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Full text of "Bollettino della Società di studi valdesi"

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AUG  io  m\  1 

PER  BX4878   .B64  no. 127-130 

Bollettino  della  Società  di 
studi  valdesi. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 
in  2014 


https://archive.org/details/bollettinodellas1271soci 


ANNO  XCI  N.  127 


BOLLETTINO 


DELLA 

SOCIETÀ  DI  STVDI 
VALDESI 


GIUGNO  1970 


Une  famille  vaudoise  du  Piémont 
du  XIVe  au  XIXe  siècle 


(Documents  recueillis,  présentés  et  commentés 
par  Beatrice  Appia 
Deuxième  partie:  les  Appia  du  XIIP  au  XIXe  siècle 


C'est  dans  les  Archives  de  la  commune  de  Luserne  que  I  on 
trouve  la  trace  des  descendants  des  notables  catholiques  Appia  dans 
les  personnages  d'Henri  et  de  Laurent  Appia. 

Henri  était  né  avant  1635,  année  de  la  mort  de  son  père  Jean  Do- 
minique Appia,  le  nom  de  sa  mère  est  inconnu.  Il  descendait  du  ca- 
pitaine Jean  Appia  de  la  Tour  par  son  grand  père  Barthélémy  époux 
de  Pétrina  Beone.  Devenue  veuve  le  10  mai  1621  cette  dernière  éleva 
ses  4  enfants  mineurs  et  se  remaria  avec  l'alchimiste  Roero  en  1632. 
Au  décès  de  son  fils,  en  1635,  à  nouveau  elle  éleva  les  orphelins  Hen- 
ri et  Domenica.  Henri  exerça  le  métier  de  tailleur,  était  sacristain 
et  Conseiller  de  Commune  et  faisait  partie  de  la  congrégation  des 
«  Blancs  Manteaux  ».  Il  hérita  de  la  maison  de  Roero  son  beau  père 
que  celui  lui  laissa  quoique  catholique  par  testament  du  20  avril  1652. 
tandis  qu'il  léguait  ses  biens  aux  pauvres  de  la  Religion  et  aux  pas- 
teurs. En  1675  Henri,  (marié  et  père  de  5  enfants  dont  deux  mou- 
rurent jeunes),  reçut  encore  100  livres  des  dettes  arriérées  —  con- 
tractées en  1614  par  la  famille  Parander  auprès  de  son  aïeul  Jean 
Appia  de  la  Tour.  Après  cette  date  on  perd  sa  trace. 

Laurent  Appia  descendait  du  notable  Boniface  Appia,  marié  à 
Françoise  Appia  allias  Crespo,  qui  était  le  frère  et  le  collaborateur  de 
l'antique  notaire  Antoine,  ayant  fondé  son  étude  vers  1550  ou  1560. 
Boniface  Appia  cet  aïeul  mort  en  1615  fort  âgé,  avait  laissé  trois  fils: 
Jean,  Giaffredo  et  Michaelle.  Giaffredo  eut  un  fils  nommé  Boniface 
comme  le  grand  père,  qui  fut  le  père  de  dit  Laurent.  Quand  mourut 
Boniface,  Laurent  eut  comme  tuteur  Lorenzo  Crespo  dit  Appiotto 
en  1636. 

Il  fut  arbitre  de  la  commune  de  Luserne  selon  un  acte  de  1652  et 
participa  à  l'administration  de  cette  commune  entièrement  catholi- 
que comme  fonctionnaire  municipal.  Vers  la  fin  du  XVIIe  siècle 
aucun  Appia  catholique  n'existait  plus. 


—  4  — 


Barthélémy  Appia  et  Marie  Sarret  morts  en  1686  dans  les  pri- 
sons avaient  laissé  deux  enfants  que  l'on  converti.  Il  s'agit  de  Barthé- 
lémy soldat,  qui  né  en  1676  participa  comme  capitaine  au  siège  de 
Turin  en  1706  et  guerroya  avec  les  régiments  vaudois.  Il  se  confond 
avec  son  homonyme  et  cousin.  Sa  soeur  également  convertie  épousa 
Nicolas  Gualino  et  résida  à  Turin.  Elle  céda  ses  droits  paternels  et 
maternels  par  acte  notarié  le  9  novembre  1700  au  Sieur  Gosso  pour 
100  Livres.  C'est  tout  ce  que  nous  savons  sur  cette  descendance. 

(Nous  allons,  à  partir  du  XVIIIe  siècle,  classer  les  Appia  en  trois 
branches,  issues  des  trois  fils  du  couple  Daniel  Appia  -  Constance 
Vertu,  mais  pour  conserver  l'unité  historique  des  événements  nous 
suivrons  l'ordre  des  générations  contemporaines,  allant  d'une  bran- 
che à  l'autre). 

Première  branche. 

Jean  Barthélémy  Appia  fils  aîné  de  Daniel  naquit  à  St.  Jean 
en  1667.  Dès  que  les  prifisons  de  Pignerol  s'ouvrirent,  les  enfants  vau- 
dois âgés  de  plus  de  dix  ans,  furent  arraché  à  leurs  parents  et  envoyé 
à  Fossano,  ou  ailleurs  pour  être  converti.  On  sait  qu'il  fut  converti. 
(Avoir  son  converti  était  à  la  mode  dans  la  catholicité,  on  en  faisait 
des  larbins).  Dès  son  retour  d'exil  fin  1690  ou  début  1691  sa  mère 
le  réclama.  Il  fit  quelques  années  d'études  à  Lausanne  en  vue  de 
devenir  maître  d'école  vaudoise.  ce  qui  demanda  son  abjuration 
officielle  eu  1697.  Il  se  maria  avec  Marie  Gautier  et  devint  beau-frère 
de  Vincent  ARNAUD,  (fils  d'Henri  qui  avait  épousé  la  soeur  de  sa 
femme).  A  la  mort  des  parents  Gautier  aux  Coppiers  supérieurs  dont 
Barthéleinv  et  sa  femme  habitèrent  la  maison,  il  fut  décidé  vers  le 
12  février  1697  qu'il  fallait  reconstruire  le  temple,  lors  d'une  réunion 
des  Anciens  de  l'Eglise  d'Angrogne  qui  se  fai-ait  chez  eux.  Ainsi  tous 
les  vaudois  participèrent  à  la  reconstruction  du  temple  des  Coppier- 
qui  fut  près  d'être  achevé  en  1707.  La  vie  tie  Barthéleinv  est  ainsi 
liée  étroitement  à  celle  de  ses  compatriotes.  La  vie  de  sa  famille  ap- 
paraît dans  les  actes  notariés  tel  celui  du  13  mai  1710,  qui  nous  ap- 
prend le  décès  dp  Daniel  en  1689.  «  depuis,  sa  veuve  administra  les 
biens.  Puis  à  cause  de  la  guerre  entre  son  Altesse  e  ties  Français  en 
1690.  les  bois  furent  brûlés,  dépeuplés,  les  vignes  dissipées,  le  édifices 
briilés.  Elle  a  remis  tout  en  état  et  a  payé  les  dettes.  Elle  l'a  fait 
et  peut  rendre  des  comptes  par  voie  de  justice.  Elle  donne  le  reste 
créditeur  de  Livres  1200  et  [dus.  Si  ses  enfants  font  division,  c'est  au 
dommage  d'elle  et  île  ses  frères.  Elle  en  appelle  à  Pinerolo.  La  dame 
Puy  (Catherine  Appi  a  sa  fille,  épouse  Michel  Puyi  fati  cession  à  sa 
mère  ». 

Le  testament  de  Constance  veuve  Appia  fait  le  2 1  avril  1715  nous 
éclaire  mieux  sur  une  situation  tendue.  Nous  apprenons  que  (Jeanne) 
Marie,  la  fille  aînée,  femme  du  capitaine  David  Sk;\or et.  avail  de- 
mandé une  avance  sur  sa  part  d'héritage  à  cause  «  d'une  procédure 


Jo  fòajjtio  Cottili 


Quelques  «  signes  Tabellionis  »  de  notaires 


fatale,  pour  fraude  »le  tabac  »!  (37).  Nous  apprenons  le  décès  de  Ga- 
llici ine  Puy,  épouse  du  maître  d'école  Michel  déjà  nommée;  que  cha- 
que enfant  doit  payer  pour  l'héritage  dudit  testament;  et  que  les  Mi- 
nistres Appia  ne  doivent  aucune  bonification  à  leur  frère  Barthélémy 
maître  d'école,  pour  les  dépenses  faites  pour  son  école  lorsqu'il  fut 
à  Lausanne. 

Marie  Gautiek  décéda  vers  1721,  et  Barthélémy  vers  1742.  Ce 
couple  avait  eu  5  enfants:  1.  Daniel,  né  en  1694,  perruquier;  2.  Jean 
Barthélémy,  tanneur;  3.  Paul  Joseph,  né  le  2  octobre  1701,  pasteur- 
4.  Henry  Josué  Daniel,  né  le  30  mai  1704,  tailleur;  5.  Marie-Constan- 
ce, née  le  6  mars  1708,  épousa  le  22  février  1730  André  Poignenc, 
maître  d'école  à  Saint  Germain. 

Deuxième  branche. 

Cyprien  Appia  était  né  en  1680  ou  1682  à  Saint  Jean.  Il  partagea 
l'emprisonnement  de  sa  famille  à  Pignerol,  l'exil,  les  incessants  dépla- 
cements de  ces  déportés  instables,  mal  vus  partout,  inadaptés  en  tou- 
tes circonstances  parce  que  rongés  par  le  mal  du  pays.  Sa  mère  veilla 
à  ce  que  Cyprien  et  son  frère  s'instruisissent.  S'ils  rentrèrent  lui  et 
son  petit  frère  Paul  vers  1690-91  aux  Vallées,  dès  1697  ils  sont  loins 
(Article  6  du  synode  de  1697  où  leur  mère  Constance  demande  assis- 
tance). L'Angleterre  avait  fait  beaucoup  pour  les  malheureux  vaudois, 
elle  avait  donné  des  subsides  suffisants  —  ainsi  que  la  Hollande  — 
pour  permettre  aux  héros  du  Glorieux  retour  de  s'armer  et  d'avoir 
de  l'argent.  Elle  offrit  des  places  aux  étudiants.  Cyprien  et  Paul  en 
profitèrent  ils  partirent  pour  Oxford  étudier  la  théologie.  En  1706  ils 
furent  consacrés  à  Fulham  par  l'évêque  Lloyd.  Cyprien  fut  consacré 
pasteur  anglican  le  10  mai  1707  en  l'Eglise  de  l'Artillerie  de  Londres 
(dont  il  ne  subsiste  qu'un  nom  de  rue).  Les  deux  frères  rentrèrent  de 
suite  aux  pays  sous  la  protection  de  l'Ambassade  d'Angleterre  dont  ils 
devinrent  tous  deux  les  chapelains  à  Turin.  Ils  furent  consacrés  le  15 
février  1708  à  La  Tour  et  le  23  octobre  1708  à  l'Eglise  du  Villar.  Cy- 
prien succéda  au  pasteur  Henri  Arnaud,  comme  pasteur  de  Saint 
Jean  où  il  demeura  de  1707  à  1744  année  de  sa  mort,  le  30  janvier  (38). 


(37)  Le  capitaine  David  Sicnoret.  combattant  dans  l'armée  vaudoise  n'avait  pas 
su  résister  au  trafic  de  contrebande  déjà  existant,  depuis  qu'en  France  dèe  1674.  le 
monopole,  la  préparation  et  la  vente  furent  affermées  par  l'Etat.  Tous  les  gouverne- 
ments créèrent  rapidement  une  source  de  revenus  avec  l'usage  du  tabac.  Cette  fraude 
du  tabac  français  par  contrebande  se  fit  toujours  aux  Vallées,  et  Sicnoret  se  fit  prendre: 
d'où  un  procès  fatal! 

(38)  Acte  mortuaire  qui  résume  son  activité,  écrit  par  Daniel  Joseph  Appia  pasteur 
son  neveu:  «  Monsieur  Cyprien  Appia,  prêtre  anglican  a  commencé  à  servir  cette 
Eglise  en  qualité  de  Pasteur  en  1706  et  a  exercé  dignement  cette  charge  jusqu'en 
1744,  étant  mort  le  30e  janvier  et  enseveli  le  1er  février.  On  lui  a  confié  à  plusieurs 
fois  différentes  charges  de  Secrétaire.  d'Adjoint  et  de  Modérateur  des  Vallées.  Il  fut 
établi  Secrétaire  au  synode  venu  l'an  1711,  il  l'a  exercée  jusqu'en  1715,  on  lui  confia 
alors  celle  d'Adjoint  qu'il  exerça  jusqu'en  1718  qu'il  fut  établi  Modérateur.  Il  résigna 
cette  charge  Tan  1722  et  fut  rétabli  en  1724.  L'an  1732  il  fut  nommé  Adjoint  et 
établi  Modérateur  en  1734  et  a  toujours  été  confirmé  dès  lors  jusqu'à  la  mort.  Il  était 
âgé  de  62  ans.  après  avoir  servi  38  ans  sans  interruption  l'Eglise  de  Saint  Jean  ». 


—  6  — 


Cyprien  était  combatif,  ardent,  infatigable,  sorte  d'apôtre  du  Christ 
qui  devait  incarner  les  anciens  Barbes. 

En  1710  il  fut  emprisonné  à  Fénestrelles  pour  s'être  rendu  afin 
de  baptiser  un  enfant  vaudois,  et  cela  malgré  la  légalité  de  son  dépla- 
cement selon  les  Edits  accordés.  Il  fut  libéré  10  jours  après  grâce  à 
l'intervention  du  Résidant  anglais  à  Turin,  le  Sieur  Chettwynd. 
En  1726  il  fut  condamné  à  l'exil  et  à  la  confiscation  des  biens.  Après 
un  long  procès  ces  peines  furent  levées  par  l'intervention  de  l'Ambas- 
sadeur d'Angleterre  à  Turin,  lord  Edge,  qui  défendit  son  chapelain. 
Il  se  rendit  à  Nice  en  1731  avec  la  permission  du  Duc,  pour  baptiser 
le  fils  de  lord  Cavendish  et  Aire  la  fille  du  duc  de  Kent.  Cyprien 
comme  pasteur  anglican  se  rendait  fréquemment  à  Turin  prêcher  en 
anglais,  pour  la  charge  de  chapelain  qu'il  exerça  avec  son  frère  Paul. 
Il  a  laissé  de  nombreuses  lettres  et  écrits:  l'oraison  funèbre  du  pas- 
teur Reynaudin  son  collaborateur.  Un  sévère  réquisitoire,  discours  de 
la  réconciliation  de  l'Eglise  vaudoise  avec  son  serviteur  le  pasteur 
J.  Arnaud,  exclu  par  suite  d'adultère  et  qui  demanda  sa  réintégra- 
tion. Ce  discours  prononcé  le  25  juillet  1734  ne  manque  pas  de  gran- 
deur (39).  Lorsque  Cyprien  mourut  un  de  ses  collaborateur  écrivit: 
«  Son  expérience,  ses  lumières,  ses  moeurs,  tout  le  rendait  vénérable 
et  utile  à  notre  Patrie  ». 

Il  épousa  en  1707  Jeanne  Joubert,  fille  d'Antoine  de  Die  en 
Dauphiné  dont  il  eut  6  enfants:  1.  Constance  Dophine,  née  le  11) 
mars  1708;  2.  Daniel  Isaac,  né  le  1er  décembre  1710,  Pasteur: 
3.  Louise,  née  le  23  août  1713;  4.  Jean  Cyprien,  né  le  29  juillet  1716, 
mort  de  la  petite  vérole  à  21  ans  étudiant  à  Genève  en  1737;  5.  Jean- 
ne Catherine,  née  le  19  novembre  1718,  morte  à  27  ans;  6.  Paul,  né 
le  4  janvier  mort  né.  Sa  femme  mourut  en  1757. 

Troisième  branche. 

Paul  Appia  (notre  ancêtre)  surnommé  l'Ancien  était  né  en  1683 
et  mourut  le  28  juin  1757  à  Bobi.  Les  deux  frères  partagèrent  la  mê- 
me existence  jusqu'à  leur  mariage.  Ils  n'avaient  pas  le  même  ca- 
ractère. Paul  était  de  grande  taille,  ce  qui  lui  donna  ties  complexe?. 

(39)  Citation:  L'Eglise  aussi  dans  l'espérance  de  la  conversion  du  pécheur  qui 
est  tombé,  tient  toujours  ses  bras  ouverts  pour  recevoir  ceux  qui  se  convertissent. 
Quant  à  vous  Frère,  il  ne  sera  pas  nécessaire  que  je  m'arrête  à  vous  représenter  la 
grandeur  et  l'énormité  de  votre  péché,  qui  fait  frémir  tout  bon  chrétien  et  vrai  disciple 
de  Crist.  C'est  ce  que  vous  aurez  souvent  fait  même  à  d'autres,  que  Satan  peut 
avoir  séduit  à  tomber  dans  le  même  péché,  ce  qui  l'aggrave  d'autant  plus,  et  vous 
rend  d'autant  plus  coupable  devant  Dieu,  car  le  serviteur  qui  connoit  la  volonté  de 
Dieu  non  seulement  ne  la  fait  pas.  mais  se  conduit  d'une  manière  toute  opposée  à 
sa  volonté,  sera  battu  de  plus  de  coups. 

Je  ne  puis  cependant  m'empêcher  de  vous  représenter  que  par  votre  péché  vous 
avec  violé  la  promesse  solennelle  que  vous  avez  faite  devant  Dieu,  devant  les  Anges 
et  devant  les  hommes,  lorsque  vous  êtes  entré  dans  le  Saint  Etat  de  mariage,  vous  avez 
faussé  la  foi  de  cet  état  que  Dieu  a  institué  pour  prévenir  les  désordres  de  la  chair 
et  pour  entretenir  la  pureté  et  l'honnêteté  entre  les  hommes  et  par  vostre  infidélité 
vous  avez  méprisé  au  Souverain  Degré,  celui  dont  les  vaux  contemplant  en  tous 
lieux  et  qui  est  par  Conséquent  le  témoin  de  toutes  nos  actions  et  qui  en  sera  aussi 
le  Juge  au  dernier  jour.  Fin  cit. 


—  7  — 


(son  écriture  est  minuscule,  celle  de  Cyprien  est  belle,  large  et  claire). 
Il  occupa  des  postes  de  montagne,  Cyprien  occupa  un  poste  de  com- 
bat, environné  de  catholiques.  Paul  fut  pasteur  de  Prarustin  et  Ro- 
cheplatte  de  1708  à  1725,  de  Villar  de  1726  à  1739,  de  Bobi  de  1739 
à  1757  où  il  mourut  âgé  de  74  ans  après  40  ans  de  pastorat,  sa  femme 
décéda  la  même  année  le  2  novembre.  Comme  tous  les  pasteurs  il  fut 
Secrétaire,  Adjoint  et  Modérateur  tour  à  tour.  Modérateur  de  1722 
à  1724,  de  1729  à  1732  et  encore  de  1751  à  1754.  Il  épousa  le  9  février 
1708  Marie  Madeleine  Arnaud,  fille  de  Daniel  capitaine  et  chirurgien 
et  de  Marguerite  de  Vulson.  Née  à  Mens  en  Dauphiné  le  15  mai  1688 
elle  était  devenue  veuve  du  capitaine  Tomblan  un  réligionnaire  fran- 
çais réfugié  aux  Vallées,  mort  au  siège  de  Turin.  Ils  eurent  8  enfants, 
les  trois  premiers  décédèrent  en  bas  âge.  Puis  le  4e)  Daniel  Joseph  né 
en  1715,  pasteur;  5e)  Jeanne  Marie  née  en  1717,  morte  après  janvier 
1791,  épousa  J.  François  Combe,  notaire;  le  6e)  Paul,  dit  le  Jeune,  né 
le  29  juin  1720,  pasteur;  7e)  Pierre,  né  le  6  octobre  1722,  négociant; 
8e)  Jean,  né  le  31  juillet  1724,  militaire  (39  bis). 

Comme  l'Edit  de  rétablissement  du  23  mai  1694  ne  fut  guère  ob- 
servé, l'Eglise  vaudoise  s'épuisa  à  nommer  des  députés  chargés  de 
présenter  des  requêtes  inutiles. 

Par  le  compte  rendu  du  synode  du  28  novembre  1724  on  apprend 
que  le  Souverain  s'est  marié,  mais  que  l'Assemblée  faute  d'autorisa- 
tion pour  se  réunir  n'a  pu  à  temps  lui  présenter  ses  voeux.  En  même 
temps  elle  fit  lecture  des  «  Royales  Constitutions  »,  nouvel  Edit,  dont 
les  décrets  dérogeaient  au  «  gracieux  Edit  de  Rétablissement  »  (40). 
Les  députés  nommés  par  elle,  Messieurs  Cyprien  Appia  Modérateur, 
Reynatjdin  Modérateur  Adjoint,  Gonin  Ministre,  Capitaine  Léger 
aide  Major,  Danne  notaire,  furent  dans  l'impossibilité  de  présenter 
leur  requête  à  S.  M.  et  furent  traités  «  très  vigoureusement  »  par  des 
personnes  qui  s'interposèrent.  Paul  Appia  fut  en  1730  reçu  avec  Rey- 
naudin  par  le  Roi  et  le  Prince  de  Piémont.  Le  24  février  1734  il  fut 


(39  bis)  Un  acte  de  synode  du  23  octobre  1708  raconte:  «  Ayant  été  avertis  que 
Mathieu  Bernard  capitaine,  devait  être  éxécuté  à  mort,  on  a  cru  qu'il  était  de  notre 
devoir  d'y  envoyer  un  pasteur  pour  le  disposer  à  bien  mourir.  Sur  cela  le  Sieur  Bastie, 
pasteur  à  la  Tour  est  allé  à  Saint  Second  pour  le  consoler:  mais  on  lui  a  absolument 
défendu  l'entrée,  de  même  qu'au  Sieur  Paul  Appia.  pasteur  à  Prarustin,  dans  le  temps 
qu'on  le  menait  au  supplice  —  quoique  l'on  sache  pour  certain  —  que  ledit  Bernard 
ne  doit  avoir  changé  de  religion  qu'à  la  veille  de  son  exécution.  Comme  c'est  une 
infraction  manifeste  des  Edits  de  LL  AA  RR  en  notre  faveur.  l'Assemblée  a  jugé 
qu'il  fallait  nécessairement  porter  plainte  à  son  Altesse  Royale  »  (fin  cit). 

(40)  Royales  Constitutions,  articles  principaux  de  cet  Edit  :  1"  Toutes  les  fêtes 
commandées  par  la  Ste  Mère  Eglise  doivent  être  observées  tant  par  tous  les  sujets  de 
S.  M.  que  les  étrangers  habitant  ses  Etats.  2e  Que  l'an  admettra  à  l'office  de  notaire 
aucun  personnage  qui  ne  professe  pas  la  foi  catholique  apostolique  et  romaine.  3e  Que 
ceux  qui  embrassent  la  foi  catholique  pourront  exiger  de  leurs  ascendants  vaudois, 
de  leur  fournir  les  aliments  nécessaires,  de  procéder  à  un  inventaire  des  biens;  que 
les  convertis  pourront  prendre  les  biens  avantageux  qui  leur  appartiennent,  que  leurs 
ascendant  n'en  pourront  prendre  ni  usufruit,  ni  avanteges  qu'ils  perdront  leur  puis- 
sance paternelle  du  fait  qu'ils  sont  restés  dans  l'hérésie  des  Vallées  de  la  Religion 
(fin  cit.). 


également  reçu  par  S.  M.  à  laquelle  il  présenta  un  mémoire  pour  de- 
mander la  libération  de  quelques  vaudois  dont  Cyprien,  emprisonnés 
pour  une  réunion  religieuse  interdite.  Leur  libération  se  fit  par  lettre 
patente  du  16  avril  1734. 

Des  historiens  racontent  une  anecdote  charmante,  parvenue  on 
ne  sait  comme  jusqu'à  nous.  Paul  l'Ancien  était  de  grande  taille.  Se 
rendant  voir  des  paroissiens  dans  une  alpe  de  la  vallée  d'Angrogne,  il 
se  vit  apostrophé  par  des  moinillons  prenant  le  soleil.  «  Où  vas-tu 
grand  Saùl?  »  Il  répondit:  «  Je  cherchais  mes  ânesses,  mais  je  vois 
que  j'ai  rencontré  des  ânes!  ». 

Paul  a  laissé  peu  d'écrits,  mais  on  voit  sa  petite  écriture  dans  les 
documents  des  synodes  lorsqu'il  était  secrétaire. 

Par  son  mariage  avec  la  nièce  du  célèbre  capitaine  pasteur  Henri 
Arnaud,  fille  du  chirurgien  capitaine  Daniel  Arnaud,  il  fut  apparen- 
té à  des  personnages  historiques.  Ces  deux  frères  étaient  natifs  d'Em- 
brun, et  Daniel  était  né  vers  1643.  Orphelins  de  père  ils  vinrent  à  la 
Tour,  pays  de  leur  mère.  A  partir  de  1684  Daniel  figure  comme  chi- 
rurgien de  la  Tour  et  de  ses  environs.  Il  épousa  Marguerite  de  Vul- 
son,  de  Grenoble,  veuve  d'Etienne  Bastie  dont  elle  avait  eu  une  fille 
posthume. 

Sujets  du  roi  de  France,  ils  virent  en  1685  leurs  biens  dauphinois 
séquestrés  (d'où  procès  qui  dura  33  ans  entre  les  Arnaud  catholiques 
de  France  et  les  réligionnaires  de  la  même  famille).  Tandis  qu'Henri 
Arnaud  se  mettait  à  la  tête  des  défenseurs  du  val  Pérouse,  Daniel  et 
sa  femme  abjuraient  et  furent  dirigés  sur  les  rizières  de  Verceil.  Puis 
comme  sujets  du  roi  de  France  furent  chassés  du  Piémont. 

Daniel  Arnaud  ne  participa  pas  à  la  Glorieuse  Rentrée,  mais 
ayant  perdu  ses  biens,  malgré  sa  conversion,  réussit  à  regagner  la 
Tour  en  1690,  réintégrant  sa  place  auprès  de  son  frère  dès  le  14 
mars  1691.  C'est  alors  que  Daniel  Arnaud,  au  nom  de  guerre  dit  «  La 
Loziere  »,  fut  nommé  à  un  poste  de  confiance  dans  l'armée  de  Victor 
Amédée  où  les  vaudois  se  signalèrent  contre  les  soldats  de  Cati- 
nat  (42).  La  Loziere  fut  présent  lors  de  l'invasion  du  Dauphiné  en 

(41)  Registre  mortuaire  de  l'Eglise  de  Bobi  :  Paul  A.PPIA  mon  oncle  est  mort  l'été 
dernier  —  28  juin  1757  —  après  une  maladie  de  quelques  mois.  Il  laisse  deux  fils 
Ministres  (Daniel  Joseph  et  Paul  le  Jeune)  dont  l'un,  aurait  succédé  à  son  père  pour 
servir  la  Chapelle  de  Turin  avec  moi.  où  nous  n'allons  plus  depuis  Noel  parée  que  son 
Excellence  a  fait  venir  un  chapelain  d'Angleterre  »...  signé  Daniel  Isaac  Appia.  pasteur. 
Autre  inscription  dans  ledit  Registre:  «  Madame  Marie,  restée  veuve  fû  Monsieur 
Paul  A imma  Ministre,  est  décédée  le  2  novembre  est  a  été  ensevelie  le  2h  dudil  1757  ». 
Ces  ancêtres  furent  inhumés  côte  a  côte  dans  le  petit  cimetière  autour  de  l'Eglise 
raudoise  de  Bobi.  Ce  cimetière  fut  désaffecté,  mais  l'inscription  tombale  demeura 
sur  le  mur  de  la  sacristie  jusqu'en  1930. 

(42)  Brevet  Aknai  n  se  trouvant  au  Musée  vaudois  de  la  Tour:  «  Nous  reposant 
sur  votre  fidélité,  courage  et  bonne  conduite.  Nous  vous  constituons  Colonel  du  Regi- 
ment d'Infanterie  à  notre  service,  dont  Henri  Arnaiìd.  pasteur  vaudois  est  Colonel. 
Nous  vous  constituons  pareillement  Capitaine  d'une  Compagnie  dans  le  même  Régi- 
ment. Vous  aurez  donc  soin  dudit  Regiment  et  de  ladite  Compagnie,  et  exercerez 
dans  l'art  militaire  les  Officiers  et  les  Soldats,  les  tenant  en  bon  ordre  et  discipline. 
Nous  vous  enjoignons  de  suivre  les  ordres  que  vous  recevrez  de  notre  part  ou  de  celle 


—  9  — 


1692,  en  1694  à  l'attaque  de  Pignerol  et  à  la  bataille  «le  la  Marsaille 
(8  oct.  1694).  Il  se  retira  après  à  La  Tour.  Le  11  septembre  1698,  ex- 
pulsé, il  partit  avec  son  frère  et  2300  proscrits  pour  le  Wurtemberg 
«lans  la  colonie  vaudoise  «le  Durmentz.  Au  syno«le  de  cette  colonie  le 
12  septembre  1701  on  certifie  que  Daniel  Arnaud  était  connu  aux  Val- 
lées et  y  avait  exercé  sa  profession.  Vers  la  fin  «le  1702  il  rentra  à  la 
Tour  avec  ses  filles  (dont  la  future  épouse  de  Paul  Appia  âgée  de  14 
ans).  En  1706  trop  âgé  durant  le  siège  de  Turin  par  les  français  il 
resta  à  la  Tour  où  il  mourut  le  29  octobre  1707  à  65  ans  (43).  Le 
«  Drapeau  d'ARNAUD  »  a  été  véritablement  utilisé  dans  les  campagnes 
«les  Régiments  vaudois  où  les  deux  frères  Arnaud  étaient  officiers,  des 
années  1691  à  1694  (44). 

Première  Branche  -  Paul  Joseph  Appia.  fils  de  Jean  Barthélémy, 
était  né  le  2  octobre  1701.  Il  fit  ses  études  à  Lausanne  et  sa  théologie 
à  Utrecht  en  Hollamle.  Revenu  de  suite  aux  Vallées  il  épousa  Jeanne 
Marie  Brez  le  16  novembre  1729,  fille  de  feu  Joseph,  notaire  et  se- 
crétaire des  Communes  de  la  Tour  et  Bobi  (née  à  St.  Jean  le  1er  jan- 
vier 1704  elle  mourut  aux  Coppiers  le  15  mars  1779).  Paul  Joseph  fut 
pasteur  à  Villesèche  de  1728  à  1729,  à  Maneille  et  Macel  de  1729 
à  1732  et  pasteur  de  Rora  de  1732  à  1763  où  il  mourut  le  2  février  1763 
et  fut  enseveli  à  Saint  Jean. 

Vrai  pasteur  montagnard  il  accomplit  dignement  sa  carrière  dé- 
vouée aux  paroissiens  des  alpes,  dispersés  6  mois  de  l'année  où  ils 
faisaient  paître  leurs  troupeaux,  les  foins,  les  coupes  de  bois  de  chauf- 
fage et  taillaient  des  pierres. 

Il  représente  tous  les  pasteurs  vaudois  des  siècles  précédents, 
montés  sur  leur  mulet,  privés  de  toute  vie  sociale  intellectuelle,  pro- 
bablement grands  lecteurs,  crui  firent  de  solides  études,  et  dont  les 

de  votre  Colonel  ou  des  autres  Officiers  Supérieurs,  en  conséquence  de  la  confiance 
que  Nous  vous  témoignons  par  ces  présentes  ». 

Ce  parchemin  était  en  la  possession  de  la  famille  Appia  de  Paris,  comme  le  dra- 
peau d'Armand.  Ces  objets  passant  de  générations  en  génération  aux  fils  aînés  Appi  v 
ou  le  devenant  par  suite  de  décès,  furent  un  moment  en  la  possession  erronée  de  Rosine 
Appia  épouse  Perey-Gonin  de  Suisse,  parce  que  fille  de  Paul  Jean  Daniel  Appia  ma- 
gistrat. Mais  il  revint  par  droit  à  Paul  Appia  pasteur  à  Francfort  et  à  ses  descendants 
qui  les  déposèrent  —  comme  précieuses  reliques  —  au  Musée  vaudois. 

(43)  Acte  notariés  ref  2119:  23  -  2  août  1711.  «A  la  Tour,  près  de  Claudio 
Friquet.  Les  Sieur  Daniel  Arnaud,  fils  de  feu  François  Arnaud  d'Ambrun,  lequel  est 
mort  fin  1707  intestat,  laissant  Demoiselle  Marie  Marguerite,  femme  de  Sieur  Paul 
Appia.  et  Marguerite  autre  fille  de  leur  mère  Marguerite  de  Vulson,  habitant  la  Tour. 
Lui,  Daniel  Arnaud  n'ayant  pu  de  son  vivant  retirer  ses  raisons  et  droits  d'Ambrun 
el  ailleurs,  à  cause  des  guerres  entre  Français  et  Savoyards.  Maintenant  que  s'est 
ensuivie  la  paix,  les  demoiselles  Arnaud  ont  établie  procurateur  leur  merè.  se  trou- 
vant présentement  sur  les  lieux,  elles  lui  envoient  leur  procuration  ». 

(44)  Photo.  «  Lécu  écartelé  au  premier  qui  est  de  Wurtemberg,  dor  à  trois  bois 
de  cerf  de  sable,  superposés  et  étendus  en  fasce.  Les  andouillers  dirigés  en  chef  au  1er, 
2eme  et  3eme  bois.  Au  second  qui  est  Teck,  losangé  en  bandes  sable  et  or  de  16  pièces, 
au  troisième  qui  la  dignité  banneret  impérial  d'azur  à  l'étendard  d'or,  le  drap  est 
prolongé  en  pointe,  replié  vers  la  hampe,  laquelle  est  posée  en  bande,  chargé  d'un 
aigle  éployé  de  sable.  La  hampe  posée  en  bande  au  quatrième,  qui  est  de  Montbéliard, 
de  gueule  aux  deux  cars  adossés  d'or  ». 


—  10 


écritures  dénotent  une  personnalité  affirmée.  Il  eut  4  enfants:  1.  Bar- 
thélémy, né  le  28  décembre  1730  à  Maneille  (qui  sous  le  nom  de 
guerre  d'Antoine  fit  6  mois  de  service  militaire  dans  le  corps  vaudois 
au  service  de  la  Reine;  2.  Marie  Elizabeth,  née  le  16  mai  1733,  qui 
épousa  le  pasteur  Antoine  Gay,  ayant  7  filles;  3.  Joseph,  né  vers  1735 
(lequel  émigra  en  Suisse  où  il  fut  également  militaire);  4.  Daniel,  né 
Je  12  avril  1738,  régent. 

Première  branche,  autre  frère  du  pasteur  qui  précède,  nommé 
Jean  Barthélémy  Appia  comme  son  père,  lequel  fut  désigné  par  le 
sort  pour  avoir  des  descendants  jusqu'à  nos  jours.  Né  en  1700  il  mou- 
rut en  1761.  Il  avait  fait  des  études  en  Suisse  non  pour  devenir  pas- 
teur mais  pour  s'instruire,  et  s'y  maria  avec  Marie-Louise  RossiER.  Il 
fut  chamoiseur-pelletier-corroyeur.  Il  eut  5  fils  dont  le  second  fut  le 
pasteur  Cyprien- Barthélémy,  et  dont  un  autre  fils  au  nom  de  guerre 
de  Louis,  fut  Capitaine  Lieutenant  aux  Grenadiers  de  Suse  en  1793 
et  1794.  Nous  reparlerons  de  ces  deux  personnages. 

Le  XVIIIe  siècle  est  caractérisé  par  une  dynastie  de  pasteur? 
Appia  (5  pasteurs  au  synode  de  1760  du  20  juillet  à  la  Tour).  Les 
jeunes  vaudois  relativement  aisés  partaient  à  l'étranger  s'v  instruire, 
y  apprendre  un  métier  ou  au  titre  de  boursier,  rejoindre  des  Aca- 
démies et  facultés  de  théologie.  Cette  jeunesse  libérée  des  parents 
était  prête  à  recevoir  les  idées  nouvelles  qui  aboutirent  à  la  Révo- 
lution. Ils  suivaient  leurs  études  avec  plus  ou  moins  de  régularité  et 
de  fantaisies,  passant  d'une  ville  à  l'autre,  se  vêtant  avec  prétention, 
faisant  la  fête  et  surtout  ayant  des  propos  qui  scandalisaient  profes- 
seurs et  pasteurs.  Us  «  contestaient  »  comme  nos  jeunes  gens  d'au- 
jourd'hui. Cette  jeunesse  aux  idées  avancées  s'émancipa  assez  pour 
que  se  détournent  du  Ministère,  bon  nombre  de  proposants  vaudois, 
ce  qui  mit  fin  —  pour  un  moment  —  à  la  dynastie  des  pasteurs  Appia. 

Costance  Dophine  Appia  aînée  des  enfants  de  Cyprien  et  Jeanne 
J OL  BERT,  deuxième  branche,  née  le  10  mars  1708  épousa  le  13  no- 
vembre 1726  le  pasteur  David  Léger  à  Prarustin.  Plusieurs  pasteurs 
illustrèrent  cette  famille  dont  un  historien  déjà  cité  qui  s'exila  à  Ge- 
nite. Son  fils  professeur  à  l'Académie  de  Genève  de  1686  à  1719 
mourut  cette  année  là,  âgé  de  64  ans  pourfendu  par  l'épée  d'un 
chatouilleux  collègue  qui  s'était  cru  offensé  —  maladie  du  siècle  qui 
melile  d'être  citée  (45). 

Daniel  Isaac  Appia  fut  l'unique  fils  de  Cyprien  de  dite  deuxième 
branche  qui  vécut  et  fit  longue  carriere.  11  était  né  le  lp  décembre 
171(1  à  Saint  Jean  et  y  mourut  le  16  janvier  178(1.  Dès  l'âge  de  10  an- 
il fut  envoyé  à  Genève,  emmené  par  son  cousin  Paul  Joseph  qu'il 

(45)  11  rentrait  de  nuit  en  compagnie  de  sa  femme  et  «l'un  collègue,  et  reconnu 
dans  l'ombre  la  silhouette  de  Monsieur  de  Normandie,  un  ami  émigré  à  Genève.  Il  alla 
le  surprendre  en  lui  donnant  pour  badiner  un  petit  coup  de  chapeau.  L'autre  ne  le 
reconnût  pas  et  se  crut  offensé.  11  le  transperça  de  son  épée...  Les  gentils  hommes 
portaient  épée  qui  devenait  un  signe  de  distinction.  Toute  position  sociale  élevée  (gra- 
dés universitaires,  magistrats  etc.)  donnait  droit  au  port  de  l'épée.  qui  facilitait  vigou- 
reusement de  laver  toute  offense  dans  le  sang. 


—  11  — 


remplaça  à  l'Académie  de  Lausanne,  quand  ce  dernier  rejoignit 
l'Académie  d'Utrecht  quelques  années  plus  tard.  Daniel  Isaac  pré- 
senta sa  thèse  en  1731,  que  nous  possédons,  intitulée  «  Réflexion  sur 
l'Union  de  la  Divinité  avec  Jésus  Christ  ».  Il  acheva  ses  études  à 
Londres  vers  1736,  destiné  par  son  père  à  prendre  sa  succession  à 
la  Chapelle  d'Angleterre  de  Turin.  Rentré  aux  Vallées  on  lui  at- 
tribua l'Eglise  d'Angrogne  en  1737.  Il  fut  en  1739  nommé  pasteur 
au  Villar  où  il  demeura  23  ans  jusqu'à  la  fin  de  1762,  puis  devint 
pasteur  de  Saint  Jean  de  1762  à  1779.  Son  acte  de  décès  est  signé 
du  pasteur  Jahier. 

Il  épousa  vers  1740  Marguerite  Tufferd,  née  à  Montbéliard  le  16 
septembre  1708,  morte  à  S.t  Jean  le  2  janvier  1772.  Us  eurent  6  en- 
fants: 1)  Cyprien  Isaac  né  le  Ie  août  1741  proposant  mort  à  Râle  en 
1767,  2)  Marguerite  Dauphine  morte  en  bas  âge,  3)  Isaac  né  le  Ie  fé- 
vrier 1745,  4)  Cyprien,  né  le  12  décembre  1746,  5)  Marguerite,  née  le 
4  mars  1750,  décédée  entre  1806  et  1812  à  la  Tour,  6)  Jean-Charles, 
né  le  11  mai,  pasteur,  mort  le  Ie  janvier  1816. 

Daniel  Isaac  est  un  personnage  au  caractère  irascible,  malheureux. 
De  son  père  il  avait  hérité  le  côté  combatif.  Il  se  buta  contre  le  ca- 
ractère routinier  des  vaudois  qu'il  n'accepta  pas,  car  il  manquait  de 
souplesse.  Cet  entêtement  aboutit  à  un  procès  ridicule,  semblable  au 
«  Lutrin  »  de  Boileau,  qui  pourrait  s'intituler  «  La  Planche  ».  Il  s'agit 
en  effet  d'une  planche  qu'il  installa  entre  deux  piliers  de  l'Eglise  de 
Saint  Jean  afin  d'obliger  ses  paroissiens  à  un  sens  unique  après  la 
communion.  Comme  les  vaudois  aimaient  à  se  plaindre,  c'est  par  une 
lettre  de  plaintes,  écrite  en  1767  «  aux  Puissants  Protecteurs  des  Can- 
tons Réformés  »  que  nous  connaissons  les  péripéties  de  cette  modeste 
affaire.  La  comédie  commença  tout  simplement  par  la  pose  de  cette 
planche,  qui  dût  être  déclouée,  remise,  ôtée,  replacée  jusqu'à  ce  que 
notre  pasteur  irascible  intentât  un  procès  qui  vint  jusque  devant  M.r 
le  Préfet  de  la  Province,  lequel  était  catholique.  La  question  dériva 
sur  le  plan  juridique  pour  arriver  à  déterminer  l'autorité  du  pasteur 
en  son  Eglise  vis  à  vis  de  celle  du  Consistoire,  et  les  droits  des  parti- 
culiers. Avocats  et  Procureurs  qui  s'ébrouèrent  «  pour  soutenir  les 
raisons  de  part  et  d'autre,  se  rioient  d'une  semblable  opiniâtreté  de  la 
part  du  Pasteur  et  du  Consistoire  ».  Pour  maintenir  la  paix,  ce  fut  le 
Préfet  qui  donna  son  ordonnance  et  «  cette  affaire  finie  »  les  particu- 
liers prièrent  M.rs  le  pasteur  et  ceux  du  Consistoire  d'accepter  un  ver- 
re de  vin  pour  prouver  par  là  qu'ils  se  réconciliaient  avec  plaisir. 

Daniel  Isaac  refusa  ce  geste  réconciliateur  et  ses  sermons  durant 
quelques  semaines  «  furent  empreint  d'animosité  ». 

Les  malheurs  de  Daniel  Isaac  Appia  commencèrent  vra'ment  à 
partir  du  moment  où  ses  fils  furent  envoyés  «  aux  études  ».  Ayant  per- 
du sa  femme  en  1772  et  son  espoir  de  se  voir  aidé  par  un  fils  pasteur 
(ceci  à  partir  de  1775),  sa  fille  Marguerite  Appia,  mariée  à  un  cousin 
Appia  de  la  première  branche  vint  s'établir  auprès  de  lui,  le  soigna 
et  lui  ferma  les  yeux. 


—  12  — 


Une  correspondance  —  conservée  dans  les  Archives  de  la  Table  — 
nous  laisse  entrevoir  les  vicissitudes  que  ses  garnements  de  fils  lui  cau- 
sèrent. Daniel  Isaac  écrivait  aux  divers  professeurs  des  Académies  tant 
de  Bâle,  Genève,  Lausanne  et  même  à  Londres.  On  y  sent  un  père 
éperdu,  obligé  à  d'énormes  dépenses,  bercé  d'illusions,  sur  la  capacité 
de  ses  fils,  alors  qu'il  en  est  berné  et  roulé.  Il  devient  de  plus  en  plus 
pathétique,  suppliant  que  l'on  consacre  au  moins  le  cadet,  afin  qu'il 
puisse  l'aider  dans  sa  paroisse,  tout  en  achevant  sa  formation.  Cette 
manière  de  voir  et  de  penser,  fit  pousser  des  cris  d'indignation  aux 
pasteurs  de  Suisse  (46).  Comment  ces  Ministres  auraient-ils  pu  ima- 
giner que  les  idées  nouvelles  qui  circulaient  vers  1775  contenaient  des 
germes  révolutionnaires?  Que  cette  jeunesse  déroutée  mais  enthou- 
siaste était  en  train  de  mettre  le  feu  aux  vieilles  idées?  Et  qu'en 
réalité  cette  jeunesse  se  préparait  à  devenir  les  serviteurs  de  la  Révolu- 
tion toute  proche? 

Déjà  Cyprien  Isaac,  fils  aîné  du  pasteur  de  Saint  Jean,  né  en 
1741,  était  mort  en  1767  à  Bâle.  Après  une  vie  peu  sérieuse  il  s'était 
déterminé  enfin  à  terminer  ses  études  de  théologie.  Cet  événement 


(46)  Lettre  de  Suisse  ou  de  Hollande  à  la  Table  \  audoise,  de  1777.  sans  date  et 
sans  nom.  Réf.  Biblioth.  du  Protestantisme  Français  Paris  Ms  n.  496  -  Extraits  : 

M  ...  Mr  P..  le  chef  de  vos  Ministres  Injustes  a  fait  détourner  pour  son  fils  cent 
francs  qui  venaient  chaque  année  de  Hollande  pour  le  plus  sage  des  étudians  de  Lau- 
sanne et  qui  n'étaient  par  conséquent  pas  pour  lui.  Ces  cent  francs  ont  suivi  ce  fils 
dans  toutes  les  villes  où  il  a  été.  Passé  d'étudiant  à  Genève,  il  n'a  pas  laissé  de  jouir 
de  cet  argent  ensuite,  et  suivant  toutes  les  apparence  il  en  jouit  encore.  Et  nous  nous 
sommes  tus.  M.  le  Modérateur  a  donné  des  témoignages  de  bonne  conduite  à  gens  qu'il 
savait  bien  précisément  avoir  tout  fait  ce  qu'il  ne  fallait  pour  les  mériter,  munis  de 
ces  témoignages,  ils  ont  été  se  faire  guérir  de  maladies  qu'on  a  honte  de  nommer, 
et  ont  repris  tranquillement  leurs  études,  et  nous  nous  sommes  tus!  M.  le  Modérateur 
a  écrit  à  Geneve  pour  avoir  un  témoignage  pour  son  lils.et  jugez  de  son  amour  pour 
la  vérité  et  la  justice,  il  ajoutait  qu'il  soit  boii.  et  nous  nous  sommes  tus!...  Mais  ces 
Ministres  —  non  plus  de  l'Evangile  —  mais  de  [''INIQUITE  —  j'ose  transcrire  le  mot. 
ont  mis  le  comble  à  leur  conduite  indigne,  en  recevant  Ministre  un  de  ces  bannis  de 
ces  Académies,  et  nous  nous  tairions  encore?  Non  mes  Frères,  l'honneur,  la  Religion, 
les  morts  de  ma  Patrie  en  danger  me  la  défendent  :  et  en  danger,  ô  se  peut-il?  par 
ceux  qui  sont  établis  pour  les  maintenir.  Les  deux  jeunes  gens  ci-dessus  mentionnés, 
mettent  enfin  le  comble  à  l'irrégularité  de  leur  conduite  et  sont  chassés  de  l'Académie 
de  Genève.  Suivant  les  conseils  et  l'ordre  qu'en  avaient  donnés  les  Pasteurs  des  Val- 
lées aux-mêmes.  ils  se  retirent  tous  deux  chez  leurs  parens.  L'un  dont  le  crime  ne 
consistait  guère  que  dans  ce  doute  malheureux  qui  peut  permettre  d'en  commettre, 
renonce  consciencieusement  au  dessein  d'être  Ministre.  Son  cligne  père,  plus  sensible 
,i  l'honneur  de  sa  Patrie  et  à  celui  de  la  Religion  qu'il  prêche  —  qu'à  ce  qui  pourrait 
être  utile  à  sa  famille  —  a  la  délicatesse  de  refuser  de  joindre  son  fils  à  celui  de  M. 
P.  —  qui  l'en  sollicite  —  pour  les  renvoyer  tous  deux  à  Lausanne  reprendre  leurs 
études.  Monsieur  P.  réduit  donc  à  la  nécessité  d'être  seul  injuste  ne  recule  pas  pour 
cela.  Malgré  la  réputation  et  l'honneur  que  son  fils  a  perdus  à  Genève,  malgré  les 
honteuses  maladies  qu'il  a  gagnées  en  fréquantant  les  lieux  de  dél>auche.  il  vent  qu'il 
soit  Ministre  et  en  vient  à  bout... 

...Si  la  méchanceté  de  votre  naturel  vous  fait  chasser  de  Bide,  l'imposition  'les 
mains  est  toute  prêle  aux  Vallées!  (lin  cit.). 

Nous  avons  fait  des  coupures  dan  cette  lettre  curieuse  et  nous  nous  excusons.  Elle 
concernait  donc  un  groupe  d'étudiants  v  audois  —  dont  les  fils  de  Daniel  Isaac  — 
Kile  révèle  la  dégradation  progressive  de  l'antique  rigidité  évangélique. 


—  13  — 


fut  un  effondrement  pour  son  père.  Il  se  raccrocha  à  son  dernier 
espoir,  placé  en  son  fils  Jean  Charles,  né  en  1751,  consacré  à  l'Eglise 
française  de  Bâle  le  15  novembre  1772,  lequel  prit  le  chemin  des 
écoliers  pour  ne  rentrer  auprès  de  son  père  qu'en  177.').  Mais  dès  le 
12  juin  1775  Jean  Charles  partit  comme  Aumônier  du  Régiment  Cha- 
blais.  Les  fils  de  Daniel  Isaac  Al'PlA  s'éparpillèrent  en  Europe,  allant 
de  France  en  Hollande,  en  Angleterre,  en  Suisse  et  même  en  Russie 
devenue  à  la  mode.  Ils  ne  rentrèrent  plus  aux  Vallées  avant  que 
n'éclatât  la  Révolution  française. 

Par  couj)  de  tête  le  vieux  pasteur  de  Saint  Jean  institua  comme 
légataire  universel  un  parent  Georges  Muston,  (testament  du  16 
avril  1778)  ce  qui  créa  par  la  suite  des  ennuis  notoires  pour  ses 
enfants. 

Daniel  Isaac  avait  une  écriture  ferme  et  tenait  ses  registres  avec 
régularité.  Il  variait  ses  formules  de  décès:  «  a  été  délivré  des  mi- 
sères de  cette  vie,  et  son  corps  a  été  confié  au  sépulchre  »;  ou  bien 
«  est  passé  du  Temps  à  l'Eternité  ». 

Marguerite  Appia  sa  fille,  née  le  4  mars  1750  épousa  son  cousin 
Jean  Barthélémy  Appia  de  la  première  branche  né  le  4  septembre 
1744,  fils  de  Jean  Barthélémy  et  de  Marie  Louise  Rossier.  Le  ma- 
riage eut  lieu  le  10  avril  1771.  Les  actes  concernant  ce  mariage  don- 
nent le  détail  du  trousseau  qu'apportait  Marguerite  —  comme  toutes 
les  vaudoises.  Bien  que  peu  fortunée  la  jeune  fille  fut  dotée  d'une 
manière  impressionnante  pour  notre  époque.  La  liste  mentionne  20 
draps,  44  serviettes,  36  chemises,  des  coiffes,  des  moucho  rs  pour  les 
épaules,  des  bas  brodés  de  fleurs,  des  jupes,  des  rideaux  d'Indienne, 
des  vestes  de  soie  rayée  et  des  «  Petanler  »  (soit  déshabillés  à  la  mo- 
de!). Les  conjoints  eurent  4  fils  dont  un  mongolien,  appelé  «  fatuo  » 
sinon  <(  naïf,  imbécile  »  dans  les  actes  notariés  pareeque  devant  être 
placé  sous  tutelle.  Jean  Barthélémy  Appia  dut  avoir  beaucoup  de  tra- 
vail, car  ce  genre  d'artis.anat  fut  pris  en  main  par  de  gros  négociants 
dont  la  famille  Vertu,  qui  installèrent  partout  des  tanneries.  L'éle- 
vage s'intensifiait  aux  Vallées,  tant  pour  la  viande  que  pour  le  com- 
merce des  peaux  et  poils.  Au  moment  des  guerres  d'Italie  et  de  la 
Révolution  il  fallut  beaucoup  de  cuir  pour  l'équipement  des  armées 
pour  les  soldats,  les  chevaux  et  les  chars.  Après  la  mort  de  Margue- 
rite vers  1806,  Jean  Barthélémy  habita  auprès  de  ses  enfants.  Cette 
famille,  descendante  de  la  fusion  de  la  première  branche  avec  la  se- 
conde, se  perpétua  jusqu'à  nos  jours.  Dans  la  première  moitié  du 
XIXe  siècle  elle  vécut  aux  Vallées  avec  simplicité,  se  contentant  de* 
ressources  du  pays,  cultivant  tout  en  exerçant  un  métier  artisanal  tel 
que  tailleur,  cordonnier,  aubergiste,  corroyeur.  Ils  se  confondirent 
avec  la  population  rurale  et  ouvrière,  puis  vers  1850  certains  de  leurs 
jeunes  gens  furent  remi»  à  l'étude.  Nous  pouvons  nous  étonner  du 
manque  de  curiosité  qui  maintint  les  descendants  de  la  troisième 
branche  plus  intellectuels  dans  l'ignorance  de  cette  parenté  modeste 
mais  valable  (voir  note  66). 


—  14  — 


Troisième  branche  -  Daniel  Joseph  Appia  était  né  à  Prarustin 
en  1715,  fils  du  pasteur  Paul  l'Ancien  et  M.  M.  Arnaud.  Il  fit  ses  étu- 
des de  théologie  à  Genève  de  1737  à  1743.  Il  soutint  sa  thèse  le  mardi 
29  août  1741  intitulée  «  De  Adoratione  Eucharistiae  et  Interdictione 
Calicis  »  (47).  Il  s'y  maria  le  4  avril  1743  avec  Anne-Marie  Bordier. 
fille  de  feu  Jacob  citoyen  de  Genève,  et  de  Sara  Grenus.  Elle  était 
fortunée  et  de  très  bonne  famille,  née  le  19  juillet  1709.  elle  mourut 
à  St.  Jean  le  24  février  1753  après  avoir  donné  4  enfants  à  son  mari: 
1.  Jeanne  Marie,  née  le  22  février  1744;  2.  Elizabeth  Renée,  née  le 
(;  juin  145;  3.  Paul  André,  né  en  1747,  mort  en  1751):  4.  Suzanne  Ma- 
rie, née  le  1°  septembre  1751.  Devenu  veuf  Daniel  Joseph  Appia  se 
remaria  le  19  novembre  1753  avec  Catherine  Peyrot,  fille  de  David. 
Nous  supposons  que  cette  personne  avait  un  beau  physique  «  un  je 
ne  sais  quoi  »  de  peu  ordinaire,  car  elle  fut  vite  mal  qualifiée.  Il  en 
résultat  de  nombreux  drames.  Son  mari  le  pasteur  Daniel,  par  testa- 
ment du  26  février  1762,  lui  attribua  une  portion  de  la  fortune  de  sa 
première  épouse  qui  aurait  dû  être  consacrée  à  l'éducation  de  ses 
trois  filles,  d'où  procès  qui  dura  25  ans.  L'échange  de  correspondan- 
ce peu  régulière  mais  à  longues  échéances  — -  sorte  de  dialogue  d^ 
sourds  — -  nous  a  permi  de  connaître  les  divers  personnages  de  cette 
comédie  du  genre  «  Plaideurs  »  de  Racine.  Du  second  mariage  na- 
quirent trois  enfants.  La  personnalité  de  Daniel  Joseph  Appia  semble 
médiocre.  Individu  falot,  au  caractère  faible.  L'Eglise  de  Saint  Jean 
lui  fut  attribuée  et  il  la  desservit  18  ans.  Pasteur  ordinaire,  pas  tou- 
jours régulier,  il  n'eut  aucune  des  qualités  de  ses  ancêtres  qui  pousse 
à  l'admiration.  II  devait  être  délicat  de  santé  et  contracta  la  petite 
vérole  comme  son  frère  le  pasteur  Paul  le  Jeune.  Cette  terrible  ma- 
ladie, sévissait  périodiquement  dans  toute  l'Europe  sinon  dans  le 
inonde  entier.  Elle  fit  chaque  fois  beaucoup  de  victimes.  Les  survi- 
vants restaient  souvent  infirmes.  Ce  fut  le  cas  de  Daniel  qui  garda  des 
plaies  aux  jambes  et  d'autres  faiblesses  dont  il  souffrit  avant  de  mou- 
rir à  18  ans.  Son  acte  de  décès  est  ainsi  rédigé:  Mortuaire:  Monsieur 
Daniel  Appia,  Pasteur  de  cette  Eglise  et  Modérateur  de  nos  Eglises, 
après  l'avoir  desservie  l'espace  d'environ  18  années  a  enfin  (!)  rendu 
Pâme  à  son  Orateur,  le  premier  mars  1762  -  signé  Jean  PUY,  Pasteur 
à  Villesèche  et  Modérateur  Adjoint.  Les  orphelines  de  Daniel  et  de 
Marie  Louise  Bordier  furent  recueillies  par  le  frère  cadet  de  leur 
père,  le  pasteur  Paul  le  Jeune  auquel  elles  donnèrent  bien  du  tour- 
ment. Elles  étaient  «  coureuses,  écervelées.  ne  se  plaisant  que  dans 
les  écuries,  et  opiniâtres  ».  Le  bon  oncle  et  sa  femme  tentèrent  de 
transformer  ce-  sauvageonnes  en  jeunes  filles  bien  élevées  mais  sans 
succès.  Jeanne  Mûrie  l'aînée  fut  rapidement  soustraite  à  l'abandon 
de  la  marâtre  en  etani  expédiée  à  Genève  (48).    Lisette,  la  seconde 

(47)  Président  Jacob  Besson.netto.  imprimée  se  trouxunt  à  la  Bibliothèque  can- 
tonale de  Genève. 

(48)  Par  décision  de  famille  dès  1762  elle  fut  mise  en  apprentissage  dans  une 
maison  de  commerce  de  Genève  jusqu'en  1761.  où  le  15  mars,  pour  la  liquidation  de 
l'hoirie  paternelle,  elle  donne  procuration  à  son  oncle  Paul  le  Jeune.  Cette  procura- 


—  15  — 


fille  épousa  à  1°-  ans  le  notaire  Joseph  Brez  en  1764  et  contre  le  gré 
de  son  oncle  qui  avait  eu  à  peine  le  temps  «le  modifier  cette  adolescen- 
te. Suzette  ou  Suzanne  Marie  la  plus  opiniâtre  parvint  tout  juste  à 
écrire  phonétiquement.  Elle  épousa  Jean  Jaques  Joseph  Barthélémy 
BREZ  le  29  mars  1770,  cousin  du  précédent.  Les  deux  enfants  du  se- 
cond mariage:  Paul  Henry  Daniel  et  Marie  Suzanne  Honorée  Fiédé- 
rique  furent  également  abandonnés  par  leur  mère  qui  poursuivit  sa 
carrière  de  femme  fatale.  Suzanne  Honorée  fut  la  plus  équilibrée  de 
cette  famille  avec  sa  demi  soeur  Jeanne  Marie.  Recueillie  par  son 
oncle  Paul  le  Jeune,  elle  se  plia  à  tout  l'effort  qu'il  lui  demanda  pour 
rattraper  le  temps  perdu,  s'instruire  et  prendre  quelque  civilité.  Elle 
épousa  en  1781  Pierre  Chain FORAN,  marchand  à  Livourne  et  fils  d'un 
Ancien  de  l'Eglise  de  Saint  Jean.  Ses  lettres  bien  écrites,  sont  pleines 
de  détails  sur  la  dureté  des  temps  de  cette  époque  révolutionnaire  et 
contribuent  à  connaître  l'épilogue  de  la  vie  de  divers  personnages  de 
la  famille  de  Daniel  J.  Appia,  jusqu'en  1802.  (Nous  reparlerons  de 
son  frère  Paul  Henry  Daniel). 

Paul  Appia  «lit  le  Jeune  (troisième  branche),  frère  de  Daniel  Jo- 
seph et  pasteur  comme  lui,  était  né  à  Prarustin  le  29  juin  1720  et 
mourut  à  la  Tour  en  1791.  Il  fit  ses  études  de  théologie  à  Neuchâtel, 
Bâle  et  Lausanne  où  il  est  signalé  en  1737.  Pour  succéder  à  son  père 
comme  chapelain  «le  l'ambassade  de  Turin  il  fit  un  séjour  en  Angle- 
terre. Il  épousa  le  10  octobre  1749  Marguerite  Judith  Former  (par 
fois  déformé  en  Tournier)  fille  d'une  famille  vaudoise  demeurée  à 
Morges  en  Suisse  depuis  la  Révocation.  Née  probablement  vers  1729, 
elle  mourut  d'apoplexie  le  19  décembre  1765  et  lui  avait  donné  trois 
enfants:  1.  Paul  Jean  Daniel,  né  à  Bobi  le  24  juillet  1750;  2.  Jean- 
Louis,  né  à  Prarustin  en  1752;  3.  Jeanne  Marie  Elizabeth,  née  en  1754. 
Il  se  remaria  en  1767  avec  Suzanne  Jeanne  Duvoisin,  fille  du  capi- 
taine Etienne  Nicolas  Sébastien,  de  Bonvillard  en  Suisse,  elle  mourut 
en  1784  à  La  Tour,  sans  enfants.  Nommé  pasteur  à  Prarustin  et  Ro- 
cheplatte  de  1750  à  1762,  il  passa  successivement  à  Bobi  de  1762  à 
1770,  puis  à  Rora  de  1770  à  1777  et  finalement  à  l'Eglise  des  Coppiers 
de  1777  à  1782,  où  il  devint  «  émérite  »  c'est  à  dire  pasteur  hono- 
raire pensionné.  Il  fut  nommé  secrétaire  au  synode  de  1754,  Modé- 
rateur Adjoint  au  synode  de  1762  jusqu'en  1770,  puis  Modérateur  de 

tion  fut  révoquée  le  Ie  septembre  1764,  en  faveur  de  son  beau  frère  le  notaire  Joseph 
Brezzi,  mari  de  Lisette  sa  soeur,  afin  qu'il  commence  un  procès  contre  la  marâtre 
Catherine  Peybot.  favorisée  par  testament  de  leur  père  Daniel  (au  26  février  1762) 
de  toute  la  fortune  de  leur  mère  Anne  Marie  Bordier.  Malgré  le  remariage  de  dite 
marâtre.  C.  Peyrot.  avec  le  capitaine  Antoine  Gay,  le  10  avril  1766,  ce  procès  con- 
tinua et  ne  prit  fin  qu'à  la  mort  de  la  marâtre  en  décembre  1785.  Marie,  célibataire 
eut  une  existence  cossue  chez  ses  oncles  pour  les  soigner  les  uns  après  les  autres  jusqu'à 
sa  mort  en  1802.  Par  contre  ses  soeurs  et  frère  eurent  une  vie  difficile,  tant  à  cause 
des  événements  qui  se  déroulèrent  en  Piémont,  qu'à  cause  de  la  lenteur  du  procès 
et  de  leur  existence  médiocre.  La  longue  et  sporadique  correspondance  qui  nous  a 
permis  de  sortir  ces  personnages  du  néant,  montre  d'un  côté  une  vieille  fille  indiffé- 
rente, à  l'abri  de  tous  besoins,  et  ne  répondant  pas  à  temps  aux  lettres  qu'elle  reçoit 
ni  aux  actes  utiles  au  déroulement  du  procès.  De  l'autre  côté  une  soeur  muette  Lisette 
remplacée  par  mari  notaire  et  Suzette  qui  écrit  des  charabias  lamentables  et  drôles. 


—  16  — 


1774  à  1777.  Sa  vie  fut  pleine  d'événements  malheureux  et  sa  santé 
avait  été  altérée  par  suite  de  la  petite  vérole  contractée  en  1759  com- 
me son  frère  Daniel. 

Il  n'avait  pas  la  combativité  de  ses  ancêtres,  mais  plutôt  une  sen- 
sibilité que  beaucoup  d'événements  mirent  à  l'épreuve,  dans  son  Mi- 
nistère, comme  dans  sa  vie  familiale.  Il  fut  délégué  par  l'Eglise  vau- 
doise  à  Turin  auprès  du  Duc  Charles  Emmanuel  III  au  sujet  de  trois 
rapts  d'enfants.  Odieusement  renvoyé  du  Duc  au  Premier  Ministre, 
du  Premier  Ministre  à  l'Archevêque  et  de  ce  dernier  au  Duc  Roi,  on 
le  fatigua  par  des  fausses  manoeuvres  destinées  à  ce  qu'il  n'obtienne 
ni  audience  ni  résultat,  il  s'en  retourna  pour  essuyer  —  outre  son  dé- 
couragement —  des  reproches. 

La  lettre  fleuve  de  plaintes  de  1767,  qui  attaquait  le  pasteur  Da- 
niel Isaac,  le  concernait  également  comme  pasteur  de  Bobi  ne  rem- 
plissant pas  ses  fonctions  de  pasteur-montagnard  en  été.  Ces  fonctions 
obligatoires  comportaient  les  tournées  dans  les  alpages  éloignés,  le 
baptême  des  enfants  des  quartiers  lointains,  la  visite  des  malades  im- 
potents en  leur  portant  la  communion.  Le  scripteur  insistait  sur  l'im- 
portance de  maintenir  régulièrement  ces  privilèges  accordés  par  les 
«  Romains  »qui  eussent  pu  être  annulés  par  suite  de  la  négligence  de 
ces  activités  paroissiales.  Ces  faits  reprochés  à  Paul  le  Jeune  au  sy- 
node de  1770  (du  16  mai,  à  St.  Germain)  firent  qu'il  se  vit  retirer  la 
paroi-se  de  Bobi  pour  être  placé  à  Rora  car  «  le  dit  Monsieur  Appia 
n'avait  ni  la  vigueur  ni  la  santé  requise  pour  remplir  toutes  les  fonc- 
tions qui  lui  sont  attachées  ».  A  Rora,  Jeanne  Marie  Elizabeth  Appia 
.-a  fille,  fut  admise  à  la  communion  de  Pâques  du  25  mars  1771,  mais 
la  pauvrette  «  remit  son  âme  à  son  Créateur  le  10e  de  septembre  1776 
à  l'âge  d'environ  22  ans  ».  Quelques  années  auparavant  Paul  le  Jeune 
avait  reçu  un  choc  qui  le  retint  alité  une  quinzaine  de  jours:  celui 
d'apprendre  la  décision  de  se  convertir  au  catholicisme,  terrible  dé- 
cision prise  par  son  frère  dernier-né  Jean  Appia.  au  1er  janvier  1764. 
Ce  dernier  avait  embrassé  la  carrière  militaire,  interdite  à  partir  d'un 
certain  grade  aux  vaudois.  Paul  le  Jeune  n'accepta  cette  décision 
qu'en  rompant  toute  relation  avec  ce  frère.  Puis  il  eut  une  bagarre  où 
tout  pasteur  qu  ii  était.  Paid  le  Jeune  échangea  des  coups  de  poings 
avec  le  major  GONIN,  qui  insultait  la  mémoire  de  son  frère  défunt  le 
pasteur  Daniel  de  St.  Jean  en  le  traitant  de  mari  trompé  (à  cause  de 
Catherine  PeïROT.  femme  fatale).  Il  fallut  les  séparer!  Puis  il  y  eut 
encore  d'autres  vexations  au  sein  des  Eglises  vaudoises,  tant  au  sy- 
node du  19  au  20  juillet  1780  où  les  pasteurs  Appia  et  Peyran  furent 
accusés  d'être  les  auteurs  d'une  dissertation  manuscrite  en  latin  où 
l'on  se  vanterait  de  baptiser  sans  eau.  Ils  protestèrent  contre  une  im- 
putation qui  leur  aurait  infailliblement  attiré  une  déposition  ignomi- 
nieuse) qu'au  synode  du  24  octobre  1782  où  fut  délibéré  si  on  accor- 
derait oui  ou  non  l'éméritat  à  Paul  le  Jeune  (49). 


(49)  La  vérité  sur  le  manuscrit  latin,  qui  était  un  catéchisme  intitulé  «  La  Sainte 
liberté  des  fils  tie  Dieu  et  frères  de  Jésus  Christ  »  fut  dévoilée  dans  le  même  synode 


—  17  — 


Les  fleux  fils  de  Paul  le  Jeune  attristèrent  son  existence.  L'aîné 
Paul  Jean  Daniel  fit  ses  études  en  Suisse,  manqua  sa  théologie,  chan- 
gea d'Académie,  tint  des  propos  propres  aux  jeunes  de  son  époque. 
Il  était  de  ceux  qui  allaient  servir  la  Révolution.  Après  avoir  tenu 
son  père  dans  quelques  espérances,  il  partit  en  Hollande  où  il  devint 
précepteur,  y  fit  des  études  de  droit,  abandonna  totalement  la  théo- 
logie. Son  cadet  Jean  Louis  «  gros  garçon  ayant  de  la  peine  à  s'appli- 
quer »  dans  son  enfance,  fit  aussi  quelques  études  en  Su'sse  pour  de- 
venir finalement  horloger.  Il  revint  aux  Vallées  y  exercer  son  métier, 
s'y  maria  et  finalement  disparut,  soit  à  Livourne,  soit  en  Angleterre, 
laissant  sa  femme  auprès  de  Paul  le  Jeune  élever  ses  trois  garçons. 
La  vie  de  Paul  le  Jeune  fut  dépassée  en  tous  point  par  les  événements. 

Au  XVIIIe  siècle  diverses  familles  vaudoises  continuèrent  les  en- 
treprises créées  par  l'ingéniosité  des  prédécesseurs.  Nous  avons  déjà 
vu  que  veuve  Constance  Appia  née  Vertu  avait  pu  reconstituer  ses 
biens  avec  l'aide  de  ses  frères  à  l'orée  du  XVIIe  siècle.  Au  XVIIIe 
siècle  cette  famille  étendit  sa  puissance,  et  entraîna  dans  son  sillage 
de  négoce  tous  les  jeunes  gens  des  Vallées  attirés  par  le  commerce. 
Pierre  Appia,  fils  du  pasteur  Paul  l'Ancien  de  la  troisième  branche, 
était  né  le  26  octobre  1722  à  Prarustin.  Ses  oncles  et  cousins  Vertu 
l'engagèrent  dans  leurs  entreprises,  et  il  partit  à  Turin  pour  y  deve- 
nir négociant.  La  tuberculose  ou  une  épidémie  faucha  ce  célibataire 
à  l'âge  de  28  ans,  en  1750.  Cette  activité  moderne  s'avisa  d'intensifier 
la  production  locale,  en  faisant  filer,  carder,  et  tisser  la  soie,  pro- 
duction rentable  qui  incita  les  cultivateurs  à  border  leurs  champs  de 
mûriers,  et  à  élever  des  vers  à  soie  dans  les  fermes  -  comme  d'ailleurs 
dans  tout  le  midi  de  la  France.  Paul  Vertu  introduisit  une  fabrique 
de  tissus,  soie,  laine  et  poils.  Ces  usines  ouvertes  le  27  juin  1760  uti- 
lisèrent les  eaux  du  canal  de  la  «  Munizione  ».  Mais  4  semaines  plus 
tard  le  Comte  Marc  Aurèle  Rorengo  de  la  Tour  revendiqua  l'unique 
propriété  de  cette  eau.  (Ceci  illustre  la  guerre  froide  sinon  ouverte 
qui  exista  entre  vaudois  et  catholiques).  Les  Vertu  se  débrouillèrent 
de  ce  conflit,  et  continuèrent  leurs  activités.  Ils  vendaient  déjà  aupa- 
ravant des  cocons  de  soie,  de  la  laine,  du  bois,  du  blé,  des  animaux, 
du  vin.  Ils  possédaient  des  tanneries,  des  carrières,  des  dépôts  de  tou- 
tes sortes  et  leur  activité  comprenait  une  association  familiale  de  ban- 
quiers, propriétaires,  maquignons,  prêteurs  à  gages,  usuriers.  Les  do- 
du 20  juillet  1780,  comme  étant  l'oeuvre  d'un  jésuite  nommé  Meyinier. 

Paul  Appia  le  Jeune  demanda  la  résignation  de  ses  fonctions  de  pasteur  de 
l'Eglise  de  la  Tour  au  synode  du  25  octobre  1782  allégant  «  son  âge,  ses  infirmités  et 
les  travaux  de  33  ans  au  service  de  nos  Eglises  ».  Article  16:  «  Mr  Paul  Appia  ayant 
été  comme  devant,  déchargé  de  ses  fonctions,  il  a  été  mis  en  délibération  si  on  lui 
accorderait  l'honoraire  destiné  aux  émérites  :  sur  quoi  les  députés  des  Eglises  de  Bobi. 
Villar,  la  Tour.  Prarustin,  Saint  Germain,  Pomaret  et  Prali  (à  l'exception  de  Rodoret), 
ce  sont  refusés  à  cette  subvention,  tous  les  autres  ayant  accédé  à  une  proposition  si 
juste  ».  Signature  de  13  pasteurs  et  26  députés.  Pagan,  intendant  et  Agliaudi  secré- 
taire de  S.  M.  Il  est  à  noter  que  ce  sont  les  Eglises  que  Paul  le  Jeune  a  desservies 
qui  se  sont  refusées  à  lui  servir  une  pension  qui  était  de  125  livres  versées  annuellement 
par  chaque  Eglise. 


—  18  — 


cuments  d'affaires  de  cette  famille  sont  des  actes  de  procès,  litiges, 
sentences  de  tribunaux,  achats,  ventes  et  correspondances.  Deux  au- 
tres Appia  devinrent  leurs  employés,  nous  en  reparlerons    plus  loin. 

Les  familles  Brezzi  ou  Brez  exercèrent  le  notariat;  les  familles 
Plochiu,  Peyrot  et  Malan,  comme  les  Vertu  contribuèrent  à  réveil- 
ler leur  pays,  par  des  moyens  légaux  ou  tolérés  par  les  catholique*, 
qui  eux,  avaient  seuls  droit  à  toutes  les  carrières  officielles  administra- 
tives, militaires,  etc.,  interdites  aux  hérétiques. 

Le  dernier  des  fils  de  Paul  l'Ancien  et  Marie  Madeleine  Arnaud 
fut  mordu  par  la  carrière  militaire.  Jean  Appia,  né  le  31  juillet  1724. 
mourut  le  28  janvier  1797,  âgé  de  72  ans.  Il  s'enrôla  comme  cadet  à 
18  ans,  le  19  février  1742  dans  le  Régiment  vaudois,  sous  le  nom  de 
guerre  d'ApPY.  Il  fut  nommé  «  alfiere  »  soit  porte-enseigne,  devint 
sous  lieutenant  porte-enseigne  le  6  décembre  1744,  lieutenant  le  21 
janvier  1747.  Il  passa  Lieutenant  dans  le  Régiment  de  Montfort  de 
1747  à  1764  se  trouvant  à  Chesnes  (près  Genève,  territoire  savoyard) 
vers  1754,  puis  à  Tortone  en  avril  1759.  Ce  n'est  qu'après  sa  conver- 
sion au  catholicisme  qu'il  eut  droit  d'être  nommé  capitaine  le  11  no- 
vembre 1764.  Il  devint  Capitaine  des  grenadiers  du  Regiment  Cha- 
blais,  le  19  octobre  1774,  puis  Major  Commandant  au  même  Régi- 
ment, le  21  mars  1778.  Promu  Commandant  de  Sainte  Marie  (fort  de 
Suse)  selon  patente  de  S.  M.  le  30  octobre  1783.  il  fut  décoré  du  grade 
d'ancienneté  de  Lieutenant  Colonel,  le  29  février  1784,  puis  nommé 
Colonel  le  1er  octobre  1789.  Il  était  Brigadier  Gouverneur  de  la  Bru- 
nette  du  fort  S. te  Marie  de  Suse,  le  6  janvier  1796,  fort  qui  fut  dé- 
mantelé peu  après  par  le  Général  de  Montesquieu.  Jean  Appia  mou- 
rut l'an  suivant.  Il  fit  un  mariage  catholique,  vers  1768.  avec  Marie 
Ludovica  Villa  dont  il  eut  1)  Paul  Marc-Aurèle,  né  en  1770.  2)  Aig- 
rie Thérèse,  née  le  26  septembre  1772,  3)  Jeanne,  née  en  1776.  Il  avait 
été  bon  frère  et  bon  oncle  jusqu'à  sa  conversion  qui  interrompit  tou- 
tes relations  avec  sa  famille.  Son  fils  Paul  Marc  Aurèle  Appia  em- 
brassa également  la  carrière  militaire,  laissant  des  traces  de  ses  pro- 
motions (50).  L'écriture  de  Jean  Appia  se  présente  comme  celle  d'un 
intellectuel  et  dénote  beaucoup  de  finesse  (sinon  l'habitude  de  ma- 
nier la  plume).  Il  reprit  à  son  compte  les  armes  des  Appia  et  en  cache- 
ta ses  lettres  (voir  photo  note  24).  Son  frère  Paul  le  Jeune  écrivit  à 
sa  nièce  Marie  qui  habitait  la  Suisse  à  la  suite  du  décès  de  son  père: 
«  ton  oncle  a  cessé  de  bien  faire  »,  en  1762.  C'est  cette  phrase  qui 
guida  nos  recherches.  Jean  Appia  qui  accéda  au  plus  haut  grade  dans 
l'armée  du  Duc  de  Savoie  honora  son  pays  en  lui  apportant  toutes  les 
qualités  vaudoises  dont  il  avait  hérité. 

(50)  En  mai  1793  on  lui  accorda  une  dispense  d'une  année,  pour  raison  de  santé, 
dispense  accordée  au  Lieutenant  Paul  Marc-Aurèle  Appia  du  Regiment  provincial  de 
Suse,  avec  une  somme  de  200  Livres.  Les  documents  photographiés  des  promotions 
tant  de  Jean  Appia  que  de  son  fils  nous  ont  été  communiqués  par  les  Archives  d'Etat 
de  Turin.  Piazza  Castello.  Le  curé  de  Suse  nous  a  communiqué  les  photos  des  actes 
de  naissance  et  de  décès  de  cette  famille,  incomplets,  du  moins  ceux  des  régistres  de 
son  église  de  Suse. 


—  19  — 


l'anni  les  activités  des  pasteurs  vaudois  il  y  avait  la  distribution 
des  deniers  de  la  «  Bourse  des  Pauvres  ».  Cette  institution  si  néces- 
saire  était  une  coutume  établie  lorsqu'un  vaudois  rédigeait  son  testa- 
ment: (aux  catholiques  on  demandait  un  don  pour  «  Maurice  et  La- 
zare »,  institutions  romaines  des  Vallées).  iNous  avons  relevé  dans  une 
paroisse  —  de  la  main  de  Paul  Appi  a  le  Jeune  —  l'attribution  faite  à 
quelques  nécessiteux,  ce  qui  const. tue  un  «  Journal  des  faits  divers  » 
ni  ile  à  connaître  pour  ceux  qui  s'intéressent  à  la  vie  sociale  d'un  pays. 

1757  septembre:  A  Jérémie  pour  une  paire  de  souliers  4  sous  - 
A  Barnabo  Toole  anglois  13  sous  -  1759  février:  A  Jérémie  pour  faire 
accommoder  ses  souliers  2  sous  -  Aux  écoliers  pauvres  de  la  Ferrière, 
pour  païer  leur  maître  d'école  Livres  3  -  66  sous.  1763  janvier:  A  Jo- 
seph Meli  pour  une  disgrâce  arrivée  à  sa  fille  10  sous.  Pour  la  bière 
el  La  fosse  de  Jérémie  Livres  3,  5  sous.  1764,  28  octobre:  Acheté  une 
douzaine  et  demi  de  palettes  doubles  et  une  douzaine  et  demi  de  pa- 
leltes  simples  pour  donner  aux  écoliers  pauvres  (qui  écrivent  dessus). 
1767  le  13  janvier:  A  un  François  qui  s'était  gelé  les  pieds  sur  la 
montagne,  Livre  1,  17  sous,  6  deniers.  1769  octobre:  A  Marie  Mar- 
tine pour  chausser  ses  frères  et  soeurs  imbéciles  Livres  6.  Pour  une 
maison  incendiée,  dont  la  femme  est  en  couches,  et  dont  une  fi  île 
S*est  estropiée,  Livres  6...  Pour  une  paire  de  culottes,  pour  un  ma- 
iali,' d'une  main  -  pour  un  métier  à  to  le. 

Aux  orphelins  Artus  pour  les  habiller  -  A  veuve  Billour  pour 
payer  sa  taille  -  Au  tailleur  Michelin  pour  avoir  racommodé  le  drap 
mortuaire  -  Pour  Daniel  Caffarel  fossoyeur,  pour  la  fosse  de  l'inv  a- 
lide GlRAUDl.N  qui  s'est  «  précipité  »  (localenent  «  jeté  dans  un  pré- 
cipice »).  1780  juillet:  Pour  le  chirurgien  Geimiot,  pour  avoir  saigné 
et  «  pensé  »  la  femme  et  la  fille  de  Jean  PecoUL  le  jour  après  qu'on 
leur  avoit  fait  cette  violence.  A  Judith  Berton  pour  s'acheter  une 
purge  -  A  Daniel  Caffarel  pour  la  fosse  de  l'imbécile  Martine,  ré- 
duite à  la  misère  -  Pour  un  détenu  en  prison  -  etc..  etc. 

Un  des  derniers  Appia  pasteur  du  siècle  fut  Cyprien  Barthélémy, 
première  branche.  Fils  de  Jean  Barthélémy  chamoiseur  et  de  Marie 
Louise  Rossier,  il  était  né  à  St.  Jean  le  7  mars  1734  et  fut  baptisé  par 
Cyprien  Appia  pasteur,  son  parrain,  assisté  de  son  épouse  Jeanne  Jou- 
bert  comme  marraine.  Il  mourut  à  Rocheplatte  le  9  avril  1788  à  54 
ans.  Il  épousa  le  26  septembre  1759  Catherine  Gay,  fille  du  capitaine 
d'un  Régiment  vaudois,  Antoine  Gay  d'Angrogne.  Us  n'eurent  qu'une 
fille  vivante:  Marie  Dorothée,  née  le  8  janvier  1761,  qui  épousa  le  3 
mai  1782  à  Rocheplatte  Jean  Pons  fils  de  Jean.  Ce  personnage  est 
connu  pour  son  agitation  estudiantine,  faisant  la  navette  de  Bâle  à 
Payerne,  de  Lausanne  à  Bâle.  Nonobstant  les  avertissements  donné» 
par  ses  professeurs,  il  n'en  continua  pas  moins  à  tenir  des  propos 
trop  hardis,  à  avoir  une  vie  trop  émancipée  pour  un  proposant,  on 
ne  le  consacra  point.  Le  synode  du  15  novembre  1757  le  fit  compa- 
raître devant  lui,  on  discuta  de  son  cas  car  il  avait  été  renvoyé  à  cause 
de  sa  conduite.  Ses  parents  en  nombre  le  soutinrent  non  point  tant 
par  libéralisme  mais  surtout  parce  que  les  idées  modernes  déjà  ré- 


—  20  — 


pan  dues  à  cette  époque  diminuaient  progressivement  le  nombre  de 
proposants  indispensables  aux  diverses  paroisses  vaudoises.  Bien  que 
le  Modérateur  s'y  opposât  on  se  mit  d'accord  pour  lui  faire  subir 
tous  les  examens  nécessaires  à  son  accès  à  la  consécration  pastorale. 
Cyprien  Barthélémy  subit  les  examens  et  fut  jugé  digne  par  Mrs.  les 
examinateurs  d'être  promu  au  Saint  Ministère.  Il  reçut  en  conséquen- 
ce l'imposition  des  mains  d'une  manière  «  publique  et  solennelle  » 
dans  le  temple  du  Villar,  le  1er  octobre  1758.  On  lui  attr.bua  l'Eglise 
de  Maneille  et  au  synode  de  1760  tenu  à  Bobi  les  7  et  8  octobre  la  dy- 
nastie des  pasteurs  Appia  se  trouva  réunie.  Il  fut  pasteur  à  Maneille 
de  1759  à  1762  et  de  Prarustin  Rocheplatte  de  1762  à  1788,  année  de 
sa  mort.  Une  fois  entré  dans  le  Ministère,  les  propos  du  turbulent  Cv- 
prien  Barthélémy  se  calmèrent  et  il  l'accomplit  honorablement. 

Le  pasteur  de  Rora,  Paul  Joseph  Appia  -  première  branche  -  en- 
core présent  au  synode  de  1760  avait  vu  son  dernier  fils  Daniel,  né  le 
12  avril  1738,  mort  entre  1806  et  1812,  devenir  maître  d'école  Reli- 
gionnaire  à  la  Tour.  On  ne  sait  rien  sur  ses  études  mais  on  pense  qu'il 
les  fit  aux  Vallées.  Daniel  Appia  régent  épousa  Catherine  Pernette 
Hugon,  devenue  veuve  Michelin,  fille  du  capitaine  Daniel  Armand 
Hugon,  capitaine  des  Régiments  vaudois  ayant  participé  aux  guerres 
de  successions.  Bien  qu'épouse  d'un  maître  d'école,  Catherine  Per- 
nette ne  sut  jamais  écrire  qu'un  gros  C  sur  les  actes  notariés.  La  per- 
sonnalité modeste  de  Daniel  est  représentative  de  la  population  vau- 
doise  serviable,  accueillante,  généreuse  et  hospitalière  envers  sa  fa- 
mille. Il  fut  très  souvent  témoin  comme  le  prouvent  toutes  sortes 
d'actes.  Sorte  d'evangéliste  actif  dans  sa  paroisse.  Il  reçut  quelqu'ar- 
gent  pour  sonner  la  campane  du  temple  des  Coppiers  —  selon  ses 
quittances  —  était  chantre  et  devint  Ancien  d'Eglise  le  1er  septem- 
bre 1789.  Sa  maison  fut  un  centre  d'accueil  familial.  C'était  une  fer- 
me ayant  beaucoup  de  terres,  située  aux  Coppiers  supérieurs.  Son 
frère  aîné  Barthélémy,  tailleur,  célibataire,  vint  habiter  définitive- 
ment chez  lui  dès  qu'il  quitta  la  vie  militaire.  Les  registres  de  la  ga- 
belle nous  apprennent  qu'en  1776  il  avait  recueilli  sa  mère  née  Jean- 
ne Marie  Brezzi,  âgée  de  61  ans,  ainsi  qu'un  neveu  de  6  ans  Daniel 
Elisée  (fils  d'un  cousin  Paul  Appia.  marié  à  Jeanne  Elisabeth  Jahier). 
Daniel  Appia  régent,  et  son  frère  Barthélémy  firent  ensemble  testa- 
ment le  6  octobre  1798.  mais  continuèrent  à  vivre.  Le  couple  Daniel 
Appia  -  Catherine  Hugon  n'eut  qu'une  fille  nommée  Marie  Magde- 
laine,  née  le  2  février  1763.  qui  fut  présentée  au  baptême  par  Joseph 
Appia  frère  de  dit  Daniel  [qui  avait  émigré  à  Cenève  où  il  était  per- 
ruquier, v  devint  militaire,  habitant,  et  finalement  vers  la  fin  du 
siècle  citoyen].  La  marraine  fut  la  soeur  de  dit  Daniel.  Marie  Eliza- 
beth \imm\.  épouse  du  pasteur  Antoine  Gay.  Cette  Marie  Magdehrne 
\ Imma  épousa  le  30  octobre  1783  Jean  Henrv  \kn\ud.  fils  de  feu 
Etienne,  lequel  avait  été  condamné  aux  galères  le  26  février  1745 
pour  avoir  introduit  des  livres  de  la  «  Religion  ».  ( Nous  ne  «mous  pa> 
si  Etienne  Arnaud  subit  sa  peine,  mais  cela  n'a  rien  d'imposs  b'e). 
Jean  Henrv  ARNAUD  et  son  épouse  eurent  deux  fil»:    l»  an  Henry,  né 


—  21  — 


le  9  novembre  1784  el  Etienne  Daniel  Henry,  né  le  6  février  1786.  lin 
1806  Daniel  Appia  et  Catherine  sa  femme  vivent  encore;  il  est  âgé  de 
67  ans,  sa  femme  «le  63  ans  et  le  frère  tailleur  Barthélémy  a  73  ans. 
Marie  Magdelaine  Arnaud  devenue  veuve  vit  avec  eux,  ainsi  que  son 
(ils  Jean  Henry  qui  a  19  ans.  Il  deviendra  géomètre  arpenteur.  (Se  re- 
porter à  la  généalogie  Arnaud).  C'est  le  dernier  document  de  la  ga- 
belle qui  signale  Daniel  Appia,  sa  femme,  et  son  frère,  qui  mouru- 
rent par  la  suite. 

Daniel  Appia  pasteur  de  Saint  Jean  de  la  troisième  branche  et 
Catherine  Peyrot,  femme  fatale,  eurent  un  fils  Paul  Henri  Daniel, 
qui  était  né  le  28  octobre  1754.  Peu  après  le  décès  de  son  père  en  1763 
il  fut  placé  à  l'Ecole  latine  au  Pomaret  (école  qui  se  transportait  tous 
les  deux  ans  de  la  Tour  au  Pomaret  et  vice  versa).  Mais  en  avril  1766, 
sa  drôle  de  mère  fit  valoir  par  acte  notarié  l'héritage  de  ses  biens  et 
déclara  son  fils  mort,  ou  dans  d'autres  pays...  pour  avoir  toute  liberté 
de  se  remarier  (ce  qu'elle  fit  le  10  avril  1766).  En  réalité  ce  jeune 
garçon  avait  été  soustrait,  à  l'abandon  total  de  sa  mère,  par  la  famille 
Appia.  Vers  15  ans  Paul  Henri  Daniel  se  trouve  à  Amsterdam  logé 
dans  la  Roosestraat,  au  15  décembre  1769.  Comme  il  avait  dans  cette 
ville  son  cousin  germain  Paul  Jean  Daniel,  fils  du  pasteur  Paul  le 
Jeune  qui  avait  élevé  ses  soeurs  (sinon  lui),  il  y  a  tout  lieu  de  croire 
que  ce  dernier  contribua  à  le  faire  venir  en  Hollande.  Désemparé, 
sans  métier,  et  sans  but,  ce  jeune  homme  fut  tenté  par  l'aventure  qui 
se  présenta  sous  forme  d'un  engagement  dans  la  Compagnie  des  Indes 
comme  aide-canonnier.  Il  partit  au  Bengale  sur  le  navire  Bonenker- 
kerpolder.  Cet  engagement  de  trois  ans  n'allait  pas  sans  un  contrat 
qui  nous  est  parvenu,  et  l'intéressé  constituait  son  cousin  Paul  Jean 
Daniel,  pour  éxécuter  toutes  ses  affaires,  s'occuper  de  ses  intérêts  soit 
auprès  de  la  Compagnie  des  Indes  soit  pour  hoiries  en  Italie.  Nous 
regrettons  de  ne  rien  savoir  sur  le  voyage  de  ce  jeune  vaudois  qui  eut 
le  temps  de  tout  bien  considérer  durant  ces  années.  Il  jugea  certaine- 
ment que  Dieu  lui  octroyerait  le  pain  quotidien  s'il  devenait  son  ser- 
viteur. A  son  retour  du  Bengale  il  fut  encouragé  par  son  cousin  dans 
la  voie  de  l'étude,  et  peut  être  aidé  financièrement  ou  par  le  gain 
acquis.  Il  est  signalé  comme  étudiant  à  Bâle  en  1772.  Ici  se  place  une 
lettre  inénarrable  qui  continue  ce  récit  (51).  Après  Lausanne  où  il  ne 


(51)  Nous  en  respecterons  l'orthopraphe.  David  Peyrot  à  Daniel  Peyrot  Saint 
Jean  le  27  avril  1772  —  (extrait  David  Peyrot  est  le  grand  père  de  Paul  Henri  Daniel 
Appia  —  «  Monsieur  montré  cher  Couzin,  je  vien  de  resevoir  de  nouell  de  vôtre  part 
par  Madame  Madeleine  Vertu  vôtre  fille  quelle  nous  afait  le  plaisir  de  venir  avec 
son  mari  batizagle  deus  fils  de  mon  fils  David  que  vôtre  neveux  Sig.  Jaque  a  etté 
parin  a  sa  femme  marine.  Il  a  etté  batizé  Jaque  Berthlemy;  en  discouran  nous  somme 
venu  à  parler  de  ce  fripon  d'AppiA  qu'il  a  abesante  de  Lozana  e  Sarret  venu  en  cheze 
corne  un  coquin  e  ce  Monsieur  Voiturié  est  venu  ver  vous  pour  avoir  de  largen  pour 
ledit  voyage  mais  vous  avies  refusé  de  lui  en  donner  vous  aves  trè  bienfait.  Vous  me 
faire  bien  de  plaizir  de  point  en  sortir  un  sous  pour  mon  conte  a  qui  que  ce  soit  »  etc. 
(fin  cit.).  Paul  Henri  Daniel  avait  espéré  plus  de  générosité  de  la  part  de  son  grand 
père.  Il  avait  encore  à  apprendre  qu'il  n'y  avait  aucunes  relations  entre  la  Charité 
et  les  gros  sous,  du  moins  chez  de  solides  négociants  vaudois! 


resta  pas,  Paul  Henri  Daniel  s'en  retourna  à  Baie,  peut-être  aprè» 
s'être  réconcilié  avec  sa  famille?  Il  manqua  ses  examens  tant  en  1775 
qu'en  1776  mais  les  réussit  le  18  décembre  1777  (selon  le  Livre  du 
Recteur).  Il  partit  alors  à  La  Chaud  de  Fonds  en  1777,  où  il  fut  «  en 
grand  scandale  par  ses  discours  »  selon  une  lettre  d'un  pasteur.  Cet 
esprit  aventureux  et  instable  offre  beaucoup  de  contradictions  mais 
nous  est  sympathique. 

Au  synode  des  24  et  25  septembre  1777,  l'article  7  signale  son 
cas  (52).  Une  autre  lettre  datée  de  Genève,  27  mars  1778.  que  Paul 
Henri  Daniel  écrivit  à  son  grand  père  David  Peyrot  à  Saint  Jean  est 
si  explicative  de  la  situation  morale  et  matérielle  dans  laquelle  il  se 
trouvait  que  nous  en  donnons  ici  une  partie:  «  Mon  Cher  Grand 
Papa  et  Oncle!  Les  Bienfaits  que  j'ai  reçu  de  votre  part  sont  toujours 
des  monumens  d'une  reconnaissance  qui  se  perpétuera  jusqu'au  der- 
nier moment  de  ma  vie,  je  sais  que  votre  coeur  est  compatissant,  et 
que  vous  êtes  disposéz  à  m'accorder  votre  Protection  et  votre  bien- 
veillance, si  de  mon  côté  je  réponds  à  vos  vues  qui  sont  de  me  voir 
prospérer;  je  me  flatte  d'avoir  dépouillé  les  vanités  d'une  vie  frivole, 
je  me  propose  de  récupérer  toute  l'amitié  que  vous  m'aviez  vouée  et 
de  laquelle  je  me  suis  rendu  indigne  par  mes  écarts;  ce  temps  n'est 
plus.  Ici  je  me  conduis  comme  je  vous  le  promis.  ,)'ai  déjà  rendu  un 
Sermon  devant  tous  les  professeurs  qui  me  l'ont  envoie  prêcher  hor» 
de  ville.  Ils  sont  très  contens  de  moi.  Je  in  appliqué  et  dans  deux 
ans,  s'il  plait  au  Seigneur,  je  serai  consacré.  Je  n'ai  encore  pu  trou- 
ver aucun  préceptorat,  de  sorte  que  je  ne  puis  pas  encore  suffire  à 
toutes  mes  dépenses  qu'il  me  faut  faire  pour  me  maintenir  le  néces- 
saire, de  sorte  que  si  je  pouvois  avoir  quelque  accès  à  votre  Coeur,  je 
voudroîs  vous  prier  de  me  faire  la  charité  de  m'envoier  six  chemises 
et  six  paires  de  bas  blancs,  vous  me  feriez  un  des  plus  sensibles  bien- 
faits. Ce  n'est  que  l'indigence  et  la  nécessité  qui  me  fait  heurter  à  la 
porte  de  v  otre  coeur,  daignés  écouter  et  la  Y  oix  du  sang,  et  celle  de 
l'Orphelin,  de  telles  offrandes  seront  reçues  en  grâce.  Si  j'ai  le  malheur 
d'Etre  pauvre  et  misérable,  je  n'en  murmurerai  jamais,  parce  que  je 
sais  pour  sûr  que  le  Ciel,  soutien  du  nécessiteux,  attendrira  vos 
Coeurs,  et  que  vous  vous  ferez  un  plaisir  de  vêtir  la  nudité  de  celui 
qui  vous  est  attaché  non  seulement  par  les  droits  du  sang  mais  même 
par  les  droits  que  l'humanité  lui  donne  auprè-  de  VOUS,  qui  sont  de 
vous  présenter  ses  besoins,  et  d'attendre  de  votre  tendresse  une  ré- 
ponse interprête  de  votre    bon  Coeur...    (fin  cit.).    Ici    le  scripteur 


(52)  «  L'étudiant  Paul  Henri  Daniel  APPIA  s'étant  adressé  à  la  Vénérable  Assem- 
blée pour  la  prier  de  deigner  fermer  les  yeux  sur  ses  écarts  passés,  et  ne  considérer 
en  lui  qu"un  jeune  homme  privé  par  sa  faute,  des  moyens  de  continuer  et  consommer 
ses  études:  la  dite  Assemblée  prenant  cette  prière  en  considération,  a  condescendu 
à  charger  Mrs  les  Officiers  de  la  Table  d'écrire  à  la  Vénérable  Compagnie  de  Genève 
pour  la  requérir  de  gratifier  ce  jeune  homme  de  la  place  qui  vaquera  dans  cette 
Académie,  par  la  consignation  de  Mr  Geïmkt.  dans  l'espérance  que  si  elle  lui  est 
accordée,  il  en  profitera  pour  réparer  ses  fautes  et  se  mettre  en  état  de  devenir  utile 
et  de  parvenir  au  Saint  Ministère  »  (fin  cit.). 


—  23  — 


prend  congé,  assure  qu  ii  passera  ses  examens  au  mois  de  mai  et  que 
son  grand  père  recevra  Je  témoignage  authentique  de  ses  moeurs  et 
bonne  conduite  et,  qu'il  veut  faire  mentir  ceux  qui  assurent  qu'il  ne 
professera  pas,  etc.  etc. 

Nous  ignorons  la  réponse  du  grand  père  David  Peyrot  devant 
mie  lettre  si  bien  tournée,  nous  avons  la  réponse  dans  l'attitude  que 
Paul  Henri  Daniel  eût  par  la  suite.  Le  vieux  grigou  garda  ses  sous  lui 
tenant  lieu  de  «  bon  Coeur  ».  Son  petit  fils  ne  devint  pas  pasteur.  Il 
fut  placé  par  son  cousin  Jean  Louis  Appia  à  Sezegnins  comme  appren- 
ti horloger.  En  1798  il  est  à  la  Tour,  parrain  tie  Daniel  Girardin. 

La  Révolution  française  ayant  bouleversé  l'Europe,  créa  aux  Val- 
lées le  département  du  Pô.  Il  lui  fallut  des  fonctionnaires  instruits 
dans  son  administration.  Paul  Henri  Daniel  trouva  là,  à  employer  ses 
talents  et  devint  fonctionnaire  Municipal  tant  à  la  Tour  qu'à  Pigne- 
rol  signant  des  actes  du  nom  de  Daniel  Appia.  En  1813  il  fut  nommé 
officier  municipal.  Nous  ne  savons  pas  s'il  se  maria,  ni  quand  il  mou- 
rût. Sa  vie  mouvementée  d'enfant  abandonné  résume  en  partie  celle 
•  le  bien  d'autres  étudiants  vaudois,  de  cette  époque  où  tout  craquait. 
On  a  l'impression  qu'un  peu  d'affection  et  d'aide  eussent  pû  encou- 
rager Paul  Jean  Daniel  dans  une  voie  qu'il  avait  parcourue  en  gran- 
de partie  et  où  il  aurait  pu  réussir. 

Un  autre  Appia  aussi  désaxé  si  ce  n'est  davantage,  itinérant,  aven- 
turier, est  le  dernier  fils  du  pasteur  Daniel  Isaac  de  Saint  Jean  — 
deuxième  branche  — .  Il  naquit  le  11  mai  1751  et  mourut  le  1er  jan- 
vier 1816.  Nous  en  avons  déjà  parlé  lorsqu'il  fit  ses  études  en  Suisse 
avec  ses  trois  frères.  Il  fit  toutes  ses  études  à  Bàie  et  fut  consacré  en 
l'Eglise  Française  le  15  novembre  1772,  comme  déjà  vu.  Revenu  en 
1773  à  Saint  Jean  il  exerça  la  fonction  de  pasteur  adjoint  sans  nomi- 
nation. Puis  il  devint  aumônier  au  Régiment  Chablais  en  1775.  Une 
lettre  du  sieur  Monteil  à  son  beau-père  Paul  Vertu  en  fait  foi,  avec 
on  ne  sait  quel  air  moqueur:  «  L'Orateur  Charles  Appia  a  joint  le  Ré- 
giment jeudy  soir.  Le  temps  nous  apprendra  de  quelle  manière  il  s'y 
comportera,  je  ne  manquerais  pas  de  vous  participer  des  fruits  de  sa 
conduite  »  (fin  cit.).  Toujours  aumônier  dans  le  même  régiment,  Jean 
Charles  tomba  malade  à  Turin  en  1776.  Privé  de  secours  et  d'argent 
il  fut  pris  en  pitié  par  une  dame  Henriette  Le  Comte,  claveciniste,  et 
veuve  Massa.  Une  idylle  s'ensuivit,  ils  partirent  à  l'étranger  s'y  ma- 
rier. Le  mariage  eut  lieu  à  Coppet  en  Suisse  le  11  juillet  1776.  Anne 
Henriette  Le  Comte,  née  à  Turin  en  1749,  était  fille  du  maître  à  dan- 
ser de  la  Cour  de  Savoie,  Claude  Le  Comte  et  de  Teresa  Molinieri. 
tous  deux  catholiques.  Madame  Jean  Charles  Apph  se  convertit  pal- 
la suite  solennellement.  De  défunt  Massa,  Henriette  Le  Comte  avait 
eu  deux  enfants  qu'elle  abandonna.  De  1776  à  1784  Jean  Charles  fut 
Ministre  suffragant  à  Commugnv  (Coppet)  puis  vint  s'installer  à  Ge- 
nève. Il  eut  quelques  histoires  avec  la  Compagnie  des  Pasteurs  du 
lieu,  mais  comme  il  n'exerça  pas  de  Ministère,  ce  ne  fut  qu'une  mai- 
gre chicane.  Us  eurent  un  fils  Daniel  Appia,  né  en  mai  1785,  dit  du 
Piémont,  qui  mourut  à  l'hôpital  à  l'âge  de  16  mois  le  3  octobre  1786. 


—  24  — 


De  1784  à  1792  le  ménage  Appia  paya  ses  taxes  trimestrielles,  ayant 
été  acceptés  comme  habitants.  Mais  au  début  de  1792  ils  furent  expul- 
sés dans  les  24  heures  sans  motifs  connus  (mais  voir  note  53).  Nous 
savons  que  ce  fut  pour  propos  et  sympathie  révolutionnaires.  Jean 
Charles  Appia  semble  avoir  abandonné  son  épouse  dès  ce  moment  là. 
Il  reprit  du  service  dans  l'armée  cette  fois  républicaine,  sous  le  com- 
mandement du  capitaine  Kellerman,  général  des  Armées  des  Alp  s. 
Une  attestation  donnée  à  Charles  Appia  le  15  septembre  1793,  par  la 
municipalité  d'Abriès  en  fait  foi  (53).  Le  capitaine  Charles  Appia 
«  rendit  des  bons  et  loyaux  services,  facilitant  l'entrée  en  Piémont 
des  troupes  françaises,  créant  un  sentiment  de  sécurité  à  l'égard  des 
Vaudois  ».  (L'effectif  de  l'armée  vaudoise  était  chétif,  abandonné  à 
ee  moment  là  par  le  Duc  et  réduit  à  ses  propres  forces).  Les  troupes 
françaises  pénétrèrent  sans  coup  férir.  Sa  femme  vraisemblablement 
restée  à  Genève  fit  testament  le  26  septembre  1797.  Nous  extrayons 
ce  qui  suit:  «  Je  déclare  que  je  dois  à  mon  beau-frère  Cyprien  Appia. 
demeurant  actuellement  à  Paris,  la  plus  grande  reconnaissance  pour 
les  bienfaits  dont  il  m'a  comblé  et  les  secours  qu'il  m'a  rendu  dans 
les  moments  de  détresse  où  je  me  suis  rencontré  par  une  suite  d'évé- 
nements; étant  aubliée  et  abandonnée  de  mon  mari  dans  un  moment 
où  j'avais  très  peu  ou  point  d'occupations,  et  voulant  autant  que  je 
le  peux  la  lui  manifester,  je  lui  donne  et  lègue  le  bois  de  ma  garde- 


(53)  Tivollier  —  Ouvrage  sur  le  Queyras.  voir  pp.  268  —  Attestation  donnée  à 
Charles  Appia  le  15  septembre  1793.  rendue  par  la  Municipalité  d'Abries  :  ...Vu  la 
conduite  sage  et  prudente  du  capitaine  Charles  Appia.  employé  par  le  capitaine 
Kellerman,  gnénéral  des  Armées  des  Alpes,  certifions  que  le  dénommé  Charles  Appia. 
dont  la  vie.  moeurs  et  principes  républicains  sont  à  toute  épreuve.  s"est  conduit  depuis 
deux  mois  —  soit  depuis  le  15  juillet  1793  qu'il  est  au  milieu  de  nous  —  de  manière 
à  mériter  l'estime  et  la  confiance  d'un  chacun,  que  la  terreur  et  la  crainte  de  nos 
concitoyens,  que  leur  ont  inspiré  les  habitants  des  Vallées,  ont  cessé,  et  ne  reproduisant 
plus  ces  scènes  de  sang  et  de  pillage  dont  il  a  été  la  proie  dans  les  guerres  (sic);  que 
c'est  au  zèle.à  l'activité  et  à  l'intelligence  dudit  citoyen  que  nous  devons  ce  bienfait 
et  la  parfaite  harmonie  qui  règne  aujourd'hui  entre  nous  et  les  habitants  voisins;  et 
il  est  de  notre  connaissance  que.  malgré  des  invitations  des  habitants  de  Crussol  (Cris- 
solo)  aux  bandits,  de  se  joindre  à  eux  pour  faire  une  descente  chez  nous,  ces  derniers 
s'y  sont  formellement  refusés  et  nous  devons  cette  justice  au  capitaine  Appia  et  à 
juste  titre  et  que  nous  approuvons  (cela),  demanderoit  la  continuation  de  ses  services 
sur  cette  question  et  ils  sont  en  même  temps  utiles  à  la  République,  soit  pour  nous 
faciliter  l'entrée  en  Piémont,  soit  pour  empêcher  celle  de  l'ennemi  de  nos  côtés.  Nous 
déclarons  enfin,  que  nous  devons  la  sécurité  dans  laquelle  nous  vivons  à  l'égard  des 
Vaudois,  et  la  tranquillité  dont  nous  avons  joui,  aux  mesures  employées  par  le  capi- 
taine Charles  Appia.  pour  qui  nous  sommes  tous  pénétrés  de  reconnaissance...  etc. 
(fin  cit.). 

Le  fort  de  M  ira  bouc  n'étant  pas  gardé,  les  armées  révolutionnaires  entrèrent  sans 
opposition  dans  les  Vallées  le  9  mai  1794.  L'armistice  fut  signé  avec  Bonaparte  le 
28  avril  1796.  Les  Vallées  acceptèrent  sans  réticence  la  République  dès  décembre  1798. 

L'attestation  donnée  à  Jean  Charles  ci  dessus,  explique  la  raison  pourquoi  il  fut 
expulsé  de  Genève  en  1792.  Loin  de  considérer  son  activité  comme  une  «  trahison  » 
à  son  pays.  Jean  Charles  se  trouve  par  ces  faits  réhabilita.  Compréhensif  devant  le 
raz  de  marée  qu'était  la  Révolution,  il  évita  qu'elle  devienne  raz  de  marée  de  sang 
aux  Vallées  du  moins.  Action  qui  fut  répétée  par  l'action  de  son  cousin  Paul  Jean 
Daniel  Appia  le  4  juin  1799. 


—  25  — 


robe  de  noyer  etc.,  linge  et  autres,  de  plus  un  service  d'argent,  -i\ 
cuillères  à  café  d'argent  marquées  E.L.C,  ma  montre  à  boette  d  or 
ou  demi  or  et  ses  chaînes,  et  enfin  les  livres  qui  composent  ma  biblio- 
thèque  »  (fin  cit.).  Henriette  Le  Comte  institue  ensuite  ses  enfants 
abandonnés  -  s'ils  vivent  ou  ont  des  héritiers,  comme  héritiers  univer- 
sels, sinon  elle  institue  pour  unique  héritier  son  beau-frère  Cyprien 
Appia  déjà  nommé.  Une  lettre  d'un  sieur  Vertu  de  Turin,  à  son  père 
Jean  Paul  Vertu  de  la  Tour,  nous  apprend  le  peu  que  nous  savons 
mit  ce  qu'il  advint  de  Jean  Charles  (54).  Jean  Charles  disparut  en- 
core quelques  années;  était-il  retourné  à  Paris?  nous  n'avons  pas 
cherché  à  le  découvrir.  Il  vint  mourir  à  Pignerol  auprès  de  son  frère 
Cyprien  qui  y  habitait. 

Le  moment  est  venu  de  parler  de  ce  Cyprien  Appia,  frère  aîné 
de  Jean  Charles  (deuxième  branche).  L'homonymie  à  répétition  des 
fils  de  Daniel  Isaac  ont  singulièrement  compliqué  nos  recherches  et 
troublé  toute  clarté  dans  cet  imbroglio.  Il  naquit  le  12  décembre  1746 
et  mourut  à  Pignerol  après  1830.  Il  fit  des  études  en  Suisse  avec  Cy- 
prien-Isaac,  Isaac  et  en  dernier  Jean-Charles,  (mais  ce  cadet  n'eut 
pas  la  conduite  peu  recommandable  de  ses  aînés).  Le  caractère  du 
jeune  Cyprien  à  la  fois  pathétique,  insolent,  insouciant  et  sans  scru- 
pules apparaît  dans  la  lettre  qu'il  écrivit  à  une  cousine  Vertu  pour 
raconter  la  mort  de  son  aîné  Cyprien  Isaac  survenue  à  Bâle  en 
1767  (55).  Cette  année  là  Cyprien  fut  expulsé  de  son  Académie  (Bâle) 
et  comprit  qu'il  devait  lâcher  les  études.  De  1767  à  1775  on  ne  sait 
trop  ce  qu'il  fit,  mais  en  1775  il  partit  pour  l'Angleterre  muni  d'une 
lettre  de  recommandation  de  son  père,  pour  Mr.  Jacob  Bourdillon, 


(54)  Lettre  à  Jean  Paul  Vertu  de  la  Tour,  écrite  par  un  sieur  Vertu  de  Turin 
le  12  octobre  1808  (extraits)  «  Demain  mes  frères  et  soeurs  dinneront  chés  moi  avec 
Monsieur  Charles  Appia,  absent  de  la  Tour  depuis  plus  de  trente  ans.  Il  a  été  Ministre 
de  chapelle  à  Stockolm,  a  voyagé  en  Russie  et  Egipte,  il  viens  de  Paris,  et  est  recom- 
mandé à  Mr  Vegezzi  qui  est  banquier  de  la  Couronne  et  du  Prince  Borghese  et  qui 
nous  dis,  que  Mr  Appia  est  Trésorier  de  la  Couronne  à  Paris.  Je  ne  say  ce  qu'il 
viens  faire  icy,  et  je  ne  crois  pas  qu'il  veuille  aller  à  La  Tour.  Je  l'ay  informé  que 
Mr  Paul  Appia  était  icy  (Paul  Jean  Daniel-Juge  de  Paix  à  la  Sous-Préfecture  de  Pi- 
gnerol). S'il  est  allé  lui  faire  visite...  parce  qu'ils  ont  fait  leurs  études  ensembles,  mais 
il  y  avoit  trente  neuf  ans  qu'ils  ne  s'étoient  vu.  Peut  être  obtiendrai-je  quelques 
éclaircissements  demain  »  (fin  cit.).  On  ignore  malheureusement  la  suite. 

(55)  Extraits:  «Ils  (ses  parents)  apprennent  dans  la  même  heure,  dans  la  même 
moment,  et  mon  sort  fâcheux  (expulsé  de  son  Académie)  et  la  mort  de  leur  âiné!  Feu 
mon  frère  n'a  donc  quitté  sa  chère  Patrie,  que  pour  laisser  ses  os  dans  une  terre  étran- 
gère, dans  Bâle!  Sa  vie  exemplaire  n'a  donc  commencé  tard  que  pour  finir  de  bonne 
heure!  Il  n'a  donc  gagné  la  faveur  et  l'amitié  de  ses  supérieurs  que  pour  la  perdre 
quand  il  arrivait  au  port!  (coupure).  Dieu  l'a  retiré,  son  âme  s'est  dégagée  de  son 
tabernacle,  elle  jouit  du  concert  des  anges,  elle  est  dans  les  Cieux,  dans  sa  vraie 
Patrie,  elle  a  fini  son  pélérinage  ici-bas.  elle  nous  a  quittés,  quittons  la  donc!  Expecto- 
rons la  pensée  qu'il  a  existé  et  qu'il  n'existe  plus!  Mais  ma  plume  s'égare,  mais  mon 
pinceau  me  mène  à  travers  champs.  Le  croirés-vous  Madame,  je  vous  écris  pour  vous 
prier  de  vous  porter  vous  même  ché  le  jeune  Peyrot  marchand,  et  de  prendre  chés 
lui  —  sur  le  compte  de  mon  Père  —  le  moulton  nécessaire  pour  me  faire  un  gilet, 
le  prix  est  de  2  livres  le  ras  ou  l'aune,  achetez  comme  si  c'était  pour  un  de  vos  fils... 
et  mon  Père  satisfaira  le  marchand  aussi  vite  qu'il  pourra  »  (fin  cit.). 


—  26  — 


pasteur  à  Londres  dans  laquelle  il  déclare:  «  2  mars  1775:  Vous  êtes 
vivant!  Dieu  soit  béni,  vous  daignez  vous  souvenir  encore  de  moy...  » 
et  il  lui  demandait  d'introduire  Cyprien  «  où  que  ce  puisse  être  ». 
Cyprien  resta  on  ne  sait  combien  de  temps  en  Angleterre.  De  là  il 
partit  en  Russie  qui  était  devenue  à  la  mode  et  où  devait  y  retrouver 
son  frère  Isaac  ainsi  qu'un  groupe  de  jeunes  vaudois  s'attirant  les  uns 
les  autres.  Le  fait  est  qu'en  date  du  14  mars  1780,  Pierre  Maghit  de 
Turin  qui  a  un  ami  en  Russie  lui  demande  de  faire  des  recherches  sur 
Cyprien  et  Isaac  Appia;  car  le  sieur  Georges  Muston,  héritier  uni- 
versel de  leur  père  Daniel  Isaac  —  par  acte  testamentaire  du  16  avril 
1778  et  décédé  le  16  janvier  1780  —  voudrait  les  savoir  en  vie  pour 
mettre  au  net  cette  affaire  de  succession,  déjà  attaquée  par  Jean  Char- 
les leur  frère. 

Cyprien  revint  marié  de  Russie  vers  le  12  octobre  1784  à  Amster- 
dam avec  son  épouse  Jeanne  ROUSSEAU.  Us  y  séjournèrent  quelques 
années,  un  fils  leur  était  né,  Paul  Charles  Appia,  le  26  novembre  1786, 
qui  décéda  le  13  janvier  1789.  Jeanne  Rousseau  mourût  peu  après, 
car  Cyprien  épousa  à  Pignerol  le  10  décembre  179(1  Vittoria  Stam- 
berg.  Cyprien  séjourna  à  Paris  jusqu'en  1797  où  certainement  il  s'ini- 
tia aux  nouveautés  révolutionnaires.  Avant  cette  date  il  avait  séjourné 
comme  dit  plus  haut  à  Genève,  où  il  assista  sa  belle  soeur  abandon- 
née Henriette  Le  Comte.  Dès  la  fin  de  1797  soit  le  28  octobre  il  habi- 
tait Pignerol.  En  1801  il  devint  Commissaire  de  Police  de  la  Républi- 
que et  Major  des  Gardes  Municipaux  de  la  Sous-Préfecture  de  Pigne- 
rol (56).  En  bon  révolutionnaire  il  fonda  entre  1801  et  1814  une  loge 
maçonnique  à  Pignerol.  Il  participa  à  toutes  les  fêtes  révoaitionnaires 
des  Vallées  comme  Major  des  Gardes  Municipaux,  et  caracolla  à 
toutes  les  parades.  Après  la  Restauration,  comme  il  avait  joué  un 
petit  rôle  dans  les  fonctions  publiques  révolutionnaires,  il  se  terra  à 
Pignerol  où.  malgré  tout,  il  faillit  être  arrêté  pour  complot  contre  la 
sûreté  de  l'Etat.  L'enquête  faite  à  la  suite  constata  qu'il  se  tenait 
paisiblement  à  l'écart,  ne  fréquentant  que  le  sieur  Coco!  Il  mourut 


(56)  L'activité  de  Commissaire  de  Police  fut  à  cette  époque  importante  et  utile. 
Les  Vallées  restèrent  dans  un  secteur  relativement  calme.  Dès  1801  le  Général  Jourdain 
Administrateur  Général  du  Département  se  plaint  des  brigandages  et  de  la  complaisan 
ce  qu'ils  trouvaient  auprès  des  autorités  locales.  Il  déclare  que  les  brigands  «  sont 
connus  des  habitants,  qu'ils  commettent  des  attaques  à  main  armée  sur  les  routes,  dans 
les  habitations  de  campagne  jusqu'aux  portes  des  grandes  communes,  que  personne 
n'ose  les  désigner  à  la  force  pubblique  ».  L'Arrêté  de  Consuls  du  12  germinal  article 
9  déclare  «  que  les  Barbets  et  autres  individus  pris  les  armes  à  la  main  seront  jugés 
par  une  commission  extraordinaire  »  et  Jounn\N  ajoute  «  article  qui  est  interprêté  de 
maniere  à  ne  recevoir  presque  jamais  son  éxécution  ». 

En  1806  les  rapports  de  police  pour  3  mois  donnent  comme  résultat  des  arresta- 
tions: assassins  ou  brigands  16:  résistance  à  gendarmerie  7:  voleurs  13:  vagabons 
sans  aveu  23:  par  mandats  de  justice  37:  déportés  rentrés  6:  conscrits  52.  déserteurs 
42.  En  1811  un  rapport  au  Ministère  de  la  Police  dit  que  la  riguer  en  la  saison  a  néces- 
sité une  distribution  abondante  de  vivres  et  secours,  que  le  moyen  efficace  de  faire 
diminuer  le  nombre  de  mendiants  serait  l'établissement  d'Ateliers  de  Charité;  on 
attend  pour  cela  les  fonds  de  l'hoirie  Hoi  sseau,  s'ils  étaient  attribués  au  Bureau  de 
Bienfaisance,  pour  créer  le  primier  établissement  de  eette  espece. 


—  27  — 


âgé  de  84  ans,  mais  nos  recherches  n'ont  pas  abouti  à  découvrir  la 

date  il»"  sa  mori. 

Paul  APPIA  pasteur  «lit  le  Jeune  avait  eu  deux  fils.  1)  Paul  Jean 
Daniel,  né  à  Bobi  le  24  juillet  1750,  2)  Jean  Louis,  né  à  Prarustin 
en  1752. 

Comme  ce  dernier  disparut  avant  la  fin  du  siècle,  nous  parlerons 
de  lui  en  premier.  Son  père  pasteur  s'occupa  beaucoup  de  l'éduca- 
tion de  ses  fils  et  avait  jugé  Jean  Louis  comme  «  un  gros  garçon  qui  a 
de  la  peine  à  s'appliquer  ».  Après  le  décès  de  son  oncle  Daniel  Joseph 
APPIA,  pasteur  de  St.  Jean  en  1762,  ledit  gros  garçon  continua  son 
instruction  en  compagnie  de  ses  cousines  orphelines  Lisette  et  Suzette 
APPIA  qui  étaient  «  d'une  opiniâtreté  insurmontable  toutes  deux  ». 
Suzette  ne  voulant  parler  et  répondre  que  si  cela  lui  plaisait,  et  Li- 
sette n'étant  ni  plus  souple  ni  plus  docile.  Cette  fréquentation  ne  lui 
fut  pas  bonne,  et  son  père  l'expédia  dès  que  possible  rejoindre  son 
frère  aîné  en  Suisse.  Il  ne  persista  pas  dans  les  études,  et  fut  placé 
en  apprentissage  chez  un  horloger  à  Sezegnins.  Il  suivit  également 
son  frère  à  Amsterdam,  où  il  résida  quelques  temps.  Jean  Louis  re- 
vint aux  Vallées,  où  il  se  maria  à  V  illesèche  le  12  juin  1776  avec  Ma- 
rianne Baptistine  BREZZI,  née  le  22  février  1750,  et  fille  de  Jacques  et 
Anne  DONJVEAU.  Les  cousines  Appia  si  dissipées  avaient  fait  de  même 
en  épousant  des  Brezzi:  Lisette  avait  épousé  un  jeune  notaire  Joseph, 
fin  1763.  et  Suzette  épousa,  comme  dit  plus  haut,  J.  J.  J.  Barthélemi 
BREZZI,  négociant  à  Turin  chez  les  frères  Vertu.  Le  jeune  ménage 
Jean  Louis  Appia  partit  aussitôt  pour  Genève,  où  Jean  Louis  acheva 
son  apprentissage  d'horloger.  Il  leur  naquit  deux  enfants:  1)  Marie 
Pauline,  morte  à  19  mois  le  24  mai  1780,  2)  Jean  Paul  Jaques  An- 
toine, né  le  1er  mars  1780. 

Le  13  février  1781  Jean  Pierre  Brez  vint  assister  sa  soeur,  où  par 
acte  notarié  Jean  Louis  fit  un  acte  de  reconnaissance  à  sa  femme,  pro- 
bablement pour  hoiries.  Ils  revinrent  assez  vite  à  La  Tour,  s'installer 
chez  le  v  ieux  père  Paul  le  Jeune.  Jean  Louis  exerça  son  métier  et 
deux  enfants  naquirent  encore:  3)  Paul  Joseph  —  notre  ancêtre  — 
né  le  1  mai  1782  aux  Coppiers,  4)  Jean  Baptiste  Daniel,  né  le  27  fé- 
vrier 1787.  Vers  février  1784  le  mari  de  Suzette  négociant  à  Turin 
voulut  faire  fortune  et  abandonna  sa  femme  et  ses  enfants  dans  un 
état  voisin  de  la  misère  pour  s'en  aller  à  Londres,  d'où  il  ne  revint 
jamais.  Cet  événement  dut  influencer  notre  Jean  Louis  Appia  qui  dis- 
parut (57).  Marianne  Baptistine  son  épouse  vécut  auprès  de  son  beau 

(56  bis)  Tous  les  documents  de  cette  période  se  trouvent  aux  Archives  de  Paris 
dans  les  cartons  du  Dep.  du  Pô.  Ils  présentent  des  blancs  en  face  du  nom  de  Cyprien. 
dans  les  colonnes  des  rôles  concernant  les  fonctionnaires  de  la  Sous  Préfecture  de 
Pignerol.  en  face  des  situation  famille,  nom  d'épouse,  nombre  d'enfants  et  position 
pécunière.  En  face  des  noms  de  Paul  Jean  Daniel  Appia.  et  Daniel  (Paul  Henri)  ils 
sont  remplis,  ce  qui  nous  donne  d'excellentes  indications,  car  on  en  manque  toujours. 

(57)  Un  document  le  signalant  comme  «  négociant  à  Livourne  ».  nos  démarches 
auprès  du  pasteur  de  Livourne  ont  reçu  l'attestation  que  toute  Archives  vaudoises  ont 
été  anéanties  par  suite  des  bombardements  de  la  guerre  1939.  Il  n'est  pas  non  plus 
signalé  dans  les  Archives  de  la  Hucuenot  Society  de  Londres,  que  faire?  Le  Archives 


—  28  — 


père  Paul  le  Jeune,  âgé  et  infirme,  tout  en  élevant  ses  tro.s  fils.  Pour 
cela  elle  ouvrit  une  petite  école  pour  jeunes  filles.  Le  vieux  pasteur 
Appia  mourut  en  1791  (aucune  fiate  découverte).  Elle  même  mourut 
vers  1804  toute  seule,  car  ses  trois  fils  étaient  partis:  Jaque  Antoine 
tl it  Jaquet,  en  Angleterre,  Paul,  boursier  en  théologie  à  Genève,  et 
Jean  Baptiste  placé  dans  une  école.  Nous  savons  qu'elle  fut  très 
malheureuse  par  une  lettre  de  sa  nièce  Brez,  (fille  de  Lisette  et  de 
Joseph  Bkezzi  notaire,  et  soeur  d'un  très  grand  historien  Joseph 
Brezzi  qui  n'acheva  pas  son  ouvrage  «  Histoire  des  Vaudois  »). 

Aux  événements  de  la  fin  du  XVIIIe  siècle  et  au  commencement 
de  ceux  du  XIXU  siècle  Paul  Jean  Daniel  Appia  —  troisième  branche 
—  y  fut  mêlé  comme  magistrat  et  il  en  devint  l'historien  du  moins 
en  ce  qui  concerne  les  événements  des  Vallées  (58).  Il  était  né  à  Bobi 
le  24  juillet  1750  étant  de  santé  délicate  dans  son  enfance.  La  vie  de 
famille  fut  bousculée  dès  1762  par  la  présence  de  cousines  orphelines, 
et  son  père  décida  de  l'amener  lui  même  en  Suisse.  Il  se  trouva  à  Ge- 
nève en  1765,  puis  à  Lausanne  pour  des  études  de  théologie.  Mai- 
en  1769,  au  moment  de  l'examen  final  il  était  parti  à  Bâle,  sans  le 
passer.  Une  lettre  du  Sieur  Châtelain  écrite  à  la  Table  Vaudois^ 
déclare:  «  Il  faut  que  ce  jeune  homme  soit  bien  impudent  ou  un  véri- 
table étourdi  pour  m'écrire  qu'il  a  reçu  l'imposition  des  mains  à 
Bâle.  tandis  qu'il  n'en  était  rien  ».  Ce  genre  d'impudence,  sans  ver- 
gogne n'indiquerait-il  pas  que  les  étudiants  de  cette  époque  ne  vou- 
laient plus  des  chemins  tracés?  Paul  Jean  Daniel  partit  pour  la  Hol- 
lande où  il  fut  instituteur  pendant  quelques  années  tout  en  faisant 
du  droit.  Il  s'occupa  à  Amsterdam  de  son  cousin  Paul  Henri  Daniel, 
lui  conseillant  de  s'engager  pour  le  Bengale.  Le  bouleversement  so- 
cial qui  se  préparait  bouscula  le  contact  des  jeunes  avec  les  vieux, 
ainsi  toute  correspondance  manque  totalement.  Paul  Jean  Daniel 
Appia  se  maria  avec  une  parente  de  la  seconde  femme  de  son  père 
Marguerite  Elisabeth  DuvoisiN,  on  ne  sait  où  ni  quand  et  qui  mourut 


familiales  présentant  une  coupure  aux  ciseaux  ou  destruction  totale  de  son  nom,  ainsi 
<|u"en  qui  concerne  son  fils  Jean  Baptiste  Daniel.  Cela  confirme  l'abandon  de  famille 
de  Jean  Louis,  et  met  un  point  d'interrogation  devant  le  comportement  de  Jean  Baptiste 
que  nous  verrons  plus  loin. 

(58)  Nous  résumons  ces  événements  historiques  ici: 

Jusqu'à  son  abdication  du  10  décembre  1799.  le  Duc  Charles  Emmanuel  IV  n'a 

cessé  les  mesures  vexatoires  en  cette  période  de  liberté. 
Décembre  1798  à  juin  1799  gouvernement  provisoire. 

Fin  mai  1799  au  16  jun  1800.  occupation  des  Austro-Russes  aux  Vallées  (Vukas- 
sovitch.  République  Cisalpine  de  1800  à  1804.  Empire  2  décembre  1804.  Abdication 
de  Napoléon  le  1 1  avril  1814:  Restauration  de  la  maison  de  Savoie,  mai  1814« 

Fermeture  de  l'Eglise  de  St.  Jean,  jusqu'après  1830.  Collège  fermé  également 
et  rouvert  en  1831.  Edit  pour  vente  des  propriétés  vaudoises  hors  des  anciennes  limites 
1841.  jusqu'en  1843  où  on  y  pallia  par  quelques  mesures. 

1847  pétition  couverte  par  le  marquis  d'AztCLlo  en  faveur  des  vaudois. 

17  février  1848  Edit  d'Emancipation. 

Les  Ducs  de  Savoie.  Rois  de  Sardaigne  se  succédèrent  comme  suit:  Victor  Emma- 
nuel I,  de  1814  à  1821;  Charles  Felix  ,  de  1821  à  1831.  Charles  Albert,  de  1831 
à  1848. 


—  29  — 


en  1824.  Le  ménage  résida  à  Utrecht  où  naquirent  1)  Pierre  François 
Nicolas,  le  30  octobre  1791,  surnommé  Pitt,  2)  Rose  Marie  Charlotte 
en  1793  dite  Rosine,  à  Zuylenstratten.  Toutefois  comme  il  avait  fait 
acquisition  d'une  propriété  à  Bobi  en  1783,  on  voit  qu'il  revint  voir 
son  père  durant  son  séjour  en  Hollande,  que  cette  famille  quitta  dé- 
finitivement vers  1795.  Ils  passèrent  par  la  Suisse  et  de  là  Paul  J.  Da- 
niel écrivit  une  lettre  à  son  cousin  Vertu  de  la  Tour,  qui  indique 
Tétat  d'esprit  qui  régnait  en  Europe  à  l'égard  de  la  Révolution  (ex- 
traits): «  Bonvillars  ce  28  novembre  1795...  Les  nouvelles  politiques 
qu'on  reçoit  d'Allemagne  sont  des  plus  satisfaisantes,  les  Carama- 
gnoles  ont  encore  été  battus  le  11  et  le  14  par  Clair,  fait  en  sorte  que 
Pichegru  a  été  obligé  de  se  retirer  jusques  sous  Landau;  le  fort  du 
Rhin  est  pris,  et  le  pont  de  Coblence  avec  Manheym  rompu,  de  sorte 
que  la  garnison  française  est  enfermée  et  devra  bientôt  se  rendre: 
quoique  la  gazette  de  Berne  annonce  sa  prise,  les  lettres  de  Bâle  du  25 
démentent  cette  nouvelle,  mais  cela  ne  peut  tarder. 

«  On  s'attend  aussi  à  de  grandes  choses  en  France,  le  méconten- 
tement est  à  son  comble,  les  assignats  n'y  valent  plus  que  le  1/2  pour 
cent.  Le  soulèvement  qu'il  y  a  eu  à  Londres  et  dans  lequel  le  Roi  a 
risqué  de  perdre  la  vie  est  apaisé,  et  les  menées  des  français  sont  dé- 
jouées; cela  n'a  servi  qu'à  donner  plus  de  prépondérance  au  gouver- 
neur, car  le  fameux  Fox  a  pris  le  parti  de  la  couronne.  Bien  des  cho- 
ses à  mon  ami  Peyrot  et  à  ma  belle  soeur,  je  vous  salue  cordialement 
et  suis  votre  dévoué  cousin...  P.  Appia.  Dès  1791  toute  la  famille 
réside  à  Bobi,  inscrits  au  tableau  des  taxes  et  redevances.  Devant  la 
présence  française  qui  avait  tout  balayé,  Paul  .1.  Daniel  modifia  tota- 
lement son  état  d'esprit  précédent  et  accepta  le  poste  de  Président  de 
la  Municipalité  de  La  Tour-Pél  is,  dès  l'abdicat  ion  du  Duc  Ch.  Em- 
manuel IV.  jusqu'à  la  nomination  des  Maires.  Le  21  mars  1799  naquit 
un  3.ème  enfant  chez  les  Appia:  Henriette  Elizabeth  Louise  Eléono- 
re,  surnommée  Betsy.  Bonaparte  guerroyait  en  Egypte,  les  puissan- 
ce» Européennes  guerroyaient  contre  les  armées  Républicaines,  et 
fin  mai  1799  le  gouvernement  provisoire  s'enfuit  devant  l'arrivée  des 
Cosaques  qui  envahirent  le  Piémont.  Le  Val  Luserne  tint  une  assem- 
blée le  28  mai  1799  où  furent  élus  trois  députés,  l'avocat  Plochiu. 
Paul  J.  D.  Appia  et  J.  Daniel  Peyrot  pour  obtenir  des  Cosaques  un 
arrangement.  Ceux-ci  avaient  nommés  un  Conseil  suprême  de  catho- 
liques piémontais  qui  voulurent  profiter  de  l'occasion  pour  faire  une 
croisade  contre  les  «  Barbets  ».  Les  députés  nommés  ci  devant  et  l'ha- 
bileté d'Appu  surent  manoeuvrer  pour  écarter  ces  menaces,  car  au 
début  il  y  avait  eu  des  escarmouches  et  des  combats.  Le  4  juin  1799 
arrivèrent  à  La  Tour  300  soldats  français  blessés,  débris  de  l'armée 
de  Scherer.  S'ils  eussent  été  découverts  ils  eussent  entraîné  un  mas- 
sacre général  de  la  part  des  Cosaques  cantonnés  à  Pignerol.  Appia. 
président  de  la  Municipalité,  aidé  de  ses  administrés  dévoués  agirent 
de  suite.  On  pansa  les  blessures,  on  demanda  l'aide  des  plus  vaillants, 
celui  du  pasteur  Emmanuel  Rostan  de  Bobi  et  ces  malheureux  furent 


—  30  — 


hissé»  sur  des  mulets  ou  à  dos  d'hommes,  par  le  col  La  Croix  situé 
à  2200  mètres  jusqu'au  village  de  la  Monta,  dans  le  val  Queiras. 

Fin  décembre  de  la  même  année  le  colonel  vaudois  Marauda  ré- 
fugié à  Briancon  fit  une  descente  dans  la  vallée,  qu'il  ax  ait  déjà  ten- 
tée en  août,  risquant  de  compromettre  définitivement  la  tranquilité 
promise  aux  Cosaques.  A  la  suite  de  sa  descente  du  29  août  1799, 
Plochiu  et  Peyrot  furent  emprisonnés,  tandis  qu'AppiA  se  réfugiait 
en  France  par  les  cols.  Il  revint  en  octobre  sitôt  que  la  loyauté  des 
députés  fut  reconnue,  et  qu'on  relâcha  les  emprisonnés.  Mais  ces  fric- 
tions n'étaient  pas  terminées  sous  l'influence  haineuse  du  Conseil 
Piémontais.  Paul  Jean  Daniel  eut  une  inspiration  particulièrement 
noble  en  amenant  comme  otages  ses  trois  enfants  auprès  du  Colonel 
Papius.  Vukassovitch  fit  le  30  janvier  1800  une  proclammation  me- 
naçante. La  chance  tournant,  Bonaparte  battait  les  Austro-Russes  à 
Montebello.  et  les  écrasait  à  Marengo  le  14  juin  180(1.  Le  16  juin  fut 
signé  le  traité  d'Alexandrie  qui  rendait  le  Piémont  et  la  Lombardie 
à  la  France,  et  les  Cosaques  quittèrent  les  Vallées  après  1  an  d'occu- 
pation houleuse,  peu  sanguinaire.  Dès  1802  Appia  fut  nommé  Juge  de 
Paix  suppléant  à  «  Tor  de  Lucerne  ».  Par  décret  Impérial  le  9  avril 
1804  il  fut  nommé  Juge  de  Paix  au  canton  de  Torre  et  membre  du 
Conseil  d'arrondissement  (59).  Sa  vie  était  intéressante  et  occupée. 
Son  activité  de  Juge  de  Paix  l'obligeait  d'étudier  les  chicanes  et  leurs 
dossiers  et  les  affaires  importantes  lors  des  collèges  élertoraux.  Il  fut 
le  soutien  et  le  père  de  ses  neveux,  apre?  le  départ  de  son  frère.  Le  2 
avril  1808  il  v  eut  un  tremblement  de  terre  extr<~Mtietnent  violent.  Il  y 
en  axait  déjà  eu  un  en  1611  et  1755,  amenant  la  destruction  de  fermes 
et  maisons  (60). 

(59)  C'est  le  25  mai  et  fin  juin  1805  que  les  délégués  de  la  Table  Vaudoise  ren- 
contrèrent l'empereur  Napoléon  en  personne  à  Turin,  qui  accepta  leur  desiderata.  Ces 
délégués  obtinrent  droit  aux  synodes,  se  virent  attribuer  l'administration  de*  «  Biens 
Nationaux  pro\enant  de  la  confiscation  des  diens  de  l'E.  Catholique,  laquelle  amena 
une  rente  allouée  aux  besoins  scolaires.  Les  pasteurs  prêtaient  serment  et  acceptaient 
la  loi  organique  des  Eglises  Réformées  de  France  aux  honoraires  de  1000  frs  par  an. 
Napoléon  accorda  la  liberté  de  construire  le  temple  de  Saint  Jean  qui  se  fit  par  une 
souscription  produisant  33.000  fr.  avec  Arbor  v  comme  architecte. 

(59)  Comme  Président  de  la  Municipalité  de  la  Tour.  P.  J.  Daniel  Al'PlA  eu  des  pro- 
blèmes délicats  notamment  le  ravitaillement  des  troupes  françaises  que  l'on  réglait 
moyennant  des  bons  envers  la  nation  piémontaise.  ce  qui  déplaisait  aux  gros  cultiva- 
teurs obligés  de  déclarer  leur  productions.  A  l'eleections  des  maires.  APPIA  obtint  1028 
voix  et  J.  P.  Brkzzi  da\antage  et  devint  maire  de  la  Tour. 

Comme  Juge  de  Paix,  il  y  avat  également  des  affaires  qui  demandaient  du  doigté. 
Telle  cette  enquête  sur  une  jeune  personne  enceinte,  qui  désigna  comme  père  de  son 
enfant  un  personnage  honorablement  connu,  mais  qui  interrogée  avec  insistance  dut 
avouer  qu'une  tierce  personne  lui  avai  promis  50  frs  pour  diriger  cette  délation  sur 
un  autre  individu.  N'ayant  reçu  que  10  frs  elle  s'était  mise  à  parler... 

(60)  Le  tremblement  de  terre  du  2  avril  1808  intensif,  dura  jusqu'au  14  avril 
suivant.  Il  fui  plus  violent  en  aval  qu'en  amont  des  Vallées.  A  cette  occasion  furent 
établis  des  constats,  maison  après  maison,  avec  évaluation  des  sinistres  et  déclaration 
de  la  fortune  personnelle  des  victimes,  de  laquelle  <>n  tint  compte  pour  l'aide  aux 
sinistrés.  Des  subsides  furent  également  donnés  pour  secourir  les  victimes  d  une  inon- 
dation de  l'hiver  1811.  Parmi  des  distributions  de  secours  extraordinaires  accordés  par 
S.  M.   l'Empereur  pour  accidents  tels  que  grêle,  incendie,   inondation  et   nous  avons 


—  31  — 


Durant  la  période  du  département  du  Pô,  les  vaudois  furent 
déclarés  «  amis  du  gouvernement  »  et  bien  notés  ainsi  que  leur  sous- 
Préfet  Pierre  Geymet. 

Après  la  chute  de  Napoléon,  les  vaudois  regrettèrent  rapidement 
d'être  livrés  à  la  réaction.  Le  2  mai  1814,  pasteurs  et  maires  réunis  à 
Koclieplatte  convinrent  d'envoyer  une  délégation  auprès  de  Lord 
S.  G.  Bentink,  commandant  les  forces  britaniques  de  la  Méditerran- 
née  pour  demander  sa  protection.  Mrs.  F.  Peyran  pasteur  de  Pramol, 
et  P.  J.  D.  Appia  Juge  de  Paix  désignés,  partirent  le  6  mai  1814  de 
Pignerol,  et  arrivèrent  le  9  mai  à  Gênes  au  moment  du  débarquement 
du  Roi  Victor  Emmanuel.  Cette  requête  fut  sans  effets,  car  dès  le  21 
mai  un  Edit  Royal  déclara  «  aboli  tout  ce  qu'avait  établi  le  gouver- 
nement français  ». 

L'activité,  patriotique  avant  tout,  qu'avait  eue  Pau  Jean  Daniel 
Appia  durant  cette  époque  fut  jugée  comme  celle  «  d'un  dangereux 
individu  sur  lequel  on  devait  veiller  soigneusement  ».  Il  le  sût  par  un 
ami  de  Turin,  et  craignit  l'arrestation  et  l'emprisonnement  car  il  était 
déjà  âgé.  Il  préféra  s'exiler  auprès  de  sa  fille  Rosine,  mariée  au  pas- 
teur Perey  en  Suisse. 

((  Je  préfère  être  oiseau  des  champs  que  de  cage;  je  ne  pouva  « 
plus  d'ailleurs  être  d'aucune  utilité  à  mes  compatriotes,  surtout  ma 
liberté  étant  compromise  ».  Retiré  à  Romainmôîiers  de  1816  au  1er 
août  1826,  il  v  mourut  à  cette  date,  impotent  et  âgé  de  76  ans. 

Paul  Jean  Daniel  Appia  fut  écrivain  vaudois.  Sur  la  demande  de 
son  ami  Amedeo  Bert  il  écrivit:  «  Mémoires  de  la  famille  Appia  » 
qui  relatent  des  faits  historiques  qui  seraient  restés  inconnus  et  d'in- 
téressantes informations  sur  son  temps  aux  Vallées.  Ce  manuscrit  iné- 
dit, fut  toutefois  répété  en  partie  dans  la  Revue  «  Archives  et  Christia- 
nisme au  XIXe  siècle  »  (voir  pp.  521  à  538)  édité  à  Paris  1822. 

«  Cinq  Lettres  par  un  vaudois  de  la  Gaule  Cisalpine  ».  In  8°  de 
74  pages,  anonyme,  Lausanne  1784.  Ce  livret  fut  toujours  considéré 
comme  émanant  de  la  plume  de  P.  J.  D.  Appia  dans  sa  famille  et  no- 
tamment par  le  pasteur  Paul  Appia  son  neveu  dont  il  d'riirea  et  pava 
les  études.  P.  J.  D.  Appia  était  membre  de  l'Académie  des  Sciences 
à  Turin,  et  fit  à  deux  reprises  une  communication  sur  deux  cas  obser- 
vés par  lui.  Pour  connaître  en  détail  cette  période  historique,  et  les 
hommes  qui  en  firent  partie  il  faut  dépouiller  les  19  cartons  —  sans 
compter  la  partie  magistrature  —  se  trouvant  dans  les  Archives  de 
ÌParis  (61). 

relevé:  Appia  Paul  et  Charles  frères,  évaluation  de  la  fortune  mobilière  3100  (trois 
mille  cent)  date  de  l'inondation  15  septembre  1810.  perte  inondation  montant  400  - 
proposition  de  secours  100. 

Un  rapport  expédié  de  Turin  à  Paris  relate  qu'au  troisième  trimestre  1811  l'appa- 
rition d'une  comète  depuis  les  premiers  jours  de  septembre  donna  lieu  à  -les  pronostics 
absurdes:  guerre  et  peste,  et  que  pour  d'autres,  elle  expliquait  le  beau  temps  enso- 
leillé dont  on  jouissant  depuis  40  jours. 

(61)  Les  cartons  du  Département  du  Pô  donnent  en  vrac  des  documents  .lans 
lesquels  il  y  a  matière  emmêlée,  qui  permet  de  plaider  le  pour  et  le  contre. 

Un  rapport  de  Préfet  de  Turin  dit:  «  Il  y  a  des  rivalités  entre  les  gouvernants, 


—  32  — 


Paul  Jean  Daniel  Appia  eut  un  fils  Pierre  François  Nicolas.  Son 
acte  de  baptême  fait  à  Utrecht  où  il  est  né  le  30  juin  1793  déclare  sou 
père  originaire  de  Luzerne  en  Piémont,  et  sa  mère  d'Yverdun  en 
Suisse.  Il  mourut  —  comme  son  père  —  à  Romainmôtiers  en  Suisse, 
le  28  juillet  1842,  célibataire. 

Il  arriva  aux  Vallées  à  l'âge  de  4  ans,  y  fit  ses  études  et  devint 
négociant  dans  les  affaires  des  cousins  Vertu  à  Turin,  après  le  départ 
de  son  père  qui  eut  lieu  le  31  mai  1816.  Comme  vaudois  hérétique, 
fils  de  son  père  mal  vu,  et  malgré  l'habileté  aux  affaires  de  ses  pa- 
trons les  frères  Vertu,  Pierre  Appia  ne  réussit  pas  à  Turin.  Il  com- 
prit que  cette  époque  de  la  Restauration  était  peu  propice  aux  Vau- 
dois et  chercha  à  se  faire  envoyer  à  l'étranger,  chez  des  correspon- 
dants de  la  Maison  Vertu  (62).  Comme  il  ne  fallait  pas  compter  sur 
aucune  aide  de  la  part  du  Souverain  récemment  rentré  en  ses  Etat, 
la  Table  vaudoise  prit  l'initiative  de  créer  un  Hôpital  à  La  Tour  et 
en  reçut  l'autorisation  de  la  part  de  S.  M.  Charles  Felix.  Pierre  Appia 

dont  certains  profitent  pour  remplir  leurs  poches...  Je  donne  des  éclarcissement? 
frappans  sur  les  déprédations  et  les  crimes  de  ces  hommes  qui  ont  désocé  le  Piémont, 
ruiné  la  fortune  publique,  détruit  les  ressources  immenses,  réduit  les  habitants  au 
désespoir  et  mis  le  nom  fiançais  en  horreur  ». 

Pour  les  guerres  de  Napoléon,  les  impositions  étaient  sévères,  les  réquisitions 
constantes  et  lourdes,  le  brigandage  «  à  son  comble  »,  les  innovations  révolutionnaires 
contrées,  la  conversion  des  biens  d'Eglise  en  biens  nationaux  haïes,  et  les  manifesta- 
tions d'hostilité  surveillées.  La  conscription,  objet  de  commerce,  les  élections  contestées 
ou  sujet  de  tractations  souterraines  ». 

Cette  énumération  suffit  à  prouver  que  les  nouveaux  citoyens  du  Piémont  n'avaient 
que  peu  de  civisme  et  d'honneur,  et  qu'une  partie  seulement  de  ces  honorables  libertés 
étaient  honnêtement  accomplies,  et  l'autre  partie  destinée  autant  que  possible  à  servir 
des  profits  personnels,  dénoncés  d'ailleurs  avec  toute  liberté,  ce  qui  a  mis  ces  contesta- 
tions au  grand  jour.  Mais  répétons  ici  que  les  vaudois  faisaient  exception,  et  étaient 
considérés  «  amis  du  gouvernement  ».  ce  qui  amena  un  durcissement  pénible  lors 
de  la  Restauration. 

L'Académie  Impériale  des  Sciences.  Lettres  et  Arts,  de  Turin  eut  une  activité 
louable.  Nous  citerons  le  citoyen  BuNIVA  qui  honora  hautement  son  époque  en  propa- 
geant la  vaccine  en  Piémont.  Il  inocula  8000  individus  par  prélèvement,  gratté  sur 
un  bouton  de  vérole  cicatrisé.  Il  envoya  àa  Paris  un  rapport  détaillé. 

La  Révolution  introduisit  partout  en  Europe  un  esprit  moderne.  Les  rapports 
généraux  expédiés  tous  les  trois  mois  de  Turin  par  «  célérifère  ».  par  courriers  accé- 
lérés, constituent  des  dossiers  fleuves.  Ils  concernaient  :  le  budget,  les  impôts,  la  cons- 
cription, les  cultes,  la  police,  l'état  des  routes,  les  complots  et  les  plaintes,  l'état  sani- 
taire. Ics  réquisitions.  la  chaîne  des  galériens.  Pour  nous  cela  n'a  rien  d'extraordinaire, 
mais  pour  l'époque,  cela  représente  un  remarquable  effort  d'organisation  nouvelle. 

(62)  Lettre  de  Paul  Jean  Daniel  Appia  à  son  neveu  Jaquet  Appia  en  1824.  installé 
à  Halifax  chez  des  correspondants  anglais  des  négociante  Verti  :  «  Piet  (surnom  de 
Pierre  Appia  son  fils)  avait  déjà  quitté  son  établissements  à  Turin,  il  s'y  déplaisait 
souverainemenl.  Son  intention  est  à  présent  à  ce  qu'il  m'a  dit.  de  former  une  maison 
dans  ce  pays,  à  Genève  ou  Lausanne,  pour  la  commission,  et  recevoir  des  consigna- 
tions en  tous  genres,  il  en  recevra  de  Bàie,  St  Cal.  Mulhouse  et  je  pense  d'Angleterre 
aussi,  car  il  fait  servir  son  voyage  à  un  double  but  ...  car  c'est  un  jeune  homme  doué 
de  toutes  les  qualités  morales,  enfin  il  t'expliquera  lui-même  ses  desseins,  persuadé 
que  tu  concourra  de  tout  ton  pouvoir  à  lui  être  utile...  Il  plaira  aux  anglais  par  son 
caractère  ouvert  et  franc.  Adieu  derechef,  ma  santé  quoi  qu'âge  de  75  ans  se  soutient 
grâce  à  Dieu,  mais  je  suis  toujours  paralysé  du  côte  gauche,  et  mes  nerf-  soni  souvent 
détraqués  ce  qui  me  fait  mal  écrire  comme  aujourd'hui.  P.  Appia. 


—  33  — 


lut  désigné  comme  délégué  et  collecteur  de  fonds,  pour  cet  objet  et 
reçut  un  Diplôme  sous  forme  de  lettre.  Il  fit  un  voyage  de  deux  ans 
à  travers  les  pays  protestants  d'Europe.  Il  ne  recevait  pas  lui  même 
les  dons,  mais  faisait  une  causerie  sur  les  vaudois,  et  les  sommes  quê- 
tées  étaient  remises  à  un  Comité  qui  faisait  parvenir  l'argent  à 
Mr.  Joseph  Ma  LAN,  négociant  à  Turin. 

La  collecte  des  dons  fut  parfois  médiocre  étant  devancée  par  d'au- 
tres causes  dues  à  des  cataclysmes  ou  à  des  guerres,  (le  cas  des  Grecs 
par  exemple,  des  sinistrés  Allemands  des  inondations  de  1824).  Tout 
d'abord  il  était  bien  vu  des  MMrs.  de  la  Table,  car  on  lui  faisait  des 
avances  sinon  on  lui  payait  ses  voyages.  Puis,  survint  une  catastrophe 
imprévue,  celle  d'un  procès  que  lui  intentèrent  les  frères  Vertu, 
estimant  leurs  affaires  confiées  à  Pierre  Appia  lésées  par  négligence, 
durant  ces  années  de  voyages  pour  collectes  en  faveur  de  l'Hôpital 
vaudois.  Ils  réclamèrent  par  voie  de  justice  —  ayant  gagné  leur  pro- 
cès —  la  somme  fantastique  pour  l'époque  de  26.200  lires!  Toute  la 
fortune  des  Appia  y  passa,  les  dots  des  soeurs,  la  fortune  du  vieux 
père  et  plus.  Durant  ce  procès  qu'il  espérait  gagner  Pierre  Appia  avait 
demandé  au  pasteur  Comba  d'obtenir  6%  sur  les  sommes  collectées 
en  place  de  ses  frais  de  voyage.  Cet  arrangement  ne  fut  que  verbal, 
pour  lequel  Pierre  Appia  n'eut  aucune  méfiance  et  continua  ses  dépla- 
cements. Après  la  perte  de  son  procès,  il  demanda  règlement  des  6%. 
Le  10  décembre  1828  une  lettre  du  pasteur  A.  Bert  explique  mal 
cette  affaire  à  MMrs.  de  la  Table  mais  très  clairement  qu'il  s'agit  «  de 
l  indigne  Appia  ».  Tout  en  reconnaissant  qu'il  avait  été  question  de 
lui  verser  ledit  pourcentage  sur  le  produit  collecté  a  mais  ni  la  Table, 
ni  moi,  n'avons  rien  stipulé  ni  arrêté  ».  L'indignité  de  Pierre  Appia 
se  borna  à  prétendre  recevoir  une  somme  verbalement  promise  par 
un  pasteur!  Une  fois  les  dettes  du  procès  acquittées  Pierre  quitta  dé- 
finitivemente  les  Vallées  pour  Romainmôtiers  où  toute  la  famille  vi- 
vait chichement,  et  y  mourut. 

Les  trois  fils  de  Jean  Louis  Appia  horloger  et  de  Marianne  Baptis- 
tine  Brezzi  vécurent  jusqu'à  la  moitié  du  XIXe  siècle.  Jean  Paul  Ja- 
ques Antoine,  surnommé  Jaquet,  né  le  1er  mars  1780  à  Genève,  mou- 
rut à  Halifax  d'Angleterre,  célibataire,  le  31  décembre  1857,  âgé  de 
78  ans.  Il  fit  ses  études  aux  Vallées,  devint  négociant,  formé  dans  la 
maison  des  frères  Vertu  où  il  entra  à  Turin,  vers  le  courant  de  juil- 
let 1793.  En  octobre  1800  Jaquet  Appia  et  Jeannot  Vertu  partirent 
tous  deux  pour  l'Angleterre  à  destination  d'une  filiale  des  négociants 
Vertu.  Ils  se  rendirent  à  Hambourg,  où  ils  durent  attendre  leurs  pas- 
seports que  Paul  Jean  Daniel  l'oncle,  magistrat,  envoya  finalement. 
Voici  le  récit  du  voyage  de  ces  jeunes  vaudois  :  (billet  trouvé  dans  le 
legs  Vertu,  Archives  Soc.  Histoire  vaudoise).  La  première  partie  de 
cette  lettre  est  un  concert  de  remerciements  de  Jaquet  envers  son 
oncle  et  sa  tante  Appia  qui  contribuèrent  à  l'élever  financièrement  en 
tous  cas...  «  Depuis  Hambourg  enfin,  nous  avons  reçu  nos  passeports, 
nous  nous  embarquâmes  le  12  novembre  (1800)  pour  Hull,  sur  un 
vaisseau  appelé  Triton;  le  même  jour  que  j'abordai  (sic)  j'allai  au 


—  34  — 


bout  des  deux  mâts  ainsi  que  Jeannot,  non  pas  sans  crainte  il  est  vrai, 
mais  n'importe,  nous  étions  curieux  d'aller  jusques  là  car  on  voyait 
presque  tout  le  port  et  une  partie  de  la  ville,  vue  très  belle;  on  leva 
l'ancre  le  2ème  jour;  nous  arrivâmes  devant  Couxave  le  17,  petite 
ville  a  l'embouchure  de  l'Elbe,  une  partie  est  couverte  de  chaume: 
il  nous  fallut  séjourner  devant  cette  ville  longtemps,  les  vents  étant 
contraires,  nous  y  vîmes  plus  de  50  chiens  marains  à  jet  de  pierre,  et 
des  fois  ils  touchaient  presque  le  vaisseau;  ils  sont  de  la  grosseur  d'un 
chien  ordinaire,  ils  ont  le  nez  très  pointu;  nous  vîmes  aussi  le  soir 
des  étincelles  de  feu  autour  du  vaisseau  quand  les  vagues  venaient 
s'y  briser;  enfin  au  5  décembre  une  après  midi,  près  de  deux  ou  troi» 
cents  vaisseaux  mirent  à  la  voile  pour  différents  ports,  c'était  un  coup 
d'oeil  superbe  à  voir  toutes  ces  voiles  tendues  et  les  matelots  travail- 
ler; le  même  jour  nous  fûmes  en  mer,  je  rendis  dans  tout  le  trajet, 
tout,  excepté  l'âme;  je  ne  mangeai  rien,  je  sortais  sur  le  tillac  pres- 
que tous  les  jours  pour  prendre  l'air,  c'est  tout  ce  que  je  pouvais 
faire;  pour  Jeannot,  il  n'a  pas  perdu  un  repas,  toujours  bien  portant, 
chose  très  rare;  le  5ème  jour  on  cria  "Terre",  un  matelot  du  haut 
du  mât  quelle  joie!  Je  connus  alors  quel  plaisir  peut  faire  ce  mot 
terre  à  des  marins.  Mais  que]  fut  notre  douleur,  ce  n'était  pas...  (le 
cousin  vient  de  me  dire  qu'il  n'a  pas  besoin  de  ce  côté  pour  l'adresse) 
et  que  je...  »  (ici  s'arrête  cette  intéressante  lettre  qui  devait  conti- 
nuer sur  une  page  suivante  qui  manque). 

Au  début  de  son  séjour  Jaquet  reçut  des  nouvelles  du  pays  (où 
on  dansait  beaucoup)  écrites  par  son  frère  Paul,  ainsi  que  des  billets 
de  sa  mère  (63)  dont  l'orthographe  nous  étonne  chez  une  personne 
assez  instruite  pour  avoir  ouvert  une  petite  école  pour  Demoiselles! 
A  cause  des  guerres  européennes  les  relations  avec  Jaquet  devinrent 
rares.  Il  fit  testament  et  ses  héritiers  universels  furent  les  enfants  de 
son  frère,  Paul  Appia  pasteur,  qui  suit. 

Paul  Joseph  Appia  —  troisième  branche,  frère  du  précédent  — 
naquit  le  4  mai  1782  et  mourut  à  Francfort  sur  Main  le  19  janvier 
1849.  âgé  de  67  ans. 

Il  vécut  avec  ses  trois  frères  chez  leur  grand  père  Paul  le  Jeune, 
pasteur  émérite  des  Coppiers.  Leur  père  horloger  disparut  après  1787. 
abandonnant  son  épouse.  Les  raisons  de  son  départ  —  connues  de 
tous  à  l'époque  —  furent  détruites  dans  les  archives  de  famille.  La 
famille  étant  pauvre  avec  des  difficultés  accrues  par  la  Révolution  on 
profita  des  allées  et  venues  qui  existaient  entre  les  Vallées  et  la  Suisse 


(63)  Lettre  de  Marianne  Baptistine  Appia  née  Brez  à  son  fils  Jaquet  1800: 
«  Mon  cher  enfans  le  plaisir  que  j'ai  ut  an  recevront  de  tes  nouvelles  mon  unpeux 
adousi  la  paine  que  j'ai  resanti  te  savoir  séjournée  si  Ion  tans  Hambourg,  j'espère  que 
vos  passeport  arrive  bien  car  sette  dépance  te  doit  bien  inquiéter,  aureste.  il  ne  faux 
pas  trop  tenafecter  pourvu  que  Dieu  conserve  la  santés  tou  saranjera  pour  nous  sa 
va  asé  bien  si  Paul  continue  a  voir  de  louvraje...  coupure.  A  Dieu  mon  cher  cnfan 
persone  net  avec  le  plus  vif  atachemcnt  que  ta  bonne  Marna,  qui  prie  Dieu  jour  et  nuit 
pour  toi  qui  te  conduise  heureusement  à  destination  écris  moi  très  vite  que  possible  — 
pas  de  signature  — 


pour  y  envoyer  Paul  avec  son  petit  frère  Jean  Bapliste  Dan  el.  Paul 
rit  un  apprentissage  d'horloger  à  Sainte  Croix;  le  jeune  frère  fut  placé 
dans  une  institution  pour  y  être  instruit.  Au  moment  de  la  bataille  de 
Marengo,  le  14  mai  1800,  les  deux  frères  Appia  traversaient  le  col  du 
Mont  Cenis  sac  au  dos  et  entendaient  la  canonnade.  Paul  avait  18  ans, 
Jean  Baptiste  13  ans.  Il  s'installa  comme  horloger  auprès  de  sa  mère 
et  eut  beaucoup  d'ouvrage.  Mais  il  repoussait  ses  outils  chaque  soir 
pour  étudier  et  obtenir  une  bourse  d'étudiant  en  théologie  — -  promes- 
se qu'il  avait  faite  à  son  grand  père.  Il  la  gagna,  et  repartit  à  Genève 
avec  son  jeune  frère  en  1801.  Il  entra  à  l'Académie,  plaça  Jean  Baptis- 
te dans  une  école.  (Un  document  municipal  signale  la  présence  de 
Jean  (Baptiste)  Daniel  Appia  à  Genève,  le  10  janvier  1804,  natif  de 
la  Tour,  Piémont).  Le  Livre  du  Recteur  mentionne:  1802  anno  X, 
philosophium  accessit  Paul  Appia  pedemontanus  -  1805  Théologie 
accessit.  Paul  avait  la  vocation  profonde,  et  créa  en  novembre  1804  la 
«  Société  pour  l'avancement  des  études  ».  Pour  subvenir  à  ses  besoins 
il  devint  précepteur  des  5  enfants  de  la  famille  Blanchenet,  à  Ge- 
nève depuis  1802.  Il  fut  consacré  Ministre  en  1809. 

En  1810,  Paul  fit  des  démarches  officieuses.  Il  réussit  pour  une 
«  affaire  de  Saint  Jean  »  inconnue,  mais  reprit  des  démarches  qui  lui 
étaient  demandées  par  les  Messieurs  de  la  Table  pour  trouver  un 
moyen  de  solliciter  les  Secours  d'Angleterre  par  voie  détournée,  en 
l'occurence  par  Mr.  Blanchenet,  dont  il  était  le  précepteur  des  en- 
fants. La  suppression  des  subsides  anglais  causait  aux  Vallées  de  gra- 
ves soucis,  notamment  à  cause  des  pasteurs  émérites  et  des  veuves  de 
pasteurs  dans  la  misère.  Ces  démarches  demeurèrent  vaines  auprès 
des  anglais,  devenus  ennemis  de  Napoléon  en  toutes  circonstances. 
Mais  les  efforts  de  Paul  Appia  proposant,  lui  valurent  d'être  apprécié 
et  de  lire  les  flatteries  suivantes:  «  Fiers  d'avoir  en  vous  un  sujet  qui 
nous  honore  dans  une  Académie  telle  celle  de  Genève,  nous  vous  féli- 
citons des  témoignages  qu'on  nous  rend  de  vous,  en  vous  le  répétant 
nous  sommes  assurés  que  nous  ne  faisons  qu'enflammer  votre  zèle  et 
nous  voyons  approcher  avec  joye  l'époque  où,  reçu  dans  notre  Sein, 
vous  serez  l'ornement  de  l'une  des  colonnes  de  nos  Eglises  »  (fin  cit.). 
Malgré  les  efforts  que  Paul  Appia  fit  à  plusieurs  reprises  auprès  de  la 
Table  vaudoise,  il  ne  devint  jamais  l'ornement  d'aucune  colonne 
d'aucun  temple...  et  de  ce  qui  précède  on  peut  dire  «  Autant  en  em- 
porte le  vent...  ». 

Devenu  Ministre,  Paul  rentra  aux  Vallées  en  1810,  mais  on  ne  lui 
offrit  aucun  poste.  Par  contre  on  lui  en  offrit  un  à  Montbéliard,  nous 
ignorons  pourquoi  il  ne  l'accepta  pas.  Il  est  bien  certain  que  ce  sont 
les  événements  des  guerres  napoléoniennes  qui  lui  firent  accepter  en 
1811  le  pastorat  de  l'Eglise  française  dite  wallonne  de  Hanau,  édifiée 
en  1792  par  des  émigrés  français  huguenots.  A  partir  de  cette  date  il 
entra  en  relations  épistolaires  avec  celle  qui  devait  devenir  sa  femme, 
et  qu'il  avait  connue  dans  l'école  pour  jeunes  filles  de  sa  mère  à  La 
Tour. 


—  36  — 


En  1813,  le  18  octobre,  eut  lieu  la  bataile  de  Leipzig,  puis  celle 
île  Hanau  où  Napoléon  vainquit  les  armées  Austro-Bavaroises.  Le 
jeune  pasteur  ramassa  et  soigna  les  blessés  sur  ce  champs  de  bataille 
mais  il  y  contracta  la  typhoïde,  appelée  «  fièvre  des  hôpitaux  »  et 
dans  son  délire  s'ouvrit  les  veines.  Il  fut  sauvé  par  les  soins  de  ses 
paroissiens.  Sa  fiancée  Caroline  Develay,  manifesta  à  plusieurs  re- 
prises sa  répulsion  des  Allemands,  craignant  que  Paul  ne  se  fixât  défi- 
nitivement dans  ce  pays.  Le  8  août  1814  Paul  épousa  Caroline  Louise 
Charlotte  née  à  Constance  le  24  juillet  1786,  morte  à  Paris  le  10  fé- 
vrier 1867.  Elle  était  le  Sème  enfant  de  David  Emmanuel  Develay 
banquier  à  Yverdun  et  de  Elisabeth  Gonzenbach.  Paul,  venant  de 
Hanau,  s'arrêta  à  Genève,  et  Caroline  venant  des  V  allées  où  par  suite 
de  la  banqueroute  de  son  père  elle  avait  été  expédiée  (chez  son  oncle 
Henry  Peyrot,  époux  d'une  soeur  de  son  père  depuis  1793,  avec  son 
jeune  frère  Henry).  Après  le  mariage  le  couple  s'en  retourna  à  Ha- 
nau. Au  1er  août  1818,  Paul  écrivit  une  lettre  à  M.  Bert,  Vice  Modé- 
rateur à  la  Tour,  pour  lui  rappeler  qu  il  lui  avait  écrit  deux  ans  aupa- 
ravant de  demander  de  ne  pas  être  oublié  lorsqu'une  place  de  pasteur 
deviendrait  vacante  aux  Vallées.  La  réponse  datée  du  9  novembre 
1818  arriva,  lettre  aveuglée  par  les  règlements  nouveaux,  et  non  d'an- 
cienneté évoqués  par  Paul  Appia.  où  on  explique  que  ce  droit  d'aî- 
nesse risquerait  non  pas  de  lui  donner  une  grande  paroisse,  mais  la 
plus  montueuse  et  la  plus  pénible  dans  un  village  tie  montagne...  Et 
ailleurs  il  lui  est  encore  dit:  «  Vous  posséder  dans  nos  \  allées  sera  un 
véritable  gain...  ». 

Paul  Appia.  devant  ces  obstacles  routiniers  accepta  l'Eglise  de 
Francfort  en  1819  (64).  Il  récidiva  sa  demande  à  Mr.  Bert  par  une 
lettre  datée  du  21  mai  1823,  où  il  annonce  son  intention  de  se  trouver 
au  synode  prochain. 

Mais,  père  de  4  enfants  et  pasteur  d'une  ville  internationale, 
âgé  de  41  ans.  comment  pouvait-il  accepter  une  paroisse  de  monta- 
gne, et  d'y  attendre  à  la  queue  leu  leu  que  se  présentât  enfin  un  pos- 
te auquel  il  aurait  droit,  et  qui  fut  en  rapport  avec  sa  valeur?  Com- 
me il  était  loin  ce  temps  où  on  se  flattait  d'être  heureux  qu'il  devint 
l'ornement  d'une  colonne  d'Eglise  Vaudoise!  Paul  revint 
désenchanté  de  son  voyage  de  1823.  Le  synode  axait  pris  de»  mesures 
qu'il  était  le  premier  à  ne  pas  observer  quand  cela  lui  convenait. 
Dieu,  selon  la  foi  de  Paul  Appia,  ne  voulait  donc  pas  qu'il  revinsse  au 
pays  tant  chéri.  Cette  cuisante  deception  n'empêcha  pas  le  pas- 
teur vaudois  de  recevoir  tous  les  compatriotes  de  passage,  de  faire 
des  collectes,  d'inculquer  à  ses  enfants  l'amour  des  \  allées,  et  de 
faire  promettre  à  ses  deux  fils  de  rentrer  dans  leur  pays  et  de  le 
servir.  Il  «'ingénia  à  faire  des  conférences  afin  d'intéresser  ces  nor- 
diques à  tout  ce  qui  concernait  les  Vaudois.  Les  époux  A.PPIA  eurent 

(64)  Le  traité  de  Vienne  de  1815.  fit  de  Francfort  une  ville  libre,  ayant  une  Eglise 
wallonne.  Paul  Appia  fit  son  sermon  d'entrée  en  français  le  31  octobre  1819  et  qui 
fut  publiée. 


—  37  — 


l'occasion  de  voyager  tant  à  Genève  qu'à  Pari-  el  Naples,  selon  les 
mariages  de  leurs  filles  et  les  postes  occupés  par  leurs  gendres.  Ainsi 
Paul  se  trouva  en  1830  et  en  1848  à  Paris  au  moment  des  deux  Révo- 
lutions. Il  revint  vers  la  fin  de  l'année  1848  à  Francfort,  et  mourut 
le  19  janvier  1849  d'une  congestion  pulmonaire,  soigné  par  son  fils 
docteur. 

Le  noble  caractère  de  «^et  arrière  grand  père  nous  parait  ressou- 
der les  Appia  pasteurs  avec  ceux  des  premières  générations,  et  fait 
oublier  les  étourdis  et  les  écervelés  du  siècle  précédent.  Ce  person- 
nage, de  santé  plutôt  fragile  avait  une  conduite,  une  régularité  de 
travail  et  de  caractère  qui  se  lit  dans  son  écriture.  Levé  à  5  heures 
du  matin,  il  en  savourait  la  paix,  méditait  au  clair  matin  l'Evangile, 
allait  avec  son  épouse  en  promenade  et  en  jouissait  en  véritable  ar- 
tiste. 

La  nature,  la  musique  (65),  les  belles  lectures,  les  idées  moder- 
nes, tout  était  pour  lui  sujet  d'enthousiasme,  étant  certain  que  toutes 
manifestations  intéressantes  étaient  d'une  manière  ou  d'autre  une 
modulation  du  chant  divin.  Il  préparait  avec  soin  ses  sermons  dont 
certains  ont  été  édités.  Pour  intéresser  ses  paroissiens  il  fit  même  un 
cours  d'astronomie,  résumant  toutes  les  connaissances  de  son  époque. 
Comment  ne  pas  comprendre  qu'il  ait  renoncé  d'accepter  une  pa- 
roisse villageoise  des  Vallées?  Comment  comprendre  aussi  le  manque 
de  perspicacité  qui  exista  à  son  égard?  Il  éleva  ses  6  enfants  avec  in- 
telligence, et  l'aide  de  sa  femme  aussi  fine  que  lui,  avec  le  désir  de 
les  voir  tous  devenir  utiles.  Ils  eurent:  1)  Pauline,  née  à  Hanau  le  12 
octobre  1815,  morte  à  Paris  en  1889.  2)  Marie,  née  à  Hanau  le  19  dé- 
cembre 1816,  morte  à  Genève  le  6  mai  1886.  3)  Louis,  né  à  Hanau  le 
12  octobre  1818  docteur,  mort  à  Genève  le  1er  mars  1898.  4)  Cécile, 
née  à  Francfort  le  22  décembre  1822,  morte  à  Collonges  le  6  août  1858 
de  la  typhoïde.  5)  Louise,  née  à  Francfort  le  22  mai  1825,  morte  à 
Paris  le  15  décembre  1904.  6)  Georges,  né  à  Francfort  le  8  janvier 
1827,  pasteur,  mort  à  la  Tour  le  17  septembre  1910. 

Pauline  Appia  épousa  le  pasteur  Louis  Vallette  le  22  novembre 
1836,  qui  était  pasteur  à  Naples  en  plein  choléra,  et  qui  vint  défini- 
tivement à  Paris  vers  1856.  Marie,  épousa  le  pasteur  Jacques  Clapa- 
kede  de  Genève,  le  18  novembre  1841.  Louis,  docteur,  postula  pour 
être  médecin  de  l'Hôpital  vaudois  en  1848.  Mais,  bien  qu'il  n'v  ait 
aucun  docteur  nommé,  on  lui  emberlificota  une  réponse  négative  — 
sans  aucune  raison  valable,  qui  le  découragea.  Après  la  mort  de  son 
père  il  s'installa  à  Genève.  Comme  il  avait  déjà  soigné  les  blessés  de 
la  Révolution  de  1848  à  Paris  il  adhéra  de  suite  à  l'idée  de  la  création 
de  la  Croix  Rouge  et  en  devint  un  des  5  fondateurs  effectifs,  quoique 
l'honneur  de  cette  fondation  soit  attribuée  à  un  seul.  Cécile  épousa 
le  peintre  Gabriel  de  Beaumont.  Louise  resta  célibataire  mais  fut  une 


(65)  La  fille  le  son  collègue  Jeanrenaud  avait  épousé  le  compositeur  Mendelssohn 
Paul  qui  l'entendit  dès  ses  débuts  lui  demanda  de  jouer  sur  les  orgues  de  son  Eglise 
de  Francfort. 


—  38  — 


précieuse  collaboratrice  pour  son  frère  Georges  Appia.  Elle  vint  aux 
Vallée»  en  1853  avec  sa  mère.  Elle  s'occupa  de  la  paroisse,  du  chant 
et  fut  la  première  organiste  qui  joua  des  orgues  de  l'Eglise  de  la 
Tour.  Elle  dirigea  également  l'orphelinat  et  a  laissé  des  cris  de  dé- 
tresse, sous  forme  de  lettres  à  la  Table  vaudoise  au  sujet  d'argent. 
Georges  le  dernier  né  fut  pasteur  vaudois  à  La  Tour,  Pignerol,  Paler- 
me,  Naples  et  Florence,  puis  à  Paris  (se  reporter  à  sa  biographie)  (66). 

Jean  Baptiste  Daniel  Appia  —  troisième  branche  —  était  comme 
l'on  sait  le  frère  cadet  de  Jaquet  et  de  Paul  Appia.  Né  à  La  Tour  le 
26  février  1787,  il  mourut  à  Palerme  le  16  avril  1847.  Il  vécut  ses 
premières  années  avec  ses  frères,  sa  mère,  auprès  du  grand  père  le 
pasteur  Paul  le  Jeune  à  la  Tour.  A  deux  reprises  il  partit  en  Suisse 
avec  son  aîné  où  il  demeura  de  1804  à  1809.  Un  feuillet  de  dépenses 
faites  par  le  proposant  Paul,  pour  Jean  Baptiste,  accuse  un  total  de 
4030  Livres  et  5  sols,  pour  pension  et  vêtements.  Ce  dernier  quitta  la 
Suisse  pour  Turin  et  entra  chez  un  négociant  où  ce  grand  nigaud  se 
fit  rouler.  Victime  —  nous  l'espérons  —  d'un  aigrefin,  il  fut  dépouil- 
lé de  son  argent,  de  celui  de  son  patron  ou  d'une  tierce  personne, 
qu  ii  fallut  rembourser  soit  aidé  de  son  frère  ou  de  l'oncle  magistrat. 
A  la  suite  de  cet  incident,  dans  une  correspondance  entre  Paul  Appi  \ 
et  Mr.  Pellegrl\  en  date  du  30  novembre  1819  il  est  dit:  «  mon  frère 
attend  à  Gênes  quelque  moven  de  se  relever  ».  Cette  incertitude  sur 
le  sort  de  son  frère,  prouve  que  Paul,  aidé  des  événements,  avait 
rompu  les  relations  avec  son  jeune  frère,  car  dès  1812,  Jean  Baptiste 
Daniel  s'engagea  dans  l'Infanterie  de  la  Garde  de  sécurité  interne  de 
Naples.  Il  s'y  engagea  en  taisant  nécessairement  son  origine  vaudoise 
et  hérétique,  par  quelque  supercherie  d'Etat  Civil,  sinon  cette  issue 
lui  aurait  été  interdite.  Il  obtint  des  brevet»  de  bonne  conduite,  nié- 


(66)  Les  Vallées  foisonnèrent  d'ApPIA  durant  la  moitié  du  XlXeine  siècle.  Ils 
étaient  presque  tous  issus  de  la  fusion  de  la  premiere  branche  avec  la  seconde.  Ce 
mariage  qui  avail  eu  lieu  le  10  avril  1771  avait  uni  Jean  Barthélémy  Appia  avec  Mar- 
guerite Appia  qui  eurent  1'  Paul  Cyprien.  né  le  23  octobre  1773:  mort  le  27  novem- 
bre 1847.  époux  de  Marianne  Chauvie  2e  Daniel  Isac.  fatuo.  .  3'  Charles  Louis  Bar- 
thélémy, né  le  27  mars  1778.  mort  le  27  novembre  1835.  4'  Jean  Elisée.  Paul  Cyprien 
et  Charles  Louis  Barthelmy  eurent  descendance.  Celui  qui  nous  intéresse  est  Charles 
Louis  Barthélémy  qui  eut  deux  mariages.  Du  premier  avec  Catherine  Rostan  il  eut 
Paul,  né  en  1818.  Alexandre  mort  en  bas  âge.  Du  second  mariage  a\ec  Marie  Mondon 
il  eut  Paul  Barthélémy  Cvprien  et  Charles  Barthélémy  ainsi  que  trois  filles.  Paul 
Barlheleim  Cyprien  fut  surnommé  Alexandre,  comme  sou  demi  frère  décédé  en  bas 
âge.  et  surtout  pour  le  distinguer  parce  qu'il  y  eut  à  la  Tour  5  personnages  du  nom 
de  Paul  Appia  à  la  fois.  Paul  et  son  frère  Charles  poursuivirent  des  études  secondaires 
au  College  vaudois  de  la  Tour,  où  existent  leurs  certificats.  Paul  Alexandre  fit  l'école 
de  cavalerie  de  Pignerol  et  embrassa  la  carrière  militaire.  Nous  avons  tous  ses  états 
de  service  jusqu'en  1868.  C'était  l'époque  de  Garibaldi  et  du  «  Risorgimento  ».  Comme 
aucun  acte  de  décès  n'existe,  nous  pensons  que  Paul  Alexandre  Appi  v  disparut  dans 
une  bataille.  A  Pignerol  il  s'était  uni  avec  une  jeune  fille  catholique.  Un  fils  posthume 
naquit,  qui  fut  d'office  élevé  chez  les  frères  catholiques,  (le  (ils  se  maria  cl  créa  une 
imprimerie  à  Turin.  Il  eut  un  fils  Remo  qui  vit  toujours  et  deux  filles  restées  céli- 
bataires. 

Ce  fils  unique  n'a  que  de»  filles.  Mais  en  1969  on  peut  encore  dire  que  les  descen- 
dant des  trois  branches  Appi  a.  issues  de  Daniel  et  Constance  Vkhti  continuent  d'  -x  is  ter. 


—  39  — 


daille  d'argent,  la  Decoration  du  Lys,  décernée  par  le  Roi  de  France, 
un  brevet  de  Sergent  Major,  décerné  le  30  mars  1821.  A  la  suite  de 
troubles  à  Naples,  Jean  Baptiste  Daniel  âgé  de  34  ans  se  décida  à 
quitter  la  vie  militaire  en  1821.  Il  se  fit  faire  un  passeport  falsifié. 
Nous  pensons  qu'il  utilisa  l'identité  de  son  frère  Jaquet  (qui  était  né 
à  Genève  en  1780).  Il  vint  s'installer  à  Païenne  comme  négociant  chez 
un  patron.  Un  autre  passeport  donné  à  Palerme  le  17  juin  1826  réta- 
blit qu'il  était  né  à  Torre,  allant  à  Naples,  qu'il  fallait  lui  donner 
aide  et  protection  en  cas  de  besoin.  Signalement  âgé  de  35  ans  (il  en 
avait  39)  de  stature  moyenne,  cheveux  noirs,  sourcils  noirs,  barbe 
noire,  bouche  moyenne,  carnation  colorée,  marques  visibles  néant. 

Jean  Baptiste  Daniel  Appia  fréquenta  les  frères  Develay,  frères 
île  Caroline,  l'épouse  de  Paul,  pasteur  à  Francfort.  Us  avaient  créé  à 
Naples  une  maison  de  tissus,  ils  étaient  trois:  Emmanuel,  Henri  et 
François.  Jean  Baptiste  connaissait  Henri  qui  avait  passé  son  enfance 
à  La  Tour  chez  son  oncle  Henry  Peyrot.  C'est  par  l'un  d'eux,  écri- 
vant à  Caroline,  que  l'on  sait  que  vers  1845  il  fut  accusé  de  nouveau 
au  sujet  d'une  somme  qui  manquait  dans  les  comptes  de  son  patron. 
Il  avait  bien  signalé  auparavant  les  tricheries  du  comptable  à  son  pa- 
tron. Mais  ce  dernier  ayant  entière  confiance  dans  son  vieil  employé 
préféra  accuser  Jean  Baptiste  quand  —  à  la  mort  du  comptable  —  le 
trou  fut  découvert.  N'ayant  pu  fournir  les  preuves  établissant  son  in- 
nocence, Jean  Baptiste  Daniel  se  trouva  dans  l'obligation  de  rembour- 
ser ce  qui  manquait. 

Sa  réhabilitation  — >  post  mortem  —  car  il  décéda  le  16  avril  1847. 
provient  de  l'ultime  lettre  écrite  par  son  aîné  Paul  Appia,  le  2  janvier 
1849.  peu  de  jours  avant  sa  mort.  «  Je  ne  saurai  dire  à  quel  degré 
a  été  bienfaisant  pour  moi  l'assurance  donnée  par  diverses  personnes 
que  mon  frère  défunt  de  Palerme,  ait  laissé  après  lui  ce  souvenir: 
M.  Gross  de  Hanau  a  visité  Palerme  et  le  tombeau  de  mon  frère,  et 
quelqu'un  de  là-bas  a  dit:  «  On  ne  sait  comment  il  faisait,  mais  il 
avait  toujours  quelque  chose  pour  les  malheureux  ».  Que  Dieu  bé- 
nisse sa  cendre,  ce  témoignage  vaut  plus  que  des  milliers.  Mais  aussi, 
il  a  pû  se  souvenir  de  la  veuve  Appia,  qui  gagnait  sa  vie  à  la  sueur  de 
son  front,  et  qui  allait  distribuant  ses  picaillons,  ses  herbes  et  des 
verres  de  vin,  dans  les  chaumières.  Aucun  monument,  pas  même  une 
modeste  pierre,  ne  marque  le  lieu  du  cimetière  de  la  Tour  où  repose 
sa  dépouillé  bénie!  Mais  à  elle  aussi  s'appliquait  la  parole  de  l'ange 
qui  fut  envoyé  à  Corneille  :  «  Tes  prières  et  tes  aumônes  sont  mon- 
tées devant  Dieu  et  il  s'est  souvenu  ».  Le  filet  d'eau  de  la  Vallée,  n'est 
pas  marqué  sur  les  cartes  de  géographie;  toutefois  il  a  contribué  à 
rafraîchir  et  à  vivifier  quelques  plantes  en  humectant  leurs  racines, 
et  il  y  a  eu  correspondance  entre  la  rosée  du  Ciel  et  lui  »  (fin  cit.). 

Béatrice  Appia 


Jean  Amos  Comenius  e  i  Valdesi 


Cadrà  esattamente  il  15  novembre  il  terzo  centenario  della  morte, 
avvenuta  ad  Amsterdam,  di  Giovanni  Amos  Comenius  [Komensky].  In 
quel  medesimo  anno  1670,  si  era  spento  a  Leyda  l'ex  moderatore  val- 
dese Giovanni  Léger.  I  due  esiliati  si  erano  conosciuti  personalmente 
nel  corso  di  un  incontro  avvenuto  agli  inizi  del  mese  di  Aprile 
del  1662.  Ma  già  sin  dal  1655,  senza  saperlo,  Comenius,  in  quel  pe- 
riodo esiliato  in  Polonia,  si  era  servito  delle  notizie  concernenti  il 
massacro  dei  Valdesi  piemontesi  redatte  dal  Léger.  Comenius  viveva 
allora  a  Leszno  dove  ben  presto  gli  incendi  dovuti  alla  guerra  poleno- 
svedese  lo  avrebbero  spogliato  di  ogni  bene.  Nell'incontro  fraterno 
avuto  col  Léger,  sei  anni  dopo,  la  catastrofe  di  Leszno  non  sarà  scor- 
data da  Comenius.  E  Léger,  clie  si  ricordava  molto  chiaramente  la 
scena  del  dialogo  con  Comenius.  scrive  infatti  nella  sua  «  Storia  ge- 
nerale delle  Chiese  Valdesi  »:  «  Il  venerabile,  dotto  e  pio  Comenius, 
unico  sopravvissuto  fra  tutti  i  vescovi  riformati  sfuggiti  alle  persecu- 
zioni in  Boemia  »  «  ha  miracolosamente  salvato  dai  roghi  »  degli  an- 
nali e  delle  cronache  del  suo  paese  e  della  sua  Chiesa  «  che  conserva 
tuttora  ad  Amsterdam  »  (1).  D'altra  parte  Comenius  ci  teneva  assai 
a  far  conoscere  proprio  ai  suoi  amici  rimasti  in  Polonia  la  gioia  da 
lui  prov  ata  nel  fare  la  conoscenza  del  Léger  :  «  Episcopus  ilorum  [  se. 
Waldensium]  primarius  ad  nos  usque  penetravit,  Johannes  Legerus, 
vir  eximius,  cum  quo  ut  mihi  notitiam  contrahere  liceret,  patroni  no- 
stri pietas  efficit,  summo  utrinque  solatio  »  (2). 

Ma  chi  fu  Comenius  per  interessarsi  ed  entusiasmarsi  così  pro- 
fondamente alla  causa  dei  Valdesi?  Chi  fu  Comenius  perché  Léger  ci 
tenesse  tanto  a  visitarlo  sin  dal  suo  primo  breve  soggiorno  nei  Paesi 
Bassi? 

Comenius  nacque  il  28  Marzo  1592  in  Moravia  in  seno  all'Unità 
dei  Fratelli  Cechi  quando  questa  Chiesa  di  origine  hussita  comincia- 
va decisamente  ad  orientarsi  verso  il  calvinismo.  A  Prerov  (1608-'9) 
il  Pastore  Giovanni  Lanecky,  ex  alunno  dell'accademia    di  Ginevra, 

(1)  Histoire  generale  des  églises  évangéliques  des  Vallées  de  Piémont  ou  vau- 
doises.  Leyde  1669,  livre  premier,  p.  167. 

(2)  Comenius  a  Jean  Bythner,  3-IV-1662.  ed.  A.  Patera.  Jana  Amosa  Komen- 
ského  korespondance.  Praha  1892.  p.  249  II  patron  in  questione  fu  Laurentius  De 
Geer  (1614-1666)  la  cui  attività  politica  è  studiata  da  Sven  Gorans  .son.  Den  europeiska 
konfessionspolitikens  upplósning.  Uppsala  1956.  p.  226  sgg. 


—  42  — 


invitò  il  suo  catecumeno  G.  Comenius  a  proseguire  i  suoi  studi  in  un 
ambiente  anch'esso  riformato.  A  Herborn,  nel  Nassau,  egli  acquisì 
quindi  una  cultura  teologica  riformata,  ma  accentuante  il  prossimo 
ritorno  di  Cristo.  Nel  1613  visitò  Amsterdam,  entusiasta  per  le  libertà 
civiche  che  la  rivoluzione  olandese  aveva  saputo  garantire,  e  passò 
ad  Heidelberg  dove  fu  favorevolmente  colpito  dai  tentativi  fatti  da 
David  Pareus  per  contribuire  a  conciliare  tra  di  loro  le  Chiese  pro- 
testanti. Passando  per  Praga  Comenius  fece  ritorno  in  Moravia 
nel  1614,  con  in  mente  mille  piani  per  inserire  la  sua  nazione,  con 
una  serie  di  opere  letterarie,  nella  cultura  universale.  Due  anni  dopo 
diventò  Pastore  dell'Unità  dei  Fratelli  e  si  stabili,  dal  1618,  a  Fulnek. 
I  suoi  parrocchiani,  in  buona  parte  di  lingua  tedesca,  erano  diretti 
discendenti  dei  Valdesi  del  Brandeburgo.  Perseguitati  dall'inquisi- 
zione si  erano  aggregati  all'Unità  dei  Fratelli  sin  dal  1480  trovando 
così  in  territorio  hussita  un  rifugio  stabile. 

Nell'autunno  del  1619  gli  Stati  Cechi,  per  via  piuttosto  rivoluzio- 
naria, elessero  come  re  di  Boemia  l'Elettore  Palatino  Federico.  Come- 
nius. che  forse  aveva  visto  questo  principe  calvinista  ad  Heidelberg, 
probabilmente  sarà  stato  nel  numero  di  quelli  che  gli  davano  il  ben- 
venuto in  Moravia.  Ma  Federico,  come  si  sa,  l'8  novembre  1620  nel'a 
battaglia  della  Montagna  Bianca,  presso  Praga,  subì  da  parte  degli 
Asburgo  cattolici  una  schiacciante  sconfitta  e  Fulnek  stessa  fu  invasa 
da  un  distaccamento  militare  di  Napoletani.  Quando,  nel  1621,  ab- 
bandonarono la  città,  la  Comunità  dei  Fratelli  era  in  rovina.  Passan- 
do per  il  nord  della  Moravia,  Comenius  si  rifugia  in  Boemia  e  con- 
sola i  suoi  correligionari  con  degli  scritti  in  lingua  ceca  di  granile  va- 
lore pastorale  e  poetico.  E  cerca  di  rispondere  all'inquietante  inter- 
rogativo concernente  il  perché  del  triste  fallimento  della  rivolta  con- 
tro gli  Asburgo.  Nel  suo  «  Il  labirinto  del  mondo  ed  il  paradiso  del 
cuore  »  (1623)  abbozza  un  quadro  assai  scuro  della  società  contem- 
poranea da  cui  non  aspetta  più  gran  che.  Eppure,  ripiegato  in  sé 
stesso,  ode  in  cuor  suo  la  voce  del  Cristo  che  lo  rialza  e  gli  ricorda  la 
missione  incompiuta  della  testimonianza  dovuta  al  Cristo  vittorioso 
malgrado  la  sconfitta. 

Per  facilitare  l'emigrazione  dei  suoi  «  Fratelli  »  nel  1625  e  '26 
inizia  dei  viaggi  di  ricognizione  in  Polonia  e  si  spinge  fino  verso  La 
Have  (s'Granvenhage  nei  Paesi  Bassi)  perché  cerca  in  pari  tempo  di 
rafforzare  la  coalizione  internazionale  contro  la  casa  asburgica.  E  poi- 
ché non  è  disperato  per  l'avvenire  del  suo  popolo,  gli  dedica  l'opera 
«  Il  paradiso  della  Chiesa  nuovamente  verdeggiante  »  che  presto  sarà 
trasformato  nella  «  Didattica  ceca,  ossia  l'arte  di  insegnare  con  Lnge- 
nio  ».  Nel  1628.  Comenius  abbandona  definitivamente  la  sua  patria 
per  la  città  di  Leszno  in  Polonia.  Dovette  occuparsi  dei  suoi  «  Fra- 
telli »  emigrati  al  pari  di  lui  e.  dal  1632.  in  modo  particolare  degli 
studenti  in  teologia  dell*«  Unità  »,  inviati  in  Inghilterra,  nei  Paesi 
Bassi  ed  in  Germania,  sovvenzionati  dalla  generosità  delle  Chiese  di 
quei  paesi.  Relazioni  epistolari  sempre  più  frequenti  affratellano  Co- 
menius  agli   intellettuali  del  mondo  protestante  che  incominciano  a 


—  43  — 


prendere  in  considerazione  le  sue  opere  pedagogiche.  Redige  manuali 
e  trattati  pratici,  ma  questi,  nel  suo  pensiero,  non  sono  altro  che  pic- 
coli aiuti  in  vista  di  un  rinnovamento  totale  ed  integrale  delle  condi- 
zioni dell'intera  umanità,  l'alba  del  gran  giorno  del  Signore  che  viene 
e  che,  a  causa  della  sua  stessa  vicinanza,  dovrebbe  costituire  uno  sti- 
molo per  la  responsabilità  sociale  e  politica  dei  cristiani. 

Agli  inizi  degli  anni  trenta  del  XVIII  secolo,  fu  ancora  viva  in 
Comenius  la  speranza  di  un  rovesciamento  politico  in  Europa  cen- 
trale e  di  un  suo  conseguente  ritorno  in  patria.  Ma  la  morte  di  Gu- 
stavo Adolfo  sul  campo  di  battaglia  di  Liitzen,  a  cui  seguì  in  breve 
quella  del  re  di  Boemia  Federico,  peggiorava  assai  la  situazione  fa- 
cendola precipitare  di  male  in  peggio.  Intanto  però  maturava  la  ri- 
flessione pedagogica  e  pansofiea  di  Comenius.  Le  sue  due  opere 
«  Ianua  linguarum  reserata  »,  del  1631,  e  «  Didactica  magna  »,  del 
1633  ebbero  un  inatteso  successo.  In  Inghilterra  i  suoi  colti  ammira- 
tori pubblicarono  addirittura  (1637  e  1639)  un  estratto  del  suo  pro- 
gramma di  organizzazione  di  un  sapere  e  di  una  scienza  omogenei. 
Nel  1641  Comenius  fece  addirittura  una  visita  a  Londra.  E  redasse 
per  i  suoi  amici  il  progetto  di  fondazione  di  una  società  di  scienziati 
destinata  a  promuovere  il  progresso  della  cultura  e  dell'insegnamento 
ed  a  prestar  man  forte  ad  una  riforma  fondamentale  della  religione 
(Via  lucis).  La  realizzazione  di  questo  progetto  andò  a  vuoto.  L'In- 
ghilterra stava  iniziando  quella  guerra  che  ben  presto  avrebbe  visto 
Oliviero  Cronwell  come  suo  primo  protagonista. 

Comenius  se  ne  andò  in  Svezia,  dove  compilò  dei  libri  per  uso 
scolastico.  Ma  con  un  accanimento  vieppiù  crescente  si  dedicò  ad 
opere  che  si  proponevano  come  fine  la  rinascita  dell'uman  tà,  ricon- 
ciliata con  Dio  e  con  se  stessa.  Nella  prospettiva  di  questo  scopo  par- 
tecipò alle  controversie  tra  Cattolici  e  Protestanti  organizzate  dal  Re 
di  Polonia  a  Torun  nel  1645.  Solo  il  Cristo  riconosciuto  nella  sua  so- 
vrana autorità  e  nel  suo  amore  può  riconciliare  i  cristiani  disuniti. 
Ogni  altra  autorità  in  seno  alle  Chiese  istituzionali  deve  essere  ad  essa 
coscientemente  e  totalmente  sottoposta.  Insomma,  l'ecumenismo  di 
Comenius  riprende  la  tesi  sostenuta  dal  pensiero  dei  Fratelli  Cechi  sin 
dalla  loro  origine:  Non  vi  è  che  una  sola  Chiesa  Universale  di  Cristo 
Gesù;  le  organizzazioni  ecclesiastiche,  quindi,  devono  umilmente 
accontentarsi  del  semplice  appellativo  di  «  Unità  ». 

La  Guerra  dei  Trent'anni  si  era  terminata  con  la  pace  di  Vestfa- 
lia. Pace  ambigua.  Continuava  la  lotta  delle  potenze  europee,  ma  la 
questione  del  rinnovamento  della  libertà  religiosa  in  Boemia  era  la- 
sciata completamente  da  parte.  Scrivendo  nel  1650  il  suo  «  Testa- 
mento della  madre  morente,  l'Unità  dei  Fratelli  »,  Comenius  diceva 
addio  alla  sua  Chiesa  e  tentava  di  trasformare  la  sua  eredità  in  un 
programma  di  riforma  universale.  Dopo  un  periodo  di  quattro  anni 
(1650  -  1654)  trascorso  in  Transilvania  e  ded'cato  a  lavori  scolastici, 
i  Comenius  fa  ritorno  a  Leszno  dove  sarà  testimone  della  distruzione 
della  città  (aprile  1656),  ma  non  domo  per  questo,  andrà  a  stabilirsi 
ad  Amsterdam.  Ivi  sin  dal  1657  pubblica  in  quattro  volumi  l'insieme 


: 


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delie  sue  opere  didattiche  («  Opera  didactica  omnia  »)  e  si  dedica  in 
modo  particolare  alla  compilazione  del  suo  capolavoro,  la  «  Consul- 
tazione universale  sulla  riforma  delle  cose  umane  »  («  De  rerum  hu- 
manarum  emendatione  consultatio  catholica  »).  Mentre  l'autore  era 
ancora  in  vita  non  apparvero  che  la  prefazione  ed  i  due  primi  libri. 
La  pubblicazione  cozzò  contro  l'incomprensione  di  certi  teologi  ri- 
formati ortodossi  come  Samuel  des  Marets  a  Groningen.  Più  tardi  il 
manoscritto  fece  ancora  molta  impressione  ad  Augusto  Hermann 
Francke  ed  ai  pietisti  tedeschi  di  Halle,  che  speravano  di  intrapren- 
dere un'azione  missionaria  allargantesi  al  mondo  intero.  In  seguito 
cadde  nel  dimenticatoio  e  non  fu  riscoperto  che  nel  1934.  Venne  pub- 
blicato a  Praga  nel  1966. 

La  «  Consultazione  universale  »  di  Comenhis  è  un  richiamo  al 
rinnovamento  dell'umano  in  seno  all'umanità  stessa,  e  ciò  in  vista  di 
un  avvenire  che  è  quello  di  Cristo.  Vi  è  così  onnipresente  il  tema  del- 
la speranza.  Non  soltanto  la  storia  del  mondo  viene  considerata  come 
slanciantesi  verso  il  fine  al  quale  tende  il  creato  ad  ogni  suo  livello, 
ma,  addirittura,  questo  motivo  della  speranza  precede  l'opera  stessa 
di  Comenhis,  la  giustifica  e  le  conferisce  un  indubbio  valore  «li  attua- 
lità. La  «  Consultazione  ».  opera  monumentale  in  sette  libri,  si  apre 
con  una  prefazione  dedicata  agli  Europei.  L'importanza  dell'Europa 
vi  appare  come  condizionata  dalla  sua  missione,  fin  qui  tradita,  dalla 
sua  tradizione  giudeo-cristiana,  dal  suo  Cristianesimo.  Per  potere  fi- 
nalmente veramente  adempiere  la  sua  miss  one  l'Europa  di  ve  innan- 
zitutto riformare  da  cima  a  fondo  tutte  le  sue  istituzioni.  Il  partico- 
lare momento  escatologico  favorisce  e  richiede  una  così  radicale  tra- 
sformazione. 

D'altronde  persino  i  teologi  stessi,  appartenenti  a  Confessioni 
cristiane  differenti  incominciano  a  capire  che  la  grande  Riforma  è 
imminente.  Per  quanto  riguarda  i  Cattolici  Comenius  può  invece  tran- 
quillamente far  suo  il  granile  nome  di  Tommaso  Campanella.  Cresce 
nei  Protestanti  l'interesse  per  la  coincidenza  tra  promessa  ed  avveni- 
mento. Se  nel  passato  il  Cristianesimo  ha  screditato  il  chiliasmo,  è 
ora  giunto  il  momento  di  rivalutarlo.  Si  possono  certo  ignorare  i  par- 
ticolari della  Fine  del  mondo,  ina  non  dowrebbe  comunque  sussistere 
alcun  dubbio  sull'impellente  necessità  di  emendare  ciò  che  è  umano 
La  «  pantaxia  »  o  «  pansofia  »  proposta  da  Comenius  si  presenta  ap- 
punto come  una  introduzione  razionale  ad  una  operazione  responsa- 
bile dell'andare  del  mondo  dinanzi  a  Gesù  Cristo  ed  al  a  manifesta- 
zione della  sua  signoria. 

Formato  da  susseguirsi  di  periodi,  il  tempo  fa  sbocciare  e  favo- 
risce lo  sviluppo  della  vita,  del  movimento  e  persino  il  ristabilimento 
della  salute.  Per  il  succedersi  «Ielle  generazioni  umane  sono  possibili 
determinate  invenzioni.  Si  può  e  si  deve  fare  un  OSO  pedagogico  del 
tempo,  si  può  e  si  deve  in  modo  particolare  sperare  che,  grazie  alla 
Signoria  di  Cristo,  l'eternità  ha  inizio  sin  da  ora.  Situato  tra  l'eter- 
nità, grandezza  unicamente  futura  o  preesistente,  ed  il  presente,  il 
Regnum  Christ i,  per  Comenius.  straripa  già  in  un  qualche  modo  sul- 


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l'eternità.  L'istante  più  propizio,  anzi  addirittura  incombente,  per 
una  attività  responsabile  degli  uomini,  si  presenta  precisamente  sub 
Lnitium  Regni  Christi.  Sin  da  ora  —  iam  nunc  —  i  cristiani  sono  par- 
tecipi del  Regno  di  Cristo  già  in  funzione,  perche  ha  già  avuto  inizio, 
ma  il  cui  atto  finale,  col  ritorno  di  Cristo  glorificato  e  la  consegna  del 
Regno  al  Padre,  deve  ancora  avere  luogo.  Ma  la  fine  dei  tempi  non 
tarderà.  È  impossibile  precisarne  la  data,  ma  è  fuor  di  dubbio  che 
non  oltrepasserà  il  secolo. 

L'uomo,  in  quanto  individuo,  ritornerà  ad  essere  immagine  di 
Dio  trasportata  verso  Dio  nella  sua  eternità.  La  Chiesa,  in  quanto 
tale,  cesserà  di  esistere  e  vi  sarà  un  suo  passaggio  ad  un'altra  forma 
di  esistenza.  Nella  «  Consultazione  »  il  «  nondum  adesse  mundi  fi- 
nem  »  rimane  tuttavia  la  cosa  più  importante  per  Comenius.  Il  tem- 
po intermedio  in  cui  si  trova  genera  un  dinamismo  del  provvisorio. 
Partendo  dalla  creatura,  anzi  dall'uomo  in  particolare,  si  slancia  ver- 
so l'avvenire  l'accumulazione  delle  sue  esperienze  formanti  una  ca- 
tena che,  per  quanto  imperfetta,  non  è  stata  tuttavia  mai  spezzata 
fino  ad  ora.  Questa  catena  artinni  rimane  incompiuta  nella  sua  perfe- 
zione e  manifesta  la  stessa  tendenza  di  tutte  le  cose  create:  progredì 
ad  summum.  Orbene,  questo  movimento  che  parte  dall'uomo,  è  reso 
possibile  e  riceve  il  suo  pieno  significato  dall'iniziativa  del  movimen- 
to div  ino  che  gli  va  incontro  e  si  incarna  nella  persona  di  Cristo.  Sen- 
za la  speranza  del  suo  ritorno  in  questo  mondo  il  provvisorio  sarebbe 
privato  della  sua  forza  dinamica  e  la  storia  non  avrebbe  alcun  senso. 
Se  dunque  Comenius  ardisce  formulare  l'ipotesi  che  la  realtà  terrena 
sarà  elevata  verso  Dio  per  mezzo  dell'uomo,  vi  è  spinto  dalla  fede 
nella  funzione  mediatrice  di  Gesù  Cristo.  Nei  confronti  dell'uomo  in 
relazione  con  la  catena  artium,  Cristo  esercita  la  sua  funzione  media- 
trice già  sin  da  ora,  qui,  in  questo  mondo,  al  limite  del  tempo  ancora 
storico. 

Secondo  Comenius  il  Regno  millenario  del  Cristo  strariperebbe 
sull'eternità  a  venire  senza  tuttavia  identificarsi  con  essa.  Temporal- 
mente si  situerebbe  al  termine  dell'atto  finale  della  signoria  di  Cristo 
comprendendo  sia  il  periodo  finale  del  mondo  attuale  sia  il  periodo 
dell'avvenimento  dell'eternità.  Il  chiliasmo  proposto  all'attenzione 
del  lettore  della  Prefazione  agli  Europei  è  presupposto  come  valido 
in  ogni  parte  del  corpo  della  Consultazione  e  difeso  calorosamente. 
E  ciò  perché,  per  Comenius,  è  la  fonte  per  eccellenza  di  ogni  azione 
mirante  a  trasformare  la  realtà  presente.  È  di  stimolo  al  rifiuto  di  un 
accomodamento  con  il  presente  stato  del  mondo  e  denuncia  la  fals'tà 
del  motto  dei  vili:  ut  omnia  sic  eant  prout  eunt. 

Stando  all'insieme  della  testimonianza  della  Sacra  Scr'tiura,  qua- 
le l'intende  Comenius,  il  piano  redentore  si  sviluppa  avendo  come 
scopo  la  riforma  dell'uomo  ad  immagine  di  Dio.  L'uomo  era  desti- 
nato a  regnare  sul  creato.  La  sua  caduta  ha  trascinato  tutta  la  creazio- 
ne con  lui  sotto  la  maledizione.  Per  salvare  il  mondo,  mediante  l'in- 
carnazione del  suo  Figliuolo,  Dio  «  prefigurò  »  il  piano  al  quale  l'uo- 
mo era  stato  destinato.  La  corrispondenza  di  azioni  tra  l'iniziativa  di- 


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vina  e  gli  sforzi  umani  è  così  mantenuta.  I  riscattati  regneranno  con 
Cristo  che  apparirà  ai  limiti  della  fine  dei  tempi,  all'atto  finale  del 
suo  regno  millenario.  In  quanto  alle  decisioni  da  prendersi  sin  da  ora, 
.soltanto  l'imminenza  di  quest'ultima  lappa  è  decisiva. 

Adottando  questa  prospettiva  Comenius  scopre  che  l'ortodossia 
ha  sbagliato  strada  nel  minimizzare  la  successione  temporale  degli 
atti  liberatori  di  Dio  e  di  Cristo.  Scorrendo  la  storia  del  cristianesimo 
il  «  senior  »  dei  Fratelli  Cechi  fa  un'osservazione  assai  pertinente:  la 
perdita  dell'orientamento  verso  l'avvenire  del  Cristo,  che  è  in  pari 
tempo  l'avvenire  dell'umano  nell'umanità,  ha  privato  la  predicazio- 
ne cristiana  di  ogni  comunicabilità,  installato  la  Chiesa  nelle  struttu- 
re del  mondo  in  cui  si  è  trovata  a  suo  agio,  e  condotto  i  cristiani  al 
tradimento  della  loro  missione.  Anziché  annunciare  i  tempi  nuovi  ed 
assumere  la  propria  responsabilità  per  gli  altri,  la  Chiesa  ha  prefe- 
rito le  consolazioni  di  un  al  di  là  estraneo  al  tempo.  «  Volendo  evi- 
tare Scilla,  i  cristiani  urtano  contro  Cariddi;  lasciando  da  parte  la 
speranza  nella  Signoria  di  Cristo  su  questa  terra,  non  sperano  più  che 
in  un  mero  regno  celeste  dei  santi  ».  È  in  quest'ordine  di  idee  che  va 
capita  l'apologia  del  chiliasmo  fatta  da  Comenius.  Il  millenarismo, 
secondo  lui,  ravviva  un  problema  teologicamente  legittimo.  Non  si 
tratta  di  una  innovazione,  si  ricollega  anzi  ad  una  tradizione  primiti- 
va, a  lungo  ritenuta  autentica  (3). 

Non  seguiremo  Comenius  nei  suoi  tentativi  di  realizzazione  con- 
creta della  necessaria  riforma  della  religione,  della  cultura  e  della 
politica.  Questi  tentativi  collocano  Comenius  tra  quei  pensatori  che 
si  sono  sforzati  di  fondare  istituzioni  in  grado  di  evitare  lo  spargi- 
mento di  sangue  e  di  garantire  al  genere  umano  una  pacifica  evolu- 
zione. Preferiamo  ritornare  alle  simpatie  di  Comenius  per  i  Valdesi, 
che  sono  assai  forti  e  scaturiscono  dalla  coscienza  che  Comenius  ave- 
va della  causa  comune  affratellante  Valdesi  ed  Hussiti,  che  realizza- 
rono un  tipo  di  riforma  particolarmente  stimolante  per  l'avvenire. 

Questa  coscienza,  per  il  Comenius  scrittore,  prese  forma  lettera- 
ria soltanto  verso  gli  anni  trenta  del  XVII  secolo.  I  Fratelli  Cechi  in 
esilio  stavano  allora  rendendosi  conto  di  dovere  abbandonare  la  spe- 
ranza di  un  prossimo  ritorno  in  patria.  Bisognava  quindi  inserirsi  de- 
cisamente, una  volta  per  sempre,  nella  vita  delle  Chiese  protestanti 
dei  paesi  dove  avevano  trovato  rifugio.  Affinché  questo  processo  di  in- 
serimento si  compiesse  in  maniera  dignitosa  ed  utile,  i  Fratelli  cechi 
\<>llero  presentare  al  pubblico  protestante  il  quadro  della  loro  evolu- 
zione storica  ed  i  caratteri  specifici  delle  loro  Comunità.  Il  loro  Si- 
nodo sedente  a  Le«/.no.  in  Polonia,  il  6  ottobre  1632.  riconobbe  indi- 
spensabile e  decretò  la  pubblicazione  di  una  Storia  dei  Fratelli  cechi 
e  dei  loro  ordinamenti  ecclesiastici.  Questo  compito  fu  affidato  a  Co- 


(3)  Cfr.  la  nostra  Réflexion  sur  l'aspect  chiliaste  de  la  Consultation  coménienne.  in 
Acta  Comeniana.  25.  1969.  p.  103-112.  e  il  nostro  studio  Die  eschatologische  Hoffnung 
der  Bohmischen  Reformation,  in  Von  der  Reformation  zum  Morgen,  Leipzig  1959, 
p.  144-158  et  184-187. 


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meniiis  (4).  Si  sperò  invano  di  utilizzare  la  «  HLstoria  persecutionum 
ecclesiae  bohemicae  »  per  una  riedizione  del  famoso  «  Book  of  Mar- 
tyrs »  di  John  Foxe.  Quest'ultima  apparve  nel  1632  prima  che  Co- 
menius  avesse  avuto  modo  di  dare  l'ultimo  tocco  redazionale  al  ma- 
teriale raccolto  dal  Fratello  Adam  Bartman.  La  «  Historia  persecu- 
tionum »  di  Comenius  usci  dai  torchi  della  tipografia  di  Francois 
Moyard,  a  Leida,  soltanto  nel  1647.  Comenius  parla  dei  Valdesi  al 
cap.  20.  quando  rievoca  il  momento  decisivo  in  cui,  nel  1467,  l'«  Lnità 
dei  Fratelli  »  si  costituì  in  Chiesa  indipendente  procedendo  all'ele- 
zione dei  suoi  ministri  e  dei  suoi  «  seniores  ».  Egli  constata  che  a 
quell'epoca  la  diaspora  valdese  raggiungeva  la  frontiera  Morava  dalla 
parte  dell'Austria.  I  Fratelli  cechi  furono  in  relazione  con  il  vescovo 
valdese  Stefano  (di  Basilea)  cosciente,  secondo  Comenius,  di  detenere 
la  successione  del  ministerio  valdese,  senza  interruzione,  dal  tempo 
dell'imperatore  Costantino  (5).  I  Valdesi  che  avevano  sofferto  assai,  sia 
in  Francia  sia  in  Italia,  si  erano  rassegnati  ad  una  esistenza  clande- 
stina. «  La  purezza  della  loro  dottrina  e  la  rettitudine  della  loro  vita 
piacque  ai  Fratelli,  ma  li  rimproverarono  di  nascondere  la  verità  di 
Dio,  di  non  confessarla  apertamente  e  di  partecipare  al  culto  papista 
ed  alla  sua  idolatria  ».  Nonostante  queste  riserve  vi  fu  una  reciproca 
intesa  tra  la  prima  generazione  dei  Fratelli  cechi  e  Stefano,  ma  prima 
che  potesse  prender  forma  un'unione  effettiva  tra  le  due  comunità, 
la  persecuzione  dei  Valdesi  tornò  ad  infierire.  Stefano  fu  una  delle 
vittime.  Fu  arso  a  Vienna,  in  Austria.  «  È  comunque  sicuro  »  —  così 
Comenius  riassume  il  suo  punto  di  vista  che  corrisponde  a  quello  al- 
lora in  voga  tra  i  Fratelli  cechi  (6)  —  «  che  i  Fratelli  ricevettero  dai 
Valdesi  il  potere  di  consacrare  i  loro  ministri  e  la  successione  este- 
riore dei  loro  vescovi.  Tuttavia,  date  le  circostanze  sfavorevoli,  i  Fra- 
telli hanno  spesso  taciuto  questa  circostanza  ».  Una  vera  fusione  tra 
Valdesi  e  Fratelli  si  realizzò  però  verso  la  fine  del  XV  secolo  per  i 
Valdesi  del  Brandeburgo  rifugiati  in  Boemia  ed  in  Moravia.  Presso 
a  poco  le  stesse  informazioni  sono  fornite  da  Comenius  nelle  sue  note 
spiegative  alla  «  Ratio  disciplinae  ordinisque  ecclesiastici  in  Unitate 
Fratrum  Bohemorum  »  del  1633  (7). 

Comenius,  nel  suo  «  Haggeus  redivivus  »  (del  1632)  —  in  cui  fa- 
cendo ricorso  al  linguaggio  dei  profeti  analizzava  le  cause  del  crollo 
della  Boemia  precedente  la  Montagna  Bianca,  —  parla  con  grande 
stima  dei  \aldesi  e  dei  Fratelli  cechi  considerando  che  le  loro  sono 
le  uniche  Chiese  riformate  che    nell'esercizio    delle  loro  discipline 

(4)  Dekrety  Jednoty  bratrské,  ed.  Antonin  Gindely,  Praha  1865,  p.  279. 

(5)  Synopsis  historica  persecutionum  ecclesiae  bohemicae.  Lugduni  Batavorum 
1647:  Historia  persecutionum  ecclesiae  bohemicae.  s.  1-1648:  The  History  of  the  Bohe- 
mian Persecution.  London  1650:  Historia  o  protivenstvich  cirkve  ceské.  Leszno  1655; 
Amsterdam  1663.  Ed.  F.  M.  Bartos,  Praga  1922:  ed.  Frantisele  Simek'  Praha  1952 

(6)  Specialmente  grazie  ai  lavori  del  Fratello  Jan  Jafet,  consacrati  alla  storia 
dell'Unità,  cfr.  Kamil  Krofta.  0  bratrském  dejepisectvi  (Historiographie  des  Frères 
Tchèques)  Praha  1946.  p.  146-156. 

(7)  Ed.  J.  Th.  Mii  ller.  Vesheré  spisy  J.  A.  Komenského  XV7T.  Brno  1912,  p.  15 
e  17.  L'origïnale  ceco  del  1532  e  destinato  ad  uso  interno  non  parla  dei  Valdesi. 


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ecclesiastiche  ebbero  il  coraggio  di  rinunciare  deliberatamente  al- 
l'aiuto del  potere  temporale  (8).  In  quest'opera  Comenius  ci  appare 
una  volta  di  più  quale  vero  pedagogo  allorché,  parlando  dei  Valdesi, 
elogia  la  loro  istruzione  e  la  loro  reciproca  educazione,  giorno  e  not- 
te sempre  deste  (9). 

Nel  1635  Comenius  è  impegnato  a  fondo  nella  difesa  della  sua 
Chiesa  contro  gli  attacchi  del  portavoce  del  gruppo  degli  esiliati  ex 
hussiti,  Samuele  di  Drazov,  che  aveva  ceduto  alle  influenze  di  un  lu- 
teranesimo assai  stretto.  Nella  sua  risposta  a  Samuele  Martinius  di 
Drazov,  ripete,  sull'argomento  che  ci  interessa,  tutto  ciò  che  aveva 
liià  detto  nella  Historia  persecutionum.  Ma.  facendo  l'apologia  della 
validità  di  una  riforma  orientata  in  modo  diverso  da  quella  di  Lu- 
tero, è  spinto  a  precisare,  fra  l'altro,  la  sua  interpretazione  del  movi- 
mento valdese.  Lo  situa  nella  prospettiva  della  contestazione  di  una 
Chiesa  che.  per  la  noncuranza  dei  suoi  capi,  si  è  alienata  dalla  pura 
dottrina  evangelica  e  dai  comandamenti  di  Dio.  È  quanto  fecero  con 
la  loro  protesta,  ciascuno  a  suo  modo  e  secondo  le  condizioni  della 
loro  epoca,  «  i  Valdesi  in  Francia,  il  Maestro  Giovanni  Hus  in  Boe- 
mia ed  il  dottor  Lutero  in  Germania  ».  Al  momento  in  cui  sorgeva,  in 
pieno  XV  >ecolo.  I"«  Unità  dei  Fratelli  ».  i  Valdesi  avrebbero  nià 
perso  molto  della  loro  purezza  originale.  I  «  Fratelli  »  che  fecero 
molti  viaggi  in  diversi  paesi  per  mettersi  in  contatto  con  loro,  hanno 
dovuto  registrare  il  loro  disappunto  «  eccezion  fatta  per  qualche 
gruppo  valdese  clandestino  vivente  in  Italia  »  (10).  Se  i  Valdesi  ri- 
cevettero il  loro  nome  da  Pietro  Valdo,  i  Wicliffiti  da  Giovanni  W  ici  if 
ecc.,  queste  non  sono  altro  che  semplici  denominazioni  occasionali  e 
contingenti  che  sarebbe  puerile  biasimare,  purché  ci  si  attenga  a  Cri- 
sto ed  alla  sua  Chiesa  universale  la  quale,  essa  sola,  comprende,  in  tal 
modo  relativizzandole,  le  «  unità  »  particolari  (11). 

^  ent'anni  più  tardi,  nel  1655,  nella  sesta  parte  della  sua  Consul- 
tazione, la  Panortosia,  Comenius  espone  il  progetto  di  una  riforma 
universale.  Questa  deve  sostituire  le  precedenti  riforme  superando  le 
loro  parzialità  ed  i  loro  limiti  locali.  La  riforma  prevista  e  desiderata 
favorirebbe  il  rinnovamento  dell'immagine  di  Dio  nell'uomo  su  tre 
piani  contemporaneamente:  quello  delle  lettere  e  della  scienza,  quel- 
lo della  religione  e  quello  della  politica.  Per  quanto  concerne  la  re- 
ligione cristiana,  il  rinnovamento  integrale  della  Chiesa  ridarebbe  va- 
lore, secondo  Comenius,  agli  antichi  tentativi  delle  riforme  storiche 


(8)  Ed.  J.  Th.  Mllleh.  Veskeré  spisy  Komenského  XVII.  p.  187  sgg. 

(9)  Comenius  segue  qui  la  testimonianza  del  sedicente  Anonimo  di  Passau,  cfr. 
ibidem  204. 

(10)  Na  spis  proli  Jednote  bralrské  ohlaseni.  ed.  J.  Th.  Mì'ller.  Veskeré  spisy 
Komenského  XVII,  p.  301  sgg. 

(11)  Ibidem  p.  383.  Sembra  che  nei  suoi  scritti  cechi  Comenius  supponga  il  nome 
Valdo  come  forma  originaria.  Egli  segue  cosi  lo  storico  Jan  Jafet  che  nel  suo  jV/ec 
Goliàsuv  (L'épée  de  Goliath)  del  1607  (manoscritto  de  Herrnhul  fol.  9r.),  parla  di 
«  Petr  Valdo  Lugdunsky  ».  Pietro  Valdo  di  Lione. 


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fra  cui  la  prima,  quella  <li  Valdo,  ebbe  il  pregio  di  essere  stata  pa- 
cifica (12). 

In  quello  stesso  anno  l'interesse  di  Comenius  per  i  Valdesi  fu 
ravvivato  dalle  tremende  notizie  concernenti  le  persecuzioni  che  sta- 
vano subendo  in  Piemonte.  Poiché  stava  correggendo  a  Leszno  le 
bozze  della  traduzione  dal  latino  in  ceco  della  «  Historia  persecutio- 
nuni  ecclesiae  Bohemicae  »  che  tra  l'altro,  lo  abbiamo  visto,  dedica- 
va non  poche  pagine  alla  questione  valdese,  Comenius  si  sentì  spinto 
a  completare  il  volume  in  corso  di  stampa  con  una  testimonianza  resa 
alla  solidarietà  internazionale  della  prima  Riforma.  È  dunque  a  que- 
sta improvvisa  decisione  che  la  prima  edizione  in  ceco  della  «  Histo- 
ria persecutionum  »  è  debitrice  del  suo  importante  epilogo,  eloquente 
manifesto  dell'unità  di  intenti  nel  campo  riformato  e,  in  modo  del 
tutto  particolare,  della  fondamentale  identità  della  causa  dei  Fratelli 
cechi  e  di  quella  dei  Valdesi  (13). 

L'epilogo  dà,  in  tono  commosso,  alcune  informazioni  sugli  avve- 
nimenti contemporanei  in  Piemonte  dove  il  duca  di  Savoia  Carlo 
Emanuele  II,  sin  dal  gennaio  1655,  aveva  preso  delle  misure  repres- 
sive verso  i  Valdesi,  per  sterminarli.  Comenius  abbozza  un  quadro 
assai  dettagliato,  evidentemente  seguendo  le  descrizioni  fatte  da  un 
testimone  oculare,  delle  efferate  bestialità  compiute  dai  «  nove  reggi- 
menti «lei  popolo  militare  »  nelle  Valli  delle  Alpi,  e  particolarmente 
nelle  località  del  Tagliaretto,  di  Angrogna  e  di  Torre  Pellice.  Quan- 
do redige  il  suo  epilogo  Comenius  è  già  stato  messo  al  corrente  del- 
l'azione diplomatica  delle  potenze  protestanti,  Svizzera,  Paesi  Bassi 
ed  Inghilterra,  in  favore  dei  perseguitati.  L'epilogo  ha  il  suo  culmi- 
ne in  una  preghiera  di  intercessione  il  cui  tono  e  motivo  riecheggia- 
no quelli  del  famoso  sonetto  «  Avenge,  o  Lord,  thy  slaughtered 
saints  »  di  John  Milton,  che  è  dello  stesso  anno:  «  Prenditi  cura  del 
tuo  popolo  cristiano  maltrattato,  o  Gesù  Cristo,  che  sei  il  solo  ed  uni- 
co eterno  difensore  del  tuo  piccolo  gregge.  Il  Padre  celeste  ti  ha  co- 
stituito erede  delle  estremità  della  terra  dandoti  una  verga  di  ferro 
per  schiacciare  i  tiranni  come  un  vasaio  spezza  un  vaso  di  argilla 
(Sai.  2:  8-9).  E  così,  poiché  quei  valdesi  ti  furono  fedeli  sin  dall'ini- 
zio, mantennero  la  fede  ed  una  retta  coscienza  attraverso  tutte  le 
tempeste  della  crudele  e  millenaria  dominazione  dell'Anticristo,  e 
furono  le  prime  vittime  della  bestia  babilonese,  possano    essere  ora 


(12)  De  rerum  humanarum  emendalione  consultano  catholica,  ed.  1966,  vol.  II, 
p.  361  :  «  Tentata  enim  sunt  varia  varie...  ad  reformandum  Religionis  statum,  per 
Valdum,  Hussum,  Lutherum,  Calvinum,  Anabaptistas,  Socinum.  Papam  item  et  Im- 
peratorem  unum  et  alteram,  in  Concilio  Constantiensi,  Basiliensi,  Tridentino,  exe- 
quutionesque  illorum  violentas,  ferro  et  igne  ». 

(13)  A.  MolnÂr,  Valdensky  pritel  Komenského  (Un  ami  vaudois  de  Comenius), 
in  Cahiers  théologiques  de  Krestanskd  revue,  Praha  1952,  p.  127-132.  cfr.  BSSV  96 
1954,  p.  47  sgg.  A.  Molnàr,  Nad  Komenského  Zâvirkou  k  Historii  o  tezkych  proti- 
venstvich  (Epilogue  de  Comenius  à  l'Histoire  des  persécutions),  in  Acta  Comeniana  17 
(1958),  p.  37-44.  -  Cfr.  F.  M.  Bartos,  Kolem  Komenského  Historié  persekuci.  in  Acta 
Comeniana  14  (1937),  p.  76-87. 


4 


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quelli  che  stanno  per  spezzare  i  denti  rimasti  a  questa  bestia  che  sale 
dall'abisso  e  va  in  perdizione  (Ap.  17:  8)  ». 

Comenius  scriveva  in  un  momento  in  cui  gli  avvenimenti  in  Pie- 
monte non  erano  ancora  giunti  ad  un  periodo  di  calma.  Le  notizie 
erano  fresche,  appena  posteriori  di  uno  o  due  mesi  ai  fatti  stessi. 
Quasi  sicuramente  le  aveva  avute  tramite  il  suo  amico  inglese  John 
Dury  che  da  un  anno  soggiornava  in  Svizzera  (14).  Queste  notizie,  in 
ultima  analisi,  sia  pur  passando  attraverso  l'Inghilterra  di  Crom- 
well (15),  provenivano  da  un'unica  fonte,  che  fornì  pure  il  modello 
all'epilogo  di  Comenius.  Ne  era  autore  Giovanni  Léger.  Si  può  atte- 
stare la  dipendenza  dell'epilogo  di  Comenius,  quasi  frase  per  frase, 
dal  manifesto  di  Giovanni  Léger,  proclamato  da  Parigi  il  1°  mag- 
gio 1655  (v.  nota  13). 

Eppure  l'epilogo  di  cui  parliamo  è  assai  più  di  una  traduzione. 
Inserisce  la  storia  delle  persecuzioni  della  Chiesa  ceca  nell'orizzonte 
della  grande  attuale  lotta  tra  Riforma  e  Contro-riforma,  tra  progres- 
so umano  e  reazione.  E,  nello  spirito  delle  controversie  dell'epoca, 
rivendicava  per  la  prima  riforma  hussito-valdese  il  diritto  di  far  va- 
lere un'antichità  degna  di  rispetto.  «  Con  buona  coscienza  ci  riferia- 
mo, con  la  Chiesa  valdese,  all'autentica  antichità  del  nostro  messag- 
gio »,  scriveva  già  Comenius  a  Bartolomeo  Nigrinus  (1595-1646)  per 
rimproverargli  la  sua  conversione  al  cattolicesimo  (16).  D'altra  parte, 
nel  suo  epilogo,  Comenius  afferma  che  la  relativa  libertà  dei  valdesi 
piemontesi  durò  fin  verso  il  1620,  che  fu  pure  l'anno  del  crollo  della 
libertà  ceca.  Coincidenza  questa  che  favorì  senz'altro  il  sentimento  di 
solidarietà  reciproca  tra  Fratelli  cechi  e  valdesi  italici. 

Comenius  intensificava  in  pari  tempo  i  suoi  sforzi  miranti  a  raf- 
forzare la  coalizione  politica  per  la  difesa  del  Protestantesimo.  Il  suo 
pensiero  era  che  questa  coalizione  avrebbe  dovuto  unire  la  Transil- 
vania,  i  Paesi  Bassi,  la  Svezia,  la  Danimarca  e  l'Inghilterra.  Le  trat- 
tative diplomatiche  furono  condotte,  secondo  le  istruzioni  date  da 
Comenius,  da  Konstantin  Schaum,  agente  al  servizio  del  duca  di 
Transilvania.  Egli  giunse  a  Londra,  per  presentare  il  progetto  di  Co- 
menius ad  Oliviero  Cromyell,  il  4  maggio  1655.  quasi  nello  stesso 
tempo  in  cui  penetrarono  nel  palazzo  di  Whitehall  le  notizie  sulle 
«  Pasque  piemontesi  »  (17).  Come  molti  altri,  anche  il  progetto  ili 

(14)  In  febbraio  1655  Dury  è  già  del  tutto  interessato  alla  questione  valdese, 
cfr.  J.  Minton  Batten.  John  Dury.  advocate  of  christian  reunion.  1944.  p.  158  s.  [n 
aprile  ne  parla  a  Comenius  che  si  rivela  ancora  diffidente  riguardo  a  Cromwell  (ed. 
Jan  Kvacala.  Komenského  korespondence  I.  1897.  p.  196).  Nella  seconda  metà  di 
maggio.  Comenius  sapeva  già  la  maggior  parte  di  ciò  che  [orma  il  contenuto  del  suo 
epilogo,  cfr.  la  sua  lettera  a  André  Klobusicki  del  24-V-1655.  ed.  Patera.  Korespon- 
dence.  1892.  p.  178. 

(15)  B.  Gag.nebin.  Olivier  Cromwell.  Genere  et  les  \  uiulnis  du  Piémont,  in 
BSSV  72  (1939).  p.  237-254.  A.  Molnâr.  Miltonuv  sonet  o  valdenskvch.  in  Krestanskó 
revute.  1954.  p.  145-147.  E.  Menasce.  Milton  e  i  Valdesi,  in  BSSV.  121.  (1967).  p.  3-40. 

(16)  Lettera  del  20-IV-1643.  ed.  Kvacala.  Korespondence  1.  p.  114.  Per  la  men- 
talità dei  controversisti  riformati  cfr.  René  Voeltzel.  Vraie  et  finisse  Eglise  selon 
les  théologiens  protestants  français  du  XVII'  siècle.  Paris  1956.  p.  85  sgg. 

(17)  M  il.  ADA  Bi.Kk  AST  M).  Comenius.  Oslo-Praba  1969,  p.  533. 


—  51  — 


Comenius  cadde  nel  vuoto.  Le  collette  e»l  i  digiuni  pubblici  che  l'In- 
ghilterra cromwelliana  promosse  in  favore  dei  Valdesi,  e  che  Come- 
nius avrebbe  gradito  assai  fossero  ripetuti  in  favore  dei  Fratelli  cechi 
in  esilio  (18),  furono  infine  riunite  in  una  sola  azione.  Infatti  nel  1657 
e  1658  il  Parlamento  inglese  considerava  la  sorte  dei  Valdesi  del  Pie- 
inonte  e  quella  dei  Fratelli  cechi  come  facenti  parte  di  una  stessa 
causa.  Ma  con  l'avvento  degli  Stuart,  la  famosa  rendita  perpetua  as- 
segnata da  Cromwell  ai  Valdesi,  e  di  cui  avrebbero  dovuto  ugualmen- 
te beneficiare  i  Fratelli  cechi,  rimase  per  sempre  lettera  morta  (19). 

L'epilogo  della  «  Historia  persecutionum  »  del  1655  parlava  dei 
Valdesi  del  Piemonte  fino  al  momento  in  cui  le  potenze  protestanti 
intervennero  in  loro  favore.  Un  curioso  documento  ulteriore  ci  rivela 
l'opinione  che  Comenius  si  fece  quasi  subito  circa  le  «  patenti  di  gra- 
zia »  promulgate  a  Pinerolo  il  18  agosto  1655.  A  suo  parere  questa 
pace  sarebbe  stata  firmata  «lai  Valdesi  troppo  precipitosamente  perché 
non  garantiva  che  una  libertà  religiosa  assai  limitata.  Eppure,  mal- 
grado le  difficoltà  di  cui  per  forza  di  cose  essa  sarà  in  seguito  foriera, 
Comenius  non  chiude  gli  occhi  dinanzi  alla  concreta  situazione  di 
quei  montanari  valdesi  che,  approssimandosi  l'inverno,  non  hanno 
quasi  potuto  fare  a  meno  di  accettare  le  condizioni  loro  imposte  (20). 

L'antichità  dei  Valdesi  e  la  supposta  perpetuità  del  loro  mini- 
stero, per  quanto  rispettabili,  non  sarebbero  tuttavia  sufficienti,  se- 
condo Comenius,  a  costituire  una  prova  assoluta  di  verità.  Offrendo 
alla  Chiesa  anglicana,  nel  1660,  la  disciplina  ecclesiastica  dei  Fratelli 
cechi  come  degna  di  essere  presa  in  considerazione,  Comenius  vi  alle- 
gava un  riassunto  della  storia  dei  Fratelli.  Riparlava  nuovamente  in 
esso  delle  relazioni  tra  Fratelli  cechi  e  Valdesi  in  termini  r  elativa - 

(18)  Comenius  a  Samuel  Hartlib.  novembre  1656,  ed.  Kvacala.  Korespondence  II, 
p.  212.  e  il  28-1XII-1657  :  «  0  si  sub  tempus  collectas,  pro  miseris  Bobemis  et  Polonis, 
dies  ieiunii  et  praecum  constituerentur  sicut  antea  pro  Valdensibus  ».  Cfr.  Kvacala 
II,  231). 

(19)  Josef  Polisensky.  Cromwellovskd  Anglie  a  Cechy  v  dobe  Komenshého  (U An- 
gleterre de  Cromwell  et  la  Bohème  à  l'époque  de  Comenius).  in  M.  A.  Barc  Oliver 
Cromwell  a  jeho  doba.  Praha  1957.  p.  262.  Alexis  Muston.  Histoire  des  Vaitdois  li. 
Paris  1880,  p.  355.  Cfr.  H.  R.  Trevor-Roper.  Religion,  the  Reformation  and  Social 
Change.  London  1967,  p.  287. 

(20)  Konstantin  Schaum  tiene  Rékoczi  al  corrente  delle  «  novis  Comenianis  ad  me 
missis  »  in  una  lettera  erroneamente  datata  6-XI-1654.  Essa  è  senza  dubbio  solo  del 
1655:  «  Waldenses  tandem  tractibus  a  duce  Sabaudiae  propositis  subscripserunt:  meo 
indie  'io  quidem  nimis  cito.  Verum  tamen,  quando  consideramus  egestatem  istorum 
hominum.  quod  a  nullo  sumptibus  sublevati  fuerint.  nisi  ab  Helvetiis  et  Anglis.  exigua 
tamen  stipe  et  asperitatem  hiemis  inter  loca  illa  montana,  in  quibus  receptum  elege- 
rant  sine  lare  et  tecto.  impossibile  erat  conditiones  non  acceptare.  Dein  ipse  dux  ur- 
gebat  ratificationem,  cum  exercitum  suum  Waldensibus  oppositum  ducere  alio  vellet. 
Conditiones  pro  illis  hae  sunt:  Quod  per  quinquennium  liberi  esse  debeant  ab  omnibus 
vectigalibus  et  publicis  oneribus:  liberum  religionis  exercitium  habituri  sint  in  certis 
denominatis  loeis.  Interim  multa  loca  illis  ante  illorum  religione  imbuta  ademerunt. 
Cautionem  pro  duce  Sabaudiae  praestitit  rex  Galliae,  pro  Waldensibus  Helvetii,  ut  in- 
violabilia  stent  pacta  ».  Ed.  Patera.  Korespondence.  Praha  1892.  p.  176.  Per  le  Pa- 
tenti di  grazia  cfr.  Arturo  Pascal.  La  missione  segreta  di  G.  A.  Guerino  nel  1655.  in 
BSSV  57  (1931).  p.  55  sgg.,  et  Arnaldo  Pittavino.  Pagine  di  storia  valdese.  To- 
rino 1950.  p.  22. 


—  52  — 


mente  sobrii,  per  evitare,  senza  alcun  dubbio,  di  far  oggetto  di  esa- 
rato apprezzamento  la  successione  apostolica  (21).  E  questo  fatto  è 
veramente  notevole  perché  non  bisogna  dimenticare  che  Comenius 
non  voleva  urtare  i  sentimenti  episcopali  degli  Anglicani  da  cui  spe- 
rava ottenere  il  rimborso  della  somma  di  denaro  un  tempo  assegnata 
ai  Fratelli  cechi  (22).  D'altra  parte  sappiamo  che  in  quel  periodo 
Comenius  cercava  di  risolvere  il  dubbio  concernente  l'opportunità  di 
procedere  alla  creazione  di  vescovi,  nella  dispersione,  seguendo  così 
il  supposto  esempio  dei  Valdesi  della  diaspora  (23). 

Poiché  non  possiamo  approfondire  qui  questa  questione,  osser- 
viamo soltanto  che  in  questa  circostanza  Comenius  si  è  lasciato  tra- 
scinare dal  leggendario  mito  del  carattere  episcopale  sia  dei  Valdesi 
sia  dell'Unità  dei  Fratelli.  Questo  mito  fu  pienamente  elaborato  dal- 
lo storico  dei  Fratelli  cechi  Giovanni  Jafet  (+  1614)  soltanto  verso 
il  1607  (24).  Così  Comenius  quando  ricevette,  nella  sua  casa  ad  Am- 
sterdam, il  2  aprile  1662,  la  visita  del  moderatore  valdese  Jean  Léger 
accompagnato  dal  suo  cugino  David  Laurens,  salutava  in  essi,  due  di 
quegli  antichi  santi  che,  in  un  passato  ormai  lontano,  avrebbero  co- 
municato ai  Fratelli  dell'Unità  «  l'autorità  della  successione  aposto- 
lica »  (25).  A  questo  riguardo  Comenius  era  succube  di  una  di  quelle 
illusioni  consolatrici  che  la  fantasia  delle  minoranze  perseguitate  si 
compiace  di  fabbricare  procedendo  ad  una  tardiva  storicizzazione  di 
certi  postulati  riconosciuti  urgenti  nel  presente. 

Per  quanto  ci  concerne,  noi  preferiamo  seguire  Comenius  nella 
sua  fede  nella  vittoria  della  verità  evangelica  disarmata:  «  I  eristia- 

(21)  De  bono  unitatis  et  ordinis  ecclesiae  bohemicae  ad  anglicanam  paraenesis. 
Amsterdam  1660.  La  parte  storica,  tradotta  in  ceco  da  Josef  Hendrich.  apparve  a 
Praga  in  1941:  Struma  historié  cirkve  slovanské:  dr.  p.  35.  44-18. 

(22)  Comenius  a  Ernest  de  Lukavic.  29-1 1 1-1 662  :  «  Regi  Angliae  dedicavi,  niasu 
amicorum.  libellum  de  unitatis  et  ordinis  bono  etc..  sed  responsi  nihil,  nedum  munii- 
sculi.  Ausus  inde  sum  eorundem  amicorum  suasu  supplicem  construere  libellum  pro 
miseris  nostris  dispersis,  ut  vel  illud.  quod  ab  ecclesiis  iam  collectum.  in  ista  vero  regi- 
minis  mutatione  in  fiscum  abreptum  fuit,  sua  Maiestas  reddi  iuberet  etc.  Iterum  re- 
sponsum  nihil  ».  Ed.  Patera.  Korespondence.  p.  247. 

(23)  Comenius  a  Jean  Bythner  1660.  «  An  ecclesiis  nondum  recollectis  inspectare 
opus?  An  exemplum  Waldensium  etiam  in  dispersione  episcopos  sibi  creantium  hue 
sufhciat?  »  Ed.  Patera,  ibidem,  p.  217. 

(24)  Quanto  questa  leggenda  sia  storicamente  insostenibile  fu  ben  dimostrato  per 
i  fratelli  da  F.  M.  Babtos,  Biskupslvi  v  Jednote  bratrské  [L'épiscopat  dans  l'Unité  des 
Frères].  Praha  1944.  p.  9.  per  i  Valdesi  da  Giova^.m  Gonnet.  Portata  e  limiti  del- 
l'episcopato valdese  nel  medio  evo.  in  BSSV  104  (1958).  pp.  27-42. 

(25)  Comenius  ai  ministri  dell'Unità  in  Polonia.  2-IV-1662:  «  Adsunt  enim  mihi. 
dum  haec  ad  vos  scrino,  duo  illorum  antiquorum  sanctorum,  a  quibus  maiores  nostri 
non  tantum  (idei  ac  patientiae  exemplar,  sed  et  apostolicae  successionis  autoritatem. 
mutuati,  ab  illorum  lumine  lumen  accenderunt.  Quos  nunc  nobiscum  aut  etiam  prae 
nobis  acrius  nova  immissa  atroci  persequutione  ac  dissipatione  exercet  Dominus.  De 
quo  ad  antistitem  vestrum  plura.  Orate  pro  his,  o  Fratres,  ardenter  ad  Dominum,  ut 
et  illi  nos  suis  includant  sanguinis  sudoribus  ac  gemitibus.  Deus  vero  infiammata  un- 
dique  sanctorum  suorum  vota  et  suspiria  et  clamorcs  ad  se.  exaudiat  propitius!  Amen! 
Amen!  Amen!  »  Ed.  Pvtera.  Korespondence.  p.  251  s.  Il  nome  del  compagno  di 
Léger  risulta  dalla  narrazione  di  quest'ultimo  [Histoire,  vol.  IL  p.  371]:  «sieur  David 
Laurens,  mon  cousin  qui  m'accompagnait  ». 


—  53  — 


ni  »  —  egli  scriveva  nel  1667  —  «  che  pretendono  di  guerreggiare  per 
Dio  e  la  religione,  non  saprebbero  come  giustificare  la  loro  azione. 
In  effetti  intraprendono  ciò  che  Dio  non  ha  affatto  loro  ordinato,  ciò 
che  anzi  Cristo  ha  vietato.  È  buona  cosa  che  i  cristiani  vogliano  sem- 
brare più  saggi  di  Cristo  distruggendo  la  zizzania  con  la  violenza? 
Quale  risultato  se  ne  trae?  Gli  esempi  lo  dimostrano  a  sufficienza. 
Qual'è  il  risultato  ottenuto  dalle  violenti  persecuzioni  dei  \  aldesi  in 
Italia  ed  in  Francia?  La  stessa  Roma  ne  è  invasa  senza  che  se  ne  ren- 
da conto!  «  Piena  eorum  in  occulto  ipsa  Roma  est  »  (26). 

Amedeo  Molnar 

(Tradiizione  dal  francese  di  Bruno  Costabel) 


(26)  Angelus  pacis  et  legatos  pads  Anglos  et  Belgas  Bredam  missus,  s.  1.  1667 
Ed.  Metodej  Klucka.  Praha  1956,  p.  20. 


A  small  mistery  from  1690  (Jaques  Gautier) 


The  attitude  of  Jacques  Gautier,  brother-in-law  of  Henri  Arnaud, 
still  remains  obscure  after  280  years.  The  most  familiar  source  of 
information  on  Gautier  is  in  La  Glorieuse  Rentrée  (pp.  239-242,  Edi- 
tion Revelliod  &  Fick)  in  the  exchange  of  letters  between  the  brothers- 
in-law  on  the  desirability  of  «  peace  ».  The  tone  of  Arnaud  is  rather 
harsh,  and  Gautier's  appears  weak,  even  timid. 

Gautier  was  a  merchant  of  Torre  Pellice  and  held  various  official 
posts  from  1671  to  1686.  He  abjured  in  1686.  Is  he  the  same  Jacques 
Gautier  who  applied  for  aid  from  the  Bourse  italienne  at  Geneva, 
25  June  1688?  (1).  On  what  grounds?  —  As  an  honest  refugee  or  was 
he  seeking  useful  contacts  in  Geneva? 

In  the  French  archives,  documents  exist  which  serve  to  illustrate 
the  uncertainties  of  Gautier's  true  sentiments  toward  his  distinguished 
brother-in-law  during  the  difficult  days   of  the  siege  of  the  Balsille. 


(1)  I  am  indebted  to  Prof.  Armand-Hugon  for  the  details  on  the  early  life  of 
Gautier  and  the  fate  of  his  family,  found  in  the  records  of  Torre  Pellice,  Turin  and 
Geneva. 


Riassunto:  Misterioso  episodio  del  1690  (Giacomo  Gautier) 

L'enigmatica  figura  di  Giacomo  Gautier,  marito  della  sorella  del 
famoso  pastore-capitano  valdese,  ci  è  per  ora  nota  solo  attraverso  la 
relazione  di  E.  Arnaud  «  La  Glorieuse  Rentrée  »  che  riporta  i  testi  di 
alcune  ambigue  lettere  scambiate,  a  partire  dal  Febbraio  1690,  fra  gli 
assediati  ed  alcuni  loro  parenti  cattolicizzati  e  rimasti  a  Pinerolo  od 
alle  Valli.  Fra  essi  anche  il  Gautier.  Però  FA.  è  riuscito  a  rintracc'are, 
nelle  corrispondenze  politiche  di  Versailles,  negli  «  Archives  des  Af- 
faires Etrangères  »  di  Parigi,  delle  lettere  riguardanti  l'assedio  della 
Balziglia  e  l'impiego  di  spie  scelte  fra  i  parenti  cattolizzati  degli  eroici 
difensori,  al  fine  di  venire  a  conoscenza  delle  condizioni  ed  intenzioni 
di  Arnaud  e  dei  suoi.  Riportando  parte  di  questa  corrispondenza,  l'A. 
avanza  altre  due  ipotesi,  e  cioè  che  il  Gautier,  oltre  a  fare  la  spia, 
cercasse  di  fare  il  doppio  giuoco  a  favore  del  cognato  per  passargli  no- 
tizie riservate,  oppure  che  fosse  un  vero  mascalzone  e  che  tradisse  al- 
legramente entrambe  le  parti:  comunque,  malgrado  questi  nuovi  do- 
cumenti, il  mistero  permane. 


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From  1688  to  1698  the  French  resident  at  Geneva,  Charles  Fran- 
çois de  la  Bonde,  Sieur  d'Iberville,  played  an  important  role  collec- 
ting political  and  military  information  and  serving  as  spymaster  for 
the  Alpine  front  during  the  War  of  the  League  of  Augsburg.  It  is 
quite  evident  in  his  letters,  written  several  times  a  week,  that  he 
enjoyed  his  work,  which  included  corrupting  discouraged  French  ré- 
fugies. He  was  not  troubled  by  excessive  humilitv  or  pity  for  Pro- 
testant victims  of  persecution. 

Most  of  d'Iberville's  letters  to  Versailles  are  in  the  Correspon- 
dance Politique  at  the  Archives  des  Affaires  Etrangères  in  Paris. 
Somewhat  condensed  copies  of  a  part  of  this  correspondence  are  at 
the  Service  Historique  de  l'Armée  (formerly  the  Archives  de  Guerre) 
now  at  Vincennes.  One  wonders  why  a  very  busy  diplomat  would 
write  these  duplicate  letters  to  Louvois?  As  a  legitimate  requirement 
of  the  war,  or  as  a  flattering  attention  to  the  formidable  war  mi- 
nister? (who  doubtless  saw  the  same  information  as  an  important 
member  of  the  council  of  Louis  XIV  in  any  case). 

In  his  letter  to  Versailles  of  18  April  1690  (2),  d'Iberville  says: 
J 'ay  envoyé  depuis  peu  à  M.  de  Catinat  un  bon  espion,  par 
le  moyen  duquel  nous  sçauvons  non  seulement  le  nombre,  et  le 
veritable  estât  ou  dont  les  Barbets  dans  les  Vallées,  mais  enco- 
re le  detail  des  projets  qui  se  feront  pour  leur  faire  passer  du 
secours.  Il  est  originaire  de  la  Vallée  de  Luzerne,  et  beaufrère 
du  ministre  Arnaud,  auquel  il  est  chargé  de  porter  un  billet  ca- 
ché sous  le  tissu  d'un  bouton  attaché  à  son  justaucorps,  lequel 
billet,  a  ce  qu'il  dit.  ne  contient  autre  chose  si  non  qu'ils  re- 
ceuvront  bientost  île  secours.  Mr.  de  Catinat  auquel  il  remettra 
ce  bouton,  defera  l'envelope  s'il  le  juge  à  propos,  et  en  pourra 
faire  une  peu  prez  semblable,  afin  que  cet  homme  puis  le  ren- 
dre le  billet,  et  en  rapporter  le  réponse.  Il  sçaura  le  luv  le  nom 
de  certain  franço'.s  de  ce  paix  [pays]  la  auquel  il  a  ordre  de 
s'addresser  d'abord,  et  qui  a  des  commerce  avec  les  Barbets. 
Celuy  dont  je  parle  se  fist  Catholique  il  y  a  quelques  années. 
Il  a  sa  femme,  ses  enfans,  et  quelq.  bien  au  pays  de  Gex,  qui 
répondent  en  quelque  façon  de  sa  fidélité.    J'ay  néantmoins 
avertv  Mr.  de  Catinat  de  ne  s'v  fier  que  de  bonne  sorte,  jusqu'à 
ce  que  nous  l'ayons  mise  a  plusieurs  épreuves. 
Catinat  wrote  the  minister  of  war,  24  April  1690  (3),  that  the 
brother-in-law  of  Arnaud  was  brought  to  his  headquarters    with  a 
message  from  Switzerland  to  the  Barbets  concealed  in  a  button.  Câ- 
linât rei  dut  ned  t lie  message  to  the  button  after  reading  it  and  told 
Gautier  to  Carry  it  to  its  destination.  The  message  was  signed  «  Mon- 
donia  »  and  «  Gantier  de  la  Tour  ».  He  also  reported  that  he  had  in- 
formed d'Iberville  of  the  affair. 

Gautier  won  Catinat's  confidence  because  he  revealed  the  name 

(2)  Affaires  Etrangères:   Correspondance  Politique.  Geneve  8:  139-140. 

(3)  Service  historique  de  l'Aimée:  Section  ancienne.  A1  898:  118. 


—  57  — 


of  the  contact,  one  Pierre  Grizel  [sic]  (4),  near  Perouge,  who  Catinat 
already  knew  to  have  «  commerce  »  with  the  Vaudois.  Catinat  fur- 
ther wrote  that  he  was  in  regular  contact  with  a  merchant  of  Pi- 
gnerol  (5)  who  showed  him  letters  from  Convenant  (the  Dutch  com- 
missioner for  the  Vaudois,  at  Zurich)  before  passing  these  letters  on 
to  Grizel.  (Catinat's  failure  at  the  Balsille  could  not  be  blamed  on 
any  lack  of  access  to  Arnaud's  correspondence!) 

On  13  May  1690  (6),  d'lberville  reported  the  reappearance  of 
Gautier  : 

Le  Luzernois  beaufrère  flu  Ministre  Arnaud,  qui  j'avois  en- 
voyé à  M.  de  Catinat,  est  revenu  depuis  deux  jours.  Il  m'a  dit 
qu'ayant  esté  envoyé  par  luy  à  M.  le  Mis  de  Parelle  avec  le 
billet  caché  sous  le  tissu  d'un  bouton  qu'il  s'étoit  chargé 
de  rendre,  il  fut  conduit  à  M.  le  Duc  de  Savoye  dans  le  Mondo- 
vy;  qu'ensuite  il  eut  ordre  de  porter  le  dt.  bouton  à  son  adres- 
se; qu'il  remist  à  S.A.R.  la  réponse  d'Arnaud  qui  contenoit 
quatre  grandes  pages  d'écriture;  aprez  quoy  il  a  esté  reconduit 
jusques  icy  [Genève]  par  ordre  de  ce  Prince,  et  si  bien  gardé 
depuis  le  moment  qu'il  eut  vû  M.  de  Parelle,  qu'il  ne  luy  a  pas 
esté  permis  d'aller  retrouver  M.  de  Catinat,  auquel  il  vouloit 
porter  la  réponse  d'Arnauld  que  M.  le  Duc  de  Savoye  a  retenue. 

Il  me  paroist,  Monseigneur,  quelque  chose  d'équivoque  au 
tout  cela,  soit  de  la  part  de  cet  homme  ou  de  S.A.R.  ;  car  il  me 
semble  qu'il  étoit  à  propos  après  avoir  leu  la  lettre  d'Arnauld 
de  permettre  qu'elle  fust  apportée  icy  a  ses  correspondens,  à  fin 
qui  le  porteur  peut  estre  encore  chargé  d'autres  fois  d'une  pa- 
reille commission  et  d'avoir  par  luy  connaissance  de  ce  qui  se 
passeroit  dans  les  vallées.  Il  a  dit  pour  excuse    aux  gens  a"* 
l'avoient  envoyé  qu'il  avoit  esté  dépouilié  en  revenant  icy,  ex 
qu'on  luy  avoit  osté  son  chapeau  dans  lequel  etoit  la  réponse 
d'Arnauld.  Ces  gens  luy  ont  répondu  qu'il  n'y  avoit  pas  grand 
inconvenient,  parce  que  depuis  peu  ils  ont  eu  des  nouvelles  des 
vallées  par  une  autre  voye... 
D'Iberville  added  that  his  own  spies  had  informed  him  that  only 
400  Barbets  remained  in  the  Vallées  and  that  their  situation  was  des- 
perate. After  this  letter,  there  is  no  further  mention  of  Gautier.  A 
few  days  later,  Victor  Amadeus  joined  the  Allies    against  France, 
which  may  partly  explain  any  «  équivoque  ». 

(4)  The  name  is  given  as  «  Griset  »  in  a  letter  from  Odin  and  Arnaud.  12  April 
1690.  This  letter  was  sent  in  copy  by  Fabrice  (Fabricius),  the  Dutch  commissioner 
in  Zurich  who  succeeded  Convenant,  to  the  States-General  at  the  Hague.  (A  naive 
effort  is  made  to  put  the  names  in  cypher-it  is  signed  «  H.  Duanra  »  and  «  P.  Nido  » 
and  refers  to  «  Pierre  Tessig.  »  It  concerns  supplies  for  the  Vaudois.)  Staten  General, 
Secrete  Brieven  (Secrete  Kas)  12584:252. 

(5)  This  appears  to  be  a  M.  Pellepoussin,  referred  to  in  the  letter  just  cited.  Ibid. 

(6)  Service  historique  de  l'Armée:  Section  ancienne.  A1  996:  43.  An  almost  iden- 
tical letter  is  found  in  Affaires  Etrangères:  Correspondance  politique.  Geneve  8:  171-172 
(16  May  1690). 


—  58  — 


One  may  choose  from  at  least  three  explanations  for  this  episo- 
de: 1)  Gautier  was  loyally  helping  Arnaud  and  the  Vaudois  as  a 
double  agent,  showing  the  French  the  letters  Arnaud  wished  them 
to  see,  an  idea  that  seems  to  have  occurred  to  Iberville.  2)  Gautier 
was  careless  or  weak,  and  talked  too  much,  as  when  he  revealed 
Grizel's  name  to  Catinat-or  did  he  know  that  Catinat  already  knew 
about  Grizel?  3)  Gautier  was  an  outright  traitor. 

It  appears  that  Gautier  died  in  1692,  his  w  fe  (Arnaud's  sister) 
in  1695,  and  their  son  Henri  before  1697.  What  state  of  mind  the 
Gautiers  may  have  been  in  during  their  last  days,  we  can  only  con- 
jecture. 

Walter  Utt 


(Pacific  Union  College  -  California) 


Bibliografia  degli  scritti  di  Giovanni  Luzzi 


Introduzione 


La  dispersione  delle  opere  del  professore  e  pastore  Giovanni 
Luzzi  in  molte  biblioteche  italiane,  la  difficoltà  del  reperimento  di 
documentazioni  e  scritti  inediti  e  l'esigenza  infine  di  raccogliere  la 
maggior  quantità  possibile  di  dati  bibliografici  presso  la  biblioteca 
della  Facoltà  Valdese  di  Teologia  in  Roma,  sono  stati  i  motivi  princi- 
pali di  questa  ricerca  bibliografica. 

Limitarsi  a  stendere  tale  bibliografia  significa  rendersi  immedia- 
tamente conto  di  quanto  ciò  sia  insufficiente  per  la  conoscenza  dei 
numerosissimi  aspetti  della  personalità  del  Luzzi:  ma  è  necessario 
come  primo  passo  per  una  ricerca  più  approfondita  sull'importanza 
che  egli  ebbe  nell'ambito  dell'evangelismo  italiano,  sia  per  i  suoi 
contatti  con  i  cattolici  e  con  le  chiese  protestanti  di  Scozia  e  d'Ame- 
rica, che  per  la  sua  molteplice  attività  di  traduttore,  commentatore 
e  diffusore  della  Bibbia  apprezzata  ed  applaudita  sia  in  Italia  che 
all'estero. 

Luzzi  si  occupava  di  tutto:  scriveva  su  moltissimi  periodici  ita- 
liani e  stranieri,  predicava  in  chiesa  oppure  teneva  conferenze  e  le 
sue  lezioni  di  teologia  sistematica  o  di  etica  cristiana  alla  Facoltà 
Valdese  di  Firenze,  e  mentre  era  intento  alla  traduzione  della  Bib- 
bia dirigeva  contemporaneamente  le  numerose  iniziative  di  assisten- 
za evangelica.  L'intrecciarsi  di  forse  eccessive  attività  ha  indubbia- 
mente nociuto  all'approfondimento  scientifico  degli  studi  da  lui  con- 
dotti, ma  è  pur  sempre  qualcosa  da  non  trascurare  per  chi  voglia 
tracciare  un  quadro  realistico  della  sua  complessa  personalità. 

Amava  l'aspetto  «  geniale  »  di  ogni  cosa  piuttosto  che  la  dogma- 
tica di  uno  studio  condotto  razionalmente.  È  forse  questo  il  motivo 
della  sua  insofferenza  per  gli  studi  rigidi  della  Facoltà  teologica  e 
del  suo  entusiasmo  per  il  lavoro  di  assistenza  presso  l'Istituto  «  Co- 
mandi »  di  Firenze.  Infatti  mal  sopportava  la  vita  intellettualistica, 

(*)  Compilata  da  Ely  Peyrot  a  conclusione  del  corso  di  biblio- 
teconomia presso  la  Biblioteca  Apostolica  Vaticana. 


—  60  — 


i  ragionamenti  apologetici  e  le  polemiche  teologiche  tipiche  del  tem- 
po; preferiva,  appena  gli  era  possibile,  trascorrere  le  ore  nel  «  caldo 
pratico,  dolce  cristianesimo  di  Cristo  »  al  Borgo  del. a  Stella  in  Fi- 
renze dove  erano  situate  le  sue  opere  di  assistenza  evangelica. 

La  prima  vera  formazione  al  di  là  degli  studi  condotti  malvolen- 
tieri alla  Facoltà,  venne  a  Luzzi  dalla  lettura  di  tutte  le  opere  di 
Edoardo  Reuss  e  dalla  Scuola  di  Strasburgo  che  rappresentarono  il 
principale  indirizzo  storico  critico  dei  suoi  scritti  biblici. 

Altro  aspetto  importante  della  sua  attività  di  pastore  valdese  fu 
l'evangelizzazione  e  l'insegnamento  religioso.  Indicava  tre  scopi  della 
missione  evangelica  in  Italia:  1)  provvedere  ai  bisogni  spirituali  dei 
protestanti  di  nascita  sparsi  per  il  paese;  2)  aprire  le  porte  delle 
chiese  evangeliche  «  a  tutti  quei  cattolici  romani  che  sentono  di  non 
poter  più  coscienziosamente  accettare  dottrine  e  sottomettersi  a  pra- 
tiche religiose  che  reputano  contrarie  all'insegnamento  di  Cristo  »; 
3)  promuovere  la  collaborazione  fra  tutti  i  cristiani  perché  la  chiesa 
diventi  una  in  Cristo.  Auspicava  inoltre  che  l'insegnamento  della 
cultura  religiosa  venisse  impartito  nelle  scuole  fino  all'università  e 
vedeva  nel  regime  fascista  il  realizzatore  possibile  di  questo  suo 
sogno. 

Inoltre  si  può  liberamente  affermare  che  Luzzi  non  ebbe  inte- 
ressi attivi  di  tipo  politico,  è  anzi  vero  il  contrario:  ma  teneva  in  par- 
ticolar  modo  all'autorità  proveniente  dal  «  fascio  »  e  lasciava  spesso 
trasparire  forti  sentimenti  nazionalistici.  Di  Mussolini  dice  testual- 
mente nell'autobiografia:  «  Le  parole  di  un  uomo  mandato  da  Dio 
a  compiere  per  un  gran  popolo  e  per  il  mondo  un'opera  santa  di  ri- 
costruz:one  sociale,  non  sono  parole  che  passano:  esse  rimangono,  in 
chi  le  capisce,  come  una  fonte  di  conforto  e  d'ispirazione  ». 

Giovanni  Luzzi  durante  la  sua  lunga  vita  mantenne  costante- 
mente vili  i  contatti  con  moltissimi  uomini  di  cultura  e  nel  campo 
religioso  in  particolare  con  Romolo  Murri  ed  il  modernismo  e  con 
il  pancristianesimo  di  Ugo  Janni. 

F  li  Peyrot 

CENNI  BIOGRAFICI 


Mi  sono  limitato  a  segnare  le  date  più  importanti  ed  i  momenti  princi- 
pali della  vita  del  Luzzi  in  quanto  i  particolari  e  le  sfumature  che  caratte- 
rizzarono la  sua  esistenza  si  potranno  agevolmente  trovare  in  «  Dall'alba 
al  tramonto  »,  Firenze,  Fides  et  Amor,  1934,  xi  174  p.,  una  accurata  e  densa 
autobiografia. 

1856 

Nato  in  Svizzera  nel  Cantone  dei  Grigioni  in  un  paesetto  della  bassa 
Engadina,  Tschli,  L'8  marzo  1856,  Giovanni  Luzzi,  dopo  soltanto  un  anno. 


—  61  — 


emigra  con  la  famiglia  a  Lucca  dove  il  padre  apre  una  caffetteria.  Nella 
cittadina  toscana  il  giovane  Luzzi  trascorre  i  suoi  primi  difficili  vent'anni 
aiutando  il  padre  in  bottega  e  studiando  con  molti  sacrifici. 

1873 

Lo  colpisce  la  morte  della  madre  cui  seguirà,  tre  anni  dopo,  anche 
quella  del  padre. 

1877 

Consegue  la  licenza  liceale  e  si  iscrive  a  Firenze  alla  Facoltà  Valdese 
di  Teologia.  Non  accetta  la  borsa  di  studio  prevista  in  quanto  «  impegna 
poi  lo  studente  ad  esercitare  il  ministerio  evangelico  nella  chiesa  che  lo 
ha  beneficato  ».  Accompagna  gli  studi  di  esegesi  greca  ed  ebraica  con  delle 
lezioni  private  di  ebraico  del  prof.  Castelli  e  di  letteratura  greca  del 
prof.  Trezza. 

1878 

Durante  il  secondo  anno  di  studi  teologici  incontra  il  dott.  Giuseppe 
Comandi,  fondatore  e  direttore  dell'orfanotrofio  evangelico,  con  cui  si 
accorda  per  prestare  opera  di  assistenza  durante  la  sua  permanenza  a 
Firenze.  Infatti  l'anno  dopo,  concluso  il  triennio  ,  si  stabilisce  definitiva- 
mente all'istituto  «  Comandi  »,  dove  può  finalmente  chiamare  presso  di 
sé  le  tre  sorelle  minori  che  alla  morte  del  padre  aveva  sistemato  presso 
i  parenti.  Rimane  all'istituto  per  sette  anni. 

1886 

La  Tavola  Valdese  gli  offre  una  borsa  di  studio  per  un  anno  ad 
Edimburgo  ed  egli  si  decide  a  dare  quindi  gli  esami  finali  presentando 
la  tesi  d'esegesi  greca  sulla  prima  epistola  di  San  Pietro.  Dopo  la  consa- 
crazione sinodale  in  settembre  parte  per  Edimburgo  e  si  iscrive  alla 
facoltà  di  teologia  dell'università. 

1887 

Mentre  'si  trova  ad  Edimburgo  riceve  l'offerta  di  occuparsi  della 
chiesa  di  Firenze,  accetta  l'incarico  e,  dopo  essersi  sposato,  si  trasferisce 
a  Firenze  dove  eserciterà  il  suo  ministerio  fino  al  1902. 

1891 

Redige  un  nuovo  manuale  per  l'istruzione  religiosa  ai  catecumeni  e 
fonda  le  «Cucine  Economiche»  alle  quali  si  aggiunge  l'anno  appresso 
anche  il  «  Dispensario  Medico  »,  opere  che  dirigerà  fino  al  1914. 

1892 

Crea  la  «  Squadra  evangelistica  »  formata  da  studenti  della  Facoltà 
di  teologia  e  da  giovani  volontari  per  diffondere  il  Vangelo  nei  quartieri 
fiorentini. 

1897 

Entra  a  far  parte  del  Comitato  di  Evangelizzazione  ove  resterà  per 
un  anno,  riprendendo  poi  l'attività  nel  biennio  1906-07. 


—  62  — 


1902 

Chiamato  dal  Sinodo  valdese  occupa  la  cattedra  di  Teologia  Sistema- 
tica della  Facoltà  Valdese  di  Teologia  a  Firenze  e  quando  la  Facoltà  si 
trasferirà  a  Roma  nel  1922  egli  la  seguirà  per  un  solo  anno  prima  di  chie- 
dere le  dimissioni. 

1904 

Si  costituisce,  sotto  la  direzione  del  Luzzi,  la  Federazione  Italiana  degli 
Studenti  per  la  Cultura  Religiosa,  ramo  italiano  della  Federazione  mon- 
diale degli  Studenti  Cristiani.  Tale  Federazione  non  ha  carattere  confes- 
sionale, ma  abbraccia  ogni  giovane  cristiano  che  abbia  interessi  per  i 
problemi  religiosi.  Nello  stesso  anno  Luzzi  assume  la  direzione  della  «  Ri- 
vista Cristiana  »  che  terrà  fino  al  1910. 

1903 

Va  ad  Edimburgo  per  il  conferimento  della  laurea  ad  honorem  in 
teologia  offertagli  da  quella  università. 

1906 

Inizia  la  traduzione  della  Bibbia  che  terminerà  nel  1931  con  una  edi- 
zione completa  prima  della  Casa  Sansoni  e  poi  della  «  Fides  et  Amor  ». 
Viene  inoltre  nominato  dalla  Società  Biblica  Britannica  e  Forestiera  capo 
revisore  di  una  Commissione  incaricata  di  preparare  una  revisione  della 
traduzione  biblica  italiana  di  Giovanni  Diodati.  L'opera  completata  nel 
1922  sarà  pubblcata  a  Londra  nel  1924. 

1908 

Esce  il  primo  numero  del  periodico  «  Fede  e  Vita  »  organo  della 
Federazione  italiana  degli  studenti  per  la  cultura  religiosa;  Luzzi  ne  è  il 
direttore  e  Salvatore  Mastrogiovanni  il  segretario  di  redazione. 

1909 

Sorge  la  società  editrice  Fides  et  Amor,  sotto  gli  auspici  del  Luzzi, 
formata  da  cento  soci  appartenenti  alle  varie  chiese  cristiane  che  ha 
il  compito  di  «  dare  all'Italia  una  Bibbia  che,  non  emanando  da  una  chiesa 
particolare,  potesse  venire  accettala  da  tutte  quante  le  chiese  ».  Luzzi  di- 
vorila direttore  della  «Scuola  Maestri  Evangelisti  Matteo  Prochet  ». 

1912 

Luzzi  viene  invitato  a  tenere,  per  la  durata  di  un  anno,  un  corso  di 
lezioni  nel  «  Theological  Seminary  »  di  Princeton  e  varie  conferenze,  per 
un  totale  di  45,  in  altre  importanti  città  degli  Stati  Uniti.  La  Casa  Editrice 
Fleming  H.  Revell  di  New  York  pubblicherà  l'anno  segiieniì.',  sette  delle 
sue  lezioni  nel  volume  «  The  Struggle  for  Christian  Truth  in  Italy  ».  In 
America  Luzzi  incontra  Mrs.  John  Stewart  Kennedy  che  gli  offre  un  decisi- 
vo aiuto  finanziario,  che  durerà  ben  18  anni,  a  favore  della  società  «  Fides 
et  Amor  ». 


—  63  — 


1915 

La  Società  Biblica  Britannica  e  Forestiera  in  riconoscimento  del  la- 
voro svolto  elegge  Giovanni  Luzzi  quale  membro  onorario  all'estero. 

1917 

Il  «  Presbyterian  College  »  di  Montreal  gli  conferisce  il  dottorato  in 
teologia  honoris  causa. 

1921 

La  Casa  Editrice  Sansoni  accetta  di  pubblicare  la  nuova  Bibbia  ita- 
liana tradotta  ed  annotata  da  Giovanni  Luzzi.  Assume  la  direzione  del 
mensile  «  Bollettino  pastorale  »  edito  a  Firenze  e  redatto  dai  professori 
della  Facoltà  teologica  valdese. 

1923 

Ottiene  l'emeritazione  da  pastore  e,  per  desiderio  di  riposo  e  di 
quiete  e  per  porre  fine  alla  traduzione  della  Bibbia,  dà  le  dimissioni 
dalla  cattedra  della  Facoltà  di  teologia  trasferitasi  da  un  anno  a  Roma. 
Accetta  l'invito  di  occuparsi  della  chiesa  evangelica  di  Poschiavo  nei 
Grigioni,  si  trasferisce  quindi  a  Poschiavo  ove  rimane  fino  al  1930. 

Si  occupa  della  traduzione  in  lingua  romancia  del  suo  Nuovo  Testa- 
mento e  Salmi,  lavoro  che  viene  effettuato  dai  parroci  J.  V.  Gaudenz  per 
per  il  Nuovo  Testamento  e  da  Rudolf  Filli  per  i  Salmi.  Il  volume  è  edito 
nel  1932  dalla  Casa  Engadin  Press.  Co.  di  Sameden  e  San  Murezzan  col 
titolo  «  Nouv  Testamaint  e  ils  Psalms  ». 

Consegna  al  re,  a  Mussolini  e  al  papa  Pio  XI  il  secondo  volume  della 
Bibbia. 

1924 

Insieme  al  pastore  Bosio  continua  il  lavoro  attorno  al  Commentario 
del  Nuovo  Testamento  iniziato  nel  1870  dal  dr.  Stewart. 

1925 

Gli  muore  il  figlio  colpito  da  una  epidemia  e  resta  con  le  due  figlie. 

1927 

Riceve  a  Poschiavo  il  titolo  di  Cavaliere  della  Corona  d'Italia  e  il 
dono  dell'insegne  dell'Ordine. 

1930 

Torna  a  Firenze  dove  prepara  una  edizione  speciale  del  Nuovo  Testa- 
mento con  Salmi  di  500  esemplari  da  consegnare  al  capo  del  governo  per- 
ché siano  messi  a  disposizione  di  chi  nelle  scuole  superiori  abbia  l'incarico 
dell'educazione  religiosa;  per  questo  motivo  viene  accolto  in  udienza  pri- 
vata da  Mussolini. 

1931 

Accetta  di  occuparsi  due  volte  al  mese  fino  al  1933  della  Congrega- 
zione fiorentina  della  chiesa  olandese  ed  alemanna  di  Livorno. 

1933 

La  Fondazione  Svizzera  Schiller  gli  assegna  una  onorificenza  per  la 
sua  attività  letteraria  nei  Grigioni. 

1939 

Durante  gli  anni  di  guerra  si  trasferisce  di  nuovo  a  Poschiavo  dove 
Io  raggiunge  la  morte  il  25  gennaio  1948. 


AVVERTENZE 


L'elenco  generale  degli  scritti  del  Luzzi  è  stato  ordinato  cronologi- 
camente, alfabeticamente  e  per  ogni  anno  vengono  prima  indicati  i  libri 
e  poi  gli  articoli. 

Ho  tratto  a  parte  dall'elenco  generale  alcune  pubblicazioni,  già  in  esso 
indicate,  riguardanti  le  conferenze  tenute  dal  Luzzi,  le  prefazioni,  le  recen- 
sioni, le  traduzioni  ed  infine  Je  traduzioni  e  commentari  della  Bibbia, 
compresa  la  cosiddetta  «Riveduta».  In  fondo  ho  elencato  gli  scritti  che  non 
ho  potuto  reperire  e  dei  quali  di  conseguenza  mancano  alcuni  dati  biblio- 
grafici. Conosco  l'esistenza  di  questi  scritti  grazie  alla  piccola  bibliogra- 
fia che  lo  stesso  Luzzi  ha  raccolto  a  termine  della  sua  autobiografia:  «  Dal- 
l'alba ail  tramonto  »  Firenze,  Fides  et  Amor,  1934.  In  questo  volume  inoltre 
si  trova  anche  l'elenco  delle  riviste  straniere  a  cui  Luzzi  ha  collaborato. 
Tra  queste  non  ho  potuto  reperire  le  seguenti:  «  The  United  Presbyterian  » 
Pittsburg.  «  The  Bible  Magazine  »  New  York.  «  The  Continental  Presbyte- 
rian »  Edinburg.  «The  Review  and  Expositor  »  Louisville  (Kentucky). 
«  The  Student  World  »  New  York  (ho  trovato  soltanto  i  numeri  dal  1928 
in  poi).  «La  Reforma.  Revista  Argentina»  Buenos  Aires. 

Finalmente,  a  termine  della  bibliografia,  ho  aggiunto  alcuni  scritti  su 
Luzzi  e  talune  recensioni  delle  opere.  Di  questi  non  mi  sono  proposto  di 
raggiungere  un  panorama  completo,  ma  mi  sono  limitato  a  raccogliere 
quelli  che  ho  rinvenuto  nel  corso  della  presente  ricerca  bibliografica. 

Le  citazioni  riprodotte  nell'introduzione  e  nei  cenni  biografici  pro- 
vengono dalla  suddetta  autobiografia. 

Al  termine  dei  dati  bibliografici  di  ciascuna  pubblicazione  ho  aggiunto, 
tra  parentesi,  una  sigla  corrispondente  alla  biblioteca  in  cui  è  possibile 
reperire  l'opera  medesima. 

Nel  triennio  1904-1907  Giovanni  Luzzi  tenne  un  ciclo  di  conferenze  a 
Roma  e  Napoli,  per  conto  della  Federazione  Italiana  degli  Studenti  per  la 
Cultura  Religiosa,  di  cui  non  sono  riuscito  a  trovare  che  alcuni  testi  pub- 
blicati. 

La  Bibbia  completa  in  12  volumi  è  stata  edita  prima  dalla  Casa  Editri- 
ce Sansoni  (dal  1921  al  1925  i  volumi:  II-VI-VII-VIII-IX)  e  poi  dalla  Società 
Fides  et  Amor  (dal  1927  al  1931  i  volumi:  I-III-IV-V-X-XI-XII)  dopo  che 
l'autore  ebbe  ricevuto  l'aiuto  finanziario  di  Mrs.  Kennedy. 

Giovanni  Luzzi  ha  firmato  anche  con  le  sigle  G.  L.,  e  con  lo  pseudonimo 
Aldo  Falconi. 


—  65  — 


ELENCO  DEI  PERIODICI  CONSULTATI 


Bilyc. 

Bilychnis,  Roma. 

Boll.  SV. 

Bollettino  della  Società  degli  Studi  Valdesi,  Torre  Pellice. 

Boll.  Pas. 



Bollettino  Pastorale,  Firenze. 

Coen. 



Coenobium,  Lugano. 

Cult.  Cont. 



Cultura  Contemporanea,  Roma. 

Ev. 

_. 

L'Evangelista,  Roma. 

FeV. 

Fede  e  Vita,  Roma. 

Hibbert.  J. 



The  Hibbert  Journal,  London. 

It.  Ev. 

L'Italia  Evangelica,  Firenze. 

Luce 

La  Luce,  Roma-Torino. 

Q.  Grig. 

— 

Quaderni  Grigioni  Italiani,  Poschiavo. 

Risv. 

Il  Risveglio,  Roma. 

Riv.  Crist. 

Rivista  Cristiana,  Firenze. 

Test. 

Il  Testimonio,  Roma. 

Voice  It. 

A  Voice  from  Italy,  Edinburgh-London. 

Bull.  It. 

Bulletin  italien,  Bordeaux. 

Mess.  Ev. 

Messaggero  Evangelico,  Roma. 

BIBLIOTECHE  DOVE  SONO  STATE  RINVENUTE  LE  OPERE 

DEL  LUZZI 

(FV)    =    Biblioteca  della  Facoltà  Valdese  di  Teologia  in  Roma 
(NF)    =    Biblioteca  Nazionale  di  Firenze 

(UG)    =    Biblioteca    della    Pontificia    Università   Gregoriana    in  Roma 

(BV)    =    Biblioteca  Vaticana 

(NR)    =    Biblioteca  Nazionale  di  Roma 

(LS)     =    Biblioteca  privata  del  pastore  valdese  Luigi  Santini 

(BP)    =    Biblioteca  comunale  di  Poschiavo 

(CV)    =    Biblioteca  della  Casa  Valdese  di  Torre  Pellice 

ELENCO  DEGLI  SCRITTI 

in  ordine  cronologico  e  alfabetico. 
Per  ogni  anno  vengono  indicati  prima  i  libri  e  poi  gli  articoli 

1881 

1.    Santi  Pagnini  e  la  sua  traduzione  latina  della  Bibbia.  Torre  Pellice, 
L'Alpina,  (1881).  87  p.,  ant.  ill.,  24  cm.  (FV). 

Indice:  I.  La  vetus  latina  ossia  la  vecchia  versione  latina;  IL  La 
vulgata  di  S.  Girolamo;  III.  La  vulgata  dopo  la  morte  di  S.  Girolamo; 
IV.  La  vita  di  Santi  Pagnini;  V.  Attività  letteraria  di  Santi  Pagnini; 
VI.  L'edizione  servetana  della  Bibbia  latina  di  Santi  Pagnini;  VII. 
Dell'influsso  di  Santi  Pagnini,  nel  Cinquecento,  sui  traduttori  esteri 
italiani  della  Bibbia  in  latino  e  sui  traduttori  tedeschi,  inglesi  e  fran- 
cesi nelle  loro  lingue  rispettive;  VIII.  Dell'influsso  di  Santi  Pagnini 
sui  traduttori  italiani  della  Bibbia  nel  Cinquecento  e  nella  prima  metà 
del  Seicento;  IX.  Lione  ai  tempi  di  Santi  Pagnini;  X.  Conclusione. 


s 


—  66  — 


1883 

2.  Monte  Pescini.  In:  It.  Ev.,  4,  1883,  pp.  214-215,  252-253,  260-261  (FV). 

1885 

2  bis.  Maria  e  la  sua  Bibbia  o  le  origini  della  Società  Biblica  Britan- 
nica e  Forestiera.  Versione  dall'inglese.  Firenze-Roma,  Società  Bi- 
blica Britannica  e  Forestiera,  1885,  106  p.,  18  cm.  (NR)  (BP). 

3.  C.  H.  Spurgeon.  In:  Riv.  Crist.,  v.  13,  1885,  pp.  29-35  (FV). 

4.  Odio  ed  Amore.  In:  It.  Ev.,  5,  1885,  pp.  114-115  (FV) 

5.  Il  Precursore.  In:  It.  Ev.,  5,  1885,  p.  138  (FV). 

6.  Istruzione  ed  Educazione;  la  sezione  fisiologica  dell'Associazione 
Evangelica  per  la  Gioventù  in  Firenze.  In:  It.  Ev.,  5,  1885,  pp.  371-372 
(FV). 

7.  Federico  Guglielmo  Farrar.  In:  Riv.  Crist.,  v.  13,  1885,  pp.  149-161  (FV). 

8.  Giulio  Cesare  Paschali.  In:  Riv.  Crist.,  v.  13,  1885,  pp.  196-202,  230-239 
(FV). 

1886 

9.  1885.  In:  It.  Ev.,  6,  1886,  pp.  2-3  (FV). 

10.  Dott.  Bartolomeo  Carli.  In:  It.  Ev.,  6,  1886,  p.  70  (FV). 

11.  //  dì  dei  morti.  In:  It.  Ev.,  6,  1886,  pp.  346-347  (FV). 

12.  Gabriele  Rossetti.  In:  Riv.  Crist.,  v.  14,  1886,  pp.  8-24  (FV). 

13.  //  Goel  di  Giobbe.  In:  Riv.  Crist.,  v.  14,  1886,  pp.  102-117  (FV). 

14.  //  sangue  che  salva.  In:  It.  Ev.,  6,  1886,  pp.  58-59  (FV). 

1887 

15.  D'oltre  mare.  In:  Riv.  Crist.,  v.  15,  1887,  pp.  13-20  (FV). 

16.  Echi  d'Edimburgo.  In:  It.  Ev.,  7,  1887,  p.  118.  (FV). 

17.  Una  festa  italiana  in  Edimburgo;  12  gennaio  1887.  In:   It.  Ev.,  7, 
1887,  p.  37  (FV). 

1888 

18.  The  Pre-eminence  of  Christ  according  to  Paul  in  the  Epistle  to  the 
Colossians.  Edinburgh,  (?),  1888,  (?). 

19.  Abnegazione  (sermone).  In:  It.  Ev.,  7,  1888,  pp.  282-283  (FV). 

20.  //  dr.  Alberto  Revel.  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  pp.  378-380.  (FV). 

21.  A  zonzo  per  l'estero.  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  pp.  291-292  (FV). 

22.  Impressioni  di  viaggio.  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  pp.  16-24-32  (FV). 

23.  Pensieri  di  un  solitario  I-II-III.  In:   It:   Ev.,  8,  1888,  pp.  266-267, 
275-276,  283-284  (FV). 

24.  Sensualità  (sermone).  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  pp.  274-275  (FV). 

25.  Strascichi  vecchi  con  accompagnamento  di  nuove  applicazioni.  In: 
It.  Ev.,  7,  1888,  p.  259  (FV). 

26.  Sul  monte  (sermone).  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  p.  290  (FV). 

27.  Testimonianza  I-II-III  (sermone).  In:  It.  Ev.(  8,  1888,  pp.  330,  338-339, 
346-347  (FV). 

28.  La  vita  (sermone).  In:  It.  Ev.,  8,  1888,  p.  266  (FV). 

1889 

29.  Associazioni  evangeliche  per  la  Gioventù  in  Firenze.  Discorso  d'inau- 


—  67  — 


gurazione  della  sezione  filolofica,  5  nov.  1889.  Firenze,  Claudiana, 
1889,  14  p.,  15  cm.  (NR). 

30.  Gigi;  racconto...  Firenze,  Claudiana,  1889,  xi,  141  p.  (CV). 

31.  Impressioni  di  viaggio.  Conferenza  tenuta  in  Firenze  nella  sala  della 
Associazione  evangelica  per  la  Gioventù.  Firenze,  Claudiana,  1889, 
16  p.  (NR). 

32.  La  San  Bartolomeo  della  V 'alici  ina.  Conferenza  tenuta  in  Firenze... 
Roma-Firenze,  Claudiana,  1889,  29  p.,  19  cm.  (NR). 

33.  1689.  In:  It.  Ev.,  9,  1889,  p.  260  (FV). 

34.  Chiesa  evangelica  valdese  (circolare).  In:  It.  Ev,  9,  1889,  p.  184  (FV). 

35.  //  «Glorioso  Rimpatrio»  1689-1889  (poesia).  In:  It.  Ev.,  9,  1889, 
p.  259  (FV). 

36.  //  «  Glorioso  Rimpatrio  ».  In:  It.  Ev.,  9,  1889,  pp.  257-258  (FV). 

37.  La  salvazione  di  Dio;  17  febbraio  (sermone).  In:  It.  Ev.,  9,  1889, 
pp.  58-59  (FV). 

38.  Vittorio  Amedeo  II.  In:  Boll.  SV.,  6,  1889,  pp.  85-93  (FV). 

1891 

39.  Gli  animali  della  Bibbia  e  la  lezione  che  ci  danno.  Discorsi  di  Richard 
Newton  tradotti  da  G.  Luzzi-  Firenze,  Claudiana,  1891,  165  p.,  27  cm. 
(NR). 

39  bis.  //  Rinascimento  e  la  Riforma.  Lavoro  presentato  dal  dott.  Filippo 
Schaff  alla  II  Conferenza  internazionale  dell'Alleanza  evangelica  tra- 
dotto in  italiano  da  G.  Luzzi.  Firenze,  tip.  Bodoniana,  1891,  39  p.,  8° 
(NF). 

40.  Sesto  centenario  delle  origini  della  Confederazione  elvetica.  Firenze, 
Claudiana,  1891,  14  p.,  8°  (NF). 

41.  Post  eventum.  In:  It.  Ev.,  11,  1891,  pp.  130-131.  (FV). 

42.  Sull'uscio  del  '91  alle  chiese  della  missione.  In:  Ev.,  3,  1891,  pp.  18-19 
(NR). 

1892 

43.  Commentario  esegetico  pratico  del  Nuovo  Testamento.  La  lettera  di 
San  Paolo  ai  Colossesi...  Torino,  Loescher,  1892,  299  p.,  23  cm.  (FV). 
Indice:  La  lettera  e  il  piano  della  lettera;  I.  Preliminari;  II.  Parte  dot- 
trinale; III.  Parte  polemica;  IV.  Parte  parenetica;  V.  Conclusione. 

1893 

44.  Eine  Erzàhlung  fur  jung  und  alt...  Freiaus  dem  italienischen  iiber- 
sezt  von  M.  Muston-Ehni.  Basel,  Verlag  von  Jaeger  und  Robert,  (1893), 
138  p.  (CV). 

45.  Progetto  di  liturgia  presentato  al  venerabile  Sinodo  in  Torre  Pellice 
il  4  sett.  1893.  Firenze,  Claudiana,  1893,  67  p.,  8*  (NF). 

1895 

46.  Camillo  Mapei,  esule,  confessore,  innografo.  Firenze,  Claudiana,  1895, 
xiv,  384  p.,  19  cm.  (FV). 

Indice:  I.  La  famiglia  Mapei;  II.  Camillo  in  Roma;  III.  Camillo  torna 
a  Nocciano;  IV.  Camillo  e  la  «  giustificazione  per  fede  »;  V.  Camillo  a 


—  68  — 


Roma,  Algeri  e  Malta;  VI.  Il  Mapei  e  il  Wiseman.  Camillo  in  Scozia; 
VII.  Attività  del  Mapei  in  Liverpool;  Vili.  La  scuola  gratuita  italiana 
di  Londra;  IX.  L'«  Eco  di  Savonarola  »;  X.  La  chiesa  italiana  a  Lon- 
dra; XI;  L'enciclica  del  29  aprile;  XII.  La  Costituzione  a  Napoli.  Ca- 
millo riprende  la  via  dell'esilio;  XIII.  Sfide;  XIV.  Camillo  Mapei  e 
Monsignor  G.  Gilli.  La  lettera  «  ai  preti  romani  della  diocesi  d'Edim- 
burgo »;  XV.  Il  Mapei  a  Dublino;  XVI.  Camillo  riprende  i  suoi  lavori 
evangelistici;  XVII.  L'uomo;  XVIII.  Il  credente;  XIX.  Il  teologo;  XX. 
L'evangelista;  XXI.  L'innografia  evangelica;  Poesie  di  Camillo  Mapei. 

47.  XX  settembre,  1870-1895.  Commemorazione.  Firenze,  Claudiana,  1895, 
24  p.  (CV). 

48.  L'Evangelo  a  San  Casciano  (Val  di  Rasa).  In:   It.  Ev.,  15,  1895, 
p.  117  (FV). 

49.  XX  settembre.  In:  It.  Ev.,  15,  1895,  p.  305  (FV). 

1896 

50.  La  Chiesa  Valdese  e  l'Editto  di  Emancipazione.  Commemorazione. 
Firenze,  Claudiana,  1896,  14  p.,  8"  (NF). 

51.  Per  il  riposo  domenicale.  Firenze,  (?),  1896,  (?). 

1897 

52.  La  salvazione,  ossia  Gesù  Cristo  neliieri,  nell'oggi  e  nel  domani  del- 
la vita.  Firenze,  Claudiana,  1897,  20  p.,  16'  (NF). 

1898 

53.  1848-1898.  The  Waldensian  Church  and  the  edict  oj  emancipation. 
(Edinburh,  Turnbull,  s.  a.,  1898),  39  p.,  8  tot.  f.  t.,  21  cm.  (FV). 

54.  La  pace  mondiale  è  dessa  un'utopia?  Firenze,  (?),  1898,  (?). 

1899 

55.  Commentario  esegetico  pratico  del  nuovo  Testamento.  Fatti  degli 
Apostoli...  Firenze,  Claudiana,  1899,  271  p.,  27  cm.  (FV). 

56.  Giovanni  Battista.  In:  Riv.  Crist.,  I,  1899,  pp.  209-214  (FV). 

57.  La  idee  religiose  di  Raffaello  Lambruschini.  In:  Riv.  Crist.,  1,  1899, 
pp.  3-11  (FV). 

58.  //  «Magnificai»  In:  Riv.  Crist.,  I,  1899,  pp.  353-359  (FV). 

59.  Notturno.  In:  Riv.  Crist.,  I,  1899,  pp.  243-252  (FV). 

60.  Un  nuovo  Catechismo  Evangelico  per  uso  delle  chiese,  delle  fami- 
glie e  delle  scuole.  In:  Riv.  Crist.,  1,  1899,  pp.  233-242  (FV). 

61.  Un'opera  di  redenzione  religiosa  e  sociale  per  le  donne  dell'India. 
In:  It.  Ev.,  19,  1899,  pp.  65-67  (FV). 

62.  //  prof.  Teodoro  Caruel.  In:  It.  Ev.,  19,  1899,  pp.  57-58.  (FV). 

63.  Ras  Mungasela  e  la  Bibbia.  In:  Riv.  Crist.,  1,  1899,  pp.  53-59  (FV). 

64.  Tempesta  e  naufragio...  In:  II.  Ev.,  19,  1899,  p.  362  (FV). 

65.  Toma.  In:  Riv.  Crist.,  1,  1899,  pp.  162-166  (FV). 

1900 

66.  L'epistola  de'  Corinzi  a  San  Paolo.  In:  Riv.  Crist.,  2,  1900,  pp.  244-249 
(FV). 


—  69  — 


67.  F.  Brunetière  e  J.  B.  Bossuet.  In:  Riv.  Crist.,  2,  1900,  pp.  58-60  (FV). 

68.  Federico  Godet.  In:  Riv.  Crist.,  2,  1900,  pp.  347-350  (FV). 

69.  /  dodici.  In:  Riv.  Crist.,  2,  1900,  pp.  273-279  (FV). 

70    Necrologio...  Miss  K.  E.  Emery.  In:  It.  Ev.,  20,  1900,  p.  270  (FV). 

71.  Per  la  libertà  di  coscienza  a  Borgo  San  Sepolcro.  Lettera  a  G.  Ga- 
navelli.  In:  It.  Ev.,  20,  1900,  pp.  219-220  (FV). 

72.  //  Protovangelo  ossia  «  //  primo  lieto  annunzio  ».  In:  Riv.  Crist.,  2, 
1900,  pp.  305-310  (FV). 

73.  Quo  vadis?  In:  Riv.  Crist.,  2,  1900,  pp.  81-87  (FV). 

1901 

74.  Discorso  per  le  onoranze  di  Moglio  da  Montalcino.  In:  Riv.  Crist., 
ns.  3,  1901,  pp.  179-189  (FV). 

75.  Massimiliano  Grazia.  In:  Riv.  Crist,  ns.  3,  1901,  pp.  3-15  (FV). 

76.  /  nostri  santi  ed  i  nostri  morti.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  3,  1901,  pp.  401- 
405  (FV). 

77.  La  Regina  Vittoria.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  3,  1901,  pp.  44-46  (FV). 

1902 

78.  William  Johnston  Ford  in  memoriam.  Firenze,  Meozzi,  1902,  10  p., 
ritr.,  8°  (NF). 

79.  All'oprai  In:  Riv.  Crist.,  ns.  4,  1902,  pp.  1-5  (FV). 

SO.    //  misterioso  potere  che  s'agita  in  noi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  4,  1902, 
pp.  321-326  (FV). 

81.  «Il  regio  ufficiale».  In:  Riv.  Crist.,  ns.  4,  1902,  pp.  296-301  (FV). 

82.  William  Johnston  Ford.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  4,  1902,  pp.  51-55  (FV). 

1903 

83.  Le  idee  religiose  di  Gabriele  Rossetti.  Firenze,  Claudiana,  1903,  39  p., 
ant.,  21  cm.  (FV). 

84.  Ancora  della  «  Pia  Società  di  San  Girolamo  »  e  dell'opera  sua.  In: 
Riv.  Crist.,  ns.  5,  1903,  pp.  302-309  (FV). 

85.  Un  cenno  storico  della  Facoltà  di  Teologia  a  Firenze.  In:  It.  Ev.,  23, 
1903,  pp.  337-338  (FV). 

86.  Chiesa  Evangelica  Valdese.  Facoltà  di  teologia.  Firenze  (avviso).  In: 
It.  Ev.,  23,  1903,  p.  324  (FV). 

87.  La  Facoltà  Valdese  di  Teologia  e  l'ora  presente.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  5, 
1903,  pp.  401-410,  441-448  (FV). 

88.  Le  idee  religiose  di  Gabriele  Rossetti.  In:   Riv.  Crist.,  ns.  5,  1903, 
pp.  81-86,  140-150,  180-188  (FV). 

89.  Leone  XIII.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  5,  1903,  pp.  281-284  (FV). 

90.  Notizie  evangeliche.  Facoltà  di  teologia  della  Chiesa  Evangelica  Val- 
dese. In:  It.  Ev.,  23,  1903,  p.  181  (FV). 

91.  Sei  anche  tu  dei  discepoli  di  cot  est' uomo?...  (S.  Giovanni  18:  7).  In: 
Riv.  Crist.,  ns.  5,  1903,  pp.  41-45  (FV). 

92.  Il  Signore  Iddio  è  sole  e  scudo  (Salmo  84:  11).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  5, 
1903,  pp.  1-2  (FV). 


—  70  — 


1904 

93.  La  Facoltà  Valdese  di  Teologia  e  l'ora  presente.  Discorso  tenuto  per 
l'inaugurazione  degli  studi  nella  Facoltà  Valdese  di  Teologia  in  Fi- 
renze il  dì  XX  novembre  MCMIII.  Firenze,  Claudiana,  1904,  20  p., 
23  cm.  (FV). 

94.  Herbert  Spencer.  Firenze,  Claudiana,  1904,  14  p.,  25  cm.  (BP). 

95.  //  movimento  nazionale  degli  studenti  cristiani.  Discorsi...  Firenze, 
Claudiana,  1904,  22  p.,  8°  (NF). 

96.  A  proposito  di  una  liturgia  battesimale.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904, 
p.  430-432  (FV). 

97.  Dalle  riviste  inglesi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  35-37,  77-78,  117-118, 
195-198,  237-239,  274-276,  317-318,  358-360,  398-399,  438,  476477.  (FV). 

98.  Dalle  riviste  italiane.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  276-278,  479-480. 
(FV). 

99.  Dalle  riviste  tedesche.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  76-77  (FV). 

100.  Dei  volgarizzamenti  delle  Sacre  Scritture  in  Italia.  In:  Riv.  Crist., 
ns.  6,  1904,  pp.  281-292  (FV). 

101.  Un'epistola  inedita  di  Gabriele  Rossetti  a  Luigi  Buonaparte.  In:  Bull. 
It.,  4,  1904,  (?). 

Î02.    Herbert  Spencer.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  86-95.  (FV). 

103.  //  movimento  nazionale  degli  studenti  cristiani.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6, 
1904,,  pp.  381-389  (FV). 

104.  //  prossimo  risveglio.  In:  ns.  6,  1904,  pp.  1-5  (FV). 

105.  L'orazione  funebre  pronunziata  dal  prof.  Adolfo  Harnack  sulla  tom- 
ba di  Teodoro  Mommsen.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  65-70  (FV). 

106.  Rassegna  mensile.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  6,  1904,  pp.  266-270,  312-314, 
355-358,  391-393  (FV). 

1905 

107.  Chiesa  evangelica  valdese.  Facoltà  di  teologia.  In:  It.  Ev.,  25,  1905, 
p.  164  (FV). 

108.  Conclusione.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  494-496  (FV). 

109.  Dalle  riviste  inglesi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  35,  76-77,  116-11", 
157-158,  197-198,  236-238,  277-278,  317-319,  355-359,  398-399  (FV). 

110.  Dalle  riviste  italiane.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  37-40,  78-80, 
118-120  (FV). 

111.  Dalle  riviste  tedesche.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  75-76,  116, 
155-156,  352-355,  433-434  (FV). 

112.  Dio  e  popolo  (Fatti  XVII,  26-28).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905. 
pp.  416424  (FV). 

113.  //  dogma  della  immacolata  concezione.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905, 
pp.  241-245,  281-294  (FV). 

114.  //  Sillabo.  In:  Riv.  Crist.,  n.  7,  1905,  pp.  361-371  (FV). 

115.  La  visione  del  Cristo  (Giov.  XII,  21).  In  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905. 
pp.  201-204  (FV). 

1906 

116.  Chiesa  Evangelica  Valdese.  Confessione  di  fede.  I  simboli  della 
Chiesa  Valdese.  Firenze,  Claudiana,  1906,  15  p.,  20  cm.  (FV). 


—  71  — 


117.  Se  sia  o  no  possibile  riconciliare  la  Scienza  con  la  Fede.  Roma,  Fe- 
derazione italiana  degli  studenti  per  la  cultura  religiosa,  1906,  40  p., 
18  cm. 

118.  //  Simbolo  degli  Apostoli,  le  sue  origini,  la  sua  evoluzione,  la  sua 
fortuna.  Roma,  (?),  1906  (?). 

119.  La  teologia  moderna  e  le  sue  relazioni  con  la  missione  evangelica 
in  Italia...  Firenze,  Claudiana,  1906,  22  p.,  23  cm.  (FV). 

120.  Vale  egli  ancora  la  pena  di  occuparsi  della  Bibbia?...  Roma,  tip.  La 
Speranza,  1906,  39  p.,  19  cm.  (FV). 

121.  Gastone  Frommel.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  8,  1906,  pp.  224-227  (FV). 

122.  Dalle  riviste  inglesi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  8,  1906,  pp.  36-38,  77-78, 
117-118,  157-159,  197-198,  237-239,  277-278,  317-318,  359,  439440,  474-475 
(FV). 

123.  Schiarimenti  biblici.  La  Pentecoste.  (Fatti  2:  1).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  8, 
1906,  pp.  228-230  (FV). 

124.  Sulla  riconciliazione  della  fede  con  la  scienza.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  8, 
1906,  pp.  321-328,  361-369  (FV). 

125.  La  teologia  moderna  e  le  sue  relazione  con  la  missione  evangelica 
in  Italia.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  8,  1906,  pp.  259-266,  281-290  (FV). 

1907 

126.  A  proposito  della  Bibbia  volgare  edita  da  Sisto  V  nel  1590.  Lettera 
aperta  al  Rev.  J.  Wood  Brown  M.  A.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  9,  1907, 
pp.  408-416  (FV). 

127.  Dalle  riviste  inglesi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  9,  1907,  pp.  35-36,  75-76,  106-108, 
154-156,  191-194,  316-319,  357-359,  397-400,  439-340,  478-479  (FV). 

128.  Dalle  riviste  tedesche.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  9,  1907,  pp.  34-35,  74-75, 
190-191,  279-280  (FV). 

129.  L'innografia  cristiana.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  9,  1907,  pp.  42-50,  91-99  (FV). 

130.  Rassegna  mensile.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  9,  1907,  pp.  434-439  (FV). 

1908 

131.  Commentario  esegetico  pratico  del  Nuovo  Testamento.  Le  lettere 
di  San  Paolo  agli  Efesini,  ai  Colossesi,  a  Filemone,  ai  Filippesi.  Tra- 
duzione, commentario,  riflessioni.  Firenze,  Claudiana,  1908,  xvi, 
190  p.,  27  cm.  (FV). 

132.  Dalle  riviste  e  dai  giornali.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  55-56, 
112-114,  232-235  (FV). 

133.  Due  componimenti  poetici  inediti  di  Gabriele  Rossetti  relativi  alla 
liberazione  dal  carcere  dei  coniugi  Madiai.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10, 
1908,  pp.  481-489  (FV). 

134.  L'Eterno,  rifugio  del  creaente  nell'ora  della  prova  (Salmo  55:  22). 
In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  42-44  (FV). 

135.  Giovanni  Battista  (Matteo  3:  1-13).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908, 
pp.  469-471  (FV). 

136.  Informazioni.  Chiesa  evangelica  valdese.  Facoltà  di  teologia.  In: 
Luce,  1,  n.  23,  1908,  p.  3  (FV). 


—  li- 


ni. La  lettera  ai  Laodicesi  (Col.  4:  15).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908, 
pp.  139-142  (FV). 

138.  Lord  Kelvin.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  21-22.  (FV). 

139.  Miss  Clementina  Guthrie.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  101-102  (FV). 

140.  //  nostro  programma.  In:  FeV.,  1,  1908,  pp.  14  (FV). 

141.  L'ora  presente  e  l'orizzonte  latino  (Isaia  21:  11).  In:  Riv.  Crist., 
ns.  10,  1908,  pp.  3-12  (FV). 

142.  Pagine  omiletiche.  Un'apparente  contraddizione  (Gal.  6:  2;  6:  5; 
Salmo  55:  12).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  408-410  (FV). 

143.  Pagine  omiletiche.  La  edificazione  del  nostro  carattere  cristiano 
(Giuda  20:  21).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  339-341  (FV). 

144.  Pagine  omiletiche.  Pentecoste  (Fatti  2:  33).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10, 
1908,  pp.  284-286  (FV). 

145.  Pagine  omiletiche.  La  Santificazione  (2  Cor.  3:  18).  In:  Riv.  Crist., 
ns.  10,  1908,  pp.  92-94  (FV). 

146.  Pagine  omiletiche.  La  settimana  santa,  il  venerdì  santo,  le  tre  croci. 
In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  151-155  (FV). 

147.  Pagine  omiletiche.  Tre  consigli  di  Gesù  (Apoc.  3:  18).  In:  Riv.  Crist., 
ns.  10,  1908,  pp.  218-220  (FV). 

148.  «  Pensieri  »  di  Felice  Bovet.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  590-591 
(FV). 

149.  Perché  non  sono  ateo?  In:  FeV.,  1,  1908,  pp.  4-9  (FV). 

150.  Segni  dei  tempi-  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  90-91  (FV). 

151.  Sestine  inedite  di  Gabriele  Rossetti  a  proposito  di  un  preteso  mira- 
celo delle  Madonne  di  Rimini,  di  Fossombrone  e  di  altri  luoghi. 
In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  543-549  (FV). 

152.  La  sostanza  della  fede  alleata  con  la  scienza.  Catechismo  di  sir  Oli- 
ver Lodge  per  i  geititori  e  gli  insegnanti.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908, 
pp.  301-307  (FV). 

153.  Sprazzi  di  Luce.  In:  FeV.,  1,  1908,  p.  20  (FV). 

1909 

154.  //  Modernismo.  Firenze,  (?),  1909.  (?). 

155.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli.  Roma,  (?),  1909. 

156.  Alessandro  Gavazzi.  In:  FeV.,  1,  1909.  (?). 

157.  Il  concetto  di  Gesù  relativamente  alla  propria  missione  (Giov.  IX: 
4).  In:  FeV.,  2,  1909,  pp.  1-4  (FV). 

158.  Facoltà  di  teologia  (avviso).  In:  Luce,  2,  n.  41,  1909,  p.  3  (FV). 

159.  La  Federazione  italiana  dal  punto  di  vista  del  suo  campo  e  de'  suoi 
metodi...  In:  FeV.,  1,  1909,  pp.  120-130  (FV). 

160.  La  Federazione  mondiale  degli  studenti  nei  paesi  cattolici.  Italia. 
In:   FeV.,  2,  1909,  pp.  6-7  (FV). 

161.  Giorgio  Tyrrell.  In:  FeV.,  1.  1909,  pp.  188-191  (FV). 

162.  Giovanni  Calvino.  In:  FeV.,  1,  1909,  pp.  181-186  (FV). 

163.  Una  primizia.  In:  FeV.,  2,  1909,  pp.  35-38  (FV). 

164.  Perché  non  sono  positivista?  In:  FeV.,  1,  1909,  pp.  82-86  (FV). 

165.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  1,  1909,  pp.  86-88  (FV). 

166.  Sprazzi  di  luce;  pro  Fide  ac  Scientia.  In:  FeV.,  2,  1909,  pp.  54-57  (FV). 


—  73  — 


1910 

167.  Modernism.  Edinburgh  (?),  1910,  (?). 

168.  The  Modernists  and  present  day  thought  in  the  Roman  Catholic 
Church.  Edinburgh,  (?),  1910,  (?). 

169.  1910.  Ai  nostri  lettori  (Luca  9:  28).  In:  Riv.  Crist.,  ns.  12,  1910,  pp.  14 
(FV). 

170.  1910.  (Luca  9:  33).  In:  FeV.,  2,  1910,  pp.  69-71  (FV). 

171.  La  Conferenza  Missionaria  Mondiale  di  Edinburgo.  In:  Riv.  Crist., 
ns.  12,  1910,  pp.  309-312  (FV). 

172.  Un  corso  d'apologetica  del  prof.  Gaston  Frommel.  In:   Riv.  Crist., 
ns.  12,  1910,  pp.  532-539  (FV). 

173.  /  "Dodici".  Studio.  In:  FeV.,  2,  1910,  pp.  101-107  (FV). 

174.  Florence  Nigthtingale.  In:  FeV.,  3,  1910,  pp.  1-6  (FV). 

175.  Gerolamo  Savonarola.  In:  FeV.,  2,  1910,  p.  151  (FV). 

176.  La  morte  e  la  resurrezione  di  un'idea.  In:  FeV.,  3,  1910,  pp.  43-50 
(FV). 

177.  Problemi  scottanti.  In:  FeV.,  2,  1910,  pp.  133-140  (FV). 

178.  La  "S.  Bartolomeo"  della  Valtellina.  In:   Riv.  Crist.,  ns.  12,  1910, 
pp.  153-162  (FV). 

179.  La  Signora  J emina  Jessie  Lord.  In:  Luce,  3,  n.  43,  1910,  pp.  4-5  (FV). 

180.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  2,  1910,  pp.  92-93,  124-126,  157-159  (FV). 

181.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  3,  1910,  pp.  19-26,  69-71  (FV). 

1911 

182.  Il  Nuovo  Testamento  annotato.  I  ed.  Romana,  (?),  1911,  (?). 

183.  //  primo  capitolo  di  storia  del  cristianesimo  e  i  suoi  moniti  in  rela- 
zione specialmente  al  Modernismo.  Firenze,  (?),  1911,  (?). 

184.  Ugo  della  Seta,  Giuseppe  Mazzini,  pensatore.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  12, 

1911,  pp.  136-139  (FV). 

185.  Per  intenderci...  se  pure  è  possibile.  In:   FeV.,  3,  1911,  pp.  185-194 
(FV). 

186.  Problemi  scottanti.  In:  FeV.,  3,  1911,  pp.  81-89  (FV). 

187.  The  roman  catholic  church  in  Italy  at  the  present  hour.  In:  Hib- 
bert  J.,  2,  1911,  pp.  307-323  (FV). 

1S8.    //  Salmo  133  (nella  Septuaginta  e  nella  Vulgata  132)  (Guaduale). 
In:  Riv.  Crist.,  ns.  12,  1911,  pp.  17-22  (FV). 

189.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  3,  1911,  pp.  127-130,  168-172,  210-214  (FV). 

1912 

190.  Cristianesimo  e  Critica.  Torino,  Scuola  teologica  battista,  1912,  102  p., 
20  cm.  (BP). 

191.  Ai  preti  italiani.  In:  FeV.,  4,  1912,  pp.  6-8  (FV). 

192.  La  Chiesa  Evangelica  Italiana  a  Ginevra;  ricordi.  In:   Riv.  Crist., 
ns.  14,  1912,  pp.  243-255  (FV). 

193.  Di  un  risultato  pratico  della  teologia  moderna.  In:  Cult.  Cont.,  v.  1, 

1912,  pp.  17-23  (FV). 

194.  L'opera  spenceriana.  In:  Bilyc,  1,  1912,  pp.  148-151  (FV). 

195.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  4,  1912,  pp.  32-33,  95-99  (FV). 


—  74  — 


1913 

196.  The  struggle  for  christian  truth  in  Italy...  New  York,  Fleming  H. 
Revell  Co.,  (1913),  338  p.,  21  cm.  (FV). 

Indice:  I.  The  dawn  of  Christianity  in  Rome.  The  wrong  path.  First 
cries  of  alarm;  II.  The  Protestant  Revolution  and  its  echo  in  Italy; 
III.  The  dramatic  history  of  the  Bible  in  Italy.  IV.  The  Israel  of  the 
Alps;  V.  Missionary  blossom  and  evangelici  fruit  in  the  garden  of 
Italy;  VI.  In  the  land  of  exile;  VII.  Modernism  or  the  present  effort 
for  reform  withing  the  roman  church. 

197.  A  proposito  di  un  grido  d'allarme.  In:  FeV.,  s.  2,  5,  1913,  pp.  233-248 
(FV). 

198.  Baldassare  Labanca.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  15,  1913,  pp.  69-73  (FV). 

199.  Di  un  concetto  moderno  del  dogma.  In:  Verso  la  Fede,  scritti  di- 
Roma,  Scuola  teologica  battista,  1913,  pp.  159-172  (FV). 

200.  Egli  vive!  In:  FeV.,  s.  2,  5,  1913,  pp.  173-176  (FV). 

201.  Pentecoste  giudaica  e  Pentecoste  cristiana.  In:  FeV.,  s.  2,  5,  1913, 
pp.  201-204  (FV). 

202.  Raffaele  Mariano.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  15,  1913,  pp.  65-68  (FV). 

203.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  5,  1913,  pp.  193-195,  222,  265-268  (FV). 

204.  /  versi  del  dottor  Luzzi.  In:  Luce,  6,  n.  8,  1913,  pp.  1-2  (FV). 

1914 

205.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di 
note  e  di  prefazioni.  II  ed.  interamente  rifusa.  Firenze,  Fides  et 
Amor,  1914,  xxiii,  663  p.,  1  carta  geog.,  16  cm  (NR). 

206.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di  note 
e  di  prefazioni.  Edizione  dedicata  «  Ai  Prodi  baluardo  e  gloria  d'Ita- 
lia ».  Firenze,  Fides  et  Amor,  1914,  xxiii,  663  p.,  1  carta  geog.,  16  cm. 
(NR). 

207.  Tìie  Waldensian  Church,  her  work,  her  difficulties  and  her  Hopes. 
New  York,  Dodd  Mean  and  C,  1914,  (?). 

208.  In  memoriam:  Louise  Gautier  Gragory...  Firenze,  Arte  della  stampa, 

1914,  9  p.,  16"  (NF). 

209.  «  Sei  anche  tu  dei  discepoli  di  codest'uomoì  »  In:  FeV.,  s.  3,  7,  1914, 
pp.  49-54  (FV). 

210.  Sermon  preached  at  the  opening  of  the  new  church  in  Rome.  In: 
Voice  It.,  54,  1914,  pp.  112-121  (FV). 

1915 

211.  Ai  nostri  prodi  al  fronte.  Pensiero  di  capo  d'anno.  In:  Luce,  8,  n.  52, 

1915,  p.  2  (FV). 

212.  Non  uccidere.  In:  Luce,  8,  n.  28,  1915,  pp.  1-2  (FV). 

1916 

213.  La  versione  riveduta  del  Nuovo  Testamento  in  lingua  italiana.  Roma, 
Deposito  Sacre  Scritture,  1916,  23  (3)  p.,  20  cm.  (FV). 

214.  /  Salmi  In:  Bilyc,  v.  8,  1916,  pp.  293-294  (FV). 

215.  La  versione  diodatina  della  Bibbia  e  i  suoi  ritocchi.  In:  Bilyc,  v.  7, 

1916,  pp.  310-316  (FV). 


—  75  — 


1917 

216.  L'avvenire  secondo  l'insegnamento  di  Gesù  (Fra  Bernardo  da  Quin- 
tavalle).  Roma,  (?),  1917,  (?). 

216  bis.  Impero  e  libertà  nelle  colonie  inglesi  di  Carlo  Paladini  (recensio- 
ne). Roma,  tip.  Unirne,  (1917),  4  p.,  16»  (NF). 

217.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di  note 
e  prefazioni.  Ili  ed.  riveduta.  Firenze,  Fides  et  Amor,  1917,  xxiii, 
663  p.,  1  carta  geog.,  20  cm.  (NR). 

218.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di  note 
e  di  prefazioni.  Edizione  dedicata  «  Ai  nostri  soldati  di  terra  e  di 
mare  ».  Firenze,  Fides  et  Amor,  1917,  xxii,  663  p.,  19  cm.  (NR). 

219.  //  Nuovo  Testamento  e  i  Salmi.  Firenze,  (?),  1917,  (?). 

220.  /  Salmi  tradotti  dall'ebraico  e  corredati  di  introduzioni  e  di  note. 

I  ed.  Firenze,  Fides  et  Amor,  1917,  xxi,  288  p.,  19  cm.  (NR). 

221.  /  Salmi  tradotti  dall'ebraico  e  corredati  d'introduzioni  e  di  note.  Edi- 
zione dedicata  «  Ai  nostri  soldati  di  terra  e  di  mare  ».  Firenze,  Fides 
et  Amor,  1917,  xxi,  288  p.,  19  cm.  (NR). 

222.  Alba  di  sangue  (Luca  7:  13-14).  In:  FeV.,  s.  4,  1,  n.  1,  1917,  pp.  15-17 
(FV). 

223.  Una  data  storica.  In:  FeV.,  s.  4,  1,  n.  5,  1917,  pp.  16-21  (FV). 

224.  Enrico  Piggot.  In:  Luce,  10,  n.  50,  1917,  p.  3  (FV). 

225.  Sprazzi  di  luce.  Le  relazioni  fra  l'Evangelo  e  la  Legge.  In:  FeV., 
s.  4,  1,  n.  2,  1917,  pp.  18-21  (FV). 

226.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  s.  4,  1,  n.  3,  1917,  pp.  24-25  (FV). 

227.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  s.  4,  1,  n.  4,  1917,  pp.  20-22  (FV). 

1918 

228.  Giobbe  tradotto  dall'ebraico  e  annotato.  Firenze,  Fides  et  Amor, 

1918,  164  p.  16  cm.  (NR). 

229.  /  Salmi  tradotti  dall'ebraico  e  corredati  di  introduzioni  e  di  note. 

II  ed.  Firenze,  Fides  et  Amor,  1918,  xxxi,  290  p.,  19  cm.  (NR). 

230.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli  tradotti  dal  testo  originale  e  corre- 
dati di  note  e  di  prefazioni.  I  ed.  Firenze,  Fides  et  Amor,  1918,  xvi, 
308,  p.,  1  carta  geog.,  19  cm.  (NR). 

231.  Alba  nuova.  In:  FeV.,  s4,  2,  n.  11,  1918,  pp.  3-4  (FV). 

232.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  s4,  2,  n.  9,  1918,  pp.  22-24  (FV). 

1919 

233.  Intermezzo  sacramentale  (Fra  Masseo  da  Pratoverde).  Roma,  (?), 

1919,  (?). 

234.  /  Vangeli  tradotti  dal  testo  originale  e  annotati.  Firenze,  (?),  1919,  (?). 

235.  /  Vangeli  tradotti  dal  testo  originale  e  annotati.  Edizione  dedicata 
»  Ai  Prodi  baluardo  e  gloria  d'Italia».  Firenze,  (?),  1919,  (?). 

236.  //  concetto  che  gli  esuli  italiani  avevano  dei  Valdesi  verso  il  tempo 
dell'Editto  d'Emancipazione.  In:  Boll.  SV.,  n.  40,  1919,  pp.  5-19  (FV). 

237.  In  memoriam:  Giovanni  Vergonì,  Caterina  Lugo  vedova  Bertolini. 
In:  FeV.,  s4,  3,  n.  2,  1919,  pp.  6-9  (FV). 


—  76  — 


238.  Per  la  cultura  dell'Anima.  Della  conoscenza  cristiana.  In:  Bilyc, 
v.  13,  1919,  pp.  387-391  (FV). 

239.  La  visione  del  Cristo  (Giov.  12:  21).  In:  Bilyc,  v.  14,  1919,  pp.  301-305 
(FV). 

239  bis.  Tra  libri  e  riviste.  Tre  libri  per  l'ora  presente.  Towianski,  Gesù  di 
Nazareth,  Lambruschini.  In:  Bilyc,  v.  13,  1919,  pp.  241-245  (FV). 

240.  La  visione  di  Dio.  In:  Bilyc,  v.  14,  1919,  pp.  57-60  (FV). 

/41.  La  visita  del  presidente  Wilson  ai  rappresentanti  le  Chiese  evange- 
liche d'Italia.  In:  Luce,  12,  N.  2,  1919,  pp.  1-2  (FV). 

242.  A  un  giovane  studente  del  secolo  ventesimo  è  egli  ancora  possibile 
d'esser  cristiano?  Roma,  Bilychnis  (1920),  12  p.,  24  cm.  (NF). 

243.  La  nostra  facoltà  di  teologia  e  il  suo  compito.  Prolusione  del  14  otto- 
bre... Torre  Pellice,  1920,  38  p.,  8"  (CV). 

244.  77  Nuovo  Testamento  dal  testo  originale  annotato.  IV  ed.  Firenze, 
Fides  et  Amor,  1920,  xx,  663  p.,  1  carta  geog.,  20  cm.  (NR). 

245.  Primo  agosto  1920.  Commemorazione  della  festa  nazionale  svizzera. 
Poschiavo,  (?),  1920,  (?). 

246.  Il  Vangelo  secondo  S.  Luca  tradotto  dal  testo  originale  ed  annotato. 
Firenze,  (?),  1929,  (?). 

247.  A  uno  studente  del  secolo  ventesimo  è  egli  ancora  possibile  d'esser 
cristiano?  In:   Bilyc,  v.  15,  1920,  pp.  271-280  (FV). 

248.  Che  cos'è  un  cristiano?  Agli  studenti  che  anelano  alla  fede.  In:  FeV., 
s4,  4,  n.  3,  1920,  pp.  9-11  (FV). 

249.  La  nostra  casa  di  Firenze  o  le  leggende  del  Palazzo  Salviati.  In: 
Boll.  SV.,  n.  41,  1920,  pp.  5-21  (FV). 

250.  Sprazzi  di  luce.  In:  FeV.,  s4,  4,  n.  5,  1920,  pp.  20-22  (FV). 

1921 

251.  La  Bibbia  (L'Antico  e  il  Nuovo  Testamento)  tradotta  dai  testi  origi- 
nali e  annoiata...  Firenze,  Sansoni-Fides  et  Amor,  1921-1931,  12  tav. 
carte  geog.,  24  cm.  (FV). 

Ordine  dei  volumi  e  data  della  loro  pubblicazione: 
Vol.  I.  Introduzione  generale:  La  Bibbia,  sua  storia  e  storia  d'Israe- 
le. Fides  et  Amor,  1927,  324  p.,  tav.  cronol.,  12  tav.  f.  t.,  5  carte  geog. 
col. 

Vol.  IL  La  Legge  (Torah)  o  il  Pentateuco:  Genesi,  Esodo,  Levitico, 
Numeri,  Deuteronomio.  Con  una  introduzione  generale  al  Penta- 
teuco. Sansoni,  1921,  xx.wi,  612  p.,  25  tav.  E.  t.,  3  carte  geog.  col. 
Vol.  III.  /  Profeti  (Nebiim).  Profeti  della  prima  serie:  Giosuè,  Giu- 
dici, Samuele,  Re.  Introduzioni.  Fides  et  Amor,  1927,  532,  p.,  xxviii 
tav.  f.  t.,  4  carte  geog.  col. 

Vol.  IV.  /  Profeti  (Nebiim).  Profeti  della  seconda  serie:  Isaia,  Gere- 
mia. Introduzioni.  Fides  et  Amor,  1928,  552  p.,  28  tav.  f.  t. 
Vol.  V.  /  Profeti  (Nebiim).  Profeti  della  seconda  serie:  Ezechiele, 
I  Dodici.  Introduzioni.  Fides  et  Amor,  1928,  554  p.,  34  tav.  f.  t., 
8  piante  top. 


—  ll- 


Vo].  VI.  Gli  Agiografi  (Ketubim):  I  Salmi.  Introduzione.  Sansoni, 
1923,  vi,  398  p.,  7  tav.  f.  t. 

Voi.  VII.  Gli  Agiografi  (Ketubim):  I  Proverbi,  Giobbe.  Introduzioni. 
Sansoni,  1923,  308  p.  10  tav.  f.  t. 

Vol.  VIII.  Gli  Agiografi  (Ketubim):  Cantico  de'  Cantici,  Ruth,  Lamen- 
tazioni, Ecclesiaste,  Esther,  Daniele.  Introduzioni,  Sansoni,  1925, 
336  p.,  16  tav.  f.  t. 

Vol.  IX.  Gli  Agiografi  (Ketubim):  I-II  Cronache,  Ezra,  Nehemiah.  In- 
troduzione. Sansoni,  1925,  304  p.,  3  carte  top.,  8  tav.  f,  t. 
Vol.  X.  Apocrifi  dell'Antico  Testamento:  Maccabei,  Tobit,  Giuditta,  Ag- 
giunte ad  Esther  e  a  Daniele,  Baruch,  Lettera  di  Geremia,  Ecclesia- 
stico, Sapienza.  Introduzioni.  Fides  et  Amor,  1931,  600  p.,  26  tav.  f.  t. 
Vol.  XI.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli.  Introduzioni.  Fides  et 
Amor,  1929,  484  p.,  40  tav.  f.  t.,  2  carte  geog.  col. 

Vol.  XII.  L'Epistole  e  l'Apocalisse.  Introduzioni.  Fides  et  Amor,  1930, 
500  p.,  30  tav.  f.  t. 

252.  Parole  che  non  passano  per  l'ora  che  passa.  Firenze,  Fides  et  Amor, 
1921,  79  p.,  17  fregi  di  P.  Paschetto,  24  cm.  (NR). 

253.  Il  «De  Profundis».  In:  Boll.  Pas.,  1,  1921.  pp.  179-182  (FV) 

254.  /  «Dodici»,  studio.  In:  Boli.  Pas.,  1,  1921,  pp.  132-136  (FV). 

255.  Due  parole  di  presentazione.  In:   Boll.  Pas.,  1,  1921,  pp.  1-3  (FV). 

256.  hi  puma  di  penna  (sfumatura  di  teologia  biblica).  In:  Boll.  Pas.,  1, 
1921,  pp.  35-38  (FV). 

257.  Mistero  (sfumatura  di  teologia  biblica).  In:  Boll.  Pas.,  1,  1921, 
pp.  67-69  (FV). 

258.  Pensieri  pentecostali.  In:  Boll.  Pas.,  1,  1921,  pp.  129-131  (FV). 

259.  Per  la  nostra  biblioteca.  In:  Boll.  Pas.,  1,  1921,  pp.  62-63  (FV). 

260.  Scampoli.  In:  Boll.  Pas.,  1,  1921,  pp.  20-22,  41-43,  74-77,  112-114,  151-152, 
184-186  (FV). 

261.  Schema  di  sermone.  In:  Boll.  Pas.,  2,  n.  1,  1921,  pp.  13-15  (FV). 

262.  //  Vangelo  e  la  Legge  (appunti  di  teologia  biblica).  In:  Boll.  Pas.,  1, 
1921,  pp.  100-103.  (FV). 

1922 

263.  Pieds  chi  nu  passan  per  l'ura  chi  passa.  Escherniids  da  prof.  Jon 
Luzzi  e  vertids  in  ladin  tras  Pleider  Lansel.  Firenze,  Arte  della  stam- 
pa, 1922,  87  p.,  16  cm.  (NR). 

264.  Ricordanze  e  propositi.  Roma  IV  novembre  1922.  Roma,  La  Speran- 
za, 1922,  15  p.,  25  cm.  (BV). 

265.  Agli  studenti  di  teologia.  In:  Luce,  15,  n.  52,  1922,  p.  1  (FV). 

266.  Ai  colleghi.  In  Boll.  Pas.,  2,  n.  3,  1922,  p.  12  (FV). 

267.  Batte  la  diana?  In:  Boll.  Pas.,  2  n.  3,  1922,  pp.  1-2  (FV). 

267  bis.  Bibliografia.  Ugo  Ianni,  L'autorità  nella  fede,  problemi  spirituali 
e  religiosi.  In:  Luce,  15,  n.  19,  1922,  p.  3  (FV). 

268.  Carlo  Bianciardi.  In:  Luce,  15,  n.  12,  1922,  p.  3  (FV). 

269.  Dove  sono  i  giovani?  In:  Boll.  Pas.,  2,  n.  4,  1922,  pp.  1-3  (FV). 

1923 

270.  For  remembrance.  In:  Voice  It.,  63,  1923,  pp.  59-65  (FV). 


—  78  — 


271.  Risalendo  alle  sorgenti.  Le  condizioni  per  entrare  nel  Regno  di  Dio 
secondo  l'insegnamento  di  Gesù  nei  sinottici.  In:  Bilyc,  v.  21,  1923, 
pp.  298-304  (FV). 

272.  Risalendo  alle  sorgenti.  Dio  secondo  l'insegnamento  di  Gesù  nei 
sinottici.  In:  Bilyc,  v.  22,  1923,  pp.  27-33  (FV). 

273.  Risalendo  alle  sorgenti.  La  legge  e  il  Vangelo  secondo  l'insegna- 
mento di  Gesù  nei  sinottici.  In:  Bilyc,  v.  21,  1923,  pp.  124-131  (FV). 

274.  Risalendo  alle  sorgenti.  Il  Regno  di  Dio  secondo  l'insegnamento  di 
Gesù  nei  smottici.  In:  Bilyc,  v.  21,  1923,  pp.  206-217  (FV). 

1924 

275.  Risalendo  alle  sorgenti.  La  chiesa  secondo  l'insegnamento  di  Gesù 
nei  sinottici.  In:  Bilyc,  v.  24,  1924,  pp.  391402  (FV). 

276.  Risalendo  alle  sorgenti.  Il  Cristo  secondo  l'insegnamento  di  Gesù 
nei  sinottici.  In:  Bilyc,  v.  23,  1924,  pp.  310-320  (FV). 

277.  Risalendo  alle  sorgenti.  L'opera  di  Cristo  secondo  l'insegnamento 
di  Gesù  nei  sinottici.  In  Bilyc,  v.  24,  1924,  pp.  26-34  (FV). 

278.  Risalendo  alle  sorgenti.  L'uomo  secondo  l'insegnamento  di  Gesù  nei 
sinottici.  In:  Bilyc,  v.  23,  1924,  pp.  13-20  (FV). 

1925 

279.  Conferenza  Magistrale  del  Canton  Girgione.  Discoso  inaugurale. 
Tirano,  (?),  1925,  (?). 

280.  Inno  della  scuola  riformata  Poschiavina.  Poschiavo,  (?),  1925,  2  p., 
18  cm.  (BP). 

281.  La  scuola  riformata  di  Poschiavo.  Commemorazione  centenaria  del- 
la sua  fondazione:  1825-1925.  Tirano,  Corporazione  Riformata,  1925, 
94  p.,  7  fot.,  22  cm.  (BP). 

282.  Risalendo  alle  sorgenti.  L'avvenire  secondo  l'insegnamento  di  Gesù 
nei  smottici.  I  parte.  In  Bilyc,  v.  26,  1925,  pp.  237-248  (FV). 

1926 

283.  Risalendo  alle  sorgenti.  L'avvenire  secondo  l'insegnamento  di  Gesù 
nei  sinottici.  Il  parte.  In:  Bilyc,  v.  27,  1926,  pp.  19-28  (FV). 

1928 

284.  Schiarimento  a  proposito  della  Bibbia  tradotta  dai  testi  originali, 
annotata  ed  illustrata  nei  luoghi  e  nei  documenti.  Firenze,  Arte  della 
stampa,  1928,  46  p.,  5  facs.,  22  cm.  (NR). 

1930 

285.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  greco  e  i  Salmi 
tradotti  dall'ebraico  con  introduzioni  e  note...  Firenze,  Fides  et 
Amor,  1930,  XLI,  1361  p.,  2  carte  geog.,  92  tav  f.  t.,  24  cm.  (NR). 

286.  La  vivente  unità  della  Bibbia.  In:  Test.,  47,  n.  3,  1930,  pp.  109-110  (FV). 

1933 

287.  All'ombra  delle  sue  ali.  Firenze,  Fides  et  Amor,  (1933),  ix,  407  p- 
21  cm.  (FV). 


—  79  — 


Indice:  I  Periodo:  da  capo  d'anno  alla  quaresima;  li  Periodo:  dalla 
quaresima  alla  domenica  delle  palme;  III.  La  settimana  santa.  Dal- 
la domenica  delle  palme  alla  Pasqua;  IV.  Dalla  Pasqua  all'Ascen- 
sione; V.  L'Ascensione  e  la  Pentecoste;  VI.  Dalla  Pentecoste  all'Av- 
vento; VII.  L'Avvento,  il  Natale,  la  fine  dell'anno. 

288.  In  memoria  del  Pastore  Giuseppe  Buggelli.  In:  Risv.,  13,  n.  8-9,  1933, 
pp.  43-44  (FV). 

1934 

289.  Dall'alba  al  tramonto.  Appunti  autobiografici  illustrati...  Firenze, 
Fides  et  Amor,  (1934),  XI,  174  p.,  ant.  (ritr.)  ill.,  23  cm.  (FV). 
Indice:  I.  Preludio;  IL  Tirocinio  lucchese;  III.  Noviziato  teologico; 
IV.  Pastorato  fiorentino;  V.  Professorato;  VI.  La  federazione  italia- 
na degli  studenti  per  la  cultura  religiosa  e  «  Fede  e  Vita  »;  VII.  La 
«  Fides  et  Amor  »;  Vili.  Campagna  americana;  IX.  La  mia  traduzio- 
ne della  Bibbia;  X.  Verso  la  sera  della  mia  giornata. 

290.  Ricordanze.  In:  Mélanges  de  philologie,  d'histoire  et  de  littérature 
offerts  à  Henri  Hauvette.  Paris,  les  presse  françaises,  1934,  pp.  269-276 
(BV). 

1939 

291.  //  libro  dei  libri  e  le  sue  fortunose  vicende  nel  corso  dei  secoli.  Fi- 
renze, Alpha,  (1939),  118  p.  ili.,  25  cm.  (FV). 

292.  77  »  Padre  nostro»,  studio.  Firenze,  Sansoni,  1939,  77  p.,  17  cm.  (Bi- 
blioteca del  Leonardo,  xi).  (FV). 

292.  La  religione  cristiana  secondo  la  sua  fonte  originaria...  Roma,  ed.  di 
Religio,  1939,  xxin,  384,  p.,  ant.  (ritr.),  26  cm.  (FV). 

1942 

293.  La  Bibbia  in  Italia.  L'eco  della  Riforma  nella  Repubblica  lucchese. 
Giovanni  Diodati  e  la  sua  versione  italiana  della  Bibbia.  Torre  Pel- 
lice,  Claudiana,  1942,  88  p.  (FV). 

1943 

294.  Le  versioni  bibliche  del  secolo  della  Riforma.  Santi  Pagnini  e  la  sua 
traduzione  latina  della  Bibbia.  In:  Boll.  SV.,  n.  79-80-81-82,  1943-1944, 
pp.  1-18,  1-21,  1-23,  1-11  (FV). 

1944 

295.  Uomini  in  pena.  Milano,  La  Prora,  1944,  230  [1]  p.,  22  cm.  (NR). 

1945 

296.  Studi  biblici.  Samedan,  Engadin  press  Co.,  1945,  80  p.,  22  cm.  (FV). 
Indice:  I.  La  Bibbia.  Che  cosa  ella  veramente  sia;  IL  Strane  vicen- 
de di  una  parola  pagana  passata  nel  vocabolario  cristiano;  III.  La 
Cena  del  Signore  e  il  rito  eucaristico  cristiano  e  la  sua  storia;  IV.  Il 
rito  battesimale,  la  sua  origine,  il  suo  significato,  il  suo  sviluppo 
storico;  V.  Il  Culto.  Il  Culto  apostolico,  post-apostolico  e  riformato. 

1946 

297.  La  Riforma  nelle  vallate  grigioni  di  lingua  italiana.  In:  Boll.  SV., 


—  80  — 


n.  86,  1946;  n.  87,  1947;  n.  89,  1948;  n.  91,  1950;  pp.  1-8;  1-12;  1-16; 
1-29  (FV). 

1947 

298.  //  Decalogo  in  sé  e  nelle  sue  relazioni  con  l'insegnamento  di  Gesù 
nel  Nuovo  Testamento.  I.  Introduzione  geneale.  Proemio  del  Deca- 
logo. In:  Q.  Grig.,  17,  1947,  pp.  30-40  (FV). 

PUBBLICAZIONI  POSTUME 
1948 

299.  La  chiesa  cristiana  e  delle  varie  denominazioni  ecclesiastiche  nel 
campo  evangelico.  Roma,  Il  Testimonio,  1948,  84  p.,  ritr.,  17  cm.  (FV). 

300.  L'avvenire  dell'  umanità  e  il  Regno  di  Dio  nell'insegnamento  di  Gesù. 
In:  Q.  Grig.,  17,  1948,  pp.  82-89  (LS). 

301.  //  Decalogo  in  sé  e  nelle  sue  relazioni  con  l'insegnamento  di  Gesù 
nel  Nuovo  Testamento.  IL  I  primi  tre  comandamenti.  In:  Q.  Grig., 
17,  1948,  pp.  108-130  (FV). 

302.  Il  Regno  di  Dio...  In:  Mess.  Ev.,  10,  1949,  p.  8  (FV). 

TESTI  DELLE  CONFERENZE 

1.  La  San  Bartolomeo  della  Valtellina.  Conferenza  tenuta  in  Firenze... 
Roma,  Firenze,  Claudiana,  1889,  29  p.,  19  cm.  (NR). 

2.  Impressioni  di  viaggio.  Conferenza  tenuta  hi  Firenze  nella  sala  della 
Associazione  evangelica  per  la  Gioventù.  Firenze,  Claudiana,  1889, 
16  p.  (NR). 

3.  Associazioni  evangeliche  per  la  gioventù  in  Firenze.  Discorso  inau- 
gurale della  sezione  filologica,  5  novembre...  Firenze,  Claudiana,  1889, 
14  p.,  15  cm.  (NR). 

4.  //  movimento  nazionale  degli  studenti  cristiani.  Firenze,  Claudiana, 
1904,  22  p.,  8U  (NF). 

5.  La  Facoltà  Valdese  di  teologia  e  l'ora  presente.  Discorso  tenuto  per 
la  inaugurazione  degli  studi  nella  Facoltà  Valdese  di  Teologia  in  Fi- 
renze, il  dì  XX  novembre  1903.  Firenze,  Claudiana,  1904,  20  p.,  23  cm. 
(FV). 

6.  //  primo  capitolo  di  storia  del  cristianesimo  ed  i  suoi  moniti  in  rela- 
zione specialmente  al  Modernismo.  (Conferenza  tenuta  a  Napoli). 
Firenze  1911,  (?). 

7.  Il  caos  religioso  attuale  e  la  via  d'uscirne.  (Conferenza  tenuta  a 
Napoli).  (?),  1911,  (?). 

8.  La  nostra  Facoltà  di  teologia  e  il  suo  compito.  Prolusione  del  14  ott. 
1919.  Torre  Pellice,  1919,  38  p.,  8-  (CV). 

9.  Conferenza  Magistrale  del  Canton  Grigione.  Discorso  inaugurale. 
Tirano,  (?),    1925,  (?). 


—  81  — 


PREFAZIONI 

1.  Moreno  Giuseppe:  «  Inni  religiosi  »  con  prefazione  di  Giovanni  Luzzi. 
Roma,  tip.  Popolare,  1889,    ,  248  p.,  16»  (NF). 

2.  Drumond:  «  la  sopravvivenza  dei  più  adatti  »  con  prefazione  di  G. 
Luzzi,  (?). 

3.  Comandi  Giuseppe:  «L'Asilo»  con  prefazione  di  Giovanni  Luzzi,  (?), 
XX,  216  p.  ili. 

RECENSIONI 

1.  Dalle  riviste  inglesi:  In:  Riv.  Crist.,  ns  6,  1904,  pp.  35-37,  77-78,  117-118, 
195-198,  237-239,  274-276,  317-318,  358-360,  398-399,  438,  476-477. 

In:  Riv.  Crist.,  ns  7,  1905,  pp.  35,  76-77,  116-117,  157-158,  197-198,  236- 
238,  277-278,  317-319,  355-359,  398-399. 

In:  Riv.  Crist.,  ns  8,  1906,  pp.  36-38,  77-78,  117-118,  157-159,  197-198, 
237-239,  277-278,  318,  359,  439440,  474475. 

In:  Riv.  Crist.,  ns  9,  1907,  pp.  35-36,  75-76,  106-108,  154-156,  191-194,  316- 
319,  357-359,  397400,  439440,  478479  (FV). 

2.  Dalle  riviste  italiane.  In:  Riv.  Crist.,  ns  7,  1905,  pp.  3740,  78-80,  118-120. 
In:  Riv.  Crist.,  ns  6,  1904,  pp.  276-278,  479-480  (FV). 

3.  Dalle  riviste  Tedesche.  In:  Riv.  Crist.,  ns  6,  1904,  pp.  76-77. 
In:  Riv.  Crist.,  ns  7,  1905,  pp.  75-76,  116,  155-156,  352-355,  433434. 
In:  Riv.  Crist.,  ns  9,  1907,  pp.  34-35,  74-75,  190-191,  279-280  (FV). 

4.  Dalle  riviste  e  dai  giornali.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  55-56,  112- 
114,  232-235  (FV). 

5.  Impero  e  libertà  nelle  colonie  inglesi  di  Carlo  Paladitii.  Roma,  tip. 
Unirne,  1917,  4  p.,  16°  (NF). 

6.  Tra  libri  e  riviste.  Tre  libri  per  l'ora  presente.  Towianski,  Gesù  di 
Nazareth,  Lambruschini.  In:  Bilyc,  v.  13,  1919,  pp.  241-245  (FV). 

7.  Bibliografia.  Ugo  Janni.  L'autorità  nella  fede.  Problemi  spirituali  e 
religiosi.  In:  Luce,  15,  n.  19,  1922,  3  p.  (FV). 

TRADUZIONI 

1.  Maria  e  la  sua  Bibbia  o  le  origini  della  Società  Biblica  Britannica 
e  Forestiera.  Versione  dall'inglese.  Firenze-Roma,  Società  Biblica 
Britannica  e  Forestiera,  1885,  106  p.,  18  cm.  (BP)  (NR). 

2.  Gli  animali  della  Bibbia,  e  le  lezioni  che  ci  danno.  Discorsi  di  Ri- 
chard Newton  tradotti  da  G.  Luzzi.  Firenze,  Claudiana,  1891,  165  p., 
27  cm.  (NR). 

3.  //  Rinascimento  e  la  Riforma.  Lavoro  presentato  dal  dott.  Filippo 
Schaff  alla  II  Conferenza  internazionale  dell'Alleanza  evangelica  tra- 
dotto in  italiano  da  G.  Luzzi.  Firenze,  tip.  Bodoniana,  1891,  39  p.,  8° 
(NF). 


t 


—  82  — 


TRADUZIONI  E  COMMENTARI  DELLA  BIBBIA 
Bibbia  Completa 

1.  La  Bibbia  {l'Antico  e  il  Nuovo  Testamento)  tradotta  dai  testi  origi- 
nali e  annotata...  Firenze,  Sansoni,  Fides  et  Amor,  1921-1931,  12  vol., 
tavv.  f.  t.,  carte  geog.  col.,  24  cm.  (per  l'indice  vedi  nell'elenco  gene- 
rale cronologico  il  n.  251),  (FV). 

Nuovo  Testamento  Completo 

2.  Il  Nuovo  Testamento  annotato.  I  ed.  Roma,  (?),  1911,  (?). 

3.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di  note 
e  di  prefazioni.  II  ed.  interamente  rifusa  e  edizione  dedicata  «  Ai 
Prodi  baluardo  e  gloria  d'Italia  ».  Firenze,  Fides  et  Amor,  1914,  xxiii, 
663  p.,  1  carta  geog.,  16  cm.  (NR). 

4.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  corredato  di  note 
e  di  prefazioni.  Ili  ed.  riveduta  e  edizione  dedicata  «  Ai  nostri  sol- 
dati di  tera  e  di  mare  ».  Firenze,  Fides  et  Amor,  1917,  xxiii,  663  p., 
1  carta  geog.,  19  cm.  (NR). 

5.  //  Nuovo  Testamento  dal  testo  originale  annotato.  IV  ed.  Firenze, 
Fides  et  Amor,  1920,  xx,  663  p.,  1  carta  geog.,  20  cm.  (NR). 

Nuovo  Testamento  con  i  Salmi 

c.    //  Nuovo  Teseamento  e  i  Salmi.  Firenze,  (?),  1917,  (?). 

7.  //  Nuovo  Testamento  tradotto  dal  testo  originale  e  i  Salmi  tradotti 
dall'ebraico  con  introduzioni  e  note...  Firenze,  Fides  et  Amor,  1930, 
xlì,  1361  p.,  92  tav.  f.  t.,  2  carte  geog.,  24  cm.  (NR). 

Porzioni  del  Nuovo  Testamento 

8.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli.  Roma,  (?),  1909,  (?). 

9.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli  tradotti  dal  testo  originale  e  corre- 
dati di  note  e  prefazioni.  I  ed.  Firenze,  Fides  et  Amor,  1918,  xvi, 
308  p.,  1  carta  geog.,  19  cm.  (NR). 

10.  /  Vangeli  tradotti  dal  testo  originale  e  annotati;  e  l'edizione  dedi- 
cata «Ai  Prodi  baluardo  e  gloria  d'Italia».  Firenze,?  (?),  1919,  (?). 

11.  //  Vangelo  secondo  S.  Luca  tradotto  dal  testo  originale  e  annotato. 
Firenze,  (?),  1920,  (?). 

Porzioni  dell'Antico  Testamento 

12.  /  Salmi  tradotti  dall'ebraico  e  corredati  d'introduzioni  c  di  note. 
I  ed.  e  l'edizione  dedicata  «  Ai  nostri  soldati  di  terra  e  di  mare  ». 
Firenze,  Fides  et  Amor,  1917,  xxi,  228  p.,  19  cm.  (NR). 

13.  /  Salmi  tradotti  dall'ebraico  e  corredati  d'introduzioni  e  note.  II  ed. 
Firenze,  Fides  et  Amor,  1918,  xxi,  290  p.,  19  cm.  (NR). 

14.  Giobbe  tradotto  dall'ebraico  e  annotato.  Firenze,  Fides  et  Amor, 
1918,  164  p.,  16  cm.  (NR). 

Commentarii  esegetici  pratici  del  Nuovo  Testamento 

15.  Fatti  degli  Apostoli...  Firenze,  Claudiana,  1899,  271  p.,  27  cm.  (FV). 

16.  Lettera  di  San  Paolo  ai  Colossesi...  Torino,  Loescher,  1892,  299  p., 
23  cm.  (FV). 


—  83  — 


17.  Le  lettere  di  San  Paolo  agli  Efesini,  ai  Colossesi,  a  Filemone,  ai  Fi- 
lippesi...  Firenze,  Claudiana,  1908,  xvi,  190  p.,  27  cm.  (FV). 

LA  VERSIONE  «RIVEDUTA»  DELLA  BIBBIA 

Ritengo  opportuno  fare  una  precisazione  a  proposito  della  cosiddetta 
«  Riveduta  ».  Essa  fu  curata,  dal  1906  al  1922,  da  una  apposita  commissione 
di  cui  Luzzi  era  capo  revisore  ed  edita  nel  1924  dalla  Società  Biblica  Bri- 
tannica e  Forestiera.  La  Commissione  era  formata  da:  Enrico  Piggot,  pre- 
sidente, Giovanni  Luzzi,  capo  revisore,  Enrico  Bosio,  Alfredo  Tagliartela, 
Carlo  Bianciardi,  Walling  Clark,  D.  G.  Whittighill,  R.  O.  Walker,  segre- 
tario, G.  B.  Taylor,  Augusto  Meille.  Sul  frontespizio  della  seconda  edizione 
del  1938,  la  prima  non  ho  potuta  controllarla,  appare  come  autore  della 
revisione  il  solo  nome  del  Luzzi;  ma  ciò  è  dovuto  per  via  di  una  legge 
fascista  la  quale  esigeva  che  apparisse  il  nome  di  un  solo  autore  e  non 
duello  di  una  commissione.  Fu  quindi  scelto  Giovanni  Luzzi. 

La  Società  Biblica  Britannica  e  Forestiera,  che  ha  sede  a  Roma  in  via 
dell'Umiltà  33,  non  possiede  un  archivio,  per  cui  non  ho  potuto  condurre 
una  ricerca  più  approfondita  sulle  varie  edizioni  della  «  Riveduta  ». 

1.  La  Sacra  Bibbia  ossia  l'Antico  ed  il  Nuovo  Testamento  versione  rive- 
duta in  testo  originale...  Londra,  Società  Biblica  Britannica  e  Fore- 
stiera, 1924,  (?). 

2.  La  Sacra  Bibbia  ossia  l'Antico  e  il  Nuovo  Testamento  versione  rive- 
duta in  testo  originale...  Roma,  Società  Biblica  Brit.  e  For.,  1938, 
1595  p.,  4  carte  geog.,  17  cm.  (NR). 

3.  Nuovo  Testamento  e  Salmi.  Versione  riveduta  in  testo  originale. 
Roma,  Soc.  Biblica  Brit.  e  For.,  1960,  355,  135  p.,  12  cm.  (NR). 

SCRITTI  NON  CONTROLLATI  DIRETTAMENTE 
E    CON    DATI    BIBLIOGRAFICI  INCOMPLETI 

1.  The  Pre-eminence  of  Christ  according  to  Paul  in  the  Epistle  to  the 
Colossians.  Edinburgh,  (?),  1888,  (?). 

2.  Per  il  riposo  domenicale.  Firenze,  (?),  1896,  (?). 

3.  La  pace  mondiale  è  dessa  un'utopia?  Firenze,  (?),  1898,  (?). 

4.  Un'epistola  inedita  di  Gabriele  Rossetti  a  Luigi  Bonaparte.  In:  Bull. 
It.,  4,  n.  3,  1904,  Bordeaux,  (?). 

5.  Se  sia  o  no  possibile  riconciliare  la  Scienza  con  la  Fede.  Roma,  Fe- 
derazione italiana  degli  studenti  per  la  cultura  religiosa,  1906,  40  p., 
18  cm  .(?). 

6.  //  Simbolo  degli  Apostoli,  le  sue  origini,  la  sua  evoluzione,  la  sua 
fortuna.  Roma,  (?),  1906  (?). 

7.  Alessandro  Gavazzi.  In:  FeV.,  1,  1909  (?). 

8.  //  Modernismo.  Firenze,  (?),  1909  (?). 

9.  /  Vangeli  e  gli  Atti  degli  Apostoli.  Roma,  (?),  1909  (?). 

10.  Modernism.  Edinburgh,  (?)  1910  (?). 

11.  The  Modernists  and  present  day  thought  in  the  Roman  Catholic 
Church.  Edinburgh,  (?),  1910  (?). 


—  84  — 


12.  //  caos  religioso  attuale  e  la  via  d'uscirne.  1911,  (?). 

13.  //  Nuovo  Testamento  annotato.  I  ed.  Roma,  (?),  1911,  (?). 

14.  //  primo  capitolo  di  storia  del  cristianesimo  e  i  suoi  moniti  in  rela- 
zione specialmente  col  modernismo.  Firenze,  (?),  1911  (?). 

15.  The  Waldensian  Church,  her  work,  her  difficulties,  and  her  Hopes. 
New  York,  Dodd  Mean  and  C,  1914  (?). 

16.  L'avvenire  secondo  l'insegnamento  di  Gesù  (Fra  Bernardo  da  Quin- 
tavalle).  Roma,  (?),  1917  (?). 

17.  //  Nuovo  Testamento  e  i  Salmi.  Firenze,  (?),  1917  (?). 

18.  Intermezzo  sacramentale  (Fra  Masseo  da  Pratoverde).  Roma, 
1919,  (?). 

19.  /  Vangeli  tradotti  dal  testo  originale  e  annotati  e  l'edizione  dedi- 
cata «Ai  Prodi  baluardo  e  gloria  d'Italia».  Firenze,  (?),  1919  (?). 

20.  Primo  agosto  1920.  Commemorazione  della  festa  nazionale  svizzera. 
Poschiavo,  (?),  1920  (?). 

21.  Il  Vangelo  secondo  S.  Luca  tradotto  dal  testo  originale  e  annotato. 
Firenze,  (?),  1920  (?). 

22.  La  Sacra  Bibbia  ossia  l'Antico  ed  il  Nuovo  Testamento  versione  ri- 
veduta in  testo  originale...  Londra,  Società  Biblica  Brit.  e  For., 
1924  (?). 

23.  Conferenza  Magistrale  del  Canton  Grigione.  Discorso  inaugurale. 
Tirano,  (?),  1925  (?). 

24.  Comandi  Giuseppe:  «  L'Asilo  »  con  prefazione  di  Giovanni  Luzzi- 
xx,  216  p.,  ill.  (?). 

25.  Drumoìid:  «  La  sopravvivenza  dei  più  adatti  »  con  prefazione  di  Gio- 
vanni Luzzi.  (?). 

OPERE    SU  LUZZI 

1.  G.  B.,  Associazione  fra  la  gioventìi  cristiana  di  Firenze.  In:  It.  Ev., 
14,  1894,  p.  173  (FV). 

2.  La  versione  biblica  del  Diodati...  In:  It.  Ev.,  19,  1899,  p.  361  (FV). 

3.  GIANA  VELLI  Giovanni,  Per  la  libertà  di  coscienza  a  Borgo  San  Se- 
polcro. (Lettera  a  Luzzi).  In:  It.  Ev.,  20,  1900,  p.  219  (FV). 

4.  Landels  W.  Kemme,  Chiesa  Battista  ramo  italo-inglese,  Lettera  al 
prof.  Giovanni  Luzzi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  p.  461  (FV). 

5.  Whittinghill  Dexter  G.,  Chiesa  Battista  ramo  italo-americano,  Let- 
tera al  prof.  Giovanni  Luzzi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  p.  462.  (FV). 

6.  Walker  Roberto,  Chiesa  Battista  ramo  italo-inglese.  Lettera  al  prof. 
Giovanni  Luzzi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  p.  461  (FV). 

7.  Bi  rgess  William,  Chiesa  Metodista  Wesleyana,  Lettera  al  Prof.  Gio- 
vanni Luzzi-  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  457458  (FV). 

8.  Wall  J.  Campbell,  Chiesa  Battista  ramo  italo-inglese,  Lettera  al  Prof. 
Giovanni  Luzzi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  p.  460.  (FV). 

9.  SHAW,  Nath.  H.,  Chiesa  Battista  ramo  italio-inglese,  Lettera  al  Prof. 
Giovanni  Luzzi.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  7,  1905,  pp.  458459  (FV). 

10.    (Rostagno  Giovanni),   Un   nuovo   commentario  sulle   epistole  agli 


—  85  — 


Efesini,  ai  Colosscsi,  a  Filemone,  ai  Filippesi;  dott.  Giovanni  Luzzi. 
In:  Riv.  Crist.,  ns.  10,  1908,  pp.  417-420  (FV). 

11.  (Lala  Luigi),  Le  conferenze  del  prof.  Luzzi  a  Napoli  In:  FeV.,  1,  1909, 
pp.  199-200  (FV). 

12.  (Lala  Luigi),  Le  conferenze  del  prof.  Luzzi  a  Roma.  In:  FeV.,  2,  1910, 
pp.  115-118  (FV) 

13.  In  margine.  In:  FeV..  2,  1910,  pp.  161-162  (FV). 

14.  Tron  E.,  Le  conferenze  Luzzi  a  Napoli.  In:  Luce,  4,  n.  23,  1911,  p.  6 
(FV). 

15.  Meille  G.  E.,  Dalle  riviste  e  dai  giornali.  Una  «  confessione  di  fede  » 
riassuntiva  e  moderna.  In:  Riv.  Crist.,  ns.  13,  1911,  pp.  256-257  (FV). 

16.  Rassegna  della  Stampa.  Gli  studenti  d'Italia.  In:  FeV.,  3,  1911, 
p.  172  (FV). 

17.  Janni  Ugo,  //  Padre  Giacinto  Loyson.  In:  FeV.,  4,  1912,  pp.  28-32  (FV). 

18.  Una  conversazione  col  prof.  Luzzi-  In:  Luce,  6,  n.  10,  1913,  pp.  1-2  (FV). 

19.  Alla  «  Pro  cultura  »  di  Firenze.  In:  FeV.,  5,  1913,  pp.  286-287  (FV). 

20.  Paladini  Carlo,  Gli  italiani  negli  Stati  Uniti.  Una  conversazione  col 
prof.  Luzzi.  I  suoi  colloqui  con  i  due  presidenti  Taft  e  Wilson.  Il  pre- 
sidente Wilson  in  Italia.  In:   FeV.,  s.  2,  5,  1913,  pp.  164-167  (FV). 

21.  Longo  Teodoro,  Il  Nuovo  Testamento  della  «Fides  et  Amor».  In: 
FeV.,  s.  4,  n.  9,  1917,  pp.  12-14  (FV). 

22.  Notizie  di  Soci  della  Federazione  e  di  Amici  di  «  Fede  e  Vita  ».  In: 
FeV.  s.  4,  n.  8,  1917,  pp.  28-29.  (FV). 

23.  R.  e  P.  Cronaca  biblica.  I  Salmi.  Libro  di  Giobbe.  In:  Bilyc,  V.  13, 
1919,  pp.  157-160  (FV). 

24.  Bollettino  Bibliografico.  G.  Luzzi,  «  Parole  che  non  passano  per  l'ora 
che  passa»...  In.  Bilyc,  v.  18,  1921,  pp.  284  (FV). 

25.  Levi  della  vida  G.,  Rassegne.  Una  nuova  traduzione  italiana  della 
Bibbia.  In:  Bilyc,  v.  19,  1922,  pp.  283-284.  (FV). 

26.  Chiappelli  Alessandro,  Parole  che  non  passano  per  l'ora  che  passa. 
In:  Progresso  Religioso,  2,  1922,  pp.  45-46  (UG). 

27.  Giovanni  Luzzi:  Ricordi  e  propositi.  In:  Progresso  Religioso,  3,  1923, 
p.  97  (UG). 

28.  Longo  Teodoro,  Rassegne.  Giovanni  Luzzi,  «  La  Bibbia  »,  voi.  VII... 
In:  Bilyc,  v.  27,  1926,  pp.  133-134  (FV). 

29.  Longo  Teodoro,  Rassegne.  La  Bibbia  in  Itala.  In:  Bilyc,  v.  31,  1928, 
pp.  210-211  (FV). 

30.  Conferenze  sulla  Bibbia  tenute  dal  Prof.  Luzzi  all'ACDG  di  Firenze. 
In:  FeV.,  ns.  7,  1932,  pp.  129-141  (FV). 

31.  Heller  Federico,  Recensioni.  In:  FeV.,  ns.  9,  1933,  pp.  118-119  (FV). 

32.  Janni  Ugo,  Note  e  commenti.  In:  FeV.,  ns.  9,  1933,  pp.  541-547  (FV). 
.33.    Taglialatela  Eduardo,  La  biblioteca:  «  All'ombra  delle  sue  ali  »  di 

Giovanni  Luzzi.  In:  Risv.,  8,  n.  11,  1933,  pp.  25-28  (LG). 

34.  A.  F.,  Tra  libri  e  riviste.  Giovanni  Luzzi,  «  All'ombra  delle  sue  ali  ». 
In:  Test.,  50,  1933,  p.  233  (LG). 

35.  Janni  Ugo,  Libri.  «  Dall'alba  al  tramonto  »  appunti  autobiografici 
illustrati  di  Giovanni  Luzzi.  In:  FeV.,  13,  1935,  p.  75  (FV). 


—  86  — 

36.  Gonnet  Giovanni,  Giovanni  Luzzi:  La  Bibbia  in  Italia...  In:  Boll.  SY., 
n.  80,  1943,  pp.  55-58  (FV). 

37.  Fuhrmann  A.,  Una  lettera  del  Pastore  A.  Fuhrmann.  In:  Eco  delle 
Valli  Valdesi,  78,  n.  7,  1948,  p.  4  (FV). 

38.  Il  Dottor  Giovanni  Luzzi.  In:  «  L'Eco  delle  Valli  Valdesi  »,  78,  n.  7, 
1948,  p.  4  (FV). 

39.  Fides  et  Amor.  Lazzi.  In:  Luce,  41,  n.  4,  1948,  p.  5  (FV). 

40.  Vinay  Valdo,  La  Facoltà  Valadese  di  Teologia  (1855-1955).  (Giovan- 
ni Luzzi  pp.  109-116).  Torre  Pellice,  Claudiana,  1955,  189  p.,  11  fot. 
(FV). 

41.  Soggi.x  J.  A.,  Problemi  di  una  traduzione  biblica  in  italiano.  Con 
speciale  riferimento  alle  versioni  protestanti.  La  Riveduta.  In:  Pro- 
testantesimo, 22,  n.  1,  1967,  pp.  1-23  (FV). 


Rassegna  bibliografica 


Tadeusz  Manteuffel,  Naissance  d'ime  hérésie:  adeptes  de  la  pauvreté  vo- 
lantaire  au  Moyen  Age.  Paris  -  La  Haye,  1970,  8°,  pp.  115. 

Si  tratta  della  traduzione  di  un  lavoro  apparso  nel  1963  in  lingua  po- 
lacca: come  tale  esso  appare  in  parte  superato  dalle  recenti  ricerche  do- 
cumentate ad  esempio  dai  ben  noti  Cahiers  de  F  an  j  eaux  o  dai  lavori  di 
Victor  Selge  ed  altri.  L'A.  conduce  comunque  un'indagine  assai  ben  docu- 
mentata sul  problema  della  povertà  volontaria,  del  suo  scontro  con  la 
chiesa  costituita,  delle  interferenze  con  le  attese  millenaristiche  e  delle 
sue  difficoltà  di  attuazione,  giungendo  fin  verso  la  metà  del  300:  a  tale 
epoca  il  pauperismo  aveva  lasciato  il  posto  ad  altre  sensibilità  religiose. 

Non  molto  grande  lo  spazio  lasciato  dall'A.  all'opera  di  Valdo  (che 
viene  chiamato  Pierre  Valdo). 

—  Paix  de  Dieu  et  guerre  sainte  en  Languedoc  au  XIII  siècle  (Cahiers 
de  Fanjeaux,  4)  Toulouse,  1969,  16°,  pp.  366. 

Come  i  precedenti  volumi  originati  dagli  incontri  di  Fanjeaux,  anche 
questo  è  una  silloge  importante  di  lavori,  cui  hanno  contribuito,  tra  gli 
altri,  Dossat,  Delaruelle,  Vicaire,  Nelli,  noti  studiosi  del  mondo  religioso 
medioevale.  Il  problema  affrontato  in  questo  volume  è  soprattutto  quello 
della  conciliazione  tra  crociata  e  giustizia,  tra  chiesa  e  violenza:  alcuni 
contributi  delineano  bene  il  processo  dell'idea  di  crociata  contro  gli  infe- 
deli e  crociata  contro  gli  eretici,  e  la  codificazione  giuridica  che  ne  seguì. 

Altri  contributi  si  riferiscono  alla  figura  di  Simone  di  Manfort  e  alla 
letteratura  che  circondò  a  suo  tempo  la  crociata  contro  gli  Albigesi. 

Dickens  A.  G.,  La  Réforme  et  la  Société  du  XVI  Siècle.  Traduit  de  l'An- 
glais par  J.  Hall  et  Y.  Lagrange.  Paris,  Flammariou,  1969,  16°,  p.  216, 
con  136  ill. 

Nel  quadro,  ormai  vasto,  della  divulgazione  storica  della  Riforma  e 
dei  suoi  personaggi,  si  presenta  ora  questo  elegante  volume.  A  dire  il 
vero,  il  titolo  è  un  po'  pretenzioso  o  esagerato,  poiché  in  ultima  analisi 
si  tratta  di  un  vasto  quadro  della  Riforma  in  Europa,  nel  quale  però  le 
implicazioni  riguardanti  la  «  società  »  sono  molto  superficiali  e  non  dico- 
no nulla  di  nuovo. 


—  88  — 


Pregio  non  indifferente  del  volume,  la  ricca  serie  di  illustrazioni,  in 
bianco  e  nero  e  a  colori,  alcune  delle  quali  ignote,  e  veramente  interes- 
santi per  la  iconografia  legata  alla  storia  delle  Chiese  del  XVI  e  XVII  secolo. 

Carlo  Ginzburg,  /  costituti  di  don  Pietro  Manelfi.  Biblioteca  del  Corpus  Re- 
formatorum,  Firenze,  Sansoni  -  Chicago,  The  Newberry  Library,  1970, 
8»,  pp.  101. 

Don  Pietro  Manelfi  era  un  prete  marchigiano,  il  quale  verso  il  1540 
era  diventato  luterano  e  in  seguito  anabattista:  ma,  nel  1551,  colto  da  ri- 
morsi, si  era  presentato  all'Inquisitore  di  Bologna  Fra  Leonardo,  per  ri- 
velare i  suoi  peccati.  Il  colpevole  fu  inviato  a  Roma  al  S.  Uffizio,  e  quivi 
fece  un'ampia  deposizione  di  nomi  e  di  notizie  sulla  diffusione  del  lutera- 
nesimo in  molte  città  d'Italia,  che  egli  aveva  visitato  come  «  ministro  del- 
la parola  ».  Tali  confessioni  sono  appunto  i  «  costituti  »  che  già  Emilio 
Comba  pubblicò  non  completamente  sulla  Rivista  Cristiana  del  1885,  ser- 
vendosi del  materiale  dell'Archivio  di  Stato  veneziano. 

L'incompletezza  della  pubblicazione  del  Comba  giustifica  la  presen- 
tazione attuale  dei  documenti:  si  tratta  dell'elenco  consegnato  dal  Ma- 
nelfi all'Inquisitore  bolognese,  del  primo,  secondo  e  terzo  costituto  ro- 
mano, integrato  quest'ultimo  da  altra  copia,  e  di  una  comunicazione  della 
Curia  alle  autorità  veneziane  sulla  diffusione  dell'anabattismo. 

Montanelli-Gervasio,  L'Italia  del  seicento  {1600-1700),  Rizzoli,  Milano, 
1969,  p.  511. 

Con  la  consueta  impostazione  divulgativa  e  giornalistica  che  ha  ca- 
ratterizzato i  volumi  precedenti  della  collezione  e  che  ha  incontrato  con 
un  vasto  pubblico,  anche  questa  presentazione  del  secolo  più  controverso 
della  storia  italiana  si  legge  con  molto  interesse.  Gli  autori  insistono  nella 
visione  già  presentata  nel  volume  sulla  Controriforma  sostenendo  la  tesi 
della  decadenza  italiana  dovuta  in  sostanza  alla  mancata  riforma  reli- 
giosa e  all'azione  vastamente  repressiva  della  controriforma. 

Quello  che  ci  interessa  qui  segnalare  è  il  fatto  che  per  la  prima  volta 
in  un  volume  a  larga  diffusione,  venga  presentata  con  una  certa  ampiez- 
za (pp.  436-43)  la  storia  dei  Valdesi,  e  con  giudizi  decisamente  negativi 
per  la  lunga  opera  di  repressione  cui  essi  andarono  soggetti  nel  '500  e  nel 
'600.  Anche  se  dei  Valdesi  non  sono  evidenziati  alcuni  caratteri  impor- 
tanti (ribelli  per  motivi  religiosi,  autonomie  delle  loro  istituzioni,  aper- 
tura verso  l'Europa  ecc.),  e  se  essi  sono  presentati  in  ultima  analisi  come 
vittime  di  una  nefasta  intolleranza  religiosa,  è  già  tanto,  ripetiamo,  che 
appaiano  nel  quadro  della  storia  italiana,  non  come  curiosità  particolare, 
ma  come  gente  per  cui  la  prerogativa  della  diversità  confessionale  è  stata 
causa  precipua  dell'impossibilità  di  essere  cittadini  come  gli  altri. 

H. 

Henri  Noguères,  La  notte  di  S.  Bartolomeo,  Milano,  Sugar,  1970,  16°,  pp.  239. 

La  pubblicazione  fa  parte  della  collana  «  Enigmi  della  storia  »,  e  come 
tale  è  una  volgarizzazione  del  noto  fattaccio  del  1572.  Noteremo  perai- 


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tro  che  l'autore  non  ha  eccessivamente  «  romanzato  »  il  suo  racconto, 
pur  sfruttando  acriticamente  episodi  o  documenti  non  accettati  dalla 
storiografia. 

Pascal  Arturo  t  -  /  Valdesi  nei  Grigioni  ed  i  loro  tentativi  di  rimpatrio 
attraverso  lo  Stato  di  Milano  e  la  terra  Biellese  (1689-1690).  In:  «  Bol- 
lettino Storico-Bibliografico  Subalpino  ».  LXII  -  1969,  pp.  407-482. 

Continua  l'indagine  sui  3-400  «  Lusernesi  »  raccolti  nel  territorio  dei 
Grigioni  durante  il  tragico  esilio  del  1687-1690  (v.  recensione  della  prima 
parte  in  Boll.  n.  121  [Giugno  1967]  p.  100).  È  interessante  seguire,  attra- 
verso a  questa  minuziosa  indagine  nella  voluminosa  corrispondenza  del 
Duca  di  Savoia,  tutti  gli  spostamenti,  le  speranze,  le  delusioni,  i  con- 
tatti di  quel  piccolo  gruppo  di  Religionari  con  gli  altri  loro  fratelli, 
con  gli  Svizzeri,  i  Tedeschi,  gli  Inglesi  e  gli  Olandesi  che  si  inte- 
ressavano alla  loro  sorte.  Il  territorio  dei  Grigioni  in  quel  periodo 
non  apparteneva  né  al  gruppo  dei  Cantoni  cattolici,  né  a  quello  dei  Can- 
toni protestanti,  ma  gravitava  piuttosto  verso  lo  Stato  di  Milano  legato 
alla  Spagna.  Il  duca  viene  costantemente  informato  dai  suoi  emissari, 
Conte  di  Govone,  Cav.  di  Lucey  e  marchese  di  Coudré,  di  tutti  i  movi- 
menti dei  religionari  e  specialmente  dei  contatti  dei  loro  capi  con  gli  in- 
viati degli  Stati  Protestanti;  fra  questi  si  fa  specialmente  notare,  per  la 
sua  attività  a  favore  di  quei  disgraziati,  l'inviato  inglese  Mr.  Coxe  il  quale, 
con  la  scusa  di  reclutare  truppe  da  inviare  in  Inghilterra  per  aiutare  il 
suo  nuovo  Sovrano  nella  lotta  contro  gli  Irlandesi,  raccoglie  e  stipendia 
volontari  ugonotti,  svizzeri  e  tedeschi  nei  dintorni  di  Zurigo;  ina  i  Luser- 
nesi dei  Grigioni  vengono  invitati  a  tenersi  pronti  nella  eventualità  che 
queste  truppe  possano  venire  spedite  tutte  in  aiuto  dei  valorosi  difensori 
della  Balzigiia  che  attendono  con  ansia  l'avvicinarsi  della  primavera  e 
delle  decisioni  dei  vari  colloqui  tenuti  dalle  potenze  protestanti  a  Lindau, 
Arau  ecc.  per  definire  il  loro  intervento  contro  la  prepotenza  francese. 
Il  numero  dei  Valdesi  dei  Grigioni  non  era  certo  molto  superiore  ai  350 
uomini  atti  alle  armi,  ma  aggiunti  agli  altri  validi,  ancora  sparsi  nei  can- 
toni protestanti,  ed  aggiungendo  ad  essi  le  truppe  raccolte  dal  Coxe,  si  po- 
teva ritenere  che  un  piccolo  esercito  di  circa  10-12.000  uomini  avrebbe 
potuto  raggiungere  le  Valli  attraversando  i  Grigioni  e  le  terre  del  Milanese 
e  del  Vercellese.  Infatti,  nella  concitata  corrispondenza  delle  varie  spie 
agli  inviati  del  Duca,  troviamo  le  cifre  più  disparate  che  testimoniano 
della  grave  preoccupazione  che  tali  notizie  procuravano  al  duca.  Inoltre, 
specialmente  nei  primi  mesi  di  quel  1690,  una  notizia  sensazionale  aveva 
portato  lo  sgomento  fra  tutti  quegli  osservatori  ed  al  Duca  stesso,  e  cioè 
la  allarmante  comparsa  in  Svizzera  del  Ministro  Arnaud;  alcuni  assicu- 
ravano la  sua  presenza  a  Ginevra  dai  Turrettini;  altri  lo  avevano  visto  nel 
Paese  di  Vaud  dove  avrebbe  soggiornato  presso  il  Sig.  di  Vueglieron;  altri 
ancora  lo  rivedevano  nei  Grigioni  ove  effettivamente  egli  risiedeva  con  la 
famiglia,  prima  del  Glorioso  Rimpatrio.  Tutte  queste  voci,  allarmistiche 
più  che  reali,  tenevano  gli  informatori  del  Duca  in  uno  stato  di  estrema 
eccitazione;  il  famoso  spione,  F.  Rochat,  assoldato  dal  Govone  e  dal  de 


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Lucey,  percorreva  instancabilmente  il  territorio  elvetico  trasmettendo 
tutte  le  notizie  raccolte  a  danno  dei  Valdesi.  Il  Duca  faceva  quindi  nuova- 
mente spostare  le  sue  truppe  nei  vari  punti  strategici  per  prevenire  un 
secondo  rimpatrio  e  quantunque  la  via  di  Milano  e  del  vercellese  sembras- 
se quella  più  favorevole  ai  religionari,  non  mancavano  segnalazioni  di  as- 
sembramenti nel  Faucigny  e  nel  basso  Vallese.  É  interessante  ancora 
sentire,  attraverso  questa  corrispondenza  e  questi  eventi,  la  cauta  e  pro- 
gressiva trasformazione  della  politica  del  Duca.  «  ...ormai  teneva  il  piede 
in  due  staffe.  Mentre  da  una  parte  mostrava  con  i  suoi  ripetuti  allarmi 
la  sua  odiosa  ostilità  contro  i  lusernesi,  che  intrigavano  per  ritornare  in 
patria,  dall'altra,  seguitando  la  sua  politica  di  segreto  accostamento  alle 
potenze  protestanti,  cercava  di  procurarsi  il  favore  degli  Stati  Generali  di 
Olanda...  adducendo  ora  sentimenti  di  mitezza  e  quasi  di  benevolenza 
verso  di  essi  ».  I  confederati  della  Lega  di  Augusta  (9  Luglio  1686)  avevano 
più  volte  saggiato  l'animo  del  Duca  prima  per  mezzo  dell'Abbate  Grima- 
ni  ed  infine,  ancora  nel  1689  per  mezzo  del  Principe  Eugenio  di  Savoia,  ap- 
positamente mandato  a  Torino  dall'Imperatore.  Ma  il  Duca  aveva  pre- 
ferito aspettare  che  la  situazione  politica  si  chiarisse  e  gli  desse  modo 
di  vedere  nettamente  quali  ventaggi  gli  offrissero  le  due  parti.  Il  5  mag- 
gio 1690  egli  ancora  scriveva  ai  suoi  ministri  ed  ufficiali  esortandoli  a  ve- 
gliare sempre  più  attentamente  per  prevenire  ed  impedire  qualche  nuovo 
tentativo  di  rimpatrio  dei  Lusernesi;  però  nello  stesso  giorno  comunicava 
confidenzialmente  al  Govone  di  adoperarsi  per  preparare  e  facilitare  al 
massimo  il  ritorno  alle  Valli  non  solo  dei  Valdesi  confinati  nei  Grigioni, 
ma  di  tutti  quelli  che  ancora  restavano  esuli  e  raminghi  nei  Cantoni  Pro- 
testanti. 

Evidentemente:  «  L'improvviso  capovolgimento  della  politica  Sabau- 
da rispetto  al  problema  Valdese  non  era  ispirato  da  un  improvviso  amore 
per  i  sudditi  prima  esecrati,  né  da  una  improvvisa  pietà  per  le  loro  mi- 
sere condizioni  sulla  terra  d'esilio,  né  da  un  improvviso  sentimento  di 
tolleranza  religiosa,  ma  imposta  da  impellenti  motivi  ed  interessi  poli- 
tici ».  Infatti  la  situazione  con  la  Francia  diveniva  intollerabile.  Il  Gene- 
rale Catinat  dopo  lo  smacco  del  2  Maggio  alla  Balsiglia,  era  tornato  a 
Pinerolo  e  pretendeva  avere  il  Piemonte  al  suo  servizio  per  una  libera  via 
verso  Milano  ove  intendeva  scontrare  gli  Spagnuoli.  Il  Duca  sentiva  la  gra- 
vità del  pericolo  che  minacciava.  Non  c'era  altra  salvezza  che  guadagna- 
re tempo,  fingendo  verso  la  Francia,  ed  accelerando  le  alleanze  con  la  Spa- 
gna e  l'Austria.  In  questa  tragica  ora,  la  questione  Valdese  assumeva  una 
importanza  di  primo  piano  e  permetteva  di  ricuperare  immediatamente 
una  massa  non  indifferente  di  combattenti  robusti  sguerciti  e  pratici  della 
guerra  in  montagna;  ed  i  primi  utilizzabili  potevano  proprio  essere  quei 
testardi  ribelli  che  ancora  difendevano  la  Balsiglia!  Inoltre  un  tale  atto 
di  clemenza  lo  avrebbe  messo  subito  in  buona  luce  presso  i  governi  olan- 
dese, inglese  e  imperiale,  di  cui  egli  aveva  ora  impellente  bisogno. 

Colloqui  più  o  meno  segreti  fra  i  deputati  dei  Cantoni  di  Berna  e  di 
Zurigo,  l'inviato  Olandese  Fabritius,  il  Ministro  Inglese  Coxe  ed  il  Barone 
Della  Torre  per  gli  Spagnuoli,  permettevano  al  Govone  di  imbastire  que- 


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sto  trattato  di  alleanza.  Il  4  di  Giugno  tutti  questi  trattati  venivano  con- 
fermati e  firmati  ed  il  Duca  entrava  praticamente  in  guerra  contro  la 
Francia.  Di  notevole  interesse  la  bozza  del  trattato  con  le  potenze  prote- 
stanti per  il  «  più  pronto  e  più  facilmente  riuscibile  »  rientro  in  Piemonte 
di  quei  religionari:  «  Gente  tutta  robusta  e  feroce  ».  I  valdesi,  frammisti 
ad  ugonotti,  svizzeri  ed  anche  tedeschi  stavano  intanto  continuamente  at- 
traversando le  Alpi  da  Coirà  verso  il  milanese  e  si  radunavano  a  Como. 
Qui  però  dovettero  trattenersi  a  lungo  per  lo  strano  comportamento 
del  Conte  Fuensalida,  Governatore  di  Spagna  che  tergiversava  nel  conce- 
dere il  permesso  alle  truppe  di  proseguire  verso  il  Vercellese.  Nascevano 
anche  delle  difficoltà  sul  comando  delle  truppe,  poiché  i  Valdesi  chiede- 
vano ufficiali  Valdesi,  mentre  gli  Ugonotti,  destinati  a  proseguire  per  oc- 
cupare il  Delfinato  volevano  avere  il  comando  generale.  Fu  quindi  soltan- 
to nella  prima  decade  di  Luglio  che:  «  le  temute  schiere  di  lusernesi,  che 
per  tanti  mesi  avevano  destato  inquietudini,  allarmi  ed  esecrazioni  nel 
Piemonte  e  nella  Savoia,  ora,  per  le  mutate  condizioni  politiche  e  per 
le  necessità  di  guerra,  venivano  invocate  e  festosamente  accolte...  e  si 
disponevano  ad  offrire  entusiasticamente  e  senza  risparmio  il  loro  brac- 
cio ed  il  loro  sangue  per  la  salvezza  e  la  vittoria  del  loro  Principe  e 
Sovrano  ».  E.  P. 


Lecler-Valkhoff,  Les  premiers  défenseurs  de  la  liberté  religieuse,  Paris, 
1970,  16",  2  voli.  pp.  199  e  195. 

Si  tratta  di  una  scelta  di  testi  che  vanno  dal  1561  al  1642  e  che  meri- 
terebbero una  prosecuzione  di  almeno  un  altro  mezzo  secolo.  I  testi  sono 
preceduti  ed  accompagnati  da  introduzioni,  spiegazioni  e  commenti,  che 
li  inquadrano  egregiamente  nel  tempo  e  nelle  motivazioni.  Ovviamente  la 
scelta  soggiace  a  criteri  personali,  ma  ci  pare  abbastanza  documentaria, 
anche  se  lo  spazio  lasciato  ai  laici  è  volutamente  modesto:  gli  autori  han- 
no voluto  sottolineare  che  proprio  in  seno  alle  chiese,  protestanti  e  cat- 
tolici hanno  avuto  sensibilità  analoghe  riguardo  al  grosso  problema 
delle  libertà  di  coscienza. 

Gavinelli  GIAN  Michele,  Due  editti  dell'Inquisizione  Novarese,  in  «  Boll, 
storico  p.  la  provincia  di  Novara  »  LX,  n.  2,  luglio-die.  1969,  pp.  112-118. 

Non  si  conosce  molto  dell'epoca  classica  dell'Inquisizione  a  Novara, 
perché  l'archivio  è  andato  disperso  dopo  la  soppressione.  I  due  editti  ritro- 
vati a  Bellinzago  sono  del  1752  e  del  1785:  il  primo  stabilisce  pene  per 
eretici,  per  libri  eretici,  per  i  loro  fautori,  per  chi  «  espressamente  o  ta- 
citamente abbino  invocato  o  invochino  il  Demonio,  gli  abbino  prestato  o 
gli  prestino  onore  »,  ecc.  Il  secondo,  di  altro  inquisitore  generale,  impone 
di  denunciare  gli  apostati,  i  lettori  e  detentori  di  libri  eretici,  e  stabilisce 
altre  norme  contro  i  trasgressori  dei  canoni  e  dei  precetti,  pena  la  sco- 
munica. 


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Ruggiero  Michele,  Briganti  del  Piemonte  Napoleonico,  Torino,  Le  Bouqui- 
niste, 1968,  8°,  p.  219. 

Interessante  e  documentata  presentazione  di  uno  degli  aspetti  meno 
noti  della  storia  piemontese,  condotta  con  rigore  scientifico  e  al  tempo 
stesso  presentata  con  intento  divulgativo.  Nel  ventennio  di  cui  si  occupa 
l'A.  (1795-1815)  si  affacciano  alla  ribalta  figure  tuttora  leggendarie,  come 
quelle  di  Mayno  della  Spinetta,  o  i  robusti  gruppi  di  ribelli  diventati  bri- 
ganti o  banditi. 

Particolare  interesse  ha  il  capitolo  dedicato  ai  Barbetti  (pp.  19-44), 
nucleo  di  illegali  che  operarono  nei  dintorni  del  Colle  di  Tenda  tra  il 
1793  e  il  1801,  di  cui  già  ebbe  ad  accuparsi  il  Marauda  nel  suo  Tableau  du 
Piémont...  avec  une  notice  sur  les  Barbets.  L'identità  del  soprannome  di 
questi  briganti  con  quello  affibbiato  in  ogni  tempo  ai  Valdesi,  non  do- 
vette essere  casuale:  il  suo  significato  dispregiativo  e  misterioso  poteva 
adatttarsi  anche  a  quanti  avevano  scelto  di  vivere  fuori  della  società.  Pur- 
troppo però  non  risultano  dati  o  elementi  chiarificatori. 

Tra  gli  ultimi  briganti  segnalati  e  catturati  in  Piemonte,  l'A.  ricorda 
i  fratelli  Mondon,  fermati  nel  1809  a  Chieri,  «  e  che  già  avevano  fatto 
parte  d'una  congiura  realista  ».  Il  cognome  li  indicherebbe  come  Valdesi, 
ma  nulla  di  preciso  ci  è  dato  di  sapere:  la  loro  appartenenza  ad  una  linea 
politica  antinapoleonica  sarebbe  un  elemento  interessante  e  nuovo  nella 
storia  del  Valdismo  di  quegli  anni. 

H. 

Fornasero  Guglielmo,  Torre  Pellice  -  Mille  anni  di  guerresche  vicende  in 
«  Polizia  Moderna  »  XXI,  10,  ottobre  1969,  pp.  4243. 

Rapido,  ma  efììcare  sguardo  alle  vicende  plenisecolari  di  Torre  Pel- 
lice, con  particolare  riferimento  alle  vicende  militari.  Il  tutto  tratto  dal 
■volume  di  Armand  Hugon  dedicalo  alla  cittadina. 

Virgil  E.  Robinson,  Brave  men  to  the  Battle  (The  Story  of  the  Waldenses)- 
Pacific  Press  -  California,  1967. 

L'interessante  pubblicazione  divulgativa,  illustrata  da  immaginosi  dise- 
gni di  James  Converse,  vede  l'origine  Valdese  preannunciata  da  Giovanni 
nell'Apocalisse;  dopo  un  fugace  accenno  a  Pietro  Valdo  predicante  la  Bib- 
bia nelle  Alpi  entra  nel  vivo  della  storia  colla  rievocazione  delle  persecu- 
zioni del  Borelli,  La  Palu  e  Cataneo  narrandone  brevemente  gli  episodi  più 
salienti  in  Val  Luise,  Pragelato  ed  Angrogna.  Vediamo,  in  una  vivace  e 
brillante  successione,  ricordati  nomi  di  eroi  e  di  persecutori  per  lo  più 
noti,  anche  se  spesso  deformati,  ma  qualche  volta  oscuri  o  dimenticati, 
tanto  da  desiderare  una  rubrica  bibliografica  per  conoscere  a  quali  fonti 
l'autore  si  sia  ispirato;  il  Nero  di  Mondovì,  Olivetano,  Bersour,  Catalan 
Girard,  il  Pastore  Martin  Conon,  il  ragazzino  che  col  suo  tamburo  fa 
scappare  il  Conte  della  Trinità  con  le  sue  truppe,  passano  vivacemente 
sotto  gli  occhi  del  lettore  ad  illustrare  fasti  e  nefasti  della  nostra  storia. 


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Troviamo  il  martire  Giovanni  Pascale  e  la  fidanzata  Camilla  Guarina;  e 
poi  la  peste  portata  nel  1629  da  un'armata  francese  comandata  dal  Ma- 
resciallo Schomberg  che  occupa  le  Valli;  morte  di  tutti  i  membri  della 
famiglia  di  Pierre  Gilles  che  rimane  unico  Pastore  dei  Valdesi;  origine  del- 
la lingua  francese.  E  via  via  assistiamo  al  rapimento  di  una  bimba  che  di- 
viene Suora  per  istigazione  della  "Propaganda  fide";  le  persecuzioni  d 
viene  Suora  per  istigazione  della  "Propaganda  fide";  le  persecuzioni  del 
Marchese  di  Pianezza  e  le  sue  promesse  alla  Marchesa  sua  moglie,  in  pun- 
to di  morte,  di  sterminare  gli  eretici;  vediamo  gli  Irlandesi  di  Cromwell, 
le  gesta  di  Joshua  Gianavello  e  Giahieri,  i  Banditi,  la  Grande  persecuzione, 
l'Esilio,  il  Rimpatrio  ed  infine  una  curiosa  scena  del  fuggiasco  Duca  Vit- 
torio Amedeo  II  nella  casa  ospitale  di  Penderell-Canton.  L'Autore  si  di- 
lunga infine  sulla  congiura  anti  Valdese  del  15  maggio  1793,  e  sull'opera 
umanitaria  del  Pastore  Roistang  nel  trasporto  dei  soldati  francesi  affa- 
mati e  feriti  attraverso  le  Alpi.  La  piacevole  e  facile  storia  termina  con 
l'Editto  di  Emancipazione.  E.  P. 

Fritz  Junker,  Die  Waldenser  -  Ein  Volle  unter  Gottes  Wort.  E.V.Z.  Verlag- 
Zurigo,  1969. 

Efficace  ed  interessante  studio  sui  Valdesi,  la  loro  storia  e  le  loro 
Valli;  precisa  e  completa  nei  suoi  punti  fondamentali  è  una  utile  guida 
per  chi  si  interessa  al  popolo  Valdese.  L'A.  descrive  brevemente  ed  in 
modo  efficace  il  percorso  dal  Valico  del  S.  Gottardo  alle  Valli.  Dopo  una 
rapida  descrizione  topografica  della  zona,  villaggi  e  paesi,  entra  subito  in 
argomento  mettendo  la  Bibbia  come  base  della  fede  e  della  vita.  Consi- 
dera con  ordine  fin  dall'origine  il  periodo  di  intolleranza  religiosa  pas- 
sando dallo  sgretolamento  della  Chiesa  cattolica  alle  varie  voci  dei  pre- 
Riformatori;  Claudio  di  Torino,  Pietro  di  Bruyes,  via  via  fino  a  Valdo  e 
la  sua  opera,  le  prime  persecuzioni,  il  ritiro  nelle  Alpi,  la  scuola  dei  Barbi, 
la  Riforma  ed  avanti  fino  alla  Emancipazione.  Infine  un  vasto  sguardo 
alla  vita  valdese  dopo  la  libertà  ed  alle  sue  varie  attività  benefiche  e  cul- 
turali da  allora  fino  ad  oggi.  Sono  110  pagine  ricche  di  vita  e  di  azione  in 
cui  tutta  la  biblica  fedeltà  e  semplicità  del  popolo  valdese  viene  presen- 
tata in  forma  serena  ed  avvincente.  Belle  illustrazioni  in  bianco  e  nero  ed 
a  colori  ed  alcuni  schizzi  topografici  aggiungono  interesse  e  risalto  alla 
semplice  e  decorosa  pubblicazione.  E.  P. 

Mondino  Giorgio,  La  lunga  marcia  dei  valdesi,  in  «  Piemonte  vivo  »  Ras- 
segna bimestrale  a  cura  della  Cassa  di  Risparmio  di  Torino,  anno  III, 
n.  4,  secondo  sem.  1969,  pp.  18-27. 

In  questo  articolo  divulgativo  l'A.  presenta  non  solo  la  «  lunga  mar- 
cia »  dei  Valdesi,  e  cioè  il  Rimpatrio,  ma  tutta  la  vicenda  valdese  dalle 
sue  origini,  in  un  quadro  d'assieme  efficace  e  convincente:  il  lavoro  dimo- 
stra sicura  informazione  dei  vari  aspetti  della  storiografia  valdese,  e  riesce 
in  poche  pagine  a  dare  un'idea  esatta  della  lunga  storia  dei  Valdesi.  Buo- 
ne e  documentarie  le  fotografie. 


—  94  — 


CoissoN  Osvando,  Notizie  sugli  occitani  d'Italia,  in  «  Il  Bimestre  »  I,  n.  3/4, 
luglio-ottobre  1969,  inserto  «  Il  terzo  mondo  in  Europa  »,  pp.  XIV-XV. 

Tra  le  minacce  che  il  mondo  moderno  reca  alle  tradizioni  e  alle  cul- 
ture del  passato,  non  è  da  dimenticare  quella  che  il  conformismo  lingui- 
stico porta  alle  minoranze  di  vario  genere,  che  ancora  si  ritrovano  più  o 
meno  superstiti  in  alcune  zone.  Il  versante  italiano  delle  Alpi,  tra  la  Dora 
Riparia  e  il  Colle  di  Tenda  appartiene  linguisticamente  al  ceppo  occita- 
nico, e  conta  circa  200.000  individui,  che  ancora  parlano  o  comprendono  il 
«  patois  »:  per  loro  si  richiede,  dice  l'A.,  il  riconoscimento  di  diritti  e  la 
possibilità  di  mantenere  attraverso  l'autonomia  economica  anche  la  loro 
autonomia  spirituale  e  culturale,  espressa  dal  bilinguismo  e  dalle  tradi- 
zioni locali. 

Roberto  Eynard,  //  turismo  nella  Val  Pollice  spiegato  ai  giovani,  Torre 
Pellice  1969,  16",  pp.  39. 

Dopo  una  premessa  generale  sul  significato  e  sul  valore  del  Turismo, 
!'A.  presenta  schematicamente  gli  aspetti  storici  e  geografici  della  Val  Pel- 
lice, integrandoli  con  notizie  di  carattere  folkloristico,  dialettale,  con  cu- 
riosità varie.  Monografia  agile  ed  accessibile  ai  giovani. 

Tullio  Contino,  /  Forti  di  Fenestrelle,  Pinerolo,  1970,  16°,  pp.  24,  ill. 

L'imponente  massa  di  costruzioni  che  sbarra  'la  Val  Chisone  poco  a 
valle  di  Fenestrelle  ha  sempre  incuriosito  il  turista  e  lo  storico:  ecco  ora 
una  buona  guida  per  conoscere  un  po'  da  vicino  le  vicende  di  quel  luogo. 
Alla  fine  del  '600  fu  costruito,  sulla  destra  del  Chisone,  il  Fort  Mutin,  di 
scarsa  importanza  militare  e  sostituito  poi  dal  Forte  S.  Carlo:  questo, 
iniziato  al  principio  del  secolo  e  completato  con  altri  forti  per  tutto  il  700, 
ha  costituito  con  le  sue  barriere  di  circa  un  chilometro  e  mezzo  di  mura, 
un  formidabile  baluardo.  Non  vi  si  svolsero  però  fatti  militari  degni  di 
rilievo.e  funse  in  sostanza  da  immensa  caserma  o  prigione.  Il  De  Amicis 
ne  ha  anche  fornito  una  bella  descrizione. 

—  La  posizione  delle  Chiese  Evangeliche  di  fronte  allo  stato.  Relazioni 
presentate  all'incontro  di  studio  organizzato  dalla  Federazione  delle 
Chiese  Evangeliche  in  Italia  -  1969.  Torino,  Claudiana,  1970,  8°,  pp.  140. 

Si  tratta  dei  seguenti  studi:  G.  Peyrot,  Orientamenti  per  uno  studio 
sulla  posizione  delle  chiese  evangeliche  di  fronte  allo  stato;  Sergio  Ro- 
stagno,  II  cristiano  e  lo  stato  nel  Nuovo  Testamento;  A.  Sonelli,  Pro- 
spettiva evangelica  dei  rapporti  della  Chiesa  con  lo  Stato;  Valdo  Vinay, 
Significato  e  limiti  della  Teologia  del  separatismo  di  Alessandro  Vinet; 
Giorgio  Spini,  Rapporti  delle  chiese  evangeliche  italiane  con  lo  stato  du- 
rante il  Risorgimento;  Sergio  Bianconi,  Esposizione  e  valutazione  del- 
l'azione svolta  dalle  chiese  evangeliche  italiane  dinanzi  allo  stato  dal  1948 
ad  oggi:   problemi  affrontati  e  soluzioni  date. 

Documentazione  molto  utile  per  fare  il  «  punto  »  del  pensiero  evan- 
gelico di  Ironie  al  problema  dei  rapporti  stato-chiesa. 


INDICE 


STUDI: 

B.  Appia:  Une  famille  vaudoise  du  Piémont  du  XIVe  au 

XIXe  siècle   pag.  3 

A.  Molnar:  Jean  Amos  Comenius  e  i  Valdesi    ...»  41 

W.  Utt:  A  small  mistery  from  1690  (Jaques  Gautier)    .      »  55 

E.  Peyrot:  Bibliografìa  degli  scritti  di  Giovanni  Luzzi  .      »  59 

RASSEGNA  BIBLIOGRAFICA  »  87 


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