'abbé  de  Saint  -  Non  ,  pour  t 
ses  engagements  avec  le  public 
obligé  de  sacrifier  toute  sa  fo 
ne  et  celle  de  son  fière.  C'est  a 
qu'il  parvint  à  terminer  un  ouv 
qui  sera  toujours   regardé  con 


(1)  'h*  m  confondu  quelquefois  31.  Denon 
l'aldie  de  Saint-Noo.  C'est  aii»i  que  daii»  le 
universel  on  attribut  a  l'aatetir  du    Voyn^r  ( 
rettfue ,  une  comédie  en  trois  acte*  et  en  pro» 
titniéa  :  Julie  ou  le  bon  père ,  représentée  eu 
et  qui  est  de  M.  Denon. 


SAI 

.  plus  beaux  monuments 
irticulier  ait  élevés  jamais 
lire  des  arts,  dans  aucun 
venait  d'être  admis  à  Ta* 
de  peinture,  sous  le  titre 
d*amateur  honoraire.  L'ab- 
liut  -  Non  ne  possédait  pas 
Koéfice  que  l'abbaye  de  Poul- 
itocèse  de  Langres .  dont  les 
étaient  de  huit  mille  livres, 
resta  d'eu  offrir  la  moitié  à 
Jée  nationale  pour  aider  à 
le  déficit.  Comme  tant  d'au- 
avait  cru  que  la  révolution 
*r  ceux  qui  tonnaient  contre 
,en  opérerait  la  réforme;  et 
tait  de  voir  bientôt  tous  les 
>  beiireux  :  du  moins  il  le  fut 
-  même  pour  n'être  pas  té- 
tons les  excès  qui  devaient 
r  sa  patrie.  11  mourut  Iea5 
re  i  7çji .  Ami  de  tous  les  ar- 
abbé  de  Saint  -  Non  a  con- 
raneoiip  aux  progrès  que  le 
t  La  gravureont  faits  en  Fran- 
*  cinqnante  ans.  Il  comptait 
ire  de  ses  amis  les  gens  de 
r%  plus  distingué*;  et  pi  it- 
ou lurent  coo|»érer  au  succès 
ra^e  auquel  il  devra  ,  selon 
'parence,  une  réputation  du* 
,.  Le  fojaee  pittoresque  de 
et  de  Sicile ,  Paris ,  1 781  - 
m*  5  vol.  gr.  in-fol.  11  est  or 
{17  grandes  estampes  et  de 
îneltes ,  fleurons ,  etr  ,  gravés 
meilleur*  artistes.  M.  Bninrt 
r .  dots  |r  Manuel  du  librai- 
d^rription  hililiogriphiqitc 

■m»  ■"■»•  «t   •»  *    |*ii  «I«    m  do   #'f>*■1(;«• 

•    »im.  tl  «•■•.fuint  |«ar1nwt  S*iul-V"fi  »%rC 

•ri     *«^f«#t  •■m  J'H»  «!»•  F.  Ut**  «nr  i'/iii- 

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f '»•<■■»•»'*.  %l  ,    |i»     .  l'ami  ]•!  ^1111 

r   •    .'t  .té  rim  iti  tA   ■"»■■   ■<!«    «m  •  •■*  du 

V**C  ^"*»  ,  f»«*  la*  f<  «mir  4r»  drwiip- 

«»»•  -«   f»?  •4M^v«a'Mfiia  t  <iii  ••  ci*t4tT)tr- 

•-   1  KmXH,  NU    O  li-lr  ,  le  ilnr   dr 

fc»r«K«.  P*nt,  MifUlff  |r  du  rm  (  F*J' 


SAI  /  33 

très-détailleV  de  ce  bel  ouvrage.  On 
y  renvoie  les  curieux.  M  Analyse  du 
Voyage  pittoresque  publiée  par  Bri- 
tard,  dans  le  Mercure  de  février 
1 787 ,  a  été  réimprimée  séparément, 
in-8°.  de  79  pag.  Les  amateurs  rc* 
cherchent  un  Recueil  de  grijjf'onis , 
etc.,  gravé  par  1  abbé  de&aint-Non, 
gr.  in-fol.,  contenant  a 9 4  planche». 
On  trouve ,  dans  le  Manuel  des  cu- 
rieux y  parHuberet  Rost,  tome  viit, 
a  19  -  a3,  le  Catalogue  des  eaux- 
fortes  gravées  par  Saint -Non,  d'a- 
près Le  Prince,  Robert ,  Fragonard, 
et  différents  autres  maîtres,  ainsi 
que  de  ses  Estampes  d'après  Ro- 
bert, an  lavis,  en  noir  et  en  brun.  On 
doit  à  Brizard  une  Notice  sur  Saint- 
Non,  Paris,  179a,  in-8°.  de  36  p. 
Elle  est  assez  rare ,  tous  les  exem- 
plaires en  ayaht  été  distribués  en 
présent.  W— -s. 

SAINT-OLON.  For.  Pidou. 
S  A 1 N  T  O  N  G  E  (  Louise-Geihî. 
viÈve  Gillot  ,  femme  ) ,  était  fille 
de  Mme  Gillot  de  Beaucour,  admise 
dans  cette  Biographie  universelle , 
sous  le  nom  de  Mme.  de  Gomei  (  V, 
tom.  XVI 11 ,  5o  ).  M""*.  Saintongc, 
ou  plutôt  Sainctonge  (1),  naquît  en 
i65o.  Excepté  son   mariage  awee 
M.  de  Saiuctongc,  avocat,  on  ne 
connaît  aucune  particularité  de  sa 
vie.  Elle  mourut  à  Paris,  le  x\  mars 
1718,  et  fut  inhumée  en  IVglisc  de 
Saint- Louis  dans  PUc  {'à).  Voiri  la 
liste  de  ses  ouvrages  :  I.   Didon  9 
tragedic-ope'ra  ,  jouée  en  i6p3 ,  im- 
primée la  même  année,  in- |°.    If. 
Circé %  opéra    joue  et  ir- primé  en 
169.4 ,  in-{°-  Ces  deux  pièces ,  dont 


.  l^  i  h%  lit  Viirr'.-'.^r ,  «nif  «u  <*■  <>t ili*}iif-f  île  me» 
livret,  ao>t  m»  Im«  di'l-ui»  ■!•  d.r.«  ■■•. 

(*x  \m  d-ih-  d«-  la  ih-iH  •!<  M"1  .  <ii  ï.ili.î  i'ii.  «hi- 
noc  :  rlU»  dut  ht>i  1  lit  il  •  I*  lin  du  •|ii-»-|t|M  UK" 
«•tir.  *.Y»t  ivir  rrtrur  »|.i«-  l'-m  »  M  \V|J|  ,  .•■  .) 
Anmr  finit  d*t«  de  %*  «luit  f  <  cllr  Je  la  tu-»<  d*  •• 


34 


SAI 


la  musique  est  de  Des  ma  rets  ,  ont 
été  réimprimées  dans  le  Recueil  gé- 
néral des  opéras  y  1703  et  suivantes , 
17  yol.  in- 13.  III.  Poésies  galan- 
tes, 1696,  in- 11,  contenant  Le 
Charme  des  saisons,  ballet,  trois 
Idylles  dialoguées ,  quelques  Épîtres , 
Élégies,  Énigmes  ,  Éptgrammes ,  et 
beaucoup  de  Chansons  à  boire  et 
Parodies  bachiques.  Le  ballet  des 
Saisons  ne  fut  pas  représenté  parce 
que  l'abbé  Picque  (  que ,  dans  ses 
épigrammes ,  Rousseau  nomme  Pic  ) 
donna  son  Ballet  des  saisons ,  en 
1695.  La  seconde  édition  des  Poé~ 
sies  de  Mme.  de  Saintonge,  parut ,  à 
Dijon,  en  1714»  *  ▼ol.  in-ia.  Elle 
contient ,  de  plus  que  la  première , 
V Intrigue  des  concerts,  comédie; 
Diane  et  Endymion ,  pastorale  hé- 
roïque ;  Griseldes  ou  la  Princesse 
de  Saluées ,  comédie  en  vers  et  en 
cinq  actes  j  et  des  Poésies.  Dans 
l'Intrigue  des  concerts,  figure  un 
poète  Picotin ,  gueux  et  impertinent. 
Il  me  semble  que  c'est  l'abbé  Pic- 
que  que  Mme.Sainctongea  voulu  im- 
moler à  sa  vengeance.  De  toutes  les 
poésies  de  cette  dame,  on  n'a  guère 
cité  jusqu'ici  que  la  Ballade  qui  a  pour 
refrains  :  Quon  est  sotte  de  n'aimer 
pas ,  et  Ahl  que  Von  est  sotte  à" ai- 
mer; et  ces  quatre  vers,  traduction 
d'un  distique  latin  : 

Tu  oe  Tien»,  bd  «niant,  que  de  paraîtra  mi  jour; 
Ta  ne  rais  pasencor  le  pris  de  la  lumière; 
Fais  prêtent  de  ton  œil  à  ta  cnarmuute  aéra; 
Ella  tara  Venus ,  et  tu  aéra*  l'Amour. 

IV.  La  Diane  de  Montemajror,  mi- 
se en  nouveau  langage,  1696 ,  in- 
12;  réimprimé  en  1699  et !  735(3). 

(3)  Cet  outrage ,  abrégé  et  rajeuni .  pêche  encore 
par  la  •lylo  et  par  le  goal.  Cependant  Jouteur  a 
placé  ,  d*ns  son  extrait  très-court ,  quelques  cou- 
plets qui  ne  seraient  pas  indignas  de  son  contempo- 
rain Qainault.  En  lisant  la  plupart  des  petite*  pièces 
de  M  ■»•.  Saintonge ,  on  serait  tenté  de  croire  qu'elle 
fut  maDwarcnat  en  amour.  Cm  sentiment  domina 


SAI 

V.  Histoire  secrète  de  Dom  a 
ne,  roi  de  Portugal,  tirée  de. 
moires  de  Dom  Gomcs  Fasct 
los  de  Figueredo,  Paris ,  1691 
12;  réimprimé  la  même  annét 
Hollande.  Figueredo  était  l'aïeu 
terneldeM™*.  deSainctonge.T 
qu'on  trouve  dans  V Histoire  st 
ae  Dom.  Antoine,  n'est  pas  toi 
vraisemblable;  et ,  loin  d'être  c< 
mé ,  est  au  contraire  contredit 
quefois  par  les  historiens  espa 
et  portugais.  Mais  on  ne  peut  1 
reusement  rien  en  conclure  c 
le  récit  de  Mme.  de  Saintong 
vérité  peut  avoir  été  connue  d» 
aïeul,  et  ne  pas  l'avoir  été  des 
riens  :  le  nombre  des  témoins 

Sas  toujours  ce  qui  la  constitue, 
iflerence  dans  les  récits  de  ge 
bonne  foi  peut  motiver^seulenu 
pyrrhonisme  de  l'histoire.  A.  1 
SAINT-PAUL  (  François - 
Barletti  de  ) ,  né  a  Paris ,  en  : 
d'une  famille  originaire  de  Ne 
était  neveu  de  l'abbé  Antoni»i( 
nom ,  Il ,  293).  Il  fit  ses  étude 
Pluche  ,  Dumarsais  ,  et  le  P.  \ 
de  l'Oratoire  :  ses  progrès  fur 
rapides ,  qu'à  l'âge  de  seize  a 
ne  lui  restait  presque  plus  rien 
prendre.  II  sortait  cependant  t 
cole  ,  Wcontent  de  ses  maîtr 
frappé  du  peu  d'accord  qu'il 
remarqué  entre  leurs  différente 
thodes  d'enseignement ,  il  ent 
de  rédiger  une  collection  de  T 
élémentaires  sur  les  sciences 
arts  ,  avec  de  nouveaux  sys 


dans  ses  élégies  et  même  dans  ses  chansons 
de  catla  ci  ett  neuve  et  délicate. 

Lorsque  vous  me  changes  pour  une  autre  b 
Je  voudrais  me  venger  de  votre  humeur  îrg 

Et  suivre  mes  transports  jaloux  ; 
Mais  hélas!  mon  amour  désarme  ma  colère , 

Et  quand  je  cesse  de  vous  plaire , 
Je  me  trouve  cent  fois  plus  coupable  que  vo 


SAI 

îtnde  des  langues.  Cet  ouvraçe, 
ait  être  une  véritable  encyclo- 
l'occupa  toute  sa  vie.  Après 
incsse  orageuse,  pendant  la- 
il  passa  tour-à-tour  au  novi- 
plnskurs  nuisons  religieuses, 
odm,  en  17S6,  sous-insti- 
Ics  enfants  de  France  ;  et  trois 
■s  tard  ,  il  fut  obligé  de  quit- 
rojaume  ,  à  l'occasion  aune 
ibs  laquelle  il  se  trouva  corn- 
1.  Avant  séjourné  six  ans  à  Na- 
in d'autres  malheurs  Patten- 
,il  se  rendit  à  Rome,  pour  une 
■  diplomatique,  doot  le  Dau- 
ibde  Louis  a.  V ,  l'avait  char- 
ge le  titre  de  secrétaire  du  pro- 
t ,  revint  en  France ,  et  perdit , 
t  prétentions  exagérées,  l'uni- 
casioD  qu'il  ait  jamais  eue  de 
avec  deux  libraires  pour  l'im- 
»  de  son  grand  ouvrage.  L'é- 
>  et  la  variété  de  ses  connais- 
*  le  firent  choisir  pour  mettre 
lie  trois  vastes  bibliothèques  , 
autres  celle  du    marquis  de 
ly  '  qui  est  aujourd'hui  à  l'Àr- 
..  Cependant  son  encyclopé- 
dont  dix-huit  volumes  étaient 
rcs,  ne  put  triompher  des  obs- 
»qut  l'attendaient  à  l'impression; 
les  frais  n'auraient  pas  été  de 
»  de  cent  mille  écus.  Une  so- 
noabreose  de  protecteurs   et 
ûs  parut  disposée  à  faire  des 
ns  pour   la   publication    des 
nier»  volumes  :  on  devait  eu  (rai- 
dans  une  assemblée    générale 
t  le  jour  était  fixé  et  pour  la- 
ie on  avait  fait  circuler  des  invi- 
m  et  des  prospectus  ,  lorsque 
.tmité ,  qui  craignait  de  se  voir 
Ter  U  droit  de  former  des  insti- 
sn .  adressa  des  représentations 
parlement  ,    qui  empêcha   que 
wmblee  eût  lieu.  L'ouvrage  fut 
nie  à  l'examen  de  qnatre  com- 


SAÎ 


35 


missaires ,  dont  le  rapport  ne  lais- 
sait aucun  espoir  que  ce  travail  fût 
adopté.    Barletti  attaqua   ce  juge- 
ment dans  une  brochure  imprimée  à 
Bruxelles ,  sous  le  titre  de  Secret  ré* 
vêlé.  Sartine ,  qui  n'v  était  pas  mé- 
nagé ,  fit  supprimer  le  livre ,  et  en- 
voya l'auteur  à  la  Bastille.  Ce  ne  fut 
qu  après  trois  mois  de  détention  qu'il 
fut  élargi ,  à  la  sollicitation  du  car- 
dinal de  Rohan.  Ces  contrariétés  le 
dégoûtèrent  du  séjour  de  Paris,  et 
lui  firent  accepter  une  place  de  pro- 
fesseur de  belles- lettres  à  Ségovie ,  où 
il  resta  trois  ans.  Barletti  avait  trop 
de  mobilité  dans  l'esprit  pour  s'as- 
sujétir  à  des  travaux  ordinaires.  En 
1776,  il  fit  paraître  un  ouvrage  in* 
titulé  :  Nouveau  Système  typogra- 
phique ,  ou  Moyen  de  diminuer  de 
moitié  le  travail  et  le  s  frais  de  com- 
position ,  de  correction  et  de  distri- 
bution ,  Paris ,  iu~4°.  Ce  perfection- 
nement ,  qui  mérita  l'approbation 
d'un  célèbre  imprimeur  du  temps 
(  Barbou  ) ,  consistait  à  fondre ,  en 
un  seul  caractère,  les  diphtongues, 
les  triphtongues ,  et  toutes  les  com- 
binaisons de  lettres ,  qui  reviennent 
le  plus  fréquemment  dans  une  série 
de  mots;  ce  qui  remplaçait  les  vingt- 
cinq  lettres   de  chaque  corps   par 
deux  cent  soixante-cinq  caractères. 
Le  gouvernement  récompensa  cette 
utile  découverte  par  une  gratifica- 
tion devinât  mille  francs,  et  par  l'im- 
pression de  cinq  cents  exemplaires  , 
an    Louvre.   Barletti    continua    de 
composer  et  de  publier  différents 
travaux ,  jusqu'au  moment  de  la  ré- 
volution :  mais  il  revenait  toujours  à 
son  ouvrage  favori  ,  qui   lui  avait 
coûté  tant  de  peines  et  de  contra- 
riétés, et  dont   il  fit  paraître  deux 
cahiers  en  1788.  Devenu  successive- 
ment  sous-chef  dans  les   bureaux 
du  département  de  Paris ,  membre 

3.. 


36 


SAI 


du  jury  d'instruction  publique  ,  en 
ijg3  y  et  professeur  4e  grammaire 
générale,  d'abord  au  collège  de» 
Quatve-Nations  r  et  ensuite  à  l'école 
centrale  de  Fontainebleau  ,  il  par- 
vint à  obtenir   que  l'institut   na- 
tional nommât  une  commission  de 
trois  membres  pour  examiner  son 
Encyclopédie  élémentaire*  Sieard , 
qui  était  du  nombre ,  dans  un  rap- 
port très  -  détaillé ,  en  loua  le  plan  , 
sons  se'  montrer  trop  satisfait  de 
l'exécution.  11  avouait  pourtant  que 
cet   ouvrage,   dégagé  de  quelques 
inexactitudes  et  de  quelque»  lon- 
gueurs, aurait  pu-  être  très  -  avanta- 
tageux  aux  pètes  de  famille,  et  que, 
sous  ce  point  de  vue ,  Fauteur  était  di- 
gne d'éloges>et  d'encouragements.  Ce 
suffrages  ranimèrent  les  espérances 
de  Barletti.  Après  de  nouveaux  voya- 
ges ,  il  revint  habiter  la-  capitale,  vers 
1808,  et  y  mourut,  le  3  octobre 
1 8o9>  sans  avoir  pu  exécuter  le  vas- 
te plan  qu'il  avait  conçu  dès  su  jeu- 
nesse. Il  était  membre  de  la  société 
littéraire  des  Rosat  L  Ses  autres  écrits 
sont  :  1.  Essai  sur  une  introduc- 
tion générale  et  reisonnée  à  Vêtu* 
de  des  langues,  et  particulièrement 
des  langues  française  et  italien» 
ne,  Paris,  1756,  in  -  11  ;  ouvrage 
composé  pour  l'instruction  des  en- 
fants de  France.  H.  Moyen  de  se 
préserver  des  erreurs  de  l'usage , 
dans  l'instruction  de  la  jeunesse , 
Paris  (Bruxelles),  1780,  in- 4°.  de 
i36  pag.   C'est  un  des  meilleurs 
écrits  de  Barletti.  Il  y  indique  un 
procédé  au  moyen  duquel  deux  éco- 
liers peuvent  facilement  se  donner 
des  leçons  tour-à-tour.  III.  De ^ 
criptionâî  un  cabinet  littéraire ,  etc.  T 
Paris,  1777  ,  in-40.,  impriméà  Pa- 
ris ,  aux  frais  de  Mgr.  le  comte 
d'Artois.  On  y  donne  l'explication 
d'une  machine  littéraire,  propre  à 


SAI 

faciliter  les  études,  et  dont  01 
servi  pour  l'instruction  de 
d'Espagne  ,  don  Carlos  -  Cl 
Antonio-.  Cette  machine  est  1 
te  armoire  ,  contenant  huit 
thèques ,  deux  tables ,  neuf  ti 
une  multitude  de  cassetins.  ] 
Dons  de  Minerve  aux  pères 
mille  et  aux  instituteurs, 
178a.  V.  Plan  d'une  mais 
dueation  nationale  ,  ibid. . 
Cet  ouvrage  fut  cartonné  à 
parce  qu'il*  tendait  à  introdui 
les  écoles  une  administration 
républicaine,  V\.  Nouveaux 
pes  de  grammaire  et  d'orto, 
tome  premier  d'une  Ençyt 
élémentaire ,  ibid. ,  in  -  4°. 
C'est  le  titre  donné  aux  deux 
dont  on  a  parlé  plus  haut.  Y] 
peaux  Principes  de  lecture 

1790,  in -8°.  VIII.  Adres 
quatre -vingt-  trois  départ 

1791 ,  in-8°.  TX.  Vues  rela 
but  et  au  moyen  de  Vins 
du  peuple ,  brochure  in-4°. 
imprimée  par  ordre  du  g< 
ment.  Le  Journal  d'éducat 
sept.  1816,  renferme  une 
sur  Barletti  Saint-Paul  (  t< 
pa$.  37681).  A— 

SAINT  PAUL  (Charles  d 
Charles  ,  tom.  vm ,  pag.  2 

SAINT  PAVIN(  Denis  S 
de  ),  poète  français,  né  i 
vers  le  commencement  rdu  < 
tième  siècle,  était  fils  d'un  r 
aux  enquêtes ,  qui  fut  aussi 
des  marchands.  Sa  mère, 
Seguicr,  était  cousine  du  ch 
de  ce  nom.  Saint- Pavin  fut 
de  l'abbaye  de  Livri  (  1).  Sa  n 


(1)  Cette  abbaye  paie*  ensuite  a  l'*L 
langes  .  c'est  ce  qui  fait  qu'il  en  est  bea 
tioo  dan*  le*  Lettres  de  M"",  de  Sevig 
troure  aussi  quelques  lettre*  et  petit» 
Saiot-Parin. 


SAI 

itotfé  auraient  pu  loi  procv- 
brillaute  fortune  dans  la  car- 
i  rÉglise  :  mais  il  n'eut  d'au- 
îition  que  celle  d'être  homme 
sir  et  de  bonne  compagnie, 
baye  de  Livri  détint  une  re- 
'oUptueuse ,  où ,  entoure'  de 
s»  amis  distingues  comme  lui 
esprit  gracieux  et  facile ,  il  *e 
à  tous  ses  goûts  9  et  s'expri- 
nec  liberté*  sur  toutes  choses, 
rtinage  de  mœurs  et  d'esprit , 
table  surtout  dans  un  ecclé- 
ic ,  nttira  sur  Saint-Pavin  des 
saieaU  attaches  à  une  triste 
e.  Il  fut  dénonce  a  1  opinion 
v,  comme  un  de  cesdébaii- 
n  cherchent  dans  l'incréduli- 
bri  contre  leurs  remords.  Le 
Nleao  ne  l'épargna  point  ;  et 
eooversion  de  Saint-Pavin  au 
r  jles  choses  impossibles. 


»  « 


«rb 


•  m  datât -Jrau  çlaccc. 


i ,  H  S*at-Pa*i«  bigot. 

i  s'en  vengea  dans  un  sonnet 
n  peut  louer  la  tournure  vite 
i.  Il  commence  par  ce 


par  ceux  ri  t 


ém      >U 

iwmmmm  m'rid  pwla  &*  Uû. 

'iTio,  dit  «n  critique  ,  aurait 
fait  de  penser  et  d'agir  plus 
eut  que  de  se  défendre  par  il  os 
•  K2r  Boilcau  rép'iiidil  par 
pig ranime ,  plus  connue  que  le 
:  de  Samt-Paviu ,  quoiqu'elle 
raille  pa%  : 

•!•  4^*1  •  «m»  mur  ,  r|r. 


rmier  de  ces  ver*  fait  allusion 


.  r- 


$  f  fin  dm  natrr  hutrmtmr*  ,  L  lit. 


SAI  37 

à  la  goutte ,  fruit  amer  du  bbertina- 
ce,  qui  avaiLtotaleiDcutpiivé  Saint- 
Pavin  de  l'usage  de  ses  jambes.  Gc 
dernier  fut  assez  heureux  pour  faire 
mentir  le  satirique,  en  revenant  à  la 
religion.  Il  se  mit,  dans  les  derniers 
temps  de  sa  vie ,  sous  la  direction 
du  curé  Claude  Joly,  depuis  évéque 
d'Agen,  qui  le  pressa  d'employer  le 
reste  de  son  bien  en  legs  pieux, 
pour  réparer  le  mauvais  usage  qu'il 
avait  fait  de  ses  revenus  ecclésiasti- 
ques. Ce  poète  mourut  le  8  avril 
1670.  Sa  conversion  est  attestée 
par  Adrien  de  Valois,  qui  a  re- 
cueilli a  ce  sujet  l'anecdote  b  plus 
ridicule.  «  M.  de  Sainf-Pavin ,  dit-il , 

•  était  disciple  rie  Théophile.  Gc 
m  qui  fut  cause  de  sa  conversion , 
»  fut  que  la  nuit  que  Théophile  mou- 

•  rut,  Saint-Pavin,  étant  dans  son  lit, 
m  entendit ,  sur  son  escalier,  Théo- 

•  phile,  qui  l'appelait  d'un  ton  de 
»  voix  épouvantable.  Saint-Pavin  , 

•  qui  savait  que  Théophile  était  a 
»  l  extrémité,  en  fut  fort  surpris ,  et , 
»  se  jetant  hors  du  lit ,  appela  son 
»  valet  de  chambre,  et  lui  demanda 
»  s'il  n'avait  rien  entendu.  Son  valet 

•  lui   répondit  qu'il  avait  entendu 
»  une  voix  horrible  sur  l'escalier. 
»  Ah  !  dit  Saint-Pavin ,  c'est  Théo- 
9  pluie  oui  vient  me  dire  adieu  ;  et , 
9  le  lendemain  matin  ,  on  vint  lui 
9  dire  que  Théophile  était  mort  la 
9  veille  a  onze  neures  du  soir  ,  qui 
9  était  l'heure  même  qu'il  avait  en- 
9  tendu  cette  voix  (3).  »  L'on  a  pei- 
ne à  concevoir  ce  qui  a  pu  donner 
lieu  à  un  pareil  coûte,  rapporte',  sans 
aucune  forme  dubitative,  par    un 
homme  aussi  éclaire  qu'Adrien  de 
Valois:  car  Saint  Pa vin  mourut  qua- 
rante-quatre ans  après  Théophile;  et 
sa  conversion  ne  put  avoir  lieu  que 


38 


SAI 


de  Tan  1666,  date  de  l'épigramme 
de  Boileau,  déjà  citée ,  à  l'an  1670, 
époque  de  la  mort  de  Saint-Pavin. 
Voltaire ,  dans  son  Siècle  de  Louis 
XIV %  a  commis  une  inexactitude, 
en  disant  de  ce  poète  «  qu'il  était  au 
»  «ombre  des  nommes  de  mérite 
»  que  Despréaux  confondit  dans  ses 
»  satires  avec  les  mauvais  écrivains.  » 
Ces  paroles  feraient  croire  que  Boi- 
leau aurait  traité  Saint  -  Pavin  de 
mauvais  poète:  il  n'a  censuré  que 
son  peu  de  religion.  Les  poésies  qui 
nous  restent  de  Saint-Pavin ,  sont 
des  Sonnets,  des  Épigramrues,  des 
Épîtres,  des  Rondeaux.  Elles  an- 
noncent un  goût  délicat ,  sans  aucun 
mélange  d'affectation.  Seulement  la 
versification  en  est  parfois  un  peu 
négligée.  On  lira  toujours  avec  plai- 
sir le  portrait  qu'il  a  fait  de  lui- 
même  dans  une  de  ses  Épîtres.  On 
Lvoit  que ,  pour  l'extérieur ,  il  avait 
aucoup  de  rapport  avec  Scarron, 
malade  et  jovial  comme  lui  : 

Soit  par  hasard ,  soit  par  dépit  t 
La  nature  injuste  tut  fat 
Court,  «tasse,  la  pansa  grosse; 
An  milieu  de  mon  dos  se  n susse 
Ortein  anias  d'us  et  de  chair . 
Fait  en  pointe  comme  on  clocher^ 
Mes  bras ,  d  une  longueur  eslrèmr , 
Et  me*  jambe*  presque  de  même  » 
Me  font  prendre  le  plus  soureni 
Pour  un  petit  moulin  a  vent.. . . 

Les  poésies  de  Saint-Pavin  avaient 
d'abord  été  imprimées  en  partie 
par  de  Scrcy,  libraire,  dans  le  re- 
cueil intitulé  :  Poésies  choisies  de 
Messieurs  Corneille ,  Boisrobert , 
etc.,  Paris,  i655,  5  vol.  in-12; 
puis  par  Barbin,  dans  le  Recueil  des 
plus  belles  pièces  des  poètes  fran- 
çais ,  depuis  Villon  jusqu'à  Bcnse- 
rade ,  Paris ,  1692,  5  vol.  in- 12. 
Lefebvrede  Saiut-Marc  (  V.  ce  nom, 
p.  i5  ci-dessus)  en  a  donne  une  der- 
nière édition,  Amsterdam  (  Paris  }, 
1 7^0) ,  1  vol.  ini'2,  qui  renferme 
au&si  les  poésies  de  Cbarleval ,  avec 


SAI 

deux  Notices  assez  détaillées  sur  ces 
deux  poètes.  Ce  n'est  pas  d'après  ce 
recueil  qu'on  pourrait  taxer  Saint- 
Pavin  d'impiété  :  ses  vers  offrent 
quelques  maximes  voluptueuses , 
comme  on  en  rencontre  dans  tous  les 
poètes  badins  ;  mais  on  n'y  trouve 
pas  une  seule  attaque  contre  la  mo- 
rale et  la  religion.  Il  est  vrai  qu'après 
sa  mort,  l'abbé  Sanguin ,  son  frère, 
ecclésiastique  d'une  grande  piété,  fil 
un  examen  de  toutes  ses  compositions, 
et  supprima  celles  qu'il  trouva  cou* 
damnables.  Sainc-Pa vin  n'eut  pas  seu- 
lement un  caractère  aimable  :  doué 
des  qualités  de  l'honnête  homme ,  il 
eut  d'illustres  amis,  parmi  lesquels 
on  compte  le  grand  Gondé ,  qui,  tons 
les  ans ,  au  retour  de  ses  campagnes, 
allait  passer  un  jour  ou  deux  chex 
l'abbé  de  Livri.  Fieubet  (  Vqy.  ce 
nom  ),  a  fait  l'épitaphe  de  Saint* 
Pavin  : 

Sous  ce  tombeau  gît  Saint-Paria: 

Donne  d«-s  larmes  a  sa  fin. 

Tu  fus  de  ses  amis  peut-être  f 

Pleur*  ton  sort  avec  le  sieu. 

Tu  n'eu  fus  pas?  Pleure  le  tien^ 

Passant ,  «faroir  manqué  d'en  être. 

D— R— b. 
SAINTtfERAVI  (  Jean-Nicolas- 
Marcellin  Guebineau  de  )  naquît 
à  Janville  (  Bcauce  ) ,  patrie  de  G> 
lardeau,  en  1 73a ,  d'une  famille  ano- 
blie par  une  charge  de  secrétaire  dn 
roi.  Après  avoir  fait  ses  études  en 
province,  il  vint  à  Paris  avec  le  pro- 
jet d'y  suivre  la  carrière  des  emplois; 
mais  des  efforts  infructueux,  et  son 
penchant  naturel  à  la  paresse,  ne 
tardèrent  pas  à  l'en  détourner.  Pri- 
vé des  ressources  de  la  fortune ,  il 
chercha ,  dans  ses  talents,  des  moyens 
d'existence.  Ses  premiers  écrits  rou- 
lèrent sur  la  politique  et  sur  l'agri- 
culture :  ce  sont  des  compilations  ou- 
bliées aujourd'hui ,  mais  qui,  dans  le 
temps  ,  lui  valurent  d'honorables 


SAI 

Les  poésies  fugitives  oui 
rent  de  son  portefeuille  tu- 
«cherchées  du  public ,  qui 
particulièrement  VIdjrUede 
Laure;\ts  Stances  sur  une 
la  Romance  de  Lucrèce , 
e  sur  la  consomption.  11 
'Vance  à  la  suite  d'une  af- 
oneur,et  se  rendit  à  Liège, 
se-éréqueVelbnick  le  gra- 
pension  de  huit  cents  Ut.  , 
•vet  de  membre  orateur  de 
l'émulation.  C'est  en  cette 
?  Saint-Peravi  prononça  le 
Couverture  ,  le  a  juin 
ochure  in-8°.  Il  rédigeait 
1  littéraire ,  rempli  de  fa- 
û  cessa  bientôt  de  paraître 
>nnés(  i  ).  Il  fit  jouer,  sur  le 
Liège  une  Comédie,  intitu- 
faix  Femmes;  elle  n'eut 
ces.  Les  vers  ,  en  assez 
nbre  ,  qu'il  publia  chez 
,  sont  peu  connus  ,  et  ne 
guère  de  l'être  :  ils  rap- 
>p  souvent  le  reproche  que 
ait  à  J.-B.  Rousseau  dans 
t  du  Goût.  Saint  -Pcravi 
esque  indigent,  à  Liège ,  en 
Ses  plus  jolies  pièces  ont 
i  avec  les  morceaux  choi- 
Condaminc  et  de  Pezai  , 
volume    in  -  18,   Paris, 

St— T. 


■J  *•••«  tatiltl*  :  /•  Pottm  vaym#*ur 
••■   ir*rnal  rm  » <n  ,  -ecompm^mi  de 
t  ,  §t»  ii ,  L**-4*  ,  17KÎ  cl  17S4. 

»•   po#««rt ,  «ni  •  dm  S*iBt-IVr««i    I. 

te  C'^n-tt  m  Ur-mphti,  l^'A  ,  dru» 
.  ft>t  r-»uian  aalirtqv»  rt  all«-|'irii|ue 
i<«  df     /jktLz  ,    !>«•/■<»■«■   ,     Mem-OH) 

II  Trm-i-  ,lj  la  ruiimretir  d  tferrm- 
'"•'»  .  u»-i>.  III.  !étm-*nn  tnr  U%  *JJfl* 
4-tiri  iwr  I*  twvent»  ttfl  ptvprietaitel 
t' .   i7*1,   !•-»».  IV.  PLtm  d'iirgatu- 

A.*i*t*  J*n%   »ri   ffi><«   pmttitt    r«ir/i- 

1  ri.  i»-K".  V  F.um  inr  le*  primei- 
1  fur  L-i  /.'»(i-£im«/-um.s  ,«nr  /r»*rt 
•ftmtè  «i  y  ai  «Vu  ii'iif  ■/'«#•  /«•!  rttttt,- 
»#  .    •■*•.    Il    a*. il    Mtai  lrvi««illr   au 

*<ri«  tii-i r  tl  tin  ninnirnr,  |t*t 
««I,  Niii)«Mi  «t  «nirc  «  r«  :<tuiuii*(«'i 
*»•!  \n*f»tm*y*  A   K--T. 


SU  39 

SAINT  -  PHILIPPE  (Don  Vin- 
cent Bacallab  t  Sanita  ,  marquis 
ni),  homme  d'état  et  littérateur ,  né 

dans  l'île  de  Sardaignc ,  vers  1 660 , 
jt • i»__-n_ 1  ' 


jurisprade 
du  droit  public,  et  perfectionna  ses 
connaissances  par  des  voyages  dans 
les  différentes  cours  de  l'Europe.  Ses 
talents  lui  méritèrent  la  confiance  du 
roi  Charles  H,  qui  l'honora  de  di- 
vers emplois  en  Sardaignc;  et,  après 
la  mort  de  ce  prince,  il  se  soumit  à 
l'autorité  de  Philippe  V,  qu'il  con- 
tribua beaucoup  à  faire  reconnaître 
dans  cette  île.  Cependant  l'Autriche 
y  conservait  des  partisans  ;  et ,  en 
1708,  des  troubles  éclatèrent  sur 
différents  points.  Don  Vincent  , 
nommé  gouverneur  (de  Cagliari  , 
força  les  révoltés  à  s'embarquer 
pour  la  Corse.  L'instruction  de  leur 
procès  fit  connaître  les  noms  de 
tous  les  seigneurs  qui  se  trouvaient  à 
la  tête  du  mouvement;  et  il  demanda 
leur  expulsion  momentanée.  Soit  fai- 
blesse ,  soit  perfidie,  le  vice -roi  né* 
gligea  de  prendre  aucune  mesure  ; 
et ,  peu  de  temps  après ,  les  Anglais, 
appelés  par  les  rebelles,  parurent  à 
la  vue  de  Cagliari.  Don  Vincent  pos- 
ta ses  troupes  de  manière  à  prévenir 
la  jonction  des  révoltes  avec  les  An- 
glais :  mais  la  ville  ,  pendant  ce 
tarons,  leur  ouvrit  ses  portes;  et  la 
soumission  de  cette  place  entraîna 
celle  de  toute  la  Sardaignc.  Ne  pou- 
vant opposer  aucune  résistance,  don 
Vincent  s'embarqua  pour  la  Corse , 
et  se  tendit  à  Madrid,  où  il  fut  ac- 
cueilli par  le  roi,  qui  le  nomma  son 
grand  -écuyer,  et  le  decora  du  titre 
de  marquis  de  Saint  -  Philippe.  En 
1710,  le  conseil  d'Espagne  ayant  ré- 
solu de  recouvrer  U  Sardaignc,  don 
Vincent  partit  pour  Gènes,  avec  la 


4o  SAI 

commission  de  seconder  de  tous  «es 
moyens  le  duc  d'Uzeda,  chargé  de 
reprendre  l'île.  Cette  expédition 
éenoua,  comme  l'avait  prévu  don 
Vincent,  par  la  trahison  au  duc  d'U- 
ceda,  partisan  secret  de  l'Autriche , 
lequel  ne  mit  à  la  voile  qu'après 
s'être  assuré  que  les  Anglais  étaient 
en  mesure  de  s'opposer  à  son  débar- 
quement. Don  Vincent  revint  a  Gè- 
nes remplir  le  poste  d'ambassadeur, 
et  employa  ses  loisirs  a  la  culture 
des  lettres ,  qu'au  milieu  de  ses  fonc- 
tions il  n'avait  jamais  négligée*.  Le 
cardinal  Albcroni  ayant,  en  1717, 
voulu  tenter  de  réunir  la  Sardai- 
gne  à  la  couronue  d'Espagne ,  don 
Vincent  reçut  l'ordre  d'en  faciliter 
la  conquête,  par  tous  les  moyens  qui 
Se  trouvaient  en  son  pouvoir.  Dé- 
barqué dans  l'ile  avec  l'armée  es- 
pagnole ,  il  ne  fit  aucun  usage  de 
son  autorité ,  pour  ne  pas  causer  de 
jalousie  à  ses  compatriotes  :  il  profita 
péanmoius  de  son  ascendant  pour  fai- 
re déclarer  plusieurs  seigneurs  en  fa- 
veur du  roi  Philippe;  et,  dans  quel- 
ques jours ,  tout  le  plat  pays  fut  sou- 
|nis ,  à  l'exception  des  villes  occu- 
pées par  des  garnisons  autrichien- 
nes. La  couquête  de  la  Sardaignc  fut 
suivie  d'une  expédition  sur  la  Sicile: 
mais  la  France,  l'Autriche  et  l'An- 
gleterre s'opposèrent  au  projet  am- 
bitieux d' Albcroni  (  V.  ce  nom  );  et 
par  le  traité  de  Londres ,  du  20  jauv. 
17*20 ,  la  Sardaiguc  fut  cédée  au  duc 
de  Savoie.  Don  Vincent  rcviutalorsà 
Madrid,  où  il  mourut  subitement, 
le  1 1  juin  172(3.  On  a  de  lui,  com- 
me historien  :  I.  Monarchia  hébreu, 
la  Haye,  17*27,  in-4%  ou  a  vol.  in- 
8°.;  trad.  en  français,  par  La  Barre 
de  Beaumarchais ,  1717  ,  4  vol.  in- 
vx.'y  ouvrage  écrit  avec  piétentiou, 
pour  les  gens  du  monde  plutôt  que 
pour  les  savants.  II.  Mémorias,  etc., 


SAI 

Mémoires  pour  servir  à  l'histoire 
d  Espagne ,  sous  le  règne  de  Philip* 
pe  F y  depuis  1699  jusqu'en  1725. 
Cet  ouvrage  a  été  traduit  eu  français, 
par  le  chevalier  de  Maudave ,  Ams-  ' 
terdam  (Paris),  1756, 4  vol.  in-ia. 
11  est  écrit  avec  assez  d'exactitude  et 
de  fidélité ,  montrant  néanmoins  une 
grande  partialité  pour  les  Castillans 
contre  les  Aragonais  et  les  Catalans; 
mais  les  militaires  y  trouveront  plus 
encore  à  profiter  que  les  hommes 
d'état.  «  Il  avait  fait ,  dit  Leuglet-Du- 
fresnoy ,  une  Histoire  du  règne  dm 
Philippe  V ,  dont  le  premier  volu- 
me a  été  imprimé  format  in  -  fol.  ; 
mais  sa  Majesté  catholique,  par 
égard  pour  quelques  maisons  d'Es- 
pagne, a  retiré  tous  les  exemplaires 
de  ce  volume ,  que  j'ai  vu  ,  et  s'est 
fait  remettre  le  manuscrit  du  reste , 

Î>ar  le  fils  du  marquis  de  Saint-Phi- 
ippe  :  ainsi  c'est  autant  de  perdu 
pour  la  littérature  historique  (  Mé- 
thode pour  étudier  l'histoire,  édit. 
in- 1  a  ,  x  ,  204  ).  »  Ces  expressions 
donneraient  à  penser  qu'il  est  ques- 
tion d'un  ouvrage  di fièrent  du  pré- 
cédent; mais  on  voit,  par  la  Préface 
duchev.  de  Maudave,  p.  xvu,  qu'il 
s'agit  bien  du  même  livre.  Ce  trad  lic- 
teur ne  dit  point  comment  il  a  eu  com- 
munication du  volume  supprimé  et 
du  reste  du  înanusciit:  mais  il  avoue 
avoir  élagué  ou  abrégé  une  partie  des 
détails  militaires  ;  il  a  parfois  recti- 
fié les  faits,  par  des  notes,  et  par  un 
carton  de  quatre  pages,  ajouté  , 
après  l'impression ,  en  tetc  du  Dis- 
cours préliminaire.  Enfin  il  a  mis , 
à  la  fin  du  tome  iv  ,  quelques  piè- 
ces justificatives  ,  dont  la  plus  éten- 
due est  la  renonciation  de  Philippe 
V  à  la  couronne  de  France ,  avec  le 
texte  espagnol.  Ces  changements  l'ont 
déterminé  à  donner  à  l'ouvrage  le 
titre  de  Mémoire  s  f  au  lieu  de  cehi 


X 


SAI 

mmentaires  sur  la  guerre  de 
ccc*sion  d'Espagne,  et  llis- 
da  Sun  roi,  Philippe  V%  U 
i§euxy  que  portait  l'original, 
un  pie  Table  alphabétique,  à 
de  chaque  volume ,  facilite  les 
rcbes;miis  ces  Tables  seraient 
commodes,  si  ou  les  eût  refon- 
eu  nre  seule.  W — s. 

INT P1EKKE  (Eustaou  de), 
;eois  de  Calais,  est  un  de  ces 
anagr*  historiques  dont  la  cri- 
t  droit  de  cou  tester,  siuon  l'eus- 
,  du  moins  la  glorieuse  renom- 
Jn  a  f  dans  l'article  d'Edouard 
Tait  connaître,  d'une  manière 
de,  l'acte  héroïque  dedévoue- 
qui  lui  est  attribue  (  V.  tome 
p.  Ji3  ;.  Voici  ce  que  raconte 
roniqueur  Froissait  qui  ,  le 
ter  ,  a  rapporté  les  faits.  Lors- 
iouard  eut  exigé  ,  pour  prix 
i  clémence  cuvers  les  babi- 
dc  Calais,  que  six  notables 
lie  *  ille  vinssent ,  la  corde  au 
se  mettre  à  sa  discrétion  ;  le 
:iMur ,  Jean  de  Vienne,  se  ren- 
i  marché  ,  fit  sonner  la  cloche, 
p*rt  aux  habitants  rassemblés 
d:ue  condition  imposée  par  le 
|arur.  «  Lors  ,  ajoute  Froissart 
eu  son  style  naïf ,  commence» 
it  a  plorcr  toutes  manières  do 
i»  et  a  démener  tel  ducil  qu'il 
»t  si  dur  cueur  qui  les  v  cist  y  vit) 
•l  n'en  eust  pitié;  et  raesmement 
Mire  Jehan  (  de  Vienne  )  1er- 
pm«i  tciidreracul.  »  Alors  le  plus 
bourgeois  de  la  ville  ,  uommé 
irbe  de  Saint-Pierre  se  leva,  et 
;  Seigneurs  grans  et  petits,  grant 
schief  seroit  de  laisser  mourir 
toi  peuple  quy  icy  est  par  famine 
autrement  quant  on  peut  trou- 
*  aorun  moyeu;  et  ft-roit  grant 

t  €  mmtëjmi  ftmdmt  «a  #*jr  é'  Am^JiHfwrr. 


SAI  4 1 

»  aulmosne  et  grâce  envers  nostre 
»  Seigneur  qui  de  tel  meschief  les 
»  pourroit  garder.  »  Apres  avoir  dit 
ces  mots  ,  il  ajouta  qu'il  se  dévouait 
le  premier,  avec  l'esnoir  que  Dieu 
lui  accorderait  le  pardon  de  ses  pé- 
chés pour  prix  de  cette  action.  Lors* 
qu'il  eut  acné vé de  parler,  «  chaseun 
»  se  laissa  odorer  (  toucher  )  de  pi- 
»  tié ,  et  pi  *ieurs  se  getoient  à  ses 
»  pieds  en  pleurs  et  en  profonds  sou- 
»  pirs.  »  Son  exemple  trouve  des 
imitateurs.  Jean  D'Aire,  autre  bour- 
geois considérable  ,  dit  qu'il  a  ferait 
»  compagnie  à   son   compère  sire 
»  Eustache.  »  Les  deux  frères  Wis- 
sant,  leurs  cousins,  se  joignentà  eux, 
ainsi  que  deux  autres  bourgeois,  dont 
Froissart  n'a  pas  donne  les  noms. 
«  Ils  s'atourucreut ,  ajoute  cet  his- 
»  toiien  ,  ainsi  que  leroyavoitdit;» 
c'est-a-dirc  qu'ils  se  mirent  nu-pieds, 
eu  chemise  et  la  corde  au  cou  ;  puis, 
eu  cet  éiat ,  ils  furent  conduits  par  le 
gouverneur  à  la  porte  de  la  ville ,  et 
remis  à  Gautier  de  M  au  ni  ,  officier 
du   roi  d'Angleterre.  «   Lors  ,  dit 
»  Froissart,  fut  grant  ducil  des  nom- 
»  mes  ,  des  femmes  et  des  en  fans  , 
»  des  larmes  et  soupirs.  »  Ku  effec- 
tuant la  remise  de  ces  six  victimes ,  le 
gouverneur  jura  qu'elles  étaient  «  les 
»  plus   honorables    et  notables  de 
p  corps,  de  chevancect  debourgeoi- 
»  sie  de  la  ville  de  Calais.  »  Présen- 
tés au  roi  par  Gautier  de   Mauni, 
«  ils  s'agenouillèrent   et  dirent  ,  à 
»  joinctesmains,Gcniilsire  roy,  veez 
»  nous  icy  six  qu'avons  eslé  bour- 
»  geois  de  Calais  et  gratis  marchans, 
»  si  vous  apportons  les  clef»  de  la 
»  ville  et  du  ch:istel.  et  nou*  mettons 
p  en  vostre  pure  vuulciité  |>""r  sau- 
»  ver  le  remaiiant  du  peiip'c  de  Ca- 
»  lais  quv  a  souffert  moult  de  grief/.  : 
•  si  veuille!  avoir  pitié  et  uierey  de 
»  nous  par  vostre  haulte  noblesse.  » 


4* 


S  AI 


Le  chroniqueur  poursuit  :  «  Lors 
»  plorèrent  de  pilié  les  contes  ,  ba- 
»  rons  ,  chevaliers  et  autres  qu'il lec 
»  estoient  assemblés  à  grant  nom- 
»  bre.  »  Le  roi ,  loin  de  se  laisser 
toucher  ,  les  regarda  d'un  air  me- 
naçant ;  car,  observe  Froissait,  il 
haïssait  fort  les  habitants  de  Ca- 
lais ,  b  cause  des  grands  dommages 
qu'ils  avaient  fait  souffrir  sur  mer 
aux  Anglais;  et  il  commanda  :  «  qu'on 
»  leur  trenchast  les  testes  ».  Tous  les 
assistants  implorent  sa  clémence  ; 
mais  il  ne  veut  les  entendre.  Mauni 
ose  lui  représenter  «qu'il  va  souiller 
sa  gloire ,  et  se  faire  une  réputation 
de  cruauté  *.  Soit  fait  venir  le  coup- 
pe-teste,  fut  la  seule  réponse  du  roi. 
La  reine,  enceinte,  ctai  (auprès  de  lui  j 
elle  se  jette  tout  en  larmes  aux  ge- 
noux d'Edouard  ,  et  le  conjure , 
pour  l'amour  d'elle  et  «  du  fllz  de 
sainctc  Marie,  »  qu'il  veuille  «  avoir 
»  de  ces  six  hommes  mcrcy  » .  Le  roi, 
après  avoir  gardé  quelque  temps  le 
silence  ,  dit  :  a  Ha  dame ,  je  ay- 
■  masse  miculx  que  vous  fussiez  au- 
»  trc  part  que  cy.  Vous  me  priez  si 
»  ace  ries  (  fortement   ) ,  que  je  ne 
»  vous  puis  esconduire.  Si  vous  les 
»  done  à  vostre  plaisir  ».  Alors  la 
reine  amena  ces  six  bourgeois  dans 
sa  chambre,  leur  ût  ôter  la  corde 
qui  entourait  leur  col,  les  fit  habiller 
«  et  disner  tout  a  leur  aise  »  ;  puis 
leur  donua  ,   à  chacun,    six   no- 
bles  (  ccus  d'or  ) ,    et  les  fit  con- 
duire sains  et  saufs  hors  du  camp.  » 
Tel  est  le  récit   de   Froissait  ;  et 
son  style  naïf  peut  donner  à  la  fa- 
ble l'air  de  la  vérité.  Mais  com- 
meut  se  fait-il  que  seul ,  de  tous  les 
historiens  du  temps ,  il  raconte  ce 
fait  ?  L'action  des  six  bourgeois  se 
dévouant    pour    leurs    concitoyens 
était  assez  noble  pour  être  publiée 
daus  toute  la  France  par  les  cent 


qu 
dr 


5AI 

voix  de  la  renommée.    Cependant 
cette  action  si  éclatante  ,  dont  les 
malheureux  chassés  de  Calais  de- 
vaient faire  entendre  partout  le  ré- 
cit ,  fut  ignorée  même  de  la  capitale. 
Si  elle  eût  été  connue ,  l'auteur  de  |a 
chronique  de  saint  Denis ,  et  d'an- 
tres historiens  contemporains ,  n'au- 
raient pas  manqué  d'en  faire  men- 
tion. Ils  n'en  disent  pourtant  pas 
un  mot.  Avesbury ,  chroniqueur  an- 
glais de  ce  temps ,  qui  s'est  étends 
sur  les  moindres  circonstances  àm 
siège  de  Calais ,  garde  le  même  si- 
lence. Villani ,  qui  donne  à  Édonavi 
un  caractère  encore  plus  farondkv 
que  celui  que  lui  attribue  Froissait, 
ne  fait  nullement  mention  d'Eostav 
che  de  Saint-Pierre  :  il  dit  sculeatcat 
e  le  roi  d'Angleterre  voulait  peo- 
re  tous  les  bourgeois  de  Calais, 
parce  que  leur  ville.n'était ,  selon  \mf 
«  qu'un  azyle  de  pirates ,  et  une  et- 
»  verne  de  voleurs,  »  Spiloncadifo 
droni  (2).    Un  critique  judicieux , 
Brequiguy  (3),  a  porté  la  lumifcê 
sur  ce  fait  historique,  sur  1 
Hume  (4)  et  Voltaire  (5)  avaient 
jeté  quelques  doutes.  Appuyé  de  l'i 
torité  de  Knightonet  de  Th.  de 
Moore ,  cité  par  Jean  Slow  (G en 
chronicle  of  England  ) ,  il  a  ré 


(»)  lÀbro  XI ,  cap.  g5. 

(3)  Mrm.  de  Facad.  des  inscript,  et  belles  Icttrsj 
totu.  XXXVII,  pag.  537  rt  *uiv. 

(A)  Hume,  daus  une  note, a  dit  :  «  l'HistoiftaW    " 
aix  bourgeois  de  Calais,  comme  toutes  les  hisfesMMI 
extraordinaires,  est  suspecte ,  d'autant  plus  qa'Alat»  , 
bury ,  qui  rapporte  la  reddition  de  cette  puce  MM; 
beaucoup  de  détail  ,  ue  dit  rien  de  ce  fait ,  etsjatp 
contraire  il  loue  en  général  la  générosité'  du  raiat  J 
sa  clémence  a  l'égard  des  kabitaus  (  Hist.  dTAattW  \ 
terre ,  règae  d'Edouard  III ,  année  i34;  )•  » 

(5)  Voltaire,  Estai  sur  Ut  mœurs ,  en.  75,aatl 
«  Des  historiens  et  dos  porte*  se  sont  efforça»  afc  ■; 
m  célébrer  les  sis  bourgeois  qui  Tinrent  deaaaaéaT  $" 
*»  pardon  comme  des  Codrusqui  se  déTOuaieBftfMaT  j 
»  la  jiatrie  :  mais  il  est  faux  qu'Edouard  deasjMBil 
»  ces  pauvres  gros  pour  les  faire  pendre,   la  a»  ' 
»  ptlulatiou  portait  «  que  six  bourgeois  pieds  ans  et  ^ 
»  t*te  nue     Tiendraient ,  bart  an  col ,  lui  apparat?  ' 
j»  les  defs  de  la  tiIU  ,  *t  que  d'iceux  le  roi  <f  AafV 
»  terra  et  de  France  eu  ferait  a  sa  rokmtc.  m 


■  1 

i 


Ski 

étrangement  altérée  par 
Selon  Bréquigny ,  les  Ca- 
ns  ressource ,  songeaient 
e  dernière  sortie  contre 
•un  de  donner  en  même 
îctToir  la  mort.  Eostache 
erre ,  soit  prudence ,  soit 
ja  yeodu  a  Edouard,  s'op- 
te résolution  désespérée, 
emporte.  La  ville  est  re- 
kUtion  ;  et  Jean  de  Vienne, 
• ,  en  sortit  accompagné 
Tiers  ,  qui  tenaient  leurs 
«es  Ters  la  terre ,  et  suivi 
rs  bourgeois  qui  mar- 
corde  au  cou  ,  et  les  pieds 
ard  retint  prisonnier  le 
' ,  quiuze  chevaliers  et 
ourgeois  ;  mais  il  ne  les 
n  Angleterre  qu'après  les 
>lés  de  présents.  Quant  a 
Angleterre  ,  au  lieu  de 
rôle  aussi  touchant  que 

lui  donne  Froissart  , 
s  après  la  capitulation  de 
*  obtint ,  à  son  profit ,  la 
i  des  biens  de  Jean  d'Aire 
reut  qu'elle  ait  sauvé  la 
me  Edouard ,  que  Frois- 
s'obstinant  a  faire  tran- 
ftc  au  vénérable  Saint- 
»mble,  bientôt  après,  ce 
de  ses  bienfaits  :  il  lui 
maisons,  lui  fait  des  pen- 
de râbles  ,  et  daigne  même 
ians  une  lettre  du  8  octo- 
qui  a  été  conservée ,  qu'il 
rde  cette  première  grâce , 
jant  qu'il  ait  pourvu  plus 

à  sa  forttmc  ;  et  cela 
rvires  que  ce  bourgeois 
neodrr,  soit  en  maintenant 
Ire  daus  Calais,  soit  en 
i  garde  de  celte  place  (6). 


•  "jfi't*  mmkt$  fHt    l  mit-i*  hium   île 
<  wti*Ji4  *1  bvnd  tùipmiiturne  t-tiLm 


SAI 


43 


D'autres  lettres  du  même  jour ,  fon- 
dées sur  les  mêmes  motifs ,  lui  ac- 
cordent ,  et  à  ses  hoirs ,  la  plupart 
des  maisons  et  emplacements  qu'il 
avait  possédés  dans  cette  ville  ;  et 
en  ajoutent  encore  quelques  autres. 
«  Voilà  donc ,  s'écrie  un  historien 
9(7),  Saint- Pierre  aujourd'hui  le 
»  héros  de  sa  patrie ,  et  demain 
»  complaisant  transfuge  :  aujourd'hui 
»  l'objet  de  la  vengeance,  de  la  cruau- 
»  té  d'Edouard ,  et  demain  de  sa  cou- 
»  6ance  et  de  sa  faveur.  »  Lorsque 
le  vainqueur  de  Calais  en  expulsa  les 
habitants ,  qui  refusaient  de  lui  prê- 
ter serment  de  fidélité,  pour  7 éta- 
blir une  colonie  anglaise ,  comment 
se  fait-il  que  Saint- Pierre  ait  été, 
par  une  exception  personnelle ,  ren- 
voyé dans  sa  pairie,  et  chargé  par 
Edouard  de  veiller  sur  ses  compa- 
triotes ?  On  expliquera  difficilement 
cette  contradiction  d'une  manière  ho- 
norable pour  le  prétendu  Décius  de 
Calais  (8).  Bréquigny ,  après  avoir 
détruit  la  gloire  d'Eustache  de  Saint- 
Pierre  ,  n  a  pas  laissé  de  rendre 
à  sa  famille  une  pleine  justice.  «  Ses 
»  héritiers ,  drt-il ,  n'imitèrent  point 
»  sa  conduite  :  ils  sacrifièrent  les 
»  avantages  qu'il  en  avait  tirés  aux 
»  devoirs  de  sujets  fidèles.  Eustache 
»  mourut  en  iSn  1.  Des  lettres  du  39 
»  juillet  de  la  même  année ,  nous  ap- 
»  prennent  que  les  biens  qu'il  avait 
»  a  Calais ,  furent  confisqués,  parce 
»  qoe  ses  héritiers  étaient  demeurés 
»  attachés  à  leur  maître  légitime. 
»  Edouard,  eu  les  privant  de  ses 
»  dons ,  fit  plus  pour  eux  que  s'il  les 


«  0/mitUm    Euslûtku  mbur    duAtnmua  providen- 
»  J*m.  » 

(7>  LrvtMjua ,   Lm  Frmmc*  $om$  /«s  y  «ht» ,  !••• 

(H)  m  bnlarUd*  Swnt-Pirrr« ,  dum  ImmiU ,  4*- 
»u»t  Hmhuiw  Àr  M*i>4W«  «t  lo  femiumm *lrr  4*E- 
àoumtd  ,  i«  qui  m  fait  m*  UHm  à  m  bk  mnit*  wiAn 
d<  v4nji<r  U,  JUttt,  rvù  «la  ¥imm,  faf.  444»)  • 


44 


SAl 


»  eût  comblés  :  il  reudit  à  leur  nom 
9  tout  l'éclat  que  ces  mêmes  dons , 
»  acceptés  par  Eustachc ,  avaient  pu 
»  ternir.  »  Une  preuve  évidente  de  la 
légèreté  avec  laquelle  notre  histoire 
A  été  écrite ,  c'est  que  Froissart  a  été 
suivi  par  la  plupart  deb  historiens  , 
savoir  :  Rapin  Thoiras  ,  Mézerai , 
Châlons ,  Daniel ,  Villa ret ,  Anque- 
lil.  Ces  écrivains  se  sont  montrés  plus 
amoureux  delà  gloire  de  leur  patrie, 
que  soigneux  de  porter  un  œil  criti- 
que sur  un  fait  dénué  de  preuves  : 
leur  témoignage  n'a  été  contredit  que 
par  Levesque  »  qui  a  profité  des  re- 
cherches de  Bréquigny.  Le  président 
Hénault  a  gardé,  sur  les  bourgeois 
de  Calais ,  un  silence  qui ,  de  la  part 
d'un  historien  aussi  exact  ,  équivaut 
presque  à  une  dénégation ,  mais  que 
iAB  nouvel  éditeur ,  M.  Walcke- 
naer  a  réparé.  On  sent  facilement 
pourquoi  la  Dissertation  de  Bel- 
loy  sur  le  dévouement  des  bour- 
eeois ,  qui  précède  sa  tragédie  du 
Siège  de  Calais ,  doit  être  suspectée 
de  partialité.  En  1819  le  roi  Louis 
XV 111  a  fait  présent  à  la  ville  de  Ca- 
lais du  buste  d'Eoslache  de  Saint 
Pierre,  fait  par  Cnrtot.  D— R— a. 
SAINT -PIERRE  (Charles- 
Ibehkk  Castel  de  ) ,  l'un  des  plus 
ardents  apôtres  de  l'humanité,  na- 

2 uit  le  18  février  IÔ58  ,  au  château 
•  Saint-Picrre-Église,  près  Barfleur, 
en  Basse  Normandie ,  d'une  f»  mil  le 
alliée  à  celle  du  maréchal  de  Villars 
(1).  Charles  Castel ,  son  père ,  était 
bailli  du  Colentin  et  gouverneur  de 
Valogne.  Il  fit  ses  études  au  collège 
de  Caen ,  où  il  se  lia  d'une  étroite  ami- 
tié avec  Varignon ,  qui  depuis  s'acquit 
une  réputatiou  comme  géomètre.  D'a- 


(1)  L'Elbe  àm  Saint-Piaira  était  couiin-gerinaiu 
(ta  maréchal  de  Villani;  auaii,  coinaae  uo  fa  remar- 

H"*  »    '■-*■*'  "MM  |»BMM|u'taBHfMUMUi  «UlM  Im  Am" 


SAI 

près  le  vœu  de  ses  parents ,  il  em 
sa  l'état  ecclésiastique.  11  s'était  1 
cru  appelé  à  la  profession  religi 
mais  Je  supérieur  auquel  il  s'ad 
ne  voulut  poiut  l'admettre ,  à  r 
de  la  délicatesse  de  sa  santé.  ft 
de  suivre  sou  goût  pour  l'élud 
vint  à  Paris  ,  avec  Variguou,  d 
ne  pouvait  se  séparer,  et  loua, 
le  faubourg  Saint-Jacques,  une  ; 
maison  ,  où  ils  logèrent  cnseï 
Le  revenu  de  l'abbé  de  Saint-4 
ne  s'élevait  qu'à  dix-huit  cents  li 
pour  assurer  à  Varignon  ,  qi 
possédait  rien  ,  uue  existence 
peudante  ,  il  eu  détacha  trois 
livres.  «  Je  ne  vous  donne  paj 
»  dit-il ,  une  pension ,  mais  un 
»  trat ,  afin  que  vous  ne  soye 
»  dans  ma  dépendance ,  et  que 
»  puissiez  me  quitter  pour  aller 
»  ailleurs  ,  quand  vouscommen 
»  à  vous  euiiuyer  de  moi.  »  Var: 
continua  de  s'appliquer  aux  m 
m  a  tiques;  mais  l'abbé  de  Sain  t-P 
qui  cherchait  surtout  les  moyen» 
perfectionner  et  d'être  utile  aux 
mes ,  abandonna  les  sciences  aL 
tes  pour  s'attacher  à  la  morale  c 
politique.  Les  deux  amis  se  rt 
vaient  tous  les  soirs;  et  ils  ad  m  1 1 1 
à  leurs  conférences  Fontenelle  ! 
Vertot ,  qui  partageaient  leurs 
studieux.  L'étude  aprofondie 
l'abbé  de  Saint-Pierre  avait  fai 
notre  langue  lui  ouvrit  ,  en  1 
l'entrée  de  l'académie  française 
il  remplaça  Bergcret,  sécrétai 
la  chambre  et  du  cabinet  du  roi 
discours  de  réception  ne  lui  « 
que  quatre  heures  de  travail.  F 


(1)  Foutrnr lie ,  dam  VElffie  ife  t'arig 
pciot  lui'Uirme ,  qiiarautt»  ausHpn-*,  Ira  J< 
qu'il  goûtait  daus  n*  iruuion»  :  «  Noiuuous  i 
bltuua  ,  dit-il  ,  avec  un  ttlrrmc  \>\.\\tir . 
pleins  de  la  première  ardtur  «lu  savoir  ,  lot 
et,  ce  que  uuu»  ut  «-oiuutiuu*  |«-ut  cire  ui 
pour  un  ftwi  %  grand  hira,  peu  cixumu. 


r' 


SU 

«lie,  auquel  il  Tenait  de  le  lire,  lui 
conseilla  de  le  retoucher  :  «  Mou 

■  discours  f  lui  repood il  -  H  ,  tous 

•  parait  donc  bien  médiocre?  tant 

■  miea\  v  il  m'en  ressemblera  davan* 

•  taajr.  •  Ce  n'est  pas  que  l'abbé  de 
Saint-Pierre  ne  connût  et  n'appréciât 
le  mérite  aVon  style  pur  et  élégant  ; 
mais  il  ne  se  jugeait  pas  capable  de 
bmi  écrire ,  et  d'ailleurs  il  ne  Toulait 
pas  perdre  à  polir  des  phrases  ,  un 
ttsmp»  qn*il  employait  à  des  spécula- 
tion* politiques  dont  l'utilité  lui  sem- 
blait incontestable.  Il  quitta  le  fau- 
bt-nrg  Saint  -  Jacques,  Ter*  1697  , 
•onr  aller  nabker  Versailles.  Son 
M  .  en  se  rapprochant  des  grands , 

de  s'en  taire  aimer  pour  les 

TaTtirables  aux  réformes  qu'il 

Il  s'accommoda  facilement 

de  la  mur.  «J'étais  bien, 

■  «mviit-il  à  M™,  de  Lambert, 

■  dans  ma  cabane  du  faubourg  Saint- 

•  Jacques  ,    occupé  aux   sciences  ; 

•  mais  je  me  trouve  encore  un  peu 

•  marnm  ici ,  dans  une  rie  asscx  dis- 

■  sipée.  »  En  170a,  il  acheta  la 
chargrde  premier  aumônier  de  M  mc. 
b  dacbesse  d'Orléans  ;  et  cette  prin- 
otMcleût  pourroir  de  l'abbaye  de 
Tvon,  qu'avait  autrefois  possédée  le 
poète  Déportes  (  Vvy.  ce  nom  ). 
L'aime  da  Saint-  Pierre  aimait  beau- 
ceaip  la  société,  surtout  celle  des 

»,  qu'il  trouvait  plus  indnl- 
que  les  nommes.  On  le  voyait 
CDtdans  les  cercles  les  plus 
,  quoiqu'il  y  fût  assez  dé* 
placé,  ne  disant  rien  dans  la  crainte 
de  briguer  ses  auditeurs.  Un  jour 
s 'étant  aperçu  de  l'effet  fie  h  eux  qu'il 
^rvliivait  :  «  Je  sens,  dit-il,  que  je 
vous  ennuie,  et  j'en  suis  bien  f.îrhc; 
nuis  moi ,  je  n'amuse  fort  à  vous 
entendre  ,  et  je  vous  piic  de  trou- 
ver bon  que  je  continue.  »  Ses  ta- 
teats  et  ses  qualités  trouvaient  ce- 


SAI 


45 


E rodant  de  justes  appréciateurs, 
'abbé  de  Polignac  l'emmena  qtcc 
lui  au  congres  d'Utrccht  (  171a  ). 
Témoin  des  difficultés  qu'éprouvait  fa 
conclusion  de  la  pars  ,  Saint- Pierre 
forma  le  projet  Je  la  rendre  perpé- 
tuelle; et  dressa  sur-le.  champ  les  ar- 
ticles du  traité  qui  devait  amener  ce 
résultat  important.  L'éréque  de  Fré- 
jus  ,  depuis  cardinal  de  Fleury  ,  au- 
quel il  communiqua  son  plan ,  lui 
répondit  :  «  Vous  avez  oublié  un 
»  article  essentiel ,  celui  d'envoyer 
9  des  missionnaires  pour  toucher  le 
»  cœur  des  princes  et  leur  persua- 
»  der  d'entrer  dans  vos  vues.  9  In- 
diffèrent à  tontes  les  objections , 
l'abbé  resta  constamment  persuadé 
de  la  possiblité  d'exécuter  son  sys- 
tème, qu'il  attribuait  à  Henri  IV,  par 
une  fiction  qu'on  doit  lui  pardonner, 
puisqu'il  ne  se  Pétait  permise  que 
dans  l'espoir  d'amener  plus  facile- 
ment les  souverains  à  ses  vues  (3). 
Dans  un  discours  sur  la  Poljrsino* 
die ,  où  il  faisait  l'éloge  des  conseils 
établis  par  le  régent ,  l'abbé  de  Saint» 
Pierre  jugea  le  gouvernement  de 
Louis  XIV  avec  beaucoup  de  sévé- 
rité. Celte  li  a  reliesse  déplut  au  car- 
dinal de  Polignac  ,  qui  n'avait  pas  eu 
cependant  à  se  louer  de  Louis  XIV 
(  F.  Polignac  ,  XXXV,  18S  )  ;  il 
apporta  le  livre  à  l'académie ,  en  lut 
les  passages  réprchrnsiblcs ,  et  in- 
sista pour  que  l'auteur  fut  sévèrement 
puni.  L'abbé  demanda  d'être  ad- 
mis à  se  justifier  ;  mais  on  lui  refu- 
sa cette  grâce  (\);  et  dans  la  séan- 

,V  I."*14m-  Ji-  Sjint-I'irrrp  rr.pi  il  j|  l  nijoiir.  I* 
vi-ritf-,  il  •»  wr«il  Ijil  un  «rfu|wiir  •!■■  l'alun  r  |w-nr 
m\  -ulrr  |Jn«  iI'jji  1  m-  nt  ou  •l'iiitinl  *  ara  #  .ri  lu. 
On  uV*t  p*« .  «Ii**ii-il,  nl<li;i  •i'-iniii«i-r;  nui*  >>u 
VtM  dr  ur  j  nu  u«  li  •ifii,n-r  pi  rmiid'. 

■  |  **■!-  ^  in^t  i|<.t!ri'  j-  a  |i  inii  irin  jirrw  lit*  .  >|<i*» 
Irr  Mmlfiiii  nt  fnmif  .l'.nit  ii*-«|. ■«-(?•  r  Uni  ti.nfr  rr 
m  •<■  ilf  l'iU'In".  I.'il*irtit  Sji  «  .  Ir  Ir  ••ilittrm  Jr  lit  - 
m-)  .  U  M'  Ur.  Fonln^ir  ri  l'alto  Klmry  (|*M. 
Ui»r  Ur  Vili*tn*rr  rrcl«  •i«*tu{U-î. 


46 


SAI 


ce  du  5 mai  1718,  son  exclusion  fut 
prononcée  par  i3  de  ses  confrères  (5); 
Le  régent  ne  permit  pas  qu'on  pous- 
sât la  chose  plus  loin  ;  et  la  place 
resta  vacante.  Quoiqu'il  eût  lieu  de 
se  plaindre  du  peu  de  zèle  que  ses 
confrères  avaient  mis  à  le  défendre, 
Saint-Pierre  n  en  vécut  pas  moins 
,  bien  avec  eux;  et  il  n'oublia  pas 
l'académie  dans  ses  -projets  d'utili- 
té publique.  La  mesure  rigoureu- 
se prise  contre  lui  ne  l'empêcha  pas 
d'écrire  avec  la  même  liberté  sur 
toutes  sortes  de  sujets  ;  et  il  ne  fut 
jamais  inquiété.  L'indulgence  dont 
on  usait  à  son  égard ,  et  qu'on  n'au- 
rait pas  eue  pour  un  autre  écrivain  , 
peut  s'expliquer  par  le  peu  de  suc- 
cès qu'obtenaient  ses  ouvrages  et  par 
la  bonne-foi  de  l'auteur ,  qui  s'adres- 
sait aux  magistrats ,  aux  ministres , 
aux  princes ,  pour  leur  indiquer  les 
abus  à  réformer  et  les  améliorations 
qu'il  croyait  nécessaires.  11   n'est 
presque  aucune  branche  d'économie 
politique  qui  n'ait  été  le  sujet  de  ses 
méditations ,  et  sur  laquelle  il  n'ait 
publié  quelques  écrits.  L'inutilité  de 
ses  efforts  ne  le  rebutait  point ,  et 
ne  ralentissait  pas  son  zèle,  parce 
qu'en  voyant  les  progrès  de  la  rai- 
son humaine  depuis  quelques  siè- 
cles,il  se  flattait  qu  elle  devait  arriver 
un  jour  à  la  perfection.Toute  sa  crain- 
te  était  que  nous  ne  fussions  préve- 
nus par  les  Anglais  :  «  Je  meurs  de 
»  peur,  écrivait-il,  que  la  raison  hu- 
»  maine  ne  croisse  davantage  et  plus 
»  tôt  à  Londres  qu'à  Paris,  où  la 
»  communication  des  vérités    dé- 
»  montrées  est ,   quant   à  présent 
»  (  it4°  )  »  moins  facile.  »  On  voit 
que  s  il  embrassait  tous  les  peuples 


t-tait  le  coupable. 


SAI 

dans  son  affection ,  il  conservait  ce- 
pendant un  attachement  particulier 
pour  la  France.  Jamais  personne  ne 
remplit  mieux  le  précepte  de  charité, 
qu'il  regardait  comme  l'essentiel  de 
la  religion,  Donner  et  pardonner: 
c'était,  à  son  avis,  la  devise  de  l'hom» 
me  vertueux  et  la  base  de  toute  la 
morale.  Il  enrichit  la  langue  du  mot 
de  bienfaisance  (6)  ;  et,  comme  le  dit 
d'Alembert,  il  était  juste  qu'il  en  fût 
l'inventeur ,  tant  il  avait  pratiqué  la 
vertu  aue  ce  mot  exprime.  Il  était 
persuadé  qu'on  peut  l'exercer  dans 
tous  les  états ,  dans  toutes  les  posi- 
tions de  la  vie;  et  pour  en  relever 
l'excellence,  il  répétait  souvent,  dans 
sa  conversation,  comme  dans  ses  ou* 
vrages  :  a  Le  paradis  est  aux  bieu- 
»  faisants.  »II  serait  impossible  d'é- 
numérer  tous  les  traits  de  l'inépui- 
sable charité  de  l'abbé  de  Saint-Pier- 
re. L'indifférence  avec  laquelle  il  fai- 
sait le  bien  nous  en  a  dérobé  un  grand 
nombre.  Riche,  avec  une  fortune 
médiocre,  parce  qu'il  n'avait  pas  de 
besoins ,  il  employait  presque  tous 
ses  revenus  à  soulager  les  malheu- 
reux ,  et  à  faire  apprendre  à  des  or- 
phelins des  métiers  vraiment  utiles , 
persuadé  que  les  autres ,  c'est -à  -di- 
re ceux  qu'a  créés  la  mode  ou  le 
caprice,fîniront  par  être  abandonnés. 
11  ne  connaissait  d'autre  passion  que 
celle  du  bien  public  :  c'était  le  but 
où  tendaient  toutes  ses  actions,  com- 
me ses  nombreux  écrits ,  qu'il  dis- 
tribuait gratuitement  aux  personnes 
qui  pouvaient  en  profiter.  Il  ne  trou- 
vait de  mal  réel  que  la  douleur  physi- 
que; les  autres  maux  n'en  avaient  pour 


(6)  On  dît  que  ce  mol  de  bienfnitance  se  trouvt' 
dan*  les  écrivains  plut  anciens  ,  notamment  dan» 
Balsac;  maia  il  était,  ajoute  d'Alembert ,  enseveli 
eue»  eux ,  et  l'abbé  de  Suint-Pierre  en  est  le  véri- 
table créateur,  puisqu'il  l'a  ressuscite  et  naturalisé. 
On  lui  attribue  aussi  le  mot  de  $lorioU ,  qui  trotrre 
ai  souYCDt  son  application. 


y 


SAI 

parence.  Ceux  -  ci ,  pour 
angage,  n'avaient  qu'une 
ment  numéraire ,  tandis 
eur  physique  avait  une 
nsèque.  Aussi  ne  négli- 
q  pour  l'éviter  et  l'épar- 
itres.  Ayant  entendu  dire 
Chirac  (  for.  ce  nom  ) 
de  le  plus  efficace  contre 
ions  était  de  faire  courir 
r'malades ,  il  imagina  et 
r  un  fauteuil  a  ressort , 
iTement  imitait  celui  d'u- 
,  et  auquel  il  donna  le 
toir  :  ce  fauteuil  fut  re- 

-  utile  (  7  ).  Dans  le  cou- 
tf,  un  docteur  de  Sorbon- 
mer,  sous  le  nom  de  l'ab- 
t  -  Pierre ,  deux  Lettres 
ansénistes.  Un  religieux , 
sprit ,  mais  d'un  zèle  ou- 
ompliment  sur  la  manie- 
»  et  savante  dont  ces  Let- 

érrites.  «  Mon  père ,  lui 

-  il,  je  suis,  à  la  vérité , 
ion  de  Molina ,  sur  la  li- 
oais  non  pas  raoliniste. 
terme  de  parti  persécu- 
a  bienfaisance  ne  permet 
être  d'aucun  parti  perse- 
Ile  qui  ne  vise  au  contrai- 
l'union  et  à  la  concorde. 
,  reprit  le  religieux ,  vous 
souciez  donc  pas  de  sau- 
rrité  des  artifices  de  Ter- 
Non  ,  mon  révérend  pè- 

tndit  l'abbé  :  quand  pour 
la  vérité ,  on  est  forcé  de 
i  charité  bienfaisante  cu- 
ix  qui  prennent  l'erreur 
vérité.  C'est  que  la  vérité 
ye  jamais  :  on  a  beau  la 
;  elle  surnage,  elle  revient 


Vrrr%r*  dt  Frmncr ,  drremhr*  i;3i  t 
H  la  yiirg  et  XtkÀt*  Mercarr  «M 
dt  Gaipard  Scbott, 


SAI 


47 


»  toujours  sur  l'eau.  L'homme  qui 
»  ne  la  connaît  point  aujourd'hui , 
»  la  connaîtra  demain  ;  au  lieu  que 
»  la  charité   bienfaisante   se  perd 
»  toujours  par  les  marques  de  mé- 
*  pris  et  ae  haine  qu'inspire  l'es- 
»  prit  de  parti,  surtout  à  ceux  qoi 
»  se  piquent  de  paraître  fort  zélés 
»  pour  leur  parti  (8).  »  Content  des 
autres,  parce  qu'il  l'était  de  lui-méV 
me ,  l'abbé  de  Saint-Pierre  parvint 
à  un  âge  avancé,  sans  en  connaître 
les  infirmités.  «  Si  la  vie,  écrivait-il 
»  le  i3  février  1738,  est  une  lote- 
»  rie  pour  le  bonheur ,  il  se  tron- 
»  vera  qu'à  tout  prendre,  il  m'est 
»  échu  un  des  meilleurs  lots ,  que 
»  je  ne  changerais  pas  contre  un  au- 
»  tre;  et  il  me  reste  une  grande  es- 
»  pérance  de  bonheur   éternel.  » 
C'est  dans  ces  sentiments  qu'il  mou- 
rut, à  Paris,  le  29  avril  1743,  à 
85  ans.  Maupertuis ,  son  successeur 
à  l'académie  française,  n'eut  pas  la 
permission  d'y  faire  son  éloge.  Ce  fut 
seulement  trente  -  deux  ans  après  sa 
mort ,  que  le  tribut  dû  par  ce  corps 
à  la  mémoire  d'un  de  ses  membres 
les  plus  respectables,  fut  acquitté  par 
d'Alcmbert  (  1775).  J.-J.  Rousseau 
conservait  une   profonde    vénéra- 
tion pour  cet  abbé ,  qu'il  avait  vu 
dans  la  société  de  Mmc.  Dtipin  : 
«C'était,  dit-il,  un  homme  rare, 
l'honneur  de  son  siècle  et  de  son  es- 
pèce ,  et  le  seul ,  peut  être,  depuis 
i'existeuce  du   genre  humain .  qui 
n'eût  d'autre  parti  que  celui  de  la 
raison  (  Confess. ,  liv.  w  ).  »  Rous- 
seau juge  cependant  les  projets  de 
l'abbé  de  Saint  Pierre  impraticables, 
a  pour  avoir  voulu  rendre  les  hom- 
mes semblables  à  lui,  au  lieu  de  les 
prendre  tels  qu'ils  sont  et  tels  qu'ils 


(8)  O»  peut  Toir  cette 
avant  cru  drruir  «broyer,  «lant 


fm.  <fo«  mum* 
putiti» 


\ 


48 


SAIx 


continueront (V être»  (f.  J.-J.  Rous- 
seau ,  XX XIX ,  p.  1 48  ).  Le  cardi- 
nal Dubois  appelait  les  idées  de  l'ab  - 
bé  de  Saint- Pierre  ,  les  rêves  d'un 
homme  de  bien.  Ce  mot  d'une  gran- 
de justesse  a  fait  fortune.  De  tous  ces 
rêves ,  celui  qui  fit  le  plus  de  bruit 
dans  le  temps ,  et  qui  l'occupa  le  plus, 
car  il  y  revient  encore  dans  son  der- 
nier ouvrage,  est  le  Projet  de  paix 
perpétuelle.  Le  moyen  qu'il  avait 
imaginé  pour  y  parvenir  était  réta- 
blissement d'une  espèce  de  sénat, 
composé  de  membres  de  toutes  les 
nations ,  qu'il  appelle  Diète  euro- 
péenne,  devant  lequel  les  princes 
auraient  été  tenus  d'en  poser  leurs 
griefs ,  et  d'en  demander  le  redres- 
sement. Dans  un  autre  de  ses  écrits 
intitulé  :  Nouveau  plan  de  gouver- 
nement des  états  souverains ,  il  fait 
sentir  les  inconvénients  de  la  vcnali- 
tédes  charges ,  et  propose  de  ne  don- 
ner les  emplois  publics  qu'à  des 
hommes  d'un  mérite  reconnu.  Pré- 
sumant qu'une  idée  si  raisonnable 
ne  peut  éprouver  de  contradiction , 
il  développe  son  système,  qui  con- 
siste à  former  une  académie  politi- 
que partagée  en  deux  classes  (9).  La 
seconde  classe  composée  des  inten- 
dants de  province,  se  recruterait 
Sarmi  tes  maîtres  des  requêtes ,  et 
ésignerait  au  scrutin  les  membres 
delà  classe  supérieure,  dans  laquelle 
le  roi  choisirait  les  ministres  sur 
une  liste  triple  de  candidats  présen- 
tée par  l'académie.  C'est  encore  la, 

(q'i  11  nr  but  [M»  roofnndiv  ce  prujrt  d' .Armlcmie 
fHHilH/ttc  înMginairr,  nvre  If*  drus  aradrmiri  qui 
h  furiiwiiiit  rrrllriw-itt  »n«  ce  nom  :  Pnnc  .  pn  ni- 
dre  par  lm  jt-Miiti'*  Tminu'iiHiu'  ft  (.liaiiiill.ini .  w 
rriini«uit  daunl.i  t>i!>lii>tli<quc  «lu  rardïital  de  l\o- 
luto  :  l'unlrr,  fond»'*  iu  i-m,  au  iiiiiiikli-ri-  d>$ *f- 
ttirr*  •  tranuïrr»  (  /'.  S.vî>T  PM'Vi  ).  ml  |«t«- 
bal>l«tnpnt  la  iiif-<ii>*  nui  \>\'A,  en  l~>.\,]e  iiouide 
»iM-irtr  dr  \'Entrr*-( ,  V«-qiu-  l':il  l>  Alaiv  la  trfiait 
dans  r«|t]i>ir|pniriit  qu'il  orri'|i.iil  ù  l'Imli-l  du  i»ri-!»i- 
ilrot  Hrimtdt  ,  \4*cr  Vriid->ine.  lAtldw  de  Siiut- 
V'u  rrv  était  dr  tmitnlr»  dmi  (  D'Ct.dcs  nncnym.t 
l".t:dit.,IV,  p.  363  ). 


SAI 

comme  on  voit ,  un  véritable  rêve; 
mais  pendant  plus  de  trente  ans  que 
l'abbé  de  Saint- Pierre  n'a  pas  cesse* 
de  s'occuper  de  matières  politiques t 
il  n'a  pas  marché  constamment  d'er- 
reurs en  erreurs  ;  et  quand  il  est  en* 
tré  dans  les  détails  de  l'administra- 
lion,  ses  vues  ont  été  quelquefois 
celles  d'un  véritable  homme  d'état 
C'est  ainsi  qu'on  lui  dut  la  première 
idée  de  la  taille  tarif e%^  qui  substi- 
tuait à  des  taxes  arbitraires  un  impdt 
dont  le  recouvrement  était  plus  fa* 
cile,  parce  que  la  répartition  en  était 
plus  juste.  Ce  moyen  était  plus  pra- 
ticable que  la  dixme   de  Vatiban 
(  V,  ce  nom  );  aussi  l'auteur  goûta- 
t-il  le  plaisir,  très-vif  sans  doute 
pour  lui ,  de  le  voir  adopter  par  php 
sieurs  intendants.  S'il  ne  put  voir  aussi, 
comme  il  l'avait  demandé,  les  prix 
d'éloquence  de  l'académie  française 
consacrés  aux   éloges  des    grands 
hommes  de  la  nation,  il  fut  témoin 
d'améliorations    importantes    qu'A 
avait  signalées  dans  les  règlements 
concernant  les  ordres  religieux,  ren- 
tre! ien  et  la  sûreté  des  chemins  pu- 
blics, la  police  de  Paris  et  celle  dta- 
royaume.  On  ne  peut  qu'indiquer 
sommairement  les  autres  objets  qui 
avait  embrassés,  et  sur  lesquels  il  ne 
cessa  d'appeler  l'attention  de  l'auto- 
rité ,  tels  que  :  les  moyens  de  dimi- 
nuer le  nombre  des  procès,  d'étein- 
dre la  mendicité,  d'améliorer  le  soit 
des  soldats,  de  rembourser  les  char- 
ges sans  accroître  l'impôt,  de  don* 
ner  plus  d'extension  au  commerce 
intérieur,  de  favoiiscr  les  progrès 
des  «cienres  physique»  et  de  la  mé- 
decine, pour  |. «quelle  il  demandait 
une  académie  spéciale.  Il  a  publié 
des  écrits  sur  la  refonte  des  mon- 
naies ,  sur  les  moyens  d'utiliser  les 
emprunts  publics,  contre  le  duel ,  le 
jeu,  le  luxe,  etc.  il  avait  proposé 


SAI 

-lc  minière  de  conserverie  Lie  pen- 

•!>li  long-temps,  en  le  garantissant 

lia  contact  Je  l'air;  d'après  ses  cal- 

<  i.s,  il  avait  pressenti  la  nécessité 

i  j^TMiiYir  Paris;  et  il  y  trouvait  la 

prruve*  de  la  prospérité  du.  royau- 

c».  Il  désirait  qu'on  dispensât  les 

\-ti irrs  du  reiibjt;  qu'on  anéantit  les 

ru  air*  de  barbarie  et  la  religion  ma- 

b<.-!:ietauc,  dont  il  regardait  l'cxis- 

tr:ivc  comme  une  insulte  à  la  raison 

h:  narine.  L'éducation  est  une  chose 

ïr  -p  importante*  pour  qu'elle   pût 

(•  htppcrà  l'aidée  de  Saint  Pierre;  il 

t-^iiil-iit  l'augmentation  des  écoles 

:•    r:iiii  filles,  et  le  perfectiounc- 

ntui  «lu  s v sterne  suivi  dans  l'chsci- 

: --cm  eut  de»  collèges.  Eu  reconnais- 

»ai:  l'utdité  d< l'académie  française, 

:t  ia  trouvait  fondée  sur  des  bases 

ï  p  rtr*»ilcs,  et  proposait  d'y  réu- 

mt  l'académie  'les  belles-lettres,  et 

&r  !*  ditucr  en  trois  classes,  dont 

i'w^r  s'occuperait  de  la  grammaire; 

L  «rcoiide  des  inscriptions  et  mé- 

:-.  I*  *  :  <  t  la  troisième ,  de  l'éloqucn- 

-.*    i-  l'histo.re,  de  la  critique  des 

Sivii'urs  ouvrages,  et  surtout  des 

t.'«  «in  crand*  hommes.  La  lecture 

j/il  «vii:  faite.  iU n s  sa  jeunesse,  des 

î'ûi  de»  h. tînmes  illu*tie\  de  Plu- 

Ur  j  i** ,  rn  lui  inspirant  le  désir  d'i- 

sit-  r  leur*  belles  actions ,  lui  avait 

:  a.i   l'idée  Li   plu1»  haute  de  l'im- 

pc:U\.«r  dunt  uu  pareil  livre  serait 

p»»*r  t'iducatiun.  De  tous  les  ouvra- 

•:•?*  i«i  «iici«  ris,  c'était  celui  qu'il  es- 

:.  jiii  le  plu*;  et  il  avait  formé  le 

;.'.>-a*t  d'ajouter,  à  la  (in  île  chaque 

»  .<-.  'rs  observations  morales  et  po- 

-:.  , .-»:  mi"  ^  uc  Put  l'eïcVutcr 
-  >  ?  .r  1rs  vie»  Je  Sourate,  de  Poui- 
:-  r»!.*  Atli<*:is  f  de  Themisluclc  et 
:  %rï*;i  Jt.  .v*s  mauu>crits  furent  rc- 
i.%  par  *ou  neveu  ,  sur  la  de- 
a.uîe  de  Siint-Limbcrl ,  à  J.-J. 
K.«:«4>i  v  qui  se  chargea  de  les 

IL. 


SAI 


•io 


examiner  ,  et  d'eu  tirer  le  parti 
qui  lui  paraîtrait  Je  meilleur  pour 
la  réputation  de  l'auteur,  a  Je  vis, 
»  dit-il  ,  que  ce  n'était  presque 
»  que  le  Recueil  imprimé  des  ouvra- 
»  ges  de  sou  oncle,  annotes  et  corri- 
»  gés  de  sa  main  ,  avec  quelques  au- 
»  très  petites  pièces  qui  n'avaient 
»  pas  vu  le  jour.  Il  ne  s'agissait  rien 
»  moins  que  de  lire ,  d'extraire ,  de 
»  méditer  vingt-trois  volumes  diiliis , 
»  confus ,  pleins  de  lorgueurs  ,  de 
»  redites ,  de  petites  vues  courtes  et 
»  fausses,  parmi  lesquelles  il  en  fallait 
»  pêcher  quelques  -  unes  de  grandes , 
»  belles  ,  cl  qui  donnaient  le  courage 
»  de  supporter  ce  pénible  travail  ». 
Eu  lisant  ses  traités  de  morale,  Rous- 
seau se  confirma  dans  l'idée  que  l'ab- 
bé de  Saint- Pierre  avait  beaucoup 
plus  d'esprit  qu'on  ue  l'avait  cru:  il 
se  borna  cependant  ;i  f.i  ire  des  extraits 
du  Projet  de  paix  perpétuelle  et  de  la 
Po!ysinodic ,  auxquels  il  joignit  sou 
jugement  sur  ces  deux  pièces  :  a  Je 
»  m'en  tins  là,  dit-il ,  ne  voulant  pas 
»  iiiVxpiiser,eu  répétant  les  censures 
»  de  l'.ibl'é  <ic  S.iint  Pierre ,  à  lue 
»  faire  dciiriudcr  de  quoi  je  me  nie- 
n  Lus  .'  CohJ'vs*.  ,  liv.  ix  ).  (j  ri  m  ni, 
d.iussj  Coiicspond.nicc,  juge  l'abbé 
de  Saint  -  Pierre  .  comme  écrivain  , 
plus  favorablement  qnc  Rousseau. 
«  S'il  eût ,  dit  -  il  ,  évite  les  lon- 
gueurs et  1rs  rrpn'tiiions  fastidieuse:» 
;  10  :,  et  >'il  n'eût  pas  aller  lé  une 
oithogr.'iplie  qui  tend  ses  livres  pres- 
que iiidéiliiHf.diIes  à  des  \eu\  non 
exercés  ,  il  *n.:it  devenu  .  ji».  cruis, 
auteur  classique  [  Correspond. ,  i'"1' . 


'i-   «  '-  t   m.  >:>  :■■  r  .]  .1.1  |  ,i.' .  -I    s...  .i  ;■„,.. 

Il'   ■>ll.ll(    I-  !■   %      ul-i    •■      ■       I  l.i   I  .    <>.|     1-      l'i.ll   '-.      .Il  .     l! 
I  ■  i 

Ji  I  '  ■  ■■! , I  -  ■  it  •  «  .  >   ■-•  .  :  iii«  \    ■  ■  .  i  j  •  « ,  i    i- 

I  II   »  \        .il  'l     )l  I-       '    «  ■  \  .  I.-  Il  »  1. .  J  ...  Il-    ■    - 

ti  ■■■■•».  l     ,.    n    .'   i"    i  ,i       ,■    I-  >    i    r    ,  ■  •■  •  • 

*l    |     "I    •      ■    ■■    '.        ',  «!«  '  ■    I I  «IV  »■   il" 

dru'  |li 


I 


5o 


S  AI 


part ,  ii ,  290  (11)».  Notas  devons 
maintenant  faire  counaître  les  prin- 
cipaux ouvrages  de  l'abbé  de  Saint - 
Fierre.  1.  Le  Projet  de  paix  perpé- 
tif4itV,Utrecht,  1713,  3  vol.  in- 1  a. 
L'auteur  en  donna  depuis  un  extrait 
in- 1?  ,  réimprimé  plusieurs  fois. 
Dans  son  jugement  sur  ce  projet , 
•toussenu  dit  que  s'il  était  praticable , 
H  ferait  peut-être  plus  de  mal  tout 
d'un  coup  qu'il  n'en  préviendrait 
pour  des  siècles.  II.  Discours  sur  le 
sujet  des  conférences  futures  de  Va» 
cadémie  française  (  1714)9  in- 4°  9 
de  99  pag. ,  inséré  dans  le  tome  xu 
de  l'Histoire  de  la  République  des 
Lettres,  par  Masson.  III.  Mémoire 
pour  perfectionner  la  police  contre 
ks  duels,  1 7 1 5  ;  in-4°.  IV.  Mé- 
moire pour  t établissement  d'une 
taille  proportionnelle ,  1 7 1 7 ,  m  - 1 2 
et  ia-4°.  ;  réimprimé  sous  le  litre  de 
Projet  et  une  taille  tarifée ,  in-4°. , 

1718,  17*3,  in-ia,  1737,  1739. 
Y.  Discours  sur  la  Polysynodie ,  où 
l'an  démontre  que  la  pluralité  des 
conseils  est  la  forme  de  ministère  la 
plus  avantageuse  pour  un  roi  et  son 
royaume, Amsterdam,  i7i8,in-4°.; 

1719,  kl- ta.  Rousseau  la  regarde 
comme  la  pire  de  toutes.  On  a  vu 
que  cet  ouvrage  avait  motivé  l'ex- 
clusion de  l'auteur  de  l'académie 
française.  La  seconde  édition  est 
augmentée  des  lettres  de  l'abbé 
de  Saint-Pierre  à  Sacy ,  et  da  Mé- 
moire qu'il  se  proposait  de  lire  à 
l'académie  ,  pour  sa  justification. 
VI.  Mémoire  sur  les  pauvres  men- 
diants ,  et  sur  les  moyens  de  les 
faire  subsister  (  1 724  )  »  in-8°.  VII. 

(11)  Le  jugement  de  Tibbé  Sabetier  nr  r.bW 
de  Sauit-Pierre,  «Et  m  nognlicr ,  qu'an  pourrait,  le 
Mopçomwr  de  uVroir  jaeaaie  la  aucun  de  an  ou- 
vrage* De  ont  ,  dil-il  |  le  mérite  d*uoe  diction  pnre , 
notta  et  prcciM.  Il  com|«are  d*aillru»  l'auteur  a 
Platon ,  et  loue  tous  «m  rerce  presque  aaua  rcatric- 

ftïnn. 


SAI 

Mémoire  pour  diminuer  le  n 

des  procès ,  Paris  ,  172*5  ,  in. 

y  démontre  la  nécessité  d'abro 

lois  contradictoires,  et  de  < 

un  Code  uniforme  à  tout  le  ro] 

VIII.  Jkfémnire  pour  augme 

revenu  des  bénéfices ,  et  pou 

valoir  darantage,  au  profit  de 

les  terres  et  autres  fonds  des 

fices  ,    17^5,  in -8°.  IX.  . 

pourperfectionner  V  éducation 

un  discours  sur  la  grandeuj 

sainteté  des  homnfes ,  Paris , 

in-i*  :  il  veut  qu'on  s'appliqt 

tout  à   faire  contracter  de 

heure  aux  enfants,  l"habitud< 

justice,  delà  bienfaisance,  de 

dence;  qu'on  leur  apprenne  à  1 

ner  la  vérité,  et  qu'on  exer» 

mémoire  à  retenir  les  faits ,  les 

mes  et  les  démonstrations  d 

connaissance  est  importante  ai 

beur  :  on  peut  conjecturer  qu 

dans  cet  ouvrage  qu'il  a,  pour  1 

raière  fois ,  employé  le  mot  d< 

j 'aisance ,  puisqu'il  se  justifie 

Y  avertissement  de  se  servir  d'i 

ou  nouveau  ou  renouvdé.  X.  j 

pour  perfectionner  fortograp» 

langues  de  V Europe ,  ibid. ,  : 

in- 8°. ,  rare.  Dans  cet  ouvragi 

renferme  des  idées  utiles  ,  il  pi 

de  suivre,  dans  l'écriture,  les  cl 

ments  survenus  dans  la  pron 

tion  ;  d'adopter  autant  de  signe 

y  a  de  sons  et  d'articulation: 

distinguer  dans  chaque  mot  1 

très  qui  ne  se  prononcent  pas, 

fin  de  marquer  la  quantité  des 

bes  (  V.  la  BibL  franc,  de 

Goujet ,  1 ,  1 04  ,  et  Y  histoire 

langue  française,  par  M.  Hem 

200  ).  aL  Discours  sur  la  dijjt 

du  grand  homme  et  de  l'hom, 

lustre ,  dans  les  Mémoires  de 

voux ,  janvier  1736 ,  et  à  la  t 

¥ Histoire  £  Épaminondas }  pa 


Ski 

i  La  Tour.  Un  homme  il- 
«lui  qui  n'a  fait  que  des 
tantes ,  et  un  grand  hom- 
lî  n'a  fait  que  de  grandes 
vertu.  Les  trois  héros  de 
iaiot-Pierre  étaient  Épa- 
Scipion  et  Descartes  ;  il 
^paainondas  à  Scipiou  ; 
itak  Descartes  au-dessus 
litres.  XII.  Ouvrages  de 
de  morale ,  Rotterdam , 
18  vol.  in-i*i  ;  c'est  le  re- 
plu* grande  partis  des 
[nil  avait  publies  sépare- 
ra on  a  indique'  les  sujets. 
r»  divers  écrits  qui  s'y 
forme  un  in  - 13  de  a{ 
,  1744*  X1IL  Annales 
Londres  (Paris),  1737, 
. ,  édition  originale ,  plus 
me  celles  qui  l'ont  suivie. 
-  ainsi  dire,  l'extrait  et  le 
écritsde  cet  abbé.  Il  y  ran- 
,  depuis  1OS8,  annèede  sa 
jmstja'en  1 739 ,  ses  obser- 
■  les  événements  dont  il  a 
in  ,  et  revient  sans  cesse 
»ict  de  paix  perpétuelle , 
cas  de  rendre  utiles  à  l'é- 
cset  pairs ,  les  sermons  , 
es,  etc.  Il  s'exprime  avec 
m  liberté  sur  Louis  XIV , 
«fW  le  titre  de  Grand , 
n'a  pas  connu  la  vraie 
anquei  d  reproche  des 
justes  avec  ses  voisins, 
lion  des  impôts  sans  uti- 
t  public ,  l.i  vénalité  des 
I  la  révocation  de  l'élit 
Voltaire  a  vengé  U  mé- 
ouîs  le  grand ,  des  imputâ- 
mes de  l'abbé  de  Saiot- 
smi  u*a  pas  empêché  Sa- 
auser  Voltaire  d'avoir  pris 
anales  politiques  ,  l'idée 
iplie  du  Siècle  de  Louis 
mm*d*V  Essai  sur?  His- 


SAJ 


5i 


toire  générale  des  Nations  (  V.  les 
Trois  Siècles,  art  Saint-Pierre), 
AlleU  a  publié  les  Rêves  d'un  hom- 
me de  bien,  qui  peuvent  se  réaliser, 
ou  les  Vues  utile*  et  praticables  de 
l'abbé  de  Saint-Pierre,  Paris,  1 775, 
in- 12.  :  cette  compilation  est  par 
ordre  alphabétique.  On  a  le  portrait 
de  i'abbé  de  Saiut-Pierre  dans  plu* 
sieurs  formats.  W — s. 

SAINT -PIERRE  (Jacques- 
Henri-Bernardin  de),  célèbre  écri- 
vain ,  naquit  au  Havre,  le  19  janvier 
1737  ,  d'une  famille  qui  avait  quel- 
que prétention  à  la  noblesse ,  et  qui 
se  disait  aussi ,  sans  plus  de  preuves , 
issue  d'&istache  de  Saint  •  Pierre , 
bourgeois  de  Calais  (  F.  l'article  ci- 
dessus,p.  4*  )  ?  circonstance  dont  il 
serait  inutile  de  parler ,  si,  à  son  dé- 
but dans  le  monde ,  Saint-  Pierre  ne 
s'était  donné  le  titre  de  chevalier , 
et  si  dans  un  de  ses  opuscules  intitu- 
lé le  Voyais  deCodrus  ,  il  n'avait 
fait  allusion  à  cette  prétendue  des- 
cendance. Dès  son  enfance  il  annon- 
ça ces  goûts  solitaires ,  et  ce  caractè- 
re impétueux  ,  défiant,  insoumis, 
qui  fut  tout  à-la-fois  pour  lui  une 
source  de  malheurs  et  de  fautes  ,  de 
plaisirs  et  de  gloire.  La  lecture  des 
voyages  était  sa  passion  :  à  douze 
ans,  il  ne  rêvait  que  la  destinée 
de  Robinson  dans  son  île.  Ses  pa- 
rents croyant  démêler,  à  travers 
ces  dispositions  romanesques,  un 
penchant  pour  la  marine,  lui  fi- 
rent entreprendre ,  sur  le  vaisseau 
d'un  de  ses  oncles,  nommé  Godebout, 
uu  voyage  à  la  Martinique;  mais 
le  premier  devoir  de  l'homme  de  rner, 
la  subordination,  à  laqnclc  se  vit  con- 
damné le  jeune  voyageur,  était  in- 
compatible avec  son  caractère:  après 
avoir  vu  l'Amérique ,  il  fut  ramené 
en  France  pour  continuer  ses  études. 
Placé  chez  les  jésuites  de  Gaen ,  il  fit 


*•• 


i 


5* 


SAI 


des  progrès  rapides  ;  mais  il  ne  sut 
pas  plus  se  façonner  à  la  discipline 
du  collège  qu'à  celle  du  vaisseau ,  et 
conçut  dès-lors  pour  les  établisse- 
ments d'éducation  publique  une  aver- 
sion qu'il  devait  souvent  manifester 
dans  ses  écrits.  Trop  fidèle  à  sa  pas- 
sion pour  les  lecturesextraordinaires, 
il  allait  jusqu'à  dérober  à  sts  maîtres 
et  à  ses  condisciples  les  livres  de 
voyages.  Il  voulait  alors  devenir  jé- 
suite, missionnaire  et  martyr  ;  mais 
■sa  famille  parvint  à  ébranler  sa  vo- 
cation ,  et  l'envoya  au  collège  de 
Rouen,  où  il  termina  ses  études  d'une 
manière  brillante ,  en  1757.  Admis 
à  l'école  des  ponts-  et- chaussées ,  il 
dut  à  un  hasard  singulier ,  ou  pour 
parler  plus  exactement,  à  une  surpri- 
se faite  à  l'autorité, uu  brevet  dans  le 
corps  des  ingénieurs,  avec  cent  louis 
d'appointements.  Il  fut  sur-le-champ 
envoyé,  en  cette  qualité,  à  Dussel- 
dorf  ,  sous  les  ordres  du  comte  de 
Saint-Germain,  (1760):  c'était  dé- 
buter heureusement  dans  une  carriè- 
re qui  eût  pu  conduire  Saint-Pierre 
à  une  existence  honorable;  mais 
regardant  comme  d'indignes  préju- 
ges les  devoirs  extérieurs  de  la  so- 
ciété ,  il  voulait  y  dominer ,  sans  se 
donner  la  peine  de  les  remplir  .'d'ail- 
leurs son  naturel  frondeur  à  l'égard 
de  ses  chefs,  susceptible  et  insociable 
envers  ses  égaux ,  lui  fit  bientôt 
autant  d'ennemis  qu'il  y  avait  d'of- 
ficiers dans  son  corps.  Malgré  les 
talents  qu'il  annonçait ,  et  le  sang- 
froid  qu'il  avait  montré  dans  plu- 
sieurs actions  périlleuses,  entr'au- 
tres  à  la  bataille  de  Warburg,  il  fut 
suspendu  de  ses  fonctions  et  renvoyé 
eu  Fiance,  où,  comme  il  devait  s'y 
attendre ,  il  fut  fort  mal  reçu  par 
ses  supérieurs  et  par  sa  famille.  Des 
ce  moment  commença  pour  Saint- 
Pierre  cette  vie  avantureuse  qui  en 


SAI 

montrant  chez  lui  l'homme 
dehors  peu  estimables ,  c 
puissamment  aussi  à  dévelo 
génie  comme  écrivain ,  et  à 
ner  cette  teinte  de  mélanco 
vage  et  tendre,  ces  idées  rom. 
et  pourtant  ce  ton  caustique 
vaient  imprimer  à  ses  écrits  1 
tère  si  original.  Un  billet  d 
venait  de  doubler  ses  modk 
sources,  qui  ne  se  montaiei 
louis,  lorsqu'il  obtint  d'être 
en  qualité  d'ingénieur  géogi 
Malte,  au  secours  de  Porc 
semblait  sur  le  point  d'êtr< 

Sar  les  Turcs.  Mais  il  eut 
ence,  impardonnable  dans 
me  qui  avait  déjà  servi ,  de  : 

2uer  avant  que  son  brevet  li 
élivré,  de  sorte  que,  penda 
versée,  ainsi  quà  Malte, 
essuyer,  de  la  part  des  offic 
ne  voulaient  pas  le  reconnu 
desagréments  les  plus  cruel* 
sou  en  parut  momentanémei 
lée.  Enfin ,  après  avoir  reçu 
tive  indemnité  pour  les  frai 
voyage  ,  il  retourna  en  Fj 
l'attendaient  de  nouveaux  n 
Logé  dans  un  hôtel,  rue 
çons-Sorbonne,  Saint-Pieri 
avoir  vainement  sollicité  1 
tère  et  sa  famille,  prit  le 
donner  quelques  leçons  de 
ma  tiques  ;  mais  peu  susce 
complaisance  et  d'exactitud 
moins  qu'un  autre,  propre 
ter  ce  triste  genre  de  ress< 
tomba  dans  la  plus  affreuse 
et ,  résolu  de  chercher  fort 
de  sa  patrie,  il  vendit  tous  s 
emprunta  quelques  louis  a 
qn'il  conservait  encore , 
pour  la  Hollande.  Arrivé  à 
dam ,  il  eut  recours  à  la  bien 
d'un  réfugié  français  ,  Mu: 
rédigeait  un  journal  avec  qu< 


SAI 

Ce  Jt-rmer  lui  trouvant,  sans  dou- 
ii  talent  particulier  pour  ce  genre 
•avail ,  rattacha  à  son  entreprise 
des  émoluments  considérables , 
i  offrit  même  la  main  de  sa  bellc- 

•  ;  mais  le  bonheur  sous  une 
te  aussi  simple  ne  pouvait  sa- 
ire  Saint  -  Pierre.  Renonçant  à 

existence   tranquille   et   assu- 
,    il  fit  de  nouveaux  emprunts 

•  *e  rendre  à  Saint  -  Pétcrs- 
£  f  où  il  espérait  proGtcr,  pour 
Jrtune,  de  l'accueil  que  rim- 
trier  Catherine  faisait  aux  étran- 

Arrivé  dans  la  ville  des  czars , 
y  avait  encore  trouve  que  l'i- 
Kat  et  la  misère,  lorsque  le 
rd  lui  procura  la  protection  du 
ae  Munnich,  et  l'amitié 
ois  nommé  Duval ,  qui  lui 
it  généreusement  sa  bourse.  Ce 
>us  les  auspices  du  maréchal , 
ic  rendit  à  Moscou  ,  où  se  trou- 
Jors  Catherine.  Placé  auprès  du 
al  Dubosquet ,  Français  de  na- 
,  en  qualité  de  sous -lieutenant 
le  corps  du  génie,  il  fut  bientôt 
a  du  grand-maître  de  l'artillerie 
bois,  qui  le  présenta  à  l'impéra- 
.  En  voyant  la  bonne  mine  du 

•  St. -Pierre,  son  nouveau  protec- 
a  vail  conçu  l'espoir  d'eu  faire  un 
ri  qui  eût  renversé  le  crédit  d'Or- 
unrès  de  la  nouvelle  Sémiramis; 
des  illusions  plus  honorables  oc- 
Kent  Bernardin  tout  entier.  Loin 
«ngrr  â  captiver  les  yeux  et  le 
r  de  l'iuipcratiicc  ,  il  nr  revoit 
l'établi* sèment,  sur  les  Lord*  du 
irai  ,  d'une  république  dont  il 
rul*il  être  le  législateur,  à  la 
uexe  de  PI  il  on  un  de  J.-J.  Itouv 
i  Préoccupé  de  ers  u-veric*  ,  le 
(r&ia  réformateur  du  despotisme 
ftfovi!e  oc  songeait  pas  .1  réfor- 
r  Jes  travers  q  u  lui  avdicut  drj.i 
uit  tant  d*cii&cxui*.Mécoutci.ldc* 


SAI 


autres  et  de  lui.incmc ,  il  repoussai: 
avec  une  sorte  d'ingratitude  les  con- 
seils et  les  services  de  ses  supérieurs 
et  de  ses  amis ,  qu'il  fatiguait  de  ses 

flaintcs.   Une  faveur  imprévue  de 
impératrice,  qui  lui  accorda  une  gra- 
tification de  quinze  cents  francs  avec 
le  brevet  de  capitaine ,  ne  put  guérir 
sa  tête  malade  :  il  ne  sougeait  qu'à 
revenir  en  France,  lorsque  le  général 
Dubosquet  lui  proposa  de  Fera  mener 
en  Finlande ,  pour  en  examiner  Us 
positions  militaires,  et  y  établir  un 
système  de  défense.  Saint- Pierre  était 
charge  de  dessiner  les  plans  et  de 
rédiger  le  voyage.  «  Nous  avons  sous 
»  les  yeux  les  notes  qu'il  écrivit  alors, 
»  dit  M.  A.  Martin ,  son  biographe  : 
»  elles  offrent  un  si  parfait  contraste 
»  avec  ce  qu'il  écrivit  dans  la  suite  , 
»  qu'il  est  impossible  de  les  lire  sans 
»  ctonnrmcnt.  Obligé  rie  remplir  mie 
»  mission,  et  d'obsci  vit  eu  iiigctiicui 
»  ces  contrées  sauvages ,  il  rassemble 
*  toutes  les  forces  de  sou  esprit  pour 
»  y  créer  des  moyens  d'attaque  et  (le 
»  défense.  Fridcrikshain  ,  \V  il  in  an 
»  strand,  Wiborg,  le  vieux  château 
»  de  Nyslot ,  le  lac  Ladoga  ,  le  la«- 
»  Saïnn  ,  les  sombres  foi  ci*  qui  com- 
»  m  en  cent  à  Ycrvcitkile,  et  qui  se 
»  prolongent  dans  un  espace  de  plus 
»  dequat  rc-\ ingts milles, ne lui oflïcnl 
»  qu'un  vaste  t  lira  In:  de  guerre,  fui 
»  il  promène   les  armées  russes   et 
n  suédoises.  En  entrant  dans  ces  f«> 
»ic!s,  où  repue  un  silence  foriui 
»  dahlc,  où  les  rayons  d ■•  soleil  11*0!.; 
uj.imaU  pénétré,  il  M'inblc  éloullï  1 
a  sou  émotion  ,  et  s'occupe  froi-lr^ 
u  ment  à  rMlt-utcr  lYftVt  du  rauon  mu 
»  ces  arbri-s    prodigieux  ,  que    Iciu 
»  i:!.istirité  1 1  leur  foi  me  cvlindriqui 
»  ne  permet  «le  toucher  que  par  1  « 
»  t anguitr.    Il    «  i»rii(k.ii.*  ei. suite    l.i 
..  fin-ci-  -lu  b.iis  \-'î  et  rrllr  du  ï'": 
»•  ji«'  1  o'ïr  le.«  »ipi'i-»vi  ■■"  IjouhI. t )  >i 


54 


SAI 


9  aurait  pu  preVoir  alors  que  celui 
»  dont  toutes  les  pensées  ,  à  Pas- 
«  pect  de  ces  forêts  majestueuses  , 
»  tendaient  à  inventer  des  machines 
n  de  guerre  ,   à    perfectionner  les 
»  moyens  de  détruire,  devait  un  jour 
»  peindre  la  nature  dans  ses  plus  ra- 
9  -vissantes  émotions  (  i  )  »?  De  retour 
à  Saint-Pétersbourg  ,  Saint -Pierre 
trouva  Villebois  ,  son   protecteur, 
disgracié,  fie  comte  Orlof  lui  offrit 
en  vain  de  rattacher  â  sa  personne  ; 
il  refusa  également  la  nièce  du  général 
Dubosqnet,  dont  la  main  lui  était 
proposée  par  cet  homme  généreux , 
et  il  partit  pour  Varsovie  ,  résolu 
d'embrasser  la  cause  des  Polonais , 
qui  défendaient  l'indépendance  de 
leur  patrie  contre  l'ambition  de  la 
Russie  et  de  la  Prusse.  Le  biographe 
déjà  cité  révèle  ici  une  circonstance 
qui  fait  peu  d'honneur  à  la  délica- 
tesse de  son  héros  :  il  raconte  que , 
dans  la  dernière  soirée  qu'il  passa  à 
Saint  Pélersbourg ,  Saint  Pierre  ajou- 
ta à  ses  ressources  pécuniaires  deux 
cents  louis  gagnés  au  jeu  contre  son 
ami  Duval  :  a  Coup  de  fortune,  dit- 
9  il ,   qu'il  aima  mieux  attribuer  à 
»  l'amitié  qu'au  hasard  ».  Arrivé  en 
Pofogue ,  Saint-Pierre  y  porta  la  ré- 
putation d'un  homme  qui  avait  re- 
fusé les  faveurs  d'une  cour  despoti- 
que pour  servir  les  intérêts  d'un  état 
républicain.  Mais  ses  exploits  se  bor- 
nèrent à  toucher  le  cœur  d'une  prin- 
cesse polonaise  ,  qui,  oubliant  toute 
retenue,  vécut  publiquement  avec  lui 

Eendant  près  d'une  année  :  c'était 
cauconp  pour  un  fol  amour  que 
contrariait  si  fort  l'inégalité  du  rang 
et  de  la  fortune.  Enfin  la  princesse, 
cédant  aux  ordres  de  sa  merc  et  aux 
sollicitations  de  sa  famille,  rompit 


(  1 1  F.%tm  sur  ta  ne  et  Us  ouvrages  de  lienmrdin 
dr  Sun.t-Pit.tie  ,  p.  63. 


SA1 

avec  son  chevalier.  Il  alla  p 

Vienne  ses  regrets  et  ses  vagin 

rances  ;  mais  les  croyant  pa 

par  son  amie  ,  il  saisit  nnc  o< 

que  lui  offrit  le  hasard  pour  r< 

Varsovie  ,  et  surprit ,  non  c 

lai  mes  ,  mais  dans  les  plaisî 

bal,  la  princesse,  qui  le  reçut 

un  importun.  Cette  leçon,  qti 

dû  guérir  Saint- Pierre  de  la 

des  aventures  extraordinaires 

corrigea  point  ;  il  forma  le  p 

partir  pour  Dresde ,  résoin  d 

are  du  service  contre  la  Polo| 

laquelle  la  Saxe  était  alors  en 

Il  se  trouva  sans  ressources 

il  eut  le  bonheur  d'obtenir  di 

(fHénin ,  résident  de  France  i 

rie ,  un  prêt  de  deux  mille  liv 

à  Dresde,  on  loi  promit  dq  i 

mais  il  ne  trouva  que  des j>Ij 

centienx ,  entre  les  bras  truc 

tisane ,  là  où  il  semblait  et: 

pour  acquérir  de  la  gloire.  A 

où  il  alla  ensuite  porter  sa  < 

errante,  il  demanda  à  échan 

grade  de  capitaine   dans  1 

contre  celui  de  major  dai 

mée  de  Frédéric-le  Grand.  ( 

veur  lui  fut  refusée  ;  mais 

offrit  une  place  dans  le  géni 

une  pension  considérable.  I 

â  son  tour.  C'est  ainsi  qu'il 

trait  partout ,  impatient  d 

cire  du  service  et  n'en  ac 

nulle  part.  Il  revit  la  Fra 

mois  de  novembre  1766,  et 

dit  au  Havre,  ou  il  trouva  ses 

morts  ou  dispersés.  Après  ut 

six  années,  il  se  voyait  dan 

me  situation  qu'à  son  dopai 

ressources,  sans  emploi ,  0 

solliciter  les  coin  mis  du  mi 

Enfin  le  baron  de  Brctcuil  lu 

tenir  un  brevet  d'ingénieur  j 

le-de-France.  Sa  destination 

Lie  était  Madagascar ,  où  il  s'; 


>Al 


Ml 


à* 


mcoiip  d'intérêt.  H  est  impossible 

démêler  aujourd'hui  de  quel  côté 

t  Ici  premiers  torts  ;  car  si  Bor- 


nv  ha,  de  reJratr  les  mars  du  fort 
M«^kji .  et  ie  civiliser  cette  île  ira- 
■trie.  PWta  de  cette  idée,  qai  l'eni- 
vrait |a»qa°aa  dehre,  il  vendit  les 
CauVes  deins  de  son  héritage  pour 
acheter  les  livres  et  1rs  instruments 
nécessaires  j  ses  projet*  de  philaa- 
tropte  et  de  législation.  Arrivé  a  l'I- 
le -  de -France,  après  une  tiaveisce 
pénible,  il  débuta  ,  dans  U  colonie. 
par  se  Wouiller  avec  tons  1rs  olli- 
aen,it  meme  aver  Poivre,  l'inten- 
dant, qui  lai  avait  d'abord  témoigne 


■ardia  de  Saint- Pierre,  dans  sc«  di- 
vas écrits ,  et  priori  paiement  dans 
•oo  Paymgc  à  t Ile-de  France ,  a 
es  compagnons  de   voyage 
des  hommes  en  pides  et  iu  hu- 
mais* .  ceux -ci  ne  l'ont  pas  ménage 
noa  plus.  Us  ont  été  jusqu'à  préten- 
dre oae  le  seul  ouvrage  qu'il  avait 
fait  comme  ingénieur,  était  un  four, 
•ni ,  la  première  fois  qu'on  s'en  scr- 
nf ,  k'écroala  ,  et  tua  un  bomme.  Ils 
as*ar»ciit  aussi  que  Saint -Pierrr, 
ma  a  toujours  peint  sous  des  couleurs 
•i   o  iieose*  la  liarbaric  des  colons 
français  carers  leurs  esclaves ,  avait 
lai-iacrae   donné   l'exemple  de   la 
dtireie  en*rr»   les  si'ns'*i;.  Il  tutus 
es:  impostihle  de  vérifier  la  pre  niiî*- 
re  d*  ces  as«cr lions  ;  ipiaul  a  la  se- 
:»*'.  elle  scmMrnit  cnufiriuér  p.ir 
t  "  i  •'  Sj.n»  -  Pirire  i .ironie  île  lui- 
se-  ■*».  '  Ifi  lit  a*  ct  p'us  que  dr  la  *i-r 
J*"--*.     «ri*|r  / "r-rrlgr  déjà  rite,  ipi'il 
■f  <w  I  •  jn*  *rrn|i  ilf  «le  chai  41*1  «»  - 
"-*  ■%—  .rr  |i-«  .{ru\  iiùrs  ipii  Ir  s-.i- 
s  r*-«  f«ffljol  '*•  vuvigr  .1  pir»  I  iju'il 


S-     a 


r   'ir  !Ve.   i/nri  d'fiii,  «j  >i 


.  •  .•■       ■    •-•,.*■    i  -  •  .    ^,f  1  ■     La    Ir  »i  l#    ■•••••.■■•, 
•—■»•»*•      k.   kr  ^    |Mf  ce  '«Mlu'f  •  «       t     J  ■ 


portait  un  fardeau  de  So  livre»  -VJ\ 
se  frit  au  pied  une  Mesure  grave, 
et  bien  qu'aucune  affaire  nv  le  for* 
çit  de  se  pressri  .  Saint  rVirr  n'ar* 
rète  point  sa  marche:  cependant  il 
ne  nous  cache  pas  que  la  blés» 
Mire  saignait  continuellement  V4X«  H 
f.iut  ajouter .  connue  un  trait  de  ca- 
ractère, qu'en  mémoire  de*  «ervuT» 
que  lui  avait  tendus  «on  ami  Ihival, 
à  Petersboiirg .  il  avait  donne  ce  nom 
chéri  à  cet  esclave  infortune.  A  pies 
avoir  passé  hoi*  année* .  soit  en  tra- 
versée.  soit  a  Flic-dé  France.  Saint- 
Pierre  se  lelrouva  à  Pau»,  au  mois 
de  juin  1^71  •  sans  argent .  mai*  ri 
elle  d 'observa lions  et  de  curiosité* 
naturelles,  teveiiii  en  partie  des  il- 
lusions philantropiques  .  et  résolu 
de  trouver  des  consolations  et  des 
ressources  dans  la  culture  des  lettres. 
Recoin  mande  à  d'Alenibrrt  par  IcIm 
rou  de  liii'lmil,  il  fut  admis  dans  Ir 
salon  île  M1|a'.  de  l.cspinasse,  et  nlli 
lie  à  la  société'  philosophique.  Mais 
il  ne  tarda  pas  à  s'y  trouver  déplore, 
comme  partout  ailleurs,  (ie  parti 
était  au  plus  haut  degré  dr  sa  puis 
Milice;  il  dominait  cher.  1rs  iiiimsties 
coiutue  à  l'académie;  il  donnait  nu 
diiruisiit  les  léputatimis  littéraires; 
mais,  pour  agir  avec  tant  iJ'aernrd 
et  dr  (i.iivMim-,  1rs  hommes  qui  Ir 
ciimiHjs.iieut  s'rlaieiit  smiinis  «  une 
crii.iiur  di-c  ijilint-.  S- nul  •  Piriri? , 
i|  11,  niriiir  miii%  l'ui'iloi  lor ,  n'avait 
j.im  ils  voulu  m  subir  anrillir  ,  p.inif 
(  iM'uir  f>|us  nul'  |n'n>l.iiil  si»ms  Ir  111.111 
ieau  philosrqiliiqne  l.u^iaud  uioyi-fi 
>!r  rur-M'Ici  itiou  ri  d'iiiflurinr  pmir 
1rs   |<liiliis(i|ilrs  .  (uiiailiif  dans  1rs 


■..       ..  .....    .1       1 |.'tM.   «  •'••',     "•* 

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56  SAI 

succès  de  société.  Malgré  la  beau- 
té de  sa  figure  ,  personne  n'était 
moins  propre  à  briller  dans  uri 
sallon  que  Bernardin  de  Saint-Pierre. 
Il  y  paraissait  timide  et  embarras- 
sé. Il  n'avait  d'assurance ,  et  ne 
paraissait  même  avoir  quelque  es- 
prit que  dans  l'intimité,  don  amour 
propre,  froissé  dans  plusieurs  cir- 
constances, devait  le  faire  renon- 
cer bientôt  aux  coteries  brillantes 
pour  se  livrer  à  la  solitude.  C'est 
là  qu'il  se  créa  un  monde  imaginai- 
re, afin  de  se  soustraire  au  monde 
réel  :  c'est  là  qu'il  retrempait ,  en 
quelque  sorte,  son  ame,  et  qu'il  trou- 
vait des  inspirations  nobles  et  tou- 
chantes ,  qu'on  cherchait  vainement 
dans  sa  conversation,  et  même  dans 
sa  conduite  privée.  D'Alembert  lui 
avait  procuré  un  libraire,  qui  lui  of- 
frit mille  francs  pour  le  manuscrit 
du  Voyage à V Ile-de-France.  Lors- 
que Saint  -  Pierre  vint  réclamer 
cette  somme,  le  libraire  le  paya 
en  injures  grossières ,  dont  l'auteur 
dédaigna  de  tirer  vengeance.  «  Le 
»  soir ,  dit  le  biographe  déjà  cité 
»  (5) ,  encore  tout  ému  de  son  aven- 
ir ture,  il  la  raconta  chez  MUe.  de 
»  Lespinasse.  L'abbé  Arnaud  ap- 
»  prouva  franchement  sa  conduite  ; 
»  d'Âlembertse  récria  sur  la  faibles- 
»  se  de  ne  pas  tuer  un  pareil  coquin. 
»  Un  évêque  janséniste  dit  en  sou- 
»  riant  que  M.  de  Saint-Pierre  avait 
»  l'ame  très -chrétienne.  Gondorcet 
»  applaudit  à  ce  bon  mot  ;  et  M,le. 
»  de  Lespinasse  ajouta  d'un  air  moi- 
»  tié  sérieux  moitié  railleur  :  «  Voi- 
»  l.î  une  vertu  de  Romain....  »  Puis, 
»  ouvrant  une  des  boîtes  de  boubous 
»  qui  étaient  toujours  sur  sa  chemi- 
»  née  :  a  Tenez,  lui  dit  elle,  d'un  air 


(5)  Eisa*  sur  Im  vie  et  tet  vu*  r a  ça  de  licrnnrdm 
dm  Ô'mjm-Pierrt ,  page  i;5. 


SAI 

»  ironique,  vous  êtes  doux  et  bon.  » 
»  Cependant  l'aventure  passa  debou- 
»  cheenbouche;ctM.deSaintPierrc 
»  vit  avec  chagrin  que  sa  vertu  faisait 
»  beaucoupdeoruit,etqueles perfides 
»  éloges  s  étaient  changés  en  a  m  ères 
»  critiques.  Chaque  fois  qu'il  y  avait 
»  un  cercle  nombreux,  MUe.  de  Les- 
»  pinasse  le  priait  de  faire  le  récit 
»  ae  son  aventure;  et  quand  il  arri- 
v  vait  au  dénouement ,  elle  Tinter* 
»  rompait,  en  disant  :  Croyez-moi , 
»  ne  varions  plus  de  cela.  Dès-lors 
»  il  s  aperçut  qu'il  ne  recevait  plus 
»  le  même  accueil  dans  la  société. 
»  Les  femmes  souriaient  en  parlant 
»  de  sa  timidité;  les  jeunes  gens  ri- 
»  canaient  en  parlant  de  son  coura- 
»  ge.  Enfin  l'abbé  Ray  nal,  qui,  à  cet- 
»  te  époque ,  était  âgé  de  plus  de  sot- 
»  xante  ans,  voulut  bien  ni  appren- 
»  dre qu'on  n'était  plus  au  temps  des 
»  Thémistocle.  »  Deux  duels,  dans 
lesquels  Saint  -  Pierre  blessa  griève- 
ment ses  adversaires ,  réhabilitèrent 
sa  réputation  de  bravoure;  mais  tant 
de  contrariétés  et  d'humiliations  al- 
térèrent sa  santé  et  même  sa  raison. 
Lui-même  décrit ,  dans  le  Préambu- 
le de  VArcadie  (6),  l'état  déplora- 
ble où  il  se  trouvait  alors  réduit, 
a  Je  fus  frappé,  dit  -  il ,  d'un  mal 
»  étrange  :  des  feux  semblables  à 
»  ceux  des  éclairs  sillonnaient  ma 
»  vue.  Tous  les  objets  se  présentaient 
»  à' moi  doubles  et  mouvants.  Mon 
»  cœur  n'était  pas  moins  troublé  que 
»  ma  tête.  Dans  le  plus  beau  jour 
»  d'été ,  je  ne  pouvais  traverser  la 
»  Seine  en  bateau,  sans  éprouver  des 
»  anxiétés  intolérables....  Si  je  pas- 
»  sais  seulement  dans  un  jardin  pu- 
»  blic ,  près  d'un  bassin  plein  d'eau , 
»  j'éprouvais  des  mouvements  de 
»  spasme  et  d'horreur.  Il  y  avait  des 
■^ "^ "™™^ 

{G)  Toiur  VU  de  %t%  (JEum*  complote»,  jwg.  H 


SAI 

•  moments  où  je  croyais  avoir  été 

•  mordu,  sans  le  savoir,  par  qucl- 
»  que  chien  enrage.  »  Depuis  ] l'an- 
née 177a ,  il  s'était  Hé  avec  Jean- 
Jacques  Rousseau.  Ces  deux  hom- 
mes ,  dont  la  sagesse  et  la  vertu  fac- 
tices n'étaient  pas  faites  pour  le 
monde ,  se  convinrent  d'abord  par- 
faitement. Ils  se  voyaient  souvent, 
rt  frisaient  des  promenades  solitai- 
res. Cette  liaison  ,  à  laquelle  Saint- 
Pierre  se  livrait  avec  enthousiasme, 
f  prolongea  jusqu'au  moment  où 
Rousseau  partit  Pour  Krmenouvillc  : 
Saint- Pierre  ne  devait  plus  le  revoir. 
Iles  malheurs  de  famille,  la  perte 
d'une  gratification  annuelle  de  mille 
francs,  son  unique  ressource (1778), 
ajoutèrent  alors  à  toute  l'horreur  de 
sa  destinée.  Retiré dacs  les  quartiers 
les  plus  éloignes  de  Paris  (  dans  la 
me  de  la  Maddène  d'abord  ,  puis 
dans  la  rne  Neuve -Saint -Et  ienoe- 
do  -  Mont ,  où  il  habitait  un  donjon 
solitaire } ,  il  travailla  sans  interrup- 
tion ,  pendant  six  années,  aux  Etu- 
des de  la  Nature,  dont  il  avait 
drpms  long-temps  conçu  le  pljn. 
Loi  -  même  raconte  ,  dans  la  Suite 
des  Faux  d'un  solitaire  ;  quelles 
difficultés  il  eul  à  surmonter  pour 
trouver  un  imprimeur  qui  voulût  se 
«Larper  de  son  ouvrage.  I.a  chose 
était  d'autant  moins  facile,  <|iie  Tiiu- 
p?e»fion  exigeait  des  avances  consi- 
dérables dont  l'auteur  ne  pouvait 
f  jir*  qu'une  faible  partie  ,  et  que  son 
f'*y+zt  a  l'Ile  -  de  -  France  avait 
n  j*u  de  succès.  Enfin  un  cclè- 
ïrt   topographe,  M.  Didot  jeune, 

r*i  ez  cr  nom  ,  XI ,  33o  )  cou- 
"Vit  a  imprimer,  en  17B.J,  un 
aatu^ctit  déjà  refuse  par  plusieurs 
'••  »*s  confrères.  Le  succès  des  Étu- 
i- s  de  la  nature  surpassa  l'attente 

•  •  i'i'iïcur  lui  -  même.  Dès  -  lors  s.i 
:.?"*i?  changea  de  face.  Corinne, 


SAI  57 

a  pris  avoir  payé  sur  la  vente  les 
frais  d'impression ,  il  s'était  réser- 
ve la  propriété  ,  il  fit  un  bénéfice 
considérable  j  mais  par  un  effet  né- 
cessaire de  la  modicité  insolite  des 
remises  qu'il  accordait  aux  jibrai. 
res  ,  les  contrefaçons  des  Etudes 
ne  tardèrent  pas  à  se  multiplier. 
Dès  ce  moment,  commença,  entre 
Bernardin  de  Saint-Pierre  et  les  con- 
trefacteurs ,  cette  guerre  dont  il  paya 
toujours  les  frais ,  et  qui ,  tout  en  at- 
testant le  mérite  de  l'écrivain,  fai- 
sait peu  d'honneur  au  caractère  per- 
sonnel d'un  homme  qui  paraissait 
moins  touché  de  la  gloire  attachée  à 
ses  succès  que  du  dommage  pécu- 
niaire que  lui  causaient  quelques  fri- 
pons (7).  Saint -Pierre  ne  se  montra 
pas  plus  endurant  avec  les  journa- 
listes qui  firent  la  critique  de  son  li- 
vre ;  et  cependant  lui  -  même  de- 
vait d'autant  plus  s'attendre  aux  at- 
taques, que,  dans  les  Etudes  de  la 
nature,  il  frondait  la  plupart  des  ins- 
titutions sociales,  religieuses  et  lit- 
téraires ,  le  clergé,  les  universités  et 
les  académies.  Quatre  ans  après .  en 
1  788 ,  Saint-Pierre  donna  Paul  et 
Virginie  ,qui  était  depuis  long-temps 
dans  son  portefeuille.  Quelques  mois 
après,  il  fit  paraitreles  deux  premiers 
livres  tic  Y  Arcadie.  Le  succès  de  ces 
nouvelle*  pro.iurtions  fut  encore  plus 
éclatant  que  celui  des  Eludes.  Dans 
l'espace  d'un  au  ,  on  publia  plus  de 
cinquante  conticf.içons  de  Paul  et 
Virginie.  Les  éditions  avouées  p.ir 
l'auteur  furent  moins  nombreuses  ; 
mais  elles  suflinnt  pour  le  mettre  eu 
état  d'acheter  une  petite  maison  , 
avec  un  jardin,  dans  la  rue  de  la 
Reine  -  nia  m  lie  ,  à  l'extrémité   du 


(-       I  '■!  *«|ll*ll     lilllili.i    I4    î*  .    •      itliil»     t*«  t     /  lu  /»  « 

S  iihl-.l'iri  11    ,    ii'iur    i|i  |  -ni  1     I iitr    1  ii '•■■!-    . 

'.il  I  ,ln  i'|u«  r   iln    fi'H  t  «m  !•  fjin  I   ••■  ■  i>   n  «h  (  .   . 
Mli««  tr  -u^-jimli*  il  m*  K*  I-. 'mIIiI*   '■  '»•« 


58  SAI 

faubourg  Saint  -  Marceau.  La  révo- 
lution, qui  commençait  à  éclater  dès- 
lors  ,  le  trouva  préoccupé  de  tontes 
les  illusions  philosophiques  dont 
l'application  devait  être  si  funeste  à 
la  France.  Il  devint  membre  de  l'as- 
semblée populaire  de  son  district,  et 
publia,  en  17^9,  les  Vœux  d'un 
solitaire  ,  ouvrage  écrit  avec  un 
vrai  talent,  mais  empreint  de  toutes 
les  idées  nouvelles.  On  doit  repro- 
cher surtout  à  l'auteur  d'avoir,  avec 
une  aussi  complète  inexpérience  des 
intérêts  politiques  ,  pris  la  plume 
pour  régenter  le  roi  et  la  nation. 
Après  la  défense  du  veto  du  mo- 
narque et  une  *orte  de  désapproba- 
bation  des  proscriptions  populai- 
res, on  est  surpris  de  l'eu  tendre 
parler  saos  improbation  de  la  pri- 
se de  la  Bastille  et .  de  l'insur- 
rection du  peuple  français ,  qui  a 
recouvré  sa  liberté  par  son  coura- 
ge. Au  reste,  toutes  les  maximes  ré- 
volutionnaires relatives  au  clergé  et  à 
la  noblesse  y  sont  caressées  «par 
l'auteur  ,  qui ,  dans  la  Suite  des 
Vœux  d'un  solitaire,  se  vante  de  les 
avoir ,  pour  la  première  fois ,  émises 
dans  ses  Etudes  de  la  nature ,  en 
1784.  Les  journaux  du  temps  prônè- 
rent ces  deux  écrits  avec  enthou- 
siasme. Dans  le  Moniteur,  ou  met- 
tait les  Vœux  d'un  solitaire  sur  le 
même  rang  que  la  fameuse  brochure 
de  Sieyrs  :  Qu'est-ce  que  le  tiers-état? 
On  louait  surtout  Saint  -  Pierre  des 
conseils  qu'il  osait  donner  au  mo- 
narque. Il  y  aurait  eu  plus  de  conve- 
nance et  de  courage  à  en  adresser  de 
sévères  aux  démagogues  qui  oppri- 
maient le  souverain.  L'auteur  des 
Vœux  se  prononçait  en  faveur  des 
noirs  (8)  :  Il  publia  aussi,  en  1791 , 


(ft)  Son  ouvrage  prrarnte  celle  peinture  hnarre 
«l  mr«<  iudrcrrte  t  ■  Lm  n<-|trc»-e  de  Gu.itrc  au 
■  cellier  de  corail ,  eu*  devis  d'ivoire ,  t  ou  rirait  au 


SAI 

la  Chaumière  indienne,  es 
conte  moral ,  qui  est  un  ch< 
vre  de  style,  mais  dans  le 
ne  peut  s'empêcher  d'api 
une  satire  des  plus  directes 
les  académies  et  surtout  ci 
clergé.  A  la  fin  de  juillet  17 
viron  treize  jours  avant  le  1 
l'infortuné  Louis  XVI ,  qui 
vait  choisir  ses  fonctionnai 
parmi  les  hommes  qui  avai 
une  couleur  plus  ou  moins  j 
cée  dans  la  révolution ,  nomi 
nardin  de  Saint-Pierre  inten 
Jardin  des  Plantes ,  et  du 
d'Histoire  naturelle,  a  la  \ 
M.  de  La  Billardière,  qui  vei 
migrer.  Ce  n'était  pas  la  r 
faveur  que  Saint-Pierre  avait 
ce  prince  ,  depuis  la  pr.blica 
Etudes.  Sa  pension  lui  a 
rendue,  et  quelques  gratifie* l 
avaient* été  accordées.  Le 
dit  en  le  voyant  :  «  J'ai  lu  vo 
9  ges ,  ils  sont  d'un  honnête  I 
9  et  j'ai  cru  nommer  en  vous  1 
9  successeur  de  Buffbn  ».  Le 
let  179a ,  le  nouvel  intciula 
serment  entre  les  mains  de  la  c( 
de  Paris  (9).  La  voix  pub!  iqw 
désigné  antérieurement  à  de  p 
tes  destinées.  Il  fut ,  avec  B 
Sieycs  ,  Condorcct ,  le  rc?eu 
Martin  et  d'autres  hommes  a 
digucsqucluid'iui  pareil  hoiin 
sur  la  listedcs  instituteurs  t 
proposait  de  donner  au  vrinc 
C'est  ainsi  qu'on  ,i  p  pelait  alor 
phin,  fils  de  Louis  XVI.  (î 
ici  l'historien  du  Mméum  d' 
naturelle,  retracer  l'admirn 
de  Saint-Pierre.  «  Il  manqu 
9  M.  Deleuzc  (  io),dc  notions 

•  liU  d*  l'Européen,  qui  donu*  jadio  dei 
»prrr«,  «-t  ne  de»irerait  d'»«tre»  v«mp 
m  d'enchaîner  le  lil»àMMnt<iur  d«n*»e»bra 

(ij)  Moniteur. 

(10)  Uiftoire  du  Minium,    i". partie 


su 

mocs  %  et  son  caractère 
adancolupe  le  readait 
cette  connaissance  des 
l  des  affaira .  à  cette 
mette  nt  a  Rêne  d'exer* 
ilc.  C'était  précisément 
nî  convenait  à  rctabJis- 
*  cette  époque  il'nn  bon- 
t  général.  Sa  «implicite, 
.V.  ronti  ihuèrrnt  |ieut- 
irautirdes  persécutions 
I  menacés  Unis  les  hlbm- 
cu paient  un  poste  émi- 
sagessc  fut  très -utile  », 
lion  d'une  serre  ,  qni 
d'hui  son  nom  ,  et  U 
i  ménagerie  au  moyen  du 
Paris  de  celle  de  Ver- 
taient  abandonnée,  tels 
ultats  de  son  administra- 
nt vers  crue  c'poq  ne  qu'il 
Didot,  fille  de  l'impri- 
\siies  :  il  avait  su  se  faire 
I  aimer  de  cette  demoi- 
i'il  eût  pi  m  de  deux  fois 
fiait  d.ins  sa  rinquante- 
îée,   et  elle  en  avait  à 

La  tourmente  revolu- 
orça  de  quitter  le  Jardin 

il  alla  s'établir  à  Ks- 
uiie  île  délicieuse  ,  où  il 
petite  maison.  Il  y  vi- 
et  t'ni-rnpaif  à  conmn- 
mtnies  dm  la  /Sature , 

*^»^*w»»a  **i*^*»»»»»»»»^*»^*»«^»»»»»»»»»»»*^»j^*»»^»i 

fv   r    ■  tp'r  ilr  »i»   %  ir  '|<m*   •»»  ralfi- 
•|<it   lin    É-iil    |-i  ii    ■•  \  ■■lui»  iir  ,    f| 

•  ■■*|*      |1.P    |>  t    |«   l||i    lit.    Il  •    (    'il»         ■   • 

w    •)#   Mu!*  !•  I .    j'-ir»    mui-af ■■- , 
»  r        T  ■     U  nr    il-  i  /    ■  •'■  ■    !■•  |»l*» 
I    ■.'  »    r|-  *     -1*1     |.r<--     |-    ur     -Ju'il 
*'  4     <l     •    •■  Ir  i  I     ,    «I     »  i     îc  |u 
'.  •■    i    i  l»    ■■     ..lui-  I  . 

•  •'     p  ■■     1*1    ■         .t.  tu»!,     il    »«1i|     14 

*    i  ■    «  '  I     '  ■•  ii'  •■>•     »  ,  ■!  •  1 1     t  ■ 

*r     f       "   •      ■■-.  '        ■     »    ilf  .      I    ■    »        A  •    ■ 

'•      •  I  J     ira'!*    .■■>    ««ififil'i    ••!■ 
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■  '■  •  •  :■■•».!.■  iii  ■!  «  >  -t  mi  f  I  . 


SAI  5c, 

lorsqu'un  décret  de  la  Contention  , 
du  u)  brumaire  an  3  v  »  7*vJ  \  le 
nomma  instituteur  dans  l'école  nor- 
male. Chargé  de  faire  le  cours  de 
morale,  il  eut  peu  de  sucres.  Il  était 
privé  du  talent  d'improviser  ,  et  ses 
idées,  presque  toujours  fausses  eu  fait 
de  inorale  et  de  science,  fuient  peu 
goûtées.  Cependant  il  eut  nu  suc- 
cès Itien  flatteur  quoique  passager  : 
il  avait  osé  prononcer  le  nom  de  hit  si 
alors  proscrit  :  l'enthousiasme  qui 
se  manifesta  dans  tout  suri  auditoi- 
re, fut  la  récompense  d'une  pro- 
fessions! simple  en  tout  antre  temps, 
mais  qui  alors  exposait  a  la  perse- 
rtition.  Pendant  toute  sa  vie ,  Saint- 
Pierre  avait  déclamé  contre  les  aca- 
démies ;  mais  alors  il  n'était  d'au- 
cune. Appelé,  en  I7<)r> ,  a  l'Institut 
national  ,  ce  philosophe  s'empressa 
d'accepter  cet  honneur  ,  et  il  n'écri- 
vit plus  contre  les  sociétés  littéraire*. 
On  lui  doit  la  justice  de  dire  que  sou- 
vent i!  prit  la  parole  avec  énergie 
contre  ceux  île  ses  collègue*  qui  ne 
craignaient  p;is  alors  île  iirofesser 
l'athéisme.  On  m pporl  iju'il  lut ,  le  .1 
juillet  1 7f>H ,  sur  les  Mémoire*  qui 
avaient  concouru  «ur  cette  question  ; 
Ouellrs  \nnt  1rs  institution*  ïvt plut 
propres  à  fnntirr  lu  nmmlfi  d'un 
ffeuplr^  et  qu'il  Irrfniiiait  pu  la  de 
ri  nation  solennelle  de  sr*  principes 
religieux  fi'iî,  évita  contre  lui  un 
viuirlit  orage.  Il  y  répondit  nolilf 
ment  trois  mnisapics'  il  scptrrnhic 
i"()K  \  en  lisinf  ctir.iie  .i  l.i  Ifïlmiie 
r'e  rioslitnt  son  beau  di  dogue  de  la 
*V«rf  tir  Statut*  ,  nu  le  s  agi"  se  cuir 
«oie  'r  l'uijiffice  des  hoif.ru. -\  p.ir 
la  rerlitnde  de  sou  immortalité,  fl 
(  *t  f.irlirnx  toufiTois  «|ii'»ipi  milirii  de 
tant   de  flrrl.n.itioiis  rn<'it;i<|iir*   #ri 


Il      *■  ^*f    I*  •  f>  m.  Ht  •■'»    •!•-    ••    l«|<|"«ll    4««*    ^ 

h   su  «I»  wt<A*«fia  (,fM|4tlM 


6o  SÂI 

faveur  de  l'Être  Suprême  et  de  la 
providence  ,  on  ne  trouve  nulle 
part,  dans  les  nombreux  écrits  de 
Saint-Pierre,  une  déclaration  ex- 
presse en  faveur  de  la  religion  ca- 
tholique, dans  laquelle  il  était  né. 
A  l'exemple  de  tous  les  philoso- 

5  nés  dont  l'orgueil  ne  veut  user  que 
e  la  raison  pour  s'élever  vers  le 
créateur ,  Saint-Pierre  donna  par  fois 
dans  de  ridicules  travers  en  fait  de 
religion.  11  figura  parmi  les  adeptes 
des théophilantropes.  M.  Grégoire, 
dans  son  Histoire  des  Sectes  reli- 
gieuses (  ii ,  101  ) ,  raconte  qu'il 
consentit  à  être,  à  Saint-Thomas  à?  A- 
quin ,  parrain  théophilantrope  d'un 
nouveau-né.  Ceux  qui  l'ont  connu  à 
cette  époque  se  rappellent  avec  quelle 
amertume  il  déclamait  contre  la  reli- 
gion catholique  et  les  prêtres.  Cc- 
{ tendant  la  prompte  suppression  de 
'école  normale ,  et  une  banqueroute 
Îu'il  essuya  ,  avaient  de  nouveau 
érangé  sa  fortune.  11  eut  recours 
à  l'intérêt  du  public ,  en  proposant 
un  projet  de  souscription  pour  les 
Harmonies  de  la  Nature ,  ouvrage 

Si'il  n'avait  pas  encore  achevé  (t  3). 
ans  son  prospectus  il  présente  sur 
les  circonstances  de  sa  nomination 
à  l'école  normale,  un  récit  qui  sem- 
ble prouver  que,  s'il  ne  l'avait  pas 
sollicitée,  du  moins  personne   ne 
l'avait  forcé  d'accepter  une  place 
de  professeur,   a  Pendant   que  je 
»  m  occupais   de  ces  Harmonies  , 
»  disait  -  il ,  la  fortuue  est  venue  en 
»  interrompre  le  cours.  Je  me  suis 
»  vu  forcé  de  suspendre  ma  lyre  aux 
»  saules  de  ma  rivière,  et  de  cher- 
*  cher  un  travail  utile  à  la  fois  à  ma 
i»  patrie  et  à  ma  famille.  J'étais  afUi- 
»  gé  d'abandonner  un  ouvrage  qui 
»  avait  fait  jusqu'alors  mon  bonheur- 

(t3)  Vixytx  le  Moniteur  du  *5  KVtciulirc  171/». 


SAI 

»  l'idée  m'est  venue  de  publier,  par 
»  souscription ,  ce  que  j'en  avais  aéjà 
»  écrit  ».  C'est  ainsi  que  Saint-Pierre 
avait  contracté  la  triste  habitude  de 
mettre  sans  cesse  le  public  dans  la 
conûdence  de  ses  affaires  domesti- 
ques. Dans  le  même  Prospectas ,  il 
ait  que  son  impéritie  l'obligeait  à 
»  recommencer  jusqu'à  six  fois  le 
»  même  manuscrit  ».  C'est  un  trait 
de  ressemblance  de  plus  avec  J.-J. 
Rousseau  ,dont  il  eût  exactement  rap- 
pelé le  caractère  et  le  talent  s'il  eût  en- 
plus  de  force  dans  le  style  et  plus 
de  désintéressement  dans  ses  relations 
sociales.  A  cet  éeard,  les  préfaces  et 
les  préambules  de   ses  divers  écrits 
offrent  des  preuves  assez  multipliées. 
Un  autre  témoignage  se  trouve  dans 
le  Mémorial  de  Sainte-Hélène ,  où 
Ton  fait  parler  ainsi  Napoléon  (  1 4)* 
«  La  sensibilité ,  la  délicatesse  de  Ber- 
»  nardin  de  Saint  -  Pierre ,  ressem- 
»  blaient  peu  au  charmant  tableau  de 
»Paul  et  Virginie.  C'était  un  mé- 
»  chant  homme  ,  maltraitant  fort  sa 
»  femme  ,  fille  de  l'imprimeur  Dt- 
»  dot ,  et  toujours  prêt  à  demander 
»  l'aumône ,  sans  honte.  A  mon  re- 
»  tour  de  l'armée  d'Italie ,  Bernardin 
»  vint  me  trouver,  et  me  parla  J>res- 
»  qu'aussitôt  de  ses  misères.  Moi ,  qui 
»  dans  mes  premières  années ,  n'avais 
»  rêvé  que  Paul  et  Virginie ,  flatté 
»  d'ailleurs  d'une  confiance  que  je 
»  croyais  exclusive ,  et  que  j  attri- 
»  buais  à   ma  grande  célébrité  ,  je 
9  m'empressai  de  lui  rendre  sa  vi- 
9  site ,  et  laissai  sur  un  coin  de  la 
9  cheminée ,  sans  qu'on  eut  pu  s'en 
9  apercevoir  ,  un  petit  rouleau  de 
9  vingt-cinq  louis.  Mais  quelle   fut 
9  ma  il  on  te ,  quand  je  vis  chacun  rire 
9  de  la  délicatesse  que  j'y  avais  mise, 


(l 'i)  l'reuii-n:  édition  io-n ,  pag.  17».  Ce  pa»«Hc 
a  île  M>i<]>rinui  dans  le»  mivaotcs. 


S  AI 

?  rt  qo'oa  m'apprit  one  de  punîtes 

•  f  «mes  étaient  inutiles  arec  M.  Ber- 

■  nardin  .  qui  faisait  métier  de  de- 

■  mander  à  tout  Tenant ,  et  de  rece- 

•  toit  de  tontes  mains  !  Je  lui  ai  ton- 

•  joars  conserve'  an  peu  de  rancune 

•  ie  m'avoir  mystifié.  Il  n'en  a  pas 

•  été  de  même  dé  ma  famille  :  Joseph 
»  l'û  faisait  une  forte  pension  ,  et 
>  Louis  lai  donnait  sans  ces«c  ». 
Membre  de  F  Institut ,  jouissant  d'un 
lacement  an  Louvre ,  et  de  la  pen- 
uwn  que  lai  faisait  Joseph ,  et  qui 
r Mit  de  plus  de  six  mille  francs ,  sans 
compter  une  de  deux  mille  francs 
qu'il  recevait  du  gouvernement,  Saint- 
hrrre  possédait  enfin  de  cette  ai- 
viace  qo'd  avait  tant  désirée.  Mais 
tiMajottrs  habile  à  exploiter  le  prix 
ie  tes  ouvrages ,  il  proposa ,  en  1 8o3, 
l*r  souscription ,  une  Nouvelle  Edi- 
ii*m  de  son  roman  de  Paul  et  Vît* 
pnu.  Cette  édition  ne  se  fit  pas 
moins  remarquer  par  la  beauté  de 
l'impression  et  des  gravures ,  que  par 
ie  pris  très -élevé  du  volume  ,  qui , 
vriuo  le  caractère  des  ornements,  al- 
Utt  irpuis  cent-soixante  douze  francs 
|i*qu*a  quatre- cent- trente-deux  fr. , 

1 5  .  Le  portrait  de  l'auteur  devait 
«:re  en  tête  de  l'ouvrage,  et  lui-même 
x.»  ledaignai t  pas  de  recevoir  les  sous- 
criptions en  son  domicile ,  qui  était 
a  Mrs  rue  de  Yarcnne,  hôtel  de  Bro- 
z'-ir.  l.t  style  de  son  prospectus  , 
publié  en  i8o3  ,  est  vraiment  cu- 
;.*j\  :  on  y  voit  à  côte  de  quelques 
f  prises  sentimentales,  percer  l'avi- 
tié'.t  d  j  trafiquant  qui  vaute  sa  mar- 
'hauJitc'  lO  .  Saiiit-Picrrceutriion- 


SAI 


Gt 


r. 


\jh  f.rmwn  arfiatrt  dr  U  «a|Mttile  ,(iim  Ut , 
î  PiiU.M,   M<-rr««*  ■««îrDl  f«t|  les  dr*«»n* 

caigrr  «unio*  rc- 


««  s*-*r  •  i  !««  ,  et  |4ai>»iif« 

■  -  ■  •-*    - 

\     •n  •"irvii*  1«  ^|.'u  fur  lTtiJ<il  rmiiplr  de 
r-'v    ■.-..  J«r»  Mfir,   ■  |Imh  iid*  1*1 trr  lîu'll   unit 

■  -   -•       r*    ■  uiJmi»**   il  iih  I* •  j  -«nuill  ,   1*  illoiru 


■«>i«*  >!•■  «V  SMttI  Pirrr*  .m v.nr  >'  uui  île*  |-rr|i« 
*  et  tmvtwnm  iiiMiiiit  Je  n  ikUnutuc-r 


neur ,  alors  fort  envié ,  de  présenter 
son  ouvrage  à  Napoléon,  au  mois  de 
février  1806.  Buona parte,  touché 
du  mérite  de  cette  charmante  pro- 
duction ,  ne  voyait  jamais  l'auteur 
sans  lui  dire  :  «  M.  Bernardin ,  quand 

•  nous  donnerez  -  vous  des  Paul  et 

•  Virginie  ou  des  Chaumière  indien» 
»  ne  ?  Vous  devriez  nous  en  fournir 

•  tous  les  six  mois.  *  Ce  philosophe 
avait  passé  sa  vie  à  écrire  des  pages 
éloquentes  contre  les  établissements 
d'éducatiou  publique  :  ce  fut  dans  un 
pensionna  t  de  jeunes  demoiselles,  qu'il 
choisit  M,lc.  de  Pelle  port .  sa  seconde 
épouse  ;  plus  tard  ,  il  sollicita  et  ob- 
tint ,  pour  son  fils  Paul ,  une  bourse 
dans  un  lycée ,  et  pour  sa  fille  Vir- 
ginie une  place  dans  la  maison  im- 
périale d'Ecouen  ;  mais  ces  contra- 
dictions n'étonnaient  plus  personne  : 
la  vie  de  Saint-Pierre  en  était  pleine* 
Dans  ses  ouvrage?,  nul  n'avait  mieux 
fu  faire  entendre  le  langage  d'une  no- 
ble indépendance ,  et  toutefois  aucun 
orateur  académique  ne  flatta  plus  pla- 
tement l'usurpateur  et  ses  frères  ;  té- 
moin le  discours  qu'il  promViça ,  le 
i\  novembre  1807  ,  comme  prési- 
dent de   l'académie,  en  réponse  à 
ceux  de  MM.  Laujon  ,  Ray  noua  rd  et 
Picard ,  nouveaux  récipiendaires:  il 
termina  parmi  morceau  dans  lequel, 
rappelant  les   funestes  cl  le!  s  de  la. 
rcvoluliou  sur  la  littérature  :  «  Oit 
»  étiez- vous  alors  ,  s'ec riait-il ,  filles 
»  chéries  delà  philosophie,  muses 
»  franc. lises  !  quelle  sombre  forêt  , 
»  quelle  grotte  caverneuse  vous  tc- 


•  .1  ouvrir    nu*    «'MiMrij'tiifi  p  nir  mw  umiti  lia-  t-ii- 
p  ti'iU   d*  ii'liii    •!•'    *•  «   kiiw -•.:••    ipn  lui  ■• .    <lit  il, 

•  d  >of m   \X\\\  ■{'■iim> .    PjuI  ri  Vir^inii-  .d-int  »r»<i— 
w  liiUli  )MH  tf'lit  l«*  Imin  ,  il--Ot  \a  t<  uilrr  «Ifri  timi  •»"!- 

•  \r\\\    |n     |m*«i  r  |i  >ui     ru  mil'*',  4  1  t>     lr    II*  «  d  "Ht" 
p  «mlr   di    IjiiiiIIi*    ri  *\tr\  t^liit»;   uiivr*,;»-  il--ftl  Iri 

r    tlJllui  il'Hl»    «f>     «iHit     |||1||li|ii|l  |  •       il  •■■•    t   «lll*"     ll.lt 
I»  fnpr  ,  ri    lit  Mit   lll-ll^ri    \*   |ll*ll    «Viflti-     ■'«  •   !■•!«    lll 

»  t  ■•bt.rfji  "lia   ««   «otit    .m*«i    U. m.  .nn»    muUi|iln  •  » 

p  l"-ur  mi-nliir  L*  Ijum«iici  ,ct  |>uur  U  ruiur  J» 


r*X 


*.V 


jvtmr,» 


6a 


S  AI 


»  naît  cachées  ?  Calomniées  et  pros- 
»  crites  par  des  hommes  sans  lettres, 
»  sans  foi  et  sans  frein ,  nulle  chau- 
»  mière  en  France ,  nul  palais  en 
»  Europe  n'a  osé  vous  offrir  un  aaile. 
9  Ah  !  vous  en  eussiez  trouvé  ,  sans 
»  doute ,  loin  des  cours  ,  à  l'ombre 
»  des  lauriers  de  Virgile;  mais  ils 
»  ne  fleurissaient  pas  encore  sous  les 
»  lois  de  Joseph  Buonaparte....  L'o- 
rateur passait  ensuite  à  l'éloge  de 
Napoléon ,  qu'il  comparait  à  un  aigle 
s' avançant  dans  Vaxe  même  de  la 
tempête  ,  et  qu'il  appelait  un  héros 
philosophe  organisé  pourT  empire.  11 
terminait  ainsi:  a  Sans  doute ,  une 
»  grande  renommée  t'est  déjà  ac- 
»  quise  ;  toutes  les  classes  de  l'Insli- 
»  tut  te  célébreront  à  l'envi  :  la  géo- 
»  graphie  décrira  les  régions  que  tu 
»  as  parcourues  ;  l'histoire  célèbre- 
»  ra  tes  conquêtes ,  tes  victoires  , 
»  tes  traités  au  dehors ,  ton  admi- 
»  nistration  :  les  arts  diront  les  mo- 
»  numents  que  tu  as  élevés  à  Apollon, 
»  à  Minerve, au  redoutable  dieude la 
9  guerre(i7)...»Ducis,quiétaitdesi 
bonue-01,  et  si  désintéressé  dans  ses 
illusions  républicaines,  ne  put  s'em- 
pêcher de  témoigner  à  la  fin  quelque 
froideur  à  Saint-Pierre,  chez  lequel  il 
trouvait  un  vil  flatteur  de  la  puis- 
sance, après  l'avoir  vu  penser  et  s'ex- 
primer encore  plus  énergiquement 
que  lui-même  sur  le  despotisme  et 
sur  le  despote,  à  une  époque  encore 
récente.  Toutefois  Saint -Pierre  de- 
vait passer  pour  heureux;  car  il  était 
enfin  parvenu  à  cette  sorte  d'opulence 
qui,  plus  que  la  gloire  peut-être, 
avait  été  le  but  de  tous  ses  travaux. 
Sa  belle  et  verte  vieillesse  était  exemp- 
te d'infirmités;  son  esprit  avait  en- 
core tout  son  ressort ,  toute  son  ac- 

(17)  Ce  ditcoori ,  consigné'  dont  le  Moniteur ,  n*«t 
vu  imprime  d*m  l'édition  des  Olùavm  complète! 
de  Seint  Pierre,  Pwï»,  i8i8.(^.cUprè*,*>U  «7). 


SAI 

tivité.  Il  s'occupait  à  rédiger  YA- 
mazone ,  et  à  mettre  en  ordre  la 
Théorie  de  l'univers,  lorsque  plu- 
sieurs attaquesd' apoplexie  lui  annon- 
cèrent que  sa  fin  approchait.  Il  se 
hâta  d'abandonner  Paris  (  novembre 
181 3),  pour  jouir  encore  une  fois  de 
l'aspect  de  la  campagne.  Il  se  rendit 
à  bragny ,  (  sur  l'Oise  ) ,  dans  une 
petite  maison  que  lui  avait  cédée , 
quelques  années  auparavant,  le  débi- 
teur qui  avait  pensé  lui  faire  perdre 
toutes  $es  économies.  Il  cessa  de  vi- 
vre le  21  janvier  i8i4>  Sa  mort  fut 
peu  remarquée  au  milieu  des  grands 
événements  qui  occupaient  alors  la 
France.  Le  5  février  suivant ,  l'Ins- 
titut lui  rendit  les  honneurs  dus  à  ses 
membres.  M.  Parceval  Grand  mai  son 
prononça  sur  sa  tombe  auelques  pa- 
roles dans  lesquelles  le  talent  de  l'au- 
teur des  Études  est  très- heureuse- 
ment caractérisé.  Plus  tard  (19  mai 
181 5  ) ,  Aignan  (  V.  le  Supplément), 
successeur  de  Saint-Pierre  à  l'acadé- 
mie ,  lui  consacra  l'éloge  voulu  par 
l'usage.  Le  burin  a  souvent  reproduit 
les  traits  de  Bernardin  de  Saint- 
Pierre;  mais  la  meilleure  gravure 
est  celle  de  Couché;  celle  que  De* 
senne  a  dessinée  en  1818 ,  pour  être 
placée  en  tête  de  l'édition  de  ses  Œu- 
vres complètes, est  peu  ressemblante. 
Son  btisle  a  été  fait ,  en  1818,  par 
Valois.  Dans  ses  dernières  années  , 
Bcruardiu  de  Saint-Pierre ,  vu  à  quel* 
que  distance  ,  offrait  l'aspect  de 
vieillard  le  plus  vénérable.  Sa  lon- 
gue chevelure  blanche  lui  donnait 
quelque  chose  de  patriarcal  ;  mais 
il  en  était  de  la  figure  comme  du 
personnage  :  vue  de  près,  celte  phy- 
sionomie si  uoble  perdait  beaucoup 
de  son  effet  ;  son  regard  offrait  quel- 
que chose  de  dur  et  d'inquiet,  et  set 
traits  avaient  une  mobilité  qui  déce- 
lait l'agitation  d'une  humeur  chagri- 1 


SAI 

ml  Tel  fut  cet  Wnnequi  a  beaucoup 
cent  saur  la  nature,  sur  les  hommes 
et  sur  loi -même,  el  qui  n'a  présenté 
que  ni  iuM4B  de  l'une  et  des  autres. 
>•  (foire  aurait  beaucoup  gagné  à  ce 
qur  le»  détails  de  sa  vie  privée  fus* 
m  avec  lui  ensevelis  dans  la  tom- 
be; mais  ses  panégyristes,  et  ses  ad- 
Trnaires.et  lui-même  tout  le  pre- 
mier ,  ont  tour- à-tour  violé  ce  sanc- 
tuaire. IX- tontes  ces  indiscrétion* ,  il 
nt  Brute  résulté  nn  procès  devant 
1rs  tribunaux.  Il  est  donc  impossi- 
ble a  l'historien  exact  de  ne  pas  y 
■eaétrer  à  son  tour.  Bemaidm  de 
>jaat- Pierre  a  dit  quelque  part  :  A 
•  U  fat  d'une  belle  campagne ,  je 
i  ne  demande  pas  à  qui  elle  appar- 

■  brut.   I /histoire  du  maître  gite 

■  trop  souvent  celle  du  paysage.  » 
Ou  a  vu  jusqu'à  quel  point  cette  af- 
karaate  observation  pourrait  être 
applstablc  à  la  vie  littéraire  et  poli- 
oie  d'un  homme  dont  on  ne  peut  li- 
n  le»  ouvrages  sans  être  porté  à  en 

l'auteur;  car  personne  n'a  su 
que  lui  parler  le  langage  de  la 
terta  •  de  la  bienveillance;  person- 
ne n'a  aurux  dépeint  le  charme  d'u- 
ne vie  inooceotc ,  et  connu  le  secret 
farracher  de  douces  larmes  à  la  sen- 
•atlste.  Toutefois,  de  son  vivant,  la 

imée  ne  ménageait  pas 
.  On  le  disait  irascible, 
sur  le  chapitre  de  la  en- 
fin l'accusait  d'avoir  fait  mou. 
chagrin  sa  première  femme. 
€m  caïail,  et  l'un  cite  encore  anjour- 
sfhva.  a  cet  éganl ,  tant  a  P^ris  qu'à 
il,  oks anecdotes  trllement  par- 
qu'il  paraîtrait  diflirile 
csisaciit  pu  être  toutes  inven- 
Oo  prétendait  enûn  que ,  loin 
■a  nomme  trailable  m  a  ira  ires 
personne  n'avait  mis  plus 
joe  lui  dans  ses  relations 
la  libraires  et  avec  la  famille 


SAI  63 

dans  laquelle  son  mariage  arec  M11*. 
Didot  l'avait  introduit.  Ces  rumeurs 
avaient  acquis  une  telle  publicité , 
que  l'éloquent  biographe  de  Ikrnar- 
din  de  Saint-Pierre,  n'a  pas  cru  pou- 
voir entièrement  garder  le  silence 
à  cet  égard.  Dans  son  enthousias- 
me pour  <:e  grand  écrivain  .  il  a  cru 
devoir  renvoyer  à  la  famille  de  M. 
Didot  jeune  les  reproches  qu'on  avait 
jusqu'à  lors  adressés  à  l'auteur  «le  Paul 
et  Firçinie.  Les  membres  de  cette  fa- 
mil  le  ont  réclame  devant  lest  ribuoaux 
et  devant  le  public ,  contre  les  asser- 
tions du  biographe.  Devant  les  tribu- 
naux, ce  dernier,  condamné  en  pre- 
mière instance  (  18) ,  pour  diffama- 
tion envers  M.  Léger  Didot ,  l'un 
d'eux,  s'est  pourvu  en  appel  ;  et  la 
cour  royale,  adoucissant  la  sentence 
des  premiers  juges  ,  l'a  simplement 
condamné  pour  délit  d'injure  (  19)  : 
devant  le  public ,  la  famille  Didot  a 
imprime  une  brochure  apologéti- 
que, ayant  pour  titre  :  La  Vérité, en 
réponse  aux  calomnies  répandues 
dans  un  écrit  intitulé  :  Essai  sur  la 
vie  et  Us  *m\>ra«cs  de  Bernardin  de 
Saint-Pierre,  par  L.  Aimé  Martin 
(■jk>\  Ce  procès  et  celte  brochure ,  à 
laquelle  il  n'a  été  fait  aucune  réplique, 
tandis  que  la  suppression  de  plu- 
sieurs passages  de  Y  Essai  sur  la  vie 
et  les  ouvrages  de  Bernardin  de 
Stiint  -  Pierre  a  été  ordonnée  par 
les  tribunaux,  ont  révélé  au  public 
une  foule  de  particularités  peu  hono- 
rables. On  voit  .d'après  une  lettre  du 
prote  B.iilly ,  rapportée  tout  entière 
dans  Péri  il  de  la  f.nnillc  Didot,  que 
Kernardiii  de  Saint- Pierre  suscitait , 
comme  auteur,  à  Didot,  son  Ikmii- 


(  iSj  1  »  ju|trnira|  *■<  du  11  nurfl  1R11, 

(iij)  <>t  arrrtrit  du  ifiiufti  1H11. 

<>oï  Paru,  ia-8>.,  iSn , ùophaena  •*•   Dklul 


64  SAI 

père  et  son  imprimeur ,  les  chicanes 
les  plus  ridicules  ;  qu'il  donnait 
un  pris  si  modique  pour  la  compo- 
sition de  son  ouvrage ,  que  les  ou- 
vriers de  la  maison  refusaient  de 
s'en  charger  ;  et  que  son  livre  était 
«  comme  la  fille  du  vilain,  dont  per- 
»  sonne  ne  se  soucie.  »  L'honnête 
typographe  terminait  par  une  assez 
bonne  leçon  de  délicatesse  adressée 
au  philosophe  qui  l'avait  prié  de  lui 
chercher  un  autre  imprimeur  que 
M.  Didot,  pour  son  ouvrage;  mais 
nous  devons  nous  abstenir  de  consi- 
gner ici  des  détails  trop  particuliers, 
qui  intéressent  des  personnes  encore 
vivantes ,  détails  que  les  tribunaux 
eux-mêmes  ont  cru  devoir  condam- 
nera l'oubli.  Il  nous  reste  à  considérer 
les  ouvrages  de  Bernardin  de  Saiut- 
Pierre  sous  leur  point  de  vue  pure- 
ment littéraire.  Dans  son  Fqyage  à 
Vile  de  France ,  on  découvre  quel- 
quefois sans  doute  le  germe  de  son 
talent  ;  mais  combien  il  est  loin  d'ê- 
tre développé!  On  y  trouve  quel- 
ques aperças  ingénieux  ;  mais  sous 
l'apparence  d'idées  philosophiques , 
combien  ne  présente-t  il  pas ,  relati- 
vement à  l'administration  des  colo- 
nies, de  vues  dont  les  malheurs  de  la 
révolution  ont  démontré  l'absurdité! 
L'auteur  avoue,dans  sa  préface,  qu'il 
a  parlé  sur  les  plantes  et  les  animaux 
sans  être  naturaliste  :  il  n'avait  pas 
besoiu  de  faire  cette  confession.  En- 
fin, on  doit  reprocher  à  Saint-Pierre 
de  ne  louer  que  ce  qui  est  étranger , 
pour  fronder  les  hommes  et  l'admi- 
nistration coloniale  de  sa  patrie. 
Les  Etudes  de  la  nature,  publiées 
onze  ans  après  son  premier  ouvrage, 
annoncèrent  en  lui  une  force  de  talent 
et  de  génie  qu'on  ne  lui  aurait  pas 
soupçonnée.  Sous  le  rapport  scienti- 
fique, rien  ne  paraît  prouve  dans  ce 
livre;  mais  tout  y  est  supposé  d'une 


SAI 

manière  si  séduisante ,  que  l 
charmé  n'a  pas  le  courage 
tredire  l'auteur.  11  est  vrai 
faisant  que  substituer  de  b 
conjectures  aux  systèmes 
Saint-Pierre  contrarie  ouv< 
les  opinions  reçues  ,  et  raên 
est  démontré  dans  les  scient 
tes.  Le  malheur  est  aussi  q 
conviction,  soit  amour-pr 
ait  prétendu  donner  ses  rêve] 
des  découvertes.  On  peut  vo 
les  Préfaces  et  les  Notes  qui 
pagnentses  différentes  éditio 
quelle  amertume  il  s'élèvi 
ceux  qui  l'ont  critiqué,  o 
coutre  ceux  qui  se  sont  con 
garder  le  silence  sur  ses  .< 
(21).  Lagrange  répondait 
jet ,  en  parlant  de  l'Institu 
»  Bernardin  était  de  notre 
»  s'il  parlait  notre  langui 
»  le  rappellerions  à  Tord 
»  il  est  de  l'académie,  et 
»  le  n'est  pas  de  notre  r 
Saint  -  Pierre  se  plaignait 
et  non  pas  pour  la  premi 
à  Buonaparte  ,  alors  pren 
sul,  du  silence  des  savan 
égard.  Celui-ci  lui  dît  :  a  Sa1 
»  le  calcul  différentiel ,  M. 
»  din?  —  Non.  —  Eh  bie 
»  l'apprendre ,  et  vous  vou 
»  drez  à  vous  même.  »  L'ai 
Etudes  ne  profita  pas  de  cet 
et  pendant  plus  de  quinze  a 
cessa  de  soutenir  dans  se 
Préfaces,  Préambules,  < 
dans  les  journaux,  son  sys 
la  théorie  des  marées  qu'il  a 
la  foute  des  glaces  polaires.  " 


(ii)  «  Un  journal  <]ui  jrar  mm  titre  n 
n  l'iurope  enlic-rr,  aiuu  que  celui  qv 
M-mhlr  n-K-rvé  aux  seul»  MTant«,  ont  ji 
de  garder  un  prufoud  silriirc,  nou-se 
dcFvéritci  naturcIU»* ,  «i  nruvi-i,  mais  ; 
outrage  *  <*to.  •  (  \vl«  du  l'auteur  sur  h 
Unafurc.  ) 


SA! 

l  roujoan  d'utsesnameie  méthodi 
et  isme.  On  ne  saurait  avoir 
nisM  avec  plus  do  logique. 
Sesformes  de  discussion  sont  taciles 
et  brillantes ,  et  rappellent  souvent 
■  ssasrièr*  de  Buflon  et  de  Voltaire. 
Les  Etudes  de  la  nature  ont  d'ail- 
mm  on  attrait  bien  puissant  :  Saint- 
Piem  fait  aimer  Dieu  et  la  Prori- 
sais  en  ne  faisant  porter  ses 
.  à  cet  égard  que  sur  des  fon- 
j  imaginaires et  purement  bu- 
__,«■  s«  négligeant  aucune  occa- 
i  d'attaquer  le  clergé  et  le  coite  ex- 
sr  f  il  nnit  souvent  an  but  respec- 
qo'il  s'est  proposé.  H  parle  en 

carec  le  style  deFenelon;  mats 

ta  no  peut  voir  nulle  part  en  lui  un 
shitakn  soumis  à  l'autorité  du  dog- 
me. Du  reste,  on  doit  reconnaître  aue 
tout  et  que  la  prose  peut  répandre 
ée  ekarmes  sur  les  images  de  la  na- 
tare,  |«raît  s'être  assemblé  sous  sa 
piume,  et  dans  les  Etudes  et  dans  le 
ronun  de  Paul  et  F  ironie.  Cette 
production  est  non-seulement  le  chef- 
s'ecavrv  de  fauteur,  elle  est  cucorc 
in  ^cs  ekefs-d'œuvrede  notre  langue. 

•  C'est  nue  création  neuve,  qu'aucun 

•  ouvrage  n'aïuspirée  (m), et  qui  eu 

•  a  impur  Uni  d'autres  (i3).  »  La 
tàauituere  mditane  fut  proclamée, 
uns  le  temps,  «  le  meilleur ,  le  plus 

1 1     l»«a  *•/■  4f  Jf.  Pwcrtal-ialdlHliuaituii  (  ilr- 


l'iéi 


SA1  65 

s  moral  et  le  plus  court  des  ro- 
»  mans  (i4)«  *  *  Comme  dans  ses 
»  antres  ouvrages ,  Saint  -  Pierre  y 
»  réunit  l'art  de  peindre  parl'exprcs. 
»  sion ,  l'art  de  plaire  à  l'oreille  par 
»  la  musique  du  langage ,  et  l'art  su- 
»  préme  d'orner  la  philosophie  par 
»  la  grâce  (  i5  ).  »  On  n'aurait  à 
mêler  aucune  réflexion  critique  k 
ces  éloges  mérités,  si  les  incrédu- 
les de  l'époque  n'avaient  fait  trophée 
de  cet  écrit ,  comme  d'une  atta- 
que victorieuse  contre  le  clergé  et 
contre  toute  discipline  religieuse.  Le 
Café  de  Surate ,  où  Saint  -  Pierre 
semble  avoir  eu  en  vue  d'imiter  le 
style  caustique  de  Voltaire,  porte  le 
même  caractère  d'hostilité  contrôles 
prêtres.  L'Eloge  philosophique  de 
mon  ami  est  une  satire  ingénieuse , 
ou  plutôt  une  parodie  des  discours 
académiques.  Le  héros  de  cet  Eloge 
est  Favori,  le  chien  de  l'auteur.  Le 
Discours  d'un  paysan  polonais  of- 
fre une  de  ces  déclama  lions  républi- 
caines qui  s'adressent  aux  passions 
populaires,  et  qui  sont  toujours  sûres 
d  être  bien  accueillies  dans  les  jours 
de  révolution.  A  la  suite  des  Etu- 


■7 


l«  fw^Mi  éV  r**.-il  tt  l'trgintr  «  fourni  I* 

fea^ver*  •!»  ïmtUri  i  './'m' if  /'m  «  r. 

a*  F«v-r*r*  .  tHMai'pt*  i!r  hrmlfrr  .  j-.u»"  au 

<m\Mmmmmr  li  amirr  ■  7«|l  i   i".  /'.im/'M  «' 

-«    «^1*  r*tvv«fartr«.  p-** •!*■•]<'  M*! <f   u<l, 

jr  «V  l+mm*mr  ,    {-«a»   mi  Ihrllrr  M  uni- ru  r. 

a  .  1«     /*«»'  mi  r'irj-mr,  halirt-iMulviaïuir . 

(•^Irl  .  ■»»i«ia»  4»  Krmln-r,  piur  i  S.înl- 

..Un  !■■  ■*<*  ,  K  «  rop*m  ,  là  iS  uiivanti 

f  iHmg  r#r.>ivi,  b^U|-|i«i'i>ni<inr  dV  M.  Au 

r^aa  aV**r»  lm  la  P«etr  &utaV Martin,  K- 

•  itaftj.  i'   «t  »f-.  «Irai  Bytlodram—  .  l'ao  par 

f  —  .  r«*lr*  pat  M   (îiMnMT.  Ilnaf»a*taar 

Ut  npuMji  m  taV&trr  |Vydt-4u  .  ra  170*  . 

•  pria  r*  vu  •**•«  •*  **  0«Hnur«r  N- 

■vt  vu  lia  »>l>.pWr»  o*ti   fciQt    Ualn 

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4Hf  1*  »-  fevrtrr  iKiH,  |i«r  M.  J.  ('.briiier.  «r«- 

Ir-nr  n'unr  Ji  |Mitdti>>n  ér  l'ln*liUil,  %. ha r ^rr  d'Mtr 

ait  li.irri"  du  c  ■ut-il-il'i  l-*t ,   n-tiiin*  roiu|4c  !■  >«- 

11.J1  i<u  flrt  Ir4v->ut  jMiur  In  prit  JrcrniMiiv.  Brr- 

ti.udiii  i|«-  .Stfiiil-l'n-iic  l'di«ul  l'^ilii-  tir  <  r|lr  drpu- 

1«li»a^'.  ri-ili-»ii«  .  y.  II.  ml.  Smrr-l.A*|ir:  rt.  ) 

Ni.u»  «m%iiu»  <k*"ir  «j  niU-r  ii  i .  qu'oulrr  U«  rin«| 

V'iliiiii**  «lu   ri'(i'','i',i"""^'r/1    1  iti  <  jimir   li  « 

prit  •li-rrmiau»  ,  il  rliilc  •!'  ivl  «avr.ijirfun  tnn« 

\  l     l'rfit*.  A,!4»»r.  1711;  ,  in-S'.t  •!«  1W»  |>ii^.)4v«* 

l*   f*u\    l'tn*  .    tlfuvftr*    r»*.fnfiyifci'7iiri    i/r    ^.j(m(. 

i^imhctt.  <••'  V"lnnu'  c«tiriii,  I1».   Ira  tiris«  ar||- 

1  Ira  fin'  rrl  •'■  lit  iin    ■%  ut    f"iilini  *  l'nu  M'lniH-i!nf 

t  le  iirrmirr  r*l  F*nta>*  r  elle  flrrnirr  TraPtxfn^^ 

a'.  «  iti   ili«r<iur*  «if   i«  crpli  <u  *  l^caili-uiic   lr«ii- 

Iditi-  ,  mu    I*  f*|HMi«r    i!i»  fi  ii'-i|ni'    ilr  |  inifij(<-«  #  ,f 

crllr  dr  «uiuè-I^uiliril  «n  dii<  o»r*  dr  icrv|4i.iu  il» 

\it<|  d'\f»f  1    *"'■  »•  .¥"•«■■'*  1 /'■■■•»  l'in/  u  /u  nr 

Hu  m»r\w  k.tt  .te  B'ituru*  (  |<a/    »1 1-ÏHlî  ).  M*H«n;r 

oV  Hthjibu  far  vtiulnJiC  fa*  .  •  11  1  -117  ,  i|«r  Tun  |mt- 

Ijt  >l'»llr  ni  •  u  litni  m  ni  111J  .  4f  titta  rt  di  IiuimI  I* 

tutJitr  de  IVdiliuii  dr  rr  G*,  r-kuiie  ■  »n  1  ruil  (|h'i| 

u'riiatc  '(or  tim*  ■•»  na*!i«-  cituipl«im  dr  tctlr 

rrlr  hdjli.vTjplii«l«- 


66 


SU 


des  de  la  nature,  il  faut  placer  VAr- 
cadie,  ouvrage  à  la  manière  du  Té- 
lémaque,  mais  qui,  portant  sur  un 
monde  étranger  à  la  Grèce,  est  vé» 
ritaMement  une  création  neuve  t  il 
est  fâcheux  que  Fauteur  ne  Tait  pas 
achevé.  Le  livre  des  Gaules,  le  seul 
auquel  il  ait  mis  la  dernière  main , 
fait  voir  chez  Saint- Pierre  un  digne 
rival  de  Fénelon ,  dans  l'art  de  don- 
ner à  la  prose  des  couleurs-poétiques, 
sans  dépasser  la  limite  étroite  qui 
sépare  les  deux  genres.  On  peut 
faire ,  sur  les  Harmonies  de  la  na- 
ture, les  mêmes  observations  que 
sur  les  Etudes  i  mêmes  erreurs 
scientifiques,  mêmes  paradoxes  en 
religion  et  en  morale;  mais  déjà 
le  style  se  ressent  de  la  vieilles- 
se de  l'auteur.  U  passe  en  revue  tout 
l'univers  pour  7  montrer  partout 
l'œuvre  de  la  Providence.  L'ordre  du 
monde  créé  se  manifeste  à  lui  par 
une  foule  de  convenances,  qu'il  aper* 
çoit  entre  les  divers  ouvrages  de  Dieu, 
et  qu'il  appelle  Harmonies. Mais  sou* 
vent  il  voit  des  analogies  où  il  est 
impossible  d'en  apercevoir,  à  moins 
d'être  maîtrisé  par  la  plus  étran- 
ge préoccupation.  On  a  prétendu, 
avec  raison ,  que  dans  ses  Harmo- 
nies, Saint -Pierre  avait  fait  plus 
d'un  emprunt  au  respectable  Pluche, 
auteur  du  Spectacle  de  la  nature , 
sans  jamais  le  citer.  Parmi  les  opus- 
cules assez  nombreux  qui  prou- 
vent la  grande  flexibilité  de  son 
style,  il  faut  citer, son  Essai  sur 
/•-/.  Rousseau.  C'est  un  morceau 
biographique  à  la  manière  de  Plu- 
tarque.  On  a  beaucoup  écrit  sur 
le  philosophe  de  Genève  $  mais  de 
tous  ses  partisans,  aucun  n'a  mieux 
que  l'auteur  des  Etudes,  fait  valoir 
le  beau  côté  de  son  caractère ,  c'est-à- 
dire,  son  désintéressement  et  la  sim- 
plicité delon  intérieur.  U  estprobable 


SAI 

qu'en  exposant  au  jour  le  p 

bnt  les  qualités  et  les  talent 

héros ,  Saint-Pierre  faisait  u 

sur  lui-même.  Lui  qui  a  tant 

de  ressemblance  avec  Rousa 

pas ,  il  est  vrai,  écrit,  ex  prof  t 

Confessions;  mais  il  parle  d 

sonne  dans  tous  ses  ouvrages 

faces ,  entre  autres ,  celles  de 

Virginie,  àeYArcadie  etdi 

zone,  sans  compter  les  Foj 

Codrus,  offrent  diverses  a 

de  sa  vie.  Mais  il  y  a  cette  d 

entre  Rousseau  et  Saint-Pie 

le  premier  a  fait  souvent  ai 

chise  l'aveu  de  ses  fautes  le 

crêtes,  tandis  que  son  imita 

fait  une  étude  de  se  peindre 

toujours  en  beau  :  u  faut 

toutefois  les  endroits  où  il 

en  quelque  sorte ,  demam 

mène  au  public ,  et  le  me 

nécessité  dans  la  confident 

misères  domestiques  ;  telle  e 

face  des  Etudes  de  la  Nati 

Dans  le  préambule  de  la  C 

re  indienne,  il  se  félicite  i 

succès  de  son  ouvrage  , 

se  plaint  du  tort  que  lui 

contrefaçons ,  et  de  la  dép 

lui  occasionnent  les  ports 

très  qui  lui  sont  adressées  p 

prbbateurs  de  son  livre,  « 

»  tune ,  dit-il,  est  un  obsto 

»  correspondances  :  car  bea 

»  lettres  m'arrivent  sans 

»  franchies.  »  Jusqu'à  Ben 

Saint-Pierre,  aucun  écrivai 

porté  aussi  loin  l'oubli  de  1 

de  l'homme  de  lettres.  De 

rites  sont  pénibles  à  expr 

un^auteur  dont  les  écrits 

ront  éternellement  la  Frao 

Saint-Pierre  les  a  provoq 

même  en  imprimant  :  « 

»  quel  que  soit  le  rôle  que  ^ 

»  plissiez  dans  le  monde 


SA1 

tient  si  vous  me  juges  comme 
■me.  •  Lui-même  a  donc  ainsi 
le  sur  sa  personne  les  jugements 
biographes  ;  et ,  quelque  soin 
ait  pria  de  se  reco minauder  lui- 
e  dans  tous  ses  écrits,  à  ses 
m  porains  et  aux  générations  fu  - 
,  il  sera  toujours  cité  comme  un 
pie  du  peu  de  co nuance  qu'on 
i  ceux  qui  font  profession  démo- 
li aura  cela  de  commun  avec 
su  et  Jean-Jacques  Rousseau, 
grandi  honneurs  ont  déjà  été 
is  à  la  mémoire  de  Bernardin 
inl-Pierre.  L'académie  de  Rouen 
,  en  1816 ,  son  éloge  au  con- 
;  et  le  prix  a  été  remporté  par 
itin  ,  qui  fa  fort  bien  apprécié 
le  écrivain.  EuGn ,  Saint-Pierre 
tvê,  dans  M.  Aimé  Martin,  un 
ir  habile  {if}) ,  un  biographe 
insiaste ,  éloquent,  et  qui  a  pu- 
inr  lui  des  anecdotes  du  plus 
intérêt,  et  des  pages  que  cet  écri* 
lui-même  n'aurait  pas  désa- 
».  On  doit  à  l'auteur  des  Etu- 
'mt/oduction  d'un  procédé  qui 
détenir  fort  utile  pour  l'obscr- 
u  du  mou?  cuicnt  des  mur  ces: 
la  potte  marine.  Ce  moyen  cou- 
a  abandonner  aux  fluts  une 
rtlle  hm bouchée,  qui  renferme 
étires  ,  et  que  la  mer  va  porter 
des  ri  rages  lointains.  I/idce 
il  pa.t  neuve  ,  Lien  que  Saint- 
*  l'ait  donnée  comme  ûe  lui  : 
stop  lie  Colomb ,  près  du  faire 
rjje  an  retour  de  sou  premier 
£<  a  l'île  d" Haïti ,  eut  recours  à 
mention  analogue.      1)-u-r. 


'  Ar    f«.«l-/'  mrtr  ,  AiM.nf  y.t  M.  tiBir  M»f 
•  •  1  •    4.  Mk  *     .  «r    'iUiii.  ••    inr   '4  l-i  •■■!•    «!■ 
******  »f     '«-•  (••l'irri     «iil  •••(  <|i|i    1  u  \f  it\r 
***•■•  *■•  •!«  I'  ■•«!  <ir  i  t  Hil«  iir  .   <|iii  ■■  iiitlilli- 
•w*     ï*  j    •  •  «  •  y\m  -1  tr«  .  mw  •  u  --r  'r>"  il»»  ni  *r 


S  AI 


67 


'•!■•»•     H  fait  |J— 11  *tr%  lr**tirl|it  |.r«  ♦«■<•«, 

r»     Ut  -A-.l'.*     >***     //.If!.!"    ,rt 


SAINT-POL  (  Le  comte  de  ).  F. 
Luxembourg. 

SAINT-PREST  ou  SAINT-PRÈT 
(Jeàî*-Yves  de),  conseillerait  grand 
conseil,  né  dans  le  dix-septième  siè- 
cle ,  directeur  du  dépôt  des  archives 
des  affaires  étrangères ,  cl  de  J'aca- 
démie  politique  qui  fut  établie  dans 
ce  ministère  sous  M.  de  Torcy ,  en 
17 10  ,  est  le  véritable  auteur  de 
V Histoire  des  Traités  faits  entre  les 
diverses  puissances  de  l'Europe ,  de- 
puis le  règne  d' Henri  IF,  jusqu'à 
la  paix  de  Nimègue ,  en  1  (179.  Une 
copie  de  cet  ouvrage  qui  n'avait  été 
compose  que  pour  l'instruction  des 
élèves  de  l'académie  politique,  fut 
Tendue  après  la  mort  de  Saint-Prest, 
par  l'un  d'eux ,  l'abbé  Leroy ,  fils  du 
baron  Jacques  Leroy  (  F.  ce  nom  ). 
XXIV  ,  a/|0  ) ,  à  un  libraire  d'Ams- 
terdam. Celui-ci  le  publia  en  à  vol. , 
petit  in-folio,  vers  l'année  1726, 
sans  en  nommer  l'auteur.  Le  marquis 
de  Fénelon ,  qui  était  ambassadeur 
en  Hollande  ,  s'étant  empresse  d'en 
envoyer  un  exemplaire  au  comte  de 
Morvillc ,  son  ami ,  alors  secrétaire- 
d'état  des  a  11. lires  étrangères  ,  ce 
ministre  crut  que  r'était  l'ouvrage 
de  quelque  membre  de  la  sa  van  te  .so- 
ciété de  Je  su  s  ,  à  laquelle  le  mar-juis 
de  Fénelon  et  lui  étaient  fort  atta- 
ches. Il  ne  pouvait  imaginer  qu'un 
travail  aussi  utile  et  aussi  complet 
sur  cette  înatièic  fût  d'un  autre  que 
d'un  jésuite  très -versé  dans  l'histniic 
politique  des  dernier*  temps.  iM.iis  , 
à  l'examen  îles  prcinicies  pagr*s.  [Jt.. 
dran  ,  qui  était  devenu  j;.udr  de* 
archives  des  allairc»  ihan^rir-. ,  nr 
tarda  pas  à  jrcniiiiaiirr  1\  nrur  ;  r: 
pour  dr>alniM  r  enliî'ir  ment  le  1  ■unit»* 
de  Murville  ,  il  lui  appui  !a  |\u i-ii:.d 
du  premier  volume  ,  rciit  par  S-iinf  ■ 
Pi  est,  qui  iirlui^vaitilonnrqurlr  f  i»i  «» 
iV  /'rn/rf  d'hUioir*».  îrf»  libraire  avait 


68  SAI 

supprime  le  mot  Projet.  Depuis 
i6&fc  jusqu'en  1715,  Saint -Prcst 
enrichit  le  dépôt  des  affaires  étran- 
gères, qu'il  avait,  en  quelque  sorte, 
forme'  par  ordre  du  marquis  de  Crois - 
sy ,  de  plusieurs  autres  ouvrages  de- 
meurés inédits ,  par  la  raison  qu'ils 
étaient  destinés  a  l'instruction  des 
jeunes  diplomates,  et  particulière- 
ment des  élèves  de  l'académie  dont 
il  fut  le  chef,  et  M.  de  Torcy  le  fon- 
dateur. La  première  idée  de  cet  éta- 
blissement est  bien  due  au  marquis 
de  Croissy ,  qui  chargea  Saint  -Prest 
de  lui  en  dresser  le  plan  ;  mais  ce  fut 
le  fils  qui  le  mit  à  exécution  en  1 7 10. 
Six  jeunes  gens  appartenants  à  des 
familles  honorables  et  dans  l'ai- 
sance ,  et  doués  de  l'aptitude  néces- 
saire ,  furent  choisis  pour  étudier  , 
sous' la  direction  de  Saint -Prest, 
l'histoire  ,  les  langues  vivantes  ,  la 
géographie ,  le  droit  public  du  royau- 
me et  des  états  voisins ,  et  pour  se 
former  à  la  rédaction  des  dépêches , 
en  composant  des  extraits  ,  des 
analyses  et  des  précis  historiques 
des  anciennes  correspondances  poli- 
tiques. Le  nombre  de  ces  acadé- 
miciens fut  porté,  en  juin  17 13, 
à  douze ,  dont  six  pensionnaires ,  et 
six  surnuméraires.  Ils  s'assemblaient 
au  Louvre ,  où  était  le  dépôt  des  af- 
faires étrangères  ;  et  souvent  le  mar- 
réchal  d'Uxelles ,  le  marquis  de  Tor- 
cy ,  le  comte  de  Chcverny,  l'abbé  Re- 
naudot  assistaient  à  leurs  conféren- 
ces (1).  Cette  institution  se  maintint 
pendant  environ  quinze  ans  :  elle  avait 
déjà  commencé  de  languir  et  de  dé* 
ctincr  après  la'  mort  de  Sa ibt- Prest , 
soit  que  ce  savant  et  laborieux  direc- 
teur possédât  plus  que  ses  succès- 

fjBVBaaaa«a*«pa«aa««aaaaw^BaaaaMBaawaH^aaaaaMaMBBaaaaaaaaaaaa«aaBaaaaaaaaaaaaaaHaaHaaaaiBaaaBaiii» 

(1)  Ccit  l»r  erreur  que  )'<*n  •  confondu  cet  cta- 

liliMcmcnt  aedncatiun  diplomatiqar ,  arec   la  So- 

•  eiéti  tim  Vhntmol  qui  fut  auaii  connue  aoos  le  Mm 

«f  Acodimie  politique  (Voyez  p.  48  ci-deenu ,  Bot) 


SAI 

seurs  l'art  d'entretenir  la  fc 
élèves ,  soit  que  la  dissipa 
parable  d'un  séjour  aussi  tu 
que  celui  d'une  grande  vill 
mît  pas  de  fixer  long- tempi 
des  sérieuses  des  jeunes 
étaient  dans  l'âge  des  pass 
que  des  préférences  pour  le 
et  l'avancement  dans  les  l 
données  à  des  sujets  pris 
l'académie,  eussent  éteint 
l'émulation  ,  et  fait  naître  1 
Quoi  qu'il  en  soit  de  la 
cause ,  ils  cessèrent  de  fréqi 
cours  et  les  conférence* ,  ; 
la  mort  de  Sainf-Prest  ,  > 
Ier.  janvier  1720.  On  troi 
le  Spectateur  anglais  d'Add 


liste  que  les  inconvénients  1 
lité  de  cet  établissement.  Sa 
était  secrétaire  des  comma 
de  Marie  -  Françoise  de  J 
duchesse  d'Orléans.  G— 
SA1NT-PRIEST  (  I 
Éman uel  ,  comte  de  ) ,  né 
ble,  le  12  mars  in35 ,  < 
d'une  aucienne  famille  de  la  '. 
cistrature  du  Dauphiné,  qi 
long-temps  possédait  la  vi 
Saint-Priest,  à  deux  lieues  d< 
qui  en  avait  pris  le  nom.  . 
née  de  Barrai,  était  fille d'i 
dent  à  mortier  au  parlemen 
province.  Le  jeune  Saint  - 
ses  études  dans  divers  co 
jésuites ,  et  les  finit  à  Paris , 
Inscrit,  en  1750,  dans  h 
guie  des  mousquetaires  gr 
nommé  exempt  des  Gar 
Corps ,  au  mois  de  janvii 
Son  parent ,  le  Bailli  Je  Tej 
l'avait  fait  recevoir  cbei 
Malte,  dos  Vâee  de  quatre  a 
mena  dans  l'île  de  ce  non 


6AI 

avancs.  Il  les  commença 
;  février  it53,  sur  les 
chevalier  de  Brcteuil  i 
•nèrent  à  quelques  croi- 
i  côtes  de  Sicile,  de  Sar- 
apagne  et  de  Barbarie, 
rhevees  dans  l'automne 
>  chevalier  de  Saint- 
Malte  au  mois  de  mars 
it  reprendre  son  service 
ion  du  roL  Quoique  la 
t  allumée  peu  de  temps 
fut  qu'en  1760,  ou 'il  lui 
y  prendre  part  :  le  Dau- 
occasion  de  le  connaître 
cier  pendant  le  quartier 
760 ,  le  recommanda  au 
5  Broglie ,  et  le  fit  em- 
1  son  armée  en  qualité 
hal-deslogis.  Cette  place 
1»  le  secret  de  toutes  les 
e  la  campagne,  et  devait 
es 'sources  d'instruction 
lof  étendues  que  les  au- 
du  service.  Il  assista 
de  Coibach  en  Hesse; 
ut  qu'à  Ta  flaire  de  War- 
assd  ,  entre  le  comte  du 
prince  Ferdinand,  qu'il 
1  payer  de  sa  personne. 
nois d'inaction  mutuelle, 
russien ,  qui  voulait  cou- 
phalie,  ayant  fait  passer 
fin  corps  considérable, 
de  Broclie  forma  le  pro- 
er,et  chargea,  en  grand 
bevalier  de  Saint- Priest 
la  colonne  d'infanterie 
ire  l'attaque  principale; 
'agir  de  sut  le,  le  m  a  irritai 
u  qu'un  corps  parti  de 
:ommandé  par  le  prince 
t  rendu  sur  le  terrain  , 
•fita  de  ce  délai ,  et  re- 
rra ,  sans  éprouver  ao- 
Peu  de  temps  après  ,  le 
litaire  de  Prusse  fut  dé- 


SAI  69 

taché  vers  le  Bas-Rhin,  pour  faire 
une  tentative  sur  Wescl.  Le  marquis 
de  Gastries  fut  envoyé  avec  un  corps 
pour  secourir  cette  place  ,  et  le  che- 
valier de  Saint-Pricsl  dcmâuda  à  join- 
dre cette  expédition  ;  il  y  fut  accom- 
pagné par  le  comte  Braniki ,  depuis 
grand- général  de  Pologne,  et  qui 
était  alors  simple  volontaire  dans 
l'armée  française.  A  peine  arrivé,  le 
chevalier  de  Saint- Priest,  qui  trouva 
le  corps  du  marquis  de  Castrics  en 
bataille  en  avant  du  hameau  de  Coin- 
persbrouck,  fut  employé  par  ce  gé- 
néral. Durant  rengagement  avec  le 
prince  héréditaire  qui ,  grâce  à  la 
celle  défense  du  régiment  d'Au- 
vergne (  Voyez  Assis  ) ,  et  à  la  vi- 
gueur du  colonel  de  Rochambeau  , 
avait  été  repoussé  a  la  gauche ,  cl 
s'était  reporté  vers  le  centre,  le  che- 
valier de  Saint  Priest  fut  envoyé  avec 
le  marquis  d'Ennery  pour  rallier  la 
brigade  de  Normandie,  qui  avait 
ceaé  du  terrain ,  à  quoi  il  ne  réussit 
qu'imparfaitement,  malgré  son  cou- 
rage et  son  activité.  Mais  la  con- 
tenance ferme  de  la  brigade  d'Al- 
sace fit  taire  le  feu  de  l'ennemi.  Api  es 
cette  affaire,  qui  prit  le  nom  de  Clu&- 
tercamp  ,  à  cause  de  l'abbaye  située 
à  quelque  distance  du  champ  de  ba- 
taille, le  marquis  de  Castrics  proposa 
au  chevalier  de  Saint- Priest  de  l'en- 
voyer au  maréchal  de  Broglie  pour 
lui  rendre  compte  de  l'action  :  mais 
ignorant  encore  la  levée  du  siège  d<* 
\Ve«cl  parles  Prussiens  .  celui-ci  m* 
voulut  pas  s'éloigner ,  et  remercia  le 
gênerai  de  cette  mission  de  confiance. 
Dès  que  la  nouvelle  en  fut  certaine  , 
il  quitta  l'armée  où  il  n'y  avait  plus 
rien  à  faire  pour  lui  ,  et  partit  pour 
Amiens,  où  sa  compagnie  de  Gardes- 
du- Corps  tenait  garnison.  Un  mois 
après,  il  vint  à  Versailles,  où  ij  fui 
parfaitement  accueilli  ;  et  biculôt  un 


7° 


SAI 


brevet  de  colonel  fut  la  récompense 
de  sa  bonne  conduite  militaire.  L'an- 
née suivante ,  le  duc  de  Ghoiseul 
ayant  fait  donner  au  maréchal  de 
Soubise  le  commandement  de  l'ar- 
mée du  Bas -Rhin ,  ce  général  qui 
était  capitaine- lieutenant  des  Gen- 
darmes de  la  carde,  demanda  la 
Maison  du  roi  dans  son  armée ,  et 
Fobtint.Le  chevalier  de  Saint-Priest, 
eu  faisant  partie .  ne  pouvait  se  dis- 
penser de  rejoindre  l'armée  du  ma- 
réchal de  Soubise.  Il  fit ,  en  s'y  ren- 
dant, un  petit  détour  pour  visiter  la 
Hollande ,  et  arriva  à  Dusseldorf 
presque  aussitôt  que  son  corps  ,  et 
que  le  maréchal  lui-même.  On  sait 
quelle  division  régnait  entre  les  Bro- 
glie  et  le  prince  de  Soubise,  et  quels 
funestes  effets  en  résultèrent  pour 
les  opérations,  des  deux  armées.  Il 
ne  sj  passa  rien  de  particulier 
au  chevalier  de  Saint-Priest,  sinon 
qu'il  eut  occasion  de  s'y  convain- 
cre des  inconvénients  de  la.  composi- 
tion de  la  Maison  du  roi  en  cam- 
pagne ,  à  cause  de  ses  besoins  ,  de 
ses  bagages  et  du  grand  nombre  de 
gens  de  service  qui  encombraient  ce 
corps.  Le  prince  Ferdinand  ayant 
coupé  la  route  des  approvision- 
nements ,  la  Maison  du  roi ,  séparée 
de  ses  équipages,  manqua  de  tout. 
H  en  résulta  dés  maladies.  Heureu- 
sement le  chevajicr  de  Saint-Priest 
avait  fait  ses  dispositions  de  telle 
manière ,  que  .nontseulement  il  put 
se  suffire  à  lui-même ,  mais  encore 
qu'il  fût  une  sorte  de  providence 
pour  plusieurs  de  ses  camarades. 
Ayant  été  atteint  d'une  maladie  vio- 
lente ,  il  fut  envoyé  en  convalescen- 
ce à  Mindcn  ;  et  son  corps  étant  ren- 
tré en  France  à  la  fin  de  la  campagne, 
il  obtint  un  congé  pour  aller  voir  sa 
famille  à  Montpellier.  Après  la  con- 
clusion du  pacte  de  famille  (  1 762) , 


SAI 

on  avait  décidé  que  l'Espaj 
querait  le  Portugal ,  allié  de 
terre  ;  et  Charles  III  avait 
À  Louis  XV  un  corps  auxil 
commandement  de  ce  corps 
au  prince  de  Beauvau.  Le 
deéaint-Priest  s'était  acqu 
fection  durant  la  campagi 
magne;  aussi  le  prince  ne  1 
difficulté  de  l'employer   < 

§rade  de  colonel.  Au  miliei 
e  mai  1762 ,  ils  partirent 
Sour  Ba'ionne,  et  entrère: 
iatement  en  Espagne.  Le  < 
qui  avait  appris  l'espagno 
ses  caravanes  sur  les  côtes 
ninsule,  se  trouvait  à-pe 
seul  officier  qui  parlât  cetl 
ce  qui  le  rendit  fort  utile  a 
pour  ses  relations  avec  les 
vils  et  militaires  espagnols 
fit  exercer  par  le  fait  les 
de  maréchal- des-Iogis  de 
quoique  le  comte  de  Marb< 
titulaire.  L'armée  du  prina 
vau  se  rendit  devant  Alm 
était  assiégé  par  les  Espaça 
ce  général  ayant  chargé  le 
Marbeuf  d'aller  occuper,  a 
de  là  ,  une  petite  ville  po 
nommée  Alfaiates  ,  le  enr 
Saint-Priest  l'y  accompagi 
lui-même  ensuite  désigné  p 
mander  un  détachement 

S  rendre  position  dans  la  pe 
e  Guarda.  Ce  furent  les  se 
rations  qu'on  lui  confia.  1 
tion  d'Almeida  termina  cetl 
fiante  campagne,  et  même  h 
car  les  préliminaires  de  1 
blcau  furent  signés  le  2  ni 
Cette  expédition  de  Porti<ç 
au  chevalier  de  Saint -Pri 
d'aller  à  Lisbonne  en  quali 
nistre  plénipotentiaire.  Le 
la  princesse  de  Beauvau, 
le  auc  de  Ghoiseul ,  le  sec 


SAI 

s  projets  ;  et  il  eut,  à  son  re- 
pris ,  au  mois  de  mars  1 763, 
inee  du  succès  de  sa  demande, 
embarqua  néanmoins  que  le 
yvembre  suivant  pour  Lis- 
,  sur  une  frégate  qui  l'y  porta 
ne  jours.  Plus  prudent  que 
;  tes  prédécesseurs,  le  comte 
rie,  qui  s'était  brouillé  avec  le 
isdcPombal,  et  avait  obligé  ce 
re  de  demander  son  rappel ,  il 
ses  soins  à  favoriser  le  com- 
francais  en  Portugal;  et  su- 
it son  habileté  et  son  activité , 
r  reflet  des  circonstances  nées 
uuvaise  récolte  que  fit  le  Por- 
n  1 764  9  au  lieu  de  quinze  ou 
navires  marchands  qui,  an- 
nent ,  venaient  à  Lisbonne ,  il 
A  »  durant  cette  année ,  deux 
inquante ,  chargés  de  blés  et 
es  marchandises  ;  et  quoique , 
ne  proportion  moindre ,  cette 
•rite  de  navigation  et  de  com- 
,  pour  les  Français ,  se  soutint 

I  tonte  la  mission  du  chevalier 
nt-PriesL  II  Gt  même  adopter 
lement  consulaire  qui  fut  mis  a 
ion.  A  la  Gn  de  1 76  \ ,  il  corn  po- 
iéaoire  sur  l'état  du  Portugal , 
our,  etc. ,  et  chaque  année  que 
ut  mission  ,  il  fit  un  semblable 
lé,  ce  qui  donna  au  duc  dcChoi- 
ne  idée  avantageuse  de  son  zèle 
son  aptitude.  A  pris  deux  ans 
ai  de  résidence  à  Lisbonne  ,  il 
»da  au  duc  un  autre  poste.  Co- 
igue  lui  fut  propose  ;  mais  le 
e  Praslin,  qui  avait  le  depar- 
t  des  affaires  étrangères,  ac- 
la  préférence  au  marquis  de 

rt.  àaint-Piiest  se  borna  pour 
demander  un  con^é,  qu'il  ol> 

II  en  profila  le  i''.  janvier 
.  et  s'embarqua  sur  une  fre- 
jiglaisc  revenant  de  Terrc-Neu- 
1  faisant  voile  pour  l'Angleterre, 


SAI  71 

assista  aux  séances  des  deux  cham- 
bres, fit  une  tournées  Bath,  Bris- 
tol et  Oxford ,  où  il  fut  reçu  docteur 
en  droit  (  honneur  qu'on  fait  quelque- 
fois aux  étrangers  de  marque  ,  et 
qu'avait  obtenu  .quatre  ou  cinq  ans 
auparavant ,  le  duc  de  Nivernais) ,  et 
s'empressa  de  revenir  à  Paris.  La 
mort  du  dauphin  l'avait  privé  d'une 
auguste  protection  :  mais  par  sa 
conduite  habile  et  mesurée  a  Lis- 
bonne, par  son  intéressante  corres- 
pondance ,  il  s'était  ménagé  l'appui 
du  duc  de  Choiscul ,  qui  lui  fit  don- 
ner l'ambassade  de  Suède  ,  vacante 
par  la  nomination  du  baron  de  Brc- 
teuil  a  celle   de  la   Haye.  Saint- 
Priest  ne  devant  se  rendre  que  Tan- 
née suivante  à  Stockholm ,  et  n'ayant 
pas  quitté  les  gardes  du  corps  ,  ut  le 
service  du  quartier  d'avril  1 767  ,  et 
fut  fort  distingué  par  le  roi.  Il  s'oc- 
cupa d'ailleurs  de  prendre  connais- 
sance des  anciennes  correspondan- 
ces et  de  nos  relations  politiques 
avec  la  Suède;  il  fréquenta  aussi 
beaucoup  le  comte  de  Crcutz ,  am- 
bassadeur de  cette  cour ,  et  grand 
partisan  de  la  France.  Ses  meubles 
étaient  embarqués  pour  Stockholm  , 
et  lui-même ,  se  disposant  à  partir , 
allait  prendre  son  audience  de  congé 
du  roi ,  lorsque  le  duc  de  Choiscul , 
mécontent  du  chevalier  de  Vergeii- 
iics ,  ambassadeur  à  Constantinoplo , 
lui  proposa  cette  ambassade.  La  no- 
mination de  Saint-Pricst  suivit  de 
{ires  cette  ouverture.  Au  lieu  de  faire 
c  voyage  par  mer,  ainsi  que  cela  était 
d'usage ,  il  préféra  la  route  de  lerre, 
par  égard  pour  sou  ami  Poutécoiilaut , 
qui  devait  l'accompagner,  et  fournit 
ainsi  à  Vergennes  l'ucraMon  de  fon- 
der les  bise*  de  sa  forlunr.  Le  duc 
de  Choiscul  faisait  rappeler  ce  der- 
nier, parce  qu'il  ne  montrait  pas  à 
son  gré  assez,  d'activité,  et  qu'il  ne  l'a* 


7» 


SAI 


vait  pas  secondé  dans  ses  projets 
d'armer  la  Porte  contre  Catherine 
II ,  que  ce  ministre  haïssait.  L'am- 
bassadeur avait  remarqué  le  peu  de 
moyens  et  d'énergie  de  la  puissan- 
ce othomane ,  et  communiqué  ses 
observations  au  ministre:  ces  ob- 
servations contrariaient  le  duc  , 
qui,  dans  son  despotique  ressen- 
timent ,  ne  voulait  qu'être  obéi.  On 
conçoit  bien ,  d'après  cela ,  que  les 
instructions  qu'il  fit  remettre  à  son 
successeur  ,  portèrent  spécialement 
sur  le  but  de  faire  déclarer  la  guerre 
à.  la  Russie  par  la  Porte.  A  la  veille 
de  son  départ,  Saint-Priest  donna  la 
démission  de  son  emploi  dans  les 
eardes-du  •  corps ,  obtint  le  brevet 
d'enseigne ,  et  une  pension ,  en  con- 
servant son  rang  de  colonel  dans 
l'armée.  11  fut,  à  la  même  époque, 
initié,  par  le  comte  de  Broglie,  dans 
la  fameuse  correspondance  secrète 
(  Voyez  BaoGLiB  et  Favieb  ).  En- 
fin, il  se  mit  en  route  avec  son 
ami  Pontécoulant  Ils  cheminèrent 
assez  rapidement  jusqu'à  Scmlin; 
mais  à  peine  eurent-il  mis  le  pied 
sur  le  territoire  othoman,  qu'un 
commissaire  turc,  chargé  de  dé- 
frayer l'ambassade,  ralentit  extra- 
oitunairement  leur  marche.  Ce  com- 
missaire était  un  fripon,  qui  se  fai- 
sait.  fournir ,  par  le  pays,  les  ob- 
jets nécessaires  ;  et  comme  il  produi- 
sait dans  tous  les  lieux  de  relais  une 
longue  liste  de  fournitures  impossi- 
bles à  trouver,  et  qu'exigeant  on 
argent  ce  qui  manquait  en  nature, 
il  en  faisait  son  profit ,  il  mettait  un 
grand  intérêt  à  ralentir  la  marche 
pour  multiplier  ces  avanies.  Saint- 
Priest  n'en  avait  guère  fait  que  la 
moitié,  lorsque  Vergcnncs,  qui  lui 
écrivait  par  tous  les  couriers  par- 
tant de  Constantinoplc  pour  Vienne, 
lui  annonça  que  la  Porte  avait  de- 


SAI 

claré  la  guerre  à  la  Russie.  Cet  évé- 
nement auquel  Vergennes  aspirait 
depuis  si  long -temps,  était  arrivé 
presque  sans  sa  participation.  Voici 
a-  quelle  occasion.  Des  Cosaques 
ayant  poursuivi  dans  une  petite  ville 
tartare,  *ur  les  bords  du  Niester, 
quelques  Polonais  qui  s'y  étaient  ré- 
fugiés pour  leuréchapper,  le  baron  de 
Tott ,  consul  de  France  auprès  du 
khan  des  Tartares,  ne  manqua  pas 
de  l'exciter  à  en  rendre  compte  à  la 
Porte,  comme  d'un  acte  de  la  pins 
extrême  violence.  Le  grand-visir  eut 
ordre  d'envoyer  chercher  le  rési- 
dent de  Russie ,  et  d'exiger  de  lui  I* 
{>romesse  formelle  de  l'évacuation  de 
a  Pologne  par  les  armées  Russes. 
Cet  agent  s  y  refusa,  fut  mis  «m 
Sept-Tours ,  et  la  guerre  contre  h 
Russie  fut  immédiatement  publiée. 
En  arrivant  un  mois  plus  tôt  àGons- 
tantinople,  Saint -Priest  eût  eu, aux 
yeux  du  public  et  deChoiseul ,  le  mé- 
rite d'avoir  opéré  cette  rupture  * 
avantage  qui  demeura  tout  entier  a 
son  prédécesseur ,  et  ne  fut  pas  sans 
influence  sur  sa  rentrée  dans  la  car- 


rière diplomatique,  et  même  sur 
avènement  au  ministère.  D'un  autre 
coté ,  le  nouvel  ambassadeur  étant 
étranger  aux  insinuations  qui  depuis 
long  -  temps  avaient  pu  provoquer 
la  rupture  ,  n'avait  pas  la  responsa- 
bilité des  événements  de  la  guerre,  et 
pouvait  être  employé  plus  efficace- 
ment aux  travaux  de  la  médiation ,  si 
elle  devenait  nécessaire  :  c'est  ce  que 
l'événement  démontra.  Saint-Priest 
arriva  enfin  à  Constantinoplc,  et  prit 
possession  de  ses  nouvelles  fonctions. 
Dès  qu'il  eut  eu  sa  première  au- 
dience du  grand -seigneur,  Vergennes 
Eartit  pour  Toulon  :  il  se  sépara,  en' 
onne  intelligence  apparente,  de  son 
successeur;  mais  on  prétend  qu'il  lui 
garda  rancune  de  ce  qu'a  Taudisnc* 


Ski  SAI                   73 

-vîfir  ce  minière  ayant  fait  Tchcsmé  ,  dont  OrlofF  ne  Mit  pas 
e,  Saint  Priest  n'en  fit  pas  recueillir  le  fruit  (  Voyez  Obloff, 
dans  sa  déniche  a  la  cour.  XXXII,  \f\i  ).  L'ambassadeur  ap- 
eul  craignait  un  rapproche-  prit,  qu'au  lieu  de  profiter  de  sa  vic- 
tre  les  puissances  belligé-  toirc ,  et  de  s'avancer  dans  le  canal 
M  tonte  sa  politique  s'a p pli-  des  Dardanelles  ,  OrloflT  arrêtait  les 
l'empêcher.  Le  nouvel  a  m-  navires  faisant  le  cabotage  dans  l'A  r- 
ir  ,  qoi  ne  se  faisait  pas  illu-  chipel ,  et  notamment  ungrand  nora- 
les  moyens  des  Turcs ,  ne  put  bre  de  bâtiments  français.  Il  lui  en- 
silai dissimuler  ses  vives  in-  voya  le  secrétaire  d'ambassade  Le- 
i  relativement  a  l'issue  de  bas ,  avec  une  note  dans  laquelle  il 
Te.  L'indiscipline  des  milices  réclamait  avec  force  la  liberté  de  la 
s  qui  se  rendaient  à  l'armée,  navigation  française.  Les  navires 
e ,  que  les  ministres  étran-  français  furent  aussitôt  relâchés ,  ce  . 
Saint-  Priest  lui  -  même ,  ne  qui  procura  une  grande  faveur  à  nô- 
ls  à  l'abri  de  leurs  injures ,  tre  pavillon ,  et  des  bénéfices  de  fret 
irs  violences.  Deux  fois ,  en  considérables  à  notre  commerce, 
naut  à  cheval ,  il  essuva  des  Les  Turcs  comprirent  enfin  la  réa- 
!■  fusil  de  leur  part  ;  le  pla-  lité  et  tous  les  dangers  d'une  inva- 
saloa  de  sa  maison  de  cam-  sion  par  les  forces  navales  russes  :  ils 
fat  criblé  de  balles  de  ces  acceptèrent  l'offre  que  leur  fit  Saint- 
liant  par  mer  joindre  le  Da-  Priest ,  d'employer  le  baron  de  Tott 
■dis  que  celles  qui  faisaient  à  la  construction  de  batteries  pour 
r  terre ,  attaquèrent  $ai  voi-  la  défense  des  Dardanelles.  La  for- 
aèrent  un  de  ses  interprètes,  tu  ne  n'était  pas,  oette  année,  plus  favo* 
ace  des  ministres  othomans  rable  à  la  Porte  sur  terre  que  sur 
Indiscipline  et  la  barbarie  mcrMvec  des  forces  inférieures,  Ro* 
fie».  Saint- Priest ,  ayant  eu  manzow  avait  écrasé  les  Turcs  à  Ka- 
i'informer  la  Porte  de  la  goul;  s'il  eût  eu  plus  de  troupes,  il 
te  arrivée  dans  l'Archipel  pouvait  passer  le  Danultc  et  marcher 
xdre  russe ,  destinée  à  pro-  sans  obstacle  sur  Adrianople.  Tout 

plan  de  soulèvement  de  la  rendait  possible  et  probable  la  chute 

t  des  îles,  qui  était  dressé  et  de  l'empire  othoman.  Ce  fut  m  lors, 

tar  le  résident  de  Kussie  à  qu'examinant   lequel  de  se*  débris 

Ir  graad-visir  lui  lit  faire  pourrait  convenirâ  la  France,  Saint- 

jebcs ,  en  disant  que  le  mi-  Priest  adressa  à  la  cour  un  Mémoire 

e  la  marine  consulté  avait  r  tisonné,  dans  lequel  il  considérait 

qu'il  était  impossible  que  l'Egypte  comme  le  pays  le  plus  la- 
dres russes  pussent  venir  rilca  conquérir  et  le  plus  utile  à  gar- 
'rhipcl  ;  et  lorsque  I  evéne-  dcr.  Il  est  assez  probable  que  c'est 

confirmé  les  avis  de  l'a  in-  d'après  cette  idée  qu'à  été  entreprise, 

rf  ils  s'obstinèrent  à  soutenir  en  1798 ,  l'expédition  de  Buonapar- 

j*nt  des  vaisseaux  anglais  te.  Le  ministre  des  affaires  étrange- 

iait  les  opérations  de  cette  res  du  directoire  qui,  vers  celte  épo- 

msse  ,  et  la  consternation  que,  lut  à  l'institut  un  Mémoire  sur 

duisit  à  Constantinoplc  la  l'Egypte  ,   avait  pu  en  trouver  les 

de  la  victoire  navale  'le  éléments  dans  celui  de  Saint- Priest , 


74  SAI  SAI 

déposé  aux  archives  de  ce  ministère,  deur  Russe  n'amenât  des 

Quoiqu'il  en  soit ,  Romanzow  étant  sur  la  préséance  :  il  reçut 

contraint,  par  la  faiblesse  numérique  nouveau  ministre  des  affaire 

de  son  armée,  de  demeurer  à  la  gau-  res  de  Louis XVI,  qui  était  1< 

che  du  Danube ,  et  la  Porte  jetant  en  Vergennes,  Tordre  formel  c 

Çourparler  d'alliance  avec  la  cour  de  nir  les  prétentions  de  la  F* 

ienne,  qui  même  avait  cherché,  reusement  pour  lui,  le  ch( 

dans  les  conférences  de  Neustadt ,  i  therine  tomba   sur  le  p 

lui  concilier  l'appui  de  Frédéric  II ,  colas  Repnin ,  dont  le  fre 

les   symptômes   qui    indiquaient,  d'être  délivré  par  ses  so 

comme  prochaine ,  la  chute  du  co-  nouvel  ambassadeur  eut  le  1 

losse  othoman  perdirent  de  leur  gra-  d'éviter  toutes  les  occasiot 

vite.   D'ailleurs   le  renvoi  du  duc  pute  sur  le  rang.  Saint-Pri 

de  Ghoiseul  fit  cesser  les  instances  un  concé  en  1776  ;  le  noi 

du  cabinet  de  Versailles  pour  la  con-  nistre  delà  marine (Sartinc 

tinuation  de  la  guerre ,  et  amena  accordé  la  faculté  de  dispi 

même  le  rétablissement  d'une  corres-  frégate  en  croisière  dans  V 

pondance  amicale  entre  les  cours  de  il  s'embarqua  au  mois  d'e 

France  et  de  Russie.  La  campagne  relicha  à  Malte,  où  son  j< 

de  177 1 ,  aussi  malheureuse  pour  commençait  ses  caravanes 

les  Turcs  que  les  précédentes ,  s'é-  traversée  de  Malte  a  Toul 

tait  terminée  par  les  négociations  le  chagrin  de  perdre  son  fi 

du  congrès  de  Fokchani,  qui  se  pro-  il  ne  put  néanmoins  se  refui 

longèrent  jusqu'en  177a,  sous  la  mé-  pressement  et  aux.  fêtes  qu 

diation  de  l'Autriche  et  de  la  Prusse,  paraient  les  négociants  de 

Les  hostilités   recommencèrent  en  Le  corps  municipal  vint  1 

1773  ;  et  ce  fut  la  seule  campagne  menter  et  le  remercier  <T 

ou  les  Turcs  obtinrent  quelques  avan-  fleurir  le  commerce  de  c 

tages.  Le  prince  Repnin  fut  fait  pri-  pendant  son  ambassade.  Il 

sonnier;  et  sur  la  demande  de  son  frè-  moins  bien  accueilli  à  \ 

re ,  ambassadeur  en  Pologne,  Saint-  surtout  par  la  reine  :  cette 

Priest  fut  chargé  par  le  duc  d'Aiguil-  savait  par  sa  mère  les  sen 

Ion  de  ttavailler  à  sa  liberté.  L'a mbas-  avait  rendus  a  la  monarcl 

sadeur  d'Angleterre  y  intervint  éga-  chienne,  en  contribuant  à  f 

lement;mais  la  Porte  ne  voulut  leren-  les  difficultés  qui  s'oppos. 

dre  qu'au  représentant  du  roi  de  Fran-  cession  de  la  Bukovine ,  et 

ce.  Les  Russes  ayant  pris  leur  revan-  accorder  aux  vaisseaux  ai 

che  dans  la  campagne  de  1 774 ,  les  la  navigation  du  Bas-Danu 

négociations  pour  la  paix  furent  en-  trée  de  la  mer  Noire.  < 

famées  de  nouveau ,  et  le  traité  de  ministre  Vergennes  ,  il  ( 

Kaïnardgi  en  fut  le  résultat.  Saint-  chevalier  de  Saint-Pri  est  le 

Priest  épousa  ,  au  mois  d'octobre  de  de  placer  à  côté  de  lui  un  c 

cette  même  année ,  la  fille  du  comte  son  administration  au  Lci 

de  Ludolf ,  envoyé  extraordinaire  de  rapport  au  commerce ,  c 

la  cour  de  Naples  près  la  Porte.  La  nommer  le  baron  de  Tott  i 

conclusion  de  la  paix  dut  lui  faire  des  Échelles  :  il  s'opposa 

craindre  que  l'arrivée  d'un  embassa-  a  toutes  les  combinaisons  < 


SAI  SA1  75 

m ptois diplomatiques,  pour  litige  entre  les  deux  empires.  Les 
de  retoarner  k  son  ambas*  marques  de  satisfaction,  et  de  grati* 
que  celui-ci  fit  au  mois  de  tude  de  Catherine  II  k  l'égard  de 
5.  Celte  fois,  il  était  aecom-  Saint  -  Priest  furent  éclatantes  et 
r  le  marquis  Descorches  de  magnifiques.  Elle  lui  envoya  la  pla- 
rotx  et  par  le  comte  d'En-  que  de  L'ordre  de  Saint- André,  enri- 
,  son  neveu ,  oui  tous  deux  chie  de  diamants ,  avec  d'autres  préd- 
it dans  la  carrière.  Il  retour-  sents,  entre  autres  une  somme  de 
tsuminoplc,  an  moment  de  trente  mille  roubles.  Il  ne  les  ac- 
inde  défiance  entre  la  Porte  cepta  qu'avec  l'autorisation  du  roi., 
lie,  par  suite  d'une  tentative  Saint-Priest  profita  de  son  crédit  k 
in-pacha  sur  les  côtes  de  la  cour  de  Russie  pour  protéger  re- 
tour faire  soulever  les  Tar-  tablissement  commercial  qu'un  négo- 
anener  l'expulsion  des  gtr-  ciant  de  Marseille,  nommé  Anthoi*» 
isses.  Cependant  l'entremise  ne ,  fondait  à  Kherson.  L'invasion 
-Priest  ut  conclure  la  con-  de  la  Crimée  par  les  armées  rus- 
i'A»a!i-Cavac ,  (  ai  mars  ses  amena  de  nouvelles  négociations, 
•spticalive  du  traité  de  Kaï-  dont  le  résultat ,  obtenu  sous  la  mé*  * 
«  où  les  droits  respectifs  fu-  diation  des  ambassades  de  France 
ux  définis  qu'ils  ue  l'avaient  et  d'Angleterre,  fut  la  cession  for* 
le  traité.  L'Autriche,  qui,  du-  melle  et  définitive  de  la  presqu'île, 
cgociations  de  la  convention  Le  ministère  français  avait  d'abord 
Cavac,  était  en  guerre  avec  adressé  à  Catherine  II  des  représen- 
alliee  de  la  Russie ,  à  cause  talions  sur  cette  invasion  :  l'impéra- 
cessioode  Bavière,  fut  con-  trice  répondit  qu'elle  avait  de  justes 
?  notre  médiation  :  elle  crai-  motifs  de  s'en  emparer  ;  mais  que  le 
si  nous  parvenions  à  récon-  roi  avant  des  préjuges  contraires ,  elle 
deux  états ,  il  en  résultât ,  ne  pouvait  accepter  sa  médiation  ; 
•01  de  Prusse,  une  augmenta-  que  cependant  elle  ne  refuserait  pas 
urées  auxiliaires  ;  et  malgré  ses  bons  offices  ,  s'il  les  employait  à 
jetions  que  le  ministre  avait  engager  la  Porte  à  se  prêter  à  la 
a  Saiot-Pricst ,  il  lui  écrivit  cession.  Aussitôt  Vcrgennes  qui  ,  de 
r  la  négociation.  Celui-ci ,  se  prime  abord ,  avait  pris  feu  sur  cet 
1  lenteur  naturelle  des  phfnt-  objet ,  sachant  d'ailleurs  que  l'Autri- 
ires  turcs,  se  contenta  de  che  et  l'Angleterre  étaient  favorables 
st  presser  la  marche  ,  espé-  aux  desseins  de  Catherine ,  changea 
1  que  la  fin  des  délibérations  *cs  instructions  ,  et  donna  ordre  à 
es  deTeschen  lui  rendrait  la  Saint-Priest  de  seconder ,  auprès  de 
'agir.  En  effet ,  il  reçut  du  la  Porte,  les  négociations  pour  la 
?  Breteuil  l.i  nouvelle  de  la  cession.  Conçoit  -  on  qu'après  cette 
re  l'Autriche  et  la  Prusse  ,  variation  dans  sa  marche  politique, 
a  même  temps  que  l'adhé-  le  ministre  en  ait  fait  depuis  peser  l^s 
:abinet  de  Saint-Pétersbourg  torts  sur  l'ambassadeur  ,  et  qu'il  ait 
positions  de  la  Porte  ,  qu'il  eu ,  vis-à-vis  de  ses  iutimes  ,  l'injus- 
nsmises  au  comte  Panin.  11  ticede  qualifier  Saint-Priest  du  titre 
c  conduire  à  son  terme  la  ironique  d'ambassadeur  de  Russie  ? 
00  qui<réglait  les  points  en  Ces  pré? entions  se  répandirent  à  La 


76                   SAI  SAI 

cour,  et  elles  entrèrent  même  dans  et  le  fameux  Hassan  •  pacha,  alors 
l'esprit  de  celui  qui  lui  succéda  dans  ce  grand-amiral  ,lui  firent  les  adieux  les 
poste  diplomatique.  Dès  le  conimen-  plus  touchants.  Malgré  les  i  m  pu  la- 
cement de  la  négociation  relative  à  2a  tions  dont  on  a  charge  s  a  conduitedans 
Crimée,  le  comte  de  Saint-Priest  avait  les  négociations  avec  la  Russie ,  nous 
demandé  son  rappel ,  fatigué  qu'il  demeurons  persuadés  que  lorsque  la 
était  d'une  lutte  de  quinze  ans  con-  politique  révélera  un  jour  »es  secrets 
tre  la  peste  et  les  incendies  ,  contre  a  l'histoire,  il  deviendra  évident  que 
l'ignorance  et  l'entêtement  dit  raiois-  Saint  -  Priest  n'a  fait  que  suivre  à  la 
tère  othoman  ,  oublié  d'ailleurs  de  lettre  les  instructions  de  son  cabinet, 
son  propre  cabinet  dans  une  récente  II  fut  vengé  de  ces  calomnies  par  l'o- 
promotion  des  ordres  ,  et  s'étant  tu  pinion  publique,  comme  par  les  re- 

S référer  pour  l'ambassade  de  Lon-  grets  de  tous  ceux  qui  avaient  eu  des 
res ,  un  homme  entièrement  neuf  et  rapports  avec  lui.  Parti  de  Constan- 
incapable.  Il  n'avait  suspendu  ses  ins-  tinople,  dans  les  derniers  jours  de 
tances  que  par  délicatesse  ;  mais  dès  novembre  1 784 ,  il  prit  terre  à  Tou- 
que les  arrangements  pour  la  Grimée  lon  le  ier.  janvier  1785.  Le  minis- 
lurent  termines,  il  insista  de  nouveau;  tre  voulait  le  conGner  à  Montpellier 
et  on  lui  nomma  pour  successeur  le  et  l'empêcher  de  venir  à  la  cour.  La 
comte  de  GhoiseulGoufficr.  Ce der-  reine  déjoua  ce  dessein;  et  i'ex-am- 
nier ,  plus  occupé  de  sa  réputation  lit-  bassadeur  put  faire  hommage  an  rot 
léraire  que  de  politique ,  songea  d'à-  d'un  travail  du  plus  grand  intérêt 
borda  se  faire  recevoirde  l'académie,  sur  la  Porte  et  sur  son  ambassade, 
et  à  se  munir  d'instructions  et  de  col-  Du  reste,  laissant  au  temps  le  soin 
laborateurs  pour  la  mission  scien-  d'effacer  des  impressions  injustes,  il 
tifique  qu'il  s'était  donnée  lui-même  ;  ne  se  livra  plus  qu'à  ses  affaires  et  aux 
et  après  avoir  employé  quinze  mois  affections  domestiques  pendant  la 
à  ces  soins  ,  il  partit  pour  Gons-  vie  du  comte  de  Vergennes.  Lors- 
tantinople ,  avec  un  nombreux  cor-  que  ce  ministre  mourut ,  l'opinion 
tége  d'antiquaires,  d'astronomes,  de  de  la  cour  portait  Saint  -  Pnest  ai 
géographes,  d'ingénieurs  ,  de  pein-  ministère  ;  mais  le  roi  avait  été  prê- 
tres et  de  gens  de  lettres  (  V.  Delil-  venu  d'une  manière  si  fâcheuse  con- 
le,  X,  675).  On  prétend,  que  durant  tre  lui  et  si  favorable  pour  le  comte 
la  traversée ,  il  ne  dissimula  point  les  de  Montmorin ,  que  ce  fut  ce  dernier 
préventions  défavorables  qu'il  avait  qui  eut  le  portefeuille  des  affaira 
reçues  à  Versailles  contre  son  prédé-  étrangères.  Au  surplus ,  ce  nouveai 
cesseur;  et  il  fallait  qu'il  en  fût  bien  ministre  aimait  et  estimait  Saint- 
imbu  pour  se  déterminer  à  un  procédé  Priest;  et,  s'attachant  à  triompher 
peu  digne  de  si  délicatesse  et  de  sa  des  impressions  fâcheuses  don- 
générosité  habituelles)  V.  Choiseul  nées  au  roi ,  il  le  Gt  nommer  arabas- 
Gouflîer ,  au  Supplément  ).  Il  remit,  sadeur  à  la  Haye,  le  tcr.  septembre 
dit-on ,  à  la  Porte ,  après  le  départ  de  1 787 ,  en  remplacement  du  marqua 
Saint  -  Priest,  un  Mémoire  dans  le-  de  Vérac  :  mais  Saint-Priest  n'alla 
quel  il  l'accusait  de  l'avoir  trahie  pas  plus  loin  qu'Anvers.  Dès  qu'il 
pour  servir  la  Russie.  Telle  n'était  eut  appris  l'entrée  des  troupes  prmv 
pas  sans  doute  l'opinion  propre  des  siennes  en  Hollande,  il  rebroussa  che- 
iniuistrcs  turcs;  car  le  grand  -  visir  min  ,ct  ne  voulut  pas  compromettre 


S  AI     i  S  AI                   77 

etèredont  il  était  revêtu.  Obli-  voulut  engager  Montmorin  à  lui 
«partir  pour  la  Haye ,  l'année  céder  les  affaires  étrangères  et  à 
te,  il  y  passa  son  temps  d'une  prendre  l'intérieur.  Celui  -  ci  ne  se 
t  assez  insignifiante.  Une  in-  prêta  point  à  cet  arrangement.  Kn- 
lite  à  ses  gens,  parce  qu'ils  ne  fin,  ayant  vu  le  roi,  Saint -Pries! 
ml  pas  la  cocarde  orange ,  et  se  renaît  à  ses  désirs ,  après  de  légè- 
es  représailles  violentes  exer-  res  objections.  Il  comprit  d'ailleurs 
ar  son  chasseur ,  furent  les  l'avantage  d'être  secrétaire  •  d'état 
ail*  qui  rompirent  la  monoto*  plutôt  que  ministre  sans  départc- 
soa  rôle.  Pour  y  échapper,  il  ment.  Il  fut ,  en  outre,  chargé  du 
aonee suivante,  a  Spa;  et  Use  portefeuille  de  la  guerre  jusqu'à  la 
-ait,  non  sans  regret,  a  rêve-  nomination  dn  ministre  définitif.  Un 
,  Haye,  lorsqu'un  courier  vint  de  ses  premiers  soins  fut  de  pourvoir 
»remlre  qu'il  était  appelé  au  a  l'approvisionnement  de  Versailles, 
I'- d'état.  Il  n'y  fat  toutefois  qui  semblait  menacé  de  la  disette, 
qu'en  décembre  1788,  après  comme  le  reste  du  royaume.  Neckcr 
oi  delà  seconde  assemblée  des  de  retour  voulant  se  montrer  à  Pa- 
rs et  la  convocation  des  états*  ris ,  Saint  -  Priest  crut  devoir  l'ac- 
uz.  Il  y  demeura  quelque  temps  compagner,  comme  ministre  de  cet- 
r parlement.  Necker  était  pré-  te  capitale,  pour  prendre  possession 
-ant  dans  le  conseil ,  et  faisait  de  l'administration  municipale ,  on 
n  prévaloir  son  opinion.  Aus-  quoi  il  fit  une  fausse  démarche;  car, 
tint-il  aucun  compte  des  ob-  après  avoir  été  témoin  du  triomphe 
10a»  écrites  que  lui  lut  Saint-  de  son  collègue ,  il  reçut  du  maire 
contre  le  doublement  du  tiers.  Bailly  l'affront  d'être  placé  au  -  des- 
rnier  insista  aussi  vainement  sous  de  lui  et  sur  les  mêmes  bancs 
se  U  vérification  des  pouvoirs  Que  le  conseil  de  la  ville  ;  et  repen- 
te par  le  garde  -  des  -  sceaux ,  dant  le  maire ,  représentant  le  prévôt 
l'ouverture  des  états.  Necker ,  des  marchands ,  devait  être  subor- 
de  jouir  de  sou  ouvrage,  von-  donné  au  ministre  de  Paris.  Biilly , 
e  cette  vérification  fût  laissée  à  qui  la  tête  avait  déjà  tourné,  dit 
emblée  même.  Ayant  toutefois  nettement,  dans  son  journal,  qu'il 
è  an  plan  de  Necker  pour  la  n'y  avait  de  ministre  de  Paris  que 
uiion  des  trois  ordres  et  pour  lui-même.  Force  fut  bien  au  ministre 
rrminaiion  des  cas  où  ils  de-  de  supporter  cette  inconvenance. 
1  délibérer  séparément  ou  en  L'anarchie  et  l'insubordination  fai- 
«o,  il  fut  éloigné,  comme  lui,  saient  de  grands  progrès,  alors  que 
iieil ,  le  ta  juillet  1 78c) ,  et  se  les  propriétés  privées  étaient  part  ont 
1  raison  de  cette  association  ,  livrées  au  pillage  ou  au  fru.  Le  châ- 
éde  ministre  patriote.  Après  la  teau  de  Jons ,  en  Dauphiné,  appar- 
ie la  Bastille, il  fut  rappelé  et  tenant  au  comte  de  Saint  -  Priest , 
tdu  département  de  l'intérieur,  fut  un  des  premiers  brûlés;  et  peu 
■placement  de  Villedeuil:  mais  s'en  fallut  que  relui  dont  il  por- 
liea  de  circonstances  aussi  ter-  tait  le  nom,  et  où  il  venait  de  faire 
.  il  éprouva  de  la  répugnance  recevoir  Mme.  la  00  ml  esse  d'Artois 
barger  de  re  département ,  qui  allant  à  Turin,  ne  subît  le  même  sort. 
rnui!  la   ville  fie  Paris  ,    et  Le  moment  a  pproch  ai  ton  l'habitation 


8o 


SA1 


Paris  I  »  —  De  temps  en  temps  le 
roi  s'y  montrait ,  le  visage  triste  et 
gardant  un  morne  silence  ;  puis ,  il 
rentrait  dans  sa  chambre.  Le  comte 
de  Saint-Priest  crut  devoir  lui  re- 

Srésenter  qu'à  cette  heure  et  dans 
e  telles  circonstances, il  s'exposait, 
ainsi  que  la  famille  royale,  au  plus 
grand  danger,  en  ne  se  décidant  pas 
au  départ  pour  Paris;  qu'il  devait  se 
regarder  comme  prisonnier,et  obligé 
d'en  subir  la  destinée.  Le  roi  ne  ré- 
pondit rien.  —  *  Pourquoi  ne  som- 
»  mes -nous  pas  partis  hier  au  soir  ? 
»  dit  la  reine  à  Saint-Priest.  —  Ce 
»  n'est  pas  ma  faute,  répondit  It 
»  ministre.  —  fe  le  sais  ,  »  reprit- 
elle  ,  ce  qui  lui  prouva  que  la  reine 
n'était  entrée  pour  rien  dans  le  con- 
tre ordre  de  la  veille.  Enfin  le  rot  pro- 
mit de  se  rendre  à  Paris ,  et  le  comte 
Jnît  les  devants.  Du  moment  qu'il  y 
ut ,  ses  fonctions,  comme  secrétaire 
d'état ,  se  bornèrent  à  expédier  dans 
les  provinces  les  nombreux  décrets 
proposés  par  l'Assemblée  nationale, 
et  sanctionnés  par  le  roi.  Cette  Assem- 
blée avait  usurpé  toute  la  haute  di- 
rection de  l'administration.  Il  subit 
d'ailleurs  les  pénibles  conditions  at- 
tachées au  rôle  de  fidèle  serviteur 
du  roi,  et  se  vit  chaque  jour  in- 
stillé dans  vingt  libelles  dégoûtants 
de  mensonges  et  de  calomnies.  Le  5 
octobre ,  le  roi  l'avait  chargé  de  re- 
cevoir la  députation  des  femmes  de 
Paris ,  présidée  par  la  fameuse  Thé- 
roigne  de  Méricourt ,  et  il  avait  rem- 
pli cette  mission  désagréable  avec 
calme ,  raison  et  diguité.  Mirabeau 
l'accusa  devant  l'assemblée  natio- 
nale d'avoir  répondu  à  ces  femmes  : 
<c  Fous  aviez  autrefois  un  roi  qui 
»  vous  donnait  du  pain  ;  vous  en 
y»  avez  à  présent  douze  cents ,  allez 
»  leur  en  demander.  »  Quelque  dé- 
nuée de  fondement  et  de  vraiscm- 


SAI 

blance  que  fut  cette  ridicul 
sation  ,  Saint  -  Priest  n'en 
moins  obligé  de  se  justifier,  < 
d'abord  en  personne  k  l'as 
de  son  district,  puis  dans 
moire  imprimé,  qu'il  fit  di 
aux  députés  de  l'Assemblé 
nale ,  et  qui  fut  lu  publiquen 
le  président.  Telle  était  alo 
tuation  d'un  ministre  du  ro 
était, pour  ainsi  dire, forcé 
dre  compte  de  sa  conduite  à 
instant  et  au  premier  ve 
s'ingérait  de  le  loi  demand 
rabeau  l'attaqua  de  nouvel 
que  temps  après  ,  pour  la 

2u'il  avait  apportée  k  l'ex] 
'une  loi  répressive  rendue  i 
sion  de  soulèvements  opères 
seille ,  à  Montpellier ,  et  da 
faire  du  comte  d'Albert  de 
Mirabeau  la  qualifia  de  loi  à 
Saint  -  Priest  se  tira  aussi 
rieusement  de  cette  attaque 
la  première;  enfin,  il  fut  < 
par  le  comité  des  rechercha 
ville  de  Paris ,  pour  de  pre 
liaisons  avec  le  comte  de  Me 
et  Bonne-Savardin ,  et  ace 
même  qu'eux  ,  du  crime  de 
tion.  Il  ne  se  contenta  par 
au  président  de  l'Assemblé 
nale  à  ce  sujet;  il  fit  rédige 
célèbre  avocat  de  Scze ,  un  B 
qui  porta  dans  tous  les  es 
conviction  de  son  innocent' 
toutes  ces  justifications ,  qui 
vaient  aux  yeux  mêmes  de  1 
blée  et  des  hommes  mod 
parti,  ne  désarmaient  pas  1 
des  factieux.  Chaque  jour  '. 
mes  calomnies  reproduites  c 
vers  libelles  tendaient  à  le  c 
lariscr  et  à  forcer  le  roi  de 
parer.  Neckcr,  qui  ne  lui  par 
par  sa  résistance  dans  le  i 
essayait  aussi ,  en  toute  occaa 


SAI 

de  dégoûts.  Il  chercha 
i  le  traverser  dans  la  dé- 
lûon  du  nombre  des  mai- 
ayales  que  le  roi  voulait  se 
r,  et  dans  la  fixation  du  mon* 
?  la  liste  civile.  Necker  fut 
le  premier  de  quitter  son  pos- 
ai retraite  ne  fit  aucune  sensa- 
i  la  suite  d'un  discours  de  Mi- 
i  contre  le  ministère  en  mas- 
■  les  ministres,  Montuiorin 
cepté ,  remirent  leurs  porte- 
an  roi ,  qui  leur  ordonna  de 
1er.  Peur  s'en  venger,  le  câté 
lit  décréter  la  suppression 
nrges  de  secrétaires -d'état. 
amie  da  roi  luttait  en  vain 
la  haine  des  meneurs  de  l'As- 
e.  Le*  ministres  durent  céder 
e  à  d'autres,  dont  les  princi- 
«ent  plus  en  harmonie  avec 
lotion.  Toutefois  Saint  Priest 

ta  de-mission  qu'à  la  (in  de 

1790.  Le  roi  et  la  reine 
rimèrent  leurs  regrets:  jamais 
tVl  ne  lui  avait  montré  plus 
wanre  et  de  bonté  que  dans 
sAcrs  temps  de  son  ministère. 
ant  l'augmentation  progrès- 
s  troubles ,  et  voulaut  s'éloi- 
e  la  France,  mais  avec  un 
des  motifs  honorables,  Saint- 
irait  demandé  et  obtenu  l'am- 
f  de  Suéde.  Les  meneurs  de 
ibler  connaissaient  les  dispo- 
de  Gustave  111  à  leur  égard  : 
eurent  que  le  comte  ne  four- 
nouveaux  aliments  à  la  haine 
rque  leur  portait ,  et  ils 

it  à  Muntmorin  qu'il  fallait 
r  cette  ambassade.  La  nomi- 
fat  révoquée.  Les  p^mplile- 
contioiuient  à  lui  f.nre  la 
;  et  chaque  Jour  ses  amis  lui 
ent  avis  des  mauvais  desseins 
avait  contre  lui  :  il  vit  qu'il 
•il  pas  de  sûreté  pour  lui  à 

il. 


SAI 


81 


rester  en  France.  Il  alla  donc  comme 
simple  particulier,  à  Stockholm ,  où 
son  beaufrère,  le  comte  deLndolf, 
représentait  la  cour  de  Vienne  (  mai 
f^fQi  );  mais  à  peine  y  eut-il  passé 
huit  jours ,  que  le  baron  d'Arrofeldt, 
aide-de-camp  et  favori  de  Gustave 
III ,  le  pressa  de  faire  le  voyage  de 
Saint-Pétersbourg ,  espérant  qu'il  se- 
conderait son  maître  dans  le  projet  de 
faire  accéder  Catherine  II  à  une  coali- 
tion pour  le  rétablissement  du  pou- 
voir royal  en  France.  L'impératrice 
l'accueillit  très -bien  ;  mais  elle  ne 
lui  montra  aucune  intention  de  se 
concerter  avec  ce  prince,  et  an> 
cune  confiance  dans  l'étalageai 
ses  forées  militaires.  Elle  prétex- 
ta d'ailleurs  sa  guerre  contre  les 
Turcs,  pour  ne  pas  se  livrer  a 
d'autres  entreprises.  Peu  de  temps 
après,  Saint  -  Priest  ayant  vu  ar- 
river le  comte  Esterhazy,  envoyé 
des  princes  ,  frères  de  Louis  XVI, 
sentit  que  c'était  le  moment  de  quit- 
ter la  Russie.  Il  sortît  de  Péters- 
bourg,  le  28  octobre  1791  ,  em- 
portant avec  lui  une  année  d'une 
pension  de  six  milles  roubles  d'ar- 
gent queCatherine  venait  de  lui  accor- 
der. Elle  lui  avait  écrit  que  sachant  le 
malheureux  état  dans  lequel  se  trou- 
vaient les  fidèles  serviteurs  du  roi, 
elle  le  priait  d'accepter  cette  pen- 
sion ,  et  comme  témoignage  de  son 
estime  personnelle ,  et  comme  dé- 
dommagement de  ce  qu'il  avait  per- 
du en  quittant  la  France;  elle  joi- 
gnait à  sa  lettre  une  bague  de  prix 
pour  Mne.  de  Saint-Priest.  Il  se  di- 
rigea sur  Varsovie ,  alongeant  ainsi 
sa  route  pour  connaître  les  cours  de 
Pologne,  de  Saxe,  de  Pmsseet  de 
Danemark.  A  Varsovie,  il  retrouva 
le  marquis  Descorches  de  Sainte - 
Croix,  qui  était  accrédité  en  qua- 
lité de  ministre  plénipotentiaire  de 


I 


8*  SAI 

France.  Il  l'avait  introduit  dans  la 
carrière,  en  1778  ;  et  de  Liège,  où 
Descorches  était  ministre,  ses  opi- 
nions eu  faveur  de  la  révolution  ra- 
valent fait  envoyer  en  Pologne,  il 
n'eu  reçut  pas  moins  son  ancien 
patron  avec  une  grande  cordialité. 
Le  roi  Stanislas  fit  un  très  -  grand 
accueil  au  comte  de  Saint  -  Pries t, 
qui  se  rendit  bientôt  après  à  Dres- 
de, puis  à  Berlin.  Frédéric -Guil- 
laume l'honora  d'un  assez  long  en- 
tretien sur  les  affaires  de  France; 
mais  au  premier  mot  de  secours  à 
porter  au  roi  et  à  la  monarchie  ,  ce 

«nce  répondit  :  «  Je  n'ai  nul  titre 
tturagir  le  premier;  c'est  à  la 
»  cour  de  Vienne,  comme  alliée  de 
»  S.  M.  T.  G.  à  commencer ,  et  je 
»  suivrai  ses  errements.   »  .  Saint- 
Priest  visita  ensuite  Hambourg  etCo- 
Îenhague,  où  le  prince  royal  sembla 
onner  peu  d'intérêt  à  ce  qu'il  lui  dit 
en  faveur  des  Bourbons.  Il  arriva 
enfin  à  Stockholm  dans  le  courant 
de  décembre  1 791 .  Gustave  III  le  re- 
çut avec  une  distinction  marquée; 
et  les  bontés  de  ce  prince  se  soutin- 
rent jusqu'à  sa  mort.  Il  ne  rêvait 
que   ses  plans  de  guerre  contre  la 
révolution ,  et  brûlait  du  désir  de 
commander  les  armées  de  la  coa- 
lition.   Il  lui  eût  fallu  des  subsi- 
des. L'Angleterre  hésitait  à  se  dé- 
clarer. Il  négociait  aussi  avec  l'Es- 
pagne; mais  Tien  ne  finissait.  En- 
fin,   Û    seule  puissance   avec  la- 
quelle il  pût  s'allier  fut  la  cour  de 
Russie,  et  encore  ne  s'cngagea-t-dlc 
qu'à  un  très-modique  subside  pour 
une  ligue  offensive  qui  n'aboutit  à 
rien.  Ce  prince  ayant  été  assassiné 
le  18  mars  1792,  son  frère,  le  duc 
de  Sudermanie  abandonna  tout  sys 
tème  hostile,  pour  adopter,  com- 
me le  Danemark ,  celui  de  la  neu- 
tralité. Ce  parti  réduisit  le  comte  de 


SAI 

Saint-Priest  à  une  coin  pi 

tion;  car,  sans  avoir  eu 

de  mission  formelle  des 

frères  de  Louis  XVI,  il  n 

moins  travaillé  pour  eux 

Gustave  111.  Ne  pouvant  pi 

à  agir  dans  ce  sens  auprès  d 

il  résolut  d'attendre  tranq 

à  Stockholm  le   cours  d< 

ments  chez  son  beau  frère 

de  Ludolf.   Il  coutinua, 

premiers  temps,  à  être 

traité  par  le  régent,  qui 

même  à  passer  l'été  à  Droti 

Mais,  en  1794»  l'invitât 

pas  lieu.  Un  agent  de  la  r 

française  résidait  alors  à  St 

et  le  duc  de  Sudermanie  é 

ce  qui  pouvait  mécontentei 

On  fit  plus  :  comme  la  t 

comte  de  Ludolf,  en  Snèc 

lisait  la  présence  de  son  b 

auquel  il  donnait  l'hospi 

grand- chancelier  de  Suèd 

la  cour  de  Vienne  de  ra] 

envoyé,  et  de  supprimer  I 

Le  baron  de  Thugut ,  anci 

comte  de  Saint-Priest,  s'y  ) 

tant  mieux,  qu'il  voulait 

Vienne,  pour  y  représenu 

France.  D'un  autre  côté,  L 

étant  mort ,  Monsieur  , 

d'hériter  de  ses  droits  et 

tre,  avait  écrit,  de  sa  mai 

te  de  Saint-Priest,  pouj 

auprès  de  lui  :  celui-ci  s< 

à  se  rendre  aux  ordres  d 

verain,  et  il  allait  quittei 

au  moment  où  la  cour 

holm    cherchait    des    s 

Sour  l'en  éloigner.  Peu 
épart ,  il  vit  arriver  son 
miel,  qui  Jui  apportait,  < 
de  la  Gzarine ,  l'invitatic 
forcer  d'empêcher  la  con 
mariage  projeté  entre  le  j< 
Suède  et  une  princesse  d< 


Ski 

aisissant  l'occasion  de  la 
de  la  coordeVienDc ,  pour 
le  Stockholm,  elle  Pinvi- 
lir  à  Pétersbourg,  afin  de 
loi  le  rentable  état  des  cho- 
rddamaiiage.LejeuneÉma- 
Saint-Priest  n'étant  arrivé 
ille  de  la  fêle  donnée  à  l'oc- 
a^la  publication  du  projet 
ge  v  son  père  juçea  qu'il  était 
i  pour  le  faire  rompre, 
rconnut  ensuite  qu'il  avait 

•  ne  pas  le  tenter,  Catheri- 
tant  une  grande  importance 
se  de  ses  petites  filles  épou- 
i  de  Sue  Je.  Il  s'empressa , 
de  partir  pour  Pétersbourg, 
ounle  but  d'obéir  aux  de* 
impératrice,  et  de  ranimer 

m  faveur  des  Bourbons, 
▼it ,  dès  la  première  au- 
ir  loi  donna  cette  princesse , 
tait  fort  refroidie  sur  ce 
r*  victoires  des  révolution  - 
raient  fait  sur  son  esprit 
msion  que  le  comte  Zou- 
ks  ministres  augmentaient 
leurs  moyens.  Après  avoir 
mariage ,  de  l'espèce  d'en- 
t  pris  par  le  feu  roi  pour 
»  Gustave  IV  avec  une 
iin  duchesses ,  engagement 
bandno  lai  paraissait  une 
elle  aborda  la  question  re- 

b  France,  et  dit  asscx 
•t  «me  l'expérience  prou- 
1  le  rétablissement  de  l'or- 
povrrait  y  naître  que  de 
In  désordres  intérieurs;  qu'il 
mancer  à  l'opérer  par  la 
Qui  pourrait,  ajouta  t- elle, 
««ciller  d'entrer  dans  cette 
\*  ,    dont    l'Espagne  et   la 

•  «e  wnt  déjï  détachées? 
madame,  reprit  le  comte, 
erai  dire  a  V.  M. ,  que  celte 
>rise  rat  digne  d'elle,  que 


SAI  83 

»  votre  nom  ramènera  ceux  des  al- 
»  liés  qui  se  sont  retirés  de  la  coali- 
»  tion  contre  leur  véritable  intérêt , 
»  et  par  pusillanimité.  »  L'impéra- 
trice ,  que  Zoubow  avait  engagée  à 
soutenir  un  des  prétendants  au  trô- 
ne de  Perse,  ne  se  laissa  point 
entraîner  par  ces  nobles  inspira- 
tions. Elle  prétendit  que  su  corres- 
pondance d'Angleterre  parlait  de  né- 
gociations avec  la  république,  et  ne 
manqua  pas  d'alléguer  ce  nouveau 
motif  pour  rester  en  observation. 
Le  comte  de  Saint  -  Priest  répondit 
que,  m  la  paix  en  résultait,  ce  sc- 
iait pour  le  malheur  des  souverains 
de  l'Europe,  dout  les  états  ne  man- 

Sucraient  pas  d'être  bientôt  infestés 
es  principes  français.  L'entretien 
fiuitlà  ;  mais  le  comte  revint  encore 
plusieurs  fois  à  la  charge,  dans  d'au- 
tres conversations ,  et  toujours  aussi 
vainement.  Il  attaqua  même  Zou- 
bow,. sur  ce  sujet,  avec  tant  de 
force,  que  le  favori  finit  par  le 
rendre  suspect  à  Catherine,  au  poiut 
qu'elle  dit  un  jour  à  8a int- Priest  : 
«  Foudra-t-il  que  je  vous  compte 
»  aussi  au  nombre  de  mes  ennemis'? 
»  II  re'pondit  que,  comblé  de  ses 
»  bienfaits ,  et  dénué  de  toute  a  titre 
»  ressource,  il  ne  pourrait ,  sans  dé- 
»  m  en  rc,  s'oublier  à  ce  point.  »  Mais 
cette  brusque  apostrophe,  si  diffé- 
rente de  l'accueil  qu'il  avait  reçu  à 
son  premier  vov âge ,  lui  prouva  que 
.sa  présence  à  Pétcr.sbourç;  ne  pou- 
vait plus  être  de  quelque  utilité  au 
service  du  roi.  Aussi  fut-il  tirs-em- 
barrassé de  l'ordre  «pic  lui  transmit , 
de  la  part  de  S.  M.,  le  baron  Flachs- 
landcn,  pour  y  rester  et  remplacer 
le  comte  Rttrrnazy  :  il  se  bâta  de  ré- 
pondre que  personne  n'v  pouvait 
mieux  représenter  le  roi ,  et  con- 
duire ses  affaires,  que  le  comte  Ks- 
Icrhazy,  qui  était  fort  avant  dans  l.i 

(î. 


1 


84  SAI 

confiance  et  l'amitié  de  Zoubow  ;  en 
conséquence  il  prit  congé  de  l'impé- 
ratrice pour  rejoindre  le  roi  à  Vé- 
rone. Ce  ne  fut  pas ,  toutefois ,  sans 
avoir  fait  sa  paix  arec  Sa  Majesté , 
dont  le  propos  amer  l'avait  fort 
affligé  ;  elle  lui  fit  voir  que  ce  mou- 
vement de  vivacité  n'altérait  pas  ses 
sentiments  pour  lui ,   et ,  pour  le 

Îrouver,  elle  fit  passer  son  fils  aîné 
ans  un  régiment  des  gardes,  ce 
qui  était  un  service  de  faveur.  Saint- 
Priest  obtint ,  avant  son  départ , 
la  reconnaissance  de  Louis  XVIII, 
comme  roi  de  France,  reconnais- 
sance que  le  roi  desirait  Beaucoup, 
et  qui  eut  lieu  par  l'envoi  à  Vé- 
rone de  M.  de  Mordwinoff,  rési- 
dent de  Russie  près  la  république  de 
Venise.  Le  comte  partit  au  com- 
mencement de  mars  1 796 ,  avec  son 
fila ,  qui  eut  un  congé  indéfini  :  il 
visita  le  maréchal  Romantow ,  qui 
avait  eu  des  rapports  avec  lui  du- 
rant son  ambassade  à  Constantino- 
1>le ,  et  qui  habitait  l'Ukraine  ;  et  de 
à  il  se  rendit  à  Vienne.  Il  y  trouva 
Tordre  du  roi  d'y  demeurer  comme 
son  chargé  d'affaires.  Son  ami ,  le 
baron  deThuçut,  alors  ministre  diri- 
geant, le  combla  d'égards  et  de  mar- 
ques d'affection,et  lui  fit  avoir  p  romp- 
tement  une  audience  de  l'empereur. 
Le  comte  de  Saint-Pricst  eut  occa- 
sion de  remarquer  que  la  défection 
des  Prussiens,  par  la  paix  de  Bile, 
avait  fait  une  fâcheuse  impression 
sur  ce  monarque.  L'ambassadeur  de 
Venise,  qu'il  avait  connu  à  Gonstan- 
tinople,  lui  témoigna  que  le  sénat 
Vénitien  craignait  de  se  compromet- 
tre avec  le  Directoire  français,  en 
souffrant  la  présence  de  Louis  X  VIII 
à  Vérone;  et  celte  ouverture  fut 
suivie,  peu  de  temps  après,  de  l'in- 
solente injonction  au  roi  d'en  sortir. 
Sa  Majesté  se  rendit  à  l'armée  autri- 


SÀÎ 

chienne ,  d'où  Thugut  vc 
la  faire  éloigner.  Il  fallut 
Priest  ménageât  l'interv 
l'impératrice  de  Russie,  ji 
cher  cet  autre  scandale.  I 
nementde  DUlingen  (  f.  Le 
au  Supplément)  ayant  dé 
roi  à  quitter  l'armée ,  et 
rer  à  Blunkenbourg  ,  da 
ché  de  Brunswick ,  Le  co 
au  commencement  de  1 
dre  d'y  aller  trouver  S 
Les  préliminaires  de  I 
naient  d'être  signes  lor: 
congé  de  l'empereur  et  d 
Thugut.  Dès  son  arrivi 
kenbourg,  il  fut  chargé 
respondance  politique  di 
prédécesseur,  le  duc  de  La 
avait  établi  pour  base  de 
que  de  Sa  Majesté,  son  ui 
avec  l'Espagne,  quoique  < 
eût  abandonné  la  coaliti 
paix  de  Baie ,  et  qu'il 
en  négociation  pour  ut 
avec  la  république.  Saint-F 
senta  que,  puisque  les  lie 
n'avaient  pu  fixer  cette  cou 
térét  de  la  maison  de  Bourh 
se  borner  avec  elle  à  une 
dance  amicale ,  sans  y  eut 
politique.  Il  ajouta  que 
Russie  pouvait  seule  ins[ 
une  véritable  confiance  ;  < 
seule  capable  de  fournir  1 
appui  à  la  cause  royale  < 
au'il  fallait ,  en  conséquen 
(l'obtenir  de  l'empereur  P 
mes  secours  qu'avait  pre 
son  auguste  mère.  En  efl 
rine  II ,  ramenée  aux  j 
seules  vues  politiques  c 
à  l'intérêt  des  monarchi 
ennes,  était,  lorsqu'elle 
en  novembre  1796,  si 
de  signer  un  traite  d'alli 
sive  et  défensive  contre 


SAI 

l'Angleterre  et  l'Autriche, 
e  remettre  l'empereur  Paul 
Me  direction  fut  donc  un 
ts  arrêt ë%  do  voyage  pro- 
b  comte  de  Saint  -Priest  en 
Apres  qnelqqes  mois  de  sé- 
iankrnhoure,  1  Gt  ce  voya- 
ipcrcor  Paul  te  prit  pour  lui 
ne  d'engouement  :  il  lui  ac- 
te stsrostie  en  Lithuanie ,  et 
f  nr  sa  demande ,  à  tous  les 
■cats  désirés  par  le  prince 
?.  pour  rentrée  de  son  corps 
at  de  Russie  ;  mais  il  refusa 
*  le  traité  déjà» convenu  par 
avec  l'Angleterre,  et  révo- 
ire  de  la  levée  de  cent  mille 
qu'elle  avait  résolue.  La  si- 
lo traité  de  CampoFormio 
as ,  au  reste ,  une  circons- 
rorabie  à  la  formation  im- 

d*ane  nouvelle  coalition. 
iTI II  avait  demandé  à  se  rap- 
des  frontières  de  France  : 
leotit  à  ce  qu'il  s'établît  dans 
mie  de  lever  (  en  Ost-Fri- 
t-Priest  ayant  vu  que  la  pro- 
i  de  sa  résidence  en  Russie 

sans  objet ,  partit  pour 
Im  ,  où  il  avait  laissé  son 

est  novembre  179$,  et  y 
liver.  Dans  ces  entrefaites, 
VIII  avait  été  obligé  de  quit- 
ikenboorg.  L'asile  que  Paul 
èrt  à  lever ,  n'avait  pu  con- 
anse  du  voisinage  de  la  Hol- 
ors  occupée  par  les  Français. 
lit  fait  proposer  au  roi  d'al- 
tt  le ckiteau ducal  de  Mitau, 
ande  ;  et  cette  offre  avait  été 
.  Le  roi  pressa  le  comte  de 
r  rejoindre.  Ce  ne  fut  ce- 

qu'au  mois  d'à? ri  1 ,  épo- 
nvertnre  de  la  navigation 
«Ittque ,  que  ce  dernier  put 
re  aux  désirs  de  Sa  Ma- 
arrivée  à  Mitau  ,  il  rc- 


SAi 


85 


prit  le  travail  de  U  correspondance 
du  roi  ;  mais  ayant  trouvé  le  comte- 
d'Avaray  en  possession  d'une  sorte 
de  participation  à  ce  travail ,  il  ac- 
cepta la  proposition  que  lui  fit  le  roi , 
d'aller  a  Pëtersbourg  régler  divers 
arrangements  relatifs  à  la  résidence 
de  Sa  Majesté  à  Mitau ,  et  à  l'entre* 
tien  de  sa  garde  et  de  sa  maison.  Il 
ne  fut  pas  cette  fois  aussi  bien  traité, 
par  Paul ,  qu'il  l'avait  été  précédem- 
ment. Un  retard  de  quelques  jours , 
qu'il  mit  a  se  présenter  à  Gatschina, 
en  fut  probablement  la  cause.  Cepen- 
dant il  obtint  les  divers  points  qui 
intéressaient  le  roi ,  et  ne  tarda  pas 
à  rapporter  à  Sa  Majesté  la  réponse 
de  l'empereur.  Ce  fut  vers  cette  épo- 
que que  Madame ,  fille  de  Louis  XVI, 
fut  remise  au  roi  son  oncle ,  et  qu'eut 
Heu  son  mariage  avec  le  duc  a'An- 
çouléme.  Le  comte  de  Saint-Priest , 
durant  sa  mission  à  Vienne,  avait 
été  chargé  de  la  réclamer  ;  et  de  re- 
tour à  Mitau  ,  il  rédigea ,  comme 
secrétaire  d'état  de  la  maison  du  roi , 
le  contrat  de  mariage  de  l'auguste 
couple.  La  campagne  des  Russes  en 
Italie,  en  1799 ,  avait  remis  l'Italie 
au  pouvoir  des  Autrichiens  :  la  fin 
malheureuse  de  cette  brillante  expé- 
dition ,  et  les  cajoleries  de  Buona- 
parte  envers  Paul ,  ayant  fait  changer 
de  système  à  ce  prince,  et  l'ayant 
rendu  partisan  du  premier  consul  v 
la  continuatiou  du  séjour  de  Louis 
XVIII  à  Mitau  parut  hors  de  toute 
convenance.  Saint  Priest  offrit  d'al- 
ler négocier  avec  la  cour  de  Vienne 
la  permission  ,  pour  le  roi ,  de 
se  rendre  en  Italie  ,  >t  il  se  mit 
en  marche  au  commencement  de  mai 
1800.  lia  victoire  de  Marengo  et 
ses  conséquences  rendirent  la  mis- 
sion sans  objet  :  il  n'aborda  même 
pas  cette  matière  a?ec  le  baron  de 
Thugut,  et  vint  passer  le  reste  de  la, 


86 


SAI 


belle  saison  à  Toeplilz ,  et  l'hiver  à 
Dresde.  Ce  fut  de  là  qu'il  adressa  au 
roi  la  demande  de  son  congé,  motivée 
sur  son  âge ,  ses  fatigues  et  la  dé- 
plorable santé  de  son  épouse  y  il  l'ob- 
tint dans  les  termes  les  plus  flat- 
teurs. La  comtesse  de  Saint  -Priest 
desirait  retourner  en  Suède,  pays 
dont  le  climat  lui  avait  toujours  été 
favorable.  Ils  partirent  donc  en- 
semble pour  cette  terre  hospita- 
lière qui  les  avait  recueillis  dix  ans 
auparavant,  et  ils  allèrent  s'établir 
dans  une  petite  maison  de  campagne,* 
aux  environs  de  Stockholm.  Le  dé- 
cret de  radiation  générale  des  émi- 
'grés  n'apporta  aucun  changement 
au  sort  du  comte  de  Saint-Priest. 
Buonaparte  ne  lui  pardonnait  pas 
ses  services  et  son  dévouement  à  la 
maison  dont  il  voulait  usurper  le 
trône  ;  il  ne  lui  pardonnait  pas  sur- 
tout d'avoir  rédigé  le  contrat  de 
mariage  du  duc  et  de  la  duchesse 
d'Angouléme  ;  et  il  l'excepta  nomi- 
nativement. Au  reste,  l'exception 
n'eût-elle  pas  eu  lieu,  celui  dont 
tous  les  biens  avaient  été  confisqués 
ne  pouvait ,  sans  manquer  de  recon- 
naissance, renoncer  à  sa  pension  et 
à  sa  starostie ,  ni  même  à  la  déco- 
ration de  Saint- André.  Eu  1804, 
Louis  XVIU,  voulant  quitter  Var- 
sovie ,  dont  le  se  jour  lui  deve- 
nait désagréable  à  la  suite  de  la  dé- 
marche du  gouvernement  prussien 
relative  aux  propositions  de  Buona- 
parte ,  désira  d'habiter  Stralsund. 
Il  chargea  le  comte  de  remettre 
une  lettre  dans  laquelle  il  priait 
Gustave  IV  de  l'y  recevoir ,  et 'de 
lui  permettre  de  se  rendre  à  Cal- 
mar, pour  s'y  aboucher  avec  le 
comte  a'Artois.  Ces  deux  points  fu- 
rent accordés  ;  le  roi  vint  à  Calmar, 
mais  ajourna  son  établissement  à 
Stralsund.  A  sou  retour  de  Calmar , 


SA! 

ayant  trouvé  à  Riga  un  aviî 
vcmement  prussien  qui  lu 
sait  la  continuation  de  son 
Varsovie ,  ce  prince  obtint 
pereur  Alexandre  la  perm 
reprendre  un  uile  tempora 
tau.  Saint  -  Priest  reçut  d 
l'iuvitation  de  revenir  aupi 
l'état  presque  désespéré  de 
tesse  de  Saint  -  Priest  ne 
mettait  pas  de  s'en  séparer 
perdue ,  le  12  janvier  180 
geait  à  se  rapprocher  de 
ce  qu'habitaient  ses  trois 
liées ,  et  qu'il  n'avait  pas 
puis  leur  enfance.  A  ce  u 
joignit  un  autre ,  tiré  des 
tances  politiques.  Le  roi 
de  s'était  brouillé  avec  l' 
Alexandre ,  ce  qui  mettait 
dans  une  fausse  position, 
fils  étant  au  service  de  Ru* 
tave  IV  le  sentit,  et  lui  \ 
s'embarquer  sur  une  fre 
transportait  à  Kœnigsberg 
de  Prusse.  De  là ,  il  se  mit 
pour  la  Suisse,  à  la  fin  di 
bre  1808.  C'était  au  moi 
conférences  d'Erfurt  :  le  je 
nuel  de  Saint-Priest  suppli 
reur  Alexandre  de  deman 
son  père  à  Buonaparte  la  pi 
de  rentrer  en  Frauce  :  il  p 
Buonaparte  l'accorda;  a 
l'empereur  Alexandre  l'av 
pris  ainsi,  et  en  avait  parh 
sens  au  comte  Ncsselrode. 
suranec  qui  eu  fut  donnée 
nistre  de  la  police  autoris 
fet  de  Genève ,  M.  de  Bai 
re ,  à  laisser  provisoircmei 
Priest  à  Genève.  A  son  r 
Baïoune,  Buonaparte  nia 
permis  la  rentrée  du  comte 
ce ,  et  déclara  qu'il  ne  la  pei 
qu'autant  que  ses  trois  fil 
raient  le  seivice  de  Russie. 


1 


S  AI 

leoent,  M.  de  Bannie  s'en  tinta 
l'admit  »ion  provisoire ,  et  le  laissa 
tivre  paisiblement  à  Genève,  entou- 
ré de  ses  filles  et  de  ses  |ictils-cii fonts. 
A  la  lin  dr  décembre  1811,  Buona- 

Crte ,  qui  méditait  une  rupture  arec 
Russie,  donna  l'ordre  de  l'expul- 
ser de  Genève.  Sa  in  t-Priest  partit 
maUde.le  1 3  janvier,  et  fut  contraint 
de  s'arrêtera  Lausanne.  liCComte  Au- 
guste de  Tallcy  raiid ,  alors  lifliiisti  c 
français  ea  Suisse ,  requit  son  ren- 
iai immédiat  du  territoire  de  la  con- 
fédération. Il  fut  encore  forcé  de 
t'arrête r  à  Ulm ,  et  se  proposait  de 
revenir  à  Couslauce,  où  une  de  ses 
filles  devait  le  rejoindre  et  lui  don- 
ner des  soiiis.  Mais  il  ne  lui  fut  pas 
permis  d'y  aller  :  une  sommation 
dnu  bailli  wurtembergeois  l'obligea 
de  prendre  place  dan»  un  bateau  qui 
le  porta  à  Vienne.  Il  passa  dans 
cette  ville  les  années  1813  ,  i8i3  , 
et  U  moitié  de   itti4-  U  lui  fallut 
acheter  par  on  nouveau  et  bien  dou- 
loureux sacrifice  le  bienfait  fie  la 
restauration ,  objc  t  cous  tint  de  ses 
vans  et  de  ses  travaux.   Sou  (iU 
aine  périt  Ir  19  nurs  ,  d.ms  l'un  des 
dernier»  combats  de   cette  longue 
lutte.    L'infortuné    vieillard    quitta 
Vienne,  le  i3  juillet  suivant,  et  tut 
••iniu  .  le  1 1  août,  à  verser  des  lar- 
or%  «iaus  le  sein  de  «un  roi ,  qui  lui 
;>r<s'iij*iM  se*  boutés  et  ses  consola - 
:«uii«  plutôt  ru  ami  qu'en  souverain. 
LuiJt  ««irophc  des  relit  jours  fut  nue 
a  tuwWe  rprciivc  pour  ce  vieux  >cr- 
iilci.r  de  la  inuii.irchic  :  elle  le  trou- 
\a  l'iij.  n:s  li-îêli-  pj  résigné.  Il  pas- 
w  trttr  cpopie  à  Êvrciix.  A  près  l.i 
dr..\u  rnc  rrntrcrdu  roi,  il  fut  élevé 
*  U  pairir.  par  ordonnance  du  17 
*v\l  1  Si  "t ;  mais  vi  surdité,  Sun  âge 
cl  **•««  m  1  hein  s  duinrsU'l1""*  l'enta- 
gerrut  1  *e  n  tirer  aux  riiwrou*  de 
l.yju ,  dans  une  terre  de  sa  famille  : 


SAI  87 

c'est  la  qu'il  s'éteignit,  pour  ainsi  dire, 
dans  les  sentiments  d'un  philosophe 
chrétien ,  le  16  février  1 82 1 ,  âgé 
de  quatre-vingt-six  ans.  Le  comte  de 
Saint-Pricst  était  d'une  taille  élevée; 
il  avait  une  figure  expressive,  spi- 
rituelle :  son  extérieur  était  noble , 
imposa  ut  ;  on  lui  trouvait  de  la  res- 
semblance avec  le  roi  de  Pologne 
(Stanislas  Poniatou ski): mais  il  était 
simple  dans  ses  manières;  et  quoi- 
que très-atlahlc,  il  inspirait  la  con- 
fiance sans  diminuer  le  rcs|>cct.  Doué 
d'une  grande  facilité  et  d'un  esprit 
très-  juste ,  il  dépluya ,  eu  diverses 
circonstances,  les  qualités  d'hom- 
me d'état  et  de  négociateur  du  pre- 
mier ordre.  Possédant  plusieurs  lan- 
gues ,  et  une  graflSc  variété  de  con- 
naissances, il  savait  répandre  beau- 
coup d'intérêt  dans  la  conversation, 
a  Je  passerais  ma  vie  avec  de  pa- 
»  rrils  ministres ,  disait  de  lui  Ga- 
»  tlierinc,  après  un  de  ses   entre- 
•  liens.  »    Sa   réception  au  divan 
présagea  bientôt  les  succès  qu'il  y 
devait  obtenir  ;  sa  grande  taille,  son 
air  maitial,  plurent  au  grand-sei- 
iicur  et  à  ses  ministres.  Le  crédit  dont 
il  jouissait  auprès  de  la  Porte ,  tour- 
na constamment  au  profit  du  com- 
merce français.  Homme  de  caractère 
et  de  résolution ,  il  eût  peut- être  sau- 
vé l'autorité  royale  en  17B9,  si  une 
plus  grande  part  lui  eût  été  accor- 
der  dan*  la  direction  des  a  flaires. 
f.e  enfuie  de  Saint  Piiest  avait  trois 
(ils  :  raine,   Emaiii:?!  ,  dont   l'ar- 
ticle suit,  est  mort  lca<)  mars  iKi.{; 
Ir    deuxième,    Armand  -  E  manuel  - 
(«liailes,  veuf  d'une  princesse  (Valit- 
7.ÏI1,  après  avoir  été  gouverneur  de 
Kherson  et  de  la  Pudolie,  est  rentre 
en  Franco,  et  a  succédé  à  la  pairie; 
le  troisième,  le  vicomte  Louis- An- 
toine ftiiLiuui-l,  apiès  plusieurs  ram- 
pagues  dans  l'ai  mec  russe,  est  de- 


88  SAI  SAI 

venu  aide  -de-camp  du  duc  d'Angou-  litaire  et  sur  son  avancement  : 

Urne ,  lieutenant-général ,  et  a  sou-  débuta  par  la  campagne  de  1 79 

tenu  récemment  en  Catalogne  la  ré-  l'armée  de  Condé;  en  1793 ,  il 

putation  qu'il  avait  acquise  a  l'étran-  en  Russie,  fut  fait  officier  da: 

ger.  Le  comte  de  Sainl-Priest  a  lais-  corps  des  cadets  d'artillerie,  < 

se  des  Mémoires  manuscrits  ,  qui  ans  après  lieutenant  dans  le  régi; 

comprennent  toute  sa  carrière  mi-  des  gardes  de  Semenekmslsi,  < 

litaire  et  politique.  On  a  pu  en  ti-  1797,  lors  du  couronnement  de 

rer  la  plupart  des  faits  qui  se  trou-  Ier. ,  capitaine  dans  le  même  c< 

vent  dans  cette  Notice.  Il  est  au-  Les  bontés  du  grand-duc  Alexai 

teur  d'un  Examen  des  assemblées  chef  de  ce  régiment ,  lui  ayant  ' 

provinciales ,  faisant  partie  d'Ob-  sous  un  léger  prétexte ,  la  disg 

servations  présentées  a  l'Assemblée  de  l'empereur,  en  1799,  il  v 

des  notables,  Paris,  1787,^-8°;  Mitau ,  et  suivit,  comme  aide 

et  des  paroles  d'un  opéra  intitule  :  camp ,  le  duc  d'Angoulême  à  l'a 

Daphnis  et  Hortense ,  représenté,  de  Condé,  pendant  la  campagn 

en  1789,4  Marseille,  musique  de  1800.  Retourné  a  Pélersbourj 

Joseph  Arauier.  Son  Éloge,  pro-  l'avènement  d'Alexandre,  il  fut  1 

nonce ,  par  le  coflfl)  de  Sèze ,  à  la  mé  colonel  de  ce  même  régime: 

Chambre  des  pairs}  le  a  mai  1 82 1 ,  Semeneiowski ,  dont  il  avait  été 

est  imprimé  dans  le  Moniteur  du  1 4  gédié  par  Paul.  On  forma ,  en  1 1 

juin  suivant  Z.  un  bataillon  de  chasseurs  des 

SAINT  -  PRIEST  (  Guillaume-  régiments  qui  composaient  la  g 

Ékamtel  Guigpard,  comte  de),  Gis  et  ce  bataillon  fut  mis  sous  se 

du  précédent,  né  k  Constantinople,  dres  :  l'armée  russe  marcha,  co 

le  6  mai  1776,  apprit  le  grec  et  le  auxiliaire,  vers  l'Autriche,  dai 

turc  des  femmes  chargées  de  son  campagne  de  i8o5,  et  arriva 

enfance  ,  et  l'allemand  de  son  a'ieul  prendre  part  à  la  bataille  d'Au 

maternel ,  le  comte  de  Ludolf  qui ,  litz.  Le  bataillon  de  chasseurs 

étant  Saxon  d'origine  ,  tenait  beau-  manuel,  posté  en  avant  d'Auste: 

coup  pour  lui  a  l'étude  de  cette  y  fut  oublié  quand  l'armée  ; 

langue.  Venu  à  Paris ,  â  l'âge  de  ope'ra  sa  retraite.  Heurcuscraei 

sept  ans,  il  fut  mis,  en  1788,  dans  voyant  déborder  par  les  Fran 

les  mains  d'un  précepteur,  qui  lui  en-  il  prit  k  temps,  de  lui-même,  le 

seignalesmathématiques;etilfutdes-  de  se  replier  sous  leur  feu  :  il 

tiné  k  l'arme  du  génie.  Lors  de  l'émi-  dans  cette  action ,  un  cheval  tué 

gration  de  son  père  ,  il  fut  envoyé  k  lui.  Dans  la  guerre  de  1806  à  il 

Heidelberg.  Après  deux  années  em-  son  bataillon  ,  renforcé  de  deui 

ployées  a  suivre  les  cours  de  droit  très  ,  prit  le  nom  de  régiment 

public ,  de  physique,  de  chimie  et  de  chasseurs  de  la  garde.  A  TafTaii 

sciences  analogues  ,  il  subit  un  exa-  Glukstadt ,  il  fut  détaché  pour  s< 

mensur  la  mécanique,  le calculdifTé*  nir  une  attaque  qui  languissait 

rentiel  et  intégral ,  etc.  ,dans  lequel  il  quoique  inférieur  en  nombre ,  c< 

embarrassa  plus  d'une  fois  ses  exa*  taillon  emporta  la  tête  de  pon 

minateurs.   Ses    progrès   dans  les  Lomilten ,  défendue  par  deux  1 

sciences ,  earent  une  influence  puis-  hommes;  mais  Saint -Pricst  y  ei 

saute  sur  ceux  qu'il  fit  dans  l'art  mi-  jambe  cassée.  Transporté  k  Rigi 


SAI 

ilëme  alla  l'y  chercher 
?r  avec  lui  à  Mitau  ,  où 
ns  le  château  qu* habitait 
I ,  et  soigné  par  le  chi- 
ce  prince.  Lors  de  la 
•la  Turquie  ,  en  1810, 
ua  tellement  dans  trois 
commandait  en  chef, 
général-major ,  cheva- 
Sainte  -  Anne  première 
Saint- George  troisième 
reçut  directement  des 
empereur ,  et  pour  sa 
ir  son  humanité  envers 
rs  turcs.  Après  ces  deux 
il  de tint  chef  d'état- 
rps  d'armée  commandé 
;  Bagration,  en  1812  , 
aparté.  On  attribue  au 
mt-Priest  la  savante  ma- 
aire  par  laquelle  le  corps 

,  jlérobantsa  marche  au 
voust,  fit,  en  présence 
lal ,  sa  jonction  avec  le 
r  aux  ordres  du  général 
'ollv.  A  la  bataille  de  la 
lint-Prifst  reçut ,  sur  la 
coup  de  fusil  qui  ne  pé- 
prê s  s'être  fait  panser , 
:hamp  de  bataille.  Lors 
e  désastreuse  des  Fran- 
iibrc  prodigieux  de  pri- 
iteiéarcutnulcs  à  Wilna, 
friamlre  le  chargea  ainsi 
Louis,  d'y  organiser  des 
1  s'acquittèrent  de  celte 

*  un  zt'Ie  et  ries  soins 
n  assez  grand  nombre 

reconnaissent    devoir 

humanité.  É  manuel  se 

Si  3  ,  a  Lnlr.ru  et  à  ton- 

*  q:ii  précédèrent  l'ar- 
luise*  ayant  été  repous- 
Lutare .  il  commanda 
corps  dc'laché,  et  fut 
/a  du  -  huit  fois  sans 
Le  roi  de  Prusse ,  dont 


SAI  89 

les  troupes  faisaient  partie  de  ce 
corps,  fut  si  satisfait  qu'il  lui  envoya 
la  décoration  de  son  second  ordre. 
Sa  brillante  conduite  à  Leipzig  loi  va- 
lut, de  la  part  de  l'empereur  Alexan- 
dre »  l'envoi  d'une  épée  enrichie  de 
diamants.  Enfin ,  après  avoir  tra- 
verse l'Allemagne ,  occupé  les  places 
sur  la  route ,  et  remonté  le  Rhin  de 
Dnsscldorf  à  Maïence,  îl  fut  employé 
au  blocus  de  cette  place.  De  là ,  il  lut 
appelé  ponr  se  joindre  an  corps  de 
Blucher ,  et  prit  part  à  toutes  les 
actions  de  cette  armée.  En  avant  en- 
suite été  détaché ,  il  emporta  ,  l'épée 
à  la  main ,  la  ville  de  Reims  ,  le  1  a 
mars.  Le  lendemain,  Buonaparte 
étant  revenu  avec  des  forces  supé- 
rieures, Saint- Priest  évacua  la  ville , 
et  fut ,  en  se  retirant ,  blessé  à  mort 
d'un  obus  à  l'épaule  gauche.  Emporté 
du  champ  de  bataille ,  sous  le  feu  de 
l'armée  de  Buonaparte ,  par  le  cou- 
rage do  régiment  russe  dont  il  avait 
été  colonel ,  le  comte  de  Saint-Priest 
fut  tram  porté  à  Laon  ;  il  y  termina , 
le  39  mars  181 4  1  M  glorieuse  vie 
au  milieu  des  consolations  de  la  re- 
ligion ,  qu'il  avait  toujours  respec- 
tée et  pratiquée,  même  au  milieu 
du  tumultes  des  camps.  Z. 

SAINT  -  RAMBERT  (  Gakiel 
de  ) ,  philosophe  cartésien ,  était  né 
dans  le  dix-septième  siècle ,  à  Pon- 
tarlier,  d'une  famille  noble,  origi- 
naire du  Bugei.  Admis  au  nombre 
des  pages  du  marquis  de  Légauês  , 
gouverneur  du  Milanez ,  il  le  suivit 
m  Italie ,  où  il  acheva  ses  études  sous 
d'habiles  maîtres,  et  fit  de  grands 
progrès  d.ms  les  mathématiques.  Il 
obtint  ensuite  un  emploi  dans  les 
troupes  espagnoles .  et  fit  plusieurs 
campagnes  tant  en  Italie  qu  en  Flan- 
dre et  en  Allemagne.  Le  prince  d'A- 
remberg  conçut  une  estime  particu- 
lière poux  lui ,  et  le  nomma  intendant 


9* 


SAI 


tôrcssement  et  la  modération  des  dé- 
sirs formaient  le  fond  de  son  ca- 
ractère; mais  qu'il  était  vif  et  im- 
pétueux dans  la  dispute,  et  d'une 
sensibilité  puérile  pour  la  critique. 
Quantàses  ouvrages ,  tous  les  journa- 
listes du  temps,  entr>utres  Leclerc, 
Basnage,  les  rédacteurs  des  Mémoires 
de  Trévoux,  enfin  Bayle,  en  ont  par- 
lé avec  beaucoup  de  détail  ,et  ce  qui 
vaut  mieux  encore,  avec  une  grande 
estime.  Ce  dernier  le  cite  souvent, 
dans  son  Dictionnaire  historique, 
comme  une  grave  autorité  ;  et  il  di- 
sait «  qu'il  lisait  toujours  avec  beau-. 
»  coup  de  promptitude  et  de  joie 
»  tout  ce  qui  pouvait  lui  tomber  en- 
»  tre  les  mains  des  œuvres  de  Saint* 
»  Real.  »  Saint -Real  a  pour  lui  un 
suffrage  encore  plus  imposant,  c'est 
celui  de  Voltaire,  qui  met  la  Conju- 
ration de  Venise  au  nombre  des 
chefs-d'oeuvre  de  notre  langue,  a  Le 

*  style,  dit-il  (5),  en  est  comparable  à 
»  celui  deSalloste.Onvoit  que  l'abbé 

*  de  Saint-Réal  l'avait  pris  pour  mo- 
rt dèle,  et  peut-être  l'a-t-il  surpassé.» 
Voltaire  dit  autre  part  :  a  Ne  con- 
»  damnez  pas  avec  dureté. . .  •  tout 
»  ce  qui  ne  sera  pas  aussi  parfait  que 
»  la  Conspiration  de  Venise  (6).  »  Ed. 
fin ,  dans  une  lettre  à  l'abbé d'Olivet, 
il  place  Saint  Real,  comme  historien, 
immédiatement  après  Bossueta  Jene 
»  connais  après  lui ,  dit-il ,  aucun 
»  historien  où  je  trouve  du  sublime, 
»  que  la  Conjuration  de  Saint-Réal 
»  (7).  »  Les  principaux  ouvrages  de 
cet  écrivain  ou  qui  lui  sont  attribués, 
Sont  :  I.  De  t usage  de  V histoire , 
Paris,  1671.  Ce  livre  fut  son  dé- 
but; il  contient  sept  Discours ,  pré- 
cédés d'une  Introduction,  daus  la- 


(5)  SiècU  Je  touit  X1F. 
[G)0Conscil$  m  h*  journmlist*. 
(7)  UUrt  àê  6im«  17)6. 


SAI 

quelle  l'auteur  s'élève  coul 
tnode  ordinaire  d'étudier 
en  chargeant  sa  mémoire  d 
noms  et  d'événements.  Il' 
l'apprenne  pour  connaître 
mes ,  les  causes  morales  à 
ments  et  les  motifs  des  a 
serait  à  désirer  que  le 
ques  judicieuses  dont  e 
ce  Traité  fussent  présentée 
style  plus  serré ,  et  d'un  t 
paradoxal.  Lenglet  Dufres 
sa  Méthode  pour  étud 
noire  (8) ,  dit  peu  de  bien  < 
vrage  ,  auquel  pourtant  i 
dédaigné  de  faire  plus  d'un 

II.  Don  Carlos,  nouvelle  l 
1 672, in-i  a, morceau  très 
mais,  comme  l'a  si  judicieui 
Laharpe  (9) ,  «  c'est  une  c 
»  de  l'histoire  inconnue 
»  ciens ,  et  qui  caractérise  1 
»  des  modernes,  que  de  défi 
»  un  vernis  romanesque,  de: 
»  portants ,  et  des  noms  ce 
»  de  mêler  la  fiction  à  la  réa 
peut  en  dire  autant  de  la  } 
tavie ,  sœur  d'Auguste  , 
conjuration  de  Pison  et  d?. 
contre  Néron  ,  que  lui  ; 
Laharpe  et  l'abbé  de  Mal 
qui  ne  sont  pas  de  lui  (10 
nier  auteur  ,  qui  juge  tri 
ment  Saint-Réal ,  dit  de  li 
»  romancier  se  révèle  à  cha 
»  et  peut-être  que  cette  îd< 
»  malgré  moi ,  quand  je  1 
»vrages  où  il  n'est  qu'hi: 

III.  Histoire  de  la  Conjur 


(8)  Dans  la  Préface .  peg.  VI.  On  l'a 

tout  entier  dan»  l'édition    in-ia  de  cri 

(r)>  Cour»  de  littérature,   t.  Vit,  i 

toi  IV. 

(10)  On  Mit  qne  ce  dernier  ouvra; 
nulili-  (  V ay.  ce  uom,  XXIT,  f>5,  n"'  H. 
mm  observation ,  pai  mi  les  œuvre*  de 
dan^Téditiou  de  1^4°  >  et  dans  celle  <U 
v.  I*  Vie  d'Octmvit  est  de  VUlctbrc, 
Craoct(  Rccuttt  de  piien ,  ton.  I,  p 


SAI 

$  contre  I*  république  de 
1 1618, 1674*  C'est  encore 
historique  (  F.  Gbosley), 
ind  seul  a  quelque  chose 
r.  Ossone  )  ;  mais  ce  n'en 
loins  le  chef-d'œuvre  de 
[v  C'est  de  laCou  juiation  de 
'Otwaj,  a  tiré  le  sujet  de  sa 
e  Venise  iaweV ,  représen- 
idres  ,  en  1682.  La  Place 
mr  le  même  sujet ,  et  sous 
itre ,  une  tragédie  qui  fut 
*  au  Théâtre  Français ,  en 
Manlius  Capitolinus  de 
vient  aussi  de  cette  sour- 
a  Conjuration  des  G  rac- 
ée moins  d'éclat  dans  le 
également  écrite  arec  in  te- 
nir entre  parfaitement  dans 
1ère  de  se§  personnages. 
îe  que  La  harpe  a  faite  , 
•ceau ,  est  peu  fondée.  H 
a  reprocher  à  Saint*  Real 
le  Conspiration  donne  à 
1 1).  Les  Gracques  ,  dit-il, 
que  des  séditieux ,  et  non 
unsptrateurs.  Au  reste  il 
?  cet  opuscule  n'est  pas  de 
l ,  mais  qu'il  appartient  au 
Je  La  Ba.stie.  V.  Fie  de 
irist ,  dédiée  à  Louis  xiv, 
178.  Ce  livre  ne  fut  point 
public ,  bien  que  son  auteur 
mit  comme  son  chef-d'œu- 
Onj  remarque  peu  de  ron- 
de» écrivain  «acres,  et  nulle 
n  de  leur  esprit.  On  a  cn- 
tvc  m  qu'il  n'a  pas  donne 
Chmt  une  seule  fois  le  nom 
:  petit  être  n'y  a-t-il  eu  en 
un  dr'.scin  i3,  ».Lcs  pi  111- 
;iru\  fj'i'.i  toujo  1rs  profes- 


4'     li,**r«l.    i'i1.1  .   ri,', 

1*  »*ul  il.   ra*>i  !•» r»  1  ijn«-  j'«iinr , ni • 
ï  -.-*»■.   «vn.    (••«!«  I.  tcbdfitAti    il'uri 


« .  fjm 


p    |H*. 


SAI  93 

ses  l'auteur,  empêchent  d'en  douter. 

VI.  Eclaircissement  sur  le  discours 
de  Zachèe  à  Jésus-Christ ,  Paris , 
1682.  Cet  ouvrage  avait  pour  but  de 
défendre,  contre  Àrnauld,  l'explica- 
liou  que  Saint-Réal  avait  donnée  de 
ces  paroles  de  Zachéc  :  Je  donne 
la  moitié  nie  mon  bien  aux  pauvres* 

VII.  Ctsarion  ou  Entretiens  surdi- 
vers  sujets ,  particulièrement  sur 
l'Histoire  romaine ,  Paris,  1684, 
in- 1 1. Ces  Entretiens,  divisés  en  qua- 
tre journées ,  présentent  des  considé- 
rations neoves ,  et  souvent  piquantes 
sur  Titus  Pomponius  Atticus,  Pto- 
lémée  Aulétès ,  et  sur  divers  points 
de  morale.  VIII.  Les  opuscules  in- 
titulés Affaires  de  Marins  et  de 
tyUa,  Considérations  sur  Lucul- 
lus ,  rcûcxions  sur  le  meurtre  de 
César  ,  sur  Lépide  ,  Marc  Antoi- 
ne et  Auguste ,  etc.  ,  qui  paraissent 
appartenir  encore  au  marquis  de 
la  Ûastie ,  décèlent  une  connaissance 
profonde  des  intérêts  et  des  grands 
personnages  de  Rome  à  cette  époque. 
Toutefois  ce  n'est  pas  sans  raison 
que  l'on  a  observé  que  L'auteur,  affre- 
tienné  pour  les  paradoxes  histori- 
ques, s'efforce  de  rabaisser  Auguste 
au-dessous  de  son  mécite  a/el,  tandis 
qu'il  veut  relever  Antoine  et  Lépide, 
contre  le  témoignage  de  tous  le»  his- 
toriens. IX.  Discours  sur  la  valeur , 
dédié  à  l'électeur  de  Bavière ,  Co- 
logne, i(>88,  in- 1*2.  C'est  uu  chef- 
d'œuvre  de  raison  et  de  bon  goût  ;  il 
eut  un  débit  si  rapide,  et  devint 
si  rare,  qu'on  fut  obligé  d'en  f.ii- 
ledcs  copies  manuscrites  i  1  f }.  «  Le 
»  français,  disait  Ménage  t  n'en  est  pas 
»  des  plus  corrects,  mai*  uu  y  voit  pai- 
»  iQultlof/uentiam  verborum   1  V.  » 


(  1  J»  S*ll*iiKrr(    Mtmetiet    Ar    l.ileimlmrr  ,   I.  Il  , 
|>.  1  .1. 

il    V.r.irf.u'ia,  t.  lit,  |<   ni?,  i1*»»  i»:*j. 


94  SAI 

X.  De  la  Critique 9  Paris,  1691; 
traité ,  dont  Bayle  faisait  grand  cas  , 
et  qui  a  moins  pour  objet  de  donner 
des  règles  de  critique  en  général , 

3  ne  de  censurer  en  particulier  Andry 
e  Bois-Regard ,  auteur  des  Réflexions 
sur  f usage  présent  de  la  langue 
française.  Saint-Rcal  le  fait  interve- 
nir à  tout  moment  comme  exemple 
d'une  mauvaise  critique  ,  et  il  ne 
garde  pas  toujours  dans  ses  attaques 
la  réserve  qu'il  recommande  lui- 
même.  En  effet ,  il  veut  que  l'honnê- 
teté ne  permette  de  critiquer  les  ou- 
vrages d  un  homme  qu'après  sa  mort, 
parce  qu'alors  ou  est  éloigné  de  toute 
naine.  Ménage  a  demandé  si  ce  ne 
serait  pas  là  vellere  barbant  leoni 
mortuo  ?  et  s'il  n'y  aurait  pas  plus  de 
générosité  à  ne  point  attaquer  les 
nommes  qui  ne  peuvent  se  défendre  ? 
(16).  XI.  Lettres  de  Cicéronà  At- 
ticus ,  traduites  en  français ,  avec  le 
latin  à  côté ,  et  les  remarques*  Paris, 
1691,2  vol.  in- 12.  Cette  Traduction 
ne  contient  que  les  deux  premiers 
livres  de  ces  lettres.  Le  style  en  est 
lourd  et  embarrassé  :  il  s'y  trouve 
même  quelques  expressions  tri- 
viales :  On  y  traduit  Tulliolam 
meam  ,  pur  ma  Tulliette.  Le  par- 
ti janséniste  ,  mal  disposé  pour 
Saint  -  Real ,  se  déchaîna  contre 
sa  traduction  ,  qui  se  trouvait  en 
concurrence  avec  celles  dont  s'occu- 
pait Goibaud-Dubois ,  un  des  disci- 
ples d'Arnauld  (  F.  Dubois  ).  Mais , 
en  dépit  de  l'esprit  de  parti ,  il  res- 
tera toujours  à  Saint  -  Real  la  gloire 
d'avoir  commencé  à  dissiper  l'obs- 
curité qui  couvrait  les  Lettres  à  At- 
ticus,  et  d'avoir  facilité  le  beau  tra- 
vail de  l'abbé  Mongault  (  Voyez  ce 
nom  ,  xxix  ,  3Go  ).  Les  deux  tra- 
ductions ont  été  réunies  dans  l'édition 


(tG)Ibid.  ,p.  198. 


SAI 

de  la  Haie,  1709,  3  vol.  in-ia,(i7). 
XII.  Relation  de  V apostasie  de 
Genève  y  in- 12,  Paris,  1782.  Cet 
ouvrage  curieux  est  une  nouvelle  édi- 
tion du  livre  intitulé  :  Levain  du  cal* 
vinisme  ,  ou  Commencement  de 
V hérésie  de  Gfnève,  composé  par 
la  sœur  Jeanne  de  Jussie,  religieuse 
de  Sainte-  Glaire,  à  Genève.  Saint 
Real  retoucha  le  style  de  ce  livre, 
qui  avait  été  imprimé ,  pour  la  pre- 
mière fois,  à  Chambéri,  en  i54o9  et 
qui  contient  tout  ce  qui  s'est  passée 
Genève,  depuis  1 526  jusqu'en  i535. 
On  lui  attribue  encore  plusieurs 
autres  écrits  de  controverse,  entre 
autres  la  Méthode  courte  et  car 
sée  pour  combattre  les  déistes.  La 
collection  la  plus  recherchée  de* 
Œuvres  de  Saint  -  Real  est  celle 
d'Amsterdam  ,  1740,  6  vol.  in- 
12,  figures  de  Bernard  Picart,  on 
celle  de  Paris,  1745,  3  vol.  in  -  4°. 
(18)  En  1755  et  17.57,  l'abbé Péran 

(17)  IHct.  dn  anonymes ,  %*.  édit.,  n°.  losajf. 
Saint-Réal  avait  auwi  'traduit  Ira  li%rr»  3  et  i  dw 
mêmes  Lettres  :  mais  cette  version ,  cite*  par  Mo* 
rabin,  n'a  jamais  ete'  imprimée.  Voy.  Prosp. Mar- 
chand, il,  180  (R). 

(18)  Il  avait  déjà  paru  six  éditions  plu  on  amenai 
complètes  de  ces  œuvres  1  la  Haye,  Vaillant ,  17a f 
5  vol.  iu-n;  —  Paris,  17»  f,  5  vol.  in-ia;  —  la 
naye  ,  Rogissart,  171G ,  3  ou  4  Toi.  in-i*  ;  —  A  nu» 
terdam.  Mortier,  i73o,  5  vol.  in-ia  ;  —  ihid., 
L'Honoré,  i74>  ,  6  vol.  in  u;  —  Paris,  174$,  6 
vol.  iu-ia.  Le  dernier  volonté  dés  éditions  de  i"3n 
et  174°»  comprend  les .  Mémoires  de  la  duché**» 
JUa tarin  ,  suivis  de  neuf  piècrs  qui ,  selon  Prnapnr 
Marchand  (  II,  181  (S)  ,  nekout  pa»  de  Saint-Réal, 
savoir  :  i°.  Caractère  de  Madame  de  M**uriu\  s*. 
Discours  de  Xénophon ,  »ur  la  manière  d'augmen- 
ter les  revenus  d'Athènes  .  trad.  du  grec,  avec  des 
remarques;  3°.  Discourrsur  la  république  de  La- 
cédémone  ,  trad.  du  urée  (  de  Xénophon  )•  4». 
Préface  historique  de*  Mëmoires  de  la  minorité  ait 
T^n n  XIV  (  «Ile  cikt  d'Amelotde  la  Hout-ave); 
5».  Vie  d'Octane,  «rur  d'Au^u*tc;  G°.  flervnri- 
liation  du  mérite  et  de  la  fortune .•  *o.  Méthode 
courte  et  aisée  pour  combattre  Ut  déiste*  ;  8".  ilr* 
marques  sur  les  F.s*énien* ,  les  Sadiircen*,  les  Phm- 
rùiriM  et  les  Thri  ap«  utes  ;  cf.  De  la  navigation 
des  Romain  t.  —  On  a  encore  attribué  a  Saint- 
Réal  ,  Epicharis  ,  (  f"t\y.  I.i  noir  1  o  ci-dessus  )  ,  et 
une  traduction  de  la  S<ttire  de  Pc'tmne  ,  leste'e  iné- 
dite. Ij«h  (n-eteiidueii  (Viuvrcs  posthume*  de  Saint* 
Real  (Paris,  lîarbiu ,  i(*>3  ,  3  vol.  în-ia  )  ne  sont 
reelliiiiiiJt  que  le§  opuscules  du  marquis  de  la  Ita- 
lie ,  geutilhoiuiuc  d' Avignon.  ()n  en  trouve  la  li«t» 
eu  tete  du  tmue  i«,  Ju  Recueil  de  pièces  de  lîttc- 
rature  et  d'histoire  (  par  l'abbé  Granet). 


Ski 

a  rais,  deux  nouvelles  édi- 
•s  Œuvres  de  cet  auteur,  8 
18.  Ceux  qui  ont  dit  qu'on 
traduire  ses  Œuvres  à  un  seul 
ont  été  trop  sévères  ;  mais 
n  ne  les  réduirait  que  de  moi- 
.  laisserait  encore  à  Saint* 
et  ce  qui  est  digne  de  passer 
(Stérile.  Ses  Œuvres  posthu- 
rtoufv  qu'on  a  mêlées  à  la  col- 
deses  autres  écrits ,  sans  fai- 
ne attention  à  la  date  de  leur 
ilion ,  renferment  beaucoup 
•s  faibles  et  ennuyeuses.  On 
esne  douter  que  la  plupart 
te  lui.  Neuville  a  publié  Y  Es- 
Saint- Real y  un  vol.  in  -  12 , 
fcsessartsa  donné,  en  1804, 
vres  choisies  de  Saint-Rêal, 
i-t*i,  avec  une  Notice  de  i3 
or  la  vie  et  les  écrits  de  l'au- 
"édition  des  Œuvres  clioi-  * 
'abbé  de  Saint -Real ,  préce- 
une  notice  sur  sa  vie ,  (  par 
Malo  ) ,  Paris  ,  L.  Jauct , 
t  vol.  in  -  8°.  ,  contient  la 
if  ton  des  Espagnol* ,  la  Con- 
i  des  Gracques ,  Y  Epicharisy 
%  de  Marius  et  S>  lia ,  JVatri- 
les  romains.  On  peut  se  for- 
ulre  assez  justed'un  vrai  phi- 
chrétien  en  lisant  Saint-Real. 
luitefut  toujours  en  barmo- 
■c  les  principes  de  sagesse 
ofessatt  dans  ses  livres.  For- 
attaché  aux  ventes  de  la  foi , 
rait  la  seule  philosophie  qui 
t  utile  à  l'homme.  Il  semble 
e  avoir  fait  sa  profession  à 
rd .  en  disant ,  dans  le  Ce- 
«  Je  pourrais  vous  faire  la 
itrd'un  ancien,  à  qui  quelqu'un 
thiit  que, pour  un  philosophe, 
Mit  bien  peu  de  cas  de  la  phi 
hie:  Et  c'est  cela  même,  ré- 
a-t  on,  qui  s'appelle  philoso- 
•  C'est  avec  la  même  fran- 


SA1  95 

chise ,  la  même  netteté,  que  dans  ses 
Œuvres  posthumes ,  il  a  donné  une 
idée  de  sa  manière  d'envisager  l'his- 
toire :  a  Los  incertitudes  de  la  pbi- 
»  losophie ,  dit-il ,  ne  sont  guère* 
•  plus  grandes  que  celles  de  l'his- 
»  toire;  et  ceux  qui  l'ont  beaucoup 
»  lue  ,  disent  que  l'on  ^accommode 
»  l'histoire  à-peu-près  comme  les 
»  viandes  dans  une  cuisine  :  cha- 
c  que  nation  les  apprête  à  sa  ma- 
»  nière.  Il  faut  être  fort  simple 
»  pour  étudier  l'histoire  avec  l'es- 
»  pérance  d'y  découvrir  ce  qui  s'est 
»  passé;  c'est  bien  assez  qu'on  sache 
»  ce  qu'en  croient  tels  et  tels  auteurs; 
»  et  ce  n'est  pas  tant  l'histoire  des 
»  faits  qu'on  doit  chercher,  que  l'his- 
»  toirc  des  opinions  des  hommes.  » 
D'après  cet  aveu ,  il  ne  faut  pas  s'é- 
tonuer  que  Saint-Réal  ail  si  souvent 
arrangé  l'histoire  au  gré  de  sou  ima- 
gination. Laharpe  le  met  bien  au-des- 
sus de  Saint -Evrcmond.  «  C'était, 
»  dit-il,  ainsi  que  Saint-Evremond  , 
»  un  esprit  qui  se  pliait  aisément  à 
1»  différents  genres,  mais  bien  plus 
»  solide  et  plus  instruit.  »  On  peut 
voir ,  à  l'article  de  S.iint-Evrcmond 
(  xxxix,  page  5ti5 ,  note  4)»  ce 
que  nous  avons  dit  sur  la  légèreté 
avec  laquelle  ce  dernier  écrivain  a 
été  jugé  par  l'auteur  du  Cours  de  lit' 
têrature.  Sans  doute  le  parallèle  est 
tout  naturel  à  faire  entre  deux  au- 
teurs qui  furent  contemporains  , 
amis, et  qui  portèrent  l'un  et  l'au- 
tre le  flambeau  de  la  critique,  dans 
l'histoire  romaine.  Mais  on  a  pu  ac- 
cuser Saint-Evrcmond  d'avoir  éten- 
du son  scepticisme  un  peu  plus  loin 
peut-être  qu'à  des  matières  purement 
ni* toriques  et  littéraires,  tandis  que 
personne  n'a  été  tenté  de  faire  uu  pa- 
reil reproche  à  Saint-Real.  L'Histoi- 
re de  la  Conjuration  de  f'enise 
n'a  jamais  été  surpassée  ;  mais  les 


96  SAI 

Observations  sur  'Us  Bcmains, 
qui  sont  le  chef-  d'oeuvre  de  Saint- 
Evremond  ,  sont  restées  au-dessous 
des  pages  éloquentes  que  Bossuet 
et  Montesquieu  écrivirent  sur  le 
même  sujet.  Le  premier  fut  un  hom- 
me du  monde  par  excellence  ;  les 
succès  du  second  auprès  de  la  belle 
Mancini ,  prouvent  qu'il  pouvait  aus- 
si plaire  dans  la  société.  On  peut 
lire ,  sur  Saint  -  Real ,  la  Notice 
qu'en  a  donnée  M.  J.  -  L.  Grillet , 
dans  son  Dictionnaire  historique, 
littéraire  et  statistique  des  dé' 
portements  du  Mont-Blanc  et  du 
Léman  (  Chambéri,  1807  );  20.  son 
Éloge,  par  M.  de  Barol,  dans  les 
Piemontesi  illustri ,  tome  v ,  page 
3a  1 ,  Turin,  1787  ;  3°.  l'article  que 
lui  a  consacré  Prosper  Marchand , 
dans  son  Dictionnaire,  11,  164-81. 
— Le  goût  des  belles-lettres  s'est  per- 

Ej'tué  dans  la  famille  de  Saint -Real, 
n  de  ses  arrière -neveux,  chimiste 
très -distingué,  qui  porte  le  même 
nom,  les  cultive  avec  succès.  Il  est 
membre  de  l'académie  royale  de  Tu- 
rin et  intendant-général  de  la  mari- 
ne, à  Gènes.  D — r — r. 

SAINT-REMY  (  Pierre  Surirey 
de),  général  d'artillerie, était  né,  vers 
i65o,  suivant  quelques  biographes 
&  Saint -Remy,  dans  la  généralité 
d'AIençon ,  et  selon  d'autres,  dans 
le  village  d'Acqucville ,  peu  distant 
du  premier.  Il  embrassa  de  bonne 
heure  la  carrière  militaire ,  passa 
dans  le  corps  de  l'artillerie ,  et  ac- 

2uit  des  connaissances  très-étendues 
ans  cette  partie  si  importante  de  la 
tactique  moderne.  Ses  talents  lui  mé- 
ritèrent l'estime  des  généraux  sous 
lesquels  il  fut  employé ,  entre  autres 
du  maréchal  d'Humières  ;  et  après 
avoir  parcouru  tous  les  grades,  il  par- 
vint à  celui  de  lieutenant  du  grand- 
maître  de  l'artillerie  de  France,  au- 


SAI 

quel  il  fut  nommé,  en  1703.  Cet 
officier  mourut  à  Paris  ,  en  1716, 
dans  un  âge  avancé.  On  a  de  lui  : 
Mémoires  d'artillerie ,  Paris,  1697; 
ibid. ,  1 707 , 2  vol.  in-4°. ,  et  174&1 
3  vol.  in-4°. ,  fig.  Cet  ouvrage  a  été 
contrefait  plusieurs  fois  en  Hollande; 
etBardet  de  Villeneuve  en  a  tiré 
toute  la  partie  d'artillerie  de  sa 
Science  militaire  (  la  Haye ,  1 741 ," 
tom.  vi ,  vu  et  vin  ).  L'édition  de 
1 745,  que  l'on  doit  à  Guill.  Le  Blond 
(  Voy.  XXIII,  486  ) ,  est  la  meil. 
leure  et  la  plus  complète.  Saini- 
Rctny  n'a  guère  à  réclamer  dans* 
cette  compilation  que  le  choix  et  la 
distribution  des  matériaux  ;  mais  il 
cite  exactement  ses  sources  et  ses 
autorités.  Après  avoir  tracé  l'his- 
toire des  changements  qu'a  éprouvés 
l'artillerie  en  France ,  depuis  som 
origine  jusqu'au  commencement  da 
dix-huitième  siècle,  il  traite  des  piè- 
ces d'artillerie  ainsi  que  des  diffi- 
rentes  espèces  de  projectiles  ;  des 
moulins  et  de  la  fabrique  de  la  poa- 
dre ,  et  de  la  fonte  des  pièces  ;  des 
équipages  et  des  parcs  d'artillerie  ;  3 
donne  ensuite  le  Recueil  chronologi- 
que des  ordonnances  de  nos  rois  v 
concernant  cette  arme ,  et  tennis» 
sou  ouvrage  par  le  Dictionnaire 
des  termes  qui  lui  sont  particuliers* 
L'ouvrage  de  Saint-Remy  n'est  poist 
exempt  d'erreurs  (  Voy.  V artilleries 
raisonnée ,  par  G.  Le  Blond  )  ;  il  a 
d'ailleurs  vieilli  ;  cependant  on  peat 
encore  le  consulter  utilement ,  sur- 
tout pour  l'histoire  de  Fart.  On  trou- 
ve quelquefois  ,  sous  le  titre  dt- 
Mémoires  de  Saint-Remy  ,  la  col- 
lection des  planches,  vignettes,  fleu- 
rons, etc. ,  gravés  pour  cet  ouvrage: 
ce  Recueil  est  fort  rare.  On  a  le  por- 
trait de  cet  oificier,  par  Édelinck,, 
d'après  Rigaud,  161)7,  gr.  fona. 

W— s. 


1 


SAI 
ROMUALD  (Pierbe  de). 

ILLXBAVD. 

T  -  SAPHOR1N  (  ÀRMllf D- 

-Louis  ue  Mestral  de  )  , 
le  François-Louis  de  Pesme 
«  nom  ) ,  né  aa  pays  de 
i  1-7 38,  montra  ,  de  bonne 
désir  de  suivre  le»  traces  de 
l  dans  la  carrière  diplomati- 
es avoir  fait  de  bonnes  étu- 
nêve  et  à  Gottingcn  ,  où  il 
îs  en  relation  particulière 
romte  de  Bcrnstoriï ,  il  se 
Copenhague ,  où  le  roi  Fré- 
e  nomma  gentilhomme  de 
<re  ,  et  ensuite  chambellan, 
oir  été  charge  d'affaires  â 
de  Dresde,  il  fut  nomme' 
Lira  ordinaire  à  celle  de  Var- 
1  il  rendit  des  services  iin- 
dans  l'affairés  des  Dissi- 
lâ  il  fut  envoyé ,  en  1774» 
ne ,  dans  la  même  qualité' , 
tÏTcmenl  à  la  Haye,  à  Pé- 
;,  et  à  Vienne,  où  il  rem- 
distinction  les  fonctions  de 
1ère  .  jusqu'à  sa  mort ,  qui 
»  180Î.  Il  avait  reçu,  en 
l'ordre  de  l'Aigle  blanc,  et 
Saint -Stanislas.  Le  roi  de 
L  l'avait  nomme'  son  cou- 
ivê.  et  son  conseiller  d'état 
reoce  ,  et  l'avait  décore  de 
Je  Danebrog.  A  tous  les 
r  «on  état ,  et  à  un  esprit 
ire  qui  lui  avait  concilié  U 
ilion  générale ,  il  joignait 
rxqui<  pour  la  peinture  ;  et 
tion  de  tableaux  et  de  gra- 
t  souvent  admirée  par  les 
w*.  Z. 

r-.S4PHOR!N  (Fium.ois- 
.  fo>.  Pi  «mes. 

r-sû:vRi;R  vawk^i. 

r.MLVhSIRK  (  Jlste- 
Fivr.i:,  marquis  in), d'une 
famille  du  Y i va rai  s,  dont 

IL.  t 


SAI  q7 

était  sorti  le  président  du  Faur  de 
Pibrac ,  auteur  des  Quatrains  mo- 
raux ,  naquit  à  Paris ,  le  9  janvier 
1617.  U  fut  page  des  rois  Louis 
XIII  et  Louis  XIV ,  obtint  ensuite 
une  compagnie  de  chevau-légcrs ,  si- 
gnala sa  travoure  en  divers  rencon- 
tres ,  et  reçut ,  le  même  jour ,  sept 
blessures  avant  d'être  mis  hors  de 
combat.  Il  suivit  le  duc  de  Beau- 
fort  dans  l'expédition  de  Candie 
contre  les  Turcs ,  en  1669 ,  et  fit  la 
campagne  de  1G72,  sous  les  ordres 
de  Turcnne ,  dont  il  mérita  le  suf- 
frage. A  la  tête  de  deux  cents  che- 
vaux ,  il  parvint  â  ravitailler  la  ville 
de  Boon ,  assiégée  par  le  prince  d'O- 
range ,  ce  qui  lui  valu  Je  titre  de 
racstre-dc-cavalerie  d'un  régiment  de 
son  nom.  Brigadier  de  la  cavalerie 
française,  en  1681  ,  il  donna  de 
nouvelles  preuves  de  courage  et  d'ac- 
tivité dans  les  armées  de  Flandre. 
Maréchal-dc-champ  sous  Catûtat, 
en  1690,  il  se  fit  remarquer  au  Pont- 
dc-Carignan,  à  Briqueras,  et  surtout 
à  la  bataille  de  Sla (Tarde,  au  succès  de 
laquelle  il  contribua  puissamment. 
Les  services  qu'il  avait  rendus  pen- 
dant cette  campagne,  furent  récom- 
pensés par  une  pension  de  quatre 
mille  livres;  il  ne  se  distingua  pas 
moins  à  la  prise  de  Carmagnole,  en 
i(>9i.  Après  la  levée  du  siège  de 
Coni ,  sa  présence  d'esprit  rétablit 
l'ordre  dans  l'armée,  qu  il  ramena, 
sans  presqu'avoir  essuyé  de  perte, 
au  camp  de  Câlinât.  Le  grade  de 
lieutenant-général  fit  briller  ses  ta- 
lents avec  plus  d'éclat  :  la  Catalogne 
devint  le  théâtre  de  ses  exploits ,  en 
i0q3;  il  dirigea  1rs  travaux  du  siège 
de  Roses  ,  doul  il  s'einpara  le  9  juin; 
on  !c  vit,  à  la  tête  des  carabiniers, 
effectuer  le  passage  de  la  rivière  du 
Ter ,  à  la  vue  et  malgré  les  efforts  de 
l'armée  espagnole,  qui  s'était  rangée 

7 


y8  SAI 

en  bataille  sur  l'autre  rire  :  il  mar- 
che contre  elle ,  Fenfonce ,  et  ne  tarilc 
pas  à  la  mettre  en  pleine  déroule.  Le 
cordon  ronge  devint  le  prix  de  cette 
brillante  action ,  en  1694.  Le  mar- 
quis de  Saint  -  Silvestre  ,    âgé  de 
soixante-huit  ans ,  et  couvert  de  bles- 
sures ,  se  retira  fa  même  année ,  à 
Valence  en  Daupbiné.  II y  mourut , 
le  6  février  1719,  doyen  des  offi- 
ciers généraux  de  France ,  gouver- 
neur de  Briançon ,  commandeur  des 
ordres,  de  Notre  -  Dame  du  Mont- 
Carmel ,  de  Saint-Lazare ,  etc.  Sa 
famille  conserve  avec  soin  sa  corres- 
pondance avec  Louis  XI V.  Turenne, 
Gatinat  et  la  plupart   des  grands 
hommes  de  cette  Délie  époque ,  dont  il 
partagea  la  gloire.  — Un  de  ses  des- 
cendant*,Charles  François  du  Faure, 
marquis  de  Saint- Silvestre,  et  de 
Satilleu ,  lieutenant-colonel  du  génie , 
né  le  Ier.  octobre  ï  75a,  au  château 
de  Satilleu  en  Vtvarak  ,  et  mort 
le  t*.  novembre.  1818,  dans  cette 
antiqne  demeure  de  ses  aïeux,  fut 
député  par  la  noblesse  de  sa  pro- 
vince aux  états-généraux ,  en  1789  : 
il  y  siéga  constamment  au  côté  droit. 
Néanmoins,  objet  de  vénération  pour 
les  montagnards  du  Vivarais ,  dont 
il  avait  fait  long-temps  le  bonheur, 
il  échappa ,  comme  par  enchante- 
ment ,  a  tous  les  orages  de  la  révo- 
lution. L'étude  absorba  presque  tous 
les  instants  de  sa  vie.  Il  a  légué,  par 
son  testament,  au  dernier  rejeton  de 
sa  famille ,  mais  d'une  branche  fixée 
depuis  plus  d'un  siècle  aux  Pays- 
Bas,  cinquante  huit  ouvrages  ma- 
nuscrits :  ils  roulent  presque    tous 
sur  des  matières  historiques.  Ses  la- 
borieuses rcckcrclics  ont  embiassé 
les  provinces  il  ont  j>c  compose  le 
royaume  de  France,  rHelvétie,  la 
Pologne,  l'ancien  royaume  des  Loin - 
m  Lards  ;  l'I>  pagne,  le  Portugal,  le* 


SAI 

royaumes  de  Danemark ,  < 

et  de  Norvège ,  l'empire  à9 

l' Afrique ,  etc.  Il  avait  a 

note ,  en  y  joignant  ses  1 

critiques ,    des    décisions 

prises ,  jour  par  jour,  l' 

constituante. — Leprésidei 

Hubert-Maurice  Du  F  a  un 

d'un  vol.  in-8°. ,  publié  soi 

La  Religion  et  la  Politiqu 

lées  à  leur  centre  commt 

nité  constitutive  des  lois  . 

universel,  Namur,  1804, 

sieurs  brochures  assez  piq 

la  révolution  brabançonne 

la  branche  Belge.   Il  est 

181 1  président  du  tribui 

nanl -sur-Meuse.  S 

SAINT-SIMON  (  Loul 

vrot,  duc  de  )  descenda 

cienne  maison  de  Rouvre 

prétendait  issue  des  comt 

mandois.  Né  le  16  janviei 

fut  tenu  sur  les  fonts  de  b; 

Louis  XIV  et  Marie  Thé 

triche.   Il  reçut ,  dans 

paternelle  une  éducation 

gnée  ;    entra  dans    les 

taires  dès  sa  plus  tendre  j< 

sa  première   campagne 

sous  le  maréchal  de  Lui 

et  se  trouva  au  siège  de 

la  bataille  de  Fleurus  et 

Nerwinde  où  il  montra 

leur.  Le  roi  lui  donna, 

une  compagnie  de  cavale 

père  étant  mort  dans  la 

née,  il  lui  succéda  dans 

Moment  de  Bluye  et  dam 

de  duc  et  pair.  11  obtint 

régiment,  puis  le  grade 

de-camp  ;  et  là  se  borna  ; 

militaire ,  0Ï1  il  pouvait  2 

tic  des  succès;  tuais  la 

et  le  séjour  de  la  cour  I 

relit  de  plus  faciles  et  d< 

formes   *  5cs  goûts.  Per 


SAl 

lui ,  fait  pour  y  réussir 
les  plus  brillantes  qua- 
>uu  dans  les  dernières 
iiis  XIV,  cl  ne  vit  par 
:  beau  règne  qu'à  sou 
ipart  des  hommes  qui 
tré  n'existaient  plus,  et 

•  partie  de  ceux  qui  leur 
feu  étaient ,  il  faut  eu 
en  peu  recommanda- 
•rit,  5.1  ns  doute ,  que  les 
t  Saint-Simon  a  peint 

sont  quelquefois  un 
ics,  et  qu'en  gênerai 
ne  sont  point  flatteurs, 
•une  et  sans  titre  ni  re- 
in assez  remarquable 
attention.  I.c  roi,  qui 
lit  alors*  tint  d'aflec- 

*  ,  et  qui  était  dirige 
;ucs  de  tant  d'espèces , 
a  point.  La  vanité  du 
it  fort  grande;  et  il  fut 
l  choqué  de  cet  ou- 
est-ce encore  à  celte 

iiit  attribuer  le  peu  de 

pi'il  .1  rais  à  parler  de 

Jo  restt  il  fait  très  bien 

is  son  intérieur  ;  in.iis 

de  ne  inoiitrri  souvent 

oté  faible.  Le  rôle  do 

i  a  cette  époque  ne   fut 

que   celui    d'un    ob- 

quoiquc  l'expérience 

encore  donné  tous  les 

iicu  remplir,  oiinesau- 

pcii  d'il ii mines  fussent 

ue«i\  voii  et  de  mieux 

ouïes  1rs  intrigues  ,  on, 

lit .  tout  le  m/Mt'crdcs 

:•  l'iie-ix  |K:nétier  dans 

d;>  eu  ur  humain.  H  se 

duiiici"  temps  .  .ivcc 

h-\r(UM  u  *k-  l't.iuvil 

:  iuii  il    .  :i-    es  pi  1 1    il» 

i       inr     K   Jl:i:ilǫ  j;-u 


SAI  çic) 

éîait ,  en  quelque  sorte,  le  secret  mo- 
teur. Si  la  mort  imprévue  du  jeune 
prince  ne  fût  pas  venue  renverser 
toutes  les  espérances  de  ce  parti ,  il 
est  probable  que  Saiut-Simon  serait 
parvenu  au  plus  haut  degré  de  la  fa- 
veur, et  qu'il  aurait  dû  cotte  fortune 
à  l'influence  de  l'archevêque  de  Cam- 
brai. Ainsi  c'est  tout-à-fait  sans  rai- 
sou  qu'on  l'a  taxe  de  ressent  iuifut 
et  de  haine  pour  ce  prélat;  le  por- 
trait qu'il  eu  a  fait ,  dans  ses  Mémoi- 
res ,  est  certainement  un  des  plus 
vrais  et  des  plus  fins  qui  existent. 
Tout  ce  que  1  on  a  dit  de  l'auteur  du 
TélétnaqiK»  dans  des  amplifications 
et  d'innombrables  éloges  académi- 
ques ne  vaut  pas  un  des  aperçus,  un 
des  traits  si  piquants  et  si  vrais,  par 
lesquels  l'a  reproduit  à  nos  yeux 
l'homme  de  cour  qui  l'avait  si  bien 
compris ,  si  liien  apprécié.  Ce  que 
Saint-Simon  a  dit  de  l'élève  de  Fc- 
uélou ,  la  manière  touchante  dont 
il  a  raconté  sa  mort  et  celle  de  la 
Dauphine  ,  n'est  pas  moins  rcmar- 

3 fiable  par  le  sentiment,  l'énergie 
es  traits,  et  surtout  par  une  admi- 
ration ,  un  enthousiasme  pour  l.i 
vertu,  que  l'ou  ne  trouverait  pas 
dans  les  moralistes  les  plus  sévères. 
Les  portraits  qu'il  a  encore  tracés 
de  Câlinât ,  de  Vauban ,  de  Saint 
Ai*uau  et  de  tous  les  hommes  ver- 
t ueux  de  ce  temps  là  ne  sont  pas 
moins  exacts  ni  moins  ressemblants, 
et  ils  témoignent  du  même  zèle  et  du 
même  respect  pour  la  morale  et  pour 
la  vérité.  Mais  quand  il  s'agit  de  f.n 
re  connaître  les  riJirules  de  Ville 
roi  ,  les  concussions  de  Villars , 
q.iand  il  est  qncMion  de  peindre  les 
vices  honteux  de  \  ciidôine  et  de 
Dubois,  l<.s  srandaleuM'Mlehauchf s 
fin  duc  d'Orléans  it  «le  !■•  duchesse 
de  lieui  (  /'.  (h.u'^s.  XXXII  . 
imt  ■     |n  t.iMi  .•  »v  de  Saint  Simo'i 


ïoo  S  Al 

deviennent  sans  doute  plus  sombres , 
mais  ils  ne  cessent  pas  d'être  vrais  , 
la  couleur  n'en  est  pas  moins  vive  ni 
moins  inimitable.  Seulement  il  faut 
avouer  que  ces  tableaux  sont  quel- 
quefois d'un  cynisme  qui  va  jusqu'à 
l'obscénité.  Comme  l'intention  de 
l'auteur  était  que  son  ouvrage  ne  pa- 
rût qu'après  la  mort  de  toutes  les  per- 
sonnes dont  il  y  est  fait  mention ,  il 
ne  ménage  r^en  ;  c'est  dans  le  seul  in- 
térêt de  l'histoire  et  de  la  postérité 
qu'il  écrit;  et  l'on  ne  peut  ainsi  l'ac- 
cuser ni  de  haine  ni  de  ressentiment 
pour  ses  contemporains.  Ses  derniè- 
res volontés  ont  été  ponctuellement 
suivies ,  car  ses  Mémoires  n'ont  pa- 
ru que  quarante  ans  après  sa  mort;  et 
ce  n'est  réellement  qu'à  dater  de  cette 
.  publication,  que  la  courde  Louis  XIV 
et  celle  du  régent  ont  été  bien  con- 
nues. Dès  ce  moment  tous  les  his- 
toriens et  tous  les  compilateurs  y 
ont  puisé  à  pleines  mains;  des  mil- 
liers de  volumes  ont  paru,  dont 
cet  ouvrage  a  fourni  tout  le  fonds; 
et  l'on  pourrait  citer  plus  d'un 
écrivain  qui  en  parle  assez  mal, 
et  qui  en  a  emprunté  ses  récits  et  ses 
couleurs.  Ce  n'est  pas  assurément 
que  le  style  en  soit  correct,  ni  qu'il 
'soit  destiné  à  servir  de  modèle  ; 
mais  il  est  rapide ,  énergique ,  plein 
d'images  neuves  et  piquantes  ;  il  est 
surtout  d'une  extrême  facilité.  Ce 
que  l'auteur  évite  avec  le  plus  de 
soin ,  c'est  la  gêne  et  l'apprêt.  On 
voit  qu'il  eût  été  très-offensé  de  pas- 
ser pour  un  écrivain  de  profession  ; 
et  sa  vanité  est  telle ,  que  même  en 
écrivant  pour  le  public  ,  il  veut  que 
son  style  soit  reconnu  pour  celui 
d'un  grand  seigneur.  11  parle  avec 
beaucoup  de  sagacité  sur  la  politi- 
que ,  sur  les  Guauccs  ,  sur  la  guerre  ; 
et  ses  récits  d'opérations  militaires 
sont  véritablement  d'un  homme  du 


SA1 

métier.  Avant  la  mort  < 
XIV,  Saint-Simon  s'étai 
sez  bien  avec  le  duc  d'Oi 
était  l'intermédiaire  de  • 
avec  le  parti  du  duc  de  Bc 
et  c'est  par  cette  voie  qu'il 
coup  de  part  au  mariage  d 
Bcrri  avec  une  princesse  c 
Les  désordres  de  celle-ci 
sèrent  parla  suite  des  régi 
tant  plus  amers ,  qiifc  sa  1 
fut  le  témoin  obligé,  eu 
d'honneur  de  la  duchesse 
commencement  delà  régen 
Simon  fut  porté  au  premiei 
la  faveur.  Le  duc  d'Orléans 
au  conseil  de  régence.  Il 
plusieurs  reprises,  le  nom 
verneur  du  jeune  roi  Loui 
ne  put  vaincre  sa  répugnai 
point.  «  Un  malheur  peut 
»  dit-il  au  régent  :  vous  sa' 
»  les  calomnies  que  vos  enj 
»  fait  circuler ,  ils  diraient 
»  m'avez  placé  là  pour  ce 
régent  le  consulta  sur  les  a 
plus  épineuses;  et  quelque! 
le  tort  de  ne  pas  suivre 
Saint-Simon  était ,  à  cette  ép 
me  du  parti  qui  se  forau 
sein  de  la  cour  contre  le  pi 
accusé  de  vouloir  abaisser 
et  contre  les  princes  legiti 
voulaient  s'élever  au-dessuj 
composa  plusieurs  Mémoire 
intérêts  de  ce  parti,  et  se  me 
tout  très -à  découvert  dans 
Ton  reprochait  sérieuséir 
membres  du  parlement  de  n 
sortis  de  la  haute  noblesse, 
lements  répondirent  par 
écrit,  et,  remontant  à  Foi 
familles  de  la  cour,  ils  coi 
la  noblesse  de  la  plupart  d'e 
{V,  Potier  de  Noviow, 
5^6  ).  On  y  lisait  le  pas 
vant  :  «  Le  duc  de  Saint-S 


*    SAI 

noblesse  et  d'uuc  fortune 
mte,  <juc  tout  !c  monde 

instruit.  Un  de  ses  coq- 
ait  presque  de  nos  jours 
de  Mme.  de  Schomberg.  La 
bbnee  des  armes  de  la  Va- 
p  que  cette  famille  ëcartèle 
lies  deVcnnandois,Iuia  fait 
a'ci&e  fient  d'une  princesse 
e  maison.  Enfin  fa  vanité 
xûl  duc  est  si  folle  ,  que , 
i  généalogie,  il  fait  venir  de 
4>a  de  Bossu  un  bourgeois , 

Naieoce  nommé  Le  Bossu, 
M>asé  l'héritière  de  la  bran- 
cède  sa  maison.  «  On  ne 
pas  attaquer  Saint-Simon 
droit  plus  sensible.  11  nous- 
fa  la  plus  extrême  petitesse 

nobiliaire  ;  et  Ton  ne  con- 
fue  ce  ridicule,  reconnu  si 
■our  le  cachet  et  le  partage 
raneeou  de  la  sottise,  ait  pu 

un  bomme  d'autant  d'es- 
:  taroir.  Marmontel  a  dit , 
Ique  vérité,  que  Saint- Si - 
oyait  dans  la  nation  que  la 
,  dans  la  noblesse  que  la 
t  dans  la  pairie  que  lui-mc- 
Mémoire  du  parlement  le 
a  de  colère  ;  il  publia  une 
,daus  laquelle  il  fit  remon- 
>blesse  de  sa  race  jusqu'au 
siècle;  et  depuis  ce  temps 
la  plus  aucune  mesure  cou- 
le ment  dans  .ses  discours  et 
cents.  Cependant  il  h.»  lisait 
ment  les  Snlpiciens  et  les 
i  il  parle  d'eux  avec,  bcau- 
tjrrur.  taudis  qu'il  raconte 

ntreme  sensibilité  la  des- 
Je  Port  royal.  C'est  peut- 

teU  sentiments  qu'il   faut 

le  *ape  conseil  qu'il  doiitia 
t  pour  la  conservation  du 
>t .  que  Ddxùs  voulait  de-' 
4i   1711  ,  le  duc  d'Or' tans 


SÀI  lot 

le  chargea  d'aller  demauder  à  la 
cour  d'Espagne  la  main  d'nne  in- 
fante pour  le  jeune  roi  Louis  XV, 
et  de  conclure  le  mariage  d'une 
fille  du  régent  avec  le  prince  des  As 
turies.  Quoique  le  premier  de  ces  ma- 
riages n'eut  pas  lieu ,  et  que  le  second 
ne  fût  point  heureux ,  le  négociateur 
reçut,  de  la  part  des  deux  cours, 
des  témoignages  de  satisfaction. 
C'est  dans  ce  voyage  qu'il  fut  at- 
teint de  la  petite  vérole,  au  moment 
d'arriver  à  l'Escurial.  N'osant  pa- 
raître devant  le  roi  dans  cet  état , 
il  s'arrêta  dans  un  village  où  Philippe 
V  lui  euvoya  son  médecin.  Dès  qu'il  * 
fut  rétabli ,  il  alla  remplir  sa  mission 
et  il  revint  en  France  avec  le  titre 
de  grand  d'Espague ,  qui  est  resté 
dans  sa  famille  ,  et  avec  l'ordre  de 
la  toison  d'or  pour  son  fils  aîné. 
Âpres  la  mort  du  duc  d'Orléans ,  " 
Saint-Simon  perdit  beaucoup  de  son 
crédit,  et  il  passa  la  plus  grande  partie 
de  sa  vie  dans  sa  terre  de  La  Ferlé. 
Il  finit  même  par  s'y  retirer  entière- 
ment ;  et  ce  fut  là  qu'il  composa  ses 
Mémoires.  Il  mourut ,  à  Paris  le  \ 
mars  1755,  à  l'âge  de  quatre-vingts 
ans.  Il  avait  épousé,  en  i<X)5,  la  tille 
du  maréchal  de  L orges ,  qui  fut  dame 
d'honneur  de  la  duchesse  de  Ikrri , 
et  qui  se  conduisit  avec  beaucoup 
de  sagesse  et  de  dignité  auprès  d'une 
princesse  si  légère  et  si  dissolue.  Son 
(ils  aîné  (  Jacques-Louis  ) ,  lui  suc- 
céda dans  la  pairie.  Plusieurs  co- 
pies de  ses  Mémoires  restèrent  long- 
temps manuscrites  daus  les  mains 
de  l'ëvcque  de  Metz,  son  frère.  La 
eensure,ctrintéiêtdebcaucotipdefa- 
m il  les  puissantes,  concouraient  alors 
avec  les  ordres  qu'il  avait  donnés 
pour  en  suspendre  la  publication. 
Ce  u'est  qu'en  17M  ,  qu'il  en  parut 
un  abrégé ,  3  vol.  iii-8'».  L'aimée 
suivante  ,    on    publia  quatre  volu- 


109 


SAI 


mes  de  supplément.  Lorsque  la  li- 
berté de  la  presse  fut  proclamée,  eu 
1791 ,  Soutavie  en  donna  une  éJi- 
tion  plus  complète ,  à  Strasbourg  , 
i3  vol  in-8°.  Cette  édiùonaété  gros- 
sie ,  sans  utilité ,  par  beaucoup  de 
notes  dans  l'esprit  du  temps  ,  et 
par  des  pièces  justificatives  insi- 
gnifiantes (  Voyez  Sou l Avi e  ). 
Enfin  une  dernière  édition  plus  mé- 
thodique et  mieux  ordonnée ,  mais 
très-incomplète ,  parut  en  18 18 ,  6 
vol.  in*8°. ,  par  les  soins  de  M.  F. 
Laurent.  Il  serait  à  désirer  qu'un 
éditeur  soigneux  en  fît  une  meilleure; 
mais  il  faudrait  qu'il  eût  en  sa  pos- 
session tous  les  manuscrits  ,  notam- 
ment celui  qui  a  passé  du  ministère 
des  affaires  étrangères ,  dans  les 
mains  du  marquis  de  Saint-Simon , 
ministre  dn  roi  à  Copenhague.  Il 
existe  un  jugement  inédit  du  cardi- 
nal de  Bausset  sur  les  Mémoires  de 
Saint-Simon.  M — d  j. 

SAINT-SIMON,  (Charles-Fran- 
çois VERM  Ait  DOIS  DE  ROUVROY  SaN- 

dricourt  de  ),  évoque  d'Agde ,  na- 
quit à  Paris ,  en  1 727.  Il  fit  ses  étu- 
des avec  succès  au  collège  d'Harcourt, 
et  entra  dans  la  maison  de  Navarre 
pour  y  prendre  ses  degrés  en  théo- 
logie. A  la  culture  des  sciences  ecclé- 
siastiques ,  il  joignit  celle  des  lan- 
gues savantes  ,  et  prit  des  leçons 
d'hébreu  de  l'abbé  de  Vil!efroy(  V. 
ce  nom  ) ,  auquel  il  resta  constam- 
ment attaché.  L'é vcque  de  Metz ,  son 
parent,  le  notai  ma  l'un  de  ses  grands 
vicaires.  Il  parcourut  l'Italie  ,  en 
1754,  pour  perfectionner  son  goût 
et  ses  connaissances  par  la  fréquenta- 
tion des  suivants  ,  et  l'examen  des 
monuments  une  renferme  cette  terre 
classique.  De  Rome  ,  où  il  avait  as- 
siste^ à  l'élection  du  pape  Clément 
XIII,  il  se. rendit  à  Naples  ,  visita 
le  Vésuve  et  les  fouilles  d'Hcrcula- 


SAI 

nu  m,  et  reçut  en  présent, 
magnifique  exemplaire  de 
lion  des  antiquités  de  cet1 
son  retour  d'Italie,  en  17 
pourvu  del'évéché  d'Agde. 
prélat  s'occupa  sur-lé-c 
procurer  à*  son  diocèse  111 
Bréviaire  et  un  nouveau  Mi 
fit  précéder  de  Mandement 
recherches  liturgiques.  T 
depuis  sa  jeunesse  par  un  t* 
ne  lui  permettait  de  dormi 
un  fauteuil ,  il  passait  la  p 
partie  de  la  nuit  dans  sa  bit 
où  il  avait  rassemblé  la  ce 
plus  complète  de  livres  c 
ques  ,  les  meilleurs  éditioi 
teurs  grecs  et  latins  ,  et 
nombreuse  d'ouvrages  d\* 

Srincipalemcnt  sur  les  p 
ord.  Il  eut ,  en  1 764 ,  lvn 
haranguer  le  roi  à  la  tête 

Jmtation  des  états  de  Lan; 
e  discours  qu'il  prononça 
circonstance,  produisit  111 
pression  à  Versailles.  Son 
les  lettres  ,  et  la  noble 
qu'il  accordait  aux  savant 
recevoir ,  en  1 785  ,  à  l'ac; 
inscriptions  ;  et  il  ne  cess 
lors  &  entretenir  une  corre* 
suivie  avec  ses  nouveaux 
Averti  par  l'agitation généi 
prits,  de  l'orage  qui  menaç 
nistres  de  la  religion  ,  il  s! 
loi  de  ne  quitter  son  dioces< 
qu'il  y  serait  contraint  p 
Icncc.  Au  mois  de  juin  1 
séditieux  entourèrent  son 
lui  siguificreut  de  s'éloigne 
chercher  un  asile  à  Paris 
flattait  de  rester  inconnu  ; 
ne  sortît  que  pour  assiste 
semblées  de  l'académie,  de 
membre.  Passant  ses  jour, 
d'un  petit -neveu  infirme  , 
s'était  dévoué ,  le  pieux  éve 


SAI 

de  ne  pat  échapper  aux  proscrip- 
tion*. PJougédans  les  cachots  comme 
«aspect ,  il  y  resta  pluMCiirs  mois ,  et 
fut  condamné  à  mort  par  le  tribunal 
rrrolutiouiuire ,  le  i5  juillet  1794* 
(Tétait  la  veille  même  du  9  thermi- 
dor, qui  délivra  la  Fraurede  ses  bour- 
reau x.   Sa  précieuse  bibliothèque  , 
restituée  à  sa  f.imille ,  fut  acquise  par 
Bartnez  [  P.  ce  nom  ),  qui  l'a  léguée 
a  l'école  de  me'  Ircine  de  Montpellier. 
L'exemplaire  qu'il  possédait  de  V  Ho- 
race de  Sanadon ,  in  -4°*  »  contient 
me  traduction  des  O  les  de  ce  poète, 
écrite  sur  les  marges  ;  il  avait  égalc- 
Bent  enrichi  de  Notes  la  comédie  des 
Suées ,  dans  son  exemplaire  de  la 
Traduction  à*  Aristophane,  par  Poiu- 
surt  de  Sivry  (  Voyez  ce  nom  ). 
Le  premier    volume  du    Voyage 
littéraire  en  Grèce  ,    par   Guys . 
raoferme  de    l'évèquc  d'Agdc  une 
Lettre  pleine  d'érudition  f  et  dans 
la|ueQc  \\  donne  de  nouvelles  étymo- 
lûçies,  entre  autres  du  nom  de  Mar- 
seille, ou  M  tire  dedeux  mots  celtiques 
Mas  Sahet*  .  habitation  des  Sa- 
lyntt.  Ou  trouve,  dans  le  Magasin 
Encyclopédique  ,   1808  ,  tome  v, 
pa^.  377  -*4  •  UI,c  Xotice  sur  M.  de 
&aùU-Stmon  ,  signée  T.  J.  A.  M. 

\V s. 

SAINT  -  SIMON  (  Maximime*- 
Hl»*i  9  marquis  dl  ),  écrivain  peu 
cwrnu  ,  m 213  qui  mérite  de  l'être, 
naffût  vers  1720.  Dcsûné,  par  sa 
luivsauce,  à  la  profession  des  armes, 
il  servit,  comme  aide -de -camp  du 
j  ri  arc  Je  Cniili ,  il.ni>  les  guerres  d'I- 
uii«: .  et  m-  trouvait,  en  \~\\,  à  l<i 
l»aiii|ai*  d'  Cum.  Li  paix  lui  pj'iinit 
ftif.3  lr  se  I:\rcr  ««  son  goût  pour  le* 
l*  "i*  *.  Il  i^-if'-riiniiiM,  pal  le*  voya- 
_.  » .  1  »  i  fri:.ii'.N.iuct-s  qu'il  .ivjit  i«- 
riH'  .  rt  *c  relira ,  vers  1  •;  >M ,  il-ius 
•ne  «.^.'ap.i^ur  pis  d'Ulii-tlit.  l'as- 
-   /^...t  puur  li»  llcur*,  et  partie ul*i- 


SAI  '~  io3 

ment  pour  les  jacinthes,  il  en  réunit 
plus  de  deux  mille  variétés  dans  un 
jardin  qu'il  possédait  à  Harlem.  La 
société  des  savants  et  la  culture  des 
lettres  embellirent  ses  loisirs  ;  et  il 
mourut ,  dans  sa  retraite ,  près  d*U- 
trecht  ,  en    1799  (1).   I«e  Maga- 
sin encyclopédique  j  en  annonçant 
la  vente  de  la  bibliothèque  de  Saint- 
Simon  ,  promettait  quelques  détails 
sur  la  vie  d'un  homme  que  distin- 
guaient des  qualités  éminçâtes;  mais 
personne  ne  s'est  encore  occupé  de 
fui  payer  le  tribut  que  réclament  tes 
talents,  sa  philosophie  et  son  noble 
désintéressement.  Ou  connaît  de  lui  : 
I.  Desjacinthesfde  leur  anatomie^ 
reproduction  et  culture  ,  Amster- 
dam, i7G8,in4°. de  1C4  p.,chiff., 
avec  dix  planches.  Ce  Traité  est  di- 
visé eu  huit  chapitres.  Le  septième, 
qui  traite  de  la  génération  de  la  ja- 
cinthe et  des  plantes  eu  général,  of- 
fre des  observations  neuves  et  inté- 
ressantes (a).  1 1 .  Histoire  de  la  guer- 
re des  Alftes ,  ou  Campagne  de  1 74 4 « 
par  les  armées  combinées  d'Eipaguc 
et  de  France,  commandées  par  l'in- 
fant don  Philippe  et  le  prince  de 
Conti ,  Amsterdam ,  1 7O9 ,  in  -  fol. 
de  s3 à  pag.  j  ibid.,  1770,  in-4°.  de 
990  pag.  Cet  ouvrage  ,  dans  lequel 
l'auteur  se  montre  non  moins  grand 
tacticien  qu'habile  écrivain ,  est  très- 
estimé  des  militaires.  11  est  accom- 
pagne" de  cinq  cartes  de  géographie 
et  d'un  tableau  qui  ollrc  parallèle- 
ment les  détails  du  passage  des  Al- 
1>es  p.ir  Anuibal ,  *clon  les  récits  de 
'ulvhp.dcTitc-Livc.rinlcrprétatiot] 
de  r.iutrur  et  relie  de  Ftilard.  Dans  nue 
longue  Préface ,  il  disrutc  avec  beau- 

'  l  i  II  ikiU  |"«  M»  I"m  1 l'i'    le  iJUrilt  tuHI  Iil 

l>i->,;i4|<h>  •  i^ii  11  lit  ■    -lit  |ir«  t  ■  ili  . 

,-jl     •iili'V  tic-  li  h  '•■'     >».i..  if.r    «."»»/»'■  "H»» 
]  m1  mi  iiitriim*  i{«   Si    ■!  Nu  1    -i  ,  !■■  I»  ■i,ft*$mmt 

./>•  i  •:..'   1/.1  -'••  fi.i  l    11-,    .  i».  .1»  it*Ji .  mi 
■    «   1  «it>««i  ■■♦  é-  Ji  •i«-:».|ii  t.  *wui.u,«h*i 


io4 


SAI 


coup  d'érudition  cette  question  his- 
torico  -géographique ,  et  s'efforce  de 
prouver  que  la  route  du  héros  cartha- 
ginois (lut  être  par  Barcelonette  et  le 
mont  Viso.  M.  Fortiad'Urban  a,  dans 
une  Dissertation  particulière,  suc- 
cessivement améliorée  dans  trois 
éditions,  établi  «n  système  un  peu 
différent',  fortifié  de  preuves  qui 
semblent  ne  rien  laisser  à  désirer  :  il 
prouve  que  le  passage  dut  avoir 
lieu  par  le  Mont-Genèvre.  L'ou- 
vrage du  marquis  de  Saint  -  Simon 
est  suivi  d'une  Histoire  de  Co- 
ni,  depuis  sa  fondation,  en  1200, 
jusqu'en  1744-Denina  (3)  lui  repro- 
che assez  durement,  comme  un  pla- 
giat, de  n'avoir  pas  dit  que  ce  mor- 
ceau était  tiré  ou  traduit  des  Secoli 
di  Cuneo.  III.  Histoire  de  la  guerre 
des  Bataves  et  des  Romains,  d'a- 
près César,  Tacite,  etc.,  ibid.,  1770, 
gr.  in  -  fol. ,  avec  les  figures  d'Otto 
Venins,  gravées  par  Tcmpesta  (  V. 
Civilis,  VIII,  5qo  ).  IV.  Essai  de 
traduction  littérale  et  énergique, 
Harlem,  1771 ,  in  -  8°.  C'est  Ta  tra- 
duction de  V Essai  sur  l'homme, 
de  Pope,  et  d'une  partie  du  2e.  livre 
déjà  Pharsale.  Saint  -  Simon  trou- 
vait la  Traduction  de  Lucain  ,  par 
Marmontel ,  faible  et  languissante  ; 
et  il  se  proposait  de  montrer  qu'il 
était  possible  de  faire  mieux.  Son 
Fragment  de  traduction  reparut  à 
Amsterdam  ,  1 793  ,  in  -  8°.  V. 
Te'mora,  poème  épique  d'Ossian, 
traduit  d'après  F  édition  anglaise  de 
Macpherson,  Amsterdam,  1774, 
in-8<\  VII.  Les  Njctologues  de 
Platon,  Utrecht  (ij84),  2  part. 
in-  4°.  Cet  ouvraee  n  a  été  tiré  qu'à 
un  petit  nombre  d'exemplaires  dis- 
tribués en  présent.  Il  est  divisé  en 
sept  Dialogues  ou  Nuits  ,*dans  lcs- 

<  ■      ■     ■     ■!■■     I. 

(3)  Bibliopca,  p,  a~i. 


SAI 

quels  l'auteur  examine  autant 
tions  de  haute  philosophie.  \ 
surdités  spéculatives ,  sam 
grand  in  -4°.  C'est  une  suite 
vrage  précédent.  L'auteur  ï 
chi  d'une  Carte  de  YAtlan 
Platon.  VIII.  Mémoire  eut 
vateur  véridique  ,  sur  les  i 
actuels  de  la  France,  L 
1788,  in -8°.  IX.  Essai  sur 
potisme  et  les  révolutions  de 
sie ,  1 794 ,  in  -  4°.  Oh  assur 
marquis  de  Saint-Simon  a  lai 
•  sieurs  ouvrages  en  manuscrit 
SAINT  -  S1RAN.  F.  Saii 

RAN. 

SAINT-SORLIN.  Voy. 

RETS,  XI,  203. 

SAIJNT-URSIN  (  Marie  d 
decîn,  né  à  Chartres,  %n 
y  fit  de  bonnes  études ,  et  : 
avec  quelque  succès  à  la  lit 
et  à  la  musique.  Le  goût  pou 
decinc  lui  étant  survenu  tout- 
il  suivit  les  cours  relatifs  à  cet 
ce,  et  fut  reçu,  peut-être  uni 
proinptement ,  médecin  à  I 
site  de  Caen.  Il  partit,  en  17c 
l'armée  ,  et  devint ,  en  peu  aï 
premier  médecin  de  celle  di 
et  inspecteur-général  au  coi 
santé.  Il  revint ,  en  1800 ,  i 
où  il  épousa  une  jeune  pcrsotii 
ble  et  spirituelle ,  mais  sans  i 
Ce  fut  probablement  pour  e 
publia  Y  Ami  des  Femmes , 
très  d'un  médecin  ,  concerna 
fluenec  de  l'habillement  des  : 
sur  leurs  mœurs  et  leur  sauté 
1802.  Cet  ouvrage,  dans  h 
science  est  traitée,  quoique  i 
cicllemcnt ,  d'une  manière  a( 
fit  connaître  l'auteur,  qui  en 
une  deuxième  édition  en  18 
Gazette  de  Santé,  journal  n 
rédigée  anciennement  par  Ga 
et  M.  Pincl ,  était  suspendue 


S  AI 

innées.  âaint-Urem  voulut 
vivre  :  il  s'associa  divers 
îui-s  ;  mais  il  en  resta  cn- 
barge.  Entre  ses  mains,  ce 
prît  une  nouvelle  vie;  et 
ccès  marque.  En  1808, 
d  donna  un  Manuel  popu- 
Santé,    iu-8°.  :   quoique 

le  même  sens  et  dans  le 
?  que  Y  Ami  des  Femmes , 
p  ne  fut  pas  reçu  avec  la 
:ur.  L'auteur  fit  paraître 
irétie,  non  médicale,  inti- 
qui  ne  fut  guère  mieux  ac- 
tions, en  1806,  à  laso- 
imique  des  sciences ,  il  en 
rrrëraire  général  en  181 1. 
liions  littéraires  de  Saint- 
son  attrait  pour  cette  so- 

a  musait  souvent  par  sa 
iraret  par  ses  saillies  ,  le 
:  peu  à  rette  abnégation  si 
au  médecin  praticien ,  et 
t  peu  propre  à  ; uîvre  les 

à  se  faire  une  clicntclle. 
»uvé,  en  outre  ,  quelques 
nts  dans  sa  fortune  ,  il 
irrvicc  comme  mé«Iccin , 
campagne  de  Russie,  et 
ia  par  son  zèle  et  son  ur- 
stc  prisonnier  avec  les 
un  hôpital,  à  la  tête  du- 

trouTait,  quelques  jour- 
loncèrciit  qu'il  était  mort 
1  :  loin  de  là,  il  reçut, 
de*  Hiish's  ,    le  meilleur 

fut  fête  et  consulte  par 
do  ru  lire  de  leurs  of  liciers 

Rewiiu  en  Frai  re  ,  en 
t  prouva  moins  de  faveur  : 
rxibre  de  faïuillo  dont  il 
Mer  in  ,  avaient  fait  d'au- 

|*n  1-tiit  sun  .il>M  ire.  11 
pil.de  puur  .illi'i  ,1  i'.il.iis, 

plate  de  premier  ipcdc- 


SAI 


io5 


■  u 


Ibl  f  ■     1*1  ■ 


cin  de  l'hôpital  militaire ,  à  laquelle 
il  avait  été  nommé ,  et  publia ,  au 
moment  de  son  départ ,  un  traité 
sur  la  goutte,  ayant  pour  titre,  Etio- 
logie  et  Thérapeutique  de  Varthn- 
tis  et  du  calcul ,  ou  Opinion  nou- 
velle sur  la  cause ,  la  nature  et  le 
traitement  de  la  goutte  et  de  la 
pierre  ;  suivi  d'un  petit  Traité  d'£7- 
romancie  hygiénique ,  1 8 1 6 ,  in-8°. 
Cet  ouvrage  présente  quelques  pages 
bien  écrites  et  bien  pensées.  T/aulcur 
a  mis  à  profit  des  expériences  de 
Berthollct,  ainsi  que  quelques-unes 
qui  sont  propres  à  l'auteur  de  cet  ar- 
ticle, sur  l'acidité  et  l'alcalinité  de 
l'urine  dans  la  goutte.  Il  crut  pou- 
voir les  faire  servir  de  base  à  une 
nouvelle  théorie  de  celte  maladie ,  et 
indiquer  même  la  nature  de  son  prin- 
cipe ;  il  la  divisa  en  goutte  acide , 
goutte  alcaline  ,  et  eu  goutte  sous- 
acide  et  sous-alcaline.  Une  telle  di- 
vision était  évidemment  fausse,  parce 
que  les  variations  d'acidité  et  d  alca- 
linité se  remarquent  dans  le  même 
accès  de  goutte.  Cette  prétention  d'a- 
voir expliqué  le  principe  de  cette 
maladie ,  prétention  qui  ne  pouvait 
que  tourner  au  détriment  de  la  scien- 
ce, ne  parut  qu'une  présomption  ri- 
dicule (a).  Mais  IVloignement  pour 
les  idées  fondamentales  de  l'ouvrage 
en  lit  négliger  les  vérités  de  détail. 
Aussi  n'eut-il  point  le  succès  auquel 
l'auteur  s'attendait .  et  qu'il  méri- 
tait à  certains  égards.  Sitiit-Ursin 
remplit  avec  honneur ,  pendant  deux 
ans ,  ses  fonctions  de  médecin  mili- 
taire à  Cilais;  et  il  y  mourut  le  5 
août  1818.  Avec  de  la  science  ,  des 
qualités  aiinaMes  ,  et  beaucoup  d'es- 
prit ,  rct  h  oui  me  n'eut  en  France 


■  *       V.     ..    I    .   .    H      11      i,-  I       .     :.i.     •.!•■  '«      li.ll    l'I'l'l-iia  , 

.!.    \]     i|.   1'.  , ,1  i,-  1.    /    .1.     /    /■       /»•*■!■   i!n 

1  -    ■.».!  1-1  -    il 1      ■!■    M     «    -:i-  1  .    ■!  ia  I . 

t'.,.i.  Il     ■/•   /ruf  ■  «-  if    •  11  it  ri|lft*i«Mi«  >iit 


io6 


SAI 


qu'un  succès  médiocre.  C'est  que 
ces  qualités  étaient  obscurcies  par 
une  trop  grande  mobilité  dans  les 
idées  ,  qui  ne  lui  permettait  d'en 
avoir  de  bien  fixes  sur  aucun  point , 
ce  qui  lui  donnait  par  fois  I  appa- 
rence d'un  manque  de  solidité  et  de 
Î'ustesse  dans  le  raisonnement.  Outre 
es  ouvrages  mentionnés,  on  con- 
naît de  lui  des  Notes  Jointes  à  la 
traduction  du  livre  de  Giannini  $De 
la  Goutte  et  du  Rhumatisme,  1810, 
in-12 ,  et  des  Stances  sur  la  Nais- 
sance du  roi  de  Rome,  i8u,in  4°« 
II  était  le  grand  dégustateur  de  la 
société  dite  du  Caveau  moderne. 
Il  a  fourni  des  articles  à  Y  Epicurien 
français,  publié  par  cette  société 
sous  le  titre  de  Journal  des  gour- 
mands et  des  belles.  On  lui  a  aussi 
attribué  la  Lettre  du  docteur  Aplo- 
-pharmaque  à  son  ami  le  docteur 
Botanophile  ,  1810,  in -8°.  On 
a  publié  un  Recueil  de  Lettres 
adressées  à  M.  le  docteur  Marie  de 
Saint-Ursin ,  par  M.  Fricr  (  f.  le 
Magasin  encyclop.  de  mai  1811, 
tome  m ,  p.  161  ).  On  trouve  une  No- 
tice sur  Saint-Ursin,  dans  les  An- 
nales encyclopédiques ,  tome  v  , 
pag.  i38.  N — n. 

SAINT- VWCENS  (  Jules  Fran- 
çois -  Paul  Faubis  de  ) ,  antiquaire 
provençal ,  naquit ,  en  1718 ,  à  Âix , 
d'une  famille  de  robe.  Dès  sa  pre- 
mière jeunesse ,  il  cultiva  la  littéra- 
ture, l'histoire  et  l'archéologie.  Il 
s'était  lie  d'une  étroite  amitié  avec 
Yauvcnareues  et  Thomassin  de  Ma- 
zâugues,  dont  l'exemple  et  les  con- 
seils eurent  une  grande  influence  sur 
la  direction  de  ses  études.  Destine  à  la 
carrière  de  la  magistrature  ,  il  se  pé- 
nétra de  bonne  heure  de  l'étendue  de 
ses  devoirs  ,  et  ne  négligea  rien  pour 
se  mettre  en  mesure  de  le& remplir.  11 
fut  uommé  président  au  parlement  ; 


SAI 

et  dans  l'exercice  de  cette  < 
se  concilia  l'estime  publiai 
intégrité*,  son  esprit  conci 
fermeté.  Portant  dans  ses 
modération  de  son  caractèo 

Jloya  cinquante  ans  à  fo 
ibliothèquede  dix  mille  v 
un  cabinet  d'antiquités  et  < 
les.  Dès  qu'il  avait  acquis  q 
jet  intéressant ,  il  s'empn 
donner  a  fis  aux  savants  : 
qu'il  se  mit  en  correspond 
l'abbé  Barthélémy,  Cary , 
gne,  Sainte-Palaye  et  Saii 
Alex.  Recupero ,  Fabricy 
court ,  etc.  Il  fit  don  de  ses 
de  Marseille  à  l'académie 
ville ,  dont  il  était  mem 
charmait  ses  loisirs  en  n 
Catalogue  raisonné  de  sa 
numismatique,  dans  laqu 
marquait  une  suite  precieuî 
naics  de  Provence.  Plein 
tion  pour  Peiresc,  il  fit 
1778,  un  monument  à 
re,  détruit  par  le  vandali 
rétabli  depuis  dans  l'ég 
-Sauveur  (Voy.  Peiresc, 
261  ).  Il  fut  admis  comi 
libre  rcgnicole ,  à  l'aca 
inscriptions  ,  en  1786.  c 
année ,  il  paya  son  trib 
compagnie  par  un  Mémo 
tour  antique  qui  se  trou 
porée  dans  l'enceinte  du 
parlement  d'Aix  ,  et  dén 
c'était  un  tombeau  roinai 
l'avait  déjà  présumé  P< 
1 790  t  il  fit  parvenir  à 
académie  ses  Observatioi 
mosaïques  récemment  d 
à  Aix.  Lors  de  la  supr 
parlements ,  le  président 
cens  se  livra  tout  entier 
des  numismatiques  ,  qu 
jamais  interrompues.  I 
de   sa   vertu  le    sauva 


SAI 

iras.  Cependant  il  fut 
lis  en  arrestation  pen- 
ir;  mais  il  dut  sa  liberté 
j'il  inspirait  aux  agents 
tyrannie.  Ge  digne  ma- 
•ut  octogénaire ,  à  Aix, 
ire  1790.  En  1770,  il 
I  les  Tables  des  Mon- 
wenec ,  in-4°.  Il  rédigea 
rémoire  sur  les  monnaies 
>nrs  en  Provence,  depuis 
pire  d'Occident  j  usqu'au 
le  ,  et  le  remit ,  avec  les 
Papon,  qui  l'inséra  dans 
et  m  de  son  Histoire  de 
ce  (  V.  Papou  ,  XXXII, 
lire,  on  a  de  lui  :  un  Me- 
s  monnaies  et  Us  mo- 
s  anciens  Marseillais  , 
,  avec  trois  planches.  De 
!ecc%vertes  l'obligèrent 
édiger  un  autre  par  son 
lition  est  ornée  de  cinq 
en  a  laisse  de  très-éten- 
inuscrit:  Sur  Vétat  du 
des  sciences  et  des  arts 
' ,  pendant  les  treizième, 
et  quinzième  siècles  ;sur 
s  attribuées  au  nn  René 
'oy.  F,E*t,  XXXVII, 
On  doit  consulter  ,  pour 
ni* ,  l.i  Notice  sur  la  vie 
g»  du  président  de  Saint- 
jerce  par  son  fils  ,  dont 
in  s  le  Mttfrcncyclopéd.i 
4<)i  ,  et  publiée  sépare- 
i>,  111 -.4".  de  <)H  piges. 
>n  ,  d.iiàs  laquelle  Tau- 
•  plus,  de  développements 
es  ouvrage*  de  son  père, 
de  douze  planches  rô- 
les, mcdiillcs  ri  d'anriens 
découverts  en  Provence  ; 
tio!«  grecque  trouvée  par 
d*  Yiint  Vinocns  dans  l.i 
J»  ir*\c  ,  «-t  c\pliquce  par 
1  HocliclU'  i'  ^ .  le  tome 


SAI         «      1  107 

iflr.  des  Mélanges  de  critique  et  de 
littérat.  )  et  de  quelques  pièces  dont 
trouvera  le  détail  dans  le  Magaz. 
encyclopédie.  ,  1800  ,  h  ,  aoa. 

W— a. 
SAINT-VINCENS  (Alexandbe- 
Jules- Antoine  Faums  de  ),  fils  du 
précédent ,  naquit,  en  1 750 ,  à  Air 
en  Provence.  Elevé  au  collège  de 
Juilly  ,  près  de  Paris  f  il  y  puisa 
des  principes  religieux  dont  û  ûc 
s'écarta  jamais,  pas  même  dans  l'â- 
ge des  passions.  La  riche  collection 
de  livres,  de  médailles  et  d'antiques 
qu'il  avait  eue  sous  les  yeux,  dans  la 
maison  paternelle,  lui  inspira  de 
bonne  heure  le  goût  de  l'archéolo- 

Sie,et  il  n'eut  d'autre  ambition  que 
e  se  faire  un  nom  dans  les  lettres  et 
dans  la  magistrature ,  en  suivant  les 
traces  de  son  père.  Reçu  à  la  séné- 
chaussée d'Aix,  en  1775,  il  ne  dis- 
continua pas  ses  études  favorites.  Eu 
1 781 ,  il  épousa  M1",  de  Trimond , 
petite-nièce  du  président  de  Mazau- 
gues ,  descendant  de  l'illustre  Pei- 
rcsc(  V.  ce  nom  ).  Les  richesses  lit- 
téraires dont  elle  était  héritière  fu- 
rent appréciées  par  Saint-Vinccns,ct 
développèrent  en  lui  un  coût  décidé 
pour  l'histoire  de  la  Provence.  De- 
venu ,  en  1789 ,  président  à  mortier 
au  parlement  d  Aix  ,  il  partagea 
son  temps  entre  le  palais  et  son  ca- 
binet. Après  avoir  aidé  son  père  a 
sauver  de  l'oubli,  en  les/faisant  des- 
siner, un  grand  nombre  de  monu- 
ments du  moyen  age,  peintures ,  ins- 
criptions ,  bas-reliefs,  etc. ,  dont  ils 
prévoyaient  avec  raison  que  la  plu- 
part seraient  détruits  par  la  révolu- 
tion ,  Saint  -  Vincens  perdit  sa  char- 
ge, et  fut  incarcéré,  en  1793.  Li- 
bre après  le  9  thermidor,  il  com- 
mença sa  réputation  littéraire,  en 
publiant  une  Notice  sur  la  vie  et  les 
travaux  de  sou  père  (  Voy-  l'article 


io8  S  AI 

précèdent  ).  Non  content  d'augmen- 
ter son  riche  cabinet  par  l'acquisi- 
tion des  livres,  des  médailles  qui  lut 
manquaient,  il  recueillit  des  tableaux, 
des  monuments  échappes  aux  rava- 
ges du  vandalisme,  et  les  déposa 
dans  les  églises,  lorsqu'elles  furent 
rendues  au  culte.  Il  fit  rétablir  dans 
la  cathédrale  d'Àix,  le  monument  que 
son  perc  a vai télé  vé  à  Pciresc,  et  en  pu- 
blia la  Notice.  Les  tombeaux  de  l'égli- 
se souterraine  de  l'abbaye  Saint-Vic- 
tor à  Marseille  avaient  été  profanés  et 
dispersés  :  Saint-  Vincens ,  de  concert 
avec  les  autorités  de  cette  ville,  les  fit 
rctirerdela  cour  dulycée,où  ils  étaient 
entassés  et  oubliés ,  et  les  plaça  dans 
un  Musée  qui  se  forma  sous  ses  aus- 
pices, et  dont  il  rédigea  le  Catalogue. 
En  1799,  il  refusa  la  place  de  pre- 
mier président  de  la  cour  d'appel 
des  Bouches  du  Rhône,  sans  cesser 
de  répondre  à  la  confiance  de  ses 
concitoyens,  dont  il  arbitrait  les  pro- 
cès. 11  accepta  seulement  les  fonc- 
tions d'administrateur  des  hospices 
d'Aix ,  puis  celles  de  maire  de  cette 
ville ,  en  1808.  Les  taxes  révolution- 
naires, les  dépenses  où  l'entraînaient 
sa  bienfaisance  et  sa  passion  pour 
les  arts  et  l'antiquité,  l'ayant  obli- 
gé de  vendre  son  patrimoine  ,  et 
réduit  à  la  fortune  de  sa  femme,  il 
consentit,  en  1809,  h  être  mem- 
bre du  corps  législatif.  Le  nom  de 
son  père,  sou  mérite  personnel  et 
ses  liaisons  avec  Millin,  qu'il  avait 
accueilli  en  Provence  ,  l'avaient 
fait  élire,  en  1807,  associe  corres- 
pondant de  la  troisième  classe  de 
l'Institut.  Recherché  à  Paris  par 
les  amis  de  sa  famille  et  par  1rs  per- 
sonnes avec  lesquelles  il  était  en  rc 
lation  comme  énulit  et  comme 
fonctionnaire  public,  Saint-Vincens 
visitait  les  Musées,  les  bibliothèques 
publiques ,  les  collections  d'.iiiiateui  s9 


SAI 

et  en  satisfaisant  ses  goûts  de  prédi- 
lection ,  il  fortifiait  sa  santé ,  que  sa 
vie  sédentaire  et  studieuse  avait  af- 
faiblie. Nommé,  en  181 1,  second 
président  de  la  cour  impériale  des 
Bouches  du  Rhône  ,  il  en  rem- 
plit les  devoirs  avec  autant  de  zèle 
et  d'assiduité ,  que  s'il  y  eût  été'  por- 
té par  inclination.  Les  événement^ 
de  la  restauration,  et  le  rappel  du 
corps  législatif  ,  sous  le  nom  de 
chambre  des  députes ,  l'ayant  ra- 
mené à  Paris,  en  i8i4>  il  fit»  ▼ers 
la  fin  de  cette  session,  un  rapport 
tres-étendu  pour  l'adoption  d'un  pro- 
jet de  loi  sur  la  franchise  du  port  do 
Marseille ,  et  sut  y  rattacher  des  dé- 
tails historiques  tort  intéressants.  Il 
se  trouvait  encore  à  Paris,  eu  mars 
1 8 1 5 ,  et  y  vécut  très-retiré ,  pendant 
les  cent  jours,  s'occupant  d'un  tra- 
vail sur  les  sculptures  extérieures  de 
l'église  Notre  Dame  de  Paris.  N'ayant 
pas  été  réélu  pour  la  session  de 
181 5,  il  quitta  la  capitale,  en  1816, 
et  revint  à  Aix ,  exercer  sa  charge 
de  président ,  dont  les  honoraires 
étaient  son  unique  revenu.  Le  3  août 
de  cette  année ,  il  fut  nommé  associé 
libre  de  l'académie  des  inscriptions. 
Le  travail  opiniâtre  et  constant  au- 
quel se  livrait  Saint  -  Vincens  dé- 
truisit entièrement  sa  santé ,  en 
1818.  II  ne  changea  rien  à  sa  ma- 
nière de  vivre,  ne  négligeant  mê- 
me point  le  palais,  dtns  les  mo- 
ments de  relâche  que  ses  souffrances 
lui  laissaient.  Lorsque  sa  maladie 
empira,  les  livres  de  piété,  les  on- 
vrages  de  littérature  et  d'histoire 
couvraient  et  entouraient  son  lit.  Un 
dernier  accès  de  fièvre  et  de  colique 
Temporta,  le  i5  novembre  1819. 
Avec  lui  finit  cette  suite  de  savants 
antiquaires  qui ,  depuis  le  fondateur 
du  cabinet  du  Koi  \Voy.  Rascas  ), 
avaicut,  pendant  plus  de  deux  sic- 


SAI 

i  magistrature  et  la  ville 
lé  dans  la  Provence  l'a- 
ences  et  des  lettres ,  et 
i  les  genres  d'instrne- 
ectioa  de  médailles  a 
ar  la  ville  de  Marseil- 
Saint-Vincens  n'avait 
'  pédantes  que  trop  com- 
tes savants.  Son  esprit 
-|u'cnjoué;  et  la  douceur 
tc  se  peignait  sur  sa  phy* 
mémoire  éiai:  prodi- 
>ssédait,  dans  le  plus 
,  l'histoire  de  chaque 
,  église  ,  famille  et  châ- 
ence.  Il  a  composé  un 
t  de  Notices ,  Mémoi- 
lations,  insérés  dans  le 
clojpédique,dans  les  An- 
pédiques,  etc.  Nous  nous 
donner  la  liste  de  ceux 
;es  qui  ont  été  réimpri- 
ibliés  dans  le  Recueil 
es  de  la  société  aca- 
i\  ,  dont  il  était  un  des 
dateurs.  I.  Notice  sur 
ns-Pierre  Fauris  de 
15,  in  4°  ,  Aix,  an  8  et 
en  outre  :  Interpréta- 
scription  grecque  tirée 
qu'avait  habitée  Pei- 
iailles  de  Marseille; 
sur  une  urne  sépulcra- 
e  inscription  en  vers 
*e à  Marseille;  —  Jus- 
que sur  un  cippe  trou 
fotuUments  de  Saint 
irseilU;  —  IS'oùce  sur 
tailles  du  rjbiucl  de  J. 
Sainl-  Yinrcns;  —  Jus- 
que du  nie  me  cabinet, 
s  et  jetons  frappés  en 
-  Monnaies  qui  ont  eu 
venre  sttus  L'y  cmntes  f 
un  i\.  111.  .Vi 'fiirtf  des 
tnUqucs  enn *cr\és dans 
le  Mantille,  Mumaillc, 


SAI  iog 

i8o5.  IV.  Mémoire  sur  la  position 
de  V ancienne  cité  tTAix,  in-8°., 
Paris,  i8i2,ctAix,  181G.V.  Mé- 
moire sur  une  tapisserie  du  chœur 
de  l'église  cathédrale  d*Aix,  qui 
était  autrefois  à  Saint- Paul  de 
Londres  ,  in  8°. ,  Paris,  1812.  VI. 
Notice  sur  les  lieux  où  les  Cimbres, 
les  Ambrons  et  les  Teutons  ont  été 
défaits  par  Marius  ,  et  sur  le  séjour 
et  la  domination  des  Goths  en  Pro- 
vence, in-8°x,  Paris,  1814.  Ce  Mé- 
moire, que  Saint-Vinccns  composa, 
sur  la  demande  qui  lui  en  avait  été 
faite  par  M.  Munter ,  évêque  de  Sé~ 
lande,  fut  traduit  en  danois,  par  le 
comité  royal  des  antiquités  de  Co- 
penhague, et  valut  à  l'auteur  le  titre 
a  associé-correspondant  de  l'acadé- 
mie de  cette  ville.  VII.  Mémoire 
sur  tétât  des  lettres  et  des  arts ,  et 
sur  les  mœurs  et  usages  suivis  en 
Provence  dans  le  quinzième  siècle , 
in-8". , Paris,  181 4-  VIII.  Mémoi- 
re sur  les  bas-reliefs  des  murs  et 
des  portes  extérieures  de  Notre- 
Dame  de  Paris ,  et  sur  les  bas-re- 
liefs extérieurs  du  chœur  de  la  mi- 
me église,  in-8°. ,  Paris  ,  181 5 ,  et 
Aix,  1816,  avec  deux  gravures. 
IX.  Notice  sur  un  manuscrit  con- 
tenant les  sermons  de  Pierre  de 
Mariniy  confesseur  du  roi  René, 
Aix,  181  G.  X.  Mémoires  et  Noti- 
ces relatifs  à  la  Provence ,  Aix , 

1817.  XI.  Mémoire  sur  les  anti- 
quités et  curiosités  de  l'église  ca~ 
tliédrale  de  Saint-Sauveur  à  Aix , 
avec  V explication  d'une  curieuse 
inscription  du  seizième  siècle,  Aii , 

1818.  XII.  Mémoire  sur  les  anti- 
quités et  curiosités  de  la  ville  d'Aix, 
Aix,  1818.XIII.  Mémoire  sur  quel- 
ques découvertes  d'antiquités ,  fai- 
tes auprès  d'Aix,  en  1817.  XlV. 
Mémoire  sur  un  marbre  qui  sert  de 
banquette  dans  le  cloître  de  Saint- 


110 


S  AI 


Sauveur,  et  qui  porte  une  inscrip- 
tion du  dixième  ou  onzième  siècle  , 
1 8 1 8.  Cette  Dissertation ,  la  dernière 
que  Saint- Vincens  ait  composée, 
l'occupa  pendant  la  maladie  dont  il 
mourut.  Elle  contient  de  curieux  dé- 
tails sur  le  chant ,  la  musique  d'é- 
glise et  l'instruction  du  clergé ,  dans 
les  dixième  et  onzième  siècles.  II  a 
publié  en  outre,  dans  le  Magasin 
encyclopédique  et  dans  les  Annales 
encyclopédiques ,  un  grand  nombre 
de  Lettres  inédites  de  P  cire  se ,  qui 
ont  été  depuis  réimprimés  à  Paris , 
i8i5,età  Aix,  i8iê(  ^.Peiresc  ). 
Saint- Vincens  était  officier  delà  Lé- 
gion-d'honneur,  et  correspondant 
des  académies  de  Marseille,  de  Gre- 
noble ,  du  Var  et  de  Vaucluse.  (  î  ) 
Son  éloge ,  par  M.  Dacicr ,  a  été  lu 
à  J'acadcmie  des  inscriptions.  Sa 
Notice,  par  WL  deFonscolombe, 
i8ao  y  ôn*8°. ,  est  imprimée  dans 
le  tome  u  du  Recueil  des  Mémoires 
de  la  société  académique  d' A  ix.  A — t. 
SAINT  -  VINCENT  (  Grégoire 
de  ),  célèbre  géomètre ,  naquit  à 
Bruges  ,  en  i584«  H  alla  conti- 
nuer ses  études  en  Italie;  et,  ayant 
embrassé  la  règle  de  saint  Ignace,  à 
Rome ,  à  l'âge  de  vingt  ans ,  il  devint 
l'un  des  disciples  du  P.  Clavius  (  F. 
ce  nom  ),  et  lui  succéda  dans  la 
chaire  de  mathématiques.  Parmi 
ses  découvertes ,  on  doit  remarquer 
la  symbolisation  de  la  parabole 
avec  la  spirale ,  qu'il  reconnut  et 
enseigna  ,  vingt  -  cinq  ans  avant 
que  Gavalieri  publiât  la  Géométrie 
des  indivisibles  ,  qui  ne  parut  ,' 
qu'eu  i635  (  Voyez  Gavalieri  ). 
Sa  réputation  comme 'géomètre  s'é- 
tendit bientôt  dans  toute  l'Europe. 
U  fut  appelé,  par  l'empereur  Ferai- 

(i)  n  «rait  laisse  eu  manuscrit  une  Hittoiiv 
•f\4ix  et  une  J/ofurVctrèvctcuducf/ufron  toi  René, 
tuï>iteo  i48o.  A.  H— T 


SAI 

nand  H ,  à  Prague  ;  et  il  se 
dans  cette  ville  lorsqu'elle  i 
quée  par  les  Suédois.  Le  P 
Vincent  reçut  une  blessure  { 
allant  porter  les  secours  de 
gion  aux  soldats  jusque  sur  h 
de  bataille;  et  il  perdit,  au  sa< 
gue ,  tous  ses  manuscrits ,  e 
très ,  un  gros  volume  sur  la 
turedu  cercle,  qui  fut  la  p 
flammes.  Il  s'était  hcaucoui 
de  la  recherche  de  cette  qua 
et  c'est  en  travaillant  su: 
meux  problème  qu'il  reçue 
foule  de  vérités  neuves,  qu 
surent ,  parmi  les  géomètres . 
très-distingué.  L'ouvrage  qu1 
sur  cette  matière,  et  dont  n 
lerons  plus  bas,  contient  d 
çus  d'une  haute  importanc 
les  raisons  dont  il  appuyai! 
tendue  découverte  ne  pouv; 
soutenir  l'examen.  Descart 
Voir  la  fausseté,  dans  une  lel 
écrivit  au  P.  Mersenne.  Ce  i 
attaqua  le  premier  la  nouve 
tion  du  problème  de  la  qua 
dans  son  livre  :  Cogitatc 
co  -  mathematica ,  1648. 1 
après,  Huygcns,  alors  for 
réfuta  Saint -Vincent,  dans 
resté,  dit  Montucla ,  comme 
dèle  de  précision  et  de  nette 
Leotaud,  jésuite  et  bon  mat 
cien ,  se  joignit  aux  advers 
son  confrère,  qui  ne  trouve 
fenscurs  que  parmi  ses  d 
Dans  le  nombre,  se  distingu 
PP.  Sarana  et  Aynscom. 
raier  répliqua  très  -  viveme 
Mersenne  ;  le  second  rc'pondi 
gens  et  au  P.  Leotaud,  qu'i 
de  n'avoir  point  compris  les 
nements  de  son  maître.  Le 
taud  reprit  la  plume;  et  si 
Cyclomatliia(  F.  Leotaud  , 
ao3),  il  ne  réduisit  point  a» 


SAI 

les  défenseurs  imprudents  de  Saint* 
Vincent,  c'est  que  la  passion  finitpar 
v  mllrr  de  la  querelle.  Le  roi  Phi- 
lippe IV  avait  appelé  le  P.  Saint- 
\  incrat  en  Espagne  pour  donner  des 
leçons  de  mathématiques  au  prince 
don  Jnan  d'Autriche.  Il  revint ,  sur 
la  fin  de  sa  vie,  dans  les  Pays  -  Bas , 
rt  mourut  d'apoplexie ,  à  Garni , 
où  d  remplissait  les  fonctions  de 
Bibliothécaire,  le  17  janvier  1667. 
t    Oo  a  de  lui  :  I.  Thèses  de  cometis, 
\     1619,  in- 4°.  Elles  sont  citées  par 
Lilande ,  dans  la  Bibliographie  as- 
tromomique,  pag.  174.  II.  Theore* 
mA*  mathematica  scientiœ  stati- 
cm  de  duciuponderumper  pfanitiem 
recta  et  obliqur  horizontem  decus- 
sortent  ,  Louvaiu ,  1614  >  «*-4°«>  ûg« 
III.  (>pus  geometricum  quadraturœ 
ârculi  et  sectionum  coni,  Anvers, 
1647  v  in"f°l-  Suivant  Montucla,  cet 
ovrraçe  est  on  vrai  trésor,  une  mi- 
ne riche  de  vérités  géométriques  et 
de  découvertes  importantes  et  cu- 
rieuses. On  y  trouve  une  multitude 
de    t  heure  mes    nouveaux    sur   les 
propriétés  du  cercle  et  de  chacune 
des  sections  coniques  ;  des  moyens 
uns  nombre  de  carrer  la  parabole; 
la   mesure  absolue  de  quantité  de 
*  orps;  la  formation  d'une  multitude 
<lc  nouveaux  corps  susceptibles  de 
considération  géométrique,  et  qu'il 
mesure  par  la  méthode  Ductus  pla- 
nt im  pbtnum;  la  symbulisation  de 
ta  parabole  avec  la  spirale ,  et  enfin 
plusieurs    nouvelles    propriétés   de 
l'hyperbole.    O  pendant    Montucla 
:ro.iveciagêic«  1rs  t  loges  dont  le  P. 
Oitrl  a  ru  mMt  Si  in  t- Vinrent ,  dan* 
.  *  P rêfatt  du  CuLul  intégral,  de 

V  .  1  .r .   IV.    f  */a|1  *  n eom c* ncw  "*  a  ' ' 
.t  <  L.hum  1  cr  nilit'Hurn  ,  propur~ 

^•'I^aU  ttit Unique  HOVUi  fH  Vf»  ICtilU'S } 

*t*i>1  ,  itifjH  ,  iu  -  \°.  Cet  ouvr ige, 
■-»  l' •  .t' nr  n'a  point  termine,  j  pour 


SAÏ  „, 

objet  le  problème  de  l'invention  des 
deux  moyennes  proportionnelles 
continues.  On  peut  consulter ,  sur  le 
P.  Saint  -  Viuccnt ,  V Histoire  des 
mathématiques ,  par  Montucla ,  11 , 
79  -  84 ,  et  la  Notice  biographique , 
que  M.  Qiictelet  lui  a  consacrée, dans 
les  Annales  belgiqucs  d'avril  18a  1 , 
vu  !i53.  W— s 

SAINT-VINCENT  (Robert de ), 
conseiller  à    la   grand'chambre  du 

Iiarlcment  de  Paris ,  où  il  prit  séance 
e  1 2  janvier  1 748 ,  fut  un  des  chefs 
de  l'opposition  parlementaire ,  sous 
le  règne  de  Louis  XVI.  Son  carac- 
tère le  rendait  bien  propre  à  un  tel 
rôle.  On  voyait  en  lui,  selon  un  écri- 
vain qui  Ta  connu  (  1  ) ,  «  un  de  ces 

•  naturels  en  quelque  sorte  sauva- 
»  ges ,  auxquels  dos  mœurs  se  r ères 
»  et  l'habitude  ûc  l'étude  et  de  la  re- 

•  traite  ont  laissé  toute  leur  rudesse; 
»  dont  les  expressions  par  consé- 
»  quent,  toujours  éloignées  de  la  flat- 
»  teric ,  conservent  quelquefois  à  pei- 
»  ne  la  politesse, mais  trouvent  grâce 
9  devant  les  souverains ,  non-sculc- 
»  ment  à  cause  de  leur  nouveauté  ; 
»  mais  parce  qu'elles  sont  dictées  par 
»  une  bonne  foi  qui  n'est  jamais  dou- 
»  tcusc.  »  Un  tel  nomme  se  mit,  avec 
Duval  d'Épréméuil ,  à  la  tête  de  ces 
magistrats  imprudents  qui  hâtèrent 
le  moment  d'une  rcvolutiois  dont  ils 
devaient  cire  des  premières  victimes. 
Zélé  janséniste ,  il  portait  jusqu'au 
fa  u  a  lis  me  les  préjuges  de  cette  secte. 
Dans  la  fameuse  affaire  du  collier,  il 
fut,  avec  Fi  et  eau  de  Saint-Just ,  au 
nombre  des  conseillers  qui  prirent  le 
plus  vivement  les  intérêts  du  cardinal 
de  Hoh.tn  (  /'.  Pu»  11  an  ,  XXXVIII  , 
4ii  ).  Aussi  l'.drbu  (icorgel  ,  daus 
ses  Mcmuucs,  fiit-il  honneur  .1  ce 


•  il      1  I  arl    ill-l'ii-iU'-uil,  •    mi    r    "' 


113 


SAI 


magistrat  d'une  «  rigidité  de  princi- 
»  pes ,  et  d'une  inflexibilité  de  carac- 
»  1ère  qui  ne  plie  que  devant  la  justice 
»  et  la  loi  (a).  »  Saint-Vincent ,  non 
content  de  conclure  à  ce  que  le  cardi- 
nal fût  déchargé  de  l'accusation  inten- 
tée contre  lui ,  «  osa  hautement  bla- 
»  mer  la  publicité  donnée  à  ce  procès , 
»  et  la  scène  si  peu  réfléchie  du  r5 
»  août ,  dans  la  galerie  de  Vcrsail- 
*>  les.  Il  plaignit  la  jeunesse  du  roi 
»  et  de  la  reine,  de  n'avoir  pas  eu 
»  auprès  d'eux  un  ministre  assez 
»  sage  et  assez  courageux  pour  leur 
»  représenter  qu'un  pareil  éclat  était 
»  fait  pour  affliger  la  religion,  cora- 
»  promettre  la  majesté  du  trône, 
t>  et  blesser  les  lois  protectrices  de 
»  la  liberté  individuelle  (3).  »  On 
sait  que  l'opinion  de  Saint-Vincent 
fut  adoptée.  Le  19  octobre  1786  , 
il  dénonça  aux  chambres  assemblées 
le  nouveau  Rituel  de  M.  de  Juigné , 
archevêque  de  Paris.  11  fat  un  des 

{>rincipaux  moteurs  de  l'arrêté  pris , 
c  i5  août  1787  ,  par  le  parlement 
contre  l'édit  sur  l'impôt  territorial 
et  du  timbre  ,  enregistré  forcément 
dans  le  Ut  de  justice  du  6  du  même 
mois.  Le  i5  août  suivant,  jour  de 
l'Assomption  ,  chaque  conseiller  rc- 
'  çut  une  lettre  de  cachet ,  qui  lui  or* 
donnait  de  quitter  Paris  dans  le  jour, 
et  de  se  rendre  en  exila  Troyes.  «  Plu- 
sieurs de  Messieurs,  dit  un  autre  écri- 
vain du  temps  (4),  eurent  un  redouble- 
ment de  dévotion  et  assistèrent  toute 
la  journée  aux  offices  de  leurs  pa- 
roisses. »  Robert  de  Saint-Vincent  dit 
à  l'officier  porteur  de  la  lettre  de 
cachet  qui  lui  était  destinée  :  «  Mon* 
»  sieur,  apparemment  on  a  oublié 


(?)  Mena,  de  TaLUI  George! ,  t.  Il ,  p.   içfj,  a«. 
«  dîtiuo. 

(3)  IbùL,p.  200. 

(  î)  Anecdotes  du  n  ^nc  de  Louis  XVI  (  par  Nuu- 
*wet),t  II,  p.  api. 


SAI 

»  que  c'était  fête  solennelle ,  et  que 
»  j'avais  à  servir  aujourd'hui  un 
»  plus  grand  maître  que  le  roi  :  ainsi 
»  je  vous  déclare  que  je  vais  kYé* 
»  glise.  »  C'est  à  celte  occasion  que, 
dans  une  brochure ,  intitulée  :  Ob- 
servations d'un  avocat,  l'auteur  ano- 
nyme s'exprime  ainsi  :  a  Je  croyais 
»  que  le  lit  de  justice  avait  terminé 
»  tous  les  débats  parlementaires ,  et 

»  que  M.  Robert  de  S....  V qui 

»  joint  une  amc  droite  à  une  tétear» 
»  dente ,  ne  s'occuperait  plus  que  de 
»  la  bulle  Unigenifus  (5).  »  Durant 
l'exil  du  parlement,  la  majorité  de 
cette  compagnie  et  la  cour  ne  tar- 
dèrent pas  à  se  rapprocher.  L'en-. 
nui  d'être  relégués  en  province  fa- 
tigua la  constance  des  magistrats. 
Ce  fut  eu  vain  que  Saint- Vincent , 
qu'on  voyait ,  dans  toutes  les  oc- 
casions ,  marcher,  malgré  son  grand 
âge,  sur  la  même  ligne  que  <TÉ- 
prémenil,  s'efforça  de  s'opposer  à 
toute  négociation  ;  en  vain  il  in- 
sista pour  qu'on  fît  le  procès  an 
ministre  Calonnc;  l'accommodement  • 
fut  conclu  avec  la  courjet  le  parlement, 
rappelé  à  Paris,  rentra  dans  ses  fonc- 
tions, le  10  novembre  1787  :  myjf 
cette  compagnie  ne  tarda  pas  à  re- 
prendre son  attitude  hostile.  Le  roi 
s'étant  rendu  à  l'improviste  au  par- 
lement ,  le  19  du  même  mois,  pour 
faire  enregistrer  un  édit  portant  créa- 
tion d'emprunts  pour  quatre  cent 
vingt  millions  ;  plusieurs  conseillers , 
entr'autresFrcteauctSabbatier,  sans 
respect  pour  la  majesté  royale ,  firent 
entendre  les  observations  les  plus 
violentes  ;  mais  personne  ne  parla 
avec  plus  d'audace  que  Robert  de 
Saint- Vincent,  dont  le  discours  nous 
a  été  conserve  tout  entier  (6).  «  Il 

(5)  Vov.  V Avertis tement ,  p.  3. 

(0)  Voy.  S«llicr,  Annales  fnnçmisit .  p,  lt$m 

suiVMitPs. 


SAl 

hix  pour  naos ,  disait  - 
lorsque  nous  devons  à 
sté  des  conseils  ,  de  u'a- 
re  que  de  tristes  vérités; 
irconstances  qui  accom- 
présence  dans  son  par- 
rrtissent  assez  que  c'est 
te  de  plus  pour  fa  chose 
ii  Votre  Majesté  venait 
son  parlement  des  lois 
ilagcmcnt  de  la  nation , 
cherche'  à  soustraire  à 
»  le  peuple  de  votre  ca- 
i  portes  du  palais  sc- 
;  fermées  ?  les  avenues 
lie  seraient- elles  inter- 
itoyens.1  la  marche  de 
sic  cùl-cllc  été  transfor- 
eoiirse  précipitée.'  Ah  ! 
?  trouve-t-ou  (la us  le  cas 
■  qu'au  lieu  des  icclaraa- 
inies  .  si  justement  dues 
îj'Mr.  puni  sa  bonté  et 
pour  ses  peuples  ,  elle 
il,  .sur  tous  !cs  v^ages, 
de  et  run5 1er ri.it ion  /  » 
emprunts,  S.tim-Viii- 
:  «  Ce  irii  ne  Mi.it  être 
jur  pcrsonin: ,  •■  t\  t  que 
•:siire  sciirlileusr  :  et 
ieut-on  rsj.r.er  que  le 
«mctl*.-  son  vu  i  en  fa- 
parri!  acte  ,  taudis  que 
de  famiiic  rii  t'.iisaîî  de 
,  il  n'y  a  jus  m,  tribunal 
i  lrStifinuic!.*  »  Lcfuu- 
:i  a<in  y.ut  r;: suite  au 
^fhéial  L  .iidicrt  <  <  ttc 
•i<pi  <bU  :  «  \  nus  tlattez- 
iM.-^ir,  d'jv-ur  leieu.ps 

\r   J. î.i Ii  que  Vull*   aVt'Z 

fa-tic  f tvnir  qm  vuu*  a 
ii  iii«lrrt  ,  i«peiv/.-vuus 

.m    Vwtis  UMlIitcp!!   JUSsî 

.'  Di'puts  t. m i  mois  icu- 
..s  «île*  It-  quatrièiui  uii- 
UO OiiU a ,  cl  \ou.o  foi  _,cz 


S  AI  u3 

»  un  plan  qui  ne  peut  s'accomplir 
9  qu'en  cinq  années  !  »  Le  préambule 
de  l'édit  annonçait  la  convocation 
des  états-généraux  pour  Tannée  1 791. 
a  Pourquoi  ce  retard  ,  demandait 
»  Saint- Vincent  ?  Trouve- 1 -on  que 
»  le  désordre  ne  soit  pas  assez  grand 
v  dans  les  finances  ?  ....  La  vérité, 
»  la  voici.  Vos  ministres  veulent  évi- 
»  ter  ces  états-généraux ,  dont  ils  ro 
»  doutent  la  surveillance.  Mais  leur 
»  espérance  est  vaine.  Les  besoius  de 
»  l'état  vous  forceront  à  les  asjein- 
*  blcr  d'ici  à  deux  ans.  »  Sa  Hier , 
après  avoir  rapporte  cette  harangue, 
ajoute  ces  réflexions  (7):  <  II  faut 
»  L'avoir  enttiidu  pour  se  faire  une 
»  idée  de  ce  que  le  débit ,  l'organe  et 
»  le  gctie  y  ajoutaient  de  rudesse  et 
»  d'ori '..inali ic.  Pendant  tout  le  temps  ' 
»  qu'il  dura  le  roi  resta  tourné  fers 
»  l'or»;  leur,  le.*  yeux  fixes  sur  lui,  l'c- 
*»  chutant  avec  aîlcntiou  et  bonté;  et 
»  il  lui  fit  témoigner  depuis  que  cette 
»  franchise  no  lui  avait  pas  déplu.  » 
Quai  qu'il  on  sort ,  Robert  de  Sainl- 
Viucei.t  partira  pourquoi  que  temps 
1  exil  de  !■>  .■'•:  au  et  le  S.:l).it:cr  de  Ca- 
bre, se.ii:i»..lil,rvs.S  il  avait  témoigné 
une  forte  opposition  à  iVd:t  d'em- 
prunt, il  applaudit  à  i'éJit  en  faveuk 
des  proittl.r.its.  I!  u*  lit  en  cm  lier  avec 
luxe,  et  le  montrait  coin  plaisamment 
à  ceux  (pu  cuiraient  dans  son  cnbiuct. 
On  a  accuse  ce  magistral  d'assister  , 
avec  les  conseillers  Le  Coigueux  , 
liu;nct  de  Semonviile  ,  Sabaticr  , 
Fictcau  de  Saint-Jiist,  aux  concilia- 
bules qui  se  tenaient  dans  le.  palais 
du  duc  d'Orléans,  vers  le  i5  août 
1 7H7  ;8).  Le  5  mai  17SH ,  lors  des 
troubles  parlementaire-»  qui  eurent 
lieu    au    sujet   de    l'aiTCiUtioii    ii*:. 


v-i  li.i.l  .  p.  u't. 

1H|  \tfj.r..int«;r  iotii  .1.  /,  i.i  .\/  /    1  >  t  w 

1  4jU  Vtojut .  t.  m  .  p  j  1 


n4  SAI 

conseillers  d'Éspréménil  et  Montsa- 
bert,  Saint-Vincent  fut  nomme  mem- 
bre de  la  députation  chargée  de  se 
transporter  auprès  du  roi  pour  lui 
faire  des  représentations  a  sur  l'cx- 
»  ces  des  malheurs  qui  menaçaient  la 
»  nation,  et  le  supplier  d'écouter, 
»  dans  sa  sagesse,  d'autres  conseils 
»  que  ceux  qui  sont  près  d'entraîner 
»  l'autorité  légitime  et  la  liberté  dans 
»  un  abîme.  «Cet irrespectueux  mes- 
sage ne  fut  pas  reçu*  Après  la  con- 
vocation des  états-généraux ,  Robert, 
de  Saint-Vincent  reconnut  franche- 
ment ses  erreurs ,  comme  d'Épréraé- 
nil ,  dont  il  avait  partagé  les  torts.  Il 
émigra  ;  et  par  décret  du  conseil  des 
anciens  (du  a6  août  1796),  la 
maison  qu'il  avait  habitée  ,  rue 
"Haute-Feuille ,  fut  adjugée,  comme 
bien  d'émigré,  au  mécanicien  Droz , 
en  paiement  de  ses  découvertes  et 
travaux  pour  la  fabrication  des 
monnaies.  Robert  de  Saint- Vincent 
mourut  en  Allemagne ,  eu  1 799.  On 
doit  le  mettre  au  nombre  de  ces  nom- 
mes probes  et  intègres  qui ,  égarés 
par  l'orgueil  d'un  esprit  faux  et  ar- 
dent ,  ont  fait  beaucoup  de  mal  en 
voulant  faire  le  bien.      D. — R — r. 

SAITER  (Daniel),  ou  SEITER , 
peintre  naquit  à  Vienne  en  1674. 
Il  apprit  les  principes  de  son  art  à 
Venise,  sous  la  direction  de  Char- 
les Loth  qui,  pendant  douze  ans,  lui 
enseigna  tous  les  mystères  de  la  cou- 
leur. Lorsqu'il  se  crut  assez  habile 
pour  se  livrer  sans  guide  à  son  ta- 
lent, il  se  rendit  à  Rome,  sous  le 
pontificat  d'Innocent  X ,  et  fut  em- 
ployé ,  avec  les  plus  habiles  artistes 
de  cette  époque ,  à  l'embellissement 
du  palais  Quirinal.Les  travaux  qu'il 
exécuta ,  et  l'élude  des  chefs-d'œuvre 
des  grands-maîtres  des  diverses  écoles 
d'Italie  perfectionnèrent  sa  manière  ; 
et  il  était  dans  toute  la  force  de  son 


SAI 

talent ,  lorsqu'il  fut  appelc 
de  Turin.  11  orna  de  ses  0 
palais  du  roi  et  les  maison 
et  il  soutint  le  voisinage  d 
même.  S'il  le  cède  à  ce  dei 
tre  pour  la  grâce  et  Tarn 
l'emporte  sur  lui  et  sur 

{)Our  la  force  et  la  magie 
eur.  Ses  peintures  à  l'huil 
diées  avec  un  soin  extrême 
te  de  lui ,  dans  la  galerie  d 
une  N.  D.  de  douleur,  q 
sortie  de  la  main  des  Cai 
peignit  aussi  la  coupole  du 
pital ,  et  c'est  une  des  r 
fresques  que  possède  la  villi 
On  voit  encore  de  ses  pi 
dans  plusieurs  autres  villi 
mont  ;  et  comme  il  a 
peint  à  Rome  et  à  Venise 
pas  rare  de  rencontrer  < 
bleaux  dans  un  grand  nom 
leries  dont  il  ne  sont  p. 
moindres  ornements.  C 
mourut  en  1705. 

SA  IX  (  Antoine  du  ) 

Saxanus ,  né  à  Bourg ,  en 

brassa   l'état  ccclésiastiqi 

pourvu  de  bénéfices  cous 

Il  avait  été  précepteur  du  ( 

voie ,  qui  le  nomma  ensui 

mônicr,  et  le  chargea  d'ui 

sade  à  la  cour  de  Françoû 

goût  pour  les  lettres  l'ava 

rapport  avec  les  plus  béai 

de  son  temps,  et  sa  protecti 

fut  pas  inutile.  Il  mourut  v 

Il  a  laissé  plusieurs  ouvr 

recherches  des  curieux,  à 

leur  rareté.  I.  UEsperon 

plinepour  inciter  les  hum 

bonnes  lettres  (  Paris  ),  ii 

tit   in  -  4°.  ,  goth.  5  Paris 

in- 16.  Cet  ouvrage,  écrite 

dix  syllabes,  est  divisé  on  1 

tics.  L'auteur  traite  de  l'ut 

lecture ,  des  bons  et  des  m 


SAl 

théologie,  de  la  philoso- 
oit,  de  l'éducation,  etc. 

•  quelques  préceptes  uti- 
les dans  un  grand  nom- 
t  communs  et  défigures 

barbare.  II.  Petit  fa- 
iprcntif surnommé l  Et- 
discipline ,  Paris ,  1 537, 
i ,  1 538 ,  in-8°.  ;  et  Paris , 

•  C'est  un  mélangedcvers 
;  pièces  historiques  peu 
Le  Blason  de  V église  de 
i ,  sans  date ,  in-8°.  On 
r  la  description  de  cette 
des  plus  belles  de  France, 

P.  Pacifique  Roussllet, 
ié  l'b i stoi re.  I V .  Oraison 
Marguerite  d'Autriche , 
t  Savoie  et  comtesse  de 
Elle  a  été  traduite  en 
primée  à  la  suite  de  l'ou- 
'ad in  ,  De  antiquo  statu 
,  i  j4<).  Le  nom  latin  de 
point  été  expliqué  par  les 
rs  de  la  Bibl.  historique 
et  c'est  mal -à -propos 
puent  ,  dans  les  Tables , 

Saxonus.  V.  La  touche 
éprouver  Vami  et  le  flat- 
tée par  Plut  arque ,  taii- 
iinw,  et  mise  à  l'usage 
ar  Antoine  du  Saix  , 
7,108°.  VI.  Traité  sirt- 
Plutarrfue  ,   de  l'utilité 

tirer  dr s  ennemis ,  tra- 
rrr*i<>n  latine  d'Érasme. 

•  c«t  joint  au  piécédmt. 
Ue  de  Sobriété ,  compo- 
ne  ,  pour  conserver  au 
\nté  des  religieux,  Lyon, 
».  Cet  ouvrage  est  écrit 
11.  Manptetis  de  pièces 
nntenant  plusieurs  épi- 
emblèmes  ,  Lyon ,  1 5  mj, 

W— s. 
Nicolas),  compositeur 
s  des  plus  savants  élèves 


SiL 


n5 


de  Léo ,  était  maître  de  chapelle  et 
professeur  an  conservatoire  de  la 
Pietà,  k  Naples.  Il  avait  consacré  le 
cours  d'une  vie  longue  et  laborieuse 
à  la  formation  d'une  suite  méthodi- 
que de  modèles  sur  toutes  les  parties 
de  la  composition.  En  1794,  ce  tra- 
vail précieux  fut  publié  aux  frais  du 
roi  de  Naples ,  et  avec  une  extrême 
magnificence,  sous  le  litre  de  Revo- 
ie del  contrappunto  pratico ,  in-tol. 
Déjà  l'Europe  accueillait  ce  nouveau 
code  de  la  composition  musicale , 
lorsqu'un  événement  malheureux 
vint  le  ravir  à  l'empressement  gêné» 
rai.  Au  milieu  des  desordres  qui  écla- 
tèrent à  Naples,  en  1799,  les  plan» 
ches  de  l'ouvrage  de  Sala ,  déposées  à 
l'imprimerie  royale,  furent  volées 
et  dispersées.  Les  exemplaires  en  de- 
vinrent très-rares;  et  le  fruit  de  tant 
de  travaux  n'aboutit  qu'à  le  faire  re- 
gretter. On  doit  savoir  gré  aux  édi- 
teurs des  Principes  de  composition 
des  écoles  d'Italie  (  Paris,  1809,  3 
vol. ,  in- fol.  )  de  l'idée  qu'ils  ont  eue 
de  reproduire  la  plus  grande  partie 
des  modèles  de  Sala ,  dans  leur  ou- 
vrage, qui  n'est  que  la  réuuiou  de 
ceux  de*  plus  célèbres  compositeurs 
italiens.  Sala  mourut,  en  1800,  près* 
que  centenaire.  À — g— s. 

SALADIN  (Maler.-NasserYgi;s- 
souf  S  al  au  -  EDDYif  ,  plus  célèbre 
sons  le  nom  de},  sultan  d'Egypte  et  de 
Syrie,  était  d'origine Curde,  et  nauuit 
à  Tek  rit  sur  leTigre,en  53*2  de  l'hé- 
gire (  1 137  de  J.-C.  )  Son  père,  ainsi 
que  beaucoup  de  ses  compatriotes, 
avait  quitté  les  monMgms  du  Curdis- 
U11  ,  pour  se  mettre  au  service  de 
quelque  petit  prince  de  la  Mésopo- 
tamie; il  avait  alors  le  gouvernement 
de  Tekrit.  On  le  nommait  A'ioub 
(  V.  ce  nom).  C'est  de  là  que  les  prin- 
ces de  la  famille  de  S  iladin  qui  ré- 
gnèrent après  lui  en  Egypte ,  eu  Ara* 

8.« 


n6 


SAL 


bie,  en  Syrie,  et  en  Mésopotamie, 
furent  appel  es  du  nom  général  d'Aïou- 
bides.On  rapporte  que  le  jour  même 
de  la  naissance  de  Saladin ,  un  frère 
d' Aïoub ,  nommé  Chyrkouh  (  V.  ce 
nom),  lequel  devint  fameux  dans  la 
suite,  ayant  commis  un  meurtre, 
Ajoub  fut  forcé  de  s'enfuir  avec  sa 
Camille.  Les  deux  frères  se  rendi- 
rent en  Syrie  ,  auprès  de  Zengby, 
prince  d'Alep  et  de  Moussoul ,  qui 
remplissait  l'Orient  du  bruit  de  ses  ex- 

Îloits  (  F.  Zenghy).  C'était  le  temps 
es  guerres  les  plus  vives  entre  les  Mu- 
sulmans et  les  Chrétiens  d'Occident 
établis  en  Palestine.  Aïoub  et  Chyr- 
kouh s'y  distinguèrent  et  se  signalè- 
rent parleur  courage.  En  récompense, 
Ayoub  reçut  la  ville  de  Baalbec  en 
fief*  Mais  après  la  mort  de  Zenghy, 
le  désordre  s'étant  mis  dans  ses  états, 
Ayoub  fut  obligé  de  quitter  Baalbec, 
et  vint  s'établir  à  Damas,  auprès  du 
prince  de  cette  ville.  Cependant  le 
bruit  des  succès  de  Zenghy  avait  re- 
tenti jusqu'en  Occident;  et  une  nou- 
velle croisade  s'était  formée.  Dans 
le  cours  de  cette  guerre ,  Louis  VII, 
roi  de  France,  et  Conrad,  empereur 
d'Allemagne ,  étant  venus  mettre  le 
siège  devant  Damas ,  en  543  (  1 1 48), 
Aïoub  y  montra  son  zèle  accou- 
tumé ,  et  perdit  dans  un  assaut 
son  (ils  aîné  (i).  Tel  était,  à  cette 
époque,  l'enthousiasme  religieux  des 
Musulmans ,  que  six  ans  après,  le 
prince  de  Damas,  menacé  par  les  ar- 
mes de  Noureddyn,  fils  de  Zenghy,  de- 
venu prince  d'Alep  ,ayant  cherche  son 
appui  dans  les  forces  des  Chrétiens, 
fut  abandonné  de  ses  émirs  et  de  ses 
sujets  ,et  la  ville  fut  remise  à  Nour- 


(i)  Quelques  auteurs  chrétien»  ont  dit  que  Saladin 
eu|  «cession,  dans  cette  croisade,  d'être  remarqué 
de  U  reine  Éléonore ,  qui  avait  accompagne  le  roi 
Louis  Vil,  et  qu'il  en  hit  aime';  mais  il  n'avait  alors 
que  4J^  ans ,  et  virait  dans  la  maison  paternelle. 


SAL 

eddyn.  Aïoub  eutbeauco 
à  cet  événement ,  et  reçut 
pense  le  gouvernement  < 
Pour  son  frère  Chyrkou 
resté  au  service  de  N 
dont  il  commandait  le 
Pendant  ce  temps ,  le  j< 
din  était  auprès  de  son 
vré  aux  amusements  de 
Rien  n'annonçait  encon 
devait  être  un  jour.  On 
ne  s'occuper  que  de  pla 
aurait  probablement  pa 
dans  l'obscurité ,  sans  un 
qui  développa  soncaractèi 
gea  la  face  de  l'Orient 
L'Egypte,  alors  au  nouv< 
lifes  Fatimides ,  était  en 
plus  horrible  anarchie.  I 
vivaient  retires  au  fond  de 
et  laissaient  l'autorité  à  1< 
La  seule  prérogative  qu1 
conservée ,  c'était  le  droi 
crer  les  usurpations  de  1 
très ,  d'être  inscrits  sur  lei 
et  nommés  dans  les  prière: 
Les  vézirs  disposaient  sei 
mandement  des  armées , 
des  finances  et  du  gouver 
provinces.  Mais  l'esprit 
s'était  emparé  des  émirs, 
laient  aussi  s'arroger  1 
Chawer,  l'un  des  vézirs 
implorer  contre  eux  l'as 
Noureddyn ,  ce  prince  hé 
ment ,  parce  qu'il  était 
que  les  Francs,  à  l'aide 
arc,  ne  s'emparassent  d< 
Voulant  les  prévenir  , 
Chyrkouh,  le  plus  habile  i 
raux  ,  de  diriger  contn 
expédition.  Ce  guerrier  ei 
peine  l'Egypte ,  et  Chaw< 
bli  dans  sa  dignité.  Mais 
de  n'ayant  pas  tardé  à  • 
vézir  appela  les  Francs 
cours ,  et  Chyrkouh  fut 


S  AL 

ypte.  Il  voulut  7  rentrer 
s  tard  ;  mais  son  cntre- 
a  par  l'arrivée  subite  des 
pe  cette  dernière  expédi- 
plns  remarquable ,  ce  fut 
on  au'y  acquit  tout-à- 
Ltn.  Il  avait  alors  tren- 

bataillede  Babeïn,  où 

avait  à  combattre  les 
les  Egyptiens  ,  il  com- 
entre  de  l'armée ,  et  eut 
»  part  au  succès  de  la  jour. 
issi  preuve  d'une  grande 

siège  d'Alexandrie.  Les 
e  cette  ville ,  après  i'a- 
;  dans  leurs  murs ,  me* 

l'approcbe  du  danger , 
«lier.  Deià  les  environs 
pouvoir  de  l'ennemi ,  la 
lait  de  provisions  ,  et  la 
lait  faible.  Saladin  ,  par 
ie  sa  conduite ,  releva  et 
s  courages  abattus ,  re- 
es  les  attaques ,  et  donna 
son  oncle  de  venir  le  se- 
b  et  l'autre  retournèrent 
lais  le  temps  n'était  pas 
>bstacles  devaient  s'apla- 
r-là1,  c'était  Amauri  , 
salem,  qui  avait  su  ar- 

efforts.  Ce  prince  ar- 
saos  foi ,  voyant  l'Egypte 
ses  forces  épuisées ,  for- 
ai de  la  subjuguer  (  1 1 08). 
il  arrive  jusque*  sous  les 
dire,  lorsque  Chyrkonh, 
a  tour  par  levezir,  le  mit 
on,  de  concert  avec  Sala- 
ouper  la  tète  à  Chawer,  et 
ce;  et  comme  \\  mourut , 
après  .  Saladin  lui  suecc- 
rh  se  Gt  du  consentement 
>i  le  nommait  A  dcd-Lid  in- 
il  et  lit  à  peine  sorti  de 
ce.  Ce  mai  heureux  prin- 
"espoir  de  rétablir  ,  smis 
me   ministre  .   r.iucicniie 


SAL  117 

puissance  du  khalifat,  le  choisit  de 
préférence  aux  autres  émirs.  Nour- 
eddyn  ,  lui-même ,  qui  devait  avoir 
tant  à  souffrir  de  cette  élévation  ^ 
en  avait  été  la  première  cause,  en  exw 
géant  qne  Saladin  accompagnât  son 
oncle  en  Egypte.  Le  jeune  prince 
était  en  effet  d'abord  parti  pour 
cette  guerre  malgré  lui ,  et,  ainsi  qu'il 
le  disait  dans  la  suite,  comme  un 
homme  qu'on  mène  à  la  mort  ;  mais 
une  fois  parvenu  au  pouvoir,  il  ne 
songea  plus  qu'à  s'en  montrer  digne  : 
il  commença  par  s'attacher  les  trou- 
pes ,  en  les  comblant  de  largesses , 
et  sut  en  imposer  à  la  multitude  par 
une  grande  dévotion.  D'une  vie  li- 
cencieuse ,   il  passa  au  régime  le 
plus  austère  ,   et  s'abstint  du  vin 
et  de  tout  ce  que  réprouve  la  religion 
musulmane.  Cependant  sa  position 
était  fort  difficile.  D'un  côté ,  il  avait 
à  ménager Noureddyn, dont  il  dépen- 
dait, et  qui  était  fort  jaloux  de  son  au- 
torité ;  de  l'autre,  il  devait  se  tenir  en 
garde  contre  lekLalife  quiagissaitdcjà 
secrètement  contre  lui.  11  avait  aussi 
à  se  défendre  contre  les  préjugés  re- 
ligieux des  Égyptiens.  Un  grand 
schisme  divisait  les  peuples  maho- 
métans  (  Foy.  Moez  ed-daulah  ). 
Quelques-uns  étaient  pour  le  khalife 
abbasside  de  Bagdad  ,  d'autres  pour 
celui  du  Caire.  Les  deux  partis  s'a- 
nathématisaient  mutuellement,  et  se 
traitaient  d'hérétiques.  Saladin,  dé- 
voué, comme  Noureddyn,  aux  inté- 
rêts du  khalife  de  Bagdad,  devait 
donc  user  des  plus  grands  ménage- 
ments. Déjà  les  Égyptiens  ,  qui  d'a- 
bord  avaient  applaudi  à  son  élévation, 
dans  la  crainte  d'être  subjugués  par 
les  Francs, commençaient  a  montrer 
de  la  résistance.  D'ailleurs  ,  Saladin 
en  s'em parant  du  pouvoir,  n'avait 
pu  s'empêcher  de  satisfaire  ses  émirs 
et  les  compagnons  de  ses  victoires  : 


1 18  SAL 

suivant  Fusage  de  ce  temps ,  il  leur 
avait  distribué  des  terres  et  des  bé- 
néfices militaires ,  et  il  leur  avait 
jjonné  part  aux  honneurs  et  aux  em- 
plois. Tout  cela  n'avait  pu  se  faire 
cfn'au  détriment  de  beaucoup  d'Égyp- 
tiens. Bientôt  les  mécontents  juré* 
rent  sa  perte,  et  cherchèrent  des  auxi- 
liaires jusque  chez  les  Francs  de 
Jérusalem  et  les  Grecs  de  Constan- 
tinople.  Mais  Saladin  découvrit  la 
conspiration,  et  punit  les  coupables. 
Il  déjoua, avec  le  même  bonheur ,  les 
efforts  des  chrétiens  qui  étaient  venus 
assiéger  Damictte.Cependant  le  dan- 
ger pouvait  renaître  à  tout  moment. 
Noureddin  fut  d'avis  de  ne  pas  dis- 
simuler plus  long- temps ,  et  de 
,  renverser  le  khalife  fatimide,  qui 
était  l'ame  de  tous  ces  troubles.  Sa- 
ladin, plus  prudent,  prépara  peu-à- 
Jeu  les  esprits.  11  fit  enseigner  la 
octrine  des  pontifes  de  Baghdad 
dans  les  collèges  et  les  écoles  ;  res- 
serra plus  étroitement  le  khalife  ; 
et  lorsqu'il  en  fut  temps ,  il  abo- 
lit le  khalifat  d'Egypte.  Les  me- 
sures avaient  été  si  bien  prises , 
qu'il  ne  s'éleva  pas  le  moindre  tu- 
multe ;  et  comme  le  khalife  vint 
à  mourir  sur  ces  entrefaites ,  le  feu 
de  la  sédition  s'éteignit  peu-à-peu. 
Cette  mort  du  khalife,  arrivée  dans 
un  moment  si  opportun ,  a  fait  dire 
à  quelques  auteurs  chrétiens,  que  ce 
fut  Saladin  qui  le  tua.  Au  reste,  ce 
prince  reçut  en  cette  occasion,  du 
khalife  de  Baghdad ,  le  glorieux  titre 
de  restaurateur  de  l'autorité  du  com* 
mandeur  des  croyants.  (Voy.  Mos- 
tady).  Mais  bientôt  la  division  écla- 
ta entre  Saladin, lui  etNoureddyn:  ce 
dernier  ,  heureux  dans  ses  entrepri- 
ses, et  dont  toutes  les  vues  avaient 
été  touruces  contre  les  Chrétiens , 
aurait  voulu  couronner  sa  carriè- 
re par  la  ruine  entière  des  colonies 


SAL 

chrétiennes.  Saladin ,  qu 
mit  tant  d'ardeur  à  l'ei 
ce  dessein ,  craignit  alors 
eddyn ,  après  avoir  abatl 
tiens ,  ne  voulût  l'abattre 
et  il  ménagea  les  ennemi 
misme.  Cette  conduite  ind 
eddyn;  et  dans  sa  colè 
nifesta  l'intention  d'aile: 
son  lieutenant.  Saladin 
de  son  père,  redoubla 
ment  de  soumission ,  c 
se  faire  traîner  aux  pieds  • 
dyn ,  la  corde  au  cou ,  coi 
criminel  :  mais  au  fond, 
rait  à  repousser  la  force 
ce;  et  son  père  lui-mêm 
en  particulier  à  ne  pas  ci 
tant  que ,  voulût-on  seul 
ger  de  lui  une  canne  à  . 
devoir  était  de  mourir  pi 
fléchir.  Saladin,  sentanl 
division  ne  pouvait  se  tei 
par  une  catastrophe,  cnv< 
temps  là  ,un  de  ses  frères  < 
Nubie  et  l'Arabie  heureu: 
trouver  un  refuge  au  besoi 

LIK  EL  MoADDAM  ,  XXV 

Pour  Noureddyn,il  se  calr 
et  forma  d'autres  dessein 
mourut  au  moment  où  il  < 
à  entrer  en  Egypte  à  m; 
(i  173).  (  Voy,  Noua  EDi 
lors  la  face  des  choses  ch 
ladinsehâta  d'étouffer  ui 
conspiration  qui  avait  éc 
lui  ;  et, après  avoir  repouj 
te  sicilienne  qui  avait  fai 
rente  devant  Alexandrie 
de  &'cmpa/erdcla  Syrie, 
tréc  était  dans  la  plus  gra 
sion.  Nourcddyn  n'avait  I 
fils  âgé  de  onze  ans  ,  et  si 
fant  les  émirs  se  disputai 
voir.  Sur  ces  entrefaites 
tiens  étant  venus  faire  un 
sur  les  terres  de  Damas , 


SAL 

au  grand  scandale  des  Musulmans , 
iraient  acheté  leur  retraite.  Sala- 
ria affecta  de  paraître  révolte  de 
celle  conduite  :  en  qualité  de  vas- 
ul  du  ûU  de  Noureddyn ,  il  pro- 
testa de  son  dévouement  ;  mais  il 
réclama  hautement  contre  la  fai- 
*    Liesse  des  émirs ,  et  eut  l'art  de  se 

Îpreacutrraux  peuples  comme  le  ven- 
geur de  la  religion  offensée,  a  Vous 
avez  ,  échut-il  aux  émirs ,  fait  la 
;    paix  avec  les  chrétiens.  Cependant 
'    les  chrétiens  sout  nos  ennemis  com- 
muns. Vous  avez  fait  tourner  au  pro- 
fit des  infidèles  l'argent  destiné  à 
protéger  les  vrais  croyants.  C'est  un 
chac  contre  Dieu,  contre  son  pro- 
phète» contre  tous  les  hommes  de 
faten.  *  Ces  reproches  n'ayaut  pas  cor- 
rige les  émirs,  il  eu  mit  quelques-uns 
dans  ses  intérêts  ;  et,  sous  prétexte  de 
rétablir  la  tranquillité,  il  se  fit  livrer 
Dam*»  ,  prit  ainsi  II.nn.ili,  Km  os  se, 
et  «ulin  alla  assiéger  le  fils  de  Nou- 
reddiQ  même  dans  Alcp.  Dès-lors  il 
oc  fut  plu»  possible  de  se  méprendre 
sur  ses  m  t  tut  ions.  Les  habitants  se 
huèrent  de  prendre  les  armes  ,  et 
p.  u  Meurs  princes  de  la  Mésopotamie, 
j  irculide  Noumldvu,  accoururent; 
laai*   l«-ur>  eflorts   turent  inutiles  : 
le  fiî»*lcNoiiri-iMvii ,    pour  coiimm- 
wi    Alcp.  fut  ubli^i:  de  céder  Da 
xi ls.  avec  la  Mm*  iiicii.lb -nale,  et 
d«    rrroiiiuître    riiidi:pciid.iurc    de 
.V*iA<hn  .  «j'ii  nbhiit  même,  du  kh.ili- 
1t    'le  lii^lulail.  i .11  iliplume  p.ir  Ir- 
qu*5  '•  fm  ■■'■■  "l.i. é  Milih.in  d"Kgvpte 
r:  ii  >,  ni*.  |.t  iiiiuiut'  «i*  (lijiliMiir  ne 
'."«kl   a  il  HIC  ll)!lik'  il  les  lu .11% «.-.m x. 
i:«Tt  .  «,  j  |Hi2t  l-i. h  ermic  i]iu-  1 1 1"*- 
i  ■;  »  >  tia  !.!•  *e  |'i  wji.is.i  île  les  clcii'li  c 
«  i  i-.'.u'i-.  I.i:  .iu>  ii'i  j ii t  ,  il  sctuui- 

l.    c..:,i.i     !,-«i    limti-iis    .   il--  \ 

è  § 

>•>.*  .iiiiiir  1  4i  «l'alinni   «nipii«c  et 
'h  nhiU-  |»  il  i%>  l'I'.il.i  »t  d  ms 


SAL 


"9 


L«     « 


*  » .impolies  de  lîauila-  Il  icviut 


presque  seul  en  Egypte,  sur  un  dro- 
madaire. Mais  les  années  suivantes , 
il  vengea  l'honneur  de  ses  armes,  et 
vainquit  plusieurs  fois  les  Chrétiens 

Srcsdc  Panéas,  sur  les  bords  du  Jour- 
ain.  Son  ardeur  était  extraordinaire. 
Comme  la  terre  avait  été  frappée  de 
stérilité,  quelqu'un  lui  conseillant  de 
ne  pas  tenter  Dieu,  et  de  laisser  pren- 
dre haleine  à  ses  peuples,  il  répondit  : 
a  Faisons  notre  devoir,  et  Dieu  fera  le 
sien.  Aidons-le  et  il  nous  aidera.»  En- 
suite ii  attaqua  le  sulthau  d'Icouium, 
qui  demanda  la  paix  ;  puis  se  dirigea 
contre  les  chrétiens  de  la  Petite-Ar- 
ménie ,  qui  avaient  fait  des  courses 
sur  les  terres  musulmanes.  La  guerre 
finie,  il  reprît  le  chemin  de  l'Egypte, 
et  s'occupa  d'objets  d'utilité  publi- 
que. II  entoura  le  Caire  de  l'eu  ceinte 
qui  existe  encore  aujourd'hui  ;  bâtit 
des  collèges ,  des  hospices ,  ainsi  que 
le  château  qui  domine  cette  capitale, 
et  où  résidèrent  ses  successeurs.  C'est 
là  qu'est  le  fameux  puits  de  Joseph  , 
ainsi  appelé  du  nom  de  Saladin,  qui 
le  fit  construire.  Malheureusement 
ces  instants  de  repos  ne  furent  pas 
longs,  et  la  guerre  reprit  avec  tou- 
tes ses  fureurs  (  118*2).  Le  (ils  de 
Noureddyn  venait  de  mourir  sans 
ci.f.mlN ,  et  il  s'agissait  de  savoir 
qui  aurait  sou  héritage.  C'était  en 
v.iiu  que  ce  malheureux  prince 
avait  laissé  ta  principauté  d'Alep 
à  sou  cousin  A*/,  -cildyn  ,  prince 
tl<>  Moii.s-uul ,  le  plus  puissiut  de 
mn  p.iintl.s,  tt  le  tcul  qui  parût  ca- 
p  «l»li  de  Mettre  un  frein  à  l'ambition 
»le  S. il  »  iiu  :  /'<-> .  Ma*'oi:i>  A*r  - 
1  i»i»i>  l  ii  frèie  d\\//.  ■  eddyn  , 
luuuuié  l'ui.i  l-i'il  t\u,  pliure  deSin- 
lïj.n*  ,  s'était  f.iit  ré- 1er  Alcp  ,  et 
.1  «  ait  tim.iir  Niitlj.ir  eu  échange. 
A  ci  lie  iiituw  Me.  >u  lad  in  ne  balança 
plu»  :  il  ht  \al»»ir  sou  diplôme  du 
Lhalilc,  quil'tlab^suit  inaitrcdcrÉ- 


120 


SAI 


gypte  et  de  la  Syrie ,  et  se  prétendit 
investi  d'Âlep  jusqu'aux  rives  de  l'Eu- 
p  h  rate.  Cependant  il  n'osait  encore 
lever  l'étendard  de  la  guerre ,  et  crai- 
gnait de  soulever  contre  lui  les  Mu- 
sulmans. Tout  -  à  -  coup  ,  pendant 
qu'il  avait  envahi  les  provinces  chré- 
tiennes, où  il  éprouvait  une  vive 
résistance  ,  il  apprit  qu'Azz-cddyn 
et  Émad-eddyn ,  excites  par  le  pé- 
ril commun,  avaient  fait  un  traité 
d'alliance  avec  les  Francs.  Ces  deux 

S  rinces  lui  parurent,  par  là- même, 
échus  de  leur  autorité;  du  moins 
c'est  ce  qu'il  affecta  d'écrire  au  kha- 
life de  Baghdad  (  F.  Nasser  Ledin- 
allau).  Dans  sa  lettre,  il  commen- 
çait par  flatter  l'orgueil  du  pontife , 
en  lui  prodiguant  les  titras  les  plus 

I>ompeux,  et  le  représentait  comme 
e  maître  absolu  de  toute  la  terre , 
comme  celui  qui  pouvait  seul  dispo- 
ser des  couronnes  et  des  royaumes. 
Ensni  -c  il  pei  çnait  A  zz-eddy  n  et  Émad- 
eddyn  sous  les  couleurs  les  plus  noi- 
res, et  lerr  opposait  sa  propre  con- 
duite ,  ses  guerres  et  ses  succès  con- 
treles  Chrétiens,  ses  services  per- 
sonnels envers  le  khalife,  la  ruine  des 
pontifes  du  Ci  ire ,  ses  ennemis ,  et 
finissait  par  conclure  que  nul  n'a- 
vait plus  de  droit  que  lui  à  la  pos- 
session d'Alep,  protestant  d'ailleurs 
de  son  désintéressement,  et  assurant 
u'il  n'avait  d'autre  but  que  le  bien 
e  la  religion.  Non  content  de  ces 
menées,  il  corrompit  la  fî délite  de 
plusieurs  des  petits  priuecs  de  la  Mé- 
sopotamie, qui  dépendaient  dcMous- 
soûl;  ensuite  il  passa  l'Euphratc, 
et  attaqua  Azzoddyn.  La  conquête 
de  Sindjar,  H.»ran,  Eiessc,  Ainidc, 
etc. ,  fut  l'ouvrage  de  peu  de  temps. 
Moussoul  seul  opposa  de  la  résis- 
tance. Aussi ,  renonçant  d'abord  ;i 
son  dessein,  il  se  porta  contre  Alcp. 
Dès  qu'il  eut  occupé  cite  vilie ,  et 


l 


SAI 

donné  en  échange  a  Émad  -  eddyn 
son  ancienne  principauté  de  Sin- 
djar, il  retourna  contre  Moussoul,et 
renouvela  ses  Attaques.  Azz  -  eddyn, 
pour  obtenir  la  paix,  fut  contraint 
de  se  reconnaître  son  tributaire  v  et 
de  lui  faire  hommage  de  sa  princi- 
pauté. Pendant  ce  temps ,  les  Chré- 
tiens avaient  essayé  de  faire  diver- 
sion ;  mais  aucune  de  leurs  entrepri- 
ses ne  réussit.  La  plus  singulière  de 
toutes ,  et  celle  qui  fut  la  plus  sensi- 
ble à  Saladin  ,  ce  fut  nne  invasion 
que  Renaud  de  Châtillon,  seigneur  de 
Karak  t  tenta  du  coté  de  la  Mecque 
et  de  Médine,  voulant  abolir  la  loi 
de  Mahomet  au  lieu  même  où  elle 
avait  pris  naissance.  Quand  Sala- 
din en  reçut  la  nouvelle,  il  ordonna 
le  massacre  de  tous  les  Chrétiens 
que  l'on  pourrait  prendre.  On  lit  ce 
qui  suit  dans  la  lettre  qu'il  écrivit, 
à  ce  sujet ,  à  son  frère  Mélik-Adel, 
qui  avait  le  gouvernement  de  l'E- 
gypte :  «  Les  infidèles  ont  violé 
»  l'asile  et  le  berceau  de  l'islamisme; 
»  ils  ont  profané  notre  sanctuaire. 
»  Si,  Dieu  nous  en  préserve,  si  nous 
v  ne  prévenions  une  insulte  sembla- 
»  blc ,  nous  nous  rendrions  eoupa- 
»  blés  aux  yeux  de  Dieu  et  aux  yeux 
»  des  hommes.  Toute  la  terre  s'elè- 
»  verait  contre  nous,  en  Orient  et 
»  en  Occident.  Purgeons  donc  la  ter- 
»  rc  de  ces  hommes  qui  la  déshono- 
*>  rent.  C'est  un  devoir  sacré  pour 
»  nous.  Purgeons  l'air  de  l'air  qu'ils 
»  respirent  ;  et  qu'ils  soient  voués  à 
»  la  mort.  »  En  conséquence,  tous 
les  Chrétiens  qui  survécurent  au  dé- 
sastre furent  conduits  les  uns  à  la 
Mecque,  où  les  pèlerins  musulmans 
les  immolèrent ,  en  place  des  brebis  et 
des  agneaux  qu'ils  ont  coutume  de 
sacrifier  chaque  année; les  autres  me- 
nés en  tïgypte,  où  ils  périrait  de  la 
main  des  sofis  et  de  tous  ceux  qui 


SAL 

■I  signaler  leur  tèle  pour  l'is- 
c.  A  la  fin  cependant ,  la  paix 
e  ,  et  Saladin  garda  ce  qu'il  # 
iris.  Ce  fut  alors  que ,  libre 
soin ,  il  se  livra  tout  entier 
ncien  projet  d'expulser  tous 
ics  de  la  Palestine.  Leur  pre- 
a  milieu  de*  provinces  musul- 
la  paraissait  un  outrage  à  la 
i  de  Mahomet.  Les  circons- 
■e  pouvaient  être  plus  fa- 
ts. A  la  venté,  les  rois  Francs 
tsalem  dominaient  encore  sur 
iste  étendue  de  pays  :  leur 
?  s'exerçait  sans  partage  sur 
stine ,  la  Phénicie  et  le  lit— 
s  la  Syrie  jusqu'aux  confins  de 
ic.  Sur  les  côtes  ou  dans  les  en- 
brillaientavec  éclat  Antioche, 
,  Beryte,  Sidon,  Tyr,  Saint- 
'Acre,  Ascalon  et  d'autres 
L'intérieur  était  hérissé  de 
ix  et  de  places  de  guerre, 
rn  un  mot,  présentait  encore 
tnce  delà  force;  et  cependant 

•  était  miné  de  toutes  parts, 
lors .  1rs  provinces  cluéticu- 
aient  'IVtrc  eufermées  dans  les 
conquêtes  de  Saladin  :  la  mer 
bre  ;  mais  les  secours  étaient 
■s.  Au  dedans,  le  pays  était 
le  entre  une  foule  de  princes 

seigneurs ,  qui  tous  avaieut 
intérêts  particuliers.  A  Kau- 
ruyale  seule  lût  été  donné  de 
air  Tordre  dans  cette  auar- 

mais  le  roi  de  Jérusilem  , 
Baldoii*    IV  ;    venait  de 

•  «ans  eijf.ints.  Son  netcti, 
cinq  .in s,  l'avait  bientôt  Mini 

•  tombe,  et  sa  saur,  a  qi.i  le 
était  échu ,  au  lieu  de  le  dé- 

titre  des  maiu*  ferme*,  avait 
oi\ ,  pour  é|mti\ ,  d'un  >iinplc 
;i  r.  n>»inmê  (ji;i  de  LuM^nau, 

llliîc   pOUI    MHiti  ni*     un    tiulie 

l.ifil  \  Voy.  CJLI,  XIX.  4i>;- 


SAL  m 

Saladin  n'attendait  qu'un  prétexte 
pour  reprendre  les  armes.  On  ne 
tarda  pas  à  le  lui  fournir.  Renaud 
de  Chatillon ,  seigneur  de  Karak , 
avant  vu  passer  sur  ses  terres  une 
riche  caravane  musulmane ,  l'enleva 
en  pleine  paix.  Telle  était  la  confu- 
sion générale ,  que  personne  ne  se 
mit  en  devoir  de  réprimer  un  tel 
brigandage.  Ce  fut  en  vain  que  Sala- 
din invoqua  la  sainteté  des  ser- 
ments ;  ce  fut  en  vain  qu'il  eut  re- 
cours aux  menaces  :  tout  fut  inutile. 
Alors,  décidé  à  se  faire  justice  lui-mê- 
me, il  fit  un  appel  général  aux  guer- 
riers de  la  Syrie,  de  l'Egypte  et  de  la 
Mésopotamie.  Tous  répondirent  à  sa 
voix.  Un  engagement eutlicu  du  côté 
de  Nazareth ,  entre  une  partie  de  l'ar- 
mée musulmane  et  les  Tem  pliers  et  les 
Hospitaliers,  qui  furent  taillés  en  piè- 
ces. Cependant  1rs  Chrétiens  se  ras- 
semblaient à  Scforié,  non  loin  de  Na- 
zareth. Tous  les  hommes  en  état  de 
marcher  avaient  pris  les  armes.  Sa- 
ladiu  impatient  d'en  venir  à  une  ac- 
tion générale,  faisait  tout  pour  y 
attirer  les  Chrétiens;  mais  ceux-ci , 
malgré  ses  provocations  ,  ne  quit- 
tant point  leurs  fortes  positions  de 
Scforié,  il  alla  se  jeter  sur  les  fau- 
bourgs de  Tibéiiadc,  qu'il  réduisit 
en  cendres.  A  celte  nouvelle,  ainsi 
qu'il  l'avait  prévu  ,  l'année  chre- 
tieuc  s'ébranla  pour  marcher  au 
secours  de  Tibériade.  Saladin  s'a- 
vança aussitôt  à  sa  rencontre ,  et 
le  surprit  dans  des  lieux  étroits  , 
secs  et  arides ,  où  elle  se  trouva 
enfermés  sans  aucune  r(>souicc. 
1/armée  musulmane  ét.it  enflam- 
mée d'ardeur  ;  sa  vue  seule  jetait 
l'etfroi.  Lu  auteur  arabe,  témoin  ocu- 
laire, la  compare,  quaut  au  nor.bre, 
au  Cintre  humain  asscuihlv  pour  h: 
jU^ar.cnL  iLnue; .  L<..->(«!ii<:hiu.1.  u  l- 
Lucnt  pas  moins  formidable».  IjCui 


ua  SAL 

nombre  s'élevait  au  -  dessus  de  cin- 
quante mille;  et ,  à  aucune  époque ,  le 
royaume  de  Jérusalem  n'avait  mis  sur 
pied  d'armée  aussi  forte.  Les  auteurs 
arabes  comparent  leur  marche  à  des 
montagnes  en  mouvement ,  ou  aux 
flots  6l  une  mer  agitée.  Saladin  avait 
derrière  lui  le  lac  de  Tibériade.  Son 
infanterie  était  au  centre,  et  sa  cava- 
lerie sur  les  ailes.  Dans  leur  position , 
engagés  comme  ils  étaient ,  les  Chré- 
tiens n'avaient  plus  qu'un  espoir, 
c'était  de  s'ouvrir  un  passage  à  tra- 
vers l'armée  musulmane,  un  com- 
bat eut  lieu  le  vendredi  24  de  rebi 
second  (  3  juillet  ),  et  dura  jusqu'à 
la  nuit.  Comme  il  fut  sans  résultat , 
on  recommença  le  lendemain.  Le  pre- 
mier choc  fut  terrible;  mais  déjà  les 
Chrétiens  étaient  épuisés  par  la  soif, 
et  pouvaient  à  peine  soutenir  leurs  ar- 
mes. Pour  comble  de  maux,  Saladin 
fit  mettre  le  feu  au  sol  couvert  de  bruyè- 
res et  d'herbes  sèches,  sur  lequel  ils 
combattaient.  Dcs-lors  ce  fut  moins  un 
combat  qu'un  carnage. Les  Chrctieus, 

Eressés ,  accablés  de  toute  part,  tom- 
èrent  sous  le  glaive  ou  furent  faits 
Srisonnicrs.  Tout  fut  perdu.  Le  bois 
e  là  vraie  croix ,  qui  ne  paraissait 
que  dans  les  grandes  occasions ,  et 
qui  avait  toujours  passé  pour  le  gage 
assuré  de  la  victoire,  tomba  au  pou- 
voir des  infidèles.  Le  roi ,  le  grand- 
maître  des  Templiers  ,  Renaud  de 
Châtillon  et  beaucoup  d'autres  sei- 
gneurs furent  pris  :  un  petit  nom- 
bre seulement  parvint  à  s'échapper. 
Les  auteurs  orientaux  ,  pour  don- 
ner une  idée  de  ce  dc'sastrc,  rappor- 
tent qu'en  voyant  les  morts ,  on  ne 
croyait  pas  qu'il  y  eût  de  prisonniers , 
et  qu'en  voyant  les  prisonniers  , 
on  ne  croyait  pas  qu'il  y  eût  des 
morts.  Les  cordes  des  tenus  ne  sailli- 
rent pas  pour  lier  les  captifs.  On  en 
voyait  trente  ou  quarante  attaches  à 


SAL 

la  même  chaîne  ;  cent  ou  de 
étaient  conduits  par  un  seul 

,  Tous  ceux  qui  furent  pris  d< 
suivant  l'usage  des  Asiatiques 
des  vainqueurs.  Il  s'établit, 
voisinage ,  des  marchés  pul 
on  les  vendait  par  bandes, 
un  pauvre  Musulman  qui  ei 
gea  un  contre  une  paire  de  s 
afin,  disait-il,  qu'on  sût  dai 
te  que  le  nombre  des  pri 
avait  été  si  grand ,  qu'on  la 
pour  une  chaussure.  Cette  ba 
anpelée  bataille  de  Tibériad 
Chrétiens,  et  par  les  Arabes, 
de  Hittin,  du  nom  de  la  coll; 
roi  fut  pris.  Quand  le  cari 
cessé ,  Saladin  reçut  dans  sa 

.  roi  et  les  principaux  chef 
furent  traités  avec  égard  , 
Renaud,  qu'il  tua  de  sa  mail 
piation  de  son  entreprise  s 
contre  la  Mecque.  Il  fit  aus 
toyablemcnt  mettre  à  mort 
Templiers  et  les  Hospitaliers 
bèrent  en  son  pouvoir ,  afin 
dans  leur  sang  la  guerre  que 
ligienx  faisaient  par  état  à  1 
me.  Il  voulut  même  que  ces  l 
exécutions  eussent  lieu  par 
des  dévots  de  son  armée ,  et 
tcurs  de  la  loi,  comme  s'il  s 
d'une  action  agréable  àDieu  /] 
eut  lieu  le  jour  même  de  la 
Le  lendemain,  dimanche,  il  1 
contre  la  citadelle  de  Tibérû 
se  rendit.  Saint- Jean  d'Acre  : 
Sidou  ,  etc.  ne  firent  aucune 
ce.  Au  incine  instant,  de  ne 

f)artis  musulmans  se  répandit 
es  campagnes ,  et  y  miren 
feu  cl  à  sang.  Eu  moins  de  de 
toute  la  Palestine  fut  enval 
calon ,  (pli  Avait  coûté  aux  C 
plus  de  ciuquautc  ans  de  gi 
de  travaux  ,  ne  tint  que  < 
jours  :  mais  la  couquête  qui 


SAL 

\rndm  y  et  qu'il  regarda  cont- 
ins glorieuse  de  son  règne, 
i  prise  de  Jérusalem.  Cette 
rrccau  do  christianisme,  il- 
iar  les  exploits  des  héros  de 
ière  croisade ,  ne  résista  que 
rs  (a).  Saladio  s'arrêta  près 
«s  dans  ses  murs  pour  y  réta- 
erace  de  la  religion  musul- 
Lrs  mosquées  qui,  sous  les 
,  a  raient  été  converties  en 
furent  pnriGées  avec  de  l'eau 
,  et  rendues  à  leur  ancienne 
ion.  Deux  Gis  de  Saladin , 
■e,  son  neveu,  prirent  part 
onoeâ  cette  cérémonie.  On 
dans  la  ville,  des  collèges 
communautés  religieuses  à 
de*  mahométans  :  mais  Té- 
Saint  Sépulcre  fut  respectée. 

la  capitulation  ,  tous  les 
ts  du  rit  latin  établis  à  Jérusa- 
aient  été  considérés  comme 
,  et  ceux-là  seuls  devaient 
n  liberté ,  qui  auraient  payé 
ut  :  tous  les  autres  devaient 
lires.  Saladin  se  montra ,  en 
rcasion ,  humain  et  généreux. 
nie  à  tous  ceux  qui  surtirent, 
rres  a?ec  une  escorte  pour 
server  de  toute  insulte,  et 
,111  rien  pour  adoucir  leur 
I  aurait  séjourne  plus  long- 
dans  la  ville  sainte,  sans  les 
ents  qui  rappelèrent  à  Tyr. 
ille,  dfpuU  les  malheurs  des 
ii4.  était  devenue  leur  prin- 
onlrvart,  rt  le  seul   port  en 

recevoir  les  ser ours  qu'ils 
.Mit  d'Orri-lmt.  Son  enecin- 
r  «ervi  île  refuge  aux  habi- 
e  la  plupart  des  villes  tom- 


•*»•«)  r*fi*ra  •  ■•■•  ■•  (-.n.;  un  titi-ltrdi  , 
i  ■■  »"  .  iw<  m»  }  m  il*  !•  «tiiiiinr  i«i  rllu 
•  -~}i.itr  |  «r  i.»  i.Lr*ttrf*  .  ipn  ru  rfairut 
{    "»•*'.«    «p.ln  «ib(l-).»it     «•    d«Vf 


SAL 


iq3 


bées  au  pouvoir  de  Saladin.  Ce- 
lait Conrad,  Gis  du  marquis  de 
Montferrat ,  qui  présidait  à  sa  dc- 
fense.Saladin  déploya  les  plus  grands 
efforts  pour  s'en  emparer.  11  l'atta- 
qua par  mer  et  par  terre.  Mais  le 
brave  Conrad  repoussa  toutes  ses 
attaques;  et  l'hiver  étant  survenu, 
les  troupes  musulmanes  reçurent 
congé.  Ainsi  se  termina  l'année 
1 187  de  J.-C  ,  si  féconde  en  grands 
événements.  L'année  suivante,  Sa- 
ladin conquit  les  villes  chrétiennes 
de  la  Phénicie  et  de  la  principauté 
d'Antioche.  Cette  ville  elle-même 
aurait  subi  le  joug,  sans  l'hiver, 
qui  obligea  Saladin  à  licencier  de 
nouveau  son  armée.  Cependant  on 
commençait  à  parler  des  immen- 
ses armements  qui  se  préparaient 
en  Occident.  On  savait  qu'à  la  nou- 
velle de  la  bataille  de  Tibériade  et 
de  la  perte  de  la  ville  Sainte ,  l'Eu- 
rope tout  entière  avait  couru  aux 
armes.  Ce  mouvement  s'était  com- 
muniqué rapidement  à  l'Italie,  la 
France,  l'Angleterre,  l'Allemagne.' A 
l'intérêt  religieux  s'étaient  joints  les 
intérêts  de  la  politique  et  du  com- 
merce. Sous  les  rois  Francs  de  Jéru- 
salem ,  les  villes  de  la  Palestine  et  de 
la  Phcuicic  étaient  devenues  le  cen- 
tre du  commerce  de  l'Orient  et  de 
l'Occident.  C'est  là  que  les  épice- 
ries et  les  productions  de  I  Inde 
s'échangeaient  avec  les  draps  de  Ve- 
nise et  les  productions  de  l'Europe. 
Ainsi  la  pertede  la  Terre  S  liutc  u'a- 
vait  pas  seulement  été  une  injure 
à  la  religion  chrétienne  ;  c'était 
alors  une  calamité  générale.  De 
peur  d'être  prévenu, Saladin  se  hâta 
d'achever  avec  ses  mamlouks  la  cou- 
quetedes  places  chrétiennes  de  l'inté- 
rieur. Ensuite  il  visita  les  villes  qu'il 
avait  >ouuii.sCdSurlacotetct  les  mit  en 
état   le  défense.  Sou  intention  était 


1*4  S AL 

de  signaler  la  campagne  suivante 

Car  la  conquête  de  Tyr,  Antioche, 
'ripoli,  et  de  tout  ce  qui  restait 
aux  chrétiens.  Il  avait  si  peu  l'idée 
des  forces  qu'il  allait  avoir  à  com- 
battre, qu'un  amiral  sicilien  qui , 
à  la  première  nouvelle  des  mal- 
heurs de  la  Palestine,  était  accou- 
ru avec  sa  flotte  ,  lui  conseillant 
de  ne  pas  s'exposer  à  une  telle  lut- 
te, et  d'accorder  la  paix,  il  répon- 
dit qu'il  s'inquiétait  peu  des  guer- 
riers d'Occident  :  a  Qu'ils  viennent, 
»  ajouta  -  t  -  il,  qu'ils  viennent ,  et 
»  ils  subiront  ce  qu'ont  subi  leurs 
»  frères,  la  mort  et  la  captivité.  » 
Mais  au  printemps  suivant  (i  189) , 
l'innombrable  quantité  de  croisés 
qui  abordaient  à  Tyr ,  le  Gt  renoncer 
à  ses  desseins.  Les  Chrétiens,  prenant 
bientôt  l'offensive ,  allèrent  former  le 
siège  de  Saint -Jean -d'Acre.  Sala- 
din  y  avait  élevé  de  nouvelles  forti- 
fications; et  depuis^deux  ans  l'on  ne 
cessait  d'y  travailler.  Les  croisés 
se  déployèrent  devant  ses  murailles, 
et  furent  à  leur  tour  assiégés  par  Sa- 
ladin.  En  même  temps  leur  flotte 
occupa  la  rade.  Le  siège  dura  plus  de 
deux  ans.  L'armée  et  la  flotte  chré- 
tienne formaient  l'élite  des    guer- 
riers  de    tous  les  pays  de   l'Eu- 
rope. La  flotte  n'y  demeurait  que 
l'été.L'hi?er,  à  Papprochedes  orages, 
die  levait  l'ancre ,  et  se  réfugiait  à 
Tyr ,  ou  dans  les  ports  d'Occident. 
La  flotte  égyptienne  arrivait  afbrs 
avec  des  provisions  ,  et  secourait  la 
ville.  Un  grand  nombre  de  femmes 
chrétiennes,  portant  le  hamois  et 
la  cuirasse,  combattirent  à  ce  siège. 
Dans  les  premiers  mois ,  les  croisés 
ne  firent  aucun  progrès  :  ils  ne  par- 
vinrent pas  même  à  cerner  entière- 
ment  la  ville.   Chaque  jour  ,    ils 
avaient  à  se  défendre  contre  les  sor- 
ties de  la  garnison  et  contre  les  atta- 


SAL 

ques  de  Saladin.  C'était  le  su] 
dirigeait  ordinairement  ces  i 
La  veille ,  dit  un  de  ses  bis 
il  se  préparait  pour  le  len 
Telle  était  son  ardeur  qu'i 
quelquefois  plusieurs  jours 
sans  manger.  Ses  émirs  étai 
cesse  obligés  de  le  modérer, 
teurs  arabes  le  comparent,  à 
à  une  mère  qui  cherche  en 
fils  unique ,  à  une  lionne  qui 
ses  petits.  L'ardeur  des  Chrél 
tait  pas  moindre.  Les  auteur 
dans  leur  langage  exagéré , 
rent  leur  impétuosité  au  < 
ment  d'un  déluge  ou  d'une 
furie.  A  la  fin ,  le  sulthan  toi 
lade  ;  et  comme  les  cada 
couvraient  la  plaine  répand* 
odeur  pestilentielle,  il  se  rel 
son  armée  sur  le  mont  Kh. 
à  quelques  lieues  de  la  vil 
cœur  était  alors  en  proie  a 
vives  angoisses.  Instruit  de 
ments  terribles  qui  se  pours 
en  Occident  ,  effrayé  du  1 
geincnt  de  ses  émirs ,  il  rec< 
khalife  de  Baghdad.  «  Espâ 
»  écrivait-il ,  de  la  bonté  c 
9  que  le  danger  où  nous  son 
»  lumera  le  zèle  des  vrais  c 
»  Qu'est  donc  devenue  l'an 
»  Musulmans ,  le  zèle  des  gen 
»  Ce  qui  nous  étonne ,  c'est 
v  l'union  des  infidèles ,  et  la 
»  des  vrais  croyants.  Voyezl 
»  tiens,  comme  ils  viennent  < 
»  comme  ils  se  pressent  à  l'en 
»  font  dans  l'idée  que  par  1. 
»  veront  leur  religion.  Les 
»  mans,  au  contraire,  sont  n 
»  courages  ,  sans  zèle  pour  1 
»  me.  »  Pendant  ce  temps  ,  l 
tiens  achevaient  de  fermer  1 
de  la  place,  lis  se  fortifiaU 
leur  camp  ,  et  ils  en  faisaien 
pece  de  ville ,  où  Ton  voyait  < 


SAL 

t  marches, etc.  Au  orin temps 
(  i  190  ) ,  lorsque  Saladin  ré- 
us  ses  anciennes  positions ,  il 
toutes  ses  communications 
;et  ne  put  plus  correspondre 
garnison  qu'au  moyen  de  pi 
ou  d'intrépides  nageurs  qui , 
,  traversaient  la  flotte  chré- 
Alors  les  croisés  tournèant 
mrs   efforts  contre   la  ville* 
ils  minaient  les  remparts, 
ils   montaient  à  l'escalade  , 
Us  faisaient  jouer  leurs  ma- 
Mals  la  garnison  faisait  face 
:  elle  repoassait  les  assauts  , 
ait  des  sorties ,  et  avec  le  feu 
s  ,  brûlait  les  machines  de 
Elle  était  vivement  secon- 
r  Saladin.  Ce  prince ,  à  clia- 
aque  des  Chrétiens  contre  la 
attaquait  leur  propre  camp, 
sur  ces  entrefaites  que  Pcm- 
FreMéric  Birberousse  arriva 
s  confins  de  la  Svric.  Parti  du 
e  T  Allemagne,  ce  monarque 
averse,  en  vainqueur,  les  con- 
signées par  le  Danube,  ainsi 
npire  grec  et  les  états  du  sut- 
'Iconium.  A  son  approche, 
ml  mans  furent  saisis  d'effroi; 
oonçait  qu'il  allait  faire  pen- 
i  balance ,  lorsqu'il  périt  au 
e  d'un  fleuve.   Aussitôt   son 
se  dispersa;  les  Chreticus, 
?*  de  douleur,  désespérèrent 
fortnne;  ils  souffraient  alors 
disette  et  de  diverses  mala- 
pidémiques  :   heureusement  , 
n  j'iurs  après .  ils  reçurent 
rr  de  grau-I.s  secours  d'Occi- 
Ters  le  inètnc  temps  ,  ils  ap- 
:    que  les  rois  de  France  et 
rt^rre  s'étaient  croises,  et  se 
tient  à  venir  les  seconder.  Le 
courut    metne  que    le   pape 
prendre  part  eu  personue 
ot«ade ,  et  marcher  â  la  tête 


SAL 


ia5 


de  la  chrétienté.  A  cette  nouvelle, 
Saladin  ne  se  crut  plus  en  sûreté  dans 
son  camp,  et  il  retournaàKharouba. 
On  lit  ces  paroles  dans  une  lettre 
qu'il  écrivit  alors  au  khalife  pour  ré- 
clamer son  appui  :  a  Les  Chrétiens 
»  reçoivent  sans  cesse  de  nouveaux 
9  secours  plus  nombreux  que  les  flots 
»  de  la  mer ,  plus  amers  pour  nous 
»  que  ses  eaux  saumâtres.  Quand  il 
»  en  périt  un  sur  terre,  il  en  arrive 
»  mille  par  mer.  La  semence  se 
»  trouve  plus  abondante  que  la  mois- 
»  son  ;  l'arbre  pousse  plus  de  bran- 
»  chesque  le  fer  n'en  peut  couper.  Ces 
»  ennemis  de  Dieu  se  sont  fait  de  leur 
»  camp  une  forteresse  inexpugnable. 
»  Ce  n'est  pas  qu'il  n'en  ait  déjà  péri 
»  un  grand  nombre,  à  tel  point  que 
»  le  fer  de  nos  épées  en  est  é moussé; 
»  mais  nos  compagnons  commencent 
»  «i  se  lasser  d'une  guerre  si  longue. 
»  Hâtons -nous  donc  d'implorer  le 
»  secours  du  Seigneur.  Dieu ,  sans 
9  doute ,  nous  exaucera  par  considé* 
9  ration  pour  notre  maître ,  le  com- 
9  mandeur  des  croyants.  Voila  que  le 
9  pape  des  Francs  impose  aux  Chré- 
9  tiens  des  pénitences  et  des  dîmes. 
»  Il  les  fait  revêtir  de  deuil,  jusqu'à 
9  l'entière  délivrance  du  tombeau  de 
9  leur  Dieu.  Mais  vous,  qui  focs  du 
9  sang  de  notre  prophète  Mahomet , 
9  c'est  à  vous  de  faiic,  eu  cette  cir- 
9  constance,  ce  qu'il  ferait  lui  même 
»  s'il  était  au  milieu  de  sou  peuple, 
»  car  il  nous  a  remis,  nous  et  tous  les 
9  Musulmans,  à  votre  garde.  Ah  !  plût 
9  à  Dieu  que  votre  serviteur  fût  dcli- 
9  vré  des  inquiétudes  qui  le  tour- 
»  mentent:  il  volerait  à  votre  seuil, 
9  il  exposerait  au  médecin  de  l'isla- 
9  misme  ,  â  celui  qui  est  comme  son 
»  messie,  le  mal  qui  le  ronge.  Hélas! 
9  il  voudrait  bien  avoir  d'autres  nou- 
9  vcllesâ  vous  donner;  mais ,  au  con- 
•  traire ,  il  craint  de  vous  faire  un 


iiù  S  AL 

»  tableau  trop  véridique  de  notre  si- 
»  tuation ,  vu  que  ce  serait  vous  affli- 
»ger  plus  qu'il  ne  convient.  Sans 
»  cela  ,  votre  serviteur  vous  dirait 
»  des  choses  qui  vous  feraient  fondre , 
»  en  larmes  ,  des  choses  qui  vous 
»  fendraient  le  cœur.  Cependant  il 
»  tient  ferme;  il  a  toujours  conûance 
»  en  Dieu;  il  attend  son  salut  de  lui.  O 
»  mon  Dieu  !  je  me  résigne  d'avance  à 
»  ce  qui  m'afflige  et  afflige  les  miens , 
»  pourvu  qu'il  doive  t'être  agréable. 
»  Oui  ,  nous  serons  fermes  dans  ce 
»  danger.  »  Cette  lettre  peint  très- 
bien  l'état  d'anxiété  où  était  Sala* 
din.  L'agitation  de  son  ame  avait  al- 
tère sa  santé;  et  lorsque  les  Chrétiens 
vinrent  l'attaquer  ,  son  plus  grand 
regret  fut  de  ne  pouvoir,  à  cause 
de  sa,  maladie ,  prendre  part  à  l'ac- 
tion. Il  fondait  en  larmes;  fit  peu 
de  temps  après ,  quelqu'un  lui  con- 
seillant de  se  retirer  dans  les  ter- 
res à  cause  de  l'odeur  mortelle  que 
les  cadavres  avaient  répandue  dans 
les  environs ,  il  répondit  par  un 
vers  dont  l'équivalent  est  ceci  :  Eh  ! 
que  m'importe  de  mourir  pourvu 
que  les  ennemis  de  Dieu  périssent 
avec  moi.  Ce  qu'il  y  a  de  fort  remar- 
quable ,  c'est  qu'en  cette  occasion , 
au  milieu  des  attaques  les  plus, vives,  il 
se  montra  constamment  humain  en- 
vers les  prisonniers  chrétiens  ,  et 
qu'il  adoucit  de  tout  son  pouvoir  les 
maux  de  la  guerre.  Cependant  l'hiver 
ne  tarda  pas  à  venir.  Saladin  était 
toujours  à  Kharouba ,  où  il  recevait 
des  vivres  des  provinces  voisines. 
Pour  les  Chrétiens  ,  ils  se  trouvèrent 
dans  l'état  le  plus  déplorable.  En- 
fermés dans  un  lieu  très-resserré,  ex- 
posés aux  pluies  de  la  saison ,  en 
proie  aux  maladies  épidémiques  , 
privés  de  tout  secours  depuis  que  la 
mer  n'était  plus  praticable ,  affaiblis 
par  de  nombreuses  désertions ,  ils 


SAL 

souffrirent  tous  les  gen: 
sères.  Saladin  profita  < 
ment  pour  renouveler  L 
de  Saint  Jean -d'Acre.  Il 
çait  alors  à  se  rassurer, 
gique  de  l'empereur  Fré 
vivement  frappé  son  in 
et  il  croyait  y  voir  la  mai 
qiu^  se  déclarait  pour  lui. 
pieux  enthousiasme, il  ci 
sort  de  Frédéric  à  celui  d 
englouti  dans  la  mer  en  \ 
le  peuple  de  Dieu.  Mais  ai 
de  l'année  suivante  (  1 191 
rances  furent  encore  déçue 
Auguste,  roi  de  France ,  > 
roi  d'Angleterre ,  arrivèi 
grandes  forces.  Dès-lors,  I 
cre  reprit  avec  une  nouv 
on  passait  les  jours  et  le 
battre;  et  la  garnison  ne  s 
contre  tant  d'attaques.  E 
ladin  cherchait  à  faire  dii 
Chrétiens  défendaient  le 
chements  et  dans  le  m< 
ils  harcelaient  la  ville.  ( 
que  le  sulthan  écrivit  de 
tés  pour  intéresser  les 
à  sa  cause.  Il  hésitait  i 
au  khalife,  vu  le  peu 
qu'il  en  avait  tiré.  Ce 
péril  ne  cessant  de 
il  lui  écrivit  :  «  Votre 
toujours  pour    vous  le 

Sect;  mais  il  se  lasse 
'avoir  sans  cesse  à  1 
sur  nos  ennemis ,  dont 
ce  et  la  méchanceté  de* 
plus  en  plus  redoutables 
mais  les  hommes  n'ava 
entendu  un  peuple  qui  as 
assiégé  ,  qui  resserre  et  e 
Vouloir  déterminer  le  n 
Francs,  cela  serait  impos* 
gination  elle-même  ne  s; 
représenter.  On  dirait  qui 
eux  qu'a  été  fait  ce  vers 


SAL 

tous  les  peuples  avec 
tes  diverses.  C'est  au 
îous  manquons  <Ti liter- 
ies entendre  (3).  Ces 
Dieu  imaginent  tous  les 
e  nouvelle  malice.  »  Le 
lettre  était  sur  le  même 
i  ,  Saint- Jean -d' Acné  se 
ppc-  Auguste  remit  à  U 
etourner  dans  ses  états  ; 
rit  le  commandement  de 
y.  Philippe  ,  XXXIV , 
ition  des  Croisés  était  de 
la  terreur  qu'inspiraient 
pour  marcher  à  la  déli- 
ville  Sainte  :  ils  suivirent 
la  mer.  Telle  était  leur 
ils  renversèrent  d'abord 
taries.  En  vain  Saladin 
es  harceler.  Au  combat 
es  soldats ,  s'étaut  trop 
rent  mis  en  déroute  ;  et 
;t  mille  d'entr'eux. ,  sui- 
ssion  de  Boha  -  eddyn , 
le  martyre;  la  frayeur 
qu'ils  if  osèrent  attendre 
.  dans  Ascalon.  Ce  qui  les 
le  plus ,  c'est  qu'après  la 
de  Saint  -Jcan-d  Acre  , 
yaut  pu  s'accorder  avec 
l'exécution  du  traité, 
meut  ma :>s acre  les  sol- 
iinisou  ,  au  nombre  de 
Les  Musulmans  crai- 
prouver  le  même  sort, 
e  Si l.id m  ,  qui  avait 
lelé  Iafl-i  ,  Césarée,  Ar- 
jtres  places  du  second 
empêcher  les  Chrétiens 
r  ,  détruisit  aussi  Asca- 
t  de  cette  grande  rite  lui 
Lie.  Son  historien  Boha. 


«le   U  l»t-i'if   f'Mif|u*  .  i|ui  >'r<ait 

Iff  mm  X't^i'Umrmrnl  «!»■•  pr'iQwri 

I  r«tw»u  «i'-rixtix*,  mm  <{V  rvux 

iitaïUNrtluwA    T. 


SAL  127 

eddyn,  qui  était  alors  auprès  de  lui , 
rapporte  que  lorsqu'il  arriva  devant 
Ascalon ,  il  ne  put  retenir  ses  lar- 
mes ,  et  qu'il  dit  :  «  J'aime  beaucoup 
mes  enfants;  mais  il  m'en  coûterait 
moins  de  les  sacrifier,  que  d'ôter 
une  seule  pierre  de  ces  murailles*  » 
Dès  lors  ses  efforts  se  bornèrent  à  sau- 
ver Jérusalem.  Non  content  d'en  ré- 
parer les  fortifications,  il  fit  dévaster 
les  environs ,  et  occupa ,  avec  son 
armée ,  les  hauteurs  voisines  (  1 19a). 
Cependant,  au  seul  nom  de  Richard, 
l'alarme  devint  générale.  Boha-cddyn 
rapporte,  comme  témoin  oculaire, 
qu  à  l'approche  du  roi,  Saladin  as- 
sembla sou  conseil.  Le  sulthan  était 
en  proie  à  la  plus  vive  agitation,  et  il 
n'eut  pas  d'abord  la  force  de  parler. 
Enfin  il  dit  aux  émirs  :  «Vous  savez 
que  vous  êtes ,  en  ce  moment ,  le  bou- 
levard de  l'islamisme  et  son  unique 
défense  ;  vous  savez  que  vous  avez 
dans  vos  mains  le  sangdesMusuImans, 
leurs  biens ,  leurs  familles:  sans  vous, 
l'ennemi  ne  rencontrerait  plus  d'obs- 
tacle. Si ,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise , 
vous  veniez  à  perdre  courage  ,  c'en 
serait  fait  de  nous  tous;  les  Chré- 
tiens bouleverseraient  le  pays  et  le 
mettraient  sons  dessus  dessous ,  com- 
me l'ange  Sigil  pliera,  au  jour  du  juge- 
ment, le  livre  des  actions  humaines 
(4)*  Vous  en  êtes  responsables  :  c'est 
pour  cela  que  vous  avez  été  choisis 
entre  tous  les  Musulmans ,  et  que 
vous  êtes  entretenus  à  leurs  frais  :  l'is- 
lamisme tout  entier  atteud  son  salut 
de  vous.  C'est  tout  ce  que  que  j'ai  à 
vous  dire.  »  A  ces  mots ,  les  émirs  s'é- 
crièrent :  «  0  notre  maître!  nous 
sommes  tes  esclaves  et  tes  serviteurs; 
ce  que  nous  possédons  c'est  de  toi 


[\)  L'*m*  Si*»!  rat  n  lui  qui  f«t  «  liargr  «T«ciinr 
jirar  pur  )'*ir  Vn  «ctitM»  dêt  !*•■*«<-*.  U  ••  c»l 
paria  timm  U  Co**ù ,  **ir«U  XII ,  v.  i<4> 


ii8  S  AL 

que  nous  le  tenons.  Nous  n'avons  h 
nous  que  nos  têtes,  et  elles  sont  à  ton 
sservice.  Par  Dieu  !  aucun  de  nous 
n'hésitera  à  te  soutenir  jusqu'à  la 
mort.  »  Mais  après  le  conseil ,  les 
mamlouks  et  les  soldats  s'assemblè- 
rent en  tumulte,  menaçant  de  se  sou- 
lever :  a  C'est  imprudent ,  dirent-ils , 
c'est  vouloir  compromettre  inutile- 
ment l'islamisme.  Que  ne  tentons- 
nous  plutôt  le  sort  des  combats  !  si 
Dieu  nous  accorde  la  victoire ,  l'en- 
nemi est  perdu ,  et  nous  lui  enlevons 
ce  qui  lui  reste.  Si  nous  sommes  vain- 
cus ,  nous  renoncerons  à  Jérusalem. 
Après  tout,  l'islamisme  en  était-il 
moins  glorieux  lorsque  nous  n'avions 
pas  cette  ville?  »  Ces  paroles  causè- 
rent à  Saladin  la  douleur  la  plus  vive. 
Son  historien  rapporte  que  le  soir , 
lorsque  les  émirs  ,  suivant  l'usage  , 
s'assemblèrent  auprès  de  lui ,  if  pa- 
rut fort  abattu.  Après  la  prière  , 
quand  les  émirs  commencèrent  à  se 
retirer,  Boha-cddyn  resta  avec  lui  et 
ils  passèrent  ensemble  la  nuit  en  priè- 
res. Le  lendcmaiu ,  l'armée  chré- 
tienne se  retira  tout  à-coup.  Saladin 
ne  douta  pas  que  Dieu  n'eût  vou- 
lu faire  uu  miracle  en  sa  faveur. 
La  vérité  est  que  les  Chrétiens  étaient 
divisés.  Malheureusement,  une  fois  le 
but  principal  de  la  croisade  manqué, 
il  ne  fut  plus  possible  de  retenir  les 
soldats  :  la  plupart  abandonnèrent 
leurs  drapeaux.  Richard,  resté  avec 
peu  de  forces,  apprit,  vers  le  même 
temps  ,  que  des  troubles  s'étaient 
élevés  en  Angleterre:  il  dut  songer  à 
s'en  retourner.  Une  seule  chose  le 
retenait,  c'était  l'intérêt  de  sa  gloire 
et  le  desir  d'obtenir  une  paix  hono- 
rable :  mais  plus  il  se  montrait  impa- 
tient, plus  Saladin  concevait  d'espé- 
rances ot  opposait  de  difficultés.  Il 
craignait  d'ailleurs  que  si  l'armée  mu- 
sulmane était  une  fois  licenciée, il  ne 


SAL 

fût  plus  possible  de  la  réunir  d 

veau.  Aussi  les  négociations  du 

plus  de  six  mois,  pendant  lesqt 

ne  cessa  presque  pas  de  se  batt 

deux  princes  se  traitèrent  coi 

ment  avec  politesse  et  générosi 

chard  fut  souvent  malade;  ctS 

lui  envoya  des  fruits,  de  la  m 

tout  ce  qui  lui  était  nécessaire 

le  sulthan  était  toujours  infle 

Il  ne  fut  vaincu  que  par  les  ins 

de  ses  émirs  et  la  mauvaise  v 

de  ses  soldats.  Au  combat  de 

Richard ,  n'ayant  qu'environ 

cents  hommes ,  brava  tous  ses  « 

sans  que  les  Musulmans  yod 

se  mesurer  avec  lui.  Saladin  fut 

siblc  à  cet  échec,  que,  quelque 

après,  le  roi  d'Angleterre  étant 

malade  dans  la  (Ta ,  il  n'osa  pa* 

gré  sa  faiblesse  ,    aller  l'att 

Enfin  la  paix  se  fit  pour  tro 

et  quelques  mois  (août  ncp.) 

tôt  les  deux  peuples  se  mêlère 

suivant  un  auteur  arabe ,  on  « 

qu'ils  avaient  toujours  été  c 

frères.  Les  chefs  se  firent  de 

sents.  Saladin  donna  des  chevai 

bcs ,  et  les  Chrétiens  des  casqi* 

cuirasses ,  des  épéesd'Allemagi 

émirs   musulmans  et  les  sei 

chrétiecs   jurèrent  le   traité. 

Richard  et  Saladin ,  ils  se  o 

tèrent  réciproquement  de  lei 

rôle.  Chacun  garda  ce  qu'il  av 

n'y  eut  d'exception  que  pour 

Ion ,  dont  Richard  avait  rele 

ruines ,  et  qu'il  fut  obligé  d'al 

Saladin  lui  laissa   en  indemi 

moitié  de  Lidda  et  de  Ramla. 

traité  ,  il  était  permis  aux  p< 

chrétiens  de  visiter  Jérusalem 

sans  armes.  A  l'instant,  les  s 

chrétiens  se  précipitèrent  vers 

le  Sainte,  pour  s'acquitter  de  le 

lerinage.  Saladin  s'y  rendit  lui- 

poor  veiller  à  leur  sûreté.  Il  L 


SAL 

Jcs  Tivrcs,  et  reçut  les  chefs 
blc.  Les  auteurs  chrétiens 
>luà  rapporter  les  Lods  trai- 
dont  il  usa  envers  eux  :  dans 
re  c'taient  des  évoques  9  des 
des  seigneurs;  et  sa  politique 
it  à  les  contenter,  pour  <ju  ils 
it  plus  tentés  de  revenir.  Il 
pas  tenu  à  lui  que  l'Occident 
ier  fit  le  pèlerinage,  pourvu 
te  on  laissât  ses  étals  en  repos, 
chard  se  mit  en  mer;  et  Sa- 
rnria  son  armée.  Il  comptait, 
ration  du  traité,  reprendre 
s ,  et  subjuguer  les  débris  des 
chrétiennes.  C'est  par  là 
justifia  auprès  du  khalife  de 
l ,  qui  sans  doute  avait  été 
nt  de  la  paix  (5).  Il  com- 
cependant  à  se  ressentir  des 
de  cette  longue  guerre.  Pour 
ent ,  si  l'on  en  croit  Boha- 
il  se  serait  borné  à  faire 
nage  de  la  Mecque ,  et  à  jeû- 
r  tout  le  temps  qu'il  n'avait 
ire  pendant  les  hostilités.  En 
r9  il  se  reudit  à  Dama*,  pour 
ir  sa  m  oie.  Son  entrée  dans 
c  fut  des  plus  touchantes  :  les 
a,  qui  ne  l'avaient  pas  vu  dé- 
finir* années,  se  portèrent  ail- 
le lui,  et  firent  éclater  la  joie 
vive.  II  s'occupa  aussitôt  des 
de  l'état ,  et  reforma  divers 
i  famille  et  la  plupart  de  sts 
liaient  auprès  de  lui  ;  il  se  de- 
rec  en\  des  soins  de  l'cm- 
>h.i-fiMyu  rapporte  que  des 
diurs  chrétiens  étant  vcmis 
»  pour  lui  demauder  audien- 


»  ■*■  4*  »ti  m  i»'i  Ir  lirjrr    f'att  -  i-t|-l  vu 
0*  ut*  •  f  i  «J.i  1>  •  ■  («lt  d'uti  v*«wl  «lu  Vli-i- 

-  «in.  M*i«  maigri  m  titttfU4r  rt 
j*-.r  L    «l«l  <!•■  Ij  rrli^i-.ii  ruu«iJiiwnr , 

■  ••!•?  •  «I»»  |ifi  fri-li'iiif  iiu'il  rr^aril^it 
•»fr»|-riM-«  mi  lr%  <Jm.t«<lii  fnuiP.  ri  w 
■♦*  |r>cff  pu«t  lui  cuiller  uu 

A— T. 

XL. 


SAL 


"9 


ce,  le  trouvèrent  avec  un  de  hs  plus 
jeunes  Gis,  prenant  part  à  ses  jeux. 
Cet  enfant  fut  si  effrayé  de  voir  des 
hommes  habillés  à  la  franque,  sans 
barbe,  et  les  cheveux  courts,  qu'il 
se  mit  à  pleurer ,  et  que  Saladin  fut 
obligé  de  remettre  l'audience  à  un 
autre  jour.  Cependant  sa  santé  pa- 
raissait se  rétaolir.  Il  fut ,  pendant 
quinze  jours ,  absent  de  Damas ,  pour 
se  livrer  au  plaisir  de  la  chasse.  Mais 
ses  idées  de  conquêtes  ne  tardèrent 
pas  à  se  renouveler.  11  avait  remar- 
qué que  les  Musulmans  le  regardaient 
comme  le  défenseur  de  rislamis- 
mc  :  dans  le  cours  de  la  guerre  pré- 
cédente ,  il  avait  vu  accourir  sous 
ses  drapeaux  des  guerriers  de  tous 
les  pays.  Il  en  était  venu  de  l' Asie- 
Mineure  et  du  fond  delà  Perse*  Avec 
la  gloire  dont  il  jouissait,  il  ne  dou- 
ta pas  qu'à  son  approche  tous  les 
peuples  ne  se  soumissent  à  lui.  Il 
résolut  donc  d'en vahir  à-la-fois  l'À- 
sic-Mineure,  la  grande  Arménie  et 
F  Aderba'idjan.  Son  frère  Mélik-Adel 
et  son  fils  Afdhal  devaient  être  de 
l'expédition.  Adtl  avait  d'abord  été 
d'avis  de  commencer  par  la  grande 
Arménie,  car  il  avait  la  promesse 
d'en  devenir  souverain.  Afdhal ,  au 
contraire  eût  voulu  envahir  d'abord 
l'Asic-Mineure.  a  Petits  esprits,  vues 
»  étroites ,  leur  dit  Saladin  ,  je  me 
»  charge  à  moi  seul  de  réduire  l'A- 
»  sic-Mineure.  Pour  vous ,  vous  irez 
»  conquérir  la  grande  Arménie. 
»  Quand  j'aurai  uni,  j'irai  vous  trou- 
»  ver,  et  nous  envahirons  l'empire 
»  d«s ancieussulthans  de  Perse. «Les 
préparatifs  ne  furent  pas  longs.  Dé- 
jà le  rendez-vous  était  donné ,  lors- 
que Saladin  mourut  à  Damas,  après 
quelques  jours  de  maladie,  le  4  mars 
1 1<)3.  Sa  mort  causa  un  deuil  géné- 
ral dans  la  ville.  An  rapport  de  Bo- 
ha-eddyu,  ses  sujets  le  pleurèrent 

9 


i3o 


SAL 


sincèrement  :  tous  auraient  sacri- 
fié leur  vie  pour  sauver  la  sienne. 
H  laissait   dix -sept    fils   et   une 
fille.  Les  trois  aînés  auxquels  il  a- 
vait  partagé  ses  états  de  son  ri- 
vant, les  conservèrent  après  sa  mort. 
Les  autres  vécurent  en  simples  par- 
ticuliers. Afdhal ,  l'aîné  de  tous , 
eut  Damas  et  k  Syrie  méridionale , 
avec  le  titre  de  sulthaii,  ce  qui  lui 
donnait  une  espèce  de  suprématie 
sur  tous  les  autres  (  Fojr. Mélik» 
el  ÀFDttAL  ).  Aziz  eut  l'Egypte , 
et  Dater ,  Alep.  Ceux  de  ses  ne- 
veux qui  avaient  des  principautés , 
s'y  maintinrent  également.  Quant  à 
son  frère  Mélik-el-Adel ,  qui  l'avait 
puissamment  aidé  dans  ses  conquê- 
tes, il  avait  col.  pté  sur  un  royaume 
et  il  fut  très -fâché  de  n'avoir  que 
ce  qu'il  possédait  auparavant,  c'est- 
à-dire  ,    Karak  et  quelques  villes 
de  Mésopotamie.  Mais  comme  la 
discorde  éclata  bientôt  entre  ses  ne- 
veux, il  profita  de  leurs  divisions 
pour  les  dépouiller ,  et  réunît  sous 
ses  lois  l'Egypte  et  la  Syrie  (  Voyez 
Mélïk  el  Adel  ).  Daher  seul  par- 
vint à  conserver  Alep,  et  la  trans- 
mit à  ses  enfants.  Mais*)  soixante 
ans  après ,  sa  postérité  fut  étciute 
par  les  Tartares.  Un  si  triste  résul- 
tat d'une  si  longue  suite  de  tra- 
vaux et  d'usurpatious  a  donne  lieu 
à  l'auteur  arabe  Ibn-Alatsir  de  re- 
marquer que  rarement  les  chefs  de 
dynastie  et  ceux  qui  se  fraient  les 
premiers  le  chemin  du  trône,  trans- 
mettent le  pouvoir  à  leurs  enfants  ; 
qu'il  vient  ordinairement  un  frère 
ou  un  autre  qui  s'empare  de  tout,  et 
qu'ainsi  justice  est  faite ,  même  dès 
cette  vie ,  des  crimes  de  l'ambition 
(6).  Deux  passionâ  agitèrent  le  rè- 


(6)  (Mn  lea  kthmi  d'Àlep ,  de  Damai  «1  d'E- 
gypte que  poMcdrmii  In  descendant*  de  Saladiu  *  ' 


SAL 

gne  de  Saladin ,  l'ambition  el 

ne  contre  les  Chrétiens.  Il  f 

pour  être  vézir.  Il  fut  ingral 

Noureddyn,  son  maître  et  s< 

f  ai  leur,  pour  être  indépendai 

horriblement  injuste  envers  i 

la  famille  de  ce  prince,  pour 

dir.  Et  qu'on  ne  croie  pas  < 

de  bonne-foi ,  lorsqu'il  flatt 

gueil  du  khalife  de  Baghdad, 

dant  outre  mesure  son  autori 

porcllc.  Il  n'étendit  celte 

que  pour  l'exploiter  à  son 

et  il  changea  de  langage  loreq 

n'en  avoir  plus  besoin.  L 

rc  acharnée   qu'il  fit  cnsii 

Chrétiens  dérivait  du  même 

pc.  Il  voulait  surfont  être  m 

leur  pays.  Il  est  vrai  qu'i 

cette  guerre  commencée,  il  y 

ardeur  inconcevable.  Dans 

tion  de  son  zèle  fanatique , 

serait  pas  borné  aux  coloni 

tiennes;  il  aurait  voulu  co 

ses  exploits  par  la  conquête 

lie,  de  la  France,  et  y  fair 

pher  les  Icis  de  Mahomet.  S 

se  à  une  lettre  de  l'emperea 

ric- Barber ousse,  et  une  coni 

qu'il  eut  avec  Boha-eddyn  m 

aucun  doute  à  cet  égard.  Il 

la  guerre  contre  les  Cbrét 

guerre  sacrée ,  et  en  parlai 

il  les  qualifiait  d'ennemis  d 

Cette  passion  furieuse  le  rem 

quefois  barbare.  Son  hifto 

sure  que  le  plus  sûr  moye 

plaire    était   de  flatter  ses 

et    il    avoue    que    ce    rao 

réussit  à  lui-même.  Mais,  c 


de  son  frere ,  il  y  «Tait  «lois  trais 
de  la  dynastie  de*  Aiuubida«f  dont  dtm 
deux  ftries.de  Saladin, regnaieot  l'wasd 
(V.  MÉL1K.  EL  MoADRXll  ,  XXVUJ  , 
coude  U  Hamab,  eu  Syrie;  la  trtMeièaae 
dait  du  fameux  Aaad-éddyn  Cbyrcoak 
gouvernait  Heosesse.  Il  s'en  forma  d*«ata 
putamie;  niais  elles  m  fondirent  Imstaa  à 
rhe  de  l'Egypte  ,  à  l'exceptien  de  ce 
kaifah ,  qui  ne  finit  que  »}6  ans  aprra  S» 


SAL 

,  celte  haine  ne  se  rap- 
x  Chrétiens  que  comme 
i  corps  de  nation.  Du  mo- 
is «fuient  abattus,  il  les 
i  autre  œiî.  Non-.«eulcmcnt 
»  Chrétiens  copules  d"É- 
rs  eu  assez  grand  nombre  ; 
ipecta  leurs  privilèges,  et 
eJques-uns  à  son  service. 
;ra  même  plus  d'une  fois 
inmain  envers  les  Cbré- 
nnemis.  Nous  avons  cité 
ndiiite  lors  de  la  prise  de 

Gomme  on  lut  repro- 
e  démence ,,  il  repondit: 
moi  faire  :  j'aime  mieux 
n  aillent  contents.  »  C'est 
plique  les  éloges  magni- 
méane  exagérés  que  quel- 
irs  chrétiens  du  temps, 
ement  les  Italiens ,  ont 
iL  Ces  éloges  sont  tels , 
aie  peut-être  rien  dans 
s  arabes  qui  soit  au-des- 
actêrc  de  Saladin  était,  au 
et  généreux; et  l'ambition 
pis  entièrement  perverti. 
al  «ne  morale  pure.  On  en 
r  le  discours  suivant  qu'il 
e  temps  avant  sa  moit,  à 
hher,en  le  renvoyant  dam 
memeat.  «  Mon  fils ,  lui 
e  recommande  la  crainte 
source  de  tout  bien.  Fais 
m  le  et  tu  v  trou- 
leur.  Aie  toujours  le 
>rrrur  ;  car  le  sang  ne  dort 
cslle  aux  intiiicLs  de  tes 
t  tiens-toi  au  courant  de 
Tu  es  pour  eux  mun  mi- 
ni nie  tu  IV*  de  Dn'ii.  Aie 
Bteoter  les  émirs.  \vs  grand* 
•t  les  gens  en  pLrc.  C'est 
»nnes  tua tucres  que  je  suis 
i  ce  degré  de  puis>ani  e.  Ne 

rancune  contre  personne; 
i  tommes  ions  inoruls.  • 


SAL 


i3i 


Une  des  choses  qui  contribuèrent  le 
plus  à  la  grandeur  de  Saladin ,  ce  fut 
son  extrême  libéralité.  Dans  toutes 
m  conquêtes,  il  ne  se  réserva  jamais 
rien  pour  lui ,  et  il  abandonna  tout  le 
butin  aux  soldats.  En  parvenant  à  la 
dignité  de  véiir ,  il  commença  par 
distribuer  aux  émirs  et  au  peuple 
les  trésors  de  son  oncle  Cby  rkouh.  Il 
fit  de  même  à  la  prise  de  Damas , 
lorsqu'il  devint  maître  des  richesses 
amoncelées  par  Noureddyn.  On  rap- 
porte ,  à  ce  sujet ,  qu'il  chargea  de 
la  distribution  un  des  anciens  émirs 
de  Noureddyn,  lequel  avait  contribué 
à  le  rendre  maître  de  la  ville.  L'émir 
commença  par  se  servir  lui  -  même; 
mais  il  n'osait  remplir  toute  la  ca- 
pacité de  sa  main.  Saladin  s'en  étant 
aperçu,  lui  en  demanda  la  raison. 
«  C'est,  répondit  l'émir,  qu'un  jour, 
dans  une  distribution  de  raisins  secs, 
Noureddyn,  m'ayant  vu  puiser  par 
grandes  poignées ,  me  dit  qu'il  11*011 
resterait  pas  pour  tout  le  ponde.  » 
Ces  paroles  firent  rire  Saladin  ;  el 
il  dit  que  l'avarice  était  faite  poul- 
ies marchands  et  non  pour  les 
rois  ;  qu'il  ne  tenait  qu'à  lui  de  pui- 
ser à  pleine  main  ;  et  que  .si  une  main 
ne  suffisait  pas ,  il  pouvait  les  \ 
mettre  toutes  deux.  Cette  libéralité 
n'était  pas  seulement  1111  moyen 
politique  de  gagner  les  cœurs  : 
elle  provenait  d'une  facilité  de  ca- 
ractère poussée  à  l'excès.  Plus  d'un" 
fois  il  lui  arriva  de  manquer  du  ne 
cessairc  ;  et  à  la  fin  son  trésorier  ci  ut 
devoir  tenir  de  l'argent  en  reseivc 
pour  les  is  imprévus.  Saladin  était 
naturelle  teut  si  poitc  à  la  doueeur  , 
que  son  autorité  en  souffrit.  Il  m 
imposait  peu  a  ses  émirs  et  à  ses  ser- 
viteurs ;  cepeiifUnt  retfe  facilite  ci<* 
caractère  ne  ^'étendait  pas  jusqu'aux 
choses  de  religion  :  apprenant  qu'un 
jeune  homme  d'Alep  professait  de* 


i3i 


SAL 


opinions  impies ,  il  le  fit  mettre  à 
mort.  Son  attachement  pour  l'isla- 
misme était  sans  bornes,  lien  ob- 
servait le  jeûne  et  les  pratiques. 
Peu  de  temps  avant  sa  mort,  son 
médecin  lui  adressant  des  repré- 
sentations ;  il  répondit  :  a  On  ne 
sait  pas  ce  qui  peut  arriver,  le 
plus  sûr  est  de  se  mettre  en  règle.  » 
Uu  de  ses  coûts  les  plus  vifs  était 
la  lecture  du  Coran.  Il  le  lisait 
et  le  donnait  à  lire  à  ses  gens.  Un 
jour  qu'il  vit  un  pauvre  musul- 
man se  le  faire  lire  par  son  fils , 
il  fut  si  touché  de  ce  trait,  qu'il 
leur  donna  de  l'argent  et  des  ter- 
res. Il  aimait  Tordre  dans  l'admi- 
nistration, et  maintint  une  justice 
sévère.  En  s'élevant  au  pouvoir ,  il 
diminua  les  impôts;  et,  malgré  ses 
guerres  continuelles ,  il  ne  les  rétablit 
plus.  Cependant  il  ne  sut  pas  se  met- 
tre au-dessus  de  son  siècle  et  de  son 
IM  y  s ,  ni  donner  à  son  gouvernement 
a  solidité  qui  lui  manquait.  On  est 
surpris  de  lire  dans  Boha-eddyn,  té- 
moin oculaire,  qu'au  premier  bruit 
de  sa  maladie ,  les  marchands  de  Da- 
mas fermèrent  leurs  boutiques ,  que 
l'on  évacua  les  marchés;  et  que  cha- 
cun mit  ses  biens  en  sûreté.  Le  même 
historien  rapporte,  d'un  ton  d'admi- 
ration et  comme  une  preuve  de  la  dou- 
leur que  les  habitants  eurent  en  per- 
dant Saladin,  qu'à  sa  mort,  aucun 
d'eux  n'j  songea  à  piller  la  ville. 
Ce  prince  était  très -exact  à  ren- 
dre la  justice;  et  quand  ses  affaires  le 
lui  permettaient ,  il  la  rendait  lui- 
même.  Dans  ces  sortes  de  cas,  il 
allait  au  tribunal,  et  siégeait,  as- 
sisté de  cadis  et  de  gens  de  loi.  Qu'on 
fût  grand  ou  petit ,  tous  étaient  égaux 
devant  lui.  Un  jour  qu'un  marchand 
arménien  le  cita  injustement ,  non- 
seulement  il  comparut  en  personne , 
mais  9  après  le  jugement ,  il  fit  don 


SAL 

au  marchand  d'une  som 
comme  récompense  de  I 
nion  qu'il  avait  eue  d 
ses  juges.  On  ne  peut  s'; 
en  être  étonné ,  à  l'étra: 
te  qui  régna  dans  le  mê: 
et  l'on  ne  peut  expliquer 
quences  de  notre  nature 
de  plus  singulier,  c'est 
ayant  commis  tant  d'i 
postérité  s'est  plus  occ 
vertus  que  de  ses  vices  ; 
cas  où  l'intérêt  le  dirige; 
tucllement  généreux;et  r 
sanf  comme  la  générosil 
des  hommes  (7).  La  vie 
ne  de  Saladin  ont  ex< 
me  d'un  grand  nombre 
Boha-eddyn, parmi  les 
bes ,  est  un  de  ceux  qui  € 
parlé.  Il  est  partial ,  et  1 
qu'un  côté  des  choses*  A 
Saladin  eût  été  un  hoc 
ment  voué  aux  plus  min 
tiques  de  dévotion,  et  ne 
guerre  que  pour  l'honn* 
ligion  ou  sa  défense  pen 
rin  est  celui  d'entre  les  < 
a  le  mieux  traité  le  raéi 
Marin,  XXVII,  1 58).  « 
n'a  pas  eu  à  sa  disposition 
tériaux  nécessaires ,  et 
son  héros.  Il  existe,  à  I 
que  du  Roi,  deux  Vm 
tes  de  Saladin ,  l'âne  « 
naudot,  l'autre  par  Galt 
teur  des.  Mille  et  une 


(7)  Plnsicurs    traite  de  de 
de    justice,   qu'on  a  néglige  de 
verairnt  de  peindre  Saladin  et  }g 
que   lui  ont   prodigues  a  l'cnvi 
les  Musulmans ,  honneur  que  ce 
ge  qu'avec  saint  Louis.  Ces  elogi 
achetés;  car  il  favorisa  pen  les  pot 
lettres.  Saladin   avait  les  vertos , 
chevalerie  :  il  paraît  Qu'il  en  conm 
vilégefl ,  et  qu'il  s'en  fit  conférer  la 
fro v  de  Tboron  ,  suivant  le*  ans , 
Tiltériitde,  selon  roninian  la  nias 
YOrdène  dm  Chevalerie  publie   p 
ru,  17%,  in-ia, 


SAL 

crt  n'est  qu'une  ébauche.  Jus- 
oci  ne  pouvait  se  faire  une  juste 
du  caractère  et  de  la  politique 
aladin,  faute  de  connaître  les 
n  qui  Tout  le  mieux  dépeint. 
La  composition  de  cet  article , 
fait  usage  de  pièces  nouvelles, 
bliérs ,  pour  la  première  fois , 
M.  Beinand.  Elles  se  trouvent 
la  féconde  édition  des  Extraits 
'eurs  arabes,  relatifs  aux  croi- 
ra insérés  au  second  volume  de 
biioihè'fue  des  croisades ,  ou- 
qui  fait  suite  à  Y  Histoire  des 
uLes  de  M.  Michaud. 

M—  n  et  R — d. 
LADIN  II,  ou  Mlmk  ei.-ha- 
ai.  %h-ldi)tpi  Yolsouk,  arrière 
ûls  du  précédent ,  n'avait  que 
ibs  lorsqu'il  fut  proclame  sul- 
d'AJep ,  à  la  mort  de  son  père 
.  el-Âzii  Mohammed,  l'an  034 
6  \  Son  aïeule, Daifa  Khatoun 
rrna  l'état  pendant  sa  mi  nu  rite. 
ter  suivante,  il  s'allia,  parundou* 
unage,  au  sulthan  d  Iconium, 
h-eddyti  Kai-Khosruii ,  en 
*ot  sa  sœur  ,  et  eu  lui  donnant 
nue.  L'an  Ii38  ;  i  x  Jo)  t  les  trou- 
l'Alrp  commandée*  par  Mclik 
udbam  Tour jn- Chah,  grand- 
du  tolthan  ,  furent  taillées  en 
s  par  les  K  hou  arcs  miens,  qui , 
i*  la  mort  de  leur  .souverain 
Djilil-fmmn  M  IMvItl.n^r  ), 
rail  etc  chasse  de  .ses  élat«  par 
«rtarc*  ,  ravi  gai  eut  l'Asie  oc- 
tale, et  sv  Montraient  plus  h.ir- 
»j-k-  lnir»  vainqueurs  Deux  ans 
.«"rui.  ilun  i.tx  .iineii'âli  urlour 
prir.rrii'hmesH*,  qui  i  ••iriiii.iii- 
I  ^rmec  ilu  vik|(},iM,  tl'Alcp.  A 
»rl  de  la  revente,  qui  s'était 
tx'  'i  fli^n*-  tillnl'i  rrlrlirr  Mé- 
\  le!  /'.  i-i.  nom  ,  > ilai lin 
'.  -j  (ri  i/r-  ans.  h  s  rriH,%  d'i  çou- 
•:•  '■'.  I.v*  «Cmiis  qii'il  efimvi. 


SAL  i33 

en  64 1  (  iï4^  )  »  au  sulthan  df Ico- 
nium, son  lïca u -frère  ,  ne  purent 
cm  jucher  celui  ci  d'être  vaincu  et 
dépouillé  de  ses  états  par  les  Tarta- 
res.  Mais,  loin  de  profiter  de  cette 
leçon ,  prélude  d'une  autre  bien  plus 
terrible  qu'il  devait  lui-même  rece- 
voir d'eux  ,  il  forma  des  projets  am- 
bitieux. Il  força  son  parent  le  prince 
d'Émcssc  à  lui  céder  cette  place  eu 
échange  de  Tell-Hascher.  Cette  usur- 
pation allait  lui  attirer  1111e  guerre 
fâcheuse  avec  le  sulthan  d'Kgypte 
et  de  Damas  Nedjm  -  eddyn  Aï-jub, 
qui  déjà  assiégeait  K messe ,  en  4 M 
(  124^)9  lorsque  la  nouvelle  de 
l'apparition  des  Français  sur  les 
cotes  d'Egypte  rappela  Nedjm  cd- 
dyn  dans  ses  états  (  for.  Nkdjm- 
eudyn  et  Louis  IX).  Délivré  de 
ce  puissant  ennemi ,  Saladiu  at- 
taqua Rcdr-rddyn  Loulou ,  roi  de 
Moussoul .  mit  ses  troupes  en  fuite 
et  lui  enleva  Ni.sibin,  Dara  et  Kcr- 
kisiah  ,  qu'il  abandonna  après  les 
avoir  pillées.  La  destruction  de  la 
branche  des  Aïoubides  qui  régnait 
en  Egypte  (  Voy,  Mklik  1.1. •  moi- 
du  a  m  Tolhan  Cii  aii)  .  animent  i  la 
puissance  de  la  branche  d'Alep.  Les 
Damascéniciis  n'ayant  pas  voulu 
se  soumettre  aux  Mamlmik<,  M1'»  Je- 
taient reudns  inaîtus  de  l'Egypte  , 
appelèrent  S.dadiu  dans  leur  \illc, 
cl  le  reconnurent  soiivciain  en  (t\H 
(  iir»o>.  Fier  d'un  Ici  succès,  il 
crut  pouvoir  couquéiir  l'Egypte  ,  et 
se  mit  en  marche,  la  même  année, 
accompagne  de  plusieurs  princes  de 
m  famille  :  «nuis  la  mésiiitelli^t  née 
les  ayant  désunis  ,  ils  furent  vaincus 
par  les  Mamlouk'i  [  /'«»>.  Aii-i.k  \ 
Oueiqucs-uns  dciiicuri  rent  priM»u- 
niers  ;  et  .sdadiii  retourna  préci- 
pitamment «m  .Sviif  .  *ans  omt 
pioliler  d'un  a\Mi:t  ip'.j'ie  m-*  tru'i- 
pes     .iH:p»i.,!M|i,«    .' \  iii  lit     ri"iup«*ile. 


134  S  AL 

Trois  ans  après,  il  conclut  la  paix 
avec  les  Mamlouks ,  qui  gardèrent 
l'Egypte  et  lui  laissèrent  toute  la 
Syrie  jusqu'au  Jourdain.  La  jonction 
d  une  troupe'de  Mamlouks  mécon- 
tents l'ayant  mis  en  état  de  prendre 
une  attitude  menaçante,  il  obtint  que 
ses  frontières  seraient  reculées  jus- 
qu'à El- Arisch.  L'an  655  (  ia57  ), 
lcsulthan  de  Syrie  reçut  du  khalife  de 
Baghdad  le  diplôme ,  le  collier  et  le 
manteau  qui  lui  donnaient  l'investi- 
ture de  ses  états.  Ge  fut  la  dernière 
faveur  que  la  fortune  accorda  au 

Sremicr ,  et  peut-être  le  dernier  acte 
e  souveraineté  du  second.  L'année 
suivante ,  les  Tartares ,  commandés 

})ar  Houlagon ,  prirent  Baghdad  ,  et 
iront  périr  le  khalife  (  V.  Mosta- 
sem  et  Houlagou  ).  Le  vainqueur 
ayant  sommé  Saladin  de  venir  lui 
prêter  hommage,  le  sulthan  dé- 
puta vers  lui  son  fils  Aziz,  avec  de 
riches  présents.  Le  jeune  prince  im- 
plora vainement  la  clémence  du 
Khan.  «  Allez  dire  à  votre  père, 
»  lui  répondit  durement  ce  dernier, 
»  que  je  lui  ai  ordonné  de  venir  lui- 
v  même ,  et  non  de  m 'envoyer  son 
»  (ils.  «  Les  vainqueurs  se  répandi- 
rent dans  la  Mésopotamie ,  e*  péné- 
trèrent bientôt  en  Syrie  :  il  prirent 
Alep ,  qu'ils  saccagèrent,  en  658 
(1260),  pendant  cinq  jours.  Saladin 
s'avançait  pour  secourir  cette  ville  : 
tous  les  princes  de  Syrie  étaient  ve- 
nus le  joindre  avec  leurs  troupes.  La 
discorde  se  mit  dans  une  armée  corn- 

Î>osée  de  tant  d'éléments  divers. 
jC  sulthan  craignit  quelque  trahi- 
son ,  rebroussa  chemin ,  et  se  ren- 
ferma dans  la  citadelle  de  Damas , 
tandis  qu'une  partie  de  ses  troupes , 
pleines  de  mépris  pour  sa  faiblesse , 
allaient  à  Gaza  joindre  son  frère 
Melik  ed-DahcrGliazy,  et  le  procla- 
mai eut  sullhan.  La  nouvelle  de  la 


SAL 

prise  d'Alep  et  d'Hamath  d 
Saladin  à  se  réfugier  en  Ég; 
rivé  à  Gaza ,  il  se  réconc 
son  frère ,  qui  devint  le  co: 
de  ses  fatigues  et  de  ses  dai 
formé  que  Naplousc,  qu'il  " 
quitter  ,  était  tombée  au  po 
Tartares  ,  il  gagna  El-Aris 
il  implora  le  secours  du 
d'Egypte  (  Voyez  Kot 
Quand  il  fut  parvenu  sur  h 
re,  une  querelle  s'étant  éle 
ses  soldats  kourdes  et  turci 
revint  sur  ses  pas ,  soit  pa 
des  Egyptiens,  soit  par  s 
échec  qu'il  aurait  reçu  d 
duit,  par  la  désertion  de  set 
à  une  suite  peu  nombreuse 
fuit  dans  le  désert  et  y  demi 

Sue  temps  indécis.  Son  des 
e  se  retirer  en  Arabie  :  m 
ses  officiers  lui  donna  le  co 
fide  de  se  soumettre  aux  ' 
qui  étaient  déjà  maîtres  de 
Syrie  jusqu'à  Gaza.  Saladii 
et  le  chargea  d'aller  sonde 
positions  de  Ketboga  ,  lieu 
Houlagou  en  Syrie.  Le  géi 
tare  ayant  su  par  ce  traître 
où  le  sulthan  était  caché,  ci 
gens  pour  l'arrêter.  Saladin 
né  à  Ketboga ,  qui ,  après  Vi 
servir  à  la  reddition  d'ui 
en  état  de  se  défendre  , 
qu'on  le  conduisît  à  Hou! 
malheureux  sulthan  trave 
la  Syrie  ,  où  il  eut  le  do 
spectacle  des  dévastations 
ses  par  les  Tartares.  h 
Mongol  le  reçut  assez  bi< 
flatta  de  l'espoir  que  ses 
Seraient  rendus.  Mais  lor: 
appris  les  deux  défaites 
troupes  avaient  essuyées  c 
et  la  mort  de  Ketboga,  il  m 
ladin  et  son  frère,  et  leur 
la  perlidic  de  leurs  sujet*  c 


SAL 

**ar.  J.c  sultlian  s'excusa  sur 
étant  tluigué  de  la  Syrie ,  il 
[  pu  empêcher  les  Musulmans 
endre  les  armes  contre  leurs 
irur»:  mais  Houlagou  irrité, 
ocha  uu  javelot.  Saladin,  blesse 
mh'aut,  implorait  la  îniséri- 
du  barbare,  lorsque  sou  frère 
>r  oc  ha  de  se  de'»  honorer  par 
neuves  .supplications ,  et  l'cx- 
à  subir  1rs  coups  du  sort  en 
e  et  eu  roi.  Aussitôt  une  nou- 
Iccbc,  lancée  par  Houlagou  , 
le  cœur  du  sultlian.  Ainsi  pé- 
- 'iranien  cernent  de  Tannée  (k><) 

\  a  l'âge  Je  3?  ans,  Melik  cl 

S.dahcddvn  Yousouf,  après 
i:  rc^nc  vingt -quatre.  Quoiqu'il 

les  inecics  nu  m  s  et  prénoms 
)n  illustre  bisaïeul,  il  n'avait 
que  de  la  bonté  du  grand  Sa- 

encore  cette  bonté  avait-elle 
•re  en  lui  au  point  de  n'être 

faiblesse.  Sous  sou  reçue ,  les 
hK,  les  voleurs,  infestaient  im- 
icut  les  chemin?.  Leur  nombre 
r   a  il- lare  s 'étaient   tellement 

.  qu'ils  attaquaient  même  les 
us.  Le  «ulthati  faiviit  toujours 
.1  rmx  «pic   l'on  arrêtait:   il 

q'i'uu  !i i» mine  vivant  inéri- 
lu*  d'égards  qu'un  mort ,  et 
nur  punir  un  meurtre,  il  ne 

Pas  eu  commettre  un  autre. 

• 

m  rî.iit  aussi  fiNtiicux  que  son 
il  avait  été  simple.  Il  avait  de 
? .  et  cultivait  avec  succès  les 
•  t  la  MuoMe.  Il  fonda  et  dota  un 
'-  t  I)jiii.is.  Il  %'clait  f.iit  ériger 
j^mjIi  ji.i    iniulif.iii   dtus  cette 
i.:  us  i;  fut  enterre  s.ms  pom- 
•i*  h  *  H:\iruii>   de  Tunis.;  et 
i'.Ihm'i  ni  i  \ il  .i  un  emr  lail.i- 
i    \\  u  !••■!■  des  An»'il»iilrs  ,  d<  j.i 
i  ii:«rYialiie:ieten  K.; v pie. t'a- 
it m  >\m  .ivi  i-  Nil  t* lin  M.  Nui 
et  [1  ivitui^i  uulns  pi  mecs  de 


SAL 


itf 


sa  famille  fureut  mis  à  mort  par  or- 
dre de  Houlagou ,  qui  n'épargna  que 
son  fils  Melik-cl- Aaz ,  k  caïue  de 
son  extrême  jeunesse.  Les  deux  bran- 
ches qui  subsistèrent  encore  long- 
temps, l'une  à  Haraah,  en  Syrie, 
l'autre  à  Hisu-Kaifa  ,  en  Mésopota- 
mie ,  n'offrent  pas  même  l'ombre  de 
leur  ancienue  puissance.  A  peine 
voit-on  leurs  petits  dynastes  cites  de 
temps  en  temps  dans  r  histoire,  com- 
me modestes  vassaux  des  sulthans 
mamlouks  et  des  souverains  de  la 
Perse.  La  seule  illustration  qu'ait  re- 
çue la  première  de  ces  branches,  c'est 
d'avoir  produit  le  célèbre  historien 
Abou'I-feda.  A — t. 

SALADIN  (  Jeak-Baptiste-Mi- 
cull),  avocat  à  Amiens, avant  la  ré. 
volution,  devint  juge  dans  cette  ville 
lors  de  rétablisssemcntdes  nouvelles 
autorités,  et  fut  député,  en   1791 , 
à  rassemblée  législative  ,    et  ,  eu 
i*jq'i,  à  la   Convention.  Il   parut 
daus   ces  deux    assemblées  ,  sous 
les  formes  et  avec  les  disposition» 
d'uu  révolutionnaire  prouoncé;  fil 
cause  commune  avec  les  plus  ar- 
dents jacobins  ;  travailla  constam- 
ment, dans  l'assemblée  législative, 
au  renversement  du  trône;  et.  dans 
la  Convention,  vota  la  mort  du  rot, 
sans  appel  et  sans  sursis.  Cependant 
cet  homme  devint  roy  «liste  sur  la 
fin  de  sa  carrière  législative.  Il  se 
Ht  accuser  et  déporter  comme-  tel  , 
par  ceux  avec  lesquels  il  avait  inar 
ché  d'accord,  depuis  le  miniiiciicc- 
ment  de  la  révolution.  Hins  l\is- 
sernblér  législative  ,Sal.'i'liu  s'aclui- 
11a  surtout  contre  les  minières  de 
Louis  XVI,  alors  tellenn  nt  euntr.iiiés 
daus  les  opérations  le*  plus  Minph  s  , 
qu'il  le:ir  cf.itt  absolument  iiiip<»*- 
sihlr  ii'a  îmiiiistrer,  înêm.-  «lrlane 
agir  II  police  l.i  plus  \  ii'^.«ne.  ihuiid 
011  ne   pouvait  p.n  1*>  pouisnitrc 


i36  S  AL 

comme  conspirateurs ,  on  les  accu- 
sait d'ineptie  ;  et  les  comités  de  ras- 
semblée s  emparaient  de  leurs  attri- 
butions. Saladin  fut  un  des  agents  de 
ce  système  de  destruction  et  d'anar- 
chie. Le  12  novembre  17^1  ,il  pour- 
suivit à  outrance  Varnier  ,  rece- 
veur des  finances ,  comme  servant 
les  émigrés  ,  obtint  contre  lui  un 
décret  d'accusation ,  et  fit  saisir  ses 
papiers.  Il  provoqua  des  messures 

Sareilles  contre  un  professeur  en 
roir,  nommé  Delatre,  pour  quel- 
ques lettres  qu'il  avait  écrites  à  l'ex- 
ministre  Calonne  et  à  l'ancien  pré- 
sident Gilbert  de  Voisins ,  auxquels 
il  devait  de  la  reconnaissance.  Le  16 
décembre  1791  ,  il  attaqua  vive- 
ment les  princes  français  et  le  car- 
dinal de  Rohan  ,  demandant  qu'ils 
fussent  mis  en  accusation.  Le  dé- 
cret fut  porté  dans  les  premiers  jours 
du  mois  suivant  ,  et  appelé  une 
étrenneau  peuple  (  V.  Guadet).  Les 
municipalités  dcSlcnai  et  de  Neuvil- 
le avaient  fait  arrêter,  sur  la  fron- 
tière, les  frères  Pelle  port  et  Lcmblay , 
qui  se  rendaient  à  Vienne,  avec  des 
dépêches  du  gouvernement.  Le  co- 
mité diplomatique  avait ,  par  l'or- 
gane du  députe  Koch,  homme  sage 
et  instruit,  fait  un  rapport  sur  cette 
affaire.  Le  ministre  avait  été  invité 
a  donner  des  explications  ;  et  il  ne 
s'était  rien  trouve  de  répréhcnsible; 
tout  paraissait  parfaitement  clair  : 
mais  Saladin  y  trouva  du  mystère, 
et  accusa  le  comité  de  s'entendre 
avec  le  ministre  que  l'on  desirait  per- 
dre. C'était  encore  le  malheureux 
Dclcssart  que  l'un  vuulaitabsolumeut 
sacrifier,  comme  ennemi  de  la  guerre, 
dont  la  révolution  avait  besoin  pour 
détruire  ce  qui  restait  de  la  monar- 
chie. Le  marquis  de  Noaillcs  ,  am- 
bassadeur de  France  a  Vienne,  avait 
été  décrété  d'a^ru-wition  ,    [»■  m   >a 


SAL 

correspondance  peu  mesurée  avec 
Dumouriez  ,  devenu  ministre  des 
affaires  étrangères.  11  réclama,  Gt 
quelques  excuses;  le  comité  diplo- 
matique les  jugea  suffisantes  ,  et  pro- 
posa de  rapporter  le  décret.  Le 
1 5  avril  1 79*2 ,  Saladin  s'y  oppo- 
sa ,  et  parvint  à  faire  différer  la 
décision.  Le  décret  ne  fut  rap- 
porté que  le  19.  Le  1  juin,  le  député 
d'Amiens  fit ,  au  nom  du  comité  de 
législation,  un  long  rapport  contre 
Duport-Dutertre ,  ministre  de  la  jus- 
tice, et  conclut  à  ce  qu'il  fût  mis  en 
accusation.  Toutes  ces  attaques,  évi- 
demment préméditées .  avaient  pour 
but  d'isoler  le  roi ,  et  d'arriver  plus 
facilement  à  la  catastrophe  du  10 
août.  Cependant  MM.  Beugnot  et 
Quatre  mère  de  Quincy  défendirent 
Duport  avec  beaucoup  de  force;  et 
les  conclusions  de  Saladin  furent  re- 
jetées. Après  le  10  août,  il  n'y  eut 
plus  ni  défenseurs  ni  contradicteurs: 
on  ne  se  donnait  même  pas  la  peine 
de  discuter.  Le  17 ,  Saladin  dénon- 
ça les  administrateurs  de  son  dépar- 
tement ,  qui ,  dit  -  il ,  ne  reconnais* 
saient  plus  de  légalité  dans  les  dé- 
crets ae  l'assemblée  ,  et  ne  né- 
gligeaient rien  de  ce  qui  pouvait 
nuire  à  la  chose  publique.  A  peine 
le  dénonciateur  eut-il  cessé  de  par- 
ler, que,  sur  la  motion  de  Lacroix, 
l'administration  du  département  de 
la  Somme  fut  cassée,  et  le  prési- 
dent ,  le  procureur-syndic  et  le  se- 
crétaire-général  furent  traduits  au 
tribunal  criminel.  Le  11  novembre 
179a,  Saladin,  devenu  convention- 
nel ,  demanda  qucles  personnes  sor- 
ties de  France  pour  leur  é  luxation , 
ne  fussent  pas  considéiécs  comme 
émigrées.  Cette  exception  avait  été 
sollicitée  par  le  duc  d'Orléans  ,  en 
faveur  de  la  princesse  sa  fille  t  et  dos 
dames  de  Genlis  ,  Pamcla  (  depuis 


S  AL 

riic-GeraId  )  et  Henriette 

Comme  à  cette  époque  les 
ioonaircs  avaient  encore  be- 
n   doc  ,  l'exception  fut  ac- 
ides   visites    domiciliaires 

fait  découvrir  l'archidiacre 
cathédrale  d'Amiens  disant 
ment  la  messe  dans  sa  mai- 
t  ecclésiastique  avait  été  tra- 
poqr  ce  fait,  an  tribunal  du 

d'Amiens ,  qui ,  ne  voyant 

répréhcnsibtc  dans  sa  con- 
Tavait  déchargé  de  l'accu- 

Le  2 5  février  i  7q3  ,  Sala- 
i  rendant  compte  de  ce  juge- 
ip  pi  audit  aux  visites  do  m  ici- 
qui  produisaient  d'aussi  im- 
:es  découvertes;  fit  casser  le 
nt  qui  avait  absous  l'arc li i- 

et  mander  à  la  barre  les  ma- 
•  qui  l'avaient  rendu.  Ccpen- 
ronime  il  y  avait  encore  un 
?  pudeur  dans  la  Convention, 

contenta  d'iinprouver  leur 
!r,  après  les  avoir  entendus  , 
envoya  chez  eux.  La  rcvolu- 
>  Si  mai  arrifait  à  pis  preri- 
et  ses  approches  inquiétaient 
î.  Sa  fougue  révolutionnaire 
ont.  et  il  prit  parti  pour  les 
Lu».   r*éanmoins ,   comme  il 

point  paru  dans  1rs  prernfers 
K  cette  faction,  il  fut  oublié, 
n  ;  ri  il  eût  échappe  sans  la  pro- 
rn  -lu  fi,  a  Laquelle  il  prit  p.irt. 
.<>ût .  il  fut  attaqué  par  T.illirn, 

rrj  r«»rhj  d'avoir  dit  des  hor- 
!f  !j <-iyijvrii!ion  et lr.iiti:de«cc- 
\r*  rlerteurs  qui  1'av.iif-nt  for- 
M»r.fi  reprit  le>  dùionrj.itions 
i*u.  et  lit  inctlie  S.iU'Iin  en  .ic- 
■ii  ;  ccli.ip|N:  .t  cette  pro*rrip- 
r»-drrniei  feutra  d.<n*  ['j^-ni- 

l'i     !•■   pirtl   dit  i\r>   s()|\.(!Jtf- 

«\  pvufMimi  .i  ton  toi. r.  niait 
I.i*  -li-MH  re».ri'u\  qui  l'.iv.ili  lit 
i'  ■  :!  !•»  pirfif-  di-  U  fiiiiriii* 


S AL  137 

sion  des  vingt-un ,  chargée  de  faire 
connaître  la  conduite  des  comités 
et  de  leurs  agents  ,  pendant  le  règne 
,de  la  terreur.  Saladin  fut  un  des  rap- 
porteurs de  cette  commission  ,  et 
traita  sans  aucune  espèce  de  ména- 
gement ces   hommes  terribles  qui 
avaient  si  long-temps  épouvante  la 
France.  11  les  attaqua  en  face ,  spéci- 
fiant la  nature  des  crimes  dont  ils 
s'étaient  couverts  ,  indiquant  leur 
nombre  et  leur  date  avec  une  déses- 
pérante fidélité.  Ccftit  alors  une  chose 
curieuse  a  observer ,  que  les  modes- 
tes réponses  de  ces  tyrans  ,  dont 
chaque  mot  naguère  était  un  arrêt  con- 
tre le  juel  le  plus  intrépide  n'eût  osé 
réclamer.  Le  principal  rapport  de 
Saladin ,  sur  cette  matière,  fut  fait 
le  3  mars  I7Q5,  et  particulièrement 
dirigé  contre  Collot  d'Heibois  ,  Bit- 
laud-Varcnues ,  Barèrc  et  Vadicr , 
qui  furent  décrétés  d'accusation  sans 
que  personne  prit  leur  défeuse.  Par 
cette  conduite ,  Saladin  se  trouva 
porté  bien  loin  de  son  premier  sys- 
tème: aussi  ne  cessa-t-il  de  pour- 
suivre les  terroristes ,  et  de  réparer , 
autant  qu'il  lui  fut  possible,  les  maux 
qu'ils  avaient  causés,  heureux  s'il  n'y 
eût  pas  contribué  lui  -  même.  Luc 
infinité  de  personnes,  et  surtout  dans 
les    départements   de   la    Franche- 
Comté,  où  il  fut  envoyé  pendant 
l'été  de  la  même  année,  lui  durent  la 
fin  des  persécutions  dont  elles  avaient 
été  l'objet ,  le  retour  dans  leurs  fa- 
milles ,  et  leur  réintégration   dans 
leurs    biens.    Avant    son    départ  , 
il  avait  fut  annuler  un  grand  nom- 
bre de  décret*  de  pro>criptioii ,  ren- 
dus contre  les  Giioiidius  et  les  fédé- 
ralistes.   Il  était  ii.it  m  cl   de  croire 
que,  pour  sa  mu  etépei  son  ut  lie.  Sala- 
din -riait  lr  p.iiiit.iii  df  i  demis  de» 
'"iel  i\  fructidnr  .iii  m  ,pn  !i*jh«I* 
L  i  ouvnliuii  di'Jiia  qui-  les  deux 


i38  .    S  AL 

tiers  de  ses  membres  feraient  néces- 
sairement partie  des  conseils  légis- 
latifs crées  par  la  constitution  de 
Tan  3  (1795  ).  Eh  bien,  ces  décrets 
lui  parurent  odieux  :  il  les  improuva 
sans  ménagement.  Cette  opposition 
souleva  contre  lui  la  plus  grande 
partie  de  la  Convention  ,  et  les  Gi- 
rondins même  qui  s'y  trouvaient  en- 
core, tels  que  Louvet,  Chénier  et 
autres,  qui  le  firent  décréter  d'accu- 
sation comme  complice  de  la  ré- 
volte des  sections  de  Paris:  mais 
ce  décret  n'eut  pas  de  suite  ;  et 
Saladin  deviut  membre  du  conseil 
des  Cinq-  Cents  ,  fit  partie  de  la  réu- 
nion dite  deClichi ,  et  fut  condamné 
a  la  déportation ,  le  18  fructidor  (  4 
septembre  1 797  ) ,  moins  pour  ses 
attaques  contre  le  Directoire ,  car  il 
parla  très  peu  dans  le  conseil ,  que 
par  suite  de  la  haine  qu'on  lui  portait 
pour  sa  conduite  au  1 3  vendémiaire. 
Saladin  évita  la  déportation ,  et  fut 
rappelé  par  les  consuls ,  comme  tous 
les  proscrits  de  cette  époque  :  il  exer- 
ça depuis  la  profession  d'avocat  à 
Paris ,  où  il  ne  fréquentait  guère  que 
des  royalistes  :  il  est  mort  en  cette 
ville  vers  1810.  B — u. 

SALATIS  est  un  prince  dont  le 
nom ,  échappé  à  l'oubli ,  fut  sans 
doute  aussi  célèbre  dans  le  siècle  où 
il  vécut ,  que  celui  de  tant  d'autres 
monarques,  dont  l'histoire  a  con- 
servé «vec  plus  de  soin  le  souvenir, 
par  la  raison  qu'ils  ont  existé  à  des 
époques  plus  rapprochées  de  nous. 
Les  grands  événements  perdent  de 
leur  importance  en  vieillissant;  d'au- 
tres idées ,  des  intérêts  nouveaux  s'é- 
lèvent ,  les  peuples  se  succèdent ,  de 
nouvelles  langues  remplacent  les  an- 
ciennes ,  toutes  les  circonstances  des 
faits  s'oublient  :  ils  s'effacent  enfin 
eux  -  moines  de  la  mémoire  des 
houiincs  ^  et  souvent  un  nom  propre 


SAL 

est ,  après  bien  des  siècles, 
dernier  témoignage  de  V* 
sinon  d'un  grand  hon 
moins  d'un  puissant  mon 
terreur  de  ses  voisins.  Us 
noms  barbares,  plutôt  fait 
quer,  que  pour  satisfaire 
riosité ,  est  tout  ce  qui  nous 
antiques  empires  qui  domi 
trefois  le  monde  :  c'est 
nous  ont  été  transmises  le 
des  monarchies  Assyrienne 
tienne,  et  c'est  en  vain  qu 
inventif  des  savants  me 
cherché  à  suppléer  aux  r 
temps.  Les  héros  qui  ch. 
face  des  états,  lesfondatci 
nastics ,  ceux  qui ,  sur  les  i 
empires  et  des.  peuples 
élèvent  la  puissance  d'uni 
nation,  sont,  sanscontredi 
sonnagesqui  occupent  la  pi 

I)lace  dans  les  récits  de  l'hi 
atis  méritait ,  à  tous  ces  t 
tenir  un  rang  distingué.  Vi 
siècles  avant  notre  ère,  il 
quérant  de  l'Egypte.  Les  f 
jà  civilisés  qui  habitaient  ce 
et  qui  dès -lors  avaient  por 
la  terreur  de  leurs  armes 
le  joug  d'une  race  et  rang 
temps  l'objet  de  leurhorrei 
ils  ne  purent  s'affranchii 
cinq  siècles  de  la  plus  dm 
sion.  Les  récils  de  Mané 
écrivait  quinze  siècles  env 
h  délivrance  de  sa  pat 
pirent  encore  une  indigna 
patriotique.  C'est  en  emp 
termes  les  plus  passionnés 
connaître  la  révolution 
gea  la  face  de  son  pays ,  à 
que  si  reculée.  L'Egypte 
vernéc  par  un  roi,  que 
vain  appelle  Timaûs.  G 
doute  le  dernier  de  la  qu 
dynastie ,  connue  sous  h 


SAL 

lile.  ■  Sous  ce  prince,  dit  Ma- 
ta (i).  Dieu,  j'ignore  pour 
rrime,  fnc  irrité  contre  nous; 
ic  race  d'hommes  ignobles, 
pleins  d'audaee,  viul  des  ré- 
orientales ,  fondit  subite- 
sur  notre  Pays ,  et  le  soumit 
nésistancr.  ils  prirent  les  priû- 
ulcvèrent  de  force  toutes  les 
,   ren  verse  mit  les  temples 
ieirx,  accablèrent  de  cruautés 
bilan ts,  dont  ils  emmenèrent 
ptivilé  les  femmes  et  les  eu- 
Us  donnèrent  la  puissance  a 
l'entre  eux  ,  qui  se  nommait 
s.  9  Os  conquérants  sont  dé- 
•rd  mai  renient  par  le  nom  de 
"i ,  qu'ils  devaient  sans  doute 
nain  ère  de  vivre.  Les  Égyp- 
*elon  Miiiélhon  ,  les  «".ppe- 
rtj"S%  c'cM-â-dircdans  leur 
nùs  pasteur*.  «  //^c,  dit  il, 
e  rtû  ,  dans  la  langue  sacrée 
-vj-tiens ,  et  sos  veut  dire 
tr.il.tns  le  dialecte  coin  m  un.» 
beaucoup  de  conjectures  sur 
de  cr%  étrangers;  on  les  re- 
*rt  généralement  comme  des 
•m  on  des  Arabes  :  mais  des 
ations  d'un  ordre  tout  par- 
leur clievi-lure  blonde  et  leur 
inc  *»ur  U\  ru  un  muent  s  «|ui 

*  r^pieMM lient ,  le*  colonies 
il  envoyée*  lioi*  de  l'Égvp- 
?s  trier*  lie  leur  existence, 
nt   laissées  en  I  eaiicoup  de 

,  nr  jm*i  iii>  tltiit  pasdecroi- 

*  desrrriiii.tM'iit  de  la  race 
l»ev  Oii'il  m  us  miIÏW  ici  de 
1%  ipparti  liai  eut  a  1j  giaudc 


■  *■•         ■ 'i  ■■  i»n-        ii  ■  .1  iiiii «ii.iii 

■-   i  -    i.l.    •     ik.  r>-    |-ii  J    miiIii- 

'         '  '        /         ■■■.■.!■        ".il    J -41    1    I. 

■'•;•■'■  ■  <-  .   I  m.-   \  . 

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■  '  •  •  *  •  «  ••»-  ti    ii  ■*'  in<  !!••  •■!!«  i|i|i  rti*l- 


SAL  1 3<j 

nation  des  Scythes ,  dont  les  tribus 
nomades  étaient  alors  très  -  répan- 
dues dans  toute  l'Asie.  Trois  dynas- 
ties sortirent  de  ces  conquérants ,  et 
dominèrent  l'Egypte  pendant  plus 
de  cinq  siècles.  Celle  dont  Safatis 
fut  le  chef,  est  la  quinzième  des  ra- 
ces royales  qui  gouvernèrent  cette 
contrée  ;  et  c'est  en  la  quatre  cent 
quarante-troisième  année  de  la  pre- 
mière période  sothiaque  ,  qui  com- 
mença le  3 1  mars  *j34o  avant  J.-C.y 
que  tombe  la  du  te  de  l'avéncmcnt  de 
Salatis.  Cette  dynastie  reçut  le  nom 
de    Tanite ,  sans  doute  parce  que 
les  princes  de  cette  famille  résidaient 
ordinairement  à  Tanis ,  ville  au  mi- 
lieu du  Delta ,  qui,  à  ces  époques  re- 
culées, était  une  des  plus  puissantes 
villes  de  l'Egypte,  comme  ou  |>eut 
le  voir  dans  le  Pcnlalcuque,  Après 
s'être  rendu  maître  de   M  cm  phi  s  , 
capitale  du   royaume ,  Salatis  sou- 
mit  la  Haute  et    la  ISas.sc  Egypte; 
et  ,   pour  s'en    assurer  la  posses- 
sion ,  il  eut  soin  de  fortifier  tous  les 
lieux  situés  dans  une  position  avan- 
tageuse. Sa  frontière  orientale,  celle 
parlaquclleilétaitentrcdaiislepays, 
fut  surtout  l'objet  particulier  de  son 
attention .  parce  que  les  Assyriens 
commençaient   à  se  rendre  redou- 
tables en  Asie.  Il  la  mit  en  état  de 
défense,  pour  leur  ôler  Tenue  de  ve- 
nir .sur  ses  ha  ci  *s,  ravager  le  royaume 
qu'il  avait  conquis;  et  bientôt  après  , 
il  porta  lui  même  m*s  armes  du  côté 
du  Levant.  Ku  rctiuçaut  ces  événe- 
ments, quiue  croirait  qu'il  .s'agit  des 
établissements  formés  dans  le  même 
pays,  au  dixième  siècle  de  no  lie  ère, 
par  des  tribus  et  do  uni. s   tuiks, 
qui,  partis  de*  extrémités  de  l'Asie , 
.séjournèrent  qm-lquc  temps  mu*   U* 
bords  de  rKiipluale,   usant   de  se 
Irai.* porter  sur  ceux  du  Nil  ,  et  qui 
défendirent  ensuite,  contre  les  puis- 


i4o 


SAL 


sancesdcl' Asie,lesétats  qu'ils  avaient 
conquis  en  Afrique!  Salatis,  pour 
mettre  son  royaume  à  l'abri  des  at- 
taques des  Assyriens,  choisit  dans  la 
Basse  Egypte ,  une  position  conve- 
nable, ai'orieut  de  la  branche  bù- 
bastique  du  Nil  (par  conséquent  hors 
du  Delta)  ;  et  commandant  également 
la  route  qui,  en  longeant  le  Nil ,  con- 
duit en  Syrie,  et  celle  qui  mèneàla  mer 
Rduge,  par  les  vallées  du  Désert.  Il  y 
fit  construire  une  place  extrêmement 
forte,  nommée  Amans ,  qui  devint 
sa  place  d'armes.  Il  y  laissa  en  per- 
manence des  forces  considérables , 
qu'on  porte  à  deux  cent  quarante  mille 
hommes.  Aouaris  conserva  toute 
son  importance  sous  la  domination 
des  Pasteurs; et  elle  fut  leur  dernier 
asile ,  quand  la  race  égyptienne,  ré- 
veillée d'un  long  assoupissement,  se- 
coua le  joug  oui  lui  avait  été  imposé 
par  Salatis.  G  est  là  tout  ce  que  nous 
savons  des  actions  de  ce  conquérant. 
Il  mourut  après  un  règne  de  dix-neuf 
ans,  en  Tan  a322,  et  il  eut  pour 
successeur  un  prince  que  Manélhon 
appelle  Be'on.  S.  M — n. 

SALAZAR  y  MARDONES  (  Don 
Pedro  de  ) ,  historien  espagnol ,  sur 
lequel  on  n'a  que  des  renseiguements 
très  -  incomplets  ,  était  né ,  suivant 
quelques  biographes ,  dans  le  royau- 
me de  Grenade.  D'autres  placent  sa 
naissance  à  Madrid ,  ou  il  passa  la 
plus  grande  partie  de  sa  vie ,  parta- 
geant son  temps  entre  ses  travaux  lit- 
téraires et  l'exercice  d'emplois  ho- 
norables. Il  mourut  vers  1570.  On 
a  de  lui  :  I.  Coronica  délemperador  % 
D.  Carlos  Quinto  en  laquai  se  trata 
la  guerra  que  tuvb  contra  lus  Re- 
belaes  del  imperio ,  Sévillc ,  1 55* , 
in-fol. ,  goth.  C'est  l'histoire  de  la 
guerre  qu'eut  à  soutenir  Charles- 
Quint  contre  la  liguedcSmalkalde.il. 
Ilistoria  en  que  se  cuentan  miichas 


SAL 

guerras  succedidas  entre  ch 
y  infidèles  desde  el  anno  1  ! 
las  guerras  aconticidasenl 
Naples ,  1 55a ,  in-fol. ,  nou 
tion ,  continuée  jusqu'à  Panr 
Médina  del  campo,  1570,  ii 
deux  ouvrages  sont  rares  e 
chés.  —  On  a  confondu  qu 
cet  historien  avec  Pedro  1 
zar  y  Mendozà  ,  écrivain  < 
sait  dans  le  dix-septième  siè< 
ci  possédait  uu  canonicat  du 
de  Tolède.  Outre  les  Fies  du 
Tavera,  archevêque  de  ce 
et  du  cardinal  d'Espagne  ( 
dozaXXVHI,  *83),  on  ci 
I.  Origen  de  las  dignidad 
de  l'origine  des  dignités  sécu 
royaumes  de  Castillc  et  de  I 
îède ,  1618;  deuxième  édit 
mentéc ,'  Madrid ,  1 657 ,  il 
Coronica  de  la  casa  delosl 
Léon,  Tolède,  1620,  in 
Monarquia  de  Espana  , 
I barra ,  1 770-7 1 ,  3  vol.  pc 
Cet  ouvrage  ,  important  p< 
toire  d'Espagne,  a  été  publ 
Barth.  Ulloa  ;  il  est  trè: 
France  (  V.  le  Manuel  du  L 
—  Un  autre  Pedro  de  S  al  A3 
ciscain ,  provincial  de  son  o 
le  royaume  de  Castille ,  e 
tcur  de  la  foi  en  161  a,  . 
Coronica  de  lafundaciont 
so  de  la  provincia  de  Casti 
orden  de  san  Francisco,  M 
folio. 

SALE  (George),  savanl 
né  vers  1680,  acquit  des 
sances  tres-ctenducs  dans  le 
de  r Orient ,  et  devint  l'un  d 
paux  membres  de  la  socict 
tablit  à  Londres,  pour  h 
tion  de  1*  Histoire  universe 
avait  dresse  le  plan  daus  1 
contraire  à  la  tradition  et 
des  saintes  Écritures,  et  pul 


SAL 

mi  système,  la  Cosmogonie  on 
ire  de  la  création  du  monde  ; 
•  peu  de  succès  des  premiers 
es  9  détermina  les  actionnaires 
ter  nne  autre  direction  à  l'on- 
,  qu'ils  confièrent  à  l'écrivain 
sous  le  nom  de  Psalmanasar 
m.  XXXVI,  i7Ô).Sale  mou- 
oodres,  le  1 4  novembre  i  7  36 , 
t  la  réputation  d'un  homme 
et  paradoxal.  Outre  la  part 
at  à  V/Ihtoire  universelle ,  et 
istste  principalement  dans  les 
i  relatifs  aux  Orientaux  ,  on 
il  une  excellente  traduction 
«du  Coran ,  Londres,  il34, 
réimprimée  en  1764  et  1001, 
m-tK  ;  elle  est  précédée  dv  Ob- 
ons  historiques  sur  le  maho- 
te ,  traduites  en  français  par 
nyme  et  publiées  à  la  tote  d'une 
le  édition  du  Coran,  de  la 
1  d'André  Duryer,Amstcrdam, 
a  vol.  in-8°.  (  V.  A.  Duiiyer 
iomet).  C'est  un  abrégé  assez 
ut  des  ouvrages  des  orientaux 
nant  l'origine  et  les  progrès 
1  mis  me;  mais  Sale  a  mérité  le 
he  que  lui  adresse  Porter ,  de 
t  trop  d'empressement  à  faire 
>gie  du  Coran  ,  et  de  chercher 
à  pallier  ses  extravagances 
»  exposer  dans  leur  véritable' 
Voy.  les  Observations  sur  la 
n  et  les  mœurs  des  Turcs , 
orter  ,  traduit  par  Bergier  , 
,  11  9  aa  et  suiv.  )  Un  extrait 
bserv alwns  de  Sale  a  été  in- 
ir  Banirr,dans  son  édition  de 
+re  générale  des  cérémonies 
usa  .  l\  Damlr,  III,  3 1 4 )- 
.ut  aussi  l'un  (1rs  rédacteurs  du 
1/  Dicttunarj  ,  en  10  vol.  iu- 
vastc  compilai  ion  dans  Li- 
on a  fondu  en  entier  le  die- 
ire  de  Baylc.  W — s. 


SAL  i4t 

SALE  (Antoine  de  La),  l'un 
des  romanciers  les  plus  célèbres  du 
quinzième  siècle,  était  né  en  i3g8, 
et  probablement  dans  le  comté  de 
Bourgogne;  du  moins  GoIIut  en  par- 
le comme  de  son  compatriote  [Mé* 
moires  historiques,  p.  090).  Il  visi- 
ta l'Italie  dans  sa  jeunesse;  et  Ton 
sait  qu'il  se  trouvait  à  Rome  en 
Tannée  i4aa  ;  à  son  retour  en  Fran- 
ce, il  fut  nommé  viguier  de  la 
ville  d'Arles.  La  Sale  fut  attaché, 
comme  secrétaire,  a  Louis  III ,  com- 
te d'Anjou  et  de  Provence ,  et  roi  de 
Sicile  ;  il  entra  ensuite  au  service  de 
René,  son  frère,  qui  lui  confia  l'édu- 
cation de  ses  enfants.  Ses  talents  lut 
méritèrent  l'affection  du  comte  de 
Saint-Pol ,  qu'il  suivit  en  Flandre,  et 

Sar  lequel  il  fut  présenté  à  la  cour  du 
uc  de  Bourgogne  (  Philippe  le  Bon  ). 
La  Sale  fut  un  des  ornements  de 
cette  cour  polie  et  spirituelle;  le  Dau- 
phin (  Louis  XI  )  I  admit  à  sa  fami- 
liarité ;  et  il  est  probable  qu'il  eut 
part  au  recueil  des  Cent  nouvelles 
(1),  composées  pour  l'amusement 
de  ce  prince.  La  cinquantième  porte 
son  nom  ;  et  un  passage  d'un  auteur 
contemporain  (  Rasse  de  Brincha- 
mel  )  nous  apprend  que  La  Sale  n'a- 
vait alors  rien  perdu  de  son  ardeur 
pour  l'étude  :  «  noble  et  bien  renom- 
»  mé  Antoine  de  La  Sale,  avez  tou- 
»  jours  plaisir ,  et  dès  le  temps  de 
»  votre  fleurie  jeunesse ,  vous  êtes 
»  délecté  à  lire,  aussi  à  écrire  histei- 
»  res  honorables ,  auquel  exercice , 
»  et  continuant ,  vous  persévérez  de 

(1 x  On  momê  attira  prot-rtre  |r*  d*  tadi<prr  ici  U+ 
tnciUrarea  rdilioua  dm  rr  mncil  :  Lrt  Cent  »»«- 
vrUtt  SouvtUtt%  rvmpotc*$  ri  rtfltvt  pmrmou**Url 
(t*mi ,  Paris ,  AoL  Vrrarri ,  «3  Jrr.  i  JW»,  prtit  i»>- 
ful.,  ft»Ui. ,  fi*-  ru  boit,  ir*  c»!it.  trit-rarr;  itiil.1, 
Mi  datr  ,  in-fol.,  gnUi-,  ilutl.  .  >it..l.  Pr^rri, 
i  jn5,  prlit  in-lol. ,  gi  th.;  Lj««n  ,  (>|i%m  r  Aran-uh  t  , 
•mh  iUU,  iu-V'-i  J"4*1  »  l.f\"%M  \.\*utleiilmm  >, 
■  7»i ,  «  «•■!  in-8".,  Iij.,  «IrK.dr  ll»u?r  (V„jr.W 
Htmiinrl  dm  libtmir*  ,  p«r  M.  Unuwt,  t»o».  1". ,  y 
1H9) 


i4? 


SAL 


»  jour  en  jour,  sans  interruption.  » 
(Préf.  des  .aventures  de  Floridan.  ) 
La  Sale  mourut  après  l'année  1461. 
On  a  de  Jui  :  I.  L'Ifystoire  et  plai- 
sante chronique  du  petit  Jehan  de 
S  oint  ré,  de  la  jeune  dame  des  Bel- 
les Cousines ,  sans  autre  nom  nom- 
mer,  avec  Vlùstoire  de  Floridan  et 
de  la   belle  Ellinde ,  et  l'extrait 
des  chroniques  de  Flandres ,  Paris, 
Michel  Le  Noir,  1517,  petit  in  fol., 
goth. ,  rare  et  recherchée  ;  ib.  1  :Vi3 , 
in-4°. ,  goth.,  i5a8,  i553,  in-40.; 
Paris,  J.  Trepperel,  sans  date,  in-40., 
goth.   Ces  différentes  éditions  sont 
toutes  estimées.  Jean  de  Saintré  est, 
avec  Gérard  de  Nevers,  le  meilleur 
sans  contredit  de  tous  les  anciens 
romans  français  (  Chéuier,  Fragm. 
de  Uttérat.,  p.  83  ),  et  ou  l'a  cité 
comme  un  des  plus  anciens  livres  où 
il  soit  question  des  cartes  à  jouer  (•>.}. 
Gueulctte  en  a  donne  une  édition, 
Paris,  1724»  3  vol.  in- 12,  avec  une 
Préface  et  des  Notes  curieuses;  mais 
ses  explications  sont  quelquefois  ha- 
sardées. Duchat  a  relevé  quelques- 
unes  des  fautes  commises   par  ce 
commentateur  (Voy.  le  Ducatiana, 
pag.  33,  où,  par  une  faute  d'impres- 
sion ,  on  lit  Gucudeville,  au  lieu  de 
Gueulctte  ).  Le  comte  de  Ticssan  a 
rajeuni  ce  roman  dans   un  extrait 
fort  intéressant ,  réimprimé  plusieurs 
fois  séparément,  et  dans  les  Œu- 
vres de  cet  aimable  écrivain.  L' His- 
toire de  Floridan  et  de  la  belle  El- 


(■O  Quoique  Lu  Sale  nit  tccu  tou»  Louis  XI ,  fa 
urne  de  «ou  jx-lit  Jehan  de  .Vm/ifrc,  <-•(  liii-«>  :'i  IV. 
poque  du  roi  Jean  ,  rt  (n-iut  d'ailleurs  a»*  %  firIM,  . 
mvut  If»  iiitch»  du  lcmp«.  L*  tritt*  do  ce  roui  un 
prouve  au  moins  qu'ArtiiiiM»  de  Lu  Suie  a  rm  |<>s 
jrui  de  carte*  Lira  antérieur»  au  règni»  de  (Jiarlrf 
VI  ,  pour  cjui  (iringoi^imr  peignit  rm  liellc»  rarti»* 
rDluni'tH'Vs  dont  quelque*- nue»  wnt  meure  nn  rn- 
liinct  dm  iMiuupe*  de  la  l»lili"lhi-que  du  Roi.  M. 
W  iHt-niiu  1  n  u  l.iil  graver  deiti  diras  wj  lUottnmrnt% 
fi  rinçai i  inédit*  (iH**.  livraison^.  Ou  y  >oît  qur  o-s 
•  "U<*  ,]r  (•rini;<'iinriir  élaient  d«-«  nn'n^rt  Iwnurnup 
plu»  ^i.n.ili'n  que  nu»  t:irnl«;  l'uni-  .dire  If  «oli-il 
">  l'.H-fif-  mi  \:i)i|  mi  dniiimwaii. 


SAL 

linde  est  de  Rasse  de  Brinchamcl , 
qui  Ta  dédiée  à  La  Sale  ;  quelques 
critiques  croient  qu'il  n'avait  fait 
que  la  traduire  du  latin  de  Ni  col.  de 
Clamengcs  (  F.  Clamenges,  VIII, 
604  ).  1/ Extrait  des  chroniques  de 
Flandre  roule  sur  la   paix  conclue 
en  i34o,  entre  le  roi  de  France  Phi- 
lippe de  Valois  et  Edouard  ,  roi 
d'Angleterre.  H.  La  Chronique  et  U 
généalogie  des  comtes  d'Anjou  de 
la  maison  de  France ,  qui  furent 
roys  et  ro\  nés  de  Sicile ,  depms 
Charles,  frère  du  roi  saint  Louis  f 
comte  d'Anjou ,  de  Provence  et  dm 
Maine  ,  Paris  (  1 5 1 7  ) ,  in-4°.  Ce 
n'est  qu'un  extrait  de  l'ouvrage  sui- 
vant ,  où  il  a  été  réimprimé ,  p.  3% 
et  sui  v.  III.  La  Sathde,  laquelle  foi 
mention  de  tous  les  pays  du  mon* 
<fc,  etc.,  Paris,  Pli  il.  Le  Noir,  i5ai, 
iu-fol. ,  fig.  C'est ,  dit  Legrand  d'Aus- 
sy,  un  mélange  de  morale,  d'histoi- 
re, de  géographie  et  de  politique,  ou 
une  espèce  de  Manuel  des  princes  et 
seigneurs.  Le  privilège  pour  l'im- 
pression porte  que  Mich.  Le  Noir 
l'a  fait  écrire  et  translater  de  vieil  et 
ancien  langage  en  bon  style  com- 
mun et  bon  français  ;  mais  on  con- 
serve une  copie  de  l'original  parmi 
les  manuscrits  de   la  bibliotb.  du 
Roi.  IV.  La  Sale.  C'est,  dit  encore 
Legrand ,  un  traité  de  morale,  divi- 
sé en  chapitres  sous  les  titres  de  dé- 
votion, humilité ,  pitié,  justice,  dis- 
cipline, amour  et  mariage;  ou  plu- 
tôt c'est  un  fatras  indigeste ,  dans  le- 
quel l'auteur  a  compilé,  sans  goût, 
des  traits  de  l'histoire  et  de  ia  fable, 
des  exemples  tirés  de  l'antiquité,  des 
maximes,  de  la  morale  triviale,  ef, 
selon  l'esprit  de  son  siècle,  beaucoup 
de  citations  latines.  Il  en  existe  deux 
copies  à  la  bibl.  du  Roi ,  Tune  in-fol. 
sur  vélin ,  et  l'antre  in-4°.  sur  pap. 
On  en  trouve  un  bon  extrait  dans  le 


SAL 

les  Notices  des  manuscrits. 
lit  que  La  Sale  avait  écrit 
»  diodes  concernant  la  no- 
:  le  fait  des  béraults  et  rois 

W s. 

HIBNMARDASCHCAsad 
uaa  ).  /*.  Mardascd. 
S  Saikt  François  de  ), 
b  Génère ,  fi!s  de  François  , 
e  Sales,  et  de  Françoise  de 
naquit  au  château  de  Sa!es 
iae  de  Thorens  ) ,  dans  la 
le  ai  août  1 5O7.  Sa  constî- 
ible  et  maladtfe  se  fortifia 
casent  par  les  soins  de  sa 
t  après  avoir ,  contre  l'at- 
toot le  monde, échappé  aux 
le  Peafanee ,  il  devint  grand 
r.  La  beauté  de  son  visage, 
I  le  vrai  symbole  de  la 
et  de  la  pureté  de  soft  a  me, 
ainer  de  tout  le  monde. 
cation  fut  très  soignée  :  on 
s  dispositions  de  son  esprit, 
acore  les  précieuses  quali- 
d  eojur.  On  y  jeta  de  bonne 
%  semences  de  vertu ,  que 
e  de  ses  parents  contri- 
samieat  à  faire  germer, 
s  histoires  de  François  de 
H  pleines  de  ces  traits  cn- 

•  a  innocence  et  de  yertu , 
eot  «ne  a  me  aimante  et  sen- 
s  Tàge  de  six  ans ,  il  fut  en- 
«Me£e  de  La  Kochc ,  et  bien* 
âcelnid'Anneci.  Il  n'y  per- 
rta  tendre  piété  que  lui  avait 
sa  mère ,  et  y  montra  une 

•  aptitude  pour  les  sciences 
t,  que  son  |>èrc  en  conçut 
aaees  (Tëtevjtion  et  de  for- 
forma  la  résolution  de  l'en- 

Paris ,  pour  achever  ses 
ivaat  de  quitter  son  pays , 
»  de  Sales  voulut  recevoir  la 
*clésiastiqae.  Arrivé*  Paris, 
» .  sous  la  conduite  d'un  pré- 


SAL  143 

tre  habile  et  prudent ,  il  entra  au  col- 
lège des  Jésuites ,  où  il  fit  sa  rhéto- 
rique avec  beaucoup  de  distinction. 
Quand  il  eut  achevé  son  cours  de 
philosophie,  il  apprit  l'équitation , 
(es  armes ,  la  danse  et  tous  les  arts 
agréables  qui  convenaient  à  sa  con- 
dition ;  mais  comme  il  ne  s'appli- 
quait à  ces  exercices  que  pour  con- 
tenter ses  parents,  il  étudiait  en 
même  temps  l'hébreu,  le  grec  et  la 
théologie  positive ,  sous  Génebrard 
et  Maldonat,  qui  professaient  alors 
avec  une  grande  réputation.  La  haute 

Siétédont  il  fa 'sait  profession  le  jeta 
ans  une  tentation  violente,  qui  fail- 
lit lui  devenir  funeste,  et  dont  il  ne 
se  délivra  que  par  sa  confiance  en 
la  miséricorde  de  Dieu.  Il  n'avait 
que  seize  ans ,  et  ses  études  étaient 
terminées  :  le  comte  de  Sales,  son 
père,  lui  ordonna  de  tisiter  les  prin  - 
cipaies  provinces  de  la 'France,  et 
de  se  rendre  ensuite  dans  la  maison 
paternelle.  Son  voyage  fut  moins 
long  qu'il  ne  l'aurait  désiré,  a  cause 
des  guerres  intestines  qui  désolaient 
la  France  :  il  arriva,  en  i58i,  au 
château  de  Sales ,  d'où  il  ne  tarda 

Jas  de  partir  pour  aller  étudier  le 
roit  à  Pa-loue.  Le  premier  soin  du 
jeune  François  n'était  pas  tant  de 
chercher  d'habiles  maîtres  que  de 
choisir  un  bon  directeur.  Il  mit  sa 
conscience  entre  les  mains  du  jésuite 
Antoine  Posscvin ,  qui  pressentit  bien- 
tôt sa  hante  destination.  Un  jour  que 
le  jeune  étudiant  lui  faisait  part  de  sou 
goût  pour  la  théologie ,  te  vénérable 
religieux  le  pressa  de  s'y  livrer  sans 
retaid ,  «  parce  que ,  lui  dit-il ,  Dieu 
»  l'avait  destiné  à  porter  sa  parole  ;i 
»  des  peuples  rebelles  ,  et  à  devenir 
»  l'appui  delà  foi  dans  son  pays;  qu'il 
»  devait  se  rcndie  capable  d'un  ini- 
»  nistèresi  sublime,  et  que  la  sricu- 
»  ce  sans  la  vertu  ne  suffisait  pas,  ni 


i44 


SAL 


»  la  vertu  sans  la  science.  »  Il  ajou- 
ta qu'il  avait  reconnu  par  expérien- 
ce, dans  les  voyages  qu'il  avait  en- 
trepris par   ordre  de  Sa   Sainteté 
dans  les  états  reformés ,  que  l'igno- 
rance du  clergé  avait  plus  contribué 
aux  progrès  de  l'hérésie  que  le  pen- 
chant du  peuple  au  libertinage.  Dès 
ce  moment,  le  P.  Possevin  se  char- 
gea de  diriger  les  études  de  François 
de  Sales.  11  lui  expliqna  la  Somme 
de  saint  Thomas  et  les  Controverses 
de  Bellarmin,  qui  venaient  de  paraî- 
tre. Il  lui  donna  également  des  le- 
çons d'éloquence ,  science  dans  la- 
quelle il  était  fort  habile;  et  il  s'ap- 
pliqua surtout  à  le  fortifier  dans  l'a*- 
mour  de  la  vertu.  Cependant  les 
condisciples    de   François  de  Sa- 
les ,  jaloux  de  la  prédilection  que 
lui   témoignaient  ses  professeurs  , 
mirent  à  l'épreuve  son  courage  et 
la  pureté  de  ses  mœurs ,  par  des  at- 
taques qu'il  sut  repousser  de  la  ma- 
nière la  moins  équivoque.  Apres  les 
victoires   qu'il  venait  de  rempor- 
ter ,  il  redoubla  ses  prières  et  ses  aus- 
térités pour  acquérir  de  nouvelles 
forces  et  se  préparer  à  de  nouveaux 
combats.  Les  efforts  qu'il  fit  et  les 
peines  qu'il  avait  eues,  lui  enflam- 
mèrent tellement  le  sang ,  qu'il  fut 
saisi  d'une  fièvre  violente ,  suivie 
d'une  dysenterie  qui  le  mit  en  dan- 
ger de  perdre  la  vie  :  mais  il  ne  tar- 
da pas  à  recouvrer  la  santé  et  à  re- 
prendre le  cours  de  ses  exercices, 
bientôt  il  fut  en  état  de  recevoir  le 
bonnet  de  docteur  en  droit  civil  et 
canonique.  En  i5qi  ,  il  commença , 

Sar  ordre  de  son  père ,  son  voyage 
'Italie.  Il  visita  Fcrrare,  et  Rome, 
où  il  considéra  bien  moins  les  monu- 
ments de  la  puissance  des  anciens 
maîtres  du  monde  que  les  églises  et 
les  catacombes,  qui  peuvent  cire  re- 
gardées comme  le  berceau  de  la  rcli- 


SAL 

gion  chrétienne  dans  les 

d'Occident.  La  vue  de  ces  I 

sacrés  par  le  sans  des  mai 

brasa  son  ame  d'une  arc1 

céleste,  et  lui  fit  prendre 

tion  de  répandre  jusqu'à  1 

goutte  de  son  sang  pour 

de  la  foi  et  l'extirpation  d 

De  Rome  il  se  rendit  à  L 

Ancone.  C'est  à  celte  époqi 

les  historiens  de  saint  Fj 

Sales  placent  deux  événei 

est  impossible  de  ne  pai 

marques  visibles  de  la  pr 

Dieu  sur  lui.  Pendant  so 

Venise ,  il  eut  le  bonheui 

à  la  vertu  un  jeune  bon 

amis  ,  qui  s'en  était  écart 

qui  on  voyait  reluire  les 

lantes  qualités  de  l'esprit 

11  n'avait  que  vingt-six  aj 

rentra  dans  le  sein  de  sa  fa 

cédé  de  sa  renommée  et  a 

moyens  de  l'accroître!  . 

fut- il  remis  de  ses  fatigue 

saluer  Claude  de  Granier 

Genève,  bomme  sage  et  t 

son  père.  Le  prélat ,  emb 

des  circonstances  difficil 

ta  François  de  Sales  ; 

homme  répondit  avec  1 

voir,  de  modération  et  d 

que    l'évêque,  par  une 

pressentiment ,  le  cons 

ce  moment,  comme  son 

et  n'oublia  rien  pour  : 

espérances.  Cependant  l 

Sales,  qui  voulait  faire 

un  sénateur  de  Chambéi 

dans  cette  ville  pour  y  et 

cat.  La  réception  se  fit  i 

grand  éclat.  On  croyait  q 

le  conduirait  aux  plus  hi 

tés  :  vaines  conjectures  ! 

Sales  n'en  obtint  que  Ta 

toine  Favre ,  depuis  pre 

dent  du  sénat;  et  c'était  1 


SAL 

is.  En  retournant  chez  ses  pa- 
îl  s'ouvrit  à  ton  précepteur , 
le  quittait  jamais  ,  sur  le  des- 
n'il  avait  formé  de  renoncer 
ode  et  d'embrasser  lfé;at  ec- 
tsque;  et  il  parvint  à  le  mettre 
tes  intérêts.  Aussitôt  qu'il  fut 

■  dans  ta  famille,  le  comte  de 
▼oui ut  le  mirier  avec  une  dé- 
lie de  Veîgy,  d'une  des  plus  il- 
i  nuisons  de  la  province.  Fran- 
mis  découvrir  sa  pensée,  mon- 
te telle  froideur ,  que  son  père 
t  •  Vu  pécher  de  lui  témoigner 
«contentement.  Pour  lui ,  Lien 
le  se  rendre  aux  voeux  de  ses 
is  ,  il  résolut  d'employer  la  mé- 
n  de  Louis  de  Sales,  chanoine 
nr*e,  son  cousin,  dont  la  piété 
;ene*rilcmetil  connue.  Celui  -  ci 

■  la  du  temps  pour  en  parler  an 
?  de  Sales.  Dans  l'intervalle ,  la 
•lé  de  la  cathédrale  étant  deve- 
acante,  Louis  obtint  du  pape 
dignité  pour  son  cousin  ;  et , 
des  bulles  de  collation,  il  alla 
ex  le  comte  de  Sales ,  auquel  il 
rt  de  la  détermination  du  jeune 
;ois.  Ce  coup  imprévu  plongea 
tdrr  père  et  sou  épouse  dans  la 
amere  douleur  :  nyis,  après 
pe*  jours  de  réflexion ,  la  piété 
a  le  dessus;  et  ils  consentirent 
fus  pénible  sacrifice  qu'on  pût 
T  d  eux;  François  prit  posses- 
le  sa  charge ,  à  la  grande  salis- 
en  du  chapitre  et   surtout  de 
-rœ ,  qui  ne  tarda  pis  à  lui  con- 
r  les  ordres  mineurs ,  le  sous-dia- 
I.  et  bientôt  après  le  diaconat, 
;re  l'opposition  de  saint  Fran- 
ce Sale»,  qui  voulait  garder  les 
ntkes.  et  qui  alléguait  son  indi- 
t.  Pendant  qu'il  n'était  que  dia- 
,  il  prêcha  plusieurs  fois  devant 
Bonîtreux  auditoire ,  et  ses  ser- 
ai firent  une  vive  impression  ,mê 


SAL 


i45 


me  sur  des  protestants  aui  y  avaient 
assisté.  On  put  prévoir  dès  lors  qu'il 

firodiiirait  des  fruits  abondants  dans 
a  maison  du  Seigneur.  Élevé  au  sacer- 
doce n  en  i5()3  ,  après  s'être  digne- 
ment préparé,  il  devint, pour  la  ville 
d'Annecict  pour  lescam  pagnes  d'a- 
lentour ,  un  modèle  de  niété,  de  dou- 
ceur et  de  charité.  Il  institua.,  vers 
ce  temps-là,  la  confrérie  delà  Croix 
destinée  à   l'instruction  des    pau- 
vres, au  soulagement  des  indigents, 
à  la  visite  des  prisonniers ,  à  l'ex- 
tinction drs  procès  et   à  d'autres 
bonnes  œuvres  ,  sous  l'autorité  des 
pasteurs  légitimes.  Cette  même  an- 
née, le  duc  de  Savoie  (Charles- 
Émanuel  Ier.),  qui  avait  déjà  vou- 
lu le  nommer  au  sénat  de  Cham- 
béri ,  lui  Gt  faire  de  nouvelles  ins- 
tances. Ses  parents  môme  intervin- 
rent dans  l'espoir  de  le  gagner  :  mais 
ce  fut  inutilement.  Le  saint  persista 
constamment  dans  son  relus.   En 
1 5<)4  >  le  duc  de  Savoie,  roulant  réu- 
nir à  l'unité  catholique  le  Chablais 
et  les  trois  bailliages  (  de  Gaillard  , 
Ternierct  Gex),  écrivit  à  l'évèque  de 
Genève,  pour  l'inviter  à  y  envoyer 
des  missionnaires.  Le  prélat  propo- 
sa cette  sainte  entreprise  dans  l'as- 
semblée de  son  clergé;  mais  il  ne  se 
trouva  que  François  et  Louis  de  Sa- 
les qui  voulussent  «'eu  charger.  Us 
partirent  malgré  les  représentations 
de  leurs  amis  et  de  leurs  proches  , 
et  arrivèrent  an  fort  des  Alin^rt,  où 
ils  furent  bien  reçus  par  le  banni 
d'Hermaiirr,  qui  en  était  gou\  ernenr. 
Ce  sage  gucriur  leur  donna  de  bous 
renseignements  sur  les  mreurs  des 

f toupies  du  Chablais,  et  leur  consoil- 
a  d'user  de  beaucoup  de  ménage- 
ment ,  de  douceur  et  de  condescen- 
dance ;  de  s'attacher  à  l'essentiel  ; 
d'éviter  la  singularité  et  tout  ce  qu'un 
zèle  qui  n'est  pas  conduit  par  la  pru- 

10 


i46  S  AL 

dence  est  capable  d'inspirer.  Fran- 
çois de  Sales  adopta  d  autant  plus 
volontiers  ces  avis ,  qu'ils  «fraient 
conformes  à  son  caractère.  Il  avait 
coutume  de  dire  qu'il  ne  devait  pas 
être  indifférent  de  s'attacJier  obsti- 
nément à  la  pratique  des  choses  in- 
différentes ,  lorsque  le  prochain  ne 
les  regardait  pas  avec  des  yeux  in- 
différents. La  mission  fut  ouverte  à 
Thonon,  capitale  de  la  province, 
après  bien  des  traverses  et  des  me- 
naces de  la  part  des  réformes ,'  par 
deux  simples  prêtres  ,  assistes  de 
quelques  capucins  (  Vi  Chebubip  de 
Mobiekne  ,  VIII ,  344))  et  sans  au- 
tres armes  que  celles  de  la  parole  de 
Dieu ,  comme  il  convenait  à  des  apô- 
tres. Durant  long-temps ,  personne 
ne  voulut  entendre  François  ;  et  ce- 

rmdant  il  se  rendait  tous  les  jours 
Thonon ,  par  le  temps  le  plus  af- 
freux et  au  milieu  d'incroyables 
dangers.  Les  Protestants  qui  ser- 
vaient dans  la  garnison  des  Alinges 
se  montrèrent  moins  endurcis.  Ils 
écoutèrent  les  prédications  des  mis- 
sionnaires ,  et  se  convertirent  pres- 
que tous.  Ces  conversions  ne  contri- 
buèrent pas  peu  à  faire  régner  la  ver- 
tu parmi  les  officiers  et  les  soldats 
catholiques.  Elles  disposèrent  même 
les  habitants  de  Thonon  à  se  laisser 
toucher.  François  commença  (  en 
1 595  ).  à  tenir  des  conférences  ré- 
glées, dans  la  maison  d'un  gentil- 
homme qu'il  avait  converti,  après 
l'avoir  empêché  de  se  battre  en  duel. 
Il  y  prouva  que  le  schisme  était 
inexcusable  ,  et  que  ceux  qui  en 
étaient  les  auteurs  n'avaient  eu  au- 
cun motif  suffisant  de  rompre  l'unité. 
Il  entra  ensuite  dans  des  développe- 
ments sur  la  doctrine  de  l'Église , 
qui  étonnèrent  les  auditeurs,  et  qui 
eurent  le  succès  le  plus  avantageux  : 
les  convenions  se  multiplièrent, 


SAL 

malgré  les  traverses  de  ses 
et  voulant  être,  plus  à  porté 
sur  ses  néophytes,  if  fixa 
re  à  Thonon.  La  rage  des 
et  des  zélés  du  parti  ne  fit 
croître  par  cet  acte  de  gér 
de  courage.  On  se  porta  au 
excès  contre  le  pieux  mis 
ses  amis  s'en  alarmèrent  e 
les  plus  vives  instances  afii 
ger  à  se  désister  de  son  < 
Toutes  leurs  raisons  ne  fu 
lui  d'aucun  poids;  et  il 
avec  une  admirable  const 
ministres  prirent  des  me 
convenables  pour  arrêter 
des  conversions  :  ils  prope 
conférences  à  François  de 
s'empressa  de  les  accep 
ils  les  éludèrent  toujours 
prétextes  futiles.  Cependa 
né  par  le  baron  d'Avully, 
dit  à  Genève,  pour  confé 
ministre  La  Faye,  qui  n'e 
été  prévenu.  Le  trioinp 
remporta  fut  si  complet, 
ron  le  consigna  dans  un 
fit  imprimer  à  Lyon.  De 
succès  lui  attirèrent  des  f» 
de  tous  cotes":  le  duc  de 
écrivit ,  le  pape  lui  adres 
en  1596.  Clément  VIII,  < 
tout  possible  a  la  douceui 
lents  de  François  de  Sale 
geait  en  même  temps  de  r 
sein  de  l'unité  Théodore  « 
quelque  prix  que  ce  fût, 
sentait  tout  le  prix  d'un» 
vrc  ;  mais  le  duc  de  Sav 
donna  de  venir  à  Turin , 
Les  audiences  qu'il  eut  de 
relativement  au  rétablis: 
culte  public  dans  le  Chabl 
quirent  son  estime  et  sor 
De  retour  à  Thonon ,  en 
lettres  patentes  du  duc,  i 
possession  de  l'église  de 


SAL 

Sqn'il  fit  réparer,  et  y  célé- 
messe  le  jour  de  Noël.  L'ex- 
isa  conduite,  qu'il  transmît  à 
,  jfut  hautement  approuvé, 
que  la  relation  des  syndics 
lient  traversée  n'y  obtint  que 
oc  h  es.  Lorsque  les  premiers 
lents  occasionnes  par  l'insu- 

cîe  la  religion  catholique, 

apaisés ,  il  alla  plusieurs 

*wtc  pour  voir  Théodore 

*t  il  ne  parvint  à  le  trouver 
La  troisième  fête  de  Pâques 
t  397.  Cette  entrevue  ne  lui 
*<•*  beaucoup  d'espérance, 
*1  est  facile  de  s'en  couvain- 
la  lettre  qu'il  écrivit  à  Clé- 
IM  et  par  la  réponse  de  ce 

*  Ou  prétend  qu'il  vit  Bèze  cn- 
°U  fois  ;  mais  il  ne  put  le  ga- 
U  peste  s'étaut  déclarée  dans 
*,U  même  année,  François  de 

•  H  sortir  d'une  maladie ,  ne 
fa  point  à  se  dévouer  au  servi- 

pesttfercs  ;  mais  l'évcque  de 
p  lui  ordonna  de  retourner 
;  Chiblais,  et  de  reprendre 
nions.  Au  commencement  de 
cardinal  de  Mcdiris  et  le  duc 
-Émanuel,  qui  se  trouvaient 
oo ,  donnèrent  à  François  de 
r*  marques  de  considération 
couramment  qui  ton  nièrent 
il  de  la  religion.  Cependant, 
le  dm,  pi- niant  que  le  bon 
rcorUit  redit  de  Vîntes  aux 
tuiretdr  sonrovaume,  Fran- 
Sale*  obtenait  du  due  de  Sa- 
ie «pree  de  révocation  du 
?  N'yunH  l'expulsion  des  ini- 
protestanis  Ainsi  le  c.ilvi- 
ut  banni  du  Chahl.iis  et  des 
nllij^r%  ;ct  la  religion  eatho* 
ieimt  li  icligion  dominante, 
clouté  du  prince.  Chudc  de 
r  se  crut  pas  pouvoir  mieux 
mt  sa  reconnaissance  à  Fran- 


SAL  147 

çois  de  Sales ,  qu'en  le  nommant  son 
coadjuteur.  Le  duc  de  Savoie  lui  en 
envoya  le  brevet  eu  1 599.  Ou  eut  de 
la  peine  à  lui  faire  accepter  cette  di- 
gnité :  mais  enfin  on  parvint  à  vaincre 
son  humilité;  et  il  partit  pour  Ro- 
me, accompagné  du  neveu  de  l'été- 
quc.  Le  pape  l'accueillit  avec  bonté,  . 
et  lui  fît  expédier  des  bulles  pour  la 
coadjutorene  de  Genève,  avec  le  li* 
tre  d'évéque  de  Nicopolis.  Quelque 
déférence  qu'il  eût  pour  le  Saint-Pè- 
re ,  François  ne  put  se  soumettre  à 
l'examen  qui  lui  avait  été  proposé , 
et  il  en  parla  à  l'ambassadeur  de  Sa- 
voie ,  comme  d'une  innovation.  Dès 
qu'il  eut  rempli  sa  mission,  et  qu'il 
eut  obtenu  que  les  diocésains  de  Ge- 
nève seraient  déchargés  envers  leur 
évêque  des  servitudes  honteuses  qui 
sentaient  beaucoup  plus  le  paganis- 
me que  la  liberté  de  la  religion 
chrétienne  y  il  se  rendit  à  Turin ,  où 
il  éprouva  de  grandes  difficultés  de  la 
part  des  ordres  de  Saint  -  Lazare  et 
de  Saint  -  Maurice ,  qui ,  malgré  les 
brefs  du  pape  et  les  vœux  du  duc,  ne 
voulaient  pas  se  dessaisir  des  biens 
catholiques  situés  dans  le  Chablais  , 
dont  ils  avaient  joui ,  par  induit  de 
Grégoire  XIII,  pendant  que  cette 

Erovin^e  était  plongée  dans  les  téne- 
rcs  du  calvinisme.  La  restitution  de 
ces  biens  lui  gagna  tous  les  cœurs  • 
et  la  religion  catholique  en  reçut  un 
nouvel  éclat.  Il  ne  fut  pas  plutôt  ren- 
tré dans  sa  patrie,  qu'il  lui  fallut  dé* 
ployer  son  habileté  pour  les  né^o* 
dations.  Henri  IV  avait  envahi  la 
Savoie.  Les  Suisses  cl  les  Gene- 
vois ,  qui  rnarcluiciit  à  sa  solde, 
désiraient  ardemment  de  se  ven- 
ger des  catholi  pies,  en  portant  \<* 
ravage  sur  les  terres  du  Chahhds. 
François  de  Sales  présenta  une  re- 
quête pour  implorer  la  protection 
du  roi  en  faveur  des  catholiques  ,  et 

10.. 


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|u  «fait  été  presque  en- 
bimé  par  des  avalanches 
esnent*  ;  et ,  après  s'être 
ommage,  il  sollicita  et 
te  de  Savoie  des  indem- 
>rtionnécs.  En  1604  il 
arèfoe  à  Dijon.  C'est  a 
e  qu'il  forma,  arec  la 
Chantai ,  cette  sainte  Mar- 
ia tuiles  si  avantageuses 
pon.  Des  qu'il  fut  de  re- 
in diocèse, il  reçut,  delà 
rilV,  roffred'uneabbaye 
e ,  et  mêmed'un  chapeau 
,  s'il  voulait  se  fixer  en 
ioçou  répondit  que  Dieu 
uf mit  pour  les grandeurs. 
ce  temps-là  que  son  tem- 
fifuestré  par  le  sénat  de 
ce  qu'il  s'était  opposé  à  la 
de  monitoires  pour  des 
«est  civiles.  Il  supporta 
:  cette  relation ,  et  se  con- 
e  que  rien  ne  pouvait  lui 
las  heureux,  puisque  cela 
t  qu'un  evêque  doit  être 
rf.  Bientôt  les  magistrats 
e  de  leur  intolérance,  et 
e  fat  levé.  François  , 
t  le  carême  à  Chambéri 
est  pas  plutôt  terminé  sa 
*il  partit  pout  Auneci, 
de  Nemours  venait  as- 
s'enferma  da us  les  murs 
Ue,  malgré  les  prières 
ipeau.  Le  prince  de  Pie- 
fë  et  6t  lever  le  siège. 
,  François  n'en  eut  pas 
léhte  de  $à  résolution. 
ça,  vers  la  fin  de  l'an- 
ute  pastorale  ,  précédé 
notée  et  signalant  tous 
'  des  grâces  et  des  bon- 
[.  Il  corrigeait  le»  vices 
lé  ;  mats  il  avait  coutume 
si  l'on  avait  à  manquer , 
titmr  que  ce /Ut  par  trop 


SAL 


»49 


de  douceur  que  par  trop  de  sévérité. 
Il  continua  sa  visite  l'année  suivante , 
marchant  à  pied,  sans  bagage,  se 
contentant  de  la  nourriture  la  plus 
grossière,  couchant  sur  la  paille,  et 
se  montrant  le  plus  tendre  oies  pères. 
Il  fonda,  en  1606,  à  Anneci,  de 
concert  avec  le  président  Favre,  une 
académie  de  philosophie,  de  théolo- 
gie, de  jurisprudence  et  de  belles- 
lettres  ,  qui  produisit  un  très-grand 
bien  (  F .  Favre  ,  XIV,  227  ).  Le 
pape  Paul  V  le  consulta,  en  1607, 
sur  les  matières  que  l'on  discutait 
dans  la  congrégation  de  AuxiUisr. 
L'évêque  de  Genève  répondit  qu'il 
valait  beaucoup  mieux  s'attacher 
à  faire  un  bon  usage  de  la  grâce , 
que  d'en  former  des  disputes  qui 
ont  toujours  altéré  la  charité  et 
troublé  la  paix  de  t Eglise.  On  sait 

3u'il  blâmait  hautement  cet  esprit 
e  parti  ,  qui  conduit  si  souvent 
de  la  haine  des  opinions  à  celle  des 
personnes  (1).  En  1608,  un  reli- 
gieux l'accusa  auprès  du  pape  de  ne 
pas  veiller  avec  assez  de  soin  à  ban- 
nir de  son  diocèse  la  lecture  des  li- 
vres hérétiques.  Le  saint  prélat  n'eut 
pas  de  peine  à  prouver  qu'il  n'épar- 
enait  rien  pour  empêcher  le  cours 
des  mauvais  livres,  et  que  ce  reli- 
gieux avait  un  tcle  outré ,  plus  dan- 


çois,  pour  la  réforme  du  monastère 
des  filles  du  Puitsd'Orbc,  et  pour 
régler ,  de  concert  avec  l'évêque  de 
Baie,  le  différend  qui  existait  depuis 
long -temps  entre  les  comtes  de 
Bourgogne  et  le  clergé  de  Franche- 


(l)  Il  était  trr*4i«  av«r  l«»x»l  Aroauld  K  m 
f«iniïlr,  mit (•  »«it  »vrr  la  m«<*i«*  \ttgrli<(ur  (  /'«•».  le* 
Jf#Mww**i  d'Amauld  d'Anddly.  «dit.  de  <«<M»|ct, 
|Mg.  18a  ),  «rla  mc  Triupt'i-liMl  |ms  d'raliiucr  brau- 
cottp  Ira  Jwulea,  qui  oui  bit  graver  «m  4c  ar» 
kllrc&C^  LBMIUt,  XXIV,  11?  )• 


i5o 


SAL 

Comte  ,  au  sujfet  des  salines.  Le 
saint  eut  plus  de  peine  à  réfor- 
mer le  monastère  de  Sainte-Cathe- 
rine et  l'abbaye  de  Taloire;  mais  en- 
fin il  en  vint  à  bout.  En  1609,  il 
alla  sacrer  l'évêque  de  Belley,  Jean- 
Pierre  Camus,  avec  lequel  il  se  lia 
de  l'amitié  la  plus  étroite.  Appelé  à 
Gex ,  pour  conférer  avec  le  baron  de 
Luz,  gouverueur  de  Bourgogne ,  il 
trouva  le  Rhône  tellement  débordé, 

Îu'il  ne  lui  restait,  pour  traverser  ce 
euve,  d'autre  chemin  que  celui  de 
Genève,  et  ce  chemin  devenait  très- 
dangereux  pour  lui  à  cause  de  la  hai- 
ne des  Genevois  :  il  le  prit  cepen* 
dant.  L'officier  de  garde  lui  ayant 
demandé  son  nom  à  la  porte  de  la 
ville,  François  répondit  qu'il  était 
Vévêque  dû  diocèse.  On  le  laissa 
passer  sans  réflexion;  mais  lors- 
qu'on eut  reconnu  qu'avec  un  peu 
S  lus  d'attention  on  pouvait  se  ren- 
re  maître  de  ce  dangereux  eDnemi, 
on  écrivit  sur  le  registre,  à  coté  de 
son  nom,  ces  mots,  qui  décèlent 
une  fureur  impuissante  :  Qu'il?  re- 
vienne. Ce  voyage ,  qui  avait  pro- 
curé de  si  glorieux  avantages  à  la 
religion  catholique,  fut  dénaturé  aux 
yeux  du  duc  de  Savoie,  à  qui  on  le 
représenta  comme  une  démarche 
combinée  avec  le  roi  de  France, 
pour  la  cession  des  droits  de  l'évê- 

2ue  sur  la  souveraineté  de  Genève. 
>e  prélat  eut  besoin  de  toute  sa  pru- 
dence pour  dissiper  ces  soupçons , 
et  encore  revenaient-ils  sans  cesse 
dans  l'esprit  défiant  de  Charlcs- 
Emanuel.  La  sensibilité  de  saint 
François  de  Sales  fut  mise  à  de  ru- 
des épreuves,  en  161  o,  par  la  mort 
de  sa  mère  et  l'assassinat  de  Henri 
IV.  Ce  terrible  événement  l'affligea 
beaucoup;  il  écrivait  à  son  ami  Des- 
hayes,  le  27  mai  :  a  L'europe  ne 
*  pouvait  voir  aucune  mort  plus  la- 


SAL 

»  mentable  que  celle  du  ç 

»  IV.  Mais  qui  n'admi 

»  vous  l'inconstance,  la 

»  perfidie  des  grandeurs 

»  de?  Ce  prince  ,  ayant  k 

»  en  la  valeur  guerrière 

»  res  et  en  triomphes,  s 

»  bonheur ,  enfin  si  grau 

^sortes  de  grandcuis  !  h 

V'dit  que  la  grandeur  11 

»  blait  attachée  et  collé 

»  et  que  lui  ayant  juré  u 

»  ble  fidélité,  elle  dcvai 

j>  ses    derniers   moment 

«  mort  glorieuse  ;   et   1 

»  éclatante  ne  devait  fii 

»  les  dépouilles  du  Levan 

»  finale  ruine  et  de  l'hé 

»  turcisme.  »    Cette  ani 

pourtant  pas  sans  cons 

6  juin,  il  institua  l'ordr 

sitation  de  Sainte-Marie 

prouvé  par  le  Saint-Siégc 

propagea  partout  avec  ta 

dite  (  Foy,  Cuantal  ).  . 

ami,  Antoine  Favre,  devi 

président  du  sénat  de 

Enfin ,  il  eut  le  bonheur  c 

vie  à  des    gentils  ho  ni  nu 

a  avoir  assassine   le  sec 

duc  de  Nemours,  et  il  1 

lége  d'Anneci  entre  les 

Barnabites  (•*).  On  le  voit 

faire  les  vœux  les  plus  ar 

le   succès   des   armées    < 

contre  les  Musulmans,  c 

de  n'avoir  à  donner  à  ! 

que  des  prières  au  lieu  d 

cette  épo-jue,  la  plus  hc 

lomnic  lui  aurait  fait  pc 

l'opinion  publique  le  prn 

pleine  de  vertus,  si  l'inv» 

même  n'avait,  au  bout  de 

pris  des  mesures  efficaces 


(a)  Il  ttaMit  ainsi  ce*  religieux  « 
donna  aux  Jetuitrt  les  ceUcgCf  d*  ) 

Rmuilli  et  do  Gcz. 


SAL 

Dique  le  nombre  des  con- 
férées par  l'évéquc  de  Ge- 
é  poclé  a  soixante-douze 
es  historiens ,  et  que  par- 
tonnes  converties,  il  l'en 
très-distinguées ,  celle  du 
de  Lesdiguicres  peut  être 
regardée  comme  la  plus 
►t  la  plus  honorable.  Elle 
t  on  trois  ans  de  pet- 
François  de  Sales ,  et  il 
Je  prêcher  deux  carêmes 
e  ,  dans  cette  intention, 
il  obtint  du  pape  que  son 
-François  de  Sales,  serait 
icde  Chalcédoinc,etcoad- 
Genève.  Dès  ce  moment , 
a  les  honneurs  de  Pépisco- 
n  tenta  ut  de  partager  avec 
iclions  les  plus  pénibles, 
«tôt  après,  d'accompa- 
our  de  France  le  cardinal 
»  qui  a4ait  traiter  du  nia- 
princesse  Christine  avec 
de  Piémont;  il  reçut  par- 
leil  le  plus  flatteur  ,  avec 
Mir  et  cette  humilité  qui 
nt  l'éclat  de  ses  autres 
>récha  dans  plusieurs  égli- 
i  contours  extraordinaire, 
"adjutorcric  < le  Paris  ,  qui 
Ter  te  par  le  cardinal  de 
accepta  la  charge  de  pre- 
ônier  de  la  princesse  de 
qu'a  des  conditions  qui 
également  son  parfait  dé- 
nent  ,  et  son  amour  pour 
<*c.  De  retour  à  Anncei , 
u  de  nouvelles  preuves , 
\uir  daus  les  Histoires  de 
présida  le  chapitre  des 
,  et  les  porta  à  nommer  un 
vaut  et  vertueux ,  qui  ra- 
ustblemcnt  parmi  eux  la 
que  des  esprits  brouillons 
bannie.  Il  établit  aussi  la 
es  religieuses  Bernardines , 


SAL 


i5l 


en  i6ai  (  F.  Ballon  ).  Dans  un 
voyage  qu'il  fit  a  Twin ,  il  engagea 
le  duc  à  rappeler  un  seigneur  qui 
n'avait  été  exilé  que  par  des  intrigues 
de  cour.  La  princesse  de  Piémont 
lui  ayant  donné  un  très-beau  dia- 
mant ,  François  ne  l'accepta  que  dans 
la  vue  de  soulager  les  pauvres  ;  et 
en  effet  il  était  moins  à  Vèvèque  de 
Genève  qu'à  tous  les  gueux  d'An- 
neci ,  suivant  l'expression  d'un  gen- 
tilhomme de  cette  ville.  Une  espèce 
de  pressentiment  de  sa  fin  prochai- 
ne lui  fit  redoubler  ses  bonnes  œu- 
vres vers  cette  époque.  11  ne  vivait 
plus  qu'avec  les  pauvres  et  pour  les 
pauvres.  Son  unique  délassement  (3) 
était  d'instruire  un  pauvre  sourd- 
muet,  auquel  il  vint  à  bout  d'ap- 
{>rendrc  les  grandes  vérités  de  la  re- 
igion ,  et  qui,  par  ses  soins,  déploya 
une  iutel  ligence  extraordinaire.  A  près 
que  Louis  Xlll  eut  soumis  les  cal- 
vinistes du  Languedoc  ,  il  fit  un 
voyage  à  Avignon.  Le  cardinal  de 
Savoie  fut  envoyé  par  le  duc  son  pè- 
re ,  pour  saluer  le  roi  de  sa  part ,  et 
nomma  l'évêque  de  Genève  pour  l'ac- 
compagner. François  fit  son  testa- 
ment ,  prêcha  pour  la  dernière  fois 
dans  sa  cathédrale ,  et  partit  pour 
Avignon.  Eu  revenant  dans  sou  dio- 
cèse ,  il  tomba  malade  à  Lyon  ,  et  y 
mourut  le  *i8  décembre  16*22. 11  n'est 
guère  de  prélat  qui  ait  eu  plus  de 
bonté  dans  le  caractère,  et  qui  ait 
fait  plus  de  bien  que  lui.  Un  grand 


(3N  OoiMUTcnt  r*pétu(  »nr  la  foi  de»  Ettiii*  no<- 
ihmnct  «le  R.L.  d'Ar^toaoU  )t  «ju*  lumit  Fiauruis  d<* 
S.-Jrt  jouait  au  piqurt .  rt  qu'il  tnciMil  au  motif  de» 
]t*tivrn;  rt  Fou  citait  le  triu"  intime  de  Valtké  dr 
ÎÀmam*  ,  «vwiue  de  Valence  ,  qui  di«ii(  j  voir  %<m\  «  nt 
joué  avec  lui.  >««u«  o«  narliTi'-iM  p«»  d<*  «-«itt*  j«.v«  - 
date  altaur-le,  m  elle  ne  h*  r«trou\.iit  «Lin*  l'.iilitlr 
iJtsy\L  du  fhet  An*. ,  i-fi/>  /.et  i-it't  .•_;  tinniriiiH- 
m  iHai.  1/cditrur  »e  t<w»t<titr  d«*  t«">i\eT  Jv  fait 
apocryphe  rt  boct  «le  Imiti-  »ui*miiI>1.ui«  <•  :  I  ria- 
to*D  «Ira  dates  Miflu*it  pour  ru  |»mhiv«t  \-*  fau»ael«  : 
«aio!  l'raoçoia  «Je  Sale»  rat  rtiott  «n  »'>*a,  (|Uatrv 
MM  flVaaat  Û  ■■il—lira  (U  TaU*  «*e  Cu—ac« 


_       % 


i5? 


S  AL 


SAL 


nombre  d'écrivains  ont  recueilli  les 
actions  et  les  proies  de  ce  saint 
évéque  (4)  ;  parmi  ceux  qui  sont  ori- 
ginaux, nous  citerons  comme  les 
Slus  importants ,  le  P.  Louis  de  la 
ivière ,  minime  (  Fie  du  B.  Fran- 
çois de  Sales ,  Lyon,  Rigaud ,  r 634  > 
in-8°.  )  ;  Charles- Auguste  de  Sales, 
neveu  du  Saint ,  et  l'un  de  ses  suc- 
cesseurs (  Histoire  du  B.  François 
de  Sales,  Lyon,  i634? in-4°«),  etc. 
(  Pojr.  Cotolehdi  ,  Goulu  f  Hau- 
teville  ,  Maupas  et  Talon  ).  Le 
style  de  tous  ces  auteurs  ayant  vieilli, 
on  ne  lit  plus  guère  maintenant  que 
les  compilateurs  plus  modernes,  dont 
le  plus  exact  est  Gallizia  (la  Vila 
ai  S.  Francesco  de  Sales ,  Venise , 
17 1 1  ,  in-4°.  )  ,  et  le  plus  répandu 
es*  Marsftllier  (  P.  ce  nom ,  xxvi , 
263  ) ,  dont  l'ouvrage  a  été  traduit 
en  diverses  langues ,  même  en  Ara- 
be (  F.  Fromage) etc.  (5).  On  peut 
consulter  aussi  Y  Esprit  de  Saint 
François  de  Sales ,  par  Jean-Pierre 
Camus  ,  Paris,  1G4 1  ,  in  -8°. ,  6 
vol.  :  il  en  existe  un  abrégé  (par  Col* 
lot  ) ,  imprimé  plusieurs  fois.  Nous 
avons  de  Saint  François  de  Sales  :  I. 
Introduction  à  la  vie  dévote  ,Lyon, 
1608 ,  in«8°.  Ce  livre,  composé  à  la 
prière  de  Henri  IV, traduit  dans  la 
plupart  des  langues  de  l'Europe  (6), 

(4)  H  aller  1  BibL  de  V H l H.  Suis  te ,  tom.lt  t ,  n°. 
g44  w  ,oa'<  )  rn  compte  88 ,  et  sa  liste  e»t  bien  in- 
complète ,  indépendamment  de  ceux  qui  ont  écrit 
depuis  17G7  :  parmi  ce»  dernierf  nous  citeront  seu- 
lement l'»l>l>é  Irakien,  1785;  l'abbé  Uonuevie,  18181 
Sacouibe  (y.  ce  nom  ) ,  etc.  l-t  Tombeau  île  Saint 
François  de  Sala ,  prétenli  au  cardinal  drt  L:r- 
tins  tparM.  {  Ltieune  )  de  Foi  lia ,  tienr  de  Pider- 
tay,  Rome,  1(170,  in-8°.v  de  qualn-viugt  |Mg.,  ne 
mérite  d'être  mentionné  que  parce  que  c'e»t,  dit- 
on  ,  le  plus  ancien lirre  français  imprimé  a  Rome. 

(5)  Paroiî  le*  glands  orateurs  qui  ont  é<rit  son 
panégyrique  ,  nous  citeront  seulement  Hourdaloue, 
Bossuet ,  Fléchier  ,  La  Rue,  Segaod,  Neuville, 
Bea  lirais. 

(6)  Lu  ar*be,  imprimé  a  la  Propagande;  rn  las- 
que,  par  Pauvrrau ,  Paris,  stit*4 •  •n~^°*i  r"  bobe- 
uiien,  parle  P.  G.  Constautins,  jésuite,  iÛ5"? ,  iu- 
1»;  en  bafbretoa,  versiou  souvent  réimprimée. 
Nous  ne  parlerons  pas  de  la  venta  anglaise  publiée 


imprimé  un  grand  nombre  de  i 
estimé  de  tout  le  monde,  fut  ce 
dant  brûlé  publiquement ,  et  en 
re ,  par  un  religieux  ,  sous  pré 
que  J'auteur  y  permet  le  bal  (7] 
bons  mots  et  les  railleries  dai 
conversation.  II  Traité  de  Vat 
de  Dieu,  Lyon,  1616;  in-8° 
Quoique  bien  moins  répandu  q 
précédent ,  Ton  peut  regarder  < 
vre  comme  le  chef-d'œuvre  du 
évéque ,  et  celui  qui  lui  fait  le 
d'honneur.  Toutefois ,  voici  ce 
pensait  Bossuet.  «  J'oserai  dire, 
»  la  liberté  d'un  théologien,  <j 
»  l'on  suit  ce  saint  pas  à  pas  di 
»  qu'il  enseigne  en  divers  endi 
»  on  ne  trouvera  pas  toujuu 
»  doctrine  si  liée  ni  si  exacte 
»  serait  à  désirer; et  on  n'aura  p 
»  peine  à  reconnaître  que,  seloi 
p  prit  de  son  temps,  il  avait 
»  être  moins  lu  les  pères  que  le 
»  lasliques  modernes.  .  •  Je  ne 
»  tends  pas  déroger  par  là  aux 
»  duites  intérieures  de  cet  exo 
»  directeur ,  sous  prétexte  qu'e 
v  endroits  et  en  quelques  autre 
»  théologie  pouvait  être  plus 
»  reetc  ,  et  ses  principes  'plus 
»  Je  ne  veux  non  plus  affaiblir  < 


Kr  W.  Nichob,  1701,  in-8».  Ella  est  Isl 
i*age  d*-s  Proti  statits ,  et  pleine  de  iléclat 
contre  l'Eglite  r-'inaine.  Martinet  Deecnry  sa 
troduclion  à  la  vie  dévote,  en  vers  français), 
i665,  iit-4°*  Le  P.  Hrignon'rn  rajeunît  e  rt; 
17 or) ,  et  re  n'est  guère  que  ce  tette  aiaeâ  r< 
qui  a  reparu  dans  les  éditions  plus  receutea. 
Tre  aTait  ru  un  teJ  sneci-s  dès  son  appvrilMM 
libraire  Rigaud  avait  tant  gagné  sur  les  pr« 
éditions,  qu'eu  itiii ,  il  Gt  exprès  le  voyage  •: 
ci,  pour  offrir,  en  pur  don  ,11  auteur ,  fyoo  en 
\  7)  On  a  souvent  imprimé  que  saint  Franc 
prouvait,  contrillait  luèuie  le  danse  :  il  aufl 
ie  convaincre  du  contraire  ,  d'ouvrir  «ou  lut 
tion ,  3".  p.  ,  th  33  :  oo  y  Ut  :  «  Je  vous  i 
n  tiatiM'S  .  Pbilutbce  ,  cornue  les  mrdeon* 
»  des  (bauipiguunx:  les  meilleurs  n'eu  talrut 

(8;  Tra<b  it  eu  a<  gbjM,  en  î^îo  (  V.  C.AK 
ilaiien.  |  ar  Dan.de  Subilis,  Milan,  it>4t>.  a  ' 
n  ;  «brege  et  réduit  en  nu  seul  volume  (  par 
pression  des  l\  pi  entiers  livres  ),  Paris .  17* 
la  ;  rédige  en  style  moderne,  par  Tricalet , 
iftoa  t  in-ia. 


su 

a'oti  loi  donne  de  théolo- 
r  degré  éminent ,  mais  en 
f,  comme  tout  l'est  dans 
mes  :  et  quand  même  on 
lit  pas  tontes  ses  condes- 
s  en  certaines  choses  de 
,  que  je  ne  Yeux  pas  rap- 
on  ne  le  dégraderait  pas 
rang  qu'il  tient  dans  la 
des  âmes  :  car  c'est  là 
rraiment  sublime  ;  et  pour 
»  connais  point  parmi  les 
» ,  avec  sa  douceur ,  une 
us  ferme  ni  plus  habile 
«ne  pour  élever  les  âmes 
fection,  et  les  détacher 
némes.  *  Préface  sur 
m  pastorale  Je  M.  de 
(  o°.  127,  tome  xxviii, 
i  ).  111.  Entretiens  spiri- 
»9 ,  in-3°.  Us  furent  re- 
r  les  religieuses  de  la  Vi- 
lonrci.  Il  y  a  des  diffé- 
■otables  entre  quelques- 
entières  éditions ,  qu'elles 
iea  a  de  Tires  discussions 
ire  du  quiétisme  (9).  IV. 
i  de  la  Sainte  Croix, 
ft°. ,  réimprimé  à  Paris 
e  de  Pantologie.  C'est  le 
frrage  de  saint  François 
i  fat  composé  pourdéfen- 
rréri>  de  la  Croix ,  établie 
en  i5<)3;  ou  plutôt,  pour 
1  no  ministre  protestant 
iliaque  le  culte  religieux 
e  rend  à  la  Croix.  Il  11 'est 
raisons.  V.  Controverses, 
1,  in- 12  (10), et  1811  , 
■c  des  notes  ,  par  l'auteur 
le.  Cest  uu  recueil  incom- 


SAI 


i53 


-■tira-  aVCi—tii  VeMcron.  dau»  les 
«««««a  ,  iwalVf  17  jS  ,  p.  itkrf». 
tan»  tarant  1»  %>,m     VIII  de  IV Jitioa 
1  «ant,  f  |  iiania  raWa  Lwaaard.  en 
■aunura  tnva/raarntt    d*fa) 

an»  r««  trwnva  |f«N«  tur- 
Wi».     CM.  P. 


plet  des  discours  que  le  saint  avait 

{>rononcés  ou  fait  imprimer  durant 
es  missions  du  Cbablais.  Fénélon 
en  parle  avec  éloge  (  Lettre  vne.  sur 
l'Église ,  tome  a  de  se$  œuvres ,  pag. 
106  y  édition  de  Lebel  ).  VI.  Ser- 
mons (  1 1  ).  On  sait  avec  quel  empres- 
sement on  courait*  entendre  les  pré- 
dications de  saint  François  de  Sa- 
les; on  peut  encore  les  lire  avec  plai- 
sir et  avec  fruit.  VII.  Lettres,  Lyon, 
i63a,  in-8°.  (12).  Ce  n'est  pas  la 
partie  la  moins  curieuse  des  œuvres  de 
ce  grand  évèque(  1 3).  VIII.  Opuscu- 
les. Ils  contiennent  des  prières  ,des 
exhortations ,  des  statuts,  des  re- 

3uètes ,  des  réponses ,  etc.  Ou  peut 
ire  qu'ils  forment  la  vie  du  saint 
prélat  par  pièces  authentiques.  L'é- 
dition la  plus  complète  que  nous 
ayons  des  oeuvres  de  l'évéque  de 
Genève ,  est  celle  de  M.  Biaise,  Pa- 
ris, 1 8'J  1 ,  16  vol.  in  8°. ,  y  compris 
la  Fie  du  saint ,  par  Marsollier ,  et 
l'Abrégé  de  Y  Esprit ,  par  le  docteur 
Collot  (i4).  Le  Traité  de  V amour 
de  Dieu  ,  et  V  Introduction  à  la  vie 
dévote ,  font  partie  de  la  belle  col- 
lection des  meilleurs  livres  de  piété 
et  de  morale,  dirigée  par  l'auteur  de 


(1 1)  La  1*.  éditi«u ,  Parie  ,  i6$3  ,  in- V*. ,  «i  con- 
tenait 71 ,  saùrie  de  Ci  Lettres  ■asjpsllimgat  re- 
cueillie». 

(11)  L'appr  •nation  est  datée  de  i5?5.  La  ir*.  édi- 
tion ne  runtieutque  5*Q  lettres  t  celle  de  itiji  en  a 
533.  Olle  de  175*  .  eu  H  vol.  in- 11  ,  »«t  fort  aug 
mentee.  \ht  trouve  S$o  LeUr**»  dans  relie  de  1817. 
et  RHi  dam  celle  de  1811  (  Paiu,  J.J.  Hlaiar ,  3 
▼ol  io-8".  )  \+  oaraae  libraire  a  eujeure  joint  quatre 
Lrtlreii ,  iu-qa'alora  inrdites ,  an  m  neil  qu'il  a  pu- 
blir  ru  iH»3 ,  de  i5j  L«trr*  de  tumt  Fnimon  de 
S+Ui ,  mdieniet  m  de*  gtms  du  moud:  Chacune  de 
c<  a  tr>'i»  éditions  est  onrr  d'an  port' ail  du  wut  et 
d'ui  fur-timtle  de  sou  écriture.  On  joint  w»ut*iiI  à 
cette  ro'lertiou,  celle  des  /-*///e»  de  immle  Chan 
tal,  ilifd.,  |8«4  »  *  ro\.  iu-8u. 

(i3)  V»j.  )'/|mi  de  U  rtUfion  et  tlu  roi  {  n°.  83s  ï 
du  Jt  juillet  18*  1 ,  XXXII ,  353. 

Cl  4)  (>u  anrait  un  y  j«»indrr  lr*  Comt  Intu/ii  «/«• 
rrùguêne*  de  lm  rinlmtivn,  murent  i«"iuipriim«-«, 
et  quelque*  <iavr«ge.  inrdiU  causer  »r  a  rm»i'  eu 
i^ffi,  ana  artbire*  de  1  Interna  ;  un  m  li«»u?e  la 
liste  ton».  III,  p.  3i8  du  Dtctav*.  kttlon'i**  dt  lu 
Smrvéc  (  y.  CftlLLET.  ) 


i54 


SAL 


cet  article.  Saint  François  de  Sales 
fut  béatifié  en  1601 ,  et  canonisé  en 
i665  :  sa  fête  a  été  fixée  au  29  jan- 
vier ,  jour  auquel  son  corps  fut  rap- 
porté à  Anneci.  Ses  reliques ,  conser- 
vées long-temps  au  grand  monastère 
de  la  Visitation  de  celte  ville ,  furent 
soustraites ,  en  1793 ,  aux  profana- 
tions révolutionnaires ,  et  rétablies 
en  1806  (  1 5).  Elles  sont  aujourd'hui 
dans  l'églisecathédraled'Anneci.Un 
grand  nombre  d^artistes  ont  gravé 
N  son  portrait  :  nous  citerons  seule- 
ment Morin,  in-fol.  ;  Larmessin, 
in-4°.;  J.  Audran ,  in  8°.  L — b— e. 
SALES  (  Louis ,  comte  de  ) ,  l'un 
des  personnages  les  plus  distingués 
de  l'illustre  famille  ae  ce  nom  ,  na- 
quit le  3  juillet  1577 ,  au  cnâleau  de 
Brens  dans  le  Ghablais.  Envoyé  de 
bonne  heure  an  collège  d'Anneci ,  il 
y  fit  de  grands  progrès  dans  les  let- 
tres et  la   philosophie,  en  même 
temps  qu'il  se  formait  aux  vertus 
chrétiennes  parles  exemples  et  les  le- 
çons de  son  frère  aîné ,  saint  François 
{V.  l'article  précéd en t) , alors  prévôt 
du  chapitre  de  cette  ville.  La  poésie 
française  avait,  pour  le  jeune  comte, 
un  attrait  particulier  ;  et  ses  essais , 
en  ce  genre ,  réunirent  les  suffrages 
de  tous  les  beaux- esprits.  La  pureté 
de  ses  Atours ,  la  douceur  de  son 
caractère  et  la  droiture  de  jugement, 
si  rare  à  son  âge,  lui  méritèrent  l'es- 
time du  président  Ant.  Favre  (  Fqy. 
tom.  XIV,  225).  Ce  grand  magistrat, 
ayant  été  chargé  par  son   souve- 
rain d'une  négociation  avec  le  Saint- 
Siège  ,  pressa  le  comte  de  l'accompa- 
gner en  Italie ,  où  il  se  proposait  de 
conduire  ses  deux  fils  ;  et  ce  voyage 
établit  entre  les  trois  jeunes-gens  une 

(i5|  Voy.  la  Relation  de  la  translation  des  reli- 

Îuas  de  saint  François  de  Sales  et  de  sainte  Jeanne, 
française  de  Chantai ,  par  M.  tlheralicr ,  cur«  de 
aamt-Pime,  Anneci ,  Bardot ,  1806,  tirfo  de  3a  p. 


SAL 

intimité  durable.  La  mo: 

S  ère  (  1600  ) ,  força  le  co: 
e  revenir  en  Savoie.  Deve 
position  de  ses  aînés,  le  c 
maison  ,  il  en  régla  les  afl 
beaucoup  de  sagesse,  et  cp 
tôt  Cl.  Philiberte  de  Pin; 
union,  que  bénit  le  saint  év« 
neci,  ne  pouvait  manquer  c 
rcuse.  Le  comte  Louis  av 
des  Livres  saints  les  maxim 
aux  personnes  mariées  ,  < 
la  règle  invariable  de  sa 
Nommé  lieutenant  du  duc 
à  Montmelian ,  il  se  dém 
charge ,  parce  qu'il  dése 
réprimer  les  désordres  de 
son  ;  mais  ses  talents  ,  sa  ] 
son  habileté  ,  ne  devaient 
inutiles  ;  et  il  trouva  des 
multipliées  de  prouver  so; 
ment  à  son  prince.  II  fut 
veiller  sur  la  frontière  de  S. 
nacée  à  chaque  instant  pai 
pes  espagnoles  stationnées 
chc  -  Comté  ,  préserva 
d'Anneci  d'une  surprise  ; 
suite  employé  dans  des  né; 
arec  les  Suisses.  L'étude  c 
faite,  dans  ses  loisirs, des 
tiques  et  de  la  fortification 
nait  des  connaissances  préc 
les  moyens  de  mettre  le  pa] 
des  invasions  ;  et  le  priuc* 
de  Savoie  s'empressa  de 
dans  son  conseil  de  guer 
obtint  la  plus  grande  infl 
perdit  sa  femme  en  1G09. 
éveque  d'Anneci ,  qui  souh 
voir  pour  successeur  ,  l'ei 
embrasser  l'état  ecclésiasti< 
sa  vocation  le  retenait  dan 
de,  et  il  ne  tarda  pas  à  fo 
seconde  union ,  qui  ne  fut  ] 
heureuse  que  la  première 

(0  II  coutinunit  eucurc  de  cultiver  1 
tcvilLp  nous  apprend    qu'es  i(ù3  ,  il  c* 


SAL 

;  Nemours  Parait  nommé  che- 
da  conseil  de  Genevois  ;  et 
ttte  place  ,  il  reodit  d'impor- 
•emees  à  son  pays.  11  força  les 
s  espagnoles  à  quitter  les  villa- 
1  Sivoie ,  dont  elles  s'étaient 
ées  sans  déclaration  de  guerre, 
ndit  à  Dole  pour  négocier  avec 
(ment  un  traité  qui  mit  Gn  à 
•«blés  également  préjudiciables 
tn  états.  En  1620  ,  les  Espa- 
çant rassemble  des  troupes 
frontière  de  Savoie  ,  pour  une 
ion  contre  la  France ,  le  comte 
ie  jeta  dins  Anneci,  et  fit  re- 
â  %e$  frais  ,  les  fortifications 
e  place  ,  que  les  Espagnols 
rient.  Elle  fut  assiégée  en 
par  Louis  XII I  en  personne  ; 
mie ,  chargé  de  sa  défense,  ne 
it  à  la  rendre  aux  armes  vic- 
s  de  la  France ,  que  sur  un 
ir  écrit  de  f ou  souverain.  La 

permit  enfin  de  retourner 
retraite  ,dont  il  ne  sortait  que 
:  bien  du  pays  ou  ses  affaires 
piles  l'y  contraignaient  impé- 
•nt.  Les  coups  dont  il  avait 
*  par  la  perte  successive  de 
hes  et  de  ses  amis  les  plus 
'avaient  détaché  du  monde. 
; ,  il  partagea  ses  biens  à  ses 

pour  n'avoir  plus  à  s'occu- 
de  son  salut.  Le  reste  de  sa 
is«a  dans  la  prière  et  daus 
icc*  de  piété.  Attaqué  de  la 
il  en  supporta  le*  douleurs 
«nation  ,  reçut  les  derniers 
its  de  la  m  îin  de  son  fils  aîné 
.-  Auguste  de  Sales  ,  Pun  des 
ursdu  «aint  évêque  d'Anne- 
1*  les  bras  duquel  il  termina 

pleine  de  bonnes  œuvres  , 
vembre  i(i>|.  Sévère  pour 


SAL 


i55 


lut  -  même  ,  mais  indulgent  pour 
les  autres ,  le  comte  Louis  fut  un 
parfait  modèle  de  toutes  les  vertus 
chrétiennes.  Sa  Vie  forme  la  seconde 
partie  de  la  Maison  naturelle  de 
saint  François  de  Sales,  parNicol. 
de  Hautevillc  ,  Paris ,  1669;  elle  est 
suivie  d'un  Recueil  de  ses  Mémoires, 
Une  autre  Fie  du  comte  Louis  a 
été  publiée  par  le  P.  Buffier,  Paris, 
1718,  1 737  ,  in- 1 1  ;  elle  a  été  tra- 
duite en  italien  par  le  marquis  Orsi, 
Padoue,  1720,^-8°.         W — s. 

SALES  (Cuables  de),  fils  du 
précédent,  était  né  à  Thorens,  en 
iG?5,  et  joignait  à  la  bravoure  d'un 
guerrier ,  la  simplicité  de  mœiirs 
d'un  chrétien.  Admis  dans  l'ordre  de 
Malte,  en  i6$3  ,  il  se  signala  dans 
plusieurs  combats  contre  les  Turcs 
et  les  pirates  barbaresques ,  cher* 
chant  les  occasions  de  verser  son 
sang  pour  la  foi.  11  fut  désigné  pour 
aller  au  secours  de  Candie,  défendue 

{)ar  Mocenigo  ;  reprit  aux  Turcs  le 
)ou!cvard  de  Bethléem,  dont  ils  s'é- 
taient empares  (  i65o  );  et,  par  cet- 
te action,  contribua  beaucoup  à  dé- 
terminer leur  retraite.  Le  titre  de 
commandeur  récompensa  le  coura- 
ge qu'il  avait  montré  dans  cette  af- 
faire. Employé  tour- à -tour  sur  les 
cotes  de  France  et  d'Italie,  il  fut,  en 
i(>53,  envoyé  dans  les  Antilles,  pour 
aider  de  ses  conseils  le  vieux  gouver- 
neur de  l'île  Saint-Christophe,  après 
la  mort  duquel  i!  fut  gouverneur  de 
cette  colonie  et  des  îles  adjacentes  , 
au  nom  de  l'ordre  de  Malte  (  1  \  Ces 
îles  ayant  ensuite  été  rédées  à  la  Fran- 

(l  *  •  A-U-l'oii  iiu;i «ttat ,  K<nrr«)  ,  <  I  |><  r*  cli-  *>* 
»  |»ru|>If  ,  li*  «  onitii  •i.<J«-ur  de  S-.l»  ■  w-  '.A  .•ul<r»t  aiiurr 
»  d*  v*  ««j-niimt'' • ,  i|ui»  l«*  virus  l'uimy  *>u  |>if- 
m  «"■*•  *••■  tir  •'niiUttUit  <lt  («-»(>  r.  I  ••.•!•  •  le*  «  lo- 
i*  ni«*t  fram  Atr»  de*  Aatillc*  m*  rr»»rnlir«  nt  de  l'iu- 
»  llurucr  «V  ffto  U<»«iVi  rucimut  :  le  ounnerte  y  |>nt 
"^^^""^■^^■^™^^^"~  ™"^™""        »  dm  »Mi>râiit  •crr"i««raif-ut« ,  et  rùt  fait  <1«*  pmuJf 

••> .  rm  *0f9,it  »ih>  pire*  tr«.ùjua,  q«  •  profrrs  moi  U  frrucitc  de*  llouuuier*.  »  S*cy  » 
•»•  ■•  *^»f  à'Àmrnd  (M+4*9n  dt  mVHmmmemr  fhmmfatt  ,  tuw.  IX  ;  JsurifU  du»  $m- 
*"*»r*M>  *êM$f\um  i704tr*  **> 


i56 


SAL 


ce,  Louis  XIV  lui  en  continua  le 
commandement,  avec  le  titre  de  vi- 
ce»- roi,  par  lettres  du  5  septembre 
1 665,  conçues  dans  les  termes  les  plus 
honorables.  Les  Anglais  ayant  atta- 
qué cette  colonie ,  l'année  suivante , 
le  commandeur  de  Sales  les  repous- 
sa dans  divers  combats  particuliers, 
et  trouva  une  mort  glorieuse,  après 
avoir  tué  quatre  enneinis.de  sa  main, 
dans  une  action  générale ,  livrée  le 
10  avril  1666,  et  où  les  Français 
remportèrent  une  victoire  complète. 

W— s. 

SALES  (Jean- Baptiste  Isoard 
Del  i  s  le  de  ).  Voy.  Lisle. 

SALES  (J.-B.),  député,  Voy. 
Salles. 

salgar  (  modhafer  -  eddtn  )  , 
fils  de  Maudoud  al-Salgari,  fut  le 
fondateur  de  la  dynastie  des  Salgari- 
des,  dont  les  princes  ont  porté  aussi 
le  titre  à'alabek ,  qui  leur  était  com- 
mun avec  d'autres  princes  contem- 
porains (  Voy.  Ylderhoui  et  Zew- 
ghy  )•  Il  appartenait  à  là  tribu  tur- 
komane  des  Salearis,  qui  s'étaient 
établis  dans  le  Farsistan ,  l'an  45o 
de  l'hégire  (  io58  de  J.-C),  lors- 
que cette  province  de  la  Perse  fut 
conquise  par  le  sulthan  seldjoukide 
Alp-Arslan ,  qu'ils  avaient  probable- 
ment suivi  (  V.  Alp-Arslan  ).  Ils  y 
demeurèrent  soumis ,  pendant  plus 
de  quatre-vingts  ans ,  a  la  domination 
des  Seldjoukides;  mais  à  l'époque 
de  la  décadence  de  cette  puissante 
dynastie,  sous  le  règne  du  sulthan 
Mas'oud  Abou'l  Fctnah  (  Voyez 
ce  nom,  XXVII,  3&2),  Salgar, 
appelé  aussi  Sankar ,  se  révolta 
contre  le  prince  Melik  Chah ,  qui  ve- 
nait gouverner  le  Farsistan  au  nom 
de  son  oncle;  et  il  parvint  à  l'en  ex- 
pulser, l'an  543  (  1 148  >»  Tout  ce 
que  l'on  sait  de  Salgar,  c'est  qu'il  fut 
juste  et  vaillant;  qu'il  affermit  sa  do- 


SAL 

miuation  dans  le  Fârsû 
bell  it  Chy  razde  plusieui 
utiles,  et  qu'il  mourut  ei 
après  un  règue  de  trei 
pour  successeur  son  f  rèi 
ayant  signé  la  paix  av< 
kides,  fut  confirmé  d; 
sion  de  ses  états ,  par  1 
lik-Arslan  (  Voyez  \ 
cinquième  prince  salj 
Schondjah  Saad,  fila 
n'eut  point  d'égal  eu 
en  générosité.  11  coi 
man ,  qui  avait  été 
branche  des  Seldjouk 
para  aussi  d'Ispanan , 
téra  les  principaux  ha 
raz,  comme  otages.  1 
gnée  de  braves  %  il  0: 
contre  l'armée  des  1 
qui  était  entrée  dans 
614  (  1217);  niais  se 
tant  abattu,  il  fut  fait 
sulthan  Mohammed  ( 
XXIX,  a3o),  admir 

Sidiré,  le  renvoya  li 
'honneurs,  et  fit  épo 
Djelal-eddyn  Mankbc 
nom  ),  la  fille  de  ce  pr 
retournant  dans  sa  es 
taque  par  son  fils  B 
Kotlou  Khan  Aboube 
révolté.  Il  le  vainquit 
fermé  sept  ans ,  dans  1 
Il  régna  vingt -neuf 
Perse  heureuse  et  florii 
rut  en  628  (  ia3i  ). — 
bekr,  malgré  la  faute 
l'avait  entraîné  ,  fut  le 
seur  de  son  père.  Il  é 
Perse  méridionale ,  le 
ments  des  factions  et  1 
viles,  qui  avaient  duré< 
Il  triompha  de  tous  se; 
j ugua  Baliraïn,  El-Ca 
autres  îles  et  provinces 
que.  Les  gens  démérite 


SAL 

i  à  sa  cour.  II  donnait  des 
100  seulement  aux  savants 
nés  de  lettres  de  ses  états, 
*  à  ceux  des  pays  étran- 
i  son  nom  était-il  répandu 
dans  tout  l'Orient  ;  et  Ton 
ir  loi  la  khothbah ,  dans 
xratrees  de  l'Inde.  C'est  à 
poète  Saadi  a  dédié  son 
Vojr.  Saadi  ).  Aboubekr 
épara,  tant  à  Chyraz  qu'en 
roi,  un  grand  nombre  de 

de  collèges,  d'hôpitaux 
ruserais.  Il  mourut  après 
lorieux  et  fortuné  de  tren- 
658  (  i?6o). — Le  onziè- 
iier  souverain  de  la  dynas- 
Igarides  fut  la  princesse 
Aïschah  Khatoon ,  petite- 
ubekr.  Elle  fut  mise  sur  le 
s  la  déposition  et  la  mort 
uiSe^ouk  Chah,  l'an  66a 
•r  la  protection  do  khan 
ils, .Houlagou,  dont  elle 
ides  fils,  Mangou-Timour. 
le  tadj  ou  couronne ,  durant 
,  avec  le  titre  d'Atabeke  ; 
ats  des  Saïga  rides  étaient 
pores  a  l'empire  des  Mon 
v dynastie  finit,  en  663 
près  avoir  duré  cent  vingt 
«a  que  d'Herbelot  et  De- 
raprès  lui,  ont  dit  de  cette 
est  fort  itexact.  On  trouve 
tails  dans  le  Loub  al*  Thar 
surtout  dans  un  fragment 
i  «1-  Thawarikh ,  tra  luit 
Sacy,  tome  iv  des  Notices 
i  des  Mss.  de  la  biblio- 

Roi. 


SAL 


i57 


A  N  (  Jacques  )  ,  jésuite 
i(i),néen  i557,  embras- 
le  de  saint  Ignace,  à  l'â- 


ge de  vingt  -sept  ans,  et  professa 
long-temps  les  humanités,  l'Écritu- 
re sainte  et  la  théologie  morale,  dans 
différents  collèges.  Nommé  recteur 
du  collège  de  Besançon ,  il  partagea 
les  loisirs  que  lui  laissait  cette  place, 
entre  la  ohaire ,  la  direction  des  âmes 
et  l'étude  de  l'histoire  sacrée.  Il  fut 
enfin  appelé ,  par  ses  supérieurs  ,  à 
Paris ,  où  l'avait  précédé  sa  réputa- 
tion ,  et  consacra  le  reste  de  sa  vie  à 
perfectionner  ses  Annales-  ecclésias- 
ques,  encouragé  par  le  succès  qu'ob- 
tenait cet  ouvrage.  Il  mourut  a  apo- 
plexie, le  i3  janvier   i64o,  dans 
un  àcc  avancé.  Le  P.  Salian  était 
laborieux    et    instruit  ,  ,  plein    de 
douceur  ,  de  modestie ,    et   chéri 
de  ses  confrères,  qu'il  édifiait  par 
ses  vertus.  H  a  publié  quelques  ou- 
vrages ascétiques ,  entre  autres ,  des 
Traités  de  la  Crainte  et  de  Y  Amour 
de  Dieu;  mais  il  est  principalement 
connu  par  les  Annotes  ecclesiastici 
Feteris-Testamenti  ab  orbe  condi- 
to  usque  ad  Christi  mortem ,  dont 
l'édition  la  plus  complète  est  celle 
de  Paris,  1641 ,  6  vol.  in- fol.  L'au- 
teur en  publia  lui-même  un  Abrégé, 
Cologne,  i635;in-fol.;  et  il  en  tira 
depuis  une  espèce  de  Sommaire ,  en 
un  seul  vol.  in- 12,  Cologne,  i638, 
sous  ce  titre  :  Enchiridion  chrono- 
logicum  sacrœ  et  profanœ  historiœ. 
Les  Annotes  de  Salian  ,  relégués 
maintenant  dans  les  grandes  biblio- 
thèques ,  supposent  beaucoup  de  re- 
cherches et  d'érudition  ;  mais  elles 
manquent  d'exactitude  et  de  criti- 
que. ^N — s. 

SALICET  (  Guillaume  ) ,  en  la- 
tin de  Saliceto  ,  on  Placentinus  , 
célèbre  médecin,  naquit  à  Plaisance , 
an  commencement  du  treizième  siè- 
cle. La  médecine ,  si  long  -  temps 
exeivée  par  les  prêtres  ,  n'avait 
point  encore  été  déclarée  incompa- 


i58 


SAL 


tible  avec  les  fonctions  du  sacerdoce, 
cl  Guillaume  était  ecclésiastique.  Su- 
périeur à  ses  contemporain?  par  le 
talent  de  l'observation,  il  les  sur- 
passait encore  dans  la  pratique.  Il 
employa,  l'un  des  premiers ,  des  re- 
mèdes chimiques  dans  le  traitement 
des  maladies;  mais  il  en  abusa,  peut- 
être,  ainsi  que  des  onguents  et  des 
emplâtres.  11  reconnut  bientôt  l'in- 
suffisance des  topiques,  dans  les  cas 
de  chirurgie;et  à  l'exemple  des  Grecs 
et  des  Arabes ,  H  osa  se  servir  du  fer 
et  du  feu.  On  lui  dut  une  nouvelle 
méthode   pour   l'extraction  de   la 
pierre;  et  1  on  voit  dans  ses  ouvrages 
qu'il  l'employait  avec  succès.  Per- 
sonne n'avait  encore  décrit  avec  au- 
tant de  méthode  et  de  clarté  le  sar- 
cocèle  et  les  moyens  de  le  guérir.  Il 
décrivit  le  premier  la  maladie  des 
enfants  connue  sous  le  nom  de  lac- 
tescence  ou  croûtes  lactéees ,  com- 
battit le  préjugé  qui  faisait  placer 
cette  maladie  dans  la  classe  de  celles 
qu'il  est  dangereux  de  guérir ,  et  in- 
cliqua, pour  son  traitement,  une  mé- 
thode aussi  facile  qu'innocente.  S(»> 
préceptes  sur  les  plaies  en  général ,  et 
sur  celles  des  organes,  sont  très-bons 
pour  le  temps  (i).  Comme  anato- 


(i)  Salicet  exerce  la  chirurgie  avec  nue  grande 
distinction ,  a  eu  juger  par  les  nombreuses  observa» 
lions  importantes  qu'il  nous  a  laissées.  Ainsi  nous 
voyons  qu'il  guérit  plusieurs  hydrocéphales  exter- 
nes par  les  frictions  de  bannie  soufre ,  et  arec  les 
caustiques;  des  scrofules ,  en  les  provoqua  ut  à  la 
suppuration  par  des  topiques  stimulants;  des  affec- 
tions cnlculeuses ,  arec  le  sirop  de  prr»il ,  de  saxi- 
frage  ,  de  cerfeuil ,  etc. ,  etc.  On  trouyf  dans  ses  ou* 
Traces  un  traité  curieux  sur  les  ulct-res  des  |>arties 
de  la  génération  ,  qu'il  attribuait  m  nue   nu  tistate 
tnorbeuse  des  organes  de  la  nutrition   ou  du  fuie, 
parce  que ,  d'après  la  théorie  de  Platou  ,  qui  était 
enseignée  dan»  t«»ut<s  les  écoles  du  t'eii.rme  siè- 
cle ,  le  foie  constituait  le  siège  de  l'appétit  et  de  la 
digestion ,  et  avait  une  relation  ou  sy  mutine  étroite 
arec  la  génératiou  et  le*  partir»  qui  lui  appartien- 
nent. On  voit  par  les  observations  de  Salirrt  sur 
cet  maladies,  que  la  rrphillis  existait  d«?j.\  en  Italie, 

3uoiqu'on  prétende  qu'elle  n'y  ait  été  introduite  que 
eux  cents  ans  plus  tard  ;  et  que  l'on  ignorait  encore 
•lors  que  ces  ulcères  provenaient  plutôt  d'un  com- 
merce impur  que  d'une  maladie  du  foie.     Os-m. 


SAL 

miste  ,  dit  M.  Portai ,  il  s 

miner  assez  exactement  la 

du  cœur  ;  et  il  a,  l'un  des  j 

avancé  que  les  nerfs  qui  t 

origine  au  cerveau  et  de  I 

sont  destinés  aux  mouven 

lontaires ,  et  les  autres  au 

ments  naturels  (Voy.  YHis 

natomie  ,  i  ,  185-89  ).  C< 

comme  on  voit ,  est  celle  di 

Willis  ,  Tinventenr  du  syst 

veux  (  Voy.  Frcind,  Tlis 

médecine,  257).  La  réputa 

jouissait  Guillaume  Salicet 

peler  dans  les  principales  1 

talie.  Il  passa  quatre  année 

gne ,  qu'affligeait  une  malac 

gieuse;  et  Ton  sait  qu'il  prol 

de  guérir  à  Vérone ,  où  i 

dernière  main  à  son  Reçue) 

rurgie ,  en  1275.  On  croi 

mourut  en    iu8o.  Lanfrai 

plus  célèbre  de  svs  disciple 

Lanfranc  ,  XXIII,  z/}i 

les  conseils  qu'i  l  donne  aux  je 

ticiens ,  il  en  est  un  qui  mer 

cilc:  «  Le  médecin  ne  doit  j 

miliariscr  avec  les  laïcs  ,  p. 

outre  que  la  familiarité  p 

mépris ,  il  n'ose  plus  demat 

autant  de  hardiesse  le  pri 

soins.  Il  est  néanmoins  imp 

se  faire  bien  payer ,  puisque 

des  meilleurs  moyens  d'ac(j 

la  célébrité  et  de  s'attirer  la  < 

du  malade.  »  On  a  de  lui  : 

scient  id  medicinaU ,  et  sp 

perfectis  ,  qui  Summa  cons 

nis  et  curationis  appellatu 

sauce  ,  i475.  —  Cjrurgia 

147O  ,  in  fol.  Première  edit 

rare.  Les  autres  éditions  du 

me  siècle,   Venise  1490 , 

1  4q5  ,  n'ont  presque  aucunt 

La  Chirurgie  de  Salicet ,  do 

peut  contester  la  supériorit 

Somme  médicale  «  a  été  réii 


SAL 

totra  Traités  de  chirurgie , 
,  iSoa  ,  i540,  etc.  La  tra* 
iulieooe  avait  été  publiée  , 
t4  ayant  l'original  (  Venise  ) , 
J.  de  Piero  9  1474  >  in* fol. , 
e  ;  il  en  existe  une  réimpres- 
»d.,  i486,  #in-4°.  (  roy. 
ionn.  de  La  Serna  Sa  n  tan  d  ex , 
}.  Elle  a  été  traduite  en  fran- 
■  Nicole  Prevot,  Lyon ,  1  4q2> 
Paris  i5o6(a).  W— s. 
ICETI  (Christophe)  naquit 
1  v  en  17^7,  d'une  ancienne 
originaire  de  Plaisance,  et  qui 
xpatriéc  dans  le  temps  où  la 
des  Guelfes  l'avait  emporté 
»des  Gibelins.  Saliccti,  après 
miné  ses  étudesau  collège  des 
ites  de  Bastia ,  fut  euvoyé  à 
Mlé  de  Pise  pour  y  faire  son 
1  revint  à  Bastia  ,  et  devint 
10  conseil  supérieurde  Corse. 
partisan  de  la  liberté  de  son 
il  avait  des  relations  avec 
alors  réfugié  à  Londres.  En 
le  tiers-état  de  la  Corse  le 
député  aux  états-généraux  où 
les  cahiers  de  doléances  de 
.  qn'd  avait  rédigés  en  partie. 
:  la  parole  pour  la  première 
3o  novembre ,  il  exprima  les 
le  ses  compatriotes  pour  la 
1  de  leur  pays  à  la  France,  et 
mission  au  titre  de  citoyens 
v  ;  kl  en  obtint  le  décret ,  et 
na  vers  cette  époque,  au 
de  son  ami  Pao'i  ,  qu'il  Gt 
1  commandant-général  de  la 


A»   rturargtr    dr  SJirrt  *ml 

.      _     hbi  «  br«  t  ponr  rr  qui  r  »t»crr- 

<■»  «I  T*m  y  «ml  «»t  >ut  de  <pelU  m»- 
•w* m*  W-»  KUU«rc*  f  litrt  jmr  d*  11*  ch*t  , 
4  ••  f—*mt  r«lf  ractliM  dr  cr'\r*  J  UnffM 
l.  •  iwr*  rt»«*4«r«.  «U.  C«t  Mt'iir  peut 
fc>  ri^m  r«*  A-»  pr*m»Tt  ri  rtTAio»  MW 
Il  fat  mm  T«n  d«  ptrmtrn 
H  IJriiMfH  par  |ii«mirr«  îm" 

«MtdÏMlr,  aptr*  Ut  •? uir  dcLai 

Mf|«  rf r«Mf  *»fc  U  «rMÎt  «lopu  pwr  i 
te.nt«Mr     «>■■!■■  ■**■*•  iffrâfn/,Mf 
«  MMMAfcr.  <>>— It. 


SAL  159 

garde  nationale  de  l'île  de  Corse. 
Devenu ,  Tannée  suivante  ,  membre 
du  comiljfé  d'administration  et  d'alié- 
nation des  domaines  nationaux,  et 
ensuite  secrétaire  de  comité ,  il  con- 
tribua à  faire  décréter  la  saisie  et 
l'aliénation  de  ces  biens.  Il  proposa 
ensuite  défaire  de  la  Corse  un  dépar- 
tement séparé,  et  fil  décréter  qu  elle 
était  partie  intégrante  de  l'Empire 
français  ;  il  proposa  aussi  d' envoyer 
M.  de  Biron  pour  y  commander. 
Après  la  session ,  il  fut  procureur- 
syndic  de  ce  département,  et  en  sept. 
1 792 ,  l'un  de  ses  députés  à  la  Con- 
vention nationale,  où  il  vota  la  mort 
de  Louis  XVI  sans  appel  et  sans 
sursis.  Ayant  tracé  un  nouvel  ex- 
pose de  l'état  de  l'ilc  de  Corse ,  il  de- 
manda qu'il  fût  pris  des  mesures 
pour  sa  défense.  lUy  fut  envoyé  en 
mission,  en  mai  1793  ,  et  il  adres- 
sa ,  le  mois  suivant,  à  la  Convention 
un  rapport  sur  les  troubles  de  cette 
île ,  dans  lequel  il  annonçait  que 
Paoli,  cbef  du  parti  anglais  ,  venait 
de  se  faire  proclamer  géiiéralissimc. 
Brouillé  dès-lors  avec  son  ancien 
ami  ,  et  s'opposaut  vainement  à 
l'exécution  de  ses  projets ,  il  fut  con- 
traint de  quitter  précipitamment  la 
Corse,  et  de  s'enfuir  en  Provence, 
où  il  joignit  l'armée  du  général  Car- 
teaux  charge  de  s'emparer  de  Mar- 
seille alors  en  révolte  contre  la  Con- 
vention. Nomme  commissaire  auprès 
de  l'armée  du  mHi,  avec  Barras , 
Robespierre  le  jeune,  Fréron,  Gas- 
pariu  et  Ricord ,  il  concourut ,  tant 
à  Marseille  qu'à  Toulon  ,  à  toutes  les 
opérations  de  ses  collègues.  (  frqym 
FfiLiioff  )  Dans  sa  lettre  sur  la  re- 

Î irise  de  Toulon  ,  il  annonça  que 
a  première  dépêche  siguée  de  lui 
et  de  ses  collègues  serait  datée  des 
ruines  de  cette  pîacc ,  et  qu'ils  cé- 
lébreraient leur  victoire  en  envoyant 


i6o 


SAL 


deux -cent -treize  rebelles  sons  la 
foudre.  L'année  suivante,  il  con- 
tinua ses  opérations  en  qualité  de 
commissaire  de  la  Convention  à  l'ar- 
mée d'Italie  ;  il  annonça  la  conquête 
d'Oneille  ,  et  communiqua  la  pro- 
clamation au  peuple  Génois ,  à  l'oc- 
casion de  l'entrée  des  troupes'  répu- 
blicaines sur  ce  territoire.  Après  la 
chute  de  Robespierre  et  du  parti  de 
la  Montagne,  il  fut  rappelé  du  midi, 
comme  terroriste  ,  et  en  mai  1 795  , 
il  fut  décrété  d'arrestation  pour  avoir 
prolongé  son  séjour  à  Toulon ,  sous 
prétexte  de  santé  ,  et  en  outre  com- 
me impliqué  dans  un  mouvement  po- 
pulaire dirigé  contre  le  pouvoir  Con- 
ventionnel. On  alla  jusqu'à  proposer 
de  le  mettre  en  accusation;  mais  cette 
proposition    n'eut    pas   de   suite , 
et  il  fut  comprMans  la  loi  d'amnis- 
tie décrétée  par  la  Convention  avant 
*  qu'elle  se  séparât.  Au  mois  de  février 
1795 1  le  Directoire  le  nomma  com- 
missaire dit  gouvernement  près  l'ar- 
mée d'Italie  sous  les  ordres  du  gé- 
néral Buonaparie.  Saliceti  donna  au 
Directoire  tes  premiers  détails  sur  les 
combats  de  Montenotte  et  de  Mille- 
simo..ll  lui  annonça  aussi  la  bataille 
de  Mpndovi ,  fit  l'éloge  de  Buona- 
parteson  compatriote, de  Benhier 
et  de  Murât.  Arrivéd'abord  à  l'armée 
avec  l'intention  de  surveiller*  et  de 
contrecarrer  Buonaparte,  il  s'aperçut 
bientôt  que  ce  rôle  ne  le  mènerait 
à  rien  ,  et  que  probablement  il  se- 
rait sacrifié.  Dès  -  lors  il  devtqt  le 
complaisant  de  ce  général,  n'agit 
plus  que  dans  ses  intérêts  ,  et  exalta 
toutes  ses  opérations.  Il  fit,  à  son 
entrée  à  Milan,  une  proclamation 
aux  Lombards  pour  les  exciter  à  la 
liberté.  Il  eut  ensuite  beaucoup  de 
part    aux    négociations   qui  ame- 
nèrent l'armistice  conclu  avec  le 
pape,  et  à  l'occupation  de  différentes 


SAL 

villes  de  l'eut  de  TÉgli 

de  1796,  il  fut  de  noi 

en  Corse ,  en  qualité  de 

et  s'y  fit  nommer  députi 

Cinq  Cents ,  où  il  vint  1 

d'avril  1797.  Dans  la 

Directoire  et  les  Conse 

nonça  pour  le  Directe 

jours  après  le  18  fru 

tembre   1797),  il  de 

autorisât  le  Directoire 

sites  domiciliaires ,  s'< 

radiation  du  nom  du  <3 

de  la  liste  des  déporté 

avait  émigré.  Pendant 

tations   qui  signalera 

que,  il  se  montra  con 

volutionnaire  et  jacol 

tère  et  par  principe. 

société  du  Manège  et 

Bac  ;  et  après  Ja  jour 

Cloud,  où  BuonaparK 

la  législature ,  il  fut  ; 

liste  de  proscription 

le  parti  de  Sieyes;  ma 

raya  lui  -  même  le  no 

qui  fut  toujours   dei 

bonnes  grâces.:  00  cri 

généralement  que  le 

rendu  Au  général  de: 

crets,  depuis  son  ret 

En  1 800 ,  il  fut  char 

sion  pour  la  Corse;  et 

le  premier  Consul  l'ei 

ministre  extraordinaii 

pour  y  présidera  l'étab 

nouvelle'  constitution. 

cours  qu'il  adressa,  le , 

au  grand  conseil  de.  ce 

il  lui  indiqua  les  bases 

organisation,  et  des  vu 

diriger  le  gouvernemei 

vant.,il  fut  envoyé, a v< 

auprès  de  ia  républiqi 

était  chargé  principal* 

un  parti  en  faveur  de  I 

y  faire  voter  la  réunie 


SAL 

outé,  et  n'obtînt  aucune 
Nomme  commandant  de 
d'Honneur  ,  et  rappelé  à 
i8o~>,  il  fut  attaqué  au 
la  Bocchctla  ,  par  le  fa- 
de brigands  M.tino ,  sur- 
u»ercur  de  Marcugo  ,  qui 
i  croix  do  la  Légion-d'Hon- 
n te  mille  francs  ou  or.  En 
u6,  Joseph  liuonapartc 
)!aré  Mir  le  troue  de  Na- 
riti  fut  nommé  son  mi- 
la  police  générale.   Il  le 
pies ,  et ,  à  son  arrivée,  il 
ne  polit  c  à  la  française.  Il 
des  actes  arbitraires,  exi- 
éportation,  plusieurs  per- 
nn  savait  être  dévouées  à 
Palerme.  Il  y  eut  aussi  de 
?*  exécutions ,  qu'on  lui 
utre  autres  celle  du  mar- 
ieri,  accuse  d'avoir  pro- 
révolution  |>our  faire  ren- 
s  au  pouvoir  du  souverain 
«•s  cruautés  ne  produisirent 
i  toute  l'indignation  qu'él- 
it inspirer  ;  m<tis  un  crime 
bomblc  souleva  ropinion 
»  partis.  Le  gc'uéral  Rodio 
iruré  prisonnier  avec  un 
'lit  de  cavaleiic,  sur  les 
le  Farinée  francise,  Sa- 
lut le    présenter   comme 
Mirrertion.  Il  le  fit  juger 
>fnmission  militaire  fran- 
»i  hr  par  le  colonel  (lassau, 
me,  qui  l'acquitta  Poussé 
icrj  Lcclii,  Saticcti,  dans 
]r  JnM  pli,  qui  ér.iit  en  Ca- 
contre  toute.*  les  luis  ,  ic- 
rr  la  procédure,  par  une 
mitMuii  ;  «:t  le  gent  rai  Ro- 
iéc'itr.  Sa'ireti  bt.iva  l'o- 
bi i  pie  ;  et ,  pf  ri  Ii rit  le  sié- 
tr  ,  il  montr.i  nue  grande 
Yppo*aut  a  ce  que  Joseph, 
riusnrrcrti"ii  <1^  O  labre, 

XL. 


SAL  16 1 

quittât  Naples.  Réuni  au  maréchal 
Masséna ,  il  lui  dit  que  lorsqu'on  se 
faisait  faire  roi ,  il  fallait  savoir  mou- 
rira  son  poste.  La  prise  de  Capri  par 
les  Anglais,  et  la  présence  du  prince 
de  Canosa  dans  les  îles  de  Pouza  et 
Yeutotène,  donnèrent  à  la  police  une 
plus  grande  activité.  S'abandonnant 
à  ses  anciennes  habitudes  révolution-  - 
naires ,  Saliccti  adopta  le  système 
des  agents  provocateurs.  Il  se  ser- 
vait de  la  peur  pour  conserver  son 
influence  au  conseil  -  d'état ,  et  pour 
balancer  le  crédit  de  ses  rivaux ,  qui 
le  surpassaient  en  talents.  Il  fatigua 

{dus  à  une  fois  Joseph ,  qu'il  traitait 
estement,  disant  à  tout  le  monde 
que  ce  frère  de  Buonaparte  avait  été 
jadis  son  secrétaire,  ce  qui  était  vrai. 
L'horrible  système  de  Saliceti  fit 
naître  des  coupables ,  et  fit  réputer 
tels  ceux  qui  ne  l'étaient  pas.  On  ge* 
missait  de  voir  tant  de  proscriptions; 
mais  le  crédit  du  miuistrc  allait  tou- 
jours croissant  :  il  obtint  le  porte- 
feuille de  la  guerre,  ce  qui ,  en  aug- 
mentant son  pouvoir,  accrut  le  nom- 
bre de  ses  ennemis.  Ce  second  mi- 
nistère ,  dont  le  roi  avait  déjà  dis- 
posé pour  le  général  La  marque,  fut, 
pour  ainsi  dire  ,  emporté  d'assaut , 
par  Salin !i,  qui  menaça  de  quit- 
ter le  roi  et  de  se   retirer,  si  on 
ne  le  lui  accordait  pas.  Il  avait  une 
très-fcraiidc  influence  dans  le  couscil- 
d'état,  où  siégeaient  les  personnes 
les  plus  distinguées  du  pays,  et  des 
Français  très-rein  a  rquables  par  leurs 
connaissances.  Pour  y  coiiticbal.ni- 
ccr  le  ministre  des  fumiers  Ru1  .lerer, 

3 ni  lui  était  opposé,  il  lit  entrer 
ans  le  conseil  quelques  nationaux 
instruits,  tel  que  l'a  11  rien  ministre 
Zurlo;  car,  dans  les  questions  d'é- 
couoinie  politique,  il  était  lui-même 
iucjpable  de  soutenir  aucune  discus- 
sion. Ce  fut  vers  crue  époque  qu'il 

11 


ifo  S  AL 

faillit  être  victime  d'une  tentative 
cruelle, qui  consistait  à  se  défaire  de 
lui ,  en  taisant  sauter  sou  bote!  au 
moyen  d'un  baril  de  poudre  placé 
dans  'une  de  'ses  caves.  L'explosion 
fut  terrible  ;  près  de  la  moitié  du  pa- 
lais sauta.  Saliceti  venait  de  sortir 
de  l'appartement  de  sa  fille,  qu'il 
avait  mariée  ,  à  Naples  ,  avec  le 
prince  Torella  ,  et  qui  fut  ensevelie 
sous  les  décombres  ;  elle  en  fut 
néanmoins  retirée  vivante.  Les  au- 
teurs de  cet  attentat  furent*décou- 
verts  et  punis  :  mais  l'événement 
jeta  du  ridicule  sur  l'imprévoyan- 
ce d'un  ministre  de  la  police,  qui 
n'avait  pas  su  se  garantir.  La  paix 
de  Tilsitt  ayant  calmé  l'intérieur  du 
royaume,  les  persécutions  cessèrent 
en  partie  ;  la  tranquillité  se  rétablit 
avec  lenteur,  mais  visiblement.  L'a- 
vènement de  Joseph  au  trône  d'Es- 
pagne le  délivra  du  joug  de  son  mi- 
nistre de  la  police,  qui,  ne  voyant  pas 
l'affaire  d'Espagne  assez  sûre ,  préfé- 
ra rester  à  Naplcs.  Joseph  fut  enchan- 
té de  s'en  débarrasser  sans  éclat.  Sa- 
liceti  eut  en  maiu  tout  le  pouvoir, 
durant  le  temps  qui  s'écoula  entre 
le  départ  de  Joseph  et  l'arrivée 
de  Murât,  qui  le  remplaçait  sur  le 
trône.  Il  n'en  abusa  potut ,  vou- 
lant se  populariser  et  s'appuyer  de 
l'opinion  publique  à  l'arrivée  du 
nouveau  roi ,  qui  lui  laissa  pendant 

3uelque  temps  encore  le  portefeuille 
e  la  guerre.  L'expédition  de  Gapri 
se  fit  sous  son  ministère;  et,  par  son 
activité ,  il  en  prépara  les  moyens  et 
le  succès.  A  l'arrivée  de  la  femme  de 
Murât ,  Saliccti  s'y  dévoua  tout  en- 
tier, croyant,  à  l'aide  de  son  influence, 
parvenir  à  gouverner  Murât,  qu'il 
n'espérait  pas  pouvoir  conduire  di- 
rectement avec  la  même  facilité  qu'il 
avait  trouvée  à  mener  Joseph.  Le  nou- 
veau roi  parut  très  -alarmé  de  cette 


SAL 

coalition  politique  :  il  voyait 
ni  dans  son  imagination  un  i 
ton  avec  une  autre  Carolii 
il  commença  par  contrarie] 
me  ;  à  se  populariser  par  d< 
res  a  (Tables ,  accordant  une 
générale,  et  employant  ave< 
tion  les  hommes  qui  passai 
les  plus  opposés  à  la  Fra 
liceti  lui  fit  de  vives  rej 
tions  sur  le  danger  d'un  pa 
tème,  essayant  de  l'effraye 
tableau  de  l'état  peu  rassu 
provinces ,  entre  autres  de 
cate.  Murât  lui  répondit  tri 
ment  :  «  Je  ne  suis  pas  m 
»  frère;  je  n'ai  pas  peur  ; 
»  les  insurgés  auront  trei 
»  hommes,  je  marcherai  co 
»  S'ils  l'emportent ,  ils  si 
»  maîtres  du  royaume,  pai 
»  me  droit  qui  l'a  mis  en  i 
»  voir.  »  II  lui  ôta  aussitôt 
feuille  de  la  guerre,  et  le  d 
général  Reynier  ,  qui  s'était 
l'estime  publique.  Saliceti  d 
té,  fit  un  voyage  a  Paris,  c 
léon  le  traita  d'abord  assez 
ment  :  mais  il  avait  pour  lu 
Caroline;  et  Napoléon,  le 
rant  comme  un  surveillant  n 
au  projet  d'indépendance  qi 
laissait  déjà  entrevoir,  le 
soutenir  à  Naplcs  le  parti 
avec  sa  sœur.  C'était  à  Véf 
Murât  penchait  visibleme 
le  parti  national ,  et  où  il  a' 
projeté  un  décret  qu'il  mit  J 
à  exécution  :  le  renvoi  de 
Français  non  -  naturalises, 
s'opposa  fortement,  dans  le 
au  développement  de  ce  s 
mais  il  ne  put  y  tenir  :  ce  I 
que  Napoléon  le  chargea 
partie  de  la  consulta,  qu 
prendre  possession  de  Rc 
1809,  voulant  ainsi  colorei 


SAL 

fTA  essayait  de  la  part  de  son 
•ère.  Saliceti  se  trouvait  à  Ro- 
aod  l'armée  auglo-sicilicnnc 
smparer  des  îles  d'Iscliia  et  de 
a ,  débarquant  en  Calabrc ,  et 
intNaples.  Murât  avait  réuni 
aille  hommes,  surles  hauteurs 
les  ;  il  sotigeailà  se  rctirerdei- 
Vollurne:  beaucoup  de  con- 
cl  d'alarmes  régnaient  dans 
.  Saliceti  rerint  à  la  batc,  et 
autant  de  caractère  qu'il 


1  déployé  dans  une  circons- 
tcmblabie 


sous  Joseph.  H 
a  une  garde  nationale,  as* 
i   tranquillité,  et  tint  ferme 
poste.  La  bataille  de  Wa- 
tjaat  mis  fin  à  cette  crise, 
qui  se  croyait  affermi ,   fit 
toit  d'accord  avec  Saliceti, 
■Ire  ion  gré,  le  nommé  Ma- 
natif  de  Gènes,  qui  fut  ins- 
réfet  de  police.  Au  mois  de 
irr  de  la  même  année  (  1 8or) } , 
i  mourut  subitement,  après 
Kne  chez  Magbella  ,  ce  qui 
beu  à  des  bruits  d'empoisou- 
t  ;  mais  l'ouverture  de  son  ra- 
cn  présence  des  personnes  les 
ttcmsëes  à  le  croire  victime 
naine,  lit  évanouir  ce  bruit. 
ail  ccrtaiu  que  Saliceti  mou* 
an  accès  fie  colique  néphré- 
,   auquel  il    était    sujet.  S-i- 
élait  corrompu  sans  être  dé- 
:  dans  tes  relations  domc.sti- 
r'ëiait  l'homme  avec  toutes  ses 
itea  et  toutes  ses  cotnplaisan- 
Aiai  ses  décisions  publiques 
l'homme  de  l'ambition ,  et  qui 
■sautait  d'autres  instruments 
Km  ma\imes  que  «elles  de  la 
époque  où  il  avait  ligure.  On  a 
ig-temps  qu'il  avait  d'imiucn- 
:  baies  ;  ou  s'est  trompé  :  il 
iooné  cinq  cents  mille  francs 
ta  sa  fille  aînée,  la  princesse 


SAL  i63 

To relia;  .«a  seconde  fille,  qui  s'est 
mariée  à  Rome ,  après  sa  mort,  n'a 
pas  trouve  une  pareille  somme  daus 
sa  succession.  B — p. 

SALIN  AS  y  CORDOVA  (Boni- 
texture  de  ) ,  né  à  Lima  ,  dans  le 
Pérou ,  vers  la  fin  du  seizième  siècle, 
prit  l'habit  des  Franciscains,  fut  vi- 
caire-général de  son  ordre  dans  les 
provinces  de  la  Nouvelle-Espagne  , 
de  la  Floriilc ,  des  Philippines  et  des 
îles  du  Japon.  11  se  rendit  à  Rome, 
pour  y  poursuivre,  en  qualité  de  pro- 
curateur ,  la  canonisation  de  Fran- 
çois Solano ,  et  mourut  le  1 5  novem- 
bre i653.  Il  fit  imprimer  à  Lima  , 
un  ouvrage  curieux,  intitulé:  Mé- 
morial de  las  Ilistorias  del  nuevo 
mttndo  del  Pirù  ,  y  mt marias  %y 
excellencias  de  laciudadde  Lima, 
i63o,  in  4°.  ;  seconde  édition  ,  Ma- 
drid, i(i3f),  in- 4°.  Gonzalez  D.ivila, 
dans  son  Theatrum  Limcnsis  Eccle- 
siœ ,  fait  un  grand  cl  ope  de  Satinas , 
et  de  son  Traité  de  la  «luria  puhlica 
del  Pirù,  qui,  sans  doute,  est  le 
même    ouvrage  que   le   Mémorial. 
Waddingdit  que  Cordova  avait  aussi 
préparé  pour  l'impression,  taudis 
qu'il  était  à  Rouie,  nu  cours  complet 
de  philosophie  ;  et  Nie.  Antonio  rap- 
porte avoir  vu,  du  même  auteur  ,  un 
Mémoire  apologétique  ,  adressé  au 
roi  ,  et  dans  lequel  il  justifie  sa  con- 
duite ,  défend  la  cause  des  Espagnols 
nés  dans  les  Indes,  et  plaide  pour  la 
liberté  des  Indiens.  Enfin  Léon- Pi  - 
nelo  cite  de  lui  (  d'après  la  Bihliotcca 
tinivcrsalis  Franascana  du  P.  Jean 
de  S  tint  Antoine,  tom  \\ ,  fui.  137  ; , 
un  Recueil  manuscrit  de  nia  lions  de 
ses  missions  à  la  Chine  .  envoyé  à  1 1 
Propagande ,  eu  1  -  1 11.  Peut  être  «  st- 
il  d'un  autre  missionnaire  fr.imis- 
cain ,  du  même  nom.  —Diego  de 
Salin  as  y  Cou  no  va  ,  ficre  du  précé- 
dent ,  et  franciscain  comne  lui ,  fut 


i64 


SAL 


historiographe  de  son  ordre  dans 
l'Amérique  méridionale.  Il  fit  im- 
primera Lima, en  i63o  ,  la  Vie  de 
Francisco  Solano ,  en  espagnol.  Al- 
phonse Mendicta  en  donna  une  se- 
conde édition ,  Madrid  ,  i643,  in- 
4°.  Le  même  Salinas  écrivit  aussi 
un  Epitome  de  la  historia  de  la 
provincia  de  los  doce  Aposioles  en 
la  provincia  del  Pirù ,  Lima ,  1 65 1 , 
in-fol.  V — ve. 

SAL1NGUERRA,  fils  deTorello , 
chef  du  parti  Gibelin  à  Ferrare,  com- 
mença ,  des  Tannée  1 200 ,  à  se  faire 
connaître  par  la  conquête  d'Ar- 
gcnta,  sur  le  territoire  de  Ravenne. 
Rival  d' Arco  VI ,  marquis  d'Esté , 
et  chef  des  Guelfes  dans  toute  la  cou* 
trée  ,  leur  querelle  privée ,  selon  les 
mœurs  du  temps,  se  changea  bientôt 
en  guerre  ouverte.  Arco  VI  prit,  et 
ruina ,  en  1  2o5 ,  le  château  de  la 
Frotta.  Salinguerra  demanda  des  se- 
cours à  Ezzelin  II  de  Romano  ;  avec 
son  aide  il  chassa  de  Ferrare  ,  le 
marquis,  en  1207  ;  il  en  fut  chassé,  à 
son  tour ,  en  1 208 ,  et  y  rentra ,  en 
1209.  Profitant  de  la  mort  de  son 
adversaire ,  il  obtint ,  en  1 2 1 5  ,  d'In- 
nocent 111,  des  fiefs  qui  avaient  ap- 
partenu à  la  comtesse  Mathilde.  Ce- 
Scndant  Arco  VII  d'Esté ,  héritier 
e  la  haine  de  sa  maison  contre  Sa- 
linguerra ,  avançait  en  âge,  et  sup- 
portait impatiemment  l'autorité  de 
son  rival  àans  sa  patrie.  Au  mois 


néral  fut  forcé  de  sortir  de  Ferrare 
avec  ses  partisans  ;  il  y  rentra  ce- 
pendant ,  peu  de  jours  après  ,  en 
promettant  de  tout  oublier  :  mais 
des  trahisons  réciproques  avaient 
accoutumé  à  ne  respecter  aucun 
serment;  chacun  reconnaissait  dans 
son  parti  seulement  les  juges  de 


SAL 

sa  gloire  ;  et  le  succès  effl 

les  crimes.   Denx  fois  & 

trompa  le  marquis  d'Esl 

traités  qu'il   n'avait  aucn 

tion  d'observer.  Il  jouissai 

de  l'empereur  Frédéric  II , 

dit  proportionné  à  son  ac 

ses  talents  ;  mais  il  fut  vict 

tour  ,  des  artifices  qu'il  ai 

vent  employés  contre  ses 

res.  Assiégé  dans  Ferrare 

de  février  1 240  ,  et  trahi  f 

de  Ramberti  son  lieuten; 

ceptales  conditions  très-av 

que  lui  offrait  le  légat  G 

Montelongo  ,  qui  l'assié; 

l'armée  guelfe;  mais  à  pei 

rendu  dans  son  camp  pou 

dernière  main  au  traité ,  q 

rêté  malgré  son  sauf-cond 

né  dans  les  prisons  de  Ve 

finit  ses  jours ,  âgé  de  plus 

vingts  ans.  ; 

SALINS  (  Hugttes  DE 

agrégé  au  collège  des  m 

Dijon ,  et  secrétaire  dn 

chambre  des  comptes  de  ] 

Beaune,  le  3  décembre  i( 

à  Meursault ,  le  28  septen 

employa  une  grande  parti 

à  établir  l'antiquité  de  sa  1 

Il  était  convaincu  qu'il  ne 

chercher  ailleurs  les  trac* 

brade  des  Éduens.  Ses  1 

cherches   s'étaient  accui 

point  que  leur  résultat  po 

plir  un  épais  in~4°.  :  il 

faire  supporter  l'impress 

ville  de  Beaune,  qui  aevai 

le  plus  d'honneur  ;  mail 

municipal ,  plus  jaloux  c 

tation  des  vins  de  la  conl 

téressé  à  des  traditions 

contestées,  rejeta  l'offre; 

gc  en  demeura  là.  Hugue 

y  avait  préludé  par  plus 

sertation  polémique.  Il 


S  AL 

n  en  réponse  à  un  extrait 
m  de  Mautour,  qui  plaçait 
lur  les  hauteur  de  Beuvray 
tais,  Dijon,  1718,  in-8°. 
Réponse  au  livre  de  M.  de 
t»  ,  maire  d'Alais  ,  inli- 
weUcs  découvertes  sur  Vé- 
utaenne  Gaule,  du  temps 
;  Journal  des  savants  ,  de 
ig.  555  à  572 ,  de  l'édition 
Je ,  if- 1  *i.  (  L.  de  Manda- 
lait  l'ancienne  Bibracte  à 
rès  de  Langcac  en  Auver- 
•  Lettre  contenant  des  ré' 
%m  une  Dissertation  histo- 
i  tujet  de  t  ancienne  Bi- 
par  un  anonyme  { le   P. 
or,  jésuite),  Bcauue,i709, 
lurnal  des  savants, de  1 709, 
v  in-4°.).  Hugues  de  Salins 
tue  seconde  édition  de  la 
du  vin  de  Bourgogne  con- 
n  de  Champagne  ,  par  la 
w*  d'une  thèse  soutenue  à 
5*  médecine  de  Reims ,  par 
Salins  ,  son  frère ,  mëdocin 
ui  ;  Luxembourg  (  Dijon  ) , 
i-S"*.  Hugues  publia ,  la  raé- 
e ,  à  Bcauue,  une  Traduction 
e  ce  livre.  On  peut  voir ,  au 
des  savants  de  1706,  pag. 
345  1  I*  détail  de  celte  cou- 
ï.  F— T. 

\S{  Ulysse  ,  baron  de  ),  offi- 
is*e,  que  daller  appelle  le 

des  Grisons  ,  descendait 
ancienne  famille  ,  dévouée 
long  -  temps  au  service  de 
«e.  11  était  û!s  d'Hercule  de 
connu  comme  négociateur, 
îteo  imj\.  A  vingt- trois  ans, 

dans  Farinée  vénitienne,  et 

»a  bravouie  au  siège  de  Gra- 

Desirant  l'instruire  d.ins  l'art 

uerre ,  il  accepta  la  place  de 

du  comte  de  Mansfeld  (  Foj. 

B  ) ,  ft  fit,  sous  ce  général, 


S  AL  i65 

la  campagne  do  1611.  Les  troubles 
de  la  Valtcline  le  rappelèrent  dans  sa 
patrie;  et  il  se  distiugua  tellement  à 
l'a  (Ta  ire  de  Campo ,  que  son  frère 
étant  mort,  il  lui  succéda  dans  le 
grade  de  colonel.  Son  régiment  ayant 
été  réformé ,  Salis  fut  enarge  de  le- 
ver une  compagnie  de  gardes-suisses, 
qu'il  conduisit  au  siège  de  la  Ro- 
chelle ,    où  il  acquit  beaucoup  de 
gloire  ,  ainsi  qu'a  l'attaque  du  Pas  de 
Sure,  en  1629.  11  reçut,  en  i63i  , 
Tordre  de  former  un  nouveau  régi  - 
ment  grison ,  et  fut  employé  dans  la 
guerre  de  la  Valteline  (  r.  Rohan  , 
XXXVIII ,  4^4  ).  Il  rejeta  les  offres 
avantageuses  des  Espagnols ,  qui  vou- 
laient 1  attirera  leur  service,  et  les  bat- 
tit complètementà  la  Francesca;  mais 
rien  ne  montre  mieux  sa  droiture  et 
sa  fidélité,  que  son  refus  de  remettre 
Chiavenna  aux  Grisous ,  qui  récla- 
maient cette  place  en  vertu  de  leurs 
conventions  avec  le  duc  de  Rohan. 
Depuis  iô38 ,  Salis  servit  à  l'armé*» 
des  Pays-Bas  ;  il  reçut ,  en  164 1 ,  h* 
brevet  de  maréchal  de  camp ,  et  re- 
joignit l'armée  d'Italie.  Nommé  gou- 
verneur de  Goni  par  le  comte  d'Har- 
court ,  qui  venait  de  prendre  celle 
forteresse  sur  les  troujics  du  prinev 
Thomas  (  V .  Carignan  },  il  assun 
ses  communications  par  la  réduction 
des  places  voisines ,  surtout  de  Dt- 
inout,  qu'il  emporta  le  19  octobie 
de  la  même  année  ;  et  quoique  ma- 
lade ,  il  servit  avec  le  plus  grand  hon- 
neur aux  sièges  de  Nice,Tortouc,  clr . 
Cette  campagne  ,  si  glorieuse  pour 
Salis ,  fut  la  dernière.  Forcé  par  l'é- 
tat de  sa  santé  de  preudresa  retraite, 
en  i643,  il   revint  dans  son  pavs 
jouir  du  repos  qu'il  avait  acquis  pir 
près  de  quarante  an  n  ces  de  fatigues , 
et  travailler  à  la  rédaction  de  ses 
Hémoires.  En  iG5i,  il  futclulan- 
damman  des  dix  droi  tires  ou  corn- 


iGô 


SAL 


raunautés.  L'exercice  de  ces  paisibles 
et  honorables  fonctions  l'occupa  le 
reste  de  sa  vie;  et  i!  mourut  dans  son 
châteaudeMarschlinsle3 1  fév.  1674, 
à  l'âge  de  quatre-vingts  ans.  Ses  Mé- 
moires, écrits  tn  italien,  ctdontHal- 
ler  fait  le  plus  grand  cas ,  sont  con- 
servés en  manuscrit  dans  sa  famille , 
en  2  vol. ,  formant  984  pag,  in-fol. 
sous  ce  titre  :  Memorie  àel  mare- 
chiallo  Ulisse  de  Salis  ,  contenenti 
quanto  avenne  di  notabile  ad  esso 
ed  alla  sua  palria  duranti  il  corso 
di  sua  vita. —  La  famille  Salis,  qui 
a  joui  de  quelques  droits  de  souve- 
raineté dans  les  Grisons  (  F.  Zurlau- 
ben,  Tableaux  de  la  Suisse) ,  a  pro- 
duit un  grand  nombre  de  personnages 
distingues.  On  en  a  publié  la  généa- 
logie sous  ce  titre  :  Stemmatogra- 
phia  Bhœticœ  familiœ  Salicceorum, 
vulgb  à  S J lis  y  ex  authenlicis  do- 
cumentis  deàucta,  Coirc  ,  1781, 
iu-fol.  atlant. ,  tiré  seulement  à  36 
exemplaires.  Ce  volume  est  compo- 
sé de  1 5  tableaux  généalogiques  pré- 
cédés d'une  Notice  historique,  de- 
puis Fan  1 3oo  ;  mais  la  famille  est 
bien  plus  ancien ue ,  si  l'on  s'en  rap- 
porte à  une  charte  de  Tan  91 3 ,  dont 
le  foc  simile  gravé,  a  été  public  par 
Zur   Lauben  ,  dans  le  Recueil   de 
l'académie  des  inscriptions  ,  tome 
xxxvi ,  Hist. ,  pag.  166.  —  Baptiste 
Salis  ,  cordelier  de  l'étroite  obser- 
vance ,  de  la  province  de  Gènes  ,  se 
rendit  célèbre,  au  quinzième  siècle, 
par  une  Somme  de  cas  de  conscience 
qui  eutbeaucoup  de  vogue  sous  le  titre 
de  Summa  Baptistiniana.  Soprani 
en  cite  une  édition  de  Novi,  Nie. 
Ghirardengo,  in -4°.  ;  la  première , 
avec  date ,  est  de  Rome ,  1 479 ,  in- 
fol.  ;  idem. ,  Nuremberg,  1489»  in- 
fol.  ;  Paris,  1499 ,  in-4°->  etc.  L'au- 
teur vivait  encore  en  i494«  —  Ro- 
dolphe-Baptiste de  Salis  publia,  en 


SAL 

16 17  >  De  proditione  Àni. 
puhured  ,  Bâle ,  Genath , 
(  Draud,  Bib.  class.  f  pag 

—  Jean- André  de  Salis, 
suite  du  dix-septième  siècle 
teur  de  Discorsi  politici,  ou 
timéselon  Zurlauben. — Roc 
Salis  ,  colonel  au  service  d 
prit  part ,  dès  i656,  au 
Valenza,  se  distingua ,  en 
la  bataille  de-Senelt;  en  K 
siège  de  Valencienneaj  fut 
maréchal  de  camp ,  en  1 
mourut  le  16  octobre  1690. 
Ier.  de  Salis  y  homme  d'éta 
en  17 13 ,  la  relation  de  ses 
tions  en  Angleterre  et  en  1 
in-4°.  de  3s  pag. ,  en  aile 
mourut ,  en  1 749  »  et  Ton  a 
son  Oraison  funèbre,  sous 
In  funere  Pétri  Salicœi ,  • 
J.-J.deRota,  Lindau,  174 

—  On  a  publié  aussi,  en  a 
la  Vie  de  Pierre  II  de  Sa 
Leben  Peter  s  von  Salis,  2 
ten  und  Obersten  Zunftmc 
Paul  Kind  ,  curé  et  prol 
Goire,  1780,  in-4°.  ,imprii 
en  langue  romansche ,  la  n 
née.  —  Raoul  de  Salis,  bar 
denstein,  ne  en  1750,  mort 
s'occupa  toute  sa  viedereche 
l'histoire  de  sa  patrie.  On  a 
Fers  sur  la  mort  du  grand 
1778,01-8°. ,  et  (en  alternai» 
de  Chansons  grisonnes ,  Coii 
in- 12  de  184  et  78  pag.  G 
patriotiques  sont  instruci 
l'histoire  du  pys  ,  mais  b 
gués  du  talent  que  Gellert  et 
ont  montré  dans  le  même  g» 
baron  d'Haldenstein  a  laiss 
nuscrit  des  ouvrages  plus 
tants  :  i°.  Foyage  (  fait  en 
dans  la  haute  et  basse  E 
(  en  allemand  )  :  morceau 
intéressant  ;  —  i°.  Bhœtiail 


SAL 

iVhistoireou  le  s  principaux 
\ts  de  la  vie  des  hommes 
mi  ont  paru  au  pays  des 
usquà  ce  jour  ;  —  3°.  Bhœ- 
ma ,  ou  Catalogue  de  tous 
ms  Grisons,  de  leur  fie  et 
vçrages.  Il  en  compte  près 
en  y  comprenant  les  étran- 
»nt  écrit  sur  les  Grisons.  — 
de  Sa  lis  de  Sogl  io  a  donné, 
nd ,  Y  Histoire  de  la  langue 
e  (  ou  grisonne  ) ,  Coirc , 
i  -  8°.  do  63  pag.  C'est 
uctîon  du  Mémoire  que 
ta  avait  public  en  anglais 
rransact.  ptiîlos.  de  1776, 
i*r.  vol.,  n°.  7.  On  a  de  lui 
icles  dans  le  Sammler  ,  re- 
Looudaire ,  publié  à  Coirc , 
et  ann.  suit.  ,  in  -  8°.  — 
-Antoine  Hubert ,  baron  de 
é  en  173a,  fut  lieutenant- 
1  service  de  France,  grand' 
'ordre  du  mérite  militaire, 
'4  maréchal -de*  camp,  en 
ministre  Acton  l'ayant  dé- 
passer au  service  de  Na- 
y  organisa  Tannée  sur  un 
îied ,  et  se  retira  dans  sa 
1  1*94.  Les  journaux  révo- 
rs  français  l'accusèrent  (soit 
on  parent  Charles-Ulysse  ), 
irticipé  à  l'arrestation  de 
le  chez  les  Grisons  ,  et 
1  des  directeurs  d'un  bureau 
âge  formé  par  les  émigrés  à 
t  {  Moniteur  de  1791,  n°. 
leva  ,  pour  l'Autriche ,  en 
1  régiment  à  la  solde  de 
re ,  à  la  tête  duquel  il  se 
dan*  plusieurs  campagnes, 
t  en  1H07.  —  Rodolphe  de 
iron  de  Zitzcrs,  aide-major 
rat  de*  gardes  -suisses  au 
i"  France,  né  en  1736,  se 
iui  Tuileries  à  la  f.itale  jour- 
o  août  179a,  accompagna 


SAL  167 

Louis  XVT  a  l'assemblée  législa- 
tive, fut  arrêté,  conduit  à  la  pri- 
son de  l'Abbaye,  et  massacré  le 
a  septembre  1 79a.  —  Jean  -  Bap- 
tiste de  Salis,  né  en  1737,  à 
Bondo ,  dans  la  val  de  Rarguaglia  , 
montra  ,  toute  sa  vie  ,  nn  caractère 
singulière!  fort  exalté.  11  fut  succes- 
sivement podestat  de  Morhrgno,  com- 
missaire des  frontières  de  la  Valtc- 
linc,  et,  en  1 767 ,  président  du  tribu- 
nal. Renvoyé  de  Vienne,  en  1772,  a- 
près  avoir  tenté  de  vains  efforts  pour 
y  faire  adopter  ses  plans  pour  la  réu- 
nion des  diverses  communions  chré- 
tiennes ,  il  obtint  quelques  distinc- 
tions dans  les  cours  de  Bavière  et 
de  Bade,  prit  même  a  Ifaples  le 
titre  de  prince,  revint  exercer  à 
Chiavenna,  en  1781,  l'emploi  de 
commissaire  de  la  Seccha ,  et  con- 
tinua d'entretenir  le  public  de  ses 
projets.  Le  plus  remarquable  de  ses 
pamphlets,  est  celui  qu'il  publia ,  en 
1 790 ,  à  Zurich ,  en  allemand ,  sous 
ce  titre  :  BWliothekfur  die  Familie 
von  Oberan,  IVanrheitsfreunde , 
etc.  W— s. 

SALIS  (Cuart.es  -  Ulysse  de  ) , 
né  à  Marschlins,  canton  des  Grisons, 
eu  1 7 'i 8 ,  était  fils  du  président  Jean- 
Rodolphe  •  Hubert ,  qui  mourut ,  en 
1795,  à  l'âge  de  quatre-vingt-dix- 
huit  ans.  Charles  -  Ulysse ,  ayant 
montré  de  grandes  dispositions, finit, 
à  seize  ans,  ses  études  à  Baie;  et  après 
avoir  voyagé  un  au,  fut  nommé  syn- 
dic. Il  publia,  en  1755,  une  Dis- 
sertation pour  prouver  les  droits 
de  la  ligue  de  la  Maison  -  Dieu 
sur  l'évcché  de  Coirc;  obtint,  deux 
ans  après,  une  place  de  podestat 
ou  maire,  à  Tirano ,  dans  la  Val- 
tel ii te;  et,  en  i7<>o,  il  fit  partie 
d'une  de|Mit3tioii  chargée  de  renou- 
veler la  capitulation  avec  le  duché 
de  Milan.  11  en  publia  la  relation 


iG8  S  AL 

en  allemand  (  Coire,  1764,  in  -  fol. 
de  172  pag.  ).  Il  avait  profité  de  son 
séjour  dans  la  Valteline  pour  recueil- 
lir beaucoup  de  documents  histori- 
ques sur  cette  province.  Gomme  sa 
famille  était  la  seule  à  qui  une  con- 
vention secrète  permit  la  profession 
du  protestantisme  dans  la  Vaiteliuc, 
cette  distinction ,  très  -  mal  vue  par 
beaucoup  de  gens,  lui  attira  des  dé- 
sagréments ,  au  poiut  que ,  pour  se 
mettre  à  couvert  des  inimitiés,  il 
se  fit  nommer  chargé  d'affaires  de 
France  auprès  des  Grisons,  place 
qu'il  occupa  vingt- quatre  ans,  avec 
une  grande  autorité.  Empressé  pour 
tout  ce  qui  semblait  devoir  aug- 
menter le  bien-être  de  ses  compa- 
triotes, il  accueillit  chaudement  le 
nouveau  système  d'éducation  que 
Rasedow  avait  introduit  en  Alle- 
magne; et ,  à  son  exemple ,  il  réso- 
lut de  fonder  en  Suisse ,  un  philan- 
tropin ,  institution  normale ,  où  la 
jeunesse  pût  être  élevée  d'une  mauiè- 
re  conforme  à  l'esprit  et  aux  mœurs 
du  temps.  S'élant  fait  céder  un  pen- 
sionnat tenu  par  deux  professeurs,  k 
Haldcnstcin,  il  le  transféra  dans  son 
château  de  Marschlins ,  et  fit ,  en 
présence  de  Lavatcr,  1  sel  in  et  d'au- 
tres Suisses  célèbres ,  l'ouverture  de 
son  institution,  à  la  tête  de  laquelle 
il  mit  Bahrdt,  fameux  en  Allemagne, 
par  ses  aventures  et  ses  talents.  Ge 
choix  fut  peu  propre  à  donner  de  la 
considération  à  la  maison  d'éduca- 
tion de  Marschlins.  Aussi,  au  bout 
de  quelques  années,  Salis  abandon- 
na son  entreprise,  qui  lui  avait  coûté 
une  partie  de  sa  fortune.  Gcttc  ten- 
tative d'innovation  et  de  réforme  ne 
ûl  qu'augmenter  le  nombre  de  ses 
ennemis.  La  famille  des  Salis  avait 
d'ailleurs  contre  elle  le  parti  des 
Planta ,  qui  l'accusait ,  non  sans 
raison,  d'accaparer  les  places  les 


SAL 

plus  lucratives  et  les  plus  ir 
A  l'époque  où  la  révolnti 
çaise  mit  les  esprits  en  ferm 
l'exaspération  contre  les  S 
crut  beaucoup  :  les  amis  c 
publique  française  leur  in 
l'arrestation  de  M.  de  Sémc 
l'extradition  de  cet  ambassa 
Autrichiens.  Charles  -  U\\ 
était  le  plus  en  butte  à  la  1 
blique ,  se  sauva.  On  lui  fit 
ces  :  il  fut  condamné  à  mo 
biens  furent  confisqués.  S 
nonagénaire,  fut  lui-mém 
à  des  tracasseries.  Salis 
pas  à  propos  de  rentrer 
se  pendant  toute  la  durée 
volution;  et  il  mourut,  le  ( 
1800,  à  Vienne,  où  il  s 'et. 
Outre  divers  articles  iuscre 
Sammler,  ou  a  de  lui  plus 
vrages  écrits  avec  intérêt , 
naut  des  recherches  savan 
les  principaux  :  I.  Mémo* 
servira  la  connaissance  dt 
re  naturelle  et  de  "écom 
mestique  des  Deux-Siciles 
1790,  1  vol.  in-8°.  H.  Ft 
de  V histoire  politique  de  l 
Une  et  des  comtés  de  Chia 
Bormio ,  tirés  des  pièces  oi 
1792,  4  vol.  in -8°.  III. 
en  diverses  provinces  du  \ 
de  Naples,  1793.  Le  relat 
voyage,  fait  en  178g,  est 
des  Mémoires  sur  les  Deux 
L'auteur  s'y  étend  beaucouj 
griculture  et  l'histoire  Bal 
compare  les  écrits  des  agr 
anciens  avec  la  pratique  1 
d'hui.  Dans  les  planches,  il 
entre  autres  objets ,  les  CD 
des  côtes  de  Naples.  IV. 
pour  les  ligues  des  OfiM 
Biindten  ) ,  princi[ 
rapport  de  la  topopri 
toire  naturelle  et 


SAL 
-8". ,  tome  i ,  6  cahiers  in- 
rchivet  hislorico  ■  Hatiiti* 
-ktGriMMi>i;w,3Tal. 
Ohm  mptathumes,  Wic- 
iM<i3-«(,avu1.in-H". 
rr.V  ,lam»l,ulei  soujfriMt 
«■«A  m.|.lu|«v.:.ï'.i!.ti- 
i.  3  vi.t.  A  l«  îù:r  du  truî- 
,l.!s..ippclc  aussi  Cl.a.lcs- 
i  l  ii«  dis  munir*  d«l*  II- 
!.ire  uni-  Notice  bii>;;ra|ilii. 
Su.  (il li ■■,  on!  Lu 


l    U 


L-  de  1.11 


[u-rr 


Mimument 
t  rî  d'aitt,ur  élevé  h  M. 
nrMi/iï/M.Ziinrli.ittui, 

l  .illriuaiul  '.  1) — o. 

Jt  as  <iAiin.x;t.  baron 

i-lf   «Hriuaij  1  île  L    inclue 

.■  le»  |n-irrei»iih.  naquit  en 
dan-,  le  |wi_v*  de* 


t    |M 


a   la    i 
Hit  ail    grade  dc 


I     p.ls».l     ll.illS    I 

li-  griieral  Moi 

1  '!"' 


■  1er 


Ij  ruiiqurti-  Ir  l.i  S. 
ull*  bi.lifôl  le  wtiiif,  cl 
■Ht  p-ndiut  quelques  ail- 
l-'j\  il  frit  nom  Un:  llispcc- 
>*'•  'ii'  l.i  milice  en  Suis-c , 
l    i»  ra-iuiin.l    de    Il  f  Jouit  S 

eut».  II  ne  »e  lit  pas  re- 
lui* U-»  lu  al  lient  eux  cici.e- 
i  Ixiili-MiM-rrnt  sou  IHYS, 
dan»  le,  (iri-oto,  trciil 
i)|iki  ,  cl  mimiul 
«prêt.  Lan  pursie*  ûe 
muent  a  g»  genre  dans 
■  tutnum  »Uein*mlr  j.iii- 
grand  nombre  de  inndéles. 
«  M  prtmict  rang  ,  il  a'nt 
f*>  «nom  il'eui.  t  Jh  ne  trouve 
*  «  ,  '1  «tt  uai ,  IVIr  valiou 


SAL  i(k) 

verve  de  Hùlty ,  la  naïveté'  ou  U 
grâce  facile  de  W  risse  ,  l'abondance 
i>u  la  correcte  élégance  de  sun  aiui 
Matlbissou.  Djlis  l'idylle  comme 
dans  l'elêgic ,  la  sphère  de  son  ima- 
gination est  bol iicc  ;  et  les  jouissan- 
ces de  la  ci  mua  (-ne  ,  la  beauté  de  la 
u,t turc  ,  l.i  bienfaisance  du  créateur , 
l.i  fragilité  des  biens  Icrrcstrcs  ,  le 
clianne  de  la  vertu,  le  souvenir  des 
amis  qui  lui  oui  été  enlèves,  l'espé- 
rance d'une  vie  meilleure,  sujets  tres- 
fecouds,  s.ms  doute,  ne  lui  inspirent 
pointant  <|uc  des  accents  peu  vaiics; 
nuis  ces  accents,  simples  el  pins  , 
sunt  presque  toujours  les  c'|  Kl  lit  be- 
rnent s  d'une  aine  noble  et  sensible. 
Aussi  S.disesi-il  un  îles  puètcs  avec 
lesquels  un  se  sent  le  plus  à  l'aise. 
(Juelij  ues-  unes  de  srs  coin  pu  si  lions 
ne  couiieuiiei:l  i|i«)  des  jointures  ou 
des  dcscripliuus  ,  el  n'ont  ,  par  con- 
séquent ,  qu'un  uicïilc  secondaire  ; 
mais  un  pus  giau-l  nombre,  s  "lit 
entre- tuclucs  de  considérations  mo- 
rale* ou  lelijiieuses.el  l'un  y  trouve 
dis  traits  d'une  sensibilité  rxqni'C, 
Nous  citerons  lnSlunces*ur  te  moii 
île  mai»  [  Mttrdir-ti  ;,  Y  Imaçc  tfe 
la  vie,  le  Chant  ttu  Miounitr,  la 
Cnfance,  et  surtout  V  Knfu'.ce  , 
les  Slancei  utr  te  air  (  .Jbtnthelm- 
itich'.  ;.et  WS<imi'nir/U :•  n''Sfi»t.  Ces 
trois  i  ii' ri  ne  fis  piî-cr*,  de  genres  di- 
vers  sulluaiiiii  puur  recoiu  mander 
le  nom  de  leur  auteur.  Salis  .1  eru- 
ploj'd  une  giawle  qiuntilé  de  mé  - 
très  ditterenis.  Il  ailiciioiïnc  le  vers 
dont  le  a 


iG8  S  AL 

en  allemand  (  Coire,  1764,  in  -  fol. 
de  1 72  pag.  ).  Il  avait  profité  de  son 
séjour  dans  la  Valteline  pour  recueil- 
Lr  beaucoup  de  documents  histori- 
ques sur  cette  province.  Gomme  sa 
famille  était  la  seule  a  qui  une  con- 
vention secrète  permit  la  profession 
du  protestantisme  dans  la  Valteline, 
cette  distinction  ,  très  -  mai  vue  par 
beaucoup  de  gens,  lui  attira  des  dé- 
sagréments ,  au  poiut  que,  pour  se 
mettre  à  couvert  des  inimitiés,  il 
se  fit  nommer  chargé  d'affaires  de 
France  auprès  des  Grisons,  place 
qu'il  occupa  vingt- quatre  ans,  avec 
une  grande  autorité.  Empressé  pour 
tout  ce  qui  semblait  devoir  aug- 
menter le  bien-être  de  ses  compa- 
triotes, il  accueillit  chaudement  le 
nouveau  système  d'éducation  que 
Basedow  avait  introduit  en  Alle- 
magne; et,  à  son  exemple ,  il  réso- 
lut de  fonder  en  Suisse,  un  philan- 
tropin ,  institution  normale ,  où  la 
jeunesse  pût  être  élevée  d'une  maniè- 
re conforme  à  l'esprit  et  aux  mœurs 
du  temps.  S'étant  fait  céder  un  pen- 
sionnat tenu  par  deux  professeurs,  h 
Haldenstcin,  il  le  transféra  dans  son 
château  de  Marschlins ,  et  fit ,  en 
présence  de  Lavatcr,  Iselin  et  d'au- 
tres Suisses  célèbres ,  l'ouverture  de 
son  institution,  à  la  tete  de  laquelle 
il  mit  Bah  ni  t,  fameux  en  Allemagne, 
par  ses  aventures  et  ses  talents.  Ce 
choix  fut  peu  propre  à  donner  de  la 
considération  à  la  maison  d'éduca- 
tion de  Marschlins.  Aussi,  au  bout 
de  quelques  années,  Salis  abandon- 
na son  entreprise,  qui  lui  avait  coûté 
une  partie  de  sa  fortune.  Cette  ten- 
tative d'innovation  et  de  réforme  ne 
ut  qu'augmenter  le  nombre  de  ses 
ennemis.  La  famille  des  Salis  avait 
d'ailleurs  contre  elle  le  parti  des 
Planta ,  qui  l'accusait ,  non  sans 
raison,  d'accaparer  les  places  les 


SAL 

plus  lucratives  et  les  plus  influe 
A  l'époque  où  la  révolution  1 


époque 

çaisc  mit  les  esprits  en  fermenta 
l'exaspération  contre  les  Salis  : 
crut  beaucoup  :  les  amis  de  la 
publique  française  leur  impuri 
l'arrestation  de  M.  de  Sémonvil 
l'extradition  de  cet  ambassadciii 
Autrichiens.  Charles  -  Ulysse, 
était  le  plus  eu  butte  à  la  Laiu< 
blique ,  se  sauva.  On  lui  fit  son 
ces  :  il  fut  condamné  à  mort,  1 
biens  furent  confisqués.  Sun  ] 
nonagénaire,  fut  lui-même  a 
à  des  tracasseries.  Salis  ne 
pas  à  propos  de  rentrer  en  l 
se  pendant  toute  la  durée  de  1 
volution;  et  il  mourut,  le  6  ocl 
1800,  à  Vienne,  où  il  s'était  n 
Outre  divers  articles  insères  da 
Sammler,  on  a  de  lui  plusieurs 
vrages  écrits  avec  intérêt ,  et  c< 
naut  des  recherches  savantes. } 
les  principaux  :  I.  Mémoires 
servira  la  connaissance  de  Vhi 
re  naturelle  et  de  >' économie 
mestique  des  Deux-Sicile  $,  Zui 
1790,  'i  vol.  in-8°.  II.  Fraçm 
de  V histoire  politique  de  la  Fi 
Une  et  des  comtés  de  Clùaven* 
Bormio ,  tirés  des  pièces  origio, 
179*2  ,  4  vol.  in  -  8°.  III.  Foj\ 
en  diverses  provinces  du  roja 
de  Naplesy  1793.  Le  relation  ci 
voyage ,  fait  en  1 789 ,  est  une  1 
des  Mémoires  sur  les  Deux  -  Sic 
L'auteur  s'y  étend  beaucoup  sui 
griculture  et  l'histoire  naturell 
compare  les  écrits  des  agrîcull 
anciens  avec  la  pratique  d'auj 
d'h ni.  Dans  les  planches,  il  a  fie 
entre  autres  objets ,  les  coquill 
des  côics  de  Naples.  IV.  Jou 
pour  les  ligues  des  Grisons 
Biïndtcn),  principalement  soi 
rapport  de  la  topographie,  de  I 
toirc  naturelle  et  de  l'agrkull 


S  AL 

in-8°.,  tome  i,  6  cahiers  in- 
Archives  historico  -  statisti- 
turUi  Grisons,  i^ç)<),3  vol. 
>'  I .  Œuvres  posthumes,  W ic- 
ir.  iHo3-o4,  i  vol.  in-  8°. 
alerie  des  malades  souffrant 
i.iivch  m  il  «lu  pays),  ic.  édi- 
8u4.  3  vol.  A  la  tcîc  du  t roi- 
sou  fils,  .ippelé  aussi  Chailcu- 
,  cl  l'uu  des  auteurs  de  1WZ- 
place'  une  Notice  biographi- 
'  l'auteur.  Ses  filles  ont  ho- 
ssi  la  mémoire  de  leur  père, 
i  écrit  intitulé  :  Monument 
lect  et  d'amour  élevé  à  Al. 
i  par  se  %  filles  y  Zurich,  ittoi, 
rn  allemand }.  D — g. 
IS  Jeas-Gaudehce,  baron 
poète  allemand  de  la  même 
que  les  précédent*,  naquit  en 
a  Sccwis,  dans  le  pays  des 
i ,  se  consacra  a  la  carrière 
'e  et  parvint  au  grade  de  ra- 
daos  les  Suisses  de  la  garde 
tailles.  Au  commencement 
révolution  ,  il  passa  dans  la 
et  fit ,  sous  le  général  Mon- 
u  ,  la  campagne  qui  se  trr- 
ar  la  conquête  de  la  Savoie  ; 
quitta  bientôt  le  semec,  et 
Ourc  pendant  quelques  au- 
a  i  -ijH.  il  fut  nommé  inspec- 
terai de  la  railire  eu  Suisse, 
lui  o<i-4-ioima  de  fréquents 
raieui*.  1J  tir  se  fit  pas  rc- 
t  drfii»  les  malheureux  è»  éne- 
qui  boule  ver  *èrrnt  son  p«vs, 
~a  dans  les  (iri»uus  ,  \cciit 
io*  sans  emploi ,  et  mourut 
m n«T s  après.  |,es  pooics  de 
ppjrtierijjciit  a  un  griuc  dans 
1.  fil'eiature  alleuiau  le  pos- 
i  -nnd  nuinhre  de  modèle». 
tic  ^u  pri-mirr  rang  ,  il  n'est 
pir  aucun  d'an.  Ou  ne  trouve 
&  lui  f  il  est  vrai ,  l'élévation 
1er  ou  des  frères  Stolbcrg ,  la 


SAL  169 

verve  de  Holty ,  la  naïveté  ou  la 

grâce  facile  de  Wcisse  ,  l'abondance 
ou  la  correcte  élégance  de  son  ami 
Matthisson.  Dans  l'idylle  comme 
dans  l'élégie ,  la  sphère  de  son  ima- 
gination est  bornée  ;  et  les  jouissan- 
ces de  la  campagne  ,  la  beauté  de  la 
nature  ,  la  bienfaisance  du  créateur, 
la  fragilité  des  biens  terrestres  ,  le 
charme  de  la  vertu ,  le  souvenir  des 
amis  qui  lui  ont  été  enlevés ,  l'espé- 
rance d'une  vie  meilleure,  sujets  très- 
féconds,  sans  doute,  ne  lui  inspirent 
pourtant  que  des  accents  peu  variés; 
mais  ces  accents,  simples  et  purs  , 
sont  presque  toujours  les  epa licite- 
ment s  d'une  aiue  noble  et  sensible. 
Aussi  Salis  est-il  nu  des  poètes  avec 
lesquels  on  se  *cut  le  plus  à  l'aise. 
Quelques-unes  de  ses  compositions 
ne  contiennent  que  des  peintures  ou 
des  descriptions  ,  et  n'ont ,  par  con- 
séquent ,  qu'un  mérite  secondaire  ; 
mais  un  p  u.i  grand  nombre  sont 
entre -mêlées  de  considérations  mo- 
rales ou  religieuses ,  et  Ton  y  trouve 
des  traits  d'une  seusibilité  exquise. 
Nous  citerons  les  Stances  sur  le  mois 
de  mars  (  Marzlicd  ) ,  l'Image  de 
la  vie ,  le  Chant  du  laboureur ,  la 
Confiance,  et  surtout  YEnfar.ce, 
les  Stances  sur  le  star  (,-tbendsehn- 
iitcht },  et  le£oMf  cvii'r  dis  absents.  Os 
trois  dernière*  pièces»  de  genre»  di- 
vers suliii'ait'iit  pour  reeiiiu mander 
le  nom  de  leur  auteur.  Sdis  a  em- 
ployé une  gtaiidc  quantité  de  mè- 
tres ihUtTeiits.  Il  allectioniic  le  ver» 
Irochtiitjue  .  dont  le  mouvement  est 
f.ivnr.ihli»  a  la  inélaurolie.  Sa  véri- 
fication c*t ,  eu  général,  fort  exacte, 
mais  parfois  un  peu  dure  et  cmbar- 
ravsér.  Son  langage  ,  digue  au  total 
de  la  belle  époque  de  la  littérature 
alleiiLiinle  ,  n'est  pas  exempt  dVie/- 
vè  usines  ,  et  l'on  est  étonné  de  n'en 
pas  rencontrer  davantage.  Les  trois 


i<jo  SAL 

premières  e'di lions  des  poésies  de 
Salis  furent  publiées  par  Matthise 
son  ,  i  vol.  in-8°. ,  Zurich  ,  1793 , 
94  e.t  97»  avec  un«  courte  préface  de 
l'éditeur.  La  quatrième  fut  publié- 
par  Salis  lai-même,  ibid. ,  avec  son 
portrait,  1800;  il  y  joignit  une 
préface,  dans  laquelle  il  exprime  les 

5 lus  nobles  sentiments.  On  regrette 
e  ne  pas  y  trouver  plus  de  données 
positives  sur  la  vie  de  l'auteur,  prin- 
cipalement à  l'époque  de  l'invasion 
de  la  Suisse.  Enfin,  il  en  a  paru  uue 
édition,  i  vol.  in -8°., Vienne,  i8i5, 
avec  la  préface  de  Matthisson.  Les 
dernières  contiennent  beaucoup  de 
pièces  nouvelles  et  de  nombreuses  a- 
méliorations.  D — u. 

SALIS  -  SAMADE  (le  baron  de) 
était  le  fils  aîné  de  M.  de  Samade , 
colonel  du  régiment  suisse  de  ce  nom, 
qui  comptait  soixante  ans  de  service 
à  l'époque  du  licenciement  de  la 
portion  la  plus  fidèle  et  la   plus 
malheureuse  de  la  garde  royale  de 
Louis  XVI.  Il  se  trouva ,  en  qualité 
de  major  du  régiment  de  Château- 
vieux,  à  l'affaire  de  Nanci  (  1790). 
Il  était  parvenu  à  conserver  ce  corps 
cntierdansledevoir,jusqti'aii28août, 
jour  où  M.  de  Ma  Iseigne  quitta  Nanci 
pour  aller  joindre  les  carabiniers  à 
Luncviile.  Les  agitateurs,  furieux  de 
ce  départ,  entraînèrent  les  soldats , 
qui  avaient  jusqu'alors  respecté  leurs 
chefs  ;  et  tous  les  officiers  de  Châ- 
teau vieux  furent  désarmés  par  les  ré- 
voltés. On  les  emmena  sur  la  place 
royale,  et  on  les  y  accabla  de  mauvais 
traitements.  Un  des  plus  emportés , 
s'avançantversIemajorSalis  :  aN'ap- 
»  proches  pas ,  lui  dit  ce  deruicr  ; 
»  mon  épee  n'a  jamais  servi  qu'à 
»  vous  défendre  et  à  vous  conduire 
»  dans  le  chemin  de  l'honneur  :  on 
»  ne  l'aura  qu'avec  ma  vie;  »  et 
en  pariant   ainsi ,    il  se  met  en 


SAL 

défense.    Les    soldats    reste 

moment  interdits  ;  mais ,  r 

de  nouveau  ,  ils    allaient  s 

sur  lui,   lorsqu'il  entend  s 

lonel  qui  lui  cric  :  a  Que  faite 

»  major  !  nous  sommes  tous 

»  sonniers.  Rendez  votre  é] 

»  Vous  êtes  mon  chef;  vous  n 

»  mandez  :  mais  je  ne  la  ré 

»  qu'à  vous.  »  Aussitôt  mill 

s'écrient  :  «  Il  est  trop  brav 

»  garde  son  épée.  »  En  effet  S 

made  fut  le  seul  officier  qui  c 

son  arme.  Une  conduite  si  co 

se  le  fit  nommer  lieutenant  - 

dans  le  régiment  de  Dieshau 

était  en  garnison  à  Lille.  C 

qu'il  eut  une  nouvelle  occa 

déployer  sa  fermeté ,  à  l'en 

massacre  du  général  Theofc 

Ion ,  en  avril  1 79a.  Le  corps 

il  appartenait  alors  fut  lice 

8  septembre  de  cette  anné 

tous  les  régiments  suisses  a 

ce  de  France.  Sa  famille  < 

sept  officiers  supérieurs  dn 

Salis  sous  les  drapeaux  franc; 

ne  retenant  plus  le  baron  de  1 

made  loin  de  son  pays,  il  s*\ 

et  l'estime  générale  l'y  suivi 

dix  ans  d'absence ,  il  revint  1 

les  débris  de  sa  fortune ,  di 

France  qui  commençait  à  1 

sous  un  nouveau  chef.  Ses  < 

avaient   altéré  m    santé  : 

rut,  en  i8o3,  à  Montargû 

maladie  épidémique ,  laissa 

filles  et  une  veuve  qui  ara 

ta  m  ment  partagé  ses  dange 

peines  de  toute  espèce.    L- 

SALISBURY  (  Jeaw  Pei 

connu  sous  le  nom  de  ),  le  pi 

homme  de  sou  sicrle,  était 

la   capitale  du  Wiltshire 


(i)Ed  Kttin  Smrikerium  «m  S* 
•atrnr  c»l  aj»|»cl«  Jomnmts  Smnhériamt 
nantit. 


SAL 

rrre,  et,  suivant  l'usage  des 
eors  de  cette  époque,  il  prit  le 
?  sa  ville  natale.  On  est  parta- 
l'annce  de  sa  naissance  ;  mais 

qu'il  était  fort  jeune  quand  il 
Franoc  perfectionner  son  édu- 

Aprcs  avoir  passé  pl*i*  d'une 
en  Bretagne  pour  entendre  le 
•  Abattait! ,  il  vint ,  en  1 1 37  , 
1,  suivre  les  leçons  des  plus 
.  naître*  dans  tous  les  genres. 
■maire ,  la  philosophie ,  la 
■re  et  les  mathématiques  l'oc- 
K  toor-à  tour  ;  et  il  y  fit  de  ra* 
rogrê.  Dans  un  siècle  où  do- 
te coût  de  la  s c h oi astique ,  il 
se  dispenser  de  payer  tribut 
ide  :  nais  il  reconnut  bientôt 
te  de  cette  raine  science,  et  il 
1  de  revenir  aux  anciens.  A  la 
oaace  du  grec  (a)  et  du  latin, 
ait  celle  de  l'hébreu ,  langue 
en  répandue;  et  il  s'était  ren- 

habile  dans  l'art  de  modeler 
e.  Avec  des  talents  si  variés , 
c  Salisbury  n'en  restait  pas 
inconnu.  Peu  favorisé  de  la 
sf  il  se  vît  forcé,  pour  vivre , 
•er  des  leçons.  Les  succès  de 
es  -  uns  de  ses  élèves ,  parmi 
»  on  cite  Pierre  de  Blois  (  V* 
i,XXXIYt3gi  )f  appelèrent 
lion  sur  leur  maître.  H  trouva 
amitié  généreuse  de  Pierre  de 
.  abbé  de  Moutier,  un  a'Ioucis- 
i  à  sa  position  et  les  moyens 
lasser  en  Angleterre,  dont  il 
ibsent  depuis  près  de  douze 
yant  reçu  les  ordres  sacrés ,  il 
*rhé,  par  l'archevêque  Théo- 
1  l'église  de  Canterbury;  mais 


i^**i  4a  ^»  htr^.Maia  ,i|.i  u'It  ulr  |um  4 
mmV»  f+'  I»  l^n*  *««•!  h  :na»i  de  m  u 
.*■■>  qa  J  •■•  ta  Ir  gftr  .  r|  ■'rtCirvr  d* 
f  *  •*  !  «•»!  '»■  »uf>nf*  «r>r»itiir  diut  drt 
■a  lali— 1.  irpiiéiM  Jr*i»  dr  Vili*l<NIT 
.*  »»  «ira  •'•!••«( •!«!■  •  ilr  la  l«avuc  grre- 
l*4irf*:"r  *  "  J  **  liii'wl  jMrliuiiitairc 
-«  jt  Lut*  mi*  %  d»  #*r*iir|  |t>m.  II. 


SAL 


171 


il  ne  tarda  pas  de  revenir  à  Paris ,  où 
le  rappelait  le  désir  de  revoir  les  amis 
qu'il  y  avait  laissés.  Il  profita  de  cette 
occasion  pour  visiter  l'Italie;  et  pen- 
dant son  séjour  à  Rome,  il  reçut  du 
pane  Eugène  III ,  qu'il  avait  dû  con- 
naître en  France ,  des  preuves  multi- 
pliées du  plus  tendre  intérêt.  Il  re- 
tourna plusieurs  fois  en  Italie,  sous 
Adrien  IV,  et  y  fut  admis  dans  l'in- 
timité de  ce  pontife,  qui,  sur  sa 
Ï trière,  fit  expédier  an  roi  Henri  U 
a  bulle  d'investiture  de  l'Irlande. 
Dans  les  entretiens  particuliers  qu'il 
avait  avec  Adrien,  Jean  de  Salisbu- 
ry  lui  signalait  les  abus  dout  il  était 
le  témoin,  et  le  pressait  d'y  remédier 
(  V.  Adrien  ,  i56  )  ;  mais  la  mort 
du  pape  et  les  troubles  qui  la  sui- 
virent empêchèrent  l'exécution  des 
projets  qu'il  avait  formés  pour  le 
bien  de  l'Église.  Jean  regretta  sincère- 
ment ce  pontife, auquel  il  a  consacré 
un  article  touchant ,  à  la  fin  de  son 
Melaloçicus  (3).  Le  but  qu'il  s'est 
proposé  dans  cet  ouvrage,  est  de  ven- 
ger les  lettres  des  absurdes  imputa- 
tions  d'un  méprisable  sophiste,  qu'il 
ne  désigne  que  sous  le  nom  de  Cor- 
nificius ,  et  qui  s'était  fait  un  grand 
nombre  de  partisans ,  en  promettant 
à  ses  disciples  de  les  rendre  plus  ha- 
biles ,  dans  trois  mois ,  que  ceux  qui 
fréquentaient,  plusieurs  années ,  les 
cours  des  université*.  Pendant  ses 
loisirs,  Jean  avait  terminé  un  ouvra- 
ge plus  connu  que  celui  que  nous  ve- 
nons de  citer;  c'est  le  Policraticus  , 
f>roduction  très  -  remarquable  pour 
c  temps,  sous  le  double  rapport  de 
l'érudition  et  du  style.  Il  adressa  ce 

il  \«>ui  Ir  |MMugr  Jr  J.  dr  SJiaiiury  «f^ooi- 
qu'AcIrirn  fil  imr  mi  M-  ri  un  Ir»  rr .  \*  ne  craint 
|M>  «Ir  dir»  qu'il  nir  perlerait  «  mi,  1 1 'Iri  |ar*if , 
i  u  ]iulJu  ri  m  rtartiriilir-r ,  que  j'rtaù  rfi*  Iimii  ira 
liifiBiur.  «rJui  qu'il  aimait  Ir  fila»  trndrrurni..  ■  Sa 
diKDilr  d«r  «lUTrraiu  |kmi1i le  ur  lVin|ir*!»ait  ym  d« 
n'admiftre-  i  «ataMr..  . .  INoulut,  nwM>r»-  n*.'i.qua 
Dv«>  riiaM-  ui  I*.  lut  mit  vci «•  ri  la  lucfuc  amt  tir.  • 


1 7?  SAL 

Traite  à  Thomas  Beckct ,  chancelier 
d'Angleterre,  qui  se  trouvait  alors 
au  siège  de  Toulouse ,  avee  Henri  II. 
Becket,  à  qui  l'auteur  e'tait  déjà  con- 
nu, s'empressa  de  se. l'attacher  par 
divers  emplois;  et  lors  de  sa  nomi- 
nation à  l'archevêché  de  Canterbu- 
ry,  le  prit  pour  secrétaire.  Jean  nous 
apprend  lui  -  même  (  dans  sa  i5oe. 
Lettre  )  qu'il  ne  négligea  rien  pour 
modérer  le  zèle  ardent  que  déploya 
ce  prélat,  et  qui  n'aboutit,  com- 
me il  l'avait  prévu,  qu'à  lui  faire 
perdre  l'amitié  du  roi.  Cependant  il 
n'abandonna  point  son  bienfaiteur 
dans  sa  disgrâce.  11  partagea  sa  pros- 
cription, et  vint  chercher  un  asile 
en  France.  Il  y  trouva  le  pape  Alexan- 
dre 111 ,  qui  le  choisit  pour  secrétai- 
re ,  et  le  chargea  de  répondre  aux 
manifestes  de  l'anti  -  pape  Victor. 
Après  sept  années  d'exil ,  il  revint  en 
Angleterre  joindre  Thomas  Becket , 
et  fut,  peu  de  tem  ps  après ,  témoin  de 
sa  mort  déplorable  (  Foy%  Henri  H, 
XX,  1 18  )  (4).  Jean  continua  d'ê- 
tre attaché ,  comme  simple  clerc ,  à 
réglisedcCanlerbur  y,  jusqu'en  1 176, 
que  le  peuple  et  le  clergé  de  Chartres 
l'élurent  pour  leur  évêque.  Le  roi 
Louis- le- Jeune  le  pressa  d'accepter 
ce  siège,  dont  il  prit  possession  le 
1 5  août  de  la  même  année.  En  1 1 79, 
il  se  rendit  au  concile  de  Lalran ,  où 
il  s'opposa  de  tout  son  pouvoir  à 
toute  espèce  d'innovation.  «  Tenons- 
j»  nous-en,  dit-il ,  à  ce  que  nos  pères 
p  ont  établi;  et  ne  chargeons  pas  les 
»  fidèles  de  nouvelles  traditions.  »  11 
consacra  le  reste  de  sa  vie  à  l'admi- 
nistration de  son  diocèse,  et  mourut 
dans  sa  ville  épiscopalc,  le  u5  oct. 
1 180.  H  légua ,  par  son  testament,  à 


(4)  Quelque*  pei-vonnes  veulent  que  Jean  de  Sa- 
lishury  «il  t-tc  ble>se  par  le»  awnhins  de  Tkuuias 
Becket;  mail  on  ne  trouve  nueune  (rare  de  ex  île 
•a  ouoth0*» 


SAL 

son  chapitre  sa  bibliothèque,  [ 

se  pour  le  temps  (5):  on  rei 

dans  ses  ou  vrages,  des  passages 

ou  neuf  auteurs  grecs  ou  latin* 

cun  écrivain  du  moyen  âge  n'i 

tés  avant  lui  (6).  Aune  éruditr 

digieuse  pour  son  siècle,  Salisl 

gnaitde  1  esprit  et  de  la sagacit 

il  ne  put  pas  toujours  s'élever 

sus  des  préjugés  de  ses  con 

rains.Onadelui:  1.  Policratù 

de  nugis  curialium  et  vestigi 

sophorum  libri  octo.  Cet  ouv 

imprimé ,  pour  la  première  i 

fol. ,  vers  1 475 ,  à  Cologne, 

vaut  d'autres  bibliographes 

xelles.  Parmi  les  autres  ëditi 

nombre  de  six ,  non  compris 

de  la  Biblioth.  Patrum,  0 

cherche  que  celles  de  Leyde 

et  A  msterdam ,  1 664  »  "**  8° 

traduit  plusieurs  fois  en  1 

Les  Traductions  de  Denis  Se 

corde! ier  célèbre  sous  Char] 

Jean  le  Beeue  et  de  Collani 

ce  nom ,  Ia  ,  a5i  ),  sont  rei 

nuscrites.  Celle  de  Mézerai 

sous  le  titre  de  Vanités  de 

Paris,  i64o,in-4°.(7),C5tsi 

les  auteurs  de  Y Histoire  i 

de  la  France  n'ont  pu  la  d 

dans  aucune  de  nos  grandi 

thèques.  Juste  Lipse  a  dit  c 

vrage  que  c'est  un  centon 

trouve  plusieurs  lambeaux 

pre  et  les  fragments  d'un 

siècle.  Le  titre  n'en  donr 

idée  imparfaite;   et  il  n'j 

que  le  premier  livre  dans 

soit  question   des  amusen 


(5)  Ou  Imuve  les  titre*  des  livret  dt 
■ait  sa  bibliothèque  ,  dans  le    GaUit 


VIII 


{fi)  Voy.  le*  Rrcheichet  mr  Us  i 
par  M   lMît-ftadel ,  |>  i>5. 

(7)  Cette  version  «ft  anonyme |  via 
c»t  «ij;iK:e   Du  Mteray;  M.  Barbier 

au'il  ue  faille  l'attribuer  m  célébra  bj 
e  Mcierai. 


Sa 

inf.  Dans  le  quatrième,  l'an- 
fforre  d'établir  la  suprématie 
t -Siège  stir  les  princes,  qui, 
u  opinion,  ne  sont  que  les 
i  du  souverain   pontife.  Le 
l'espace  ne  nous  permet  pas 
lier  l'analyse  de  cet  ouvrage 
lisqu'il  faudrait  pouvoir  in- 
tous  les  chapitres  dans  les- 
l'ishury  traite  des  questious 
iJe,  de  philosophie  et  de  po- 
,  souvent  d'une  manière  in- 
ite.  11.  Mctalogicus ,  Paris , 
Leyde,  i63o,  et  à  la  suite  du 
tfictu,  dan 5  les  deux  dernières 
»  citées  plus  haut.  On  a  déjà  dit 
ouvrage  était  dirige  contre  les 
:îen«.    L'auteur  ,   après   les 
osés  au  mépris ,  s'attache  à 
r  l'utilité  des  lettres  et  des 
t  à  tracer  quelques  règles  sur 
itère  de  les  t'tudicr.  111.  De 
is    conspirante  bus.   Ce  petit 
,  qui  n'est  autre  chose  que 
igue  de  Ménénius  (  Voy.  ce 
,  a  été  public  par  André  Ri- 
Leipzig,  i(355,  in-8».    à  la 
'an  autre  poème  de  Fulbert 
irtrcs,  avec  YEuthcticus*  pic- 
serf  d'introduction  et  de  dé- 
au  Policra tique.  Fabricius  l'a 
dans  le  tome  iv  de  la  HibL 
et  îajEm.  latinilati*.  IV.  Vit  a 
Amselmi ,  archiepiscopi  Can~ 
nsis ,  insérée  dans  Yjinglia  sa- 
»  Henri  YYarthou,  n,   i4*  V. 
miaue  passio  sancti  Thnmœ , 
mnemis  archiep.  et  martyris. 
i*a  point  été  imprimée  en  en- 
nuis  on  en  trouve  l'abrégé 
e  (jaadrxlo^ut ,  ouvrage  com- 
pir  otJie  de  (îré^oiie  M  ,  de 
•  Vies  de  saint  lliomas.  par 
auteurs  différents.  (  /\  Bec- 


SAL  i73 

ret  ).  Vf.  Commentant  in  Episto- 
las  D.  Pauli,  Amsterdam,  1646, 
in-4°.  VIL  Epislolœ.  Il  nous  reste 
trois  cent  treute  neuf  Lettres  de  Jean 
de  Salisbury.  Jean  Masson,  archi- 
diacre de  Baïeux ,  en  a  publié  trois 
cent  deux ,  d'après  un  manuscrit  de 
Papire  Masson,  Paris ,  i(>i  i ,  in -4°. 
On  en  trouve  trente -cinq  nouvelles 
dans  le  Recueil  que  le  P.  Lupus  vWolf) 
a  publié  des  Lettres  de  saint  Thomas 
de  Gintcrhury,  Bruxelles,  i68i;et 
enfin  D.  Martèncenamisau  jour  deux 
autres ,  dans  le  tome  i  du  Thesaur. 
anecdotor.  Baluze  avait  préparé  une 
édition  des  Lettres  de  Jean  de  Sa* 
lisbury  ;  mais  il  n'eut  pas  le  loisir 
delà  terminer.  Elles  sont  très-inté- 
ressantes, par  la  multitude  d'anec- 
dotes qu'elles  renferment  (ç>\  Du- 
chesne  en  a  inséré  sept  dans  le  to- 
me iv  des  Scriptor.  Francorum;  et 
M.  Brial  un  grand  nombre ,  dans 
le  xvi*.  volume  du  Nouveau  Recueil 
des  historiens  de  France.  Parmi  les 
ouvrages  manuscrits  de  Jean  de  Sa- 
lisbury, on  se  contentera  de  citer  le 
Traité  :  Aero,  sive  de  malo  tyran- 
norum  exitu ,  dont  Cuper  desirait 
vivement  la  publication.  Le  baron 
de  Sainte-Croix  a  donné  une  Notice 
sur  la   vie  et  les  écrits    de  notre 
auteur ,  dans  les  Archives  littérai- 
res ,  iv,  *2()3-3i3,  insérée  dans  l'Es- 
prit  des  journaux  ,  février  i8o5; 
mais  on  en  trouve  une  plus  curieuse, 
plus  exacte  et  plus  étendue ,  par  M. 
Pastoret,  dans  Y  Histoire  littéraire 
de  la  France ,  xiv,  89-161.  W-s. 
SALlSIirRY  (Jeat/de),  jésuite 
anglais,  né,  vers  1 575, dans  le  comté 
de  Cambridge,  embrassa  l'étal  ecclé- 
siastique, et  signala  son  zèle  pour  la 


i  f«ilr  da  FtJicratiipir  a 

m  émh'  YHiMhrw  bil*rm.rm  A  U  Frmmct , 


[t\\  On  wriil  îugrr  i|r  i'mlrfrl  qu'ulfi-ml  m  Irt- 
trv» ,  ii»r  IV 1  Irait  «|m"i  >■  "«I  •Iiuiiii  U  ■  i  ■■nlinujlrmr» 
dr  Vlltit.  littéraire,  «Un«  l'itrtitlr  i!f  J«m  dr  S»- 
Mwy,  drjiritr. 


in£  S AL 

foi  par  des  missions  dans  le  pays  de 
Galles.  Il  avait  trente  ans  quand  il 
fut  admis  dans  l'institut  de  saint  Igna- 
ce ;  et  on  le  vit  se  livrer  avec  onc  nou- 
velle ardeur  à  ses  travaux  apostoli- 
ques ,  malgré  les  dangers  auxquels  il 
était  exposé.  Nommé  provincial  de 
Tordre ,  en  Angleterre,  il  se  disposait 
a  se  rendre  à  Rome ,  pour  présenter 
le  compte  de  sa  gestion  au  supérieur- 
général,  quand  il  mourut  presque 
subitement ,  en  i6i5 ,  à  l'âge  de  cin- 
quante ans.  11  a  traduit  en  gallois  des 
livres  ascétiques  et  plusieurs  ouvra- 
ges de  controverse ,  entre  autres ,  le 
Catéchisme  du  cardinal  Bcllarmtn , 
Saint- Orner ,  1618 ,  in -8°.  Cette 
version  n'a  poiut  été  connue  du  P. 
Nicerou  (  V.  Bellarmw  ).  W — s. 
SALIVAHANA ,  nom  d'uu  roi 
célèbre  dans  l'Inde  méridionale,  est 
désigné  ordinairement  dans  les  li- 
vres samskrits  ,  par  la  qualiûcatiou 
de  roi  de  Pratisthana.  Cette  région, 
située  au  sud  de  la  Nerbedda  ,  appe  • 
lée  en  samskrit  Narmada ,  formait 
une  portion  considérable  de  ce  que 
nous  nommons  actuellement  le  Dê~ 
khan y  c'est-à-dire,  l'Inde  méridio- 
nale. En  samskrit  Daks china  si- 
gnifie le  midi ,  et  c'est  de  là  que 
vient  Dékhan  ,  qui  a  le  même  sens 
dans  les  idiomes  vulgaires.  Les 
Grecs ,  qui  avaient  uar  le  golfe 
Persique  et  par  celui  d'Arabie,  de 
fréquentes  relations  de  commerce 
avec  la  côte  de  Malabar  et  le  ter- 
ritoire maritime  qui  s'étend  au  sud 
du  Gutarate ,  connurent  et  ce  nom 
et  sa  signification.  L'auteur  du  Pé- 
riple de  la  mer  Erythrée,  attr.bué 
à  Arricn  ,  fait  mention  de  l'un  et  de 
l'autre,  a  Après  Baryçaza  (  1  ) ,  dit- 
»  il  ,  le  pays  voisin  se  dirige  du 


(1  "*  Ofte  vïllc  ni  la  rui'ine  que  Pharot<  h ,  snr  la 
fierheUda ,  dans  la  partie  oricuùlc  du  Ginuralf . 


SAL 

»  nord  au  sud  ;  c'est  pourqi 
»  nomme  Dakhinabad.  Le 
»  dans  leur  langue ,  s'appel 
»  chan  (2).  »  Le  pays  où 
Salivahana  était,  selon  les 
tions  des  Indiens  ,  sur  le  bor 
mer ,  au  sud  de  la  Nerbedda. 
séparait  du  Guzarate,  appel 
Gourd) ara ,  et  l'on  désigne 
moderne  de  Pultana,  l'an tiqi 
tisthana,-  située  sur  le  Goc 
comme  le  lieu  de  sa  résiden 
endroit  semble  être  le  même 
ville  de  Plithana ,  à  vingt  y 
au  sud  de  Barygaza,  et  indiqi 
l'auteur  du  Périple,  comme 
lieux  où  les  Grecs  venaient  I 
commerce  avec  les  Indiens, 
à  dix  journées  de  la  grande 
Tagara  (3) ,  capitale  du  canti 
riaca,  qui  s'étendait  fort  lo 
le  continent  du  coté  de  1* 
Cette  dernière  ville  s'appelle 
lement  Déosar  :  elle  est  situé 
distance  qui  correspond  à  et 
l'auteur  au  Périple  met  enti 
thana  et  Tamara,  Cette  ville 
thana  se  retrouve  dans  Pi 
(4) ,  sous  le  nom  de  BaOu 
Paithana ,  qui  n'est  pas  auti 
se  qu'une  faute  de  copiste ,  1 
NA  pour  n  Aie  AN  A.  Selon 
me  géographe ,  cette  ville  étai 
sidence  d'un  prince  sans  dou 
célèbre  de  son  temps ,  puis 
jugé  à  propos  d'en  faire  menti 
ne  manière  spéciale ,  et  dont 
fort  altéré  a  cependant  une  < 

(2)  Meta  ât  Bapuyoga  fùOii 
vctyhç  iirstpoç  ex  tôv  fiopiov 
vôtov  Trciptxrtivti  •  $io  xal  Aa 
àr,ç   y.xkiixt    y  '/jûpOL.    Aâjçav 
xoiIïitxi  0  vÔtoç  rij  âuTÛv    y 

Pei  ip.  Map.  Eryth.  ,  p-  vg ,  Iota. ,  1 ,  éd. 

(3)  nô>i;  Tor/xpx  pryc'ffTQj  ib. 

(•1  j  GëojT. ,  lib.  VU  ,  cap,  i. 


SAL 

icc  avec  celui  dcSalivaha- 
nuscrits  nous  l'offrent  sous 
.  SiripoUmœus,  Siropo- 
Sirius  Polemœus.  1,'idcn- 
les  qui  sont  données  pour 
ce  de  l'un  et  de  l'autre 
•t  Pratisthana,  et  la  cuïn- 
j  temps  où  ils  vécurent 
,  sont  de  fortes  présoin p- 
veur  de  l'opinion  qui  fc- 
deux  personnages  un  seul 
>rince  ;  car  il  est  bon  de 
Saliva hana  vivait  à  la  Gn 
r  siècle  de  notre  ère,  en- 
can-siècle avant  l'époque 
fr rivait  Ptolémée.  Nous  en 
rtiins ,  puisque  le  règne  de 
i  a  donné  naissance  à  une 
irte  encore  son  nom ,  et 
,  usaçe  dans  toute  l'Inde 
le.  Elle  y  sert  à  dater  tous 
acats,  tous  les  actes  et 
transactions  sociales.  Die 
Tan  78  de  J.-C;  et  Tan- 
Ile  i8a4,  répond  à  l'an 
cite  ère.  Ses  années  com- 
irdioairement,  selon  l'usa- 
:  général  chez  tous  les  In- 
1  nouvelle  lune  la  plus  voi- 
qoino\e  du  printemps  ;  et 
â  autre,  ['iutcrcalatiun 
sème  mois  les  raccorde 
Mrs  drs  saisons.  Les  In- 
t  à  cette  ère  le  nom  de 


SAL 


ih5 


«  usage  et  ce  nom  sont 
r e  que  l'on  croit ,  dans 
•rsratal  avec  les  colonies 
,  qui  ont  répandu  dans 
a  la  la n pie  et  1rs  religions 
ou<tiU.  Kllr  est,  dit-on, 
j  Java,  où  elle  porte  le 
ijt-saka.  On  en  attribue 
a  un  personnage  appelé 
vint  du  continent  indien  à 
premier  siècle  de  notre  ère , 
I  dans  H!e  de  Java  »  nom- 
1    .Vajrt  -  Kcrulang.  C'est 


seulement  depuis  cette  époque,  se- 
lon les    mêmes    récits,  que  celte 
Srande  île  est  connue  sous  le  nom 
e  Java.   Adji  y  découvrit   l'orge 
(  en  samskrit  et  en  javan  djava ,  et 
d/even  persan  );  il  l'appela 'alors 
Vile  de  l  orge.  11  est  fort  remarqua- 
ble que,  peu  de  temps  après  cette 
époque  ,   Ptolémée   fasse    mention 
d  une  des  plus  grandes  îles  de  l'Océan 
indien ,  de  Java ,  sans  aucun  doute , 
et  qu'il  l'appelle  Jabadib ,  c'est-à- 
dire  ,  ajoute-il ,  Vile  de  l'orge  (5). 
Tel  est ,  en  effet ,  le  sens  de  ces  mots 
en  samskrit.  Si  l'existence  histori- 
que de  l'indien  Adji ,  qui  vint  s'éta- 
blir à  Java ,  et  donna  naissance  à 
l'ère  qui  y  est  encore  en  usage,  était 
un  fait  incontestable,  ce  serait  une 
raison  de  douter  que  cette  ère  fût 
la  même  que  celle  de  Saliva bana. 
Raffles  (6) ,  et  ceux  qui  croient  à 
l'identité  des  deux  ères ,  n'out  pas 
d'autres  preuves  a  l'appui  de  leur 
opinion,  que  le  nom  de  saka ,  attri- 
bué à  cette  ère  par  les  Javanois;  mais 
comme  ce  mot  n'a  pas  en  samskrit 
d'autre  sens  que  celui  d'ère ,  on  sent 
que  c'est  une  raison  assez  faible.  On 
peut  leur  objecter  que  le  point  de 
départ  des  deux  ères  n'est  pas  le 
même  :  il  diffère  de  peu ,  il  est  vrai  ; 
mais  enfin  il  diffère.  C'est  en  l'an  75 
de  notre  ère  qu'est  le  point  de  dé- 
part de  l'époque  Javanoise;  et  elle  est 
ainsi  antérieure  de  trois  ans  à  celle 
de  Saliva hana.  Ainsi,  jusqu'à  ce  que 
de  nouveaux  renseignements  puissent 
jeter  du  jour  sur  ce  point,  il  sem- 
ble raisonnable  de  les   considérer 
comme  deux  époques  distinctes ,  in- 
diquant l'une  le  règne  d'un  roi  puis- 
sant dans  l'Inde  méridionale,  rt  l'an- 

1 

('V 1  xCacoi  ov ,  ô  «ropzcvu  xoiOr,;  vÊffOv, 
Pt-tl..  C<»»r. .  Iih.  «11 ,  c.  3. 

(j   D«uB  I*  lirllc  Hutwirc  «le  J*t » ,  qu'il  ■  puM*r« 
en  1M1- 


176  SAL 

tre  l'arrivée  des  colonies  indiennes 
à  Java.  Les  habitants  de  l'île  de  Ba- 
il ,  située  à  l'orient  de  cette  derniè- 
re, supputent  d'une  autre  façon  la 
même  ère ,  si  tant  est  que  celle  dont 
ils  se  servent  soit  effectivement   la 
même:  ils  en  marquent  le  commen- 
cement en  Tan  80  de  J.-C.  On  re- 
marque aussi,  sur  le  continent  indien, 
quelques  différences  dans  la  manière 
de  calculer  l'ère  de  Salivabana  ;  mais 
elles  sont  légères,  et  paraissent  pro- 
venir seulement  de  la  différence  des 
calendriers  employés  daus  les  petits 
états  de  la  presqu'île.  A  peu  d'excep- 
tions près ,  l'usage  est  de  compter  de 
l'an  78  de  J.-G.  Malgré  la  célébrité 
du  roi  Salivabana  dans  l'Inde ,  son 
histoire  nous  est  tout -à  fait  incon- 
nue, lies  Indiens  racontent  qu'il  vain- 
quit et  tua  Vikramaditja,  suprême 
monarque  de  PHindoustan,  et  célè- 
bre, au  même  titre  que  lui,  pour 
avoir  donné  naissance  à  une  ère  en- 
core usitée  dans  toute  l'Inde  sep- 
tentrionale. Les  rapports  attribués 
à  ces  deux  princes  sont  impossibles  : 
ils  sont  séparés  par  la  durée  de  plus 
d'un  siècle.  C'est  de  l'an  57  av.  J.-G. 
que  date  l'ère  de  Vikramaditya.  Il 
se  pourrait  cependant  que  Salivaba- 
na eût  vaincu  un  descendant  de  Vi- 
kramaditya ,  qui  aurait  porté  le  mê- 
me nom ,  ce  qui  aura  produit  l'opi- 
nion erronée  qui  a  cours  chez  les 
Indiens.  Il  existe,  dans  le  ixe.  volume 
des  Mémoires  de  l'académie  de  Cal- 
cutta ,  un  Essai  sur  les  deux  prin- 
ces dont  nous  venons  de  parler ,  et 
sur  leurs  ères  respectives ,  composé 
par  M.  Wilford,  mort  depuis  quel- 
que temps.  On  n'y  trouvera  rien  de 
ce  qui  a  été  dit  dans  cet  article  ;  cet 
essai  n'est  pas  moins  systématique  , 
conjectural  et  aussi  dépourvu  de 
critique  que  tous  les  ouvrages  du 
même  auteur.  Nous  en  exceptons  ce- 


SAL 

Sendant  le  Mémoire  q 
ans  le  Ier.  volume  de 
lection,  où  H  discute 
sèment  l'identité  de  la  v 
ru  et  du  roi  Siripolem 
ville  moderne  de  Deoç 
Salivahana. 

SALI  VET  (Loui 

Isaag  ) ,  jurisconsulte  < 

naquit  à   Paris  ,     le 

1737.  Après  avoir  ter 

des  d'une  manière  bril 

recevoir  avocat  au  pai 

distingua  dans  l'exerci 

fession  par  son  zèle  po 

de  ses  clients  ,  et  par 

désintéressement.  Dans 

lui  laissait  le  travail  d 

cultivait  les  lettres  et  Ici 

truisait  des  nouveaux 

sciences  physiques.  11 

sa  jeunesse,  un  goût  d 

tour ,  et  il  exécutait ,  < 

des  pièces  de  mecani 

perfection  du  plus   h 

Sa  vie  s'écoulait  obset 

sible,  quand  éclata  1 

Salivet  fut  nommé ,  cr 

sateur  public  près  d'un 

criminels*  provisoires 

ment  de  Paris  ;  il  se  i 

ses  fonctions ,  magisti 

malgré  les  dangers  d 

il  prit  la   défense  d< 

ministre  du  roi ,  qu'il 

ver  de  la  fureur  popu! 

la  suppression  de  ces 

fut  élu  juge  de  paix  d* 

Beau  repaire ,  place  d, 

donna  de  nouvelles  pr 

prit  droit  et  conciliai) 

Dite  rare.  Bientôt  aprè 

tion  générale  des  an 

lui  confia  la  directioi 

bureaux ,  et  le  charge 

la  fabrication  des  pi 

partie  sur  laquelle   il 


SAL 

intéressantes.  Salivct  fut 
un  bureau  du  ministère 
,  et,  lors  de  la  réorganisa- 
seignement,  nomme  pro- 
Vadémie  de  législation. 
I  y  exposa  l'histoire  et  les 
du  droit  romain  ,  et  en 
<>4  ,il  y  expliqua  les  lns- 
J'jstinicn.  II  avait  entre- 
iiiction  du  Legum  delcc- 
nat  {  /'.  ce  nom  )  ;  mais 
le  loisir  de  l'achever  :  une 
iiisec  par  l'épuisement  et 
,  l'enleva  le  4  avril  i8o5. 
s  Dumont  prononça  son 
'athénée  ;    il  est  împri- 
f  Magasin  encyclopédie 
180 5 ,  tome  vi ,  p.  119*2- 
du  à  S.«livet  de  bonnes 
?  plusieurs  livres  classi- 
lutres  des  Vies  de  Plu- 
iduîtes  parDacier,  1778, 
3*  ,  avec  des  Notes.  Il  a 
otes  françaises  aux  OEu- 
rgile  ,  qui  font  partie  du 
ides  à  l'usage  de  V école 
Voy.  le  Dict.  des  anonj  • 
ide  édition,  n°.  11 38  ). 
quelques  articles  sur  les 
ietionnaire  encyclopédi- 
DttOT  )  ;  et  il  a  eu  part  à 
de»  inaugurations ,  par 
Enfin  Salivet  est  le  véri- 
r  du  Manuel  du  tourneur, 
1  le  nom  de  Bergeron  , 
l-cjft.  'i  vol.  in-.|°.,  avec 
i/e  planches,  et  dont  M. 
1  Bergeron  a  publié  une  se- 
oii  refondue  et  augmentée, 
vol.  iu-4°.  Cet  ouvrage  eu- 
sieurs  nouveaux  procèdes, 
ir  à  rrux  que  le  P.  Plumier 
raient  donnes  sur  le  incuic 
'll'Mim  et  Hulot,.  Ce  pen- 
dit encore  consulter  avec 
le  M.  Paulin-Desormeaux, 
ol.  in- ri  et  atlas.  W — s. 

XI 


SAL 


177 


SALLE  (Awt.  de  la).    Voy% 
Sale. 

SàLLE  (  Robert  de  la  ) ,  voya- 
geurfrançais,  était  né  à  Rouen.  Ayant 
passe  plusieurs  années  de  sa  jeunesse 
chez  les  Jésuites ,  les  engagements 
qu'il  avait  pris  dans  cette  compagnie 
l'avaient  exclu  de  l'héritage  de  sa  fa- 
mille. Il  alla  donc  au  Canada ,  vers 
1 670 ,  pour  chercher  fortune ,  ou  se 
distinguer  par  mie  entreprise  hono- 
rable. Son  premier  projet  avait  d'a- 
bord été  d'essayer  de  pénétrer  au 
Japon  ou  à  la  Chine,  par  le  nord  ou 
par  l'ouest  du  Canada  ;  et  quoique 
dépourvu  de  tout  ce  qui  était  néces- 
saire pour  un  si  grand  dessein ,  il  s'en 
occupait  uniquement,  lorsque  Jo- 
lyet ,  qui  avait  accompagné  le  P.  Mar- 
quette dans  son  voyage  au  Mississipi 
(  F.  Marquette,  XXVII,  u5i),  re- 
vint à  Montréal  annoncer  la  découver- 
te de  ce  fleuve.  La  Salle,  après  avoir 
entendu  Jolyet ,  non -seulement  ne 
douta  pas  que  le  Mississipi  eût  son 
embouchure  dans  le  golfe  du  Mexi- 
que, mais  il  espéra  aussi  qu'en  le  re- 
montant au  nord,  il  pourrait  décou- 
vrir le  premier  objet  de  ses  recher- 
ches, ta  comte  de  Frontenac ,  gou- 
verneur du  Canada ,  lui  promit  de 
l'aider  de  tout  son  pouvoir,  et  lui 
conseilla  de  repasser  en  France,  pour 
communiquer  son  dessein  au  gouver- 
nement. La  Salle  partit  sur  le  pre- 
mier vaisseau.  Scignclay ,  qui  venait 
de  succéder  à  Colbert ,  son  pÎTC  t 
dans  le  ministère  de  la  marine,  goûta 
les  projets  de  La  Salle,  et  lui  fit  ob- 
tenir des  lettres  de  noblesse ,  la  sei- 
gneurie de  Citaracouy ,  près  du  lac 
Ontario ,  et  le  go  11  vc  même  ut  du  fort, 
à  condition  qu'il  le  bâtirait  de  pier- 
res, enfin  un  pouvoir  fort  étendu 
pour  le  commerce  et  la  continua- 
tion des  découvertes.  Le  prince  de 
Conti  devint  son  protecteur,  et  ne 


178  SAL 

lui  demanda  d'autre  reconnaissance 
que  d'associer  à  son  entreprise  un 
homme  qu'il  honorait  de  sa  protec- 
tion :  c'était  le  chevalier  de  Tonti. 
Ils  s'embarquèrent  à  la  Rochelle ,  le 
14  juillet  1678,  avec  trente  hom- 
mes ,  parmi  lesquels  il  y  avait  des 
Maures  et  des  ouvriers.  Le  premier 
soin  de  La  Salle,  à  son  arrivée  ,  fut 
de  réparer  Gataracouy  :  ensuite  il 
s'avança  jusqu'à  l'embouchure  du 
Niagara  ,  où  il  traça  un  nouveau 
fort  dont  il  confia  la  garde  à  Tonti 
avec  trente  hommes;  il  laissa  ses 
ordres  pour  la  construction  d'un 
secoud  navire  à  l'entrée  du  lac  Éric , 
au-dessus  de  la  chute  du  Niagara  , 
et  employa  le  reste  de  l'hiver  à 
faire  des  courses  pour  se  procurer 
des  pelleteries.  L'entreprise  qu'il  mé- 
ditait exigeait  des  fonds  considéra- 
bles; pour  ne  les  devoir  qu'à  lui-même, 
il  voulait  augmenter  son  capital.  La 
fortunelui  sourit  d'abord  ;  les  voya- 
ges de  ses  navires  furent  heureux;  il 
alla  jusqu'à  Michilimakinac ,  où  Ton- 
ti le  rejoignit  ;  il  cherchait  à  tirer 
des  sauvages  des  lumières  pour  ses 
découvertes  futures.  Tonti  descendit 
jusqu'aux  Minois  ;  La  Salle  revint  à 
Gataracouy  ;  et  ce  fut  alors  que 
toutes  sortes  de  malheur»  l'acca- 
blèrent :  déjà  un  de  ses  navires  s'était 
perdu  ;  un  autre  fut  pillé  et  détruit 
par  les  Ouatouais.  Les  llinois,  sur  le 
secours  desquels  il  comptait,  avaient 
été  surpris  par  les  Iroquois  ,  qui  en 
avaient  massacré  un  grand  nombre. 
La  Salle ,  revenu  dans  ces  circons- 
tances ,  n'eut  pas  peu  de  peine  à 
ménager  l'esprit  des  llinois,  que 
leur  disgrâce  avait  refroidis  pour  les 
Français.  Ses  chagrins  augmentèrent 
bientôt  par  la  désertion  d'une  partie 
de  ses  gens ,  et  de  ceux  même  sur 
lesquels  il  faisait  le  plus  de  fond.  Ces 
perfides  avaient  comploté  de  J'em- 


SAL 

poisonner.  Ils  furent  déc 
se  sauvèrent.  Sa  seule  re 
de  les  remplacer  par  une 
jeunes  llinois;  et  il  comm 
gré  tant  d'obstacles ,  l'ei 
son  plan  de  découvertes, 
d'abord  le  P.  Hennepin  < 
çais  nommé  Dacan ,  de  1 
Mississipi  au-dessus  de  la 
llinois,  et  s'il  était  possi 
sa  source  (  V.  Hennepin. 
De  nouveaux  embarras  , 
La  Salle  après  leur  dépari 
le  retinrent  dans  son  fort 
cœur,  sur  la  rivière  de  S< 
des  llinois  ,  et  l'obligèrei 
retourner  à  Gataracouy.  I 
rictés  sans  cesse  renaissa 
dèrent  l'exécution  de  ses  d 
fin ,  au  commencement  d 
descendit  la  rivière  des  11 
2  février,  il  navigua  sur  le 
Le  4  mai ,  il  prit  possessi 
des  Akansas ,  et  le  9  avri 
mit  l'embouchure  du  flei 
achevé  cette  importante  d 
La  Salle  se  rembarqua  le 
monta  le  fleuve  jusqu'ai 
d'où  étant  allé  passer  Phiv 
il  ne  put  arriver  à  Qu 
printemps  de  l'année suiv 
ques  mois  après  il  quitta 
pour  aller  en  France,  ren 
de  sou  expédition.  Sur  ces 
Frontenac  avait  été  rem  pi 
fevre  de  La  Barre ,  qui  se 
venir  contre  La  Salle,  et 
ce  voyageur  était  la  caus< 
lités  que  les  Iroquois  av 
mises  :  il  ajouta  que  les  c 
annoncées  n'avaient  auci 
tance.  La  présence  de  Li 
France,  effaça  en  partie  le* 
impressions  que  l'on  avaii 
duire  sur  son  compte;  Se 
prouva  son  plan  de  recon 
mer ,  l'embouchure  du  Mi 


SàL 

rr  un  établissement ,  et  le 
le  faire  les  préparatifs.  Sa 
,on  le  nommait  comman- 
Vxpédilioo  :  quatre  bâti- 
différentes  grandeurs  furent 
Rochefort;  deux  cent  qua- 
»  personnes  y  furent  embar- 
is  les  historiens  conviennent 
>ix  de  la  plupart  de  ces  gens 
as  été  fait  arec  soin.  La  pè- 
re partit  le  ?4  juillet  1O84. 
isies  d'autorité' ,  entre  le 
Uni  et  La  Salle ,  Grent  mal 
[e  l'entreprise ,  surtout  lors- 
nireot  causé  la  perte  d'un 
large  de  munitions ,  qui  fut 
La  côte  de  Saint-Domingue 
;  pirogues  espagnoles.  Cc- 
■près  avoir  relâché  dans  un 
çaîs  de  cette  île ,  on  doubla 
nent  le  cap  Saint-Antoine , 
cidentalc  de  Cuba ,  et  le  18 
e  on  découvrit  les  terres  de 
e.  On  avait  dit  à  La  Salle 
ts  le  golfe  du  Mexique,  les 

portaient  à  l'est;  d'où  il 
[ne  l'embouchure  du  Missis- 
lit  être  encore  bien  loin  à 
Cette  erreur  causa  ses  dis- 
'aisant  route  de  ce  côte  ,  il 
peu ,  parce  que  de  temps  en 

s'approchait  de  la  terri*, 
t  obligé  de  suivre  a  vue  pour 
«r  le  fleuve  qu'il  cherchait. 
svier  iritt"),  il  s'en  trouva, 
m  l'a  conjecturé  depuis ,  as- 
ke;  m  an  persuade  qu'il  était 
irrrs  >ies  Apilachcs,  il  passa 
as  même  v  en  vu  ver  sa  cha- 

m  m 

qelqtie«  jour* après,  sur  un 
reru!  de*  sauvages,  il  voulut 
r  vers  le  même  lieu  :  le  coin- 
ref  'ju  uV  se  conformer  a  ses 
s  ;  la  route  fut  continua  à 
et  l'on  mouilla  dans  la  b»ic 
mard  a  cent  lieues  de  l'cm- 
t  ém  Miastssipi  ;  une  belle  ri  - 


SAL  1  «q 

vière  y  terminait  son  cours.  La  Salle» 
qui  ne  se  croyait  pas  loin  du  Missis* 
sipi ,  résolut  de  débarquer.  Un  na- 
vire se  perdit  avec  une  partie  des 
provisions  ;  les  sauvages  en  pillèrent 
un  autre ,  enlevèrent  et  tuèrent  plu- 
sieurs Français.  Tous  ces  mal- 
heurs rebutèrent  une  partie  de  ceux 
qui  s'étaient  engagés  dans  cette  ex* 
pédition,  surtout  lorsque  les  plus 
mal  intentionnés  eurent  commencé  à 
décrier  la  conduite  du  chef.  Loin  d'en 
être  abattu ,  jamais  il  ne  montra  plus 
de  courage  et  de  résolution  :  il  fit 
construire  un  magasin,  qu'il  environ- 
na de  bons  retranchements.  S'ima- 
gi liant  que  la  rivière  où  il  était  entré 
pouvait  être  un  des  bras  du  Missisi- 
pi ,  il  résolut  de  la  remonter  :  c'était 
le  Rio-Colorado,  qui  vient  d'un  côté 
opposé.  Le  i5  mars,  la  principale 
frégate  reprit  la  route  de  France.  Li 
Salle,  restéavec  deux  cent-vingt  hom- 
mes, fit  jeter  les  fondemeuts  d'un  fort  à 
l'embouchure  de  la  rivière  ;  chargea 
Joutel ,  son  compatriote ,  de  l'ache- 
ver ,  et  voulut  remonter  le  fleuve 
aussi  loin  qu'il  pourrait  ;  il  décou- 
vrit un  beau  pays,  et  conçut  !r des- 
sein d'y  bâtir  un  second  fuit  :  l'inha- 
bileté de  ses  ouvriers  le  força  de  faire 
venir  tous  ceux  qu'il  avait  laissés  à 
Joutel  ;  le  premier  fort  fut  abandon- 
né. Le  nouveau  mit  du  moins  à  cou- 
vert de  l'insulte  des  sauvages,  qui 
étaient  des  brigands  déterminés.  Le 
fort  achevé  au  mois  d'octobre,  l>a 
Salle  voulut  monter  sur  la  frégate 
qui  restait,  pour  faire  une  reconnais- 
sinrc  le  long  des  côtes;  la  mort 
lui  avait  enlevé  plusieurs  de  ses 
gens.  Os  pertes  l'affligeaient  et  lui 
(îuiinaicnttun  air  sombre  qui  sem- 
blait augmenter  sa  hauteur  et  s.i  du- 
reté naturelle.  Il  partit  ;  on  ne  le  re- 
vit qu'au  mois  de  mars  iG8(i:  il  avait 
parcouru  de  fort  beaux  pays ,  mais 


180  S  AL 

sans  trouver  sa  frégate  ;  enfin  on  ap- 
prit qu'elle  s'était  orisée  sur  la  côte: 
une  partie  de  l'équipage  se  sauva.  Ce- 
pendant La  Salle  s'était  absenté  de 
nouveau ,  ce  qui  produisit  un  grand 
mécontentement  dans  la  colonie.  Il 
revînt  en  août,  après-  avoir  peidu 
beaucoup  de  monde  :  plusieurs  nom- 
mes s'étaient  égarés.  Le  chagrin  lui 
causa  une  maladie  qui  ne  lui  permit 
d'entreprendre  un  troisième  voyage 

Ï ne  le  i  a  janvier  1687  ,  avec  seize 
ommes.  On  marcha  vers  l'est  ;  à 
mesure  qu'on  avançait ,  le  pays  pa- 
raissait plus  peuplé.  La  Salle  avait 
inventé  un  canot  qui  fut  très -utile 
pour  passer  les  rivières.  Le  17  mai, 
son  neveu ,  qui  allait  en  avant,  fut  tué 
par  trois  scélérats  de  sa  troupe  ;  le 
ao, les  mimes  assassins  lui  ôtèrent  la 
yie  pendant  qu'il  faisait  une  recon- 
naissance avec  un  récollet  et  un  chas- 
seur. «  Telle  fut,  dit  Charlevoix ,  la 
»  fin  tragique  d'un  homme  à  qui  la 
»  France  doit  la  découverte  d'un  des 
«plus  beaux  pays  du  Nouveau- 
»  Monde.  Homme  d'une  capacité  , 
»  d'une  étendue  d'esprit,  d'un  cou- 
»  rage  et  d'une  fermeté  d'ame  qui 
»  auraient  pu  le  conduire  à  quelque 
»  chose  de  grand ,  si  tant  de  bonnes 
»  qualités  n'eussent  été  ternies  par  des 
»  excès  d'entêtement ,  de  mauvaise 
»  humeur  et  de  dureté  qui  lui  firent 
»  beaucoup  d'ennemis.  »  On  a  pensé 
que  l'entreprise  de  La  Salle  aurait 
eu  plus  de  succès  s'il  n'eût  pas  eu 
d'autres  vues  que  de  former  un  établis- 
sement à  l'embouchure  du  Mississi- 
pi  :  il  paraît  certain  que,  dès  la  pre- 
mière course  qu'il  fit  au  nord  de  la 
baie  Saint-Bernard  ,  il  aurait  pu  ob- 
tenir un  guide  des  sauvages;  mais 
on  a  pensé  qu'il  voulait  (f  abord  s'ap- 
procher du  territoire  espagnol  pour 
se  procurer  la  connaissance  des  mines 
de  Santa -Barbara.  U  avait  probable- 


SAL 

ment  apporté  cette  idée 
où  elle  était  si  commune 
Mination  avec  laquelle  on 
la  même  chimère,  retai 
que  l'on  aurait  pu  tirer  d 
ne  et  des  fautes  de  La  Sali 
ouvrages  contiennent  de< 
ses  voyages.  Hennepin  e 
très-curieux  dans  les  tro 
qu'il  a  publiées ,  et  revei 
lui-même  l'honnenr  de  h 
te  du  Mississipi.  Divei 
tions  de  ce  religieux  pai 
exactes.  Joutel ,  à  qui  La 
laissé  la  garde  de  son  a 
apprit  du  récollet  les  ci 
de  sa  mort,  tremblant 
pour  sa  vie,  se  mit  de 
main  en  marche  avec  toi 
çais  afin  d'aller  chez  les 
leur  fournirent  des  gi 
les  conduire  chez  les  J 
Mississipi.  Les  meurtrie 
rèrent  de  la  troupe ,  et 
uns  par  la  main  des  au 
et  ses  compagnons  pan 
sept.  1688 ,  a  la  riviè 
nois;  en  oct.  1C90,  ih 
rent  à  la  Rochelle.  Jout 
veu  de  La  Salle  revinrci 
où  Gha  rie  voix  le  vit ,  el 
en  1 7^3.  C'était ,  dit-il ,  1 
ncte  homme.  On  a  de  li 
historique  du  dernier  % 
feu  M.  de  la  S  aile  fit  di 
du  Mexique,  pour  trou» 
chute  et  le  cours  de  la 
Missicipi,  Paris ,  1 7*3 , 
une  carte.  Le  livre  fut  m 
par  Michel ,  sur  les  papi 
tel.  Celui  •  ci  se  plaignai 
touchant  son  ouvrage 
altéré;  mais  Charlevoix  < 
l'on  n'y  avait  pas  fait 
ment  essentiel.  Tonti  a  1 
des  particularités  sur 
voyage  de  La  Salle.  ( 


Inimé.s.iiis  se  fidrc  connaître, 

■  lis  filions    nouvelles    ,|,- plllsiril.s 

.i.u«.<1!i,il.iMimhi«<lrM'»  »b- 
serratinut.  N uns  citerons ,  entre  nu- 
Ires,  1rs  ltiriictU  <io  jiir^.t»r«irloiiri- , 
liut  civile  que  rannni.pic  de  Gui  I)u 
Hnn.»c.md  de  l..i  Combe.  Kiifi»,  il 
rnlrcpiit  de  uTip  mire  en  lit' mu  rut 
l'ancien  C'ufefbi  wrr<;  mais,  au 


ni  il  l'illustre 

kiliii.Tdun- 

■  sira  qite  l.i  jiii- 

■  l'Ièe.  Après  I.i 

.lamine,  les  com- 

<t  sons  le  titre  de 

■nuances  de  Louis 

jiiuut  une  science 

■  romaines  cl  de  nu- 

> prudence  française  : 

■ni  «Uire  que  sa»,in  ■ 

r,  porta  le 


:n  lit  i 


lil   * 


é  il' 1,1 


«m,  il  fut 

„    laquelle 


ait...,...: 

ilsutTonibi.  le  i|  octobre  177", 
ri-iuii  retarda  quelque  temps  l.i  mise 
en  veille  de  cet  ouvrage.  Ces  dill'é- 
rents  irav.iu\  n'empêchaient  point 
Sa  Me'  de  se  livrer  aux  occupations 
•  '.''  la  priifessioti  d'à viif.nl  :  un  tact 
sûr,  une  uiéllmdc,  et  nue  fécondité 
du  principes  j ml ieieu seine nt  appli- 
que», l'uni  place  nu  nombre  des 
pri-micts  avucats  de  son  temps, 
et  lui  mit  mérité  la  confiance  de  la 
célèbre  congrégation  de  Saint- Maar. 
Il  était  lié  avec  les  littéralcurs  et  les 
ariisies  les  plus  célèbres.  II  cul  part , 
sons  le  rapport  lillér«ire,à  ipiolqucs 
ouvrages  critiques  sur  la  peinture  et 
la  m-ulplurc,  nui  parurent  eu  l'année 
■  7^i;  el,  enfin,  il  reste  encore  de 
lui,  en  manuscrit,  un  abrège  chrono- 
logique de  l'Histoire  de  Malle .  r.oni- 
Sosésurle  plan  de  celui  de  l'Histoire 
e  France  par  le  président  Hé- 
nault  (il.  Ses  talents  ne  restèrent 
uorables, 

■  l-ré- 


rnce  qne  les 
mner  à  nos 


l82 


S  AL 


SALLE  (  Philippe  de  La  ),  des- 
sinateur et  machiniste,  naquit  à  Seis- 
sel,  en  171 3.  IL  reçut  de  Sa  ira  bat, 
peintre  d'nistoire  à  Lyon,  les  premiè- 
res leçons  de  dessin,  et  fut  admis  dans 
l'école  de  Fr.  Boucber  (  V.  ce  nom) , 
qui  eut  heureusement  peu  d'influence 
sur  le  goût  de  son  élève.  Il  s'attacha 
surtout  à  la  décoration,  et  il  se  propo- 
sait d'aller  à  Rome  pour  s'y  perfec- 
tionner ;  mais  un  fabricant  de  Lyon  le 
fixa  dans  cette  ville,  en  lui  donnant, 
avec  la  main  de  sa  fille ,  un  intérêt 
dans  son  commerce.  Le  talent  de  La 
Salle  pourpeiudre  les  fleurs  et  les  exé- 
cuter sur  étoffes,  le  fit  bientôt  connaî- 
tre. Il  obtint,  en  1753,  une  pension 
de 600  liv.  Cest  â  lui  qu'on  dut  l'idée 
des  étoffes  en  soie  pour  meubles;  et 
il  rendit  un  service  important  aux 
manufactures  de  Lyon ,  en  imaginant 
le  moyen  de  conserver  les  formes  de 
chaque  dessin ,  de  sorte  qu'une  opé- 
ration qui  coûtait  à  l'ouvrier  près  de 
deux  mois  de  travail ,  n'exigea  plus 
que  quelques  minutes.  Il  exécu- 
tait à  la  navette  des  tableaux  d'ani- 
maux admirables;  et  il  réussissait 
même  à  faire  le  portrait  en  broché, 
d'une  grande  ressemblance.  On  cite 
surtout  ceux  de  Louis  XV,  et  de  l'im- 
pératrice de  Russie. Tous  les  meubles 
en  soie  des  appartements  de  cette 
princesse  furent  exécutés  par  La 
Salle  et  sur  ses  dessins.  En  1775, 
Turgot  lui  fit  accorder  le  cordon  de 
Saint-Michel ,  avec  une  pension  de  six 
mille  livres.  Louis  XVI  lui  permit 
de  faire,  au  château  des  Tuileries, 
l'essai  de  la  navette  volante  pour  la 
fabrique  des  gazes  et  autres  étoffes  de 
toute  grandeur. Cette  invention, repro- 
duite depuis  comme  anglaise,  appar- 
tient incontestablement  à  La  Salle.  Les 
divers  perfectionnements  qu'il  ne  ces- 
sait d'introduire  dans  la  construction 
des  métiers  à  soie,  lui  méritèrent, 


SAL 

eti  1 783 ,  la  grande  médaill* 

destinée  à  récompenser  les 

vertes  les  plus  utiles  au  corn 

Après  le  siège  de  Lyon ,  en 

ses  ateliers  furent  pillés  et  s 

chines  détruites  ;  il  vendit  a 

blés  et  des  effets  précieux  p 

construire  ses  machines  ,  qu' 

le  projet  de  léguer  à  sa  patrù 

tive.  La  ville  lui  accorda  u 

ment  dans  les  bâtiments  de  l'ai 

abbaye  de  Saint-Pierre^  et 

transporter  son  cabinet.  1); 

dernières  années  de  sa  vie , 

fectionna  le  tour  et  le  moulin 

Il  mourut  à  Lyon,  le  27 

1804 ,  *  l'âge  de  quatre-vinj 

Le  Moniteur  du  1  avril  suiva 

tient  une  Notice  sur  La  Salle 

SALLE  DE  LÉTANG( 

Philibert  de  La  ),  conseil 

présidial  de  Reims ,  où  il  i 

vers   1700 ,  fut   député   à 

par  le  conseil  de  ville,  et  : 

dans  cette  capitale ,  le  20  mar 

On  a  de  lui  :  I.  Des  prairie* 

cielles,  Paris,   1766,  in -8°, 

vre  a  été  réimprimé  en   r 

1762.    IL    Manuel   <Fagri 

pour  le  laboureur ,  le  propi 

et  le  gouvernement,  Paris,  ! 

1 764,  gros  in-8°. ,  belle  éditio 

gravures.  Cet  ouvrage  ne  fu 

posé  que  d'après  une  expéric 

trente  ans.  L'auteur,  qui  s'élè 

force  contre  les  routines  loc 

été  l'un  des  premiers,  en  F 

à  démontrer   l'utilité  des   r 

artificielles ,  singulièrement  a 

geuscs  dans  la  Champagne. 

tique  ,  peut-être  trop  viveme 

systèmes  de  Tull ,  de  Dubaï 

de  Patulo.  Il  fut  réfuté,  à  tttij 

par  Delamarre,  qui  publiai 

fense  de  plusieurs  ouvra 

griculture,  ou  Réponse 

titulé  :  Manuel  d'agricr 


SAL 

!«LÉ  (  Jacques-Antoine  } , 
iris,  le  4  ju*u  171*,  de  pa- 
unuerçants  ,  se  prépara,  par 
les  aussi  solides  que  profon- 
la  carrière  du  barreau  ,  et  fut 
ocat,  eo  l'année  1736.  Une 
rande  timidité,  qu'il  ne  put 
lier,  le  força  de  renoncer  à 
toi  trie.  Dans  le  silence  du  ca- 
ses premiers  travaux  fuient 
1  qui  couronnent  la  carrière 
ns  jurisconsultes.  A  peine  âgé 
;l-*ix  ans ,  il  avait  déjà  terrai- 
Commentaires  sur  les  ordon- 
dc  1731  rt  1735,  touebaut 
a  lions  et  les  testaments  :  il 
■nia    ensuite   les    ordounan- 
ii    parurent   successive  m  eut. 
rêsrata  son  travail  à  l'illustre 
s*eati ,  qui  l'accueillit,  y  don- 
éloges,  mais  désira  que  la  pu- 
>n  en  fût  retardée.  Après  la 
r  ce  grand  homme,  les  cont- 
res parurent  sous  le  titre  de 
t  des  ordonnances  de  Louis 
Do  y  reconnut   une  science 
<1e  dés  lois  romaines  et  de  no- 
ir o ne  jurisprudence  française  : 
bode,  aussi  claire  que  sa  van  • 
ployée  par  l'auteur,  porta  le 
au  dans  la  profondeur  de  ces 
les  lois .  et  vc  premier  ouvra- 
SjHé  fut  aussitôt   placé  au 
les  livies  élastique*  de  notre 
français.  Cet  heureux  début 
•a  lenteur  à  entreprendre  le 
travail  Mir  le»  principales  or- 
'jees  du  replie  prerédeut ,  et  il 
lia  ««jus  le  titre  île  V Esprit  des 
nonces  de  Louis  XIP.  Il  y 
unir  la  théorie  a  la  pratique, 
lit  cnviite  paraître  le  Traité 
menons ,  droits  et  privilégrs 
rsmmiaaircs  au  Clidtelet  de 
.  t*ù  règne  toujours  cet  ordre 
plil'ie  et   lumineux  qui  était 
e  a  l'auteur,  balle  avait  publié 


SAL 


i83 


sous  son  nom  ces  divers  ouvrages. 
Il  a  donné ,  sans  se  faire  connaître , 
des  éditions  nouvelles  de  plusieurs 
autres ,  qu'il  a  enrichies  de  ses  ob- 
servations. Nous  citerons ,  entre  au- 
tres, les  Recueils  de  jurisprudence , 
tant  civile  que  canonique  de  Gui  Du 
Rousscaud  de  La  Combe.  Enfin ,  il 
entreprit  de   refondre  entièrement 
l'ancien  Code  des  cures  ;  mais ,  au 
moment  où  il  se  préparait  à  mettre 
au  jour  cette  nouvelle  édition ,  il  fut 
attaqué  d'une  hydropisic  à  laquelle 
il  succomba,  le  i4  octobre  1778» 
ce  qui  retarda  quelque  temps  la  mise 
eu  vente  de  cet  ouvrage.  Ces  diffé- 
rents travaux  n'empêchaient  point 
Salle  de  se  livrer  aux  occupations 
do  la  profession  d'avocat  :  un  tact 
sûr,  une  méthode,  et  une  fécondité 
de  principes  judicieusement  appli- 
qués ,  l'ont  placé  au  nombre  des 
premiers  avocats  de   son   temps , 
et  lui  ont  mérité  la  confiance  de  la 
célèbre  congrégation  de  Saint-Maur. 
11  était  lié  avec  les  littérateurs  et  les 
artistes  les  plus  célèbres.  Il  eut  part , 
sous  le  rapport  littéraire,  à  quelques 
ouvrages  critiques  sur  la  peinture  et 
la  sculpture,  qui  parurent  en  l'année 
17. if);  et,  enfin,  il  reste  encore  de 
lui,  en  manuscrit,  un  abrogé  chrono- 
logique de  l'Histoire  de  Malte, com- 
pose sur  le  plan  de  celui  de  l'Histoire 
de   France    par   le  président    Hé- 
nault  (  1  ).  Ses  talents  ne  restèrent 
point  sans  récompenses  honorables, 
et  l'étranger  même  lui  en  décerna  une 
bien  flatteuse.  Lorsque  le  Code  Fré- 
déric parut,  Salle  fit  des  observa- 
tions sur  ce  nouveau  corps  de  lois ,  et 
le  comparant  à  notre  législation,  ven- 
gea celle-ci  de  la  préférence  que  les 
novateurs  semblaient  donner  à  nos 


(  1  >  I  *  liU  •:<•  SJI*  »VUit  |ir»p<*c  de  continuer 
c*t  iMi«r->K«  ;  mai*  n'ayant  yu  m  iwcurtr  1rs  u 
rwti  Bcctoaircs ,  il  »*t-at  1»  force  d'y  rrauoorr. 


i84 


SAL 


voisins ,  et  démontra  la  supériorité 
de  l'administration  de  la  justice  en 
France.  Cet  ouvrage  parvint  jusqu'au 
grand  Frédéric  ,  qui  récompensa  la 
franchise  et  les  talents  de  l'auteur  en 
J'associant  à  l'Académie  de  Berlin. 
Son  mérite  fut  également  appré- 
cié par  ses  concitoyens.  Entouré 
de  la  considération  publique ,  il  fut 
nommé  bailli  de  commanderie  de 
Saint-Jean-de-Latran ,  et  il  se  mon- 
tra , dans  cette  nouvelle  carrière,  un 
juge  éclairé,  comme  il  avait  été  re- 
connu au  barreau  un  excellent  ju- 
risconsulte. Salle  présida  au  baillia- 
ge de  Saint-Jean-de-Latran ,  jusqu'à 
la  révolution  de  la  magistrature, en 
177 1.  Il  fut  le  premier  des  juges 
des  justices  particulières  auquel  on 
s'adressa  pour  l'enregistrement  de 
l'édit.  Attaché  inviolablement  aux 
vrais  magistrats  de  la  nation ,  il  de- 
vait partager  leur  sort;  aussi  ne  ba- 
lança-t-il  pas  à  donner  sa  démission 
sur  le  champ.  Il  ferma  son  cabinet, 
et  abdiqua  son  office;  dévouement 
d'autant  plus  généreux  ,  qu'il  faisait 
le  sacrifice,  non-seulement  de  lui- 
môme,  mais  encore  de  sa  famille, 
dont  l'existence  était  attachée  à  ses 
travaux.  II  en  reçut  la  récompense 
lors  du  rappel  des  parlements  ;  on 
le  nomma  bailli  du  prieuré  de  Saint- 
Martin  des  Champs  ,  et  il  eu  rem- 
plissait les  fonctions ,  en  octobre 
1778,  époque  de  sa  mort.  A  la  ren- 
trée du  parlement ,  la  même  année , 
l'avocat  -  gênerai  ,  d'Agucsseau  de 
Fresne,  rendit  publiquement  hom- 
mage à  la  mémoire  du  vertueux  et 
savant  commentateur  des  ordonnan- 
ces composées  par  son  illustre  aïeul. 
On  a  de  Salle  :  L' Esprit  des  ordon* 
nances  dû  Louis  XP,  Paris ,  3  vol. 
in- 12,  ou  un  vol.  in-4°. ,  1 7^9. 
U  Esprit  des  ordonnances  de  Louis 
XIV,  Paris,  1768,  a  vol.  in-4°« 


SAL 

Traité  des  fonctions  des  co 
saires  du  ChdteUt ,  Paris,  13 
vol.  in-4°.  Nouveau  Code  des 
Paris ,  1 780 ,  4  vol.  in-  va  {1) 
SALLENGRE  (  Albert-Hi 
d'une  famille  originaire  du  Ha 
et  retirée  en  Hollande  pour  ca 
religion,  naquit  à  la  Haye ,  en 
Il  fit  ses  études  à  Leyde ,  et  ei: 
maîtres  Perizonius  et  Bernard 
de  bonne  heure  avocat  de  la  c 
Hollande ,  il  vint  en  France  a 
paix  d'Ulieeht,  et  demeura  c 
temps  à  Paris.  Il  y  consacra  t 
temps  à  visiter  les  bibliothèi 
les  savants.  11  fit ,  en  1 7 1 7  , 
cond  voyage  en  France ,  et  a 
1 7 19 ,  en  Angleterre ,  où  il  î\ 
membre  de  la  société  royale  d 
dres.  En  1 723,  il  vint  à  Cambi 
son  beau  •  frère  ,  lord  Whit 
plénipotentiaire  du  roi  d'Anj 
au  congrès  qui  se  tenait  al 01 
cette  ville.  De  retour  à  la  Haye 
attaqué  de  la  petite  vérole 
mourut  le  27  juillet  1723 ,  c 
trentième  année  :  en  17 16, 
été  fait  conseiller  de  la  princ 
Nassau  ;  et ,  en  1717,  corne 
des  finances,  des  états-généra 
a  de  lui  :  I.  Eloge  de  V ivresse 
in- 12  ,  réimprimé  plusieurs  f 
dernière  édition  .  considérai 
augmentée,  a  été  donnée  par 
ger,  Paris ,  an  vi  (  1 798),  in- 
additions et  changements  de 
ger  sont  en  si  grand  nombre , 
nouvelle  édition  peut  être  cor 
comme  un  nouveau  livre,  doi 
et  la  base  seule  appartient  à 
grc.  C'est  un  Recueil  agréabl 

(»". OntrouTi*  un  Elo^r  de  S-llrt  «'«u»  I 
du  \«fntloge  (  ouvhij;r  auquel  Salle  ai 
l'article  Gougrnot ,  anut-r  1*6^  ^  Ce»! 
rlogc  qui  e«>t  roli'tr  du  i'.yoI.  du  Coda  t 
et  qui  a  pour  auteur  Forertirr  ,  gcudr*' 
Foruiry,  dans  se»  Sommtri ,  II,  i5*-it> 
place  &  S»ll(' ,  et  transcrit  de  lui  nue  let 
nuit  le  rccit  du  supplice  de  Damitm.      i 


SAL 

ir  ses  nombreuses  citations. 
7<>8.  où  aurait  à  augmenter 
»  les  chapitres  des  poètes  et 
nts  qui  se  sont  enivrés.  IL 

tic  Pierre  de  Vont  ma ur , 
i  vol.  in-8<\  fr.  Mo*t- 
I".  III.  Mémoires  de  litté- 
■  715-1717,  \  parties  en  \\ 

utivijge  traite  des  livres 
*  drpuis  long-temps  ,  et  qui 
a  m  m  and  il)  les,  ou  par  leur 
ou  pir  leur  rareté ,  ou  par  ?c 
'il*  ont  fait  j).  On  y  joint  la 
itinn  tles  Mémoires  de  litté- 
!  d* Histoire,  par  Dcimolets, 
un  rerueil  rl'un  antre  genre 
moi.lt»  \  I V.  Poésies  de  La- 
e .  h  Haye,  1716,  in-K°. 
,'ve  désavoua  cette  édition 
*on  Î'imi  et  tri  s- in  complète. 
-  et  Pé.iitetir  se  brouillèrent 
Tj*ion  ;  mais  se  r  ircouiuio- 
i^nf  ôt  au  nioven  de  quelques 
•ut  Silî'fi^re  fit  présent  a  La 
e.  V.  Etat  présent  de  l'é- 
moi ne  .  dan*  tout  r  s  les  par- 
wnde .  trjd.  de  l'anglais  de 

S  te*-!  ,  qui  lui-même  l'avait 
le  l'italien  de  lrrb.mo  Cerri , 
in-HJ.  VI.  Discours  sur  la 
•i  ouvrages  de  Meziriac,  en 
le "ition  An  Commentaires 

é  ilrrs  d'O.vdc,  17  if>  ,  1 
**•  VII.  .Yociii  thésaurus 
'.atum  rotnanarum  ,  1716* 
V.  in  fol.  C'nt  un  recueil  de 


■   -•    "-«rJ     4»    |i»rn    '--tifr*  ir   ffliurijl 

*-i^*.p*  •     ■••••    ■  »il*   >^<irfr-iiiiii<>    de 
««  4  h-    c  ihhmiI  mm  4>»ulr  |i«  : 

■  •  .  •       -    *   I    1 .    k-     aliii  .•  . 
-  j.  -  •»■  .    |#|    ia  p«.  l<f.M  , 

«■  •   M       'ibfe.r.  |i-tt    .»•  r-mfcr  <J«fitJ  , 
y»*  •  'Lu!  1*  ai  al  J»  driifa. 

**rwT    V     l«fe*  .  f  .mf    II  .  +**H*ir   p*f  f  , 

***  »  *•  14.  v    •*  '  rv*M«ry«cj    m/  /ci 
•  •*?-!-•«»  |m  i'ra  imt/wlrfli 


SAL  i85 

pièces  échappées  à  Gracvitis  :  elles  ne 
sont  pas  toutes  excellentes  ;  mais 
plusieurs  étaient  rires,  et  Ton  est  bien 
aisede  les  trouver  rassemblées.  VIII. 
E*S'ri  tf  une  histoire  des  Provinces- 
Unies  ,  poti>-  l'année  itru  ,  où  la 
trêve  finit  et  la  «uerre  recommença 
avec  l'Espagne ,  ouvrage  posthume, 
1728,  iii-40.  L'auteur  se  proposait 
de  remplir  le  vide  qui  existe  dans 
riiistoirc  de  «a  patrie,  depuis  la 
trêve  de  iCug  avec  l'Espagne,  où 
finit  l'histoire  de  Grofius,  jusqu'à 
I.i  paix  de  Munster,  en  1^48,  où 
co  tu  m  en  cent  Wicqucfort  et  Bas  nage. 
Pour  cssayirsrs  forces  et  pressentir 
le  goût  du  puMic,il  *Yuit  exercé  sur 
1'diinéc  1611  ;  et  ce  tiavdil ,  quoi- 
que imparfait ,  contient  de  fort  bon- 
nes choses.  Sallctigrc  a  eu  part  au 
Journal  littéraire  de  la  ffaje,  1^  1 3- 
'ii ,  qui  a  cie  (  ontinuc?  par  différents 
auteurs  jusqu'en  1737 ,  et  au  Chef- 
d' œuvre  d'un  inconnu.  Il  a  été  l'é- 
diteur des  Pièces  échappées  au  feu  , 
ou  Recueil  de  diverses  pièces  en 
prose  et  en  vers ,  1717  ,  in  8".,  et 
cnroredcroiivragcdf'Huet ,  intitule': 
Pet  ri  Danieli\  I/uetii  comment  arius 
de  rébus  ad  eumpertinentibus,  1718, 
iu-i'i  (31.  A.  B — t. 

SALLES  '  Jea!y-Baptist£  ;,  dc- 
puté  aux  etat<-£fnéraux »  *n  '  7^9» 
et  eu  170*2  1  a  l.i  Convention  ,  fut, 
pendant  les  troubles  011  il  vécut,  un 
de  ces  personnages  mixtes  que  l'his- 
toire ne  peut  loiriplètf-menl  absou- 
dre, nia ii  qu'elle  ne  doit  pas  non 
plus  condamner  ttop  sévèrement. 
H  était  fiiéleeiri  à  Yézelize,  dans 
l'ancienne  province  de  Lorraine, 
avant  la  révolution  ,  et  u'avait 
f;u'euvirrin  vingt-huit  ans ,  lors  de  la 


■l  1."  I.utt'itl  lllriau*  ,  f.iui  XII,  IUki)!, 
nwtiriil  ua  luriwiiir  <],-  f..rti«-r  •!•  5><iat-MiiJif.f*( 
•ur  ^Ji*a,:ic.  Nu.ru  j»,iJc  àm  ctt  iuUui  «us  Ljb«. 

I  Cl  1  4m  M*  MciMOtiri. 


>86 


SAL 


convocation  des  états-généraux ,  où 
il  fut  porté  par  le  tiers-état  de  Nanci. 
Quelques  Notices  biographiques  sur 
ce  jeune  homme  le  représentent 
comme  un  personnage  un  et  délié , 
masquant  adroitement ,  par  une  con- 
duite équivoque,  les  plus  déplora- 
bles intrigues.  Il  a  été  accusé ,  par 
exemple ,  d'avoir ,  de  concert  avec 
quelques  autres  personnages ,  prépa- 
re la  sanglante  catastrophe  de  Nanci 
en  1790;  mais  cette  imputation  ne 
doit  pas  être  légèrement  adoptée. 
Nous  avons  suivi  tous  les  débats  aux- 
quels cette  révolte  donna  lieu ,  et 
surtout  observé  les  hommes  méritant 
quelque  attention  qui  prirent  le  parti 
des  révoltés  ,  et  nous  devons  déclarer 
que  le  peu  de  mots  que  Salles  pro- 
nonça dans  rassemblée  en  cette  cir- 
constance ne  les  favorisa  point.  Une 
députation  de  la  garde  nationale  de 
Nanci  était  venue  se  plaindre  de  la 
municipalité  de  cette  ville,  qui,  di- 
disait  elle  ,  n'ayant  pas  pris  les  me- 
sures nécessaires  pour  prévenir  ou 
arrêter  le  désordre,  cherchait  à  faire 
retomber  sur  autrui  une  responsabi- 
lité qui  pesait  particulièrement  sur 
elle.   Salles  parla  en  faveur  de  la 

§arde  nationale ,  qui  était  composée 
e  gens  connus  et  estimés.  L'assem- 
blée les  admit  aux  honneurs  de  la 
séance  ;  et  il  ne  fut  pris  aucune  me- 
sure contre  eux.  11  est  vrai  que,  dans 
la  plus  grande  partie  de  la  session 
de  l'assemblée  constituante  ,  ce  dé- 
puté vota  avec  les  plus  violeurs  révo- 
lutionnaires. En  1 789,  il  parla  contre 
le  veto  absolu,  et  fut  d'avis  que  les  as- 
semblées législatives  ne  fussent  com- 
posées que  d'une  seule  chambre  (  f  • 
Rabaut  Saint-Étiennc  ).  Il  est  bon 
de  remarquer  que,  dans  cette  question , 
l'extrême  droite  se  trouva  d'accord 
avec  l'extrême  gauche.  Le  mois  sui- 
vant ,  Salles  proposa  de  déterminer 


S 

dans  quel  cas  et 
les  assemblées  nal 
être  dissoutes  ;  oi 
suite  à  cette  irapo 
que  Mirabeau  lui 
aée,  dans  ses  écri 
prérogative  royal 
torité  ecclésiastiq 
point  de  mire  de 
tionnaircs.  Salles 
système  :  quelqi 
gieux  s'étaient  m; 
et  l'on  accusait  1 
entr'a utres  l'abbé 
de  l'assemblée,  et  1 
maire  de  Strasbo 
instigateurs.  Sali 
faire ,  à  ce  sujcl 
n'eut  alors  point 
fut  très-contrain 
dénoucés.  Zélé  p 
tés  jacobines,  il 
de  cause  à  celle  d 
nicipalité  de  cette 
cret  fut  forcée  d 
réunion  séditieuse 
suspendre  les  se 
l'assemblée  avait 
système  de  deux 
daut  r.cux -là  me 
repoussées  en  sen 
avantages  ;  le  véi 
partie  des  oppo< 
crainte  de  voir  s'y 
tions  politiques  <j 
re.  Buzot  crut  qu' 
les  avantages  d'ui 
rée,sans  avoir  à 
venients  qu'on  v» 
système  des  deui 
proposa  de  laiss 
toujours  une  dan 
faculté  de  se  divis 
pour  la  discussi 
qu'elle  le  jugerai 
combattit  ce  proj 
une  grande  plural 


SAL 

an  mou  de  mai  1791.  An 
juin  suivant,  son  rapport 
oubJes  religieux  qui  avaient 
Alsace  fut  repris  :  il  fit  sus* 
e  leurs  fonctions  les  directoi- 
utetdu  Bas-Rhin, et  blâmer 
ite  du  tribunal ,  qui  était  in- 
lans  cette  affaire.  Cependant 
ine  qui  paraissait  si  fa  vo  ra- 
de m  ocra  lie,  fut  un  de  ceux 
iiliri-nt  l'inviolabilité  royale 
il  us  de  courage  et  d'énergie. 
[ne  cette  question  fui  début  - 
une  audace  inouic  ,  lors  du 
eux  voyage  à  Varennes;  et 
te  dès-lors  l'un  proposa  la  ré- 
ouvertement.  Salles  sedccla- 
e,et  fit ,  sur  cette  matière ,  un 
cours  où  l'uu  remarqua  ces 
:  •  Ou  me  poigna  rderiit  pi  utôt 
i  me  faire  souffrir  que  le  gou- 
■ent  passât  entre  les  mains 
uûeurs  ».  En  parlant  pour 
ibilité  du  roi ,  il  entra  dans 
Cission  fort  dangereuse ,  sans 
wr  l'abdication  réelle  ou  sup- 
in monarque  ,  mais  qui  11c 
pii  moins  les  bonnes  inten- 
Torateur:  le  projet  de  décret 
■im  sou  discours  fait  partie 
institution  de  1791.  Ce  fut 
«près  lui  que  rassemblée  dc- 
■'■o  tribunal  serait  chargé  de 
ivre  les  auteurs  de  la  pétition 
B|Hle-Mars;  mais  ce  tribunal 
Mat  mi»  en  activité.  On  parlait 
l'hypothèse  où  une  Con ven- 
drait ctrr  convoquée  :  Salles 
lu'une  telleconvocation  ue  pût 
ta  qu'après  un  délai  de  vingt 
et  il  fit  partie  de  la  Convcn- 
l'etabbt  un  an  après.  Dans 
emblée,  de  funeste  mémoire, 
parti  de  la  Gironde  ;  mais 
1  point  la  personne  du  roi, 
le*  rbefs  de  cette  faction.  Ce 
'U  donna  l'idée  d'appeler  au 


SAL  187 

peuple ,  du  jugement  à  intervenir;  il 
le  proposa  le  premier,  et  Ton  ne 
peut  pas  douter  qu'il  n'eût  l'intention 
de  sauver  le  malheureux  prince  :  ce- 
pendant il  eut  la  déploraple  faiblesse 
de  le  déclarer  coupable.  A  son  vote 

Sour  l'appel  au  peuple,  il  joignit  celui 
e  la  détention  jusqu'à  la  paix,  puis  le 
sursis  à  l'exécution.  On  doit  dire  aus- 
si qu'avant  la  décision  fatale,  il  avait 
fait  les  plus  grands  efforts  pour  dé- 
terminer l'assemblée  à  rapporter  le 
décret  par  lequel  elle  s'était  consti- 
tuée juge  de  son  roi.  Pendant  les  huit 
mois  qu'il  fut  membre  de  la  Conven- 
tion ,  Salles  combattit  constamment 
les  anarchistes ,  dénonça  Marat  et 
les  siens  ,  poursuivit  les  assassins  de 
septembre.  Il  fut  proscrit  au  3i  mai 
1 7ç>3  :  mis  hors  de  la  loi  le  28  juillet, 
il  se  réfugia  d'abord  dans  les  dépar- 
tements de  l'Eure  et  du  Calvados 
avec  les  autres  chefs  de  son  parti , 
erra  ensuite  quelques  jours  en  Bre- 
tagne, et  s'enfuit  par  mer  à  Bor- 
deaux. Il  se  cacha  long-temps  dans  le 
département,  fuyant  d'asile  en  asile, 
fut  enlin  arrêté  le  19  juin  1794, 
chez  le  père  de  son  collègue  Guadet 
(  V.  ce  nom),  et  mis  à  mort  le  lende- 
main à  Bordeaux  :  il  était  âgé  de 
trente-quatre  ans.  B — v. 

S  ALLIER  (Claude)  ,  philologue, 
né  en  168 5,  a  Saulicu,  lit  ses  premiè- 
res études  dans  cette  petite  ville. 
Le  souvenir  des  embarras  que  lui 
avait  causés  le  manque  de  livres  à 
cette  épojuc ,  et  la  reconnaissance 
qu'il  conserva  toute  sa  vie  pour  ses 
maîtres,  l'engagèrent  a  fonder,  plus 
tard ,  une  bibliothèque  publique  dans 
*a  ville  natale.  Après  avoir  achève 
ses  cours  de  philosophie  et  de  théo- 
logie, à  Dijon,  il  embrassa  l'état  ec- 
clésiastique ,  et  vint  à  Paris ,  où  il 
devait  trouver  des  sources  plus  abon- 
dantes d'instruction.  S'étant  chajgé 


i88  S AL 

de  l'éducation  «lu  fils  de  la  comtesse 
de  Hupel monde,  cette  dame  lui  faci- 
lita le*  moyens  de  se  livrer  à  sou  goût 
pour  l'étude.  Passionne  pour  les  an- 
ciens, il  employa  ses  loisirs  à  se  per- 
fectionner clans  la  connaissance  du 
grec  et  du  latin;  il  apprit  en  même 
temps  le  syriaque  et  l'hébreu  ,  et  se 
rendit  familiers  les  meilleurs  auteurs 
italiens ,  espagnols  et  anglais.  Il  fut 
admis,  en  1 7 1 5 ,  à  l'académie  des 
inscriptions ,  et  y  lut  une  foule  de 
Mémoires  ,  qui  ne  se  distinguent  pas 
moins  par  retendue  des  recherches, 
la  profondeur  de  l'érudition,  que  par 
le  mérite  du  style  et  d'une  saine  cri- 
tique. La  mortdeSarrarîn  laissa  va- 
cante, en  1719,  la  chaire  d'hébreu 
au  collège  royal  :  l'abbé  Sa  Hier  en 
fut  pourvu  ;  et  le  duc  d'Orléans ,  au- 
quel il  donnait  des  leçons  de  syria- 
que ,  te  nomma  secrétaire  interprè- 
te, avec  un  traitement  honorable 
(  V.  d'OnLÉANS ,  XXXII ,  1 1 1  ).  En 
17a  1,  il  remplaça  Boiviu  dans  la 
charge  de  garde  des  manuscrits  de 
la  bibliothèque  du  Roi;  enfin  il  fut 
élu  membre  de  l'académie  française, 
en  1729, après  la  mort  de  La  Lou- 
bère  (  V.  ce  nom).  Malgré  ses  nom- 
breuses occupations ,  il  remplissait 
ses  devoirs  de  bibliothécaire  avec  un 
zèle  et  une  exactitude  admirables. 
Cette  place  l'avait  mis  en  relation 
avec  la  plupaitdes  savants  de  l'Eu- 
rope ;  et  il  s'empressait  de  leur  four- 
nir tons  les  renseignements  qui  dé- 
pendaient de  lui.  Le  dépôt  des  ma- 
nuscrits lui  dut  d'importantes  acqui- 
sitions; et  il  eut  part  à  la  rédaction 
du  Catalogue  des  livres  imprimés , 
dont  il  n'a  malheureusement  paru 
que  six  volumes  (  1  ).  Doué  d'un  tein- 

(1)  Les  trois  premier»  contiennent  la  Théologie  ; 
les  deus  autres  Ls  BelUt-Leltret.  Ces  cinq  volumes 
ont  été  rédiftés  par  les  oMirs  Sallier  et  Uouflot.  Ix» 
diftcuui*  préliminaire  est  de  JuuriLàO.  I*  sixième 
volume  t*t  le  premier  do  U  classe  de  jurisprudence; 


SAJL 

pérament  robusre  ,  l'abbé  Sali 

livrait  à  ses  travaux  avec  une  a 

infatigable.  Il  préparait  l'cdilio 

Mémoires  de  Join ville  (f.  ce  r 

quand  ses  forces  s'anéantirent 

à-coup.  Il  demanda  les  secours 

religion ,  et  mourut  le  9  janv.  : 

Sa  noble  conduite  à  l'égard  de  I 

Sévin,  son  ami,  dont  il  était  lég 

universel,  avait  pu  donner  une  i 

son  désirjtércssenient;mais  sa  m 

vêla  le  secret  de  sa  bienfaisance 

Ton  n'avait  pas  soupçonnée,  1 

mettait  de  soin  à  cacher  ses  aun 

Sallier  était  membre  des  société 

IcsdeLondresctdeBerlin.M.d 

losquet,  évoque  de  Limoges ,  I 

successeur  à  l'académie  frança 

ne  reste  de  Sallier  aucun  ouvra 

portant;  mais  ou  trouve  de  lui 

le  Recueil  de  l'académie  des  ii 

tions,  tomes  3  à  25,  une  fo 

morceaux  du  plus  grand  intéri 

Dissertations  sur  la  fête  du  1 

me  jour,  sur  les  horloges  d 

ciens  ,  sur  l'oracle  de  Dodon 

les  premiers  monuments  histi 

des  Romains ,  sur  l'origine  de 

rodic,  sur  la  perspective  dans 

bleaux  des  anciens ,  sur  les  s 

par  le  moyen  du  feu,  etc.; 

Remarques ,  ou  des  Correclic 

l' OEdipe  de  Sophocle ,  \* A%l 

non  d'Eschyle  ;  sur  différents 

cules  de  Plutarque,  et  des  Pa 

de  Platon,  de  Suidas ,  d'Eu  ri  p 

Longin,  de  Cicéron  et  d'un 

nombre  d'autres  auteurs  grec 

tins  ;  — des  Traductions  de  qi 

Odes  de  Pindarc  ,  du  Crit* 

Theotete  et  d'une  partie  du  d 

livre  des  Lois,  de  Platon  ;  —  < 

cherches  sur  l'orateur  Hort< 

sur  Charles  duc  d'Orléans*,  si 

Lcmairc  de  Belges  ,  Guill.  1 

il  a  etc  rrdigé  par  MeJul,  »  irui  Ton  doit  I 
\uluiucs  coule&aïut  le»  nianucnts  'J^>  M 


SAL 

«ut  consulter  les  Tables  du 
e  Pacadémic.  Le  tome  xxxi 
Y  Éloge  de  Sallier,  par 

W— s. 

0  (  Denis  de  ) ,  sieur  de  La 
»  v  l'inventeur  des  journaux 
s,  naquit  à  Paris  ,  eu  16*26, 
ciene  fdmiile  originaire  du 

1  montra ,  dans  sou  enfance, 
dispositions  pour  l'étude; 
%  se  développèrent  par  une 
du  soutenue, et  il  laissa  bien- 
rc  lui  tous  ses  condisciples, 
rta  presque  tous  les  prix  en 
ie;eten  terminant  ses  cours 
kophie,  il  soutint  des  thèses 
t  en  latin  avec  un  applau- 
t  universel.  Ses  succès  dans 
1  droit  ne  furent  pas  moins 
;  et  son  père  lui  ayant  rési- 
65?  ,  sa  charge  de  conseil- 
rlement,  Sa llo  ne  tarda  pas 
e  la  réputation  d'un  magas- 
in oins  distingué  par  ses  lu- 
|i»e  par  sou  intégrité.  La 
son  cœur  égalait  ses  talents, 
la  famine  qui  désola  Paris  , 
,  Salio  fut  attaqué  dans  une 
irnée  par  un  malheureux  qui 
nda  la  bourse  :  a  Je  ne  vous 
reriche,  lui  dit-il ,  car  je  n'ai 
pistoles;  mais  je  vous  les  don- 
tiers.  •  11  fit  suivre  cet  nom- 
ton  laquais ,  qui  le  vit  ache- 
aîn  chez  un  boulanger ,  et  le 
Dsuite  à  ses  enfants  affamés. 
main  ,  Sallo  se  fit  conduire 
•oleur  ;  c'était  un  pauvre  cor- 
chargé  d'une  nombreuse  fa- 

!  qui  manquait  d'ouvrage  ;  en 
nausant,  cet  homme  se  jeta  à 
t  le  priant  de  ne  pas  le  peidre  : 
riens  pas  ici  dans  ce  dessein  , 
i  ;  voilà  trente  pistoles  que  je 
sue,  achetez  du  cuir  et  travail- 
'  gagner  la  vie  à  \  os  enfants.  » 
rMtresit  Boorsault,  1 ,  349.) 


SAL  189 

Les  devoirs  de  sa  charge  n'empê- 
chaient pas  Sallo  de  cultiver  U  litté- 
rature et  l'histoire  avec  beaucoup 
d'ardeur  ;  il  avait  deux  secrétaires 
occupés  constamment  à    transcrire 
les  extraits  de  ses  lectures  ,  et  il  for- 
ma ,  de  cette  manière .  des  Recueils 
considérables ,  qui  lui  furent  très- 
utiles  dans  la  suite.  Ayant  conçu  l'i- 
dée d'un  journal  qui  présenterait,  avec 
l'analyse  des  ouvrages  nouveaux,  l'in- 
dication des  découvertes  les  plus  im- 
portantes dans  les  sciences,  ilen  obtint 
le  privilège  sous  le  nom  du  sieur  de 
Hédouville  (  1  ).  Le  premier  numéro 
de  cette  feuille  parut  le  lundi 5  janvier 
i665;  et  elle  continua  de  paraître 
toutes  les  semaines.  Le  titre  de  Jour- 
nal des  savants  y  effraya  bien  quel- 
ques personnes,  qui  se  persuadèrent 
qu'elles  n'avaient  pas  l'érudition  né* 
cessa  ire  pour  les  matières  qu'on  y 
traiterait  ;  mais  cette  entreprise  n'en 
eut  pas  moins  beaucoupdesuccès.Sal- 
lo  s'associa,  pour  la  rédaction ,  quel- 
ques-uns de  ses  amis,  parmi  lesquels 
Gui  Patin  cite  Bourzéis,  Goroberville 
et  Chapelain. Suivant  Fontenelle,  l'ab- 
bé Gallois ,  qui  remplaça  Sallo  dans 
la  direction  au  journal ,  fut  un  de  ses 
premiers  collaborateurs  (  F.  Gal- 
lois ).  Plus  la  nouvelle  feuille  avait 
de  vogue  ,  plus  les  auteurs  étaient 
piqués  d'y  voir  leurs  productions 
censurées  sans  ménagement.  La  li- 
berté que,  Sallo  prenait  à  cet  égard 
ne  peut  être  comparée  à  celle  dont 
ont  usé  quelques  -uns  de  ses  succes- 
seurs ;  mais  l'espèce  de  supréma- 
tie qu'il  s'arrogeait  sur  les   mem- 


(1)  (•Vlait.MHTMt  qor!(|urt Milrurs ,  le  nom  d'un 

tir! il  fief  qe»  Sallo  iMMM-dait  e  •  .Normand  h>  ;  on  to- 
uti  d'aatrr»,  rdui  d'un  de  ««<  l«ni*ii  ,qni  «'j|»|M-Uit 
iumi  Crermatn.  V*Ui»bit  tin  Kr*Àdrlngrda  (fiât  »%o 
CC  dnnMstif|i»»  pour  r«-tudf-,daaa  h  Dnii rare  ■  Sallo, 
d«  mu  Irailr  /*e  BauLfH  :  l'i.ltmm  ttilrr  f.unmlot 
tmot  fiermmnmm  ournttiam  mm  tnt  ni  i*»/tiwi  totmo» 
nti ,  t*d  etmm  jutit  nrtLi  p+nlui*.  iM/wr,  fi  ouo 
i«  loto  eomùitMt ,  Ugtmtem  ont  mcJ'toKtrm. 


tgo  SAL 

bres  de  la  république  des  lettres  était 
jusqu'alors  sans  exemple ,  et  ne  pou- 
vait manquer  de  lui  susciter  un  grand 
nombre  d'ennemis.  A  peine  avait  pa- 
ru son  sixième  numéro  dans  lequel 
il  critiquait  les  Amœnitates  juris  de 
Ménage  ,  que  celui-ci  lui  répliqua  vi- 
vement dans  la  d réface  de  ses  Obser- 
vations sur  Malherbe;  et,  dans  l'es- 
pace de  quelques  mois ,  Sallo  se  vit 
obligé  de  se  défendre ,  tour-à-tour , 
.  contre  Patin  (  V.  Ch.  Patin  et  Sà- 
vot  ) ,  Tannegui  Le  Fèvre  et  Gré- 
goire Huret ,  dont  les  plaintes  par- 
vinrent ,  dit-on ,  à  faire  supprimer  le 
journal  naissant.  Mais  si   Ton   en 
croit  Garousat ,  ce  fut  le  nonce  qui 
fit  retirer  le  privilège  à  Sallo ,  parce 
qu'il  avait  parlé  peu  respectueuse- 
ment d'un  décret  de  l'inquisition 
Sorte   contre  Baluze   et    Launoy. 
n  lui  offrit  de  reprendre  son  jour- 
nal, avec  un  censeur;  mais  il  refu- 
#  sa  cette  condition  ,  et  le  privilège 
"  fut  donné  à  l'abbé  Gallois  (  Vay* 
plus  bas  ).  La  générosité* de  Sallo  , 
son  empressement  à  rendre  service , 
et  probablement  aussi   son  défaut 
d'ordre ,  dérangèrent  sa  fortune.  En 
se  chargeant ,  dans  des  vues  d'utilité 
publique ,  de  dessécher  les  marais  du 
Poitou ,  il  acheva  de  se  ruiner  ;  mais 
Colbert ,  qui  connaissait  son  mérite 
(2) ,  venait  de  lui  procurer,  dans  les 
finances,  un  emploi  qui  devait  répa- 
rer promptement  toutes  ses  pertes  , 
3uand  il  mourut  d'une  apoplexie  fou- 
royante,  le  1 4  mai  1669 ,  à  l'âge  de 
43  ans.  Le  prétendu  VignculMarville 
(D.  Bonavcnt.  d'Argonne)  attribue 

(1)  Chai île* Perrault  parle, dan*  ses  Mémoires,  d'un 
prtU  comité  de  mv.uiI«  que  |r  rai  outre.  Colbert  «mit 
toujours  année»  de  lui ,  pour  le*  consulter  daos  les 
choses  qui  regardaient  le»  lettre*.  Perrault ,  Cha  j>e- 
.  lato ,  Duorxei* ,  Castagne  et  Sallo  y  étaient  ad- 
mit; et  ce  dernier  n'y  était  pat  seulement  consulte 
sur  les  ob|rti  de  litlvrajure ,  ruais  encore  sur  la 
marine,  sur  les  droits  de  k  Couronne,  sur  les 
luit.  etc. 


SAL 

la  mort  subite  de  Sallo  an  . 

d'avoir  perdu  cent  mille  écus 

Il  est  vrai  que,  peu  de  temps  \ 

mort ,  s'étant  trouvé  forcé  d< 

il  avait  perdu  huit  mille  fran< 

il  avait  fait  des  pertes  plui 

dérables  sans  en  être  affligé; 

ci  dut  l'affecter  d'autant  moi 

avait  la  perspective  d'un  avei 

lant.  On  a  de  Sallo  quelques  Oj 

historiques  qu'il  avait  rédigé 

demande  de  Colbert.  Sou  Tr 

légats  à  latere  se  trouve  à  la 

F  Origine  des  cardinaux  di 

Siège ,  et  particulièrement  <3 

çais  (  par  du  Pcyrat  ) ,  Colo< 

ris),  i665,  1669,  in-12.  Se 

cule  Des  noms  et  surnoms  : 

re  sur  la  question  qui  s* est 

te'e  de  sax'oir  n  Von  doit  no\ 

Reine,  Marie-Thérèse  d'E 

ou  bien  Marie-Thérèse  d*A 

a  été  inséré  au  tom.  m  du 

de  pièces  d^histoire  et  de 

ture ,  par  Granet,  et  réimpri 

le  Recueil  de  mémoires  et 

sertations,  etc.,  publié  pa 

1 769 ,  in- 1  '1  ;  la  Bibliothèq 

que  de  la  France  dit  que  ce 

est  aussi  à  la  suite  du  Traite 

gats.  Son  traité  des  Sceaux 

serve  parmi  les  manuscrits 

bert  à  la  bibliothèque  Roj 

musat  nous  apprend  qu'il  1 

la  bibliothèque  de  l'abbé  B 

les  Recueils  de  Sallo  forma 

in-fol.  fort  épais,  dont  7  : 

toirc,  et  1  de  mélanges.  « 

»  ticres  ,  dit-il ,  y  sont  ranj; 

»  les  lettres  de  l'alphabet. 

»  volume  contient  au  moins' 

»  de  grand  papier;  et  l'on  y 

»  étonnement  des  extraits 

»  sortes  de  livres  grecs  (3] 

(\)  l)an«  une  note  qui  procède  la  de 
de  Y  Histoire   r/i/iyiie  liet  journmujc 
que  le*  collections  de  Salin  tetnmvniei 


SàL 

is  ,  français ,  espagnols  et  al- 
as.  Je  n'avance  rien  de  trop 
.ant  qu'il  y  a  plusieurs  sujets 
rtants  que  l'un  pourrait  trai  - 
Tond  avec  le  seul  secours  des 
ils  de  M.  Sallo.  Ce  sont  sur- 
es points  de  discipline  ecclé- 
pie  qui  ont  rapport  à  nos  li- 
• ,  lesquelles  cet  illustre  ma- 
ta toujours  aimée*,  et  dont  il 
en  toute  occasion,  l'intrc- 
léfenseur  »  (  Vov.  V Histoire 
des  Journaux,  i ,  p.  1 3  ).  Le 
[  des   Savants  commença  , 
on  l'a  dit,  lc5  janv.  i  (k')S.  Sal- 
pablia  que  les  treize  premiers 
s.  L'abbé  Gallois,  qui  lui  suc- 
ipporta  pas  le  même  soin  dans 
.iii  dan*  la  rédaction  des  art i- 
ne  se  piqua  pas  d'eu  faire  pa- 
t  numéros  avec  la  même  régu- 
le» l'année  1666,  il  u'endon- 
quara nie- deux ,  avant  pris 
ois  de  vacances.  Il  n'en  pu- 
«cùe  ,  en  %iUrj  ;  vingt-trois, 
J ,  et  dix-sept  pendant  les  six 
a  nées  qu'il  garda  le  privilège 
irWp.  l'abbé  de  La  Koquc 
rédaction  du  journal  (  V»  La 
X\XVlllf57i);etlepré- 
ahisiu ,  qui  lui  succéda  le  19 
rr   if>K~  ,  le  continua   seul 
la  fin  de  l'année   1701.    A 
expie,  la  réfaction  en  fut  con- 
ii!  homme*  de  lettres,  agrées 
u\  .  et  qui  se  réuiiiMsairnt  lon- 
icniaiM-s  chez  l'abbe  Bignon. 
1  - 1  "•  ,  1rs  conférences  des 
w  tinrent  a  l'hôtel  du  clian- 
et  le  Journal  des  Savants  , 
paraissait   un    numéro  par 

■>_■■      l'vti  UM"'*    Hfl  rr<|>i'(*'«     qu'rllrf 

ri    |«  .^••MTbf    d»«  Mriaiif"    Li«lf.i  if|urt, 

w\    qi»»l<|«a.  >  •«•    •aCllli|U'l.    »!    «|«l  ■!     »     a 

«•2**    ift*  .    >tlr ■*■!<•  ij'it    M.  lli    Sallo  M- 


aw    <••>•.«•  »  m  |mlili«  >|ur  -|ualrr  buw« 

•*«     «a   ■»»!  ta  t'f-u,  Ifuii  ru   i'r-|  ,  liuil 

1»     »    l'^î.  il  ■*#•  JwliiM  biilUl  ni   167  J 


SAL  191 

mois  ,  se  soutint  sans  interruption , 
jusqu'à  la  fin  de  juillet  179?.  Les  cir- 
constances en  ayant  fait  suspendre 
la  publication ,  plusieurs  littérateurs 
essayèrent, en  1 797  (5) de  le  relever; 
mais,  après  en  avoir  pnblic  douze 
numéros,  ils  furent  obliges  de  renon- 
cer à  leur  projet,  faute  de  souscrip- 
teurs. Enfin,  ce  journal  a  été  rétabli 
par  une  ordonnancedu  roi ,  et  replacé 
sous  la  direction  du  chancelier  de 
France;  et  depuis  le  Ier.  septembre 
181(1,  il  en  paraît  un  cahier  cha- 
que mois  (6).  La  collection  du  Jour- 
nal des  Savants,  de  i665  à  1793, 
forme  ordinairement  exi  vol.  iu  4°. 
Les  vingt  premières  années  se  relient 
en  8  vol.  ;  mais  depuis  i685  ,  il  en 
a  paru9  chaque  année,  un  volume 
plus  ou  moins  épais  ;  les  années 
1707  ,  8  et  9  ,  ont  chacune  un  Sup- 
plément. 11  faut  joindre  à  ce  Recueil 
les  Tables  jusqu'en  17  "io,  par  l'abbc 
Declaustre,  10  vol.  in-40.  Il  existe 
une  réimpression  ,  format  in-ia ,  du 
Journal  des  Savants,  Amsterdam, 
1G8 .},  et  années  suivantes,  38 1  vol, 
dont 3 de  Tables,  avec  des  additions 
tirées  des  Mémoires  de  Trévoux,  et 
d'autres  journaux  littéraires.  On  peut 
consulter,  pour  plus  de  détails,  le 
Manuel  du  Libraire  de  M.  Bru  net, 
troisième  édition ,  tome  111 ,  pag. 
IrA }.  1/ Histoire  critique  des  Jour- 
naux ,  par  Camusat,  contient  dos 
détails  curieux  sur  le  Journal  des 
Si  va  uts  ,  depuis  son  origine  jusqu'à 
la  letraitedu  président  Cousin  ;  mais 

*•  l«t  ridai t'-iir*  du  1* 'livrait  Journal  <l<«  Vi- 
vant* fiait  ut  MM  l'iium,  luniflin .  D^nn-ii,  Sil- 
tr«trr  fli  Sa  y  t.-lijlf*.  ,  I .al*' nie  t  M'  Ofr%  ,  r!c  II 
ru  }«r.ii-«*it  uii  iiuuirru  foui  Irt  quinte  j  iun  :  lr*- 
il-iufr  nuiurrttf  f.n  ruent  3i||  juji.  in-i". 

■  lî)  l*i  r>ii*rtrur«  rfa  J'HinJ  ilr%  S*vaul«,  m 
1H1*,,*.  nt  MM  I>ao#T,Siliri-«l»r  «lr  S.m.  I.owil- 
lui  ri  t'utin,  *hi«  ir  I  il  r  il'wiiitfn/'f  ■  ,  1 1  MM.  '•*ii- 
imiu,  lrwirr,  <  )uatr<  uii  re  Jr  J,hiim,  !■«■  ■■  .  \1«I- 
Ri  hiumI  ,    V^uilrrlHHirK  ,     ft^tiiMuaul ,  R—miJ-Ku- 

iltrtlr,  l^lrifiiur  ,  *'. il,  (h*  *y,  Ibrvrcu!  1 1  Dit- 

luag ,  mu  le  titre  fmmttun. 


19* 


SAL 


ils  sont  entremêlés  de  digressions 

?[ui  rendent  la  lecture  de  cet  ouvrage 
atigante.  On  trouve  une  Notice 
sur  Sallo  dans  les  Mémoires  de  Ni- 
céron,  tome  ix ,  et  tome  x  ,  2e. 
partie,  pag.  282.  W — s. 

SALïAjSTE  (  Caws  -  Sallus- 
Tius  -  Crispus  ) ,  historien    latin  , 
naquit  à  Amiterne  (  ville  considéra- 
ble du  pays  des  Sabins,  dont  on  voit 
aujourd'hui  quelques  restes  près  de 
San*Vittorino,  daiisl'Ahruzzc),  Tan 
de  Rome  668,  sous  le  septième  con- 
sulat de  Marins  et  le  second  de  Corn. 
Ginna.   Sa  famille  était  plébéienne 
et  sans  illustration.   Élevé  à  Ro- 
me, il  prit  les  leçons  d'Âtéiiis  Prê- 
te* ta  tus,  surnommé  le  Philulogue, 
célèbre  grammairien  natif ,  d'Athè- 
nes,   avec  lequel  il   fut,  toute  sa 
vie,  dans  une  intime  liaison.  La  cor- 
ruption de  la  capitale ,  qu'il  peignit 
depuis  avec  des  couleurs  si  vives,  sé- 
duisit sa  jeunesse  ;  et  ses  mœurs  fu- 
rent aussi  licencieuses  que  ses  pro- 
fusions furent  insensées.  Il  ne  faut 
pas  cependant  tout  -  à  -  fait  le  juger 
sur  les  invectives  du  déclamatcur  qui 
a  pris  le  nom  de  Cicéron ,  et  sur  les 
écrits  dictés  par  l'esprit  de  parti , 
qui ,  dans  les  troubles  politiques,  ne 
permet  pas  qu'il  y  ait  d'honnêtes 
gens  dans  le  parti  contraire.  On  doit 
même  ajouter  qu'âgé  de  vingt   ou 
vingt-deux  ans,  à  l'époque  de  la  con- 
juration de  Catilina ,  et  malgré  ses 
dérèglements ,  il  n'a  jamais  été  soup- 
çonné d'y  avoir  trempe.  Mais  un  fait 
qui  ne  parait  pas  contesté ,  est  son 
aventure  avec  Fausta,  fille  du  dicta- 
teur Sylla  et  femme  de  Mil  on.  Sur- 
pris par  un  mari  irrité,  il  fut  fouetté 
et  condamné  à  une  amende^  humi- 
liation dont  il  conserva  un  vif  res- 
sentiment, qu'il  trouva  depuis  moyen 
de  satisfaire.  Ayant  atteint  l'âge  de 
parvenir  aux  charges ,  il  obtint  celle 


SA 

de  questeur ,  qui  donnait  Pc 
sénat,  et,  quelque  temps  ap. 
gua  celle  de  tribun  dn  peupi 
le  dessein  de  se  venger  ae  Mi 
vêtu  de  cet  emploi ,  il  prit  1 
active  aux  troubles  de  cette 
et  aux  intrigues  de  Glodins ,  <] 
nèrent  l'exil  de  Milon.  Ce 
l'ardeur  avec  laquelle  il  s'ét 
aux  agitations  politiques  n'ai 
diminué  de  la  licence  de  se* 
les  censeurs  Appius  Pulcher 
le  notèrent  d'infamie ,  et  le  d 
rentdu  rang  de  sénateur.  Ce  f 
à  ce  qu'on  croit,  qu'il  écrivit 
juration  de  Catilina,  dont  il. 
le  témoin  oculaire.  Sa  rein 
vait  pas  encore  duré  deux  ai 
qu'une  nouvelle  révolution  ( 
tre  ses  idées  ambitieuses.  Al 
où  les  passions  sont  encore  d 
te  leur  force,  on  embrasse  la 
par  dépit ,  et  bientôt  on  la  qt 
ennui.  Sallustc  s'était,  debo: 
re,  jeté  dans  le  parti  popul 
avait  servi  l'ambition  de  C 
l'alla  joindre  dans  son  can 
par  son  crédit ,  de  nouveau 
questeur;  rentra*,  par' cet t< 
dans  le  sénat ,  deux  ans  2 
avoir  été  exclus ,  et  fut  ensu 
à  la  prêt ure.  Ce  fut  en  ectt 
qu'il  conduisit  en  Afrique  ui 
des  légions  de  César.  Après  h 
de  Thapsa,  le  vainqueur  lui 
avec  le  titre  de  proconsul , 
verneruent  de  la  Numidie ,  o 
richit  par  les  concussions 
criantes.  «  César, dit  Dion  ' 
»  ayant  conquis  la  Numidie, 
»  Sallustc ,  de  nom ,  au  g< 
»  ment,  mais,  de  fait,  à  la 
»  pays.  Accusé  d'à  voir  volé 
»  mes  considérables  et  pilli 
a  vinec  ,  il  resta  dés  h  on  on 
»  livres  mêmes  qu'il  avait  c< 
»  pour  avoir  tenu  une  condu 


SAL 

iux  leçons  qu'il  donne  dans 
rrils  ,  où  il  s'élève  avec 
amertume,  a  chaque  page, 
les  concussions  des  gouver- 
le  pro rinces.  Quoique  ab- 
ir  César,  ses  ouvrages  sont, 
*!ic  la  table  d'affiches  ,  où 
pre  condamnation  se  trou- 
rritr.  »  Salluste  c'tait  parti 

revint  à  Rome  arec  des  ri- 
immenses.  Depuis  la  mort 

,  qui  suivit  de  près  son  ab- 
.  achetée  ,  dit-on ,  à  prix 
,  la  perle  de  son  protecteur 
i  à  ne  plus  se  mêler  des  af- 
ubliques.  Possesseur  d'une 
isseï  grande  pour  passer  dé 
une  vie  voluptueuse  et  trau- 
I  n'épargna  pas  les  dépenses 
vaieut  loi  en  procurer  les 
a«.  Ha  fruit  de  ses  dépréda- 
I  Gl  construire ,  sur  le  mont 
t.  une  maison  magnifique  et 
s  jardin»,  où  fut  rassemblé  , 
*  frais .  en  statues ,  pciulures, 
ameublement,  ce  que  l'art 
i  produire  de  plus  parfait, 

ces  jardins,  qu'on  appelle 
aujourd'hui  les  jardins  de 
f. qu'on  a  déterre  une  grande 
les  plus  belles  antiques  qui 
ttenf.  Ces  lùtimcnts  somp- 
tireot  habités  dans  l.i  suite 
tpa%ira  ,  Nerva  ,  Aurélien  et 
i  autres  empereurs ,  qui  se 
a  les  embellir.  Silluste  ne  se 
farer  moins  de  inagnifieenre 
■partie  qu'a  la  ville.  Il  ache- 
r'a.iim  possessions  .  la  belle 
de  plaisance  que  Cé*ar  avait 
t  a  Tibur  .  Tivoli  ,  cl  sans 
ut  le  même  soin  à  I  Vin  bel  - 
it  d'énormes  dépenses  n'é- 
as  propres  à  faire  cesser  les 
TftJSaUuste  n'en  coutiiiiia  pas 
déployer  le  même  luxe ,  et  à 
r.  dam  ses  écrits,  contre  ceux 


SAL  193 

qui  s'enrichissaient  par  des  voies 
coupables.  Neuf  années  de  sa  vie, 
qui  s'écoulèrent  dans  le  repos ,  fu- 
rent employées  à  mettre  la  dernière 
main  à  ses  ouvrages.  Il  mourut  en 
7i8(avant  J.-C. ,  35  ),sous  le  con- 
sulat de  Coruificius  et  du  jeune  Pom- 
pée ,  dans  la  cinquante-unième  an- 
née de  son  âge,  laissant  une  réputa- 
tion aussi  brillante  sous  le  rapport 
du  talent ,  aue  décriée  sous  celui  des 
mœurs  et  de  la  conduite.  Suivant 
Eusèbe,  il  avait  épousé  Tércntia, 
que  Cicéron  avait  répudiée  à  son  re- 
tour du  camp  de  Pompée.  Un  fils 
adoptif,  petit-fils  de  sa  sœur,  fut 
l'iiéi  itier  de  son  nom  et  de  ses  biens , 
ainsi  que  de  son  goût  pour  les  plai- 
sirs et  pour  la  magnificence.  Si  l'on 
en  juge  d'après  le  buste  qui  était  au 
palais  Farnèse,  ouvrage  du  Iran  temps 
de  Ij  sculpture ,  et  qu'une  tradition 
constante  lui  attribue  ,  Salluste 
avait  une  figure  noble  et  des  traits 
prononcés,  qui  répondaient  mieux 
à  ses  discours  qu'à  ses  mœurs.  Les 
médailles  qui  portaient  son  nom  lui 
donnent  un  tout  autre  air  ;  mais  l'au- 
thenticité en  est  plus  que  douteuse. 
Il  nous  reste  de  Salluste  deux  ouvra- 
ges entiers  ,  savoir  le  Catilina ,  qu'il 
écrivit  après  son  exclusion  du  sénat, 
et  la  Guerrede  Jugurtlui,  qu'il  com- 
posa t  en  *]o<) ,  après  son  retour  d'A- 
frique. Il  avait  écrit  une  Histoire  Ro- 
maine, qui  contenait  les  événements 
passés  enti  c  le  Juçurtha  et  le  Cati- 
lina; et  son  ami  Practcxtatus  avait 
ré.iigé  pour  lui  un  abrégé  de  cette 
llis)oire,  afin  d'en  présenter  seule- 
mcnt'les  points  les  plus  intéressants. 
11  ne  nous  en  est  parvenu  que  des 
fragments  (  Voy.  Rrossls ,  VI ,  3 } \ 
cnti  autres  la  lettre  où  Mitliridatc 
développe  si  bien  les  projets  ambi- 
tieux des  Romains.  Pétrarque  en  dé- 
plore amèrement  la  perte, et  il  sera- 

■  3 


iq4  sal 

blc ,  à  la  manière  dont  il  s'exprime, 
qu'elle  n'était  pas  fort  antérieure  à 
son  siècle;  heureusement  les  deux 
écrits  qui  nous  restent  sont  deux 
chefs-d'œuvre  bien  capables  de  nous 
en   dédommager.    Martial    appelle 
l'auteur  le  premier  des  historiens 
romains;  Sénèque  le  met  au-dessus 
de  Thucydide ,  et  Tacite  lui-même 
lui  donne  le  rang  que  notre  siècle 
défère  au  grand  peintre  de  Tibère  et 
de  Néron,  a  La  qualité  dominante  et 
d  caractéristique  de  ses  écrits,  dit  Rol- 
»  lin,  est  la  brièveté  du  style.  11  pense 
»  fortement  et  noblement,  et  il  écrit 
»  comme  il  pense.  On  peut  comparer 
»  son  style  à  ces  fleuves  qui ,  ayant 
»  leur  lit  plus  serré  que  les  autres  , 
»  ont  aussi  leurs  eaux  plus  profon- 
v  des  ,  et  portent  des  fardeaux  plus 
»  pesants.  On  ne  sait  ce  qu'on  doit 
»  admirer  le  plus  dans  cet  écrivain , 
»  ou  des  descriptions,  ou  des  por- 
»  traits  ou  des  harangues  ;  car  il 
»  réussit  également  dans  toutes  les 
»  parties.  »  On  doit  applaudir  égale- 
ment au  jugement  qui  a  présidé  à  la 
composition  de  ces  deux  morceaux 
d'histoire.  Le  premier,  qui  n'est, pour 
ainsi  dire,  qu'un  fait  unique,  est  écrit 
avec  une  rapidité  entraînante.  Sal- 
in s  te  prend  seulement  la  substance 
des  faits ,  néglige  les  détails ,  et  sans 
cesse  achemine  l'action  à  sa  fin,  d'une 
manière  tout-à-fait  dramatique.  Ce 
fut ,  sans  doute ,  son  séjour  en  Nu- 
midie  qui  lui  fit  naître  l'idée  d'écrire 
la  Guerre  de  Jugurtha.  11  n'exécuta 
ce  projet,  ou  ne  publia  son  ouvrage, 
qu'à  son  retour  a  Romç,  après  s'être 
retiré  des  affaires  publiques.  Ce  sujet, 
mêlé  de  guerres  étrangères  et  de 
troubles  civils ,  d'actions  et  de  dis- 
cours, comportait  une  manière  plus 
large  et  de  plus  grands  développe- 
ments. Aussi  s'accorde- 1- on  à  regar- 
der cet  écrit ,  composé  dans  la  ma- 


SAL 

tu r ilé  du  talent  et  de  l'âge 

le  chef-d'œuvre  du  genre  h 

L'auteur  y  apporta  un  soin 

ticulier.  11  visita  Iui-mêm< 

endroits  de  son  gouverne! 

les  principales  actions  s'éfc 

sées  y  prit  connaissance  du 

ses  propres  yeux ,  rasseï 

mémoires  ,  et  rechercha  1' 

les  antiquités  de  la  nation 

livres  écrits  par  les  nature 

du  pays ,  dont  le  roi  Hiem 

fait  faire  un  Recueil.  C'a 

dans  cette  histoire  qu'il  s'e 

à  rendre  le  vrai  caractère 

mains  ,  à  faire  ressortir  1 

qui  animait  chaque  factio 

ter  les  grands  exemples  « 

antiques  ,  à  peindre  des  ] 

couleurs  la  corruption  de  i 

et  surtout  celle  des  chefs 

leur  insatiable  avidité  ,  et 

dignes  concussions  :  heurei 

pas  suivi  dans  sa  conduite 

pies  qu'il  blâmait  si  vive; 

ses  écrits  !  Nous  croyons 

comparer Salluste  à  Taciu 

auteurs,  plutôt  égaux  qu 

blcs  ,  sont  tous  deux  ar 

perfection  par  des  routes 

rentes.  Un  seul  mot  de  Sa 

mond  nous  paraît  les  c 

assez  heureusement  :  «  Sa 

»  il ,  donne  autant  au  na 

»  Tacite  à  la  politique.  » 

éprouvé  deux  sortes  de 

l'une  regarde  sa  vie  et  ] 

écrits.  Les  premières  sont 

passionnées ,  dont  l'animo 

presque  tout  l'effet.  De  a 

sont  :  la  déclamation  d 

céron  ,   ouvrage  de  quel 

mairien  oisif,  et  le  fragm< 

nacus  ,  affranchi  de  Pot 

crut  bien  venger  son  i 

une  satire  où  il  vomit  ce 

torien  les  injures  les  plus 


SAL 

.  Nou*  aurions  sur  ce  point  des 
is  plus  *ûrcs,  si  lions  possédions 
ire  de  sa  vic^critepar  Asconius 
lus,  ou  l'ouvrage  d'un  anonyme 
me  me  sujet.  (Juan;  aux  écrits , 
ii  v  Troguc  Pompée  et  Sénêque 
*  auciens,  Gruter,  Jules  Sca- 
chn  le*  modernes ,  Lui  ont 
lié  :  iu.  de  charger  ses  his- 
d*avanl-propos  qui  semblent 
i»ir  aucun  rapport  ;  viJ.  de  se 
tire  des  digressions  qui  font 
'  de  vue  l'objet  principal  ;  3°. 
r  fait  îles  lu  m  n  pi  ies  directes 
i  longues  ;  \'\  d'avoir  mis  de 
lia  il  If  dans  les  récits  de  plu- 
t'jils  ,  soit  eu  omettant  ce  qui 
il  wtre  favorable  à  ceux  qu'il 
lit  point  ;-.i},  soit  eu  portant 
céments  qui  annoncent  la  pré- 
id  ;  j".  d'avoir  employé  trop 
ut .  et  cela  coutre  l'avis  de  son 
c  PrxlcxlaNs  ,  des  expressions 
te?»  3  .des  niuts  nouveaux, des 
>L  ires  hardies  et  des  locutions 
i?M  grecques.  On  a  répondu 
nunirre  satisfaisante  à  toutes 
■:"i-fie%  ,  dont  la  première  seule 
:  a-*  /  fun  iée.  Kl  le»  n'ont  point 
a  r? p  it-iliijti  >ie  l'auteur,  ni  riiez 
un*  :i« ,  m  chez  les  uiuilerues. 
ivwirr*  firent  traduite*  eu  ^rec 
t  uiphi'ie  £<:nobieii,  sous  le  rè- 
i'A  înrn  ;  et  Sfplitne  Sévère 
l  >ie  qjilter  la  vie  ,  alliigé  des 
L^...ri\  de  ses  liU  ,  envoV'i  à 
:  >  beau  d-»rours  q:ic  Mii'ipsa 
»*e  â  *e*  riifuhti  pour  les  (Ahur- 
it r.ii .  ur  ie.  Il  noua  reste  a  pir- 


*       ■  ■  •       •      ■   P    -•■  ■  •  .     I r.ii-l.- 

•     ■  •     "»■•     •■       ■  -  i>  .»•■  ■  h. -m  »   1 1  t -I •■■  I  mi- 

»    -       *••.«,  i   :     «.i  I    .- 1  i  •    - 

'  *  "■•;•■■#   r  h    ;  t'ti     -lu  r   ■  u    !  i  m  t  - 

•'     fc-  V   !   .»     |  j—  |r  ■!•  I  ■•  •  r  ■■!    I  |'<  •>  Ih-i  . 

*■*-       ■         "  "*  ■      T  *•■   'L    ,  d   ■!■!    I  •      i.ilill         lill 


SAL  ,95 

1er  des  Lettres  à  César ,  sur  le  gou- 
vernement de  l'état.  On  n'y  retrouve 
plus  cet  homme  si  révolté  contre  le 
pouvoir  arbitraire.  Tout  y  respire  la 
flatterie,  Tes  prit  de  parti  et  la  passion. 
D'ailleurs  elles  oflïent  de  belles  idées , 
un  grand  sens ,  beaucoup  d'énergie  et 
un  juste  discernement  des  causes  de 
la  corruption  nationale.  M.  Eusèbe 
Salvcrtc  les  a  publiées  séparément 
avec  une  traduction  estimée,  i  vol. 
in  -  18.  A  l'égard  de  la  déclamation 
supposée  contre  Ciccron  ,  tout  le 
inonde  tombe  d'accord  que,  toute 
aucieiinc  qu'elle  soit ,  et  bien  qu'elle 
ait  été  citée  par  Qiiiutilien,  jamais 
S  ,i  II  us  te  n'eu  fut  le  véritable  auteur. 
L'orateur  romain  y  est  attaqué  avec 
autant  de  virulence  que  d'injustice, 
('«et  historien  a  eu  un  grand  nombre 
d'édition*.  Les  plus  ancieuncs  sout 
celles  de  Florence,   i47°»  in-fol.  , 
et  une  autre  in-40. ,  de  la  même  ville. 
Ou  cite  comme  les  meilleures  les  sui- 
vantes :  d'Klzcvir  ,  i634,  in-ia  ; 
Cmn  nntis  vai'torum  ,  Amsterdam  , 
1*17  J  et  ifiç>o,  iu-H".;  Ad  usum  Del- 
phiiù,  1O7Ï) ,  in  -  4°.  ;  Cambridge  , 
1710,  iu-4". ;  Amsterdam,  1742, 
x  vol.   in -4°.   L'édition  qui  a  été' 
donnée  par  Philippe,  1 7  J4  et  1 761, 
â  Paris ,  in  -  \'i ,  chez  liarbou  ,  est 
estimée.     Nous    indiquons  ,    avec 
r  on  fiance,  celle  qui  fait  partie  de  la 
cnlicrti'ui  de  M.  Le  Maire,  et  dont 
l'é  litenr  est  M.  Iinriioiif.  Le  nombre 
dfs  i r:i-l licteurs  n'est  pas  moins  con- 
>i  léirfble.  On  cite,  parmi  les  Fran- 
çais ,  le  P.  Dottevillc  de  l'Oratoire, 
15caii7.ee  ,   M.   Mollevault  ;  M.  Bil- 
i.-mq ,  qui  n'a  donné  que  le   Cali- 
lina ,  et  surtout  Dureau  de  La  Malle 
dont  la  traduction  complète  a  pa- 
1 11 ,  eu   1  tti;tf ,  1  vol. ,  in  -  8U. ,  avec 


■  ',  I."  |-rt  11  iml  •!■  [!•■•••«•«  -i-hii  D- a  uiir  1  Jili'-n 
lihiM  ifu'il  w  |itit|mwl  Ji  |yM|rr(  IU4U  i|uiu'i 
|miiit  |t-ir>i. 

i'3.. 


ig6  SAL 

le  texte  en  regard ,  suivant  l'édition 
d'Havercamp,  publiée  en  1741»  et 
qui  passait  pour  la  plus  correcte. 
Nous  ne  rappellerons  une  traduc- 
tion de  l'abbé  Le  Masson ,  Paris , 
1717,  in  •  1 2 ,  qu'à  cause  du  Dis- 
cours préliminaire ,  où  le  traducteur 
a  pris  à  tâche  de  justiGer  Sallustc 
sous  les  rapports  moraux  ,  ce  qui 
parait  un  peu  difficile.  Parmi  les 
étrangers  ,  la  reine  Elisabeth  a  fait 
à  Salluste  l'honnenr  de  le  traduire 
en  anglais  (5)?  l'infant  don  Gabriel 
en  a  fait,  en  espagnol ,  une  excellente 
traduction ,  imprimée  à  Madrid ,  par 
]barra,i77?,n>fol.,  et  qu'on  regarde 
comme  un  chef-d'œuvre  de  typogra- 
phie. On  peut  consulter  sur  cet  his- 
torien ,  son  article  dans  La  Mothe 
Le  Vayer  ,  Jugements  sur  les  histo- 
riens grecs  et  latins ,  tome  m ,  Pa- 
ris ,  1069;  dans  Rollin ,  Hist.  Ane., 
tome  xii  ,  pag.  277-284  ;  dans  les 
discours  de  Muret ,  etc. ,  et  surtout 
dans  la  Vie  de  Salluste,  par  le  pré- 
sident de  Brosses ,  morceau  plein  de 
recherches  et  d'érudition.     N—  l. 

&ALLUSTE,  {SecundvsSalus- 
tws  Promotws  )  ,  surnommé  le 
Philosophe,  était  né  vers  le  corn 
mencement  du  quatrième  siècle  , 
dans  les  Gaules ,  d'une  famille  patri- 
cienne; il  suivit  avec  honneur  la  car- 
rière des  emplois  publics  ,  et  fut 
créé  préfet  des  Gaules  par  l'empe- 
reur Constance ,  qui  le  chargea  de 
surveiller  la  conduite  de  Julien.  Sa 
capacité  pour  les  affaires ,  et  son 
goût  pour  les  études  philosophi- 
ques lui  méritèrent  bientôt  l'ami- 
tié du  jeune  César.  Ce  prince  adres- 
sa deux  Opuscules  à  Salluste ,  l'un , 
mie  nous  n'avons  plus ,  sur  l'origine 

des  Saturnales ,  et  l'autre  sur  le  so- 

— — ■ 

(5)  Crafeft»  dit  qo  t\U  traduisit  fe  livre  De 
M/ff/MMurtmo  (K«r.  Walpul*,  Koyl  anthon  , 
1,17.  &»t.  *  1759.) 


SAL 

leil  :  ce  dernier  s'est  conse 
venr  dont  jouissait  Salins 
vait  manquer  d'éveiller  l'< 
timité  dans  laquelle  il  1 
l'héritier  de  l'empire  devi 
à  Constance ,  qui  l'appel, 
lyrie.  Julien  éprouva  de  ' 
de  l'eloignement  de  son 
a  consacrés  dans  un  disc< 
douleur  rend  éloquent.  1 
des  historiens ,  même  le 
Tillemont ,  prétendent  c 
mort  de  Constance  (36i 
revint  dans  les  Gaules ,  el 
l'y  rétablit  dans  la  charg 
du  prétoire;  mais  cornu 
ser  que  ce  prince  se  se 
d'un  ami  dont  l'absence  I 
affligé?  Il  est  plus  m 
qu'il  l'emmena  dans  l'( 
l'on  trouve  à  cette  époqn< 
te  remplissant  les  foncti 
fet ,  que  Julien  chargea 
cher  la  conduite  des  pers 
sons  le  dernier  règne,  av. 
de  leur  crédit.  Le  jeune  ei 
put  donner  cette  commis: 
tante  qu'à  l'ami  dont  il 
les  talents  et  la  fidélité 
donc  à  tort  qu'on  aurait 
deux  Salluste,  l'un  préfet  ■ 
dans  le  même  temps  que  ! 
préfet  de  l'Orient ,  et  tous 
saut  au  même  degré  de  I; 
de  Julien.  Sallustc,  quoii 
avait  puise  dans  la  philo 
esprit  de  modération  et  d 
qui  lui  fait  honneur.  Il 
la  défense  de  Marc,  évé\ 
thuse ,  que  les  habitants  d 
voulaient  forcer  de  rctabl 
pic  célèbre  ;  et  il  ue  tint  pj 
pargner  au  pieux  évctiu< 
tement  injuste  autant  que 
(  Fojr,  Julien  ).  Le  tem 
phné  dans  le  faubourg  d 
fut  réduit  en  cendres  ;  et • 


SAL 

ne  de  rechercher  el  de  puuir 
l»  de  cet  attentat  Salluite 
force'  de  faire  appliquer 
rstion  le  jeune  Théodore  ; 
rement  ému  de  la  fermeté 
atrail  le  martyr  au  milieu 
ptices  y  il  se  hâta  de  le  ren- 
ct  prononça  l'absolution  de 
s  accuses.  Julien  lui  ota  la 
*aoce  des  affaires  des  chré- 
tpendant  il  le  choisit ,  en  563, 
on  collègue  au  consulat.  Sal- 
ùvit  l'empereur  dan  s  son  expé- 
eoDlre  les  Perses,  dont  il  avait 
de  le  détourner.  Après  la  mort 
bi  «  il  refusa  la  couronue  que 
Mats  Toulaieiit  lui  décerner, 
f*  sou  âge  et  .ses  infirmités 
permettraient  pas  de  la  défen- 
fcvorisa  IVlcclion  de  Valen- 
ce se  démit ,  en  3O7 ,  de  la 
de  préfet.  La  Chronique 
indriefjit  mention  de  Sallus- 
ranuée3tif);  mais  on  ignore 
e  de  sa  mort.  C'est  à  lui  qu'où 
?  assez  généralement ,  l'opus- 
rc,  intitulé:  Tract  a  tus  de 
xnundo ;  cet  Opuscule,  que 
ireher  nomme  uu  livre  d'or 
J  aurais  ,  et  dont  1rs  criti- 
ic  cordent  à  louer  le  style  et 
•«**  ,  fut  publié, pour  la  pré- 
cis .  avec  la  version  latine 
us,  et  les  notes  de  I  lois  te - 
xi r  <*éhrid  Namlé ,  Home, 
in-i'i.  Il  a  été  réimprimé , 
.  iiî'Jfj  .  incine  format  ;  et 
«  (f^lr  Ta  recueilli  dans  les 
1  i  /n  >  thologica ,  Cambridge, 
t  Am<:<rlara,  ttitiH  în-K  *. 
'  Ta  traduit  en  français ,  Ber- 
|8  in-8  '. ,  et  dans  le  Philoso- 

en.li  '*>  'A  Vu'"  ","1  'lm  W-s. 
LL'STE,  le  dernier  des  phi- 
l«  rvniques ,  était  11c  ,  au  si- 
*rcfe,  dans  la  ville  dT'.tiièse, 
c.  bon  père  se  nommait  lia* 


P 

le 


SAL  197 

sile ,  et  sa  mère  Théoclée.  Dans  sa 
jeunesse ,  il  suivit  les  leçons  du  so- 
phiste Eunoius,  et  il  étudia  tour-à- 
tour  ,  avec  succès ,  le  droit  et  l'élo- 
3uence  ;  mais,  doué  d'un  esprit  juste  et 
'un  goût  délicat ,  il  sentit  les  aéfauts 
de  la  manière  de  son  maître, et  cher- 
cha des  modèles  dans  les  ouvrages  des 
auciens.  Il  se  pénétra  si  bien  £  leurs 
beautés ,  qu'on  regardait  ses  discours 
comme  approchant  de  ceux  des  meil- 
leurs orateurs.  Le  désir  de  perfection- 
nerscs  talentsle  conduisitdaus  Alexan- 
drie; mais,  n'ayant  pas  été  satisfait 
des  sophistes  qui  brillaient  alors 
en  cette  ville,  il  vint  dans  Athènes 
se  mettre  sous  la  discipline  de  Pro- 
duit ,  l'un  des  plus  éloquents  iuter- 
rètes  de  Platon.  Athcnodore  de  So- 
es,  son  ami,  lui  (il  apercevoir  les 
coutiadictions  et  le  vide  de  tous  les 
systèmes  des  philosophes.  Désabusé 
îles  idées  qui  l'avaient  séduit  jusqu'a- 
lors f  Sa  II  liste  en  devint  l'adversaire 
déclaré.  I*cs  railleries  qu'il  se  per- 
mettait sur  ses  maîtres  lui  suscitè- 
rent de  nombreux  euueiuis.  Il  sortit 
d'Athènes  avec  Isidore,  déserteur, 
comme  lui,  de  l'école  platouique,  et 
revint  habiter  Alexandrie  avec  le  des- 
sein d'.ittaquer  saus  méuagement  les 
vices  des  .sophistes  et  leur  doctrine. 
Renonçant  aux  plaisirs  et  raume  aux 
simples  commodités  de  la  vie,  il 
abandonna  tout  ce  qu'il  possédait; 
et ,  vêtu  du  manteau  de  Diogène  ,  il 
parcourut  les  rues  et  les  places  pu- 
bliques, enseignant  à  braver  la  dou- 
leur et  à  mépriser  les  richesses ,  et 
saisissant  toutes  les  occasions  de  com- 
battre les  principes  des  sophistes. 
Son  éloquence  attirait  à  ses  leçons  une 
foule  d'auditeurs;  mais  elle  ne  lui  fai- 
sait pas  in  oins  d'ennemis.  Les  Plato- 
niciens enseignaient  que  la  connais- 
sance des  dieux  est  une  cinquième 
vertu.  Salluste  osa  dire  que  cette  ver- 


ig8  SAL 

tu-là  ne  manquait  pas  aux  hommes 
les  plus  méchants.  On  choisit  ce  pré- 
texte pour  le  traduire  devant  les  tri- 
bunaux comme  un  impie;  mais  il 
paraît  que  cette  accusation  n'eut  au- 
cune suite  fâcheuse.  Des  étrangers 
loi  témoignaient  un  jour  le  regret  de 
ne  pas  le  voir  partager,  sur  les  dieux, 
la  croyance  commune  :  a  Mais ,  en 
*  me  parlant,  leur  dit-il ,  ne  redou- 
»  tez-vous  pas  Némésis?  »  Pampre- 

Sius,  personnage  émiuent,  mais 
ont  la  conduite  était  loin  de  paraî- 
tre irréprochable,  lui  demandait  la 
différence  des  dieux  aux  hommes  : 
»  Tu  n'ignores  pas ,  lui  répondit  Sal- 
»  luste,  que  je  ne  suis  pas  plus  un 
»  dieu  que  tu  n'es  un  homme.  » 
Quelques  critiques  lui  attribuent  le 
Traité  De  diis  et  mundo  ;  mais  cet 
opuscule ,  mélange  des  doctrines  des 
Platoniciens  et  des  Stoïciens,  est,  se- 
lon Brucker ,  plutôt  l'ouvrage  de  Sal- 
luste  le  philosophe  gaulois  (Voyez 
Brucker,  Jlistor.  philos.,  n,  53o). 
—  L'histoire  nous  a  transmis  les 
noms  d'autres  écrivains  du  nom  de 
Salluste,  sur  lesquels  on  peut  con- 
sulter la  BibL  gr.  de  Fabricius,  xiii, 
644.  W— s. 

SALM-KIRBOURG  (  Frédéric 
III,  Wild  et  Rhingrave  de  ) ,  né  à 
Limbourg,  vers  1746,  descendait 
de  cette  antique  maison  des  comtes 
du  Rhin ,  qui  fait  remonter  son  ori- 
gine jusqu'au-delà  du  huitième  siè- 
cle. Ce  prince  devait  faire  peu  d'hon- 
neur à  un  nom  si  recommandable  ; 
livré  à  tous  les  genres  de  plaisirs, 
peu  délicat  sur  le  choix  de  ses  so- 
ciétés, il  ne  jouissait  d'aucune  con- 
sidération à  Paris ,  qu'il  habitait  pres- 
que toujours.  Sa  bravoure  était  fort 
équivoque,  si  l'on  en  croit  les  Mémoi- 
res du  temps,  et  particulièrement 
la  Correspondance  de  Mmc.  Du 
Defland.  On  y  voit  qu'ayant  offensé 


SAL 

par  ses  propos  un  offic 

ment  du  roi,  nommé  '. 

qui  lui  en  demanda  raisoi 

ce  de  Salm  se  rendit  sur 

cuirassé  d'un  gros  manch 

vi  de  deux  spadassins  c 

sion.  11  refusa  de  se  désl 

fondit  à  ('improviste  sur 

qui ,  en  se  défendant,  por 

ce  un  coup  dont  il  aurait 

se  de  part  en  part ,  si  le 

n'avait  arrêté  la  pointe  d< 

Lanjamet  tomba  :  Salm  a 

par  terre,  d'après  le  coj 

champions,  qui  lui  criai* 

gez  votre  êpée;  mais  Lanj 

la  lame  et  la  brisa  :  alors, 

il  poursuivit  le  prince,  qi 

dos ,  et  reçut  plusieurs  bl 

scz  légères.  A  ces  partie 

duel ,  Mmc  Du  Deflaud  aj 

dote  suivante  :  «  Une  M1 

»  qui,  amie  de  la  princi 

»  rière  de  Salm,  alla  lui 

»  site  ,  ne  sachant  rien  d< 

»  de  son  (Ils  ;  la  mère  li 

»  était  incommodé  :  elle 

»  le  voir  ;  on  lui  fit  qui 

»  cultes  :  elle  insista  ;  le 

»  dans  son   lit;  elle   lu 

»  pourquoi  on  avait  fait  < 

»  la  laisser  entrer  :  Ce 

»  qu'il  y  a  des  tableau 

»  cènes  dans  ma  chambi 

»  dit-elle,  qu'est-ce  qut 

»  je  suis  si  vieille  ;  je 

»  sont  les  impuissants 

»  les  peintures  malhonn 

»  ce  sont  les  poltrons  qui', 

»  jours  se  battre,  »  Proj- 

plus  plaisant,  que  la  dan 

l'ignorance  la  plus  corn  pic 

ture.  Lors  de  la  révolut 

lande,  en  1787,  Salm  se 

parti  des  patriotes,  avec 

chasser  le  prince  d'Orac 

mettre  à  sa  place.  A  la  H 


SAL 

il  avait  beaucoup  de  crédit 
I  «s  ;  et  &  Versailles  ,  qu'il 
parti  eu  Hollaudc.  Par  la 

de  ton  esprit ,  et  par  l'ai- 
»*s  minières  ,  il  plut  à  Ca- 
lâ  lui  Gt  donner  un  brevet 

lial-de-camp ,  et  quarante 
«s  de  traitement.  Mais  Salin 
lit  l'e'tat  d'épuisement  où 
es  finances  de  la  France; 
t  que  cette  somme  ne  lui  fût 
«temps  payée ,  il  profila  de 
ii  du  ministre ,  pour  eu  dc- 
le  capital  ;  et  une  so.mne  de 
*nt  mille  francs  lui  fut  sur- 

Lromptee.  De  retour  en  Hoi- 
rs que  le  parti  républicain 
il  la  médiation  de  la  Fran- 
n  cnvoy-i  des  émissaires  à 
lau  et  dans  les  autres  villes, 
s'opposer  à  tout  projet  de 
(ioo.  il  avait  l'espoir  detre 
généralissime,  et  d'être  re- 
né espèce  de  dictature.  D'un 
lé,  il  entretenait  des  intilli- 
vec  le  parti  du  stathouder, 
pouvoir  s'y  rattacher  dans 
i  le  prince  d'Orange  triom- 
C"e>t  à  celte  occasion  qu'il 
ur  au  cornte  de  Calcnbcrg, 
taxoii,  fort  influent  dans  ce 
Cruvcz,  au  reste,  que  je  n'ai 
lie  ment  le  goût  du  citron, 
ne  m*accornniode  aussi  1res- 
e  i'oiaoge.  »  L'iuva.siou  de  la 
r  par  les  Prussiens,  acheva 
n^q'ier.  Charge  de  défendre 
.iv ce  huit  mille  hommes,  il 
ichclédr  rendre,  sans  coup 
•lie  place  importante,  aban- 
c   parti  qu'il  avait  jmé   de 
r|uitu  la  Hollande,  et  revînt 
.  occuper  le  bel  hôtil  qu'il 
l'y  faire  bâtii  ,ct  qui  a  long- 
>orté  son  uom.  H  se  montra 
titan  de  la  révolution.  Voici 
le  Petit  Dictionnaire  des 


SAL 


'99 


grands  hommes   de  la  révolution 
caractérise  les  exploits  révolution- 
naires de  ce  prince  démagogue.  «  Cet 
»  habile  souverain ,  dit-il ,  s'aperce- 
»  vant  qu'il  y  avait  plus  de  rois  en 
»  France  que  de  sujets  dans  ses  états, 
»  s'est  établi  à  Paris ,  et  a  demandé 
»  du  service  à  M.  de  Lafayettc.  Ce 
»  général  l'a  employé  long- temps 
»  dans  la  rue  Saint-Dominique ,  et  a 
»  fini  par  l'élever  au  rang  de  corn- 
«  mandant  de  bataillon.  C'est   en 
»  cette  qualité  que  le  vaillant  prin- 
»  ce  de  Salm ,  à  la  tetc  de   trois 
»  mille  hommes ,  a  fait  la  descente 
»  du  cimetière  des  Invalides.  Per- 
»  suadé  qu'il  s'y  tramait  quelque  nou- 
»  veau  complot,  et  que  tout  l'ar- 
»  genl  et  les  canons  de  France  y 
»  étaient  rusevelis,  il  y  pénétra  armé 
»  de  pied  eu  cap,  il  y  combattit  pen- 
»  dant  cinq  heures  entières,  sans  rien 
»  trouver  contre  les  intcicts  de  la 
»  nation  ;   et  sa  valeur  contre  les 
»  morts  lit  juger  de  sa  douceur  avec 
»  les  vivants.  »  Cette  conduite ,  si 
peu  digne  de  sa  naissance  ,  ne  sauva 
point  le  prince  de  Salin  :  arrêté,  en 
1 7<>i  »  il  fut  conduit  aux  Carmes  , 
et  condamné  a  mort ,  le  'i'3  j'ûllct , 
comme   complice  d'une   prétendue 
conspiration  dans  cette  prison.  U  fut 
exécuté  le  même  jour ,  à  l'âge  de 

3uarantc-huit  ans.  Après  la  journée 
u  ()  thermidor,  la  princesse  Amélie 
de  Huhcnzollcrn ,  sa  sœur,  acheta 
et  (it  enclore  d'un  mur  le  champ  où 
reposaient ,  au  milieu  de  treize  cent 
quatorze  victimes  immolées  en  six 
semaines,  à  la  barrière  du  Trône, 
les  restes  de  ce  frère  chéri ,  dans  l'es- 
poir de  les  y  reconnaître  et  de  les 
transporter  eu  Allemagne  ,  au  tom- 
beau de  ses  ancêtres.  Cette  action 
touchante,  dont  le  lésultat  fut  une 
recherche  in  fine  tueuse  ,  a  fourni  i 
Trcucuil  le  sujet  d'un  poème  cl  cgi  a- 


808  (•)• Un,£'f U  restitution 

,  biens  du  P»^™      bôte\  est 

oille'  ^deSceS  de  ta  U- 
uotenant  «77-Cprill0e  a  laisse 
>n-d'Honneur.  Ce  P«     y    rince 

fcnant  le  SgJ      coMM  »ous 

18  """ï  cX«  de  ftenneberg. 
,  nom  de  comw        D_*— ». 

s^MA?ASfcotsS:p 

«t  célèbre  dans  l  bisl0l"i  d.lsMël  et 

Soïdétruit  !.. afaïirfr. 

phrate.taP1»   S,aPce<p-ilp»- 

^ï.^  ThldÏÏptata»»'  connu 
raU.ûl*  ^Th«JfJiUPons  qu'il  entrc- 
aussi  par  ««  «P^Jj.?  les  maux 
prU  &n5  ta  S?"*,  *  ^'Israël.  On 
L'A  causa  wx  enfant*  a  ^ 

VoreàV^^êieversl'an 

iTtrô-e;  ^»  ",££  d'égaler  o. 
-3oavantJ.-CJa»°  fcfo  de 

même^seCilXn^àf&0tt 
soa  P'f  ^expédition  pour  faire 

exemple,  «me  «£  mc 

rentrer  dans  le f»« '        dc  i>em|n- 

d,Irâ'tWoS^aittné,de- 

w  de  Ninive.  Usée,  h  uWam 

puis  q«eM»«.annr^  faire  déclarer 
Racée,  venait  de  »  *  »£"flallafo  de 

rol,  en  l-tajgi  *lndantdumonar. 
,',  consemrindepen  obU. 

quc  assyr.cn.  Çgw  « ^  rorccs 
gé  de  passer  1  fe»P»\»     ë    icnt  pas 

égales-  ^P^.ct  il  eouse.rt.ta 
Je  céder  a  »  °'-'fic>^ 


n»ver  un  tribut ,  dont  il 


ÏÏTb-ii  époque*  ' 

S?r  S°SPTbiUp»aU 
sions   q«e       invite.  «P 

truction du  roïa"      sion 
îSed'Ha'natb.situéeï 
rien  Menandre  a  &i 

àdire,sans1oute'qu 
ÙU  souverains  de  ;cu 

Tvr  ,  q«  éu«t  gouy 

Stria  fiuJ«»»j  »ml 
Penénicie,etf.tapa. 

n'avait  pas  perd»/* 

le  joug  »ssvrlcnfti;rl  v 
versrbgvptcpou'y 

cesquibuuianqvwi 

alors  soumis  au*  w 

possédaient  depius 

était  gouverne  par 

l'Écriture  appelle  , 

monarque  que  le  r 

tait  tirer  les  secov 

nécessaires  pour  " 

Sy,ic.  Ce>te  alliai" 

vJcr  du  malbcur  ( 

peine  Salmanasar 

L.ÎJu»  les  conse.| 

1'Ei.pbratt  ;  «*  •  ' 
avoir  occupe  cl  1 

d'Israël ,  il  v>«1 
vant  Sauiaric. 

sisu  bmS  • tcm 


SAL 

aettre  qu'après  trois  ans. 
mGn,  en  I  an  719  avant 

le  royaume  d  Israël  fut 
«e  fut  emmené  captif  par 
pur,  qui,  pour  mettre  un 
révoltes  îles  Juifs ,  trans- 
ita de  l'Euphrate  la  plus 
tie  de  la  population  de 
heglathnhalasar  en  avait 
se;  et  déjà  plusieurs  des 
fit  dispersées  dans  la  Mé- 
rt  sur  les  frontières  de  la 
manasar  plaça  les  Israé- 
:  pays  de  Gozan,  qui  n'est 
1  région  delà  Mésopotamie 
âuzanitis  par  Ptoléméc, 
r  les  Lords  du  Khabour , 
irrose  la  môme  contrée  et 
as  rEiiphntc,  à  Karki- 
<me  Circesitun.  D'autres 
>yés  dans  la  Mèdic.  Pour 
1  possession  du  pays  qu'il 
lis,  Sa  I  manasar  y  envoya 
s  tirées  des  provinces  qui 
oa  empire.  Elles  venaient 
)*.  de  Cutha  ,  d'Avah  , 
t  de  Sépharvaïin.  En  nous 
le*  lieux  d'où  furent  tires 
\\  habitants  d'Israël ,  l'É- 
:nnu  Htrejuellc  était  alors 

Ninive.  Cet  empire  avait 
pertes  ;  et  il  tendait  à  re- 
ang  qu'il  avait  |ierdu  à  la 
Jjuapjlc.  B^hylosic^quoi- 
icfc  par  des  princes  par- 
•le  nous  fait  conn.iître  le 
œnologique  conserve  par 
»  Pto^érnée  '  Voyez  tome 
a«j.  -j--  . ,  n'eu  reconnais- 
'jibs  l'autorité  du  souve- 
nt e.  Ce  fait  important, 
!  indiqué  par  l'envoi  des 
r  Ionien  s  en  Israël ,  est  for- 

énoncé  dans  un  fnig- 
rau  de  Pulyhistor  (1), 

*m     *m    m    If  ■•..«*>    |MS    Hafji  ll«    Il4« 


SAL 


loi 


qui  nous  a  été  conservé  par  Euscbe, 
dans  sa  Chronique,  et  dont  nous  de- 
vons la  connaissance  à  la  traduction 
arménienne  de  cet  auteur,  récem- 
ment découverte.  Cuth.i  était  aussi 
dans  le  voisinage  de  Babylone.  Il  est 
probable  que  la  plupart  des  colons 
venaient  de  cet  endroit ,  puisque  le 
nom  de  Cuthéens  fut  donné  à  la  to- 
talité de  la  nouvelle  population.  Avah 
nous  est  inconnue  ;  pour  Hamath , 
elle  était ,  comme  nous  l'avons  déjà 
dit,  dans  la  Syrie,  et  elle  y  subsiste 
encore  avec  le  même  nom.  Quant 
à  Sépharvaïm,  elle  était  aussi  dans 
la  Chaldée:  c'est  elle  qui  est  ap- 
pelée par  les  auteurs  grecs  Sippara 
ou  même  Hippara*  Ces  peuples  joi- 
gnirent l'adoration  du  Dieu  d'Israël 
au  culte  des  divinités  qu'ils  avaient 
révérées  dans  leur  première  [ta trie. 
Samaric  fut  leur  principale  ville. 
Leurs  descendants ,  mêlés  avec  les 
Juifs  restés  dans  ce  pays,  furent  ap- 
pelés Samaritains.  Ce  nom  ne  vient 
pas ,  comme  on  pourrait  le  croire  , 
de  la  ville  de  Sa  ma  rie;  mais  il  dérive 
d'un  mot  syriaque  et  hébreu ,  qui 
signifie  les  gardiens.  11  leur  fient , 
suivant  ces  sectaires ,  de  ce  qu'ils  ont 
conservé  la  loi  de  Moïse  avec  plus 
desoiu  que  les  Juifs.  Les  Samaritains 
se  servaient  d'une  langue  particuliè- 
re, qui  existe  encore  dans  la  version 
du  Pentateitquc  faite  pour  leur  usa- 
ge. Cette  langue  devait  être,  à  peu 
de  chose  près,  la  même  que  celle 
qu'ils  parlaient  dans  le  pays  d'où  ils 
tiraient  leur  origine.  Elle  différait  de 
l'hébreu;  mais  elle  avait  une  grande 
ressemblance  avec  le  syriaque  ou  le 
chaldécn;  ce  qui  n'est  pas  étonnant, 
puisque  les  Cuthéens  étaient  presque 
tous  venus  de  la  Chaldcr.  Cependant 
elle  s'écarte  en  quelques  points ,  de 
la  langue  syriaque  telle  que  nous  la 
couuai.tsous.  Outre  leur  laugue  parti  ■ 


%02  SAL 

culicre,  les  Samaritains  employaient 
aussi  un  caractère  alphabétique  qui 
leur  était  propre.  Ce  caractère,  en- 
core usité  parmi  eux ,  sert  à  écrire 
tous  leurs  livres  et  le  texte  des  cinq 
livres  de  Moïse  en  langue  hébraïque. 
Le  texte  qui  nous  a  été  conservé  par 
les  Samaritains,  n'est  pas  tel  que 
nous  le  connaissons  par  les  manus- 
rits  hébreux;  en  général,  il  diffère  peu 
de  celui  que  la  version  des  Septante 
nous  représente.  Le  caractère  alpha- 
bétique de  ces  sectaires  est  probable- 
ment le  même  qui  était  en  usage  dans 
le  royaume  d'Israël  et  dans  toute  la 
Basse-Syrie,  à  l'époque  où  ils  vin- 
rent s'y  établir.  Les  lettres  qui  se 
trouvent  sur  les  monnaies  des  prin- 
ces Âsmonéens  s'en  rapprochent 
sensiblement,  pour  la  forme.  Dans 
le  temps  que  Salmanasar  achevait  la 
ruine  du  royaume  d'Israël ,  il  s'occu- 
pait d'affermir  sa  puissance  dans  la 
Phénicie.  La  ville  d'Arec,  située  dans 
les  montagnes  du  Liban ,  Sidon,  l'an- 
cienne Tyr  et  plusieurs  autres  villes 
voisines  secouèrent  le  joug  des  Ty- 
riens ,  qui  habitaient  alors  sur  le  con- 
tinent, et  se  soumirent  au  roi  d'As- 
syrie. Ceux  -  ci ,  malgré  la  défection 
de  leurs  sujets,  refusèrent  de  recon- 
naître la  puissance  de  Salmanasar. 
Elulaeus  régnait  encore  à  Tyr.  Sal- 
manasar équipa  une  flotte  de  soixan- 
te voiles,  que  lui  fournirent  les  Phé- 
niciens. Elle  était  montée  de  huit 
cents  rameurs.  Les  Tyriens  vin- 
rent à  sa  rencontre  ,  avec  douze  na- 
vires seulement,  battireut  et  disper- 
sèrent sa  flotte ,  et  rcviiircut  couverts 
de  gloire,  avec  cinq  cents  prison- 
niers. Ce  revers  dégoûta  le  roi 
d'Assyrie  de  son  entreprise.  11  re- 
tourna dans  ses  états;  mais,  en 
partant,  il  laissa  devant  Tyr  un 
corps  de  troupes ,  qui  gêna  beaucoup 
cette  ville,  pendant  ciuq  aus  ,  en 


SAL 

l'empêchant  de  faire  us« 
et  des  aqueducs  qui  étai 
voisinage.  Malgré  ce  b 
reux ,  Tyr  ne  se  soumit 
d'Assyrie ,  et  conserva  i 
daucc  jusqu'à  l'époque  o 
se  par  Nabuchodonosor 
plus  rien  de  Salinanasai 
rons  quelle  fut  la  durée 
(?)  ;  mais  il  ne  dut  pas  p 
existence  long-temps  a 
nements  dont  nous  veno 
puisque  son  fils  Sennacl 
prit,  en  l'an  710 ,  so 
contre  Ezéchias  ,  roi  < 
marchant  contre  le  roi 
qui  était  maître  de  l'Ég' 
SALMERON  (  Alpu 
des  six  premiers  discij 
Ignace ,  naquit  à  Tolc 
d  octobre  i5i5.  Apre 
quenté  l'université  d'Ali 
rendu  fort  habile  dan* 
sauce  des  langues  ancic 
achever  à  Paris  ses  cour 
plue  et  de  théologie.  . 
l'apprécia  bientôt,  et 
grande  jeunesse  ,  le  ch< 
de  ses  coopérateuis  dai 
msnt  de  sa  Société  (  V.  I 
1 88).  Salmcron ,  c.ondu 
signala  sou  talent  pour  la 
il  parcourut  ensuite  l'A 
Pologne,  les  Pays-Bas  1 
cherchant  les  occasions 
tre  les  novateurs  et  1 
leurs  doctrines.  Son  zè 
pense  par  le  titre  de  no 
que  eu  Irlande;  et  le  ] 
le  nomma  l'un  des  orale 
Siège  au  concile  de  Trcnl 
sèment  de  ses  forces  ne  I 
plus  de  servir  la  reliç 
carrière  évangélique ,  i 


(*}  I*  SvikcIU  lui  dunuf  \iu 
>.au  autolilc.  Cette  dure*-  e*t  <T« 


S  AL 

i  défendre;  et  relire  dans 
de  Naples,  à  rétablisse- 
nt! il  avait  contribué ,  il 
nière  main  a  ion  Com  men- 
és Saintes  Ecritures.  Il  ga- 
l'héresie  ce  royaume ,  où 
remicr  supérieur  de  son  or- 
Gn  ,  accablé  d'années  et 
es .  il  mourut  à  Naples , 
éviter  i585.  Outre  des 
[en  latin  ) ,  sur  les  Évan- 
innec  ,  et  le  Discours  qu'il 
dans  la  session  de  i5.{5, 
de  Trente,  on  a  de  lui  : 
\eniaires ,  des  Questions  et 
talions  sur  les  Évangiles  , 
les  apôtres,  et  les  Épitrcs 
s,  Madrid,  1547-1601  , 
en  8.toI.  in-fol.  Cet  ou- 
1  n'est  plus  guère  consulte , 
isieurs  éditions ,  Brcscia, 
etc.  Le  style  du  P.  Salinc- 
icilc,  mais  diffus.  Ses  ou- 
uuscrits  étaient  conservés 
tibliothèqucs  de  la  Société, 
tadeneira  a  publié  la  Vie 
th.Salmeron  (  V,  Ridadë- 
XXVIII,  491).  W— s. 
J\  '  Je  au),  surnommé  Mai- 
latin  MacriiMS,  à  cause 
;rrur  ,  naquit  eu  1 4<)o  ,  à 
d'une  famille  pauvre.  Ses 
Btrodui<iren  tenez  le  cardi- 
irr.  archevêque  de  Bour- 
•lalité  d' homme  de  lettres, 
aort  de  ce  protecteur ,  René 
le  prit  putir  précepteur  de 
j,  et  le  produisit  à  la  cour 
mi  Ier. ,  qui  lui  donna  qucl- 
mrttie  «es  vers  français  en 
il  un  de  ses  valets  de  cham- 
lui  accorda  une  |>rnsion. 
ennuyé  du  rôle  de  bel- es  - 
Mute  de  la  cour,  voulut  se 
le  marijge.  Il  épousa  une 
Dpatriotes ,  âgée  sculi-nicut 
huit  ans,  quoiqu'il  eu  eût 


SAL 


203 


trente-huit.  Elle  s'appelait  Gillonc* 
mais  comme  ce  nom  ne  se  prétait 
pas  au*  agréments  de  la  poésie,  il 
le  changea  en  celui  de  Gelonis  ;  et 
c'est  sous  celte  nouvelle  dénomi- 
nation qu'il  chanta  les  douceurs  de 
leur  union  ,  qu'il  célébra  les  charmes 
de  sa  chère  Gelouis  tant  au'elle  vé- 
cut ,  et  qu'il  lui  consacra  des  chants 
lugubres  après  sa  mort  ;  mais  l'on 
trouve  que  sa  lyre  a  mieux  réussi 
à  exprimer  ses  plaisirs  que  ses  re- 
grets. Salmon  quitta  la  cour  dans 
ses  dernières  années ,  pour  se  retirer 
dans  sa  patrie.  Les  chagrins  qu'il 
éprouva  dans  son  veuvage ,  la  dé- 
tresse à  laquelle  il  fut  réduit  avec  une 
nombreuse  famille  sur  les  bras,  l'é- 
tude, les  travaux,  les  procès ,  les 
voyages,  le  conduisirent  au  tom- 
beau en  t  55t.  Il  reçut  de  sou  temps 
le  surnom  à  Horace  français,  et  le 
mérita  jusqu'à  certain  point  pr  un 
graud  nombre  de  pièces  de  vers 
qui  réunissent  le  mérite  de  l'expres- 
sion et  du  tour  poétique,  au  choix 
des  sujets  toujours  honnêtes.  11  est  le 
premier  poète  latin  de  France  qui 
ait  réussi  dans  l'ode  latine  ;  de  tou- 
tes ses  productions,  celles  que  lui 
inspira  sa  Gelonis  sont  les  meilleu- 
res :  elles  ont  un  caractère  si  ten  Ire , 
des  grâces  si  délicates ,  qu'en  les  lisant 
on  se  seul  agréablement  affecté  des 
sentiments  qui  animaient  le  poète. 
Les  ouvrages  de  sa  vieillesse  n'ont 
pas ,  à  beaucoup  près ,  le  même  mé- 
rite :  dans  un  temps  où  il  eût  mieux 
fait  d'abandonner  le  Parnasse,  il 
inonda  le  public  de  pitecs  froides  , 
dures  et  uégligées.  Presque  tout  ce 

3u*il  a  fait  de  bon  se  trouve  réuni 
aus  le  Recueil  en  quatre  livres  , 
imprimé  chez  Simon  dcColiucs,  eu 
i53o,  in-8'1.  Il  y  a  aussi  une  belle* 
édition  de  ses  Odes ,  en  Ô37  ,  in-8a. 
Ou  voit ,  par  la  bibliothèque  de  Du- 


io4 


SAL 


verdier ,  que  Salmon  s'était  encore 
exercé  à  faire  des  vers  français.  — Son 
fils  aîné  ,  Charles  ,  élève  de  Ramus , 
fat  précepteur  de  Catherine  de  Bour- 
bon, soeur  de  Henri  I V,  imita  le  talent 
de  son  père  pour  la  poésie  latine ,  et 
acquit  une  grande  connaissance  de  la 
langue  grecque  ;  mais  ayant  em- 
brassé le  calvinisme ,  il  périt  à  la 
journée  de  la  Saint  Barthéleini  (  V. 
la  BibL  hist.  du  Poitou,  de  Dreux 
du  Radier  ,  u,  148  )•         T— d. 

SALMON  (  Natbanikl  ) ,  savant 
antiquaire,  était  61s  duRév.  Thomas 
Salmon,  recteur  de  Mepsall,  dans  le 
Bedfordshire.  Admis,  eu  1690,  au 
collège  de  Benêt ,  à  Cambridge ,  il  y 
termina  ses  études  avec  distinction , 
reçut  les  ordres  sacrés,  et  fut  pourvu 
de  la  cure  de  Westmill,  dansle  comté 
d'Hcrtford.  Quoiqu'il  eût  prêté  le 
serment  exigé  par  le  roi  Guillaume , 
il  se  fit  scrupule  de  le  prêter  à  la 
reine  Anne  quand  elle  lui  succéda , 
et  il  abandonna  l'état  ecclésiastique 
pour  se  livrer  à  l'exercice  de  la  méde- 
cine. La  pratique  de  cet  art ,  et  l'étu- 
de des  antiquités  partagèrent  le  reste 
de  sa  vie.  U  mourut  le  2  avril  17/p, 
laissant  la  réputation  d'un  homme 
instruit  autant  que  laborieux.  Ses 
principaux  écrits ,  tous  en  anglais , 
sont  :  I.  Description  des  stations 
des  Romains  dans  la  Grande-Bre- 
tagne ,  d'après  leur  itinéraire  , 
Londres,  1721,  in -8°.  II.  Des- 
cription des  antiquités  romanes  , 
dans  les  comtés  de  V intérieur  de 
l'Angleterre,  ibid.,  17*26,  in-8u. 
Ces  deux  volumes  ont  clé  réimpri- 
més en  1736.  III.  Histoire  du  comté 
d'ffertfort,  avec  la  description  de  ses 
anciens  monuments  ,  particulière- 
ment de  ceux  qu'on  attribue  aux  Ro- 
mains ,  ibid.,  1728,  in- fol. ,  Gg. 
Cet  ouvrage,  recherché  des  curieux, 
est  la  continuation  de  V Histoire  de 


SAL 

sir  Henri  Chauncy.  1 
des  evêques  anglais , 
tauration  ,  jusqu'à  la  1 
1660  à  1688 ),  ibid., 
Y.  Les  antiquités  de 
l'Histoire  naturelle  dec 
1736,  in-8<>.  VI.  Les 
comté  d'Ëssex ,  ibid. , 
fig.  ;  livre  estimé ,  mai 
complet  de  quatre  di< 
dreds  ) ,  la  mort  ayan 
teur  lorsqu'il  n'avait  l 
deux  tiers  de  son  ouvi 
mas  Salmon  ,  son  frèi 
dit-on ,  en  1 7  43,  avait 
sidé  dans  l'Inde ,  ce  1 
l'idée  de  recueillir  les 
tions  sur  les  peuples 
ayant  fini  par  étendr 
tion  sur  toutes  les  natio 
il  la  publia  sous  le  ti 
moderne  ou  Etat  pré 
les  Nations,  en  plusi 
in-8".,en  1731  et  ann 
il  y  a  aussi  une  édition 
in-fol. ,  et  l'on  en  a  fa 
gés  et  plusieurs   cont 
traduction  allemande, 
3q  ,  forme  7  volumes 
comprend  pas  même 
l'Asie.  Cette  collcctio; 
grand  nombre  de  Hgiu 
coup  de  succès,  mais  1 
bliéc  aujourd'hui.  Ou 
même  auteur  :  I.  Le  C 
tranger  aux  universi 
et  de  Cambridge ,  av 
tion   des   comtés  adja 
in-8°.  Ce  titre  est  cité 
mais  il  paraît  qu'on 
vrage  que  le  premier  v 
en  1744  *  et  qui  con 
du  comte  d'Oxford.  11 
de  l'Histoire  des  Rév 
glctcrrc  ,  par  Gilbert  1 
nom);  111.  quelques 
historiques.  —  Thot 


SAL 

i  dmi  précédents,  est ,  sut- 
agi ,  Pauten/de  h  Nouvelle 
historique  sur  l'ordre  de 
«orge ,  Londres ,  1704,  et 
i  distingué  d'un  autre  Tho- 
■oîi ,  maître- es-arts  au  col- 
1  Trinité  ,  à  Oxford,  et  au- 
Essai  sur  V avancement  de 
w,  Londres,  167s.  Ce  li- 
1  décrié  par  Lock  et  Play- 
bien  cent ,  et  ne  contient 
e  fort  raisonnable,  si  l'on 
docteur  Burney.  Lcsys- 
auteor  pour  simplifier  la 
par  l'adoption  d'un  carac- 
•sel  et  par  la  suppression 
rsité de»  clefs ,  n  a,  couti- 
r,  qne  l'inconvénient  atta- 
e  innovation  :  celui  d'exi- 
ravclle  étude  des  gens  ins- 
de  rendre  inntile  la  musi- 
selon  les  systèmes  vulgai- 
«tUnme  Salmow  ,  fameux 
,    d'une    autre    famille , 
.le  :  I.  Le  parfait  Méde- 
Soutique  du  droguiste  ou  - 
ut   le  monde ,  in  8°.  de 
i.  II.  Le  grand  I/erbier 
Londres,    1711,   1  vol. 
i!i3f»  pag,  Les  plantes  y 
»  par  oidre  alphabétique, 
gneet  de  gravures  en  bois. 
raphice;  ce  livre ,  aujour- 
r,  eut  un  tel  <uccès  ,  que 
1  Londres  ,    1701  ,   était 
i  me.  W — s. 

*  Fbajçoh),  docteur 
ie  ,  naquit  à  Paris  ,  en 
urentt  riches ,  et  qui  ne 
rien  pour  son  éducation. 
^prit  TÎf  et  pénétrant ,  il 
s  progrî'sdans  l'histoire, 
'  et  les  langues  orientales. 
i»»é  l'état  ecclésiastique, 
ié  à  la  maison  de  bor- 
t  il  devint,  dans  In  suite, 
scaire.   H  avait  forme. 


SAL  ao5 

pour  son  osage ,  une  collection  des 
meilleurs  ouvrages  de  théologie ,  et 
il   entretenait   une  correspondance 
très-active  avec  les  savants  français 
et  étrangers ,  sur  des  matières  d'éru* 
dition.  Le  Traité  qu'il  publia  sur  l'É- 
tude des  Conciles ,  le  lit  connaître 
d'une  manière  avantageuse  ;  et  Ton 
attendait  de  lui  d'autres  ouvrages  im- 
portants, auxquels  il  travaillait  de- 
puis plusieurs  années ,  quand  il  mou- 
rut d'apoplexie  a  Chaillot ,  le  9  sep- 
tembre  1736.  11  avait  sous  presse 
une  Dissertation  sur  V  Amphtlochia 
de  Photius  (  F.  ce  nom  ),  mais  l'im- 
pression n'en  a  point  été  terminée. 
Le  seul  Ouvrage  qu\>oait  de  Salmon, 
est  le  Traité  de  ï  ht  ude. des  Conciles] 
Paris,  17^4,  in-4°.;  réimprimé  a' 
Leipzig,  in -8°.  (1) ,  il  est  divUé  en 
trois  parties  :  dans  la  première  l'au- 
teur parle  de  l'utilité  des  Couciles  ; 
dans  la  seconde,  il  fait  connaître 
toutes  les  éditions  des  Conciles  ,  en 
appréciant  leurs  avantages  et  leurs 
défauts  avec  autant  d'exactitude  que 
d'impartialité.  Ses  remarques  culjt 
ques  sur  l'édition  dn   P.  Hardouin 
(  y .  ce  nom  )  sont  surtout  très- 
curieuses.  La  troisième  partie  est  une 
introduction  à  la  lecture  des  Conci- 
ciles.    Ce  livre,  plein  de  recherches 
savantes ,  est  très  -  estimé.  Salmon 
avait  le  projet  de  donner  un  Supplé- 
ment %  en  plusieurs  volumes,  à  la 
Collection  des  Conciles  par  le  P. 
Labbc  (  V .  ce  nom  ) ,  et  l'on  peut 
voir  par  le  Prospectus  qu'il  Ht  pa- 
raître in-4°-  ,  que  ce  travail    e;ait 
fort  avancé.  Il  avait  aussi  le  dessein 
de  publier  V Index  ou  Tablealphabc- 


(i  )  (Jarlau*«  tt  rtumutu,  i  ■«•rl«ol  d'une  tr«lu<  • 
ti<m  Ittiui  Or  Tourner  de  Sdm«n.  C*it<- tn  AHt- 
'"n*.  '••■*"•  «M  I'*  VfliiM-mrut  <  lirrebrr  \  U  l'iliL**. 
du  nui ,  et  i|  u'ra  ctt  f«it  autuiM»  mcutiui  «Ijiis  !•  • 
Iticl-uniMirn  tic  Archer  et  dr  Crui|ii,  ut  dit»  Ira 
Att*  hp*  c#nit»t,  qui  ritottl  I*  rriui|ire*iua  tti-H". 
■le  ot  -•utr-ag*. 


io6 


SAL 


tique,  par  les  noms  des  auteurs ,  de 
toutes  les  pièces  relatives  à  l'Histoire 
ecclésiastique,  disséminées  dans  des 
Recueils  où  elles  sont  comme  per- 
dues pour  la  plupart  des  lecteurs  (a). 
Ce  projet ,  dont  l'utilité  semble  in- 
contestable ,  et  pour  l'exécution  du- 
quel Salmon  s'était  associé  quatre  de 
ses  confrères  ,  trouva  cependant  uu 
adversaire  dans  le  P.  Jacques  Mar- 
tin (  V.  ce  nom  )  ;  et  cette  querelle 
qui  n'offre  aucun  intérêt  aujour- 
d'hui, produisit,  départ  et  d'autre, 
différents  écrits  dont  on  trouve  la 
liste  détaillée  à  l'article  Salmon  , 
dans  le  Dictionnaire  de  Moréri  , 
êdit. ,  de  1759.  Le  Catalogue  de  la 
Bibliothèque  de  Salmon  (  Bibliotheca 
Salmoniana)  a  été  imprimé,  Paris  , 
1737,  in-ia  ,  de  689  pag. ,  précédé 
d'un  avertissement  qui  contient  VE- 
loge  de  ce  savant.  Elle  renfermait 
plus  de  huit  mille  vol.,  parmi  lesquels 
on  distinguait  une  suite  précieuse  de 
Conciles  et  de  pièces  relatives  à  cette 
partie  de  l'Histoire  ecclésiastique. 
•  W— s. 

SALMON  (Urbaik-Pierbe)  ,  mé- 
decin ,  né ,  vers  1 767 ,  à  Beaufort , 
dans  le  Maine,  reçut  le  doctorat, 
en  1790,3  l'université  d'Angers.  En- 
tré, comme  grenadier,  dans  le  pre- 
mier bataillon  de  volontaires  de  son 
département  (Maine -et «-Loire),  il 
en  fut  nommé  chirurgien-major,  le 
17  nov.  1791.  Il  se  trouvait,  Tannée 
suivante ,  dans  Verdun ,  lors  de  la 
reddition  de  cette  place  aux  Prus- 
siens ;  et  il  fut  employé  depuis  à  l'ar- 
mée des  Alpes  et  au  siège  de  Lyon. 
Nommé  médecin  à  l'armée  d'Italie , 
il  fut  attaché  successivement  aux  hô- 
pitaux militaires  de  Pavie,  Plaisance, 

(1)  Cet  omrage,  cite  tout  le  ni.-m  d' //.</<•  x  soifio- 
>nna,  forma  »  vol.gr.  iu-fol.  Magnus  (JniMimrn 
a  «louor  le  plan  dans  «a  Dissertation  :  Pc  scn/ti-t 
i/nihusdam  inteçiit ,  Jraemcmt'tçui  kacic.mki  t*.- 
iiitit,  Lripiig  ,  «7»8,  i«-q°. 


SAL 

Vérone,  Padouc,  et  perfect 

connaissances  \>ar  1  étude 

quentation  des  savants ,  en 

du  célèbre  Toaldo ,  profœ 

natomie ,  auquel  il  offrit ,  < 

l'hommage  de  sa   reconn 

dans  la  dédicace  de  la  Tof 

médicale  de  Padoue.  Sa 

sitaRome,laCampaniect  le 

de  Naplcs ,  à  la  suite  des 

recueillant  partout  des  obi 

sur  l'art  médical  et  sur  la 

gie.ll  fut  mis,  en  1801 ,  à 

grand  hôpital  d'Alexandri 

1804, il  passa,  comme  méd 

cipal ,  au  camp  d'Utrecht 

jà  il  était  atteint  d'une  noi 

colic,  qui  minait  lentemer 

ces.  En  vain  ses  amis  chei 

le  distraire  des  idées  sii 

troublaient  sa  raison  :  il  i 

plus  à  l'amitié.  Après  av< 

testament,  dans  lequel  il 

M.  Des gc nettes,  son  ami, 

son  honneur  outragé,  le  m 

Salmon  s'ôta  la  vie,  dans  u 

désespoir,  le  3  janv.  i8o5 

Topographie  médicale  de 

in  -8°.  de  68  pag. ,  avec  \ 

cette  ville,  on  a  de  lui  :  I. 

sur  un  fragment  de  basa 

nique ,  tiré  de  BorghetU 

1800,  in  -  8°.  Dans  cet 

qu'il  lut  dans  une  académie 

il  attribue  la  formation  1 

te  a  l'action  combinée  de  1 

feu.  IL  Lettre  sur  la  n 

monts  Euganéens  et  la  t 

laves  compactes,  Vérone, 

8».  Il  y  développe  ses  id< 

ligiuc  des  Volcans.  Salme 

des  Observations  clinique: 

avec  trop  de  sécheresse  po 

puissent  être  utiles;  des  E 

ses  lectures,  où  l'on  ren 

grand  talent  d'analyse,  et 

dotes  sur  le  caractère  de* 


SAL 

Ufints  qu'il  avait  connus  en 
M.  Desgenelles  a  publié  une 
MrSalinon,  dans  la  Revue 
tAûve,  janvier  1807.  W — s. 
SOVE  (  Robert  de  ) ,  licute- 
la  grande  louvcte rie  de  Fran- 
t  ce ,  vers  la  fin  du  seizième 
probablement  dans  le  Poitou 
m  famille  noble.  Admis  dans 
i  de  Henri  IV,  il  fit  ensuite 
;  la  maison  de  Louis  XIII , 
nériu  la  bienveillance.  En 
il  fut  fait  écuyer  de  Chris- 
'rance ,  duchesse  de  Savoie , 
cette  princesse  à  la  cour  de 
icior  Amé  l'?  Payant  nom- 
lhomme  de  sa  chambre ,  il 
i-buil  ans  dans  le  Piémont, 
les  faveurs  «les  deux  augustes 
Salnove,  passionné  pour  la 
proGta  de  ses  loisirs  pour  se 
set  exercice,  dans  lequel  il  se 
►rt  habile.  Après  la  mort  de 
Amé,  il  revint  eu  France, 
trame  conseiller  du  roi ,  et 
ît  de  la  grande  louvctcric. 
tence  qu'il  avait  acquise  pen- 
nle-cinq  ans ,  pissés  dans  la 
et  â  la  guerre,  ne  devait 
re  perdue.  Il  publia  la  Ve- 
yalet  qui  contient  les  chasses 
,  du  chevreuil ,  du  sanglier , 
et  du  renar J  ;  avec  le  dénom- 
t  des  forêts  et  grands  buis- 
France,  où  se  doivent  placer 
nents ,  quêtes  et  relais ,  Paris, 
n-4°.:  cet  ouvrage  fut  réim- 
n  1G6Ï,   même  format,  et 
rite   une  éJition   in-i'i.  11 
se  en  quatre  parties  :  les  trois 
es  comprennent  la  dcsciip- 
\  différentes  chasses ,  entre - 
r  remarquer  sur  le  choix  et 

»fim  lw  IhUmi  mur*  l^>  r-m  iln  M«ior 

m*—    r>tr%|    ■  «!     Wf«fl    d*     **/#li«f,     IV    • 

»•  mm*»  ^h(  Gl  nii|*t iirrr .  ci  i  j«i.  A 
,  7r>'-rt.tK  ém  fwvwirr  vf  an  «rôiad 
t  «vlfr-M  ilrrad»  île  Tilr-Livr 


SAL  307 

l'éducation  des  chiens,  leurs  mala- 
dies et  les  remèdes  j  la  quatrième 
Eartie  contient  le  dénombrement  des 
ois  et  forêts  les  plus  fréquentés  par 
le  gibier  ;  enfin  l'ouvrage  est  terminé 
par  le  Dictionnaire  des  termes  pro- 
pres aux  chasseurs.  Salnovc  nous 
apprend  que  Louis  XIII  aimait  beau- 
coup lâchasse  au  renard,  et  que  ce 
prince  a  le  premier,  en  France,  em- 
ployé des  chiens  courants  pour  for- 
cer cet  animal.  L'ouvrage  offre  une 
foule  de  détails  curieux  et  d'obser- 
vations utiles.  Salnovc  s'attache  aus- 
si à  relever  les  erreurs  de  Du  Fouil- 
loux  (  F.  ce  nom ,  XV  ,  338  )  ;  mais 
il  n'a  pas  laissé  d'en  commettre  lui- 
même  plusieurs,  et  d'adopter  des 
faits  évidemment  imaginés  à  plaisir 
(  Fojr.  la  Bibliothèque  thercutico- 
graphiq.  de  Rich.  Lallemant,  i35- 
1 4o  ).  Ou  place  la  mort  de  Salnovc 
vers  1670.  W — s. 

SALOMÉ  ,  princesse  de  la  race 
d'IIérode ,  est  célèbre  dans  le  Nou- 
veau-Testament ,  par  la  mort  de 
saint  Jean-Baptiste ,  dont  elle  obtint 
la  tête  du  rui  Hérodcs  Anlipas  ,  son 
oncle.  Elle  cédait  aux  instigations  de 
sa  mère  Hérodiade ,  irritée  de  ce  que 
le  précurseur  du  Messie  avait  blâmé 
son  commerce  criminel  avec  le  frère 
de  son  mari.S»lonic  était  fille  d'Héro- 
des  Philippe,  fils  d'Hcrodcs  le  Grand, 
et  de  Mariamne,  fille  de  Simon.  Sa 
mère  Hérodiade  étoit  fille  d'Ari<»to- 
bule,  fils  d'Ilérodcs  et  de  Miriamne, 
fille  d'Hvrcau,  de  la  race  des  Anno- 
nçons. Elle  épousa,  en  premières  no- 
ces, son  grand  oncle  le  létrarquc  Phi- 
lippe, fils  d'Hérodcs  et  d'une  femme 
de  Jérusalem,  nommée  Cleo  pâtre  { F. 
XXXI V,  83  ).  Il  paraît  que  Salomé 
ne  vécut  pas  long-temps  avec  lui  ;  car 
ce  prince  mourut  vers  Tau  33  île  notre 
ère.   Elle  devait  être  bien  jeune  à 
cette  époque.    Elle   épousa  ensuite 


208 


SAL 


Aristobulc ,  fils  d'Herodes  ,  rot  de 
Chalcis ,  né  d'Aristobule  Gis  d'Hé- 
rodes-le-Grand.  Le  mari  de  Salomé 
fut  fait  roi  de  la  petite  Arménie ,  par 
Néron ,  en  Tan  54  ;  il  se  montra  si 
dévoué  aux  Romains ,  qu'il  obtint ,  en 
récompense  de  ses  services ,  quelques 
portions  de  la  grande  Arménie,  en  l'an 
60.  Enfin ,  sous  le  règne  de  Vespa- 
sien ,  il  obtint  le  royaume  de  Chai- 
cis,  que  son  père  avait  possédé,  et  il 
en  était  encore  maître  enl'an7o.Salo- 
mé  lui  donna  trois  enfants.  Selon 
Nicephore  Galliste,  historien  grec 
très-moderne ,  cette  reine ,  étant  en 
voyage ,  tomba  dans   une    rivière 
dont  la  surface  était  glacée.  Sa  tête 
fut  prise  dans  la  glace ,  tandis  que  le 
reste  de  son  corps  était  dans  l'eau. 
Les  efforts  qu'elle  fit  pour  se  dégager , 
finirent  par  séparer  sa  tête  de  son 
corps.  Ce  récit  a  bien  Pair  d'une  fable. 
Une  médaille   unique,   découverte 
par  M.  Gousincry ,  nous  a  fait  con- 
naître les  traits  de  cette  reine.  Ce 
monument  offre ,  d'un  coté ,  la  tête 
du  roi  Aristobule ,  avec  la  légende 
presque  effacée  qui  exprimait  son 
nom  ;   au  revers  est  le  'portrait  de 
Salomé  ,  avec  la  légende  :  Ba<7t- 
ïujvr.ç  Izkoifjanç,  de  la  reine  Salomé. 
V.  Visconti,  Iconographie  grecque , 
tome  m  ,  pag.  3 1 1-3 1 3.     S.  M — 1». 
SALOMON ,  roi  des  Juifs ,  fils  de 
David  et  de  Bethsabée,  naquit  Tan 
io33  a  vaut  J.-C.  Le  nom  de  Salo- 
mon  ou  Pacifique ,  lui  fut  donné  par 
son  père;  mais  l'Éternel  lui  fit  donner 

Sar  le  prophète  Nathan ,  celui  de 
edidiah ,  qui  signifie  aimable  au 
Seigneur.  Le  jour  même  qu'Adonias 
fut  appelé  au  trône  par  un  parti 
nombreux (/^.  Adonias),  Bcthsabce, 
rappela  au  roi  David  le  serment 
qu'il  avait  si  souvent  renouvelé,  que 
Salomon,  son  fils,  régnerait  après 
lui ,  et  serait  assis  sur  son  trône.  Le 


SAL 

prophète  Nathan  se  renc 

des  promesses  du  roi;  et  1 

donna  au  grand  prêtre  Sad 

than ,  à  Banaïas ,  fils  de  Jo 

Céréthiens  et   aux  Phélé 

prendre  Salomon ,  de  le  f< 

ter  sur  la  mule  royale ,  et 

crer,  suivant  l'usage,  près 

tainc  de  Gihon.  Tout  fu 

comme  il  l'avait  ordonné 

pie ,  présent  à  la  cérémon 

tendre  des  cris  d'alégress 

acclamations  en  l'honneui 

veau  monarque.  Adonias , 

tout  ce  qui  se  passait,  i 

dans  le  sanctuaire ,  embras 

de  l'autel  des  holocaustes , 

mander  grâce.  Salomon  I 

que  s'il  se  conduisait  en  i 

bien,  il  ne  tomberait  pa 

cheveu  de  sa  tête;  mais  il 

du  plus  terrible  châtimei 

conduisait  mal.  David,  ai 

mort,  lit  appeler  Salo m < 

donna  des  avis  que  des  cri 

amèrement  censurés ,  maû 

prit  Saint  rapporte  sans  h 

«  Me  voici  près  du  tenr 

»  les  hommes  doivent  an 

»  mez  -  vous  de  fermeté, 

»  agissez  en  homme  de  c 

»  servez  les  préceptes  du 

»  marchez  dans  ses  voies, 

»  qui  est  reufermé  dans  s 

»  que  vos  entreprises  so 

»  q nées  du  sceau  de  la  sag< 

»  le  Seigneur  accomplira 

»  qu'il  m'a  donnée  on  dis* 

»  enfants  marchent  devan 

»  la  vérité  ,  de  tout  leur  c 

»  toute  leur  amc,  vous  i 

»  jours  quelqu'un  de  vos  d< 

»  qui  sera  assis  sur  le  troc 

»  Vous  ne  permettrez  pas 

»  fils  de  Sarvia,  qui  a  1 

»  sang  d'Abncr  et  d'Amas 

»  de  en  paix  dans  le  toi 


S  AL 

u.s  i  m  puni  le  crime  de  Se- 
ls de  (îeiM  f  qui  pronon- 
xi.ilédictions  contre  moi , 
e  fuviis  devant  le  rebelle 
i  :  il  est  vrai  que  je  lui  ni 
i\c  point  le  faire  mourir 
5c;  in.iis  vous  êtes  sage, ci 
n  /.  dv  quelle  minière  vous 
■  t  ni  ter  à  cau>c  de  moi. 
'■moi puerez  votre  recon- 
e  aux  liU  de  Ilcrzellai  de 

et  ils  mangeront  â  votre 
arec  qu'ils  soDt  venus  au- 
dc  moi ,  lorsque  j'étai3 
ki  pur  Ahsalon.  »  Nous 
devoir  transcrire  ces  avis 
à  Siloinon,  parre  qu'ils 
de  li^le  a  sa  ronduitc  .m 
•ment  de  ton  règne.  Il  dc- 
a  mort  d'Adonias. qui  eut 
■ose  de  lui  faire  demander, 
ibée  .  Ahisag  la  Sun. imite, 

dr  Djvid  ;  par  celle  de 
d  lit  massacrer  au  pied  de 
.ilgré  ses  ar  lentes  suppli- 
't  par  relie  île  Semn  ,  au- 
11 1  drft  iidu  de  sortir  de  Jé- 
rt  q  »i  ne  viola  l'interdit 
t  de  trois  ans  .  pour  al'cr 
i  roi  dr  <iet li,  reVIamer 
rs  qii  s'étaient  enfuis.  La 
:  grucr.il  des  années ,  que 
Juili,  fut  donnée  à  Ha- 
de  Joli  l;i.  La  souveraine 
ire, dont  Ahiath  ir .  parti- 
alun  il  d'Adonias.  fut  dc- 
li  vint  le  partage  di-  Sa doc, 
c!e  C'iii*t.i minent  a Mac hé  à 
i  Sduinou.  Après  ces  rxé- 
•  rr^up  de  ce  prince  s'allcr- 
\,'  nturc;rt  ce  Monarque, 
.i!Jl!  .itis  .   Miiv.int  IMicr, 

tdl»  d'un  roi  d'K^ypte, 
p*Ie  f'ai'hrë*   par  Kupo- 

r-*îi!;in>  in*  diuilcut  point 

u:  r**r  rçvplirnur  n'ait 
r  le  culte  de*  i  biles   en 

kl.. 


SAL 


aoo 


épousant  le  roi  des  Juifs,  et  ils  se 
fondent  sur  ces  paroles  du  livre  des 
Rois,  qui  semblent  faire  entendre 
que  Salomon  n'aurait  point  consenti 
à  épouser  une  femme  idolâtre  :  «Or, 
»  Salomon  aima  le  Seigneur,  et  se 
»  conduisit  selon  les  préceptes  de 
»  David  ,  son  père ,  excepte  qu'il  sa- 
»  crifiait, et  qu'il  brûlait  de  l'encens 
»  dans  les  hauts  lieux;  mais  on  n'a- 
»  vait  point  encore  bâti  de  temple 
»  au  nom  du  Seigneur,  »  Quelques 
Chre'ticns  répondent  à  cela  par  un 
passage  du  livre  des  Paralipomcncs , 
où  il  est  dit  que  a  Salomon  fit  mon- 
»  ter  la  H  Ile  de  Pharaon  de  la  cite' 
»  de  David  dans  la  maison  qu'il  lui 
»  avait  bâtie; car,  dit-il.  mon  épou- 
»  se  n'habitera  point  dans  la  maison 
»  de  David ,  roi  d'Israël ,  parce  que 
a  les  lieux  où  l'arche  du  Seigneur 
»  est  entrée  sont  saints.  »  Tout  cela 
ii'oflTrc  rien  de  concluant.  Très -peu 
de  temps  après  son  mariage,  Salo- 
mon alla  sacrifier  à  (îabaon,  qui 
était  le  plus  considérable  de  tous  les 
hauts  lieux  :  il  y  immola  mille  vic- 
times eu  holocauste.  Le  Seigneur  lui 
apparut  en  songe  pendant  la  nuit 
suivante,  et  lui  dit  :  Demandez-moi 
ce  que  vous  voulez  que  je  vous  donne. 
Salomon  repondit  :  a  Vous  avez  use 
d'une  grande  miséricorde  envers  Da- 
vid, mou  père,  votre  serviteur ,  se- 
lon qu'il  a  marché  de  vaut  vous  dans 
li  vérité  et  dans  l.i  justice,  et  que 
son  cœur  a  clé  droit  à  vos  yeux. 
Vous  lui  avez  donné  un  fils  qui 
est  assis  sur  sou  trône.  Maintenant, 
6  mon  Seigneur  et  mon  Dieu,  vous 
m'avez  f.itt  régner;  mais  je  ne  suis 
cur»re  qu'un  enfant  qui  ne  sait  de 
quelle  manière  il  doit  se  conduire 
au  milieu  d'un  peuple  innombrable 
que  vous  avez  choisi.  Je  vous  sup- 
plie donc  de  donner  à  votre  sei- 
vi leur  un  cumr  docile  ,   afin  qu'il 

■4 


210 


SAL 

paisse  juger  votre  peuple ,  et  discer- 
ner entre  le  bien  et  le  mal.  »  Le  Sei- 
gneur agréa  la  prière  de  Salomon  et 
lui  dit  :  a  Parce  que  tous  n'ayez 
point  désiré  que  je  vous  donnasse  un 

Srand  nombre  d'années,  ou  de  gran- 
es  richesses ,  ou  la  vie  de  vos  enne- 
mis, et  que  vous  m'avez  demandé  la 
sagesse  pour  discerner  ce  qui  est  juste, 
j'ai  déjà  fait  ce  que  vous  m'avez  de- 
mandé; et  je  vous  ai  donné  un  cœur 
si  plein  de  sagesse  et  d'intelligence  ,* 
qu  il  n'y  a  jamais  eu  d'homme  avant 
vous  qui  vous  ait  égalé,  et  qu'il  n'y 
en  aura  point  après  vous  qui  vous 
égale.  Je  vous  ai  même  donne  de  plus 
ce  que  vous  ne  m'avez  point  deman- 
dé, savoir,  les  richesses  et  la  gloire, 
de  sorte  qu'aucun  roi  ne  puisse  vous 
être  comparé.  Si  vous  marchez  dans 
mes  voies ,  comme  vos  pères  y  ont 
marché,  je  vous  donnerai  encore  use 
longue  vie.  »  Salomon ,  à  son  réveil, 
Gt  réflexion  au  songe  qu'il  avait  eu , 
et  renouvela  sa  résolution  de  garder 
les  préceptes  et  les  ordonnances  du 
Seigneur.  Il  revint  à  Jérusalem ,  se 
présenta  devant  l'arche  d'alliance , 
offrit  des  holocaustes  et  des  hosties 

SaciGques ,  et  donna  un  festin  splen- 
ide  à  tous  ses  courtisans.  Selon  quel- 
ques interprètes,  Salomon  n'avait  en- 
core que  dix  à  douze  ans  ;  mais,  sui- 
vant l'opinion  la  plus  probable ,  il 
en  avait  bien  davantage  :  il  y  a  mê- 
me des  commentateurs  qui  lui  don- 
nent vingt-six  ans.  L'occasion  de  ma- 
nifester sa  sagesse  ne  tarda  pas  à  se 
présenter.  Deux  femmes  de  mauvai- 
se vie  parurent  devant  son  trône. 
Une  des  deux  dit  au  roi  :  a  Seigneur, 
faites-moi  justice.  Nous  demeurions, 
cette  femme  et  moi ,  dans  la  même 
chambre.  Nous  étions  seules.  J'y  suis 
accouchée  :  trois  jours  après  elle  est 
aussi  accouchée.  Son  fils  est  mort 
pendant  la  nuit,  parce  qu'elle  Ta 


SAL 

étouffé  en  dormant.  Elle  s 
doucement,  a  dérobé  mon  i 
et  a  placé  le  sien  à  côté 
Quand  je  me  suis  réveillée 
j'ai  voulu  donner  à  téter  à 
et  je  me  suis  aperçue  qu'il  él 
mais  en  le  considérant  de  ] 
au  grand  jour,  j'ai  reconi 
n'était  pas  le  fils  que  j'avais 
L'autre  femme  répondit  :  < 
dites  pas  la  vérité;  c'est 

Îui  est  mort,  et  le  mien  cs\ 
llles  se  disputaient  devai 
sans  pouvoir  s'accorder.  « 
en  est  ainsi,  reprit  Salomc 
m'apporte  une  épée.  »  Lon 
apporté  l'épée,  le  roi  dit  i 
des  :  «  Coupez  en  deux  c 
qui  est  vivant,  et  donnez-e 
tié  à  Tune  et  la  moitié  i 
Alors  la  femme  dont  le  fils 
vant ,  sentit  ses  entrailles  s'i 
de  tendresse,  et  dit  au  roi  :  « 
donnez-lui ,  je  vous  supplie 
vivant;  ne  le  tuez  point.  »  L 
sait  au  contraire  :  «  Qu'il  t 
à  moi  ni  à  vous;  qu'on  le 
A  ces  mots ,  Salomon  fut  j 
ment  éclairé,  et  prononça 
tence.  Donnez  à  cette  -  ci 
vivant,  dit-il;  car  c'est  cL 
sa  mère.  Le  peuple  ayant  « 
quelle  manière  le  roi  avait  j 
affaire ,  fut  intimement  a 
de  sa  profonde  sagesse,  e 
corc  plus  de  respect  pou 
vérifia  ainsi ,  par  son  eij 
l'idée  qu'il  donne,  dans  le 
Proverbes,  de  la  pénétrât 
sage  monarque  :  Leslèçn 
sont  comme  un  oracle; 
che  ne  se  trompera  point 
jugements.  Cependant  & 
jouissant  d'une  paix  profo 
solut  de  bâtir  un  temple  au 
et  des  palais  pour  lui.  Dan 
sein,  il  renouvela  l'alliant 


SAL 

père ,  avec  Hiram ,  roi  de 
al  il  obtint  des  cèdres  et  des 
tour  les  constructions  qu'il 
.  II  employa  plus  de  cent 
le  mille  hommes  aux  divers 
Décessai res   pour  bâtir  te 
qui  surpassait  en  maguifi- 
en  beauté  tous  ceux  qu'on 
Tes  jusqu'alors  à  l  Être-Su - 
>t  édilirc,  construit  sur  le 
du  tabernacle,  ou  temple 
de  Moïse,  mais  plus  grand 
iebe,  était  tout  rcsplcudis- 
•  et  des  matières  les  plus  pre- 
Il  consistait  en  trois  enecin- 
it  la  première  s'appelait  le 
F»  Gentils;  la  seconde,  le  par- 
Israélites;  et  la  troisième, 
viait ,  le  parvis  des  Prêtres. 
rite  troisième  eneciute,  se 
ut  le  Saint  et  le  Saint  des 
Le  Saint  renfermait  le  chau- 
sept  brandies ,  la  table  des 
proposition  et  l'autel  des 
Il  n'y  avait  dans  le  S  tint 
s  ou  Sanctuaire,  que  Tar- 
ante; et  il  n'était  permis 
souverain  pontife  d'y  cu- 
is pir  au,  après  des  vtiré- 
de>    purifications    nom- 
•ns  ne  nous  aricterons  pas 
Jjn>  toutes  ses  pu  tics , 
ue  bâtiment.  Nous  ren- 
cteur  au  chapitre  vt  du 
t<*  des  Huis,  ;iu  dxiex 
l'Histoire  tlt-  Jov-phc  cl 
<  di'  Itib.*ra .  lit   \  ill.d- 
*  î..uri!  e!  «!•■  Li^lnloot, 

*Hli'H  tll'lîl'    l.i     atis- 

•  <.t  d  *irer  .  du  Moins 

.  !r:"Tj .  «ii*  lecîirrchcs 

u%  j.I.i>  t. n  iitniiis  in- 

>us:nn  Ihui  .!<  <  <l»  m- 

soiu'uct   iiuiiMUMS. 

csulor  .1   huit  cent 

lions  deux  cent  dou- 

it  quinze  livres  stei 


SAL 


'2 


ling  et  deux  tiers  ;  Bernard  Lami  c 
l'Oratoire  les  porte  à  quatre  milliard 
deux  cent  quatre-vingt-quatre  milli 
trois  cent  soixante -douze  ce  us,  mon 
naie  de  sou  temps ,  en  France  :  ce  qui 
surpasserait  tout  l'argent  que  pou- 
vaient posséder  tous  les  rois  de  l'O- 
rient ensemble.  11  est  certain  que  Da- 
vid avait  laisse.pour  la  maison  de  l'É- 
ternel, cent  mille  talents  d'or,  et  cent 
millions  de  talents  d'argent;  mais  ou- 
tre qu'il  est  impossible  de  savoir  la 
valeur  de  ces  deux  unités,  il  est  à  pré- 
sumer, suivant  l'opinion  de  llaschi, 
que  Salomon  n'employa  qu'une  par- 
tie de  ce  trésor  aux  frais  du  tem- 
ple ,  et  qu'il  consacra  le  reste  au 
Seigneur.    L'cxagc'ratcur  Josèphc , 

Itonr  l'emploi  de  cette  somme  exor- 
litantc ,  nous  apprend  que  Salomon 
fit  faire  vingt  mille  vases  d'or ,  et 
quarante  mille  d'argent;  quatre-vingt 
mille  coupes  d'or  à  boire;  quatre- 
vingt  mille  plats  d'or  pour  mettre  la 
fleur  de  farine  que  l'on  détrempait 
sur  l'autel,  et  cent  soixante  mille 
plats  d'argeut  ;  soixante  mille  tasses 
d'or,  dans  lesquelles  on  détrempait  la 
farine  avec  de  l'huile ,  et  six  vingt 
mille  tasses  d'argent  ;  vingt  mille  us- 
stiruns  ou  hins  d'or,  <  t  quarante  mille 
d'argent;  vingt  mille  encensoirs  d'or, 
pour  offrir  et  biûler  les  parfums,  et 
cinquante  mille  pour  porter  le  feu 
depuis  le  grand  autel  jusqu'au  petit, 
qui  et. lit  dans  le  temple.  J/isttnre 
il  -\  Juif\  ,liv.  vin,  eliap.  »..  Le  tem- 
ple fut  commence  Tau  .jKti  d-pi:is 
la  sortie  des  eiil'aiits  d'Kr.u*t  liei  >  tic 
rr.^vpte.  la  qis.itiièmr  année  du  iè- 
gin»  de  S.il<miuu  ,  ;m  mois  d<»  y.io, 
i|i.i  et  lit  alors  le  M-roud  i!r  |",i nru:'* 
*  ici  ce,  et  il  fut  aelievcM-pt  .iiiseldn-iî 
après,  c'est-à-dire  la  ou/ieuie  année 
du  regre  de  SduiiMm,  au  mms  de 
bul ,  qui  était  le  liuitii-uie  de  l'année 
si  crée.  La  dédicace  île  ce  supcibc 


I. 


ï\2. 


SAÏ, 


édifice  fut  faite  avec  la  plus  grande 
solennité  :  tout  le  peuple  d'Israël  y 
assista.  Les  prêtres  portèrent  l'arche 
dans  le  lieu  qui  lui  était  destine' ,  et 
la  placèrent  sous  les  ailes  des  ché- 
rubins. On  immola  des  victimes  par 
milliers  ;  et  la  fumée  de  l'encens  cou- 
vrait toute  la  montagne  de  Sion.  Au 
milieu  de  tant  de  cérémonies  et  de 
tant  de  pompe  ,  SaVomon ,  à  la  vue 
de  cette  nombreuse  assemblée,  et  te- 
nant ses  mains  étendues  vers  le  ciel , 
adressa,  au  Dieu  de  ses  pères, la  belle 
et  touchante  prière ,  qui  est  insérée 
dans  le  troisième  livre  des  Rois , 
chap.  nu.  Le  Seigneur  daigna  lui 
déclarer,  dans  une  vision,  qu'il  avait 
exaucé  ses  supplications  et  ratifie  le 
pacte  qu'il  venait  de  renouveler.  Le 
,  roi  fit  bâtir  pour  lui  un  palais  dans 
sa  capitale ,  et  un  autre  qu'il  appela 
le  Bosquet  du  Liban ,  dans  lequel  il 
logea  la  fille  de  Pharaon,  son  épouse. 
11  y  répandit  une  magnificence  et  une 
somptuosité  qu'on  chercherait  vai- 
nement ailleurs  que  dans  les  palais 
des  monarques  orientaux ,  si  fameux 
par  leur  luxe  et  par  leur  mollesse  : 
il  fallut  treize  ans  peur  bâtir  ces 

Î>alais.  Salomou  fit  aussi  construire 
es  murailles  de  Jérusalem  ;  la  place 
de  Mello ,  qui  était  entre  le  palais 
joyai  et  le  temple  :  il  fonda  ou  em- 
bellit Héser  ,  Mageddo  ,  Gazer  ,  la 
Bassc-Bclhoron ,  Baalalh  et  Palmyrc 
dans  le  désert.  Il  fortifia  aussi  les 
bourgs  qui  étaient  à  lui ,  et  qui  n'a- 
vaient point  de  murailles  ,  les  villes 
des  chariots ,  et  les  villes  des  gens 
de  cheval ,  et  tout  ce  qu'il  lui  plut  de 
La l i r  dans  Jérusalem ,  sur  le  Liban  , 
et  dans  toute  l'étendue  de  son  royau 
me  :  il  soumit  à  un  tribut  les  enfants 
des  Amorrhc'ens ,  des  Hcthécns ,  des 
Phérézécns,  des  Hu\écns  et  des  Jc- 
biisecus,  qui  étaient  demeurés  dans 
le  pays,  et  que  les  enfants  d'Israël 


SAL 

n'avaient  pu  exterminer. 

royaume  de  Juda  était  floi 

dedans  ,  et  respecte  au-del 

m  on  dominait  surtoutesles 

situées  en -deçà  de  l'Eupl 

puis  Thaphsaque  jusqu'à  ( 

les  rois  de  ces  contrées 

assujétis  ;  et  il  avait  la 

ceux  qui  étaient  autour  d< 

l'intérieur,  ch  acun  vivait  s 

sous  sa  vigne  et  sous  se 

depuis  Dan,  jusqu'à  Bei 

plus  haut  point  de  sa  sp 

eut,  dans  ses  écuries,  jusqu 

mille  chevaux  pour  les  c 

douze  mille  pour  la  selle 

bre  de  ses  officiers  étai 

tionné  à  cette  magnifiées 

vait  sa  table  avec  beauco 

catesse  et  d'abondance; 

rien  autour  de  lui  qui  De 

majesté  royale.  Quelque 

fût  le  trésor  qui  lui  venait 

il  levait  des  impôts  co 

sur  son  peuple ,  et  des  t 

considérables  encore  su: 

vinces  et  sur  les  rois  qu1 

sujétis.    Son   allié  Hirar 

Tyr,  lui  fournit  gratuit 

les  matériaux  nécessaire 

édifices  ;  il  lui  fournit  ai 

vrages  d'or  et  d'argent,  d 

très-habiles  ,   et  même 

raonnoyé.  IL  est  vrai  qu'. 

lomon  lui  offrit  vingt  vil 

Basse- Galilée   :  mais   c< 

n'étaient  d'aucune  impoi 

ram  les  refusa  ;  et  Salo 

donna  rien  en  échange. 

ressource  de  Salomou , 

la   plus   sûre   pour  aug 

richesses,  consistait  dai 

merce  maritime,  qu'il  I 

tant   d'avantages.    Il  éi 

flotte  à  Asiongabcr  ,  q 

d'Élath  ,   sur   le  rivage 

Rouge  ,  au  pays  d'Idun* 


SAL 

itdt-.s  £f'ii*  tic  mer,  (pu  cutcii- 
fort  bien  la  navigation ,  pour 
dre  à  ceu\  tir  Salomon  ;  ils 
Dt  tous  ensemble  pour  Ophir 
'  Tjrsis  ,  d'où  ils  rappnitaicnt 
cent  vingt  talents  d'or  ,    de 
t.  de  l'ivoire,  du  buis  tiès- 
i\  .  des  singes  ,  des  paous  ou 
troquets.  Ce  voyage  se  faisait 
«  en  troi<  ans.  Les  savants  ne 
llemnit  J'aceord  sut  la  situa- 
Ophir,  qui  semble  la  même 
r  ma  dans  un  autre  vn  set  du  Li- 
Rois '  i  . Mais  si S  iLoinou  sur- 
tons  les  monarques  de  la  terre 
lesses ,  il  les  surpassait  egale- 
a  sagesse:  tous  do  iraient  de  le 
•our  écouter  la  prudence  que 
vaif  répaudue  dans  son  cœur. 
les  tries  couronnées  qui  viu- 
n   quelque  sorte  à  sou  cco- 
Lcrilurc  -  Sainte  distingue  la 
de  Saha  ou  du  Midi ,  soit  à 
ie  la  distance  des  lieux  d'où 
irtit ,  suit  a  cause  de  son  sexe , 
raase  de  l.i  magnificence  avec 
le  elle  parut  a  Jérusalem.  Mais 
arma  ce  singulier  événement, 
étaient  situes  les  états  de  cette 
«se  7  II  est  vraisemblable  que 
r  Je  Siba  visita  S  Mo  m  on  vers 
ue  où  ic  temple  fut  achevé  ; 
.1  n'e  »l  pas  si  facile  d'indiquer 
a ume   q.iYlie  gouvcrinit   par 
i*  :  eV*t  rK^ypte,  c'c>t  l* A r.i  - 
:'e*t  rf.:biopie  ,  ou  tntit  autre 
de  T  Vffi'p.e  un  de  l'Asie,  au 
%  f.iiv  ur»  île  *\stt"-iii*"-  <  lu  l'ap- 
Nira'di*  c  tliiuLire  .  M.iq  .c  l.i . 
»*  .  Nitorri«:on  va  ji.»qu\i  due 
*  f  ut  un  li  *  de  Silo'Mii!,  et 


■     .   •  :•  i  -'   1. 1  .      :,   .  i .     .   ' 

,<      ."  •■    „■»■:■  I  ti      ■■  r1   «i»   n>i'i'i>i 

'       »        »■!     ■   .■•!     1>     M     l.i.     •'.*■    l'ili- 


SAL 


ji3 


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1  \  .:  .  |  -r    l  Ij  |l 

«ffl     /  •  •/.  Il 

.*-•.     >fl    .'-..1*1,1]  jl.        f»    M     I'. 


que  ce  (ils  ic^u.i  dans   l'AUssiiiic, 
ainsi  que  sa  po.slcrité.  Les  écrivains 
portugais  sont  assez  partisans    de 
cette  opinion.  Quoi  qu'il  en  soit  de 
ces  conjectures ,  qui  ont  été  poussées 
fort  loin  ,    la  reine  du  Midi  fit  sou 
entrée  solennelle  dans  la  capitale  de 
Juda  ,  et  y  étal.*  mie  pompe  inimagi- 
nable. Kl  le  était  veuue  dans  le  des- 
m  in   d'éclipser   la  ma  quille  '.*ucc   de 
Si  I  oui  on  ,  et  d'éprouver  sa  sagesse 
par  des  questions  obscuies.  Klle  s'a-     , 
perçut  bietitôt  que  la  renommée  ne 
l'avait  point  trompée  au  sujet  de  ce 
piincc,  et  que  la  réalité  surpassait 
de  beaucoup  tout  ce  que  l'on  pu- 
bliait de  lui  dans  l'Oiient.  «  Les  in— 
»  terprètes  rapportent ,  dit  l'abbé  de 
»  Choisy  ,   que   plusieurs    fois   elle 
»  tenta  de  le  surprendre,  et  de  lui 
»  caeber  la  vérité,  mais  il  la  dé^ou- 
»  vrait  toujours.  Un  jour  elle  lui  fai- 
»  sait  montrer  d'un  peu  loin  deuxro- 
»  ses, doul  l'une  était  véritable,  et  l'ati- 
»  Ire  artificielle  ,  mais  si  bien  faite 
»  qu'il  était  impossible  à  l'œil  d'eu 
*  faire  le  discernement.  Le  roi  fît 
v  apporter  une  abeille  qui  ne  maii- 
»  qua  pas  de  s'aller  poser  sur  la  rose 
»  naturelle  pour  en  tirer  le  suc.  Une 
v  autre  fois  elle  avait  fait  babiller  de 
«jeunes  gaicotio  et  de  j unies  filles 
n  de  la  même  iiiauiêic.  avec  les  mc- 
»  mes  ajustements,  et  Us  a»yaul  fait 
»  venir  devant  le  roi:  En  voyant, 
»  lui  dit-elle  ,  la  même  beauté  et  la 
»  même  dëUcate>\v  il  uns  la  traits , 
»  pourriez- vous  bien  reconnu  tre  Li 
u  tlifjèrencc  tics  s:\ies  .*   Qu'en  ap- 
»  parte  ici ,  dit  le  n>i  ,  </es  bassin* 
»  pleins  (i'cuit  .  et  que  lo:ii  ces  t*/i- 
î»  fants    se   Ln'cr.t  le  vidage.    Son 
»  urdie  fut  :.n^ilot   e\i  rr.té  ;  et   il 
»  nroiM'iif  le-*  ^.iiri.;!*  à  l;i  ma  nui e 

n  ll.Jl.iie  et  «li  ". lli«:l  ■  r  dnlit  \\>  >e  l'iol- 

»  taient   le    \  «-•■;.;■•  .   .m  li.  .i   q»c  1rs 

»  iiLis  ne  uicllji'  1 1  qu'avec  peine  la, 


2i4  SAL 

»  main  dans  l'eau,  et  n'osaient  quasi 
»  se  mouiller.  Tout  ce  qu'on  m' avait 
9  dit  est  véritable y  s'écriait  la  reine, 
•  et  je  ne  le  croyais  pas  :  fai  voulu 
»  voir  par  mes  yeux ,  et  j'en  ai  vu 
9  plus  encore  qu'on  ne  m  en  avait 
»  dit.  Heureux  les  serviteurs  d'un  si 
9  grand  monarque  !  Votre  sagesse 
9  est  plus  grande  ,  et  vos  ouvrages 
9  plus  admirables  que  tout  ce  que 
9  la  renommée  en  publie  »  (  Vie  de 
Saiomon,  pag.  161-2).  Ces  anec- 
dotes peuvent  être  vraies  ;  mais  l'É- 
criture n'en  parle  pas  :  elle  nous  ap- 
prend seulement  que  le  roi  des  Juifs 
et  la  reine  du  Midi  furent  contents 
l'un  de  l'autre  ;  qu'ils  se  Grcnt  réci- 
proquement de  très-riches  présents , 
et  qu'elle  s'en  retourna  ravie  d'ad- 
miration et  de  joie.  C'était  assez  l'u- 
sage, dans  ces  temps  recules,  de  propo- 
ser des  énigmes,  et  d'expliquer  celles 
qui  avaient  été  proposées  :  Saiomon 
excellait  dans  ces  sortes  dejeux  d'es- 
prit. Josèphe  rapporte  que  Hirarn 
ayant  prié  Saiomon  de  lui  eu  expli- 
quer quelques-unes,  il  le  fit  avec  une 
pénétration  d'esprit  et  une  intelli- 
gence admirables.  Cet  historien  dit 
avoir  lu  dans  Ménandre ,  que  Hiram 
avait  auprès  de  lui  un  jeune  homme, 
nommé  Abdcmon,  qui  découvrait 
le  sens  des  énigmes  que  Saiomon 
lui  proposait.  Il  dit  aussi  avoir  lu 
dans  l'Histoire  de  Dion  ,  que  le  roi 
de  Tyr  n'ayant  pu  deviner  les  énig- 
mes qui  lui  avaient  été  proposées 
par  le  roi  des  Juifs  ,  il  lui  paya  une 
somme  considérable;  niais  qu'ayant 
depuis  envoyé  à  Saiomon  unTyricn, 
nommé  Ablcmon,  celui-ci  résolut 
toutes  ces  énigmes,  cten  proposa  d'au- 
tres au  roi  des  Juifs ,  qui  ne  put  les 
expliquer ,  et  lui  renvoya  son  ar- 
gent (  Histoire  des  Juifs ,  liv.  vm  , 
chap.  2  ).  Ainsi  ce  prince  jouissait 
de  la 


la  réputation  du  plus  beau ,  du     »  présents  qu 


SAL 

glus  riche  et  du  plus 
on  bonheur  était  au  < 
apprend  lui-même  qu 
quait  aucun  de  ces  m 
tribuentà  la  prospérti 
des  grands  de  la  terre 
che ,  9  dit-il  dans  l'Ec 
9  ce  que  les  enfant* 
»  peuvent  faire  souslc 
»  les  jours  de  leur  vie 
»  des  ouvrages  magni 
»  des  maisons ,  j'ai 
9  gnes  ;  j'ai  fait  des 
9  clos ,  où  j'ai  mis  tou 
»  bres.  J'ai  creusé  • 
»  d'eau  pour  arroser 
»  jeunes  arbres.  J'ai 
v  teurs  etdcs  servante 

*  nombre  d'esclaves  1 
»  son,  un  grand  not 
»  et  de  brebis  ,  plu* 
»  jamais  eu  tous  ceu 
»  avant  moi  dans  J 
»  amassé  une  grande 
»  et  d'argent ,  et  les 
9  rois  et  des  provii 
9  des  musiciens  et  de 
9  et  tout  ce  qui  fait 
9  enfants  des  homme 
9  refusé  à  mes  yeux  d< 

*  ont  désiré  ;  et  j'ai  j 
»  cœur  de  jo«ir  de  to 
»  plaisirs  et  de  prenc 
9  dans  tout  ce  que  j'a* 
Que  de  choses  n'aurai 
pu  ajouter  à  ce  deno 
ses  immenses  possess 
en  croyions  Josèphe. 
»  tion  de  la  vertu  et  d 
»  ce  puissant  prince, 
»  juif ,  était  tellement 
»  toute  la  terre  ,  que  \ 
»  ne  pouvant  ajouter 
w  Ton  en  disait  ,  de 
»  voir  pour  s'éclaircir 
1»  et  lui  témoignaient,  ] 
9  présents  qu  ils  lui  f. 


S  AL 

ni  extraordinaire  qu'ils 
le  lui.  Ib  lui  envoyaient 
s  d'or  et  d'argent,  des 

pourpre,  toutes  sortes 
s* ,  des  chevaux,  des  char- 
dcs  mulets  si  beaux  et  si 
riis  ne  pouvaient  douter 
ui  fusseot  agréables.  Ain- 

de  quoi  ajouter  quatre 
lariott  aux  mille  cha- 
ux vingt  mille  chevaux 
retenait  d'ordinaire  ;  et 
aux  qu'ils  lui  envoyaient 

pas  seulement  les  plus 
uis  ib  surpassaient  tous 

en  vitesse.  Ceux  qui  les 
t  en  faisaient  encore  da- 
remarquer  la  beauté;  car 
des  jeunes  gens  de  tres- 
le ,  vêtus  de  pourpre  ty- 
innés  de  carquois,  et  qui 
t  de  longs  cheveux  cou- 
papillottes  d'or ,  qui  fai- 
taraitre  leurs  têtes  tout 
s  quand  le  soleil  les  frap- 
ses  rayons.  Cette  trou- 
lagnifiquc,  accompagnait 
15  les  matins  ,  lorsque,  se- 
Mitumc ,  il  sortait  de  la 
lu  de  blanc  et  dans  un  su- 
ar ,  pour  aller  à  une  mai- 
i  m  pagne  proche  de  Jcru- 
îommée  Ethan ,  où  il  se 
beaucoup  à  cause  qu'il  y 

fort  beaux  jardins,  de 
ataincs ,  et  que  la  terre  en 
remets  rut  fertile.  »  Heu- 
ince  ,  s'il  avait  coii.stam- 
hé  dans  les  voie»  de  D.i- 
crcî  Mjî*  se*  richesses  et 
:c,  qui  étaient  le  fruit  de 
l'aveuglèrent  à  la  fin  ,  et 
Mit  dan*  l'abîme  du  vice, 
«la  que  la  nature  entière 
pour  lui,  et  qu'il  pouvait 

gré  du  ses  pfesiou*.  LV 
cames  le  poussa  bien  au- 


SAL  ai  5 

delà  de  ce  que  lui  permettait  la  loi 
du  Seigneur  :  il  en  épousa  sept 
cents,  et  prit  trois  cents  concubi- 
nes parmi  ces  nations  vouées  à  Pa- 
na thème,  et  dont  l'alliance  était  sé- 
vèrement défendue.  Ces  femmes  lui 
inspirèrent  le  goût  de  l'idolâtrie,  et 
l'entraînèrent  à  toutes  les  infamies 
dont  on  accompagnait,  dans  l'Orient, 
le  culte  des  faux«aieux.  Il  adora  As- 
taroth  ou  Astarte,  déesse  des  Sido- 
niens;  Moloch,  divinité  des  Ammo- 
nites ;  Chamos,  divinité  des  Moa- 
bites  $  et  leur  consacra  des  bosquets 
et  des  montagnes.  Son  esprit  s  obs- 
curcit ,  son  coeur  se  dégrada ,  et  il 
devint  incapable  de  rendre  ses  peu- 
ples heureux.  Tout  le  bien  qull 
avait  opéré  durant  les  premières  an- 
nées de  son  règne ,  fut  efface  par  ses 
longues  turpitudes;  et  l'on  ne  se 
souvint  de  l'éclat  qui  avait  em- 
belli une  grande  partie  de  sa  vie, 
que  pour  déplorer  un  si  honteux 
avilissement  y  et  gémir  sur  sa  chute. 
Des  ambitieux,  excités  par  les  plaiu- 
tes  des  meconteuts ,  et  surtout  Adad , 
Razon  et  Jéroboam,  auraient  occa- 
sionné des  troubles  dans  le  royaume 
de  Juda  ,  si  le  souvenir  de  la  puis- 
sance de  Salomon  et  les  précautions 
u'il  avait  prises  ne  les  avaient  ctouf 
es.  Le  Seigneur  lui  apparut  eu  son- 
ge pour  lui  reprocher  ses  écarts. 
C'était  la  troisième  fois,  durant  le 
cours  de  sa  vie,  qu'il  l'avait  honore 
d'une  semblable  faveur  :  mais  qu'il 
y  avait  loin  des  deu\  premières  ap- 
paritions à  celle  ci  !  Jadis  le  Sei- 
gneur ne  se  montrait  que  pour  don- 
ner à  sou  serviteur  des  marques  de 
sa  tendresse;  et  maintenant  il  ne  se 
montre  à  lui  que  pour  l'avertir  dc> 
rigueurs  de  la  sentence  dont  il  cï»i 
l'objet.  Quelques  iuter prèles  sont 
portes  à  croire  que  11  prophète  Allias, 
Silouite ,  qui  fut  charge  d'instruire 


I 


ai  6  SAL 

Jéroboam  des  desseins  de  Dieu  sur 
lui,  fut  également  chargé  d'annon- 
cer à  Salomon,  qu'après  sa  mort, 
son  royaume  serait  divisé ,  et  que 
dix  tribus  deviendraient  le  partage 
d'un  de  ses  sujets,  taudis  que  son 
fils  n'hériterait  que  de  la  tribu  de 
Juda  et  de  celle  de  Benjamin.  Au 
milieu  de  ces  perplexités,  et  dans 
la  crainte  d'un  si  terrible  avenir, 
Salomon  s'endormit  avec  ses  pères, 
et  fut  enseveli  dans  la  cité  de  David , 
à  l'âge  de  cinquante-huit  ans,  après 
en  avoir  régné  quarante,  a  Tout  le 
»  reste  des  actions  de  ce  prince ,  dit 
»  l'Écriture,  tout  ce  qu'il  a  fait,  et  tout 
»  ce  qui  regarde  sa  sagesse,  est  écrit 
»  dans  le  livrede  son  règne.  »  Ce  prin- 
ce, sous  le  nom  de  Soléiman  ou  Soli- 
.  man  ben  Daoud ,  est  regardé ,  par  les 
Orientaux ,  comme  le  plus  grand ,  le 

S  lus  magnifique  et  le  plus  glorieux 
e  tous  les  monarques  de  la  terre. 
Dieu  soumit  à  sa  puissance  l'Orient 
et  l'Occident.  Presque  tous  les  rois 
du  monde  rendirent  hommage  à  sa 
grandeur,  par  les  plus  riches  et  les 
plus  superbes  présents.  C'est  ainsi 

Suc  M.  d'Ohsson  parle  de  Salomon, 
ans  son  Tableau  général  de  l'em- 
pire Othoman ,  tom  1 , p.  1 84,  in*8°.; 
et  il  est  assez  raisonnable  dans  ce 
qu'il  en  dit.  Les  écrivains  arabes  et 
persans  ne  le  sont  guèredans  ce  qu'ils 
racontent  de  ce  grand  homme.  Les 
amateurs  de  contes  peuvent  consul- 
ter la   Bibliothèque    orientale   de 
d'Herbclot ,  où  ils  trouveront  quel- 
ques extraits  des  rêveries  que  débi- 
tent avec  assurance  les  plus  graves 
historiens.  Ils  disent  que  Dieu  sou- 
mit à  l'empire  de  Soliman,  noii-scu- 
lcment  les   hommes ,  mais  encore 
les  esprits  bons  ou  mauvais,  les  oi- 
seaux et  les  vcnli>  ;  que  les  ui>caux 
voltigeaient  incessamment  sur  son 
troue,  pendant  qu'il  y  était ,  pour 


SAL 

lui  faire  ombre  et  Ini  senr 
qu'il  y  avait  à  sa  droite  d< 
sièges  d'or  pour  les  patri 

Sour  les  prophètes ,  et  à  : 
onze  mille  sièges  d'argen 
sages  et  pour  les  docteurs 
taient  à  ses  jugements  ;  qi 
un  jour  ses  chevaux  à  la  c< 
et  l'heure  de  la  prière  du 
venue,  il  descendit  aussit 
cheval ,  et  ne  voulut  pas 
qu'on  employât  ce  temps-1 
lier  à  l'écurie,  non  plus 
les  autres  ;  en  sorte  qu'il 
donna,  comme  destinés  i 
de  Dieu.  Ils  ajoutent  que  ce 
que  Dieu ,  pour  récompense 
ce  de  sa  fidélité  et  de  son 
ce,  lui  envoya  un  vent  dous 
blc,  mais  fort,  qui  le  port 
ce  temps  -  là ,  partout  où 
aller,  sans  qu'il  eût  besoti 
val.  Nous  avons  de  Salomo 
Hasirim  (Cantique  des  cai 
en  huit  chapitres.  On  pr< 
ce  livre  fut  composé  à  Toc 
niarîaçc  de  Salomon  avec 
roi  d'Egypte.  Il  est  bien  vra 
un  épithalamc  parfait;  ma 
pas  certain  qu'il  ait  été  ce 
cette  époque.  Au  reste ,  no 
avec  Saci ,  qu'on  peut  reg 
livre  comme  celui  de  toute 
Écriture  qui  a  le  plus  exerc 
esprits  et  partage  les  sent  in 
critiques,  et  qu'il  n'est  pas  c 
d'après  cela,  qu'il  soit  imp 
un  homme  sage  de  se  prono 
l'objet  de  cette  composition 
temps  où  elle  a  paru.  Daus 
bre  presque  infini  de  ses  e 
ta  leurs  ,  fcossuct  est  un  des 
maïquablcs.    Parmi    les   m 
nous  eu  signalerons  deux  q 
p'is  peu  contribue,  par  Vit 
de  leurs  verrions ,  à  faire  ) 
ce  livre  comme  purement  ci 


SAL 

e  dangereux  pour  La  jeu- 
Bèze  vi  Gis  talion.  Les 
eux-mêmes  en  parlent 
..  Tonlf fois  les  Juifs  ne 
pas  la  lecture  clerc  livre 
e  trente  ans.  Origines  et 
;  approuvent  cette  sage 
Mislc  (  Provcibcs  ) ,  en 
ipitrcs.  L'Écriture  nous 
Salomon  prononça  trois 
:is  notables.  Les  Juifs 
nent  evigerc,  comme  à 
.'.  Josèplie  attribue  à  Sa- 
mille  volumes  de  Para- 
bins  lui  attribuent  trois 
les  sur  ebaque  parole  de 
q  mille  sur  chaque  pa- 
ibes.  «  Si  le  livre  des 
dit  un  savant  commen- 
rjnenous  l'avons  aujour- 
contieut  pas  toutes  les 
le  ce  genre  que  Salo- 
com  posées  ,  il  n'en  est 

inspire'.  Si  quelques 
imes.  du  temps  d'Ezé- 
;mcntcrcnt  ce  précieux 

y  ajoutant  des  Scntcu- 
me  auteur,  répandues 
tires  ô  rit  s  ;  s'ils  firent 
d«-  tons  ces  membres 
en  a  pas  moins  ctédic- 
iniit  -  Esprit.  Enfui  .si 
rt  des  ma\imcs  tir  pru- 
iiine  qui  semblent  ne 
r«M-r  la  religion  ,  et  par 

m-  île  voir  pas  être  at- 
Vipiit  de  Dieu,  cet  ou- 

e*t  ji'K  moins  divin. 
Yiu'i  de  la  nlip>»u  est 
n  lu*  lir«ircii\  .  dès  iri- 

Elle  veut  rectifier  no- 

.1  IV»  ird  '\*->  cin  mis- 

[Kiuvous,  afin  que  ollr 
Qi«c  Mir  drs  rlinM  s  plus 
s.  »  Jaliii  raisonne  ù- 
iiiciOi' ,  dans  sou  Intru- 


SAL  217 

duction  aux  livres  de  V Ancien-Tes- 
tament y  png.  397.  Parmi  les  com- 
mentateurs des  Proverbes  de  Salo- 
mon, on  distingue  plusieurs  Pères  de 
l'Église  :  Bossuct  et  autres;  mais, 
sous  le  rapport  philologique,  SchuU 
tens  est  peut- être  le  plus  remarqua- 
ble. On  a  compare'  les  Sentences  de 
Salomon  aux  Maximes  de  Pytbago- 
re,  de  Lokman  et  de  quelques  au- 
tres philosophes  de  l'antiquité;  mais 
elles  l'emportent ,  sans  contredit. 
III.  Cohelcih  (Ecclesiaste),  en  douze 
chapitres.  On  a  prétendu  que  Salo- 
mon ,  revenu  des  égarements  de  sa 
vie  ,  avait  composé  F  Ecclesiaste  , 
comme  une  expression  de  son  re- 
pentir, et  une  amende  honorable  de 
l'idolâtrie  dont  il  s'était  rendu  cou- 
pable; mais  rien  n'est  moins  certain. 
Quelques  interprètes ,  au  contraire , 
n'ont  trouvé  dans  l' Ecclesiaste  ,  que 
les  sentiments  d'un  épicurien  ,  qui 
conseille  de  manger ,  de  boire  et  de 
vivre  dans  la  mollesse,  en  attendant 
la  mort  (jt);  le  Talmud  nous  ap- 
prend que  des  rabbins  faisaient  dif- 
ficulté d'admettre  ce  livre  dans  le 
canon  ,  à  cause  des  contradictions 

3u'ils  croyaient  y  apercevoir.  Le 
oetc  J.ihn  ,  frappé  des  expressions 
araméennes  dont  le  style  de  l'Ecclé- 
siastc  est  semé,  et  de  quelques  autres 
signes  de  néologisme ,  pense  qu'ils 
n'est  point  de  Salomon  ,  mais  d'un 
auteur  qui  florissait  a  proie  règne  de 
Menasses  ;  ou  bien  d'un  écrivain  qui 
vivait  dans  le  royaume  d'Israël  ,  si 
souvent  troublé  par  des  tumultes  et 
des  sélitious,  où  la  langue  hebraï- 

l  1.  ■•  Ji  IK»  mi*.  tilt  «Flli  rlifl  I  .  ^»r  i|nrl  fiiwli- 
11 1  t  MmiuI-I'ai*.:!- ,  anfiur  f  lir<l>  »  •!■!  tjuf  SJo- 
iii  -n  >lrf>t  ■!«  Li  ««  *  ft-  *l*i .ni|»  *l ■«••■■  .'|n>  '  *l  ««llrque 
I, .  \i  1I1  •   wiimn.  i.t  /'1  Kti.t.  1 J  ••!■•  «,•*■-  wi-i  !■".  tl 

mi-Ii    |i»UI    II  llH.iplw^"    «Il    •«    i|«i'il  :i\  •!!•■;    «  11  •   •  ** 

1  «1(11*1  r  m  ijiit  Iijiir  f.11  .n  «1  i"i|'«"  ti  *l  ■!"-■■*<-  •«""  ■ 
«r  qui  »i.  ni  Uf   ii"  uiir  »rl  ..uImii  ti'a  |'.i»  I  mi»  1  ■■»■•■ 
{•rit  lr  nui  1U.1  |v*n»li»  «!•    SiIi-ui-jU  ,  «l»if  •*«»  Mi**' 
|-i<  (  1  mil  ui.rui  t|i  «iln|>i»  •  » 


2l8 


SAL 


que  s'était  corrompue  par  le  mélange 
de  divers  peuples  y  et  surtout  par  le 
commerce  des  Syriens.  Introduct. 
ad  libr.  vet.  fœder. ,  pag.  43o. 
Tontes  les  opinions  que  Ton  a  pu 
émettre  sur  l'auteur  de  l'Ecclésiaste 
et  sur  l'époque  de  sa  composition  , 
n'ont  point  empêché  l'Église  de  le 
regarder  comme  divin ,  et  de  l'insé- 
rer dans  son  canon.  IV.  Prière  dans 
le  troisième  livre  des  Rois ,  chap. 
▼m ,  vers,  a 3- 53;  elle  est  admira- 
ble. V.  Psaumes  lxxii  et  cxxvn  : 
ils  portent  le  nom  de  Salomon  ;  mais 
il  n  y  a  pas  de  certitude  qu'ils  soient 
de  lui.  On  lui  a  quelquefois  attribué 
les  livres  de  la  Sagesse  et  de  l'Ecclé- 
siastique ;  maintenant  on  serait  un 
peu  ridicule  d'adopter  cette  opi- 
nion. L'Écriture  dit  que  ce  prince 
traita  de  tous  les  arbres ,  depuis  le 


la  terre ,  des  oiseaux ,  des  reptiles  et 
des  poissons.  Ces  traités  ne  sont  point 
parvenus  jusqu'à  nous,  a  II  est  très- 
»  probable ,  dit  un  savant  interprète , 
»  que  nous  sommes  amplement  dé- 
»  dommages  de  cette  perte  ,  par  les 
»  progrès  qu'on  a  faits  dans  la  phy- 
»  sique  ,  dans  l'astronomie  ,  daus 
»  les  mathématiques  et  dans  les  au- 
»  très  parties  de  la  philosophie  cul- 
»  tirées  par  Salomon.  Quand  il  est 
»  dit  que  personne  ne  l'avait  sur- 
*  passé  dans  ce  genre  de  connais- 
»  sances  ,  et  que  personne  ne  le  sur- 
»  passerait  jamais ,  cela  ne  signifie 
»  pas  qu'il  les  eût  épuisées  ,  ni  qu'on 
»  n'y  dût  rien  découvrir  de  nouveau 
»  après  lui;  l'expérience  démeutirait 
»  visiblement  ce  commentaire  :  cela 
»  veut  dire  qu'eu  égard  aux  cir- 
»  constances  où  il  se  trouvait ,  et 
»  toutes  choses  compensées  ,  il  a 
»  été  plus  éclairé  qu'aucun  de  ceux 


SiX 

»  qui  l'avaient  jprécéd 
»  de  ceux  qui  devaiei 
Nous  ne  pouvons  pas 
ce  que  les  rabbins  et  1 
ont  conclu  du  33e.  v 
iv  du  3e.  livre  des  B 
mon  se  faisait  entendi 
et  qu'il  entendait  leur  I. 
sommes  aussi  obligés 
prince  a  été  accusé  de 
»  ployait,  dit  l'histc 
»  la  connaissance  que 
»  donnée  de  la  nature 
9  pour  l'utilité  des  h< 
9  remèdes ,  entre  le* 

•  avait  qui  avaient  i 
9  de  chasser  les  dém 
9  osassent  plus  reve 
9  nière  de  les  chasseï 
9  usage  parmi  ceux  d 
9  et  j  ai  vu  un  Juif, 
9  zar ,  qui ,  en  préseï 
9  reur  Vespasicn,  di 
9  plusieurs  de  ses  ca] 
9  dats ,  délivra  diver 
9  attachait  au  nez  ( 
9  anneau,  daus  lequel 
9  une  racine  dont  S; 
9  vait  à  cet  usage  ;  et 
»  démon  l'avait  senti 
9  malade  par  terre  , 
9  nait.  Éléazar  récit 
9  mêmes  paroles  que 
9  laissées  par  écrit,  et 
9  tion  de  ce  prince , 

•  démon  de  revenir,  J 
9  encore  mieux  voir 
»  conjurations, il  cmj 
9  d'eau,  et  command 
9  la  jeter  par  terre,  j 
»  naître  par  ce  sigi 
»  abandonné  le  poss< 
»  mou  obéit.  J'ai  cru 
9  voir  rapporter  cett 
»  que  personne  ne  pi 
»  la  science  tout  extr 
9  Dieu  avait  donnée  à 


SAL 

ice  particulière.  •  Histoire 
r,  Iit,  vin,  chap.  a.  Aussi 
et  les  livres  de  Salomon 
blêmi  la  plus  grande  celo- 
ns l'Orient.  Le*  historiens 
ins  prétendent  que  ce  prince 
iD9  la  pierre  de  son  anneau 
qu'il  desirait  savoir,  de 
ie  le  grand  pontife  voyait  la 
de  Dien  dans  Vlfrim  et  le 
m  du  pectoral.  Ils  racon- 
idc  fois  9  avant  de  se  mettre 
.  il  quitta  son  anneau ,  et 
dm  ,  l'ayant  dérobé ,  !c  jeta 
kt  ;  que  Salomon ,  privé  de 
30,  s  abstint  pendant  qua- 
in  de  monter  sur  son  trône  ; 
'riifin  il  le  recouvra  par  le 
'un  poisson  qui  fut  servi  sur 
Quant  ans  livres ,  les  Juifs 
Bulmaus  ne  sont  pas  d'ac- 
s  premiers  soutenant  qu'ils 
à ,  et  les  autres  soutenant  la 
■  Les  démons ,  dit  un  corn- 
rar  du  Coran ,  ennemis  de 
m  ,  publièrent  des  livres 
de  susperstitions  ,  mêlées 
s  cérémonies  sacrées  de  la 
et  du  sacerdoce  des  Juifs , 
rat  entendre  aux  ignorants, 
>moti  se  servait  de  ces  livres 
puiser  les  connaissances 
ait .  et  pour  gouverner  ses 
.  Salomon  s*étant  fait  ap- 
ous  ces  livres ,  dont  il  avait 
e  une  exacte  recherche,  les 
«uns  la  rie  dans  un  coffre 
enterrer  sous  son  trône 
afin  qu'aucun  ne  pût  s'en 
I  arrivj  cependant, après  la 
ee  prince ,  que  les  démons 
uzirini*  tirèrent  ces  raê- 
e%  d  i  lieu  ou  \U  étaient, et 
ndi retit  parmi  1rs  Juifs , 
étant  les  véritables  livres 
«mon  avait  composés  :  ce 
t  croire  a  plusieurs  que  ce 


SAL 


aig 


•  sage  roi  en  était  l'auteur ,  et  qu'il 
»  avait  été  grand  magicien  ».  Effecti- 
vement les  Juifs  n'en  doutent  pas  ;  et 
quelques  esprits  faibles  parmi  nous 
n'ont  pis  manque  dcs'em  parer  de  cette 
idée  dans  L'intention  délier  commer- 
ce avec  les  puissances  infernales  .Qui 
n'a  entendu  parler  de  la  Clavicule 
de  Salomon  9  si  estimée  par  Agrip- 
pa et  par  quelques  paitisan.s  des 
sciences  occultes,  et  dont  les  anciens 
manuscrits  étaient  si  recherchés/'  du 
livre  intitule  :  De  Lapide  plûlosopho- 
rum ,  inséré  dans  le  Recueil  de  Rhc- 
nanus, Francfort,  i6a5,in-8°.? Ou- 
tre ceux-là,  on  cite  :  i°.  Liber  Al- 
modal  ;  a°.  Liber  novem  annulo- 
rum;  3°.  Liber  de  novem  candelariis; 
4°.  De  tribus  figuris  spirituum  ;  5°. 
De  sigillis  ad  dœmoniacos;  6°.  Li- 
ber Lamene  ;  70.  Liber  pentaculo- 
rum  ;  8°.  De  ojjiciis  spiritum  ;  q°. 
Raziel  ;  1  o°.  De  umbris  idearum  ; 
n°.  TestamenlumSalomonis  ;  ia°. 
De  Necromanlid  adjilium  Roboam. 
Le  P.  Grctscr  dit  avoir  vu  celui-ci 
écrit  en  grec  ,  dans  la  bibliothèque 
du  duc  de  Bavière.  Au  fond ,  tous 
ces  livres  sont  supposés  ;  et  ceux  qui 
en  parlent  ne  les  ont  point  vus.  Voy. 
Naudé,  Apologie  des  grands  hom- 
mes accusés  de  magie,  et  Théophi- 
le Raynaud ,  Lib.  de  calumnid.  Il 
est  une  autre  classe  de  livres  attri- 
bués à  Salomon ,  et  dont  nous  allons 
indiquer  les  principaux  :  I.  P salle- 
rium  Salorrwnis.  grœc.  (  18  Psau- 
mes ) ,  traduits  en  latin  ,  par  Jean- 
Louis  de  La  Crrdi.  II.  Ef:istola  Sa- 
lomonis  ad  Vaphrem  /Egypii  re- 
gem,  dans  Kusèbc,  Préparation  évan- 
gélîque ,  liv.  1  x ,  rhap.  3 1 .  III.  Epis- 
tala  ad  Hiramum  regem  Tjrri  , 
etc.  Josèphe  assure  que  ,  de  sou 
temps  ,  on  pouvait  encore  voir  les 
originaux  de  cette  Lettre  et  delà  ré- 
ponse de  Hiram  ,daus  les  archives 


320  SAL 

des  Juifs,et  dans  celles  desTy  riens.  V. 
Fabricius ,  Cod.  pseudep.  Fet.-Tes- 
tament. ,  tome  i.  M.  Munter,  évêque 
de  Sélande ,  a  publié ,  en  1 8 1  a ,  la 
version  (  en  dialecte  égyptien  thé- 
baïque  )  de  cinq  Odes  gnostiques , 
attribuées  à  Salomon ,  avec  la  tra- 
duction latine  par  Woide  :  on  peut 
voir,  sur  cet  Opuscule,  la  Lettre  de 
M.  Champollion  le  jeune,  insérée  au 
Magasin  encyclopédique  d'avril 
18 1 5.  «  Parmi  les  Dialogues  fabu- 
»  leux  de  Salomon ,  dit  Chardin , 
»  il  y  en  a  un  avec  le  roi  des  four- 
»  mis  ,  qui  porte  que  Salomon  , 
»  passant  un  jour  à  la  campagne, 
»  reconnut  ce  roi  des  fourmis , 
»  le  prit  et  le  mit  sur  sa  main  ;  et 
»  que ,  comme  il  le  prenait ,  ce  pe- 
»  tit  insecte  cria  à  toute  sa  troupe  : 
»  Fourmis ,  retirez  -  vous ,  de  peur 
»  que  le  trône  du  roi  -  prophète  ne 
»  vous  écrase  toutes;  que  Salomon 
»  ayant  demandé  à  celte  fourmi  , 
»  après  beaucoup  d'autres  questions, 
»  si  elle  le  reconnaissait  pour  plus 
»  grand  qu'elle  iNon,  répondit-elle, 
»  je  suis  un  plus  grand  roi  que  vous, 
»  parce  que  vous  n'avez  qu'un  trô  - 
»  ne  matériel f  et  que  pour  moi,  vo- 
it tre  main  me  sert  de  trône.  »  L'ab- 
bé de  Choisy  a  donné  une  Fie 
de  Salomon ,  bien  écrite ,  mais  un 
peu  romanesque ,  Paris ,  1 687 ,  in- 
8°.  Les  Orientaux  ont  un  livre  fa- 
meux ,  qui  contient  l'histoire  de  Sa- 
lomon en  vers,  composée  par  Fcr- 
doucy ,  intitulée  Soliman  Nameh. 
Les  Turcs  ont  aussi  des  histoires  de 
ce  prince ,  en  prose  et  en  vers  :  une 
en  turc,  par  Ishak  ben  Ibrahim  al~ 
Uscoubi  ;  une  par  Saad-eddin  ben 
Hassan  :  ces  deux  ouvrages  sont  en 
prose;  une  par  Ahmed  al  Kennani; 
une  par  Schamscddin  Ahmed  al- 
Sivassi ,  et  plusieurs  autres  aussi  en 
vers.  Voyez  d'Herbelot,  Bibl.  or.  Ces 


SAL 

histoiresnesont  que  de 
tes  des  rabbins  et  embe 
SALOMON,  roi  de  I 
fils  d'Audré  Ier.  qui ,  p 
rer  la  succession  au 
couronner  dès  l'âge  1 
(  vers  l'an  1  o5o  ).  Bêla 
dré,  et  qui  devait  lui 
vertu  d'un  traité  an  1er i 

farti  considérable  dans 
1  leva  une  armée,  et  co 
rival  de  sortir  du  paj 
réfugié  à  la  cour  de  Pem 
III ,  qui  lui  fit  épouseï 
phic ,  en  1  o63 ,  y  den 
la  mort  de  Bêla  (  1 064 
beau-frère,  Henri  IV,  P. 
à  la  tête  d'une  armée , 
veau  couronner  dans  . 
mais  dès  qu'il  fut  reto 
magne ,  Geysa  et  Ladû 
du  parti  de  Bêla ,  leur 
mencèrent  la  guerre.  1 
elle  ne  fut  pas  longue  : 
des  évéques  mit  fin  au 
par  l'accommodement 
gèrent,  Salomon  fut  : 
et  Gcysa  se  contenta  c 
le  titre  de  duc ,  la  dei 
dans  l'état ,  et  mit  lui-t: 
ronne  sur  la  tête  de  soi 
la  ville  de  Pecz  (  ou  C 
à  la  solennité  de  Pâquc 
lialion  fut  sincère ,  et  I 
assistèrent  puissammi 
pour  repousser  les  Bol 
Valaques ,  qui  avaient  f 
tion  en  Hongrie ,  et  pli 
les  Bulgares  qui,  ave< 
grecs  à  leur  tête ,  av 
la  flotte  hongroise  sur 
tenté  de  l'incendier  pa 
geois.  Après  les  avoi 
balomon  alla  les  inve* 
grade  (1073)  ;  et  ce  s 
long  et  meurtrier ,  es 
inarquablc ,  parce  que 


SAL 

>isqne  riiistoirc  f.iii  mention 
m*  [  i  >.  |jes  allégeants  s'en 
il  [i)y  et  ce  n'est  pourtant 
tir  arme  terrible  qu'ils  durent 
i!t  la  Tille ,  mai!»  à  un  iueen- 
me  dans  la  place  par  la  tra- 
îu  peut-être  par  l'imprudence 
rjnc  Hongroise  captive.  Les 
s  fugitifs  furent  poursuivis  et 
les  des  richesses  qu'ils  avaient 
Los  leurs  incursions  ;  mais  le 
du  Lutin  fut  un  sujet  de  dis- 
our  les  vainqueurs  :  Geysa , 
l'en  avoir  détourne  une  par- 
ti proCt ,  prit  les  armes  ,  fut 
battu,  puis  battit  à  son  tour 
o  v  qui  s'enfuit  à  Prcsbourg, 
ondunnant  le  reste  du  royan- 
ysa  éunt  mort,  le  a5 avril 
.•adulas,  du  pour  lui  succé- 
ippela  le  roi  fugitif  pour  en 
une  renonciation  formelle  , 
mbla  d'honneurs  et  de  bien- 
Jomon ,  ayant  retrouve  quel- 
rtisans,  voulut  essayer  de 


•  c*»bi  >ti|  rnir  Iri  An&liii  »V| aient  •er- 
ra   .  !■  I  •!  jilir  Je  Crtii  -  ■  3  i*i    ;  f|*D- 

m%   :  m  j'-rL   poi'it  *  ■  ■  tt«-  »«  ■  a*nm.  ri 

•    «91  -t   ifi     •■  bl    rrin    MU*     li»  Il4*iltillff 

••ujl .1  mit  eu  li  "1  î  (  \  -y.  le  Joarmtl 
1.  1»  •>  |.(<  i;tl.r<>  i*i\.  I».  *»|^  )■  Mai» 
r  k»  *j...  |»«  <4fi'-ua  «1*irnt  nibiiu»  l'O 
%   tm    '  -■  ••'.*  île   i'iif-IruillM  m  ,  1 1  ru 

c  <i^ij-i.  Il  p*r«it>{U<  ir«  All*uiwl« 

!■■.«  I  ••!■  «ni»  fini- rinrul ,  |i-nM|ue  TiA 

!  -a,  .  I  «rwiMltl'AiiJ"  >f  un  tau  n  i|ut 

l>   4.    i..l      *'    |«.dr  SMI111.   /r'aiifr- 

1  K».-t*r  4  fii"- lirnrn  /  %irit*llw$r*  lier 

'»»..    !-'••,  Il*  S  '.  .  |  -i.    Ii'l     .M*l»\iil- 

«#»•!  »Tj   f«ui  «    u\f  irll-  Ir4i|<ti<-U.  <1<  ■ 

•  J!-^j»    -•#«  |«-ui  «mr  dr  iu^I'IciimuI 

•  ■'  *»  ■'■  ■»•  *'*  "  '^  !••  *  i  ■  ^"  '«■»!', tri 
:-*'.•  v  U.  furbl  |-«»  Jt»U»iiltl» Je  fer, 

-*rf>t  »  jt-  }«M|u'J  H"  li*r«i  . ,  de« 
i«    irn«*.<   «ii  !■#■•,    fl   tir»   r  .ti  |v  »itûm« 

•  il  «Vl     |an*llMr    que    lr«  II-  u^rnii  eu 
;*..  l'wta.r   d#t    Nrt-eTn.  <(>"*lat  '"    |,rr 
>■»    B>*U*jl4   S«b«««rm,  que  I*<.u  •  lou«- 

r  ■w^-  ««•*!  uiirHt*-  U  |M.U')rr  t  •  Ln- 
•ntl^r  ,  •|-l#  I  n  tU|i|"W  «jlif  île  Kri- 
.  *•*  ...  >l»  Mai  ..te  on  ■!'  >ur»  ifijcrg; 
■  |^vt>I  »»fi  la  lin  du  l  1'  ■xl*'  .  «I 
-»  à«  Um  ém  1  ,'  U»  illti«-*b>J*  le  le^r» 
-  I  ►•*»  c  Kk.f.1»  bu  per»«iijav*  lui'^ilieire. 
»,  /f*  1  **•*•/•  •*  7«-  *■"  '?ii^'i  .  <»>ytlni- 
2    «■•*.  Ut  i    .  .    r»  all'tu  -ii  J  ,  t»im.   H 


S  AL 


11 1 


remonter  sur  le  trône  ,  s'allia  aux 
Grecs  et  aux  Valaques ,  perdit  une 
première  bataille,  et  ayant  tente  une 
irruption  en  Bulgarie,  y  périt,  en 
10K7,  dans  un  combat  où,  selon 
Berthold  de  Constance ,  il  avait  tué 
une  multitude  incroyable  d'ennemis. 
Les  chroniqueurs  hongrois  disent, 
au  contraire,  qu'ayant  été  défait  de 
nouveau ,  il  se  retira  dans  une  soli- 
tude où  il  finit  ses  jours,  vers  l'an 
1 1 00 1  dans. le  plus  austères  pratiques 
de  la  pénitence ,  et  qu'il  fut  inhumé 
à  Pola  en  Istrie.  C.  M.  P. 

SALOMON  Ier. ,  duc  ou  roi  de  la 
Bretagne  armorique  ,  était  petit-fils 
de  Conan,  qui  posséda  le  premier 
cette  province  en  souveraineté  (  V. 
Conan  ,  IX,  375  ).  Son  nom  était 
Guithol  ou  fFithol,  mot  teuton  qui 
signiûc  prudent  ;  mais  il  le  changea 
depuis  contre  celui  de  Salomon.  11 
succéda  ,  vers  l'an  4?i  ,  à  son  aïeul. 
On  ignore  les  événements  de  son  rè- 
gne ,  qui  dut  être  très-agité.  II  tenta 
de  réformer  les  mœurs  ac  ses  sujets  ; 
mais  ils  se  révoltèrent  contre  lui,  et  le 
massacrèrent  dans  une  émeute ,  vers 
l'an  434«  J-e  Heu  où  périt  ce  prince, 
à  Ploudivi ,  dans  le  diocèse  de  Léon , 
est  encore  appelé  Merzer  Salaun  , 
le  martyre  de  Salomon.  Les  auteurs 
de  VArt  de  vérifier  les  dates  en 
concluent  que  c'est  Salomon  Ier.,  qui 
fut  honoré  d'un  culte  public  en  Bre- 
tagne ,  et  non  Salomon  111,  comme 
le  prétendent  la  plupart  des  histo- 
riens de  cette   province.    Il   avait 
épousé  la  fille  de  Flavius ,  patricc  ro- 
main ,  dont  il  eut  trois  fils,  Grallon, 
Andren  et    Kebius.    Les  deux  pre- 
miers lui  succédèrent  l'un  après  l'au- 
tre ;  mais  le  sort  du  troisième  est  in- 
connu. —  Salomon  II ,  duc  de  Bre- 
tagne ,  était  le  quatrième  fils  de  Hoèl 
III ,  et  lui  succéda  ,  l'an  6r.i ,  au 
préjudice  de  Judicacl ,  son  frère  aîuc, 


222  SAL 

qui  se  retira  dans  le  monastère  de 
Gaël  ou  Saint-Meen.  Ce  prince  mou- 
rut sans  postérité  ,  vers  l'an  632 ,  et 
fut  enterré  dans  l'abbaye  de  Saint- 
Melaine  de  Rennes ,  qu'il  avait  fait 
rebâtir.  Judicaël  sortit  alors  de  son 
cloître ,  et  prit  les  rênes  du  gouver- 
nement avec  le  titre  de  roi  (  F.  Ju- 
dicaël ,  XXII ,  io3).  —  Salo- 
mon  III ,  duc  de  Bretagne ,  était  fils 
de  Rivallon ,  prince  du  sang  royal , 
que  Noraénoé ,  son  frère  cadet ,  avait 
dépouillé  de  ses  domaines.  Noménoé 
mourut  en  85 1  (  F.  son  art. ,  XXXI, 
35 1  ),  et  Salomon  ,  qui  jusqu'alors 
avait  caché  son  ambition  et  son  res- 
sentiment, réclama  ses  droits  à  la 
couronne  de  Bretagne.  Charles-le- 
Chauve,  qui  n'était  pas  fâché  de 
voir  les  princes  bretons  divises ,  ap- 

Imya  les  prétentions  de  Salomon ,  et 
ui  Gt  adjuger  le  tiers  de  la  province. 
Mécontent  de  ce  partage ,  et  instruit 
d'ailleurs  que  Charles  projetait  de 
marier  son  fils  Louis  à  la  fille  d*É- 
rispoé,  Salomon  reprit  les  armes, 
et  aidé  de  quelques  seigneurs ,  pour- 
suivit Érispoé  jusques  dans  une  église, 
où  il  le  massacra  sur  l'autel  même 
(857).  Dans  le  premier  moment, 
Charles  voulut  venger  la  mort  de  son 
allié  ;  mais  satisfait  des  soumissions 
de  Salomon ,  il  lui  confirma  la  sou- 
veraineté de  la  Bretagne.  Le  nouveau 
duc  oublia  bientôt  ses  promesses  :  il 
entra  dans  une  ligue  suscitée  par 
Louis ,  pour  détrôner  son  père ,  et 
aida  ce  prince  à  ravager  le  Maine.  II 
favorisa  tous  les  troubles ,  toutes  les 
conjurations  qui  se  succédaient  dans 
ces  temps  malheureux  ;  mais  enGn  , 
intimidé  par  les  excommunications 
des  évéques  contre  les  perturbateurs 
de  la  paix  publique ,  il  fit ,  en  864  , 
un  traité  d'alliance  avec  Charlcs-lc- 
Chauve ,  qui  lui  donna  le  comté  de 
Coutances.  Dévoré  de  remords,  il 


SAL 

résolut  de  profiter  de  ci 
calme ,  pour  aller  à  Roi 
le  pardon  du  meurtre 
mais  ses  sujets  s'opposer 
part,  dans  la  crainte  q 
mands  ne  tentassent  u 
pendant  son  absence  ;  et  i 
d'envoyer  à  Rome  sa  1 
avec  une  lettre  au  pape, 
Dom  Morice^,  dans  l'His 
tagne  ,  1 ,  2  52.  De  con 
roi  Charles  ,  Salomon  « 
872  ,  la  ville  d'Anger 
Normands  s'étaient  em 
couvrit  de  gloire  dans  < 
tion,  qui  lui  valut,  ave 
roi ,  l'autorisation  de  p 
signes  de  la  royauté.  Sale 
plus  de  vœu  à  former;  n 
cience  ne  le  laissait  poil 
Il  assembla  les  évéques 
gneurs  ,  pour  leur  faire 
projet  de  céder  le  trôm 
Wïgon  ,  et  de  se  retirer 
na stère  pour  y  passer 
ses  jours  dans  la  pénite 
nouvelle ,  Pasquitcnc,  s 
court  aux  armes,  mas 
gon ,  son  beau  -  frère , 
contre  Salomon ,  qui  se 
nne  église.  Les  rebelles 
de  quitter  cet  asile  poui 
profanation.  Salomon  p 
eux  avec  une  contenance 
calme ,  que  les  plus  hard 

Sortcr  la  main  sur  leur  p; 
es  soldats  étrangers  lui  c 
yeux ,  et  il  mourut  deux  j 
en  874*  Salomon  ,  me 
trône  par  un  crime, 
sieurs  des  qualités  d'un 
quelques  historiens  croie 
ce  prince  dont  la  mcmoii 
ree  en  Bretagne  d'un  ci 
mais  il'cst  probable  que  c 
rcur  partagée  par  les  1 
Acta  sanctorum ,  qui  onl 


SAL 

bnr  Salomon  III ,  dans  le 
do  mois  de  juin ,  page  ?58. 

W-s. 
)M0N ,  cvêqne  de  Basson 
ièae  siècle ,  est  un  écrivain 
i  pirmi  les  Syriens.  II  était 
venie  dans  la  ville  de  Khe- 
mée  au  nord-ouest  du  lac  de 
Taa  îa-ii ,  il  assista  à  l'ordi- 
i  patriarche  chaldéen  Sa  bar- 
il composa  unTraitéde  la  G- 
ael  et  de  la  terre,  et  diverses 
.Ces  ouvrages  ne  nous  sont 
venus.  Il  n'en  est  pas  de  me- 
nu qui  a  fait  sa  réputation 
Syriens.  Il  s'en  trouve  deux 
res  dans  la  bibliothèque  Va- 
nne.Cc  livre,  a  ppelé  YAbeiU 
iaoue  Debourito,  est  un  Kc- 
lélanges ,  qnc  Salomon  en- 
a  prière  de  son  ami  Narsès , 

•  ujondhehapour  ,  ou  Ko- 
tr,  dans  le  canton  de  Fa- 
»  divise  en  deux  parties  :  la 
contient  trente-deux  cha- 
la  seconde ,  vingt-huit.  On 
a  préface,  que  l'auteur  était 
qu  il  entreprit  cet  ouvrage, 
«mière  partie,  il  traite  de  la 
!  Dieu  ,  de  la  création  du 
les  éléments  ,  du  ciel ,  des 

la  lumière  ,  des  ténèbres , 
iux  9  de  l'homme  et  de  la 
tes  objets  dont  il  est  ques- 

V  Ancien  -  Testament  La 
kartie  est  relative  au  Mou- 
ktament  :  il  y  parle  de  la 
?  de  Jésus-Christ ,  de  sa 
,  d'une  prophétie  de  Zo- 
elative  a  JcMis-Christ.  Il 

•  léeistatcur  persan  Zara- 
et  il  lui  donne  trois  disci- 
t»t  Gousnasaf  (  sans  doute 
sp  } ,  Sasau  et  Mahaï- 
lonne  aussi  un  chapitre  au 
l'étoile  qui  apparut  à  l'é- 
lt  nativité  du  Christ,  et  un 


SAL 


3?3 


autre  sur  la  venue  des  Mages,  dont 
il  porte  le  nombre  à  douze,  tous 
Persans  et  dont  il  indique  les  noms, 
sans  doute  apocryphes.  Il  parle  en- 
suite des  apôtres  et  des  disciples  de 
Jésus-Christ ,  de  la  fin  du  monde , 
des  peuples  de  Gog  et  de  Magog , 
des  patriarches  d'Orient  ,  dont  il 

Srescnte  la  liste.  Ce  livre  est  rempli 
'anecdotes  et  de  détails  qui  lui  don- 
nent une  certaine  importance,  en  ce 
qu'il  peut  contribuer  à  faire  connaî- 
tre quelles  étaient,  sur  une  multitude 
de  sujets ,  les  opinions  répandues  de 
son  temps  parmi  les  Syriens.  S.  M-f. 
SALOMON  I ARKHI.  F.  Raschi. 
SALONINE,  (  PuBLU-LiciNu- 
Jvlia  -  Corn  élu  .  Salon  in  a  ) , 
impératrice  romaine,  était ,  suivant 
quelques  auteurs ,  d'origine  grecque  ; 
mais  on  n'a  aucun  renseignement 
sur  sa  famille:  elle  joignait  à  des 
traits  réguliers ,  les  grâces  et  les 
vertus  de  son  sexe.  Gallien  l'épousa 
vers  Tannée  a43 ,  dix  ans  au  moins, 
avant  son  avènement  à  l'empire.  Elle 
lui  donna  quatre  enfants,  doux  fils  et 
deux  filles.  Ce  prince  épris ,  dit-on , 
des  charmes  de  Pipa  ou  Pi  para ,  fille 
du  roi  des  Marcomans  ,  l'obtint  de 
son  père ,  vers  257 ,  moyennant  la 
cession  de  la  Pannonie  supérieure; 
mais  ,  si  Ton  en  croit  Brcquigny,  la 
politique  décida  seule  ce  mariage  , 
et  Gallien  n'épousa  Pipa ,  que  pour 
s'assurer  l'appui  des  Marcomans  con« 
treles  Barbares  qui  menaçaient  l'em- 
pire. Quoi  qu'il  en  soit ,  ce  secoud 
mariage  ne  fut  jamais  regarde  com- 
me légitime  par  les  Romains  ,  et 
Gallien  lui-même  ne  traita  Pipa  que 
comme  une  femme  du  second  ordre. 
Des  savants,  tels  qucSaumaise  et  Ca- 
sanbon ,  ont  cependant  confondu  ces 
deux  princesses ,  en  s'appuya nt  sur 
un  passage  de  Trcbellius  l'ollion  , 
lequel  es*  évidemment  fautif  (  Vop. 


!2l4 


SAL 


les  RechercJies  de  Brcquigny  sur  l.i 
famille  de  Gai  lien ,  Mém.  de  l'acad. 
des  inscript.,  xxxu,  1O1  ).  Salo- 
ninc  ,  malgré  les  charmes  de  sa  ri- 
vale, conserva  toujours  un  grand 
ascendant  sur  Gallicn ,  et  s'en  servit 
dans  l'intérêt  public.  Aussi  généreuse 
que  sensible,  elle  accueillait  tous  les 
malheureux  et  s'empressait  de  1rs 
soulager.  Rome  lui  dut  l'abondance, 
et  un  temple  à  Segetia  ,  déesse  des 
moissons.  Elle  cultiva  les  lettres  et  la 
philosophie  ;  et  l'on  sait  qu'elle  ho- 
norait Plotin  d'une  protection  parti- 
culière (  V.  Plotin  ,  XXXV,  5oo  ). 
Rappelant  Gallicn  à  ses  devoirs ,  elle 
le  força  plus  d'une  fois  à  prendre  d'u- 
tiles mesures  pour  réprimer  l'agres- 
sion des  Barbares  ;  elle  l'accompa- 
gnait à  l'armée,  et  veillait  sur  les 
besoins  des  soldats,  dont  sa  présence 
garantissait  la  Gdélité.  Dans  une  ex- 
pédition en  lllyric  contre  les  Goths 
ou  les  Ilérulcs  ,  Gallicn  ayant  laissé 
son  camp  presque  sans  garde ,  les 
Barbares  teutercut  d'enlever  Salo- 
ninc;  mais  ils  en  furent  empêchés 
par  le  dévouement  d'un  simple  lé- 
gionnaire, qui,  s'étant  saisi  de  son 
poignard  et  de  son  bouclier,  tua  les 
premiers ,  et  donna  le  temps  à  ses 
camarades  de  se  réunir.  Saloninc,  que 
ses  vertus  rendaient  digue  d'un  meil- 
leur sort,  fut  massacrée  avec  Gallicn 
devant  Milan .  au  mois  de  mars  268 
(  V.  Gallien,  XVI,  366).  Avec 
elle  périt  aussi  Salonin  (  Quintus- 
Julius-Salomniis  G  allie  nus  )y  le  plus 
jeune  de  ses  fils  ,  déclaré  Auguste  de- 
puis peu.  L'aîné  ,  nommé  de  même 
Salonin  (  Publius-  fsû  imus-Corne- 
lius-Saloninus-  Falerianus-Augiis- 
tus  ) ,  créé  César  par  Valéricn  son 
aïeul ,  fut  envoyé  dans  les  Gaules  , 
pour  s'instruire  dans  l'art  de  la  guer- 
re ;  mais  il  fut  tué  par  Tordre  de 
Posthume(  F.  ce  nom,  \XXV,  5oo;, 


SAL 

eu  1 J7 ,'  ou  en  uSq ,  à  l\ 

ans  ,  suivant   Brequigi 

pose  que  la  ville  de  Co 

deux  années  aux  forces  < 

On  a  des  médailles  de 

de  Faîne  de  ses  fils  ,  c 

métaux  ;  celles  d'or  s 

rares  :  il  y  a  des  revers 

ricux  et  recherchés  d 

M.  Mionnct  les  a  décr 

ouvrage  du   Degré  dt 

médailles  romaines. 

SALTZMANN.  V.  I 

SALUCKS  (  TnoMAs 

marquis  dk  ) ,  avait  prii 

vernement  du  vivant  1 

le  marquis  Frédéric  Ier 

sat  de  Salures ,  dont 

postérieure  à  celle  des 

marches  du  Piémont ,  s 

de  Suse,  d'Ivrée  cl  de 

comprenait  les  vallées  « 

tuées  entre  la  Pelicc  et 

marquis  de  Salaces ,  pri 

de  l'empire ,  le  furent  a 

tes  de  Savoie.  Leur  ré* 

naire  était  dans  les  clia 

lu  ces  et  fie  Revcl.  A  par 

lés  avec  d'autres  prince 

se  montrèrent,  dit  le  nj 

de  Beau  regard  {Mém. 

maison  royale  de  $avo\ 

le  m  ont  sages,  modérés 

leur  mémoire  fut  long- 

aux  peuples  qu'ils  avaici 

L'ambition  de  Mainfroi 

ourle  de  Thomas  II,  ,- 

germes  d'une  guerre  civ 

lit  entraîner  la  ruine  de< 

Saluées  et  de  l'indépend 

pays.  Au  mépris  d'un  ti 

signé  eu  i334,  M.iinfr 

gué  avec  le  comte  de  Sai 

<*e  d'Achaïc  et  le  roi  de 

tous  réunis,  ravagèrent 

marquisat.  Thomas  fut 

sa  résidence ,  le  1 3  avr 


SAL 

Salaces  fut  livrée  an  pillage 
flammes.  Le  vieux  c  hit  eau 
;  et  plu»  de  deux  cents  habi- 
imt  m  a  s  dictés,  .«ans  cgird 
)i au  sexe,  et  même  sans  res- 
ur  les  lieux  saints.  Thomas  , 
sonnier  par  le  prince  d'A- 
ut  conduit  à  Pignerol ,  avec 
t  Gis,  et  n'obtint  .sa  liberté 
itrei»  mois  de  captivité,  au 
l'une  rançon  de  soixante  inil- 
i  d'or  et  de  la  cession  du 
de  Dronero  à  la  ville  de  Co- 
ifrni  prit  possession  de  la 
h  laces  et  d'une  grande  par- 
larquisat ,  dont  l'empereur 
IV  lui  donna  l'investiture, 
mort  du  roi  de  Ni  pies , 
revendiqua  ses  droits;  et, 
il  fut  remis  eu  possession 
irisai  pjr  le  même  cm  pe- 
rle* IV .  qui  en  avait  investi 
,  quelques  aimées  aup.ir.i- 
>mas  avait  épousé  Ilichar- 
de  Galcaz   Vi»cuuti  ,  sei- 
Mil.tu.  Il  mourut  en  tV»-», 
ie  son  mariage  .  Fiederir  , 
sseur ,  Ar,)ii  et  Ki'st.K  ho  , 
H   une  nombicuse  ile^rrii- 
i#ù  sont  issues  les  diverses 
Je  la  m  uton  de  Salue»  s  qui 
il  hein  mt.     R — m — n. 
,KS    Thomas  III .  neuviè- 
it»  D£    .  né  ver*  l'.iu  i  j.'io, 
romine  le  precê>lejit  jln 
«ou  père,  les  soins  du  gou- 
t.  Ses  quen'lles  avec  le  dur. 
I  a  va  r>t  mis  dms  le  ras  de 
eu  Funre,  et  d'y  passer 
aime*  %  ,  il  y  composa  le 
filuir  :  le  f'ityagc  tiu  <7i«r- 
ant%  qui  eut  une  griihlc  ré- 
nprimra  A  river* ,  en  i  .>  "î-, 
•m  de  Jean  Carihemi ,  cet 
»!  devenu  r\(f«'iueinriit  ra- 
liutlirque  de  Turin  eu  pos- 
opte  manuscrite.  C'est  une 

IL. 


SAL 


Tî5 


composition  bizarre,  moitié'  en  vers, 
moitié  en  prose ,  n'offrant  guère  d'in- 
térêt que  sous  le  rapport  de  l'histoi- 
rc  du  temps ,  qui  y  est  traitée  avec 
une  franchise  et  une  liberté  appro- 
chant que  quefois  du  ton  de  la  satire, 
(i)  Rentre  dans  ses  états,  Thomas 
eut  à  soutenir  une  forte  lutte  contre 
Amédcc,  prince  d'Achaïe.  Battu  et 
fait  prisouuier  ,  sous  Monasterolo  , 
il  ne  recouvra  Ja  liberté  qu'au  bout 
de  deux  ans,  moyennant  une  rançon 
de  vingt  mille  florins  d'or.  Peu  de 
temps  après,  il  s'allia  avec  Théo- 
dore, marquis  de  M  ont  ferra  t.  Ils  as- 
siégeaient ensemble  le  château  de 
Scarnafis ,  entre  Saluées  et  Monas- 
terol ,  lorsque  le  prince  Louis  d'A- 
cha'ie ,  fi  ère  et  successeur  d' Amédée, 
ligué  de  sou  côté  avec  le  duc  Amé- 
dée de  Savoie,  déclara  la  guerre  au 
marquis  Thomas,  l'assiégea  dans  Sa- 
luées, en  i4i3,  et  le  furça  de  sous- 
ciire  à  toutes  les  demandes  que  ne 
manqua  pas  de  lui  adresser  le  duc 
de  S  t  voie,  notamment  de  renoncer 
à  l'.il  iance  que  sou  père  avait  signée 
avec  le  roi  «le  France.  Thomas  III 
eut  pliivifiirs  enfants  de  son  mariage 
avec  Marguciitc ,  fille  du  comte  de 
Luxembourg  et  de  liricniic.  Il  mou- 
rut accaLlé  de  chagrius,  en  i,{i(i. 

R — m — I). 
SALUCES  (Loris  Ier.,  dixième 
marquis  nt  ),  fils  et  successeur  du 
précèdent,  rc*ta  d'abord  sous  la  tu- 
telle de  sa  mère,  Marguerite  de  Lu- 
xembourg. Oltc  princesse  ne  put 
conserver  la  paix  qu'en  faisant  hom- 
mage du  marquisat  de  Saluées ,  en 
i4>{).  au  duc  Amédée  de  Sjvoie. 
Louis,  devenu  majeur,  se  fit  remar- 
quer imt  une  sagesse  précoce  et  une 
grande   habih  te  dans  les  a  flaires  , 


.'l't  M  «n*li.n».i»  Jiitiiw  •uro-  roiiMo  une  Vilite 
inlrnatint*- ,  iii«-irr  m  !■*»<.  tl*n«  if  t<mi.  \\>U 
ilr*  Mimoitti  d«  IVadrinM  il*  Tari». 

il 


?rô  SAL 

qui  déterminèrent  le  duc  AineMée  à 
le  nommer  sou  lieutenant-général  eu 
Savoie.  Choisi  pourarbitie  entré  les 
Vénitiens  et  les  Florentins  d'uuc  part, 
et  Philippe-Marie  Viscontî,  seigneur 
de  Milan,  de  l'autre,  il  vint  à  bout 
d'aplanir  les  cl i (lieu Iles,  à  la  grande 
•satisfaction  des  parties  ;  ce  qui  lui 
valut  l'honorable  surnom  de  pacifi- 
cateur. Le  duc  de  Savoie ,  Aincdce 
VIII ,  élu  pape,  ayant  abdique' en  fa- 
veur de  sou  (ils  Louis,  le  marquis 
de  Saluées  resta  fidèle  à  ce  dernier , 
qui  le  nomma  gouverneur  -  gênerai 
de  la  Savoie  et  du  Piémont.  Vers 
cette  époque,  le  marquis  Louis  re- 
fusa le  gouvernement  de  la  republi- 
que de  Gènes ,  que  lui  offrit  le  roi 
de  France ,  Charles  VII.  Louis  de 
Saluées  eutreprit  un  ouvrage  digne 
des  Romains  :  il  ouvrit  une  toute 
creusée  au-dessous  du  Mout-Viso ,  à 
peu  de  distance  des  sources  du  Pô , 
qui  établissait ,  pour  toutes  les  sai* 
sons ,  une  libre  communication  en- 
tre le  Piémont  et  la  France,  en 
évitant  les  longs  détours  qu'exigent 
les  chemins  pratiqués  par  les  autres 
vallées  du  marquisat.  Le  comte  Jo- 
seph-Ange de  Saluées  (  Voyez  pag. 
iiq  ci-après  )  a  décrit  cette  route, 
dans  un  Mémoire  statistique  sur  la 
province  de  Saluées.  Louis  Ier.  mou- 
rut septuagénaire ,  eu  1 475 ,  laissant 
plusieurs  enfants  de  son  mariage  avec 
Isabelle,  fille  de  Jean  Jacques,  mar- 
quis de  Montferrat.      R — m — d. 

S  A  LU  CES  (Louis  II,  onzième 
marquis  de  ) ,  (ils  du  précédent ,  né 
en  i438,  renouvela  l'hommage  du 
marquisat  de  Saluées  au  duc  de  Sa- 
voie, et  épousa  Jeanne,  fille  de  Guil- 
laume de  Montferrat ,  dont  la  sœur 
cadette,  nommée  Blanche ,  avait  clé 
mariée  au  duc  Charles  de  Savoie. 
Cette  alliance ,  qui  semblait  devoir 
garantir  le  maintien  de  la  paix  en- 


SAL 

tre  les  deux  maisons,  | 
fet  contraire.  Elle  ne  si 
veiller  les  anciennes  ai 
marquise  de  Saluées  ne 
porter  l'idée  de  la  déper 
se  trouvait  euvers  sa  : 
rLoinmagc  pieté ,  elle 
œuvre  pour  s'y  soustn 
dressa,  en  i485,  au  rc 
Charles  VIII ,  et  rc'clan 
Le  duc  de  Savoie,  ayan 
sance  de  ces  démarche 
son  côté,  avec  le  duc  d 
de  concert  avec  Louis 
chaïe,  son  oncle,  il  le 
de  trente  mille  hommes 
fia  le  commandement  i 
Miolnus,  maréchal  de 
magnolc  fut  assiégé.  Le 
tait  ménagé  des  intellig 
garnison  :  Jean  -  Jacqi 
marquis  Louis  ,  qui  co 
place ,  fut  forcé  de  s 
commencement  de  1 4& 
de  Saluées  alla  demaud 
des  secours  au  roi  de 
saut  le  gouvernement  < 
son  frère  Charles -Do  m 
sœur,  la  comtesse  de 
Seize  cents  soldats  étr« 
mandés  par  le  marquis  < 
étaient  chargés  de  défe 
taie.  Eu  février  1 486,  A 
tit  Saluées.  La  garnison 
ges  de  valeur  ;  mais  m< 
que  brave,  elle  dut  sui 
efforts  réitérés  d'un  en  ne 
plus  nombreux,  qui,  à 
attaque  générale,  se  ren 
la  ville.  Plusieurs  traits 
me  et  d'un  noble  couraj 
ce  siège  mémorable.  L 
de  la  ville  étaient  incei 
v  res  manquaient;  les  hab 
tout  sacrifié  pour  leur 
dames  abandonnèrent 
pour  venir  au  secours 


SAL 

la  résistance.  Klles  ne  s'en 
là  :  oubliant  la  délicatesse 
te,  elle  voulurent  partager 
s  du  soldat,  travaillant  jour 
éparer  les  brèches,  et  raon- 
udesor  les  remparts.  Cette 
use  valut  a  la  ville  une  hono- 
ilulalioti.ctla  préserva  dupil- 
11  rendit  au  ciel  de  solcnncl- 
s  degrii  es ,  dont  le  souvenir 
elué  par  un  vœu  annuel  des 
.qui  a  clé  observe  jusqu'à  ces 
temps.  Apres  la  reddition 
i ,  le  maréchal  de  Miolans 
ssioo  de  tout  le  marquisat  ; 
il  a  Louis  que  les  châteaux 
,  de  Veiia«qnc  et  de  Kevel. 
lise  Jeauue  se  rendit  dans 
,  et  s'y  défendit  avec  une 
pidité.  Le  duc  Charles  de 
rda  le  marquisat  pendant 

A  la  mort  de  ce  prince , 
4  m  sa  au  duc  de  Milan, 
iot  quelques  trouas  ,  au 
quelles  il  fut  remis  en  pos- 
i  marquisat,  en  1^90,  du 
lent  du  roi  de  France;  et 
rapt  aprr<  ,  il  conclut  1111 
rut  avec  le  duc  de  Savoie. 
en  secondes  noces  Marguc- 
-  de  Gaston  de  t'oit ,  qui  a 
«■  grande  influence  sur  les 
Je  la  ni  ai*  on  .souveraine  île 
ri  yi\  est  arniM-e  d'en  avoir 
1  chute.  Limis  \n,  .sur  ces- 
bar  le»  VIII  ,  eut  lé  en  Ita- 
»o3 .  pour  cou  piéiir  le  Mi- 
le rov.Mimr  t\n  N.iplc* ,  fut 

rni^iitlii'riire  pat  le  inar- 

•  ilii-  ** .  qui  fit*  dérurê  de 

*  S.uiî-Sli.  hel  ,  nommé 
r«  arrnéi's  frinç.mcs  en  Itv 
!»«rr  envové  fournie  \ice- 
■Ir*.  L'arrivée  'le  Loin*  de 
1!  111  s  er  p.iv*  ,  fut  Mil  Vie  de 
urede  Gaele,  asMèj;c  p.ir  les 
s ,  de  la  reprise  «lu  duché  de 


SAL 


217 


Trajetto ,  de  Fondi  et  de  plusieurs 

S  la  ces  de  guerre.  Son  habileté  excita 
e  la  jalousie  parmi  les  chefs  de  l'ar- 
mée, et  une  mésintelligence  qui  causa 
la  perte  de  la  bataille  du  Garigliano. 
Louis ,  forcé  d'abandonner  le  champ 
de  bataille ,  fît  embarquer  le  reste  de 
l'armée ,  qui ,  dans  la  traversée ,  pé- 
rit, eiisgrandc  partie,  par  les  ravages 
d'une  épidémie.  Le  marquis  de  Sa- 
lures, retiré  à  Gènes,  y  mourut  le  27 
jauvier  i5o4*  Son  corps,  transporte 
à  Saluées ,  fut  euseveli  dans  l'église 
de  Saint-Jean,  où  l'on  voit  son  mau- 
solée. Louis  eut  la  réputation  d'un 
habile  politique,  d'un  graud  capi- 
taine .  et  d'un  priuce  très -pieux.  Il 
fut  non- seulement  le  protecteur  des 
gens  de  lettres ,  mais  leur  ami  et  leur 
émule.  Il  avait  fondé  une  académie 
qui  se  réunissait  dans  son  palais ,  et  à 
laquelle  il  communiquait  souvent  de 
la  prose  et  des  vers  de  sa  composi- 
tion. Entre  autres  ouvrages  dont  il  fut 
l'auteur  (  la  plupart  étant  perdus  ) , 
nous  citerons  VAtt  de  Chevalerie 
selon  Vè$tce%  imprimé  sans  nom 
d'auteur,  Paris,  1/4BH  (1) ,  qui  finit 
par  une  pièce  de  vers  fort  curieuse  , 
intitulée  :  La  Déclaration  des  douze 
Vertus ,  queung  noble  homme ,  et 
de  noble  cour  ai  «e ,  doit  avoir  en  son 
cœur ,  et  en  sa  mémoire,  et  en  user. 
l/ori^iiiil  manuscrit  de  cette  pièce 
se  conservait  a  Saluées,  dans  la  bi- 
bliothèque   du   couvent    de   Saiut- 
Doir.inique.  K — m — d. 

S\LUCKS  (  Michel- Antoine, 
d'"»/irin«'  marquis  dk),  (ils  du  pre- 
ce  lent  et  «le  llargueritc  de  Foi*  ,  fui 
élevé  sous  la  tutelle  de  sa  mue.  11  se 
trouvait  ainsi  natiirellemeiit  attaché 
au\  inteiêts  et  placé  en  quelque  sorte 
sous  la  piotcctiou  de  la  France,  qui 

1}  '  ht  ■  -in-  Iiiim  (•!■«  «Il  nt'U    <  l' lit  r*  &  J«-tu*  Jr 

Mixm;<  #  ..cou*,  SA VIII  ,4**,, ••.h  \ 


2*8  S AL 

conservait  le  souvenir  des  services 
de  Louis  son  père.  Louis  XII ,  qui 
l'aimait  beaucoup  ,  le  nomma  gou- 
verneur d'Asti  ,  en  1507.  Michel- 
Antoine  ,  ayant  suivi  l'armée  fran- 
çaise en  Italie  ,  fut  présent  à  la  ba- 
taille d'Agnadel ,  à  la  prise  de  Ber- 
game,  de  Brescia  et  de  Crémone ,  au 
siège  de  Pcschiera ,  et  enfin  à  la  ba- 
taille de  Novare ,  où ,  menace'  d'être 
dépouillé  de  son  marquisat  par  le  duc 
de  Milan  ,  il  se  racheta ,  au  moyen 
d'une  somme  de  seize  mille  ducats 
d'or.  Après  la  mort  de  Louis  XII , 
Michel- Anloioe  suivit  encore  la  for- 
tune de  François  Ier.,  son  succes- 
seur ,  et  fut  le  premier  à  entrer  dans 
Milan  avec  l'armée  française.   Il  se 
distingua ,  dans  plusieurs  rencontres 
très- périlleuses ,  à  la  tête  d'un  corps 
de  troupes  considérable.  Il  se  trouva 
aussi  à  la  fameuse  bataille  de  l'avie. 
Chargé,  pour  la  seconde  fois,  de 
commander   un    corps  de  troupes 
françaises  dans  la  rivière  de  Gènes , 
il  s'en  acquitta  si  glorieusement ,  que 
le  roi,  en  récompense,  le  nomma 
amiral  de  Guieune,  et  son  lieutenant- 
général  en  Italie.  La  guerre  ayant  re- 
commencé dans  ce  pays.,  après  la 
délivrance  de  François  Ier. ,  le  mar- 
quis de  Saluces  fut  mis  à  la  tête  des 
troupes  françaises  contre  1rs  impé- 
riaux commandés  par  le  connétable 
de  Bourbon.  Michel- Antoine  se  ren- 
dit maître  de  Florence ,  et  défit  l'en- 
nemi en  deux  rencontres.  C'est  Ici 
qui  avait  commandé  l'avant- garde 
française  à  la  bataille  de  Marignan.  Il 
accompagna  le  roi  lors  de  son  entre- 
vue avec  le  pape  Léon  X,  à  Bologne, 
et  fut  traité  par  ce  souverain  pontife 
avec  des  marques  de  bonté  toutes 

fiarticulicres.  Au  retour  de  François 
cr.  dans  son  royaume  ,  Michel- 
Antoine  l'y  avait  suivi ,  en  recondui- 
sant les  débris  de  son  armée.  Les 


SAf. 

impériaux  profitèrent  d 
pour  occuper  le  marqi 
ces,  après  avoir  pillé  la 
dant,  la  guerre  ayant 
Italie ,  le  marquis  de  S. 
la  mort  de  Lautrec ,  c 
nommé  au  commande] 
mée  française  dans  le 
Naples.  Il  ne  survéci 
temps  à  cette  brillante  c 
mourut  des  suites  d'une 
avait  reçue  au  genou ,  e 
les  murs  d'Averse ,  n' 
âgé  que  de  quarante-qu 
corps  fut  transporte  à 
fut  enseveli  dans  l'église 
—  Saluces  (Jean- Loi 
marquis  de  ) ,  frère  a 
dent  ,  devait  lui  suce 
gouvernement  du  marq 
fut  enlevé  par  un  ord 
France  (  ordre  auquel  c 
mère  ne  fut  point  etn 
fermé  dans  un  château 
par  son  frère  Françoi* 
tué  sous  les  murs  de 
qu'il  assiégeait  pour  rec 
nitudedes  droits  souve 
se  plaignait  d'être  d< 
briel ,  le  dernier  des  t 
Michel- Antoine,  fut  d< 
seurde  François ,  mais 
comme  Jean-Louis ,  c 
château  de  Piguerol.  C 
l'illustre  maison  de  S 
l'exercice  de  la  souve 
elle  avait  joui  pendant  < 
Le  roi  de  France ,  H 
possession  du  marquis 
cessé  d'être  un  fîef  de  I' 
réversible  au  duc  de  Sa 
cas  où  la  maison  de  Sa 
laissé  aucun  héritier  lé 
Charlcs-Émanuel  1er.  «• 
plusieurs  reprises,  sesr 
Heu  ri  III ,  roi  de  Fian 
mis  en  possession  de  o 


S  IL 

mpara  de  vive  force,  en 
le  marquisat ,  après  avoir 
;  sujet  de  contestation  entre 
souverains,  fut  déiiuitive- 
fv  comme  l'on  sait ,  par  le 
Ltou,  au  duc  de  Savoie, 
IV  ,  en  ifîoi ,  en  échange 
»sev  du  Bugci ,  du   Val- 
il  h  pays  de  (iex.     R-m-d. 
XS  DE  MKM'SIttLIO 
Ifuit  ,  comte  de  ) ,  d'une 
tut  de  l'ancienne  maison 
i  de  Siluces ,  général  d'ar- 
is  les  armées  du  roi  de  Sar- 
l  principal  fondateur  de 
•  des  sciences  de  Turin, 
a'ures,  eu  i  ^34-  Les  tra- 
o  m  te  de  S-dui'es ,  étant  es- 
-ntliésà  l'histoire  du  renou- 
le  la  chimie ,  auquel  ils  ont 
nie  part,  nous  autorisent 
in*  quelques  détails  sur  la 
tavaut.  Ayant  terminé  ,  à 
'ixc  ans  ,  son  cours  de  phi- 
il  fut  envoyé  a  Turin  ,  et 
nombre  des  pages  du  roi. 
Jor*  les  pit'iuieis  cléments 
uw:iqu<s.  Kntraîne  par  son 
cette  et u  le,  il  entra  dans 
•  et  y  fut  reçu  lieutenant, 
le  était  alors   dirigée   en 
pir   le  célèbre  Papacino 
{  P.  ce  nom  ,  11 ,  *i84  )■ 
par  un  tri  juge,  le  jeune 
it  rontidéié  comme  capa- 
triilmient  de  tenir  digue- 
Uer  dans  son  corps  ,  mais 
-  secuiilei  les  professeurs 
\ts  v  au  nombre  desquels  se 
l'iininortrl   L'grangc  ,  qui 
rt  ut  m  «jns  le  i  oucotirs  de 
r:ii  \v  ,  s'éleva  au  ptemier 
U  •  ru  lire,  et  ti\a  sur  ses 
tr  i\  jui  l'attention  des  plus 
Vivants  de  l'Kurope.  Leur 
rel'r  que  drs  etudrs  corn- 
odiusiient  entre  eux  et  Ci- 


SAL  M© 

gna.de  Mbndovi,  établirent  entre  les 
trois  savants  une  union  qui,  en  1775-, 
fut  l'originede  l'académie  des  sciences 
de  Turin ,  laquelle ,  par  ses  premiers 
essais  et  par  les  Mémoires  remar- 
quables qu'elle  donna  au  public  ,  ne 
tarda  pas  à  être  mise  au  rang  des 
premiers  établissements  littéraires  de 
ce  genre  (  F.  Lagrange  ,  XXI II  , 
1 58  ).  A  cette  époque ,  la  chaire  de 
physique  de  Turin  éiait  occupée  par 
le  savant  P.  Beccaria ,  si  connu  par 
ses  travaux  sur  l'électricité  (  Voy. 
Beccaria  ,   IV .  8  ).  Ce  fut  sous 
un  tel  maître  que  le  jeune  Saluées 
étudia  les  premiers  éléments  de  la 
physique  ,  et  que  son  esprit  reçut , 
pour  l'étude  des  phénomènes  ,  cette 
salutaire   direction ,   à    laquelle    il 
était  naturellement  disposé  ,  et  qui 
devait  le  conduire  dans  le  véritable 
chemin  des  découvertes. On  saitdans 
quel  état  se  trouvait  alors  la  chimie; 
clic  étût  surtout  très-peu  avancée  en 
Piémont. Mais  déjà  les  travaux  de  quel- 
ques savants  préparaient  cette  gran- 
de révolution  qui  devait  en  faire  une 
science  toute  nouvelle.  L'Angleterre, 
L'Allemagne  et  la  Hollande  publiaient 
à  l'envi  les  résultats  des  recherches 
de  leurs  chimistes  sur  l'air  û*e  et 
sur  le  dégagement  des  fluides  élasti- 

3 ues.  L'Italie  dut  au  comte  de  Saluces 
c  ne  point  rester  en  arrière  des  au- 
tres nations.  Il  n'avait  encore  alors 
que   vingt -quatre  ans.  La  théorie 
naissante  de.s  gaz  était  généralement 
subordonnée, dans  les  écoles,  à  ladoc- 
tiiue  de  Haies  ,  doctrine  insuJIi santé 
pour  l'explication  d'un  grand  nom- 
lire   de   phénomènes.  Le  comte  de 
Salures  ,  guidé  par  l'observation  et 
se   livrant  à  des  expériences  judi- 
cieuses, parvint  à  d'importantes  dé- 
couvertes sur  les  gaz.  il  s'était  par- 
ticulièicmeiit  appliqué  à  ctulier  la 
nature  intime  et  les  propriétés  spé- 


?3o  SAL 

cifiques  du  fluide  qui  se  développe 
dans  l'inflammation  de  la  poudre  à 
canon.  Il  alla  plus  loin  daus  celte 
recherche  que  son  contemporain  l'an- 
glais  Benprniu  Robins  ,  qui  étudiait 
les  mêmes  phénomènes.  Il  parviut 
ainsi  ,  par  ses  propres  cllorls  ,  à 
s'initier  daus  les  nouvelles  doctrines 
pneumatiques  qui  naissaient  des  tra- 
vaux de  Black  ,  de  Pricstlcy  ,  de 
Cavendisli ,  et  peu  après ,  en  France , 
de  ceux  de  l'illustre  Lavoisicr  ;  et 
l'on  doit  lut  assigner  à  cet  égard  un 
rang  distingué  parmi  le*  savants  que 
nous  venons  de  nommer.  Le  pre- 
mier fruit  de  ses  recherches  assidues 
fut  un  Mémoire  consigné  dans  les 
deux  premiers  volumes  des  Miscel- 
lanea  Taurinemia,  dans  lequel  il 
explique  ce  qui  se  passe  dans  l'in- 
flammation ae  la  poudre  à  canon  , 
selon  les  conditions ,  soit  de  sa  pro  • 
pre  composition,  soit  de  la  qualité  des 
corps  solides  contigus  et  des  fluides 
ambiants.  Le  pas  qu'il  veuait  de  faire 
était  de  la  plus  haute  importance, 
eu  égard  aux  fausses  notions  qui  ré- 
gnaient alors  sur  la  nature  de  ce 
phénomène;  car  les  physiciens  dou- 
taient encore  de  l'exisuncc  d'un 
fluide  élastique  dans  la  poudre.  Ce 
premier  travail  fut  suivi  de  quelques 
Observations,  déduites  de  nombreu- 
ses expériences  sur  la  cause  de  la 
mon  ries  animaux  et  de  l'cxliiirtiou 
de  la  flamme  dans  tout  espace  fer- 
mé ;  et  d'un  secoud  Mémoire  sur  le 
gaz  qui  te  dégage  de  la  chaux  vive  , 
coin  paie  a\cc  l'air  vital,  que  l'on 
désignait  alors  sous  la  dénomination 
d'air  dêphlogisliqué.  Le  comte  de 
Saluces,  accoutumé  à  réfléchir,  joi- 
gnait toujours  la  méditation  à  l'ob- 
servation des  phénomènes;  sa  saga- 
cité naturelle  lui  eu  faisait  entrevoir 
les  conséquences ,  souvent  même  les 
plus  éloignées ,  et  l'influence  qu'elles 


SAL 

devaient  avoir  ultdrie 
les  progrès  de  la  scienc 
lors  il  n'hésita  pas  à  pré 
inévitable  et  prochaine 
révolution  en  chimie,  h 
en  cfict  bientôt.  Il  put 
écrits  qui  contribuèrent 
car  ses  expériences  et  : 
mcn:s  avaient  acquis  m 
torité parmi  les  chimist 
était  un  de  ceux  qui  av 
le  plus  avant  daus  les  d 
Telles,  il  comprenait  c 
l'importance  d'enrichii 
sultats  les  procédés  jo 
arts.  Dans  cette  vue,  i 
fournir ,  par  des  ex 
preuves  sensibles  de  I 
plication  que  l'on  pow 
théories  chimiques  au 
ment  de  certains  arts,  I 
de  celui  de  la  teinture  ( 
posa  de  nouveaux  mo 
à  rendre  et  plus  prou 
sûres  la  préparation  et 
tion  de  certaines  substa 
de  quelques  sels  emplo 
ment  dans  les  usages  fa 
publics  qu'officinaux.  S 
et  ses  essais  multipliés 
rent  l'invention  de  plu; 
meuts  d'une  grande  util 
eut r'a:] très  ,  la  machi 
soie  par  le  moyen  de 
l'eau  bouillante.  A  ce  si 
de  la  vérité  nous  oblige 
que  la  justice  réclame 
la  priorité  d'invention 
pareil  nneuniato-cbimk 
donna  ,  plus  tard,  le  noi 
qui  avait  fait  connaître 


(i)  I/aut  ur  d'un  Éloge  oiftor 
Sal'KCS,  que  nous  îudiquoM  |>l 
Uxlv  d'une  lettre  de*  plus  hooo 
vu  drrnirr  par  Macquer,  aotew 
lui  inr  en  soie ,  au  sujet  d*mo  e« 
tciuti-  vu  uoir ,  que  le  cooi&e  dk 
adr-t'Hié. 


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?3o 


SAL 


oifiques  du  fluide  qui  se  développe 
dans  l'inflammation  de  la  poudre  à 
cauou.  Il  alla  plus  loin  dans  celte 
recherche  que  son  contemporain  l'an- 
glais Benjamin  Robins  ,  qui  étudiait 
(es  mêmes  phénomènes.  Il  parviut 
ainsi  ,  par  ses  propres  efforts  ,  à 
s'initier  daus  les  nouvelles  doctrines 
pneumatiques  qui  naissaient  des  tra- 
vaux de  Black  ,  de  Pricstley  ,  de 
Cavendish ,  et  peu  après ,  en  France , 
de  ceux  de  l'illustre  Lavoisicr  ;  et 
l'on  doit  lui  assigner  à  cet  égard  un 
rang  distingue'  parmi  les  savants  que 
nous  venons  de  nommer.  Le  pre- 
mier fruit  de  ses  recherches  assidues 
fut  an  Mémoire  consigné  dans  les 
deux  premiers  volumes  des  Miscel- 
lanea  Taurinensia,  dans  lequel  il 
explique  ce  qui  se  passe  dans  l'in- 
flammation ae  la  poudre  à  canon  , 
selon  les  conditions ,  soit  de  sa  pro  • 
pre  composition,  soit  de  la  qualité  des 
corps  solides  contigus  et  des  fluides 
ambiants.  Le  pas  qu'il  veuait  de  faire 
était  de  la  plus  haute  importance, 
eu  égard  aux  fausses  notions  qui  ré- 
gnaient alors  sur  la  nature  de  ce 
phénomène  ;  car  les  physiciens  dou- 
taient encore  de  l'existi-ncc  d'un 
fluide  élastique  daus  la  poudre.  Ce 
premier  travail  fut  suivi  de  quelques 
Observations,  déduites  de  nombreu- 
ses expériences  sur  la  cause  de  la 
mort  des  animaux  et  de  l'cxlinrtiou 
de  la  flamme  dans  tout  espace  fer- 
mé; et  d'un  recoud  Mémoire  sur  le 
gaz  qui  >c  dégage  de  la  chaux  vive  , 
compaié  avec  l'air  vital,  que  Ton 
désignait  alors  sous  la  dénomination 
à* air  dêphlogisliqué.  Le  comte  de 
Saluées,  accoutume  à  réfléchir,  joi- 
gnait toujours  la  méditation  à  l'ob- 
servation des  phénomènes;  sa  saga- 
cité' naturelle  lui  eu  faisait  entrevoir 
les  conséqueuces ,  souvent  même  les 
plus  éloignées,  et  l'influence  qu'elles 


SAL 

devaient  avoir  ultcrîeom 
les  progrès  de  la  science.  A 
lors  il  n'hésita  pas  à  prc'dire 
inévitable  et  prochaine  ,  un 
révolution  en  chimie,  laquel 
en  cilet  bientôt.  Il  publia 
écrits  qui  contribuer*  ni  à  l'a 
car  ses  expériences  et  ses  i 
mcn:s  avaient  acquis  unegi 
torité parmi  les  chimistes.  ( 
était  un  de  ceux  qui  avaien 
le  plus  avant  dans  les  doctr: 
velles,  il  comprenait  d*au! 
l'importance  d  enrichir  de 
sultats  les  procèdes  jounu 
arts.  Dans  cette  vue,  il  s'e 
fournir ,  par  des  exem[ 
preuves  sensibles  de  Théo 
plication  que  l'on  pouvait 
théories  chimiques  au  perf 
ment  de  certains  arts,  et  oc 
de  celui  de  la  teinture  (  i  )  ; 
posa  de  nouveaux  moyeu 
à  rendre  et  plus  prompte 
sures  la  préparation  et  la  b 
tion  de  certaines  substance 
de  quelques  sels  employés : 
meut  dans  les  usages  fa  m  il  i 
publics  qu'officinaux.  Ses  n 
et  ses  essais  multiplies  lui 
rent  l'invention  de  plusieu; 
incnts  d'une  grande  utilité  : 
ont r'a :i très  ,  la  machine 
soie  par  le  moyen  de  la  i 
l'eau  bouillante.  A  ce  sujet 
de  la  vérité  nous  oblige  de 
que  la  justice  réclame  en  i 
la  priorité  d'invention  de 
pareil  pueumato-chimiquej 
donna  ,  plus  tard,  le  nom  d< 
qui  avait  fait  connaître  po< 


(i)  I/nut  ur  d'un  Eloge  historique  • 
Salures,  que  nous  indiquons  plus  ba 
Uxiv  d'une  Icttrr  des  plus  honorables 
co  dernier  par  Marquer ,  auteur  de  l1 
turitr  en  note ,  au  sujet  d'au  rehaut  i 
Leiuti'  eu  uoir ,  que  le  comte  de  Salut 
adresse. 


SAL 

i  procéJé  analogue.  Le  com- 
blée* a  dédaigné  de  reveudi- 
Ldtqucuirnt  ses  droits  S  cet 
il  s'est  boinc  à  le  fi  ire  une 
t«  ,  en  trnncs  extrêmement 
,  obscriant  qu'il  n'avait  pas 
:»e  ses  appareils  fussent  di- 
l'.iiir  i;ikm|iii>  dans  l'histoire 
;i  es  de  la  m  icnfc.  et  qu'il  lui 
it  que  tout  phvsicieii  c\po- 
puuiriit  facilement  eu  ima- 
.*  ^l'mblab'cs  k  <>.  Mais  louie 
ni  a  été  i  en. lue  par  un  suf- 
i  vaut,  lui  seul  ,  tous  lesélo* 
>t  celui  du  célèbre  LaVoMer, 
is  1rs  ei  périmées  du  rninie 
rcs  au  premier  rang  et  Ta 
i-mèmc  au  nom! ire  des  trois 
i  fou  latents  delà  nouvelle 
laiii  l'Histoire  des  fluides. iéi  i- 
r*.  pai  tirulièi  eineul  de  la  ihco- 
roiuliiistioii  ■  'i'.Le rorntede 
.1  Ta  il  i  riissi,  p  i  r  ^es  ell'oris  et 
■\ec.nice,  à  fonsnlider  l'ara - 
!?«!<««  ri!r  de  l'i  lin  ,  eu  siir- 
t  1rs  obstacles  a 1 1 1 î  ne  m  ni- 
ii!  ils  île  s  Y  ever  t'ont i  «*  huile 
l'.ni   nouvelle.    (]e!te  cuiftpa- 

•  •Mie  .m  lu  i  ce. ri  .  ,i\.iit  déjà 

•  it-..ti<U  ilu  ni'indi'  s  ivaul  ; 
i?  •]«•  *  i  n'iHMiiinee  ;iv  lit   lé- 

'•-  r*  H  Ci  il  l<«-h.;i. Mille!  I  1 1  à 
!«■! ■■!  !••  hhede  .V  'ftt'lt'  ntyu- 

«•Mille. le   Sdneesi-tl    lut  ri  il 

!it  i  l'un  inimité  |':elllnt  1rs 
\  !i»  ji|  :•  ili«t.ii^ii('N 'le  lelr.iu- 
.î  I  >i  :  ;.  iiiini  (iil  rii-iti<.i  ur  d'v 
r«  -.i  î  ;    il,    ,«..\    iiniii^  de   ses 

fs  fiiniiliiei ,  les  Sil'iies,  |«  s 
)_•-  ,  l'-s  (!i^n  i  ,  |i  s   lî   |  (i.Ci.ll  . 

11!  .  I  s  Ml'  11.  (••Ml  .  le,  Aliii» 
I  a!u»o  ,  fujeiil  b;euh»l    iras 


'      19 


/     i  i      *  ■    / . 

<  r  *'-    '  '** 

'  ■  f    !■  »!>■..  )■  ■    ■*  ■ 

"      i  Lap    S  ,    «ui     t  .  |»-„.    ,  j  .  «  «iili  ju  tir 

k.   i 


SAL  a3i 

ceux  de»  Bcrnoulli,  des  Hallcr ,  des 
Condorcct ,  des  Lavoisicr,  des  La 
Place,  des  d'Alembcrt ,  des  Fran- 
klin, ete.  Le  rot  Victor- Ame  III 
érigea   cette  société  en    académie 
royale,  par  patentes  du  ?5  juillet 
i-83.   Ou   connaît  assez  le   rang 
qu'elle  n'a  ccs<é  de  tenir ,  depuis  son 
origine,  parmi  les  sociétés  savantes 
de  l'I'iuropc.  Le  comte  de  Saluées 
avait  e'ic  nommé,  eu  1 7 C i i ,  écuyer 
du  p  ri  me  lie' rédita  ire  Charlcs-Ema- 
uuel;  et  il  avait  pris  part  à  l'éduca- 
tion du  jeune  prince,  claul  chargé  de 
lui  enseigner  les  sciences  physiques 
et  leurs  rapports  avec  Tait  mililaiie. 
Après  le  maiiagc  de  Charlcs-Kma- 
uuel  avec  Madame  Cutilde-Xavièrc 
de  l'iance,  qui  eut  lieu  eu   1775, 
il  lut  fait   premier  c'euver  de  cette 
princesse.   Au   commencement  des 
guerres  de  la  révolution,  il  fut  char- 
ge «lu  euiiiutaiidemeul  général  de  l'ar- 
tillerie.  Cet  emploi,  dont  la  dillicnllé 
augmentait  en  raison  de  la  gravité  des 
\  iicmisi.iuees,  n'était  point  au-dessus 
de  lui.  Mou- seulement,  dans  ces  mo- 
i::en(s  de  crise,  il  sut  maintenir  et 
ai -eiiiitre  l'honorable  réputation  de 
I  ai  me   dont   la  direction   lui    était 
1  .in'iee,  mais  il  la  perfectionna  par 
de  s'«g'*  icglenieiits.  Plusieurs  au- 
ties  branches  du   service   militaire 
furent  soumises  aux  règles  qu'il  avait 
pu. posées;  cl  l'honneur  des  suffra- 
ges ai  coi dè>,  pu1  les  étrangers,  aux 
.unies  picuioiit. lises,  était  en  grande 
jumelé  fruit  île  ses  vues  éclairées. 
1. 1  ■  •  .11  vie  1711(1  lui  permit  de  rr pren- 
iUi-s'-s  picuiicis  liavauv,  qu'il  diri- 
gea |ir  n>  ipaleuieut ,  pour  lois,  vers 
«■s  otijt  is  d'aduiiui'liation  |uibliqiic. 
A  1 4  lie  èpni|iie ,  il  fut  nommé  uispec- 
leui  ■■^éneial  des  limites  du  ru  va  urne. 
Peu  après,  il  eut  la  douleur  «le  per- 
du*  l'un  de  se>   (ils,   mort   sur  le 
champ  de  bataille,  dans  U  cavaleiie 


a3*  SAL 

piéra  on  taise  ,  qui ,  «H  lice  avec   les 
Français ,  par  suite  du   traite   de 
Cherasco,  combattait  sous  les  murs 
de  Vérone.  Pendant  les  événements 
qui  suivirent,  le  corn  te  de  Saluées  fut 
rendu  aux  loisirs  domestiques.  Sous 
le  gouvernement  impérial,  des  hon- 
neurs qu'il  n'avait  point  recherchés, 
lui  furent  décernés  dans  sa  retraite. 
11  fut  d'abord  rappelé  à  la  présiden- 
ce de  l'académie  de  Turin ,  et  fut  en- 
suite créé  chevalier,  commandant  et 
chancelier  de  la  dix  -  septième  co- 
horte de  la  légion  d'honneur.  De- 
puis long-temps  il  soupirait  après 
un  repos  absolu;  mais  ce  juste  de- 
sir  ne  le  dominait  pas  au  point  qu'il 
se  crût  entièrement  dégagé  de  l'o- 
bligation d'être  utile  à  ses   conci- 
toyens. Dans  ces  années  malheureu- 
ses, où  un  régime  rigoureux  bles- 
sait tous   les  intérêts,  il  modérait 
l'impatience  des  esprits  ardents  et 
inquiets,  par  la  sagesse  de  ses  con- 
seils ,  et  plus  encore  par  la  généro- 
sité de  sou  exemple.  Placé  à  la  tete 
de  l'instruction  publique,  on  voyait 

Î>rospérer  et  se  fortifier  les  études  de 
a  jeunesse,  sous  l'influence  de  ses 
soins  et  par  l'effet  de  ce  zèle  infati- 
gable avec  lequel  il  avait  toujours  re- 
cherche les  moyens  les  plus  propres 
à  faire  fleurir  dans  sa  patrie  la  cul- 
ture des  lettres  et  des  sciences.  Le 
comte  de  Saluées  jouissait  enfin  du 
fruit  de  ses  longs  travaux  et  d'une 
belle  et  honorable  carrière,  lorsque, 
dans  les  premiers  mois  de  1809,  il 
fut  attaque  d'un  mal  d'abord  peu 
violent,  mais  qui ,  augmentant  gra- 
duellement ,  fut  suivi   d'une   fièvic 
qui  lui  ôta  en  li  ère  ment  les  forces  de 
l'esprit,  et  le  conduisit  au  tombeau. 
Il  mourut  en  philosophe  chrétien , 
le  16  juin  1810.  Sa  perte  fut  vive- 
ment sentie  par  ses  amis.  Le  com- 
merce scientifique  qu'il  avait  entxe- 


SàL 

tenu ,  de  son  vivant ,  i 

nombre  des  hommes 

fruits  de  son  temps , 

France, en  Angleterre ,  1 

et  son  mérite  reconnu 

des  offres  flatteuses  de 

de  Prusse,  Fiédéric-le-G 

te  de  Saluces  exposait 

ou  plutôt  avec  éloquei 

secs  et  ses  vues  ;  en  qu 

mirablement  secondé 

de  son  organe ,  par  la 

justesse  de  son  geste  , 

l'habitude  noble,  gra 

tueuse  de  sa  personne. 

d'une  excellente  mém 

sèment   combinée  ave 

de  imagination,  d'où 

jugement  droit  et  fenn* 

en  toutes  choses.  Sous 

l'étude  ,  il  était  pénét 

dans  ses  recherches,  al 

dent  dans  ses  observa ti< 

dans  ses  expériences  , 

nous  l'avons  reniai  que, 

à  saisir  les  détails  des 

naturels,  qu'à  en  prev 

quences.  La  plupart  de 

été  publies (41  langue  fi. 

les  a fl' lires  politiques,  i 

préférence  en  faveur  de 

tien.  Lu  toutes  choses 

chait  que  le  vrai.  Il  pi 

respect  et  simplicité  I. 

ses  pères  :  il  l'aimait  ce 

de  consolations  dans  li 

comme  le  fondement  d< 

et  de  la  véritable  liberté 

des  sciences  de  Turin  av.' 

son  buste,  dès  1809,  d; 

salle  de  ses  assemblées  ji 

181 3.  il  a  été  publié  111 

toriqucdii  comte  de  Sal 

des  bous  écrivains  de  s< 


(.{\  lîlotfio  tli-nro  drl  coi: te  ■ 
Saluzzo  lit  Menunçlio  ,  tctitlo  tL 
*< ,  Tuiiu,  Parte,  181 3. Ou  piut  v 


5AL 

vers  ouvrages  que  l'on 
•ant  laborieux  :  I.  Mé- 
rt;*  dans  les  cinq  volu- 
cellanea  Taurinensia)  : 
ature  du  fluide  élmsti- 
•veloppe  de  la  poudre  à 
3a.  cl  .{u.  Suite  cl  Addi- 
mes  recherches;  5°.  De 
'«  chaux  vive  sur  diffe- 
in ces;  <i°.  Expériences 
htr  les  causes  des  chan- 
arrtvent  au  sirop  vio- 
rnelange  de  diflercntes 
;".  Observations  cfiimi- 
flexions  sur  un  Essai  de 
arée. — II.  Mémoires  in- 
.  cinq  wlumes  suivants 
lie  des  sciences  de  Tu- 
l' action  des  acides  sur 
ihMancts  nict.illiqiics  et 
•use*  de  nature  vitiioli- 
r\  ••!  ij°.  Expériences 
"ns  sur  le  gaz  déphlo- 
\  Examen  des  phéno- 
rcNcntc  la  réduction  de 
iu\  métalliques  ;  14°. 
f<i  prétendue  absorption 
ans  1rs  v.iscs  rlus;  i.V». 
Mémoires  «le  M.  M  on  et 
e  de  la  terre  du  spath 
i  th  \en  'tuions  prélim  i- 
*  imperfections  des  mi- 
'fs  ,  et  des  i  us!  ruinent* 
t*aç»c  d.ins  les  experien- 
-r  h uniques  ;  i  70.  Expe- 
rt li.jui  tirs  gazeuses  ar- 
III.  Lettre .1  MM.  Mac- 
1 .  sur  la  cunvei.uon  de 
li'pie  en  aci'ie  ni t  rem  , 
«>  .  in-  \\  IV.  Jettera 
T  t'ernazza  di  Freney  , 
l'frmtiziane  dAV  an- 
n  ncidti  nitrnso,  publiée 
mn  c^u^nolc,  Madiid, 

'»i  .    w*rt    ■•  •■  |«r Irait,    ê*tn   \e» 
•     /*■»».»■  iw.i    tllmitrt  ,    liina   , 


SAL  *33 

Ibarra ,  in  -  4°.  V.  Memoria  sull* 
discomposiziorte  del  sale  ammonia- 
co  (  dans  le  tome  1  du  recueil  de  la 
Socielà  Jtaliana ,  Verona ,  1 782  ). 
— VI.  Sur  l'extraction  et  lapurifica- 
tion  du  nitre,  parle  moyen  de  la  fil-» 
tration  à  travers  les  porcs  des  usten- 
siles d'argile  ordinaires  (  inséré  dans 
le  quatrième  volume  de  l'académie 
dite  Impériale  des  sciences  de  Tu- 
rin). —  VII.  Ouvrages  inédits ,  d  ont 
quelques-uns  sont  restés  imparfaits: 
1  °.  Éloge  du  marquis  de  Fleury  ; 
3°.  Éloge  du  médecin  Gober;  3°. 
Éloge  du  professeur  Bertrandi;  4°. 
Eloge  de  M.  Caréna;  5°.  Discours 
prononcé  devant  S.  M.  le  roi  de  Suè- 
de, à  la  première  séance  de  l'acadé- 
mie royale  de  Turin  ;  6°.  Expérien- 
ces sur  différentes  espèces  d'air; 
70.  Expériences  sur  un  fluide  aéri- 
furme  sui  gencris,  qui  s'élève  dans 
l'extinction  de  la  chaux;  8°.  Analy- 
se des  scorpions  et  résultats  concer- 
nant la  iné'lecine  ;  q'1.  Expériences 
sur  la  fermentation  et  sur  la  putré- 
faction; iof>.  Nouvelle  composition 
de  l'encre;  1 1  °.  Observations  et  ex- 
périences sur  dijjér.  ntes  couleurs  ; 
ri".  Observations  sur  les  meilleurs 
procédés  pour  gattff'rer  les  indiennes 
et  pour  teindre  les  étoffes  de  soie , 
de  laine,  de  fil  et  de  coton;  i3°. 
Aperçu  statistique  sur  la  vallée  du 
Pô;  1.4  °.  Happort  sur  la  délimita- 
tion des  confins  de  la  France  et  du 
Piémont ,  après  lapaix  de  1 7«/5;  1 5°. 
Abrégé  de  plusieurs  ouvrages  de  chi- 
mie, pour  servira  l'histoire  généra- 
le de  la  chimie  ;  i(i°.  Expériences 
sur  l'extraction  du  sucre  du  raisin 
et  de  quelques  autres  plantes  indigè- 
nes ;  17".  Projet  (  présenté  à  S.  M.  ) 
pour  introduire  dans  les  armées  du 
roi  de  Sardaigne  l'artillerie  légère, 
avec  des  remarques  sur  le  service  de 
cette  arme  dan»  les  moMagues;  18". 


234  SAL 

Réflexions  pbUliques  sur  l'eut  du 
Piémont  depuis  la  paix  de  1 796. 

R — h — D. 
SALUTATO   (  Lin  -  Coluccio- 
Piebio  ),  qui  partage  ayee  Boccace , 
Pétrarque  et  le  Dante,  la  gloire  de  la 
restauration  des  lettres  au  quatorziè- 
me siècle,  naquit  en  Toscane,  au 
bourg  de  Valdinievole ,  dans  le  châ- 
teau d'Itignano,  l'an  i33o.  Pierre 
Salutato,  son  père,  distingué  par  sa 
naissance,  sou  crédit  et  sa  valeur 
militaire ,  ayant  été  exilé  de  la  Tos- 
cane, par  les  factions  qui  désolaient 
alors  ce  pays ,  se  réfugia ,  avec  sou 
fils ,  auprès  de  Tbadée  Pepoli ,  sei- 
gneur de  Bologne,  au  service  duquel 
il  entra ,  et  demeura  jusqu'à  sa  mort. 
Pendant  ce  temps ,  sou  (ils  s'adonna, 
en  cette  ville  savante ,  à  l'étude  des 
lettres 9  et,  contre  son  gré,  mais 
pour    obéir    aux    volontés    pater- 
nelles ,  à  la  jurisprudence  ,    qu'il 
abandonna    bien    vite  ,    après    la 
mort  de  Pierre  Salutato  ,  pour  se 
consacrer  tout  entier  à  la  recherche 
et  à  la  lecture  des  anciens  auteurs. 
Son  application  et  son  discernement 
lui  firent  bientôt  comprendre  que 
leurs  ouvrages ,  qu'on  u  avait  encore 
qu'en  copies  manuscrites ,  avaient  été 
corrompus  parles  copistes;  et  il  mit 
tous  ses  soins  à  corriger  leurs  erreurs 
et  à  retrouver  ce  qui  était  perdu  en 
ce  genre.  Il  composa  même  à  ce  sujet, 
un  livre  dans  lequel  il  proposait  de 
confier  U  correction  des  anciens  ou- 
vrages à  de  véritables  savants,  de 
former  une  société  d'hommes  intel- 
ligents et  fidèles  pour  les  copier ,  et 
d'établir  des  bibliothèques  publiques 
et  des  académies  chargées  de  con- 
fronter les  manuscrits ,  et  de  choi- 
sir  celui   qui  serait  le  plus   con- 
forme eu  tout  au  style  et  au  génie 
des  auteurs.  Ce  bon  livre,  qui  cou- 
rut alors  toute  l'Europe ,  u'a  jamais 


SAL 

été  imprimé;  mais  on  le< 
plusieurs  bibliothèques, 
dans  le  siècle  suivant ,  1' 
fut  inventée,  elle  profil 
nustrits  corrigés  par  i 
par  d'autres  beaux  génies 
excités  au  même  travail.  ] 
avait  acquis  déjà  cette  réf 
legant  latiniste  dont  il 
rc  aujourd'hui.  Plusieurs 
des  états  républicains  ch 
à  se  l'attacher  ,  en  lui 
emplois  aussi  lucratifs 
râbles.  Il  accepta  celui 
celier  de  la  ville  de  Pérou 
Urbain  V ,  qui  était  vent 
à  Rome  ,  désira  l'avoir 
ses  secrétaires  apostoliq 
lui  fit  prendre  l'habit  ec 
Il  était  déjà  veuf  de  sa  pr 
me.  Quand  ce  poiitifcrcpi 
Siège  à  Avignon,  Saltital 
pas  le  suivre ,  et  se  rcmai 

S uissants  souverains  le  : 
e  nouveau  d'entrer  à  leii 
aima  mieux  retourner  c 
trie.  La  république  de 
nomma  son  chancelier, 
cette  charge  était  diflicil 
à  cause  des  factions  qui 
alors  la  Toscane.  A  celh 
delmonti,  des  Albizzi,d 
Alberti ,  des  Mc'dicis  ,  j 
celles  des  G  ne  I  plies  et  c 
Salutato  se  maintint  ai 
dans  son  emploi  peud 
trente  ans ,  c  est  -  à  -  d 
sa  mort,  en  s'attachant, 
à  empêcher  qu'aucune  d< 
ne  donnât  un  maître  à  s* 
même  la  république  de  F 
îrât  attenter  à  la  liberté  d 
si  nés  ;  et  d'autre  part , 
par  sa  sagesse  et  ses  lui 
la  correspondance  qu'i 
nom  de  l'état,  avec  les  d 
rains  de  l'Europe.  La  1 


SAL 

.  la  rédaction  du  manifeste 
entins  r outre  le  duc  de  Mi- 
n  (jalcas  Visconti ,  qui ,  vers 
it  à  soutenir  une  guerre  avec 
ai!  dire ,  parce  pi  inre ,  qu'il 
.ii(  dir.iiil.igc  l.i  pi  mue  de 
qu'une  troupe  de  di\  mille 
»  lloiciitius.  »  Il  excellait 
genre  épistolairc  ,  voit  en 
•il  en  itjlicii.  Ses  Lettres  en 
iiiière  langue,  sont  citées 
]f ■«»  autorités ,  dans  le  grand 
.tire  de  l.i  (nixa.  Il  en  écri- 
on  nom  particulier  au  pti|>c 
t  VII  cl  «m  inanjuis  de  Brau- 
; .  pour  le»  engager  à  mettra 
diurne  des  auti  •  papes  ,  qui 
dlurs  l'Eglise.  Malgré  tant 
•atiitiis  que  lui  donnaient  les 
puli!iques ,  il  avait  encore  le 
le  cultiver  la  littérature.  Dé- 
mon de  Pétrarque  et  de  Boc- 
rgarJé  lui  -  même  comme  le 
r  parmi  les  savants  de  son 
il  était  consulté  de  toutes 
ur  des  objets  d'érudition.  11 
alors  des  hommes  qui ,  pré- 
tui  pirado\es  de  J.-J.  Rous- 
ntre  les  lettres,  déclamaient 
files,  en  les  accusant,  uou 
Béni  de  c  orront  pre  les  nururs, 
r  ruine  a  la  pureté  de  la  rcli- 
fe  ce  nombre  et  tient  pi  inci- 
nt  Ju  im  Zmueiino,  profes- 
*  Décret  ides  ,  dans  l\niiver- 
hi#lo£iie.dout  il  était  en  mc- 
)pt  chancelier ,  et  le  moine 
ule  Jean  de  Saint-Miuiato, 
•ndait  aux  Chrétiens  la  lecture 
rifDs  poètes  ,  et  qui  n'avait 
ïr  trop  de  partisans.  Sdu- 
nvit  contre  le  moine  et  le 
nir  .  vu  démontrant  que  les 
n  avait-ut  prolité  de?»  auteurs 
•».  dans  leurs  Traités  eu  fa- 
là  rvlipuu.  Lut-iiiêiue  se  mit 
">*"r  iie%  vers  latins ,  avec  un 


SAL 


135 


tel  succès  ,  que  les  Florentins ,  dans 
leur  enthousiasme  pour  son  nouveau 
talent,  conçurent  le  dessein  de  le  cou- 
ronner poète ,  du  consentement  de 
l'empereur.  La  mort  de  Salutato  ar- 
rivée sur  ces  entrefaites ,  le  4  mai 
i|o6,  ne  leur  permit  pas  de  le 
couronner  vivant  ;  mais  ils  s'en  dé- 
dommagèrent en  rendant  cet  hom- 
mage à  son  cadavre.  Une  pom- 
pciisc  estrade  fut  dressée  sur  la  gran- 
de place  de*  Seigneurs,  à  Florence. 
On  v  éleva  le  cercueil  de  Salutato, 
où  il  était  visible  ;  et ,  en  présen- 
ce, comme  aux  acclamations  des 
magistrats,  du  clergé  et  du  peu- 
ple, le  gonfaloiiier  de  la  .république 
déposa  sur  la  tète  de  ce  savant  hom- 
me une  couronne  de  laurier.  On  lui 
érigea  ensuite  ,  aux  frais  de  l'état , 
un  superbe  mausolée  ,  dans  l'église 
de  Santa- Maria  novella ,  où  il  avait 
été  enterré.  Ses  ouvrages  sont  en 
grand  nombre  ,  mais  très  -  peu 
ont  été  imprimés;  ceux  qu'il  écri- 
vit en  latin  sont  encore  plus  esti- 
més que  les  italiens.  Les  plus  cé- 
lèbres sout  ses  Lettres ,  dont  le  sa- 
vant abbé  Méhus  commença  ,  eu 
1 7/j  i ,  à  publier  une  partie  à  Floren- 
ce, sous  ce  titre:  Liai  Coluccii  Sa- 
lulati  epistolœ ,  pars  prima  :  mais 
cet  abbé  ,  voyant  que  le  docte  Lami 
en  préparait  une  édition  ,  ne  con- 
tinua pas  la  sienne;  et  celle  de  Lami, 
plus  considérable ,  parut ,  en  174?  ? 
avec  un  titre  à -peu-près  semblable  : 
Lini  Coluccii  Salut  ati epistoh*;  pars 
prima  et  secunda.  Cependant  cette 
collection  est  loin  d'être  complète. 
L'éditeur  n'eut  pas  le  temps  de  con- 
tinner  ce  travail  ;  et  la  majeure  par- 
tie des  Lettres  latines  de  Coluccio 
est  restée  inédite.  On  les  conserve  en 
divers  manuscrits  de  la  bibliothèque 
de  Florence.  Il  existe  encore  de  cet 
auteur  plusieurs  Opuscule>  latius  , 


»36                 SAL  SAL 

qui  ne  sont  pas  îudignes  de  l'impres-  1777  ,   in  -  4°«   (  ^0Jez 

sion,  tels  que:  De  fato  et  fortuné  ;  On   trouve,    daus    ce  li 

—DesœculoetreUgione; — Dety-  idées  aussi  neuves  que  lu 

ranno  ;  —  De  regno  electivo  et  suc-  II  l .  Bêfulation  de  V  Ouvn 

cessivo  ;  —  De  coronatione  regid  :  contre  V Inoculation ,  par 

—  Vitœ  Dantis  Alighieri ,  Fran-  nos  ,  médecin  des  arméa 
cisciPetrarchœetJoannisBoccacii;  6\,  ibid.  ,  1786,  in-8°. 

—  Oratio  ad  cardinalem  Sabionen-  réfutation,  le  docteur  Si 
sem; — Declamationes ,  etc.,  etc.  complètement  son  adver 
Le  seul  qui  ait  été  mis  au  jour  est  un  Lettre  adressée  à  Don 
Traité  De  nobilitate  legum  et  me-  Ferrer  ( médecin \surVln 
dicinœ,  Venise,  i5^'i.  On  trouve  Barcelone,  1785  ,  in-8°. 

3uelquesunes  de  ses  Poésies  latines  vrages  curent  tout  le  succè« 

ans  le  troisième  volume  du  Recueil  ritaient  :  dans  le  Valence  e 

des  illustres  Poeti  italiani,  et  dans  et  même  en  Castille  et  en  P 

les  Excursus  litterarii  per  Italiam ,  les  médecins  sages  sceou 

du  père  Zaccaria.                G — w .  efforts  de  Salvà  ,  en  tâcha 

S  AL  VA  (  François)  ,  médecin  es-  pager  l'inoculation  dans  c 

pagnol ,  inoculateur,  né  à  Tort  ose,  provinces  ;  mais  le  inédec 

en  1^47  y  suivit  les  cours  de  l'uni-  après  avoir  imposé  silen 

versité  de  Cervera,  et,  jeune  encore,  ques-unsde  ses  confrères,  a1 

vint  s'établir  à  Barcelone,  où  il  ne  à  combattre  l'ignorance 

tarda  pas  d'acquérir  une  réputation  ment  du  peuple,  et.... 

méritée.  Il  fut  le  premier  quiintto-  dire)....  l'influence  des  n 

duisit  en  Catalogne  l'usage  de  Vino-  effrayaient  la  conscience 

culalion.  11  était  d'autant  plus  urgent  dresse  des  mères  qui  aurai* 

de  populariser  celte  pratique  en  Es-  ti   à    faire    inoculer   leui 

Sagne,  que  la  petite -vérole  y  faisait  Salvà  acheta  souvent,  ai 

'affreux  ravages ,  et  que ,  outre  les  l'or ,  des  gens  du  peuple , 

marques  ordinaires  de  sa  terrible  in-  sion  de  les  inoculer.  Enfii 

fluence,clley  laisse  fréquemment  des  travaux  et  son  infatigable 

maladies  incurables,  aux  yeux  sur-  ronnes  de  quelque  succès  , 

tout, et  dans  la  région  de  la  tête.  Sal-  part  des  nobles  et  des  gens 

va  ,en  introduisant  l'inoculation  en  près  ses  écrits  et  ses  insla 

Catalogne ,  eut  à  lutter  contre  l'envie,  rées  ,  adoptèient  l'inocul; 

les  préjugés,  et  même  la  superstition.  leurs  enfants.  V.  Dis>er 

Il  tâcha  de  vaincre  ces  puissants  en-  V influence  du  climat  dan 

nemis,  et  par  des  exemples  ,  et  par  son  des  maladies,  Barcel 

des  écrits  savants ,  dont  voici  les  ti-  in-b°.  VI.  1 dissertation  s 

très  :  I.  Le  Procès  de  l'inoculation,  -  brité  des  fruits,  ibid.,  i 

présenté  aux  gens  éclairés  ,  Barce-  Description  d'une  nouvel 

lone%,  1777  ,  in-4".  Il  déploie,  Jans  pour  filer  le  chanvre  et  le 

cet  Ouvrage,  des  connaissai.ccs  pro-  cicté  avec  le  docteur  Sant 

fondes.  II.    Jiéponse   à  V Ouvrage  Ouvrage,  d'abord  iinpriu 

écrit  contre  V Inoculation ,  par  An-  lonc ,  le  fut  à  Madrid ,  en 

toine  de  Ilaen,  médecin  de  S.  M.  ordre  du  roi  Charles  111. 

l'empereur  d'Allemagne ,  ibidem ,  •  Médecine  de  Paris  ayai 


SAL 

irs  un  procédé  de  rouissage  et 
issage  du  chanvre  sans  dan* 
urla  santé,  Salvà  coucou  rut, 
porta  le  premier  prix.  I!  est 
auteur  de  plusieurs  savants 
ires  sur  la  physique,  la  chimie, 
nique ,  sciences  dans  lesquelles 
très- versé.  Dans  un  voyage 
t  à   Madrid ,  on  lui  offrit  la 
importante  et   lucrative   de 
in  du  roi  ;  il  la  réfuta ,  par 
pour  sa   ville  natale.  Daus 
irs  que  lui  laissèrent  ses  étu- 
edicales  ,   le   docteur    Salvà 
i  un  moyen  curieux  et  nou- 
de  voyager  sans  chevaux  et 
>cher,  et  simplement  par  le 
t  de  plusieurs  plans  inclinés. 
t  l'expérience  en  mai  1801, 
jirdin  du  collcçedeCordellas, 
ppartenant  aux  Jésuites;  l'au- 
•  cet  article  fut  un  des  specta- 
cornmc  ami  du  docteur  Salvà. 
ir*  pieus  de  hauteur  inégale, 
»nt  enfoncés  dan*  le  sol ,  sur 
*nes  parallèles ,  dans  une  pro- 
un  dr  cinq  cents  pas  à-peu- 
soutenatent   d'au  très  pieus  , 
noutants,  tantôt  descendants, 
•men*  posés  en  li^ne  parallèle. 
.*e  d'un  petit  cabriolet,  con- 
Irux  personnes  ,  était  suspen- 
te premier  de  ces  plans  inrli- 
1  moyeu  dfunc  barre  cyliiid ri- 
fer,  attachée  a  l'impériale, 
il  a  chaque  bout ,  une  petite 
mputeV   sur   ce  même   plan 
Li  première  impulsion  dou- 
rabriulct  parcourut,  en  peu 
mi  ivs  suis  s'arrêter  l'espace 
ni'.*.  C*  moyen  nouveau  de 
r  fut  examine  dius  l'aca-lé- 
s  art*  de  Barcelone,  où  l'on 
:  { i'al  pouvait  être  utile  dans 
1*  de  plaine.  Salvà  était  mein- 
l'aca  Jétnic  de  Berlin ,  et  de 
p  toutes  les  sociétés  savantes 


SAL  237 

d'Espagne,  II  est  mort  vers  Tannée 
1808.  B-s. 

SALVAING.  Voy.  Boissieu. 

SALVATOR  ROSA.  Voy.  Rosa. 

SALVEM1M.  Voy.  Castilumi. 

S  AL  VI  (  Jean-Baptiste  ),  peintre 
italien,  c»t  surnommé  le  Sassofer- 
rato  ,  du  lieu  où  il  prit  naissance , 
en  i(3o5.  II  fut  d'abord  iustruit  dans 
son  art  par  son  père,  nommé Tarqui- 
nio  Salvi ,  peintre  qui  n'était  pas  dé- 
pourvu de  talent ,  et  duquel  il  existe 
a  Rome ,  dans  l'église  des  Ermites  , 
un  tableau  du  Rosaire ,  avec  son  nom 
et  la  date  1573,  dont  la  composition 
est  enrichie  d'un  grand  noinbie  de 
figures.  Le  Sassoft-rrato  se  rendit  en- 
suite à  Rome  et  à  Naples  ;  mais  sans 
s  attacher  spécialement  à  aucun  maî- 
tre. Cependant  l'époque  à  laquelle  il 
alla  visiter  Naples,  et  son  genre  de 
peindre  font  présumer  qu'il  étudia 
les  tableaux  du  Dominiquin,  s'il  n'en 
reçut  pas   directement  des  leçons. 
D'ai  leurs  il  ne  s'est  pas  borné  a  l'i- 
mitation  de  ce   maître.    Il   existe 
de  lui  un  grand  nombre  de  copies 
qu'il  lit,  d'à  près  les  plus  fameux  artis- 
tes ,  pour  ses  propres  études.  Il  y  en 
a  d'après  l'Albane,  le  Guide,  le 
Barroche  et  Raphaël ,  dans  des  pro- 
portions beaucoup  moins   grandes 
que  les  originaux,  et  peintes  pour 
ainsi  dire  avec  un  souffle.  Ii  peignait 
avec  un  talent  remarquable  de  très- 
petits  paysages  ;  mais  c'est  surtout 
par  (a  beauté  et  la  perfection  de  ses 
Vierges,  qu'il  s'est  acquis  de  la  célé- 
brité. Sans  possé  1er  l'idéal  des  Tirées, 
ni  la  simplicité  pleine  de  nob'essede 
Raphaël ,  il  a  su  imprimer  a  ses  têtes 
de  Madone  un  caractère  qui  lui  est 
propre  :  il  excelle  particulièrement  a 
exprimer  la  mo  lotie;  s'il  maïKpicde 
dignité,  il  n'est  pas  dépourvu  d'une 
certaine  noblesse  qui  s'allie  fort  bien 
avec  la  simplicité;  et  la  pose  de  ses 


238  SAL  SAL 

figures ,  la  manière  de  les  habiller ,  roi  Jean  V,  Salvi  resta  chargé  de  ton. 
sont  dans  une  parfaite  harmonie  avec  tes  les  entreprises  confiées  dans  Ro- 
l'expression  des  tel  es.  La  peinture  me  a  son  maître.  Il  restaura  le  Bap- 
est  exécutée  d'un  pinceau  ferme;  le  tistère  de  Saint-Paul  extra  muras, 
coloris  en  est  agréable,  et  il  sait  se  ût  le  maître-autel  deSaint-Eustache, 
servir  du  clair-obscur  pour  en  aug-  etc.  Mais  l'ouvrage  qui  a  fondé  u 
menter  le  relief  ;  mais  il  est  quelque-  réputation ,  est  la  Fontaine  de  Tn* 
fois  un  peu  dur  dans  ses  teintes  io-  vi ,   qu'il    exécuta    par  ordre  di 
cales.  Il  n'aimait  à  peindre  ordinaire-  pape  Clément  XII.  Salvi  voulut  re- 
nient que  des  têtes  avec  une  portion  présenter,  dans  cette  fontaine  monn- 
du  buste  :  il  en  existe  un  grand  mentale ,  l'Océan   debout  sur  ont 
nombre  dans  beaucoup  de  galeries.  Il  conque  tirée  par  deux  chevaux  ma*  ■] 
a  rarement   exécuté    des  tableaux  rins  que  dirigent  deux  tritons.  Ces   < 

2ui  aient  les  véritables  dimensions  figures  gigantesques  semblent  sortir  j 

'un  portrait.  On  ne  connaît  guère  d  un  amas  de  rochers  à  travers  le»-  '] 

de  cette  grandeur  que  la  Vierge  avec  quels  l'eau  jaillit  de  toutes  parts.   ' 

V Enfant- Jésus  ?  qui  existe  à  Rome,  Cette  fontaine  est  d'un  aspect  gran-  j 

dans  le  palais  Casali.  Le  tableau  ô!u  diose  ,  qui  frappe  par  sa  richesse  et 

Rosaire*  qu'il  fit  pour  l'église  de  Sain-  sa  beauté.  C'est  le  monument  le  plot  : 

te  Sabine ,  est  un  de  ses  meilleurs  ou-  magnifique  qui  ait  été  élevé  a  Rome 

vrages.  La  plus  grande  deses  compo-  dans  le  siècle  dernier  ;  mais  on  pevt 

silions  connues, est  le  maître-autel  de  y  reprendre  un  assez  grand  nombre 

la  cathédrale  de  Montcfiascone.  Le  de  défauts  ,  tels  que  la  manière  trop 

Musée  du  Louvre  possède  deux  pro-  mesquine  dont  jaillissent  les  eaux, 

ductions  de  ce  maître  :  L'uuc  repré-  l'inconvenance  de  voir  l'Océan  sortir 

soute  le  Sommeil  de  V Enfant- Jésus  d'une  niche  ornée  de  colonnes  ioni- 

sur  les  genoux  de  sa  mère  ;  des  ques  ,  et  ce  mélange  de  rochers  et 

chérubins  remplissent  les  angles  su-  d'ornements  corinthiens ,  etc.  Salvi 

périenrsd u  tableau;  l'autre ,la  Fier-  avait  fait  quatre  autres  dessins  dif- 

ge  debout  9  les  mains  jointes  et  les  férents  de  cette  fontaine  j  mais  tons 

yeux  levés  ,  est  transportée  au  ciel  quatre  sur  le  même  plan.  Celui  qui 

par  des  chérubins.  Le  Sassoferrato  a  été  exécuté  leur  est  supérieur.  Cette 

mourut  à  Rome,  le  8  août  i685.  entreprise    lui   causa    une   tribola- 

—  Nicolas  Salvi  ,  architecte,  né  à  tion  de  treize  années;  la  foule  des 

Rome ,  en  1699  ,  reçut  une  éduca-  artistes  médiocres  se  déchaîna  con- 

tion  brillante ,  et  fut  admis  dans  tou-  tre  lui  ;  de  sorte  que  tantôt  on  inter» 

tes  les  académies  poétiques  de  Rome;  rompait  les  travaux  et  tantôt  on  les 

il  s'appliqua  aussi  à  la  philosophie,  continuait.  Pour  conduire  ce  mono- 

posséda  quelques  parties  des  mathe-  meut  à  terme  ,  il  refusa  les  invita- 

raatiqnes,etcut  une  teinture  de  lame-  tions  de  la  cour  de  Turin,  qui,  après 

deciue  et  de  l'anatomie  ;  mais  son  la  mort  de  Iuvara, desirait  l'avoir  à 

inclination  le  portait  vers  l'architec-  son  serwee  :  il  refusa  également  les 

ture  :  il  en  reçut  les  leçons  d'Antoine  offres  des  Milanais  pour  la  restaura- 

Connevari,  qui  lui  fit  étudier  Vitruvc,  tiou  de  la  façade  du  Dôme,  ainsi 

et  dessiner  les  plus  beaux  édifices  an-  que  celles  du  roi  dcNaples  pour  la 

tiques  et  modernes.  Le  Canncvari  construction  du  château  royal  de 

ayant  été  appelé  en  Portugal ,  par  le  Cascrte.  Au  lieu  de  ces  avantages , 


SAL 

ra  Je  son  entreprise  que  des 
i  des  disgrâces.  Les  visites 
t  obligé  de  faire  dans  les 
* ,  lui  causèrent  des  attaques 
y  Me  qui ,  pendant  plusieurs 
IVuipcc lièrent  de  travailler 
'lit  languir  jusqu'au  moment 
•rt,  arrivée  eu  i*j5i.  Loca- 
le sou  architecture,  est  agréa- 
•iic*t  :  uue  de  ses  principales 
r>l  la  simplicité;  mais  il  n'est 
upt  d'incorrection.  P — s. 
"IANI  (  Hippoi.ytl),  niédc- 
ivologiie,  naquit ,  eu  i5i4,à 

foucllo  ,  dans  l'Ombrie  , 
nillepatriciciiue.  Après  avoir 
«  éludes  avec  succès ,  et  vi- 
rincipales  t  illesd'Italic,pour 
Miner  ses  connaissances  ,  il 
a  Rome ,  où  il  pratiqua  la 
e  ,  et  eu  donna  des  leçons, 
ils  et  son  goût  pour  l'histoire 
:  lui  méritèrent  l'amitié  du 
Gervini  ,  qui  lui  procura  la 

médecin  du  pape  Jules  III. 

recours  qu'il  reçut  de  son 
h  protecteur ,  il  fit  venir  de 
d'Allemagne ,  d'Angleterre, 

de  la  Gièce  ,  les  figures 
es  poistoiisqu'il  se  proposait 
rc  ;  et  il  établit  dans  sa  mai- 
atelier  typographique  pour 
sum  de  son  ouvrage,  dont  il 
lé  me  le  correcteur.  La  mort 
III.  et  celle  du  cardinal Ccr- 
.  placé  sur  la  chaire  de  Saint- 
fcu-j»  le  nom  de  Marcel  II, 
upa  que  vingt- uu  jours  (  F. 
.  a  X X I ,  *î8  "i ; ,  durent  causer 
ui  un  vif  chagriu.  Cependant 
uurmé  p.ir  le  jupe  Paul  IV  , 
*  différents  emplois  ,  qu'il 
i  de  remplir  avec  beaucoup 
4ti«#u.  Il  mourut  a  Rome,  en 
i  l'j-e  de  cinquante -huit  ans, 
humé  dans  l'église  de  la  Mi* 
Il  laissait  deux  ûls,Gaspar 


SAL  a3g 

et  Salnste.  Le  premier  s'est  fait  un 
uora  comme  littérateur ,  et  fut  un  des 
membres  distingués  de  l'académie 
des  humoristes  (  F.  Manciiu  , 
XXVI ,  4  $9  )•  I*  cadet  marcha  sur 
les  traces  de  son  père ,  et  professa  la 
médeciue  à  Rome ,  avec  une  grande 
réputation.  Salviani  trouvait  dans  la 
culture  des  lettres,  un  délassement  à 
ses  travaux  :  il  essaya  d'ouvrir  une 
nouvelle  route  aux  auteurs  dm  m  an- 
tiques ,  qui  se  bornaieut  alors  à  ra- 
jeunir les  sujets  traités  par  les  au- 
cieus ,  et  il  peignit  les  vices  de  son 
temps  dans  une  comédie  intitulée  la 
Rufliana,  Rome ,  1 554  (  ■  )  »  d°nl  les 
éditions  multipliées  prouvent  le  suc- 
cès. Apostolo  Zeno  porte  de  cette 
pièce  un  jugement  favorable  dans  ses 
notes  sur  la  Bibl.  de  Fontanini  (  i , 
4'i3  ).  Mais  son  ouvrage d'ichthyolo- 
gie  est  le  principal  titre  de  Salviani  a 
l'estime  de  la  postérité.  Il  est  inti- 
tulé :  Aquatilium  animalium  histo- 
riay  Rome,  1 554  ,  gr.  in -fol.  C'est 
un  ouvrage  très-remarquable  sous  le 
rapport  typographique;  et  les  Heures 
gravées  en  taille-douce,  qui  le  déco- 
rent ,  sont  très-bien  exécutées.  La 
date  qu'on  vient  de  citer  se  lit  sur  le 
froulispice ,  lequel  est  orné  du  por- 
trait de  l'auteur.  Cependant  l'impres- 
sion n'en  fut  terminée  qu'en  i558« 
Salviani  ne  pouvait  manquer  d'of- 
frir «on  ouvrage  au  cardinal  Cervini, 
son  bienfaiteur  ;  mais  il  remplaça 
l'épitre  qu'il  lui  adressait  par  une 
autre  au  pape  Paul  IV.  A  la  suite  des 
pièces  préliminaires  ('i),  on  trouve 
une  table  présentant  la  synonymie 
grecque,  latine  et  italienne  des  pois- 
sons ,  leurs  caractères  les  plus  dis- 

(l)Crtl*  r«liU>D  «li-  Ij  RnfflMH»  e»l  prol»ahl«- 
fttrut  «ortie  <W«  |»r e«ri  de  &Jvmdî  ;  rt  f|in4qurs  l-i- 
Uief  n^iliM  «Mirent  qa'U  ■  impi  use  diflrrroU  ira» 
vr«f  n  mcctMptm 

(ï)  (>nlru«i«e  mie  «Jrtri  ijtino  eiaite  dr  cet  ou* 
vn§«  <Udj  U  btbLwpht*  4c  \H  But»,  »°.  1716, 


140  S  AL 

ttncttis ,  et  l'indication  des  passages 
où  il  en  est  parlé  dans  les  anciens  na- 
turalistes ,  Arislote ,  Oppîen ,  Pline , 
Athénée,  jElien,  etc.  L'ouvrage  de 
Satviani  ne  contient  que  quatre-vingt 
douze  espèces  de  poissons  ,  dont  le 

S  rentier  est  le  serpent  marin  ,  et  le 
ernier  le  sauras.  11  ne  les  a  point 
rangés  d'une  manière  méthodique: 
se  contentant  de  les  rapprocher, 
d'après  leurs  caractères  extérieurs. 
Chaque  article  est  divisé  en  plusieurs 
sections,  qui  comprennent  la  synony- 
mie et  la  description  du  poisson , 
l'indication  des  lieux  où  il  est  le  plus 
abondant,  sa  nature  et  ses  habitudes 
particulières ,  la  manière  de  le  pé- 
cher et  de  le  préparer ,  et  enfin  ses 
propriétés  médicales  ou  hygiéniques. 
Dans  le  nombre  des  observations 
propres  à  Salviani,  il  en  est  beau- 
coup d'excellentes  ;  et  son  ouvrage , 
quoique  moins  utile  que  celui  de  Ron- 
delet (  V.  ce  nom  ) ,  a  dû  contribuer 
à  ranimer  l'étude  de  Fichlliyologie. 
Aldrovandc  convient  qu'il  en  avait 

Îrofité.  Cet  ouvrage  a  été  réimprimé 
Venise ,  en  1G00  et  1602  ;  mais  ces 
éditions ,  quoique  rares ,  sont  peu 
recherchées.  Ou  doit  encore  à  Sal- 
viani  :  De  crisibus  ad  Galeni  cen- 
surant liber,  Rome,  1 558,  in  -8°.  Sa- 
luste ,  l'un  des  fils  de  l'auteur ,  en  a 
donné  une  seconde  édition  augmen- 
tée, ibid. ,  1589,  in  4°-  0Q  trouve 
quelques  détails  sur  Salviani  dans 
l'ouvrage  de  Ma  ri  ni  :  Degli  archia- 
tri  pontificj.  W — s. 

SàLVIATI  (Jean),  cardinal, 
naquit  à  Florence,  en  i49°*  Son  pè- 
re, d'une  illustre  famille  patricienne, 
s'était  aliié  à  la  maison  de  Mcdicis, 
en  épousant  Lucrèce  fille  de  I*au- 
rent  le-Maguifique.  C'est  en  partie  à 
ces  rapports,  mais  plus  encore  à  son 
mérite,  que  Jean  dut  l'avantage  d'être 
élevé,  par  Léon  X,  à  la  dignité  de 


SAL 

cardinal ,  et  placé  à  la  I 
ché  de  Fcrrare.  Sa  favet 
pas  après  la  mort  de  si 
c'est  sous  Clément  VII 
son  parent ,  qu'il  fut  ci 
me  et  à  Plaisance,  pour 
désordres  qui  y  avaient  < 
gé  d'une  double  missio 
Charles-Quint,  il  se  renc 
pour  demander  à  ce  mon 
pel  des  troupes  espagnole 
l'Église,  et  .pour  travail! 
temps  ,  à  la  délivrance 
Ier. ,  qui  gémissait  dans 
cardinal  Salviati  eut  ens 
faction  de  revoir  le  roi  de 
sa  capitale ,  et  de  le  tre 
de  zèle  et  de  reconnais, 
chef  de  l'Église ,  que  1 
soldats  avait  forcé  dcs'ei 
le  château  Saint- Ange  ( 
VII).  Cette  dernièrenégo 
duite  au  travers  d'une  tV 
des ,  et  dont  le  résultat  I 
ger  une  entrevue  entre  C 
et  le  pape  ,  à  Bologne,  I 
d'honneur  au  cardinal, 
lui  les  regards  de  ses  coll 
gué  pour  successeur  de 
serait  monté  sur  le  siège 
sans  l'opposition  qu'y 
reur ,  qui  redoutait  les 
mille  de  ce  candidat  ave 
de  France.  Le  cardinal  S 
puise  dans  la  cour  des  I 
dans  la  familiarité  de  Léc 
de  la  magnificence  et  des 
ploya  un  grand  faste  da 
rentes  liassions  qu'il  rei 
retour  à  Home,  non-cont 
tel  dont  il  avait  hérite,  il 
acquérir  un  autre,  au  pi 
cule  ;  à  la  Longarp  ) ,  q 
tir,  d'après  les  dessins 
Bramante.  Cette  maison  < 
aux  savants  et  aux  arlist 
sa  protection  généreuse  <j 


S  AL  S  AL                »J  t 

d'il  le  coin men cernent  de  pissa  ,  la  même  année,  sur  le  siège 
nuire  qui  s'accrut  ensuite  épiscopal  de  Glermont ,  et  mourut 
uivrapes.    En  découvrant  à  Rome ,  le  6  mai  1 568.     W— s. 
mue  peintre  les  plus  heu-  SALVIATI  (François,  ou  Cecco 
positions,  le  cardinal  le  Rossi  de' ),  peintre ,  naquit  k  Flo- 
lui ,  rt  lui  fuuruit  tous  les  rence  ,  en  i5io  ,  fut  élève  d'André 
?  cultiver  les  talents  que  la  dcl  S.irto  et  de  Baccio  Dandinelii, 
aT.nt  prodigués.  C'est  en  et  condisciple  de  Vasari  :  il  se  lia 
1ère*  bienf.iits,  qucRossi  d'amitié  avec  ce  dernier  ,  qu'il  re- 
Di>m  de  Cecco  Salviati.  perdait  comme  un  frère.  Il  le  suivit  a 
article  ci-après  ).  Le  car-  Rome,  se  livra  aux  mêmes  études 
iuti  s'était  retiré  dans  le  et  adopta  les  mêmes  principes.  Tou- 
.uEijstëre  de  Porto,  à  Ra-  tefois  il  se  montra  peintre  plus  cor- 
rwjie,  frappé  d'apoplexie,  rect ,  plus  grandiose,  plus  animé  que 
it  le  j8 octobre  i .553.  Ses  sou  ami,  qui  l'a  célébré  comme  le 
D<poité>  a  Ferra re,  furent  plus  habile  professeur  que  Rome  eût 
*n*  le  même  tombeau  qui  de  son  temps.  Il  exécuta  une  quantité 
rrux  du  <ardiii.il  Hippoly-  de  grandes  compositions  dans  les  pâ- 
li m  li  cathédrale  de  celte  lais  Fainèse,de  Riccio,  à  la  Chau- 
le tomr  iv  des  Elo^j  degV  celle  rie,  à  Saint- Jean  décollé ,  et  ail- 
rtcani  ;.         A— g — s.  leurs.  11  aimait  à  couvrir  les  muraille* 
ATI  (  Hfbnabd  ) ,  cardi-  de  vastes  sujets  d'histoire  à  fresque. 
di  prècetlent ,  ne  a  F lo-  il  déployait ,  dans  ces  diverses  pro- 
n  le*  dernières  années  du  duclions  ,  une  fécondité  rare  ,  une 
r.  entra  jeune  dans  l'ordre  richesse  et  une  magnificence  d'ar» 
tt  t'éuut  Mgnalé  pardi-  chitecture  peu  communes,  joignant 
alitions  contre  les  Barba-  à  la  rapidité  de  l'exécution  la  pro- 
met successivement  prieur  fondeur  de  dessin,  quoique  ses  fi- 
r .  prind-prieur  de  Rome,  gures  soient  parfois  un  peu  trop  gran- 
de ni  des  galères  de  la  re-  des.  Les  Entailles  et  le  Triomphe  de 
u  nom  tut  la  teneur  des  Camille,  qu'il  a  peints  dans  le  salon 
Il  ruina  Tripoli,  détrui-  du  Palais- Vieux  à  Florence,  sont 
:«  qui  bordaient  le  canal  un  ouvrage  plein  de  génie,  et  dont 
i.  t'trprit  Coron  et  Modon,  il  semble  qu'un  habile  antiquaire  ait 
l.iree.  ri  ravagea  l'île  de  dirigé  tout  ce  qui  tient  aux  armes, 
il  ranima  un  grand  nom-  aux  costumes  et  aux  usages  de  l'an- 
ivci.  Avant  quitté  l'oidre  ,  cieiiue  Rome.  C'est  le  meilleur  de 
jtM-r  lVf.it  rrclcsiasiiquc,  tous  ceux  que  possède  aujourd'hui 
FraiK<  la  reine  Cillicrme  sa   ville  natale.  Toutefois  on  y  cite 
*.  *.i  p.irpire,  qui  le  nom-  encore  avec  éloge  U  Déposition  de 
-«i.ier  aumônier  ;  et  sur  la  croix ,  que  l'on  voit  dans  l'église  de 
■!•  Je. m  ^ Salviiti,  sim  fie-  S  tinte  -  Croix.   Il   aimait  à    traiter 
«Lîcnir.f  u  rï|7  .  l'etr.  lié  ce  sujet,  et  il  l'a    répété  dans    le 
rfrwiul.  H  f'il .  eu    iVj-,  palais   l'aiibli ,  à   Rome  ,  dans  IV- 
i.  .îes -lurli-rgé  aiix  riais-  gl»c  du   Corpus  Ihnnini ,  à  Wni- 
t  i  riiviurur.Crré  c.irdiiial  se,  et  dans    quelques   galeries  par- 
ne  Hie  IV  ,  en  rrfii  ,  il  tieiilicres  ,  où  Ton  rencontre  a>scr. 
l  itî 


i\i  SAL  SA! 

fréquemment  aussi  de  ses  Saintes-  an  couronnement  < 

Familles  et  de  ses  Portraits.  Le  pla-  C6me  l'r. ,  grand  t 

fond  octogone  du  palais  Grima  ni,  où  Nu  miné  chevalier  : 

il  a  TcpnseMi  V Histoire  tte  Psycliê,  taire  de  Saint  Élit 

est  surtout  célèbre  ;  et  Vasati  n'a  nonca  l'éloge  dans  u 

pas  craint  d'avancer  que  c'était  le  rai ,  tenu  à  Pisc ,  en 

plus  bel  ouvrage  qui  existât   dans  de  par  le  granJ-du 

tout  Venise.  On  reconnaît  l'ami  à  cet  diflcrcMS  travaux 

éloge;  cl  quoique  ces  tableaux  aient  viaii    la   réputatior 

de  grandes  beau  tes  ,  que  la  compo-  ne  méritait  que  ccll 

silion  en  soit  bien  entendue  et  ornée  II  avait  trouvé  mo 

de  beaux  paysages ,  la  beauté  de  scr  cinq  Discours  i 

Psyché  n'a  rien  qui  puisse  la  mettre  un  Sonnet  de  Pet  rai 

au  niveau  des  chefs-d'œuvre  du  Ti-  plus  maintenant,  ci 

tien  et  de  Paul  Veronése.  Venu  eu  jours  de  suite  sur  li 

France,  Salviali  y  fut  peu  coûté  ,  à  Garzia  de  Mcdiris ,  i 

cause  de  la  causticité  de  sou  esprit,  éteinte  à  l'âge  de  q 

et  de  la  singularité  de  son  carac-  premières  correctio: 

1ère  ;  et  malgré  son  savoir ,  ses  ou-  camérou  de  ltoccac 

vrages  sont  moins  recherches  que  fait  ni  les  casuisle: 

ceux  de  ces  deux  derniers  peintres  ,  gués ,  une  seconde  c 

moins  savants  que  lui  dans  le  dessin ,  soluc,  et  ce  fut  au  cl 

mais  coloristes  bien  plus  habiles.  11  qu'elle  fut  confiée  p 

avait  peint,  pour  l'église  des  Cèles-  François  I".   Son 

tins  de  Paris  ,  une  Déposition  de  en  i58a,  à  Venise, 

Croix ,  et  pour  la  chapelle  des  Flo-  rence  la  même  ann 

renttns  a  Lyon  ,  l'Incrédulité  de  éditions  furent  exée 

saint  Thomas.  Le  Musée  du  Louvre  sienne,  à  un  petit  in 

Sosscde  deux  tableaux  de  ce  maître ,  des  autres.  On  prenc 

ont  l'un  représente  Adam  et  Eve  sèment  pour  un  su 

chassés  du  Paradis  terrestre  ;  et  dam  ce  travail  est  a 

l'autre  Y  Incrédulité  de  saint  Tho-  de  Salviali  :  les  lien 

mas.  Salviali  mourut  à  Florence,  na,  sans  nécessite*, 

en  i563.  P — s.  rectiou;  les  chance; 

SALVIATI  (Lbonjrd  ) ,  nhilolo-  pressions,  les  additi 

gue  italien,  de  lamêmrl'jmillequr  les  mit,  les  noms  de  pa 

cardinaux  précédents,  naquit  à  Flo-  de   personnes    chai 

rence,  en  i54o.GonGcauxsoinsdo  ment,  les  phrases 

Ben. Varchi,ilGtdetelsprogrès, qu'à  queeset  Interpolée*, 

vingt-six  ans  un  lecrtit  digne  de  pré-  pect  pour  les  butin 

sider  l'académie  florentine,  dont  il  mandât  aucune  iiv 

devint  l'un  des  plus  fermes  appui».  I  ■     ■  •■<■         -!o 

Ses  confrères  le  alunsireut  souveot  ' 
comme  interprète  de   leurs  souti- 
ments  dans  des  occasions  soleiimi 
les.  Cest  1a  voix  de  Salvi"'  ■»'«■ 


a  4* 


SAL 


frétpemment  aussi  de  ses  Saintes- 
Familles  et  de  ses  Portraits,  Le  pla- 
fond octogone  du  palais Grimani,  où 
il  a  représenté  V Histoire  de  Psyché, 
est  surtout  célèbre  ;  et  Vasari  n'a 
pas  craint  d'avancer  que  c'était  le 
plus  bel  ouvrage  qui  existât  dans 
tout  Venise.  On  reconnaît  l'ami  à  cet 
éloge  ;  et  quoique  ces  tableaux  aient 
de  grandes  beautés  ,  que  la  compo- 
sition en  soit  bien  entendue  et  ornée 
de  beaux  paysages,  la  beauté  de 
Psyché  n'a  rien  qui  puisse  la  mettre 
au  niveau  des  chefs-d'œuvre  du  Ti- 
tien et  de  Paul  Veronèse.  Venu  en 
France,  Salviali  y  fut  peu  goûté ,  à 
cause  de  la  causticité  de  son  esprit, 
et  de  la  singularité  de  son  carac- 
tère ;  et  malgré  son  savoir ,  ses  ou- 
vrages sont  moins  recherchés  que 
ceux  de  ces  deux  derniers  peintres , 
moins  savants  que  lui  dans  le  dessin , 
mais  coloristes  bien  plus  habiles.  Il 
avait  peint ,  pour  l'église  des  Cèles- 
tins  de  Paris  ,  une  Déposition  de 
Croix ,  et  pour  la  chapelle  des  Flo- 
rentins à  Lyon ,  V Incrédulité  de 
saint  Thomas.  Le  Musée  du  Louvre 
possède  deux  tableaux  de  ce  maître, 
dont  l'un  représente  Adam  et  Eve 
chassés  du  Paradis  terrestre;  et 
l'autre  Y  Incrédulité  de  saint  Tho- 
mas. Salviati  mourut  à  Florence, 
en  i563.  P — s. 

SALVIATI  (Léonard  ),  philolo- 
gue italien,  de  la  même  famille  que  les 
cardinaux  précédents ,  naquit  à  Flo- 
rence, en  i54o.ConGé  aux  soins  de- 
Ben.Varchi,  il  ût  de  tels  progrès,  qu'à 
vingt-six  ans  on  le  crut  digne  de  pré- 
sider l'académie  florentine ,  dont  il 
devint  l'un  des  plus  fermes  appuis. 
Ses  confrères  le  choisirent  souvent 
comme  interprèle  de  leurs  senti- 
ments dans  des  occasions  solennel- 
les. C'est  la  voix  de  Salviati  qu'on 
entendit  aux  funérailles  de  Varchi , 


SAL 

au  couronnement  et  a  la 
Corne  Ier. ,  grand  duc  de 
Nommé  chevalier  de  l'on 
taire  de  Saint  Etienne,  i 
nonça  l'éloge  dans  un  chap 
rai ,  tenu  à  Pise ,  en  1 5n  i , 
dé  par  le  grand-duc  lui-n 
différents  travaux  acautn 
viati  la  réputation  aor 
ne  méritait  que  celle  de  di 
Il  avait  trouvé  moyen  d< 
ser  cinq  Discours  ou  Lez 
un  Sonnet  de  Pétrarque  qi 
plus  maintenant,  et  de  p< 
jours  de  suite  sur  les  verti 
Garzia  de  Médicis ,  dont  la 
éteinte  à  l'âge  de  quatonu 
premières  corrections  fait 
caméron  de  Boccace  n'ay 
fait  ni  les  casuistes  ni  le 
gués ,  une  seconde  correeti 
solue,  et  ce  fut  au  chevalic 
qu'elle  fut  conGée  par  le  j 
François  Ier.  Son  éditic 
en  1582,  à  Venise,  repai 
rence  la  même  année.  Tr 
éditions  furent  exécutées  < 
sienne,  à  un  petit  intervall 
des  autres.  On  prendrait  ce 
sèment  pour  un  succès; 
dant  ce  travail  est  une  tac! 
de  Salviati  :  les  licences  qu 
na,  sans  nécessité,  dans 
rection;  les  changements, 
pressions,  les  additions  qu 
mit,  les  noms  de  pays ,  de 
de  personnes  changés  a 
ment,  les  phrases  altéré 
quées  et  interpolées ,  sans  c 
pect  pour  les  bonnes  ma 
mandât  aucune  de  ces  vi 
voilà  ce  que  des  auteurs  { 
procheut  à  l'audacieux  re% 
second  travail ,  fait  à  foc* 
premier ,  fut  plus  utile  po 
gue,  et  plus  glorieux  ponr 
ce  sont  ses  Awertimenti  k 


SAL 

lesquels  il  lire  du  Déca- 
les les  principales  règles 
écrire.  Personuc  n'avait 
er  son  édition  de  Bocca- 
lent ,  dit  Àpostolo  Zeno, 
en  avait  été  charge'  par 
ïc  :  ou  eut  moins  de  res- 
tes Aivertimenti ,  qui  va- 
ux. Ils  furent  vivement 
ar  un  Polonais,  nommé 
ixzoni ,  dont  ou  ne  cou- 
urs  uuc  quelques  poésies, 
certain  Antoine  Corsuto , 
m ,  la  patrie  et  le  mérite 
ont  également  inconnus, 
ind  tort  que  Salviali  s'est 
jeux  de  la  postérité,  c'est 
et  l'aigreur  qu'il  mit  dans 
»  avec  le  Tasse  (  Voyez 
ien  ) ,  contre  lequel  il  fit 
l'académie  de  la  Crusca, 
tait  âne  de  naître.  L'aca- 
ara  aepui*  son  injustice  : 
i  vécut  pas  assez  pour  rc- 
a  sienne.  IJ  eut  le  malheur 
ter  dans  deux  nouveaux 
riiés  l*nn  sous  le  faux  nom 
Fioreiti  da  Vernio,  et  l'au- 
ra nom  académique  d'/i»- 
Ce  dernier  écrit,  dédié  au 
«se,  fut  composé  à  Fer* 
alviati,  toujours  pauvre, 
lans  l'espérance  d  un  éta- 
!  avantageux.  Les  voies  lui 
éparées  depuis  long-temps 
réuire  du  duc ,  et  par  le 
rini,  l'auteur  du  Pastor 
aison  funèbre  du  cardinal 
jte,  que  Salviati  mit  au 
icncc,  décida  le  succès  de 
offices.  Alphonse  l'appela 
lui ,  avec  un  traitement 
».  L'éloge  funèbre  d'un  au- 
dc  b  maison  d'Eite,  qu'il 
dans  l'académie  de  Fer 
ngaenter  son  crédit  9  et  de* 
er  u  fortuu*.  Il  saisissait 


SAL  a43 

toutes  les  occasions  pour  acquérir 
les  bonnes  grâces  du  duc  et  la  fa- 
veur des  nobles  ferra  rais  :  c'esf 
peut-êlre  dans  ce  but  qu'il  se  mit  à 
defeudre  et  à  exalter  l'Arioste,  leur 
compatriote,  et  à  censurer  et  à  dé- 
primer le  Tasse ,  prisonnier,  mala- 
de, et  qu'il  savait  bien  avoir  des  en- 
nemis  dans  cette  même  cour  iju'ii 
immortalisait  pir  ses  vers.  Salviati 
n'obtint  pas  cependant  tous  les  avan- 
tages qu'il  s'était  promis  :  après 
être  resté  quelques  mois  à  Ferra re , 
il  revint  à  Florence ,  où  il  fut  au 
teint  d'une  maladie  que  le  chagrin 
rendit  mortelle.  U  languit  pendant 
un  an ,  dont  il  passa  les  derniers 
mois  dans  un  couvent  de  Camaldu- 
les  ,  ou  un  religieux  ,  son  intime 
ami ,  l'avait  fait  transporter.  Il  y 
mourut ,  au  mois  de  septembre  1 589, 
avant  d'avoir  vu  terminer  la  réfac- 
tion du  grand  Vocabulaire,  dont  il 
avait  été  l'un  des  premiers  et  des 
plus  zélés  collaborateurs.  Ses  ou- 
vrages sont  :  1.  Orâzione  nella 
morte  di  Don  Garzia  de'  Medi- 
ci,  Florence,  i56i,  in-4°.  U.  Orâ- 
zione nella  quale  si  dimoura  la 
fiorentina  favella  ed  i  fiorentini 
autori ,  essere  a  tut  te  le  altre  lin- 
gue, ed  a  tutti  gli  altri  scrittori  di 
gran  lunga  superiori,  etc. ,  ibid.  , 

i5t>4  ,  in-4°.  H  suffit  de  lire  ce  ti- 
tre ,  que  nous  avons  même  abrégé 
pour  juger  de  l'extravagance  d'un 
pareil  thème.  III.  De  dialoghi 
(Tamicizia  libro  primo ,  ibid.,  1 56  { , 
in*8°.  Ce  premier  livre  devait  être 
suivi  de  nouveaux  dialogues  que 
l'auteur  n'eut  pas  le  temps  de  com- 
poser. IV.   Orâzione  nella   morte 

di  Micltelagnolo  Buonarroti ,  ibid. , 

l56i,  iu-4°. -  rare.  V.  Orâzione 
funerale  dette  lodi  di  Benedetto 
' rarchi %  ibïd. ,  if>65,in-4°.  VI. /I 

Granchio ,  con  gl'iniermcdii    di 

i6„ 


•>44  S  AL 

Bernardo  de'  NerU9  ibid. ,  i566, 
in  8°.  C'est  une  comédie  en  vers , 
ainsi  appelée  du  nom  d'un  valet  in- 
triguant. Elle  fut  représentée  à  Flo- 
rence ,  devant  les  académiciens  de  la 
Crusca,  Tannée  même  du  consulat 
de  Léonard  Salviati.  VU.  Orazione 
intorno  alla  coronazione  di  Cosi- 
mo  Medici ,  gran  duca  di  Toscana , 
ibid.,  1570,  in-4°.  VIII.  Orazione 
funeraU  recitata  nelV  esequie  di 
Cosimo  Medici ,  gran  duca  ai  Tos- 
cana, ibid. ,  1574  ,  in-4°.  IX.  Cin- 
que  ûzioni  sopra  il  Sonetto  del  Pe- 
trarca  :  Poi  che  voi  et  io  più  voir 
te  abhiam  provato,  ibid.,   15^5, 
in-4°.  X.  Degli  awertimenti  délia 
lingua  sopra  'l  Decamerone ,  xer. 
vol, ,  Venise ,  1 584  *  in-4°-  ( ,  )  >  ct 
ac.  vol.,  Florence,  i58ô,in-4°.  H* 
furent  réimprimés  à   Naples  ,  en 
17 ia,  par  les  soins  de  Laurent 
Ciccarelli.  XI.  Il  Lasca,  dialogo, 
etc. ,  Florence ,  1 584  >  in -8°. ,  ra- 
re. Cet  ouvrage  ne   porte  pas  le 
nom  de  l'auteur;  mais  il  est  généra- 
lement  attribué  à  Salviati.    XII. 
Dell'  Infarinato  accademico  délia 
Crusca  :  risposta  aW  apologia  di 
T.  Tasso,  ibid.,  i585,  in-8°.  XIII. 
Orazione  funerale  délie  lodi  di 
Pier  Vettori ,  ibidem ,  1 585 ,  in-4°. 
XIV.  Considerazioni  di  Carlo  Fio- 
retti ,  sopra  ad  alcune  dispute  die- 
tro  alla  Gerusalemme ,  etc. ,  ibi- 
dem, i586,  in-8°.  On  croit  assez 
généralement  que ,  sous  le  nom  de 
Fioretti ,  s'était  caché  Salviati,  son 
véritable  auteur.  XV.  Orazione  dél- 
ie lodi  di  donno  Alfonso  d'Esté , 
Ferrare,  158T,  iu-4°.  Elle  fut  pro- 
noncée devant  l'académie  de  Ferrare. 
XVI.  Lo  'Nfarinato  seconda ,  ris- 


{ 1)  On  trouve ,  à  la  fin  de  en  rolumc  f  doux*  ver- 
fttoM  différente*  dr  la  rf.  Novell*  de  Doccacr  , 
m  divers  pttnii  ru  difttectef  dltelle,  outre  l'ori- 
ginel toscan. 


SAL 

posta  al  libro  di  Camillo  À 

ni,  etc.,  Florence,  i588 

XVII.  La  Spina,  Ferrar 

in- 8°.  Cette  comédie  en  pr 

une  jeune  fille,  ainsi  nom 

P héroïne,  fut  publiée  après 

de  l'auteur,  par  les  soins 

Baptiste  Olgiati.  Le  Grat 

Spina  y  et  le  dialogue  de 

zia  furent  réimprimés  en 

Florence ,  en  1606,  in-8°. 

torze  premières    Orazion 

viati ,  parmi  lesquelles  1 

celle  que    l'auteur   comp 

l'ordre  de   Saint  Etienne 

réunies  par  Razzi,  en  un  : 

roc ,  et  réimprimées  à  Fie 

1575 ,  in- 4°.  Dans  un  ave 

ajouté  à  cette  édition  ,  l'i 

Junte  prenait  Pengageme 

le  public,  de  donner  bi 

édition  soignée  de  la  Tradi 

tienne  de  la  Poétique  d'i 

laquelle  Salviati  avait  em 

torze  ans  de  travail.  Il  est 

ter  qu'il  ne  se  soit  pas  a 

cette  promesse  ;  car  une  p 

manuscrit,  d'après   les 

ments  donnés  par  Pabb 

premier  bibliothécaire  d 

gliabechiana ,  paraît  s'él 

Voyez  son  Mémoire  insé 

Actes  de  l'académie  iu 

1,  part.  2.  A  la  fin  de  la 

des  Annales  de  Tacite ,  1 

Dati  (  Florence ,  1 58a ,  1 

lit  un  Discours  de  Salvi 

problème  historique  :  Po 

il  facile  à  Rome  de  dev 

et  lui  fut-il  impossible  a\ 

la  liberté  quand  elle  Ve 

Poggiali  avait  rassemblé 

des  poésies  inédites  du 

tour,  qu'il  se  proposait  de 

dont  il  a  donné  quelques 

le  tome  icr. ,  p.  349  de  J 

testi  di  lingua  stampat 


346 


SAL 


Hypacc ,  tant  en  son  nom  qu'en  ce- 
lui de  sa  femme  et  de  sa  fille ,  pour 
justifier  leur  résolution  de  garder  la 
continence.   Il   avait   composé  un 
Traité  de  V avantage  de  la  virgini- 
té; un  Poème  (  Hexamcron  )  sur  la 
création  ;  un  Commentaire  sur  le  li- 
vre de  l'Ecclésiastique  ou  celui  de 
rEcclésiaste;et  enfin  des  Homélies, 
dont  Gennade  avoue  qu'il  ne  savait 
pas  le  nombre  (  De  script,  eccles., 
chap.  Ô7  ).  Le  style  Je  Salvien  est 
élégant  et  orné,  mais  diffus  et  par- 
fois affecté.  Le  Recueil  de  ses  OEu- 
vres  a  été  publié,  pour  la  première 
fois ,  par  J.-  Alex.  Brassicanus ,  Bdle, 
Froben  ,  1 53o ,  in  -  fol.  L'édition  de 
Rome,  Paul  Mauuce,  i564,  in-fol.', 
est  rare  et  recherchée.  (  F.  Maxime  , 
XXVII ,  583  ).  On  fait  encore  quel- 
que cas  des  éditions  publiées  par  Pi- 
thou,  Paris,  i58o,  in  -  8°.,  et  par 
Conrad  Ritterhus,  Aldtorf,  1611, 
même  format;  mais  la  plus  belle  et 
1*  meilleure  de  toutes  est  celle  qu'a 
donnée  Baluze,  et  dans  laquelle  il 
a    réuni    les    Opuscules  de  saint 
Vincent  deLerins,  Paris,  1684,  in- 
8°.  (1)  Nous  avons  deux  Traduc- 
tions estimées  des  Œuvres  de  Sal- 
vien y  par  le  P.  Amable  Bonnet ,  de 
l'Oratoire,  Paris,  1700,  a  vol.  in- 
12;  et  par  le  P.  Mareuil,  jésuite,  ib., 
1734,  in- 12.  Outre  les  Prolégomè- 
nes des  éditions  de  Kitterhus  et  de 
Baluze,  on  peut  consulter  les  Mém. 
de  Tillemonty  xvi ,  181,  et  Vffist. 
litt.  de  France ,  n ,  2 1 7 -35.  W— s. 
S  AL  V  INI    (  l'abbé  Antoue- 
Marie  )  ,  littérateur  italien ,  naquit 
à  Florence,  en  i653.    Destiné  de 
bonne  heure  à  la  profession  d'avocat, 
il  se  rendit  à  l'université  de  Pise, 
pour  y  étudier  le  droit,  et  prendre 


-flèâ 


1)  Let  deax  «diliuiu  doumrci  par  BaluM,  en 
a  H  i6Gg,  «ont  moins  ettùafa. 


SAL 

les  degrés  de  docteur.  Mai 

tour  à  Florence  ,  il  témo 

éloignement  pour  le  ba 

ses  parents  lui  permirent  < 

aux  études  philologiques 

l'occupation  de  sa  vie.  N< 

fesseur  de  grec,  à  l'âge  de 

ans,  il  entreprit  un  grand 

traductions,dans  lesquelles 

se  montrer  un  interprète  I 

fut  qu'un  traducteur barbs 

tant  également  sur  la  fami 

avait  acquiseavec  les  ancie 

et  sur  la  parfaite  connais; 

proprelangue  ,  il  se  flatta  * 

taire  passer  dans  des  vers 

beautés  sublimes  des  plus  \ 

dcles  de  l'antiquité.  Mais 

de  verve  et  d'imagination 

des  traductions  qui  n'ont 

tique  que  le  nom  ,  et  doi 

sont  un  démenti  formel 

ccur  et  à  l'harmonie  de 

italienne.  Un  reproche  ci 

grave    qu'on   est   en  dr< 

adresser ,  c'est  d'avoir  en 

temps  et  son  talent  à  dé 

poésies  de  Catulle  ,  ainsi  q 

tiedes  fables  de  Phèdre,  pc 

ner  des  Traductions  grec 

personne  ne  s'avisera  de  li 

de  composer  des  ouvrages 

qui  eussent  été  plus  utile 

en  excepte  ses  nombreuse 

tions  du  grec ,  du  latin ,  et 

français  et  de  l'anglais ,  un 

bre  d'éloges ,  et  les  notes 

enrichi  les  écrits  de  plusiet 

italiens  ,  il  ne  nous  reste  c 

gable  plume  de  Salvini, 

ques  mauvais  Sonnets  ,  le: 

et  les  Proses  récitées  aux 

des  Apatisti  et  de  la  Cru 

quelles  il  appartenait ,  et  d 

devenu  l'oracle.  Chargé,  p* 

frères  ,  de  travailler  à  la 

tion  du  Vocabulaire  de  la  I 


SAL 

1  eut  aussi  la  permission 
wter  des  exemples  tirés  de 
res  ouvrages  :  distinction 
e  qu'honorable  pour  un  au- 
QL  Gc'oéralemenl  estimé  et 
rses  qualités  et  son  savoir, 
échapper  aux  critiques  de 
chi ,  de  Fontanini ,  et  sur- 
îrgardi,  qui,  dans  ses  Satires 
ions  le  nom  de  Settano ,  le 
ambitieux  et   d'adulateur. 
le  longue  vie ,  entièrement 
ï  à  la  retraite  et  à  l'étude , 
lourut  à  Florence  le  1 7  mai 
s  ouvrages  sont  :  I.  Dis- 
mdemici,  Florence,  i6q5 
est  par  erreur  que  les  aca- 
1  de  la  Crusca  ont  cité  cette 
immeélant  de  1 696.  Ce  n'est 
«mière  partie,  qui  cootient 
ours  sur  des  questions  pro- 
ir  l'académie  des  Apatisti. 
ide  partie  ,   imprimée  en 
1  contient  autant  que  la  pre- 
:  U  troisième,  qui  ne  parut 
13 ,  se  compose  de  quarante 
ours,  suivi*  des  Traductions 
wi  d'Épiclète  ,  du  sixième 
V  ies  des  philosophes  de  Dio- 
rce,  et  de  deux  Discours  de 
I.  Délie  lodi  di  Benedetto 
,  ibH.,   1709,  in-4°.  Cet 
:  aussi  partie  des  Vile  degli 
Uustri  ir.  pari.  III.  Délie 
ntonio  Maghabechi,  ibid., 
1  fol. ,  inséré  dans  le  tome  1 
ageci-Jessuscitc.  IV.  Prose 
,  rtcitate-ntUC  accademia 
usca,  ibid.,  171 5,  in- 4°- 
cm  1ère  partie  contient    10 
,  56  Leziomi ,  et  3  Cicalate. 
artie,  imprimée  en  1735, 
4 1  Leziom ,  outre  uo  Dis- 
Btanc  hitâ  v  tar  on  Sonnet  de 
V.  Prute  Mcre.ibid.,  17  iG, 
a  pourrai!  umudérerce  vo- 
nnck  3*\  ia  Prose  tos- 


SAL  247 

cane  ,  et  il  mériterait  d'être  cité 
comme  les  précédents.  II  contient  20 
Oraisons ,  et  autant  de  Sermons.  Les 
Proses  Toscanes  sont  d'un  style  plus 
correct  que  les  Discours.  VI.  Deuelo- 
di  di  Piero  Andréa  Forzoni  Accolti, 
ibid.,  1720,  in-4°.  VIT.  Sonetti, 
ibid. ,  1 728 ,  in-4°«  ,  avec  le  portrait 
de  l'auteur.  Le  chanoine  Moreni  a 
publié  un  autre  Recueil  de  Sonnets 
inédits  de  Salvini,  en  i8?3,  in- 4°. 

VIII.  Teocrito,  tradoito  in  versi, 
Venise,  1717,^1-12,  avec  quelques 
fragments  de  Bion  et  de  Idoscnus. 

IX.  Senofonte  Efesio ,  gli  amori  di 
Abrocome  e  aAnzia  ,  Londres  , 
1723,  in-12,  édition  surveillée  par 
Paul  Rolli.  Dans  le  même  volume  : 
Cicalata  soprauna  curio  sa  statuett* 
di  bronza.  X.  Omero,  V Iliade,  VO- 
dissea ,  la  Batracomiomachia  e  gl' 
Inni,  Florence ,  »7*3,  2  vol.  iu-cK 

XI.  Addisson,  il  Çatone ,  tragedia , 
avec  le  texte  ,  ibid. ,  1725 ,  in-4°. 

XII.  Persio ,  le  Satire,  traduite  in 
verso  Toscane  ,  ibid.,  17*6,  in*4°- 
Dansla  Préface  de  cette  Traduction, 
l'auteur  dit  en  avoir  préparé  une  au- 
tre desOEuvres  de  Virgile;  die  n'a  ja- 
mais été  publiée,  lien  existe  à  Floreu 
ce  deux  copies,  qui  ne  vont  pas  au-delà 
du  vme.  livre  de  l'Enéide.  Elles  con- 
tiennent aussi  la  version  des  Bucoli- 
ques et  des  Gcorgiques.  XIII.  /.  Ca- 
saubono  ,  délia  satirica  poesia  de' 
Greci ,  e  délia  salira  de*  Romani, 
tradoito  dal  latino ,   e  i£  Ciclope 
<f  Euripide  trad.  dal  greco ,  ibid. , 
1728,  tn-4°*  XIV.  OppianOy  délia 
pesca  e  délia caccia,  trad.,  ibid. , 
1728  ,  in-8°.  Dans  cette  clitiou  , 
dédiée  au  prince  Eugène  de  Savoie  , 
Salvini  emploie ,  pour  la  première 
fois ,  sur  PO  et  TE,  l'accent  circon- 
flexe ,  qu'il  aurait  voulu  introduire 
dans  la  langue  italteune,  pour  en 
marquer  V exacte  prononciation  aux 


3*8 


S  AL 


étrangers.  Le  Truste  avait  eu  la  mê- 
me idée.  C'est  la  seule  traduction  ita- 
lienne des  poèmes  d'Oppien.  XV. 
Lamentazioni  di  Geremia ,  trad. 
da  Menzini,c  riformata  dalV  ebraï- 
co ,  ibid. ,  1 708,  in-4°«  Mcnzini  n'a- 
vait traduit  qu'une  partie  des  Lamen- 
tations de  ce  prophète;  Salvini  a  fait 
le  reste.  XVI.  Anacreonte  trad.  in 
verso  UaUano  ,  Venise  ,  1736 ,  in- 
4°.  On  a  réuni  dans  ce  volume  les 
traductions  de  Corsini ,  de  Régnier- 
Desmarets ,  de  Marchetti  et  de  quel- 
ques anonymes ,  outre  les  deux  ver- 
sions de  Salvini.  XVII.  Esiodûy  Or- 
feo  e  Proclo ,  poésie  ed  inni ,  trad. , 
Padoue,  1747»  in-8°.  >  publié  par 
Zanolini.  XVIII.  CalUmaco ,  inni , 
trad*  ,  Florence ,  1 763 ,  in-8°. ,  suivi 
du  poème  de  la  Chevelure  de  Béré- 
nice, trad.  en  un  nombre  égal  de 
vers  grecs.  XIX.  Nicandro ,  le  tria- 
che  ,  owero  degli  animali  veîenosi , 
e  gli  alessifarmachi ,  ovvero  con- 
traveleni,  trad. ,  ibid. ,  1 764 ,  in-8°. 
XX.  Coluto ,  (7  Bapimento  tTEle- 
na>  trad., ibid.,  1765,  in-8°.  XXI. 
Arato ,  i  Fenomeni ,  ovvero  le  ap- 
parenze,  ibid. ,  1 765 ,  in-8°.  XXII. 
Museo  grammaticô ,  le  cose  di  Ero 
e  di  Leandro,  trad. ,  ibid. ,  1765, 
in-8<>.  XXIII.  Trifiodoro  Égizio , 
la  presa  di  Troja ,  trad.  ,  ibid.  , 
i7G5,in-8°.XXIV.  TeognideMe- 
garese  Siciliano ,  Sentenze  elegia- 
che  ;  —  Focilide ,  Poema  ammoni- 
torio;  -?  Pittagora,  i  Fersi  d'oro , 
trad. ,  ibid. ,  17OG,  in  8°.  Ce  volu- 
me et  les  six  précédents  ont  été 
publiés  par  Baudini.  XXV.  Luciano, 
il  Podacroso,  trad.  dans  le  premier 
volume  des  Opuscoli  inedili  de9  ce- 
lebri  autori  toscani  ,  publiés  par 
l'Ab.  Fiacohi,  ibid.,  1807,^1-8°. 
Il  reste  encore  plusieurs  traductions 
inédites  de  cet  infatigable  auteur, 
dans    la    bibliothèque   Maruccllia- 


SAL 

na ,  à  Florence.  On  peu 
le  Catalogue  dans  l'ouvras 
eiali  ,  intitulé  :  Série  d 
lingua ,  tome  11 ,  pag.  6 
a  donné  aussi  les  Tradu 
l'Art  poétique  de  Boilea 
la  vie  de  saint  François 
par  Marsollier  ;  ainsi  qu 
nombre  de  Notes  et  de 
taires  sur  des  auteurs  ita 
que  Berni  ,  Buonarotti 
Giovanni  Fiorentino ,  Gra 
etc.  On  trouvera  d'autres 
rites  sur  sa  vie,  et  ses 
dans  La  mi  :  Memorabilia 
i€r.  ;  —  Grannacci;  — 
Arcadi  illustri ,  part.  v.  - 
Fitœ  It al.,  tome  xv  ; — et 
gV  illustri  Toscani,  tou 
deux  frères ,  Jean  Philipp 
Peruzzi-Bindo ,  ont  écrit  < 
loge  de  Salvini  :  le  preu 
l'académie  de  Florence ,  < 
pour  celle  des  Apatisti. 
SALVINI  (Salviwo; 
précédent ,  naquit  à  Flo 
1O67  ;  après  avoir  achevé 
à  l'université  de  Pise,  il  se 
goût ,  à  tout  ce  qui  poui 
bucr  à  éclaircir  l'histoire  li 
son  pays.  Reçu  membre  < 
mie  de  la  Crusca ,  il  justiG 
qu'aucune  publication  de  1 
vait  déterminé  ,  en  faisa] 
les  F  asti  consolari ,  ouvr 
d'érudition  et  de  notices  il 
les  premiers  travaux  de  ! 
Florentine.  Salvini  était  oc 
tre  en  ordre  les  matériaux  1 
pour  une  nouvelle  Histoir 
de  sa  ville  natale  ,  lorsqu 
chanoine  de  la  cathedra 
rence,  il  se  fit  un  devoir  d< 
d'abord  à  l'illustration  du 

(1)  I)  en  laiwa  atuu  pour  )*i  S+tirt 
Rom  :  iiiuU  ellt-c  ue  parurdkt  uu'apr 
S*lviui  (  Voy,  R<*A.) 


5AL  SAL                a4<> 

onoré  de  ses  suffrages.  Re-  nuateur.  II.  Componimenli  ppetici 

rmr  lors  a  toute  antre  occu-  toscani ,  ibid. ,  1750 ,  in-8°.  Ce  Rc- 
compulsa  les  archives ,  et  cueil  est  formé  moitié  de  Sonnets  de 
la  un  grand  nombre  de  titres  Salvini,  et  moitié  des  poésies  de 
,  qu'il  destinait  à  la  compo-  Casa  régi ,  autre  académicien  de  la 
'un  ouvrage  consacré  à  la  Crusca.  Gori ,  qui  en  a  été  l'éditeur , 
plusieurs  personnages  mar-  7  a  joint  une  savante  préface.  III. 
jui,  à  différentes  époques  ,  DeUe  lodidi  Giovan  G  osions  7°., 
ipparteuii  à  cet  ancien  et  fa-  granduca  di  Toscana  ,  orazione 
a  pitre.  Surpris  par  la  mort,  funcrale,  ibid. ,  1738 ,  prononcée 
ne  put  mettre  la  dernière  devant  l'académie  de  la  Crusca.  IV. 
re  travail  ,  dont  le  cha-  Vita  del  Itedi ,  dans  le  premier 
•enfin  est  resté  dépositaire,  volume  des  Œuvres  de  cet  écrivain, 
guide  sûr  de  chronologie ,  imprimées  à  Venise ,  171a,  in-4°- 
iphie  et  d'histoire  :  et  La-  V.  Prefazione  e  note  alla  cronica 
ni  ,  Mchus,  eu  ont  beaucoup  di  Buonaccorso  Pitti ,  dans  l'édi- 
Salviui  écrivait  sa  langue  tion  de  Florence  ,  1720  :  dans  le 
int  de  pureté  que  sou  frère  :  Discoins  préliminaire  ,  Salviui  rap- 
eme  que  celui-ci  lui  soumet-  porte  les  titres  de  plusieurs  ancien- 
Écrits  avant  de  les  livrer  à  nés  Histoires  et  Chroniques  de  Flo- 
ion  ,  s'en  rapportant  entiè-  rence  ,  inédites  et  peu  connues.  VI. 
son  autorité  et  à  son  goût.  Vite  di  Lorenzo  Mapalotti ,  et  di 
ce  mérite  qu'il  dut  Thon-  Benedetto  Afi£&onicci,dans  IcGtor- 
tre  plusieurs  fois  élu  cen-  nale  de'  letterati  tTItaUa.  Ces  bio- 
ronvul  ,  et  même  archi-  graphies  sont  les  seuls  fragments 
e  l'académie  de  la  Crusca  ,  imprimés  qui  nous  restent  du  grand 
ait  un  des  membres  les  plus  ouvrage  que  Salvini  se  proposait 
its.  Son  nom  avait  retenti  d'écrire  sur  l'Histoire  littéraire  de 
»  1rs  bois  de  \\-ircadiay  Florence;  on  les  doit  à  Àposlolo  3Çf- 
lelle  il  composa  des  Eloges  no  ,  qui  les  inséra  dans  ce  journal. 
v  II  ne  reste,  de  ces  derniers.  On  trouvera  d'autres  renseignements 
cueil  de  Sonnets  ,  que  Gori  sur  Salvini  dans  le  quatrième  volu- 
u  avant  ta  mort  de  l'auteur,  me  des  Elagj  deçli  uomini  illustri 
!  29  novembre  17/11. 1/aca-  Toscani ,  et  dans  l'Éloge  de  Peruzzi , 
?  la  Crusca  se  rassembla  en  inséré  dans  le  tome  11  des  Memorie 
traordinairc,  pour  entendre  di  varia  erudizione  délia  società 
récité  par  Bindo  Penizzi.  Un  Colombaria%  dont  Salvini  fut  l'un 
j»e  bien  plus  éclatant  de  l'es-  des  fondateurs.  A — c — s. 
t  Silvini  jouissait  auprès  de  SALVINO  Degli  Abmati  ,  qu'on 
•res ,  fut  la  distribution  qu'on  s'accorde  assez  généralement  à  regar- 
médaille  frappée  à  sou  efli-  der  comme  l'inventeur  des  lunettes , 
r  même  que  les  derniers  hou-  naquit  à  Florence  .  vers  le  milieu  du 
demi  que  s  lui  furent  rendus,  treizième  siècle.  Sa  famille,  qui  avait 
ui  :  I.  Fasti  ctmsolari  delV  plusieurs  fois  joui  des  honneurs  du 
ta  Fiorentinu  ,  Florence  ,  priurat,  habitait  sur  la  paroisse  do 
-.{"•;  ouvrage  très -esti nié ,  Sainte-Marie  Majeure,  où  ou  lisait 
enterait  d'avoir  un  conli-  l'épi U plie  suivante    :    Qui    diacc 


?5o  SAL 

Sajpino  d'Armato  degV  Armati 
ai  Fit.  inventor  degV  occhiali. 
Dio  gliperdonila  peccata.  Anno  d. 
mcccxvii.  Ce  monument  a  dispa- 
ru; mais  del  Migliore,  qui  en  a 
rapporté  l'inscription  dans  son  ou- 
vrage intitulé  :  Firenze  iUustrata, 
assure  l'avoir  tirée  d'un  ancien  Sé- 
pukuaire  mss. ,  dont  il  était  le  pos- 
sesseur. Ce  sont  là  tous  les  souvenirs 
que  sa  patrie  a  conservés  d'un  si  utile 
citoyen  :  ils  peuvent  suffire  pour  sa 
personne  ;  mais  ils  ne  sont  pas  as- 
sez pour  sa  découverte.  Les  anciens 
n'ont  pas  connu  l'usage  des  lu- 
nettes :  la  langue  latine  n'a  pas  un 
seul  mot  qui  puisse  en  faire  soup- 
çonner l'existence.  Ocular,  ocutare, 
ocularium  ,  dont  les  Italiens  ont 
formé  occhiali ,  expriment  ce  qui , 
dans  la  basse  latinité,  reçut  le  nom  de 
visorium  ,  c'est-a-dire  ,  les  ouver- 
tures pratiquées  dans  les  casques  pour 
frayer  un  passage  à  la  vue.  Faber 
ocularius  et  oculariarius ,  qu'on  lit 
sur  quelques  vieux  marbres ,  se  rap- 
portent à  l'art  de  préparer  des  yeux 
pour  les  statues.  Nous  répondons  à 
ceux  qui  trouvent  dans  un  vers  de 
ftaute  un  argument  invincible ,  en 
faveur  des  anciens  ,  que  la  décou- 
verte leur  appartiendrait  tout  entiè- 
re si  cet  auteur  avait  dit  comme 
on  l'a  prétendu  : 

VUro  ctdo ,  mmmm  est  contpicilto  mi. 

Mais  les  plus  savants  commenta- 
teurs de  Plaute ,  entre  autres  Pa- 
reils, s'accordent  à  regarder  ce  vers 
comme  une  interpolation  des  co- 
pistes. II  n'existe  pas  dans  les  an- 
ciens manuscrits,  et  ce  qui  dépose 
en  outre  contre  lui ,  c'est  son  im- 

{ Perfection  ;  car  il  lui  faudrait  une  syl- 
labe de  plus  pour  former  un  vers 
iambique  trimètre,  ou  un  sénaire 
nypercatalcptique.   La   découverte 


SAL 

des  lunettes  peut  être  pL 
l'année  ia85  ,  d'après  i 
gnage  du  P.  Giordano  de 
qui,  dans  un  sermon  ; 
23  février  1 3o5 ,  devant  1 
Sainte-Marie  Nouvelle ,  à  1 
dit  qu'il  n'y  avait  pas  enc 
ans  que  l'art  de  faire  de 
avait  été  inventé.  C'est  à  -  ; 
de  la  même  manière  que 
Fra  Bartolomeo  da  San  C 
l'auteur  des  Ammaestram 
antichi ,  dans  une  chroniq 
vent  de  Sain  te- Catherine 
écrite  vers  la  même  ann 
L'inscription  funéraire  d 
degli  Armati,  établit  positr 
sa  faveur  une  présomptioi 
peut  pas  détruire,  mais  qu' 
tant  tâché  d'affaiblir ,  en 
sant  un.  rival  dans  la  pers< 
lexandre  Spina ,  appartenu 
me  couvent  de  Sainte-Catl 
il  mourut,  en  i3i3.  On  ; 
à  l'article  de  ce  religieux 
blesse  des  arguments  mis 
par  ses  partisans  pour  ra 
gli  Armati  le  seul  titre  < 
commande  à  la  ^postérité 
consulter,  sur  la  même  que 
Manni,  Trattato  degli  ot 
naso  ,  Flor. ,  1738 ,  in-4° 
di ,  Lettera  intorno  ail  1 
degli  occhiali ,  dans  le  ton 
OLuvrcs ,  Venise,  174* 
3°.  Dali  (  Charles  ) ,  Ft{ 
ragionasi  sopra  Vinvenzi 
occhiali  da  naso ,  dans  le 
Notizie  degli  aggrandim 
scienzefisiclie ,  etc. ,  publi 
gioni  Tozzelti.  (P'oy.  Bi 
180).  A- 

SALZMANN  (  Frédee 
rie),  jardinier  né  en  1730 
dans  sa  jeunesse,  sou  ai 
magne ,  en  Hongrie  ,  en  F; 
Angleterre,  en  Hollande  e 


S  AL 

guerre  de  Sept- Ans ,  il  fut 
-e  de  l'année  prussienne, 
*  auberge  à  Pyrmont.  A  la 
nre,  il  cuira,  en  qualité' de 
e  la  conr ,  au  service  de 
,  et  mourut  à  Postdam,eu 
lit  un  très-habile  jardinier, 
'attestent  ses  ouvrages , 
les  titres  :  I.  Pomohgia 
le  s  fruits,  Potsdam,  1774, 
!•.  II.  Instruction  sur  la 
e  traiter  y  pendant  toute 
v  végétaux  potagers  et 
k  épices ,  Berlin ,  1781 , 
«.  III.  An  des  flollan- 
erûr  des  végétaux  pré- 
.,  1783,  1786,  in-8«>. 
aussi  des  Mémoires  ins- 
r  le  jardinage  ,  dans  les 
la  société  de  la  Marche  de 
rg,  dont  il  était  membre.  Il 
:,en  1773,  un  plan  du  châ- 
;  jardins  de  Sans-Souci  ; 
ipagna  la  gravure  d'une 
en  allemand  et  en  fran- 
in  a  été  copié  à  Paru , 
fulien,  qui  n'en  a  point 
itear.  D — c. 

[  A  N  N  (ClRETIElt  GoTT- 

ititnteur,  né  en  1744  » 
1  pasteur  du  village  de 
1  dans  le  pays  d'Erfurt. 
uivre  la  même  carrière  , 
1  1768,  un  pastorat  très- 
tohrborn ,  dans  le  même 
toosa  la  très  -  jeune  fille 
confrères  ,  et  obtint .  en 
astorat  a  l'une  des  églises 
'Erfurt.LesideVsdeKous- 

I  de  Basedo  w ,  qui  mettait 
iratique,  frappèrent  Salz- 
lîvit  leurs  principes  pour 
de  leurs  propres  enfants , 
aussi  appelé  a  réformer 

II  quitta  même,  en  1 78 1 , 
il  9  pour  enseigner  la  re- 
âtdcr  an  culte  dans  le  Ca- 


SAL 


a5i 


meux  philanthropinum  de  Dcssau 
(  Voyez  Basedo  w  ).  Il  s'était  déjà 
fait  connaître  par  ses  Entretiens 
pour  les  enfants  et  les  amis  des 
enfants ,  et  par  son  ouvrage  sur  les 
meilleures  méthodes  Renseigner  la 
religion  à  V enfance.  11  avait  lancé 
une  espèce  de  satire  contre  les  abus 
de  la  routine,  et  il  avait  appelé  cet 
écrit  ironique  le  Petit  livre  des  écre* 
visses 9  1780.  Il  ne  resta  pas  long- 
temps d'accord  avec  ses  confrères  au 
philanthropinum ,  et  s'en  retira  en 
I784,aûnde  fonder,  pour  son 
compte,  une  maison  d'éducation  d'a- 
près son  plan  particulier.  A  cet  effet, 
il  acheta  la  terre  de  Schnepfenthal , 
dans  le  pays  de  Gotha  :  le  souverain 
de  ce  duché  lui  accorda  quatre  mille 
écus ,  ainsi  que  divers  avantages  pour 
fonder  son  institution  ;  des  amis  le 
secondèrent ,  et  il  parvint  à  former 
une  maison  qui ,  dans  peu  d'années , 
vit  réunis  des  enfants  de  divers  pays 
de  l'Europe ,  et  qui  subsiste  encore. 
D'habiles  collaborateurs  le  secondè- 
rent, tels  que  André, le  naturaliste 
Bechslein ,  le  philologue  Lenz ,  Glaz, 
connu  par  ses  ouvrages  d'éducation, 
et  Gutsmuths  qui  mit ,  en  Allemagne , 
la  gymnastique  en  vogue.  Lies  écrits 
de  Salzmann  contribuèrent  beau- 
coup à  donner  du  crédit  à  son  établis- 
sement, qui  compta  plus  de  soixante 
élèves ,  parmi  lesquels  étaient  plu- 
sieurs princes  allemands.  Il  avait  pu- 
blié, en  quatre  volumes,  ses  Discours 
religieux  prononcés  au  philanthropi- 
num de  Dessau.  Un  livre  qui  eut  plus 
de  succès,  fut  son  roman  sentimental 
intitulé:  Cari  de  Carlsberq,  qui  pa- 
rut en  six  volumes,  de  17Ô1  à  1785. 
Étant  à  Schnepfenthal ,  011  il  avait 
monté  une  imprimerie,  il  fit  pa- 
raître successivement  plusieurs  ou- 
vrages d'éducation ,  tels  que  son  Li- 
vre élémentaire  de  morale ,  Recueil 


25*  SAL 

de  contes  assez  intéressants.  Tous  les 
ans ,  il  entreprenait ,  avec  ses  élèves , 
de  petites  excursions  dans  les  pro- 
vinces d'Allemagne ,  et  en  publiait 
ensuite  des  relations,   destinées  à 
la  jeunesse.  Ces  excursions  n'étaient 
pas  le  seul  amusement  qu'il  procu- 
rât à  ses  élèves:  il  avait  institué , 
pour  eux ,  des  ordres ,  ainsi  que  des 
fêtes  où  l'on  célébrait  les  productions  . 
de  la  nature;  il  y  avait  la  fête  des  ce- 
rises ,  celle  des  pommes  de  terre,  etc. 
La  gymnastique  jouait  un  grand  rôle 
dans  son  établissement  ;  et  quand  il 
voyageait  avec  sa  petite  troupe,  tout 
le  pensionna  tétait  en  uniforme  rouge, 
ce  qui  ne  laissait  pas  de  frapper  les 
habitants  des  provinces  qu'il  visitait. 
Cette  espèce  de  charlatanisme  lui  at- 
tira des  enfants  de  diverses  contrées 
de  l'Europe.  D'un  autre  coté ,  les 
hommes  sages  trouvaient  qu'il  y  a- 
vait  trop  d'art  dans  son  système  d'é- 
ducation en  apparence  si  simple,  que 
la  gymnastique  ne  méritait  pas  l'im- 
portance qu'il  lui  donnait,  et  que  la. 
paternité  de  l'instituteur  était  plus  ap- 
parente que  réelle.  Ayant  six  tilles,  il 
les  maria  toutes  à  ses  collaborateurs  ; 
deux  de  ses  (ils  furent  également  ses 
coopérateurs,  en  sorte  que  cette  nom- 
breuse famille  se  voua  tout  entière 
a  l'instruction.  Schnepfenthal  pros- 
péra jusqu'aux  guerres  de  Buona- 
Ï tarte  en  Allemagne  :  à  cette  époque 
'engouement  était  passé;  les  mal- 
heurs de  l'Allemagne  influèrent  aussi 
sur  l'établissement;  en  1809,  il  n'a- 
vait plus  que  trente-six  élèves.  L'an- 
née suivante    Salzmann   perdit   sa 
femme ,  ne  fit  plus  que  languir  ,  et 
mourut  le  3 1  octobre  181 1  ,  à  l'âee 
de  soixante-huit  ans.  Il  est  sorti  de 
Schnepfenthal  beaucoup  d'hommes 
distingués;  cependant  les  études  clas- 
siques n'y   ont  jamais  été  solides. 
Les  descendants  de  Salzmann  diri- 


SAL 

gent  encore  la  maisc 
ouvrages  cités  plus 
blia ,   en    177a  ,  le 
Thuringe  ,    feuille   ] 
eut  beaucoup  de  succè 
sentimental ,  intitulé 
Terre ,  et  un  grand  n« 
sur  l'éducation.  Son 
sentimental  lui  attirai 
sarcasmes  ;  cependai 
sentimentalité  fort  in 
la  Notice  sur  Salzni; 

Î>ar  Ausield  ,  son  ge 
'extrait  a  été  inséré  d 
du  département  de  l 
décembre  181 3,  iv, 
SAMAH  (Al)  b£ 
Khaulany  ,  sixième 
verneur  arabe  de  l'Es 
khalifes    d'Orient  ,   ] 
déjà  une  partie  de  l'ar 
fut  choisi  par  le  kha 
l'an  1 00  de  l'hég.  (  7 
pour  remplacer  Al  H. 
exactions  et  la  tyranr 
disposé  tous  les  Mu: 
Péninsule.  A  des  taie 
pour  la  guerre  ,  Al- S 
de  grandes  connaisse 
ni?tration.  Il  embelli 
attira lessavants.  Il  pc 
régla  les  impôts  ju< 
traires ,  et  contint  1 
leur  assignant  une  pa 
parcourut  les  diflVre 
confiées  à  son  autoril 
renseignements  qu'il 
composa  ,  pour  le  kl 
cription  complète  de  1 
les  rapports  de  la  to 
la  population  ,  de  l'a 
impôts,  de  la  minéral 
qu'il  eut ,  par  ses  b 
la  tranquillité  dans  1 
dédaigna  de  dispute] 
les  forteresses  qu'ils  1 
les  monta gues  des  . 


SAM 

Jouir  par  l'espoir  de  con- 
i  belles  plaioesdcla  France, 
lit  les  Pyrénées,  fortifia  les 
«tes  Musulmans  possédaient 
(«iule  Narbonnaise,  subjugua 
tap  depuis  Carcassonne  jus- 
i!ouse,et  mit  le  siège  devant 
icienne  capitale  des  Wisi- 
I  était  à  la  veille  de  la  pren- 
laut ,  lorsque  Eudes ,  prince 
jien ,  duc  souverain  d'Aqui- 
rrourut  au  secours  de  la  pla- 
tine armée  bien  supérieure 
les  Maures  (  Voy.  KrnES , 
63  ;.  La  bauille  fut  terrible  : 
ib  j  Gt  des  prodiges  de  va- 
kis  un  coup  de  lance  l'ayant 
de  dessus  son  cheval, sa  mort 
la  défaite  de  ses  troupes,  dont 
I  nombre  avait  péri  en  dispu- 
ctoire.  L'auteur  de  cet  article 
oir  démontré,  dans  la  Conti- 
de  tari  de  vérifier  les  dates, 
,  que  la  bataille  de  Toulouse 
lé  9  dzoulkadah    102  (  11 
1  ,  ,  et  que  la  perte  des  Mu- 
»  ne  put  7  être ,  à  beaucoup 
e  trois  cent  soixante  -  quinze 
9  m  m  es  ,  ainsi  que  l'ont  dit 
acre  et  Anastase  le  biblio- 
r.  Al  -  Sa  ma  h  avait  gouverne 
ne  environ  deux  ans  et  demi. 
Rabman  qui  avait  ramené  a 
«e  les  restes  de  l'armée  mu  • 
e,  et  qui  n'était  pas  moins 
ix  soldats  par   sa    bravoure 
r  sa  libéralité ,  fut  élu  par  eux 
accéder  à  Al-Samah;  mais, 
s  ioois  après ,  il  fut  remplacé 
ibiza,  qui  eut  *ix  autres  succès- 
\bd-cl-IUbman  fut  alors  in- 
pour  la  seconde  fois  ,  du  gou- 
lent  de  l'Espagne.  Ce  fut  lui 
net ra  dans  l 'intérieur  de  la 
'.et  qui  fut  vaincu  par  Charles* 
,  le  7  octob.  732,  sur  les  bonis 
/./iic,  près  de  Tours,  qu'il  ve- 


SAM 


*53 


nait  de  prendre,  et  non  pas  près  de 
Poitiers  (  V.  Abdl'bame,  1,  59).  A-t. 
SAMANI  (Abou  Ibrahim  1s- 
ui£L  al-  ),  fondateur  de  la  célèbre 
dynastie  des  Samanides ,  en  Perse  , 
était  v  suivant  l'opinion  commune  , 
l'arrière-  petit  -  Gis  d'un  certain  Sa- 
man,  chamelier,  puis  chef  de  ban- 
dits, comme  son  père,  quoique, dans 
la  suite,  des  généalogistes ,  pour  flat- 
ter lej  Samanides,  aient  fait  descen- 
dre le  chef  de  leur  race,  deBahram- 
Tchoubyn,  l'on  des'rois  de  la  dynas- 
tie Sassanide  (  Voyez.  B  e  h  r  a  m- 
TcnouBYif  ).  Açad ,  fils  de  Saman  , 
quitta  ce  genre  de  vie,  vint  à  Mé- 
rou ,  et  fut  admis  à  la  cour  du  kha- 
lyfe  Al  Mamoun,  qui  résidait  alors 
dans  cette  capitale  du  Khoraçan  {V. 
Mamouw,  XXVI ,  4^3).  Après  le 
départ  de  ce  prince  pour  Bagbdad , 
les  quatre  fils  d'Açad ,  recommandés 
ar  lui  au  lieutenant  qu'il  laissa  dans 
c  Khoraçan,  obtinrent  de  celui-ci, 
l'an  204  de  l'hég  (819),  les  gou- 
vernements de  Samarkand ,  de  Fer- 
ganah  et  autres  principales  villes  du 
Mawar  el  Nahr  ou  Transoxane ,  et 
celui  de  Herat ,  dans  le  Khoraçan. 
Ils  les  conservèrent  sous  la  dynastie 
des  Thahcridrs,  qui,  la  première,  fut 
investie  par  les  khalifes,  du  gou- 
vernement héréditaire  de  la  partie 
orientale  de  l'empire  musulman  (  V. 
Tuaher).  Ahmed,  l'un  des  quatre 
f rires  ,  survécut  aux  autres ,  et  en 
hérita  probablement;  car  l'histoire 
ne  parle  que  de  sa  postérité,  qui  fut 
nombreuse.  Xascr,  son  fils  aîné, 
gouverna  Samarkand  du  vivant  de 
son  père.  Après  la  destruction  des 
Thaheridcs  (  Voy.  Moiiammkd  bfn 
Thaueii  ),  il  se  rendit  maître  de  Bo- 
khara ,  et  le  devint  alors  de  la  Tran- 
soxane entière,  l'an  u(m  (87.5).  Io 
khalife  Motamcd  (  Voyez  ce  nom  ) 
lui  conféia  le  gouvernement  près* 


t 


a56 


SAM 


Fables  en  vers ,  à  l'usage  du  royal 
séminaire  Bassongado  (  i  )  ;  d'abord 
imprimées  à  Bilbao,  puis  à  Madrid  , 
1 787,  a  vol.  in-8°.  Saraaniego  est  ce- 
lui qui,  parmi  les  fabulistesjdes  autres 
nations ,  se  rapproche  le  plus  de  La 
Fontaine  :  ainsi  reçut-  il  le  surnom 
de  La  Fontaine  espagnol.  Il  a  imite' 
quelques  fables  d'Esope ,  de  Phèdre, 
du  fabuliste  français ,  de  Gay  et  de 
Moorc.  Le  plus  grand  nombre  est 
de  son  invention;  et  celles-là  ont 
un  mérite  réel  :  toutes  se  distin- 
guent par  la  simplicité ,  la  correc- 
tion du  style ,  la  beauté  des  vers  et 
la  grâce  de  la  narration.  Saraaniego 
était  membre  des  académies  de  sa 
province  et  de  l'académie  royale  de 
Madrid.  11  mourut  dans  cette  ville , 
en  1806.  B — s. 

SAMBIASI  (François)  ,  mission- 
naire ,né  ,  en  1 58a-,  à  Coscnza  dans 
le  royaume  de  N  a  pi  es,  d'une  famille 
qui  a  produit  plusieurshommes  de  mé- 
rite, embrassa  la  règle  de  saint  Igna- 
ce à  l'âge  de  vingt  ans  ,  et  sollicita 
de  ses  supérieurs  la  permission  de  se 
consacrer  aux  missions  étrangères.  Il 
s'embarquapour  les  Indes, en  1609, 
et  quatre  ans  après ,  fut  envoyé  à  la 
Chine ,  où  il  se  distingua  par  un  zèle 
qui  triomphait  de  tous  les  obstacles. 
Lors  de  la  persécution  qui  s'éleva 
contre  les  Chrétiens,  en  1620,  il  fut 
conduit,  avec  la  plupart  de  ses  con- 
frères ,  à  Macao  ;  mais,  au  bout  d'un 
an  ,  il  rentra  dans  la  Chine,  et  re- 
prit, avec  une  nouvelle  ardeur,  le 
cours  de  ses  travaux  apostoliques.  11 
avait  acquis  une  connaissance  par- 
faite de  la  langue  chinoise, qu'il  écri- 
vait et  parlait  avec  la  même  facilité 
que  sa  langue  maternelle.  Possédant 

(i )  Ratcongiufa  ,  v*M]ii0,c'r*Ua-dirr  qnr  l'on  n'y 
rrrrvait  tiw  dru  «  li-vt*  im  «  dan*  la  Va*n>t;i)e  pr<t" 
jtrtniiut  îlttc,  dont  I*  Navarrv  dît  |mr(ù-. 


SAM 

d'ailleurs  les  mathématiq 
tronomie ,  il  sut  gagner  l« 
des  principaux  mandarins 
vers  1637 ,  l'autorisation 
tniirc  à  Nankin  l'église  c 
que  des  furieux  avaient  di 
de  temps  auparavant.  Le 
ayantfait  une  nouvelle  irn 
la  Chine ,  et  l'empereur 

Ï>our  ne  pas  tomber  entre  1< 
es  mandarins  élurent  à 
en  1644,  HoungKouang 
la  famille  impériale.  Ce  r 
pereur  revêtit  le  P.  Samt 
dignité  de  mandarin ,  e 
comme  ambassadeur  à  Ma 
solliciter  des  secours  des  1 
H  s'acquitta  de  cette  comi 
manière  à  justifier  la  coi 
Houng-Kouang  ;  et  la  fa 
l'honorait  ce  prince ,  ai 
né  à  l'avantage  du  chri; 
s'il  eût  vécu  plus  long-tec 
1rs  Tartarcs  lui  ôtèrent 
trône  avec  la  vie  ;  et  1< 
biasi  mourut  lui-même, 
à  l'âge  de  soixante-sept  at 
avait  seize  qu'il  était  supéi 
rai  des  missions  à  la  Cuir 
blié ,  en  langue  chinoise  : 
triplice ,  vegetalivd ,  se 
spirituali,  2  vol.  in-fol. 
conservait  un  exemplair 
bibliothèque  de  la  sociéti 
Il  est  encore  auteur  de  d 
Traites  ;  De  somno.;  de 
Voyez  Southvell ,  Bibl.scr 
Jesu  ,  pag.   «252. 

SAMBIN  (Hugues),  a 
élève  de  Michel- Ange  ,  na 
jon,  selon  l'abbé  ue  Ma 
non  à  Vienne,  pour  laquell 
réclame ,  dans  sa  Bibiiolh 
exacte ,  du  Dauplùné.  La 
de  ces  deux  villes  conser 
un  assez  bon  nombre  de  s 
ges  ,  dont  le  style  n'a  poi 


SAM 

fcuU  presque  tous  avec 
ion  gendre ,  honiincd'une 
sommée  dans  la  menuisc- 
portail  de  l'église  Saint- 
\es  petits  dômes  qui  sur- 
s  trois  a  rca  les  ,  furent 
les  dessins  de  Hugues 
lus- relief  du  jugement 
*ou  admire  dans  le  même 
st  encore  de  sa  main ,  et 
ut  en  outre  le  plafond  de 
des  comptes,  les  formes 
;  de  Saint -Bénigne,  et 
le  celles  de  l'église  Saint- 
lit  hommage  au  comte 
gouverneur  de  Bourgo- 
Ohuvre  de  la  diversité 
dont  on  use  en  architec- 
i ,  i  J71 ,  iu-fol.  Ce  livre 
eu  le  si*  planches  en  bois, 
rs  et  dessinées  avec  soin, 
ans  l'Êpitrc  dédicatoirc 
-V ,  le  donne  comme  un 
>raet  une  production  hien 
Unie  pour  l'<irt  qu'il  cul- 
:  p irait  pas  qu'il  ait  tenu 
ni>i  lui  attribue  ,  sous  le 
'enne*  iVhoinnus  et  de 
rnés  de  leurs  bases  ,  cur- 
,*es  ,  etc. ,  un  livie  qui 
icn  cire  le  même  que  le 

F— r. 

\s  A  \"  l\  AI     '  J  ACI  Jf  LS    DK 

baron  u\.  )  é:ait  (ils  de 
mur.  bourgeois  de  Tours , 
»  jtoiT  acqui*  de  gi  amies 
ant  le  roinmerrc,  exerça 
Wrçjrwx'wx  des  rois  Louis 
irir»  \  IIJ.  .Sou  (ils  aine  , 
ujJM  de  ret  article,  s'éleva, 
*nte,  a  la  place  de  snr- 
J*i  finances  sous  Chai  lis 
nm  Xll.et  la  remplit  a  la 
*  drre*d«u\  prince*.  Fran- 
l  p-j'irl',i  la  iitrmc  mnfi.in- 
»rcicrc3»eiir».  Sjiulilauç.ii 
iiiguc,  parmi  les  ministres 

if.. 


SAM  aSi 

charges  de  la  dangereuse  administra- 
tion des  finances ,  par  un  esprit  d'or* 
dre  et  d'exactitude  qui  formait  un 
préjugé  avantageux  pour  sa  probité. 
Renfermé  dans  les  fonctions  de  son 
ministère ,  il  vivait  parmi  les  intri- 
gues et  les  passions  sans  y  prendre 
part.  Le  roi  avait  pour  lui  une  ami- 
tic  qui  tenait  du  respect,  et  rappe- 
lait son  père.  Mais  la  faveur  pleine 
de  considération  dont   il   jouissait 
lui  avait  fait  beaucoup  d'ennemis; 
son  économie ,  son  intégrité ,  en  aug- 
mentaient le  nombre,  parce  qu'il  dé- 
fendait les  intérêts  des  peuples  contre 
l'avidité  des  grands.  L'humeur  alticre 
de  la  duchesse  d'Angouléme  ne  put 
jamais  le  faire  plier:  néanmoins  elle 
avait  toujours  montré,  pour  ce  minis- 
tre, uue  estime  singulière,  fondée  sur 
sa  probité  et  sur  sou  zèle  généreux  et 
désintéressé ,  jusqu'à  la  malhcuicuse 
affaire  qui  anima  cette  princesse  im- 
placable contre  ce  digne  administra- 
teur. La  duchesse ,  par  une  suite  de 
sa  haine  contre  la  maison  de  Foix , 
avait  forme  le  projet  de  faire  échouer 
Liutrcc  dans  le  Milanez.  afin  de  le 
perdre  dans  l'esprit  du  roi.  Elle  de- 
manda au  surintendant  une  somme 
de  quatre  cent    mille  écus  ,   mise 
eu  réserve  pour  la  solde  de  l'ar- 
mée d'Italie,  sous  prétexte  qu'elle 
lui  cuit  duc  pour   ses    pensions , 
gratifications  et  autres  droits.  Tou- 
tes ies  représentations  du  ministre 
furent  inutiles  ;  sa  disgrâce  dépen- 
dait de  son  refus.  Lautrec  de  retour 
se  j  unifia  de  la  perte  du  Mi'aucz 
causée  par  la  retraite  des  Suisses  , 
sur  ce  qu'on  ne  lui  avait  pas  envoyé 
les   sommes  promises.   Sainblanrat 
interpelle  pir  le  roi ,  lui  dit  avec  sou 
ingénuité  ordinaire  ,  que  le  jour  où 
les   assignation*    pour   ces   soin::.  1  s 
avaient  eîé  dp-vers,   la  reine- 111  ce 
l'avait  forcé  de  les  lui  remettre.  Celte 


*54 


SAM 


que  absolu  de  cette  vaste  provin- 
ce, pour  s'en  faire  un  appui  con- 
tre les  Soffarvics  (  Voyez  Yacoub 
ber  -  Leits  ).  C'est  pourquoi  plu- 
sieurs auteurs  placent*  à  cette  épo- 
que le  commencement  de  la  dynas- 
tie des  Samanides,  et  en  regardent 
Naser  comme  le  fondateur.  Ismaël, 
l'un  des  plus  jeunes  frères  de  Naser, 
commandait  en  son  nom  à  Bokhara. 
Ses  liaisons  avec  Rafyah,  lieutenant 
d'Amrou  le  so  fia  ride,  dans  le  Kho-v 
raçan ,  et  la  cession  du  gouvernement 
du  Kharizme,  par  Rafyah  à  Ismaël, 
inspirèrent  à  Naser  des  soupçons  sur* 
la  fidélité  de  son  frère.  11  lui  fit  la 
guerre,  l'an  27 5  (888),  fut  vaincu 
et  fait  prisonnier;  mais  Ismaël  mon- 
tra dès -lors  que  l'ambition  n'étouf- 
fait point  en  lui  la  voix  de  la  nature 
et  de  l'humanité.  Il  se  prosterna  de- 
vant son  frère,  le  cousola,  le  rassu- 
ra, le  reconduisit  avec  honneur  à  Sa- 
markand, et  voulut  être  confirmé  par 
lui  dans  le  gouvernement  de  Bokha- 
ra. Naser  étant  mort  en  079  (89a), 
Ismaël  hérita  de  toute  la  Transoxa- 
ne,  qu'il  gouverna  plutôt  en  souve- 
rain que  comme  lieutenant  du  kha- 
life. Attaqué,  l'année  suivante,  par 
les  Turks  Hoeikçs ,  il  tailla  en  piè- 
ces ces  barbares ,  les  poursuivit  au- 
delà  du  Sihoun  (  le  Yaxartc  ),  s'em- 
para de  leur  capitale,  enleva  le  père 
et  l'épouse  de  leur  khan ,  et  ramena 
un  nombre  de  captifs  excédant  de 
beaucoup  celui  de  son  armée.  Le 
khalife  Motadhed  ayant  réclamé  sou 
secours  contre  Amrou  le  soffaride , 
Ismaël ,  avec  des  forces  très  -  infé- 
rieures ,  triompha ,  par  sa  valeur  ou 
par  un  effet  du  hasard ,  de  cet  usur- 

Patcur  (  V.  Amrou  -  bek  -  Leits  ) , 
an  287  (900),  et  réunit  le  Khora- 
çan  a  ses  états.  La  même  année ,  un 
de  ses  généraux  conquit  le  Thaba ris- 
tan,  après  la  défaite  et  !a  niort  du 


SAM 

prince  a lide,  Mohammed  ibn 
qui  venait  de  faire  une  invasio 
le  Khoraçan.  Ismaël  reçut  di 
life  le  titie  de  padischah  ( 
reur),  avec  l'investiture  soli 
de  tous  les  pays  qu'il  renaît  c 
quérir  et  de  ceux  que  les  Soi 
avaient  possédés.  Ceux-ci  coi 
rent  néanmoins  le  Seïstan,  a 
ses  époques ,  comme  vassaux  d 
pire  samanide(f.  Kualaf).] 
en  recevant  les  magnifiques 
d'honneur ,  les  présents  et  le 
me  du  khalife ,  fît  deux  génuf 
à  chaque  pièce  ,  les  baisa  \ 
tueusement  ,  et  donna  an 
rier  qui  les  lui  avait  apporté 
xante-dix  raille  drachmes  (< 
5?,5oo  francs)  (1).  Un  de 
rents ,  qu'il  avait  envoyé  poi 
verner  le  Diord  jan  et  le  Thab 
ayant  envahi  les  états  du  ko 
fait  périr,  à  Roi,  le  lieutenar. 
prince,  ce  dernier  eut  encore  i 
à  Ismaël,  qui  dompta  le  reb 
obtint  la  souveraineté  d'une 
de  l'Irak.  11  fit  ensuite  une  2 
expédition  dans  le  Turkest 
soumit  une  partie,  et  revint  c 
états  avic  un  immense  butin.  '. 
rut,  au  milieu  de  safar  29 
vembre  907  ) ,  à  l'âge  de  s 
ans. après  en  avoir  régné  seii 
la  Transoxane,  depuis  la  n 
son  frère,  et  huit  dans  h 
vinces  orientales  de  la  Pers< 
si  regretté  de  ses  sujets  ,  qi 
donnèrent  le  surnom  d*Emir 
dhi  (  le  prince  dont  la  perte  < 
parable).  Tous  les  auteurs 
taux  s'accordent  en  effet  à  n 
ter  Ismaël  comme  un  monart 
vc,  généreux,  pieux,  juste 

(1)  CVftt  par  erreur  qu'on  •  «fit ,  dan» 
de  Pêne ,  de  »ir  John  Malcolm ,  sept  cea 
nara ,  ou  >ept  millions  erpt  cent»  miUt 
qui  c»t  bon  de  toute  Yrmittf&bUnoe. 


SAM 

il  semble  même  qu'ils  ont  mé- 
fables  les  circonstances  les 
nportantes  de  sa  vie  ,  afin 
rer  des  leçons  utiles  pour  les 
princes ,  imitant,  à  cet  égard , 
li  ont  écrit  l'histoire  du  grand 
ni  Nouschirvan  (  F.  ce  nom 
38o  )  elFauteurdehQwprf- 
.  Xéhopho*  ).  lsmaël ,  ayant 
les  poids  sur  lesquels  les  fer- 
le la  ville  de  Hcrat  exigeaient 
jts  de  la  province,  étaient  plus 
ne  le  poids  légal ,  les  vérifia 
ne,  ordonna  qu  ils  fussent  éta- 
de  nouveau  et  qu'on  dimi- 
Ta venir,  sur  le  tribut  ordi- 
e  la  province,  ce  qu'elle  avait 
t  trop  parle  passé.  Apres  avoir 
es  trésors  offerts  par  Amrou, 
qu'il  retardait  comme  le  fruit 
jutes  de»  Soflaridcs ,  et  dont 
oulait  pas  charger  sa  cons- 
,  il  se  trouvait  embarrassé 
ijer  son  armée,  qui ,  par  ses 
ires,  voulait  le  forcer  de  le- 
e  contribution  sur  les  habi- 
t  Herat ,  au  mépris  de  la  ca- 
on  qu'il  leur  avait  accordée. 
r  se  laisser  intimider,  il  don- 
igoal  du  départ,  afin  d'éloi- 
»  troupes  de  cette  opulente 
ont  la  vue  tentait  leur  cupi- 
t  se  trouva  bientôt  en  eut  de 
isfaire,  au  moyen  des  tré- 
Imrou,  qu'un  hasard  singulier 
ber  dans  ses  mains.  Une  au 
i9  en  passant  près  de  Rcï, 
trçut  qu'un  arbre  surchargé 
tt  éteuJait  ses  branches  sur 
d  chemin  ;  il  y  plaça  aussitôt 
ire  -  garde  ;  et  aucun  de  ses 
n'osa  violer  la  défense  d'y 
r.  De  pareils  traits ,  fussent- 
poses,  honoreraient  encore  la 
re  d* lsmaël.  La  plupart  de 


[ausovb 


SAM 


255 


se  firent  gloire  de  le 
t  pour  modèle  (  / .  M. 


Ier.  et  II ,  xxvi ,  5ao,  Naseb,  XXJé, 
575,  Nouh  Ier  et  II  ).  Ou  peut  néan- 
moins s'étonner  qu'Ahmed,  fils  et 
successeur  d'Ismacl,  ait  seul  négligé 
de  suivre  les  traces  d'un  tel  père. 
Malgré  deux  lions  qui  le  gardaient 
nuit  et  jour,  il  fut  assassiné  dans  sa 
tente,  le  11  djoumadi  second  (  i£ 
janvier  914)9  après  un  règne  de  six 
ans.  La  dynastie  des  Sa  m  au  ides  du- 
ra un  siècle  entier  après  lsmaël ,  et 
ne  finit  qu'avec  Monthasser  (  F.  ce 
nom ,  XXIX ,  577  ).  Elle  protégea 
les  lettres ,  les  sciences ,  les  arts  et 
le  commerce  ;  et  son  nom  se  répan- 
dit au  loin ,  si  l'on  en  juge  par  plu- 
sieurs médailles  trouvées  sur  les 
bords  de  la  mer  Baltique ,  décrites 
par  les  orientalistes  allemands,  MM. 
Adler  et  Fraehn,  dans  le  Muséum 
euficum  du  premier,  seconde  par* 
lie,  Copenhague,  >795,  et  dans  un 
Mémoire  arabe  du  second ,  sur  quel- 
ques monnaies  des  Samanides  et 
des  Dow  aides ,  Kasan,  1808,  in- 
4°.  L'explication  que  M.  Silvestrc 
de  Sacy  eu  a  donnée ,  dans  le  Ma- 
gasin encyclopédique,  année  1810, 
prouve  que  les  princes  Samanides  ne 
mettaient  leur  nom  sur  les  mon- 
naies que  précédé  par  celui  du  kha- 
life abbasside  régnant,  dont  ils  re- 
connurent toujours  la  suzeraineté, 
jusqu'à  l'époque  où  les  Bowaïdcs 
usurpèrent  les  droits   du  khalifat 

(  F.  MOEZZ-EDDAULAH  ).    A — T. 

SAMAMEGO  (  Félix-Marie  )  , 
poète,  né  à  Bilbao,  en  1 7 4*1,  d'uue  il- 
lustre maison  de  la  Biscaye, était  lui- 
même  seigneur  de  villages  (  et  non 
villes  ,  comme  le  dit  le  Dictionnaire 
histor.  par  une  société  de  gens  de 
lettres), de  la  vallée  d'Arraya.  Très- 
versé  dans  les  langues  aucieuncs  et 
modernes,  et  d'une  vaste  érudition,  il 
s'était  déjà  fait  connaître  par  mielques 
poésies  légères  ,  lorsqu'il  publia  ses 


a56 


SAM 


Fables  en  vers ,  à  l'usage  du  royal 
séminaire  Bassnngado  (  i  )  ;  d'abord 
imprimées  à  Bilbao,  puis  à  Madrid  , 
1 787,  a  vol.  in£°.  Samaniego  est  ce- 
lui qui,  parmi  les  fabulistesVles  autres 
nations ,  se  rapproche  le  plus  de  La 
Fontaine  :  ainsi  reçut-  il  le  surnom 
de  La  Fontaine  espagnol.  Il  a  imité 
quelques  fables  d'Esope ,  de  Phèdre, 
du  fabuliste  français ,  de  Gay  et  de 
Moore.  Le  plus  grand  nombre  est 
de  son  invention;  et  celles-là  ont 
un  mérite  réel  :  toutes  se  distin- 
guent par  la  simplicité ,  la  correc- 
tion du  style,  la  beauté  des  vers  et 
la  grâce  de  la  narration.  Samaniego 
était  membre  des  académies  de  sa 

Srovince  et  de  l'académie  royale  de 
ïadrid.  U  mourut  dans  cette  ville , 
en  1806.  B — s. 

SAMBIASI  (François)  ,  mission- 
naire ,né  ,  en  i58a-,  à  Cosenza  dans 
le  royaume  de  Naples.  d'une  famille 
qui  a  produit  plusicurshommes  de  mé- 
rite, embrassa  la  règle  de  saint  Igna- 
ce à  l'âge  de  vingt  ans  ,  et  sollicita 
de  ses  supérieurs  la  permission  de  se 
consacrer  aux  missions  étrangères.  Il 
s'embarqua  pour  les  Indes,  en  160g, 
et  quatre  ans  après ,  fut  envoyé  à  la 
Chine ,  où  il  se  distingua  par  un  zèle 
qui  triomphait  de  tous  les  obstacles. 
Lors  de  la  persécution  qui  s'éleva 
contre  les  Chrétiens,  en  1620,  il  fut 
conduit,  avec  la  plupart  de  ses  con- 
frères ,  à  Macao  ;  mais,  au  bout  d'un 
an  ,  il  rentra  dans  la  Chine,  et  re- 
prit, avec  une  nouvelle  ardeur,  le 
cours  de  ses  travaux  apostoliques.  II 
avait  acquis  une  connaissance  par- 
faite de  la  langue  chinoise, qu'il  écri- 
vait et  parlait  avec  la  même  facilité 
que  sa  langue  maternelle.  Possédant 


{i)  Rotcongaiia  ,  va»qae,rY*t-a-dirr  que  l'on  u'y 
mt'VHÎt  cmm*  dr*  i  K-vcn  nu  dan*  la  Yanni^nv   pu. 
|»rtiuitii  tlile,  dont  U  Navarre  fait  |miii«-. 


SAM 

d'ailleurs  les  mathématiqi 
tronomie ,  il  sut  gagner  la 
des  principaux  mandarins 
vers  1637  ,  l'autorisation  < 
tniire  à  Nankin  l'église  a 
que  des  furieux  avaient  dé 
de  temps  auparavant.  Le 
ayant  fait  une  nouvelle  irru 
la  Chine ,  et  l'empereur  1 

Ï)Our  ne  pas  tomber  entre  le 
es  mandarins  élurent  à 
en  1644,  Houng-Kouang , 
la  famille  impériale.  Ce  n 
pereur  revêtit  le  P.  Samb 
dignité  de  mandarin,  ei 
comme  ambassadeur  à  Ma 
solliciter  des  secours  des  I 
Il  s'acquitta  de  cette  comi 
manière  à  justifier  la  cor 
Houng-Kouang;  et  la  fa 
l'honorait  ce  prince,  an 
né  à  l'avantage  du  chrù 
s'il  eût  vécu  plus  long-ten 
les  Tartarcs  lui  ôtèrent 
trône  avec  la  vie  ;  et  le 
biasi  mourut  lui-même,  1 
à  l'âge  de  soixante-sept  an 
avait  seize  qu'il  était  super 
rai  des  missions  à  la  Chin 
blié ,  en  langue  chinoise  :  j 
tripUce  y  végétative  ,  sei 
spiritualiy  2  vol.  in-fol., 
conservait  un  exemplaire 
bibliothèque  de  la  société 
Il  est  encore  auteur  de  de 
Traités  ;  De  somnoj  de 
Voyez  Southvell ,  BibLscri 
Jesu  ,  pag.  *i5a. 

SAMBIN  (Hugues), ai 
élève  de  Michel- Ange  ,  na< 
jon,  selon  l'abbé  de  Mai 
non  à  Vienne,  pour  laquelle 
réclame ,  dans  sa  Bibliotht 
exacte ,  du  Dauphinê.  La 
de  ces  deux  villes  consen 
un  assez  bon  nombre  de  » 
ges  ,  dont  le  style  n'a  poil 


SAM 

écuta  presque  tous  avec 
son  gendre ,  ho  m  me  d'une 
isomméc  dans  la  inenuisc- 
j  portail  de  l'église  Saint- 
lcs  petits  d  oui  es  qui  sur- 
es trois  arcales  ,  furent 
les  dessins  de  Hugues 
e  bas- relief  du  jugement 
i*on  admire  dans  le  même 
ïst  encore  de  sa  main,  et 
lut  en  outre  le  plafoud  de 
e  des  comptes,  les  formes 
re  de  Saint- Bénigne,  et 
de  celles  de  l'église  Saint- 
&  fit  hommage  au  comle 
,  gouverneur  de  Bourgo- 
q  Œuvre  de  la  diversité 
r  dont  on  use  en  architec- 
n  ,  157?  ,  in-fol.  Ce  livre 
rente  six  planches  eu  bois, 
ies  et  dessinées  avec  soin, 
lans  l'Éphrc  dëdicatoire 
re,  le  donuc  comme  un 
-omet  une  production  bien 
rtante  pour  l'art  qu'il  cul- 
te pirait  pas  qu'il  ait  tenu 
•aud  lui  attribue  ,  sous  le 
renne  %  d 'homme,  s  el  de 
trnés  de  leurs  bases  ,  cor- 
i>fj ,  etc. ,  un  livtc  qui 
ucn  être  le  même  que  le 

F— i. 

L  À  \  Ç  A 1     (  J  ACQl  KS    Dt 

baron  Dt  )  était  lils  de 
aune ,  bourgeois  dcTours , 
•%  avoir  acquis  de  giandcs 
dans  le  commerce,  exerça 
d'argentier  des  rois  Louis 
a  ries  \  III.  Son  lits  a  nie  , 
tu  jet  de  cet  article,  s'éleva, 
irrite,  à  la  place  de  sur- 
des  finances  sous  Chai  les 
ouïs  XII  ,et  li  remplit  a  la 
u de  ces  deux  prince*. Frau- 
\t  p«rjr|i*i  la  iiirnic  confiaii- 
preietcaseur».  Sunhlaiiç.ii 
tia&uc,  parmi  les  ministres 


SAM  257 

charges  de  la  dangereuse  administra* 
tion  des  finances ,  par  un  esprit  d'or» 
dre  et  d'exactitude  qui  formait  un 
préjugé  avantageux  pour  sa  probité'. 
Renfermé  dans  les  fonctions  de  son 
ministère ,  il  vivait  parmi  hs  intri- 
gues et  les  passions  sans  y  prendre 
part.  Le  roi  avait  pour  lui  une  ami* 
tié  qui  tenait  du  respect,  et  l'appe- 
lait son  père.  Mais  la  faveur  pleine 
de  considération  dont  il  jouissait 
lui  avait  fait  beaucoup  d'ennemis  ; 
son  économie ,  son  intégrité ,  en  aug- 
mentaient le  nombre,  parce  qu'il  dé- 
fendait les  intérêts  des  peuples  contre 
l'avidité  des  grands.  L'humeur  alticre 
de  la  duchesse  d'Angouléme  ne  put 
jamais  le  faire  plier  :  néanmoins  elle 
avait  toujours  montré,  pour  ce  minis- 
tre, uuc  estime  singulière,  fondée  sur 
sa  probité  et  sur  sou  zèle  généreux  et 
désintéressé ,  jusqu'à  la  malheuicuse 
affaire  qui  anima  cette  princesse  im- 
placable contre  ce  digne  administra- 
teur. La  duchesse ,  par  une  suite  de 
sa  haine  contre  la  maison  de  Foix , 
avait  formé  le  projet  de  faire  échouer 
Liutrec  dans  le  Milanez.  afin  de  le 
perdre  dans  l'esprit  du  roi.  Elle  de- 
manda au  surintendant  une  somme 
de  (pi. itre  cent    mille  écus  ,   mise 
eu  réserve  pour  la  solde  de  l'ar- 
mée d'Italie ,  sous  prétexte  qu'elle 
lui  était  due  pour   ses    pensions , 
gratifications  et  auti  es  droits.  Tou- 
tes les  représentations  du  ministre 
furent  inutiles  ;  sa  disgrâce  dépen- 
dait de  son  refus.  Lautrcc  de  retour 
se  jtittifii  de  la  perte  du  Milaucz 
causée  par  la  retraite  des  Suisses  , 
.sur  ce  qu'un  ne  lui  avait  pas  envoyé 
les  sommes   promises.   Sainbla lirai 
interpelle  p»r  le  roi ,  lui  dit  avec  sou 
ingénuité  ordinaire  ,  que  le  jour  où 
les  asM^iiali<ins    pour   ces   soin::. «s 
avaieut  été  dr»-s»eis,  la  reincuie.e 
l'avait  force  de  les  lui  remettre*  Celle 


a58 


SAM 


princesse  nia  d'abord  le  fait  ;  et, 
après  tout  l'éclat  de  ses  démentis , 
elle  fut  obligée  d'en  convenir  :  mais 
elle  soutint  que  celte  somme  était  le 
produit  de  ses  épargnes ,  dont  elle 
avait  con6é  le  dépôt  au  surintendant, 
comme  si ,  assistant  tous  les  jours 
aux  conseils ,  elle  avait  pu  ignorer 
la  destination  des  quatre  cent  mille 
écus.  Samblançai  persista ,  de  son 
coté ,  a  protester  que  la  reine  ne  lui 
avait  rien  confié  ;  qu'il  ne  lui  devait 
rien ,  et  qu'il  lui  avait  représenté  que 
la  somme  exigée  par  elle  était  celle  que 
le  roi  avait  destinée  pour  l'armée 
d'Italie*  Au  milieu  de  toute  cette  al 
tercation ,  François  Ier.  sut  bien  dé- 
mêler le  vrai  coupable.  JS'jr  son- 
geons plus ,  dit-il ,  nous  n'étions  pas 
oignes  de  vaincre  :  la  fortune  vou- 
lait en  vain  se  déclarer  pour  nous; 
nous  mettons  à  ses  faveurs  de  trop 
puissants  obstacles.  Cessons ,  s'il 
se  peut ,  de  nous  trahir,  et  allons 
désormais  au  bien  avec  plus  de  con- 
cert et  d'intelligence.  Samblançai 
resta  en  place  ;  mais  la  duchesse  jura 
sa  peitc.  Lorsqu'en  i5s5  ,  le  roi 
voulut  aller  reconquérir  le  Milanez , 
on  engagea  Samblançai  d'avancer 
l'argent  nécessaire;  il  osa  refuser, 
alléguant  qu'il  lui  était  déjà  dû  trois 
cent  mille  livres.  Il  rendit  ses  comp- 
tes, justifia  sa  créance,  perdit  sa 
place  et  sa  faveur ,  et  alla  vivre  en 
paix  dans  sa  terre  de  Balan  ,  sur  le 
Cher.  L'imprudente  vivacité  avec 
laquelle  il  sollicita  son  paiement , 
dans  un  temps  où  l'État ,  écrasé,  et 
privé  de  son  roi ,  semblait  absolu- 
ment sans  ressource ,  donna  lieu  à 
la  duchesse ,  devenue  régente ,  d'en- 
venimer cette  démarche  très-dépla- 
cée. Ou  rechercha  secrètement  toute 
la  conduite  du  surintendant,  par  des 
moyens  tortueux.  On  menaça ,  on 
intimida  un  nommé  Jean  Prévôt,  de 


SAM 

Tours,  commis  de  Saml 
lui  fit  entrevoir  qu'il  ne  p 
ter  le  supplice  du  à  ses 
tions  ,  qu'en  devenant  1 
de  son  maître.  Soit  que 
voitâtdes  fraudes  occultes 
lui  seul ,  soit  que  ce  ser 
dèle   eût  soustrait  des 

Sres  à  la  justification  di 
ant  ,  celui  -  ci  fut  coi 
Bastille  sur  la  fin  de  i 
commission  de  juges ,  c 
chancelier  Duprat ,  créa 
reine- mère  ,  le  condamna 
i5?7  ,  sur  une  accusatio 
péculat ,  à  être  pendu , 
exécuté  au  gibet  de  Mon 
était  alors  âgé  desoixant 
Le  peuple,  persuadé  de 
cence ,  ne  donna ,  dans 
sion  ,  que  des  marques  d< 
de  consternation.  Sambh 
rut  avec  beaucoup  de  e 
les  vers  que  Ma  rot  fit  à  < 
sion  y  méritent  d'être  cité 

Lorsque  Maillard ,  jnge  d'enier  , 
A  Montfancon  Samblançai  rame  n 
lequel  des  deux  a  votre  «ras  tena 
Meilleur  tuaiutien?  Pour  le  voua 
Maillard  semblait  homme  que  m« 
lit  Scmblaiiçai  fut  ai  feiine  vieiUa 
Que  l'on  eut  dît,  au  vrai ,  qu'il  i 
A  Montfaucou  le  lieutenant  Mailla 

La  cour  conserva  long 
souvenir  de  cette  viola 
la  mémoire  de  la  duché 
goulême  est  restée  entacl 
blançai  avait  amassé  c 
biens  ;  mais  il  est  inat 
un  si  long  ministère,  de 
mettre  sa  probité  pour 
une  si  haute  fortune  (i). 


(i)  En  lisant  l'histoire  avec  atlent* 
que  que  la  place  de  fui-intendant  de 
entourée  des  dangers  auxquels  ecan 
peu  de  ceux  qui  l'exercèrent,  jusqu'ai 
quet ,  auquel  Louis  XIV  ne  fit  arac*  • 
le  privant  pour  jamais  de  aa  liberté, 
dant  long-temps  les  roia  àm  Franc*  i 
droit  incontesté  de  créer  de»  ini] 
se  procurer  de  l'argent,  iaf 


a6o 


SAM 


Théophylacte  et  Bessarion ,  on  doit  à 
Sambucus  la  découverte  d'un  Frag- 
ment de  Pétrone  (a) ,  des  Lettres 
d'Ariste'nète,  des  Dionysiaques  de 
Nonnus ,  de  l'Opuscule  biographique 
dUesychius  de  Milet ,  des  Fies  des 
Sophistes  d'Eunape ,  etc.  Il  a  publié 
des  Traductions  latines  du  Com- 
mentaire de  Théophylacte  sur  les 
Actes  des  Apôtres  ,  des  Poèmes 
d'Hésiode  et  de  la  Batrachomyo- 
macJde  ;  de  divers  morceaux  choi- 
sis de  Platon ,  de  Xcoopbon  et  de 
Thucydide.  L'édition  qu'il  a  donnée 
de  Plaute  ,  Anvers  ,  Chr.  Plantin  , 
i566,  in- 16,  est  recherchée  des  cu- 
rieux ;  et  ses  Notes  sur  Lucien  et  sur 
les  Commentaires  de  César  ont  été 
réimprimées  plusieurs  fois.    Outre 
des  Harangues  ,  des  Oraisons  fu- 
nèbres, et  quelques  autres   Opus- 
cules qui  n'offrent  aujourd'hui  que 
peu  d'intérêt ,  on  a  de  Sambucus  :  I. 
Incerti  auctoris  epistolarum  conscrit 
bendarum  methodus ,  unà  cum  exem- 
ples gr.  et  lai. ,  Baie,  t552  ,  in-8°. 
II.  Un  Appendix  à  l'Abrégé  de  l'His- 
toire de  Hongrie,  par  Pieric  Ranzau, 
Vienne,  i558 ,  in-fol.  Si  m.  Schard 
en  a  tiré  la  description  des  sièges  d'A- 
gria,  de  Témeswar ,  Szigeth ,  ïoem- 
ui ,  insérée  dans  les  Scriptor.  rerum 
germanicarum ,  tome  11  et  iv.  III. 
De  imitatione  à  Cicérone  petendd 
Dialogi  très  Paris  ,  i5(3i  ,  in  8°. , 
seconde  édition ,  revue  et  augmentée, 
Anvers,  i5G3  ,  in-8°.  IV.  Arspoe- 
tica  Uoratii  et  in  eam  paraphraûs 
et  commentariolus ,  Anvers ,  Chr. 
Plantin,    i5G4,  iu-8<\  V.  Emble- 
mata ,  ibid. ,  i504,  i56G,  in  8°.  ; 
i56q,    1576,    i584,  iu-i(>.  A  la 
suite  Sambucus  a  public    les   mé- 
dailles les  plus  précieuses  de  sou  ca- 

(a)  AoTer»,  làixi ,  in-8°.  Burinann  en  n  tirr  U  vie 
de  lVtrooe ,  p  »r  Samboctu ,  qu'il  a  inwma  dans  sou 
é  dit.  du  Mtiriqa*  ruinant,  Utrrcbl,  170*)  ,iu--i0. 


SAM 

binet  (3) ,  mais  sans  aucm 

tion  :  ou  y  distingue  un  ù 

Pescennius  Niger  ,  granc 

deux  pièces  qu'il  regarda 

comme  uniques.  Le  volui 

miné  par  un  recueil  d'éf 

latines.  Les  Emblèmes  de 

ont  été  traduits  en  vers 

Anvers,  iStH  ,  in-16,  G 

recherché.  VI.  Feterum 

recenliorum  philosophoru 

rum  icônes ,  Anvers ,  1 5^ 

i6o3,  in-fol.,  rare.  C'est 

de  67  portraits ,  parmi  1 

trouve  ceux  d'Apollon  etc 

de  Chiron ,  d'Homère , 

gore,  etc.  ;  viennent  ensu 

traits  des  médecins  les  pi 

du  seizième  siècle;  celui  d< 

est  le  dernier.  VII.  De  H 

Opuscule  se  trouve  dan 

artis  historien? ,  1 579.  VI 

tions  ,  de  V Histoire  de  h 

BonGui  (  F,  ce  nom  , 

Francfort,  i58i  ,  iu-fol 

tée  des  quinze  derniers  lr 

nuée  et  enrichie  dcdide'rc 

et  de  Y  Histoire  du  card 

nés  ,  par  G  ornez  de  Ca« 

même  année,  iu-fol.   Oi 

Fiede  Sambucus  avec  se 

dans  la  Bibliothèque  de . 

dans  Y  Académie  de  Bul 

pour  plus  de  détail ,  !'// 

raire  de  Hongrie,  par 

Iloranyi,  Vienne,  1770 

iu-8<\ 

SAMMART1N0(I 
comte  de  Vischc,  nacjui 
dans  cet  ancien  fief  d< 
Sàinraai  tiuo  ,  placé  sur 
la  Dora  Baltca,  en  Picrr 
tribua ,  par  ses  Observa 
maticales  et  poétiques , 


(3Ï  \a  *  mi-tUillr*  flout  S«*mlntci 
•ont  au  ii«>iiil>re  <i«*  |*» ,  >'t  t«»ulr«  «1 


262 


SAM 


par  ordre  de  Garacalla ,  l'autre  con- 
nu d'Alexandre  Sévère ,  qui  lui  té- 
moigna de  l'affection.  Mais  ils  ne 
nous  apprennent  point  lequel  des 
deux  est  l'auteur  du  poème  De  Me- 
dicind.  Parmi  les  modernes ,  Henri 
Etienne ,  Thomas  Bartholin,  Rob. 
Keuchen  et  plusieurs  autres  attri- 
buent cet  ouvrage  au  père;  J.B.Mor- 
eagni,  an  contraire,  veut  en  faire 
honneur  au  fils ,  et  il  appuie  son 
opinion  d'abord  sur  un  passage  de 
Lampride,  qui  donne  à  bamonicus 
le  fils  le  titre  de  poète ,  et  en  second 
lieu  sur  ce  que  les  ^anciens ,  tout  en 
accordant  au  père  de  grandes  cou- 
naissances  en  histoire  naturelle ,  n'en 
parlent  nullement  sous  le  rapport 
poétique.  Mais ,  suivant  Ackermann , 
qui  a  donné  la  meilleure  et  la  plus 
récente  édition  de  Samonicus ,  il  se 
peut  que  le  père  ait  été,  tout-à-la-fois, 

Soète,  naturaliste  et  même  historien, 
iousne  rapporterons  point  les  divers 
arguments  sur  lesquels  le  critiquealle- 
mand  fonde  son  opinion.  II  nous  suffi- 
rade  savoir  que  Samonicus  le  père  vi- 
vait à  la  fin  du  deuxième  siècle  et  au 
commencement  du  troisième,  et  qu'il 
devait  être  un  homme  fort  instruit 
dans  différentes  branches  des  con- 
naissances humaines,  puisqu'il  avait 
amasse,  suivant  le  rapport  de  Ju- 
lius  Gapitolinus,  une  bibliothèque  de 
soixante-deux  mille  volumes ,  et  que 
Macrobe,  en  nous  transmettant  deux 
fragments  de  Samonicus ,  le  qualifie 
de  Fir sœculo  ïuo doctus.  Samonicus 
le  fils,  qui  hérita  de  cette  immense 
bibliothèque,  la  donna  en  mourant  à 
Gordien  111 ,  ou  le  Jeune,  qui  avait 
été  son  disciple.  Le  poème  DeMedi- 
cind  se  compose  de  soixante-cinq 
chapitres  ,  et  de  onze  cent  -  quinze 
vers  hexamètres.  Les  maladies  y  sont 
traitées  sans  aucun  ordre  systémati- 
que ,  et  en  passant  sous  silence  pres- 


SAM 

que  tous  les  objets  qui  ont 
au  diagnostic  ,  au  pronos 
l'hygiène.  Cette  méthode  , 
ment  opposée  à  celle  d'Hipj 
et  de  la  véritable  médecine  \ 
est  conforme  à  celle  des  emj 
qui  ne  tenaient  aucun  con 
signes  des  maladies ,  et  de  h 
che  de  leurs  causes.  Les  p 
curatifs  de  Samonicus  con; 
indiquer  ,  pour  combattre 
affection  ,  des  médicament 
préparation  facile  ,  d'un  | 
élevé,  par  conséquent  à  h 
du  plus  grand  nombre  :  ce 
de  cette  production  une  es 
Médecine  des  pauvres  ,  ce 
prouvent  clairement  plusieui 
ges ,  entre  autres  le  vers  suii 

Al  no»  pauptribms  prtrcwptajtnuuu 

Le  livre  est  semé  de  fables  e 
superstitieuses  :  Samonicus 
aux  amulettes,  puisque , pot 
la  fièvre  hémitritée  ,  il  con: 
rieusement  le  moyen  suivant 
sur  du  papier  le  mot  abrac 
le  répéter  en  diminuant  a 
ligne  la  dernière  lettre ,  ju 
que  le  premier  A,  restant  sei 
de  l'écriture ,  forme  la  poi 
triangle;  porter  ce  papier  sus  | 
cou  avec  un  fil  de  lin.  Il  prope 
contre  la  même  maladie,  l'i 
la  graisse  de  lion  ,  et  des  a 
composées  de  corail  et  d'en 
Veut-on  savoir  de  quelle  m. 
combat  l'insomnie?  On  p 
morceau  de  papier,  on  y  in; 
forent  s  mots  ,  on  le  brûle , 
fait  avaler  la  cendre  dans 
chaude.  Tout,  heureureusem 
pas  de  cette  force  :  ainsi ,  pa 
pie, il  parle  de  l'application < 
sues  pour  chasser  la  goutte . 
pour  tuer  les  vers.  11  est  bo; 
marquer  en  outre  que,  dans 


SAM 

qui  traite  de  la  fièvre  quoti- 
.*,  il  condamne  l'emploi  des 
s  magiques ,  et  taxe  de  supers» 
et  de  crédulité' ceux  qui  pensent 
tr  s'affranchir  de  celle  maladie 
ar  moyen  ;  et  c'est  dans  le  cha- 
suivant  qu'il  recommande  son 
%dahra.  Il  semblerait,  d'après 
mi  que  Samouicus  a  voulu  mys- 
tes  lecteurs  ,  ou  que  le  même 

*  n'a  point  présidé  â  toutes  les 
%  de  l'ouvrage.  Quoi  qu'il  en 
m  peut  dire, en  général,  que, 
«  poème ,  il  y  a  plus  à  profiter 
a  curiosité  ou  l'érudition ,  que 
l'art  de  guérir.  Si  l'on  examine 
.veinent  le  fond  de  l'ouvrage, 
perçoit  que  l'auteur  y  a  mis 
a  sien,  et  qu'il  a  puisé  large- 
dans  la  Matière  médicale  de 
>ridc ,  et  surtout  dans  les  écrits 
ne  ;  de  même  que,  pour  la  for- 

a  souvent  revêtu  ion  poème 
'incnts  empruntés  à  Lucrèce  et 
•ace:  on  rencontre  même  des 
ntiers  tirés  de  l'auteur  de  l'Art 
iir.  Quant  à  la  versification ,  si 
»iiM(irrc  l.i  dillinil  té  qu'elle  pré- 
l  su-is  le  rapport  d'une  foule 
m  médica mentaux, dépourvus 
Bunir,  elle  paraîtra  assez  sui- 
ntais elle  ur  <r  fiit  point  re- 
icr  par  cette  l.itinité  pure  et 
e  dont  brillent  les  livres  an- 
rsau  temps  où  Samoniciis  écri- 
rlle  contient  plusieurs  mots 
res  ou  inutiles  ,  et  parfois  des 
•U\  nul  pl.icoc > ,  qui  olucur- 
t  le  sens  ou  ne  servent  évident - 
ir  pour  I.i  mesure  du  \vr>  : 
tn.i«-rc  incinc  ne  par  lit  pas 
m  fi  Iclcrncut  observée  ;  en* 
pie  ce  pui'ine  se  ressent  1km  u 
tle    la   dcradenrir  des  bel  les - 

•  el  de  l'art  mélir.il.  Ajoutons 
fin  en  pauit  tronquée  ,  d'a- 

'"puiiou  de  Itub.  Constantin  , 


3 


SAM  263 

embrassée  par  Fabricius(/KM.  lai.)  : 
il  paraît  même  fort  vraisemblable 
à  ces  deux  philologues  ,  que  les 
soixante  et  dix-huit  vers  qui  termi- 
nent le  livre  De  medicamentis  de 
Marcellus  l'empirique ,  sont  la  pé- 
roraison du  poème  de  Samonicus. 
On  a  publié  uu  si  grand  nombre  d'é- 
ditions de  cet  ouvrage ,  que  nous  nous 
contenterons  d'indiquer  les  princi- 
pales. Elles  portent  le  titre  :  De  me- 
dicind  prœccpta  saluberrima.  La 
première  fut  imprimée  avec  Avienus, 
Germanicus  et  Aratus  ,  Venise  , 
i4HB,  in-4°. ;  les  suivantes,  Hague- 
nau,  i5iB  ,  in-8°.,  par  les  soins  de 
CaMarius ,  qui  y  ajouta  d'abord  le 
poème  Dû  ponderibus  et  mensuris 
de  Q.  Rhémnius-Fannius  Palxmon , 
ensuite  des  notes  courtes  mais  utiles; 
Venise  ,  1 5i8 ,  in-8°. ,  avec  Gelse , 
par  Asulatius; Zurich ,  i54o,  in-4°.; 
Lyon  ,  1  !>4'i  *  par  Antoine  Dumou- 
lin ,  édition  fort  louée  par  Burmann 
et  Pithou  ;  ibid  ,  i56G,  in-8°.,  par 
Rob.  Constantin  ;  Leipzig ,  1 5go , 
in-8".,  par  Ranzovius;  Amsterdam, 
likrA  ,  10  11 ,  avec  Palaemon  :  cette 
édition  donnée  par  le  plagiaire  Keu- 
cheii ,  est  fort  bien  imprimée  ;  mais 
on  s'aperçoit  que  l'éditeur  n'a  colla - 
tiomié  le  texte,  ni  avec  les  manus- 
crits ,  ni  avec  les  bonnes  éditions  ; 
car  toutes  celles  dont  il  parle  sont 
au  rang  des  plus  mauvaises  :  cepen- 
dant les  prolégomènes  et  les  com- 
mentaires éni'lits  dont  celle-ci  est 
en  rie  hic,  la  rendent  intéressante  et 
bonne  à  consulter ,  parce  que  les  uns 
rt  les  autres  ont  été  dérobes  par  Kcu- 
rheu,  soit  à  son  grand-père,  qui 
était  premier  méJecin  de  l'électeur 
de  Brandebourg ,  soit  à  d'autres  sa- 
vant* ,  tels  (pie  Saumatsc  ,  Turnèbc, 
J.  Cornant**,  etc.  (  /'.  Ktn.ucw  , 
XXII.  3'iJ  }.  Burmaun  ,  dans  sa 
mllct -lion des 2WI*  latini  minores, 


264  SAM 

a  épuré  le  texte  de  Saraonicus  don- 
né par  Keuchen ,  et  jugé  à  propos 
de  reproduire  en  entier  les  commen- 
taires de  ce  dernier  ;  mais  il  a  grossi 
son  édition  d'une  foule  de  notes  phi- 
lologiques et  critiques  ,  dont  plu- 
sieurs paraissent  superflues,  et  quel- 
ques-unes même  contiennent  des  er- 
reurs qu'un  homme  peu  verse  dans 
la  science  médicale  pouvait  difficile- 
ment éviter.  Morgagni a  publié,  sur 
Samouicus  deux  lettres  fortsavantes: 
Tune  (Padoue,   1722  )  réimprimée 

à  la  Haye,  en  17^4  9  in -4%  ac~ 
compagncredit.de Celsc  et  de  Samo- 
uicus réunis ,  et  rectifie  ça  et  là  le 
texte  de  ce  dernier  ;  l'autre ,  qui  est 
jointe  à  la  même  édition,  donnée, 
en  1750,  à  Padoue,  2  vol.  in-8°. , 
sert  de  réponse  à  Burma  nn ,  qui 
avait  censuré  quelques  parties  de  la 
première  lettre.  Enfin,  le  docteur 
J.  G.  T.  Ackcrmann  ,  après  avoir 
publié  ,  dans  le  Magasin  à  l'usage 
des  médecins ,  de  Baldingcr,  une  É pi- 
tre sur  Samouicus  ,  et  un  projet  de 
nouvelle  édition  de  cet  auteur,  a  mis 
au  jour  son  travail ,  Leipzig ,  1 78(5, 
in-8°  ,  pour  lequel  il  avait  rassemblé 
plusieurs  manuscrits,  collationné  les 
meilleures  éditions  ,  et  consulté  les 
hommes  les  plusérudits,tels  qucHey- 
ne,  Grimer,  Blumcnbach,  Keixius, 
Franzius.  L'étude  aprofoudic  de  ce 
poème  le  conduisit  à  reconnaître  les 
emprunts  considérables  que  Samo- 
uicus avait  faits  à  Dioscoride  et  à 
Pline.  11  a  mis  tous  ses  soins  à  réta- 
blir le  texte  dans  sa  première  inté- 
grité :  les  notes  qu'il  y  a  jointes  sont 
tirées  des  scholiastes  les  plus  distin- 
gués ,  et  quelques-unes  de  son  pro- 
pre fonds;  quoique  nombreuses,  elles 
sont  fort  utiles ,  à  cause  du  choix 
sévère  qui  y  a  préside,  et  de  la  lu- 
mière qu'elles  jettent  sur  les  points 
obscurs  du  sujet  :  enfin  une  Préface 


SAM 

de  quarante-huit  pages  prouve  la 
vaste  érudition  et  la  bonne  foi  de 
l'éditeur ,  en  sorte  qu'on  peut  regar- 
der cette  édition  comme  supérieure 
à  toutes  celles  qui  Font  précédée.  0* 
regrette  seulement  de  ne  pas  y  ren- 
contrer une  table  des  chapitres  fn 
paraissait  indispensable  (1). 

SAMPIETRO,  célèbre  capitaine 
corse ,  commandant  les  troupes  ita- 
liennes au  service  de  France  sous  les 
règnes  de  François  Ier  et  de  Henri  II, 
naquit,  vers  l'an  i5oi ,  de  parafe 
obscurs ,  à  Bastelica ,  bourg  do  dis- 
trict d'Ajaccio.  Il  fut  élevé  par  caa- 
rité ,  dans  la  maison  d'Hippolyte  d» 
Médicis,  neveu  du  pape  Clément  VII; 
fit  ses  premières  armes  sous  Jean  de 
Médicis  ,  fameux  chef  des  bandes 
noires ,  et  entra  de  bonne  heure  an 
service  de  France.  Il  s'était  déjà  dis- 
tingué dans  plusieurs  rencontres» 
lorsque  sa  réputation  acquit  un  graai 
éclat  par  la  défense  de  Fossan.  Cet- 
te place ,  n'ayant  pour  fortifications 
qu'une  faible  muraille ,  fut  investie 
(  1 536)  par  dix  mille  Allemands, so* 
les  ordres  d'Antoine  de  Lève,  un  des 
meilleurs  généreauxdeCharle&QuinL 
Le  gouverneur  (Montpczat),  répondit 
à  li  sommation  par  une  vigoureuse 
sortie.  Sampietro ,  à  la  tête  de  troi» 
cents  Italiens,  enleva  d'abord  les  ou- 
vrages des  assiégeants,  et  se  dirigea 
ensuite  sur  le  quartier  d'Antoine  de 
Lève,  lequel ,  surpris ,  fut  obligé 
de  prendre  la  fuite ,  porté  sur  une 
chaise,  ne  pouvant  monter  à-  che- 
val à  cause  de  sa  goutte.  Poursuivis 
trop  chaudement  par  Sampietro, 
les  porteurs  jetèrent  le  général  dans 
un  bled ,  où  il  échappa  aux  recher- 


■ 


(1  )  Ro+limnr  a  cotwarrr  fpialrr  Duacrtatii**  .  pu- 
blier» à  Wittrulx^i: ,  de  174)8  *  1H00  ,  pour  pruunl 
ijiir  Sutnonirut  e»t  aiiwi  l'auteur  <f  un  poème  rar  h 
Iriutu  redit  cbcvcui  (lie  fmgemiis capttit*). AJt  ■  T 


SAM 

S*ar«rtro  fa: 
ass  crsr  wrtx.  Ia\  T«>&r  et 
iroct  qVil  t  û:  jv*r*I:re.  !«& 

C  CD  CvQKAtricBC^:  fl^*  13- 

.  A  la  £3  de  l'ataee  i55Ô  . 
-**Mi  pewra  fc  Provence; 
îr«»  Tvi-I  arrêter  k*&  *v.ist- 
jpre*  ie  Bn-rc-ïe*  :  ni*,  ac- 
ir  ore  nombreuse  cavalerie. 
1*  avec  Montezeau  et  BoL&»i. 
1  la  liberté .  i'annee  suivante, 
tingua  ensuite  au  sié;e  de  Co- 
1  îji;  a  relui  de  Landrecies. 
l  .  et  à  la  batulle  de  Censo- 
1  j4  ♦•  H  fut  nommé,  a  la  fia 

•  guerre,  culoiiel  -  général  de 
rrie  corse  au  «ervice  de  Fran- 
nnée  qui  suivit  la  mort  de 
i*  I"..  il  quitta  le  royaume, 
urna  dans  sa  pairie  ,  où 
eçu  en  triomphe.  Il  y  épou- 
nua   Ornano  ,    héritière  de 

illustre  et  de  la  plus  riche 

de   I  lie.    La   confédération 

était  acquise  par  sa  vjlcur  fit 

sur  l'obscurité  de  sa  uaissan- 

1  j  47 ,  il  demanda  à  rempla- 

ui<  F-irnèsc  dans  le  coin  ou  u- 

t  des  troupes  papales;  mais 

ibtuit  punit.  Inquiet ,  trop  ac- 

r  trouver  des  charmes  dans  le 

Sjmpittro  forma  une  ligue 

atre  les  principales  fini  il  1rs 

•  de  Cors«*  ,  pour  soustraire 
ivs  à  la  domination  des  (je- 

m 

>ux-ci,  informes  du  projet, 
ent  sa  perte.  Sous  un  prétc-x- 
icux  ,  ^piuol.i ,  gouverneur  de 
'attira  ,  avec  son  lic.ni  -  père, 
1  citadelle  de  lia* ti.i ,  et  le  re- 
tourner. I«e  stJ1.1t  envoya  l'cr- 
\r  mettre  a  mort.  L'upparcil 
plice  était  drj.i  prépiré,  lors- 
roritre-ordrr  .un va.  Le  roi  de 
.  fleuri  II,   iv  nt  menacé  de 
;rruo\  l.i  n:pi:Lliquc  de  (»c- 
!le  Lisait  mourir  Sainpiclro, 


SA*  i«5 

et  parlé  tfôter  la  rie  à  d*«\  îllsslm 
Genou,  en  représailles.  Samptetro .  à 
l'iiie  de  cette  puissante  médiation, 
obtint  la  liberté.  Il  quitta  la  Corne . 
en  rouant  au\  Génois  une  haine  im- 
placable. La  guerre  avant  rteom- 
mencedansritalie.cn  irôi.îsimpie- 
tro  seconda  merveilleusement  Ho- 
race Farnèse .  duc  de  Parme ,  alors 
allie  de  la  France.  Il  battit,  dans  le 
Plaisantin ,  deux  divisions  de  Gon- 
zagu-v  Poursuivant  toujours  ses  pro- 
jets de  vengeance  contre  Gènes,  il 
obtint,  en  i:">53 ,  que  la  France  dé- 
clarerait la  pierre  à  la  république 
et  aiderait  les  Corses  à  secouer  le 
joug.  Le  maréchal  de  Termes  fut 
chaigé  de  cette  expédition.  Sampie- 
tro  s'embarqua  avec  ce  général  et  le 
prince  de  Salcrne.  I«a  flotte  françai- 
se alla  se  joindre  à  celle  de  Dragut, 
fameux  amiral  turc.  Kl  le  aborda 
daus  l'île  de  Corse,  au  mois  d'août. 
Sampietro  lit  un  appel  aux  habitants, 
qui  vinrent  en  foule  se  joindre  à  lui. 
Hastia  ,  Calvi,  Boniface,  tnmbètetit 
en  son  pouvoir;  mais  Sampirlro  no 
put  cou.srrver  la  bonne  intelligen- 
ce parmi  les  alliés.  Dragut  (initia  l'île; 
Dorta,  l'a  mi  ml  géi.ois,  débarqua  eu 
Corse,  avec  des  forces  siipéiiciuc*. 
Le  m.iréchal  de  Termes  fut  rappelé: 
S.impu-tro  resta  seul  pour  piolégrr 
ses  coiiquctcs.  Il  se  maintint  pendant 
une  année  entière;  m -m  la  paix  ayant 
été  faite  dans  toute  l'Kuropc  (  I  rifir»)» 
il  tut  obligé  de  quitter  l'ilr.  Le  sénat 
avait  mis  sa  tête  à  prix.  Port.nit  eu 
tout  lieu  sa  haine  contre  Grues,  il 
alla  jusqu'en  Turquie  chercher  dm 
ennemis  à  cette  république.  Il  se  prit 
alors  de  querelle  avec  son  neveu  I'c- 
lune  Baslclica  ,  qui  l'avait  accompa- 
gné. H  se  h.itlit  eu  duel  avec  lui ,  sur 
la  grande  place  de  Coiistaiilinople. 
Plus  habile  clans  le  maniement  de 
l'épée,  Sampietro  tua  son  neveu.  Cet- 


266 


SAM 


te  action  peu  généreuse  ne  fut  que  le 
prélude  d  une  autre  bien  plus  cruelle. 
Il  apprend  que  sa  femme,  retirée  à 
Marseille ,  avait  eu  l'intention  d'aller 
à  Gènes  implorer  la  grâce  de  son 
époux  :  Un  parent  de  ce  dernier  la 
surprit  en  route,  et  la  ramena;  mais 
l'idée  seule  d'une  pareille  démarche 
auprès  de  ses  plus  cruels  ennemis, 
met  au  désespoir  le  capitaine  corse , 
et  le  remplit  de  race.  Il  quitte  Cons- 
tantinople ,  et  arrive  en  toute  hâte 
en  Provence.  Il  trouve  Vaninaà  Aix , 
et  lui  annonce  froidement  qu'ayant 
eu  la  pensée  de  le  déshonorer  en 
allant  demander  sa  grâce  au  sénat 
de  Gènes,  elle  s'est  rendue  indigne 
de  la  vie ,  et  qu'elle  doit  se  préparer 
a  mourir.  Vanina  sentît  que  c'était 
un  arrêt  irrévocable.  Se  préparant  à 
la  mort  avec  courage ,  elle  demanda 
pour  toute  grâce  que,  n'ayant  ja- 
mais été  touchée  par  un  autre  hom- 
me que  son  mari,  elle  mourût  de  sa 
main.  Sampictro  se  rendit  à  ses  de- 
sirs.  Dcfosquc,  historien  de  cet  hom- 
me singulier ,  dit  qu'il  mit  un  genou 
à  terre  devant  Vanina ,  comuie  un 
hommage  à  sa  vertu  ,  l'embrassa , 
lui  prodigua  les  noms  les  plus  doux, 
en  fui  demandant  pardon  de  la  mort 
qu'il  allait  lui  donner;  enfin  qu'il  lui 
passa  son  écharpe  au  cou ,  et  l'étran- 
gla. Parce  trait  de  barbarie,  le  nom  de 
Sampietro  devint  odieux  à  toute  l'Eu- 
rope. La  France  lui  retira  le  titre  de 
commandant  des  troupes  italiennes. 
II  n'en  poursuivit  pas  moins  ses  pro- 
jets contre  Gènes ,  et  débarqua  dans 
l'île,  en  1574»  avec  vingt- cinq  sol- 
dats seulement.  Dans  l'espace  de  huit 
jours ,  tous  les  hommes  en  état  de 
porter  les  armes  vinrent  se  réunir 
sous  ses  ordres.  Obtenant  plus  d'a- 
vantages seul  que  le  maréchal  de 
Termes  et  Draeut  réunis,  il  enleva 
les  principales  pïaoes.  11  s'était  main* 


SAM 

tenu  trois  ans  en  Corse,  et 
en  souverain ,  lorsque  U  1 
de  Gènes ,  ne  trouvantd'ai 
que  la  trahison  pour  se  d 
ennemi  aussi  redoutable , 
telli ,  lieutenant  et  ami  d 
tro.  Cet  officier  frappa  se 
de  quatre  coups  de  poig: 
derrière,  le  Ier.  janvier  1 
mourut  Sampietro ,  à  l'A 
xante-six  ans,  laissant  un 
réchal  d'Ornano ,  qui  fut 
la  cour  et  avec  les  enfant 
ri  II.  (  F.  Orwaîio). 

SAMPSICÉRAMUS  e 
de  deux  souverains  arab 
gnèrent  à  Emèse,  ville  d 
centrale ,  sur  les  bords  d< 
Le  premier  vivait  plus  1 
siècle  avant  notre  ère.  11 
doute  du  nombre  de  ces  u 
qui  profitèrent  de  la  décad 
de  la  chute,  de  la  dynastie 
cides,  pour  fonder  des  éta' 
Nous  ignorons  son  origine 
de  son  père;  nous  ne  savo 
plus  s'il  fut  le  premier  d< 
qui  régna  à  Emèse.  Il  ei 
qu'ils  étaient  les  chefs  des 
bes  habituées  dans  le  v< 
cette  ville ,  dont  ils  se  ren< 
très  lorsqu'ils  en  trouvèi 
sion.  Strabon  lui  donne  I 
de  phylarque ,  c'est-à-dir 
tribu,  attribué  ordinairtn 
auteurs  grecs  aux  princes  i 
Outre  la  ville  d'Einèse,  S 
mus  possédait  encore  c< 
thusc  ,  à  seize  milles  au  c 
même  fleuve.  Lorsque  P. 
en  Syrie  ,  l'an  63  ava 
après  avoir  vaincu  Mithr 
grane ,  il  soumit  Sampsio 
qui  conserva  cependant  s 

(1)  Géogr.,  liv.  XVI,  p.  753. 
(»)  Appian,bclL.9yr.,p.  i»5. 


K 

•  Oi  mm.  or  SiitTKirifrxj  » . 

*«Tf    pt-^liM   ùf   «s  fCii. 
,:**je* 9-lt  **  «?•:•• *■  *»  s: .r . 

!  ^^«.n-e  r:"..  :\:  rri:Ta- 
^o*frrs:  :  if  «.*  ;--_-- nr-f. 
1  *  i.*z  it  :!•»  |..r  Si-;-»; 
'  i1^.  2.  et  a:  =:.-:  c-  î'i-  Si 
■^*  ■  *  •  <^>rj»  »  u  Grer^n 
^•'•«Ci  c.f.  >.•=  f'.S  !n- 
K  eui:  i!rr*  roi  iT-n*>c. 
P&:.r  «wrwar  A!rta:..!rr. 
:»  ie  cr  pr::.«.  —  >jiMr<i- 
■"*  II.  *iwr**sc-!r  et  peut- 
>de  Iar!:L!ipjc  II  .  fils  d\\- 
p  .  rrçnait  iur  Emr«e  .  en 
.  *ou*  le  repue  de  Garnir.  Sa 
'pr.cpouva  Aristubulc,  prlit 
«rode*  lf -Grand  .  ci  fuie 
e»  Agrippa,   roi  de  la  Tra- 

Il  cul  pour  Mirrc*«eur  mi 
Am,qui  orcup.iit  le  trône 
»3.  On  ignore  s'il  était  fils  ou 
le  Sampsiccranius  II.  — 
re  fait  mention  d'un  autre 
l'ftAMVft  ,  qui  vivait  dam  la 
ille  I  un  £ -temps  aprc.s  cru\- 
iir:ait  |K.-ut  i-irc  de  la  même 
(*  perMumage  fut ,  en  Tan 
and-prîtrede  Venus  à  Ivni- 
Otte  Laute  dignité  semble 

qu'il  appartenait  a  une  fa- 
t  -di»tinj;ue>  ,  qui  pouvait 
'•■  dt  Vaurienne  dynastie.  Il 
V -r.c  qu'il  iif  r«,.nt  uni:  *ortr 
r«ineté«ur  \*\  irihus  41.1  1k- s 
iiJCr.   1|    mairha  a  leur  tête 


Sa*  *f* 

-  ... 

rn^r-LC  *i  >«— »f  .  **  *«*  sin*  Arw^r 

èT^.*  11  Ci,-:  .v  X  *iiWî.  Siirns;- 

lue***  i*w>  «*:  *r  if  j-.:v  .  rî  «vn;?*.*?-! 

i*  •.--r.r  if '.*  >%r*.       S  V — * 

5\VS\M  ïimhii  \\\  %  ***x 

rv^*..-.*.  fUït  k  de..\ici»e  ï.N  »î»i 
•rc.  cl  rv  \ .? V  **ï  f\l V.Jl  : . ÎJk K    il  iVt  ïv« 
errr..  a  K->:v  .ijt.î  •  api\^  lui.  .Un* 
la  ofAT-ic  dVinir  al  cnuaK  .  Tau  do 
Tfcr,:.  .»- j  ,  s\<  J.-lV  *>Si  *  l 'amvc 
*::nar.U'  .  il  vai:.put  r.n  Kuidc  «pu 
»Vtai:  rmpair  de  M»mï*%ouI  ,  ivpul 
ccï:c   \1II0.ct   cld.^ra   lo  rvUU^  a 
*e   icïuvr    Jan*   le*    mtMtla^nr»   du 
Di.iri'iki  .  ou  il  pt.i  l««  l'.'iid«-meut% 
de  la  d\iuivlie  dr>  Mcitt.iuiJe*  S«m 
frère  aîné  AIhmi'I  F  m  .110  (lumi, 
qui  çoii\eru.iit  lr  Ki*rm.in  ,  a«'«oiiiul 
à  Clur.11  .  >'iustjlLi  »ur  W  tiôuo  %\%-% 
I^iw.udts.  put  lr  titre  dr  C.hriil'  ni 
daulih  ,  et  >nl»>lilu.i  «r  nom  dau«  la 
kholliluli  à  rrlui  dr  »on  fiii  r  S,uii«.iin 
ed-ti.tul.ili.  Apii-s  sVlic  un*  ru  no« 
s<.'>sioii   tir  l'Alix .1/  ,  «lr  W.iMtli  et 
dr  Rissolait  ,   i\  irimt  au  kli.difr, 
l'an  3-<i  v«l^7^*  |t(l111    Mil  ilt'iuaiitlir 
la  ch.tr^r  dVuiir  >d  uuu.ili  ri  la  di 
pusititm  dr  son  firrr.  I.r  I  nldr 'l'.in 
l.ill.ili  tilièit  ;  ni.ii*  Ciliriil  nldauLili 
ayant  r\ij;é  que  StiiM.uu  ni  il.nd.ili 
lut  if  mis  riitir  »m  inam«  ,  nlui  11 
mrpiivi  lr  rou%ril  qu'on  lui  ilmiiuil 
de  m*  n  tuer  à  Muu««oiil ,  cl  %v  liant  k 
la  rU'ini'ure  o!i*  mjii  fii-rc  ,  alla  lr  tiou 
Vcr.Lrvailiqurui  l'arf-iifillit  il'iiltin f| 
f.iVoraLUuiriil;  m.ii%  liiriilût  il  lr  fil 
arirlrr  ri  l'envoya  dau.t  uur  forh 
n  s.m  du  FirMstju.  \tv  ri'^ni'ilr.Siiiii 
.samcl-d.iuhh  iif.iv«iilp.ini|iiif:ipi4lif< 
aus.i  Hi^li'b'l.  1)4 lui  di  l.lniif  "I 
d.iu|.ili  fut  1  m  <«M  plm  1  oui I ,  i  1  n  (   I 
rciiDi'i'i.jliU   qu«    pir  l.i   fi'U'Iniuit 


*68 


SAM 


d'un  observatoire  à  Baghdad ,  où  des 
astronomes ,  sous  les  auspices  de  ce 
prince ,  observèrent  le  solstice  d'été 
le  27  safar  378  (  16  juin  988  ) ,  et 
l'equinoxe  d'automne,  le  4  djoumad  y 
ae.  (  19  septembre  de  la  même  année). 
Près  de  mourir ,  un  an  après  ,  il  en- 
voya ordre  de  crever  les  yeux  à 
Samsam  ed-daulah  ;  ce  qui  fut  exé- 
cuté. Ce  dernier  recouvra  néanmoins 
sa  liberté  par  la  mort  de  son  frère  , 
et  disputa  la  dignité  d'émir  al-omrah 
à  son  jeune  frère  Boha  ed  -  daulah 
(  Voy.  ce  nom  ).  Après  plusieurs 
combats ,  les  deux  princes  firent  la 

Saix,  et  convinrent  que  Samsam  cd- 
aulah  aurait  les  provinces  d'Ar- 
djan ,  de  Farsistan  et  de  Kerman ,  et 
que  Boba  ed  -  daulah  garderait  l'I- 
rak et  l'Alrwaz  en  qualité  d'émir  al- 
omrab.  Samsam  -  cd  -  daulah  régna 
donc ,  quoique  aveugle ,  sur  le  midi 
de  la  Perse.  Il  eut  deux  guerres  à 
soutenir  contre  Khalaf ,  prince  du 
Scïstan ,  qui ,  plus  par  trahison  que 
par  la  force  des  armes ,  lui  enleva  le 
Kerman  (  V.  Khalaf  )  :  mais  Sam- 
sam ed  -  daulah  recouvra  bientôt 
cette~province.  C'est  toujours  dans  sa 
propre  famille  qu'il  devait  trouver 
ses  plus  cruels  ennemis.  Les  six  fils 
de  son  oncle  Azz  cd- daulah  Bokh- 
tyar  (  Pojr.  ce  nom),  s'élant  sauves 
de  la  prison  où  ils  étaient  renfer- 
més depuis  la  mort  de  leur  père , 
£  rirent  les  armes  contre  le  fils  de 
ur  persécuteur ,  Tan  383  (  993  ). 
Ils  furent  vaincus  par  le  général 
Abou-Aly  ibn  Oustad-Hormcuz  ,  qui 
les  Ht  prisonniers  et  les  envoya  au  prin- 
ce son  maître.  Samsamed-daulah  or- 
donna que  les  deux  aînés  fussent  rais 
à  mort,  et  que  les  quatre  autres  fus- 
sent plus  étroitement  renfermés.  Mais 
cette  exécution  le  brouilla  de  nou- 
veau avec  son  frère  Boha  ed-daulah. 
La  guerre  eut  lieu  à  son  avantage. 


SAM 

L'Ahwaz  etl'Irak-araby,! 
au  pouvoir  de  son  généra 
Hormouz ,  et  il  se  dispe 
rendre  lui-même  à  Baghda 
la  fortune  changea  d'un  set 
destinée  de  ces  deux  prii 
sam  ed-daulah  avait  vidé  : 
pour  subvenir  aux  frais  de 
Les  troupes  qu'il  avait  gard 
de  lui ,  s'élant  mutinées  fau 
brisèrent  les  fers  des  fils 
daulah  ,  et  reconnurent  p< 
Abou-Naser ,  l'un  d'eux, 
attaqué  Samsam  ed-daula 
de  sa  propre  main ,  à  mu 
Chiraz,  l'an  388(998), 
sant  qu'il  vengeait  sur  lui  1 
son  père.  Samsam  ed-dai 
neuf  ans  et  huit  mois  dan 
méridionale.  Il  avait  fail 
Chiraz  d'un  rempart  de  d 
pas  de  circonférence.  Ses 
sèrent  à  Boha  ed-daulah, 
rir  les  enfants  d' Azz-ed-dai 
tyar. 

SANSOX  (Soleildtk 
libérateur  d'Israël  ,  fils  c 
de  la  tribu  de  Dan  ,  et  d' 
jusqu'alors  stérile,  naquit 
nière  miraculeuse,  vers 
avant  Jésus-Christ ,  suiva 
nologie  d'Ushcr.  Il  fut  de 
zaréen,  c'est-à-dire  qu'il  fi 
au  Seigneur  dès  sa  naissai 
lui  laissa  croître  la  che 
qu'il  s'abstint  de  vin  et  de 
liqueur  fermentée.  L'espi 
commença  d'être  avec  1 
force  extraordinaire  dont 
lorsqu'il  était  dans  le  cam 
entre  Saraa  et  Esthaol.  < 
dix-huit  ans ,  il  descendi 
natha  ,  et  y  vit  une  fille  d 
des  Philistins  ,  dont  il  dei 
reux.  11  conjura  son  père 
de  la  demander  pour  fui  c 
il  firent  d'abord  quelques 


SAN 

ais  ils  y  consentirent  à  la 
a  alla  donc  avec  eux  à 
i  ;  et  quand  ils  furent  ar- 
ignes  qui  «voisinent  cette 
sépara  d'eux  pour  qncl- 
ils.   Dans  cet   intcivalle 
)ut  à  coup  un  lionceau 
rugissant  ,  qui  marcha 
nson.  Ce  jeune  homme  , 
»     le  saiût ,  le  déchira 
urait  fait  un  chevreau  ,  et 
ce  es.  Il  rejoignit  ses  pa- 
ie leur  dit  rien  de  ce  qui 
é.  On  lui  promit  la  fille 
t  plu.  Peu  de  jours  après , 
our  l'épouser  ,  il  se  dé- 
rhemin  pourvoir  le  corps 
I  avait  tué ,  et  trouva  dans 
in  c*saiin  d'abeilles  avec 
le  miel  qu'elles  y  avaient 
il  eu  mangea ,  dit  l'Écri- 
donna  à  mangera  ses  pa- 
ant  le  festin  qui  «levait  pré- 
jiij<:e,  et  auquel  avaient 
timtc  jeune*  Philistins, 
ir  dit  :  «  Je  m'en  vais  vous 
:  une  énigme,  et  si  vous 
îe  l't  \  pli<  [uer.  d.ms  Tinter- 
sept  jours  que  durera  la 
ou*  iloutier.il  trente  robes 
tir  tuniques.  (h\c  si  vous 
/.  l'expliquer  vous  me  don* 
,*»i   li  eu  te  robes  et  trente 
».  —  Propose/,  votre  en ig- 
.iirrnt  les  jeuiieN  •■cii*  ,  aliu 
N.n'hiuii-*  re  que  c'est.  — 
riturc  e^t  moitié  de  celui 
pcait  .  «lit  .Yiiijmhi,  et  la 
«le  relui  qui  e^t  féroce  ». 
m   |<*  r:ub.irra\N.i.  <J«i.ni.l 
ju'i.-.  i.e  pon\.iiiiit  lVxpli- 
|  le  le  tri  me  approchait , 
Trent  a  la  liaucer  dcSam- 
linnt  :  (iagnc/.  votre  mari 
.ire**!-'*  .    •■!    obtenez  qu'il 
imi'  la  signification  de  l'c- 
.ircimut  nous  vous  biùlc- 


SAM  *Gq 

tons,  vous  et  toute  la  maison  de 
votre  père  :  est-ce  que  vous  nous 
avez  invités  à  vos  noces  pour  nous 
faire  perdre  nos  habits  '?  Celle  fem- 
me  mit    eu    œuvre   tout  ce    que 
ses  charmes  et  son  adresse  avaient 
de  plus  scJuisaut  pour  arracher  le 
fatal  secret.  A  peine  eut-elle  obtenu, 
par    ses   import  uni  tés ,  ce  qu'elle 
voulût  savoir,  qu'elle  courut  le  dé- 
voiler à  ses  jeuues  compatriotes.  Au 
jour  indique',  ils  ne  manquèrent  pas 
dédire  à  Samson:  Qu'y  a-t-ildeplus 
doux  que  le  mielet  déplus  féroce  que 
le  lion?  Indigne'  de  l'indiscrétion  de 
celle  qu'il  avait  souhaité  ardemment 
d'avoir  pour  compagne.  Samsou  ré- 
pondit aux  jeunes  gens  :  Si  vous  n'a» 
viez  pas  labouré  avec  ma  génisse , 
vous  n'eussiez  jamais  trouvé  ce  que 
signifiait  mon  énigme  ;  et  en  même 
temps  il  courut  a  Ascalon,  y  tua 
trente  Philistius,  dont  il  prit  les  vê- 
tements ,  et  les  porta ,  suivant  sa 
promesse ,  à  ceux  qui  avaient  ex- 
pliqué son  énigme.  Il  se  retira  en- 
suite chez  son  père .  et  abandon- 
na   momentanément  son   épouse  , 
qui  fut  donnée  en  mariage  à  un  des 
jeunes    gens    qu'on  av.iit  invités  à 
ses  noces.  Le  temps  de  la  moisson 
des   orges  étant  venu,  Sam  son  se 
rendit  .1  Thamnatha ,  dans  l'inten- 
tion d'offrir  un  chc\reau  à  relie  qu'il 
consi  iéiait  toujours  roui  me  sa  fem- 
me; mais  le  père  de  relie  jeune  per- 
sonne l'empêcha  d'entrer  dans  sa 
rhainhrc,  en  disant  :  a  J'ai  cru  que 
vous  aviez  de  l'aversion  pour  votre 
femme  ;  et  je  l'ai  donnée  a  un  de  vos 
amis  :  elle  a  une  sieur  plu»  jeune  et 
plus  belle;  je  vous  la  donne  a  sa  pla- 
ce. »  Sanitoune  voulut  point  accep- 
ter l'érlunge  qu'on  lui  proposait,  et 
jura  de  se  venger  de  cet  outrage.  Il 
prit  trois  cents  renanls  qu'il  lia  deux 
à  deux  par  la  queue,  y  attacha  des 


*7<>  SAM 

flambeaux  allumés,  et  les  lâcha  dans 
la  campagne.  Les  renards  curent 
bientôt  mis  le  feu  aux  bleds  des  Phi- 
listins, qui  déjà  étaient  en  gerbes  ou 
prêts  a  être  coupes.  L'incendie  se 
communiqua  même  aux  vignes,  aux 
oliviers  et  à  tout  ce  qui  était  dans 
les  champs.  Quand  ils  connurent 
Fauteur  de  tant  de  ravngcs  et  de 
dégâts,  et  les  motifs  qui  l'y  avaient 
poussé ,  les  Philistins  brûlèrent  la 
femme  de  Samson  avec  son  père. 
C'était  une  espèce  de  réparation  of- 
ferte à  l'époux  offensé  ;  mais  il  ne  le 
prit  pas  ainsi  :  a  Quoique  vous  ayez 
*  fait  cela,  leur  dit-il,  ]c  ne  laisserai 
»  pas  néanmoins  de  me  veneer  enco- 
»  re  de  vous;  et  puis  nous  vivrons  en 
»  paix.  »  Effectivement  il  les  battit, 
et  en  fit  un  grand  carnage.  Après 
cet  événement ,  il  se  retira  dans  la 
caverne  du  rocher  d'Etam.  Les  Phi- 
listins s'attroupèrent,  vinrent  cam- 
per non  loin  de  la  retraite  de  Sam- 
son ,  et  menacèrent  ceux  de  la  tribu 
de  Juda  de  les  rendre  responsables 
du  dommage  qu'ils  avaient  éprou- 
ve'. Effrayes  de  ces  menaces,  trois 
mille  hommes  de  cette  tribu  allè- 
rent trouver  Samson,  dans  le  des- 
sein de  le  lier  et  de  le  livrer  ensuite 
aux  Philistins.  Samson  demanda  seu- 
lement à  ses  compatriotes  la  vie  sauve, 
et  se  laissa  garrotter.  Emmené  dans 
cet  état  au  milieu  du  camp  des  Phi- 
listins ,  qui  se  réjouissaient  d'avan- 
ce de  posséder  leur  ennemi  mortel , 
et  qui  poussaient  d'affreux  hurle- 
ments, le  jeune  hébreu  rompit  les 
cordes  neuves  dont  il  était  lié  ,  avec 
la  même  facilité  que  le  lin  se  con- 
sume lorsqu'il  sent  le  feu  ;  et  saisis- 
sant une  mâchoire  d'âne  qui  n'était 
pas  encore  desséchée  ,  il  s'en  servit 
comme  d'une  massue ,  et  en  assomma 
mille  hommes.  Après  ce  merveilleux 
exploit  ,  il  jeta  la  mâchoire  en  chan- 


SAM 

tant ,  et  appela  ce  lieu  Ramatk- 
Lechi  (  élévation  de  la  mâchoire  ). 
La  chaleur  du  combat  lui  causa  une 
soif  ardente,  et  il  s'écria  vers  le  Sei- 
gneur :  «  C'est  vous  qui  avei  sauvé 
a  votre  serviteur  ,  et  qui  lui  ava 
»  donné  cette  grande  victoire  ;  maia- 
»  tenant  je  meurs  de  soif,  et  je  ton* 
»  berai  entre  les  mains  de  ces  ioev- 
»  concis.  »  Le  Seigneur  ouvrit  une 
des  grosses  dents  de  la  mâchoire ,  et 
il  en  sortit  de  l'eau.  Samson  sa  déVd- 
téra ,  revint  de  sa  défaillance,  et 
reprit  sas  forces.  A  dater  de  cette 
époque ,  ce  vaillant  homme  fut  re- 
vêtu de  la  judicature  sur  Israël ,  cl 
l'exerça  pendant  vingt  ans.  An  boit 
de  ce  temps ,  il  se  rendit  à  Gaxa ,  cl 
logea  chez  une  courtisane.  Les  ha- 
bitants ayant  appris  qu'il  était  dan 
la  ville,  mirent  des  gardes  aux  portes, 
et  prirent  leurs  mesures  pour  Je  tner, 
lorsqu'il  sortirait  le  matin.  Samsca 
dormit  jusqu'à  minuit ,  et  s'étant  kft* 
alors ,  alla  prendre  les  deux  portes 
de  la  ville  avec  leurs  poteaux  et  lean 
ferrures  ,  les  mit  sur  ses  épaules,  et 
les  porta  sur  le  haut  de  la  montagne 
qui  est  vis-à-vis  d'Hcbron.  Malhen- 
reusement  il  se  passionna  pour  une 
femme  de  la  Vallée  de  Sorec  ,  non- 
mec  Dalila.  Les  chefs  des  Philistins 
résolurent  de  tirer  parti  de  celle 
circonstance,  aussitôt  qu'ils  en  furent 
instruits.  Us  promirent  à  Dalila  orne 
cents  pièces  d'argent ,  si  elle  parve- 
nait à  leur  découvrir  la  cause  de 
la  force  extraordinaire  de  Samson. 
Pressé  par  ses  vives  instances  ,  il  I* 
trompa  une  première  fois ,  en  lui  di- 
sant qu'il  perdrait  ses  forces  si  on  If 
liait  avec  des  cordes  faites  de  nerf» 
encore  frais  et  humides  ;  et  une  se- 
conde ,  en  lui  faisant  entendre  que  si 
on  le  liait  avec  des  cordes  toutes 
neuves  dont  on  ne  se  serait  jamais 
servi ,  il  deviendrait  faible  et 


/ 


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M 
1 

: 

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2 


■i 


SAM 

i\  autres  hommes  ;  une 
,  enfin ,  eu  assurant  au* elle 
e  bien  lier  ,  si  elle  faisait 
s  de  ses  cheveux ,  et  du  fil 
nds ,  en  les  attachant  a  un 
Ile  enfoncerait  en  terre, 
r  ses  importunités ,  la  fer- 
in  cœur  se  ralentit  a  la  fin  ; 
ans  une  lassitude  mortelle, 
;la  la  Tenté  tout  entière. 
Nazaréen ,  dit-il ,  dès  le 
e  ma  mère  ;  si  on  roc  rase 
toute  nia  force  m'aban- 
,  et  je  deviendrai  faible 
le  reste  des  hommes.  * 
perçut  alors  que  Samson 
uvert  son  cumr ,  et  qu'elle 
en  rapporter  à  sa  déclara- 
nanda  les  chefs  des  Phi  lis  - 
apportèrent  l'argent  con- 
;  fit  rndormir  Samson  sur 
; ,  lui  plaça  la  tête  dans  son 
•cla  un  homme  à  qui  elle 
a  de  raser  les  sont  touf- 
veu\  qui  faisaient  la  force 
peuple  hébreu  ;  après  cette 
opération ,  elle  le  repoussa 
Telle,  car  sa  force  l'avait 
?  ;  et  elle  lui  dit  :  Samson, 
'hilistius  qui  viennent  fon- 
îtis.  Samson  ,  s*éveillant , 
nènie:  j'en  sortirai  comme 
iparavant ,  et  je  me  degu- 
i.  Car  il  ne  savait  pas,  dit 
.  qui-  le  Soigneur  s'était  ! c- 
.  Mais  les  Philistins  s'cm- 
le  sa  personne,  lui  crevè- 
lût  les  yeu\,  le  incn*  relit  à 
irjjé  de  chaînes,  et  l'enfer- 
ins  une  prison  ,  où  ils  lui 
lier  la  meule  d'un  moulin, 
t  ses  cheveux  corniucn- 
venir;  et ,  eu  même  temps, 
ait  ses  foires.  Les  princes 
tins ,  qui  n'avaient  point 
n oigne  leur  reconnaissance 
pour  le  triomphe  qu'ils 


SAM  an  i 

avaient  obtenu  sur  leur  ennemi ,  s'as- 
semblèrent en  grand  nombre  dans 
le  temple,  pour  célébrer  les  louanges 
de  cette  divinité.  Dans  l'ivresse  du 
festin ,  ils  firent  paraître  Samson 

Jour  leur  servir  de  jouet  Le  Juge 
'Israël  adressa  cette  prière  à  l'Eter- 
nel :  «  O  Seigneur ,  mon  Dieu  !  sou- 

*  venez- vous  de  moi  ;  mon  Dieu, 

*  rendez-moi  maintenant  ma  pre- 

*  mière  force ,  afin  que  je  me  venge 

*  en  une  seule  fois  de  mes  ennemis 

*  pour  la  perte  de  mes  yeux  ;  *  et 
prenant  les  deux  colonnes  sur  les- 
quelles la  maison  était  appuyée .  te- 
nant l'une  de  la  droite  et  l'autre  de  la 
gauche ,  il  dit  :  Que  je  meure  avec 
les  Philistins;  et  ayant  fortement 
ébranlé  les  colonnes ,  la  maison  tom- 
ba sur  tous  les  princes  et  sur  le  peu- 
ple qui  était  là.  Par  ce  dernier  acte 
de  sa  force,  il  tua  plus  de  Philistins, 
qu'il  n'en  avait  tué  dura  ut  sa  vie  ; 
mais  il  succomba  lui-même,  comme 
il  l'avait  désiré  :  c'était  l'an  1117 
avant  J.-C.  Les  Hébreux  l'enterrè- 
rent solennellement  dans  le  sépulcre 
de  son  père  Manué,  entre  Saraa 
et  Esthaol.  Telle  est  l'histoire  de 
Samson ,  ainsi  que  la  rapporte  l'es- 
prit saint  dans  le  livre  des  Juges.C'est 
un  tissu  de  prodiges  d'un  bout  à 
l'autre  ;  et  jamais  homme  n'eût  pu 
faire  ,  sans  l'aide  de  Dieu ,  ce  qu'a 
fait  ce  vaillant  Hébreu.  Il  s'est  trouvé 
des  écrivains  qui  n'ont  vu  dans  le 
récit  de  tant  de  merveilles ,  que  des 
allégories  dont  on  pouvait  tirer  parti 
pour  édifier  la  piété.  Nous  n'avons 
garde  de  les  blâmer,  sous  certains 
rapports:  l'apôtre  saint  Paul  nons  ap- 
prend que  toutes  choses  arrivaient  en 

jipureaur  Israélites;  mais  il  ne  faut 
pas  pousser  le  principe  trop  loin.  Les 
incrédules ,  de  leur  coté ,  ont  regardé 
l'histoire  de  Samson  comme  une  fa- 
ble, et  en  ont  attaqué  la  plupart 


^7  a  SAM   - 

des  circonstances.  Elle  est  l'éternel 
sujet  des  plaisanteries  de  Voltaire, 

Î[uia  cousigné  les  plus  piquantes  dans 
a  Bible  enfin  expliquée.  Elles  ne 
sont  pas  restées  sans  réponse.  L'abbé 
Builet  a  explique  les  difficultés  que 
Ton  a  faites  au  sujet  des  trois  cents 
renards ,  et  du  miel  que  l'essaim  dé- 
posa dans  la  gueule  du  lion.  (  Ré- 
ponses critiques  ,etc.)  D'autres  com  - 
mentateurs  ont  aussi  résolu  ces  dif- 
ficultés (  i  ).  L — b — E. 

SAMUEL  {qui  est  établi  de 
Dieu) y  juge  et  prophète  d'Israël, 
naquit  dans  la  petite  ville  de  Rama- 
tba  (  on  Ramathdim  Sophim  ) ,  sur 
la  montagne  d'Éphraïm,  vers  l'an 
il 55  avant  Jésus  Christ.  Son  père 
se  nommait  Elcana  ,  et  sa  mère 
Anne.  Ils  étaient  l'un  et  l'autre  de 
la  tribu  de  Lévi.  Anne  avait  été  long- 
temps stérile  :  mais,  par  la  pureté  de 
son  cœur  et  par  ses  prières ,  elle  ob- 
tint du  Seigneur  la  cessation  de  son 
opprobre  et  le  titre  de  mère.  Quand 
elle  eut  sevré  son  fils  aîné,  elle  le 
présenta  au  grand -prêtre  Héli ,  pour 
servir  devant  le  Seigneur,  et  maui- 
festa  sa  reconnaissance  par  ce  su- 
blime Cantique  ,  rapporté  dans  le 
deuxième  chapitre  du  premier  livre 
des  Rois .  et  qui  peut  être  regardé 
comme  le  type  de  celui  que  chanta 
l'auguste  mère  de  notre  divin  Sau- 


ie 


(O  1*  tr»Ri;die  de  Sitmson  le  foit  %  en  quatre 
actes ,  ynr  Villetnastaiu  ,  fnt  imprimée  tau*  date 
(  ver*  16*0  )  ,  Une  tmgédii*  de  Aamsou  fait  «ait 
du  thMtre  ItaLen  de  L.  Riccoltoui.  Fiéret  Ut  im- 
primer, en  1717,  une  tradnetio  •  d'uno  tragédie 
italienne.  Romasuieai  (it  jourr  .'.  Paria  Je  aR  février 
1 7 3o,  Mir  Je  théâtre  Italieu,  une  tragi-coim-die  en 
cinq  actes  et  eu  ver»  français  ,  imprimer.  Voltaire 
fit  »iu|trimer,  en  i-5o,  un  opéra  Je  Sjmsnn  qu'il 
■▼ait  Composé  eu  1^3»  ,  et  dont  Rameau  avait  coni- 
Mtjnce  la  mimique  I^i  rrprt-iefiUtiou  u'^yaut  p.<« 
clé  pertui»e ,  le  musicii-n  employa  une  parti»*  de 
■on  travail  pour  l'opéra  de  Zùroaslre.  Aristide 
Plancher  Valcwur  avait  couipoW  une  tragédie  de 
SantM>n:  «Ile  e»t  restée  inédite.  Etilin  Sa  nu  o  a  eut 
le  sujet  d'un  ballet  |»ar  M.  Henri  ,  doiim- ,  il  y  a 
quelque»  auiive*,  tut'  le  tlusilte  de  U  Porte  Saiiit- 
W-o-lûi.  A.   11  -T. 


SAM 

veur ,  chez  sa  cousine  ! 
Après  le  sacrifice  d'usage ,  J 
de  Samuel  retournèrent  à  1 
laissant  l'enfanta  Silo ,  où 
éphod  de  lin  ,  dit  l'Écritui 
plissait  les  fonctions  lévil 
sa  jeunesse  lui  permettait.  < 
la  parole  du  Seigneur  était 
et  précieuse ,  et  l'on  ne  c 
guère  de  visions  et  de  proj 
yeux  d'Héli  s'étaient  obscu 
fils  ne  cessaient ,  par  leur  t 
d'éloigner  les  Hébreux  d'ofl 
locaustes.  Une  nuit,  lorsqu 
n'était  pas  encore  éteinte, 
muel  se  fût  endormi  dans  si 
ordinaire ,  le  Seigneur  l'a 
jeune  lévite  s'imagina  que 
voix  d'Héli,  et  courut  rece* 
drcs.Le  grand-prêtre  lui  c 
l'avait  point  appelé,  et  qu 
se  rendormir.  Le  Scigneui 
tendre  une  seconde  fois  : 
marche  de  la  part  de  Sami 
réponse  de  la  part  d'Héli. 
troisième  fois ,  le  graud-f 
reconnaître  une  révélation 
dit  à  Samuel  :  allez  et  d< 
l'on  vous  appelle  encore, 
Parlez ,  Seigneur ,  parce 
serviteur  vous  écoute.  S 
tourna  dans  sa  chambre 
dormit.  Le  Seigneur  1'apj 
me  il  l'avait  fait  les  autres 
muel  !  Samuel  !  L'enfant 
Parlez ,  Seigneur,  parce 
serviteur  vous  écoute.  Ali 
gneur  lui  dit  :  «  Je  vais 
»  chose  dans  Israël  ,  qi 
»  pourra  entendre  sans  êl 
»  d'un  profond  étomicmi 
»  comptirai  tout  ce  que  j\* 
»  contre  Heli ,  et  contre  s 
»  fc  commencerai  et  j'acli 
»  lui  avais  prédit  que  j' 
»  mon  jugement  contre  s 
»  parce  que  sachant  que 


SAM 

rat  «Tara  manière  indi- 
i  les  a  point  punis.  C'est 
j'ai  juré  que  cette  iniquité 
mais  expiée ,  ni  par  des 

ni  par  des  présents  ». 
onta  ,  le  lendemain  ma- 
De  qui  s'était  passé,  et  lui 
aeuares  du  Seigneur.  A 
te  époque ,  on  s'aperçut 
;neur  était  avec  lui ,  et 
•s  paroles  ne  manqua 
«.  Après  les  désastres  de 
H  li  (  V.  ce  nom ,  XX , 
,  à  l'âge  de  quarante  ans, 
jge  d'Israël.  Cependant 
foulant  retourner  au  Dieu 
•* ,  consultèrent  Samuel 
pilla  de  renoncer  aux  ido- 
courir  ans  jeunes  et  aux 
>ur  se  purifier  des  impu- 
avaient  contractées.  Le 
;  Samuel  prit  un  agneau 
jeure ,  et  qui  était  sans 
offrit  en  holocauste.  Ce 
Tert  à  Masphath,  où  Sa- 
tvait  alors,  fléchit  la  co- 
gneur,  qui  humilia  les 
et  donna  la  victoire  aux 
rauel  résidait  ordinairc- 
atha  ,  sa  patrie  ;  mais  il 
et  ans  à  Béthel ,  à  Gal- 
tphath  ,  et  y  rendait  la 
ael.  Parvenu  à  un  Age 
le  déchargea  de  la  juni- 
5  deux  fiU,  Joël  et  Abia, 
à  Rer«aliée.  Ceux-ci  ne 
point  dam  ses  voies:  ils 
rurrompre par  'avarice, 
s   pre\ents  ,   et  ingèrent 

Tous  les  aririrns  d'h- 
d'une  M  criante  iniquité', 
rt.  \innnt  trouver  Si- 
itha.et  lui  dirent  :  Voila 
■*  •!•  vrnti  vieux  ,  et  vos 
un  lient  pas  sur  vos  ira- 
t  •  nous  un  roi ,  comme 
es  les  nations ,  afin  qu'il 


SAM  a?3 

nous  jnge  et  qu'il  nous  commande. 
Cette  proposition  déplut  à  Samuel  ; 
il  s'adressa  au  Seigneur  9  qui  lui 
répondit  :  «  Écoutez  leur  voix  «Ung 
tout  ce  qu'ils  vous  disent  :  ce  n'est 

Sas  vous  qu'ils  rejètent,  c'est  moi: 
epuis  la  sortie  d'Egypte ,  ils  n'ont 
cessé  d'en  agir  ainsi.  Ils  m'ont  aban» 
donné  pour  servir  des  dieux  étran* 

Sers ,  et  maintenant  ils  vous  traitent 
e  mime.  Faites  ce  qu'ils  vous  de* 
mandent;  mais  au  para  Tant  déclarez- 
leur  quel  sera  le  droit  du  roi  qui 
régnera  sur  eux.  *  Samuel  rapporta 
au  peuple  toutes  les  paroles  au  Sei- 
gneur, et  il  ajouta  :  «  Voici  quels  se- 
ront les  droits  du  roi  qui  vous  gou- 
vernera :  il  prendra  vos  enfants  pour 

*  conduire  ses  chariots.  Il  s'en  fera 
»  des  gens  de  cheval ,  et  les  fera  cou- 
»  rir  devant  son  char.  Il  en  fera  ses 
»  officiers  pour  commander,  les  uni 
»  mille  hommes ,  et  les  autres  cin- 
»  quante.  Il  prendra  les  uns  pour la- 
»  bourer  ses  champs ,  et  pour  recueil- 
»  lir  ses  blés ,  et  les  autres  pour  lui 

*  faire  des  armes  et  des  chariots.  Il 
»  se  fera  de  vos  filles ,  des  parfu- 

*  meuses ,  des  cuisinières  et  des  bon* 

*  langères.  Il  prendra  aussi  ce  qu'il 
»  yaurade  meilleur  dans  vos  champs, 
»  dans  vos  vignes ,  et  dans  vos  plants 
»  d'oliviers ,  et  il  ledonnera  à  ses  scr- 
»  viteurs.  Il  vous  fera  payer  la  dîme 
»  de  vos  blés  et  du  produit  de  vos 
»  vignes  ,  pour  avoir  de  quoi  donner 
»  à  ses  eunuques  et  a  ses  officiers  ; 
»  il  prendra  vos  serviteurs ,  vos  sef* 
»  vantes ,  et  les  jeuoes  gens  les  plut 
»  forts  ,  arec  vos  ines;  et  il  les  fera 
»  travailler  pour  lui.  Il  prendra  aussi 
»  la  dîme  de  vos  troupeaux ,  et  vous 
»  serez  ses  serviteurs.  Vou.«  crierez 

•  alors  contre  votre  roi    que  vous 

•  aurez  élu  ,  et  le  Seigneur  ne  vous 

•  exaucera  point ,  parce  que  c'est 

•  vous-mêmes  qui  avez  demanda 

18 


*74 


SAM 


»  d'avoir  ud  roi.  »  Le  peuple  ne  vou- 
lut point  écouter  le  discours  de  Sa- 
muel; et  il  s'obstina  de  plus  en  plus 
à  demander  un  roi  qui  le  jugeât  et 
qui  combattit  avec  lui.  Vers  le  mê- 
me temps,  le  seigneur  conduisit  Saùl 
à  Ramatba  :  Samuel  le  logea  dans  sa 
maison;  et  le  lendemain,  il  prit  une 
petite  fiole  d'huile,  qu'il  répandit 
sur  la  tête  de  Saiil,  et  le  sacra  roi 
d'Israël.  Après  cela ,  il  fit  assembler 
tout  le  peuple  devant  le  Seigneur ,  a 
Masphath,  pour  procédera  l'élection 
d'un  roi,  par  le  sort.  Saiil  fut  dési- 
gné de  cette  manière;  et  tout  le  peu- 
ple cria  :  Vive  le  roi!  Samuel  pro- 
nonça ensuite  la  loi  du  royaume,  l'é- 
crivit sur  un  rouleau ,  et  la  déposa 
devant  le  Seigneur.  Ce  trait  de  la  vie 
de  Samuel  a  donné  lieu  à  des  con- 
testations très- vives.  Le  ministre  Ju- 
rieu  l'expliquait  dans  un  sens  favo- 
rable à  ses  opinions.  Le  grand  Bos- 
suet  lui  répondit ,  dans  ses  Avertis- 
sements aux  Protestants  y  où  il  ne 
fit  que  développer  les  principes  qu'il 
avait  déjà  posés  dans  sa  Politique  ti- 
rée de  l'Ecriture  sainte.  Tout  ré- 
cemment Volney  a  publié  une  His- 
toire de  Samuel,  inventeur  du  sacre 
des  rois,  Paris,  1 820, in-8°.  L'auteur 
ne  voit  dans  la  conduite  du  Voyant 
Samuel,  qu'un  trait  de  machiavélis- 
me sacerdotal.  Après  que  Saiil  eut 
remporté  une  victoire  éclataute  sur 
les  Ammonites,  Samuel  dit  au  peu- 
ple :  «  Venez;  allons  à  Galgala,  et  y 
renouvelons  l'élection  du  roi.  »  Tout 
le  peuple  alla  donc  à  Galgala  ;  et  il 
y  proclama  de  nouveau  Saiil  pour  roi, 
en  présence  du  Seigneur.  Alors  Sa- 
muel dit  au  peuple  d'Israël  :  «  Vous 
voyez  que  je  me  suis  rendu  à  tout  ce 
que  vous  m'avez  demandé,  et  que  je 
vous  ai  donné  un  roi.  Pour  moi ,  je 
suis  vieux  et  déjà  tout  blanc,  et  mes 
enfants  sont  avec  vous.  Déclarez  dc- 


SAM 

vant  le  Seigneur  etdevani 
si  j'ai  pris  le  boeuf  ou  1' 
sonne,  si  j'ai  usé  de  vio 
concussion ,  si  j'ai  reçu  c 
de  qui  que  ce  soit ,  et  je 
ferai  présentement  ;  »  to 
rent  :  a  Vous  ne  nous  avi 
primés ,  ni  par  fraude  ni 
ce;  et  vous  n'avez  rien  ] 
sonne.  »  Samuel  rappela 
Hébreux  les  bienfaits  du  î 
le  pacte  qu'ils  avaient  fait 
exhortant  à  le  renouvelé 
sence;  ce  qui  fut  exécut 
des  éclairs  et  des  tonneri 
sur  le  mont  Sinaï.  Saiil  r 
à  se  rendre  coupable  d 
sance  à  la  loi  du  Seigneui 
lui-même  l'holocauste  à  ( 
muel  arriva  dans  le  mêm 
annonça  à  ce  prince  que 
ne  subsisterait  point ,  et 
gneur  choisirait  unautrer 
cœur;  et  il  se  rendit  à  Gai 
dant  lorsque  Saiil  eut  défa 
lécites,  Samuel  alla  le  tr 
le  reconnaître  de  nouvea 
lui  ordonner,  de  la  partd 
de  marcher  contre  les  res 
lec ,  de  les  tailler  en  pièce 
truire  sans  pitié  tout  ce 
tenait  à  ce  peuple  maudii 

{>argna  ni  femmes  ni  enl 
eroent  il  prit  le  roi  Aga 
mena  dans  sa  tente*  Ai 
muel ,  suivant  les  ordn 
gneur ,  se  rendit  à  Gai  gai, 
offrait  un  sacrifice  d'actii 
ce,  il  lui  reprocha  son 
et  lui  déclara  qu'il  était  il 
ment  réprouvé.  11  comm 
qu'on  lui  présentât  le  roi 
Quand  ce  prince  fut  en  sa 
Samuel  lui  dit  :  Comme  v 
ravi  les  enfants  à  tant 
ainsi  votre  mère  parmi  l 
sera  sans  enfants  ;  et  il  l 


SIM 

dcrant  le  Seigneur.  «  Un 

on  ministre  de  paix  „  sV 
Itaire,  on  bomme  qui  se- 
illc  pour  avoir  touché  «a- 
un  corps  mort ,  couper  un 
aurecaux  comme  on  coupe 
et  a  ub!e  !  faire  de  m  main 
a  bourreau  tremblerait  de 
I  n'y  a  personne  que  la  lec- 
'  ce  passage  ne  pénètre 
ur.  Ko  tin  quand  on  est  rc- 
u  frissonnement  qu'on  a 
r,  on  est  tente  de  croire 
te  abomination  est  impos- 
ai vieillard  tel  que  Samuel 
i  difficilement  la  force  de 

en  pièces  un  homme.  » 
juênce  répond  à  Voltaire, 
soumit  à  l'anathcme,  coui- 
alécitc ,  est  mis  à  mort  par 
Ire  raison  encore  ,  pour  ses 
»  personnelles.  Comme  ton 
à  au  Samuel  en  l'égorgeant, 
*  leurs  enfants  à  des  me- 
nti ta  mère  sera  sans  en- 
Le  traitement  qu'il  éprouve 
K  en  partie  la  peine  de  son 
mué.  C'était  non-seulement 
d'un  peuple  proscrit ,  mais 
lD  sanguinaire:  quel  $i  tendre 

croyez-vous  devoir  pren- 
sort  de  ce  barbare  ?S<imtieZ 
*n  morceaux  .Vgag.C'cst  ain- 
n  traduit  d'ordinaire  ce  pas- 
rt  c'est  apparemment  ce  qui 
donne  lieu  de  traiter  Samuel 
ire  IxHicher;  mais,  i°.  le 
ebreu ,  qui  signifie  tailler  en 
.  ro«|w  r  en  morceaux ,  signi- 
si  simplement  mettre  à  mort 
rpée  ;  *J".  l'âge  de  Samuel  , 
irr^ion*  du  texte,  le  génie  de 
;ue  hébraïque .  tout  porte  a 

que  le  prophète  ne  mit  pas 
ru«  .1  mort  Agag.  mais  m  u- 
[  qu'il  duuua  ordic  de  le  faire 
r  ;  cl  c'est  aiiiM  q<te  Josèphc 


3  VI 


SAM 

»  Ta  entendu.  Rien  u'est  plus  com- 
»  mun  ,  non  seulement  dan»  les  an- 
»  leurs  hébreux  et  grec* .  nuis  aus- 
»  si  dans  les  latins ,  que  de  dire  que 

•  quelqu'un  a  fait  une  cho<c .  pour 

•  dire  qu'il  l'a  fait  faire.  Pourquoi 
»  assure/  vous  donc  si  facilement  ce 
»  qui  probablement  n'a  aucun  fon- 
»  aéra  en  l  raisonnable  ?  »  v  Lettres 
de  quelques  Juif* ,  trvi\iime  partie. 
Yovcr  aussi  les  Itèptmsrs  rntiques 
de  liullct ,  tome  m ,  p.ig.  i  mj  \  Sa- 
muel ,  continue  l'Ecriture ,  s'en  re- 
tourna ensuite  a  Ramatha  :  et ,  depuis 
ce  jour,  il  ne  vit  plus  Said  ;  mais  d 
le  pleurait  sans  cosc ,  parce  que  le 
Seigneur  se  repentait  de  l'avoir  établi 
roi  sur  Israël.  Un  jour  le  Seigneur 
lui  dit  :  Jusqu'à  quand  pleurerez  vous 
Sa ii I  ,  puisque  je  l'ai  rejeté  ,  et  que 
je  uc  veux  plus  qu'il  lègue/  Km  plis- 
sez d'huile  la  corne  que  vous  avez  , 
et  vener.  ,  afin  que  je   vous  envoie 
à  Isaï  de  ttcthléhcni  ;   car  je  nie 
suis  choisi   un  roi  parmi   ses  en- 
fants. Samuel  lésista  quelque  temps; 
mais  enfin  il  obéit  à  la  volonté  du 
Seigneur  ,  et  se  rendit  à  Réthlécin  , 
où   il  sacra    David  h   côté   de  ses 
frères,  et  puis  repartit  pour  Rama- 
tha. Il  parait  que  David  allait  sou- 
vent consulter  Samuel,  et  qu'il  en 
recevait  des  avis  pleins  de  sagesse. 
Ce  grand  homme  mourut  à  Ramatha, 
où  il  fut  eiilenc  par  le  peuple  d*l>- 
rael ,  qui  le  regretta  lieaueoup ,  l'an 
io>-  avant  J.-C.  Il  était  âge  de  plus 
de  quatre- vingt- dix -huit  ans.  Il  y 
avait  |»eu  de  temps  que  Samuel  était 
mort  lorsqu"  Sa iil  alla   trouver  la 
pvthonisse  d'Kudor,  pour  évoquer 
l'ombre  de  ec  prophète,  et  qu'il  en 
rcv»t  cette  accablante  répou«c  -  «  le 
»  Seigneur  vous  tiaitera  emuiiic  p* 
»  \oih  l'ai  dit  de  sa  paît.   Il  dc«hi- 
»  icia  \otic,  rov.iuiue,  et  l'an. m  lie- 
»  ra  de  vos  mains  pour  le  donne i  à 


a^6  SAM 

»  David ,  votre  gendre.  Demain  vous 
»  serez  avec  moi,  vous  et  vos  fils  ; 
»  et  le  Seigneur  abandonnera  aux 
»  Philistins  le  camp  d'Israël.  »  Ce 
passage  est  hérissé  de  difficultés. 
Grotius ,  dom  Calinet  et  les  autres 
commentateurs  se  sont  attachés  à  les 
résoudre  ;  mais  aucun  ne  l'a  fait  avec 
plus  de  succès  que  l'abbé  Guénée 
(  Lettres  de  quelques  Juifs,  4e-  par- 
tie). Le  corps  de  Samuel  fut  trans- 
féré à  Constantinople ,  sous  l'empe- 
reur Arcadius  avec  des  honneurs  in- 
finis. La  fête  de  ce  prophète  se  célè- 
bre, le  20  août ,  dans  l'Église  latine 
(  Yoy.  Baillet ,  Fies  des  saints  de 
t  Ancien  -  Testament  ).  On  lit  dans 
l'Ecclésiastique ,  chapitre  xlvi  ,  un 
éloge  de  ce  grand  prophète ,  qui  est 
comme  le  sommaire  de  sa  vie  :  a  Sa- 
it muel  a  été  aimé  du  Seigneur  son 
»  Dieu  :  il  a  institué  un  gouvernement 
»  nouveau  ;  et  il  a  sauvé  les  princes 

*  de  son  peuple.  Il  a  jugé  l'assem- 
»  blée  d'Israël  selon  la  loi  :  il  a  pa- 
»  ru  un  vrai  prophète  dans  sa  foi  ; 
»  et  il  a  élé  reconnu  fidèle  dans  ses 
»  paroles.  Il  a  invoqué  le  Tout-Puis- 
»  sant,  en  lui  offrant  un  agneau  "sans 
»  tache ,  lorsque  ses  ennemis  l'atta- 
»  quaient  de  tous  côtés.  Alors  le 
»  Tout- Puissant  tonna  du  haut  des 
9  cieux,  et  fit  entendre  sa  voix  avec 
»  un  grand  bruit.  Samuel  tailla  en 
»  pièces  les  princes  de  Tyr  et  tous 

*  les  chefs  des  Philistins.  Avant  la 
»  fin  de  sa  vie ,  il  prit  aussi  à  tc- 
»  moin  le  Seigneur  et  son  Christ , 
»  en  protestant  qu'il  n'avait  jamais 
»  rien  pris  de  qui  que  ce  soit  ;  et  il 
»  ne  se  trouva  personne  qui  pût  l'ac- 
»  cuser.  Il  a  prophétise  même  après 
»  Sà  mort  :  û  parla  au  roi ,  et  lui 
»  prédit  la  fin  de  sa  vie  ;  et,  sortant 
»  de  la  terre,  il  haussa  la  voix  pour 
»  prédire  la  ruine  du  peuple  et  la 
»  peine  due  à  son  impiété.  »  On  at- 


ÂAÎt 

tribue  a  Samuel  :  I.  Sop 
livre  des  Juges  ),  en  vingt 
pitres.  C'est  le  sentiment  c 
nombre  de  critiques  et  de 
tateurs;  Jahn  n'en  est  p 
(  Introduct.  in  lib.  vet.  f 
iio).  II.  Ruth.  en  quatre 
Voyez  son  article.  III.  Se 
le  Premier  Livre  des  Rois 
chapitre  xxiv.  C'est  l'opim 
générale  et  la  plus  accréd 
ton  et  beaucoup  d'autres 
fondée  sur  le  verset  29 
tre  xxix  du  premier  livr 
ralipomènes.  On  lui  a  ans 
un  Livre  du  droit  du  roj 
quelques  autres  pièces  ap 
sur  lesquelles  on  peut  coi 
bricius,  Cod.  pseudepigr. 
tamenti ,  tome  1.  L- 

SAMUEL  AB£N  TIBC 

BON. 

SAMUEL  d'ANI,  bis 
ménien ,  vivait  an  douzn 
de  notre  ère.  Tout  ce  qu' 
lui ,  c'est  qu'il  était  prêtre 
pitalede  la  Grande-Arméi 
ciple  d'un  fameux  doctes 
George  Melrig,  qui  florissi 
mencement  du  mémo  sm 

Srière  de  Grégoire  IV,  1 
'Arménie ,  résidant  a  Hrl 
Roum-Kalaah,  il  entre] 
daction  d'une  chronique 
re  universelle ,  rédigée  à  I 
de  la  Chronique  d  Euseb 
profita  beaucoup.  Cette  ï 
divise  en  deux  parties.  La 
divisée  en  sept  chapitres,  i 
cessivement  des  Patriarck 
Noé;  de  la  chronologie  de 
te  jusqu'à  Abraham;  des  4 
triarches;  de  la  division 
pies;  de  la  postérité  de  S 
partie  contient  tonte  l'hisl 
te;  de  la  postérité  de  Cha 
trouve  tout  ce  qui  concern 


SAM 

tIom,  la  Lydie.  la  Perse . 
,  la  Macédoine ,  1  Egypte, 
v  et  eafin  les  Romains.  Le 
:ha  pitre  est  consacre  a  YhU  • 
la  postérité  de  Japhet  :  on 
le  l'Arménie  et  des  Parthes. 
'est  presque  qu'un  abrégé  de 
ique  d'Eusèbe,  augmenté  de 
renseignements  puisés  dans 
s  d'Arménie  par  Moïse  de 
Celle  partir  est  précédée  d'u- 
iuctiou,  dans  laquelle  l'au- 
connaître  le  but  <|u'il  *e  pro- 
ies sources  où  il  a  pui«é.  II 
févèque  de  Cé.saiée  kusebe  , 
îo  ecclésiastique  Socrates; 

les  Arméniens,  Agathan- 
uïsede  Khorcu,  Elisée,  La- 
irbetsi ,  Faustus  de  Byan- 
prtain  évéque  Héraclius,  qui 

inconnu;  le  prêtre  Léonce 
>our  le  Pagratidc  ,  dont  les 
»nt  perdus  ;  le  patriarche 
et  Etienne  Asolnig.  Il  en  est 
•lusieurs  autres  mentionnes 
:ours  de  son  ouvrage.  Dans 
ide  partie  ,  les  faits  sont 
ar  années  et  les  règnes  des 
rs  romains,  des  rois  de  Pcr- 
ménie ,  ceux  des  khalifes ,  et 
«ion  des  patriarches  armé- 
ont  disposes  de  manière  à 
des  tableaux  synoptiques 
pporteot  aux  olympiades  et 
ces  de  l'ère  chrétienne  et  de 
lénieune.  U  est  à  remarquer 
luel  d'Ani  diffère  de  deux 
c  nous  dans  la  manière  de 

l'ère  chrétienne.  Sa  chro- 

termitieeu  Cm  fiiG  de  l'ère 
nnc,  1 177  de  J.-G. ,  (et  non 
omme  dans  le  texte  ariné- 
la  quatrième  année  du  pa- 
t  tie  (ingoue  V  en  Armé- 

quaraute- septième  du  rè- 
Manuel  Coninciic.  Il  existe 
wction  latine  de  cet  ouvrage, 


SAM  377 

faite  par  le  docteur  Zohrab ,  armé- 
nien, qui  l'a  publiée  conjointement 
avec  M.  Mai,  à  la  suite  de  l'édition 
latine  de  la  version  arménienne 
d'Eusèbe.  En  voici  le  titre  :  Samue- 
lis  presbytère  Aniensis  Temporum 
usque  ad  suant  œtatem  ratio  è  U- 
bris  historicorum  summatim  col- 
lecta. Opus  ex  haîcanis  quinaue 
codicibus  ab  J.  Zohrabo ,  D.  A.  dili- 
genter  ex  script  um  et  emendatum , 
J.  Zohrabus  et  An  g.  Malus ,  nunc 
primùm  conjunctis  curis  httinUate 
dunalum  notisque  illustratum  edi- 
ifcrwit.  Milan,  1818,  un  vol.  in  4°. 
La  bibliothèque  royale  de  Paris  pos- 
sède ,  sous  le  n°.  q(>  ,  un  manuscrit  de 
cette  chronique ,  où  l'on  trouve  quel- 
ques passages  qui  manquaient  dans 
les  manuscrits  consultes  par  le  doc- 
teur Zohrab.  S.  M — n. 

S  A  MUS  ou  plutôt  S  A  MES,  est  un 
roi  dont  l'existence  ne  nous  est  con- 
nue que  par  les  médailles.  On  ignore 
également  et  l'époque  où  il  vécut  et 
le  pays  où  il  régna.  Des  conjectures , 
suggérées  par  les  monuments  numis- 
matique*, sont  tout  ce  qu'on  peut 
offrir  à  son  sujet.  O  genre  de  preu- 
ves ,  quoique  bien  délicat ,  n'est  pas 
moins  sûr  qu'aucun  autre ,  quand  il 
provient  d'une  bonne  source  ;  mais 
il  n'est  pas  de  nature  a  fournir  de 
grands  renseignements.  Une  des  mé- 
dailles de  Pellerin,  venued' Alen ,  en 
1751 ,  nous  révéla  l'existence  de  ce 
personnage.  Elle  présente  la  tête  ra- 
diée du  soleil ,  et  au  revers,  une  vic- 
toire, la  palme  en  main ,  avec  la  lé- 
gende de  BASIAKllï  IAMOV  f>KO- 
XKBori  kAI  MKklOi  >  du  roi  Sa- 
mès,  religieux  et  juste;  et  au-des- 
sous, l'A ,  c'est-à-dire,  33,  sans  doute 
l'année  de  son  règne.  Cette  médaille 
donna  lieu  a  un  Mémoire  de  l'ab- 
bé  tteilcy,  intitulé  :   Observations 
sur  une  médaille  du  roi  Samus  , 


278  SAM 

prince  jusqu'à  présent  inconnu.  Ce 
Mémoire ,  lu  à  l'académie  des  ins- 
criptions ,  le  ai  mars  1752,  fut  in- 
séré dans  le  xxvic.  volume  du  Re- 
cueil de  cette   compagnie.   L'abbé 
Bellcy  y  établit ,  par  des  comparai- 
sons de  travail  et  de  fabrique  avec 
les  monnaies  des  rois  de  Syrie ,  que 
cette  médaille  devait  appartenir  à 
un  prince  inconnu ,  qui  avait  vécu  au 
second  siècle  avant  notre  ère.  Guidé 
ensuite  par  l'analogie  des  noms  ,  il 
pensa  qu'elle  avait  été  frappée  à  Sa- 
mosate  ,  en  Syrie ,  capitale  de  la 
Commagène ,  par  le  fondateur  de 
cette  ville;  de  même  que  le  prince , 
nommé  Arsame ,  dont  on  a  des  mé- 
dailles ,  l'avait  été  d' Arsamosate,  vil- 
le située  non  loin  de  là ,  en  Arménie. 
D'autres  noms  de  villes  d'ailleurs 
sont  dérivés  de  même  de  celui  de 
leur  fondateur.  La  mention  de  l'an- 
née du  règne  de  Samès  confirma  le 
savant  académicien  dans  l'idée  que 
ce  monument  devait  appartenir  à 
une  région  voisine  de  la  Cappadoce 
et  de  la  Cilicic  ,  où  pareil  usage 
s'observait.  Enfin  le  surnom  de  Jus- 
te, qui  se  voit  aussi  sur  les  médail- 
les des  rois  Parthcs ,  lui  fit  penser 
que  Samès  l'avait  piis  à  leur  imita- 
tion. Il  est  facile  de  voir  combien 
toutes  ces  conjectures  sont  simples 
et  vraisemblables.  Elles  furent  ce- 
pendant combattues  ,  le  icr.  août 
1752,  par  l'académicien  de  Bozc. 
Selon  lui,  ce  monument  devait  ap- 
partenir à  la  ville  d'Euièscen  Syrie, 
et  à  un  roi  Sohcmc,  qui  y  avait  ré- 
gné au  premier  siècle  de  notre  ère. 
L'abbé  Belley  n'eut  pas  de  peine  à  ré- 
futer les  faibles  objections  de  son  ad- 
versaire; mais  dans  ses  Nouvelles 
observations  sur  les  médailles  du 
roi  Samus,  lues  le  19  janvier  1753, 
il  n'ajouta  aucune  autre  preuve  à 
l'appui  de  son  opinion.  Il  se  conten- 


SAH 

ta  de  reproduire  d'une  mini 

avantageuse  les  raisons  qu' 

déjà  données.  Vers  la  même 

le  P.  Froelicb  publia  une  ai 

daille  du  même  prince ,  pr 

sa  tête  coiffée  d'une  tiare,  a 

nière  des  Arméniens ,  et  au 

deux  cornes  d'abondance  < 

thyrse  au  milieu ,  et  la  légei 

connue ,  sans  date.  Elle  pai 

l'ouvrage  publié  à  Vienne ,  e 

sous  le  titre  de  Eegum  vête 

mismata  anecdota  vel  pem 

te  médaille ,  d'abord  mal  II 

corc  plus  mal  expliquée  s  fui 

de  nouveau ,  par  Je  même 

en  1755,  dans  ses  Numisn 

melii  Ausi.   Findobonœ.  I 

ne  connaissait  point  les  Obseï 

de  l'abbé  Belley,  encore  inédi 

te  époque.  Il  crut  que  la  médai 

été  frappée  pour  un  poète  gn 

mé  Samius  et  non  Samus ,  I 

certain  Ghrysogonus,  ami  de 

pe  de  Macédoine,  père  de  P< 

devenu ,  on  ne  sait  coram< 

d'une  portion  de  la  Commag 

gion  si  éloignée  de  la  Macédc 

voit  que  Froclich  rapportait 

monument  à  la  ville  de  Sam 

est  certain  que  le  poète  Samii 

jamais  roi ,  et  que  Philippe, 

traire,  le  fit  mourir.  L'inv 

blance  de  la  supposition  de  I 

était  trop  évidente  :  ou  s'ei 

l'opinion  de  l'abbé  Belley.  E 

adoptée  par  Visconti,  dans  s 

no  graphie  grecque,  tome  11 ,  ] 

il  n'y  a  rien  ajouté.  Nous  n 

pas  la  même  réserve;  nous  jo 

aux  remarques  de  l'abbé  Bell 

ques   observations   qui   les 

fient.  Les  épithètes  qui  ac 

gnent  le  nom  de  Samès  fo 

qu'il   n'est  pas  d'une  époqu 

reculée.  L'usage  de  placer  de 

noms  sur  les  médailles  ne  r 


SAM 

ncoop  an  -  deli  dn 
iTant  noire  ère.  Ils  peuvent 
k  dmser  II  chronologie  des 
enls,  quand  on  n'a  pas  d'autre 
pour  y  parrenir.  Ainsi,  par 
e.  comme  les  médailles  des 
rthes  nous  offrent  toutes  les 
ras  des  titres  séleucides ,  nous 
in  moyen  sûr  et  simple  de 
ser.  Parmi  ces  surnoms,  il 
quelques-uns  qui  sont  plus 
lie rs  à  certains  pays.  Celui  de 
ou  Juste,  était  le  seul  qui  fût 
aux  rois  a  rs  acides  ;  on  le  re- 
sur  presque  tous  leurs  mo- 
s.  Comme  on  le  Toit  aussi  sur 
taie  de  Samès,  c'en  est  assez 
rapporter  au  temps  où  les 
étaient  la  puissance  domi- 
d  A>ie ,  et  pour  qu'on  l'attri- 
m  prince  leur  voisin  et  leur 
p  surnom  de  OioïiSr,;  ou  re- 
,  ne  parait  pas  sur  d'antres 
ents;  mais  on  en  trouve  un 
semblable  et  synonyme  dans 
ons  voisines  de  l'huphrate. 
le  que  le  titre  de  juste  c'tait 
aux  rois  parthes,  il  est  facile 
maître,  pjr  les  monuments, 
ii  de  Eu sef'ès  ou  pieux  était 
ier  aux  rois  de  Cappadocc. 
lit  sur  les  monnaies  d'A- 
*  V ,  qui  régna  depuis  111 
1  ifti  avant  J.-C.  Il  est  joint 
1  de  Pfulopatnr,  sur  celles 
ithe  VI,  roi  depuis  166  jus- 
"J  t.  On  le  retrouve  ensuite 
e»  >!' A  ri  u  banane  III ,  d'A- 
!  X  et  de  Polémon ,  roi  de 
rtte  double  indication  semble 
m  deuxième  sit-«  le  avant  no- 
ie rè^ne  de  Si  mes,  ainsi  que 
M'inc  l'dblN*  Kellrv,  et  placer 
v  rulre  les  Partîtes  et  1rs  Ca fi- 
ns .  également  eu  rapport 
s  deux  peuples.  Telle  était  en 
position  de  la  Couimagcnc, 


SAM  979 

limitrophe  de  la  Cappadoce  ;  et 
que  l'Euphrate  séparait  de   rem* 

Sire  des  Parthes ,  qui ,  a  la  fin  du 
euxiêrae  siècle  antérieur  à  noire  ère, 
s'étendait  jusqu'au  bord  de  ce  fleuve. 
La  tiare  arménique  qui  couvre  la  tê- 
te de  Samès,  sur  la  médaille  de 
Vienne ,  est  une  nouvelle  preuve  en 
faveur  de  cette  opinion  ,  qu'appuie 
encore  la  mention  des  années  au  rè- 
gne, usage  pratiqué  aussi  en  Cappa- 
doce. Tout  se  réunit  donc  pour  faire 
voir  que  Samès  a  régné  dans  une  ré- 
gion voisine  de  l'Euphrate ,  de  la 
Syrie,  de  l'Arménie  et  de  la  Cappa- 
doce, pendant  le  second  siècle  avant 
notre  ère.  Ceci  est  d'ailleurs  confir- 
mé par  le  beau  travail  de  ces  mé- 
dailles et  la  forme  anguleuse  des  sig- 
ma et  des  epsilon,  qui  ne  peuvent 
se  rapporter  qu'à  cette  époque.  La 
Commagène  est  le  seul  pays  qui  ré- 
ponde à  toutes  ces  conditions.  Sa 
capitale,  connue  sous  le  nom  de  Sa- 
mosate ,  est  désignée ,  par  tous  les 
auteurs ,  comme  une  ville  royale.  Il 
n'est  pas  difficile  de  reconnaître  en- 
tre le  nom  de  cette  ville  et  celui  de 
Samès  un  rapport  de  la  même  na- 
ture que  celui  qui  existe  entre  la  ville 
d'Arsamosate  et  le  nom  d'Arsamc, 
son  fondateur.  En  effet  la  fin  du  nom 
de  ces  deux  villes  est  forme©  par  le 
mot  arménien  schad,  qui  signifie 
une  mile  on  une  construction.  Sa- 
in osa  te  est  donc  la  ville  de  Samès  ; 
il  est  probable  que  la  médaille  dont 
il  s'agit  représente  le  fondateur  de 
cette  ville.  Les  cornes  d'abondance 
qui  sont  au  revers  de  leurs  médail- 
les ,  se  retrouvent  sur  d'autres  mon- 
naies des  rois  de  (ionirii.r^riie,  et  en- 
lacées de  la  iiirinc  façon.  H  n'y  a 
donc  aucun  doute  querelle  médaille 
appartient  à  Samosatc.  Il  semblerait 
qn  on  eût  dû  eu  conclure  qu'elle  de- 
vait appartenir  à  uu  prince  de  la  race 


1 

i 


»8*  SAM 

des  rois  de  Commagène  que  l'his- 
toire nous  fait  connaître.  Cette  idée, 
bien  naturelle ,  n'a  été  énoncée  par 
personne.  Belîey ,  Visconti ,  et,  après 
lui ,  M.  Mionnet ,  ont  tous  regarde 
Samèf  comme  un  roi  arménien  , 
qu'ils  placent  dans  une  catégorie  par- 
ticulière. Auraient-ils  cru  que  les  rois 
de  Gommagène  étaient  d'origine  grec- 
que ,  parce  que  la  plupart  d'entre  eux 
Îîrtaientle  nom  d'Antiochus?  mais 
y  en  eut  aussi  plusieurs  qui  s'appe- 
lèrent Mithridate.  Ce  nom  et  la  tiare 
arménique  que  porte  l'un  d'eux,  suffi- 
sent pour  indiquer  leur  origine,  et  les 
assimiler  à  tous  ces  petits  souverains 
arméniens  ou  syriens,  qui  occupaient 
FOsrhoène,  la  Sopbène  et  la  Petite- 
Arménie*  Tous  les  rois  de  la  Comma- 
gène  nous  sont  connus ,  depuis  An- 
tiochus  Ier, ,  qui  fit  alliance  avec  Lu  - 
cullus ,  en  Tan  70  avant  J.  -  C. ,  jus- 
qu'à la  destruction  du  royaume,  sous 
Vespasien.  Nous  ignorons  si  Antio- 
chus  1er.  fut  le  fondateur  de  cet  état , 
ou  s'il  ne  fut  pas  plutôt  le  successeur 
d'un  prince  indigène  :  telle  est  notre  0- 
pinion. 11  serait  donc  possible  qu'il  eût 
été  le  successeur  de  Samès ,  qui  cer- 
tainement l'avait  précédé  dans  le  mê- 
me royaume.  Une  médaille  récem- 
ment découverte  nous  présente  en- 
core les  traits  de  ce  prince  avec  les  ti- 
tres que  nous  lui  connaissons;  mais  de 
plus  elle  présente,  au  revers,  l'ima- 
ge de  la  reine,  sa  femme,  accompa- 
gnée de  la  légende,  mal  conservée  : 
BA21AIIIHZ  nreOAHPIAOS ,  de  la 
reine  Pylhodoris.  Si  ce  nom  est  bien 
lu,  ce  dont  nous  avons  quelques  rai- 
sons de  douter ,  c'est  encore  i.nc  nou- 
velle preuve  qui  ramène  vers  la  Cap- 
padoce  la  médaille  de  Samès;  car 
on  y  connaît  d'autres  reines  du  mê- 
me nom.  Ce  monument  se  trouve 
dans  la  collection  de  M.  de  Chau- 
doir.  5.  M— w. 


SAM 

SANADON(Noel-É' 
à  Rouen ,  le  16  février 
de  bonne  beure  dans  l'o 
suites  ,  dont  il  devint  ui 
bres  les  plus  distingue 
jeunesse ,  il  professa  la  i 
Caen ,  où  il  se  lia  part; 
avec  le  savant  Huet ,  auq 
dans  la  suite,  un  volu 
latins.  Il  passa  de  Caen  à 
occupa  la  même  chaire; 
du  P.  Du  cerceau ,  il  fut  c 
ducation  du  prince  de  C 
protection  de  son  élève,  il 
en  1728 ,  bibliothécaire 
de  Louis-le- Grand.  Il  0 
core  cette  place  lorsqu 
le  11  octobre  1733.  le 
n'était  pas  seulement  coi 
son  ordre  ;  il  était  auss 
dans  le  monde  pour  l'a  m 
caractère,  el  pour  son  sa1 
de  pédanterie  Lié  avec 
Huet ,  l'abbé  de  Nés  m  on 
savants  les  plus  distingi 
siècle  et  de  son  ordre, 
lui-même  une  érudition  \ 
ne.  Traducteur  d'Horace 
blier  Dacicr  et  tous  ceux  < 
devance  dans  la  traductio: 
de  ce  poète  si  difficile  à  b 
et  quoiqu'on  lui  reprochi 
ticc ,  le  peu  de  force  et 
de  son  style  ,  qu'une  élég 
nue  ne  rachète  pas  toujoi 
peut  disconvenir  qu'il  1 
la  carrière  aux  ira  duc  t  eu 
vernis  après  lui.  Dans  sa 
dédiée  au  prince  de  Conti 
et  précédée  d'une  vie  d' 
P.  Sanadon  s'est  permii 
nombre  de  changement 
pas  été  généralement  ap 
avoue  lui-même ,  dans 
qu'il  n'a  laissé  que  trois 
tactes.  Partout  il  met  d< 
titres  et  de  nouveaux 


SAN 

ts  il  partage  une  pièce 
l'autre*  fois ,  de  plusieurs 
it  qu'une.  On  lui  a  sur- 
>chc  son  système  d'or- 
qui  consiste  à  supprimer 
irtnut  les  lettres  qui  ne  se 
it  point,  à  moins  qu'elles 
t  a  marquer  le  genre ,  le 
i  le  temps ,  et  à  écrire  les 
i  grec ,  «ans  accents  ,  et 
mêmes  cira  clercs  que  le 
français.  Si  1rs  étymolo- 
coini'dttn  ce  système  avec 
il  s'est  tiouvé  des  savants 
pprouvé  le  P.  Sauadon  , 
ifant  oser  suivre  en  tout 
>le.  De  tous  les  poètes  la- 
rmes ,  aucun  ,  peut  -  être , 
os  ses  vers  plus  d'abandon 
• ,  plus  d'harmonie  et  de 
•  ;  il  est  fâcheux  que  le  de- 
stination s'y  fasse  qucl- 
ulir.  La  pièce  latine  ia 
Ttantc  du  P.  Sanadon  est 
lèruiqtic,  intitule:  ISicanor 
)n  remarque  aussi  des  tra- 
ou  plutôt  des  imitations 
s  d' Afiacréon  ,  de  liiou ,  de 
de  Théorrite  ,  de  Marot 
llay.  Ses  Epitaphes  latines 
n  tt  de  Câlinât  passeront 
»our  des  modèles  ,  jusqu'à 
tus  avions  permis  à  nuire 
ttyle  lapidaire.  Le  P.  Sa- 
i*sé:  1.  Le*  Pnë^ies  d' llo- 
mêe\  suivant  Vunlrtchro- 
,  et  tr.tdmtes  en  français  , 
Rt-marqurs  et  des  Disxr- 
itiqiH-s,  Paii%  et  Ainstcr- 
H  ,  -a  vol.  in  .4".  ;  il  «xis!*1 
n  postérieure,  mi  8  vol. 
Lue  tiaduciion  du  Pervi- 
nent .  Paris,  17J18,  in-ij. 
inum  libri  qu.ituor,  P.iris , 
1  :.  Pl;;sii  ursde  sv<  piirrs 
dr?érc!il<l)i«cours  latins , 
>*.iLlit*  se  paument  ;  il  eu 


SAN  281 

existait  des  Recueils  complets  dans 
quelques  bibliothèques  des  Jésuites  , 
et  l'on  en  trouve  le  détail  dans  le 
Morcridc  i75i).(f.son  Éloge  dans 
le  Mercure  de  décembre  1 7 33  ,  pag. 
2624-38).  On  connaît  le  placet  en 
yers  : 

lion  pasvre  mvch  Smm4oo. 

que  Voltaire  adressa  au  prince  de 
Conli ,  pour  un  neveu  de  son  ancien 
précepteur.  —  Il  ne  faut  pas  confon- 
dre Nocl  Etienne  Sanailuu  avec  son 
oncle  Nicolas  Sauadon  ,jcv.iitc  com- 
me lui ,  et  comme  lui  né  à  Rouen  , 
qui  mourut  en  1 720 ,  auteur  de  quel- 
ques ouvrages  de  piété.  Z. 

SANADON  (Divin  Duval)  ,  delà 
famille  du  précèdent,  était,  avant  la  ré- 
volution ,  l'un  des  plus  riches  colous 
deSaint-Domingue.  1  !  naquit  a  la  Gua- 
deloupe, en  1 7  4#i  et  fut  élevé  en  Fran- 
ce. Il  servit  à  Saint-Domingue  dans 
les  dragons,  et  se  trouva  dans  l'armée 
navale  du  comte  de  Grasse ,  au  com- 
bat du  29  avril  1781  ,  contre  l'es- 
cadre anglaise.  De  1784  à  1789,  il 
défendit  en  France  les  intérêts  colo- 
niaux. De  retour  dans  les  colonies , 
il  fut  témoin  du  massacre  de  Du- 
plcssis  Mauduit ,  son  compagnon  de 
voyage ,  et  revint  en  France  six  se- 
maines après  l'arrestation  de  Louis 
XVI  à  Vaiennes.  11  ne  tarda  pas  à 
se  rendre  a  l'armée  des  princes  ,  où 
il  fit  la  campagne  de  179?*  Nomme 
chevalier  de  Saint-Louis  à  la  restau- 
ration ,  il  mourut ,  le  6  mars  181G  , 
âgé  de  soixante-huit  ans ,  à  Arafrc- 
ville-la- Campagne  (Eure).  M.  Duval* 
Sauadon  a  beaucoup  écrit  ;  mais 
]mmi  de  ses  ouvrages  out  été  impri- 
mes ,  et  plusieurs  ne  se  sont  pas 
retrouvés.  On  a  de  lui  :  I.  Di$L*ytrs 
sur  l'esclavage  des  .Y*flnr»v ,  et  mii 
l'idée  de  leur  affranchissement  daiu 
ks  colonies,  178G ,  auouvme.  11. 


o8a 


SAN 


Aux  Celons  de  Saint  -  Domingue , 
1789 ,  anonyme.  III.  Réclamations 
et  observations  des  Colons  sur  l'idée 
de  l'abolition  de  la  traite  et  de  l'affran- 
chissement des  Nègres ,  1 789 ,  ano- 
nyme. IV.  Tableau  de  la  situation 
actuelle  des  colonies  ,  présenté  à 
l'Assemblée  nationale,  1789;  troi- 
sième édition,  1814.  V.  Symbole 
de  foi  et  un  royaliste ,  un  peu  dif- 
férent de  celui  de  M.  de  Lally , 
Francfort ,  1 793  ,  anonyme.  VI. 
Epître  à  Corneille ,  au  sujet  de  sa 
statue ,  qui  doit  être  placée  dans  la 
nouvelle  salle  de  spectacle  de  Rouen, 
1776,  anonyme.  VII.  Nommage 
de  la  Neustrie  au  grand  Corneille , 
poème  héroï-lyrique  ,  181 1.  Parmi 
les  ouvraees  inédits  de  Durai* Sana* 
dou  ,  on  cite  un  petit  poème  sur  l'o- 
rigine du  prieuré  des  deux  amants 
en  Normandie,  et  un  autre  intitulé  : 
le  Patriotisme ,  composé  peudant  la 
guerre  d'Amérique.  Z. 

SANATROCES  est  un  nom  com- 
mun à  plusieurs  rois  parthes  et  ar- 
méniens. Ceux  -  ci  étaient  appelés  , 
dans  leur  idiome  national,  Sana- 
trouk  ou  Sanadroug.  Tous  ces  prin- 
ces appartenaient  également  au  sang 
des  Arsacides.  —  Sam  atroces  ,  on- 
zième roi  des  Parthes ,  est  du  petit 
nombre  des  monarques  de  cette  na- 
tion qui  nous  ont  laissé  des  médail- 
les sur  lesquelles  on  trouve  leur  nom 
particulier  distingué  de  celui  d'Arsa- 
ce f  commun  à  tous  les  rois  de  cette 
famille  qui  possédèrent  la  Perse.  Il 
existe,  au  cabinet  du  roi,  un  monu- 
ment précieux  et  encore  unique ,  qui 
nous  offre  les  traits  de  ce  prince ,  et 
au  revers  la  légende:  BAZIAEHZ  ME- 
TAAOr  2ANATPOIKOV  AP2AKOJ" 
SEOnATOPOî  ErEPrETOr  ;  du 
grand  roi  Sanatrocès  Arsace  Théo- 
pator(  fils  d'un  Père -Dieu  )  Ever- 
géte.  Ce  roi  est  appelé  Sinatroucès , 


ïç 


SAN 

par  Phlégon  de  Trilles  (1),  SbttH* 
ces  par  Appien(a),  et  SinartkocUr 
par  Lucien  (3)  ;  mais  cette  médaille 
nous  apprend  quelle  était  la  Tenta*,, 
ble  orthographe  de  ce  nom.  Phlegoi  ' 
de  Tralles  rapporte  que  ce  roi  ck) 
Parthes  mourut  en  la  troisième  annâf^ 
delà  177e.  olympiade  (  70  et  69  c 
avant  J.-C.  )  Un  passage  Je  Lnciea  r 
nous  fait  connaître  qu'il  avait  régarf  * 
sept  ans,  et  qu'en  montant  sur  k.fc 
trône  il  était  âgé  de  quatre-vingts  an* 
Ces  indications  portent  son  avéne» 
ment  à  l'an  77  ,  et  sa  naissance  et 
l'an  157  avant  J.-C.  Le  grand  rrf 
des  Parthes  Mithridate  Ier.,sixièm. 
de  la  dynastie ,  occupait  alors  b 
trône  :  il  est  bien  probable  que  ci 
grand  roi  était  le  père  de  Sanatre- 
cès.  Ce  titre  de  Théopator  00  fit 
d'un  Père-Dieu  en  serait  encoft 
une  preuve  ;  car  on  sait  que  Mitkri*  < 
date  Ier.  s'était  distingué  des  autres 
rois  parthes  par  le  surnom  de  Si* 
ou  Dieu;  aussi  son  fils  Phrahates  II 
avait-il  porté ,  comme  Sanatrocès, 
le  surnom  de  Théopator.  Ce  dernier 
prince  était  donc  frère  de  Phrabatff 
II  et  d'Artaban  II ,  septième  et  h«- 
tième  rois  des  Parthes.  Les  troubles 
qui  avaient  suivi  la  mort  de  Mit  brida-  i  ■< 
te  II ,  fils  d'Artaban  II ,  arrivée  es 
l'an  88,  avaient  laissé  l'empire  de  l'A- 
sie entre  les  mains  du  roi  d'Arménie 
Tigrane  (  Foy.  XXIX  , 181  ),  et  h  , 
monarchie  parthique  privée  du  pre-  j? 
mier  rang  qu'elle  avait  occupe  de-  \ 
puis  Mithridate  Ier.  ,  était  déchires  . 
par  les  sanglants  démêlés  des  prétend  , 
dants  au  trône.  Le  titre  de  Roi  de*.  , 
Rois  appartenait  alors  exclusive-  .■ 
ment  au  souverain  d'Arménie  ;  celai  f 
qui  régnait  sur  les  Parthes  était  oblh  i« 


(1)  Apud.  phot.  Btb.  cod.  97. 

(»)  Uithrid. ,  §  104.  ? , 

(3)DtMacrob.,t.lU,p.i>9.  \* 


t 


SAN 

se  contenter  de  b  simple  qui- 
roi.  On  croît  qne  le  souve- 
ni  s*ëuit  soumis  à  cette  hutni- 
condition ,  et  qui  fut  le  prédé- 
r  de  Sanatrocës,  s'appelait 
Lyres  :  selon  Lucien  v  il  cessa 
Te  el  de  régner  à  l'âge  de  qua- 
■gt- seize  ans,  en  Tan  77  avant 
ce  qui  porterait  sa  naissance 
173  arant  J.  -  C.  C'était  sans 
aussi  un  Gis  de  M  ith  rida  te  1er. 
il  quêtes  exemples  de  longévité 
t  assez  communs  dans  la  Ca- 
le ce  prince,  qui  lui-même  était 
à  quatre  vingt-treize  ans.  Il 
que  Sanatrocës  était  exilé 
e  le  trône  des  Parthes  devint 
t;  il  fut  sans  doute  l'un  des 
•tueurs  qui  s'en  disputèrent 
■session.  Cest  avec  le  se- 
des  Scythes  Sacaranciens  ou 
wmem ,  maîtres  des  pays  à  l'o- 
ie la  Perse ,  qu'il  devint  roi. 
■pics  avaient  été  et  furent  sou- 
utiles  auxiliaires  pour  les  Par- 
et  leur  pays  fut  toujours  le  re- 
ts Arsacides  persécutes  par  la 
r.  Sanatrocës  ,  établi  sur  le 
par  des  forces  étrangères,  n'a- 
rubablement  pas  voulu  recon- 
les  prétentions  de  Tigrane  ;  la 
lie  que  nous  avons  citée  en  est 
ave.  Il  n'est  guère  probable 
prince  aussi  âgé  que  1  était  Sa- 
cs à  l'époque  où  il  devint  roi , 
m  par  lui-même  les  rênes  du 
vement  :  il  est  pïus  vrai- 
iblc  que  ,  selon  l'usage  cons- 
s  princes  Arsacides ,  il  avait 
i  son  fils  aîné  à  la  couronne. 
lit  9en  effet ,  que  Phrahates  III 
t  déjà  le  titre  de  roi ,  et  qu'il 
1  direction  des  affaires ,  quand 
re  lui  laissa,  par  sa  mort,  la 
ide  du  pouvoir ,  en  l'an  70 
J.-C.  On  ne  sait  rien  de  plus 
t  de  Sanatrocës  Ier.  On  con- 


SAN 


183 


natt  quelques  médailles,  qu'on  attri- 
bue an  même  prince ,  parce  qu'elles 
présentent  le  surnom  de  Théopator, 
comme  la  médaille  unique  qui  offre 
son  nom  propre.  Cette  attribution 
semble  assez  fondée,  le  nom  de  Théo- 
pator ne  paraissant  convenir  qu'à 
Phrahates  II  et  à  Sanatrocës.  Phra- 
hates III  fut  le  successeur  de  ce  der- 
nier. —  L'histoire  fait  mention ,  au 
commencement  du  deuxième  siècle 
de  notre  ère ,  d'un  autre  personnage 
appelé  Siiif  jltbocÈs  ,  qui  porta  le  ti- 
tre de  roi  des  Parthes.  La  chronique 
de  Malala  est  le  seul  ouvrage  qui  ait 
conservé  le  nom  de  ce  souverain  ; 
et  son  histoire ,  comme  toute  cette 
partie  des  annales  parthiaues  ,  n'est 
pas  exempte  de   difficultés.  Quoi 

Îiu'il  en  soit ,  ce  Sanatrocës  était 
ils  d'un  certain  Meherdotès  on  Mi- 
thridate ,  qualifié  aussi  de  roi  des 
Parthes.  Celui-ci  était ,  dit-on ,  frère 
d'un  roi  d'Arménie  ,  nommé  05- 
droès.  Ce  personnage  tout-à-fait  in- 
connu d'ailleurs,  ne  peut  être  qu'^xi- 
darcs  ou  Excdaris,  contemporain 
de  Trajan ,  nommé  par  les  auteurs 
arméniens  Ardasches  ,  dénomina- 
tion qui  indique  plutôt  son  titre, 
qu*une  appellation  personnelle.  Sa- 
natrocës et  son  père  étaient  sans 
doute  au  nombre  de  ces  princes  qui 
se  disputaient  ou  se  partageaient 
l'empire  des  Parthes  à  l'époque  où 
Trajan  leur  ût  la  guerre  ;  car  l'his- 
toire présente  d  autres  chefs  dé- 
corés du  titre  de  roi ,  et  au  milieu 
desquels  il  est  difficile  d'indiquer  le 
légitime  souverain.  Cependant  les 
Parthes  et  les  Arméniens  ,  profitant 
des  guerres  qui  avaient  long-temps 
occupé  Trajan  sur  le  Danube,  étaient 
entrés  sur  le  territoire  romain,  et 
ravageaient  les  provinces  limitro- 
phes de  l'Euphrate.  Meherdotès,  qui 
s'était  emparé  de  plusieurs  villes  et 


*84 


SAN 


de  divers  cantons ,  était  mort  d'une 
chute  de  cheval  dans  laCommagène, 
en  Tan  1 1 4  :  son  Gis  Sanatrocès 
avait  pris  aussitôt  le  nom  d'Arsace , 
et  la  qualité  de  roi  (4).  H  continua 
la  guerre  contre  les  Romains ,  et  il 
reçut ,  pour  cet  objet ,  un  secours 
qui  lui  fut  amené  par  son  cousiuPar- 
thamaspates  ,  (ils  du  roi  d'Armé- 
nie. Il  s'était  rendu  maître  de  la  ville 
d'Antioche,qui,  destituée  de  tout  se- 
cours ,  avait  consenti  à  faire  un  ac- 
cord avec  le  prince  arsacide.  Deux 
officiers,  Phourton  et  Gargaris,  tous 
deux,  décurés  du  titre  de  marzban,  y 
furent  envoyés  avec  une  garnison  de 
trois  mille  nommes.  Trajan  se  met- 
tait alors  en  mesures  d'arrêter  les 
progrès  des  Parthes  ,  et  de  tirer  ven- 
geance des  ravages  qu'ils  avaient 
commis;  à  la  un  de  décembre 
1 14  »  il  était  débarqué  en  Syrie  dans 
le  port  de  Seleucit,  à  l'embouchure 
de  l'Orontes.  Dès  que  les  magis- 
trats d'Antioche  furent  informés  de 
son  arrivée ,  ils  lui  envoyèrent  un 
message  secret ,  pour  lui  faire  con- 
naître leurs  seutiments ,  et  bientôt 
après  ils  se  soulevèrent  et  tuèrent  la 
garnison  parthe  qui  occupait  leur 
Tille.  Trajan  rentra  dans  Antioche 
le  7  janvier  de  l'an  1 16.  Les  troubles 

Î|ui  agitaient  l'empire  des  Parthes 
avorisèrent  ses  entreprises  ulté- 
rieures ;  Parthamaspates ,  qui  avait 
secondé  les  efforts  de  Sanatrocès 
contre  les  Romains ,  devint  bientôt 
son  ennemi.  Trajan  l'engagea  dans 
son  parti ,  et  promit  de  lui  donner 
la  couronne  des  Arsacides.  Par  tha- 
maspates vint  donc  se  joindre  à  l'em- 
pereur ;  leuvs  forces  réunies  défirent 


qv> 


(4)  Eirofaoi  tov  itiov  àvroû ,  tov 
JSavorpôvxiQv,  A/wâxnv  o  étrzl ,  feffi- 
Âez.  Joan.  Malala,  Chron.  part,  i, 
p.  35 1  y  éd.  Chilmcad. 


SAN 

plusieurs  fois  Sanatrocèj 
pris  et  mis  à  mort.  Parth 
fut  alors  placé  sur  le  trôn 
thés  (l'an  1 1 6).  Il  existe  pi*, 
dailles  destinées  a  perpéti 
venir  de  cette  révolution 
les  légendes  :  PARTHIA  < 
REX  PARTHÏS  DàTVS. 
SANATROCÈS  est  un 
ménie  ,  qui  vivait  au  pre; 
de  notre  ère,  et  dont  l'bis 
plie  de  difficultés,  devien 

fiortanle  par  sa  liai>on  ir 
es  origines  du  christianis 
l'histoire  même  du  Sauvei 
de  (  i  ).  Les  détails  de  sa  v 
généalogie  font  voir  qu'il  c 
qu'un  roi  de  l'Adiabèo 
meut  ion  né  dans  les  au  têtu 
latins,  qui  le  nomment 
prince  vivait  dans  le  même 
le  roi  appelé  Sanatrocès , 
Sanadn  ug%  par  les  Armé 
te  différence  dans  les  noi 
pas  beaucoup  surprendre 
usage  assez  général ,  à  cet 
que  les  rois  de  l'Orient,  e 
simples  particuliers,  pr 
sieurs  noms.  Les  monum 
raient  en  fournir  un  grai 
d'exemples  pour  les  pa 
la  chose  est  moins  extraoi 
core  pour  les  souverain 
presque  tous  des  noms  j 
leur  race ,  il  fallait  qu'ib 
gnissent  un  second ,  qui  i 
distinguer.  Ainsi ,  par  exe 
les  rois  parthes  s'a p pelai* 
quoiqu'ils  eussent  chacu: 
spécial ,  qu'ils  joignaient 
leur  famille.  Nous  avons  c 
le  roi  des  Parthes  Sauati 

(i  i  Cette  rpctfa*  kittarupaa  •  etr*  { 
cet  article  l'objet  d*iui  travail  partie 
père  pahlier  prochainement.  Il  y  tra 
de  b  rmmmdgb  et  de  la  otort  de  J.-4 
J'intrudurtion  do  chrUtianîsaM  dans 
Ahgare  tt  daa»  FArnra&e,  d«  i 
▼eur. 


SAS 

trsmee  SmMMtmcès.  Les  no- 
s  doos  fon*  connaître  Artmct 
is  et  Arsact  finioge  ses  oa 
ses.  De  même  le  nom  d'Hê» 
xt  conmoD  à  tons  le»  dcscen- 
la  roi  des  Juif* ,  distingues 
•  seconde  appellation ,  telles 
lies  d'Ami  pas  ,  Philippe  et 
a.  De  même  encore,  les  rois 
w  furent  tous  nommes  Abga- 
kfannus;  tandis  que  nous  ap- 
s ,  par  les  monuments ,  que 
rs  d'entre  eux  s'appelaient 
,  Antonin  ou  Phrahatcs.  II  est 
rai  de  dire  que  tous  les  prin- 
i  l'Orient ,  à  cette  époque , 
t  ordinairement  doux  noms, 
raient  l'un  à  leur  origine  ou  à 
ifpité ,  tandis  que  l'autre  c'tait 
•y  m  de  les  distinguer  d'une  ma* 
pb<  spéciale.  Rien  ne  s'oppose 
i  l'identité  du  roi  Izatès  avec  le 
roug  des  Arméniens.  Ceci  est 
■t  plus  probable  que ,  d'après 
Béniras  eux-mêmes,  ce  n'était 
khi  véritable  nom  ;  et  l'origine 
loonent  a  cette  dénomination 
une  assez  bonne  preuve.  Se- 
: ,  il  le  tenait  de  sa  nourrice. 
•Urne,  appelée  Sanoda ,  sur- 
»r  les  neiges  arec  son  nour- 
dans  un  voyage  fait  au  milieu 
Htagnes  des  Curdes ,  dans  un 
igooreux ,  avait ,  par  ses  soins 
,  no vé  la  vie  du  jeune  prince, 
«ration  miraculeuse  lui  avait 
aner  le  nom  de  Sanadroug , 
dire,  en  arménien  Sanoda- 
le  don  de  S<nu<Ia  .  y,.  L'ar- 
«  nous  avons  consacré  à  Sa- 
s  l'r.  roi  <\v%  Parthrs ,  suflit 
ire  voir  que  ruvagfir  ce  nom 
trieur  au  rotd'Arrnt'nif- qui  le 
r  premier;  cow  m  ri. i  iuvm*t\- 
»n  nr  peut  ojo venir  *u  roi  des 


SAN 


i85 


Part  bes.il  fant  penser  qw  la  circons- 
tance qui  étiit  particulier*  au  prince 
arménien  aida  à  confondre  le  sur- 
nom, qu'elle  lui  avait  fut  donner, 
avec  une  dénomination  de*) à  répan- 
due chez  les  Pari  h  es  et  les  Arméniens. 
Si  Sanadroug  et  Izatès  sont  uu  seul 
et  même  personnage ,  il  faut  en  con- 
clure que  ce  prince  n'était  pas  roi 
de  toute  l'Arménie .  comme  le  récit 
de  Moïse  de  Khorèn  donnerait  lieu 
de  le  croire ,  mais  qu'il  ur  possédait 
qu'une  partie  de  ce  pays.  L'Adi-ibcnc 
et  quelques  contrées  limitrophes , 
dans  la  Mésopotamie  et  l'Arménie , 
devaient  former  son  royaume,  ainsi 
qne  Josèphc  le  dît  du  roi  liâtes.  Il  est 
eu  effet  certain,  selon  les  Arméniens 
eux-mêmes  t  que  Siiiiadroug  n'habi- 
tait pas  dans  la  grande  Arménie  9 
mais  à  Nisibe,  ville  do  la  Mésopota- 
mie ,  ce  qui  est  conforme  au  récit 
de  Joscphe  ,  qui  place  cette  cité 
dans  les  états  d*  liâtes.  Ce  prince  I  a- 
vait  reçue, selon  lui  ,du  roi  des  Par- 
thes  (3).  Ainsi  Sanadroug  on  Izatès 
n'était  pas  roi  de  l'Arménie,  mais  roi 
en  Arménie.  Les  révolutions  surve- 
nue dans  ce  pays  rendent  pleinement 
raison  de  tout  ceci.  La  monarchie  ar- 
ménienne avjit  été  démembrée  de- 
puis que  Marc  -  Antoine  le  tiiuinvir 
avait  détrôné  ArUvas  les ,  le  hU  de 
Tigrane,et  qu'il  l'avait  amené  cap- 
tif en  Égvple,  où  il  le  fît  ensuite  dé- 
capiter. Tous  le*  seigneurs  et  dynai- 
les  de  la  Mésopotamie,  de  l'Adia- 
bène  et  des  provinces  arméniennes , 
tous  les  membres  de  la  Ci  m  il  le  royale 
s'étaient  rendus  indépendants  cha- 
cun dans  son  domaine  particulier,  et 
ils  y  .ivaient  pris  le  titre  dr  roi ,  re- 
connaissant bii'fi  imparfaitement  la 
suz^ramftc  d*s  prétrirl.nnft  ,  qui  , 
soutenus    par    les  Part  h  es    ou    bi 


rVf     ! 


!    i  «i*     4*»n   J~<  ,1  ,. 


I. 


a86 


SAN 


Romains  ,  se  disputaient  la  pos- 
session du  sceptre  suprême  de  la 
Grande  Arménie.  Les  auteurs  natio- 
naux se  sont  attaches  seulement  à 
nous  retracer  l'histoire  des  princes 
issus  d'un  frère  de  Tigranc ,  établis 
dans  la  Mésopotamie,  parce  que  leur 
postérité  seule  survécut  à  toutes  les 
autres ,  et  finît  par  donner  des  mo- 
narques à  tout  le  pays.  Selon  José- 
phe ,  Tzatës  était  fils  de  Monobaze  , 
roi  de  l'Adiabene ,  et  d'Hélène  ,  qui 
était  en  même  temps  et  sa  sœur  et 
sa  femme  (4)*  Selon  les  Arméniens,  il 
était  fils  d'une  princesse  Oeé ,  cœur 
du  roi  Abgare;  mais  il  fut  adopté  en- 
suite par  ce  prince ,  et  par  sa  femme 
Hélène  (5).  Le  rapprochement  de 
ces  deux  indications  fait  voirque  i'Ab- 
garedes  Arméniens  est  le  même  per- 
sonnage que  le  Monobaze  de  Josè- 
phe ,  puisqu'ils  eurent  l'un  et  l'autre 
Hélène  pour  femme.  Nous  avons  déjà 
remarqué  que  les  rois  d'Edesse  por- 
taient tous  le  nom  d' Abgare  et  de 
Mannus.  Monobaze  est  la  forme 
persane  de  ce  dernier,  qui  était  pro- 
noncé Maanou  dans  la  langue  na- 
tionale des  Edesséniens  ,  oui  était  le 
syriaque  (6).  Selon  Josèphe,  Izatès 
était  l'objet  particulier  de  la  prédi- 
lection de  Monobaze  et  de  la  reine 
Hélène ,  ce  qui  aurait  excité  contre 
lui  la  violente  jalousie  de  ses  frères  : 
la  circonstance  rapportée  par  Moïse 
de  Khorèn  sur  la  naissance  de  Sa- 
nadroug,  rend  plus  vraisemblable  la 
jalousie  des  enfants  de  Monobaze  ou 
Abgare.  Si ,  comme  il  le  rapporte , 
il  était  né  de  l'amour  que  la  sœur  du 
roi  avait  ressenti  pour  un  inconnu , 

(4)  îbid. ,  1.  ao  ,  c.  1. 

(5)  Mo*.  Cbor. ,  I.  »,  c.  33. 

^(6>  Jo*enbr  nous  apprend  en  outrr  que  le  toi 
d'AdUbene ,  utre  dMxatrs  ,  était  surnommé  Bxtttut. 
Ce  mrnom ,  août  le  •rro  nous  «*t  inconnu ,  fut  mus 
doute  ajouté  au  nom  Mannus ,  ou  Maanou .  et  donna 
aimi  oaimneta  la  forme  Monoba%4. 


SAN 

étranger  à  la  race  royale,  et  q 
ensuite  obtenu  toute  l'afiect 
roi  et  delà  reine,  on  conçoit  qi 
enfants  aient  pu  être  irrités  d  e 
férence  accordée  à  un  cousin , 
encore  ou  pouvait  reprocher  s 
sance.  Josèphe,  qui  était  conl 
raiu  d'lzatès,a  bien  pu  croire* 
tésélevéà  lacourdeMonobaz* 
ses  enfants ,  traité  comme  l'un 
et  préféré  à  tous,  était  eflectr 
un  fils  de  ce  prince.  L'amiti 
particulière  de  la  reine  Hélène 
tionnée  aussi  par  l'auteur  ara 
en  était  une  dernière  preuvi 
qu'il  en  soit ,  il  paraît  résul 
rapprochement  de  ces  diverse 
ces ,  que  Sanadroug  ou  Izati 
fils  de  la  princesse  arsacid< 
sœur  du  roi  Abgare  ou  Mon 
roi  de  l'Adiabene ,  qui  rési 
Edesse.  Dès  sa  naissance,  sel 
sage  des  Arméniens ,  il  fut  coi 
soins  d'une  nourrice  issue  d'i 
illustre.  Cette  femme,  nomme 
da ,  était  sœur  de  Pyrad ,  pri 
Pagratides ,  et  femme  de  fcho 
naste  des  Ardzrouniens .  iss 
postérité  de  Sennacherin ,  rt 
syrie.  Ce  prince,  qui  lui  fut  i 
ble  de  la  vie ,  fut  élevé  a  la  c 
roi  Abgare  ou  Monobaze ,  au 
la  reine  Hélène.  Elle  conçut  [ 
une  vive  amitié,  qui  fut  parta 
son  mari  ;  ce  qui  excita  fa  jalc 
Monobaze,  fils)  du  roi  Abgai 
si  que  de  ses  frères ,  nés  de  pi 
autres  femmes.  Pour  empechei 
tes  fâcheuses  d'une  inimitié  c 
te,  Monobaze  prit  le  parti  d'e 
ce  neveu ,  qu'il  chérissait  cou 
fils,  et  de  l'envoyer  à  la  coi 
roi ,  son  allié.  Ce  prince  était 
ncrigus  ;  il  régnait  *  Spasini  C 
et  possédait  tout  le  pays  situé 
bouchuredel'Euphrate,  sur  le 
du  golfe  Pcrsiquc.  Izatès  p 


SAN 

lupvèfl  de  et  roi  arabe  ,  qui 
i  ra  mariage  sa  fille  Sama* 
iâ  assigna  pour  son  enlre- 
inton  particulier  (7).  Pen- 
sejour  dans  la  Characènc  , 
la  connaissance  d'un  ma  l'- 
if ,  nommé  Ananias ,  qui  le 
à  sa  religion.  Il  est  certain 
luifs  se  irour aient  ,  a  celle 
en  très -grand  nombre  dans 
tree  et  dans  les  régîous  voi- 
1  ils  possédaient  des  écoles 
rissaiilcs,  comme  celle  de 
rt  de  Poml>cditha  (8}.  Ce 
it  son  prosélyte  dans  l'A- 
lorsqu'il  y  fut  rappelé  par 
oobaie  ,  qui ,  très-avancé  eu 
irait  revoir  liâtes  avant  de 
Quand  liâtes  y  arriva  ,  il 
ne  la  reine  Hélène  professait 
religion  que  lui  ,  ctqucpeo- 
absence,  elle  avait  été  con- 
ir  un  autre  juif.  Celte  con- 
remarquable  est  bien  d'ac- 
c  ce  que  nous  savons  de  l'his- 
roi  Abgare,  son  mari,  et 
tions   que  l'histoire  ccclé- 
lui  attrilHic  avec  le  San- 
monde.  Quoi  qu'il  en  soit 
•oint,  le  roi  Monobaze  fut 
î  d'avoir  revu  Izatès ,  qu'il 
la  de  présents;  et  pour  le 
l'abri  de  la  jalousie  de  ses 
I  lui  donna  un  apanage.  Ce 
n  Joseph c ,  un  pays  appelé 
ans  lequel  on  voyait  encore, 
il  ,  des  débris  de  l'a  relie, 
reunstante  nous  donne  lieu 
e  qaM  *'agit  des  montagnes 
es  ,  où  effectivement  on  pré- 
à  rettr  époque    tj) ,  qu'il  se 
rnrurc  îles   restes  du   vais- 
tué,  et  par  conséquent  d'un 


.    4m. 1.  /iwl.,  1. 1>,{.  1. 
t   1  •  .  '  *». 

I    l.r     î. 


SAN  187 

Eys  situé  en  Arménie.  Peut-être 
onobazeon  Abgare  abandonna-t-U 
alors  a  Izatès  ses  possessions  armé- 
niennes ,  se  reservant  seulement  le 
pays  d'Edesse  et  I" Adiabène.  Lorsque 
ce  roi  mourut ,  la  reiue  Hélène  ras* 
sembla  les  mégistans,  les  satrapes 
et  les  commandants  des  troupes,  et 
leur  fit  connaître  l'intention  de  son 
mari ,  qui  était  de  laisser  ses  états  à 
Izatès*  Ils  y  consentirent  :  aussitôt 
on  emprisonna  tous  les  enfants  du 
dernier  roi ,  a  l'exception  de  l'aîné , 
Monobaze,  qui  était  né  d'Hélène  ,  ci 
on  lui  confia  le  pouvoir  jusqu'à 
l'arrivée  d'Izatès ,  qui  ne  se  lit  pas 
long  -  temps  attendre.  Son  avène- 
ment doit  être  placé  en  l'an  3 1  de 
J.-C;  car  c'est  Vannée  de  la  mort 
d' Abgare.  11  faut  ici  revenir  aux 
auteurs  arméniens  ;  selon  eux  «après 
la  mort  d' Abgare ,  ses  états  furent 
partagés  en  deux  ,  Edessc  appartint 
a  son  fils  Ananoun  ou  plutôt  Maa- 
nou  ,  et  l'Arménie  revint  à  Saua* 
droug  (10).  Ceci  semble  indiquer  que 
Sanadroug  ou  Izatès  joignit  l'Adfia- 
bène  aux  possessions  qu'il  avait  déjà 
en  Arménie ,  tandis  que  le  fils  d'Ab- 
garc  régna  à  Edessc ,  sans  doute 
comme  prince  subordonné.  lies  mê- 
mes auteurs  ajoutent  que  Sanadroug 
avait,  à  l'imitation  a  Abgare,  em- 
brassé la  foi  de  Jésus  -  Christ , 
mais  qu'il  y  renonça  ensuite  à  cause 
des  princes  arméniens.  Quoiqu'il  en 
soit  sur  ce  point ,  les  faits  qui  s'y  rat- 
tachent semblent  indiquer  que  le 
prince  dont  il  s'agit  régnait  particu- 
lièrement sur  la  portion  de  l'Armé- 
nie voisine  des  montagnes  des  Cur- 
des  ,  par  conséquent  limitrophe  de 
1* Adiabène  ;  c'est  dans  ces  cantons 
que  les  auteurs  arméniens-  placent 
les  lieux  où  furent  martyrises   les 

lia)  M- 1.  CLui .,  1.  1,  c-  3i. 


i 


t8d 


SAN 


premiers  apôtres  envoyés  en  Ar- 
ménie ;  ils  moururent  dans  le  pays 
d'Ardaz  ou  Scbavarschan ,  et  dans 
la  ville  d'Azevpani ,  voisine  de  l'As- 
syrie. C'est  cette  ville  que  les  légen- 
daires ont  nommée  par  erreur  Ur- 
ba  no  polis  et  Gorbanopolis.  Bientôt 
après  Sanadroug  entreprit  une  expé- 
dition contre  la  ville  d'Édesse ,  et 
contre  le  (ils  d'Abgarc  ,  qui  avait 
aussi  renoncé  à  la  toi  chrétienne,  et 
qui  .était  sans  doute  indépendant. 
Cette  inimitié  n'eut  pas  de  suites  ;  et 
au  moment  même  où  Sanadroug., 
soutenu  par  les  forces ,  que  lui  avaient 
fournies  les  princes  Pagratides  et  Ar- 
dzrouniens,  se  préparait  à  entrer  dans 
le  royaume  d'Édesse.  Maanou  mourut 
en  l'an  37  (1 1).  Les  Édesséniens  dé- 
putèrent alors  auprès  de  Sanadroug, 
pour  se  soumettre  à  son  empire  , 
ne  demandant  que  la  faculté  de  pro- 
fesser librement  la  religion  du  Christ. 
Pour  prévenir  les  troubles ,  Sana- 
droug fit  périr  toute  la  postérité 
d'Abgarc,  à  l'exception  des  filles, qu'il 
fit  conduire  en  Arménie,  dans  le  can- 
ton d'Asryanéne  ou  Haschdian ,  ré- 
servé au  séjour  des  Arsacidcs.  Se 
rappelant  les  services  que  lui  avait 
rendus  autrefois  la  reine  Hélène ,  et 
la  vive  amitié  qu'elle  avait  eue  pour 
iui ,  il  lui  céda  la  ville  de  Carrhcs 
et  la  souveraineté  de  toute  la  Mé- 
sopotamie. Il  est  probable  aussi 
qu  il  mit  sur  le  trône  d'Édesse  un 
prince  feudataire  ,  le  Maanou  ,  ou 
Mannus  V  ,  qui ,  selon  la  chronique 
d'Edesse(i2),  occupa  le  trône  depuis 
Tan  37  jusqu'en  l'an  5o  de  J.-C.  :  ce 
roi  est  nommé  Abgare  par  Tacite. 
Des  guerres  civiles  agitaient  alors 
l'empire  des  Parlhes;  et  les  états  d'ïza- 
tes  devinrent  le  refuge  d' Artaban  111 , 


( 


(11)  IbH.,1. 
(  11 )   Apud  A 


c.  3»r 


<<>m   1,  p.  41t. 


Aasciiatri  ,  BibVotheea  oriental  s , 


SAN. 

chassé  par  ses  sujets,  q 
placé  sur  le  trône  un  rert 
mus  (i3).  Artaban  posséc 
ronnedes  Arsacides,  au  pr 
descendants  de  Phrahati 
tirés  alors'chez  les  Roma 
de  temps  à  autre  faisaiei 
tentatives  pour  tâcher  de 
leur  héritage.  Artaban , 
branche  de  la  famille  roj 
depuis  long-temps  à  l'extre 
taie  de  la  Perse,  était  reg 
me  un  usurpateur;  et  son 
ment  dur  ettyrannique  se 
sieurs  fois  contre  lui  les 
la  nation.  Izatès,  touché 
le  roi  des  rois  venir  le  I 
suppliant ,  embrassa  haï 
défense,  et  jura  de  le  rél 
ses  états  ou  de  I  ui  cédei 
Izatès  n'eut  pas  besoin  de 
forts  pour  réussir.  Il  se  co 
crirc  aux  satrapes  de  T 
l'estime  qu'ils  avaient  poi 
pour  qu'ils  consentissent 
la  paix  sous  sa  média tioi 
qu'ils  laissassent  Artaban 
sur  son  trône.  Ciunamus 
abandonna  volontairemci 
ronne  qu'on  lui  avait  don 
ban ,  touché  du  seivice  ém 
zatès  lui  avait  rendu ,  lui 
gua  noblement  sa  reconnu 
lui  accorda  le  droit  de  1 
tiare  droite,  comme  cell 
narques  arsacides ,  ainsi  c 
rogative  de  se  placer,  co 
sur  un  trône  d'or.  Il  y  aj< 
sion  de  la  ville  de  Ni>ibe  ai 
ritoirc.  Les  Arméniens  no 
neut  que  Sanadroug  fit 
ruines  de  cette  ville,  qu 
rcnveiséc  par  un  tremli 
terre.  Il  la  décora  d'cdifii 
fiques ,  et  en  fit  sa  résiden 

(i3)  J»t*y\ie,Antiif.  Jud.t\,  », 
(i^Mo«.Chor.,I.H,c.  33. 


SAN 

de  Là  Mésopotamie  par 
rient  à  l'appui  de  ces  dé- 
met Nisibe  dans  l'Adia- 
à  l'orient  du  Tigre\  quoi- 
ace  fût  à  l'occident  de 
rtaban  111  mourut  peu 
très,  vers  l'an  44*  Son 
>u  Vardanès.  voulut  en- 
à  entreprendre  avec  lui 
outre  les  Romains.  Le 
énien  tenta  raine  ment  de 
t  ,  et  il  fut  obKgé  de  re- 
ine à  une  attaque  des  Par- 
>n  royaume:  maisl'agres- 
ussé  a  vec  perte.  Les  guer- 
ui  s'élevèrent  dans  l'O- 
lèrent  Vardanès  de  con- 
stitues :  il  avait  pour 
son  frère  Gotarzès ,  qui 
sseur  de  la  couronue. 
le  roi  de  l'Adiabènc  se 
«ter  des  princes  de  l'O- 
ne  Hélène ,  ne  voulant 
au  milieu  des  infidèles, 
e  parti  d'abandonner  la 
e,  et  de  se  retirer  à  Jé- 
»ur  professer  avec  plus 
religion  qu'elle  avait  cm. 
y  fut  suivie  par  cinq  fils 
frères  d'izatès ,  q'ic  ce 
it  faire  instruire  dans  les 
la  langue  des  Romains. 
ne  se  trouvait  a  Jérusa- 
44  »  lorsque  cette  ville 
par  une  famine  cruelle , 
par  Joscpbeet  les  auteurs 
tes  f  iG..  Ses  émissaires 
l'Alexandrie  et  de  l'île 
\  grains  en  quantité  ;  et 
èmv, informé  de  ce  fléau, 
»  de  s*s  trésors.  I^cs  guer- 
iient  encore  l'Orient ,  s'e- 


4ml*j.Jmj4.,\.\\.r.  i,  etJ'  Rrl\ 
.   Art.    4ftt.%   \ll,    !•,    I.Mtli., 

ra.  Ep.  1 17  ;  Utm.  lkur.-t  I.  i , 


SAIT  afy 

tendirent  cependant  jusqu'aux  états 
d'Izatès.  Gotarzès  n'était  pas  paisi- 
ble possesseur  du  trône  des  Parthes  ; 
ses  sujets  eux-mêmes ,  lasses  de  sa  do- 
mination tyrannique,  s'étaient  adres- 
ses à  l'empereur  Claude,  afin  d'en 
obtenir  un  roi  qui  fût  descendant  de 
P lira  hâtes  IV.  Leur  ambassade  ar- 
riva à  Roue,  en  l'an  49.  Mehei  dates, 
fils  de  Vouotiès  et  peut-fils  de  Phra- 
bates  IV,  fut  désigné  par  l'empereur: 
C.  Ca*sius,  gouverneur  de  Syrie, 
eut  ordre  de  le  conduire  à  Zeugma 
sur  l'Eupbrate ,  où  Abgare ,  roi  d'É- 
desse  et  une  députation  de  seigneurs 
Parthes  l'attendaient  (17).  Izatès s'é- 
tait a  assi  déclaré  pour  lui.  Ce  prince , 
au  lieu  de  profiter  des  avis  de  Gassius 

3ui  l'avait  engagé  à  se  porter  rapi- 
emeut  dans  le  centre  de  l'empire 
afin  de  profiter  des  bonnes  disposi- 
tions des  Parthes,  perdit  son  temps  à 
Édessc.  Ses  lenteurs ,  son  incapacité, 
et  le  manque  de  secours ,  détachèrent 
bientôt  de  lui  les  princes  de  l'Orient , 
et  portèrent  Izatès  à  négocier  secrète- 
ment avec  Gotarzès.  Mcherdatcs  en- 
tra pourtant  dans  l'Adiabène  ;  il  se 
rendit  maître  de  Ninive;  mais  au 
moment  où  il  se  préparait  à  livrer 
bataille  à  Gotai  tes  ,  il  fut  aban- 
douné  d'Izatès  et  d' Abgare;  vaincu 
et  pris  par  Gotarzès ,  celui-ci  épar- 
gna sa  vie.  Le  méprisant  trop  pour 
le  faire  mourir  ,  il  se  contenta 
de  lui  faire  couper  les  oreilles,  ce 
qui  le  rendit  la  dérision  des  Par- 
thes. De  nouvelles  révolutions  ar- 
rachèrent bientôt  le  sceptre  et  la 
vie  à  Gotarzès ,  et  la  couronne  des 
Partîtes  finit  par  tomber  entre  les 
maius  de  Vologè*cs  Irr.  Des  troubles 
agitaient  aussi  les  états  d'Izatès  (18;. 
Lts  grauds  de  l'état  (  megisuutes  ) , 


(17)  Tteitt ,  ^ ««*' ,  !•  n.c.iniil. 


igo  SAN 

irrites  de  voir  que  leur  souverain  et 
ses  parents  eussent  embrassé  une  re- 
ligion étrangère ,  méditèrent  le  des- 
sein de  les  perdre;  ils  excitèrent 
contre  liâtes  un  roi  des  Arabes , 
nommé  Abîa  ,  qui  lui  déclara  la 

Suerre.  Abandonné  par  la  plupart 
es  siens  au  milieu  du  combat,  Izatès 
ne  fut  cependant  pas  vaincu  ;  il  défit 
son  ennemi,  et  le  réduisit  à  s'en- 
fermer dans  la  forteresse  d'Arsame, 
où  il  le  contraignit  à  se  donner  la 
mort.  Les  grands ,  trompés  dans  leur 
espoir ,  s'adressèrent  alors  au  roi 
des  Partbes  Vologèses ,  lui  deman- 
dant un  chef  issu  du  sang  des  Par- 
tbes. Celui-ci ,  accédant  à  leurs  de- 
sirs  ,  marcha  contre  lé  roi  de  l'A- 
diabène ,  qui  ne  fut  point  alarmé  de 
cette  nouvelle  guerre.  Suivi  de  six 
mille  bommes  seulement ,  il  se  mit 
en  mesure  de  résister  à  Vologèses  , 
et  Tint  l'attendre  sur  les  bords  d'un 
fleuve  qui  séparait  ses  états  de  la 
Médie.  Au  moment  où  il  s'y  attendait 
le  moins ,  il  fut  délivré  de  ce  redou- 
table   ennemi.  Vologèses  reçut   la 
nouvelle  que  les  Dahae  et  les  Saccs 
avaient  fait  une  irruption  dans  ses 
états;  il  se  vit  donc  obligé  de  mar- 
cher vers  la  frontière  orientale  de 
son  empire ,  et  de  laisser  Izatès  en 
paix.  Le  roi  de  l'Adiabène  ne  vé- 
cut pas  long- temps  après  ce  triom- 
phe. II  mourut,  selon  Josèphe(it)\ 
après  un  règne  de  vingt-quatre  ans, 
âgé  de  cinquante-cinq  ans.  Ces  deux 
indications  placeraient  sa  mort  en 
l'an  55  de  notre  ère,  puisque  la  Cu 
du  règne  d'Ahgare  ou  Monobaze  est 
de  l'an  3i  et  sa  naissance  en  l'an 
1er.  Les  Arméniens  (cio)  donnent  à  la 
domination  de  Sanadroug  une  durée 
de  trente  ans;  ce  qui  porterait  le 


(,9)UVid. 

(■©)  Mo*. Cbor. Li,e.  33. 


SAN 

commencement  de  son  r 

25.  Cette  date  serait  aie 

où  il  aurait  reçu  du  ro 

gouvernement  de  la  pai 

ménie  possédée  par  les  p 

béniens.  Ses  enfants ,  qu 

nombre  de  quarante-bui 

sèphe  ,  autant  de  garç 

filles,  mais  nés  de  plu 

mes,  ne  lui  succédèrent  p 

frère  Monobaze ,  selon  I 

teur,  fut,  après  lui,  ro 

bène.  La  reine  Hélène  ri 

cette  contrée ,  après  la  m 

à  qui  elle  ne  survécut  pas 

Monobaze  fit  transporte 

ments  à  Jérusalem  ;  et 

déposés  dans  un  magnii 

lée ,  à  trois  stades  de  c« 

beau  monument  est  me 

d'autres  que  Josèpbe.  Ei 

saint  Jérôme  (10)  en  p 

deux  l'avaient  visité.  Le 

le  plus  remarquable  sur 

celui  de  Pausauias  («24.  ) , 

au  long,  et  comme  d'ur 

Les  enfants   d'Izatès, 

été  envoyés,  parleur  p 

salcm ,  avec  plusieurs  a 

s'y  trouvaient  encore  h 

se  rendit  maître  de  cett 

Deux  d'entre  eux ,  Mon 

nédée,  périrent  dans  < 

en  combattant  vaillamn 

Juifs  {'z6)'y  les  autres  v 

mettre  entre  les  mains  d 

qu'ils  désespérèrent  du 

ville.  Après  la  conquél 

emmena,  comme  olag< 

Si  on  pouvait  avoir  enc 

doutes  sur  la  conversio 


(ai)  Jottpbe,  Anliq.  JuJ. ,  I.  t 
(aa)  H  ut.  tcclei. ,  I.  i,  c.  n. 
(*3)  Epiti.  ad  Eustoch. ,  tum. 

(«4)  Lii>'  VIII  f  cap.  16. 

(i5)  Jowph. ,  D*  Aett. /«</.,  I. 

(*6)  Ibtd. ,  lib.  II ,  cap.  19. 


SAN 

te  ses  parents  ao  christianis- 
deraiers  hit»  suffiraient  pour 
e  disparaître;  car  quel  motif 
ne  celui  de  la  religion  aurait 
ter  des  princes  a  di  a  béni  en  s  à 
nr  séjour  à  Jérusalem?  H  est 
t  question  ,  dans  Joseph  e , 
onuments  et  des  palais  qu'ils 
eut  fait  construire  (27).  Se- 
s  auteurs  arméniens ,  Sana- 
avait  péri  ,  à  la  chasse  , 
:oup  de  flèche  ;  et  aussitôt 
oables  s'étaient  élevés  dans 
lame  (?8).  Un  certain  Ero- 
issn  des  Arsacides  ,  en  avait 
pour  s'emparer  de  la  couron- 
préfudice  des  enfants  de  Sa- 
5.  L'usurpateur  avait  fait  pé- 
ceux  qui  étaient  tombés  en- 
ntaîns.  Un  d'eux,  encore  eu 
•  fut  sauvé  par  son  nourri- 
Mnpad,  Cils  de  Pvrad,  prin- 
Pagratides  ,  qui  le  conduisit 
e,  à  la  cour  du  roi  des  Par- 
*t  enfant  ,  nommé  Ardas - 
levint  par  la  suite  roi  d'Ar 
arec  les  secours  qui  lui  fo- 
urnis par  son  protecteur  ar- 
Ce  prtnre  arménien  doit  être 

*  les  Romains  ont  appelé  E\e- 

*  Atidarès,  et  dont  l'origine 
M  inconnue.  Cette  révolution 

*  comment  les  enfants  de 
t>oç  ou  liâtes  furent  privés 
oaronneen  Arménie  et  dans 
«ne.  Ce  prince  .  telou  la  cou- 
loptéc  chez  les  primes  de 
I .  qui  envoyaient  leurs  cu- 

Rome,  ou  a  la  cour  îles  rois 
lliês  ,  n'avait  auprès  dr  lui 
enfants  eu  has-à^e  :  les  an- 
lerit  a  Jérusalem.  Krovant  fit 
'■iris  ,  en  «'emparant  de  l'Ar- 
rt  Monobaze  se  lit  déclarer 


Ul-    IV,  •  ■!»  »j»t 
,  I-  s ,  c.  J). 


ï 


SAN  391 

roi  de  l'Adiabène ,  au  préjudice  des 
enfants  d'Izatès ,  qui  étaient  éloignés 
ou  plutôt ,  comme  le  récit  de  Josèphe 
semble  l'indiquer  ,  en  vertu  des 
droits  de  sa  naissance ,  comme  fils 
du  prédécesseur  d'Izatès.  Les  enfants 
de  ce  dernier  vécurent  à  Rome ,  à  ce 
u'il  paraît  ;  la  chronique  de  Denys 
eTclmahar  (29),  écrite  en  syriaque, 
au  huitième  siècle ,  fait  mention  de 
deux  d'entre  eux ,  qui  dans  la  suite 
devinrent  rois  d'Edessc.  Le  premier, 
nommé  Abgare ,  fut  roi  en  I  an  69  ; 
et  le  second  v  appelé  Maanou  ou  Man- 
nus  ,  le  devint  en  l'an  81.  Ces  indi- 
cations font  voir  qu'ils  furent  placés 
sur  ce  trône,  l'un  par  Vespasien  ,  et 
l'autre  par  Domitien.  Ces  rapproche- 
ments chronologiques  sont  bien  d'ac- 
cord avec  ce  que  Josèphe  nous  ap- 
prend des  rois  de  l'Adiabène.  —  Sà- 
1»  atroces  est  un  autre  roi  d'Arménie, 
contemporain  de  Commode,  et  qui  vi- 
vait dans  le  deuxième  siècle  de  notre 
ère.  Il  n'est  connu  que  par  un  frag- 
ment bien  court  de  DiouCassius(3o), 
et  par  un  article  de  Suidas ,  qui  parait 
aussi  avoir  été  emprunté  du  même 
historien.  On  y  apprend  que  ce  priu- 
cc  n'était  pas  moins  il  lustre  par  sa  sa- 
gesse que  par  ses  talents  militaires, 
et  qu'il  était  digne  d'être  comparé 
aux  plus  illustres  d'entre  les  Grecs  et 
les  Hum  lins.  Son  fils  ,  Vologèse , 
avait  obtenu  de  Septime-Scvèrc  une 
portion  de  l'Arménie. — San  atroces 
mi  Sakadrouo  ,  autre  prince  Arsa- 
cide ,  voulut ,  au  commencement  du 
iiatrièmc  siècle,  profiter  de  la  mort 
11  roi  Tiridates,  pour  s'emparer  de 
la  couronne  d'Arménie.  En  l'an  3 1 4  « 
il  se  déclara  roi  dans  la  province  de 
Pa'iiia gara  11, dont  il  était  gouverneur: 
cette  province  ,  la  plus  orientale  de 

>,»ii'  Ipuil  Awm Mit ,  BtH.  ontxt  ,!■*■.  i*'-,  |ii. 
«t  -Jn. 

i3«)Ub.?5,$9,L  II, p.  ■»&«.  fU.IUi»ir. 


3 


255 


SAN 


l'Arménie,  était  voisine  de  l'Albanie. 
Il  s'adressa  aux  barbares  qui  habi- 
taient cette  région ,  et  avec  leur  se- 
cours ,  il  fit  des  incursions  dans  le 
royaume ,  pour  tacher  de  détrôner 
Chosroès  II,  fils  de  Ti  rida  tes.  Celui- 
ci  avait  reçu  de  l'empereur  Licinius 
des  troupes  auxiliaires, commandées 
par  on  général  appelé  Antiochus.Cette 
armée  se  joignit  aux  forces  que  four- 
nirent Mihran ,  roi  d'Ibérie ,  et  Pa- 
garad ,  prince  des  Pagratides ,  et  de 
concert  elles  marchèrent  contre  Sa 
nadroug  qui  avait  reçu  des  secours 
de  la  Perse.  Il  fut  vaincu ,  et  con- 
traint de  s'enfermer  dans  la  ville  de 
Païdagaran  ;  mais  bientôt  après  il 
l'abandonna  et  se  réfugia  dans  la 
Perse  avec  les  satrapes  albaniens  qui 
l'avaient  secondé  (3i).  On  ignore  ce 
qu'il  devint  dans  la  suite.  S.  M — w. 
SANCERRE  (  Louis  de  ) ,  conné- 
table de  France ,  issu  d'une  famille 
oui  le  disputait  en  illustration  à  celle 
de  Gouci,  de  Châtilloii,  de  Montmo- 
renci,  était  le  second  fils  de  Louis 
II ,  seigneur  de  Sancerre,  et  de  Béa- 
tri  x  de  Rouci.  Son  père  ayant  été 
tué  à  la  bataille  de  Greci ,  en  i346 , 
il  resta  orphelin  à  l'âge  de  qua- 
tre ans.  Pnilippe  de  Valois  vou- 
lut qu'il  fût  élevé  avec  les  enfants 
.  de  son  fils ,  le  duc  de  Normandie. 
Sancerre  fit   ses  premières  armes 
à  l'âge  de  dix-sept  ans  ,  dans  la 
guerre  que  Charles  V,  alors  dau- 
phin ,  soutenait  contre  les  Anglais , 
vendant  la  captivité  du  roi  Jean. 
La  résolution  au'il  montra  au  siè- 
ge de  Melun  le  fit  remarquer  de  tou- 
te l'armée.  C'est  dans  cette  circons- 
tance qu'il  connut  pour  la  première 
fois  Duguesclin,  qui  venait  de  quit- 
ter la  Bretagne  pour  entrer  au  ser- 
vice de  la  France;  et  quoique  le  guer- 

(3i)  Mo*  cb./r. ,  1  3 ,  c.  4 , 5  et  6. 


SAN 

rier  breton  eut  le  doub 
se  lièrent  d'uue  amitié 
seule  put  détruire.  Ch; 
montant  sur  le  trône , 
un  élan  à  la  nation  entiè 
des  héros  s'élevaient  de 
Duguesclin,  Clisson,San< 
Blinvillc ,  La  Trémoillc 
taient  à  l'envi  l'honnct 
son  règne.  Sancerre  fut 
dont  les  talents  et  la  bi 
tribuèrent  le  plus  à  ratt; 
toire  aux  drapeaux  di 
Charles  V  le  nomma 
en  1369.  C'est  en  cette 
fit  les  glorieuses  campag 
1373  et  1375,  dont  les 
rent  de  reconquérir  l< 
Saintonge  et  une  partie 
ne.  Sancerre  était  de1 
re  d'armes  de  Dugue 
que  Clisson  ;  mais  il  et 
qu'Olivier ,  l'ami  de  ce 
trand.  Au  commeneen 
née  i38o,  ces  trois  h 
rent  le  vœu  d'armes  de 
la  Guienne  des  Anglais 

f>aient  depuis  cinquaut< 
es  V  applaudit  à  ce  n 
et  mit  sous  leur  cou 
toutes  les  troupes  disse 
les  provinces  méridio 
princes  du  sang,  une  fo 
bannercts ,  voulurent  a 
des  trois  généraux  les  ] 
çons  de  la  guerre.  L'exp 
mença  par  le  siège  de  ( 
Randon.  On  sait  que  B< 
va  devant  cette  place  le 
glorieuse  carrière.  Au 
mourir ,  le  grand  hom 
pée  de  connétable  à  i 
expira  entre  ses  bras.  A 
du  connétable ,  l'ambii 
se  hâta  de  quitter  Farm 
à  Paris  recueillir  l'hcri 
trand.  Sancerre,  anim 


SAN 

uraque ,  ne  se  crut  pas  délié 
s  topu  :  il  contioua  l'entre- 
««  calera ,  dans  l'espace  de 
s»  «ois,  toutes  les  places  for- 
P^rigord.  Dans  une  rencontre, 
trouvé  en  face  de  Pembroc, 
d  m  Prince  Noir ,  il  le  battit ,  et , 
1  anélee ,  il  brisa  d'un  coup  de 
fes  armes  du  général  ennemi , 

•  prisonnier  de  sa  main.  L'a- 
pnt  de  Châties  VI  au  trône 
■  Sance rre  à  Paris.  Il  assista 
re  dn  nouveau  monarque  ;  et 
t»  le  jour  du  festin  roy  .1,  San- 

•  Clisson  ,  La  Tremoille  et 
»  *ervir  le  roi  à  table ,  tous  les 

*nnés  de  pied  en  cap  et  mon- 
des chevaux  couverts  de  drap 
(*ît  -  boit  mois  après ,  il  com- 

•  l'aile  gauche  à  la  bataille 
**Wc,  et  contribua  puissam- 

**i  gain  de  la  journée,  en  exé- 
|i  y0  mouvement  précipite'  sur 
^  droit  de  l'ennemi.  Il  repas- 
D**ite  dans  la  Guienne  ;  et  avec 
;  Bille  hommes  seulement ,  il 
vit  les  Anglais,  qui  faisaient  de 
tds  efforts  pour  ressaisir  leurs 
mues  conquêtes.  Le  comte  d'Eu 
1  mort,  Sancene  lui  succéda 
»  la  charge  de  connétable ,  le  26 
rt  1397.  Revêtu  de  sa  nouvelle 
iié,  il  alla  reprendre  le  coinman- 
rnt  des  provinces   mcriJiona- 

baltit  le  captai  de  Bnch ,  au 
âge  de  la  Dordogne ,  et  chassa 
Anglais  du  comté  de  Foix.  H 
rut  quatre  ans  après,  comblé  de 
re,  le  G  février  i^o'j,  à  Page  de 
aulc  ans.  Sancrrrc  était  borgne, 
me  Clisson.  1 1  fut  enterré  a  Saint- 
» ,  au  roté  gauche  de  la  chapelle 
.au ries  V.  Les  ducs  d'Orléans  et 
bourgogne ,  les  principaux  sei- 
irs  de  la  cour,  et  tous  le»  gran  Is 
utaircs  assistèrent  à   ses  obsè- 
1.  M— z— s. 


SAN  a5* 

SANCH E  I".,  roi  de  Navarre, 
surnommé  Gardas,  succéda, en  885, 
à  son  frère  Fortunio ,  et  illustra  de 
bonne  heure  son  règue  en  reculant 
les  bornes  de  ses  états.  Trop  ambi- 
tieux pour  se  contenter  de  quelques 
légers  avantages  remportés  sur  les 
M.«ures  d'Espagne,  il  traversa  les 
Pyrénées,  passa  eu  France,  sous  pré- 
texte de  marcher  au  secours  des  Vas- 
cons  d'Aquitaiue ,  et  se  rendit  mai* 
tre  de  cette  partie  de  la  Navarre  qu'on 
nomme  la  casse  Navarre,  et  qui  de- 
puis fut  presque  toujours  soumise  A 
ses  successeurs.  Instruit  que  les  Mau- 
res profitaient  de  son  absence  pour 
assiéger  Pampcluue ,  il   fit  repasser 
les  monts  à  son  armée,  au  milieu 
d'uu  hiver  rigoureux ,  surprit  les  en- 
nemis dans  leur  camp,  les  força  de 
lever  le  siège,  et  rentra  en  triomphe 
dans  sa  capitale, en  907.  Résolu,!  an- 
née suivante,  de  châtier  les  Jklaures, 
il  envahit  les  provinces  limitrophes 
qui  étaient  en  leur  pouvoir,  leur  en- 
leva plusieurs  places ,  et  poussa  ses 
conquêtes  jusqu'à  l'Ebre.  En  909,  il 
passa  ce  fleuve ,  a  la  tête  d'une  puis- 
sante armée ,  assiégea  et  prit  Najera; 
chassa  les  Maures  de  la  province  de 
Rioja  ,  et  la  peupla  de  chrétiens.  11 
les  battit  encore  dans  diverses  ren- 
contres ;  et ,  s' entourant  de  places 
fortes ,  il  mit  ses  états  à  couvert  de 
l'insulte  de  l'ennemi.  Accablé  sous 
le  poids  de  ses  glorieuses  fatigues,  il 
se  retira,  en  919,  dans  le  monastère 
de  Leyre,  lais>aut  le  commandement 
des  troupes  à  don  Garcia,  son  fils, 
mais  sans  lui  céder  la  couronne.  Les 
Maures  ayant  profité  de  la  retraite 
de  Sauche  pour  ressaisir  toutes  les 
villes  qu'il  leur  avait  enlevées  ,  ce 
prince ,  malgré  son  Age  et  ses  infir- 
mités ,  reprit  les  armes ,  en  9a  1 ,  tail- 
la en  pièces  l'armée  d'Abderame, 
dans  la  vallée  de  Roncal ,  au  retour 


ag4  SAN 

de  l'expédition  qu'elle  avait  faite  au- 
delà  des  Pyrénées,  recouvra  tout 
ce  que  les  Musulmans  avaient  con- 
quis sur  lui  avant  leur  entrée  en  Fran- 
ce, et  s'enrichit  de  leurs  dépouilles. 
Plusieurs  historiens  prétendent  que, 
victime  de  son  ardeur  pour  les  con- 
quêtes ,  Sanche  fut  tué,  en  çp4 ,  dans 
une  bataille  qui  se  donna  entre  lui  et 
don    Fernand  Gonzale ,  comte  de 
Gastille  ;  mais  les  PP.  Moret  et  Abar- 
ca  ,  très  -  versés  dans  l'histoire  de 
Navarre ,  rejettent  ce  fait  comme 
fabuleux.  Sanche  mourut ,  en  926 , 
après  un  règne  de  vingt  -  trois  ans. 
Il  emporta  le  respect  et  l'estime  de 
ses  sujets ,  qui  lui  donnèrent  le  glo- 
rieux surnom  de  Restaurateur.  B-p. 
SANCHE  III ,  roi  de  Navarre, 
succéda,  en  Tan  1000,  à  son  père 
Garcia  II,   dit  le   Trembleur,  et 
reçut ,  à  juste  titre ,  le  surnom  de 
Grand  ,  aucun  roi ,  non -seulement 
de  la  Navarre  ,  mais  même  de  toute 
l'Espagne ,  n'ayant  porté  si  loin  la 
gloire  du  trône.  Ce  n'était  pas  un  de 
ces  princes  fougueux  et  imprudents 
qui  ne  suivent  que  les  mouvements 
de  leurs  passions.  Quoique  très-brave, 
son  courage  était  tempéré  parla  pru- 
dence ;  et  jamais  il  ne  tenta  le  sort 
des  armes  sans  une  probabilité  mo- 
rale de  succès.  Il  attendit  long-temps 
l'occasion  de  réprimer  les  fureurs  et 
l'audace  des   Maures  ,   qui  avaient 
envahi  une  grande  partie  de  l'Ara- 
gon  et  de  la  Navarre;  et  profitant 
avec  habileté  de  leurs  dissensions ,  il 
les  chassa  des  contrées  de  Sobrarbc 
et  de  Ribagorce  ,  lotir  enleva  tous  les 
châteaux  des  environs,  et  étendit  les 
bornes  de  ses  états  jusqu'aux  fron 
tières  de  la  Catalogne.  Mais  le  règne 
de  ce  monarque  est  surtout  célèbre 
par  la  révolution  qui  le  rendit  maître 
de  la  Castille  et  du  royaume  de  Léon. 
Voici  comment  il  fit  cette  double 


ï 


SAN 

conquête.  Don  Garcia,  comte  de  Cat- 
ulle, allait  célébrer  son  mariage  avec 
la  fille  de  Bcrmude  III ,  roi  de  Léon, 
lorsqu'il  fut  assassine  par  ses  vas- 
saux. Sanche  hérita  de  la  Gastille, 
par  sa  femme ,  sœur  de  Garcia ,  et 
par  cette  succession,  devint  le  phi 
puissant  roi  d'Espagne.  Il  portait  et 
Castille  le  nom  de  Sanche  Ier.  Le  roi 
de  Léon  voyant  avec  chagrin  l'ac- 
croissement delà  Navarre ,  s'opposa 
ouvertement  aux  entreprises  débu- 
che. Celui-ci ,  plus  actif  que  son  e* 
nemi,  entre  dans  le  royaume  de  lin. 
se  rend  maître  de  tout  le  pays  qn 
s'étend  depuis  la  rivière  de  risuerga, 
jusqu'à  la   Cea  ,  force  Bermude  à 
preudre  la  fuite ,  assiège  et  presd 
Astorga,  en  io3?.  Dépouillé  d'un 
artie  de  ses  états ,  Bermude  rasseo- 
ie enfin  une  armée ,  et  marche  à  h 
rencontre  de  Sanche.  Les  deux  rois 
allaient  en  venir  aux  mains  ,  lorsqir 
les  évêques ,  qui  les  avaient  survis, 
proposèrent  un  accommodement  qai 
fut  accepté.   Bermude  n'ayant  pas 
d'enfants  ,  les  deux  rois  firent  in 
traité  par  lequel  Sanche  conserva 
ses  conquêtes ,  à  condition  que  soi 
fils  Ferdinand  épouserait  la   soeur 
du   roi    de  Léon.    lia   Castille  fut 
érigée  en  royaume  en  faveur  de  ce 
mariage.  On  sent  combien  ce  traité 
et  cette  alliance  furent  avantageux 
au  roi  de  Navarre  :  les  trois  royau- 
mes d'Espagne  devinrent  le  partage 
de  sa  maison  ;  et  Sanche  se  vit  an 
plus  haut  point  de  gloire  où  un  ne- 
narque  puisse  aspirer.   11  s'occupa 
dès  lors,  avec  encore  plus  de  soin, de 
l'administration   intérieure   de  ses 
états ,  et  ouvrit  un  chemin  dans  la 
Pyrénées ,  en  faveur  des  pèlerins  qui 
venaient  en  foule  de  la  France  et  de 
F  Allemagne  ,  visiter  le  tombeau  de 
Saint -Jacques  de  Coinpostclle.  Ce 
prince  mourut  au  mois  de  février 


I 


SAN 

unme  il  parait  par  une  ins- 
f  ui  est  sur  son  tombeau  dans 
c  Léon.  II  prit  le  titre  d'em- 
et  mérita  le  surnom  de 
moins  encore  par  s/5  con- 
te par  sa  pieté  éclairée ,  par 
ssements  utiles  qu'il  fit  dans 

•  ,  et  les  règlements  qu'il 
*cs  sujets  ,  dont  il  fut  juste- 
îri  et  regretté.  Rien  ne  man- 
i  la  gloire  de  son  règne  s'il 
t  la  faute,  trop  commune 
ifïuililir  ses  étals,  en  les  par- 
aître ses  quatre  fils.  Ils  cu- 
icud  un  royaume  ;  et  leur 
?  remplit  long-temps  tous  les 
hrétirus  de  l' Espagne.  Mais 
ge  fit  répandre  des  torrents 
,  et  affaiblit  les  Cli retiens , 
venus  à  cette  époque  plus 
s  que  les  Maures,  les  auraient 

expulsés  de  la  Péninsule 
eut  resté*  unis.  B — i». 
31 E  II  ,  dit  le  Fort,  roi 
illc,  fils  aîné  de  Ferdinand 
icut  de  bonne  heure  le  projet 
;i il  1er  les  rois  de  Léon  et  de 
sts  frères ,  ne  voyant  qu'avec 

furUge  que  son  père  av.iit 
ts  états,  eu  io0").  11  dissi- 
ez uni  oins  pendant  quelque 
mais  n'étant  plus  rets-nu  par 
(in  aprt-%1.1  mort  île  la  reine 
,  il  .ilLit  prend rr  Ion  a  ri  ne  s 
v.ihir  \vs  doin.iiiit's   dont  il 

•  il  fnisïré  ,  lorsqu'il  fut  ar- 
uir  une  fui."»  d.m>  iYxériiti"ii 
M'ji-fNpir  une  li;;ur']ii*.tY  aient 
ruiilir  lui  le>  rni>  d'Aragon 

•  v.ilir.  Mhk'Ih'  |<\]|  n|i|>"v  , 
i^o'iiruv  ieM«t<iii<e ,  ipir  le 
•i  i  it  f  uhtr  liât  île  m*  retirer , 
r  lîitmre  «iv.iiit  été  tué  dm* 
lut.  iK-.ivir  ilrrettr  gneiie, 
I<j1i  lit  rfii^ili'it  mu  I.itiilne, 

»on  Ifi'r  (i.iKi.i*.  en  lut  ii), 
i relia  toutic  Alphonse,  suit 


SAN 


3q5 


antre  frère  ,  le  dépouilla  du  royaume 
de  Léon ,  et  le  relégua  dans  un  mo- 
nastère, Pour  régner  sur  tout  ce  qui 
avait  appartenu  au  roi  son  père  ,  il 
ne  manquait  plus  à  Sanchc  que  les 
villes  de  Toro  et  de  Zamora  ,  don- 
nées   en  apanage  à  ses  sœurs.  Il 
conçut  le  dessein  de  s'en  emparer , 
de  porter  aussi  la  guerre  chez  les 
Maures ,  de  conquérir  toutes  leurs 
possessions ,  de  soumettre  ensuite 
tous  les  royaumes  chrétiens  de  l'Es- 
pagne ,  et  de  rester  seul  maître  de  la 
Péninsule.   Ce  grand  dessein  n'était 
au-dessus ,  ni  de  son  bonheur ,  ni  de 
sa  puissance.  Jeune  ,  brave,  actif  , 
ce  prince  était  suivi  de  l'élite  des  che- 
valiers espagnols  ,  et  de  l'illustre 
Cid  ,  le  plus  grand  capitaine  de  sou 
sièrîe.  Déjà  il  venait  d'enlever  Toro 
à  Kl  vire,  sa  sœur  cadette,  et  assié- 
geait Zamora  appartenant  à  l'aînée. 
Crtte  place  allait  tomber  en  son  pou- 
voir, lorsqu'un  officier,  qui  s'y  était 
reufenné  ,  le  tua  en  trahison  ,  et 
renversa  ainsi  tous  ses  projets  ambi- 
tieux.  Cet   événement   arrivé ,  en 
10"  m  ,  réunit  les  couronnes  de  Léon 
et  de  Castillc  sur  la  tete  d'Alphonse 
VI ,  que  Sa  ne  lie  avait  dépouillé  (  V. 
Alpiionsl  VI  ).  B— P. 

S  WCHK  IV,  roi  de  Léon  et  de 
Caitillc,  fils  d'Alphonse  X,  s'acquit, 
dès  .vi  jeum-ssc  ,  le  surnom  de  Brave, 
devint  l'ululc  de  l'armée  ,  se  révolta 
nnilie  sou  père ,  en  \  àSà  ,  et  régna 
ni  <a  place.  Alphonse  X  étant  mort 
île  chagrin,  en  \:iH\  .  S.inche  se  fil 
t'uiirtiiiucr  dans  la  cathédrale  de  To- 
li'iic ,  et  parvint  .à  force  d'activité  et 
d'énrigie,  a  et  on  lier  les  révoltes  de 
m->  fièrcs  et  des  plus  poivrants  sei- 
gneurs du  royaume.  Pendant  onze 
aiiiii-es  de  règne,  il  eut  toujours  à 
soutenir  des  guerres  au  dehors  ,  ou 
a  combattre  les  ficticut  de  l'inlé- 
rieiii.    Après  avoir  châtié  durement 


3g6 


SAN 


ses  sujets  rebelles  ,  il  tourna  $e$  ar- 
mes contre  les  Maures  ,  et  conquit 
sur  eux  ,  en  1273 ,  l'importante 
place  de  Tarifa.  Il  méditait  de 
plus  vastes  projets  ,  lorsqu'il  suc- 
comba ,  le  a5  avril  1295 ,  à  l'âge  de 
trente-six  ans ,  sous  le  poids  des  in- 
quiétudes et  des  travaux ,  après  un 
règne  agité,  et  avec  la  réputation 
d'un  prince  actif,  né  pour  la  guerre  ; 
mais  ingrat ,  implacable ,  et  ambi- 
tieux. B — p. 

SANCHE  VII,  roi  de  Navarre, 
de  1  ig4  a  *234)  fut  nommé  le  Fort, 
â  cause  de  la  vigueur  avec  laqueil+il 
rompit  à  coups  de  hache  d'armes , 
les  chaînes  (1)  qui  entouraient  le 
quartier  de  Mehemed  el  Naser ,  à  la 
bataille  de  Tolosa ,  en  iaia  (  Fojr. 
"Mehemed,  XXVII,  1 19).  D'autres 
le  surnomment  Y  Enferme,  parce 
qu'il  demeura  plusieurs  années  sans 
sortir  de  son  palais  de  Tudela,  a 
cause  d'un  cancer  qu'il  avait  appor- 
té d'Afrique,  où  il  était  allé,  en  1 199, 
dans  l'espoir  d'épouser  la  fille  du  roi 
de  Maroc,  qui  lui  promettait  pour 
dot  tout  ce  que  les  Maures  possé- 
daient en  Espagne  (  V.  Mjlnsoub  , 
XXVI ,  5?5  ).  11  épousa  Constance, 
fille  de  Raimond  VI,  comte  de  Tou- 
louse ;  la  répudia  ensuite  ,  et ,  se 
voyant  sans  enfants ,  laissa  ses  états 
à  son  neveu  Thibaud  ,  comte  de 
Champagne.  Il  mourut  octogénaire, 
le  12  avril  1*234.  Z. 

S  ANCHES  (  AifToiNE-Nuwàs-Ri- 
beiro),  médecin  ,  naquit,  en  1699, 
à  Pegnamecor  ,  en  Portugal.  Un  oncle 
vou'ut  lui  donner,  avec  sa  place  ho- 
norable, la  main  de  sa  fille,  s'il  con- 
sent.) it  à  étudier  la  jurisprudence; 
mais  il  préfera  se  retirer  chez  un  autre 
oncle  ,  médecin  célèbre  à  Lisbonne , 

(1)  Taflacat,  rorrafet  quelque»  rateors ,  l'origine 
daa  annoirica  ou  royauma  âm  Navanv ,  offrant,  mû- 
▼aot  «ta ,  hvit  rayoof  lié»  par  des  cbftJnaf. 


SAIS 

sous  les  yeux  duquel  il  ses 
réserve  a  son  goût.  Il  alla  s 
ment  à  Gènes,  à  Londres,  01 
deux  ans  ;  puis  a  Paris,  a  Moi 
etc.  Ct*t  dans  ce  voyage  qoe 
trand  lui  fit  connaître  les  Api 
de  Bocrhaave.  £0  les  lisan 
qne  l'auteur  était  un  desgrai 
mes  de  l'antiquité  ;  lorsqu 
détrompé:  Quoi! Boerhac 
y  ont ,  s'écria  -t-il,  et  je  ne 
son  disciple!  Aussitôt  il  se  t 
à  Leyde .  où  Boerhaave ,  i 
de  malades  et  d'élèves  de 
parties  du  monde ,  lui  offri 
tacle  aussi  touchant  qu'il  él 
me.  L'impératrice  de  Russie 
demandé,  en  i^3i  ,  de  ch< 
de  ses  élèves  auxquels  elle 
des  emplois  honorables,  Si 
désigné  le  premier.  II  fut  si 
ment  premier  médecin  de 
médecin  de  l'armée  impé 
noble  corps  des  cadets  , 
l'impératrice,  et  conseille 
Il  entretint  une  correspoo 
tive  avee  les  missionnaire! 
établis  à  la  Chine ,  qui  lui  et 
divers  objets  d'histoire 
C'est  de  lui  que  P.  Collin 
les  premières  racines  de 
rhubarbe.  Sanchès  étant 
d'Asof ,  avait  observé  la 

Êrison  et  d'hôpital ,  avao 
[uxam  et  les  Pringle  en  eut 
lé  :  malheureusement ,  on 
une  malle  qui  contenait  ses  1 
ses  observations.  Ayant  obi 
traite,  il  se  retira,en  *  7 4  7 >  à 
il  mourut  le  11  sept.  i7o3. 
breux  Mss.  passèrent  dans 
du  docteur  Andry,  son  ami 
maient  27  volumes  in  -  f 
toutes  sortes  de  matières  ; 

Î>olitique,  morale,  physique 
ui  était  étranger,  et  toute 
gués  de  l'Europe  lui  était  au 


.SAN 

a  bagne  maternelle.  Dans 
».,  3  rapporte  l'origine  de 
km  contre  les  Juifs  ,  etla 
!  la  faire  cesser.  On  l'avait 
>is  accuse  lui-même  d'être 
dait  un  ressentiment  pro- 
t  Hoquisition ,  dont  quel- 
ses  parents  et  de  ses  amis 
f  les  Tietimes.  Un  de  ses 
ititulé  :  Pensées  sur  f in- 
our  mon  usage.  Sans  ce 
rrait  retourné  à  Lisbonne 
«  fiier  a  Paris. Ses Obser- 
r  Us  maladies  vénérien- 
publiée»  à  Paris, en  1 785, 
fcndry  .-c'est  le  fruit  de  plus 
e  ans  d'observations  faites 
unie  plein  de  sagacité,  et 
dans  son  art.  Sau- 
rait que  par  Boerhaave: 
1  faire  usage  des  remèdes 
lorsqu'il  sVtait  bien  con- 
teur utilité  ;  il  écartait  le 
at  de  ses  malades  le  fer 
urgje.  La  dispute  lui  dé- 
lis  il  se  prêtait  avec  plai- 
eussion.  Son  caractère  le 
is  à  l'indulgence  qu'à  la 
était  prévenant ,  affable , 
I  ,  bienfaisant.  La  Russie 
lé  pour  armes  un  soleil 
,  a?ec  cette  devise  : 


SAN 


*W 


es  que  Sanchès  a  fait  im- 
wn  vivant ,  sont  :  1.  Dis- 
fur  l'origine  de  la  ma- 
nenne ,  dans  laquelle  il 
die  n'a  point  été  apportée 
»,  mais  qu'elle  a  com- 
Airone,  par  une  épidémie, 
o,  in-8°.  ;  1753,  in-ia. 
n  historique  sur  Vappari- 
maladie  vénérienne  en 
*  sur  la  nature  de  cette 
Lisbonne  Paris  ) ,  1774  » 
imprimé  avec  le  n°.  1 ,  à 


Leyde,  1777 ,  in4K,  par  les  soins 
de  Gaubius,  qui  y  a  joint  une  Préface 
dans  laquelle  il  semble  pencher  pour 
l'opinion  de  l'auteur.  111.  Traité  da 
la  conservation  de  la  santé  des  peu- 
ples ,  en  Portugal ,  1756.  IV.  Mé- 
thode pour  apprendre  à  étudier  la 
médecine  ,  at ec  les  moyens  propres 
à  l'établissement  d'une  université 
pour  enseigner  tontes  les  sciences  né- 
cessaires à  l'eut  civil  et  politique,  en 
Portugal ,  in  8°.,  1773.  V.  Mémoire 
sur  les  bains  de  vapeur  russes,  impri- 

«é  dans  les  Mémoires  de  la  société 
lyale  de  médecine,  dont  il  était 
associé  étranger.  VI.  Il  est  auteur  de 
l'article  Maladie  vénérienne  chroni- 
que ,  dans  l'Encyclopédie.  Foj.  le 
Précis  historique  sur  sa  vie  (  par 
Andry  ) ,  mis  en  tête  du  Catalogue 
de  ses  livres  ,  dont  la  vente  fut  faite 
par  Debure,  en  déc.  1783.  T— d. 
SANCHEZ  de  AREVALO.  Fy. 

RODSIGUEE. 

SANCHEZ  (Fbavçois),  célèbre 
grammairien ,  et  l'un  des  restaura- 
teurs des  lettres  en  Espagne  ,  naouit» 
en  i5x3,  à  las  Brozas  (1),  dans 
l'Estramadure  ,  d'une  famille  an- 
cienne ,  mais  peu  favorisée  de  la  for» 
tune.  Ses  heureuses  dispositions 
triomphèrent  de  l'ignorance  de  ses 
premiers  maîtres ,  et  il  fit  de  rapides 

Erogrès  dans  les  langues  grecque  et 
itine.  Il  dut  s'appliquer  ensuite  à 
l'étude  de  la  philosophie  et  de  la 
théologie  ;  mais  il  ne  tarda  pas  de 
reconnaître  que  ce  qu'on  décorait 
alors  du  nom  de  ces  deux  sciences  9 
n'était  qu'un  amas  de  vaines  subtili- 
tés ,  et  il  se  hita  de  revenir  à  la  cul- 
ture des  lettres.  Reçu  bachelier ,  en 
1 55 1  9  à  Valladolid ,  il  se  fit  agréger 


(O  Et  hàim  Smnrttm»  Brmetmu: 
•pprna  <p'U  fait"*  *  mm  Mnlu  ém  m 
m  4iatiagMT  €wm  Mitra  fratjfM* 


i()8  SAN 

à  l'université  de  Salamanque ,  où  il 
obtint ,  en  1 554  •  la  chaire  de  lan- 
gue grecque ,  à  laquelle  il  joignit  celle 
de  ruétorique,  par  arrangement  avec 
le  titulaire.  Il  parait  que  Sanchez 
avait  eu  l'intention  d'embrasser  l'état 
ecclésiastique  ;  mais  lorsqu'il  fut  en- 
tré dans  la  carrière  de  l'enseigne- 
ment, il  sentit  la  nécessité  de  se  don- 
ner une  compagne ,  sur  laquelle  il 
Sut  se  reposer  des  soins  oui  l'auraient 
étourné  de  ses  occupations.  La  mo- 
dicité de  son  traitement  l'obligea 
bientôt  de  se  créer  de  nouvelles  res- 
sources pour  subvenir  aux  besoins 
de  sa  famille.  Ayant  obtenu  l'auto- 
risation de  donuer  des  leçons  de  lan- 
gue latine  ,  il  composa,  pour  ses  élè- 
ves, des  éléments  de  grammaire,  qu'il 
dégagea  de  toutes  les  superfluités  qui 
ne  faisaient  qu'embarrasser  les  com- 
mençants. Le  succès  qu'obtint  cet 
essai  ne  manqua  pas  d'exciter  la 
jalousie  de  ses  confrères ,  qui  l'accu- 
sèrent d'innover  :  Sanchez  leur  dé- 
montra qu'au  contraire  il  s'était  at- 
taché scrupuleusement  à  suivre  les 
anciens  ,  et  perfectionna  sa  gram- 
maire, qu'il  eut  le  plaisir  de  voir  subs- 
tituer, dans  plusieurs  collèges  ,  à  celle 
de  Laur.  Valla  (  V.  ce  nom  ).  11  se 
fit  recevoir  docteur  ,  en  1574  :  l'an- 
née précédente  il  était  devenu  titu- 
laire de  la  chaire  de  rhétorique.  Il 
portait,  dans  toutes  les  parties,  le 
même  esprit  d'ordre  et  d'analyse  ;  et 
il  avait  tellement  simplifié  les  mé- 
thodes ,  qu'il  se  flattait  d'enseigner 
le  latin  en  huit  mois  ,  le  grec  eu 
vingt  jours,  la  sphère  en  huit  ou 
dix  jours ,  la  dialectique  et  la  rhéto- 
rique en  deux  mois,  la  philosophie 
et  la  musique,  dans  moins  de  temps 
encore  (  V .  PÉpître  deMicatoirc  de 
son  Traité  de  la  Sphère  ).  Quoiqu'il 
fit  par  an  deux  cours  de  rhétorique, 
et  qu'indépendamment  il  donnât  des 


SAN 

leçons  de  crée  et  de  latin , 
encore  le  loisir  de  publies 
chaque  année #  quelques  éc 
de  vues  neuves  et  utiles,  j 
lèbre  de  tous  est  la  Mtmt 
ouvrage ,  dans  lequel ,  en  s'i 
d'exemples  tirés  des  anciens 
plique,  avec  nue  clarté  jusqu' 
connue ,  les  règles  de  la  iyi 
tine  •  partie  qu'avait  néglig 
liger  dans  son  livre  De  Ca 
guœ  latinœ.  Les  adversaire 
chez  parvinrent  à  retarder 
de  cet  ouvrage  si  remarquât 
il  fut  dédommagé  de  l'indiffi 
ses  compatriotes,  parl'estia 
vants  étrangers ,  entr'autra 
Lipse ,  qui,  dans  une  Lettre 
Sarmiento,  le  nomme  l'ffi 
{'Apollon  de  l'Espagne  (3  ). 
en  i5g3,  la  chaire  de  rhé 
Barth.  de  Gespcdes ,  son  gc 
se  borna  dcs-lors  à  l'ense 
de  la  grammaire.  Sestravau 
été  fort  mal  récompensés , 
nous  apprend  qu'il  n'aurait 
le  secours  d'Alvarès  de  ( 
l'un  de  ses  protecteurs  ,  m< 
presse  sa  Traduction  espaj 

lTa/u<e/d'Epictète(4)<  Sanc 
rut  le  17  ou  le  18  jauvicr  1 
et  fut  inhumé,  comme  il  !'• 
mandé  par  son  testament,  dai 
veut  de  Saint- François.  Ma 
fois  ,  il  avait  eu  plusieurs 


(a)  S^mlit*  intitula  ton  livre  Minent 
sition  au  llfeivuiiui  hilinçuit%  d"  \um 
ni u»,  grammairien  de  la  même  CJj«h|«k. 

^  Vtici  le  p*Mi|$p  t\r  la  Mtivdr. 
Ille  Wi-truniit,  ill*  .t polio  r»l  li.sp* 
Atijut  utt'iaiH  multoi  excilet  trahatea 
ditlat  veraofne  art  a  ;  nef  ne  nrmît  f<ini 
/ter,  sed  ingr/iiït  elimm,  mt  ol*m  ,  $*n 
tut,  Dana  le  recueil  des  lettres  Ad  lltUo 
110%  t  p.  R<). 

{\  )  Sept*/*  sujft  amni  ex  7*0  Eftiel» 
tue/Mt ,  ri  oh  tL-fectum  vel  mi'umormm 
ri  ,  iv/  p/t-'inrum  \ewtltu%  est  ,  rpiL  dt 
tradncti'Hi  d'b|iict**te. 

(5)  Hc  fut  \r.  18  iaovicr  que  runiver* 
v>s  de  la  vacaoct*  dr  U  cliaiie  A*  laug 
par  ht  oVcès  lie.  .Santkt-a. 


us 

bissa  guère  d'autre 
i  gloire  de  leur  père, 
lez  des  éditions  avec 
nées  des  Sjlves  de 
Emblèmes  d'Atciat , 
jarcilaso  de  La  Vega , 
lia,  des  Bucoliques  de 
tponius  Mêla ,  de  VI- 
j  G  rypkus  dv  A  usoDe, 

Perse ,  et  de  Y  Art 
ce.  En  outre,  on  a  de 

dicendi  lilxrunus, 
55<i,  i5(m)  ,  i573; 
in-8,f.  C'est  un  traite 
compose  de  pré- 
Cicéron ,  de  Quinti- 
gènes  ;  les  dernières 
igmrntecs  d'une  Pa- 
4rt  poélûjue  d'Ho- 
trois  Elégies  sur  la 

d'Angon .  de  l'iii- 
i ,  et  de  la  reine  Isa- 
•  brève  sque  Grain- 
n i t itutiones  L v 0 11 , 
ic  liii'ion.  Sal.unau- 
iJ.,  i5<)5,  in  -  8«\ 
rc   est    excellente  ; 


(Xpusecs  avec  pré- 
\uià\s  (iirgoiic  M.é- 
ivi-c  itii*mi ,  qu'elles 
s  pnur  dos  rumiiicu- 
juira  en  h>  e\*e  saber 
dp  l'ouviagc  precc- 
;<•  de  pi  annuaire  est 
îc*.  I).uis  l'iiitrodnr- 
rcud  Dieu  a  témoin 
t  rent  g  ranimai  rions 
ru  .1  pas  trouve  un 
lUim.iiir  ;  a  et  t  ajou- 
■leii  is  O  iin'ilirii.  >» 
iuiile  que  c'était  des 
••  gr.nm:i. midis  tpTil 
tl  inre  et  li'  fond  de 


•m  I    ■       •!  ■    1    «'■         (     tl    |  -||        |  l||,>    - 

-.«•       «        1  <      tl    ■    1     I       >  I  -.|>      ■    *,      I 
•    .      I*      llll    Ipl    I    »'■      'I      I"    "    III     '•    • 

*l  ••      ■■■     *      «il      I   .    '    I  ■    ,-    "   ,41   1 
-kl*     }l  -»•■«..  \  .     .       I 


SAH  39g 

ses  ouvrages.  IV.  Organum  dialec- 
ticum  et  rhetoricum  cunctis  disci- 
pulis  utilissimum  et  necessarium  , 
Lyon,  1579;  Salaai tuqite,  i588f 
in  -  8°.  V.  Sphera  mimaXex  variis 
aucloribusconcinnata,  Salaaunque, 
157g,  i588,  in- 8°.  VI.  Grammar 
tica  firwca ,  Anvers ,  1 58 1 ,  in-8°.  ; 
nouvelle    édition  corrigée  ,    Sala- 
manque,  iSpa.  Le  seul  défaut  de 
crtte  Grammaire  est  h»  trop  gran- 
de brièveté.  VIL  De  auctoribus  in- 
terpretandis ,  sive  de  exercitalione, 
Anvers  ,  i58i ,  in  -  8°.  Sauchez  , 
après  avoir  exposé  ses  principes  de 
traduction ,  1rs  justifie  par  la  version 
de  quelques  Oies  d'il 0 rare.  VIII. 
Paradox  a  ^  ibid. ,  i58a ,  in  -  8°.  T 
C'est   un    recueil    de  cinq    Dissci- 
tations  sur  des  questions  grammati- 
cales. Dans  la  seconde,  il  soutient 
que  l'obligation  inipoccaux  élèves, 
de  parler  latin  dans  les  classes ,  est 
une  des  causes  de  la  corruption  de 
celte  langue.  On  trouve, dans  le  mê- 
me volume,  un  petit  Traité  de  la  Mé* 
m  oire  artificielle  .qui  reu  ferme  quel- 
ques préceptes  utiles  ;  un  Sommaire 
(les  Topiques  de  Ciccrou  ,  et  les  Ré- 
ponses de  Sa  ne  liez  aux  objections  de 
ses  détracteurs.  IX.  Minerva ,  seu 
de  eau  si  %  lingmr  latina\  Sali  nu  11- 
q>ie  ,  1 5^7 .  iu-8°.  Cet  ouvrage  ,  né- 
gli^f'  par  les  r>pagnols ,  fut  accueilli 
favorablement  en  France  et  en  Ita- 
lie ,  où  Si'iuppius  le  mit  en  vogue 
(  /\  Scioppils).  Parmi  les  nombreu- 
ses éliciuus  qui  en  oui  été  faites,  ou 
se  contentera  de  citer  les  plus  es- 
timées :  avec  les   observations  de 
S*  ioppius  et  les  notes  de  J.icq.  Péri- 
7. (juins,  Amsterdam,  >7r>»,  1761, 
in  8  ».;  avec  des  additions  d'Kverard 
Srlieid,  Utrccht,  171^,011  Amster- 
dam ,  1800  ,  111  -  8  ».  ;  enfui  avec  le» 
no!es  -le  IVri/.»Miiu.H  et  celle»  de  Char- 
les -  Louia  Biuer,  Lcpiig,  i7lP" 


3oo 


SAN 


180 1  ou  1804,  2  vol.  in-8°.  Cet  ou- 
vrage est  divise  en  quatre  livres  :  le 
premier  traitedes  parties  du  discours; 
te  second  de  la  construction  desnoms; 
le  troisième,  des  verbes;  et  le  quatriè- 
me ,  des  tropes  ou  figures  de  mots. 
Cet  une  mine  abondante  de  remar- 
ques et  d'observations,  dont  ont 
profité  les  meilleurs  grammairiens, 
tels  que  Scioppius ,  Vossius  et  l'au- 
teur de  la  Méthode  dite  de  Port- 
Royal  (  Lancelot  ).  On  ne  peut  re- 
procher à  Sancbez  que  le  mépris 
avec'  lequel  il  parle  de  ses  devan- 
ciers, qu'il  nomme,  sans  exception, 
les  bourreaux  de  la  langue  latine.  X. 
De  nonnullis  Porphyrii  aliorumque 
in  dialecticd  errortbus  scholœ  dia- 
lecticœ,  Salamanque,  i588,  1697, 
in  -  8°.  Les  différents  Ouvrages  de 
Sancbez ,  excepté  la  Minerva ,  ont 
été  recueillis,  Genève,  de  Tournes  , 
•  1766,  4  vol.  in-8°.  Le  premier  vo- 
lume est  précédé  d'une  Pie  détaillée 
de  l'auteur,  par Grég.  Mayans.  W-s. 
SANCH  EZ  (  Thomas),  jésuite,  né  à 
Cordoue,en  i55o,  de  parents  nobles, 
fut  confié,  dès  son  enfance,  à  d'habi- 
les maîtres,  qui  cultivèrent  ses  dispo- 
sitions pour  les  lettres.  A  seize  ans  , 
il  embrassa  la  règle  de  saint  Ignace, 
acheva  ses  cours  de  philosophie,  de 
droit  et  de  théologie  avec  éclat ,  et 
fut  bientôt  chargé  de  la  direction  du 
noviciat  k  Gienade.  Les  devoirs  de 
cette  place,  l'étude  et  les  pratiques 
de  pieté  partageaient  tous  ses  ins- 
tants. 11  joignait  à  des  connaissan- 
ces eTcndues  ,  un  esprit  vif  et  péné- 
trant, et  donnait,  en  se  jouant,  la 
solution  des  difficultés  les  plus  inex- 
tricables. Sa  réputation  s'étendit  ra- 
pidement en  Espagne  et  en  Italie;  et 
à  peine  suffisait-il  à  répondre  aux 
questions  qu'on  lui  soumettait  de 
toutes  parts.  Ce  fut  ce  motif  qui  dé- 
cida le  P.  Sauchez  k  publier  son 


SAN 

traité  De  matrimonio,  0 

tiné  spécialement  aux  coi 

aux  personnes  chargées 

duitc  des  âmes,  mais  dan 

détails  les  plus  scabrau 

sentes  avec  une  espèce 

dont  on  n'a  pas  d'aotr 

Ses  adversaires  profitère 

dale  que  causa  cet  ouvr 

déférer  aux  tribunaux 

ques  ;  mais  ils  ne  purent 

la  condamnation.  Le  but 

chez  n'était  évidemmen 

que  supposaient  ses  enne 

nocence  de  sa  vie ,  l'aus 

mœurs  répondaient  à  c 

tions  qui  se  sont  renoi 

sieurs  fois  depuis,  sans  j 

teindre.  Les  soins  qu'il  < 

à  la  publication  de  ses  i 

adoucirent  les  chagrins  • 

attirés  son  premier  ou 

mourut  à  Grenade,  le  ij 

On  lui  fit  des  obsèques 

auxquelles  assistèrent  l'« 

le  conseil  royal  et  les  pri 

bitauts  de  Grenade.  Ces 

.  traité  dont  on  a  parlé  qi 

chez  doit  maintenant  to 

tation.  11  est  intitulé:  D 

de  sancto  matrimonii  i 

La  première  édition  est 

nos  ,  1602,  in- fol.  Il  1 

depuis  douze  ou  quinze. 

vers ,  Martin  Nutius ,  1 

in  -fol.  ,    est  la  plus 

On  trouvera  d'amples 

le  fond  de  l'ouvrage, 

sons  alléguées  contre 

pour  sa  justification ,  i 

de  Bayle,  art.  Sanchez 

Bem arques  de  Joly  (  F. 

En  outre,  on  a  de  ce  je 

morale  in  prœcepta  de 

drid,  161 3;  Lyon,  16; 

vol.  Le  second  volume 

traité  complet  des  vœu 


c 


—  C. 

un  recueil   in 
mvnny»  iii  P. 

»*il.  -a-tin.  ^Rf— - *. 

ŒZ  eV..*«:nis  .  nèle- 
it  a  r  iv .  iup  e»  cr'jafun» 
pi  .  te  p-*r^nf5  ait* .  «  Ton 
r  PtrmtBut  I:  :  ic  iokoc. 
estante  1  Boriea>ix .  |ur 
.  fie  itff  mucus  le  pru* 
pçeucflC  a  vu*  ter  le  Por- 
no aviir  £ai£  ses  premières 
[  iwti  .'Italie,  s'arrêta 
nps  a  Rsme  .  et  ayant  ré- 
créer La  médecine  .  Tint 
CMrsde  La  faculté  de  Mont - 
Ls'nc  nous  apprend  que 
s'y  fit  immatriculer  v  en 
¥  pnt  ses  degrés .  quelques 
>cês .  sous  la  présidence  de 
Histoire  de  la  faculté  de 
ter  \  Voulant  rester  étran- 
dissensions  religieuses  qui 
bt  cette  ville  f  il  s'établit  à 
,  où  il  professa  la  philoso- 
daot  vingt-cinq  ans.  Il  fut 
oumi  d'une  chaire  de  me- 
u'il  remplit  avec  beaucoup 
pen  tant  onze  années  v  et 
•n  i63i  ■  i).  Le  recueil  de 
rres  a  paru  sous  ce  titre  : 
nedica  ;  his  juncti  sunt 
r  quidam  philusophici  non 
5. Toulouse,  i(*3ci,  in-4°. 
ition  que  l'on  doit  à  Kai- 
elassus,  son  disciple,  est 
de  la  vie  de  l'auteur.  Les 
e  Sanchf  7.  sur  la  médecine 


•  FmUnt 


Pmttmtmmm  ,  *«|n#  par  I'nm  Ira  hiogr». 
a»  Sv^Ut  nMMMW  ru  iM  ■  ,  •  •»!■•»• 


■■m  J  «Vrail  eti»  plw  if» ,  rut  ,  ifaprr* 
h  avait  ««  mi**  Irnf*  aui  «Jtiaad  il  t»  •*■■ 
■taimWr  •  M-«fjtp»lli'-i  ,  rt  du  uriif 
mi«t«rr  .  #•  i'»*i  .  auaj  IraHr  './"''**«'- 
t*«r«i«  «ja/il  iMlniaMr  tr«j<  *ut«m> 
«mi  il  IM  ra|f*v«J  àmm  L  pT«l«« 


«*oi&eitt  rit»  ir  rvafcarquaMr;  mia 
se  oposodes  pailoivpoiiftifft  «*i 
hit  du  bruit  dau  le  tenta*,  tos  suai 
intitules :  i*uvti mikt  scttmr:  Cht &- 
wtatiom  p*r  svmmtm  ma  4mj4v<v» 

m 

dozm?mu.*um  Mtnrm**ttàrvL>  ;  et  £V 
latizitiâUimr  et  bntntiât*  vt*<a\  L» 
premier  de  ce»  opuscule»  r»l  c*Jiu 
qu'on  cite  le  phis  souvent.  Imprime 
d'abord  par  Anl.  lirvphe.  Itvn . 
i58i  .  in-4*. .  \\  l'a  cte  de  pou 
Francfort  «  ttJitf.  in-H*.  ;  et  avec  le* 
autres.  Rotterdam,  it»|i>.  w-ii, 
Sanchci  s'était  proposé,  dans  cet 
ouvrage,  de  montrer  la  vanité  et 
l'incertitude  de  nos  connaissances  j 
et  conseillait  le  doute  d*ns  les  ma- 
tières qui  ne  sont  pas  du  do  ma  un» 
de  la  foi.  Mais  la  singularité  du  ti- 
tre, et  l'interprétation  forcée  don- 
née  aux  principes  de  l'auteur ,  l'ont 
fait  regarder  long- temps  comme  un 
sceptique  déterminé.  L'abbé  Joly  a 
pris  soin  de  le  justifier  de  ce  repro- 
che (  Remarques  sur  le  Diction,  de 
Bajle  \  Ulnc  Wild  a  réfuté  Ion- 
guement  Sanchei ,  qu'il  n'entendait 
pas,  dans  des  thèses  intitulées  :  (Juki 
aliquid  scUur ,  l«cipiig,  i(iti4.iu- 
4".  Dan.  Hartnark  a  reien primé  sous 
ce  titre  :  Sam  ht z  aliqiud  sviem, 
Stetin,  i(k>>,  in- ri.  l'oputt'ulr  du 
ce  mcMfcin,  avre  di*s  noies,  dans 
lesquelles  il  prouve  assrt  farilriiiriit 
qu'un  liominr  qui  prrlrudait  nr  iim 
savoir  avait  rrprutlatil  lieaiiruup 
d'érudition.  Dans  le  Pniiniana ,  p. 
r>8,  ou  lui  attribue  un  livre  mpii- 
gnol  :  De  la  mèthtule  um^rmlU 
des  \ciencest  qui  est  fort  vanté;  uuu 
c'est  sans  doute  une  rrrrur;  ri  l'un- 
vrage  est  d'un  métlerin  espagnol  du 
même  nom.  W — i. 


(!■*>•  fait  Hll*  V    Pal  IN  ffM»  f  •  If  ail*  ■•■I  •>•••  |M 

taat  *f>ir.  *t  ti«r  Haatik»!   •*••!  lia— i««p  *1"««|*«.| 


3o*  SAN 

SANCHEZ  (Thomas- Antoine), 
savant  biographe  espagnol ,  biblio- 
thécaire des  rois  Charles  III  et  Char- 
les IV ,  naquit  à  Burgos,  en  173a. 
Il  possédait  les-  langues  anciennes , 

Slusieurs  des  modernes ,  et  était  doué 
'une  vaste  érudition.  On  doit  à  son 
zèle  la  réimpression  de  différents 
classiques  espagnols,  comme  Boscan , 
Garcilaso,Quevedo,  Cervantes,  dont 
les  éditions  anciennes  étaient  depuis 
long-temps  épuisées.  Mais  son  plus 
beau  titre  à  la  gloire  est  sa  Collec- 
tion de  poésies  castillanes  anté- 
rieures au  quinzième  siècle ,  précé- 
dée de  Mémoires  relatifs  à  la  vie 
du  premier  marquis  de  Santillane , 
Madrid,  1775  et  années  suivantes, 
5  vol.  in-8°.  Ce  Recueil,  précieux  par 
lui-même,  et  dans  lequel  l'éditeur  re- 
monte jusqu'au  dixième  siècle  ,  Test 
encore  plus  par  ses  Notes ,  d'une 
érudition  peu  commune ,  et  qui  dé- 
brouillent le  chaos  des  siècles  obs- 
curs ,  où  prirent  naissance  la  langue 
et  la  poésie  castillanes.  Dans  ces  No- 
tes, Sanchez  s'est  proposé  pour  modè- 
lect  pour  guide  ^Dissertation  ou  Let- 
tre (insérée  dans  ce  racine  ouvrage) , 
que  le  marquis  de  Santillane ,  mort 
en  i458  (  V.  Mendoza  ,  XX VII  ) , 
adressa  au  prince  dom  Pedro  de 
Portugal ,  en  même  temps  qu'il  lui 
envoyait  le  Recueil  de  ses  pensées 
et  de  ses  vers.  Les  autres  ouvrages 
de  Sanchez,  sont:  I.  Apologie  de 
Cervantes ,  en  réponse  à  la  lettre 
publiée  dans  le  journal  intitulé:  Cou- 
rier de  Madrid ,  Madrid ,  1 788 ,  in- 
8°.  Dans  cette  anologic  ,  il  ap- 
précie les  talents  tic  l'auteur  de  I). 
Quichote ,  non  comme  un  admira- 
teur enthousiaste,  mais  comme  un 
critique  impartial.  IL  Lettre  adres- 
sée à  D.  Josef  Berni ,  sur  sa  Dis- 
sertation en  faveur  du  roi  D.  Pierre- 
1 ^Cruel ,  ibid.  ,1788,  in4J°.  Berni, 


SAN 

suivant  le  système  de  Voltaire  fl 
d'autres  écrivains ,  peint  ce  roi  son 
des  couleurs  moins  noires  que  cella 
que  lui  ont  données  différents  aotm 
auteurs ,  et  cherche  à  prouver  que  ce 
qu'en  lui  l'on  appelait  cruauté ,  n'é- 
tait que  justice  sévère,  nécessaire  an 
temps  calamiteux  dans  lesquels  1 
réguait.  Sanchez,  de  son  coté ,  cher-  2 
che  à  combattre  l'opinion  de  soi 
adversaire ,  en  citant ,  H  est  vrai, 
moins  des  faits  historiques ,  que  des 
traditions ,  que  les  siècles  ont  coi- 
sacrées  comme  des  événements  réels.  j 
Sanchez  mourut  à  Madrid,  en  jû  - 
1798.  B— s. 

SANCHEZ  (  le  docteur  Puais-  ? 

A ftoihe),  prédicateur, né, en  174*1  [ 
à   Vigo  ,  en   Galice  ,    fut  nonne  .= 
chanoine   de  l'église  métropolite  4 
ne  de  Saint  -  Jacques  de  Compos-  " 
telle  ,  après  avoir  été  plusieurs  an-   - 
nées  professeur  de  théologie  dam 
l'université  de  cette  ville.  Quoiqu'il 
fût  très-instruit  dans  les  sciences  sa- 
crées  et  profanes  ,  il    se  consacra 
plus  particulièrement  a  l'étude  de 
l'histoire  ecclésiastique  de  son  pays. 
Parmi  ses  nombreux  ouvrages,  la 
plus  recommandables  sont  :  I.  Âw>  ' 
nales  sacri ,  Madrid  ,  1 784 ,  3  vol.  I 
iii-4".  IL  Histoire  de  t  église  et  A"  1 
frique,  ibid. ,  1 784,  in-8°.  Ce  livre,  I 
rempli  de  savantes  recherches  ,  erf 
un  succès  mérité.  III.  Traité  de  k 
Tolérance- en  matière  de  Beligitm, 
ibid. ,  1785,  3  vol.  in-40.  IV.  DU' 
cours  sur  V  Eloquence  sacrée  en  Eh 
pagne,  ib.,  1788,  in -8°.  On  y  trot- 
ve  une  histoire  succincte,  mais  du- 
re ,  de  l'éloquence  sacrée  en  Espagne, \ 
depuis  les  siècles  les  plus  recules, ans 
les  noms  des  prédicateurs  qui  ueuvctf 
servir  de  modèles.    En  parlant  da 
dix-septième  siècle,  l'auteur  attribac 
l'heureux  changement  arrivé  daai 
r éloquence  de  la  chaire  en  Espagne, 


SAN 

©que ,  auxouYrages  de  Boor- 
Bossuet,  elc.  V.  Summa 
p  saerœ ,  ib. ,  1789, 4  vol. 
.  Recueil  de  Sermons  ,  Ma* 
'ot.  in-8u.  ,  1 79....  ;  dans  la 
inée  ils  furent  traduits  et 
Venise.  Ses  études ,  et  les 
le  ses  emplois ,  ne  Pempé- 
H)int  de  se  rendre  utile  à 
le  ,  surtout  a  sa  province. 
Madrid,  solliciter  quelque 
ent  à  la  misère  qui  accablait 
es  Galiciens,  et  qui ,  à  Tins- 
uvergnatsetdes  Savoyards , 
t  à  quitter  leur  pays  ua- 
t  ce  but  ,  il  lut ,  à  la  so- 
riotique  de  Madrid ,  un  ex- 
Mémoire  sur  les  moyens 
tger  l'industrie  en  Galice , 
eo  178a,  in-8°.  Ses  voeux 
aucés  en  partie ,  et  il  par- 
ire  supprimer  les  corvées , 
es  coutumes  abusives  ,  qui 
a  obstacle  aux  progrès  de 
e  en  Galice,  ou  l'agricul- 
imençait  à  prospérer.  Il 
par  son  rauonicat ,  d'un 
•  quatre-  vingt  mille  francs  , 
nouait  aux  familles  les 
igentes  ;  aussi ,  dans  t  on- 
ce, il  n 'était  connu  que  par 
le  Père  d<rs  malheureux. 
•ou va  pas,  à  sa  mert ,  ar- 
1806,  de  quoi  payer  ses 
s  :  l'archevêque  et  le  rha- 
pourvurent   avec  m  a  gui  fi - 

B— s. 
flO  (  h.* a et  ),  auteur  lie- 
nt en  1719.  à  boni  d*un 
employé  au  commerce  des 
,  et  fut  baptisé  a  Car- 
&i  ni  ère  mourut  ,  peu 
après,  des  suites  du  chan- 
e  climat.  Sou  père  se  don- 
né  me  la  mort ,  la  préfé- 
icrvitudc.  I/mfant,  emme- 
;lctcrre ,  fut  laissé  à  Grcen- 


SAN  3o3 

vrich  ,  chex  des  demoiselles  Âgées , 
qui ,  lui  attribuant  une  ressemblance 
chimérique  avec  Pécuyer  de  Don 
Quichotte ,  lui  donnèrent  le  surnom 
de  Sancho.  Le  duc  de  Montaeu  loi 
trouvant  d'heureuses  dispositions, 
entreprit  de  les  développer,  et  lui 

Îirêta  des  livres.  Son  intention  ne 
iit  pas  trompée.  L'esprit  du  jeune 
nègre  s'étendit  ;  mais  en  même  temps 
ses  passions  vinrent  troubler  la  tran- 
quillité dont  il  jouissait.  Peu  retenu 
par  les  distinctions  sociales,  il  ne 
sut  pas  déguiser  l'amour  quelui  avait 
inspiré  une  personne  qu'il  eût  dû  rt$^ 
pecter;  et  celte  découverte  lui  attira 
de  si  mauvais  traitements,  qu'il  prit 
le  parti  de  quitter  l'asile  de  son  en- 
fance. Pour  comble  d'iufortunc,  la 
mort  lui  avait  enlevé  sou  protecteur. 
Il  languit  quelque  temps  dans  la  misè- 
re; et  il  allait  se  livrer  au  désespoir, 
lorsque  la  duchesse  de  Montagu  con- 
sentit a  l'attacher  à  son  hôtel ,  en 
qualité  de  sommelier.  Elle  lui  laissa, 
en  mourant ,  une  petite  somme  qui , 
jointe  à  ses  épargnes  ,  l'aurait  pu 
mettre  dès-lors  en  élan  de  s'établir; 
mais  l'heure  de  la  prévoyance  n'était 
pas  encore  sonnée  pour  lui.  Sa  bourse 
s'épuisa  insensiblement  :  il  avait  la 
funeste  passion  du  jeu ,  presque  gé- 
nérale chez  les  Africains  ,  et  il 
n'en  fuf  entièrement  guéri  qu'après 
qu'un  juif  lui  eut  gagné,  au*  cartes, 
jusqu'à  ses  vêtements.  Son  dernier 
sehellitig  lui  servit  à  aller  voir  Gar- 
rick  dans  le  rôle  du  roi  RichanMII , 
au  théâtre  de  Drurylane;  et  là ,  dans 
sa  détresse,  se  découvrant  tout  -  à- 
coup  un  penchant  irrésistible  pour 
chausser  le  cothurne,  il  o  11  rit  de  se 
charger  des  personnages  d'Othello  et 
d'Oronoko.  Une  articulation  défec- 
tueuse empêcha  qu'on  n'accueillît 
son  dévouement  ;  et  il  se  vit  réduit  à 
rentrer  en  service,  cher  cette  famille 


Soi  SAN 

de  Montagu  qu'il  retrouvait  tou- 
jours dans  l'adversité.  Vers  1773,  il 
épousa  une  jeune  et  honnête  Améri- 
caine, et  commença  dès -lors  à  se 
conduire  avec  plus  de  régularité. 
Bientôt  des  attaques  répétées  de  gout- 
te ,  et  un  embonpoint  excessif  lui 
ayant  rendu  trop  pénible  l'état  de 
domesticité,  il  ouvrit ,  au  moyen  de 
ses  épargnes  et  de  la  générosité  des 
personnes  qu'il  avait  su  intéresser 
en  sa  faveur  ,  une  boutique  d'épi- 
cerie, qui  prospéra  rapidement.  C'est 
au  milieu  des  interruptions  inévi- 
tables dans  ce  genre  de  commerce , 
qu'il  trouva  le  moyen  de  cultiver  avec 
succès  la  littérature ,  et  de  composer 
les  ouvrages  qui  ont  dérobé  sou  nom 
a  l'oubli.  Il  mourut,  le  i5  décembre 
1780,  père  d'un  grand  nombre  d'en* 
fants.  11  avait  commencé  a  se  faire 
connaître  du  public  en  adressant  à 
l'auteur  de  Tristram  Shandj  uneépî- 
treempreinte  d'une  douce  sensibilité. 
Sterne  lui  écrivit  en  réponse  une  Let- 
tre ,  qui  a  été  mise  au  jour ,  et  devint 
son  ami.  Les  autres  productions  de 
Sancho  sont  des  Poésies ,  deux  piè- 
ces de  théâtre,  une  Théorie  de  la 
musique,  des  Lettres  écrites  à  diffé- 
rents personnages,  et  où  l'on  trouve 
à-la-fois  beaucoup  d'esprit  et  de  na- 
turel ,  de  la  sensibilité ,  une  morale 
excelleote,et  un  caractère  de  philan- 
tropie  assez  remarquable.  Les  Let- 
tres de  Sancho, où  les  Auglais  recon- 
naissent le  ton  et  les  qualités  de  style 
qui  doivent,  suivant  eux  ,  caractéri- 
ser le  genre épistolaire ,  n'avaient  pas 
été  destinées  d'abord  à  l'impression  : 
elles  furent  imprimées  sur  les  ori- 
ginaux possédés  par  les  diverses  per- 
sonnes auxquelles  elles  sont  adres- 
sées. Ces  Lettres  parurent  en  1 78a , 
en  a  vol.  in-8°. ,  précédées  de  sa  Vie; 
et  leur  publication  fut  encouragée 
par   une  masse  de  souscriptions 


SAN 


inouie,  dit -on, 
cation  du  Spectateur.  U 
de  édition  parut  Tannée 
ornée  d'un  portrait  peint  g 
borough  et  gravé  par  G 
M.  Grégoire ,  qui  lui  a  co 
article  dans  son  livre  sur 
tare  des  Nègres ,  cite,  pot 
ses  éloges  ,  plusieurs  pass. 
Lettres.  Nous  y  puiserons 
quelques  lignes  :  «  Nous  av 
son  pour  gouvernail ,  L 
pour  ancre ,  l'espérance  j 
polaire,  la  conscience  poui 

fidèle ,  et  la  perspectif 

heur  pour  récompense.... 
moi,  mon  ami,  une  victoi 
sur  la  passion ,  l'immora 
gueil ,  mérite  plutôt  des 
que  celles  qu'on  rem  port 
champs  de  l'ambition  et  du 
Sancho  joignait  à  ses  con 
un  goût  exercé  en  peintur 
timer  le  consultait  sur  ses 
Cet  homme  intéressant  1 
tentait  point  de  tourner  él 
des  phrases  sur  la  vertu  :  ! 
fois,  il  partagea  avec  l'ï 

Sroduit  de  ses  travaux  e 
e  ses  amis.  Ses  avis  r 
dans  la  bonne  voie,  de* 
qui  s'en  étaient  écartes.  Il 
par  exemple,  un  jeune  Ko 
connaissance  de  contracta 
déshonorante,  seulement 
naçant  de  lui  retirer  son  a 
voulant  lui  faciliter  les  n 
s'éloigner  de  celle  qui  le 
il  fit,  parmi  ses  protect 
collecte,  dont  il  alla  lui  1 
produit.  Fuller  a  dit  de  Sa 
c'était  V image  de  Dieu  ta 
Vébéne. 

SANCHONIATHON,a 
nicien  ,  est  r  sa  us  contre 
Moïse ,  l'écrivain  le  plus  ai 
le  souvenir  se  soit  perpéti 


SAN 

les  hommes ,  et  dont  il  se 
vé  des  fragments  parvenus 
iis(i).  Son  pere  se  nom- 
jion  ;  pour  lui ,  il  était  le 
iérophante  des  Pliéuicieus. 
'il  était  de  Bcryte ,  mais 
n,  37  )  et  Suidas  le  font  Ty- 
:  à  l'époque  011  il  vécut,  c'est 
environné  de  difficultés* 
rs  qui  ont  préieudu  nous 
c ,  l  ont  fait  d'une  manière 
,  qu'ils  nons  laissent  dans 
itude  de  huit  siècles  envi- 
rbe  dit  qu'il  avait  vécu 
ip*  après  Mo'ise  ,  comme 
mvait  s'en  convaincre  de 
,  par  la  liste  des  rois  de 
et  aussitôt  après  sur  l'au- 
orphyre,  il  avance  que  San- 
n  vivait  sous  le  règne  de 
» ,  du  temps  de  la  guer- 
iîe  ou  peu  avant.  Toutes 
is  contradictoires  et  con- 
nu à  la  chronologie  adop- 
uebe,  dans  sa  Chronique , 
t  apprendre  autre  chose  que 
itiquité  attribuée  àSancho- 
Sémiramis  régna  de  l'an 
l'an  i()<>7  avant  Jésus- 
dise  gouverna  les  Israélites 
ode  «depuis  l'an  1667  jus- 
7:  pourla  prisede Troie  elle 
1 199  avant  J.-G.  Ou  sait 
e  Sinclioniathon  était  con- 
1  d'un  roi  de  Phcniric  ap- 
lal .  auquel  il  dédia  son 
ourrage.  Comme  le  temps 
.  pas  conservé  la  suite  «les 
henicie ,  il  est  impossible 
•  l'époque  de  cet  Abibal. 
ri<-i  Dums  a  pu  seule  faire 
il  rtait  U  même  qu'un  roi 
rrr  dia  lliraui,  appelé  aussi 
+  replie  dr  Httain  %v  p'ace 
1 3  avjnt  J.-C.  Sui'honia- 
1  al  or»  ,  selon  ce  *y»tciue  , 


SAN  3o5 

du  onzième  siècle  avant  notre  ère. 
Mais  les  expressions  d'Eusèbe  ,  qui 
nous  reporte  au  temps  de  Moïse , 
et  même  les  indications  évidemment 
fautives  de  Porphyre,  supposent  une 
époque  plus  ancienne.  Au  reste,  quand 
userait  vrai  qu'il  n'y  aurait  jamais  eu 
d'autre  roi  de  Tyr  du  nom  d' Abibal, 
on  u'en  serait  pas  plus  avance  au 
fond  ,  puisque  les  anciens  nous  ap- 
prennent que  ce  prince  ,  à  qui  San* 
choniathon  dédia  son  ouvrage ,  était 
roi  de  Beryte.  Ainsi  toutes  ces  opi- 
nions ne  reposent  sur  aucun  fon- 
dement solide;  mais  heureusement 
le  peu  qui  nous  a  été  conservé  de 
cet  auteur ,  fournit  une  indication 
précieuse ,  et  propre  ,  selon  tonte 
apparence  ,  à  faire  connaître  la 
véritable  époque  de  cet  historien. 
Selon  Porphyre  ,  Sanchoniathon 
avait  rapporté ,  au  sujet  des  Juifs , 
beaucoup  de  choses  très- véritables  , 
qu'il  avait  apprises  d'un  personnage 
appelé  Jerorabal  ,  prêtre  du  Dieu 
leuo  (2).  Ce  renseignement  d'une 
très-haute  importance  ,  même  pour 
l'Histoire-Sainte ,  nous  fait  voir  tout 
de  suite  que  Sanchoniathon  est  pos- 
térieur à  Moïse  ,  et  d'une  époque  ou 
les  Juif*»  étaient  depuis  assez  long* 
temps  constitués  en  corps  de  na- 
tiou.  Le  dieu  leuo  ne  peut  être  que 
Jehovah.  Il  ne  s'agit  plus  ,  pour 
avoir  la  solution  tic  cette  énigme  , 
que  de  retrouver,  parmi  les  per- 
sonnages illustres  di*  la  nation  juive, 
un  pontife  de  ce  nom.  Le  livre  des 
Juges  (  vi ,  3i  )  nous  Je  fait  connaître, 
et  ce  pontife  est  (îédéon  ,  juge  d* Is- 
raël. Lorsque  ce  chef  se  préparait  à 
délivrer  sa  nation  du  j  011g  des  Madia- 
nites,  il  avait  renversé  1111  autel  de 
Baal ,  et  offert  sur  ses  débris  un  sa- 


IL. 


.tLi,  cg  ti  io, ttl.i* 


(*l)  Kè/iyu;  ri  vsrcw  vr,*Jixrx  ttzùx 
IfpouCàiov  tôv  iioito;  Oto'J  rôvlrJw. 


3o6 


SAN 


criûee  ta  vrai  Dieu ,  en  défiant  l'i- 
dole qu'il  avait  outragée.  C'est  à  cette 
action,  comme  l'Écriture  nous  l'ap- 
prend ,  qu'il  devait  le  nom  de  Jero- 
baal ,  qu'il  porta  toujours  depuis. 
En  effet,  à  peu  d'exceptions  près,  le 
livre  des  Juges  ne  lui  en  donne  pas 
d'autre.  Ce  fut  donc  le  nom  qu'il 
porta  pendant  sa  jndicature.  Il  est 
difficile  que  le  Jerombal ,  prêtre  de 
Jeuo  ou  Jehovah ,  consulté  par  San- 
choniathon ,  soit  un  autre  que  lui. 
Il  en  résulte  que  l'historien  phénicien 
vivait  au  quatorzième  siècle  avant 
notre  ère;  car  le  gouvernement  de  Gé- 
déoo  dura ,  selon  notre  chronologie , 
depuis  l'an   i364,    jusqu'en   i&*4 
avant  J.-C  II  ne  nous  reste  plus  qu'à 
faire  connaître  les  ouvrages  de  Sancho- 
niathon, et  ce  quinoufi  en  est  parvenu. 
On  en  indique  trois  principaux ,  sans 
compter  quelques  autxes,  dont  les  ti- 
tres ne  nous  ont  pas  été  conservés.  Ce 
sont  un  traité  de  la  physique  d'Her- 
mès  irtpl   tâç    Eppàv  yvmoXoyixç  • 
une  théologie  égypti  enne  Aiywrt  c'axrjç 
$tokoyi<z;  enfin  unes  histoire  de  Tyr, 
désignée  dans  les  .auteurs,  sous  les 
noms  deyocvtxà,  yoivnuxà,yoivfatxj) 
içopioi  ou  foninùtii  StokoyLz,  c'est- 
à-dire,  Histoire  ou  Théologie  phé- 
nicienne. Ce  livre  écrit  en  phéni- 
cien ,  avait  été  t  raduit  en  grec  par 
un  certain  Heren  nius  Philon ,  natif 
de  Byblos,   en    Phénicie,  qui  vi- 
vait dans  le  deu  xième  siècle  de  no- 
tre ère.   Cest  de  cette  traduction 
que  viennent  to  us  les  fragments  de 
Sanchoniathon   ,  qui  nous  restent 
encore.  Nous  r  ie  sommes  pas  con- 
vaincus que  les  divers  écrits  que  nous 
avons  mention*  nés ,  ne  fissent  pas  un 
seul  ouvrage.  J  jelon  Porphyre ,  l'his- 
toire phénicie  nne  de  Sanchoniathon 
était  divisée    en  huit  livres  ,  tandis 
que  nous  sav  ons  par  Eusèbe ,  que  la 
traduction  ■  de  Philon  en  contenait 


SAN 

neuf.  Ne  serait-il  pas  po 
traducteur  grec  eut  nfu 
ouvrages  :  et  que  le  tra 
logic  égyptienne  ou  de  pi 
.métigue  ,  fût  devenu 
tion  de  l'histoire  phénici 
ainsi  augmenté  d'un  liv 
si  ons  de  cet  ouvrage.  N 
en  ce  point  de  l'avis 
(  Chanaan ,  a ,  17). 
guère  douter  que  les  fj 
nous  en  restent  n'apj 
un  ouvrage  de  physique 
logie;  cette  raison  noo 
core  croire  que  les  de 
physique  â?  Hermès  et 
égyptienne ,  s'appliquei 
ouvrage  :  aussi  voyon: 
avait  été  tiré  des  écrits  d< 
n'est  autre  qu'Hermès,  e 
res  écrits  en  caractères 
et  déposés  dans  les  sanc 
néens ,  t<z  âiro  tûv  àâfa 
Âpovviuv  ypaffltœTau  II 
question  plusieurs  fois  d 
venteur  des  premiers  élé 

très,  TàccvTQÇ  oç  tvpt  Tïjl 
aroi/titov  ypoyqv,  acTy 
si  ris.  On  ne  peut  à  de  ] 
méconnaître  l'origine 
d'une  partie  des  élémei 
posaient  la  mythologie 
Cet  auteur  n'avait  rien  : 
qu'il  paraît,  pour  la 
de  son  livre.  On    assi 
ce  qu'il  rapportait  était 
particuliers  des  villes  et 
qui  se  gardaient  avec  : 
temples  :  enfin  l'on  rac< 

Ïui  de  son  temps  étai 
'office,  d'examiner  h 
avaient  reconnu  l'e» 
qu'elle  avait  en  particul 
téc  par  le  roi  Abibal, 
vrage  était  dédié.  Ces  él< 
surances  nous  font  d'aï 
gretter  que  le  temps  n', 


SAN 

nie  qui  était  relative  à  l'his- 
a  Phénicie,  au  lieu  des  frag- 
lythologiques  qui  nous  rea- 
tèbe  noua  a  conservé  dans 
eration  evancélique  (  Liv. 

9 et  10) ,  un  loiif;  fragment 
âge  de  Sancboniathon,  tra- 

Philon  de  Byblos  ;  on  en 
teiques  autres  citations  dans 
et  et  Porphyre. Ce  passagede 
athon  ne  reproduit  pas  dans 
té  originale  les  opinious  de 
ihéoicicn  :  les  remarques  de 
le  Byblos ,  qui  avait  fait 
m  traduction  d'une  préface, 
*t  souvent  intercalées  dans 
■i  bous  est  resté.  11  n'est  pas 
•  qu'Eusèbc  nous  ait  conser- 
rs  les  propres  expressions  de 
n  aurait  peine  à  imaginer  les 
ibsurdes,  produites  a  l'occa- 
teste  précieux  de  l'autiquité 
les  esprits  faux  et  systémati- 
Mt  tant  nui  au  progrès  des 
(toriques  ,  s'en  sont  empa- 
i'a  pas  craint  d'émettre  les 
tas  les  plus  bizarres  ,  les 
lées  de  critique  et  de  vrai- 
r.  On  n'aurait  pas  été  si 
lé,  si  Ton  n'avait  voulu 

ce  fragment  que  ce  qui  y 
ivement,  c'est-à-dire,  des 
logiques  et  philosophiques, 

à  faire  connaître  ,  d'une 
ilégorique  ,  l'origine  et  la 
s  choses  ,  ainsi  que  les  dé- 
eots  de  la  civilisation  par- 
lâmes. Ce  fragment  cou- 
choses  tout-à-fait  sembla- 
it» qui  se  trouvent  dans  les 
lies  que  les  anciennes  na- 
aient  à  mettre  eu  tête  de 
lies.  11  faut  avoir  une  forte 
rédulité  pour  voir  des  per- 


■■•«■*•  €•••  «|w  m  Mibl  ifTi  uyw%  lue* 
*+*  4»  SinkiMitlMi    #"*»    l'article 


SAN  3o7 

tonnages  réels ,  dans  des  générations 
composées  d'individus  appelés  ytvoç 
et  ytvtà ,  race  et  génération ,  yùç  y 
*vp,  jaôÇ,  lumière  ,  feu  eljlamme, 
Ovoavôç  et  yr>  le  ciel  et  la  terre  ,  et 
pour  s'imaginer  que  Ovpavo;,  soit 
Tharé,  ou  bien  Sem,  que  Kfôvoc 
le  temps ,  soit  Abraham ,  etc. ,  etc. 
Tous  ces  modernes  interprètes  n'out 
fait ,  au  reste,  qu'imiter  le  traduc- 
teur grec  de  l'auteur  phénicien.  Le 
but  de  Philon  était ,  à  ce  qu'il  pa- 
rait v  de  prouver  que  tous  les  dieux 
des  Grecs  n'étaient  autres  que  des 
hommes  divinisés ,  et  que  toutes  les 
explications  qu'ils  donnaient  de  leur 
mythologie  n'avaient  aucun  fonde- 
ment. 11  faut  convenir  que  le  livre  de 
Sanchoniathon  u 'était  pas  le  plus 
propre  à  démontrer  une  pareille 
thèse ,  même  dans  l'état  où  il  nous 
a  été  trausmis  ,  malgré  l'influence 
que  les  opinions  de  l'interprète  ont  dû 
avoir  sur  ta  fidélité  de  sa  version. Eiisè* 
bc,qui  n'était  pas  dirigé  dans  la  com- 
position de  sa  Préparation  évangeli- 
que  par  une  critique  plus  judicieuse, 
n'a  pas  manqué  d'adopter  toutes  les 
opinious  de  Philon  ,  qui  ne  sont  au- 
tre chose  que  le  plus  grossier  évhé- 
mérisme.  Ne  voulant  pas  perdre  plus 
de  temps  à  réfuter  ces  chimères  ,  il 
nous  suflira  sans  doute  de  dire  que  ce 
n'est  qu'en  suivant  une  route  toute 
différente,  que  Ton  pourra  parvenir, 
non  pas  à  expliquer  entièrement  ce 
fragment ,  mais  à  en  donner  une  in- 
terprétation aussi  raisouuableque  le 
permet  le  peu  de  notions  que  l'antiqui- 
té nous  a  transmises  sur  les  opinions 
religieuses  des  Phénicieus.  S.  M — i*. 
SAN  CONCORDIO  (  Bartoi.om- 
mf.o  da  )  naquit  dans  le  château  de 
San  Concordio ,  pris  de  Pi  se,  l'année 
iiiri.  La  famille  des  Granchi/*  la- 
quelle il  appartenait,  se  vantait  d'une 
noble  origine.  Il  embrassa  l'institut 

?o.% 


3o8 


SAN 


de  saint  Dominique ,  et  prononça  ses 
vœux  dans  le  couvent  de  Sainte- 
Catherine  de  Pise.  Entraîne  par  le 
goût  de  son  temps,  qui  tournait  tous 
les  talents  vers  l  élude  grammaticale 
des  langues ,  il  composa  différents 
traités  sur  la  langue  latine  ,  et  Gt  des 
notes  sur  Sénèque  et  Cicéron.  Il  en- 
treprit aussi  une  Chronique  de  son 
couvent,  qu'il  poussa  jusqu'à  Tan- 
née i3i4«  Ses  plus  grands  ouvrages 
sont  une  Summa  de  casibus  cons- 
cienliœ ,  plusieurs  fois  imprimée , 
et  dont  Jean  dalle  Celle  donna  une 
traduction  italienne  ;  et  celui  qui  a 
pour  titre  de  documentis  antiquo- 
rùm,  que  l'auteur  se  chargea  de  tra- 
duire lui-même.  Cette  dernière  ver- 
sion, intitulée  :  Ammaestramenti  de- 
gli  antichi ,  est  rangée  par  les  aca- 
démiciens de  la  Crusca ,  au  nombre 
des  Testidilingua>et  regardée  par 
les  Italiens  comme  un  modèle  de  pu- 
reté et  d'élégance.  Tel  est  le  jugement 
qu'en  ont  porté  Salviati,  Ménage, 
Salvini  et  Manni.  Uu  auteur  mo- 
derne (Parini),cn  rendant  compte  de 
cet  ouvrage ,  dit  :  o  Que  c'est  un 
»  choix  de  maximes  les  plus  pro- 
»  fondes  ,  et  les  plus  utiles  des  an- 
»  ciens  philosophes  ,  transportées 
»  dans  la  langue  italienne  ,  avec  au- 
»  tant  de  fidélité  que  de  précision.  » 
Les  Ammaestramenti  de  gli  an- 
tichi ,  furent  imprimés  pour  la  pre- 
mière fois  à  Florence  ,  en  i585  , 
in- 12.  Ridolû,  sous  le  nom  de  Bi- 
fiorito  ,  en  donna  une  seconde  édi- 
tion ,  en  1661  ,  in  l'jt.  Mais  la  plus 
estimée  est  celle  de  i^34  ,  in-40. , 
publiée  par  Manni ,  qui  y  ajouta  le 
texte  latin,  et  des  renseignements 
très-étendus  sur  l'auteur.  Pbggiali 
possédait  le  seul  exemplaire  d'un  ou- 
vrage inédit  de  Fia  Bartolommeo , 
intitulé  :  Vegli  ammaestramenti  0 
istituti  de  santi  Padri,  cité  égalo- 


SAN 

ment  par  la  Crusca.  II  fa 

nant  partie  de  la  bibliothèi 

de  Florence.  A- 

SANCTÈS-PAGNINUJ 

Pagnino. 

SANCT1US  (  Frawçois 
Sancbez. 

SANCTORIUS  (Sawc 
célèbre  médecin  italien ,  d< 
nom  est  Santorio  (  Santor 
à  Capo  d'Istria,  en  i5d 
avoir  étudié  à  Padoue,  e 
fait  recevoir  docteur ,  il  al 
résidence  à  Venise  où  il 
gua  par  de  grands  sued 
pratique.  Sa  réputation  le 
à  Padoue,  en  1611  ,  pou 
la  chaire  de  théorie  ,  vaca 
mort  d'Augenius  ;  et ,  pi 
treize  années  qu'il  profesj 
çons  furent  fréquentées  pai 
concours  d'auditeurs.  Mai 
on  le  mandait  fort  souvent 
pour  des  malades  de  la  pre 
tinction ,  et  que  ces  fatiganl 
altéraient  sa  santé ,  il  prit 
se  démettre  de  sa  chaire,  c 
moins  les  Honoraires  lui  fi 
serves ,  et  il  alla  passer  l 
ses  jours  à  Venise ,  où  il  m 
i636.  Son  corps  fut  en* 
le  cloître  des  Servîtes ,  el  < 
gea  une  statue  de  marbre 
glise  de  ces  religieux.  Il  1< 
son  testament ,  une  somm< 
au  collège  des  médecins  c1 
qui,  pour  reconnaître  ce 
charge  tous  les  ans  un  de 
bres  de  prononcer  l'éloge 
tcur.  Sanctorius  était  un  h 
vant ,  d'un  génie  élevé,  qv 
tait  point  aveuglément  les 
vulgaires  de  son  siècle.  1 
l'énumération  de  ses  ouvra 
ferons  remarquer  en  quoi  1< 
s'est  rendu  recommandab 
thodus  vitandorumerrorwi 


SAN 

le  medied  contingnnl ,  li- 
enise ,  i  602 , 1 6o3 ,  i  03o, 
«nève,  iG3i ,  iu-4°.  ;  celle 
ii  contient  beaucoup  de 
tes,  quoiqu'elle  abonde  un 
?n  raisonnements  ;  l'auteur 
uve  d'une  grande  sagacité 
mvrir  les  maladies  obscu- 
pie'cic  la  force  de  l'habi- 
peut  à  la  longue  changer 
tution  de  tout  le  corps; 
ne  et  Dioscoridc  sur  les 
.  mdlicalcs  de  plusieurs 
e  montre  l'ennemi  des  cm- 

signale  les  médicaments 
ou  inutiles  ;  blâme  égale- 
ui  et  ta  négligence  de  la 
»te.  II.  Commentaria  in 
tdîcinalem   GaUni ,  Ve- 

j  ,  in- fol. ,  i63o,iu-4°; 
3a ,  iu-4"*,  ouvrage  diffus, 
vent  réfutes  les  commenta- 
a  Lien.  111.  An  de  statied 
,  sectionibus  aphorismo- 
'm  comprehensa ,  Venise  , 
34,in-i2;  1660,  1G64, 
rst  peu  de  livres  de  science 
été  aussi  souvent  rcimpri- 
elui  ci  ;  on  en  a  des  éditions 
;  ,  de  I<eydc  ,  de  la  Haie , 
de  Rome ,  de  Paiiouc ,  de 
g  v  de  Londres  f  de  Paris  , 
iu  récente  de  cette  dernière 

de  1770,  in-rj.  9  avec 
Dentaires  et  des  notes  de 
.  Noguez  a  joint  au  Medi- 
ca  ,  les  livres  de  Dodart  et 
ur  le  même  sujet ,  Paris  , 
roi.  in  11;  traduit  eu  frau- 
de Breton,  Paris,  i~'*'*> 
iuluu ,  par Ba^liri ,  Home, 
-il,  par  C.  F.  Cogrossi  ; 
17  x0] .  in-4°.  î  par  Cli  u ri  , 
7  J"i,  1— li  1  ,  in- ri;  en  an- 
I .  Oaincv  ,  Londres,  1 7 1  a, 

i3  ,  in-8".  ;  en  allemand 
nains,  Brème,  i73G,iu-8°. 


SAN  3og 

Les  médecins  de  l'antiquité,  Hippo* 
crate  et  surtout  Galien,  n'avaient 
point  ignoré  l'existence  de  la  trans- 
piration insensible  ;  mais  aucun  n'a- 
vait tenté  de  calculer  ,  par  l'expe% 
rience,  la  quantitéde  cette  excrétion. 
Sanctorius  est  le  premier  qui  se  soit 
livré  à  ce  genre  de  recherches ,  et 
qui  ait  donné  les  résultats  d'observa- 
tions faites  pendant  une  longue  série 
d'anuées  sur  l'augmentation  et  la  di- 
minution du  poids  de  son  propre 
corps ,  et  sur  l'iuflucnce  que  les  cho- 
ses intérieures  exercent  à  l'égard  de 
ces  changements.  11  se  plaçait  dans 
une  balance  faite  exprès  ,  et  après 
avoir  pesé  les  aliments  et  les  boissons 
qui  lui  étaient  nécessaires  dans  l'es- 
pace de  vingt-quatre  heures ,  il  en 
comparaît  le  poids  avec  celui  des 
déjections  alvines  et  urina  ires  ,  et 
calculait  cusuite  la  quantité  du  fluide 
qui  s'était  échappée  par  la  transpi- 
ration insensible.  Il  tenait  compte 
de  certaines  circonstances  qui  pou- 
vaient faire  varier  cette  quantité, 
dont  la  diminution  lui  semblait  être 
la  cause  de  la  plupart  des  maladies. 
Il  distingue  soigneusement  la  trans- 
piration iuscnsible  d'avec  la  sueur , 
et  observe  que  l'invasion  de  celle  ci 
est  suivie  de  la  suppression  de  celle- 
là.  Il  établit  l'existence  de  deux  es- 
pèces  de  transpiration  cutanée,  l'une 
qui  survient  à  la  (in  du  sommeil , 
1  autre  qui  accompagne  l'état  de 
veille.  Sanctorius  n'est  pas  toujours 
d'accord  avec  lui-même  sur  la  quan- 
tité d'iutincur  qui  s'exhale  des  pores 
de  la  peau  durant  l'espace  de  vingt- 

auatre  heures  :  ainsi ,  dans  un  en- 
roit ,  il  évalue  cette  quantité  à  trois 
livres ,  dans  un  autre  à  trois  livres 
et  demie ,  puis  ailleurs  à  quatre  livres. 
Comme  il  n'est  entre  dans  aucuu  dé- 
tail sur  !»cs  expériences  ,  et  qu'il  n'en 
expose  les  résultats  qu'eu  style  apho- 


'4 


3io 


SAN 


ristique,  il  est  impossible  d'y  croire 
comme  a  des  oracles ,  ni  de  sous- 
crire à  tous  les  éloges  outres  qui  lui 
furent  prodigués  de  son  temps.  On 
jJeut  avec  raison  lui  reprocher  : 
i°.  de  n'avoir  ,  dans  son  calcul 
des  déperditions  journalières  ,  te- 
nu aucun  compte  de  celles  de  la 
perspiration  pulmonaire ,  de  la  sa- 
live y  et  de  quelques  autres  d'un 
ordre  secondaire  ;  a°.  de  n'avoir 
égard  ni  à  l'âge,  ni  au  climat,  ni  à 
d'autres  circonstances  extérieures , 
qui  devaient  certainement  modiûer 
les  résultats  de  ses  expériences;  3°. 
et  surtout  d'avoir  méconnu  la  gran- 
de influence  de  l'absorption  cutanée, 
par  l'augmentation  de  laquelle  il  est 
bien  plus  facile  d'expliquer  celle  du 
poids  du  corps,  qu'à  l'aide  de  la 
suppression  de  la  transpiration. 
L'importance  que  Sanctonus  atta- 
chait à  cette  dernière  pour  la  con- 
servation de  la  santé  est  d'ailleurs 
beaucoup  trop  exagérée  ,  puisqu'il 
existe  une  foule  de  personnes  qui  ne 
transpirent  que  fort  peu ,  ou  même 
pas  du  tout,  sans  cesser  de  se  bien 
porter  :  on  peut  ajouter  que ,  dans 
diverses  maladies ,  la  transpiration 
n'éprouve  pas  la  moindre  lésion.  En- 
fin, si  le  livre  de  Sanctorius  fut  utile 
aux  vrais  savants,  il  porta  les  igno- 
rants et  les  hommes  médiocres  à 
abuser  de  la  méthode  sudorifique 
dans  le  traitement  des  maladies.  Bip- 

SolyteObicius,  de  Fcrrare,  jaloux 
e  la  gloire  de  Sanctorius ,  le  criti- 
2ua  avec  amertume  dans  une  pro- 
uction  intitulée  :  Staticomastix , 
seu  Stalicœ  medicinœ  demolitio, 
Ferrare,  i6i5,  in -4°.  Il  accuse 
Sanctorius  d'avoir  hasardé  un  systè 
me  plein  d'incertitude,  d'avoir  puisé 
l'idée  de  sa  balance  dans  les  ouvra- 
ges du  cardinal  de  Cusa ,  etc.  IV. 
Commentarius  in  primant  J en  pri- 


SAH 

mi  libricanonis  Avicenm 
i6?6,in-fo).,  1 64  6,  in-4 
est  remarquable  par  les  c 
ves  qu'il  renferme;  on  y  t 
plication  du  thermomètre 
gromètre  à  l'art  médica 
tion  d'un  pulsiloge,  qui  d< 
vitesse  du  pouls,  et  in< 
trente-trois  variations  ; 
instrument  pour  extrair 
de  l'urètre,  d'un  lit  susp 
mouvoir  facilement  le  n 
bains  que  peuvent  prendr 
tir  de  leur  lit  les  personne 
blés ,  etc.  V.  Commentai 
mam  sectionemAphorism 
pocratis ,  et  Liber  de  imn 
mediorum ,  Venise ,  i6a 
1660,  in -4°.  Dans  cet 
Sanctorius  blâme  forteme 
decins  qui  pcrmettentbeau 
ments  à  leurs  malades  : 
que,  pour  profiter  des  A 
d'Hippocrate  ,  il  faut  les 
Tordre  que  Galien  a  établ 
De  remediorwn  inventio 
réimprimé  à  Genève,  16 
Les  œuvres  de  Sanctorius 
Venise,  i66o,4vol.  in-4 
été  écrite  en  latin,  par  À 
pelli ,  Venise ,  1 75o ,  in-4 
SANCY  (  Nicolas  Haï 
ne  en  i546,  était  de  I 
branche  de  la  maison  de 
fut  successivement  conseil 
lement  ,  maitre-des-requ< 
bassadeur  en  Angleterre  < 
magne ,  capitaine  des  G 
ses ,  premier  maître  -  d 
roi ,  et  surintendant  des 
N'étant  encore  que  mail 
quêtes ,  il  se  trouva  dans 
de  Henri  III ,  lorsqu'oa  y 
sur  les  moyens  de  soutcni 
contre  la  Ligue ,  et  propo» 
une  armée  de  Suisses.  Le  c 
connaissait  le  mauvais  étal 


SAM 

■omsa  dfaoe  telle  propoti- 
essieurs  y  dit  alors  Sancy , 
s  de  tous  ceux  qui  ont  reçu 
tant  de  bienfaits ,  il  ne  s'en 
pas  un  qui  veuille  lesecou- 

vous  déclare  que  ce  sera 
i  lèverai  cette  armée.  •  On 
i  sur-le-champ  la  commis- 
iê  point  d'argent  ;  et  il  se 
wte  pour  la  Suisse.  La  ma- 
lt il  y  négocia  fut  des  plus 
es.  D  abord  il  persuada  aux 
.  et  aux  Suisses  de  faire  la 
i  duc  de  Savoie  ,  conjointe- 
*  la  France  ;  il  leur  promit 
'alêne ,  qu'il  ne  leur  donna 
leur  fit  lever  dix  mille  hom- 
Eanterie ,  et  les  engagea  en 
ooner  cent  mille  écus.  Lors- 
k  la  tète  de  cette  petite  tr- 
éfilera quelques  places  au 
iavoie.  Ensuite  il  Acquit  un 

ascendant  sur  l'esprit  des 
qu'il  trouva  moyen  de  les 
ter  à  secourir  le  roi.  Ainsi 
,  pour  la  première  fois ,  les 
fournir  des  hommes  et  de 
Après  l'assassinat  de  Henri 
kv  mootra  ,  pour  la  cause 
,  IV,  le  même  sèle  qu'il  avait 
é  pour  celle  de  son  prédéccs- 

nouveau  roi ,  quoique  déjà 

par  la  plus  grande  partie 
sulesse  française ,  avait  ses 
dans  un  état  de  pénurie  oui 
émettait  pas  de  solder  aes 
étrangères.  Ce  fut  Sancy  qui 
de  nouveau  les  Suisses  à 
o  service  de  ce  prince ,  au 
des  sommes  empruntées  sur 
beau  diamant  qu'il  alla  met- 
age  chex  les  juifs  de  Metz  (  i  ). 
e  pour  le  service  de  Heuri 
le  mil  pourtant  pas  à  l'abri 


SAN 


3n 


I   r*  Hw*   «MMH  IMI.  «firr*  ■••••r   MMt' 

ta ,  H  *|M|b  Mi  WifW»  A»  la  cm«i< 
■  ém  Smmty. 


de  la  disgrâce  de  ce  monarque.  Ga- 
brielle  d  Estrées  y  qui  ne  l'aimait 
point ,  lui  fit  dter  la  surintendance 
des  finances ,  qui  fut  donnée  à  Solry. 
Selon  quelques-uns ,  son  penchant  à 
la  prodigalité  ne  fut  pas  une  des 
causes  qui  contribuèrent  le  moins  à 
lui  faire  perdre  ce  haut  emploi  Les 
rares  qualités  de  celui  qu'on  lui  don- 
na pour  successeur ,  portent  asset  i 
croire ,  en  effet,  que  ,  dans  cette  car- 
constance ,  Henri  IV  n'agit  pas  pré- 
cisément par  la  seule  vue  dètre 
agréable  à  sa  maîtresse.  Sancv ,  em- 
brassant pour  la  seconde  fois  le  parti 
des  armes  9  alla  rejoindre  les  troupes 
du  roi ,  occupées  au  siège  d'Amiens. 
Les  écrivains  protestants  sont  loin 
d'être  favorables  à  Sancy,  princi- 
palement pour  ce  qui  concerne  ses 
principes  religieux.  Voici  de  quelle 
manière  Le  Duchat  en  parle  sous  ce 
rapport:  «  Après  avoir  changé  et  re- 
change de  religion  plusieurs  fois , 
depuis  qu'il  se  fut  fait  catholique 
k  Orléans ,  lors  des  massacres  de 
l'an  1 51}? ,  il  professait  la  religion 
réformée  lors  de  la  trêve  entre 
Henri  III  et  le  roi  de  Navarre, 
en  avril  1589;  et    depuis  il  ne 
cessa  point  de  faire  des  trahisons 
à  son  parti ,  jusqu'à  ce  que  Hen- 
ri IV  ayant  embrassé  la  religion 
catholique   romaine  ,    en    juillet 
1 593 ,  Sancy ,  qui  s'éuit  bien  pro- 
posé de  l'imiter  dès  que  cela  pour- 
rait contribuer  à  $à  fortune  ,  at- 
tendit pour  cela  le  temps  et  l'occa- 
-  sion  propres  à  servir  ses  desseins.» 
Sancy  se  bt ,  en  effet,  de  nouveau 
catholique  quelque  temps  après  Heuri 
IV ,  disant  qu'il  fallait  être  de  la 
même  religion  que  son  priuct.  C'est 
cette  conduite  si  légère  en  fait  de  re- 
ligion ,  qui  douua  lieu  à  d'Aubigné 
décomposer  l'ingénieuse  et  sanglante 
satire  intitulée  :  la  Confession  cotho 


3u 


SAN 


tique  de  Sancy  y  que  l'on  trouve  dans 
les  tomes  m  et  îv  du  Journal  de 
Henri  III ,  avec  des  commentaires 
par  Le  Ducfaat.  Sancy  mourut ,  le  1 3 
octobre  1629  ,  à  I  âge  de  quatre- 
yingt- trois  ans.  Maigre  son  carac- 
tère naturellement  inconstant  ,  il 
fut  toujours  fidèle  à  la  cause  royale: 
il  donna,  dans  plus  d'une  circons- 
tance, des  preuves  d'un  véritable  dé- 
sintéressement y  témoin  entr'autres  la 
somme  de  vingt  mille  écus  dont  il  fit 
présent  au  malheureux  roi  de  Por- 
tugal ,  dom  Antonio ,  et  le  sacrifice 
du  superbe  diamant  qu'il  avait  ache- 
té de  ce  prince  fugitif.  On  a  de  Sancy 
un  Discours  sur  V occurrence  des 
affaires,  in- 4°.  Ce  discours  renferme 
un  grand  nombre  de  particularités 
sur  les  règnes  de  Henri  II I  et  de  Henri 
IV.  On  trouve  aussi  dans  les  Mé- 
moires de  Villeroi  plusieurs  de  ses 
Remontrances  à  la  reine  Marie  de 
Médicis.  V — r. 

S  AND  (Christophe),  en  latin 
Sândius  ,  célèbre  socinien  ,  na- 
quit en  1644  9  a  Kônigsberg,  dans 
la  Prusse  ducale.  Son  père  était  con- 
seiller de  l'électeur  de  Brandebourg, 
et  secrétaire  du  conseil  suprême. 
Élevé  dans  les  principes  du  socinia- 
nisme,  il  eut  la  coupable  indiscrétion 
d'afficher  les  sentiments  qu'il  avait 
adoptés.  Cette  imprudence  entraîna 
la  ruine  de  son  père ,  qui  fut  dé- 
pouillé de  tous  ses  emplois,  en  1668; 
et  Sand  craignant  lui  même  pour  sa 
liberté,  s'enfuit  en  Hollande.  II  -»nlra 
comme  correcteur  dans  une  imprime- 
rie d'Amsterdam;  et  cette  circonstan- 
ce favorisa  la  publication  de  ses  ou- 
vrages. On  croit  généralement  qu'il 
Sersista  dans  le  socinianisme  :  cepen- 
ant  quelques  écrivains  assurent  qu'il 
venait  d'embrasser  les  erreurs  des 
Arminiens  quand  il  mourut ,  a  Ams- 
terdam, le  3o  novembre  1680,  à 


SAN 

l'âge  de  trente-six  ans,  Sam 
de  l'esprit ,  de  l'érudition  et  c 
cilité;  mais  son  entêtement 
ces  qualités  inutiles.  Parmi  1 
vrages ,  on  citera  :  1.  Nucleu. 
riœ  ecclesiasticœ  :  cui  praji 
tract atus  de  veteribus  scrip 
ecclesiasticis  ,  Cosmopoli  (  i 
dam  ) ,  1668,  in- 12.  C'est  un 
de  l'Histoire  ecclésiastique  en 
concerne  les  Ariens.  Le  but  d 
est  de  prouver  que  les  Pères  d< 
premiers  siècles,  en  admetti 
l'existence  du  verbe  a  précéd 
des  créatures ,  n'ont  poiut  r 
la  consubstantialité.  Cet  oui 
été  réimprimé,  format  in-4 
1676 ,  avec  des  additions  et  u 
face  du  père  de  l'auteur.  0 
joindre  à  cette  édition  un  Apf 
Cologne  (  Amsterdam  ),  16 
4°. ,  qui  contient ,  outre  des 
tions  et  des  additions ,  deux 
de  Samuel  Gardiner,  chape 
roi  Charles  II ,  contre  le  syst 
Sand  ,  avec  ses  réponses.  L\ 
de  Sand  a  été  réfuté  par  Jeai 
Scherzer ,  dans  la  préface  du 
gium  anti-  socinianum  ,  L 

1684  >  in-4°.  ;  et  par  Elu 
Moyne,  professeur  à  Leyde, 
Varia  sacra.  IL  Centuria  e\ 
mat um,  Amsterdam ,  1669 
II  l .  Interpretationes  par  ado. 
tuor  evangeliorum  ;  quibus 
est  dis  sert  atio  de  verbo  divii 
1670  ;  in-8°.  IV.  Tractatus 
gine  animes,  ibid.  ,  1671  , 
V.  Notas  et  animadstersione 
J.  Vossii  libros  de  historicis 
ibid.,  1G77  ,  in- 12  (  V.  Vo 
Les  observations  de  Sand  , 
tees  avec  modestie,  sont  cont 
ne  manquent  pas  d'éruditio 
Scriptura  Sanctœ  Trinitatis 
(rix,  Gouda  (  Amsterdam  )  , 
in- 12.  Il  publia,  sous  le  nom 


SAN 

mpùTus ,  cet  ouvrage  ,  dans 
I  se  propose  le  même  but  que 

Nucleus ,  et  avec  aussi  peu 
es.  VII.  Problema  parada- 
i  Spiritu  Sancio  :  an  non  pis* 
».  S.  jingelorum  genus  initi- 
ait ?  Cologne  (  Rotterdam  ) , 
frti*.  VIII.  Bibliotlteca  anti- 
triorum  sive  Catalogus  scrip- 
etc. ,  Freistadt  (Amsterdam) , 
in«tt°.  de  içfi  pag.  La  pri 

signée  des  initiales  B.  W.  (  i). 
on  Catalogue  chronologique 
ivains  sociniens ,  avec  la  liste 
Lacté  de  leurs  ouvrages.  Oo  y 
des  détails  curieux  sur  l'his- 
i  socinianisme  en  Pologne ,  et 
ibhssements  typographiques 
Unitaires  ont  possèdes  dans  ce 
le  ,  ainsi  que  dans  la  Lithua- 
ierre- Adolpbe  Boyscn  pro- 
une  nouvelle  édition  augmen- 
:ct  ouvrage ,  le  seul  de  Sand 
I  recherché  (  V.  le  Calai,  de 
pag.  Go?  ;.Struvius('i)  attri- 
ianJ  La  traduction  latine  des 
ictions  philosophiques  ,  par 
ourg  (  /'.  ce  nom  )  ;  mais  il 
t  pas  fait  mention  dans  la 
r  ses  écrits  qu'a  donnée  son 
dans  la  Bill,  anti-trinitar., 
-o  et  suiv.  Sdtid  a  laissé  ma- 
i  vingt  et  un  ouvrages ,  dont 
vera  1rs  titres  dans  les  Mé- 

de  Paquot ,  pour  servir  à 
titt.  des  Pa)s-Bas  ,  in-ia. , 
i.  W— s. 

DE  (  Jn*  Van  deii  ) ,  lus- 
du  dix-*<ptiéinc  siiclc,  était 
'Atnhriiu,  dans  le  diu  hé  de 
r.  Apres  avoir  achevé  ses  hu- 


mv\*n  aCfr  t*.  *<->•!*  «dit»  m  à  Abdrt  W  •»• 
V-  1  P-rt-.m  dr%  ««fin «m.,  i'»  itlifitia, 
■  ■»•••«  <«wlir  f|iM>  U*  lbili«l>ff  M-  m  n|»- 
m  ,  A*>Ii»  vIm!  n.iirt  dit  iti-B,  p*r 
■^•t  •  ••*«!  $a*d. 

.  Stgvtiw ,  IhhL  i*af.  Ltt*. ,  |i  yrtf. 


SAN  3i3 

manités ,  il  étudia  le  droit,  à  l'exem- 
ple de  son  père, et  continua  ses  cours 
à  racadémicdcWittemLerg,  où  il  prit 
ses  degrés.  Nommé  professeur  à  tra- 
neker9en  i5<>8 ,  il  renonça  bientôt  à 
la  carrière  de  renseignement  pour  ac  - 
cepter  au  conseil  supérieur  de  la  Fri- 
se ,  une  place  qu'il  remplit  pendant 
S  lus  de  trente  ans.  il  devint  prési- 
en t  de  ce  conseil ,  et  mourut ,  en 
i638 ,  k  Lceuwarde ,  avec  la  réputa- 
tion d'un  grand  jurisconsulte.  Henri 
NeiiLus  lui  fit  une  épitaphe  en  vers 
latins  ;  elle  est  rapportée  par  Fop- 
pens ,  Bibl.  Belgtca  ,  ^a3.  On  a  de 
Sande  :  I.  Decisiones  frisicœ,  Lcu- 
warde,  i6i5  ;  ib. ,  1639  et  1647  t 
in  4°.  H.  De  actionum  cessione , 
Fraucker,  ifju3,  in -4°.  III.  De 
prohilita  rerum  alienatione,  ibid. , 
i033  ,  même  format.  Ces  trois  ou- 
vrages ont  été  réuuis ,  avec  un  Com- 
mentaire sur  le  titre  De  Regulisju- 
ris,  Groningiic ,  i683  ,  in-jj°.  Ccst 
le  Recueil  des  oeuvres  de  Sande  re- 
latives à  la  jurisprudence.  Frédéric, 
son  frère  aîné ,  mort  consul  de  la 
ville  d'Arnheim  ,  avait  laissé  des 
Commentaires  sur  les  Coutumes  féo- 
dales de  la  Gut'ldrc  et  du  Zutphen  ; 
ils  ont  été  publiés  séparément,  et  en- 
suite réunis  aux  ouvrages  de  Jean. 
Anvers  ,  167 4  «  in-fol.  ;  Bruxelles, 
itji  ,  môme  format.  Cette  dernière 
édition,  duc  aux  soins  du  libraire  Fr. 
Chrystin,  est  ta  plus  estimée.  On  a 
de  Jean  de  Sande ,  comme  historien , 
la  continuation ,  en  hollandais ,  de 
Tliistoire  bclgique  d'Éverh.  Rci- 
dam ,  iG5o,  in-fol.  ;  et  un  Alrègi 
de  l'histoire  des  troubles  des  Pays- 
Bas,  depuis  i5M>,  LeciHvardc,  iG5i, 
inii;  cet  abrégé  à  été  traduit  en 
latiu  sous  ce  titic  :  Léo  Bel  ficus  seu 
Belficarum  historiarum  epitome , 
Utrccht,  i65j  ,  in-ia  ,0g.  Ce  petit 
volume  est  rare  et  curieux.  Le  por~ 


3i4 


SAN 


trait  de  Sande  se  trouve  dans  Vin 
dex  Batavicus  ,  p.  280.    W — s. 

SANDER  (  Antoine  ),  historien, 
naquit ,  en  i586,  à  Anvers  ;  mais  il 
était  originaire  de  Gaud ,  où  ses  pa- 
rents avaient  leur  résidence  habi- 
tuelle. Il  fit  ses  premières  études  au 
gymnase  d'Audenarde ,  et  les  conti- 
nua ,  sous  la  direction  des  Jésuites , 
à  Gand ,  puis  à  Douai ,  011  il  acheva 
son  cours  de  philosophie  avec  suc- 
cès ,  et  reçut  le  degré  de  maître-ès- 
arts.  Il  se  rendit  ensuite  à  Loti  va  in , 
dont  la  faculté  de  théologie  était 
alors  fameuse  ;  et  après  y  avoir  sui- 
vi les  leçons  des  plus  célèbres  pro- 
fesseurs ,  il  revint  à  Douai,  prendre 
le  doctorat.  Dès  qu'il  eut  embrassé 
Fétat  ecclésiastique ,  il  se  fit  connaî- 
tre parson  talent  pour  la  chaire ,  et 
fut  employé,  dans  le  diocèse  de 
Gand ,  à  combattre  les  progrès  de 
l'hérésie.  Le  cardinal  de  la  Gueva , 
gouverneur  des  Pays-Bas,  le  nom- 
ma son  aumônier  ;  et  par  le  crédit  de 
son  protecteur ,  Sander  fut  pourvu 
d'un  canonicat  du  chapitre  d  ïpres , 
dont  il  devint  dans  la  suite  écola- 
tre  et  pénitencier.  11  résigna  tous 
ses  emplois,  en  1657  ,  pours'appli- 

3uer  entièrement  à  l'étude.  Ayant 
épensé  des  sommes  considérables 
Sour  l'impression  de  ses  ouvrages  , 
se  trouvait  fort  gêné.  Les  reli- 
Sieur  de  l'abbaye  d'Afflighcm,  près 
'Alost ,  instruits  de  sa  position , 
s'empressèrent  de  lui  offrir  un  asi- 
le. Il  y  mourut  le  16  janvier  1664, 
à  l'âge  de  soixante-dix-sept  ans ,  et 
fut  inhumé  dans  la  chapelle  de  Saint- 
Maur ,  sous  une  tombe  décorée  de 
I'épitaphe  qu'il  s'était  composée  (  1  ). 
C'était  un  homme  laborieux  et  ins- 
truit; et  il  a  beaucoup  contribué  a 

(0  EU»  «t  rapportée  par  FopptM,  Bihl   b<l*l- 
g»  *•  9°»  **  *"  P*IB*»  Mimoint  Lttir.,  xvi, 


SAN 

jeter  do  jour  sur  Thistoii 
Bas.  On  a  de  lui  quarant 
vrages  imprimés,  et  quart 
crits  dont  Paquot  a  donn 
dans  ses  Mémoires,  tom.  : 
in-i2.Sansparlerd'ungn 
de  panégyriques ,  de  pièc 
délivres  ascétiques  (2)  qu 
tent  plus  aucun  intérêt , 
tentera  de  citer  :  1.  De  G 
bus  et  Brugensibus  erudù 
claris,  Anvers  ,  i6?4y  ? 

II.  De  scripîoribus  Fia 
très y  ibid. ,  i(5a4>  in*4° 
ouvrages ,  qu'on  trouve  r 
nairement,  quoiqueinexac 
ciels,  n'ont  pas  laissé  d'éti 

.  écrivains  qui  se  sont  occuj; 
de  l'histoire  littéraire  de 

III.  ffagiologium  Flan 

sanctis  ejusprovinciœ,  ib 

in -4°.  ;  nouvelle  édition  1 

Lille  ,   1639,  in-8°.    I 

cardinalium  tanctitate , 

armis  iUustrium ,  Louva 

in-4°.    V.  Gandavum  1 

Gandavensium  libri  sex , 

1627  ,  in-4°. ,  réimprii 

tome  Ier.  de  la  Flandria 

VI.  De  claris  Antoniis  si 

eruditione,  Louvain  ,  16 

L'ouvrage   est  divisé  er 

vres  ;   le  premier    com 

saints  et  les  moines  ; 

les  grands  ;  le  troisième 

vains  et  savants.  Ce  n'es 

qu'une  simple  nomenclai 

Dissertatio  parœnetica 

titutione  bibliothecœ  pub 

davensis,  Bruxelles,  i6i 

VIII.  Flandria  illustrât 

bulis  geographicis  et  ia 

bium  ,  ecclesiarum  ,  coe 

arcium ,  etc.,  Cologne, 


(1)  Sander  a  paltlië  le  traité  de  Sa 
bernationeDei,  Bruxelles,  i64B,ia>*J 
auagrwnmatlac  SOtimmdtr. 


SAN  SAN                3iS 

(  AmstercL  9  Blaeo) ,  1641-  secrétaire  de  cette  princesse  pour  m 
>l.  in-fol.  Cette  édition  est  correspondance  latine  f  il  préféra  la 
,  tons  les  exemplaires  qm  vie  tranquille  et  studieuse  du  cabi- 
îd  magasin  ayant  été  la  proie  net  à  cette  place  honorable  et  lucra- 
nes  (  F.  Blaeu  ).  I*  réim-  live.  S'étant  retiré  à  Rome ,  il  y  prit 
le  la  Haye ,  1 7  3o  ou  1 7  35 ,  le  bonnet  de  docteur  en  théologie ,  et 
-fol. ,  n  a  presque  point  de  fut  ordonné  prêtre.  Le  cardinal  lio- 
ns le  commerce.  IX.  Bi~  sius  l'emmena  au  concile  de  Trente, 

Belgica  manuscripta  ,  en  qualité  de  secrétaire  ;  puis ,  dans 
4i-43 1  a  part.,  in-4°. ,  ses  diverses  missions ,  en  Pologne , 
ouvrage ,  qui  a  pu  donner  en  Prusse  et  en  Lithuanie ,  où  il  fut 
itfaucon  Tidée  de  sa  Biblio-  d'un  grand  secours  à  cette  Éuiiueuce, 
nuscriptorum  (  V.  Mont-  pour  le  rétablissement  de  la  disci- 
,  contient  l'indication  des  plioe ecclésiastique.  Sanders  alla  en- 
x  manuscrits  conservés  suite  résider  à  Lo'ivain  ,  où  il  tra- 
1  les  abbayes ,  les  couvents  va  il  la  ,  pendant  douze  ans ,  avec 
oeis  particuliers  de  la  Flan-  plusieurs  de  ses  compatriotes ,  a  la 
Brabant ,  du  Hainault  et  du  composition  de  divers  ouvrages  do 
Liège.  X.  Chorégraphia  controverse.  Il  fut  nommé,  en  1579, 
ihantiœ  sive  ceUbrium  ali-  nonce  en  Irlande.  Camden  prétend 
dprovincid  eccUsiarum  et  que  cette  mission ,  concertée  avec 
■m  descriptio,  Bruxelles  ,  l'Espagne,  avait  pour  objet  d'y  en- 
vol, in-fol. ,  fig.  Cette  édi-  tretenir  l'insurrection  du  comte  Des- 
it  été  transportée  à  Tournai,  mond,  et  qu'a  près  la  déroute  de  l'ar- 
lestrée  par  l'ordre  du  con-  méecatholique,Sanderssesauvadans 
le  ville.  L'imprimeur Frick,  les  bob,  où  il  périt  de  faim.  Wood 
elles,  la  racheta  dans  la  assure , au  contraire , que ,  quelques 
rands  frais  ;  mais  tous  les  jours  avant  la  bataille ,  il  mourut 
res  qui  lui  restaient  pé-  d'une  dysenterie ,  entre  les  bras  de 
s  le  bombardement  de  cette  l'évéque  de  Killaloe ,  sur  la  fin  de 
6ç>5.  Ainsi ,  par  une  fatalité  i58o.  Les  protestants  n'ont  pas  épar- 
,  les  deux  principaux  ou-  gué  sa  mémoire.  Les  catholiques , 
i  Sander  ont  été  détruits  tout  en  rendaut  hommage  à  ses  ver- 
icendie.  La  Chorographie  tus  et  à  ses  talents ,  avouent  qu'il 
iprimée  à  la  Haye,  1736  ,  avait  un  xèle  trop  exalté,  et  lui  re- 
-fol.  Mais  quoique  cette  prochent  d'avoir  enseigné  que  l'É- 
dition soit  augmentée  ,  les  dise  et  le  peuple  ont  le  pouvoir  de 
onnent  la  préférence  à  la  déposer  un  souverain  apostat ,  lors- 
,  à  cause  de  la  beauté  des  que  la  religion  y  est  intéressée.  Ses 

W — s.  ouvrages  confirment  assez  cette  idée: 

ERS  ou  SAUNDERS  (  Ni-  les  principaux  sont  :  I.  Traitédc  la 

n  latin  Sanderus,  né,  vers  dernière  cène  contre  Jewel  et  No- 

,  à  Charlewood  ,  dans  le  wel,  Louvain  ,  i56t>  et  O7  ,  in-4°. 

Surrey  ,  était  professeur  II.  Traite' des  Images,  ibid  ,  1S61 , 

droit  canon  dans  l'uni-  in-8°.  III.  DeecclesidChristi,  ibid., 

oxford,  à  l'avéneraent  de  i566;  Saint-Omer,    itta4  »  in-tK 

i.  Appdé  à  la  place  de  IV.  Traité  de  F  Usure  >  Louvain  , 


3i6 


SAN 


i568  ,  ro-8°.  V.  De  typicd  et  ho- 
norarid  imaginant  aàoratione ,  ib. , 
«  56g ,  in-8°.  V.  Sacrifiai  missœ  ac 
ejus  partium  explicatio  ,  ibid. ,  An- 
vers,,,  1573.  VI.  Qubd  dominas  in 
sexto  cap,  Joan.  desacramento  eu- 
charistiœ  propriè  sit  locutus,  An- 
vers, i57o,in-ia.  VII.  Devisibili 
monarchid  ecclesiœ,  Lou  vain,  167 1, 
in-fol .  ;  Anvers,  1 58 1  ;  Wurtzbourg , 
i5<)a  :  re'Jigé  d'après  les  principes 
des  ultraniontains.  VIII.  De  origi- 
ne et  progressa,  schismatis  anglica- 
ne libri  très  y  Cologne  i585  ;  Rome , 
i586;  Ingolstadt,  i588.  C'est  la 
plus  connue,  et  la  plus  passionnée  de 
ses  compositions.  Les  deux  premiers 
livres,  seulement,  sont  de  lui  :  le 
troisième   est  d'Edouard  Khiston. 

.    L'ouvrage  a  été  traduit  en  français 
par  Maucroix,  Paris  ,  1678,  2  vol, 

é<    in- 1 3 .  On  a  de  Sandcrs  plusieurs  au- 
tres écrits  de  controverse.     T — d. 

SANDERS  (  Robert  ) ,  écrivain 
anglais  ,  naquit  en  1727,  à  Breadal- 
bane  en  Ecosse,  et  fut  placé,  par  ses 
parents,  comme  apprenti  chez  un 

Seignier;  mais  dominé  par  le  désir 
'apprendre  ,  il  se  procura  des  li- 
-  vrcs,  et,  sans  le  secours  d'aucun 
maître  ,  acquit  quelque  connais- 
sance des  langues  grecque,  latine  et 
hébraïque ,  des  mathématiques ,  et 
surtout  de  l'histoire  tant  ancienne 
que  moderne.  Ayant  quitté  une  pro- 
fession qui  contrariait  son  goût,  il 
se  lança  dans  la  carrière  littéraire , 
où  il  porta  quelque  talent ,  beaucoup 
d'ardeur,  et  ne  recueillit  guère  que 
des  dégoûts  avec  peu  de  profit.  11 
avait  parcouru  le  nord  de  la  Gran- 
de-Bretagne :  du  résultat  de  ses  ob- 
servations, joint  aux  extraits  de  ses 
lectures,  il  composa  un  ouvrage  qui 
parut  par  livraisons  sous  le  nom 
supposé  de  Spencer,  et  sous  ce  ti- 
tre :  Le  complet  Voyageur  anglais, 


SAN 

infol.  Ce  livre,  qui  cou 
notices  biographiques  su 
mes  les  plus  distingués 
province ,  eut  du  succès , 
tions  s'en  multiplièrent 
terre ,  en  Ecosse ,  et  mêr 

Says  de  Galles ,  tantôt  si 
e  Burlington  ,  tantôt  se 
Murray  et  de  Llewcllyn 
judice  du  véritable  aut< 
ci,  marié  alors  et  dej 
cinq  enfants ,  était  à  la  < 
des  libraires,  et  entassi 
sur  volume  afin  d'obtenu 
chaque  jour.  Employé  p 
mier  lord  Lyttelton ,  à  d 
matériaux  de  son  Histoir 
ri  //,  il  fut  malheureuse 
gé  aussi  d'en  soigner  la 
édition.  Rarement  unéci 
d'un  peu  d'imagination  et 
correcteur  d'épreuves  :  1 
de  Sauders  à  cet  égard  pe 
cier  sur  un  errata  de  1 9  pa 
mé  à  la  fin  du  dernier  voli 
né  à  faire  la  fortune  des  s 
littéraires ,  sans  sortir  de 
et  sans  augmenter  jamais 
être,  il  accompagna  de 
édition  de  la  Bible ,  pub 
vraisons ,  et  ne  reçut  poui 
que  les  plus  modiques  en 
tandis  que  le  docteur  He 
wcll  ,  dont  on  ne  coni 
écrit,  fut  richement  payé 
seulement  mis  son  nom 
tre.  Robert  S  and  ers  vêt 
vrer  à  l'imprimeur  les 
feuilles  d'une  Chronologi 
lorsqu'il  mourut  d'un  a: 
mars  1 783.  On  cite,  parmi 
ges,  deux  Histoires  (PA 
l'une  in-fol.,  l'autre  in-4' 
mées  sous  divers  noms;  ui 
romaine ,  eu  une  suite  1 
d'un  seigneur  à  son  fils  , 
1 2  (  estimée  )  ;  VAlmattac 


SAN  SAN  317 

*  Wewgatc  calendar  ),  ou  1735  ,  in-8°.  ITI.  Ftiœ  pontificum 

Ûe  ces  infortunes  malfai-  Romanorum  ex  antiquis  monument, 

terminent  leur  tic  à  Ty-  collectes ,  Padoue,   1739,  in-8°.  j 

}64,  5  toI.  in-8°. ,  avec  Fer  rare,  1748;  ibid.,  1754,  a  voL 

>  Gaffer  Grey-Beary  4  in-8°.  Cet  ouvrage  est  plein  de  m- 

**,  espèce  de  roman  satiri*  vantes  recherches  :  l'évequc  d'Augs- 

I  auteur  traite  sans  ménage-  bourg  en  a  public  une  édition  en  Al» 

(sieurs  théologiens  non  con-  lemagne ,  sous  ce  titre  :  Basis  histo- 

i,qui  lui  paraissaient  animes  riœ  ecclesiasticœ ,  etc.  IV.  Dispw 

?  outré.  L.  tationes  historicœ  ad  vitas  pontifi* 

D  ERS  ON.   Voyez  Sauit-  cum  Romanorum  ,   Ant.  Sandini 

posthumis  curis  rétracta*  et  auctœ, 
INI  (  Antoine  ) ,  historien,  Fcrrarc,  1 755,  in-8°.  Ce  vol.,  qui  fait 
le  Vicentin ,  en  1693 ,  cm-  suite  à  l'ouvrage  précédent,  contient 
état  ecclésiastique  ,  après  vingt  Dissertations  sur  des  points 
hevé  ses  études  ,  et  fut  importants  de  l'Histoire  ecclésiasti* 
par  Tévcoue  de  Padoue ,  a  que ,  pendant  les  premiers  siècles. 
inaire.  Il  consacra  toute  W — t. 
renseignement  de  la  géo-  SANDIUS.  Foy.  Sahd. 
tt  de  l'histoire ,  et  remplit  SANDIVOGT.  Foy.  Sehdivoc. 
an  173a  ,  la  charge  de  SANDJAR  (  Abou'l  Haeetb 
caire.  Une  attaque  d'apo-  Moezz-eddyn  oiiMogua'ît-edotv), 
mleva  presque  subitement ,  sixième  sulthan  seld joukide  de  Per- 
vrier  1750,  à  l'âge  de  se,  naquit  Tan  479  de  l'hég.  (  1086 
•neuf  ans.  Nous  avons  de  de  J.-C.  ),  àSandjar  00  Sindjar,  en 
ïstoria  apostolica  ex  anti-  Mésopotamie ,  d'où  lui  vint  son  nom. 
umentis  collecta ,  Padoue ,  Il  n'avait  que  six  ans,  a  la  mort  de 
ouvelle  édit.  augmentée  et  Melik-Cbah  Ier.  ,  dont  il  était  le 
ibid. ,  1754  9  in-8°.  II.  troisième  fils  (  F.  Melik-Coah). 
familiœ  sacrœ  ex  antiq.  Pendant  les  règnes  de  ses  frères  Bar- 
Uit  collecta,  ibid. ,  1734,  kiarok  et  Mohammed  Ier.,  il  fut 
euiièmc  édit. ,  1 755 ,  me-  oblige  de  se  contenter  du  Khoraçan, 
it.  Cet  ouvrage  et  le  pré*  qu'il  gouverna  vingt  ans  comme  leur 
lestinés  par  l'auteur  à  %es  vassal;  mais,  après  la  mort  du  se* 
ont  rédigés  par  demandes  cond  ,  l'an  5i  1  (  1 117  ),  il  devint 
pontes.  Les  rédacteurs  des  sulthan  des  sulthans,  se  rendit  dans 
iitor. Up siens.  [nov.Suppl.,  l'Irak  ,  vainquit  son  neveu  Mah- 
,  trouvent  que  Saudiui  ne  moud,  qui  lui  disputait  ce  titre,  lui 
as  toujours  les  faits  qu'il  pardonna  et  lui  céda  lesulthanat  de 
t  qu'il  aurait  pu  se  dispen-  la  Perte  occidentale,  jusqu'aux  fron- 
sou  mettre  plusieurs  à  l'é-  tières  de  la  Syrie  et  de  l'Asic-Mineu- 
!a  discussion.  Le  P.  Hyac.  rc  (  F.  Mahmoud,  XXVI ,  174  )• 
avant  domiuicain  (  F.  H.  Sandjar  fut  un  des  plus  illustres  et 
qu'il  avait  attaqué  ,  lui  des  plus  puissants  princes  de  sa  fa- 
dans  un  Opuscule  inti-  mille.  On  faisait  pour  lui  la  khoth- 
imadverùones  aniieriticœ  bah  ,  depuis  la  mer  Caspieuue  jus* 
\am  sacrte  familiœ ,  Paris,  qu'à  l'Arabie  heureuse ,  et  depuis  les 


3i8  SAN  SAK 

frontières  du  Khataï  jusqu'à  la  Me-  ces  barbares;  mais  il 

diterranée.  Oa  peut  aussi  le  citer  la  première  fois  de  s 

comme  un  des  pus  célèbres  et  des  trente  mille  bommes 

S  lus  yertueux  monarques  qu'ait  pro-  son  barem  ,  qui  ton 

uits  l'islamisme.  Généreux ,  ma*  de  l'ennemi ,  ainsi  <j 

gnanime ,  Taillant,  pieux ,  juste  et  sultbane.   Envelopp 

bienfaisant,  il  protégea  les  savants  tans ,  il  leur  passe 

et  les  gens  de  mérite  en  tous  genres,  arrive  à  Termed ,  < 

Simple  et  modeste  dans  ses  vête-  seize  braves,  reste 

ments ,  il  évitait  la  mollesse ,  les  plai-  qui  l'avaient  second < 

airs  futiles,  et  s'occupait  sans  relâ-  rilleuse  retraite,  rai 

cbedes  devoirs  dé  la  royauté  et  du  son  armée,  repasse 

bonheur  de  ses   sujets.  L'an  5?4  rentre  dans  le  Khc 

(  i  i3o  ) , il  traversa  le  Djihoun,  as-  au  pouvoir  des  Kl 

siégea,  dans  Samarkand,  Ahmed  ibn  pays  au-delà  du  fl< 

Sole'  nan ,  qui  s'était  révolté,  le  for-  voir  ses  sujets  perd 

ça  de  se  rendre  à  discrétion ,  et  le  qu'ils  avaient  de  so 

rétablit  quelque  temps  après  dans  le  sa  puissance ,  il  ail 

gouvernement  du  Mawar-el-nahr.  front  sur  le  sulthai 

Mahmoud  étant  mort ,  Sandjar  nom-  fit  trois  campagnes  1 

ma  pour  suithan  des  deux  Iraks ,  lui ,  et  voulut  bien 

Thogroul  II,  frère  de  ce  prince:  il  (  1 148  ),  se  conten 

vainquit,  en  5rô  (  i  i3a  ) ,  Mas'oud  mulacre  de  soumissi 

et  Seldjouk ,  ses  autres  neveux ,  qui  L'année  suivante ,  i 

prétendaient  également  au  trône  (  V,  cein-Djihan-Souz  , 

Mas'oud,  XXVII ,  38a  ) ,  et  il  leur  dynastie  des  Ghaui 

pardonna.  11  ne  prit  aucune  part  fait  une  invasion  dai 

aux  guerres  qui  eurent  lieu  entre  les  le  fit  prisonnier,  et 

S  rinces  seldjoukides.  Après  la  mort  berté  et  le  gouverne 

eThoeroul,  en  629(11 34), il  laissa  Les  Turks    Goz7.es 

Mas'oud  succéder  à  ce  dernier,  et  ne  l'arrivée  des  Khita 

s'immisça  nullement  dans  ses  que-  d'abandonner  suece 

relies  avec  les  khalifes  {Foy.  Mos-  établissements  au-de 

tarscbed  et  Rasgbed  ).  Il  rangeait  du  Djihoun ,  étant 

alors  dans  le  devoir  l'ingrat  Bah-  environs  de  Balkh , 

ram-Chah,  qui,  oubliant  que  San-  verneur,  qui  avait  1 

djar,  son  oncle  maternel ,  l'avait  pla-  cher  de  s'y  fixer.  Ir 

ce*  sur  le  trône  des  Ghaznévides,  dans  dacc  et  des  dévastât 

le  nord  de  l'Indoustan ,  refusait  de  mettaient  dans  cette 

lui  payer  tribut.  Un  autre  vassal  raçan ,  Sandjar  mar 

ambitieux,  Atzyz,  suithan  du  Kha-  à  la  tête  de    cent 

rizme,  avait  recherché  le  secours  des  Sourd  aux  supplice 

Khitans,  peuples  tar tares,  établis  ,  femmes  et  de  leurs  < 

depuis  peu  d  années ,  aux  environs  sa  un  tribut  conside 

de  Kaschgar.  L'an  536  (  1 14>  )>  offraient  pour  obten 

Sandjar  entra  dans  le  Mawar-el-  et  leur  livra   bâtai 

nahr,  pour  y  arrêter  les  ravages  de  (  1 153).  Il  la  perdit 


SAN  SAN               3iq 

**chefsdesTurkssepros-  domination  des  Seldjoukides  finit 
%nx   pieds  du  sultnan  ,  avec  lui  dans  le  Khoraçan.  Le  fils 
•  W  terre  en  sa  présence,  et  d'une  de  ses  soeurs  en  posséda  une 
àgnèrent  nn  grand  respect ,  partie  :  quelques  émirs  se  partage- 
ai ait  prétendu  qu'ils  l'enfer-  rent  le  reste  ;  et  la  province  entière 
la  nuit  dans  une  cage  de  fer.  ne  tarda  pas  à  tomber  au  pouvoir 
a  refus  de  céder  Merou ,  sa  des  rois  de  Kharizme  et  de  Ghaur. 
i,  à  l'on  d'eux ,  affaiblit  les  A— t. 
qu'ils  lui  avaient  d'abord  SANDOVAL  (  Fray  Piudsrtio 
\;  et  ils  en  vinrent  au  point  de  ) ,  historien  espagnol ,  né  dans 
f  sa  nourriture.  Ils  commi-  Yalladohd ,  vers   i56o  ,  embrassa 
et  à  leur  aise,  les  ravages  les  la  vie  monastique  dans  l'ordre  de 
cribles  dans  le  Khoraçan  et  aaint  Benoît  ,  et  s'attacha  partien- 
a».  An  bout  de  quatre  ans ,  licrement  à  la  recherche  des  an- 
ayant  appris  la  mort  de  la  tiquités  civiles  et  religieuses  de  l'Es- 
t,  son  épouse ,  qui  avait  gou-  pagne.  Ses  talents  et  son  application 
i états  pendant  sa  captivité,  au  travail  lui  méritèrent  1  estime  de 
,  se  tirer  des  mains  des  bar-  *es  confrères  qui  le  pourvurent  d'une 
udques-uns  de  ses  esclaves ,  riche  abbaye  à  leur  nomination  (  St.- 
ient  mêlés  avec  les  Gozzes ,  Isidore  de  Guengua  ).  Prudentio  vi- 
it  ses  gardes ,  et  étant  vc-  sita  les  principales  bibliothèques  de 
c  loi,  comme  en  chassant,  l'Espagne,  et  en  tira  une  foule  de 
ards  du  Djihoun  ,  ils  l'enle-  documents  historiques  encore  ine- 
etle  conduisirent  àTcrmed,  dits.  Le  roi  Philippe  III  le  chargea 
le  ramenèrent  aisément  à  de  continuer  la  Coronica  gênerai , 
Mais  Tige,  les  chagrins  et  publiée  par  Ambr.  Morales  ,  et  le 
îsde  sa  captivité  ayant  al-  récompensa  de  son  zèle  par  Tévécnd 
inlé  de  Sandjar ,  il  mourut  de  Tuy  dans  la  Gallice;  il  fut  trans- 
quatre  mois  après ,  en  rabi  féré ,  vers  16 1 3 ,  sur  le  siège  épis- 
(  1 1  Sn  )  f  à  Tige  de  soixan-  copaldc  Pampelune,  et  mourut,  le  1 7 
ans.  Il  y  en  avait  soixante-  mars  162 1 .  Les  ouvrages  de  Sando» 
il  gouvernait  le  Khoraçan ,  val,  quoique  rares,  sont  peu  réciter- 
ait régné  souverainement  chés  en  France.  On  se  contentera  de 
quarante-une  anuées.  Sur  citer  les  principaux  :  I.  Chwnica  del 
batailles  rangées  qu'il  livra,  inclito  emperador  de  Espaha  don 
crdit  que  deux  ;  mais  on  a  Alonso  Fil ,  sacada  de  un  Ubro 
ien  l'issue  en  fut  desastreu-  nuty  aniiguo  escrito  de  mono  con 
peut  reprocher  à  ce  grand  letras  de  Vos  Godos,  Madrid,  1600, 
a  Un  excès  de  clémence ,  de  iu-fol.  II.  Las  fundadones  de  los 
•v    d'imprévoyance  et    de  monasterios  delordendeS.  Beniio 
lion.  Ces  défauts ,  oui  ne  que  los  rejes  de  Espaha  fondaron 
ent  que  de  la  bonté  de  son  del  anno  54o  hasta  el  de  7 1 4  ,  ibid. 
,  nuisirent  aux  intérêts  de  1601 ,  in-fol.  Cet  ouvrage,  savant 
nie,  et  furent  la  cause  de  et  curieux ,  devait  avoir  une  sui- 
s.  On  lui  avait  donné  le  te  ;  mais  elle  n'a  point  paru.  III. 
le  second  Alexandre.  Com-  Historia  de  la  vida  y  hechos  del  iro- 
laissait  point  d'enfants ,  la  perador  Carias  F,  Valladolid,  1604, 


3*0 


SAN 


a  vol.  in -fol.  ;  Pampclune?  1618, 
i634 ;  Anvers  1681  ;  il  existe  plu- 
sieurs antres  éditions  de  cette  his- 
toire  de  Charles  -  Quint  :  mais  on  a 
dû  se  borner  à  citer  celles  dont  les 
curieux  font  le  plus  de  cas  ;  elle  a  été 
abrégée  et  traduite  en  anglais  par 
John  Stevens  ,  1 703 ,  in-8°.  ;  Adam 
Ébert,  professeur  en  droit  à  Franc- 
fort ,  l'avait  traduite  en  latin  ;  mais 
il  n'a  publié  de  cette  version  que 
deux  fragments  ,  l'un  relatif  à  la 
captivité  de  François  Ier. ,  et  l'autre 
à  1  abdication  de  Charles  Quint  et  à 
sa  retraite  dans    le  monastère  de 
Saint- Just,  Milan,  1715,  in  -8°. 
(1).  Cette  Histoire ,  qui  Gt  la  ré- 
putation de  Sandoval ,  pèche  par 
une  partialité  marquée,  et  par  le  dé- 
faut de  critique.  L'auteur  n'hésite  pas 
d'adopter  les  récits  les  plus  fabuleux 
quand  il  les  juge  propres  à  relever  la 
gloire  des  Espagnols  et  à  rabaisser 
celle  des  autres  peuples.  C'est  ainsi , 
par  exemple ,  que ,  pour  établir  la 

Sréémincncc  de  la  maison  royale 
'Espagne,  il  donne  la  généalogie  de 
Charles-Quint  depuis  Adam ,  de  père 
en  fils,  sans  la  moindre  lacune;  qu'il 
rejette  le  sac  de  Rome ,  en  1527  , 
sur  le  connétable  de  Bourbon ,  com- 
me si  ce  prince  n'eût  pas  exécuté 
les  ordres  de  l'empereur,  etc.  La 
Moihe  Le  Vayer  a  signalé  les  défauts 
et  les  erreurs  de  Sandoval  dans  son 
Discours  sur  l'histoire  (  Voy.  les 
OEwres  de  Le  Vaycr ,  édition  de 
1669,  in-12,  tome  11,  139- 'i(\S). 
L'ouvrage  est  d'ailleurs  écrit  avec 
beaucoup  de  détails  ,  d'exactitude 
et  de  simplicité.  Robcrtson  l'a  con- 
sulté presque  exclusivement.  Une 
traduction  de  Y  Histoire  de  Sandoval 


(i>  Ce  volume  mtil'riil  oumî  le  Rèeît  nV  l.i  iriurt 
«le  do»  Carlu»,  traduit  in  Ulio  de  l'ILiMuin-  do 
1-onii  Cabrera  (/'.  ccuom  ),  uar  le  mcinc  Adam 
Lhcit. 


SAN 

ferait  mieux  connaître  Chai 

et  l'époque  où  il  a  régné ,  4 

gant  et  philosophique  A 

l'auteur  anglais.  IV.  Histofi 

gidas  eteon  notationeswm 

pelune ,  1 6 1 4>  sccondeéditû 

i634  ,  in-fol.  C'est  le  Rcc 

chroniques  latines  d'Idace ( 

nom  )  ;  d'Isidore ,  évéque  i 

joz  ;  de  Sébastien ,  évéque 

manque  ;  de  Sampiro  ,  evet 

torga,  et  de  Pelage,  évéque < 

dans  la  première  partie  du  < 

siècle.  V.  Antiguedad  d*l 

y  iglesia  calhédral  de  T 

sos  obispos ,  Braga ,  i6ao 

très-rare.  IV.  Catalogo  </< 

pos  de  la  iglesia  de  Pi 

Pa  m  pelune,  1614  tin  fol. 

toria  de  los  reyes  de  Cm 

Léon ,  sacada  de  librosy 

antiguas ,  ibid. ,    i634» 

480  pag.  Cette  Histoire  es 

nuation  de  la  Coronica  j 

Morales  ,  dont  on  a  déjà 

Amb.  Morales  ,  xxx , 

commence  à  la  réunion  des 

de  Léon  et  de  Castille  ,  en 

finit  avec  le  règne  d*Alpi 

en  1 134-  Sandoval  a  laiss 

ouvrages  manuscrits  dont 

les  titres  dans  la  Biblio 

l'ordre  de  Saint- Benoit  \ 

Jean-François  )  ,  tome  m. 

S  ANDR  ANS  (  Joseph  e 

baron  de  )  servit  quinze 

me  oflicicr  dans  le  régirai 

han-Rochefort ,  et  fut  dé 

noblesse  de  Bresse,  aux  \ 

raux  de  1789  ,  où  il  rest 

ment    attaché  à  la    causi 

votant  avec  les  membre 

prononces  du  coté  droit, 

tant  contre  tous  les  actes 

vaient  tendre  à  atténuer  l*. 

roi.  11  mourut,  près  de  ! 

Sandrans,  le  3  septembi 


SAN 

imbes,  oo  il  était 
Imioistration  muni- 
onnaissanccs  politi- 
e  Cardon  en  joignait 
t  d'administratives, 
rché  pour  les  agré- 
>ciélé  et  la  justesse 
escendait  de  la  mat- 

mayor  de  Cardo- 
ulairc  du  duché  de 
Catalogne.  La  bran- 
lille  établie  en  Fran- 
du  quinzième  siècle , 
»pagnc  pour  se  ren- 
,  d'où  elle  passa  en 
Foie  h  de  Cardon,  et 
ère,  les  premiers  qui 
yon ,  avaient  obtenn 
i  Go5 ,  des  lettres  de 
te  nobles  français ,  et 
e  leur  extraction  es- 
compense  des  servi- 
direot  an  roi  ,    en 
un  à  la  porte  d'Ai- 
i  la  porte  de  la  Guil- 
mis  appelés  par  la  Li- 
re maîtres  delà  ville 
it  est  articule  en  en- 
tre* patentes  données 
ranl,  le  8  décembre 
père  Colon ia  déclare 
e  ses  mains  { Histoire 
i  ville  tle  Lron,  'ie. 

,  art.  3 .  p.i£.  (ii'i  ). 
ion  .  rlief  de  la  bran- 
deSiudraus,  obtint, 
!«■>  mêmes  lettres  pa- 
issunilatioii  aux  Iloii- 
,  Sfrozzi,  Matcranni 
raiitorivitinn  de  fiirc 
ii.nerec  «le  la  librairie 
déroger  :  i!  y  amassa 
furtunr  ,  *|«u- ,  dans  le 
in  l  communément  ses 
million*.  Il  emp'oya 
nie  de  ses  richesse*  à 
>  monnaient*  d'utilité 


BAN  33i 

publique.  Divers  traits  de  sa  muni- 
ficence se  trouvent  consignes  dans 
les  historiens  de  Lyon  ,  Golonia , 
Pernety,  etc.  Z. 

S  AN  DR  ART  (  Joacbik  ) ,  peintre 
et  biographe,  ne,    en   1606  ,    à 
Francfort  sur  le  Mein ,  d'une  ancien- 
ne et  noble  famille,  annonça  de  bon- 
ne -  heure  d'heureuses  dispositions 
pour  le**arts  »  et  reçut  de  Théod.  de 
Bry(  V.  ce  nom )» les  premières  leçons 
du  dessin.  A  quinze  ans ,  il  fit  à  pied 
le  voyage  de  Prague ,  pour  apprendre 
de  Gilles  Sadeler  (  Vm  ce  nom  ) ,  les 
procédés  de  fart  de  graver.  Sadeler 
lui  conseilla  de  s'appliquer  de  pré- 
férence à  la  peinture  ;  et  docile  a  cet 
avis  ,  le  jeune  élève  entra  dans  l'é- 
cole de  Gcr.  Honthorpt ,  a  Utrecht , 
où  il  fit  de  rapides  progrès.  Conduit 
en  Angleterre  par  son  maître ,  qu'il 
aida  dans  ses  travaux ,  il  mérita  les 
encouragements  du  roi  Charles  Ier. , 
et  ceux  du  comte  d'Arundel.  San- 
drart  s'embarqua  pour  l'Italie,  eu 
1 6'iy,  et  s'arrêta  quelque  temps  à 
Venise ,  où  il  se  perfectionna  dans 
son  art ,  en  copiant  des  tableaux  du 
Titien  et  de  Paul  Veronèse.  Il  visita 
ensuite  Bologne ,  Florence  et  Rome  , 
étudiant  partout  les  chefs-d'oeuvre 
des  grands  maîtres.  A  cette  époque, 
le  roi  d'Espagne  chargea  le  cardinal 
Harbrrini  de  lui  procurer  douze  ta- 
bleaux des  meilleurs  peintres;  et  telle 
était  la  réputation  dont  jouissait  San- 
drarl,  que  .son  nom  fut  insciit  mu 
une  liste  où  figurai  ni  le  Guide ,  (  îiirr- 
rltin  ,    LmfraiM:  ,    le  Duniniqwiii  , 
Poiissiu  ,  etc.  Dans  ce  coin-ours ,   si 
honorable  p-iur  lui ,  il  rhuisit ,  sui- 
vant Orlmdi  {stb'cedarin pitloricv)% 
le  sujet  de  la  mort  de  Scuèque  ;  mais 
Des  camps  ;  ries  des  Peintres  ) ,  dit 

3 t:c  le  cardinal  Baibciini  lui  arheta 
eux  tableaux  représenta ul  saiut  Jé- 
rômcet  la  Madclcne.  San  Ira rt ,  après 

il 


3aa 


SAN 


avoir  séjourné  plusieurs  années  à 
Rome ,  visita  le  royaume  de  Naples , 
la  Sicile,  Malte,  et  reprit  la  route 
de  l'Allemagne  ,  où  l'avait  précédé 
sa  réputation.  Les  fléaux  qui  déso- 
laient alors  cette  contrée,  l'obligé- 
rentrer  chercher  on  asile  dans  Ams- 
terdam ,  où  il  exécuta  plusieurs  ta- 
bleaux d'une  grande  dimension ,  entre 
autres  l'entrée  de  Marie  de  Médicis 
dans  cette  ville.  Il  possédait  par 
héritage  la  terre  de  Stockau ,  près 
d'Ingolstadt.  La  vente  de  ses  ouvra- 
ges lai  fournit  une  somme  suffisante 
pour  rétablir  son  château  ruiné  dans 
les  dernières  guerres  ;  mais  les  Fran- 
çais l'ayant  détruit  une  seconde  fois , 
il  vendit  cette  terre ,  et  alla  demeurer 
à  Augsbourg.  Il  s'établit ,  en  16711 , 
à  Nuremberg , -et  ne  négligea  rien 

Eour  y  ranimer  le  goût  des  arts, 
'empereur  et  la  plupart  des  sou- 
verains d'Allemagne  lui  demandèrent 
à  l'envi  des  tableaux  ;  il  reçut  de  l'é- 
lecteur Palatin  le  titre  de  conseiller, 
et  fut  comblé  de  marques  de  bien- 
veillance par  les  autres  princes.  Il 
venait  de  terminer  son  tableau  du 
jugement  dernier,  quand  il  mourut 
à  Nuremberg,  en  1688  (1).  San- 
drart  fut  marié  deux  fois.  Dans  sa 
vieillesse,  il  épousa  en  secondes  noces 
une  ûlle  de  Guill.  Bloemaert.  On  a 
gravé  ,  d'après  Sandrart,  les  Douze 
Mois  de  V Année ,  in-fol.  II  a  exé- 
cuté lui  -  même  quelques  pièces  à 
l'eau-forte  ;  mais  ses  productions , 
comme  peintre  ,  sont  aujourd'hui 
peu  recherchées  ;  il  n'en  est  pas  de 
même  des  écrits  qu'il  a  publiés  sur 
les  arts ,  et  qui  continuent  à  jouir 
de  l'estime  des  amateurs  ;  ce  sont  : 
I.  Teutsche  Académie  ,  etc. ,  c'est- 

(t)  Cette  date  nous  e»t  fournie  par  Furnly.  La 
plupart  dea  autres  biographes  placent  la  mort  de 
Sandrart  en  168  3;  mais  on  Toit  qu'il  a  publié  pos- 
térieurement dea  ouvrages  qui  m  sont  pas  annoncés 


'       SAM 

à*dire,  Académie  allemi 
tecture ,  de  sculrhure  et 
Nuremberg,  1675-79, 
2  vol.  in-fol.  Christ.  Rt 
duit  en  latin  une  partie  d 
sous  ce  titre:  Academia 
artis  picturœ ,  ibicL  ,  1 
C'est  le  Recueil  des  Vies 
anciens  et  modernes ,  a 
tion  de  leurs  tableaux, d< 
uns  y  sont  reproduits 
vure.  Sandrart  a  beau 
des  recherches  de  Vasa 
Van  Mander  ;  mais  les 
qui  lui  appartiennent  a 
sont  pas  exempts  de  p; 
ouvrage  a  été  regardé 
comme  l'histoire  la  pi 
de  la  peinture  ;  il  est  on 
deux  cents  portraits  de 
plus  célèbres.  Une  not 
taillée  sur  l'auteur  et  sx 
ges ,  rédigée  par  ses  é\l 
le  volume.  II.  Iconch 
qui  ab  antiquis  coleban 
mand),  ibid. ,  1680  , 
III.  Admiranda  sculpi 
ûve  delineatio  vera  pi 
rum  statuarum ,  ibid. 
fol. ,  Gg.  IV.  Romœ  an 
theatrumsive  genuina  < 
juxta  varios  ejusdem 
neaiio  topo  graphie  a  , 
in-fol. ,  fig.  V.  Romai 
nalia  siçe  intra  et  extr 
mam  fontium  delinei 
i685,  in-fol.  Cette  coll 
vrages  de  Sandrart  est  t 
prix  en  est  fort  élevé  da 
Volk matin  en  a  publié 
édition,  Nuremberg,  17 
in-fol.  ;  mais  elle  n'a  p 
ser  la  valeur  de  la  premi 
SANDRAS  deCOUI 

TIEN).    F.  CoUrVTÎLZ. 

SANDWICH.  V .  M 
me  XXIX,  pag,  4i3e 


SAN 

S  (  George  ) ,  poète  an- 
e  septième  et  le  plus  jeu- 
'Edwin  Sandys,  arche- 
>rk  (  i  ) ,  et  naquit  dans 
m  1577.Ledcsir.de  voir 
qui  ont  été  le  théâtre  des 
menu  dont  les  historiens 
s  ont  transmis  le  récit, 
>rcndre,en  i6io,lcvoya- 
t.  «  Je  commençai  ,dh-il> 
age  par  la  France,  au 
aérne  où  nu  meurtre  exé- 
commis  sur  la  personne 
IV ,  par  un  scélérat  obs- 
s  les  rues  de  la  canita  • 
s  ne  décrit  pas  la  rran- 

date    ses    observations 
départ  de  Venise,  où  il 

le  30  août  16 10.  Il  tra- 
er  Adriatique  et  la  mer 
étant  à  plusieurs  Iles  ce- 

plaine  de  Troie  attira 
;  il  alla  d'abord  sur  les 
osphore  de  Thracc ,  étu- 
rurs  des  Turcs ,  dans  la 
leur  empire.  A  la  Gn  de 
wdys  quitta  Constantino- 

voile  pour  l'Egypte.  Il 
rram ides,  alla  ,  par  ter- 
iestine;  et  après  avoir 
cm,  Bethléem,  le  mont 
lonta  sur  un  navire  qui 
it  a  Seyde  ;  revint ,  par 
ainl-Jcan  d'Acre  ,  puis 

l'Angleterre.  Le  mal  de 
ça  de  relâcher  à  Malte; 
1  Sicile,  l'Italie  ,  et  rc- 
iM'incnt  à  Londres.  Après 

,  il  consacra  tout  son 
1  culture  des  lettres ,  fut 
lusieurs  hommes  dis  tin  - 
e  autres ,  de  Falklani  , 
esM  des  vers.  Il  mourut, 


I .  »-«t«a  iiB*f  «il  nMtm  p*i  **» 
•m  .  «-»  *<«1  ér  U  frlipiiKiidana  Tt>r> 
>  H«ftl  maipriiiM  11  «v«il  fiutlc 
ùrt«Mt*fIll«  «TOsfoffiL 


SAN 


3^3 


3 


le  5  mai  164 3,  à  Boxlcy,  dans  le 
comté  de  Keut.  On  a  de  Sandys ,  eu 
anglais  :  I.  Relation  d'un  voyage 
commencé  en  1610  ,  contenant  là 
description  de  l'empire  turc  ,   de 
l'Egypte,  de  la  Terre-Sainte,  des 
parties  écartées  de  l'Italie  et  des 
iles  adjacentes,  Londres ,  1 6 1 5 ,  in- 
fol. ,  avec  figures.  La  septième  édi- 
tion parut  en  1673.  Ce  livre,  bien 
écrit,  annonce  un  homme  véridi- 
uc.  Sandys  s'occupe  principalement 
e  la  peinture  des  mœurs.  11  ne  né- 
glige aucune  occasion  de  citer  les 
Soètes  anciens,  et  il  en  donne  la  tra- 
uction  en  vers  anglais.   Le  por- 
trait qu'il   trace  des  Turcs   n'est 
point  flatté.  Il  les  représente  com- 
me répandant ,  par  leur  gouverne- 
ment tyrannique ,  la  désolation  sur 
les  pays  les  plus  favorisés  de  la  na- 
ture. Depuis  Sandys,  l'état  des  cho- 
ses n'a  fait  qu'empirer.  La  partie 
des  ûgurcs  qui  a  rapport  à  la  Terre- 
Sainte,  est  copiée  ae  celles  de  Zual- 
lart.  U.  Traduction  des  Métamor- 
phoses d' Ovide ,  en  vers...,  avec  un 
Commentaire  philosophique,  1 63a , 
in-fol. ,  avec  figures.  III.  Essai  d'u- 
ne traduction  de  l'Enéide.... ,  réim- 
primé eu  1640 ,  in-fol.  IV.  Para- 
phrase  des  Psaumes  de  David,  ain- 
si que  des  Cantiques  de  l'Ancien  et 
du  Nouveau-Testament ,  1 636,  in- 
fol.  Charles  1er.  lisait  assidûment  ce 
livre ,  pendant  qu'il  était  en  prison 
à  Carysbrook.  V.  Passion  du  Christ, 
1640,  iu-13  ;  1688,  in-8->.  C'est  la 
traduction  du  Christus  patiens  de 
Grotius.  Laudcr  pense  que  cet  ou- 
vrage a  pu  servir  de  modèle  à  Mil- 
ton.  VI.  Paraphrase  métrique  du 
Cantique  des  cantiques,  164» ,  in- 
ia;  réimprimé,  en  1648,  avec  des 
pLinches.  Drydeu   dit  que  Sandys 
fut  le  meilleur  versificateur  de  son 
temps.  Il  regarde  sa  Traduction  d'O- 


11.. 


3*4  SAN 

vide  comme  trop  littérale.  Pope  dé- 
clare que  la  poésie  anglaise  doit  plu- 
sieurs de  ses  beautés  aux  traduc- 
tions de  Sandys.  Les  Anglais  font 
grand  cas  de  ses  productions,  et 
pensent  que  L'énergie  de  sa  prose 
lui  conservera  une  place  parmi  les 
auteurs  classiques ,  lorsque  ses  vers 
seront  oubliés.  E — s. 

SANGALLO  (Julien  de), archi- 
tecte, naquit  à  Florence,  en  i443* 
Son  père ,  nommé  François  Giam- 
berti ,  fut  un  architecte  qui  n'était 
pas  dépourvu  de  talent.  Julien  com- 
mença par  étudier  la  gravure  ;  il 
fut  encore  ingénieur,  et  Gnit  par 
s'adonner  à  l'architecture.  Son  dé- 
but ,  dans  cette  carrière,  fut,   à 
Florence ,  le  cloître  connu  aujour- 
d'hui sous  le  nom  des  Carmélites  de 
Sainte  -Madclènc  de'  Pazii.  Il  est 
d'ordre  ionique ,  d'un  excellent  goût, 
copié  sur   un   chapiteau   antique  , 
trouvé  à  Ficsole.  Il  Gt  ensuite ,  pour 
Laurent- Ic-Magnifique ,  le  palais  de 
Poggio  à  Cajano,et  construisit,  dans 
la  grande  salle,  une  voûte  d'une  si 
grande  dimension ,  que  Ton  croyait 
impossible  qu'il  réussît;  c'est  la  plus 
vaste   qui  ait  été   faite  dans    les 
temps  modernes.  Il  rétablit  les  for- 
tifications de  la  ville  d'Ostie,  par 
ordre  de  l'évcque  de  cette  ville ,  le 
cardinal  Julien  de  La  Rovère,  qui  fut 
depuis  le  pape  Jules  II.  Malgré  l'air 
pestilentiel  qui   règue  dans  Ostic  , 
et  qui  ne  permet  de  l'habiter  que  trois 
mois  de  Tannée,  le  desir  de  termi- 
ner les  travaux  qui  lui  étaient  confiés 
l'emporta  sur  le  danger  d'un  pareil 
séjour,  et  il  ne  le  quitta  point  pen- 
dant deux  ans  entiers.  Appelé  par  le 
roi  de  Nazies  >  Ferdinand  1er.,  qui 
voulait  faire  construire  un  édifice 
près  du  Gastel-Nuovo ,  ce  marque 
tut  tellement  satisfait  des  modèles 
que  l'artiste  lui  présenta,  qu'il  lui  Gt 


SAN 

un  magnifique  présent  c 
de  vêtements,  de  bijoux 
mais  Julien ,  plein  d'un  c 
ment  bien  rare ,  ne  vou 
cepter,  et  dit  au  roi ,  p 
son  refus,  qu'il  était  ai 
Laurent  le-Magnifique , 
vait  pas  besoin  de  riche 
surpris,  insista  pourluif 
au  moins  quelque  chose, 
demanda  quelques  more 
quité ,  tels  qu'un  buste  d 
Adrien,  une  figure  de  I 
et  un  amour  endormi , 
narque  lui  accorda  voloi 
retour  à  Florence ,  Parti 
sa  de  faire  hommage  de  c 
cieux  à  Laurent ,  qui  le  c 
tôt  après  de  construire 
porte  de  SanGallo ,  un  g 
tère  pour  les  Augustins. 
cette  époque  ,  que  lui  • 
prirent  le  nom  de  San^ 
construisit  ensuite  le  va; 
Poggio  Impériale.  App< 
parlcduc  Jean  Galeaz  Mj 
lait  bâtir  un  magnifiqu 
commença  des  travaux 
la  guerre  obligea  d'aba 
montra  son  habileté,  dan 
tion  du  dôme  de  l'églis 
Dame  de  Lorctte  à  Roi 

Î>ontificat  d'Alexandre  V 
'entablement  de  l'églis< 
Marie-Majeure;  et  i'uu 
servit,  pour  dorer  cet  cd 
micr  or  venu  de  l'Améiï 
l'église  florentine  Dell\ 
était  d'un  style  gothiqiu 
çade  carrée  avec  trois  on 
très  d'un  style  un  peu  sec 
le  cardinal  Julien  de  La  B 
lais  de  Saint-Pierre  in  V 
vrage  assez  médiocre, 
patrie  du  merae  cardin; 
Dicnça ,  pour  ce  prélat,  un 
palais  ;  mais  les  événen 


SAN 

tardinaldese  réfugier  à  Ljon, 
l'y  suivit ,  et  donna  au  roi  de 
t  modèle  de  ce  palais,  qui  ne 
terminé  que  quelques  années 
t  qui,  par  la  suite,  a  été  cou- 
un  couvent  de  religieuses  de 
bure.  Il  fournit  également  au 
falentinois  (César  Borgia)  les 
la  forteresse  de  Montefias- 
mt  il  ne  reste  plus  que  quel- 
gments  de  murailles.  Après 
leotde  Jules  H,Sangallo  eut 
in  de  voir  ce  pape ,  dont  il 
artagé  la  mauvaise  fortu- 
pour  lequel  il  avait  si  long- 
irodigué  ses  talents,  lui  pré- 
!  Bramante  pour  la  réédi- 
de  l'église  Sii  ut- Pierre.  Dans 
it ,  il  se  retira  à  Florence  ; 
ntôt  il  revint  à  Rome,  et  rap- 
le pape,  le  suività  la  guerre. 
de  nouveau  de  n'être  plus 
f  dans  aucun  travail  im- 
,  il  regagna  Florence  ,  où 
ioderini,  gonfalonier  perpé- 
la  république,  employa  ses 
pendant  le  siéec  de  Pise ,  à 
re  un  pout  enchaîné  qui ,  se 
se  baissant  selon  la  crue  des 
ouvait  servir  en  tout  temps. 
>  éleva  ensuite  à  Pise,  avec 
rite'  extraordinaire  ,  la  cita- 
*  porte  Saint  Marc  ,  d'ordre 
Il  revint  encore  une  foin  à 
sous  le  pontificat  de  Léon 
lui  destinait  la  direction  des 
de  S-iint-Pic-rre  ;  mais  acra- 
lr»  fatigues,  par  IVigect  p.ir 
•ir^dela  pierre,  il  ici  usa cette 
et  vint  mourir  d.tnssa  patrie, 
.  —  Antoine  (iiAMni.itri  i»l 
i.o  ,  frère  du  précèdent  ,  ne 
ire  .  roinineiica  ,  comme  lui , 
e  ingénieur  cl  graveur.  S'é- 
re  a  l'architecture,  le  pa|>e 
IreM  lui  ordonna  de  changer 
imsc  le  mausolée  d'Adrien  , 


SAN 


3a5 


aujourd'hui  château  Saint- Ange.  II 
construisit  ensuite  la  citadelle  de  Ci- 
vita  Castellana ,  forma  le  plan  de 
la  fort  esse  d'Arezzo,  et  fut  choisi 
par  la  république  de  Florence  pour 
architecte  surintendant  de  toutes  ses 
places -fortes.  A  Montepulciano ,  il 
construisit  une  très  -  belle  église  en 
l'honneur  de  la  Vierge; ainsi  que  plu- 
sieurs temples  à  Sansovino  et  ail- 
leurs ;  mais  la  vieillesse  ne  lui  per- 
mettant plus  les  travaux  qu'exige 
l'exercice  de  l'architecture,  il  aban- 
donna cet  art  pour  se  vouer  à  l'agri- 
culture. Les  deux  frères  apportèrent 
de  grandes  améliorations  dans  l'ordre 
dorique.  Enthousiastes  de  tout  ce 
qui  tenait  aux  beaux  arts  chez  les  an- 
ciens, ils  firent  une  collection  nom- 
breuse d'à u t  iqui  les ,  et  laissèrent,  pour 
ainsi  dire ,  l'architecture  comme  un 
héritage  dans  leur  famille.  Antoine 
mourut  ,  en  i534  ,  dans  un  âge  fort 
avancé.  —  Antoine  Sang  allô  ,  ne- 
veu des  précédents,  naquit  vers  l'an 
i4Ha,  à  Mugdlo,  sur  le  territoire  de 
Florence  ;  son  père ,  nommé  Bar- 
théiemi  Piceoni  était  tonnelier.  An- 
toine ,  dans  sa  jeunesse ,  apprit  le 
métier  de  menuisier  ;  mais  la  répu- 
tation que  ses  oncles  maternels  Julien 
et  Antoine  s'étaient  acquise  comme 
architectes  ,  le  décida  à  cultiver  éga- 
lement cet  art ,  et  il  se  rendit  à  Ro- 
me pour  recevoir  leurs  leçous  :  ayant 
alors  pris,  comme  eux  ,  le  nom  de 
S  un  fallu,  il  revint  à  Florence,  se  fit 
connaître  du  Bramante  ,  qui  jouis- 
sait alors  de  la  plus  grande  réputa  • 
t  ion.  et  qui.  attaqué  d'une  paraly- 
sie, vit  avec  plairir  un  jeune  hom- 
me capable  de  le  suppléer,  et  dont 
les  succès  furent  tels  qu'en  i5  ri,  il 
lui  confia  la  direction  de  plusieurs 
ttavaux  important!».  «Sangallo  fut 
lui  ntôt  connu.  Son  premier  ouvrage 
à  Rome,  fut  l'église  de  Notre-Dame 


SAN 

.orettc  près  de  la  colonue  Tra- 
.  La  forme  en  est  carrée  avec  deux 
js  de  pilastres  d'ordre  compo- 
;  au  -  dessus  s'élève  une  double 
ipole  octogone.  Les  figures  qui  or- 
it  les  portes  et  les  fenêtres  sont 
irdcs  et  inutiles.  On  dit,  pour  jus- 
ier  Sangallo,  que  la  petite  coupole, 
îi  est  de  Ta  rch  itecture  laplus  étrange, 
>t  duc  à  Jacques  del  Duca ,  sicilien. 
1  construisit,  peu  de  temps  après,  le 
>e lit  palais  près  de  la  porte  de  Ve- 
nise, et  qui  appartient  maintenant 
aux  comtes  Pal  ma.  Le  dessin  et  les 

Ï)roportions  de  cet  édifice  annoncent 
es  progrès  de  l'artiste.  Il  construisit 
plusieurs  autres  édifices  ,  tant  à  Ro- 
me qu'aux  environs.  Le  Bramante 
étant  mort ,  Léon  X  nomma  trois  ar- 
chitectes pour  la  basilique  de  Saint- 
Pierre,  Raphaël ,  Julien  de  Sangallo, 
et  le  frère  Giocoudo  de  Vérone.  Ce 
dernier ,  ayant  quitté  Rome,  et  Julien 
étant  retourné  à  Florence ,  Antoine 
fut  désigné ,  comme  l'architecte  le 
plus  capable  de  remplir  cette  impor- 
tante fonction  ,  dont  il  resta  chargé 
conjoiutementavccRipliiël.  Le  pape 
avait  formé  le  projet  de  fortifier  Ci- 
vitaVecchia.  Parmi  les  dessins  qui  lui 
furent  présentés  ,  celui  de  Sangallo 
obtint  fa  préférence  ;  mais  le  projet 
n'eut  point  d'exécution.  Le  Sansovi- 
no  avait  inconsidérément  construit 
l'église  de  Saint-Jean  des  Florentins , 
au  milieu  des  eaux  du  Tibie:  San- 
gallo fortifia  la  partie  exposée  au 
ravage  du  fleuve ,  de  la  manière  la 

S  lus  solide.  11  restaura  la  citadelle  de 
lontefiascone ,  aujourd'hui  détruite, 
et  construisit,  dans  la  plus  grande  des 
îles  du  lac  de  Bolscna ,  deux  petits 
temples,  l'un  octogone  à  l'extérieur , 
et  rond  à  l'intérieur ,  et  l'autre  carré 
au-dehors  ,  et  octogone  au-dedans  ; 
tous  deux  d'un  excellent  goût.  Il  ré- 
para, dans  Rome,  l'église  de  Saint- 


SàH 

Jacques  des  Espagnols  ,  &* 
glise  de  Montscrrat ,  et  la  fmÇ> 
la  banque  du  Saint-Esprit ,  d 
cour  qui  est  au-devant  des  I  og 
Vatican.  Jules  111 ,  par  la  suite 
grada  cette  dernière  construclîoi 
faisant  enlever  les  colonnes  de  p 
qui  la  décoraient ,  pour  les  tranJj 
ter  à  sa  vigne  hors  la  porte  do; 
pie.  Pendant  le  règne  d'Adrien, 
n'aimait  pas  les  arts ,  Sangalkue 
occupé  que  de  travaax  peu  inp 
tauts;  mais  lorsque  Clément  Vil  | 
vint  au  pontificat ,  il  fut  euvcjéj 
ce  pape,  conjointement  avec  an 
cheli,  pour  travailler  aux  fortil 
tious  de  Parme  et  de  Plaisance 
retour  à  Rome,  il  a  grandit  le  Viti 
La  solidité  est  la   qualité  pri 
pale  de  son  talent.  Il  en  d< 
une  preuve  à  Loretle ,  en  reji 
l'église  de  la  Vierge   qui  meo 
ruine  ;  les   nouvelles  coostrue 
qu'il  ajouta  ,   joignaient  à  un* 
treme  solidité  les  proportions  h 
élégantes.  Après  le  sac  de  Rom 
ment  Vil  s'était  réfugié  à  0? 
et  corn  me  la  ville  manquait  d'e; 
gallo  y  construisit  un  puits 
pierre  de  taille  ,  de  soixanl 
pieds  de  diamètre ,  avec  de 
liers  à  vis ,  taillés  dans  le 
au-dessus  de  l'autre,  qui  cor 
jusquesau  fond  du  puits.  Le 
somme  descendent  par  un 
caliers ,  jusqu'à  la  plate-for 
charge  l'eau  ;  et ,  sans  ret 
leurs  pas  elles  remontent 
escalier.  Cet  utile  ouvrag» 
né  du  vivant  de  Clémon 
réserve  du  revêtement  de 

3u e  Paul  111  fit  achever 
i fièrent  de  celui  de  San 
tiquité  n'a  jamais  eu  dV 
parablc  à  ce  puits  pour 
té  :  il  est  éclairé ,  jusque 
des  ouvertures  raénaj 


AN 

tiques  les  escaliers, 
ble  a  été  construit 
âteaudcChambord, 
citadelle  de  Turin. 
Sangallo  en  était  oc- 
%s  forteresses  d'An- 
oreucc,Ic  palais  de 
nèse,  neveu  du  pa- 
'église  de  Lorette, 
l'un  de  l'autre;  mais 
lit  à  tout.  Lorsque 
es-Quiut  yint  à  Ho- 
►édition  de  Tunis, 
a  direction  de  tou- 
furent  célébrées  en 
nince.  Il  érigea  au- 
de  Suint  Marc ,  sur 
*,  un  arc  de  triom- 
orné  de  chaque  cô- 
nnes  corinthiennes , 
présentant  les  vic- 
retir,  et  de  figures 
te  composition,  du 
excita  une  admira- 
Toujours  iufatiga- 
le  duc  de  Castro,  la 
,  tiaça  l'alignement 
ville,  et  fit,  pour  les 
>mbre  infini  de  des- 
ie  maisons.  11  cons- 
ul £ran<l  nombre  de 
le  uiaguifiquc  porte 
que  l'on  regrette  de 


icv 


ce.  P 


ar  ses  soins, 


is  œuvre  les  fonde- 
an  ,  qui  menaça  irait 
pii  lui  sert  de  vesti- 
:  et  éclairée  par  deux 
,  et  la  voûte  eu  fut 
tels  qu'on  n'en  avait 

11  bâtit  la  chapelle 
larquable  par  lelé- 
titude  des  propor- 
1a,  de  la  manière  la 

divers  escaliers  qui 
tes  deux  chapelles  à 
et  différends  surve- 


SAN  3i7 

doj  entre  le  pape  et  les  habitants  de 
Pérouse,  déterminèrent  Sa  Sainteté 
a  y  construire  une  forteresse  :  celle 
d'Ascoli  eut  la  même  origine.  Tou- 
tes deux  furent  achevées  par  San- 
gallo, avec  une  célérité  incroyable. 
Enfin  ,  il  se  bâtit  à  lui-même ,  dans 
la  Sirada  GiuUa,  une  demeure  élé- 
gante, que  les  marquis  Sacchetti  ac- 
quirent par  la  suite,  et  qu'ils  firent 
considérablement  augmenter.  Mais 
l'ouvrage  auquel  il  donna  ses  soins 
les  plus  particuliers  ,   fut   l'église 
de  Saint-Pierre  ,  pour  laquelle  il 
composa  plusieurs  dessins  différents 
de  ceux  du  Bramante.  Il  fit  exécuter 
par  Labacco  ,  un  de  ses  ouvriers  fa- 
voris ,  le  modèle  en  bois  que  l'on 
conserre  présentement  dans  une  des 
fa  Iles  du  Belvédère,  derrière  la  gran- 
de niche.  Toutefois  ce  modèle  n'ob- 
tint pas  l'assentiment  de  Michel-An- 
ge ,  qui  le  trouva  trop  plein  de  res- 
sauts ,  de  petits  membres ,  de  petites 
colonnes ,  d'arcs  sur  arcs,  de  corni- 
ches sur  corniches ,  ctc. ,  qui  lui 
donnaient  un  caractère  gothique  plu- 
tôt qu'antique.  Sangallo  renforça  les 
piliers  de  Saint- Pierre,  et  jeta  dans 
les  fondements  une  incroyable  quan- 
tité de  matériaux  pour  les  conso- 
lider.   Il  commença  le  grand  ca- 
lais Farnèse,  tandis  que  Paul  III 
n'était  encore  que  cardinal  ;  il  l'a- 
grandit lorsque  son  protecteur  fat 
devenu  pape,  et  l'éleva  jusqu'à  la 
hauteur  de  la  corniche.  Le  pape  vou- 
lait que  cette  corniche  fût  la  plus 
belle  qu'on  eût  jamais  vue ,  et  il  for- 
ma un  concours  des  plus  habiles 
architectes  de   Rome.  Il  examina 
leurs  dessins;  et  après  avoir  ,  au 
grand  déplaisir  de  Sangallo ,  loué 
par-Jessus  tous  les  autres  celui  de 
Michel-Ange,  il  en  demanda  aussi 
un  à  Meleghino,  qui,  après  avoir 
été  long-temps  valet  du  pape,  s'était 


3a8 


SAN 


livré  à  l'architecture.  Sangallo  ne 
put  supporter  une  telle  comparai- 
son ni  s'empêcher  de  dire  que  le 
Meleghino  était  un  architecte  pour 
rire.  Alors  le  pape,  «'inclinant  à 

Îilusieurs  reprises  devant  Sangallo  , 
ui  dit  avec  un  sourire  moqueur  : 
«  Nous  voulons  que  Meleghino  soit 
»  un  architecte  tout  de  bon  ;  et  voici 
»  son  brevet.  »  Il  lui  donna  en  con- 
séquence la  direction  des  travaux  du 
Belvédère  et  de  quelques  édifices 

Somificaux ,  et  le  nomma  architecte 
u  Vatican ,  avec  un  traitement  égal 
à  celui  de  Sangallo.  Cependant  ce 
fut  Michel- Ange  qui  fit  la  corniche, 
et  qui  changea  ensuite  totalement  les 
dispositions  du  palais.  Malgré  ce  dé- 
sagrémeut  Sangallo  fut  encore  en- 
voyé par  le  pape,  pour  aplanir 
quelques  difficultés  entre  les  habi- 
tants de  Terni  et  de  Rieti,  rela- 
tivement au  lacdeMarmora.  11  ter- 
mina, la  discussion  en  faisant  dé- 
charger le  lac  ,  du  côté  où  était 
la  digue.  La  fatigue  et  les  cha- 
leurs qu'il  eut  à  supporter  pendant 
ces  travaux  ,  lui  causèrent  une  ma- 
ladie qui  l'emporta  ,  en  i546.  Son 
corps  fut  apporté  à  Rome,  et  dé- 
posé dans  l'église  de  Saint-Pierre , 
près  de  la  chapelle  Sixtine.  Tous 
tes  artistes  de  Rome  assistèrent  à  ses 
funérailles.  On  ne  voit  plus  IVpita- 
phe  que  sa  femme ,  Isabelle  Dcta  , 
avait  fait  placer  sur  sa  tombe. — An- 
toine-Baptiste -  Gobbo  Sangallo, 
frère  du  précédent ,  fut  également 
unarchitcctedistinguc.il  l'aida  dans 
presque  tons  ses  travaux  ,  fit  un 
grand  nombre  de  notes  marginales 
sur  un  exemplaire  de  Vitruve,  l'en- 
richit d'une  multitude  de  figures  su- 
périeurement dessinées ,  et  enfin  tra- 
duisit cet  auteur  ;  mais  cette  ver- 
sion n'a  pas  été  imprimée.  —  Bas- 
tianoda  Simgillo,  surnommé  Ans- 


SâV 

totile,  neveu  des  précédent 
a  Florence,  en  i/|8i  ,  te  fi 
et  reçut  les  principes  de  a 
Pierre  Pcrugin  ;  mais  il  ml 
bientôt  la  manière  de  ce  mai 
prendre  un  style  plus  mod 
s'exerça ,  pendant  plusieurs 
à  dessiner  la  figure  ,  et  coj 
ques  ouvrages  de  Michel  - 
de  Raphaël,  avec  lesquels 
lié  d'amitié  ;  et  ,  docile  a 
d'André  del  Sarto  et  de  Ri» 
peignit  un  grand  nombre  d< 
nés  et  de  tableaux ,  avec  i 
distingué  :  mais  le  génie  de 
tion  lui  manquait.  Il  s'applv 
que  exclusivement  a  la 
tive,  qu'il  avait  apprise  i 
sous  la  direction  du  Br 
et  à  cette  époque ,  il  eut  de 
tes  occasions  de  manifester 
tendue  de  son  talent  en  ce  g* 
plus  mémorables  de  ses  tra 
rent  ceux  qu'il  exécuta  lors 
vation  de  Léon  X  au  trône 
cal ,  et  lors  de  la  visite  qu< 
tife  fit  a  Florence,  en  i5ii 
tion  de  Clément  VII,  l'élév 

grands-ducs  Alexandre  cl  ( 
à  la  souveraineté,  l'arrivée 
les-Quint  à  Florence, signal 
core  le  talent  d'Aiistotile. 
qu'on  employait  de  préfér 
perspectives  ornaient  les  i 
décorations  les  théâtres;  e 
du  peuple,  peu  accoutumée 
ces  prodiges  de  l'art ,  cro) 
voir  monter  sur  ces  gradin 
trerdans  ces  palais,  paraîti 
balcons  et  à  ces  fenêtres,  q 
ceau  de  l'artiste  avait  créés 
gue  vie  et  ses  travaux  mult 
permirent  de  se  rendre  util 
milIcdesMcriicisctà  sa  pat! 
dans  fa  vieillesse  la  plus  av 
avait  vécu  à  l'époque  où  la 
était  dans  tout  son  éclat;  e 


SAN 

frwt  dignes  de  ce  temps. 
ins  la  théorie  de  It  pers- 
1  dans  l'anatomic  ,  il  ai- 
sserter  sur  ces  deux  scien- 
c  une  certaine  subtilité  et 
'autorité  qui  lui  fit  donner 
m  à'Aristotile  (  Aristote  ). 
rrniers  jours  de  sa  vie,  il 
agrin  de  se  voir  proférer 
t  le  Bronzino.  Il  mourut  en 

P— s. 
GIORGIO  (Bewvenito 
•bre chroniqueur  ,  de  fan- 
illustre  maison  des  comtes 
atc,  dunt  une  branche  sub- 
©re  avec  honneur  à  Turin , 
rticme  siècle,  naquit  dans 
rrat  ,  vers   1 4  5o.   Admis 
nce  dans  Tordre  de  Saint- 
lénisalem  ,  il  porta  d'a- 
armes;  mais  il  abandon- 
carrière  pour  la  culture 
• ,  et  se  fit  rerevoir  doc- 
lr oit.  Ses   talents  l'appe- 
moir.s  que  %a  naissance 
iers  emploi*  dans  sa  pa- 
devé.  par  Boni  fa  rc  I V ,  à 
ice  du  sénat  de  Casai  ;  et 
lort  du  marquis  Je  Mont- 
partagea  la  régence  avec 
le  Marie ,  «a  veuve.  Dépit- 
iur  de  Ferra  re,  en  i4<)^9 
aranguer,  au  sujet  delà 
leonure    d'Aragou  ,    son 
■lia  Miriier,  la  nicmcan- 
■»e  Aleiaudre  VI,  sur  son 

;et,  en  i^fji*  ''  se  réu- 
nir h  .  prè<  de  l'empereur 
) ,  qu'il  a r. lit  eu  Minime ur 
nniiyr,  l'année  preceden- 

pa**ape  p.ir  Ferra  rc  '  2>. 
mir*  que  lui  I  ni  «serf  ht  ses 
il  av ut  fouillé  les  arebi- 


Wf  #  r«(  it 


imti       flrifi.'   tr  l'on  > 


SAN  319 

ves,  et  composé,  sur  des  documents 
authentiques,  l'histoire  du  Montfcr- 
rat,  qu'il  conduisit  jusqu'à  'l'année 
i4f)0.  Il  fit  un  abrégé  de  cet  ouvra- 
geen  latin,  et  le  publia  lui-même, 
Asti,  1 5 16;  et  avec  des  corrections, 
Turin,  1 5a  1 .  San -Giorgio  fut  créé 
comte  par  Charles-Quint,  en  i5)3  : 
il  mourut ,  peu  de  temps  après ,  dans 
on  âge  avancé.  Sa    Chronique  du 
Monif errât,  fut  publiée  eu  italien  f 
pour  la  première  fois.  Casai,  1639 
(3)  ;  Muratori  l'a  réimprimée  en 
1 733 ,  dans  les  Scriptor.  rerum  ita- 
licantm,  xxiu,  3o7-~Gi  ;  enfin  ,  M. 
Jos.  Vernazza ,  en  a  donné  une  édi- 
tion corrigée  et  augmentée ,  Turin , 
1 780 ,  in«4°. ,  précédée  d'une  Notice 
sur  l'auteur.  Quoique  cette  chroni- 
que ne  soit  pas  exempte  d'erreurs  f 
on  |a  regarde  comme  un  ouvrage 
important  pour  l'histoire  de  la  Hau- 
te- liaiic,  à  raison  des  chartes  et  des 
titres  dont  l'auteur  appuie  son  récit 
(  Fiy.  Tiraboschi ,  Storia  délia  let- 
Urat.italiana,  vi,  768  ).  On  doit 
encore  à  San -Giorgio  :  De  origine 
Guelphorum  et  Gihelirwrum ,  mu- 
bus  olim  Germania,  nunc  Italia 
exardet ,  libellus  eruditus  ,  in  quo 
ostenditur ,  qiumtùm  hdc  in  re  cla- 
rissimi  script  ores  Ban  oins ,  Panor- 
mitanus  ,    itlondus  ,   Platina  ,  et 
Georgius  Meivla  Alex andrinus  à 
veritate  a1»erravcrint ,   Haie,  Cra- 
tander  ,    >5i?>   I/nuvragc  qu'il    a 
laissé  mit  Voii«ine  de  sa  famille ,  se 
conserve  en    manuscrit  dans    plu- 
sieurs bibliothèques  d'Italie.    W-s. 
S.W  GIOVANNI  '  Kbcoi.r-M ari a 
di  )  *\\ri\ummvY Ercolino du  Guide, 
naquit  à  Bologne,  et  fut  clcic   de 
Guido   Rciii.  Sou  pinre.111  savait  si 
bien  se  plier  à   la  manière  de  son 

•  t    I  H  If  |irrm|rff>  riiilurfi  «il  m  f  ar*- ,  t\-r  31  m* 
liivi  •  fuii|-«i«  Im-mim  ■•■!•  ■!■    It'iiijN  «|  dr   •!-■  Iirichr». 
•t  ml  ilr  |pNiviiir  t'«ii  |tCKwrrr  m  ffirM;-l«ftf. 


33o 


SAN 


maître ,  que  ce  dernier  ayant  peint 
un  tableau  à  moitié,  Ercole  le  co- 
pia ,  puis  substitua  sur  le  chevalet  sa 
copie  à  l'ouvrage  de  son  maître ,  et 
le  Guide,  sans  s'apercevoir  de  la  trom- 
perie, acheva  le  tableau  comme  l'eût 
été  l'original  :  aussi  employât-il  vo- 
lontiers San- Giovanni  pour  répéter 
ses  compositions ,  et  Bologne  possè- 
de deux  copies  de  ce  genre .  dignes 
en  tout  point  du  Guide.  Il  a  exé- 
cuté ,  pour  des  galeries  particu- 
lières ,  plusieurs  compositions  dans 
lesquelles  il  a  déployé  un  style  encore 
plus  soigné  peut-être  :  c'était  absolu- 
ment le  faire  et  la  manière  de  son  maî- 
tre, jusqu'à  tromper  les  yeux  les  plus 
exercés.  S'étant  rendu  à  Rome,  sous 
le  pontiûcat  d'Urbain  V11I ,  ce  gen- 
re de  talent  excita  l'admiration  ;  et, 
par  un  honneur  dont  bien  peu  de  co- 

Îristps  ont  joui ,  le  souverain  pontife 
ui  accorda  le  titre  de  chevalier.  Erco- 
lino  aurait  poussé  plus  loin  la  per- 
fection de  son  art ,  s'il  n'était  mort 
au  commencement  de  sa  carrière. — 
Jean  Manozzi  di  San  Giovanni  , 
naquit  dans  les  environs  de  Floren- 
ce en  1690,  et  peut  être  regardé 
comme  un  des  plus  grands  peintres 
à  fresque  qu'ait  produits  l'Italie.  Il 
fut  élève  de  Mathieu  Rossclli.  Doué 
par  la  nature  d'un  esprit  bouillant 
et  prompt ,  d'une  imagination  vive 
et  féconde ,  d'une  main  expéditive 
et  franche ,  il  a  exécuté  un  si  grand 
nombre  de  peintures  ,  tant  dans  les 
états  romains  qu'à  Ro«me  même , 
spécialement  dans  l'église  des  Quatre- 
Saints ,  ainsi  que  dans  toute  la  Tos- 
cane ,  et  à  Florence  dans  le  palais 
Pitti ,  que  l'on  a  peine  à  concevoir 
qu'il  ait  pu  suffire  à  tant  de  travaux , 
n'ayant  commence  à  apprendre  qu'à 
dix-huit  ans ,  et  ayant  cessé  de  pein- 
dre et  de  vivre  à  l'âge  de  quarante- 
huit  ans.  Il  est  bi*n  loin  d'avoir  le 


SAN 

style  solide  de  son  mattre.  S< 
tout  permis ,  dans  beaucou 
productions ,  il  sacrifia  l'ai 
price,  jusqu'à  introduire 
chœurs  célestes  des  anges 
féminin.  Mais  eette  bizai 
put  détruire  sa  réputation.  I 
ouvrages  on  cite  ta  Fuite  en 
que  l'architecte  Paoletti  a  t 
tée  dans  une  des  salles  de 
mie,  après  avoir  fait  sciei 
raille  sur  laquelle  cette  fre 

Scinte  ;  quelques  unes  des 
e  l'église  d'Ognissanli,  e 
palais  Pitti ,  les  sciences  t 
citasses  de  la  Grèce ,  et 
par  Laurent  de  Mêdicis.  i 
de  quelques  défauts  quiappa 
à  son  siècle  et  à  son  génie , 
te  composition  offre  des  i 
et  des  figures  de  la  plu 
beauté.  On  y  admire  suit* 
mère  aveugle  qui  s'éloigne 
celant,  du  sol  de  la  patrie. ( 
que  aussi,  dans  la  même  sa 
ques  peintures ,  où  il  a  imil 
reliefs  avec  une  si  grande  p 
que  les  plus  clairvoyants  cr 
les  figures  saillir  de  la  mtu 
peintures  du  palais  Pitti,  q 
pas  le  temps  d'achever  r  01 
minces  par  Pagani ,  Mon* 
Furini.  Ses  tableaux  à  l'I 
moins  estimés  que  ses  fres 
cun  n'est  exempt  de  crudîi 
tiste  laissa  un  fils  nomn 
qui  cultiva  aussi  la  peintu< 
a  exécuté  dans  Ptstoja  de 
qui  ne  sont  pas  sans  mérit 
SANGUIN  Foy.  Saut 
Zenguy. 

SANKAR  Voy.  Saloa 
SANLECQUE  (Jac< 
graveur,  fondeur  et  impri 
La  caille  dit  natif  de  On 
Bourbonnais,  était,  dit  VI) 
ville,  deChanlu  dans  la  mè 


SAN 

aviron  quatorze  ans  lors- 
*  Paris  9  où  il  porta  les 
ins  la  guerre  de  la  ligue. 
G.  Lebé ,  il  s'est  distingué 
i  art.  L'ouvrage  le  plus  cu- 
ti de  ses  presses ,  est  :  UHis- 
r Election  et  Couronne- 
roi  des  Romains }  iGi3, 
lommc  imprimeur ,  au  res- 
peu  de  réputation;  mais 
raveur  et  fondeur,  il  s'est 
;.  grande  distinction.  Ce  fut 
roe» ,  son  troisième  fils  , 
iv  dit  Foumicr ,  «  l'art  de 
ire  des  caractères  de  musi- 
plus  haut  poiut  de  perfer- 
il  fût  possible  pour  lors. 
335  ,  Us  commeucèreot , 
r  propre  usage ,  la  gravure 
caractères  de  musique,  dis- 
par  petite  ,  moyenne  et 
musique.  Ces  trois  carac- 
it  oo  chef-d'œuvre  pour  la 
b  des  filets  ,  la  justesse  des 
»!iques  qui  lient  les  notes , 
faite  exécution  ».  Jacques 
que  |>ère  excellait  aussi 
BTore  et  la  fonte  des  carac- 
(taux  :  c'est  lui  qui  a  fondu 
îrrs  svriaque ,  samaritain, 
f  arabe  pour  l'impression 
r  j»ol  Jglotte  de  Lqay  (  V, 
XI V ,  i\  ).  Il  mourut  le  20 

itifcJ,  âge  de  soixante- 
'•  —  Sa*le.c<jce  (  Jacques 
Hsîêmedescstils,  ecmiiiît 
pe,  quand  Hcuri  son  frère, 

été  valct-de  chambre  de 
r.f  et  que  les  troubles  d'An- 
menèrent  en  France ,  cn- 
eipies  dans  le  protestan- 
ipieul  Manrille  ajoute  que 
eologien  pervertit  son  père. 
itaBJecque  fils  avait  une 
instruction  ,  qui  ne  le  pré- 
If*  faiblesses  et  des  ridicules 
ip*.  Très- wsé  dans  la  Sco- 


SAN  33 1 

lastique  et  dans  l'astrologie  judiciai- 
re, il  possédait  plusieurs  langues,  l'hé- 
breu ,  le  syriaque ,  l'arabe ,  le  grec , 
le  latin,  l'anglais  ,  l'italien  ,  l'espa- 
gnol. Sa  disposition  pour  la  musi- 
que était  telle  que,  sans  avoir  eu  au- 
cun maître,  il  jouait  de  toutes  sortes 
d'instruments.  11  avait  suivi  les  tra- 
ces de  son  père ,  et  partagé ,  comme 
on  l'a  tu  ,  ses  travaux  dans  la  fontt 
des  caractères  de  musique;  il  avait 
eu  avec  lui  et  G.  Lebé,  deuxième  du 
nom ,  un  procès  contre  Robert  Bal- 
lard  ,  qui,  parce  qu'il  avait  le  titre 
àf imprimeur  du  roi  pour  la  musique, 
prétendait  au  privilège  exclusif  d  im- 
primer de  la  musique.  A  la  mort  de 
son  père,  et  de  Lebé ,  Sanlecque  sou- 
tint seul  l'instance  qui  paraît  n'avoir 
pas  été  jugée.  Ce  fut  à  l'occasion  de 
ce  procès  qu'il  composa  une  Allé- 
gorie, dont  les  interlocuteurs  étaient 
le  cheval  Pégase  (  marque  typogra- 
phique des  Bal  lard  )  ,  et  la  tortue 
(  marque  de  Sanlecque  lui-même  ). 
Cette  Allégorie  a  été  imprimée  à  la 
suite  d'un  Traité  de  l'eau  de -vie, 
par  Balesdens  ,  16 {G.  Les  Petit,  les 
Cramoisy  ,  les  Muguet,  employèrent 
les  caractères  de  Sanlecque.  Jacques 
Sanlecque  (ils  a^â*it  ruiné  sa  santé 
par  l'élu  le  ,  et  mourut  en  novembre 
iG*>q.  Il  avait  eu  trois  fils,  savoir  : 
i°.  Louis,  le  poète  (  V,  son  article 
ci-après)  ;  j°.  un  second  qui  mourut 
à  neuf  ou  dix  aus,  et  qui  dès  l'àgcdc 
sept  ans  savait  déjà  le  latin,  le  grec, 
l'hébreu  ;  3°.  Jean,  qui  suivit  la  pro- 
fession de  ses  père  et  grand-  père ,  et 
mourut  en  1716,  âgé  de  soixante- 
deux  ans,  laissant  les  poinçons  et 
matrices  de  sa  famille  ,  à  Jean-Eus- 
tachc  -  Louis  Sanlecque  ,  mort  en 
17^8.  Marie  Del ,  sa  veuve ,  lui  suc- 
céda ;  et  à  sa  mort  ,  en  1 784  ,  la 
fonderie  des  Sanlecque  passa  chex 
M.  Hanter  a  Nanci.         A.  B— t. 


33a 


SAN 


SANLECQUE  (  Louis  de  ),  poè- 
te ,  né  à  Paris,  en  i65a  ,  était  Gis 
de  Jacques  de  Sanlecque,  l'an  des 
plus  habiles  graveurs  en  caractè- 
res d'imprimerie  (  Voyez  l'article 
précédent).  Entré  fort  jeune  dans 
la  congrégation  des  ebanoines  de 
Sainte  -  Geneviève ,  il  devint  pro- 
fesseur d'humanités  en  leur  collè- 
ge de  Nanterre.  Il  se  distingua  de 
bonne  heure  par  une  grande  faci- 
lité à  faire  des  vers  latins  et  français; 
mais  cette  facilité  même ,  dont  il  abu- 
sa trop  souvent,  l'empêcha  de  porter 
ses  ouvrages  à  cedcgié  de  perfection 
qui  brave  les  injures  du  temps.  Bien 
que  Boileau  ,  qui  eut  de  justes  sujets 
de  se  plaindre  de  lui ,  affectât  de  le 
déprécier,  il  n'en  est  pas  moins  vrai 
que  le  P.  Sanlecque  est  de  tous  les 
satiriques ,  celui  qui  a  le  plus  appro- 
ché, sinon  du  génie,  du  moins  de  la 
manière  de  Des  préaux  lui  -  même. 
Parmi  un  grand  nombre  d'idées  et 
d'expressions  beaucoup  trop  fami- 
lières, on  trouve  dans  les  Satires  de 
Sanlecque  ,  des  vers  heureux  ,  de 
la  légèreté,  de  la  finesse,  des  saillies 
d'imagination  et  quelques  traits  de 
bonne  plaisanterie.  11  avait  peu  vé- 
cu dans  le  monde:  aussi  c'est  pres- 
que uniquement  sur  les  défauts  et 
les  ridicules  des   hommes  d'église 
qu'il  a  dirigé  ses  censures,  sans  ja- 
mais s'en  permettre,  même  d'indirec- 
tes, contie  ce  que  tout  chrétien  doit 
respecter.  Sa  Satire  contre  les  direc- 
teurs, peint  en  détail  et  de  la  maniè- 
re la  plus  piquante ,  un  travers  que 
Boileau  n'avait  fait  qu'indiquer.  On 
lira  toujours  avec  plaisir  le  Poème 
contre  les  mauvais  gestes  de  ceux 
qui  parlent  en  jwblic,  et  surtout  des 
prédicateurs.  Si  Sanlecque  eût  soi- 
gné ses  autres  écrits  comme  ces  deux 
pièces  ,  sa   réputation  serait  plus 
éclataute.  Ou  peut  citer  encore  de 


SAN 

lui  le  Portrait  d'un  Janscm 
commence  par  ces  vers  : 


Sabra  dm  m*di*awnta&cmllm 
Portant  m  fin  orgnail  an  pied  de  et» 
I/c*pnt  innér  im  ,  oaodcate  en.  se»  ni 
Fort afrerrao  prochain, ponr  aui  îam 
Aux  décret*  de  Vh%Mm  écrira»  pan  i 

Les  Épîtres,  Sonnets  et  Ma 

adressés  par  Sanlecque  ai 

chaise,  font  peu  d'honneur 

de  ce  poète  :  la  flatterie  s'j 

fade  malgré  les  efforts  que 

teur  pour  paraître  plaisant 

lier.  Lors  de  la  querelle  di 

Nevcrs  avec  Boileau  et  Ra 

sujet  de  la  Phèdre  de  Prad 

lecque,   qui  n'avait  que  i 

ans  (1677),  prit  fait  et  « 

ce  seigneur.  Il  se  condui: 

cette  occasion ,  d'une  mani 

peu  conforme  à  la  gravit 

état ,  jusqu'à  se  rendre  Ym 

odieuse  calomnie  de  Prado: 

sant ,  dans  un  Sonnet  doi 

plcmcnt  de  Mo  ré  ri  ne  nous 

vé  que  les  quatre  premiers 

Dmw  un  coin  de  Pari»,  Boilran  tr**a] 
Fui  hier  liicn  frotte ,  qnuiqu'U  nend 
Voilà  ce  qu'a  produit  au»  *;lr  p*«  «* 
Duuut  du  nul  d'autrui,  Tou  a'enfaiti 

Boileau  punit  Sanlecque  et 
d'impertinente  une  Satire  > 
maltôtes  ecclésiastiques  .<j 
pour  être  de  ce  dernier ,  bi 
n'ait  point  été  imprimée  di 
mi  ses  oeuvres.  11  voulut 
châtier  dans  le  trait  suiva 
pitre  (  faite  en  169^): 

Et  l*ur  lotrar ,  jadis  a  Rrfnâfr  ] 
A  Suilccuue,  -  RrfcJMrd  ,  à  Dell» 

Mais  à  l'impression  il  subi 
hémistiche  :  A  Pinchène. 
re,  à  Perrin.  etc.  Le  duc 
avait  nommé  (  wrs  iocjj 
que  à  l'évêché  de  Bethlée 
avait  la  disposition  ;  maii 
vit  des  satires  que  ce  n 
faites  contre  les  faux  di 


SAN 

es  mondains ,  pour  le  rad- 
ins l'esprit  du  roi ,  qui  s'op- 
iregistrement  de  ses  bulles, 
e  P.  Santecquc  n'ait  jamais 
ssioo  de  cette  dignité,  sa  fa- 
laissa  pas  de  le  faire  pein- 
one  soutane  violette  (i). 
ra  toujours  une  vive  recon- 
pour  son  protecteur,  et  il  le 
iveau  d'Horace  dans  une 
i  unit  par  ce  trait  détes- 

rf  l»att  Bort  (  il  cil  dac  dr  »vrri; 

oave  aussi  ces  vers ,  qui  ne 
e  plus  d'honneur  au  goût  de 
»,  quoiqu'ils  soient  d'une 
me  facture  : 

.  rnnm  t**i.  f*ir*  aimri  la  latîrr? 
■  .  mem ,  IU»i.«au  n*  tai|  plu*  q«r  mrdirr  : 
I  ap*n  vimii ,  •«  Muw  ci'^ui  Hiiti'liui , 
•■Ntr  la  aa  ■■■•  ,  ni  plm  vii-illr  que  lui. 
»  ■«  t»r»  (|u'il  cruït  nii'tir  «uMiiiir; 
vaMk,  •«*■  «rr«r»l  plut  dur  que  «aliiar. 

1 ,  ce  poète .  revenu  à  des 
ts  plus  rai«onahIes  ,  fit 
7S€  de  BUleau  ou  Bvileau 
s .  dans  lequel  il  représente 
de  l'Olympe  cassant  Mo- 
gages  pour  proclamer 

■■  Rim1«bu  dira  de  la  r«ilrria. 

e  pissa  les  dernières  années 
dans  son  pr  icuré  de Garuai , 
Dreux,  qu'il  a  tint  chante' 
poésies ,  et  où  il  mourut ,  le 

1*1  \  ,  fort  regretté  de  ses 
m .  q"i  étaient  plus  maîtres 
•i  de  sa  cure  que  lui-même. 
têre  du  P.  Smlecqiie  tenait 
i  de  la  honte  et  de  l'iudo- 

donne  le  fréquent  cnmincr- 
u*r*.  In  seul  Irait  fera  jti- 
urn  if  s'inquiétait  peu  des 
•  la  vie.  Le  toit  de  sa 
était  rM-rce,  et  toutes  les 
I  pleuvait,  une  partie  de  sa 


SAN  333 

chambre  se  trouvait  in  on  d  ce  :  alors 
sa  ressource  e'tait  de  changer  son  lit 
de  plarc  pour  se  mettre  à  l'abri  de  la 
pluie.  Il  composa,  dit  on ,  à  ce  sujet 
une  pièce  devers  intitulée  les  Prome- 
nades de  mon  lit  ,  qui  ne  nous  est 
point  parvenue.  Selon  quelques  bio- 
graphes, cette  pièce  n  est  point  de  lut. 
11  paraît  que  l'église  de  Garnai  u'c- 
tait  pas  moins  délabrée  que  le  prieu- 
re', si  Ton  en  juge  par  une  Epitre 
ingénieuse   adressée    au    père    La- 
chaise,  en   i(k)o.  H  adressa  aussi 
quelques  placets  à  Louis  XIV;  et ,  si 
ces  vers  ne  contribuèrent  pas  à  sa 
fortune,  du  moins  ont-ils  ajoute  à  sa 
réputation  poétique  ;  car  deux  ou 
trois  de  ces  petites  pièces  sont  citées 
dans  tous  les  recueils  de  poésie.  San- 
lccqne  a  traduit  quelques  psaumes 
en  assez   mauvais  vers.   Son  petit 
poèrne  Mir  la  mort  du  P.  Lallcmaiit, 
jésuite  (  In  obitum  Lalemanni  Car- 
men ) ,  mérite  d'être  distingué  par 
ceux  qui   attachent  du    prit   ^iiix 
vers  latins   composés  par  des  mo- 
dernes. Voltaire,  qui  se  (rompe  sur 
la  date  de  la  naissance  de  Sa  nier  que, 
le  met  au  nombre  des  poètes  médio- 
cres, dans   lesquels  on   trouve  des 
vers  heureux.  Puis  il  ajoute  :  •  La 
»  plupart  de  ces  vers  appartiennent 
»  au  temps,  et  non  au  génie  ,'a).  » 
II  nous  semble  que  l'assertion  con- 
traire conviendrait  mieux  à  l'époque 
où  viviit  Smlecque,  et  dans  laquel- 
le ,  faute  de  modelés  reconnus  .  il 
fallait  du  génie  ,  même  pour  faire 
des  vers  uiéliocics.  Les  œinres  de 
Sauleequc  ne  nous  sont  parvenues 

3 ne  fort  incomplètes.  Si  modestie, 
'aceurJ  avec  la  «i.iiute  d'expo- 
ser >es  Satires  contre  les  faux  «dé- 
vots à  de  fàrliciHcs  interprétations , 
ne  lui  permit  pas  de  les  publier. 


4a*c      %wfti 
•vutr  ««•  t»  parti  1 


il. 


•ml  IV|.ÏP|C  VII  d* 


l» 


S«.rl#dal*«ii*XlV._A 


r/.y*i4fft. 


S34  SAN 

Celles  de  ces  pièces  qui  furent  im- 
primées de  son  vivant,  parurent 
toujours  sans  son  aveu  et  hors  de 
France.  La  meilleure  édition  de  ses 
poésies  est  celle  d'Harlem  (  Lyon  ) , 
1726.  Elles  furent  réimprimées  par 
les  soins  de  Montchesnay,  à  la  suite 
du  Bolœana,  Amsterdam,  17 fci, 
in- la.  D — n — r. 

SAN  -  MARCO  (  Fra  Bartolo- 

MEO.  V.  BACCIO. 

SANMICHELI  (Michel),  célè- 
bre architecte  italien  ,  naquit  à  Vé- 
rone ,  en  i4&4  :  H  embrassa  la  pro- 
fession de  son  père,  qui  l'aida  de 
son  exemple  et  de  ses  conseils.  A 
Tâge  de  seize  ans  ,  le  jeune  Sanmi- 
cheli  se  rendit  à  Rome  pour  y  ad- 
mirer les  prodiges  de  l'architecture 
ancienne ,  et  pour  y  apprendre  les 

Srincipes  de  la  moderne.  Il  y  vécut 
ans  l'intimité  de  Buonarotti ,  de 
Bramante ,  de  Sansovino ,  des  San- 
gallo,  dout  il  devait  partager  la  gloi- 
re. Ses  premiers  bâtiments  furent  les 
cathédrales  d'Orvicte  et  de  Monte- 
fiasconc,  d'un  style  grandiose  et  cor- 
rect. Rappelé  à  Rome,  avant  même 
d'avoir  achevé  ces  ouvrages  ,  il  en- 
tra au  service  de  Clément  VII ,  qui 
l'envoya  dans  la  Haute-Italie  pour  y 
mettre  Parme  et  Plaisance  à  l'abri 
d'un  coup  de  main  que  l'on  craignait 
de  la  part  du  connétable  de  Bourbon. 
Après  s'être  acquitté  de  cette  impor- 
tante commission ,  dans  laquelle  il 
eut  pour  collègue  Ant.  Sangallo , 
Sanmicheli  eut  le  désir  de  revoir  sa 
patrie ,  dont  il  vivait  éloigué  depuis 
vingt-cinq  ans.  La  république  de  Ve- 
nise ,  se  défiant  de  l'esprit  ambitieux 
et  entreprenant  de  Charles-Quint  et 
de  Soliman  II,  employait  les  loi- 
sirs de  la  paix  pour  se  préparer  à  la 
guerre.  Occupée  à  relever  les  forti- 
fications de  ses  places  ,  elle  crut  ne 
pouvoir  mieux  en  confier  les  travaux 


SAN 

qu'à  un  de  ses  sujets  qui  s1 
distingué  dans  la  pratique 
chitecture  militaire.  Sanmi 
dant  aux  instances  du  si 
qu'à  ses  propres  voeux ,  s'ej 
service  des  Vénitiens ,  ap 
obtenu  son  congé  du  paj 
i5?7  ,  l'année  même  du  g 
me ,  il  bâtit  à  Vérone  le  bî 
ftfadelène,  qui  est  le  preinie 
bastions  angulaires ,  adopt 
par  tous  les  ingénieurs  1 
La  révolution  que  la  deçà 
la  poudre  venait  d'opérer  > 
de  la  guerre ,  avait  fait 
nécessité  d'apporter  des  du 
dans  la  construction  des 
ses,  en  puisant  dans  les  me 
taque  les  nouveaux  princi 
devait  suivre  pour  calcule 
défense.  Quelques  idées 
par  Albert  Durer,  dans  50 
De  Munitione  urbium,  sen 
tôt  à  signaler  les  défauts  d 
systèmes,  qu'à  suggérer  L 
de  les  éviter.  Les  bastions  1 
sistaient  toujours  ;  et  ce  n 
près  Sanmicheli ,  qu'on  a| 
remplacer  par  ceux  à  orc 
angles ,  qui ,  distribuant  egi 
directement  le  feu  autour  ■ 
laissaient  plus  aucune  pa 
couvert.  La  république  d 
appréciant  les  avantages 
veaux  bastions ,  en  fit  cous! 
tout  ;  et  en  peu  de  temps, 
Peschiera  ,  Brescia  ,  Legi 
doue  ,  en  Italie ,  ainsi  qu» 
Candie ,  Napoli  de  Roman 
Levant,  fureut  mis,  par  Sa 
dans  un  meilleur  claf  de  d 
purent  braver  les  efforts  < 
naces  de  leurs  ennemis.  ' 
architecte  profita  de  Tinfli 
exerçait  sur  le  gouvernera 
ni  se  pour  l'engager  à  mu 
fortifications  de  Vérone, 


SAN 

e  butions  et  deux  portes , 
.  présent ,  comme  elles  le 
lis,  les  plus  beaux  orne- 
cette  ville  :  elle  doit  aussi 
leli  un  pout  sur  l'Àdice,  et 
Bevilacqua ,  Torre ,  Pom- 
aossa.  En  mettant  le  pied 
10e,  on  ne  peut  s'empêcher 
[oer  que  c'est  la  même  main 
soin  de  la  fortifier  et  de 
.  La  même  réflexion  sal- 
vateur a  Venise,  où  Sanmi- 
s  le  cachet  de  la  force  sur 
rts  de  Saint- André',  et  celui 
icc  dans  la  façade  du  pa- 
ini.  Honoré  de  l'estime  et 
é  des  plus  grands  hommes 
:1e ,  Saura ic oel i  a  consacré 
rc  de  Bembo  et  de  Con- 
ir  deux  magnifiques  tom- 
i  décorent  l'église  de  Sa  in  t- 
i  Padoue  :  ce  sont  les  der- 
rrages  importants  de  ce 
rchitecte ,  qui  mourut  à 
en  i55g,  et  fut  enseveli 
lise  Saint  -  Thomas  ,  qu'il 
tie,  et  où  reposent  les  cen- 
»es  ancêtres.  On  trouvera 
trtails  dans  Pempei  (  Ales- 
Cinjue  ordini  deV  archi- 
vile  di  Sanmicheli,  Véro- 
;  Maflei,  Ferona  illustra- 
nza  ,  et  Milizia.  Voy .  aussi 
gio  di  Sanmicheli ,  Rome , 
-8°.  ;  et  Sanmicheli  :  Ca- 
la famiçlia  Pelle grini , 
nelîa  chiaa  di  S.  Bernar- 
J  lient  a  ed  illustrata  dal 
iuliiiri ,  Vérone,  1816, 
ivec  3o  planches  grivccs 
coli.  Cette  chapelle,  bâtie 
?miis  de  S  tnmichcli ,  pour 
delà  famille  Pcllcgrini,  est 
iur  à  Vérone,  sous  le  nom 
'.lia  de*  Guarcschi.  C'est 
l  un  chef-d'œuvre  d'archi- 
A— g— s. 


SAM 


335 


SANNAZAR  (  Jacques  ) ,  poète 
célèbre ,  naquit  à  Naples,  le  28  juillet 
i458.  Sa  famille,  originaire  d'Espa- 
gne ,  s'était  établie  à  San  -  Nazaro , 
château  situé  entre  le  Pd  et  le  Tesin ,  - 
non  loin  de  Pavic.  Un  de  ses  chefs 
avait  suivi  Charles  111  de  Duras  , 
à  la  conquête  du  royaume  de  Naples. 
Ses  services  l'avaient  rendu  agréable 
à  ce  prince,  dont  il  avait  obtenu  des 
concessions  et  des  Privilèges  que  ses 
héritiers  ne  gardèrent  pas  long- 
temps. Jeanne  II ,  en  montant  sur  Te 
trône ,  n'épargna  pas  les  favoris  de 
ses  prédécesseurs  ;  et  les  SanNazaro 
n'avaient  plus  qu'un  beau  nom  et 
un  patrimoine  borné,  lorsque  notre 
poète  vint  au  monde.  11  commen- 
ça ses  études  sousGiuniano  Maggio, 
célèbre  instituteur  napolitain;  etclans 
un  âge  où  le  coeur  d'un  jeune  homme 
est  ordinairement  fermé  aux  pas- 
sions ,  le  sien  s'ouvrit  à  l'amour.  11 
ne  faisait  qu'atteindre  sa  huitième 
année,  lorsqu'il  céda  aux  charmes 
d'une  noble  demoiselle,  dont  le  nom 
n'est  pas  bien  connu, quoiqu'il  en  soit 
souvent  fait  mention  dans  ses  vers  (  1  ). 
Obligé  de  s'éloigner  de  la  capitale, 
pour  suivre  sa  mère  en  province , 
te  jeune  Sannazar  éprouva  de  bonne 
heure  les  chagrins  de  l'absence.  Pen- 
dant tout  le  temps  qu'il  vécut  dans 
le  petit  village  de  Santo  Mango, 
d'où  sa  mère  tirait  son  nom  et  son 
origine  (1),  il  ne  fit  que  regretter 


(1  )  CritiX) ,  Volpi ,  et  totucrai  qui  In  <>ut  copira, 
mit  fiwiiur  a  cette  <l«noi«rlle  le  uoiu  de  Cmrmotiint 
Bon  flti a*.  Mgr.  (lolaayelo  combat  celle  aatertUiD , 
ru  invuqiiMit  le  frrtmigtugr  de  F  ■bric  îe  Loae ,  qui, 
d«a*  11a  Ou  tiunnairr  uupriin*'  a  N*|>lt«,  en  iS.Mi, 
iht  |mw  tiveniral  que  L  per«iooe  aio*-e  par  ^rima- 
ttar ,  cta*t  une  tillr  de  Puittaiiai.  Mairie  tette  auto- 
rité ,  noua  Joaleroo*  eocoffr  de  \a  découverte  11  Doua 
■tarait  en  rHVt  peu  probable  que  cri  m»  oui  ioiMit  bMia 
Ira  jouri  et  même  à  «luque  beure  (  Vny.  U  VII*. 
pru«e  de  I'  4rcmàtm  ),  avec  U  tille,  fût  re*ie  ina- 
perçu au  père  i  c*r  Saonamar  m  fat  preteutr  a  Pua* 
tanna  ,  ftur  |«eu  aeuut  d'entrer  daoi  ami  m  «demie. 

(»)  LauKii  Oe  Suooasar  t'appelait  MaaHJ*  Saut*. 
Maa«o ,  ci  ilwc—ihii  d'à»*  mmhU  fc—IU  " 


336  SAN 

son  amie  et  son  maître.  C'est  au  mi- 
lieu de  ces  montagnes ,  à  l'ombre  des 
forêts  ,  dans  le  silence  de  la  na- 
ture y  que  son  imagination  se  déve- 
loppait ,  en  rêvant  au  bonheur  et 
aux  occupations  des  bergers.  Le  be- 
soin d'élever  ses  enfants  ,  ramena  la 
mère  de  Sannazar  à  Naples  ,  où  elle 
le  replaça  sous  la  direction  de  son 
ancien  précepteur,  qui  lui  apprit ,  en 
peu  de  temps ,  le  latin  et  le  grec.  La 
passion  dont  le  jeune  élève  était  dé- 
voré, loin  de  nuire  à  ses  progrès ,  ne 
fit  que  les  hâter.  Son  cœur  fut  , 
pour  ainsi  dire,  le  foyer  qui  échauffa 
son  génie.  Maggio  en  parla  comme 
d'un  prodige  à  Pontanus  ,  qui  témoi- 
gna le  désir  de  le  connaître  ;  et  il  le 
prit  tellement  en  affection  ,  qu'après 
lui  avoir  ouvert  sa  maison ,  il  ne  le 
crut  pas  indigne  d'appartenir  à  son 
académie.  Le  zèle  de  Pontanus  ,  les 
travaux  de  ses  collègues  ,  et  la  pro- 
tection dont  ce  corps  était  honore 
par  les  princes  Âragonais  ,  l'avaient 
élevé  au  plus  haut  degré  de  splen- 
deur. Il  devait  être  bien  flatteur  pour 
un  jeune  homme  de  venir  prendre 
place  parmi  l'élite  des  littérateurs  de 
son  temps,  eld'en  partager  les  travaux 
et  la  gloire":  mais  Sannazar,  trop  mal- 
heureux dans  ses  affections ,  qu'un 
excès  de  timidité  l'empêchait  de  ma- 
nifester ,  n'était  pas  en  état  de  jouir 
de  ces  distinctions  ;  et  ce  fut  au  mi- 
taine. Devenue  veuve,  «ll<<  quitta  N«ple* ,  rt  m»  re- 
lira dana  une  titre  apnartrniiiit  à  ara  pareiitl ,  et 
oui  eu  pnrLiit  le  nom.  Sunnaxar  ru  parle  dana  une 
de  an  Llcgie*,  où  il  dit  t 

Al  mihi  ftagumœ  dictant  iilrestria  Mustr 
Carmin*  ,- 

ce  qui  ■  f:.it  croire  «  qur1mi'«-nna  qu'il  arait  habité 

£  yil,l'1uVv<Mvni  ™'  P-6ani'  >*■»  «I  •««mil  été 
facile  de. happer  Ti  citte  erreur ,  en  coujuiiUut  une 
mrtre  Wrjjie  {  L.  II*.  du  3».  livre  )  ,  „„  S:,,,,,.*^  a 
CooM*nr  leaaouveuira  de  son  enfouc,..  I*dr«rri)4iiin 
V i  "  J  r««*  de  m  retraite  lie  laisse  aucun  doute  Si>r 
celle  que  Dou*  lui  avuns  at^nee.  La  terre  de  Santo- 
Blaago  est  près  de  San-Oiprùiio  ,  d*ua  le  r..inh:  de 
■-nfuni  ,a  environ  qiutre  heurade  Sidrrue  ;les  mou- 
'aguea  et  le*  foiVt»  v  portent  lee  mêmes  noms  que 
«eux  qui  Irur  tuai  duiiura  |iar  Sannazar. 


SAN 

lien  même  de  son  triomphe, 
sur  le  point  d'attenter  h  s* 
tence.  Repoussant  bientôt 
lui  un  projet  si  coupable ,  i 
résolution  de  quitter  son  pai 
rant  trouver  dans  les  voyaj 
que  soulagement  à  ses  peines  J 
tendu  qu'il  se  rendit  en  Fran 
on  suppose  que  YArcadia,  u 
ouvrages  les  plus  estimés , 
tableau  et  les  mœurs.  Nous 
loin  de  partager  cette  opinic 
nous  en  convaincre,  il  faudr 
prouver  d'abord  que  les  pâli 
l'Egypte  (3)  ombrageut  les 
France  ,  et  dériver  les  eaux 

Ï)hce(4) ,  dont ,  à  sou  retours 
e  poère  est  obligé  de  suivre  I 
Ces  conjectures  ne  montren 
prétention  de  remplir ,  par  < 
pothèses  hasardées  ,  les  laco 
ne  vie  mystérieuse.  Le  seu 
nir  qui  nous  reste  de  ce  voya 
celui  d'une  grave  maladie  de 
nazar  fut  atteint ,  et  qui ,  « 
moment  de  danger  ,  lui  fil 
dre  de  mourir  loin  de  sa 
hors  des  bras  de  sa  mère  , 
avoir  eu  le  temps  de  retou» 
écrits  qui  auraient  pu  lui  f 
une  gloire  immortelle.  A  pei 
rétabli  ,  qu'il  se  décida  à  re 
à  Naples  ,  où  de  nouveaux  c 
l'attendaient.  Charmosyne  (5 
le  nom  sous  lequel  if  désig- 
quefois  sa  maîtresse),  n'exteti 
et  son  amant  ne  put  que  r 
des  fleurs  tardives  sur  la 
qui  la  dérobait  à  ses  ycu* 
aussi  bientôt  à  pleurer  la  i 

(3)  I.a  orientale  palma.  (  Atfad.  i*«. 

(/|)  f'ni.  dan*  la  XII*.  pm»e  de  VA 
deM*ri|ttii>n  du  vota/c  »(>(><>•  iiiurv.i ,  que 
nlilige  de  faite,  en  re\eu<»iit  «  Viplra 

(5)  Siiiii*7.ar  r.ip;<4-lle  iiidijttinrteR 
Amaraulhe  et  ('.liatiuo»yiie;  «-•-  qui  utv 
tout  Jm  nom»  purement  |><<(liqxii-x.  D. 
touti  %  li'<  «  ditiun*  ,  un  lit  lfarmo»yntm  : 
pictere  Charmoiynrn  ,  qui  «-n  çrer  pi; 
<  onime    PLilia    Amour  et    Aiuaranthe 


SAN 

Krar  laquelle  il  avait  tou- 
rvrf  la  plus  vive  tendresse, 
iront  une  si  vive  irnprcs- 
i  rccir  ,qiie  ses  amis  l'eu- 
l'éloigner  de  nouveau  de 
în  de  chercher  quelques 
s  dans  1rs  amusements  de 
ie.  Il  alla  passer  quelque 
miel  la  ,  chez  le  comte  C\- 
on  confrèic  à  l'académie 
is.  Ce  séjour  fut  consacre 
yons  d'André  de  Salcrue 
ri  ji  .XXVII ,  43 x  ) ,  qui , 
peindre  un  tableau  pour 
:  de  celte  ville,  eut  l'idée 

aux  pieds  de  la  Vierge  les 
ivauiglia,  dont  il  emprun- 
s  pour  retracer  ceux  des 
'.  En  attendant ,  Saunazar 
ou*  les  jour:»  plus  de  eon- 

I/accucil  que  le  public 
es  vers,  les  rendit  célè- 
our,  où  l'auteur  fut  bien- 

II  y  vécut  dans  Tint  imite' 
1  Aragonais,.iuxqucls  il  se 
tiercment.  Voulant  llaitcr 

il  composa  plusieurs  de 
ies  connues  sous  le  nom  de 
rrc ,  (  Glomerus  ) ,  ou  pc- 
t-v-tre  à  cause  de  l'irt  avec 
ion  en  et  ait  de  roulée.  Une 
:res  fut  représentée  sur  le 
?  la  cor.r,  pour  ré'cbrcr 
.•  firnia  le  ,  et  la  rhiite  des 

1  F^p.inn'T  ;-;.  cnm  île 

.  f .ï Mt h  Je  tS.  1  n n  i z.i r ,  la 
init  arrivée  jusqu'à  nous, 
triitc  eu  italien  ,  à  la  dif- 
;  autres  ,  qui  étaient  , 
m  dialecte  napolitain 
m/ar   ne   se  bornait   pas 


•  .    •  .il  f  tjii.1i  >.*•  t  |i  i'  !■«■   >ii     li.  i'i  - 

■m       r      ',    I.H|I     I    .«)*,•  Il    |->>  «•  ■!<        il"  \\' 
■>   4    ilk'.fr  .  411  «,1 B  ■  I •  ti|  I     •/■.!. 

1  ■  I    1   «|i««   l   ■»■     rr       il      <•  .i:t    1   ■•   •'  l.'-l  • 
■t  *  • '•«*!«#       ilhl  ■!•  %  Ji«  lit  I  •!!•    ,  **- 

•  *(il  (-*   d<   Sall'IBI    r.  Ill«l«tli     »y»iit 

»... 


SAN 


337 


à  amuser  ses  protecteurs  ;  il  sa* 
vait  aussi  les  défendre.  Lorsque 
le  duc  Alphonse  se  mit  à  la  tète 
d'une  .innée  pour  envahir  les  clats 
de  l'Kglise ,  Saunazir  le  suivit  {()) 
dans  cette  désastreuse  campagne,  qui 
fut  une  des  causes  dos  mal  heurs  de 
la  maison  d'Aragon.  Alexandre  VI , 
trop  faible  pour  venger  l'injure  faite 
à  l'un  deses  prédécesseurs,  travailla, 
de  concert  avec  Ludovic  Sforza  , 
pour  appeler  en  Italie  les  armes  de 
Charles  VIII  ;  et  la  conquête  que  ce 
monarque  lit  du  royaume  de  N  a  pics 
sépara  Saunazar  des  princes  Arago- 
nais ,  qui  s'étaient  réfugiés  en  Sicile. 
Il  leur  resta  attaché  par  ses  senti- 
ments ,  et  ne  flatta  pas  ,  comme 
Pontanus  ,  l'orgueil  de  leurs  vain- 
queurs (10),  dont  le  triomphe  ne 
fut  que  momentané.  Au  retour  de 
Ferdinand  II,  le  courageux  dévoue- 
ment de  Saunazar  fut  payé  d'indiffé- 
rence ;  et  ce  ne  fut  que  sons  le  rè- 
gne du  successeur  de  ce  monarque, 
qu'il  en  fut  récompense.  Frédé- 
ric, en  prenant  les  reines  de  l'é- 
tat, s'empressa  d'y  rétablir  l'ordre 
public  ,  d'éteindre  l'esprit  de  fac- 
tion, et  d'accorder  une  généreuse 
protection  aux  lettres  et  aux  arts. 
Au  milieu  de  ces  graves  occupations, 
les  services  de  Saunazar  ne  furent 


lr  -mt.  1.   -I    "r  '  ■?«  1  I  «  >f.;  ff  r,ili  ml  ilcroir  l*«  «ni  . 
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1   'iilr  «  •■  iju'il  ■  \Uitrfii*  l>*  ifMirviir  «.  (!•■  1  i|»r.|i|i  m. 
Ifi  i-  *„•••   yn.r  i-  i/i  r  f>r-im    il   il  m-    %if  t|ii<-  /'m. 

I  u/'i   IrJ"*        I  ii*rnl<iin  »*i    l*«>»i  «li.it  imn  imi  I* 

I I  «4  l'ir  ;  l  niffi  1  (i  1  'il  \a  •■•«■«.(r  •(«>  Iivuli, 
lit  *  ■./!»•  Ii« .impaiiH'iU'  H  «ut;  n*  r%  n.\t,i*ntm~ 
t  fi  ,  *t  ■■  i^-ti  '/jr^urit  |»»  unir  «i  1<«  tir  %..hh'«- 
tn»ti  •  »  ilr  li'-'li,  1I.1I1»  1 1  S  ■'■••  •■  .  ■  li  II  II '\  4  | ta* 
mi  t  ni  im  t  qui  •  t  »,«p  ■il*-  •  '  1  I  •»■  -MH- 1  •  I  |«mr> 
t  mt  irtt'  iiT'in  •!  •  (■  {>  ■'.•.-•  |  ji  (<!•■•  «<  m  a|ui 
* -1  >|  1 111I  1 1  »!■   «!•■  S^nti  w  «r. 

(n.)   VimiL  VIII   .   l-'i,i<   'î«  l'Mivr*.  *lrr«- 
».  f  «  Km  !»•  f.iFt     tin'  .%',  <n>*  \  ^1 4'nl  <■!•  iim  lu  r  dr 

UmfU.  vni  i  r...  ..,,  «itijv  xwviti, Bi.yj). 

ai 


338 


SAN 


point  oubliés  ;  et  le  roi  lui  fit  pré  • 
cent  de  la  Villa  de  Mergellina ,  an- 
cienne re'sidence  des  princes  Ange- 
vins   que  le  poète  a  immortalisée 
dans  ses  vers  (  1 1  ).Ces  bienfaits  atta- 
chèrent de  plus  en  plusSannazar  à  la 
fortune  de  Frédéric ,  qu'il  accompa- 
gna dans  l'exil ,  lorsque,  attaqué  par 
les  armées  combinées  de  la  France  et 
de  l'Espagne,  son  sceptre  se  brisa 
sous  les  efforts  de  ceux  -  mêmes  qui 
auraient  dû  le  défendre.  Dépossédé 
de  sa  couronne ,  Frédéric  vint  cher- 
cher un  asile  en  France,  où  il  trouva 
dansSannazarun  compagnon  de  ses 
disgrâces,  qui  s'efforçait  ae  les  adou- 
cir par  son  zèle  et  par  son  désinté- 
ressement. Ce  fidèle  serviteur  n'hé- 
sita pas  à  vendre  la  plus  grande  par- 
tie ae  son   héritage  au  profit  de 
celui  qui ,  par  ses  bienfaits ,  avait  con- 
tribué à  l'agrandir;  et,  après  avoir 
fait  des  tentatives  inutiles  pour  le  re- 
placer sur  le  trône,  il  revint  à  Tours 
afin  de   lui  fermer  les  yeux,  re- 
grettant de  confier  ses  cendres  à  une 
terre  étrangère.  Ce  voyage,  qui  avait 
été  si  funeste  à  son  cœur,  ne  fut  pas 
sans  avantage  pour  les  lettres.  San - 
nazar  ramassa  un  grand  nombre 
de  manuscrits  contenant  des  ouvra- 
ges peu  connus  ou  ignorés  d'anciens 
auteurs  ;  et  c'est  à  ses  soins  que  l'on 
doit  les  poèmes  de  Gralius  Faliscus, 
d'Olympius  Némcsien,  de  Rutilius 
Numatianus,  et  quelques  fragments 
d'Hippocrate,  d'Ovide,  et  de  So- 


(11)  Les  biographe*  de  Sannaiarciteut  une  de  «es 
épigranitnes,  pour  prouver  qu'il  n'aviiit  pus  été  m  tut- 
fait  de  ce  que  le  roi  lui  avait  accordé  : 

Eece  tuburbanum  rus  ,  et  nova  prœdia  dona$  { 
Fecisti  vatfm ,  nuncjacu  agricolam  ; 

comme  ai  un  poète  devait  exprimer  autrement  m 
reconnaissance  pour  dea  terres  qu'on  lui  donne. 
Pour  detnmiper  ceui  qui  t'oUineul  a  voir  un  re- 
proche dans  le*  ver»  que  nous  venons  de  citer  ,  il 
■«fit  de  les  renvoyer  a  une  autre  Epieramine  (la  a«. 
du  i«r.]jv\  ),  oo  le  poe<«  fait  on  {Joe*  vomirux 
4e  a  tiuêtmt*  de  FkâVric.  •   F     é-M* 


SAN 

lin.  Après  la  mort  de  Fréd 
cun  lien  n'attachait  plus  I 
à  la  France;  mais  toutes  a 
tions  le  rappelaient  en  I 
YArcadia  venait  d'être  pu 
ouvrage, dont  on  a  pu  enti 
ques  défauts  dans  un  sic 
me  le  notre ,  peu  admirât 
poésie  pastorale ,  obtint , 
parut  ,  l'assentiment  géo 
soixante  éditions ,  exécuté 
cours  du  seizième  siècle , 
que  ce  succès  con temporal 
faiblit  point  sous  les  génér. 
vantes.  Toutes  les  classes 
ciété  s'empressaient  de  lin 
gante  production,  à'iaqi 
trouvait  rien  à  comparer  c 
térature  moderne.  Gonzar 
doue,  qui,  par  ses  conse 
la  valeur,  avait  plus  que 
contribué  à  la  chute  des  A 
insatiable  de  gloire,  mit 
tous  les  moyens  pour  s 
cher  d'un  si  beau  génie.  Il 
siré  lui  faire  célébrer  ses  t 
mais  celui  qui  avait  quitte 
pour  suivre  un  roi  dans  \\ 
pas  disposé  à  chanter  les  < 
cet  heureux  conquérant, 
tempéra  la  rigueur  de  ce 
rendant  à  l'invitation,  q 
adressée  par  le  Grand Caf 
l'accompagner  dans  uneto 
se  proposait  de  faireàPoi 
dîmes  ,  pour  y  admirer  l 
débris  de  la  grandeur  roi 
mais  peut-être  un  plus  illt 
ger  ne  s'y  présenta  assi 
plus  éloquent  interprète.  0 
que,  pendant  le  chemin,  G 
parlait  des  victoires  réren 

Î>agnc ,  et  que  Sannazar  lu 
a  vieille  gloire  de  l'Ital 
»  nous  reste  plus  d'ennei 
»  battre,  »  disait  le  guerri 
»  ainsi  que  parlaient  nos  ; 


SAN 

le  poète  ,  en  ayant  l'air 
re  d'avantage  :  car  il  y  a 
l'il  suffit  de  laisser  toni- 
que  la  pensée  s'achève 
e.  Saunai r ,  en  rentrant 
trie  y  y  avait  trouvé  plus 
ion  que  de  bonheur.  Il 
rait  plus  aucun  des  objets 
e  et  de  ses  affections.  Sa 
maître ,  sa  maîtresse ,  $e$ 
set  la  plupart  de  ses  amis 
paru.  En  mettant  le  pied 
atal ,  il  aurait  pu  se  croi- 
ur  une  terre  d'exil.  Ponta- 
inssi  termine'  sa  carrière, 
>rant  par  un  acte  de  dé- 
deroiers  jours  de  sa  vieil- 
a  demie  qu'il  avait  fon- 
lit  survécu  ,  et  c'est  par* 
j  frères  que  Sannazar  vint 
■n  dédommagement  aux 
iloureuses  qu'il  avait  es- 
,  prétend  qu'il  en  trouva 
i  les  bras  de  l'amour  ,  où 
eter  de  nouveau  ,  malgré 
aocé  et  ses  premiers  sou- 
tte  inconstance  pourrait 
mi  r  la  trempe  de  son  rarac- 
tendre  pour  n'être  point 
Mais  qui  sait  si  on  ne 
trompé  à  l'expression  de 
rnts  l1  L'amitié  d'un  poète 
innent  les  dehors  de  l'a- 
uras sa  plume  animée  cha- 
peut  devenir  une  amante. 
:  -  être  dans  quelques  vers 
i  une  dame  de  la  «Jour  de 
I    11 ,   qu'on   crut  décou- 
•  flamme ,  que  les  imita- 
étrarque  parviennent  si  dif- 
a  éteindre  d.ins  leurs  poé- 
cn  sacrifiant  à  l'amitié , 
s,  et  peut  être  à  l'amour  , 
tur  atteignit  un  âge  très- 
►Ulîgé  de  sortir  de  Naplcs 
mettre  à  l'abri  de  la  peste 
lit  développée  en  i5?7,ilse 


SAN 


33g 


réfugia  dans  un  villa  ce  au  pied  du 
Vésuve ,  non  loin  de  la  retraite  où 
vivait  Cassandra  Marchèse  ,  cette 
dame  à  laquelle  on  prétend  qu'il  avait 
consacré  ses  dernières  pensées.  Dès 
que  la  crainte  de  la  contagion  eut  ces- 
sé ,  il  quitta  cet  asile ,  et  reprit  ses 
occupations  ordinaires,  que  la  mort 
vint  interrompre  au  bout  de  quelque 
temps.  Il  expira ,  le  27  avril  i53o  , 
Agé  de  soixante- douze  ans  (12).  Ses 
restes  reposent  dans  un  magnifique 
tombeau  élevé  a  grands  frais  dans 
une  église  (i3)  que  Sannazar  fit 
bâtir  sur  l'emplacement  même  de 
son  palais  de  Mergellina.  Ce  monu- 
ment fut  exécuté  à  Carrare,  par  Jean 
Ange  Poggibonsi,  de  Montorsoli  (  1 4), 
servite ,  d'après  les  dessins  de  San- 
tacrocc ,  sculpteur  napolitain  y  qui  a 
fourni  le  bas-relief  et  le  buste.  Bembo 
y  lit  graver  le  distique  suivant  : 

D*  tmerv  cimeri  JUrtt  t  kU  UU  Mmrwmi 
fynema  mutss  pr+simms  f  ai  immuU, 


Pour  comprendre  le  sens  de  cette 
inscription ,  il  nous  reste  à  dire  que 
Sannazar,  en  entrant  dans  l'acadé- 
mie de  Pontanus ,  reçut  le  nom  èTAc- 

(1»)  On  nVrt  pu  bira  d'accord  Mr  le  data  de  la 
mort  dr  Swuur.  Critao ,  CoiImm  et  EafHrw 
le  fiint  mourir  eo  |53».  Porcarcai .  Caaaccio  et  la) 
C,i>rw>n ,  une  anaee  plu* tard.  Dan*  cette  diaporitr  d'à- 
pin» 4M,  •»■»•»  auae  ea  loonrn  troua  a  feaue*  mar- 
que* mit  miu  lombeaa  *  BflrrfeHina.  Cetta  data  cet 
coliriti^  ■  1  *  par  la  cardiaarSrnaaa  io ,  «pu ,  daaa 
»io  jtiuroal ,  cuneerva  à  la  btbeiotoreme  royale  da 
Pontet,  a  cerît: 

i53o 
Vf  1 1  Af/riLi  Aetiut  Slmrtrm  mori tur. 

»*».  par  un  ■▼»•  au  Wtrmr  placé'  »  L  Ga  de  r  édifias 
de*  Sonetlt  et  dr*  Catnmni ,  esérutre  1  Naple* ,  ea 
tM>«*iut»rr  i?I<> ,  où  l'imprimeur  Sullt hack  «'eseua* 
de*  f*ntr«  'joi  ar  anal  «liasera  àm*  ce  livre  ,  a  raoea 
dr  la  tuurt  trra  m  raie  d*  l'autrur.  Hucralini  •'art 
truin|>c  m  le  f'taanl  prrir  dr  mi«ere  à  Hume. 

^lV  IJ'e  portr  même  à  prrarat  le  f»*»ni  de  S*mt* 
Mtttut  d*l  pmtta.  Stiotr-M^rir  de  IVufaaUmrut. 

(1  J  On  iir  romprrud  im«  d'aprr*  quelle  traditina) 
un  ri  ri» «in  «Miderne,  daill  un  In  «-«tact  ,  a  pv 
MatHrr  uue  cr  tombeau  «l-il  l'outrage  dr  Haeilo 
/.rnthi.  Il  a  v>.alu  «lire  Mn«  •  •  air  7-mrhi ,  d-nt  il 
eftiale  effectiTeaienl  ua  Tummlmê  tur  la  imrt  de,*— -- 


;  maiace  a'eat  qu'une  pu  cr  d>  verajfear  Zaacrii 
I  «ma  porte.  Voy .  Srram ,  ipri  en  a  écrit  la  Vie. 


u'etaU  «p*  poète. 


•*v. 


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«.^r. 


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<£• ££ US» ivS>»  <£è* 


SAIT  SAN                 34i 

inaiar  bien  peu  de  pages  pescatorie  sont  la  source  à  laquelle 
justifier  cette  assertion  on  a  puisé  dans  la  suite ,  toutes  les 
.  Ce  qu'on  a  dit  de  sa  fois  qu'on  a  voulu  retracer  les  tra- 
ître le  prince  d'Orange  vaux  et  les  mœurs  des  pécheurs.  San- 
>ins  inexact.  Sannazar,  uaxar  ,  qui  écoutait  presqu'avec  im- 
vivre  en  avril  1 53o ,  ne  patience  les  éloges  prodigués  a  YAr- 
se  réjouir  de  la  mort  de  cadia ,  se  glorifiait  lui  même  d'avoir 
ué  le  3  août  suivant  (  f  .  été  l'inventeur  de  la  poésie  maritime 
XXII ,41  ).  Il  ne  l'af-  (  Fvy.  Rota  ).  On  a  pourtant  cher- 
fans  donte ,  et  il  y  au-  ché  k  répandre  des  doutes  sur  l'ori- 
justice  à  le  prétendre,  ginalité  de  ces  Eelogues  ,  en  leur 
e  plus  naturel  que  d'être  opposant  une  Idylle  de  Théocrite 
contre  le  destructeur  (la  XXIe.),  qui  se  rapproche  du 
1  de  campagne  à  laquelle  genre ,  sans  en  avoir  les  caractères  : 
ié  par  les  plus  touchants  car  les  personnages  n'ont  de  pè- 
iendifTérentdc  la  plupart  cheursquelc  nom  ,  tandis  que  San- 
en  faveur,  Sannazar  ne  nazar  déroule  le  tableau  complet  de 
tais  éblouir  par  la  pro-  la  vie  d'une  classe  d'hommes  échap- 
on  roi  lui  accordait.  Il  pés  à  l'observation  de  l'antiquité.  11 
1  de  lui,  plutôt  en  ami,  faut  pardonner  à  Fontenclle  le  re- 
lan  :  sans  orgueil  dans  proche  qu'il  lui  adresse  d'avoir  fait 
,  et  plein  de  résignation  un  mauvais  échange  des  bergers  avec 
race.  Malgré  toutes  les  les  pêcheurs.  Il  est  bien  permis  a  un 
iquelles  il  se  trouva  ex-  habitant  de  Paris  de  ne  pas  conce- 
rctour  de  l'âge,  il  sut  voir  le  charmeque  l'on  éprouve  étant 
lie  tranquillité  d'amc  ,  à  Naplcs,  k  suivre  de  l'œil  oc  peu- 
de  caractère,  dont  on  pie  de  bateliers  ,  empressés  à  gagner 
naître  l'empreinte  dans  le  rivage  pour  y  déposer  leur  proie, 
rages.  Conçus  dans  des  y  étendre  leurs  filets  ,  et  se  délasser 
.  circonsta nces  diflVrcii-  de  leurs  travaux.  11  ignorait  ;  sans 
îssent  jamais  apercevoir  doute,  l'effet  ravissant  de  ces  grou- 
ùi  dans  la  bonne  que  pes  balancés  sur  les  vagues  argen- 
iv.iitc  fortune  qu'ils  ont  tees  d'une  mer  que  la  tem|*ête  em- 
.  Sannazar  a  chanté  avec  bcllit  comme  le  calme.  11  existe 
nsport  les  amours  des  un  si  grand  nombre  de  réimpres- 
les  occupations  des  pè-  sious  des  Œuvres  de  Sannazar , 
pourtant  YArcadia  est  que  ce  serait  une  témérité  de  vouloir 
sa  jeunesse,  et  les  Eplo-  les  indiquer  toutes  :  nous  nous  bor- 
fruits  de  son  âge  mûr.  lierons  à  faire  quelques  remarques 
ière,  il  releva  la  poésie  sur  les  plus  estimées.  I.  Aicadia, 
l'état  de  langueur  où  Venise,  Vercellese ,  i5o*i ,  in-4°-» 
:c  les  froids  imitateurs  très-rare ,  mais  dont  un  a  ru  tort  de 
f  ;  et  il  douna  dans  les  d  outer,  car  elle  est  citée  dans  le  CaUt- 
>dcle  arhevé  d'un  nou-  logue  de  la  bibliothèque  Capponi  : 
i"e  poésie  à  peine  soup-  c*esllapremicreéditioiidcr*4rr<i</i<t, 
s  Grecs ,  et  entièrement  exécutée  sans  l'aveu  du  poète ,  qui  se 
.  Latins.  Ses  Kglogucs  plaignit  même  de  cette  publication 


SAN 


le  premier  a  écrire  dans  ce  genre:  goni  et  Lazzari.  Les  Eglopi^s 

Sannazar  y  Cl  usage  d'une  espèce  au  nombre  de  ciuq ,  et  pralu 

de  vers  que  les  Italiens  appellent  ment  les  seules  que  Sannazar 

sdruccioli  ,  et  qu'on  pourrait  nom-  composées.  Ceux  qui ,  sur  Tas 

mer  dactyles ,  dont  il  n'a  pas  été  tion  de  Giovio  et  de  Paul  Mjm 

l'inventeur ,  comme  on  l'a  cru ,  mais  ont  cru  qu'un  pareil  nombre  j'A 

qu'il  a  maniés  avec  beaucoup  de  égaré  pendant  le  séjour  du  poêfri 

facilité  et  de  goût.  Il  empruntait  des  France ,  n'ont  pas  réfléchi  qie  la  f* 

mots  sdruccioli  à  la  langue  latine ,  trième  Eglogue ,  est  adressée!  rf 

toutes  les  fois  qu'il  n'en  trouvait  pas  dinand  d'Aragon ,  retenu  prisa 

de  convenables  en  italien:  ce  qui  à  Madrid  après  la  mort  de  soft] 

donne  souvent  à  ses  églogues  un  air  et  la  cinquième  à  Cassandn 

tant  soit  peu  bizarre.  Ou  doit  à  Jean  chese,  à  laquelle  Sannazirie 

Martin  une  traduction  frauçaise  de  tacha  qu'après    son  retour  i 

YArcadia  t  Paris  ,  V ascosan ,  1 54 4  >  pl««  Le  poème  sur  YEnf*ntmtA 

in-8°.II.  SonettieCanzonijNajiles,  les  autres  poésies  latines  de  Su* 

i53o,  in-4°. ,  très-rare.  Si  dans  ces  zar  furent  réimprimés  ensemble,) 


mui   vvuTiuii    ifii  il  eu    a     tic  ic  Iil U9  liai  il  i"AUU    ïuimi\*uv*«««iv"- 

élégant.  L'Arcadia,  les  Sonet ti y\es  tient,   entre  autres,  les  Épie* 

Canzoni,m\e  petite  pièce  sur  la  prise  mes  que  des  éditeurs  plus  senj 

de  Grenade,  et  quelques  lettres  qui  leux  ont  quelquefois  supprimée»,! 

composent  le  Recueil  complet  des  égard  pour  la  cour  de  Rome:» 

ouvrages  italiens  de  Sannazar  ,  ont  des  plus  belles  est  celle  que  Ta* 

été  publiés,  en  1723,  en  un  seul  vol.  composa  pour  Venise ,  et  dont  il 

in-4°-,  à  Padoue,  précédés  de  la  vie  noblement  récompensé  par  le  d 

du  poète,  écrite  par  Crispo  de  Gai li-  de  cette  ville.  Sannazar  avait  1 

poli.  III.  De  Paria  Virçinis  ,  lib.  telle  prédilection  pour  Virgile 

m.  —  Eclogœ  r.  —  Salices  et  la-  Propercc  ,  qu'il  célébrait  toitf 

mentatio  de  morte  C/imfi,NapIcs  ,  ans  la  fête  du  premier  nar  m  l 

i5a6,  in-4°.  Le  poème  de  TEnfau-  quet,    dans  lequel  un  de  ses  fi 

te  ment  de  la  Vierge  ne  fut  achevé  lui  récitait  les  vers  du  seconi 

qu'âpres  le  dernier  retour  de  l'au-  domestique  était  uu  nègre  ,  Mf 

teur;  ce  qui  n'empêche  pas  qu'il  ait  le  maître  avait  impose  son  pu 

pu  être  commencé  ,  même  avant  nom  ;  ce  qui  a  fait  dire  à  Leui 

son  départ.  Dans  quelques  éditions  dans  le  Poggiana,  que  le  poète  » 

postérieures  ,  on  a  inséré  les  deux  nazar  n'était  pas  un  chevalier  m 

brefs    de   Léon  X  et  de   Clément  litain,  mais  un  affranchi  à' Ai 

VII;  le  premier  rédigé  par  ttcnibo  Syncerus.  La  Vie  de  Sannazar  J 


SAN 

ispo,  Giovio,  Porcac- 
,  et  dernièrement  par 
lo ,  dont  l'ouvrage  a  été 
1  i8io,in-8°.  A-g-s. 
I  KO.  V%  Sampietho. 
S  G AT.  V.  Camo. 
.  (  Louis  Piilvot  de) 
nac,en  i\H()  r  et  fut, 
ent  ,  compatriote  de 
,  circonstance  qui  ron- 
jup  à  si  foi  Mue.  Dès 
is.  il  fut  pris  eu  amitié 
ode  Mont  Momici,  qui 

de  son  fils  Aune ,  de- 
ir.l  si  célèbre  comme 
aiisae,  plus  âge  de  six 
une  Montmorcuci ,  lui 
ter  à  clic  val,  et  le  f.i  mi- 
les exercices  du  corps, 
t  il  excellait  lui-même: 
;na  ensuite  à  la  guerre , 
c  lui,  en  i5ii ,  à  la  de* 
ères,  et  se  rendit  l'année 
s  le  Milanez  avec  seize 
•s  que  le  roi  envoyait  au 
lutrec:  il  se  distingua  à 
tovare  et  au  comli.it  de 
tant  passé  sous  le  com- 
te Bmiuivct,  il  se  fit  re- 
-  son  intrépidité  à  Tat- 
%  -  de  -  Suzc  ,  en  i  5'à>\. 
la  même  année,  à  la  re- 
»cc  où  périt  le  c  lie  va  lier 
la  puissamment  le  comte 

a  «.mver  les  débris  de 
Vloin*»  heureux  a  la  ba- 
c,  il  fut  f*it  pri<nnnicr, 
t'.»i!larn  tuent  combattu  à 
••'■liai  de  hordes.  Il  fut 

\r\  v  litrpieur*.  fl.iiis  le 
ton*  lis  murs  «le  la  ville; 
r  même,  profitant  «l'un 
or^lilc  ,   il  saul.i  sur  le 

prtirr.il  espagnol  ,    s'é 
revint  en  France,  où  la 

Louise  de  Savoie  ,  qui 
iu  \if  intérêt ,  l'accueillit 


SAN 


343 


avec  empressement.  Celte  princesse 
le  chargea  de  porter  à  Madrid  ses 
lettres  et  celles  de  la  famille  royale. 
Pendant  tonte  la  captivité  du  roi , 
Sansac  remplit  cette  mission  avec  un 
ecIc  qui  lui  mérita  l'amitié  de  Fran- 
çois Ier.  Ce  prince  le  combla  de  bien- 
faits ,  lui  confia  le    soin   de  don- 
ner aux  princes  ses  fils  les  premiers 
éléments  de  l'équitation,  et  le  nom- 
ma ,  p!us  tard ,  un  de  leurs  gouver- 
neurs. Sansac  se  trouva,    par  ces 
nouvelles  fonctions  ,  éloigné  de  la 
carrière  militaire;  il  y  rentra  sous  le 
règne  de  Henri    II  ;  suivit  Cossé- 
Ibissac  eu  Piémont  (  i55i).  et  fut 
nommé,  tioi*  ans  après,  lieutenant 
du  maréchal  Strozzi  ,  commandant 
les  troupes  françaises  dans  le  pays 
de  Sienne ,  qui  lui  confia  la  défense 
de   la    Mirandolc.   Le  marquis    de 
Marignao  vint  assiéger  cette  place, 
en  1 554  9  avec  des  forces  considé- 
rables. Sansac  se  défendit  pendant 
huit  mois ,    et  le  marquis  de  Ma- 
rignan  fut  obligé  de  lever  le  siège, 
après  avoir  perdu  trois  mille  hom- 
mes. Cette  défense  héroïque  mit  San- 
sac au  rang  des  plushabilesofficicrs  de 
son  tem  ps.  Henri  1 1  le  nomma  gouver- 
neur deses  enfants,  avec  la  permission 
de  continuera  faire  la  guerre. Sansac, 
âgé  de  soixante-seize  ans,  prit  part, 
en  1  50 1 ,  à  la  bataille  de  Dreux  ,  où 
il  était  maréclial-dc-camp  sons  les 
ordres  du  duc  de  (luise:  il  fut  atteint 
d'un  coup  de  feu;  c'était  la  première 
blessure  qu'il  recevait  ,  après  avoir 
combattu  dans  onze  batailles  rangées, 
et  dans  iiuiuzc  si^es.  Il  se  retira  et 
ino'irut  ,  quatre  ans  après,  dans  sa 
ville  11.1t  île.  M — z — s. 

SAN-SKPOIXRO  (  Fn a  Luca  di 
ljon<;o\  /'<  r.  Pai  <.mi.i. 

SAN  SEVKRINO  lIlimniT* ,  gé- 
néral habile  et  intrigant,  vivait  à  la  lin 
du  quinzième  siècle.  François  Sforu, 


SAN 

m  duc  de  Milan ,  remarqua  ses 
t& ,  et  lui  donna  un  commande- 
t  y  que  San-Scvcrino  conserva 
lant  le  rogne  de  Galcaz-Maric  : 
s  après  l'assassinat  de  celui-ci , 
i-Scvcrino  fut  l'agent  des  intri- 
:s  de  Louis  le  Maure.  Ce  fut  lui 
i  surprit ,  en   1 4  7 1") ,   la  ville  de 
ortouc ,  pour  la  livrer  à  l'usurpa- 
ur ,  et  qui  l'iutroduisit  ensuite  dans 
;  château  de  Milan.  Cependant  ces 
jeux  hommes  ,  également  fourbes 
:t  ambitieux  ,  ne  ptircut  pas  demeu- 
rer long-temps  unis.  San-Scvcrino 
quitta  Louis  le  Maure  en  1 4B1 .  IL 
passa  tour-à-tour  au  service  des  Vé- 
nitiens et  de  l'Église,  et  il  se  distin- 
gua dans  plusieurs    rencontres.  Il 
fut   tue',  le  9  août  1/487  ,  sur  les 
bords  de  l'Adigc,  et  non  loin  de 
Trente ,  en  combattant  valeureuse- 
ment pour  les  Vénitiens  contre  la 
maison  d'Autriche.  Ses  trois  fils,  qui 
suivirent  comme  lui  le  métier  des 
armes,  s'attachèrent  à  Louis  le  Mau- 
re, et  furent  faits  prisonniers  avec 
ce  prince,  à  Novarc  ,  par  les  Fran 
çais,lc  10  avril  de  Tan  ifïoo.  S.  S.-i. 
SANSKVERINO  (Antonello  ). 
Pqy.  Sarno. 

SANSEVKKIIfO  (  Fkuuante  ) , 
quatrième  prince  de  S  i  lerne  (1)  na- 
quit, en  IJU7  ,  à  Naplcs  ,  d'une  des 
plus  illustres  familles  d'il  die  (*.».). 
Marie  d'Aragon ,  sa  mère ,  était  nièce 
de  Ferdinand  le  catholique,  el  cou- 
sine de  l'empereur  Charles -Quint. 
Elle  se  remaria  peu  api  es  la  perte 
de  son  premier  époux  ,  mettant  son 
enfant  sous  la  protection  du  roi  , 
qui  en  confia  l'éducation  au  comte  de 
Capaceio,  grand  amiral  du  royaume. 

(i)Lc  pif  mûr  qui  pur!  a  c?  tilrv  fui  H-  l.irtSiti- 
•■•■verino,  (îU  cl>-  Jeun.  rmii!**  d>  niaient,  »r<«- 
l>riiK-cde  Suit-rut*  t  111  i  j(ï3,  y*r  !«•  mi  I'i-hI'Uii-iiI  l'"*. 

[i^  Elit*  dr*c«lid.iit  d'iib  <!ini|i.i^ii.m  ilr  lî  ■■! ■-  t  t 
<JuÏM-mfly  ijuî  l«i  lit  cuiuiksiuu  du  luinl-'   dr    S.iu 


SAN 

Le  jeune  Sanscvcrino  fut  c 
les  nœuds  de  l'hymen  av 
tir  de  l'enfance.  Son  non 
chesses  tentèrent  l'ainbiti 
tuteur ,  qui  voulut  dispe 
main   du    pupille  sans 
le  temps  de  consulter  son 
prince  de  Salernc  fut  Cu 
belle  Villamarina ,  fille 
comte  de  Capaceio ,  et  Ï11 
son  immense  fortune.  Il  a 
choix ,  dès  qu'il  fut  eu  ét« 
cicr  les   qualités  de  sa 
Après  avoir  passe'  ses  prt 
nées  à  côte'  d'elle ,  pour 
ensemble  le  latin  et  le  ; 
Pompouius  Gauric ,  leur 
il  se  jeta  dans  la  cari  ion 
et  combattit  vaillammeo 
de  ses  vassaux  ,  qu'il  ava 
ses  frais,  pour  s'oppose 
tion  des  soldats  de  Franc 
le  royaume  de  Naples. 
lors  du  sacre  de   Chai 
Bologne,  le  prince  de 
rendit  avec  un  brillai.' 
déposa  au  pied  de  l'Eni  j 
présent  que  les  Napo 
destine  à  ce  monarque 
der  le   pas   à  l'amb; 
pagne,  représentant 
pays  que  le  sien,  le 
leriicne  parut  pas  à  ' 
o>a  y  envoyer  un  d 
no  s,  habille  comme 
1er   !•■   premier  étei 
(jiii    lui  était  échu  .* 
qu'il  avait  du  ai  ré. 
fut  très- irrité  ;  m.*' 
troubler  la   joie 
acte  de    ligueur, 
lerne  le  suivit  ei 
Flandre ,  s'c(ïoi< 
blier.par  son  dé 
de  respect  dont 
pablc.  Ce  ne  fut 
mierre  d'Afriqt 


SAN 

lièremcut ,  et  à  regagner 
reur.  Destine  à  faire  par- 
ex  pédi  don  ,  qui  devait 
Hassen  à  remonter  sur  le 
rince  de  Salcrnc  fit  des 
valeur,  et  mérita  les  élo- 
icrcur  et  l'ahniration  de 
i  après  la  pri.se  de  Tunis, 
Naplcs,  pour  recevoir 
nt  dans  ses  terres.  Les 
i  donna  surpas^èrcnt  en 
les  autres  barons  ,  et  ba- 
cinc  la  magnificence  du 
rgint  icpaudu  avec  pro- 
jr  de  lui ,  et  le  récit  de 
,  l'avaient  rendu  très- 
1  triiut  cependant  sa  ré- 
r  un  acte  qui  ne  pour- 
•mc  trouver  une  excuse 
ururs  de  son  temps.  En 
it  une  querelle  très-vive 
[iits  de  Put  ignano ,  qui  lui 
r  nu  cartel.  Le  ucc-roi , 
ti  uil.  ordunn  i  que  le  pro- 
[  aricte  et  enferme  dans 
le  la  ricaria.  Non  ion- 
c  satisfaction  ,  le  prince 
tonlut  jmiiir  son  ennemi 
u'i!  avait  eue  de  rappeler 
jfftir  que  le  marquis  de 
'était  mis  k  une  croisée 
n  pour  y  prendre  l'air  > 
t  traverse  le  ci  âne,  et 
t  sur  le  cari  eau.  On  eut 
.ic  1  assassin  ,  vassal  du 
île  rue  ,  s'était  chaîne  de 
e  de  son  maître  ;  mais 
i  malheureuse  coudition 
s  ,  et  les  privilèges  dont 
if  s  barons  f  que  le  cri- 
inipuui.  Le  prince  de 
*f  d'après  ce  trait ,  on 
•se  à  croire  d'un  carac- 
l  féroce  ,  avait  des  ma- 
s ,  et  un  goût  prononce 
r«*«.  11  appela  auprès  de 
Martelli  et  lfemardo  Tas- 


SAN  345 

so ,  et  protégea  les  jeunes  années  du 
grand  Torquato.  II  était  occupé  à 
relever  la  fameuse  école  de  médecine 
de  Salcrnc  ,  et  déjà  s'était  adressé  a 
plusieurs  savants  ,  qu'il  aurait  désiré 
voir  au  nombre  des  professeurs  de 
sou  université;  mais  les  guerres  étran- 
gères et  les  événements  auxquels  fut 
exposé  son  pays ,  ne  lui  laissèrent 
jamais  le  temps  de  réaliser  ces  pro- 
jets. En  1 544  ,  il  accourut  en  Pié- 
mont ,  pour  se  mettre  à  la  tête  de 
l'infanterie  italienne  :  il  la  comman- 
dait à  la  bataille  de  Cerisoles  ,  où  il 
sut ,  par  sa  fermeté  et  par  sa  pru- 
dence ,  couteuir  ses  soldats  et  rallier 
autour  de  ses  drapeaux  les  fuyards 
espagnols  ,  opposant  ainsi  une  der- 
nière digue  aux  progrès  des  Fran- 
çais ,  qu'il  empêcha  de  pénétrer  dans 
le  duché  de  Milan.  A  sou  retour ,  il 
trouva  le  royaume  de  Naples  travaillé 
par  les  innovations  et  les  réformes. 
Don  Pé'Irc  de  Tolède ,  dès  le  com- 
mencement de  son  administration  v 
avait  annoncé  des  vues  hostiles  contre 
les  barons ,  dont  il  voulait  borner  la 
puissance.  Les  changements  opérés 
dans  les  lois,  et  la  considération  dont 
il  avait  entoure  les  juges ,  avaient 
déjà  fait  disparaître  quelques  abus  ; 
mais  ces  moyens  lui  parurent  insuf- 
fisants pour  abaisser  l'orgueil  de  ces 
grands  vassaux  de  la  couronne ,  qui 
eu  étaient  souvent  les  pi  us  dangereux 
ennemis.  II  voulut  les  terrasser  par 
le  bras  de  l'inquisition,  dont  la  royauté 
avait  su  tirer  un  si  grand  parti  en  Es- 
pagne; mais  les  Napolitains,  quoique 
habitués  a  plier  devant  la  volonté  de 
leurs  maîtres  ,  se  déclarèrent  vigou- 
reusement contre  les  tribunaux  du 
Saint-Office.  Se  défiant  des  promes- 
ses du  vice- roi,  la  noblesse  et  le  peuple 
envoyèrent  une  depntation  a  l'empe- 
reur ,  pour  soutenir  les  privilèges  de 
la  ville  coutre  l'établissement  de  l'in- 


346 


SAN 


quisition.  Le  choix  tomba  sur  le 

S  rince  de  Salerne  et  sur  don  Placido 
c  Sangro ,  qui  acceptèrent  celte  ho- 
norable ,  mais  dangereuse  commis- 
sion. Ils  partirent  de  Naplcs ,  le  a8 
mai  1547  »  Potir  se  rcndre  à  Nurcm- 
Ixsrg,  où  résidait  alors  Charles-Quint. 
Devances  en  chemin  par  un  messa- 
ger de  don  Pèdre  de  Tolède ,  ils  trou- 
vèrent l'empereur  prévenu  contre 
les  de'putc's,  qu'il  ne  voulut  point 
recevoir.  Us  parvinrent  pourtant  à 
le  fléchir ,  et  à  lui  faire  signer  mê- 
me une  amnistie  générale  en  fa- 
veur de  la  ville ,  la  restitution  des 
armes  qu'on  lui  avait  enlevées,  et,  ce 
qui  était  encore  d'un  plus  grand  prix 
t>ourcetemps-là,ceIle  du  titre  dejede- 
lissime  qu'elle  avait  perdu.  San-Sc- 
verino ,  de  retour  de  ce  voyage  ,  fut 
reçu  en  triomphe  par  les  Napolitains, 
qui  allèrent  à  sa  rencontre ,  et  le  ra- 
menèrent jusqu'à  la  porte  de  son  hô- 
tel Le  jour  fixé  pour  sa  réception 
chez  le  vice-roi ,  il  traversa  la  ville, 
escorté  par  quatre  cents  hommes  à 
cheval ,  et  an  milieu  d'une  foule  im- 
mense qui  se  pressait  sur  son  passa- 
ge. La  haine  de  TolèJc  s'accrut  par 
ces  éclatants  témoignages   d'estime 

Srodigués  à  son  ennemi.  Il  résolut 
c  le  perdre ,  et  non  content  de  lui 
disputer  quelques  droits  de  préséan- 
ce, il  lui  intenta  une  action  pour 
revendiquer  à  la  couronne  la  pro- 
priété des  douanes  de  Saleine.  Le 
priuce  défendit  avec  chaleur  sa 
fortune  et  ses  privilèges  ;  mais  at- 
teint par  un  coup  de  fusil ,  qu'on 
lui  tira  sur  la  roule  de  Vi»  tri , 
il  ne  se  crut  plus  en  sûreté  dans  un 
pays  où  sa  vie  même  était  menacée. 
À  peine  fut-il  rétabli  de  sa  blessure , 
qu'il  quitta  le  royaume  de  Naplcs,  et 
se  rendit  à  Venise.  IL  reçut  l'ordre 
de  paraître  devaut  l'empereur,  dans 
le  terme  de  quinze  jours  :  cette  som- 


SAN 

ination  le  déconcerta  ;  il  ji 
à  propos  de  s'arrêter  à  P. 
de  se  faire  précéder  à  '. 
par  un  de  ses  courtisans , 
vait  y  sonder  les  disposi 
Charles-Quint.  Quelques  mo 
ques,  échappés  dans  une pre 
trevue ,  parurent  menaçant 

{>rincc ,  qui  résolut  avec  j 
égèreté  que  d'imprudence , 
obéir  à  Tordre  qu'on  vena 
communiquer  ,  et  de  che 
refuge  à  la  cour  de  Henri 
voya  en  France  Berna rdo  1 
entrer  en  négociation  avec  i 
dont  il  obtint  le  gouvernes 
de  Tarascon  et  de  Beauca 
vingt-cinq  mille  écus  de  pei 
commandement  général  d 
destinée  à  la  conquête  de  P 
prince  de  Salerne  se  rendi 
auprès  du  roi,  et  se  cousola 
fiscation  de  ses  biens  ,  et 
damnation  à  mort  dont 
de  le  frapper  à  Naplcs,  p; 
de  regagner  bientôt ,  k  la 
armer,  ce  qu'on  lui  avai 
l'exil.  Henri  11,  sollicité 
severino,  fit  préparer,  à 
quelques  vaisseaux  qui  di 
joindre  la  flotte  sortie  d 
CoiiMaiitiiiopIc  ,  pour  agi 
cert  contre  le  rovaume  < 
Cette  dernière  ,  au  noinbi 
cinquante    galères  ,    con< 
Dragut   Rais  ,    sous  les 
Sinan  pacha  ,   parut,  le 
i:>)2,  dans  les  eaux  de  P 
elle  resta  jusqu'au  10  aoi 
qu'elle  mit  à  la  voile  poui 
au  levant.  On  croit  que  et 
tion  fut  l'effet  d'une  foi 
d'argent  payée  au  parha  ] 
guer.  Lorsque  le  prince 
arriva  dans  ces  mêmes  F 
fut  tout  étonné  d'apprend 
cadre  turque  les  avait  i 


SAN 

jours.  Se  doutant  de 
lison  y  il  courut  après  le 

l'engager  à  revenir  sur 
lis  loin  de  le  plier  à  ses 
ut  se  résigner  à  l'accom- 
ostantiuoplc,  où  on  lui 
ue  le  sultan  mettrait  .1  sa 
des  forces  plus  considé- 
rée, suivante.  Il  y  passa 
se  livrant  à  la  debau* 
t  toute  considération ,  et 
un  secours  du  grand  sci- 
ant rien  entreprendre 
le  moyens  qu'il  avait ,  il 
anec,  où  il  pressa  inutile- 
e  lui  en  accorder  davan- 
II  avait  lui-même  à  se 
1  armées  espagnoles,  qui 
ses  états.  Le  prince  fit 
:  tentative  qui  faillit  lui 
».  Il  alla  s'établir  à  Cas- 
:ancf  d'où  il  dirigeait  un 
devait  ope  1er  une  révo- 
le royaume  de  Naplcs: 

fut  déjouée.   Quelques 
s   périrent  sur  l'écha- 

priuce  lui  -  même  sc- 
011s  les  coups  d'un  sicui- 
Ic  ses  amis  ne  l'eut  pré- 
menl  du  danger  qui  le 
?  priurede  Silcrnc  necon. 
»  d'espoir,  retourna  en 
il  fut  liicu  traité  tant  que 
II;  mais  après  la  mort 
t  .  avant  embrasse  ,  dans 
iv lits  qui  Mirviurcut ,  le 
Ibgurriots  ,  il  inuurut  à 
ti  1  >(>8 ,  >>ans  fortune  et 
lé.  On  trouvera  des  leu- 
sur  lui  d.<ns  Ammirato  : 
tbili  napol.  ,*S«im monte, 
l>t<>na  di  Sapoli  ;  et  Se 
lu  Tas\e.  A — <; — s. 
KKINO  (  Domisviuu.  ), 
îquiteu  170-  â  Noteia, 
1  iime 'le  Naples.  Il  fit  .ses 
liveriitc  de  cette  capitale, 


SAN  347 

dont  il  fut  ensuite  nomme*  profes- 
seur. Charles  III  l'appela  auprès  de 
sa  famille ,  et  se  servit  de  lui  pour 
faire  constater  l'imbécillité  de  son 
fils  aine ,  l'infant  don  Philippe.  Ad- 
mis à  l'académie  privée  de  Mer. 
Célcstino  Galiani,  Sanseverinoy  lut 
plusieurs  Mémoires  sur  des  phéno- 
mènes anatomiques  et  physiques.  Il 
employa  plusieurs  années  à  déter- 
miner la  nature  des  mojjetes ,  4 
faire  l'analyse  des  eaux  minérales  de 
Pouzzoles  ctd'lschia;  et  à  rassem- 
bler les  matériaux  pour  écrire  l'his  « 
toirc  du  Vésuve.  La  plupart  de  ces 
travaux  passèrent  dans  les  mains  de 
Giannelli,  son  meilleur  élève.  San- 
severino  mourut  le  i3  juin  1760. 
Ses  ouvrages  sont  :  I.  Deftbrarum 
sensibilitate  atqtte  irritabilitate , 
dans  un  Recueil  sur  l'insensibilité  et 
l'irritabilité  ,  imprimé  à  Bologne , 
1757.  II.  Lezione  su  d[unvitello 
a  due  teste ,  sans  indication  de  lieu 
ni  de  date.  A — g — s. 

SANSKVERO  (Raixoud  dl  Saw- 
cro  ,  prince  ne  ) ,  un  des  hommes 
les  plus  étonnants  du  siècle  dernier , 
naquit  à  Napics,  en  1710,  au  sein 
d'une  famille  qui  se  vante  d'avoir  eu 
pour  fondateur  un  cadet  de  la  mai- 
son de  Bourgogne.  Envoyé  à  Rome, 
il  fit  ses  études  au  séminaire  Romain, 
où  il  annonça  des  talents  extraordi- 
naires et  un  penchant  décidé  pour 
les  arts  mécaniques.  Un  jour  que  ses 
jeunes  camarades  se  préparaient  à 
donner  un  exercice  public  pour  ren- 
dre compte  de  leurs  progrès  de  l'au- 
née ,  on  parla  d'élever ,  dans  la  cour 
même  du  séminaire  ,  un  grand  théâ- 
tre mobile  ,  qui  pût  d'abord  ser- 
vir aux  thèses  littéraires  ,  et  ensuite 
aux  exercices  chevaleresques.  R.ii- 
m ond  ,  presqu'enfaut ,  et  n'ayant 
pas  la  moindre  idée  de  ces  cons- 
tructions 9  composa ,  par  la  seule 


e 

:ttts 
*œn»> -,  potenv  ■-    ^cncç'-       otT,  --    c&sa*  ""...Vie8 

S^é«^t  î^é^     *^&  ***?»* 


«^"jS*" 


SAN 

arts  mécaniques  furent  en- 
r  Sansevero,  d'une  machi- 
altque  capable  d'élever  l'eau 
Heur  considérable  :  —d'une 
espèce  de  drap  très -mince 
meable  à  l'eau  (Charles  III 
lisais  autrement  babillé  en 
—d'une  fabrique  encore  plus 
e  de  velours  de  soie  à'un 
Je  drap  de  l'autre,  qui  résis- 
ment  à  la  pluie  : — d'un  pro- 
r  imprimer  des  tableaux  sur 
rs,  sans  employer  d'autres 
x  quo.lc  velours  même,  dif- 
ot  nuancé.  Charles  III  pos- 
i  tableau  de  la  Vierge,  que 
avait  compose'  lui  -  même , 
ant  cette  image  d'un  faux 
uparent:  —  d'une  étoffe  de 
r,  parsemée  de  fleurs ,  à  la 
des  pekins  ,  mais  dont  la 
danche  u'avait  pas  d'épais- 
pri  rendait  le  faux  pekin  plus 
que  le  véritable:  —  de  l'art 
rer  la  soie  végétale  de  l'apo- 
ssica  canina): — d'unméca- 
ur  faire  des  tableaux  avec  les 
ou  poussières  de  drap,  dont 
tudrait  une  toile  de  Hollau- 
tentore  de  cette  étoffe ,  qui 
e  grand  sallon  du  château 

Persano ,  représente  une 
rec  des  portraits  de  plusieurs 
iges  du  temps:—  d'une  pein- 
I  nommait  héloidrique,  qui 
délicatesse  des  miniatures 
oeur  des  tableaux  à  l'huile: 
manière  de  fixer  la  couleur 
ibleaut  an  pastel  (  on  avait 
enté  à  l'académie  de  pein- 
>aris,  en  17  53  ,  un  procédé 
e  genre;  f .  Loriot).  San- 
tmmuniqua  sa  découverte  à 
,  qui  lui  a  consacré  un  cha- 
ier  de  son  Voyage  (1):  — 


m» 


r«|ivU  ÙMMtum  du 


SAN  349 

d'une  nouvelle  espèce  de  peinture  à 
l'encaustique ,  bien  supérieure  à  cel- 
le de  Caylus.  Le  prince  peignit  pour 
le  roi  un  tableau  avec  des  cires  en 
couleur,  dont  reflet  était  surpre- 
nant: — d'une  espèce  de  mastic  dont 
il  se  servit  pour  paver  deux  pièces 
de  son  appartement,  et  qui,  tendre 
comme  le  beurre,  pendant  qu'on 
l'appliquait ,  devenait  aussi  dur  que 
le  marbre  le  jour  suivant: — d'une 
manière  de  peindre  sur  verre  :  — du 
secret  d'employer  la  laque  et  le  ci- 
nabre dans  les  fresques  : — de  la  ma- 
nière de  colorer  les  marbres  de  Car- 
rare, dans  toute  leur  épaisseur.  II 
Gt  exécuter ,  pour  sa  chapelle ,  une 
grande  inscription  ,>iont  les  lettres 
en  blanc  se  détachent,  comme  les  G- 
gures  d'un  camée,  sur  un  fond  rou- 
ge, le  tout  ne  composant  qu'une 
seule  pierre;— de  l'ait  de  denteller 
le  marbre,  sans  faire  usage  ni  de  bu- 
rin ni  de  ciseau  :  deux  tableaux ,  en- 
tourés de  cette  espèce  de  dentelle, 
furent  présentés,  en  1780,  à  l'infant 
d'Espagne ,  don  Gabriel ,  par  le  prin- 
ce de  Cas  tel  franco ,  fils  ae  l'inven- 
teur :  —  de  l'art  d'imiter  les  pierres 
Gnes,  et  même  les  dures,  comme  les 
agates,  les  jaspes  et  les  lapis  lazn- 
li  :  Lalande  raconte  que  le  prince 
ayant  donné  un  morceau  de  son  la- 
pis lazuli  à  la  margrave  de  Bareuth, 
cette  princesse  le  lit  examiner  a  dif- 
férents chimistes  ,  (jui  virent  avec 
étonnement  que  l'acide  nitrique  le 
dépolissait,  comme  il  arrive  dans  le 
véritable  lapis  :  —du  secret  de  déco- 
lorer les  pierres  fines ,  et  de  les  blan- 
chir comme  le  diamant ,  etc.  Sanse- 
vero  avait  fait  différentes  observa- 
tions sur  la  palingénésie  naturelle  et 
artificielle  de  quelques  plantes  et  ani- 
maux ;  mais  il  permettait  rarement 
a  ses  amis  d'être  présents  à  ces  ex- 
périences. Il  avait  fait  construire 


35o 


SAN 


une  voiture  à  qn.itrc  roues,  qui  sur- 
nageait sur  la  mer,  sans  qu'on  pût 
apercevoir  le  mécanisme  qui  la  fai- 
sait flotter  et  avancer.  Le  roi  fut  tout 
étonné  lorsqu'un  jour  il  découvrit  de 
sa  terrasse  ce  nouveau  Neptune  se 
promenant  sur  la  surface  des  eaux. 
Le  voyageur  suc'dois  Jacques -Jouas 
Bjoerustachl,  professeur  de  l'univer- 
sité' d'Upsal,  en  parle  avec  beaucoup 
de  détail  dans  ses  Lettres  adressées 
à  Gjôrwcll,  bibliothécaire  du  roi ,  à 
Stockholm.  Sanscvcro  cultivait  avec 
succès  les  bel  les- lettres  ;  et  la  plupart 
des  inscriptions  latines  de  sa  cha- 
pelle ont  été  composées  par  lui-mê- 
me. 11  voulut  consulter  les  livres  sa- 
cres dans  leur  langue  primitive  ;  et 
en  peu  de  temps,  il  apprit  l'hébreu , 
le  syriaque,  et  même  le  grec  et  l'a- 
rabe. Il  de'pensa  des  sommes  consi- 
dérables pour  orner  de  sculptures 
l'oratoire  prive'  de  sa  famille.  L'en- 
tablement et  les  chaf'itanx  sur  les- 
quels il  est  appuyé  ont  clé  cxéculés 
d'après  les  dessins  qijc  lui  -  même 
avait  fouinis  aux  artistes;  et  l'on  ne 
peut  qu'eu  admirer  l'élégance  et  le 
goût.  Sanscvero  n'eut  pas  le  temps  d'à. 
chever  sa  chapelle;  mais  tout  impar- 
faite qu'elle  est  restée,  elle  n'en  est  pas 
moins  un  des  plus  beaux  monuments 
que  la  ville  de  Naples  offre  à  la  cu- 
riosité des  étrangers.  Le  prince  de 
Sanscvcro    était   grand    d'Espagne 
de  première  classe,  membre  de  I l'a- 
cadémie florentine,    depuis    1743, 
et  ensuite  de   celle  de  la   Crusci  , 
sous  le   nom  à'Escrcitato.  Il  fut 
obligé  d'écrire  une  longue  lettre  lat  ine 
à  Benoît  XIV ,  pour  lui  expliquer  les 
motifs  qui  l'avaient  engagea  s'enrô- 
ler dans  la  secte  des  francs-maçons, 
ce  dont  le  gouvernement  lui  faisait  un 
crime.  11  fut  accusé  d'hérésie  et  d'im- 
piété, pour  une  lettre  apologétique, 
qu'il  publia  sur  les  quipos,  sans 


SAN 

avoir  d'autre  but  que  cclu 

ner  en  ridicule  la  lourde 

des  antiquaires.  Il  obtint 

pape  que  cet  ouvrage  fûl 

V Index.  EnGn  on  reproche 

ce  de  blesser  l'honnêteté  r. 

en  ornant  de  statues  licenci 

térieur  de  sa  chapelle  privée 

qu'aucun  genre  de  célébrité 

quât  à  ce  génie  extraordic 

le  supposa  entaché  de  mag 

prétendit  que  toutes  ses  < 

ces  n'étaient  que  l'effet  d' 

secret  avec  le  diable.  M. 

attaques,  le  prince  de  San 

fut  exposé  à  aucune  persée 

il  mourut,  le  11  mars  17* 

infirmité  qu'il  avait  contra 

ses  préparations  chimiques. 

les  ouvrages  suivants  :  l.Pi 

a«evoley  e  più  utile  di  est 

litari  perl'infanteria,  Napl 

in  -  fol. ,  avec  fig. ,  et  rein 

Rome,  en  17G0.  II.  Lettei 

getica,  conlenente  la  dife 

bro  intitulât o  :  Leltere  di 

ruana,  per  rispetto  alla  su 

ne  de*  Quipu ,  etc. ,  ibid., 

4°.  III.  Supplica  alla  Si 

Bencdetto  XIV  in  difes 

chiaramento  délia  Lettet 

çetica  sul  proposito  de*  ( 

Peniani ,  ibid.,  17^3,  in 

Lettres  à  l'abbé  I\ollet ,  c 

la  relation  d'une  découve 

par  le  moyen  de  quelques  < 

ces  chimiques,   \**.  partie 

1753,  iu  -8°.  V.  Dissent 

une  lampe  antique  ,  t  rouit 

nkhy  en  Vannée  1753  ;  x 

de  l'ouvrage  précédent),  ibi 

in  -  8".  VI.  rocabolario  c 

militare  di  terra ,  jusqu'à 

0,6  vol.  in- fol.  VU.  L\ 

lando, opéra  nella  qualesi 

la  dissertazione  délie  orii 

daiche  di  Tolando.  VI IL 


SAN 

izzate  ad  un  libéra  pen- 
la  nécessita  die  abbia 
iù  ostinato  ateo  di  os* 
perfetta  morale ,  etc. 
hi  ciitici  sulla  vita  di 
On  y  explique  de  quelle 
horaet  a  pu  opérer  les 
'on  lui  a  attribués.  X. 
te  sopra  pli  erruri  dello 
1.  Dissertazionc  sulla 
su  i  fenomeni  délia  lu- 
'1ère  intonvt  alla  storia 
1 ,  sotto  il  governo  de' 
r,  etc.  Les  sept  derniers 
mt  pas  clé  publics. 

À — c. — s. 
(  Nicolas  ) ,  le  créateur 
;»hic  en  France  (i  ) ,  était 
ville,  où  depuis  plusd'uu 
imille  était  admise  aux 
iiiicipalrs.  Né  le  tio  dé- 
i,  il  était  l'aîné  des  trois 
las  S  inson  ,  lequel  pas- 
l.i  géographie,  souhaitait 
•n  fa  ut  s  cultivassent  cette 
Î4  celui  qui  fait  l'ubjet  de 
épondit  le  mieux  à  ses 
avoir  achevé  ses  huma- 
succès ,  au  collège  d'A- 
viut  dans  sa  famille  et  se 
itier  à  l'étude  de  l.i  géo- 
avatt  à  peine  seize  aus , 
♦tant  à  profit  les  travaux 
t  le  Gérard  Merrator  ,  il 
resser  une  carte  de  l'an- 
c ,  supérieure  a  celles  de 
cependant  il  eu  retarda  la 
.  daiit  |.i  crainte  qu'on  ne 
i  son  père.  SVîint  marié 
'ure,  et  forcé  par  son  peu 
de  prendre  un  état  pour 
,x  besoins  de  sa  famille, 
i  le  commerce  ;  mais  le 


J«t   lliffl  lirl'rf  tlimwt  , 

c'rml  lai  <iui  • 
•a  trmm  rt  ro  x  vt  d« 


SAN 


35t 


temps  qu'il  continuait  de  donner  à 
l'étude,  l'empêchait  de  suivre  ses  af- 
faires :  il  éprouva  des  pertes  consi- 
dérables, céda  ce  qui  lui  restait  a  ses 
créanciers ,  et  vint  à  Parts ,  en  1617 , 
apportant  sa  carte  de  la  Gaule.  Le 
succès  qu'elle  obtint  lui  mérita  la 
protection  du  cardinal  de  Richelieu. 
Il  fut  présenté  au  roi  Louis  Xfll , 
qui  voulut  recevoir  de  lui  quelques 
leçons  de  géographie ,  et  le  gratifia 
du  brevet  d'ingénieur  en  Picardie. 
Il  se  rendit  aussitôt  à  sa  destination, 
visita  les  différentes  villes  de  la  pro- 
vince pour  en  examiner  les  travaux , 
et  revint  dans  Abbeville  ,  dont  il  fit 
réparer  les  fortifications.  Les  devoirs 
de  sa  place  ne  ralentirent  point  son 
zèle  pour  la  géographie,  et  il  pu- 
bliait presque  chaque  année  de  nou- 
velles cartes.   Louis  XIII  vint,  en 
iG38,  en  Picardie  pour  être  plus  à 
portée  de  surveiller  les  opérations  de 
l'armée ,  et  pendant  le  séjour  qu'il 
fit  à  Abbeville  il  logea  dans  la  mai- 
son de  Sanson ,  auquel  il  témoigna 
les  plus  grands  égards.  Sanson  ac* 
compagnait  le  roi  dans  ses  différentes 
excursions ,  et  plusieurs  fois  il  eut 
l'honneur  d'être  appelé  au  conseil. 
Ayant  à  se  plaindre  du  marchand 
qu'il  chargeait  de  la  vente  de  ses 
cartes  (-i),  il  s'établit  vers  1640,  à 
Paris,  pour  en  surveiller  le  débit,  qui 
faisait  sa  principale  ressource.  Il  re- 
çut ,  peu  de  temps  après,  le  brevet 
de  giographe  ordinaire  du  roi ,  avec 
un  traitement  de  deux  mille  liv. ,  et 
fut  nommé  conseiller-! l'état  ;  mais  il 
n'en  prit  point  le  titre  dans  la  crain- 
te, dit-on,  que  ses  enfants  ne  s'en 
pie  va  lussent  pour  se  dispenser  de  cou. 
tiuucr  l'étude  de  la  géographie.  Alta- 


(»>  Se»  caitrt  rUirut  m»  |»-in.  Il  av.il  .flViirr  k 
Mridùur  lavtrairr.  t|ui   iU>(  im  «riW,  ri  U   r*>> 


c*np*fiMtt  bmI.  Il  rnx-fXtfr*  mirmw  dant  Maricil* 
me  <Mt  «!•  ti  «Uit  Um  mu*  JtW. 


35a 


SAN 


que  par  le  P.  Labbe.  au  sujet  de  la 
carte  de  la  Gaule,  il  lui  répliqua  vi- 
vement ;  et  il  se  proposait  de  relever 
en  détail  les  nombreuses  méprises  de 
son  adversaire;  mais  le  chancelier 
Seguier  les  reconcilia ,  et  détermina 
Sanson  à  jeter  au  feu  le  reste  de  son 
manuscrit.  Nicolas  mourut  à  Paris , 
le  7  juillet  1667,  et  fut  inhumé  dans 
la  chapelle  basse  de  Saint  Sulpice. 
Outre  ses  trois  fils ,  dont  on  parlera 
ci-dessous ,  il  a  formé  plusieurs  élè- 
ves ,  parmi  lesquels  on  se  contentera 
de  citer  Duval  son  neveu ,  et  le  père 
du  célèbre  Guillaume  Dclisle.  On  ne 

S  eut  disconvenir  qu'il  n'ait  rendu 
'importants  services  à  la  géogra- 
phie ;  mais  c'est  justement  qu'on 
lui  reproche  d'avoir  travaillé  avec 
trop  deprécipitation,etdcn'avoir  pas 
assez  profité  des  découvertes  astrono- 
miques pour  donner  à  ses  cartes  le 
degré  de  perfection  dont  elles  étaient 
susceptibles.  Fréret  en  a  signalé  les 
défauts  dans  deux  Lettres  sur  Guill. 
Delislc,  insérées  l'une  dans  le  Mer- 
cure, mars  1706,  et  l'autre  dans 
le  tome  x ,  2e.  partie  des  Mémoires 
de  Niccron.  La  seconde  est  une  ré- 

Sonse  à  la  Notice  sur  les  Sinsons  , 
ont  l'auteur,  pour  relever  le  mérite 
de  ces  géographes,  cherche  à  rabais- 
ser celui  de  Delislc  (3).  Outre  un 
très-grand  nombre  de  cartes  qu'on 
peut  se  dispenser  d'indiquer ,  puis- 
qu'elles ont  été  surpassées  depuis  long- 
temps (4) ,  ou  a  de  Nicolas  Sanson  : 
I.  Gallie  antiquœ  descriptio  geo- 
graphica,  1617,  in -fol.,  en  quatre 
feuilles ,  et  deux  de  supplément.  11. 
Gracia*  antiques  descriptio  geogra- 


(J)  CeVe  Notice  fut  puMitu-  par  Nirrr*  n ,  tom. 
tlll,  iio-3.î.  <hi  rétribue  à  MhuUu-S.ii  «>q  on.. 
Tabbé  Peirèr,  tous  .Jeux  («.titi-HUâV  NkuLk. 

(4)  t««»  curieui  unirent  ct>mnil<  r  le  CauU^ns 
du  «Mtctetlrrres  dcgéog-iphie  de*  Sausou,  i-oa  , 
io-is. 


SAN 

pfùca,  i636,  in-fol.  III. 

Romain  i   1637  ,  en  qui 

IV.  Britannia  ou  Rech 

l'antiquité  à?  Abbevïlle,  1 1 

Dans  cette  Dissertation 

curieuse ,  Sanson  cherche 

qu'Abbevillcest  IzBritani 

bon  (  Voy.  Geogr.  lib. 

qu'elle  a  fourni  la  premii 

qui  s'est  établie  daus  la  G 

tagne  ,  pays  auquel  elle  a 

no  m  «II  y  traite,  en  passant 

ges  de  Py  théas  (  V.  ce  ne 

l'antiquité  de  Marseille.  V 

ce,    1644,  in-fol.,  en  < 

cinq  latines  et  cinq  fran 

Tables  méthodiques  pou 

sions  des  Gaules  et  de  l 

i644 1  in-fol.,  reprodui 

fils,  eu  169G;  et  avec  des  1 

et  des  additions  par  Robe 

Çondy,  en  1742.  VII.  L'y 

l  Espagne,  l'Italie  et  l'A 

i644  >  in-fol. ,  quatre  cai 

Le  Cours  du  Rhin  ,  en  n< 

avecune  tablcalphabétiqut 

1G46,  in-fol.  IX.  In  Phi 

liœ  antiquœ  Phil.  Labbe  t 

nés  geographicœ  ,  Paris , 

in- 1 1.  Ces  deux  premier* 

les  seules  qui  aient  paru,  1 

nent  les  remarques  de  S 

sur  les  deux  premières 

l'alphabet,  et  cependant  il 

de  quatre  cents  erreurs  ou 

son  adversaire.  X.  Remt 

la  carte  de  l'ancienne  Gi 

à  la  traduction  des   cou 

de  César  de  Perrot  d'Al 

1G47011  i6ji,  in-4°.;cll 

vantes  ou  instructives.  X 

eu  quatorze  cartes ,   1(0 

XII.   Index  gengraphieu: 

in-  \'i.  XIII.   Geograplut 

veteri  et  novo  Testamento 

et  in  tabulis  quatuor  ce 

i053,in-fol.ji665,mén 


SAN 

le  Jean  Lcclcrc ,  1704 
de  Saint -Paul,  vm  , 
scrutions  géographi- 
if luîtes  en  français  ,  et 
édition  de  la  Bible  de 
ifol.  Roliert  de  Yau- 
•  du  travail  'leS.inson 
-aphie  sucrée.  XIV. 
"»<>,  in  .|"-t  aveedix- 

O11  conserve  à  la  Li- 
loi  une  Dissertation 
ïûiisou  *ur  le  Portus 
xer  ';,  qu'il  place  à 
un  portrait  a  étéera- 

,  format  in-4°.  W-s. 
Îicolas  ),  l'aine  des 
t,  fit  tué  d'un  coup 

|j  journée  des  Bar- 

ît  164^)»  cn  défen- 
îer  Seg«icr  contre  la 
uilace  ;  f.  Seguier;. 
ie  de  vingt-deux  ans, 
enir  le  titre  de  géo- 
c  duroi.Onluialtri- 
?  l'Europe  ,  en  dis- 
rrc  vingt  cartes  fran- 
itines.  —  Guillaume 
li-t  des  trois  frères, 
iccrl  avec  Adrien,  le 
:artes  et  dos  livres  de 
tre  de  nouvelles  pu- 
irles  de  son  père,  on 
roihiction  à  la  uéo- 
lOtf  t  ,  in-u,  3  p.11- 
:r  .ivre  de  nouvelles 
\plir.itions  plus  dé- 


•■  rt  t. it  mjiji-  1«-«  P-irlug«i« 
F'wur  ••  iéI  •  l»ll'  •  f  i|4iu|w« 
tiui      y  u>    ii  fi    i«ijtr    !»»•  I- 

1     I     ><1ri    l*%    «  <l|i|j<k  1     f4t|tt-> 

»»-<i1  ttilra.  t.  "•tf-i  /«*  mm. 

!••■»    I4   •  ■illf.  tl-f)    ilr    |'«l.hr 

I     .iit    >«      lljr  .l|     M4ll|tr-ll|-ia« 

'.ni*..*   |iai   \    **4i.~.|i  ,  i\rr 
I  t4    •  o-iifaitiiiii  ,  rt  i  1  ciiir    |r| 

»     filMTI.t  l-llll   |I4I  •  ■  ./t    Jf^tf 

l'i  |r  U  ,  1  »  '|iu  Ut  1 1*  r  v  •  .| 
ir    •■!■  uli     mi|i|tr-fi, iiii.Ic  ^r». 
{■•»    •/*■!     r'/r|l     ifj.ij  yiijl/i   f 
«la*  lr  h  iiuvruiLrr   iHiq  «t 

C.  %|  .1». 


SAN 


353 


taillées,  1690,  1705,  1714,10-4°. 
et  io-fol.  II.  In  geographiam  anti- 
quant  Mich.  -  Ant.  Baudrand  dis- 
quisitiones  geographicœ ,  ibidem, 
iG83,  iu-i2.  Il  y  défend  la  mémoi- 
re de  .«on  père  contre  les  attaques 
de  fiaudraud  (  /'.  ce  nom  ),  et  relè- 
ve en  même  temps  les  110 ui Lieuses 
erreurs  de  ce  géographe  ;  ii  en  si- 
gnale jusqu'à  six  cents,  dans  la  pre- 
mière lettre  de  sou  Dictionnaire.  1 1 1. 
Dissertation  sur  ce  que  Dominique 
Cassini  dit  des  conquêtes  des  Gau- 
lois, dans  son  Traité  d'astronomie, 
il  y  prétend  prouver,  contre  Cas- 
sini, que  la   Ol  liberté  et  la  Gala- 
lie  n'étaient  point  des  pays  mariti- 
mes ,  et  qu'il  n'a  jamais  existé  sur 
les  rives  du  Pont-Kuxiu  de  peuples 
appelés  Celto  -  Scythes.  Celle  pièce 
n'a  p.is  été  publiée;  mais  ou  eu  trouve 
un  extrait  assez  étendu  dans  le  Jour- 
nal des  savants ,  année  1697  »  '  ' l  " 
1 16.  L'auteur  promettait  de  l'insé- 
rer dans  un  Recueil  de  traités  sur 
l'ancienne  Gaule ,  commencé  par  son 
père,  et  auquel  il  avait  mis  la  der- 
nière main.  I V.  Lettres  sur  les  chan- 
gements qui  se  trouvent  dans  la  car- 
te de  l'Asie ,  mise  au  j)ur  par  de 
Fer,  Journal  des  sa  vauts,  1697.  Guil- 
laume mouiut  le  i5  mai  1703.  Il  a 
laisse  des  Remarques .  eu  manuscrit, 
sur  la  Notice  des  Gaules,  de  Valois. 
—  Adrien  S  a  m>o  m,  géographe  ordi- 
naire du  roi ,  comme  ses  deux  frères, 
eut  part  aux  différents  ouvrages  de 
Guillaume.  Il  cultivait  aussi  la  phi- 
losophie et  les  lettres  avec  quelque 
succès.  Dreux  du  Radiera  recueilli, 
dans  nés  Récréations  historiques  (  1 , 
3o4)  ■  11 11  Sonnet  d'Adrien ,  qui  méri- 
te d'être  bi.  Il  mourut  le  7  sept.  1718, 
laissant  son  foiid  de  cartes  et  de  li- 
vres géographiques  à  PicrrcMoulart- 
Sanson ,  son  neveu.  Moulait,  mort  le 
3o  j  uin  1 7 3o,  eut  pour  successeur  son 

*3 


354  SAN 

neveu ,  Robert  de  Vaugondy  (  F.  ce 
nom,  XXXVIII,  2 15).     W— s. 

SANSON  (  Jacques  ) ,  carme  dé- 
chaussé d'Abbeville,  né  en  i5<)6, 
était  cousin  de  Nicolas  Sanson ,  qui , 
le  premier ,  cultiva  la  géographie  en 
France  avec  quelque  succès.  Apres 
avoir  achevé  ses  études  à  Paris,  il 
y  prit  l'habit  du  Cannel ,  et  reçut 
le  nom  d'Iguace  -  Joseph   de  Jé- 
sus-Maria,  sous  lequel  il  est  princi- 
palement connu.  Il  acquit  bientôt 
une  réputation  comme  prédicateur, 
et  fut  revêtu  de  différents  emplois, 
qu'il  remplit  avec  zèle  (i).  Dans 
ses  loisirs ,   il  s'occupait  de  recher- 
ches sur  l'histoire  de  sa  ville  natale , 
où  il  eut  la  satisûcation  de  voir  s'é- 
lever une  maison  de  son  ordre  ;  et  il 
mourut  au  couvent  de  Charenton,  le 
19  août  i665.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  I.  La   Fie  de  saint 
Maur  des  Fossés ,  avec  les  antiqui- 
tés de  cette  abbaye,  Paris,  1640, 
in-8°.  II.  Histoire  ecclésiastique  de 
la  ville  d'Abbeville  et  de  l'archi- 
diaconé  de  Ponthieu,  ibid.,  1646, 
in-4°.  III.  Fie  de  la  mère  Gabrielle 
de  Jésus-Mari  a ,  fondatrice  des  reli- 
gieuses de  Tordre  de  Saint  -  François 
de  Paulc ,  ibid.,  1 646,  in**.  IV.  Récit 
des  vertus  d' A  moine  Leclerc  de  La 
Foi  et  y  avocat  au  parlement  de  Pa- 
ris,  ibid.,  1647  >  iQ'8°«  Le  P.  Sanson 
avait  été  son  directeur.  V.  Le  Mar- 
tyre du  P.  Denis  de  laNativité  (nom- 
mé dans  le  monde  Berthelot),  mort 
pour  la  foi,  dans  les  Indes  ,  ibid., 
1648,  iii-8«\  VI.  L' Histoire  généa- 
logique des  comtes  de  Ponthieu  et  des 
majeurs  d'Abbeville,  ibid.,  1657  » 

(1)  Quelques  biograubes  disent  que  le  P.  Sanson 
fut  uuumie  Mipérirur  de  la  maison  def  Canne*  dé- 
chaussés établie  récemment  »  Turio ,  et  que  pen- 
dant ton  séjour  en  cette  ville ,  la  princesse  roynlc 
de  Sirota  le  choisit  pour  sou  confesseur;  in*»i»  Je  I*. 
de  V illien,  que  l'on  a  dû  croire  bien  informé  de 
tout  ce  qui  coiicrrtie  tes  religtetu  de  ton  ortlrc ,  n'eu 
fut  aucune  mention,  "* 


SAN 

in  fol.  Il  a  laissé  en  manusc 
toire  ecclésiastique  du  dio 
miens;  les  Fies  des  saints 
cèse;  la  Chronique  des  Ce 
chaussés  de  France;  et  qu 
très  ouvrages  dont  on  troi 
très  dans  la  BibL  Carme 
Cosme  de  Villiers,  p.  708 

SANSOVINO  ou  TAT 

ques  ) ,  célèbre  sculpteur 
teele  italien,  plus  connu  s< 
mier  nom  ,  qu'il  tenait  de  s < 
naquit  à  Florence ,  vers  l'ai 
Comme  il  annonça  de  bonc 
goût  décidé  pour  les  arts 
le  plaça  sous  la  direction  d 
du  Mont-Sansavino ,  aupi 
il  fit  d'étonnants  progrès 
qu'il  avait  contractée  avec 
Sarto,  contribua  beau  cou  ] 
son  dessin  ,  et  à  le  préser 
mitation  servile  de  Miel 
dont  le  style  exagéré  n' 
rable  que  dans  ses  ouvrag 
vino  ne  cessait  pas  de  les  • 
ce  fut  dans  une  des  salles 
Médicis  ,  où  ce  grand  art 
d'exposer  un  de  ses  carto 
jeune  Tatti  se  rencoutra  p 
mière  fois  avec  Raphaël 
connaître  à  Sangallo.  Ced 
gagea  de  le  suivre  à  Rom< 
fit  espérer  la  protection  di 
dont  il  était  l'architecte, 
en  accepta  l'invitation  ;  c 
trant  plus  occupé  d'appi 
autres  que  de  briller  lui- 
employa  les  premiers  m< 
nouveau  séjour ,  à  copie 
beaux  monuments  de  Tant 
semblés  dans  le  palais  de 
Bramante  ,  séduit  par  la 
que  Sausovino  mettait  dai 
sins ,  le  chargea  de  modèle 
currence  avec  trois  auti 
teurs;  le  Laocoon,  qu'on  d 


SAN 

?  cardinal  Griniaui. 
mpcs,  furent  termi- 
,  se  défian(  de  son 
.en  remit  le  choix  à 
•oida  pour  l'ouvrage 
i  tel  succès  attira  Mir 
utiuii  du  pape  }  qui 
uratioii  de  pluMCius 
de  son  Musée.  Ce 
[tic  minutieux,  exige 
e  et  d'adresse,  servit 
pprécier  les  talents 
11  ne  se  montra  pas 
i  tâche.  Les  éloges , 
jlait  n'étaient  pour 
iguillons  pour  l'cn- 
er  encore.  Son  zc!c 
is  li  louange  ;  mais 
ui-it  à  sa  santé,  et 
Rouie,  il   alla  se 
p.  A  peine  fut-il  eu 
re  le   ciseau ,   qu'il 
urs    statues  ,  entre 
amt  Jar.pics ,  pnir 
te -Marie  dcl  t'io- 
ti us  dont  hérita    ia 
euce   (i,.  Sansovi- 
te  trente   ans,  qu'il 
la  réputation  (l'un 
pleurs  de  son  temps, 
(pie ,   peu  satisfait 
jiiuc ,  il  ait  aspiré  à 
•>a  lelc.  Se  trouvant 
du  p.isvigc  de  Léon 
\\  (uiiti.i  p.ir  la  ri- 
de triomphe  élevé 
r    îe  >an  Galltt,  et 
d.-mratiou  dont  il 
ua^picr  !a  vieille  f.i- 
*e.  Le   pipe  ,   en  la 
s"«  mpiVhrr  de  s'é- 
Iwiuiua^c  que  ce   ne 


■  il»  ■  jtlii  t  !>•  Un  il»   S*    «  ,\  h    i 
■f     l   <>i.  (>b   |<l(    iu    imi    \f 
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«■I  |» «i r  » *u r< >(• ,  i|u'tl  *u d**« 


SAN  355 

»  soit  pas  la  véritable  !  »  Au  retour  de 
Léon  X  de  Bologne,  Sa usovino,  qui  lui 
fut  présente,  en  reçut  la  demande  d'un 
projet  pour  renouveler  la  façade  de 
l'église  de  Saint-Laurent. Mais  Michel- 
Ange  y  travaillait  aussi  de  son  co- 
té, et  l'emporta  sur  sou  rival,  qui 
se  consola  de  cet  échec ,  eu  se  voyant 
préféré  à  son  tour  à  l'eruzzi ,  à  San- 
gullo  et  à  Raphaël  dans  la  cons- 
truction de  l'église  de   Saint-Jean- 
Baptiste  ,  que  les  Toscans  faisaient 
élever  avec  uue  magniûcence  extraor- 
dinaire, à  Konic.  Sansovinose  ren- 
dit de  nouveau  dans  cette  capitale 
pour  y  diriger  les  travaux  de  l'é- 
glise: une  chute  qu'il  y  Gt  le  rame- 
na encore  une  fois  à  Florence,  ou 
il  ne  tarda  pas  à  apprendre  la  mort 
de  Léon  X ,  et  le  découragementdaus 
lequel  cette  perte  avait  jeté  tous  les 
artistes.  Il  Gt  (  en  i5'j3  ),  un  voyage  - 
à  Venise ,  et ,  à  la  demande  du  doge 
Gritti,  il  alla  visiter  l'église  de  Saint- 
Marc  ,  dont  les  dômes  menaçaient 
ruine.  Il  était  sur  le  point  d'en  en- 
treprendre la  réparation ,  lorsque  la 
nouvelle  inattendue  de  la  mort  d'A- 
drien VI ,  et  de  l'exaltation  au  pon- 
tificat d'un  membre  appartenant  a  la 
maison  des  Médicis,  vint  ranimer 
toutes  ses   espérances.   Il  alla  re- 
prendre, à  Rome  .  les  travaux  sus- 
pendus de  l'églbe  de  Saint  -Jean- 
Biptistc,  et  en  commença  pour  les 
tombeaux  de  Santacroce  ,  et  du  car- 
dinal d'Aragon.  Il  jouissait  de  ses 
nouveaux  triomphes  ,  lorsque  la  ca- 
pitale du  moude  chrétien ,  livrée  (en 
\\>x*  ),à  la  licence  des  soldats  du 
connétable  de  Bourbon  ,  ne  présenta 
plus  qu'un  objet  de  désolation  et  de 
uiUêrc.  Sansovino,  à  l'exemple  de  la 
plupart  de  ses  confrères  ,  se  sauva 
de   ce  naufrage  ,  et  s'estima  heu- 
reux de  recevoir  uue  invitation  de  la 
France ,  qui  s'enrichissait  des  per- 


35  i 


SAN 


I 


ucveu ,  Robert  de  Vaugondy  (  F.  ce 
nom,  XXXVIII,  2 15).     W— s. 

S  AN  SON  (  Jacques  ) ,  carme  dé- 
chaussé d'Abbevillc,  né  en  1696, 
était  cousin  de  Nicolas  Sanson ,  qui , 
le  premier ,  cultiva  la  géographie  en 
France  avec  quelque  succès.  Apres 
avoir  achevé  ses  études  à  Paris,  il 

prit  l'habit  du  Carmel ,  et  reçut 
e  nom  d'Iguace  -  Joseph  de  Jé- 
sus-Maria,  sous  lequel  il  est  princi- 
palement connu.  11  acquit  bientôt 
une  réputation  comme  prédicateur, 
et  fut  revêtu  de  différents  emplois, 
qu'il  remplit  avec  zèle  (1).  Dans 
ses  loisirs,  il  s'occupait  de  recher- 
ches sur  l'histoire  de  sa  ville  natale, 
où  il  eut  la  salisûcation  de  voir  s'é- 
lever une  maison  de  son  ordre  ;  et  il 
mourut  au  couvent  de  Charenton,  le 
19  août  i665.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  I.  La  Fie  de  saint 
Maur  des  Fossés ,  avec  les  antiqui- 
tés de  cette  abbaye,  Paris,  1640, 
in-8°.  II.  Histoire  ecclésiastique  de 
la  ville  d'Jbbeville  et  de  l'archi- 
diaconé  de  Ponthicu,  ibid.,  1646, 
in-4°.  III.  Fie  de  la  mère  G  abri  elle 
de  Jésus-Maria ,  fondatrice  des  reli- 
gieuses de  l'ordre  de  Saint  -  François 
de  Paule ,  ibid.,  1 646,  in-8°.  IV.  Récit 
des  vertus  d'Antoine  Le  clerc  de  La 
Foi  et  y  avocat  au  parlement  de  Pa- 
ris, ibid.,  1647  >  in*8°.  Le  P.  Sanson 
avait  été  son  directeur.  V.  Le  Mar- 
tyre du  P.  Denis  de  laNatmté  (nom- 
mé dans  le  monde  Berthelot),  mort 
pour  la  foi,  dans  les  Indes  ,  ibid., 
1648,  in-8°.  VI.  V Histoire  généa- 
logique des  comtes  dePonthieu  et  des 
majeurs  iVAbbeville,  ibid.,  1637  , 

(1)  Quelques  biographes  dix  nt  que  le  P.  $aus.m 
fut  nommé  Mjueiieur  de  la  maison  des  Cannes  dé- 
chaussés établie  récemment  a  Turiu ,  et  que  pen- 
dant «on  fc'jour  en  cette  ville,  la  princesse  m\»lc 
drSaroiele  choisit  pour  sou  confesseur;  mai-.  Je  l\ 
de  Villiera,  que  l'on  a  dû  croire  bien  informé  tic 
tout  ce  qui  concerne  le»  religieux  de  ton  oiûrc ,  u'eti 
fait  aucune  aientiou,  ~~ 


SAN 

in  fol.  Il  alaisséenmanusci 
toire  ecclésiastique  du  diot 
miens;  les  Fies  des  saints  t 
cèse;  la  Chronique  des  Ca 
chaussés  de  France;  et  qu< 
très  ouvrages  dont  on  troi 
très  dans  la  BibL  Carme 
Cosme  de  Villicrs,  p.  708 

SANSOVINO  ou  TAT 

ques  ) ,  célèbre  sculpteur 
tecte  italien,  plus  connu  se 
mier  nom  ,  qu'il  tenait  de  •( 
naquit  à  Florence ,  vers  l'an 
Comme  il  annonça  de  bonn 
goût  décidé  pour  les  arts  . 
le  plaça  sous  la  direction  d< 
du  Mont-Sansavino ,  aupr 
il  fit  d'étonnants  progrès 
qu'il  avait  contractée  avec . 
Sarto,  contribua  beaucoup 
son  dessin  ,  et  à  le  préser 
mitation  servile  de  Miel 
dont  le  style  exagéré  n' 
rablc  que  dans  ses  ouvra  g 
vino  ne  cessait  pas  de  les  ( 
ce  fut  dans  une  des  salles 
Médicis  ,  où  ce  grand  arti 
d'exposer  un  de  ses  cartoi 
jeune  Tatti  se  rencoutra  p< 
mierc  fois  avec  Raphaël 
connaître  à  Sangallo.  Ce  de 
gagea  de  le  suivre  à  Rome 
fit  espérer  la  protection  de 
dont  il  était  l'architecte.  • 
en  accepta  l'invitation  ;  el 
trant  plus  occupé  d'appr 
autres  que  de  briller  lui- 
employa  les  premiers  me 
nouveau  séjour  ,  à  copiei 
beaux  monuments  de  l'ami 
semblés  dans  le  palais  de  ] 
Bramante  ,  séduit  par  la 
que  Sausovino  mettait  dai 
sins ,  le  chargea  de  modèle 
currence  avec  trois  autr 
leurs  ;  le  Laocoon,  qu'on  d 


SAN 

mr  le  cardinal  Grimaui. 
groupes,  furent  termi- 
uic  ,  se  défian(  de  son 
icut ,  en  remit  le  choix  à 
se  décida  pour  l'ouvrage 
».  Un  tel  succès  attira  sur 
attention  du  pape ,  qui 
oiauralioii  de  plusieurs 
lées  de  si>u  Musée.  Ce 
uoique  minutieux,  exige 
géuie  et  d'adresse,  servit 
x  apprécier  les  talents 
>  ,  qui  ne  se  montra  pas 
le  sa  tâche.  Les  éloges , 
comblait  n'étaient  pour 
d'aiguillons  pour  Tcu- 
tériter  encore.  Son  zc!c 
:  sous  la  louange  ;  mais 
té  nuisit  à  sa  santé,  et 
itter  Rome,  il  alla  se 
ci» te.  A  peine  fut-il  en 
rendre  le   ciseau ,   qu'il 
usicurs    statues  ,  entre 
de  saint  Jacques  ,  pour 
)iinte-  Marie  dcL  fio- 
lacchus  dont  hérita    ia 
•"lorcuce  (1).  Sausovi- 
peine  trente  ans,  an'il 
i  de  la  réputation  d'uu 
sculpteurs  de  son  temps, 
lier  que,   peu  satisfait 
ouronne ,  il  ait  aspiré  à 
r  sur  sa  te  te.  Se  trouvant 
ors  du  pass.igc  de  Léon 
f  il  l'i  tonna  p.ir  la   ri- 
arc  de  triomphe  élevé 
>oitc  de  San  Gallo,  et 
'une  décoratiou  dont  il 
ur  manquer  !a  vieille  fa- 
cglise.  Le   p.ipr  ,  eu  la 
put  sVmpèchcr  de  s'é- 
i-l   d  y  minage  que  ce   ne 

•■  •  d»i  yâttt  ï*Jl#»  ilr  S*  t.i*if.-i, 
t«ii«  U  i-ffi.  On  |>*at  m  voir  I* 
1  l\  <!••  •!■«•*«•  li'tttnl.n  Suiknc 
!*■  ri*  <i» ta!  ja>»rr  im  A*  m*  *l+vrm  , 
\'llttnrwt  |MMir  wa  f"U ,  qu'a  rude. 


SAN  355 

»  soit  pas  la  véritable  !  »  Au  retour  de 
Léon  X  de  Bologne,  Sansovino,  qui  lui 
fut  préseuté,  en  reçut  la  demande  d'un 
projet  pour  renouveler  la  façade  de 
l'église  de  Saint-Laurent.Mais  Michel* 
Ange  y  travaillait  aussi  de  son  co- 
té, et  l'emporta  sur  sou  rival,  qui 
se  consola  de  cet  échec ,  eu  se  voyant 
préféré  à  son  tour  à  Pcruzzi ,  à  San- 
gallo  et  à  Raphaël  dans  la  cons- 
truction de  l'église  de   Saint-Jean* 
Baptiste  ,  que  les  Toscans  faisaient 
élever  avec  une  ma gniOcence  extraor- 
dinaire, à  Konic.  Sansovino  se  ren- 
dit de  nouveau  dans  cette  capitale 
pour  y  diriger  les  travaux  de  l'é- 
glise: uue  chute  qu'il  y  fit  le  rame- 
na encore  une  fois  à  Florence,  ou 
il  ne  tarda  pas  à  apprendre  la  mort 
de  Léon  X ,  et  le  découragementdans 
lequel  cette  perte  avait  jeté  tous  les 
artistes.  II  Gt(en  i5'j3  ),  un  voyage  • 
à  Venise,  et,  à  la  demande  du  doge 
Gritti,  il  alla  visiter  l'église  de  Saint* 
Marc ,  dont  les  dômes  menaçaient 
ruine.  II  était  sur  le  point  d'en  en- 
treprendre la  réparation ,  lorsque  la 
nouvelle  inattendue  de  la  mort  d'A- 
drien VI ,  cl  de  l'exaltation  au  pon- 
tiûcat  d'un  membre  appartenant  à  la 
maison  des  Médicis,  viut  ranimer 
toutes  ses   espérances.   11  alla  re- 
prendre, à  Rome  ,  les  travaux  sus- 
pendus de  l 'église  de  Saint  -Jean- 
Biptiste,  et  en  commença  pour  les 
tombeaux  de  Sautacroce  ,  et  du  car- 
dinal d'Aragon.  Il  jouissait  de  se$ 
nouveaux  triomphes  ,  lorsque  la  ca- 
pitale du  nioude  chrétien ,  livrée  (en 
i  j-27  ) ,  à  la  licence  des  soldats  du 
connétable  de  Bourbon  ,  ne  présenta 
plus  qu'uu  objet  de  désolation  et  de 
umère.  Sansovino,  à  l'exemple  de  la 
plupart  de  ses  confrères  ,  se  sauva 
de   ce  naufrage  ,  et  s'estima  heu- 
reux de  recevoir  uue  invitation  de  la 
France ,  qui  s'enrichissait  des  per- 


356 


SAN 


tes  de  l'Italie.  S'étant  décide  à  ce 
voyage,  il  prit  sa  route  par  Venise, 
et  De  sut  pas  s'y  défendre  des  instan- 
ces que  lui  firent  Pierre  Àrëlin  el  Ti- 
tien, pour  le  retenir  parmi  eux.  Nom- 
mé premier  architecte  de  Saint-Marc 
(  Proto  délia  procuratia  de  supra  ), 
en  i52Q,  il  fit  des  grandes  construc- 
tions pour  assurer  les  coupoles  de 
cette  ancienne  basilique  ;  il  acheva 
la  Scuola  de  la  Miséricorde,  jeta  les 
fondements  de  plusieurs  églises  ,  de 
l'Hôtel  de  la  Monnaie  ,  des  palais 
Goruaro  et  Del  fi  no ,  et  enfin  de  la 
bibliothèque  dont  le  sénat  avait  or- 
donné l'érection  pour  placer  con- 
venablement les  volumes  que  Pé- 
trarque et  le  cardinal  Bessarion 
avaient  légués  à  la  république.  Cet 
ouvrage,  le  plus  hardi  de  tous  ceux 
que  Sansoviuo  avait  projetés ,  était 
celui  qui  l'occupait  davantage.  Peu 
de  jours  après  qu'il  fut  achevé  (  le 
1-8  décembre  i545  ) ,  la  voûte  s'af- 
faissa tout*  à-coup  ,  avec  un  fracas 
épouvantable  (  i).  Cet  accident,  que  les 
amis  de  Sansovino  tâchèrent  d'expli- 
quer de  la  manière  \h  plus  favorable 
pour  l'architecte ,  fit  beaucoup  de 
tort  à  sa  réputation  ;  car  de  toutes 
les  causes  qu'où  citait  pour  le  justi- 
fier, il  n'y  en  avait  aucune  qu'il  n'eût 
dû  prévoir.  Ceux  qui  mirent  le  plus 
de  zèle  à  le  défendre  furent  l'Arétin  et 
Titien  ,  dont  la  voix  et  le  crédit  ba- 
lancèrent les  clameurs  de  ses  adver- 
saires. En  attendant ,  Sansovino  fut 
jeté  .dans  un  cachot  ,  condamné  à 
payer  une  forte  amende ,  et  privé  de 
la  place  d'architecte  de  Saint -Marc. 
Tout  ce  qu'il  lui  fut  possible  d'obtenir 
ce  fut  de  réparer  ce  dégât,  pour  se  re- 
habiliter auprès  du  sénat  et  du  pu- 
blic. En  effet ,  vers  la  fin  de  i546, 


SAN 

la  bibliothèque  fut  couver 
grande  charpente  ,  par  laq 
remplaça  la  voûte  en  pierr 
murailles  n'avaient  pu  sont 
gouvernement  de  Venise ,  c 
déjà ,  sous  différents  prétext 
ni  à  Sansovino  les  moyens  • 
ter  son  amende ,  se  hâta  de 
dre  sa  place  et  toute  sa  confi 
direction  de  ces  grands  b 
n'em  pécha  pas  Sansovino  di 
souvent  à  son  premier  art;  et 
tir  des  églises  qu'il  a  bâties 
l'admirer  comme  sculpteui 
l'avoir  jugé  comme  archite 
nise  n'a  peut-être  aucun 
moderne  comparable  aui 
Évangélistes  qui  ornent  I 
trade  de  la  chapelle  de  Saii 
au  tombeau  de  l'archevcqu 
pre ,  dans  Saint  -  Sebastien 
de  François  Venicri ,  à  Sait 
dor;aux  bas-reliefs  qui  dé< 
pavillon  dit  la  Lozzetta;  a 
statues  colossales  rc  présent; 
et  Neptune  au  palais  du 
et  surtout  aux  portes  de  h 
la  sacristie  de  Saint-Marc, 
sovino  grava  son  portrait 
du  Titien  et  de  l'Arétin. 
vaux  sont  aussi  nornbreu 
timés.  Il  put  s'en  occuper 
vie ,  ayant  conservé  sa  vigi 
qu'à  un  âge  très-avancé.  11 1 
Venise,  le  27  novembre  i5* 
quatre-vingt-onze  ans  (a).  S 
fit  élever  un  tombeau ,  dan 
pelle  que  le  chapitre  de  Sai 
nien  lui  avait  accordée.  Da 
de  aussi  fécond  en  artistes, 
grandes  réputations  en  trou 
plus  grandes  qui  les  éclipsai* 
sovino  balança  ,  comme  an 
celle  de  Palladio ,  des  San; 


a  (OVi«ri,  etTahUMorrlli,  n'ont  f»»  fait  nirn- 


(*)  Vacari  et  Borgliini  m  tout  trom] 
m»t  mourir  à  quatr»*viiigt-trrt&«  nu. 


„_  #* 


SAN  SAN  357 

hcli;  et,  comme  seul  plein  ,  il  personne  ,  maigre   l'oracle  de  Luc 

le  premier  raiig  qu'à  Michel-  Gauric,  qui, en  tirant  son  horoscope, 

Sn'il  n'était  permis  à  person-  lui  avait  prédit  qu'il  embrasserait 
er.  On  trouvera  d'autres  ren-  l'état  ecclésiastique.   Sausovino  fut 
dents  sur Sansovino,  dans  Va-  long-temps  protc  chez  Gabriel  Gio- 
itede  pittnri;  Temanza,  fi-  lito  ,  et  se  mit  ensuite  à  la  tête  d'une 
iù  ceUbri  architetti  Veneùa-  imprimerie  qui  portait  sou  nom  ,  et 
lilizia,  Memorie  degli  archi-  dont  l'emblème  était  un  croissant, 
tfichi  e  molerni.    A — 0 — s.  avec  la  devise  in  die  s.  Cest  au  miHeu 
SOVINO  (  François),  (ils  du  de  ces  travaux  qu'il  fut  surpris  par 
»t,  naquit  à  Rome,  en  i5ii,  la  mort,  en  i586,  et  nou  pas  en 
:  pontificat  de  Léon  X.  Son  1 583 «comme Fa  dit  ApostoloZeno, 
qui,   après  le  sac  de  cette  dans  ses  Notes  sur  Fontanini.  Sanso- 
»  était   transporté  à   Venise,  vino  a  laisse  beaucoup  d'ouvrages; 
a  à  Padoue,  pour  y  suivre  et  c'est  peut-être  leur  nombre  même 
irs  de   droit.  Mais  le  desir  quia  nui  à  leur  perfection,  en  ne  per- 
ler à  l'académie  des  Infiam-  mettant  pas  à  l'auteur  d'y  apporter 
jtii  venait  d'y  être  fondée ,  et  plus  de  soin  et  d'exactitude.   Non 
e   j'une  Sansovino  fut  reçu  content  de  ses  productions  originales, 
e  v  le  déionrna  de  toute  occu-  qui  auraient  sufli  à  remplir  toute  sa 
,  pour  le  jeter  dans  la  littéra-  vie  ,  il  a  donné  plusieurs  traductions 
e  père  n'apprit  pas  sans  cha-  du  grec  et  du  latin  ;  des  recueils  de 
nouvelle  direction  que  son  lettres  ,  de  poèwes ,  de  harangues; 
ît  douneea  ses  études  :  il  alla  et  des  éditions  de  quelques  auteurs 
ndre  à  Padoue ,  et  moins  par  italiens ,  qu'il  a  enrichies  de  notes  et 
lasion  et  les  menaces  ,  que  par  d'observations.   Ses  principaux  011- 
isede  paraître  devant  lui,  par-  vrages  ,   sont  :  I.  Istituzione  delV 
le  ramener  à  ses  devoir*.  San-  ordine  del  Tosnn d'oro , Venise,  1 558, 
reprit. 1  ver  ardeur  les  études  lé-  îii-|°.   11.  Del  gwerno  de   regni  e 
our  lesquelles  il  se  montra  quel-  délie  repubhliche  aniiche  e  modem*, 
■pf  fort  empressé.  Il  fut  reçu  ibid. ,  i56i ,  in  4°-»  traduit  en  fran- 
r  a  Bologne .  où  son  pire  Ta-  v**"  î  P*r  r-  N.  D.  Cotist.  ),  i(5i  1  , 
vové.afiu de  le  détacher  culte-  in-8*.  l/ouvragc,  en  l'y  livres,  décrit 
!  ue  l*aca  léinic  des  Infiam-  sans  aucun  ordre,  les  constitutions 
Mais  sou  amour  pour  les  let-  ou  formes  de  gouvernement  d'autant 
Jus  puissant  en  lui  que  l'auto-  d'états  .  anciens  ou  modernes,  corn- 
ternrlle.  l'attacha  définitive-  }>ris  celui  d' Utopie  ,  qui  occupe  le 
1  la  poésie  et  a  l'histoire.  Kn  vingt-deuxième  livre.  III.  DelV  arte 
,   S^iiMMino  fit  un   voyage  à  oratoria ,  ibid.,  i5(ii  ,  iu  4°.   IV. 
.espérant   q*ie  son   parrain,  Selvadt varia  le  zione%  ibid.,  i5G3, 
naît  d'v  être  proclamé  pane  ,  in-ty».  V.  Istoria  di  casa  Orsina, 
r  nom  de  Jules  III ,  IccointuY-  ibid.,  1 564  v  in  4°*  VI.  Del  G  en- 
'  faveur*  et  de  richesse*.  Déçu  tilu  >mo  Veneziano,  dialogo,  ibid., 
on  attente ,  et  n'ayant  obtenu  1  Vit» ,  iu-8°.  L'abbé  Murelli  a  dé- 
vain  titre  de  Cameriere  ponti-  couvert  que  c'est  un  plagiat  d'un  ou- 
*aut  appointements  ,  il  revint     vrage  appartenant  à  Bernarlino  To- 
ite  ,  où  il  épousa  mie  jeuue     niitauo.  V oyez  son  Catal.  de'  codtci 


358 


SAN 


taliani  délia  bibl.  Nani ,  pag.  ia3. 
VII.    Ortografia  délie  voci  délia 
lingua  nnstra ,  ovvero  dizionario 
volgare    e  latino  ,  ibid.  ,    1 568 , 
in-8°«  Sansovino  avait  compose  cet 
ouvrage  pour  l'instruction  de  son 
fils,  auquel  il  en  promettait  un  autre 
sous  le.  titre  de  Tesoro  délia  lingua 
volgare ,  qui  n'a  jamais  paru.  VIII. 
Del  segretario ,  ibid. ,  1 568 ,  in  8°. 
Cet  ouvrage  fut  réimprimé  au  moins 
huit  fois,  du  vivant  de  l'auteur,  qui, 
dans  une  lettre  placée  à  la  fin  du  vo- 
lume, donne  àts  renseignements  sur 
sa  vie  et  ses  écrits.  IX.  AnnaU  Tut- 
cheschi ,  ibid. ,  i  5t3  ,  iu-4°.  On  ne 
doit  pas  les  confondre  avec  un  autre 
ouvrage  publié  par  le  même  auteur, 
sous  ce  titre  :  Isloria  delV  imperio 
e  origine  de9  Turchi  ,  ibid. ,  1 568 , 
qui  n'est  qu'une  compilation,  de  l'a- 
veu de  l'auteur ,  quoique  Lenglet  Du 
fresnoy  le  cite  comme  exact  et  cu- 
rieux. X.  Ritratto  délie  più  nobili 
efamose  città  d'Italia,  etc.,  ibid., 
i575,  in-4°.  XT.  Concetti  politici , 
ibid.,  i578,in-4°.  XII.  Cronolo* 
gia  del  mondo ,  ibid. ,  1 58o,  in-4°.  ; 
ouvrage  peu  estimé ,  quoi  qu'il  eût 
coûté  beaucoup  de  travail  à  l'auteur. 
XIII.  Delt  origine  efatti  dette  fa- 
miglie  illustri  d*  Italia,  ibid. ,  1 582, 
in-4°.  XIV.  DelV  origine  de'  cava- 
Ueri ,  con  gli  staluti  del  Tosone,  di 
S.  Michèle ,  délia  Gariiera,  e  délia 
Nunziata ,  etc. ,  ibid. ,  1 583,  in-8°. 

XV.  Proposizioni ,  ovvero  conside- 
razioni  in  mat  en  a  di  case  dislalo , 
tratte  da  Guicciardini ,  ibid. ,  1 588, 
iri-8°.  Sansovino  a  public  aussi  un 
Abrégé  ,  et  une  Vie  de  cet  hi.storicn. 

XVI.  Fenezia  desciitta  ,  ibid. , 
1604 ,  in-4°.  Cet  ouvrage  a  été  aug- 
menté par  Stringa  et  Marligoni.  San- 
sovino a  traduit  les  Institntes  de  Jus- 
tînien ,  le  Traité  de  Pâme  d'Aristotc, 
celui  d'Agriculture  de  Pierre  Cres- 


SAN 

cenzi ,  l'Histoire  de  NicAas ,  1 

de  J.-C. ,  de  Ludolpbe  de  San 

ouvrage  sur  les  prêtres  et  les  n 

trats  romains ,  faussement  attr 

Fcnestella  (  F.  Fiocco  ).  Pari 

Recueils  publiés  par  Sansovii 

faut  remarquer;  —  i°.  Cent  on 

scelle ,   etc. ,  ibid. ,  1 56 1 ,  in 

édition  préférable  à  toutes  lésai 

quoique  le  nombre  des  Nouvt 

ait  été  postérieurement  augmci 

double;  —  a°.    Orazionifi\ 

ibid.,   i56i ,  1   vol.  in  4°.;  • 

Osservazioni  délia  lingua  in 

del  Sembo ,  Fortunio  ,  etc. , 

ï  562  ,  in-8°.  ;  —  4°.  Satire } 

i563 ,  in  8°.  Il  y  en  a  de  l'A 

de  Bentivoglio ,  d'Alamanni, 

guillara  ,  etc.  ,   et  de  l'autei 

même  :  —  5°.  Letlere  am 

(d'Annibal  Caro,  Guidiccion* 

bo,  etc.,  )  ibid.  ,  1574  »  in-1 

trouvera  d'autres  renseignerar 

Sansovino ,  dont  il  nous  ser 

possible  d'indiquer  tous  les  tr; 

dans  Niceron ,  tome  xxn ,  ] 

et  suiv. ,  Ha ym  ,  Fontanini  et 

Bibl.  ital.  ,   et  dans  la   Ictti 

nous  avous  parlé  au  n°.  V1I1 

article.  A — g 

SANTA-CRUZ.   F.  S 

Croix. 

SANTA-CRUZ  de  MARZE 
(  Don  Alvar  de  Navia  0 
vicoinTFDE  Puerto  ,  marqui 
capitaine  et  négociateur  csji 
était  le  chef  d'une  des  plus  il 
maisons  du  royaume  des  A: 
Il  naquit  vers  1O87  ,  et  fut  i 
zc  ans  colonel  des  milices  • 
va  la  province  pour  la  défi 
Philippe  V,  attaqué  par  le! 
riaux  et  les  Anglais.  Dans 
si  tendre ,  il  montra  la  sagess 
talents  d'un  militaire  consom 
ses  premières  armes  dans  le 
me  de  Valence  dont  l'archidu 


SAN 

l  de  s'emparer ,  signala  sa 
•  au  siège  de  Tortose ,  et  fut 
é  pour  la  Sicile  avec  son  ré- 
En  1 7 18  il  fut  nomme'  ma- 
e  camp , et  prit  le  comman- 
les  troupes  espagnoles  dans 
ignr  ;  mais  il  passa  bientôt 
en  qualité  d'ambassadeur, 
nt  à  obtenir  l'accession  du 
>r  au  traite  d'Hanovre.  Quoi- 
ftudes  eussent  été  interrom- 

bonne  heure,  et  qu'il  eut 
mis  dans  les  camps  ,  il  avait 
es  connaissances  très-éten- 
is  l'art  militaire  et  la  poli- 
s  divers  états  de  l'Europe, 
in  coup  d'oïl  juste  et  péne- 

saisissait  le  véritable  point 
russion,  et  parvenait  presque 
à  ramener ,  à  son  avis ,  les 
cteurs.  Le  désir  qu'il  avait 
mire  lui  faisait  regretter  le 
Til  passait  dans  les  fatigues  de 
cotation;  mais  sacrifiant  son 
es  devoirs  ,  il  portait  dans 
é  les  manières  les  plus  ai- 
*t  beaucoup  d'enjouement  ;  il 
lit  à  réunir  les  jeunes  gcntils- 
;  de  la  cour  de  Turin  qui 
rnt  le  (Jus  de  dispositions 
tude,  et  leur  distribuait  des 
>ur  les  exercer  et  développer 
eut*.  Il  avait  le  projet  d'un 
taire  qui  aurait  renfermé 
ious  précises  sur  tous  les 
sur  toutes  les  sciences  ;  et 
>uit  ,  pour  l'exécution  de 
1  ,  sur  les  sw ours  île  ses 
ml'aborateurs.  Mais    il   ic- 

i-'2"  ,  l'or- ire  de  se  i.'iidie 
ii*s  de  S  û^m'Iih,  il  il  re\iut 
auilMs^ailcur  pii-sde  la  cour 
cv.  Il  fit .  peu  l.iiit  ***n  séjour 
.  divervs  cxpéi innés  avec. 
»lct  d'arçon  et  un  raiiu-ii  de 
cuiiuit  ,  lequel  ,  avec  une 
c  poudre,  poitait  un  bou- 


SAN  35(j 

let  du  poids  d'une  livre  et  demie  à 
huit  cents  pieds.  Santa  Cruz  deman- 
dait à  son  souverain  la  permission 
d'équiper  et  d'armer  un  régiment 
d'après  &c$  calculs  ;  mais  l'Espagne 
était  occupée  alors  de  la  défense  de 
s^s  possessions  sur  la  cote  d'Afrique. 
II  fut  l'un  des  lieutenants  généraux 
chargés  de  l'expédition  contre  Oran  ; 
et  après  la  prise  de  cette  ville ,  il  en 
fut  nomme  gouverneur.  Dans   une 
sortie  contre  les  Maures,  il  reçut  un 
coup  de  fusil  à  la  cuisse ,  et  étant 
tombé  de  cbcval ,  il  fut  pris  (  1  )  et 
massacré,  le  ai  novembre  i~j3i ,  a 
l'âge  de  quarante-cinq  ans.  On  a  du 
marquis  de  Santa  Cru/.  :  Réflexions 
militaires  ,  Turin ,  1 7-1.4 ,  et  années 
suiv.,  10  vol.  in  4°.  *  auxquels  on 
joint  un  onzième  volume  imprimé 
à  Paris  eu  1730,  même  format  (*i). 
Cet  ouvrage  a  été  traduit  en  français 
i»ar  Vcrgy,  Paris,  1735,   11  vol. 
111-  i'j.  Le  général  espagnol  Contre- 
ras ,  distingué  par  le  siège  de  Tarra- 
gonc,  qu'il  soutint  en    1811,  eu 
a  publié  un  abrégé  en  178(1.  On 
y  trouve  des  observations  intéres- 
santes sur  les  qualités  d'un  général , 
et  les  dispositions  qu'il  doit  pren- 
dre avant  de  commencer  la  guer- 
re ;  les  surprises ,  les  embuscades , 
les  passages  des  rivières ,  les  espions, 
les  premières  démarches  d'un  géné- 
ral ,  la  guerre  offensive  ,  les  campe- 
ments ,  les  marches,  les  batailles ,  les 
révoltes  et  les  moyens  de  les  coin- 


1     !■#•  M-iam  •«*  miilMit»T«nt  d'jHirJ  -If»  U  «Jr- 

f-'i.illn   «!•■  •••11   Mr. «ut.    île   >■  iii'iirfir  t- Kir  «le 

..i-ira*»-!*.  «Ii.;  uni»  l'un  H*,  m.  -\»'t  i   \LiUi  «|,,«* 

|i  m   ;<  w  r'I  I Tf-il  lurii   li  » --Mui  r  ."■  n  %lil«»ri   «r* 

f.ij  'in  mm  |Mi*.»iriii>  1  .  li*    li  Irr.iiiu.. ,  |kiui    plu*  de 
Mili  U  ,  ••  lui  rirti|i«-r  la  l>  !•-. 

•  -    (  i>  •  u#ii  ni'  »  •luttir  •  «l  !•  pr«  min  il'iui  aulro 

i,..th.«    qur    .'•Lm    «-«I    iit.lnl«>      f* •*•   »•"'«" 

l.i    ...    il  i.'-j—   I    ■<■    lr.-ii.il__  ni  «■.■! *;  l"*!*" 

ipi'i.»  n" jil  |.u  I  •  ni.  ti  in    ipi'i.  r.i.l.   4-   |*«h*Im» 

t|.«    pr.imtUit  l'duUur»  U»«»  S"»  »'uut  P**1*1  %h* 


36o  SAN 

Ï >rimer,  les  sièges,  blocus,  capitu- 
ations  et  prise»  de  places  ,  la  guerre 
défeusive.  D'après  le  plan  de  Fau- 
teur ,  cet  ouvrage  devait  avoir  vingt 
volumes ,  mais  il  n'eut  pas  le  loisir 
de  le  terminer.  Son  style  est  simple 
et  naturel,  deux  qualités  bien -re- 
marquables dans  un  écrivain  espa- 
gnol ;  et  Ton  voit  qu'il  avait  fait  une 
étudeaprofondie  des  auteurs  stratégi- 

3ues  anciens  et  modernes.  Le  marquis 
eSanta-Cruz  se  proposait  de  publier 
Y Hhtoire  de  tous  les  traités  faits 
par  les  rois  d'Espagne ,  depuis  Fer- 
dinand le  Catholique ,  et  il  avait  ob- 
tenu la  copie  de  tous  les  actes  dépo- 
sés aux  archives  de  Simancas.  On 
doit  regretter  que  sa  mort  prématu- 
rée nous  ait  prives  de  cet  important 
ouvrage.  V.  l'extrait  de  Y  Eloge  de 
Santa -Cruz  dans  les  Mémoires  de 
Trévoux ,  décembre ,  17  33.  —  Sa 
fille,  Irène  Qui r os  de  Nabia  ,  se  dis- 
tingua par  un  rare  talent  pour  la 
poésie  latine.  On  en  peut  juger  par 
une  pièce  qu'elle  composa,  en  1742, 
à  l'occasion  de  l'arrivée  de  l'Infant 
Don  Philippe  en  Italie,  et  qui  est 
insérée  dans  les  Mém.  de  Trévoux 
{  mars,  17 {i,  p.  5a8);  on  y  trouve 
autant  de  grâce  que   de  facilité. 

W— s. 
SANTANDER  (  Chaalks-Antoi- 
ne  Laserna  de  ),  savant  bibliogra- 
phe, naquit  le  icr.  février  175*2  (1), 
a  Colindrcs  en  Biscaye,  d'une  famille 
ancienne,  et  qui  a  fourni  plusieurs 
hommes  distingués  à   la  magistra- 
ture. Il  fit  ses  premières  études  au 
collège  de  Villagarcia ,   alors  diri- 
gé nar  les  jésuites ,  et  entra   dans 
la  Société.  La  suppression  de  cet 
ordre  l'obligea  de  renoncer  au  plan 
de  vie  qu'il  avait  adopté;  il  achc- 


SAN 

va  son  cours  de  philosophie 
niversité  de  Valladoiid,  et  à  Y 
vingt  ans ,  alla  demeurer  a  Bru 
avec  un  oncle  (  don  Simon  di 
tander  ) ,  ancien  secrétaire  < 
catholique,  et  bibliographe  tri 
truit.  Cet  oncle  lui  inspira  1< 
des  livres  ,  et  en  mourant,  lui 
avec  le  reste  de  sa  fortune  , 
blioihèque,  l'une  des  plus  rie 
des  plus  nombreuses  des  Pay 
Laserna ,  trop  généreux  pour 
ter  des  dispositions  favorab 
son  oncle  ,  appela  ses  frères  ai 
tace  de  la  succession ,  et  vei 
bibliothèque  pour  quatre-ving 
francs  à  un  amateur  de  Brui 
qui  promettait  d'en  faire  je 
public.  Nommé ,  en  1 7<j5 ,  e 
vateur  de  la  bibliothèque  de  I 
de  Bruxelles  (a),  il  n'épargnas 
ni  soins  pour  enrichir  cet  éta 
ment,  qn  il  accrut  par  laréun 
l'ancienne  bibliothèque  des  dt 
Bourgogne  ,  et  de  celles  de?  al 
supprimées,  et  par  les  double 
obtint  des  divers  dépôts  litfc 
de  Paris  :  c'est  ainsi  que  cet 
bliothèque  est  devenue  l'un 
plus  belles  de  l'Europe.  Bri 
doit  'aussi  à  Santander  l'étal 
ment  d'un  jardin  botanique  e 
musée  de  tableaux.  11  fut 
mé  correspondant  de  PInstit 
France  ,  peu  de  temps  aprè 
organisation  ,  et  mourut  à  B 
les,  au  mois  de  novembre  18 
l'âge  de  soixante-un  ans.  On 
lui  :  I.  Catalogue  des  livres 
bibliothèque  de  don  Simon  de 
tander  ,  Bruxelles  ,  1 79a  ,  4 
in- 8°.  II  avait  rédigé  ce  Gâtai 
lorsqu'il  voulut  mettre  en  vc 


(.0  Dtom  disent,  le  itr.  fértin  i75i  ,  <m  le 

'«luiUet  175a.  ' 


(a)  On  tait  qu'il  oflrit  gcfcc*reaMmcDt  4 
cotte  plare  au  nantit  bibliographe  Mercier, 
•hbé  de  Saint-Léger,  qui  m  tnmvait  •& 
rcfl*.urce  (  Voj.  MERCIER ,  XXViil ,  1+S) 


SAN 

t  de  ton  oncle.  L'ama- 
rait  achetée  la  lui  ayant 
jout  de  quelques  années  , 
tre  le  Catalogue ,  Bruxcl- 
avec  de  nouveaux  fron- 
cs  cartons  contenant  les 
icquisitions ,  et  enGn  un 
Supplément  composé  des 
intes  :  i°.  Observations 
rane  du  papier  emplo)  é 
nxième  siècle.  Ce  mor- 
le  six  pages  ,  arec  cinq 
inches  qui  représentent 
.  des  fabriques  d'Allema 
ijs  Bas ,  de  Paris  et  de 
Mémoire  sur  l'origine  et 
usage  des  signatures  et 
dans  l'art  tjpographi- 
lles ,  1 795 ,  in-8".  de  3o 
Uiblit  que  l'invention  des 
est  due  à  Jean  Koelbof 
,  imprimeur  à  Cologne  , 
it  servi  dès  1 4 7  •*  *  pour 
■  du  Prœceptorium  di- 
le  Jean  Nyder ,  et  que  les 
ec  des  signatures ,  anté- 
ette  date  ,  sont  apocry- 
t  aux  chiffres ,  il  en  fait 
'usage  à  l'année  147  »  * 
m  pression  du  Liber  de 
Uriusque  fortunœ ,  par 
Chartreux  (Cologne, Ter 
in-4°.  )  et  qui  est  plus 
p  deux  ans  ,  que  celle  du 
? claris  mulieribus ,  Ulm, 
par  Ma  roi  les  ,  comme  le 
re  imprimé  avec  des  chif- 
r ^ folio  historico-critica 
l  genuinam  colltclionem 
nonumEcclesiœ  Hispanœ 
ro  HispaUnsi  metropoli- 
celles,  1800,  in-811. C'est 
que  Laserua  avait  cont- 
our la  collection  de  ca- 


SAR 


56i 


nons  de  Saint-Isidore,  ouvrage  très- 
important  pour  l'Histoire  ecclésias- 
tique, et  qu'il  souhaitait  de  voir 
imprimer ,  projet  que  les  circons- 
tances n'ont  pas  encore  permis  de 
réaliser  (4)  ;  il  a  fait  suivre  cette 
préface ,  d'un  calque  des  différents 
manuscrits  consultés  par  le  P.  Bur- 
riel ,  dont  il  possédait  la  copie  an* 
tographe  ,  et  de  sa  correspondance 
avec  Champagne,  alors  secrétaire  de 
l'Institut  (1801),  an  sujet  de  quel- 
ques observations  dn  savant  Koch , 
sur  le  véritable  auteur  des  interpola- 
tions faites  aux  Décretales  (  V.  Isi- 
doec  Mebcato*,  xxi,  392).  La- 
serna  n'ayant  pas  pn  trouver  un 
nouvel  acquéreur  pour  sa  bibliothè- 
que, se  déleimina  en6n  à  la  faire 
transporter  k  Paris,  où  die  a  été 
vendue  publiquement ,  dans  les  pre- 
miers mou  de  1809  ;  mais  le  cata- 
logue n'en  est  pas  moins  conservé 
par  les  amateurs ,  à  cause  des  pré- 
cieuses Notes  bibliographiques  qu'il 
reuferme  sur  un  grand  nombre  de 
livres  imprimés  en  Espagne  on  en 
Belgique ,  et  peu  connus  en  Fran- 
ce. II.  Note  additionnelle  à  t'ex- 
trait de  r instruction  sur  la  manière 
d'inventorier  les  dépôts  littéraires , 
Bruxelles,  an  m  (  1794  )  >  in  -  8°. 
III.  Dictionnaire  bibliographique 
choisi  du  quinzième  siècle  ,  Paris  , 
1805-7,  S  vol.  in  -8°.  Le  premier 
volume  contient  un  Essai  historique 
sur  l'origine  de  l'imprimerie  et  son 
établissement  dans  les  villes ,  bourcs 
et  monastères  de  l'Europe  ;  suivi  de 
la  Notice  des  imprimeurs  connus 
avant  Tan  i5oo.  Les  deux  autres 
renferment  la  description,  par  ordre 
alphabétique,  des  éditions  les  plot 


«•  r.  dU  par       Mi 


ti<*  ,i  »  niai  «Vil  rW  dît  «n  «rt-  Awlré 
RtlftftWL.TV,  144.  ttlftlBOM  M  SéTlV- 


coUceti 

l.rr 
LC,1XJ,  «Qi. 


36*  SAN 

recherchées ,  au  nombre  d'environ 
quinze  cents.  A  la  Gn  du  dernier  vo- 
lume, on  trouve  un  tableau  synop- 
tique des  lieux ,  au  nombre  de  deux 
cent  quatre  (rangés  par  ordre  chro- 
nologique ) ,  où  l'art  typographique 
a  été  exercé  dans  le  quinzième  siècle, 
avec  le  nom  des  premiers  artistes. 
Cet  ouvrage,  fruit  de  recherches  la- 
borieuses ,  est  très  -  estimable.  La 
fable  qui  attribue  l'invention  de  l'im- 

Î>rimcrie  à  Laurent  Costcr ,  de  Har- 
em, imaginée  par  Junius  et  soute- 
nue ,  avec  beaucoup  d'adresse  par 
G.  Meerman,  y  est  solidement  ré- 
futée. Laserna  prouve  que  Harlem  , 
loin  de  pouvoir  se  vanter  d'avoir 
été  le  berceau  de  l'imprimerie  ,  ne 
doit  pas  même  se  flatter  que  cet  art 
y  ait  été  exercé  pendant  toute  la 
durée  du  quinzième  siècle.  IV.  Mé- 
moire historique  sur  la  bibliothèque 
publique  dite  de  Bourgogne ,  pré- 
sentement bibliothique  publique  de 
Bruxelles  ,  ibid. ,   1809  ,  in  -  8°. 

W— s. 
SANTE  (Gilles- Anne -Xavier 
de  La  ) ,  poète  latin ,  ne  dans  la  Bre- 
tagne, près  de  Rhédon,  le  aa  dcc. 
1684  ,  embrassa  la  règle  de  saint 
Ignace,  et  fut  attache  à  différents 
collèges.  Ses  talents  l'ayant  bientôt 
fait  connaître  ,  ses  supérieurs  l'ap- 
pelèrent à  Paris,  où  il  se  montra 
le  digue  émule  du  P.  Porée,  dans 
la  chaire  de  rhétorique  du  collège 
de  Louis  -  le-  Grand.  11  eut  la  gloi- 
re de  former  un  grand  nombre  d'é- 
lèves, qui  se  sont  distingues  dans 
la  magistrature  et  dans  les  lettres , 
parmi  lesquels  il  suffira  de  citer 
Turgot  cl  Lcraicrrc.  Il  mourut  à 
Paris ,  en  176a.  Quoiqu'il  n'ait  guè- 
re écrit  qu'en  latin,  le  P.  La  Sau- 
te est  pourtant  l'auteur  de  quelques 
Vaudevilles  ingénieux ,  nui  curent 
beaucoup  de  succès  dans  le  temps , 


SAN 

tels  que  le  Sauvage  à  la 
Montreur  de  lanterne  n 
etc.  Indépendamment  d'u 
sur  la  maladie  et  la  gué 
roi  ,  en  1718,  in  -  4°.  ; 
français  et  à'Êpigrammc 
sur  la  naissance  du  duc 
gogne  ,  on  a  de  lui  deui 
très-estimés  :  I.  Oratione 
1 7  4 1 ,  in  -  1  a  ;  c'est  la  sec 
tion.  Outre  le  panégyriqu 
François  Régis,  on  distinj 
cette  collection  ,  l'oraisoi 
de  Louis  XIV ,  prononcée 
teur,  au  collège  de  Caen, 
cours  sur  la  prééminence 
çais  dans  les  lettres.  Ces  c 
ceaux  sont  accompagnés  1 
duction  française  ,  par 
Rivet ,  professeur  d'hum 
collège  Louis  -  le  -  Grand, 
Préface,  l'éditeur  se  plaint 
cadence  de  la  littérature  I 
Musœ  rhetorices  ,  seu  can 
bri  sex ,  Paris ,  1 73a,  in- 
primé  à  Londres  ;  et  avec 
tions,  Paris,  17 45,  a  vo! 
C'est  le  recueil  des  vers  < 
et  recités  par  les  élèves  < 
Saute,  mais  retouches  et  coi 
l'habile  professeur.  Il  est 
d'un  poème  intitule  Fem 
lequel  le  P.  La  Santé  déci 
nière  de  fabriquer  le  fer  et 
rents  usages.  Ce  Poème ,  q 
posa  dans  le  Berri ,  vers  17 
mença  sa  réputation,  et  1 
me  plusieurs  fois  séparé) 
premier  livre  des  Musœ  1 
offre  les  origines  poétiques 
part  des  jeux  de  l'enfance, 
contient  une  suite  de  sujet* 
livres  saints.  Le  troisième 
pose  de  Pièces  à  U  louan 
et  de  sa  famille.  Le  quatri 
sente  diverses  description 
rhisloirc  des  Perses,  des  G 


SAN 

;  le  cinquième  des  sujets 
unes;  et  cnûn  le  sixième, 
qu'on  n'a  pu  classer  sous 
précédants  ,  et  parmi  les- 
i marque  l'extrait  d'un  Poc- 
mort  ri'Absalon.  Lu  grâ- 
^anresont  les  qualités  dis- 
de  ce  Recueil  ,  souvent 
é,  et  dont  M.  Amar  a  don* 
nouvelle  édition  ,    Paris  , 

-12.  W s. 

E  -  BARTOLI   (  Piètre  ). 
r»u. 

EN  (  Laurent  Vàîi  ) ,  phi- 
poête  latin,  né  à  Amslcr- 
■*.  février  17  fo  ,  fut  d'a- 
ine à  la  carrière  commer- 
était  celle  de  son  père; 
1  goût  l'entraînait  vers  les 
son  excellent  maître  Pierre 
1  acheva  de  l'y  décider.  Il 
i  l'exemple  de  Dorville  et 
l'a u très  ,  pouvoir  unir  les 
commerce;  mais  des  revers 
dans  la  fortune  p.ttcrncllclc 
it  (  177*1  )  à  chercher  une 
dans  ce  qu'il  n'avait  regar- 
ni me  agrément.  A  pi  es  avoir 
amanites  et  sa- philosophie 
dam  ,  étant  allé  étudier  le 
Lryde  ,  les    circonstances 
ut   à   s'y  faire  répétiteur 
ï  science.  Dès  1 7C7  il  avait , 
us   de   st-s    condisciples  à 
?  Burma n  fGrrard  Hooft , 
rharicCoudrrc  et  Lambert 
;  •  publie  un  Recueil  de 
juveniliti  ,   où  Ton  distin- 
oduriion*.  Ilavaitdéjà  fiit, 
pour  iaivm  de  sinté,  un 
1  AlVma^nr.  Se  trouvant  à 
I77<>,  il  y  fit  réimprimer 
\iua  chez  P -Fr.-Amb.  I)î- 
?  3*.  edifionapaiu.cn  178-1, 
triiez  Elmly.  Le  mérite  se 
vni  enlever  les  sucrés  aux- 
Iroit.  Vr  au  Sa  ut  ru  l 'éprouva 


SAN 


S63 


manquant  consécutivement  à  Ams- 
terdam une  chaitc  de  jurispruden- 
ce, et  celle  de  Burman,  son  maître, 
démissionnaire.  Il  cessa  d'aspirer  à 
cette  distinction  littéraire,  et  il  y 
gagna   du  coté  de  l'indépendance. 
Dans  les  troubles  politiques  qui  ne 
tardèrent  pas  d'agiter  les  Provinces- 
Unies  ,  Van  Santen  suivit  le  parti 
patriote ,  et  ses  productions  poéti- 
ques de  ce  temps  I  attestent.  Nommé 
membre  de  l'administration  muni- 
cipale de  Leydc,  il  ne  s'en  conduisit 
pas  moins  ,  dans  ses  nouvelles  fonc- 
tions ,  avec  beaucoup  de  modération 
et  de  sagesse.  Volontairement  rentré 
dans  la  vie  privée,  il  se  vit,  la  mô- 
me année  (  1 79r>) ,  créé  curateur  de 
l'université  de  Leydc  :  il  a  signalé 
son    association    au   curatorat  par 
deux  institutions.  C'est  principale- 
ment à  lui  qu'on  est  redevable  de 
rétablissement  d'une  chaire  de  litté- 
rature et  d'éloquence  hollandaise , 
conférée  à  M.  Siegenbcck  ,  qui  l'oc- 
cupe encore.  11  fit  également  réunir  la 
numismatique  à  la  chaire  de  grec ,  à 
laquelle   fut  appelé,    mais  sans  ré- 
sultat, Emmanuel-  GottliebHuscbke. 
Ayant  inutilement  recouru  ,  pour  sa 
santé,  aux  eaux  deSpa,  il  trouva 
le  terme  de  sa  carrière  à  Leyde  ,  le 
10   avril   1798.   Il  avait  beaucoup 
travaillé  sur  Ovide  et  sur  Catulle ,  et 
s'était   flatté  d'en  devenir  éditeur  ; 
mais  le  temps  lui  a  manqué.  Van 
Santen  ,  aurait  pu  prendre  pour  de- 
vUc  :  Festina  lente.    Le  catalogue 
de  sa  bibliothèque  a  été  publié  par 
.1.   Van  Thoir,  sous  ce  titre:  Bi- 
bhotheca  Santeniana  (  V.  le  Ma- 
pa<.    rncj'cltiped.    5e.   ann.     III  ? 
3<>.{  ':.  On  a  de  lui ,  outre  ses  Juvcni- 
lia   déjà  mentionne*  :  I.    Cannina  f 
Utrecht,  17H0,  in-8».  II.  Pioycr- 
tii vie »i arum  libiïtr,  L  treeht,  1780, 
iu-.i"  .11  n'a  fait  que  mettre  au  joui 


364 


SAM 


et  achever  sur  ce  poète  le  travail 
de  Burman,  son  maître,  III.  Ho- 
meri  et  Callimachi  hjmnus  in 
Cererem ,  et  alla  minora  Carmina  , 
Leydc,  1784,^-8°.  IV.  Callima- 
chi ffjrmnus  in  Jovem.,  ibil.  V. 
CaUimachi  hjmnus  in  Apollinem, 
cum  emendationibus  ineaUis  L.  C. 
Falkenœrii  et  interpretatione  L. 
Santenii,  Leyde,  1787  ,  in  8°.  Ces 
traductions  prouvent  combien  il 
était  familier  avec  l'original ,  et  com- 
bien il  avait  de  facilite'  à  le  rendre 
en  vers  latins.  VI.  Marii  Servii  Ho- 
norati  centimetrum,  ex  vetustis- 
simis  exemplaribus  correctum ,  ib. , 
I788,in-i2.  VII.  Falerii  CatuUi 
Elegia  ad  Manliwn,  ib. ,  1788, 
in- 4°.  C'est  un  échantillon  de  son 
travail  sur  Catulle.  VIII.  Essai  sur 
la  partie  mécanique  de  la  poésie ,  en 
hollandais.  IX  et  X  ,des  éditions  de 
Jani  ffelvetii  poëmata ,  et  de  José- 
phi  Farsetii ,  patricii  Veneii ,  car- 
minum  libri  11.  Ib. ,  1782  et  1785, 
in-8°.  XI.  Deliciœ  poélicœ  ,  fasci» 
culi  riiiyib.  17 83- 1796.  C'est  un 
Recueil  curieux  de  poésies  latines 
modernes,  en  partie  inédites.  —  Il 
était  sur  le  point  de  publier  le  Te- 
rentianus  Mourus  et  le  Callimcvjue; 
mais  il  a  eu  soin  que  son  travail  ne 
fût  pas  perdu.  Son  ami  M.  Jacob 
Henri  Hoeufft  a  publié  le  Recueil 
complet  de  ses  poésies  latines  en 
1801 ,  1  vol.  in-8°.  ,  et  il  y  a  ajouté 
une  biographie  étendue  que  nous 
avons  principalement  consultée  pour 
cet  article.  M.  floffman  Pcerlkarap 
a  donné  un  très-bou  article  sur  Van 
Santeu ,  dans  ses  Fitœ  Belgarum 
qui  latina  carmina   scripserunt  , 

l&Z'l.  M — ON. 

SANTERRE  (  Jean  -Baptiste  ), 

S  cintre,  naquit  à  Magny,  en  i65i  , 
e  parents  pauvres ,  qu'il    perdit 
lorsqu'il  était  encore    fort    jeune. 


SAN 

Apres  avoir  étudié  qudq 
sans  fruit  la  peinture  chex 
médiocre ,  il  devint  élève 
longue  l'aîné,  et,  s'étant  j 
ment  fait  une  loi  de  pre 
jours  la  nature  pour  mode 
vint  k  produire  des  ouvr. 
estimables.  Il  peignit ,  pc 
XIV,  un  tableau  de  Saint 
en  extase ,  qui  fut  placé  dai 
chapelles  dé  Versailles; 
prince  désira  aussi  posi 
Madelène  que  San  terre  a 
pour  un  particulier.  Sa 
qui  fut  son  tableau  de  h 
l'académie ,  et  qui  fut  pi 
les  salles  de  cet  établisse 
1704,  est  maintenant  au 
Louvre.  Cet  ouvrage  jo 
juste  célébrité ,  ainsi  que 
à*  Adam  et  Eve.  San  terre 
lentement  et  avec  peine, 
pas  le  génie  qui  invente  1< 
compositions.  Il  eut  du 
bon  esprit  de  connaîtie  la 
son  talent,  de  ne  rien  enl 
qui  fût  au-dessus  de  ses 
parvint  ainsi  à  teuir  un  r 
rablc  dans  l'école  franj 
dessin  était  correct-,  et  s 
très- gracieux.  Il  excellait 
peindre  les  femmes  et  les 
les.  Ses  élèves  loi  servait 
dèles.  Dans  sa  dernière  n 
brûla ,  par  scrupule  de  c< 
un  grand  nombre  d'étude 
mes  nues  :  il  mourut  à 
1717.  Quoiqu'il  fût  quel 
peu  froid  dans  ses  ouvr. 
ce  qu'il  les  terminait  troj 
bleau  de  Sainte-Théièsen 
moins  fameux  par  l'expn 
a  su  donner  à  ta  sainte,  < 
adolescent  parait  vouloir 
ne  flèche.  Semblable  en  ce* 
teur  Bernin ,  qui  avait  I 
même  manière  un  sujet: 


SAN 

les  convenances  à  l'art.  Ce 
ossédait  bien  fauatomie  el 
ctive.  Il  devint  très-bon  eo- 
d  ne  se  serrant  que  de  cinq 
primitrves  ,  toutes  tirées  de 
erres.  Son  procédé, dont 
vous  juger  les  résultats  , 
Ire  probable  ce  que  l'on 
des  peintures  anciennes, 
librement  d' A  pelles.  D-t. 
ERRE  (  Claude),  brasseur 
Uns  le  faubourg  SaintAn- 
aris,  acquit,  dès  le  commen- 
»  troubles  de  la  révolution, 
ascendant  sur  la  populace 
particr  t  et  fut  remarqué 
es  les  émeutes ,  particulier 
ins  celle  du  1 4  juillet  1789, 
nvie  de  la  prise  de  la  Bas- 
etait,  disent  les  Mémoires 
p,  un  homme  sanguinaire, 
1  sans  éducation.  »  Il  avait 
entes  conférences  avec  les 
parti  d'Orléans .  au  Palais- 
a  Mousscaiix.  Dès  la  fon- 
i  la  garde  nationale,  il  fut 
emmandantdc  l'un  des  ba- 
d  faubourg.  Attaché  au  par- 
ie à  Lafayettc,  il  fut  accu- 
!  eommauilant-géncral.  d'à- 
Mr  son  aide-de-camp  Dcs- 
e  jour  où  le  peuple  s'était 
tumulte  au  château  de  Vin- 
anterre  repoussa  l'accnsa- 
intenta  un  procès  à  La- 
nais ,  ayant  pris  part ,  la 
née  (  1 79 1  ) ,  à  l'émeute  du 
e-Mare,  pour  faire  pronon- 
rhéance  du  roi ,  il  fut  dé- 
rue  de  corps,  prit  la  fuite, 
.1 ,  de  même  que  Marat  et 
Libre ,  par  l'amnistie  qui 
niée  après  l'acceptation  de 
ition ,  il  obtint  plus  d'in- 
1  i~9?,  pendant  la  lutte 
tns  contre  le  parti  royalis- 
it ,  et  fut  un  des  principaux 


SAN  365 

conducteurs  de  la  populace  de  son 
faubourg,  dans  la  journée  du  00  juin 

(  V.  MABIE  -AlfTOI IfETTE,  XX VII, 

81  ).  S'étant  porté  aux  Tuileries , 
après  avoir  fait  agréer  un  des  dra- 
peaux de  Insurrection  à  l'assemblée 
législative ,  on  le  vit  abreuver  d'où* 
trages  le  roi  et  sa  famille.  Lorsque 
le  calme  fut  rétabli,  par  le  secours 
de  la  garde  nationale,  on  l'entendit 
s'écrier  de  dépit  :  «  Le  coup  est  man- 
»  que.  »  Bertrand  -  Moleville  rap- 
porte que ,  vers  la  même  époque ,  on 
surprit  un  de  ses  affidésqui  avait  for- 
mé un  complot  contre  la  vie  de  la  rei- 
ne. Le  3 1  juil.  suivant,  San  terre,  don- 
nant un  repas  ciVif  ne  aux  Marseillais, 
échauffa  les  têtes,  par  une  querelle 
suscitée,  aux  Champs-Elysées,  entre 
ces  mêmes  Marseillais  et  des  grena- 
diers du  bataillon  des  Filles  Saint- 
Thomas,  signalés  comme  attachés  a 
Louis  XVT.  Mais  ce  fut  surtout  dans 
la  journée  du  10  août  qu'il  seconda 
les  efforts  des  révolutionnaires  pour 
renverser  la  monarchie.  La  commu- 
ne insurgée  le  nomma ,  immédiate- 
ment après  l'assassinat  du  chevalier 
de  Mandat ,  commandant  de  la  gar- 
de nationale  ;  et  ce  fut  en  cette  qua- 
lité qu'il  conduisit  Louis  XVI  à  la 
tour  du  Temple.  Il  fut  mandé  à  la 
barre  de  l'assemblée  afin  de  rendre 
compte  des  mesures  prises  pour  la 
sûreté  des  soldats  suisses  échappés 
aux  massacres  ;  et  le  même  jour  il 
prononça  un  discours  à  la  Commu- 
ne pour  arrêter  les  vengeances.  Dès- 
lors  les  meneurs  le  crurent  peu  pro- 
pre à  présider  aux  massacres  des  pri- 
sons :  aussi  Marat  le  regardait  -  il 
comme  un  homme  sans  caractère.  La 
Commune,  qui  gouvernait  à  cette  épo- 
que, crut  devoir  l'écarter  momenta- 
nément. Elle  le  chargea ,  le  3i  août, 
d'aller  passer  nue  revue  à  Versailles, 
d'où  il  ne  revint  à  Paris  que  le  4  tep» 


368 


SAN 


perfectionna  le  talent  de  son  élève 
pour  la  poésie.  Il  en  donna  des  preu- 
ves dès  sa  jeunesse  en  publiant 
son  poème  sur  la  Bulle  de  savon , 
l'une  de  ses  compositions  les  plus 
ingénieuses.  A  l'âge  de  vingt  ans , 
son  amour  pour  l'étude  l'engagea  à 
prendre  l'habit  de  chanoine  régulier 
à  l'abbaye  de  Saint-Victor.  Il  reçut 
le  sous-diaconat  ;  mais  la  haute  idée 
qu'il  sfétait  formée  du  sacerdoce  le 
retint  toute  sa  vie  dans  cet  ordre  infé- 
rieur. Les  premières  années  qui  sui- 
virent sa  retraite  s'écoulèrent  dans 
l'obscurité  et  le  silence.  Bientôt  des 
productions  multipliées,  riches  de 
beautés  de  divers  genres,  attirèrent 
sur  lui  les  regards.  La  première  fut 
adressée  au  chancelier  Secruier,  qui 
rhonora  de  son  estime  et  de  sa  pro- 
tection. Louis  XIV,  les  événements 
qui  illustrèrent  son  règne ,  les  grands 
hommes  qui  entouraient  son  trône , 
devinrent  le  sujet  ordinaire  des 
chants  de  Santeul.  La  capitale  voyait 
son  enceinte  s'embellir  par  les  soins 
éclairés  de  ses  magistrats  :  les  arcs 
de  triomphe  ,  les  fontaines,  les  édi- 
fices publics ,  qui  s'élevaient  de  tou- 
tes parts  ,  furent  ornés  des  vers  du 
poète  victorin.  Ils  obtinrent  tous  les 
suffrages  ,  par  la  noblesse  ou  l'agré- 
ment des  pensées ,  par  l'élégance  et 
la  richesse  du  style.  Des  poètes  dis- 
tingués, Corneille  lui-même,  se  plu- 
rent à  les  faire  passer  dans  notre 
langue.  La  ville  de  Paris  s'acquitta 
envers  Santeul ,  en  le  gratifiant  d'une 
pension.  Sa  renommée  lui  mérita  de 
glorieuses  amitiés.  Condc,  son  fils, 
son  petit-fils,  la  duchesse  du  Maine, 
sœur  de  ce  dernier ,  le  duc  du  Mai- 
ne, l'admirent  à  Chantilly,  dans  leur 
plus  intime  familiarité.  Il  en  faisait 
les  délices,  par  ses  saillies  ingénieu- 
ses. En  1670 ,  comme  il  a  été  dit 
plus  haut,  on  avait  commencé  à 


SAN 

embellir  Paris  de  monumei 
on  avait  voulu  les  orner 
lions.  De  là  prit  naissance 
se  querelle  sur  la  langue  • 
être  préférée.  Santeul  m 
rester  neutre.  Il  soutint  av< 
la  cause  de  la  langue  latine 
suite  assez  nombreuse  de 
ayant  publié,  en  167 4 y  ' 
sur  la  mort  du  P.  Cossart 
cien  maître ,  il  le  transini 
pentier  ,  principal  chai 
notre  langue  ,  avec  cett 
présomptueuse  :  Dêsesp 
langue  française.  Charpc 
vengea  par  une  critique  de 
Peu  après,  une  plus  nobl 
s'ouvrit  devant  Santeul.  L 
Paris ,  Tordre  de  Cluni ,  aya 
changements  à  leurs  brevia 
lurentsubstituerde  nouvelli 
à  celles  qui  s'y  trouvaient., 
chargea  de  ce  travail ,  anqi 
gea  un  de  ses  frères,  qui  ] 
son  talent  pour  la  poésie  h 
d'autres  de  ses  amis  ,  et  ei 
lier  par  Letourneux  ,  qui 
nissait  des  matériaux  au 
avait  beaucoup  de  confia 
qu'elles  parurent ,  on  adi 
thousiasme  poétique ,  la 
des  pensées ,  la  grandeur  d< 
la  majesté  de  l'élocution  qi 
partout.  De  toutes  parts , 
demanda  de  nouvelles.  Il 
premier  recueil,  en  i685( 
occasion,  Santeul  fut  vivera 
par  d'illustres  amis,  et  ei 
par  Bossuet ,  d'abandonné 
profa  ne,  et  surtout  de  renot 
ploi  de  la  mythologie.  Il  ei 
gagement  solennel.  Qodq 
excursions   qu'il  se  pern 


(a)  LVditiuD  la  pl«f 
•ou»  ce  titre  :  fijrmmi 
Ce»  hymne»  forent  ~ 


\-e»  oymnee  imuaMi 
Saorki ,  Pari»,  kfign.  tf 
J.  P.  PoupUf  «aiTtWf 


et  [ii  im'i ju'cmcnl  une  i>io- 
iitinir  i\e  h»  (Jiiiulinic .  uïi 

jiarlfi  l'nmuur  ,  ni  il^ré 
nevte,  lui  aliiiétent  i!<-  st- 
r...hw.  Il  te  just.fij  dans 

I  J'rij-r.'iiiml .  «  i-  l*iiidul- 
•!,»,  ri  le  *.Sr  F.IUV  ne 
i  réf..-,  »,„  ,,,,.] C* 


SAN  36g 

ver*.  Alors,  il  puhlia  une  seconde 
Ëpitre,  oïl  il  protestait  île  sou  res- 
pect pour  l'un  et  pimr  l'autre,  et 
ajoutait  : 


ÏV..*-j>i,  .i.^V 


■•) 


Gelli-  ci;>rvs.iuu  .lmileiKe  parut  in- 
suili.,.,!.-;...,  exigea  ,  au  tir.,  .le  « 

Iciup.  r..n  lui I  mpi-ici.  le  temps 

plut  |i.»iiif  i.,i- i«-,  S.iilei.1  crut  se 
liirr  ilMIaiie  ,  eu  adupruit  cille 
dernière  leçun  dans  les  ro|iri  qu'il 
.i  In ->.iit  aux  Jésuites,  et  <n  laissant 
^l(■!  l.i  |'rcriiiiretlii]\  1rs  autres. 


M.n, 
I  ,', 


M" 


-.D'il 


SUIlll'1 


"!"■ 


•-!'•' 


;   j.ih-i 


D-I.ll 


outre 
cpamtle 
i  lui 


udil>.li-l'.Ji.ll- 
:.nr  une  lettre 
il.iav.e,le,dc- 


-ii  liew.t  i.i  P.JiMTan- 
■i-re  il-mraw,  «'Il  il  r.rkiil 
[.,  .Wtiiue  .li-.Jn.uitM, 

EU  UlC.U«:  tCSip*  i^u  il  i»'a- 
«d«  par  ces  nul*  hotte 
(•,  rirtipicr  q<*  le*  «nia 
|  rontre  let  tlali lnl.tr*.  On 
■it  d'abord;  nu»  l-ifniût 
l  d»  nxiiiFiu  le  |.<  élr  ,  en 
I  uWrirr  ipic  re  n'étjjt 
tirtt,  nui*  le 


■  papec 


i iiiii^iMii..n.ci  rpiiest 

il  r...,.l,.i;.lP!'aiil.e,]e/.i.if;«.iiiun, 
|...r  I.-  1'.  Cminiiip,  ritiupu'iiiuii 
111-ril.mlr ,  à  I.i.pxlle  Sniï.'î.l  fui 
t.;-.in-il,!.-.  Les  .le'M.ls  -le  cette 
dispute  «t.  cle  rcciiillis  ihus  une 
lu  m  luire  <]  ii  ;t  pmir  titre  :  Histoire 
i!  i  différend  <  titre  les  Je'tnita  et 
M.  il:  Sunttul,  uu  xijet  d*  Cépi- 
pra-nrie  de  te  imite  pour  M.  At- 
n.,„U,  etc.,  jjep,  Hi.,:,  in- m. 
Kîle  part  d'une  main  peu  amie  dit 
Ji-'mi'Ii*  ,  et  ne  doit  p.i*  èîie  confon- 
due avec  uu  autre  écrit  sur  le  même 
tujet,  <]UÏ  rit  atlri.néau  P.  Duccr- 
rein,  par  les  ciiteur*  de  Mureri. 
I/il-iurjtion  que  Santeul  ê 
fcbf 


deta6 

m  l' de» n 


370 


SAN 


du  particulièrement  dans  la  maison 
de  Coudé.  C'est  à  juste  titre  qu'il 
l'appelle:  un  enfant  en  cheveux  gris. 
11  avait  tout  l'emportement,  toute  la 
légèreté' et  l'inconséquence  de  cet  âge, 
excuse  naturelle  de  mille  traits  qu'on 
raconte  de  lui,  et  dont  plusieurs  sont 

S  eu  avérés.  Partageant  la  vanité, 
ont  on  accuse  les  poètes,  le  succès 
de  ses  Hymnes  le  transportait  de 
joie.  11  courait  les  églises  pour  les 
entendre  chanter  :  il  les  déclamait 
dans  les  carrefours,  avec  les  contor- 
sions et  les  gestes  les  plus  bizarres. 
On  connaît  1  épigramme  qu'ils  inspi- 
rèrent à  Boileau.  II  ne  craignit  pas  de 
dire  un  jour  au  maréchal  de  La  Feuil- 
lade,que,sur  le  Parnasse,  ce  seigneur 
ne  serait  pas  digne  de  lui  porter  la 
oueue.  Cette  vanité  reçut  un  échec 
dans  une  autre  occasion.  Une  dispute 
s'engagea  entre  lui  et  Dupcrier ,  sur 
le  mérite  de  leurs  vers  ,  en  présence 
de  Ménage.  Ils  parièrent  dix  pisto- 
les  à  qui  en  ferait  de  meilleurs ,  et 
choisirent  pour  juge  Ménage ,  qui , 
lorsqu'ils  les  lui  présentèrent,  les  dé- 
clara également  nous,  et  voulut  leur 
rendre  l'argent  du  pari.  Us  refusè- 
rent et  s'en  remirent  au  jugement 
du  P.  Rapin.  Celui-ci ,  plus  sévère , 
leur  dit  que  letlrs  vers  ne  valaient 
rien,  qu'il  était  honteux  de  montrer 
tant  de  vanité  ;  et  en  même  temps , 
il  jeta  l'argent  dans  le  tronc  de  l'é- 
glise, devant  laquelle  ils  se  trou- 
vaient, en  disant  que  les  pauvres 
devaient  profiler  de  leurs  vaines  dis- 
putes, et  les  laissa  ainsi  tous  les  deux 
très-mécontents.  Ces  défauts  n'em- 
êchèrent  pas  Santcul  d'obtenir  aussi 
e  La  Bruyère  le  titre  d'excellent 
homme,  «  C'était,  dit  Saint  Simon, 
»  le  plus  grand  poète  latin  qui  eût 
»  paru  depuis  plusieurs  siècles,  pl<  m 
»  de  feu ,  d'esprit ,  des  caprices  les 
v  plus  plaisants,  qui  le  rendaient  de 


ï 


SAN 

»  la  plus  excellente  compagi 
»  convive  surtout....  et  qui, 
»  esprit  aussi  peu  propre  au 
»  était  pourtant  un  excelle 
»  gicux.  »  Ses  mœurs  fuit 
jours  irréprochables.  Il  étai 
tré  des  vérités  de  la  religion 
si  noblement  chantées.  Sou 
le  voyait  accompagner  à  i 
pendant  la  nuit,  son  pieux  < 
Gourdan ,  dont  il  vénérait  2 
rcment  la  vertu;  et,  pour  en 
l'idée  à  un  étranger,  il  ini 
a  L'abbé  de  la  Trappe  (le 
»  abbé  de  Rancé  )  n'est  qn1 
»  vaillâc  auprès  de  lui.  *  Rai 
encore  au  nombre  de  ses  a 
Santcul  allait  souvent  le  visil 
sa  retraite.  Le  poète  en  étai 
tour  depuis  peu  de  temps,  Ion 
amené  à  Dijon,  par  le  duc  d 
bon  (  Louis  III ,  petit-fils  di 
Coudé  ),  qui  allait  présider  1 
de  Bourgogne ,  et  qui  le  log 
son  hôtel ,  et  l'admit  à  toule 
tes  qu'il  y  donna.  Le  3  aoû 
Santeul  se  plaignit  d'un  mal 
trine ,  qui  ne  l'empêcha  pasc 
dre  part  au  souper ,  auquel  l 
n'assista  point.  Le  lendemaii 
rut  en  bonne  sauté;  mais 
matinée,  il  fut  saisi  d'une 
des  plus  violentes,  qui  Tempo 
août, en  quatorze  heures,  pea 
quelles  il  ne  cessa  de  donner 
ques  delà  plus  entière  résignât 
la  plus  vive  piété  (4).  Ses  reste 


(4)  'IV!  e«t  le  rrcit  de«  coatetnporaiM 
Mo  moires  <!e  Saiut-Sinmii ,   «-vnurtne»  J 
dition  rmutunte  de    l*  \il\v  de  l>«jo»  t  i 
Aiine,  XMV  ,  5<u  )  ,  Hou* appr rum-ut  ai 
poète  |M-iit  viitifue  de  l'imprudente  de  h 
m  in  de  \a  picllc  il  vivait.  Au    souper  4a 
lui   (ît  lmire  un  verre  de    vin  datu  Inf* 
luêlc  du  toJj.ic  d'Ltpa^ue  ,  pour  voirqti*! 
(luirait  sur  lui  ce  breuvage.  Il  e»!  frai  è 
i'oU    ii'.ipereoit    pas  le   plu*   legrr  iodtrr 
ddits    les    Louiltreutea    pièce»   de  ver»  q 
«nnjwcrtrs  à   m  ui<  moire.    I>rui  lettm 
fj|i.»l<ict  mêtue  de  ta  mort  par  des  traaiaai  ' 
et  couaervees  dMM  !•  ncacil  des  OCnrn 


SAN 

is  l'église  de  Saint-Étien- 
i ,  et  transportes  ensuite. 
1  duc  de  Bourbon  ,  à  Pa- 
ul places  dans  le  cloître 
de  Saint -Victor.  (5)  On 
e  c'pitaphe  en  vers  latins , 
>ra  Roi  lin  : 

reonem  ,  tiubuit  tjutm  tmnctmpo*l*m 

ii>r  *•••/ mot» SinloLttt. 

<t  ft>».t*>'fmert  Jtuminm  et  hortot 

imcrrt  y  nid  JH*nt  ntt  Imbor  ? 

\  met  cet  /tt  vtnibu*  «ryu«  pnrf$m* 

tfmmt  emrmiM.i  tmem  Demi*. 

îblié  séparément  plusieurs 
s ,  en  les  ornant  de  vignet 
ises.  Ces  éditions  sont  dc- 
i-  rares.  En  1670  et  en 
>  réunit ,  et  en  donna  deux 
m  parut  une  autre  édition 
suivit  sa  mort.  La  plus 
st  celle  qui  a  paru  en 
les  soins  d' A.  F.  Bilhard, 
te  pour  titre  :  Joannis 
arUolii  Fictorini  operum 
litio  Uriia ,  in  qud  reli  ■ 
tondum  conjunclim  edi- 
ifur,  3  vol.  in- 12.  On 
rcueîl  les  Hjmni  sacri , 
#,  in- 13.  Un  recueil  iu- 
ris  ordre,  ou  l'on  a  inséré 
le  faits  apocryphes  a  été 
iblic,  sous  le  titre  de  Bons 
inteul.  L'abbé  Dinouart, 
le  Santoliana ,  a  mis  au 
ueil  beaucoup  plus  inté- 
ts  lequel  on  trouve  cepen* 
1rs  anecdotes  fausses  (G). 


f  trB*»ll<njrut  «v*  !»•■  pr «-matur*  r  <ui 
•■•tn».  r|  au  travail  mal inucl  au» 
rt  qui  rufl*a»ut»rri4  —m  fuipri*- 
Jiaaf.  (*>i  <."n{»it  qu#  !••  vraie  rau*c 
i»'da  %iv*at  ilatiaf  uV  ltuur1>oo  A. 

1  i*»«»  I"«ia  fV  n*-i  il  i'*l>l>ai»  S«mt* 
a>«  .1»  Sanfv-Ml .  rrufrriur*  •! «ut  tm 
a*b  .  fur*  al  \*nU%  aui  Ji  •  >!•  •  de  la 
■  ,  «|  i|>  |pph  •  ij«ii4  mi  |-ût  h- r  nu 
1  ••  lli  fut*  I  tr»i:»JVift»«  le  lliftv. 
,!••  <!*>••  I  Ni.  l«*-iiu<i  liai iI'jihm-L. 
4a   ft"»'n    '.€    S»,|t-aJ  j«'i*t*i<  uf  j  t» 

(r«t  l'iMINlM  fu>  '  Ift    pf  <-t»ut*l  «  ,  |  l||| 

L.   far-iita».   r«nti#   par  u*i  aatira 
aV  U  n/  *>«*•  #*  Wa  ri>i  (  XV,  17  ). 

I,  «ag.  Ui,  cvJli  4s  ftavW  •*** 


SAN  371 

Paris ,  1764 ,  in-i  i  (7).  —  Son  frère 
aîné,  Claude  Sahteul,  ne'  à  Paris , 
en  i6i8,  s'adonna  aussi ,  avec  suc- 
cès, à  la  poésie  latine.  Son  esprit 
était  sage  et  calme  autant  que  ce- 
lui  de  son  frère  était  fougueux  et 
emporté.  Il  vécut  dans  la  retrai- 
te ,  portant  l'habit  ecclésiastique , 
sans  être  néanmoins  dans  les  ordres. 
Il  habita  longtemps  le  séminaire  de 
Saint-Magloire,  et  c'est  de  là  quelui 
vient  le  surnom  de  Maglorianus , 
par  lequel  il  est  distingué  de  son  frè- 
re. Il  ne  reste  de  lui  qu'un  très-petit 
nombre  de  pièces  qui  prouvent  un 
grand  talent.  La  plus  remarquable 
est  celle  où  il  combat  l'emploi  de  la 
mythologie  et  de  la  fable  dans  la 

Eoésic.  Il  paraît  qu'on  s'adressa  d'à* 
ord  à  lui  pour  la  composition  des 
Hymnes  qu  on  voulait  placer  dans 
les  nouveaux  bréviaires ,  et  qu'il  en- 
gagea son  frère  à  se  charger  de  ce 
travail ,  afin  de  le  détourner  de  la 

Poésie  profane.  On  croit  qu'il  est 
auteur  de  la  traduction  des  Lettres 
de  saint  Paulin,  éveque  de  Noie  (  V. 
ce  nom,  XXXI II,  199  ).     Si — d. 

SANTO  (Mariako)  ,  chirurgien  , 
né  à  tiarletta  ,  dans  le  royaume  de 
Naplcs,  vers  le  commencement  du 
seizième  siècle  ,  alla  se  former  à 
Rome ,  à  l'école  de  Jean  de  Vigo , 
dont  il  fut  le  meilleur  élève.  Il  s'était 
décidé  pour  la  médecine  ,  lorsque 
croyant  trouver  dans  la  chirurgie  plus 

de  certitude ,  il  se  voua  entièrement 

»««.M^ ™^^^^^»^^^»» 

lequel  il  lit  et  dutiq—  ,    ra|iportr  avec    quelque» 
vaiianttt  : 

Ali'r  rmmptmrro  ,  ru  m  ter  «-«/n/MJtrfa  mmritm 
l  ullelLt  ,  lfm/tkjt  JUnr  ,  ttslore  cmJ  tni. 

<"«•  «rri ,  bit  O  plut  atiçim»  que  S*uU  ul ,  ■«■  tru- 
tnt  iL-n  U-  Pmimm  il.  /'mil,  impiiuH  «i  l'ii-j 
^  f'*'j.  Ul  ¥h%.  1  .  *t  •»nl  ul  1  .n»  Ir  7Vir>a>i#Mf 
rpit-phnuum   du  I*.  I.*Mt,  \kh.  Vt\. 

(7)  M.  INit  *  fait  JiMMf  «ur  li-  tin  .tir  «lu  Vairlr- 
vtÙa.la  11  iitivciiilirr  i-iyi  ,  •■!  lui  primer  U  m*  mi* 
mut  aur  put*  f  *•' .  Iiit'tbbr  A't'ittul  «l  /'■"<«* 
a«ra<(  d*a»laa*«4W  5a*j|r«l  v4  ptanalr  J'himt  ft*- 

•i*nèi*+Him**mmmiM.  A.D-t. 


37a                SAN  '  SAN 

aux  opérations  chirurgicales.  Celte  à  Pise,  les  leçons  des  Ma1 

qu'il  propose  pour  l'extraction  de  la  lini ,  Delûni ,  et  ût,  sou* 

pierre ,  et  qu'il  déclare  tenir  de  Jean  maîtres  ,  des  progrès  ét< 

de  Romanis y  chirurgien  de  Crémone,  laurier  doctoral  lui  fut  d 

a  été  long-temps  connutfsous  le  nom  une  assemblée  nombreus 

de  grand  appareil ,  soit  parce  qu'elle  ses  cours  ;  et  il  revint  à  V 

exige  un  grand  nombre  d'instru-  publia ,  n'ayant  pas  en< 

ments ,  soit  pour  la  distinguer  de  la  cinq  ans ,  quelques  opusc 

méthode  de  Celse ,  dite  du  petit  ap-  decine  qui  décélèrent  son 

pareil.  Santo  est  le  premier,  parmi  pour  l'observation.  Non: 

les#  modernes ,  qui  ait  écrit  sur  ce  seur  de  philosophie  au  c 

sujet  :  mais  il  se  montre  imbu  de  tous  ville  natale ,  il  fut  ensui 

les  préjugés  de  l'astrologie  judiciaire  :  prosecteur    d'anatomie , 

il  prescrit  de  n'opérer  que  dans  Tau-  seur.  Il  remplit  cette  d 

tomne  ,  comme  l'Hippocrate  latin  avec  un  zèle  infatigable,  ê 

conseillait  d'attendre  le  printemps  ;  encore  le  loisir  de  se  livi 

et  il  recommande  de  faire  attention  tique  médicale.  Sa  réputa 

au  cours  des  astres  :  «  Car ,  ajoute-  à  ses  leçons  des  élèves  c 

»  t-il,  il  y  a  des  constellations  heu-  parties  de   l'Europe.  J 

»  reuses  et  malheureuses;  et  le  bon-  sonne  ,  dit  Haller  ,  n'av; 

»  heur  des  hommes  dépend  presque  scalpel  avec  autant  d'ac 

»  toujours  de  celle  sous  laquelle  ils  joignait  à  l'art  d'observet 

»  sont  nés  (pag.  188)  ».  Cet  au-  tion  immense.  Santorio 

teur  a  laissé  un  abrégé  de  chirnr-  Venise,  le  7  mai  1736.  ( 

gie ,  en  forme  de  dialogues  :  livre  écrite ,  par  un  de  ses  f 

rempli  de  futilités,  et  d'un  style  am-  Diarium  du  P.  Orteschi. 

Soûle ,  comme  ses  autres  ouvrages  ,  ges  de  ce  grand  anatoi 

ont  voici  les  titres  :  I.  Commen-  I.  Opuscula  medica  de . 

t aria  in  Avicennœ  textum  de  apos-  motufibrœ  ;  de  nutritio 

tematibus  calidis  ,   contusione  et  deheemorrhoidibus  ;  de 

attritione  ,  Rome,    i526,in-4°.  etc.,Venise,i7o5,in  4°. 

II.  De  lapide  renum  ,  et  de  ve-  avec  les  OEuv res  de  Bag 
sicœ  lapide  excidendo  ,  Venise,  17 15 ,  in>4°.  ;  et  depi 
i535,  in-8°.  ;  réimprimé  à  Paris,  ment,  Rotterdam,  171 
i54o ,  in-4°. ,  et  inséré  dans  la  bi-  1740 ,  in  8°.  Ces  diffén 
bliolhèque  chirurgicale  de  Gesner.  les  offrent  des  détails  | 

III.  Libellus  de  quidditatibus ,  de  peu  minutieux,  mais  m 
modo  examinandi  medicos-chirur-  et  intéressants.  II.  Oi 
gos ,  Venise  ,  1 543  ,  in-4°.  IV.  De  anatomicœ ,  Venise ,  1 7 
ardore  urinœ  et  difficultate  un-  1739,  in-4°. ,  fîg.  Cetc 
nandi  libellus  ,ilid.  ,*  i558,  in-8°.  tient  onze  chapitres.  Dan 

A — g — s.  avant  de  décrire  les  m 

SANTORINI  (Jean-Dominique),  face  ,  Sautorini  s'occup 

l'un  des  plus  célèbres  anatomistes  leur  des   nègres  ,    don 

dont  s'honore  l'Italie,  naquit  à  Ve-  le  siège  dans  le  tissu  réi 

ni  se  vers  1G80.  Après  avoir  termine  qu'il  est  tenté  d'attribut 

ses  éludes  classiques,  il  alla  suivre,  dance  de  la  sécrétion  du 


SAN  SAN                 373 

suivauls,  l'oreille,  le  in-fol.  On  trouve,  dans  ce  livre, 

iode  lacrymale ,  le  nez,  beaucoup  de  particularités  sur  Mo- 

pharynx  ,  les  viscères  sambique,  Sofa  la  et  les  contrées  voi- 

:  et  au  bas-ventre  ,  et  sines.  Santos  était  allé  jusqu'à  deux 

la  génération.  Dans  ce  cents  lieues  de  Mozambique  :  il  décrit 

dit  M.  Portai ,  il  a  re-  avec  un  grand  détail  les  mamrs  des 

•rvations  les  plus  inté-  habitants  du  pays  qu'il  nomme  des 

les    plus  nombreuses.  Cafrcs  ,  et  raconte  les  guerres  des 

e  nu'il  dit  est  original  ;  Portugais  contre  ces  peuples,  guerres 

t  lui  faire  quoique  re-  suscitées  autant  par  le  desir  de  s'em- 

t  d'avoir  minutieuse-  parer  des  mines  d'or ,  que  par  celui 

les  plus  petits  objets,  de  répandre  les  lumières  de  l'Evan- 

iches  dont  cet  ouvrage  gilc.  Sur  plusieurs  points  de  géogra- 

ic ,  sont  exécutées  avec  phie,  Santos  fait  encore  autorité  :  il 

remarquable   (  Voy.  est  d'ailleurs  extrêmement  crédule , 

'^/bifomitf  par  M.  Por-  et  son   livre  est   rempli    de    faits 

\[)  ).  III.  htoria  d'un  qui  lassent  la  patience  du  lecteur; 

délie  pa*ti  deretane ,  il  a  été  traduit  et  abrégé,  en  fran- 

,  iu  4°.  C'est  la  des-  çais  par  Gaétan  Cbarpy  ,   sous  ce 

accouchement  par  l'a-  titre:  Histoire  de  V Ethiopie  orieh- 

le  eu  passant  de  i'obli-  taie,  Paris ,  1684  ,  in- 11.  —  Saw- 

l'intestin   rectum,    de  tos  (Manuel  dos),  né  à  OrcnUo , 

turcs  de  matrice  ,  des  académicien  surnuméraire  de  l'âca- 

V.  Jstntzione  aile  feb-  demie  royale  d'histoire  de  Portugal 

734,  in-4°.  V.  Âna-  et historiographedu royaume, aécrit 

'tndccim  tabulœ  quas  en  portugais  :  Dixième  partie  (de- 

1   edit  atque  explicat  cima  parte  )  de  la  Monarchie  por- 

i  Parmetisis  prof  essor  ;  tugaise  ;  et  il  a  écrit  aus*i  de  11011- 

idit  duo  de  structure  veau  la  Septième ,  Huitième  et  iVeii- 

et  de  tunied  te^tis  va-  vieme  partie,  quoique  le  P.  Rafaël 

•,1775,  m- fol.  Ce  pre-  de  Jésus  l'eût  déjà  écrite.  La  Huitic- 

n'est  pas  commun  en  me  partie  seulement  a  été  imprimée, 

rr  Ta  décrit  dans   la  Lisbonne,  17'iç),  in  -  fol.  Elle  con- 

ica ,  11 ,  7 1 5.    W — s.  tient  l'histoire  de  dorn  Ferdinand  et 

").  fr.  Sasctorivs.  celle  de  dom  Jean  lir.,  jusquà  son 

Jean  nos ) ,  missiounai-  acclamation ,  en  1 385.  Né  en  1  (172 , 

né  à  Évora ,  entra  dans  Manuel  dos  Sautos  est  mort  en  1 740. 

int  Dominique,  et  en  E — s. 

•qu«  pour  Mozambique,  SANTPONS  (  FaAWÇois) .  méde- 

divcrs  établissements  cin  et  chirurgien  espagnol,  naquit,  en 

vint  en  Europe  après  1 7 -.i3, à  Balbastro,<*n  Aragon.  Apres 

'on/.cans,  retourna  en  avoir  étudié  dans  les  université»  de 

*h  7 ,  et  y  mourut  ,  en  Iluesca  et  de  Cervera ,  il  viut  c\crcer 

e  cv  religieux  ,  en  por-  sa   profession  à  Barcelone.  Il  con- 

i»pie  orientale  ou  his-  tribu  a   beaucoup   à  l'établissement , 

U  des  chtnes  rvmar-  dau*  cette  ville,  de  l'école  de  mé  le 

ëes  en  Orient  ,  1  6o<j ,  clue ,  cl  surtout  de  celle  de  chii  urgic, 


374  ^N 

qui ,  en  peu  d'années ,  rivalisant  avec 
l'école  chirurgique  de  Cadix,  pro- 
duisit d'excellents  élèves  et  profes- 
seurs. Bon  médecin  ,  très  -  habile 
chirurgien,  il  avait  un  talent  par- 
ticulier pour  les  accouchements  ;  et 
c'est  sous  sa  direction  que  se  formè- 
rent de  fort  bonnes  élèves  ,  d'au- 
tant plus  utiles  que,  excepte  en  des 
cas  très-difficiles  dans  les  accouche- 
ments ,  on  ne  se  sert  en  Espagne , 
que  de  sages-femmes.  Il  gagna  le  pre- 
mier prix  à  l'école  de  médecine  de 
Paris ,  proposé  pour  le  meilleur  Mé- 
moire qu'on  lui  adresserait  sur  les 
causes  des  maladies  des  .hôpitaux, 
appelées  muguet  y  millet  et  manchet. 
Ce  prix  consistait  en  une  médaille  en 
or  de  quatre  cents  francs.  Aussitôt 
après ,  la  faculté  de  Paris  reçut  Sant- 

Sons  parmi  ses  membres  :  il  était 
cjà  de  plusieurs  autres  académies  , 
et  avait  travaillé  avec  le  docteur 
Salvà  (  Voy,  ce  nom  ) ,  à  l'ouvrage 
intitulé  :  Description  d'une  machine 
pour  filer  le  chanvre  et  le  lin ,  Ma- 
drid ,  1784.  Il  a  laissé  plusieurs  au- 
tres ouvrages  estimés  sur  la  méde- 
cine ,  la  chirurgie  et  les  accouclie- 
ments  :  il  mourut  à  Barcelone,  en 
janvier  1797.  B — s. 

SANUDÔ  (Marc),  duc  de  l'Archi- 
pel ,  issu  d'une  ancienne  famille  de 
Venise ,  se  signa  Sa  parmi  les  che- 
valiers que  la  république  avait  ar- 
més pour  la  délivrance  des  Saints 
Lieux  ,  et  qui  se  joignirent  aux 
Français  pour  expulser  du  trône  de 
Gonstantiuoplc  ,  l'usurpateur  Miir- 
zuflc  (  Voy.  Alexis  ,  1 ,  545  ).  Un 
nouvel  empire  se  forma  des  débris 
de  celui  dos  Grecs  ;  et  Baudouin  , 
comte  de  Flandre,  eu  fut  le  chef  (  V. 
Baudouin,  III,  54  {  ).  Les  grands 
profitèrent  de  la  faiblesscdecc  prince 
et  des  troubles  inséparables  de  la  ré- 
volution qui  venait  de  s'opérer,  pour 


SAN 

se  rendre  indépendants. 

re  de  Baudouin  et  son  : 

voulant  punir  l'insolence 

saux ,  promit  à  ses  offic 

titure  des  fiefs  dont  ils  le 

raicut  .Les  Vénitiens,  qui  1 

voir  avec  indifférence  1 

étendre  leur  dominatioi 

rient,  autorisèrent  leur 

à  s'emparer  des  îles  de 

Marc   Sanudo   fit  des 

pour  surprendre  Naxoi 

dans  le  port  des  Potai 

gré  la  résistance  des  h; 

vint  assiéger  Apaliri,  c 

se  le  rendit  maître  de 

Il  en  fortifia  les  défilés 

cipalcs  hauteurs  pour  ' 

de  ses   nouveaux  sujet 

truisit  un  château  ,  au<] 

le  nom  de  Naxie ,  dans 

du  port  qui  devait  rece 

tille.  Il  sut  gagner  l'a 

Grecs  en  leur  assurant  1 

cice  de  leur  religion, 

ecclésiastiques  dans  la  j 

leurs  privilèges  ,  et  exei 

impôt  les  religieux  de  To 

Basile.  D'ailleurs  il  réce 

gnifjqucmcnt  tous  ceux 

aidé  dans  cette  expéditi 

des  terres  en  fiefs  pour 

et  distribua  des  somme 

blcs  aux  soldats.  Sa  r 

générosité  ne  pouvait  ir 

tirer  à  sou  service  une  : 

tuners  latins.  Avec  leui 

soumit  rapidement  les  C 

Sporadcs;  mais  son  an 

sait  avec  ses  conquêtes 

d'enlever  Candie  à  ses  c 

Avant  d'exécuter  ce  pre 

s'assurer  la  protection  d 

et  lui  demanda  l'investi) 

et  des  autres   iles  qu* 

Henri ,  flatté  de  cette  nu 

mission,  créa  Svniajf 


SAN 

ic  de  l'Archipel .  Peu  de 

es ,  la  for  (une  offrit  à  Sa- 
r cation  fa  v omble  de  s'em- 
«mdic.  Les  Génois,  j.dnttx, 
eus,  rominc  ceux-ci  re- 
lançais, f(«  m  eut  .lient  sans 
m  eaux  troubles  parmi  1rs 
auxquels  ils  fournissaient 
et  «*c  rainent.  Qiic-!»|iirs 
i^mircn^cs  ,  prises  p?r  le 
r  Ytnitim  confie  le*  re- 
stèrent dans  l'île  un  sou- 
général.  Los  Yen  il  ions  y 
ser  aussitôt  des  troupes 
idnitc  de  Topolo ,  l'un  de 
hravrsrapit.iiucs.Ccliii-ci, 
■ut  pas  on  cl.it  de  réduire 
\ ,  qui  s'étaient  emparés  de 
>oints  impoi  tants,  dcuian- 
ciir<  .1  Sunidu.  Hrçu  rom- 
ans Ciudic  ,  a  lui  ri  n'eut 
ine  à  trou vtr  les  moyens 
i  nr^ori.wion  a  ver.  les  (ié- 
chefs  des  révoltés;  certain 
-1111,1!  clia.ssa  les  Vénitiens, 
rljincr  pu  de  Candie,  et 
Tepulo  f  qu'il  jissiégca 
ta.  L:u  renfort  que  Topolo 
cni*e,  lut  permit  bientôt 
Ire  ('(illeiiMYe:  il  b.itfit  à 

*1H1  In  qui  s'ci-fllît  I  N  i\io, 

mil  au  seii.it  une  lettre 
e  puni-  pailicr  sa  cou- 
s«'iiHt  feignit  d'.id mettre 
*s  ;  et  S.iiiudo  rejoignit  à 
ique  ,  lYmpeieur  Ile  ni  T 
qinvut  rie  cli-îticr  l'iiisij- 
•nrirr  d'Kpiie  '  Théodore 
.  I..I  Mot  (  de  ilehit  .  fin  . 
^L\  ,  Hi)  .  fit  évanouir  ce 
Saini  In  rt  vint  .i  Yixic,  où 
on  1  j-io  .  ,i  r.i^r  de  suixan- 
% .  avec  la  réputation  d'un 
if.  libéral  et  prudent  ;  mais 
n  qu'il  employa  pour  l'em- 
^aôdie,  estime 

W- 


SAN 


375 


SAXUDO  (  Auge  ) ,  fils  du  précè- 
dent ,  lui  succéda ,  Tan  i  aïo ,  à  l'âge 
de  vingt  .six  ans.  Il  ne  crut  pas  de- 
voir se  déclarer  ouvertement  contre 
V  at  a  ce  J  t\y.  ce  no  m) .  qui  venait 
de  remporter  uue  \ictoire  signalée 
sur  Uobcrt  de  Courtonai  :  cette  ré- 
serve piqua  Robert*,  et  Sanudo  ne 
fut  point  invité  à  se  réunir  aux  autres 

firinccs  pour  la  défense  de  l'empire 
attn.  Le  duc  de  l'Archipel  ne  dissi- 
mula pas  le  mécontentement  au'il 
éprouvait  de  cet  oubli  ;  mais  il  ne 
laissa  pas  d'armer  quatre  galères, 
qu'il  tint  prêtes  à  tout  événement. 
Jean  de  Rrirnne  ,  successeur  de  Uo- 
bcrt, tira  de  l'inaction  S.inudo,  qui 
contribua   beaucoup  à  détruire  la 
flotte  de  Yatacc,  et  se  signala  ,  pen- 
dant le  reste  de  la  guerre  ,  par  une 
foule  d'exploits  brillants.  Il  fit  eon- 
sentir  Rriennc  à  la   trêve  de  deux 
ans  que  lui  demandait  Yatacc  ;  et  à 
l'expiration  de  ce  terme ,  il  revint 
à  Coiistaiitinople  avec.  se*  galères.  De 
nouveaux  sucres  rendirent  son  nom 
redoutable  d.ins  l'Orient.  Retpcctcdc 
ses  voisins  et  chéri  de  ses  sujets,  il 
mourut  à  Naxic.cn  i'2r>{. —  Son  fils 
Mare  S  \yv  no  tenta  vainement  d'.ii  1er 
les  Yétiiticns  à  réprimer  la  révolte 
des  Candiotes  aj juives  pir  Yatacc. 
Prévoyant  que  de  nouveaux  sacrifices 
de  sa  part  seraient  inutiles ,  il  ra- 
mena sa  Hotte  dans  l'île  de  Naxos  , 
menacée  par  l«*s  (îiecs.  Cette  con- 
duite le  fit  accuser  d'avoir  traité  se- 
crètement avec  Yatacc;  mais  il  mé- 
prisa ectte    imputation,  peut  -être 
mal  fondée  ,  et  se  livra  tout  entier 
aux  soins  du  gouvernement.  La  paix 
dont  jouissait  N.ixus ,  sous  a   *ige 
prinre,  f.iilbt  être  tnuib'tV  par  l'.ibo- 
lition  du  culte  d'un  prétendu    Saint 
Pachiy  ,  auquel  le>  (in  rs  .ittrihinicnt 
la    vertu  de  rmdie    l'embonpoint 
Ml  malades.  Sanudo  ,  trop  éclaire 


3i6  SAN 

Sour  ne  pas  reconnaître  des  traces 
ti  paganisme  dans  les  cérémonies 
et  les  pratiques  dont  ce  culte  était 
accompagné ,  fit  abattre  l'autel  du 
saint.  Les  habitants  du  voisinage  se 
soulevèrent  ;  mais  Sa  m  ici  o  rompit 
tous  leurs  projets  par  sa  prudence , 
et  fit  construire,  pour  les  tenir  en 
bride, un  château  que  les  Grecs  nom- 
ment jépano  Castro ,  dont  il  reste 
encore  des  vestiges.  Le  duc  de  l'Ar- 
chipel s'unit  aux  autres  princes  la- 
tins pour  défendre  l'empereur  Bau- 
doin contre  les  attaques  de  Paléolo- 
gue  ;  mais  ils  ne  réussirent  qu'à  re- 
tarder de  quelques  années  la  enute 
de  l'empire  de  Constautiuoplc.  Obli- 
gé de  mettre  ses  propres  états  à  l'a- 
bri d'une  incursion ,  le  duc  se  rendit 
à  Milo,  que  sa  .situation  exposait 
davantage  aux  entreprises  de  Paléo- 
loguc.  Les  Grecs  en  avaient  déjà 
chassé  les  Latins  ,  etsVtaieul  empa- 
rés de  la  forteresse.  Avec  le  secours 
de  quelques  aventuriers  français  ,  il 
reprit  cette  île,  se  contenta  de  punir 
les  quatre  principaux  chefs  de  la 
révolte  ,  et  fit  grâce  aux  autres  cou- 
pables. Pendant  qu'il  travaillait  à 
réparer  les  fortifications  de  Milo, 
Sauudo  mourut  subitement,  en  1263. 
Ses  restes  furent  rapportes  à  Naxie, 
et  ensevelis  dans  le  tombeau  de  son 
père.  11  laissait  deux  fils  ,  Guillaume 
et  Marc.  —  Sanudo  (  Guillaume  ) 
l'aîné,  monta  sur  le  trône,  à  l'âge 
de  vingt-trois  ans.  Il  signala  sen  zèle 
pour  lerét  •  hlis'crncnt  de  l'empire  la- 
tin ;  mais  tous  ses  efforts  et  rcux  des 
Croisés  furent  in;  files,  par  la  division 
q*ie  la  diversité  d'intérêts  amena  par- 
mi les  chefs  de  l'entreprise.  A  l'exclu- 
le  d«:s  Vénitiens,  G'il!anmc  venait 
e  traiter  lui-même  avec  Paléologuc, 
quand  il  mourut  vers  1 284 . — S  aisudo 
(  Nicolas  ) ,  son  fils  aîné,  avait  hérite 
de  ia  valeur.  Élevé  dans  les  camps  des 


S, 


SAN 

Vénitiens ,  il  s'était  fait ,  arar 
la  réputation  d'un  grand  ca 
Il  renouvela  malgré  lui  1' 
que  son  père  avait  faite  avec 
reur  grec  ;  mais  il  s'opposa 
son  pouvoir  aux  progrès  du  s 
que  protégeait  Audrouic  ,  ct< 
au  patriarche  de  Naxie  ,  de  ] 
ses  erreurs.  Nicolas  se  signa 
la  guerre  des  Vénitiens  co 
Génois  ;  mais  ayant  été  blés 
un  combat  sur  mer,  il  fut  f 
sonnier,  et  n'obtint  sa  liberté 
condition  de  ne  plus  porter  le 
contre  Gènes.  Il  résolut  a 
suivre  l'exemple  des  cheval 
Rhodes  ,  eu  faisant  la  gue; 
Turcs.  Avec  deux  vaisseaux, 
courut  les  côtes  de  l'Asie  . 
plusieurs  bâtiments  aux  Oth< 
détruisît ,  pilla  leurs  établis 
maritimes  ,  et  revint  à  Naxie 
gé  de  richesses.  II  aida  Bel 
charîc,  capitaine  génois, 
parer  de  l'île  de  Scio  ,  et  n 
quarante-six  ans  sans  pottéi 
Sawudo  (Jean  ),  son  fi  ère, 
céda.  Ce  prince  avait  annonc 
sa  jeunesse  ,  son  inclinatit 
l'état  ecclésiastique  ;  et  il  se 
s:iit  à  recevoir  les  ordres 
quand  il  fut  appelé  au  tronc 
Menacé  par  Marc  ,  son  frère 
prince  entreprenant  ,  V  lui  c 
de  Milo  t  pour  avoir  la  paix  . 
lia  sa  fille  unique,  nommée  FI 
à  Jean  Carccrio  ,  piince  de 
pont ,  qui  loi  succéda  dans  !< 
del'Àrcliipel.  On  peut  ronsiiMi 
de  plus  grands  détails,  {'Ifiitt 
anciens  ducs  de  V Archï.el , 
iGnb,  in-i-i  (i,\  '   AV 


(1  >  Crtouvrnsr  înt:muiaDt  e»t  du  P.  R«J 
firr  ,  \vsuilf  ,    tiiitaiutniiurc  tu  Grèce,  «r 
iT>3-  ,  uimlrt  Natie,  I«i4  •optriuhrc  i-«-ç 
->.ir  •!»%«  1.»  «in't*  .u. .  cliques  «>t  gramauiic* 
Jorcri  de  I75y 


S; 


SAN 

I0TO  (Marin),  dit  Tor- 

)  ou  l'Aucicn ,  pour  le  distin- 
un  autre  écrivain  du  même 
ont  l'article  suit,  était  d'une 
nol>lc  de  Venise,  et  flbiissait 
n-cncenicnt  do  quatoi/icrac 
i'clant  passionne ,  dès  sou  eu- 
pour  lj  cuise  des  Chi  étions 
tent,  il  fit  jusqu'à  cinq  vnya- 
s  1 1  Palestine,  et  visita  l'Ar- 

l'K^yiitc ,  1rs  îles  de  Cyprc 
iodes  ,  et  les  entes  a  il  j  a  rentes, 
tt  >ur,  iî  composa  ,en  i3of>, 
•r  ii.ti'.tile  :  Librr  secret  orum 
i  Crucis  ,  dans  Irpcl  il  a  de- 
c!i verses  conticÏN  de  l'Orient 
oins  de  leurs  habitants,  les 
uns  qu'elles  ont  enrou- 
les gueircs  entreprises  pour 
aeher  à  la  domiu.ilioii  des 
t,  avec  les  causes  de  leur 
MiCiês.  11  parcourut  «dors  di- 
rontrec*  de  l'Occident ,  pour 
le  zè!e  des  princes  »  h  retiens  , 
»cr  de  les  déterminer  à  me 
i*  ci  oi«adc.  Il  pi  cm  i. ta  son  !i- 

I  3  ti ,  au  pape  Jean  \.\1I, 
ii  même  temps  mi«;s  1rs  yeux 
ïiifife  quatre  Oit  l«  s  rcpic»cn- 
p  »vs  dont  il  avait  fait  la  «les- 
i.  .Samitu,  soutenu  par  le  hou 
qu'il  avait  reçu  du  pontife  et 
rr  des  avaUi^es  qm  devaient 

de  la  délivrance  des  Linix 

cni:ti:tua  de  solliciter ,  p.r 
es,  l'intervention  des  pliures 
ik,  an-iiM  U  il  cnvo\.i  des  co- 

*oll  OMVîa^r.  1  i'  (  «iliwil  qu'il 

aiiX  Vi-t.iïieus  de  s'emparer 
yptr.  dont  la  posM-ssii  n  leur 
lit  It*  romuicicc  de  tout  10- 


•«    k.--    !■!   ii-,r   «r   |  ■  m  •  |.n|    f  i  Un  i|  un  iii« 
Ui-  •  'jii        f  mi;  '■»   •    ■'•  l  ■■■•  |t-i    l'ui^iir  ) 
M  -il    !..|   .|       .  ..    |*.  ...    .      *    ■■/...,.    ,|„ 

ma  9    ■       I        .  tll'l     I       4ie      |.«r  lit     |      Lllltt    M     f     ,    ,r 

•  fut    •  J.   \|  . ,,„  |  -lfl  |a    ,  |,  .||rtll  J(|   |,   ||M>< 
i!1     /     F    r  "'/.■,    f|.('|lt    lli -H'Ilt  t  (tU^Ulli.*. 

■  •    »  Jl-    é-  4.r  i*vIm. 


avait  quelques  vues  politiques.  C'est 
ic  senti  meut  du  judicieux  abbe  Fleu  • 
ry  (  Jlht.  ecclêsiast. ,  tome  xtiii  t 
Disc,  prclimin. ,  para^r  i3  };  mais 
Foscaiini  eherclieà  le  justifier  à  cet 
c'p;ar  1  (  Letteratum  Venez. ,  3  {5  }. 
Tous  les  cfloi  ts  de  Samito  pour  ex- 
citer une  croisade  furent  inutiles.  H 
vivait  encore  en  i33o;  car  une  de 
ses  lettres  est  datée  du  vx  juin  de  cet- 
te année- là  {'à);  mais  on  ignore  l'c- 
{io que  de  sa  mort.  Son  ouvrage,  pu- 
)lie  par  Jacques  Bongars ,  Ilanau, 
iGi  i ,  in-fol.,  fait  paitie  du  second 
volume  des  Gesta  J)ei  per  Franco* 
.'  ï\  Dn>GAt\s).  Il  est  divise  en  trois 
livres.  L'éditeur  s'est  servi  de  deux 
manuscrits  du  savant  Paul  Pet  au  (  F . 
ce  nomj  et  d'un  autre  de  Scaliçer ,  qui 
ne  contenait  que  le  troisième  livre.  Il 
y  a  joint  trois  cartes;  mais  il  n'a  pU 
se  procurer  l.i  quatiicmc,  qui  repré- 
sentait la  mer  Me.! i' errance.  Selon 
Koscarini,  le  premier  livre  est  un 
traite  complet  de  la  navigation  et  du 
comincrcc  à  l'époque  où  1\  image  a 
ete  compfw'.  \V — s, 

SANIJTO  iMam>),  dit  le  Jeune, 
historien  ,  de  î.i  même  faim  le  que 
le  précèdent .  naquit  à  Venise,  le  'XX 
mai  i.}ti(i.  11  était  fils  du  scuatoir 
Léonard  Sannto ,  pcrsouiMge  cini- 
iif -ut  par  m'n  ili^into  et  par  son  elo- 
fp.eiiic,  qui  mourut  dans  $mi  mil- 
Im«^.i  !e  à  Home  .en  i  \-  J.  Uni  lier 

Il     I  i  tir  l>  lire  li'««l  }»*•  <îai"  ■  *   '  >••■"  «InMirr  |Mr 

Y-  UY  il»,    IlOI»  |tlu>  i|«i»     lil'Ul    rfi  fl-  ■    •!•    I'  !!■•  III       *H- 

l.rr  .  m«l-  r 11*  «  l'uni  |-rf'|ir  it'nil  •  «•  ««  i  il  IT- It  »4u 
■uli'^>#|-lir  ,  ilf  i«  l-iMititli-  ijin  d«- I**!  t»  M.  I-  i  »- 
lu  ni.  I.i*fillr«  }■■!.:••  'i  <  «•  III  illllM  i  it  «'-lll  |l'i* 
Il  -ii>l<itu»«*  .  |ilm  «   •  iifl»  h  •  ri  |t!ii.  «i  «inl.i  qilr  1»^ 

p  Jium  iitfi  tint  ■  |  ni  lu  t  •  |i«l    I  •  li    il'.dl nu* 

UU  «l«  ■  |ili|t  |ift  f  li  II  I  lu  lu  nu  ■■!•  •!■■  I«  ,;■  •>  I  "•!■!■•'. 
du  II  ••«•!!    '•(!  ,   «  Ij«  I  •!•    |4i»t    ■■'nu    •!■     I«   ••' t    lirM- 

r*  •    <U    I  -lut  I.  «    Il  .«I  l«|  lu  I  •      ■!•     I    T»    W  lillll     .  '    ■".*■    t  fc 

iH.m.  \\\n.'.  t-  I»  liiftitiitii  !■■-*■  •-  ii«l««. 
lin|rni-i    i   l-^tk«iii     >  Ifir  tjui^jui:    iliUilnu  ••!■ 

«t,  «ii.  y»nmot  a\  in  .  i  î;- 


tO,  le  plui  rc- 
uxirnir),  naquit 


,„,.,!  ■:.!,■. 

l.ellr..vail 
<.  ll.pliu-1 


SAN  39 i 

sieur*  années  iVtaicit  passées  dans 
crlti*  Mirtc  d'apprentissage,  lorsque 
le  bawl  vînt  rman.iptr  Ripbacl , 
mit  sortir  de  l'crolc  de  Pi- 


lu.  Cr: 


nlK.tr, 


y.ytlappe- 


T,    IVIi 


-""  I"'1 


■    f ■ 

merilc  de  ne  pas 
talent  cpi'il  n'eu 

Il    V.llll    lllMlUMlIp 

l-êlre  à  lui  qu'on 
lui-ci  avait  «née 
lel  le  goût  de  la 
iers  jouets de  son 

instruis  culs  de 
.e  père  sr  plaisait 
h  fila  de»  inclina- 
nt présager  une 
uaîre.  Il  ne  tarda 
■(ne  l'enfant  riait 
tir  roter  iodccd- 
ne  le  voyage  de 

■•iiïij  du  célèbre 
Jn.  ■tem« 

la  (iJtVt.r* 

me»*  qu'il 
tibre  do  se» 

ton*,  ~ 


le  le  i 

profila  pour  frire  quel  iurt  csciir- 
*i.iusd»ii*]i-*i-iivini..Mic  Perowe. 
IL  plue!  t.Vs-ay.1  ili-i-W*  à  voler  de 
M'spmprr^.iili-s.  Il  parait,  nonobstant 
lurdrrdn  Nolirti.de  \a..iù sur  let 
pmniers  ouvrais  tir  Raphaël  ,  que 
ce  fut  il'uliurd  â  Cilla  <(i  (astello, 
qu'il  pnnlui-.il  un  ccrl.iin  nombre  de 
ail  btsitor 


r.l.,! 


■■j|  l 


IKjIK 


It'f'ltllll 

diliuii  eoiiitJiile  ,  et  qu'il  a  rrriiril- 
lit-  d.itis  cette  ville.  que  U.pl.acl, 
à  l'à^c  de  An-  sept  ans .  fil  le  M- 
bl'-iu  tic  Aw  iVieoio  ila  Tolenti- 
no  uçti  Eremitani  , ftnt  Vas.iri  <lit 
quesion  n'y  lisait  le  nom  dcT-mliur, 
on  le  prendrait  pour  l'œuvre  >lu  Péru- 
fin.  De  la  même  époque  est  tot.ible.iu 
qu'il  composa  dans  la  même  ville 
pour  l'église  de  Sainl-Douiini. pic,  oi'i 
[e  Christ  en  crois  est  accompagne 
dan*  le  haut  par  des  an^rs  qui  re- 
cueillent le  aang  qu'on  vuit  rouler  de 
sn  nuini,  daus  le  lui  par  la  Yicr- 
ft ,  Saint-Jean  et  Madelênc.  Tontes 
et»  ii.ni"  pourraient  être  nltri- 
"  'ugiu.rxccptébi  Vierge, 
■e!  n'a  surpassé  la  b.  aitic 
derniers  ouvrage*.  Il 
iOiu  et  mi  ' 
m  h  uM» 

«JIM  MonrUi  tlêt-rit 

l  Ferme- ,  cbei  un 

villr.  La  Vierge  pm 

ibrtntdn  deux  maii:* 

■rreait 

Jo- 

I  I  Itou, 

•  H.  S. 

i  Sanc- 


3?8  SAN 

des  talents  de  son  père,  mais  demeu- 
ré  orphelin,  et  dépouillé  de  sa  for- 
tune par  la  mauvaise  admiuistrntion 
de  son  tuteur ,  il  chercha  un  dédom- 
magement dans  la  culture  des  lettres; 
et  son  ardeur  au  travail  lui  valut  la 
charge  d'historiographe  de  la  répu- 
blique, avec  une  pensiou.  C'est  à  Sa- 
nuto  qu'Aide  Manuce  a  dédié  l'édi- 
tion des  Œuvres  de  Politien  ,  en 
i  4q8.  11  fut  l'un  des  membres  de  la 
première  académie  vénitienne,qui  tint 
ses  assemblées  dans  l'atelier  de  Manu- 
ce ,  (  V.  les  Annales  des  Aide ,  par 
M.  Renouard ,  n ,  a3  ).  La  bibliothè- 
que qu'il  avait  formée  était  considé- 
rable :  il  travaillait  constamment  à 
l'enrichir.  Ses  talents ,  sa  modestie,  sa 
bienveillance,  lui  acquirent  l'amitié  de 
tous  les  savants  de  son  temps.  11  mou- 
rut, en  i535.  Philippe  de  Bergame 
(  Suppl.  chronicor.),  Franc.  Modes- 
to  (  Fenetiados  lib.  xi  ) ,  Sansovino, 
Apostolo  Zcno ,  parlent  de  notre  au- 
teur avec  éloge.  On  connaît  de  lui  : 
I.  Fitœ  ducum  Feneiorum  ah  ori- 
gine urbis  swe  àb  anno  [\1\  ad  an- 
num  i493.  Cet  ouvrage  est  écrit  en 
italien  ,  quoique  le  titre  soit  en  latin. 
Il  a  été  publié,  seulement  en  1733, 
par  Muratori ,  dans  \eRerum  ltalica- 
rum  scriptores ,  tome  *xu.  L'éditeur 
en  a  un  peu  retouché  le  style ,  mais 
en  a  considérablement  tronque  le  tex- 
te, principalement  depuis  l'an  1 400. 
Cette  histoire ,  moius  élégamment 
écrite  que  celle  de  Sabcllicus,  lui  est 
bien  supérieure  pour  l'exactitude ,  en 
raison  du  soin  que  pritSanutodc  citer 
les  pièces  justificatives  ,  et  de  com- 
parer les  récits  des  historiens  étran- 
gers. II.  Une  Histoire  de  la  conquê- 
te de  Naples  parle  roi  Charles  VIII. 
Muratori  a  publié, (tome  xxiv  du 
même  Recueil) ,  un  ouvrageanonyme 
sur  ce  sujet,  intitulé  :  Chronicon  Fe- 
neium,  qu'il  crut  pouvoir  attribuer  à 


SA* 

Sannto  ;  mais  Foscarini  pn 
est  d'un  autre  auteur  (  Le 
veneziana  ,  p.  i56  ).  Eu  e 
vrage  de  Sanuto  est  en  : 
journal;  et  il  y  a  réuni  c 
ments  historiques,  qui  1< 
très -important.  La  bibliol 
roi  de  France  en  possède 
manuscrite ,  avec  ce  titre 
adventu  Caroli,  régis  Fr< 
Italiam  adversùs  regmtm 
tanum,  anno  1  4q4  (  Vo) 
de  Venise ,  par  M.  Daru , 
III.  Vite deJ  sumrni  pontij 
Pietrofmo  à  Pio  III ,  ci 
Catalogue  des  manuscrits  • 
Nani,  p.  70.  IV.  La  Su 
guerra  di  Ferrara  che  e 
publica  di  Fenezia  col  di 
le  d'Esté ,  cité  dans  le  Cat« 
manuscrits  de  la  bibl.  Fa 
337.  On  peut  voir,  dans 
hist.  italien  imprimé  à 
d'autres  détails  sur  les  1 
de  Sanuto  et  sur  ceux  des  i 
ges  qui  n'ont  pas  encore  c 
vés. 

SANUTO  (  Livio  ) ,  géo 
seizième  siècle  ,  était  le  (ils 
lier  François  Sanuto  ,  sén, 
république  de  Venise ,  hou 
et  bon  orateur,  qui  lui  fit  r 
ducation  la  plus  soignée.  A 
'l'eut  instruit  dans  les  lwlle; 
dans  la  musique,  on  l'cnvo' 
magne  pour  y  terminer  ; 
sous  les  meilleurs  maîtres, 
progrès  considérables  dai 
thématiques  et  dans  la  < 
phie.  Cette  dernière  science 
a  cette  époque  des  grauc 
vertes  maritimes  ,  une  1 
gloire  et  de  richesses  ,  dci 
unique  des  efforts  du  jeun 
il  employa  toute  l'activité 
prit  et  tous  les  moyens  q 
tune  lui  fournissait,  pour  ci 


SAN 

regret  :  il  aspira  enfin  à  devenir 
jlcmée  de  sou  siècle.  Pour  y  par- 
r ,  il  inventa  dos  instruments  qui 
îairnt  plus  de  prerisiou  aux  ob- 
iliuus  astronomiques.  11  lut  les 
irions  et  les  voyageurs ,  il  dé- 
lla  tous  1rs  j  ou  maux  des  naviga- 

qu'il  put  se  procurer.  Il  entre- 

au  moyen  de  tous  ces  documents, 
essiner  dos  cartes  plus  exactes 
ontes  celles  que  l'on  connaissait, 

donner,  connue  il  le  dit  lui-mê- 
me nouvelle  face  au  monde;  il  se 
•o»a,  en  un  mot.  d'en  publier  une 
ription  complète  et  méthodique. 
ri»a  ce  grand  ouvrage  en  trois 
es  ,  conformément  aux  trois 
ds  continents  qu'il  admettait  sur 
obe,  savoir  :  le  Ptolemaïquc , 
ien  monde  des  géographes  ac- 

,  c'est  a  dire ,  l'Europe ,  l'Asie 
kfriqur;  V  Atlantique,  ou  le  nou- 

mondc  des  géographes  actuels , 
-à-dire ,  les  deux  Améiîqucs, 
*  il  c*t  rernar -piablc  que  Sanuto 
toint  fait  usage  de  cette  dernière 
minât  ion  )  ;  enfin  ,  Y  Australie 

le  nom  que  S.iiiuto  donnait  au 
îrme  grand  continent  du  globe, 
li  devait,  par  conséquent ,  «lire 
jet  de  la  troisiî  me  partie  de  son 
âge.  Il  est  probable  que,  sous  la 
tminationd'y/iutni/fV.  il  com  prè- 
les î'es  nouvellement  découvertes 
Archipel  d'Orient,  quelques  par- 
le* côtes  de  la  Nouvelle-Hollande 
n  avait  a  peine  signalées ,  et  d.ins 
M-Hrs  l'ima^inaiion  s\*tc:uati- 
d**  cosinograpucs  de  ce  temps 
lit  le  monde  des  Antirhtonet 
'omnonius  -  Mel.i  et  des  antres 
ra  (•lies  .1  ne  ien  s ,  rêveries  que  re- 
'H»  mit  ipirlipies  géographes  du 
:*.  »iê«!et  it  que  le?»  découvertes 
rjoL   et  ile%  n.tvi^.itein  -  qui  Tout 

,  ont  eu  partie  réalisiez.  Châ- 
ties trois  parties  de  l'ouvrage  de 


SAN  379 

Sanuto  était  divisée  en  plusieurs  li- 
Très.  L'auteur  a  consacré  le  premier 
à  l'explication  des  moyens  a'obser- 
vatious  et  à  des  discussions  savan- 
tes sur  la  déclinaison  de  l'aiguille 
aimantée ,  et  aux  rectifications  qui 
en  sont  les  conséquences  nécessaires. 
Cest  dans  le  second  livre  qu'il  éta- 
blit les  grandes  divisions  de  son  ou- 
vrage ,  qu'il  détermine  la  projection 
de  ses  cartes,  qu'il  assigne  l'étendue  et 
les  limites  de  chaque  climat;  et  qu'il 
rectifie  plusieurs  erreurs  alors  popu- 
laires en  géographie.  11  est  curieux 
de  voir  que  Sanuto  se  croyait  encore 
obligé  de  prouver  longuement ,  que 
le  Mexique  n'était  pas  le  même  pays 
que  le  Ci  taie  ,  c'est-à-dire ,  la  Chine , 
et  que  Catigara ,  la  dernière  posi- 
tion que  Ptoléméc  nous  donne  dans 
l'Inde  au-delà  du  Gange ,  ne  devait 

{>as  être  placée  sur  la  côte  du  Pérou. 
jCS  dix  livres  de  l'ouvrage  de  Sanuto, 
qui  suivent  les  deux  premiers  ,  con- 
tiennent la  description  de  l'Afrique, 
accompagnée  de  douze  cartes,  des- 
sinées par  l'auteur,  et  gravées  avec 
beaucoup  desoiu  par  son  frère  Jules. 
A  peine  San  ut  a  eut-il  tenu  i  né  celte 
portion  rie  sa  vaste  entreprise  ,  qu'il 
mourut  âgé  île  cinquante-six  an«.  On 
imprima  sou  ouvrage  tel  qu'il  l'avait 
laissé ,  Fans  même  remplir  les  chif- 
fres ou  les  noms  qui  riaient  en  blanc 
dans  le  manuscrit.  Seulement  sou 
ami  Sara  cru  i  y  ajouta  des  Tables 
des  matières,  et  un  avertissement, 
qui  contient  les  seuls  détails  authen- 
tiques que  nous  connaissions  sur  la  vie 
de  ce  savant  géographe.  Son  ouvrage 
parut  à  Venise,  en  un  vol.  in-fol. , 
1  >«SiS,  sous  ce  titre  :  (le* 'graphie  //<? 
L 1  i'io  Sami  l  r, ,  pa  ri  agèe  c  n  ti<m  ze  li  - 
i-rej,  dans  lesquels ,  <  utre  lc<  éclair- 
ci* sent? nt s  sur  beauemt-)  <!' endroits 
del*U>letm\!%surla l**assuU\  sur  Z'm- 
çuilk  aimantée ,  on  fait  connaître 


38o 


SAN 


les  provinces,  les  peuples,  les  royau- 
mes, les  villes ,  les  ports  ,  les  mon- 
tagnes ,  les  fleuves ,  les  lacs  ,  et  les 
usages  de  l'Afrique ,  avec  douze 
cartes  gravées  sur  cuivre ,  ouvrage 
auquel  on  a  ajouté  trois  index,  com- 
posés par  Jean-Charles  Saraceni.  Il 
est  probable  que  ce  titre  ,  qui  con- 
corde peu  avec  le  plan  de  tout  l'ou- 
vrage ,  et  surtout  avec  les  deux  pre- 
miers livres  ,  a  clé  rédige'  par  les 
éditeurs,  qui  n'ont  pas  voulu  avouer 
'qu'ils  publiaient  un  ouvrage  incom- 
plet. Dans  le  Dictionnaire   histori- 
que ,  imprime'  à  Bassano,  en  italien  , 
on  attribue  mal  à  propos  à  Sanuto 
une  Histoire  d'Afrique.  La  descrip- 
tion que  le  biographe  donne  de  ce 
volume  prouve  que  c'est  le  même 
que  celui  dont  nous  venons  de  tradui- 
re le  titre.  Le  même  biographe  at- 
tribue encore  à  Sanuto  un  poème 
traduit  deClandicn  ,  intitule  :  YEn- 
lèvement  de  Proserpine  ,  Venise  , 
i55i  et  i553;  quelques  poésies  in- 
sérées dans  le  Tempio  di  D.  Gio- 
vanna  d'Aragon*  ;    et    enfin   un 
c'pithalarne  imprime  à  Venise,    en 
i548:  si  cet  c'pithalarne  eat  réelle- 
ment de  Sanuto  ,  il  doit  avoir  ma- 
nifeste'de  bonne-heure  du  goût  pour 
la  poésie ,  car  il  ne  pouvait  pas  alors 
cire  Agé  de  plus  de  seize  ans.  Pur- 
chass    dit   que  Sanuto  est   un  des 
plus  exacts  descripteurs  de  l'Afrique. 
Nous  avons  ,  dans  nos  recherches 
géographiques  sur  l'intérieur  de  ce 
continent,  publiées  en    1821  (  pag. 
l\'i ,  et  pag.  !Ao3  à  109  )  ,  démontré 
l'importance  des  travaux  de  Sanuto; 
on  y  voit  la  concordance  de  ses  car- 
tes avec  quelques-unes  des  découver- 
tes modi-rnes.  W — r. 

SAN  VITAL!  (  Frl'dlmc),  ma- 
théraalicicn,  naquit  en  1704  ,  à  Par- 
me ,  d'une  des  premières  familles  de 
cette  ville.  Il  prit,  jeune,  l'habit  de 


SAN 

saint  Ignace ,  et  se  dévoua  tout  en- 
tier à  la  carrière  de  l'enseignement. 
L'éloquence,  la  littérature  et  la  théo- 
logie l'occupèrent  tour-à-tour;  nuis 
il  s'attacha  surtout  aux  ni  a  thémati- 
ques ,  dans  lesquelles  il  fît  de  graodi 
progrès.  Envoyé  par  ses  supérieur* 
au  collège  de  B rescia  ,  ses  talents  se 
purent  échapper  au  cardinal  QurriÀ 
(  F.  ce  nom  ) ,  zélé  protecteur  de  ton 
les  hommes  de  mérite.  II  eut  qnelqne 

S  art  à  l'édition  que  préparait  Querini 
es  Lettres  du  cardinal  Pôle ,  et 
revit  les  Mémoires  (  Commentar.de 
rébus  ad  eum  pertinenlibus)  qnecet 
illustre  prélat  avait  rédigés  sur  sa 
vie  ;  eniin  il  se  chargea  de  pronon- 
cer son   Oraison  funèbre  (Brescu, 
1 755  ).  Le  P.  Sanvitali  ne  survéent 
que  peu  d'années  à  son  bienfaiteur:    j 
il  mourut  au  collège  de  Bresciale8    ; 
déc.  1761.  Outre  la  traduction  latine    ; 
de  trois  Lettres  de  Querini ,  on  s 
de  ce  savant  :   I.  Ariihmeticœ  de- 
ment  a  ex  plient  a  et  demonstrata  m 
usum  adolescent  ium,  B  rescia,  i«5o, 
in- 8°.  II.  Compendiaria  arithmô* 
ticœ  et  geometriœ  elementa ,  ibtd., 
17^6  ,  in- 8°.  111.  Compendio  deti* 
storia  sacra  ed  ccclesiasiica  ,ibi<L, 
1761  ,  in-8°.  C'est  un  extrait  de  h 
Science  de  la  jeune  noblesse ,  parle 
P.  Duchcsne  (  Foj\  ce  nom,  xu» 
1 1'2  ).  IV.  Elément i  d'architettum 
civile,  ibid. ,  i»j(j5  9  in- 4%  ouvrap 
posthume.  V.  Deux  Dissertations  : 
Sopra  ilpassagio  degli  ucelli;àm 
la  Rac  colla  de  dis  sert  a  z.  da  diter» 
autori ,  B  rescia  ,  1 76:*).  —  Sopra  U 
maniera  di  insegnare  à  parlare  àc* 
loro  che  essendo  nati  sordi  sono  a** 
cura  mutiy  dans  le  tome  11  du  mène 
Recueil.  VI.  Une  Lettre  à  Mario 
Gornaro,  sur  la  nature  des  nombres, 
dam  le  tome  vi  de  la  Storia  lett* 
rar.tVltalia.  Fojr.  Caballero  ,SupL 
Bibliot.  Soc.  Jesu.  W — s. 


SAN  SAN  38 1 

IIO  (Raphaël),  le  plut  ce*-  sieurs  années  s'étaient  passées  dans 
s  peintres  modernes,  naquit  cette  sorte  d'apprentissage,  lorsque 
,  à  L'rbin ,  dans  1' ct.it  eeelef-  le  hasard  vint  émanciper  Raphaël , 
•.  Sun  nom  patronymique  en  le  faisant  sortir  de  l'école  de  P4« 
iuaircment  De  Sancti  ou  rugin.  Certaines  affaires  ayant  appe- 
ntis l'usage  l'avait  ir.diani-  lé  le  maître  à  Florence,  l'élève  en 
amille  des  Sanùo  était  an-  profita  pour  faire  quelques  excur- 
i  L'ihin.  Cnmpiaut  une  sur-  sious  dans  les  environs  de  Pérouse. 
ir  citoyens  rca  un  inaudibles  Raphaël  s'essaya  dehors  à  voler  de 
is  d'une  profession ,  elle  avait  scspropresailcs.  Il  parait, nonobstant 
plusieurs  peint)  es.  Raphaël  Tordre  des  Notices  de  Vasari  sur  les 
iiiqiiiêine  qui  se  livra  à  l'art  premiers  ouvrages  de  Raphaël ,  que 
int nre.  Jean  Saniio,  son  père  ce  fut  d'abord  à  Città  di  Castello, 
i  vérité  un  peintre  nié  iiocre,  qu'il  produisit  un  certaiu  nombre  de 
3  homme  d'un  fuit  bon  es-  tableaux,  dont  on  ne  saurait  hésiter 
qui  rut  le  mérite  de  ne  pas  à  lu  reconnaître  seul  et  unique  au- 
-e  plus  de  talent  qu'il  n'en  tcur.  Lanzi  rapporte  comme  une  ira» 
je  mérite  en  vaut  beaucoup  dilion  constante  ,  et  qu'il  a  recueil  - 
.C'est  peut-être  à  lui  qu'on  lie  dans  cette  ville,  que  Raphaël, 
laphaè'l.  Celui-ci  avait  suce  à  l'âge  de  dix- sept  ans.  fit  le  ta- 
lait  maternel  le  goût  de  la  bb-au  de  San  IVicofo  da  Talent  i- 
r.  Les  premiers  jouets  de  son    no  açli  E remit ani  ,  Vnt  Vasari  «lit 

•  furent  les  instruments  de    que  m  on  n'y  lisait  le  nom  de  l'auteur, 

•  peindre.  Le  père  se  plaisait    on  le  prendrait  pour  l'œuvre  du  Péru- 
der  dans  son  fils  des  inclina-    gin.  De  la  même  époque  est  le  tableau 
|ui  semblaient  présager  une    qu'il  composa  dans  la  même  ville 
n  extraordinaire.  Il  u<*  tarda     pour  l'église  de  Saint-Dominique,  où 
'apercevoir  que  l'infant  était    le  Christ  en  croix  est  accompagné 
jp  habile  pour  rester  son  ëco*    dans  le  haut  par  des  anges  qui  rc- 
cutreprit  doue  le  voyage  de    cueillent  le  sang  qu'on  voit  coulerdc 
r,  gagna  l'amitié  du  célèbre    ses  mains,  dans  le  bis  par  la  Vier- 
n,  dit  le  Pcrugin  ,  et  crut  en    ge,  Saint -Jean  et  Madelenc.  Toutes 
r  une  tics-grande  faveur ,  en    ces   figures    pourraient  être   attri- 
ri!  de   lui   la   pioincssc  qu'il    buées  au  Péiugin, excepté  la  Vierge, 
it  II» pli. ici  au  nombre  de  ses    dont  Raphaël  n'a  surpassé  la  beauté 
e*.N  en  vovant  Raphaël.  Pé-    que  dans  <us  derniers  ouvrages.   ]| 
rtonué  de  la  précocité  île  ses    avait  écrit  et  sou  nom  et  son  âge  de 
liions, pronostiqua  q^'ildcvait    dix-sept  ans  dans  le  tableau  d'une 
t  devenir  sou  maître  ,  le  jeune    S  »intc  Famille ,  que  Morcclli  décrit 
e!  imitait  Pi-rugui   comme  s'il     pour  l'avoir  vu  à  Fcruio,  chez  un 
l  jamais  .lu  ce<*ir  d  7:re  sou    sonneur  de  cette  ville.  I.a  Vierge  est 
Les  copies  de  l'un  ne  se  dis-     représentée  soulevantdes  deux  mairs 
iciit  puiut  des    originaux    de     le  voile  léger  etnidu  mit  le  berceau 
.  loi  «que  le  disciple  tiav.ul-     du  divin  Knfai.t.  qui  doit.  Siin»  Jo- 

société  aux  onvra^  -  du  mai-     scplicst  tout  auntt->;ct  sur  Minlttou, 

c   \  -  -  i   ii'rn  m  i!il'!.inut    pas     on  lit   riusciiptiou  suivant  :  K.  S. 

.  re  d'une  si-  b»  r  ni'.   IV  i-     V.  A.  :E.  Wll.  P.  Ha^htl  >t:*w- 


38*                SAN  SAN 

tius  Urbinas  annoœtatis  i^jnnxit.  au  travail  de  la  fresque,  et 
C'est  la  première  pensée  d'une  corn-  richesse  de  style  précédemme 
position  qu'il  a  répétée  dans  la  suite  connue,  et  encore  à  des  portrait 
avec  quelques  légers  changements,  mi  lesquels  on  croit  distinguer  1 
Laissant  de  côté  beaucoup  d'autres  II  quitta  toute  fois  ce  travail 
compositions  de  cette  première  épo-  qu'il  fût  totalement  achevé.  C 
que  au  talent  de  Raphaël ,  qui  sont  peu  dit  Vasari ,  pour  se  rendre  à  F 
connues,  et  que  la  gravure  a  négli-  ce,  et  y  admirer  les  célèbres  c 
gé  de  reproduire ,  nous  nous  conten-  qu'on  vantait  alors  de  Léona 
ferons  de  rappeler  au  lecteur  le  ta-  Vinci  et  de  Michel- Ange.  Nous 
bleau  du  SposaUzio  ,  ou  du  ma-  fait  voir  dans  notre  Histoire  c 
riage  de  la  Vierge  que  la  gravure  de  phaël  et  de  ses  ouvrages  ( 
Longhi  a  tiré  dernièrement  de  l'obs-  quelle  nous  serons  obligés  de 
curité.  Cet  ouvrage ,  qui  marque  un  voyer  le  lecteur ,  pour  une  mi 
des  pas  de  Raphaël  dans  la  peinture,  de  de  discussions  et  dedescrip 
se  recommande  déjà  par  un  style  qui  n'auraient  pu  être  effleurée 
nouveau,  par  une  grâce  jusqu'alors  l'espace  étroit  même  du  pliu 
inconnue  dans  les  physionomies ,  article  ) ,  nous  avons',  disons- 
dans  les  attitudes ,  dans  les  drape-  essayé  de  prouver  que  ceci  es 
ries  et  les  ajustements.  On  y  admira  erreur  du  biographe  italien 
dans  le  temp^et  on  y  admire  en-  phaël  vint  effectivement  à  FU 
corc  le  fond  architecture  qui  con-  à  cette  époque  ;  mais  le  carton  < 
siste  dans  un  temple  circulaire ,  en-  chel  -  Ange  ne  fut  visible  que 
vironné  de  colonnes.  Le  tout  est  ans  plus  tard.  Ce  point  est , 
d'une  rare  perfection  d'exécution ,  toutes  sortes  de  rapports  ,  il 
et  prouve  avec  quel  soin  on  appre-  tant  à  éclaircir ,  surtout  pot 
nait  la  délinéation  de  l'architecture  t  ru  ire  l'opinion  trop  répaudu 
et  la  perspective  dans  l'école  de  Pé-  Raphaël  a  singulièrement  prof 
rugin.  La  date  de  ce  tableau  porte  Michel-Ange,  et  qu'il  en  avait  < 
i5o4«  Vers  cette  époque,  un  autre  les  ouvrages.  Ce  qu'on  voitd< 
élève  de  Pémgin ,  Pinturicbio .  avait  clair  ici ,  c'est  qu'il  vint  à  Fie 
été  chargé ,  par  le  neveu  du  pape  en  1 5o3 ,  qu'il  y  passa  une  a 
Pie  11 ,  le  cardinal  Piccolomini ,  de  se  partageant  entre  cette  ville  • 
peindre  dans  la  bibliothèque  devenue  r«use,et  s 'occupant  de  plusieurs 
aujourd'hui  lasacristiede  la  cathedra*  petits  ouvrages,  dont  il  ne  s'csi 
le  de  Sienne,  les  actions  mémorables  serve  que  des  notions  un  peu  i 
du  pontificat  de  son  oncle  JEneas  taines  ;  que  vers  la  fin  de  1 5< 
Sïlvius Piccolomini. Pinturichio avait  retourna  dans  sa  ville  natale, 
pu  connaître  et  apprécier  les  talents  duchesse  d'Urbin,  voulant fav 
naissants  dcRaphacl.il  s'empressa  de  les  études  plus  sérieuses  qu'il 
se  l'associer  pour  une  entreprise  qui  en  vue  ,  lui  donna  ,  pour  le  g 
demandait  autant  de  fécondité  d'in-  Ionier  Soderini  ,  la  lettre  d 
vention  que  de  facilité  dans  l'cxécu-  commandation  datée  du  Ier. 
tion.  On  sait  que  son  jeune  collabo-  bre  1 5o4  ,  dont  nous  avons  raj 
rateur  finit  par  y  avoir  le  principal  té  le  texte  et  le  contenu  dans 
rôle.  Raphaël  s'y  reconnaît  déjà  ;  et  toirc  susdite.  Ce  fut  doue  vers 
à  l'abondance  des  compositions ,  et  de  cette  année,  à  l'âge  de  vin; 


SAN 

c  Raphaël  se  rendit  une  se- 
is  à  Florence ,  dans  la  vue 
prendre  un  nouveau  cours 
Au  nombre  de  ses  objets 
il  faut  meure  quelques-uns 
c  restes  d'antiquités  que  l'on 
x poses  déjà  dans  le  palais 
ci  s.  De  la  manière  de  voir, 
rite  d'avec  celle  de  Michcl- 
i*il  porta  dans  cette  étude, 
t  diversité  de  goût  et  de 
>n  remarquera  de  plus  en 
s  leurs  productions.  Léo- 
rïnci  était  pour  la  peinture 
le  plu*  en  vogue  dans  toute 
à  Florence.  Il  semble  que 
il  avait  eu  a  se  donner  un 
i'Ic  parmi  les  ouvrages  de 
iu  pu  rai  n  s,  il  aurait  choi- 
si vrcs  de  Léonard.  Mais 
us  la  liai  tire  de  sou  talent 
rr  personne  en  particulier, 
jir  profiter  des  qualités  de 
temps  du  séjour  qu'il  fit 
lorence  ,  fut  occupe  par  de 
vraies ,  entre  lesquels  on 
qu'il  (it  (  et  duiit  ou  ignore 
i m  l'existence)  pour  Tadco, 
ncur,  qui  lui  avait  fait  ac- 
\cc  suri  amitié,  sa  maison 
.  Mais  un  autre  de  ses  pro- 
Laurent-dc'M.isi  eut  de  lui 
e  fiiuiilc.  devenue  célèbre 
iMruphcqii  l'engloutit  sous 
s  de  son  palais.  Ou  eu  a 
'  les  morceaux ,  qui ,  dans 
ion  ,  funrirnt  un  tic*  orne- 
plus  précieux  de  li  galerie 
ice.  La  mort  du  père  et  de 
e  it.tphael,  qu'il  pndit  au 
meut  ,  !<•  i appel,!  Urutôt, 
**ur  in« ttre  oidre  a  m-s  .if- 
ii  rite  de  lui .  pendant  le 
i'iI  y  fit ,  pIiMi'ins  petits 
,  tous  puni  le  duc  d'I'i  i'ili. 
jtnbrc  sont  le  petit  S  dut 
cheval ,  ci  le  petit  Saint 


SAN 


383 


Michel  qu'on  voit  au  Musée  royal 
de  Paris ,  et  qui  se  servent  de  pen- 
dant. Vasari  a  dit  des  ouvrages  de 
cette  époque,  que  \cjini  delà  minia- 
ture ne  pouvait  pas  aller  plus  loin. 
On  est  à  même  de  s'en  convaincre 
encore  aujourd'hui.  Il  u'y  a  pas  de 
peinture  d'une  exécution  plus  pré- 
cieuse. Toutefois  on  découvre  déjà 
dans  le  Saint  Michel ,  qui  a  tout  au 
plus  un  pied  de  hauteur ,  le  carac- 
tère de  hardiesse  et  de  grandeur  de 
celui  qu'il  peignit  vingt  ans  plus  tard , 
et  dans  la  proportion  de  six  pieds , 
pour  François  1er.  Raphaël  séjour* 
na  trop  peu  de  temps  à  Urhin ,  pour 
Y  laisser  quelques  monuments  aura- 
Lies  de  son  talent.  11  n'y  reste  plus 
rien  qui  rappelle  sa  mémoire,  si  ce 
n'est  une  inscription  en  son  hon- 
neur ,  sur  la  façade  de  la  maison  où 
il  naquit. La  date  de  1 5oj  où  il  quitta 
Urbiu  pour  la   dernière   fois ,  dé- 
termine ,    dans  sa  vie  ,  un  espa- 
ce de  trois  années,  qui  précédè- 
rent son  départ  pour  Rome.  Cette 
période  de  temps,  occupée  par  des 
travaux  qui  donnèrent  naissance  à  sa 
seconde  manière ,  fut  partagée  entre 
les  ouvrages  de  Pérousc  ,  où  il  se 
rendit  deux  fois ,  et  ses  études  à  Flo- 
rence ,  je  veux  dire  ,  surtout ,  ses 
liaisons  avec  les  plus  habiles  maî- 
tres de.  cette  ville,   dont  on  verra 
qu'il  parviut  à  combiner  les  diffé- 
rentes qualités.  Kaphaél  nous  apprend 
lui-même ,  dans  quelques-uns  de  ses 
ouvrages  de  son  meilleur  temps  ,  et 
l'otiuie  qu'il  avait  pour  les   pein- 
tures de  Masaccio  à  la  chapelle  Del 
Carminé,  et  le  profit  qu'il  avait  pu 
en    tirer.    Mais   celui  de  ses  con- 
temporains auquel  il  fut  principale- 
ment redevable  à  Fiorciicc,  du  chan- 
gement qui,   pour  la  couleur  et  le 
maniement  du  pinceau  ,  cir.ictérisc 
sa  seconde  uiauicrcj  fut  Fra  Baxtolo- 


384  SAN 

meo  di  San- Marco.  A  vrai  dire  ils 
firent  ensemble  un  échange  de  ta- 
lents. Raphaël  apprit  de  Fra  Barlo- 
lomco,  à  donner  p'us  de  vigueur  à 
ses  teintes,  plus  de  largeur  à  sa  ma- 
nière; Fra  Bartolomeo  dut  aux  le- 
çons de  Raphaël  la  pratique  de  la 
perspective.  Si  Ton  en  croit  les  faits 
et  le  rapprochement  des  dates  ,  Va- 
sari,  et  d'apiès  lui  beaucoup  d'au- 
tres, se  sont  trop  hâtes  de  mettre  Ra- 
phaël en  présence  du  célèbre  carton 
qui  u'a  pu  être  termiué  par  Michel-An- 
ge qu'en  i5o6,  c'est-à-dire, trois  ans 
après  que  Raphaël  eut  quitté  les  tra- 
vaux du  Piutnrichio  à  Sienne.   Ce 
carton  devint  l'objet  de  l'étude  de 
tous  les  artistes;  et  Raphaël  se  trou- 
ve cité  dans  le  uombre  de  ceux  qui 
l'étudicrent.   Il  est  en  effet  certain 
que  s'il  n'avait  pu  ni  l'étudier  ni  le 
voir  à  l'époque  de   i5o3,  comme 
Vasari  a  en  le  tort  de  le  faire  enten- 
dre, rien  ne  dut  l'empêcher,  étant 
à  Florence  ou  y  ayant  été  habituel- 
lement depuis  i5o6  jusqu'à  i5o8, 
de  voir  et  de  revoir  l'ouvrage  qui 
faisait  l'admiration  de  tous  les  ar- 
tistes; et  voilà   ce  qui  rendra  de 
plus  en  plus  apocryphe,  dans  la  sui- 
te, le  récit  de  Vasaii  sur  l'introduc- 
tion ,  en  quelque  sorte  furtive,  de  Ra- 
phaël dans  la  chapelle  Sixtine,  com- 
me s'il  n'avait  encore  rien  vu  de  Mi- 
chel- An«;e,  et  comme  si  son  talent 
avait  eu  besoin,  pour  se  développer, 
*  des   leçons  du  maître  florentin.  La 
vérité  est  que  Ton  ne  découvre  aucu- 
ne trace  d'imitation  des  œuvres  de 
ce  maître  dans  tout  ce  que  Raphaël 
fit  alors  à  Florence.  Quelque  profit 
qu'il  ait  pu  tirer  du  grand  style  de 
dessin  de  Mie Irift- Auge,  il  ne  cessa 
point  de  suivre  la  ligne  que  son  pro- 
pre génie  lui  avait  tracée  ,et  même, 
sanfr  accélérer  sa  marche;  il  y  eut 
chez  lui  progression ,  mais  lente  , 


SAN 

mais  graduée.  On  n'y  a 
changement  brusque  ni 
franchi.  C'est  ce  qu'attestci 
breux  et  précieux  ouvrage 
époque,  comme  la  Sainte  I 
Rinuccini ,  terminée  plusie 
après  ;  la  célèbre  Dépo 
Christ  au  tombeau ,  qu'on 
me,  au  palais  Borghèsc 
Vierge  du  Musée  royal  de 
nommée  la  Jardinière; 
tion  pour  le  monastère  i 
Lucci ,  que  ses  élèves  2 
après  sa  mort ,  et  plusie 
ouvrages ,  que  sa  rcputatii 
curait,  et  auxquels  il  ne  p< 
fire  seul.  11  parait  avoir  co 
époque  une  assez  haute  c 
ses  forces,  pour  désirer 
de  se  mesurer  de  plus  pri 
deux  hommes  dont  il  dev 
redouter  la  conçu  rrencc.N 
de  lui  une  lettre,  danslaqu 
un  de  ses  oncles  à  Urbin  d< 
du  gouverneur,  auprès  <îi 
nier  de  Florence ,  une  ht 
commandatiou  pour  ohten 
dre  une  salle  du  palais 
gneurie,  palais  pour  leq»i 
etc faits  1rs  deux  cartons  d 
et  de  Michcl-\nge.  Mais  m 
heureux  l'attendait.  Une  ri 
dation  plus  puissante  que 
venait  d'ambitionner,  vip 
ses  projets.  Sa  réputations 
nueà  Rome,  011  Biamnnte,* 
était  architecte  de  Jules  1 
avait  la  confiance. et  auquel 
Raphaël  pour  pein  Ire  le: 
Vatican.  Cv  fut  dans  l'ai 
qu'il  quitta  Florence  poi 
dre  dans  la  capitale  du  nu 
tien.  Jules  II  l'accueillit 
tes  fortes  de  caresses.  1 
don  m  de  peindre  sans  dé 
qu'on  appelle  dalla  Segna 
celle  où  furent  exécutées 


SAN 

indes  compétition*  qui 
ets ,'  scIob  les  titres  que 
a  donnés,  la  Disante 
zrement ,  I  Ecole  a  A* 
trnasse  et  la  Jurisprw 
ael  n'eut  pas  plutôt  ter- 
micr  de  ces  tableaux, 
ordonna  d'effacer  et  de 
autres  ouvrages  exécu- 
tai 1rs  par  tout  ce  qu'il 
s  à  Rome  d'artistes  les 
tes.  Chacune  des  quatre 
positions  de  la  salle  de 
:  pourrait  être  la  matière 
re  particulière ,  taut  y 
»ux  les  points  de  Tue 
l'occuper  tous  les  gen- 
ue  qu'embrasse  l'étude 
essin  ,  surtout  à  répo- 
rc oou  tellement.  Nous 
terrés  dans  un  espace 
pour  essayer  seulement 
as  une  analyse  qui  à 
rouver  l'éteniue  néces- 
Histoire  que  nous  avons 
Raphaël  et  à  ses  ouvra - 
>mmes  donc  forcés  d'y 
lecteur ,  comme  nous  le 
cune  de  ces  grandes  sé- 
iux  ,  dont  la  seule  no- 
trouvera  place  ici.  Un 
de  fenêtre  de  la  salle  de 
0  porte  la  date  de  l'an- 
li  elle  fut  terminée.  Ainsi 
s  ans  suflirent  à  son  exé- 
observaiiuii  que  la  cri- 
depuis  lun g- temps,  doit 
p  iri.  On  a  dej-i  vu  qu'au- 
rages  de  Raphaël,  avant 
i  Rome  .  ne  deuoiait  la 
itatiun  du  £oùt  de  Mi- 
et  que  son  talent  avait 
croissant  et  se  ilévclop- 
rulr  puissance.  Autant  en 
des  quatre  compositions 
le  la  SeffuUura.  Bellori 
ibeervéqoe,  jusque  dans 

L. 


SÈM 

premier  tableau  (celui  de  la  Dis- 
pute du  Smnt-Sacrement)i\  y  avait 
eu  développement  sensibleet  progrès 
delà  partie  supérieure  dn  tableau, 
par  laquelle  Raphaël  dot  commets 
cer,  à  sa  partie  inférieure.  A  plus 
forte  raison  cette  progression  se  tait- 
elle  apercevoir  dans  les  trois  autres 
compositions.  Fut-elle  due  à  Pin- 
fluence  de  Michel*  Ange,  influence  à 
laquelle  Vasari  a  voulu  attribuer  l'a* 
grandbsement  de  manière  de  Ra- 
phaël ?  Mais  d'abord  rien ,  dans  la 
salle  de  la  Segnatur*,  ne  peut  le  fai- 
re soupçonner.  Disons  ensuite  que, 
pendant  les  deux  ou  trois  années  qui 
virent  terminer  cette  salle,  Michel- 
Ange  était  précisément  aussi,  de  son 
cité,  renfermé  dans  la  chapelle  Six- 
tine,  dont  il  avait  les  clefs,  et  où  il 
ne  se  laissa  voir  de  personne.  Qu'im- 
porte après  cela  le  récit  de  Vasari ,  et 
ce  qu'il  rapporte  du  dépit  de  Michel- 
Ange  ,  qui  »  obligé  par  Jules  11,  de 
déséchalaoder  sa  voûte ,  se  serait  de 
nouveau  enfui  à  Florence  j  ce  qui  au- 
rait donné  à  Bramante ,  avec  les  clefs 
de  la  chapelle,  le  moyen  d'y  faire 
pénétrer  Raphaël ?Mais  aussitôt,  dit 
le -même  biographe,  la  chapelle  fut 
rendue  publique  :  Rome  entière  y  ac- 
courut ,  et  Raphaël  eut  tout  le  loisir 
de  la  voir.  On  donne  comme  preuve 
de  cejte  influence  supposée  de  Mi- 
chel-Ange sur  Raphaël,  les  peintu- 
res qu'il  lit,  bientôt  après,  du  pro- 
phète Isaïe,  à  Saint-  Augustin,  et 
des  Sybilles  et  des  Prophètes ,  à  l'é- 
glise délia  Pace.  On  doit  avouer 
qu'il  y  a  dans  la  figure  d'isaie ,  la 
seule  entre  toutes  celles  de  Raphaël , 
quelque  chute  qui  rappelle  les  pro- 
phètes de  Michel-Ange.  Il  serait  per- 
mis de  croire  que  cette  imitation 
tiendrait  un  peu  ae  ce  que  les  artistes 
appellent  Pmsticcio ,  sorte  de  jeu  par 
lequel  on  se  permet  de  contrefaire 

*5 


386  SAN 

la  manière  d'un  autre.  Raphaël  au- 
rait -  il  eu  l'intention  de  montrer 
que  s'il  l'eut  voulu  il  aurait  pu  faire 
du  Michel- Ange  ?  Si  quelque  chose 
pouvait  rendre  cette  supposition 
vraisemblable ,  c'est  l'ouvrage  bien 
autrement  important  qu'il  exécuta 
immédiatement  après,  des  Sybilles 
et  des  Prophètes  dans  l'église  de 
Sainte  -  Marie  -  de  -  la  -  Paix.  Là  on 
croirait  qu'il  a  véritablement  ac- 
cepté le  défi  avec  Michel-Ange ,  en 
se  mesurant  avec  lui  sur  le  même 
terrain,  mais  beaucoup  moins  pour 
être  son  imitateur,  que  pour  établir, 
de  la  façon  la  plus  évidente,  en  quoi 
son  talent  différait  de  celui  de  son 
rival.  En  effet,  on  dirait  qu'il  a 
pris  à  tâche  démontrer,  précisément 
dans  les  mêmes  sujets,  ce  qui  manque 
à  Michel- Ange,  c'est-à-dire  la  no- 
blesse des  formes,  la  dignité  du  ca- 
ractère, la  beauté  des  physionomies, 
la  propriété  du  sujet.  Dans  le  fait, 
les  génies  de  ces  deux  grands  hom- 
mes n'eurent  rien  de  commun:  leurs 
germes  furent  divers,  et  ne  pouvaient 
pas  produire  les  mêmes  fruits.  Mi- 
chel-Ange concentra  toutes  ses  études 
dans  celles  du  dessin  ,  dont  l'anato- 
mic  lui  donna  les  leçons.  Raphaël 
forma  son  talent  de  beaucoup  plus 
d'éléments;  et  le  goût  de  l'antique 
fut  en  définitive  celui  qui  les  épura 
et  les  ordonna.  Si  Michel -Ange  est 
le  plus  grand  des  dessinateurs  ,  Ra- 

Î>haël  est  le  premier  des  peintres.  Or 
'idée  de  peintre  comprend  bien  plus 
de  choses  que  celle  dedessinatcur.  On 
admire  en  effet  avec  quelle  facilité  il 
sut ,  dans  ses  nombreuses  iuventions, 
passer  d'un  ordre  de  sujets  à  un  au- 
tre. Dans  le  même  temps  où  il  com- 
pose ses  Prophètes  et  ses  Sibylles  pour 
la  chapelle  d'Augustin  Chigi  ,  à  l'é- 
glise de  Sainte- Marie-de-la-Paix ,  il 
trace ,  dans  le  palais  de  ce  célèbre 


SAN 

amateur,  la  composition 
téey  composition  pleine  < 
et  qu'on  croirait  inspirée 
nie  de  la  peinture  antique, 
rait  mieux  s'en  convaincr 
sant  la  lettre  qu'il  éc rivai 
peinture ,  à  Balthazar  Cas 
dont  on  ne  citera  que  le 
phrases.  Après  l'avoir  rc 
éloges  qu'il  en  avait  obt 
peindre  une  belle,  dit-il, 
»  drait  en  voir  plusicur 
»  la  condition  que  vous 
»  moi  pour  m'aider  à  fai 
»  ce  qu'il  y  a  de  meille 
»  ayant  si  peu  et  de  bon? 
»  beaux  modèles  ,  j'op 
»  une  certaine  idée  qui 
»  à  mon  esprit.  Si  cette 
»  que  perfection  ,  je  l'if 
»  à  quoi  cependant  je  m' 
»  teindre.  »  Ou  voit,  p« 
mots  ,  que  Raphaël  se  d 
lement  pour  but  la  rech< 
beau  que  la  nature  prés* 
mais  que  l'imagination  & 
tistc  peut  saisir ,  et  que  1 
sait  réaliser.  (Test  ici 
époque,  qu'il  faut  rapp 
cution  de  l'admirable  ta 
Vierge  qu'on  appelle  d< 
où  se  trouvent  réunis ,  av 
site  du  style  d'imitation 
clans  la  partie  inférieure 
des  personnages  de  coi 
maine ,  etdans  le  genre id 
ge  avec  l'Knfant  Jésus, 
des  nuages  :  ce  qui  pei 
marquer  la  ligne  de  diff 
pour  les  yeux  ,  sépare 
humaine  de  la  substano 
surnaturels.  Raphaël  r 
alors  l'exécution  des  p 
la  seconde  salle  du  Va 
la  première  ,  il  avait  de 
choix  de  compositions 
poétiques  ou  allégorique 


SAN  SAN  387 

cnir  à  lotis  le»  temps,  à  parvenu  au  plus  Jiaut  degré  de  ce 
tortes  de  palais.  Les  sujets  qu'où  appelle  sa  seconde  mauicre: 
cra  dorénavant  présente-  sa  réputatiou  le  faisait  déjà  regar- 
vslème  tout  nouveau  de  der  comme  l'artiste  uuiversel  des- 
historijues ,  c'est  -à-ilirc,  tîne  à  être  le  moteur  et  le  centre  de 
isdes  faits ,  et  piiscsà  des  tous  les  projets.  Il  c'iait  entouré 
verses  de  l'histoire  .sacrée  d'un  grand  nombre  d'élèves  et  de 
r;  nuis  ramenées  par  un  cull  iboratcurs  ,  dont  l'ambition  se 
tculier  d'allusion,  t.iutôt  à  bornait  à  partager  ses  travaux, 
ni  de  l'église  de  Rome,  à  C'est  avec  de  tels  secours  (pie  nous  le 
:c  temporelle  des  pipes t  verrous , livre'  à  le  nouvelles  entre- 
les  faits  récents,  a  Irrite-  piiscs  sans  abandonner  les  ancieu- 
forincs  .sousTimagc  d'éve-  ucs ,  sa  Un  fa  ire  tout-à  la-fois  aux  tra- 
itéricurs.  C'est  ce  qui  a  per.  vaux  les  plus  divers.  Charge,  comme 
litre d'iutro  luire  dans  leur  héritier  de  Bramrui  te,  rpii  avait  a  peine 
tioii  tes  persoiiii  *^es  d'au-  plante  les  fou  latious  de  la  cour  du 
ifes ,  sous  la  ressemblance  Vatican  Rappelée  la  cour  des  Loges  ) 
.  qui  commandèrent  ces  d'eu  continuer  l'architecture,  il  en 
tiiisi,  dans  cette  .seconde  porta  1  élévation  à  trois  étages  ou 
x  sujets  sont  consacrés  à  rangs  de  galeries  l'un  sur  l'autre , 
L*t  deux  a  Léon  X..  Ou  voit  destines  à  recevoir  un  genre  d'cûV 
ans  le  tableau  du  miracle  bcllisscmcnt  nouveau  ,  ou  du  moins 
?,  à  la  p  ace  d'Urbain  IV;  renouvelé  de  l'antique.  A  l'époque  où 
de  cet  ancien  miracle  lait  il  fut  charge  de  ces  travaux,  on  ve- 
ux nouvelles  hérésies  qui  nait  de  découvrir  les  thermes  de 
lient  à  agiter  l'Élise  sur  Titus.  Leurs  salles  ,  long- temps  eo- 

•  'le  la  présence  url!e.  La  fouies  ,  avaicnt.dû  à  la  cause  même 
iflléliolure  ,  où  l'on  voit  qui  les  avait  fait  oublier  ,  la  con- 
pape  Jules  II ,  est  une  soi-  serval  ion  des  peintures  arabesques 
ne.  Le  grau  I  |rèneOnias  dont  Vitruve  uous  apprend  que  le 
pape,  et  II  ;'io  Une  repre-  goût  fut  alors  de  mode  chez  les  Ko- 
lirons  le  l'K^'isc  dépouil-  mains.  Jean  d'Udinc,  qui  excellait  à 
•us  qu'ils  avaient  rm>.  La  peindre  les  fleur>,  les  fruits  et  les  ornr- 

•  de  saint  P  erre  a  i.tppjrt  ineiits  de  tout  genre,  fut  particulière- 

L'''ju  X  ,  *  «ni  mirât  uleu-  meut  relui  qui  cucoutagoa  Raphaël 

e  prison  un  an  avant  »ou  dans  le  projet  de  décoration  des  lo- 

1  ai  si<  ^e  pontitii-al  ;  et  la  go.  Il  retrouva  lescrrct  des  .stucs 
l' Attila  recul  tut  drvaiil  le  antiques;  et  bientôt  cette  £  rai  1  le  cu- 
it Léon    e*l   mie     ill  isiou  (reprise  a  laquelle  présidait  le^éuic  de 

I  !a  politi'i  ie  de  I/o  \  \  t  Kaphael,  parvint  à  sa  ]>cifection.  On 
jiarw-nu  a  ubt-  uir  IViiti.  je  coiupi nid  qu'elle  11c  pouvait  réussir 

II  de  l'Italie  par  1- s  puis-  que  par  une  réunion  de  talents  mul- 
îb^èraiitrs.  t)n  se  <li>p_u>e  liplié*.  Klle  se  compose  de  faut  ilr 

•  cuuipte  du  délai:  de  ces  parties  diverses  que  ,  si  son  mente 
nuis  ,  d'ailleurs  si  bien  eon-  consista  dans  l'élég  inie  exeVuti  ni  de 
uni  ch  iciue  serait  la  initie-  chacune ,  .son  succès  devait  dépendre 
ng  article.  K  îphacl  y  éuit  encore  plus  de  l'heureuse  coin  binai - 


i5.. 


388  SAN 

son  de  toutes.  Or  Raphaël  fat  pré- 
cisément ce  point  de  centre.  Il  eut 
deux  grands  mérites  en  ce  genre  :  le 
premier  fut  dans  celte  direction 
pleine  de  goût ,  qui  sut  coordonner 
toutes  les  parties,  faire  choix  des  dé- 
tails les  plus  heureux  ,  et  appliquer 
à  leur  exécution  l'espèce  de  talent 
qui  leur  convient.  Le  second  fut  celui 
de  l'originalité.  Plusieurs  de  ses  com- 

Sositions,  que  le  génie  du  peintre 
'histoire  pouvait  seul  concevoir , 
prouvait  qu'il  imagina  le  premier 
d'introduire  dans  l'arabesque  un  or- 
dre d'idées  ,  dont  nous  ne  voyons 
Kint  qu'il  ait  trouvé  de  modèles  dans 
ntique.  J'entends  parler  de  l'allé- 
gorie ,  et  de  ces  beaux  montants  de 
pilastres ,  où  tantôt  les  vertus  ,  tan- 
tôt les  saisons ,  tantôt  les  âges  de  la 
vie ,  viennent  mêler  leurs  emblèmes 
divers  aux  doctes  fantaisies  de  son 
pinceau.  Ici  les  symboles  des  sens 
ou  des  éléments,  là  les  instruments  des 
sciences  et  des  arts ,  avec  toutes  sor- 
tes d'idées  personnifiées ,  deviennent 
de  véritables  tableaux ,  dans  lesquels 
on  éprouve  un  plaisir  nouveau ,  celui 
de  reconnaître  la  raison  sous  le  voile 
transparent  de  la  folie.  Raphaël  ne 
put  ,  sans  doute ,  entreprendre  des 
travaux  de  ce  genre ,  avec  les  innom- 
brables détails  qu'ils  comportent , 
sans  le  secours  des  élèves  et  des 
hommes  habiles  en  tout  genre ,  qui 
avaient  mis  en  communauté  avec  lui 
leurs  moyens  et  leurs  talents  ;  mais 
ce  qu'il  faut  dire,  c'est  que  si  ces 
travaux ,  sans  de  tels  secours  ,  n'au- 
raient certainement  pu  être  termines, 
il  est  encore  plus  certain  que  sans 
l'influence  de  son  génie,  ils  n'auraient 
pas  eu  de  commencement.  Le  célèbre 
tableau  de  sainte  Cécile  fut  exécuté 
dans  le  même  temps  ;  et  l'on  a  cru 
reconnaître ,  au  ton  foncé  de  cette 
peinture,  la  coopération  de  Jules 


SAN 

Romain,  qtt  eut  le  défaut  < 
ployer  le  noir  dans  ses  on 

Raphaël  seul  avait ,  sans  i 
les  têtes  de  tous  les  persou 
cette  force  et  cette  grâce  d 
qui  n'appartenait  qu'à  li 
nous  semble  avoir  pu  tr; 
miner  au  sommet  de  la  c 
ce  charmant  chœur  des  i 
les  divins  accents  parai, 
mêler ,  ou  préluder  à  cet 
tronc  des  musiciens.  \a 
ouvrage  se  trouvera  tôt 
court  pour  celui  qui  ei 
l'histoire  complète  du  j 
talent  de  Raphaël  par  se 
n'y  eût-il  que  le  nomb 
infini  de  sujets ,  qu'il  faut 
coopérateurs  qu'il  s'est  d 
porter  à  lui ,  comme  pre 
cipe  ,  la  matière  paraît  < 
bornes.  Il  ne  faut  donc  \ 
dre  à  trouver  dans  cet  art 
dit  pas  la  description ,  i 
ment  la  nomenclature  de: 
tions.  Obliges  de  nous  res 
le  cadre  le  plus  étroit , 
sujets  que  son  pinceau  a  1 
ti plies,  nous  réduirons  à  i 
sommaire  la  notion  des  V 
il  a  embrassé  tous  lcsaspe< 
les  images  à  tous  les  degr 
les  rassembler  sous  une 
sion  :  i°.  celle  des  simple 
tableaux  faits  ,  la  plupar 
particuliers ,  où  la  Vierj 
avec  l'Enfant-Jésus  ,  et 
avec  le  petit  saint  Jean.  T< 
qu'on  appelle  à  Florence 
délia  seggiola,\à  Vierge 
2°.  la  division  suivante  r 
compositions  qu'on  apjx 
Famille  ;  ce  sont ,  dans  U 
tableaux  dcfamille,  qui  ce 
quelquefois  jusqu'à  six  o 
res.  La  plus  célèbre  et  f 
plus  belle  de  toutes,  est  c 


SAN 

François  J*r. ,  et  qui 
icipaux  ornements  du 
;  Paris.  3*.  La  dernière 
e  de  ces  compositions 
vec  son  divin  Enfant 
t  à  de  saints  persou- 
sur  des  nuages  v  telles 
Koligno  ou  de  Dresde)  ; 
rce  comme  la  reine  des 
.sur  un  troue  et  rece- 
tiage*  des  saints  et  des 

on  range  daus  cette 
ierçe  aux  quatre  Pères 
celle  qu'on  appelle  au 
cun  peintre  u'eutre  en 
avec  Raphaël  pour  le 
variété  de  ce  genre  de 
uni  n'approche  encore 
propriété  du  caractère 
.se  doivent  réunir  les 
;occ ,  de  pureté  vir- 
rjce  et  de  noblesse , 
e  tendresse  religieuse , 
il  a  épuisé  toutes  les 
V Italie  doit  à  Raphaël 
lit  connaître  le  mérite 
;  et  cet  art  lui  doit  les 
'  qui  accompagnèrent 
Albert  Durer  ,  en  Aile- 
t  déjà  emparé  de  Tin- 
îipucrra  ,  ctscsgravu- 
aifiit  à  avoir  quelque 
te.  Ses  relations  avec 
lèn-ut  à  ce  dernier  l'oc- 
sM'ntir  combien  le  per- 
:  de  cet  art  aurait  d'im- 
r  la  ploirc  de  la  pein- 
cputaliun  du  peintre, 
itoine  Raiinou'li ,  élève 
i   Bologne ,  était  venu 

plus  haute*»  leçons  à 
ri  l'ciico'iiagea  a  pour- 
i  les,  et  il  «»e  Ta  Hacha 

la  plus  utile  pour  tous 
luttant  i  sou  bon n  une 
dessins,  dont  l'eir.imc- 
:rait  les  bornes  de  cet 


SAN  389 

article  ,  et  serait  le  sujet  d'un  traité 
particulier.  Nous  avons  donc  à  la 
gravure  de  cette  époque  deux  obliga- 
tions, Tune  d'avoir  propagé  et  mul- 
tiplié les  pensée*  de  Raphaël ,  l'autre 
de  les  avoir  fait  naître.  Un  genre  de 
mérite  dans  lequel  Raphaël  n'a  peut- 
être  ni  supérieur,  ni  rival,  est  ce- 
lui qui  le  place  en  tétc  des  peintres 
de  portrait.  II  avait  été, dès  ies  pre- 
mières années ,  conduit  a  cette  partie 
de  l'imitation  par  le  goût  général  des 
écoles  du  quinzième  siècle,  où  tout 
se  faisait  dans  le  style  purement  na- 
turel ,  qu'on  ne  saurait  mieux  définir 
qu'en   l'appelant  style  de  nortrait. 
Dans  la  vérité' ,  les  figures  de  toutes 
les  compositions  n'étaient  alors  que 
des  portraits  proprement  dits.  Ra- 
phaël eut  l'occasion  t  daus  ses  pre- 
miers ouvrages,  d'y  introduire  beau- 
coup de  ces  personnages,  qui  ne  com- 
portaient guère  un  autre  style ,  et  il 
se  plut  à  répéter,  dans  plusieurs  de 
leurs  physionomies ,  les  portraits  vé- 
ritables de  beaucoup  de  ses  couteui- 
Soratns.  Ou  ferait  un  recueil  curieux 
c  tous  ceux  qu'on  pourrait  ainsi  ex- 
traire de  toutes  ses  fresques.  Lorsque 
son  talent  fut  arrivé  à  sou  plus  haut 
degré  dans  le  genre  idéal  et  hisloii- 
que  ,  les  portraits  des  grands  person- 
nages qu  il  peignit  à  l'huile,  se  res- 
sentirent aussi  de  la  vigueur  d'uiic 
imitation  plus  relevée  ;  et  l'on  se  pré- 
vaut encore  aujourd'hui  de  sou  exem- 
ple ,  pour  prouver  que  le    pt-iutre 
d'histoire  est  le  meilleur  peintre  de 
poi  trait    quand    il  veut    l'être.    Ou 
compte  de  nos  jours  près  d'une  tren- 
taine de  portrait*  à   l'ImUc,   peints 
p*r  lui-même,  et   pir  lui  seul,  ce 
genre    permettant    moins  qu'aucun 
autre  que  le  peintre  s'y  fa*. se  ai'b'r. 
lùitre  ces  poitiai:s,  il   faut  distin- 
guer ceux  des  papes  .Iule.')  1 1  f  et  Léon 
X  y  des  cardinaux  de  Ko* si  et  de  Me- 


SAEf 

s,  de  Casliglione ,  de  Bindo  Al- 
îti  ;  celui  de  Jeanne  d'Aragon ,  et 
>ien  propre.  11  mit  neuf  ans  à  ter- 
ner  les  peintures  des  salles  du 
itican.  Celle. de  Torre  Borgia  , 
li  fut  la  dernière,  est  celle  où  Ra- 
haèl  paraît  avoir  le  moins  travaille' 
ersonnellement.  Dans  trois  de  ses 
>eintiires ,  on  trouve  qu'il  suivit  le 
même  système  de  sujets  anciens ,  mis 
en  rapport  d'allusion  avec  les  événe- 
ments et  les  circonstances  de  son 
temps.  Ainsi ,  ces  trois  sujets ,  tire's 
des  histoires  de  Léon  III ,  de  Léon 
IV  et  de  Charlemagne ,  ne  sont  que 
des  espèces  d'allégories  qui ,  sous 
d'anciens  noms ,  signifient  Léon  X  et 
François  1er.  Partout  les  portraits  du 
roi  de  France  ,et  du  pontife  régnant , 
disent  aux  spectateurs  qu'ils  doivent 
entendre  autre  chose  que  ce  qu'ils 
voient.  Ces  trois  sujets  qui  représen- 
tent la  victoire  navale  d'Ostie  con- 
tre les  Turcs ,  la  justification  du  pape 
Léon ,  et  le  couronnement  de  Char- 
lemagne ,  furent  peints  par  les  élèves 
ou  les  collaborateurs  de  Raphaël.  Le 
silence  des  artistes,  des  amateurs  et 
des  graveurs  sur  ces  ouvrages  ,  indi- 
que assez  que  le  maître  y  eut  peu 
de  part,  ou  du  moins  n'y  contribua 
que  par  le  choix  des  sujets.  11  n'en 
est  pas  de  même  de  la  quatrième 
peintue  de  cette  salle,  où  est  repré- 
senté l'incendie  de  Borgo-Vcccnio. 
C'est  une  des  belles  compositions  de 
Raphaël ,  une  de  ses  conceptions  les 
plus  riches  de  pensées  et  d'expres- 
sion ,  un  des  morceaux  où  il  eut 
l'occasion  de  faire  le  plus  briller  son 
méiïtcdauslc  dessin  du  nu.  On  n'est 
cmbairassë  que  du  choix  des  ouvra- 
ges dont  on  fera  mention  à  IVpo  p:e 
où  nous  eu  sommes  de  la  vie  de*  Ra- 
phaël. C'est  celle  de  sa  troisième 
inanièie ,  et  aucun  des  tableaux  exé- 
cutés dans  cette  manière  ne  saurait 


SAN 

être  négligé»  Mais  aussi 
est  celle  où ,  environné 
breuse  école  formée  d'] 
biles ,  il  eut  le  plus  de 
multiplier  ses  entreprise 
tait ,  dans  cette  école , 
de  talents  ,  etc'est  entre 
phael  partageait  l'execu 
v rages ,  selon  l'import 
travaux,  ou  des  deman 
vail  se  divisait  ainsi  :  R. 
posait  et  dessinait  le  suj< 
main    ordinairement  et 
le  maître  finissait.  Para 
de  travail  avait  lieu  poui 
leur  excellence  dépenda 
dans  lequel  le  copiste  ava 
et  du  talent  de  celui  qui 
retouche.  De  là  naît  la  < 
discerner  l'original  desci 
plusieurs  ouvrages  de  ci 
Ceci  doit  s'appliquer  au  1 
de  saint  Jean  dans  le  < 
ou  connaît  trois   ou  qi 
tions,  qui  se   disputen 
l'honneur  de  l'oiigina' 
marque  faite  par  Vasai 
tefois  décider  la  quest: 
Raphaël   peignit  le  5 
toile.  Cela  étant ,  cel 
doit  être  réputé  l'ori? 
fait  croit e  encore,  c' 
du  tableau  et  des  om' 
res ,  défaut  qu'on  saT" 
de  Jules  Romain,  q 
aura  fait  l'ébauche, 
coup  de  peine  à  ne  r 
me  peint  par  Raph 
qu'on  appellerfWN 
ouvrage  qu'en  doit 

appartenant  au  p 
son  talent  ,  cl  qu 
l'expression  ,  sni 
1res  ouvrages.  C» 
la  peinture  a  su1 
dinaires  vicissiti 
devait  le  coudui 


SAN 

es  d'Italie ,  d'uue  vio- 
y  échoua,  et  s'ouvrît 
:ontrc  un  écucil  :  tout 
ics  et  marchandises, 
miracle  sauva  le  ta- 
ise qui  le  renfermait , 
s  flots,  sur  la  côte  de 
repêchée  et  tirée  à  tar- 
ent l'eau  de  la  mer  n'y 
lie.  On  l'ouvrit, et  Ton 
ituic  intacte.  Le  bruit 
eut  étant  arrive  à  Pa- 
i  pressa  de  réclamer  le 
gé.  Il  parait  que  la  re- 
tint de  fraudes  difli- 
fallut  toute  la  prolcc- 
V  pour  le  faire  rendre 
Païenne,  qui  en  paya 
restitution.  Ce  tableau 
eu  Ks pagne  ,  d'où  la 
en  1H10,  transporter 
tee  plusieurs  autres  , 
nier.  La  même  cause 
lis  retourner  en  Kspa- 
inbre  est  la  belle  Sain 
on  appelle  la  Vierge  a 
ippe  IV  ,  roi  (I'Kn pa- 
ilc  la  \cuvc  de  C.har- 
1*  Angleterre,  pour  la 
is  iniile  livres  sterling, 
l'a  II  première  vue  de 
!e  II  «pliai  !  ,  Philippe 
i  -  <  i  est  ma  j  vrle.  De 
1  vji  nom  (pii  a  ruiili- 
igiier.  C'est  une  de  ces 
.1  li  IV  in  noMcs  et  gra- 
!e  '^rm  e  ,  d'après  l'a- 
j  lu»  ii.iut  de  »  «  s  sortes 
I  !•■  li.iin  il  ei.tre  la  vë- 
«ii::ip!e  de  1  i  piemii  le 
i  ri  s  et  1 1  vente  idéale 
ii'.  Nom*  rit»i>  .iiîetr- 
»■: it  Mil  le  i)i-.tu  t.ilil<au 
!  m  >  !*■  !•'-*!  I.  La  fij^il  e 
.•»  li   iii\  i.iiN'i'i'.tit  l.<iis 

.i  be.ua--  up  de  venté 

l'on  appelle  nalunUc, 


SAN 


3«)l 


pour  la  distinguer  du  vrai  idéal) , 
dans  le  dessin  du  corps ,  dans  les 
formes  du  torse.  Le  ton  brillant  des 
chairs  et  la  forte  opposition  des 
ombres  lui  donnent  un  relief  singu- 
lier. La  jambe ,  qui  vient  en  avant , 
semble  sortir  du  cadre.  Le  corps 
étant  vu  de  face  ,  ainsi  que  la  tête, 
dont  les  yeux  se  fixent  sur  le  spec- 
tateur, il  est  peu  de  figures  dont  l'i- 
mage reste  aussi  profondément  em- 
preinte dans  la  mémoire.  Nous  avons 
déjà  vu  Raphaël ,  successeur  de  Bra- 
mante, en  1 5 1 4  ?  construire  cette 
cour  du  Vatican,  qu'il  a  rendue  célè- 
bre par  la  décoration  des  loges.  C'en 
serait  assez  pour  que  son  nom  pût 
figurer  sur  la  liste  des  meilleurs  ar- 
chitectes ;  mais  il  devait  recueillir 
l'héritage  entier  de  Bramante.  Léon 
X ,  selon  le  vœu  de  cet  architecte , 
le  nomma  ordonnateur  en  chef  de 
la  construction  de  Saint-Pierre.  Le 
bref  du  pipe  qui  contient  cette  no- 
mination ,  se  foude  sur  ce  que,  dans 
les  plans  déjà  donnes  par  lui ,  il 
avait  justifié  la  recommandation  de 
Bramante.  Effectivement ,  le  plan 
que  Seilio  nous  a  conservé  de  l'é- 
gli.se  de  Saint  -  Pierre  ,  par  Ra- 
phaël ,  est  non  seulement  plus  beau 
que  le  plan  actuel,  mais  peut-être 
le  plus  beau  qu'on  puisse  imaginer 
dans  le  système  des  églises  moder- 
nes. Comment  ne  pas  icgrettcr  qu'un 
é'iifice  qui  devait  servir  de  modèle 
au  goût  de  toute  l'Europe ,  n'ait 
point  été  élevé  sur  les  dosins  de 
celui  qui ,  dans  nu  autic  genre,  n'a 
ële  jusqu'ici  ni  égale  ni  remplacé. 
Un  û ulte  projet  de  Kapliacl  eprou- 
\a  le  même  soit.  Léon  X  ,  lors- 
qu'il fit,  en  i'm'j,  >ou  entrée  so- 
lennelle à  Florence,  avait  fait  ve- 
nir avec  lui  Michel  -  Ange  et  Ra- 
phaël, pour  avoir  de  charnu  d'eux 
uu  projet  du  grand  frontispice  dont 


3o*  SAN 

il  voulait  décorer  l'église  de  Saint- 
Laurent.  Cependant  cette  résolution 
n'eut  point  de  suite;  et  il  n'en  est  res- 
té qu'un  dessin  tracé  par  Raphaël , 
qu'Algarotli  déclare  avoir  vu  dans 
la  collection  du  baron  de  Stosch. 
Ce  fut  pendant  le  séjour  que  San- 
zio  fit  alors  à  Florence  ,  pour  la  qua- 
trième fois,  qu'il  eut  l'occasion  de 
douncr  les  plans  et  les  dessins  des 
deux  charmants  palais  que  cette  ville 
met  au  nombre  de  ses  plus  précieux 
monuments  d'architecture,  savoir 
le  palais  delV  Uguccioni,  sur  la  place 
du  Grand-Duc  (  i  ) ,  et  le  palais  Pan- 
dolphini  ,  élevé  sur  ses  dessins. 
Ce  qu'on  en  peut  dire  ,  c'est  qu'il 
n'y  a  d'aucun  architecte  un  des- 
sin de  palais  plus  noble,  d'un  style 
plus  pur,  d'une  plus  sage  ordonnan- 
ce. Ni  Balthazar  Perruzzi ,  ni  les  San 
Gallo ,  ni  Palladio ,  n'ont  produit  un 
meilleur  ensemble  avec  de  plus  beaux 
détails  et  dans  de  plus  belles  pro- 

Î sortions.  Si  Raphaël  eût  vécu  plus 
ong- temps,  Rome  sans  doute  mon- 
trerait beaucoup  plus  de  monu- 
ments de  son  génie  en  architectu- 
re. On  peut  lui  attribuer  le  palais 
qu'il  se  bâtît  pour  lui-même,  vou- 
lant, dit  Vasari ,  laisser  de  lui  un  mo- 
nument :  per  lasciar  memoria  tli  se. 
Les  contemporains  ont  souvent  con- 
fondu les  édifices  dont  il  fut  seul  ar- 
chitecte, avec  ceux  qui  furent  dus  à 
Jules  Romain.  De  ce  nombre  est  le 
charmant  palais  de  la  Villa  Mada- 
ma.  An  reste  ,  celte  coi. fusion  est 
sans  inconvénient,  tant  il  règne  d'in- 
timité entre  leurs  manières;  et  d'ail- 
leurs, en  ce  genre  comme  en  peintu- 


(l)  Qui  |i|I|.-*-iii-i  l'oiil  l.ci'UMlH'Ill  ;,(  Il  i:  il-  .1  Mî- 
Ciirl-Aiitfi*  :  in. ti-  miiIi-v  cju'oi  v  <Ji<"ii\n  ]•-  «ti  If  t  fi- 
R.i|ilihrl ,  tri  qu'il  «■(  il.nis  |(  ,  iiit  i  r>>  imiv  ,  ,<.<  s  ciu» 
pc'rwi.'iiur  ■•'  jMiif  lin  Kiiiir  lu-,  on  ■»(  •  ui  <i«v  »|ii« 
C'-itaiu  qu'il  lit*  s'y  moi  lu-  mu. mi  uV  ce»  ■!■  I««»l»  i  ;i- 
>rn  im\  il'ortH  nif>  t+  «jui  v>ul  cuiuiur  le  t'Ht-hct  de 
«rcliiti-clurc  de  Mklicl-An^v  et  4e  mu  école. 


t, 


SAN 

re,  l'élevé  ne  fut-il  pas  un  d 
leurs  ouvrages  de  son  maitr 
a  aucun  doute  sur  deux  auti 
ces  :  l'un  est  celui  des  écuri 
gustin  Ghigi ,  à  la  Lougara; 
le  palais  situé  près  de  Saii 
délia  Vallc.  La  façade,  des  n 
données  ,  se  compose  de  du 
sées ,  dont  les  trumeaux  si 
d'un  ordre  dorique,  reposa 
beau  soubassement  formé  < 
ges.  Une  tradition  consta 
encore  que  Snnzio  ait  été 
tecte  de  la  belle  chapelle  en 
d'Augustin  Ghigi ,  dans  1' 
Santa- M  aria  del  Popolo; 
seulement  on  lui  donne  Ici 
des  peintures  qu'y  a  exécuté 
que  Sebastien  (  del  Piorabc 
on  veut  encore  que  la  cl: 
statue  de  Jonas ,  qui  dev 
partie  du  grand  mausolée 
projeté  pour  lui-même  Augti 
gi ,  soit  due  à  Raphaël.  Il  es 
qu'on  ne  trouve  aucune  ai 
opposer  à  cette  tradition; 
encore  vrai  que  cet  ouviagc 
te  par  Lorenzctîo  ,  son  cli  v 
un  caractère  tellement  pa 
pour  la  sculpture  de  ce  temp 
est  porté  à  croire  que  le  Jo 
nédequelqiie  inspiration  de 
quand  on  ne  supposerait  ] 
eut  pu  ou  mettre  la  main  à 
dèle  ou  en  conduire  l'es 
Dms  un  temps  où  nous  vo 
trois  arts  du  dessin  exercer 
rem  ment  et  le  génie  et  la  i 
artistes,  est-il  invrai^cmbL 
Raphaël  aurait  eu  la  même  i 
et  que  s'il  eut  fourni  une  plu 
carrière,  il  aurait  il  on  né  à 
Augriiii  rival  en  scu,pt,'',c'-> 
travaux  qu'il  lit  exécuter  d.i 
h  rie  des  Loges,  piuuvi-iitc 
v-iit  négligé  aucuiic  dc.s  par 
sidiaircs  qui  composent  le  i 


SAN 

i  du  dessin.  Vasari  a 
trop  en  abrégé  de  ce 
les  Loges ,  dont  nous 
connaître  la  décora- 
seul  rapport ,  celui 
•mont,  renouvelé  de 
ilapli.icl  cl  auquel 
Mit  «luiiiie  Ir  nom 
1  us  l.i  même  •'aSii'ie 
rîi'liiit  ■  p'us  g:an-|i( 
te    s  .lie    inestimable 

•sque  lep.irtis  quatre 
s  compartiments  des 
e  <  haque  travée  ,  et 
'ni  ,  en  einquautc- 
l'Hi^toirc  de  l'An- 
.    \ussi  apprlle-t-un 

ljihic  de  ll.tph.ièl. 
i  di*  ces  cn*cm  Mes 
»  doit  , th. m  loiiiK  r  la 
1  ^r.ivure.  li'r*t  «nie 
etiun    en    liâmes   de 

lîilie  ,  ch-ipitre  par 
n  priit  Min-,  et  livie 

>'ll*  II  (Tcitinll  du 
'•■\eucmriit  'le  J.-C. 
Vnn  e  •  i:-'l'«-^t-i Ilic-nt 

iininlireiisc  série  , 
i  i!r  ,  I'  \<lm.ifii>n  des 
li'»!!!1  iln  C.hri»t  et  la 
r   !»■  I's\i"lie  .tiie'e  «le 

pil'ri'   .   lu  l'ipi     ilillX 

I'!  •  :  r  |  i  - 1 1*>  ihllrrc  lltc* 

j.li  n!.  D.ins   1  i   vnitr 

lil'îfillr,    fluiit     IlS 

il  \i.t' ne,  nous  ont 
iuposiii.in>,  rli.H  une 
If  li   n  n riliiiii  d'  V- 

■!•    eu      |U    !  |.«i'    m.|  te 

M  iin  1 1  mti'',  !«■  Iim- 

.i  nr  un  le  \rv'il»ile 
ils.  m  i  Jn-^i ,  .ii.p'ir- 

»H  e  ,   lie  pi  reiit    pas 
l\  M    mi  nulle    ins«i 

ut-ire,  .n  ii  »ie.  n'v 
Les  rotjeepimus  y 
bicu  autrement  poé- 


SAN  3g3 

tique  ;  et  jamais  le  génie  du  peintre 
ne  s'est  mesuré  dans  aucun  autre 
ouvrage  avec  celui  du  poète,  de  ma- 
nière à  faiie  autant  douter  de  la  su- 
Périorité  d'un  des  deux  arts  sur 
autre.  Il  faut  effectivement  appeler 
cet  ensemble  de  décorations  par  son 
véritable  nom.  (7est  mi  poème  inti- 
tulé Wlmour  et  Psj'ihé.  Trois  sor- 
tes d'espaces  de  forme  diverse  s'of- 
fraient, dans  le  local  qu'il  s'agissait 
de  décorer,  aux  combinaisons  du 
pinceau  :  i°.  les  lunettes  des  arcs 
distribues  tout  alentour  du  portique, 
pour  diviser  au  gré  de  la  construc- 
tion U  poussée  de  la  voûte;  3°.  les 
retombées  de  ces  arcs;  3°.  le  pla- 
fond du  vestibule.  Dans  les  champs 
des  lunettes  ,  R  iphacl  a  distribué 
le>  chai  mantes  ..ti^oiies  de  la  puis- 
sance de  l'amour  vainqueur  de  tous 
les  dieux.  On  y  voit  des  Cupidons 
ailés  enlevant  et  portant  en  trophée 
les  armes  ou  les  attiibuts  des  douze 
grands  Dieux.  Dillcrents  traits  de  la 
f.ible  de  Psyché  et  de  l'Amour  oc- 
cupent les  espaces  qu'on  appel  le,  dans 
la  construction,  pendentifs  ou  re- 
tombées des  arcs.  Le  p'afuitd  se  di- 
vise en  deux  grandes  scènes,  dont 
lime  représente  le  Conseil,  et  l'au- 
tre le  R.iiupiet  des  Dieux.  Mais  le 
diocours  n'a  point  de  paroles  qui 
puissent  donner  l'i  iee  de  concep- 
tions aussi  relevées,  aussi  magnifi- 
ques d'invention  ,  aussi  riches  dans 
les  dèttils  ;  Riphaél  a  tourne  au 
s-  ruine!  de  Imites  les  sphères  où  son 
yéiiie  s'est  e\crcé  :  également  subli- 
in«\  cgalcinrut  iiiiimt.ih'c  dans  les 
(i'tiuiis  mythologiques  du  paganis- 
me ,  et  dans  les  pi. unies  composi- 
tions ou  nous  allons  !e  voir  retracer 
les  merveilles  du  christianisme  nais- 
sant ,  comme  il  se  plut  a  dcrmilci" 
l'histoire  du  peuple  de  Dieu  dans 
la  nombreuse  suite  des  peintures  des 


3g4 


SAN 


Loges.  François  Ier.  avait  appris 
en  Italie  à  unir  l'amour  des  arts  à  la 
gloire  des  armes.  La  réputation  et 
le  talent  de  Raphaël  étaicut  alors  à 
leur  comble.  Gomment  le  restaura- 
teur des  lettres  et  des  arts  en  Fran- 
ce n'aurait-il  pas  eu  l'ambition  d'en- 
richir son  pays  d'ouvrages  propres  à  y 
produire  ety  diriger  le  goût  et  l'étude 
de  la  peinture?  C'est  effectivement  à 
ce  prince  et  à  son  règne  que  la  France 
doit  presque  tous  les  tableaux  de  Ra- 
phaël, qui  sont  aujourd'hui  le  prin- 
cipal ornement  du  Musée  royal ,  tels 
que  les  portraits  de  Jeanne  d'Ara- 
gon ,  de  Castiglione  ;  le  SaintMichel 
terrassant  l'Ange  des  ténèbres,  tra- 
vail qui  valut  à  son  auteur ,  de  la 
part  du  roi ,  une  tres-honorablc  ré- 
compense. Raphaël  crut  sa  recon- 
naissance engagée  à  en  remercier 
François  1er.  par  l'envoi  d'une  au- 
tre de  ses  productions,  la  Sainte* 
Famille  qu'on  admire  comme  le 
morceau  par  excellence  du  Musée 
royal ,  et  qui  doit  passer  pour  être 
le  chef  d'oeuvre  de  toutes  les  Sain- 
tes-Familles. Exécuté  en  i5i8,  ce 
tableau  est,  avec  la  Transfiguration, 
celui  qui  marque  le  plus  haut  degré 
où  soit  parvenu  Raphaël,  surtout 
dans  la  peinture  à  l'huile.  Sans  sor- 
tir des  sujets  de  Vierge ,  on  peut  y 
trouver  de  quoi  mesurer  les  trois  pé- 
riodes de  sa  vie  pittoresque ,  savoir  : 
la  Vierge  dite  la  Jardinière,  qui  est 
de  1507;  la  Fierge  au  poisson, 
faite  en  i5i 4?  qui  établit  le  passage 
de  sa  seconde  à  sa  troisième  maniè- 
re; la  Vierge  du  Musée  royal,  qui 
porte  écrite  la  date  de  i5i8.  Ces 
trois  morceaux  contiennent  la  preuve 
et  l'histoire  de  la  progression  de  son 
talent.  — La  Flandre  possédait  alors 
de  célèbres  manufactures  de  tapis- 
series; et  ce  genre  d'industrie  venait 
d'y  être  porté  au  point  de  pouvoir 


SAN 

reproduire  avec  une  granc 
de  les  effets  de  la  peinture, 
heureuse  idée  à  Léon  X , 
procurer  le  luxe  dispendi 
tapisseries ,  d'avoir  ebarg 
d'y  ajouter  le  prix  inest 
ses  inventions.  On  lui  doi 
gnifique  suite  de  grandes 
tions  que  l'on  connaît  soi 
de  Cartons  de  Raphaël.  L 
peinture  de  ces  Cartons 
qu'on  appelle  à  détremp 
dire,  que  les  couleurs  et 
trempées  dans  de  l'eau  où 
de  la  colle ,  de  la  gomme 
autre  matière  glutineuse,  t 
et  leur  donne  la  faculté  d'à 
fond  sur  lequel  on  les  ap[ 
maniement  de  ce  procédé' 
re  demande  de  la  hardie 
porte  naturellement ,  par 
indéfinie  des  retouches  que 
y  trouve.  Un  tel  genre  d'oi 
vait  avoir  de  l'attrait  pou 
aussi  fécond  que  celui  de 
et  habitué  à  produire  ave 
promptitude.  Aussi  paraît 
adonné  avec  une  prcailect 
culière  :  si  l'on  en  croit  V 
douze  Cartons  auraient 
peints  par  lui  seul.  Ou  se 
du  moins  en  les  voyant  qu< 
sont  uniquement  de  sa  m 
se  former  une  juste  idée  d 
perbe  série  de  compositioi 
'réunir  dans  sa  pensée  les 
tons  originaux  qui  ornent 
royale  d'ilamptoncourt 
terre ,  et  la  suite  vraiment 
te  des  douze  tapisseries  qt 
Rome.  Le  travail  origina 
miers  fait  concevoir  ce 
manquer  en  hardiesse  et  < 
de  dessin  aux  copies  ;  et 
couleurs  et  de  l'exécutiot 
ci  complète,  dans  Fini; 
l'ensemble  de  tous  les  m 


SA» 

ne  devaient  offrir  les 
is  leur  nouveauté'.  Ces 
ivaient  été  destinées  par 

orner  des  salles  dont 
perfides  n'étaient  point 
sure.  Quatre  pièces  sur- 
moitié  moins  larges  que 
savoir  :  le  Massacre  des 
sujet  divise  en  deux  ;  les 
Kmmaiis  ,  Jésus  appa- 
alclcnc.  Les  neuf  autres 
posés  comme  les  précé- 
;  lires  plus  grandes  que 
:  l'Adoration  des  Mages, 
du  Sauithsprit ,  la  Pé- 
cule ,  Jésus-Christ  don- 
:'*  à  saint  Pierre,  saint 
ut  lYiichinteur  Kl  y  mas, 
et  saint  Jean  guérissant 
dans  le  temple,  Auanic 
ort  par  s  ii ut  P.uil ,  saint 
Lvstte,  saint  Paul  prè- 
thèues.  Les  sept  derniers 
•ts  sont  reux  dont  les 
ntla  pale  lie  d'Ilainptou- 
faut  avouer  que  s'il  est 
•blir  quelque  prëfércn- 
s  entie  les  ou v tapes  de 
nis  entre  le?»  sujets  qu'a 
unre.iii  dans  cette  noni- 
,  le  >oi  t  semblerait  avoir 

|i*s  épargner  ,  ceux  qui 
i  une  plus  grande  ri- 
mpositioii,  la  plusgran- 

•!e  pensée  ,  de  style  ,  et 
.  Il  ipliafl,  lorvju'ilcxc 
rtons ,  ce  qui  doit  avoir 
larit  les  deux  dernières 
a  lie  ,  était  dans  toute 
âjje  et  de  son  talent  :  ou 

voir  une  iiouvt  lie  pieu- 
Mfiu  continuelle  qui  est 
Jilr  dans  la  succession 
c*.  La  il  s'est  élevé  au- 
lii-mêmc,  et  l'un  peut 
rolleitiou  de  ces  mérno- 
wsitious  ,   le  courounc- 


SAN 


3g5 


ment  non  pas  seulement  de  ses  pro- 
ductions ,  mais  de  toutes  celles  du 
génie  des  modernes  dans  la  peinture. 
—  Léon  X  pressait  Raphaël  détermi- 
ner la  décoration  des  salles  du  Va- 
tican. La  plus  grande  de  toutes ,  qui 
est  celle  d'entrée,  attendait  que  la 
peiuture  achevât,  et  y  complétât  le 
système  historique  de  l'établissement 
de  l'Église  romaine.  Ce  fut  certaine- 
ment dans  cette  intention  que  Ra- 
phaël imagina  de  tracer  sur  les  mors 
de  cette  vaste  salle,  l'histoire  du 
premier  empereur  romain  qui  em- 
brassa le  christianisme,  et  qui  passe 
I>our  avoir  fait  au  pape  S.  Silvestre 
a  donation  de  Rome.  De  là  le  nom 
de  salle  de  Constantin ,  qu'on  lui 
donne.  Quatre  sujets  ,  relatifs  à  son 
histoire,  en  occupent  les  quatre  cô- 
tés ,  savoir  :  la  Vision  céleste  de 
Constantin  ,  la  célèbre  bataille  où  il 
défit  Maience ,  le  Baptême  de  cet 
empereur,  la  donation  qu'il  fit  de 
Rome  au  pape.  Raphaël  avait  non- 
seulement  arrêté  les  dessins  de  la  dé* 
coralion  générale  de  cette  salle,  mais 
il  avait  commence  d'y  peindre  à 
l'huile,  sur  enduit,  1rs  deux  belles  fi- 
gures allégoriques  de  la  Justice  et  de 
la  Douceur.  Cette  mauièrede peindre 
était  une  nouveauté  ,  à  laquelle  on 
renonça  depuis,  mais  dont  il  paraît 
avoir  voulu  fiire  un  essai  que  l'expé- 
rience n'a  pas  conliriné.  Ou  revint 
dans  la  suite  au  procédé  de  la  fres- 
que. Des  quatre  grands  sujets  dont  on 
a  parlé  ,  deux  seuls  ont  été  exécutes 
sur  ses  dessins,  après  sa  mort,  par 
Jules  Romain  ,  savoir  :  la  Vision  cé- 
leste, et  la  Bataille  de  Constantin. 
Raphaël  eut  donc  encore  l'honneur 
de  la  plus  grande  composition  his- 
torique qui  ait  été  produite  en  pein- 
ture. A  en  croire  même  le  dessin  ori- 
ginal ,  cette  scène  de  bataille  aurait 
été  plus  nombieuse  encore  eu  figures, 


3g6 


SAN 


plus  variée  dans  les  masses.  Elle  au- 
rait présente ,  dans  le  lointain ,  une 
ligne  de  montagnes,  au  pieddesquelles 
auraient  combattu  des  corps  détachés 
de  l'armée,  ce  qui  aurait  contribué 
k  amplifier  le  sujet ,  et  à  lui  donner 
plus  d'étendue  pour  l'œil.  Quoi  qu'il 
en  soit  des  légers  changements  que 
Télèvc  apporta  dans  l'exécution  des 
conceptions  de  Raphaël,  la  bataille 
de  Constantin,  dans  laquelle  il  faut  se 
garder  de  croire  qu'il  ait  joué  le  rôle 
d'un  simple  copiste  ,  n'en  est  pas 
moins  la  plus  grande  et  la  plus  mé- 
morable page  qu'ait  tracée  le  pinceau. 
Bien  qu'elle  ait  fourni ,  dans  le  siècle 
suivant,  a  Le  Brun ,  l'occasion  de  dé- 
velopper, avec  un  talent  original ,  de 
nouvelles  beautés  dans  ses  batailles 
d'Alexandre,  Le  Brun  n'a  pu  ni  sur- 
passer Raphaël  en  invention ,  ni  em- 
pêcher la  bataille  de  Constantin  de 
rester*  encore  le  type  et  le  modèle 
de  la  peinture  des  batailles  dans  le 
genre  héroïque. — Raphaël  était  alors 
parvenu  à  l'apogée  de  son  talent, 
de  sa  réputation  et  de  son  crédit. 
On  n'avait  jamais  vu  ,  et  Ton  n'a 
point  encore  vu  depuis  ,  d'artiste 
porté  par  la  seule  puissance  du  gé- 
nie à  un  tel  degré,  soit  de  cette  re- 
nommée qui  rend  un  nom  partout 
célèbre  ,  soit  de  cette  considération 

Sersonnclle  qui  fait  sortir  l'homme 
u  rang  ordinaire,  et  qui  l'élève,  dans 
l'opinion  ,  au  niveau  des  rangs  les 
plus  distingués.  Sa  position  socia- 
le était  même  devenue  telle  qu'on 
doit  regarder  comme  très-probable 
oue  ,  d*unc  part ,  Léon  X ,  qui  lui 
devait  des  sommes  considérables  , 
aurait  eu  l'intention  de  s'acquiter 
envers  lui  par  un  chapeau  de  cardi- 
nal ,  et  que  lui-même  ne  refusa  si 
long-temps  d'épouser  la  nièce  du  car- 
dinal Bibi>iena,que  parce  qu'il  aurait 
ambitionné  l'honneur  du  cardinalat 


SAN 

(  Voyez  les  détails  de  ce< 
Y  Histoire  de  Raphaël  pa 
tetir  de  cet  article  ).  Celte 
qui ,  à  Rome  surtout ,  s'env 
s'envisageait  encore  plus  soc 
dis  sous  la  qualité  politique  d 
de  l'Eglise,  n'exige  pas  que  < 
en  est  décoré  soit  dans  les 
Les  papes  l'ont  quelquefois  t 
à  des  talents  distingue*. en  ao 
le  titre  cl  le  revenu  qui  y  est  ; 
et  en  dispensant  des  fonction 
siastiques.  Quoi  qu'il  en  soit,t< 
tribuait  alors  à  faire  de  Rap 
personnage  très  -  important, 
cupait  à  la  cour  une  charge) 
fique;  en  un  mot,  son  existes 
blait  être  celle  d'un  prince, 
da  principe.  Michel-Auge,  le 
Michel-Ange ,  vivant  seul ,  i 
travaillant  seul,  formait,  M 
les  rapports,  le  contraste  le  pi 
pant  avec  Raphaël.  Depuis  1' 
ment ,  qui  eut  lieu  à  la  (in  d 
des  peintures  de  la  chapelle 
Michel-Ange  ne  joua  plus  au 
à  Rome.  11  perdit  beaucoup  ( 
aux  démêles  occasionnés  p 
chèvement  du  tombeau  de  « 
Léon  X  l'employa  encore  | 
années  à  Florence ,  aux  rc< 
des  marbres  de  Scravczza, 
projets  de  la  façade  de  Saiul- 
Or,  ces  années-là  ,  Raphaël 
employées  à  multiplier  ses  o 
à  perfectionner  sa  manière 
mentor  sa  réputation.  11  n'tf 
que  de  Raph.-.cl  :  c'était  un  dir 
qu'à  peine  le  cédait-il  à  Mie 
pour  le  dessin,  mais  qu'il  le 
sait  en  tout  dans  les  autres  J 
la  peinture.  Cette  opinion,  s 
dant  de  plus  en  plus ,  excit; 
haut  point,  dirons-nous  les 
de  la  rivalité  ou  plutôt  celu 
vie  chez  Michel-Ange.  On  s* 
té  de  croire  au  dernier,  q 


SAN 

tari  lui-même ,  élève 
>assionné  de  Michel- 
nagina  celui-ci  pour 
a  cl  sans  se  montrer , 
lettre.  On  sait  qu'il 
Vil  ne  pratiqua  peut- 
riuturc  à  l'huile.  C'é- 
;  par  les  ou? rages  de 
était  si  fort  étendue 
le  Raphaël.  Michel- 
à  lui  opposer  que  la 
lessin  ,  s*  ittacha  se- 
»ticn  (  del  PiotnJw  )  , 
?t  il  lui  persuada  de 
dessins  qu'il  lui  fe- 
acccptc.  H  se  flattait 
i  Mirées,  que  lui-mé- 
l'ombrc  d'un  tiers , 
to  ombra  di  terzo , 
a  proclamer  la  supé- 
snr  l'autre  ,  devien- 
ifiit  le  juge  du  con- 
lors  ,  et  par  l'efTet  de 
e,  que  Sebastien  ob- 
iv.iu\,  et  entie  autres 
rrertion  de  Lizare, 
avec  la  Transligura- 
iblcaux  furent,  dans 
s  après  la  mort  de 
«aile 'lu  Gwisi*toirc. 
lire,  avec.  Pline:  ira- 
ta  f'am  r  I  Le  tableau 
atioii  posa  le  comble 
iphael  ,11011  pas  seu- 
il fut  le  dirnier  fruit 
a  plus  grande  de  ses 
•i'itrs  a  l' li ui le,  inffis 
u'il  est  celui  de  ses 
n  s'est  toujours  plu 
|i-  la  part  «lu  peintre, 
s  grand  noiiiliie  des 
iiitme  .  celui  ou  l'on 
ta  le  plus  loin  l'cx- 
iccau  ,  la  force  de 
magie  du  cl.iir-obs- 
s  qualités  pratiques 
rs  uc  saurait  duu- 


SAN  397 

ner  l'idée  i  ajoutons ,  sans  préjudice 
de  toutes  les  perfections  morales 
qu'on  est  habitué  à  vanter  dans  ses 
autres  productions.  Cet  ouvrage, 
selon  Vasari ,  fut  entièrement  termi- 
ne! par  Raphaël ,  quoiqu'une  opinion 
assez  répandue  chez  les  artistes  ait 
établi  que  quelques  parties  durent 
recevoir  de  Jules  Romain  le  dernier 
fini.  II  parait  toujours  que  l'exécu- 
tion de  ce  grand  ouvrage  occupa  ses 
derniers  moments ,  concurremment 
avec  les  projets  de  la  salle  de  Cons- 
tantin ,  dont  ou  a  parlé  plus  haut , 
et  sur  lesquels  Raphaël  fondait  de 
hautes  espérances.  A  tant  et  de  si 
granls  travaux  ,  il  avait  le  tort 
d'allier,  avec  beaucoup  trop  peu  de 
modération  ,  les  plaisirs  de  l'amour. 
Ayant  un  jour  excessivement  abusé 
de  ses  forces,  il  fut,  en  rentrant  chez 
lui ,  saisi  d'une  fièvre  violente,  dont 
il  cacha  la  cause.  Ses  médecins  l'at- 
tribuèrent à  un  grand  échauflenicnt 
et  ordonnèrent  la  saignée.  Le  mal 
venait  d'épuisement,  et  l'émission  du 
sang  acheva  de  lui  enlever  ce  qui  lui 
restait  de  forces.  Voilà  ce  qu'on  ra- 
conte des  causes  de  sa  mort.  Averti 
de  sa  fin  prochaine ,  Raphaël  fit  un' 
testament  dont  la  première  disposi- 
tion fut ,  après  le  reuvoi  de  sa  mai- 
tresse,  de  lui  laisser  de  quoi  vivre 
honorablement;  et  la  dernière,  après 
avoir  partige  sa  fortune  entre  Jules 
Romain .  François  Penni ,  et  son  on- 
cle ,  à  Urbin ,  fut  de  charger  son  exé- 
cuteur testamentaire  de  prendre  sur 
ses  biens  de  quoi  restaurer  et  fonder, 
dans  l'église  de  Suntc-  Marie  de  la 
Rotonde  (  le  Panthéon  \  une  chapelle 
a  la  Sainte-Vierge ,  qui  fut  le  lieu  de 
m  sépulture.  Il  mourut  dans  les  sen- 
timents les  plus  rh retiens  ,  à  l'âge  de 
trente-sept  ans  ,  le  7  avril  i5jto  ,  le 
jour  du  vendredi  saint,  qui  avait  été 
aussi  celui  de  sa  naissance.  Voyez  , 


3g8  SAN 

dans  notre  Histoire  de  la  vie  et  des 
ouvrages  de  Raphaël ,  les  de'tails  re- 
latifs à  sa  sépulture.  Les  auteurs  qui 
ont  écrit  sur  Raphaël,  sont: — Vasari 
(  Vite  di  piu  eccellenti  pittori,  seul- 
ton  ed  architetti  ;  —  Angclo  Co- 
melli ,  éditeur  d'une   Vita  inedita 
di  Raffaello,  abréviation  de  celle  de 
Vasari; — Lanzi ,  dans  sa  Storia  pit- 
torica; — Fiorillo,  Geschichte  der 
Zeichnende  Kunst; — D'Argcnville  , 
Fie  des  peintres  ;  —  De  Piles ,  Vie 
des  peintres; — Mènes,  Opère,  etc. 

Q.  Q. 

S  APHO,  ou  plus  exactement  S  AP- 
PHO ,  est  de  toutes  les  femmes  qui 
ont  cultivé  la  poésie ,  celle  dont  le 
nom  est  le  plus  célèbre.  Elle  mérita 
d'être  appelée  la  dixième  Muse  ;  et 
la  Grèce  antique  la  mettait  au  rang 
de  ses  plus  excellents  poètes  (  i  ).  Ce 
jugement  a  été  confirmé  par  la  pos- 
térité, quoiqu'elle  ne  connaisse  de 
Sapho  que  quelques  vers  ,  du 
premier  ordre  sans  doute ,  et  que 
pre>que  tous  ses  ouvrages,  les  déli- 
ces de  l'antiquité  savante,  aient  été 
ravis  ,  par  le  temps  qui  ne  respecte 
rien,  à  nos  'nommages  et  à  notre  ad- 
miration. Cette  souveraine  de  la  lyre 
n'est  guère  moins  célèbre  par  ses 
malheurs  que  par  son  génie.  Cepen- 
dant l'histoire  de  sa  vie  est  pleine 
d'incertitudes.  On  sait  qu'elle  na- 
quit à  My  tilène ,  dans  l'île  de  Lesbos , 
vers  l'a u  61-2  avant  J.-C.  Mais,  si 
l'on  soumet  à  l'examen  de  la  critique 
l'opinion  si  généralement  répandue 
sur  ses  amours  et  ses  malheurs,  on 
ne  croira  ni  à  sa  passion  pour 
Phaon,  ni  à  la  mort  funeste  qui  en 
fut,  dit-on ,  la  suite.  Sapho  fut  ma- 
riée et  devint  veuve.  Consacrant  alors 
son  loisir  et  son  génie  aux  lettres , 
elle  en  inspira  le  goût  aux  dames 

(1)  Strab.y  XI11 ,  /|i4*  Auton  ,  Epigr.  ai. 


SAP 

Lesbiennes.  Plusieurs  d'e 
étudièrent  la  poésie  sons 
tion.  Sa  réputation,  répand 
attira  auprès  d'elle  plusiei 
gères  éprises  de  la  gloire 
Elle  aima  tendrement  sa 
gnes  ,  ses  élèves  :  Sapho 
vatt  rien  aimer  qu'avec  ai 
style  passionné  de  ses  ouri 
hyperboles  vives  et  hardi 
animaient,  l'extrême  sens 
Grecs,  peut-être  les  mœu 
temps,  et  la  jalousie  qu'il 
ses  talents  sublimes  (a)  : 
rent  sans  doute  les  princij 
ses  des  bruits  injurieux  q 
rent  sur  son  compte,  ett 
préventions  qui  se  sont  al 
sa  mémoire ,  préventions  a 
par  un  vers  d'Horace,  peu 
entendu  (3).  U  paraît  au  r 
l'a  confondue  avec  une  aut 
née  dans  la  même  île,  mais 
la  même  ville  (F.  l'article 
Sapho  ,  l'illustre  Sapho 
point  l'amante  de  Phaon 
point  le  saut  de  Leucade. 
heurs  furent  des  malheu 
ques ,  et  sa  fuite  fut  un  e 
probable,  qu'entraînée  p 
dans  une  conspiration  coi 
eus,  qui  régnait  à  Lesbo 
bannie  de  My  tilène,  avec 
poète  et  ses  partisans  (^ 
retira  eu  Sicile.  On  croit 
ma  Anacréon  (5)  :  son  g< 
talents  rcmleul  plus  vrai 
cette  faiblesse  de  Saphc 
chantre  de  l'amour  et  le 
grâces,  que  celle  qu'on  li 


(•»)  L'jl>l>é  IWtlirVmy  ■  •hsenre  '+* 
tout  ce  (jii'uo  raconte  de*  mu-urs  «lisi 
pko,  uc  %*•  trouve  «pif  dan*  de*  iimi 
rieurs  au  t'iupi  <  ù  «lie  vivait. 

(3)  floral.,  lip.  XIX,  l,b.  i,  v.'S. 

(  '|)  Marm.  Oxon.  epoch.  3^. 

{îi)  1*  porte  Urrm«:!»i»nax  l'aMure 
.mirant. 


SAP 

ingrat  Phaon.  Voilà 
fut  savoir,  ou  plutôt 
fin  tout  ce  qu'avoue 
ic  sur  la  vie  de  Sap- 
ges,  qui  lui  ont  ac- 
mde  gloire  ,  ne  nous 
connus.  Tout  ce  qui 
onservé  se  reluit  à 
Vénus  ,  que  nous  a 
.  d'Hily ramasse,  et 
neusr ,  tant  admirée 
traduite  avec  tant  de 
en  O'Ic  latine  par  Ca- 
n  vers  français,  par 
eu  strophes  fiançai- 
;<i).  A  ces  deux  pic- 
ut  li  graille  rqvita- 
,  il  faut  joindre  qucl- 
,  tous  malheureuse- 
»,  recueillis  dans  Aris- 
,  Athciiéc,  Stobcc, 
lac  robe  ,    Kusf.itlic  , 
tes,  enfin  dans  Dénie'- 
e.  Ce  drruier  nous  a 
autres  fragments,  une 
me  qui ,  en  deux  vers 
|r*M»  et  de  grâce ,  pré- 
c  Irnin  do  morale  et 
•lie  épiera  mine,  dans 
Indogie .  laquelle  con- 
i\   pctitci   pièces   de 
induite  ou  imitée  en 
et  a  peut-être  fourni 
*s  petits  dialogues  en 
ifv  qu'où  lit  avec  tant 
»  \rs  poètes  anciens  et 
ju'est  dans  notre  lan- 
dialogue  du  Passant 
le i  elle.  Tout  ce   qui 
apphoa  été  recueilli 
ne  version  latine,  par 

11  g,  i7:n,in-to. ,  et 

oglrr, Leipzig,  1810, 
*  texte  le  plus  istime 


i  .  «l.  m. 


SAP  399 

est  celui  qui  fait  partie  du  Ier.  n°. 
du  Muséum  criticum ,  Cambridge , 
i8i3  ,  in  -8°.  On  trouve  aussi 
ces  fragments  si  précieux  pour  les 
lettres  ,  à  la  suite  des  Recueils  qui 
contiennent  les  poésies  de  Pindare, 
d'Anacréon,  d'Alcée  et  des  autres 
lyriques  Grecs  ,  parmi  lesquels  la 
dixième  muse  tient  un  des  pre- 
miers rangs.  Les  deux  Odes  qui 
nous  restent  d'elle  sont  écrites  en 
strophes  et  en  vers  sapphiques  ;  car 
elle  enrichit  h  poésie  grecque  d'un 
des  mètres  lyriques  les  plus  harmo- 
nieux ,  mètre  qu'Horace  a  fait  passer 
avec  tant  de  succès  dans  la  poésie 
latine.  On  sait  quelle  admiration  avait 
pour  elle  ce  prince  des  lyriques  latins, 
ainsi  que  toute  l'antiquité  savante. 
Ces  éloges  augmentent  nos  regrets , 
et  ce  que  nous  connaissons  d'elle  les 
justifie.  Enfin,  pour  mettre  le  comble 
a  la  gloire  littéraire  de  Sappho  ,  la 
Sicile  lui  éleva  une  statue  (7);  et  les 
habitants  de  Mytilènc ,  sa  patrie , 
voulurent  transmettre  a  la  postérité 
la  plus  reculée,  les  traits  de  cette 
reine  des  chants  lyriques  (  8  ) ,  en 
frappant  leur  monnaie  à  son  image 
et  eu  son  honneur  {()\         M — s. 

SAPIIO  D'ÉRÉSOS.qu'ona  long, 
temps  confondue  avec  celle  de  Myti- 
lêne ,  autre  ville  de  la  même  ile  de 
Lesbos ,  a  tout  récemment  repris  , 
dans  l'histoire  des  femmes  célèbres, 
la  place  qu'on  lui  disputait.  Une  mé- 
daille antique,  nouvellement  appor- 
tée de  la  Grèce,  et  réunie  à  la  collec- 
tion de  l'auteur  de  cet  article,  olïre, 
avec  le  nom  grec  2AIM»il  '  Sappho  ), 
en  français  Sapho,  une  tetc  de  femme 


17;  Citer.  14  #'«t#«h.  ,  1    |%(5-, 

(H\  Ariilut.  Hhet.i.,  I.  Il,  ç.  îj. 

■  I  I  tlln-1  t  I  ViMfioti  -mt  1  ru  nr«uii«itr*  ctUr 
nmniiaii>  i|jft«  utw  mr  Uil'r  «le  Mttilin*  (  «v<~r  '<"• 
Mttvt  MY  I  >.  "lYijut  d'un  n-U-  ui»>  lyir  ,  et  dit 
('«••Ira-  u»r  tt  te  d  kiiiiU'- ,  J<>ut  li*  ttnin  ,  il  tM  Htmi , 
u'«»l  |Mt  ci|iruu*. 


4oo  SAP 

et  les  lettres  EPEGI  initiales  du  nom 
de  la  ville  lesbienne  d'Éresos  ,  où  la 
médaille  a  été  frappée  (i).  Ce  fait 
étant  matériel ,  et  par  conséquent 
incontestable  pour  les  plus  incrédu- 
les ,  il  en  résulte  d'abord  qu'on  ne 
peut  plus  mettre  en  question  s'il  a 
existé   deux  Sapho.  L'évidence  de 
ce  fait  a  dû  nous  porter  à  recher- 
cher, au  moins  par  induction ,  l'épo- 
que  où  fleurit  la  seconde  Sapho. 
Le  temps  ayant  dévoré  les  écrits  des 
anciens  sur  cette  femme  assurément 
célèbre ,  puisque  ses  concitoyens  les 
habitants  d'Éresos  lui  avaient  accor- 
dé le  droit  d'image  sur  la  monnaie 
publique ,  on  ne  trouve  malheureuse- 
ment plus  que  quelques  mots  ,  épars 
çà  et  là  dans  les  auteurs  ,  sur  cette 
homonyme  de  l'illustre  Sapho  myti- 
lénienue.  Le  premier  de  ces  auteurs 
est  l'historien  Nymphis,  qui ,  dans 
son  Fojage d'Asie ,  dit:  Sapho  d'É- 
resos aima  passionnément  Phaon. 
Le  second  est  Athénée  dans  ses  Deip- 
nosophistes ;  il  dit  que  Sapho  d'E- 
resos fut  aussi  une  de  ces  belles  de 
grandrenom.  Letroisièmecst  jEiicn, 
qui  raconte  qu'outre  la  poétesse  Sa- 
pho ,  Leshos  a  produit  aussi  une 
courtisane  du   même  nom.  Suidas 
enfin  distingue  aussi  la  Sapho    de 
Mytilène  de  celle  d'Éresos;  mais  par 
mégarde  il  a  pris  le  change  sur  le 
nom  du  lieu  de  naissance  de  ces  deux 
Sapho.  en  faisant  naître  à  Érésos  la 
poétesse ,  et  à  Mytilène  la  courti- 
sane.  La  réalité  de  l'existence  de 
deux  Sapho  se  trouvant  ainsi  éta- 
blie par  l'autorité  de  quatre  auteurs 
grecs,  dout  les  deux  premiers  sur- 
tout, Nymphis  et  Athénée,  sont  dis- 
tingués par  leur  érudition  ;  il  reste  à 
examiner  quelle  est  celle  de  ces  deux 

(l)Voy.  Xoiicc  sur  la  ronrtisane  Sapho  iVÊré- 
tos  ,  ymr  àe  Haulcroclie ,  io-8*. ,  Parii ,  xflia ,  cbci 
Doodey-Duprc. 


SAP 

femmes  qui  fut  éprise  d' 

Phaon ,  et  fit  par  déscs 

de  Leucade.  Hérodote, ,  le 

de  tous  les  auteurs  qui  ou 

Sapho  ,  ue  connaissait  « 

Mytilène,  née,  suivant 

cent  douze  ans  avant  J< 

contemporaine  d'Alcée.  « 

même  à  Pindare  pour  1 

rique.  Cet  historien  ,  qn 

les  moindres  particulari 

les  écrits  ,  la  famille  d< 

dit  pas  un  seul  mot  d 

malheureuse    qu'elle    a 

pour  Phaon ,  ni  du  saut 

qui  mit  (in  à  sa  passion 

Ce  silence  du  porc  de  I 

deux  faits  qui ,  par  leur 

auraient  dû  tenir  une 

guée  dans  un  récit  où  il 

à  raconter  les  plus  lege 

tances  relatives  à  S*  plu 

ble  la  preuve  la  plus  « 

que  l'amour   de    la    p< 

Phaon  et  le  saut  de  Lci 

absolument    étrangers 

d'Hérodote.   Cepcmlan 

Leucade  ,  dont  une  reli 

avait  consacré  l'usage 

dans  le  genre  de  ces  fa 

rodotc  n'aurait  pas  mac 

parer  ,   soit  pour  le  : 

pour  en  rechercher  Toi 

héroïne  l'eût  fait,  llenr 

vivait  peu  après  Hérod 

sur  les  faiblesses  des  pc 

une  élégie  dans  laquell 

exemple  le  penchant  d< 

Anacrcon  (u);  mais  il 

lument  sur  Phaon.  Cet 

sion ,  et  sa  catastrophe 

venaient    pourtant    mi 

de  l'élégie ,  que  toute 

(*)  AtlniHM'   ^  liv.  \lll  ),*«>' 
nus  »'«•!>(  trompe  en  rmvant  que 
jM'Dtti.-iiit  |iour  AuarH'ùn,  att^iit 
ptio  vivait  mn«  I*  rî-gue  d'Alwt) 
ci  Ajucrvoa  soiu  Cyii»  et  Puhci 


SAP 

oétesse.Ce  silence  est  en- 
très  -  forte  présomption 
ssion  de  Sapno  la  mytilé- 
r  Phaon.  Dans  une  épi- 
[ja posée  par  Antipater  de 
.  lxi  ) ,  et  relative  au 
•  Sapho ,  non-seulement 
ileuce  sur  sa  fin  déplora- 
le  ;  mais,  suivant  lui ,  sa 
turclle ,  et  nn  monument 
sa  mémoire  dans  le  lieu 
i  naissance  ,  où  elle  avait 
\  Dans  le  livre  septième 
<in»es  historiques  ,  Hé- 
ait  fait  l'histoire  du  saut 
;  Photius  en  a  donné  un 
is  ,  soit  que  Je  bibliogra- 
i  raccourci  son  extrait , 
icstion  lui-même  ait  fait, 
nec  ou  à  ^dessein ,   des 
ans  ce  livre  ou  ne  voit 
pho  de  Mytilènc ,  ni  Sa- 
is sur  la  liste  des  insensés 
aile*»  chercher  au  pro- 
Leucade  le  terme  de  leur 
otirmeut  ;  et  comme  il 
»  d'un  scepticisme  à  ne 
:e  que  Ton  a  vu,  pour 
sérieusement  des  doutes 
?  de  la  fin  tragique  d'une 
pho  au  promontoire  de 
)rsque  toute  l'antiquité 
t  tes  ter  le  fait ,  il  s'ensuit 
d'l!éphe»tionvdaus  Pho- 
jt  être  d'aucune  utilité 
ir  une  question  qui  n'est 
u  domaine  de  l'histoire  , 
jp  d'autres.  Le  gram- 
wus  (  ad  <Eneid%  ut  , 
trie  du  saut  de  Leucadc 
inour  de  Phaun,  par  une 
oenoinmc  pas,  soit  qu'cl- 
trop  connue  pour  avoir 
»  nommée,  soit  peut-être 
kàt  d'une  condition  trop 
ir  daigner  la  nommer, 
reuves  négatives  doivent, 


SAP  40 t 

ce  semble,  contrebalancer  l'autorité 
d'Ovide,  qui,  dans  un  jeu  d'esprit, 
décoré  du  nom  à'Héroïde ,  se  plaît 
a  confondre  l'amante  de  Phaon  avec 
la  poétesse  piudariquc ,  et  à  charger 
celle-ci  de  toutes  les  aventures  et  in- 
fortunes de  l'autre ,  comme  si  la  riva- 
le d'Alcée,  admise,  après  sa  mort,  au 
chaste  chœur  des  Muses ,  avait  besoin 
d'autre  entourage,  pour  traverser  les 
siècles,  crue  les  rayons  de  sa  gloire  poé 
tique  et  l'éclat  de  son  génie.  Strabon 
n'avait  pas  trouvé  de  témoignage 
plus  ancien  de  l'extravagant  usage 
de  se  précipiter  du  rocher  de  Leu- 
cadc ,  que  dans  le  poète  Ménandre, 
qui  dit  positivement  que  Sapho  fut 
la  première  a  faire  le  saut  de  Leucadc, 
0  fikn  ô'jv  Mivav<?po;  tt/mutov  akiçSxi 
Xi-/ ci  Tnv  Sx*?*  (  Strab.,  liv.  x  ). 
Ménandrc  vivait  à  la  fin  du  quatrième 
et  au  commencement  du  troisième 
siècle  avant  l'ère  chrétienne.  L'exis- 
tence de  la  Sapho  qui  la  première  se 
précipita  du  rocher  de  Leucade,  re- 
monte donc  a  plus  de  trois  siècles 
avant  Jésus-Christ ,  mais  ne  remonte 
pas  jusqu'au  cinquième,  puisqu'Hé- 
rodotc ,  qui  est  du  cinquième  siècle , 
n'ayant  point  parlé ,  comme  on  l'a 
déjà  dit,    de  cette   un  déplorable 
de  la  Sapho  mytilénienne,  la  consé- 
quence toute  naturelle  à  tirer  du  si- 
lence de  cet  historien   est   que  la 
poétesse  de  Mytilène  n'avait  pas  fait 
le  saut  de  Leucade ,  et  que  la  Sapho 
d'Érésos  qui  l'avait  fait ,  n'était  pas 
née  quand  Hérodote  écrivait.  Cet  au- 
teur nous  fournit  encore  ,  sinon  nne 
preuve  ,  au  moins  une  très  •  grave 
présomption  à  opposer  à  l'opinion 
de  ceux  qui  croient  encore  à  la  fin 
tragique  de  l'illustre  Mytilénienne.  11 
raconte  qu'il  avait  lu  des  vers  écrits 
par  la  poétesse  contre  son  frère  Cha- 
raxus,  dans   lesquels  elle  blâmait 
hautement  le  rachat  qu'il  avait  bit 

?6 


4o3 


SAP 


en  Egypte'de  la  courtisane  Rhodopé, 
esclave  sous  le  règne  d' Amasis.  Or , 
AmasisDc commença  de  régner  qu'en 
Tannée  5^o  avaut  l'ère  chrétienne  : 
et ,  comme  Sa  pli  o  de  Mytilèue  était 
née  en  61  a,  elle  devait  avoir  près 
de  chiquante  ans ,  lorsqu'elle  fît  ces 
vers.  Est-ce  donc  à  cet  âge  qu'elle 
ressentait  encore  les  feux  de  l'amour 
et  qu'elle  alla  les  étciudre  dans  les  flots 
de  Leucadc?  Viscouli  est ,  pour  ainsi 
dire  le  seul  de  tous  les  écrivains  mo- 
dernes, qui  ait  eu  l'inspiration  de 
soupçonner  que  l'épisode  de  Phaon 
et  la  catastrophe  de  Leucadc  ap- 
partenaient plutôt  à  la  seconde  qu'à 
la  première  Sapho.  Il  en  aurait  eu 
la  conviction ,  s'il  avait  pu  deviner 
la  médaille  antique  qu'un  heureux 
hasard  a  fait  découvrir  depuis  la 
mort  de  ce  savant,  et  qui  est  le  témoi- 
gnage le  plus  irrécusable  de  la  célé- 
brité dout  jouit  en  son  temps  la  Sa- 
pho d'Erésos ,'  celte  belle  de  grand 
renom,  comme  la  désigne  A  tliénée, 

JK>ur  exprimer  ,  sans  doute  ,  le  plus 
aconiquement  possible  et  sou  amou- 
reux délire  et  son  héroïque  fin.  L'an- 
née 1822  a  été  remarquable  pour 
l'archéologie,  par  l'apparition  sou- 
daine des  portraits  jusqu'alors  in- 
connus ,  de  l'une  et  de  l'autre  Sapho, 
que  leur  nom  accompagne  comme 
brevet  d'identité.  Le  premier  de  ces 
portraits ,  peint  sur  un  vase  trouvé 
dans  les  ruines  d'Agrigente ,  a  été  pu- 
blié par  M.  Steinbiichcl ,  directeur  du 
cabinet  de  Vienne.  Le  second  est 
gravé,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut , 
d'après  la  médaille  même  qui  a  donné 
lieu  an  présent  article  biographique. 
La  découverte  de  cette  précieuse  mé- 
daille, en  enrichissant  d'uu  beau 
nom  et  d'un  portrait  authentique  la 
liste  des  personnages  célèbres  de 
l'antiquité,  fait  seulement  regretter 
qne  l'histoire  nous  ait  légué  si  peu 


SAP 

de  chose  sur  une  femme  qi 
bitanls  d'Erésos,  sa  vil! 
avaient  jugé  digue  des  hoi 
culte  monétaire. Si  l'épithèl 
tisane,  que  donne  <£lieu  à 
pho,  pouvait  faire  tiouvc 
séants  les  honneurs  qui 
décernes,  on  n'a  qu'à  scraf 
taines  médailles  de  Coriutl 
tant  le  portrait  de  la  ( 
Laïs.  En  Gi  èec  ,  les  courlis 
taient  pas ,  comme  les  nôtre 
au  mépris  et  au  deshonnci 
Aspasie  et  Laïs  )  (3). 

SAPHON  ,  général  cartl 
fils  d'Asdrnbal ,  envoyé  en 
vers  l'an  45o  avant  JL-C., 
tenir  ce  pays  dans  l'obéissa 
sit,  et  engagea  même  1 
gnols  à  lui  foflrnir  des  troi 
châtier  les  rebelles  d'Afr 
phon  pacifia  eu  effet  la  Mi 
mais  la  paix  ne  dura  pas  lo 
II  revint  alors  en  Espagu 
de  nouvelles  trou |>es;  et 
triompha  de  tous  ses  enu 
phou>9  ayant  conservé  le 
ment  de  l'Espagne  pciidan 
s'acquit  une  grande  répula 
le  sénat  deCarthage  ,  jal 
puissance,  le  rappela,  soi 
de  l'élever  à  la  dignité  d 
qui  était  la  première  ehs 

(3;  On  a  fil  françai  ■  S -pho  ,  |r*uie 
|iirM.L.  (lome,   i8o5.   •»  \o\.  in- 
|  wii'B  tlcgiaqce,  par  '  '     Tniicrff,  i 
Suf.lio  .poème  «n  trois  <  nantit  .  |»ar  C 
in-H«\  Mm»,  ,1e  Salin    .  »\*»rs  M»" 
jouer  et  ini|<iiinrr  tn  i-ip  .un  u|»ra 
intitule  Siiplio.  M.  l'oiivicllc  «  uit 
i8-»l  ,  Sapho  on  le  S'.iul  tir  I.rucxuU 
que,  i>o  troi*  acte»,  qui  u'a  point  été 
nitiue  nunée  on  vit  p-ir^itie  une  tr.idi 
dr\iiphn,  tragitlir  di-Fr.  Cl rillparu 
»ur  le    llu-'ttn-  <!•■  l'Ai  «demie  n»*«l< 
le  ifî  déYemhi-e  i8»a  ,   1 1  iuijirinie  L 
■TMit  dojA  vu  le  jour  m  1818.  Ud  'Ira 
titnle  Sapho  t  (»1  iinprin.e  \  1»  Miile 
anlrrs  pvéùrt ,  pnr  II  pn.  Htcn-tu-na 
la*  Hochet   Je   Ittutule^  par    Mar» 
i?pr),  rappelle  lèvent  11  re  dé  &mho; 
future  uu.  le»  diHlmr  RoumcJ  (  V 
XXXIX,  p. i5;)  al«itaede«  D***** 
Sapho. 


SAP 

partagea  le  gouver- 
pagnc  entre  ses  trois 
:on  ,  Hannou  cl  Gis- 
fils  d'Amilcar,  tué 
\\.  JJ— p. 

Llon),  cran  l-chau- 
iauie,  ne  en  i5j7  , 
icr  du  iui  Etienne 
a  campagne  de  i$~\) 
es.  Knvoyé,en  1 58^, 
roiulut  une  tieve  de 

•  tzar  Fcodor.  Api  es 
îori ,  il  porta  les  Li- 
penchaieul  pour  l'ai- 
dien  ,  à  fine  Sigis- 
par  sa  mère ,  dcsren- 
mf.  C'est  pji"  les  soi  i  «s 

i.i  diète  de  Lithuanic 
n. il  supérieur,  sur  le 
ni  que  Ijalliori  avait 
c.  Il  fit  n  cueillir  les 
es  jwiriiculicis  de  la 
avec  le  secours  des 
étrangers  qu'il  avait 
de  loi  .  il  rédige,  t 
it  adopte  par  la  dir- 
o'iiiii  .itiuns  (|iii  rap- 
li  -islation  du   grand- 

•  q.i  cl.nt  eu  usa^r 
iiue  de  Pologne.  Kîi 
i  dédia  au  roi  Si.;is- 

<pii  porte  l<<  nom  de 
nul  <lm  lie  de  Lùlnia- 
,  il  ;d»jura  devant  le 
se  r.itiie  irale  de  Cr.i- 
on  protestante ,  qu'il 
e  .i  Lri|>7.i^ ,  lorsqu'il 

\W  llA.    (JffJil'Ilt     VIII 

cette  occasion  ,  mie 
,  avec  l'msriipMon 
:  signa  uilutis  Cle 
M.  mai.  Lennem  >a- 
um  M.  ducat  lis  I il  h. 
P">t  rj Hm  ta  m  tib  en 
rhe  salu'tu'it.  Inven- 
stur  Christi  bracluis 
:r  cette  croit  se  trou- 


SAP 


4o3 


vait  nue  rose  en  or ,  bénite  de  la 
main  du  pape  ,  pour  l'e'pouse  du 
nouveau  prosélyte.  Sapiëha  fut  en- 
voyé une  seconde  foi»,  eo  ifiuo ,  à 
Moscou,  où  il  conclut,  avec  le  czar 
Boris  Fédorowitz  une  trêve  de  vingt 
ans.  Fia  guerre  ayant  éclaté  de  nou- 
veau eu  iti'K),  Sa picha  prit  une  part 
très  -  active  aux  campagnes  glorieu- 
ses par  lesquelles  on  força  les  Rus- 
ses à  celer  Smolcnsk  ,  Nowgorod 
el  Gzcruiclief.  Ces  provinces  ayant 
été  réunies  à  la  Pologne,  il  pro- 
testa eu  sa  qualité  de  chancelier  de 
Lithuanic,  prétendant  qu'elles  an 
par  tenaient  au  grand  -  duc  Lé.  En 
i'îi5,  il  fut  nommé  commandant 
de  l'aimée  lithuanienne  destinée  à 
iiiarcbercoiitre  les  Suédois.  S'a  dres- 
sant d'abord  aux  habitants  du  du- 
ché de  Se  mi  galle  ,  qu'il  pressa 
de  se  lever  eu  masse;  a  Gustave 
»  (  Adolphe  ),  duc  de  Sudcrmanie , 
»  dit-il ,  l'en  ne  mi  juié  du  roi  et  de  la 
»  république ,  est  entré  inopinément, 
»  |icm!anl  le  temps  mémo  de  la  trè- 
»  vc,  dans  la  Livonicetdans  la  Cour- 
»  lande ,  d'où  il  inquiète  les  frontic- 
»  rcs  de  la  Lithuanic.  Kn  Prusse,  il 
»  a  pris  les  ports  de  Kœnigsbcrg  et 

•  de  Pzlazva ,  ainsi  que  le*  places  de 
»  Fraiirtishcrg  et  de  nraunsberg;  il 
9  assiège  Klbmg.  »  Sipieha  eut  quel- 
ques avantages  mit  les  Suédois.  Il  les 
chassa  de  Crcuzbourg,  Lucyn,  Rzc- 
/.ica  et  Bina ,  et  leur  reprit  la  Cour- 
lande.  («uMave,  qui  voulait  passer  la 
I)/.wiua,  fut  repoussé,  et  eiit  un  che- 
val ttié«(iuslui.Ou  conclut,  en  ifijG, 
mie  seconde  trêve.  Sapieha  consacra 
les  dernières  amicrs  de  sa  vie  aux 
détails  de  l'adiniuiM ration  intérieu- 
re dans  le  grand  duché.  S?  trouvant 
à  talile  avec  les  drputi*  de  la  iryu- 
blupte  de  Venise  ,  il  se  sentit  u.d  : 
a  Prenez  ma  pl-icc,  ;!it-il  a  s«.-u  fils, 

•  faites    les   honneurs  pour  moi  : 

•     ?6.. 


4o4  SAP 

»  mon  heure  est  arrivée.  »  Il  mou- 
rut à  Wilna ,  peu  après,  le  7  de  juillet 
i633,  âgé  de  soixante-seize  ans.  Le 
roiWladîslas  IV  honora  de  sa  pré- 
sence les  funérailles  de  ce  grand  hom- 
me. On  trouve  dans  le  premier  tom.  de 
la  Biographie  polonaise,  publiée  par 
M.  T.  Mostowski,  Varsovie,  i8o5, 
la  Vie  de  Sapiéha ,  dans  tous  ses  dé- 
tails. Elle  est  terminée  par  une  col- 
lection de  Lettres  très- intéressantes 
pour  l'histoire  de  son  siècle.  Il  y  en 
a  quarante-une  du  roi  Sigismond  III, 
trois  de  la  reine  Constance ,  dont  une 
est  remarquable ,  parce  qu'elle  peint 
les  mœurs  du  temps.  La  reine  écrit 
à  Sapiéba  qu'elle  est  très-  fâchée  de 
ne  pouvoir  assister  aux  noces  de  sa 
fille,  qu'il  allait  célébrer;  qu'elle  en- 
voie quelqu'un  qui  y  paraîtra  en  son 
nom,  avec  des  présents  pourles  nou- 
veaux mariés;  il  y  a  deux  lettres  du  roi 
Wladislas  IV;  une  de  l'empereur  Fer- 
dinand II;  une  de  Gustave  Adolphe , 
sept  des  papes  Clément VIII ,  Paul  V, 
Grégoire  aV  et  Urbain  VIII;  cinq 
des  hospodars  de  Transsylvanic  ,de 
Moldavie  et  de  Valakie;  une  d'An- 
ne, reine  de  Suède,  sept  des  ducs  de 
Courlande ,  trois  de  l'électeur  de 
Brandebourg,  et  une  de  celui  de  Ba- 
vière. G — Y. 

SAPOR.  Voy.  Chàpour. 

SARA ,  femme  d'Abraham  ,  na- 
quit vers  l'an  3000,  avant  J.-C.  On 
croit,  mais  sans  preuves  certaines, 
qu'elle  était  nièce  d'Abraham  :  elle 
était,  dit-il  lui-même,  fille  de  son  pè- 
re, mais  d'une  autre  mère  :  elle  avait 
vingt  ans,  et  Abraham  trente,  lors- 
qu'ils se  marièrent.  La  stérilité  dont 
elle  resta  long- temps  frappée,  l'affli. 
çeait  beaucoup  ;  pour  calmer  son 
chagrin,  et  donner  le  change  à  la 
tendresse  maternelle,  ellcengagea  son 
mari  à  prendre  pour  femme  du  se- 
cond ordre,  Agar ,  sa  serrante,  qui 


SAR 

devint  mère  d'Ismaël.  11  est 
blable  que  Sara  aurait  pro 
soins  les  plus  touchants  à  h 
à  l'enfant ,  pendant  les  pren 
nées ,  et  qu'elle  aurait ,  sau 
continué,  si  les  dédains  d 
l'en  avaient  dégoûtée,  j 
ayant  été  obligé  de  se  trans] 
Egypte  pour  échapper  aux 
de  la  famine  ,  y  conduisit  * 
était  encore  d'une  éclatante 
quoiqu'âgëe  de  plus  de  soixa 
ans.  Pharaon  Apophis,  é] 
monr  pour  elle,  en  la  vo; 
ravit  à  son  mari ,  dont  elle 
la  sœur  ,  et  résolut  de  ï 
Mais  le  seigneur  fit  connaît 
raon,  par  ai  vers  accidents, 
était  l'épouse  d'Abraham 
pas  seulement  sa  sœur  ;  et 
la  rendit  à  son  mari  avec  d« 
considérables ,  tout  en  lui  re 
de  lui  en  avoir  imposé.  V 
ans  après  ,  le  même  évem 
renouvela  pendant  le  séjoi 
braham  fit  à  Gérare.  Abîmé 
de  cette  ville ,  passionné  po 
voulut  s'en  rendre  possesi 
l'enleva  ;  mais  il  ne  comn 
le  crime  avec  elle  :  Dieu  Ta 
sonçe  de  la  respecter.  Que 
crédules,  entre  autres ,  Bayk 
et  Voltaire,  ont  accusé  Sara 
nège  criminel  dans  ces  deux 
tances,  s'clant, disent  ils, iodj 
prêtée  aux  vues  intéressée] 
nam  ,  qui  desirait  s'enrii 
un  trafic  honteux.  Waterlai 
Cal  met,  Ballet  et  Gucnée, 
gué  de  très -fortes  raisons  p< 
fier  les  deux  époux.  Cépée 
faut  le  dire,  Origèoe,  saint 
et  beaucoup  d'autres  comme 
tant  anciens  que  modernes 
plus  sévères ,  et  ont  condao 
tement  Abraham  d'avoir  111 
voque  envers  Pharaon  et 


SAR 

voir  exposé  témérairement 

;  dc&^ra.  Une  nombreuse 
iTait  été  promise  à  Abra- 

Sara  ;  il  fallait  que  la 
divine  s'accomplit.  Très- 
mps  avant  le  dernier  é\é- 
>nt  nous  venons  de  parler, 

changea  le  nom  de  son 
rappela  Sara  (  maîtresse  ) , 
Sarai  (  ma  maîtresse  ).  Le 
avait  ordonne  ainsi ,  corn- 
lude  des  grandes  destinées 
eut  réservées  ;  il  ne  tarda 
yer  trois  anges  pour  con- 

promesses.  Sara  ,  Agée 
uatre- vingt-dix  ans,  ne 
Ire  sans  rire  la  conversa- 
iges  avec  Abraham  ,  et  de 
e-méme  :  «  Étant  vieille 
e  suis  ,  et  mon  seigneur 
flix  aussi ,  userai -je  du  ma- 

Un  des  anges  dit  à  Aura* 
>urquoi  Sara  a-t-elle  ri  eu 

Serait  «il  bien  vrai  que 
in  enfant  ,  étant  vieille 
e  suis  ?  y  a  t-  i  l  rieu  de  dif - 
Dieu  ?  Je  vous  reviendrai 
nme  je  vous  l'ai  promis  , 
an,  en  ce  même  temps; 
es  en  vie ,  et  Sara  aura  un 
c  n'ai  point  ri ,  répondit 
tllc  le  nia ,  jnrre  qu'elle 
épouvantée.  —  Gela  n'est 

reprit  Tango  ;  car  vous 
tans  le  temps  précis  inar- 
Scignrur,  S-ira  accoucha 
,  qui  fut  nomme  Isaac 
•oo article,  XXI  ,  'aG}): 
gna  son  contentement  jiar 
s  rapporté^  dans  I*  Écri- 
er m'a  donné  un  sujet  de 
e  satisfaction  ;  quiconque 
dra  s'en  rejouira  avec 
Jui  aurait  dit  à  Abraham 
i  nourrirait  des  enfants  de 
?  car  je  lui  ai  enfante  un 
t  sa  vieillesse  •.  La  len- 


SAR 


4o5 


dresse  exclusive  GiTelle  avait  pour 
son  fils,  lui  faisait  supporter  avec 
impatience  la  présence  d'ismacl  ;  elle 
obtint  d'Abraham  de  le  chasser  , 
ainsi  que  sa  mère,  de  la  maison  pa- 
ternelle. Cette  conduite  ,  qu'on  a 
traitée  de  dureté ,  est  justifiée  par  ces 
mots  de  l'apôtre  :  Le  fils  de  l'esclave 
ne  sera  point  héritier  avec  le  fils  de 
la  femme  libre.  Sara  mourut  a  l'âge 
de  cent- vingt-sept  ans  :  Abraham 
l'enterra  dans  un  champ  qu'il  avait 
acheté  d'Éphron  l'Amorrhéen ,  à 
Arbé ,  où  depuis  fut  La  lie  la  ville 
d'Hébrou.  L'a  polie  saint  Paul  fait 
sou  éloge  dans  le  chapitre  \\  de  l'É- 
pitre  aux  Hébreux ,  et  l'Église  lui 
rend  un  culte  religieux ,  le  9  oct<  bre, 
conjointement  avec  Abralum  >  et 
séparément,  le  19  mai.  Batllet  lui  a 
consacré  un  article  intéressant  dans 
ses  Fies  des  Saints  de  l'Ancien 
Testament.  L'histoire  de  Sara  est 
presque  toujours  mêlée  avec  celle 
d'Abraham.  Dans  les  commentateurs 
du  Koran  et  dans  les  écrivains  orien- 
taux ,  il  n'est  point  de  contes  qu'on 
n'ait  faits  sur  l'un  et  sur  l'autre: 
on  peut  en  voir  quelques-uns  dans  la 
Bibliothèque  Orientale  de  d' Herbe- 
lot.  Quelques  savants  ont  prétendu 
que  les  Sarasins  avaient  pris  leur 
nom  de  Sara  ,  et  ils  ont  avancé  des 
conjectures  assez  spécieuses  à  l'appui 
de  cette  ctymologie.       L— d — z. 

SARAC1N0  (Charles)  ou  SARA* 
CKM ,  peintre ,  nommé  aussi  Carlo 
Vkmiziano,  de  la  ville  de  Venise,  où 
il  naquit  en  i585  ,  vint  fort  jeune  à 
Rome ,  011 ,  séduit  par  la  manière  du 
Carav.ige ,  il  commença  a  l'imiter 
en  ce  qui  était  le  plus  facile,  dans  les 
habitudes  de  sa  vie  privée.  Voyant 
bientôt  que  cela  ne  sulbsait  pas 
pour  acquérir  de  la  rénutattou ,  il 
se  livra  sérieusement  à  l'étude ,  et  le 
succès  couronna  sa  persévérance.  U 


4o6 


SAR 


fut  chargé ,  à  Rome ,  d'un  grand  nom- 
bre de  travaux  tint  à  fresque  qu'à 
l'huile.  Son  mente  est  le  naturel,  et 
son  coloris  est  plus  franc  et  plus  ou- 
vert que  celui  de  son  modèle.  Il  dé- 
ploie un  goût  entièrement  vénitien 
dans  sa  manière  de  revêtir  ses  figures 
de  draperies  extrêmement  riches ,  et 
de  costumes  du  Levant.  Un  des  carac- 
tères de  ses  compositions ,  c'est  qu'il 
y  introduit  des  personnages  gros  et 
brillants  de  santé  ,  des  eunuques  et 
des  têtes  rases.  Ses  meilleures  fresques l 
sont  celles,  qu'on  voit  dans  les  salles 
do  Vatican  ;  et  ses  tableaux  à  l'huile 
que  l'on  préfère ,  sont  ceux  qui  re- 
présentent Saint  Bonose ,  et  le  Mar- 
tyre d'un  évêque ,  dans  l'église  de 
Y  Anima.  Ses  ouvrages  sont  rares 
dans  les  collections  particulières.  Le 
Musée  du  Louvre  a  possédé  un  ta- 
bleau de  ce  maître,  représentant  des 
Anges  qui  forment  un  concert  pour 
charmer  les  fatigues  de  la  Sainte- 
Famille  :  l'un  dYux  courbe  les  bran- 
ches d'un  palmier  pour  en  cueillir 
des  fruits.  Il  a  été  repris  en  181 5. 
Le  même  établissement  en  possédait 
un  second,  dont  le  sujet  était  la  Fuite 
en  Egypte,  et  dont  il  a  enrichi  le 
Musée  de  Lille.  À  l'âge  de  quarante 
ans  Saracrni  voulut  revoir  sa  patrie; 
mais  à  peine  arrive  à  Venise,  il  tom- 
ba malade  et  mourut  en  i6ïi5.  Ri- 
dolfi  n'en  a  point  parlé  ,  et  Zanetti 
s'est  contenté  d'en  dire  quelques 
mots.  P— s. 

SAR  AI,  jeune  circassienne,  atta- 
t  citée  à  la  sultane  Validé ,  mère  de 
Mustapha  II  et  d'Achmet  111,  en 
qualité  de  cutuji  ou  tresorière,  avait 
autant  d'esprit  que  de  beauté.  Ses 
charmes  firent  un  effet  si  puissant 
sur  le  ptinec  Arhinet,  que  sa  mère, 
pour  prévenir  les  soi  les  funestes  de 
cette  passion  naissante,  maria  Sa- 
raï  an  fils  de  Nuh-effeudi ,  son  pre- 


SAR 

mier  médecin.  Acbmet  fa 
hâta  d'écrite  â  ce  dernier  <) 
recevant  la  belle  odalisque 
maison  ,  il  ne  la  regaidâ 
me  uu  dépôt  inviolable ,  s 
celle  de  son  fils  lui  répondr 
jour  de  leur  insolence.  Le 
eut  l'habileté  de  se  tirer  adr 
d'une  si  grande  perplexité, 
pas  de  peine  à  persuader  i 
qu'il  y  allait  de  lenr  vie  et 
fortune  ;  et  le  mari  suppos 
mit  à  traiter  Sa  rai  eu  nubli 
son  épouse,  et  dans  sa  m» 
me  une  sœur.  La  révolution 
ne  tarda  pas  à  placer  Ac 
sur  le  tione.  Sou  premier 
de  faite  amener  Noh  -ofle 
être  mis  à  mort.  Celui-ci  n 
da  d'autre  grâce  que  de  ] 
sultan.  Achmet  se  conva 
l'adresse  et  de  la  fidélité  du 
et  de  son  fils,  d'autant  quec 
aussitôt  a  près  la  cérémonie 
ge ,  avait  été  nommé  molla) 
et  n'avait  point  emmené  s< 
Il  combla  Nuh-efTendi  de 
et  d'houneurs,  et  contin 
laisser  la  garde  de  Sarai 
la  faire  placer  dans  le  sér; 
pouscr  ;  mais  les  lois  01 
s'opposent  à  ce  qu'une  esc 
lie  du  palais  puisse  jama 
trer;  et  l'on  vit  le  prenne! 
d'u n  sul  than  forcé  de  coutr 
affections  de  son  cœur ,  ei 
volontairement  son  h  are  ni 
1er  chercher,  dans  une  mai 
gère,  l'objet  de  son  a  mou 
than  fut  obligé  de  la  faire  é| 
tivement  à  un  nouveau  m. 
complaisance  fut  la  cause d 
foi  tune  de  Méhcmet  Balta< 
ce  nom,  XXVIII,  116). 
dant  et  le  crédit  de  Saral  f 
bornes.  La  sultbane  me 
disca  ,  s'unît  avec  elle  d 


SAR 

)D.  Charles  XII  fut  le 
une  et  de  l'autre.  Cepen- 
'empêcha  pas  la  paix  du 
équivoque  conduite  que 
sir,  sou  prétendu  inari, 
tic  mémorable  circous- 

PiPlERBi:Ie'.XXXlVt 

il  permet  de  suppléer  au 
historiens  qui  ont  parle 
te,  et  ne  disent  rien  de 
u'oii    peut  fixer  à  cette 

S— Y. 

(  Alphonse  -  Antoine 
î,  naquit,  eu  1618,  à 
e  parents  espagnols.  Ad- 
fjt  ans  ,  dans  la  Société  , 

fut  aussitôt  chargé  de 
humanités  au  colleté  de 
b  acquitta  de  cet  emploi, 
1 ans,  d'une  manière  bril- 
pi'il  rut  reçu  les  or- 1res 
titta  la  carrière  de  l'en- 
pour  celle  de  la  chaire  , 
1  tout  entier,  ainsi  qu'à 
1  des  aine*.  Cependant 
lettres  et  de  la  pliilo.su- 
tit  ses  loisirs.  Élève  cl tt 
•  de  S-iiitt  -  Vinrent  (  /'. 
.  1  lot  i -dessus) ,  pour  les 
pies ,  il  défendit  la  sulu- 
1  maître  a\ait  donnée  du 
Même  de  la  quadrature 

Il    mourut    au    rollé- c 

le  "»  juillet  1(167  ,  a 
ar.nite-ueiif  ans.  On  a  de 
1  semper  ^audendi ,  de- 

rx  si'Li  considérai iotie 
vident i. r  et  per  adven- 
mnes  exp^sila ,  An\crs  , 
1  paît.  in-4".  Cet  ouvia- 
■im prime  pluvicuis  fuis. 
rleii.1 ,  17  io,  in- 4°.,  est 
r,  qtioi'pi'iiidiipiee  seulc- 
me  la  Impunie,  mit  le 
.  hlle  fut  publiée  par  J.- 
rr  (  ftyez  rc  nom  , 
t  ; ,  avec  une  Préface  de 


SAR  4°7 

Jean-Pierre  Reuzch ,  qui  contient  le 
plan  de  l'ouvrage.  Erard  Weigel  en 
a  donne'  l'abrégé ,  on  allemand  ,  Nu- 
remberg, 1C87,  in-m  ;  et  l'ouvrage 
entier  fut  traduit  dans  la  même  lan- 
gue, en  1749  :  mais  c'est  l'Abrégé 
de  Weigel  qu'un  anonyme  a  traduit 
en  français ,  Strasbourg ,  175? ,  in- 
vi  1  1764,  in-8°  ;  178a,  1  tomes 
in-00.,  sous  ce  titre  :  VArt  de  se 
tranquilliser  dans  les  événements 
de  la  vie.  Leibnitz ,  Wolf ,  etc. ,  fai- 
saient le  plus  grand  cas  de  cet  ou- 
vrage, dans  lequel  l'auteur  s'attache 
k  prouver  qu'on  ne  peut  être  heu- 
reux qu'en  s'abandonnant  entière- 
ment à  la  Providence.  On  trouve  une 
Notice  détaillée  sur  le  P.  Sarasa, 
dans  les  Mënwires  de  Paquot  sur 
l'histoire  littéraire  des  Pays-Bas, 
toni.  4%  in  12»  W — i. 

SARAS1N   V.  Simisin. 

SARAZ1N  (  Jacques  ),  sculp- 
teur, naquit  à  Noyon,  en  i5go.  Sa 
famille ,  quoiqu'elle  tîut  1111  rang 
disii ngue dans  sa  proviuct,  ne  s'op- 
posa point  à  son  inclination  ;  et  Sa- 
rasin ,  étant  Tenu  tout  jeune  à  Paris, 
fut  reçu  dans  l'atelier  de  Guillain 
père ,  qui  lui  apprit  à  dessiner  et  à 
modeler.  A  celte  époque  les  chefs- 
dva*iivie  de  la  sculpture  antique 
étaient  rares  eu  France  ;  le  jeune  ar- 
tiste s'empressa  donc  d'aller  en  Ita- 
lie. Arrivé  à  Rome,  il  trouva  un  pro- 
tecteur zélé  dans  le  cardinal  Aldo- 
braudini,  ueveu  du  pape  Clément 
VIII.  Ce  préLt  l'occupa  dans  sa 
!rilla  de  r'tasrati  ;  et  c'est  pour  lui 
que  Sjrazi:i  exécuta  les  »*«•■. x  statues 
ctdossalesd'^(//ii  et  de  Poljphème, 
qui  jettent  une  si  prodigieuse  quantité 
d'eau ,  et  qui  soutiennent  ie  patallèle 
avec  les  autres  sculptures  dont  ces 
jardins  sont  ornés.  Par  un  bouhc  jr 
dont  le  jeune  sculpteur  eut  à  se  féli- 
citer toute  sa  vie,  il  se  rencontrai 


408  SAR 

Frascali  avec  le  Dominiquin,  qui, 
charmé  du  talent  qu'il  manifestait , 
le  prit  en  amitié ,  et  l'aida ,  non-seu- 
lement de  ses  avis,  mais  aussi  de  ses 
modèles.  Parmi  les  ouvrages  qu'ils 
exécutèrent  conjointement,  on  dis- 
tingue deux  termes  en  stuc ,  dont 
est  accompagné  un  tableau  du  Do- 
miniquin ,  qui  orne  l'église  de  San- 
Lorenzo-in-Miranda ,  dans  le  Cam- 
po  Vaccin o.  Ces  deux  artistes  se  ren- 
contrèrent encore  à  S,  Andréa  délia 
Folle ,  oà  l'un  peignait  la  yoûte  du 
chœur ,  tandis  que  l'autre  sculptait 
les  figures  du  pprtail.  Quelque  pro- 
'  fit  que  tirât  Sarazin  des  conseils  du 
Dominiquin,  il  n'en   étudiait  pas 
avec  moins  d'assiduité  les  ouvrages 
de  Michel?  Ange ,  qu'il  se  faisait  une 
gloire  d'appeler  son  maître  :  mais 
cette  étude  était  purement  intellec- 
tuelle ;  et  jamais  la  manière  de  ces 
statuaires  n'eut  le  moindre  rapport. 
Après  un  séjour  de  dix*huit  ans  à 
Rome ,  il  voulut  revoir  sa  patrie.  En 
route ,  il  s'arrêta  en  Toscane,  où  le 
grand-duc  lui  donna  des  marques 
particulières  de  son  estime.  A  Lyon, 
où  il  séjourna  aussi  pendant  quelque 
temps ,  il  sculpta  pour  la  Chartreu- 
se deux  statues  colossales  de  Saint 
Jean  et  de  Saint  Bruno.  Arrivé 
à  Paris ,  en  1628,  il  débuta  dans 
cette  capitale  par  Quatre  Anges  en 
stuc,  placés  au  maître-autel  de  Saint - 
Nicolas-des-Champs.  Cet  ouvrage , 
dans  lequel  on  trouve  une  composi- 
tion heureuse ,  de  la  finesse  et  de  l'é- 
légance, fut  le  germe  de  sa  réputa- 
tion. Bientôt  le  cardinal  de  Riche- 
lieu, le  maréchal  d'Effiat ,  Guillau- 
me Des  Noyers,  surintendant  des  bâ- 
timents du  Roi ,  occupèrent  le  ciseau 
de  Sarazin.  C'est  en  travaillant  au 
château  de  Chilli,  pour  le  maréchal 
d'Effiat,  qu'il  fit  connaissance  avec 
le  peintre  Vouet ,  qui  le  prit  en 


SAR 

affection ,  et  lui  donna  ni 
nièces  en  mariage.  Des  N 
chargea  de  faire  les  moi 
huit  Caryatides  gruuppées 
tiennent  le  pavillon  de  l'hc 
Louvre.  Ces  figures ,  quohj 
sales ,  sont  sveltcs  et  léger 
eut  ion  en  fut  confiée  à  de 
élèves  ,  Guérin  et  Buysti 
XIII  fut  si  satisfait  de  cet 
qu'il  accorda  une  pension  i 
avec  un  logement  dans  le 
du  Louvre.  Bientôt  après, 
Anne  d'Autriche  le  chargi 
cutcrle  vœu  qu'elle  avait  fo 
qu'elle  se  vit  enceinte  de 
mier  enfant,  qui  fut  La 
C'était  une  Figure  à?  An% 
gent ,  présentant  à  la  f 
enfant  d'or  du  poids 
Dauphin  à  sa  naissance.  1 
la  reine  lui  fit  modeler  auss 
figures  d'Anges  en  argent 
taient  le  cœur  de  Louis 
qu'on  voyait  dans  l'égli 
Louis  de  la  rue  Saint-Ant 
le  cintre  d'une  des  arcade* 
tuaire.  L'art  avec  lequel 
teur  avait  su  dérober  à  l'a 
res  de  fer  qui  soutenaient 
était  si  bien  cache ,  qu'il 
saient  suspendus  en  l'air, 
remarquables  par  la  légère 
proportions  ,  et  la  belle  c 
et  l'heureux  jet  des  dra| 
ont  été  détruits  en  1793 
temps  après ,  Sarazin  e 
Mausolée  du  cardinal  d 
La  figure  du  prélat  à  ge 
bas-reliefs  représentant  le 
de  Noé  au  sortir  de  Yar 
de  la  Messe,  et  les  Arm 
dinal ,  soutenues  par  dei 
mées ,  enlevèrent  tous  les 
on  admira  la  délicatesse 
et  la  morbide s se  des  chain 
ce  dernier  mérite ,  l'un  de 


SAR 

ture,quc  se  distinguent 
ws  (T enfants  jouant 
es,  que  I  on  voyait  à 
t  pas  du  marbre,  c'é- 
et  quoique  un  peu  ma- 
taient le  goût  dans  te- 
int les  enfants.  C'est  à 
*cu-près  que ,  conjoin- 
îarnois ,  Juste  d'Eg- 
Sle,  il  conçut  le  pro- 
che peinture,  et  que, 
:  Lebrun  et  1rs  deux 
>btiut  rétablissement. 
rorigiue,au  nombre 
if  lis  ,  et  nomme ,  le 
ur ,  lorsque  cette  di- 
e,  en  i055.  Les  ou- 
3  a  cites  ,  les  Qua- 
irâinales ,  que  Ton 
église  Saint  -  Louis  , 
:ifix  ,  dont  le  plus 
i  noviciat  des  Jésui- 

Bas  -  Reliefs  ,  qu'il 
de  désigner ,  l'avaient 

rang  des  artistes  de 
squ'il  mit  le  sceau  à 
par  le  Mausolée  de 
*on ,  prince  de  ConJé, 
et  que  fît  élever  à  ce 
rntPcrrau.lt,  qui  avait 
ut.  Ce  mausolée,  qui , 
eut  de  la  révolution , 
la  destruction  et  pla- 
isée  des  monuments 
)nis  1815,  été  rendu 
piiinitivc.  Les  quatre 
jiçim ,  de  la  Justice, 
le  h  Force,  grandes 
et  assises  sur  des  50- 
t  ce  que  cr  sculpteur 
•lus  parfait ,  et  peu- 
1   parallèle   avec    les 

de  l*érolt'  française, 
relief*  en  bronze  or- 
ent  ;  ils  représentent 
le  la  Renommée,  du 
lort  et  de  Y  Eternité. 


SA  A  4<>9 

L'artiste  en  a  puisé  l'idée  dans  les 
poésies  de  Pétrarque.  La  manière  en 
est  grandiose ,  belle ,  et  se  fait  re- 
marquer par  une  facilité  pleine  de 
génie.  Dans  le  Triomphe  de  la  mort, 
Sarazin  s'est  placé  au  milieu  des 
grands  hommes  modernes ,  tenant 
le  modèle  d'une  Ggure  accroupie* 
Michel- Ange  lui  met  la  main  gauche 
sur  le  bras  droit ,  et  semble  le  ras- 
surer sur  le  succès  de  ce  dernier  de 
ses  travaux.  En  effet,  l'artiste  tom- 
ba malade  lorsqu'il  terminait  ce  bas- 
relief,  et  mourut  à  Paris,  en  1660. 
Saraxin  possédait  à  un  haut  de- 
gré les  parties  essentielles  de  son 
art  :  l'élégance  ,  les  grâces  et  la 
sévérité  des  formes.  Instruit  à  une 
époque  où  dominait  encore  le  goût  de 
Goujon  et  de  Pilon ,  on  peut  le  re- 
garder comme  la  dernière  lumière  de 
cette  belle  école.  Il  fut  le  premier  a 
iutroduire  dans  la  sculpture  une  cer- 
taine imitation  du  style  du  peintre 
Vouct ,  que  ses  disciples  outrèrent , 
et  qui  amena  la  manière ,  peut  être 
plus  exagérée,  mais  moins  sévère,  du 
siècle  de  Louis  XIV.  Comme  Mi- 
chel-Ange, le  Bcrnin,  Puget  et  plu- 
sieurs autres  grands  sculpteurs,  Sara» 
zin  voulut  aussi  cultiver  la  peinture  : 
mais  le  statuaire  a  entièrement  éclip- 
sé le  peintre;  et  l'on  ne  reconnaît, 
pour  ainsi  dire,  dans  ses  tableaux, 
aucune  trace  de  son  talent.  On  n'y 
trouve  ni  couleur ,  ni  composition , 
ni  même  exactitude  de  dessin.  P — s. 
SARBIEWSKI  (  Mathus-Casi* 
sur  )  ,  en  latin  Sarbievius  ,  poète 
lyrique  latin  ,  surnommé  l'Hora- 
ce polonais  ,  naquit ,  en  1  5q5  , 
dans  le  chiteau  dont  il  porte  le  nom, 
au  duché  de  Masovie ,  d'une  ancienne 
et  illustre  famille,  originaire  d'Ita- 
lie. Sou  extérieur  n'avait  rien  d'a- 
gréable ;  mais  il  était  doué  d'une 
ame  ferme  et  des  qualités  de  l'esprit 


4io 


SAR 


les  plus  brillantes.  Il  fit  ses  premiè- 
res études  au  collège  de  Pultow ,  où, 
sous  la  direction  d'habiles  maîtres , 
il  développa  sou  talent  pour  la  poé- 
sie. A  dix-sept  ans  il  embrassa  la 
règle  de  saint  Ignace  a  Wilna  ,  et 
fut  chargé  d'enseigner  la  rhétorique. 
Il  consacra  ses  loisirs  à  se  perfection 
ner  dans  les  lettres  ;  et  en  1619,  il 
publia  quelques  pièces  de  vers  dont 
le  succès  tic  put  le  déterminer  à  s'en 
avouer  l'auteur.  Son  goût  pour  la 
poésie  triompha  de  la  sécheresse 
des  études  théologiques;  il  trouva 
dans  les  Livres  saints  tin  nouvel  ali- 
ment à  son  génie,  et  mit  eu  vers 
les  plus  beaux  passages  des  Psaumes, 
ainsi  que  des  livres  attribués  à  Salo- 
mon  (  Foy.  ce  nom  ).  Ayant  obtenu 
la  permission  d'a|ler  achever  ses 
cours  à  Rome ,  il  partit ,  en  1623 , 
avec  le  comte  Nicolcus.  Ils  furent 
attaqués,  en  traversant  la  Frauco- 
nie,  par  des  voleurs  qui  les  laissèrent 
presque  nus  ;  mais  avec  les  secours 
qu'ils  reçurent  des  Jésuites  de  Bam- 
berg  ,   ils    parvinrent  à  leur  des- 
tination. Nicoleus  ,  épuisé  de  fati- 
gue ,  mourut   en  arrivant  à  Rome. 
Après  avoir  donné  des  larmes  à  la 
perte  de  son  ami ,  Sarbiewski  re- 
prit ses  études  avec  une  nouvelle  ar- 
deur. Quelques  vers  échappés  à  ses 
loisirs  le  firent  bientôt  connaître , 
et  lui  méritèrent  l'estime  des  hom- 
mes les  plus  distingués,  entre  autres 
d'Alexandre  Donato  (  V.  ce  nom  ) , 
qui  devint  son  maître  d'archéologie 
et  de  numismatique.   Urbain  V11I 
occupait  alors  le  troue  pontifical  :  il 
accueillit  à  sa  cour  le  jeune  poète  ,  et 
le  chargea  de  revoir  les  hymnes  du 
bréviaire (1  ),  dont  on  préparait,  par 


(0  Tout  en  rendant  justice  au  talent  lyrique  de 
Snrwewskl,  on  m  peut  partager  l'opinion  de  Cou- 
pé" ,  qui  !•  place  an-desau*  de  Coffio  et  de  Santeul , 
danaTode  sacrée,  pour  le  génie  et  reotboanaune. 


SAR 

1 

ses  ordres  ,  une  nouv 
Quelques  biographes  • 
décerna  publiquement  i 
ki  le  laurier  poétique 
fait  n'est  pas  certain.  L 
prendre  congé  du  po 
biewski  en  reçut  uuc  n 
d'un  grand  prix  ;  et  c'e 
être,  ce  qui  adonné  liet 
que  le  pape  lui  avait  ac< 
me  honneur  qu'a  plus 
poètes.  Quoi  qu'il  en  soi 
ki,  rappelé  par  ses  su] 
bâfra  de  venir  reprendi 
tions  au  collège  de  Wilc 
fessa  successivement ,  p 
sieurs  années,  la  rhélc 
philosophie.  Ayant  étec1 
la  chaire  de  théologie  , 
avant  d'en  prendre  po« 
voulut  recevoir  le  graJc 
Le  roi  VYladislas,  présci 
monic ,  fut  si  satisfait  de 
qu'il  ôla  sou  anneau  poi 
au  doigt  de  Sarbiewski 
nomma,  bien  lot  après, 
nier ,  lui  donna ,  dans  2 
un  logement,  et  conçut  p 
telle  amitié,  qu'il  ne  y 
séparer.  Sarbiewski  ac 
ce  prince  dans  ses  partie 
et  il  en  a  consacré  le  soi 
les  Silviludia ,  pièces  ai 
n'eut  pas  le  temps  de  m< 
nière  maiu.  Malgré  le: 
précoces  dont  il  était 
s'occupait  de  revoir  les 
sa  jeunesse  ,  et  il  terrain. 
de ,  poème  en  douze  l 
nommé  d'un  des  premier 
Pologne  (3).  Rit  une  pou 
son  ardeur ,  et  il  travaill 


(»)  C«-t  anucdii  ,  conterré  dan* 
l'université  de  Wiloa  ,  «enratt  a  l'i 
nouveaux  docteurs. 

(  3)  I^e  nouveau  Diction  Jtitt. ,  crû. 
forme  ce  nom  en  un  poèate  ; 


3AR 

eutaires  sur  les  Œuvres 
ornas ,  quand  il  fut  cnle- 
inort  prématurée ,  le  a , 
d'autres  biographes,  le 
)  1640,  à  l'â^e  de  qua- 
111s.  Fersf'iin?  n'a  mieux 
réecp'c  (niorare  : 

•/  ute  mm.»  ,  ver  trie  diftnd  , 

i,  comme  ou  l'assure, 
lu  Vii^ilc  soixante  fois, 
%  polies  du  siècle  d'Àu- 
un,  aià  motus  dix  fois. 

v  • 

>ut  à  ses  poésies  lyriques 
V"ki  doit  la  célcbi  île  dont 
le»  publia,  pour  la  pn- 
eu t(i2.ri,  et  il  en  a  don- 
keuieiit  cinq  éditions  coi- 
igmeulécs.   Elles  ont  été 
tupi iineti  depuis  sa  mort. 
s  que  rechercher. t  le  plus 
t    sout  celles  d'Anvers  , 
élus,  iG3i  iu-4°-  >  et  de 
rbou,    17  ■"»<)«  hi-iu  (5) , 
en  i-fii.  (*tlc  dernière 
uatic  livres   à*  Odes  ;  nu 
un  de  Dit  In  rambe  ;  un 
\  diverses  ,  et  uu  <ïlïpi- 
I.e>  cnùipies  reprochent 
quelques  incorrections  et 
déplace^;  mais  rllt-s   ont 
rur  et  de  1'elév.ilion.  Ses 
es  manquent  de  sel  ;  et 
iihyrauiUque* ,   de  goût 
me  '(>;.  (loupe  adonné    , 
$*Mrées  littéraires  ,  xiv  , 
la  tr.iflur tii#n  de  plusieurs 
de*   poésies   lyriques  de 


lii(f-<    r    HM>n  <«ri   If  1  li.lfir  a'*l>r. 
>  ■!•   !'«■  i-  •<■  f*t  «m; -il»  l>t*-#<lil  \t\  <  •  île 
•i  -  1  ili.i  •!• 1  |»>-  •••••il    '  •"  qui   lui 

*um«     )i.r     lr      1'.     ^1  •  «(It-ar  •!  .      alun 

'    i  •  ««    •!•    1^  >.i*  !«■.«  ,<    inj    Oi   j«^il 

\- 1  m     \S\\tk»,    il  «lut»    Ira     lii.liSWril» 

t  •   \  il ,  |«»  »    '•*   Lt'in  lj  mi'-. >mm  n*M 

<•temt.ru    I  "  ">  î  ,    %t*t*  ttil.    €"mi4tle 
it-juri  d*  S.rl.»#*»iki   ^  <if    Ils  Jbcmi. 
«t  Lrr,  17 i5 .  ••.  part" 


SAR  411 

Sarbiewski.  Outre  la  XecAûufc,dont 
od  a  parlé  ,  ou  a  de  Sarbiewski  plu- 
sieurs ouvrages  en  prose  :  De  per- 
fectd  poesi  libri  novem  ;  —  De  ar- 
gulo  et  acuto  lifor  unus  ;  —  Cha- 
racteres  lyrici  libri  très  ;  —  De  vit- 
tutibus  et  viliis  elegiaci  carminis  U 
ber  unùs;—  DU  gentium  vel  scien- 
tiœ   artesque  prœàpuc  ex  fabula 
theologiœ  ethnicœ  eruttr.  Ce  der- 
nier ou? rage  fut  le  fruit  de  son  sé- 
jour à  Rome.  Le  comte  Zaluski  pro- 
mettait  une  édition  complette  des 
OEuwts  de  noti  e  auteur  (  Y.  Acta 
entditor.  Lip siens.,  17 58,  p.  47  )• 
Ou  peut  consulter  une  Notice  (67>m- 
mentatio  )  sur  la  vie  et  les  ouvrages 
de  Sarbiewski ,  par  Lcbrecht-Gott- 
hcIfLaitgbein  ,  Dresde,  i*j53,in- 
8°.:  1754,  in  4°.  YV— s. 

SARCIIIANI  (Joseph)  ué  en 
174O,  à  San Casriano ,  eu  Toscane, 
commença  «es  études  dans  sa  patrie , 
et  alla  les  achèvera  Florence.  Il  yap- 
prît  les  mathématiques ,  la  philoso- 
phie ,  et  y  recueillit  les  dernières  le-  . 
cous  du  célèbre  helléniste  Ange  M. 
Ricci  ,  dont  il  devait  être  le*  succes- 
seur. Destiné  an  barreau,  il  suivit  les 
cours  de  droit  à  l'université  de  Pisc , 
on  il  fit  la  connaissance  de  Monsignor 
Fabroni ,  qui  le  jugea  digne  d'être 
l'un  des  collaborateurs  du  Giornale 
de'  Utterati.  Parmi   les   réformes 
ope  1res  en  Toscane,  par  le  génie 
éclairé  de  Léonold  ,  celle  qui  avait 
rapport  à  la  liberté  du  commerce  y 
(it  éclore  un  grand  nombre  d'écrits. 
Ils  furent  provoqués  par  le  grand- 
duc  lui  -  même ,    qui  avait  déposé 
son   projet  au   palais   de   la  ro ro- 
mane pour  que  chacun  eût  le  droit 
de  le  lire  et  de  l'examiner.  Sarchiaui 
publia,  dans  cette  occasion,  deux 
ouvrages  ,  remarquables  par  l'esprit 
de  sagesse  et  de  modération  qui  les 
avait  dictés.  Nommé  professeur  de 


4i? 


SAR 


littérature  grecque ,  et  appelë  ensuite 
à  la  chaire  d'éloquence  toscane,  fon- 
dée par  la  république  Florentine 
pour  l'explication  du  Dante,  il  ne 
se  montra  pas  au-dessous  de  sa 
double  et  honorable  tâche.  Sous 
le  nouveau  gouvernement  que  la 
force  des  armes  avait  imposé  à  la 
Toscaue ,  ce  professeur  fut  placé  à 
la  tête  des  archives  diplomatiques 
de  Florence ,  qu'il  sut  défendre  con- 
tre les  demandes  réitérées  de  la  com- 
mission qui  dépouillait  l'Italie  au 
Êrofit  delà  France.  Proclamé  mem- 
re  de  l'académie  de  la  Crusca ,  il 
travaillait  à  rassembler  des  maté- 
riaux pour  une  nouvelle  édition  du 
vocabulaire  de  la  langue  italienne.  11 
fut  aussi  secrétaire  de  la  société  des 
GeorgofiUi  pour  laquelle  il  composa 

J plusieurs  Éloges  d'académiciens  dé- 
unts ,  et  à  laquelle  il  légua,  en  mou- 
rant, le  Traité  inédit  de  l'art  vétéri- 
naire de Pelagonius,  auteur  latin,  que, 
d'après  le  manuscrit  unique  de  Poli- 
tien,  Sarchiani  avait  copié,  corrigé 
et  traduit  en  italien.  Il  est  mort  le  1 8 
juin  i8ai.  Ses  ouvrages  sont:  I. 
Bagionamenti  sul  commercio ,  arti 
e  manifatiure  délia  Toscana,  Flo- 
rence, in-8°.  H.  Mcmorie  economi- 
che ,  politiche ,  ibid.  III.  Trattato 
tfagricoltura  di  Soderini  ,  ibid. , 
181 1 ,  in -4°.  C'est  la  première  par- 
tie d'un  grand  ouvrage  de  Jean-Vic- 
tor Soderini ,  dont  le  manuscrit  est 
conservé  a  la  bibliothèque  Maglia- 
bcchiana,  en  4  gros  vol.  in-fol.: 
l'éditeur  y  a  joint  une  savante  pré- 
face ,  dans  laquelle  il  rend  compte 
de  tout  l'ouvrage.  A — g — s. 

SARCONE  (  Michel  ),  médecin , 
naquit  en  173a ,  à  Terlizzi ,  dans  la 
Pontlle.  Après  les  premières  notions 
de  son  art,  qu'il  apprit  à  l'université 
de  Naples ,  il  se  livra  au  traitement 
des  maladies ,  pour  surprendre  la 


SAR 

nature  et  l'étudier.  Ses 
furent  facilitées  par  la  di 
hôpital  militaire,  qui  lu 
et  par  la  contagion  raan 
pies,  en  l'année  1764'' 
de  ses  propres  observai 
soin  d'en  recueillir  de  s< 
ce  qui  mit  à  sadispositio 
quantité  de  matériaux 
servit  pour  écrire  l'hist 
épidémie.  Le  succès  q 
ouvrage  encouragea  1' 
publier  ini  autre  sur  la  \ 
et  sur  la  manière  d'en 
progrès.  Ce  nouveau  tra 
ve  que  son  désir  d'être 
manité,  et  l'impuissance 
pour  y  réussir.  La  dé 
Jcnner  n'étant  pas  enc 
Sarconc  ne  put  que  renc 
précautions  usitées  al  or 
les  maladies  épidemiqw 
voyait  dans  la  petite- vé 
funeste  facilité  de  se  ce 
Ce  livre  n'est  plus  d'au- 
si  ce  n'est  pour  l'histoir 
cinc.  En  1755,  Sarcone 
aspiré  à  une  chaire  dan* 
de  Naples  ,  et  ne  put 
nir.  Mécontent  de  cette  : 
la  causticité  de  ses  disc< 
attirée,  il  résolut  d'allei 
il  se  serait  probablemei 
une  dispute  très  -  an  in 
avec  un  médecin  de  la 
casion  d'un  malade  q 
traité  ensemble  ,  et  do 
prochaient  mutuellcinc 
Cette  tracasserie  le  ram 
veau  à  Naples,  où  il 
secrétaire  perpétuel  d« 
royale  des  sciences ,  qu'i 
fonder.  En  1783  ,  lors 
ments  de  terre  des  Cala 
Sarconc  que  cette  soc 
de  rédiger  l'histoire  de  < 
nement,  dont  il  avait 


SAR 

ortants  phénomènes.  Il  se 
innée  suivante ,  de  la  pla- 
ecrétairc  de  l'académie  , 
die  il  eut  pour  successeur 
,  et*vécut  dans  la  retraite 
mort ,  arrivée ,  le  ?5  jan- 
•7.  Ses  ouvrages  sont  :  I. 
îgionsta  dé  mali  osseivati 
îi,  nel  corso  delV  anno 
tples ,  1764 ,  in-8°. ,  trad. 
■nd  ;  et  en  français  (  par 
Lyon ,  1804 ,  2  vol.  in  8°. 
ato  del  contagio  del  va- 
iella  nécessita  di  tentante 
zione  f  ibid. ,  1770 ,  pre- 
nie  seulement.  III.  Ammo- 
xritatevole  ail'  autore  del 
oLuo  :  Del  dialetto  napo- 
itera  terza ,  ibid. ,  1 783  , 
a  deux  premières  lettres 
posées  ;  c'est  une  réplique 
satiani,  qui ,  dans  son  ou- 
ïe dialecte  napolitain ,  avait 
1  tourner  en  ridicule  l'aca- 
3  sciences  de  Naples.  IV. 
medico4egale,ibid.,  1787, 
l'occasion  d'un  procès  fa- 
ite devant  les  tribunaux  de 
«r  une  escroquerie  accom- 
e  soupçons  d'empoisonne- 

À— g — s. 
Ail  APALE  ,  roi  d' Assyrie, 
irince  dont  le  nom  ,  flétri 
oire,  est  devenu  synonyme 
*  que  la  débauche  et  la  11- 
de  plus  infâme.  C'est  là  une 
ardée  comme  incontestable, 
paraîtra  t  il  extraordinaire 
lille  en  douter,  après  plus 
mille  ans  de  prescription, 
tous  les  reproches  dont  on 
1  mémoire  de  Sardanapale 
it  ils  pas  étonner,  quand  on 
avec  attention  les  faits  qui 
ité  transmis  sur  son  compte? 
e ,  se  trahissant  elle  même, 
e  comme  on  monarque  qui 


SAR 


4i3 


eut ,  il  est  vrai ,  tous  les  défauts  qu'on 
a  toujours  reprochés  aux  princes  de 
l'Orient  .mais  qui  l'emporta  sur  la 
plupart  d'entre  eux ,  par  le  courage 
et  les  talents  qu'il  sut  déployer  dans 
la  manvaise  fortune  ;  qui ,  victime 
enfin  de  ses  sujets  rebelles,  après  une 
résistance  aussi  longue  que  glorieuse, 
sut,  par  une  mort  volontaire,  échap- 
per à  la  honte  de  subir  le  joug  de  ses 
implacables  ennemis.  Rien  n'est  mé- 

fnsable  dans  une  telle  conduite  ;  et 
ien  des  princes  qui  ont  conservé 
une  meilleure  réputation  ne  l'ont 

Sas  méritée  pardes  actes  aussi  dignes 
e  mémoire.  On  reproche  a  Sarda- 
napale nne  vie  et  des  habitudes  effé- 
minées ,  la  luxure .  la  mollesse ,  nne 
grande  magniGcence  et  un  coût  ex- 
cessif pour  les  plaisirs  de  la  table. 
N'est-ce  pas  la  le  résultat  inévitable 
d'une  longue  paix ,  d'un  Ions  usage 
de  la  puissance ,  d'une  civilisation 
avancée,  et  du  luxe  général  oui  en 
est  la  suite  ?  A  quel  prince  de  l'Orient 
n'en  pourrait*  on  pas  reprocher  au- 
tant ?  11  n'y  a  parmi  eux ,  à  cet 
égard,  d'autre  différence  que  celle 
oui  existe  entre  les  fondateurs  de 
dynasties  et  les  princes  nés  dans  la 
pourpre.  Ne  pourrait-on  pas  même, 
abstraction  faite  de  la  différence  des 
moeurs  et  des  institutions,  remarquer 
ailleurs  quelque  chose  d'à -peu- près 
semblable?  I*es  princes  qui  succè- 
dent a  une  longue  série  de  rois  dif- 
fèrent beaucoup  des  fondateurs  de 
leurs  empires ,  et  dans  leurs  qua- 
lité*, et  dans  leurs  défauts.  Sardana- 
pale, héritier  de  quarante  souverains, 
tranquille  maître  d'uu  des  plus  vastes 
empires  qui  aient  ja  mais  existé,  devait* 
il  avoir  une  cour  moins  brillante  que 
celle  de  ses  prédécesseurs ,  moins  de 
femmes  dans  son  palais,  des  édifices 
moins  beaux ,  une  table  moins  somp- 
tueuse ?  S'il  n'eut  pas  été  le  dernier 


44 


SAR 


souverain  de  F  Assyrie,  s'il  n'eût  pas 
succombé  sous  les  armes  de  ses  su- 
jets rebelles ,  rien  de  tout  cela  n'eût 
été  un  sujet  de  blâme  coulre  lut. 
Tant  de  défauts,  qui  n'étaient,  après 
tout ,  que  ceux  de  son  siècle  et  de 
son  pays,  pouvaient  s'alliera  de  nobles 
qualités  ;  et  nous  verrons  qu'il  n'en 
était  pas  dépourvu.  Sardanapale  était 
le  successeur ,  et  peut-être  le  fils  d'A- 
crazajiès  ,  roi  d'Assyrie.  La  monar- 
chie assyrienne  subsistait  depuis  plus 
de  quatorze  siècles  :  Sardanapale 
était  le  quarantième  successeur  de 
Bel  us  ;  il  y  avait  plus  de  mille  ans 

Sue  le  règne  de  Sera  ira  mis  était  passé; 
_  s'en  était  écoulé  cinq  cents  trente- 
cinq  depuis  que  Bélitanas ,  qui  avait 
redonné  une  nouvelle  vigueur  à  l'em- 
pire ,  avait  cessé  de  vivre.  Sardana- 
Sale  était  son  dix -septième  descen- 
ant.  Ou  courrait  risque  de  se  trom- 
per beaucoup  si  Ton  comparait  à  nos 
états  modernes  l'empire  d'Assyrie 
et  les  divers  royaumes  qui  se  sont 
successivement  élevés  en  Asie.  Quel- 
ques provinces  groupées  autour  de  la 
capitale,  quelques  places  de  guerre 
et  divers  cantons  dispersés  au  mi  ieu 
d'une  multitude  de  petites  souveraine- 
tés plus  ou  moins  dépendantes,  réunies 
sous  un  même  sceptre  par  un  puissant 
conquérant,  c'est  là  ce  qui  constituait 
un  empire.  Tant  que  dnrait  la  ter- 
reur imprimée  parla  force  qui  avait 
fondé  cette  domination  ,  tous  les 
princes  ou  dynastes  payaient  le  tribut 
fixé,  et  suivaient  à  la  guerre  les  dra- 
peaux de  leur  seigneur ,  étant  ,  du 
reste,  pleinement  indépendants  dans 
leurs  domaines.  Des  monarchies 
ainsi  constituées  subsistaient  long- 
temps :  personne  n'avait  intérêt  à 
s'affranchir  d'un  joug  qui  ne  pou- 
vait jamais  être  bien  pesant.  Aussi , 
quoique  très- affaibli ,  sans  doute, 
le  pouvoir  des  rois  assyriens  était 


SAR 

encore  reconnu  depuis  l 
jusqu'à  llndus  ,  quand  S 
monta  sur  le  troue  de  1 
Tan  83G  avant  J.-G.  L'a 
nous  fait  conuaître,  a  4011 
les  événements  qui  amené; 
te  et  qui  causèrent  la  mil 
pire  d'Assyrie.  Un  certa 
prêtre  chaldéen  et  habile  . 
avait  prédit  à  uu  prince 
pelé  Arbaccs  ou  Varbal 
auteurs  arméniens  7  qu'un 
terait  la  couronne.  Selon 
écrivains  ,  Arbacès  était 
d'un  cauton  de  la  Médi 
Amragouni  ,qui  nous  este 
inconnu.  Il  avait  ajouté 
prédiction.  Comme  généi 
pesdesa  nation,  il  devait 
an ,  faire  le  service  aupre 
sonne  du  monarque;  il  pi 
séjour  à  Niuive  pour  y  \ 
moyens  de  mettre  à  eict 
voltc  qu'il  méditait.  Inl 
l'intérieur  du  palais ,  il 
témoin  de  la  mollesse  el 
ciance  de  son  souverain: 
relations  avec  les  gouv 
provinces ,  et  parvint  ï 
quelques-uns  dans  son  pa 
nières  affables  lui  procu 
très  partisans.il  pi  omit 
gouvernement  de  la  Babv 
compense  de  sa  predictio 
vices  nouveauxqu'ilpouv 
encore  :  eufin  ,  tout  fut  ï 
uu  soulèvement.  Aussito 
retour  dans  la  Me  lie ,  le 
Perses  et  les  Babylonien 
rent  ;  ils  entraînèrent  m 
bie  dans  leur  alliance  ;  c 
bornant  plus  leurs  piojcl 
Sardanapale,  ils  résolu 
cher  l'empire  del'Asicau 
Leurs  forces  montaient  ï 
mille  combattants.  A  ci 
on  n'entrait  jamais  en  cai 


SAR 

nbre  très  -  considérable 
Dans  un  temps  où  tontes 
rtaicut  défendues  par  de 
tilles,  où  il  existait  si  peu 
de  les  réduire,  quand  elles 
lisammeiit  approvisiou- 
r  pouvait  rien  cntrcprcii- 
land  on  pouvait  enva- 
\  euurmi  avec  une  mul- 
oldats.  Saidananale ,  in- 
mps  de  la  révolte  d'Ar- 
t  des  mesures  pour  1  é- 
landa  les  gouverneurs  qui 
»tés  fidèles;  et  à  la  tcic  de 
s,  il  marcha  contre  les  re- 
jetaient avances  jusqu'au- 
ive.  Ils  furent  vaincus  et 
,  jusqu'à  des  montagnes 
eut  a  soixante-dix  stades 
ce.  Favorisés,  sans  doute, 
Mition  du  terrain  ,  ils  re- 
rage  et  tentèrent  encore 
Dititne.  Sardanapaleavait 
a  tête  d'Aibiccs ,  et  celle 
et  pi  omis  le  gouverne- 
Médic  et  de  la  Babylooie 
ni  os  :  cefut  sans  succès, 
heureux  sur  le  champ  de 
j  il  triompha  enrorc  uuc 
*nnrmis.  Leur  défaite  fut 
,  que,  dése*pérant  entiè- 
suetes  ,  rhacuu  d'eux  se 
?  dans  son  pays  ,  sans  les 
?  Belcfsis,qui,  les  assurant 
lictions  ne  seraient  pas 
que  les  Dieux  se  range- 
i  de  leur  côté,  parvint  à 
lerde  continuer  la  guerre. 
t  donr  une  troisième  atta- 
iardanapale.Celtehataille 
pulée  que  les  deux  autres; 
yne  n'y  montia  ni  moins 
ni  moins  d'habileté  :  il  y 
rmc  succès.  Après  une  vi« 
rsistanre ,  Arlîacès  blessé 
r  se  retirer  dans  les  mon- 
i  Babylonie.  La  ligue  était 


SAR  4iS 

menacée  une  seconde  fois  de  se  dis- 
soudre; mais  Bélésis ,  qui  en  était  l'a* 
me,  parvint  eucote  à  réunir  les  conju- 
rés ,  lorsqu'ils  apprirent  que  les  Bac- 
triens  a  rrivaieiit  du  fond  de  l'Orient  an 
secours  du  roi.  Leur  perte  était  certai- 
ne, si  ce  renfort  opérait  sa  jonction 
avec  l'armée  royale.  Des  émissaires 
envoyés  par  les  chefs  confédérés , 
pénétrèreut  dans  le  camp  hactrien. 
Ils  parvinrent  à  gagner  les  généraux, 
qu'ils  décidèrent  à  s 'affranchir,  com- 
me eux,  du  joug  des  Assyriens  ,  et  a 
marcher  contre  le  roi.  Se  trouvant 
aiusi  de  nouveau  en  état  de  re- 
prendre l'offensive ,  ils  se  hâtè- 
rent de  revenir  à  la  charge.  Sarda- 
napale,  qui  les  croyait  bien  loin ,  té- 
moignait sa  reconnaissance  à  ses 
soldais,  par  une  fête  œagutfique. 
Surpris  et  attaqué  de  nuit,  il  ne  put 
se  défendre  avec  avantage  ;  et ,  après 
avoir  perdu  une  partie  considérable 
de  sou  armée ,  il  fut  contraint  de  se 
renfermer  dans  Ninive.  Malgré  ce 
revers ,  il  ne  se  découragea  point  : 
il  prépara  tout  pour  la  défense  de 
sa  capitale,  tandis  que  les  restes  de 
son  armée  ,  réunis  sous  les  ordres  de 
son  beau-frère  Saléménus ,  campés 
sous  les  murs  delà  place,  tenaient 
la  campagne.  Ce  général  fut  battu 
deux  fois  par  les  confédérés.  Il  perdit 
la  vie  dans  la  seconde  affaire  ;  et  ses 
soldats  ,  poussés  jusqu'aux  rives  du 
Tigre  ,  furent  tous  tués  ou  précipi- 
tés dans  le  fleuve.  Ce  dernier  revers 
fut  le  signal  d'un  soulèvement  pres- 
que général  :  toutes  les  provinces 
restées  fidèles  jusque-là  suivirent 
l'exemple  des  Mèdcs  et  de  leurs  al- 
liés ;  Sa  rdana  pale  se  vit  réduit  à  la  seu- 
le enceinte  de  Ninive  ,  où  il  résolut 
de  tenir  jusqu'à  la  dernière  extrémi- 
té. La  ville  ,  forte  par  sa  situation , 
par  sa  population  ,  et  par  le  nombre 
de  bc%  défenseurs,  était  suffisant* 


4t6  SAR 

ment  munie  de  vivres  pour  op- 
poser une  longue  résistance.  11  fal- 
lait bien  du  travail  et  une  grande 
quantité  de  bras  pour  envelopper 
d'une  cirçonvallatiou  toute  la  circon- 
férence d'une  ville  aussi  considéra- 
ble que  Ninive,  combler  ses  fossés  , 
et  amasser  assez  de  terres  pour  attein- 
dre à  la  hauteur  de  ses  murs  ;car  tels 
étaient  les  moyens  qu'on  employait 
alors  pour  réduire  les  places,  oar- 
danapale  avait  profité  d'un  moment 
favorable  pour  envoyer  en  Paphla- 
gonie  ses  trésors  et  ses  enfants, 
trois  fils  et  deux  filles  :  il  les  avait 
confiés  à  Gotys ,  qui  était  dynaste  de 
ce  pays  ;  il  avait  en  même  temps  dé- 
pêché des  courriers  pour  appeler  à 
son  secours  tous  ceux  qui  pouvaient 
lui  être  restés  attachés.  Réduit  à  ses 
seules  forces ,  il  résista  deux  ans  à 
ses  ennemis  ;  mais,  à  la  troisième  an- 
née, le  Tigre  débordé  ayant  renversé 
une  partie  des  murailles  de  la  ville , 
ouvrit  une  large  brèche  aux  as- 
saillants. Frappé  de  ce  malheur,  qui 
lui  rappelait  une  ancienne  prophé- 
tie ,  selon  laquelle  la  ville  n'avait  pas 
à  redouter  d'autre  ennemi  que  le  fleu- 
ve qui  l'arrosait ,  il  perdit  toute  espé- 
rance. Cependant,  ens'abandonnant'à 
sa  mauvaise  fortune,  il  s'occupa  des 
moyens  de  ne  pas  tomber  vivant  en- 
tre les  mains  de  ses  ennemis.  11  fit 
élever ,  dans  l'une  des  cours  de  son 
palais  ,  un  bûcher  d'une  hauteur 
considérable,  y  plaça  son  or,  son 
argent,  ses  ornements  royaux,  ses 
femmes  et  ses  eunuques  ;  y  mit  lui- 
même  le  feu ,  et  périt  ainsi  avec  tout 
ce  qu'il  avait  de  plus  cher  et  de  plus 
précieux.  Cet  événement  est  de  l'an 
817  avant  Jésus-Christ;  c'était  la 
vingtième  année  de  son  règne.  Nini- 
ve fut  enlevée  de  vive  force,  aussi- 
tôt après  la  mort  de  Sardanapale. 
Chacun  des  confédérés  prit  le  titre 


SAR 

de  roi  :  Arbacès  régna  sur 
et  Bélésis  sur  les  Babyk 
prince  d'Arménie,  Paroïr 
secondé  Arbacès  dans  sa  r 
aussi  élevé  à  la  dignité  d< 
pendant.Un  certain  Ninus, 
quelques  auteurs  Ninus  le  i 
déclaré  roi  de  Ninive.  Ce 
ge,  qui  était  sans  doute 

{)eut-être  ennemi  de  Sardan 
e  chef  d'une  nouvelle  soi 
d'Assyrie,  qui  ne  parvinre 
à  la  puissance  des  premk 
qui  ne  tardèrent  pas  à  faut 
tatives  pour  rétablir  leur 
dans  la  Babylonic ,  la  Sj 
contrées  limitrophes.  Beau* 
teurs  anciens. font  mention  < 
beau  de  Sardanapale,  qui  s 
Tarse ,  en  Cilicie ,  et  sur  Pii 
duquel  on  lisait  qu'il  avaitl 
seul  jour  cette  ville  et  celled' 
qui  en  était  voisine.  Outre  c 
ne  se  rattache  en  rien  à  ce 
savons  de  Sardanapale , 
supposer  qu'un  prince  c 
brûlé  à  Ninive,  dans  des 
tances  pareilles  à  celles  q 
rent  sa  fin,  ait  jamais  pu 
tombeau  magnifique  dans 
si  éloignée?  L'inscription 
ce  monument  n'était  guère 
meuse  par  son  contenu 
et  philosophique.  On  dot 
cette  inscription ,  au  pèred 
pale  le  nom  d'Anacyndara 
forme  extraordinaire  seml 
1er  un  mot  zend.  Quoi  qu 
il  est  tout  à-fait  inconnu 
leurs  il  ne  peut  guère  s'a p 
père  du  Sardanapale  d 
avons  retracé  l'histoire, 
sons  que  le  monument  do 
se  rapporte  â  Sennachéri 
ses  successeurs ,  qui  entrer, 
pédition  dans  la  Cilicie,  n 
quelle  il  releva  les  muraille 


SAR 

ous  venons  de  parler  ; 
on  dont  il  s'agit,  qui 
s  chaldécunes  ,  c'est -à 
mit*» ,  ni  caractères  en- 
flait relative  à  ce  roi. 
on  contenu  (  en  admet- 
it  été  bien  traduite,  ce 

douteux),  ne  semble 
•lie  nit  etc  destinée  plu- 
oinbcau  que  pour  rap- 
mir  dcsgiands  travaux 
js.ince  du  prince  qui  la 
!cttc  circon.stance  por- 
-c  que  le  nom  de  S.ir- 

fut  point  particulier 
monarque  des  A*sy- 
■n  qu'il  n'était  pas  son 
.  Peut  -  être  était  -  ce 
n  surnom  ,  employé'  de 
nmunc  cela  est  arrivé 
foi-»  ;  une  nouvelle  con- 
cilia l'appui,  c'est  que  les 
ncntioiiiié  plusieurs  au- 
palcs ,  qui  tous  avaient 
âve  :   un  entre   autres 

tué  par  Pcrséc,  et  qui 
c  dernier  succe^eur  de 
ôné  par  Bélil.inas.  Ce 
?  nue  raison  de  croire 
litre  des  roi*  de  Ninivc  : 
et  on  dans  Polyhistor 
cne,  cités  dans  la  Chto- 
be. qu'un  des  successeurs 
ibport.iit  le  même  nom; 
nsi  que  le  S  vncel  le  attes- 
te témoignage  de  Cépha- 
énlahle  nom  du  fameux 

était  Thorw*  C  >nchn- 
trurs arméniens  luidon- 
e  nom.  Si  la  langue  dont 
•  MTVirb's  A-svrieus,  et 
.  idiomes  dr  r.iurieuue 
ient mieux coiinu*,  peut- 
rait-il  pnssible  de  déci- 
sion .  rt  de  donner  une 

plausible    de    tons    ces 
S.  M. — *. 


SAR  4 17 

SAR  1)1  (  (lASiMit  ),  historien,  né 
à  Ferra re,  en  14B0,  fut  chargé  par 
le  duc  Hercule  1 1 ,  de  recueillir  les 
Mémoires  de  la  maison  d'Esté.  Sou 
ouvtagc était  tièsavaucé;mais  deux 
amis  auxquels  il  avait  communique 
son   manuscrit  en  jugèrent  si  défa- 
vorablement, qu'ils  lui  otèrent  toute 
envie  de  le  publier.  Sardi  crutappa 
paiemment  travailler  avec  plus  de 
succès ,  en  choisissant  un  cadre  plus 
vaste.  Il  entreprit  d'écrire  l'histoire 
de  sa  ville  natale  :  les  dix  premiers 
livres  parurent  en  1 5'*>6 ,  sous  le  ti- 
tre dtStorie  Ferrarcsi.  Cet  ouvrage, 
qui  s'arrête  à  l'année  1 4î>7»  cn  em- 
brassant un  espace  de  onze  siècles, 
est  prêté. lé  d'un  coup-d'œil  sur  les 
événements  les  p'us  importants  des 
temps  antérieurs.   Dans  une  réim- 
pression ,  exécutée  en  \6.\Gf  Fausti- 
ni  Ta  pousse  jusqu'à  la  fin  du  sei- 
zième siècle,  en  y  ajoutant  deux  li- 
vres inédits  de  l'auteur ,  et  quatre 
autres  composes  par  lui-même.  Sar- 
di n'avait  aucune  des  qualités  néces- 
saires pour  être  un  bon  historien  : 
il  ne  mettait  pas  plus  de  critique  à 
choisir  ses  matériaux ,  que  d'ordre  à 
les  employer.  La  première  partie  de 
son  histoire,  calquée  prcsqif entiè- 
rement sur  la  chronique  de  Thomas 
d'Aquilée,  est  aussi   fabuleuse  que 
Toriginil;  et  les  époques  suivantes 
n'y  soûl  pas  traitées  avec  moins  de 
crédulité  et  d'inexactitude.  En  par- 
lant de  l'origine  de  Ferrare ,  cet  his- 
torien   raconte    sérieusement  qu'un 
certain  Ferratus,  fils  de  Chain  ,  fon- 
da une  ville  sur  les  bor  !s  du  Pô,  où 
est  à  pressent  la  Frutta  ;  mais  que  les 
inondations  auxquelles  son  établis- 
sement   était   exposé,    l'obligèrent 
d'en  bâtir  une  seconde  à  Voghcnza, 
dont  par  la  suite  Mantus,  l'un  des 
chefs  troyens    qui  suivirent    Ante- 
uoi   en  Italie ,  se  servit  pour  peu- 


*>1 


4i8 


SAR 


plcr  la  ville  de  Ferrare.  L'auteur 
avait  commencé  à  rédiger  son  ou- 
vrage en  latin  ;  mais  fatigué  d'une 
dispute  qui  s'était  engagée  entre  Bar- 
tliélcmi  Ricci  et  lui,  poursavoirsi  Ton 
devait  dire  Atestinus  ou  bien  Esten- 
sisy  comme  il  le  supposait,  plutôt  que 
AtesiiuSy  comme  son  contradicteur 
le  prétendait ,  il  adopta  la  langue  ita- 
lienne, qu'il  écrivait  d'un  style  lourd 
et  embarrassé.  Il  composa  encore 
un  petit  traité  intitulé  de  TripUci 
philosophid  (  la  platonicienne,  la  pé- 
ripatéticienne et  la  théologique),  et 
quelques  lettres  sur  divers  points 
historiques,  imprimées  avec  le  livre 

Srécédeut.  Parmi  un  grand  nombre 
'ouvrages  inédits  du  même  auteur, 
conserves  à  la  bibliothèque  de  Mo 
dène,  Tiraboschi  en  a  fignalé  un  en 
dix-huit  livres ,  intitulé  Toponoma- 
sia,  qui  n'est  qu'un  lexique  de  la 
géographie  ancienne.  S.irdi  mourut 
en  i56$.  S?s  ouvrages  sont  :  I. 
Epistolarum  liber ,  varia ,  recondi- 
tdque  fustoriarum  cogtùtione  refer- 
tus ,  Florence  ,  Torrentino  ,  1 549  , 
in -8°.  \\.  De  triplici  philosophid 
comment ariolus  ,  ib.  III.  Libro  dél- 
ie storieFerraresiy  Ferrare,  i556, 
in-4°. ,  et  réimprimé  en  iftyô.  On 
trouvera  d'autres  renseignements  sur 
Sardi  dans  Barotti  :  LeUerati  Fer- 
raresi  ,  et  dans  Ferri  :  Vila  Alex. 
Sardi.  À — g— s. 

SARDI  (  Alexandre  J,  fils  du 
précédent,  né  à  Ferrare,  vers  l'an- 
née i5?o  ,  continua  les  travaux  de 
son  père  ,  en  y  portant  le  flambeau 
de  la  critique  et  de  l'érudition.  Son 
premier  ouvrage  intitulé  :  De  mori- 
bus  et  ritibus  genlittm  ,  et  sou  traité 
Dererum  iwentoribus ,  le  placèrent 
au  rang  des  bons  archéologues ,  qui 
étaient  alors  assez  nombreux  en  Ita- 
lie. Un  Traité  qu'il  avait  compo- 
sé sur  la  valeur  des  monnaies  an- 


SAR 

cieunes,  fut  réimprimé,! 
de  Seldcn ,  à  Londres ,  et 
tre  compris  dans  le  Très 
quités  grecques  et  romaii 
vins.  La  plupart  des  0 
Sardi  n'ont  pas  été  pub 
fut  qu'en  1775  ,  qu'on  1 
celui  des  Numinum  et  h 
gines  ,  accompaguéde  la 
teur  ,  écrite  en  latin  pai 
de  l'indication  de  ses  aul 
ges  conservés  à  la  bibli 
Modène  et  ailleurs.  Ou  a 
faire  mention  de  son  Trai 
gine  des  eaux  de  Ferrait 
ques  Dissertations  histori 
voyait  chez  le  marquis  M 
la  suite  de  l'histoire  de  F 
Baruflaldi  possédait  le  p 
lume,  entièrement  écrit 
de  l'auteur.  Alphonse  II, 
duc  de  Ferrare ,  rfvait  cl 
de  rédiger  les  Mémoires 
son  d'Esté  :  il  en  existe  c 
la  bibliothèque  deModèi 
die  S.irdi  mourut  le  1$  ir 
et  avec  lui  s'éteignit  sa  f 
ouvrages  sont  :  1.  De  riu 
ribus  gentium  ,  lib.  111 
1557  1  réimprimé  à  Ma'i 
deux  nouveaux  livres  in 
De  rerum  irwentoribus... 
mè ,  quorum  nulla  ment 
Polydorum,  1577.  N*- 
tractatus,  in  quo  antiq 
romana  ac  grœca  met 
ejus  quee  nunc  est  in  usu 
i579,in-4°.;Padoue,  i< 
réimprime  dans  le  tome  x 
de  Graevius  ;  et  à  Londi 
nom  de  Jean  Seldcn ,  en 
Selden  ).  IV.  De  Christ, 
humanilate  ,  Bologne  , 
Délia  belle  zza,  délia  na 
poesia  di  Dante,  de*  prêt 
délie  qualità  del  gêner 
tremuoto ,  six  Discours  i 


SAR 

î86 ,  in-8o.  VI.  Antiquo- 
num  et  herouin  origines  , 
;5,  in-4°. ,  avec  la  Vie  de 
arini  un  grand  nombre  de 
;es  inédits  ,  conserves  à  la 
uedrModèue,  on  cite  sept 
gloire  d'Italie  ,  de  1 534  * 
quarante  livres  d'Histoire 
uivrrsellc.Oii  trouve  d'au- 
ignements  sur  Sardi  dans 
ferite  par  Ferrî ,  et  dans 
ie  de'  letterati  Ferraresi, 

À — g — s. 
iERIESSIS  (  Joannks  ). 

IS1URY. 

ENTO  (  le  P.  Martiw  ) 
lédictiii  cspiguol,  naquit  à 
eu  !(*)•*.  Jeune  encore,  il 
z  les  PP.  Bénédictins  de 
passa  ensuite  à  l'université 
l'Hénarcs  ,  où  il  fut  reçu 
D  droit  ;  de  retour  dans 
e,  il  y  occupa  sucecs- 
Irs  chaires  de  philoso- 
moralc,  de  théologie;  il 
lia,  en  ineme-temps,  dans 
ition.  H  avait  déjà  public' 
.■Vrits  sur  ces  diverses  scien- 
r  les  belles  IcltHs ,  lorsque 
•»  critique  et  universel , 
|oo  (  V.  ce  nom  ,  confre- 
niento  ,  parut,  à  Madiid, 
jc\  ouvrage,  où  les  prejuge's 
ent  eu  Espagne ,  .sont  coin- 
ce la  logique  la  plus  sei  - 
it .  dès  ses  premières  li- 
excité  contie  l'auteur  plu- 
srinis,  dont  les  plus  uoui- 
limt  dans  les  autres  or- 
astiqoes.  Les  réclama  lions 
les  que  l'autorité  crut  de- 
lettre  un  tenue .  et  char- 
Sarmicutu  d'c\  nuiiier  le 
critique  ,  et  dYu  dire  .sou 
k-  protiouçj  eu  faveur  de 
,  et  alors  tous  les  ennemis 
M  déchaînèrent  contre  sou 


. SAR  4 19 

défenseur.  II  leur  répondit  par  son 
Apologie  du  Théâtre  critique ,  im- 
primée dans  la  même  aimée  173-1, 
et  l'on  dut  au  P.  Sarmicuto  la  con- 
servation et  la  continuation  d'un  li- 
vre qui  est  uu  précieux  monument 
dans  la  littérature  espagnole.  Ce  sa- 
vant religieux  mourut  à  Madrid,  en 
1770.  On  trouve  la  liste  de  ses  ou- 
vrages dans  les  journaux  espagnols 
du  temps  ,  et  plus  particulièrement 
dans  celui  qui  a  pour  titre  le  Courier 
de  r  Europe.  Ses  OEuvrcs  posthu- 
mes furent  publiées  à  Madrid,  en 
177J ,  4  vol.  in  -  81».  On  y  distingue 
ses  Mémoires  pour  Vliistoire  de  la 
poésie  et  des  poètes  espagnols. 
Ce  fut  a  cette  époque  que  parut 
l'ouvrage  de  Thomas  Antoine  San- 
chez  '  Voy.  ce  nom  ) ,  sur  le  même 
sujet.  Les  deux  auteurs  avaient  tra- 
vaillé à  l'iusu  l'un  de  l'autre ,  et 
ayant  pour  guide  la  Lettre  du  mar- 
quis de  Sauiillauc  sur  la  poésie  es- 
pagnole ,  adressée  au  pi  mec  Do  in 
Pedro  de  Portugal.  B — s. 

SARMIENTO  da  GAMBOA 
(  Pu.riie  ) ,  navigateur  esp.iguol ,  né 
eu  Ci  a  lice  ,  alla ,  eu  079  ,  du  Pérou 
au  détroit  de  Magcllau.  Le  passage 
de  Drake  par  ce  bras  de  mer  avait  si 
fort  alarmé  les  Espagnols ,  que  Fran- 
çois de  Tolè'lc ,  vice-roi  du  Pérou , 
lit  paitir,  le  11  août  IJ79,  deux 
grands  vaisseaux  commandés  par 
Sarmicuto  :  celui-ci  reconnut  ,  vers 
2(>".  sud  ,  les  îles  Saint  Ambroisc  et 
Saint-Félix ,  précédemment  decou- 
▼cites  par  Juan  Fcrnandès.  Arrivé 
au  quarante-neuvième  parallèle  ,  où 
il  croyait  trouver  l'cmbu'ii'hurc  du 
détroit,  il  ne  rencontra  d'abord  qu'un 
lal>\  1  in; hc  le  petite*» ili .s.  11  prit terre, 
et  vil  plusieurs  Indiens.  Sa  consene 
fui  séparée  de  lui  parmi  coup  de  vent; 
le  ri  novembre,  il  prit  possession  de 
ce  qu'il  venait  de  découvrir  sur  cette 


4 20  SAR 

côte,  qui  porte  encore  les  noms  qu'il 
a  imposes  à  divers  lieux.  Enfin  ,  au 
mois  de  janvier  1 58o ,  il  rentra  dans 
le  détroit  par  le  canal  de  Saint-Isi- 
dore, situé  par  54°.  sud  et  très-peu 
fréquenté  des  navigateurs.  Il  conti- 
nua sa  route  dans  le  détroit,  eut 
plusieurs  engagements  avec  les  sau- 
vages; descendit  sur  la  Tcrre-du- 
Feu  ,  et  s'imagina  voir  dans  le  loin- 
tain des  plaines  agréables  semées  de 
bourgades ,  de  beaux  édifices  et  de 
temples.  «  Sans  doute,  observe  à  ce 
»  sujet  Jean  de  Laet ,  que  Sarmiento, 
»  en  nous  racontant  de  telles  histoi- 
»  rcs,  nous  a  jugés  aussi  crédules  qu'il 
»  est  lui-même  menteur.»  Sarmiento 
fait  mention  des  gens  qui  habitent 
cette  contrée.  Âpres  avoir  examiné 
soigneusement  les  côtes  du  détroit ,  il 
cingla  vers  l'Espagne  ,  où ,  par  ses 
récits  mensongers ,  il  vint  à  bout  de 
persuader  à  Philippe  II  de  faire  bâtir 
un  fort  dans  Je  milieu  du  détroit  qui, 
disait-il,  avait  si  peu  de  largeur,  que 
les  batteries  des  remparts  empêche- 
raient le  passage  à  tous  les  vaisseaux 
étrangers  ,  parce  qu'où  croyait  alors 
que  la  Terre  -  du  -  Feu  se  prolongeait 
indéfiniment  au  sud.  Le  roi  fit  donc 
équiper  une  flotte  de  vingt-cinq  bâ- 
timents :  trois  mille  cinq  cents  hom- 
mes ,  et  cinq  cents  soldats  de  vieilles 
troupes  y  furent  embarquées.  Diego 
Flores  de  Valdès  commandait  les 
forces  navales  :  Sarmiento  était  nom- 
mé gouverneur  de  la  colonie  Ma  gel - 
Unique.  Dès  le  principe ,  l'entreprise 
fut  contrariée  par  les  vents ,  qui  for- 
cèrent l'escadre  de  relâcher  à  Cadix  : 
seize  vaisseaux  seulement  purent  re- 
mettre à  Ja  voile;  on  fut  obligé  d'hi- 
verner au  Brésil  dans  le  port  de  Rio- 
de  Janeiro.  Au  printemps  la  flotte 
fut  de  nouveau  dispersée  :  des  navires 
furent  pris  par  les  Anglais ,  d'autres 
fracasses  par  les  temples;  on  rega- 


SAR 

gna  ,  comme  on  pnt ,  111 
Catherine.  Arrivé  ensuite  ; 
de  Magcllau  (c'était  a  la 
i58a,  temps/  auquel  l'été  l 
ces  contrées  J,  Valdès,  qni  i 
cause  des  tempêtes ,  du  fr 
neiges ,  mettre  Sarmiento  e 
à  terre ,  fut  contraint  de  n 
pour  la  seconde  fois ,  à  R 
neiro  :  quelque  temps  après 
quatre  de  ses  vaisseaux  et  c 
très  arrivés  fraîchement  d'J 
afin  de  chercher  les  Anglais 
par  retourner  en  Espagne, 
son  lieutenant ,  et  Sa  r  min 
partis  en  (emps  opportun 
suivante,  arrivèrent  assez  1 
ment  au  détroit,  où  ils  déh 
leur  colonie  corn  posée  de  qu 
hommes  et  trente  femmes , 
vivres  pour  huit  mois.  Ils 
rent  un  navire,  et  Ribera, 
laissé  un  autre  à  Sarmiento 
tourna  en  Espagne  avec  U 
l'escadre.  Sarmiento  bâtit 
près  de  l'entrée  du  détroit 
de  Nombre  de  Jésus ,  et  y  j 
cinquante  habitants  ;  de  là, 
par  terre  vers  un  endroit  < 
sage  se  rétrécit ,  il  y  fonda, 
rade  sûre ,  la  Cindad  del 
lipe.  L'approche  de  Thivi 
cha  d'achever  les  fortifical 
voulait  munir  de  canons.  A 
vire  qui  lui  restait,  il  v 
sa  prcmièie  ville  ;  au  bou 
ques  jours,  les  cables  s'étar 
le  vaisseau  fut  jeté  en  incr.i 
atteignit  Rio  de  Janeiro;  n 
trouve  dans  ce  port  les  sec< 
lui  avait  promis  ,  il  gagn«* 
buco  :  s'y  étant  ravitaillé 
retourner  au  détroit,  le  bi 
naufrage:  il  en  monta  un  a 
venu  au  quarantc-quatrièmi 
méridional ,  les  mauvais 
forcèrent  de  rebrousser  ch 


SAR 

iro;    en  étant  parti  de 
fut  pris  par  les  Anglais, 
îltcrRalcgh  le  conduisit 
jC  sort  de  la  colonie  de 
it  encore  plus  triste  que 
uvigateur  ,  qui  mourut 
ace  de  son  roi.  Eu  1^87, 
rudish ,  étant  entre  dans 
rlagcilau,  y  trouva  vingt- 
;nols ,  qu'il  prit  à  son 
itrcs  étaient  morts  de 
lisèrc,  ce  qui  fît  substi- 
dotiué  à  rc  lieu  par  Sar- 
10  m  de  Port  Famine  , 
rvé.  Le  récit  de  l' expé- 
nuiento  se  trouve  dans 
.Moluques ,  par  Argeu- 
.  C'est  un  morceau  dé- 
tritique.   Lact  a  donne 
Argeiisola  Lieu   préfé- 
i  tic  Dcbrossc".    Meu- 
Um/ueftistori/jiif ,  tom. 
f  la  relation  du  voyage 
)    a  été    imprimée  eu 
Lidnd.cii  17GS,  in-}(,# 
tu  f  observe  .ivcc  raison 
aile  d'aptes   les  récits 
,  elle  doit  cire  p  refera - 
■n*  antérieurement  pu- 
Littu  a  rendu  des  servi - 
^rif-liic  ;   mais  c'était 
tin  cl  menteur  :  dcf.iul* 
0.1  1  épi  il. «lion  et  camé 
K — s. 

I        PnUIIK   },      lillél.1- 

■  .  fi  t'j'iit  le  i(>  jaimer 
itMiaui»  ,  <iaiii  le  loy.tii- 
.  l>oliué  ,  par  ses  pa- 
«'criésiisliquc  ,  il  reçut 
*'pt    Hi%  ,  (t  fui  Cll\H\C 

ir  y  continuer  m\s  elu- 
ir.itioii  a  ia  ihcnloejr  et 
Icncr  ne  i.ili  iitif  p«.int 
r  1rs   Irllie*;  et  il  n'a- 

t     Jll<t  .     Ipj.ll|  1    il    [Itltll.l 

l«»ii  m^rdr  N.ui'.le  \httr. 
lisiui  scdécIaiM  le  pio- 


SAR 


4n 


tecteur  du  jeune  poète ,  lui  procura 
des  bénéfices ,  et  le  choisit  bientôt 
aptes  pour  l'un  de  ses  vicaires  gé- 
néraux.   Sarnelli  s'était  fait  rece- 
voir docteur  en  théologie  au  collège 
de  la  Sapience  ;  il  pi  it  le  laurier  doc- 
toral endroit  à  Césènc;  et  ambition- 
na  de  joindre  à  la  réputation  de  poè- 
te et  de  savant ,  celle  de  prédicateur. 
Ses  contemporains  parlent  avec  élo- 
ge de  sou   talent  pour    la  chaire. 
Dans  ses  voyages  à  Rome,  il  s'était 
acquis  l'estime  des  principaux  mem- 
bres du  sacre'  collège  :  sur  leur  de- 
mande, il  obtint,  en  i(x)a,  réveelid 
de  Bisccglia  ,  dans  la  terre  de  Baii , 
dont  il  prit  possession  la  même  an- 
née. Il  partagea  depuis  ses  loisirs  en- 
tre l'administration  de  son  diocèse  , 
et  la  culture  des  lettres ,  et  mourut 
en  17a {.  Ce  prélat  était  membre  de 
l'ara  demie  des  Spensierati  de  Ros- 
sano  ;  son  confrère  Iliac.  (îimina  y 

firononça  sou  cîogc,  impunie  dans 
c  irr.  vol.  du  Recueil  de  cetic  com- 
pagnie. Outre  des  éditions,  corrigées 
et  augmentées,  des  antiquités  de 
Pouzzole  ,  par  Ferrante  Lofïrcdo  ; 
de  V  Histoire  de  !\%iples  de  Smn- 
morile ,  etc. ,  ou  a  de  Sarnelli  des 
traductions  de  divers  ouvrages  de 
grammaire,  de  littérature  et  d'his- 
toire. Le  I\  Miccroii  eu  indique  trente 
trois  dans  le  tome  M. 11  de  ses  Mé- 
nioi;cs.  Les  principaux  sont  :  I.  Pu- 
rafrasi  elcfiaca  de* svtle  Salmi  pc- 
niUnziali .  Naplcs  ,  1(372  ,  in-  J*.  11. 
Dimalo  distruttn  ,  rïftnoyrtfu, il>id., 
i<\-r)  ,  in- ri.  Notre  autcui  avait 
composé  sous  ce  titre  une  Gram- 
111. lire  eu  neuf  livie.s  ;  irais  il  n'a  pu- 
blié que  le  prvmic: ,  dont  on  cite  une 
réimpression  de  iCmjo.  III.  Spcc- 
ïhiadel  clan/  stcolare  wvero  vite  de 
S.  S.  Cher  ici  secnlari ,  ibid. ,  i<>~8, 
3  vol.  lu  -  i".  S.inn  ili,  qiii  mjwIhÎ- 
tùt  voir  le>  titres  reprcudie  la  vie 


4*a  SAR 

commune ,  publia  depuis  :  //  clero 
secolarc  neî  suo  splendore ,  ovvero 
délia  vita  commune  cléricale  , 
Rome,  1688  ,  in-4°.  IV.  Bestiarum 
schola  ad  homines  erudiendos  ,  ab 
ipsd  rerum  naturd  providè  institut  a, 
Cesêne,  1680,  in- 12.  C'est  un  Re- 
cueil de  cent-dix  pages.  On  lit  sur  le 
frontispice:  Ab  Msopo  Primnellio 
e  AnnianopoU  y  l'un  des  anagrammes 
du  nom  de  l'auteur  qui  s'est  souvent 
servi  du  même  détour  (  1  ) ,  quand  il 
ne  croyait  pas  devoir  avouer  publi- 

3ucinent  ses  ouvrages.  V.  Cronologia 
e  vescovi  ed  arcivescovi  Si  pont  i  ni, 
Manfredonia  ,  1680  ,  in-40.  VI. 
Guida  de*  forestieri  nella  citlà  di 
Napoli,  Naples,  i685,  in-12;  ré- 
imprimé plusieurs  fois  avec  des  ad- 
ditions et  des  corrections  ,  et  traduit 
en  français,  ibid. ,  1706,  in-  rj.  Ou 
y  trouve  joint  le  Guide  des  étran- 
gers dans  les  environs  de  Naples. 
VII.  Lettere  ecclesiastiche ,  ibid.  , 
1686  et  années  suivantes  ;  réim- 
primées à  Venise  ,  1716  ,  q  vol. 
in-4°.  Elles  roulent  sur  la  discipline 
ecclésiastique.  VIII.  Memorie  delV 
insigne  colle gio  di  Santo  Spirilo  del- 
ta città  di  Benevento,  ibid. ,  1688 , 
in-4°.  Samelli  en  était  abbé.  IX. 
Memorie  cronolo niche  de*  vescovi 
tdarcivescovi  delta  sanla  C lues  a  di 
Benevento  ;  colla  série  de*  Duchi 
€  principi  Longobardi  délia  stessa 
città  :  e  colle  memorie  délia  pro- 
fdneia  Bencventana ,  Naples ,  1 69 1 , 
in-4°-  X..  Memorie  de*  vescovi  di 
Bisceglia ,  e  délia  stessa  città  ,  Na- 
ples ,  1693 ,  in-4<\  W — s. 


(1)  C'est  miiai  qu'il  pultliii,  pendant  quelques  an* 
Dm,  le  Oiurt'o  Aumiftttaiiu,  »<m»  ii>  n->iu  <j<*  A'.i/a- 
mon  Lippcr  ;  la  IraJurtion  dr*  Ivrnluiet  de  l'mtn- 
IMfHI  ,  aou*  «clut  d-  Mattl'o  Itry^onv  du  Gna/n>U  , 
ou  Ton  truii\(>  Pihuimt  Suriiflii  de  JVIiijii  m..,  co 
méntf  uom  lUaiiùo  RrpjmHc  ne  trouve  enrôla-  11  f<i 
tête  de  ÎM  PoiiU.rtieatm  et  de  qmlcjrn  s  huImh  «u~ 
Tragçs  dont  In  kiijvt»  ne  conveutùcttl  pu»  amer  d  I* 
STftrite  d*ttn  ecdanMtiqar. 


SAR 

SARNO  (  Frawçois 
comte  de  ) ,  né  à  Naples , 
cienne  famille ,  vers  l'an 
hérita  de  son  père  un  cr 
et  le  goût  au  comme 
time  :  ses  vaisseaux  frequ 
ports  de  PÉgyptc ,  de  la 
Constantinoplc ,  d'où  ils 
chargés  des  trésors  de  1' 
fortune  déjà  considérab 
père  lui  avait  laissée ,  ex 
fut  bientôt  augmentée  p 
veaux  profits,  et  il  ne  d 
à  les  partager  avec  le  roi 
ressé  à  toutes  ses  spécul 
assurait  par  des  exempti 
privilèges.  Une  pros|4?ri 
croissante  mit  Coppola  en 
ter, en  1464,  le  comté  de,' 
les  Orsini  venaient  d'être 
Il  se  rapprocha  encore  |> 
pour  lequel  il  arma  une  flo 
afin  de  l'aider  à  chasser  les 
s'étaient  rendus  maîtres  d'i 
Leduc  de  Calabre,  fils  a 
narque  (  V.  Alpuonse  11 
et  chef  de  cette  entrepris* 
recueilli  toute  la  gloire, 
de  se  montrer  reconnais*, 
de  Coppola  ,  il  fut  irril 
le  roi  s'abaisser  à  mène 
cours  de  ses  propres  sujel 
dent  dans  sa  Lame,  il  « 
barons  par  ses  discours, 
daut  séditieux  par  la  craii 
fit  sentir  la  nécessite  de 
de  garanties  pour  l'avenir 
paraître  plus  facile  d'écart 
ce  dangereux  successeur , 
borner  la  puissance;  ils 
un  vaste  complot  contre 
aragonais  ,  ne  ménageant 
Ferdinand  ,  que  le  vieux 
avait,  en  mourant ,  recoin 


(  1  )  (  Hi-diitc  fut  prit  p  «■  le*  T« 
i-tôo  >  «-1  repria  parle  dut  JeCJd 
»48i. 


SAR 

de  ses  amis.   Les  nu  in  s  les 
uslres  figuraient  sur  la  liste 
n«  pirateurs  ,    et    donnaient 
traîne  toutes  les  chauces  du 
Le  pape  n'y  était  pas  étran- 
il.iVviit  déji  expédie  des  a  m* 
urs  ru  Provence,  pour  appe- 
lur  île  Lonaitic,  petit-fils  de 
'Anjou  ,    à    la   conquête  du 
le  de  Naples  ,  dont  il  lui  prn- 
rÎ!iV4-Ntitutc.  Ce  fut  à  McMi  , 
eu  des  feîes  célébrées  pour  le 
r  de  Trojauo  Cararciolo,  que 
jures  eurent  une  première  eu- 
mrlucim posante  par  la  pre- 
Antouclto  Sa u se v ci  ino,  prin- 
wlcrnc  ,  et  grind  amiral  du 
ie,  d'Anloocllo  IVtnicci  ,  se- 
i  du  roi ,  <\\i  grand  senccli.il  , 
nd  connétable,  du  comte  de 
et  des  pi  i  n  ripa  ii  x  sei  Rieurs 
aius.  I*c  duc  de  Calabrc ,  averti 
>  intrigues ,  résolut  de  les  pré- 
niais  n'os.irit  pas  attaqm  r  tes 
ris,  il  se  je: a  sur  les  plus  fai- 
el  [  9  juin  i  jH  > }  marcha  sur 
)iir  v  arrêter  la  famille d'Orso 
ancien  ennemi  de  la  maison 
on.  Cette  démarche  donna  l'é- 
i   nouveaux  conjures,  qui, 
iant  au  même  sort  ,  prirent 
îcsurcs  de  défense.  Eu  un  ins- 
ruvaume  fut  bouleversé  d'un 
l'autre,  et  une  défi  incc  gé- 
sVnip.ua  de  tous  les  esprits. 
,  qui  liViait  pas  encore  pré- 
repousse  r  1 1  force  par  la  force, 
uuts  à  la  ruse  ,  it  envoya  don 
ir,  son  second  dis.  à  Salenie , 
raiter  aver  les  barons  ,  qui  .s'y 
rassemblés.  Antonello  Sansc- 
lr  rrçut  chr*  lui  ,  en  lui  pro- 
t  les  plus  ^r.iiidct  marques  de 
t  :  il  rengagea  mcinc,  au  nom 
noblesse  ,  a  s'emparer  de  1 1 
jnc  de    Nuplc»,   au  préjudice 
frère  aiué ,  et  du  vivaut  de 


SAR 


4*3 


son  père.  Don  Frédéric  ne   voulut 

fias  accepter  un  sceptre  qui  devait 
ui  coûter  un  crime  :  il  déconcerta 
les  rebelles  par  sa  réponse  noble 
et  magnanime ,  et  les  livrant  moi  us 
à  leurs  remords  qu'à  leur  désespoir, 
il  en  fit  ses  geôliers ,  les  ayant  dé- 
daignes pour  vassaux.  Il  ne  leur  res- 
tait désormais  d'autre  appui ,  que 
le  paix.»  •  ils  arborèrent  l'étendard  de 
l'Église  (  le  19  novembre  1 4B5  ), 
en  se  déclara  ut  ou  vertement  contre  la 
dynastie  régnante.  Dans  ces  extré- 
mités ,  Ferdinand  se  vit  oblige  de 
déployer  des  forces  considérables 
pour  eu  imposer  à  Sfs  euuemis.  Il 
mit  sur  pied  trois  années ,  dont  la 
plus  nombreuse  ,  sous  les  ordres  du 
duc  de  (Palabre,  s'avança  jusqu'aux 
portes  de  Rome,  qu'elle  tint  assiégée 
pendant  trois  mois.  Innocent  VIII , 
effrayé  de  ses  progrès ,  et  voyant 
que  le  duc  de  Lorraine  ne  se  reniait 
pas  à  sou  invitation, que  don  Frédé- 
ric avait  brisé  ses  fers ,  et  que  les  Vé- 
nitiens ne  paraissaient  pas  disposes  à 
lui  envoyer  des  secours ,  ouvrit  à  la 
fois  des  négociations  avec  la  cour  de 
Naples  et  les  barons.  La  paix  fut  si 

Î;néele  ri  août  14  KO,  et  garantie  par 
es  rois  d'Espagne  et  dcSirilc:  elle 
portait, entreautres, (pie  Ferdinand  ne 

Jtourrait  tirer  aucune  vengeance  des 
tarons  méeoutc.is  ,  dont  il  s'enga- 
geait à  respecter  les  privilèges.  Mal- 
gré ces  promesses  ,  le  roi  et  sou  fils , 
qui  n'avaient  pas  déposé  leur  1  es- 
sentiment  ,  épiaient  le  preiuiei 
ment  favorable  poui  le  faire  éclal 
L'occasion  ne  tarda  pas  à  se  pi 
ter.  I*e  comte  de  Sarno  ,  quiX111* 
les  jours  de  faveur  ,  avaity*11'1111 
pour  son  fils  aîné  ,  la  uw*  "'*  '' 
petite  fille  du  roi  /i; .  m^IU"*  iU 


moi 


I 


'.>>  111.  .(.ii  1...  r\"i 

tilW    itfUrtiL;  «le  l'«i«ii 


»J.  «  ..l.iiii»  •  .    ,,,éC 
Pïi.-  M -II-  »i'\» -•*"■• 


4*4  SAR 

trouver  dans  un  lien  si  sacré,   un 
gage  plus  assuré  de  sa  réconciliation 
avec  son  souverain ,  insista  pour  que 
ce  mariage  ne  fût  pas  ajourné  plus 
long-temps.  Ferdinand  feignant  d'ac- 
cueillir ses  vœux,  ordonna  que  la 
noce  serait   célébrée  en    sa    pré- 
sence. Le  i3  août  i486,  jour  fixé 
pour  cette  cérémonie ,  la  famille  du 
comte  de  Sarno ,  et  un  grand  nom- 
bre de  ses  amis,  couverts  d'or  et  de 
pierreries ,  se  transportent  au  Cas- 
tel  Nugvo  t  où  la  cour  s'était  déjà 
rassemblée.  Tout  le  monde,  prenant 
part  au  bonheur  des  époux ,  se  li- 
vrait à  la  joie  la  plus  pure  lorsque  les 
portes  se  ferment ,  et  le  comte  de 
Sarno,   Ântonello  Pc  truc  ci  ,   leurs 
femmes ,  leurs  enfants  et  plusieurs 
de  leurs  amis,  sont  arrêtés  et  jetés 
dans  les  souterrains  du  château.  Tan- 
dis qu'on  nommait  une  commission 
pour  instruire  leur  procès ,  on  fai- 
sait enlever  de  leurs  hôtels,  le  plus 
riche  mobilier  ;  et  le  roi,  au  mépris 
de  ses  serments  et  de  l'intervention 
des  trois  souverains  qui  avaient  ga- 
ranti la   liberté  de  ses  sujets,  ap- 
f trouva  le  jugement  qui  livra  ces  il- 
ustres   victimes    à   la    hache    du 
bourreau.  Affectant  une  sensibilité 
dont  il  était  incapable  ,  Ferdinand 
ne  voulut  pas  que   les  condamnés 
fussent  exécutés  tous  le  même  jour. 
Les  comtes  de  Carinola  et  de  Po- 
licastro  ,  (ils  de  Petrucci,  eurent 
la  tête  tranchée  le    1 1    décembre 
i486  :  leur  père  et  le  comte  de  Sar- 
no, dont  l'un  ne  redoutait  plus  la 
nort,  et  l'autre  l'attendait  comme 
**-  bienfait,  périrent  le  1 1  mai  sui- 
7*h    L'échafaud   fut  dressé  dans 
cncSte  du  château,  à  uue  assez 
grande  »  auteur  pour  qu'on  pût  le  de- 
couvrird^  ^  u^fo  pcxccu_ 
tion,  lepeu^ç  Kf0riai  CD  fou!c  dans 
les  lieux  environnallt8  p0Ur  assister 


5AR 

a  cet  horrible  spectacle.  1 
monta  le  premier,  d'un  pasf 
assuré;  et  jetant  un  regard 
dain  sur  cette  multitude  de  c 
il  posa  la  tête  sur  le  billot, 
avec  indifférence  le  coup  f 
peuple  garda  un  morne 
mais  une  scène  plus  toucl 
préparait  pour  l'attendrir.  L 
de  Sarno,  au  moment  de  se 
de  la  vie ,  demanda  coin 
grâce  de  revoir  ses  ciifauts.  ( 
pas  lui  refuser  cette  dernière 
tion.Sesdcux  jeunes  fil  s,  ret 
puis  cinq  mois  dans  les  fers,sa 
jamais  pu  communiquer  a\ 
teur  de  leurs  jours ,  lui  fur* 
nés ,  et  tombèrent  à  ses  pie 
recevoir  sa  bénédiction.  L 
de  Sarno ,  rappelant  tous  ses 
leur  adressa  un  discours  pie 
gnité  et  de  tendresse ,  les  ser 
ment  contre  son  sein  ,  et  se 
nant  ensuite  vers  le  bourrea 
signe  de  remplir  son  devoii 
Apres  ces  exécutions  ,  le 
mourir  secrètement ,  dans 
sons  ,  un  grand  nombre  de  Ik 
sévissant  même  contre  leurs 
et  leurs  enfants.  Le  prince  d< 
aurait  été  lui-même  atteint 
fût  réfugié  en  France,  où  il 
na  Charles  VI II  et  Louis  X 
verser  la  domination  des  A 
dans  le  royaume  de  Naples. 
irréconciable  de  cette  d>u 
eut  la  satisfaction  de  la  voir 
ter  du  troue,  et  de  pouvoir 
son  fils  le  riche  j  atrimoiin 
avait  été  dépouille  (3).  Ferd 
vécut  prfs  a>sez  longtemps  j 

i'3^  Anfottfllo  S-iiiM'Vfrinn  a*,  priiicr 
la  intègre  il /Mu»  m  «  l-i«ti*>,«ii  ><r(n  au 
Imita-  coin  lu  4-nlrr  l.<>uis  XII  et  lYrilil 
t)*pli<jn<*,  i-t  M^iir  m  Huit  ,  IV  11  octohr* 
rut  à  Siiii^a^lin  ,  uu  iiioiui'lit  où  il  ail* 
«  11  |x>&frk.M<>u  de  *es  ti-ricj.  I  Lilippr 
a  nt  drs  relation»  intiiuci  avr<:  :ui,  e" 
*c.»  Klruipiro, 


SAR 

i  ruiiic  de  sa  fa  mille.  Ac- 
alé.lictioiis  et  de  repro- 
t  employer  les  dernières 
on  règne  à  se  justifier  de 
i  de  .ses  serments ,  et  à 
uirioux  du  pape  et  du  roi 
qui  m»  lui  pardonnaient 
r  compromis  leur  pa- 
O'iles  ces  démarches  u  cf- 
»  l'horreur  du  crime  dont 
uillé,  et  que  l.i  pcifiilie  , 
al  ion  et  lr  parjure  avaient 
.  tendre  encore  piu.s  hi- 
io  a  écrit  un  ouvrage  très* 
,  sous  le  titre  de  Cuni'iu- 
mi,  etc.  ,  c  eu  tient  des 
eut, s  étendus  sur  cette  fa- 
spiialiou  et  sur  ses  prin- 
L-urH.  A — ii — s. 

.    V.  lioi.HART. 

-TAkl    KHAN    (Mir- 
id-o  1-  l.iulah ,  ou  premier 
e  Perse  sous  la  dynastie 
et, lit  (iU  (1*1)11  boulanger 
rt  iKirpiil  d.ius  cette  ville, 
An.  M '.i vaut  point  dégoût 
'Ofc^iun  de  son  pire,  il 
à   Ispahaii,  et  s'y  fit  sol- 
u  il  annonçât  de  l'esprit , 
•  le  prit  pour  scctclaiic  ; 
.irtttm  honteuse  commise 
i  -  T.iki  ,   ou  dont   il  fut 
t  a  mise' .  le  lit  passer  du 
s  ile|<!nr.iole.i  la  plus  bril- 
ine.  \vant  abu.se  d'un  jeu- 
,  Ch.ili- Ahb.is«le-(n.iud,  à 
cuts  portèrent  leurs  pl.tiu- 
mluiivi  a  >e   \cii«!cr  mx- 
I  ro  iji.ililr  ,  en   ||.  iiK'It.ilit 
t  de  icudivcr  nue  pareille 
buvant  T. i  ver  nier,  S.iiuii- 
uut  l'.id  i;.v»tii>n  eu  scl'ai- 
uêiuc  l'ojx  r.itiun  ,   et  pié- 
r<ii  les   minj'ir^   de   .son 
d  iijs  un  Ij.ivsiii  d'ur;  mai* 
'  »Ytl  tioiupc,  siih.'ij  daiii 
t   île  cette  .iveutuie  ,   du 


SAR  4*5 

moins  sur  IVpoquc  de  la  vie  de  Sa- 
rou  -  Taki  où  elle  arriva.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  ('.Lan- Aldus  fut  touche  des 
remords  ou  de  l'innocence,  et  sur- 
tout du  ni.dhcnr  de  Sarou-Taki.  U 
ordonna  qu'on  prit  soin  de  ses  bles- 
sures; et,  le  ju peint  propre  aux  af- 
faires, il  l'attacha  au  service  de  l'é- 
tat. Saroii  -  Taki  justifia  ,  par  ses 
talents  administratifs,  l'opinion  de 
son  souverain.  11  se  rendit  si  habile 
dans  les  finances,  qu'au  bout  de  dix 
ans,  il  parvint  à  l'emploi  de  rontrô* 
leur  du  veûrdu  Mazcnderan.  lieu  de- 
vint a  son  tour  venir  ou  intendant  ;  et  il 
l'était  déjà  en  i(îi8  ,  lorsque  Pïctro 
délia  Vallc  visita  cette  nro\iiicc.  Ce 
vovageur  nous  apprend  mie  Sarou- 
Tdki  luiracontalui-mêniela  malhcr- 
reiisc  aventure  qui  avait  été  la  sour- 
ce de  son  élévation  ,  parce  qu'il  était 
innocent.   U   ajoute  que  ce  vézir , 
quoique  entièrement  eunuque  ,  avait 
une  longue  barbe  blonde  ,  d'où  lui 
venait  le  nom  de  Surtm  { blond  ou 
i  oux  )  ;  et  il  cite  un  trait  de  sevé- 
lité  de  cet  intendant ,  pour  un  crime 
pareil  à  celui  dont  on  l'avait  accusé. 
Sarou-Taki  fut  ensuite  gouverneur 
de  Ghilan ,  et  prit  alors  le  titre  de 
khan.  Knliu  il  fut  pourvu  de  la  char- 
ge importante  de  naser  ou  surinten- 
dant des  domaines  du  roi ,  charge 
qu'il  exerçait  .m  commencement  du 
règne  de  (aYih  Sefv ,  petit  (ils  et  .sue- 


khan,  sou  prunier  ministre  ,  en/ 
itii.i,  il  lui  donna  pour  Micrcsscy 
Sa rou  -Taki.  Cet  euniMiue  était/'* 
ta  incluent  donc  de  brain"«»up«  cs" 
pi  il  et  d'h;ibiletè  ,  nui-qu'il^t  ron- 
511  ver  les  see.is  x  ne  Wiiifk?  Vcu' 
liant  iiix  ans,  sous  ud prince  qui 
fut  à  la  fuis  le  Nui  ou  H  le  OUgula 
de  la  Perse.  Chardin  dit  q«c  Sarou- 


/ 


4*8  SAR 

astronomiques  de  Galilée,  cl  de  des- 
siner la  lune  telle  qu'il  l'apercevait  au 
télescope  ;  on  y  voit  qu'il  avait  for- 
me sur  la  déclinaison  de  l'aiguille 
aimantée,  un  système  que  des  obser- 
vations postérieures  ne  tardèrent 
pas  à  renverser.  On  montre  encore 
à  Venise  un  exemplaire  de  V Algè- 
bre de  Viéte ,  qu'il  avait  couvert  de 
notes  manuscrites.  Heureux,  pour 
son  repos ,  s'il  eût  su  borner  à  ces 
paisibles  recherches  scientifiques , 
l'inquiète  curiosité  d'un  esprit  qui 
voulait  tout aprofoulir  :  les  circons- 
tances le  jetèrent  dans  l'examen  de 
ces  questions  délicates  de  droit  pu- 
blic, sur  l'origine  du  pouvoir,  qu'il 
est  difficile  de  discuter  sans  danger  ; 
y  portant  toute  l'indépendance  d'un 
esprit  orgueilleux ,  prévenu  de  sa 
supériorité,  et  habitué  à  ne  s'en  rap- 
porter qu'à  lui-même,  il  compta 
pour  rien  les  autorités  les  plus  res- 
pectables. Les  a  (Ta ires  de  son  ordre 
l'appelèrent  encore  à  Ho  in  e,  en  i5<)7; 
il  s'occupa  ensuite  de  questions  théo- 
logiques sur  la  grâce,  à  l'occaMon 
desquelles  il  écrivit  sa  relation  de 
la  congrégation  De  aiuiliis  ;  niais 
l'exaltation  de  Paul  V  au  trône  pon- 
tifical ,  vint  ouvrir  à  ce  religieux  une 
nouvelle  carrière.  La  république 
ayant  refusé  de  retirer  ou  modifier 
une  loi  que  ce  pape  jugeait  contraire 
aux  immunités  ecclésiastiques ,  il 
menaça  de  jeter  un  interdit  sur  Ve- 
nise (  J'.Paul  V  ).  Le  sénat  consul- 
ta ses  théologiens  ;  et  Sarpi  ayant  pu- 
dic  sur  ce  sujet  un  écrit ,  dans  le- 
ue)  le  Saint-Siège  était  traite  sans 
Sagement ,  fut  aussitôt  (  a8  jan- 
1 6o5  ) ,  nommé  théologien  coti- 
lr  de  la  république,  a  ver   un 

lufi!cm,'I,t  ^e  deux-cents  ducats 

fi^^Xj^B^ientc  dans  la  suite  )  :  il 

r  Quc  jf*  M,r  livres,  pour  prou- 

"Sc  ti'avait  pas  le  droit  de 


SAR 

lancer  telles  ou  telles  censures 
moqua  des  excommunications 
minées  contre  lui ,  et  aflTcctant 
jours  un  profond  respect  pou 
dogmes  de  Fcgiisc  ,  montra  le 
grand  mépris  pour  l'usage  qi 
souverain  pontife  faillit  de  son 
torilé.  Ces  malheureux  déliais  c 
rent  plus  de  deux  ans  ;  et  c 
par  l'entremise  de  la  France  * 
furent  enfin  terminés,  le  ui 
1607  (4).  «  Le  gouvernement 
nilien  .  qui  d'abord  avait  em| 
Sarpi  comme  théologien  ,  recc 
bientôt  eu  lui  un  de  ces  génie: 
branlahlcs  qui  ,  lorsqu'ils  se 
proposé  un  but ,  y  marchent 
s'embarrasser  de  ce  qu'il  pei 
coûter  à  eux-mêmes  ou  aux  ai 
On  le  consulta  sur  les  main  re? 
tat  ;  et  il  porta  dans  l'examen  c 
matières  la  mciue  indépendanc 
préjugés  et  des  principes  reçus 
«  L'opinion  qu'il  donna  ,  ci 
»  théologien  consultant  de  la 
nblique,  pour  garantir  la  su 
»  du  gouvernement .  est  un  n 
»  ment  du  plus  odieux  niacl. 
»  lisine  ;  et  M.  Dam  l'appe! 
«chef-d'œuvre  d'insolence  < 
»  conceptions  non  moins  sccl» 
»  que  tyran  niques  (fi,».  Le  sér 
avait  accordé, en  i(io-,  l'ont  rù 
les  archives  de  l'état  :  il  y  lit  de 
breux  extraits  ,  qu'il  eurirhit  d 
commentaires,  et  dont  le  iccuci 
après  sa  mort,  trinsporië  aux  a 


(4'.  v«vi i-in  it- a/i.i«is  ii.ui»  vu  '*  •''  ■ 

d«-  .M.  l'rtm,  7i).  \-\\i  S.j;.iii-iii«  I  ■■'■ 
/u »#.»•«••  A  ■.,  1  ,";- 1  1 .  riti  di\  Innt  ni.i.r 
fii   latin,  «iiidjmi'<s    .1    lit  t^N.ii,   i|f   11     ii.*> 

l»illli     IDllipliT   IVIIY    .!•■  IV\-jl  Mlllf     Jl    »■•    •'»    I 

^îur  il  ili'J  I  «Ifiii.ii  •!(■  (•■!■  tiii'-i  .  \T'U-'\ 
S.ilum' ,  pnU  ilf  l'oinco^ti  lie  ,  ipii  fiiivi'-'l 
\iui  du  ^vi|M'. 

l'i)  l'ai  11 ,  Av.  dt. ,  \\  .  \A  11. 

^  t  •  :  fit*  Miiit  i«-s  |»-ii  tit<  >  «  tju  •■•>»■  »  i.  .i»i  »  ■  «■»  < 

|  ..Il    U.H  1  UM'Iil    II  ll(>   |M«   Jl*     fl-i|1tji     |H|t*' 

faillir  dr  I.i  coin  di  Koinc. ,  M.  le  nniiUl» 
lui.»,  dotis  U  Hevue  aicjclvp.  luu.  IV  ,  |>-  r 


SAR 

•tes  (n)t  où  M.  D.irii  a  eu 
•rite*  tic  les  consulter  pour 
n*iiioti  de  son  Histoire  de 
rr.i  Rmlo  fut  un  savant,  un 

,  un  écrivain  habile  ,  mais 
us  un  odieux  conseiller  J:i 
îles  dix  ;S  .  Dnis  un  pays 
assistât*  frétaient  punit  ra- 

■  iii  siècle  où  le  poignard  du 

■  s'.iiquisa  .si  souvent  contre 
de  Frame,  et  finit  par  les 

.  il  nV.st  pas  étonnant  que 
n  tel  h  Diurne  ait  clc  mcua- 
complot  fut  trame  contre 
fut  le  car  final  Hellariniii , 
utrepidea  1  versa  ire,  qui  lui 
i  le  plein  if  r  avis  'g'1  :  de 
•.»rtisscuicutsbii  furent  tians- 

■  <op  Sciuppiiis  %  et  piruuc 
Kocalini  .  in'.  Oblige  de 
(«■>  pircaiiii<uis  ,  il  ne  sortit 
revêtu  d'une  eiil'r  dr-  mailles 
<be.  c!  .lei'o.'up.i^ne  il'mi  frè- 

■  ►ii  uiuM.iMrir  .  «pli  était  ar- 
i"!iM|  i--tou  ■  Ji^Iirii'f itiii  Iiii-u 
blr  dans  une  ville  où  le 
ni' *  .1  t'.'ii  rt.it  puni  de 
!  i  irTeiiipi'vli.i  p.unt  l'êtic 
j  i-  |-j  •■-»  p  .»  ■!  ■  miii  ron\i;.t, 
•  •bir    Hi.i"  :  ,    par  «' t ; i  |   si- 

!«■  tr.ipjM'i-eul  île  pbMcius 
piu^.i  n  I.  (  hi  le  r  ipj.iirl.1 
•II  ili'  .  ■!'  uii-iiort .  et  l.i  lii.i- 
1 1  ■•-.■  '1*iiii  xti:<[  ij'ie  les  meur- 
\.iieM  j-  i%  :  .1  le  \<  ::ips  d*.ir- 
.i'  si  ;t  ii  .  .i  :  pi  ,'iiiier  1 1 1' - 1 1 1 
b«  iiv     s».i--iM..t  ,   leva  siir- 

i  I    ■".»!!  c   :   I  -i    s(  u  ilrur-» 

:i  jr  m  I  tw  ':!if  -'im!>>i  m<  r 

l  b'i  s*c  :  If  •'•■iiM-ii  •!■  s  «|i\ 

,  m.». s  »  :    \  .:::  ,   if«»   p!ii:r- 

p!>l>   >»i  \  i|i  n   runîie  If»  as- 

]   i  t\  miii  |niv  | ,  j,,!;,  t  ,  i 


•t 


SAR  4?<) 

fit  venir  de  Padoue  Fabrice  d'Aqna- 
pendente,  le  plus  fumeux  chiiur- 
ejen  de  l'Italie  ,  pour  soigner  le  nia- 
ble aux  frais  de  lVt.it ,  jusqu'à  ce 
qu'il  fut  lmrs  de  dauber.  Quand  il 
fut  rétabli,  ou  doubla  sou  traitement, 
et  on  lui  offrit  nu  logement  auprès 
du  pal  lis  de  la  seigneurie;  mais  il 
préféra  continuer  d'habiter  sa  cel- 
lule ,  d'où  il  ne  sortit  plus  (pic  rare- 
ment. Lesenat  lui  demanda, en  i(ii8, 
d'écrire  l'histoire  de  la  prétendue 
conjuration  du  due  de  Mcdinar  con- 
tre Venise  (  T"oy.  Ossoje,  XXXU, 
'2  if>).On  décida  ensuite  que  son  tra- 
vail ne  sera't  pas  publie'.  Si  l'on  en 
croit  Grec;.  Leti ,  lorsqu'Ant.  Jafiier, 
sur  la  déposition  duquel  on  avait 
commence  la  procédure,  fut  lui-mê- 
me arrête  et  mis  à  mort,  on  choi- 
sit Fra  -  P.iolo  pour  l'accompa- 
gner au  «upplice ,  et  l'exhorter  à 
bi  u  mourir;  mais  ee  fait  parait  fort 
douteux  à  M.  Daiii  '  1 1  ),  qui  n'en  a 
trouve  aucune  trace  dans  les  rne'- 
irmires  cou?<'mporai?is.  Sarpi  conti- 
tiuua  de  se  livrerait  travail  avec  une 
ar  leur  infatigddc,  s'ocrupaiit  de  II 
composition  île  sis  ouvrages  ,  et  des 
consultations  qui  lui  étaient  deman- 
dées cli.ique  jour  par  le  gouverne- 
nu  nt,  j'isqu'»  si  mort,  arritcclc  I  J 
jauvirr  i(i  »3.  !).•%  lr.»:mcnrscxlnor- 
diii.ines  fuiriit  reii  I  is  à  «a  uu'moire. 
\.\  r'p-ihliqiic  .'hargra  ses  amliissi- 
deuis  de  notilifi  rellr  peite  à  toutes 
lis  piii^viiii'fs  de  l'Kurope;  de'en  1.1 
Teiritiou  d'un  superbe  uxuiiiuifiit 
en  i.iaihic,  pour  élu*  place  il.nis  l'é- 
^li»'"  de^  Servîtes  i  ».  ;  assura  ce* 
religieux  de  sa  pi  nli  rtioii  ;  et  depuis 
luis,  le  tlieolo-n  u  eoiisultatit  fie  1 1 


■     I  <  -  i    ■! :n 

II!       Il 


■     l\  .1-.    -S. 
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1     ikrib 


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MV 


43o  SAK 

république  fat  toujours  choisi  dans 
leur  ordre.  La  relation  de  ses  der- 
niers moments ,  rédigée  par  ses  con- 
frères ,  et  adressée  au  séuat ,  certifie 
qu'il  avait  reçu  les  derniers  sacre- 
ments avec  la  plus  édifiante  pieté. 
Le  peuple ,  qui  n'avait  vu  en  lui 
qu'un  moine  exemplaire,  se  por- 
ta en  foule  à  ses  funérailles  ;  et  quel- 
ques voit ,  dans  la  foule ,  parlaient 
déjà  de  l'invoquer  comme  un  saint. 
L'autel  qui  recouvrait  ses  cendres 
ayant  été  reconstruit  en  17*22,  cette 
espèce  de  culte  fut  sur  le  point  de 
se  renouveler  ;  et  il  fallut  que  l'auto- 
rité publique  intervînt  pour  prévenir 
le  scandale.  Il  serait  bien  triste  de 
ne  voir  qu'un  misérable  hypocrite 
dans  .un  religieux  honoré  d'une  si 
grande  considération  !  C'est  cepen- 
dant ce  qui  résulterait  de  nombreux 
témoignages  qui  ont  fait  dire  à  Bos- 
suet  (  1 3)  que ,  sous  un  froc ,  Sarpi 
cachait  un  cœur  calviniste;  qu'il  tra- 
vaillait sourdement  à  décréditer  la 
messe  qu'il  disait  tous  les  jours....; 
et  qu'il  ne  travaillait  qu'à  porter  la 
république  à  une  séparation  entière, 
non-seulement  de  la  cour ,  mais  en- 
core de  l'Église  romaine.  Ses  apolo- 
gistes ont  crié  à  la  calomnie,  se  sont 
inscrits  en  faux  contre  les  assertions 
de  Burnet ,  de  Bedcll ,  de  Bayle,  de 
Le  Gouraycr ,  etc.  Us  ont  nie  l'au- 
thenticité des  lettres  imprimées  et 
de  quelques-uns  des  ouvrages  publiés 
sous  son  nom  (  1 4).  Malheureusement 

(i3)  Hitt.  des  variation* ,  liv.7,  tome  XIX,  p. 
4f>7,  de  Fcditiuli  d«  Verviillrs.Toutre  paragraphe 
«Je  Ho»»uet  renferme  un  iuffcinent  tnotivi-  sur  r  ra- 
Paolo. 

t  (t#|)  Ce  ayiUme  de  dénégation  dal*  d*>  loin.  Dr« 
l'apparition 'df  Y  Histoire  du  ronr  U-  d*  Tirntf  ,  les 
pronrur*  de  Sarpi  nitre-ut  d'al*»r  !  mi'il  m  fût  Y*\\- 
l'iir.rl  prctrudiiviktrftMiite  quf  IVJiU-nr  ,)1.  \.dv 
OomimV,  v  mait  t'ait  de*  alln  niions  coinid<  mUr*. 
lAxauaro  du  iiiamiKcrit  original,  «vrit  «!c  la  main 

.  .  ^*rc  l'siiTano  ,  m  crcUiif  ordinaire  de 
Sarpi ,  a  primvr  cjar  l'rditeur  l'avait  suivi  fort  exac- 
t«iurnl;  et  n'y  avait  ajoute  qu'un  titre  srandalmx  et 
un»  dédicaça  impu.  C«  manuscrit  passa  de  la  In- 


SAR 

poirr  sa  mémoire ,  l'examen  des  ar- 
chives secrètes  de  Venise ,  dont  M. 
Dani  a  eu  communication,  et  d'au- 
tres découvertes  récentes ,  n'ont  que 
trop  confirmé  les  assertions  de  Bos- 
suct  (  Voy.  Diodatî  ).  Un  écrivain 
protestant  (  1 5)  nous  apprend  qu'a 
1609 ,  J.  -  B.  Linckh ,  agent  de  l'é- 
lecteur palatin ,  eut  une  entrevue  avec 
Fra-Paolo,  qui ,  avec  le  P.  Fulgence, 
son  confrère,  dirigeait  une  associa- 
tion secrète  de  plus  de  mille  person- 
nes ,  dont  trois  cents  patriciens  des 
premières  familles  ,  dans  le  but  d'é- 
tablir le  protestantisme  à  Venise.  Ils 
attendaient,  pour  éclater,  que  la  ré- 
forme se  fût  introduite  dans  les  pro- 
vinces allemandes    limitrophes  do 
territoire  de  la  république  (i6j.  Un 
fait  analogue,  public  depuis  long- 
temps, mais  dont  les  apologistes  oc 
Sarpi  se  sont  bien  gardes  de  parier, 
confirme  la  même  chose.  Un  minis- 
tre de  Genève  écrivait  à  un  calvinis- 
te de  Paris  que  a  Ton  ne  tarderait 
»  pas  à  recueillir  les  fruits  des  pri- 
»  nés  que  Fra-Paolo  et  Fia-Fulgen- 
»  zio  prenaient  pour  introduire  U 
v  réforme  à  Venise ,  où  le  doge  et 
»  plusieurs  sénateurs   avaient  déjà 
»  ouvert  les  yeux  à  la  vérité,  etc.» 
La   lettre ,   interceptée    par  Henri 
IV  ,  fut   envoyée   à    Champigny, 
ambassadeur  de  France  à  Venise ,  qui 
en  communiqua  la  copie,  d'abord  à 
quelques-uns  des  principaux,  séna- 
teurs ,  et  ensuite  au  sénat  assemblé, 
après  en  avoir  retranché  .  par  mé- 
nagement ,  le  nom  du  doge.  Le  car- 
dinal Ubaldin  raconte  que  cette  lec- 

blintliî'tiuc  du  ptoi  mat  ur  (.îeratd  Sjffrrdo  ,  h  oïH* 
de  !Whari|(â  .  .'i  la  mort  dit(px>!  il  fut  depo*',  ra 
17-3,  î<  la  hiMititltèijiie  i]t-  Snint-'Vaic  ou  en  U 
init  rnroio.  !.<■«  prvnnVr*  inati  ri  aux  d«  i'«  tir  His- 
toire, Jiiiih  »-nit»  de  !■■»  m-'in  de  Fn-Paol-j  .•ont  ah 
2>ilili<.'lh<  «pif  (Jiiiiiui ,  ■(  \  <.-ni>4>. 

(iS;  I,eLr<t,  Magasin  fuit. ,  imprime  ù  L^ipiiç  , 
toiu.  U  ,  p.  935. 

(i(i)  Dara,A<;4.  <U  Venue ,  |«u   IV,  p.  *i6. 


SAR 

t  pâlir  un  vies  sénateurs  :  an 
avança  que  la  lettre  avait  été 
née  par  les  Jésuites;  mais  le 

méprisant  cette  imputation  , 
ria  le  roi  de  son  avis  ,  défendit 
Fulgenzio  de  prêcher  davan- 

et  prescrivit  «i  Fra-Paolo  de 

s'observer  a  l'avenir  (17).  On 
ar  ses  lettres, qu'il  piiaitCasau- 
?  lui  ménager  uu  asile  en  Angle- 

au  cas  qu'il  se  vît  force'  de 
d'Italie  (  18;.  -Le  Recueil,  plus 
ins  incomplet,  des  ouvrages  de 
,  a  été' imprimé  plusieurs  fois, 

•  '.  Genève  ),  1(187  ,  6  vol,  in- 
lelmstadt  (  Venise  } ,  1718,2 
1-  J°.  ;  il>i  1.  (  Venise  ,  1750  ) , 
.  in  -folio  ;  ibi'l.  (Vérone  ) , 
<>8,  8  vol.  in-4".  ;  Nap'es  , 
,  24  vol.  in  8°.  Nous  indique- 
seulement  celles  de  ses  pro- 
tnsqui  ont  fait  le  plus  de  bruit, 
i  ont  été  traduites  en  français  : 
tiië  de  V interdit ,  etc.,  Venise, 
,  in-4°-:  traduit  en  français, 
imelot  de  la  Houssave,  dans 
histoire  du  gouvernement  de 
te.  11.  Considérations  sur  les 
res  de  Paul  V  contre  la  repu- 
r.  Veuise,  ifiofi,  in«4°. ,  trad. 
inçais  sous  le  titre  d'Examen 
nant  la  réponse  aux  censures , 

1G0G  ,  in-8°.  ;  en  latin  ,  par 
<pp  (  Examen  fulminis  ponli- 
etc. ,  Groningue,  1(107,111-8°., 
us  Goldast ,  Monarchia  im- 
.  tom.  a ,  édition  de  i(ri  t .  III. 
tiré  particulière  du  di/Jérend 
laul  f"  avec  la  république  de 
i*,   en    ifio.**,   a(\  et  07  .  par 

•  Sirpi .  Lyon    Venise . ,  \i\-i.\ , 

'"  fti#i  //■■!  •/'  t't.t  r-  |*i  m»  .lu  Trrm- 
'  »  .  /  A»  t'/l  ■•  •  f*  Ai.  >  .trt  >V  '«  /"'»nf«*, 
'r    !•!%    .11.  411  il,   1  —  ».    .ji.  -«fi.  Il-  t  naît  ll*r- 

/#  il    Àm  f/g/,!*,  |.,in.   \\  ,  p.  |i,-t  («litmit 

M     I. .' %  /'  -rr<*»i.r.  r.  l      l.|.     m     ..liti.'M 


SAR  43 1 

in-4". ;  idem,  sans  no^b  d'auteur, 
Mirandola  (  Genève),  1624  ,  in-12; 
traduit  en  latin  ,  par  G.  Bedell,  sous 
ce  titre  :  Interdicti  Veneti  historia, 
Cambridge,  1626,  in -4°.;  en  an- 
glais, Londres,   1626,  in-4°-  ;  en 
français  (  p  <r  Jean  de  Cordes  ) ,  Pa- 
ris ,  i6j5  ,  in  -  8°.  ;  1688 ,  in  -  8°.  ; 
idem  ,  traduction  nouvelle,  Avignon, 
1759,  in-  12;  et  en  abrège  dans 
Amelot  de  la  Houssayc  ,  loc.  cit.  Le 
manuscrit  italien  ,  conserve  à  Paris, 
a  la  bibliothèque  du  Roi  (  n°.  9964  , 
infol.  ),  est  copié  sur  l'original  en- 
voyé par  Sarpi  lui-même  au  prési- 
dent De  Thou.  IV.  Continuation  de 
Y  Histoire  des  Uscoqnes  (  Voy\  Mi- 
hl'ccio  ).  V.  Traité  des  bénéfices. 
L'original  italien  n'avait  pas  été  im- 
prime séparément;  mais  il  se  trouve 
dans  l'édition  de  1750,  des  Œuvres 
de  Sarpi  ;  traduit  en  latin,  par  Char- 
les Cafta.  Iéna,  1G81  ,  in- 12  ;  et  Nu- 
rem  Wg  ,  i(>88;  en  français,  par 
l'abbc  de  Saint  Marc  (  Amelot  de  U 
Houssayc  ) ,  Amsterdam  ,  Wctstein, 
in-12,  ir>85,  1687,  1690,  ni3; 
une  autre  traduction  (  par  l'abué  de 
Marsy  ) ,  est  intitulée  :  Discours  dog- 
matique et  politique  sur  l'origine  , 
la  nature  ,  etc. ,  des  biens  ecclésias- 
tiques^ Avignon  (Paris),  1750,  in~ 
12.  (  foy.  Grosley,  xvui ,  506  ). 
La  version  anglaise  ,  par  Jenkins, 
est  précédée  (l'un  abrégé  de  la  Vie 
de  l'auteur.  On  ne  sait  sur  quel  fon- 
dement Richard  Simon  a  prétendu 
(  19Î  que  ce  Traité  des  bénéfices  n'é- 
tait pis  fie  Fra-Paolo  ,  mais  de  Fra- 
Fulgctizio,  son  confrère;  peut-être 
v  ont-ils  travaillée!]  commun.  VI.  De 
jure  as  y  lontm,  Leydc,  Klievir,  i(>22, 
in  i*-.V II.  O,  iniune  del patlre Paolo 
sen'itit,  corne  dcbba  governarsi  la  re* 
puhhlica  renezian  :  per  havere  il 


V  ■  •  ■  ^  Nirindi,  lf*m«'iifi  ,  111V, 


43* 


SAR 


perpétua  dominio,  Venise,  sans  date 
(1681  )  ,  in-12  (20);  Londres, 
1788  ,  in-8°.  :  traduit  en  français  , 
par  l'abbé  de  Marsy  ,  sous  ce  titre  : 
Le  Prince  de  Fra- Paolo  ,  ou  Con- 
seils politiques  adressés  à  la  no- 
blesse de  Venise,  Berlin,  1751  , 
in-ï  2.  Ce  livre ,  d'autant  plus  remar- 
quable qu'il  est  fort  court ,  fut  écrit 
en  i6i5,  pour  les  inquisiteurs  d'état. 
M.  Daru  en  cite  les  maximes  les  plus 
importantes ,  à  la  (in  du  liv.  29  de 
son  Histoire  de  Venise  :  En  voici 
quelques-unes  :  a  Dans  les  querelles 
»  entre  les  nobles ,  châtier  le  moins 
«  puissant  ;  entre  un  noble  et  un  su- 
»  jet  ,  donner  toujours  raison  au 
»  noble  ;  dans  la  justice  civile ,  on 
1»  peut  garder  une  impartialité  par- 
»  faite.  —  Traiter  les  Grecs  comme 
»  des  animaux  fe'roces  ;  du  pain  et  le 
»  bâton ,  voilà  ce  qu'il  leur  faut  : 
»  gardons  l'humanité'  pour  une  meil- 
»  leure  occasion.  —  S'il  se  trouve 
»  dans  les  provinces  quelques  chefs 
»  de  parti  ,  il  faut  les  exterminer 
»  sous  un  prétexte  quelconque,  mais 
»  en  évitant  de  recourir  à  la  justice 
»  ordinaire.  Que  le  poison  fasse  l'of- 
«  ûce  du  bourreau  ;  cela  est  moins 
»  odieux  ,  et  beaucoup  plus  profîta- 
»  ble  ».  VIII.  Histoire  de  l  lnqwsi- 
tion  ,  et  son  origine  ,  1637  >  "!"4°'  î 
Scrravalle  ,  iG38,  in-4°.  :  traduit 
en  latin  par  André  Colvius  ,  Roter- 
dam,  i65i  ,  in- ia  ,  et  abrégée  ,  en 
français ,  par  Amelot  de  La  Hous- 
saye  ,    loc.  cit.  IX.    Histoire   du 


(ao)  Une  réimpression  a\cc  la  date  de  i')S5  (  qui 
nV»l  |H-ut-ètre  qu'un  change  m  «-ut  de  front  i«pit-e  ) , 
«*st  intituler:  Opinionefalsamcntt  aUnbu,ta  al  Pa- 
tin Paolo  ,  etc.  On  conçoit  «jnc  les  panégyristes  de 
Sarpi  ont  dû  routenir  qu'un  tri  ouvrage  m-  |Mtuvuit 
être  de  lui:  uuiis,qnoi  qu'tiidiseut  (.tiisiiiui  et  m*s 
copule*  ,  ce  livre  est  bien  réellement  de  Fr;i- Paolo; 
le»  rocher*  lui  laites  par  M-  Dam  aux  archiva  se- 
rri  ti-s  de  Vernir,  uç  lui  nul  laine  aucun  diutte  .'•  <c 
«ujet.  Il  n'.iv.til  il'aillcurs  aucuu  inu-rèt  df  rrnMirrr 
on  de  juililier  le  llitoloKiru  de  la  ryimlil<qi>c  ,  dont 
U  pu  le  ti>up>ui»  jvcc  la  plu»  «cvèrt*  iinp.irti.UiU-. 


SAR 

Concile  de  Trente  ;  Lond 
in -fol.;  Genève  ,  1629 
Londres  (  Genève  ) ,  17^ 
C'est  le  plus  connu  des  c 
Sarpi.  Il  en  avait  donné 
crità  MarcAnt.  de  Don* 
que  ce  dernier  allait  a| 
Londres.  Cette  prcinièi 
publiée  sous  le  nom  de  Pi 
Polano  (  anagramme  de  . 
pi  Venelo  ),  fut  reçue  a^ 
dissement  dans  tous  les 
testants ,  et  le  livre  fut  1 
duit  en  diverses  langues 
par  Adam  Newton ,  Lonc 
in-fol. ,  1622  ,  in  -  4°^ 
1699,  in-4°.;  en  anglai 
thauaël  Brent  ,  1620, 
fol.  ;  en  allemaud,  Franc! 
en  français  :  i°.  par  J.  D 
nève  ,  1621  ,  i035  ,  in-^ 
i685  ,  in-fol.  ;  2°.  par 
Josscval  (  Amelot  de  La 
Amsterdam  (  Paris),  i€ 
in-4°.  ;  3\  par  le  P.  L< 
Londres  ,  17 36  ,  2  vol. 
g!et  dit  que  cette  édition 
(l'œuvre  de  typographie  ; 
d'ailleurs  à  ce  géuovéfaii 
pas  joint  à  sa  vtmou  le; 
tificatives.  La  traductioi 
passe  pour  exacte  ,  m 
écrite  d'un  style  barbare 
melot  est  moins  fidèle  ;  l 
craignant  de  ne  pas  asse 
prendre  certains  iiiolisr 
lecte  vénitien  ,  n'a  trava 
la  version  latine  ,  qu'il 
M.- A.  de  Dominis.  Kicha 
critiqua  vivement  à  cet 
(21):  Quant  au  fond  de 
Bossuet  a  dit ,  avec  raiso 
Fra- Paolo  «  n'est  pas  t 
»  rien  que  l'ennemi  décl 


(*uj  NiiTton  ,  Jlfvmoire*  ,\XW 
(i-*}  //ut.  Jti  variatiom  ,!.-,§ 


SAR 

Treille  ».  Ou  convient  que 
t  écrit  avec  bcaucoupd*art: 
évitant  avec  soin  d'exposer 
es  .sentiments  ,  se  borne  le 
ent  à  citer  les  passages  ou 
»  de  ceux  qui  ont  combattu 
s  qui  ne  lui  plaisent  pas  ; 
f  prend  de  manière,  qu'à 
.',  les  protestants  ont  lun- 
aison ,  et  les  papes  toujours 
e  malignité ,  ou  .si  l'on  veut 
vaisc  foi ,  va  au  point  que 
listes  eux-mêmes  eu  ont  été 
F.  Fiduj.s  ).  Aussi  le  livre 
f  réclamation  générale  par- 
boliques.  Misa  l'index  avec 
cations  les  plus  fortes,  il 
v  à  Venise  même,  par  Phi- 
rli,  sous  ce  titre  :  Historia 
T  rident  ini  Pétri  Soavis 
ç  auturismet  assertionibus 
s,  Venise,  i6>5  ,  in-4°« 
ut  mieux  réfute  encore  par 
authentique  du  même  con- 
liée ,  eu  i6V3 ,  sur  les  pic- 
talcs, conservées  aux  archi- 
hiteau  Saint-Ange,  et  qui 
ion  auteur  le  chapeau  de 
(  f.  Pallaviciwo).  On  y 
i  la  fin  ,  rénumération  de 
ts  de  fait ,  sur  lesquels  Sar- 
vaincu  d'avoir  altéré  ou  dé- 
vérité ,  indépendamment 
ultitudc  d'autres  erreurs 
>ot  pas  susceptibles  d'être 
i  en  peu  de  ligues  ,  mais 
lient  de  l'ensemble  de 
«art  :  il  suffit  de  lire 
gue  liste,  à  chaque  article 
le  on  indique  les  preuves 
Tes ,  pour  s'assurer  qu'il 
il  vrai  «{ne  ces  erreurs  ne 
jue  sur  des  objets  de  peu 
ance,  comme  affectent  de 
s  apologistes  de  Fra-Paolo. 
juridiction  de  Venise  sur 
irûUique  {V.  Gluio,  Nie) 
il. 


SAR 


433 


XI.  Lettres  (écrites  de  1607  à  1618, 
à  Delisle-Groslot,  à  Gillot,  etc.  ), 
Véionc  (  Genève  ) ,  1657,  1673,  in- 
13;  traduites  eu  latin  (  par  Edouard 
Browu),  Loudrcs,  i(x)3,  iu-8°.  Gri 
sclini,  qui  conteste  l'authenticité  de 
ce  Recueil,  se  fonde  piiucipalement 
sur  ce  que  Sarpi  11'éciivait  qu'eu  la- 
tin à  ceux  de  ses  amis  qui  n'habitaient 
]ms  l'Italie.  Sa  correspondance,  sur- 
tout avec  les  prutcslauts ,  était  fort 
étendue  ;  et  il  y  a  peu  de  grandes 
bibliothèques  dans  lesquelles  on  ne 
conserve  quelques-unes  de  ses  lettres 
en  manuscrit.  Les  autographes  de 
celles  qu'il  avait  écrites  à  Jacques 
Gillot,  à  Leschassier  et  à  Duplessis- 
Mornay,  au  nombre  de  quatre-vingt- 
trois,  se  cardent  encore  à  Venue 
(?3} ,  ainsi  qu'une  multitude  d'ou- 
vrages inédits  plus  ou  moins  termi- 
nés [i\  )  et  de  papiers  écrits  ou  dictés 
par  lui,  dont  environ  sept  cents  pièces 
furent ,  à  sa  mort,  portées  aux  ar- 
chives de  la  république  (a5).  La  Vie 
de  FraPaolo,  publiée  en  italien, 
Leydc ,  164O ,  in- 1 2 ,  et  à  la  tête  du 
Recueil  de  ses  oeuvres  ;  traduite  en 
français ,  par  F.  G.  C.  A.  P.  D.  B., 
Leydc ,  Elzevir ,  i66a  ;  Amster- 
dam, 1664,  in- la,  a  été  générale- 
ment attribuée  au  frère  Fulgence 
Micanzio ,  son  fidèle  compagnon. 
Mais  Foscarini  et  Griselini  ont  pré- 
tendu qu'elle  ne  pouvait  être  de  ce 
religieux,  vu  les  erreurs  manifestes 

Îiu'elle  renferme  sur  des  points  de 
ait  dont  Fra-Fulgenxio  devait  être 


ia)   Griadini ,  pif .  «ft*, 

(iV-  Parmi  le*  outragea  de  Sarpi  daiw n'%  fapf- 
dits.uu  rrniarijue  ume  Hîatoirr  grarrale  lira 
cilr*  .  d<>ut  le  mamuarrit  eiitt.it  eiM-ure  au  r*H«i 
triiMiit  «lu  dii-huiti* mr  »n-<lr;  et  un  Irait* 
c  rriMiit  U-«  dmilt  tic  Vi-uiar  Mir  A(|uilt-e  (  /.«  rwrm- 
mt  ./i  Â'rm*um  **'pim  Aymlej*  r  '«•"!•/«);  re  n*r- 
amr  qui  a  <iiiap|*  mi  ni  Imtiim*  de  Grtarlinî, 
f»rn»«-  un  ptit  tiiluin*  in- ia  tuuaaiv  dan*  U  lu- 
LJm*|Jm'«|uc  liriusaw,  à  Vctiur.  A" 

(x5)  Oriatlinifp.  *Sa« 

28 


434 


SAR 


bien  instruit.  La  Storia  arcana  dél- 
ia vit*  di  Fra-Paolo  Sarpi ,  ou- 
-  vrage  posthume  de  Juste  Fontanini , 
n'a  paru  qu'en  i8o5.  Les  Memorie 
aneaote  spettanti  alla  vit  a  ed 
agli  studj  di  Fra  Paolo ,  par  Fr. 
Griselini,  Lausane,  1760,  in-8°. , 
sont  pleins  de  recherches  le  plus 
souvent  exactes  :  on  trouve  à  la  fin 
la  liste  très  -  détaillée  de  tous  les 
ouvrages  imprimés  et  inédits  de  Sar- 
pi, et  une  de  ses  lettres  à  Leschas- 
sier,  qui  n'avait  pas  encore  été  im- 

Iirimée.  Ces  Mémoires  (  dont  J.  F. 
jebret  a  donné  une  traduction  alle- 
mande ,  corrigée  et  augmentée*, 
Ulm ,  1 761 ,  in-8°.  ) ,  sont  d'ailleurs 
un  panégyrique  continuel ,  et  l'au- 
teur a  été  vivement  réfuté  par  le  P. 
Boonafede,  dans  son  opuscule  inti- 
tule Délia  impudenza  letteraria, 
etc.  On  peut  consulter  aussi  lie  por- 
trait qu'a  fait  de  Fra-Paolo  le  même 
Buonafede,  dans  ses  Ritratti  poeti- 
ci ,  storici ,  etc.  La  Justification  de 
Fra-Paolo  Sarpi,  ou  Lettres  d'un 
prêtre  italien  (  Degola  ) ,  à  un  ma- 
gistrat Français  (Agier),  Paris, 
181 1 ,  in-8°. ,  n'est  qu'un  extrait  de 
Griselini,  plus  emphatique  et  plus 
exalté  encore  que  l'original.  Deux 
médailles,  frappées  à  la  mémoire  de 
Fra-Paolo ,  sont  gravées  dans  le  Mu- 
séum de  Mazzucnelli  (  tom.  1,  pi. 
98  );  celle  qui  porte  l'épigraphe  : 
Doctor  gentium ,  a  été  arguée  de 
faux  par  Griselini  :  il  donnelui-même, 
en  tète  de  ses  Mémoires,  le  seul  por- 
trait ressemblant,  dit-il,  que  l'on 
ait  de  Sarpi,  d'après  un  médaillon 
en  nacre ,  exécutif  par  Gaspar  Bec- 
ce!  lo  ,  l'un  des  meilleurs  élèves  de 
Sansovino.  G.  M.  P. 

SABRABAT  (  Nicolas  ) ,  physi- 
cien ,  né  le  9  février  1698 ,  à  Lyon  , 
était  fils  d'un  peintre  qui  ne  manquait 
pas  d'un  certain  talent  dans  son  art. 


SAB    . 

Après  avoir  achevé  ses  étu 
succès ,  sous  les  Jésuites ,  il  e 
la  règle  de  saint  Ignace.  Soi 
portait  vers  les  sciences.  Il  i 
ta  trois  prix  à  l'académie  < 
deaux  :en  1 737 ,  pour  une  1 
hypothèse  sur  les  variation; 
guille  aimantée  ;  et  les  dew 
suivantes,  pour  des  Menu 
la  cause  de  la  salure  de  la 
sur  celle  de  la  variation  de 
dans  l'intervalle  le  P.  Sarrah 
été  nommé  professeur  roya 
thématiques  à  Marseille.  Ai 
un  voyagea  Paris  ,  par  orai 
supéneurs  ,  il  y  mourut ,  le 
1737,  Outre  les  trois  piè 
on  a  parlé ,  le  P.  Sarraba 
blié  :  Dissertation  sur  la 
tion  de  la  sève  dans  les  \ 
1733  ,  in  -  12  (1).  11  IV 
voyée  à  l'académie  de  Bo 
sous  le  nom  de  La  Baisst 
qu'on  l'avait  prie  de  ne  { 
raître  dans  la  lice  pour  ne 
courager  les  autres  concunt 
cadémie  ayant  reconnu  le  " 
auteur  sous  ce  déguisement 
fut  retiré  et  le  sujet  changé 
Couronnes  académiques ,  pi 
dîne  ).  On  trouve  plusieurs 


qu 

1  celle-ci  est  fondée  sur  ae*  espériei 

>ut  eu  plongeant  le  b.tut  «ira  tiges 

le  tue  au  PhttoUcra  ,  qu'il  rama 


(i  )  Ses  trois  premières  Di»*eM 
guère    que  des  ratsonuetneuta    et  de*  I 
mais 
aurtex 

dans  te  suc  au  rntiouicca  ,  qu'il 
Trirla  route  que  suivait  la  »eve  pour' s 
qu'au  sommet  dea  feuille*  et  des  fle«ra> 
laissées  par  1»  couleur  lui  prouvèrent  q 
tait  ni  par  la  moelle  ni  par  l'eVorcequ'ei 
niais  seulement  par  les  libres  ligneuses  :  a 
ma-t-il  p.ir  ses  propre*  observations  qa* 
pouvaient  vivre  quoique  privf*  dVcu 
moelle.  Il  traite  plusieurs  autres  qu'an* 
siologie  végétale  ,  presque  toujours  ai 
Nous  ne  trouvons  qu  un  fait  qui  paras** 
«•  c'est  lorsqu'il  dit  qu'une  brandie  «Ton 
»  en  fente  sur  un  pied  de  jasanân  qui 
»  moelle  ,  porte  des  devra  qui  tii—w 
m  la  fleur  de  jasmin  que  de  cessa  «Tôt* 
ne  peut  expliquer  cala  qa'ca  panées*  «W 
donne  pour  tel  on  jasmin  6  AruMt»  U 
mis  de  continuer  sas  eipersenee»  ma  h 
m«is  sa  Bwrt  p 
bKer. 


SAB 

-abat  dans  les  Mémoires  de 
—  Lettre  en  réponse  aux 
sur  son  système  des  eau- 
salure  de  la  mer ,  janvier 
Lettre  au  P.  Caste! ,  con- 
essai  sur  l'union  de  l'ame 
is ,  décembre  même  année, 
sur  un  tremblement  de 
s'est  fait  ressentir  dans  le 
énaissin,  et  *ur  les  aurores 
juillet  1731.  —  Réponse 
lions  du  P.  Haulacin ,  jé- 
îand ,  contre  le  s ystème  de 
le  la  mer,  août  1734. — 
P.  Castel ,  sur  un  phéno- 
riculture,  août  1735.  Ou 
iiSM  quelques  observation! 
ques  :  il  découvrit  le  pré- 
dîmes, le  3i  juillet),  fa 
17*29,  et  il  s'empressa  de 
r  à  l'académie  des  sciences 
:.  deVacadém. ,  pag.  68). 
qui  était  entré  avec  lui 
éMÙtes  (?},  nous  apprend 
Sarrabat était  grand,  d'une 
nie  qui  annonçait  le  feu  et 
1  de  son  espt  it ,  et  d'un 
î  fort  doux:  il  n'avait  ja- 
ie  passion  que  pour  les 

W— s. 
kSIN  (  Jean- François), 
littérateur  ,  naquit  vers 
ïermanville  près  de  Cien  , 
ïrier  de  France  de  cette 
es  v  avoir  fait  ses  études  , 
'iris  ,  et  plut  au  secrétaire 
ivigny ,  qui  lui  donna  des 
ililesde  .«on  amitié.  Ce  mi- 
oulant  l'envoyer  à  Home , 

■f  4fwi  d*m*mnnr»t  ||,  *S1.  Jlrr- 
Itfgtf  .  «an»  wa»  nafe  avauq*  r.lr  mi*m 
A»  w  rin«|4airr,  r->  «|i.|  4c  <•  yw- 
mU»  a««il  «|»  ifi'i'r  II  mm>  rmUlm 
'  iwl#«wl  »|*a'tJa  ««irai  Tun  H  f'aulrv 

•  »**•«•  «ff^'t  lUbl  •  U  Siw  iclr  <  « 
aaUt  M  aurait  prva*i.|»r  i|w*  la  iutim 

•  |w»a«>r#»  rtadra  •«aiat't'-    cuai- 


SAR  435 

dans  l'espoir  qu'il  captiverait  la 
bienveillance  du  pape  Urbain  VIII , 
qui  se  piquait  do  bel-esprit ,  lui  fit 
compter  quatre  mille  livres  pour 
l'équiper.  Sarrasin  alla  les  manger 
avec  une  maltresse, et  ne  fit  point  le 
voyage  d'Italie.  Il  en  fit  un  en  Alle- 
magne ,  dans  lequel  il  gagna  les  bon* 
ne*  grâces  de  la  princesse  Sophie , 
bile  du  roi  de  Bohême ,  l'amie  de 
Descartes.  Ayant  fait  la  sotlix»  d'é- 
pouser une  frinme  vieille,  laide  et 
acariâtre, it  s'en  séj  ara  bientôt  pour 
entrer ,  eu  qualité  de  secrétaire  des 
commandements  ,  chez  le  prince 
de  Couti.  Un  jour  que  les  magistrats 
d'une  ville  de  province  haranguaient 
ce  prince  à  son  passage ,  l'orateur 
resta  court  Aussitôt  Sarrasin  s'é- 
lança en  bas  de  la  voiture  ,  reprit  te 
discours  où  il  en  était  resté ,  et  le 
continua  d'une  manière  emphatique 
et  bouffonne ,  qui  fut  tellement  du 
goût  des  magistrats ,  au'ils  lui  offri- 
rent le  vin  de  la  ville  comme  au 
piince.  Celui-ci ,  dit-on,  irrité  de  ce 
que  Sarrasin  s'était  mêlé  d'une  a  ira  ire 
(jui  lui  déplaisait,  eut  la  brutalité  de  le 
frapper  avec  des  pincettes  ;  le  poète 
en  conçut  un  tel  chagrin,  qu'il  mourut 
peu  après  à  Pézénas,  en  décembre 
iG54,  âge  d'environ  cinquante -un 
ans.  Pellisson  ,  passant ,  quatre  ans 
après ,  par  cette  ville  ,  alla  visiter  sa 
tombe;  quoique  protestant,  il  lui  fon- 
da  un  service, et  lui  fit  celte  épitaphe  : 

l*bur  «ernv  «1  »t\  U%  d  wr«  , 
Cm  nu  c*pi it  ■mu*?**  tout  In  iwlm. 
Je  u'ra  dif  pJiurii  n;  orHMni 
Lui  Suai.  )Àuê  «"bmtornr  qur  1»  BÙtrw. 

Ce  11c  fut  pa»  le  seul  hommage  que 
Pcllissou  rendit  à  sa  mémoire  :  il 
composa  encore  un  ton£  Discours 
sur  ses  Œuvres,  qui  fut  imprimé  en 
tète  de  la  première  édition  ,  donnée 
par  Mcuage,  en  ifvi;  ,  in- 4°.  Ces 
Obuvres  ont  été  réimprimées  fort 
souvent,  augmentées  de  plusieurs 


436 


SAH 


pièces  qnon  n'avait  pas  jugé  d'abord 
à  propos  d'y  admettre.  Les  prin- 
cipaux ouvrages  de  Sarrasin  sont  : 
Y  Histoire  du  siège  de  Dunkerque  ; 

la  Conspiration  de  Valstein,  non 

achevée  ;  —  la  Vie  dAtticus  ,  tra- 
duite de  Cornélius  Nepos  ; — S' il  faut 
au  un  jeune  liomme  soit  amoureux , 
dialogue  ; —  Opinions  du  nom  et  du 
jeu  des  Echecs  ;  —  la  Pompe  funè- 
bre de  Voiture ,  badinage  ingénieux 
et  premier  modèle  de  ce  mélange  de 
vers  et  de  prose ,  qu'ont  imité,  en  le 
perfectionnant ,  Chapelle  et  surtout 
Voltaire  ;  —  et  Dulot  vaincu  ou  la 
Défaite  des  bouts-rimés ,  poème  en 
quatre  chants ,  composé  en  quatre  ou 
cinq  jours,  où  il  y  a  de  l'imagination, 
de  la  gaîte  et  de  jolis  détails.  C'était 
déjà  une  preuve  de  goût  de  la  part 
de  l'auteur,  que  de  s'élever  contre 
cette  manie  de  bouts-rimés  à  laquelle 
tout  le  monde  sacrifiait  alors.  Sarra- 
sin avait  aussi  le  bon  esprit  de  sentir 
le  ridicule  de  ces   lettres  apprêtées 
que  Balzac  et  surtout  Voiture  avaient 
mises  en  vogue.  J'envie,  disait-il , 
la  félicité  de  mon  procureur ,  qui 
commence  toutes  ses  lettres  par: 
J'ai  beçu  la  vôtre  ,  sans  qu  on  y 
trouve  rien  à  dire.  Il  y  a  des  traits 
fort  heureux  dans  la  plupart  de  ses 
pièces  fugitives  :  le  Sonnet  sur  Adam 
et  Eve,  est  resté  dans  la  mémoire  des 
amateurs  ;  entre  autres  belles  stro- 
phes, son  Ode  sur  la  bataille  deLcns 
en  offre  une  dont  Voltaire  ,  dans  sa 
Henriade,  n'a  point  dédaigné  de  s'ap- 
proprier l'idée  et  même  l'expression. 
Enfin  Sarrasin  prit  une  part  fort  ac- 
tive à  la  petite  guerre  ou  espèce 
de  croisade  littéraire  dirigée  contre 
Montmaur  (  Voy.  ce  nom  )  :  il  lui 
décocha  ,  sous  le  titre  d'Orbilius 
Musca,  sive  hélium  parasiticum , 
une  satire  en  vers  latins,  et  y  joignit 
k  Testament  de  Goulu }  en  ym 


SAR 

fiançais  (  Voy.  le  Journa 

vants ,  de  1716,  pag.  9 

Moins  célèbre  que  Voitun 

sin  mérite  peut-être  de  lui 

féré  ;  aussi  ingénieux  que 

beaucoup  plus  naturel.  S 

tion  serait,  sans  doute,  pli 

si ,  moins  ami  du  plaisir 

donné  plus  de  temps  au  U 

du  moins  s'il  avait  assez 

perfectionner  son  talent.  E 

sait  :  Il  y  a  dans  Sarrasi 

tière  d'un  excellent  esprii 

forme  ny  est  pas.        A 

SARRASIN  (Jacquse).  V. 

SARRAU  (Claude  ),ei 

ravius  littérateur ,  né  dans I 

vers  la  fin  du  seizième  siè 

famille  noble  et  connue  pi 

tachement  à  la  réforme, eu 

sa  jeunesse ,  la  philosophie 

risprudence  ,  et  fit  de  era 

grès  dans  les  langues  ancien 

vu  d'une  charge  de  conseil! 

le  ment  de  Rouen  ,  il  mont 

l'exercice  de  ses  fonctions, 

téressement  et  une  intégril 

méritèrent  l'estime générah 

tenait  une  correspondances 

des  matières  d'érudition, a1 

vants  les  plus  distingués  de 

et  des  Pays-Bas.  Appelé  coi 

seiller  au  parlement  de 

1639,  il  fut  renvoyé,  Yi 

vante  à  Roucq,  pour  y  faire 

pendaut  l'exil  du  parlemci 

mandie.  Il  n'accepta  cette 

sion  qu'à  regret ,  et  ne  né] 

pour  adoucir  la  punition 

ciens  collègues ,  dont  il  au 

partager  le  sort.   Leur  i 

permit  bientôt  de  retoun 

reprendre  ses  occupation! 

Sarrau  n'eût  rien  publié , 

tion  d'érudit  était  si  bie 

qu'on  le  consultait  de  tout 

nombre  de  ses  amis  ou  de 


SAR 

distingue  Grotius, 
'ai  ilmicr  de  G  rente - 
(îiouovius ,  Samuel 
odefroy ,  Sa  u  m  ai  se , 

Valois  ,  etc.  Qucl- 
•iiir  une  médaille  de  la 
de  Suède,  lui  valu- 
uagrs  particuliers  de 
de  cette  princesse.  Il 
rspondant  à  Paris ,  se 
procurer  de»  matins- 
a  pour  elle  l'acquisi- 
lièquc  de  M  es  mes  ;  1 }. 
é ,  dans  ses  dernières 
outte  et  par  la  pierre, 
>  mai  iti'ji  ,  avec  li 
i  magistrat  intègre  , 
ertueiix ,  et  d'un  sa- 
r  ordre.  On  lui  attri- 
f  du  Recueil  de  (iro- 
ad  Gallos  f  i(î{8  , 
le  dessein  de  publier 
Igitjues  du  même  au- 
,  dit-on  ,  à  sa  veuve, 
s  du  manuscrit  ;  mais 
as  cette  proposition, 
très  de  Sarrau  (  Sar- 

opus  poslhumum  ) 
r  son  fils  lsaac  , 
in-8°. ,  précédé  d'une 
ne  Christine ,  et  suivi 
rrs  composées  sur  la 
ne  magistrat.  Pierre 
n primé  les  Lettres  de 
liti*  de  celles  de  Mar- 
r'.cciiom),Utrccht , 
»,  1711  ,  in- J°.  Cette 
mciitée.  Le  Syllabe 
v  I >iirrri.U)ii  cuiiTieut 
ite  de  Sarrau  à  Hein- 
enfin  ou  a  des  Motes 
le  Perrtmiann ,  islii. 

\V— s. 
uiiire  Mongol ,   l'un 
m,  et  par  conséquent 

Jf»  liKlliril  llMIlt  i«.l»'UCI    l* 


SAR  437 

arrière  petit- fil  s  de  Tchingkis-Khan, 
est  connu  par  les  relations  qu'eut 
avec  lui  ('ambassadeur  de  saint 
Louis  en  Tartarie ,  Guillaume  Rubru- 
qnis.  Sartak  était  né  ,  vraisembla- 
blement, pendant  l'expédition  que 
son  père  avait  faite  en  Moscovie  et 
dans  la  Hongrie.  Les  écrivains  chi- 
nois n'ont  conservé  aucune  tradition 
sur  la  généalogie  des  princes  du  Kap- 
tchak  ,  descendus  de  Tchoutchi  ;  et 
ceux  qui  on!  pu  consulter  les  au- 
teurs musulmans  qui  en  ont  parlé , 
se  bornent  à  nommer  Sartak  au 
nombre  des  enfants  de  Bat  ou.  Les 
historiens  arméniens  racontent  qu'il 
avait  été  nourri  par  des  Russes  , 
qu'il  était  baptisé ,  et  qu'il  vivait  chré- 
tiennement :  suivant  eux  ,  Batou  ne 
s'opposa  point  à  la  conduite  de  son 
fils  ,  qui  favorisa  beaucoup  le  chris- 
tianisme, et  défendit  même  d'impo- 
ser des  tributs  sur  les  églises.  Il  est 
certain  que  Sartak  accorda  sa  pro- 
tection à  plusieurs  princes  arméniens 
et  géorgiens  ;  qu'il  les  défendit  mi- 
me contre  les  vexations  des  gé- 
néraux mongols ,  établis  en  Perse  et 
dans  les  provinces  situées  ait  midi 
du  Caucase.  Cette  manière  d'agir 
était  conforme  a  la  politique  que 
suivirent  les  princes  ta rt ares  ,  pour 
s'assurer  le  concours  des  Chrétiens 
orientaux  dans  leurs  guerres  contre 
les  rois  musulmans.  Il  arrira  sou- 
vent qu'on  eu  tira  sur  leurs  disposi- 
tions extérieures,  des  conclusions 
hasardées.  C'est  ce  qui  eut  lieu  à  l'é- 
gard de  Sartak ,  dont  on  parlait  en 
Occident  comme  d'un  prince  vérita-^ 
blement  converti  à  la  religion  chré- 
tienne, à  l'époque  du  départ  de  Ru- 
bruqiiis  pour  la  Tartarie.  Cet  envoyé 
était  chargé  de  lettres  du  roi  de 
France  pour  le  (il*  de  Batou ,  et  il 
vint  le  trouver  dans  le  lieu  où  ce 
prince  habitait ,  à  trois  journées  eu. 


438 


SAR 


deçà  duWolga.  Sartak  y  avait  un 
campement  considérable  :  ses  six 
femmes,  son  fils  aîné,  les  deux  ou 
trois  femmes  de  ce  dernier,  avaient 
chacun    une    habitation    contenant 
plus  de  deux  cents  chariots.  Le  pays 
qu'il  occupait  était  situé  sur  le  pas-  . 
sage  des  Russes ,  des  Valaques  ,  des 
Bulgares  ,  des  Circassicns    et   des 
Alaius  qui  se  rendaient  à  la  cour  de 
Batou ,  ou  qui  en  revenaient.  11  les 
traitait  tous  avec  la  même  faveur  ;  et 
Rubruquis  remarqua  qu'il  expédiait 
les  Musulmans  plus  vite  que  les  au- 
tres ,  quand  les  présents  qu'ils  ap- 
portaient étaient  plus  considérables. 
6artak  avait  pourtant  avec  lui  des 
prêtres  nestoriens ,  qui  célébraient 
les  offices  suivant  le  rite  particulier 
à  leur  secte.  On  voit  ici  un  exemple 
de  plus  de  cette  indifférence   aes 
princes  mongols  pour  toutes  les  re- 
ligions ,  ou  plutôt  de  cette  disposi- 
tion où  ils  étaient  de  les  accueillir 
toutes,  d'en  adopter  même  les  pra- 
tiques ,  qui  peuvent  se  concilier  , 
sans  jamais  s'embarrasser  des  dog- 
mes ,  qui  Se  contrarient.  Rubruquis 
s'informa ,  d'un  seigneur  de  la  cour 
de  Sartak ,  si  ce  prince  était  chré- 
tien ;  mais  on  lui  dit  de  bien  se  gar- 
der d'employer  cette  expression ,  en 
ajoutant  que  Sartak  n'était  pas  chré- 
tien ,  mais  Mongol.  Ainsi ,  l'on  pre- 
nait le  mot  de  Chrétien  pour  un  nom 
de  pays  ,  genre  de  méprise  assez 
propre  à  découccrtcr  les  mission- 
naires, après  les  idées  qu'ils  s'étaient 
faites  de  la  conversion  du  prince  tar- 
tarc.   Sartak  fit  toutefois  un    bon 
accueil   aux  envoye's  ;  et  apri'S  les 
avoir  retenus  quatre  jours  près  de 
lui ,  if  leur  fournit  les  moyens  d'al- 
ler trouver  son  père.  Rubruquis  était 
arrivé  près  de  Sartak ,  le  16  janvier 
1  a53   :  en  revenant  de  la  cour  du 
Kbakan,  au  mois  d'août  ia54;  il 


SAR 

rencontra  ce  prince  qui  st 

lui-même  à  la  cour  de  Manf 

avec  ses  femmes, ses enfai 

partie  de  ses  troupeaux.  Le 

ménie  s'était  porté  sur  soi 

pour  lui  rendre  honneur. 

remettre  à  Rubruquis  deux 

soie  pour  saint  Louis.  En 

par  le  pays  où  il  avait  vu 

tartare  l'année  précédente 

du  roi  de  France  apprit  q 

construisait  une  grande  é 

la  rive  occidentale  du  Wo 

la  même  époque ,  il  était 

Rome  un  prêtre  nommé  J( 

preuant  le  titre  de  chapelai 

tak ,  avait  annoncé  au  pap 

maître  venait  de  se  fairebap 

pareille  nouvelle  avait  étéf< 

ble  au  souverain  pontife,  < 

empressé  d'écrire  à  Sartak 

remplie  de  compliments  et 

tations.  Le  récit  de  Rubro 

laisse  incertains  s'il  y  avai 

chose  de  fondé  dans  toutes 

velles.  Vraisemblablement 

version  de  Sartak  ,  comn» 

plusieurs  autres   princes  < 

pays  et  de  la  même  épot 

plus  apparente  que  réelle. 

que    ce    prince    ait    effa 

reçu  le  baptême  des  préti 

riens  ;  mais  il  est  plus  oih 

qu'il  ait  mérité  le  nom  ae 

On  a  examiné  ailleurs  les 

tances  et  les  effets  de  cette  im 

religieuse  qui  forme  un  ti 

marquable  du  caractère  des 

du  treizième  siècle  (1).  I 

tak ,   on  ignore  s'il  revint 

courdeMangou,  dans  le  pj 

père  Batou  lui  avait  assigti 

deuce.  Il  n'est  guère  possil 


(1)  Mémoires  inr  les  rdstioM  poWà 
eu  iluctiCM  «tbc  1rs  cwftsmn  W 
18*4,  ri  ému  k»  Nomremux  Mimmfl 
des  mtcnfiUoni  W  hclUs  Uttns  ,LTH 


AR 

e  Oulaghtchi  pat 
père  Batou,  dans 
3c  la  partie  occi- 
rionalcdc  l'empire 
l'époque  du  voya- 
la  cour  impériale, 
irir,  et  ce  fut  son 
fut  son  successeur, 
ment ,  du  moins 
rt  interregue.  Tout 
la  vie  de  ce  prince 
i'in  iicatious  qu'on 
'du  récit  d'un  seul 
avait  vu  ,  et  d'une 
lurent  IV  [â(j  sept. 
.  reçu  un  de  ses  ain- 

A.  R— t. 
un  A  ,  litt'-r.itetir, 
u    i "on,    emtaras- 

ê       *  ' 

saint  Roinuald  , 
vœux  dans  le  mo- 
ildolcs ,  à  Ravcn- 
?sprit  prompt  ,  et 
iiemoire  ,  il  acquit 
tes  les  counnissan- 

son  état  ,  ri  s'at- 
uient  à  l'Histoire. 
\iv   de  Saint  -  Cire- 

et  sVtant  voue   à 

il    fit    .successive- 

philosophie  dans 
v  ou  il  sut  'rouver 
îles  recherches  sur 
toirert  «l'antiquité, 
et  te  touinee  clas.si- 

uiir  grande  paitie 
ipres  s'êfre  acquitte' 
il  donnait  le  temps 
à  fouiller  les  ar- 
strre  de  Clastc  .   à 

avait  etc  rappelé  , 
.  peu  après,  ahbe  de 
tv  M»ire  t  il  se  rendit 
oit  XIV  le  chargea 
e  ili-  ruiii\enite  de 
accordant  une  pen- 
unpleiuent  de  l'ou- 


SAR  439 

Trace.  Le  désir  de  résoudre  hono- 
rablement aux  ordres  du  pape ,  éloi- 
gna Sarti  de  toute  autre  occupation, 
et  le  ramena  dans  sa  patrie ,  afin  dV 
rassembler    les  matériaux    dont  il 
avait  besoin.  De  retour  à  Rome  ,  il 
dressa  le  plan  de  son  Histoire,  et 
n'épargna  ni  peines ,  ni  recherches 
pour  rendre  ce  monument  digne  du 
corps  à  la  gloire  duquel  il  était  élevé. 
Il  le  poursuivait  avec  ardeur,  lorsque 
la  mort  de  Benoît  XIV  ,  arrivée  en 
1 758  v  et  le  choix  qu'on  fit  de  lui,  en 
1 7(55 ,  pour  la  charge  de  procureur- 
général  de  l'ordre,  ralentirent  son 
travail  ,  qu'il  ne  put  achever ,  étant 
mort  le  a 3  août  1766.  Ses  ouvra- 
ges sont  :  I.  Orazione  délie  lodi  del 
cardinal  Ranicro  Simonetti,  Pesaro, 
1747,  in  4°-  H.  PiladiS.  Giovanni 
da  Lodi  ve»covo  di  Gubbio ,  trad.  et 
nhliéc  d'après  un  ancien  manuscrit , 
csi ,  174H.  III.  De  antiqua  Picen- 
tum  civitate  Cupra  Montana  9deaue 
Miissatio  oppido  agri  Aeùni ,  ibid., 
1 748  ,  in  8'\  Cette  dissertation ,  que 
Ca logera  avait  déjà  publiée, en  ■  747» 
dans  le  xxxix  vol.  de  son  Recueil ,  a 
>our  objet  de  déterminer  La  vérita- 
le  position  de  l'ancienne  ville  de 
Cupra  Montana,  dont   parie  une 
inscription  rapportée  par  Muratori. 
IVaprès  les  recherches  de  Sarti ,  ce 
ne  serait  ni  Loi  i  te,  ni  Ripatransona, 
comme  on  l'avait  cru .  mais  Mas- 
saccio  de  lesi.  IV.  De  veten  Casuld 
Diptjrchd,  Faenza,  1753.  Cette  dis- 
sertation len  lait  à  expliquer  une  cha- 
suble possédée  par  le  célèbre  monas- 
tère de  Classe ,  à  Ra  venue .  et  sur  la- 
quelle s'était  déjà  épuisée  l'érudition 
de  Ducauge ,  de  Sali  g ,  de  Fou  tan  in  i 
et  d'autres.  Saiti  se  servit  de  cet  an- 
cien monument  pour  rectifier  la  série 
des évcqiics de  Vérone, dont  les  por- 
traits étaieut  peints  en  médaillons  sur 
cet  ornement.  V.  De  episcopis  Eu» 


l 


t 


44o 


SAR 


gubinis.  Prœcedit  de  cmtate  et  de 
ecclesid  Eugubind  dissertatio ,  Pe- 
saro,  1755  ,  in- 4°. ,  fig.  Sarti  en- 
treprit cet  ouvrage  pour  remplir  les 
lacunes  laissées  par  Ughelli  dans  la 
série  des  évêques  de  Gubbio.  VI.  De 
clans  archigymnasii  Bononiensis 
professoribusàsœculo  xiadsœculum 
xir7  Bologne,  1769-1771,1  vol.  in- 
fol. ,  fig.  L'auteur  mourut  lorsque  le 
premier  volume  de  son  ouvrage  était 
à  moitié  imprimé.  Clément  XIII 
chargea  le  P.  Fattorini  de  le  conti- 
nuer. Tiraboscbi  en  parle  avec  esti- 
me dans  son  quatrième  livre.  On  trou- 
ve d'autres  renseignements  sur  Sarti 
dans  Fantuzzi ,  Scrittori  Bologne  si , 
et  dans  les  Novelle  letterarie  di  Fi- 
renze ,  tome  xxvn.      A — g — s. 

SARTI  (  Joseph  ) ,  compositeur 
italien  ,  naquit  à  Faenza,en  1730. 
Sa  réputation  fut  précoce  comme 
son  talent  :  à  vingt -six  ans,  il  reçut 
l'invitation  de  se  rendre  à  Copenha- 
gue, en  qualité  de  maître  de  la  cham- 
bre du  roi  et  des  princes.  Quelques 
ouvrages  qu'il  y  écrivit  trompèrent 
l'attente  du  public  :  peu  satisfait  de 
son  séjour  dans  le  Nord ,  il  se  hâta 
de  rentrer  en  Italie,  où  il  trouva 
une  place  moins  brillante  peut-être , 
mais  certainement  plus  flatteuse  pour 
un  compositeur;  celle  de  maître  de 
chapelle  du  Conservatoire  de  la  Pie- 
ta  ,-à  Venise.  Plus  heureux  qu'il  ne 
l'avait  été  à  l'étranger ,  il  vit  ses 
opéras  couronnés  du  plus  grand  suc- 
cès. Celui  de  Giulio  Sabino ,  chanté 
en  même  temps  par  Pacchiarotti  à 
Venise ,  et  par  Marchesi ,  à  Milan , 
enleva  tous  les  suffrages  ,  et  accrut 
la  réputation  de  l'auteur.  Cette  pièce 
n'était  pourtant  pas  sans  défauts; 
mais  la  faiblesse  de  l'harmonie  y 
restait  cachée  sous  le  charme  d'une 
mélodie  agréable.  Appelé,  en  1782, 
à  Milan,  Sarti  y  composa  quatre 


SAR 

Opéras  pour  le  théâtre,  e 
Motets  pour  la  cathédrale 
venait  d'être  élu  directeur 
tre ,  en  triomphant  de  tou 
les.  11  ne  s'y  arrêta  pas  loi 
s'étant  engagé  au  service  1 
ratrice  de  Russie ,  qui  l'ai 
par  ses  offres.  Arrivé  à  Pél 
au  printemps  de  1785  ,  i 
par  un  concert  spirituel 
exécuté  par  soixante-six 
cent  cors,  outre  l'accom] 
ordinaire  d'instruments  à 
à  vent.  Il  faut  croire  que 
moyens  ne  produisirent 
coup  d'effet  sur  les  audi 
pour  le  Te  Deum  chanti 
prise  d'Okzakow, Sarti  e: 
orchestre  d'instruments 
tre  espèce  empruntés 
maître  d'artillerie ,  et  que  l 
dans  la  cour  du  château, 
il  composa  son  Armidi 
très-applaudie  :  Catherin* 
témoigna  son  ad  mi  ratio 
vant  au  rang  de  la  pre 
blesse ,  et  en  le  noraman 
du  conservatoire  de  m 
d'Ekatherinoslaw,  avec 
ment  considérable.  Sarti 
faveurs  par  le  dépérissem 
forces  :  il  s'était  décidé  i 
porter  en  Italie ,  pour  y  i 
santé,  affaiblie  par  les 
le  climat,  lorsqu'atteint  p. 
dropisiede  poitrine ,  il  m< 
tersbourg,  le  28  juillet  18 
soixante-douze  ans.  Une 
sa  musique  a  été  gravée  à 
à  Amsterdam  et  à  Vienne. 
SARTI  (Hercule).  F.  S 
SARTINE  (  Antoine - 
Jean-Gualbert-Gabriel 
Barcelone  ,  en  1729  ,  se 
bonne  heure  à  la  magistrat 
reçu  conseiller  au  Chatclet, 
lieutenant  criminel  au  mi 


SAR 

5  ;  maître  des  requêtes ,  en 
et  ,  le  ier.  décembre  de 
inec  ,  lieutenant-général  de 
a  la  place  de  M.  Berlin, 
te  qualité,  il  se  montra  un 
i  habiles  successeurs  du  pre- 
l'Argcnson    (  Marc-René    de 

de  Voyer  )  ,  dont  Fon- 
a  si  bien  apprécié  le  mé- 
e  talent.  Sarline  avait  une 
rave  et  le  maintien  qui  con- 
mieux  à  un  véritable  ma  gis- 
attachant  surtout  a  prévenir 
i,  les  délits ,  mais  obligé  sou- 
ar  état ,  de  les  puuir ,  il  sut 
it  se  concilier  l'estime  et  mc*- 
tetion  des  différents  ordres  de 
i.  Ln  bien  des  occasions, par 
oyance ,  par  ses  conseils  ,  et 
oploi  intelligent  des  moyens 
ent  à  sa  disposition ,  il  sauva 
iir  des  familles.  Ce  ministère 
ni  lance  secrète,  d'inquisition, 
oit  l'être  aussi  de  rigueur ,  fut 
perfectionné  par  Sarline.  Il 

toujours  avec  autant  de 
rt  d'humanité  que  de  fermeté 
;i lance  ;  mais  surtout  sa  pru- 
«alait  sa  sollicitude  dans  Vca- 
mesurcs  qui  pouvaient  dimi- 
i  dangers  de  l'espionnage  , 
on  nécessaire  ,  et  qu'il  est 
\s  si  diflicilr  de  contenir  dans 
s  bornes.  Cet  espionnage,  di- 
r  lui  ,  était  mj  péri  on  rem  eut 
A  h  vérité,  le  gouvernement 
t-fusait  rien  dv  ce  qu'il  fil  lait 
riiidrc  iiti'ciiirnt  actif.  Les 
i  Qu'il  y  cm  pi ny  lit  étaient  cc- 
t  hors  de  proportion  avec 
énorme  qu'a  coûté  la  police, 
i  gouvernements  révolution- 
(  Foy.  FouiiiL  au  snpnlé- 
()n  conçoit  du  reste  que  fcar- 
digé de  rontentcT Loirs  X Vr , 
même  de  re  qu'exigeait  l'in- 
iblic ,  aimât  les  découvertes 


SAR 


44 1 


qui  faisaient  briller  sa  pénétration 
et  l'habileté  de  ses  agents.  Ayant  re- 
çu une  lettre  d'un  ministre  de  Fem- 
Sereur  d'Allemagne,  qui  le  priait 
'ordonner  à  Paris  l'arrestation  d'un 
voleur  fameux  que  l'on  croyait  s'y 
être  réfugié  ,  il  répondit ,  peu  die 
jours  après ,  que  l'homme  en  ques- 
tion était  a  Vienne  même,  dans  une 
maison  d'un  des  faubourgs  de  la  vil- 
le, dont  il  désignait  le  numéro ,  in- 
diquant jusqu'aux  heures  où  cet  in- 
dividu avait  coutume  de  sortir ,  et 
les  déguisements  sous  lesquels  il  se 
cachait.  Ces  renseignements  se  trou- 
vèrent exacts,  et  servirent  a  faire 
saisir  le  coupable.  Un  magistrat  su- 
périeur de  Lyon ,  lié  avec  Sartine, 
prétendit,  devant  lui,  que  la  sur- 
veillance de  la  police  parisienne  ne 
pouvait  guère  atteindre  que  les  gens 
suspects,  et  ajouta  que,  comme  il 
n'était  pas  dans  cette  catégorie, il  pa- 
riait de  venir  de  Lyon  dans  la  capi- 
tale, et  d'y  passer  plusieurs  jours 
sans  que  le  lieutenant-général  en  fût 
instruit.  Sartine  soutint  le  contraire. 
Quelques  mois  après,  le  magistrat 
dont  il  s'agit,  qui  était  retourné  dans 
son  pays,  eu  étant  parti  sans  préve- 
nir personne,  et  ayant  couru  la  pos- 
te jour  et  nuit ,  débarqua,  un  matin, 
vers  on  te  heures ,  dans  un  quartier 
de  Paris  fort  éloigné  de  celui  où  il 
avait  coutume  de  descendre. Quel  est 
son  étounement  de  recevoir,  a  midi 
précis,  une  invifation  à  dîner  de  Sar- 
tine, pour  le  même  jour!  Sans  par- 
ler de  la  peine  que  le  chef  de  la  po- 
lice prit  constamment  pour  que 
la  propreté  des  rues  de  la  capita- 
le fikt  presque  aussi  bien  soignée 
que  sa  sûreté,  il  réalisa,  en  i960,  le 
projet  dont  il  s'était  occupé  long- 
temps, de  mieux  éclairer  cette  ville 
pétulant  la  nuit.  Le  mode  d'éclairage 
qu'on  emploie  encore  aujourd'hui  (ut 


qu 


44*  SàR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
ne* dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  Il  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 
pêcher la  catastrophe  dont  la  rue 
Royale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  Louis  XVI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures relatives  à  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sartine  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son  nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  EoGn  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774»  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 
Bientôt  après  (  ?4  a(mt  )  *îl  fut  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
de  la  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 
placement de  Turgot.  Ses  nouvelles 
fonctions  administratives  n'avaient 

Î;uère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
'occupaient  depuis  quinze  ans  (1)  ; 


(1)  La  premier*  fondation  des  lanterna*  a  reVer- 
1       a*  fit  par  mm  cotisation  volontaire. 


(*)  Nos  rois  ,drnui<  idosieure  siècles  ,  laissant  à  la 
noUesse  le*  emplois  militaire*  et  les  grandes  chargea 
de  la  cearenno,  ne  confiaient  guère  un'a  des  magistrats 
•U»cnéi  m  cornai]  d'état,  les  différent*  ministères 
*t£*mm€™*M  **  M  gwww  et  de  b  marine.  Louis 
***™fe  tot  «"»  principe  de  gonrernement  Sons 
_  —  —  0B  gt(§B  ^  totU,  «t  nfasiscuvexem- 

énw  ejn'ea  arait  en  tort 


VSAR  . 

et  en  effet,  il  ne  semblait  fa 

précisément  l'homme  qu'on  p* 

le  mieux  opposer  à  l'amiraeté 

gleterre,  au  fort  d'une  çneri 

embrasait  les  deux  mondes 

on  avait  senti  le  besoin  d'un  1 

trat  sévère   pour  dompter  1 

d'insubordination  qui  régnait  < 

corps  de   la  marine.   Chère 

justifier  le  choix  de  son  soin 

Sartine  confia  la  direction  des 

et  arsenaux  an  chevalier  de 

rieu  ,  dont  il  avait    su   an] 

le  mérite;  et  il  se  conduisît 

les   conjonctures    les  plus   1 

rassantes  ,  avec  la  sagesse  et 

qui  avaient  caractérisé  sa  préc 

administration.  II  releva  la  1 

française  de  l'état  de  délabren 

elle  était  réduite  depuis  la  fin 

gne  de  Louis  XI V.  On  a  gé 

ment  rendu  justice  à  son  aot 

même  à  ses  talents  ;  mais  il 

sait  pas  seulement  alors,  de 

des  forces  navales  ,  il  fallai 

leurs  donner  des  directions 

et  Sartine  dont  les  études  n'i 

point  été  dirigées  sur  cette  pa 

l'administration  ,    ne  put   r 

cette  tâche  difficile.  H  s'atta 

conserver  et  à  entretenir,  1< 

aurait  fallu  sacrifier  pour  v. 

aussi  a-t-en  attribué  à  ses  il 

tions  et  à  sa  timidité, l'ambig 

ses  ordres  et  de  ses  instructif 

amiraux ,  et  par  suite  les  ope 

sans  résultat  satisfaisant  dese 

combinées  françaises  et  espaf 

dans  la  guerre  d'Amérique.  1 

obligé ,  en  1780 ,  dans  une  c 

tance  toute  particulière,  poui 

laisser  manquer  le  service 

rer  sur  le  Trésor  royal ,   1 

douze  millions  au-delà  du  cri 

lui  avait  été  accordé.  11  se  n 

de  faire  agréer  à  Louis  XVI 

un  prochain  travail ,  noe  « 


S.4R 

gitimité  oe  pouvait  être 
et  qui  ne  devait  d'ailleurs 
ce  que  dans  uo  terme  en- 
é.  Necker,  directeur-gé- 
nances ,  se  hâta  d'aller  à 
dénoncer  le  fait  au  roi , 
torlint  un  grand  dérange- 
l'ordre  établi  pour  Tac- 
ites les  dépenses.  Le  mo- 
aissaut  ,  en  cet  instant , 
miser  le  ministre  attaqué, 
sta  avec  acharnement ,  et 
igriiticr  qu'il  fallait  opter 
rai  te  ou  le  rrnvoi  de  Sar- 
lequel  il  était  décidé  a  ne 
de  rapports.  Louis  XVI 
rfiit  un  emUirrasqu'il  n'a- 
:orc  éprouvé.  Maure  pas,  à 
u  rapportait  à  cette  épo- 
is  les  points ,  était  retenu 
r  la  goutte;  il   fut  con- 
c  roi  finit  par  abandon- 
e,  qui ,  en  conséquence, 
je.   (  14  octobre  1780). 
linqiieurdans  cette  lutte, 
1* ,  la  satisfaction  de  faire 
ministère  de  la  marine 
unis,  le  marquis  de  Cas- 
is  le  moment  où  Sartine 
u  département ,  le  corps 
de  cette  arme,  qui  était 
à  l>rrst,et  dans  plusieurs 
!*  de  France,  se  réunit  pour 
ason  ancien  chef  des  rc- 
iraent  flatteurs ,  et  la  plus 
tiiue.  Au  commencement 
'olution ,  Sirtine  parais- 
périalcinrnt  menacé  com- 
upart    des    liumines    qui 
m  pli  d'importantes  fonc- 
mstratives,  céda  aux  lus- 
ses a  mis,  et  se  retira  en 
d'où  sa  famille  était  origi- 
□ou rut  à  Tarragonc ,  le  7 
1801  ,  dans  de  grands 
de  piété.  Son  fils ,  maître 
te*  ,  âgé  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fut  condamné  à  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  it  juin 
1794  9  **ec  sa  femme  et  sa  oelle- 
mère,  Mmc.  de  Sainte- Amarantbe, 
(  V.  Robespierre  ,  XXX VIII ,  a 4 6, 
et  Trial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sartine , 
celui  qu'il  prononça  au  Ghâtelet ,  en 
1 76a ,  à  I  occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant  -  civil  ; 
et  l'on  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-v-e. 

SARTO  (  André  del  ).  V.  Vah- 
rruccHi. 

3ASSI  (Joseph  Antoine  ),  en  la- 
tla  Saxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué ,  naquit  le 
28  février  1675 ,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hommes  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblats  , 
et  y  professa  les  belles -lettres.  Re- 
çu docteur  an  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  ijii, 
et  conservateur  de  la  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  {Voy.  ce  nom,  V.aoa). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie ,  Sassi  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  Il  concourut  à  la 
publication  du  Renan  Italiearum 
scriptore*  (  F.  Muratoiu  ,  XXX  t 
535  );et  indépendamment  d'imgrand 
nombre  de  notes  et  de  dissertations 
qu'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
fournit  des  copies,  collationuées  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambro* 
sienne,  de  V Histoire  des  Goths  de 
Jornandès  ;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune,  de  la  ville  de  Lodi, 
(par  Morena)  deRomnald  arckevé- 


44*  SAR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
nes dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  Il  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 
pêcher la  catastrophe  dont  la  rue 
Royale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  à  l'occasion   du  ma- 
riage de  Louis  XYI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures  relatives  à  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sartine  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son   nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  Enfin  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774»  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 
Bientôt  après  (  ?4  a(m*  )  »  il  fut  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
delà  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 

Îriacement  de  Turgot.  Ses  nouvelles 
onctions  administratives  n'avaient 
Î;uère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
'occupaient  depuis  quinze  ans  (1)  ; 


fx)  La  première  fondation  des  lanterne*  a  reVer- 
*"•  a*  fit  par  nse  eotiaalion  volontaire. 

(a)  No»  rois ,  depuis  plosieure  siècles  ,  laissant  &  la 
BoWeaat  les  emplois  militaires  elles  grandes  charges 
da  la  eenranoe,  a*  confiaient  encre  ua'a  das  magistrats 
•UacM*  m  conseil  d'état,  les  différents  ministères 

tiv^!?1  ?*  M  S"*"*  «*  de  b  marine.  Louis 
***^*rtf*it  on principe de g  onYernement. Sons 
■**  «nccrsarnrs  on  s'en  est  écarte,  et  phaneon exem- 


^SAR  . 

et  en  effet,  il  ne  semblait  pa 
précisément  l'homme  qu'on  pi 
le  mieux  opposer  à  ramiraaté 
gleterre,  au  fort  d'une  fuen 
embrasait  les  deux  mondes  : 
on  avait  senti  le  besoin  d'un  1 
trat  sévère  pour  dompter  I 
d'insubordination  qui  régnait  c 
corps  de  la  marine.  Cherc 
justifier  le  choix  de  son  soin 
Sartine  confia  la  direction  des 
et  arsenaux  an  chevalier  de 
rieu  ,  dont  il  avait  su  apj 
le  méiite;  et  il  se  conduisit 
les  conjonctures  les  plus  c 
rassantes  ,  avec  la  sagesse  et 
qui  avaient  caractérisé  sa  préc 
administration.  11  releva  la  1 
française  de  l'état  de  délabrea 
elle  était  réduite  depuis  la  fin 
gne  de  Louis  XIV.  On  a  gé 
ment  rendu  justice  à  son  aeti 
même  à  ses  talents  ;  mais  il 
sait  pas  seulement  alors,  de 
des  forces  navales  ,  il  fallait 
leurs  donner  des  directions 
et  Sartine  dont  les  études  n'a 

Point  été  dirigées  sur  cette  pa 
administration  ,  ne  put  r 
cette  tâche  difficile.  Il  s'atU 
conserver  et  à  entretenir,  U 
aurait  fallu  sacrifier  pour  vj 
aussi  a-t-en  attribué  à  ses  il 
tions  et  à  sa  timidité,l'ambig 
ses  ordres  et  de  ses  instructie 
amiraux ,  et  par  suite  les  opé 
sans  résultat  satisfaisant  desei 
combinées  françaises  et  cspa§ 
dans  la  guerre  d'Amérique.  1 
obligé ,  en  1780 ,  dans  one  c 
tance  toute  particulière ,  poui 
laisser  manquer  le  service  . 
rer  sur  le  Trésor  royal ,  < 
douze  millions  au-delà  du  en 
lui  avait  été  accordé.  H  se  n 
de  faire  agréer  à  Louis  XVI 
un  prochain  travail ,  «m  < 


SAR 

intimité  oe  pouvait  être 
et  qui  ne  devait  d'ailleurs 
ee  que  daus  un  terme  en- 
é.  Necker,  directeur-gé- 
nances ,  se  itita  d'aller  à 
dénoncer  le  fait  au  roi , 
tortant  un  grand  dérange- 
l'ordre  établi  pour  Tac- 
ites les  dépenses.  Le  mo- 
atssaut ,  en  cet  instant , 
icuscr  le  ministre  attaqué, 
sta  avec  acharnement ,  et 
ignitier  cju'i!  fallait  opter 
raitc  ou  le  renvoi  de  Sar- 
lequel  il  était  décidé  à  ne 
de  rapports.  Louis  XVI 
ans  un  emtarras  qu'il  n'a- 
:ore  éprouvé.  Maure  pas,  à 
u  rapportait  à  cette  épo- 
s  les  points ,  était  retenu 
r  la  goutte;  il  fut  con- 
c  roi  finit  par  abandon- 
t,  qui  ,  en  conséquence, 
ie.  (  1 4  octobre  1780). 
itnqiietir  dans  cette  lutte , 
is ,  la  satisfaction  de  faire 

ministère  de  la  marine 
imis .  le  marquis  de  Cas- 
is  le  moment  où  Sartine 
1  département ,  le  corps 
de  cette  arme,  qui  était 
à  Brest,  et  dans  plusieurs 
s  de  Franre.se  réunit  pour 
a  son  ancien  chef  des  re- 
nient flatteurs ,  et  la  plus 
Lime.  Au  commencement 
olutiou  ,  Sartine  parais- 
pécialernent  menacé  com- 
upart  des  hommes  qui 
npli  d'importantes  fonc- 
nistratives,  céda  aux  lus- 
ses .unis,  et  se  retira  en 
l'où  sa  famille  était  origi- 
1  ou  rut  à  Ta  ira  go  ne ,  le  7 

1801  ,  dans  de  grands 
de  piété.  Son  fils ,  maître 
es  ,  ags*  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fut  condamne*  à  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  1?  juin 
1794  9  avec  sa  femme  et  sa  oelle- 
mère,  Mme.  de  Sainte- Amaranthe, 
(  F.  Robespierre  ,  XXXVIII ,  a 4 6, 
et  Trial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sartine , 
celui  qu'il  prononça  au  Ghâtelet ,  en 
1 76a ,  à  1  occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant -civil; 
et  Ton  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-r-E* 
SARTO  (  André  del  ).  F.  Vam- 

HUCCBI. 

9ASSI  (Joseph  AtnroiifE  ),  en  la- 
î  Saxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué,  naquit  le 
28  février  1675 ,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hommes  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblats  , 
et  y  professa  les  belles-lettres.  Re- 
çu docteur  au  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  nu, 
et  conservateur  delà  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  (Fqy.  ce  nom,  V.aoa). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie ,  Sassi  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  Il  concourut  à  la 
publication  du  /tarant  Italicarum 
scriptores  l  F.  Muratoiu  ,  XXX , 
535);etindépendanirnentd'ungrand 
nombre  de  notes  et  dr  dissertations 
qu'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
fournit  des  copies,  colla tionnees  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambro* 
sienne,  de  Y  Histoire  des  Goths  de 
Jornandès  ;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune ,  de  la  ville  de  Lodi, 
(par  Moreaa)  deRomuald  arcuefé- 


44*  SAR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
nes dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  Il  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 
pêcher la  catastrophe  dont  la  rue 
Royale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  k  l'occasion  du  ma- 
riage de  Louis  XYI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures relatives  k  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sartine  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son  nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  Enfin  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774  »  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 
Bientôt  après  (  ?4  aout  )  fl  ^ul  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
delà  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 
placement de  Turgot.  Ses  nouvelles 
fonctions  administratives  n'avaient 

Î;uère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
'occupaient  depuis  quinze  ans  (1); 

(1)  La  piemftre  fondation  des  lanterna*  a  réVer- 
Mrat  «a  nt  par  ana  oetiaatinn  volontaire. 

{%)  ftp»  roia,depuM  plnaîeure  siècle*  ,  laissant  a  la 
aoUcaw  les  emplois  militaire*  elles  (rendes  charge* 
de  ta  oenrenne,  a»  confiaient  carra  un  a  des  magistrats 
attachai  an  conseil  d'état,  les  différent*  minuteras 
et  même)  eau  de  la  gnarts  et  4a  h  marine.  Louis 
XIV  «avait  fait  nn  principe  de  gueitamement.  Sons 
aeceanmri  on  s'en  est  écarté,  et  nhencun 
mt  ma  «Mm*  a  dira  cm'ea  mkeatarl 


csem- 
tort. 


SAR  . 

et  en  effet ,  il  ne  semblait 

{)récisément  l'homme  qu'on 
e  mieux  opposer  à  l'amirai 
gleterre,  au  fort  d'une  çl 
embrasait  les  deux  mond. 
on  avait  senti  le  besoin  dV 
trat  sévère   pour  domptes 
d'insubordination  qui  régn* 
corps  de    la  marine.  CS 
justifier  le  choix  de  son   s 
Sartine  confia  la  direction 
et  arsenaux  au  chevalier 
rieu  ,  dont  il  avait   su 
le  mérite;  et  il  se  conduis 
les   conjonctures    les  plus 
rassantes  ,  avec  la  sagesse  e 
qui  avaient  caractérise  sa  prt 
administration.  11  releva  U 
française  de  l'état  de  délabre! 
elle  était  réduite  depuis  la  fil 
gne  de  Louis  XIV.  On  a  g 
ment  rendu  justice  à  son  ac 
même  à  ses  talents  ;  mais  i! 
sait  pas  seulement  alors,  < 
des  forces  navales  ,  il  fall 
leurs  donner  des  direction 
et  Sartine  dont  les  études 
point  été  dirigées  sur  cette 
l'administration  ,    ne  put 
cette  tâche  difficile.  Il  s'a 
conserver  et  à  entretenir, 
aurait  fallu  sacrifier  poui 
aussi  a-l-on  attribué  à  ses 
tions  et  à  sa  timidité  ,1'am 
ses  ordres  et  de  ses  in  s  truc 
amiraux ,  et  par  suite  les  c 
sans  résultat  satisfaisant  de 
combinées  françaises  et  es 
dans  la  guerre  d'Amérique 
obligé,  en  1780,  dans  on 
tance  toute  particulière ,  p 
laisser  manquer  le  servit 
rer  sur  le  Trésor  royal , 
douze  millions  au-delà  du 
lui  avait  été  accordé.  Il  m 
de  faire  agréer  à  Louis  X 
un  prochain  travail ,  ne 


SAR 

ité  ne  pouvait  être 
i  ne  devait  d'ailleurs 
ie  dans  un  terme  en- 
îcker,  dirertenr-gé- 
rs  ,  se  1*3  ta  d'aller  à 
neer  le  fait  au  roi , 
»t  un  grand  dérange- 
rc  établi  pour  Fac- 
es dépenses.  Le  mo- 
nt ,  rn  cet  instant , 
r  le  ministre  attaqué, 
vec  acharnement  ,  et 
it  qu'il  fil  lait  opter 
ou  le  renvoi  de  Sar- 
I  il  était  décidé  à  ne 
ipports.  Louis  XVI 
n  e  rn  1  ia  r  ras  qu'il  n'a- 
•'prouvé.  M  a  ure  pas,  à 
•portait  à  cette  épo- 
points,  était  retenu 
goutte;  il    fut   con- 
linit  par  abandon- 
■i  ,  en  conséquence, 
i.(  octobre  1780}. 
wdans  cette  lutte, 
satUfortiori  de  faire 
i.stere  de   la  marine 
le  marquis  de  Cas- 
moment  où  Sa rtine 
lartcruent ,  le  corps 
ette  arme ,  qui  était 
■si,  et  (i,i  n  s  plusieurs 
Va  lire,  se  réunit  pour 
•iiic-ieu  chef  des  rc- 
flatteurs,  et  la  plus 
Au  cummenreiueiit 
mi  ,  S» rtine  parais- 
eiiunt  menacé  cora- 
drs    liomines    qui 
d'importantes  fonc- 
itivrs,  réda  aux  ins- 
rms,  et  se  retira  en 
•a  f.i mille  était  origi- 
■t  a  Tarragonc ,  le  7 
t  ,   dans  de  grands 
été.  Son  fils ,  maître 
âge'  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fut  condamné  k  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  1^  juin 
1 794  >  avec  sa  femme  et  sa  Wle- 
mere,  Mme.  de  Sainte- Amaranthe , 
(  F.  Robespierre  ,  XXX Vil I ,  a 4 6, 
et  Trial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sa  rtine, 
celui  qu'il  prononça  au  Cbâtelet,  en 
1 76.2  ,  à  l'occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant -civil  ; 
et  l'on  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-p-e. 

SARTO  (  André  del  ).  F.  Vah- 
huccbi. 

SASSI  (Joseph  Antoine  )t  en  la- 
tin Saxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué ,  naquit  le 
?8  février  1G75,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hommes  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblats  , 
et  y  professa  les  belles -lettres.  Re- 
çu docteur  an  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  ijii, 
et  conservateur  de  la  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  (Fojr.  ce  nom,  V.aoi). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie  ,  Sa  s  si  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  Il  concourut  à  la 
publication  du  Rerum  halicanim 
scriptore*  '  F.  Muratoiu  ,  XXX , 
53  >  );ct  indépendamment  d'un  grand 
nombre  de  notes  et  de  dissertations 
qu'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
fournit  des  copies,  collaliouiiées  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambro- 
sienne,  de  Y  Histoire  des  Gotht  de 
Jornandcs  ;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune,  de  la  ville  de  Lodif 
(par  Morena)  dcRomuald  archevé- 


44*  SAR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
nes dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  11  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 
pêcher la  catastrophe  dont  la  rue 
Royale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  Louis  XVI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures relatives  à  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sartine  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son  nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  Enfin  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774»  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 

Bientôt  après  (  ?4  aout  )  fl  ^ul  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
delà  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 
placement de  Turgot.  Ses  nouvelles 
fonctions  administratives  n'avaient 
guère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
l'occupaient  depuis  quinze  ans  (1); 

(1)  La  uiamiera  fondation  des  lanterna*  &  reNrer- 
MM  a*  m,  par  an»  ontieatinn  volontaire. 

<%)  Ifoe  roit  vdemù«  nlnsieure  siècle* ,  laissant  à  la 
noWean  le»  emplois  militaires  elles  grandes  charges 
da  h)  aaèmnus,  a»  cortnnlent  gnère  un  a  das  magistrats 


conDntao*  ancra  un  *  das 
il  d'état v  las  différents  ministères 
et  natama  eaux  da  la  gagna  et  da  b  marine.  Louis 
XIV  «avait  fait  nn  principe  da  goanrernement.  Sons 
ion  s'en  est  écarte,  et  nhanenrtezem- 
ajr  a  dam  «m*M  tant  en  tort 


SAR    . 

et  en  effet,  il  ne  semblait 

précisément  l'homme  qu'oc 

le  mieux  opposer  à  l'amirai 

gleterre,  au  fort  d'une  ci 

embrasait  les  deux  mond 

on  avait  senti  le  besoin  à\ 

trat  sévère   pour  dompte 

d'insubordination  qui  regea 

corps  de    la  marine.  CI 

justifier  le  choix  de  son 

Sartine  confia  la  direction 

et  arsenaux  au  chevalier 

rieu  ,  dont  il  avait    sut 

le  mérite;  et  il  se  condu. 

les   conjonctures    les  plut 

rassantes  ,  avec  la  sagesse  1 

qui  avaient  caractérisé  sa  p 

administration.  Il  releva  k 

française  de  l'état  de  délabra 

elle  était  réduite  depuis  la  fif 

gne  de  Louis  XIV.  On  a  g 

ment  rendu  justice  à  son  ac 

même  à  ses  talents  ;  mais  il 

sait  pas  seulement  alors,  c 

des  forces  navales  ,  il  fall 

leurs  donner  des  direction: 

et  Sartine  dont  les  études 

point  été  dirigées  sur  cette 

l'administration  ,    ne  put 

cette  tâche  difficile.  11  s'a 

conserver  et  à  entretenir, 

aurait  fallu  sacrifier  poui 

aussi  a-t-en  attribué  à  ses 

tions  et  à  sa  timidité ,  Tarn 

ses  ordres  et  de  ses  instruc 

amiraux ,  et  par  suite  les  c 

sans  résultat  satisfaisant  de 

combinées  françaises  et  es 

dans  la  guerre  d'Amérique 

obligé,  en  1780,  dans  un 

tance  toute  particulière ,  p 

laisser  manquer  le  servit 

rer  sur  le  Trésor  royal 

douze  millions  au-delà  du 

lui  avait  été  accordé.  Il  s 

de  faire  agréer  à  Louis  X 

un  prochain  travail ,  na 


S.4R 

ité  ne  pouvait  être 
i  ne  devait  d'ailleurs 
e  dans  un  terme  en- 
cker,  directeur-gé- 
* ,  se  hâta  d'aller  à 
ncer  le  fait  au  roi , 
ît  un  grand  dérange- 
re  établi  pour  l'ac- 
ïs  dépenses,  Le  mo- 
it ,  en  cet  instant , 
r  le  ministre  attaqué, 
.'ce  acharnement ,  et 
*r  cju'il  fallait  opter 
ou  le  rrnroi  de  Sar- 
I  il  était  décidé  a  ne 
ipports.  Louis  XVI 
ii  cmUir ras  qu'il  u'a- 
prouvé.  Maurepas,  à 
portait  à  cette  épo- 
points ,  était  retenu 
goutte;  il   fut  con- 
tint par  abandon- 
ii  ,  en  conséquence, 
i4  octobre  1780). 
Mirdans  cette  lutte, 
satisfaction  de  faine 
stère  de  la  marine 
le  marquis  de  Cas- 
moment  où  Sa rtine 
wrtement  ,  le  corps 
rtte  arme ,  qui  était 
st,  et  dans  plusieurs 
'rance,  .se  réunit  pour 
.inrieu  chef  des  rc- 
flatteurs,  et  la  plus 
Au  commencement 
>n  ,  Sirtine  parais- 
ement  menacé  com- 
des    lioinmes    qui 
d'importantes  fonc- 
tives ,  céda  aux  ins- 
nis,  et  m»  retira  en 
a  famille  était  origi- 
t  à  Tarragonc,  le  7 
1  ,   dans  de  grands 
été.  Son  fils ,  maître 
îgtf  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fnt  condamna*  à  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  11  juin 
1794  9  avec  sa  femme  et  sa  oelle- 
mère,  Mmc.  de  Sainte- Amaranthe , 

(  F.  ROBESPIERKE  ,  XXXVIII  ,  *46, 

et  Teial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sartine, 
celui  qu'il  prononça  au  Ghâtelet ,  en 
\j6'i ,  a  I  occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant  -  civil  ; 
et  l'on  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-p-e. 

S  ARTO  (  André  del  ).  F.  Vam- 
iiuccai. 

3ASSI  (Joseph  Antoine  ),  en  la- 
tm  Saxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué,  naquit  le 
28  février  1O75,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hommes  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblals  , 
et  y  professa  les  belles -lettres.  Re- 
çu docteur  au  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  nu, 
et  conservateur  de  la  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  (Fqy.  ce  nom,  V.aoa). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie ,  Saisi  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  Il  concourut  a  la 
publication  du  Berum  Italicarum 
scriptore*  '  F.  Muratori  ,  XXX , 
535  );  et  indépendamment  d'un  grand 
nombre  de  notes  et  de  dissertations 
qu'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
fournit  des  copies ,  collationnées  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambro- 
ftienne,  de  Y  Histoire  des  Golhs  de 
Jornandès  ;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune,  de  la  ville  de  Lodi, 
(par  Moreoa)  deRomuald  arckevé- 


44*  SAR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
nes dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  Il  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 
pêcher la  catastrophe  dont  la  me 
Royale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  Louis  XVI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures relatives  à  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sartine  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son  nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  Enfin  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774  1  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 
Bientôt  après  (  2 4  a(mt  )  ,il  fut  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
delà  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 
placement de  Turgot.  Ses  nouvelles 
fonctions  administratives  n'avaient 

S;uère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
'occupaient  depuis  quinze  ans  (1)  ; 


COL. 


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delà 


■ère  {«dation  des  lanterne*  a  nSrer- 
par  nneoetisatioa  volontaire. 

dm  ,depui»  ploatcure  siècles ,  laissant  m  la 
emploi*  militaire»  etlei  (rendra  chargea 
mm,  m  coamaieot  carra  qn  a  daa  magUtrat» 
coneeil  d'état,  le»  dînèrent»  minuter*» 
da  la  fsatta  et  de  h  marine.  Louis 
it  nn  principe,  de  Kuaiïernemant  Son» 
1  on  /en  cet  «cafté,  et  pmaieurtexem- 
1  diva  eM*«m  •*•*  e»  loft 


SAR  . 

et  en  effet,  il  ne  semblait 

précisément  l'homme  qu'oc 

le  mieux  opposer  à  l'amirai 

gleterre,  au  fort  d'une  ci 

embrasait  les  deux  mond 

on  avait  senti  le  besoin  dY 

trat  sévère   pour  dompte* 

d'insubordination  qui  régi* 

corps  de    la  marine.  CI 

justifier  le  choix  de  son    : 

Sartine  confia  la  direction 

et  arsenaux  an  chevaliex 

rieu  ,  dont  il  avait    sta 

le  méiite;  et  il  se  conduû 

les   conjonctures    les  plus 

rassantes  ,  avec  la  sagesse  r 

qui  avaient  caractérisé  sa  pre 

administration.  Il  releva  la 

française  de  l'état  de  délabra 

elle  était  réduite  depuis  la  fif 

gne  de  Louis  XIV.  On  a  g 

ment  rendu  justice  à  son  a< 

même  à  ses  talents  ;  mais  i 

sait  pas  seulement  alors,  ( 

des  forces  navales  ,  il  fall 

leurs  donner  des  direction 

et  Sartine  dont  les  études 

point  été  dirigées  sur  cette 

l'administration  ,    ne  put 

cette  tâche  difficile.  11  s'a 

conserver  et  à  entretenir, 

aurait  fallu  sacrifier  pom 

aussi  a-t-on  attribué  à  ses 

tions  et  à  sa  timidité  ,1'am 

ses  ordres  et  de  ses  in  s  truc 

amiraux ,  et  par  suite  les  c 

sans  résultat  satisfaisant  de 

combinées  françaises  et  es 

dans  la  guerre  d'Amérique 

obligé ,  en  1780 ,  dans  nn 

tance  toute  particulière ,  p 

laisser  manquer  le  servi* 

rer  sur  le  Trésor  royal . 

douze  millions  au-delà  du 

lui  avait  été  accordé.  II  m 

de  faire  agréer  à  Louis  X 

un  prochain  travail ,  ta 


SAR 

ité  ne  pouvait  être 
i  ne  devait  d'ailleurs 
le  dans  un  terme  en* 
?cker,  directeur-gé- 
n ,  se  hita  d'aller  à 
ncer  le  fait  au  roi , 
ut  uu  grand  dérange- 
re  établi  pour  fac- 
es dépenses,  Le  mo- 
nt ,  m  cet  instant , 
r  le  ministre  attaqué, 
vec  acharnement ,  et 
rr  ciu'il  fallait  opter 
ou  le  miToi  de  Sar- 
1  il  était  décide'  â  ne 
îppoits.  Louis  XVI 
n  emUi rras qu'il  n'a- 
:prouvé.  Maurcpas,  À 
►portait  à  cette  épo- 
points ,  était  retenu 
goutte;  il  fut  con- 
.  finit  par  abandon- 
ii  ,  en  conséquence, 
i.{  octobre  1780). 
[mit dans  cette  lutte, 
satisfaction  de  faire 
ictère  de  la  marine 
,  le  marquis  de  Cas  - 
moment  où  Sartine 
virtemcnt ,  le  corps 
ette  arme ,  qui  était 
'si,  et  dans  plusieurs 
•Vanrr,  se  réunit  pour 
ancien  chef  des  rc- 
fl  al  leurs,  et  la  plus 
Au  commencement 
du  ,  Sartine  parais- 
-crnciit  menacé  coro- 
lles hoimnes  qui 
d'un  pur  tantes  fonc- 
»tives,  céda  aux  ins- 
inis,  et  se  retira  en 
»a  famille  était  origi- 
it  à  Tarragonc,  le  7 
1  ,  dans  de  grands 
été.  Son  fils ,  maître 
âgé  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fat  condamné  à  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  in  juin 
1794,  avec  sa  femme  et  sa  belle- 
mère,  Mme.  de  Sainte-Amaranthe , 
(  F.  RoBESPIEME  ,  XXXVIII ,  *46, 
et  Trial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sartine, 
celui  qu'il  prononça  au  Châtelet  ,  en 
1 76'i  ,  à  I  occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant -civil; 
et  l'on  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-f-e* 
S  ARTO  (  Aimai  del  ).  F.  Vah- 

IftJCCBI. 

SASSI  (Joseph  Awtoiwe  ),  en  la- 
tin Saxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué,  naquit  le 
q8  février  1675,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hom  m  es  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblatf  , 
et  y  professa  les  belles -lettres.  Re- 
çu docteur  an  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  nu, 
et  conservateur  de  la  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  (Foy.  ce  nom,  V.?oi). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie ,  Saisi  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  11  concourut  à  la 
publication  du  Rerum  Italicarum 
scriptorn  (  F.  Muratoiu  ,  XXX , 
535  );et  indépendamment  d'un  grand 
nombre  île  notes  et  de  dissertations 

Îju'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
ôurnitdes  copies,  collationuées  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambro* 
sienne,  de  V Histoire  des  Goths  de 
Jornandès;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune ,  de  la  ville  de  Lodi, 
(par  Morena)  deRomuaid  archevè- 


44*  SAR 

substitué  aux  très-mauvaises  lanter- 
nes dont  on  faisait  usage  auparavant 
(i).  Il  ne  dépendit  pas  de  lui  d'em- 

Êêcher  la  catastrophe  dont  la  rue 
oyale  fut  le  théâtre,  dans  la  soi- 
rée du  3o  mai  1770,  pendant  la 
fête  donnée  à  l'occasion  du  ma- 
riage de  Louis  XVI.  Ce  qu'on  ap- 
pelait le  bureau  de  la  ville  de  Pa- 
ris, se  trouvait  seul  chargé  des  me- 
sures relatives  à  ces  sortes  de  fê- 
tes ;  et  les  magistrats  supérieurs  n'y 
concouraient  que  lorsqu'ils  en  étaient 
requis.  Une  foule  d'établissements  at- 
testèrent l'amour. bien  entendu  de 
Sa rti ne  pour  le  bien  public  :  la  halle 
au  blé ,  entre  autres  monuments ,  fut 
construite  sous  son  administration, 
et  l'on  a  donné  son  nom  à  l'une 
des  rues  qui  y  aboutissent.  On  lui 
doit  la  fondation  d'une  école  gra- 
tuite de  dessin ,  en  faveur  des  ou- 
vriers qui  se  destinent  aux  métiers 
tenant  aux  arts.  EnGn  c'est  à  lui 
qu'on  est  redevable  des  maisons  de 
jeu ,  mesure  qui  fut  moins  générale- 
ment approuvée. Le  roi,  voulant  ré- 
compenser son  zèle  et  son  activité  , 
le  fit  conseiller  -  d'état ,  en  1767. 
Sartine  quitta  la  place  de  lieutenant- 
général  de  police,  en  mai  1774*  et 
eut  pour  successeur  M.  Le  Noir. 
Bientôt  après  (  ?4  aoul  )  »il  fut  nom- 
mé secrétaire-d'état  au  département 
de  la  marine ,  puis  ministre ,  en  rem- 

Îriacement  de  Turgot.  Ses  nouvelles 
onctions  administratives  n'avaient 
Î;uère  de  rapport  avec  les  travaux  qui 
'occupaient  depuis  quinze  ans  (a)  ; 


(1)  La  premier*  fondation  des  lanterna*  a  réver- 
bères se  fit  par  «m  cotisation  volontaire. 

(%)  Pfoi  roia  ,denui«  ulunaure  siècles  ,  laissant  w  la 
noblesse  las  emplois  militaires  et  les  crandes  chartes 
de  la  courenoe,  ne  confiaient  tuera  qu'à  de*  magutrat» 
attaché»  an  conseil  d'état,  les  différents  minuteras 
•*  même  cens  de  la  guerre  et  de  h  marine.  Louis 
XIV  en  avait  fiait  un  principe  de  «internement.  Sons 
1  on  s'en  est  écarte,  et  nlnaisiirsaxcm- 
■  dire  «m*M  arait  eu  tort. 


SAR  . 

et  en  effet,  il  ne  semblait  f 

précisément  l'homme  qu'on  \ 

le  mieux  opposer  À  l'amiraut 

gleterre,  au  fort  d'une  eue 

embrasait  les  deux  mondes 

on  avait  senti  le  besoin  d'an 

trat  sévère   pour  dompter 

d'insubordination  qui  régnait 

corps  de    la  marine.   Chei 

justifier  le  choix  de  son  soi 

Sartine  confia  la  direction  d 

et  arsenaux  an  chevalier  c 

rieu  ,  dont  il  avait    su   aj 

le  mérite;  et  il  se  conduisit 

les   conjonctures    les   plus 

rassantes ,  avec  la  sagesse  e 

qui  avaient  caractérisé  sa  pn 

administration.  11  releva  la 

française  de  l'état  de  délabre 

elle  était  réduite  depuis  la  61 

gne  de  Louis  XIV.  On  a  g 

ment  rendu  justice  à  son  ac 

même  à  ses  talents  ;  mais  il 

sait  pas  seulement  alors,  d 

des  forces  navales  ,  il  falh 

leurs  donner  des  directions 

et  Sartine  dont  les  études  n 

point  été  dirigées  sur  cette  j 

l'administration  ,   ne  put 

cette  tâche  difficile.  Il  s'atl 

conserver  et  à  entretenir, 

aurait  fallu  sacrifier   pour 

aussi  a-t-en  attribué  à  ses  : 

tions  et  à  sa  timidité ,  l'anibi 

ses  ordres  et  de  ses  instructî 

amiraux ,  et  par  suite  les  op 

sans  résultat  satisfaisant  des 

combinées  françaises  et  esp; 

dans  la  guerre  d'Amérique. 

obligé,  en  1780,  dans  une 

tance  toute  particulière ,  pot 

laisser  manquer  le  service 

rer  sur  le  Trésor  royal , 

douze  millions  au-delà  du  a 

lui  avait  été  accordé.  Il  se  1 

de  faire  agréer  à  Louis  XV 

ua  prochain  travail ,  mm 


SAR 

çitimité  ne  pouvait  être 
et  qui  ne  devait  d'ailleurs 
ec  que  dans  un  terme  en- 
é.  Necker,  directeur-gé- 
nanecs ,  se  Stita  d'aller  à 
dénoncer  le  fait  au  roi , 
>ort  int  un  grand  dérange- 
Tordre  établi  pour  Tac- 
ites les  dépenses.  Le  mo- 
livsant ,  m  cet  instant , 
iruser  le  minislrr attaqué, 
s  ta  avec  acharne  ment ,  et 
gnificr  qu'il  fallait  opter 
raitc  ou  le  rrnroi  de  Sar- 
lequel  il  était  décide  a  ne 
de  rapports.  Louis  XVI 
uis  un  einUirras qu'il  n'a- 
:orr  éprouvé.  MaurcpasfÀ 
i  rapportait  à  cette  épo- 
s  les  points ,  était  retenu 
r  la  goutte;  il  fut  con- 
c  roi  finit  par  abandon- 
?,  qui ,  en  conséquence, 
ic.  (  14  octobre  1780). 
inquciirdans  cette  lutte, 
s  ,  la  satisfaction  de  faire 

ministère  de  la  marine 
mis.  le  marquis  de  Cas- 
s  le  moment  où  Sa rti ne 
1  département ,  le  corps 
de  cette  Arme ,  qui  était 
1  Hrrst,et  dans  plusieurs 
s  de  France,  se  réunit  pour 
ri  sou  ancien  chef  des  rc- 
ranil  flatteurs,  et  la  plus 
une.  Au  commencement 
olutioii ,  Sartine  parais- 
lécialernriit  menacé  com- 
ipart  des  boni  mes  qui 
n pli  d'importantes  fonc- 
usiratives,  céda  aux  lus- 
ses .unis,  et  se  retira  en 
Voii  sa  famille  était  origi- 
miirut  à  Tarragonc,  le  7 

1801  ,  dans  de  grands 
de  piété.  Son  fils ,  maître 
c*  9  âgé  de  trente-quatre 


SAR 


443 


ans  ,  fnt  condamne  à  mort  par  le 
tribunal  révolutionnaire,  le  it  juin 
1 794  ,  avec  sa  femme  et  sa  twlle- 
mère,  Mme.  de  Sainte- Amaranthe , 
(  F.  Robesfieme  ,  XXXVI II ,  *46, 
et  Tbial  ).  On  a  imprimé ,  entre 
autres  discours  de  M.  de  Sartine, 
celui  qu'il  prononça  au  Ghâtclet  v  en 
1 76'i  ,  à  l'occasion  de  la  retraite  de 
M.  d'Argouges  ,  lieutenant  -  civil  ; 
et  l'on  a  publié  sous  son  nom  le 
Règlement  de  1780 ,  concernant  la 
salubrité  des  vaisseaux  et  la  santé 
des  équipages.  Son  portrait  peint  par 
Vigie ,  a  été  gravé  par  Miger.  L-f-e. 

S  ARTO  (  AiinaÉ  del  ).  F.  Vah- 
rvccbi. 

SASSI  (Joseph  Awtoiwe),  en  la- 
tin Srtxius  ,  philologue,  antiquaire 
et  bibliographe  distingué,  naquit  le 
28  février  1675,  à  Milan,  d'une 
famille  patricienne  qui  a  produit 
plusieurs  hommes  de  mérite.  Après 
avoir  terminé  ses  études ,  il  entra 
dans  la  Congrégation  des  Oblats  , 
et  y  professa  les  belles -lettres.  Re- 
çu docteur  an  collège  ambrosien, 
il  en  fut  nommé  recteur  en  1711, 
et  conservateur  de  la  célèbre  biblio- 
thèque fondée  par  le  cardinal  Fréd. 
Borromée  {Fqy.  ce  nom,  V.?o?). 
Doué  d'une  grande  ardeur  pour  le 
travail ,  et  passionné  pour  la  gloire 
de  sa  patrie ,  Sassi  prit  une  part  ac- 
tive aux  entreprises  littéraires  les 
plus  importantes.  Il  concourut  à  la 
publication  du  Berum  Italicarum 
scriptores  '.  F.  Muratoiu  ,  XXX  , 
535);  et  indépendamment  d'un  grand 
nombre  de  notes  et  de  dissertations 

Îju'il  remit  au  savant  éditeur  ,  il  lui 
burnitdes  copies,  collationiiées  sur 
les  manuscrits  de  la  biblioth.  Ambra* 
sienne,  de  Y  Histoire  des  Goths  de 
Jornandès  ;  des  Chroniques  de  Lan- 
dulphe  le  jeune ,  de  la  ville  de  Lodi  9 
(parMorcna)  deRomnald  arche  v*- 


, ,  <inn.  lb^>  nioCetica  **  *  r .  ef.     A*Gt    va  tait  Ç^^  i  w 

'     t/itio  <*Pol°»    /,«,niS^(/e         auteur  1  a/i:ccitnenlS  u*> 

^tes  ""r.?--r  Vsi-te 


SAT 

tores,  citée  parSaumaisc 
itc;  mais  Ton  sait  que  ce 
ut  imprime  pour  la  pre- 
u'en  1 4*}  5;  et  Ton  ne  cou- 
ouvrage,  avec  datecer- 
des  presses  de  cette  ville 
i  (  i  )  (  Voy.  V  Essai  sur 

l'imprimerie ,  par  La- 
nder  ,  pag.  -jo<)  ).  VII. 
le  adventu  Mvdiolanum 
c  apo.stuli,  contra  non- 
Utcris  œtatis  scriptores. 

ad  Comment  aria  ritds 
i  ,  ibid. ,  174H  ,  in -4°. 
xiepiscoporum  mediola- 
*ries  liistorico-chronolo- 
iiicœ  le $e s  et  veterum 
r.fidem  illustratayibid. , 
m.  iii-4°.  Ce  savant  ou- 
f'ccilc  de  la  fie  de  l'au- 
?h.  Oltrocchi.  W-s. 

ilN ,  ;  LvciusApvieii's 
s  \  dcmagnguescditietix, 
s  Tau  04o de  Rome,  (1  \\ 
.  }  un  de  ces  personnages 
1  n'obtient  une  mention 
)irc  qu'à   cause  du    mal 
ait.  11  ct.tit  (Vu ne  famille 
;ntr ,  et  fut ,  il  .ni  s  sa  jeu- 
;è,  eu  qualité  de  questeur, 
ueiil  d'IMie,  lequel  avait 
importance  pour  les  sub- 
•  Kome.  Uniquement  oc- 
ai  sirs ,  il  négligea  tcllc- 
mploi  ,  que  le  seii.it  l'en 
ès-lors  ,  quittant  la    dé- 
ir  1rs  factions,  il  ne  res- 
our  se  venger  du  corps 
ronoucé  sa  disgrâce.   Le 
noyen  d'y  réussir ,  était 
er  au  parti   de  Marius, 
ilion  commençait  à  truii- 
iblique.  Il  contribua  puis- 


r  bwvraf»  imprime  *  Milan,  tui«ai>l 
rt  ,  *«t  |i<ltluU-  .  .Ilir.i.  ut,  ./#■  /* 
•fl»       VaM«    .       PtllL      Ar     1*41  «g  IM    , 


SAT  445 

samment,  en  qualité  de  tribun  du 
peuple ,  à  faire  obtenir  à  ce  gênerai 
un  quatrième  consulat ,  au  mépris 
des  lois  de  l'état.  Gomme  Marius 
feignait  de  s'en  défendre  ,  Satur- 
nin joua  fort  bien   son   rôle  dans 
cette   comédie  ,  lui  reprochant  de 
trahir  sa  patrie ,  en  refusant  le  com- 
mandement de  l'armée  dans  un  si 
pressant  danger.   Marius  fut  élu  à 
cause  du  besoin  qu'on  avait  de  sa  va- 
leur ,  bien  qu'il  n'y  eût  o  personne , 
»  dit  Plu  ta  rq  11c ,  qui  ne  vit  que  c'était 
9  une  feinte ,  et  que  Saturnin  était 
•  apostépar  Marius  pour  faire  reje- 
»  ter  son  refus.  »  Deux  ans  après,  le 
vainqueur  des  Cimbres,  aspirant  à  un 
sixième  consulat,  n'avait  poiut  de  con- 
current plus  redoutable  que  Métellus 
le  Numtuiquc.  Saturnin  se  prêta  d'au- 
tant plus  volontiers  à  le  servir  dans 
«ut te  occasion  ,  qu'il  portait  la  haine 
la  plus  violente  à  Métellus ,  qui,  étant 
censeur ,  avait  voulu  le  chasser  du 
sénat  ;  mais  il  s'était  soustrait  a  ce 
déshonneur  en  excitant  une  sédition 
contre  ce  vénérable  censeur  (  V,  Mé- 
tellus, XXVIII ,  454  ).  Pour  l'é- 
carter Métellus  du  consulat,  il  fallait 
que  Saturnin  fût  continué  dans  le 
tribunal.  Déjà  neuf  candidats  étaient 
élus  ;  déjà  les  suffrages  donnaient  la 
dixième  place  à    Nonius  ,   homme 
cher  aux  patriciens  :  les  satellites  de 
Marius  et  de  Saturnin  le  massacrè- 
rent ;  et  le  lendemaiu  ce  farouche 
démagogue  fut  élu  tumultuairemcnt 
par  quelques  gens  delà  lie  du  peuple 
unis  à  ces  brigands.  Les  magistratu- 
res romaines  commencèrent  dès-lors 
à  ne  s'obtenir  le  plus  souvent  que  de 
cette  manière  violente.   A  peine  élu 
tribun,  Saturnin  propose  ue distri- 
buer aux  citoyens  les  plus  indigents 
les  terres  dont  les  Cimbres  s'étaient 
empares ,  cl  que  Marius  leur  avait  re- 
prises. La  justice  voulait  qu'dks  fus- 


446  SAT 

sent  rendues  aux  anciens  propriétai- 
res. La  proposition  du  tribun portait 
en  outre  que  le  sénat  ratifierait  dans 
cinq  jours  ce  qui  aurait  été  ordonné 
par  le  peuple.  Cette  loi  passa  dans 
les  comices  populaires,  à  la  faveur 
des  coups  de  pierres  et  de  bâton,  que 
les  agents  de  Saturnin  firent  pleuvoir 
sur  les  opposants.  Metellus  ,  en  re- 
fusant, comme  sénateur,  son  adhési  on 
à  une  pareille  violation  des  droits  de 
la  propriété,  encourut  l'exil  que  Sa- 
turnin prononça  contre  lui.  Dès- 
lors ,  ce  factieux  ne  connut  plus  de 
frein.  11  voulait  élever  au  consulat 
Glaucias,  complice  de  t  ous  sescrimes  ; 
mais  celui-ci  avait  à  craindre  que 
Me  m  mi  ns  ne  lui  fût  préféré.  Saturnin 
l'en  débarrassa  par  un  assassinat. 
Ces  attentats  réitérés  lui  firent  per- 
dre son  crédit  sur  ceux  de  ses  parti* 
sans  qui  n'étaient  pas  endurcis  dans 
la  scélératesse  ;  et  dès-lors  il  ne  pou- 
vait plus  rien  attendre  de  Marins  au- 
quel il  cessail  d'être  utile.  Le  sénat, 
et  les  chevaliers  se  réunirent  en  armes 
contre  Saturnin  (  V.  Scaurus  )  :  ces 
deux  scélérats ,  obligés  de  se  retirer 
dans  leGa  pi  tôle  avec  leurs  satellites  y 
furent  bloqués  par  Ma  ri  us  lui-même 
qui  les  réduisit  par  la  soif,  en  faisant 
couper  les  conduits  qui  amenaient 
de  I  eau  dans  cette  forteresse.  Per- 
suadé qu'il  avait  encore  dans  le 
consul  un  protecteur  secret ,  Sa- 
turnin se  remit  entre  ses  mains; 
mais  il  ne  fut  pas  plutôtdescendudans 
le  forum  ,avec  ses  compagnons,  qu'ils 
y  furent  tous  assommés  (  l'an  de 
Rome  654)-  Tel  est  le  récit  de  PIu- 
tarque  ;  Appieu  raconte  que  Satur- 
nin, Glaucias  et  le  questeur  Safcius 
leur  complice ,  furent  euferraés ,  par 
ordre  de  Marius,  dans  le  lieu  même 
des  séances  du  Sénat.  Mais  quelques 
citoyens,  voyant  dans  cette  mesure  un 
tratagème  pour  sauter  ces  grands 


SAT 

coupables  ,  ouvrirent  la  toiti 
l'édifice,  et  lapidèrent  Satur 
ses  deux  principaux  complice 
qu'à  ce  qu'ils  les  eussent  étend 
le  carreau ,  tout  revêtus  qu'ils  i 
des  marques  de  leur  dignité, 
les  lois  les  plus  odieuses  que  i 
dre  ce  démagogue,  on  doit 
celle  qui  déclarait  traître  à  la 
quiconque  oserait  contredire  c 
me  interrompre  un  tribun  f 
au  peuple  quelque  proposition 
peut  lire ,  sur  Saturnin ,  Plan 
Fie  de  Marius  ,  Florus,  lii 
chap.  16,  et  surtout  Appien 
lexandrie  ,  Histoire  des  gi 
civiles  de  la  Bépub.  romaine 
Ier. ,  chap.  iv.  On  a  reproché  £ 
tôt  de  n'avoir  fait  aucune  m 
des  séditions  de  Saturnin  ,  dai 
Révolutions  romaines.  D— 
SATURNIN  {PublwsSm. 
nws  Saturninus  ) ,  l'un  des 
tyrans  qui  disputèrent  l'emj 
Gai  lien  ,  avait  remporté  plu 
victoires  sur  les  Barbares.  1 
par  Valérien,  aux  premiers  en 
militaires ,  il  justifia  le  choix 
prince  par  de  nouveaux  sei 
Les  légions  qu'il  commandai! 
vêtirent  de  la  pourpre,  l'an 
Trebellius  Pollion  rapporte  qi 
turnin  dit  alors  aux  soldats  :  « 
»  avez  perdu  un  bon  généra 
»  vous  donnant  un  assez  nu 
»  empereur.  »  Cependant  il  coi 
de  signaler  sa  valeur  par  des  a 
éclatantes;  mais  ses  troupes, 
s'efforçait  de  maintenir  dans  l< 
bitudes  d'une  discipline  sévèi 
massacrèrent,  vers  Tan  367. 
d'après  les  médailles  de  f 
nin  qu'on  a  fixé  à  quatre  a 
la  durée  de  son  règne  ;  mais  I 
celles  que  nous  avons  sont  susp 
Pollion,  qui  loue  l'affabilité  < 
autres  vertus  de  ce  prince,  a  » 


SAT 

ranattre  qu'elle  partie  de 
i  fut  soumise.  W— *• 
¥  IN  (Sbxtus-JuliusSj* 
)  ,  tyran,  était , selon  Vo- 
riginc  gauloise.  Il  étudia 
,  à  Roue  ,  et  devint  ha- 
•.  Ayant  embrassé  la  pro- 
armes,  il  mérita  la  con- 
iréiien  ,  et  parvint  ra- 
ux  premières  dignités.  Il 
prvices  importants  à  l'em- 
raillant  à  pacifier  les  Gau- 
agne ,  et  en  expulsant  les 

l'Afrique.  Au  rélien  le 
i  lieutenant  dans  l'Orient; 
autant  son  ambition ,  il 
t  expressément  d'entrer 

dont  les  peuples  étaient 
ftposés  à  la  révolte.  Sous 

Probiis ,  Saturnin  oublia 
e,et  voulut  visiter  Alexan- 
tbitants  de  cette  ville,  ac- 
i  rencontre,  le  saluèrent 
luguste.  Effrayé  des  dan- 
sourait  en  l'acceptant ,  il 
romptement;  mais,  reflè- 
te Probus  ne  lui  pardon- 
sa  désobéissance,  il  prit 
(  Tan  ?8o  ) ,  dans  l'espoir 
r  les  malheurs  qu'il  re- 
iv.  Vopiscus,  dont  l'aïeul 
reseiit  à  l'inauguration  de 

rapporte  que  ce  prince 
lant  la  cérémonie,  et  qu'il 
Aciers  :  «  La  république 
ourd'hui  un  sujet  néecs- 
I  m'est  permis  de  le  dire, 
ti  rendu  de  grands  ocr- 
ais quel  fruit  m'en  reste- 
r  la  démarche  que  je  fais 
nent,  je  ruine  tout  le  pas- 
t>bus,  après  avoir  refusé 
i  la  révolte  de  Saturnin , 
ement  de  calmer  $t&  in- 
,  et  de  le  ramener  à  son 
>rcé ,  par  ses  officiers ,  de 
es  armes,  le  malheureux 


SAU  447 

gênerai,  abandonné  bientôt  d'une 
partie  de  ses  troupes ,  se  renferma 
dans  Apamée ,  où  il  fut  assiégé  et 
saisi  par  les  soldats  de  Probus,  qui 
le  massacrèrent.  Son  règne  n'avait 
duré  que  quelques  mois.  Les  médail- 
les de  ce  prince ,  publiées  par  Golt- 
ûus  et  Mezza  barba,  sont  toutes  fau- 
ses  ou  suspectes.  —  Satuinin  est  le 
nom  d'un  autre  tyran  qui  prit  la  pour- 
pre dans  les  Gaules ,  sousJe  règne  de 
Constance  ou  de  Julien  (35o  à  963). 
L'histoire  n'en  fait  aucune  mention; 
et  son  eiistence  n'est  prouvée  que 
par  une  médaille  en  petit  bronze, 
publiée  par  Banduri.  M.  M  ion  net  juge 
cette  nièce  suspecte.  Voyez  son  Trai- 
té de  la  rareté  des  m  édaiUes.  W— s. 
SAUL  (emprunté)  %  premier  roi 
d'Israël ,  était  fils  de  Cis,  ho  m  me  puis- 
sant de  la  ville  de  Gabaa ,  dans  la  tri- 
bu de  Benjamin.  Parmi  tous  les  en- 
fants d'Israël,  il  n'y  en  avait  pas  de 
mieux  faitquclui.  L'Écriture  dit qn'il 
était  plus  grand  que  les  autres  de 
toute  la  tête.  Lassés  du  gouvernement 
des  pontifes  ,  les  Israélites  deman- 
dèrent un  roi ,  qui  les  jugeât ,  et  qui 
combattit  avec  eux.  Samuel  reçut  du 
Seigneur  l'ordre  de  se  rendre  aux  de- 
sirs  du  peuple.  Quelques  jours  après, 
Saut  vint  à  Ramatha  consulter  le  pro- 
phète au  sujet  des  ânesses  de  son 
pere,  qui  s'étaient  effarées.  Samuel , 
instruit  que  c'était  l'homme  choisi 


i 


ar  Dieu  pour  régner  sur  son  peuple, 
e  reçut  dans  m  maison,  lui  fit  servir 
à  manger  et  le  retint  le  reste  de  la 
journée.  Le  lendemain,  il  partit  avec 
ui  de  grand  matin  ,  et  l'ayant  pris  a 
part,  il  répandit  de  l'huile  sur  sa 
tête     ,  et  l'embrassa ,  lui   disant: 
«  C'est  le  Seigneur  qui  ,  par  cette 
onction,    vous  sacre  pour  primer 
sur  son  héritage.   Retournez  dans 
votre  demeure  :  les  ânesses  que  vous 
cherchiez  sont  retrouvées;   votre 


448 


SAU 


père  n'y  pense  plus  ;  mais  il  est  en 
peine  de  tous.  »  L'esprit  du  Seigneur 
saisit  alors  Saùl,  et  il  prophétisa.  Cet 
événement  se  passa  1  an  ioqi  avant 
Jésus -Christ.  Samuel  ayant  convo- 
qué le  peuple  à' Mas  plia  pour  élire  un 
roi  v  le  sort  tomba  sur  Saùl.  Celui-ci 
se  tenait  caché  dans  sa  maison;  mais 
il  en  fut  tiré  par  force  et  amené  au 
milieu  du  peuple ,  qui  le  salua  des 
acclamations  les  plus  vives. Toutefois 
il  s'eV  trouva  plusieurs  dans  l'assem- 
blée qui  murmurèrent  contre  le  nou- 
veau roi  ,  et  ne  lui  firent  aucun  pré* 
sent.  Saûl  fit  semblant  de  ne  pas  s'en 
apercevoir,  et  retourna  dans  Gabaa, 
sous  l'escorte  de  ses  amis.  .Un  mois 
après  ,  il  revenait  de  la^  campagne  , 
suivant  sts  bœufs  ,  lorsqu'il  reçut  la 
nouvelle  que  le  roi  des  Ammonites 
était  venu  camper  près  de  Jabès  en 
Galaad ,  et  qu'il  menaçait  d'en  trai- 
ter les  habitants  de  la  manière  la 
plus  cruelle.  Saisi  de  colère,  Saùl  cou- 
pa ses  deux  bœufs  en  morceaux  et  les 
envoya  dans  toutes  les  terres  d'Is- 
raël, disant  :  «  C/cst  ainsi  qu'on  trai- 
tera les  bœufs  de  tous  ceux  qui  ne 
prendront  pas  les  armes  pour  suivre 
Saùl  et  Samuel.  Tout  le  peuple  ,  dit 
l'Écriture ,  sortit  comme  s'il  n'eût 
été  qu'un  seul  homme,  et  se  réunit 
à  Bczecli ,  où  Saùl  passa  la  revue  de 
l'armée  :  elle  se  trouva  forte  de  trois 
cent  trente  mille  hommes ,  dont 
trente  mille  de  la  tribu  de  Juda.  Le 
lendemain,  Saùl  divisa  ses  troupes  en 
trois  corps  ,  et  à  la  pointe  du  jour  , 
pénétra  dans  le  camp  des  Ammo- 
nites ,  qui  furent  taillés  en  pièces. 
Dans  l'ivresse  de  la  victoire ,  le  peu- 
ple se  souvint  des  ennemis  de  Saùl , 
et  voulut  les  massacrer;  mais  ce 
prince  les  prit  sous  sa  protection ,  et 
conduisit  le  peuple  à  Galgala  pour 
y  renouveler  la  cérémonie  de  son 
élection.  Elle  se  termina  par  des  sa- 


{ 


SAU 

crifices  et  par  de  gran 
sanecs.  Saùl  congédia  en 
pie ,  et  retint  seuleme 
trois  mille  hommes  cl 
laissa  mille  sous  le  con 
de  Jonathas,  son  fils, 
les  autres  à  Machmas  et 
ne  de  Béthel.  Jonathas 
es  Philistins  à  Gabaa  , 
semb.'èrent  une  armée 
breuse ,  dit  l'Écriture  , 
qui  est  sur  le  bord  de 
vinrent  camper  à  Ma  cl 
obligé  de  se  retirer  à  ( 
suivi  de  tout  le  peuple; 
raelites ,  effrayés  du  non 
ennemis  fuyaient  ou 
dans  les  cavernes  des 
Craignaut  de  se  voir 
abandonné,  Saùl  crut  pi 
l'absence  de  Samuel ,  ofl 
fice  pour  apaiser  le  ( 
achevait  cette  pieuse 
quand  Samuel  arriva,  a Ç 
fait ,  lui  dit  le  prophète 
vez  point  gardé  les  or 
Seigneur  vous  avait  donc 
cherché  un  homme,  selc 
pour  être  chef  de  son  p 
règne  ne  subsistera  point 
vait  plus  avec  lui  qu' 
cents  hommes ,  dont  ] 
n'était  armé  d'une  lan< 
épec.  Il  revint,  avec  cette 
pe,  à  Gabaa,  et  s'établit  £ 
de  cette  ville ,  sous  un  gr 
pendant  Jonathas,  fati 
inaction  ,  entra  ,  suivi 
écuyer,  dans  le  camp 
tins,  dont  il  égorgea  la 
cée.  Aux  cris  des  monraj 
listins  saisis  d'effroi  >  et 
attaques  de  toutes  parts 
leurs  armes  les  uns  conti 
Les  Israélites,  témoins 
dige,  rejoignirent  Saùl 
de  leur  première  ardcii 


à  la  poursuite  de  l'ennemi. 
Jessein  de  prévenir  les  dé* 
li  fréquents  avec  une  foule 
inée,  il  jura  de  punir  de  mort 
mangerait  avant  le  coucher 
1.  Mais  Jonathas  ,  ignorant 
nt  qu'avait  fait  .son  père , 
le  bout  d'une  baguette  dans 
t  de  miel  et  la  portaàsabou- 
Israélites  ,  en  arrivant  dans 
las  et  exténues  de  besoin  ,  su 
sur  les  troupeaux   enlevés 
listins  ,  et  mangèrent  de  la 
sec  le  sang  *  contre  la  dé- 
la  loi.  Saiil  réprima  cette 
n  coupable,  et  fit  élever, 
udroil  même  ,  un  autel  au 
.  Ii  avait  le  projet  de  conti- 
uui suivre  les  Philistins  prn- 
iiùt;  mais  ayant  consulté  te 
• ,  il  n'en  reçut  aucune  ré- 
I  connut  alors  la  faute  de 
s  et  voulut  le  faire  mourir  ; 
peuple  s'y  opposa.   Saiil  ro- 
is Gabaa  ,  chargé  de  butin. 
ces  qu'il  avait  obtenus ,  ci 
tant  son  autorité,  avaient  de- 
son  caractère  guerrier.    Il 
ton  armée  des   ho  in  nies  les 
liants  qui  fussent  (Lus  Israël, 
guerre  à  ses  voisins  ,  qu'il 
tes  tributaires.     Il    Mit   le» 
les,  et  leur  enleva  lr.  terres 
rigueur  *vjit  dmint  es  a  sou 
Samuel    vint  alurs  trouver 
f  Im  rom manda  ,  de  la  part 
leur,  d'exterminer  les  restes 
•led'Amaîer.  «Sun!  nbéit ,  en 
en    pi  ères  h  s    A  m  a  1  ce  i  Us  ; 
crut  devoir  épargner  A  gag  , 
,  et  nul  lu*  en  reseive  une 

,rs  troupeaux  pour  l«'-  s.ieri- 

o ffi ail  ♦   ru   re<*(iiiii.iiHs.ii.(->* 

victoire,  un  lu.  Inculte  sur 

(«a 'gala  .  qtian  t  .Sa un  ei  vint 

iKbcr   sa  dé»ohti*sjurc,  et 

xicerque  Dieu  l'avait  rejeté 

XL, 


SAU 


449 


sans  tetotir.  Le  prophète  voulut  s'é- 
loigner ;  mais  Saiil  le  retint  par  le 
bord  de  son  manteau  qui  se  déchira, 
o  C'est  ainsi ,  lui  Hit  Samuel ,  qu'au- 
jounl'hui  le  Seigneur  à  déchiré  le 
royaume  d'Israël.  »  Codant    à    ses 
instances,  Samuel  resta  pour  ado- 
rer avec   lui  le  Seigneur;    et   s'e- 
tant  fait  amener  le  roi   d'Ain  al  ce  , 
il  donna  ordre  de  le  tuer  (  V.  Sa- 
muel, pag.  274  ci-dessus  ).   Dès  ce 
moment  S *ûl  eut  de  fréquents  accès 
île  fureur;  mais  le  son  de  la  harpe 
avait  le   pouvoir  de  le  calmer.  Da- 
vid,  que  le  Seigneur  avait   choisi 
pour  régner  après  Saiil, ayant  joué 
île  eet  instrument  devant  le  prince  , 
il  le  retint  à  sa  cour,  et  le  fit  son 
écuyer.   La  victoire  que  David  rem- 
porta sur   le  géant  Goliath  (  fqy. 
David  ,  X ,  f>88  ),  accrut  l'affection 
que  lui  portait  Saiil  ;  mais  ayant  en- 
tendu les  femmes  d'Israël  répéter 
dans  leurs  chant*  :  S  nul  en  a  tue  mille, 
et  David  en  a  tué  dix  mille ,  l'envie 
entra  dms  son  rœur.   Il  refusa  de 
donner  à  David  sa  bile  Merob,  qu'il 
avait  promise  au  vainqueur  de  Go- 
liath ;  et  il  essaya  deux   fois  de  le 
percer  de  sa  lance.  ^Cependant    il 
craignit  de  se  rendre  odieux  a*i  peu- 
ple s'il  le  faisait  mourir  ;  et  il  l'en- 
voya faire  la  guerre  aux  Philistins , 
dans    l'espoir   qu'il    succomberait. 
Mais  David  réussit  dans  toutes  $cs 
cntrepiises  ,  et  força  Saiil  de  lui  don- 
ner la  main  de  sa  fille  Mirhol  .  dont 
il  était  aime.  On  peut  voira  l'article 
David,  la  ruse  qu'employa  Mirhol 
pour  le  dérober  à  la  haine  de  Saùl , 
que  les  succèsdeson  gendre  irritaient 
de  plu*  eu  p!us.   Furieux  de  ce  qlic 
Davi  1  lui  était  échappé  ,  Saiil  fit  re- 
tomber sa  rulèrc  *>i;r  ceux  qu'il  «imp- 
roiina   le  l'avoir  f  ivorisé.   Il  ri.iiida 
le  graud-pretre  Ahiuiélcrh  ,  qui,  11c 
rotinaùsant  pas  la  di>gracrdc  David, 


I 


45o  SAU     . 

lui  avait  donné  quelque  nourriture  , 
et  remis  l'épée  de  Goliath ,  que  Ton 
conservait  dans  le  sanctuaire  ;  et 
après  lui  avoir  reproche'  sa  trahison , 
le  fit  massacrer ,  ainsi  que  tous  les 
prêtres  qui  l'accompagnaient.  11  éten- 
dit sa  vengeance  à  la  ville  de  Nobé 
(i) ,  dont  il  fit  passer  tous  les  habi- 
tants au  fil  de  l'épée ,  sans  distinction 
d'âge  ni  de  sexe.  Aveuglé  par  sa  fu- 
reur, il  poursuivit  ensuite  David  ,  et 
il  l'aurait  atteint  dans  le  désert  de 
Maon,  si  la  nouvelle  d'une  irruption 
des  Philistins  ne  l'eut  forcé  de  rétro- 
grader. Dès  qu'il  eut  repoussé  les 
ennemis ,  il  prît  avec  lui  trois  mille 
hommes  ,  résolu  d'aller  chercher 
D<ivid  jusques  sur  les  rochers  les 
)lus  escarpés  d'Ëngaddi.  Deux  fois 
e  Seigneur  mit  Saul  à  la  merci  de 
celui  qu'il  poursuivait  avec  tant  d'a- 
charnement. La  première  fois  David 
se  contenta  de  couper  le  bord  de  son 
manteau  ;  il  lui  enleva  la  seconde 
fois ,  sa  lance  et  sa  coupe.  Touché  de 
tant  de  générosité ,  Saul  versa  des 
larmes,  et  fit  promettre  par  serment 
à  David ,  de  ne  point  exterminer  sa 
rare  quand  il  serait  monté  sur  le 
trône  d'Israël.  Quelque-temps  après, 
les  Philistins 'ayant  réuni  toutes  leurs 
forces,  vinrent  camper  à Sunam  ;  de 
son  côté,  Saul  rassembla  ses  troupes 
à  Gelboé.  Effraye  du  nombre  de  ses 
ennemis ,  il  désira  consulter  le  Sei- 
gneur sur  l'issue  de  la  guerre  ;  mais 
les  prêtres  et  les  prophètes  ayant  re- 
fusé de  lui  répondre ,  il  sortit  de  son 
camp ,  déguisé ,  pendant  la  nuit,  pour 
aller  trouver  une  pythonisse  célèbre 
dans  la  ville  d'Endor.  Cette  femme 
craignant  de  s'exposer  au  châtiment 
qu'encouraient  les  magiciens  ,  fit 
quelque  difficulté  o>  lui  obéir;  mais 
enfin  rassurée  par  ses  serments ,  elle 

(•)CVuitl.TUUd«L«Mt<t. 


SAU 

évoqua  l'ombre  de  Samuel 
dit  à  Saul  que  son  royau 

Sasscr  à  David  (  V.  Sa* 
essus  ,  pag.  275  ).  Accabl 
menace,  Saul  sentit  ses  1 
manquer ,  et  tomba  sur  la 
pythonisse  le  força  de  pren 
que  nourriture  ,  et  il  reg 
camp.  Cependant  les  Philu 
quèrent  les  Israélites ,  qui  fi 
en  déroute.  Saul  eut  la  d 
voir  égorger,  sous  ses  y 
trois  fils  Jonathas ,  À  binai 
chisna  :  blessé  lui  même  en 
il  pria  son  écuyer  de  Tj 
pour  ne  pas  tomber  vivant 
mains  de  ses  ennemis, 
ayant  refusé  de  lui  rendre 
service,  Saul  se  jeta  surs 
et  mourut  ainsi  en  désesn 
io5i  avant  J.-C.  Le  lendi 
Philistins  trouvèrent  le  coi 
prince  sur  le  champ  de  bal 
coupèrent  la  tete,  et  la  pe 
la  muraille  de  Bcthsan; 
habitants  de  Jabès  l'cnlcvi 
dans  la  suite  David  reern 
restes  pour  les  ensevelir 
tombeau  de  sa  famille  i 
L'histoire  de  Saul  est  racoi 
le  Premier  Livre  des  Boi 
longuement  occupé  les  co 
leurs  et  les  critiques  du  tel 
Les  fureurs  et  la  mort  de 
ont  été  le  sujet  d'un  grand 
de  compositions  drainatiqu 
la  tragédie  de  M.  Soumc 
théâtre  en  possédait  déjà  q 
portent  le  nom  de  Saiil  :  c 
Taille  de  Bondaroy,  i56a 
lard  de  Courgcnay ,  1608  ; 
Rycr  ,  1  G3c)  ;  et  enfin  ,  c 
Nadal,  1704.  Mais  si  M 
n'a  pas  eu  de  peine  à  s 
ses  devanciers ,  il  n'en  sera 
même  pour  ceux  qui  tenterai) 
lui  de  traiter  ce  sujet ,  l'on  < 


SAU 

*cnt  les  Livres  saints , 
ne  temps  l'un  des  plus 
tant  à  la  pièce  de  S  oui 
.  fait  partie  des  OEu- 
aire  ,  ce  n'est  qu'une 
ëcits  de  la  Bible ,  dont, 
ait,  maigre  son  génie, 
pu  apprécier  le  charme 
:Ue.  W — s. 

\  Le  B.  Alexandre  )  , 

Corse ,  était  ne  le  1 5 
,  à  Milan,  d'une  famille 
naire  de  Gènes.  Jules- 
iiinio  et  J.  B.  Rasorio 
emier*  instituteurs  ;  et 
nies  nuîtrcs  ,  il  fit  de 
;rès  dans  les  langues  et 
aneicuuc.  11  vint  ensuite 
r  ses  cours  de  philo>o- 
irisprudcuce.  Son  goût 
itc  s'était  manifesté  dès 
tendre  ;  à  dix-sept  ans , 
l  des  clercs  réguliers  de 
t  dès-loi  s  il  joignit  a  ses 
s  cille  de  la  théologie, 
it  ses  cours ,  il  soutint 
1rs  thèses  publiques  ,  et 
lier  doctoral.  Duué  de 
marinât  ion ,  d'une  mè- 
ne et  d'une  éloquence 
il  ne  tatda  pas  à  faire 
i  talents  pour  la  chaire. 
•  Sainte-Marie  de  Cane» 
possède  la  rniigicgalioii 
égulirr.s   à   Pavic ,  était 

pin  .spacieux  pour  le 
n:  d'élèves  qui  venaient 
hirnt'ail  «le  l'iiLstructiou; 
dit  a  h">  frais,  eu  achc- 
ir  un  plan  in.ï/nifwpiC, 
t  Kthihlioth'  qre  de  plu- 
ies rares  et  piéeieux.  A 


Il  Cl 


l-S 


oïdieN    varies 


V  ■   •   '  -.  ...  *     ...  .  »  » , 

•  de  Pavic  le  nomma  Mm 

et  Si  l'a^ccia  pour  l'a. 1- 

de  son  diocèse.  D'après 

lu  saint  archevêque  Char. 


SAU  45 1 

les  Borromée,ilse  rendit ,  en  i565 , 
à  Milan ,  pour  assister  a  l'ouverture 
du  premier  synode  ;  et  il  montra  , 
dans  cette  assemblée,  tant  de  science 
et  de  piété,  que  saint  Charles  le 
choisit  pour  son  confesseur.  Sauli 
fut  élu  supérieur-général  de  sa  con- 
grégation ,  en  1567  ;  trois  ans  après, 
Il  fut  revêtu  de  la  dignité  d'éréquo 
d'Aleria  dins  la  Corse,  et  consacré 
par  saint  Charles,  qui  voulut  présider 
lui-même  à  cette  cérémonie.  C'est  à 
la  sollicitude  du  nouveau  pasteur,  au 
zèle  qu'il  déploya  pour  éclairer  des 
lumières  de  l'Évangile  des  peuples 
à  demi -barbares,  qu'il  doit  le  glo- 
rieux surnom  d'apôtre  de  la  Corse.  En' 
vain  on  lui  proposa  l'archevêché  de 
Gènes  et  d  autres  riches  bénéfices  : 
il  voulait  Unir  ses  jours  au  milieu 
du  troupeau  que  lui  avait  confié 
la  providence  ;  mais  un  ordre  du 
Saint-Siège  le  força  d'accepter  ,  en 
1 5()  1 ,  l'éveché  de  Pavic.  Dans  une 
visite  qu'il  faisait  de  sou  nouveau 
diocèse,  il  mourutàCazzoli,le*ii  oct. 
i5<)2.  Ses  restes  furent  rapportés  à 
Pavic ,  et  iuhumés  dans  le  cnœur  de 
l'église  cathédrale. Un  décret  du  pape 
Benoît  XIV,  en  date  du  a3  avril 
1  *j4  '  »  a  prononcé  sa  béatification. 
On  a  de  ce  saint  prélat  des  Lettres 
pastorales,  des  Statuts  sjnodaux  , 
et  qui  Iqucs  Opuscules  mystiques,  tant 
imprimes  que  manuscrits ,  dont  on 
trouvera  1rs  titres  dans  la  Libl. 
scriptor.  Mediolan.  d'Argellati,  11, 
col.  iaf)|-<)5.  —  C'est  à  la  même  fa- 
mille génoise  qu'appartenaient  [vien- 
ne S.itu  ,  fondateur  d'une  aeadémic 
qui  eut  quelque  célébrité  au  seizième 
siècle,  et  Philippe  Su  M  ,  *"ii  cou- 
sin ,  évê-pic  de  Brugiiatr ,  mort  eu 
ij3i  (ij.  \V — s. 


(1)  \a>  rHio*«»«i  D.rt.  h  *t. ,  rnt ,/.  et  h>Hv£r.f*it 
Ar  it4  4«vi  S»«li  *!*•  |ivbU-t  frunrui*  ,  •<  |«V 


45a  SAU 

SAULN1ER  (  Charles  ),  chanoi- 
ne régulier  de  l'observance  réformée 
de  l'ordre  de  Prémontré ,  de  la  pro- 
vince de  Lorraine ,  était  né  à  Nanci , 
en  1690.  Il  prononça  ses  vœux,  en 
1709»  à  Taobaye  de  Sainte  Marie 
de  Pont-à-Mousson ,  et  y^  continua 
ses  études  sous  de  bous  maîtres ,  avec 
beaucoup  d'ardeur  et  assez  de  suc- 
cès pour  que  ses  supérieurs,  lors- 
qu'il eut  reçu  l'ordre  de  prêtrise ,  le 
crussent  capable  d'enseigner  la  phi- 
losophie et  la  théologie  à  ses  jeunes 
confrères.  Il  exerça  pendant  quelques 
années  cet  emploi.  C'était  vers  ce 
temps  que  Hugo ,  abbé  d'Estival ,  du 
même  ordre ,  épris  de  la  passion  des 
travaux  d'érudition ,  avait  réuni  dans 
son  abbaye  un  certain  nombre  de 
jeunes  religieux  prémontrés  ,  qu'il 
formait  à  ce  genre  de  littérature ,  et 
qui  lui  servaient  d'aides  dans  l'exé- 
cution des  ouvrages  qu'il  avait  en 
vue  {V.  Hugo,  XXI,  27  ).  Saul- 
nier  devint  un  de  ses  élèves  les  plus 
distingués  :  il  se  l'attacha  particu- 
lièrement ,  le  Gt  nommer ,  en  1 7^3 , 
prieur  d'Estival,  par  le  chapitre  de 
fa  congrégation  ;  et,  vers  1735  ,  le 
fit  élire  pour  son  coadjutenr ,  cum 
futura  successions  II  le  nomma  ausM 
son  officiai  (  t).  On  a  de  Saulnicr  :  I. 
Une  belle  édition  des  Statuts  de  l'or- 
dre de  Prémontré ,  sortie  des  pres- 
ses d'Estival,  avec  le  titre  suivant  : 
Statuta  candidi  et  canonici  or- 
dirds  Prœmonstratensis  rénovât  a 
anno  i63o;  a  capitulo  gencrali 
plané  resoluta.  Elle  est  accompa- 
gnée de  Notes  ,  de  Commentaires 
et  de  la  règle  de   saint  Augustin, 


pemetion,  il  fait  du  grnerou  Jean-Pierre  Sarforii, 
mort  en  1780  ,  un  syndic  de  la  république  de  Gène*. 
Çij  L'ahKaje  dTetreal  était  exempte  t  et  dépen- 
dait immédiatement  du  papa  t  e0«  était  ce  qu'on  ap. 
pelait  nulLut  Aerceiti,  et  l'abbé  eierçait  diu»  Tcti- 
dareda  terrain  qui  en  dépendait  f  le*  droite  qumti- 
*pi'c*pAHji.  n  avait  une  officiaHM. 


SAU 

qui  servait  de  base  aux 
tions  de  l'Ordre.  H.  B 
scriplorum  ordinis  Pra 
tensis  ,  chronologico  o 
gesta  9  ab  anno  quo  suum 
ordo  sumpsit  exordium . 
tram  usqueœtalem,  inu 
inédit.  Le  manuscrit  atitO| 
tiré  d'une  collection  de  n 
restés  vraisemblablement 
vaux  de  l'abbé  Hugo  ,  et 
par  le  P.  Baudot,  dem 
d'Estival,  mort  récemm 
m  in  a  ire  de  Nanci ,  s'est  tr 
mi  ses  papiers.  Mais  te 
cahiers  en  ont  été  detachi 
quent.  Le  manuscrit  ne  i 
qu'en  164$  :  ce  qui  res 
gretter  qu'il  ne  soit  pas  ce 
nom  du  P.  Saulnicr  se  ri 
core  au  projet  d'une  nouv< 
de  la  Chronique  de  Robert  < 
dont  le  manuscrit  autof 
saint  Ma  ri  en  lui  avait  été  i 
cette  intention,  en  i~35 
bertd'Auxerrk,  XXXV! 
Sa  fin  prématurée,  et  celh 
Hugo,  qui  la  suivit  de  prè 
sèrent  l'exécution  de  ce  p 
ne  fut  point  repris  dans  U 
P.  Saulnicr  mourut  à  Esti 
janvier  1738. 

SAULX.  Foy.  Tavam 
SAUMAISE  (  Benigwe 
vaut  littérateur  ,  était  né  vt 
à  Semur  en  Auxois  ,  d'une 
ancienne  fami'le  (i\  D.m 
nesse,  il  joignit  à  l'étude 
celle  de  l'histoire  et  de  h 
phie ,  et  cultiva  la  poésie  U 
succès.  Il  avoue  lui  mémeq 
piquait  pas  de  constance 

(1)  Il  parait  qor  le,  nom  de  cette  fan 
ginaircaivnt  Sunmmitt;  La  Monae*t|' 
en  r<  roquer  m  doute  la  nohleaw  daa»  i 
an  Mènagimn»  (  1 ,  5a  ,ed.  de  171 5  )»J 
deuuU  dan»  lea  n*»tee  insérée»  dan»  in  I 
Seilcngre,  I,  «ja. 


SAU 

Je  n'ai ,  dil-il ,  jamais  Uni 
?  commander  ,  que  de  me 
•  et  attacher  du  tout  à  une 
Élude.  J'ai  toujours  aimé  le 
.»  et  la  diversité ,  et  ne  fus 
is  de  ces  loyaux  .imants  qui 
il  l'amour  qu'à  une  seule 
ssc.  »  (Préface  de  la  trad. 
i  d'Alexandrie  ).  Eu  1 587  , 
se  démit ,  en  sa  faveur,  de 
e  de  lieutenant  particulier 
anccMcrie  de  Scmur.  Pcu- 
trooMc*  de  la  Ligue  ,  il  si- 
a  zèle  pour  l'autorité  légi- 
maintint  ses  compatriotes 
loumissiuii.  Il  fut  pourvu , 
i  IV ,  d'une  charge  de  cou- 
parlement  de  Bourgogne  , 
it  doyen  de  cette  compagnie, 
nvier  i(>4o  ,  dans  uu  ige 
ce. Outre  quelques pièce»  de 
Jt  Papillon  a  soigneusement 
les  titres  dans  la  liibl.  de 
ne ,  on  a  de  Saum.iise  :  De- 
xondrin,  de  la  situation 
ie ,  nouvellement  traduit 
en  français,  et  illustré  de 
f aires ,  pour  l'éclaircissc- 
lieux  les  plus  remarqua- 
tenus  en  cette  œuvre,  Pa- 
'  ,  in- ri.  (a?ttc  traduction  , 
ranç.iis,  c^t  un  ouvrage  de 
iée  de  l'auteur.  «  A  peine  , 
IY.11*  je  atteint  l'âge  de  vingt 
naiid  je  L'enticpiis.  Il  y  a 
te  ans  et  plus  ,  que  je  la  to- 
ns clef;  et  elle  11  était  pretc 
le  jour,  si  l'impôt  imite'  de 
wclu  rs  amis  ne  l'eût  tirée 
1  élu  le,  eu  m  me  par  forée.  » 
le  style  en  «oit  vieilli,  et 
rurs  elle  ne  [uvse  p  ts  pour 
>  curieux  recherchent  rctte 
raine  des  Not  s  ,  qui  sont 
'érudition.  Mai*  .1  [  eine  se 
rail -ou  de  Tailleur  aujour- 
I  L'avait  pas  U  gloire  d'être 


SAU 


453 


le  père  et  le  premier  instituteur  de 
Claude  Saumai*e ,  l'un  des  savants 
les  plus  distingués  qu'ait  produits  la 
Fiance,  et  dont  l'article  suit.  W— s. 
SAU  M  AISE  (  Claude  de  ),  l'un 
des  érudits  les  plus  étonnants  et  les 
plus  féconds  du  dix-septième  siècle, 
était  né  à  Séinur  en  Aux  ois,  le  i5 
avril  1 588  (  1  ) ,  d'une  famille  noble, 
qu'un  de  ses  admirateurs  a  voulu 
faire  remonter  au  temps  du  roi  Ro- 
bert ,  prétention  qui  rappelle  Sca- 
liger  se  disaut  issu  d'une  maison 
souveraine  d'Italie  (a).  Son  père 
(  Fqy.  l'article  précédent  ) ,  vou- 
lut lui  enseigner  le  latin  et  le  grec; 
.m  l'un  pu  croit  même  le  plus  ancien 
biographe  de  Sa  u  nuise  (3;  ,  dès 
l'âge  de  dix  ans  ,  le  jeune  élève  ex- 
pliquait Pi  hilare,  et  versifiait  dans 
l'une  et  l'autre  langue,  genre  d'exer- 
cice qui  souvent  le  délassa  de  tra- 
vaux plus  graves ,  et  dans  lequel , 
selon  Ménage ,  il  ne  le  cédait  à  au- 
cun de  ses  contemporains.  A  seixe 
ans  ,  il  fut  envoyé  à  Pari» ,  pour  y 
compléter  ses  études;  et  c'est  là  que 
commencent  ses  liaisons  avec  Ca- 
saubon,  dont  l'autorité  littéraire, 
bien  plus  que  la  modération  de  sts 
opinions,  inclina  bientôt  le  jeune 
savant  au  protestantisme.  Recoin 
inaulc  par  ce  grand  helléniste  à  De- 
nis (BO'Iefroy  et  à  Gruter  ,  Saumaise 
court ,  malgré  son  père ,  à  l'univer- 
sité de  Heidclberg,  abjure  lescroyan- 


i'i  P*f>ifUm  iCrw  qu'il  •  U  crttr  dal»  wrln 
r*-Ki«trr«  ilr  la  pamnar  taî  fiairnaiw  a  *U-  haptitr.  Si 
l'â^r  i|up  Saumaiar  %*  donne  daaa^urlqmt  -  uwidt 
t*t  Utirra  m*  ht  coati  li*  pa»  tuuj'»ur*  a*«:  «■  fat 
miw  piMilif,  il  faut  ro  MLiiM-r  »>a 'tuuur-propre, 

t|  1 1  lut  «k*il  à  (••<-•■  Btrr  trspirBiifri  ouvrage*  coin- 
uic  «  «  li*|>|M  »  i  »■«»  ru(t»t  r  plutôt  qu'a  m  jraataM. 

\t)  la  V]flfto»ye  (  .V'm^kh  i ,  t  1,5a  i.iwut 
«|Ur  tllaud'  S*U  n»i«ert  llriiijff  .  «OO  p*f*  ,  Ê*fOM**t 
Mil*  parli>i*l»;  TaïKÙiHirtr  d»  l*nr  noblmap  avait 
rlr  irfifir*  au  |i<rlr<ii>nt  l  /'.  PapilloM ,  BtbL  •*•» 
••al.  i/'  fit  urç.%  I.  Il .  p.  i|i.) 

i)      \i  tiiiar  C.Um*fit.  OU-  vi*.  oa  pkrtùt  o-C 
el.R«»  «I*  Sa  muai*  ,  rit    |iarr  a  1»   trt*  d"   r* 
d»  LalUra^kl  if 


454  SAD 

ces  catholiques;  et,  impatient  de 
faire  marcher  de  front  avec  l'étude 
du  droit  celle  des  antiquités  grec- 
ques et  romaines ,  qu'on  n'en  avait 
point  encore  séparée,  il  s'enferme 
avec  Grutcr ,  dans  la  bibliothèque 
Palatine,  la  plus  riche  en  manuscrits 
qui  fût  alors  en  Allemagne  ,  consa- 
cre deux  nuits  sur  trois  au  travail 
le  plus  opiniâtre ,  et  tombe  malade 
d'épuisement,  avant  d'avoir  publié 
son  premier  ouvrage.  Cet  ouvrage 
était  les  deux  Livres  de  Nilus ,  ar- 
chevêque deThessalonique,  et  celui 
du  moine  Barlaam  ,  sur  la  primauté 
du  pape  ;  l'un  et  l'autre  enrichis  de 
corrections  et  de  notes,  et  dédiés  à 
l'avocat -général  Servin  ,    dont  la 
bienveillance  avait  été  précieuse  à 
Saumaise  lorsqu'il  étudiait  à  Paris. 
Une  édition  de  Florus  suivit  de  près. 
On  le   voit  dès-lors  correspondre 
avec  Scaliger ,  qui  le  comblait  de 
louanges ,  et  résoudre  les  doutes  des 
plus  habiles  sur  les  difficultés  sans 
nombre  qu'offraient  à  cette  époque 
les  manuscrits  où  s'étaient  conser- 
vés les  classiques  d'Athènes  et  do 
Rome.  Eu  1610,  il  consent,  par  dé- 
férence pour  son  père,  à  s'inscrire 
au  nombre  des  avocats  au  parle- 
ment de  Dijon.  Mais   il  ne  parut 
point  au  barreau  :  préoccupé  du  de- 
sir  de  compléter  l'Anthologie  grec- 
que ,  il  ne  put  être  distrait  de  cette 
entreprise  que  par  la  dispute  qui 
s'était  élevée  sur  la  détermination 
des  provinces  et  des  Églises  subur- 
bicaires  ,  entre  le  P.  Sirmond  et 
Jacques  Godefroy ,    dont   le    père 
avait  initié  Saumaise  dans  la  science 
des  lois.  Le  savant  bourguignon  se 
déclara  contre  le  jésuite;  et  ce  com- 
bat d'érudition,  dont  l'avantage  res- 
ta tout  entier  à  Saumaise,  n'était 
point  encore  fini  lorsqu'il  fit  impri- 
mer à  Paris  un  travail  bien  autre- 


SAU 

ment  remarquable  :  Bisitm 
gustee  scriptores  ri ,  MU  & 
nus  y  JuL  Capitolinus,  JEX  i 
dius,  Fulcatius  GaUicanu 
beWus  Pollio ,  FI.  Vopiscx 
tait  comme  une  continuât 
Douze  Césars  de  Suétone, 
marques  de  Saumaise  embf 
toute  l'histoire  des  empen 
ce  moment ,  il  prit  rang  a 
de  tous  les  commentateurs 
piraient  à  recueillir  l'hériti 
raire  de  Casaubon  et  de  S 
L'infatigable  critique  prépai 
que  en  même  temps  une  éd 
livre  de  Tcrtullien  De  Pal 
lui  servit  de  texte  ponr  p 
revue  tout  ce  qui  tient  ai 
ments  des  Romains.  Un  ai 
protestant  ne  pouvait  laissa 
cette  occasion  d'attaquer  « 
jésuite,  et  de  l'injurier;  ci 
les  érudits  de  ce  temps ,  i 
c'était  combattre.  Le  P.  I 
crut  point  être  obligé  à  plu 
sure  dans  sa  réponse  à  un  1 
qui ,  en  outre ,  avait  le  toi 
l'agresseur.  Six  brochures  s 
dèrent  ;  mais  ,  à  force  d'er 
la  lutte  demeura  iudécise, 
resta  de  toute  cette  dispute 
souvenir  desepithètes  de  pet 
sinus,  et  autres  semblables, 
adversaires  s'étaient  prodigï 
milieu  de  ces  invectives,  Si 
était  occupe  de  pensées  plus 
Le  5  septembre  i6-i3,  il  ava 
se  Aune  Mercier,  dont  le  pè 
une  des  colonnes  du  parti  à 
forme  en  France  ;  quaut 
son  caractère  impérieux  et 
sirr  aurait  fait  le  désespoir* 
prit  moins  patient  et  d'une  vi 
laborieuse.  Ce  mariage  fixa* 
se  pour  quelques  années  ai 
maison  de  ca  m  pagne  voisiued 
et  c'est  là  qu'il  acheva  son 


SAU 

lur  Solin  ,   ou  plutôt  sur 
naturelle  de  Pline  (  P U nia- 
it ationc  s  in  C.  J.  Solirii 
ira,  Paris,  1629,  a  vol. 
prodigieuse  entreprise  qui 
considérée  comme  PEncv- 
dc  ces  temps  encore  tout 
les  travaux  et  des  erreurs 
.  Saumaisc  ne  s'était  point 
ntenoger  l'antiquité  clas- 
iniilière  aux  c'rudits  de  ce 
I  avait  fouillé  les  tnonu- 
ntifiques  des  orientaux  ;  et 
des  Persans  et  des  Arabes 
sur  l.i  botanique  eu  parti- 
grandes  lumières  ,  qu'il  a 
»  dans  un  livre  à  part,  pu- 
•temjw  apiès.  Cependant 
rssavait  vainement  de  lui 
a  charge.    Le    parlement 
te  au  désir  du   vieillard  ; 
rdc  dc^-sceaux  ,  Marillac, 
l)!r;  et  toute  I.i  réputation 
se  ne  put  vaincre  les  scru- 
lagistrat  sur  le  danger  de 
>ir  un  protestant  sur  les 
ys.  On  ne  sait  si  les  refus 
•ic  contribuèrent  à  l'exil 
du  docte  commentateur, 
ondres,  la  Haye,  Pappc- 
uU  l<>ri£  temps.  Il  préféra 
e,  et  Jirrrpia  dans  Puni- 
Ltyde,  l.i  pl.icc  honora* 
.l'i^i-ry  avait  occupée  au- 
♦  professeurs.  Des  crain- 
e.   le  ranimèrent  un  mo- 
Tunic;   toutes  les  séd un- 
it épuisées  pour  l'y  rcte- 
re  «le  conseiller-d'état,  le 
Saint-Michel ,  alors  le  sc- 
ordris   français  t   la  pro- 
ue peuMon  égale  à  celle 
!  joui  Grotius,  ne  purent 
oiig-tcmps  les  espérances 
fondées  sur  ses   co-rcli- 
des  Provinces  Unies.  Ri- 
:  une  deuxième  tentative , 


SAU  455 

lorsque  Sau nuise  revint,  en  1640  , 
recueillir  la  succession  paternelle. 
Une  peusion  de  douze  mille  francs 
lui  fut  offerte ,  s'il  voulait  écrire  la 
vie  du  cardinal.  Sau  niaise  répondit 
ingéuumeut  qu'il  ne  savait  pas  flatter, 
et  il  partit  pour  la  Bouigogue.  Riche- 
lieu mourut; et  Mazarin  s'efibrça en- 
core de  fléchir  une  résistance  que  des 
promesses  n'avaient  pu  vaincre.  Une 
pension  de  six  mille  francs  fut  accor- 
dée à  Saumaisc;  et  le  brevet  lui  en 
fut  expédié  sans  autre  condition  que 
son  tetour  en  France.  Pour  toute  ré- 
ponse à  cette  haute  faveur ,  il  fit  im- 
primer son  livre  De  primatu  papœ , 
qui  souleva  eontre  lui  l'assemblée  du 
clergé  de  France,  et  fut  dénoncé,  par 
elle,  à  la  reine -in  ère  et  au  parlement. 
Une  poléiiHquc  plus  uoblc ,  et  dont  le 
souvenir  honore  plus  Saumaisc  que 
la  plupart  de  ses  ouvrages  ,  aujour- 
d'hui si  peu  lus  eu  France,  l'occupa 
bientôt  tout  entier.  Charles  II,  pros- 
crit en  Angleterre ,  lui  demanda  une 
Apologie  de  la  mémoire  de  son  pè- 
re ,  qu'un  tribunal    régicide  venait 
d'immoler  à  l'ambition  long- temps 
patiente  de  Cromwcll.  Jamais  mis- 
sion plus  haute  ne  fut  donnée  aux 
lettres  ;  inais^unc  telle  cause  aurait 
voulu  un  Bossuct  ou  un  Pascal;  cl 
Saumaisc  n'était  qu'un  érudit  du  sei- 
zième siècle.  Mi'ton  se  chargea  de 
lui  répondre;  et  ceux  qui  l'ont  pro- 
clamé  vainqueur  dans   celte   joute 
schulastiquc ,  n'ont  assurément  pas 
lu  son  livre.  Samnaise  avait  (.\)  com- 


(4/  l<-  l'iitiuMMirr  uai«eif«l  n  |- t«- ,  4.  r.»  l*-.tu 
finij»  ■  f  jiiI rr» ,  que  |r  liu<'  <li  S-tmuiiiw  i'«iitn'  |tai 
«rtlr  lniilrM|ur  aprstrij|4i>  ;  A'njUi*.  <|iii  %■«•  rri»- 
»u)n  l««trU«4r*  ring  «uuiiur  Ji%  i  dl«  »  tir  |t«iiar , 
cli*.  Jf  |Niit  alfai m< r  «|n«*  1  r  tUi  ul  n'i-*t  |<nii.t  «-•  lui 
il»  l«  Itrfrnuo  refila  ,  lu  irlui  tir  la  tr|i«0««  a  Vil 
l"Ct.  Vnlt«irr.  «I m*  «m  (  aJ"»*"*  'I*1*  ri  ri«-Mii«  iIh 
.\  rrlr  de  /i'M-i  A//".  |»*-lr  r>-f  I  li  »4-  niriit  «lr  rr  t|t-« 
ImI  a  Millim,  iuLui  •l'i-u  |t-KiiH-  li^ilMrc,  <|mcU 
»  i|nrf«fia  Mili'intr .  »nr  I.  |niiiiiii"  U'AJ-tui,  rrï-da 
m  >«uui4i*«  .  ennui-  mii*-  ln'li" Iittim  pi«hi«Im|  nhh* 
1»  »*ir.  •  L'.nliur  tir  l*  litnrxaJm  a**r«iit  p«  MHW» 
|Mrl«r  du  VarmditfmtLi. 


456  SàU 

mencé  le  sien  par  ces  mots  :  «  L'hor- 
»  rible  nouvelle  du  parricide  commis 
»  depuis  peu  en  Angleterre  vient  de 
»  blesser  nos  oreilles  et  encore  plus 
»  nos  cœurs  (4).»  «Il  faot,  répond  Mil- 
«  ton ,  que  cette  nouvelle  ait  eu  une 
»  épee  plus  longue  que  celle  de  saint 
»  Pierre,  qui  coupa  l'oreille  à  Mal- 
»  chus, pu  que  les  oreilles  des  Hol- 
»  landais  soient  bien  longues  ;  car 
9  une  telle  nouvelle  ne  pouvait  blesser 
»  que  des  oreilles  d'âne.»  On  necraint 
pas  d'affirmer  que  ces  miserai) les 
plaisautenes  ne  sont  point  les  plus 
mauvaises  qu'on  eût  pu  choisir  dans 
cette  longue  invective,  où  la  vigueur 
native  de  ce  grand  géitio  a  peine  à 
se  faire  jour  à  travers  des  injures 
et  des  déclamations  sans  fin.  Ceux 
qui  ont  pris  le  silence  de  Saumaise 
pour  un  aveu  de  sa  défaite ,  igno- 
rent qu'il  avait  laissé ,  dans  ses  pa- 
piers ,  une  Réplique  qui  fut  impri- 
mée après  sa  mort,  au  moment  mê- 
me où  îa  question  venait  d'être  jugée 
par  la  restauration  de  Charles  II , 
en  1660.  Saumaise  n'avait  pas  be- 
soin de  ce  nouveau  titre  pour  être 
recherché  par  des  rois.  La  reine  de 
Bohème  avait  brigué  l'honneur  de  sa 
correspondance  ;  et  la  trop  fameuse 
Christine  de  Suède  le  pressait  de- 
puis long  -  temps  de  se  rendre  au- 
près d'elle.  Le  prince  des  commen- 
tateurs ,  entraîné  par  sa  femme,  ac- 
courut à  la  voix  d'une  souveraine 
ni  lui  écrivait ,  en  latin  .  des  lettres 
e  sept  pages,  et  qui  l'assurait  qu'el- 
le ne  fouvait  vivre  contente  sans  lui. 
Mais  ,  dans  son  second  voyage  ,  il 
ne  tarda  pas  à  être  réclamé  par  les 
curateurs  de  l'académie  de  Leyde , 
qui  écrivirent  à  leur  tour  à  la  rei- 
ne que  le  monde  ne  pouvait  pas  se 
passer  de  la  présence  du  soleil ,  ni 
leur  université  de  celle  de  Saumai- 
se; et  Christine  se  laissa  persuader. 


î 


sait 

À  son  retour ,  Saumaise  fut  ad 
par  le  roi  de  Danemark,  à  sa  t 
et  reconduit  à  ses  frais  ,  comb 
ses  présents,  jusqu'aux  frontièi 
royaume;  mais  sa  constitution 
turellement  débile,  ne  put  se  n 
des  fatigues  de  ce  voyage.  Il 
en  vain  sa  femme  aux  eaux  de 
il  mourut  auprès  d'elle  ,  cnu 
bras  d'un  théologien  calvinist 
G  septembre  i6l>8.  Christine 
faire  une  Oraison  funèbre , 
chargea  de  Tcduration  de  soo 
sième  Gis.  Tel  avait  été  son  es 
siasme,  peut-être  uti  peu  fac 
pour  le  père,  que,  sur  le  seul 
qu'Isaac  Vossius  préparait  un 
pour  réfuter  plusieurs  des  opii 
de  Saumaise,  elle  lui  avait  rtti 
charge  de  bibliothécaire ,  qu'il  t 
d'elle,  et  lui  avait  défendu  sa  pn 
ce.  Lu  mort  de  Claude  de  Saun 
fut  un  événement  en  Europe.  Soi 
mense  érudition,  qui  faisait  din 
perbdliouemeot  à  Balzac  qoe  a 
avait  échappé  à  un  tel  homme 
quait  à  la  science  et  non  à  son  p 
sa  vaste  correspondance,  Tan 
persévérance  de  ses  reeherc 
avaient  fait  de  son  cabinet  le  c 
des  travaux  de  la  philologie  coo 
poraine.  Le  petit  nombre  de  h 
qui  ont  été  conservées  de  lui, 
le  montre  dominant ,  par  Paul 
de  son  nom  et  l'universalité  d 
études,  les  plus  savants  hommi 
cette  époque,  P.  Dupuy,  Kig 
Daillé,  Peircsc,  Bochart  et  Me 
en  France  ;  en  Hollande,  un  Gn 
un  Gronovius  (  Fréd.  ),  le  mé 
Bevciwick,le  célèbre  orientalist 
lins,  Nicolas  Heiusius,  et  une 
d'autres.  Cet  homme  faible  et 
tti'linaire  avait  appris,  sans  m. 
le  persan  )5) ,  le  chaldéen,  l'heb 

(5)  On  aicart  coproduit  que-  ton  trwUtim 
tal«  toit  fort  superficielle,  et  q«c  towêw  l 


AU 

e  11  tcuta  même 
;ue  étrusque ,  dont 
que  des  fragments 
le  lui  des  prodiges 
ont  quelque  chose 
s  une  conversation 
ui  arriva  de  citer 

d'un  Pcntatcnque 
lit  lu  qu'une  fois,  il 
l  années.  Une  grau- 
rits,  et  notamment 
a  ri  es  IPr.,  ont  été 
sernuis  d'aucun  li- 
p  fois  a  ver  tant  de 
i"il    lui    (-(happait 

écolier  aurait  rc- 
'jur,  dans  sou  Trai* 
■>l  iiitiation  ,  il  rc- 
oliqucs  de  ne  point 
m  dans  le-  divin  sa- 
dctircn!  une  biblio- 
•  île   ses  ou  vi  âges  , 

à  la  Piibliothctjiie 
(mrgogne.  I/autcur 
ingts  le  nombre  de 
iinptiints ,  et  ceux 
âuusriils  à  >oi\aii- 
vi  »igrs  commences, 
inji-trs  par  Siumai- 
uins  coiiMilerai#!c. 
«  ,  outre  a  u\  qui 
is  le  rnrps  «le  Par- 
is ,  Le\i!e  ,  i(>3S  , 
»  uurartim ,  Lrvde, 
V  Fœmne  trapezi- 

Siuui.ii^e  soutient, 
)s  volumts  .  que  le 
l  pioiluno  des  inte 
sans  être  pour  et- la 
et  Km  iuslirim  ont 
qui  *uulc\a  contre 
s  juiiseousulleH.  II. 
H"  rf'H  o»c  aliéna' 


i    |.'  r««IM   I     I  I  («IMll    (•illlUIf  « 

t    .  -ni   . fu<l    p  >nr  i  «L    ••• 
rtp»  ri  il»  Hit  iu*n. 


SAU  457 

fionem,  Lcyde,  i64o(  F.  Mkhagc, 
XXVIII,  248,  note  1).  Ces  dispu- 
tes sur  te  prêt  ont  tenu  une  grande 
place  dans  la  vie  de  Sauinaise.  Son 
biographe  assure  que  l'avocat- géné- 
ral Talon  avait  embrassé  sa  doctri- 
ne sur  le  prêt  de  consommation  (mu- 
tuum).  III.  Interpretatio  flippocra- 
tei  apfiorismi  de  calculo ,  avec  une 
Rcpouse  aux  doutes  de  Beverwick. 
Ce  travail  atteste  la  variété  des  con- 
naissances de  Saumaise  :  médecine , 
jurisprudence,  théologie  ,  philoso- 
phie, histoire  ecclésiastique,  anti- 
quités grecques  et  romaines ,  langues 
anciennes ,  langues  orientales,  il  avait 
tout  fouillé ,  jusqu'aux  éléments  de 
l'indou  et  du  chinois.  Il  ne  faut  pas 
oublier  que  ces  immenses  travaux 
furent  accomplis  en  présence  d'une 
femme  qni  semblait  lui  avoir  été 
donnée,  confine  \antippe  à  Socra- 
te,  nour  faire  biiller  la  douceur  na- 
turelle de  son  caractère.  Cette  femme 
tenait  la  porte  de  son  mari  fermée  à 
sts  amis ,  et  le  forçait  de  travailler 
au  milieu  des  criailleries  domesti- 
ques. Entêtée  de  sa  noblesse  ,  el- 
le voulut  qu'il  parût  devant  Chris- 
tine en  habit  d'homme  de  guei- 
re  ;  ce  qui  Gt  dire  à  la  reine  qu'elle 
admirait  encore  plus  la  patience  de 
Saumaise  que  son  savoir.  Ménage  le 
peint  en  cflet  comme  le  plus  honnête 
et  le  plus  sociable  des  hommes,  fort 
agréable  en  conversation  et  ne  por- 
tant, dans  la  société,  aucun  des  ridi- 
cules du  pédantisme.  Il  est  certain, 
toutefois ,  que  sa  polémique  manque 
de  modération  et  de  mesure;  et  l'un 
de  ses  derniers  voeux ,  et  certes  l'un 
de  ceux  qui  l'bouorent  le  puis ,  fut 
de  condamner  aux  flammes  ceux  de 
ses  écrits  polémiques  qui  L'avaient 
pas  vu  le  jour  avant  >a  mort.  Sau- 
maise était  l'ourle  de  II""',  de  Bitfgy 
'  F.  ce  nom  ;.  F — t.  j. 


458 


SAU 


S ATJNDERS  (  Nicolas  ).  Foy. 
Sanders. 

SAUNDERS  (  James  Cukniiv- 
gbam  ),  chirurgien  anglais,  mort 
subitement  à  Londres ,  le  9  février 
1810,  n'ayant  encore  que  trente- 
sept  ans  ,  se  livra  spécialement  et 
avec  réputation  au  traitement  des 
maladies  des  yeux,  et  il  fut  démons- 
trateur d'anatomie  à  l'hôpital  de 
Saint-Thomas.  11  mérita  de  l'huma- 
nité ,  non-seulement  par  les  opéra- 
tions heureuses  que  son  habileté  le 
mit  en  état  d'exécuter,  mais  aussi 
en  publiant  un  Traité  Pratique  sur 
quelques  points  relatifs  aux  mala- 
dies de  Vœil;  et ,  en  fondant  à  Lon- 
dres une  inGrmerie  affectée  à  la  gué- 
rison  de  ces  maladies.  Son  ouvra- 
ge a  été  réimprimé  en  1816,  in-8°., 
avec  portrait;  et  précédé  d'une  No- 
tice sur  sa  vie ,  et  d'u%  exposé  de  sa 
méthode  pour  guérir  la  cataracte  de 
naissance,  par  le  docteur  Farre.  L. 

SAUNDERSON  (Nicolas),  le 
plus  célèbre  des  aveugles  savants , 
professeur  de  mathématiques  à  l'u- 
niversité de  Cambridge ,  et  associé 
de  la  société  royale  de  Londres,  na- 
quit, en  1G81,  à  Thurlston,  dans  le 
comté  d'York,  où  son  père  était  em- 
ployé dans  la  perception  de  l'ex-* 
cise.  N'ayant  encore  qu'un  an,  la 
petite  -  vérole  le  priva,  non  -  seule- 
ment de  la  vue,  mais  même -de  ses 
prunelles ,  qu'un  abcès  détruisit  en- 
tièrement ;  de  sorte  qu'il  ne  conser- 
va pas  plus  d'idée  de  la  lumière  et 
des  couleurs  que  s'il  eût  été  aveugle 
en  naissant.  Il  fut  envoyé  de  bonne 
heure  à  une  école,  à  Penniston  ,  où 
il  reçut  les  éléments  des  langues 
grecque  et  latine.  Au  sortir  de  cette 
école ,  son  père  lui  enseigna  les  pre- 
mières règles  de  l'arithmétique  ;  et 
son  génie  commença  dès-lors  à  se 
révéler.  Il  fut  bientôt  eu  eut  de 


SAU 

faire  de  longs  calculs,  pai 
ce  de  sa  mémoire  ;  et  Û 
des  méthodes  nouvelles  poi 
dre  plus  promptement  c 
problèmes  que  l'on  pro[ 
commençants ,  afin  d'épro 
habileté.  A  dix-huit  ans, 
va  ru  âge  d'être  présenté  à 
West ,  grand  amateur  de 
matiques,  lequel,  frappé  < 
parité  extraordinaire,  se  I 
voir  de  contribuer  à  son  av> 
en  lui  communiquant  les 
de  l'algèbre  et  de  la  gcom 
lui  dounant  tous  les  cncoui 
qui  dépendaient  de  lui.  & 
trouva  un  autre  maître  dai 
teur  Ncltleton ,  et  proûta  i 
leurs  leçons,  qu'en  peu  de  te 
épuisé  leur  savoir,  et  put 
leur  rendre  en  instruction 
n'avait  reçu  d'eux.  Après  ai 
uelques  mois  dans  une  ëc 
e  Shcffield,  il  se  retira 
campagne,  où  il  poursuivi 
des ,  presque  seul  ,  sans 
cours  qu'un  livre  et  qu'ui 
Des  lors  aucune  difficulté  n 
plus  l'arrêter  :  il  en  trou* 
dément  la  solution.  Les 
ces  pécuniaires  de  sa  fam 
très  -  bornées ,  il  lui  fallut 
soulager  son  père  des  frai 
entretien.  Il  se  flatta  d'ob 
chaire  de  mathématiques;  c 
clinalion  le  conduisit  à  l'u 
de  Cambridge  en  1707.  L 
té  du  collège  de  Christ  - 
charmée  de  posséder  un  c« 
si  étonnant,  lui  donna  unie 
l'usage  de  sa  bibliothèque, 
tes  sortes  d'avantages.  Sai 
éprouva  d'ailleurs,  en  cet 
sion,  la  bienveillance  gêné 
professeur  Winston.  11 
d'abord  ,  en  qualité  de 
L'ouverture  de  son  cours  i 


l 


SAU 

,  nombre  de  savants  et  de  en* 
,  Sa  première  leçon  roula  sur 
fin  en  t  s  de  mathématiques,  l'op- 
ct  l'arithmétique  universelle 
rv*  ton  ;  et  là  ,  certes  ,  un  vaste 
p  était  ouvert  à  son  génie.  C'é- 
n  spectacle  fait  pour  exciter  la 
iitc  publique  que  celui  d'un  jeu- 
euglc  donnant  des  leçons  d  op- 
,  et  discourant  sur  la  lumière 
couleurs,  expliquant  la  tliéo- 
»  la  vision  ,  reflet  des  verres 
xes  ou  concaves ,  le  phéhomè- 
l'arc-eu-ciel  et  d'autres  objets 
vue.  Apres  avoir  enseigné  pti- 
unent  la  philosophie  newto- 
inc,  Saunderson  se  lia  avec  son 
re  auteur,  daus  la  conversation 
A  il  eut  l'avantage  de  pouvoir 
rir  les  parties  de  ses  ouvrages 
firent  le  plus  de  difficultés.  U 
il  une  profonde  admiration , 
it  accompagnée  d'une  vive  re- 
titsanec ,  pour  ce  graud  hom- 
pii  contribua  de  toute  son  in- 
*e  à  lui  faire  obtenir  la  chaire 
itbcraatiqiics  fondée  par  le  doc- 
Lucas.  Whiston  venait  de  don- 
a  démission  ;  personne  n'était 
dus  capable  de  le  rem  placer  que 
Jerson .  mais,  pour  devenir  apte 
te  promotion  ,  il  lui  manquait  le 
:  de  maitre-cs  arts ,  exi^c  par  les 
H  ;  et  ce  de^ré  lui  fut  conféré 
inc  faveur  extraordinaire,  mo- 
sur  son  rare  méiiie.  Son  élcc- 
rut  Uni  en  novembre  171 1.  11 
onça  un  discours  d'iuaugura- 
,  ernt  en  latin  ,  d'un  style  qui 
r.nt  que  l'auteur  s'était  formé  à 
le  de  G  «non.  Il  avait  perfee- 
lé  »rs  études  classiques  au  point 
en  Ire  1rs  ouvrages  d'Kurlide, 
iliiinrde  et  de  Ihnph.iute,  lus 
l'original  grée.  U  se  maria  en 
» ,  et  devint  pèrede  deux enfants, 
qu'eu  17'ib,  George  II  visita 


SAU       ,  45g 

l'université  de  Cambridge ,  il  expri- 
ma le  désir  de  voir  le  professeur 
aveugle  ;  et  dans  cette  occasion ,  S.  M. 
le  créa  docteur  en  droit.  La  consti- 
tution ,  naturellement  forte,  de  Saun- 
derson ,  commençait  à  se  ressentir 
de  l'influence  d'une  vie  trop  séden- 
taire et  d'une  application  trop  con- 
tinue. Il  éprouva,  pendaut  plusieurs 
années ,  un  engourdissement  scorbu- 
tique dans  les  membies ,  qui  se  ter- 
mina par  une  mortification  incurable 
du  pied;  et  il  mourut  le  19  avril  173g, 
âgé  de  cinquante -sept  ans.  Il  était  fait 
pour  avoir  des  admirateurs  ,  plutôt 
que  pour  acquérir  et  surtout    con- 
server des  amis.  Son  esprit  vif  et 
caustique  n'épargnait  qui  que  ce  fût. 
Il  pensait  que  la  vérité  doit  toujours 
s'exprimer  sans  ménagement  ,  et  il 
n'abusait  que  trop  de  ce  principe  : 
l'cAet  d'une  telle  conduite  fut  de  lui 
susciter  un  grand  nombre  d'ennemis. 
Newton  paraît  avoir   été   du  petit 
nombre  de  ceux  dont  il  a  constam- 
ment respecté  le  caractère.  Saudcr- 
son  convenait  que  plus  d'une  fois  il 
avait  cru   devoir  adopter  un  avis 
différent  sur  les  objets  ti ailés  dans 
les    ouvrages  de   sir    Isaac  ;    mais 
qu'un  plus  mûr  examen  lui  avait  tou- 
jours lait  reconnaître  que  lui  même 
était  dans  l'erreur.  11  avait  la  mal- 
heureuse habitude  de  jurer,  et  il  était 
généralement  connu    pour  son  cy- 
nisme d'impiété.  On  a  dit    que   le 
ministre  qui  l'assista  dans  ses  der- 
niers moments,  ne  pouvant  réussira 
le  convaincre    de  lYxittcucc    d'un 
créateur ,  par  le  tableau  des   mer- 
veilles de  la  création  ,  merveilles  ,  il 
est  vrai,  qui  ne  pouvaient  frapper 
vivement  un  h<nnuie  privé  de  la  vue, 
finit  par  en  appeler  au  témoignage  de 
Claïkc  et  de  Si  wtun  ,  qui  tous  deux 
avaient  proclamé  une  intelligence  su* 
preme  ;  et  que  le  mourant ,  se  rendant 


>0 


£A(J 


l'autorité  de  ces  grands  noms ,  s'é- 
:ia  :  «  O  Dieu  de  Clarke  et  de 
Newton  ,  reçois  -  moi  dans  ton 
sein!  »  Mais  cette  anecdote  a  été 
contestée  (  i  ).  On  a  peine  à  conce- 
voir d'abord  comment  un  aveugle 
a  pu  se  distinguer  dans  les  sciences 
mathématiques;  mais  si  l'on  réflé- 
chit que  les  idées  de  quantité,  qui 
sont  les  principaux  objets  des  ma- 
thématiques ,  peuvent  s'acquérir  par 
le  sens  du  toucher  aussi  bien  que 
par  celui  de  la  vue;  qu'une  attention 
fixe  et  soutenue  est  la  principale  dis- 
position pour  cette  étude,  et  que  les 
aveugles  sont  nécessairement  moins 
distraits  que  les  autres  hommes  , 
on  pensera  peut  -  être  qu'aucune 
branche  de  la  science  n'est  mieux 
adaptée  à  leur  situation.  Saundcrson 
dut,  dans  l'origine,  la  plupart  de 
ses  idées  au  sens  du  toucher ,  qu'il 
avait  d'une  délicatesse  exquise,  com- 
me l'ont  ordinairement  les  aveugles. 
Cependant  il  ne  pouvait  pas ,  ainsi 
que  quelques  personnes  l'ont  cru  , 
distinguer  les  couleurs  au  inoven  de 
ce  sens  ;  et  après  des  expériences  réi- 
térées ,  on  l'a  fréquemment  entendu 
dire  que  c'était  prétendre  à  l'impos- 
sible. Mais  il  discernait  avec  beau- 
coup d'exactitude  la  moindre  inéga- 
lité, le  moindre  défaut  de  poli  qui 
se  trouvait  sur  nue  surlace.  C'est 
ainsi  que ,  dans  une  suite  de  médailles 
romaines ,  appartenant  à  l'univer- 
sité de  Cambridge,  il  sut  distinguer 
les  pièces  authentiques  d'avec,  les 
fausses,  quoique  crlles-ei  eussent  été 
assez  bien  contrefaites  pour  trom- 
per un  connaisseur  qui  eu  avait  juge 
par  les  yeux.  Le  loin  lier  lui  servait 


(i)  lroy.  Li  Lviirt  d»  M.  Gcrv.ii«-  II  Anu>  ;■  l'.m- 

urde  l.i  Lettre  mr  /«  nv+uglet  (  l>i<l«-i  .t  }  ,«.m- 

-»«nt   le   TvriUble  r<xil  de*  ili-rui-n-*  liriirr.   <li> 

™""Mlpr*Hi ,  (Uiulii-ici*!*,   1750,  in-S".  «li-   li.i  \>*± 

■•»  v  r«»U»v«t  |i!usieurs  fauMcU-iavaurvr.s  d.iu»  l'nm  1  .1 

«c  Diderot. 


Un 


SAC 

à  distinguer  aussi ,  ai 
justesse,  la  moindre 
l'atmosphère.  On  l'a 
diu  du  collège  ,  un  j< 
sait  des  observations 
signaler  chaque  nuagi 
pait   l'observation  , 
exactement  que  ceux 
Il  savait  quand  un  ol 
était  placé  devant  li 
passait  près  d'un  arb 
moins  que  le  temps  tï 
mait  alors  son  juge  m 
sion  différente  de  l'ail 
Les  personnes  piivéc 
communément  donc* 
sûre  et  délicate  ;  et 
fut  au  plus  haut  degr 
promptemeiit  jusqu' 
partie  d'une  note  ou 
ses  jeunes  années  ,  il 
jouer  de  la  flûte  po 
ment;  et  le  talent  q 
annonçait  de  si  h  ci 
lions  pour  la  musiqi 
supposer  que  s'il  s< 
art ,  il  n'y  eût  pas  1 
danslesmathématiq 
de  son  ouïe  lui  sulli 
naître  des  personne 
avait  autrefois  en 
pour  (ixer  dans  sa 
leur   voix  ;  il  dix 
ce  moyen  les  cl ■  ll« 
jugeait  de  la  grau 
on  l'introdui*ait , 
se  trouvait   de   ' 
avait   une  fois 
retentissant  d'ut 
publique  ,  etc. , 
suite  conduit  d' 
indiquer    preci 
lieu  où  il  était 
son  qu'il  ren  1 
écrit  sur  presr 
in.itlicmali'jiK 
élèves  ,  mais 


SAU 

i pression.  Ce  ne  fat  que 
inces  de  ses  amis ,  qu'il 
anglais,  et  mit  la  dcr- 
k  ses  Eléments  d'Algè- 
arurent  qu'après  sa  mort, 
e,  17^0,  «i  vol.  in-8°. , 
n  portrait ,  et  précèdes 

sur  sa  vie.  Il*  sont  e.sti- 
été  traduits  en  français, 
our ,  Arusteid  itn,  1 7 5li, 
.  Parmi  !  s  autres  écrits 
:« ,  on  cite  avec  éloge  des 
es  sur  les  Principia  (  de 
pii  iinn-seulcinctit  en  ex- 
1  parties  les  plus  dillt 
»  qui  souvent  ajoutent 
util.  Ils  ont  été  publiés 
a  Gn  de  son  traité  pos- 
iez Fluxions  t  ouvrage 
qui  parut  eu  17  56 , 
leçons  m  a  11  écrites  sur 
c»  les  parties  de  la  plii- 
urrllc  mériteraient  ('ga- 
re offertes  au  public.  On 
iiindcrson  av. nt  le  pro- 
ie li  décomposition  du 
jiy ramilles  égales  et  sem- 
preuiier  vuluuie  de  ses 
ti'alj*vbre  ofl'rc  la  des- 
:ne  manière  de  faire  les 
de  r,mthHH;ti«|iie  par  le 
u  tour li ci.  C'est  ce  que 
lé  Jrithmètùfuc  palpa- 
m  la  en  donne  la  des- 
ns  le  tome  rr.  des  tir- 
alhtmntitpics.  L. 

J  %t,yi  m),  le  plus  cé- 
pie  iicaP-'is  piotcofants 
iipiit  a  Nîmes  ,  lt  ()  jan- 
1/liittorien  de  cette  ville 
l'inique  né  i|.ui%  le  eenlre 
!.iutiMue.il  se  fit  d'abord 
1-,  qu'il  piit  même  le  pc- 
,  i*t  pi  ce  lia  q'it'l'puTois 
i's ,  .1  Montpellier,  bien 
Lins  la  pbis  grande  jeu- 
us  que  Ici  Protestants  ne 


SAU  4fîi 

•  négligèrent  rien  ponr  le  recouvrer; 
»  qu'ils  y  réussirent ,  et  qu'à  leur 
»  instigation,  il  sortit  du  royaume, 
»  et  fut  à  la  Haie ,  où ,  ayant  contr 
»  nué  ses  études ,  il  embrassa  le  mi  ■ 

•  nistère.  »  Ces  assertions  font  pla- 
ner sur  la  mémoire  de  Saurin  nne 
accusation  d'inconstance  dans  ses 
opinions  religieuses ,  dont  il  est  fa- 
cile de  démontrer  l'injustice  et  la 
fausseté.  11  ne  faut  pour  cela  que  le 
rapprochement  de  quelques  dates. 
Les  registres  de  l'académie  de  Mi- 
mes attestent  que  son  père,  qui  en 
était  secrétaire  perpétuel  ,  s'expa- 
tria au  moment  m  fine  de  la  révoca- 
tion de  l'édit  de  Nantes.  Le  fils  n'a- 
vait pas  encore  atteint  la  fin  de  sa 
neuvième  année.  A  coup  sûr ,  dans 
un  âge  si  tendre,  il  suivait  la  croyan- 
ce de  ses  parents.  Il  n'est  pas  dit 
qu'il  fui  cinrncué  par  son  père;  mais 
il  n'est  pas  probable  qu'il  en  eut  été 
abandon  né  ;  et  Chaufepié  assure 
qu'il  termina  son  éducation  à  Ge- 
nève. D'ailleurs  ou  le  retrouve ,  en 
1700  ,  voyageant  en  Hollande,  et , 
l'année  suivante  ,  déjà  pasteur  de 
l'église  walloiic ,  à  Londres  ;  et  il 
est  certain  qu'auparavant  il  avait 
servi ,  en  qualité  d'enseigne ,  dans  un 
régiment  de  réfugiés  à  la  solde  de 
l'Angleterre;  et  qu'après  avoir  re- 
noncé à  la  carrii-re  militaire,  il  était 
retourné  à  (ieneve  pour  y  faire  ses 
études  théologiqucs.  Il  n'y  a  point  la 
déplace  puiir  la  double  coim-rsion 
supposée  par  Mena rd.  Cet  écrivain 
a  confondu  Saurin  avec  un  abbé  du 
même  nom,  son  compatriote  ,  qui, 
en  \(h)\  ,  soumet  t  lit  au  jugement  de 
l'académie  des  Diuimrs  et  la  Tra- 
duction des  Hymnes  de  Santeul    1  \ 


il'  La  \*.  r  litiMii  ,  1  iirurr,  augtfiriili  9  Jc|lu- 
■îriir.  Iinim-  »  ,  »»■«  Ij  IUIMii|i|r  ,  jairlr  ,  Mil 
le  litrr  ,  ftm  V.  S  t>.t  »i  .  i/«  l '•«■.■  J»m*r  /rmn- 
fuU*.  {  V.  le  Jiwnml  iLt  tmmmlt  ik  itii|i|fp. ifii) 


46a  SAU 

Quoi  qu'il  en  soit,  après  quatre  ans 
de  séjour  à  Londres ,  Saurai  fut  ap- 
pelé à  la  Haie,  avec  le  titre  de  mi- 
nistre extraordinaire  des  nobles  , 
place  qui  venait  d'être  créée  exprès 
pour  lui.  C'est  là  que,  pendant  viugt- 
cioq  ans ,  il  déploya  dans  la  chaire 
le  talent  qui  l'a  élevé  à  un  rang  si 
distingué  parmi  les  orateurs  sacrés. 
On  lui  a  reproché ,  non  sans  quel- 
que raison,  l'abus  de  l'érudition ,  la 
sécheresse  et  la  forme   trop  didac- 
tique  de  ses  discussions  ,  le  con- 
traste bizarre  du  langage  de  ses  ci- 
tations bibliques  ,  puisées  dans  d^s 
versions  barbares  et  suraunées ,  et 
de  son  propre  langage,  plus  moder- 
ne et  plus  épuré ,  et  enfin  par  fois 
une  trop  grande  familiarité  d'expres- 
sion. Mais  quand  il  s'élève,  c'est 
d'un  vol  d'aigle;  et  alors  il  suit  de 
près  celui  de  Meaux.  Son  talent  res- 
semble souvent  en  effet  au  génie  de 
Bossuct.  Profondeur  dans  les  pen- 
sées ,  force  dans  les  raisonnements , 
habile  enchaînement  des  parties,  vi- 
gueur de  pinceau ,  mouvements  pa- 
thétiques ,  originalité  de  tours,  traits 
qui  saisissent  l'imagination  et  re- 
muent le  cœur ,  simplicité  majes- 
tueuse et  imposante,  comme  celle 
des  Livres  saiuts,  tels  sont  les  carac- 
tères de  son  éloquence.  Rien  n'y  sent 
ni  la  recherche  ni  l'effort  de  l'art  : 
tout  y  est  de  verve  ;  tout  y  semble 
d'inspiration  ;  tout  s'y  échappe  de 
l'âme  de  l'orateur  ;  et  c'est  unique- 
ment à  l'ardeur  et  à  l'énergie  des 
sentiments  dont  il  était  animé ,  que 
son  style  doit  la  chaleur  et  la  véhé- 
mence qui  le  distinguent  si  éminem- 
ment (2).  Plus  occupé  de  la  murale 

Ce*t  prohnMrmrut  un  rharlataniume  dn  lil.raîn». 
Le  nom  <]t'S*uriu  oe  »e  troure  poiut  »ur  le»  lùles 
de  l'acadeuiir. 

fa)  M.  L«*nioiit«'v  a  dit  que  Cicémn , Dniiostliino 
tt  Huwuft  u'oot  joutai»  frappe  avec  pJu»  d'cJoqucute 
Iti'il  oc  frappa  Louu  XIV,  dao»ann  mtmou  »ur  le 
(feUtteot  dmuci ,  prononce  eu  liulUu  Jv. 


SAU 

-que  du  dogme ,  il  écarte  judi 

ment  de  sts  sermons  la  conti 

comme  il  a  su  en  bannir  g< 

ment  ces  perpétuelles  déchu 

contre  l'Église  romaine  et  le 

qui  défiguraient  alors  les  dis* 

la  plupart  de  ses  confrères. 

tre  auteur  des  Principes  d'ëL 

pour  la  chaire  et  pour  le  b 

accuse  Saurin  de  s'y  être  livrt 

l'emportemen:  et  au  fanatisn 

ses  plaintes  sur  les   malhe 

églises  réformées  de  France  : 

amères  sont  cependant  toujc 

compagnées  d'exhortations  à 

guation  et  à  la  patience.  L 

écrivain  a  indiqué  quelques 

Discours  de  Saurin,  qui  lui  pi 

le  plus  dignes  d'estime.  11  a 

ne  pas  oublier  le  Sermon  s 

mône,  composition  simple 

chante,  dont  l'effet  fut,  dit-c 

digieux ,  et  qui  valut  aux 

des  dons  si  abondants ,  que 

teur  en  remercia  soleunelîcn 

troupeau.  Le  cardinal  Mau 

pas  le  seul  écrivain  catholi 

ait  rendu  justice  au  mérite  de 

L'abbé  Pichon  avait  reprod 

17G8,  avec  tics  retranchai 

des  additions  (sous  le  titre  d 

cipes  de  la  religion  et  delà  1 

extraits  des  Sermons  de  Si 

Y Esprit  de  Saurin,  1  vol.  in- 

blié,  l'année  précédente,  p 

ranci  ,  mini>tie   protestant 

sanne.  On  a  aussi  de  l'abhé  ( 

un  Extrait  de  la  morale  de  • 

ou  Extraits  analysés  des  S 

de  M.  Saut  in  f  1769,  2  vol. 

La  collection  des  Sermons  < 

rin  forme  douze  volumes,  d( 

publies  par  lui-même,  et  s 

sou  fils  ,  après  sa  mort;  n 

derniers  ne  sont  pas  de  la  mi 

ce  que  les  autres.  11  y  en  a  p 

éditions  de  diflereut*  formats 


SAU 

t  celle  de  la  Haïe,  1749 , 
Chefs -d' œuvres  ou  Ser- 
isis  ont  été  recueillis  par 
•vière,Gencve,  i8a4, 4  vol. 
choix  de  ces  Sermons  a  été 
anglais  (  par  Rob.  Robin- 
•584,  5  vol.  in-8°.  ;  et  le 
;.  Hunier  y  a  joint  un  si- 
urne,  en  1796.  Saurin  est 
teur  de  Discours  histori- 
ologiques  et  moraux  sur 
xents  les  plus  mémorables 
tf  du  Nouveau-  Testament, 
ol.  in-fol. ,  connus  dans  la 
ous  le  nom  de  Bible  de 
oques ,  pasteur  à  Baie ,  et 
le  fils ,  à  Berlin  ,  eouti- 
•t  ouvrage,  et  y  ajoutèreut 
urnes.  Il  avait  é:é  entre- 
l'explication  de  deux  cent 
les  planches,  qu'un  riche 
'  nomme  Vandcrmarck , 
graver  sur  les  dessins  de 
juhraken  et  de  Bernard  Pi- 
i  Saurin  ne  crut  pas  de- 
TÎndrc  à  un  simple  récit. 
urs ,  comme  ceux  de  ses 
s, surtout  ccu*  de  Roques, 
issc  rtations  critiques,  plei- 
ition.  Fondateur  d'une  so- 
-  l'instruction  des  enfants, 
ompo.se,  à  leur  usage, 
le  catéchisme,  un  Abrégé 
wlogie  et  de  la  morale 
î,  171'i,  in-H\  Plus  tard, 
»it  à  un  extrait  encore  plus 
t.  Cet  opuscule  a  été  tra- 
einand.  11  avnit  aussi  écrit 
cation  des  princes  ,  jour 
rince  de  G  al  Us  ;  mais  ce 
reste  inédit.  Ki.fin  sa  der- 
uction  fut  Y  Etat  du  chris- 
vi  France ,  177*»  -  1717  , 
railé  dans  lequel  il  discute 
□portantes  questions  de  la 
,  eu  forme  de  Lettres  adres- 
ratholiques  romains ,  aux 


SÀD"  463 

temporiseurs  protestants  et  aux  déis- 
tes. Cet  ouvrage  devait  avoir  une 
suite  ;  mais  les  contradictions  que 
l'auteur  essuya  lui  firent  perdre  le  des- 
sein de  le  continuer.  Il  y  traitait  pin* 
sieurs  points  de  controverse ,  et  com- 
battait le  miracle  opéré  à  Paris,  sur 
la  dame  La  Fosse ,  point  sur  lequel 
il  fut  réfuté  par  le  médecin  Hec- 
quet.  Les  dernières  années  de  Sau- 
rin furent  troublées  par  les  tracas- 
series que  lui  suscita  le  zèle  amer 
et  farouche  de  quelques-uns  de  ses 
confrères ,  dont  l'austérité  et  le  ri- 
gorisme ne  lui  pardonnaient  pas  sa 
tolérance  et  l'urbanité  de  ses  mœurs, 
ni  peut- cire  aussi  sa  renommée.  On 
prit  prétexte,  pour  l'inquiéter  ,  de 
sa  Dissertation  sur  le  mensonge  of- 
ficieux, insérée  dans  le  second  vo- 
lume de  ses  Discours  sur  la  Bible. 
On  parvint  à  faire  condamner  sa 
doctriuc,  dans  deux  synodes  (3). 
Il  ne  survécut  pas  long  -  temps  à 
cette  persécution  :  le  chagrin  qu'il 
en  ressentit  lui  causa  une  inflamma- 
tion de  poitrine,  à  laquelle  il  suc- 
comba ,  le  3o  dcc.  1 730.  Saurin 
avait  une  belle  ame  ;  ilétait  généreux, 
aimable  et  gracieux  avec  ses  amis, 
froid  et  réservé  avec  les  personnes 
qu'il  ne  connaissait  pas  ;  ce  qui 
Ta  fait  taxer  de  fierté.  11  avait  de 
l'ambition  sans  orgueil;  mais  son 
amour  propre ,  flatte  par  les  applau- 
dissements qu'on  donnait  à  ses  Ser- 


V"M  I.i  »*.;«•  rrt-  nnr  ijui  rrgnr  ■'•m  c«  «  divert*- 
tii'i*  ii.l*  h  ««jiitr»  et  *ii|i.)<«  l'ut  n*l  it((<  ijMrti-r  par 
!.-<  1  li  ijH  llr  ,  tldii*  I4  //,/«/  .  /.'t.  r.i.  ,'/i"r'.  J|  Mi.it 
•ut |f tut  un*  iliMtf-rt.*li'iii  «lu  •«•<  "ii J  *oliiiu*,  où  et» 
tiiH'uUnt  I". h  «lie  <j  ne  l>im  ilonui  1  S  j  111 1  tri .  d'aller 
i.intiii  |i4«i-i.  Saurin  fut  I\i|m.I  .-•  e  du  u»rii»  .us* 
K.t.tifot  «J->fk*  «fi  t. h  ut  <  4» .  |nr  ru-tupi»,  lirr*<|ii'-  u 
fuit  n««jui  <i'« 'n  inj:noii  .'i  l.i  (un  ur  d  un  m  <-■'<- f  «t. 
1  -»  I  I.*}».  Il'  mit  ilan*  r>tt--  -tUi|n*»  p!u*  <i'*rrt  l>  «»•• 
«!•-  «i -i  /■  |«  >«utui  »•  ti  :•  miit  *\n  mutin *t "■h. 
S  m  *<f\.  r -■••i <  l«*  c>(m*ih\ it  .Lut  |4u*in>r»  »\ii  J«*«f 
tut  il  ut  «  mi Jmi. a»- 1  l*  tl-N  tniii' tilt  mriiMKj)(r  od. t  «ras  ' 
tu  (m  iim nu  ,  iu.:ik  il  no  put  obtrDjr  «le  S^uriu 
qu'uor  ripli<  «lion  •!«■  •*•  «  ulimttit»,  ri  non  im*  rr» 
tr4rUtnm  rrfujiM-  il  t  jtibil  (js'un  rciifML 


464                 SAU  SAU 

raons  ,  lui  fit  quelquefois  prendre  lande ,  où  il  devint  ,  en  166 

un  air  de  supériorité  contre  lequel  nistre  de  l'église  Walloue  di 

Une  se  savait  pas  toujours  se  met-  L'affaire  du   fameux   Laba 

tre  en  garde.    D'ailleurs  quoiqu'il  donna  occasion  de  faire  bril 

sût  démêler  avec  un  art   admira-  zèle  en  1668  ;  mais  il  rcfibi 

Me ,  dans  la  chaire ,  les  illusions  succéder  dans  l'église  de  1 

que  les  hommes  se  font ,  les  pas-  bourg  ,  afiu  de  ne  pas  paraît 

sions  qui  les  agitent ,  toutes  ces  con-  agi  par  intérêt  contre  ce  fanati 

naissances  l'abandonnaient  dans  la  était  pasteur  d'Utrccht,  depuis 

société ,  où  il  manquait  de  Pexpé-  lorsque  ses  démêlés  avec  le  ■ 

rience  que  donne  l'usage  du  monde.  Jurieu  commencèrent  à  édx 

Accoutumé  à  la   vie    tranquille  du  1691.  Cette  dispute  qui  eu 

cabinet ,  doué  d'un  cœur  excellent,  espèce  de  schisme  parmi  les 

il  ne  soupçonnait  point  la  méchan-  nistes  des  Pays-Bas ,  et  qui 

xefé,  et  sa  sincérité  confiante  fut  sou-  lieu  à  plusieurs  écrits  virulei 

vent  dupe  des  pièges  qu'on  lui  ten-  l'on  se  traitait  uiutuellementd' 

fiait.  Il  alliait  beaucoup  de  zèle  pour  que ,  fut  agitée  dans  divers  sj 

sa  croyance  avec  une  grande  tolé-  et  ne  se  termina  qu'eu  169! 

rance  dans  la  controverse,  et  savait  l'interposition  des  états-genéi 

distinguer  les  injures  des  arguments ,  par  l'autorité  du  synode  delà 

ce  qui  est  assez  rare  parmi  les  théo-  où  Ton  prit  des  tempérâmes 

logtens.    Ses  ennemis    se  prévalu-  tiques,  qui,  sans  satisfaire  l 

reut  de  quelques  iutrigues  galantes  partis  ,  les  réduisirent  cepeo 

où  sa  vertu  s'était  démentie;  mais  silence.  Saurin  continua  de] 

ces   taches   furent   effacées  par  de  ner  son  église  avec  beaucoup 

vrais   talents    et    par   de    grandes  jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  en 

qualités.                          V.  S.  L.  C'était  un  homme  charitable 

SAURIN    (  Eue  ),   théologien  netc  ,  affable  ,  rempli  de  sen 

protestant,  vit  le  jour  eu  i(53<),  à  de  religion,  et  très-attach 

Usseaux,  dans  la  vallée  de  Pragclas  parti;  il  avait  de  l'imaginât 

frontière  du  Dauphiné.  Son  père ,  la  mémoire  ,  beaucoup  de  v 

ministre   de  ce  village,  lui  donna  de  pénétration  et  de  discern 

une  éducation  propre  à  développer  quoiqu'il  eût  cultivé  les  mat 

les  heureuses  dispositions  qu'il  ma  ni-  ques   et  la   physique,   qu'il 

festa  de  bonne  heure.   Choisi ,  en  aussi  appliqué  à  la  inétapàvs 

1661  ,  pour  ministre  de  Yenterol,  s'était  ensuite  consacré  toute 

puis  d'Embrun ,  Tannée  suivante ,  il  théologie.  Il  ne  faisait  pas  gr 

était  sur  le  point  d'être  appelé  à  Vie  dans  cette  partie  ,  de  la  criti<| 

pour  y  professer  la  théologie ,  lors-  l'étii'le  des  Pères;  avec  un  pa 

qu'il  fut  obligé  de  quitter  le  royaume,  jugé,  ou    s'expose  à  doua 

pour  avoir  refusé  d'oter  son  cliapeâu  bien  des  erreurs.  Il   leuait 

en  passant  auprès  d'un  prêtre  qui  des  protestants  qu'où  appela 

portail  le  saint  viatique,  dans  le  mo-  tudinaires  ;  aussi  Jurieu  Tac 

ment  où  il  accompagnait  un  convoi  d'être  pélagicn.  Les  ouvragi 

protestant ,  quoique  tous  ceux  de  sa  de  sa  plume ,  sont  :  I.  Ex* 

suite  eussent  rempli  cette  cérémonie,  la  théologie  de  Jurieu,  a  vol 

Il  se  retira  à  Genève,  de  là  en  Hol-  la  Haye ,  1694.  IL  Dêfens 


SAU 

loctrine  deV  Eglise  réf or- 
principe  de  la  foi  ,  avec 
satiom  contre  son  adver- 
t|.  in-8<\ ,  Utrecht,  1G97. 
rions  sur  les  droits  de  ta 
,  Utrecht,  i<k>7,  in-8°. 
ouvrage ,  qui  est  contre 
uricu  ,  il  soutient  que  le 
doit  faire  pour  l'établis- 
la  propagation  de  la  vraie 
et  pour  V extraction  de 
tout  ce  qu'il  peut  faire 
mter  les  consciences  ,  et 
m  les  sujets  de  leurs  droits 
u  de  leurs  droits  civils.  Ce 
s-bien  accueilli, quoique  les 
[  intolérants  outres,  p  rotes - 
itholiqucs  ,  n'y  soient  pas 
;ncs  les  uns  que  les  autres. 
é  de  l'amour  de  Dieu, 
1701  ,  in -8°. ,  qui  roule 
ncipe,  qu'il  faut  aimer 
m  Dieu  ,  et  quil  ne  faut 
ùmer  pour  nous  ,  ni  n  ni- 
que pour  nous,  V.  Traité 
tr  du  prochain ,  in-8°.  , 
704.  Sauriu  avait  toujours 
le  célibat.  T — d. 

N  (  Joseph  ) ,  frère  du 
,  naquit  en  1  <>><),  à  Cour- 
us la  principauté  d'Orau- 
n  père  était  alors  ministre, 
•l'esprit  naturel,  une  gratifie 
un  caractère  vif  ,  noMc 
m\i\  .  qui  rendait  son  clo- 
us i  in pe't lieuse  ,  le  firent 
.ver  éclat  clans  la  carrière 
■licatinn.  Devenu  ministre 
DaupliiiM*,  à  î'.îgc  de  viugf- 
1*  ,  il  s'emporta  ,  «lins  un 
mous  ,  à  l'occasion  de  mé- 
prenait le  gouvernement 
in-iudrc  les  privilèges  des 
t* ,  ce  qui  t'ohligci  de  se 
Cicru'vr  ,  rt  de  l.i  dans  le 
i'  Renie ,  où  il  obtint  la 
hWcliÛT  ,   l'une    des   plus 

11.. 


SAU  .#5 

considérables  do  bailliage  d'Y  ver- 
duo.  Des  circonstances  fâcheuses, 
racontées  diversement  par  lui  et  par 
ses  ennemis ,  le  forcèrent  de  se  réfu- 
gier en  France  pour  y  faire  abjura- 
tion du  calvinisme.  L'espèce  de  ro- 
man qu'il  trace  de  son  évasion,  dans 
son  Factum  contre  Rousseau ,  porte 
qu'ayant  refusé  de  signer  le  fameux 
Consensus  de  Genève ,  par  lequel  on 
condamnait  la  doctrine  des  théolo- 
giens réformés  français,  sur  lagrice 
universelle,  l'imputation  du  péché 
d'Adam,  elles  points  voyelles  du 
texte  hébreu,  on  lui  suscita  de  gran- 
des tracasseries.  L'aigreur  qu'on  y 
mit  commença  à  lui  rendre  suspects 
les  sentiments  de  ses  adversaires , 
qui  lui  parurent  excessifs,  fia  lectu- 
re  des   livres   de  Bossuct  contri- 
bua encore  à  lui  dessiller  les  yeux, 
de  sorte  qu'il  demanda    nu  sauf- 
conduit  à  ce  grand  evéque,  pour  ve- 
nir conférer  avec  lui  sur  les  points 
controverses.  Ses  ennemis  ne  con- 
viennent pas  de  ces  circonstances. 
Ils  racontent  aue  Saurin  s'était  ren- 
du coupable  de  plusieurs  vols ,  et 
que  ce  fut  pour  s'arracher  aux  pour- 
suites de  la  justice  qu'il  pi  il  le  parti 
de  se  sauver  en  France,  rt  d'y  faire 
abjuration.  Cette  accusation  est  fon- 
dée sur  l'aveu  qu'il  en  fait  dans  une 
Lettre  au  ministre  (îonoit,  son  nini , 
iinpriinc'cdc  sou  vivant  dans  le  Mer- 
cure  Suisse  (1),  sans  avoir  jauni* 
etc  contredite,  sur  les  actes  de  la 
procédure  criminelle  commencée  ;i 
ce  sujet ,  et  qui  se  conservent  «i.iis^ 
la  chancellerie  de  Renie,  dont  Rous- 
seau se  procura  la  communication 
par  le  moyen  du  comte  .lu  Luc  ,  et 
qui    furent    publies   ni    17J1,   par 
l'abbé d'0!ivct,dan>  la  lUbliotlirquc 
raisonné*.  Roi  ni  in  prêt  nid    rue*ne 


'  I  '    K%t'\\  l-Vi  .  y     - 
IHillrl   itfK.) 


l.i  l<ltr-  •■•(  'IjI'i  >\%  1 


3o 


466 


SAU 


qu'il  conserva  en  France  cette  basse 
inclination.  Quoi  qu'il  en  soit  ,  il  fit 
son  abjuration  en  1690  ,  et  il  fut  pré- 
sente' par  Bossuet  à  Louis  XIV,  qui 
lui  donna  quinze  cents  livres  de  pen- 
sion ;  s'étant  alors  livré  à  l'étude 
de  la  géométrie  ,  ses  progrès  rapi- 
des le  mirent  bientôt  en  état  d'en- 
trer en  lice  avec  les  plus  fameux 
géomètres,  avec  Huygens,  contre 
lequel  il  défendit  les  tourbillons  de 
Descartes  ;  et  avec  Rolle,  le  plus 
fameux  algébriste  de  ce  temps-là  , 
sur  les  infiniments  petits.  Le  Jour» 
nal  des  savants ,  auquel  il  travailla 
depuis  1 702  jusqu'en  1 708  ,  lui  four- 
nit plusieurs  occasions  de  faire  bril- 
ler ses  talents  dans  cette  partie.  Ses 
travaux  en  géométrie  furent  inter- 
rompus par  le  fameux  procès  des 
couplets  attribués  à  Rousseau.  Sau- 
rin  en  sortit  triomphant  après  six 
mois  de  prison.  (  Voyez  Rousseau, 
XXXIX,  ia3  ).ll  n'est  pas  vraisem- 
blable qu'il  en  fut  l'auteur.  On  ne 
sait  pas  trop  d'où  l'on  a  pris ,  dans 
la  nouvelle  édition  de  la  Bibliothè- 
que historique  de  la  France  ,  arti- 
cle 4765o ,  que  Saurin ,  au  moineut 
de  mourir,  avait  déclaré  et  signé 
qu'il  eu  était  l'auteur.  La  chose  n'é- 
tait guère  possible ,  vu  le  genre  de  sa 
mort  :  mais  il  paraît  qu'il  trempa 
dans  toute  cette  intrigue,  et  que 
l'exemplaire  envoyé  chez  Boindin  , 
qui  fit  éclater  l'affaire,  sortait  de  chez 
lui.  Sanrin  avait  été  reçu  de  l'acadé- 
mie des  sciences ,  en  1 707  ,  et  il  or- 
na le  recueil  de  cette  compagnie  de 
plusieurs  Mémoires  très  -  profonds 
sur  les  courbes  de  la  plus  vite  des- 
cente ,  sur  la  pesanteur  suivant  le 
système  cartésien  ;  sur  la  nouvelle 
méthode  des  tangentes  des  courbes , 
etc.  Sauiiu  mourut,  le  29  décembre 
1737  ,  d'une  fièvre  léthargique.  On 
reconnaissait  en  lui  un  esprit  élevé , 


ï 


SAU 

ui  pensait  en  grand ,  d 
e  la  vigueur  d'ame ,  qui  : 
passions  plus  difficiles 
un  caractère  ferme ,  in< 
désister  d'une  résolutioi 
pablc  de  tout  faire  po 
Sa  philosophie  était  ri< 
sait  assez  mal  des  boi 
le  leur  disait  en  face  a 
cette  franchise  lui  atti 
d'ennemis.  Son  avent 
dun  a  laissé  du  louche 
tifs  de  son  changent' 
gion  ;  mais  sa  conduite 
entrée  en  France ,  seml 
conforme  aux  règles  d 
Voltaire  (2)  a  voulu  le  ji 
le  suffrage ,  sans  preuve 
vain  hardi  et  très-sus 
d'anecdotes,  ne  peut 
impression  (3)  ;  d'aillé 
lier  apologiste  insinue 
sacrifia  sa  religion  à  se 
qu'il  sp  joua  de  Bossu 
avoir  converti  un  mini  si 
fit  que  servir  à  la  petite 
philosophe.  S'il  était  vri 
eût  sacrifié  sa  religion  à 
et  qu'il  eût  soutenu  ce  1 
une  hypocrisie  de  quarai 
circonstance  préteroit  n 
des  soupçons  sur  Tafia 
plets  et  sur  les  aventures 
té  fut  compromise.  Le  si 
homme  très-répandu  d; 
té  ,  sur  les  attaques  liv 
putation  du  père  «donne 
à  beaucoup  de  réflexion 


(a)SiôcIe  de  Louù  XIV.  Catalo 

(3)  G r as»*» t- avait  commencé  il 
litlèrai'rt  ou  cli,ix  de  quelque*  pi£ 
M.  de  Voltaire,  Lausanne ,  i?5q  , 
1*0  et  181  pag  Le  d*  tuieineYoUua 
te»  le»  pièce*»  relativra  a  Saur» 
gua  Tftiueuient  pour  faire  •upprû 
faire  punir  lYditrur  .  HaUer  (  t 
taire  suisse  ,  tom.  a  ,  n°.  i3-6  à  iS 
ce  qui  tut  imprime  al'ocraMon  da 
peut  au  mi  coiomlter  TarlicJe  cland 
•  coufla.eN  à  Joa.  Sauna ,  toca,  ar 


SAU 

i  (  Bernard  -  Joseph  ) , 
ua tique  ,  né  à  Paris ,  en 
it  fils  du  précédent.  La 
1e  son  père  devail  moins 
rage*  qu'à  son  malheu- 
rs avec  J.-B.  Rousseau 
le  sa  maison  le  rendez - 
avants  et  des  gens  de  let- 
t  dans  cette  société  que  le 
i  puisa  l'amour  de  la  gloire 
e  la  poésie  ;  mais  sentant 
»  de  se  créer  un  état ,  il 
le  son  inclination ,  et  se 
r  avocat  au  parlemeut. 
rcicc  de  cette  profession 
,  il  se  distingua  par  un 
ir  et  un  grand  désuitércs- 
iifin  Hdvétius  ,  son  ami 

l'ayant  force  d'accepter 
ide  mille  ccus ,  il  se  trou- 
c  suivre  son  goût  pour  les 
rin  avait  près  de  quarante 
îl  débuta  dans  la  carrière 
,  le  4  février  1743 ,  par 
waux  ,  comédie  en  5  actes 
imprimée  la  nicme  année, 
lans  le  temps  attribuée  à 
niia,  eu  17  5m  ,  la  tragé- 
wplùs,  pièce  romanesque, 
ucun  surres  ,  mais  dont 
1  conservé  le  dénouement 
rfypermnestre  [  Voy.  Le- 
partacus ,  que  Siurin  lit 

en  17(10  ,  eut  un  sort 
i\  ;  des  situations  iutéres- 
s  vers  frappés  à  IVnrlumc 
Corneille     1  )  ,  obtinrent 

le  défaut  de  vérité  histo- 
oiir  les  invraisemblances 
il  le  cette  pièce.  La  petite 
îs  Mœurs  du  temps  fut 
!me  année  que  Spart acus-y 

un  observateur  iu^CMH'iix 
:  le  diali»gue  eu  c*t  spiri- 
lique  ;  et  les  ridicules  de 
'ieté  d'alors  y  sont  peints 

mtf.  t»  4*  V'Jtam  ,  ■nu  H*  T •«(«»■  tr. 


SAU  467 

avec  autant  de  vérité  que  d'agré- 
ment, f^  sucées  de  cette  pièce  ouvrit, 
en  1761 ,  à  Sa urin  les  portes  de  l'a- 
cadémie, où  il  prit  la  place  de  Do  Res- 
nel.  Blanche  et  Guiscard ,  tragédie 
qu'il  fit  représenter  en  1763 ,  est  une 
imitatiou  de  Tancrède  et  Sigismon- 
de  %  tragédie  de  Thomson  qui,  lui- 
même,  avait  tiré  ce  sujet  d'un  épisode 
du  roman  de  Gilbla*,  intitulé: le  Ma- 
nage  par  vengeance.  On  y  trouve 
une  foule  de  traits  de  sentiment;  et 
le  rôle  de  Blanche  est  du  plus  tendre 
intérêt  ;  mais  les  évém  inents  s'y  suc- 
cèdent d'une  manière  trop  rapide;  et 
le  dénouement ,  prévu  d'avance  ,  ne 
produit  aucun  effet.  Beperlei,  tra- 
gédie bourgeoise ,  que  Saurin  donna 
en  1 768 ,  est  également  imitée  de 
l'anglais.  Elle  dut,  à  la  peinture 
effrayante  des  mal  heurt  auxquels 
peut  entraîner  la  passion  du  jeu  ,  et 
au  talent  sublime  que  Mole  déploya 
dans  le  rôle  principal  (  V.  Mole*  ), 
un  succès  que  ne  purent  balancer  les 
critiques  des  adversaires  d'un  genre 
nécessairement  faux.  Saurin ,  qui , 
comme  on  vient  de  le  voir ,  avait 
tiré  du  théâtre  anglais  ses  deux 
dernières  pièces  ,  essaya  de  jeter  du 
ridicule  sur  l'espèce  d'engouement 
que  le  public  montrait  pour  la  litté- 
rature anglaise  ,  dans  l' Orpheline  le'- 
guee ,  comédie  en  trois  actes,  qu'il 
eut  le  bon  esprit  de  réduire  en  un ,  et 
qui  est  restée  au  tbéitre  ,  sous  le  ti- 
tre de  V  Anglomane.  Un  petit  acte 
en  prose  ,  le  Mariage  de  Julie ,  fut 
le  dernier  ouvrage  de  Saurin  pour 
le  théâtre;  il  offre  des  scènes  oien 
faites  et  de  jolis  détails;  niais  les 
comédiens  refusèrent  de  Ir  jouer  (a). 


il]  M.  1-oiakttMlr  c»t  ilr  F.a«t«  lift  ruinrdi**! 
««r  le  Vj/  'i^'<  dt  J'tlf.  \n\ri  Ir  c><lnj>(»  illi'îl  • 
irtvlu  i!rt  Hf.uvrf  ,  /..■  i  n  tir  S  41  ma  ,  tl.iii«lr  .11*- 
f.MHi  rncfcUftr.i.,  iHil.l,  4a"<  »•<■••  *.  IVlilot 
dili|u'il  ■  |wui9  •  c»  mer  voir  le  muftif  i|r  leur  rtfia* 
'.  V  ••  *,.tic«  m  Swn,  ta.  IV  «1b  A«ycrt«û%Y 


468  SAU 

Saurin    était    presque    sexagénaire 
quand  il  épousa  une  femme  aimable  et 
jolie ,  qui  ut  le  charme  de  sa  vieillesse. 
Touché  des  soins  qu'il  reccvaitoVclle, 
il  disait  souvent  :  «  Je  n'ai  con- 
nu le  bonheur  que  depuis  mon  ma- 
riage. »  Une  raison  saine,    un  ju- 
gement droit,  le  pre'servèreut  cons- 
tamment de  toute  exagération.  Quoi- 
qu'il fût  très- vif,  et  même ,  suivant 
Grimm ,  un  peubrutal ,  il  se  montrait 
néanmoins ,  dans  la  société,  plein 
d'indulgence  envers  ceux  dont  il  pou- 
vait avoir  à  se  plaindre.  Avec  une 
fortune  médiocre  ,  il  vivait  d'une 
manière  honorable ,  et  faisait  beau- 
coup de  bien.  Un  jour  sa  femme  lui 
dit  qu'elle  se  proposait  de  réclamer 
contre  le  doublement  de  sa  capita- 
tion  :  «  Ne  voyez- vous  pas ,  lui  ré- 
pondit-il, qu'un  malheureux  paiera 
pour  vous  la  réduction  que  vous  al- 
lez solliciter?  »  Malgré  la  fermeté  de 
son  caractère ,  Saurin  ne  put  jamais 
vaincre  la  crainte  de  la  mort.  La 

Ecnséc  qu'il  devait  bientôt  finir  trou- 
la  ses  dernières  années.  Il  mourut 
le  17  novembre  1781  ,  à  l'âge  de 
soixante- seize  ans.  Gondorcet  fut  son 
successeur  à  l'académie  française.  11 
avait  eu  d'illustres  amis,  Montes- 
quieu ,  Voltaire, qui  lui  a  adressé  des 
vers  ,  Saint  -  Lambert ,  Turgot ,  le 
duc  de  Nivcrnois ,  etc.  Dans  sa  jeu- 
nesse ,  il  avait  fréquenté  le  Caveau,  et 
il  conserva  toujours  le  souvenir  des 
moments  qu'il  y  avait  passés  avec 
Collé ,  Panard ,  etc.  Les  Œuvres  de 
Saurin  ont  été  recueillies ,   Paris , 
1 783 ,  a  vol.  in-8°. ,  avec  le  portrait 
de  l'auteur  et  une  courte  Notice  que 
l'éditeur  a  fait  suivre  d'une  Lettre 
très-intéressante  de  Mmc.  Sa;irin  sur 
le  caractère  de  sou  mari.  Le  premier 
volume  contient  son  Discours  de  ré- 
ception à  l'académie,  avec  la  ré- 
ponse du  duc  dt  ^mruois  ,  di- 


SAU 

recteur ,  Aménophis  , 
les  Mœurs  du  temps, 
Guiscard,  ttBeverlei 
ble  dénouement  ;  le  se 
glomane  ou  l' Orphelin* 
aues  Epitres,  parmi 
distingue  celle  sur  la  l 
Mariage  de  Julie;  Mir 
roman  féerie,  que  La 
assez  amusant  ;  Zêphin 
proverbe;  des  Lettres  < 
fugitives ,  entre  autres  < 
d'un  excellent  goût.  I 
paru  les  OEuvres  chou 
in  -  18,  précédées  d'u 
l'auteur,  par  Fayolle. 
contient  que  Spartac 
et  Guiscard,  liéverlei 
du  temps.  Ces  quatre  p; 
tie  du  Répertoire  du  T 
çais  public  par  M.  P 
glumanc  et  la  Maria 
ont  été  insérés  par  le 
dans  le  Supplémcntau 

SAUR1NE  (  Jean-F 
que  de  Strasbourg,  né  le 
à  Saint-Pierre  d'Eysus 
loron  ,  étudia  d'à  bore 
puis  à  Bordeaux.  Apre? 
ployé  quelques  temps 
gnement,  il [revint dan* 
où  M.  de  Revo! ,  son 
donna  prêtre ,  et  le  pla< 
cairc  à  Sainte- Marie  1 
prélat  ayant  voulu,  pci 
voyer  comme  vicaire  d 
nées,  Saurine  refusa,  fi; 
se  retira  en  Espagne,  0 
place  d'instituteur  chezl 
Castelar,  à  Saragoce.  I 
France,  on  le  chargea 
à  Paris  le  fils  du  seigw 
Bientôt  sa  position  clian 
un  frère, qui  était  passé» 
lonics  ,  et  y  avait  acqoû 
brillante.  Ce  frère  avant 


SAU 

iap  ,  dans  le  moment  où 
venir  eu  France,  l'abbé 
ucillit  toute  la  succession , 
?  sujet  quelques  démêlés 
e  de  la  famille.  Il  cnlcn- 
lircs ,  et  s'était  fait  rece- 
;  on  dit  incinc  qu'il  plai- 
fuis.  Député   aux  États- 
»ar  le  clergé  de  Béarn  ,  il 
avurablc  à  la  révolution; 
ni  provoqua  une  consul- 
tais ,  eu  date  du  'J17  mai 
r  établir  le  droit  de  l'as- 
l'ércction  et  la  suppres- 
•ehés.  Son  zèle  fut  récom- 
►  dis  nouvelles  élections  , 
d'ét  êque  du  déparlement 
».  Il   fut  sacré   pour   ce 
7  février   1 7f>i  ,  et  il  est 
inellemcutilans  le  bref  du 
1 1 ,  où  sou  élection  est  dé- 
,  et  sa  consécration  sacri- 
le   La  Neuville  ,    é\cquc 
rva  aussi  courre  le  sucecs- 
préteud.iit  lui  donner.  Ni 
?s ,   ni  1rs  censures   n'ef- 
.■veque  eniistilutionnel,  qui 
cMn-%  pastoiales  en  rhon- 
1  évolution,  et  contre  la 
me  et  les  anciens  é\  è  pics, 
i  (  Ion  veut  imi,  a  pi  es  le  10 
f   il  déclara   LouU   XVI 
unis  vol.i  pour  l'appel  ,m 
dut  le  mu  us  .  ri  pour  la 
ju^  jn'.i    l.i    |i,ii\.  SYtaiit 
parti  léléi ali*tc  ,  il  sinii.i 
s!  il.oii   contre   le»  é\ene- 
3i   111 11    «7«j3  .  ce  <]  il    le 
i-    ile  l.i    ('.iiiiM'iiliou    .i\rc 
dint/e  au(ie>   députée  ;  ils 
mi  piÎMiii   ji.N(jii\n  dru  111- 
,    qu'un   décret   le>    r.ip- 
1 '.n»eiiibue.  (lu  ml  l,i  <  If  ni 
lut  dissoute  .  Sa  urine  m:  (jl 

II'   l'iilll    II-    (iuliM',1  drs   Au 
IN  il  m-  M^li.d.i  pi  II  «I  dis  (.1 

„i>l.ili\e  ,  it  parut  tort  oc- 


SAU  469 

cupe  des  intérêts  de  l'Eglise  consti* 
tutionnelle.  Membre  du  comité ,  dit 
des  évéques  réunis ,  il  en  signa  les 
encycliques  ,   et  coopéra  aux  An- 
nales ile  la  Religion ,  où  il  y  a,  sous 
sou  nom  ,  des  articles  assez  violents 
contre  les  papes.  Néanmoins  il  se 
prononça  contre  la  translation  du 
dimanche  au  décadi,  mesure  alors 
sollicitée  par  les  agents  du  Directoire; 
il  blâma  aussi  l'adoption  de  la  lan- 
gue française  dans  l'administration 
des  sacrements.  Ou  trouve ,  sur  ces 
deux  points,  dans  les  mêmes  Anna- 
les, quelques  bons  écrits  de  Sa  urine. 
Il  parait  qu'il  se  retira  peu-à-peudu 
comité  des  réunis;  du  moins  on  n'y 
voit  plus  guère  sou  nom ,  dans  les 
dernières  années.  En  1800,  l'évcquc 
des  La  11  il  es  se  rendit  à  Dax ,  où  il 
n'avait  pas  paru  depuis  long-temps; 
mais  ce  fut  pour  changer  de  titre. 
On  le  voit,  l'année  suivante,  pren- 
dre le  nom  d'évèpie  d'Olorou  ou  des 
liasses -Pyrénées,  sans  qu'on  puisse 
dire  s'il  y  eut  élection  ou  simulacre 
d'élection.  Il  assista  au  concile  des 
constitutionnels, en  1801 ,  et  donna 
sa  démission  avec  ceux  de  son  par- 
ti, mais  sans  protester,  comme  fi- 
rent quelques-uns.  Kn  1801  Ja  pro- 
tection de  Fouché  le   it  nommer  à 
ré\è«  lié  de  Strasbourg.  Son  admi- 
nistration éptseopalc  manquait  éga- 
lement de  prudence  et  de  mesure.  Il 
destituait  et    interdisait  ai  bit r.ii re- 
nient les  piètres ,  résci  vait  toutes  ses 
faveurs  pujr  lr*a»senueiité%  ,  et  cou- 
lerait les  oïdies  san*  dispense,  tan- 
tôt avant  l'âge,  tantôt  t'it'ii  U'inpo- 
ra%  on  sans  les  ïutf  r.*li«"»  s  •'irrutiHi- 
uics.  Il  voulut  l'u rce r  nu  1  nie  d'ad- 
ministré: 1rs  sirrtiiieiits  a  un  boul- 
in e   divoitv.    t'.r  p.isleiii   7ele  aima 
i:iieu\  Mil, ir  iiiu  MToiidc  di'poiMtioii 
que  de  \iidti  . 1 1 1 1  > i  louiez  ie>  lègles. 
et  passa  tu  Allemagne,  l'ia.^iiursix 


470  SAU 

cellents  prêtres  furent  contraints , 
par  de  semblable*  procèdes,  de  quit- 
ter le  diocèse  de  Strasbourg.  Dans 
le  Mandement  pour  le  carême  de 
i8o3,  l'évêque  disait  que  Ton  con- 
tinuerait d'observer  l'abstinence  des 
vendredi  et  samedi,  jusqu'à  ce  qu'il 
en  eût  été  autrement  ordonné;  ce 
qui  parut  indiquer  que  ce  prélat  te- 
nait peu  à  une  discipline  si  ancienne 
et  si  générale.  On  l'accusait  d'une 
économie  sordide  et  d'exactions  dans 
les  taxes  pour  les  dispenses.  Des 
plaintes  réitérées  étaient  portées , 
à  ce  sujet ,  au  gouvernement ,  quand 
le  refus  d'un  canonicat  au  chapelain 
d'une  grande,  maison  de  l'autre  côté 
du  Rhin ,  excita  un  orage  contre  l'é- 
vêqiie.  Il  eut  ordre  de  venir  à  Paris, 
à  la  fin  de  1810;  et  on  voulait  l'o- 
bliger de  donner  sa  démission  :  mais 
arriva  l'histoire  du  bref  adressé  au 
cardinal  Maury.  Cette  diversion  ser- 
vit Saurine.  Buonaparte,  qui  sévis- 
sait alors  contre  le  pape  et  ceux  qui 
étaient  le  plus  attachés  à  Sa  Sainte- 
té, crut  devoir  ménager  le  parti 
contraire.  On  admonesta  Saurine; 
et  on  le  renvoya  dans  son  diocèse, 
06  il  se  trouva  encore  plus  dépour- 
vu de  considération  que  par  le  passé. 
Ilmourutsubitement,le8mai  181 3, 
à  Soultz,  étant  en  tournée  de  visite. 
C'était  d'ailleurs  un  homme  régulier 
et  qui  ne  manquait  pas  de  connais- 
sances; mais  il  s'était  aliéné  les  es- 
prits par  son  attachement  persévé- 
rant à  l'Église  constitutionnelle,  par 
ses  déclamations  contre  la  cour  de 
Rome,  par  ses  brusqueries,  sa  par- 
tialité et  son  économie.  Voyez ,  dans 
les  Annales  ci -dessus  citées ,  tomes 
vi,  vu  et  x,  quelques  Opuscules  de 
Saurine.  P — c — t. 

a  SAUROMATES  est  un  nom  com- 
mun à  plusieurs  des  rois  du  Bospho- 
•ç  Cimméricn  qui  régnèrent  durant 


SAD 

les  trois  premiers  siècles  < 
ère.  On  peut  voir ,  en  tête  c 
cle  Rhescupobis  (  XXXY11 
les  détails  nécessaires  pom 
cier  ce  que  l'on  doit  pense 
princes  et  de  leur  histoire , 
de  ceux  de  leurs  monumen 
temps  a  épargnes.  On  se 
donc  ici  à  rapporter  le  pec 
seignements  qui  nous  ont  é 
mis  sur  ceux  de  ces  rois  qi 
rent  le  nom  de  Sauromatcs. 
romate9  1er.  (  Tiberius-Jul 
et  successeur  de  Rhescupo 
vivait  au  commencement  du 
siècle  de  notre  ère.  Une  me 
son  Gis  Tibcrius-Julius  Rhc 
II,  datée  de  l'an  3i3  du  E 
(17  de  J.  -  C.  ) ,  nous  indic 
manière  approximative  l'é 
sa  mort.  Deux  inscriptions 
découvertes  dans  la  Crimée 
ques  médailles,  sont  les  seu 
gnages  de  son  histoire.  L« 
qui  nous  restent  se  taisent  à  m 
On  voit ,  par  les  inscription: 
prenait  le  titre  de  grand  roii 
de  tout  le  Bosphore,  BASIAEj 
AEXIN  MErAN  Tou  iroISTOI 
IlOPOr,  et  qu'il  y  joignait 
nom  de  Philocœsar  et  de  F 
mœus  (ami  de  César  et  desRo 
ptXoxolZAPA  KAI  «MAOPfl 
Ce  sont  là  des  preuves  de 
liance  et  de  sa  bonne  iute 
avec  Auguste  et  Tibère,  qn 
paient  alors  l'empire  ;  ce 
d'ailleurs  attesté  par  les  ni 
de  ce  même  prince ,  qui  nou 
les  ornements  et  les  insignes 
empereurs  étaient  dans  l'usa 
corder  aux  rois  allies  de  Roi 
voulaient  honorer  d'une 
particulière.  Ces  médailles 
la  légende  :  TKIMAI  (  poui 
BASIAEnS  SArPÛMATOr, 

neurs  du  roi  Sauromates.  '. 


SAU 

»  du  même  genre  uoiis 
lire  que  l.i  femme  de  San- 
r.  s'appelait  Gépépyris. 
ic  médailles  portant  la  Uf- 
lIAhill  lAlTllMATOV, 
vec  le  pu  rirait  de  cette 
l'inscription  :  RA£I.\1£- 
.lliri>l-:u£,  De  la  reine 
(  i).  Il  pir.nl  qu'à  l'imi- 
s  doiitr  ,  de  la  reine  Py- 
qui  régnait,  à  rrltc  épo- 
e  Pont ,  pendant  la  inino- 
fils  Polemon  II,  la  reine 
avait  pri.s  les  rèncsdiigou- 
après  la  mort  de  San ro- 
;  car  on  a  trouve  tout. rc- 
re  médailles  semblables  à 
»î ,  qui  portent  la  tête  de 
ule  ,  avec  son  nom. — 
L.s  II  régnait  à  la  fin  du 
èclc  de  notre  ère  et  au 
nent  du  suivant;  ce  qui 
par  ses  médailles,  dont 
"icnnc  est  datée  de  Tau 
re  du  Bosphore  ,  c%)  de 
lj  plus  moderne  de  Tau 
le  J.-C).  Il  paraît  même 
a  dernière  année  de  son 
il  existe  des  médailles  de 
qui  o tirent  la  même  épo- 
•  peut  pjs  assurer  île  la 
u  li  dite  de  sou  avéne- 
i  monnaie  la  plus  récen- 
m npoiis  111  ,  qui  paiait 
>uii  iiredeceswur,  est  «le 
n*  un  I>i»phore,  H  \  de 
ppreinl  ,  p;n  les  Le t tics 
'  Jeune  '  l  ,  ipie  S.IUI'O- 
•nvova  iiuv  aiuh.i*«>.idc  à 
i»  r.iu  in  J;  !h>u.t  eu  igim- 


■■■  >  "I   •;»{"  J-  «    l'«  \*  i»«  i  »    ■l.iii*  l'If'i' 
,  .<    I     \  ■«  ■  «. ii    t    n     |-    i  . .  1 1  i  i  > 

•    ■!■•-.  Illl>«     ■(■■!      '■     tl»        lit     ■     ilKl  ITl 
.      >  ■    •■    1 i        ■  Il    I  ,   1   >•   1  **  1 1  ■   I  «     ••lit 

.  i  !  ...  /  .i  Y-  .-.ni  I  ■..!,!(.  , 
■  •;■'  §r  t  -rt  ■  ■  rii  ,  \<  I  l  i  •  I  |i|i>  , 
i*i     •    •     ■•  ■•    i    .    '■■f.1       ii r    .!»•!• 

'■    I     niMlcr.tfl  ,   |<      '*. 

'«Iffl  -1. 


SAU  471 

rons  le  motif.  Son  députe  ternit  a 
Nicce,  «u  ttilhynic  ,  plusieurs  let- 
tres adressées  à  Pline,  qui  était  alors 
gouverneur  de  cette  proviucc.  — 
Sauromates  111  était  contemporain 
de  Commode  et  de  Scptime  Sévère. 
Ses  plus  anciennes  monnaies  sont  de 
Tan  47-i  de  l'ère  du  Pont  (178  de 
J.-C  .,  et  les  dernières  de  l'an  5oG 
(  1 10  de  J.-C).  Ou  ignore  s'il  fut  le 
successeur  immédiat  d'Eupator^ioiit 
la  monnaie  la  plus  rci  ente  est  de  l'an 
171  de  J.-C;  la  chose  est  pro- 
bable. II  parait  qu'il  fut  remplace' 
par  Rhescupoi  is  IV ,  dont  il  se  ti  011- 
vedes  médailles  de  Tau  f>o8  du  Pont 
(  'àvà  de  J.-C). — Sauromates  IV 
uVsl  connu  que  par  une  médaille  de 
Pan  5-27  du  Pont  {  u3i  de  J.-C.  ) , 
qui ,  eu  nous  apprenml  qu'il  était 
contemporain  de  l'en» prieur  Alexan- 
dre Sévère ,  nous  fait  voir  qu'on  doit 
le  placer  entre  Cotys  I V  ,  dont  ou  a 
des  monnaies  de  l'an  5'.i<>  (  ai3o  de 
J.  -  C  ) ,  et  Cotys  V  ,  qui  repliait  eu 
Tan  5?{)  (  2 3 3  de  J.-C  ).  Ces  indi- 
cations ,  si  elles  sont  exactes,  feraient 
croire  que  le  règne  de  Sauromates 

IV  fut  très-court,  ou  qu'il  fut  le  com- 
pétiteur des  deux  Cot)s  qui  viennent 
d'être   mentionnes.  —  Saukomatks 

V  régnait  en  l'an  5fi  du  Pont  ^27*» 
de  J.-C  )  ;  ce  qui  le  place  entre  Rhes- 
cnporis  V ,  dont  la  dernière  mon- 
naie est  de  l'an  5<>4  d»  *>0I,t  t'1'***  <'c 
J.  -  (i.),  et  Ttïranès,  qui  régnait  en 
Tan  :>73  (277  de  J.-C..).  —  Sau»o- 
mati.sVI  régnait  en  l'an  fjç)i.  Se- 
conde par  les  Sauromates ,  peuple 
srythe  qui  habitait  mit  les  froutiè- 
ies  de  suii  royaume,  il  entreprit  une 
expédition  confie  le*  Uomains,  (Mi- 
ncira jusque  dan*  la  Li/.irpic  (l'aii- 
rieiiuc  Culrliidc  ;  et  de  1 1  porta 
ses  ravages  dans  le  P»»t  <'l  jiM'1"* 
l'cmbuiie bure  du  Heuve  11-i'y*-  !>»"- 
cléticu  envoya  coutic  lui  le  général 


47a  SAU 

Constance  Chlore  ,  père  de  Cons- 
tantin, qui  empocha  Sauromates  de 
passer  l'Halys ,  et  de  pénétrer  nlus 
avant  dans  l  Asie  Mineure.  Pendant 
que  Constance  était  en  présence  de 
Sauromates ,  il  mettait  en  usage  un 
autre  moyen  pour  le  forcer  d'aban- 
donner les  régions  qu'il  avait  enva- 
hies ,  eu  engageant  Dioctétien  à  pres- 
ser les  Chcrsonites ,  peuple  grec  de 
la  Chcrsonèse  Tauriquc,  qui  avait 
conservé  son  indépendance ,  à  fai- 
re une  invasion  dans  les    états  de 
Sauromates,   dont  ils  étaient  voi- 
sins. L'empereur  leur  envoya  une 
ambassade  qui  eut  un  plein  succès. 
Les  Chcrsonites  avaient  alors  pour 
chef  un  certain  Chrestus,  fils  de  Pa- 
pias.  Us  mandèrent  les  troupes  des 
villes  voisines;  et,  marchèrent  de 
concert ,  contre  la  ville  de  Bospo- 
rus ,  capitale  de  Sauromates.  Ils  la 
prirent  après  une  assez  faible  résis- 
tance, et  se  rendirent ,  de  la  même 
façon  ,  maîtres  des  autres  villes  si- 
tuées sur  les  bords  du  Palus  Méotidc. 
Les  familles  des  chefs  sauromates  et 
bosphoriens,  qui  étaient  dans  l'Asie 
Mineure ,  se  trouvèrent  ainsi  entre 
les  mains  des  Chersonites,  qui  ne  leur 
firent  aucun  mal  :  Chrestus  les  enga- 
gea au  contraire  à  faire  connaître 
leur  position  à  Sauromates ,  pour 
qu'ils'accommodâtaveclcs  Romains, 
promettant  que  si  ce  prince  voulait 
faire  sa  paix  avec  l'empereur ,  en 
présence  de  leurs  députés,  ou  lui 
restituerait    ses  villes  et  ceux  des 
siens  qui  étaient  captifs.  La  femme  de 
Sauromates  écrivit  aussitôt  à  son  ma- 
ri, qui ,  surpris  des  revers  qu'il  avait 
éprouvés  dans  ses  étals,  ne  deman- 
dait pas  mieux  que  de  traiter.  Les 
Chersonites  se  rendirent  alors  dans 
le  camp  de  Constance;  et,   après 
quelques  négociations  ,  ils  obtinrent 
que  la  paix  serait  faite  à  la  condition 


SAU 

que  Sauromates ,  eu  quil 
Mineure,  rendrait  la  lib 
ses  prisonniers ,  tandis  q 
drait  en  échange  la  délivj 
famille  etla  restitution  de  s 
paix  conclue,  Sauromal 
la  voile;  et  les  Chcrsonil 
plissant  fidèlement  les  clai 
té,  lui  rendirent  sou  royaui 
reur  Constantin  Porphyro 
raconte  cette  histoire  (;T 
que  Saurom.ites  était  fils 

Soris.  II  est  probable  qu' 
c  Rhescuporis  V.  Dans  « 
thèse  ,  d'ailleurs  assez  v 
ble,  Sauromates  VI  aurai 
de  Sauromates  V,  en  suppe 
dant  qu'ils  ne  fissent  pas 
même  personnage,  ce  qui 
corc  fort  possible.  Nous  o 
cun  moyen  de  résoudre  < 
tion  :  il  faut  s'en  tenir  à  l'o 
mise  par  les  savants ,  qui  d 
deux  rois  dans  le  Sauro 
médailles  et  dans  celui  qu 
lionne  par  Constantin  Pu: 
note.  On  voit  qu'à  la  nu-c 
un  autre  roi  appelé  Thotho 
nous  avons  des  médailles 
l'an  584  du  Pont  (  288  de 
de  l'an  5()p  (  3o3  de  J.- 
gnait    dans   le   Bosphore, 
pait  sans  doute   le   Bospl 
tique,  pendant  que  Sauro 
régnait  sur  les  parties  cun 
On  peut  voir  ce  qui  a  é 
sujet    de   ce    partage ,    à 
Rhescuporis  IV  (  XX.XYÏ 
—  Sauromates    VII    éta 
fils  du  précédent.  Il  est  à  j 
qu'il  rogna  après  Rhescupor 
était  probablement  son  père 
la  dernière  médaille  est  Je! 
de  l'ère  du  Pont  (  3'iS  de  J. 
ne  connaît  aucune  médaille 

(3)  l>e  Ailni.,imp.,  |«it  a,  c>i, 
dur»  Imp, ,  vi  uni.,  1. 1 ,  p.  1 44  et  mit. 


SAU 

II.  Son  règne  se  place 
lieu  du  quatrième  siècle 
e.  Ce  prince,  pour  tirer 
le  l'injure  que  son  d'ieiil 
des  Clicrsonitcs  ,  lors  de 
ion  (Lins  l'Asie  Mineure, 
;ucrre  à  cv<  républicains. 
nitcs,qui  rt.'iiciit  alors  pou- 

Hvscus  ,  fils  <lc  Supoli- 
ît  les  armes  pour  repoos- 
u  Hosphorc.  Los  troupes 
rtis  .se  reliront  ment  près 
irg  de  Ci  pli. i  ,  qui  semble 
Ij  plan*  où  .se  trouve  la 

III.  Siu  ruinâtes  y  fut  vain- 
r.iint  d'abandonner  «m\ 
» ,  par  un  imité  ,  tout  le 
-tcrnlait  jusqu'au  lieu  où  il 
'.ut. Ou  lies. ut  heu  de  plus 

•lie»  VU. SU'IMIMATI.S 

:  avoir  clé  le  dernier  roi 
re  Ciiumérirn.  Ou  ignore 
.  ou  successeur  immédiat 
it,  ou  s'il  y  eut  un  autre 
.•eux.  II  semble  toutefois 
il*  à  la  fui  du  quatrième 
commencement  du  rin- 
l'cv  inplc  de  Sauromates 
epiit  l:i  guerre  r  on  Ire  les 
.  A  l.i  tète  d'une  pnivvin- 
. 'hommes  des  bor  Is  des 
ides,  il  alla  redemander 
:  ce  Je  par  sou  prédéecs- 
narc,  lils  de  Pliaruacc  , 
\v  premier  magistrat  îles 
i  :  d  >e  mil  à  la  tête  des 
t ii l  rjmper  .1  Ci  plia ,  au 
urom.itfs  VU  .iv.iit  clé 
ir  uieiM^T  le*  foires  de 
ritites.  IMi.irn-itc  pmpn- 
tre  l.i  ib-Visioii  au  Ii.i^.ii tl 
it  MUgidici.  Siuruiiutcs, 
ill'e  et  %\r  s.i  l'une  Mipe- 
pta  le  fieli .  prut.iul  trioiu- 
■eiue  de  sou  .i.l\ets.iiie , 
l  iimië.  <xlm  ri  siipplci  t 
,  im  défaut  L  forces.  Au 


SAU  4:3 

moment  où  ils  s'approchaient ,  les 
Chersonitcs  poussèrent  un  graud  cri, 
qui  fit  tourner  la  tôle  à  Sauromates. 
Pharnacc  profite  de  re  mouvement , 
frappe  le  roi  de  sa  lance,  le  ren- 
verse de  son  cheval ,  et  aussitôt  se 
jette  sur  lui ,  et  lui  coupe  la  tête. 
Après  la  mort  de  Sauromates,  les 
liosphoricns  furent  obliges  d'accep- 
ter de  dures  conditions.  Les  Clicr- 
sonitrs leur  enlevèrent  le  territoire 
qui  s'étendait  jusqu'à  un  endroit  ap- 
pelé Cybernicus ,  ne  leur  laissaut 
qu'un  espace  de  quarante  milles*  Il 
paraît  qu'ils  leur  accordèrent  la  fa- 
culte'  de  se  gouverner  par  des  chefs 
particuliers  ,  qui  dépendaient  des 
Chersonitcs  (  i\  Tel  était  l'état  du 
royaume  du  Bosphore  au  cinquiè- 
me siècle.  S.  M — w. 

SALROS  ou  SAURUS  (1),  archi- 
tecte grée.  Voy.  Batiiacbus. 

SAUSSAY  (  Asdm;  Du  ) ,  évéqne 
de  Toul ,  naquit  à  Paris  vers  i58ç) , 
de  parents  si  pauvres  ,  qu'ils  furent 
obliges  de  solliciter  son  admission 
dans  un  hospice.  Envoyé  au  collège 
par  les  supérieurs  de  celte  maison, 
il  s'y  fit  remarquer  par  sa  douceur  et 
son  application.  On  raconte  qu'uu 
jour  allant  à  l'école  avec  ses  camara- 
des .  Du  Saussay  trouva  dans  une 
paillasse  jetée  au  coin  d'une  rue  ,  une 
somme  d'argent  considérable;  et  que 
du  partage  de  ce  trésor,  il  eut  cent 
érus  qu'il  employa  à  se  procurer  des 
livres.  Ouoi  qu'il  en  soit  de  cette  anec- 
dote, il  :ichcva  ses  études  a  ver  succès  ; 
et  ayant  cmbrasseTétat  ecclésiastique, 
il  se    lit  conuaître   par  sou    talent 


'!•  l.'lmli.iri  liiMjif«<l  1  'm^itrr  uti  ■!<- t  ri  ■  >••  < 
«ï ni  ■■■  ir>i*iiii4i(    \«iti«lr>. 

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Il  1*1. 0N<    «ffctl|ll«. 


474  SA0 

Sour  la  controverse.  C'était  alors  un 
es  meilleurs  moyens  d'arriver  à  la 
fortune.Nommé  curé  delà  paroissede 
Saint-Leii,  à  Paris,  Du  Saussay  devint 
successivement  proton  ol  a  ire  apostoli- 
que ,  conseiller  ,  aumônier  et  prédi- 
cateur du  roi.  II  écrivit  en  faveur  de 
l'érection  du  siège  de  Paris  en  métro- 
pole. Le  zèle  qu'il  avait  montré  dans 
cette  circonstance  lui  mérita  la  bien- 
veillance du  premier  archevêque, 
Jcan-Franfois  de  Gondi,  qui  le  nom- 
ma l'un  de  ses  grands-vicaires ,  et  le 
revêtit  ensuite  ae  la  dignité  d'official. 

En  1647  9  *'  ^t  Promn  Par  Ie  ^  à 
l'évêché  de  Toul  ;  mais  les  difficultés 
qui  subsistaient  entre  la  cour  de 
Rome  et  la  France  retardèrent  l'ex- 
pédition de  ses  bulles  ;  et  le  cardinal 
de  Retz ,  qui  lui  avait  conservé  le 
titre  de  grand-vicaire,  ayant  appris 
que  Du  Saussay  désapprouvait  ses  in- 
trigues politiques  ,  révoqua  bientôt 
sa  nomination  :  ses  bulles  pour  l'é- 
vêché de  Toul  furent  enfiu  expédiées 
en  i655  ;  il  ne  prit  possession  de  ce 
siège  que  deux  ans  après.  Les  de- 
voirs de  l'cpiscopat  ne  l'empêchè- 
rent pas  de  continuer  de  se  livrer  à  la 
rédaction  de  différents  ouvrages.  Ce 
prélat  mourut  dans  un  âge  très-avan- 
cé, le  9  septembre  1675.  Il  avait 
beaucoup  d  érudition  ;  mais  il  man- 
quait de  jugement  et  de  critique.  Ou- 
tre des  notes  sur  le  Bréviaire  de  Paris, 
des  Opuscules  ascétiques  et  différents 
traités  de  controverse ,  tombes  dans 
l'oubli ,  on  a  de  lui  :  I.  Le  Métropole 
parisien,  ou  Traité  des  Causes  légi- 
times de  l'érection  de  Tévêché  de  Pa- 
ris eu  archevêché,  Paris,  1  6'i5,  in«8°. 
de  61  pag. ,  la  traduction  latine  qu'en 
fit  rameur,  est  insérée  dans  le  Recueil 
cité  sous  le  numéro  3.  II.  De  sacro 
ritu  pnrferendi  crucem  majoribus 
prœlatis  ecclesiœ  libellus ,  ib.,  1628, 
»i-i°.  de  375  pag.  III.  Opusculo- 


SAU 

rum  miscellaneorum  fa 
ibid. ,  16*9 ,  in-4°.  ;  outn 
tion  latine  du  Métropole  P 
volume  renferme  deux  Di 
sur  des  points  de  chronol 
siastique.  IV.  Deepiscoj 
gamid  et  unitate  ecclesiû 
sertatio  ,  ibid.  ,  i63a  , 
Martyrologium  Gallican 
1 638, 1  vol.  in-fol.  Cen'c 
le  P.  Papcbroch ,  qu'un  1 
anciennes  Légendes,  fait  si 
sans  critique.  VI.  De  mys 
liœ  scriptoribus ,  ibid. ,  16 
L'auteur  a  donné ,  sous  a 
Recueil  de  Dissertations  si 
miers  apôtres  des  Gaules, 
de  prouver  que  saint  Det 
pagite ,  est  le  même  que  1 
Paris  (  Voyez  Denys  ,  ) 
VII.  Panoplia  episcopal 
lis-  sacerdotalis ,  ibid. ,  16 
in-fol.,  3  vol.  VIII.  Divin 
gia  seu  sacra  glorificaruL 
hymnis  et  canticis  methot 

1657  1  i"*12*  IX.  De  bip* 
mini  Clavo  Trevirensi  e 
crisis  historicay  ibid. ,  i6( 
de  56  pag.  X.  Librides* 
ecclesiasticis  card.  Bella 
tinuatio  ab  anno  1 5oo  , 
1600,  ibid.,  i665,  in-.* 
pag.  Cette  compilation  si 
et  inexacte  ,  est  d'ailleu 
sans  ordre  et  sans  méthodi 
y  donne  le  Catalogue  de 
qu'il  avait  déjà  publiés, 
une  Notice  sur  Du  Sa  us  sa; 
Mémoires  dcïïiceron ,  ton 
la  liste  de  ses  principaux 
nombre  de  vingt-cinq.  0 
core  consulter ,  sur  ce  prêtai 
de  Toul ,  par  le  P-  Benoît 
Chris tiana ,  etc. 

SAUSSAY  (CarpeauI 
gcur,névers  1647,  à  Paris 
mille  noble,  mais  peufavi 


SAU 

t  élevé  parmi  les  pages 
lîron ,  et  ne  tarda  pas  à 
n   inclination  pour  les 
long  cours.  Ayant  fait 
ifchal  de  La  Meilleraye 
in  de  se  rendre  a  Mada- 
reçnt  les  moyens  d'exé- 
jct.;  surmontâtes  obsta- 
parents  voulaient  y  met- 
pit,  avec  son  frère  qu'il 
r  amener  à  ses  vues ,  le 
emeut  destine'  à  reufor- 
ton  de  l'île.  Le  vaisseau 
t'embarqua  mit  a  lavoi- 
euf,en  i(563,  lejourdc 
,  et  après  quatre  mois  de 
intra  dans  la  rade  que 
fort  Dauphin.  Les  F ra li- 
ai ors  la  guerre  aux  Mat- 
s  détachements  qu'on  en- 
e  eux  ne  revenaient  pas 
r  des  esclaves  et  des  pri- 
Saussay  se  signala  dans 
s  de  ces  expéditions ,  et 
veillancc  du  gouverneur 
ou ,  une  part  considéra- 
prises.  Au  bout  de  deux 
ïehal  de  La  Meilleraye 
e  duc  de  Mazarin ,  son 
i  l'île  de  Madagascar  a 
e  des  Indes  Orientales , 
hainp ,  en  prit  posscs- 
msay  fut  choisi  par  le 
our  l'accompagner  dans 
sanec  qu'il  lit  des  îles 
ladaga«rar.  Apre*  avoir 
Marie ,  et  Mascarrignc 
Pile  de  Bourbon  } ,  que 
m  mine  un  paradi*  ter- 
•vinrent  à  Madagascar, 
'lit  à  l.i  pointe  occiden- 
a  plus  é'oignée  du  fort 
«•  tempête  engloutit  leur 
lis  qu'il*  étaient  à  terre  ; 
hlige*  de  continuer  leur 
,    au  travers  du  pays 
flanquant  de  vivres ,  et 


SAU  4j5 

exposés  aux  insultes  des  Sauvages. 
Ils  parvinrent  enfin  à  se  procurer 
des  canots  sur  lesquels  ils  gagnèrent , 
non  sans  peine,  le  fort  Dauphin.  Pcn- 
daut  leur  absence ,  les  Insulaires  s'é- 
taient réunis  contre  les  Français ,  et 
les  avaient  battus  dans  plusieurs  ren  • 
contres.  Un  missionnaire ,  qui ,  dans 
un  excès  de  zèle ,  prit  et  jeta  dans 
le  feu  le  fétiche  que  le  prince  des 
Madrarayes  portait  au  cou ,  les  priva 
du  seul  allié  qui  leur  restât.  On  fit  la 
guerre  aux  Madrarayes  pour  venger 
la  mort  du  missionnaire  :  leur  prince 
s'échappa  ;  mais  la  plus  grande  par- 
tie de  ses  sujets  furent  massacrés.  Du 
Saussay  raconte  (  pag.  a 38  ) ,  qu'il 
fit  couper  les  deux  mains  et  les  oreil- 
les à  un  de  ses  prisonniers  qui  s'était 
déclaré  le  parent  du  prince.  Après 
cette  sanglante  expédition  ,  il  quitta 
Madagascar  avec  son  frère,  qui  mou- 
rut en  débarquant  à  Brest.  Du  Saus- 
say continua  sa  route  pour  Paris,  et 
obtint  une  audience  de  Colbert.  Il  of- 
frit une  copie  de  la  relation  de  son 
voyage  au  ministre,  qui  lui  fit  présent 
d'une  épéc,  et  le  pressa  de  retournera 
Madagascar;  mais  le  souvenir  de  ses 
fatigues  l'avait  guéri  de  la  passion  des 
voyages.  Du  Saussay  entra  dans  le 
corps  de  l'artillerie ,  et  fut  nomme 
commissaire  provincial ,  charge  qu'il 
remplissait  encore  en  1712  ,  époque 
où  sa  relation  fut  imprimée  sous  ce 
titre  :  Voyage  de  Madagascar  , 
connu  aussi  sous  le  nom  de  l'île  Je 
Saint- Laurent ,  pur  M.  de  F...{\  ), 
in-r.i,  de  3oi  pag.  Ce  voyage  super- 
ficiel et  mal  écrit  ne  peut  être  d'au- 
cune utilité.  L'auteur  annonçait  des 
Mémoires  très-curieux  sur  Madagas- 
car et  sur  les  moyens  de   rendre 


il)Dnn  vjitMiiii  11!  iKi  rln- ,  il  jii»  lr*  «rilii*>-<  •!' 
I  nlillri  >r  ,  Ir  IMHH  M'i'iu  l"|  «»'  <''l'  itiili^:i  .  •  t  ■l"' 
mii»  tl  lUbi    itat  iCiiii   d'un    tuf  |Nf'M<k    1"f    d»» 


476 


SAU 


cette  île  florissante  ;  mais  ils  n'ont 
point  e'té  publiés.  W — s. 

SAUSSURE  (  Horace-Bénédict 
de  ) ,  naturaliste  et  physicien  célè- 
bre ,  nanuit  à  Genève,  le  17  février 
1740  j  °*e  Nicolas  de  Saussure  ,  ci- 
toyen de  celte  ville ,  connu  par  quel- 
ques écrits  sur  l'agriculture  ,  et  de 
Renée  de  la  Rive ,  femme  éclairée , 
qui  s'occupa  de  son  éducation  avec 
beaucoup  de  suite.  En  ornant  son  es- 
prit de  connaissances  variées,  elle  eut 
soin  d'endurcir  son  corps  par  des 
exercices  et  des  privations  de  tout 
genre.  Saussure  eut  tant  de  succès 
dans  ses  études  ,  que  ,  dès  l'âge  de 
vingt  aus  il  fut  en  état  de  concourir 
pour  une  chaire  de  mathématiques , 
à  l'académie  ou  université  de  Genè- 
ve, et  qu'il  y  obtint  à  vingt-deux 
celle  de  philosophie.  La  société  de 
Charles  Bonnet, son  oncle  par  allian- 
ce ,  lui  avait  inspiré  de  bonne  heu- 
re le  goût  de  l'histoire  naturelle;  et 
une  liaison  formée  avec  Ha  lier  lui 
fit  tourner  ses  premières  recherches 
vers  la  botanique.  11  publia,  en  1 762, 
des    Observations  sur  Vécorce  des 
feuilles  et  des  pétales,  qui  composent 
un  beau  supplément  au  livre  de  son 
oncle  sur  V  usage  des  feuilles.  Saus- 
sure fait  connaître ,  dans  cet  ouvra- 
ge ,  le  réseau  cortical  qui  enveloppe 
les  parties  du  végétal ,  les  porcs  ré- 
guliers dont  il  est  percé ,  leur  com- 
munication avec  la  substance  intérieu- 
re et  leur  influence  sur  la  nutrition.  Il 
ne  négligea  point,  depuis,  l'élude  de  la 
botanique;  et  au  milieu  de  ses  voya- 
ges les  plus  pénibles  dans  les  hautes 
montagnes  ,  et  de  ses  méditations 
sur  ce  que  la  nature  offre  de  plus  im- 
posant, il  recueillait  avec  intérêt  les 
5 lus  petites  plantes,  derniers  restes 
c  vie  près  de  ces  immenses  ruines 
de  la  nature.  C'est  même  par  la  bo- 
tanique qu'il  a  terminé  ses  travaux , 


SAU 

et  après  avoir  donné ,  en  1 

le  journal  de  physique  )  ,  I 

tion  d'une  TrèmtVbe  des  fa 

en  Savoie,  il  lut  encore , 

à  la  Société  académique  d 

quelques  mois  avant  sa  m< 

moire  sur  les  causes  de  l 

constante  des  racines  et 

dans  des  plantes  qui  germ 

aussi  des   observations  n 

ques  sur  les  animaux  des  il 

c'est  lui  qui  reconnut ,  en  1 

ques-unesde  leurs  espècesi 

par  division  comme  le  p 

pendant  le  principal  titr 

sure  à  la  gloire ,  consiste d 

qu'il  a  faite  des  grandes  d 

On  peut  dire  qu'il  a  le  pré 

un  œil  vraiment  observât! 

ceintures    hérissées    qui 

le  globe ,  et  fait  connaît 

tail    les  substances  qui 

posent,  et  l'ordre,  ou  r. 

pèce  de  désordre  où  ces 

sont  entassées.   Dès  l'âge 

ans  il  avait,  sur  les  pasc 

Anglais,  essayé  de  gravi 

Blanc.   Les  iclces   que  c 

tive  avait  fait  naître ,  s 

pcrentftdans  son  voyage 

et  d'Angleterre ,  exécuté  < 

dans  un  autre  où  il  parc< 

l'Italie  ,  en  1772  ;  il  se 

lors    invariablement  ver 

auquel  se  rattachèrent ,  pli 

directement,  tous  ses  auti 

et  même  ses  découverte) 

les  plus  ingénieuses.  Oi 

qu'avant  lui ,  ou  se  doi 

qu'il  y  fût  quelque  cousu 

disposition  mutuelle  des 

minérales  ,  et  que  l'on  n'; 

causes  de  leur  arrangeme 

hypothèses  gratuites.  Bu 

dans  ses  premiers  volum 

qui  eussent  paru  alors  ) , 

vucore  les  divers  ordres 


SAU 

semblait  croire  tontes  leurs 
ion /.on  ta  les.  Del  ne,  Pal  la*, 
*s  minéralogistes  suc  lois  et 
«ne  faisaient  que  commen- 
liservalions  plus  suivies  ,  et 
jusque*  là  tire  aucun  résul- 
il  de  cequ"i!savaiciitvu.  Los 
s  plus  sérieuses  étaient  nc- 
puiir  préparer  Saussure  a 
m  de  son  plan  ;  i.i  conuais- 
i  pierres ,  ou  la  lithologie , 
ore  confuse  et  pauvre;  il 
de  lui    donner   de  la    ri- 
du  détail ,  et  il  le  fit  avec 
,  que  riomc-Dclillc  et  Wer- 
ii  peiue  à  surpasser.  On  lui 
riuai^sancede  plus  de  quinze 
,e  minci  aux.  ;  la  plupart  se 
il  aux  environs  de  Genève  , 
t  parmi  1rs  caillou*  roulés 
drbii*  qui  aboo  lent  autour 
illc,  quoique  échappés  pour 
rt  aux  ni  un  Ligues  voisines  , 
jice  qui  devint  pour  Suis- 
preuve  des  tl«  li.<<  les  rt  au- 
uruphes  subites  que  le  globe 
uirépiouvéos.  Il  inventa  on 
nt   propre  à  compaier   la 
es  pion  es,  et  fil  de  belles 
tes    sur  leur  fusibilité.  Les 
■urantes  ,    principale   cuise 
adatioiisdes  montagnes ,  fn- 
si  examinées  su  us  tous  les 
..    Saussure  cherche  à  mo- 
■r  vitesse  ,  leur  température, 
itr  et  l'es pï-ee  des  malièrt-s 
rh-ii lient;  il  rcmuiite  a  leurs 
n'i^t-à-.lireaiix  glaciers,  ot 
ce  des  glaciers  ci. x  inouïes  f 
cors  suspendues   dans   l'at- 
re  ,  rt  qui  se   "Imposent   en 
se  précipitent  eu  p'uie;»!  lui 
ne  irna^iinT  des  iuslnimonts 
a  reconnaître  la  quantité  et 
r  de  ces  va|M-urs  ,  etc.  C'est 
r   succession  d'idées  ,  jointe 
de  précision  que  lui  avaient 


SAU  477 

inspire    les    mathématiques  ,    que 
Saussure  fut  conduit  à  perfectionner 
le  thermomètre  pour  mesurer  la  tem- 
pérature de  l'eau  à  toutes  les  profon- 
deurs ;  l'hygromètre ,  pour  indiquer 
l'abondance  plus  ou  moins  grande 
des  vapeurs  aqueuses  ;  l'cudiomètrc, 
pour  déterminer  la  pureté  de  l'air  et 
savoir  >'il  n'y  a  point  autre  chose 
que  ces  vapeurs  dans  les  causes  de 
la  pluie;  l'électrouiètro,  pour  con- 
naître l'état  de  l'électricité,  q>ii  influe 
si   puissamment  sur   les   météores 
aqueux  ;  I  anémomètre  pour  donner 
à-la -fois  la  direction  et  la  force  des 
courans  d'air;  et  qu'il  inventa  le  eya- 
nuinclro  et  le  (lia phinomètre  pour 
comparer  les  degrés  de  transparence 
de    l'air  aux  diflèrcutos   hauteurs. 
Ainsi,  tout  en  parcourant  les  monta- 
gnes en  naturaliste  philosophe,  il 
faisait    connaître   l'atmosphère   en 
physicien  et  en  géomètre.  lia  donné, 
dans  un  ouvrage  à  part ,  imprimé  en 
178»,  la  description  de  V hygromé- 
trie, qn\  était  la  plus  compliquée  et  la 
plus  délicate  de  ces  sortes  de  mesure, 
dont  il  fit  une  science  toute  nouvelle. 
Il  attribua   au  cheveu  la  propriété 
d'indiquer  le  plus  exactement ,  par 
ses  alongcmcnts ,  la  proportion  de 
rhuiniditéatmosphéritpic  ;  et  comme 
cette  propriété  fut  contestée  par  De- 
luc  ,  Siussure  L  défi-ndit  eu  i~88. 
Il  publia aiissidaiissonHvgromctric, 
*ou  importa*. te  découverte  ,  que  l'air 
se  dilate   et  devient  spéciliquernuit 
plus  léger  à  mesure  qu'il  se  charge 
d'humilité,  découverte  qui  éMatrcit 
quantité  de  phénomènes  auparavant 
inexplicables.  Ses  autres  recherches 
physiques  sont  épai  tes  dans  la  gran- 
de relation  de  ses  voyages,  dont  le 
premier  volume  pirut  on  i"7<),  h- se- 
cond 1 11  1  ~W> ,  et  les  deux  dci  moi  .s  ou 
I  "Ch*!.  Son  titre  de  / "»» >  u "es  dans  les 
Atyes  est  trop  restreint,  car  l'auteur 


SAU 

rénements  de  Génère. 
s  de  paralysie  l'aflai- 
si  veinent;  cl  il  périt , 
jinées  de  souffrances , 
pj.Ilacu  lcl>oiilicurde 
m  fils  dont  il  a  tu  les 
iux,  et  à  cpii  de  belles  et 
écou vertes  ont  acquis 
ab!c  p.irini  les  savants. 
Mgr*  dont  nous  avons 
'Horace  -  Béuédict  de 
ssertatio  physica  de 
,  1 7  5j)  ;  —  Dis  sert  utio 
ectricitate,  il).,  17OG; 

sur  la  transparence 
•uhliéc  dans  le  premier 
opuscules  de  physique 
Spallanzani  ;  —  une 
t  de  la  constitution 
Italie,  imprimée  dans 
nmr  du  Voyage  de  La- 

Lett'-e  au  chevalier 
p  la  Géographie  phy- 
lie  (  J011  ru.  de  phys. , 
«rrtption  îles  effets  du 
mr  maison  de  Ma  pics, 

—  quelques  morceaux 
xi  du  monte  Cerho- 
Diirn.  de  Genève  de 
me  Lettre  à  Faujas 
sur  les  laves  du  l'ai- 
iér parce  savant,  dans 
n  (les  volcans  éteints 

—  une  Lettre  sur  des 
ants.  trouvées  près  de 
»  le  tome  rr.  de  la  Z»ï- 
\lanmquc  *■  ; — de»  Oh- 
r  Us  collines  volcani- 
*au  '  J  011  m.  de  pli  y  s. , 

.Xouvelles  recherches 
!#  ch  du  m  eau  dans  la 

ibid.,  an  m  N;  —  un 
les  variations  de  tem- 
l'air  ibid. .  an  vt  ; , 
pour  le  bien  de  sa  pa- 

,  eu  177  i  .  à  tnrer 
reforme  pour  le  cvllé- 


SAU 


479 


ge  de  Genève,  qu'il  fil  suivre  d'E- 
claircissements sur  le  même  sujet. 
Il  a  été  aussi  l'un  des  principaux 
fondateurs  de  la  société  établie  à  Ge* 
nève  pour  l'encouragement  des  arts. 
Jean  Scnebicr  a  écrit  un  Mémoire 
historique  sur  la  vie  et  les  écrits 
d'Horace  -  Benedict  de  Saussure  f 
Genève ,  an  ix ,  in-8°.    C — v — a. 

S  A  UT  KL  (PitBRE-Juvr),  élégant 
et  ingénieux  i>oètc  latin ,  naquit ,  en 
i6i3  ,  à  Valence  en  Dauphiné.  11 
fit  ses  études  sous  les  Jésuites  , 
dont  il  embrassa  la  règle ,  parta- 
gea sa  vie  entre  l'enseignement  et 
la  culture  des  lettres,  et  mourut  à 
Tournon,  le  8 juillet  166a.  C'est, dit 
Sabaticr ,  de  tous  les  poètes  latins 
modernes,  celui  dont  la  versification 
approche  le  plus  de  celle  d'Ovide  ; 
mais  il  est  encore  plus  diffus  que  son 
modèle.  On  a  de  lui  :  I.  Div.  Mag- 
dalenœ  ignés  sacri ,  Lyon,  i656, 
in-ix  II.  Lusus  poetici  allégorie* f 
ibid.,  iG56,  1667,  in- 12.  Le  genre 
allégorique  est  naturellement  froid  ; 
mais  le  P.  San  tel  a  su  y  répandre  tant 
de  grâces  et  d'imagination,  que  son  Re- 
cueil se  lit  toujours  avec  plaisir.  Les 
Jeux  allégoriques  du  P.  Sa u tel  ont  été 
réimprimés  avec  les  Poésies  de  Ma- 
dclcoct  (  y.  ceuom  ) ,  Paris,  1725; 
ibid. ,  1 7  ta  ,  in-i  'i.  Coupé  les  a  tra- 
duits en  françai*  dans  le  tome  \u  des 
Soirées  littéraires,  1 53-8(3,  en  re- 
tranchant quelques  longueurs.  III. 
.Jnnus  sacer  poeticus  ;  sive  sélect  a 
de.  divis  cœlitibus  epigrammata  in 
singulos  anni  dies  tribut  a  ,  Lyon  et 
Paris,  i(>(>5  ,  în-iG,  1(175,  in-8°. 
Ce  Recueil  n'a  rien  ajouté  à  la  répu- 
tation de  l'auteur.  Les  qu  dites  et  les 
défauts  dcSatilel  sont  appréciés  avec 
beaucoup  de  justesse  dans  les  Trois 
siècles  de  Sibatier.  Dise^sarls  a  co- 
pié cet  a  rti  de  dans  les  Siècles  lit  té* 
rairesy  sans  nommer  l'auteur.  W- 


48o  SAU 

SAUTREAU  de  MARSY.  Voyt 
Marsy  (  XXVII ,  269  ). 

SAUVAGE   (  Denis  )  sieur  Du 
Parc  ,  historien ,  était  né  vers  1 5îo, 
à  Fontenailles,  dans  la  Brie  ,  de  pa- 
rents nobles.  On  peut   conjecturer 
qu'il  lit  ses  études  à  Paris ,  et  que  l'es- 
time dont  jouissaient  les  savants  à 
cette  époque ,  décida  sa  vocation  pour 
les  lettres.  Il  avait  recherche'  les 
principes  de  notre  langue  ;  et  il  se 
proposait  de  traiter  en  un  livre  par- 
ticulier ,  del'Ortographie  et  autres 
parties  de  grammaire  française.  11 
tenta    d'introduire  l'usage  de  deux 
nouveaux  signes  de  ponctuation  ,  la 
parenthésine  et  l'cntrejet,  qui  ne  pou- 
vaient dit-il,  être  remplacés  par  la 
virgule  et  le  point.  Mais  il  fut  plus 
heureux  dans  la  création  de  quelques 
mots  tirés  du  latin ,  si ,  comme  il  le 
fait  entendre  (trad.de  Paul  Jovc,pr«- 
f ace  au  ae.  vol.),  c'est  à  lui  qu'on  doit 
celui  de  Jurisconsulte.  On  ne  peut 
d'ailleurs  douter  que  Sauvage  n'eût  la 
réputation  d'un  bon  grammairien  , 
puisque  Jacques  Pclcticr  Ta  choisi 
pour  l'uu  des  interlocuteurs,  de  son 
Dialogue  de  Vortographe  (  Voyez 
Peletier,  XXXIIl,  270).  L'his- 
toire  occupait    spécialement    Sau- 
vage ;  et  ses  travaux  en  ce  genre  lui 
méritèrent  la  bienveillance  du   roi 
Henri  II ,  qui  le  nomma  son  historio- 
graphe.  Il  ressentit   un  si  violent 
chagrin  de  la  mort  funeste  de  ce 
prince  ,  qu'il  resta  près  de  deux  ans 
sans  pouvoir  reprendre  ses  études. 
On  voit,  parla  souscription  de  ses  ou- 
vrages ,  qu'il  habitait  ordinairement 
Lyon ,  soit  que  le  séjour  de  cette  ville 
lui  fût  plus  agréable  que  celui  de 
Paris,  soit  qu'il  eût  pris  avec  ses 
imprimeurs  des  engagements  qui  né- 
cessitaient sa  présence.  Sorel  dit  qu'on 
lui  sait  bon  gré  de  ses  traductions , 
mais  non  pas  de  la  révision  et  cor- 


SAD 

rection  qu'il  a  faite  des  vieni 
lesquels  nous  aimerions  mi 
en  leur  naturel  (  BibL  fn 
1 98  ).  Cependant  Sauvage , 
ble  avoir  prévu  le  reproche 
se  vante,  dans  toutes  les  o< 
de  sa  fidélité scriipulcusc«à< 
les  anciennes  phrases  ou  ma 
parler  rc jetées  par  les  anti 
teurs ,  afin  que  telles  mar 
gardent  I'autoritcqu'ils  doit 
ainsi,  ajoute-t  il,  nous  les  af 
prêtées  sur  la  marge  ou  en  1 
tations  à  la  (in  du  livre  »  (  P 
la  Chronique  de  Flandre).^ 
l'époque  de  la  mort  de  Sai 
ce  n'est  que  par  conjecture 
place  vers  1 587.  On  a  de  lu 
duclions  :  I.  De  V  Opuscule  i 
que ,  des  vertus  et  notables 
femmes ,  Lyon .  1 546 ,  in-f 
Sommaire  des  histoires  à 
me  de  Naples,  par  Pandol| 
nuccio;  avec  le  parachèverai 
de  plusieurs  bons  chroniqu 

i5{(î>-8°.  III.  DclaOrt 
Gelli ,  ibid. ,  i55o  ,  in- 
troduction a  eu  plusieurs 
ainsi  que  la  suivante.  IV.  1 
losophie  d'amour,  par  Léo 
ib. ,  i55 1  ,  in  8°.  )  tr.  Lu 
i53,ct  Abrahànel  .V.Dr 
desonlemps,  par  Paul  Jovc 
ibid.,  i55i,  in-fol.  Coinm 
on  Uù  doit  :\cs  Annales  et c 
de  Nicole  Gille,  continuée 
règne  de  François  II,  Pai 
in-fol . — Les  Mémoires  dcF 
Comines ,  1 5!)'i  ;  cette  edit 
de  base  à  toutes  \c>  rcimpn 
blices  jusqu'à  celle  de  D<- 
froy  (  r.  ce  nom  ).  —  L< 
m</MwdcFroissart,  Lvon 
4  tom.  en  0.  vol.  in-fof. ,  il 
et  de  Moustrclet,  Piris ,  1 5 
Ces  deux  éditions  ont  été 
recherchées  ,  maigre  les 


SAU 

005  qu'on  reproche  à 
mais  la  nouvelle  édi- 
ix  historiens  ,  que  pa- 
ri ,  est  d'une  supe'rioriuf 
—  La  Chronique  de 
n it  à  Tannée  1 383;  avec 
on  extraite  en  partie  de 
;  Monstrelet;  et  les  J/e- 
erdcla  Marche,  Lyon, 
>arties  in-foL  Sauvage 
e'rcnts  ouvrages  sur  un 
i  bibliothèque  de  Char* 
(  V.  ce  nom  ).  Ou  l'a 
me'  d'avoir  rajeuni  le 
oiùqucur  flamand.  — 
Louis  XII ,  par  Cl.  de 
i,  1W7,  in -8».  Outre 
grammaire  dont  on  a 
c  promenait  un  Traité 
r  d'écrire  l'histoire ,  et 
différents  genres  de 
ne  put  remplir  ces  pro- 

\V— s. 
IRE  (  FfcLix-  François 
Ar.TL7.ET  de  Là  ,  na- 
>ourg  (•!) ,  en  1707  , 
de  Ton  raine.  11  servit 
e  regiineutdeChampa- 
1  goût  pour  les  sciences 
ermina  bientôt  à  entrer 
militaire.  Tout  eu  rcin- 
voirs  de  cet  état ,  il  se 
à  faire  des  recherches 
r  les  lieux  où  son  ser- 
t.  C'est  ainsi  qu'étant 
arsal,  il  s'occupa  des 
haussée  romaine  cous- 
ines. Il  fut  encouragé 
il  par  le  comte  de  Cay- 
ilmet.  Il  en  résulta  un 
age,  qui  le  fit  connai- 

•»-n  .  J«l  M.    IliWMiii  ,  qur  Jram 

•1     Hr  l.«al»lli*M,  I,  li—       n  |ir.»- 

■  ••r  fn'mit,!    daterai  it    i  ,'  l!u*i-è 

•  J%-Wi*ltU§  iiu-giiiiar  K|<|ini« 

•  »|»r(     Tut'Ut  du    /i>-tffii/  !»*• 
■•tu  pn •  àm \Jkuto»u  n*  ï\*r*  im. 


SAU 


48 1 


tre  comme  antiquaire;  il  parut  sous  > 
ce  titre  :  I.  Becherches  sur  le  bri- 
quetage  de  Marsal ,  avec  un  abré- 
gé de  t histoire  de  cette  ville  et  une 
description  de  quelques  antiquités 
qui  se  trouvent  à  Tarquinpole,  Pa- 
ris, 1740.  Se  trouvant -ensuite  sur 
les  côtes  de  Bretagne ,  il  fit,  II.  des 
Becherches  sur  les  antiquités  de 
Faunes  ;  elles  parurent  dans  le  Jour- 
nal de  Verdun  (  novembre  1755,  p. 
377  ).  Il  y  en  eut  une  seconde  édi- 
tion ,  datée  d'Amsterdam ,  et  une 
troisième ,  abrégée,  dans  les  Mémoi- 
res de  l'académie  de  la  Rochelle. 
Dans  cet  opuscule  ,  il  cherche  à 
éclaircir  quelques  passages  des  Com- 
mentaires de  César ,  qui  concernent 
la   guerre  des  Vénètcs.   Il  donne 
aussi  quelques  détails ,    accompa- 
gnés de  dessins,  sur  le  prodigieux  mo- 
nument celtique  de  Carnac.  Trans- 
porte ensuite   a    la  Rochelle  ,    il 
profita    du   voisinage   de  la  ville 
de  Saintes  pour  y  admirer  les  nom- 
breux restes  d'antiquités  romaines 
qui  s'y  trouvent.  Il  les  décrivit  dans 
une  Dissertation  sous  ce  titre  :  11L 
Les  Ruines  romaines  de  Saintes  et 
de  ses  environs,  avec  les  particula- 
rités les  plus  remarquables  sur  cet- 
te ville  ,  avec  des  planches  et  des 
cartes.  Les  réunissant  aux  precéden  • 
tes  et  à  d'autres  dont  nous  allons  par- 
ler ,  il  en  forma  un  volume  sous  ce 
titre  :  Recueil  d'antiquités  dans  les 
Gaules ,  enrichi  de  planches,  Paris, 
1770 ,  in-4°.  S'étant  marié  en  Tou- 
raine ,  et  parvenu  au  grade  de  colo- 
nel ,  il  quitta  le  serf  ire  pour  se  ic- 
tircr  sur  sa  terre  des  Places ,  située 
vers  le  confluent  de  la  Loire  et  de  la 
Vienne,  canton  assez  remarquable  , 
qu'on  nomme  le  Verrou.  Là  il  vou- 
lut se  livrer  également  à  l'exploita- 
tion de  mui  dom.iinc  et  à  la  eonti- 
nuatiou  de  ses  recherches  d'antiqid- 

3i 


48*  SAU 

té  ;  mais  un  trop  vif  attrait  pour 
celles-ci  l'empêcha  de  mettre  beau- 
coup de  suite  dans  le  projet  qu'il 
avait  fait  d'exécuter  les  améliora- 
tions proposées  par  les  sociétés  d'a- 
griculture qui  se  formaient  à  cette 
époque.  Ayant  remarqué,  au  château 
dUssé,  situé  à  deux  lieues  de  chez 
lui,  au  confluent  de  l'Indre  et  de  la 
Loire ,  deux  sarcophages  de  momie, 
accompagnés  d'hiéroglyphes ,  dont 
Kircher  qui  les  avait  vus  à  Mar- 
seille, lors  de  leur  débarquement , 
avait  déjà  hasardé  l'explication , 
en  1676  (  Voyez  Kircher,  XXII , 
444)9  H  en  fit  le  sujet  d'une  Let- 
tre à  Court  de  Gébelin  ,  en  l'ac- 
compagnant d'une  figure  exacte  (3). 
Celui-ci  répondit  en  annonçant  qu'on 
pouvait  espérer  de  parvenir  à  dé- 
chiffrer les  hiéroglyphes  égyptiens  ; 
et  il  donna  l'esquisse  de  la  méthode 
qui  lui  paraissait  la  plus  propre  à  cette 
opération.  Cette  réponse  est  datée  de 
1 769  :  elle  termine  le  Recueil  ;  et  elle 
est  précédée  de  :  IV.  Recherches  sur 
quelques  antiquités  des  environs  de 
Tours.  L'auteur  cherche  à  prouver 
que  la  place  qu'occupait  Cœsarodu- 
num ,  qu'on  regarde  comme  l'origi- 
ne de  Tours,  était  deux  lieues  au- 
dessous  de  celle  -  ci ,  sur  la  rive  droi- 
te de  la  Loire ,  à  Maillé  ,  qui  avait 
pris  le  nom  de  Luyne.  Là ,  entre  au- 
tres ruines  ,  on  voit  celles  d'un  aque- 
duc considérable.  La  Sauva  gère  don- 
na aussi  quelques  nouveaux  détails 
sur  un  monument  situé  dans  le  voi- 
sinage et  connu  sous  le  nom  de  Pile 
Saint-Mars.  Ces  explications  furent 
vivementcritiqueesaansl'ouvragesui- 
Tant  :  le  Mont  Glonne,  ou  Recherche 
historique  sur  V origine  des  Celtes 
Angevins ,  Aquitains ,  Armoriques , 

(3)  Ce  moDtunrnt  a  depoii  été  apporte  a  Parts  où 
1  ou  a  un  U  voir  clic»  l'un  ùm  dentMr»  propriétai- 


•*■  de  h  tom  a"Uaatf 


»   SAU 

et  sur  la  retraite  du  premi 
re  des  Gaules  au  mont  Gi 
nul  diocèse ,  sur  les  confins 
d'Aquitaine  et  de  Brctagn 
C.  Robin ,  premier  curé  en 
la  ville  d'Angers ,  Saumt 
in  -  il.  La  Sauvagère  ne 
à  répoudre ,  par  l'ouvrage 
VI.  Recueil  de  Disserti 
Recherches  historiques  1 
ques  sur  le  temps  où  viva\ 
taire  saint  Florent  au  rno 
ne  y  en  Anjou  ;  sur  quelqu 
ges  des  anciens  Romains 
ment  découverts  dans  cet* 
ce  et  en  Tour  aine  ;  sur  Z* 
de  la  Loire,  de  Tours  à  ~ 
sur  celui  de  la  rivière  dm 
sur  le  prétendu  tombeau 
à  Tours;  (la  ville  de  Cassa 
première  capitale  des  Tu/ 
Jules  César)  ;  les  ponts  dé 
camp  près  d'Angers,  ati 
cet  empereur ,  et  celui  de  C 
te ,  à  trois  lieues  au-dessous 
mur,  avec  de  Nouvelles* 
sur  la  végétation  spontanà 
quilles  du  château  des  PU 
Dessins  d'une  collection  dt 
les  fossiles  d*  la  Tourah 
l'Anjou  ;  de  Nouvelles  idék 
fahmière  de  Touraine,  et  ] 
Lettres  de  3f.  de  Foltaire 
à  ces  différents  objets,  Par 
w,  in- 11 ,  1776.  On  voit  pai 
qui  est  une  table  de  matièi 
deux  sujets  différents  y  son 
l'un  d'antiquité  et  l'autre  < 
naturelle.  Dans  le  premi* 
seulement  il  répond  à  soi 
saire;  mais  de  plus  il  l'ait 
souvent  très-durement.  Au 
en  résulte  l'esquisse  de  l'hi 
l'un  des  cantons  les  plus  rie 
France,  la  vallée  d'Anjou 
rassemblé  ,  sur  ce  sujet , 
documents  précieux  :  mais  j 


SAU 

let  des  erreurs  dans  les 
s  qu'il  en  tire  ;  quelques- 
relevées  par  M.  Walc- 
is  un  Mémoire  qui  fait 
eux  de  l'académie  des 
de  iB'ii.  Quant  à  la  se- 
,  elle  traite  un  su  jet  d'une 
u  plus  reculée ,  l'origine 
i  fossiles.  Ce  Mémoire 
lani  dans  le  journal  de 
)bre  1763.  La  Sauva  gère 
té,  par  des  titres  et  par 
l>ser vations ,  qui  dataient 
'  ans  ,  que  le  fond  d'une 
ou  plutôt  une  mare  qui 
an*  le  jardin  du  château 
tait  convertie ,  deux  fois 
igts  ans,  en  une  croûte 
incrément  composée  de 
ssiles  :  il  en  concluait 
>ar  une  sorte  de  végéta- 
nt que  cela  avait  eu 
;  il  le  dit  lui-même  , 
n  n'était  pas  nouvelle  : 
I  avancée,  entre  autres, 
;  nuis  elle  avait  été  ré- 
irirusemciit ,  qu'elle  ne 
pie  pour  une  absurdité; 
moins,  dans  ce  moment, 
•  crédit ,  par  le  brillant 
li  donna  Voltaire.  Avec 
1  d'être  universel  ,  r«*t 
ciebre  n'avait  jusque-la 
tre  moyen  de  répondre 
tu  déluge  qu'on  tirait  des 
asiUs  trouvées  sur  les 
montagnes,  que  de  les 
K  pèlerins  qui ,  passant 
i-iianldc  Saini-Jdcqucs , 
:c  leurs  coquilles.  Trou- 
de  vraiveuiblance  dans 
:e  de  La  Sauva gère  ,  il 
mine  le  témoignent  les 
pi'il  lui  adressa  a  ce  su- 
it rer  cette  idée  Mans  les 
ju'il  publia  drptii.s ,  no- 
is  ses  Singularités  de  la 


SAU  483 

Nature,  où  il  se  résumait  ainsi  :  «  Ces 
»  prétendus  lits  de  coquilles  qui  cou- 
»  Tient  le  continent;  le  corail  formé 
»  par  des  insectes  ;  les  montagnes  éle- 
»  vées  par  la  mer  ;  tout  cela  me  pa- 
»  ratt  fait  pour  être  imprimé  a  la 
»  suite  des  Mille  et  une  Nuits».  Voila 
de  quelles  armes  il  se  servait  pour 
écraser  Y  Infâme,  ta  Sauvagère  loin 
d'en  tirer  de  pareilles  consequenoes , 
sentait  que  sou  opinion  pouvait  très- 
bien  s'accorder  avec  les  croyances  de 
la  religion, dont  il  remplissait  exacte- 
ment tous  les  devoirs.  L'inspection 
comparative  de  ces  croûtes ,  et  du  sol 
des  environs  suffirait  pour  détruire 
son  .système;  car  d'abord  on  au- 
rait vu  que  cette  croûte  n'était  qu'une 
a  agrégation  de  fragments ,  et  qu'il 
u'y  existait  pas  une  seule  coquille 
entière  ,  tandis  que,  vu  leur  forma- 
tion dans  une  eau  stagnante  ,  elles 
auraient  dû  se  conserver  dans  la  plus 
parfaite  intégrité  ;  d'un  autre  coté, 
tout  le  sol  des  environs,  immédiate- 
ment au-dessous  de  la  couche  végé- 
tale, n'était  composé  que  de  pa- 
reils débris  de  coquilles ,  mais  à  l'é- 
tat de  sable ,  comme  il  l'avait  re- 
connu lui-même  dans  son  ouvrage; 
en  sorte  que  les  croûtes  de  la  mare 
n'en  différaient  que  par  l'aglutiiialiun 
qu'elles  devaient  à  leur  séjour  dans 
l'eau.  Il  reconnut  franchement  la 
force  de  cette  objection  ,  née  de 
l'inspection  i\ts  lieux ,  quoiqu'elle  lui 
fût  proposée ,  en  1 780 ,  par  tin  tres- 
jriuie  homme  :  c'était  l'auteur  de  cet 
article, qui  eut  toute  f.icilitéde  le  voir 
dans  son  intérieur ,  où  il  le  trouva  bon 
père,  bon  époux,  mais  peu  soigneux 
de  sa  fortune  et  de  l'avenir  de  sa  fa- 
mille. Il  fut  un  jour  a  portée  d'appré- 
cier sou  enthousiasme  pour  les  mo- 
numents de  l'antiquité  :  ils  s'étaient 
rencontres  au  château  dX'^sê,  chez 
le  prince  de  Moubazon  ,  qui  venait 

3i.. 


484  SAU  SAD 

d'en  faire  l'acquisition  :  on  passa  de-  ancien   capitaine  an   régiment  de 
vant  les  sarcophages  de  momies  qu'il  Flandre ,  infanterie ,  naquît  à  Alais, 
avait  décrits  trente  ans  auparavant,  le  i  a  mai  1 706,  jour  où  il  j  eut  ne 
Ils  occupaient  une  niche  pratiquée  éclipse  totale  de  soleil.  Il  vint  éta*    j 
dans  une  terrasse  qu'on  disait  cons-  dier  la  médecine  à  Montpellier,  et    '■. 
truite  par  Vauban ,  un  des  proprié-  1 72a ,  sous  Astruc ,  Deidier ,  Hagot*    ! 
taires  du  château.  La  Sauvagère  s'é-  not,  Chicoyneau ,  et  quelques  autres    , 
cria  :  Mon  prince ,  vous  avez  là  un  professeurs  moins  célèbres*  bt%  aa- 
morceau  qui  vaut  à  lui  seul  autant  thématiques,  la  physique,  la  chimie,    : 
que  votre  terre  !  Monsieur ,  reprit  l'anatomie  et  la  botanique  occupé* 
celui-ci ,  si  vous  voulez ,  je  vous  fais  rent  tous  ses  moments.  Il  fut  reçu 
présent  de  onze  cents  mille  francs  :  docteur  en  1726,  et  avait  présenté, 
la  terre  m'en  coûte  douze  cents  ,  et  pour  sa  thèse  de  bachelier ,  la  qoes- 
je  vous  laisse  la  statue  pour  cent  tion  suivante  :  V Amour  peut -il 
mille.   L'antiquaire  l'eût    pris   au  être  guéri  par  Us  plantes?  Cette 
mot  s'il  eût  possédé  cette  somme;  singularité  ingénieuse  »  et  qui  déce- 
rnais à  sa  mort,  arrivée  le  aômars  lait  une  inclination  pour  la  botaai-  < 
1781  ,  il  laissa  sa  famille  dans  un  que,  lui  valut,  pour  quelque  temps, 
crand  état  de  gêne.    La  publication  le  surnom  de  médecin  de  Tanov.  I 
de  ses  ouvrages  ,  qui  fut  toujours  Eu  1730  ,  il   se  rendit  à  Paris,  si  j 
à  ses   frais,  avait  causé  sa  ruine  il  ne  fut  connu  que  comme  un  jeua  : 

{>ar  le  nombre  de  planches  dout  il  provincial  qui  insérait  dans  le  Mer*  j 
es  accompagnait  ;  il  en  avait  préparé  cure ,  des  madrigaux ,  des  épigram- 
beauconp  d'autres  pour  divers  ou*  mes  et  des  élégies.  Ses  études  pri- 
vrages  demeures  inédits, notamment  rent  tout-à- coup"  une  direction  phs 
une  Histoire  de  la  ville  de  Chinon ,  grave ,  et  qu'elles  ont  toujours  cos- 
dont  le  manuscrit  était  déjà  prêt  pour  servée.  Ce  fut  pendant  son  séjov 
l'impression  en  1760  ,  selon  la  table  dans  la  capitale  qu'il  conçut  et  ei£ 
du  Journal  de  Verdun.  La  Sauvagère  eu  ta  le  projet  de  classer  les  maladies 
eut  le  mérite  d'attirer  l'attention  sur  d'après  leurs  caractères  spécifiai», 
des  monuments  négliges  jusqu'alors;  et  d'imiter  ce  qui  a  clé  fait  si  bec- 
mais  quoiqu'il  fasse  nu  grand  étalage  reiiscnicnt  pour  les  plantes.  Au  bost 
d'érudition,  il  est  loin  d'aprofondir  quinze  mois ,  il  fut  forcé  de  revenir  de 
les  sujets  qu'il  traite;  son  style  n'est  en  Languedoc,  par  suite  d'une opk- 
pas  attrayant;  il  en   fait  lui-mê-  ta  I  raie,  dont  il  ne  guérit  jamais  coa* 
me  souvent  les  honneurs ,  en  rap-  plètemcnt.  Agé  seulement  de  vingt- 
pclant  son   ancien  état:  La  main  huit  ans,  il  obtint,  en   1731,  me 
et  un  ancien  militaire  comme  moi ,  la  dispense  du  concours ,  la  chaire 
s'est  toujours  bornée  à  de  simples  de  médecine  vacante  à  MontpeJktf 
crayons.  Cette apparencede modestie  par  le  décès  de  Marcot ,  et  il  intr«- 
ctait  plutôt  une  sorte  de  jactance  qui  duisit  dans  cette  école  la  doetnte 
faisait  le  fond  de  son  caractère  ;mais  de  Stalil,  avec  de  nombreuses  mo- 
elle n'offensait  personne ,  c'était  celle  diOcations.  En  1 7  {o  ,  Sauvages  U 
d'un  enfant.  La  Sauvagère  était  au  désigné  avec  Fitz-Gérald,  pour  mu- 
fond  un  excellent  homme.  D — p  —s.  placer  Ghicoyneau  le  (ils ,  dans  I  «• 
SAUVAGES    DE    LA    CHOIX  scignement  Je  la  botanique.  11  se 
(  François  Boissur  de  ),  fils  d'un  trouva  chargé  seul  de  ce  soin,  ca 


SAU 

r  suite  de  la  mort  de  Fitx- 
m  1753,  il  reçut  le  titre 
seur  royal  de  botanique,  et 
t  les  fonctions  avec  autant 
ie de  distinction.  Des  it5 i, 
uhlié  son  Melhodus  folio- 
c  un  Catalogue  de  cinq  cents 
lont  il  n'est  point  fait  men- 
le  Hotanicon  Monspelien- 
;nol.  Ce  Catalogue  est  in- 
les  Amœnitates  de  I.inné. 
avait  établi  les  genres  Triaru 
,  El>cnus ,  Camphorata  , 
,  Reamnuria.  Linué,  à  son 
ma  le  nom  de  Sauva  fiôsia 
ntc  de  Caïcnue  (  1  ).  Bientôt 
fit  paraître  ses  Éléments 
dogic  et  de  pathologie.  À- 
daiis  le  même  temps,  il 
te  Dissertation  qui  est  im- 
ins  le  Ier.  vol.  de  la  Collee- 
Klaller,  et  dans  laquelle  il 
a  ses  principaux  arguments 
ilir  son  système  de  l'action 
?  sur  les  mouvements   du 
t  écrit  lui  attira  une  criti- 
ncsnréedii  professeur  saxon 
1.  S.iuvagcs  répondit  avec 
politesse.  «  Il  avait  pris  ce 
>  bonne  heure,  a  dit  de  lui 
» ,  dans  un  éloge  que  nous 
à  contribution  ,   et  il  en 
liséraent  acquis  toute  la  per- 
1.  »  Sauvages  était  alors  à 
;  fer  oie  de  Montpellier,  et 
leoait  aux  plus  illustres  aca- 
le  l'hurope,  avec  lesquelles 
tenait  une    correspondance 
ré.  Celle  de  Toulouse   lui 
un  prix  pour  une  Disserta- 
la  rage  :  celle  de  Bordeaux, 
u\  Traités,  dont  l'un  a  pour 


SAU 


485 


nrr.ti.iiit  1.11  r  «nai.««(t  Imii  rime**, 
!  1  ,-■  •]>•  Hf-ntr.  Hr  I  •mvrik.  M  A«g. 
'■  r«  rrlmti  ri u  MrlxTu*-  au  foi  ail  ,  #t 
**•  t  ..  In  r«  <  iiiiiikMiulr»  Il  I'j  driril 
J«fit  »m  llul.  J**  pLêMtè  le*  pt*i  rmm. 
*  Ai  /•/«{««,  |Si|,  |".lm«l 


objet  l'action  des  médicaments  ,  et 
l'autre  les  effets  de  l'air  sur  le  corps 
de  l'homme.  Celle  de  Rouen  lui  don- 
na une  semblable  couronne  pour 
l'écrit  qu'il  lui  avait  envoyé  sur  les 
animaux  venimeux  de  la  France.  Il 
concourut  pour  le  prix  proposé  par 
l'académie  de  Berlin ,  sur  la  question 
de  la  cause  du  mouvement  muscu- 
laire ;  et  l'écrit  qu'il  avait  présenté 
fut  imprimé  a  la  suite  de  celui  oui 
av*it  obtenu  la  préférence.  On  de- 
mandait depuis  long-temps  une  non* 
Telle  édition  du  Traité  aes  Classes 
des  maladies,  devenu  fort  rare;  Sau- 
vages fit  plus ,  il  donna  un  immor- 
tel oirvragc  intitulé  Nosologia  me- 
thodica ,  etc.  Dix  classes  compren- 
nent deux  cent  quatre-vingt-quinze 
genres  sous  lesquels  Tiennent  se  ran- 
ger deux  mille  quatre  cents  espè- 
ces de  maladies.  Ou  a  reproché  à 
Sauvages  d'avoir  trop  multiplié  les 
espèces  ;  mais  on  ni  pas  réfléchi 

Suc  le  premier  essai,  dans  ce  genre, 
evait  offrir  ce  défaut  ;  c'est  a  le 
faire  disparaître  qu'ont  du  s'attacher 
ses  continuateurs  ;  mais  c'est  ce  qu'ils 
u'ont  pas  encore  su  exécuter.  Linné 
adopta  la  Nosologie  méthodique  de 
Sauvages  pour  le  texte  de  ses  leçons 
dans  I  université  d'Upsal.  Les  écrits 
ui  avaient  acquis  à  celui-ci  sa  gran- 
e  réputation ,  étaient ,  a  dit  de  Ratte, 
les  résultats  précieux  de  sa  vaste  lec- 
ture ,  de  ses  observations ,  de  ses 
calculs,  d'uu  grand  nombre  d'expé- 
riences de  physique  et  d'hydrauli- 
que. Il  composait,  du  reste  ,  avec  une 
extrême  facilité.  Dès  qu'il  avait  une 
fois  conçu  et  bien  médité  son  su- 
jet ,  îl  laissait  aller  sa  plume  avec 
une  rapidité  prodigieuse  ;  de  là  quel- 
ques négligences  dans  son  style.  S.iu- 
vages ,  qui   était  très-coiisullc   par 
les  étrangers, finit  par  voir  beaucoup 
de  malades  à  Montpellier  uitmc  , 


3 


486 


SAU 


où  il  mourut  le  19  février  1767. 
De  Ratte  ,    que  nous  avons   déjà 
cité  ,  a  encore  dit  de  Sauvages  : 
«  Il  était  simple  dans  ses  mœurs 
comme  dans  son  caractère  ;  il  corn* 
muniquait  sans   peine  ce  qu'il  sa- 
vait ,  et  il  recevait  des  autres  aussi 
volontiers  ce  qu'ils  étaient  en  état 
de  lui  apprendre.  Ses  connaissances 
passaient  sans  faste  dans  sa  conver- 
sation :  il  portait   quelquefois  dans 
le  monde  cet  air  que  Ton  prend  dans 
le  cabinet;  et  qui  est  trop  souvent 
contraire  à  la  gaitc  et  à  l'cnj  oueracnt.  » 
Des  1 73 1 ,  il  avait  été  nommé  corres- 
pondant de  la  Société  royale  des 
Sciences  de  Montpellier,  et  quel* 
ques  années  après ,  associé,  dans  la 
classe  des  botanistes.  Il  était  de 
tontes  les  académies ,  de  toutes  les 
Sociétés  savantes ,  et  correspondait 
avec  tous  les  savants  de  France  et 
des  pays  étrangers.  M.  de  Sauvages 
le  fils  avait,  à  Olimpies,  un  herbier 
de  son  père ,  dont  il  fit  hommage , 
il  y  a  quelques  années ,  à  M.  de  Can- 
dollc ,  et  que  ce  professeur  a  dépo- 
sé au  cabinet  du  jardin   du  Roi. 
Sauvages    fut  long  -  temps    atta- 
ché à  l'hôpital  de  Montpellier  ;  ses 
cours  et  ses  études  absorbaient  le 
reste  de  son  temps.  Tout  entier  à 
ses  devoirs ,  il  se  livra  peu  d'abord 
•à  la  médecine  pratique;  mais  on  lui 
adressait ,  de  tous  côtés,  des  consul- 
talions:  sa  réputation  lui  attirait  des 
étrangers  de  très-loin;  et  quclqu'oc- 
cupé  qu'il  fût  de  ses  livres  et  de  ses 
recherches  expérimentales  ,  il  quit- 
tait tout  quand  un  malade,  pauvre 
ou  riche,  réclamait  ses  secours.  Une 
difficulté  de  respirer ,  le  fit  souffrir 
pendant  près  de  deux  ans;  il  continua 
néanmoins  à  voir  ses  malades,  et  à 
fréquenter  l'école  de  médecine  et  l'a- 
cadémie. Deux  mois  avant  sa  mort  il 
porta  lui-même  à  M.  de  Ratte,  dix 


5AU 

Mémoires  qu'il  venait  de  1 

fut  enfin  obligé  de  s'aliter 

très-sainement  de  son  éta 

cipes  qu'il  avait constamn 

ses,  une  foi  ardente ,  le  s< 

vit  les  approches  de  safii 

rage  et  résignation,   et 

19  février  1767,  âgé  de 

un  ans  ,  «t  laisaut  deux 

tre  filles.  L'aîné  n'a  pas 

Le  second,  ancien  gra 

de  l'evêque  de  Pcrpigna: 

temps  de  la  révolution  h< 

ce ,  et  dessert  aujourd'hu 

de  Lyon.  Voici  la  liste  d 

Sauvages  I.  Traite  des 

maladies  ,  Paris ,  1 731 , 

Theotia  febris ,  Moiitpeli 

in- îa;  Naples,   1740,  i 

français  à  la  suite  de  la 

de  l'flémastatique  de   H 

Theoria    injlammationu 

Saint    Andéol  ,     1 743  , 

avec  la  traduction  de  l'Héi 

IV.  Somni  theoria ,  M< 

1740  ,  in-4°.  V.  Motuun 

causa,  ibid.,  1741  ,  in- 4* 

notationes  ad  Ifemastal 

phani  Haies,  Genève ,  1 7 

traduit  en  italien  par  Anç 

dinghelli ,  savante  napoli 

Dissertatio  de    vasorun 

rium  succione ,  Montpelli 

in-4°.  VIII.  Dissertatio 

plegidper  electricitatem 

ibidem,  1749,  i"-4°«  IX 

tation  sur  la  nature  et  lu 

la  rage ,  Toulouse  ,   174 

X.  Con  pect us  physiologie 

pellicr,  1751.  XI.  Pulsih 

lationis  theoria ,  ibid.  ,  1 

4°.  XII.  Dissertation  sur 

caments    qui    affectent 

parties   du  corps  humai 

que  d'autres ,  et  sur  Us  < 

cet  effet ,  Bordeaux ,  1 7  5 

traduit  en  italien  par  Mac 


SAU 

54,  in-4°  $  «n  latin,  Leip- 
>,  in-4°.  XIII.  Embryo- 
ontpellier,  1753,  in-40. 
oria  tumorum,  ibid .,  1 7  53, 
r.  Synopsis  morborumocu- 
xiium ,  gênera  et  species 
,ibid.,  1753,  in-4°.  XVI. 
ion  sur  Us  mouvemens  des 
ferlin,  1753,111-40.  XVII. 
ion  dans  laquelle  on  re- 
nmment  Voir,  suivant  ses 
qualités ,  agit  sur  le  corps 
Bordeaux,  1754,  in- 4° 5 

I  italien  par  Manetti,  Flo- 

j54,in-4°.  XVIH.  PJky- 
nechanicœ  eiemenfa,  Ams- 
1755,  in- 11;  et  Avignou, 
-13,  tous  cet  autre  titre  : 
çiœ  eUmenta.  XIX.  Re- 
sur  Us  loix  du  mouve- 
sang  dans  Us  vaisseaux , 
i  de  r  Académie  de  Berlin , 
(.  Theoria  tioloris,  Mont- 
757  ,  in>4°-  XXI.  Disser- 
-espiratione  di/ficili,  ibid., 
-4".  XXII.  Disscrtatio de 
injluxu  inhominem,  ibid., 
4°.  XXIII.  Dissertatio  de 
ibid.,  i7r)8,in-8*.  XXIV. 
convulsionis,  ibid. ,  1759, 
XXV.  Mcdicintr  sinensis 
ts,  ibid. ,  1 7  5c> ,  in  -  4°. 
^atttologia  melhodica  seu 
oscendis  morbis  ,  Lyon  . 
8°;  cet  ouvrage  perfec- 
1 qui  est  devenu  la  nosolo- 
u  riche  en  faits  qui  existe 
mjoiird'lmi  ,  reparut  sous 
:  JVosologia  meïhodica 
wrborum  classe*,  gênera 
s ,  juxta  S  y  denhami  men- 
Hanicorurn  ordincm,  Ams- 
Genève).  1763,  5  vol.  in- 
ju,  17O8,  a  vol.  in-4°; 
de  Leipzig,  «797»  5  v0'« 
est  augmentée  par  G.  F. 

II  y  a  eu  deux  traductions 


SAU  487 

françaises  de  cet  ouvrage  :  l'une  par 
Nicolas  (  Paris  >  1771 ,  3  vol.  în- 
8°.),  et  l'autre  par  Gouvion  (Lyon, 
177a,  10  vol.  in- 1  a);  cette  dernière 
est  la  moins  défectueuse:  on  y  a  joint 
le  Gênera  morborum  de  Linné,  en 
latin  et  en  français.  XXV H.  De 
imperio  animas  in  corde ,  Montpel- 
lier, i7(k>,in-4<\  XXV11I.  Disses 
tatio  de  suffocatione ,  ibid. ,  1 760 , 
in.40.  XXIX.  Dissertatio  de  *m- 
btyopid , ibid. y  1760,  in-4°.  XXX. 
Dissertatio  de  anima  redwivd  , 
ibid.,  1761 ,  in-4°-  XXXI.  Disser- 
tatio de  viribus  vitalibus  ,  ibid. , 
1 769 ,  in  -  4°.  —  Les  Mémoires  de 
la  Société  royale  des  Sciences  de 
Montpellier,  pour  1743  et  174 5; 
ceux  de  l'Académie  des  Sciences 
de  Suède ,  tom.  xu  ;  ceux  de  l'Aca- 
démie de  Berlin,  tom.  xi;  l'ancien 
Journal  de  médecine,  chirurgie  et 
pharmacie,  tom.  11  et  m;  enfin  les 
Actes  des  Curieux  de  U  nature  con- 
tiennent des  Mémoires ,  des  Observa- 
tions et  autres  articles  de  Sauvages. 
Plusieurs  de  ces  écrits  ont  été  réunis 
par  Gilibert,  sous  le  titre  de  Chefs- 
d'œuvre  de  Sauvages ,  Ly  on ,  1 7  7 1 , 
9  vol.  in- 11.  L'Éloge  de  Sauvages, 
par  de-Ratte,  a  eu  plusieurs  éditions 
et  méritait  cet  honneur. 

D— g— s.  et  D'H.  F. 
SAUVAGES  (  Pierre  -  Auous- 
Tiif  Boissier  de  La  Croix  de),  frè- 
re du  précédent ,  naquit  à  Alais ,  le 
'28  août  1710.  Destiné  à  l'état  ecclé- 
siastique, il  étudia  la  théologie  en 
Sorbonne.  Cependant  il  n'entra  défi- 
nitivement dans  les  ordres  qu'à  l'Âge 
de  plus  de  soixante  ans.  Jusqu'alors, 
excepté  quelques  moments  donnés , 
sur  l'invitation  de  son  évêque,  à 
l'enseignement  de  la  philosophie, 
dans  le  collège  de  sa  ville  natale  (  1  ) 

(1)  I*  envia  qu'il  ▼  d'WiM,*o  17  i«».  fut  t»r»i«» 
par  In  |*rnu«re»  «pfrMum  Am  ybjai|«»  ^«  !'«■ 


488 


SAU 


il  avait  consacré  m  vie  presque  ex- 
clusivement à  la  cultnre  des  sciences 
physiques  et  naturelles.  Les  premiers 
fruits  de  ses  recherches  furent  des 
Observations  de  lithologie  pour  ser- 
vir à  l'histoire  du  Languedoc  et  à 
la  théorie  de  la  terre ,  et  un  Mé- 
moire sur  la  mine  de  vitriol  de 
Saint- Julien  y  -près  d'Alais,  ouvra- 
ges insérés  dans  le  Recueil  de  l'aca- 
démie royale  des  sciences  de  Mont- 
pellier et  de  celle  de  Paris,  et  qui 
valurent  à  l'auteur  l'honneur  d'être 
adopté  par  la  première.  Il  fut  admis 
plus  tard  à  l'institut  de  Bologne  et 
dans  l'académie  des  géoreophiles  de 
Florence.  Ces  compagnies  avaient 
été  à  portée  d'apprécier  son  mérite, 
lors  des  deux  voyages  qu'il  avait 
faits  en  Italie,  principalement  dans 
l'intention  d'y  étudier  l'éducation  des 
vers  à  soie.  Déjà ,  eu  1748 ,  il  avait 
publié  un  Mémoire  sur  les  muscar- 
dins  ,  qu'il  fondit  ensuite  dans  un 
Traité  pins  général ,  donné  au  pu- 
blic, en  17^2,  sous  le  titre  de  Mé- 
moires sur  l'éducation  des  vers  à 
soie y  un  vol.  in -8°. ,  et  dont  il  pa- 
rut ,  en  1788,  une  nouvelle  édition 
perfectionnée  :  Y  Art  à*  élever  les  vers 
à  soie ,  uu  vol.  in-8°.  Cet  ouvrage  a 
fait  autorité.  Fondé  sur  des  connais- 
sances théoriques  et  pratiques ,  sai- 
nes et  solides, il  a  le  double  avantage 
d'offrir  à  l'agronome  éclairé  une  ex- 
position claire  et  précise  des  princi- 
pes ,  au  cultivateur  vulgaire  un  ma- 
nuel détaillé  et  méthodique  des  pro- 
cédés à  suivre,  et  à  l'un  et  à  l'antre 
les  leçons  d'une  longue  et  heumuse 
expérience.  Jusqu'au  livre  italien  du 
comte  Dandolo,  il  n'en  a  paru  aucun, 
•sur  le  même  sujet,  qui  soit  plus  digne 
d'estime  et  de  confiance,  et  qui  ait 
exercé  une  influenecaussi salutaire.  A 


■™»dM|i|ië  le*  |irin.'i|iiafjv  (S'«tUod. 


vaut  lui  n'y  «voit 


SAD 

la  suite  de  Y  Ah  dtfever  k 
soie  t  l'auteur  a  placé  un  «ft 
qui  en  forme  le  complémcri, 
fé  :  la  Culture  des  mûriers. 
Observations  sur  l'origan  i 
jugées  curieuses  9  neuves  &\ 
santés ,  par  la  société  ifj 
sciences  de  Montpellier.  Oi 
aussi  de  curieuses  Obseruti 
la  mieléé  (  1  ).  L'abbé  de  S 
aimait  à  se  servir  de  l'idiome 
docien  ;  il  se  piquait  ntêfl 
sorte  de  purisme  en  ce  p« 
choisissait  toujours  ses  1 
dans  les  Cévennes ,  afin  q« 
tois  fût  plus  original  et  su 
tion  (3)  ;  ce  fut  pour  1 
celte  langue  de  l'invasion  0 
cismes  et  de  tout  mélange  a 
qu'il  composa  son  Dici 
languedocien,  Nîmes,  17S 
1785,  a  vol.  in-8°.  ;  et  Alai 
1  vol.  in  -  8°.  M,  d'Hombi 
mas ,  pelit- neveu  dePaiilcu 
sidé  à  cette  dernière  édition 
ricin  d'un  grand  nombre 


(»)  Ce  n'est  pas  seulement  d*na  W  V 
fleurs  que  le*  al>eîlles  puisent  le  n* 
qu'elle»  cueillaient  au«»i  la  mîettt  a* 
1rs  anciens  croyaient  tomber  du  ciel , 
était  en  petites  gouttes  sur  les  fin 
de  Saurages  uhser\  u  qu'il  J  avait  & 
tnieli-e,  qui    tontes  denx  tiraient  les 

Fiantes,  niais  d'nue  façon  différente.  Il 
nne  provenait  <îe  1a  trunspiratioa  de 
C'rirure  des  feuilles  ,  et  découvrît  qa# 
it  eu  effet,  mai»  pa*  de  bien  ruai!... 
i»  ne  n'eut  rien  m<iiu«  que  oriente,  dH-i 
»  jectioa  des  pu<rn>iui?  *»  I*»  liqueur  1 
cent  a  trnvet»  l'i-crce,  prend  dans! 
nne  raveur  donc*  et  »pr»  u!>lc  ;  il»  f«tci 
ruent  du  miel.  L'wlil'e  de  Sauvées  aV< 
peces  de  puceruus,  et  Tondrait  qoelei 
cbercin**"  nt  à  propager  l«-.«  rtoiiilrrj  t 
ter  la  recolle  des  al>eilles  ,  qui  rwr  I  m 
pas  d'antre  nourr  turc  que  la  nvilet .  L 
de  Gua  fut  etivoyt'a  d.inr*  ce  p;>y«  ,  en  l 
clier  de  dcctinxrir  foripine  des  luill» 
charrient  le  Gardon  et  laCîzc  (/".Gl'A 
XVIII,  /î^ti  )  ,  on  j»n Ma  vainement  Pal 
ge«  de  «'adjoindre  à  lui  ;  il  avait  dtp  fai 
«li'idio-  «mr  * «- 1  ••Iijrl  p*>ur  pt-r'uiir  I 
iioiitiIJ'^.  qui  lut  de  j  ter  inutilement 
d.uis  rvn  ri  vu'  re*. 

(3)  Voy.  le  Journal  dr*  jrteanif ,  d> 
on  M.  U.i\»'»iMid  a  converé  \o  urti 
l'cxauieu  du  Dictionnaire  langucdocrc-* 


SAU 

météorologie  et  l'agrt- 
ïueil  de  proverbes ,  de 
e  dictons  inséré  dans 
85.  La  nouvelle  est  en 
guée d'une  Notice  bio- 
but  paye'  par  l'éditeur 
le  son  grand  •  oncle , 
blenu ,  l'année  précé- 
édaille  d'or ,  au  con- 
iété  royale  et  centrale 
L'abbé  de  Sauvages 
tis,  le  19  décembre 

V.  S.  L. 
Heivbi),  historien, 
à  Paris ,  se  fit  rece- 
lais entraîné  par  son 
idition ,  il  abandonna 
yant demandé  l'entrée 
t  du  trésor  des  char- 
es  documents  impor- 
iroposait  de  publier , 
squ  il  obtint  cette  an- 
ge pour  l'impression 
;e.  Costa  r,  dans  son 
;ens  de  lettres  célè- 
'(0,  fait  mention  de 
t,  dit  il ,  un  écrivain 
vail ,  et  qui  ne  réus- 
lans  celui  qu'il  a  en- 
tntiquités  de  Paris , 
s  il  étale  mille  curio* 
ins  sa  constante  acti- 
demeurées  enterrées. 
n  style  forme;  par 
pour  l'orner  en  des 
inpliritc  du  style  est 
se.  Ainsi,  il  y  a  cn- 
ili&Uucc  de  lui  à  un 
fait ,  quelque  diotc 
c.  »  On  peut  con- 
ilicr  trait,  que  Siu- 
>.is  pour  modeste.  Il 
i;i  ou  1**70,  laissant 
uf  'olurae*  iii-fol., 

•    ■  «f  ■•     *   •  t      J-i.l  li-    .".  |  1    ■  1   »,• 

\m  l-IU  ,    •!*!■«   I  I    /'■■»   lit.  Il-    t      >it  I 

•mi  k  I'    IrV.u.lilj,  II,  3»*. 


SAD  48g 

qui  contenaient  le  résultat  de  us 
recherches  pendant  vingt  années. 
Rousseau y  auditeur  des  comptes, 
ami  de  Sauvai,  entreprit  de  revoir 
et  de  corriger  son  travail  ;  mais  il 
mourut  avant  d'y  avoir  mis  la  der- 
nière main.  L  ouvrage  ne  parut 
qu'en  17*4  «.sous  ce  titre  :  Histoire 
et  recherches  des  antiquités  de  ta 
ville  de  Paris,  3  vol.  în-fol.  Il  y  a 
des  exemplaires  grand  papier  (2). 
On  v  trouve  des  détails  curieux  sur 
les  aivers  accroissements  de  cette 
ville ,  sur  ses  établissements  civils 
et  religieux ,  u$  cours  de  justice , 
ses  écoles,  ses  églises,  u%  chapi- 
tres ,  etc. ,  ainsi  que  sur  les  événe- 
ments qui  s'y  sont  passés  depuis 
l'origine  de  la  monarchie;  mais  la 
prolixité  du  style  et  les  répétitions 
continuelles  en  rendent  la  lecture 
fatigante.  Lenglet  -  Dufresnoy  dit 
que  le  premier  volume  est  bon  , 
le  second  médiocre ,  et  le  troisième 
détestable.  La  Bibliothèque  histori- 
que de  la  France  offre,  sous  le 
n°.  344^7  9  une  analyse  de  cet  ou- 
vrage, lequel  est  divisé  en  quatorze 
livres.  Le  premier  renferme  une 
Dissertation  latine  du  mathémati- 
cien Pierre  Petit  (  Voyez  ce  nom  ), 
sur  la  véritable  position  de  Paris. 
Un  discours  du  docteur  Launoy,  sur 
l'ancienneté  de  ses  églises  ,  sert  d'in- 
troduction au  quatrième  livre  ;  on  a 
inséré,  dans  le  treizième,  la  Disser- 
tation d'Aug.  Gallaud  ,  sur  les  an- 
ciennes enseignes  et  étendards  de 
France  (f.  Gallaud  ,  X  VI ,  3/|(i  ). 
On  doit  trouver  à  la  (in  du  troisième 
volume,  une  partie séparée  de  4o  p. , 
intitulée  les  Amours  des  rois  de 
France.  Cet  opuscule  de  Sauvai  a 


^1     \jt  Ihcl.  HHitrfl  ru    t  il»-  «m1    n  in  |iir»*i<j|i 

<!•■  •:'■',  î'iKi.m.i  *  i    ii» :n  ,  .'■  \|.  ii  .!••  1 1 1  -ix 

*ulrr«  l»ili!i  ■(r»|>l><  •.  N    n«  t»"  <i"i*|>u  l.i  ■!.  <.wit«»*i 


490                SAU  SAU    _ 

été  réimprimé  plusieurs  fois  à  la  *ui-  sur  ses  gardes.  La  marqi 

te  des    Galanteries   des  rois  de  moulier  eut  une  passîc 

France  (par  Vanel),  in$i ,  in38,  ve  pour  le  duc  de  Guw 

a  vol.  peut  in-8°M  1753 ,  3  vol.  in-  tend  qu'il  avait  passé  "'i 

ia  (  Voy.  le  Dict.  des  anonymes  nuit  qui  précéda  sa  mort 

de  M.  Barbier ,  *•.  éd.,  n°.  6913  ).  était  venue  à  Blois  poi 

Yf — s.  à  se   retirer.   Cependai 

SAUVÉ  (Jean),  Voyez  Noue,  assure  que  le  duc  avait 

XXXI,  41**  même  nuit  avec  la  pri 

SAUVES  (  Charlotte  de  Beau-  tienne.  Cette  circonstan 

ve  Samblaicçat  ,  dame  de  ) ,  fille  très  -  peu    importante, 

de  Jacques  de  Beaune ,  chevalier  des  cutéepar  des  critiques  q< 

ordres  du  roi,  naquit  en  i55i  ,  et  d'une  manière  victorieu 

épousa  Simon  de  Fizes  ,  baron  de  de  Varillas.  Mm°.  de  Si 

Sauves,  à  qui  elle  apporta  de  grands  point  inquiétée  après  la  1 

biens.  Son  esprit  égalait  ses  charmes:  de  Guise  ;  et  dans  la  suil 

pendant  le  séjour  que  fit  Henri  IV,  pardonna  aisément  à  si 

alors  roi  de  Navarre ,  à  la  cour  de  maîtresse  l'attachement  < 

France ,  après  son  mariage  avec  Mar-  eu  pour  un  homme  de 

guérite  de  Valois ,  il  devint  amou-  rait  les  grandes  qualité 

reux  de  Mme.  de  Sauves  attachée  à  enfin  à  la  marquise  de  1 

la  reine  -  mère ,  en  qualité  de  dame  le  désir  et  la  possibilité 

d'atour.On  sait  qu'il  entrait  dans  la  po-  amants.  Elle  mourut,  le 

litique  de  Catherine  de  Médicis  d'être  bre  1617,  âgée  de  soiia 

toujours  entourée  de  belles  person-  ne  laissant  qu'un  fils  uni 

nés.  Déjà  Mme.  de  Sauves  devait  à  sa  SAUVEUR  (  Joseph 

beauté  une  conquête  illustre  :  le  duc  24  mars  i653  ,  à  la  Flè 

d'Alcnçon  en  était  épris  ;  et  plus  père  était  notaire.   Il  fi 

d'une  fois  la  jalousie  des  deux  rivaux  qu'à  l'âge  de  sept  ans  ;  Y 

donna  des  scènes  à  la  cour.  Mme.  de  voix  ne  se  développa  < 

Sauves  les  traitait  avec  assez  d'éga-  lui  qu'avec  beaucoup  d 

lité  ;  et  si  Ton  en  croit  Marguerite  il  ne  l'eut  jamais  bien  lil 

de  Valois,  témoin  un  peu  suspect,  études  dans  un  collège 

ils  étaient  heureux  tous  deux.  Deve-  mais,  avant  qu'il  y  arriv 

nue  veuve,  en  1579,  Mmc.  de  Sau-  pour  la  mécanique  s'éfc 

ves  épousa ,  cinq  ans  après ,  François  nifesté.  Dès  l'enfance,  il  < 

delà  Trémoille,  premier  marquis  nistc*  construisait  de  pel 

de  Noirmoutier.  Quoique  elle  eût  faisait  des  syphons  avec 

manqué  de  fidélité  au  roi  de  Na-  meaux  de  paille  ,  des  jcL< 

varre,  ses  intérêts  lui  furent  tou-  «  Il  était,  dit  Fontenelle 

jours  chers  ,  et  elle  lui  rendit  plu-  »  des  autres  enfants  ,  ce 

sieurs  services.  Lorsqu'un  peu  avant  »  devint  le  roi  de  ceux 

la  bataille  de  Coutras ,  la  cour  vou-  »  vivait.  »  Cette  passio 

lut  entamer  avec  lui  de  nouvelles  pour  les  objets  de  pré 

négociations,  elle  l'avertit  du  pic-  calcul  le  rendit  un  fort  m 

ge  qu'on  lui  tendait ,  et  lui  fit  dire  lier  de  rhétorique:  les  cl 

par  Rosny  ,  qu'il  devait  se  tenir  des  orateurs  et  des  poèt 


SAU  SAC                4gi 

t  aucun  attrait  pour  la  médecine  ;  maïs  son  oncle  lui 
lis  traité  d'arithméti-  ayant  retiré  sa  pension ,  Sauveur , 
Pdetier  du  Mans  )  ,  pour  subsister  à  Pari*  ,  fut  obligé 
hasard ,  sous  la  main;  d'y  enseigner  les  mathématiques  ,  et 
é  et  l'apprit  seul. Quel-  s'adonna,  sans  réserve,  à  ces  sciences 
s,  en  petit  nombre  il  et  à  leurs  applications.  A  cette  épa- 
te plaisent  à  déprécier  que,  le  peu  de  personnes  qui  s'occu- 
actcs,  prétendent, par  paient  de  géométrie  étaient  isolées 
ette  espèce ,  prouver  de  la  société ,  et  semblaient  former 
té  des  goûts  scientifi-  une  classe  a  part  Sauveur,  par  une 
goûts  littéraires;  les  disposition  qui  lui  était  propre,  peut- 
»  citent  se  rapportent,  être  aussi  mu  par  le  premier  exclû- 
tes époques  où  les  mé-  pie  que  Rohault  avait  donné  dans 
ip prendre  étaient  en-  renseignement  de  la  philosophie  na- 
ifailes;  les  choses  ont  ture Ile,  lut  moins  sauvage  que  ses 
nsFctatactucldescon-  confrères.  Sa  sociabilité  lui  valut 
première  ambition  des  quelques  connaissances  agréables  et 
s  ,  et  me  me  des  étrau-  utiles.  Nous  citerons ,  à  l'appui  de  ce 
ent  se  livrer  aux  scien-  que  nous  disions  tout  à  l'heure  sur  la 
,  est  de  pouvoir  habi-  compatibilité  des  goûts  littéraires  et 
veur  s'y  rendit  à  pied ,  scientiGques ,  les  services  que  lui  ren- 
Mivant  a  Lyon ,  il  avait  dit  Mrae.  de  La  Sablière ,  celle  qui , 
■e  la  fameuse  horloge  pendant  plus  de  vingt  ans,  logea  chex 
le  de  Saint  Jean ,  cons-  elle  La  Fontaine.  Sauveur  n'avait 
I ,  par  le  Suisse  Nicolas  que  vingt-trois  ans ,  lorsqu'un  illustre 
•ait  que  cette  horloge  élève,  le  prince  Eugène ,  le  prit  pour 
rs  phénomènes  rac'ca-  son  maître  de  géométrie.  Un  étran- 
iration  de  la  multitude  ger ,  de  très-haute  naissance,  voulut 
les  lire  très-précise  du  apprendre  de  lui  la  Géométrie  de 
eu  d'importance;  Sau-  Descartes;  Sauveur  ne  connaissait 
m  pie  examen  extérieur  pas  encore  le  Traité  de  ce  grand  phî- 
aèucs,  devina  le  méca-  losophe  :  en  huit  jours  et  autant  de 
ir.  Un  de  ses  oncles  ,  nuits  d'étude  ,  il  se  mit  en  état  de  le 
and  chantre  de  Tour-  professerai  se  livra,  pendant  l'hiver, 
promis  de  fournir ,  par  à  ce  travail  opiniâtre ,  bien  plus  par 
tision  ,  à  son  entretien  goût  que  par  spéculation ,  ne  s'em- 
c'etait  sous  la  condi-  barrassant  nullement  si  son  feu  était 
:r.iit  les  études  néecs-  allumé  ou  éteint ,  et  se  trouvant ,  à 
îtrer  dans  l'état  rcrlé-  l'apparition  du  jour,  transi  de  froid 
îcurcuscrncnt  le  Traité  sans  s'en  être  aperçu.  La  chaire  de 
ut  il  apprit  1rs  six  pic-  mathématiques  de  H  a  mu  s  étant  de- 
mi mois ,  et  >ans  mai-  venue  vacante  au  collège  royal ,  Sau- 
>ns  du  physicien  Ko-  veur  aurait  pu  concourir  avec  beau- 
•nt  bien  plus  fortement  coup  de  chances  de  succès  pour 
jue»es  cahicisdcthco-  l'obtenir;  mais  une  condition  iin- 
i  d'abord  de  changer  la  posée  a  chaque  concurrent  était  de 
lactique  contre  celle  de  prononcer ,  de  mémoire ,  un  dis- 


49* 


SÂU 


cours  de  sa  composition  :  et  Sau- 
Teur,  ne  voulant  pas  ou  n  osant  pas 
s'y  soumettre,  se  retira  du  concours. 
H  s'occupa  ,  depuis  1678  jusqu'en 
1680 ,  de  la  resolution  de  divers 
problèmes  relatifs  à  la  théorie  des 
probabilités  applicable  aux  jeux. 
En  1680 ,  il  tut  nommé  maître  de 
mathématiques  des  pages  de  Mme.  la 
daupbine  ;  et ,  en  1681  ,  il  alla  fai- 
re a  Ghantilli ,  avec  Mariotte ,  des 
expériences  sur  les  eaux.  Le  grand 

5 rince  Louis  de  Gondé  prit  beaucoup 
e  goût  et  d'affection  pour  lui.  Il  le 
faisait  souvent  venir  de  Paris  à  Ghan- 
tilli ,  et  l'honorait  de  st$  lettres.  Ge 
fut  pendant  le  temps  de  ces  voya- 

S"  es,  et  vraisemblablement  par  suite 
e  l'impulsion  que  lui  donnaient  ses 
entretiens  avec  un  guerrier  illustre , 
qu^t  entreprit  la  composition  d'un 
Traité  de  fortifications.  Voulant  join- 
dre la  pratique  à  la  théorie,  il  al- 
la au  siège  de  Mons,  en  1691.  «  Il 
9  y  montait  tous  les  jours  la  tran- 
»  chée.  Il  exposait  sa  vie  seulement 
9  pour  ne  négliger  aucune  instruc- 
9  lion;  et  l'amour  de  la  science  était 
»  devenu  chez  lui  un  courage  guer- 
9  rier.  Le  siège  fini,  il  visita  toutes 
9  les  places  de  Flandre.  Il  apprit  le 
9  détail  des  évolutions  militaires,  les 
9  campements  ,  les  marches  d'ar- 
9  mecs ,  enfin  tout  ce  qui  appartient 
9  à  l'art  de  la  guerre,  où  rintelli- 
»  eence  a  pris  un  rang  au-dessus  de 
9  la  valeur  même.  »  Revenu  dans  la 
capitale ,  il  s'occupa  de  diverses  re- 
cherches et  travaux  qui  avaient  pour 
objet  l'application  des  mathémati- 
ques :  méthodes  abrégées  pour  les 
grands  calculs,  table  pour  la  dépense 
des  jets-d'eau ,  cartes  des  côtes  de 
France,  réduites  à  la  même  échelle,  et 
composant  le  premier  volumede  l'an- 
cien  Neptune  français;  concordances 
des  poids  et  mesures  de  différents 


SAU 

pays;  méthode  pour  k  j«i 

tonneaux  ;  problèmes  sur  I 

magiques ,  etc.  11  entendait  I 

du  calcul  différentiel  et  i 

nouvelle  de  son  temps;  eti 

même  servi  :  mais  il  n'en  £1 

beaucoup  de  cas.  Il  design*; 

pithète  ainfinitaires  les  pu 

cette  théorie ,  que  le  dix  - 

siècle  a  bien  vengée  de  ses 

11  obtint ,  en  1686,  au  collé 

la  chaire  de  mathématique 

condition  de  la  harangueài 

avait  fait  manquer  huit  01 

auparavant.  Il  n'écrivait } 

leçons ,  les  im  provisait  an 

et  achetait ,  à  la  fin  de  l'an 

des  copies  manuscrites  qo'o 

faites  sous  sa  dictée.  Le 

professer ,  surtout  qnand  i 

trait  des  auditeurs  attentif 

ligents ,  lui  faisait  souve 

l'heure;  et  il  aurait  proloi 

niment  ses  leçons,  si  und 

n'eût  été  charge  de  l'averl 

leur  durée  excédait  certaii 

Enfin ,  en  1 696 ,  il  fut  noi 

bre  de  l'académie  des  sci 

droits  à  un  pareil  honiu 

incontestables  ;  cependant 

qu'il  avait  fait  jusqu'alor 

rait,  à  l'époque  actuelle, 

sur  sa  mémoire ,  si ,  à  dat< 

ception  à  l'académie  et  | 

vingt  dernières  années  de 

ne  se  fût  occupé,  avec 

constance  que  de  succès, 

nouvelle  branche  des  sci( 

sico  -  mathématiques ,  qu 

par  le  nom  à9 acoustique 

création  qu'il  est  assez  si 

devoir  à   un   sourd  ,  e 

n'a  pas  ,  ce  semble ,  assc 

lir,    dans   les  Notices 

ques    publiées  jusqu'ici 

ti niable  savant.  La  theoi 

envisagée  sous  le  point  c 


tu 

e,  à  la  fin  du  dix- 
à -peu-près  au  mê- 

ancicos  nous  l'a- 
a  fable  des  m  ar- 
as ,  pesés  par  Py- 
îgnoranec  de  ceux 
le  et  de  ceux  qui 
pendant  c'est  à  ce 
i  doit  les  pretniè* 
n  nombre ,  des  rap- 
rs  des  cordes,  qui, 
ii-re  et  à  égalité'  de 
ision ,  font  sonner 

principaux  inter- 
'ailleurs  que ,  dans 
ilications  des  phé- 
ide,  tant  intellec- 
ts,  se  liaient  à  des 
ces  de  musique , 
c  prétendues  puis- 
ses ;  et  des  nom- 
lus  récents,  à  qui 
ieu  grandes  décou- 
;  été  tout  -  à  -  fait 
réjogés.  Cependant 

Pythigorc,  malgré 
ts  qu'on  leur  allou- 
es diverses  applica* 
faites,  ne  pouvaient 
ces  t'oinmc  consti- 
edes  sciences  phyȔ- 
•».  L«*dornainc  de  ces 
ru  d'une  iinporlan- 
indu  dix-seplicme, 
fiitdudix  huitième 
Suiveur  qu'on  d<»it 
•e  lecteur  n'apprcii- 
iclquc  ctoniicmciit  , 
ni  nous  devons  l'fl- 
\Ui  %  avait  la  voit  et 

il  était  obligé  ,  dans 
Ir  se  faire  seconder 
s  très -exerces  à  ap- 
ulles  et  le»  accords. 
'  Sauveur  rappelle 
rSaimicrson  ,avcu- 
t  ci  couiuicncaut  uu 


SAU  4g3 

cours  de  philosophie  naturelle  par 
des  leçons  sur  la  lumière  (  V.  Sauk- 
derson,  p.  45q  ci-dessus).  Les  pre- 
miers détails  publiés  sur  ses  recher- 
ches d'acoustique  se  trouvent  dans 
le  vol  urne  de  l'Académie  des  sciences 
de  1700 (  Histoire,  page  i3i  et 
suiv.  )  ;  mais  ses  premiers  travaux , 
sur  cette  matière,  datent  de  1696: 
une  partie  des  leçons  qu'il  donna 
au  Collège  royal, en  1697  ,  eut  pour 
objet  la  Musique  spéculative ,  dont 
il  dicta  un  Traité.  Il  se  refusa  aux 
instances  qu'on  lui  faisait  pour  l'en- 
gager à  publier  ce  Traité,  par  diver- 
ses raisons  qu'il  expose  dans  son 
Mémoire  sur  \e  système  général  des 
intervalles  des  sons ,  etc.  (  volume 
de  V Académie  de  1701,  p âge  39c) 
et  suiv.  )  ,  Tune  desquelles  est  rela- 
tive à  l'attention  qu'il  avait  donnée, 
postérieurement ,  aux  phénomènes 
des  sons  harmoniques.  Nous  allons 
donner  une  idée  de  la  découverte 
fondamentale  de  Sauveur,  celle  qui 
a ,  décidément ,  fait  de  l'acoustique 
une  branche  de  la  physique.  Ou  sa- 
vait, avant  lui ,  que  lonque ,  cœtc- 
ris  paribus  ,   deux  cordes  avaient 
leurs  longueurs  dans  le  rapport  de  1 
à  2 ,  ou  dans  celui  de  1  à  3 ,  ou  dans 
celui  de  3  à  \  ,  etc. ,  la  plus  courte 
sonnait  respectivement  Y  octave,  la 
quinte,  la  quarte , etc. ,  du  son  rendu 
par  la  pins  longue  ;  il  était  assez  ai- 
sé d'eu  conclure  que  les  rapports  er- 
tre  les  nombres  de  \ibrations  de  ci  s 
cordes,  pendant  un  même  temps, 
une  seconde ,  par  exemple,  étaient 
les  rapports  inverses  de  leurs  lon- 
gueurs. Avec  de  pareilles  notions , 
ou  peut,  dans  tous  les  temps  et  dans 
tous  les  lieux,  disposer,  sans  le  se- 
cours de  l'oreille,  un  syslèmr  de 
cordes  sonores  ,  de  manière  qu'elles 
rendent  des  sons  ayant  entre  eux  des 
intervalles  déterminés  ;  ainH  sachant 


494  SAU 

quelalyreen  Trépied  de  Pythagorc 
sonnait  les  modes    dorien  ,  Indien 
et  phrygien ,  et  consultant ,  d'ail- 
leurs ,  les  détails  qu'Athénée  nous  a 
transmis  sur  cet  instrument,  on  a  les 
moyens  d'obtenir  une  série  de  sons 
dans  les  mêmes  rapports  entre  eux 
que  ceux  de  cette  lyre  anliaue.  Mais 
s'il  s'agissait  de  réunir  à  la  condi- 
tion de  l'égalité  des  rapports,  celle 
de  l'identité  des  sons ,  la  solution 
du  problème  serait  impossible ,  les 
anciens  ne  nous  ayant  laissé  aucun 
moyen  de  retrouver  l'unisson  d'une 
des  cordes  de  leur  système  musical. 
Peut-être  avaient-ils,  comme  nous, 
de  ces  instruments  métalliques,  con- 
nus sous  le  nom  de  diapasons,  qui 
gardent  et  transmettent  un  son  fixe: 
mais  ces  instruments  sont  altérables 
et  périssables ,  et  le  problême  de  la 
réhabilitation  de  l'unisson  doit  pou- 
voir se  résoudre  sans  égard  à  la  con- 
servation d'aucun  monument  maté- 
riel; c'est  ce  que  Sauveur  a  fait,  le 
premier,  en  assignant  le  nombre  ab- 
solu ou  effectif  de  pulsations  ou  de 
vibrations  que  fait,  dans  un  temps 
donné  ,  et  dans  des  circonstances 
déterminées,  soit  un  tuyau  d'orgue, 
soit   une  corde  sonore.  Ainsi   il  a 
trouvé  que  la   corde  sonnant  l'ut 
double  octave  au-dessous  de  l'ut  de 
la  clef ,  à  l'unisson  du  tuyau  d'orgue , 
à  bouche ,  de  huit  pieds  ouvert ,  vi- 
brait cent  vingt-deux  fois  dans  une 
seconde  (i)  ;  et  comme  sa  solution 

(i)  Des  expériences  de  Tarification  qoe  j'ai  ftîtei , 
m'ont  donné,  valeur  moyenne  ,  îaî  i/a  ,  au  lieu  de 
i»  ;  la  différence  ne  mérite  pas  qu'on  y  ait  criard. 
J*observerat  que  ce*  déterminations  se  rapportent 
an  ton  dYglise  v  dn  temps  de  Sauveur ,  plus  bas  de 
i/ia  d'octave  enriron,  que  le  ton  d'orebevtre  ac- 
tuel, duquel  on  déduit,  râleur  moyenne,  le  nom- 
bre de  i3i  vibration*  par  seconde  pour  la  corde 
ut  ou  doy  sonn«nt  la  double  octave  au-dessotu  du 
do  de  L  clef.  J'ai  proposé'  de  l'établir  a  i»S  vibra- 
tions ,  an  moyen  de  quoi  tous  les  ut  ou  do  de  nuire 
■jttrme  musical  se  trouveraient,  sans  changement 
sensible,  rapportés  à  la  série  des  puissances  dn  nom- 
bre a  (  Voy.  mes  Leçon»  do  mécanique  analytique , 
tom.  Il ,  p.  497  )• 


SAU 

fournit  des  règles  certaines 

tre  une  corde  sonore  qv 

en  état  de  vibrer  un  nomt 

assigné  pendant  un  temps  i 

(  pourvu  qu'elle  ait  la  for 

porter  la  tension  conveni 

saura,  dans  tous  les  tem 

tous  les  lieux  reproduire  1 

soit  de  notre  ut ,  soit  de  t 

corde  de  notre  système  me 

des  opérations  absolument 

dantes  de  l'usage  d'aucun 

teurmatériel  d'unisson.  No 

pour  en  finir  sur  celte  mat 

un  mol  d'un  premier  moye 

par  Sauveur ,  pour  déterra 

le  fait ,  le  nombre  d'oscil 

la  colonne  d'air  en  mouve 

un  tuyau  d'orgue  qu'on  I 

ner ,  moyen  que  le  lccteui 

sûrement  original  et  ingéi 

facteurs  avaient  depuis  1 

remarqué  le  phénomène 

lorsque  deux  tuyaux  d'org 

ensemble ,  le  son  résulta: 

des   augmentations   d'inl 

renflements  périodiques 

tanés ,  qu'ils  appellent  bt 

ces  battements  ont  lieu  à 

vallcs  de  temps  égaux,  < 

plus  longs  que  les  interva 

eaux  entre  les  sons  simu 

plus  petits.  Sauveur  vit  1'* 

de  ce  phénomène  dans  les 

ces  périodiques  des  oscili 

colonues  d'air  respective 

(»)  Il  s'ogit  de  calculer  le  poidf 
corde  doit  f-tre  tendue  pour  donner 
le  nombre  de  vibrations  demande  ;  * 
calcul,  le  mètre  étant  l'uni  U-  de  1 
gramme  l'unitc  do  |h>i«1s,  fuite*  U 
dont  Uf/ucteurf  *Ont  :  i°.  ia  longue 
%°.  le  pot  J $  île  la  parti*  de  cette  cari» 
les  deux  chevalet*  ou  point*  d'appt 
du  nombre  de  vibrations  qu'on  i«wJ 
set,  ce  triple  produit  par  le  nomkr* 
quotient  sera  le  poidt  cherché.  Le  * 
est ,  en  mètres  ,  le  double  de  Frspaci 
pendant  la  première  seconde  de  a»  < 
«.rare ,  toiul>aat  dans  le  ride ,  a*»*  a 
pulsion  initiale. 


SAU  SAU  4g5 

il  dans  chaque  tuyau;  lorsque  appréciables ,  des  mesures  qu'il  eût 
incidences  ont  lieu ,  les  deux  été  impossible  d'obtenir  immédiate- 
lions  contemporaines  font  sur  ment.  Ce  premier  travail  était  fait 
se  une  impression  plus  forte  en  1700;  il  a  repris  le  problème 
orsqtf  elles   sont   successives,  appliqué  aux  cordes  vibrantes , dans 
40ns  que  le  rapport  des  nom-  son  Mémoire  sur  les  rapports  des 
espectifs  d'oscillations  soit  ce-  sons  des  cordes  d'instruments  de 
8  à  9  ;  chaque  huitième  oscil-  musique  aux  flèches  des  courbes , 
du  tuyau  le  plus  grave ,  et  cha-  et  sur  la  nouvelle  détermination  des 
suvièinc  du  plus  aigu  auront  sons  fixes  (  volume  de  l'Académie 
semble ,  et  frapperont  l'oreille  dos  sciences  de  17 13  ) ,  et  là  il  dé- 
1  battement  qui  ne  se  repro-  duit,  à  priori,  sa  solution  des  prin- 
qu'à  U  fin  de  la  période  sui-  cipes  de  la  dynamique.  Il  est  à  re- 
,  de   huit  pour  l'un  ,  et  neuf  marquer  que  cette  solution  analyti- 
l'autre.  Or,  le  parti  à  tirer  que  lui  donne ,  pour  les  cordes  à 
[ait  pour  eu  déduire  le  nombre  l'unisson  des  tuyaux ,  des  nombres 
,  par  seconde,  des  oscillatious  de  vibrations  doubles  de  ceux  des 
t  lieu  dans  chaque  tuyau  ,  est  oscillations  conclues  pour  les  tuyaux; 
ste;  il  ue  s'agit  que  de  com-  mais  il  explique  fort  bien  comment 
es  données  qu'il  fournit  avec  cette  dissidence  apparente  confirme 
me  transmise  par  Pylhagore,  ses  résultats  au  lieu  de  les  infirmer, 
ueileon  conclut ,  pour  un  in-  (  Voy.  le  Mémoire  cité:  j'ai  donné 
c  de  sons  fixé  à  volonté ,  les  une  explication  équivalente  à  l'art. 
rts  des  nombres  d'oscillations  précédemment    mentionné  de  mes 
tlieu  dans  un  même  temps,  Leçons  de  mécanique).  Les  diffe- 
r  conséquent ,  entre  deux  bat-  rents  volumes  des  Mémoires  de  Paca- 
ts.On  peut  toujours,  d'ailleurs,  demie  royale  des  sciences  de  Paris, 

sur  des  sous  assez,  graves  et  qui  renferment  l'exposé  des  recher- 
ra pproché*  pour  que  le  nom-  c  lies  de  Sauveur  sur  V  acoustique  mu- 
\  battements ,  |kmi  tant  une  ou  sicale ,  sont  :  (  1 7 00)  Détermination 
m  secondes,  puisse  et  reçu  m  p-  d'un  son  fixe,  détails  sur  les  expé- 
e  nombre  connu  donne  immé-  ri  en  ces  par  les  battements  c  i  (lès- 
ent le  nombre  absolu  des  os-  sus  mentionnées.  {1701)  Applica- 
ins  entre  deux  battements,  f  ion  des  sons  harmoniques  à  la  com- 
omme  précédemment,  le  rap-  position  des  jeux  d'orgue.  (  1707  ) 
es  nombres  d'oscillations  con-  Méthode  générale  pour  former  le* 
raines,  celui  de  H  à  (),  qui  ré-  systèmes  tempérés  de  musique ,  et 
ipru  près  à  un  intervalle  dej4  choix  de  celui  qu'on  doit  suivre. 
te ,  et  supposons  qu'on  ait  (1711)  Table  générale  des  sjstè- 
é  quatre  battements  par  se-  mes  tempérés  de  musique.  (  1713) 
de  temps;  on  eu  conclura,  sur  Rapport  des  sons  d<s  cordes  d'ins- 
o  p .  que  le  plus  grave  drs  deux  truments  de  musique  aux  flèches  des 
donne  trente  deux  oscillations  courbes;  et  nouvelles  détermina- 
it le  même  temps  ,  et  que  le  tions  des  sons  fixes.  Le  mérite  d'à- 
gu  en  donne  I  rente  -  six.  On  voir  posé  les  bases  de  Y  acoustique 
at  là  comment  Sauveur  a  ra-  musicale  met  Sauveur  eu  grande  rc- 

a  des  quantités  sensibles  et  commandatioii  parmi  les  physiciens 


4g6 


SAU 


géomètres;  les  classements  et  les  no- 
menclatures des  divisions  de  l'octa- 
ve qu'il  avait  proposées  n'ont  pas 
perpétué  son  souvenir  chez  les  musi- 
ciens praticiens ,  qui  ne  parlent  plus , 
si  toutefois  ils  en  ont  jamais  parlé  , 
de  ses  mêrides ,  heptamérides ,  dé- 
camélidés ,  etc.  (3).  Le  volume  de 


(3)  Voici  mm  Indication  succincte  de  c«  qui  a  été 
fut  de  plot  remarquable  sur  Y  •caustique  musicale , 
depu»  Sauveur  jusqu'à  présent.  Broock  Taylor  pu- 
blié a  Londres,  en  17171  environ  un  an  après  la 
mort  de  Sauveur,  ton  methodus  inerementorum, 
etc. ,  oovraie  mémorable ,  où  l'on  trouve  une  solu- 
tion de  problème  de  la  cvroV  souore  ,auelyiîqiieroeiit 
]Ju«  a|troufniidie  que  celle  de  Sauveur.  Celle  solu- 
tion fut  généralisée  ci  sûifralilreinent  perfei  tiuunée 
par  Daniel  Berooclli;  mais  elle  n'a  été  bien  com- 

JJi  ta ,  a  toui  éuards ,  que  lorsque  d'Alembcrt  et 
îulrr y  out  appliqué  la  nouvelle  méthode  d'analyse 
dont  nous  sommes  redevables  a  leur  génie,  le  Cul- 
cul  imtigrml  aux  différences  partieUes.  11  y  a  eu ,  <t 
ce  sujet,  quelques  débats  entre  le  premier  yéoruè- 
tre  et  les  «ieo»  autres,  et  ces  derniers  ont  eu  l'avan- 
tage. Enfin  Euler  et  d'Alnubert  eux-  inerties  se 
tout  disputés  sur  quelque*  points;  mais  liiiler  a 
m ieus  senti  et  mis  en  évidence  toute  la  généralité 
dr  la  solutioo  analytique  (  Cette  solution  et  »ca  dé- 
veloppements sont  f*pi  ses  fort  au  long  daus  mrs 
/«cftifif  de  micanit/ur.  anal*  tique,  loin,  il,  tc<t  4» 
art.  iftîôct  suiv.)  Tout  ceque  nous  veuoiu  de  dire 
ac  rap)>orte  n  ce  qu'on  peut  upprlci  1-:  cas  linéaire 
du  problème,  ceïui  des  vibrations  ou  df*  oscilla- 
tions d'une  Cortic  tendue  ou  d'un  fiïel  d\.ir  reufer- 
ine  daus  un  tuyau.  I.e  pn-b!èiue  de  lu  vîhi.ition  des 
surfaos  offre  dm  tlifljitilU:i  d'un  ordre  bien  supé- 
rieur, lîuler  avait  truite  quelque»  questions  qui  y 
sont  telatives  (  Voyez,  d<in»  les  Collection*  de  l'aca- 
driuie  de  Petcrsbnurii ,  son  Mémoire  De  sono  cam- 
punarum  );  tuai»  cette  partie  de  l'uconsti'iue  mu. 
aicale  était  bien  |ieu  avancée  au  commencement  du 
FM-cle  actuel ,  lufMjii'uu  pbynîi  ien  alleuiauil ,  M. 
Chladni,  fit  et  tenuit  publiques  un  grand  uoiubre 
d'ea|Hfrieuecsiuliuiii'Cul  curieuses  sur  les  vibrations 
de»  plaque»  imtalliquts  mises  eu  vibralit  n  de  di- 
verses manier*  s,  et  sur  b-s  cou  ri  tes  ou  cuiupaiti- 
irniits  spontanés  qui  se  forment  sur  leur  surf.ice 
lorsqu'un  li  couvre  de  pouvière. — Je  fis ,  eu  1808  , 
a  la  premiïre  classe  de  l'Iiulïtiit  de  France  ,  un 
rapport  sur  b  s  rechertbrs  de  M.  Chladoi  :  je  lui 
attribuais  l'initiative  absolue;  mai*  je  n'avais  pas 
encore  découvert  ou  n-nuirqué  que  la  première  ub« 
servatHiii  cmuiue  sur  celle  uutière  était  de  Gali- 
lée (  Voye*  son  i«'.  Dialogue  Pelle  sciei.te  nuwe , 
pas;.  5g  du  tome  3  de  ses  i  Hiuvn  s ,  édit.  de  Pavie, 
■?-«4  ^-  l**  travaui  remarquables  île  M.  (Jdnduî 
«ut  re veille  l'attention  d>  s  ge«Hiiëlres  :  de  très-beaux 
onTmpes  et  Mémoires  out  été  publies  depui.«  i5  ou 
*o  ans,  tant  sur  la   partir  •■X|H'riuientale  de  cette 


SAU 

l'académie,  de  1703,  ren 
Mémoire  sur  le  frotteme 
corde  autour  d'un  cjlind 
bile  ;  la  question  était  alor 
et  nouvelle»  Sauveur  fut  n 
fois  ;  une  anecdote  qu'on  r 
son  premier  mariage  ,  pr< 
quoiqu'il  fût  devenu  ua 
mondain  que  ses  confrère; 
mètres  ,  il  avait  cependant 
conservé  de  la  singularité 
caractère  ;  il  fit  rédiger  et 
contrat ,  et  convint  d'ailleui 
ses  arrangements  avec  la  b 
sa  future  épouse ,  avant  sa  ] 
entrevue  avec  elle ,  dans  l* 
de  n'être  pas  assez  maître 
même  après  cette  entrevu 

Ï>lus  hardi ,  ou  se  possédai 
ors  de  sou  second  mariage 
rut,  le  9  juillet  1-716,  à 
soixante-trois  ans.  —  Son  G 
Sujvel'r,  est  auteur  d'u 
dier  perpétuel  contenant  l 
Grégoriennes  et  Juliennes 
à  l'académie  des  science! 
trouva  la  forme  nouvelle 
ingénieuse  et  commode.  ( . 
se.  173*2,  IJ.  p.  ç),  ). 

SAU  VIGNY  (  Kdme-L 
lardon  dl  ) ,  littérateur 
coud  que  médiocre ,  né,  v 
dans  le  diocèse  d'Auxcrrc, 
vingt  ans,  une  lieutenant 
cavalerie,  et  cultiva  la  pot 
ques  pièces  de  société  l'a 
connaître ,  à  une  époque  où 
prit  était  un  titre  à  la  fa\e 
admis  dans  les  gar.lcs-du- 
Stanislas  ,  roi  de  Pologne, 
mort  de  ce  prince,  il  revin 
et  dut  à  la  protection  d 
c liesse  de   Chartres   une 


aiî île  (  Vuye«  m  Herher ehts' sur U  théorie  dit  \ur- 
**cvt  cltitHjuei ,  l'aria,  i8»i  ,  ip,.,fo.  ).  H"*.  Ocr  ■ 


Diiiin  n  niMiile  adn-*<e ,  le  iHnur»  là 
mie  dis  »i  i» iicc»  ,  uu  Mi  riiuin    iu iu>.« 
ftl.n    de  l'èj.-ai  **«•!!    d  ins  la    rA-.-  r  • 
cluitti/l.c-  f  «jiù  Ia  t  cuiU  #u  |<t>.xuifii 


57,  il  avait  pu- 
poème  de  la 
ï  Voltaire.  Dans 
usculc,  il  par- 
philosophes;  ce 
uc  des  rharla- 
s,  dont  les  ou- 
rvir  que  de  tro- 
mmaiuc.  Sauvi- 
se  ranger  sous 
x  qu'il  avait  in- 
nt .  Pâli  s  sot  pré- 
a  la  tragédie  de 
•  que  pour  lui 
es  sons  le  nom 
.  les  Mémoires 
c  pièce,  défen- 
police,  daus  la 
iu  11  s  que  le  pu- 
lé  certains  pas- 
t.  Koii*scau  ,  fut 
> ,  avec  un  suç- 
asse*, brillant, 
pta 

TC 

ir  persévérance 
j  ses  chutes  rci- 
r  se  .soutenir, 
;c*  des  libraires, 

,   *î  K  ,    IlOt.      I  ) 

année,  de  non- 
Kn  17SS  ,  il 
:!tre  de  ci cli et, 
ris  ,  pour  avoir 
cii«cur  T  llina- 
»ens  île  Silvain 
ii.XXMI.ti.; 
ù  iitiT  vi  place, 
1  de  temps  iprî'S. 
inpcs  de  l.i  ré- 
c  qui  n'y  vos  ait 
:nr  la  reforme 
r.ipit  linc  lie  vc- 
|)i<"«  la  teneur  , 
jnnaii\  du  mi- 
;  et  m-  lit  rece- 
licain,  où  il  lut, 


pas  un  se- 
au théâtre , 


SAU  4y7 

en  1799,  des  fragments  d'une  tra- 
gédie à\4ratus,  restée  inédite;  et 
des  Fables y  que  Millindit  être  jolies 
(Voy.  le  Magasin  encyclopédique). 
Sur  la  fin  de  s»  vie,  il  tomba  dans 
un  tel  oubli,  que  Palissot  ignorait, 
en  i8o3  ,  s'il  était  encore  vivant 
(  V,  l'ouvrage  déjà  cité  ).  Sauvigny 
ne  termina  sa  carrière  qu'en  1809 , 
à  Tâge  de  près  de  quatre-vingts  ans. 
Si  l'on  en  croit  le  biographe  que 
nous  venons  de  ciler ,  il  fut  le  pre- 
mier instituteur  littéraire  de  Mme. 
de  Gcnlis;  et,  si  cela  était  vrai,  l'édu- 
cation de  cette  dame  lui  ferait  plus 
d'honneur  que  tous  ses   ouvrages. 
Nous  allons  d'abord  passer  en  revue 
les  productions  dramatiques  de  Sau- 
vigny :  I.  Le  Masque  enchanté, 
farce  en  un  acte  et  eu  vers,  Genève, 
17/Î9,  in-8rt.  II.   La  Mort  de  Sa- 
crale ,  tragédie  en  3  actes ,  1 76)  , 
iu -8°.  On  remarqua ,  dans  le  temps, 
comme  une  singularité  que  l'éloquent 
Platon  figure  sur  la  liste  des  person- 
nages muets.  III.  ffirza  ou  les  Illi- 
nois ,  tragédie  en  5  actes,  1767,  in- 
8°.  I*a  poésie,  dit  Palissot,  n'en  pa- 
rut guère  moins  sauvage  que  le  lieu 
de  la  scène.  Quoique ,  dans  le  cours 
des   représentations  ,    l'auteur   eût 
changé  trois  nu  quatre  fois  le  dénoue- 
ment, cette  pièce  ne  put  se  .soutenir. 
Il  croyait  en  avoir  assure  le  succès 
par    le    trait    fameux    de   d*A»sas 
(  foicz   ce  nom  ),    qu'il   mettait 
en  scène,  dans  le  cinquième  acte.  IV. 
Art  Rose  ou  la  Fête  de  Salency.  V. 
Le  Persifleur,  coi  né' lie.  en  3  actes 
et  en  vers,  1771  ,  ii-8".  Cette  piè- 
ce, sans  nœud,  suis  intrigue,  sans 
dénouement,  ii'oflre  pi*  même  quel- 
ques scènes  bien   faites,   quelques- 
uns  des  détail ->  luiUauts  que  promet- 
tait le  sujet.  Y.  (rahrielle  d \  Estrées , 
tragédie  en  0  actes  et  m  vers,  1778  : 
La  harpe  .1  jugé  cette  pièce  d'un  seul 


'493  SAU 

mot  (  Correspond,  russe ,  n ,  236  ). 
«  C'est  une  plate  copie  d'un  excellent 
original ,  de  la  Bérénice  de  Racine.  » 
L'auteur  réduisit  cette  tragédie  en 
4  actes,  et  la  fît  représenter,  en  1 783, 
avec  un  nouveau  dénouement,  sur 
le  théâtre  italien.  VIL  A  trompeur, 
trompeur  et  demi ,  ou  les  Torts  du 
sentiment ,  comédie  en  un  acte,  mê- 
lée d'ariettes ,  1780.  VIII.  Péronne 
sauvée y  opéra  en  4  actes,  1783. 
Grimm  la  nomme  une  pitoyable 
rnpsodie  (  Voyez  sa  Correspond.  ) 


américai- 
ne. X.  Washington ,  on  la  liberté 
du  Nouveau-Monde ,  tragédie  en  4 
actes,  1791.  Toutes  les  règles  de 
l'art  sont  violées  dans  cette  pièce, 
et  tout  s'y  trouve  amalgame,  jus- 
qu'au serment  exigé  des  prêtres.  Elle 
eut  cependant  quelques  représenta- 
tions. XL  Scipion  l'Africain ,  tragé- 
die en  un  acte,  janvier  1797.  C'était 
une  allégorie  à  la  louange  de  Buo- 
naparte,  nommé  généralissime  de 
l'armée  d'Angleterre.  La  pièce  fut 
écoutée  avec  une  grande  indifférence. 
On  n'en  a  retenu  que  ce  vers  étrange  : 

Capoue  a  «auve  Rome,  et  Carthage  cet  malade. 

Voy.  l'Hist.  du  Théâtre  -  Français , 
par  MM.  Etienne  et  Martainville 
(1).  Parmi  les  autres  ouvrages  de 
Sauvigny,  dont  on  trouve  la  liste 
dans  les  Siècles  littéraires  de  Dé- 
sessarts  ,  et  la  France  littéraire 
d'Ersch  ,  on  se  contentera  de  citer 
ceux  qui  peuvent  donner  lieu  à  quel- 
ques observations  ou   qui  presen- 

(V)  Pour  comploter  ce  Que  nous  avonià  dit,-  dn 
production,  dramaiùpes  de  SeiiTijny,  il  f0„i  '•*! 

*J :  ju.lar.it cora,K,«,  maBfctitie,b  V4ritabh*FÙ 
-utetir  ,  cOi(  permis  «mirr  BeaSmarcW      ^ 


SAU 

tent  encore  un  faible  intére 
très  Philosophiques ,  en  v< 
toi  (  Paris  )  ,  1756,  in 
L'une  et  Vautre  ,  ou  la 
commerçante  et  militaire 
(Paris)*  1736,  in-8*>.  Ce 
nombreuses  brochures  que 
la  publication  de  l'ouvrage 
Coyer  (  F.  ce  nom  ).  III.  L 
vengée  ,  poème  ,  Paris 
in-8°. ,  au  sujet  de  l'a t tent 
miens  (  V.  ce  nom  ).  IV. 
gion  révélée,  poème  en  r 
celui  de  la  religion  natw 
Voltaire),  avec  un  Poème, 
baie  anti  encyclopédique , 
du  dessein  qu'ont  eu  les  et 
distes  de  discontinuer  leurs 
Genève  (Paris),  1758,  in4 
Prussiade^  poème  en  quatr 
Francfort  (Paris) ,  1758,  i 
Voy  âge  de  M""9,  de  Fran 
Adélaïde  etM1*16.  Victoire 
raine,  1761,  in- 12.  VIL  C 
créontiques,  Paris,  1762,11 
ont  été  réimprimées.  Suiv 
Sabaticr,  elles  offrent  de  \\ 
la  finesse  ,  et  quelquefois  di 
bilité;  mais  elles  manquent 
rcl ,  et  sentent  trop  le  travj 
Apologues  Orientaux  d'A 
Mahomed  ,  Paris,  1764 
traduit  en  allemand  et  « 
IX.  Histoire  amoureuse  di 
le- Long,  et  de  sa  très-hono 
Blanche  Bazu  ,  Londres 
1 765,  in-S".  ;  nouv.  édit. ,  ibi< 
précédée  d'un  Discours  suri 
française,  et  ornéede  vignette 
ce  titre  :  YInnocence  du 
â^e  en  France  ,  on  Histoi) 
Paris,  1778,  in -8°.;  l'éffi 
plus  récente  est  celle  de  Paris 
in- 1  x.  Ce  Roman  ,  dans  Jequ 
teur  a  tente  de  reproduire  I 
mes  et  les  traits  du  vieux  fa 
eut  un  assez  grand  succès. 


SAV 

alance  point  a  dire 
Jief-d' œuvre  dans  ce 
ri  m  m  n'en  porte  pas 
uissi  avantageux  ;  et 
eur  n'a  pas  toujours 
la  nuance  qui  sépare 
.  X.  Le  Parnasse  des 
Jioix  de  Poésies  des 
ites  les  nations,  Paris, 
i  o  vol.  Les  cinq  pre- 
ent  les  poésies,  en  com- 
piles de  Sapho  ,  que 
ubliées  depuis  séparé- 
rinq  autres  renferment 
théâtre    des    dames 
glaises  ,  allemandes  et 
remier  tome  du  Théd- 
iscs  renferme  trois  co- 
,  dont  ilnenomme  pas 
de  (icidis)  :  \a  Mère  li- 
ai wm  me,  et  les  Faus- 
cs;\ç  second,  dcsNoti- 
unes  qui  ont  travaille 
c  ,  et  l'analyse  de  leurs 
*res.    XI.  Les  Après- 
Société  ,  petit  théâtre 
A  sur  les  aventures  du 
-K3  ,  *  i  ("ahiers  ,  qui 
vol.  in- 18  L'ouvrage, 
Test  pis  aussi  plaisant 
l'annonce.   Le  tour  en 
in* .  sans  en  être  ni  plus 
plus  j;.ii  '  Supplément 
tendance  ,    publie  par 
ut:.  \\Hç)  \  XII.  Essais 
ir  les  ttuurs  des  Fran- 
i^S'hi».  ,    10  vol.  gr. 
des  exemplaires  format 
oloi  'un  ■*  ,  dont  un  petit 
ipiervelin.  Cet  ouvra j;et 
n.til  p.ir  cahiers  eM  ra- 
ilet.  I.e  premier  volume 
if  de  saint  Cnpnire  de 
lite  fie  ses  écrits  ;   avec 
I>vèque  de  La   li.iva'- 

cih%i  ;,  177-.u1  iH    l'-i.-.i-ji, 


SAV  499 

licre  ;  la  Division  des  Gaules  tirée  de 
diverses  Notices;  la  Généalogie  des 
rois  de  France  ;   1*  Épi  tu  me  de  l'His- 
toire des  Francs ,  par  un  ancien  au- 
teur inconnu,  complété  par  des  pas< 
sages  d'aukuis  grecs  et  latins.  Les 
deux  suivants  la  Traduction  de  l'His- 
toire de  Grégoire  de  Tours,  et  la 
continuation  par  Frédegaire.  Le  qua- 
trième et  le  cinquième ,  les  Gestes 
des  rois  de  France;  ccuxdcDago- 
bert  ;  des  Extraits  d'Aimoin  et  de 
Roricon;  la  Chronique  de  saint  Denis, 
avec  l'Analyse  comparée  de  cinquante 
autres  Chroniques,  et  de  deux  cent 
cinquante-cinq  Vies  de  Saints;  eu- 
fin,  une  Table  raisonuée  de  tout  l'ou- 
vrage. La  Traduction  des  Œuvres 
de  Sidoine  Apollinaire  ,   forme  le 
sixième  et  le  septième  volume  (  F. 
Sidoine  Apollih ame  );  le  huitième 
et  le  neuvième  contiennent  les  Lettres 
des  rois ,  reines ,  papes ,  éveques,  re- 
latives à  l'Histoire  de  la  première 
race  ;  enfin ,  le  dixième  renferme 
les  Constitutions  des  rois  des  Fran- 
çais ,  Première  dynastie  ;  les  Lois  des 
Hipuaircs,  etc.,  avec  la  Traduction 
en  regard.  Cette  collection  est  peu 
recherchée  et  le  sera  moins  encore 
à  l'avenir,  à  proportion  que  nous  en 
aurons  de  meilleures  et  de  mieux  or  - 
donnés  sur  le  même  sujet.     W — s. 

SAVAGE  (  Richard  ) ,  poète  an- 
glais ,  aussi  célèbre  par  ses  malheurs 
et  ses  inconséquences,  que  par  ses 
écrits. naquit  à  Londres  le  10  janvier 
iTxjB.  Il  était  l'enfant  adultérin  de  la 
comtesse  de  Macclesfield  et  de  lord 
Hivers ,  et  il  aurait  joui  du  titre  et  des 
droits  de  fils  légitime  du  comte  de 
Macclesfield ,  si  sa  mère,  pour  obte- 
nir la  séparation  d  avec  son  mari(  1  ), 

1 1  )  I.«  ili^orit- «lu  1  >mtp r|  i{f  la  1  itiiitr.ar  ilr  M«C* 
«lisiirlJ  Jtv4il  1  lir«i>uiiiit.<iii«aiif  l'iiM.p,au  triliB- 
1.4I  «i  iiii^nfiijiii  ;  mai*  \-mt  abn  +n  h  t  funnaJilr», 
\t%  |  ^rlirt  mit  ni  rrt  uur»  »«  parlcinittl,  qaâ  Mania 
le  Minier,  cl  tkilata  iLkgiUm»  w*  «laMte  t*A* 


5oo  SAV 

n'eût  fait  une  confession  publique 
du  crime  dont  elle  prétendait  s'être 
rendue  coupable  À  peine  Savage 
avait  il  yu  le  jour,  que  la  comtesse 
le  traita  avec  la  cruauté  la  plus  atro- 
ce.. Cette  mère  dénaturée  le  confia 
aux  soins  d'une  pauvre  femme  pour 
l'élever  comme  son  propre  enfant. 
Elle  empêcha  lord  Rivcrs  de  lui  lais- 
ser, comme  il  en  avait  manifesté  l'in- 
tention ,  un  legs  de  six  mille  livres 
sterling  (cent  cinquante  mille  francs) , 
en  a/surant  que  le  fruit  de  leur 
union  n'existait  plus  :  elle  donna  des 
ordres  pour  l'embarquer  à  bord  d'un 
navire  qui  devait  transporter  des 
malfaiteurs  dans  les  colonies  d'Amé- 
rique ;  mais  des  circonstances  ,  in- 
dépendantes de  sa  volonté  ,  empê- 
chèrent l'exécution  de  ce  projet. 
Voulant  condamner  son  fils  à  la  pau- 
vreté et  à  l'obscurité ,  elle  le  plaça  en- 
fin comme  apprenti  chez  un  cordon- 
nier ,  d'où  le  hasard  le  tira  quelque 
temps  après.  La  pauvre  femme  qui 
avait  servi  de  nourrice  à  Savage 
'étant  morte  ,  il  alla  recueillir  la 
succession  de  celle  qu'il  regardait 
comme  sa  mère  ;  en  fouillant  dans 
ses  papiers,  il  découvrit  plusieurs 
lettres  qui  lui  dévoilèrent  le  secret 
de  sa  naissance  et  les  motifs  qui  l'a- 
vaient fait  cacher.  Il  abandonna  aus- 
sitôt la  boutique  où  il  avait  été  jus- 
qu'alors confiné,  et  s'efforça  d'éveiller 
la  tendresse  de  sa  mère  et  d'en  obte- 
nir des  secours  :  mais  toutes  ses  dé- 
marches furent  inutiles;  et  il  se  trou- 
va réduit  à  la  plus  profonde  misère. 
LadyMason,  mère  delà  comtessede 
Macclesficld .  et  qui  connaissait  Pori- 

comtesse.  Ce  fut  eo  ce  grore  le  premier  wele  du 
parjemrnt,  qui  jusqu'tilors  avait  laisse  aux  juges  ec- 
clésiastiques le  sont  de  décider  ces  sortes  de  urore*. 
Aussi  plusieurs  pairs  protestèrent  contre  une  innova 
tien  qui  leur  paraissait  dangereuse,  et  pouvant  en 
traîner  des  suites  fâcheuses ,  en  ce  Qu'elle  semblait 
faire  du  mariage  un  acte  c<«/,  tandis  qu'il  avait 
toujours  été  consuléré  comme  nu  contrat  divin  for- 
mé à  U  face  des  autels.  J 


SAV 

ginede  Savage,  l'avait  placé, 
temps  auparavant,  dans  une 
Saint- Alban ,  où  il  reçutt  un  c 
cernent  d'éducation  ;  mais  ce 
ayant  borné  là  sa  munificenc 
cessité  obligea  le  jeune  home 
faire  auteur.  Sa  première  pr< 
fut  un  poème  contre  Hoadly 
de  Bangor:  il  rougit  plus  tai 
voir  écrit.  Essayant  ensuite 
pour  le  théâtre  ,  il  composa 
encore  que  dix-huit  ans  ,  m 
die  intitulée  La  femme  est  u 
me  (  fVomans  a  riddle  ) , 
emprunta  le  sujet  au  théat 
gnol.  Un  certain  Bullock  a 
l'avait  confié  ,  la  fil  jouer 
légers  changements  ,  sans 
au  malheureux  auteur  auc 
du  bénéfice.  Savage  écrivi 
ans  plus  tard ,  une  autre  c 
Love  in  a  veil ,  également 
l'espagnol  :  elle  n'eut  pas  de 
m;»is  elle  lui  procura  la  coui 
et  l'amitié  de  sir  Richard 
du  comédien  Wilks.  Des  p 
ries  déplacées  le  brouiller 
le  premier,  qui  lui  retirai 
sion  qu'il  lui  faisait ,  le  ban 
maison  ,  et  défendit  même  qi 
nonçât  son  nom  en  sa  prcs< 
vage  n'eut  plus  alors  d'asi 
près  de  Wilks  ,  qu'il  arçon 
souvent  au  théâtre.  Ses 
nés  avaient  touché  le  cœur 
triss  Oldficld  :  elle  lui  ass 
pension  de  cinquante  guiuéci 
qui  fut  rc'gulièremeul  pavée 
la  mort  de  cette  comédiei 
pouvant  faire  l'elogc  des 
de  sa  proleclrice,  il  fit  cclu 
beauté  ,  dans  nu  poème  il 
Y  Homme  errant  (  the  wan 
Quelques  seigneurs  ,  entre  ai 
duc  de  Dorset,  s'intéressèreo 
sort ,  et  cherchèrent  à  le  fain 
cer  dans  le  monde:  mars  U 


SAV 

le  de  la  comtesse  de  Mac- 
lui  fit  inventer  les  plus  noi- 
nnics  ;  et  Savage  fut  privé 
o lecteurs.  Ses  besoins  aug- 
ebaque  jour  ,  il  eut  de  nou- 
ours  à  l'art  dramatique ,  et 
re,  en  17  i3 ,  la  tragédie  de 
ruts  Cheibwy.  Sans  logc- 
souveut  sans  nourriture  , 
composa   la    plus   grande 
*  cet  ouvrage  dans  les  rues 
places  publiques  :  loisqu'il 
rmiuc  une  scène,  il  entrait 
première  boutique;  il  l'é- 
en  emprunta  ni ,  sous  divers 
,  une  plume,  de  l'encre  et  du 
?l  se  servait  même  quclquc- 
elui  qu'il  ramassait  dans  les 
Quand  la  pièce  fut  achevée, 
e généreux  protecteur  de  Sa- 
lit plus,  et  celui-ci  avait  trou- 
m1  et  un  ennemi  dans  le  co- 
,ibbcr,  lequel ,  réunissant  la 
ualité  d'acteur  et  d'auteur, 
it  ceux  qui  ne  lui  faisaient 
cmeut  la  cour.  Le  caractère 
aventurier  ne  pouvant  se 
rûic  de  solliciteur,  la  repré- 
1  de  sa  comédie  fut  quelque 
iispenduc;  le  besoin  l'obîi- 
d  de  recourir  à  l'appui  de 
leur  dramatique ,  qui  com- 
prologuc  el  IVpilogue  de  la 
t  parvint  à  la  faire  jouer. 
t  ne  voulant  se  charger  du 
ncipal ,    Savage  fut   oblige 
'mplir;  mais  sa  tiiiiilitc  et 
d  usage  de  la  scène   ellipti- 
que l'un   reconnût  h*   me- 
1  ouvrage  où  l'on  voit  sou- 
iller des  traits  de  génie.  II 
1*  goûté  à  la  leeture;  et  la 
u  manuscrit  produint  deux 
res  Merlin;;  .que  l'auteur  eut 
Jifloi !*<?«.  D'rfprê.s  le  conseil 
pies  amis  f  il   prit  alors   le 
publier  ,  par  souscription  , 


SAV 


Soi 


le  Recueil  de  ses  ouvrages.  Hill  le 
fit  précéder  du  récit  touchant  des 
malheurs  de  Savage ,  récit  qui  fut 
aussi  imprimé  dans  le  journal  in* 
titulc  :  Y  Homme  franc  {the  plain 
Dealer  ) ,  et  de  plusieurs  morceau* 
de  poésie  :  celui  qui  porte  le  titre  de 
Y  Homme  heureux  servait  de  pros- 
pectus à  ce  Recueil .  Le  récit  publié  par 
Hill  produisit  une  telle  impression 
qu'en  moins  de  deux  jours ,  l'infor- 
tuné poète  reçut  soixante -dix  gui* 
nées.  Les  souscripteurs  augmentaient 
à  mesure  que  la  conduite  exécrable 
de  la  mère  de  Savage  devenait  plus 
connue  ;  et  il  eût  pu  s'assurer  un 
avenir  heureux ,  si  sa  conduite  eut 
clé  plus  régulière.  La  mort  de  George 
Ier.  excita  m  verve;  et  les  vers  qu  il 
composa  sui  cet  événement  obtinrent 
l'approbation  des  connaisseurs;  les 
éloges  qu'il  reçut  à  cette  occasion  re- 
doublèrent son  ardeur  pour  l'étude, 
et  le  déterminèrent  à  se  retirera  Ri- 
chinond,  pour  travailler  avec  moins 
dedistraction.  Il  revint  à  Londres,  le 
19  nov.  17^7,  et  eut,  le  lendemain, 
une  querelle  dans  une  maison  sus- 
pecte, où  il  se  trouvait  avec  deux  de 
ses  a  mis  :  ils  tuèrent  un  de  leurs  ad- 
versaires ;  ci  Sivagc  fut  confiné  à 
Ncwgatc.  Il  n'en  serait  sorti  que  pour 
aller  à  la  mort  sans  la  protection  de 
la  comtesse d'Ilertford  qui, le 9 mars 
i~'jt8,  obtint  sa  giace  parle  canal 
de  la   reine.  Ce  ne  fut  pas  sans  de 
grandes  dillicullés  ,  que  relie  prin- 
cesse se  déteiinina  à  f.iiiedc-  démar- 
ches en  faveur  de  Sa  \  âge  ,  pai  ce  que 
la    comtesse   de    MacdcMield    était 
parvenue  à  lui    faire  noire  que  ce 
mal  heureux  s  était  icudii  i:ou-scnle- 
meut    coupable   de  ciîme  dont   ou 
l'accusait  ,    mais   qu'il   avait    tenté 
de  Tassa  usiner  elle-même.    L'aven- 
ture de  Savage  donna  une  grande 
publicité  aux  paiticularitc*  extraor- 


5oa  SAV 

d  maires  de  sa  vie  :  elles  furent  im- 
primées ;  et  la  compassion  qu'inspi- 
rèrent ses  infortunes ,  lui  procura  de 
nombreux  secours.  La  conduite  qu'il 
avait  tenue  à  l'égard  de  la  servante 
de  la  maison  où  la  querelle  avait  eu 
lieu  ,  et  qui ,  par  un  parjure ,  avait , 
en  le  signalant  comme  le  meurtrier, 
failli  le  faire  périr  d'une  mort  infâ- 
me, augmenta  encore  l'intérêt  du 
public.  Savage   l'ayant   rencontrée 
clans  la  rue,  peu  de  temps  après  son 
élargissement ,  elle  lui  exposa  ses 
besoins,  et  il  eut  la  générosité  de 

Sartager  avec  elle  la  seule  guinée 
ont  il  fût  possesseur.  Quant  à  son 
juge,  qui  avait  montré  une  grande 
partialité  contre  lui ,  il  s'en  vengea 
par  une  satire. Gomme  ses  ressources 
se  réduisaient  aux  libéralités  incer- 
taines de  ses  protecteurs,  et  qu'il 
ne  faisait  jamais  d'économies ,  sa  vie 
s'écoulait  entre  les  alternatives  de 
l'abondance  et  de  la  pauvreté  :  sans 
ordre  dans  ses  dépenses  ,  il  lui  fal- 
lait ,  pendant  des  semaines  entières, 
soullrir  le  froid  et  la  faim  pour  payer 
les  plaisirs  d'une  seule  nuit.  Ko  fin 
poussé  à  bout  par  les  cruautés  de  sa 
mère ,  il  menaça  de  la  harceler  de 
satires ,  si  elle  ne  lui  assurait  une 
pension.  Ce  moyen  lui  réussit;  et  la 
crainte  du  ridicule  produisit  ce  que 
n'avaient  pu  faire lanature  etl'liuina- 
nité.Sur  la  promesse  qu'il  fit  de  renon- 
cer à  son  prujet,  lord  Tyrconnel, pa- 
rent de  la  comtesse,  le  reçut  dans  sa 
maison,  et  lui  paya  une  pension  de 
deux  cents  livres  sterling.  Ce  fut  l'é- 
poque la  plus  heureuse  de  la  vie  de 
Savage,  et  pendant  quelque  temps 
il  n'eut  aucun  motif  de  se  plaindre 
de  la  fortune.  Les  plus  grauds  sci- 
gneuis  l'admirent  dans  leur  société  ; 
et  il  deviut  lout-à-fait  l'homme  à  la 
mode.  Pendant  son  séjour  chez  lord 
Tvrcouuel ,  il  publia  un  pamphlet 


SAV 

m\\tu\ê¥  Auteur  à  louer;  cl 
petit  ouvrage, dont  le  sujet  es 
vain  obscur  qui  prostitue  sa 
quiconque  veut  l'employer 
Ira  qu'il  savait  observer  les 
avec  un  rare  discernement, 
duclion  de    ce   pamphlet 
plusieurs  anecdotes  sur  des  < 
que  Pope  attaqua  depuis 
Dunciade.  L'Auteur  à  loue 
épigramme  que   Savage  il 
Dennis  ,  ennemi   de  Pope 
l'origine  de  la  liaison  de 
écrivains.  Vers  le  meme  te 
vage,  pour  plaire  à  lord 
nef,  ami  de  Walpole,  publ 
négyrique  de  ce    ministre 
gratifia  de  vingt  gui  nées,  soi 
faible  dans  la  situation  ot 
vait  notre  auteur.    Bienl 
(  17S19  ),  il  fit  paraître 
moral  de  V Homme  errant 
quel   il  se   plaint   des  cr 
sa  mère  d'une  manière  si  p 
qu'il  arracha  des  larmes 
ceux  qui  l'avaient  nersecut 
vrage,  dédié  à  lord  Tyrcoi 
regardé  par    l'auteur    coi 
chef-d'œuvre  :  il    obtint 
de    Pope  ,    qui  avoua    1 
trois  fois  ,  et  toujours  ave 
veau  plaisir.  Il   fut  vend 
modique  somme  de  dix  gui 
l'empressement  ridicule  de 
à  se  procurer  des  bagatelle, 
disposa  bientôt  en  faveur  u 
quais.  Lord  Tyrconnel  s'él 
bli  d'une  dangereuse  m.ilad: 
gc  célébra  cet  événement 
poème  intitule  le  Triompl 
santé  et  de  la  joie  :  cette 
tion  est  remarquable  par  ci 
riantes,  par  l'harmonie  de 
par  l'ingénieuse  fiction  qui* 
fond.    La   conduite   licenci 
Savage  dans  la  maison  de  k 
councl ,  où  il  menait  souvent  1 


SAV 

de  ses  débauches,  et  des 
is  d'intérêt  qu'il  eut  arec 
rv  lui  firent  perdre  sa  pro- 
t  t'obligèrent  d'abandonner 
iomme  il  avait  dépensé  tout 
:  ses  travaux,  il  se  trouva 
1  misère ,  et  sans  un  seul 
il  pût  implorer  l'assistai 
Jans  cette  situation  que,  ne 
lus  avoir  aucun  méuage- 
rder,  il  publia  le  Bâtard, 
die  très-respectueusement 
rett  {'à)  ,  auparavant  corn- 
cclesfield  ,  par  Richard 
fils  du  feu  comte  Hivers. 
literies  et  les  brocard*  dont 
te  fut  accablée  à  cette  oc- 
bligèrcut  de  quitter  Ballï, 
bilait  lorsque  le  livre  pa- 
ininicnccincnt  en  est  rc- 
e  par  des  pensées  ingénieu- 
une  piquante  énuinération 
ges  imaginaires  d'une  nais- 
;itiinc.  L'auteur  y  raconte 
i  termes  pathétiques  ,  les 
qu'il  a  éprouves  par  le 
ceux  qui  lui  ont  donné  le 
itint  une  vogue  extraordi- 
<is  quoique  cinq  éditions 
es  eussent  été  rapidement 
savane  n'en  fut  pas  plus  ri- 
vendu  soum.iimscrità  très- 
Après  la  mort  d'Eusdcn  , 
iéa£  de  la  cour,  Savage  se 
l->  rangs  pour  cet'c  pla- 
il  échoua  dans  se*  dé- 
'pstiiqur  protégé  par  (icor- 
ilI  alors  recoins  a  la  rci- 
n  petit  pni-inr  intilulé  le 
ri'intairv  ,  qui  fut  très- 
it-ilii  de  cette  princesse  ; 
■i  l'aiitcur  «le  "io  \i\  rcs  ster- 
i  permit  de  lui  présenter 
niée  un  poème  ,  eu  pro- 
ie Minlilalile  i écoiu pense  , 


i    ■  1»  -'m  lai  «Va'l  «  ihuh     -1      i  litl»(ir<< 

■I  hi»-  rv 


SAV 


5o3 


)  usqu'à  ce  qu'on  pût  faire  quelque 
chose  de  mieux.  Savage  prit  parti 
dans  la  querelle  de  l'évêque  de  Lon- 
dres et  du  chancelier,  et  il  publia 
contre  le  premier,  un  poème,  in- 
titulé L 'avancement  dun  prêtre 
(  The  Progrès*  of  a  divine  ) ,  dans 
lequel  il  présente  un  prêtre  débau- 
ché ,  qui ,  après  avoir  passé  par 
tous  les  degrés  de  la  corruption ,  de 
simple  curé  de  campagne  parvient 
aux  premières  dignités  de  l'Église; 
et  il  insinue  à  la  fin  que  cet  ecclésias- 
tique a  trouve  un  protecteur  dans 
l'cvéqtie  de  Londres.  Traduit  de- 
vant la  cour  du  banc  du  roi ,  comme 
coupable  d'avoir  ,  par  une  satire 
obscène,  cherché  à  corrompre  les 
mœurs  et  à  inspirer  du  mépris  pour 
le  clergé ,  il  fut  renvoyé  de  la  plain- 
te, et  comblé  d'éloges  par  sir  Phi- 
lip York,  président  de  la  cour,  et 
ami  du  chancelier.  La  pension  que 
lui  faisait  la  reine  ne  suflîsait  pas  â 
ses  besoins  ;  car  à  peine  l'avait-il  re- 
çue ,  qu'il  disparaissait  sa  us  que  srs 
amis  et  ses  connaissances  pussent 
découvrir  où  il  se  retirait;  et  il  ne 
se  représentait  que  lorsque  tout  était 
dépeusé.  Ayant  perdu  tout  espoir 
d'obtenir  une  place,  il  adressa  an 
prince  de  Galles ,  qui  avait  récom- 
pensé libéralement  plusieurs  écri- 
vains ,  un  écrit  intitulé  De  V es- 
prit public  par  rapport  aux  ouvra- 
t*c$  qui  concernent  les  matières  pu- 
bliques ;  mais  cet  ouvrage  ne  fut  bien 
accueilli  ni  par  le  prince,  qui  n'ac- 
corda aucune  récoin j»en se  ,  ni  par  le 
public ,  qui  le  trouva  médiocre.  La 
pauvreté  de  Savage  était  ex  (renie  à 
cette  époque.  Le  bazar d  seul  pour- 
voyait à  sa  nourriture  ,  et  il  n'en 
prenait  île  solide  que  lorsqu'il  était 
invité  à  la  table  de  ses  protec- 
teurs ,  d'où  il  riait  souvent  exclu  à 
cik'nc  du  dilabicmcutdc  ses  babils. 


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SAV 

n! ut  faire  seul  les  frais 
talion.  «  Savage,  »  dit  le 
ticl  Johnson  sou  ami  et 
ion  d'infortunes  (  Voy. 
XI ,  588)  a  était  d'une 
miijc  et  élancée;  il  avait 
•sssc  dans  les  traits  ,  un 
bucolique,  unedemar- 
ct  un  son  de  voix  sombre, 
était  souvent  sur  ses  Iè- 
»  il  m*  livrait  larcmenl  à 
modérée.  »  Son  caractère 
lange  de  bonnes  et  de 
inditcs.  Ami  chaud  ,  au- 
ini  i  ru  plaça hic,  ce  qu'où 
lui  rcpiochcr  c'est  sou 
ïiivcrs   ses  bienfaiteurs, 
spiit  vigoureux  cl  actif, 
eut    jugement  (t   d'une 
ii  commune,  Savage  ne 
ligitui  ou  la  morale  ,  que 
(levés  ouvrages,  (juuiquc 
Fussent  très  cor  roui  pues, 
lions  sont  frappantes  de 
mages  vives  ,  ses  fictions 
nt  conçues.  scsallcgoiics 
beaucoup  d'art ,  ses  vers 
najcsttuux  ,  quoique  sou- 
il*  et  cmbai  ra^sés  ;  le  dé- 
de  .ton  style  est  la  ru- 
on  principal    méiitc  est 
Les  cents    de  Savage, 
*  dispersés  dans  les   re- 
ms des  productions  fugî- 
l*  publiés  en  deux  volumes 
7,  par  T.  Kvau.s,  qui  les 
ici  des  Mémoires  de  Sa- 
c  docteur  S  «mm  I  Jolin- 
'iiituut  dan*  cvs  Mémoi- 
iimt  -l'aboi  d  eu  17  1  i,  et 
iiisén-s  iLiijs  les  fies  des 
f*.!*,  que  nous  avons  pui^é 
r  cette  Notice  ,  bieu[que 
it  un  |*u  pallié  les  torts 

D—  /.— s. 
.M  '  \ffi>nt!  )9  miuéralo- 
N  a  pies  eu  1 7*»-.»  ,  exerça 


SAV 


5o5 


la  médecine  avant  de  se  dc'eider  pour 
la  minéralogie.  Eu  1789  ,  il  Gt  par- 
tie d'une  société  de  jeunes  savants 
que  le  roi  de  Naples  envoyait  en 
Allemagne  pour  y  apprendre  tout 
ce  qui  a  rapport  à  l'exploitation  des 
mines  et  à  la  métallurgie.  Savaresi 
profita  de  celte  occasion  pour  visi- 
ter les  écoles  et  les  établissements 
minci alogiques  de  l'Allemagne,  de 
la  Pologne  ,   de  l'Angleterre,  et  il 
s'arrêta  long  tempsàFrcybeig,  dont 
le  célèbre  Weruer  avait  fait  le  point 
de  réunion  de  tous  les  minéralogistes 
de  l'Kuropc.   Habitué  à  se  rendre 
compte  de  ses  observations,  Sava- 
resi confiait  au  papier  une  foule  de 
détails  que  sa   mémoire  aurait  été 
incapable  de  cou  server.  Le  public  ne 
connaît  qu'une  tres-pelite  et  peut-être 
la  moins  impôt  tante  partie  de  ses 
travaux.  Ses  manuscrits, au  nombre 
de  cinquante  et  plus ,  sont  restes  dans 
les  mains  de  son  frère,  qui  en  pro- 
met la  publication.  De  retour  de  ces 
voyages,  Savaresi  fut  chargé  de  re- 
connaître une  mine  de  bouille  que 
l'on  venait  de  découvrir  à  Gifoni, 
non  loin  de  Sa  Ici  ne,  d'examiner  l'é- 
tat des  forges  de  Stiio  et  de  la  Mon- 
giana  en  Ca labre;  enfui  de  lever  la 
carte    physico-géométrico  -  oryc- 
tognostique  de    cette    pio\ince    si 
i  m  pai  faite  ment  connue  sous  le  rap- 
port miuéralogiqne.    Kn    1808 ,   il 
fut  nom  nié  l'un  des  administrateurs 
de    la    fabiiquc  des    pouîres,  à  la 
loue  delV  Annunziaia  ,    où  il  au- 
rait   pu    rendre    d'importants  ser- 
vices ,  s'il  n'avait  été  fiappé  par  la 
mort ,  le  *i  mars  1810,  à  peine  age 
<!c  quarante-huit  ans.  Ses  ouvrages 
imprimés  sont  :  1.    Varie  ai  far 
pat  lare  i  muti ,    Naples  ,    1785,^ 
in-8°.  II.  Piano  d'un  corso  di  ùludj 
di relia  a  pcrfezivnare  la   média- 
;trt,ibid.,   1788.  in  8".  III.  DelV 


5o6  SAV 

influenza  deUa  traspirazione  de' 
vecchi  su  i  giovani ,  e  de*  giovani 
su  i  vecchi ,  ibid. ,  1 789 ,  in  -  8°. 
IV.  Lettre  à  M.  Foûrcroy  sur  la 
métaUification  des  terres  ,  Chcm- 
nitz,  1790,  in-8°.  V.  Lettera  su 
i  volcani  al  signor  Thomson ,  Na- 
ples,  1798,  in-8°.  VIT.  Rapporio 
sopra  un  viaggio  mineralogico  nel- 
le  Calabrie ,  nel  corso  degli  anni 
1800 6 1801;  ibid.,  1801,0180a, 
ibid.  !8c7  in-8».VIII.  Sulla  mi- 
niera  dforo  di  IVagyag,  in  Transil 
vania,  ibid. ,  1808,  in- 8°.  A-g-s. 
SAVARON  (  Jean) ,  historien,  né 
à  Clcrmont,  vers  i55o,  d'une  famille 
honorable  (1),  embrassa  la  carrière 
de  la  magistrature ,  et  fut  pourvu ,  de 
bonne  heure,  de  la  charge  de  con- 
seiller au  présidial  de  Rio  m.  Il  la 
quitta  pour  la  place  de  conseiller  à 
la  cour  des  aides  de  M ontferrand , 
et  acheta  dans  la  suite  celle  de  prési- 
dent et  lieutenant-général  de  la  séné- 
chaussée d'Auvergne,  dont  on  le  dis- 
pensa de  payer  en  totalité  la  finance,  à 
raison  de  son  mérite.  C'était  un  hom- 
me très-laborieux ,  remplissant  ses 
devoirs  avec  une  exactitude  scrupu- 
leuse, et  trouvant,  dans  ses  loisirs  , 
le  temps  de  cultiver  l'histoire  et  les 
lettres.  Député,  par  le  tiers  -  état 
d'Auvergne,  aux  états  -  généraux  de 
1614,  il  s'y  distingua  par  son  élo- 
quence et  sa  fermeté.  Ayant  été  char- 
gé de  porter  la  parole,  au  nom  de  son 
ordre,  dans  la  chambre  de  la  no- 
blesse, il  s'éleva  contre  la  vénalité 
des  emplois  avec  beaucoup  de  force. 
Plusieurs  gentilshommes  furent  cho- 
qués de  quelques  expressions  qui  lui 
étaient  échappées  (a) ,  et  menacèrent 

(O  Savumn  a  dnniK  la  généalogie  «le  na  fiimille 
dauj  1rs  Origines  tic  CUrmomt ,  j».  iu8  et  109. 

(s)  Suivant  Durand  .  1a  phr*M>  «jni  urvil  c\ritr 
H»  niiiriiiurii  de  la  uoMeuc  rat  ccllr-ci  :  Ki  i»tr«  / 
«Imù»  l'honnriir  fit-  V0.1  pi>rri ,  que  vous  «vei  |xrdu 
P*tl*  v<  isilitç  des  vificvi. 


SAV 

de  l'en  faire  repentir  :  mais 
donna  des  gardes  pour  1 
de  sa  personne  ;  et  Savaroi 
le  sens  des  paroles  qu'on 
reprochées.  Après  la  ses 
voulut  plaider  lui-même, 
le  ment,  pour  le  maintien  d 
honorifiques  que  le  chapitre 
mont  contestait  aux  inagis 
présidial,  et  il  gagna  de  te 
voix.  Quoique  indisposé  dep 
que  temps ,  il  se  chargea  de 
cer  l'Oraison  funèbre  du  barc 
nilhac ,  sénéchal  de  Germon 
en  sortant  de  la  cérémonie 
trouva  tellement  fatigué,  qv 
le  transporter  chez  lui;  et  il 
huit  jours  après,  en  i6ax  I 
voir  la  liste  de  ses  ouvraees 
tome  xvii  des  Mémoires  de 
et  dans  le  Dictionnaire  de 
Outre  des  Editions  des  OFa 
Sidoine  Apollinaire  et  deC 
Népos ,  avec  de  savantes  no 
on  citera  de  Savaron  :  I.  Le 
nés  de  Clermont  ,  ville 
d'Auvergne,  Clcrmont ,  160 
Cet  ouvrage  est  rempli  derei 
curieuses.  Pierre  Durand, c 
à  la  cour  des  aides  de  Clen 
donna  une  nouvelle  édition 
1CG2,  in-fol.,  augmentée 
rentes  pièces ,  et  enrichie  < 
traits  de  quelques  hommes 
d'Auvergne  ;  elle  est  rare  c 
chee.  II.  De  sanctis  ecclesi 
nasteriis  Claromonti  librii 
nolis .  Paris,  1608,  in -8°. 
culc  ,  dont  l'auteur  anonvi 
au  dixième  siècle  ,  a  été  : 
par  Durand  ,  dans  les  Pi 
I  histoire  de  Clcrmont  ;  il  1 
précédemment  par  le  P.  I.al 

Ci)  I*rs  ennemi*  do  Sa%  aruii  ra«*rwï-i 
a)ipr<>|MÏs-  li'  ti ■•■ail  du  P.  Srrmond 
ApollitMin  ;  iu4L»  ou  l'a  bien  justitk  de 
dt  plagiat. 


ÎAV 

tnuscript.y  u,  707. 
re  les  masaues  ,\b., 
p.  éd.,  ibid.,  161 1 , 
lomélie  de  saint  An- 
idis  Januarii,  et  du 
bonne  contre  la  fetc 
célébrait  dans  di- 
royauine  IV.  Trai- 
luels  ,  avec  l'édit 
•  Bel  ,  de  Tan  1406 
;ages  de  bataille), 
in  -  8°.  Ces  deux 
*s  et  nleins  de  traits 
?ur  des  duels  était 
qu'il  avait  été  dé- 
vingt dernières  an- 
;  lettres  de  grâce  à 
les  qui  avaient  tué 
en  champ-clos.  V. 
?  française,  ibid. , 
est  Téloge  de  la  va- 
.  VI.  Deux  Traités 
té  du  roi  et  de  ton 
1(11/1,  iii-8".  Dans 
itref  il  s'.ittachc  à 
>i  tient  sa  ronronne 
|uVn  niiriin  cas,  ses 
t  e  t  rr  d  i  s  peu  ses  d  '0- 
:r.»té  ,  dit  Durand  , 
1  de  l'exercice ,  en 
cinlinjux  Duper- 
iin  |  ,  qui  Ir  har- 
uflli'ifiriit,  sous  des 
é.\.  u  (Yisi  pont  être 
'«m  d-.it  ,-ittribucr 
'rai té  de  Sn'aron  , 
••  nom  de  .h  .m  Le 
jr  Irqiifl  «»n  n'a  pu 
"in  nihi -iguemriil. 
,  Savanui  lui  repli- 
rr  victorieux.  \  II. 

états- i\t*néran  r  %  t*u 

>t  cw.'ifns ,  fifpui . 

i(i«i'i .  ibid..  1(1 1  "j. 


,■  j.ii.i    :  .r 

'  ■lli*.  I  .     lit  il*    I 


..   '■  .      .-I  ..f 
I     ■!!.•     'lll- 


SAV  5o7 

in  -  8°.  Dans  cet  ouvrage,  il  se  pro- 

5 ose  de  montrer  que  depuis  l'origine 
e  la  monarchie ,  le  tiers-état  a  tou- 
jours été  consulté  sur  l'administra- 
tion des  affaires  du  royaume.  Il  a 
été  réimprimé  en  1788,111-8°.  VI  IF. 
Traité  de  l'annuel  et  vénalité  des 
charges,  ibid. ,  161 5  ,  in  -  8°.  Cet 
opuscule  n'a  point  été  connu  par  le 
P.  Nircron.  IX.  De  la  sainteté  du 
roi  CloAsy  ibid.,  iGra,  in- 4°.,  tres- 
rarc.  Cet  ouvrage  singulier  avait  pa- 
ru, l'année  précédente,  dans  les  An* 
nales  de  Bclleforcst  ;  et  l'abbé  Lcn- 
glct  -  Dufresnoy  l'a  réimprimé  dans 
le  Plan  de  V histoire  de  la  monar- 
chie française.  Pierre  Durand  a  in  - 
séré  V Eloge  du  président  Savaron  , 
précédé  de  sou  portrait,  dans  son 
édition  des  Origines  de  Clermont  , 
p.  ?54  et  suiv.  :  il  nous  apprend  que 
ce  magistrat  avait  laissé  des  Notes 
intéressantes  sur  Grégoire  de  Tours 
et  les  Capitulaires  de  Charlemagne. 
Son  portrait  fait  partie  du  Recueil 
de  Moncornet.  W — s. 

SAV AR Y  (  Jacques  ) ,  célèbre  né- 
gociant ,  naquit ,  le  aa  sept.  îfrri, 
à  Doué ,  dans  l'Anjou  ,  d'une  famille 
noble.  Ses  parents,  d'une  branche  ca- 
dette, s'étaient  appliqués  au  commer- 
ce, et  le  destincrentà  cette  profession. 
Resté  jeune  sous  la  tutelle  de  sa  mère, 
femme  d'un  rare  mérite ,  il  vint  con- 
tinuer ses  éludes  à  Paris,  et  après 
avoir  passé  quelque  temps  dans  l'é- 
tude d'un  procureur,  pour  .s'initier 
à  la  pratique,  il  fut  mis  en  appren- 
tisiagc  chez  un  marchand.  Dès  qu'il 
eut  acquis  les  connaissances  néces- 
saires ,  il  se  fit  agréger  au  corps  des 
inrrriers,  et  ayant  réussi  complè- 
tement dans  toutes  rcs  spéculations, 
il  se  retira  de*  a  Ha  ires,  en  iOr>8,  avec 
une  fortune  assez,  considérable.  H 
avait  le  projet  d'acheter  une  charge 
de  K'irvtaiic  du  roi ,  et  du  &c  coûta- 


568 


SÀV 


érer  entièrement  an  soins  qu'exi- 
geait sa  nombreuse  famille  ;  mais  le 
sur-intendant  Fooqnet ,  dont  il  était 
très-connu ,  parvint  à  le  faire  chan- 
ger de  résolution ,  et  lui  donna  la 

.  ferme  des  domaines  de  la  couronne. 
La  disgrâce  de  son  protecteur  (  F. 
Fovqust  )  entraîna  la  sienne: 
on  ne  manqua  pas  de  prétexte  pour 

.  le  priver  de  sa  charge;  et  il  ne 
put  jamais  obtenir  le  rembourse* 
ment  des  avances  qu'il  avait  faites. 
En  1666,  le  roi  déclara  que  son 
intention  était  de  venir  au  secours 
de  ceux  de  ses  sujets  oui  auraient 
doue  enfants  vivants  :  oavary  ,  qui 
ao' trouvait  dans  ce  cas  9  et  dont  la 
fortune  avait  beaucoup  souffert , 
s'empressa  de  justiGer  ses  droits  à  la 
bienveillance  au  monarque  5  mais  il 
ne  retira  d'autre  ayantage  de  cette 
démarche  que  de  se  faire  connaître 
du  chancelier  Seguier ,  «mi  chercha 
dès*  lors  toutes  les  occasions  de  lui 
être  utile.  Il  fut  adjoint  bientôt  après 
au  conseil  chargé  de  la  révision  des 
reglemèuts  sur  le  commerce  ;  et  il 
eut  la  plus  grande  part  à  la  fameuse 
ordonnance  de  1673 ,  que  Pussort 
(  F.  ce  nom  )  appelait  ordinaire- 
ment Je  Code  Savary.  Deux  ans 
après',  il  publia  le  Parfait  Négo- 
ciant ,  ouvrage  qu'il  avait  composé 
sur  l'invitation  des  principales  mai- 
sons de  commerce,  et  qu'il  eut  le 
pbUr.de  voir  cité  dans  les  tribunaux 
comme  autorité.  Les  consultations 

*  qu'il  recevait  de  toutes  parts  sur  les 
questions  les  plus  épineuses,  lui  don- 
nèrent les  moyens  de  compléter  son 
premier  travail.  Le  contrôleur  géné- 
ral Le  Peletier  chargea  Savaiy  de 
l'examen  des  comptes  des  domaines 

'    d'occident ,  avec  un  traitement  de 

Îuatre  mille  livres.  Des  inGrmités 
ouloureuses  l'affligèrent  dans   ses 
dernières  années,  et  il  mourut  à  Paris, 


\SAV 

le  121  octobre  1690.  De  dm 
fants  qu'il  avait  eus »  orne  1 
curent.  On  a  de  lui  :  Le 
Négociant  ou  Instruction 
pour  ce  qui  regarde  le  C 
des  marchandises  de  Frm 
pays  étrangers ,  Paris ,  1 67' 
deuxième  édition,  augmenti 
1679.  —  Parères  ou  Jvû 
seib  sur  les  plus  importm 
tières  de  commerce,  ihkL 
in*4°.  Ce  volume  est  la  svà 
yrage  précédent ,  auquel  ca 
réuni  aans  toutes  les  édifia 
quentes,  constamment  aup 
corrigées  par  Savary  lot-* 

Kr  ses  deux  fils,  qui  seroatl 
rticle  suivant.  L'édilM 
récente  du  Parfait  Négn 
celle' de  Paris,  1800  ,  avd 
mais  comme  elle  est  fart  ■ 
tée  ,  on  préfère  l'édition 
(  Voy.  le  Manuel  du  Liki 
ouvrage  a  été  traduit  en  alla 
hollandais  ,  en  anglais  et  a 
quoiqu'il  ait  vieilli ,  on  pe 
le  consulter  utilement.  La 
Savary ,  imprimée  à  la  U 
ouvrage  ,  en  17 ai ,  seretr» 
les  éditions  postérieures.  ! 
ceron  en  a  donné  l'extrai 
tome  ix  des  Mémoires  des 
illustres.  Son  portrait  a  été 
Edelinck,  in«4°. 

SAVARY  des  BRULO 
ques  ) ,  fils  du  précéden 
1657 ,  marcha  sur  les  tra 

1>ère  ,  et  se  rendit  fort  h 
a  science  du  commerce. K< 
le  ministre  Louvois ,  en  1 
pecteur  général  de  la  douai 
il  dressa ,  pour  son  usage 
menclature  alphabétique 
les  espèces  de  marchanda 
au  droit,  et  y  joignit  des* 
succinctes.  Les  membres  c 
ayant  eu  connaissance  d\ 


SAV 

errent  Savary  à  le  per- 
çue fut  l'origine  du  Dic- 
t  commerce ,  ouvrage 
itv  pour  la  rédaction  du- 
ous  s'associa  son  frère , 
•ut  pas  la  satisfaction  de 

Une  fluxion  de  poitrine 
il  avril  1716,  à  Tige 
î  -  six  ans.  —  Savary 
•mon  ) ,  son  frère ,  était 

H  embrassa  l'état  ec- 

sc  distingua  ,  dans  sa 
-  son  talent  pour  la  chai- 
>rta  le  prix  d'éloquence 
française, en  1679,  par 
sur  la  vi  aie  et  la  fausse 

Il  fut  pourvu  d'un  ca- 
fia  pitre  de  Saint-Maur; 
101 1  de  sou  père,  il  se 
la  direction  des  aflai- 
de  Mantoue.  Possédant 
a  11  ces  très -variées,  il 
c  dans  la  rédaction  du 

•  universel  de  commer- 
l  en  17:13, 'i  vol.  iu- 
lé  par  ses  soins.  L'ab- 
lourut  le  23  septein- 
aissaut  un  volume  de 
,  qui  fut  imprimé  eu 
1  a  refondu  les  articles 
ide  17.fi  ou  174H.  Cet 
raduit  eu  anglais  ,  Lon- 

'i  vol.  in -fol.  La  ineil- 
1  du  Dictionnaire  de 
et  la  seule  que  l'on  rc- 
rellr  de  Copenhague 
7"m|-(îIî,  5  vol.  in  fol. , 
ir  (.1.  Philibcit.  I/ulihc 

*  m  et  tait  un  Nouveau 
?  de  commerce;  m  lis 
Mie  que  le  prospectus 
ir  ;.  W — s. 

>  Nicolas  ) ,  voyageur 

à  Vitré  eu  Bretaguc,  fît 

ion  ses  études  au  collège 

me  «lafta  Ir  Btcuttl  oV  tmcmàmmyt. 


SAV  5og 

de  Rennes.  Son  imagination  vive  et  ar- 
dente, son  esprit  inquiet  et  avide  de 
connaissances  ,  lui  inspirèrent  de 
bonne  heure  le  goût  des  voyages. 
Après  avoir  séjourné  quelque  temps 
à  Paris ,  où  il  se  lia  avec  Lemonnier, 
médecin  de  Monsieur  (  depuis  Louis 
XVIII),  il  partit  pour  l'Egypte,  en 
1776 ,  et  y  passa  trois  ans ,  occupé 
à  étudier  la  langue  arabe,  à  observer 
les  mœurs  des  habitants, à  rechercher 
et  à  examiner  les  monuments  anti- 
ques. Gomme  la  relation  qu'il  en  a 
publiée  n'est  pas  en  forme  de  jour- 
nal; qu'elle  a  été  rédigée  depuis  son 
retour  ;  que  ses  lettres  même  sont  la 
plupart  sans  dates,  et  que  la  premiè- 
re ne  porte  que  celle  du  24  juillet 
1777  ;  il  est  impossible  de  le  suivre 
dans  son  itinéraire ,  et  d'en  calculer 
la  durée  (  1  ).  On  voit  seulement  qu'a- 
près quelque  séjour  à  Alexandrie  et 
à  Rosette ,  il  résida  long  -  temps  an 
Caire  ,  d'où  il  fit  quelques  excursions 
à  Da miette  et  dans  les  environs  de  la 
capitale;  mais  il  ne  visita  point  la 
Hante- Egypte,  quoiqu'il  en  ait  don- 
né la  description.  H  revint  passer 
quatre  mois  à  Alexandrie,  s'y  embar- 
qua en  septembre  1779,  parcourut 
pendant  près  de  deux  an*  plusieurs 
lies  de  la  Grèce  cl  de  l'Archipel  ,  en- 
tre autres,  celle  de  Crète,  qu'il  ha- 
bita quinze  mois ,  et  sur  laquelle  il 
semble  que  nul  autre  voyageur  n'a 
donné  des  détails  plus  précis  et  plus 
circonstanciés.  De  retour  en  Fiance, 
probablement  vers  lu  milieu  de  1781, 
i!  s'occupa  de  publier  le  fruit  de  se*  re. 
cherches,  et  lit  imprimer:  I.  Le  Co- 
ran traduit  de  Vaialn\  accompagné 
de  notes,  et  précédé  d'un  abrégé  de 
la  vie  de  Mahomet,  Paris,  1783, 


1 1)  Au  f-oiumriM  rui<  ni  tir  rt-U*  l+Vr*.  il  *r  ju»li- 
tir  dii  «ilriM<-  qu'il   *■«"«!<   •'■  fui*   truii    *!>•,  ri   qui 
|W«il  erwrr  qu'il  »VUi»  rendu  ça  h%y\>tr  ,  c  »  17-4, 
f  I  qu'il  J  |«Hi  iioq  *i*. 


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ï,*n#^ond*ivamc-     p]lie  u* 

««  t»°5  '  * .  oottt  *»*     àa»*  W».     „va 


SAV 

sa  satisfaction ,  le  minis- 
ma  membre  du  conseil  de 
irès  de  sou  ministère.  Sa- 
it marie  avec  une  femme 
dont  il  avait  en  plusieurs 
était  mélccin  de  son  bu- 
arilf  ,  vice  -  prêsi  lent  de 
de  méderinc  ;  et  il  com- 
juuir  d'une  i épuration  mé- 
nme  en i vain  et  comme 
\a*  /.Me  qu'il  mît  à  soigner, 
jiiiuage  du  Yal-dc  (iiace, 
ils  atteints  lu  typhus,  lui  fit 
'  cette  maladie;  et  il  y  suc- 
[9  mars  181 4-  M.LuIlicr- 
a  donne,  sur  sa  vie,  une 
s-bien  fiite,  dans  le  tome 
Journal  de  médecine  pour 
\irK  N — u. 

IY  (Fbaptçois).   V.  Bbe- 

ÏTANO  (  FlA!fCGIS-EuLA- 

uite ,  poète  latin ,  ne  à  Na- 
t>j>7  ,  y  mourut  le  2 3  oct. 
voulut  rendre  son  talent 
employant  à  composer  des 
le*  bot. inique  ,  qui  parurent 
:rc  :  Notanicorum  libri  /r, 
- 1 1.  La  versification  en  est 
ablr  que  |»cut  le  comporter 
iujet  traite  di  lactiquement. 
premier  livre ,  il  décrit 
\  des  plantes,  tant  à  l'e*- 
l'a  l'intérieur.  Ainsi  ,  d'a- 
Jcrs  de  Malpi^hi ,  il  passe 
la  urine,  la  lige;  il  décrit 
lies  in  te'i  in  ires  ,  les  dillc- 
tes  de  v-iisseaux,  les  fibres 
unies.  l).iiis  le  second ,  il 
liuur^Miu  ,  de  la  feuille,  du 

deux  m  \i-s  ,  suivant  qu'ils 
ro  nu  ri'iiniN  diiiis  la  même 

la  ficultc  féiondante  du 
I  expusr  ensuite  la  ligure 
>  et  lr  p.irti  qu'eu  a  tiré 
rt  poui  1-talilir  s»  méllio- 
v  a\> l'île  une  planche.  Dans 

IL. 


SAV  5i3 

le  troisième,  il  indique  le  lien  natal 
des  plantes  spontanées  :  il  enseigne 
la  manière  de  les  cultiver  ;  fait  pas- 
ser en  revue  les  fleurs ,  suivant  Tor- 
dre de  leur  floraison  ;  décrit  les  plus 
beaux  jardins  ,  notamment  celui  que 
possédait,  à  Naplcs,  Doininici  A  ma* 
to,  et  qu'il  vante  beaucoup.  Enfin  , 
dans  le  quatrième  livre  ,  il  en  u  mère 
les  pmpi  iités  me  lira  les  des  plantes, 
fait   idopter  l'opinion  qui  croit  que 
la  nature  a  empreint  cli.ique  végétal 
d'une  mai  que  évidente  pour  indiquer 
clairement  à  l'homme  l'usage  qu'il 
en  peut  faire;  c'est  ee  qu'on  nomme 
la  signature  (  F.  Fobget).  On  doit 
excuser  un  poète  d'avoir  quelque- 
fois préféré  l'idée  la  plus  brillante  k 
la  plus  solide;  mais,  dans  les  notes 
qui  accompagnent  ce  poème ,  l'au- 
teur, également  botaniste  et  physi- 
cien, rétablit  la  vérité  dans  tous 
ses  droits  :  il  se  montre  bien  au 
courant  de  la   science  telle  qu'elle 
était  alors ,  et  il  l'enrichit  de  quel- 
ques nouvelles  observations.  Entre 
autres,  il  remarque  qu'en  général  les 
p' a  rites  annuelles  ont  des  graines 
plu*  volumineuses  que  les  vwaces, 
VjC  Poème  fut  reproduit ,  avec  une 
traduction  italienne  en  vers  scioltiy 
sous  ce  titre  :  Quattro  libri  délie 
cose  botaniche  .  colla  trndnzinnr  in 
verso  sciollo  itali ano di  Giampiclro 
Bergamini,  in- 8°.  de  5n  p.,  avec 
une  planche,  Venise,  1-4?)-  D-p-s. 
SWKKIKN  [  Alkxamire),  ma- 
thématicien et  biographe ,  qui  méri- 
ter* U  d'être  mieux  connu,  était  natif 
d'Ailes.  Il  fut  admis  jeune  dans  les 
p  mies  de  l'étendard  à  Marseille ,  et 
Rappliqua  sans  relâche  à  l'élut  te  des 
mathématiques,  et  de  la  construction 
navale.  Après  avoir  subi  les  examens 
d'usage,  il  reçut,  à  vingt  ans,  lebrevet 
d'ingénieur  de  la  marine.  Cinq  ans 
après,  en  17'p,  il  débuta  pu*  une 

33 


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SAV 

s  la  manière  du  crayon 
'.  François,  XV,  4^9 )• 
'liant  de  cette  Histoire  v  dit 
batier ,  quelques  digres* 
les  ,  certains  détails  minu- 
aettatit  plus  de  correction, 

et  de  précision  dans  le 
iteur  eût  pu  la  reudre  en* 
digne  du  succès  dont  elle 
Histoire  des  Progrès  de 
imain  dans  les  sciences 
,  dans  les  sciences  intcl- 
,  et  dans  Us  sciences 
17G6-78  ,  in  8°. ,  4  ▼o'* 
;e ,  dit  le  même  critique , 
yle  plus  précis  et  plussoi- 
érulitiou  mieux  dirigée , 
herches  plus  savantes  et 
entées.  On  doit  à  Save  rien 
lu  Traité  des  Fluxions , 
irin .  1749  >  *t  cdle  du 
ire  d'Architecture  de  Da- 
5 ,  avec  des  additions.  On 
n  portrait  à  la  tète  de 
les  Philosophes  modernes, 
■m  (formats.  W — s. 
Y  '  Roland  ) ,  peintre  de 

n*iq>iit  a  Court  rai ,  en 
iit  éie\'c  de  son  père ,  Jac- 
ry.  artûte  médiocre,  qui 

a  joindre  des  animaux  , 
x  et  des  poissons.  Il  avait 
né,  rpiî  pcign-iil  eudetrem- 
id  étudia  re  genre  ;  mais 
t  trop  Lomé,  il  s'adonna 
•  .  danslei'ie!  il  acquit  urie 
fwifation.  l/emperrjr  Ho- 
ant  vu  un  dr  *e»  tableaux, 
»-le  a  ±'*u  *fTvif^.  et  ï'en- 

W  TxtA.  rdjiwr  l«  «t»*» 
rmarju-LJ**  Ce  cette  cofi- 
rv  rrvi  '/'■;;•»  de  t*  ira- 
t'\  dei  *t-«.  ''r-iiM  ***e 
f.ille  "f-'b:    •■"   -'^    T-*1 

u+*s  ■<,.!   a    I-    f     m*    •* 


SAV 


5i5 


qui  lui  servirent ,  par  la  suite ,  dans 
tous  les  tableaux  qu'il  peignit.  11 
orna  la  galerie  impériale  ae  Prague, 
d'une  suite  de  Vues,  qui  ont  été  gra- 
vées par  Gilles  Sadclcr.  Une  de  ses 
plus  belles  productions  est  un  pay- 
sage d'une  étendue  immense  de  pays  , 
dans  lequel  il  a  représenté  Saint  Jé- 
rôme dans  le  désert,  et  qui  a  été 
gravé  par  Isaac  Major ,  élève  de  Sa- 
deler,  qui  le  publia.  On  vante  encore 
deux  de  ses  tableaux ,  dont  le  pre- 
mier a  pour  sujet  :  Orphée  qui  attira 
les  animaux  aux  sons  de  sa  lyre  ; 
et  le  second  :  Une  foret  remplie  de 
chevaux  sauvages.  On  admire  dans 
ce  dernier  les  mouvements,  les  allu- 
res et  la  vivacité  indomptée  de  ces 
animaux.  Le  Musée  du  Louvre  pos- 
sédait quatre  tableaux  de  ce  peintre, 
qui  ont  été  rendus  en  181 5.  Le  pre- 
mier représentait  Adam  et  Eve  dans 
le  Paradis  terrestre;  il  appartenait 
à  la  Prusse.  Les  trois  autres ,  dont 
les  sujets  étaient  :  i°.  Un  Paysage 
avec  des  scieurs  de  bois;  a".  Jésus- 
Christ  sur  le  Mont   Thabor  ;  3°. 
La   Création  ,    tableau   peint  sur 
cuivre,  ont  été    repris  par  l'Au- 
triche.   Les  sujets  qu'il  traitait  de 
préférence    étaient    des   Sites    du 
Nord ,  des  Rochers ,  d'énormes  Chu- 
tes  <Ve<u    ornées  de   sapins.    Ses 
idées  sont  graudes  ,  ses  distributions 
agi  édiles ,  ses  oppositions  bien  en- 
tendues et  rendues  avec  art.  Il  dts- 
siuail  avec  t  sprit  et  talent  les  petites 
figures    d'homme*    et    d'animaux, 
dhiA  il  «irirLr.siit  ses  rom  positions; 
H  son  rxeVitior;  avait  le  (un  de  celle 
d-  Pj  A  Br.ll  *  dr  brnigM  de  ve- 
k-.f.  Of*iA*a\,  q'^îi'rfruinef  de 
n-  j  ioi»KiJW.  t*  «w-t  pas  exemp- 
ta -J.  f*t ftjft-rt*"  ;  •«  î»  'oulrur  bïeue 
«  4o«?  :ut  «.•-  f*u  «''-P-  hyn.t  I-  mort 
c*    i'iLpi'r   tl'/lvJpfc*  .   b***rj 
^.<     rs.   /,i*      a  l'if  «"  bî  f  ««  il 


SAV 

de  la  suite  et  liaUou  de  tous 
s  ctscieuevs.  Savigny  cuaeni- 
;  TiJec  de  ses  Tableaux,  qu'il 
L»lia  qu'en  1 587  ;  et  suivant  une 
de  Mercier  de  Saint  -  Loger, 
ron  levit  l'ouvrage  de  Savigny, 
composa  même  la  seizième  ta- 
ui  concerne  la  théologie.  Voyez 
oie  très; curieuse  sur  S.ivigny, 
a  iroisicine  édition  du  Manuel 
>raire.  Ou  a  le  portrait  de  Sa- 

,  debout ,  présentant  son  livre 
c  de  \cvcrs.  W — s. 

VILE  H t> ri),  savant  anglais, 
3o  nov.  1 54o ,  à  Uradlcy ,  dans 
kshire ,  .tclieva  .ses  etudesà  l'uni* 
:e  d'Oxford ,  où  il  reçut ,  en 
1  ,  le  degré  de  inaîirc-cs-arts. 
ireuves  de  talent  qu'il  avait  dou- 
lui  méritèrrnt.  en  iS^S,  l'hon- 
dVtre  élu  procuicur  (/iroef or  ) 
uiiitersité  ;  l'année  suivante ,  il 
ontiuue'  dans  celte  rharge ,  et 
it  l'autorisation  de  donner  des 
is.  Dans  le  dessin  de  perfec- 
*r  «es  cnniitissauees,  il  fit,  en 
I,  un  voyage  en  France  et  dans 
.1  y*  !{•!<.  A  son  retour  en  An- 
rre  ,  il  fut  clioiii  pour  enseigner 
rr  vl  les  uiatliéiiiaiiipies  a  la 

Elisabeth,  qui  lui  témoigna 
is  1  »rs  l»caiiroup  'le  bienveillaii- 
1  f'-i  ,cn  1 58  ï.  ii  oui  m  é  prinripal 
•il  grdr  Mertou;  et,  en  i5i)fif 
£111 1  4  rrtfe  dignité  ceLedc  ple- 
in collège  d'Klon  ,  où  il  plaça 
bdrs    professeurs.    On  dit  que 

excessive  sévérité  le  fendait 
rreui  drs  ét:i  liuiK  Le  roi  J.ic- 
1  lrr.  ,  iiistf m t  «lu  mérite  de  Si- 
.  *c  pi«ipoviit  de  l'élever  aux 
niris  emplois  ;  mais  il  1rs  r<fu*a 
.  .  et  se  contenta  du  titre  deche- 

r  .   que  ce    ptinre   lui   conféra 
«    I'  «lijîr.nî   de  Win-Uor,  en 

\.    I.i   même  auncr,  il  eut  le 
gi  111  de  perdre  son  fils  ;  et  comme 


SAV  517 

il  ne  lui  restait  aucun  espoir  d'avoir 
un  héritier  de  sou  nom  ,il  résolut  dt 
consacrer  une  partie  de  sa  fortune  à 
l'avauceinent  des  lettres.  Outre  la 
belle  édition  grecque  des  Œuvres 
de  saint  Cbrysostoine,  qu'il  Gt  im- 
primer à  ses  frais  (  Pojez  Chry- 
sostome,  VIII ,  5o5  ) ,  et  pour  la- 
quelle il  dépensa,  dit-on,  huit  mille 
livres  sterling  (environ  1 92,000  fr.  ), 
il  fonda  deux  nouvelles  chaires  à 
l'académie  d'Oxford ,  Tune  de  géo- 
métrie ,  et  l'autre  d'astronomie ,  aont 
il  pourvut  Henri  Uriggs  et  Jean  Bain- 
brilge  ,  deux  hommes  tres-distiu- 
gués  ,  chacun  dans  sa  partie  (1).  £>a- 
vile  mourut  le  19  février  itiu'j,  au 
collège  d'Étou,  et  fut  inhumé  près 
de  son  fils .  dans  la  chapelle ,  où  %a 
veuve  lui  fît  élever  un  tombeau  ma- 
gnifique. Il  c'ait  membre  de  la  so- 
ciété des  Antiquaires.  Indépendam- 
ment de  l'édition  des  OEuvres  de 
saint  Chrysostome,  dont  on  vient 
de  parler  i'i) .  on  doit  à  Savile  celle 
du  traité  de  Th.  Bradwaidin  :  Dû 
causa  Dei  contra  Pelapur*  {Voy. 
lin  a  tiw  a  RDI  if ,  V,  4<>4  '•  H  a  traduit 
en  anglais  V Histoire  de  Tacite,  avec 
l.i  Vie  d'Jgricola,  et  y  a  joint  des 
Notes  saintes  et  un  traité  sur  la 
Milice  dey  Romains.  Ce  traité,  tra- 


(  .  >  t*  clwirr  Hr  gr<»-i>i  trie,  (mmIt*  ymr  S>viL»  ,  • 
ri**  ••rrviM-*  |ur  «!»•  pi nlV>Miirft  «l'un  graiirl  in«»ilrt 
W  rm  .  W-lli».  lUHry.  I»-».  «i^i  rr.  knll.  I».»l- 
|t  t  ,  llurul'v  .  rie    S*tiI*  ")•»•  b<  !•>■»«  <»r*  l'u»i »»»wl« 
«l'(  >«{>>•  U  ,  d'yor  Iim  t*  «*r  rararlt  r*«  «.rc"  ytmr  km 
iiupfiuiC'ir      fi  de    |ilMMrun  Kvir.  H   n**n»«o»t» 
nrtrirut  nWTir*  J«f»»U  MMi   tt»f|U<  lluJJnr«:ir. 
K*)  Hir#j  qu'rllr  ■■•il   ri'i«j4#.   dit  hilh.  Sim-m  , 
rj«   faut  m  RfuMirfva  i|Ui  ••ni    ><Mtt  '»•  r«li|iMM  d« 
Vrr  «r  et  Jr  Hr,Jrlt»-T*  .  rlW»  i.'H  »*•  «  «•*■'  le  <|fM 
qi*rU|ar*fJ»J»  lr  |ir#trulriil.  rllr  pmt  •«*•  fdmgrm 
ma  ptu*|rui*  «iMlfiit*  «ur  l<*    r«|iliuna  dr  Paru  ri  <J« 

I" wlia.  il  l'itl  r*  «|«»  W  I".  \m\à»  ■  li»-l.«»B 

irni^rnar  Jim  m  /)..irrl.>»n'«  w  \r*  f»iii«tiii«  rf- 

ll»ÏMlH{Pr«.    |»"«i,.lillf».*i-«"l«--t-il.«l|l»fill|fi«_i»»l 

ni  l.iul»  irrtfliir  .   11*  |»»«t  *lr#  i  l'irMff  À'mm  "* 
•Ile  •!«*  |wi*.m    r.  .    ri  i  r4    JKii'r  iill  ifurlJ*  »  •  p« 
ru  ^r.anl   «■«•••  jn"«»«  «"«•••  •>  l'<>n  ••rv|4r  q«»i« 

•|«r*  wt  li    1*  •|,M  r"r   *•*  '•**  r•l,    **■•  *"•*  *"*■ 

rP  ilrt  i  i  if  1 1 , 4"'  •«l««mil  c  »  Lcm  m  imL  Voj«m 
Iim  r«Wt*i««  de  A.  Jm^km  ,  I ,  !•*• 


5iB  SÀV 

doit  en  latin ,  par  Marq.  Freher ,  a 
été  imprimé  séparément  ,  Heidel- 
berg ,  160 1 ,  in-o°.  ,  et  à  la  suite  des 
Notés ,  trad.  par  Isaac Gruter ,  Ams- 
terdam ,  1 649  9  in- 1 2.  Cette  édition , 
sortie  des  presses  des  Elzcvirs,  est  re- 
cherchée. On  doit  encore  à  Sa  vile:  I. 
JRerum  Anglicarum  script  ores  post 
Bedam  prœcipui ,  Londres ,  1 5<)6 , 
in-fol.;  Francfort ,  1601,  même 
form.  :  la  première  édition  est  très- 
rare;  on  recherche  encore  la  se- 
conde ,  quoiqu'elle  soit  déparée  par 
de  nombreuses  fautes  typographi- 
ques. Ce  recueil  contient  les  Chroni- 
ques de  Guill.  de  Malmesbury,  Hen- 
ri de  Huntingdon ,  Roger  Hoveden , 
Ethelwerd,  Ingulphe,  etc.  Sa  vile  y 
a  joint  :  Fasti  regum  et  episcopo- 
rum  Angliœ  usque  ad  fVilhelmum 
Seniorem.  II.  Oratio  coram  regind 
EUzabethd  Oxoniœ  habita ,  anno 
a5ga;  ce  discours  n'a  été  publié 
qu'en  i658,  par  Thom.  Barlow, 
Oxford ,  in- 4°.  Jean  Lamphire  Ta 
inséré  dans  la  Monarchia  Britanni- 
ca, 1681 ,  iu-8°.  III.  Prœlectiones 
X///,  in  principium  elementorum 
Euclidis  ,  Oxford,  1621  ,  in-4°. 
6a vile  a  laissé  plusieurs  manus- 
crits ,  entre  autres  des  Notes  sur 
Y  Histoire  ecclésiastique  d'Eusèbe, 
dont  Henri  de  Valois  a  fait  usage 
dans  son  édition.  On  peut  consulter 
Ànt.Wood,  Hisl.univ.  Oxoniensis; 
les  Mémoires  de  Niccron,  tora.  xvi, 
et  le  Dictionnaire  de  Chaufepié. 
—  Un  autre  Henri  Savile  ,  surnom- 
mé le  Long,  qui  tirait  son  origine 
et  probablement  son  nom,  de  Sha- 
will  en  Yorkshire ,  fut  médecin , 
chimiste  9  mathématicien  et  anti- 
quaire ,  voyagea  en  Italie ,  en  Alle- 
magne, etc.,  et  mourut  à  Londres, 
âgé  de  quarante-neuf  ans ,  le  9.9  avril 
1617.  H  av#ait  conGé  à  Camdcn, 
~">ur  la  publier ,  une  copie  fort  soi- 


SkV 

gnée  de  la  Chronique  d'Aller ,  mot 
ne  de  Saint  David ,  qui  fut  imprimée 
en  iGoa,ct  reparut  en  1691, pu 
les  soins  de  Th.  Gale.       W— <. 

SAVILE  (  Sia  George),  buimi 
d'Halifax,  écrivain  et  honne d'é- 
tat distingué  ,  mais  d'un  caractère 
plus  qu'équivoque ,  descendait  fan 
ancienne  famille  du  comté  d'York, 
et  naquit  vers  i63o.  11  était  fils  or 
sir  William  Savile  ,  et  d'Anne, 
fille  de  Thomas  Goventry ,  lord  gar- 
de du  grand  sceau.  A  b  mort  de 
son  père ,  il  succéda  au  litre  de  ba- 
ronet, que  celui-ci  avait  porté.  U 
fortune  au  jeune  Savile,  son  non, 
son  mérite ,  son  attachement  et  ce- 
lui de  ses  ancêtres  à  la  famille  As 
Stuarts ,  lui  ouvrirent  la  rente  du 
honneurs,  à  la  restauration  de  Char- 
les H  (  mai    1660  ).    Ce  monar- 
que l'éleva  d'abord  au  rang  de  pair 
d'Angleterre  ,  sous  le  titre  de  vi- 
comte   Halifax  ,    et  l'admit  dani 
son  conseil  privé  au  mois  d'arril 
1672.  Chargé  au  mois  de  juin  sui- 
vant d'une  mission  diplomatique  ea 
Hollande  ,  il  fut  traversé  dans  cette 
négociation  par  le  duc  de  Buckinç- 
ham  et  parle  comtcd'Arlington,  qui 
lui  avaient  été  donnés  pour  co-plé- 
nipotentiaircs  ,et  il  fut  obligé  de  re- 
venir eu  Angleterre  sans  avoir  ob- 
tenu aucun  succès.  La  chaleur  qu'il 
mit  dans  la  discussion  du  bill  de 
non-résistance  (  non  -  resisting-UM. 
bill  ),qui  avait  été  proposé,  ru  167 5, 
pour  prévenir  les  progrès  de  l'esprit 
républicain ,  et  la  manière  énergique 
avec  laquelle  il  se  prononça  contre 
le  bill  de  tolérance,  lui  firent  perdre 
la  place  qu'il  occupait  au  conseil  ;  il 
y  rentra  cependant ,  en  i(>79>  P*r 
suite  du  changement  survenu  dans 
le  ministère.  Les  chefs  du  parti  \S  hig, 
excites  par  Shaftesbury ,   proposè- 
rent au  parlement  un  bill  pour  ex- 


SAV 

e  doc  d'York  de  la  couronne. 
I, rédigé  dans  les  termes  les  plus 
Dts ,  fut  combattu  par  Halifax, 
m?  ce  ministre  fût  loin  d'être  le 
in  du  duc  d'York.  Mais  il  pen- 
te le  résultat  imméiUt  de  cette 
iou  devait  être  le  bouleverse- 
le  la  monarchie ,  et  la  création 
ouvernement  électif,  ou  plutôt 
république.  Un  semblable  ar- 
it  pouvait  paraître  au  moins 
urdina ire  dans  la  bourbe  d'Ha- 

qui  ne  cessait  de  tourner  en 
le  le  système  de  l'hérédité  dei 
et  qui  répétait  souvent ,  en 
>y.int  une  comparaison  assez 
le ,  qu'il   ne  connaissait  per- 

qui  choisit  un  cocher  pour 
r  sa  voiture,  uniquement  parce 
?  père  de  cet  individu  avait  été 
n  cocher.  Mais  rn  condamnant 

d'exclusion ,  le  vicomte  H.ili- 
roposa  de  mettre  à  l'autorité 
c,  lorsque  la  couronne  lui  par- 
rait  %  des  limites  telles  qu'il 
t  apporter  do  changement  dans 
«e  et  dans  l'état.  Ce  prince 
ut  en  ,  par  exemple  ,  aucun 
iir  sur  les  m  ili<  rcs  ccrlcsusti- 
ni  la  'Imposition  du  tiôor  pu- 
ni le  droit  de  faire  la  pii\  ou 
rre.  qui  aur- lient  rie  confiés  aux 
ch-imbres  du  pirlemeiit.  A  la 
du  roi  elles  devaient  continuer 
ajournement  ,  et  prendre  les 
de  l'a  Imimst  ration.  I.e  conseil 
sise  sur  les  importantes  ques- 
qui  leMiltau-iitilu  projet  d'Hali- 
I  le  lit  adopter  aux  roiiiîcs  d'K%- 
.  de  Su  ud>- ri  an  l;rh  ils  S  h  .if te*  bu- 
montra  fnrt  npposr.  |.*'><|<  luis 
t  lie  s-vio!cr.ts  dans  la  rtiaïuhrc 
ornrriunes  où  le  liiil  fut   n*;an- 

S   .J'i-iplr,     fri  tl^l  t;    r«.ji|"iv|t|0ll 

uni     il«     i.i     finir    ;    mais     il 

anitiiie  suite,    pirre    que  les 

<  le  rejeter  eut.  La  cou  luilc  que 


SAV  5 19, 

Halifax  avait  tenne  dans  cette  cir- 
constance ,  irrita  tellement  la  chant* 
bre  basse ,  qu'elle  l'accusa  d'être  un 
part  ban  du  papisme ,  et  l'ennemi  du 
roi  et  doda  nation ,  dans  une  requê- 
te qu'elle  adressa  à  Charles  II ,  pour 
demander  son  renvoi  du  conseil; 
mais  ce  ministre  exerçait ,  a  cette 
époque  ,  une  si  grande  influence  sur 
l'esprit  du  roi,  qu'il  obtint  la  dis- 
solution de  la  chambre  et  le  titre 
de  comte.  Le  bill  d'exclusion  ayant 
été  représenté  en  1G80,  Halifax  le 
combattit  encore,  et  déploya  beau* 
coup  de  talent  dans  cette  discussion. 
Ce  bill,  adopté  par  les  Communes , 
fut  rejeté  par  les  pairs,  ainsi  qu'il 
l'avait  déjà  été  l'année  précédente. 
Charles  11  étant  toml>é  malade  au 
mois  d'août  de  cette  année  (  1680) , 
Halifax  fut  nn  des  ministres  qui  con- 
seillèrent à  ce  prince  de  mander  se- 
crètement auprès  de  lui  leduc  d'York, 
qui  n'arriva  qu'après  le  rétablisse- 
ment de  la  santé  de  son  frère.  S'étant 
aperçu  que  ce  service  ne  lui  avait  pas 
fait  obtenir  l.i  confiance  du  duc,  et  que 
le  roi  lui  -  même  montrait  peu  d'é- 
garls  pour  lui ,  il  se  retira  de  l'ad- 
ministration ,  avec  Esscx  et  Temple. 
Au  mois  d'août  1O8.1,  le  roi,  qui 
desirait  donner  de  la  force  à  son  con  - 
scil ,  y  rappela,  avec  le  titre  de  «ht- 
de -du-  sceau  -privé,  Halifax,  qu'il 
avait  élevé  auparavant  au  rang  de 
marquis.  C'était  une  excellente  acqui- 
sition ,  car  Halifax  joignait  à  un  pro- 
fou  I  génie  une  grande  capacité  pour 
le  maniement  des  .-■  (faites  publiques. 
H  était  en  outre  considère  comme  le 
rhef  dece petit  corps  d'individinaux- 

quels  on  avait  donne  le  sobriquet  de 
trimmers  1  .  pane  qu'ils  affectaient 
de   conseiver  une  exacte  neutralité 


ft«i«  dm  ••»»• 


5i8 


SAV 


doit  en  latin,  par  Marq.  Frehcr ,  a 
été  imprimé  séparément ,  Heidel- 
berg ,  160 1 ,  in-o°. ,  et  a  la  suite  des 
NoUs  9  trad.  par  Isaac  Gruter ,  Ams- 
terdam ,  1 649 ,  in- 1 2.  Cette  édition , 
sortie  des  presses  des  Elzevirs,  est  re- 
cherchée. On  doit  encore  à  Sa  vile  :  I. 
Rerum  Anglicarum  scriptores  post 
Bedam  prœcipui ,  Londres ,  1  5q6  , 
in-fol.;  Francfort  9  1601 ,  même 
form.  :  la  première  édition  est  très- 
rare;  on  recherche  encore  la  se- 
conde ,  quoiqu'elle  soit  déparée  par 
de  nombreuses  fautes  typographi- 
ques. Ce  recueil  contient  les  Chroni- 
ques de  Guill.  de  Malmesbury,  Hen- 
ri de  Huntingdon,  Roger  Hoveden, 
Etheiwerd,  Ingulphe,  etc.  Sa  vile  y 
a  joint  :  Fasti  regum  et  episcopo- 
rum  AngUœ  usque  ad  fVithelmum 
Seniorem.  IL  Oratio  coram  regind 
EUzabethd  Oxoniœ  habita ,  anno 
159a;  ce  discours  n'a  été  publié 
qu'en  i'658,  par  Thom.  Barlow, 
Oxford,  in-4°.  Jean  Lamphire  l'a 
inséré  dans  la  Monarchia  Britanni- 
ca, 1681 ,  in-8°.  III.  Prœlectiones 
Xiii9  in  principium  elementorum 
EucUdis  ,  Oxford,  1621  ,  in-4°. 
Sa  vile  a  laissé  plusieurs  manus- 
crits ,  entre  autres  des  Notes  sur 
Y  Histoire  ecclésiastique  d'Eusèbe , 
dont  Henri  de  Valois  a  fait  usage 
dans  son  édition.  On  peut  consulter 
Ant.Wood,  Hisl.univ.  Oxoniensis; 
les  Mémoires  de  Niceron,  tom.  xvi, 
et  le  Dictionnaire  de  Chaufcpié. 
—  Un  autre  Henri  Savile  ,  surnom- 
mé le  Long,  qui  tirait  son  origine 
et  probablement  son  nom,  de  Sha- 
will  en  Yorkshire ,  fut  médecin , 
chimiste ,  mathématicien  et  anti- 
quaire ,  voyagea  en  Italie ,  en  Alle- 
magne, etc.,  et  mourut  à  Londres, 
âgé  de  quarante-neuf  ans ,  le  29  avril 
^17.  Il  avait  confié  à  Camdcn, 
k  la  publier ,  une  copie  fort  soi- 


SAV 

gnée  de  la  Chronique  d' Atser 
ne  de  Saint  David ,  qui  fut  im 
en  1602,  et  reparut  en  169 
les  soins  de  Th.  Gale.  W 
SAVILE  (  Sir  George),  n 
d'Halifax,  écrivain  et  homi 
tat  distingue  ,  mais  d'un  ca 
plus  qu'équivoque ,  descendai 
ancienne  famille  du  comté  d 
et  naquit  vers  i63o.  Il  était 
sir  William  Savile  ,  et  d' 
fille  de  Thomas  Goventry ,  loi 
de  du  grand  sceau.  A  la  n: 
son  père ,  il  succéda  au  titre 
ronet ,  que  celui-ci  avait  po 
fortune  du  jeune  Savile ,  son 
son  mérite ,  sou  attachement 
lui  de  ses  ancêtres  à  la  fami 
Stuarts,  lui  ouvrirent  la  roi 
honneurs ,  à  la  restauration  d< 
les  II  (  mai  1660  ).  Ce  1 
que  l'éleva  d'abord  au  rang 
d'Angleterre  ,  sous  le  titre 
comte  Halifax  ,  et  l'admi 
son  conseil  privé  au  mois 
1672.  Chargé  au  mois  de  ju 
vant  d'une  inissiou  diplomat: 
Hollande  ,  il  fut  traversé  dai 
négociation  par  le  duc  de  Bi 
ham  et  parlecointcd'Arlingt 
lui  avaient  été  donnes  pour  • 
nipotentiaircs  ,ct  il  fut  oblige 
venir  eu  Angleterre  sans  av< 
tenu  aucun  succès.  La  chalet 
mit  dans  la  discussion  du  ] 
non-résistanre  (  non -résistif 
bill  ),qui  avait  été  proposé,  en 
pour  prévenir  les  progrès  de  1 
républicain ,  et  la  manière  cn< 
avec  laquelle  il  se  prononça 
le  bill  de  tolérance,  lui  Grent 
la  place  qu'il  occupait  au  con 
y  rentra  cependant ,  en  i(>~< 
suite  du  changement  survcni 
le  ministère.  Les  chefs  du  parti 
excités  par  Shaftcsbury  ,  pr 
rent  au  parlement  un  bill  poi 


SAV 

ï  duc  d'York  de  la  couronne, 
.rédigé  dans  le*  termes  les  plus 
it*  ,  fui  conikjttii  parlldifax, 
r  ce  ministre  fut  loin  d'être  le 
ri  du  duc  d'York.  Mais  il  pen- 
c  lr  mnh.it  imnie  Jiat  de  cette 
un  devait  vire  le  boulevcrse- 
c  la  momrchic,  et  la  cre'ation 
Miveriienicnt  1-lcctif,  ou  plutôt 
république.  Un  semblable  ar- 
t  pouvait  paraître  au  moins 
rdiii.iired.ms  la  bouche  d'Ha- 
qui  no  cessait  de  tourner  eu 
c  le  »ysteuic  de  l'hérédité  des 
rt  qui  répétait  souvent  ,  en 
Fini  une.  cornpiraison  assez 
;  9  qu'il  ne  connaissait  per- 
qui  choiiit  un  cocher  pour 
sa  voiture,  uniquement  parce 
pin*  de  ret  individu  avait  clé 
-  rocher.  Mais  en  condamnant 
d'exclusion ,  le  vicomte  Hali- 
fip>s.i  de  mettre  à  l'autorité 
.  lorsque  la  couronne  lui  par- 
ait ,  des  limites  telles  qu'il 
apporter  de  changement  dans 
e  ft  djiis  l'état.  Ce  prince 
»t  ru  ,  p,ir  exemple  ,  aucun 
ir  *ur  le%  m  iti>  rcs  ecclesiasti- 
rn  l.i  -imposition  du  trésor  pu- 
ii  le  di  tut  de  fiire  la  pii\  ou 
rr.  qui  .lui  tient  été  confies  aux 
hiifibrrs  ilu  parlement.  A  la 
Su  roi  elles  devaient  continuer 
.|'»tinn  mri:t  ,  et  prendre  les 
lr  l'.i  imuusf ration,  hc  conseil 
|sé  sur  les  importâmes  ques- 
•ii  n^i|f.«u  ntiiii  projet d'Hali- 
te  lit  id'iptiT  aux  rom'e*  d'Ks- 
br  Ynid»rl.ifi  i;m  iisSliaftr«hlt- 
nontra  tort  oppose,  [.«■«•ilrluits 
ti.  \-vio!ri;ts  dans  la  cli.iuihi'C 
»r:i7i<me%  ou  le  bill  fut  m:aii- 
ad'ipïi-,  r:i  il^i •-  roppoMtion 
irti  d'  li  (t)iir  ;  nuis  il 
afhuiie  suite,    pirce    que   les 

le  rejetèrent.  I«a  cou  lui  te  que 


SAV  5t<y 

Halifax  «Tait  tenue  dans  cette  cir- 
constance ,  irrita  tellement  la  cham- 
bre basse  »  qu'elle  l'accusa  d'être  un 
partisan  du  papisme ,  et  l'ennemi  du 
roi  et  doda  nation,  dans  une  requê- 
te qu'elle  adressa  à  Charles  II,  pour 
demander  son  renvoi  du  conseil; 
mais  ce  ministre  exerçait ,  à  cette 
époque  ,  une  si  grande  influence  sur 
l'esprit  du  roi,  qu'il  obtint  la  dis- 
solution de  la  chambre  et  le  titre 
de  comte.  Le  bill  d'exclusion  ayant 
été  représente'  en  1680,  Halifax  le 
combattit  encore,  et  déploya  beau- 
coup de  talent  flans  cette  discussion. 
Ce  bill ,  adopté  par  les  Communes , 
fut  rejeté  par  les  pairs ,  ainsi  qu'il 
l'avait  déjà  été  l'année  précédente. 
Charles  II  étant  tombé  malade  au 
mois  d'août  de  cette  année  (  1680) , 
Halifax  fut  un  des  ministres  qui  con- 
seillèrent à  ce  prince  de  mander  se- 
crètement auprès  de  lui  leduc  d'York, 
qui  n'arriva  qu'après  le  rétablisse- 
ment de  la  santé  de  son  frère.  S'étant 
aperçu  que  ce  service  ne  lui  avait  pas  ■ 
fait  obtenir  l.i  confiance  du  duc,  et  que 
le  roi  lui  -  même  montrait  peu  d'é- 
gards pour  lut ,  il  se  retira  de  l'ad- 
ministration ,  avec  Essex  et  Temple. 
Au  mois  d'août  iGHjl,  le  roi,  qui 
désirait  donner  de  la  force  à  son  con- 
seil ,  y  rappela ,  avec  le  titre  de  gar- 
de-du -sceau -privé,  Halifax,  qu'il 
avait  élevé  auparavant  au  rang  de 
marquis.  C'était  une  excellente  acqui- 
sition ,  car  Halifax  joignait  à  un  pro- 
fond génie  une  grande  capacité  pour 
le  maniement  des  affaires  publiques. 
Il  était  en  outre  considc'ré  comme  le 
chef  dece  petit  corps  d'iudividusaux- 
quets  on  aviit  donne  le  sobriquet  de 
trimmers  { 1  \  parce  qu'ils  affectaient 
de   couscivcr  une  exacte  neutralité 


,i       /nmn'f    •i.lil1.'    |irO|ifrluru*    <  •  lui    fflll     lMf« 

riAi*  dm  •«'••. 


5?o  SAV 

entre  tous  les  partis  qui  divisaient 
l'Angleterre.    Après  la  découverte 
de  la  conspiration  de  Bye-House, 
dont  Hume  regarde  la  réalité  com- 
me incontestable,  et  l'exécution  de 
lord   Russel ,  d'Algernon  Sidney , 
etc. ,  le  parti  royaliste  poursuivit  avec 
une  grande  rigueur  tous  ses  a d versa i- 
res, dont  plusieurs  furent  condamnés  à 
diverses  peines.  Leduc  de  Monmouth , 
impliqué  dans  la  conspiration,  avait 
pris  le  parti  de  se  cacher.  Ce  fut  dans 
cescirconstancc  qu'Halifax ,  qui  com- 
mençait à  craindre  que  le  parti  qu'il 
appelait  exagéré  n'acquit  une  trop 
grande  prépondérance  ,  ménagea  , 
entre  Monmouth  et  le  roi  une  récon- 
ciliation qui  Le  fut  pas  de  longue  du- 
rée (  Fojez   Monmouth  ).  Lors- 
que Jacques  II  monta  sur  le  trône 
(  février  i685  ),  ce  prince  ne  chan- 
gea point  les  principaux  officiers  de 
la  couronne,  quoiqu'ils  fussent  pro- 
testants; et  non-seulement  il  nomma 
le  marquis  d'Halifax  président  du 
conseil,  mais  lorsque  celui-ci  vou- 
lut excuser  quelques-unes  des  opi- 
nions qu'il  avait  soutenues  sous  le 
dernier  règne ,  le  roi  l'interrompit 
en  lui  disant  «  que  de  toute  sa  con- 
duite, il  ne  se  rappellerait  que  son 
opposition  énergique  au  bill  d'exclu- 
sion. «Comme  il  avait  depuis  refusé 
son  consentement  au  rappel  des  ac- 
tes du  test,  et  s'était  prononcé  avec 
chaleur  contre  les  mesures  de  la  cour, 
le  roi  exigea  de  lui  sa  démission ,  en 
1686,  en  lui  disant  que,  quoiqu'il 
n'eût  pas  oublié  ses  services  passes, 
il  se  voyait  obligé  de  l'éloigner  de 
ses  conseils,  où  il  était  résolu  de  con- 
server l'unanimité.  Lorsque  le  prin- 
ce d'Orange  eut  débarque  en  Angle- 
terre, à  la  tête  d'une  armée  hollan- 
daise, le  roi,  à  qui  la  défection  de 
plusieurs  de  ses  sujets  et  de  sa  pro- 
pre fille ,  avait  inspiré  des  craintes 


S 


SAV 

sérieuses ,  envoya  Halifax ,  Notfiu- 
gham  et  Godolphin  ,  ponr  traiter 
avec  son  gendre  ;  et  celui-ci  les  ren- 
voya avec  des  propositions  assez  di- 
res. Jacques  refusa  de  les  accepter,  et 
s'embarqua  pour  la  France.  Les  lords 
qui  se-  trouvaient  à  Londres,  s'as- 
semblèrent alors  à  l'hôtel- de-ville, 
sous  la  présidence  d'Halifax ,  et  pri- 
rent, dans  cette  extrémité, des  mesu- 
res pour  assurer  le  salut  de  l'état 
Les   vents   contraires    ayant  forcé 
Jacques    II  de  relâcher  à  Fevexs- 
ham ,  et  la  populace  s'étant  opposée 
à  son  départ ,  Halifax  fut  un  des 
lus  actifs  à  presser  son  souverak 
e  retourner  dans   sa  capitale;  et 
par  une  contradiction  difficile  à  es> 
pliquer,  et  peu  Honorable  povee 
seigneur,  lorsque  Jacques  II  futm- 
tré  dans  le  palais  de  ses  pères ,  Hali- 
fax accepta,  avec  lecomtcdeShrem- 
bury  et  lord  Delamcre,   l'odieaR 
commission  de  lui  signifier ,  au  do* 
du  prince  d'Orange  ,  l'ordre  d'ea 
sortir  de  nouveau ,  et  de  se  retirer 
à  Hull.  Dans  le  parlement,  ou  plutôt 
dans  la  Convention  (a)  qui  s'assen- 
bla  après  que  le  départ  du  roi  fat 
connu  ,  Halifax  choisi  pour  orateur 
de  la  chambre  haute  ,  soutint  avec 
vigueur  la  motion  qui  tendait  a  dé- 
clarer le  trône  vacant ,  et  à  établir 
la  souveraineté  dans  les  personnes 
réunies  du  prince  et  de  la  princesse 
d'Orange.   Cette  motion   ayant  èi 
adoptée,  ce  fut  lui  qui  fit  Je  t*a  février 
1689,  au  nom  des  pairs  et  des  com- 
munes, une  offre  solennelle  de  la  cou- 
ronne aux  deux  époux.  II  obtint àt 
nouveau  le  poste  de  secrétaire  <h 
sceau  privé  ;  mais  ,  dans  la  sessios 
qui  suivit   l'avènement  de  Gailbt- 


(a)  Le  parlement  qui  sVtaif  rcttni  A  la  reaîw»* 
tion  de  <lliarlei  II ,  «Tait  pri*  la  mène  dear&aaim< 
pour  eipriuier  qu'il  était  amemLlé  tan*  qu'un  •** 
•HÏri  l«s  forants  «rdùiairaj  «|  JayuW. 


SAV 

e  enquête  sur  les  procès 
*cl  ,d'  \lg<»riioii  Sidncy  et 

ri'iKpirafciirs  de  Rye- 
nt  été  or  tonnée,  Halifax, 
•rtiedu  conseil,  en  i()83f 
la  nu ir,  rt  montra  mie 
:n-s  ('i"i,onrr,.  rontn*  l?s 
•luuvi-i  urinent,  jusqo'.i  sa 
cen  i<m>'».0ii  voit  d'après 

ivons  rapporté  du  mar- 

■  \  ,  »|u'i:  t-t.flit  fort  jurons- 

i'I'IC.   |I(M  M'Ilipi||(MI\,Cl 

pr-»_  .uinVs.  Doue  d'une 
I  lillnitr,  d'un  esprit  fin 

•  t  tu-  enclin  .1  l.i  s  .il  ire, 
h. il*  n^istrr  .m  dr>ir  de 
'■'"  «»'»! .  même  d.ins  la 
le*  -iMiirr*  1rs  plus  sé- 
'"înnu'il  l.inç.i  tVr.jiurn- 
u  cas  mes  contre  l.i  relj- 
vi  pour  un  athée.  L'évc- 
.  'p»!  1' -i v.itt  connu  parii- 

.  If  jijstifio  .i  ce  .sujet, 
.l'i'i-îirili»  plusieurs  rails 

*  V,r  leur  éleg.'incf*.  I. 
i  un  rrimmer:  Personne 

mi  et  tt  <pir  lui  de  pein- 
ÎiMi-  i  .iMi-têre,  puisque 
"  fit  prr.  II.  M*i\à  une 

In  tt finir  d'un  l'.quivu- 

'.'ttrs  à   un    Ihssidtnl  t 

""'  >!';*  'tftiti  nd'mdul- 

;.»r  >(  M.j.sir.  V.  L'ne 

i'»;ij.  \  I.  Maximes 
.*  tvs  Opi^mles  fipeiil 
j  ri'!ir-i-ii  170}.  in  S».  ; 
i   1717.   un.-  V.  r-li'inii 

■  !»!m  2rpuis.*i'Us  Ir  nom 
NIL  t'aractm  du  rot 
.  .l'i'piel  f>n  .i  jouit  1rs 
l'iat.iu-..  17V).  in-S". 
f'  rt  tirl'ni'.jur  iiurn  t. 
■1  »•  itr  •!*-  Y Histf^rr  ,le 
.  [  ir  rp  prel.iî.  \\.  (■/,- 
i<r^  inities  mrlri  recrus 

/  .  Il ,  /// ,  «rt  <fc  /h- 
■»vec  des  remarques  sur 


5a  1 


SAV 

leurs  fidèles  conseillers,  et  sur  leurs 
faux  favoris,  1(189.  Il  laissa  aussi 
des  Mémoires  de  s  un  temps,  extraits 
d'un  journal  où  il  avait  inscrit  jour 
par  jour  les  conversations  qu'il  avait 
eues  avec  Charles  II  et  avec  les 
homme**  les  plus  distingués  de  l'épo- 
que. Il  fut  fait  d-ux  copies  de  ces 
Mémoires,  dont  l'une  tomba  entre 
les  mains  de  Daniel ,  comte  de  Not- 
finghim  ,  et  fut  détruite  par  lui. 
L'autre  échut  à  Lady  Burlington  , 
petite- fille  du  marquis  ,  et  resta  long- 
temps en  sa  possession  ;  mais  Pope , 
suivant  ce  que  dit  lord  Orford  à 
M.  Malone,  ayant  trouve,  en  par- 
courant ces  Mémoires,  que  les  catho- 
liques y  et  tient  représentés  sous  des 
couleurs  défavorables,  décria  cette 
dame  ,i  les  brûler.  I) — z — s. 

SW1NK  '  Cn ARLES  LaFOïTT  DE  ), 

évéq  ie  de  Viviers,  né  à  Km  brun»  le 
17  février  17  }a,  fut  destiné  par  sa 
famille  a  l'état  ecclésiastique,  et  de- 
vint grand-vicaire  de  Mende.  Nomme 
à  l'évèché  de  Viviers,  il  fut  sacré 
le  -tf i  juillet  1778,  et  assista  à  l'as- 
semblée du  clergé  de  178a  ;  il  avait 
été  de  celle  de  17OJ,  quoiqu'il  ne 
fût  pas  encore  prêtre  (  1  ).  La  révo- 
lution le  précipita  dans  des  écarts 
fort  extraordinaires.  Kn  1791 ,  il  re- 
mit la  démission  de  son  éveché  aux 
électeurs  du  département ,  afin  ,  di- 
.*ait-il  ,  de  les  faiic  rentrer  dans  leurs 
droits  ;  ayant  prêté  le  serment ,  il 
fut  élu  de  nouveau .  et  ne  s'intitula 
plus  qu'cfi'qucdel'Aidcrhc.  Dnisnn 
Ex  Titien  dfi  pria  i/'Cj  de  la  cons- 
titution civtle  du  clergé  ,  il  établis- 
sait que  tout  évêque  et  tout  prêtre 
pouvait  exercer  sou  ministère  par* 
tout.  Le  P.  Lambert  publia,  contre 


(•'(-•I*  Or  l'i  f»|f  1  li  •■!  |im  if*  »'■  '  1  m«-r  «Lut 
•tr  p.  m  tirwt  I  >|4-«,  >|  i|  lu)  ,  a  „  , -l\-  ,  avri  M.<it- 
M»»iiij»,  iililnir  >Ih  pu  !•■       iU>  .Y  l /*.■*•«  rf«lt|  J'ifc 

•#■#"«    «11*.  MALHLAT..I. 


520  SAV 

entre  tous  les  partis  qui  divisaient 
l'Angleterre.    Apres  la  découverte 
de  la  conspiration  de  Bye-House , 
dont  Hume  regarde  la  réalité  com- 
me incontestable,  et  l'exécution  de 
lord  Russel ,  d'Algernon  Sidney , 
etc.,  le  parti  royaliste  poursuivit  avec 
une  grande  rigueur  tous  ses  adversai- 
res^ ont  plusieurs  furent  condamnés  à 
diverses  peines.  Le  duc  de  M onm ou th, 
impliqué  dans  la  conspiration,  avait 
pris  le  parti  de  se  cacher.  Ce  fut  dans 
cescirconstance  qu'Halifax ,  qui  com- 
mençait à  craindre  que  le  parti  qu'il 
appelait  exagéré  n'acquît  une  trop 
grande  prépondérance  ,  ménagea  , 
entre  Monmouth  et  le  roi  une  récon- 
ciliation qui  ne  fut  pas  de  longue  du- 
rée  (  Foy&t   Monmouth  ).  Lors- 
que Jacques  II  monta  sur  le  trône 
(  février  i685  ),  ce  prince  ne  chan- 
gea point  les  principaux  officiers  de 
la  couronne,  quoiqu'ils  fussent  pro- 
testants; et  non-seulement  il  nomma 
le  marquis  d'Halifax  président  du 
conseil,  mais  lorsque  celui-ci  vou- 
lut excuser  quelques-unes  des  opi- 
nions qu'il  avait  soutenues  s  nus  le 
dernier  règne,  le  roi  l'interrompit 
en  lui  disant  «  que  de  toute  sa  con- 
duite, Une  se  rappellerait  que  son 
opposition  énergique  au  bill  d'exclu- 
sion. «Gomme  il  avait  depuis  refusé 
son  consentement  au  rappel  des  ac- 
tes du  test  y  et  s'était  prouoncé  avec 
chaleur  contre  les  mesuresdela  cour, 
le  roi  exigea  de  lui  sa  démission ,  en 
1686,  en  lui  disant  que,  quoiqu'il 
n'eût  pas  oublié  ses  services  passés, 
il  se  voyait  obligé  de  l'éloigner  de 
ses  conseils,  où  il  était  résolu  de  con- 
server l'unanimité.  Lorsque  le  prin- 
ce d'Orange  eut  débarque  en  Angle- 
terre, à  la  tête  d'une  armée  hollan- 
daise ,  le  roi ,  à  qui  la  défection  de 
plusieurs  de  ses  sujets  et  de  sa  pro- 
pre fille ,  avait  inspiré  des  craintes 


SAV 

sérieuses ,  envoya  Halifax ,  Ne 
gham  et  Godolphin  ,  pour  t 
avec  son  gendre  ;  et  celui-ci  le 
voya  avec  des  propositions  as» 
rcs.  Jacques  refusa  de  les  arcepi 
s'embarqua  pour  la  France.  Les 
qui  se-  trouvaient  à  Londres, 
semblèrent  alors  à  l'hôtel- de- 
sous  la  présidence  d'Halifax  ,  1 
rent,  dans  cette  extrémité,  des 
res  pour  assurer  le  salut  de 
Les   vents   contraires    ayant 
Jacques    II  de  relâcher  à  F< 
ham ,  et  la  populace  s'étant  oj 
à  son  départ ,  Halifax  fut  1 
plus  actifs  à  presser  son  sou 
de  retourner  dans    sa   capiu 
par  une  contradiction  difficile 
pliquer,  et  peu  Honorable  p 
seigneur,  lorsque  Jacques  II  f 
tré  dans  le  palais  de  ses  pères 
fax  accepta,  avec  le  co m tede  SI 
bury  et  lord  Delamcre,    I'< 
commission  de  lui  signifier ,  a 
du  prince  d'Orange  t  l'ordr 
sortir  de  nouveau ,  et  de  se 
à  Hull.  Dans  le  parlement,  ou 
dans  la  Convention  (a)  qui  s' 
bla  après  que  le  départ  du  1 
connu  ,  Halifax  choisi  pour  < 
de  la  chambre  haute  ,  soutir 
vigueur  la  motion  qui  tendai 
clarcr  le  trône  vacant ,  et  à 
la  souveraineté  dans  les  per 
réunies  du  prince  et  de  la  pr 
d'Orange.   Cette  motion   aya 
adoptée,  ce  fut  lui  qui  fit,  le  23 
1689,  au  nom  des  pairs  et  de 
mimes,  une  offre  solennelle  de 
ronne  aux  deux  époux.  II  ot 
nouveau  le  poste  de  sécréta 
sceau  privé  ;  mais  ,  dans  la  : 
qui  suivit   l'avènement  de  G 


(a)  l*  parlement  qai  sYUit 
tion  de  Cbarlei  II ,  mrût  prit  la 
pour  ri  primer  qu'il  rUit  «M 
•uiri  le»  formes  «rdiuftjn*  et 


èU 
•  dé 


SAV 

une  nupirtr  sur  le*  procès 
iirwel  .d'VlprniMiSidnrjct 

iv.int  t-iéi>r  Ion  née,  HiJif.ix, 
lpjrtir.lumuH.il, «  ,(JS3, 
■  le  l.i  rmir .  ci  itiiitilij  mi)! 
in  iris  |ii-i>ii>.iii-i<<- rimiiv  |.-* 
l.i'W|'i'i« 


SAV 


Su 


iï.Om 


apic! 


MPPurtrd.  .... 
i..r.i\ .  .[u  i.  1-Niir.iiiiiK-uns. 
.Ml.T.r.,M-.,,n..H.--».rl 

*i|*<  .ii.i- Iiuué  dW 

I  '  'Il  ■un- .  ffuii  i -.j.ril  lin 

ii.i-rtii-,  .ii,;ii,.,  i.,,,,tir. 


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t.   .[■.!  TH-lll  < ]M1I1- 


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»»r»|-lr.|l..M.*Hr 

r  t„.i.,„.  ,runi:«„„-i 

.  /  (..■  «  i-  /i ,.,:,',,.(. 

"■■  V.ili   n.ï.miul 

•■• m  ;..,..  v./w 

.  I'-.;.  M.  Ihr-iiirt 
lu»*   m  Oputnita   fil  n.l 

iiii|'fi"irTii  i7»(.  in  H".; 
-ni  1717,  une  1*.  édition 
.  [..!.  .4  rirjxm  «nui  le  non 

:    VII.  f Wrtclmr  in    roi 

//.  anip*l  un  1  jmul  la 


leur»  fidèles  conseillers,  et  sur  leurs 
faux  f.ivoiis,  l'iMj).  H  l.ii's*  aussi 
îles  Meiuoin-s  île  nui  Irmp*.  extraits 
d'un  journal  1111  il  .«.ut  iincrii  juur 
par  ;oni-  le*  ronvrriJtiiiiis  iju'il  .iv.iil 
,...s  arec  r.liarlr*  M  M  arec  Ici 
lionirrn-.  le*  plus  Jî-tiiipir* de  l'épo- 
■l'.f.  Il  fit  f.ul  ri- m  ropirs  île  res 
Mémoire*.  d»lil  l'une  tu mlia  mire 
les  main»  .1?  lfai.ii-1 .  rnrair  de  Not- 
liufihim,  rt  fut  détruite  |«r  lui. 
[.'.mire  rrli.it  ..  I.vly  rVirliupKm  , 
J>eliii-(il1c  du in.ir.piii  .  ri  rvMa  lung- 
rmips  rn  sa  piMt*Ȕon  ;  niais  P.ipe , 
suivant  rr  qui1  du  l.ir.l  Oifurd  à 
M.  ll.di.ui-.  .iv.1111  iruuvr.  rn  |i*r- 
r..iiaiiieesMe"ini.iri-*.q.irlrsr.1lh.r. 
U-|!itN  v  r'i.irnl  ri-pn:-i'iÉii  s  *<iu«.  des 
rnii'eiii'iiUjMT.ililis,  .l..th  celte 
iLtur..  1,-liiûl.r.  Il— t— s. 

SlWMi  IIuibu*  l.ii»'iiit\ 
rvrqierie  Viwn.iiii.i  Kmhriiii.lc 
1  -  t.-vrier  1  -  i  1  .  fui  di-tlinr  par  >a 
rouille  .1  IVtal  rrrWa»nqi:r .  1 1  .Ir- 
*iu'-r;ran.|.riwir.'drMciidr.S.,niBw' 
.1  IVïiVhe  de  \  ivierv  .  il  fut  uni 
le  ni  juillet  1— H,  .-t  iwli  â  IV- 
«einli'rVduilT^vdr  17H1  :  il  «Tilt 
«v  dr  rrllr  île  i;(iï  .  qumqu'il  11e 
fût  pi,  inrnre  prêtre  1 ..  I.a  revu- 
Intiun  Ir  nrr.iiuu  d..s  de*  rrarts 
f...trvr..'.rl.i...rrv.i:u  i-.,.  ..I  re- 
mit I ,  il,-.l  -  ....  Jr«.ii  rt'r.lu-  aui 
rliTti  -in  ilu  ■l-'i-iii-mi-iii,  alin.  di- 
sait-d  ,  dr  la  lui  r  rrnircr  djnt  U 
droit»  j  iy  joi  priM  U  1 
fui  via  de  wm<  ,  rt  ■ 
jd.it  ^aVtfipjfdrl'A.dccI 
Ejitmtn  tùi  ffin-  •/**  4 
titulitm  emU  dit  tierce 


(•7'hi.  m-ej".     mû  ipe  tout  erefM 


5ii 


SAV 


cet  Examen  et  contre  quelques  au- 
tres écrits  du  prélat ,  quatre  Lettres 
où  il  relevait  ses  erreurs  avec  force 
Une  Instruction  pour  les  habitants 
de  la  campagne  ,  présentait  des 
assertions  plus  étranges  encore  , 
et  fut  réfutée  par  l'auteur  des  Nou- 
velles ecclésiastiques  (  179a  )  , 
qui  feignit  de  croire  qu'elle  n'était 

Sas  de  M.  de  Savine;  c'était  une 
éclamation  contre  les  vœux  de  re- 
ligion. Peu  après  ,  il  lui  tomba  dans 
l'esprit  de  sacrer  évêques  deux  de 
ses  curés,  et  le  24  luin  l79*>  ^ 
conféra  l'ordination  épiscopale  aux 
sieurs  Chaussi  et  Perbost  :  le  dernier 
se  maria  depuis.  L'évêquc  prononça 
un  discours  dans  cette  cérémonie, 
et  dit ,  entre  autres,  aux  deux  curés 
qu'ils  avaient  désormais  autant  de 
pouvoir  que  lui ,  à  la  réserve  du 
reste  de  privilège  que  lui  accordait 
la  nouvelle  constitution,  et  qui  vrai- 
scmblablement  allait  bientôt  finir 
avec  elle.  Il  prêta  aussi  son  ministère 
pour  sacrer  les  évêques  constitution- 
nels de  Vaticlusc  et  de  P Isère.  Les 
abjuratious  scandaleuses  qui  éclatè- 
rent dans  la  Convention  ,  trouvèrent 
en  lui  un  imitateur:  le  Ier.  décem- 
bre 1793,1!  vint  prononcer,  devant 
le  conseil  d'administration  du  dé- 

Sartcmcnt,  un  discours  rempli  de 
lasphèmes  ,  et  là  ,  se  dépouillant 
houtcusemcntdc  ses  ornements  pon- 
tificaux, il  livra  sa  crosse  ,  ses  mi- 
tres, sa  croix  ,  son  calice ,  son  vase 
pour  les  saintes  huiles  ,  etc.  Obligé 
de  se  retirer  à  Embrun  ,  sa  patrie , 
il  voulut  acheter  sa  tranquillité  par 
une  seconde  abjuration  ;  mais  tous 
ces  actes  de  soumission  ne  purent 
empêcher  qu'il  fut  envoyé  prison- 
nier à  la  Conciergerie  à  Paris.  Rendu 
à  la  liberté  après  le  9  thermidor  .  il 
prouva  que  l'adversité  ne  l'avait  pas 
cl*  '*u  avait  cru  devoir  prendre 


3AV 

des  mesures  pour  l'administratica 
spirituelle  de  son  diocèse,  et  M.  Da- 
viau ,  archevêque  de  Vienne ,  et  son 
métropolitain  ,  en  avait  été  chargé, 
par  commission  spéciale  du  saint 
siège.  M.  de  Savine  conseillait  à  ceux 
qui  admettaient  le  principe  de  la  ju- 
ridiction ,  de  s'adresser  à  l'arche- 
vêque, reconnaissant  que  lui-même 
n'avait  pas  de  juridiction  proprement 
dite.  Telle  était  son  opinion  en  1795 
et  en  1796;  mais  en  1797  ,  ce  ne  fut 
plus  la  même  chose.  11  voulut  re- 
prendre la  conduite  du  diocèse  qu'il 
avait  abandonné ,  s'éleva  contre  le 
pape ,  contre  l'archevêque  de  Vien- 
ne ,  et  dénonça  même ,  après  le  18 
fructidor,  les  membres  du  conseil 
établi  par  M.  Daviau.  Le  1 1  octo- 
bre 1797  ,  il  s'avisa  d'adresser  aux 
citoyens  de  l'Ardèche  une  déclara- 
tion où  il  annonçait  que  tous  les  prê- 
tres pouvaient  absoudre  partout  et 
toute  sorte  de  fidèles,  et  qu'ils  avaient 
tous  les  pouvoirs. Enfin  il  tomba  dans 
des  erreurs  capitales,  anéantissant 
l'autorité  de  l'Église  ,  les  lois  de  la 
discipline,  les  empêchements  du  ma- 
riage ,  le  jeûne  et  l'abstinence,  enfin 
la  célébration  des  fêtes,  contre  la- 
quelle il  fit  un  écrit.  On  l'accuse 
d'avoir  autorisé  le  divorce ,  le  ma- 
riage des  prêtres,  P  usage  du  fran-  [ 
çais  dans  les  offices,  et  des  change- 
ments dans  les  rits.  Ses  aberrations 
furent  telles,  qu'on  le  mit  dam  l'hos- 
pice des  fous  de  Charcnton ,  et  il  y 
passa  plusieurs  années.  Son  état  s*é- 
tant  ensuite  amélioré,  il  sortit  de  cette 
maison ,  et  retourna  dans  sa  patrie, 
où  il  mourut  en  181 4*  Des  lettres 
que  nous  avons  lues  prouvent  qu'il 
reconnut  ses  erreurs  ;  il  écrivait  à 
M.  de  Mons,  aujourd'hui  archevêque 
d'Avignon ,  qu'il  déplorait  ses  écarts , 
rétractait  ses  écrits ,  et  priait  le  clergé 
de  son  diocèse  de  ne  se  souvenir  de 


SAV 

!ai  que  pour  le  plaindre  et  prier  en 
m  faveur.  J'ai  été  dans  une  espèce 
de  démence  ,  disait-il ,  depuis  tpic 
j'ai  prrtê  le  serment.  Dans  une  .1  ti- 
tre lettre  .lu  mois  de  septembre  1 H 1 1 , 
il  faisait  dr&  avcu\  plus  humiliants 
encore  ,  et  montrait  une  douleur 
profuir lr  du  pisse.  La  plus  grande 
partie  des  deuils  de  cet  article  est 
tirer  de  lettre*  sur  l'état  du  diocc.se 
de  Viviers,  publiées,  vers  1H00 ,  par 
M.  l'abbé  Vcmet  ,  grand- vic.iiic  de 
Viviers,  et  supérieur  du  séminaire 
de  cette  ville.  V — t — t. 

SAVIQLl  L«his-Viltor  ' ,  poète 
italien,  ne  a  Bologne,  en  1721),  an- 
nonça .  de  lionne  heure,  ses  heure  uses 
dispositions  pour  la  poésie,  durit 
rico  ne  semblait  devoir  le  distraire, 
lorsque,  mécontent  des  réfur  mes  que 
le  cardinal  Huoncompagui  cs*ava 
d'introduire  dans  cette  ville,  et  qui 
tendaient  .1  r.ibnssemcnt  des  familles 
privilégier*  ,  il  se  rangea  du  côté  des 
Opposants  .  et  fut  au  nombre  drs  *r"- 
Da  leurs  ditgrarit-s  sous  le  gmiieriir- 
neot  papil.  Plus  docile,  du  temps  de 
la  république  Cis'uuLme  ,  i!  m  de- 
vint l'un  des  députe*  envolés  i  l'.iiis 
pour  traiter  avec  le  I)imt<nir.  Il 
parut  en  «tut  •-  au\  mmic*  s  de  Lvmi  , 
OU  il  se  Herlir.i  pn'ir  le  pull  •jniiji. 
nant  :  et  apies  a\uir  ctr  prnilimé 
membre  du  rorps  b-^is'alif  a  Mil  iii  , 
il  ne  de  1 u^ui  p is d'.n  eeplri  I  <  |il  ire 
de  pmfe««etir  le  fiifdoni.itir  1  l'om- 
▼ersili.'ileituh-'jue.fju'-l  ;u«  s  |»«ns|.*, 
pilb-l'-r*  il. m-»  -  »  |fiii:  s*e  •«■<•:«  lr  II- 
tfe  t\\4rni'n  .  i-urcnt  un  tel  *m  ■  «  s  . 
«pie  tui.ti  «  lis  jin«-is  île  l'It.ilie  fi- 
rent eu  i:i'"iwni'  ht  |>  (ir  en  1:1  >!ti- 
pher  les  t  liti«ms.  i  j  lin  in!  w  «  jcu- 

f>os«"  de  rli  i|i«m:is  ah  irp  mili  |  .  ■. 
lieu  dljiii  s  <jr  1  i*  imi'i  i.ir  le  !'■:>  de- 
Iit -i!  if  Vi'i|itri\  «j  ."'•  le^i.i*  \\  :i 
1*«-'it  .1  r.eiïfi .  \*|  h  ii.l  .1  1 1  n  |-  1 1- 
Ii'ju  d'histoiun  ,  apn-s  avuir  cn-fitc 


SAV 


5a3 


celle  de  poète,  Savioli  avait  entrepris 
une  traduction  de  Tacite ,  et  la  ridac- 
t iu u  dos  Anm di  lltdo^nesi ,  que  sa 
mort,  arrivée  le  1".  septembre  180.4, 
ne  lui  a  point  permis  de  terminer. Ou 
.1  de  lui  :  I.  ,tmori%  plusieurs  éditions, 
dont  les  plus  ri  cherchées  .-ont  celles 
de  liodoni,  i-i|î  ,  Î!i-.J°.  et  in-ifi, 
et  iKo-ji  ,  in- i".  11.  Annali  Bfln- 
gue.fi  ,  quatre  parties  en  deux  gros 
volumes,  iii-.f".  f  H.issano,  17H4. 
Klles  commeiicerit  .i  Tau  née  UVS  de 
Home,  et  ne  vont  pas  plus  loin  que  l'an 
ri'jmdej.-fi.  I,a  pieiniêie  partie,  qui 
doit  être  regardée  comme  nue  in- 
troduction de  l'ouvrage,  et  qui  se 
termine  avec  la  mort  de  la  comtesse 
Mathildc,  an  ivre  eu  I  I  1  î  .  est  trai- 
tée avec  peu  de  dévcliqqu-iueiit  et  de 
détails.  La  »eci.nde  époque  s'ouvre 
par  un  évëiieiueiit  important  dans 
l'histoire  moiciuc,  c'est- i-dirc  par 
l'éclat  que  j«  ta.  .iu  ciiiiiruiiicfiiiciit  du 
douzième  »iiVle  ,  l'université  de  Bo- 

lu ri  ire  au\  ti.i\a<i\  d'Irncrius 

r  ... 

ou  Wariienus  ,  qui  y  toi.  la  une  nou- 
velle école  ib"  iMii^piuib'ii'e.  Chaque 
paiïie  des  .I*rudi  H'ItB^nrù  est 
s'ii\  ie  d'un  volume  de  dm  u'ip-iit*  ti- 
rrslesaii  hivr*  d'Italie.  III.  /"/:»*/*•, 
triditilimi  italienne  ,  aue  le  !•  \te  , 
Pirine.lbi  bmi,  iH-.  \  ,  in-  J  '.,  le  prr- 
HiiiT  V'ibnur  m  ;ih  un-ut.  A-— ••— s. 
SVVlIlK  lli  -wt  1: 1  r-.  1  I".  m  ,  dit 
.m\  ïdanrhr*  Mains  ,  fwi  lati  ur  rie 
li  ni.n--:ii  ri«-  Si\"ir.  vii ait  en  l'an 

|  f»  m.  ■  l!|l.    «>]  ppOM1  né  \«  i"  I    1  u  ■«<)<•. 

,N«ui  online  « -t  e:.\i  luppi-i1  d  une 
-ru.  1-  iib-i  unie.  <  lu  *  ^'  *eub  ment 
M'ie  H/h  pi  rc  *■'"  ImJ.ir..»  (  |ii  l««.  I  i  ; 
et  q  ie!q-!»-*  i:ifi:.n"! ■  :.!*■  puïciil  i* 
i  nuH'    q  j'i      €  S  i ■!     si\««M        »  .     I-a 


v     ■  .  .f 


•  « 


•  t...K      u      /•     <'• 


5*4  SAV 

maison  de  Savoie  s'est  dite  issue 
des  Olhoii  de  Saxe;  et  elle  a  rattaché 
sa  généalogie  à  Wittikind.  Celte  ori- 
gine commune  fut  admise ,  dans  le 
quinzième  siècle  ,  par  les  princes  de 
la  maison  de  Saxe,  qui  des -lors  re- 
gardaient comme  honorable  l'allian- 
ce de  la  maison  de  Savoie  ;  et  cette 
dernière,  dès  le  même  temps,  plaça 
en  chef  de  son  écu  les  armoiries  de 
Saxe.  Humbert  aux  Blanches  Mains 
fut  employé  par  Rodolphe  III,  dit 
le  Fainéant,  roi  de  Bourgogne,  dans 
l'administration  de  son  royaume.  Il 
dut  à  la  libéralité  de  ce  prince  les 
premières  possessions  de  sa  famille 
dans  la  Savoie  propre  et  la  Moricn- 
ne.  Le  titre  de  comte  y  était  joint  , 
sans  être  attache  cependant  à  aucu- 
ne province.  Rodolphe  III  étant 
mort  en  io34,  l'empereur  Conrad 
le  Saiiquc,  recueillit  son  héritage  , 
qui  lui  tut  dispute  par  plusieurs  sei- 
gneurs, euire  autres  par  Gérold,  com- 
te de  Genevois.  Humbert,  au  contrai* 
re,  embrassa  la  cause  de  l'empereur  : 
il  combattit  Gérold  avec  avantage; 
le  défit  dans  Genève  même,  ou  il  lui 
livra  bataille;  et  reçut  de  l'empe- 
reur, en  récompense,  de  nouveaux 
fiefs  dans  le  Faucigni ,  le  Bas-Cha- 
blais  et  la  val  d'Aoste.  C'étaient 
des  débris  du  royaume  de  Bourgo- 
gne, dont  l'empereur  disposait  d'au- 
tant plus  libéralement,  qu'il  pouvait 
moius  les  garder  pour  lui-même.  On 
croit   que   Humbert    aux  Blanches 


nial,>gyuet .  17B31  )  dnnnent  le  détail  d'onw  »y*li- 
meg  uSffi  reiitfcfrtir  l'origine  de  \»  tua  »un  du  Savoie; 
îui  «lou7.i>>nie  rvalètne  a  clé  propos*:  plus  récemment 
(/"•  KlVAZ.XXXVIll.  i5o  );  mai»  notre  plan  ne 
>un  p<-Mii<»t  p,,»  d'entrer  dan»  ton*  ce»  d<  tpI< •])]»— 
eiiU.  I/h;>j<,.rc  Riné-Jogique  de  la  rnaitoo  de  Sa- 


DOU« 

meuU 


voie  a  ele  renie  |ur Gaicfaenoii  (  V.  ce  nom  ,  XIX  , 
7f));  on  peu t  consulter  auui  la  Chnm.  hist.  de% 
<-<"ntf*  deGen-voi* ,  par  Lévrier:  l'Abrégé  rhrotwl. 
J  h"\otrZjftl"Ut!,  parSaint-Marc,  il.  io.',*;  et 
mirlout  les  Mémoires  h>t toriques  sur  la  maison  royale 
rfe.Woir.j»,  le  rnarcpiu  Xnsfci  de  Beauregard , 


%  par 
'16,3 


marcpi 
vol.,  in -S*. 


SAV 

Mains  mourut  vers  l'an  1048,  et 
qu'il  fut  inhumé  devant  le  portail 
de  l'église  de  Saint-Jean  de  Morien- 
ne.  Le  chapitre  de  cette  église  lui  a, 
long-temps  aptes ,  élevé  un  tombeau 
avec  une  épitaphe.  11  fut  marié  à 
Ancilia ,  dont  on  ignore  l'origine.  Il 
en  eut  quatre  fils  et  une  fille  ;  mais 
il  parait  que  les  trois  premiers  mou- 
rurent avant  lui.  S.  S — i. 

SAVOIE  (Ame  ou  Ahedee  Ier. , 
comte  de  )  était  fils  d'Humbert  aux 
Blanches  Mains.  Il  serait  douteux 
que  ce  prince  eût  jamais  i4gné,s'il 
était  mort  en  1047  >  conime  k  di- 
sent quelques  auteurs,  et  son  père 
seutement  en  1048;  mais  il  ne  mou- 
rut qu'en  1078,  selon  le  marquis 
Costa  (  Mémoires  historiques ,  1 , 
10).  Pour  relever  l'antiquité  des 
maisons  souveraines  ,  Je*  historiens 
ont  souvent  compte  tous  ceux  qui, 
dans  une  famille,  avaient  porté  le 
même  nom ,  comme  s'ils  avaient  for 
me  une  suite  <  c  princes.  Les  histo- 
riens de  Savoie  ont  prétendu  qu'A- 
îné Ier.  avait  accueilli,  en  1046, 
l'empereur  Henri  111  dans  ses  états, 
et  qu'il  l'avait  suivi  jusqu'à  Vérone, 
avec  un  cortège  magnifique.  Il  et 
cependant  fort  douteux  que  lleiiri 
111  ait  jamais  passe  par  la  Savoie. 
On  ne  connaît  avec  certitude  aucun 
acte  d'Amédéc  Ier. ,  si  ce  n'est  une 
dona  tion  qu'il  fit,  en  1  o3o ,  au  prieure 
du  Bourgct.  Il  n'eut  point  d'enfaub 
d'Adelgide,  sou  épouse.       S.  S— 1. 

SAVOIE  (Oddon,  comte  di; 
était  le  quatrième  fils  d'Humbert  aux 
Blanches  Mains.  Il  paraît  qu'il  por- 
tait ,  dès  le  vivant  de  son  père,  le 
titre  de  comte  de  Mo  rien  ne  ;  et  as 
frères  étant  morts  sans  enfants ,  il 
réunit  tout  l'héritage  de  la  maison  de 
Savoie,  qu'il  augmenta  par  uu  riche 
mariage  avec  Adélaïde,  fille  et  uni- 
que héritière  d'Odéric  Manfred,  mar- 


SAV 

tir  Snze.  Adélaïde  ,  auparavant 
ire  a  Hertnan ,  duc  de  Souabe,  et 
me  a  Henri  de  M  on  if  errât .  sans 
r  d'enfants  de  l'uu  ni  de  l'au- 
appurla  au  r  nia  te  Oidon  l'bcri- 
de  Sun*  ri  île  rirtieo  pys»rs»i.un 
'lémoiif.  I/iinpurUtuc  de  la  nni- 
de  Sjvuic  fut  |d  i9  que-  doul  léc 
que  ce  mariage  la  rendit  mailrc*- 
ti  passage  d»«*  Alpes;  niais  (Mdi>n 
acquit  pi»  plus  de  célébrité.  ()n 
ut  rien  de  1m,  si  ce  nVst  qu'il  eut 
Doint  qui Ire  enfants  d*Ad>*!ai1<\ 
re  ,  l'aîné  t   mourut  avant    lui. 
r  II  lui  suce  ci  ta.  Oddun  mourut 
al  Tannée  io-t>     ou,  selon  M. 
ta,  en  iu-8\ — Satoil  ;Ame  II, 
île  de  )  succéda  aui  comtes  de  Sa- 
r  et  de  Moriennc,  dès  la  mort  de  son 
r.  Sa  mère, la  grande  Adëlai  le,  re- 
plu* que  lui  et  j  usspi'a  l'année  i  o*  1 1 . 
te  princesse,  dont  l'héritage  a  en- 
li  la  maison  de  Sivoic,  et  lui  a 
né  se*  premières  possession*  en 
le ,  conserva ,  tant  quYIIr  vécut . 
tonte  dans  ses  étals  rt  dan*  ren\ 
ton  lils.  Kl I c m .i ri .1  sa  lillc  llerthe  a 
iprreur  Henri  IV.  (>  m  i  marque, 
lit  en  Italie poursr  faire  absoudre 
reicuinmiiriiraiinn  lancée  contre 
par  (îrégnirr  VII,   traversa  en 
i>  le  grand  Sjint  -  lienurd  .    f  i % 
a  vil  d'Ao-tc,  pendant  l'hiver  f 
s  la    protection   d'Ame  II   et  de 
mère  ;   mais  on  prête  ni  «pu*  ce 
ncr.  mhi  brau-freie.  ni*  lui  ouvrit 
lassa^e.  .tu  tr.iMrs  d«*  s«s  ri.it*  que 
Ytuuant  11  cession  du  |taigi-i,  ipu 
*n  la il    a  i  pan  va  ut  du    rnv.iurne 
Hn-jr^i'^i  r.  Ame  II  .irt'iimpi^t:.! 
un  l\   j  is'pi'.i  (^iiino^.i  .  1 1  m  ter - 
t  d.ms  si   r«'«oin  i!i.i!piu  avec  le 
ulife.  Il   mourut  \cin  1  *.i ii    loSn 
i.  st'uti  M.  (.osf.i ,  ni  i«»i||    ,    rt 

'  *  ■  >f     i   ■     '•    ■  ■••  •»■■■     l-l^ii*  ■•■r  •■    |t  ■*•»•■ 


5i!ï 


SAV 

laissa,  de  Jeanne,  lille  de  Ocrold 
II,  comte  de(îenèvc.  nu  fils  nommé 
llumbcrt  M.  qui  lui  siicréia.  S.  5-i. 
SWOIK  Himblut  II,  comte  dl), 
le  Renforce,  lut  engage,  en  imSjta 
prendre  les   arme»  ruutre  Aimeii , 
.seigneur  de  Unaiiçori,  ni  Ta  r  en  taise, 
qui  doolait  celle  vallée  par  ses  vexa- 
liiiu*.  Hiimliert ,  par  suite  de  cette 
guerre  ,  recal  la  »oiimiv»ion  volon- 
taire de  toute  la  Tarent j^e,  qu'il 
ajouta  aux  états  de  Savoie.  La  mort 
de  son  .iieule  Adt*!.u  !•■  lui  lit  acqué- 
rir, d'iutre  paît,  l'ancien  marquisat 
de  Suze.  qui  s'étendait  sur  une  gran- 
de partie  du   Piémont.   L'empereur 
Henri  IV.  qui  descend  ait,  par  sa  mê- 
le, de  la  maison  de  Su/e  ,  aurait  pu 
contester  une  put  lion  de  ctt  licnta- 
ge  :  mais  ses  querelles  avee  l'Kglise 
avaient  déji  commence;  et  il  lui  im- 
portait d'atijelicr   à  sa    cause  un 
seigneur  qui  couvnandait  le  passage 
de»  A'pe*.   Le   pays  de   Vand  ,   le 
(ibablais  et  une  partie  du  Valais  dé- 
pendaient .  a  la  uieinc  époque  ,  du 
comte  de  Sas  oie,  qui  pouvait  des- 
lors    être     classé    parmi     les    plus 
grands  feu  datant  s  de  IV ni  pire.  1 1  «im- 
bu l   11    mourut,  le   i  .J   novriubrc 
1  loJ,  a  M  miner  .  ou  il  est  erm  veli 
dans  la  cathelrale.  Il  asait  rpuuté 
lîisle  de  llxiirgfigiie,  i|<>  laquelle  il 
eut  Ame  III  ,  ipu  lui  succda;  Ali\ 
ou  Adelaiie.    marne,  rn    iii*ïv 
a  Louis. le  (iiuv  rm  'r  riante,  tt 
ensuite  a  Maltli  eu  île  Muntnifjrciici, 
et  em  |  autres  entants.  (,i*lr.  sj  \cu. 
se,  se  remaiia  riisiufr  a  (îuillaume 
III ,  luarquit  de  Miiiitl'erial;  eu  sor- 
te que  le  tils  et  le  successeur  de  ce- 
lui-ci. (iuiMaumc  IV.  elaii  frère  uté- 
rin d'An.é  III.  S.  S — i. 

SWillK  Ami  III.  comte  n  } 
ftiilelieure  iihihiii  |nr«qoil  viirn- 
ila  ,  eu  I  in  l ,  a  HumU  rt  II.  Il 
demeura  quel  p»cs  aiuui's  »ous  la  |n. 


5*6  SAV 

telle  de  Gislc,  sa  mère,  et  d'Aimon, 
comte  de  Genève.  En  1 1 1 1 ,  il  sui- 
vit à  Rome  l'empereur  Henri  V,  qui 
érigea   ses  possessions    en   comtes 
d'empire.  Jusqu'alors  les  princes  de 
Savoie  s'étaient  intitules  seulement 
comtes  de  Bourgogne  et  de  Loinbar- 
dic ,  comme  relevant  de  ces  deux 
royaumes.  Apres  son  mariage  avec 
Mahault  ou  Mathildc  d'Albon,  Ame 
III  pa*sa  plusieurs  années  sans  en 
avoir  d'enfants,  et  il  fonda  plusieurs 
monastères  (  i  i  pour  en  obtenir  du 
ciel.  Louis-le-Gros,qui  avait  épousé, 
en  1 1 15,  Alix  de  Savoie ,  sœur  d' A - 
mé,  voulut  s'assurer,  par  les  ar- 
mes ,  de  la  succession  de  ce  prince , 
de  son  vivant.  La  mort  de  Louis-le- 
Gros  et  la  naissance  d'un  fils  d'Ame', 
qu'il  nomma  Humbert  III,  mirent 
fin  à  celte  guerre.  Pierre  le  Véné- 
rable ,  abbé  de  Cluni,  écrivit,  en 
1 137,  à  Ame' III  .pour  le  réconcilier 
avec  le  roi  de  France.  En  1 145,  Ame 
III  ,  se  trouvant  à  Metz,  à  la  cour 
de  Louis  -  le  -  Jeune  ,  prit  la  croix  , 
ainsi  que  lui,  entraine  qu'il  était  par 
les  prédications  de  saint  Bernard.  Il 
partit  avec  l'armée  chrétienne ,  en 
1 147.  Comme  ,  après  deux  ans ,  il 
revenait  de  la  Terre-Sainte  ,  il  mou- 
rut d'une  maladie  pestilentielle,  à 
Nicosie,  en  Cypre,  le  icr.  avril  1  i4o, 
et  fut  enterré  au  monastère  de  Sain- 
te-Croix. Il  avait  eu,  de  Mahault  d'Al- 
bon, huit  enfants,  dont  l'aîné,  Hum- 
bert III,  lui  succéda.  Une  de  ses  fil- 
les ,  Mathildc  ,  fut  marié  à  Alphonse 
Ier.,  roi  de  Portugal.       S.  S — 1. 

SAVOIE  (  HuMBtnT  III,  comte 
de),  le  Saint,  ne  au  château  de 
Veillane,  en  Piémont,  le  itr.  août 
1 136  ,  fut  élevé  par  saint  Amédée 
d'Hautcrivc  ,   éveque  de  Lausanne, 

(iï  HiiiitcoHiilic ,  Tnmic  .  et  S.»iut-Suh>icc  m 
l'rtt^.i.  o  Cul  nuMÎ  lui  «fui  niera  l'abbaye  d  Agauuc 
«>u  Sqiiit-Bburitm  mi  Valait. 


SAV 

pendant  que  son  père  était  en  Pa- 
lestine.. Ce  prélat  ,  voulant  former 
son  élève  à  la  piété',  lui  inspira  u 
grand  détachement  du  monde  ;  auui 
Humbert  passa-t-il  la  plus  grade 
partie  de  sa  vie  dans  les  monastères 
qu'il  avait  enrichis  ,  et  surtout  dais 
celui  de  Hautecombe.  Cependant 
Humbert  eut,  en  1 153  ,  une  guerre 
à  soutenir  centre  Guignes  Vil, 
comte  d'Albon,  dauphin  du  Vien- 
nois ;  il  le  défît  devant  Montmelûn, 
au  même  lieu  où  son  père  avait  battu, 
en  1 141  ,  le  dauphin  G  ni  pues  VI. 
Humbert  avait  accompagné  Frédéric 
Barberoussc  dans  ses  premières  ex- 
péditions  en  Italie,  mais  ensuite  il 
embrassa ,  contre  lui ,  le  parti  d'A- 
lexandre VI ,  et  de  la  ligue  Lom- 
barde, tandis  que  Fcvêque  et  la  ville 
de  Turin  s'attachaient  à  la  cause  de 
l'empereur.  Humbert  avait  hérité  des 
anciens  marquis  de  Suze  quciqoei 
prétentions  sur  la  ville  de  Turin ,  qui 
cependant  se  gouvernait  en  républi- 
que ;  et  la  querelle  générale  de  l'em- 
pire et  de  l'Église  cuit  envenimée 
par  des  haines  personnelles.  Ces 
guerres  furent  fatales  au  Piémont,  dé- 
vasté alternativement  par  l'empereur 
et  par  le  comte  de  Savoie.  Suze  fut 
brûlée  par  Frédéric  ,  en  1 174  «  avec 
les  archives  delà  maison  de  Savoie, 
Turin  soumis  par  Humbert,  en  1 175, 
et  tout  le  Piémont  ravagé ,  en  1 187, 
par  Henri  VI,  qui  prit  et  brûla  le 
château  de  Veillane.  Humbert  111  se 
survécut  pas  long-temps  à  cet  échec; 
il  mourut  à  Charabéri,  le  4  man 
1 188.  Il  avait  voulu  prendre  l'habit 
religieux  dans  l'abbaye  d'Aulps ,  en 
Chablais  ;scs  sujets  le  déterminèrent 
cependant  à  renoncer  au  célibat.  11 
fut  même  marié  quatre  fois;  ses  pre- 
mières femmes  ne  lui  donnèrent  que 
des  filles ,  mais  la  troisième ,  Béatrii 
de  Vienne,  mit  au  monde  un  dis. 


SiV 

i!  I". ,  <|ni  lai  succéda.  L*or- 
fitcanx  rompre  Hnnilxrt  III , 
nbrr  de  ses  saints.  Il  fut  le 
t  comte  dont  b  monn.iic  porte 
cinfede.  la  croi\  trcfiécoii  de 
tfa  il  rire.  S.  S — i. 

iOIK  ',  Thomas  lrr.,  comte 
laqmt  .•  Glt  tihiJiihU're,  le  10 
-~ ,  et  n'était  ;îj:o  que  de  onze 

la  mort  de  son  pèic;  mais 
ce,  mirqui*  de  Muntferr.it  , 
i-iir  ,  ne  l.nss.i  point  éprouver 
état»  les  trouMe*  ordinaires 
s  minorité*.  Lorsque  Thomas 
,vé  .1  l\igc  de  le*  gouverner  par 
rue,  il  étendit  se*  droits  dans 
i  de  YjihI  .  le  Rugri  et  le  Va- 
se rnêia  aussi  d'une  manière 
"tive  à  la  politique  italienne  , 
il  a  Philippe  de  Souahc,  roi  des 
ris.  et  ensuite  à  Frédéric  II  , 
créa  viraire  impérial  en  Pié- 

et  qui  l'appela  ,  pour  la  pre- 
fois ,  .1  mêler  les  iutrirts  de  la 
i  de  S» voit  .ivre  cv\\\  de  la 
iqiie  de  Ciénes.  rhom.is  soute- 
ans  rette  ville,  le  par  ti  des  ( li- 
eu ut  re  celui  des  (im-lfts;  il 
>us  sa  protection  ,  en  t  ri(\ , 
?,  Allteuga  et  les  marquis  de 
n;  il  lit  la  guerre  aux  Mila- 
!e  concert  avec  les  Astesaus  et 
quis  i|r  Montfrrrat  :  mais  vtm- 
r luire  Turin  .sous  sa  depen- 
il  se  brouilla  averses  ullies  ;et 
p  il  passait  les  monts  a  la  tetc 
irnu-c,  pnur art.iquercette  ville, 
m  maladea  la  cite  dWostc,  où  il 
il  le  xo  j  inv.  i  l'M  i  .  II. iv. lit 
:  en  premières  noces  Hr.it rix 
levois ,  dont  il  n'eut  point  d'en- 


ii    '       .'■*.. i    ..•         I   .l  I  «».■     |i    l4    *   lut.    .    ri 

«  ■•         .'  \      «I.    .        ii>||.    .r  I    «     •   l    i    •  il     1  t    |    -| 

i  •  &4  •  •    i  ■■-■•  ,  ■»  ■  •■•■■  !■•     i    ^  i-ii ■ 

■■*-  r*m  -J    ■■•■■•!»   il»  <»..■  i  •    «  >li  \  .   |    |f  • 

■■*'■/•'        « I    ■■      '.•»»!»„/ 

'•Ml     '      Ut      l*l>,   |l      .1  j. 


SAV 


5*7 


fants.  Il  te  maria  ensuite  a  Margue- 
rite, fille  et  héritière  de  Guillaume, 
seigneur  de  Faurigni ,  de  laquelle  il 
eut  neuf  (ils  et  cinq  filles  Parmi  eux, 
pii  distingua  .  outre  Ame  IV  qui 
lui  succéda  ,  Rouifacc  ,  qui  mourut 
archevêque  d c  Ca nterunry,  le  i.{  mai 
i  '170 ,  et  Kéatrix.  ma  rire,  en  l 'i-io  f 
à  Raimnnd  Rcrcuger ,  dernier  comte 
de  Provence.  l)'el!c  naquirent  quatre 
sœurs  ,  qui  furent  mariées  aux  rois 
de  France,  d'Angleterre,  des  Ro- 
mains et  de  NapSts.  C.e  fut  le  comte 
Thomas  qui,  en  i'j3'j,  acheta  de 
Rcrlion  de  la  Rochette,  le  château 
de  Chamhéii  et  ses  droits  sur  cette 
ville,  dont  il  fil  li  capitale  de  ses 
états,  et  a  laquelle  il  arcorda  des 
franchises  et  un  code  municipal. 

S.  S — 1, 
SAVOIE  (  Ami!  IV  ,  comte  de  )f 
né  â  Muntmélian  ,  en  inr.  sue- 
réila,  eu  i*i3'i ,  à  son  pc/e;  et ,  deux 
ans  après  ,  ohhgea  la  ville  de  Tu- 
rin a  le  leroun.iitre  pour  .seigneur. 
Kn  ii.lH,  il  y  reçut  l'empereur  Fré- 
déric II ,  et  obtint  de  lui  l'érection 
en  duché  de  ses  deux  comtés  ou  sei- 
gneuries de  ChaMais  et  d'Aoste.  Il 
continua  cependant.  île  même  que  ses 
successeurs  ,  à  s'intituler  seulement 
comte  de  Sas  oie;  ce  qui  peut  don- 
ner quelques  doutes  sur  l'^titlieii- 
ticité  de  cette  huile  nrip«:i  i.ilc.  Ses  de- 
saur  ers  se  ri iti.mut  iiidiflereiu- 

meiit  comtes  de  Savoie  ou  rouîtes 
de  Morîeune;  et  il  eu  est  souvent  ré- 
sulté de  la  confusion.  Amé  IV  .s'al- 
lât ha  à  Frédéric  ||,  «|Jf,N  sfs  querel- 
les contre  leSainl-Siégr,  suis  cepen- 
dant se  hroiiillrr  entièrement  avec 
h**  papes.  Il  m  maria  df  11  \  f««is  ,  d\i- 
honl  aver  Aune,  d.inpliiiie  «lu  Vieli- 
iiois  ;  ensuite  .1  Cécile.  (il!e  de  R1rr.1l 
I".dc  Maux.  H  iiiouiut  au  1  hàteaii 
de  Montuie'i.iii .  Ir  i|  juin  ij.i.'J, 
laissaut  un  liLs,  Iiouifacc,  qui  lui  suc- 


5*8 


SAV 


céda,  et  cinq  filles.  C'est  le  premier 
prince  de  la  maison  de  Savoie  dont 
on  connaisse  le  testament.  Cet  acte 
est  du  19  septembre  ia5a.  S.  S — 1. 
SAVOIE  (  Boni  face  ,  comte  de  ) , 
fils  d'Ame  IV  ,  auquel  il  succéda 
en  1  a53,  n'était alors  âgé  que  de  neuf 
ans,  étant  né  à  Chambéri ,  le  icr. 
décembre  i'i44*  $a  mcre>  Cécile  de 
Baux,  fut  chargée  du  soin  de  sa  per- 
sonne ;  et  Thomas  de  Savoie ,  comte 
de  Flandre ,  son  oncle ,  de  la  régence, 
qui  ne  fut  point  heureuse  :  Turin 
réclamait  les  privilèges  de  ville  im- 
périale .  et  la  jouissance  de  sa  li- 
berté ,  toutes  les  fois  qu'elle  décou- 
vrait quelque  symptôme  de  faiblesse 
dans  la  maison  de  Savoie  ;  clic  se 
révolta  en  1*57.  D'autre  part ,  Char- 
les d'Anjou ,  le  conquérant  du  royau- 
me de  Naplcs ,  profitait  de  la  faveur 
du  parti  Guelfe  ,  pour  s'attribuer  la 
seigneurie  de  plusieurs  villes  du  Pié- 
mont ,  et  dépouiller  la  maison  de 
Savoie.  Thomas  à  qui  saint  Louis 
avait    fait    épouser    l'héritière  du 
comté  de  Flandre,  mais  qui  avait 
renoncé  a  ce  comté  à  la  mort  de  sa 
femme ,  fut  fait  prisonnier ,  en  1  ■i5r]y 
par  les  habitants  d'Asti,  qu'il  entre- 
prit de  réduire.  Boniface,  qu'on  avait 
surnommé  Roland  y  a  cause  de  la 
force  de  son  corps,   et  de  ses  incli- 
nation* chevaleresques,  voulut,  à  son 
tour,  punir  les  bourgeois  de  Turin , 
qu'il  regardait  comme  des  sujets  ré- 
voltés: il  vint,  eu   r.&63,  mettre  le 
siège  devant  leur  ville  ;  il  fut  pris 
dans  une  sortie ,  et  au  bout  de  peu  de 
mois ,  mourut    en  prison.   Il   n'a- 
vait jamais  été  marie;  et  son  héri- 
tage passa  à  son  oncle  Pierre,  au 
préjudice  de  ses  sœurs   qui  furent 
exclues  parla  loi  salique.      S.  S — 1. 
SAVOIK  (  Pikrre  ,  comte  de  ) , 
^miommr  !<•  Petit  Charlemagne , 
'tiiî  fjhdrTli->ina«la'r.,  fri'iv  d'A- 


SAV 

mé  IV ,  et  onde  de  Boniface,  auquel 
il  succéda,  en  i?63  ,  au  préjudice 
des  enfants  de  son  frère  aîné  Tho- 
mas, comte  de  Flandre.  Né  au  ehi- 
teau  de  Suze  ,  en   1 ao3  ,  il  n'était 
que  le  septième  des  enfants  de  Tho- 
mas 1er.  Ou  l'avait  destiné  à  l'état 
ecclésiastique  :  il  s'en  dégoûta,  et 
demanda  un  apanage   à  son  père; 
mais  cet   apanage    ne   fut   d'abord 
composé  que  de  quelques  châteaux 
dans  le  Bugci  et  le  Chablais ,  arec  le 
titre  de  comte  de  Romont.  L'esprit 
entreprenant    et     la     bravoure  de 
Pierre  étendirent  bientôt   sa  domi- 
nation. En  i?4o  »  il  força,  parles 
armes ,  le  comte  de  Genevois  àlm 
céder  plusieurs  châteaux  ,  dont  k 
plus  important  était  situé  a*tx  portes 
mêmes  de  Genève.  La  même  année, 
il   obtint  V  avoue  rie  du    prieuré  de 
Pa veine,  qui  lui  donna  un  établisse- 
ment dans  le  pays  de  Vaud.  Mais  le 
iiiaiiagc  de  Henri  III  d'Angleterre, 
avec  Léonor  de  Provence  ,  nièce  de 
Pierre,  ouvrit  à  l'ambition  decclin- 
ci  une  carrière  nouvelle.  Il  passa  en 
Angleterre  ,   en    1 24 1  ,  et  y  obtint 
bientôt  toute  U  confiance  du  faiUe 
monarque  ,  qui  s'était  allié  à  sa  fa- 
mil. e.  Mis  à  la  tête  des  conseils  et 
de  l'administration  ,  il  obtint,  sur 
les  boids  de  la  Tamise,  un  pilais  qui 
porte  encore  aujourd'hui  le  nom  de 
Savoy:  les  comtes  de  Ru IidjodJ  rt 
d'r>scx  lui  furent  «Ion nés  en  apaïu- 
nage;  et  la  jalousie  de  la  ration  an- 
glaise fut  éveillée   par  ces  faveurs 
sans  mesure.  Ce  fut,  sans  doute,  ce 
qui  obligea  Pierre  de  revenir  en  Sa- 
voie vers  Tan  i*ji5o  ;    il  s'v  déclara 
le  protecteur  des  abbavrs  ;"et,  50» 
prétexte  de  maintenir  leurs  ju*ticr>, 
il  fit,  pour  lui-même,  de  iiuuvcl!o  ac- 
quisitions. Cependant  les  guerre»  rn- 
tre  la  France  et  l'Angleterre,  Pappc  ê- 
ronf    ■»   un    rôle    plus   brillant.  U* 


5AV 

s  avaient  tipou.se  ses  deux 
tilles  de  Bcatiix  de  Savoie; 
luiai  pour  leur  médiateur, 
même  irmps ,  Ébal  ,  fils 
it  ru  m  le  de  (ienevois  ,  dc- 
?  son hèiitige par  Guillaume 
jucle  ,  s'cUnt  retire  eu  Au- 

le^ua  tous  scs  droits  sur  le 
e  (îi'iievoiM  a  Pierre  de  Sa- 
ii'ruicr  étendait  chaque  junr 
sMonstl.ius  le  pays  de  Vaud, 
lut  de*  coure  usions  de  l'evè- 
uisannc,  du  prieur  de  Saint- 
,  et  de  l'cvcquc  de  Si  un.  Eu 
recueillit  1  héritage  de  sou 
nifarc.  fondant  son  droit  sur 
tait  raine  des  princes  de  Sa- 
s  vivants  .quoique,  d'après 
itiou  de  toute*  1rs  uiouar- 
lf  droit  de  représentation  , 
.siori  :ipp.ntiiit  a  Thomas 
voie. UImU-'I Imn.is  11,  suu 
e.  IVne  m*  li.'tfa  cependant 
■r  miii  neveu  Ituuitare,  cil 
e  Mi-^r  ile\.int  Turin  ,  qu'il 
nnlriT  m»us  la  domination 
usoti  tle  S.iV(iita.  i«.|  même 
terre  retourna  pour  la  Irui* 
ts  eu  An-^leti  rre  ;  son  neveu 
,  duc  de  («oiiii'irulle*  ,  l'u:i 
-u-Jjnls  a  l'empirr.  v  rcsi- 
■*.  l'iene  nlilmi  dr  lui  des 
%  tt  des  cil |>li'iinc-<s  qui  confir- 
vs  cifiquètr*..  f.'lieiiia^e  du 
uiiitrdc  Ksiioiir,; ,  qui  avait 
Jll^ICMte,  sa  sii-nr  ,  lui  fut 
ne  par  I*  ni  [M-r  iiir.   I.e  pavs 

tout  entier  fut  .ilors  %ou- 
uuuon  de  Sa\  oie.  Il  est  vrai 
re  i  u!   a  If  dcl'eu  Ire  ciintre 

d'il  ipsliinii  •  ,    ■  1 1 1 1   pivtrii 
»l  .1  l'iirii'  <^f    li"   K  ^  I»  ■■•:  ^  ; 
•  tu  i  i«init  li  i  iiinf»'  >1<  >.i\  oie 
n'i*  .itt ■■    I  i    \lll«-    .!•■    K -nu», 
c   ,*i.i  v  «ne  jv.iil  i-iini.M'  t    .èii 

fi\ii<r  i  i VI  ,  A^iii  n  de 
i  ,    lillc   et   hciiU'-rr   d'Ài- 

ii.. 


SAV 


5aij 


mon,  dernier  seigneur  de  cette  pro- 
vince. 11  en  eut  une  fille ,  nommée 
Beat  ri  x,  qu'il  maria  ,  en  uji,  à 
Gui,dauphiu  de  Viennois  ,  lui  don- 
nant pour  dot  une  partie  du  Fau- 
cigni ,  qui  p.»  s  sa  ainsi  aux  Dauphins 
de  Viennois.  Pierre  mourut  au  pays 
de  Vaud ,  lu  ~  juin  1  -j(i8  f  dans  le 
château  de  Chillou  ,  qu'il  a\ail  fait 
construire  sur  le  lac  de  (ieneve.  Com- 
me il  n'avait  pas  de  liU,  son  fière 
Philippe  lui  Micceda.  S.  S — I. 

SAVOIE  (Philippe  I,r.  ,  comte 
Di.  ),  né  à  Aigucbcllc ,  en  1 207  ,  était 
le  huitième  des  quatorze  cuhmts  de 
Thomas.  Il  avait  été  destine  a  l'É- 
glise, vt  pourvu  successivement  delà 
ptevôte  de  Bruges,  de  l'evèilic  de 
Valence  ,  et  de  l'.irrlievù.  lie  de  Lyon, 
quoiqu'il  ii\ùt  point  pris  ict  01  «lies. 
Mais  .iprês  avoir  long- temps  joui  de 
ces  hciu'firc»  .  Philippe  y  renonça 
lorsqu'il  lit  que  sou  litre  Pierre, 
aloi>  comte  tle  «Savoir  i.'.iv.ut  point 
de  lîls  ,  Cl  il  CpnUi.1  .  <  n  1 2«î- .  Alix , 
hentiiic  du  cuinte  de  lloui^oguc.  Il 
sucrrd.i  ,  l'aimcc  .suivante  ,  a  »on 
frere  Pierre.  Du  chef  de  .sa  femme , 
il  avait  joint  a  ses  hins  a  lui  de 
comle  Palatin  de  lîoiir^o^iie  ;  mais 
Aliv  avait  des  \th  du  premier  lit,  à 
l'aine  desquels  elle  lama  son  comte1 
en  héritage  ,  loi  qu'elle  t:i>iurut  eu 
H"r  Ilodolphc>:e  llap«].«mrg  eUnt 
parvenu  à  IVnipirc  ,  lit  rexivte  les 
pretriitiiiiis de  sa  maison  .1  l'héritage 
dr  celle  de  Kyhourg.  Pli. lippe  Vou- 
lut défendre  sa  xeur  Mai  queute  , 
comtesM'  doiiairièie  de  Kshuurg  , 
qui  vivait  toujours  ;  uni*  il  rut  du 
ilc<a\  alliage  il.ilis  l'eltf  currre  ,  qui 
f  it  t>  1  imiu  e.  1  t  mois  .!<•  juillet  1  jS  i, 
p.ir  nu  tuile  milieux  4  l.i  lu  il  s  OU 
de  Sivuie.  Philippe  n'y  survécut  pas 
longtemps  ,  et  mourut  a  Ko»siIloii , 
en  Ifugei  ,  le  17  uovemhrr  iiH1». 
Pendant  dix  au  il  avait  été  malade 

31 


«o  SÀV  sav 

d'hydropisie.  La  succession  de  Phi-  achetèrent  cette  paix  pue 

lippe ,  mort  sans  enfants ,  devait  rc-  fices.  Amé  V  s'allia  ensdk 

tourner  à  la  branche  aînée  de  la  bitants  d'Asti  et  d'Alexuk 

maison  de  Savoie ,  formée  par  son  faire  la  guerre  au  marquis  < 

frère  Thomas,  comte  de  Flandre,  ferrât;  et  son  bonheur  orf 

et  injustement  exclue  pendant  les  suivit  encore  dans  celte  en, 

deux  derniers  règnes.  Philippe  ,  ce*  Guillaume  VU  deMootfem 

pendant,  avait  choisi  le  second  (Amé)  prisonnier  par  les  Astesus, 

des  trois  (lis  de  son  frère ,  qu'il  avait  rut  dans  une  cage  de  fer.  Ai 

élevé  auprès  de  lui  ,  et  adopté  en  ensuite  ses  armes  contre  le 

quelque  sorte.  Ce  fut  à  lui ,  au  pré-  de  Saluces ,  qu'il  contraip 

judicedes  fils  de  son  frère  aîné,  qu'il  rendre  hommage.  Cependa 

laissa,  en  iu85 ,  la  couronne  de  Sa-  pe,  son  neveu,  parvenu  à Pig 

voie.  .  S.  S — i.  me ,  réclamait  l'héritage  à 

SAVOIE  (Ame  .V,  comte  de),  Ne  se  sentant  point  assexl 

surnommé  le  Grand,  second  fils  de  soutenir  une  guerre ,  il  ofri 

Thomas  de  Savoie ,  comte  de  Flan-  ter  ;  et  Amé  V, -par  la  média 

dre,  naquit  au  Bourget ,  le  4  septem-  douard  1er. ,  rai  d'Angleta 

bre  1^49*  Élevé,  après  la  mort  de  à  Philippe  la  principauté  de 

son  père,  auprès  de  son  oncle  Phi-  et  tout  ce  que  sa  maison 

lippe, il  gagna  entièrement  son  affec-  au-delà  des  Alpes ,  sous  la  r 

lion;  et  Philippe,  lorsqu'il  fut  sou-  la  foi  et  de  l'hommage.  0 

verain  ,  lui  fit  épouser,  au  mois  de  des  états  de  Savoie  durap 

juillet  l 'ini ,  Sibylle  de  Baugé  (  au-  siècle  et  demi,  jusqu'au  1 1  < 

jourd'hui  Bagé),  héritière  de  la  Bres-  14  18,  que  mourut  Louis  d 

se.  11  lui  confia  l'administration  de  la  prince  d' Achaïe  et  de  Piém 

Savoie;  il  l'investit,  en  i?83,  du  nier  de  celte  branche.  Le 

duché  d'Aoste ;  et  mit  si  bien  entre  Savoie,  se  trouvant,  aprè 

ses  mains  toutes  les  forces  de  l'état ,  tage,  eu  quelque  sorte  exilé 

que  lorsqu'il   mourut ,   le   1 7  nov.  lie ,  tourna  toute  son  atten 

1285  ,  son  neveu  n'éprouva  aucune  la  France.  Il  prit  une  part 

difficulté  pour  lui  succéder.  Le  frère  presque  toutes  les  guerres 

1  aîué  de  Philippe  avait  laissé  un  Gis  les  négociations  de  cette  < 

en  bas    âge,  qui  eût  pu  réclamer  et  conduisit,  à  plusieurs 

l'héritage ,  par  droit  de  représenta-  des  troupes  à  Philippe- le-! 

tion.  Amé  se  déclara  tuteur  de  ce  fils  sa  guerre  contre  les  Flamau 

et  de  ses  frères,  et  se  mit  ainsi,  pour  tre  part,  il  eut  presque  to 

quelques  années  ,  à  l'abri  de  leurs  neur  de  la  paix  entre  la  1 

prétentions.  Au  commencement  de  l'Angleterre.   Ses  liens  de 

sou   règne,  il  eut  une  guerre  à  sou-  avec  les  deux  rois  lui  donn 

teuir   contre  Amé  II  ,    comte   de  près  d'eux  du  crédit,  coin 

Genevois,  et  Humbert,  dauphin  de  dateur.  A  plusieurs  reprise 

Viennois ,  ennemis  héréditaires  de  sa  dant ,  Amé  fut  rappelé  dan 

maison.  Ses  armes  furent  heureuses;  par  les  attaques  de  ses  v. 

et,  lorsque  la  paix  fut  conclue,  en  comte  de  Genevois  et  le  d; 

1 287 ,  par  l'entremise  du  pape  et  du  Viennois.  Des  traités ,  en  i3 

roi   d'Angleterre ,    se$  adversaires  et  1 3o8  ,  suspendirent  le 


SAV 

tire  (in   aux  débats, 
fclainait,  an  nom  de 
x ,  lf  héritage  de  toute 
iis  que  le  comte  invo- 
i  sujets ,  la  loi  saliqne, 
femme!»  à  perpétuité; 
n'était  encore  ni  clai- 
ni  appuyée  sur  une 
■nce.  L  expédition  eu 
>ercur  Henri  VII,  ré- 
un  temps,  ces  priuces 
que  tous  deux  suivi- 
a  1 3 1 3 ,  l'empereur, 
iqucl  ils  étaient  alliés, 
de  Henri  VU  la  sei- 
ct  le  gouvernement  de 
de  Lomhardie ,  qu'il 
li«;é  d'abaiidonuer.  Il 

•  ses  conquêtes  que  la 
rire.  (Quelques  hislo- 
i  ont  pretcudu  qu'Ame 

en  Orient,  en  i3i5  , 
'île  de  Ithodes  assiégée 
;  ;  et  ils  attribuent  à 
m  l'origine  de  la  de- 
:  :  F.  K.  K.  T. ,  qu'ils 

•  rei  mots  :  Fortiludo 
enuit;  mais  cette  sup- 
tfmentie  par  l'histoire 
de  Saint  •  Jean  et  par 
V  lui-même,  qui,  pen- 
dit toujours  occupé  en 
t.i'ic.  Ame  V  avait  en 
Si  hv  Ile  de  Bauge,  qu'il 

t  ;  Marie  de  hrabant, 

jn  ,  en  i3u.J  /et  Alix 
fille  cl- 1  dauphin  Hum- 
i  ou  i  "Jio.  Il  rut  de  la 
t  enfants  ,  parmi  les- 

1 1  Aiiiion  ,  qui  règne - 

De  m  inonde  friuine 

de  Savoie  ,   in  a  rue  à 

jierr'ir  if  Orient   '  ''«;>'. 

i   .  G  >  mine  Auié  vmi- 
|>i|w- Jrau  WII  a  pu*-' 
i»a  lr  eu  f  »vmr  de  son 
rendit  a  la  cour  d'Avi- 


SAV 


53 1 


gnon;  mais  la  mort  l'y  surprit,  le  t6 
octobre  1 3a3 ,  après  nn  règne  glo- 
rieux de  trente-  huit  ans  :  il  en  avait 
alors  soixante  -  quatorte.  Son  corps 
fut  transporté  au  monastère  de  Hau- 
te-Combe, où  il  est  inhumé.  Il  avait 
réuni  à  %t%  domaines  une  partie  du 
Bas  -  Faucigni ,  ainsi  que  le  château 
de  l'Ile  à  Genève,  et  le  vidomat  de 
cette  Tille.  S.  S—  i. 

SAVOIK  (  Edouard  ,  comte  de  ), 
surnommé  le  Libéral ^  fils  d'Ame  V, 
était  né  à  Baugé  en  Bresse ,  le  8  fé- 
vrier t  ?84  H  lit  ses  premières  armes 
en  Flandre ,  sous  les  ordres  de  Phi- 
lippe le-Bel ,  rt  se  distingua  v    en 
i3o.{,a  la  bataille  de  Mons-en-Pueile. 
Il  fut  chargé  de  la  régence  pendant 
l'expetlition  de  son  père  en  Italie,  et 
lui  succéda  en  i3a3.  Bientôt  après, 
il  fut  engagé ,  comme  lui ,  dans  une 
guerre  contre  le  comte  de  Genevois  , 
le  Dauphin  de  Viennois ,  et  le  baron 
de  Faueigni.  Il  remporta   d'abord 
sur  eux  quelques  avantages  ;  mais 
ensuite  il  fut  défait  v  au  mois  de  fé- 
vrier 1 3x5,  dans  une  grande  bataille 
devant  le  château  de  varey.  Il  fut 
un  moment  prisonnier  ;  le  xèle  et  la 
bravoure  de  quelques-uns  de  ses  gen- 
tilhommes  le  délivrèrent  ;  mais  la 
fleur  de  la  noblesse  de  Savoie  et  de 
celle  de   Bourgogne  ,  conduite  par 
son  beau -frère  le  comte  de  Tonner* 
rr ,  demeurèrent  dans  les  prisons  du 
Dauphin  ,  rt  ne  se  rachetèrent  que 
par  de  très  grosses  rançons.  Les  hos- 
tilités avant  été  suspendues,  Edouard 
se  rendit  en  France  ;  il  suivit  le  roi 
à  la  guerre  de  Flandre  ,  et  combattit 
vaillamment  à  la  grande  bataille  de 
Montca«seI.  Il  se  réconcilia  ensuite 
avec  \r  Dauphin  de  Viennois  ,  par 
l'entremise  de  la   reine  Clémence, 
scutc  de  Louis  X.  Comme  il  était 
encore  a  la  cour ,  il  tomba  malade  à 
GenUlli ,  et  il  y  mourut  le  4  novem- 


53a 


SAV 


bre  i3?q.  Ce  prince  avait  acquis  de 
Pévêquc  et  du  chapitre  de  Morienne 
la  moitié'  de  la  juridiction  civile  de 
cette  province  :  en  i3a5,  il  autorisa 
les  Juifs  à  s'établir  en  Savoie ,  et  ce 
fut  lui  qui  jeta  les  premiers  fonde- 
ments de  la  loi  qui  proscrit  en  justice 
les  compensations  en  argent  pour 
la  plupart  des  crimes. Edouard  avait 
épousé,  en  i3o^  ,  Blanche  de  Bour- 
gogne, fille  de  Robert  1 1 .  Il  n'eut  d'elle 
qu'une  fille,  Jeanne  de  Savoie ,  mariée 
en  i3?9,à  Jean  III,  duc  de  Bre- 
tagne. S.  S — i. 

SAVOIE  (  Aimon,  comte  de  ) , 
surnommé  le  Pacifique,  second  fils 
d'Ame  V,  succéda ,  en  13*29  >  a  S0Q 
Frère  Edouard.  L'état  était  épuisé  par 
les  guerres  malheureuses  et  la  prodi- 
galité de  son  prédécesseur.  Jeanne  de 
Savoie ,  duchesse  de  Bretagne ,  pré- 
tendait à  son  héritage:  elle  excita 
contre  lui  le  dauphin  de  Viennois  ; 
et  la  guerre  recommença  sur  toutes 
les  frontières  du  Dauphiné ,  du  Fau- 
cieni  et  du  comté  de  Genevois.  Enfin 
le  Dauphin  fut  tue,  le  26  août  1 333, 
d'un  trait  d'arbalète ,  comme  il  assié- 
geait le  château  de  la  Perrière.  Son 
irère  Humbert,  baron  de  Faucigui , 
qui  lui  succéda ,  accepta  la  paix  que 
lui  offrait  Aimon  ,  et  elle  fut  conclue 
à  Lyon,  le  17  mai  i334*  Aimon 
conduisit,  en  i34o,  les  troupes  de 
Savpie  au  service  de  France ,  dans 
la  guerre  que  cette  couronne  eut  à 
soutenir  contre  le  roi  d'Angleterre. 
De  retour  en  Savoie ,  il  fit  plusieurs 
fondations  pieuses ,  et  s'appliqua  sur- 
tout à  régler  l'administration  de  la 
I'usticc  :  ce  fut  lui  qui  établit  à  Chain- 
>éri  une  cour  supérieure  de  justice 
permanente,  en  13'JQ.  11  mourut  à 
Montmclian,  le  24  juin  1 343.  Il  avait 
épousé ,  en  1 33o  ,  Yolande  ,  fille  de 
Théodore  Paléologue  ,  marquis  de 
tyontferrat,  avec  la  clause  que  les  des- 


SAV 

cendants  de  cette  prince» 
raient  au  marquisat  de  1 
si  la  ligne  masculine,  veu 
dre.  Cette  clause  a  fondé 
tions  de  la  maison  de  Si 
Mont  ferrât ,  dans  le  seiii 
en  opposition  à  la  maiso 
zague.  Aimon  eut  de  ectt 
deux  fils  et  deux  filles, 
fils,  Amé  VI ,  lui  succéda 
filles ,  Blanche  de  Saro 
Galeaz  Visconti,  et  fut  mi 
Galeaz.  Aimon  laissa  auss 
rentes  maîtresses ,  six  et 
rels.  ^ 

SAVOIE  (  Amé  VI,  l 
était  né  à  Chainbéri ,  le 
i334.  A  la  mort  de  son  | 
meura  sous  la  tutelle  àt 
Savoie,  baron  de  Vaod, 
sin ,  et  du  comte  de  Genei 
fut  il  sorti  d'une  rainoril 
qu'en  1 347,  il  Porta  ** 
Piémont,  pour  profiterd 
deuce  de  la  maison  d'Aajoi 
dait ,  sous  le  règne  de  h 
toutes  les  villes  que  les  dei 
et  Robert  s'étaient  soun 
cette  province.  Amé  VI 
cert  avec  Jacques  de  Savi 
d'Achaïe  ,  son  cousin,  o 
peu  de  temps,  Quicrs, 
Mondovi ,  Savillan  et  Co 
tagea  le  gouvernement  de 
avec  le  prince  d'Achaïe. 
retour  de  cette  expéditio 
comte  Ame ,  ayant  donné 
fique  tournois  à  Chambéi 
revêtu  d'une  armure  verte 
val  caparaçoné  de  vert,  et 
en  livrée  verte  :  comme  i 
gua  dans  ce  tournois  pars 
et  son  habileté  dans  tou 
ciecs  ,  il  fut ,  dès-lors ,  d 
le  nom  de  comte  Feri. 
esprit  chevaleresque  lui 
tuer,  en   1 36a,  Tordre 


ta,  .r .  «  r>ac^        «î  ^r.r  i  :  râ.  Ji*r«  -V 3MJ«e- 

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on  l:;. .  c.  i  ÏX.  J  n:.  «  >Vi .  le  eo-Jie  Vert  r»<*  en  *•"" 

::    !r  !"ar.-"-  - -s  î  ï  :-    ie  p>ur  stcuaiir  l'rmprrror  J«n  r 

i  i*      î  r  *  :.  :  .«*  la  li'^l«;w.  »-r  pii.nt.  contre  .t»  l»"i- 

;  I.- Fr. :...«:.  tfi::e.  ?«re«  •>:  I-*    I  "rc>  :  'F**   .v  .**l"r 

1  f.r.ri  1  •  •   :  "  ;  ,.   !  .11-  •■L'on-:  «j  ..I  j  ■-*  «utfi»  .  «I  r»-»i»t  « 

in  ;  .  : .  !••  .!•-.•>  a  P-<  «"Ri  rr-T^or  lr»  i«-me»  mjr«|'ij» 

.   ■  ......  '  -    \1    •    .tf.   r-rvt   .>nnlri>   l.'w    \  Iki'ilflll.    Il 


i-  Mo.itfirra!  rmifTP  !•■*  \  i*r«mli.  I! 
*'-:nit  aï  r^  mi  Iï lise  1  !.i  !:^-^  '«"* 
flr>     .-.■!:      ii!»     :r-      ^■■.;r!fr«  :  uni»  «j  :•»  j:»  .   il.r:»  <t!lc 

:.^-  :  1  :•'■   ^^  •  ■*  I»   :  un- 
'     ;  ^  ■'•  »  i"t  ■ri  J-mî:, 

[»     I     I  f     f'  .  !     \.\I'     VI  4 

•  ;    ■     i<»    Ai.  .'  ii"  .  *c 

■  1   T-.  JI    r    !!"■■  »  i!l  il!> 

.f  -s^i.i  r .  .1  I J 1  r  i  * .  le  "* 

n-.  Ir.i!»;  p  1  r  !i  j  .il  lr 

•    ii  ipir  ■  i:t    1   iwijii  ^ 

.  ..-i.-  :■  m.ù.v  .  n- 

.  ï.i".  »;■>    *  u-   I  ■    I)  1  1- 


-  ».■-  ..«  -  «  ...   .  -    |        1 
£  j.Tio  .   »"    fit  prr  i\i-    If   \.il\.î»r  et 
t'Inliilile' .  1!  n'ulilii.t  aucun  ,1  vin - 
u±t  pir    'i   p»i^  ,    q-i'il    M^na    |r 
m   juin    il-'».   Il   uv  fiil   ri.i>    p|u> 

l *.._   I :        1      '  ■ 


■    •'  ■'•    1     ■   »•  1^  il-» 

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■   «  ï  1  .        *        1  » 


i:i\  l)i  ]|>!i  H  h  lit'  Vii  iiii    l».  f.  1  ir.nn 

l.- .|ii  r«<i  !.■■  |-"r-i-s-  •    I  irk  1  !r  1  onilr 

\«iï  .1  ii'!:rir    *i  *   !»•■   y»«  ■%    Îîi  j:  1 .1  r  - 

JJi-il     'Il      S  •  I  :  1  •  ■  ~ .     l'il1»    ir    v,rill  1 

"■  .11  l'.ir  (i  •  )i  1 1  ifi  I  ,     \ui«     \  1  1  >:i 


t  'i         *    •  :i':     !■  s  •>•  .iiii.ir  «i  •  )i  1 1  ifi  1  ,    \ui«     \  1  <  -.i 

»  •    •.  (  ■■  lrt:!     I    t  •  i-  lu  •*«!  lr  ri  iili  -ir  lî    !•   il    'i  i  u-ri  \r  . 

mu;    !.i  1 1  ■  i:i  r  «-  Vt  i  (  'mi  Clrmi'iit  \  1 1,  *  ''n  i  "  ni-  i  1 1  ioti  1 1 

li'j  i.rl; jii  .  i  .-  -.ut  rt  >>ju  j" a rtn t.  A  m  ^UMi.àMvi:  ,  il  uc 


534  SAV 

compagna  en  Italie  Louis  d'Anjou , 
qui  voulait  conquérir  le  royaume  de 
Naples,  et  venger  Jeanne  Ire. ,  sa 
mère  adoptive.  Le  comte  Vert  eut 
part  aux  succès  qui  présageaient  une 
heureuse  issue  à  cette  expédition  ; 
mais  il  fut  atteint  de  la  peste  à  Saint- 
Etienne  près  de  Bitonte  ,  et  il  en 
mourut  le  a  mars  i383.  Il  était  âgé 
de  quarante -neuf  ans ,  dont  il  avait 
régné  quarante.  Il  avait  réuni  à  ses 
états  les  seigneuries  de  Vaud  (  1) ,  de 
Gex ,  de  Faucigni ,  de  Valroinei , 
Quiers ,  Bielle  ,  Goni  ,  Cherasco  et 
Verrue.  H  laissa,  de  Bonne  de  Bour- 
bon, un  fils  qui  lui  succéda  sous  le 
nom  d'Ame  VII.  *   S.  S— i. 

SAVOIE  (  Ame  VII,  comte  de  ), 
surnommé  le  comte  Rouge,  néà  Veil- 
lane,  en  i36o,  avait  eu  pour  apana- 
ge les  seigneuries  de  Bresse  et  de  Val- 
bonne.  Son  père  l'envoya,  en  i38a, 
faire  ses  premières  armes  sous  le 
duc  de  Bourgogne  qui ,  avec  le  roi 
Charles  VI,  assiégeait  les  Gantois 
révoltés.  AméVII  se  distingua,  dans 
cette  guerre,  à  la  bataille  de  Rosebeck. 
A  son  retour ,  il  s'engagea  dans  une 
cuerre  contre  le  sire  de  Bcaujeu  ;  elle 
aurait  encore  lorsqu'il  reçut ,  au 
mois  de  mars  i383  ,  la  nouvelle  de 
la  mort  de  sou  père  ;  aussitôt ,  par 
l'entremise  du  ducdeBourbon ,  il  fit 
la  paix  avec  la  maison  de  Beau  jeu , 
et  revint  à  Ghambéri  prendre  pos- 
session de  la  succession  de  son  père. 
Bientôt  après ,  il  retourna  en  Flan- 
dre auprès  du  roi  Charles  VI ,  et  y 
donna  des  preuves  de  sa  valeur  à  la 
grise  d'Yprcs  ,  ainsi  qu'à  celle  de 
Bourbourg  ;  il  escorta  en  Angleterre 
la  garnison  de  cette  ville,  oui  avait  ca- 


î,  qui  avait  ca 


(O  On  a  vn,  pag.  5«Q ci-dessus,  qup  lr  nays  de 
Vaud  avait etc  Miumii  a' la  maison  de  Savoie,  sous 
la  comte  Pierre  .-  urndant  60  an» ,  il  seivit  d'apana- 
ge à  la  branche  collatérale  des  barons   de  Vaud  ,  qui 
«*•  sViU-iguit  qua  tous  \c  wurtfc  N  «jA. 


SAV 

pitulé,  et  fut  accueilli  à  Loud 
manière  la  plus  honorable,  j 
tour  en  Savoie,  il  fit  la  guerre 
laisans ,  qui  avaient  chassé*) 
que,  et  il  'rétablit  ce  prélat  sw 
ge.LecomteRougeavait,dei 
son  père  ,  embrassé  avec  ch 

Sarti  d'Anjou  contre  celui  d( 
ans  les  guerres  pour  la  »< 
de  Jeanne  Ire.  de  Naples  ;ce] 
les  partisans  de  la  maison  d* 
en  Provence ,  dans  la  vallée 
celonette ,  et  dans  les  comté 
et  de  Vintimillc,  ne  poiron 
de  secours  de  La*dislas ,  ofl 
comte  de  Savoie  de  se  son 
lui  ;  et  Amé  VII  ne  se  fit  ] 
pulc  de  profiter  de  la  mi 
Louis  If  d'Anjou  ,  son  ail 
accepter ,  le  2  août  et  le  iî 
bre  i388,  l'hommage  de 
qui  voulaient  se  soustraire 
sance  de  ce  jeune  prince, 
mourut  à  Ripaille,  le  ier. 
1S91  ,  des  suites  d'une  chi 
val.  Il  avait  épousé ,  en  i3 
de  Berri,  dont  il  eut  trois  < 

S 
SAVOIE  (  Amé  VIII , 
duc  de  ) ,  et  ensuite  pape 
nom  de  Félix  V ,  était  fils  d 
Né  à  Chambéri  ,  le  4  ; 
i383  ,  il  n'avait  que  huil 
que  son  père  mourut.  î 
Bonne  de  Berri,  etsonaïeu 
de  Bourbon  ,  se  disputer 
gence  ;  la  première  y  reno 
mariant  au  comte  d'Armag 
tre  part ,  on  fit  épouser  à  I 
Marie,  fille  du  duc  de  Bi 
et  ce  duc  en  prit  occasion  1 
ner  la  Savoie  pendaut  Y 
son  gendre.  La  régence  d< 
Bourbon  se  prolongea  jusqi 
clic  se  retira  ensuite  à  Mi 
contente  de  son  petit-fils 
^w\s&vUm.  Le  \euue  comt 


AV 

rênes  du  gouvernc- 
it  pour  sa  maison 
importante.  L'an- 
?s  comtes  de  Gene- 

.en  i3()4fdans!a 
•  Clément  VII.  La 

avait.Mircédc,  par 
raini  fief.  Ame VI II 
iclirtiT  ,  le  ">  août 

I  \  illars,  le  cuinté 
i  prix  de  quant  li- 
mes.  Peu  la nt    les 

Aine  intervint  à 
(].<ns  les  gi uTi es 
,  cuire Je*  maisons 
'ir^o^rie.  Le  comte 
iv  île  Pliilippc-lc- 
t  tv  de  Jimii  Sans- 
tout  son  pouvoir 
.  Dujn  le  iihtuc 
.il  etemliil  de  tous 
•s  de  srs  cl.it s.  L-i 
■viiis  .  I«-n  pav*  «le 

II  |Jr«-*»r  .  |t-  H  ijri 
rj<  li'lii»  nf  de  lui; 

|Hi««i*  le   pir   une 

■     lr    *  i     III  ilM»n  ; 

••   ri**  :  ut   pî'i*  itu 

I   iilitnt   »!«•  IV  m- 

!»■  f : " f t    ii-  j  :r   f.^j 

(;:  irriiii-u  .  Y  n, 

\  .ili*  «ï|iM  »  .  I    lr  |. 
i'.  «_C    «J»  *     j'Mîli  *  \ 

.•  i:i-*it  .    I.'iiis  >iir 

!•  ,t%  [  flîn"1-*.  '  î  if:t 

.  !••  l  i    ijr  **iri :  rp 

.  t  '.';r  .  i-îi   I  4  »»i  . 

Vr.MÏPl."    et     i#  * 

■«   i  •■    ••  M.!  i*» , 
'• .  •]  i  '  i  ■• %  fi  »,. 

■  .•  ■!••  \  •  r  •  i   i  ,i 

[    J.\.    J  i-j  .".-    .,is 

;  •<  r  !>.i  ;  t.'j  jî  v  I* 
;  i-'S  .  'ii*  *  I  ,- 

t.  r.  ir**"  .  f.ii  m 
tes.  l'oursuivi  par 


SAV  535 

tant  de  calamités,  Amé  chercha  des 
consolations  dans  la  religion.  Il  fonda 

Î plusieurs  couvents ,  s'efforça  de  ré- 
ormer  les  mœurs  du  clergé  ,  et 
poursuivit  les  hérétiques  avec  uu 
redoublement  de  zelc.  Cependant, 
loin  de  renoncer  aux  grandeurs  hu- 
maines,il  forma  une  ligue  avec  Louis 
de  Challon  ,  prince  d'Orange  ,  pour 
s'emparer  du  Dauphiué,  pendant  les 
guerres  civiles  de  France.  Mais  le 
prince  d'Orange  fut  défait  a  A  rit  h  un  9 
au  mois  de  mai  i43o  ;  et  Ame,  tra- 
versant le  Ithôneà  la  iiapc.  pour  s'en* 
fuir  ,  fut  sur  le  point  d'y  périr.  fJ^nt 
les  deux  armées  suivantes .  I*-  duc  de 
S.ivoie  saisit  l'occasion  d'acquénrde 
nouveaux  droits  sur  le»  états  d';  "•',:: 
lirait -frère  Jean -Jacques,  marqu*  fie 
Moutferral.  Le  marquis ,  pressé  par 
leurs  ennemis  commun* ,  Visconfi  et 
.Nfnrze  sou  général ,  avait  rrmi*  ses 
pijrcs  fortes  au  du»,  de  S^voi^  .  pour 
les  sjijvrr  des  ma  jus  des  astii-Saril»  ; 
mais  A  rué  ne  \ijulut  enf.i'e  J*-*  rer>- 
iin  queutant  que  le  m'ét'\uïs  lui  U- 
ra:t  li'jniuj^j'de  tout  le  Moijtfr-rral, 
ri  l'ii  dorjiif-r*it  Ainai  L'D  fifr*  y**t 
!«■  r-  >.nira  *a  <*/ \r*j!it><- .  <-i  la  :.'.•:■.;. 
r*-jhiMe  x9!-*\\   a  *"••#  .vir*.    ^*> 


i  ♦  îi  .  et  ïe  lùar-j  i.  d* 

j'iint    .:#»  n.*.t'..  >j  -,  -, 
I'  liîiîiV    [s  •«      i  ■     i  '  ■ 

vi#rd  A  «m  \  Kl .  •  4f  ... 
r  '■riir.'i»-  (^*   ...  -#.  n  f. 

a  i;inft  f  «  •.  ii'. fra«  U  -;  • 
•!.f«*  «n  'i»-:-,:!  £„  r  .  . 
J-r.  j.-t  ie  rçtf«;ï#,  | 
J  -i»    p'^ic-r*    i/  ■  • 

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536  SAV 

voqua  pour  le  7  novembre  i434» 
il  déposa  les  rênes  de  l'état  entre  les 
mains  du  prince  Louis ,  son  fils  ;  il 
prit  Thabit  d'ermite,  et  déclara  qu'il 
se  retirait  du  monde.  Cependant  il 
n'abdiqua  point  la  souveraine  puis- 
sance ;  six  chevaliers,  qu'il   avait 
choisis  parmi  ses  conseillers  et  ses 
amis  les  plus  intimes ,  s'enfermèrent 
à  Ripaille  avec  lui.    Sous  l'invoca- 
tion de  saint  Maurice,  ce  nouvel  or- 
dre séculier  se  consacrait  tont  en- 
semble à  la  politique,  à  la  dévotion 
et  au  plaisir.  Les  chevaliers ,  vêtus 
d'un  beau  drap  gris,  portaient  un 
bonnet  écarlate,  une  ceinture  d'or 
et  une  croix  d'or  à  leur  cou.  Deux 
jours  de  la  semaine  étaient  unique- 
ment consacrés  aux  exercices  reli- 
çiçux,  et  les  cinq  autres  aux  affaires 
de  l'état  :  et  comme  ils  ne  s'étaient 
pas  astreints  aux  austérités  de  la 
plupart  des  ordres  monastiques ,  on 
a  supposé  qu'ils  y  vivaient  plutôt  en 
épicuriens ,  et  que  c'est  de  là  que 
vient  l'expression  proverbiale  faire 
ripaille.  Cependant  les  auteurs  con- 
temporains ,  Poggio,  Monstrelet,  et 
Pasquier  lui-même,  ne  parlent  qu'a- 
vec éloge  et  respect  de  la  vie  de  ces 
solitaires.  A  celte  époque,  le  concile 
de  Baie,  assemble  des  le  19  juillet 
i43i  ,  était  entré  dans  de  violents 
différents  avec  le  pape  Eugène  IV. 
La  suprématie  disputée  entre  les  pa- 
pes et  Jcs  conciles ,  et  le  projet  de 
réformer  l'Église ,  que  les  Pères  as- 
semblés à  Baie  suivaient  avec  ar- 
deur ,  avaient  donne  naissance  à  ces 
différends  ,  que  la  vivacité  et  l'im- 
prudence d'Eugène  IV  envenimaient. 
I.e  duc  de  Savoie  ne  s'était  point 
décidé  ouvertement  entre  les  deux 
partis  :  les  prélats  de  ses  états  assis- 
taient au  concile  dcBajc;  mais  lui- 
même  semblait  favoriser  le  pape; 
et  lorsqu'il  apprit  que  celui-ci  avait 


SAV 

été  déposé  par  décret  du  caoeile,  k 
a5  juin  1439,  il  protesta,  le  20 
juillet,  contre  un  acte  qui  loi  parais* 
sait  attenter  à  l'autorité  dn  chef  de 
l'Église.  Mais  les  Pères  de  Bile  dé- 
siraient s'assurer    l'appui  d'Âne: 
ils  lui  offrirent   la  tniare  ,  le  i5 
novembre  1439;  et  le  duc  de  Sa- 
voie en  l'acceptant  étonna  l'Europe 
entière.   Le  concile  de  Bile  avd 
déjà  perdu  le  plus  grand  nombre  de 
ses  partisans  ;  un  autre  concile,  con- 
voqué à  Ferrare  par  Eugène  IV,  et 
transféré  ensuite  à  Florence,  mit 
été  rendu  plus  solennel ,  par  la  réu- 
nion de  l'empereur  et  do  patriarche 
de  Gonstantinople  à  l'Église  latine. 
Amé,  oui  prit  le  nom  de  Félix  V, 
renouvelait  nn  schisme  qui ,  pea 
d'années  auparavant,  avait  été  jugé 
fatal  à   la  chrétienté  :  il  ne  pou- 
vait jamais  espérer  d'être  rreoani 
par  la  plus  grande  partie  de  FÉrise. 
Cependant  il  fut  intronisé  ai  ab- 
baye de  saint  Maurice  en  Valais  :  il 
abdiqua  la  dignité'  ducale  Je  6  jan- 
vier i44°  >  Pour  cn  investir  son  fis 
Louis,  prince  de    Piémont,  et  fit 
son  entrée  à  Baie ,  le   24  juul  SQ*~ 
vant.  Félix  V  résida  trois  ans  a  Bi- 
le ,  et  en  quatre  promotions ,  il  f 
créa  vingt-trois  cardinaux.  Il  quitta 
cette  ville,  le  17  novembre  i443t 
et  partagea  dès-lors  sa  résidence  en- 
tre Lausanne  et  Genève.  Cependant 
le  coucile  de  Bàle  ,  réduit  à  un  peut 
nombre  de  prélats ,  était  successive- 
ment abandonné  par  les  divers  sou- 
verains de  l'Europe.  Ceux  mène 
qui   lui  restaient    attaches   sollici- 
taient Félix  de  mettre  fin  an  schis- 
me par  sou  abdication.  Félix  y  ac- 
céda ,  entra  en  traité  avec  Nicolas  V. 
qui  avait  succédé  à  Eugène,  et  en 
obtint  de  grandes  prérogatives  per- 
sonnelles. 11  fut  reconnu  pour  le  re- 
coud personnage  de  l'Église;  Tante- 


s\v 

ificalelui  fut  conservée  ions 
de  cardiual-légat  du  Saint- 
ns  tous  les  états  de  la  mai* 
►avoir,  en  Suisse,  et  dans 
ic  du  Lyonnais.  H  fut  aussi 
f  d.i u s  le  titre  d'éveque  et 
iratcur  de  l'église  de  Gcnc- 
lui  avait  e'te'  confère'  par  le 
de  cette  Tille,  en  i  \  J4  >  i  )  ♦ 
mort  de  François  de  Mez, 
du  titre  de  Saint- Marcel , 
successeur  du  ranimai  de 
V.  ce  nom  ).  Satisfait  de 
estions ,  il  abdiqua  la  sou- 
»  pontificale  à  La  usa  ne ,  au 
rnl  i  \  \\)  ;  et  le  concile  de 
dissous.  Ame  VI II, après 
nonce,  pour  la  secon  le  fuis, 
ndeurs  ,  rentra  dans  la  soli- 
Kip.nlle  ;  mais  il  n'y  vécut 
-ti-mps:  il  mourut  a  Genè- 
jauvier  1 4r»i.  Son  tombeau 
r fut  détruit  par  le*  Bernois, 
p  invasion  cfu  Chaulai*.  Il 
neuf  enfants  de  Marie  de 
ne.  Arné ,  l'aine  de  tous  v 
avant  lui,  en  ifji.  Ame' 
t  le  premier  de  sa  famille 
ia  un  code  de  lois  :  il  donna 
eaux  statuts  à  l'ordre  du 
Li  sigrw  \t  son  gniivcmc- 
dire  .1  Olivier  île  la  Marche, 
teinporam  ,  qu'en  Savoie 
it  on  trouvait  alois  sûreté, 
et  honneur,  pendant  que  la 
rM>l.iit  le*  contrées  voisines, 
ete  ernte  sous  \r  titre  d'.-#- 
Panficus  \  f'ty.  Mo*on  f 
Wl   .  S.  S— î. 

Il  h  r«in>,  duc  ni:  .  ne  à 
\r  i  i  fesrirr  1  J«"5  ,  fut.  dés 
ur;i;  pirsciit  prie  Vme  \  III 
iri!«tr.iti<>n  dc%  rt.it-,  de  .Sa* 
4i"  il  i.e  pftita  ,   pen  l.iiit  ce 

■    ■{     •«» ii-  ir  ii  i  u1  q  i  .  v  |    i.t  r   .]■   ■•■11 
■  ■     /       f       I  •  «  ■  i*  -        I      i     nul.  .   '     h.tt.w 
«     I .  .  m,         I     ||       ;#-. 


SAV  537 

temps ,  que  le  titre  de  prince  de  Pié- 
mont ;  et  il  ne  succéda  an  duc  qu'en 
i43<),  torsque  celui-ci  accepta  le 
pontificat.  Pendant  qu'Ame  vivait 
encore  v  Loiris  (il  mourir  Guillaume 
de  Bolomicr  «qui  avait  été  long- temps 
premier  ministre  du  duc  son  père, 
et  s'était  rendu  odieux  à  tonte  la 
natiou  (  Vm  Bolomier).  Louis  était  à 
peine  monté  sur  le  tronc ,  lorsque 
l'extinction  de  la  maison  Visconti 
alluma  une  guerre  générale  en  Ita- 
lie; il  en  profita  pour  faire  quel- 
ques conquêtes  dans  le  Novarèse 
et  l'Alexandrin  ;  mais  avec  plus 
de  vigueur  et  de  prudence ,  il  aurait 
pu  tirer  un  autre  parti  des  circons- 
tances. Les  Milanais ,  également  ir- 
rités contre  les  Vénitiens  et  le  comte 
François  Sforza  ,  demandaient  eux- 
mêmes  à  se  ranger  sous  ses  ordres. 
Alfonse  d'Aragon  paraissait  dispose 
à  le  seconder  ;  mais  le  duc  de  Savoie 
manqua  de  ié*olution  et  d'activité  ; 
et  ses  tentatives  tardives  n'eurent 
d'autre  eflet  que  de  l'engager  dans 
une  guerre  dangereuse  avec  le  nou- 
veau duc  de  Milan  .  Sforza  ,  qui  se- 
condait les  Fli>reut ins.  Louis  se  fit 
aussi  de  mauvaises  a  flaires  eu  Savoie, 
par  son  aveugle  prévention  en  faveur 
de  Jean  de  Compcys  ,  seigneur  de 
Torens  (  V,  ("oMi-i  v  s  '.  Comme  il 
avait  marié  sn  fillr  Charlotte  au  dau- 
phin ,  qui  fut  depuis  Louis  XI ,  il  se 
trouva  compromis  dans  le«  i|iicrc|lc* 
domestiques  de  la  maison  de  France. 
Charles  VII  prenait  la  dcfcii*c  de  la 
noiiicssc  savoiMcunc,  le  dauphin  rel- 
ie de  .Iran  de  Compcys;  et  tous  deux 
eurent, à  leur  tour,  rrroiirs  aux  armes 
pour  forcer  le  dur  \\\  Savoie  de  f.nre 
Iriir  volonté.  <>[>•»  l.n»t  Louis  éiait 
attaché  de  piclrrriiir  au  d-iuphin;  et 
lorvpic  celui  ri  rut  mi<  cède  .1  son  pè- 
re, comme  nu  de  Frincc.  le  duc 
de  àavotc  s'unit  a  lui  plus  droite- 


53» 


SAV 


ment  encore.  Ce  prince  faible,  do- 
miné par  sa  femme,  Anne  de  Cyprt, 
et  par  ses  favoris ,  vivait  entouré  de 
mécontents  et  exposé  à  de  fréquentes 
insultes ,  même  de  la  part  de  ses  en- 
fants. Le  moins  docile  de  ceux  -  ci , 
Philippe ,  comte  de  Bresse ,  faisait 
trembler  toute  la  cour.  Le  duc ,  n'o- 
sant réprimer  par  lui-même  ce  prin- 
ce fougueux,   recourut  au  roi  de- 
France.  Louis  XI  se  prêtait  volontiers 
à  une  perfidie  :  il  invita  Philippe  à  sa 
cour,  au  mois  d'avril  1464 ,  et  l'y  fit 
arrêter ,  au  mépris  de  l'hospitalité. 
Le  duc  de  Savoie ,  qui  était  venu  en 
France  pour  servir  le  roi,  au  mo- 
ment où  éclatait  la  guerre  dite  du 
Bien  public,  tomba  malade,  et  mou- 
rut à  Lyon ,  le  ig  janvier  i465»  Il 
avait  eu,  d'Anne  de  Cypre,  seize  en- 
fants ,  parmi  lesquels  plusieurs  con- 
tractèrent d'illustres  alliances.  Char- 
lotte de  Savoie,  douzième  de  ses  en- 
fants, avait  épousé  Louis  XI,  en 
i45i,ctmouruten  1 483.  Louis  de  Sa- 
voie, second  fils  du  duc,  épousa  Char- 
lotte, héritière  de  Jean  de  Lusignan; 
et  comme  il  mourut  sans  enfants,  en 
1 48a ,  il  laissa  à  la  maison  de  Savoie 
les  titres  de  la  maison  de  Lusignan  , 
et  les  royaumes  d'Arménie ,  de  Cv- 
pre  et  de  Jérusalem  (  Foj.  Louis  de 
Savoie,  roi  de  Cypre,  p.  5(>i  ci- 
après).  Ce  fut  le  duc  Louis  qui  établit 
le  sénat  de  Turin ,  en  1 45g  ;  et  il  est 
le  premier  prince  de  sa  maison  qui 
ait  mis  son  effigie  sur  ses  monnaies. 

SAVOIE  (Ame  IX,  duc  de),  sur- 
nommé le  Bienheureux,  néà  Thonon, 
le  Ier.  février  1 435,  fut  des  le  berceau 
accordé  avec  Yolande  deFrance,  fille 
de  Charles  VII.  Il  résidait  à  Bourç 
en  Bresse  avec  sa  femme,  lorsqu'il 
apprit,  en  1 465,  la  nouvelle  de  la 
mort  de  son  père;  il  se  rendit  aus- 
sitôt à  Chambéri ,  et  il  y  reçut,  le 


SAV 

*5  ma  A,  dans  les  états  de  Savoie^ 
au'ii  avait  convoqués ,  ff>ommaer 
de  ses  sujets.  La  santé  d'Ame  iX 
avait  toujours  été  chancelante;  s* 
tête  finit  par  s'affaiblir,  et  ce  prince 
devint  enfin  absolument  incapable 
de  gouverner.  Sa  femme  Yolande, 
avec  l'appui  de  son  frère  Louis.  XI, 
s'empara  de  la  régence.  D'autre  put 
Philippe ,  frère  crAmé,  prit  les  ar- 
mes avec  ses  frères ,  pour  chasser  de 
la  cour  les  favoris  ae  la  duchesse, 
et  ses  mauvais  conseillers.  H  assié- 
gea Mentmélian  ,  en    147*9  faf* 
la  duchesse  de  s'enfuir  à  Grenoble , 
et  s'empara  de  la  personne  dodue. 
Louis  XI  fit  à  son  tour  entrer  des 
troupes  en  Savoie ,   pour  rétablir 
l'autorité  de  sa  sœur.  Les  princes 
étaient  secondés  par  le  duc  de  Bour- 
gogne ;  et  la  guerre  pouvait  devenir 
sanglante  :  mais ,  par  la  médiation 
des  cantons  de  Fribourg  et  de  Ber- 
ne, la  régence  fut  partagée,  le  5  sep- 
tembre 1 47 1  »  entre  la  duchesse  et 
les  princes.  Quelques  mois  après, 
Amé  mourut  à  Verceil ,  la   veille 
de  Pâques  (  16  avril  i47*  )•  P1Q" 
sieurs    historiens    ou    panégyristes 
(1)  ont  écrit   sa    vie    et  rapporté 
plusieurs  miracles  opérés   sur   son 
tombeau.    Ce    prince    malheureux 
parait  avoir  possédé   à   un  degré 
éminent   la   douceur ,    la   patience 
et  la  résignation;  il  montrait  au  duc 
de  Milan  les  pauvres  qu'il  nourris- 
sait, comme  formant  la  pompe  de 
sa  cour;  il  voulut  donner  le  collier 
de  son  ordre  pour  subvenir  aux  be- 
soins des  misérables;  et  s'il  manqua 
de  la  fermeté  nécessaire  pour  bien 
gouverner ,  du  moins  il  sut  gagner 
le  cœur  des  hommes  qui  lui  étaient 
soumis.  Il  avait  eu  d'Yolande  ,  sa 


(i)Rao»o.  i6oo;Ma)rt,  itn3;  leP.  Hisrt,  iGiu. 
M  or  0*10,  1G86;  et  les  BoUaodûtrs,  au  3o  mar», 
toai.  III ,  p.  874-  89G. 


>:  Tïmé  des  tils. 
1^. .  sa  sacctdi.     S    S-i. 

S  4  VOIE  PfeTLIIZBT      1".    , 

.  iit  le  lJllsmtut  ,  ne  à 
.  W  7  août  I4Ô4.  n'ivail 
«as  lon-rVd  succéda  %  en 
i  47*  -  *  Ma  P?**-  Yolande .  sa  m  cit. 
étdèn  nçtzie  .  conformément 
de  Savoie ,  et  a  la  voloutë 
p*r  son  mari;  mais  les 
du  dernier  duc ,  les  comtes  de 
it  .  de  Bresse  ,  et  l'cvèipic 
re .  y  prétendaient  au»i  ; 
les  deux  plus  puissants  souve- 
de  l'Europe ,  Louis  XI  et 
le  Téméraire,  duc  de  lionr- 
,  la  demandaient  pour  cux- 
1.  Les  princes  de  Savoie  curent, 
premiers,  recours  anx  armes 
soutenir  leurs  droits;  ils  voulu- 
sorprendre  le  duc  à  Chauihcri; 
le  conduisit  à  Montiuelian, 
ils  l'y  suivirent ,  et  l'y  assiège  - 
rent.  Yolande  fut  forcée  de  capituler  ; 
•es  beaux -frères  u'oltoervèrciit  point 
la  eapitulatiou  :  ils  sVinparcicnt  de 
la  personne  du  jeune  duc  :  et  I.i  du- 
chesse efliaycc  s'enfuit  eu  D.iiinliinr. 
Fe*i  après  cependant,  le  roi  de  r  i.tncr 
lui  donna  les  moyens  de  mitirr  en 
Savoie;  et  les  princes,  cr.*ij;iiaiil  <pie 
leurs  dissensions  ne  livrassent  leur 

El  trie  a  us  étrangers ,  rendirent  .1  Vo- 
ode  la  tutelle,  en  réservant  .111  pre- 
mier d'entre  eux  ,  IVvê'jucde  (iniève, 
L  première  place  d.ins  le  romeil. 
L'étroite  allianrede  la  maison  dr  Sa- 
voie aver  celle  dr  lloiirguguc  ,  eu  rn- 
£{*eaut  la  première  dans  une  gunrr 
n^ereu^e ,  ne  laisvi  pas  a  dr  mm- 
Telles  divi*ious  le  temps  dYi  Ltrr. 
Jan|ues  de  Savoir,  rointe  de  II  union  t 
rt  baron  dr  Y  nid  ,  un  dr*  lr<  rr\ 
d'  \mê  le  Ifn  11  heureux  ,  avait  ru  eu 
apanage  tout  ce  que  la  nu  1*011  de 
Jmvomt  possédait  an  nur.l  du  Lie 
Leiuan.  H  avait  contracte  une  étroite 


SU 


w> 


alliaucf  arr\*  Chatte*  L*>  revaetauv  * 
duc  de  Ivtiirçv^ne ,  il  la*  ait  «mt! 
dans  toute»  *v*  £i.etiv«  ;  \\  *\i<£«£vmi 
aussi  «eu  147  » .  dar%  «xlk-  de  1  bal- 
les contre  le*  Suiw«-\    il  attira  lv>* 
ReniiM>etlr*  KiiI'oui^ms.ishu  Uuy 
u!ieili\er\inu  ru  hwui  du  «t.  %-,  *mi* 
ces  deux  canton* ,  ipi'il  as.  ut  piow 
qncs.ciis  overvut .  au  hum*  d  %s  iMmv  % 
lenr>  itidu-c*  dan*  *on  .«.puM^e,  «t  le 
conquiiriit  en  ruiici.  1  i  dm  d»  \**\\\ 
gogue  >ka\anp  lm  11  pmti   l«(  %l.l%u 
die;  111. iin  la  Swi**r   .U^.ui   lm  «'n** 
latale  :  il  v  pcidil  \v\  \U\\\  tmii'itut 
|i.it.nlle%  «le  i  11.111*1111  et    dr    M  ont 
1  id.iude  ilr  S  noii'.i*  .ut  linnm  «|«  t  %% 
coin*  au  couile  »l«  Hniiinht  ,  %\  \\  m 
euvo\t*  .111  dur  dr  M.ihi ^t1!;**!'  i|iitliv 
mille  liouum*  ipu    lui»  ni  •!«  I  ut*   \ 
Moral,  l'uni  puiiii  l.i  dtiiln««i'a  li  « 
Sms*rs   mu  ml  ttituM'  a  •  tutiitl«u 
lion  ;  rt  \r\  \  a)-it*aii*  lu  rut  une  tut  a 
.*ion  ilau«  lt*  t'.li  ilil.u«  .  duni  uni*  pat 
tie  leur  di'iui -m  1  %muni»r  «mi»  li  iiiiiti 
dr  lias-  \  al.ii  v  i  rpi  inl.int  !•■  dm   de 
lliHiipi^ur  iiai^hint  »pir  \a  iimuhii 
dr  S.ivnir  nr  sr  ili't  11  h.tl  dr  lui  ditui 
*oii    nialliiiil    ,    duitti.i    uidir    n  ■■••• 
<  liailllirll.iu   tllmi  1    dr    I  ♦    IMinln' 
d'rulrvrr   la   il»n  lu  ^^^■    i*ii    Intm    %t  « 
riif.uit«  ,  et  1I1-  li  *  iiiii>lniir  iniiiiiu1 
lil.i^r*   fli    Itimlir     CiomlC     tllitlil 
Mil  pi  II  rn  1  lli-l   l.i   il<ii  lii**i'    il    llnl« 
dr  *«■*  i  iil.int*,  .in»  |"»i  h  *  «li  I  it  11J  ir, 
1rs   iiiiiiliiiMt    .•    Siint     f.liinilf*,    il 
rn*iiitr    au    (lilti.iu   i|i<    Kniivif  m 
Ittiiir^o^ur      m. m  k  >lii<    I'IuIiImH  , 
rt  *nu  II  rie  J.11  fpif  l.omt  il«   .SiH'lr 
lui  erli.ip|M-iriit  ,    rt  m    iniMiil   a,,us 
1.1  pi  ulri  lion  dr  l'i  \  i  |nt'  ili   t  ••  IM  I  e  , 
leur  mu  Ir.    |(r«  1 1  il*  «lr  ,Sm»h  «'as 
*riiililrreiil,piiiii  p'nii  *mii  .1  |.i  Int'lle 
fin   jf-iiiir    dur    ihiiIh'II'I    iapti%iti* 
dr  Ij    rr^rlili-.    Ilttuliit   iltl  'l«»c     ilr 
IlniifjJOjjlir   p.ir   li   linlihir  ipl  il  *• 
IMII  i|r  1  oillliHtlir  ,   il*   p  nniliifeiil 
.1  Louis  XI  ,  et  lui  <!i  (Vu  n  M  la  tu- 


54o  SAV 

telle  de  son  neveu  :  ils  remirent  entre 
ses  mains  le  duc  et  son  frère;  lui 
livrèrent  les  deux  places  de  Cham- 
be'ri  et  de  Montmélian,  et  recon- 
nurent comme  ses  lieutenants  Vévê- 
que  de  Genève  en  Savoie,  et  Philippe, 
comte  de  Bresse,  en  Piémont.  Louis 
XI ,  quoiqu'il  fût  mécontent  de  sa 
sœur,  qu'il  avait  trouvée  trop  attachée 
au  parti  de  Bourgogne ,  réussit  ce- 
pendant à  la  délivrer ,  au  mois  d'oc- 
tobre 1476  y  du  château  où  elle  était 
prisonnière  :  il  lui  permit  de  retour- 
ner en  Savoie,  et  de  reprendre,  si  elle 
pouvait,  l'administration  des  états  de 
son  fils  :  mais  il  ne  lui  donna  aucun 
secours  pour  cela  ;  et  Philippe  , 
comte  de  Bresse ,  n'était  nullement 
disposé  à  lui  rendre  le  gouvernement 
du  Piémont.  Yolande  fut  obligée  d'a- 
voir recours  au  duc  de  Milan  ,  dont 
Philibert  avait  déjà  épousé  la  fille  , 
et  de  l'engager  à  envahir  le  Piémont , 
pour  en  chasser  le  comte  de  Bresse. 
Celui-ci,  hors  d'état  de  se  défendre 
seul ,  rendit  la  régence  à  Yolande  ; 
mais  cette  princesse  ne  la  conserva 
pas  longtemps.  Elle  mourut  à  Mont- 
caprel,  en  Piémont,  le  27  août  1478. 
On  lui  doit  un  nouveau  Gode  de 
lois ,  ou  plutôt  une  refonte  des  Fê- 
tera statut  a  Sabaudiœy  qu'elle  pu- 
blia eu  1478.  A  la  mort  de  la  du- 
chesse, la  bavoie  retomba  dans  une 
anarchie  plus  grande  encore  que  celle 
d'où  elle  venait  à  peine  de  sortir. 
Les  états  du  pays  se  croyaient  obligés 
de  suivre  les  conseils  de  Louis  XI  ;  et 
celui-ci  chargea  du  gouvernement  le 
comte  de  La  Chambre  ;  mais  ,  en 
méme-teraps,  il  se  plaisait  à  lui  sus- 
citer des  ennemis  :  il  excitait  contre 
lui  l'évêque  de  Genève  et  le  comte  de 
Bresse ,  oncles  du  duc  ;  et  eh  déchi- 
rant la  Savoie  par  des  guerres  civiles , 
il  espérait  en  opérer  la  réunion  à  la 
te  de  France.  Cependant  Phi- 


SAV 

libert ,  trop  jeune  ponr  s'emparer 
de  l'autorité ,  né  s'occupait  que  de 
ses  plaisirs.  11  s'était  rendu  à  Lyon, 
auprès  du  roi  ;  passionné  pour  la 
chasse ,  il  tomba  malade  par  suite  des 
fatigues  excessives  auxquelles  il  s'é- 
tait livré  dans  cet  exercice ,  et 
mourut  à  Lyon,  le  m  avril  1482, 
âgé  de   dix-sept  ans.    Des  l'année 

1474  y  H  avait  cte  marié  &  Blanche* 
Marie  Sforza ,  fille  de  Galeaz,  doc  de 
Milan  ;  mais  ce  mariage  n'avait  point  « 
été  consommé  ,  et  Blanche  épousa 
depuis  l'empereur  Maximilien.  S.S-f. 
SAVOIE  (Charles  1er. ,  duc  m) , 
dit  le  Guerrier ,  frère  de  Philibert  et 
fils  d'Ame  IX,  était  né  à  Carignaa, 
le  29  mars  1 468.  Il  n'était  âgé  que  de 
quatorze  ans  lorsque  son  frère  mourut. 
Le  roi  Louis  XI  se  déclara  son  ta- 
teur,  et  disposa  du  duché  comme 
d'un  pays  qui  lai  appartenait;  mais 
heureusement  pour  l'indépendance 
de  la  Savoie ,  ce  monarque  mourut 
peu  de  mois  après  ;  en  sorte  que 
Charles  Ier.  ,  faisant  son  entrée  so- 
lennelle à  Turin,  le  icr.  novem- 
bre i4B3,  prit  lui- même  les  rê- 
nes du  gouvernement.  Pendant  les 
six  ans  que  régna  Charles  1er. ,  il  eut 
des  différends  continuels  avec  le  mar- 
quis de  Sa  lu  ces ,  et  fut  engagé  par 
là  dans  de  courtes  hostilités  contre 
Charles  VIII,  roi  de  France.  Cepen- 
dant le  duc  de  Savoie  sut  apaiser  ce 
puissant  monarque ,  sans  compromet- 
tre sa  dignité.  Leurs  différends  sur 
l'hommage  du  marquisat  de  Sahices 
furent  ajournés  ;  et  Charles,  en  réta- 
blissant Tordre  dans  ses  états,  se  fit 
chérir  de  son  peuple.  La  vigueur  <fc 
son  caractère  délivra  la  Savoie  d'où 
influence  étrangère.  L'aménité  àt 
ses  manières  et  la  générosité  & 
son  cœur  lui  attachèrent  tous  ceux 
qui  s'approchaient  de  lui.  C'était  à 
sa  cour  que  le   chevalier  Bavard 


SAV 

avait  rcc u  m  première  éducation  v 
cl  il  l'avait  me  me  servi  comme  pape. 
Charité  avait  fait  aussi  tic  trè> -bon- 
nes etudi*.  II  était  versé  dans  la  lan- 
gue gicrojuc,  et  il  .tiiua  et  protégea 
les  »iiaiit;».  Il  épousa  ,  le  i".  ami 
l4^^«  Blanche,  lille  de  Guil  Intime  , 
ma<quisde  Moiilfeirat.  Charles  1"., 
ayaut  fait  un  voy.i^e  en  Piémont ,  y 
fut  atteint  d'une  m.dadic  qu'on  c  rut 
être  la  suite  de  quelque  poison  donné 
par  le  marquis  de  Saluées.  Il  mourut 
a  Pigncrol,  le  i3  mars  14H9,  âge  de 
vingt-un  ans  ,  laissant  deux  enfants 
eu  bas  à^e.  1 1  acquit ,  en  1 .\8- ,  le  titre 
de  roi  de  typre ,  a  la  mort  de  Char- 
lotte de  Lusipian ,  qui  lui  avait  cède' 
ses  droits  sur  cette  île,  par  acte  du  ^7 
février  i4^»i  <r  e  Vit  «le  la  que  les 
dues  de  Savoie  ont  111  is  plus  ta  ni  la 
couronne  fermée  et  la  qualil-*  d'aï- 
tetsc  royale.  —  Charles  II ,  duc  de 
Savoie,  ou  plutôt  Charb.-  - Jtai:- 
Amé,  était  né  a  Turin,  le  jJ  juin 
1 4^8 .  et  u*ét.iit  Ày  qu  ■  lie  uvuf  moi» 
lorsque  son  pire  mourut.  l'J.i m  In- 
de Muntfcrrat,  sa  mire,  fut  iiruii- 
puc  récente  par  le»  ei.its  île  ài\oic; 
mats  le  marqui.s  de  Sjluces  et  les  sei- 
gneurs de  Karoiiis  et  d*  (Larde,  qui, 
peudanl  le  règne  de  (ihaih/s  I'r.  , 
avaient  pcidu  leuis  biens,  s'y  icta- 
blirtut  a  main  aimcV.  D'au  lu*  p.ut , 
le  comte  de  La  l.hauibic  c\nta  .uis.si 
une  pierre  civile  en  Savoie,  eu  il 
voulait  s'nn puer  tir  r.iutoiilc;  mais 
il  fut  dcl.ul  p-ir  l'hdippe  ,  comte 
de  Hressr  ;  et  .  poui  ci  h.ipper  .1 
la  confiscation  île  sis  biens  ,  il 
recourut  a  l'iuNue^ioii  i!u  roi  de 
France.  Hlnu  lie  de  Monlfcirat  , 
revente  de  Sas  oie ,  donna  le  pas- 
sape  au  travers  de  ses  étal»  à 
Charles  VIII .  lorsque  ce  pi  m  ce  des- 
cendit eu  Italie,  eu  ijiit  *  lmur  al* 
Uquer  le  royaume  de  Naph».  hllc 
lui  fournit  des  soldats  et  de  l'argent, 


SAV  54i 

et  lui  accorda  la  même  hospitalité  à 
son  retour  de  cette  expédition.  Ce 
i;nnd  mouvement  de  toute  l'Euro- 
pe ,  en  impiimaut  la  crainte  aux  plus 
petits  princes,  contribua  mut  êtreâ 
maintenir  la  tranquillité'  des  états  de 
Savoie  pendant  cette  ic^cucf  ,  qui 
eut  bientôt  un  Ici  me.  (Huiles  II 
mourut  à  Turin,  le  i<>  avril  1  i«^iv 
des  suites  d'une  chute  ;  et  son  ciaud- 
onclc,  Philippe  de  Bicmc,  lui  succé- 
da. S.  S— 1. 

SAV01K  \  Philippe:  Il ,  duc  de  ), 
auparavant  comte  de  liro.se,  était 
né  a  (ihamberi ,  le  :1  février  14 38, 
de  Louis  ,  duc  de  Savoir,  et  d'Âunc 
de  (Apre.  Philippc-le-Ilon,  duc  de 
Bnurço^iic,  fut  son  parrain.  Jusqu'à 
l'a^c  de  wiigt-dnix  ans  .  il  m-  fit  ap- 
peler Philippe  San  a  7  Vr tv  .  parce 
qu'il  n'avait  point  encore  d'apauaj;e. 
l'iu  i4<iotMin  pèie  lui  donna  le  comté 
de  Bresse  ,  dont  d  pi  il  le  titre.  Sous 
ce  nom,  il  tut.  [<«  ii'l.nit  ipiatre  lignes, 
le  chef  >!es  fui  tieii\  eu  Sa\  nie:  en  - 
ni  lui  de  sa  mèie  .  Aune  de  C.jpic,  et 
de  tous  >e*  Itxoiivi!  lui,  de  sa  main, 
.Ici  11  de  Vara\  ,  l'un  d'iulie  eux  ; 
il  eu  dépouilla  d'.mties  <|ui  f.ii*.iimt 
pawi  huit  de  lVl.it  le*  HeMti>  qu'ils 
a  Nantit  .un  1  s: ses  ,  et  il  raina  l.tiit 
d'un|iiie|iub  s  .1  .son  pile,  q«ie  celui- 
ci  mourut.!  Loi, in  \I  pmir  le  f.iirc 
an  1  tir  eu  Béni  .  maigre  le*  >.mf- 
con  !uit%  ip.i  bu  .i\.ueni  clr  donnes. 
Il  fut  ileli  nu  eu  prison  a  L>m  lus,  de 
i|fij  .1  iff'rfi;  qu.iiid  il  n  vint  m 
Savoie,  pendant  le  n -ne  d'Ame  I\v 
.son  fieie  ,  il  ucul  di  lui  un  dépar- 
tement d.ins  l'ulmn  isti.itimi ,  et  s'en 
acquitta  fi-iclt  nu  M.  Il  n'allia  néan- 
moins, eu  1  \i>-  .  avec  Philippe  .  due 
de  Bonr^'^rn  ,  coiitie  la  r'i.«iirc;  et 
dis-lui*,  il  ml  p.iil  .1  luiili»  les  j;iic r- 
rts  de  l.i  iii-iim'Ii  de  lioiu^n^uc ,  et  a 
toutes  celles  de  Savoie,  jusqu'à  ce 
que  la  mort  de  sou  pclit-uevcuCkar* 


54* 


SAV 


les  II  l'appelât  au  trône  ,  en  i£q6. 
Agé  déjà  de  cinquante-huit  ans,  épui- 
se  par  sa  vie  turbulente ,  il  n'avait 
plus  l'activité  par  laquelle  il  s'était 
rendu  redoutable  ;  et  à  peine  avaitil 
régné  un  an  et  demi ,  qu'il  mourut  à 
Turin,  le 7  novembre  M97.  II  avait 
été  marié  deux  fois  :  en  1 47 1 ,  à  Mar- 
guerite de  Bourbon,;  et  en  i485  ,à 
Claudine  des  Brosses ,  comtesse  de 
Penthièvre.  Philippe  eut,  de  la  pre- 
mière: Philibert  11 ,  qui  lui  succéda  ; 
et  Louise  ,  mariée  à  Charles ,  comte 
d'Aogoulcme,  et  qui  fut  mère  de 
François  Ier.  (  Fqy.  Louise  ,  XXV, 
259).  De  sa  seconde  femme  ,  il  eut 
six  enfants  ,  dont  l'un ,  Charles  III , 
régna  aussi  après  lui.  —  Philibert 
II ,  surnommé  le  Beau ,  duc  de  Sa- 
voie ,  né  à  Pont-d'Ain ,  le  10  avril 
1 480 ,  fut  élevé  auprès  de  Charles 
VIII ,  qu'il  suivit ,  avec  son  père ,  à 
la  conquête  de  Naples.  11  témoigna 
d'abord  un  grand  attachement  k  Ja 
maison  de  France  ;  mais  ensuite  son 
alliance  avec  l'empereur  Maximilien, 
Tayaut  engagé  à  ne  pas  ouvrir  aux 
Français  un  passage  dans  ses  états , 
Louis  XII,  quand  il  voulut  pénétrer 
en  Italie,  dut  prendre  sa  route  parles 
vallées  du  marquisat  de  Saluces  (  1  ). 
Mais  Philibert  II  eut  très -peu  de 
part   aux   grandes  révolutions  qui 
ébranlèrent  l'Europe  pendant  son  rè- 
gne: il  ne  s'occupa  guère  que  de  tour- 
nois et  de  chasses,  et  il  mourut,  pour 
s'être  trop  échauffé,  le  10  septembre 
i5o4,  a"  Pont-d'Ain,  dans  la  même 
chambre  où  il  était  né.  Ce  prince  fut 
marié  deux  fois ,  d'abord  avec  Yo- 
lande-Louise de  Savoie  ;  ensuite  avec 
Marguerite  d'Autriche,  fille  de  Maxi- 
milien ,  et  sœur  de  Philippe ,  père  de 
Charles- Quint ,  princesse  qui  devint 
ensuite  célèbre  comme  gouvernante 

SUfni.  hist.,  ll,ae)4. 


Sendant  invité ,  en  1 5og ,  à  se  jûh 
re  à  la  ligue  de  Cambrai ,  pour  re- 
couvrerons le  partage  des  états  Vé- 
nitiens ,  le  royaume  de  Cyprr ,  dont 
il  prétendait  être  roi.  Cette  ligne IW 
gagea  dans  des  hostilités  contre  les 
Suisses  :  il  voulut  leur  fermer  ren- 
trée du  Milancz  ;  les  Cantons  firat 
marcher  leurs  troupes   du  côté  de 
Genève,  et  le  duc  effrayé  acheta  la 
paix.  11  s'allia  ensuite  avec  tous  les 
cantons  ,  au  mois  de  mai  1 5 11.  Ce- 
pendant les  premiers  trônes  de  l'Eu- 
rope se  remplissaient  de  souvenus 
allies  de  très-près  à  la  maison  de 
Savoie.  François  Ier.,  fils  d'une sœor 
de  Charles  III ,  avait  succédé  à  Louis 
XII.  Léon  X  ,  monté  sur  le  trône 
pontifical,  faisait  épousera  son  frère 
Julien  une  autre  sœur  du  même  duc; 
l'empereur  Charles-Quint  était  allie 
à  la  même  maison  par  Marguerite  si 
tante,  et  par  B  c'a  tri  x  de  Portugal  sa 
belle-sœur,  que  Charles  III  épousa 
en  i5i2.  Ces  nombreuses  alliances 


SAV 

des  Pays-Bas  (  Voy.  Mabcoot  , 
XXVII,  3o  ).  Philibert  n'est  pont 
d'enfants.  Sa  veuve  lui  érigea  ■» 
perbe  mausolée  dans  l'église  deBm 
près  de  Bourg    en   Bresse  (fîy 

KOUSSELET  ).  S.  &yi. 

SAVOIE  (  Chables  III, duc  m), 
second  fils  de  Philippe  II ,  et  sksh- 
seur  de  Philibert  II,  était  néàCla- 
zei ,  en  Bugei,  le  10  octobre  14% 
II  fut  élevé  par  Jauns  de  DuindeLi 
Val-d'Isère ,  qui  ,  en  cherchait  i  fa' 
inspirer  de  l'austérité  et  de  la  »àfr> 
ration ,  étouffa  son  esprit ,  et  len- 
dit pusillanime  et  indolent.  Aiar 
ment  où  Charles  parvint  à  la  est* 
ronne  ducale ,  les  revenus  de  h  Si- 
voie  étaient  absorbes  parlesdnik 
de  quatre  princesses  douairïaires;it 
ce  prince  était  condamné  par  a 
pauvreté  à  un  repos  forcé  et  à  œ 
sévère  économie.  Charles  111  te  ce- 


SAY 

t  point  le  i-.:  de  S*T<He 
t  4e  to  *j  les  pam».    IVrs 

ViU:Mr.«  s'ca 2+tk re al 
F  du  Ch  «LU»  ;  es  i  j  l  5  , 
[oana  porta  le  taeilrc  de 
a  F. «a ont .  p^-r  fermer 
m«w  *  ,i«*e  .  le  pa«*i-e 
il  Frj-.»:ai*.  Chirle*  ceso- 
-  s  iv*~te  .  uae  aLunre 
rar.re  et  1rs  Cantvt*  :  il 
ar  acpu«  par  U  de  uo>j- 
*  a  l'i^irctioc  4e  Fiançois 
crliii-ct .  icecuntent  de  ce 
avait  ub'.enj  de  Léon  X 
•?  de-.x  nouveaux  évêcb^s 
i  et  a  ?•  >irz  .  et  avait 
s  de  :x  e^li****  a  celles  de 
errha  qierel>  à  Charles 
enta;e  de  sa  mere,  et  lui 
guerre,  en  i>iM.  Otle 
[«en  i.iDt  .  fit  assoupie 
îiatmn  de*  Suisse*.  El 
»s,  Chu lr s  III  vovait  se 
:issuii  jiruprr  pis*,  le  ger- 
i«  rr*'  plus  'IjH^rrim1  :  il 
r«"er    si-n  prétentions  sur 

(ffiit'U* ,  'pu  ,  pour  »V 

riuhra»*a  (mulot  après 
.  f-t  ch.i«*a   son  évêpip, 

/".  Cu.vi*  .  VI .   j--    . 

ê     M 

r^»oi>,  dont  rllr  avait  de- 
lnurcct  l.i  eumbour^ui- 
ntinn -ut  avrr  fi-nucte  ;  ri 
lit-  finit  p  ir  compromettre 
sj\«»ir  .iicr  \c\  ligues  des 
p^n  l.i  ri  t ,  ru  i  "»  ii ,  Cli  ir- 
ijit  inoiiir  mit  le  trùncim- 
1.1  jil-iiiMe  riitre  rr  prm- 
;ois  Irr.  lit  bientôt  n  1 i- 
lio»lilitc«.    Ourle*    ]II  , 

l'un  et  de  l'.iiitrc.  vuu- 
■  iii tenir  imitre-,  nui*  l.i 
il»*    m  s    ri. ils    l'ulili^e.iiit 

jï ttrii.i ti\ «  ruent  p.ns.igc 
■i  de  |-'f.aiu-r  et  de  IT.m- 
i*   \it    r\pOM*    .1    de    plus 

n^i  r%  .pic  s'il  eût  cnibras- 


SAV  543 

se  ouvertement  l'un  ou  l'autre  parti. 
C)nae  beau-  frère  de  l'empereur  et 
oncle  Ju  roi.  il  pouvait  espérer  du 
crédit  ians  l'une  rt  l'autre  cour.  U 
l'emplovait  à  entamer  entre  eus  des 
négociations  de  pais .  qui  demeu- 
rèrent toutes  infructueuses  ;  et  il  û- 
mssai:  toujours  par  avoir  méconten* 
te  le  pi  a*  puissant  des  antagonistes, 
au  moment  ou  sa  vengeance  devenait 
le  plus  a  craindre.  Cependant  l'un 
des  traites  entre  ces  deux  monarques, 
la  pai\  de  Cambrai,  en  ijji),  qu'on 
a  nommée  la  paix  des  dames,  fut  due 
a  la  maison  de  Savoie.  Elle  fut  trai- 
tée par  Louise  de  Savoie .  reine-mère 
de  France,  et  par  sa  belle -»o?urv 
Marguerite  d'Autriche,  veuve  de  Phi- 
libert de  Savoie  et  tiute  de  l'empe- 
reur. Les  brouilleries  entre  le  duc  et 
1rs  (i'-nevois,  envenimées  par  la  pré- 
dication de  la  reformation ,  avaient 
enliu  .en  i  j34  .  dégénéré  en  guerre 
ouverte.  François  Irr.,  toujours  plus 
mécontent  de  Charles  III.  emovu 
des  secours  aux  Genevois.  Deux  des 
plus  fameux  généraux  d'Italie,  Jean  - 
Jacques  Mélicis  ,  marquis  de  Mari* 
gnan .  et  Liurrut  de  Céri  Omni ,  se 
trouvèrent   alors  opposes.    Médius 
servait  la  Savoie,  et  Céri  la  France 
et  (fenève.  Le  roi  déclara  lui  •  même 
la  guerre  au  duc,  le  1 1  février  i53."î, 
sous  prétexte  de  revcndiqiirr  le  com- 
té de  Nice  et  les  biens  de  Jeanne  de 
Yiplc*  .  que  la  maison   de  Savoie 
avait  soustraits  a  la  maison  d'Anjou, 
et  de  se  f.nre  restituer  la  part  d'hé- 
ritagr  de  Louise  de  Savoir ,  mère  de 
François  lrr,  quuiqur.  dans  la  mai- 
son de  Sivoie  comme  dans  rrlle  de 
France .  les  femmes  ne  succéda  s  srnt 
point.  Le  dur  était  peu  en  et.it  de  tr- 
uster aux  armes  île  Fraurr.  Dau*  la 
caïup.tgnc  de  rViï,  Imite  la  Siv«»ir 
l'ut  couquise ,  »  l-i  réserve  de  la  Ta 
ren  taise.  La  metue  année ,  les  tir 


544  SAV 

vois  firent  ouvertement  profession 
de  la  réformation ,  et  chassèrent  de 
leur  viUe  tous  les  officiers  et  tous 
les  partisans  du  duc  et  de  l'évê- 
vêque.  Les  Bernois  conquirent  le 
pays  de  Vaud;  les  Fribourgeois ,  le 
comté  de  Romont ,  et  les  Valaisans 
une  partie  du  Chablais.  L'amiral 
Chabot,  qui  commandait  les  trou- 
pes françaises ,  avait  passé  les  monts 
la  même  année.  Le  duc  lui  aban- 
donna Turin  et  presque  toutes  les 
places  du  Piémont,  et  il  s'enfer- 
ma dans  Yerccil.  Charles  -  Quint , 
à  son  retour  d'Afrique ,  vint  au 
secours  du  duc  de  Savoie,  avec  An- 
toine de  Lève ,  le  meilleur  de  ses  gé- 
néraux. Avant  la  fin  de  l'été  de  i536, 
il  reprit  Turin  et  Fossau;  mais  il 
s'engagea  eusuite  en  Provence,  où  il 
perdit,  sans  pouvoir  combattre,  une 
grande  partie  de  son  armée  ,  tandis 
que  les  Français  recouvraient  en  Pic- 
mont  tout  ce  qu'ils  y  avaient  perdu. 
La  maison  de  Monlfcrrat  «s'était 
éteinte,  en  i533  ,  dans  la  personne 
de  Jean-George  Paléologue.  Charles 
III  avait  plusieurs  titres  pour  héri- 
ter de  cette  maison  :  il  les  présenta 
de  bonne  heure  ;  mais  dans  l'état  de 
ruine  où  il  se  trouvait,  l'empereur, qui 
n'attendait  rien  de  lui ,  songeait  peu 
à  le  satisfaire,  et  il  adjugea  ,  le  3  no- 
vembre i536,  à  son  préjudice ,  la 
succession  de  Montferrat  auxGonza- 
gues  de  Mantouc.  A  celte  époque ,  le 
principal  théâtre  de  la  guerre  qui 
avait  dévaste  l'Europe  était  trans- 
porté dans  le  Piémont  :  les  Français 
en  occupaient  une  partie ,  les  Impé- 
riaux l'autre;  le  plat  pays  était  dé- 
vasté par  leurs  troupes ,  et  les  places- 
fortes  étaient  prises ,  reprises  et  pil- 
lées par  les  deux  armées.  Le  duc 
s'était  retiré  à  Nice  avec  son  fils  et 
son  épouse  Béatrix  de  Portugal  ;  au 
milieu  de  ses  plus  grandes  afflictions, 


SAV 

on  lui  demanda  de  céder,  pont 
rante  jours  ,  le  château  de  ] 
seul  asile  qui  lui  fut  demeuré,  ao 
Paul  III ,  devant  qui  les  moiu 
rivaux  voulaient  avoir  une  enti 
Charles  les  reçut  en  effet  dans 
ville;  mais  il  ne  voulut  point  lem 
donner  le  château  ,  seul  reste d 
d'états  où  il  exerçât  encore  $i 
veraincté.  Cette  même  place  de 
refuge  delà  maison  de  Sa  voie,  I 
i543,  assiégée  par  Barberou 
par  les  Français  :  le  duc  s' 
pendant  ce  siège  ,  retiré  à 
ceil.  Nice  fut  prise  par  les  T 
mais  son  château  lassa  la  pa 
des  assiégeants ,  qui  se  rembi 
rent.  Charles  III  ne  fut  pas 
heureux  dans  les  réclamations 
alla  faire  en  personne  à  la  di< 
Ratisbonc ,  en  1 5{  1  ,  contre  1 
vasions  des  Bernois  et  des  Vala 
H  obtint  bien  coutre  eux  un 
qui  les  condamna  à  restituer  v 
rcs  usurpées,  et  à  lui  payer 
cent  mille  ccus  d'indemnité; 
faute  de  moyens  coërcitifs ,  1* 
n'alla  pas  plus  loin.  Le  tra 
paix  conclu  à  Crcspi  en  1 544 
dit  quelque  tranquillité' au  Piéi 
sans  le  réduire  sous  l'obéissa 
ses  anciens  souverains  :  il  éta 
jours  occupé  en  partie  par  les 
çais  (  F.  Cosse-Bhissac  ,  X  , 
en  partie  par  les  Impériaux; 
au  milieu  des  garuisous  étran 
l'administration  civile  avait  él 
duc  au  duc.  Les  hostilités  1 
mencèrent  en  Piémont  au  m 
septembre  i55i  ;  et  Charles 
prévoyant  de  nonveaux  mal 
accablé  par  les  calamités  qu'i 
déjà  éprouvées ,  et  sans  force 
lutter  encore  contre  l'advcrsit 
comba  à  une  fièvre  lente,  le  il 
i553  ,  à  Verceil ,  après  avoir 
quarante-neuf  ans.  Il  avait  é 


"i?      1«m:h\  ar  f    ri  . 


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S\V 

fortifia  It  port  de  Villefran- 
.  ;  établit  des  manufacture* 
,  et  organisa  régulièrement 
es.  Il  donna  beaucoup  d'ex- 
mx  fabrique*  de  soie ,  rele- 
ersilê  de  Turin  v  et  fonda 
i  collèges.  Au  mois  de  mai 
I  acquit  la  principauté  d'O- 
e  Jérôme  Doria ,  qui ,  a'é- 
haïr  de  tes  sujets ,  dépensait 
;arder  contre  eux  plus  que  sa 
uté  ne  râlait.  Ce  fut  la  der- 
quisitiou  d'Éinanuel-  Phili- 
i ,  dégoûté  des  grandeurs  du 
ne  songeant  plus  qu'à  la  re- 
t  vivant  presque  toujours  k 
ague ,  fut  atteint  d'un  coin* 
tut  d'bydropisie  et  d'une  fié- 
t  il  mourut  au  bout  de  trois 
e  3o  août  i58o.  Émaiiuel- 
t  est  un  des  plut  grands  prin- 
it  produits  la  Savoie.  D'une 
édiocre  ,  mais  d'une  figure 
te  et  régulièrement  belle,  il 
oit  dans  tous  les  exercices ,  in* 
,  toujours  debout  et  tête  nue; 
en  ses  habits  ,  s'exnrimant 
le  paroles  v  mais  choisies  ; 
tout  apprendre,  depuis  les 
iniques  jusqu'aux  sciences  les 
•vées  ;  religieux  observateur 
arole,  et  non  moins  ami 
x  ou'il  s'était  montre  habile 
-t  de  la  guerre.  On  lui  a  rc- 
un  goût  excessif  pour  les 
11  eut  en  effet  plusieurs 
es  et  sept  enfants  naturels. 
été  écrite  en  latin  T  par  Ton- 
in  ,  l'îi/i ,  in-fdl. ,  Milan  , 
n  {°.  S-  S— i. 

HK'Charlm  Éftf  IPtlL!"., 
,  né  a  Kivoli,  le  u  janvier 
lait  igé  de  dix-huit  ans , 
furcr  la.  en  i  r*Ho  ,  à  sou  pè- 
an«irl  Philibert.  Ses  prriuir- 
prises  furent  dirigées  contre 
comme  il  neputcnlcvcrcette 


SAV 


547 


ville  par  surnrise,ctqueHejiriIII,eo 
déclarant  qu  elle  était  sons  sa  protec- 
tion ,  empêcha  qu'il  ne  l'attaquit  à 
force  ouverte  ,  Charles  -  Kinamtel 
ajourna  ses  projets;  mais  il  garda 
contre  le  roi  de  France  un  profuud 
ressentiment.  Le  voisiuage  de  Lesdi- 
guières,  qui  commandait  en  Daupbi- 
né  pour  le  roi  de  Navarre,  et  qui  favo- 
risait les  Prolestants ,  donnait  beau- 
coup d'inquiétude  au  duc  de  Savoie : 
il  redoutait  surtout  l'éiablissemeut 
des  religionnaires  dans  le  marquisat 
de  Saluces ,  qu'occupaient  les  Fran- 
çais depuis  la  mort  (lu  dernier  mar- 
quis (  y.  S  aux  es,  pag.  aa8,  ci- 
dessus)  :  il  résolut  de  les  en  chasser 
par  surprise.  Le  jour  de  Saint-Michel, 
1 588 ,  il  s'empara  de  Carmagnole  et 
de  Cental ,  après  quoi  il  assiégea  et 
prit  Saluces  ,  Revcl  cl  Chit eau- 
Dauphin  ,  malgié  les  menaces  de 
Henri  111.  Ce  dernier  ,  pour  main- 
tenir ses  droits ,  ne  déclara  point 
lui  -  même  la  guerre  au  duc  de 
Savoie ,  mais  il  engagea  les  Gene- 
vois et  les  Bernois  à  prendre  les  ar- 
mes ,  et  il  leur  envoya,  comme  ca pi- 
la iue  ,  Nicolas  de  Harlay,  seigneur  de 
Sancy ,  avec  trois  mille  hommes. 
Bientôt  après  il  fut  obligé  de  les  re- 
tirer, et  d'appeler  même  en  France 
une  partie  des  Suisses,  pour  faire  la 
guerre  à  la  Ligue.  Les  Bernois  et  les 
Genevois  restèrent  seuls  exposés  aux 
armes  du  duc  ,  qui  essaya  de  les  dé- 
sunir en  traitant  avec  les  Bernois  ; 
mais  la  constance  des  Genevois ,  et  la 
poliliquede  Ph  ilippe  1 1 ,  roi  d'Espagne  ' 
qui  ne  voulait  pas  laisser  approcher 
Chartes  Émaoucl  de  wn  possessions 
de  Franc hc -Comté ,  firent  échouer 
tous  les  projets  du  duc.  Cepeudaut 
la  mort  de  Henri  III  inspirait  à 
Charles -Éinanuel  de  plus  hautes  es- 
per*  lires  :  la  l-igoc  ayant  exclu  de  la 
succession  le  roi  de  Navarre  et  le 


548  SAV 

prince  de  Condé,  le  duc  de  Savoie 
se  mit  sur  les  rangs ,  comme  fils  uni- 

Sue  de  Marguerite  de  France,  tante 
es  trois  derniers  rois.  En  i5qo,  ii 
reçut  l'hommage  des  Provençaux  ca- 
tholiques ,  quile  choisirent  pour  leur 
comte,  à  la  charge  de  relever  du  roi 
que  les  états  du» royaume  choisiraient. 
La  résistance  ^ie  le  duc  de  Savoie 
trouva  en  Provence  sauva  les  Gene- 
vois ;  c'était  môme  le  dessein  du  roi 
d'Espagne,  qui,  jaloux  du  duc,  quoi- 
qu'il fut  son  gendre,  l'invitait  à  de 
nouvelles  conquêtes  afin  qu'il  aban- 
donnât celles  dont  il  paraissait  de'* 
jà  assure',  et  flattait  sans  cesse  son 
ambition ,  pour  ne  jamais  la  satis- 
faire. Le  duc  de  Savoie  ût  son  entrée 
à  Àix.  en  Provence,  le  18  novembre 
i5qo,  après  avoir  livre'  plusieurs 
combats  à  La  Valette  et  Lesdiguières, 
qui  commandaient  pour  Henri  IV, 
en  Proveuce  et  en  Dauphiné.  Ayant 
obtenu  quelques  troupes  d'Espagne, 
où  il  était  aile'  les  chercher ,  il  conti- 
nua trois  ans  à  soutenir  la  guerre  en 
faveurde  la  Ligue,  consumant  ses  for- 
ces dans  un  pays  qui  ne  devait  pas 
lui  rester,  et  exposant  le  Pieinout 
aux  invasions  de  Lesdiguièrcs.  En- 
fin ,  lorsque  Henri  IV  eut  chaugé  de 
religion,  le  duc  de  Savoie,  découragé 
par  tant  de  vains  combats,  conclut 
avec  lui,  le  icr.  septembre  1393, 
une  trêve  qui  fut  prolongée  pendant 
tout  l'hiver ,  et  qui  donna  des  espé- 
rances de  paix.  La  guerre  se  ralluma 
cependant  l'année  suivante  :  la  plus 
grande  partie  des  états  de  Savoie 
était  dévastée  par  les  rcligionnaircs, 
tandis  que  le  duc  faisait  dans  le 
Lyonnais,  la  Provence  et  le  Dau- 
phiné des  conquêtes  qu'il  perdait 
ensuite.  Henri  IV  était  cependant 
reconnu  pour  roi  par  la  plupart 
A"&  Français  et  par  presque  toutes 
puissances  de  l'Europe.  Le  duc 


SAV 

de  Savoie,  mécontent  de 
II  ,  qui  le  sacrifiait  consi 
à  sa  politique  ,  desirait 
inoder  ;  et  dans  une  conféi 
nue  à  Bourgoin ,  au  moi! 
bre  i5q5  ,  un  traité  de 
ébauché  entre  la  France  < 
voie.  Henri  couseutait  à  r 
duc  le  marquisat  de  Sa  lu  ces 
servant  la  vallée  de  Barc 
mais  pendant  la  durée  de 
dation,  comme  il  avait  aflî 
autorité  en  France,  il  senti 
regret  d'abandonner  rentra 
lie,  et  il  fit  naître  des  <? 
sur  l'hommage  du  marq 
Saluées,  qu'il  prétendait  s'ê 
vé.  Sous  ce  prétexte,  la  c 
renouvela ,  en  i5cj7;  et  Lcw 
qui  était  charge  de  la  c< 
remporta  plusieurs  a  vanta 
la  Savoie  et  le  Bugci  ;  s'en: 
fort  de  Barramc,  que  le  di 
de  construire  sur  les  terres 
ce  (  Voy.  Lesdiguierls  , 
292  );  il  conquit  aussi  près 
la  Moriemie,  qu'il  repcidit 
Enfin  ces  hostilités  ru  in  eu 
la  Savoie  furent  arrêtées  , 
i5()8,  par  la  paix  de  Vei 
décision  sur  l'hommage  du  n 
de  Saluées  fut  renvoyée  à  V 
du  pape.  11  était  facile  d< 
que  celui-ci  ne  prononcer, 
comme  juge  une  sentence  ci 
souverains  bien  plus  puis* 
lui ,  et  qu'il  chercherait  pli 
concilier.  Le  duc  de  Savo 
rant  traiter  lui-même  avec  I 
se  rendit  à  Paris,  dnnsl'hivei 
à  1600. En  vain  il  offrit  les  ci 
qu'il  avait  refusées  à  Bour 
l'hommage  du  marquisat  de 
pourvu  qu'on  lui  en  accordât 
rainele  ;  Henri  ne  lui  lais» 
choix  de  céder  à  la  France 
quisat  ou  la  Bresse,  et  lui  de 


SAV 

le'qurs  mois  pour  se  fé- 
i'  dur  Je  Savoie  profita  Je 
pour  lr.iiler  avec  Hirou, 
rr  jvcc  lui  dans  une  con- 
mlrr  liniri  IV.  On  avsure 
^ilfinciit  runirc  le  ruotur- 
ri'Hiitm  ,  ipi'il*  royail  suit 
Uni,  devant  erilernicr,Jc< 
Uum-n  sur  Henri ,  rmn- 
Ai'ii  lier  une  quere lie.  A 
cluiiueiiieut ,  le  maréi  li.il 
»ur  tout  ce  qu'il  venait  de 
init  j).r  lui  receler  U  ron- 
lcjà  ourdir  contre  sou  roi 
* ,  IV  ,  Vio }.  Le  (lui*  de 
hâta  d'annoncer  ce  cnm- 
ii  d'Ilspagnc  pour  l'y  faire 
i  comptant  mit  U  révu- 
(il  allait  produire  ,  et  sur 
%  (ii*  Philippe  III  .  il  prit 
<-m:u'»  puiir  U  diffuse  de 
it  i  lundi  lit  eu  iiiéine  fnnps 
r  IV\r.  mioii  du  traite  de 
if  «e  le  ri  Lut  poinl  entre  la 
l-  •■!  irjMiN.it  tir  Salurrs. 
»i  !  t .  »  %  f  i  \  .  i|ni  pciietrèn-rit 
vs  .  \  un  riîl  .1  l.voîl  ,  dans 
li-  u  .  pn-.r  1r  pics^ri  \lr  se 
li*  ;.i<  u  jeta  ('U.ilciiirnt  les 
il-  {-.I  !  1  i-l.ilfllt  offrit*  ; 
il  iiilnr  ms  (iniip  -st  ||*  |  | 
\>    '  i     |ifr*«r  l't  <|.lll\  la  S.l- 

I  •    i     !«'     l  .'l'-s  îuil!i-s  Ii  %  ji|.i- 

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SAV 


549 


l.i      i  . 


I  • 


le*  négociation*  étaient  entamée*  par 
leotieiuisc  du    pape  .  Komiv  laissa 
démolir  par  les  Genevois  le  fort  de 
Saintr -Catherine  ,  ee  qui  mit  quelque 
temps  ol  intacte  a  fa  pan.  K!le  fut  en* 
fin  ruiirliic ,  jous  condition  que  le 
due  rcdcrait  a  la  France,  la  H  reste,  le 
Hui;ci ,  le  Val  Knuici,  et  le  pay»dcGcx, 
et  que  le  roi  a!. in  luuucr.iit  au  duc  le 
marquisat  de  Malures,  avec  les  for- 
te rese>  de  De  mont ,  CaMital  et  Koque* 
Sparvicrc.  Gc  traite,  signé  à  Lyon  , 
le   17  janvier    itnii  ,   fixa    presque 
jusqu'à  nos  jour*  les  fi  ornières  de  la 
Savoie  et  de  la  France;  il  paraissait 
avantageux  .1  Jj  dernière,  qui  ga- 
gnait une  étendue  de  pays  fort  supé- 
rieuu-  au  manpii>.it  ue  Salures.  Ce- 
pendant  Hem  1  ,  en   »e   fermant  le 
passigc  «les  Alpes,  abandonnait  les 
priiirrs  et  le*  elats  d'Italie  à  la  pro- 
trrtion  .  et  prrsq  ir  au  va*sclage  de 
l'Ks pagne  :  il  perdit  ainsi  tout  son 
rrelit  dans  eetle  r. outrée  ;   et  ce  fut 
lî  plus  graii'ii-  fauti»  politique  de  sud 
règne.  1rs  ratiiiraiioiis  de  ee  traité, 
u  luxrs  pir  le  dur  de  Sa? oie  rt  par 
|i*  l'uni ie  île  Fueufes  ,    gouverneur 
du    Vilaurz,    se   lï rent  long -temps 
atiPii  irr.    Apns   même  qu'elles  eu- 
irnl  rt»*  éelLiiigi'e.»  .  le  due   lit*    dé- 
failli lit    point;    rt  l'un    s'attentait 
a  i;i.i'  loi'ixeîlf    r  1  j  t»:  1  r  :    lirais    son 
| if  • .  <      1  {  m    «• ',li  irii-i  (    d'employer 
S". u  -ie  qu'il  a     M  i.i«'f-iri|ilf-f,.i  sur- 
fil •  1.  li  1-  <  •'  1:1  -u*  .  qui  uVtjit  pas  lio- 
111;  m'i  wio-  fi»  1  iii:.pr i«r  J.ki  *•  !r  ti.nle" 

■  :-  !,*••:.  Ivi  •  »f  î  .  •!■*  *  !•  '.'ut  du 
'.  »  1  .  1  \  di-i  i  t.'î'i.-  1  r  !•  »  j  ,  ii  »  .ip- 
1  1  .i<  li  i     »«i  a    1.11      î.  ,i'it»i  rin-i!»    j  1*- 

■ 

■;  i'.i  Lin*  liMif  !c  4-i  r!  1- ■*.  >••"  t.    ■. 

.         •  1  1    * 

v  i:.|   ij  ■>  1  j  .•  ■     »  1  ■■  :••  ■  «  »  ■  ■  - ii  - 

'iv  !e-  Nlh,  1   i!l  •  !•  11!  ■!  a**  i.i  \  .1.1  , 
1I1  ■  »  1 11.  s  ^'1 1!  »  1    \  il  il  i:i.i'i:h  »m  ■• 
ii.i*  t  i'i  lli  ^     lu: r:t      .«.s.nilir*      ivii 
t  iut    lr  |ir.i\  •  itr  [ni  1rs  Iti-i.int-- 

■  pi'illr*      t     \  |K  lit     1  -j|itf4lli[«  »      '!■ 


55o 


SAV 


fuir  avec  une  grande  perte.  Maigre* 
oeite  levée  de  boucliers ,  comme  le 
roi  de  France  et  les  Suisses  desiraient 
la  paix  ,  elle  fut  conclue  à  Saint- 
Julien  ,  le  il  juillet  i6o3  ,  entre  le 
duc  et  les  Genevois ,  à  des  conditions 
honorables  pour  les  derniers ,  et  aux- 
quelles il  ne  fut  plus  porté  d'atteintes 
sérieuses.  D'autre  part,  le  duc  de  Sa- 
voie ,  sollicité  par  les  Cypriotes  de 
faire  valoir  les  droits  qu'il  avait  à 
leur  couronne  ,  et  de  les  délivrer  de 
la  tyrannie  des  Turcs  ,  lia ,  eu  1608, 
des  intelligences  avec  l'archevêque 
.de  Nicosie  ,  l'évêque  de  Pan  h  os ,  et 
les  principaux  Chrétiens  établis  dans 
llle  ;  mais  les  circonstances  ne  s'étant 

S  oint  montrées  favorables ,  il  aban- 
onna  bientôt  cette  entreprise.  Ce- 
Scndant  Charles-Émr.nuel  était  entré 
ans    d'étroites  négociations    avec 
Henri  IV  ,  pour  l'exécution  du  pro- 
jet qui  devait  humilier  la  maison 
d'Autriche,  et  faire  un  nouveau  par- 
tage de  l'Europe.  La  conquête  du  Mi- 
lanez  lui  était  assurée  par  ce  monar- 
que; et  déjà  les  armements  du  duc 
avaient  donné  de  la  jalousie  à  l'Es- 
pagne, lorsque  Henri  IV  fut  assassiné, 
en  16 1  o,  et  que  les  vastes  projets  qu'il 
avait   formes    furent    abandonnés. 
En  161 3 ,  Ja  mort  de  François  de 
Gonzague ,  duc  de  Mantoue ,  qui , 
marié  à  Marguerite  de  Savoie,  fille 
de  Charles  -  Émanuel ,  avait  laissé 
d'elle  une  fille  nommée  Marie,  don* 
na  lieu -à  une  guerre  entre  le  duc  de 
Savoie  et  le  nouveau  duc  de  Man- 
toue. Le  premier  demandait  la  gar- 
de et  la  tutelle  de  sa  fille  et  de  sa  pr- 
tite-fillc,  et  cherchait ,  sous  ce  pré- 
texte ,  à  faire  valoir  ses  anciennes 
prétentions  sur  le  Mont  ferrât;  mais 
fa  France,  l'Espagne  ci  l'empereur, 
qui  voulaient  tous  également  con- 
«*rver  la  paix,  embrassèrent  hau- 
ent  la  protection  du  duc  de  Man- 


l 


SAV 

toue,  et  annexent  en  sa  faveur.  Le 
duc  de  Savoie  abandonna  ses  pré- 
tentions, et  fit  la  paix,  an  mois  de 
juin  161 3.  Cependant,  irrité  de  sa 
voir  délaissé,  dans  cette  occasion, 
iar  la  maison  d'Autriche,  ïï  lenvova 
e  collier  de  la  Toison -d'Or,  décla- 
ra qu'il  n'avait  point  d'ordres  à  re- 
cevoir du  roi  d'Espagne,  et  ravagea 
nne  partie  du  territoire  de  Notait, 
tandis  que  le  marquis  d'Inoyosa  était 
entré  dans  celui  de  Verceil.  Cette  p* 
tite  guerre,  où  il  n'y  eut  pas  d'ac- 
tion remarquable,  et  qne  les  rois  de 
France  et  d'Angleterre,  ainsi  que  la 
république  de  Venise ,  s'empresse* 
rent  d'étouffer ,  donna  lieu  an  traita 
d'Asti ,  du  ai  juin  i6i5;  et  fut  dé- 
finitivement terminée  par  le  traité 
de  Pavie,  du  g  octobre  1617.  Gt 
ne  fut  que  le  i5  juin  1618  oueD. 
Pedro  de  Tolède,  gouverneur  ae  Mi- 
lan ,  rendit  au  duc  de  Savoie  Ver- 
ceil ,  qu'il  avait  conquis.  Pour  fier 
davantage  ses  intérêts  à  ceux  de  la 
France ,  Charles  -  Émanuel  sollicita 
et  obtint ,  pour  le  prince  de  Piémont, 
son  fils ,  la  dlain  de  Christine  de 
France,  sœur  de  Louis  XIII,  que 
le  prince  épousa  à  Paris ,  le  10  fé- 
vrier 1619.  La  querelle  desGrisoBf 
avec  les  peuples  de  la  Valteline  ral- 
luma encore  une  fois  les  hostilités 
en  Italie.  Le  duc  de  Savoie,  la  Frai- 
ce  et  les  Vénitiens,  prirent  le  parti 
des  Grisons ,  pour  soustraire  la  Val- 
teline à  la  protection  ou  plutôt  à  il 
domination  de  l'Espagne.  Gonnc 
les  Génois  ,  d'autre  part ,  s'éfcawt 
déclarés  pour  les  Espagnols ,  Our* 
les -Émanuel  en  prit  occasion,  a 
i6?5,  d'attaquer  l'état  de  Geoe. 
et  d'y  faire  quelques  conquêtes.  k 
concert  avec  Lesdiguières ,  le  fa 
soumit,  en  trois  mois,  cent  soixan- 
te -  quatorze  places  on  cblteaai  ; 
mais  il  n'eut  pas  plutôt  ramenés* 


SAV 

Piémont,  ane  toutes  cet 
•voilèrent.  Le  marquis  de 
i  était  entré  en  Piémont 
deux  mille  hommes,  as* 
icincnt  Verrue ,  où  il  per- 
np  île  monde.  Cette  guer- 
miiicc ,  en  i(rit>,  par  le 
[unçon.  Le  duc  de  Savoie 
alors  inviolablement  atta- 
'mtice  ;  m. lis  l'extinction 
«  lie  aînée  de  la  maison  de 
et  la  succession  des  ducs 
aux  duchc\  de  Maiitoue 
tVrr.it  mêeoiitentèrcut  vi- 
iaile*  -  Êinanucl.  Le  der- 
»s  dueliés  était  incontes- 
iiii  fief  féminin,  qui  par 
t  d'*v.iit  appartenir  à  Ma- 
•  -  fille  du  duc  de  Savoie  ; 
r  ue  pas  diviser  cet  béri- 
ue.  de  Illietel ,  (ils  du  nou- 
Je  Matitouc,  épousa  pré- 
dit M»rie ,  au  momeot  mé- 
nort  du  dernier  Goniague, 
ii  île  la  mère  ou  du  grand- 
•Ile  princesse.  Leduc,  ou- 
r  injure,  et  impatient  de 
ici*  le  M  «  ml  ferrât  v  dont  ses 
ir.i:eut  toujours  désiré  la 

*'.illu  aux  Espagnols , 
vec  eut,  de  partager  l'hé- 
la maison  de  Gonsague , 
ira  de  plusieurs  villes  du 
it.  I.e  marquis  d'Uxelles 
envoyé,  par  Louis  XIII, 
irmée  française,  au  secours 
au  duc  de  Mantone.  Char- 
nel le  défit  Je  a  août  1618, 

de  la  vallée  de  Bralda , 
m  de  repasser  les  monts. 
II ,  a  pi  es  avoir  pris  la  Rô- 
ti.* Iiii-tnèrne  eu  Piémont, 
|.'  janvier  ifi'if).  avec  une 
*e  irni'  v  .  qui  força  les  pas- 
.Si*/.r.  \.v  due. ,  tout  en  lui 
,  négociait  avec  lui.  11  vou- 
lais XIII  achetât  le  paa- 


SAV 


55 1 


sage  pour  aller  débloquer  Casai ,  nue 
les  Espagnols  assiégeaient ,  et  il  de- 
mandait, à  ce  titre,  une  partie  du 
Montferrat.  C'est  ce  qu'il  obtint  par 
le  traité  de  Sure ,  du  1 1  mars  1&19, 
La  ville  de  Trin ,  avec  le  pays  envi- 
ronnant, lui  fut  cédée  en  souveraine- 
té;  et  il  eut  soin  lui-même  de  ravi- 
tailler Casai ,  que  ses  anciens  alliés 
assiégeaient.  Louis  XI 11  cependant 
ne  se  fut  pas  plutôt  retiré,  que  Char- 
les- ft manuel  renouvela  ses  intrigues 
avec  les  Espagnols  ,  espérant ,  s'ils 
chassaient  absolument  les  Fiançais 
d'Italie ,  conserver  tout  ce  qu'il  avait 
précédemment  conquis  sur  le  Mont- 
ferrat. D'ailleurs  l'entrée  du  comte 
de  Collallo  dans  le  Mautouan ,  avec 
une  armée  allemande,  et  du  marquis 
Spinoia  dans  le  Montferrat ,  avec  les 
Espagnols ,  rendait  la  situation  du 
duc  de  Savoie  très  -  critique.  Il  dif- 
férait de  se  déclarer ,  et ,  en  gagnant 
du  temps ,  il  essayait  de  se  mettre  à 
prix  auprès  des  deux  ennemis.  Le 
cardinal  de  Richelieu  résolut  de  le  fai- 
re enlever,  à  Rivoli,  ainsi  que  le  prin- 
ce de  Piémont.  Le  duc  de  Montmo- 
renci  en  avertit  Charles  -  Émanuel , 
qui  s'enfuit  en  toute  hite  ;  et  cette 
tentative  jeta  le  duc  dans  le  parti  de 
l'Espagne.  Richelieu ,  arrêté  par  le 
duc  de  Savoie,  dans  sa  route,  vers 
Casai ,  se  saisit  de  Pignerol  ,  qu'il 
fortifia  ,  en  même  temps  une  Louis 
XIII  soumit  presque  toute  la  Savoie. 
Le  rot  Gt  son  entrée  à  Chambéri  le 
18  mai  i63o  ;  et ,  le  lo  juillet  de  la 
même  année,  Saluer  s  se  rendit  aux 
Français.  En  Dièsne  temps  Spiuola 
pressait .  avec  les  Espagnols ,  le  siè- 
ge de  Casai.  L'ue  année  allrminde 
était  aussi  entrée  eu  Piémont;  et  le 
duc  de  Savoie,  non  moins  maltr^ii- 
par  ses  alliés  que  par  ses  ennemi*  , 
était  sur  le  point  de  perdre  ton  1rs 
provinces.  Due  profonde  don- 


SAV 

cation  en  Italie  le  traité  de 
oc  ,  Victor  Ame  embrassa, 
,  le  parti  des  Français  ;  et 
ménager  une  entrer  en  Italie, 
tdc  les  laisser  maîtres  de 
,  quoique  cette  forteresse 
évacuée  avant  que  les  I ni- 
rendissent  Manlouc.  On  ca- 
»  les  c.is4roatrs  les  snld«its 
lui  dénie  h  remua  Piuncrol, 
-j ne  les  commissaire*  autn- 
tit.iicul  l.i  plare  pour  s'as- 
'elle  était  évacuer.  Ils  re- 
et  s'en  rendit  eut  maîtres 
?s  Al  Irma  ii  is  furent  hors  .Je 
.  Dans  le  nu-mc  temps  ,  le 
►voie  ii(a£Oii.iit ,  par  l'cntrc- 
Kspagiic,  un  traite'  de  paix 
icmiis.  (raife  qui  fut  conclu 
ri,  le  -17  iiovcmbic  ifj3i. 
•es  d'Italie  avaient  tous,  à 
que,  des  dispi:(r«  oV  pié- 
Urli^in  VIII  les  ai^i it  en- 
Ioiiimii!  au\  c.irdiujux  un 
titre,  rrliti  d'cmi:  «nec  :  il 
ne  1rs  moii.u  ques  »nils  ponr- 
ntiiiiirr  à  les  i|M<ililirr  d'il- 
les.  \  celle  urc.j» ion,  |,i  rc- 
dc  Vrni-r,  et  liirnt<»i  après 
v  S.ivt'ir  ,    re«  l.iuirrriit    les 

•  mv.iH\,  ru  \rrfn  île  leurs 
us  mu  Hic  i!r  (  .\  pi  r.  l.cduc, 
iii.'J 1 ,  sr  fit  iif.iiMH(  r  altère. 

t  ]  «iil'i  sur  m-s  .11  -intiir  irs  la 
■  fri l'irrdes  rni«.T.iu  lis  que 
fur  s  ".«iTi Tini^ait  d.ihs  tr  p.»r- 
l'iamr  .  pliisii  «ils  un  ciiiii  s 
u'IrsYinignén  1 1  <ic  Impuni- 
r  a  I'l.*p  ipfr  :  *,i  Mi-iir  .  lii 

nirri  Ir  M  il  Tn:i»-.  !r  fplilM 
ut;  f  (  .ipir*  .i\  i>ir  rlicn  lir 
1  r  s  1  i.l  ••    i llr  sr  Ki.ri  en 

,  tiu  |r  l'M  |m  dfillll.l  II*  £"M- 

it  du  Puri1iL.1l.  l'i ' «t'piYn 
1:1  ps   !r   Cl rflili.it  "'r    S  il  i-ie 

l  l         •!    *  t     ;i      «!|-     lii.lM     .     |  | 

•  1       .     I  ,    h  r.t»  «i    •«•     ri-  ''■ 


SAV  553 

de  l'Espagne  ;  et  le  prince  Thomas, 
qui  gouvernait  \i  Savoie  ,  en  partit 
précipitamment  pour  pa  wr  en  Flan- 
dre au  service  de  Philippe  IV.  Ri* 
cbelicu,  ayant  voulu,  en  iG35,  re- 
nouveler la  guerre  contic  la  maison 
d'Autriche  ,  engagea  Victor  -  Amé 
dans  son  alliance  .  lui  promettant 
le  Montferrat  et  le  duché  de  Milan 
en  échange  de  la  Savoie.  Le  duc  au- 
rait pieféré  garder  la  neutralité  et 
écarter  la  guri  re  de  ses  frontières  : 
mais  Richelieu  ne  lui  lais  «a  pas  le 
choix;  et  après  lui  avoir  fait  signer 
une  ligue  f  le  1 1  juillet ,  il  lui  donna 
le  coin  maniement  général  des  ar- 
mées françaises  en  Italie.  La  campa- 
gne .s'ouvrit  par  le  sié^e  de  Valence 
sur  le  Pô,  où  le  duc  de  Savoie  échoua 
par  la  faute  du  maréchal  de  Créqui , 
qui  lui  était  associe.  L'année  suivante, 
le  martpiis  de  Villa  ,  général  du  duc 
de  Savoir ,  réussit  à  détourner  la 
guerre  sur  les  états  de  M  ode  ne  et  de 
Panne  ,  non  sans  ruiner  ainsi  le  pre- 
mier île  ces  dur*  ;  qui  était  cousin  de 
Victor- Amé  \  p.ir  les  armes  mêmes 
du  second.  Dr  cuncat  avec  le  maie- 
ch.il  de  t'iéqui  ,  il  entra  ensuite  datis 
le  Mihijc/. ,  tandis  ipir  le  dur  de 
Pif' liait ,  qui  coium.iud.iit  pour  les 
Franr.iis  (],i,is  I.i  V.ilicline,  devait 
drsci::dre  des  iiMiiita^i-rs.  Mais  le 
iiMiqnis  de  l.frg.-iiu/.  (  gouverneur  de 
Mil.in  ,  vint ,  avrr  i*atniée  espagnole, 
au  devant  des  allii *.ct  1rs-  attaqua,  le 
TU  juin  ifiî»*,  à  Torn.ivcntu  :  tout 
son  iliiiit  se  diiiiiciit  n.iitir  h-  ma- 
redi.il  dr  Ciéqui  ,  que  le  I»*»11  **-"■ 
|>.ii  .lit  fin  dur  dr  Sus  oie.  <>  dernier, 
avmt  liavaillr  It-ulc  la  n»"«  ■»  lélaMw 
des  ponts  enlrr  t  n%  .  ■"  ii\.i  .111  *•■ 
coins, i,s  Frinv-n*  ftn»"»'  d s  coin- 
ton  ■-. lient  .1  |-liri  ;et.i|»rèi  m,  ion. 
|..i'dr  sept  heure*,  il  fuiçi  rs  r> 
p.^,,,,!,     ,     l.i    «rlr.ilr.    L«      I"1     '■■ 


554  &V 

vanlaee  la  réputation  de  tes  armes 
dans  la  campagne  suivante  ;  elle  se 
termina ,  le  8  septembre  1637  ,  par 
le  combat  dé  Monbaldoue,  où  la 
cavalerie  espagnole  fut  mise  en  dé- 
route ;  mais  ce  fut  le  dernier  exploit 
de  Victor- Aîné  :  le  26  septembre ,  il 
fut  invité  à  un  repas  chez  le  maréchal 
de  Gréqui ,  à  la  suite  duquel  le  duc  , 
son  premier  ministre  le  comte  de 
Verrue  ,  et  son  meilleur  général  le 
marquis  Guido  Villa,  furent  frappés 
d'une  même  maladie.  Le  marquis  se 
rétablit  en  peu  de  jours  j  mais  le  duc 
et  le  comte  moururent.  Le  premier, 
expira  à  Verceil,le  7  octobre  1637, 
à  l'âge  de  cinquante  ans.  Des  soup- 
çons injurieux  furent  excités  par  ces 
trois  maladies  simultanées ,  et  par 
les  dissensions  qu'on  avait  souvent 
remarquées  entre  le  duc  et  le  maré- 
chal de  Créqui.  Mais  les  symptômes 
de  la  maladie  ou  l'inspection  du 
cadavre  ne  justifièrent  point  ces  soup- 
çons, que  démentaient  déjà  le  ca- 
ractère et  la  réputation  du  maréchal. 
Victor  Ame  Ier.  avait  été  formé  à  la 
patience  et  à  la  dissimulation  par  le 
caractère  soupçonneux  de  son  père, 
qui  lui  avait  montré  plus  d'une  fois 
une  injuste  et  cruelle  défiance.  On  a 
loué  sa  continence  et  sa  sobriété.  In- 
fatigable de  corps  et  d'esprit ,  il 
savait  se  rendre  cher  aux  soldats , 
auxquels  il  donnait  l'exemple  de  la 
bravoure  comme  de  la  constance 
dans  les  privations.  Il  avait  éta- 
bli un  grand  ordre  dans  ses  finances  ; 
mais  les  guerres  dans  lesquelles  il 
fut  saus  cesse  engage  l'avaient  forcé 
de  multiplier  les  impôts,  tandis  qu'il 
ne  distribuait  les  grâces  que  d'une 
main  avare.  Il  laissa  deux  fils  et  qua- 
tre filles  en  bas  âge,  sous  la  régence 
de  sa  veuve*  —  François  -  Hyacin- 
the, duc  de  Savoie,  né  à  Turin  ,  le 
1 4  sept.  i63a ,  n'avait  que  cinq  ans 


SAV 

lorsqu'il  monta  sur  le  trAne.  Émery, 
ambassadeur  de  France ,  qui  était 
initié  dans   les  secrets  de  Riche- 
lieu ,  voulut  engager  le  maréchal 
de  Créqui  à  se  saisir  de  Verceil,  et 
de  la  personne  de  Madame  royale, 
(  c'est  ainsi  qu'on  nommait  la  ré- 
gente ),  avec  ses  deux,  fils  ,  comme 
gage  de  la  fidélité  de  la  Savoie  dans 
l'alliance  de  la  France.  Cette  propo- 
sition à  laquelle  Gréqui  se  refusait, 
ayant  excité  une  discussion  animée 
qui  fut  entendue,  Christine  se  tint 
sur  ses  gardes  :  elle  doubla  la  garni- 
son de  Vercefl,  et  les  Français  qui 
se  présentèrent  aux  portes  en  grand 
nombre  le  lendemain  ,   sous  diffé- 
rents prétextes ,  ne  furent  pas  admis 
dans  la  ville.  Christine  écrivit  en- 
suite au  cardinal  Maurice ,  et  à  Tho- 
mas de  Savoie ,  pour  leur  promettre 
la  restitution  de  leur  apanage  séques- 
tre par  le  dernier  duc  leur  frère, 
sous  condition  cependant  qu'ils  ne 
rentreraient  point  en  Piémont.  Tous 
deux  «vaient  embrassé  ouvertement 
le  parti  de  la  maison  d'Autriche; et 
Richelieu  avait  déclaré  qu'il  regar- 
derait leur  retour  en  Piémont  com- 
me un  acte  d'hostilité.  La  position 
de  Christine  était  très-critique:  les 
princes  voulaient  rentrer  en  Sawie, 
et  croyaient  avoir  plus  qu'une  étran- 
gère le  droit  de  gouverner  leur  pays; 
les  Espagnols  faisaient  des  progrès 
en  Piémont;  et  les  Fraoçais  mena- 
çaient à  leur  tour ,  pour  forcer  h 
régente  à  renouveler  l'alliance  con- 
clue par  Victor-Amé.  Cette  alliance 
arrivée  à  son  terme,  fut  enfin  re- 
nouvelée à  Turin,  le  3  juin  i638: 
mais  elle  ne  procura  point  à  la  Sa- 
voie des  secours  aussi  énergiques  qs* 
Madame  royale  s'y  attendait.  Mil* 
gré  le  cardinal  La  Valette,  qui  com- 
mandait l'armée  française,  Verceil 
fut  pris  par  le  marquis  de  Léganes, 


SAV 

ici  i638  ,  rt  cette  place  im- 
•  ouvrit  fe  Piémont  aux  Es- 
.  Bientôt  après.  François- 
he,  igé  seulement de  six  ans, 
le  |  octobre  i63S.  a  la  suite 
ImIc.  S.  S— i. 

JlK  XnsiILlS-ÉllATCEL  II, 

,  sccoQ.l  fils  de  Victor- Ame 
lit  né  a  Turin,  le  20  juin 
rt  n'avait  que  quatre  ans  et 
1  mois  lorsqu'il  succéda  a  son 
>n  accession  au  trône  donnant 
nouvclcr  la  régencede  sa  mê- 
lent princes  de  Savoie  en  pri- 
Msion  de  réclamer  la  tutelle 
ne? ru.  Us  se  rendirent  tous 
Milan.  Le  cardinal  entra  mé- 
'lénioot,  mais  sans  soldats  et 
ite.  Il  avait  lié  des  iutrigues 
m  parc  r  des  citadelles  de  Tu- 
e  Cjruiagnole.  Kl  les  échouè- 
l  le  prince,  cédant  aux  ins- 
rle  sa  h'  lie  -  sœur ,  repartit 
i!an.  Les  princes  cependant 
it  de  l'empereur  un  décret, 
du  (i  iiuvrinlire  i<>38.  par 
I  cnjnigiiit  a  Christine  de  se 
r  des  intérêt»  de  la  France, 
*itiin<ier  4  l'empereur  confir- 
i!c  sa  régence  :  autrement  il 
t  pourvu.  Jamais  t'Kiiipirc 
exerce  ou  même  prvtci.du 
m vme  le  Jruit  de  relier  le* 
Les  pri11re4.cn  recoin. înt  à 
r<ir  ,  sjrnlijii'iit  l'iiidi  pen- 
!e  leur  patrie  et  de  leur  nui- 
ic  ambition  personnelle.  D'au- 
t  ,  Madame  (loyale  ,  pour 
ire  à  R;t  liL-licu,  ne  respectait 
•- .in  1.1  ge  les  vr*is  intérêts  de 
m\  Par  déférence  pour  rc 
r,  elle  lit  aiiêlrr  et  languir 
ir  prison,  jusqu'à  sa  mort, 
ilouol,  le  plus  habile  iic'go- 
que  la  Savoie  eût  jamais  eu 
rrviee,  et  le  plus  lidèlc  de 
ailiers  (  V.  Monao].  Ou  par- 


SW 


5S5 


lait  déjà  de  la  mort  prochaine  de 
Charles  •  Êmanuel  II,  dont  la  santé 
ef  ait  mauTaisc ,  et  l'on  assurait  qu'a- 
près son  décès,  sa  sœit  serait  ma- 
riée au  dauphin,  et  lui  porterait .  au 
mépris  des  loi*,  la  Savoie  en  héri- 
tage. Les  hostilités  entre  les  princes 
et  la  duchesse  commencèrent  au  mois 
de  m  1rs  H>3i).  ï«e  prince  Thomas 
surprit  Chivas  :  Yvrée  ,  Bielîe ,  le 
fort  de  Bard  et  tonte  la  val  d'Aos- 
te  se  rendireot  ensuite  a  lui.  I«i  ré- 
gente envoya  sou  fliU  et  ses  trois 
iillei  au  château  de  C.bainbéri.  Elle- 
même  s'enferma  dans  Turin  t  arec 
le  cardinal  de  La  Valette ,  détermi- 
née â  y  attendre  ub  siège.  Thomas 
n'osa  point  l'entreprendre;  mais, 
avec  les  générait*  espagnols  I.éganei 
et  Caracènc,  il  prit  successivement 
Villeneuve,  Moncalvo,  Asti  et  Trin. 
Les  Français  demandèrent  alors  à  la 
régente  de  leur  consigner  le  reste  de 
ses  forteresses  ,  puisqu'elle  les  gar- 
dait si  mal.  Ils  furent  mis  en  posses- 
sion de  Chcrasco ,  Savillan  et  Car- 
magnole, tandis  que  San  lia ,  Ceve  , 
Hene ,  Goni ,  Fossan ,  Salures  t  Dé- 
molit et  Moudovi  ouvrirent  volun- 
ta  ire  ment  leurs  portes  aux  piinrrs, 
avant  la  lin  de  juin  ifîli).  Le  due  de 
Luiigueville  et  I«a  Mullic- Houdaii- 
court  arrivèrent  enfin  en  Piémont  , 
avcc  l'a  nuée  française  ,  et  reprit  rut 
plusieurs  des  plai  es  qui  avaient  cfc 
rendues  ;  mais  pendant  que  Lcuuie- 
ville  assiégeait  Coin,  le  prune  I  bo- 
rnas surprit  Tuiin,  le  -17  juiller. 
La  régente  cjit  a  peine  le  temps  de 
s'enfuir  dans  la  citadrlle ,  .*tec  ses 
pierreries  et  ses  papiers.  Longue- 
tille  ,  après  une  tentative  iiifrur- 
tueuse  potir  reprrndre  Turin  ,  fit 
passer  la  duchesse  rt  «a  cour  à  Su- 
re, taudis  qu'il  dernetira  thaïe**  de 
U  gaidc  de  la  ritadcl!<*.  Ili<  lirlim 
prvlita  ensuite  d'une  trêve  dediux. 


556 


SÀV 


mois  pour  conduire  Louis  XIII  à 
Grenoble ,  et  y  faire  venir  Christine. 
Aussitôt  que  celle-ci  fut  arrivée  au- 
près de  son  frère,  il  voulut  qu'elle 
lui   remît  le  château  de   Montmé- 
lian  et  la  garde  du  jeune  duc.  Chris- 
tine ,  prétextant  la  maladie  de  son 
fils ,  eut  beaucoup  de  peine  à  résis- 
ter à  cette  demande.  H  lui  fallut  es- 
suyer ,  à  cette  occasion ,  les  froi- 
deurs et  la  colère  de  son  frère  et  de 
ton  impérieux,  ministre.    Pendant 
ce  temps,  le  comte  d'Harcourt  avait 
été  envoyé  en  Piémont  pour  com- 
mander l'armée  française,  qui  ne 
passait  pas  neuf  à  dix  mille  hommes 
(  Fqy.  Harcourt,  XIX,  401  )•  N 
%  remporta,  le  i5  novembre,  un  avan- 
tage signalé  sur  le  prince  Thomas, 
au  pont  de  la  Rioute,  avantage  du 
en  grande  partie  à  ce  que  Léganez 
avait  abandonné  les  Pie  m  on  tais  dans 
le  combat.  Cependant  un  méconten- 
tement universel  et  une  mauvaise 
foi  sans  pudeur  faisaient  naître  et 
échouer  chaque  jour  des  négociations 
contradictoires.  Le  cardinal  de  Ri- 
chelieu   offrit   au  prince   Thomas 
le  partage  de  la  régence,  pourvu 
qu'il  renonçât  à  l'alliance  de  l'Espa- 
gne. Christine  traitait  avec  le  même 
prince,  à  l'insu  des  rois  de  France 
et  d'Espagne  et  du  cardinal  de  Sa- 
voie; elle  négociait  avec  le  cardinal, 
à  l'insu  du  prince  Thomas  :  elle  lui 
offrit  de  lui  donner  la  main  de  sa  niè- 
ce, pour  réuni  r  ainsi  tous  les  droits  au 
tronc.  Le  cardinal  proposait  aussi  de 
nouvelles  condî lions  avec  l'Espagne. 
Pendant  ces  traités  mystérieux,  Lé- 
ganez avait  entrepris  le  siège  de  Ca- 
sai ,  au  grand  mécontentement  des 
princes.  Le  comte  d'Harcourt ,  qui 
avait  reçu  des  renforts  de  France  , 
l'attaqua  dans  ses  lignes,  le  29  avril 
i6/|0;  le  défit,  lui  tua  trois  mille 
hommes,  et  le  força  de  lever  le  sié- 


SAV 

ge.  Le  comte  d'Harcourt  investi 
suite  Turin ,  et  quoique  le  pi 
Thomas  y  commandât  une  i 
breuse  garnison  ,  quoique  Lég 
s'avançât  à  son  secours  ,  avec 
forte  armée ,  qui  assiégeait  en 

Sue  sorte  les  assiégeants  ,1a  cons 
u  comte  d'Harcourt  et  la  cin 
pection  de  Léganez  forcèrent  '. 
à  se  rendre.  Le  prince  Thom 
sortit,  le  24  septembre,  ave 
princesses  ses  sœurs ,  et  se  rei 
Ivrée.  Justement  mécontent  du 
qiiis  de  Léganez  ,  il  commen 
a  décembre ,  à  traiter  avec  la  ! 
ce  ;  mais  le  comte  d'Olivan 
ayant  donné  satisfaction,  en  r 
lant  Léganez ,  et  Richelieu ,  d 
part,  ayant  excité  sa  défianc 
arrêtant,  à  Turin,  le  comte  de 
Martin  ,  ministre  et  confident 
régente,  les  deux  princes  de! 
rompirent  toutes  leurs  négoci 
avec  la  France,  rcuouvelèrer 
traité  avec  l'Espagne  ;  et  la 
recommença.  Le  comte  d'Ha 
échoua  ,   en  1 64 1    ,    au  sif§ 
vrée  ;  mais  il  prit  Cève  et  Co 
pendant  le  comte    de  Siruela 
verneur  du  Milancz  ,  n'ava 
pour  les  princes  plus  d'égar 
n'en  avait  eu  Léganez  j  et  le  1 
tentement  de  ceux-ci  les  po 
nouveau  à  entrer  en  traité  ave 
belle- sœur  et  avec  la  cour  de 
ce.  Après  des  di  10  cul  tes  infin 
traite  fut  enfin  conclu ,  le   1 
i(>4*.>«  La  duchesse  demn.r.i  n 
mais    II   lieuteiL'itict-  -  £cm-'r« 
eouité  de  Nice  fut  donnée  au 
nal  Maurice ,  qui ,  renonç.iut  « 
dres  sacrés ,  épousa  la  prince 
rie,  sa  nièce;  et  la  lieutenanc 
raie  d'ivrec  et  de  Bielle  fut  de 
donnée  au  priucc  Thomas.  L< 
France  les  reçut  l'un  et  l'ai 
grâce ,  et  promit  de  leur  rend 


",  f.~..t    .  I      ■                      !..      I'.   ■ 
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558  SAV 

de  Gaston,  duc  d'Orléans.  Cette 
princesse  ne  vécut  que  peu  de  mois 
avec  son  époux.  Après  sa  mort,  le 
duc  s'unit  en  secondes  noces ,  en 
1664,  à  Marie-Jeanne  de  Nemours, 
d'une  branche  cadette  de  la  maison 
de  S  ivoie ,  qui  s'éteignait  en  elle ,  et 
qui  était  issue  d'un  second  fils  du 
duc  Philippe  II.  Dans  un  règne 
aussi  agite' ,  Charles  •  Émanuel  II 
avait  toujours  eu  fort  peu  de  part 
aux  événements.  11  en  eut  moins 
encore  lorsque  la  puissance  de  Louis 
XIV  ne  permit  plus  aux  petits  prin- 
ces ses  voisins  ,  d'avoir  une  vo- 
lonté. En  1672  ,  Raphaël  de  la 
Tour ,  exilé  de  Gènes ,  offrit  au  duc 
de  le  rendre  maître  de  Savone;et  ce- 
lui-ci fit  avancer  des  troupes ,  sous 
prétexte  de  régler  quelques  contesta- 
tions sur  les  limites  des  deux  états. 
L'entreprise  contre  Savone  manqua; 
mais  les  hostilités  continuèrent,  jus- 
qu'à ce  que  Louis  XIV  envoyât 
Caumont  aux  Génois  et  au  duc,  pour 
les  sommer  de  suspendre  leurs  com- 
bats :  il  ût  venir  à  Paris  leurs  ambas- 
sadeurs ;  et  Tannée  suivante  il  leur 
dicta  une  paix,  qui  fut  observée. 
Charlcs-Émanucl  II  avait  gagné  l'af- 
fection de  son  peuple  par  la  douceur 
et  la  prévenance  de  ses  manières, 
sa  générosité  et  sa  magnificence.  Il 
avait  embelli  Turin  ,  sa  capitale, 
rendu  Montmélian  inexpugnable  , 
ouvert  des  chemins  admirables  au 
travers  des  montagnes,  au  passage 
de  la  Grotte ,  près  des  Échelles.  Il 
fonda  une  société  littéraire,  et  une 
académie  de  peinture  à  Turin.  Se 
sentant  atteint,  en  1675,  d'une  ma- 
ladie mortelle,  il  voulut  qu'on  ou- 
vrit les  portes  du  palais  ,  et  qu'on 
laissât  entrer  la  foule  ,  afin  que 
son  peuple  le  vît  mourir  comme 
il  l'avait  vu  vivre.  Il  expira,  le  ia 
juin   1675  ,   laissant  un    fils    nni- 


SAV 

aue,  Victor- Amé  II,  Âgé  de  mois* 
ac  neuf  ans,  sous  la  tutelle  de  Jeanne- 
Marie  de  Nemours  ,  sa  mère.  Ce 
prince ,  plus  connu  sous  le  non  de 
roi  Victor ,  à  cause  de  la  eourone 
de  Sicile  qu'il  obtint  en  1713,  et 
qu'il  échangea  en   1718   ,    contre 
celle  de  Sardaigne ,  aura  son  article 
au  nom  Victor- Ani  II  (i).  S.  S— t. 
SAVOIE  (  BoriifE  de  BounoH, 
comtesse  de  ) ,  sœur  de  Jeanne ,  rené 
de  France*,  épousa,  a  Paru,  en  i355, 
Amé  VI,  comte  de  Savoie,  dit  le 
Vert  ,  fit  le  bonheur  de  son  époux , 
de  ses  sujets  ,  et  se  distingua  par  si 
libéralité  clsa  grandeur  d'ame.  Après 
la  mort  du  comte  F'erty  en  1 383, 
elle  tint  les  rênes  du  gouvernement, 
se  chargea ,  en  1391  ,  de  la  tutelle  de 
son  petit  fils ,  et  lui  remit  l'admis» 
tration  en  1389.  &  prince  ingrat  re- 
fusa long-temps  de  lui  rendre  lesdo- 
maines  qui  formaient  son  douaire. 
I^a  comtesse  Bonne  se  retira  an  eni- 
teau  de  Mâcon ,  où  elle  mourut ,  le 
19  janvier  1 402. — Une  autre  Bons*, 
comtesse  de  Savoie  ,  fille  de  Jean  de 
France  ,  duc  de  Bcrri ,  épousa ,  et 
1376,  Amé  VU,  dit  le  Bouge;  a 
la  mort  de  son  époux ,  elle  disputa U 
régence  à  Bonne  de  Bourbon,  sa  belle- 
mère;  épousa  en  secondes  noces  le 
comte  d'Armagnac  ,  connétable  de 
France,  et  mourut  en  i434-     B-r. 
SAVOIE  (Thomas    II,  oe\ 
comte  de  Flandre ,  troisième  fils  de 
Thomas  Ier.,  comte  de  Savoie,  néà 
Montmélian  ,  en  1  199,  fut  d'abord 
destiné  à  l'Église.  Son  père,  Ame  IV. 
lui   donna    ensuite  un    apanage  n 
Piémont.   Sa  nièce  ,  Marguerite  de 
Provence  ,  ayant  épousé  le  roi  saint 
Louis ,  il  la  suivit  en  France  où  ce 


(1)  Suivant  le  plan  adopte  <{<•  le  u..„_ 

de  cet  ouvrage,  lm  articles  de*  roi*  ci  tmftr^r» 
ont  été  donnée  à  leur»  Dura*  propre* .  et  ermt  if* 
duc* .  électeur»  et  antre*  princei  «oarerata*,  ta  ■*• 
de  leur»  maison*. 


SAV 

ne  le  maria  ,  en  i?36,  avec 
rr   de»  comtés  de  Flandre 

Humain.  Thomas  ne  gou- 
?s  comtés  que  jusqu'à  la  mort 
inc,  sa  femme,  survenue, 
■i.  Il  les  céda  ensuite  an 
de  Dam  pierre  ,  héritier  na- 

*a  femme ,  et  Tint  chercher 
en  Italie.  S'y  étant  remarié, 
i  ,  avec  Bcatrii  de  Fiesqne ,  il 
ti  dans  les  querelles  entre  les 
r  Piémont  encore  libres  i 
oq>*r ,  et  il  espérait  rn  sou* 
|ncl qu'une  a  sa  domination  ; 

fut  fait    prisonnier  ,    en 
lar  les  habitants  d'Asti ,  an 

de  Montebruno.  Il  obtint 
rté  au   bout  d'une   année, 

traité  onéreux  .  chercha 
mt  des  secours  en  France  et 
eterre,  pour  tenter  de  non» 
mtreprises  ,  et  mourut  i 
«ri,  te  i".  février  1*59.  Il 
,  de  sa  seconde  femme ,  trois 
une  fille  :  Thomas  III  v  qui 
1  la  branche  ;  Amé  V  ,  qui 
an  comté  <!<•  Savoie  ;  et  Louis, 
1  barons  de  Vand.  —  Tho- 
(de  Savoie)  ,  comte  de  Mo- 
rt fils  aîné  de  Thomas  II  , 
1  la  cité  d'Aoste,  en  i?(fl.  Il 
i,en  11ÎK).  à  son  père  dans 

de  comte  de  Morirnne .  et 
petit  apanaçe  qui  lui  restait 
1  val  d*A«»»tc  après  ses  m.»!- 
Thoinai  III  n'etait  pas  fait 
rlcvrr  la  fortune  de  «a  rnai- 
noique  brave  et  entreprenant, 
t  l'avantage  dans  aucune  ha- 
»t  fut  ccjicndant  presque  ton- 
n  guerre  avec  le  marquis  de 
-rrat.Cuil  hume  VIL  Kn  riKi 
arnter  à  Valence ,  au  mépris 
tuf-conduit  qu'il  lui  avait  dou- 
te fit  céder*  pour  sa  rançon, 
1rs  villes  du  Piémont,  qu'il  ne 
pas  long-temps.  11  mourut  à 


SAV  5fe) 

Saint -Gcnts  d'Aoste  ,  le  i5  mai 
liHa.  Il  avait  épousé,  en  1374. 
Guite  de  Bourgogne,  dont  il  eut  cinq 
enfants.  L'aîné,  Philippe,  lui  succé- 
da ;  les  quatre  plus  jeunes  furent  ec- 
clésiastiques. S.  S-i. 

SAVOIE  (Philippe  de),  prince 
d'Achaio  et  de  Morée ,  fils  et  suc- 
cesseur de  Thomas  III ,  était  né  i 
Sute ,  en  1378,  et  n'était  Jgé  que  de 
7  ans ,  lorsque  son  père  mourut.  D'a- 
près l'ordre  de  représentation ,  il  au* 
rail  dû  succéder ,  en  1 2 8 5 ,  au  comte 
de  Savoie  ,  lorsque  la  ligne  régnante 
s'éteignit  en  la  personne  du  comte 
Philippe.  Dès  qu'il  fut   parvenu  à 
l*igc  de  raison,  il  fit  valoir  ses  droilA 
contre  Amé  V  (  Voyez  pag.  53o  ci- 
dessus  ).  Par  ifn  arrangement  conclu 
en  IU94  ,  les  et  au  de  Savoie  furent 
partagés  entre  les  deux  branche». 
Philippe  se  contenu  du  Piémont ,  en 
reconnaissant  la  souveraineté  de  son 
oncle  ;  il  consentit  à  mettre  snr  ses 
armes  pour  brisure  une  bande  d'atur 
brochant  sur  le  tout  ;  et  il  ne  s'ocev- 
pa  plus  qu'à  étendre  son  fiitorité  au* 
delà  des  monts,  rumine  Amé  V  éten- 
dait ta  sienne  en  Savoie.  Il  avait  à 
lutter  pour  cela  contre  Charles  Ier.  et 
Charles  II  d'Anjou,  qui,  sous  le  nom 
du  parti  Guelfe ,  avaient  acquis  lr. 
seigneurie  de  plusieurs  villes  du  Pié- 
mont.   Philippe   avait   épousé  ,  en 
i3oi  ,   Isaliellr  de  Villehardouin  , 
fille  et  unique  héritière  du  dentier 
prince  de  l'Acha'iect  de  la  Murée;  il 
pnt  le  titre  de  ces  deux  prinripaiite> , 
qu'il  trammit  à  ses  infants  ;  mai*  il 
en  vendit  la  souveraineté  a  Charles 
H ,  par  un  traité  du  1 1  mai  1I07  , 
qui  réglait   en   nu' me  tenlps   Icuis 
droit*  respectif*  en  Piémont.  Ce  trai- 
té ne  fut   pas  long-temps  observé  : 
Philippe  eut  recoins,  en  i3io,âla 
protection  de  l'empereur  Henri  \  lï, 
contre  hobert,  rui  de  haple»  ;  nu  s 


56o  SAV 

au  bout  de  peu  d'années  ,  la  mort 
lai  enleva  ce  protecteur.  Toujours 
opprimé  par  la  maison  d'Anjou ,  Phi- 
lippe ,  en  mourant  à  Pignerol ,  le  27 
septembre  1 334,  transmit  son  res- 
sentiment à  ses  successeurs. — Jacques 
de  Savoie  ,  comte  de  Piémont ,  prince 
d'Achaïe  et  de  Moréc ,  n'était  point 
majeur  quand  il  succéda  ,  en  i334 , 
à  son  père  Philippe;  mais  il  était 
parvenu  à  l'âge  de  gouverner  lors- 
que la  mort  du  roi  Robert,  eu  i34 1 , 
lui  permit  de  sortir  d'une  longue 
oppression.  11  fit  avec  succès  la 
guerre  à  la  reine  Jcauuc ,  au  marquis 
de  Montferrat  et  à  celui  de  Saluées. 
Il  força  ce  dernier  à  lui  faire  hom- 
mage, en  t35q;  mais  enorgueilli  par 
ses  victoires,  et  comptant  sur  la  ri- 
chesse de  ses  sujets  ci  la  force  de  ses 
états  ,  il  voulut  secouer  le  joug  de  la 
branche  de  sa  famille  qui  régnait  eu 
Savoie.  Ses  sujets  recoururent ,  con- 
tre lui  au  comte  Vert,  leur  seigneur 
suzerain  (  Fo%y\  Ame  VI ,  pag.  533 
ci-dessus  ).  Dans  celle  guerre  civile , 
Jacques  fut  battu  ,  fait  prisonnier , 
envoyé  à  Rivoli ,  et  dépouille  de  tous 
ses  fiefs.  Le  comte  Vert  le  rétablît 
dans  sa  souveraineté  en  i3G3.  Mais 
des  chagrins  de  famille  empoison- 
nèrent la  fin  de  sa  vie.  Sa  troisiè- 
me femme  ,  Marguerite  de  Beaujeu , 
lui  inspira  de  réloigncmcnt  pourson 
fils  Philippe ,  qu'il  avait  eu  de  la 
seconde  ;  elle  força  ce  jeune  prince 
à  s'enfuir  chez  le  marquis  de  Saluées, 
ennemi  de  son  père  ;  et  le  Gt  ensuite 
deshériter,  en  faveur  de  ses  propres 
enfants.  Jacques  mourut ,  le  1*7  mai 
i366,  après  avoir  recommande  au 
comte  Vert  la  tutelle  de  sou  second 
fils.  —  Amédée  de  Savoie  ,  comte 
de  Piémont ,  prince  d'Achaïe  et  de 
Moréc,  était  encore  mineur,  lorsque 
les  intrigues  de  sa  mère  lui  procurè- 
rent la  succession  du  Piémont,  au 


SAV 

préjudice  de  Philippe,  son  frère  ai- 
ne. Celui  -  ci ,  refusant  de  se  sou- 
mettre au  testament  de  son  père ,  re- 
clama son  héritage  les  armes  à  li 
main ,  en  i366;  mais  le  comte  Vert, 
qui  avait  été  charge  de  la  tutelle  «TA- 
médéc,  battit  Philippe  et  le  fit  pri- 
sonnier ;  il  mourut  en  prison ,  en 
i36q.  Amédée,  qui  devait  son  au- 
torité au  comte  Vert,  le  servit  fidè- 
Icmetit  dans  tontes  ses  guerres.  11 
noua  quelques  intiigues  en  Grèce, 
pour  recouvrer  les  principautés  d'A- 
chaïe et  de  Moréc ,  dont  il  portait 
le  litre;  mais  quoique  la  reine  Jeanne 
elle-même  consentît  à  les  restituer, 
pourvu  qu'il  se  chargeât  de  les  défen- 
dre, il  renonça  de  lui-uicincà  une  pos- 
session onéreuse,  qui  pouvait  le  rui- 
ner. Il  mourut,  le  7  mai  lijoa,  âgé  de 
trente  -  neuf  ans  ;  laissant  une  fille . 
nommée  Marguciile  ,  uaricc,  ea 
i4o3,  à  Théodore  II,  marquis  de 
Montferrat.  Elle  mourut  ensuite 
en  odeur  de  sainteté  ;  mais  elle 
n'a  pas  encore  été'  canonisée.  — 
Louis  de  Savoie,  prince  d'Achaïe, 
etc. ,  succéda,  en  1 402 ,  à  son  frè- 
re Amédée  :  il  avait  fait  la  guerre 
dans  sa  jeunesse,  sous  les  drapeaux  do 
coih'tc  Vert  et  du  comte  Rouge  ;  plus 
tard  il  suivit  Louis  d'Anjou  dans  le 
royaume  de  Naj.Ics.  Parvenu  à  U 
souveiainetédu  Piémont,  il  demeura 
constamment  attache  au  chef  de  si 
famille,  AméVIU  ,  qu'il  servit  dans 
ses  différentes  guerres  cont  re  les  mar- 
quis de  Montferrat,  de  Saluées  et  de 
Ccve.  Il  mourut  à  Pignerol  ,  le  u 
dcc.  i/fiB;  et  en  lui  finit  la  maison 
de  Savoie- Achaïc.  D'à  près  son  tes- 
tament, Amé  VIII  hérita  de  ses  cttts 
et  de  ses  titres.  S.  S— 1. 

SAVOIE  (  Louis  de  ),  baron  de 
Vaud  ,  né  au  mois  d'octobre  ia5o, 
était  le  troisième  fils  de  Thomas  de 
Savoie,  comte  de  Flandre.  La  b* 


SAV 

rouie  île  Vaul  lui  fut  donnée  en 
a  panier  par  Ame  V  ,  son  frère  , 
eu  iiS">.  L'empereur  Adolphe  lui 
accorda  ,  en  1097  ,  le  droil  de 
battre  monnaie  d'or  et  d'argent. 
Après  avoir  étendu  sa  juridiction 
aux  dépens de  l'évéquc  de  Lausanne, 
il  suivit  à  Naplcs  Charles  11  d'Anjou, 
et  y  mourut ,  en  1 3ou.  —  Son  fils , 
Louis  II,  <pii  lui  succéda,  suivit 
Henri  VII  en  Italie,  et  servit  en 
Flandre  Philippe  de  Valois  contre 
les  Anglais.  Il  mourut ,  en  i35o, 
ayant  survécu  à  Jean ,  son  fils  uni  «pic. 
Sa  fille  Catherine  vendit,  le  9  juillet 
i35q  ,  le  baronie  de  Vaud  au  comte 
Verd  ;  en  sorte  que  ce  petit  état  ren- 
tra dans  le  do  ma  me  de  S  ivoic,  après 
en  avoir  été*  séparé  soixante-qua* 
torse  an*.  S.  S — 1. 

SAVOIE  ;  Louis  ot\  second  (ils  de 
IfOois,  duc  de  Savoie,  et  d'Anne  de 
Cj/pre,  épousa  Charlotte,  fille  unique 
aie  Jean  III  deLusignan,  dernier  roi 
de  Cypre.  Ce  roi  mourut  en  1  J  ><S  , 
pendant  que  le  mariage  de  sa  fille  se 
traitait  en  Piémont  ;  et  Louis  arrivé 
à  Nicosie ,  au  moi»  d'octobre  i.|V), 
y  épousa  la  princesse  qui  lui  était 
promise,  et  lut  lui-nu' me  reconnu 
poar  roi  par  les  grands  et  par  le 

Caple.  Mais  Jacques  de  LtiMguan  , 
tard  du  dernier  roi ,  et  archevêque 
de  Nicosie,  ne  vmil.mt  point  recou- 
sait re  que  rillé^itimiic  de  .sa  uais- 
aance  l'excluait  du  trùnc,  eut  terours 
an  foulan d'K^vptr,  avec  l'aide  du- 
quel il  chassa  dr  l'île  sa  su\ir  et  sou 
beau-fi ère  ,  et  »c  fit  couronnrr  lui- 
aiémr,  eu  1  Jfiu.  Il  épousa,  ru  1  JtiH, 
Catherine  Corn.1  ru.  que  la  rcpuliliqur 
de  Vrtiitc  .îv.nt  adoptée ,  et  dont 
elle  revendiqua  l'héritage  .1  la  m»»rt 
dr  Jirqurs,  Cil  I  \~  i  „  /'.  Cm  un  %Hu. 
IX,  fi«»i  :  tandis  'pir  Louis  et  Char- 
lotte «  a  prêt  asuir  uni  long -temps 
à  Rhodes  ,  d'où  ils  entretenaient ,  en 

XL. 


SAV 


S61 


Cyprc  ,  des  intelligences  pour  susci- 
ter de  nouvelles  guerres,  après  être 
allé  chercher  au  Cure  la  protection 
du  Soudan  d'Egypte ,  et  avoir  lié,  en 
■  479  ♦  contre  les  Vénitiens,  une 
conjiiratiou  dont  la  découverte  coûta 
la  vie  à  un  grand  nomliie  de  leurs 
partisans  ,    se   retirèrent  enfin    en 
Kuropc.    Louis  mourut  à  Kipaillc, 
au  mois  d'août  148*  ,  et  Charlotte 
à  Rome ,  au  mois  de  juillet  1  {87. 
Cette  dernière  ,  par  son  testament  t 
transmit  à  la  maison  de  Savoie  tous 
ses  droits  sur  Cyprc  v  l'Arménie  et 
le  royaume  de  Jérusalem.    S.  S — 1. 
SAVOIE  (  Jacques  de  ),  comte 
de  Romout ,  quatrième  fils  du  duc 
Louis ,  né  vers  l'an  1  \  }o,  eut  pour 
apanage  Je  comté  de  Romont,  et  la 
lia ro me  de  Vaud,  par  lettres-patentes, 
datées  de  Quicrs,  du  xi)  février  1 460. 
Ce  prince  in<piiet,  intrigant  et  auda- 
cieux ,  t'attacha  .111  duc  de  Bourgo- 
gne, Charles- le-Téinrraîre,  arec  le- 
quel il  paraît  avoir  eu  îles  rapports  de 
caractère.  II  fut  un  des  principaux 
chefs  le  l'armée  de  Charles, en  i4'W| 
dans  lV\pélition    contre   les    Lié- 
geois, et  en  ■{-"».  dans  la  défense 
d'Arras.  Dans  son  dévouement  pour 
le  duc  ,  il  ne  craignit  point  d'attirer 
sur  lui -même  les  attaques  des  Suis- 
se». I^es  Bernois,  contre  lesquels  il 
avait  commencé  les  hostilités  pour 
faire  diversiuii  m  faveur  de  Charles, 
conquirent   tout   «on  upauagr  ,   au 
mois  d'octolirc   iî""i  v  /*«»».  lBnn.i- 
iitr.r  l,r.,  p.ig.  Vli|ci  iIism.%  '.  fjc 
cumte  de   Itoni'iiit  rl.it    auprès   dr 
Clurlrs-lc-TeiiuT.iin'.  il  ir:«  1rs  deux 
h.itail!es    d«'  (iriii^on  «1   dcMuiat; 

Il  pilir  qVll  I  r«»r. :t«l  't  sa  ftlïle  pC- 
nll«  isr  't«-:ji  fil  •  irnt  i  ■•!•  lirrs  inC£ 
le  >  .S'.iiosr*.  Apr«-s  la  in^rldu  dur  t 
il  f-iuliras^.i  lis  j.ifcriVs  •!<•  Mnimi- 
lirmi'Ajtiiulir1rjitiT,\  ilr  Mine,  hc- 
ntièic  de  H'.-urgo^iie,  et  se  distingua 

"VU 


56a  SAV 

au  siège  de  Térouanne  et  à  la  bataille 
de  Guinegate.  Louis  XI  «'engagea, 
en  i48a,  par  le  traité  d'Arras ,  à  lui 
faire  rendre  ses  états;  mais  les  Suis- 
ses s'y  refusèrent-  Après  la  mort  de 
Marie  de  Bourgogne ,  il  fut  un  des 
conseillers  de  Philippe  d'Autriche , 
fils  de   cette  princesse^   mais  en 
1484,  il  prit  part  à  la  révolte  des 
Gantois  contre  Maximilien  Ier.  Il 
mourut  au  château  de  Ha  in ,  en  Pi- 
cardie ,    le  3o  janvier  1  ifiô  ,    ne 
laissant  qu'une  fille  de  sou  mariage 
'avec  Marie  de  Luxembourg.  S.  S-i. 
SAVOIE  (  Philibert -È manuel 
de),  grand-prieur  de  Gastilleet  de 
Léon ,  et  grand-amiral  d'Espagne , 
fils  du  duc  Charles-Émanuel  1er. , 
naquit  en  i588,  et  futqpvoyé,  à 
l'âge  de  quinte  ans,  en  Espagne, 

Ï>ar  le  duc  son  père.  Philippe  III 
'éleva ,  en  1 6 1 0 ,  à  la  charge  impor- 
tante de  généralissime  de  la  mer, 
commandement  absolu  dont  person- 
ne n'avait  été  investi  depuis  André 
Doria  et  don  Juan  d'Autriche.  Ce 
fut  en   cette  qualité  que  Philibert- 
Émanuel  conduisit,  en  161/4,  les  ga- 
lères d'Espagne  en  Sicile,  pour  s'op- 
poser à  la  descente  projetée  par  les 
Turcs ,  sur  les  cotes  ae  cette  île.  En 
1618,  il  fut  envoyé  auprès  du  duc 
de  Mantoue  ,  pour  suivre  la  négocia- 
tion relative  aux  prétentions  de  la 
maison  de  Savoie  sur  le  Montfcr- 
rat,  dont  Charles-Émanuel  voulait 
lui  faire  épouser  l*  héritière.  Ce  jeu- 
ne prince  se  distinguait  autant  par 
sa  valeur  que  par  sa  prudence,  lors- 
qu'il mourut  à  Palerme,  en  1624, 
dans  sa  trente-sixième  année.    B-p. 
SAVOIE  (Maurice  de),  cardi- 
nal et  ensuite  prince  d'Oncille,  né  à 
Turin,  le  10  janvier  i5g3,  était  frè- 
re du  précédent.  Le  pape  Paul  V  le 
nomma  cardinal  à  quatorze  ans.  Il 
chargé ,  par  son  frère  Victor 


SAV 

Amé  Ier.  ,de  plusieurs  négocia 
importantes.  Après  la  mort  de 
ci,  ses  prétentions  à  la  régence 
blèrentlc  règne  de  François- Hi 
the  et  de  Charles  -  Émanuel  l( 
ces  noms,  pag.  554  et  555  ci-des 
A  la  suite  d'une  cruelle  guerre 
le,  où  les  Espagnols  étaient  ses 
liaires,  il  fit  la  paix  en  164?  >  et 
sa  Louise-Marie-Christine  de  & 
sa  nièce.  Il  n'en  eut  point  d'en: 
Après  avoir  vécu  quinze  ansav 
le ,  il  mourut  d'apoplexie  f  le  4 
bre  1657.  S.  S- 

SAVOIECARIGNAN.  T.i 
gitan,  Eugène  et  Soissons. 

SAVOIE  -  NEMOURS.   F. 
MOURS  ,  XXXI ,  60. 

S AVOLDO  (  Jérôme  ) ,  pei 
né  à  Brescia,  d'une  famille  no! 
distinguée ,  se  livra  de  bonne 
à  la  peinture.  Il  florissait  en  i 
et  était  regardé  comme  un  des 
leurs  peintres  de  son  pays.  Le 
de  son  premier  maître  est  ig 
mais  les  tableaux  qu'il  a  laissé 
sa  patrie  avant  d'aller  habite 
nise,  le  font  connaître  pour  un 
tre  aimable  et  correct.  Transp 
Venise,  il  étudia  assidûment  les 
ouvrages  du  Titien  ,  et  devint 
ses  plus  habiles  imitateurs  ,  nui 
il  est  vrai ,  dans  les  grandes  ix 
nés  ,  mais  dans  de  moindres  ce 
sitions  exécutées  avec  le  fini  l 
exquis,  qui  est,  à  pronreraen 
1er ,  sou  caractère  distmetif.  % 
sant  d'une  fortune  personnelle 
sidérablc ,  c'était  pour  se  dis 
qu'il  cultivait  sou  art ,  et  il  ne  I 
point  payer  les  tableaux  dont 
naît  les  églises.  Il  eu  peignit 
quelques-uns  pour  des  amateur: 
derniers  sont  extrêmement  rai 
recherches.  On  vantait  surtout 
de  la  Crèche,  qui  se  voyait  dan 
glise  de  Saint  Job:  la  coulcurctJ 


6AV 

en  étaient  parfaites.  Une  rcé- 
ou  mal  adroite  a  gilté  ce  bel 
;c.  Sou  chef-d'œuvre,  plus 
<|iie  les  tableaux  qu'il  faisait 
irement,  est  au  maître  autel 
imiuicaius  de  Pesaro.  11  rc- 
te  J.-C.  sur  un  nua^e  éclairé 
*oleil  cèle \ te  ;  et  nu  bas  qua- 
nt* en  prière.  Ces  ligures  sont 
i  avec  une  si  grande  vigueur 
oris,  qu'elles  semblent  sortir 
tuile  ,  tan  lis  que  le  haut  du 
i  est  d'une  couleur  si  douce  et 
moiiieusc,  que  les  diliercnls 
lu  tableau  s'enfoncent  et  se 
eut  avec  un  art  infini.  Ou  con- 
te lui  «dans  la  galerie  de  Flo- 
cominc  l'un  des  chcf»-d'u*it« 
l'école  Vénitienne  ,  une  petite 
içuration  d'une  rare  beauté*. 

0  vécut  long-temps  a  Venise, 
lourut  dans  un  âge  avance' , 

1  est  connu  sous  le  nom  de 
vno  Hresciano.  P— s. 

ON AROLA  ;Jr.  ^-Michel  ), 
n,  ne  à  Padoue,  eu  i3S| , 
ibord  chevalier  de  Rhodes  ; 
î  goût  des  lettres  lui  lit  abjn- 
'  les  armes  pour  se  livrer  à 
delà  médecine.  Des  qu'il  eut 
'  bonnet  de  docteur  ,  dans  î»a 
itale,  il  entreprit  divers  voya- 
;  et  des  les  plrs  renom  mers.  Il 
ùlcnic.  Ni  pics,  Ruine,  Plai- 

Montpellier,  Paris,  et  une 
de  rAllenugiie;  s'adonna  aus- 
étude  de  la  chimie  ,  et  re- 

des  notes  sur  \e>  eaux  iuiné- 
e  divers  pay*.  H  fut  nomme 

de  l'uni vemtc  île  Pa  loue,  à 
t««ur;  cl ,  en  i  J  *■>,  il  y  ex- 
t  les  ouvrage  *  d'Avicciiue  , 
iteur  qui  sertit  alors  de  base 
i< iguement  médirai.  O leljurs 

après ,  lu  ville  de  rYrr.tr'  le 

pour  occuper  m  «luire  de 
inc  pratique.  Cette  ville  était 


SAV  503 

au  plus  haut  degré  de  splendeur, 
et  la  cour  brillante  et  éclairée  des 
princes  d'Kstc  eu  faisait  le  se* 
jour  le  plus  agréable  de  l'Italie.  Le 
duc  accorda  sa  confiance  et  sou  ami- 
tié à  Savonarola  qui  se  fixa  pour  le 
reste  de  ses  jours  à  Ferra re ,  et  y 
mourut,  en  i4<ii.  Les  écrits  de  ce 
professeur ,  et  surtout  son  Corn- 
pendium,  de  médecine,  sont,  sui- 
vant le  goût  de  sou  siècle  ,  rem* 
plis  de  subtilités  se  h  oblique*.  Les 
indications  de  sa  méthode  curati- 
vc  sont  toujours  fondées  sur  la  pré- 
dominance de  quelque  humeur  élé- 
mentaire ou  de  telle  ou  telle  tempé- 
rature particulière.  Néanmoins  on  y 
trouve  des  obscrv  itious  importantes 
et  certaines  idées  singulières  qui  an- 
noncent au  moins  unegran  le  liberté 
d'expression.  L'auteur  ne  craignit 
point  de  dire  qu'il  n'avait  aucune 
confiance  dans  les  préceptes  d'A ver- 
rocs  ,  le  grand  maître  par  excellence 
des  écoles  de  ce  tcrnpvla.  Parmi  les 
observations  cuiieuses  qu'il  cite,  ou 
remarque  les  suivantes.  Après  l'é- 

Jiouvantable  peste  de  i3jH  ,  les  cu- 
ants  qui  vinrent  au  iiioudc  n'eu- 
rent plus  que  viugt-dcux  ou  vingt- 
quatre  deutsan  lieu  de  truite- Jeux; 
et  ce  phénomène  Milita  dnimt  la 
génération  de  ci -tirr'piijuc.  Les  fem- 
mes ,  cl.nis  le  temps  île  la  ^russevsc, 
acquircut  parfois  de  nouvelles  dents. 
Un  homme  né  avec  une  luette  dou- 
ble, a  s'ait  néanmoins  la  voix  claire, 
et  chantait  »'ipéMcurr  ruent.  Si  Sivo- 
uarola  eut  des  Lires  Mipi-i*fiiir>i%<3 
to'ichint  b s  prnpnrvi  des  pinns 
prcrieu*es  et  sur  le*  Mirsilegrs,  il 
se  montra  rcpeii  laut  excédent  '  b- 
si  rvatcur  :  il  distingua  fort  bien  l'in- 
fluence des  î^es  ,  dis  tempéraments 
itdi-*  cliuuts  *'ir  les  rnladir*.  Il 
indipia,  mieux  tpi'iiii  !•!'  l'avait  fait 
avant  lui ,  les  n-g'cs  a  suivre  pmir 

30.. 


564  SAV 

examiner  le  pouls  ;  il  fut,  pour  ainsi 
dire,  le  premier  auteur  et  le  fonda- 
teur de  la  doctrine  spbygmiquc.  Il  a 
laissé  un  grand  nombre  d'ouvrages 
qui  jouirent  d'une  telle  réputation , 
que  l'un  d'eux  (le  Spéculum  pkysio- 
gnomiœ  ) ,  fut  traduit  en  grec ,  par 
Théodore  de  Gaza.  Nous  indique- 
rons :  I.  De  Balneiset  thermisnatu- 
ralibus  omnibus  Italiœ ,  sicque  lo- 
tius  orhis  ,  proprietatibusque  eo- 
rum ,  Ferrare,  i485,  in -fol.  II. 
Praclica  de  œgritudinibus  à  capite 
usque  ad  pedes,  Pavie,  i486,  in- 
fo!, j  Venise ,  1 498  et  1 56o ,  sous  le 
titre  de  Practica  major.  III.  Prac- 
tica  canonica  de  febribus  ,  pulsi- 
bus ,  urinis ,  egestionïbus ,  balneis 
Italiœ  et  vermibus ,  Venise ,  1 498 , 
i5o3,  i55a,  in -fol.;  Lyon,  i56o, 
in-8°.  IV.  Dearte  conficiendiaquam 
vitœ  simplicem  et  compositam  li- 
bellus  ,  Haguenau  ,  i53a.  V.  In 
Medicinam  practicam  introduction 
sive  de  compositione  medicinarum 
liber;  item  catalogus  continenstam 
simpliciumquàm  compositorum  me- 
dicamentorum  nomenclaturaSyUsum 
et  summam  ,  Strasbourg  ,  i533. 
VI.  Libro  délia  naturae  virtà  délie 
cose  cite  nutriscono,  owero  trattati 
de  i  grani ,  délie  erbe ,  radici ,  agru- 
mi  9  frutti,  vini ,  àegli  animait , 
pesci9  etc.,  Vcnezia,  1576,  in-4°. 
VIT.  De  magnifiais  ornamentis  ré- 
gies cwitaiis  PaïUicEy  inséré  par  Mu- 
ratoii,dans  le  torn.  xx  des  Scrip- 
tores  rerum  Italicar.  Z. 

SAVONAROLA  (  Frère  Jérôme), 
petit-fils  du  précédent,  religieux  de 
l'ordre  de  saint  Dominique,  et  célèbre 
prédicateur ,  naquit  à  Ferrare ,  en 
1 45u.  Il  vint  à  Florence ,  en  1 488,  et 
fut  nommé  prieur  du  couvent  de  Saint- 
Marc.  Laurent  de  Médicis  était  alors 
à  la  tôle  de  la  république  :  la  liberté 
%xistait  plus  c\ue  de  nom  ;  tout  dans 


SAV 

l'état  dépendait  de  la  volonté  d'ut 
seul  homme  ;  et  les  Florentins ,  pov 
se  consoler  ,  se  plongeaient  aau 
les  vices  et  la  mollesse.  Savooarak 
joignait  une  grande  pureté  de  nran, 
une  grande  élévation  d'ame,  a  vm 
éloquence  entraînante.  II  attaqm  b 
pouvoir  des  Médicis  dans  le  dérè- 
glement qu'ils  avaient  encouragé  « 
dont  ils  tiraient  parti  ;  il  exnoiti 
avec  ferveur  à  la  réforme  de  Fettt 
et  de  l'Église  ;  et  prenant  les  «an 
ardents  d'une  amc  probe  pov  do 
révélations ,  il  annonça  comme  pro- 
chaine une  ère  nouvelle  de  finale 
et  de  foi ,  qui  succéderait  aux  ca- 
lamités dont  l'Italie  était  mena- 
cée. Laurent  de  Médicis  fit  té- 
moin, pendant  quatre  ans,  des  tf- 
forts  de  Savonarola  pour  nsforao* 
l'état  ;  mais  il  respecta  les  vê- 
tus du  moine  et  la  pureté  de  m 
zèle  :  il  le  fit  même  venir  à  son  lit  de 
mort,  en  149a;  et  là  9  Jérôme,  ava* 
de  donner  l'absol  ution  à  ce  prince, te 
demanda  de  renoncer  au  powoir 
qu'il  avait  usurpé ,  et  de  rendre  b 
liberté  à  sa  patrie.  Après  la  mort  àt 
Laurent,  le  crédit  de  Savonarola  alb 
croissant  chaque  jour  à  Florence.  B 
eut ,  comme  ambassadeur  de  U  ré- 
publique, plusieurs  conférences avic 
Charles  V I II,  roi  de  France,  et  il  me» 
tra,  en  parlant  au  conquérant, ce 
courage  religieux  qu'aucun  connp 
humain  ne  peut  égaler.  Après  le  dé- 
part du  roi ,  il  prêcha  devant  les  sei- 
gneuries et  tous  les  citoyens  assen- 
blés;  son  discours  était  eu  visé  en  ear 
tre  parties  :  la  crainte  de  Dieu, Fi» 
mour  de  la  république  ,  l'oubli  dn 
injures  passées  ,  l'égalité  des  droits 

Sour  l'avenir.  Ce  Discours  ,  oh  &  * 
éplbya  pas  moins  de  prudence  et  àt 
connaissance  des  hommes  etdelffl* 
gouvernements ,  qu'on  ne  lui  af* 
cru  jusqu'alors  de  connaissances  tW* 


SAV 

a,  fil  une  profonde  impression, 
i3  déc.  !.{<){  t  1*  république 
rrucc  fut  reconstitua  sclou 
teilsdc  Savonarola.  Cependant 
dre  VI  occupait  la  chaire  de 
ierre ,  et  la  conduite  de  ce 
:  de  sa  Camille  était  uu  scan- 
»ur  toute  la  chrétienté.  Savo- 
dans  ses  prédications ,  fit  plu- 
ois  allusion  aux  désordres  de 

•  romaine  ,  et  au  besoin  qu'elle 
'cire  réformée  dans  son  chef 

ses  membres.  Alexandre ,  de 
é ,  ne  put  voir  arec  indiflë- 
ttjqiicr  un  pouvoir  dont  il 

si  étrangement.  11  somma  le 
leur ,  à  plusieurs  reprises  , 
lir  a  Rome ,  pour  y  rendre 

de  sa  foi,  et  il  appuya  ses 
nous  d'une  menace  urxrora- 
tion  contre  le  moine,  et  d'in- 
ontre  la  république,  s'il  n'é- 

obéi.  Les  F  lurent  Lus  firent , 
urs  reprises .  révoquer  la  ri- 

et  ils   min  ut  beaucoup  de 

à  défendre  Savonarola  qui , 
t  quelque  temps  f  s'abstint  de 
-  ;  m. a  s  son  ami ,  frère  Do- 

*  de  Pcsria  f  qui  était  animé 
irme  zèle  ,  et  qui  l'égalait 

en  éloquence  et  en  talents  , 
t  la  chaire  »  sa  place.  Avant 
?  Ta  ri  née  i  }<>r>  ♦  Savonarola 
icnça  re|»ciirfiiit  à  prêcher; 
iieure  était  si  grande  à  ses 
s  .  que  raiirii'iine  calhé- 
e  Florence  ne  suffisait  point 
uir  les  auditeurs ,  et  qu'on  fut 
l'y  construire  de  vastes  gale- 
tir  doubler  le  nombre  des 
I*c  rhangrment  d.ius  les 
produit  par  ers  prédicateur* , 
lentôt  a  ver  évidence  ;  et  cette 
i guère  l.i  pl>iN  corronipuc.dc- 
dus  modeste  et  la  plus  pieuse 
lie.  Mais  cette  réforme  sus- 
utot  de  nouveau*  ennemis  à 


ï«j 


SAV 

Jérôme  Savonarola  :  il  se  trouvait 
avoir  eu  même  temps  pour  ad  ver 
sa  ires  tous  les  auii«  des  Mcdicis,  tous 
ceux  du  pane  Alexandre ,  tous  les 
libertins  qui  supportaient  avec  im- 
patience la  réforme  de  leurs  dérègle- 
ments, enfin  tous  les  ordres  religieux, 
jaloux  de  celui  de  saint  Dominique. 
Les  Augustin*  et  les  Franciscains  té- 
moignèrent leur  haine  contre  le  moi- 
ne avec  plus  d'à  ch  a  mentent  que  les 
autres.  On  prêchait  dans  plusieurs 
églises  contre  Savonarola.  Le  frère 
Maria  no  de  China  rra  no  adressait 
au  Pape  la  prière  de  retrancher  ce 
monstre  de  l'église  de  Dieu  ;  et  les 
libertins,  excités  par  les  moines, 
Tout  ragèrent  jusque  dans  la  chaire  où 
il  annonçait  une  religion  épurée. Sur 
ces  entrefaites,  on  découvrit  à  Flo- 
rence nne  cous  pi  ration  en  faveur  des 
Médicis:  les  conjures,  condamnés  à 
mort ,  en  appelèrent  au  peuple  ;  mais 
quoique  Savonarola  eut  laissé  cet 
appel  ouvert  pour  les  sentences  capi- 
tales ,  il  ne  crut  pas  devoir  le  per- 
mettre pour  des  délits  politiques,  où 
une  délibération  entre  des  citoyen* 
de  partis  opposes  aurait  été  plus 
près  d'une  guerre  civile  que  d'un  ju- 
gement, dépendant  le  rejet  de  l'appel 
au  peuple,  et  lesing  qu'il  avait  laisse 
verser  par  une  sentence  juste  . 
lui  firent  des  -  lors  un  tort  con- 
sidérable dans  l'opinion.  Alexaudrc 
VI  avait  de  nouveau  interdit  aux 
Dominicains  de  nrêcher  et  de  célé- 
brer la  messe, et  il  avait  frapjK-  ficir 
Jérôme  d'exeuiiimuiiiratioii ,  lors- 
que celui-ci,  après  .iv-»ii  obéi  quelques 
mois  ,  remonta  dans  la  chaire,  pdnr 
les  fêles  de  Nocl .  i  \\r  .  et  attaqua  , 
dev jnt  une  assembler  plus  nombreuse 
que  jamais  ,  les  procédure*  intentées 
contre  lui  ,  <*t  toute  la  conduite  du 
pire  qui  les  ilin^eait  :  nu  vit  abus 
tous  les  piètres  refuser  l'absolution,  la 


566 


SAV 


communion  et  la  sépultures  ceux  qui 
avaient  fréquenté  les  prédications  de 
Savonarola,  et  celui-ci  exciter  cepen- 
dant de  plus  en  plus  l'exaltation 
du  peuple.  Il  fut  suivi,  par  tout  son 
précédent  auditoire ,  au  couvent  de 
Saint-Marc  ,  lorsqu'il  fut  obligé  d'a- 
bandonner la  cathédrale  (i).  11  se 
croyait  sous  l'inspiration  immédiate 
de  la  Providence,  et  prenait  les  mou- 
vements de  son  zèle  pour  des  ordres 
divins  et  ses  pronostics  pour  des  pro- 
phéties. Cependant  L'enthousiasmede 
Savonarola  et  sa  pleine confiancedans 
un  secours  céleste,  se  trouvèrent  tout- 
à-çoup en  opposition  avec  un  enthou- 
siasme non  moins  vif  et  une  confian- 
ce non  moins  entière.  Un  moine 
franciscain  ,  nommé  frère  François 
de  Pouille  ,  prêchant  à  l'église  de 
Sainte  -  Croix ,  se  déclara  prêt  à  en- 
trer dans  un  bûcher  ardent,  pour 
prouver,  en  en  sortant  sain  et  sauf, 
que  l'excommunication  lancée  par 
le  Saint- Père  était  juste  et  légiti- 
me, pourvu  que  de  son  coté  frè- 
re Jérôme  Savonarola  y  entrât  aus- 
si, et  essayât  de  prouver,  par  un 
miracle,  la  vérité  de  ses  prophéties. 
Frère  Dominique  de  Pcscia  accepra 
le  défi  pour  lui-même,  croyant  son 
maître  appelé  à  de  plus  hautes  des- 
tinées ;  et  il  déclara  se  sentir  assuré 
que  Dieu  opérerait  un  miracle  en  sa 
faveur.  Le  zélé  d'un  peu  pic  avide  d'é- 
motions et  de  spectacles,  pressa  aus- 
sitôt les  combattants  d'entrer  dans 
celte  étrauge  arène.   Le  gouverue- 


£i)  I.e  T.Me  nvec  lequel  il  |>i«Vha  < outre  les  ir.au- 
"Vftw  litre*  fut  »i  «•flîcace  ,  qu<-  let  Flon-ntins  apnor- 
t«  rent  dViix-turtiid  d.ui>  1«  i>Wr  publique  les  /)<«- 
fumeront  ,    lr«    Dante ,  les    IMrarqiir ,   et    tout   te 


qu'il»  avaient  rie  tahk-atix  *t  de  <l<-»»in*  liceulieuv, 
«  l  iU  les  Iiiùh-iriit  le  .|<  ruier  jour  du  carnaval  i  for. 
I.  t-st  ce  qm  M  rendu  ni  rares  us  première»  éditions 
uVce*«..ivr.R«s.  .Mi3«i  le  lWcaee  de  Va!d.irftr,  i/,-i , 
dont  on  croit  „uil  n*.  \,SU-  plu»  tint:  trois  excinpiai. 


res,  a  clé  vendu  5*,ooo  fr.  à  la  venta  Roxnurglw! , 
ÇP  iWi?  ,  1 1  sept  nus  après,  le  même  exemplaire  fut 
**oorevn„Ki  cuviro»  3j,o0o  fr. 


SAV 

ment  de  Florence  fut  forcé  ,  par  kg 
plus  exaltés  ,  de    permettre  celte 
épreuve  miraculeuse»  pour  se  déci- 
der entre  les  excommunications  du 
Saint-  Siège  et  les  prophéties  du  moi- 
ne  inspiré.  Cependant  le  frère  Fran- 
çois voulait  entrer  dans  le  feu  avec 
Savonarola  seulement ,  et  non  point 
avec    son  disciple  ;    et  lui  et  son 
adversaire    semblaient   chercher  i 
l'envi  des  prétextes  pour  se  déro- 
ber à  cette  terrible  épreuve;  nuis 
deux  autres  moines  ,  Pilli  et  Rondi* 
nelli,  s'offrirent  à  la  place  du  fran- 
ciscain ;  et  presque  tous  les  moines 
dominicains  delà  province  deSaTo- 
narola  ,  une  foule  de  prêtres  et  de 
séculiers,  et  même  des  femmes  et  des 
enfants,  sollicitèrent  la  faveur  d'en- 
trer dans  le  bûcher ,  à  la  place  de 
Savonarola.  Enfin  il  fut  arrête,  avec 
l'approbation  de  la  seigneurie  et  de 
dix  citoyens  députés  à  cet  effet,  cinq 
par  chaque  parti,  que  frère  Domini- 
que et  Rondinelli  entreraient,  le  17 
avril  1498,  dans  une  espèce  de  cor 
ridor  ménagé  au  travers  d'un  bûcher 
de  quarante  brasses  florentines  de 
longueur   (  la  brasse  est  d'environ 
vingt  -  deux  pouces  ).  Le  corridor 
avait  une  brasse  de  largeur  ;  et  de 
droite  et  de  gauche ,  le  gros  bois  de 
chêne  destiné  à  brûler,  était  entre- 
mêle de  fagots  et  d'épines,  pour  qw 
l'embrasement  fût  plus  rapide.  Ce 
bûcher,  qu'on  ne  pouvait  voir  sac* 
frissonner,  était  élevé  au  milieu  d'u- 
ne estrade,  sur  la  grande  place  du 
palais,  à  Florence.  Cette  place* 
remplit  d'une  foule  immense  ;  et, 
vers  midi  environ,  frère  Jérôme, 
frère  Dominique  et  tous  les  moift> 
dominicains  arrivèrent,  rcvêtmd'fca- 
bits  sacerdotaux,  chantant  des  htm- 
nés,  et  portant  le  Sa iu t  -  Sacremeat 
à  la  main.  Les  Franciscains  accom- 
pagnèrent de  leur  coté  frère  Ronà 


1 


SAV 

netli  f  m*i*  *"  silence  et  sans  cerc- 
nonic  ;  et  celui-ci  déclara  qu'il  vc- 
aait  avec  l'intention  de  se  soumettre 
k  une  mort  certaine ,  mais  «|u*iK  le 
faisait  par  pure  charité  chrétienne, 
aiin  de  prouver  que  Sa  voua  roi  a  n'a- 
Tait    pas   le  don  des  miracles,   et 
pour  que  frère  Doiu  inique  péril  dan* 
le  bûcher  avec  lui.  Cependant ,  lors 
qoe  les  Franciscains  virent  frère  Do- 
minique se  préparer  à  entrer  dans 
le  feu,  avec  1  Eucharistie  à  la  main, 
ils  crièrent  au  sacrilège  et  à  la  pro- 
fanation. Ils  lui  firent  poser  succès* 
fixement  l'hostie  et  ses  habits  sacer- 
dotaux ;  et  ils  élevé  re  ut  une  foule  de 
disputes  sur  la  manière  de  procéder 
h  répreuve.  Plusieurs  heures  s'écou- 
lèrent pendant  cette  discussion.  Eu* 
lin  une  pluie  violente  et  inattendue 
força  les  champions  et  tout  le  peu- 
ple à  se  retirer,  eu  rendant  l'épreu- 
ve impossible.   Après  cette  attente 
trompée  9  tout  l'enthousiasme    des 
Florentins  se  dissipa.  Frère  Jérôme 
devint  l'objet  du  ridicule  et  du  mé- 
pris. Le  lendemain ,  dans  un  sermon, 
m  Saint-Marc ,  Savonarola  prit  con- 
gé de  son  auditoire  de  la  manière  la 
pins  touchante ,  déclarant  qu'il  pré- 
vovai;  la  persécution  dont  il  allait 
clie  victime f  mais  qu'il  se  dévouait 
de  boo  rouir  à  la  mort  pour  le  trou- 
peau  qu'il  avait  formé.  Eu  cll'rt,  le 
soir  même,  un  grand  tumulte  éclata 
dans  la  ville,  parmi  se*  adversaires. 
On  vint  attaquer  le  cou  veut  de  St.- 
Marc ,  ou  il  logent  ;  et  pendant  que 
se»  ennemis  combattait nt  autour  de 
ce  couvent,  contre  un  petit  nombre 
de  ses  partisans  c-nfi unes  avec  lui, 
on  mj*».icr.iit  et  l'un  pillait,  daiis 
d'autres  quartiers  de  la  \ille,  ceux 
qui  passaient  pour  lui  clic  favori* 
ulrt.  Enfin  la  seigneurie  envoya  or- 
die  aux  montes  de  Saint  -  Mire  de 
livrer  Sa vouaroL ,  avec  frère  Do- 


SAV  SG7 

mtniqnc  de  Peseta  et  frère  Si t mire 
Maniflî.  Comme  on  les  conduisait 
en  prison,  ils  furent  accablés  d'ou- 
trages par  la  populace.  S.i\onarola 
fi.l  «ippliquê  a  la  torture;  et  comme 
il  était  très  fa  il  île  et  Irès-deiirat»  il 
confessa  ,  à  plusieurs  reprises  ,  ce 
dont  on  l'accusait,  se  retractant  en- 
suite, dès  qu'il  était  détaché  de  l'es- 
trapade. Alexandre  VI,  à  qui  on 
avait  annoncé,  par  un  courier,  cet- 
te révolution ,   députa  deux   juges 
pour  instruire  ce  procès,  a  Florence. 
Ceux-ci  recommencèrent  à  mettre  à 
la  torture  Savonarola  ,  qui  autant 
de  fois  cédait  à  la  violence  des  tour- 
ments ,  et   se  rétnrtait  dès  qu'il» 
étaient  suspendus.  Enfin  il  fut  con- 
damné à  mort ,  par  ses  juges,  avec 
les  deux  moines  ses  disciples.  Il  fut 
dégradé  et  brûlé   avec  eux ,  le  *i3 
mai  i'n>H,Mir  la  même  plan*  011, 
cinq  semaines  auparat au t ,  frèrr  Do- 
minique  av. nt  ollèrt   d'eutiir  daus 
le   bûcher.   Comme ,    en   lisant   sa 
sentence  à  Jérôme,  ou  lui  déclara 
qu'où   le  réparait    de   l' Église   mi- 
litante ,  il  répondit  que  désormais 
il  appartenait  à  S"Kj;li»r  triompl:  m- 
te.  ri  ère  Silvcstre,  en  mourant,  s'e- 
crîa  a  haute  voix  :   In  manu  s  tun\. 
Domine,  atmmendo  spihtum  meum 
Ions    troi*    attendirent    et     subi- 
rent le  dmiier  supplice  a  ver  rim%- 
t.uice.   Leurs  i<-udrrs  funnt   jeter* 
dans  l'Ai  no:  niait  quelques  icliqiu-s 
furent  sautées  ,  et    M»nt  r  iiti  wr% 
jusqu'à  ce   jour   à   Fiorem  e  ,    aser 
une    ^r.tnde   tcnci.itmn  ,  ainsi  que 
la    cellule   du    fn  rr    Ji-iômr  ,   que 
l'mi    mollir  r  eiirurc    aux  étrangers 
qui    visitent    le  rouvrit    dr   Saint- 
Mare.   I,p   Triumyhus  tnni%  dr  Sa» 
vuiiarula ,  Florrnce ,   1  \\n  ,  m- fol. , 
et   ses    atitrrs  ei  lit*   a*rt  h  pies ,  ne 
sont  plus  rerbi  plies  lu.iuilen  ml  q»'e 
par  ceux  qui  fout  collvrlioii  des  cdl- 


508 


SAV 


lions  du  quinzième  siècle.  Balesdcns 
les  a  recueillis  en  sis  vof.  in  -  12, 
Leydc ,  i633.  La  Vie  de  Savonaro- 
la ,  par  J.  -  F.  Pic  de  la  Mirandole , 
insérée  dans  le  Recueil  de  Bâtes, Lon- 
dres, 1681 ,  in  -  4°«  1 et  reproduite, 
en  1674  »  avec  de  grandes  additions 
(  V.  Quétif  ) ,  le  présente  comme 
un  saint.  Une  autre  Vie  anonyme , 
attribuée  au  P.  Nie.  Scarponio ,  jé- 
suite, Genève  (Florence),  1 781,  est 
une  satire  sanglante.  Une  troisième , 
insérée  dans  les  Memorie  istoriche 
di  letterati  Ferraresi  de  J.  -  A.  Ba- 
rotti,  Ferrare,  1792,  tome  1,  p.  68 
et  suiv.,  est  écrite  dans  un  esprit 
tout  différent.  S.  S— 1. 

SAVON AROLA  ( le  P.  Raphaël), 
t béa  tin ,  de  la  même  famille  que  le 
précédent,  né  à  Padoue,  en  1646, 
prit ,  dans  sa  jeunesse ,  l'habit  reli- 
gieux ,  et  mourut  le  20  octobre  1 730. 
11  avait  consacré  ses  loisirs  à  l'étude 
de  la  géographie  et  de  l'histoire  lit- 
téraire. 11  a  publié,  sous  l'anagramme 
d'Alphonse  Lasor  à  F  are  a,  une  corn- 
pilation   géographique  ,  intitulée  : 
Universus  terrarum  orbis  scripto- 
rum  calamo  delineatus  ;  hoc  est 
auctorum  ferè  omnium  qui  de  Eu- 
rope*, Africœ  y  Asiœ  et  Americœ 
populis,  regnis ,  provinciis,  urbibus, 
etc. ,  quovis  tempore  et  qudlibet  Un* 
gud  scripserunt  ,    uberrimus  elen- 
chus,  Padoue  ,  1713,2  vol.  in-fol. 
a  Malgré   ce    titre  pompeux  ,    dit 
»  Prosp.  Marchand  (  Dict.  hist. , 
»  art.  Schorus,  rem.  E,  §  XI  ) ,  cet 
»  Ouvrage    n'est   qu'un  abrégé  du 
»  Dictionnaire  de Ph.  Ferrari,  abré- 
»  gé  déjà  par  Baudrand  ,  mais  sur- 
»  chargé  de  tant  d'inutilités  ,  et  fait 
»  avec  si  peu  de  jugement ,  que  le 
»  nouveau  compilateur  donne  un  ar- 
ticle à  l'Enfer,  comme  un   des 
»  principaux  lieux  de  la  terre ,  avec 
»  la  liste  de  tous  les  écrivains  qui  eu 


SAV 

»  ont  parlé;  liste  si  exacte  et  si  com- 
»  plète ,  qu'on  y  trouve  Hygin ,  Ma- 
»crobe  et  Phornutus  ,    qui   n'ont 
»  traité  que  des  enfers  du  paganisme; 
»  et  même  Dolet ,  pour  son  Second 
*  Enfer y  pièce  dans  laquelle  il  a  dé 
»  crit ,  comme  on  sait ,  son  empri- 
»  sonnement  à  Lyon  »  (  V.  Dout  , 
XI ,  49°  )•  L'ouvrage  du  P.  Savo- 
narola  est  fort   rare  ;  mais  on  ei 
trouve  une  analyse  dans  le  Gionudt 
de'  letterati  d'Italia,  tome  vui ,  p. 
447  et  448.  Les  cartes  et  plans  et 
taille  douce,  et  les  costumes  gravé) 
en  bois ,  dont  il  est  grossi ,  sont  es 
effet  assez  insignifiants  :  mais  la  par- 
tie bibliographique,  qui  est  fort  éten- 
due, en  fait  le  répertoire  le  plus  riche 
en  ce  genre  qui  eût  paru  jusqu'alors  : 
il  est  moins  complet,  mais  bien 
plus  commode  pour  les  recherches 
que  celui  d'Ant.  de  Léon  (  V.  h- 
nelo);  et  sous  ce  rapport  il  peot 
encore  être  consulte  utilement  au- 
jourd'hui. Savonarola  annonçait,  ci 
1698 ,  sous  le  titre  d"  Orbis  litten- 
rius  universus ,    une  Bibliographie 
universelle  de  tous  les  livres  impri- 
més en  toutes  sortes  de  langues  jus- 
qu'à l'an  1700  ,  par  ordre  alphabé- 
tique des  matières  ;  mais  il  n'en  a 
paru  que  le  Prospectus  ,  reproduit 
inutilement,  en  1699  ct  1714» L'au- 
teur s'était  occupé  pendant  vingt  ans 
de  cet  immense  travail  ;  ct  son  ma- 
nuscrit ,  formant  plus  de  quarante 
volumes  in-fol. ,  existait  encore ,  es 
1780,  dans  la  bibliothèque  des  Thea- 
tins  de  Padoue  (  Vezzosi,  Soritt.  7V* 
tini,  11  ,  a3(j  ).   Il  paraît,  d'après 
le  Prospectus  ,  que  cet  Ouvrage  au- 
rait été  sur  le  plan  des  Bibliolheu 
classica  ou  r  eu  lis  de  Draud  et  de 
Lipenius ,  mais  plus  complet ,  pins 
développe,  poussé  jusqu'à  1700. et 
enrichi  de  notes  ou  commentaires.— 
Sonucvcu,  Iuuoccnt-Rapbacl  Sa vo- 


SAV 

,  né  vers  i  fifto ,  mon  à  Vr- 
:  i3  janvier  17^,  a  publié 
uvrages ,  dont  le  P.  Vczzo&i 

Tcatini ,  11 ,  33 1  ) ,  indique 
\  avec  détail  ;  nous  citerons  : 
zione  délia....  vit  a....  del 
f).  Bajjaello  Sawnarola, 
1  «73t),  iiM-j  de  1C7  pag. 
irxhia  ecclesiastica  Teatina, 

i-ir>»i«-H°.,dcdicàMai. 
.111.  Catalogn  cronologico 
Uzioni  del  Combattimento 
le  (  T.  Set  poli  ).  W-s. 
ÏT  (  Lotis  ),  médecin  et  no- 
•«nnmiit,  vers  1^79  à  Sau- 
ins  I  Aututiois  ,  de  parents 
ondition  médiocre.  Apres 
rmiuc  ses  premières  études 
:eès,  il  se  rendit  à  Paris, 
itention  de  s'appliquer  à  la 
e;  mais  il  changea  bientôt 
•t,  et  se  Gt  recevoir  licencié 
acuité  de  médecine,  en  ifiio. 
il  n'eût  pas  pris  le  doctorat, 
mnru  d'une  charge  de  niéde- 
roi.  En  traîné  par  son  goût 
s  sciences ,  il  abandonna 
*e  de  son  art,  et  se  rendit 
ans  l'architecture ,  la  miné- 
rt  la  numismatique.  Ses  ta- 
servirent  point  à  sa  fortune, 
pauvre,  et  mourut  vers  iG.fo 
maison  de  Moreau  le  méde- 
ami,  qui  lui  avait  donne  un 
rlait,ditIlloiidcl,  un  homme 
ble  par  sa  vertu  ,  dont  l'air 
i|»le,  bas  (  1  ;  rt  u<clanco!iqiie. 
lui  :  f.  Le  Livre  de  G  a  lien 
de  guérir  par  la  saignée , 
du  %rtc  ,  et  uu  discoui»  pour 
!T,Parisf  ifio3.  in-i.>.Oltr 
du  Livre  de  Galieu  a  été  iri- 
rPhil.tiuvlicrtd.iris  \e  Mé- 
hantahle.  II.   i\wa  seuve- 


SAV  5tV> 

rius  nov  amtiûua  de  causés  eolorum 
sentenlia;  —  De  tetraçimi  Hippo- 
cratici  siçnificatù*ie  contra  cfumi- 
cos  ohser\*a\io ,  ibid. ,  i6o«)t  in  H*. 
Sa vot  compte  parmi  les  couleurs 
primitives  le  blauc  et  le  noir;  et  n'en 
admet  que  deux  autres .  le  rouge  el 
le  bleu.  111.  V Architecture  fran- 
çaise des  hdtiments  particuliers, 
îbid.,  iG'j4'  itii'i,  1^7 3,  îtiH1», 
in -8°.  lies  deux  dernii-rcs  éditions 
ont  été  publiées  par  Gui  II.  Monde] 
(  V.  ce  nom  ) ,  avec  des  notes  et  des 
corrections ,  et  un  avertissement  qui 
contient  quelques  |varlicularilés  sur 
la  vie  de  Savot.  (In  sait  que  Vitruve 
dit  qu'il  est  indispensable  à  un  ar- 
chitecte d'avoir  quelques  connaissan- 
ces en  médecine.  Savot  eu  conclut 
qu'il  ne  neut  pas  y  avoir  de  meil- 
leurs architectes  que  les  médecins. 
Son  livre  renferme  d'ailleurs  d'uti- 
les observations  et  des  conseils  né- 
cessaires aux  personnes  qui  veulent 
bâtir.  Dans  la  première  édition, Sa- 
vot donne  le  prix  des  matériaux  et 
de  la  main  d'oeuvre  a  l'époque  où  îl 
écrivait ,  ainsi  que  l'indication  des 
ouvrages  d'à  rc  h  i  1er  titre  qu'il  regar- 
dait comme  les  meilleurs.  IV.  IH§- 
cours  sur  le  sujet  du  colosse  dm 
grand  roi  Henri ,  pnsêsur  le  milieu 
du  Pirnt-éVeuf  (  sans  date  ),  in  H*, 
de  3  4  |>ag*  Cet  opuscule  est  fort  ra- 
re, lilondel  ne  I  avait  jamais  vu;  et 
le  P.  N'iceron  (  Mémoires  de s  hom- 
mes illustres,  xxxv,  44  )  '1"  qu'ai 
ne  sait  ce  que  c'est.  La  HihL  histo- 
rique de  la  France ,  le  rite  sous  le 
11".  10001.  V.  Discours  sur  Us  mé- 
dailles antinues ,  ibid.  9  i()r,  in* 
4".,  trad.  en  latin,  par  Liidulpn. 
Nrorore  '  Kuster  >.  rt  inséra  dans  le 
Theuîur.  anlitjuit  fifinanar.,  tow. 
X.  Patrice  Juiiiu*  a  donné  X  Atoéçj 
t\r  l'ouvrage  t\r  Savut.  publié  i»ar 
Hcaiiie  (  dans  Y  Appendice  a  la  Loi 


570  SAV 

lectanea  historia  de  J.  Leland, 
tora.  v,  aGi)-rt3.  Cet  ouvrage  est  di- 
visé en  quatre  parties.  Dans  la  pre- 
mière ,  1  auteur  rcclicrclic  si  les  mé- 
dailles étaient  des  monnaies.  La  se- 
conde traite  dcsdiltcrcntcs  matières 
employées  parles  anciens,  pour  fa- 
briquer des  médailles  ;  la  troisième , 
de  leur  poids  et  de  leur  valeur  pri- 
mitive ;  et  la  quatrième ,  de  leur 
prix  actuel  et  des  diverses  causes 
qui  peuvent  le  faire  varier.  L'ouvra- 
ge est  termine  par  une  suite  de  mé- 
dailles grecques  et  romaines,  tirée 
des  ouvrages  des  principaux  numis- 
mates. Sallo  ,  dans  son  Journal  des 
savants  (  V.  Sali.o  ) ,  accuse  Ch. 
Patin  d'avoir  puisé  dans  l'ouvrage  de 
Savot  tout  ce  qu'il  y  a  de  bon  dans 
(on  Introduction  a  l'histoire  des 
médailles.  Cette  accusation  répétée 
par  dînèrent»  critiques  ,  est  tres- 
exaeérec,  puisque  Palin  a  pu  na- 
turellement profiter  du  travail  de 
son  devancier ,  sans  encourir  le  re- 
proche de  plagiat  (  Voy.  i'f/istoire 
crit'upic  des  journaux,  par  Camu» 
«O.  _     ^  W-s. 

SA\  (  l'itniSTOPnK  ) ,  en  latin  S.i- 


',1e  13,41 


peudorf,  en  Jî.ixe,  lit  ses  études  ,i 
Mcisseu,  et.  j  I  âge  de  vingt-un  ans, 
se  rendit  à  Leipzig,  avec  des  lettres 
de  rrromnijudation  pour  F..0.  Menc- 
Ve  ■./*,... ec nom.  XXV11I,  371). 
D'âpres  les  conseil*  de  ee  savant ,  il 

Iirit  des  levons  île  J.  -  t'r.  -  Clir.  et 
i.  A.  Krnesti;et.  sou 
du  premier  des  deu 


s  U  présidence 


SAX 

à  U  Haie, en  i-fà,  par  le  »l 
der  ,  ù  qui  J.  de  Back  et 
donné  l'idée,  Saxius  fut  nom 
1753,  professeur  d'histoire, 
qui  les  et  d'éloquence  à  l'un 
d'Ulrcclit.  lien  était  recteun 
et  quitta  celte  place  en  I7))8, 

iHoti.  lS.ix  a  donne  lui-mèui 
cation  de  ses  ouvrages  ou  op 
au  nombre  de  quarante-six, 
supplément  ou  tome  v  m  de  si 
muiticon ,  le  plus  connu, 
étendu  et  le  meilleur  de  ses 
gcs.  Les  Findicice  secundut. 
latem  pro  Maronis  .Enéide 
num  J.  ffarduinus ,  nuperui 
tor ,  injecerat,  '73j,  in-4' 
cite'cs  par  Ernesti,  dans  son 
de  la  Bibliolheca.  tatina  de 

de  M.  V.  de  Larrow  [  I'.  ci 
XXXIII,  -8),  les  meilleure 
talions  des  paradoxes  de  H. 
(/'.  Iiumv»,XiX,4i«i 
par  une  faute  lypograpliiqn 
est  important  île  relever,  S. 
dans  Kriic.*li.i,3H;,  appelé 
au  lien  de  Saxius.  Si  Dis* 
sur  Enpcudorf  a  été  citée  dan 
licle  de  re  personnage.  XIU 
Sax  donna,  en  1778,  une  q 
avec  préface  ,  îles  /'feMijti 
diilicka  melius  diçesU ,  eic^ 
pas  le  seul  auteur  du  .Wtue:^ 
rium  Miltuio-  /"iscontiiii**.  "^ 
fit ,  <juod  vir  Minuit  \ 
Franco  de  MiUm-fU 


le  'irrm 
4on  ,  in- . 
%nvivjritrr 


,  ?Lfhi  <:  i- 


i«TCHtion«ir-l(!lrr-(.  relit'  tlrluiitet  «lie* de  bniai-i'ii 

ci-i'ija  ,    <ii    ij'i-l  ,  a  iti- 

■  'Cutler,  Gui-  mb  pire;  et  mil  l-L-fm* 

•  nom*;;  respecter  de  m  foi^iin  |>.n 

tU.,  rie.  vuarc.el  chérir  de  -i*  -'ij<- 

e  Ir  plut  frrf-  Uon«ordeMiii»ilM)iiii't»>i"" 

'*  l'Ont»-  pour »*i»l< »r  tn [i'-l' •  '"" 

wu  prie,  i^Mogue  cuir  l'"'»' 


m-  11, 
..■  r.lir 


ton  cousin  ,  à  qui  Charles- 
promis  l'électoral  de Saxe, 
a  grâce  de  Jean -Frédéric, 
pt  an*  qu'il  fut  détenu  dans 
forteresses ,  il  m?  montra 
rut  supérieur  a  la  mauvai- 
i  C  Lciit  aucune  démarche 
ser  l'empereur.  H  refusa 
signer  V intérim  proposé 
■f-Ouint  comme  un  moyen 
i  hement  cotre  les  commu- 
licuncs.  Il  ne  recouvra  ta 
r  11  abdiquant  le  titre  d  e- 
îais ,  après  la  mort  de 
il  revendiqua  les  droits 
Mit  été  prive  par  la  vio- 
vrc  l'appui  fin  roi  de  Da- 
1  obtint  la  promesse  que 
lafits  sera  mit  appelés  à 
l'héritage  de  la  branche 

Il  venait  d'apposer  son 
te  transaction  f  consentie 
s,  quand  il  mourut,  au 
?  Wcimar  ,  le  3  mars 
la  fermeté  d*amc,  dont 
c  t.mt  de   preuves  Jean- 

il  joignait  beaucoup  de 
îles  vues  étendues  en  po- 
ulie (luiireiir  de  caractère 
K.i  les  regrets  de  sou  peu- 

\rm«.i:(  cousin  de  Jean 
était  le  petit-lils  d'Albert 
fia  -,  chef  de  l.i  branche 
Ne  ,  en  1 0 1 1  ,  il  signala 
lu-tire  *on  irdcur  guer- 
:C.liai!ct-(Juiiit  ru  r*r.mrc; 

protestant  /ele  .  l'aida 
nf  .i  drtrui rr  la  ligue  de 
.  I/rmpcrenr.  pour  le  ic- 
de  va  «erviecs,  lui  donna 
r  de  l'eleeturat  de  S.i\e  , 
rousin  avait  ele  déclare 
ils  M  .innée  ne  put  obtenir 
u  îand^rasc  de  liesse,  sou 

fut  prisonnier  a  la  lu- 
nlilU  rg.  I.'amliitiou  .  dit 
'avait  porte  a  se coi.de r  lr* 


SAX  573 

mes  de  Char)eM>int:  l'ambition  le 
détacha  de  ce  prince.  Il  s'unit  f  en 
i5ji  .  contre  lui ,  arec  rélectenrde 
Brandcbonrg .  le  comte  Palatin ,  le 
duc  de  VYurtrnberg  .  et  plusieurs 
autres  princes.  G  lie  ligue ,  dont  le 
prétexte  était  la  délivrance  du  land- 
grave de  Hesse ,  était  appuyée  prie 
roi  de  France  Henri  II ,  et  pouvait 
devenir  plu*  dangereuse  que  celle  de 
Smalckalde.  Chargé  de  faire  le  siège 
de  la  ville  de  Magdebourg ,  mise  a:i 
ban  de  l'empire ,  Maurice  loin  de  le 

Eousser  avec  rigueur,  favorise  les 
aimants ,  qui  se  rendent  enfin  par 
capitulation.  De  concert  arec  ses  al- 
liés» il  marche  ensuite  sur  Inspruck, 
dans  l'intention  d'y  surprendre  l'em- 
pereur ;  mais  ce  prince  échappe  à  ses 
ennemis ,  et  se  rctiredansPassau,  où 
il  signe  ,  le  il  août  1 55?  ,  le  traité 
célèbre  qui  rend  aux  Protestants,  arec 
le  libre  exercice  de  leur  religion,  les 
droits  dont  ils  avaient  été  prives 
après  la  victoire  de  Muhlberg.  Mau- 
rice reçoit  de  la  chambre  impériale 
l'ordre  d'exécuter  la  sentence  rendue 
contre  le  margrave  de  Brandebourg , 
comme  perturbateur  de  la  paix  pu* 
bliqne  :  le  9  juillet  1 553 ,  il  taille  en 
pièces  l'armée  du  margrave  près  de 
Sivcrhauscn  ;  mais  il  meurt  deux 
jour*  après, des  blessures  qu'il  avait 
reçues  dans  le  combat  ,  à  l'Age  de 
trente-deux  ans  ,  avec  la  réputation 
d'un  grand  capitaine  ,  et  d  un  ha- 
bile politique. — IIljri .dit  le  l*ieuxm 
|»èrr  de  Maurice .  n<*  s'était  fait  con- 
naître «ians  son  enfance  que  |»ar  une 
dévotion  excessive.  Suivant  l'usage 
du  temps ,  il  avait  fait  drs  pèleri- 
nages a  Saint- Jacques  de  Compos- 
telle  .  et  jusqu'à  a  la  Terre*. Si inte. 
A  si  m  retour  je  l'Orient,  il  embrassa 
la  leforinede  Luther,  qu'il  intro- 
duisit dans  sei  états,  et  dont  il  se 
nioutra  constamment  le  lélédeCra- 


§7i  SAX 

geur.  Il  mourut  lé  19  août  i54  "  ,  à 
l'âge  de  soixante-huit  ans.  Son  Gis 
Auguste,  mort  en  i586,  fut  aussi 
surnommé  le  Pieux  (  P>  Auguste  , 
III,  44-  )  Son  arrière-  petit  -  fils 
Jean-George  icr.,  mort,  m  i656, 
fut  le  bisaïeul  de  rélecteur  Frédéric- 
Auguste  II ,  roi  de  Pologne  (  P.  Au- 
guste ,  111 ,  45  )•  W— s. 

SAXE  (  Henri  Le  Lion,  duc  de). 
P.  Bavière,  III,  587. 

SAXE  (  Maurice  ,  comte  de  ) , 
maréchal  de  France,  et  l'un  des 
guerriers  les  plus  illustres  du  dix- 
huitième  siècle ,  naquit  à  Dresde ,  le 
19  oct.  1696.  11  était  Tunique  fruit 
desamours  d'Auguste  II,  électeur  de 
Saxe,  roi  de  Pologne ,  et  de  la  com- 
tesse Aurore  de  Kœnigsmarck ,  qui 
était  issue  d'une  des  premières  fa- 
milles de  Suède.  Le  jeune  Maurice, 
élevé  dans  tous  les  exercices  mili- 
taires, n'avait  pas  encore  douze  ans 
qu'on  le  vit  arriver  à  pied  au  camp 
des  allies  devant  Lille.  Le  roi  Au- 
guste servait  à  ce  siege  comme  volon- 
taire :  il  confia  son  (ils  au  comte  de 
Schulembourg  ,  général  de  ses  trou- 
pes (  P.  ScnuLEMDOuRG  ).  Maurice 
fit  donc  ses  premières  armes  contre 
la  France,  et  dans  les  mêmes  champs 
où  il  devait  un  jour  combattre  si 
glorieusement  pour  elle.  L'aunce  sui- 
vante (  1 709) ,  il  fut  employé  au  siège 
de  Tournai  :  il  y  eut  un  cheval  tué 
sous  lui;  et  son  chapeau  fut  percé 
d'une  balle.  A  la  bataille  de  Malpla- 
quet ,  on  vit  un  enfant  de  treize  ans , 
conserver  son  sang-froid  au  milieu 
d'un  des  plus  effroyables  carnages 
dont  les  annales  de  la  guerre  fassent 
mention.  Le  roi  Auguste  l'envoya 
servir  contre  les  Suédois,  et  lui  don- 
na le  commandement  d'un  régiment 
de  cavalerie.  Ce  régiment  ayant  été 
détruit,  Maurice  retourna  en  Saxe, 
pour  le  recruter.  Quoiqu'il  n'eût  en- 


SAX 

core  que  quinze  ans ,  sa  mère  proGti 
du  retour  inopiné  de  ce  fils  chéri , 
pour  lui  faire  épouser  l'héritière  d» 
comtes  de  Loben ,  qui  était  à-pea- 
près  du  même  âge.  La  guerre  civile 
qui  se  faisait  en  Pologne  ,  appela 
Maurice  dans  ce  royaume  pour  j 
soutenir  les  droits  d'Auguste  II  con- 
tre les  confédérés.  C'est  dans  cette 
campagne  que,  cerné  à  l'improviste 
dans  le  village  de  Craknitz ,  il  y  lit, 
à  la  tête  d'une  poignée  de  soldats  et 
de  valets ,  une  défense  si  vigoureuse, 
qu'elle  fut  unanimement  comparée  à 
celle  que  Charles  XII  venait  de  faire 
à  Bendcr.  Le  comte  de  Saxe  ne  tarda 
pas  à  voir  s'accomplir  un  vœu  qu'il 
formait  depuis  long-temps  :  il  était 
dans  l'armée  qui  assiégeait  Stral- 
sund ,  que  ce  prince  célèbre  défendait 
en  personne.  «  J'ai  eu  enfin  la  satis- 
faction ,  écrivait-il  au  roi  son  père , 
de  me  trouver  face  à  face  avec  Char- 
les XII:  je  l'ai  vu  babillé  comme 
un  de  ses  soldats  ,  et  se  battant  plus 
bravement  qu'aucun  d'eux.  »  Mjo- 
rice  revint  à  Dresde  (  1 7 1 6) ,  et  trou- 
va sa  femme  accouchée  d'un  fils  qui 
ne  vécut  point  :  c'est  le  seul  enfant  qu'il 
ait  eu  de  son  mar>jgc.  Un  ministre 
tout  puissant  s'étant  permis  une  in- 
justice à  sou  égard  ,  Maurice  de  Saxe 
alla  porter  plainte  au  roi;  mais  dans 
des  termes  si  peu  mesurés ,  qu'il  at- 
tira sur  lui  la  colère  du  monarque. 
11  prit  la  fuite  et  ne  reparut  que  lors- 
que sa  mère  eut  obtenu  son  pardon; 
mais  ne  pouvant  rester  eu  repos  ,  il 
courut  en  Hongrie  se  ranger  sous  les 
drapeaux  du  prince  Eugène.  Ce  grand 
capitaine  assiégeait  alors  Belgrade. 
Le  comte  de  Saxe  trouva  près  de  lui 
le  comte  de  Charolais  et  le  prince  de 
Dombes.  On  croit  que  c'est  daus  la 
société  de  ces  princes  français ,  qu'il 
rit  du  goût  pour  leur  nation.  Revenu 
e  nouveau  à  Dresde,  après  la  cam- 


1 


SAX 

le  Turquie,  la  fie  de  cour  lui 
i  charge.  Il  était  extrêmement 
et  la  comtesse  sa  femme  ex- 
ent  jalouse.  Il  partit  brusque* 
our  Paris ,  et  fut  présenté  au 
trlcans,  régent,  jvir  les  deux 
qu'il  avait  connus  à  l'armée 
;ric.  I/C  régent  l'accueillit  de 
ire  la  plus  Haltcu.se,  et  lui 
i  d'entrer  au  semee  de  France 
grailc  de  marée  h  al-dc-  camp 
>.  Le  jeune  comte  arcepta  v 
condition  toutefois  qu'il  irait 
cr  l'agrément  du  roi  son  père. 
(a  de  ce  voyage  en  Saxe,  pour 
uuoiicer  sou  divorce,  et  revint 
eiiirnt  en  France,  où  il  prit  le 
iidcinent  du  régiment  alle- 
[■  (ireder.  Il  s'appliqua  à  dres* 
orps  d'après  la  théorie  parli- 
quM  s'était  déjà  fo rince.  En 
lemps .  il  étudiait  les  mathe- 
s  et  l'attaque  des  places.  II 
h.i  la  couvcrsaliou  du  clic* 
olard.  C'est  à  cette  époque 
tacticien  célèbre  lit  paraître 
minent  aire  sur  Puhbc  {  V» 

.  Ou  relit  aujourd'hui  avec  • 
ë  ce  qu'il  y  dit  du  jeune  Mau- 
II  faut  exercer  les  troupes  a 
clou  la  métlio'lcqiie  le  comte 
te  a  introduite  dans  son  ré- 
it(  m  cl  li  ode  dont  je  fais  un 
r.ind  cas ,  ainsi  que  de  son 
leur  ,  qui  est  un  des  plus 
l  génies  pour  la  guerre  que 
■onnus  :  un  verra,  à  la  pre- 
guci  re .  que  je  ne  me  trompe 
dans  ce  'juc  j'en  pense.  »  Il 
servir  que  ceci  fut  écrit  en 
c'est-à-dire  vingt  ans  avant 
h  mie  dr  Saxe  eût  atteint  le 
:  drs  dignités  et  de  la  gloire 
es.  Maurice  semblait  avoir 
:  piiur  toujours  à  sou  pays 
lorsqu'on  le  vit  prendre  la 
u  uord ,  sous  prétexte  d'y 


SAX  575 

faire  ra! oir  ses  prétentions  à  des  biens 
qui  lui  venaient  de  sa  mère.  On  ne 
tarda  point  à  apprendre  le  motif  réel 
de  ce  voyage.  La  protection  du  roi 
Auguste  lui  avait  fait  concevoir  l'es* 
pérance  d'être  élu  duc  de  Courlande. 
II  vit  a  Mitau  la  duchesse  douairière 
Anne  lwanowni,ulleduCzarPicrre- 
lc-Grand.  Cette  princesse  laissa  pa- 
raître un  penchant  fort  décidé  pour 
le  jeune  comte  ;  elle  lui  promit  de 
l'épouser,  s'il  parvenait  à  se  faire 
nommer  duc  ,  et  elle  mit  tout  en 
œuvre  pour  obtenir  son  élection,  qui 
eut  lieu  ,  malgré  tous  les  obstacles. 
Mais  il  a raitdcs  concurrents,  et  la  Cla- 
rine Catherine  Ire.  se  déclara  contre 
liii.KlIedouua  l'ordre  au  prince  Mcut- 
zikotT  de  l'attaquer  dans  Mitau.  Le 
comte  de  Saxe  résolut  de  s'y  défen- 
dre :ce  fut  alors  que  la  célèbre  actrice 
Lccouvrcur,qui  I  aimait  tendrement, 
fit  le  sacrifice  de  ses  pierreries  et  de 
ses  bijoux,  pour  lui  envoyer  une 
somme  de  quarante  mille  francs.  Le 
prince  McnlzikoiT  tenta  de  le  faire 
enlever  par  surprise  :  le  héros  saxon 
se  défendit  encore  dans  sou  palais  , 
àla  Charles  XII ,  comme  il  h- manda 
à  Paris  ;  et  les  Kusses  se  retirèrent. 
Mais  ses  ennemis  lui  suscitèrent 
bientôt  d'autres  difficultés  :  la  dicte 
de  Pologne  le  somma  de  comparaître, 
en  vertu  de  ses  droit»  de  suzeraineté. 
Il  s'y  refusa  (ièremeut  :  la  diète  signa 
sa  proscription.  Le  nouveau  duc  ne 
s'en  émeut  pas  :  il  ordonne  â  ses  su- 
jets de  le  secouiir  de  leurs  personnes 
et  de  leurs  biens.  Le  roi  son  jure  lui 
signilic  qu'il  faut  renoncer  au  duché 
de  Ciourlaudc  :  il  répond  respectueu- 
sement 'lu'il  n'y  reiiniicera  pas.  Une 
phrase  de  cette  icponse  lie  doit  pas 
cire  omise  dans  un  ouvrage  français  : 
■  J'occupe  îm  emploi  distingué  dans 
•  les  armées  du  roi  très-ch retien ,  où 
»  la  lâcheté  et  U  trahison  ne  souf- 


576  SAX 

v  frcnt  ni  interprétation  ni  déguisc- 
n  ment  ».  Cependant  un  orage  for- 
midable grondait  de  toutes  parts  au- 
tour de  lui.  Ne  trouvant  point  sur  la 
terre  ferme  une  position  où  il  pût 
soutenir  une  attaque  régulière  ,  il 
passe  dans  la  petite  île  d'Uzniaïs , 
près  Goldingen  ;  et  il  y  amasse  des 
munitions  et  des  vivres.  Mais  aban- 
donné successivement  par  tous  les 
siens ,  et  le  nombre  des  Russes  gros- 
sissant chaque  jour ,  il  crut  devoir 
songer  à  mettre  sa  personne  en  sû- 
reté. Il  ne  rapporta  de  cette  expé- 
dition aventureuse  que  son  diplôme 
d'élection,  qu'il  conserva  toute  sa 
vie ,  et  qu'il  ne  voulut  jamais  rendre, 
quelque  séduisantes  que  fussent  les 
offres  qui  lui  furent  faites  à  ce  sujet. 
Mais  à  peine  de  retour  en  France ,  la 
duchesse  douairière  de  Courlande , 
qui  avait  conservé  pour  lui  un  atta- 
chement très-vif ,  le  pressa  de  reve- 
nir près  d'elle.  Il  céda  à  son  invita- 
tion (1*728)  ,  et  il  feignit  quelque 
temps  de  rc'pondre  à  sa  tendresse. 
Une  aventure  d'un  genre  comi- 
que vint  tout  -  à  -  coup  détruire4 
les  illusions  de  la  princesse.  Son  in- 
fidèle amant  avait  distingué  parmi 
ses  filles  d'honneur  une  jeune  per- 
sonne d'une  beauté  rare  et  d'un 
cœur  fort  tendre.  Il  allait  la  prendre 
tous  les  soirs  à  sa  fenêtre ,  et  la  fai- 
sait rentrer  chez  elle ,  avant  le  jour, 
par  le  même  chemin.  Une  nuit ,  où 
il  avait  tombé  beaucoup  de  neige ,  il 
la  portait  sur  ses  épaules  ,  comme 
Egiuhard  était  porté  par  la  fille  de 
Charlcmagne:  il  rencontre  une  vieille 
femme  qui  tenait  une  lanterne,  cette 
femme  s'effraie  et  crie.  Le  comte  de 
Saxe  veut  éteindre  la  lanterne  d'un 
coup  de  pied  :  l'autre  pied  lui  man- 
que ;  il  tombe  avec  sa  charge  par- 
dessus la  vieille  qui  redouble  ses 
cris.  ■  Le  factionnaire  accourt ,    la 


SAX 

garde  survient ,  tous  les  acteurs  de 
cette  étrange  scène  sont  reconnus. 
La  duchesse  jette  feu  et  flamme;  die 
ne  veut  plus  entendre  prononcer  le 
nom  du  perfide  Maurice.  La  suite 
des  événements  fit  voir  ce  qu'il  avait 
perdu ,  en  perdant  le  coeur  de  la  du- 
chesse. Elle  ne  tarda  pas  a  monter 
sur  le  trône  de  Russie  (  F.  Am 
IwAit onv a  )  »  et  il  est  très-probable 

S  11'elle  y  eût  fait  asseoir  le  comte  de 
axe  à  coté  d'elle.  Ayant  perdu  y 
cette  même  année ,  la  comtesse  de 
Roenigsmark ,  sa  mère ,  il  reprit  le 
chemin  de  la  France,  qui  jouissait 
alors  d'une  paix  profonde.  Son  inac- 
tion lui  pesait.  On  vit  avec  surprise 
le  duc  de  Gourlande  s'occuper  delà 
construction  d'une  machine  qii 
devait  faire  remonter  les  bateaux  de 
Rouen  à  Paris.  Bientôt  il  alla  entre- 
prendre ,  en  Saxe ,  des  travaux  plus 
dignes  de  lui  :  accompagné  du  che- 
valier Folard ,  qu'il  avait  beaucoup 
vanté  au  roi  son  pere  ,  il  ajouta  plu- 
sieurs ouvrages  aux  fortifications  de 
Dresde.  Auguste  II  cessa  de  vint 
a  cette  époque  même  (  1^33 }:  le 
comte  de  Saxe  donna  des  marqaes 
d'une  profonde  douleur.  Le  prisée 
royal ,  son  frère  consanguin ,  lui  té- 
moigna un  attachement  sincère,  et 
lui  fit  des  offres  brillantes.  Mais  b 
France  s'apprêtait  à  combattre  l'Ao- 
triche  :  Maurice  courut  à  Versailles 
solliciter  du  service.  Il  fut  envoyé  à 
l'armée  du  Rhin ,  que  commandait 
le  maréchal  de  Berwick;  on  y  voyait 
cinq  princes  du  sang.  Le  comte  de 
Saxe  se  distingua  par  plusieurs  ac- 
tions d'éclat  au  siège  de  Philip- 
bourg.  Quoique  revêtu  du  grade  de 
maréchal -de -camp  ,  lorsque  son 
régiment  était  de  tranchée  ,  il  voulut 
toujours  le  commander  comme  sim- 
ple colonel.  Le  prince  Eugène  s'était 
avancé,  pour  inquiéter  le  siège  :  le 


SAX 

le  S  île .  irïnr^s  d'une  recon- 
rr,  tamkic  au  milieu  d'un  re- 

dc  hussard*  ,  H  Hic  de  sa 
ur  roiDiiuiidrfiif ,  au  inonui.t 
idïicicr  lui  amenait  un  coup 
re ,  qui  li'i  eût  ouvert  la  tetc 

calotte  Je  fer  qu'il  avait  rou- 
e  porter.  Les  drux  campa- 
ivanlcs  tui  fournirent  -le  uoii- 

ucca>iutis  d?  se  signaler. 
é  lieutenant  •  gélifiai  ,  k  la 
e  ir ici  .  il  témoigna  un  vif 

è  ** 

e  revoir  la  Sa\c.  Son  venta- 
»tif  était  de  mmuwlcr  se*  ef- 
«oitr  t. lire  valoir  ses  droit»  au 
de  Courljude ,  dont  il  avait  la 
se  de  ne  pouvoir  détacher  si 
.  D-^n  eue  «ire  celte  fois  ,  il  re- 
i  Fiance,  et  .sembla  vouloir 
sac rv r  t->ut  «  iilier  à  l'étude  île 
■la  gnn  re.  fMM.icettcépoqjc 
1 .  qu'il    retoucha  ,    augmenta 
,:   l'ouvrage    uni  lestement  in- 
.Ue\  laveries,  et  dont,  six  aii- 
i:piiav;int,  il  .tx  lit  ji-tc  l'ilnu- 
ip  i/e  nuits.  Le  moment  alfi- 
i  taire  rappli'Mtrm  :  la  unat  de 
'mu  (  Ji.n  le*  V I  fut  mu  vit*  •l'un 
Ki'r.rnt  ^ciinal.  LouU  XV  en- 
i-ii  Huliriiie  nue  année  rouimai:- 
ir  !c  marri- li al  'de  Belle  -  Islr, 
^.r;rln'  fut  mise  so'is  le*  or- 
lu  mmle  de  Sue.  <Ili.ir«c  de 
<ti"einriit  de  Piaguc  (17JO, 
i  t  de  jpiclq>ies  jours ,  il   prit 
rit  n tir  îtiipoi tante  plaie.  Il  a 
•ii  «.i  prupie  m. tin  tmis  1rs  dé' 
il.    leife  Inill  mte  expédition  , 
uni'  letlie  adic**rr  a  son  ami 
.  \  tin  r  !■"•  '.ml.  11  v  rend  mie 
e  e  lit  n.fr  a  la  v.ilrnr  cl  a  l'iu- 
-i  i  r  du  l.rave  1 1  modeste  (ilic- 
A-i*m    humain   qu'iutiepi  \r  , 
h  r  m i r  t'Hit  *r\  «oui*  a  «auver 
.•  in  l'il'.i^''.  Peu  «le  tci:!pvsprè«a 
porte  *m  K;fa  .  et  t  nlcve   ni- 
r;'-rr**e  avec  U  lutmr  ripl.tc. 
il.. 


SaX  5;7 

r>st  là  qu'il  reçut  la  nouvelle  que 
des  collatéuux  avides,  profitant  de 
son  absence ,  allaient  lui  ra\ir  des 
biens  coiiMib-rahlcs  situés  en  Lîvo- 
lue.  et  qui  lui  revenaient  du  chef  de 
sa  nicre.  Le  roi  lui  envoie  la  per- 
mission de  se  rendre  à  Pélersbourg. 
L'impératrice  Elisabeth    l'accueille 
avec  distinction,  et  lui  promet  jus- 
tice. Il  revole  aussitôt  sous  les  dr.i- 
Sieaui  français, et  prend  le comman- 
lemeiil  de  l'armée  de  ISavicre,  où  il 
dcp'ova  des  connaissances  profon- 
des dans  un  genre  qui  semblait  peu 
compatible  avec  sa  prodigieuse  ac- 
tivité :  celui  de  la  gi.crre  défensive, 
lorsqu'il  reparut  à  la  tour,  Louis  XV 
lui  adressa  les  éloges  les  plus  liât* 
leurs ,  et  l'autorisa  à  lever  un  régi* 
nient  de  L'hlans  de  mille  chevaux. 
Pendant  son  absence,  le  prince  Char- 
les de   lorraine  avait  obtenu   des 
avantages  .si  dcYisifs  en  Matière,  que 
l'armée  française  dut  .se  letircr  jus- 
qu'en  d«ça  du  Illiin.  Le  maréchal 
de  Noai'le»  chargea  le  comte  de  Sait* 
de  la  difcn.se  île  l'Alsace.  Ses  dispo- 
sitions prouvèrent  qu'elle  ne  pouvait 
cire  roufiée  à  de  meilleures  main*. 
Un  ordre  exprès  du  roi  le  niandi 
tout -à-coup  a  Versailles:  Louis  XV 
lui  révéla  lui  mime  l'objet  de  la  fuis- 
moii  importante  dont  il  voulait  ho- 
norer sa  sa'eur.  ||  s'agissait  d'aidrr 
le  prince  F.  lon.ird  ,  fils  du  preten- 
dirl  ,  a  reconquérir  le  tiône  de  ses 
|  in  s.  I.e  comte  de  Sixe  pari  pour 
Diiiktiqur;  mais  a  peinr  y  eM-il  a  - 
ii\i:  ,  qu'une   horrible  lriii|»rtr  di- 
Irwit  une  partir  de  «on  esr.idre  :  \t% 
irttcs  en  sont  bloqué*  par  une  lluiti* 
anglaise.  M  uiriee  rrtouriir  a  Ver*  ad- 
bs  pour  drin.iudcr  au  roi  de  nou- 
veaux ordrrs.  |,r  monarque  ne  veut 
pas  le  rendre  responsable  drsévéue- 
iiirnts  :  il  l<n  muet  le  bâton  île  i.n- 
inlul  dt  l'rjiKt  '  mais  int*;.  I-A 

37 


578  SAX 

guerre  allait  prendre  un  caractère 
plus  imposant.  Louis  XV  annonça 
son  intention  de  se  porter  lui-même 
en  Flandre, à  la  tête  de  quatre-vingt 
mille  hommes.  Le  maréchal  de  Saxe 
reçut  le  commandement  de  la  gau- 
che de  cette  armée,  destinée  à  cou- 
vrir les  sièges  que  devait  entrepren- 
dre le  maréchal  de  Noaillcs  sous  les 
yeux  du  roi.  Ce  fut  dans  cette  cam- 
pagne de  1744  <I11C  Maurice  commen- 
ça à  donner  aux  partis  volants  une 
importance  dout  ou  ne  les    avait 
pas    crus    susceptibles   jusque  -  là. 
Trente-neuf  jours  avaient  suffi  pour 
soumettre  les  places  de  Meniu,Ypres, 
la  Rnoke  et  Fin  nés ,  quand  le  roi  ap- 
prit que  le  prince  Charles  était  entré 
en  Alsace.  II  vola  en  personne  au  Ac- 
cours de  cette  province,  et  fut  arré-. 
té  à  Metz,  par  la  maladie  cruelle  qui 
faillit  l'enlever  à  la  France.  Le  ma- 
réchal de  Saxe,  laissé  seul  en  Flan- 
dre ,  se  retrancha  derrière  la  Lys  ; 
et ,  malgré  les  efforts  d'un  ennemi 
trois  fois  plus  nombreux,  il  ne  quit- 
ta point  son  quartier  général  de  Cour- 
trai.  11  tint  constamment  les  alliés 
en  échec,  et  conserva  toutes  les  con- 
quêtes qui  avaient  signalé  l'ouver- 
ture de  la  campagne.  Le  maréchal 
en  rendit  la  fin  non  moins  belle  aux 
yeux  des  gens  du  métier.  La  campa- 
gne qui  devait  suivre  promettait  les 
plus  grands  résultats.  Louis  XV  dé- 
clara qu'il  se  rendrait  de  nouveau  à 
l'armée  des  Pavs  Bas,  avec  le  dau- 
hin.  Le  commaniement  suprême 
iit  donné  au  maréchal  de  Saxe;  mais 
dans  quel  moment  lui  était  décerné 
cet  honneur?  L'hylropisic  minait 
ses  forces  ;  mais  rien  n'était  capable 
de   l'arrêter  dans  une  circonstance 
aussi  importante  pour  sa  gloire.  Vol- 
taire rapporte  que  l'ayant  vu  au  mo- 
ment de  son  départ,  et  lui  ayant  té- 
moigné rim\u\é\u<lc  t\\\Q  \wvv\o\\wait 


l 


SAX 

la  faiblesse  de  sa  santé? ,  le  maréchal 
lui  répondit  :  a  II  ne  s'agit  pas  de 
»  vivre,  mais  de  partir.  »  Maurice, 
arrivé  à  Valenciennes ,  le  i5  avril 
1745,  sévit  réduit»  dès  le  18,  à  re- 
courir à  la  ponction.  Le  chef  de  son 
état-major,  le  matin  même  de  l'opé- 
ration, travailla  pendant  cinq  heu- 
res avec  lui ,  et  ne  s'aperçut  pas  de 
la  moindre  altération  sur  son  visa- 
ge. Son  activité' n'en  souffrit  pas  da- 
vantage. Dès  le  3o  du  même  mois, 
la  tranchée   était    ouverte  devant 
Tournai.  Cependant  Pcuvie  s'agitait 
déjà  autour  du  héros  :  des  officiers 
supérieurs  osèrent  dire  que  son  mal 
influait  sur  son  esprit.  Le  roi  le  sut, 
et  le  vengea  d'une  ma  nié  re  éclatante: 
«  Monsieur  le  maréchal ,  lui  dit  -il 
»  devant  tous  les  généraux  de  l'ar- 
v  mec,  en  vous  confiaut  le  comman- 
»  dément  de  mes  troupes,  j'ai  entends 
»  que  tout  le  monde  vous  obéît  :  je 
»  serai  le  premier  à  eu  donner  l'exent- 
»  pic.  »  Maurice  ne  pouvait  plus  dis- 
simuler le  dépérissement  de  sa  santé. 
Il  se  vit  obligé  de  se  faire  traîner 
dans  une  cariolc  d'osier,  et  ne  mon- 
ta à  cheval  que  lorsqu'il  entendit  le 
canon  des  alliés,  qui  s'approchaient 
pour  faire  lever  le  siège.  La  bataille 
de  Fontenoi  a  été  cent  fois  décrite  : 
on  n'en  retracera  donc  point  ici  les 
détails.  Mais  cent  fois  aussi  on  a  re- 
proché au  maréchal  de  Saxe  les  char- 
ges de  cavalerie,  si  nombreuses,  si 
décousues  et  si  meurtrières .  qu'il  or- 
donna contre  la  colonne  anglaise, 
sans  l'entamer.  11  est  aussi  curieui 
qu'équitable  d'entendre  ce  grand  ca- 
pitaine répondre  lui  -  même  à  ce  re- 
proche :  a  (x)Taut  que  l'ennemi  u'a- 
»  vait  pas  pris  Fontenoi ,  ses  succès 
»  dans  le  centre  lui  étaient  désaran- 


1)  Lnliflrn  du  iiiutrcluil  ,ff  \,.t,  ,-.-.■*    .'.-  .I^i.m 
tf/Cti'aen'ir  .  <iin  hutrrutt .  fum.  H  ,  |«  -*   m-\  ft  t'« 


( 


SAX 

ix .  parce*  qu'il  manquait  d'un 
I  d'appui.  Plus  il  marchait 
vant ,  plus  il  n posait  tes 
pes  a  £trr  pri«e s  en  flanc  par 
Français ,    qu'il    faisait  (1er- 

lui.  Il  était  donc  cs*enfif»l  à* 
ntmir  par  des  charges  reité- 

qui  donnaient ,  d'ailleurs  le 
s  de  disposer  l'attaque  géne- 
dont  dépendait  la  victoire.  » 
utes  les  voix  se  sont  réunies 
■connaître  le  prodigieux  effet 


t«  ctplif  «f  iiNi  ,  diaunee  !•>•{  terri  |  •  s|irif 
»l  ,  e*4  lui»  de  nrtuviùr  Mtitfatrr  i  toute*; 
«•».  |r*»Jjwrd  le  |m  de  eurt »  •  «te  fciajtet 
••  «ut  «ruivit  pi •HiYF  ciRiKini  fil*1*  étaient 
1  u"*artH»r  U  r«l©"M«e  Mff,Un»<  ,  rt  ir* 
1  fan  ni  |Mt  |i|i  me  i>'duaM«t«  |i«r  le  Umr*  ■ 
i  parle*  chef»  1(4»  r*irp*  .qui  letrïeeiit  ri*  • 
Aeneueul,  aNfreifru-udde.  ri  lftiM|u'il  »'■ 
'unit  piHir  mi  |wrt  autre  rlint*  *  faire  . 
mt  eu  d-  tordr*  .  n%  d'attaquer  iÎim 
r  ,  mh  mih  «>»|Hiir  de  mk(*i.  L'attaque 
qm.  a  prêt  l*nl  de  périt»  H  île  rv*ev«. 
uaugrr  la  fartuae ,  m»  fui  également  ur  • 
«  -lululle  qur  pur  île»  rhef»  «le  c  m  M  «Ht 
•MMMiidakU  «je  dnmnm.  Aiuw  Fin»  peut 
'■••ut ,  que  fui  vul-Nrr,  dain  celte  pfUiure 
k  ,  fut  |itmi«  îpaleuienf  due  \  fiBl»lli.ri  t» 
■jr  4m  ■•!&«. ter*  ri  «i*a  udrlett .  qui  Brrut 
i«r.  Inut  «e  que  le«  !*•■<■••  ttMnrr*  uef  met* 
mimiiiI  ,  nuit  le»  i^ilitatm  «vêtit  r»-ir- 
mimiI*  w««« rudoie  »  ut   <•  a  traire*.  &  le 

•  I  ••■  1-  «n  «njre  ,  »t  •  •■■•■lu  h  il*  p*  iiTr>  t 
recuite*  •(«<  hent.  Il  («ut  «hum  t ««Avenir  qnr 

■  v  trit  u«  <*  file  «nt-me  «ul«i«l  qu'il  ;  «■■• 
re  j«.r  unir  tu  «ne»!  ptr  u|»iHfuMr, 
rr  mm  hrt  M  u-ilieu  au  «lui  ^er  .  qm  vl«| 
ibt  trrt  c>«bd  .  et  que  le  inert  cLal  tir  Sam 

•  .   ■••ewqu'il  te  ti|   pyter  .  *  «hotette*  ru» 
r*  u*b»j  r  I'  l.M«tit ,  iImu  le  •tnM'  mhuii ti| 

•  il  t«*  -  4r>f)  |n»Uf  qu  »■  i*««llt*  lr  »  ll- 
111    Si  l'uud* 'et'leul  •«»>«1veTifi<Ur-ût  c  l> 

r«|  **■    i|«ie  l«  iiat.ille  »l  «il  |t-f-ji*    •«•• 
le     rrl.fre  d'    limirr  frtYKHiv    a««ilff 
r*  il» ut  aile*  tta»eul  «•*•  'paMii  ,  r>n    ui  • 

•M»      . -r«»'lt     rtttf-i..,.     ilrtliilr    «lie     Im 

i»  rl«  •   *M--|ftie.    ■••«••  U  ««leur  fitwica.*» 

,»ra     lilt.ulll,     ff     à'.-.i     r'I      «Ult     tait    il» 

•  •'  I  •  plu»  ■  uitai  •» t ai-le,  •-•ni  ■•■•■it- # 
««•>«r   p«M  •uftipfMMu-ut    {«fffi  Itonlr*  •(• 

.    S»    I  «  1  i<«  t..|    ■«  «il    «Il  ,,|.  .il*  «m   «lin  , 

•  d»  -i«*n  .  l'otitri»  t  rt  a  \l>(  •!•■  ,  •»■  C 
HinM1   qw  .1    le    lit   au  ir-Ji«  .  |   ut  tteil 

•  |«riH,  #f  •  ••!  .  %!«■•  il  ftu|  Itfr  rpir  |e 
le  Saie  tiMt  .lai  •  u>i  rtet  «.•  mmI-Jm»  ef 
*■•!•!,  •!■•  >1  lui  lut  iut|-«xili|r  Je  «r>llrr 
i|^«  *»  ••  d'*t«l  ■!•  |*rtiitMir  d'aeaawr  le 
'«•••lie.  il  MM*a«t  ym  l-*lir  |ea  dit|*>W- 
li  "|v>h>r    .r  kI'ih.hu  W'iKiirr      \tf»al 

•  4e  Jiwle  que  I.  j  mt—lim  de  I  hHwuh  lui 
'■•#  |»  >«r   filiuu^i  |ut  |>.  im  leur  finirai. 

■  Ir|  I  «1  •  H  «  Ut  q-ir  «élut  •*  fut  %•  r>la> 
»*l.   •!«'•»!   laque   U  mttrr   fut   «er- 

■lu*  «  «etlieluUf  4a,«taitiiM-t  «ula*  t  qw'« 
le*  I  ••»#•  •  V       H| 


SAX 


579 


des  quatre  pièces  de  gros  calibre  sur 
cette  formidable  colonne  anglaise; 
mats  on  n'est  pas  aussi  bien  d'ac- 
cord sur  le  nom  de  celui  qui  donna 
Pbpiirruse  idée  àr  les  employer  (3\ 
Voltaire  et  d'aufirs  rrri\.iit^  n'oiit 
rien  négligé  pour  m  faire  li.uuicur 
au  duc  de  Richelieu ,  qui  tenait  lui- 
même  cette  idée,  a -t- on  dit,  du  com- 
te de  Lally ,  si  célèbre  par  sa  fin  tra- 
gique (  V.  Laixt  ,  XXXIII,  j  5 1  ). 
Dès  que  la  victoire  fut  assurée .  le 
roi  remercia  le  maréchal,  dans  les 
!«i uun  les  plu*  flatteurs,  et  lui  fit 
l'honneur  de  l'embrasser,  en  le  pres- 
sant d'aller  prendre  quelque  repos. 
M  turire  eu  avait  uu  besoin  extrême): 
[Hiiddiit  toute  la  bataille,  il  avait 
tenu  une  Italie  de  plomb  dans  sa 
bouche,  pour  apaiser  l'ardeur  des* 
soif,  que  r  li vdropisie  ne  lui  permet- 
tait pas  de  satisfaire.  Louis  XV  ne 
se  borna  point  à  de  simples  remer- 
rîtncnt<  envers  le  vainqiu  tir  (\r  Fun- 
tf-noi  :  il  lui  donna  la  joui<sai:ce  du 
rh^ïi-au  de  Chambord ,  avec  quaran- 
te mille  francs  de  revenu  sur  le  do- 
maine. Malgré  son  é:at  de  «ni.fTran- 
ce  le  maréchal  ne  quitta  nuint  l'ar- 
mée :  il  termina  cette  briîlaiitr  cam- 
pagne par  la  prise  d'Ath  ,  rt  feignit 
dr  prendre  se*  quai  tiers  d'hiver  à 
ii and  ;  mais  déjà  il  méditait  un  grand 
projet  :  cVt.iit  dp  s'cnij  arcr  de  la 
capitale  des  Pays-Bas ,  par  un  coup 
de  main  hardi.  Il  se  met  en  marche  ; 
personne,  d.ms  son  armée  mcW, 
ne  <ou|»coi)nait  où  il  la  conduirait  : 
il  fond  tiuit-a-coiip  sur  Hruxrllrs. 
et  l'att^iue  avec  tant  de  vigueur, 
qu'au  boot  de  quelques  jours  il  for 
rela  pi 4 ce  à  «e  rrtidrr.  |j  rapitula- 

■  •  Pet  Mil  it*ll«l  qui  uul  t««u  dau*  Tu  !•*»•!•  ||« 
Ui  ar»rl*al  de  Se  te  ,  et  ••  fil  «uu*  a*«  «eut  .  tm  c  ■«•- 
t»  •!'.•!  .le  dite  que  «  e  lut  Hait)  tla-a*  au  ri;,ain4 
«I.  1 1  u* ••  e  ,  i««u>  ■•■»••  1  ,  qui  Mi>!  quu  1  •■  -  t.-i«rl 
«  *  •  qu  |f«  ptatat  .  tt  qu'«|!r«  fm«ul  aaueixr*  ««-r  (* 
trrr«.|<  |ui  le  •■«-«•Im*  tir  ^|  ittu(,M>k-iu-v4 
d'    riif.to|i«ra. 


58o  SAX 

tion  fut  si^nce  par  le  prince  de  Kan 
nitr.  ,  qui  joua  plus  tard, un  si  grand 
rôle  à  la  cour  d'Autriche.  Le  con- 
quérant fut  mandé  à  Versailles  :  de- 
puis son  camp  jusque-là,  sa  route 
fut  un  triomphe  continuel.  Des  filles 
vêtues  de  blanc  se  trouvaient  sur  son 
passade ,   pour    lui   présenter   des 
guirlandes  (5).    Le  roi  et  toute  la 
famille  royale  le  comblèrent  de  té- 
moignages d'affection   et  d'estime. 
Quand  il   vint  a  l'Opéra  ,  suivant 
l'usage  du  temps,  l'actrice  qt'i,  dans 
le  prologue  ,    jouait  le  rôle   de  la 
Victoire  ,    lui  offrit  sa  couronne, 
au  milieu  des  transports  du  public. 
Avant  de  repartir  pour  l'armée,  le 
maréchal  Je  Saxe  fut  déclaré  Fran- 
çais par  des  lettres  de  natur alité  où 
Louis  XV  se  plut  à  rendre  une  cela- 
tau  te  justice  a  ses  hautes  qualités  et 
à  ses  éminents  services.  Ce  monar- 
que étant  arrivé  à  Bruxelles,  le  4 
mai  1746 ,  le  maréchal  ouvrit  aussi- 
tôt la  campagne.  Son  plan  était  vas- 
te :  il  voulait  rejeter  les  allies  sur  la 
rive  droite  de  la  Meuse,  pays  sté- 
rile, où  le  défaut  de  vivres  devait 
les  éloigner,  de  Namur.  L'a r mec  que 
commandait  le  prince  de Conti ayant 
étefouduc  dans  la  sienne,  il  exécuta 
de  grandes  et  savantes  manœuvres  , 
qui  curent  tout  l'effet  désire.  Elles 
sont  encore  d'autant  plus  admirées 
des    militaires,  qu'aucun  -général, 
avant  lui,  n'avait  pu  réussir  à  dépos- 
ter son  adversaire  de  la  Mehagne. 
Cédant  toujours  le  terrain  à  l'appro- 
che des  Français ,  les  allies  se  déter- 
minèrent enfin  à  les  attendre  dans 
l'excellente    position   de   Aocoux , 

Srès  de  Liège.  Le  maréchal  résolut 
c  les  en  débusquer  encore  ;  mais  il 

(5)  Lorsqu'aux  barrierra  de  la  capitale .  il  fil  ar- 
r«*»t*r  n*n  ^"«p^i,  lo»  employé*  de*  (ri  met  refurr- 
9  reut  de  Ira  viiitrr,  et  le  clièf  dû  puait*  lui  dt  ce 
Mot  muti  ot  cité  :  «t  Moaa<  igneur,  le»  laurier*  u» 
»•  paient  poiut.  » 


SAX 

n«  *e  dissimulait  pas  les  ^i/hVuItrt 
de  l'entreprise.  On  peut  en  juçrr  pai 
l'ordie  suivant   qu'il    envoya  m\ 
commandants  des  divisions  :  «  Q-e 
»  les  attaques  réussissent  on  nue, 
»  les  troupes  resteront  dans  la  po>i- 
»  tion  où  la  nuit  les  trouvera ,  pour 
»  recommencer  au  jour  à  *e  porter 
»  sur  l'ennemi.  »   Quelques  hrorn 
suffirent    pour  assurer  la  victoire 
(  1 1  octobre  174^  )  •  die  fat  com- 
plète (6).   I^es  alliés  perd i mit  tait 
mille  hommes  et  cinquante  pièces 
de  canon.  Ils  allèrent  se  retrancher 
sous  le  canon  de  Maeslricbt.  I*  vais* 
qtieur,  après  avoir  pourvu  à  la  sûre- 
té de  ses  quartiers  a 'hiver ,  se  rendit 
à  la  cour,  qui  était  alors  à  Fuutai- 
nebleau.  Le  roi  délibéra  s'il  ne  réta- 
blirait pas  eu  sa  faveur  la  chai  gr  de 
connétable.  Il  lui  conféra  do  moi'-» 
des  honneurs  et  de*  privilèges  équi- 
valents ,  en  le  nommant  niareVbaJ- 
gcncral  de  ses  armées  :  Tu  renne  *e«l 
avait  porté  ce  titre.  Le  mariage  do 
Dauphin    avec    une    princesse  de 
Saxe,  jeta  encore,  à  cette  époqw 
même,  un  nouveau  lustre  sut  le  lu* 
ros  saxon  :  il  était  frère  naturel  d'Au- 
guste 111,  pète  de  la  nouvelle  Dan- 
phi  ne.  !*e  retour  de  Louis  XV  * 
Bruxelles  fut  le  signal  de  la  cam- 
pagne de  174;-  En  attendant  l'arri- 
vée du  monarque,  le  maréchal  de 
Saxe  avait  employé  son  aile  fan- 
<  he  ,  sous  les  01  aies  du   comte  de 
Lowendahl   ,    à   occuper   la  FI»- 
dre  Hollandaise.  Quant  à  lui,  <M 
objet  piiucipal  était  de  forcer  l'en- 
nemi à  lui  abandonner  les  appro- 
ches de  Macstricht,  dont  i)  raedtu; 
la  conquête.  Une  bataille  devenait 
*  inévitable  :  elle  eut  lieu  (  ?  juillet  ) 

(6)  Ce*  cette  hateilU  qoi  f.*  mhi.mk«+  k  •••«• 
flpcctacle  do  ctmp ,  i».ir  mi   rcmplt*  de  l  •***• 
i  m»  t:  oiive  dans  t-»»«  lé*  V;*r-auir»  a  Au  te«*|»  / 


au 

qui 

r«rtidr  TàVART  «4  celui  de  •>•  f 


SAX 

itM.  Les  nombreuse*  difilcnl- 
i  terraiu  l;i  rendirent  opiniâtre 
curtrière.   I,e  maréchal   se  lit 
plusieurs  foi*  au  milieu  du  pUts 
i  fui.  Il  triompha-enfin  de  la  nf- 
ice  du  dur  de  Cumberiaud  :  c'é- 
i  troisième  grande  ba taille rangée 
gagnait  sur  ce  prince,  dan*  l'es- 
•irdeu*  au*.  Peu  de  jours  aptes 
Mivrau  tnompbc,  il  écrivit  nue 
»  trè«  détaillée  au  roi  de  Puisse 
nie  II.  Quoique  «*e  prince  ne  se  . 
us  encore  immortalisé  par  si 
ie  de  Srpt-Au*  •  le  génénlissi- 
lr«k  armée*  fratç^isi*  lui  met 
le*  ye  «x  tuiites*e*  opérations  , 
ne    à    un   grantl   connaisseur 
il  ose  espérer  l'a/ >p  robot  ion. 
*  lettre  est  un  monument  :  on  y 
•pie  le  in  iréchal  donne  comme 
•b  *e  tout-'i-fait  neuve  les  char* 
wi  foun a$ettrs  qu'il  fit  exéc«-' 
an*  cette  dernière  bataille  pur 
valerir ,  pour  enfoncer  l'iufan- 
cuneinic;  ce  qui  lui  réussit  com- 
ment (7).  Lt  brillmte  prise  de 
-op  Z  H>m  acheva  de  coosterner 
uiieifiK  de  la  France  :  ils  firent 
ouverture*  de  paix.   I«c  mare- 
de  Si  xe  juge.*  que  rien  n'a  van- 
it  plu*  les  n«*gocia lions  que  de 
rt-au\  sucer*  :  en  conséquence  , 
rua  le  projet  d'enlever  Macs- 
it ,  seule  place  importante  aut 
Il  aux  alliés  sur  la  rive  gauche 
1  Meus.*.  Mai*  il  faillît  passer  ce 
re  pour  o|>erer  l'investissement  ; 
entreprw»  oliVait  de  gran'le*  dif- 
Ite*.  Le%  instructions  du  maréchal 
owcud.ilil  et  a  Siiut  -Germain  , 
tient  qu'il  les  avait  toutes  pré- 
».  Api ê*  lr*  plus  habile*  mjiiani- 
t,  M-irstiunt  r*t  iuvrsti  sur  les 


SAX 


S8t 


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»•«  «il»»  t«»tal  W*  »  I  fel#,  lait 


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11 


deux  rites  ,dès  les  premiers  jonrsd'a- 
vril.  la  tranchée  est  ouverte  sor-lc- 
champ ,  et  cent-vingt  bouches  a  fru 
fou.lroicnt  la  place.    Peu  de  jours 
suffirent  pour  la  réduire  :  la  garni- 
son, forte  de  vingt -quatie  batail- 
lon* ,  en  sort  avec  les  honneurs  de 
la  guerre.  I<e  lendemain ,  l'armisti- 
ce est  proclamé  dans  les  deux  ar- 
mées. La  paix  étant  définitivement 
couclue  à  A ix-l a  Chapelle,  le  con- 
quérant des  Pays-Bas  put  enfin  son- 
ger à"  se  délasser  de  ses  fatigues.  Le 
■  oi  lui  permit  de  faire  venir  à  Chant- 
bord  son  régiment  de  cavalerie  lé- 
gèie  ;  et ,  par  une  faveur  sans  exem- 
ple, il  lui  concéda  en  toute  propriété 
l'île  de  Tabago.    I*e  maréchal    se 
disposait  à  y  envoyer  des  colon*  v 
lorsque  l'Angleterre  et  la  Hollande 
s'opposèrent  fortement  à   cet   éta- 
blissement :  il  y  renouçi  donc.  Lis 
loisirs  de  la  paix  lui  permettant  de 
satisfaire  son  goût  pour  les  voyage*  v 
il  résolut   d'aller  à  Merlin  ,    pour 
y  connaître  personnellement  le  roi 
de  Prusse  ,   avec  lequel  il  était  en 
correspond  10 ce  réglée  depuis  long- 
temps.   Frédéric    lui  Gt  un  accueil 
des  plut  distingué»  (  1 749  ) ,  et  vou- 
lut même  qu'on  lui  rendit  les  hou- 
oeurs  de  prince  souverain.  ■  J'ai  vu  9 
»  écrivait-il  à  Voltaire ,  le  héros  de 
»  la  France ,  le  Turenne  du  siècle  de 
»  Louis  XV.  Je  me  suis  instruit  par 
»  ses  discours  dans  l'art  de  la  guerre. 
»  Ce  général  paraît  être  le  profes- 
»  seur  de  tous  les  généraux  de  l'Eu- 
»  rope.  »   Frédéric  11  lui  a  encore 
rendu  hommage  dans  plusieurs  pas- 
sage de  ses  écrits  ,  principalement 
dans  Y  Histoire  de  mon  Temps,  où 
il  a  donné  un  apeiço  de*   opéra- 
tions de  Maurice  de  Saxe,  lie  maré- 
chal retint  en  France  l'année  sui- 
vante :  i!  y  menait  la  %ie  la  plus  cou. 
forme  à  ses  goûts.  Le  roi  lui  avait 


38a  SAX 

fait  construire  à  Chambord  des  ca- 
sernes pour  son  régiment  de  ufalans  : 
cette  troupe  y  était  assujétie  au  ser- 
vice comme  dans  une  place  de  guer- 
re. Six  canons  et  seize  drapeaux  , 
qu'il  avait  enlevés  aux  ennemis  de  la 
France ,  ornaient  la  cour  et  le  vesti- 
bule du  château.  Les  jours  du  héros 
étaient  partagés  entre  les  manoeuvres, 
la  chasse ,  la  musique  ,  et  une  foule 
d'assais  mécaniques  qui  avaient  tous 
un  but  d'utilité  générale.   Il  faisait 
d'assez  fréquents  voyages  à  la  Gran- 
ge et  aux  Pipes  ,  deux  maisons  de 
campagne  qu'il  possédait  près   de 
Paris.  Sa  sauté  s'était  bien  rétablie  : 
tout  lui  promettait  encore  un  grand 
nombre  d'années  de  cette  douce  exis- 
tence ,  lorsqu'une  fièvre  putride  l'en- 
leva ,  le  3o  novembre  i^So  ,  à  l'âge 
de  cinquante -quatre  ans.  Il  mourut 
avec  la  fermeté  qu'il  avaittantde  fois 
montrée  dans  les  combats.   Dès  que 
le  roi  le  sut  en  danger,  il  lui  envoya 
Sénac,  son  premier  médecin  :  «Doc- 
»  teurt  lui  dit  le  maréchal  au  moment 
»  d'expirer, la  vien'estqu'un songe:  le 
»  mien  a  été  beau ,  mais  il  est  court.  » 
Malgré  les  détails  les  plus  positifs  de 
&a  mahdic  et  de  sa  mort ,  l'opinion 
s'était  accréditée  dans  l'armée  que  le 
maréchal  avait  été  tué  en  duel  par  le 
prince  de  Conli.  Qn  donnait  pour 
motif  de  la  querelle  le  ressentiment 
qu'avait  conservé  le  priuce  du  désa- 
grément qu'il  éprouva  dans  la  campa- 
gne de  1746  ,  où  le  roi  lui  avait  oté 
son  commandement  pour  faire  pas- 
ser son  corps  d'armée  sous  les  ordres 
du inarécha).  Louis  XV  «>c  montra  vi 
vement  touché  de  la  mort  d  un  guer- 
rier qui  avait  jeté  sur  son  règne  un  si 
grand  éclat  ;  et  la  reine  Marie  Lcc- 
iinska  dit  avec  beaucoup  d'à-propos 
qu'il  était  bien  triste  de  ne  pouvoir 
chanter  un  De  Profundis  pour  un 
Ijomine  qui  avait  fait  chanter  tant 


SAX 

de  Te  Deum.  Le  culte  luthérien,  qot 
professa  toujours  le  maréchal  de 
6axe ,  empêcha  qu'il  eût  une  aéml- 
ture  à  Saint -Denis  à  côté  de  T* 
.renne;  et  le  même  obstacle  ne  per- 
mit pas  qu'il  fût  décoré  du  cordoadi 
Saint-Esprit.  Louis  XV  lui  fit,  à 
moins ,  ériger  ,  dans  le  temple  de 
Saint-Thomas  (8) ,  à  Strasbourg,  u 
magniûque  mausolée ,  qui  est  le  chef 
d'oeuvre  de  Pi  galle.  Mais  quel  homau- 
gc  plus  éclatant  fut  jamais  rendu  à  h 
mémoire  de  ce  béros ,  que  eeloi  de 
ces  grenadiers  français  qui ,  partant 
pour  l'armée ,  allèrent  aiguiser  lean 
sabres  sur  sa  tombe?  l^mareckil 
de  Saxe  était  d'une  taille  élevée  :  il 
avait  les  yeux  bleus ,  le  regard  noble 
et  martial.  Un  sourire  agréable  et  gra- 
cieux corrigeait  la  rudessequ'unteut 
2>asané  et  des  sourcils  noirs  et  épais 
'auraient  pu  donner  à  sa  physiono- 
mie. Sa  force,  extraordinaire  est  de- 
venue proverbiale  :  il  partageait  ea 
deux  un  fer  de  cheval ,  et  même  us 
écu  de  six  francs.  Du  plus  gros  don 
il  faisait  un  tire-bouchon,  sans  eœ- 

S  loyer  d'autre  instrument  que  s» 
oigts.  Courant  les  rues  de  Londre 
à  pied ,  il  fut  insulté  par  un  des  plus 
redoutables  boxeurs.  Il  le  saisit  par 
un  bras ,  et  le  lança  dans  un  tombe- 
reau de  boue  qui  passait.  Le  peuple 
étonné  le  couvrit  d'applaudissements. 
Son  cœur  était  humain  ,  quoique 
son  abord  fût  quelquefois  9ésm  et 
brusque.  Un  lieutenant-général  loi 
proposait  ,  un  jour  ,  un  coup  de 
main  qui  ne  devait ,  disait-il ,  coûter 
qu'une  vingtaine  de  grenadiers.  «  L'ce 
»  vingtaine  de  grenadiers  !  s'écria  le 
»  maréchal  indigné  ;  passe  encore 


(8)  Ce  trnuule  était  devenu  pendant  1rs  prendre» 
puesrci  d«  la  révolution  un  magasin  de  learrafo. 
et  le  menu  tint  da  maréchal  de  Saie  fut  prr*m« 
d«g  destruction*  rrrolarionnaire* ,  par  rfcoaWtr  far- 
da-magasin qui  ml  le  dérober  •  tom  les  pu  «  l 
teuaot  fc<u)otira  «tmverl  aV  fui*. 


I 


SAX 

*  si  cVi.ut  >!o  iini[t  njiits  -  pnif- 
»  rau*  !»  Il  cul  la  faiblesse  de  l.i 
plupart  des  grands  hommes  :  il  ai- 
mail  les  femme*  à  l'eteês;  cependant 
il  ne  leur  sacrifia  jamais  sa  gloire. 
Elevé  au  milieu  des  camps,  il  n'a- 
vait pas  eu  le  luitir  de  faire  des  étude* 
solides:  mai»  il  devait  a  la  lectiiie 
des  connaissance*  fiés  -  v.iiuts  : 
ses  lettres  et  m*s  en  ifs  en  sont  une 
preuve  irreem.iiile.  Il  serait  diUîcif». 
néanmoins. de 'I ire. i  «|n« l  titu-  r.n-.i- 
demir  française  iiw'ait  lui  nllui  nu 
de<c«  r.iiitfiiilH.Lui  uiriuf  e'»t  «i-  I»nii 
esprit  dVn  clrr  jdus  c'tuiinefpif  |<(  r- 
sonne;  et  'a  letlir  p(r  laipielle  il  «!r- 
rlin.i  cet  bouiiiur  în.iffi-inln,  puii\ait 
attesler.  par  son  mrliugrapln  ,  .pi,. 
le  nouvel  ai.i  Iciiiitirn  eût  rendu  pi  u 
de  service*  .,  ).i  largue  :  «  //»  vrulr 
me  fe*e  de  la  i\ulrmw  ,-  seLi  mint 
cnmt  unt  ba»?  a  un  vha\.  »  \|»i,% 
sa  murt ,  ente  cmn|-agiiic  IfM.tifr 
pro|M>s.i  tin  Munis  miij  rliinr  pimr  m; 
de  srs  prix  .muni  k  \.v  pn\  f„i  »  .. 
prie  pir'lhoiiM*  .  <pii .  .m  nn'un  .'«• 
Uauronp  f|c>,|ff  l.ii:i.arHiii%  inln  r  i.ti  s 
a  snfi  p-nre  d'el'Hpii-iiie  .  a  <rpm 
dant  as%r/  Iim  n appi  »  ■  m-  I?  m»  i  ih-  m-: 
de  mil  lirrus  «,  .  f.f  |ilfll„  i -  §-;<* | ■  *  - 
pmc  ,  mort  gomi  ri»i-.ir  ih-»  lii\  .  i- 
dc*.  et  fpiUTiitUr  ttrarhe  a  IVi.ti- 
IDajor  du  nnrn  |(ll  ',  Sa\r  pi-i.d.u  t 
to>ii#»%  m>s  ramp.i^rn  »  ,  en  .1  Li^i- 
«ne  HiMf>*re.  r|,,|  p.  rhrp.il  IV  m  » 
Contraire.  \.r  s|\V  rufs\  nr.jsf.jrji  ■• , 

mai»  les  fn:*  \  .jlniM.iil  M  i!>  ....m 
drrrils  a^r  tm.f,*  |j  pnriM'ii  ï  •■ 
Ton  poi.v^it  .it'i-ij'iri-  1/1111  fri-..,in 
or.-ilaur.    Au    reste  .  li*   rnamliil    j 

lame  !•  i-ncir.r  lu  i.utr- 1  n  il  •#• 

peint  «ouvr ut  jii  nar-in  I  •  v  sort  *i  s 
#feven*M.  17*17  .  ï  vol.  ifi.;  .  .  fl§:. 


SAX  fi-Hl 

ti.iliul  en  an^l.iÎH  .'  /  oj  .  Ka\m.i  i  \ 
Ce  serait  s'abuser  1-1  rangement  »pic  dn 
croire  quel*. niteiir.'i  joui. *ii  fml  ni  même 
à  toutes  *es  asseï  lïuns.  (  )n  l'aurait  soi. 
vent  fort  cmbiir.issc.  dit  'r  prinre  de 
Ligne  ,  si  un  l'eût  pris  au  mut.  Il 
avait  puise  une  parti 'de  cette  théorie 
dans  le«  eiilred  i>s  du  rîirx.ilur  Ko* 
l.l ni  .  .tnleiit  /.i  ...tenr  >!«<  l'anlipiite  . 
qui  prcn  iil  ti  pii  1  Ji  1 1  !i  (lie  le  mot 
f.nniiix  ■?!•  Ve'in  :  /^ffi»  /c*1! fil flfl 
friiv/uf.  M. us  .  „:j  inilhii  .'i  li  -iiV*  1rs 
/Vive rie»  ilu  i<  ..!•  <  li  iî  <!i  S.iv  ,  li  s 
liiiinrilrs    >in     lin  ■' ■  r      1 1  «  •  1.11  11T i • . j4l 

l'il>|   Mil  »    .1     Kl!illh      II   ilf»      llll     ^(111' 

ii.ii'i!«i.:  iiiilii.iui .  »  .l 'l  .i:u»i     1  .u 

f  \<  ii>p  c  .  «j»;»-  .  j'i      •]  Lli  <!ri!il  «"ii  1  le 
.^.tiil    ijn'il  |i",|  ijiii  «In  11  <!i    i4ifi>irip 
IhMi   i!l   I'  nt\  pc  .  il   lit  •  I.1I1    ij'M    !'i  li 
lû'ei'itht    't'^il    «I<     fi  11I1     l.l    jt-iifh'otr 

il'nii   <-:.■!   e*i  l'uiii  (m-  mu \ fil  d'oh- 

(illll     ■!<  <•    -il  *!•€•-»    f  «  '  I  !«  Ht  •  I  r  1    ll.illl'li.l 

les  il  1  rJ.ii  fit  h  •!•  «ritliil..  Lut 
rr  ipiM  iiifi^iilli  iwinr  l'i  f.f  r'  tien  i|r 
l.i  ^.iiiN'  <!u  Mil  !.il ,  f  *  1  '  .mUrit  d'iior- 
ii' in  .1  ««u.  liiim.iiiiic  ipT  1  li  duel 
*»iti*  :<  ••■-  1  un  u  ijss  1 1 ^  i  s.  On  rniisrf- 
\e.  1  l.i  }i;1»1i..î|i  ip.i  ii  Str.isln.urj; , 
des  I.-  !!!■  s  .i.ifi'^r.tplie»-  «lu  utare'rlial 
d«  .Si\t-  1  .  l'uni  !•-  ifltlmiisde  ses 
«  ..'I  l'-i.lii  <«      \  «i\l  /  l'.il  l.   f  »!•  ai.*  u  . 

S — \— *. 
MM!  «  Mlïiil  |:(,  liiuiM* 
Jf>«i«>.  prii.ii-  u  ,  fi '<!  iii^im  lui 
.in  >'iii<t  il  \iln  lu  ,  lu'i'iit  en 
I  7  #7  .  Il  •  '.iil  dis  i!u  «1  i  |"r  ii.i  His  de 
S',\.  f:<.!.i,i.rj  -Si.iîfi M  iï  fit  »fs 
le  -  1  •  j •  -  .ir.iis.  .«wi  ipi#-l<pir  ifîv 
lim  ti  n  «'.u*  L  ù  •  r  n  d«  N  pt  ■  An*. 
t  )u  in-  Ir  \  if  •  i.rMii  •!:'!(  r  1  ij  c }if  f  'pw 

d.ili*  l.i  1  •  ^li'li'li  itiit.it  ri:  |'H-, 
l'.i.trr  f>  *  I '  ,11  •  ,  |  >r  ï'firj.'rmr 
J'Mpli  M  t\   l"iri.jrf  r^trur  OlL'n- 


I   r       |         ■  .     '■-     ■«      If    !     •    |t     lit        •••    /    «'.'«f     ' 

V  f     f         .       ■         »     %      -    .        .        /  1 


534  S±x  S.4X 

ne  II.  Jjo  prince  de  Coboàrg,  pressé  enfin  jusque  sur  le  Rhin.  H  ne  Ct 
par  l'armée  du  grand- vizir,  en  Va-  un  déploiement  de  colonnes  à  Fieu- 
lâkie,  se  trouvait  dans  une  position  rus ,  que  pour  couvrir  la  retraite  de 
fort  critique,  lorsque  le  célèbre  Sou-  son  artillerie  et  de  ses  bagages.  I* 
warofF  accourut  à  son  secours ,  et  vérité  historique  veut  que  Ton  ob- 
gagna  sur  les  Othomans  la  bataille  serve  ici  que  les  allies  n'ont  jamais 
de  Marti  ries  ti  (a*  septembre  1789  ).  considéré  la  journée  de   Fleuras, 
La  guerre  de  la  révolution  de  France  comme  une  bataille;  et ,  en  effet, 
ne  tarda  pas  à  fournir  au  prince  de  elle  ne  mérite  pas  ce  nom  aux  yeux 
Cobourg  l'occasion  de  jouer  un  rôle  des  gens  du  métier.  11  n'y  eut  des 
beaucoup  pins  éclatant.  Les  Fran-  deux  cotes  que  les  ailes  d'engagées; 
çais  ayant  conquis  la  Belgique  en  et  la  perte  fut  à -peu-près  nulle  de 
1 79a ,  il  fut  envoyé  avec  une  puis-  part  ct  d'autre.  Une  fois  rentré  en 
santé  armée  pour  les  en  expulser.  Allemagne,  le  piince  de  Saie-Co- 
Dès  le  ier.  mars  1793,  il  ouvrit  la  bourg  retomba  dans  une  sorte  d'obs- 
campagne  par  le  passage  de  la  Roer,  curitc.  Depuis  long-temps  il  passait 
et  le  combat  d'Aldennoven,  où  il  pour  mort,  lorsque  l'on  apprit  qu'il 
surprit  l'armée  française  (  V,  Dam-  n'avait  cessé  de  vivre  qu'en  181 5,  a 
pierre,  X,  48 1,  et  Dumouriez,  l'âge  de   soixante-dix-huit  ans.  Il 
au  Supplément  ).  Il  fit  aussitôt  lever  avait  dû  une  partie  de  sa  céléhriléâ 
le  siège  de  Maestricht,  et  le  18  du  l'acharnement  puéril  que  mirent  les 
même  mois,  il  gagna  la  bataille  de  révolutionnaires  de  France  à  lui  altri* 
Nerwinde;  mais  il  ne  sut  pas  pro-  buer ,  ainsi  qu'à  un  fameux  ministre 
fiter  de  ses  avantages.  Dumouriez  en-  anglais ,  tous  les  complots  et  tous  k.» 
traen  négociation  avec  lui  immédiate-  événements  qui  menaçaient  leur  dû- 
ment après  la  bataille  de  Nerwinde  ;  tenec.  On  se  souviendra  long- temps 
et  les  hostilités  cessèrent  pendant  encore  du  cri  de  Pitt  et  Cobourg 
quelques  jours.  Lorsqu'elles  fureut  S— y — s. 
reprises,  le  prince  battit  encore  les        SAXE  -  GOTHA  (  Ernlst,  duc 
républicains  à  Famars,  et  s'empara  de),  surnommé  le  Pieux,  était  le 
successivement  de  Co'ndé,  de   Va-  neuvième  des  enfants  de  Jean  IV, 
lencienncs,  du  Quesnoi  et  de  Lan-  duc  de  Saxc-Weiinar,  landgrave  de 
drecics.  Il  avait  formé  l'investisse-  Thuringe  et  marquis  de  Misuie  Ji). 
ment  de  Maubeuge,  et  le  siège  allait  II  naquit ,  le  25  décembre  1601 ,  au 
commencer  ;  mais  son  armée  aflTai-  château  d'Alienbourg ,  et  resta  Lici*- 
blie  par  le  départ  des  troupes  anglai-  tôt  sous  la  tutelle  de  sa  mère ,  et  ca- 
ses qui  étaient  allé  attaquer  Dun-  suite  de  son  frère  aîné ,  lequel  aban- 
Lerque ,  ne  put  supporter  les  efforts  donna  le  soin  de  son  éducation  a  des 
réitérés  des  Français  (  F.  Pichegru).  instituteurs  négligents.  Rougissant  de 
Cepremieréchecfutlesignaldebeau-  ne  pas  savoir  le  latiu,  dont  la  cun- 
coup  d'autres.  La  droite  de  l'iranien-  naissance  était  alors  regardée  corn- 
se  ligne  des  Autrichiens  étant  tournée  me  la  bise  de  toute  instruction  soîi- 


E 


ar  l'invasion  des  républicains  dans    de ,  Ernest  recommençi  ses  éludes 
a  West-Flandre ,  et  menacée  à  sa    élémentaires,  apprit  les  mathemath 


gauche  par  la  prise  de  Charleroi,  le _, 

prince  de  Gobourc  sentit  la  nécessité  "777"!     1777    777777!         7"" 

*»  ..       .         <*  .      --  (•»  G*  J«nn  IV  était  pcUt-£Js  drlVI  ctr.r  J**«- 

Qese  replier  jusque  tttittwtaa&t,«\  \v^^\»Ma;.w«(«, 


SAX  SAX  585 

!  rendit  habile  dans  lai  hoc-  hrar.tl<«,  «mule*  innns  de  Si»c- 
philosophie ,  sans  négliger  (îoth:i ,  Cnhourg ,  Meinungeo ,  Itom- 
cctiouucr  dans  les  exerci-  Litdt  ,    Kisenbcig  ,    llillburghau- 
uïres  à  un  jeune  prince.  H  sen  et  SaalfcM.  Kyrîng  (  /'.  ce  iium  > 
irrrei  d'Allemagne  ,  sou*  a  public,  ru  htin,la  fie, ou  plutôt 
Adolphe,  roi  de  Suè.le ,  et  le  Panégyrique  d'Ernest  U  Pieux , 
»ar  m  valeur  brillante,  1rs  Leipzig  ,  I7»i»  in  -  8°.        VV — a. 
l'estime  de  ce  grand  rapi-        SAXK  GOTHA  (  Je  s  ji-fiit  usu- 
res la  signature  du  traite  de  ut  de  ) .  petit  •  fils  du  précédent  et 
i03">  ,  il  revint  dans  ses  second  Gis  du  duc  Frédéric  ,  naquit 
s'occupa  dès  -  lors  unique-  le  4  octobre  i<>77  ;  Oit  dr*tiué,  dès 
ncliorcr  le  Mirt  de  ses  sujets,  l'enfance,  à  la  carrier;*  de»  armes  , 
a  les  lettres  et  le»  si  icures ,  et  reçut  une  c'd "ration  brillante,  qu'il 
,  dans  chaque  paroisse ,  des  pci  fcctiona.t  cncoie  par  de*  voyag<  % 
Icseiifants  des  classe*  pan-  <t  par  des  étude*  aprofoudics  dan* 
mt  pui*er,  avec  la  connais-  tous  1rs  genres.   Il  servit  d'aboi  d 
piincipes  religieux ,  les  ma*  dans  les  années  de  Hol'andect  d'Àn- 
i  devaient  les  diriger  dans  glcterre,  et  fut  nommé  mestre  -de- 
mis état*-.  Il  contraignit,  camp  ,  puis  gênerai  -  major,   par 
.•it  des  récompense*  ,  |>1». s  Je  roi  Guillaume  111.  Il  pissa  ensuite 
îe  par  la  crainte  de*  puni-  «Jan*  l'armée  impériale  avec  le  même 
•  parents  iiégligrnts  à  faire  grade,  et  fit  plusieurs  campagnes  eu 
rs  enfants  des  bienfaits  de  Hongrie,  en  Pologne,  eu  Flandre  et 
ion,  encoiT.ic.ea  1rs  écri-  sur  le  Rhin,  sous  le  prince  de  Bade 
on  «iper  de  livres  éléuirn-  et  sous  le  prince  Kugct:e.  (a?  de  river 
troprtr  s  aux  besoins  des  dif-  en  fanait  le  plus  giand  cas.  «  Ce* 
lav.es  f  et  lit  imprimer,  à  »  tait,  a-til  dit,  un  prince  d'une  G- 
,  une  édition  de  la  IhbV  de  »  gure  charmante,  d'une  grau  le  va- 
appeler,  dr  son  nom,  Er»  »  leur  et  en  tout  genre  accompli.  • 
dont  il  distribua  des  r%cm-  Il  fut  tué,  le  i5  août  1707 .  au  siège 
ix  églises  et  aui  école*  pu-  de  Toulon  ,  où  il  commandait  la  di- 
>  prince  devint  un  objet  de  vision  prussicnueauxiliaire  duduede 
n  dans  toute  la  S.i\e.  Chéii  Savoie.  Chai gc  de  couvrir  les  tra- 
jet* comme  un  père,  il  sut,  vaut ,  et  attaqué  par  des  foicessnpë* 
;e**c,  conserver l.i  pai\  avec  ricures,  il  se  défm'it  avec  bravou- 
us.  Soi  économie  lui  prr-  re  ,  et  demanda  du  *ccuurs  ;  mai* ,  11c 
le  *att*fiire  sa   généiositc  voulant  pas,  en  l'attendant ,  abm- 
,  *an*  accroître  les  charges  donner  le  postr  irnf  ort.mt  qui  lui 
»!r%;  et,  avec  desrrvtnus  était  confié,  il  dit  a  *c*  *oldals,  doit 
•*,  il  lit,  sinon  de  grande*     le*   lîcuv,    tiers  avaient  déjà  J>éit  : 
du  moin*  fie*  cho'c*  d'une     M*  «  amis  ,  mourons  en  gens  d'hon- 
icontcstablr.    Krue*t  mou-     nmr  ;  U  il   tomba  au   mémo  in* - 

dr   j*rauiK  «rntinicin*  de     tant  .   p'Tcc  de  deux  coup*  de  feu. 

Àrt  mars  i<>7">t  luxant.  Si  tmupe  pi  fit  m  se  deftodant.  Ou 
niaiiage  avec  la  princesse  porta  !«•  r«»rp«  du  jet  ne  prince  4 
li  S'qdiicd'AlMibourg.wpt  Kiridrn*triu,  residrucede  smi  (-«rr, 
1  tous  ont  formé  autant  de    ou  il  tv.l  \uW\\\v&.  ^\.— ■>»  V 


534  SAX  S.1X 

ne  II.  L«  prince  de  Cobourg,  pressé    enfin  jusque  sur  le  Rhin.  Il  uc  fit 
par  l'armée  du  grand- vizir,  eu  Va-    un  déploiement  de  colonnes  à  Fica- 
fakic,  se  trouvait  dans  une  position    rus ,  que  pour  couvrir  la  retraite  de 
fort  critique,  lorsque  le  célèbre  Sou-    son  artillerie  et  de  ses  bagages.  L* 
waroff  accourut  à  son  secours ,  et    vérité  historique  veut  que  Ton  ob- 
gagna  sur  les  Othomans  la  bataille    serve  ici  que  les  allies  n'ont  jamau 
de  Ma rtinesti  (a*  septembre  1789  ).     considéré  la  journée  de   Fleuras, 
La  guerre  de  la  révolution  de  France    comme  une  bataille;  et,  en  effet, 
ne  tarda  pas  à  fournir  au  prince  de    elle  ne  mérite  pas  ce  nom  aux  yeux 
Cobourg  l'occasion  de  jouer  un  rôle    des  gens  du  métier.  Il  n'y  eut  des 
beaucoup  pins  éclatant.  Les  Fran-    deux  côle's  que  les  ailes  d'engagée*; 
çais  ayant  conquis  la  Belgique  en    et  la  perle  fut  à -peu-près  nulle  df 
1792,  il  fut  envoyé  avec  une  puis-    part  ct  d'autre.  Une  fois  rentre  m 
santé  armée  pour  les  en  expulser.    Allemagne,  le  piince  de  San-Go- 
Dès  le  ior.  mars  1793,  il  ouvrit  la    bourg  retomba  dans  une  sorle  d*obs- 
campagne  par  le  passage  de  la  Rocr ,    curitc.  Depuis  long-temps  il  passait 
et  le  combat  d'Aldennoven,  où  il    pour  mort ,  lorsque  Ton  apprit  qu'il 
surprit  l'armée  française  (  V,  Dam-    n'avait  cessé  de  vivre  qu'en  t8i5,à 
pierre  9  X,  48(«  el  Dumoubiez,    l'âge  de   soixanlc-dix-huit  ans.  Il 
au  Supplément  ).  Il  fit  aussitôt  lever    avait  dû  une  partie  de  sa  célébrité i 
le  siège  de  Maestricht,  et  le  18  du    l'acharucracnt  puéril  que  mirent  les 
même  mois,  il  gagna  la  bataille  de    révolutionnaires  de  France  à  lui  allri- 
Nerwinde;  mais  il  ne  sut  pas  pro-    buer,  ainsi  qu'à  un  fameux,  minûtn 
filer  de  ses  avantages.  Dumouriczen-    anglais,  tous  les  complots  ct  lousli* 
traen  négociation  a  veclui  immédiate-    événements  qui  menaçaient  leur  ci- 
ment après  la  bataille  de  Nerwinde;     tenec.  On  se  souviendra  long- tenu» 
et  les  hostilités  cessèrent  pendant    encore  du  cri  de  Pitt  et  Cobourg. 
quelques  jours.  Lorsqu'elles  furent'  S — v — s. 

reprises,  le  prince  battit  encore  les  SAXE  -  GOTHA  (  Erklst,  duc 
républicains  à  Famars,  et  s'empara  de  ),  surnommé  le  Pieux,  était  te 
successivement  de  Cdndé,  de  Va-  neuvième  des  enfants  de  Jean  IV, 
lencicnncs,  du  Quesnoi  ct  de  Lan-  duc  de  Saxc-Weiinar,  landgrave  de 
drecies.  11  avait  formé  l'investisse-  Thuringc  et  marquis  de  Misnie  (1» 
ment  de  Maubeuge,  et  le  siège  allait  II  naquit,  le  s5  décembre  1601 ,  ai 
commencer  ;  mais  son  armée  affai-  château  d'Altenbourg ,  et  resta  Lieu- 
Mie  par  le  départ  des  troupes  anglai-  tôt  sous  la  tutelle  de  sa  mère ,  ct  ca- 
ses qui  étaient  allé  attaquer  Dun-  suite  de  son  fi  ère  aîné ,  lequel  alun* 
kerque ,  ne  put  supporter  les  efforts  donna  le  soin  de  son  éducation  à  tics 
réitérés  des  Français  (  F.  Pichegru).  instituteurs  négligents.  Rougissant  de 
Cepremieréchecfutlesignaldebeau-  ne  pas  savoir  le  latin,  dont  la  con* 
coup  d'autres.  La  droite  de  l'iranien-  naissance  était  alors  regardée  coa- 
se  ligne  des  Autrichiens  étant  tournée  me  la  bise  de  toute  instruction  soi* 
par  l'invasion  des  républicains  dans  de ,  Ernest  recommença  se»  était 
fa  Wes t- Flandre ,  et  menacée  à  sa  élémentaires,  apprit  les  matUs*" 
gauche  par  la  prise  de  Gharleroi ,  le  _ 

prince  de  Cobourg  sentit  la  nécessité       (,f,Ufv  éUtii  pttûuSla  *„ 
ae  se  replier  jusque  sur  la  Meuse,  et    iWeric  w Ma^anim. 


SAX 

Ij  pliiltMopbic,  vimiw'ç'ir't  i  *■■■•':*■  '■  ■■'•'   :-        *    „' 

trfrciifliiiier  dans  !t»  «cit.-  Li'ï!  .     "."     Y".---'j 

muimi  un  jeune  prâce.  Il  **n  *'.  ;i>  '■  '-  ■-. 'y   - 

pifrrn  iTAIItuiafine  .  «<*■«  a  r^L  ;ê.  —■  ■■•         ■*       r 

«•.lilwlphf,  ruidciwitle.et  l-'P-r-.y   ;*  :/-""' 

,  par  m  wleur  brillanie.  If*  Lft-i.; .  t"    i  -■■■**  ■ 
«t  l'estime  de  «  p-ïiid  Mfi-  »  K\\.  '>  »ï  "  *      '•  ' , 

Lpris  la  «igualure:  Ju  lr  ii*.r  Je  ME   !*l     ,f*i'-'    '    ■<; 

;it>3ï  ,  tl  ffriol  dam  mi     •-",.>{  U  •  -i  >  '  ■   i  ■    ■' 

Cl  »'ortH['J  dif  -Ion  uri-jn-r-  I:  i  '.'•-•.l.rê  :•<**:.'• 
'»mrlioierle'ortilew»»iiirî».  l'-.-r. f»t  * *■ .  *  '»  ■  •-.•  ■ 
■un  lctlrtlr«  elle»  t>  eu".,    n  r>  '-n  ■.«  «  -i  '.*..    !.-, 

U  ,dau«  rliirjiip  jurui".1.  dr*  ]-":f-  ■  ;:iii|i  •  :  >.  ,->  •  ,  • 
Oiilridifaut*  Jes  cliw»  p.  i       •'.    |..r  ■!•■»',>  ,    -;.".f 

innul  piiiw. avec  la  coiit.au-  l'-n   (*i   jmmi.    I     »- 

Irt  piititine*  rrligiriiK,  le  i  nu-  "*•!.«  l«-i  tm»i  d»  II-.Î  ■ 

<]ul  devaient  le»  -liiiïrr  iIjn*  :''(i'i»,  ••  fil  f  ■  rr  ■■.» 

lerrnu  culs   Il  riiiiliiizt.il.  •  m;i  ,   y  t:  ;>:•>. I 

Hlr.ît  Je*  rt>w.ii|*nM". .  |>|.  s  ,<■,.,,!,  t.U  :t:  »  |[|.  | 

'  >|ne  par  1j  tr.iii.u-  'Jr<  [-.ni-  '  f  -itin,"  ttwi.,  . 

In  pareiiK  «rçligriil»  4  Ut't  s;  «de  ,  tif.t  •!..  ».,f , , 

CJn  cnfjntiilti  liiriifjiM  de  H'Jli.-ri»  .  •«  V;'  ,-.„.     , 

iiciion.  encwriva   !■■>  i"«i-  i-if  |><  lil.,„.  ,.,.':-   '. , 

.ppropri.!,  ii» lws«ih* de* dit  mi  f,..».!  |,  ,■  .,  ;.,*, 
(iiU'N,  ri  lu  iru|trilmr,  à     *  lut,  *.|  ,|  .ilt    .".,., 

f,  apprit*,  de  uni  iiiim.  £>-  ■  Uur  it  n,  •  ,  1  '..  ,. 
t.  duiittl  tlioinb.u  <iet  r\tw     llfit!„    ],    ,,,'.',.,. 

i««f*H«»« «,!«,,,.  ,(,  1 .,;, , „,,', ,..,„■ 

4.t>priiir.Ml<«i..|iin-.lip|.tf. 
mon 'Lu»  luulr  la  Sa\e.  CIm-ii 

■•*>"» ;""■• 

u-ttte,  eoniwrrU  jv»it  a»rt 
juin».  MM     "" 

it  <i.  luid 


586  SAX 

SAXE  GOTHA  (Ernest  11  Louis, 
duc  de  ) ,  petit-ncvcu  du  précèdent , 
était  le  second  (ils  du  duc  Frédéric  III 
et  de  la  duchesse  Louise-Dorothée 
de  Saxe-Meinungen,  princesse  distin- 
guée par  son  esprit.  Né  le  3o  janvier 
1745  >  ^  succéda  ,  en  1772  ,  à  son 
père ,  et  sut  gouverner  avec  sagesse 
son  petit  état ,  composé  des  duchés 
de  Gotha  et  d'Altenbourg.  Son  pre- 
mier soin  avait  été  de  restaurer  ses 
finances ,  qu'il  trouva  dans  un  état 
déplorable  par  suite  de  la  guerre  de 
Sept-Ans  :   une  sage  économie  lui 
fournit  le   moyen  de   faire  face  à 
tout ,  sans  augmentation  d'impôts  ; 
constamment  appliqué  au*  soins  du 
gouvernement  et  au  bien  de  ses  su- 
ets  ,  il  rejeta  toujours  avec  fermeté 
'appât  des  énormes  subsides  que  lui 
offrait  le  roi  d'Angleterre  ,  son  plus 
proche  allié ,  pour  la  levée  d'un  corps 
auxiliaire  de  Saxons ,  que  ce  monar- 
que demandait  lors  de  la  guerre  d'A- 
mérique.  Le  duc  de  Gotha  préféra 
tenir  ses  peuples  eu  paix  ;  et  lors- 
qu'il dut  fournir  son  contingent  à  la 
confédération  germanique  contre  la 
révolution  française  ,  il    n'épargna 
aucun    sacrifice    pour    éloigner    la 
guerre  de  ses  états  ,  et  diminuer  les 
fléaux  qu'elle  traîne  après  elle.  Aussi 
ses  deux  duchés  ne  furent  ni  dimi- 
nués   ni  agrandis    par  l'acte  de  la 
confédération  du  Rhin  ,  ni   par  le 
traité  de  Paris.  Protecteur  éclairé  des 
sciences ,  parmi  les  nombreux  éta- 
blissements   d'utilité  publique  dont 
son  pays  lui  est  redevable ,  il  comp- 
tait au   premier  rang  la  fondation, 
dans  son  château  de   Sceberg ,  d'un 
Observatoire  astronomique  ,  le  plus 
beau  et  le  plus  utile  de  l'Allemagne , 
dit  Lalande  :  il  Ini  coûta  plus  de 
deux  cents  mille  francs ,  pris  uni- 
quem  eut  s>ur  ses  cconowics  oerson- 
w elles  ,    et  \l  ordonna ,  nw  &w&  \*v 


SAX 

tament ,  que  l'on  consacrât  a  l'entre- 
tien de  cet  Observatoire  les  sommes 
qui  auraient  pu  être  votées  pour  os 
monument  consacré  à  sa  mémoire. 
Lalande  ,  qui  visita  Sceberg  ,  a 

17q8(?T.  LALAirDE,XXUI,l3l), 

parle  avec  le  plus  grand  éloge  dn 
zèle  que  montrait  pour  l'astronomie 
la  duchesse  de  Gotha ,  qui  observait 
et  calculait  elle-même  avec  une 
grande  précision.  Cette  princesse 
(  Marie  de  Saxe-Meinungen  ) ,  était 
née  en  1751.  Le  duc  Ernest  II  est 
mort  le  ao  avril  1804.  Ses  sujets 
n'avaient  cessé  de  bénir  son  adminis- 
tration paternelle.  Z. 

SAXE-TESCHEN  (  Albeit,  duc 
de  ) ,  fils  de  rélecteur  de  Saxe ,  ni 
de  Pologne ,  Auguste  1T  ,  et  frère  et 
la  Dauphinc  de  France ,  mère  de 
Louis  XVI,  Louis  XVIII  et  Châties 
X ,  naquit  à  Dresde ,  le  1 1  juHtt 
1738.  Il  épousa,  en  1766,  Parcni- 
duchesse  Christine  ,  Glle  de  Ytm]*- 
reur  François  Ier. ,  et  sœur  de  l'in- 
fortunée Marie- Antoinette,  reine  de 
France ,  et  il  fut  nomme ,  conjointe- 
ment avec  elle,  au  gouvernement  des 
Pays-Bas  Autrichiens.  La  révolution 
qui  y  éclata  en  1789  les  força  de  se 
retirer  à  Vienne;  mais  l'autorité  im- 
périale ayant  été  promptement  réta- 
blie ,  le  duc  Albert  revint  à  Bruxelles. 
Au  mois  de  septembre  1 79a ,  il  com- 
manda le  faible  corps  de  troupes  qni 
tenta  le  bombardement  de  Lille.  Les 
révolutionnaires  l'accusèrent  d'arc* 
ravagé  les  campagnes  ,  et  osèrent 
mettre  sa  tête  à  prix.  Il  en  est  de 
cette  inculpation  comme  de  tons  les 
rapports  de  cette  désastreuse  époque, 
où  l'archiduchesse  Christine  est  re- 
présentée mettant  elle-  même  le  fw 
aux   mortiers  à  bombes  9  dans  les 
tranchées  de  Lille,  pendant  qu'elle 
était  à  Bruxelles.  Le  général  L> 
Ivj^Wr.  ,  Ww^ftl  tomba  dans  te 


SAX 

mains  de*  Autrichiens  ,  a  pu»*  avoir 
abandonne  son  arme* .  (ut  conduit 
devant  le  duc  de  Saic-Teschcn,  qui 
lui  témoigna  un  profond  mépris.  La 
Belgique  ayant  été  conquise  par  les 
Français ,  le  prince  fixa  m  résidence 
en  Autriche.  Il  ne  s'occupa  plus  que 
de  la  culture  des  ait*  ,  pour  lesqurl* 
il  avait  toujours  fait  paraître  nn^*>ût 
très  éclairé.  Il  maniait  fort  habilr- 
sncut  le  crayon  et  le  burin.  C'est  d'a- 
près set  dessins  et  son»  sa  dirrctiiiii 
au*a  été  construit  le  superbe  château 
e  Lacketr,  près  liruxclle».  Li  for- 
tune du  Hue  dr  Saxe  Tcscheii  était 
considérable  ,  et  il  en  faisait  l'usage 
le  plus  honorable.  Il  m  a  laissé  la 
plus  grande  partira  l'archiduc  Char- 
les. Ce  prince  mourut  généralement 
estimé  et  chéri  ,  en  i8ai  1 .  a  l'âge  dr 
quatre-vingt-quatre  au*.  Il  ét.iit  veuf 
depuis  plusieurs  a  un  ers.  Ou  sait  que 
le  mausolée  de  l'archiduchesse Chr  la- 
tine •  à  Vienne  ,  est  un  des  premiers 
chef* -d'oeuvre  de  t'a  nova.  S — v — s. 
SA\K-WK1M\H  B,R*Ann>,c 
DE.  ; ,  l'un  des  plus  grands  capitaines 
du  dix  septième  siècle,  né  à  Wcini.ir , 
le  iti  août  i(ioo  ,  était  frere  d'Kr- 
nest  le  Pieux  .  duc  de  Saxe  Gotha. 
(  /'.  pag.  r>8 }  ci  dessus  \  I  a  mort 
prématurée  du  duc  .Iran  ,  sou  |»cre  . 
mil  le  jeune  Kcrnard  «t  ''>  sept  frè- 
res sous  la  lutille  île  l'eierlrur  tic 
Saxe,  Christian  M  .  et  apreslui  sous 
cel  e  de  son  ficre  .liau-Gcwge.  Do 
ralliée  Marie  d'An  hait- Dcssau  ,  U-i.g- 
nère  ,  se  rev-rva  le  »«iin  dr  leur 
cdue.it ion.  l.c*  ri cits  «V  1 1  pliure  de 
ses  ancêtres  et  t\t%  nvilhnus  attires 
$mr  sa  ni.iisi  n  .  par  suite  dr  l'.ippui 
qu'elle  avait  df  !.:.■'  »  !.i  ref<'ime.r\ 
citèrent  .!.i!i*lr(irui  dujmiic  l'im-inl 
des  de*irs  de  vi  finance  et  «1  '.iiulu- 
lion.  Aussi,  |*irsqu'apiês  la  uinitdt  »a 
snèrr.  -in  ivr  ri  n  ifii".  «i  i:  f  m  c.n  né 
Jran  KrneM  wduf  !uifiiTi'cni.tu,u«  r 


SAX 


58- 


ses  étude*  t  en  l'envoyant  a  l 'acadé- 
mie de  léna ,  il  fut  impossible  de 
l'y  retenir  au-delà  de  tr  ••  mois:  il 
se  rendit  à  la  cour  du  dm  JitSjxc-Co- 
bourg  Jean-Casimir,  uû  les  tournois 
et  les  exercices  gyinnastiques  de- 
vinrent le  prélude  de  la  carrière  qu'il 
devait  courir.  Dès  l'année  i(>ii,il 
suivit  son  frète  Guillaume  qui  allait 
servir  dans  l'armée  rassemblée  par 
le  margrave  de  Hadc  Duurlarh.Gcor- 
ge-Frédéi  ic  ,  pour  relever  les  a  flaires 
de  Frédéric  V,  roi  de  Bohème  et  élec- 
teur palatin  ,  lesquelles  étaient  foit 
en  souffrance  depuis  la  perte  de  la 
bataille  de  Prague.  Ilernard  se  trou- 
va ,  en  itij  i  ,  à  l'affaire  de  Wimp- 
fen  ,  et  yfitprcuvede  bravoure. Mais 
les  troupes  dr  l'union  protestante 
ayant  été  défaites  ,  et  cette  fameuse 
ru  nfédér  a  lion  *c  trou\ant  dissoute 
par  le  traité  de  nmlralité  signé  à 
Mairnrc,  il  revint  .i  Wcimar,  ttuc 
reparut  qu'en  iiîmI  ,  sur  le  champ 
de  bataille  .  à  la  tète  d'un  régiment 
d  *i  ii  L  nterie  dan  n  l'armée  com  mandée 

I»ar  le  duc  Christian  de  Bninsuiek. 
Sernard  lit  des  merveilles  dans  le 
combat  livré  parTilly .  près  de  Stad- 
loe  ,  en  \V  est  pin  lie.  Voyant  son 
frère  G;, illimité  prisouniir  ,  il  alla 
trouver  aux  Pa\*-|la*  son  autre  fre- 
rrJrin-Kriicst,  qui  depuis  la  bataille 
de  IVtMir  ,  »v. iil  utl't  il  Mui  bris  au 
piii:rr  d*Or.iiigr  pour  lui  aidei  a  se- 
couer !••  joug  île  ri^pagur.  I.e  prin 
rr  Vaurire  de  Nassau  fit  .i  IWnaid 
un  a<  i'u*-d  qui  prouvait  l'cMime  fju'il 
avait  j  «n:r  *.i  i-ei«i>iii.e  ,  et  lui  itou - 
ni  le  ^uiivermiiii  nt  de  Diwulcr. 
l.'a:>M:c  «iiivaiile .  t  liri*luu  IV  ,  roi 
de  |).iik  m  <i L  ,  .t:  une  par  son  ne- 
veu r  dur  de  |!i  i.ii*v.n  k  ,  il  e\ 
rite  -  -us  main  mutir  l'i  mpcrriir  , 
par  I'  Ai,j;|i  tt-rre  ri  parla  llullni- 
i!e  .  leva  d«  *  troupes  et  rniitraclu. 
. '. i  s    ;i\\\ ai .%: vs    a\ vv    V s.   \\\\s* *^    ^n\ 


588  SAX 

cercle  de  Basse-Saxe.  Gomme  cette 
cause  était  celle  de  l'union   c'vau- 
géliquc  ,  Jean -Ernest  et  Bernard  al- 
lèrent trouver  le  roi  à  Segcbourg. 
Christian  IV  donna  à  Faîne'  le  com- 
mandemeut  de  toute  sa  cavalerie ,  et 
à  Bernard  un  régi  meut  de  cette  arme. 
Mais  ,  en  i6a5,  avant  reçu  l'ordie 
défaire, avec  le  général  Mausfeld, uue 
diversion  dans  les  états  héréditaires 
de  l'empereur,  il  quitta  inopinément 
l'armée.  L'histoire  contemporaine  se 
tait  sur  les  causes  de  sa  retraite.  On 
suppose  que  ce  fut  par  suite  d'une 
brouille  rie  avec  son  frère  et  le  roi. 
L'année  1627  'e  v*1  reparaître  sous 
les  drapeaux  danois  ;  et  lorsque  le 
général  eu  chef,  margrave  de  Ba- 
de-Dourlach,pritlc  commandement 
des,  troupes  de  Christian  IV  ,  avec 
le  général  Baudis ,  il  se  distingua  , 
et  paya  de  sa  personne  partout  où  il 
les    conduisit.   Le   duc  de   Fried- 
laud  (  Wallenstein  )  et    le  comte 
de  Tilly  profitèrent  des  fausses  ma- 
nœuvres de  Christian  IV ,  qui  avait 
fait  la  faute  de  diviser  en  trois  corps 
son  armée  de  soixante  mille  hom- 
mes. Ils  les  attaquèrent  à-la -fois  sur 
divers  points  ,  et  forcèrent  le  duc 
Bernard  et  les  autres  généraux  d'a- 
bandonner des  positions  avantageu- 
ses pour  se  retirer  jusqu'eu  Jutland. 
Poussé  même  dans  l'île  de  Fionie , 
Bernard  qui  craignait  d'être  mis  au 
ban  de  l'empire  ,  offrit  sou  congé  au 
roi,  à  la  fin  de  1627,  et  se  rendit  aux 
Pays-Bas ,  et  de  là  eu  France,   où  il 
ne  fit  qu'un  très-court  séjour;  ses  frè- 
res ayant  réussi ,  par  l'intervention 
de  Wallenstein ,  à  le  réconcilier  avec 
l'empereur.  Le  duc  revint  à  Weimar; 
mais  il  y  chercha  eu  vain  sou  frère 
Jean  Ernest  :  ce  jeune  prince  était 
mort  en  Hongrie.  Bernard  reprit  ses 
études  historiques  et  stratégiques,  alla 
durant  Télé  du  îtn'j  ,c\itavtcY^\^\" 


SAX 

cation  au  siège  de  Bots-le-Duc  ,  * 
ne  revint  en  Allemagne  qu'après  li 
prise  de  cette  place ,  par  le  prince 
d'Orange.  Cependant  la  paix  con- 
clue, le  12  mai  1609,  à  Lubeck, 
entre  Ferdinand  11  et  le  roi  de  Da- 
nemark ,  donnait  à  la  maison  d'Au- 
triche le  moyen  de  soumettre  tout 
le  Nord  à  son  système  de  monar- 
chie universelle.  Elle  menaçait  mê- 
me d'arracher  la  couronne  de  Suède 
du  front  de  Gustave- Adolphe,  pour 
la  placer  sur  celui  de  Sîgismond  IIï, 
roi  de  Pologne.  Ses  armées  devaient 
attaquer  la  Hollande ,  par  les  Pays- 
Bas  ,  et  par  la  Westpbaiie  ,  tan- 
dis que  les  flottes  combinées,  impé- 
riale et  espagnole,  bloqueraient  ses 
ports ,  et  détruiraient  son  commer- 
ce. L'édit  de  restitution  des  biens  ec- 
clésiastiques ,  rendu  le  6  mars  1619, 
par  Ferdinand  II ,  vint  augmenter 
les  mécontentements.  Dirigé  par  le 
génie  du  cardiual  de  Richelieu,  pour 
qui  les  vues  ambitieuses  de  la  mai- 
son de  Hapsbourg  étaient  dévoilée, 
Louis  X11I  fit,  le  i3  janvier  i63i , 
à  Bernwald,  dans  la  Nouvelle  Mar- 
che de  Brandebourg  ,  un  traité  d'al- 
liance avec  Gustave  -  Adolphe  ,  au 
moment  où  celui  -  ci  se  préparait  a 
porter  la  guerre  en  Allemagne.  Le» 
princes    protestants    s'y    joignirent 
également;  et,  parmi  eux,  le  dur 
Bernard  fut  un  des  premiers  à  se 
rauger  sous  les  drapeaux  suédois  , 
bien  que  son  parent ,  l'électeur  de 
Saxe,  Jean -George,  en  réunissant 
à  la  diète  de  Leipzig  plusieurs  de» 
états  protestants,  se  fut  efforcé  d'ob- 
tenir la  direct  ion  des  affaires  du  corps 
évaugélique.  Sans  attendre  le  parti 
que  prendraient  sesTrères  ,  Bernard 
se    hâta  d'aller   joiudre   le  roi  de 
Suède ,    au  camp   de  Wcrbcu  *ur 
l'Elbe.  Gustave  lui  promit  les  ctc- 
dwa  <k  Kamlerç  et  de  WurzLour);, 


S\X  SAX  5ty 

.irrr   le  tîlrc  de  «lue  oV  FrancAmc.  fh-rni    m   heureuses   qVil  s'avança 
Bientôt  après,  une  attaque  des  re-  jnv|u*aux  montagnes  du  Tyrol  ,  il 
i  ri  nr  ho  ni  en  (s  suédois  par   le  com-  *f  cm  para  des  trois  fi  ri  nresses  d'Eh- 
if  de  Tilly,  fournil  au  duc  Berna rl  rcub'Mifg  ,    1rs    cl^fs   de  ce   )>•?)'<• 
l'occasion  de  montrer  son  cou  râpe  Ferdinand   11  craignit  même  |mur 
et  sa  vigilance.  Après  avoir  c liasse  ses  états  d'Italie.  Mai*  le  roi  le  près» 
le*  impériaux  du   Landgraviat  de  si  bientôt  de  venir  •leuforcer  son 
Iles>*-tiassel ,  il  alla  rejoindre  Ou  s-  armée,  qui  avait  en  face  Walhns- 
tave  au  siéi»e  de  YVurtKbour**,   rut  te  in  et    le  duc  de  Rivière,   «em- 
porta la  reduriiuit  de  cette  place,  t-t  paut  ii:i   camp  ictrai.rhé  sur   une 
suivit  le  rot  dans  «a  marche  vie-  montagne   voisine    de   Nuremberg, 
tu  rieuse  jusqu'au  Rhin,  dont  il  aida  lVmaid  ,  qui    regveitait    vivement 
a  forcer  le  passage,  près  d'Oppvn-  d'être  arrêté  dans  son  entreprise ,  s  * 
licim  ,  montrant  uuc  telle  vigueur,  réunit  à  sou  frère  ("mi! la- 1 me,  le  i ç» 
qu'il  répandit  la  teneur  parmi  les  août  ,  etlcitj.au  roi. a  Windsheim. 
K%pagno's,  et  leur  «îu  l'envie  de  dé-  Après  un  combat .  livié  le  3  sept.  ,«t 
fendre  Maicucc.  Gustave,  étant  mai-  qui  n'eut  ricndedéi  isif ,  on  continua 
lie  de  celte  forteresse  importante,  débloquer  le  camp  retranché,  dans 
envoja  le  duc,  à  la  Icle  d'un  petit  l'espérance  que  le  maiiq-ir  de  vivrrs 
corps,  dans  le  Palatinat,  où  il  prit  et  de  fournies obli|*erait  IVuieinii'e 
Mauheim  par  stratigème ,  et  chassa  descendre  enrage  campagne, où  il  s«- 
les  ennemis  de    toutes  leurs  po*i-  rait  pins  farilcdtTatiajiirr  ;  et  n*t- 
lions.    Au   commencement  île  Tau-  te  espérance   ne  fut  remplie  qu'au 
i.ée  ifi3'4  ,1e  roi  de  Sue  le  lui  donna  bout  d'un  iii'»is.  |)i^  queduifav*  ru 
mi  cominindcnicut  Mir  le*  boni*  du  eut  a  vu,  il  partagea  son  aimée  m 
Khin  ,  le    nomrna   géncial   de   «un  deux  corps  ,  «'oniia  l'un  au  duc  ller- 
iiifantcne  ;  et    lorsqu'il  fut   obligé  naid  ,  as#er  mis- i"n  de  «u.vre la  mar- 
dc  secourir  eu  Frauconie  le  nuré-  chede  \Val!cn«iein  en  Fianronie ,  et 
chai  Horn,  il  laissa  le  duc  Bernard  de «irfemlre  les  bord*  du  Mcin  ,  et  il 
et  le  cointi  Palatin  Christian  de  Bir  garda  l'antir  pnin  mitit-reu  Bavière, 
kenfetd ,    avec   un   corps  d'année ,  Ik*  sou  côte .  YYaiiciisteui    inéditiit 
mais  en  leur  reen  m  mandat  it  de  suivre  d'envahir  la  T  humide,  et  des'avan- 
les  directions  du  chancelier  0\eus-     cer  eu    Misuu*  :  mais   prévenu   par 
tient.   L'ambition  du  duc.  S'uitlrait     Bernard  qui  b.i  barra  le  passage  «'e 
de  la  preVrnrr  du  comte  et  «te  la  su-     Cuhourg,  il  se   n-tira  m  Pranconir- 
|  remaMe  d'Otensiieru.  |«a  discorde     ;t\cc  |>crlc,et  lit  un  détour  polirai. 
» 'éleva  entre  eut  ;  et  le  i  ni,  envaiit     ri  ver  en   Site,  par  lr   Voi^llan'l  , 
c|  te  c'était  un  obstac'c  au  triomphe     après  s'c:rc   sépare  du  -tiT  dr  B<* 
•le  ses  armes,   appela   Beruarl  en     vière,  ipi  acruuriit  .1.1   si-murs  i1* 
Bat u te,  a  lt  bu  (le  nui  i()h.  Il  lui     sou  pav«   A|»ic>av.ir  »o  «  r  le  «iiwl- 
dufitia  n ri  rummaridcinrul  M'paie  ,rt     que*  juins  de  rrp  »*  a  l'aïuire,  •  *  »s- 

le  rh  irjî'M  d'arhrvcr  la  cninpi  :e  >lu     lave  orbmi'i  an  «!■  r  de  j rMUire 

•lurhe.  Qui.  t  a  lui,  i)  se  rrjmiU  le  criicrd  l'^yt  iili'im  .  tin-mi  »'e 
sur  le  l)amd>''  cl  sers  NiiMIUÎm-i,:  ,  la  Wrslphalir  p'*'»r  %e  n  »»d  r  a  V  .w  • 
immit  »"oppo**rrau  duc  de  Fini  au  lt  mer  riirtnlr.  Brin  ir  1  m. m  lia  *  i 
q-n  venait  de  ri-cour|iirrir  la  B«»l»è-  diligence  jn*q»i"i  Yi-i  i  b  »-ii£  .  »*r 
me.   ffi  a  nues  d  i  duc  de  \Y*i.ii*r    hSu'a,  mu  ^'lAoïr  *yn  ^\v.»*\v«. 


.    590  SAX 

l'ennemi  :  le  roi  l'y  ayant  joint, 
ils  se  retranchèrent  dans  les  en- 
viron» de  cette  Tille.  Wallenstcin , 
supposant  que  le  roi  de  Suède  ne 
l'attaquerait  pas  dans  une  saison 
aussi  rigoureuse ,  renvoya  le  géné- 
ral Pappenheim  en  Westphalic.  Dès 
que  le  roi  en  fut  averti ,  il  se  prépara 
au  combat,  et  s'avança  jusqu'à  Wcis- 
senfels:  le  lendemain  il  força  le  pas- 
sage de  la.  Rippach  ,  et  marcha  sur 
Lutzen ,  où  Wallenstcin  s'était  arrê- 
té. Le  duc  et  le  roi  passèrent  la  nuit 
dans  une  voiture ,  au  milieu  de  l'ar- 
mée Suédoise  rangée  en  bataille.  Un 
brouillard  épais  obscurcissait  l'at- 
mosphère ;  il  ne  se  dissipa  que  le 
16,  à  dix  heures  du  matin  fet  ce  fut 
à  cette  heure  seulement  que  com- 
mença la  bataille  de  Lutzen ,  ou  pé- 
rit la  roi  de  Suède  (  Voy.  Gustave 
XIX  ,2*29).  Le  duc  de  Weiraarprit 
aussitôt  le  commandement ,  et  con- 
traignit les  ennemis  à  la  retraite 
après  leur  avoir  fait  éprouver  une 
grande  perte.  Il  passa  la  nuit  sur  le 
champ  de  bataille, et  défit,  le  lende- 
main ,  les  Croates,  qui  étaient  reve- 
nus pour  reprendre  leur  artillerie. 
Il  conduisit  ensuite  l'armée  à  Weis- 
senfels,  où  il  fut  proclamé  d'une  voix 
unanime,  général  en  chef:  mais  le 
chancelier  Oxenstiern ,  qui  avait  pris 
la  direction  des  affaires  ,  n'y  con- 
sentit qu'à  la  condition  que  Ber- 
nard ne  garderait  cette  dignité  que 
temporairement,  et  qu'il  la  remet- 
trait à  son  frère  Guillaume ,  à  qui  elle 
appartenait  de  droit  comme  lieute- 
nant-général des  armées  Suédoi- 
ses en  Allemagne ,  aussitôt  après 
la  guérison  de  ce  dernier.  Weimar , 
après  quelques  jours  de  repos,  chas- 
sa ,  en  un.mois,  les  impériaux,  de  la 
Saxe.  La  campagne  étant  glorieuse- 
ment terminée  par  le  duc,  Oxens- 
tiern partagea  l'armée    en  deux,  et 


i 


SàX 

lui  donna  le  commandement  de  la 
lus  faible  partie ,  avec  mission  d'al- 
er  garder  la  Franconie  et  le  haut  Pa- 
latinat  jusqu'au  Danube ,  et  de  se  te- 
nir prêt  a  porter  secours  au  maréchal 
Horn ,  gendre  du  chancelier ,  si  Peu- 
nemi  attaquait  la  Souabc.  En  un  mot, 
Oxenstiern  mettait  le  duc  sous  les 
ordres  de  ce  général.  Bernard  fit  par- 
tir son  armée  pour  la  Franconie,  et 
ayant  besoin  de  se  reposer  ,  il  alla 
passer  quelque  temps  à  Weimar  et 
à  léna.  A  peine  était  -  il  rendu 
à  son  armée,  que  Horn  réclama 
son  assistance  contre  un  ennemi 
supérieur.  Le  duc  marcha  donc  vers 
le  Danube,  s'empara  de  plusieurs 
places  qui  se  trouvaient  sur  sa  rou- 
te ,  et  se  réunit  au  maréchal ,  â  la 
fin  de  mars, dans  le  voisinage  d'Augs- 
bourg.  Ils  battirent  ensemble  le  com- 
te d'Alxingcr,  qui  avait  succédé  à 
Tilly  dans  le  commandement  des 
troupes  bavaroises;  cependant  le  duc 
de  Friedland  menaçant  de  surpren- 
dre leur  arrière-garde  ,  et  l'ar- 
mée Suédoise  commençant  à  se  mu- 
tiner ,  il  fallut  regagner  les  bords  du 
Danube.  On  repassa  ce  fleuve  ;  mais 
on  resta  à  Nenbonrg,  les  officiers  dé- 
clarant qu'ils  n'iraient  pas  plus  loin 
jusqu'à  ce  qne  leur  solde  eût  été 
payée  ,  conformément  aux  promes- 
ses de  Gustave.  A  rassemblée  des 
états  protestants  à  Hcilbronn  (  mars 
i633  ) ,  Oxenstiern  ,  préoccupé  de 
l'idée  de  se  faire  donner  la  direction 
générale  de  la  guerre  et  des  affaires 

f)oli tiques  des  quatres  cercles  nuis  de 
a  Haute- Allemagne, avait  totalement 
oublié  l'article  de  la  satisfaction  des 
prétentions  pécuniaires  des  troupes 
et  la  nomination  c&in  général  en 
chef.  Bernard ,  mécontent  du  chan- 
celier,  surtout  dépuis  que  cclni-etf'a 
vait  placé  sous  les  ordres  de4Horn , 
ne  fut  peut-être  pas  étranger  a  la  ma- 


SAX 

îles  troupes  Suédoises.  Le 
Wciraar  se  chargea  de  faire 
s  griefs  de  l'armée  :  il  aUa 
:  liite  trourcr  le  chancelier 

fort  sur  le  Mein  ,  et  §c 
ivcc  lui  âHeidelberg,  où  les 
otestants  des  quatre  cercles 
convoqués:  il  y  rappela  les 
tes  faites  par  Gustave  à  Tar- 
ir sa  sol  le,  cl  à  lui  pour  IV- 
du  duché  de  Fraucouie,  et 
a  on  outre  le  commandement 
îles  troupes  de  l'union  évan- 

Oxcuslierii  refusa  ce  dtr- 
iut;  mais  il  accorda  l'argent 
toldc  dr l'arme',',  et  l'érection 
.  évéchésde  B  a  inbergct  Wur  i- 
ii  duché  relevant  de  la  cou- 
;  Socdc.  Bernard  en  remit  le 
•cinetil  à  son  frère  Ernest ,  et 
l  l'année  dans  ses  retr?nche- 
rî  s  de  Donawcrth.  s'empres- 
}er  la  sol  le ,  et  rctal^l  l'or- 
el  point,  qu'après  avoir  em- 
îduc  de  Féria  ,  venant  d'Ita- 
)oricr  secours  au  coin  te  d'AL 

il  put  entreprendre  i  m  me- 
nt le  siège  de  Ratisbouue  qu'il 
icutôt de  capituler.  Cet  évé- 

porta  l'effroi  dans  tout  le 
eutraina  la  prive  de  toutes  les 
ses  ;  mais  avant  de  songer  à 
ans  les  états  Autrichiens  t  le 
besoin  du  concours  de  Hora 
e  pousser  Wa  lenstetu  ,  qui 
ivancé  sur  le  Haut  -  Palati- 
t  menaçait  de  le  surpren- 

jalousie  de  llorn  et  la  dé* 
l'Oxensticru  firent  qu'on  lut 
l'assistance  qu'il  demandait  ; 
gèrent  même  de  lui  ôter  les 
•  de  renforcer  ses  prorres 

,  ce  qui  sauva  l'Autriche 
uvasion.  Uhe  occasion  non 
propice  vint  encore  s'offrir 
lin  de  février  iG34,  au  milieu 
iblcsetdc  la  confusion  que  t'as- 


SAX  5gt 

sassinat  de  Wallenstetn  avait  causés 
parmi  les  troupes  impériales  :  aban- 
donné des  Suédois,  Bernard  lit  prier 
l'électeur  de  Saie  par  le  général  Ar- 
uiin  de  seconder  ses  vues  :  soo  en- 
trevue avec  Arnim  fut  sans  résultat, 
et  il  se  vit  forcé  de  ramener  en  Franco- 
uieses  troupes,  qui  étaient  toutes  prê- 
tes à  entrer  eu  Bohême.  Cependant 
l'empereur ,  ayant  réuni  toutes  ses 
forces  sous  le  commandement  de  son 
fils  Ferdinand  ,  roi  de  Hongrie  ,  se 
mit  en  mesure  de  reprendre  Ra lis- 
bonne  ,  et  la  pressa  vivement.  La 
jalousie  qui  régnait  entre  Hora  et 
Bernard  les  empct-ha  de  se  concerter 
efficacement  pour  la  secourir,  et  la 
place  se  rendit  le  29  juillet.  Au  pre. 
inier  avis  de  celte  perte ,  Bernard  se 
replia  sur  Angtbourg  avec  le  maré- 
chal Horu.  Les  impériaux  les  sui- 
virent ,  s'assurèrent  «lu  passage  du 
Dauube  ,  en  s'em  parant  de  Dona- 
werth ,  et  parurent  inopinément  de- 
vant N  >rdliuçen.  Leduc  accourut  au 
secours  de  cette  place  importante: 
sou  a  rince  était  beaucoup  plus  faible 
que  celle  du  roi  de  Hongrie  llorn  le 
pressai,  d'attendre  l'armée  des  trou- 
pes que  lui  amenait  le  landgrave 
Otton  ;  nais  emporté  par  son  ardeur 
et  par  le  souvenir  de  ses  triomphes 
aotérieitrs,  voulant  d'ailleurs  assu- 
rer Promptement  la  possession  de 
sou  duché  de  Franconie ,  Bernard 
se  hita  délivrer , le 7  sept,  ans  Im- 
périaux une  baUilledonl  le  commen- 
cement s'annonça  par  des  succès , 
mais  qui,  par  un  coup  du  sort,  tourna 
entièrement  a  h  défaite  des  Suédois, 
llorn  fut  fait  prisonnier,  el  les  1m- 

S«riaux  se  rendirent  aussitôt  maîtres 
les  pi  incipaux  postes  que  les  Suédois 
occupaient  le  long  du  Danube ,  dn 
Mein  et  du  NeeWer.  Depuis  long- 
temps ,  le  duc  aspirait  au  com- 
mandement absolu  des  troupes  de 


5<p  SAX 

Suède  cl  de  celles  de  la  confortera  - 
tiou  :   il  alimentait  la  haine  cl  la 
défiance    des    princes    protestants 
pour  le  chancelier  ;  mais  peu  s'en  fal- 
lut peu  que  ses  espérances  ne  tussent 
renversées  après  la  conqnêtede  Ralis- 
bonne,  cl  surtout  par  sa  défaite  à 
Nordlingen.  Le  chancelier  conclut,  le 
i  q  octobre ,  un  traité  d'alliance  avec 
Louis  Xll  1 ,  qui  promit  des  subsi- 
des à  la  Suède  ,  et  un  corps  auxi- 
liaire de  six  mille  hommes  :  de  leur 
cote,  les  princes  de  l'union  de  Hcil- 
hronu,  ou  plutôt  les  ducs  de  Wurtem- 
berg et  de  Deux-Ponts  en  leur  nom  , 
signèrent  un   autre  traité  à  Paris  , 
par  lequel  ils  s'engageaient  à  met- 
tre toutes    les    places    de  l'Abace 
et    la    ville    de    Philipsbourg    en- 
tre les  mains  de  ce  monarque ,  qui 
s* obligea   d'entretenir    douze   mille 
Allemands  sous  le  commandement 
d'un  prince  protestant   et   d'un  gé- 
néral français.  Oxeusliern,  qui,  pour 
.s'a  t  ta  cher  le  duc  de  Wcimar  et  les 
princes  de  l'union,  menait,  de  conrert 
avec  eux,  de  nommer  Bernard  gé- 
néral en  ehef  des  troupes  suédoises 
et  protestantes  dans  la  Haute  Alle- 
magne. ,  fut  extiêmemcut  piqué  con- 
tre les  confédérés  ,  lorsqu'il  apprit  la 
nouvelle  de  leur  négociation  avec  la 
Kiance.    Il  résolut  de  se  retirer  en 
liasse-Saxe ,  pour  maintenir  dans  la 
dépendance  des  Suédois  le  noid  de 
l'Allemagne  ,   dont   la   paix  qui  se 
négociait  entre  l'empereur  et  l'élec- 
teur de  Sd\c ,  et  qui  fut  signée  le  3o 
mat  i635  ),  Taisait  craindre  la  dé- 
fection. En  clïet  cette  paix  empêcha 
les  secours  que  le  landgravcdeHesse, 
le  duc  Guillaume  de  YVeimar  ,  et  le 
général  Banuier  auraient  pu  lui  porter 
par  la  diversion  à  laquelle  elle  les 
obligea.  Au  reste  ,  si  l'éloignemcnt 
d'Oxcnsticrn  débarrassa  le  duc  Ber- 
nard d'un  homme  hautain  ctdomi* 


SAX 

nalcur,  stn  ambition  n'en  fut  pa« 
mieux  servie  ;  car  tes  Français ,  qui 

S  Tenaient  chaque  jour  pins  d'aseen- 
ant  sur  les  alliés  ,  firent  obtenir  aa 
landgrave  de  liesse  le  commandi- 
ment  supérieur  ries  troupes  alleman- 
des au  préjudice  do   duc.  Ce  der- 
nier songea  dès-lors  à  se  rendre  dc- 
cessaire.    Il    chercha  ,   dans  celte 
vue,  à  s'attacher  particulièrement 
ses   troupes  ,     et  à    les   roénagt-r, 
évitant  les    combats  ,    et  mai. œu- 
vrant de  telle  suite,  que  s.t  mar- 
che ambiguë  mit  l'ennemi  en  position 
de  conquérir  plusieurs  états  de  l< 
confédération  sur  le  Haui-Rhin.  tt 
d'entreprendre  le  siège  de  Hcilellci  *  : 
la  prise  de  celte  ville  allait  etitraiutT 
celle  de  plusieurs  autres.  Dans  r<s 
conjonctures ,  les  allies  envoyèrent 
prier  Bernard  de  venir  au   «reçus 
de  Hcidelberg  ,  et  lui  firci.t  offrir  le 
commaadt  ment  en  chef  de  leur  ar- 
mée. Le  ministre  de  Frai:cc  qi:i  rési- 
dait à  Worins  ,  près  l'assemblée  d* 
alliés  ,  vint  également  lui  faiic  iL* 
grandes  promesses  de  la  part  du  rri. 
Apre*  quelques  discussions,  le  <irr 
accepta  ,  et  se  porta  du  cote  de  H?»* 
delberg ,  où  il  fut  rejoint  par  i.n  rorj* 
français  sous  les  ordres  d'un  révi- 
sais ,  nommé  Hébron  :  à  leur  appro- 
che les  Impériaux,  levèrent  le  >ii*f. 
Il  alla  ,  par  Darmstadt,  à  Frjnfi-r?, 
y  passa  le  Mein  le  icr.  janvier  i63$. 
et  s'avança  jusqu'à  Gelnhaiisen ,  da«J 
l'intention  de  se  réunir  aux  truup* 
du  duc  Guillaume  son  frère  H  <ii 
landgrave  delle^se-Cassel ,  pourvut 
lever  le  siège  de  Wiïrzbourg  et  i!f* 
livrer  la  Fr.ir.conie.  Le  général  h* 
nier,  d'après  les  ordres  d'Oxeiistkm. 
empêcha  cette  jonction.  Il  en  irs*îJ 
la  perte  de  Wùrtzbourg  ,  de  Philip* 
bourg  et  de  Spire ,  ce  qui  foiça  Ber- 
nard de  quitter  ses  belles  po?iiiors 
et  dépassa  sur  la  rive  gauche  du  Mec 


r  soin  fut  de  s'opposer  à 
ion  d'un  pont  sur  le  Khin, 
u>  l.i  protection  du  canon 
Miurg  ,  et  tic  reprendre 

parvint  avec  l'ai  le  des 
il«'  La  Force  rt  de  Hrc'ze. 
.1  dans  ses  mains  le  21 
aussitôt  après  cette,  rc- 
r  i nç.ns  se  retirèrent ,  les 
,!v»<  c ,  pour  faciliter  la 
il'ji*  de  Kohan  daus  les 
antres  vers  la  Lorraine, 
■Nsioii  lis  tentait,  laissant 
la  par  le  des  places  sur 
's  du  Hliin.  \a:  duc  s'oc- 
r  ivit.nlI'T ,  et  «le  conser- 
ve iln  îîeiive.  M  lis  il  ne 
r  'pi'  \ugdniurg  ,  Ultn , 
:   la  majeure  paitic  des 
u<»,   ne  toiiihisscut  au 
impériaux.  Tourmenté 
i»  q-ie  le  duc   de  Wci- 
j\.it  ses  forces  militaires 
t  de  sa  fortune  et  de  son 

ni  (itérer  la  branche 
m*  la  possession  de  l'é- 
uMieurge*  ,  électeur  rc- 
it  de  m  £ ncr  le  traita  de 

lYinpcreur  Ferdinand 
vcrptiou  du  landgrave 
issil  ,  tous  les  princes 
Jetaient  empressés  d'y 

voyant  sans  appui  de 
u,;t.M.i  se  rapprocher  de 

.i  noiiter  les  proposi- 
[mal  de  Richelieu  ,  pour 
tiliure,  et  pour  tuisub- 
••1  il  n'aurait  pu  payer 

Vv  Mit  rnfi  rmé  son  in— 

h  *  pl.n  rsde  la  rivera u* 
ip  lit  mi-ut  .i  Maicuie  .  il 
r.iv.ilciir  prèi  île  Sa.ir- 
■;i  ht.  ■!  iiiMi'tti'  p -im:ïoii 
.  la  irjHiiiM-  tl'i  mumtrr- 
I.  >i  n  traite  av.ut  lamé 
n  Kiuii  libre .  l'eiiiienu 
ic suivit.  Ce  fut  alors  que 


SAS  5cfl 

Hichelicu  sentit  la  nécessite  d'envoyer 
au  duc  un  ««'cours  considérable,  qui 
lui  fut  conduit,  eu  juillet,  par  le  car- 
dinal de  La  Valette.  Au  moyen  de  ce 
renfort ,  Bernard  rejeta  en  peu  de 
jours  ,  et  dans  la  plus  grande  confu- 
sion, le  général  impérial  (iillas,  au- 
delà  du  tUun  ,  et  .se  retrancha  avec 
le  cardinal  entre  ce  fleuvcft  le  Mein , 
après  avoir  fait  lever  le   siège  de 
Maienre.    II  votil  tit  même  s'assurer 
de  Francfort.    Les    Impériaux  s'en 
emparèrent  pararlilice;  et  cet  événe- 
ment renversa  le  dessein  principal 
du  duc,  qui  était  de  se  joindreau  land- 
grave de  Hcs*c-(lisscl ,  et  avec  son 
assistance,  de  chasser  (îallas  delà 
Haute- Allemagne ,  et  consequemniciit 
de  paralyser  les  elTcts  de  la  pai\  de 
Prague ,  si  nuisible  a  la  cause  des 
allies  ,  et  si  funeste  j  sa  maison,  ta 
landgrave,  avancé  déjà  dins  la  Wet- 
téravic.  piit  prétexte  de  la  retlditiou 
de  Francfort ,  pour  refuser  la  jonc- 
tion tle  ses  troupes ,  fort  désirée  par 
les  Français,  qm  lui  faisaient  les  pro- 
messes les  plus  avautageuses.  Ainsi 
fut  perdue  une  belle  occasion  de  répa- 
rer les  désastres  delà  bâtai  IledeNord- 
liiigen.  Bernard  se  voyait  trop  f ai Ue, 
même  avec  le  corps  du  cardinal  I«a 
Valette  9  pour  tenir  tète  à  un  ennemi 
nombreux.   La  disette  .  rt  une  mala- 
die contagieuse  menaçaient   encore 
d'affaiblir  son  armée.  Ayant  appris 
vers  ce  temps  que  la  Suéde  était  près 
d'accepter  la    médiation  du  Dane- 
mark ,  pour  in-gocicr  si  pai\  avec 
l'empereur  ,  il  jugea  bien   qu'il  n'y 
av. ut  rien  a  e-percr  de  l'Allemagne , 
lésolut  de  s'allier  pluMtroitciuriit  au 
roi  de  liiurc,  it  pirtil ,  |r  i  G  sept. 
•  li-  s«jii  r  tuip ,  se  diii^euiit  vers  I4 
Lorraine.    Les    liuprri.iux,    vinrent 
.ivre  de*  fui  ces  s>ip«arieures  bii  hir- 
ler  le  pa«%j^r  pri-%  M«  isenhrini  ,  ru 
sorte  qu'il  lut  lallutpraidie  une  uou- 

38 


594  SAX 

vellc  route  dans  un  terrein  montueux, 
et  difficile  jusqu'à  Vaudrevange  ,  sur 
la  Saar  :  il  arriva  heureusement  à 
MeU  ,  le  28  septembre ,  après  avoir 
vaincu  tout-à-la-fois  la  nature  et 
Gallas.  Jour  et  nuit  ce  général  le  har- 
cela dans  sa  marche  ;  et  toujours 
Bernard  sortit  victorieux  de  ses 
attaques.  Cette   retraite ,  Tune  des 

Îlus  belles  opërations  militaires  du 
uc  ,  le  rehaussa  beaucoup  dans 
l'esprit  des  Français ,  dont  un  corps 
partagea  sa  gloire  et  ses  périls ,  et 
inspira  même  aux  ennemis  nue  hau- 
te estime  pour  lui  (1).  Après  cette 
expédition  ,  Bernard  dépêcha  son 
ministre  Tobias  de  Poniskaw  pour 
négocier  un  traité  d'alliance  et  de 
subsides  avec  le  roi  de  France.  Parce 
traité,  signé  à  Saint-Germain-en-Laie, 
le  16  octobre  ,  le  roi  s'obligea  de 
payer  au  duc  quatre  millions  de  livres 
pour  l'entretien  de  douze  mille  hom- 
mes d'infanterie  et  de  six  mille  che- 
vaux avec  l'artillerie  nécessaire;  a Gn 
de  s'attacher  de  plus  en  plus  le  duc 
dans  ce  moment  de  défection  générale, 
on  lui  promit  le  landgraviatd'  Alsace  et 
la  préfecture  d'Haguenau ,  pour  être 
érigée  en  principauté  d'empire ,  ré- 
versible à  sa  postérité.  Plusieurs  ar- 
ticles du  traité,  rédigés  d'une  maniè- 
re ambiguë ,  donnèrent  lieu  à  diver- 
ses interprétations  et  à  des  difficultés 
des  deux  parts.  Ce  fut  pour  y  re- 
médier que  le  duc  ,  après  avoir  fait 
prendre  des  quartiers  d'hiver  à  son 
armée,  dans  les  environs  du  duché 
de  Luxembourg  ,  vint  à  Paris ,  au 
mois  de  mars  i636.  II  obtint  que 
plusieurs  stipulations  fussent  ex- 
primées avec   plus  de  clarté  et  de 


(1)  G  alla*  lui-nièine  en  porta  le  iu^rment  qui 
suit  :  *  Ce»t.  «lit-il,  la  plus  belle  action  que  j'aie 
»  vue  de  nia  vie  ;  et  je  u'aurais  pu  croire,  cette  rc- 
»  trait*-  ténltblc  ,»  \e  n'en  «t»w  été  le  teiuoùi.  » 
♦ovex  17/i«toi>e  <!c :  f.mù»  XI II  , -car  W],Vw\. 
"I  .  pave  i«)H. 


SAX 

précision  ;  s'entendit  avec  Biche- 
lieu  sur  la  campagne  qui  allait  sVi  • 
vrir ,  et  pressa  l'envoi  de  la  solde. 
En  concertant  avec  lui  ses  plans,  et 
en  servant  ses  vues ,  il  ne  flattait  ce- 
pendant ni  ce  ministre  ni  ses  favoris. 
Un  jour  que  le  P.  Joseph ,  qui  enten- 
dait la  guerre  comme  un  homme  de 
son  état  peut  l'entendre ,  lui  mon- 
trait, sur  la  carte ,  les  villes  qu'il 
fallait  prendre  pendant  cette  campa- 
gne de  i636  :  Tout  cela  sertit  btem, 
père  Joseph ,  dit  Bernard ,  si  on  pre- 
nait les  villes  avec  le  bout  dm  doigt. 
De  retour  à  l'armée ,  il  alla ,  de  con- 
cert avec  le  cardinal  de  La  Valette, 
ravitailler  plusieurs  places  d'Alsace, 
et  faire  lever  le  siège  de  quelques 
autres.  Il  surprit  la    forteresse  de 
Hohenbaar ,  et  attaqua  si  vivemeit 
Saverne ,  qu'elle  se  rendit,  le  1 5  juil 
let ,  presque  sous  les  yeux  de  Gallas, 
qui  campait  à  Drousenheim.  Après 
ces  opérations ,  qui   achevaient  la 
conquête  de  l'Alsace,  le  duc  et  le  car- 
dinal voulaient  passer  le  Rhin  afin  de 
rejeter  Gallas  en  Souabe,  et  de  se 
joindre  au  landgrave,  àHanau  ;  mais 
leur  dessein  fut  traverse  par  les  or- 
dres du  roi ,  qui  les  rappela  ponrde 
fendre  ses  frontières ,  menacées  â-la- 
fois  par  les  Impériaux,  les  Espa- 
gnols et  le  duc  de  Lorraine.  Le  doc 
et  le  cardinal  rentrèrent  donc  en 
Lorraine.  Aussitôt  Gallas  passa  le 
Rhin ,  à  Brisach,  alla  se  réunir  aux 
Espagnols,  en  Franche  -  Comté ,  « 
marcha  vers  la  Bourgogne.  Trop 
faible  pour  l'arrêter ,  le  prince  û* 
Coudé  demanda  des  renforts  au  d* 
et  au  cardinal ,  qui  accoururent  tf* 
semble.  Ils  rencontrèrent  rennes»! 
près  de  Champtiuc ,  et  le  surirai 
au  coté  de  Dijon ,  pour  couvrir  cette 
ville  et  prendre  conseil  avec  le  prioet 
de  Condé.  La  position  avantagea* 
ta.ÇrtMa& ,  vac  une  montagne ,  et  s» 


S 


SAX 

forces  supérieures  empêchèrent  le 
duc  de  risquer  une  bataille.  Il  aima 
mieux  se  retrancher  en  face  des  Im- 
périaux. Ce  moyen  obligea  Gallas  de 
quitter  son  camp.  Il  se  porta  rapide- 
ment sur  Saint  -  Jean  Je  Losne.  On 
connaît  l'héroïque  résistance  des  ha- 
bitants. Secondes  par  la  rigoureuse 
diversion  de  Bernard  v  qui  avait  pé- 
nètre* les  desseins  de  Gallas ,  et  par 
le  comte  de  Raulzau,  qui  avait  intro- 
duit un  renfort  de  seize  cents  hom- 
mes dans  la  place ,  ils  forcèrent  les 
Impériaux  d  abandonner  le  siège  de 
cette  petite  ville.  La  faim ,  les  mala- 
dies, les  attaques  continuelles  du  duc, 
du  car  Jinaletde  Bautzau,  detruisircut 
la  majeure  partie  des  troupes  de  Gal- 
las, et  le  forcèrent  de  repasser  le 
Rhin ,  avec  dit  mille  hommes,  reste 
de  trente  mille  qu'il  avait  en  entrant 
en  Bourgogne.  Bernard  vint  ensuite 
s'emparer  de  plusieurs  places  de 
Franche-  Comté  et  des  Vosges  ,    et 

C't  ses  quartiers  d'hiver  aux  con- 
ï  de  la  Franche- Comté.  Le  mau- 
vais élat  de  ces  quartiers  et  le 
défaut  de  solde  occasionnèrent  de 
grands  mécontentements  parmi  les 
troupes  :  elles  se  livrèrent  à  de  tels 
«ces,  en  pillant ,  même  sur  le  ter- 
ritoire français,  qu'il  ru  résulta  une 
vive  mésintelligence.  Pour  en  pré- 
venir les  fichent  efl'ets,  et  a  lin  de 
concerter  avec  la  ruur  les  plans  de 
la  campagne  prochaine  ,  Bernard 
ae  reu'iit  à  Paris,  au  mois  de  fé- 
vrier 1(137.  I^  roi  lui  promit  nue 
somme  d'argent  pour  l'entretien  de 
Ara  troupes,  muyrunant quoi  le  duc 
•'engagea  d'entrer  le  plutôt  possi- 
ble ea  Franche  -Comté ,  et  de  la 
de  passer  le  Rhin  ,  conjointe- 
ment avec  un  corps  français  auxi- 
liaire, enfin  de  reporter  en  Allema- 
gne le  théJtre  de  la  guerre.  I)e  retour 
à  seo  armée  T  qui  campait  près  de 


SAX 


5y5 


Laugrcs,  Bernard  commença  ses  pré- 
para  tifs,  et  envahit,  dans  le  mois  de 
|uin ,  la  Franche-Comté  où  il  fut  re- 
joint par  le  corps  français  promis,  aux 
ordres  du  maréchal  de  l'Hôpital. 
Après  avoir  battu  Mercy,  lieutenant 
du  duc  Charles  de  Lorraine,  à  Grai  et 
à  Gy ,  sur  les  bords  de  la  Saône,  il  par- 
courut le  pays  en  se  rendant  maître 
de  toutes  les  places  jusqu'à  Moiitbc- 
liard.  Il  établit  de  grands  magasins 
de  vivres  dans  cette  ville  ,  passa 
eu  Alsace ,  et  parut  inopinément  sur 
le  Rhin,  à  la  Gn  de  juillet.  Ayant  éta- 
bli, pour  s'opposer  à  la  marche  de 
Jean  de  Werth  ,  qui  amenait  des  se- 
cours au  duc  de  Lorraine,  un  pont 
de  bateaux  ,  près  du  petit  village  de 
Rhinau,  il  Gt  passer  tes  troupes  dans 
le  Briscau ,  non  toutefois  sans  avoir 
assuré  la  défense  de  son  pont  par  de 
forts  retranchements.  Il  fut  vigou- 
reusement attaqué  par  les  généraux 
ennemis ,  Jean  de  Werth ,  Sa vclli  et 
par  le  gouverneur  de  Brisach;  mais 
il  sortit  toujours  victorieux  de  ces 
attaques,  et  ne  s'empara  pas  moins 
de  plusieurs  places  ou  Brisgau.  Ce 
fut  alors  que  les  ennemis  employè- 
rent toutes  leurs  forces  pour  l'empê- 
cher de  pénétrer  dans  la  Haute- Al- 
lemagne. Pendant  que  ces  forces 
augmentaient  ,  celles  du  duc  di- 
minuaient chaque  jour,  par  suite 
de  combats  continuels  et  de  mala- 
dies ,  et  par  leflèl  d'une  épicootie, 
'qui  réduisit  à  quelques  cents  che- 
vaux sa  belle  cavalerie.  Néanmoins 
il  s'était  tellement  retranché  sur  1rs 
deux  rives  du  Rhin,  aux  abords  de 
sou  pont,  qu'il  eût  été  di  flic  île  de 
l'eu  déloger,  m  la  négligence  du 
duc  de  Lmigucville  ,  en  Franc  he- 
Cnmlé,  n'eût  laitue  au  duc  Charles 
de  Lorraine  toute  lil»crté  d'attaquer 
Bernard,  et  de  le  pUeer  entre  deux 
feui.Cc  der  uict  «cUâu  <Lt  \vc 


5g6                 SAX  SAX 

dessein,  et  de  se  porter ,  avec  la  plus  lonel  et  du  comte  deFarstemberg, 
grande  partie  de  ses  troupes,  du  côté  furent  pris" ou  tués.  Parmi  kspri- 
de  Strasbourg  et  de  Benfeld  ;  mais ,  sonnters,  se  trouva  le  fameux  gené- 
n'y  trouvant  pas  de  quoi  vivre,  il  se  rai  bavarois  Jean  de  Wertb.  Pres- 
retira  dans  l'évêche'  de  Bâle  et  en  que  toute  la  cavalerie  et  l'infanterie 
Franche -Comté.  Pendant  son  ab-  qui  échappa  à  ta  mort  fut  prise, 
sence  ,  les  impériaux  s'emparèrent  et  passa  sous  les  drapeaux  du  doc 
du  pont  "de  Rhinau  ,  gardé  peu  soi-  Après  cette  brillante  victoire,  il 
gneusement.  A  la  un  de  janvier  pressa  le  siège  de  Rhinfeld  ,  qui 
i638  ,  et  par  un  temps  rigoureux  ,  capitula  enfin  le  aa  mars.  De  là  il 
le  duc  leva  son  camp,  et  parut  à  se  rendit  en  Brisgau ,  où  il  s'empara 
l'improviste  sur  les  bords  du  Rhin,  de  Fribourg  et  de  toutes  les  autres 
qu'il  fit  traverser,  près  de  Bâle,  à  places  ;  puis  il  conçut  le  dessein  d'at- 
une  partie  de  ses  troupes ,  sur  quel-  taquer  Brisach  ,  alors  une  des  pla- 
ques bateaux  dont  il  s'était  pourvu,  ces  les  plus  fortes  de  l'Europe: mais 
Ayant  surpris  les  villes  frontières  n'ayant  ni  assez  de  troupes  ni  asseï 
de  Seckingen ,  Waldshout  et  Lau-  d'argent  pour  une  telle  entreprise , 
feubourg ,  il  construisit  un  pont  sur  il  se  borna  d'abord  k  en  former  le 
le  fleuve  pour  faciliter  la  commu-  blocus.  L'empereur  et  le  ducdeBa- 
nication  ,  et  se  mit  en  mesure  d'at-  vière  réussirent  k  y  faire  entrer 
taquer  Rhinfeld  des  deux  côtés  quelques  vivres.  Ayant  réuni  des  tor- 
du Rhin.  C'était  alors  une  place  ces  considérables,  Ferdinand  111  or- 
de  grande  importance.  L'ennemi  ,  donna  aux  généraux  Gœtze  et  Si- 
ne supposant  pas  qu'il  fut  pos-  vellid'attaqucrleduc  dans  ses  ligne», 
sible  au  duc  de  tenter  une  nou-  Averti  de  leur  approche  ,  celui  ci 
velle  campagne,  et  encore  moins  le  renforcé  par  un  corps  français , sons 

Sassage  du  Rhin,  resta  tranquille  les  ordres  du  maréchal  de  Gucbriaot 

ans  ses  quartiers  ,  au   duché  de  et  du  jeune  vicomte  de  Turent* , 

Wurtemberg.  Il  ne  faisait  aucune  marcha    à   leur    rencontre ,  et  la 

disposition,  lorqu'il  apprit  les  pro-  trouva,  le  9  août,  près  du  vDlagr 

grès  de  Bernard  vers  le  Haut-Rhin,  de  Wittenwihr.  Il  engagea  sur-le- 

du  coté  de  la  foret  Noire.  Il  accou-  champ  la  bataille,  et  les  défit  coa- 

rut  en  hâte  pour  délivrer  Rhinfeld,  plètement avec  perte  de  leur  artillt- 

et  la  rencontre  eut  lieu  le  28  février,  rie ,  et  de  quelques  milliers  de  ch* 

Aussitôt  commença  un  engagement  riots  destinés  à  ravitailler  Brisack. 

assez  vif.  Bernard  voyant  qu'il  serait  L'empereur,  voulant  faire  un  dernier 

téméraire  à  lui  de  vouloir  lutter  con-  effort  pour  sauver  la  ville  qu'il  se 

tre  des  forces  supérieures,  se  retira  plaisait  à  nommer  Yune  des pierrti 

en   bon   ordre,  vers  Laufcnbourg.  précieuses  de  sa  couronneimpériak, 

Trois  jours  près ,  il  revint  en  force  envoya  de  nouvelles  troupes  au  nu- 

stirprendre  les  Impériaux ,  au  lieu  où  réchal  Goetze  pour  attaquer, conjon- 

il  avait  eu  la  première  affaire.  Ce  tement avec  le  duc  Charles  de Lorrai- 

fut   là  qu'il  donna  .  le  3  mars,  la  ne,  le  camp  du  duc  de  WeimariV 

fameuse  bataille  de  Rhinfeld ,  dont  tous  les  points. Mais,  soit  par  defo* 

il  sortit  si  glorieusement.  Tous  les  d'accord,  soit  par  jalousie,  le  duc  de 

généraux  et  les  officiers  ennemis  ,  Lorraine  ne  concerta  pas  ses  opera- 

à  l'exception  d'un  lieutenant  -  co-  tions  avec  Goetze,  et  entra  en  Alsace, 


SAX  SAX  S97 

urnrcndre  et  battre  seul  le  tant  le  retenir  dans  les  intérêts  de 
.nu.  Celui-ci  sortit  de  son  la  France,  crut  devoir  ménager  sa 
rc  une  partie  des  tronjKS  résistance.  Il  lui  lit  proposer,  par 
es  et  française! ,  et  ayant  le  comte  de  Giiëbriint,  de  laisser 
duc  Charles  près  de  Thann,  en  sou  pouvoir  Hrisach  et  les  autres 
bre,  il  le  mit  en  fuite.  Mais  villes ,  à  la  condition  de  donner  une 
;utrait-il  en  vainqueur  dans  déclaration  par  écrit ,  portant  qu'il 
[i ,  qu'il  fut  oblige  de  coin-  les  gardait  sou»  l'autorité  du  roi, avec 
l*  nouveau.  Le  maréchal  promesse  de  ne  les  abandonner  en 
;ait  reparu  avec  une  grande  d'autres  mains  v  que  par  l'ordre  for- 
vaut  les  retranchements  et  me!  de  Sa  Majesté  :  .si  le  duc  venait 
.1 ,  le  1  "1  ortubre ,  avec  une  à  mourir,  le  gouverneur  d'hrlach  de» 
L'iir  ,  qu'il  s'empara  de  plu-  vait  également  promettre,  par  écrit  , 
qu'il  allait  devenir  maître  de  garder  Biisach  pour  le  roi.  Ce  fut 
e  tout  le  camp ,  lorsque  le  sur  ce  terrain  que  s'établit  la  nouvelle 
rimar  fit  le»  deruiris  etloits  négociation  du  comte  de  (iiiébriant  : 
unir  le  courage  de  ses  sol-  clic  n'était  point  encore  arrivée  à 
exemple,  ses  exhortations,  son  terme,  lorsqur  le  due  résolut 
■rent  se»  troupes ,  et  celles  de  rentrer  en  campagne.  A  peine  a r- 
<  lui  de  (fuebnant  et  du  rivé  a  lluiiinguc ,  où  il  devait  faire 
le  Tuicnnc.  Se  précipitant  passer  le  Rhin  à  son  armée,  il  fut 
pjri.nix.rllc»  les  cillèrent  attaqué  d'une  lièvre  ardente  ou  pér- 
it des  retranche  meut  s  ex  té-  nicicusc,  qui  oMigra  de  le  transporter 
ils  .ivaicnt  emportée  l.'em-  le  jour  même  à  Ncubourg,  où  il  inou- 
t  ti-llf-rtn-iit  itiité  de  l'issue  rut  quatre  jours  apiit ,  le  |K  juillet 
i*  cette  entreprise,  qu'il  ôta  lOU)  ,  dans  la  trente •  sixième  an* 
iirlriiieiit  à  GoeUc  ,  et  or-  née  de  son  âge.  Cette  mort  impré- 
ie  nouvelle  attaque  qui  fut  vue  et  les  en  constances  dans  les- 
1  infiiirtueiise.  Ikivif  h  li-  quelles sctrouv.iit  le  prince  .ont  don- 
fiiniiif1  fut  eiilin  obligée  de  né  lieu  a  plusieurs  historiens  fran- 
le  Mj  deci  mhre.  Le  duc  ex-  çai%t  ..llrmimls  ctMiédois  de  soutenir 
.une  de  l.i  cniiveiiiiou  qu'il  qu'ille  n'avait  las  été  naturelle.  I-es 
wc  \r  gnuv erneur ,  iiouinié  uns  eu  ont  accusé  le  cabinet  de 
h;  il  substitua  ses  troupes  Stockholm  :  cette  opuiiun  manque 
itiiiMin.  1 1  >)aiis  le  gouter-  de  viai^emblame  :  li   mort   du  duc 

•  •fi  geuri.il  -  m.ijfir  1  Jean-  au  lieu  de  >rrvir  les  intérêts  de  la 
.iln  h  /".ce  i-fiin  .  XIII,  bue  le,  fjute  i!c  la  diicr*ion  qu'on 
1  r<iin|in'tf»  de  lîii«a<h  ter-  atte  11  Lut  de  lui  sur  le  Rhin  ,  arrêta 
e  hfllr  i  Minp.i^iie  île  iti  M  ,  eu  Ih'hème  les  pi  ogres  de  Haiiiiicr. 
.iqui -'Ir  |Si  icai.i  s'ctjit  nu-  Les  autres  ont  imputé  ce  crime  a  la 

*  de  trms  fuitricsscN  icpti-  cuur  d' r> pagne ,  ou  du  moins  a  ton 
rn .dde»,  rt  avait  gagne  huit  pimripd  ministre,  le  comte  d'CHi- 

II  ^e  poita  ,  au  rutnmcu-  van  1;  nuisit  tir  imputation  est  tout 

i*  ifi't|.<u  li  un  he  (À:  m  te.  ausM  p<u  pnd.dilc  .1  l'égard  de  l'Ks- 

frali  Lu  sou  arnuc,  et  en-  pépite  que  \is-a-u»  de  l'Auinrlif  : 

\i\v  fluite  iViit.ii  Lui  et  le  luui  le  m  onde>.ut  que  Irsduix  cours 

Je  Jnux.  litihiinu  ,  \  fit-  i^is^aient    de  cobicrt  dan*  ici  te  gwti 


5g8  SAX 

re;  et  il  est  certain  que  depuis  i638, 
l'empereur  s'efforçait  d'attirer  à  lui 
le  duc  et  son  armée  (2),  à  tel  point 
qu'après  sa  mort ,  l'agent  de  Ferdi- 
nand III ,  chargé  de  négocier  avec 
Bernard ,  continua  de  traiter  avec 
les  chefs  de  l'armée  Weimarienne  , 
tout  en  sachant  bien  que  ces  troupes 
étaient  à  la  solde  de  la  France.  Cette 
considération  doit  aussi  faire  rejeter 
l'assertion  consignée  dans  les  Sou- 
venirs du  comte  de  Caylus ,  pu- 
bliés à  Paris,  en  1806 , qu'un  moine 
espagnol  à  la  vue  de  l'échafaud  sur 
lequel  il  allait  subir  la  punition  d'au- 
tres crimes  ,  se  serait  confessé  d'a- 
voir fait  mourir  le  duc  par  ordre 
du  comte  d'Olivarez.  Enfin  une  troi- 
sième accusation  fait  planer  le  soup- 
çon de  cette  mort  sur  le  cardinal  de 
Richelieu  ;  mais  les  recherches  faites 
sur  l'état  de  la  négociation  du  maré- 
chal Guébriant  établissent  qu'elle  pre- 
nait  une  tournure  favorable  aux  vues 
du   ministre  de  Louis  XIII  ,  qui 
d'ailleurs  avait  assez  de  ressources 
dans  l'esprit  pour  n'être  pas  obli- 
ge d'appeler  l'empoisonnement  au 
secours  de  sa  politique.  D'ailleurs  il 
est  constaté  qu'en   moins  de  deux 
jours,  une  maladie  semblable  avait 
enlevé  plus  de  quatre  mille  hommes 
du  camp  du  duc  Bernard.  Sa  mort 
fut  une  perte  immense  pour  le  parti 
protestant  et  pour  ses  alliés.  Après 
Gustave  Adolphe ,  qu'il  avait   pris 
pour  modèle,  et  dont  il  était  l'é- 
lève,  il  fut  le  général  le  plus  ac- 
tif, le  plus  habile  et  le  plus  vail- 
lant de  son  temps;  il  ne  lui  manqua, 
qu'une  plus  longue  vie  pour  atteindre 
son  modèle,  peut-cire  même  pour  le 
surpasser.  Possédant  au  plus  haut 


SAX 

degré  le  secret  d'une  résolution  sou- 
daine ,  aucun  danger  ne  l'arrêtait  :  il 
était,  dans  les  batailles  comme  dans 
les  moindres  engagements  ,  le  pre- 
mier à  donuer  l'exemple.  Père  de  ses 
soldats,  il  pourvoyait  à  leurs  besoins 
avec  une  attention  constante  :  aussi 
possédait-il  leur  confiance ,  et  pou- 
vait-il compter  à  tel  point  sur  leur 
affection  que  jamais  la   supériorité 
numérique  de  ses  ennemis  ne  put 
l'intimider.  A  partir  de  la  bataille  de 
Lutzen ,  il  vit  accourir  sous  tes  dra- 
peaux uue  foule  de  jeunes  gentils- 
nommés  ,  qui  venaient ,  comme  sim- 
ples volontaires  ,    se  former  à  ses 
école  au  grand  artde  la  guerre.  Chatte 
et  religieux ,  il  eut  avec  Scipios  et 
Bayard ,  ce  double  trait  de  ressem- 
blance :  jamais  il  n'allait  an  combat 
qu'il  ne  se  fût  mis  à  genoux  en  pré- 
sence de  ses  troupes ,  et  n'eut  invo- 
qué le  dieu  des  armées.  *  A  la  bra- 
»  voure  du  soldat ,    dit   Schiller  , 
»  Bernard  joignait  le   coup -d'ail 
»  calme  et  rapide  du  général;  au  cou- 
»  rage  réfléchi  de  l'âge  m ûr.la fougue 
»  de  la  jeunesse  ;  à  l'ardeur  faroucie 
»  du  guerrier ,  la  dignité  du  prince, 
»  la  modération  du  sage ,  la  délia* 
»  tesse  de  l'homme  d'honneur.  J* 
»  mais  abattu  par  l'infortune ,  il  * 
»  relevait  du  coup  le  plus  terrible. 
1»  avec  autant  de  promptitude  q* 
»  d'énergie.  Son  génie  a  m  bi Deux  k 
»  portait  vers  un  but  élevé  que  pcit- 
£  être  il  n'eût  pas  atteint  (3);  mais 
1»  les  hommes  de  celle  trempe  tft 
»  d'autres  règles  de  conduite  qw  k 
»  vulgaire.    Plus  capable  qu'aocio 
9  autre  d'exécuter  de  grandes  choses. 


(a)  Ce»  cffirli  étaient  rain*;  et  le  canliiwl  «le  Ri- 
ilivlieu,  (hua  m»  Mémoires  (tom.  X,  u.  3a«)  rend 
justice  à  la  loytuU-  du  duc  cl  «  ta  GdélUé  aux  rnga- 
l  '-ineuU  ctutrac-tcta^ttcU  cou. 


(3)  Schiller  fait  mi  âoutt  «notion  m  •■«?«* 
tribut  au  duc  de  Wi-imar ,  après 1* priée  de  ■«■■• 
dYpoiiMT  la  prino  Me  Amélie  de  li«nan ,  rm*  *f 
landgrave  d«  Hase  .  et  eu  rêaniMaerf  levr*  a**** 
tes  respective» ,  de  former  en  AUruacne  ■**  F"** 
saoce  d'Autant  plus  imposante,  q»*dlr  rât  eti  a> 
Y&yk  car  une  force  aoûîtaire  bien  conduite. 


I 


SAX 

»  son  imagination  semblait  5e  faire 

•  un  jeu  ors  projets  les  plus  auda- 

•  cicin.  Bernard  apparaît  à  nos  yeux 

•  dans  les  temps  modernes  v  comme 

•  un  beau  modèle  de  ces  siècles  vi- 
■  goureui ,  où  la  grandeur  person- 

•  nelle  avait  encore  quelque  pris , 

•  où  la  valeur  donnait  des  états  ,  et 

•  où  les  vertus  des  héros  élevaient  un 

•  chevalier   allemand   sur  le  trône 

•  impérial.  »  Le  comte  Gualdo  Pno- 
rato  dit  du  même  prince,  dans  un 
oavrage  sur  les  guerres  de  ce  temps 
là  :  »  Il  avait  la  figure  agréable,  le 
m  teint  brun,  la  taille  bien  prise  et  bien 

•  proportionnée;  il  était  leste, agile 

•  et  très-robuste.  Il  n'avait  d'autre  do- 

•  faut  qu'une  excessive  vivacité ,  qui 

•  souvent  ,  en  s'exaltant  ,  le  faisait 

•  sortir  des  bornes  de  la  modération , 
'"    »et  convertissait  chez  lui  la   har- 

»  diesse  en  audace ,  et  celle-ci  en  téiné- 

•  rite  ».  Cependant  a  l'exception  de  la 
-    Bal  heureuse  a  (Ta  ire  de  ïS'ordlingc  n , 

dont  la  perte  peut  être  attribuée  à  «a  té- 
1  Mérité,  il  se  montra  toujours  prudent, 
1  et  sortit  constamment  victorieux,  de 
«Iles qui  «m«  irent  11  bataille  de  Lcip- 
âg-  Ce  fut  particulièrement  dans  la 
mémorable  campigur  de  iûlH  qu'il 
fit  voir  son  habileté  et  ses  savantes 
ibinaisons.  Jusqu'ici  ,  le  hrros 
■  seconda  le  mieux  les  vastes  |>ro 


SAX 


Soi) 


Kde Richelieu ,  qui  prépara  ledévc- 
pemeut  de  ceux  de  Lmiis  XIV  v 
ttiui  enfin  qui  contribua  â  s.mvcr  la 
France  d'une  inv.i»i>n  par  l'ancau- 
^iftsrment  dc«  anm-rs  de  fj.jll.it  et  de 
Jean  de  Wcrtli ,  pn-sq  le  uuMiu  ■lan» 
jm»  biographies  .  n'ut.tit  pi*  iiiènir 
^u    d'historien  dan*   <a    ]  itnr.   I.e 
grand    duc  régnuM  de  YVciinir  vi 
réparer  cet  uubli  :  p  ir  sc%  nrdrrs .  le 
dWctcur  Rocse  ,  recueille  dm*  !•■»  lu- 
Miothéques  et  1rs  dépôts  piihli-  «  te 
rCarupc,  tous  les   iîo<  ururiii*    q  ji 
■rraent  \r  dur  fVn>rJ  ,  en  »ortr 


que  bientôt  nous  devrons  a  la  muni 
ncence  éclairée  de  S.  A.  H. ,  et  a  sa 
vénération  pour  la  me  moire  de  son 

§rand  oncle,  une  histoire  complète 
'un  des  princes  qui  ont  le  plus  fait 
honneur  a  sa  mai* on.        (i — *— m>. 

SAXKWKlMARvANNL-Aaû.ir, 

duchesse  ni:  ^ ,  lillr  du  duc  Charles 
de  Bruns  wirk  -  Wolfenlmttel  (  i) , 
née  le  j  \  octobre  i  -3c) ,  morte  le  i  u 
avril  1807.  /'iuf:  Aullik,  II.  0, 

SAXIUS.    /'.Sax. 

SAXO  (iR AM  M AlICUS,  ou  le 
grammairien,  historien  danois ,  flo- 
rissait  sur  la  fui  du  douzième  sièrlr. 
Sa  vie  est  peu  connue.  Il  était  né  en 
Scia  11  de  «aiincfaniillc  distinguée.  On 
ne  sait  si  le  surnom  de  /.on pu  s ,  qui 
lui  a  été  donné  ,  vient  de  .sa  famille 
ou  de  SA  taille;  quant  â  celui  d# 
Grammaticus ,  cVm  par  «on  érudi- 
tion qu'il  l'a  mérité.  Il  était  secrétaire 
d'Axel  ouAbsalori,  arrhevi'quc  de 
Luud  ,  â  qui  l'histoire  du  Danemark 
a  de  si  grandes  obligation*;  /'.  Ah- 
sai.on  ;.  O  fut  ce  prcl.it  qui  exhorta 
S  1x0  et  S uéii on  Acgcseii  ,  i  errire 
Tliistoire  ,  et  il  rtijilit  i  Soroi-  un 
couvent  de  Hciirdirtiiisrliar^rs  prin- 
cipe lr  meut  de  la  irdirtiou  des  An- 
mies  \\r  l'Iiisloire  coiilnriporaiiie. 
On  ne  «lit  m  le  Sno,  picvôl  de 
Ririkildc,  q<i'Abviloii  rnvoy.i  a  Ta- 
ris ,  et  pu  .1  *n:i  retour  a  in  nia 
ru  D-HM-ruar k  l'ai  du*  (•nill.iurur  , 
aiHM  qu'il  est  «lit  1ms  l.i  tir  d'Ah- 
vilmi  ,  rst  \r  iiit'riir  ijif  Sis»»  |i» 
frr-imiii.imi'ii.  (.r|«n  n  uiiHirut  \<t% 
t  t"J  ,  «(  fut  •  u\t  \i  li  îi»i%  l.i  •  ithé 
dr.lîr  i\v  Kitkllli* ,  1  i  [il  \' iriiiirrjif 
Hl'lpir-r  q  i'il  ill  1  lut  pni.lt  S4\'t 
»  »f  rrli  lue  p  tf   *«,,,  |,i  *fi,«fr  1  ,Uu»   du 


l  •■■ 

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•m   V.  -— 


%         »  ■ 

.  •    I    -• 

1 


SAX 

is  ce  titre  :  Danorum 
iwmque  historiée  stilo 
Sa  tone  grammatico  ab- 
i  3oo  annns  cnnscriptir  , 
imum  literaria  seiie  il- 
tersissime  imprrssœ  ,  1 
.  \j  Histoire  de  Si xo  fut 

*  à  Bàlc,  en  i  jJ  J  ,  par 
'I.  ;  puis  a  Francfort,  par 
r>7<)%  in  fui.  Le  Danrmark 
i  l.i  convenance  qu'il  y 
server  ainsi  la  mémoire 
ien  fini  lui  faisait  autant 
,  et  dont  l'ouvrage  avait 
»is  iiii|irime'  dans  l'étran- 
iit'ph.iuiiis  se  chargea  des 
mi  et  plusieurs  grands 
poiirvniriit  aux  frais;  et 

que  parut  l'édition  de 
r.  Grain  m.  Historié  tia- 
w/,  H>  1 1 .  in-fnl.  l/cili- 
i>oiiit  de  m.iiuiMTits  a  col- 
les deux  sur  lesquels  il 
ivant  été  brûles  dans  un 

• 

nais  il  rendit  cette  édition 
par  «1rs  >'otes  qui  furent 
tvs  «i* parement  sous  rc  ti 
irj  Joh.  Strpharui  Notce 
m  //i  s  t  oriam  Dame  a  tn 
ram.  unà  cunx  proie  gnme» 
lem  notât,  Soroe,  ifij""». 
avait  donné  un  avant-goût 

•  rei-f  s  .\ottr  ac  emenda- 
uMliss.  rtrtim  Panirar. 
Saxon.  Lrvdc.  îtîï-,  in- 
-s  pn»  léonin  eues  .Stfpha- 

.imp!euirut  de  l'hiMnirc 

e  .S.ixo  .  de  Sun  *î\!r,  t\r 

fi  v  «  »  r  ^  I  p  I  r  •  ni   ilrf.imr  ib'e 

rr»lr  »i«n  mi*  r  !,;»■  ' %'s  pr  m- 

.iii'".    I.»  *  N-.ji  *  ,  ii|i  nu  s 

,    «-i  !.<ii>  i-«»i  i  t    Y    ti  \  v 

'  «  m  irk      «  t   p  ir  ili  •»  ub- 

p'  iln|i  piqurs  tirs-uti'i  *. 

Kl"f/  ,     dius    l'c  litïon 

i  île  Saxo  ,  !,cipng.  t  --  i  , 

IL. 


SAX  Goi 

in-4°.  ,  également  avec  des  Prolé- 
gomènes et  des  Variantes  ,  blâ- 
ma Stephaniiis  d'avoir  hissé  échap- 
per beaucoup  de  fautes  .  et  d'avoir 
montré  trop  de  m  lui  né  a  lYgaid  des 
contes  superstitieux  de  l'historien 
danois.  Au  reste  ,  Kloti  a  donné 
à- peu- près  l'édition  de  sou  prédéces- 
seur. On  a  nue  bonne  traduction 
danoise  de  Saxo,  par  André  Soef- 
frinssou  t  Ycdel .  ir»7r>,  in -fol., 
roi  m  primée  à  Copenhague  ,  i(>io  , 
in- fol.  Ia»  professeur  Badcn  en  a 
extrait  les  mots  rt  ion  mures  danoi- 
ses, qui  ont  vieilli.  (Sj  mb'da  ad  au- 
gendas  lingufr  verenacuhr  copia** 
ùax.  gramm,  interprétations  Vél~ 
leianà  Copenhague  ,  i-8o  v  in- 
4°.;  Un  petit-fils  de  Vcdel,  nom- 
mé Jean  Lanrciitsrit ,  entreprit  une 
éilition  de  la  traduction  de  Saxo,  avec 
desuo  tes  et  des  gravures  ;  mais  il  n'en 
a  paru  qu«*  le  premier  livre  t  !  Z'r>»  ez 
L.u  m.*TZL*;.  Une  autre  traduction 
danoise  fut  publiée  i  Copenhague,  en 
ici  Va  ,  in- 4°.  ;  et  M.  (îrmidvig  en 
donna  mie  troisième  à  Copenhague, 
iHitjctanti.  suiv.,  in  4°.  A  la  tête 
du  premier  volume,  le  traducteur  a 
mis  un  Discours  préliminaire  très* 
étendu  ,  où  il  discute  le  mérite  de 
l'historien.  Thomas  (ih^vsmar  , 
moine  d'Odensée  ,  avait  composé , 
en  i  }3i  ,  un  abrégé  de  l'histoire  de 
Saxo ,  qui  aété  m*éré  par  l*uig*  berk 
dans  lrtom.  inii*%e^.s'f  r  ptnrrtre>um 
Dante.;  il  rr.  avait  p.iru  um- tra  Inr- 
tiiui  «n  li  n  -  .i!lriu4U  I ,  sns  li  lin 
du  .pi1:  .•■•  in»'  *lë«  h  .  On  i  ruriiir  i  u- 
ti'ir  ■  //i-J-  iti  i-rni'ua  l'hn  j  wni 
.St*  i  m .  •  .i  tn  nr  »  rijt-i  ,  au'u'r 
Ju4 .  \l..t'i  /,-  \\  ■•  f  f.j,  ,  -,».S, 
,  •  '  /<•'■<•.'■.  »  »»  'i  t  '.ii.it  ,  ..  f!.,. 


» 


r#*  ri.*.;i  nutit.  \t  t  lu  t,.nattn* 
lihrïs ,  lectt  a  Hillirhio  H  eith**\w% 
Lriprig,  l'ii 7  ,  in  S*.  S..xo  a  été 
utile  aux  portes  et  A'vUwvx  vkT^vcvVVx- 


SAX 

nois  t    sous   ce  litre  :  Danontm 
fi: fum  heroumque    historia»     slih 
élégant  i  à  Sa  i  une  grammatico  ab- 
kinc  supra  3oo  annos  cnnscripttP  , 
et  nunc  primum  litcraria  série  il- 
luttratir  ,  tersissimè  imprrssœ  ,   i 
Toi.   in-fol.  L' Histoire  de  Sixo  fut 
réimprimer  à  Bile,  en  1 134  *  Par 
Bebel ,  in-ful.  ;  puis  k  Francfort,  par 
Wechrl ,  i  S-jtî,  in  fui.  Le  Dam-mark 
sentit  enliu  U  convenance  qu'il  y 
avait  à  conserver  aussi  la  mémoire 
d'un  historien  nui  lui  faisait  autant 
d'honneur  ,  et  dont  l'ouvrage  avait 
été  trois  fois  imprime'  daim  l'étran- 
ger. S.- J.  Steph.iiiius  se  chargea  des 
note»  ;  le   roi   et   plusieurs    grands 
seigneurs   pourvurent  aux  frais  ;  et 
c'est  ainsi   que   parut    l'édition   de 
Soroe:  Sur.  Qram  m,  Htstnriir  da- 
me* librixri.  HiJ  J .  in-fol.  L'edi- 
Drur  n'eut  point  de  m. m  usent  s  .1  rol- 
lâtionnrr  t  les  deux  sur  lesquels  il 
comptait  ayant  éle  brûlés  dans  un 
incendie;  mais  il  rendit  cetic  édition 
précieuse  par  des  Noies  qui  furent 
Aussi  publiées  séparément  sous  rc  ti 
tre  :  Slephanî  Joh.  Stephanii  \otœ 
mberiorrs  in  Ilistoriam    Damcam 
Jaxonit  Gram.unà  cumprt*le»ome. 
Muadeattlcm  nota*,  Soroe.  ifij"). 
I/auteur  en  avait  donné  un  a  vaut  joût 
*uds  ses  11  rêve  s  .Yucip  ac  emenda- 
éiomes  in  nobiltss.  rertim  Ihmicar. 
JCftptorcm  Saxon.  Lrvdc.  i<h-,  in- 
19.  Dans  ses  prolégomènes  .Strpha- 
aias   traite  amplemnit  de  l'histoire 
littéraire  de  Sjxo  .  dr  son  st\lr.  d«* 
l*o  pi  ni  011   f,ivnrjlilf  ni   ilrf.is  t.r  .«bV 
4111  ont  porte*1  de  m>iihip  r.i^r  \v%  tu  in- 
cipau\  *a\jni*.    I.<*  Nuits,  pli-nu  s 
«fVro'lition  ,    «'iLiin  loxitit    '»■    tixîr 
par   t\r%  ii-usi  i^iifii:i  n:«  «i;i  lit  u»  i- 
ge*  du   Di'.fiitrk      it   pir  ilts  ul>- 

SCTVjflun*  pl.||it|i  ^Upli's  tli'S-ntl'i  %. 

Ce  Déniant   Klof/.  ,     «lins    l'é  li:iun 
qti  il  donna  de  Sa  10 , 1/Tiprij;,  1771, 

XL. 


SAX  Goi 

in-4°.  ,  également  avec  des  Prolé- 
gomènes et  des  Y  .mantes  ,  blâ- 
ma Stcphauios  d'avoir  I  tissé  échap- 
per beaucoup  de  finies  .  et  d'avoir 
montre  tropde  cr;  lulné  a  IVg.nd  des 
contes  superstitieux  de  l'historien 
dauois.  Au  reste  ,  Klotz  a  donné 
à- peu  -  pris  l'é  li  lion  de  sou  prédéces- 
seur. On  a  une  bonne  traduction 
danoise  de  Saxo  ,  par  André  Soef- 
frinsson  ,  Vedrl .  1W1,  in  -  fol.  f 
rampriruée  à  Copenhague  ,  i(ho, 
in- fol.  Le  professeur  Bail  en  en  a 
extrait  les  mois  vl  tournures  danoi- 
ses, qui  ontvirilli.  (S>  mb'daad  au- 
gendas  lingue  verenacuLe  copiai 
•>ajr.  gramm.  interpretalione  /"irf- 
leianà  f'.o  peu  lia  g  ue  ,  i~Ho  ,  in- 
4°.  L'n  petit-liU  de  Vedel,  nom- 
mé Jean  Laurent  se  ri ,  entreprit  une 
édition  de  la  tr  jduction  de  Saxo,  avec 
de>  iiotcscldr*  j;r.ivurcs  ;  mais  il  n'en 
a  paniqur  le  premier  livre,  \  t'oyez 
L.\rni. jtf.lv-  L'nr  autre  traduction 
danoise  fut  publiée  1 C «oprulugiie,  en 
itiVa  ,  in-4"'i  <"i  M.  Ciniiidvig  en 
donna  une  troisième  a  (iuprnh.iguc, 
iHiçietann.  suiv. ,  in  4°.  \  l.i  tête 
du  premier  volume,  le  traducteur  a 
mis  un  Discours  préhmui.iire  très-* 
étendu  ,  où  il  discute  le  mérite  de 
l'historien.  Thomas  (ihrvsmar  y 
moine  d'Odrnsér  .  avait  ru  m  posé, 
en  1  |3i  ,  un  abrégé  dr  l'histoire  de 
S.iv»,  qui  a  été  niM-re  p.ir  l.ui^'lieck 
d.ms  letoin.  iiil-^r^.s'i  r  ftttr.  ircum 
//iiriir.  ;  il  ri:  .iv.nl  |i,i|i|  urirtu  Inr- 
f î ■  ■  :  1  1 11  !■  »*  -  i'l»  i:i.in  |  ,  \cis  II  lin 
du    l'i'::/1!  fil ■-  »!<■■  Ii  .  On  1  t  l'i-nrr  l  U- 

h'ir  :  llt*i     u:  ;r»i.'fi,i  //if|  f-runi 

.N.-M  ni»  1  .1  m  M  •  t.jl  1  .  fjfj.'itrr* 
./..i-.  »/  rfi  /•■  W  ■•  .  i^  1  *»».S, 
l-  ■  |  '..••/•"  <■/■»«'»!  f  ■  :  t..»..  ■.  fin- 
rr  fi  .».;i  »M  < •  ' .  \ >  /  iu  /••fiiiijiffi 
li  f  tris,  lecli  à  M'iHichtti  /l  rslh**fu\ 
Leiprig,  I'»i7  ,  111  S1.  S.1X0  a  été 
utile  aux  portes  et  a'iteun  tlramati- 

38  • 


602 


SAX 


qaes.  On  sait  que  Shakspeare  a  pris 
chez  cet  historien  le  sujet  de  Hamlet. 
Récemment  les  poètes  du  Nord  onjt 

5 résente ,  d'une  manière  poétique  ou 
ramatique ,  plusieurs  aventures  tou- 
chantes ,  racontées  par  le  secrétaire 
de  l'archevêque  Absalon.  Reiiuer  a 
publié  une  Dissertation  De  vitd  et 
scriptis  Saxonis ,  Helmstadt ,  1762. 
Langcbck  a  inséré  dans  le  Recueil 
de  ses  Sciiptor.  /fer.  Danic.  un  éloee 
de  Saxo  ;  Nyerup  a  donné ,  dans  le 
tome  11  de  son   Tableau  historique 
et  statistique  de  Vètat  du  Dane- 
mark et  de  la  Norwége ,  une  Notice 
bibliographique  sur  le  même  histo- 
rien ;  nous  en  avons  beaucoup  profité 
pour  cet  article.  La  discussion  de 
P.-E  Millier  au  sujet  des  matériaux 
employés  par  Saxo ,  discussion  men- 
tionnée plus  haut ,  forme  la  première 
Fartie  de  ses  Recherches  critiques  sur 
histoire  des  traditions  danoises  et 
norvégiennes,  Copenhague  v  i8?3  , 
in-4°.  (en danois  ).  D— g. 

SAXTORPH  (  Matous  ),  méde- 
cin danois  ,  naquit,  en  17/J0 >  à  Mei- 
mp  près  Holstebroe.  Ayant  perdu, 
eucorc  enfant ,  son  père  et  sa  mè- 
re, il  fut  élevé  par  des  parents, 
ainsi  que  par  son  frère,  qui  le  plaça 
dans  une  maison  où  il  était  lui-même 
instituteur.  Saxtorph  fit  de  bonnes 
éludes ,  surtout  en  philosophie  et  en 
médecine ,  et  soutint ,  en  1762 ,  une 
thèse  De  doloribus  parturientium ,  à 
laquelle  il  fît  succéder  ,  deux  ans 
après ,  une  autre  Dissertation  de  la 
naissance   naturelle   et   parfaite. 


SAX 

Aytnt  été  reçu  docteur ,  il  obtint  Ai 
roi  la  faculté  de  voyager  pour  te 
perfectionner  dans  son  art.  Il  em- 
ploya trois  ans  à  visiter  les  hôpitaux, 
et  à  fréquenter  les  cours  des  méde- 
cins et  chirurgiens  1rs  plus  habiles 
d'Allemagne  et  de  France ,  et  revint 
parla  Hollande  en  Dannemark,  où 
il  se  distingua  dès-lors ,  surtout  en 
qualité  de  médecin  -accoucheur.  Il 
soutint,  en  1770 ,  une  thèse  Dedir 
verso  partu  où  dwersam  capitis  ëè 
pchim  relationem  rnutunm.  Peu  de 
temps  après  il  fut  nommé  accou- 
cheur à  l'hospice  de  Copenhague, 
puis  professeur  à  ruuiversité  ;  et  en 
1784,1c  roi  le  créa  conseiller  de 
justice.  Il  publia  encore:  De  ta 
forcipis  ad  extrahendum  caput  por- 
tas incarcération ,  1775;  De  uten 
hœmorrhagiis  curatis ,  1780;  puis 
un  Abrégé  de  Vart  des  accouch* 
ments  ,  à  l'usage  des  sages  femme 
(en  danois  )  ,  179a  ,  in-8J.  On  loi 
a  reproché  d'avoir  mis  dans  ce  Ma- 
nuel trop  de  théorie  et  d" hypothèse; 
subtiles.  Saxtorph  est  mort  en  1800. 
—  11  ne  faut  pas  le  confondre a«e 
Jean-Silvcstre  Saxtorph,  qui,  vente 
même  temps,  a  publié  quelques  oum> 
ges  sur   les   accouchements,  enttt 
autres  un  Examen  de  divers  instnt 
ments   emplyés    aux    accouche* 
ments ,  ouvrage  dans  lequel  on  re- 
commande l'usage   du  forceps  » 
qu'il  a  été  améliore  par  Fried ,  ma* 
en  y  ajoutant  des  bras  à  la  Lerrri, 
et  un  manche  comme  dans  celui  « 
Smellie. 


FIN   DU   QUARANTIEME  VOLUME. 


Ul?o\  LlHKAKY 


I  •.inrr.it  t  i  nlli-ili«in 
l*iu  •  li.ii.rii  m  J  *8  -l .: