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■DS L'IUFRIMERIE DE B. DUrERGEK,
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PAH M. F. J. FÉTIS, '
PKOFBUEDB DE COMFOSITIÛH A l'ÉGULE BOYALE DB MOSIQVB
PREMIÈRE ANNÉE. — TOME I.
AO BUREAU DU JOURNAL, RUE BLEUE, N*4-
SAUTELET ET C" , PLACE DE LA BOURSE,
1827.
Dlglll;(idt)yGûoglL'
.StafftsbililiDliiek
□IgilizsdbyCooj
PAR UNE SOCIÉTÉ DE UUSICIENS ' '
COHPÔSITBUBa^-XKnBTM'kfT-JIK^Jl'IlilBasV '
ET PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
PR0FES9ECB DK mMPOfllTIO?! k L'ÉCOtB HOYALE DE UDSIQUE ,
tJTIl.ITÉ'1>*DN9&0»Iii'AL DE MDSKîUï,' ,
" ''BTr£ur BBi]Bi.vi-ci, ' ' ''
iabeamn de savoir a(^te leitaocid« entior : la aiviUs^lttia
post. PaiWfi^'iiu point où etlei e«t, ellë HA^ire à clmno
io lUsîff d'être. iiutrnil de lout.sc qui le toiiohe, sai|L.danri
ses deoitat ses devoirs obseiiplaiBÏrs. Il n'est paiutd'JtMiime
bleu'élevé qui, de DOB^ourSi rexte vcriotilaicemèat étrani
geraux queRlioiisqui m t rail eut devant lui. Lelaïkga^des
arlH, celui deasciences même devieniteat chaque jour plus
populaires! Lfttempf deMecrela est passé peur Uijfe chose,
et celui quiiSÏeudrait ai:goucd''>uï pader ^itaïa^falùieti-.dH
Haia ^iveelaimême qu*on yuut savoir IfeaDOonp oa est
foro^ d'appreçâno vite. Oik nexintert^hwKcoiveitcoHt
muniqueRpromptfiHwnl lesuotioas dovtdlt&bnidtardftiu
1a monde quç Jesjournatut, soit, quQtfdit»MtM>i(pMadi*
ques. A mesure qu'où avauce dans la ciVilinti«a i ief
bcsoiiissespéGÎaliseiitct demandeut dd noaveBU orgaucs-
LcsfouiJilvN.puUtiqiies,. de>BtiiiiéG8 à flairer la sdciélé sur
ses inlérËts les plus chers, ue pcuyent accurder que peu
d'espaceà des objets qmne^ontpQUr elle que secondaires,
tels qtK[|eft4^0Hvertes:Ct les inveution» quiise-faet oli%-
jour .^118 les Bcioacesj lee arts et l'tndusiitie.' :JE«g)a
rapides f«ym»,.AeurG jaualyses Itères,. De peuveut.4Mls
fiQoii4iiifyi:9Ji*:/i'»Wte xm tVKtp .d'inxitalite. ttitsif
émetleut. De là rutilïté des journaux Utléraîret, HcïetilUi-
■ques . de théâtres et aulres , qai se subdivisent encore tn
une fouie d'objelN parlicullers. Quoique moins avancée
nous ce rapport que d'aUtres pays voisins , la France pos-
sède cependant un nombre ceniidérabie d'écrits périodi-
ques en tous genres ; la musique seule, moins favorisée
que les aulres (iroductions da génie de L'homme , u*y a
point eujusqu'ici d'organe qui ne paijUt q^ie ton la^g^tge.
taudis que l'Allemagne poisUo oinq. jowiBauz ou revues
sur cet objet . l'Angleterre quatre , et plusieurs aulres pijs
dii nord au moins un.
J'ai dit i]ue la France n'a point eu jusqu'à ce moment
de journal con.sacréà la iiui.si^ue; cela n'est point exact.
En 1770, Frameryesnayad'enélablirun quiparaissaitune
fois par liiois, mais qui ■n'enl qu'une courte existence.
li'anBéftiBoa-vtt éolore-tioe Correspondance dea ama-
Ickhê-', et plastard on eut les ïVi^fefM de Pofymnû. Hais
le lempsn'était pAs venp pources sortes de publicaltons :
de pareils écrite -ne s'adressaient alors qu'aux musiciens
de profession , et le nombre de ceux qui s'intéressaient aux
pra^rèa de leor art h'élait point assea iconsidérable pour
atha— Igr-qw jbnhMrf qBBl6tiri&t»pédalwa«it dertiné;.
ùtfoiHbin eut chaînée s oequi le {trouve, ce sont le*
AemaiHlaa nous sont adressées de tooles parti y et anx«
quelles nous ne faisons que céder en jetant cet écrit dans
ta circulation: NousnB-ftrous point de promesses, point
de penpenx prMpfiOttu^ Kous ne vanterons point d'avance
iKirù«.|inparlialilév liotw zèle, notre conMience; & quoi
tout cela: servivBilijl P «n verra bien. A l'égard de notre
Nouff enminerons tbules les questions qui se rattachent
Sla musique , sons lesrapports historiques, de Ihéuieou
de pratfque; nous analyserons les ouvrages nouveau^ re-
lalîfs'à cet art, les compositions nouvelles de qAdque
^bre qne «esoit, et les perrectinnnemensdemélhtidequt
Mtont publiés, soitén FfancefSoit'dans les pays étrangers.
TMm rendrons compte des représentations d'opéras nou-
-vaBiiKT4**<!»»oerlB,'desooarsj'des'inveiitiimsoa'deB jpet^
'faMf6wMnMiiq<dHibinu»iu.:N<ua dmineroHi'de» oetfaes
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3
sur 1^ artistes les plus oélÈbres; enfin nous anBoacerous
toute la musique aassitAt qu'elle sera publiée. II nous a
paru qu'il serait utile de joindre à nos analyses dca eiem-
ple« notés pour en éclaircir 1b sens, et aou^ avons pri^ des
mesures pour remplir cet objet d'une manière satisfai-
sante. NM'WmwvîpIfllirs recemnt ohaqoe trime«tre un
fiwtndt liUu^pUé.'d'^n.oompoai^rt d'an cbaatenr ,
qn d*on iiiBtrumetitifile'oël^bK.
Le succès de aglre journal est assuré si nous lui don-
nons le degré d'intérêt dont il est susceptible; sinon ce ne
sera pas la faute du public, et nousaenoiisplaindronspas.
Nous montrons' dans ce Protp^cltu *st Specimtn ce que
nous vAulonf ùire^ auùa comme il est dans la aatare des
choses qu'on s'ïastrait par i*e<piirienoe, Botuefpjfqpiikiré
■nieui: 4i m^aure pav Ilov9'^r^paerpt^.;
SmÉnESSANS VODR L'BISTOntE DE LA^MÇSIQUE. ,
mEKiuuncLB.
Ksppsés cont^ nous |e sonfines par notre éducation
à considérer rtiarmonie comme une partie iatégr<<a^e de
la musiqnet comme une condition tùifi gifd n/fn de son
exislenoet ilaous^t difficile de concevoir ce q|ie pouvait
être pel art «dut^ç les Graoi et cbes le^Romains, dépourvu
(tait des jeSbljS si divers 4e-la manque i plusieurs par-
tlu ; nul doulç même qu'on ne refusât de croire à la pos-
sibilité d'une mosiquc lemblabU en usage constant chez
un peuple , si celle des Orientaux pc nous en olTrait tut
exemple fiM-t remarquable : en effet, p^rmî les habitansde
cet espace immense compris entre 1^ oAlcs de Barbarie ,
celles de la Chine , la Slbéije «t le .cap ComoTÎn on ne
trouve aucunes traces de cetlç bacmonie qui pous semt^s.
si nécessaire. ,
Trompés pu le sens éqDiraqoede„deui(.Xf:rs]d']3oraçe.,
et par an.pawaBe de la;Ré|m)iI/i{ae de Flafon , . plus «Âsoqr
encore, plusiQiin,,ériidilB tels, qael'ftl^ëFr^^ier^^
mon , les ié«^ie& Dnceroeau^ Bpùg^nt et (|n^li|»^>u|{^s ,
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«nt OHtreprlfi de détnniftrcr , âank du Ibiigues âlIffiertattfïnB,
(jué'ceiix qui refusent aux Hncibiis Itt cOiinalSïhitibë de'
rharmonic sort iiidiiiNeii erreur p^ir lin exumeii 'super-
ficiel. Slalhcnreusemciit pour lu cause qu'ils défendaient,
toun ces discoureur!) , gens fart saVans d'ailleurs , étnierit
étrangers h lk question.' Pins hàbilcâ, tèari advenatres-,'
parmUeaquels on retnat^oé-Burene et Itf père Harlîul i due
tiré leurs raUouneniens de la nature des'oboiei,'ef Ici onr
appuyés du silence absolu, sur celle imiHète, de totis les
lIMoHéicns grecN el klins dont les écrits sont jtiti'veflliS'
|ils<]u*à nous. Sans vouloir renouveler. une discussion qut'
aérait sanS intérêt pour nies lecteurs, je ferbi observer
que la chaleur qu'on a mise dans cette coiilroverse Hent
au point de vue ruus lequel on a envisag&'la question. Gon-'
vaiuuus de la supériorité des Grecs dan^ quelques-urfs des'
artsdn dessin, et de l'élévation habituelle do leur pensée;
persuadés d'autre part qu'il n'y a point de musique sans
harmonie , ou du moins que celle qui en est dépourvue est
inférieure à l'autre , les partisans de l'an tiquitéont soutenu
i|ue des hommes si bieu oi;gauiaé.s .devaient avoir praliqtié
ce qui est meilleur. Il me semble qu'on leur eût répoudu
raisonnablement en disant : s Nous ne révoquons pointen
■1 doute la délîcale.s.te d'org^iuesdcsCreci; et, quoiqu'il ne
«nous reste aucun mornimenl do knir musique, nous
n consentons à croire qu'elle élaif excellente; toutefois,
1 li'S ^-crits de leurs théoriciens, la forme du leurs inslrn-'
1 mens et plusieurs circonstances hisloriques, prouvent
. ■ qu'ils ne pratiquaient pas l'harmonie dont'Votis pdrlez.
■ Nous n'examinons pas si leur musique était 'inférieure à
«tâ li&Ire; mais nous pen'sons queç'était un antre arl, qni
■ rachelaît, par des qualités qui nous sont inconnues , les
• avautages dont le nôtre est pourvu. •
Quoiqu'il en soit, tout porte à croire que l'idée d'unir
plu^^icurs sons simultanés, que l'harmonie enfin n'a pris
naissance que dans le neuvième siècle de l'ère chrétienne,
ét qii'ellë dut son origiii*^ â'rintroduoliotï de forgue' dans
les i%tifei- bn saf l que lé prcmfef huttrantent de tetle cS'
'pïcë'irdt étiVoyéà Pé(>ii) , ' père de Gharlcmagne , ea^ôf,'
part'èinperenrd''Orleilt ; Ctthstaullti Copronymet et qu'il
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s
fut placé'daDB l*égiise de Saint-Carneille, à Compiègnn.
Hoeservit d'aboril qu'à accompagner le chant à l'uniASOD;
Diais bientôt Ja facilité de faire enteadre pluBieur§ notes à
la fois, au moyen du clavier, fit imaginer une sorte irac-
compagnement qui ne fut d'abord qu'à deux parlies, et
auquel on donnait le nom de diaphonie au celui d'orga-
num' : ce dernier iiltcslei^oii origine. Les moines Hucbaud
de Salut-Âmand et Udon de Clnny , écrivains du dixiËme
siècle, £Oiitlet) premiers qui aient parlé de cette nouveauté,
In sensible meut on H'enhardit et l'on eut de l'harmonie à
trois età. I|natrc voîi, qu'on appelait iriphmiie et lôira-
phoni6';mMa quelle harmonie , grand Dieu ! Tout le monde
sait que do nos jours les successions de deux quintes ou de
deui oclaveiiparinouvcmenl direci sont proscriles à cause
de l'efiet dur et plat qui en est le résultat. Les oreiller gau-
loises de nos ancëtrcK étaicnl pluii aguerries que les ijâtrcit,
car leurs létraphouicsconsislaieul en suites de quintes, de
quartes et d'octaves, qniscfaixaient entendre pendant toute
la durée d'une anlienae ou d'une lilanîe; on étail même
alors si friand de celle cacophonie , que ceux (|ui faisaient
chanter des mcaBCs consonlateul volontiers à payer aux
chantres tix deniers pour avoir le plaisir de l'entendre, au
lieu de deux deniers qui étaient dus pour le chant simple.
Les choses reslèi-cnt dans cet étal jusqu'à la iin du on-
zième siècle; alors quelques perfectionnemena furent
essayés, comme on le voit dans lex écrits d'un prûtrc aile-
m an d nommé Francun de Cologne; mais une lacune im-
mense se fai|<ait remarquer dans l'histoire de la musique
depuis celte dernière époque Jusqu'd la fin du quinzième
siècle. Aucun progrès, aucun intermédiaire n'était coiuiu
entre les essais encoro grossiers de l'écrivain dont on vient
de parler et le-s forme» déjà perfectionnées des composi-
tions du temps de Louis XI et de Charles^le-Téméraire.
Les travaux de Forkcl, de Duriiey, dellawkins et de Busby
n'avaient rien produit, ['lus heureux , après delongucs re-
cherches qui avaient pour objet la confection d'un Diction-
naire historique des Musiciens et d'une Histoire générale
Odon, Cluniac, de Miuic.1,iipua abbal. Gcrberla.
<le Ta Kunfqne ' , j'ai découvert de prëcienx 'mannaeritk
qui jettent une vive lumière sur ces époques inlénsNn-
tcB do la naissance d'iin art non moins merrdileax-duiB.
ses premiers progrèfi f(m dans ses dërniflrs petfetotlMbB^
mens. Je pense qu'on ne vefra'pas'sMitt'iiilAÂ-dlSsdéUlla
Kur les ouvrages que contiennent ges mamncrilB, et dei
notioes sur leurs auteurs.
Parmi ceui ci , kr ptaa «tMe» SoiA- j'aie à parier
est uu trouTère appelé Adnn de le fi≤'Oir loi AminA
le Bumoni de Bonu tCArmê, îf wih 4e in dtffimnité et
du lieu de 'sa naissance. L'époque où il vit le jonr paraH
devoir être fixée vers ia4'>- H porta d'abord l'tiabit ecclé-
siastique, ntais son humeur inconstante le lui fit quitter
et reprendre ensuite : c'est lui-même qui nous donne ces
détails dans ses adieux è s» ville natale , intitulés : €'e$t H
congUa Àdottd' jiraSf pièce publiée par M. Méeo, danssa
nouvelle édition des FaMiaux de Barbasan, 1. 1, p. lùtS'.
iiikà de le Haie éimtna une Jeane damoitette qot , pia-
Oiitt'qu'Û la recherclnit^ Itit seadifailtréualr tooa toi agré-
lAen» de-son- sexe, et qn'il prit en avetrioa dès qù'bllefiit
devenue aa femme. Il la quitta , vtot demeurer fi Paris , et
s'y mit il la suite de Rt^rt, comte d'Artois. Ce prince ayant
tnivi,en laSa.lcducd'Alençon, que Philippe-le- Hardi en-
voyait an secours de son oncle, le duc d'Anjou, roi de
Naples. pour l'alderâtirer vengeance des vêpres flidiiennesi
Adam l'accomp^aa dans cette expédition. A la mort du
roi de Nàples, en laSS,' le comte d'Artois fut itèOïm&ré'
gent du royaTimei et iae revint en-FraDoe-^'iiu mois 4e
■éplMnbre ioSy. Arfam dft'te'Hale AaitÂiort A N^es-dai»
cet intervalle, comntb oR' le VoU daRs-Tespêce dé diMtie
rbtïtuléfe Jeudupéùrin (li Gieus du pèlerin), qu'on
attribue à Jean Bodei d' A rra s, contemporain d'Adam. G'est
donc A tort que Fauctiet et ha Groix du Maine, qui ont été
copiés par b Biographie universelle de M. Michaud, ont
écrit qu'Adam se fit moine à l'abbaye de Vauielles et qa'H
y mourut'.
(i) Le premier de cet oarragea va {Ire Uni A l'impreuion ; plouaun
pirtiei de rBDlreaoDld^ktennlntei. • '
(9) J'ai Urt cet décallt de* otuenatitm» prtUmiMlifet' qw M. de
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Comme tous len Irouvùres dus don/iÈine cl Irciiième
siècles, Adam de le Ealc Tut poèle cl musicien. Il 8C dis-
tingua surtout dan» la cliiiiiiton. Les manuscrils du roi,
colés 65 et 66 ( Tonds de Cangc ) , et 3,736 ( fonds de la
Valtière), nous en ofTrent un grand numbre qui sont
notées. Ce dernier manuscrit est surtoiU d'une liaulc im-
portance potir l'histoire do la musique, oar il contient
seize chansons à trois voix cl sis molels dont Adam de le
Haie est l'~auteur. Ce pri.^cicnx manuscrit , (]ui est d\i
commencement du quatorzième siècle, nous oDVc donc
Tes pluK anciennes cnuiposilions- à plus-de deuc parties,
puisqu'elles remontent au treizième siècle. Les cliunsons
ont la forme du rondeau, et sont intitulées : Li ronitet
Adfin. Leur forme n'esl point une simple diaphonie, on-
clisiastiqw, c'cst-à-iiirc , un assemblage de voiï procé-
dant par des noies égales, et faisant uuc suite noiiinleTrom-
pue de quintes cl d'oclaves, comme on en trouve des
exempl«|ft dans les écrits de Gui d'Arezzo et de ses succes-
seurs. On y voit à ta vérité des quintes et des octaves
Mcccssives , mais cntrcmék'es de tierces, de sixtes, de
mouvemens contraires, et de cumbinaisuns qui ne man-
quent pas. d'une certaine élégance. C'est sanit doute une
musique encore bien grossière, mais c'est un premier pas
vers le mieux, un intermédiaire nécessaire cnlrc la dia-
phonie proprement dite et des compositions plus perfec-
tionnées. On concevait ïi nécessité de ces premières
améliorations ; mais aucun monument n'étant connu , on
ignorait en quoi elles consistaient. I.a découverte du ma-
nuRcrit dout il s'agit, et de plusieurs autres dont je par-
lerai après, peut donc être considérée comme un événe-
ment imporlaiil. Je crois faire une chose utile en publiant
an spécimen des chansons à trois voix d' Vdam de le Hâte ,
avec la traduction en notation moderne.
MaDlmcrqat a mîwi en téta de rUitîon qa'il ■ doDoèa d'an ouTiaga
- d'Adam doal je pu-leni ploi loin.
DijiiUBii b/Coogle
DlgnUai by Cooale.
Les Diotcts de ce trouvère nous offrent aiiasi pluRÎeurfl
parti chLi ri ti^a remarquables. Ils ne couipoRent ilu plaia^
ç ha D t d'uu^an tient) B ou d'une hymne, mis à lu basse avec
les paroles lalincB, et sur lequel une ou deux autres voix
font une sorte de contrepoint flotiri ; et , ce (|ui peint bien
legoât (le ce H temps barbareR, ces voix Hupt^rieures ont
des paroles françaises de cliansons <1'anioiir. Ces motets
se chantaient dans les processions. Quelquefois le motet
est établi sur un seul trait de plain-cliant , qui est répété
dix ou douze fol» en basse coiltrainte; sorte d'invention
qu'oncrnyait beaucoup plus moderne.
n me reste à parler d'un autre ouvrage d'Adam de le
Haie, qui aurait dû suffire pour l'immortaliser. Cepen-
dant son nom a été inconnu jusqu'à ce jour à tous les
musiciens. Je veux parler du plus ancien opéra-comique
qui existe , et dont il est l'auteur. Il est ïnlilulé ie Jeu de
Robin et de Marion. Les manuscrits de la Bibliothèque
■j^a Roi, 0° 3,738 (fpuds de la Yallitre] , et 7,601) (ancien
fonds), nouant ol&enl des capiest d'après lesquelles la
Ulgfiiied by Googit
kkUM itt UbliophUet de Paris l'a Ml Imprimer en tSsa»
au nombre de viogl-cinq ezem plairai, pour être diilri^
bués h ses ■nembre§. C'est une brochure in -8° de cent
pages : les caractères de musique ont été fondus par-
U. ffnnin Didol.
Celle pièce, oti il y a ouze peraonaages, est, comme _
on vient de le dire , un opéra- comique divisé par ttcènes ,
et dans lequel le dialogue est coupé par des chaula. On j
troum des airs ^dea «oapleU et des duos dialogiiés. Uarion
abne Bobin et exprIAie son amoor dans un air : survient
anGfaevalieniaï-'*catlasédaIr8;elIe r^eitesespropontions-
et déclare qu'elle n'aimera jamais que Robin. L'air qu'elle
chante dans cette situation n'est pas dépourvu de grâce.
La murique de cette pièce n'est point une lourde psalma-
die commeonen trouve lant d'exemples dans les chanHons-
de Raoul-de Coucy, de Gacc» Brûlez et du Soi de Na-
varre.; c'est UD chant rhjthmique, dont les phrases sont,
souvent régulières et correspondantes. Ou en. peut; juger
par les exemples suivans :
AIR CHANTÉ FAR ROBlIf
dan« Icjea de^Robln tt ia Marim.
n parait que cet ouvrage fut compoié à N«pleS| rent
1x6$, ^our le divertùsemenl de la,oow qui, «Iom* étiK
tonte française. H. Roquefort l'a attribué à, Jaut-Bodel)
d'Arras (lUf État de ta poésie ■franfoiié don» te» tv.fit
tS'gièctet, p. a6i mais c'est évidemment nneerr«Mr,cw
le manuscrit n° 3,736 est îDtilulé: <7ftt commonehs U
gieut dû Robm e( lU Manon o'Jdan» flst ( ici oommewe
le Jeu de Robin et de Macion qu'&dam, a £(it). ,
La supériorité du ohaot d'Adani.d«le Haie sur celui des
trouvères ses compatriotes) l'étendue de ses oonnaissances
dans la oon^position de la masiqoe à plasieurs parties:,
enfin, le lieu oli il parait avwr écrit ses meilleurs ou-
vrages , tout cela peut faire présumer qa'U apprit des
Italiens les principes d'un arl qu'on ne soupçonnait pM
même alors en France. Nom verrons , dans les siècltts
suivana , comment les musiciens Gallo-Belges s'acqwt-
tËrent envers ces mêmes Italiens, en portant ohes c^m»
ci des petfeçtioODemons d<Mit i|ft ^'avaient pas d'idte.
EXAUEN DE L'ETAT ACtllEL PÉ LA mSiqpi
nnuBS uncu. . . ' .
( Lamuti^ueatperdwlm terivaition 1704, BeBe4etlo
Jlarccllo» musicien de génie, dont.les.ouvrages démon*
(aient l'opinion. Conlcmporain d'Alexandre Saarlalli,
prédécesNeiir de Pergolèse , de Léo , <le Jomelli , il assistait
sans le savoir , à la naissance de la musique dramatique,
etse croyait appelé à prononcer son oraison fuoèlwe.
' nhamtuiquettpcrdl * disait eu soupirant K^moaq^
qui ne se doutai! gFiëreque, malgré ses efforts, elle n'e:pf)-
lait point encore, en 1760, dans le pays.où il parlait alnsii
/ f £0 mwi^w 3C perdra! 1 s'écrient de nos jours de
vieiu amateurs , plus sensibles aux souvenirs de leurjeiln
nesaequeBatisfailsdesiuuovations dont ils senties témoins»
etcoi^ins musiciens, qui ne peuvent se. dissimuler qu^
d^à leurs oiSnagcf pubifsent le swl qu'ils p!t^Ua^If^f*^,
ilftat dtetàâiifaflr'OCr^eleee déolainaltiins'OBt de réeVou
din» leuPflto^iWlUM'déeihlfuaiitc • Â if&'ën b oMitInuant
w pefirfrtipo*. ■■ ' '
' Cet art'lte B^st fb^nïé'iiiié leiilânien't; Purement inécani'
quëd'dbtirfFt'ilà tiii)vlditiib8es)>r6gt-ËK les periisntlonhemeiia
de méthode deiiiïlianieiVrSi'deitEngtrunQéiilisten et de»écoteR'.
AprtÉkthaqdërétbhilî^n. oh croyait avoir atteint le bni, et
qn'ft (lY^Vait'rien au-delà. Mais il y avait loin deti drameÀ
de 9oa(iatliV'MtnJ>()sé*'d'iiM'èt de rétntadfit , qui n'avateùt
oeb^IUftiM'fittnaHHblràde dMjolinvbâ-lssétoâediœim
ndïtttu jAHS '6rchesIreKi H y avait peu de Rapports entre le*
dflUeefi et'iiiMples'oaflUIènes de Pergolëse ou de Léo, el len
triQn' d« fbrcie 'qtt'exécuteitt mnintenant leschtmtenra. LeB
iineHfiedislîfigiialeDt p3r lii liitaTÎté du chant, le naturel de
l'eipreasion et la pureté d'hurmonic ; les antreit se font
remarquer par des combioaisons d'elTels dont ou ne pou-
Vail avoir d'idée vers le milieu du dix-hjuilième siècle^ Ou
alIÀlt dU Attiré au oompo^ié : cette marche est natut^Ile'.
Jusqu'il ce qu'on fût arrif é aux limites de nos iàcult^ sùv-
ritives et iRtellecluelles , chaque pas qu'on faisait dans
Tart était une conquête , car on ajoutait quelque obose à
cèqn'on possédait déjà. C'est ainsi que tous les degrds ont
été-franchis CD Italie, depuis Carissimi jusqu'au maître de
Ttisai-o? Cil Allemagne, depuis Reiser jusqu'à Mozart; sn
frààcB , depuie Cambert jusqu'à Boieldi(;u.
La musiqne Vlt d'éinotions. Celles-ci sont d'autant plus
vives qu'ellfs sont plus variées. Elles s'usent promptement,
parce que l'usage do cet att étant kabituel, le besma de
nouveau té s'y fait sentir pluSsoa?ent'que datifttoul Eltatre.
De là, ridtérët qu'un prend â KK févoIuttons'et l'emhotU
sîasnie qu^elle:!' excitent. De là aussi, les regrets de ceux
qlii iconsidèren^ les formes atyqaelles ils sont accouttiméâ
comme les i^àTes admissibles, et les exclamalïons : ta mu-
sig^ ié'jtë^i'Ui'iAvsiquàestpenlitel qnlsi^Iiîeat «eu-
lenleBtqueialfninque a ehaugé de ttyle.
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»5
Ce it'est pas qu'il n'y ait des ohoses fort regrettables daus
ce qn'ou abaoïioniic quelquefois par amour pour la dout
veaulé. Le vrai moyen d'curichir l'art serait de conserver
tuu8 les slylea, loutea les formea, tous les procédé§, pour
un faire uBage à prupon ; mais la raison ent pour peu de
ohose danK nos seiisatioiis i les hommes oiiercheot franelie-
uient le plaisir, el ce n'est pas leur faule^'lls n'en éprou-
vent point à ce [[ui ravissait leur» pËres; il faut que la
mode ait son règne. Le goût dominant Diit souvent, ilest
vrai , appliq'.ïcr le Rlyle qui est en vogue à des objets qui
sont peu snsceplibieK 'le li: recevoir. Ainsi l'excès des fio-
ritures, dont on accable aiijourd'biii.lesfilualions les plus
dramatiques, nuit à la vérité, mËme de coDVenlion, qu'on
veut au thëdlrc. Les mouvemcns de valse , les crescendo ,
et totui les lirillanN faoebcts du jour , ajustés au jeu de
l|or;pie eL à la uiusiqiie sacrée, comme ils le sont mainte-
nant en Itâlic, produisent des conlrc-scns monstrueux et
changent l'église cji guiugHeJte..Mais la satiété nons dé-
livrera de ces Tolies dont gémissent ceux que j'appelle-
rais volontiers les connaisseurs , si les unlhuusiasles nu
les nommaient dca palans. Tous les écarts auxquels la
fantaisie peut entraîner oe sont que des anomalies, qui
ne prouvent point lu décadence génëralie qu'un a si sou-,
vent el si faussement annoncée à la «ausique. In'avons-
uous pas eu l'école de David sprès celle <lc Doucher?
Il se peut tonlcfois qu'un pays snil moins favorisé que
d'antres pur les circonstances , et qu'un art y soit dans
un état de souffrance momentané. Far exemple, UD.pri
sinistre s'écUappe depuis quelque temps de la bouche des
Tçyageiin: *||u'y a plus de musiqueen Italie P disent-ils. ■
Plus do miisiquc en Italie 1 il n'y a dono pins d'Italiens?
Un bruit si singulier, bien fait pour exciter l'élonnement
etia curiusîté desamiadccc bel art, a fixé mon attention,
et m'a déterminé à prciulrc des informalions et il recueillir
tonales éçlafrcissemens (|ne j'ai pu me procurer. J'en offre
aujourd'hulle résultat à nos lecteurs, duns l'espoir que
ces détails pourront les intéresser. J'y passerai en- revue
les compositeurs , les chanleura , les ioatrnmeatisies et les
écoles; mes recherches serotat accompagnas ;de notices
aUr^ées sur te» principaux artistes. Enrin, pour rendre
mes investigation!) plus miles, je les étendrai à l'Alte-
mngnc , à la France el k l' Angleterre.
L'une de» époques les plus briilniiics de tu nitiitique
drâmalique venait <le finir en Italie. Trois hommes de
génie oonlflmporains, Guglielmï, Païsîello, et Cimaroia
afaient Inondé la scène d'ouvrages cliarmans, chefi^
d'aaVM de cfaani, de grâce, d'esprit et d'originalité. Le
premio- avait cessé de vivre , le second avait renoncé aux
succès do ihëitre, et le troisième venait de faire entendre
le cliant du -cygne dans ses immortelles composilious de
/I Malrimonio Segreto , de Aatutzie feminili et de
f Arttmisia. Une émulation louable précipitait dans la
carrière théâtrale une foule de prélcndans h la succession
de gloire de ces grands artistes; de ce nombre, les plus
habiles étaient Uajr, Farioelli, Fiaravanll, NicooEni»
Pafir «t HuaoHni. Hab qiirïl y a loin de rhalnlelé ougénie I
SalisMU dlmiter avec pins on moinade succès lesjuodëlea
qall* avaient mus les jreux, ces niu^ciens ne songeaient
point à inventer, soit dans le chant, soit dans l'effet. Ou
nlnvenie, il est vrai, que sans y songer. De légères dilTé-
reAcen daUs le style , produites par les circonstances où
ces aoteoit se IrMvaient placés , distinguaient seulement
hsnrs'ouvrages l'Slkisi Hayr et Paër, qui avaient vécu en
Allemdgne,«e rapprochaient de l'école de Mozart; fiora-
va'nti avait pris pour modtie la manière de fiuglielmi et
Ptarjnelli s'élàit feit imfUlear de Gtmaroia. De tom>ees
noms , ceux qui ont eu le plus d'éclat sont ceux de-'Uajrr
et de Paër.
Jean-Simon Mayr ou Mayer, né à Mendorf, petit vill^^
de la-Haufe-Bavière, le 14 juin 1763, offre l'exemple fort
rare d'un artiste qui s'est fait une réputation honorable,
quoique son instruction dans les principes de son art ait
été tardive , et quoiqu'il n'ait donné son premier ouvrage
qne dans un ige asuezavancé- Il était dans sa vingt-sisièiae
aaaée quand il passa en Italie, où il se-livra à 1-étude de
la'oompositlon son»' la direeUonide Carto Lmsi;- maître
dechapeIleàBet^nne,etensuttesoi»cdledDFen^jiUHiA>-
BtMini à Venise. Il iXait Agé 4e irenle-un ans y lorsqu'il
i5
fit Kprésenler à Venise, en 1794 1 son premier opéra Inti-
tnlé Saffà , ostia i riti ttJpotio Ltueadio. Cet oavrage
fat BtifTi de soîxau te- trois autres opéras, de sépt oratorios
èt de pins de viugt mesHes , vâpres , Mitenrc, Btnedictut
«t Stabat, dans t'espace de vingt ans. Presque toute* ces
prodnctiotis ont été écrites' pour Venise ou' Uilao ; une seule
«Wtfii^rt^iùWiè' i Rome, mais Hajrr n*e jamais ea d'enga-
^MHÉjK'^iià^ HaplM. Sa nutslquea joui de beaucoup d'es-
thuB eii' ItaUo on troiiTe maintenant qu'^e manque
iPefi^.,Li) &ii-ést que son chant est souvent dépourvu
d'âUj^UÛù; mais son instrumentation ett plus.l)rU-
SHli^iftte^ -celle de ses prédécesseurs en Italie* H.'Hayr
^l^tttBAàai dans la reiralte à Bergame: ila cessé de
f^fM^ÛàHti^Xti théitre ; mais il écrit encore pour régUsè
J^-wU^ -^i - ■
"^dentlu FioravantI , né A Rome en 1771, a débuté dans
MMmièigrt dramatique en 1791, par l'opéra bouffe intitulé
<niÉfmMSi''iMtfj<> fa perde, qu'il fit représènler i Flo-
riâ^!fei."Vingt^deuranlres ouvrages sortis de sa [dumccurent
ibn succès tranquille sur les principaux théAIres d'Italie.
IMrïfMBBetti* sOul fo CanUttricé viitaw. Ut Caprieîàta
^llÊIIÊk^-ià'Spt>ta di dueMariliei if^irtuoti amiuùtnli.
flb^dèUier a éré écrit h Paris en 1808. La musique de Fio-
riNi&6 a de ('effet dans le genre bouffe , mais les idées en
MttCliMAimtmi». Cestàune disposition bien entendue des
jilira^aa Dsles morceaux d'ensemble que ce compositeur
doit' >és' succès. La révolution qui â'est opérée dansla musi-
^Mftiujât^le depuis environ qaiuKeansa réduit Fioravanti
ftb'tUetfce :' a'ptïs pluneura chutes égalantes , il a renoncé
i'U sotbei 'IFèstmillDtonaat 'maître cle la ohapUle Sîitïnel
:^(Wrt^<KiVio^U', né à Elle dans le Padouan't vers 1770^
«Éânè^é^des tntisïcales au conservatoire detta PUtà'dp'
ViM^vtni, àtiuplei. SoMi Tort jeune de cette école^ il s*a-
" MMil4ilt cnroposition dramatique , et bien qu'il se bor-
^'iM^lMHer le ^tyle de Cimarosai il obtint des succès dans
■ jpî'Wtqué toutes les tIHcs de l'Italie. Dans l'espace de vingt-
'VmU ahs il a écrit quarante- neuf opéras, parmi lesquels
M eiEa ia LffMtIdûm, fa Pamcta maritata , Tercàà e
CUnutio , «( DuMo per eom^pUmtnio et >f Matrimoniù
Ôigilizedliy Google
■jicr coucorso comme les meilleurs. Si Kaiiucili se bornait
liresijue toujours a ètro imilniciir, il faul avouer que so»
iniilnlinii Éluil quelquefois fori heurcnsc. Tout le monde
coiinaf I le joli duo ISo non credo a ijuU cht dite, qu'on a
iiilercalë daus il Malrimonio segreto, cl qui a passé pour
èlrc de Cîmarosa. Depuis 18.2 , M. Fariudli a re.ioncÉ à
écrire pour le IliLâlre. Il a succidé à Bouifucc Asioli dans
l<!8 fonctions de dircclcur du eouservaloirc de Milan j mais
il n'a point remplacé ccl liabile professeur.
Né dans un village de l'élat vénilien, en 1 j68, St^baslien
Nazzolini apprit lu musique au conservatoire deiMeiuli-
canli. h Venise. A l'âge de vingt-deux ans, il passa en
Anslcterre pour y composer sa Mérope, opéra Bcria. De
retour en Italie, en 1791 , il y écrivit quatorze ouvrages
dramatiques, parmi lesquels ou remarque ta Morte di
CUopatra et h Fcsle d'Isidc qui semblaieul donner quel-
ques espérances, mais Naziolini mourut à Venise en 1799,
a l'dge de trenle-iin ans. Gracieux, mais sans force, ce
compositeur u'a réussi que dans les airs.
l'hiB uerveuic, main ioégal, Joseph Nîccolini , dojit la
musique est au style sérieux ce que celle de Fioravauti est
au bouffe, est né à Plaisance en 1774. Aprf-s «voir appris
les premiers principes de la musique sous la direction de
son père, Omobono Niceoliui, maître de cliapellc à Plai-
sance, il entra au conservatoire de S.~Onofrio , et reçut
des leçons de G. lusanguinc et de Cimarosa. Ses éludes
étant terminées, il écrivit son premier opéra, intitulé /a
Famigtia stravagante, qui fut rcpréacnlé à Parme,
en 179:). Soixanle-aept ouvrages dramatiques ont succédé
à ce premier essai. Outre cela, Niecolini a écrit plusieurs
ora tories, vingt-quatre messes, quai re- vingts psaumes, trois
Miser&r^, ^leux De profwulis, des litanies, des sonates
de pianos, des quatuors de violon etdes cantates. Trop âgé
pour cbanger de manière à l'époque do la dernière révo-
lution musicale, manquant de l'originalité nécessaire pour
conserver quelque avantage dans la lutte de l'aucien style
contre le nouveau, Niccolini s'est néanmoins obstiné à
écrire presque jusqu'à eejour, et alivréspnu
breuses humiliations. . , .
le nom-
' Quelques nomM |>liia obscunt se renconlrent parmi les
musiciens qui écrivirent depuis 1790 jusqu'en iSiii'. T^lf
sont cens de Federloi 1 de Hosca et de Gnecco. fiiieeDt
Federici, né & Pesaro en .1766, n'avait ébauché qu'à peine
rélude de la musique lorsqu'il se rendit à Londres, àl'âge
de seize ans. Il y devint pianiste du tliéàlre Italien , et s'y
livra à l'étude des partitions de Durante et de quelques
autres maîtres babiles. Après avoir écrit pour le théâtre
de Londres l'Otimpiade , DemofoonU , ta Zenobia et
quelques autres ouvrages , il retourna en Italie en i8o3 ,
et composa pour tous les théâtresjusqu'en 1811. Sou style
ressemble & celui de Faripellï , mais dans uii degré plus
fiiible. François MoSca , Hilanais , n'est ni géaie iii sa-
voir en mnsiqne. Cependant il s'obstina k écrire une
vingtaine d'ouvrages qui ne survécurent point h la saison
qui les avait vu naître. Le seul mérite qu'où lui counaisse
est d'avoir fait le premier usage d'un mouvement progres-
sif d'orchestre sur une marche de basse uniforme , mou-
vement connu sous le nom de crescendo, que M. Bossini
lui prit ensuite , et qui est devenu célèbre sous sou nom.
On dit que le plagiat excita la colère de ce pauvre Mosca,
qui fit de vives réclamations ; mais son adversaire ne fit
qu'en rire , et le publie n^f prit pas garde.
A l'égard de Franc. Gnecco , né à Gênes en 176g , et
mort à Milan en 1810, il n'a écrit que douze ouvrages,
dont un seul ( La prova d'un opéra séria ) a été repré-
senté à Paris, en 1807. Le chant de ce musicien est tri-
vial , et quoiqu'il eût appris le contrepoint sous la direc-
tion de Mariani, savant mattrede chapelle de la cathédrale
de Savonne , son style est Ucfae et incorrect.
La conclusion naturelle des faits qui viennent d'être
exposés j c'est que les écoles d'Italie ont produit jusqu'à
la fin du dernier siècle des compositeurs estimables , mais
dont les ouvrages , bien qu^ls ne fussent pas défraurvus
d'agrément, ne se distinguaient par aucuncgrande qualité.
Une sorte de langueur s'était répandue sur la musique
italienne : ou l'aimait toujours , niais de l'amour qu'un
accorde aux choses dont on a l'habitude. Ce qui est digne
i8
de remarque , c'e^t qu'on ue semblait pa» supposer qu'il
y eût autre choie à faire. On croyait que cet art avait at-
teint la perfecHon , el qu'il ne lui restait plus de roule
qae pour déchoU-. rtfaDailun homme de génie pourprou-
rer le contraire : cet homme était né. Je dirai dans un
autre article ce qu'il a fait et quelles ont élê les «onsé-
quenceï de «es innovations. FË'tlS.
INVESTIONS.
govm rts™JME8TPlOPHE*FÀCILliEBI.'ÀCC0BIHH>PIilI0,
QiiRL est l'amateur, l'artiste mÈme, parmi ceux qui se
Bonl adonnés à l'étude dli piano, qui n'ait ressenti Yingt
fois tout ceqo'U y a de pénible dans l'obligation d'attendre,
souvent en vain , un accordeur , sans le secours duquel on
ne peut se servir de son înslrument.Si cesoccasioiiB d'en-
nui sont fréquentes, même au sein des grandes villes, ce
n'est rien en comparaison de la province et surtout de la
campagne. U, éloigné quelquefois de douze ou quinze
lieues fies secours nécessaires, on estconlraint à mettre son
oreille à de rudes épreuves, ou àfermer le pianopour long-
temps. Cet inconvénient esi si grave, que souvent les pÈre»
de famille, qui résident dans des provinces éloignées de
la capitale, l'opposent conime un obstacle insurmontable
au désir que manifestent leurs enfans de se livrer h l'étude
delà musique. , , , ™. u-
n est peu de pianistes qui n'aient tente de s affranchir
de pareilles entraves en essayant d'accorder eux-mêmes
leur instrument. Mais que d'obstacles se réunissent pour
empêcher la réussite de l'opération! Le plos^irand de tyus
consiste dans la difficulté de faire ce qu'on nomme ta
partition^ c'est-à-dire d'accorder par faite ment les douze
demi-lons d'qne octave, pour servir ensuite de base à l'ac-
cord de tçut le reste du clavier. Par une singulière consé-
quence de fa nature de notre gamme ou échelle musicale,
ii l'on accorde par&ilemcpt Juste treise notes à la quinte
Digilized by CoOglc
t'uue de l'atilrt:. en partant d'ut, par exemple, le Ireixièms
fion , si dièse , formant la douzième quinte , ne sera point
à l'uniissoti ni !i l'uctave justi; da premier UI, uoriiiiie il ilu-
vrait l'être, mais se trouvera un peu plua haut; d'oii il
suit qu'mi piano qui serait accordé par quintes justes se-
rait faux à la fin de l'opération. De là la néoessilé du di-
qiinuer un peu l'élévation de cfcsque quinte , opération à
IjiqqellG 49nne le nom de tempéramatt*. Mai$ oam-
^çnt s'assurer qu'on tail exactement la diminution néces*'
>saire? L'faabîtud# guide à cet égarâtes accordeurs pror
fessioD} mais les artistes et les amateurs qui n'ont point cet
avantage sont obligéi^ de tâtonner , et par leurs moi|V&-
meu s alternatifs pour monter ou baisser les cordes, finissent
par les fatiguer et les font casser.
HU. RoUer et Blanchet , dans le dessein d'aplanir ces
«liEGcullés , ont imaginé un instrument qu'ils nomment
chromamètre, à t'aide duquel on peut accorder un piano
sans qu'il «oit oét^ssaire de faire une partition , ou di^
■qqgep au tempérament. Cet instrument es(,,uii nàoiio-
«orde vertic£)l qvi {^sonne au moyen d'un marteau "Dlac^
intérieurement ,' ^u'on fait mouvoîr par une louche
semblable à celle du piano. Sa longueur lotalé est de
trente pouces ; sa plus grande largeur est iJe quatre pouces
dix lignes, et son épaisseur de vingt-trois lignes. Sou
manche est garni d'une lame de çitivre divisée en douze
degrés ou crans, qui portent, comme le sommier des che-
villes du piano, les initiales C, C dièxe, D, D 4iis6, E, V'j
¥4ièf.tf G, G diize. A, A dU^e, et B. La corde est atta-
cbéetlune cheville par l'extrémité supérieure; par l'autre,
idle tient ^ nn crochet monté sur un pas du vis qu'uue
(i) La neceuitâ de tempérer l'éUvalion des quintes a élë vétiEée par
det EXpériencea bien faites, el aoumiit^B au calcal pac les géomtlrca qui
CD ODt donné la tbtoiie; Déanmoiae on muûcieD de DOi joiirs (M. de
Uomigpjja nié celteDéceiMté daDiia Seuk viaitTiiéorU ic laMiuique,
llafSrme qu'on doit accorder par quinlea justes, et que lei mohacordisUt
ne laveat ce qu'iU di<ent. Je ne lui opposerai pas les Iravaui d'uuè
fbole de théoriciens qut démontrent le phénomène ; je dois croire qu'il
leacèniult poiiquIlliÛTtjelte: j'aime mieux le prierd'accoiderun piano
(Hf Ut iqéitWilf ^ t'illf peut. et da le furc enKindit: lui {i^pelf iif
Ibïic honne GODttninc* t\ de d« pat m'carnlt.
molette facile h touruer fait moaler ou deHiendre; et à
l'aide de laquelle on baism du on élève le diapason d'aussi
peu que l'on veutj sans eSbrt ou santi secousse. Vn che-
valet à ressort qui se fixe & volonté sur chacun des degrés
modifie l'iuloDation , et selon qu'il est placé sur G , sur
C dièse , ou sur D, donne ul dièxé ou ré , et ainsi de
suite , en sorte qu'il suffit d'accorder les mêmes notes à
l'unisson sur le piano en continuant jusqu'à B ou si; il
ne renie plus après cela qu'à accorder à l'oclavo cliacune
de ces notes jusqu'aux deux extrémités du clavier.
Le dos du chroma mètre est disposé de manière qu'il
s'adapte à tous les pianos à la hauteur du clavier, afin
qu'on puisse touch» à la fois la noie de cet instrument et
celle du piano qu'on vent accorder à l'unisson.
L'idée d'un pareil régulateur n'eut pas nouvelle. Fr.
Loulié , musicien français, avait déjà proposé quelque
chose de semblable en i6g8, dans un livre qui avait pour
titre : 'Nouveau système musique, avec ta description
du sonomètre , instrument à cordes d'une nouvelle in-
vention pour apprendre A accorder te clavecin. Mais ce
sonomètre, étant monté de plusieurs cordes, devait être
accordé préalablement, et par là devenait illusoire dons
ses résultats. On a Imaginé eo Angleterre) il y a plosieu»
années, une suitede douze diapasons procédantpar demi-
tons, qui servait aussiàaccorderrigoureiisenienl les pianos.
Celte invention ii'a point eu de succès parce que les vibra-
tions d'un diapason s'affaiblissent promptemcnt et ne lais-
sent qu'un souveuirvagueà l'oreille, au lieu que le chroma-
mètre permet do répéter à volonté ta note dont on veut
prendre l'unisson. D'aillearS) les intonations des diapasons
étant fixes, onétailfbroéd'accordertousles pianos au même
ton, quelle que fut la différence de leur construction , pu
l'usage anqnël on les destinait. La facilité qu'on a de varier
par la molette la tension de la corde du cliromamèlre et
d'obtenir ainsi un diapason vonlu,donneàcetinslrumentun
autre avantage important sur les eollcetions de diapasons.
C'est donc un service réel que MM. RoUer et Blanchet
ont rendu aux amateurs de musique en publiant leur io-
venliOB. Ils ont construit un certain nombre de chroma-
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mètrei, qu'on troiiTe daus leur magasin de pianos, bou-
levard Poissonnière, n°io, àParis. Le prix de l'instrument
avec l'étui est firé à 80 francs.
THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
PREMIÈRE REPHÉSENTATIOK DE L'ARTJSAK,
OPÉRA -COMIQUE EH VU ACTE.
Tom le mande avoue qu'en France la musique est mieux
connue par le public de nos jours que par celui d'autre-
fois; ses notions sont plus répandues, ses principes mieux
connus, enfin cliacun en parle sinon avec discernement,
au moins comme d'une chose qui ne lui est pas étrangère.
Les mats d'orchestre, de morceau d'enseméle, de /ac-
ture, s'échappent de toutes les bouches : ceux qui n'en
connaissent pas la valeur cachent même avec soin leur
ignorance. D'où vient donc que toutes ces améliorations
qu'on remarque dans le goùl des Français ne semblent
s'appliquer qu'à la musique étrangère? Les brillantes sait-
lies du maître de Pesaro, ses longs développcmens, son
élégant orchestre, ont excité partout une admiration que
□'a pu diminuer une exécution souvent au-dessous du
médiocre. Les chefs-d'œuvre de Mozart, du sévère Mozart,
ont même porté jusque dans les provinces les plus éloi-
gnées de la capitale le goût des hautes conceptions musica-
les. Mais s'agit-il d'un opéra français, c'est tout autre chose ;
nous semblons aussitôt revenir à nos anciennes habitudes.
Ce n'est plus de la musique que nous demandons , ce sont
des chansons. • Cet opéra est charmant. — Qu'y Irouvc-t-on
• de remarquable ? — Descoupletsfcrls jolis et une romance
■ délicieuse. > Voilà ce qu'on entend Iouh les jours. Un
public faclice applaudit avec transport ces fadaises aux
premières représentations. Les pianos en sont bientôt cou-
verts, et les marchands de musique, qui n'e.iliment que
ce qui se vend, ne se chargent d'une partition qu'en raison
des vaudevilles ou des chansonnelles qu'elle contient.
Qu'arrive t-il ? Nos jeunes compositeurs, destinés par leur
éducation , par l'heureuse époque où ils sont placés , et
peut-être parleur génie, à donner à la musique française
Ilmpukioa dont-eUv a besoin pour le mettre auDiveaii de
celle de l'Italie ou de l'Allemagne, ai) lieu d'accomplir
celte noble missioa , se laîseent dominer par le déitir de
flalterle faux goût du parterre, et par le plaisirde recueillir
de §lériles applaudîssemens. C'est un cercle vicieux dans
lequel le public et les musiciens semblent vouluir se relenîr
mutuelle ment.
Ces réflexions jai'ont éjé suggérées par le petit opéra-
eQn{îquedeL'.4rtùan, qu'on a représenté pour la première
fi)iS( mardi Sojaqvier. La pièce n'est pas bonne, mais elle
offrait quelques occasions de musique. Le musicien,
H. Halevy, ne lésa que faiblement esquissées. Il règne dans
presque tous ses morceaux un air décau.iu, une incerlitude
de plan qui faliguent l'auditeur. Ses modulations sont mal
atlacbéesuu sont nulles. Mais ce qui est surtout remarqua-
ble dans un élève d'un des plus grands musiciens de- notre
époque, c'est le défi ut de proporlion qui dépare tout ce
qui n'est pas romance ou couplets.
Le Btjet de cette pièce est commun et invraigemblablD
tont à la fois. Uo.inarin, nommé Hurville, ayant perdu sa
lêmme > a conlîé son Ris Justin, âgé de six mois, aux soins
d'une nourrice provençale, nommée Françoise , puis s'est
embarqué et a péri peu de temps après. Cependant Justin
de Murville est devenu un homme; ou en a fait un char-
pentier, et il est le plus iiabîle ouvrier du putl d'Aiilibes.
11 aime fort Louise , sa sœur de lait, qui le paie d'uu tendre
retour. Tout à coup arrive un cousin de Justin, Gustave
de Uurvillc, lieutenant de vaisseau. A la mort du père dç
Justin, lise croyait appelé à recueillir l|i succession desop
oncle , succeseîuu de trois Cbnt mille francs, dont il avait
grand besoin pour payerses dettes ; mais l'existence de son
cousin lui a été révélée à Toulon, et il vient le presser dans
ses bras et le mettre en possession de sa fortune. C'est ici
quecommencele romanesque. Justin aime son métier et sa
Louise; il ne saurait que faire de son .irgoril et il prie
Gustave de l'en d<'barr;isflcr. Dcsi.n cûli; Limise a entendu
la ooBversatiou de Justin cl de sun coiimh ; nWc ne veut pas
que t'apiour qu'il a pour elle lui coûte une situation hono-
rable , ^ puiv Itù ravir tout espoir, ej^c se décide à épouse
!>3
patron Jeali , maître charpentier du port. Désespoir de
JnEtÎD qui veut quitter Aniibes , et qui «'éloigne en priant
Gustave dè donner cinquante mille éciis à Louise. Hais
^comme il ne faut pas qu'il parle, on ie ramëne, tout s'ex-
plique, et Justin retrouve Louise avec ses i5o,aoo fr.
L'ouverture dont le début est pompeux a pour allegro
une espèce de boléro dont le motil' est chanté dans l'opérft
par M" Casimir. L'instrumentation en est Taiblc et dénote
peu d'expérience. Les violons , si puissana quand ils sont
bien employés, n'y produisent aucun efTel. On n'y entend
guère que descors, des trompettes, untrombon ',el8urlout
une petite flûte qui doit être fatiguée quand elle a fln!|
car elte M repose peu. |Le, premier morceau est un dliceDr
d'ouvriers charpentiers, o&.Tod remarque ua passage de
basHes^d'jin bon elTet; mais, quoique je soispeti partisan
deaîml talion s matérielles, je ferai remarquer que le rythme
de ce morceau n'est pas bien choisi, car l'embarras des cho-
ristes pour réglerlemouvemeiitdeleur travail sur la mesure
était évident. Les couplets que chante ensuite M" Casimir
sont jolis, et ont été applaudis. Mais quoil ne pourrons-
nous doiicjamais louer que des couplets ? Le début du trio
oli^nté [iarI>emonm'er, H"" I>esbrasfleB et Casimir, sem-
blait promettre gœlque chose : bientôt le vague des Idées,
le défaut de formes et un orchestre mal disposé, ont étouffé
ce premier genne. Après ce morceau , vient une romance
qui est chantée par Chollet, et qui n'est qu'une copie de
celle que chante le même acteur dans Marie; mais la
copie est loin de l'original. Le refrain des paroles m'a para
fort divertissant.
Je ne sais de quel nom appeler un morceau dans lequel
Ckollet semble chanter d'abord un air, qui devient ensuite
un 'duo par quelques notes que ohanleXemonuier, etenfla
on trio par l'arrivée de U*" Casimir. Ce morceau , qui est
assez loqg, commence en r^, se continue en ri et finit
en ri. On dirait d'un écolier qui ne sait pas comment on
module. Je ferai observer à H. Halevy qu'il faut que le
mufdcien guide le poète dans la disposition des paroles,
pour que la ooupe des morceaux suit lavorable à la musi-
que ; dans celui-ci, la dispusilion est très défectueuse.
al
et c'est sans doute à cette caase qu'il faut attribuer la faî-
blesBe de la composition.
Si l'espèce de trio dont je viens de parler ne modide pas i
on revanche le quatucjr qu'on trouve doux scèin;» plus loin
nousmène ea poste d'un ton dans un autre et nous ramène
avec la même célérité. Quelle qu'ait été mon attention^
j'avoue que je n'ai pas toujours aperçu le diemin qu'on
me faisait prendre.
En résumé, la musique de VJrtisanest très faible. Les
chants sont communs ou nuls , l'inslrumentution lourd<]
et sans elfet , et parloot l'on remarque une timidité déses-
pérante dans un jeune homme. Jeunes artistes, osez donc
innover! on n'est quelque chosequc par l'audace. Le siècle
d'ailleurs vous est favorable. On assure que M. Hatcvy a
du talent, et que le Pygmalîon qu'il va donner à l'Opéra
.renferme de belles choses : attendoDs ce second ouvrage
pour le juger définilîvement, et espérons qu'il y sera plus
heureux.
J'ai peu de chose à dire des chanteurs , parce qu'ils ont
eu peu dechoseà faire. M" Casimîra chanté agréablement
ses couplets : c'est à peu près tout ce qu'elle a de remar-
quable dans l'ouvrage. IJuant à Chollcl, voici ce que j'ai
à lui dire -■ « Tous ^iven une bt^llu voiv de ténor, vous êtes
bon miisicicn et vous savex vocaliser ; enfin vous pouvez èiro
un chanteur fort habile, hi vous quittez l'école de Martin,
qui n'était bonne que pour lui. Laissez là ces traits sacca-
dés qui sont d'un mauvais style; renoncez à ces éternels
points d'orgue qui font qu'il n'y a plus ni phrases ni
rythme quand ils sont multipliés ; en H n n'abusez pas de
la voix de tète et ne négligez pas vos beaux sons naturels
pour une voix factice. Si vous avez ce courage, je vous
garantis des succès véritables, car vous avez tout ce qu'il
faut pour liis oblenir. Je sais qu'on vous applaudit aujour-
d'hui , qu'un vous fait ri'pt-Icr vos romances ; mais ayez le
courage de résister à l'engouement et au mauvais goût du
public, otconlraignes-le à s'y connaître : vous y gagncree
tous deux.» X.
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PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
FIOHtfiMPKOBOOMPOBinOirilï'éCOLB BÏlTm DB MDaïQKB, '
nmuOTBioiiu tt* oiriruuMiHluiTi '
N* I. rÉVfilEB 1897.
^ ' SDR L'ATJTHENTICITÊ
DU REQUIEM DE HOZAllT.
^ » -
On discDuîon fbrLvIvè s'est -âe\*ée en Altemagne de-
pnÎR environ-dix'huil: mens sur l'atithentl<dté delà messe
dé Reguiem atlribnée à Mosart, qui, comme on sait, a été
publiée comme nue oeuvre posthume. Avant d'ebtrér dauS
des détails sur la polémique qui se poursuit avec chaleut
à ce sujet, je pense qu'il est nécessaire d'instruire le lec-
teur de plusieurs circousiances qui en sont comme la clé.
Le bel ouvrage qu'où connaît sous ie nom de messe de
Be^uient de Mozart fut imprimé pour la ptemière fois à
Leipsick, en'iSoo, parlcssAïnsdéHM. BreitLopf et Hœr-
tel. Mais k peine eut-it. parâ que des doutes s'élevèrent
sur la part qu'avait eue Mozart à cet ouvrage, doutes qui
étaient -molivéd par quelques' ué^igtences qi^on y remar-
. qaaIt.-Lfl bruit public [H-oclamait H. Sflsimayéf, ifltve de
Mozart et maître de chapelle à<Vienne, comme l'auteur
de la plupart des morceaux de cette partition. MM. Breit-
Lopf el Hœrtel, étonnés de pareilles assertions et voulant
s'éclairer à cet égard, s'adressèrent à M. Siissmaycr lui-
même, et le prièrent de leur déclarer la vérité. Voici sa
.tépouse tolto^ qu'elle fut insérée dans le n* I" de la qna-
trlèmè an1a& de la Gazelle Mutieate de Leipsick (oc-
tobre 1801).
5
, - a6
' Vienne, S KptembrB iSoo.
■ La musique de Hosart est si opîginaie et si supérieure
« à celle de la plupart des compdsiteurs rivans, que qul-
4 conque voudrait imiter son style ferait reconnaître ia
■ fraude par le mélange de ses propres idées, et ressem-
« bleriiit au corbeau qui se parc des plnmes du paon. Ce-
• pendnntj'ai osé terminer IcRequiem de ce grand homme;
« La mort avait surpris Moj.irt au milieu de son ilcniicr
. travail {lùRequicm)-, sa veiivc, qtii privoyaii que ses ou-
( vrages seraient recherchés , engagea plusieurs composi-
■ leurs à y mettre la dernière main. Les uns s'excusèrent
(SOUS prétexte d'affaire; d'autres convenaient francUe-
■ ment qu'ils n'oseraient commolire leur réputation avec
t le génie de Mozart. On s'adressa en Tui à moi, parce qu'on
f sETaitque j'avais exécuté et chaulé avec Mozart plusieurs
( morceaux de celte composiiion; qu'il h'su élait souvent
«entretenu avec moi, et m'avait comruuiiiqui; ses idées
«sur la partie de raccomi.a^Ticmnil qui l'iaîl encore à
« faire. J'ai fait de mon mieux . cl je désii-e que lus con-
« naisseurs reirouvent dans mon travail les traces du génie
< immortel de Mo/art.
« Les morceaux qu'il avait à peu près terminés sont le
« Requi&m œternam, le Kyrie, le Dùê irœ et le Domine
t,Jesu Çhrille. Les quatre parties chautanles et la basse
■ chiffrée de ces morceaux sont eotièrcmcnt de sa main ,
( maisTinstrumeniation n'était que motivée en divers en-
■ droits. Le dernier verset du Dies irœ qu'il a composé
« est le tjuâ resurget esc faviUd. A commiTirr.r de Judi-
t.candus htmo reus le reste du Dies irœ, le Sanctus,
t le Beiiedictusetl'Àgnus Dct m'appariienuent seuls; et
. pour donner plus d'unité à l'ouvrage, je me suis permis
a de répéter la fugue du Kyrie au Cum Sanàlis, etc. •
La manière dont H. Sûssmayer a rempli la tâche qij'il
avait acceptée fait le pins grand honneur à son talent et
à sa sagacité. Le style de Mozart est conservé partout avec
(i) C'e»l le premiet des quatre dernier» «ers de celle prose.
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un rare boiilieur : Iks accuinpagnemcus sont bien suivis
dans les indicatïous de ce graad tnuHÏcieu , eufin la modu-
latïoD semble être inspirée par son g^iiie, dans les mor-
ceaux qu'il n'avait pas mtmè ébauchés. H est vraisem-
blable qu'on reconnut alors en Allemagne tonj le mérite
du travail de M. Sûïîï,:iiayer, car on affecta de croire qu'il
iivait l'ait moins <|n'il ne disait : sa lettre fut peu citée, et
bientôt ou n'en parla plus.
Les choses étaient en cet étut depuis près de vingt -cinq
ans, lorsque M. Godcfroy Wcber, savant maître de cha-
pelle à Darmstadt, auteur d'une théorie de la composition,
qui a eu deux éditions en peu d'années, et de beaucoup de
compositions Instrumentales et sacrées, ramena l'ottention'
des amateurs de musique sur ces questions : Qttette est ia'
part çu'a eue Mozart dans ia composition du Requiem,
et quel est te de<jré de mérite de cet ouvrage ?
Après avoir rapporté en entier l.i lettre de Sossmayer,
Bl.Weber élève des doutes même surce que cette lettre at-
tribue à Ma7.art dans la composition da Requiem. Par l'exa-
men qu'il a fait de cet ouvrage, il lui semble que ce qu'on
j donne pour être de ce grand homme a été pris dans
quelques papiers épars, fruits dea études de sa jeunesse,
et qu^il ne destinait point à voir le jour. L'écrit périodique
intilnlé CacUia , qui parait à Mayenco depuis i8a4 , con-
tient plusieurs articles fort étendus dans lesquels M. Weber
développe sa pensée par l'examen de beaucoup de passages
de la partition du Rtquiem. Par exemple , il ci'ilique sé-
vèrement la fugue du Kyrie sous plusieurs rapports. D'a-i
bord , il démontre que le sujet de cette fugue est tiré de
YJlUiuia de l'orHlorio de Joseph, par Ilsendel (voyez les
exemples i et a), et d'une autre fugue du Messie du même
auteur (voyez l'exemple 3). Mais ce qui est remarquable ,
<^est que le oontre-sujet même de la fugue du Requiem
est s«nblablB h celui de la première fugue de Hœiideï.
La manière de serrer ce contre-sujet est aussi exactement
laméme. La seule différence qu'il y ait entre ces deux
fugues , c'est qoe l'une est en ré majeur et l'autre en ré
mùieur (voyez exemple 4). M. \Veberfait d'ailleurs au
sujet de celle fugue une observaliou qui n'a point échappé
aux: musiciens habiles , el qui a donnéliea i beaucoup de
critiques , c'est que le style da sujet el du conlre^njet
convient plutôt à un exercice d'instrument qn'auivoîx;
qu'U o'estTUîint en rapporfaVec l'objet sévÈre d'une mcsÈc
de jte?wi«»; enttn que celle fugue offre de telles diffi-
cidléa , quil est presque Impossible que 1 en'cnlion en soil
satisfaisante. Ces reproches sont applicables à la fugue de
Hicndel.
M. ■VN^eber établit un autre parallèle assez curieux entre
le début du Beguiem et celui d'une cantate funèbre pour
la mort delà reineCharlotled'AnglBterto.composéflenijS?,
par Haeodel (voy. les exemples 5 et 6 ). La ressemblance est
frappaule , mais ici Mozart imite eu homme supérieur. Ses
entrées fuguécs des voix, qui n'appartiennent pas à Hoen-
del , se font sur les medulations les plus heureuses , outre
que le système d'aecompagncmenl cl les disposilions d'or-
oheslre sont eutiètemcnl de lui, cl perlent l'empreinte de
son génie.
Les articles que M. "Weber a inséras <!^ins [aCœciha sur
ce sujet contiennent ^beaucoup d'autres critiques moins
impurtanles. mais qui me semblent aussi moins fondées.
Quoi qu'il en soil, cette discussion, qu'il élait peut-être
inutile d'élever, a soulevé presque toute l'Alleniagne mu-
sicale contre un homme recommandable par ses talens et
par son caractère. Le^arlicles de journaux, les pamphlèU,
les letlrcs particulières, rien ne lui fut épargné. Lui-même
a fait imprimer dans la CœciUa trente-une de ces der-
nières qu'il a reçues de Bcrli.i , de Vienne, de Dresde, de
Leipsick, de Prague et de Weiu.ar. En France , ou Ton ne
s'intéresse à la musiiiuc qnr par les plaisirs quelle procure
immédiatement, .le pnreitics questions restent inaper-
çues : les musiciens niémcs s'en occupent peu. Il n'en ést
pas de même dans la pairie de M. Weber. Les hommes les
plus distingués y prennent part à tout ce qui a quelque
rapport à l'art qu'ils cultivent, aussi trouve-t-on les no«u
de MM. Hommeli Seyfred. Beukomm, Ebers, Hœser et
(te l'abbé Stadler, parmi ceux qui sbnt intervenus daoft-^
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49
cette querelle. Le mémo abbé Stadler, comj^sit^ur de
beàiiËoap de mérite ,. a publié Kur ce sujet une dissertation
intitulée : Vertfteùliguntj dcr Echlheit des Mozartîscfien
Jïe^tMem. Àtlen. V ert^hrern Mo:arts getvidmet (Défense
de L'aullieaticité du Requwm de Moznrt, dédiée à tous les
admicateurs.de .oe grand bomm^).. Vi^pei i8a6f chez
Tendier.
M> "V/eber n'aocordalt pas même à Uozart la pîtrt que
liH. lajuait U. Susamaypr dau» sa lettre: l'abbé il tadler
ap Con^aire l'^uginçnle dans ga dissertation. Le^^n'emieti
préstm^ qu'on avait^tîré de feuilles éparses quelques
idéeH dbnt'on avait iait le Requiem; le second p^arle
d'un manuscrit entier de la inaîu de Mozart , qu'il a sous
les. yec^. Uoe partie de ce manuscrit lui appartient;
r«utr&îest la propriété de M. Joseph Eybler, maître de
chapeilè de la cour ile Vienne.. Il est divisé comme il sait :
le.Aefujtem et le Ai/fie.coniieanent cinq feuilles qui sont
cotées depuis lu page i jusqu'à lo. Le Diesineest renfermé
dansooze feuilles , qui sout numérotées degub la page i.i
j.usqa'à3a; le Lacrf/mosà, dont il n'y a que les huit pre-, '
mières mesures, est écrit sur la page 55; enlin,lei)tMnï»e
Jtsu CkristeelHûsliasioul rentermés depuis la page 54jus-
qu'à la 45-. Tout le resteestincoulestablemcntiic M.Sùss-
mayer. Quant à rinslrumcntation que celui-ci dit dans sa
lettre n'avoir été qu'indiquée par Mozart, M. l'abbé Sladicr
affirme au contraire qu'elle est presque en entier do sa
main dans le Requiem, le Kyrie, et une partie du Diea
irà. fil. André, éditeur de musique à Oflbnb^ch, annonce
nue édition exacte de cette œuvre singulière , avec l'în^-
caUondeoe qutapparïlentâ-Hpeart et-à Sfissmayer par -
les lettres M. et S, Cette partition sera curieuse.
En résumé , M. Weber me parait avoir prononcé trop
légèi-enieiit que le Requiem ne pouvait être de Mozart. N'y
eilt-il que l'admirable ifet^oMare, quelautreque ^.e maître
c;ùt pu réunir tant de beautés de différeuK gcnrci dans un
i||pal morceau. Ëipressiou religieuse, modulations neuves
et piquantes, chants heureux, slyle pur et correct, or-
e élégant, tout se trouve dans cette adntirable pro-
Digilizedliy Google
5n
ductloii, iligiic du génie de son immortel Auteur. Quant
aux critiques de M. Wcber sur leRequiem et sur le Kffrits, '
elles sont Tondécs, <|)ioi({ii'elles aient révolté les préven-
lians de ([iielqiies arlniiratetirs d'un grand artiste. Il y a
quelque cliosede plus précieux que la gloire d'un hommef
quelque grand fiu'il .soit , c'est la vfrilé. Mozart a eu tort
d'emprunter ù un homme Ici que Uoindcl , dont les idées
n'ont pus bssoln , pour se produire , d'embelUssemens
étrangers; Il a un autre tort plus grave, c'est d'avoir pris
des moli&qui pouvaient convenir à un Jttetuia,mais qui
sont déplacés dans une messe de Sequitm.
ïtAU par les réponses on peu dures qu'on lai a faites,
M. 'Webér a peut-dire répliqué avec trop de vivacité. Hais
qui osRrait aflirmci- que, placé dans les mêmes circon-
Klances, il conserverait pin» de calme? La question de
l'authciilHili';iy:nili''Wn''Kolue parl'écrilde l'abbé S lad 1er,
et H. W L'hcr , qui l'a commenté dans le vingt-deuxième
numéro de la Cacilia ; ayant fait toutes les observations
nécessaires i sa défense, il est vraisemblable que cette
discussion ne sera plus renouvelée. Toutefois on assura
que la famille de Hozart est vivement blessée, et que H. lé
conseiller danois de Nyssen, qui a épousé la veuve de co
grand artiste, veut publier un mémoire pour sa déCense.
FÉTIS.
INSTITUTION ROYALE DE MUSIQUE RELIGIEUSE.
Ccfrctrra 0U Cancata sptrittuto.
L'Institution royale de Uosiqne religieuse , destinée A
remplir nn vide qui existait depuis longues aimées dans
les études musirales en France, a déjâatlciat en partie son
but cil or^.iLiisniil un service régulier dans une de nos prin-
cipales if'glises. Le dcsir de se conl'urmer entièrement au
but de sa cri'alinii la détermine aujourd'hui à consacrer
Si •
. line série d'exercicett spéciaux à l'exécution dea marctiaiu
de musique sacrée qui , en raison de leur genre , de loue
furnie uu de leur étendue, ne pëuvcnt s'appliquer aux be-
Boins ordinaires du culte.
L'exécution des cheis-d'œuvres de l'art en ce genre est
trop rare en France pour que le génie de leurs auteurs ob-
Uenae généralement la justice qu'il mérite. Propager la
connaissance de tant de belles productions , c'est A la fois
réparer d'un;e mdnîëre éoUtauteroidili iiijurieux qui pèse
>nr la mémoire des grands hommes des siècles précédeos,
et répoudre au liesoin dè tant de personnes édairées qui
placent les études musicales an rang, de leurs plus nobles
On pent espérer que les nouveaux exercices de l'Institu-
tion royale de ftlusique4freligieuse seront accueillis avec
faveur, tant par les amateurs privés jusqulcl de l'audition,
de tant de chers-d' œuvre, que par les personnes .qui sln-
terdisent les rSprésen talions théâtrales. .
Cesoxevdces, qui auront lieu pendant six mois deTau-
néet sont fixés pravisoirement à ^ par trimestre: chacun
-d'eux sera composé de deux parties, la première consacrée,
i des morceaux détachés tels que psaumes, motets, ma-
drigaux; Konnelsou cantates, etc.; la seconde entièrement
remplie par un corps complet d'ouvrages tels que messes
solennelles , oratorios, etc. , à grand chœur. Ils aurout
lieu le jeudi, de qmozaîne en quiniaine, &'compterda
aa février 1817, à deux heures après midi.
Au nombre des morceaux qui seront exécutés dans le
premier trimestre on oompte le Uessie d!Handel , les.scpt
paroles d'Baydn, une messe solennelle d'Hummel, une'
cantate de U. NeuLomm, celle de Mozart intitulée Davùfe
pénitente, el en outre un grand nombre de psaumes,:
motels, madrigaiiï et antres pièces détachées de Pales-
trina, Mareiizio, II. Marcello , Clarî, Porpora, Durante,,
Lei), Jomelli , Monleverdc, Lotli , Scarlati , etc.
Le prix de l'abonnement est fixé à 25 francs. pour six
concerts, 18 fr. ponr quatre, et lofr. ponr deux au parquet;
et de 3o fr. , 10 fr. el 11 fr. dans la. tribune : le tout payable
dealenieiit en retirant les caries d'entrées nomînaleB qui
seront délivrées xiiriin avis expédié quelquesj ours aven Ile
premier concerl.
On souscrit au secrétariat de i'InstitutloD royale, rne de
Vaiigîrard, n* 69.
( Jrtioie ecmmuni^ué, )
SVR LES FEBVEGTIOnnBUBIfS IMTOBTARS
QUI ONT M iim Ducis feu s'imiBS
DANS LA FABRICATION DES PIANOS.
Quand on eonsidërerétatd'ïn^erreclion dans lequel se
trouvaient les iiislruincns à clavier, il y ,i (r.injH'en, on
a peine à croire que leurs aDalogucs l' iaitint déjà en usage
en i53o. On en avait cependant alors de quatre es[>ÈccK,
dont l'étendue était de trots octaves et demie, d'iait : l'Ie
ciovictf Arnui»! qui éïait monté de cordes à boyuu, qu'un
buffle poussé par la touche faisait résonner; a' la viTgi-
nofe, dont les cordes étaient d'ioier, et dont ou a fera mal
à propos que le nom était une flatterie pour Elisal)ethj
reine d'Angleterre, qui jouait de cet instrument et qui
l'aimait beaucoup ; 3° le ctavicorae, monlé de cordus de
laiton; 4° enfin le clavecin, qui iw. diffcTail de celui qui
a été en usage jusque vers 1770 que par son LHcnduc
De tous ces iustrumeus, rAlIcinagiic avait adoplé par-
ticulièrement le clavieorde. L'^/ftnet Ce, espèce de virginale,
et le clavecin, restés seuls en France, en Italie et en An-
gleterre, ne reçurent que peu -d'améliorations pendant
deux siècles. Ce ne fut qu'eni7iS qu'un Florentin, nommé
Criatofori, imagina le olavedn à marteaux que uons nom-
mons piano, sorte d'invention que les Anglais et les Âlie-
mands s'attribuent, et qn'ib flxentplus|1ard.
Il parait que les premiers essais en ce genre furent reçus
[ij Vîd. Ollom., Liucîoii, JlfniurgMMu fnmtMioKa, p. S>g.
35
froidemeril , car ce n'est qtio vers 1760 que Ztumpf, ea
.Aoglelerre , et StUwrmann, en Allemagne ,- eurent defl
briques régalières et commencèrent à multiplier lea pia-
nos. En France, M'M. Erartt frèreB conslrulsaicnt, dès 1776^
ie petils pianos à cinq octaves avec deux pédales , dont la
qualité de son argculiiie était très renia rquubin pour le
tcnips. Mais quoique ce< son fiU assez éclatant, i] n'»vait
qu'une portée fort courte, parce que les cordes étaient
greies, et parce que ta eourbti du chevalet ajrant étàjd'a-
bord mal calculée, ne permettait pas de leur donn^une
longueur aoffîsanle, fiurtout dans le hant.D'aîneun la table
sonore de rinstrument n'occupant alors qa'tuie étendue
fort oiroonsorite, ne pouvait dle-onème fournir que des
vibrations peu prolOngécR. On fut long-temps avant de
s'apercevoir de ces défauis, et quand on voulut y remédier,
ou cruA que le sniil inoyt^ii d'ublenir un plus grand volume
'de son était d'applî']ucr le mécanisme du piano à. des
Instrumens faits dans la forme de l'ancien clavecin. En
effet, la longueur de la laLle sQnoru et l'uvuntage de frap-
per les cordes dans le sens de leur longueur devaient pro-
curer des vibrations plus énergiques et plus prolongées. Les
facteurs anglais qui, les premiers, en firent l'essai ^ réus-
drent assez bien , et perfectionnèrent ensuite leur travail.'
-A l'égard des pianos carrés, on n'imagina pas de meil-
leur moyen pour augmenter la force du son , que d'ajouter
une corde aux deux qu'il y avait déjà sur cliaquc note.
L'addition était bonne en soi , mais cependant elle n'aug-
mentait pas l'iulcnsité du son dans la proportion de deux
à trois , car il est bien diffu ile que les cordes d'un piano
soient assez bien disposées sur les cbevilles pour présenter
un plan parfaitement horizontal au marteau qui doit les
frapper. Que l'une soit un peu plus élevée que les autres,
le marteau ne l'atteindra pas, ou ne la touchera que lé-
gèremei^, tandis qu'il frappera les autres avec force. Cet
inconvénient est d'autant plus sensible que les cordes sont
plus fmes.
Un autre défaut qui résulte de la forme des pianos car-
rés, c'est l'angle que fait la corde sur la pointe auprès da
34
point d'altaohe ; car la marteau la frappant daas oot en-*
droit, le mains flcuiliie de loute sa longueur, le ohoc eut
plus violent , la résistance pin» énergique , et le résalUt de
cette ré§ÎBlance est de fuîre casser la corde. M. Broadwood,
célèbre facteur anglais, imagina, îly a environ quinze aiiBi
un moyen ingénieux qui semblait devoir faire disparaître
ce défaut. Il consistait à retourner en quelque sorte l'attache
des cordes, on plaçant les chevilles sur le sommier qui
régule long de la ligne des marteaux, et les pointes où
s'arifle l'œillet des cordes sur la table sonore. Halheureu-,
sèment les pianos de celte espèce avait, des vibrations si
prolongées que les sons se confondaient.
Beaucoup d'autres essais infructueux avaient été faits
pour améliorer la construction des pianos carrés , et
dans l'impossibilité d'y parvenir, on avait eu recours ii
l'augmcatatio» du nombre de pédales, dont l'objet était
de modifier la nature des sons. Mais les artistes distingués
et les vrais amateurs firent toujours peu de cas de ces
moyens d'effets factices. On préférait les pianos k queue ^
nonobstant l'embarras que causait leur dimension , et l'é-
mulation des Acteurs, excitée par la préférence qu'on ac- '
cordait à ces Instrumens , leur faisait faire des recherches
pour approcher de la perfection, autant qu'on le pouvait.
Broadwood, de Londres, l'avait rencontrée quelquefois;
UM. Erard et Frcudent ha 1er, avaient fait d'heureux essais;.
Vienne fournissait de.-; instrumens d'un petit modèle, dont
le mécanisme léger, mais peu solide, n'opposait pas plns-<
de. difficulté à l'exécutant que celui des pianos carrés.
Ceux-ci semblaient être condamnés à rester désormais
dans leur état dlmper&ction , lorsque JASâ. Ffeiffer et
Pctzold, alors associés, changèrent tout à coup les prin-
cipes de leur construction, et obtinrent les plus heureux
résultats. La table sonore, qui précédeuimenl n'occupait
qu'une partie de la longueur de l'îiislrunicnl , fui prolon-
gée d'un bout à l'autre; la cuii^sc fut élargie et permit de
donner à la courbe du clievalet une dirfsclioii telle que la
longueur des cordes l'ut jioi.iblenic-nl augiueiiléi^ , surtout
dans le haut ; un nouveau nu canisme , soigné dans tons
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55
ses détails, fut calculé pour donner un levier consMérable
au marteau. afÎD qu'il frappât lescordes avec plus de force
et et\ tirât plus de son. Mais l'augiiieiilation de force dans
Taction du marteau , jotule à celle de la longueur des
cordes , obligeait à donner à celle-ci un diamètre plus con-
sidérable} or, pins lés corde! sont grosses, plus elles mon-
tent diffloUement, et oonséqnemnient, plus leur tension
latigue Ilnslruroent dans le sens de sa Ibnguenr. Il fiiut
donc proportionner la résistance de la caisse & TactioR '
exercée sur elle : fout^elafiit fait avec uuesagaoitj et une
précision râmarquables , et pour prix de leurs effisrts »
HM. PfeiGTeret Petzold obtinrent des instrumcQS excellenR,
dont ils ont successivement |>erfectionné les détails, et
qui satisfont maintenant les artistes les plus ciigeans,
soit sous le rapport du son , soit sous celui du mécanisme.
Depuis lors, tous les facteurs adoptant lus mâmes prin-
cipes, et les mettant en pratique avi^c plus ou moins de
succès, y ont seulement introduit quelques variétés, soit
dans le mécanisme, soit dâns des accessoires qui ont un but
d'ntilité spédala. Par exemplcj M. RoUer, aujourd'hui asso^
ciéàlU.BIancliet, ayant remarqué la difScultéqu'éprouvent
tous les amateurs et même quelquesprofe.<i«eurs à transposer
sur-le-champ d'un ton dans un autre l'acciinipagnemeut de
certains morceaux qui sont trop élevés ou trop bas pour
les voix, U. Roller, dis-je, a voulu venir à leur secours en
réduisant le tout à une simple opéra|jon mécanique. Il a
lendQ son clavier mobile, afin qu*on-pût le transporter à.
volonté un demi-ton, un ton, ou un (on et demi plus bas,
ou enfin un demi-Ion plus haut, en sorte que l'exécutant
jouant la musique telle qu'elle est (écrite transpose sans oc-
cuper son esprit d'un calcul dilTicile. M. Pfeitfcr a perfec-
tionné ce mécanisme en y appliquant une pédale; mais
SCS pianos ne transposent qu'à un demi-ton au-dessous,
ce q^t suffit dans l'usage le plus habituel. L'idée des pia^
nos- Iranspositcurs n'était pas nouvelle. lAAl. Ërard et
Pfisiffer en avaient exécuté autrefois dans lesquels la table
sonpre était.une colonne verticale sur laquelle tes cordes
étaient tendues, èt.qu'on pouvait tonrner à volonté, de ma-
96
nière que le même marteau frappit tsilanote voulue. Hais
l'obligation de contraindre le boisponr lui faire prendre la
formu cylindrique le privait de vibration, et l'on n'obtenait
qu'un g<j[i défectueux. On avait donc été forcé d'abandon-
ner celte invention.
M. Pleyel vient d'iulroduire les perfection nemans le?
plus heureux dans la iàbrioation des pianos carrés et à
queue. Ces perfectionnemens sont de plusieurs espèces.
Convaincu d» la difficulté presque iuaurmonlabls qui s'op^
pose à l'accord parfait de plusienrsjiordcs à l'unisson, et
conséquemment à une sonorité bien nette, M. Pleyel a
essayé de réduire le piano carré à une seule corde pour
chaifue note, et le succès a couronné son entreprise. Par
une [junue disposition des diverses parties de l'instrument
et parle diamètre considérable des cordes, M. Pleyel est
parvenu à donner à ses pianos uniot^rf^M une force de son
égale à celle des bous pianos ù deux cordes, et une netteté
d'inlouBtiou qu'on cberclie souvent en vain dans ceux-ci.
Ces unicordes seraient sans doute trop faibles pour de
grandes salles de concert, mais, ils sont très satit^aisans,
dans un salon. •
D'autres perfectionnemeus bien plus importans sont
oeux qn^M. Pleyel a apptii|ués à la construction des pianos
à queue. Ju.stju'à ce jour le.s grands pianos anglais, et oo-
tammeiil ceux de M. Broadwood, avaient eu un avantage
incontestable sur ceux qui sortaient des fabriques fran-
çaiseti ; mais ceux de AI. Pleyel luttent maintenant avec
succès contre les meilleurs instrumens sortis des ateliers
anglais. Par un barrage en fer dtmt la combinaisen assure
1m solidité rfeices grandes macbines, le fond nuisùfdu
piano a pu être supprimé , et les vibrations de la table so-
Btm devenues libres en tous sens propagent le son en
dessous comme au-dessus. Ce son est plein , volumineux .
d'une longue portée et moelleux à la fois; eu un mot, on
ne conçoit pas qu'il soit possible d'aller au-delU et la per-
fection semble Être atteinte. On a pu juger delà puissance
d'un pareil instrument suus la main d'un artiste tel que
M. Kalkbrenner, dans le concert qui a été donné dans la
salle de la rue Bergère, le 4 de cemoh. Un autre avantage
précieux de ces pianos ; c'est l'accord invariable qu'ils -
gardent, quel que soit le m un ve ment qu'on leur imprime.
Des essais seront sans doute encore tentés; des recher-
ches seront faites; OR pourra perfectionner quelques dé-
tails, mais il «St -vraisemblable quelasOQorItâ du plaAo a
atteint le maximum d'intensité possible.
FÉTIS.
S^irîfs mnsmUs Pt ^natmts et U £âninf«H! ,
DOUiféta TAU M. gAïuor.
Plus l'aeage du piano ae répand dans hi sot i(':h: , moin.s
les aulres instmmens ; sont employés. Cet orclicstrc com-
mode qui n'occupe' que peu dé place et qui n'exige la pré-
sence que d'un seul exécutant, a remplacé partout le
quatnor , même poar l'accompagnement des solos tie vio- -
Ion , de flûte ou de hautbois. Ce nouvel arrangement a des
avantages qu'on ne peut nier; car la facilité ilè faire et
d'enteudre de la musique en propage le goût, et c'est à
son influence qu'il faut attribuer les rapides progrès qu'on
a iaits en l''rniirc diipuis peu dans cet art.
MalliCTutiisenienl on pcnl souvent d'un cote ce qu'on
gagne d'un aulrc. Ainsi, le triomphe du piano n'a eu lieu
qu'aux dépens de toute autre musique instrumentale. Il
ya vingt ans qu'an trouvait à Paris et dans les dép^rtemens
nae foule, de i-éuiiions d'amateurs et d'artistes i{ui avaient
pour objet de savourer les trios , quatuors et qtiinlellî de
Mozart, de Haydn ou di; lîculliovcn, aiimiralilefi composi-
lions que le vulgain; tonnait à pdnii ilu nom. .Hais au-
jourd'hui t(!s aiiialiiins n'e\islcnl jilu-. et n'ont point été
remplacés p.n' d'autres. Un seul, aussi rei'ommaudable
par sa position sociale que par son amour pour la musique
et par son goùl éclairé, rassemble encore autour de lui quel-
58
ques artioles distingués qui fuiit tiiteiiiJre aux ùlas ces
prodiiclions ravissantes duiit tant du gens nii;coiiiiaisseiit
le mi^rile , cl les préserve ainsi d'un entier oubli.
Une occasion précieuse est ofFerie au public cet hiver
pour eutendre la musique dont je viens de parler; pour
ï'enMHidre , dis-jc , si parfaitement rendue que l'cxéGutioD
ajoute mille beaiités & celles qu'ont imaginécti les auteurs.
Cette occasion , c'est Id. Baillot qui la procure par ses soi-
rées de quatuors et de quintelti. Dans le conoertu , dans
le solo» H. Bailtut est un grand artiste : dans la musique
do chambreiifst inîmilabic. Là, son ame comme dégagée
d'entraves s'épanche avec enthousiasinc. Musicien pas-
sionné, violoniste prodigieux, ilprend avec luie im ruj nble
flexibilité tous les tons, tous les styles, et j.iui.iis son ar-
cbel ne se rcfase à rendre les traits que son exallation lui
inspire. Passant dans la même soirée de Boochérinî à
Mozart, do celui-ci & Beethoven et ensuite à Haydu , il est
tendre et naïf àvec le premier, mélancolique et passionné
avec le second, fougueux avec le troisième, et noble
avec le dernier. Une inépuisable variété d'archet fijoute
encore à ces nuances délicates le charme d'une exécution
Dans la prcmif^re suirée qui a eu Heu le premier de ce
mois (i) , on a entendu un quiiitelto en re de Boeclierlni ,
uu autre qulutetlo en mi 6 d'André Rombcrg , un quin-
tetto en ut do Atozarlj uu quatuor en ji mineur de Haydn,
et un adagio avec polonaise de U. Baillot. De tous les au-
teurs de musique instrameniale , Boccherini est celui qui
gagne le plus & être joué par notre grand violoniste. Ses
idées mut charmantes , naturelles , originales , mais son
etyie a vieilli et son harmonie est un peu maigre, line
foule de nuances délicates, d'intentions qu'eût enviées Boc-
cherini lui-même sont ajoutées par le virtuose à la musi-
que qu'il exécute et donnent un a1r de nouveauté à des for-
mes surannées. le quintetio de Bomberg est élégamment
écrit due manque pas de grâce dansle chant; mais le style
|t] a l'anciirn IiùIgI FckcIi, rue Sainl-Lui», D° A9, an coin de la me
de lu ClianiiÉc d'Antin.
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5a
en c.^t froid et peu varié. Le premier moroeau du quiaiello
deMoznrt n'est pas en qui est Borli de meîllmir de la plume
de ce grand homme, bien 'lu'il soit savamment écrit; mais
)a langue n'a point de mots pour exprimer la beauté mer-
veilleuse de l'adagio, du menue^et du rondo. U.BaiUoten
a été le digne iaterpiële. Lé plaisir qu'il a causé ensuite
à l'auditoire dviB l'exécution du quatuor de Haydn a été
jusqu'à l'enlhousiasme. Jamais rien de si parfait ne se 6t
entendre. Quelle pureté, quelle tendresse dans l'adagîo!
quelle verve, quelle fougue, quelle Énergii: dan.sle morceau
final 1 11 semblait que l'habile artiste avait épuisé tous les
tons dans celte soirée , lorsque dans l'adagio qui précède
■a polonaise il se lit entendre un son si formidable, qu'on
doutait qu'il pÛt sortir du^violon.
l'out conoonrt à rendre ces soîrëes délicieuses. Des ar-
tistes du premier ordre, tels que HH. Vidal, Urhan, Nor-
bUn et Vaslin se font un honneur d'accompdgner le vir-
tuose, et s'identifient si bien à ses intentions qn'ilï sem-
blent ne faire avec lui qu'un seul exécutant : l'auditoire
composé de vrais amateurs qui viennent, non pour passer
une soirée mais pour jonïr, exprime sans réserve le plaisir
qu'il éprouve, et excite par là l'émulation des artistes.
Le salou comtaiodément disposé, sans Ëire trop grand,
est favorable à la propagation des sons. Enfin nul doute
que ces réunions ne devinssent le rendez-vous de tout Pa-
ris, si l'intérêt qu'on prend à la musique dramatique ne
distrayait pas de toute autre.
' FÉns.
CONCERT,.
2bi Unifite ie ims ot^fUnsj
QDi À iiÊ soflirÊ m 4 r^vuEs dihs u siue db u kob bbkgbkb.
Jamais réunion de talens plu s Cn'ax pourpiquer la cu-
riosité du public n'avait été annoncée; des noms tels que
4o
ceux de MM. Kalkbrenner, B'aillot, ¥0^1, f.nilay, étaient
pluit c]ki'il ne fallait, pour attirer la foule ; aussi s'était-cUe
l»écîpitée daus la salle dès l'ouverture. La bienlatsaace ,
«xercée par ces àrlislcs dont on n'invpque jamais eu vain
la générosité, avait donc atteint son but ; il n e resta i t pli^n
qu'à juslifier l'e m près sèment' des amateurs, et l'on pou-
vait prévoir qn'ils sci'uieut indemnisés avec usure-
Le concert a commencé par ie premier morceau de la
symphonie de Haydn , dont le di^nit esl en ré mineur, et
l'allé^foeii rêmiiji-tif. Vnc cnUrv. manqué:,! p:ir le- liassons
dans riiilniiluclion :\ uni il poli cffur. i.a preniirrc partie
de l'allégro a été bien cxéeiilée, niais dans la seconde, si
vifPt si vigoureuse, l'orcbestre n'a point eu de chaleur ni
de verve. Quelques fluctuatioa^demouvemens ont einpé-
«hé les vtolous'de marcher ensemble , et les contrebasses ,
en trop petit nombre, ont manqué dîéuergie dans le mo-
ment d'explosion.
Dans un duo d'Étisa e Ciaudio dcHercadante, MM.Do-
mange et Renault ont montri; qu'ils ne comprenaient pas
ce qu'ils chanlaienl. Le lùcior (M. Doniange) a elianlé lan-
goureusement tout le duo qui peint une situation forle;
et la basse (M. Reuault) semblait, en maudissant un fila,
lai donner sa bénédicUan. Presque tons les mouvemens
«nt été mal prï»: M. Renault, ne s'est pas aperçu qu'il
doublait la durée de la mesure dans le début do l'allégro.
Une fanUisic pour le haulbois sur des thtmes de Léo-
COdte. composée par Jl.Vogt et exécutés parliii, a proeoré
à cet artiste l'occasion de montrer to\ite la llésibilité <iu son
beau talent. Je Ini ferai observer cependant que la coda
du dernier mouvement rte son morceau manque d'effet et
n'est point assez brillante, .
M. Bailiot , toujours admirable, a joné supérieurement
une sicilienne el un rondo dont le début plein d'énergie
est suivi d'nn motif fort original. Le public en a peut-être
trouvé le style u» peu sériteux, mais'les ar tisles'ont fort
goûté l'ensembip de c^tle compo^tîon.
M" Sloekhaosen , jeune cantatrice peu connue mainte-
nant, mais qui oe'peut tarder de l'être fort avantageuse-
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4.
tnent, s'esl Tait entendre dans des vurialioas sur l'air: sut
margino d'ûn rio, et dans un air d'Elîsa e Ctaudio. Sa
voix fucîle et juste exécute Ibrt bien les traits les plus dif-*
Ticiles. Mais pour(|uoi chanter des variationsP Pourquoi
imiter en cela M" Catalan!, aussi célèbre par son mauvais
goût et son iguoraucc du l'art du chan t , que par la belle ■
voix qu'elle eut autrefois? M"' Stockhuusen est d'autant
moins excusable qu'elle sait cbaoter et qu'elle est dpuée
d*iiD bon sentiment musîoal. Elle l'a prouvé dans l'air d'£-
tiaae Ctaudio, dont elle a fcvt tnen phrasé tonles les par-
ties. Il y avait de l'exaltation dans son récitatif; on y a
retrouvé quelques traces des traditions de fA" Pasla , qui
n'ont rien gité.
Je suis fâché de ne pouvoir donner à M. SlocLhausen
autant d'éloges qu'à sa femme : il ue m'en laisse pas le
pouvoir. C'est peul-êlie un bon professeur; mais ce n'est
point un harpiste habile. Il ne tire qu'un sou maigre de
son instrument; ses pieds ont l'air de s'embarrasser à cha-
que instant dans sou double rang de pédales; enGa lors-
qu'il £iit des traits des deux mains, l'une d'elles s'accroche
presque toujours quelque part. Sa musique, puisque mu-
sique il y a, n'est pas de nature à faire oublier les défauts
de son jeu, car ce n'est qu'un assemblage de traits com-
muns et mal cousus.
Le héros de la féte était M. KaliLbrenncr ; on le désirait,
on l'appelait de tons ses vceux : il a surpassé l'attente du
public et des connaisseurs. Habitués comme nons le som-
mes aux tours de force des pianistes de la nouvelle école,
il était inlérossant d'entendre la tradition la ^os pure de
cette belle manière dasaiqae de Clémenti , îa Cramer et
des ^ands clavecinistes du siècle dernier. D'abord la fa-
cilité avec laquelle Al. Kalkbrenncr exticute les traita les
plus difTiciles , a fait croire au public qu'il s'agissait des
chosesles plussimplcs; mais bien tôt cntruiné parlecharme
d'une exécution partaile, l'audiiuire a téinoigué au vir-
tuose par les applaudisscmcns 1rs plus llalleurs le plaisir
qu'il éprouvait, cl son enchantement a été croissant jusqu'à
la fin dit dcTnicr morceau. Le mérite de la composition du
4
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4î
concerto de M. Kalkbrcuiier ^tjoiiuil encore au plaisir que
oàusail son jou. Le premier murccau eut d'un stylé large
el vigoureux; l'introduction lente du rondo est suave, et le
ihëme de ce rondo, plein d'élégance 'et d'originalité, est
tnodaléde la manière laplus heureuse. L'InstrumentalloD
«tn éa odtrâ excellente'; niais inal heureusement l'orchestre
'hltcoaiupagné tofttleooncerloavecuae négti'ge'nce impar-
donnable. Les ÏDstrumeas à vent ont manqué toutes leurs-
entrées et souvent ont altéré la mesure^
- M. Gallay a un beau taïeut sur le cor : la qualité du son
qu'il lire de son inslrumcnt est d'une purcfé ravissante.
Il chatitb bien et exécute ses Iraïls avec beaucoup de net-
teté : malheureusement il était tard quand il a joué son
solo, l'attention du public était fatiguée, vn sorte qu'Ù
h'a pas recueilli tous les applaudissemens auxquels il
pouvait préteudre. ^
L'ùTQbeltrè <t joué rouvectare de Proserjnnc^ de. H.;
Scliiieitz&œireri au 'commencement do la deuxième par4
lie duconcërt. Ilya de la Verve dans cemorceau qui méri-
terait d'être' entendu plus souvent dans des occasions
semblables.
L'heure avancée ne m'a pas permis «d'en tendre le qua,-
lubr de Bianca e Falvero; d'ailleurs j'avoue que rex^ci:t7
lion me faisait peur. Ilm'aparu qu'une patlie desassistans
partageait ma crainte, car un grand liombre.a ïçiîlé ma
prudente retràîle. ' p^,^ . ., „,
THÉÂTRE DE ITODÉON. ' " '
Première représentation d'£n»meiine, ou .<» FomsMei
suiMe, musique dp Weîgl. ; i
Il est peudevoyageursenillemagnequi n'aieulcopsefTré
Hii souvenir agréable de l'ouvragé de Weigl qu^nn ,yiool de-
Iransporter sur la scène de l'Odéon. IfCS compatriotes de
ce musicien habiieestinieDtbeàiicoupsamusiqtie.L'impé-
43 .
ratrïce Harie-Lnulse, dont elle fuisaîl li» fîl faire,
eu iSii.iine traduction du Famîtte Suisse_, qai
jouée BUT le thi'dl rc.de Saiol-Cloiul [Kir les coniédiei»: dQ,
rOpéfa-Comiqiie. L'ouvragu n^iissit^ la cour, mais l'eM^i
qu'un ea fit au théâtre l<'<:yiie3ii n'eut pan le même succëa,
et aprèa trois répréaen lu lions on fut obligé de retirer la.
pièce..
Le nouveau Iraductt^ur vient d'être .plus li^ureui;.4.i'0-:.
déon, non que cet opéra soit d«ua^u^,^ fi,t,iircr If^.fp.uler
car une^piÈçe ne peut avoir en France nu succès prqd^plif
quand elle est aussi dépourvu^ d|intërfiteÈ de,mquvem^t
que y^t Êmmeiine; ipais la.musiqi^e de ^eigl . sembla
^tre^assez goùlée pour procuii^rà ('ouvrage un cert3i;i,noin<,
bre dt! représentations. , ... i
Pour qui attache quelque intérêt à observer le.sépoqiiea
dë rbistaire des arts, il y a quelque chose de curieux dans
la musique de Weigl; car c'est à elle, que . commence Id
nouvelle école qui s'est' développée jusqu'à Churlç8-.*|arie
deWeber. Les compositeurs qut avaient, succédé.A Sluzatt.
avaient imité sa meulière; mais Weigl H'a suivi que, seS;
prttpr^N intipirationti. dans tout ce qu'U a, prp4uilt $pu
çliani, lequel on Irouve de» phr^^fis çbqrioia^tes est^
je ràyoue } sçuvent vagtit;.oii^éc(iUBUj.Tniiip ilik.uiLcarac^,
tère, particulier, une pnysionpmievEergequ'i^uçheiiçheraît
en vain dans beaucoup d'autres prnductiqiis <pii. sont plus,
à la mode.
La profusion de moiivemens leutx ul d'effets doux est
le dtfaut capital du la musique de ta Famille SuÎssô.
Les premierK morceaux o»t beaucoup de charme; mais
Itinifbrmité de style produit à la fui une sorte d'engour-
dissemeot dans l'ame du spectateur , dont l'attcnlinu
n'est réveillée que de loin en loin par' des effets d'une
harmonie plus nourrie. Ce début poovàlt être. autrefois
moins sensible; mais lu musîquii db Rossini , eu usant
nos sensalioHs, nous a rcniliis plus difficiles à émouvoir.
On aime d'ailleurs Liiijoiird'hiii les longs (kH-chippcmciis,
et presque tous les murceaux tic la partition de Wcigl
sont courts. L'iustrumentutiou est éléganle et juirc; mats
DigilizeflBy Google
elle a lo même défaut que les autres parties de l'ouvrage,
celui de l'uniformité. Les violons sont trop souvent en
arpiges ou en iatteries sur les cordes basïtcs pour avoir
du brillant, et c'est presque toujours le hautbois, la flûle
ou la clarinette qui chantent. L'objet du compositeur était
de rappeler par cemojen la musique desmontagnei;mab
trois actes d'effet§iH)mï>lables sont bien longs. Il y a cepen-
dant des traits channans de violons en pluueurs endroits ,
notamment dans la finale du second acte.
Les morceauiles plus remarquables de cet ouvrage sont
le quatuor chanté au premier acte par Emmeline, ses paréos
et le comte; [e duo d'Emmeline et de son père; deux mor-
ceaux d'ensemble au second acte ; les couplets chantés par
l'espèce de niais de la pièce, et un trio au commencement
du troisième acte. Le motif en mt mineur du tria chanté
au premier acte par la mère d'Emmeline , son père et le
comte est délicieux; mais lem^eurest im peu trivial.
An reste, il faut qu'ily ait un grand mérite dans la mu-
sique de 'Weigl, puisqu'elle résiste à l'exécution dépIor3>-
ble qu'on lui fait subir à l'Odéon. Jamais, je crois, on
n'a chanté plus faux que ne le font dans cet ouvrage Adol-
phe, Lecler, madame Meyssin, el mâmc Mondonvîlle-
Madame Moiidoiiville , t|iiuit(iie bien iuible, est la meil-
leure. L'orchestre est satisfoisaiil : ceiicnJant j'engage les
cors à être plus soigneux dans quelques endroits, et l'ar-
titte qui joue la 'partie de seconde clarinette à changer
d'instrument ou d'embouchure, car il jone toujours trop
CORRESPONDANCE.
A M.ie ditKcteur de ta Revue Musicale.
UOKSIBDB ,
Tons laites un journal sur la musique; vous le faites ,
dites-vous, dans l'intérêt de l'art : ne pourricz-vous pas le
45
faire anui dans celui des artistes? Tous êtes prolbssear à
r£cole royale de Musique; comme tel, vous augmentez
chaque jour te nombre des musiciens qui végètent en
France : vous devez au moins protection à vas élèves ; dans
cette persuasion je prends la lil>erté de vous adresser quel-
ques observations dont vous ferez l'usage que vous jugerez
convenable.
Comme tant d'autres je suis élève de l'École royale ; j'y
ai appris à peu près tout ce qu'on peut apprendre ; et , per-
suadé qu'on attachait dans le monde autant d'importance
que moi au savoir en musique , je crus ma fortune &ile
dès que mes études furent terminées : je me trompais.
Je crois avoir du génie pour la composition, et le genre,
que je préfère est celui de la musique tliéâlrale. Dès que
je fus sorti de l'école, je songeai à me procurer un poème
pour le seul thédtre où il soit permis aux Français de faire
représenter leurs ouvrages. Je frappai donc à la porte de
plnneuts auteurs ; ils me demandèrent mon nom, je leur
déclinai avec importance ma qualité d'élève du Cooserva-
tofra>et-iigme tournèrent le dos. Étonné de cette conduite,
mais non découragé , je cbcrcbe à pénétrer dans l'intérieur
du théAire, comptant sur les bons avis que j'y pourrais re-
cevoir pour arriver à mon but. Après quelques politesse»
faites au concierge, je parvins enfin à m'élabUr dans les
coulisses Là je fais la connaissance de quelques acteurs»
et je leur explique en tremblant quel est l'objet de mes
vœux : ils m'écoutent en silence et sourient en détournant
la tète. Enfin l'un d'eux , plus charitable, me fait entendre
que la faveur de faire représenter des pièces à l'Opéra-
Comique ne peut être accordée qu'aux musiciens lauréats,
h ceux qui ont joui de l'avantage d'être pendant plusieuia
années pensionnaires du roi à Rome et eu Allemagne. La
roule me paraissait un peu détournée pour arriver jusqu'au
tbéfttre de la rue Feydeau; mais je m'y décide et je me
présente au concours oiï je n'obtiens qu'un accessit. Ce
n'était pas mon compic ; mais je ne perds pas courage , et
les membres de i'iniïliint me retrouvent fidèle à mon poste
trois années consécutives. Cependant je n'étais pas plus. ^
Digîlizedliy Google
4S
heureux. Enfin je trouve un proteoteurà qui je persuade
que je me re^rde comme son élève , et me w^l&àHoma.
VoiA'penaeBbleii, monsieur, que je n'y 'pu gtand'
ohose, caronn'ytroQTerienà fiiîre. lyaiUeurfl m<iii esprit
était trop préoccupé de ces poèmes qui m'attendaient à Paris
poureougerà dos études. J'abrégeai autant qnejc le pas
la durée de ce que j'appelais mon exil, cl je revins avec em-
pressement dans ce Paris, que je n'avais quitté qu'avec
regret. A-peine descendu de voiture, je cours au théâtre
oil chacun me fait le meilleur accueil. Ravi , transporté, je
reviens chaque soir, et chaque soir mêmes démonstration»
d'intérêt et d'amitié; mais de poème, juAuV. Fatlgué-d'at-
tbb^en ralti, je-coilitt'clieicmoii aaeieD proSnaetii* el le
prie de ma recommander & quelque autèu^ de sa tionhais-
sanee; pooï toute réponse il me peint les embarras et les
ohtfgrjos delà carrière dramatique; je m'adresse à ceuxde
mes camarades dont le retour avait précédé le mien; ils
tti'avoiieat que leur position est absolument semblable à
cellAdonl je me plains. . i
Cependant il butri^rfl , le temps presse, etjdme déoMe'
à oompMer de la -musique insirumentale. Je fiilsdevqùa-
tuoTB, des qNnphohîeB, des wnateB oh je mets toute» les
inqiiraHons de mon génie et toute la aoienoe.^e j'af ac-
quise. Je ne doutais pas que les marchands de musiqtae-
ne s'empressassent d'acheter mes ouvrages dés qu'ils les
auraient entendus; mais ils me déclarèrent tous qu'ils ne
pourraient s'en charger qu'après que l'une de mes compo-
sitions aurait eu du succès dans le monde. J'avoue que-je
n'étais pas préparé à cette nouvelle diCBculté qui me pa-
raissait insunnonlable, car pour qu'un ouvrage ait du
succès il faut qu'il soit publié , et l'on ne voulait les iinpri-
mèr qu^près que le jtnoçèS' aurait été obtenu. L'un de 'MA
dtësblèurs finit dépendant par me dire qu'il sTimereSBall
à iiioirfltme demanda si je VoulaiB-faireponr Idl des Va-
riations sur l'air: Guemadicf, gue tum' ajfligM! lOilh dune
oh m'ont conduit mes études d'harmonie, mes fugues cl
mon contrepoint AUa Patatrina.
f Les journaux m'ont bercé long-temps de l'espoir de l'é-
f
Digilized by GoOgle
47
tabliasemeut d'un second tliédlrc d'opéra-comique , mais
OD dit que les comédienH du théâtre Feydeau réclament
fa fovflur de leur prîviUge > car eo France tout se hit par
{N^Tilége. Cependant paÏBqa'II y a quatre théâtres privi-
^tdrponrle vaudeville, et denx théilres |rrtviC^^ pour
b musique étrangère, il me semble qu'il pourrait aussi y
en avoir deux pour la musique française. Ce ne serait point
d'ailleurs une nouveauté; car jlyen eut deux autrefois, et
o'estalorsqu'ont été composés les opéras ieMédéejdaMont
Saint-Bernard, àsidtux Journées, de Moalano Sté-
phanie, des deux Lodottka, des deux Paut et Virginie,
des deux Roméo et des deux Cavernes. Ce temps est celui
de la gloire de la musique française.
Qu'il y ait au moins uo asile pour les jeunes composi-
teurs français , ou qn-on'cesse'd*en former. A quUtsert de
leur enseigner les principes d'un art qu'ils ne doivent point
mettre en pratique? Pourquoi les diriger sur une roulte
qu'ils ne doivent suivre ? El pourquoi leurdonnerunèautte
instruction que celle quiconvient à un coureur de cachets,
puisque c'est la seule ressource qui leur reste pour ne pas
mourirdefaim?Voîlà, Monsieur, les réflexions que fontles
jeunes, ajctistes qui regrettent d'itvj)lr perdn dix années à
w préparer 1 une carriÈ» qu'ils ne doiveol poinfconrip.
J'ai l'honnQDr d*£tre, etc. ^
va pittvKB nBiGm.
NOUVELLES DBS THÉÂTRES.
Qfaobp^'OlMt^- point dans notre plan d'annoncer les
re|»ëwnlat{ons à bénéfice „ npns croyons dévoir parler de
celle que les sociétaires du théâtre de l'Opéra-Comique
donneront lea4 ce mois pour leurcamaradeHuet, parce
qu'dle offrira de l'intérêt sous le rapport de ta musique.
Cette représentation commencera par le second acte du
Mariage de F^oro , de Beaumarchais, qui sera joué par
les acteurs du thé&tre de l'Opéra-Comique, et précédé de
l'onverture des Tfoees de Figaro , de Moiart. Cet ouvrage
48
sera suivi delà première représenta ti on d'un opéra-cocoi-
que en un acte,' intïtuléfe /.ou/*-Gai-ou, qu'on attribueà
deux auteurs spirituels accouiuméa aux succès, et dont la
miiriqueest due & une jeuue personne qui s'est d^à Alt
connidtre par des essais remplis d'énergie et d'intérël dra-
maUque. La représentation sera terminée par l'opéra de
Jeannotet Cotin, dans lequel Martin jouera pour la der-
nière fois le râle de Jeannot, et dans lequel on a intercalé
un concert oii les artistes les plus célèbres de la capitale se
feront entendre. ' '
TARIÉTÉS.
On annonce poUr le ao de ce mois un oofiwrt qui sera
donné par M. Herz jeune , dans les salmis de H. Erard,
rue du Mail, u. i3. Cet intéressant artisteyjouera plu-
sieurs morceaux nouveaux de sa composition , et l'on en-
tendra Al. lafondsurle violon.
— U. Maurice Schlesinger, éditeur demusique, rue de Ri-
chelieu, n. 97, vient de mettre en vente les morceaux dé-
tachés de t'opéra de VATtîtansles premiers numéros sont
gravés depuis plusieurs jours , le reste paraîtra dans le cou-
rant de cette semaine.
Pulitioatiotu itrangb^.
. l'Letteradelprofenore&'tuB^ipeCaiTiant.sullamuaica
di Gioacchimo Rosrini. Romaj'iSaS, in-ft, nella tipogra-
phia di Criapioo Puccinelli.
2°ConradBerg,idenzueinerrationellen tefvrmnthode
fûr Musiktehrer ■aéerhaupt, mit éeaoruUrer Anwen-
dung aufdas ctavîerspùi, mit einem Vorworte von Gfr.
ff^eier.{ldie d'uuemélhode gt-nérule raisonnée pour l'en-
seignement de la musique, àl'asage des professeurs, etc.,
par Conrad Berg), Mayence, Schott lits, décembre 1836,
brochure in-8 de six feuilles.
Digilizedliy Google
PUBLIÉE PAR M. F^T'IS» , '
a* 2. -r- FéVBIBB 1807.
BXAHrai DES DirEB^ MÉTHODES
PQUIt L'ENSEIGNEUERT de HUSIQÛE.
On na peufjeterles^ax nirlfis£[»nti«smstéri4lle» de ù,
musiqiio Bans (tre frappé des difficulté qu'elles opposent
parla complication de leurs élémens au désir de quicon-
que vent s'cD instruire- Outre que les signes du langage de
oel art n'ont point d'analogie avec ceux d'aucune langue
connue; outre que leur multiplicité est telle que le même
son peut se présenler sous dix- neuf a.spcots dïlTérens, en
y comprenant les variétés de durée, la uécesïilé de recon-
naître le» signef simples au milieu de celle foule de cam-*
iHOtuBOUB quioouvrentlepqpier, jointe à l'obligation dçJei
eq^rimer suî^le-ohfuiip,Mjii» tfumqoer k la mesure et sans
feuiser rintoQalion , jetl« dans le déo^uragemeot tout
homme qui .veut réfiéchlr sur Tolget de les étnde^.
Cependant, on voit communément Icb etifans^douén de
quelque ïnlclligence apprendre les principes de la musi-
que , le solfège, et devenir de bons musiciens, après quel-
ques années de travail , sans avoir éprouvé de trop grandes
dillîcultés. ils ne remarquent même pas cettccomplieutîon
dont ou se plaint dans un âge plus avancé. Pour eux, touf
est babitude > et U« sont muBioiepB d'iqstinot long- temps'
avant de l'fitre par réflexion. Le temps leul I^it ^iv^f
cation j et comme ils ont boaàcovip <ie loisir , ils peoreat
recommencev iMmémés ohosesjuBqu'&ceqn'ilsleBSMbent
□ igWed by Google
5o
'demanièreà neplnslos oublier. On n'a pas le même avan-
tage dès qu'onest entré dans le monde. Mille devoirs s'em-
parent de tout le temps qn'un voudrait employer à culti-
ver les arU d'agrément, et-si l'on veut apprendre qnetque
chose , il faut quo ce soit promplcnicnt. Ces réflexions ont
conduit plusieurs hommes de mérite à chercher des mé-
thodes propres à communiquer plus facilement qu'on ne
le faisait auparavant la connaissance des élémens de la
imuique, et à les mettre en pratique aTeo plus ou moins
de succès. Ce sont ces méthodes que je me propose d'exa-
miner loi. * '
La méthode ooncertanle de H. Choron, celle d'ensei-
gnement simultané de M. Massimino, celle du MétoptaaU
de SI. Galin , et celle de la tyre harmonùfw de H. Pas-
tou ont élé essayées en France depuis douze ans. Toutes
ont leurs partisans ul leurs déîracteurs. Voyons sur quoi
sont fondés les Éloges et les critiques.
Frappé de cette considération importante que le senti-
ment de l'intonation et celui durhjthme sont indépendans
t^n'de l'autre, U. Choron'Conclut qu'on doit séparer dans
l'enseignement les notions qui les concernent. Passant en-
suitié'à la gradation des difficultés, il fait voir combien il
est nécessaire de régler avec soin cette gradatiou. C'est &
racconiplissemenldecesdeux conditions qu'il destine l'es-
pÈce de RolfÈge à quatre partii;s qu'il a publié en i8ao, sous
le titre de Méthode concertante de musique , \ui volume
grand in-S' rte plus de 3oo |iagcs.
Celte méthode est écrite pour quatre voix égales , et di-
visée eu cent trcnle-six léçoiis qui conllennent toutes les
combinaisons de mestirea,' de temps et de tOnS. L'une des
parties ne renferme que des rondes | des btenohes simples
oVi pointées, c'est-à-dire des radieales de mesures simples
èt Composées, Elle est destinée aux élèves les moins ex-
périmentés, dont M. Choron forme la première classe.
La partie des élÈvcs de la seconde contient les divisions
simples p,ii- deux un par Iriiis des r:idicalcs de mesures.
La troisième pni lie ri iifeiiiie les eonibinaîsoiis des quar's
ou des sixièmes de temps radicaux, et la qualrii;ide, les
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5i
GOmUnaisODS àm huitièmeH ou des douziËmes de ces,
mêmes radicaux. même gradation est observée pour les
tons et pour la diversité des clés.
Ai'égnrd de la manœuvre de l'enseignement, M. Clioroii
«eut qu'on divisele nomlm d'élèves qu'on veut former, quel-
que ^and qu'il soit, eu quatre classes, dont la rëparlilion.
se ùàt selon le degré d'ïntelllgeDoa ou d'ar^noeiiien t des In-,,
dividus. Chaque élève est pourvu d^une Méthode concer-
tante, et chante la partie delà classeà laquelleil appartient,
jusqu'à ce qu'il soit reconnu qu'ilest assez instruit pour pour
voir passer à une classe supérieure. Des chefs de pupitro
dirigent les autres élèves ; le maître est au piano , il donne
le signal, elcent ou deux cents Élèves commencent la leçon
à quatre parties qui est l'objet de l'étude du jour. Si les chefs
de pupitre s'aper^ivent que quelque élève manque à la
mesure ou 4 l'intohaiion, on s'arrAte, on le fait exercer
seul , flt lorsqu'il est parvenu à c&arj^ juste et exactement
on reconimence l'ensemble.
Les principes sur lesquelR reposent cette méthode sont
les mêmes que ceux dont on trouve l'exposé dans tous les
ouvrages élémentaires; ils ne diffèrent que par l'ordre dans
lequel ils sont prénen tés. Le but u'est pas d'abréger le temps
de l'étude , mais de le bien employer. Les élèves ne devien-
nent peut-ëlre pas des lecteurs plus habiles que ceux qu'on
instruit par les procédés ordinaires; mais leur oreille de-
vientplusmusicalepul'habitudejd'entendredei'harmonïe..
Ciiaàrgé, depuis iSiS^par le gouvernement, de la direction
d'une école spéciale ^ chant, qui a reçu depuis le titre
à'Jnstitution royaU de muHqve religieuse, M. Choron
a mis en pratique sa méthode sur des masses considérables
d'enfuus, et l'on ne peut nier qu'il n'ait obtenu les résul-
tats les plus salisfaisans, sous le rapport de ce seuliment
musical dont je viens de parler. La musique vocale d'en-
semble s'exécute dans son école avec un fini, qu'on ober^
cherait vainement ailleurs en France.
Vers 1^16, H. Massimîno a oùvert'à. Paris un couâ1[è
mosique basé sur une métbod.e* nouvelle, qui a eu un suc^
cès prodigieux dans sa nouveauté.. Elle consble à dicter
Si
itil bertaln UombK d'éltlvèa iinè leifon ^'Ût écrivent sot Acé
ardofsca ob l'on â tracé des portées. Cette teçon , d'abord
fort simple, devient graduellement plus dilQcile. L'opéra-
tion terminée, le maître appelle près de lui chaque élève,
lui fait chanter la leçon et lui fait corriger les fautes qu'il
a commises en écrivant sous lu dicrée. Les corrcclions étant
achevée», toutes les voix se réunissent pour clianler la
leçon, qu'on recommence jusqu'à ce que l'exécution soit
satlslâlMilte. On voit qu'il s'agît ici d'une application de la
méthode lancaatérienne , obi'on apprénd ï lire en écri-
vant; c'est ce qui a fait donner improprement au procédé
iè H. Hassimino le nom à" Enseignement mutuH demu-
itifùe. Bien qu'il y ait des moniteurs dans l'école dont il
' éM question , et que ces mouilcurs dirigent une certaine
quantité d'élèves, ils n'enseignent cependant pas réelle-
ment, puisqu'ils sont dirigés par le professeur, qui dicte
la même leçon pour tous.
Il y a quelque choie de séduisant, d'ulile mémo , dans
les procédés de U. Massimlno. Tout lo monde sait qull ar-
rive souvent qa'un élève éprouve beaucoup de difficultés
ik reconnaître le notn d'une note à la seule audition du son
et à lui assigner avec promptitude la valeur de sa durée^
bien qu'il soit lecteur passable. Celle difficulté tient à la
paresse naturelle de notre esprit , que rien ne porte à réflé-
chir s'il n'y est obligé. C'est donc un eïercice utile que ce-
lui qui développe en nous la mémoire des sons et celle du
rhylhmc. Mais il faut que ce ne soit qu'un accessoire de
l'instruclion générale que reçoit l'élève , et que cet acees-
wlre suive, mais ne- précède pas la connaissance des prin-
oïpeset leur application dans la admisadon ; car* oomment
espérer qu'on conserve le souvenir de la forme et de l'usage
d'une foule'de signes arbitraires, si un long usage oe nous
les a rendus familiers? Je crois que M. Massimiuo a nui à la
continuation des succès obtenus par sa méthode en la res-
treignant presque au seul procédé de l'écriture sous la
dictée. Les progrès des élèves sont sensibles d'abord par
l'clfet naturel de l'action des masses sur les individus;
oeus-ci sont entraînés comme par enchantement. Hais à
Dlgilizedbyi
65
MCWire que h» diffloalléi auguentent, les moyens néoes-
nini ponr les résoudre manquent à l'élëTe qui n'est pas
préparé par des exercices de solfège réitérés, et les progrès
■'arrêtent.
J'arrive à la méthodd qui, dans ces derniers temps a
eule sAooèale pliupopalairecii Vkance: je veux parler de
C«U« du Métvptattt. Sou auUar, Pierre Galin, néàBor-
daBDxai)'i7S6etmoH& Paris tti iSai, fut aussi distingué
par la netteté de son esprit que par la variété de ses con-
saiiMnoM. Il avait été élève de l'École Polytechnique et
étaft devenu inatituleor à l'École royale des sourds-et-
nuiets de sa ville natale. L'habitude d'analyser les idées
qui est le résultat Aa l'étude des sciences , l'avait rendu
propre & reconnaître les défauts dos divers procédés em-
ployés jusqu'à lai pour enseigner la musique. 11 avait été
frappé surtout de la dJffioulté qu'on éprouve à attacher
ndéedesBOiiBaiiza^nesqiiI les représentent, et de l'embar-
ras que oanse an lecteur tout l'échafiiudaBe de ces rignes , et
set recherches uaieat en pour ^et de fàoUiter aux com-
nunçanslfe «mmabsaQMprftUqoe des intervalles d'ai|>rès un
ton donné, et d'ensei^er à lire la musique , abstraction
folle des noies et des dés. Il a pabHé à Paris , en 1618 ,
l'analyse de ses principes sons le titre d'Aa^osiftwi icf «ne
nouveMe méthode pour fenttignetMM de ta muti^ue ^
1 vol. ia-8. ,
Ce que Galin appelle le MétoptiUteeBt une planche sur
laquelle on a tracé des lignes dans la forme de la portée
ordinaire avee des lignes plus petites placées au-dessus
et en dessous de cette portée pour les notes qui dépassent
IWendue de Toctave. Cette figure a la forme suivante :
54
Galio suppose que les sous de la gamme Mnt Kpréinntéw
par les Ûgnes et par les intervalles qu'elles laissent entre
elles, el comme il n'y a poiot de clé au commencement
de la portée, il est libre d'appeler à volonté chaque ligne
ou chaque intervalle ut , fa ou soi, etc. Une baguette dont
le bout se promène sur la portée est dans la main du pro-
fesseur; elle représente la note, et la tonique étant donnée,
elle indique à l'élève dont la voix suit ses monvemens la-
note qu'iï doit' entonaer. Pour &otliter rinlonalfon, Ga-
lio reut qu'on ne note aux yenx de l'âève arec la tugnetle-
que des airs qu'il connaît, en sorte que par ce procédé la-
connaissance de l'intonation précède celle du signe qui
la représente, au lieu que dans la méthode ordinaire la
notion du signe précède celie du son , qu'on ne peut dé'
couvrir que lorsque l'habitude en fournit les moyens. A
l'égard di: la division du temps, Galin en donne la dé-
monstration au moyen d'un chronomètre comparatif qn^l
appelle chronomèriste. . ' ■ ■
.L'idée pnacipale de Galin, celle do mélt^asta, était
loin d'Atre nouvelle , car die n'est qu'une variété de celle
de la main nwticate que Gui d'Arezzn a imaginée en
ioa4- £n elTet les cinq doigts de la main étant ouverts re-
présentent les lignes et les intervalles sur lesquels l'index
de l'autre main se promenait pour indiquer aux élèves la
bote qu'ils devaient entonner. Cette méthode de la main a
été la seule en usage pour enseigner la musique jusque
vers temilleudu seizième siècle; alors un musicien nommé
Louis Bourgeois proposa la solmisatton actuelle dans un-
livre qui avait pour tilre : Le droîct Chemin thmu»igu»,
avec ta manière de chanter tes psaumes par utage ou
ruse sans ie secours deia main; Genève, i55o, in-8.
Ramcfiu avait reproduit en 1760 l'idée de la main dans
son Code de Musique , et Jacob , musicien de l'opéra, avait
proposé l'usage d'une portée sans clé, qui est le fondement
du métoplaste, dans une mélftode de musique imprimée à
Paris en 1769. Uais telle est la destinéedesohoses humaines
qu'on ne fit point attention ^ l'onvrage du pauvre Jaoob
.86
.lorsqD'il parut-, et que le méloplaste a obtenu do nos jours
un succès de vogue.
Le défaut radical de cette méthode , comme de touleH
celles du même genre, c'est (ju^il faut bieu eu venir à mon-
trer enfin aus élèves de la musique écrite et chargée de
lous ces signes dont l'usage ne leur est point babituel , et
dont l'aspect compliqué n'a plus de rapport avec les idées
simples auxquelles ils sont acooutnméa. Alors se révèle
une vérité tqoontesiable,' c'est qu'on a appris qudque
ohose qui peut servir d'inlroduotion à l'étude de la mu-
sique, mais qui n'est pas la musique elle-m£me. Tant que
l'art fut dans l'état de simplicité qu'il a oonserré justpi'an
seizième siècle , de pareilles méthodes d'enselgnsment
pouvaient être suClisantes; maïs étant arrivé au point dfl
GompIîcatioD où il est maintenant, je doute qu'eUei pais-
sent conduire à lire couramment le chant d'un air d'op^a.
11 est une méthodeanaiogneàoeUedaméloplaste« par-
ce que, d'après l'aveu modeste de l'auteur, elle déijve des
mêmes sources :, c'est celle de la Lj/re futrmonipit, de
H. J-.B.PaBlan, anoien violoniste duThéAfre-Italien, Dans
cette méthode les cordes d'une lyre représeptent les lignes
de la portée. H- Pasiou emploie des procédés qui ont de
l'analogie avec ceux de Galin ; maïs comme il est fort bon
musicien , qualité qui manquait à l'auteur du méloplaste,
il a perfectionné une foule de détaib au moyen desquelsil
faitfaire beaucoup de progrès à ses élèves. Ceux-ci ont été
quelquefois au nombre de plus de cent dans cours. '
. Eu résumé les .méthodes dont je viens de dpnner une
idëo n'offrent peut-être pas tous les avantages que se sont
proposésteur^auteurs; mais elles en ont uu auquel ils n'ont
point pensé, c'est. celui de populariser lego&t de fa mu-
sique en.Fraqc^iar tes facilitésqu'elles prometteut, et parle
prixpea élevé ^ cours. C'est surtoutcelui de faire péné-
trer dans les classes inférieures des habitudes de chant
moins grossières que celles dont nos oreilles sont ofleo^ées
journellement. Lebut n'est point atteintjip^îs ou s'y ache-
mine inscosiblement. C'est. par le peyplq que les^arts se
naturaliscul dani; un pays .t l'AUemagn^en offre une preuve
Digilizedliy Google
56
évideote pour lamusique. Resserrée dans IcsbauleaolHMt,
la pratiqua du ces arls u'est en quelqas sorte qu'siotiquo.
C'est donc l'éducalion du peuplfl qu'il font pmÂotioàner :
je ferai voir ailleurs queli moyen» BOot lu pliu ofBoaOM
pour remplir oet otget.
FÉns.
NÉCROLOGIE.
L'année qui TÎentdes'éaouleraété marquée par lapei^e
douloureuse dcdeuxgrandsmnsioienBderécole allemandoi
Charles-Marie deWeberet F.-Ë. Fesca, qui ont brillédaus
des genres différena. Nous donnons ici les renseignemens
qui nous sont parvenus sur le dernier.
Frédéric-Emest Feaca naquit le 17 février 178g, à Uag-
âebonrg.SoB père,premier secrétaire de radmlnlstration de
cette ^lle . était habile sur le piano et nir le violoncelle;
sa mère ci-devant cantatrice de la chambre delà duchesse
de Courlande était une élève distinguée de Hiller. Le latent
et l'amour pour la musique furent donc pour ainsi dire
innés chez le jeune Fesoa , et les fréquens exercices mn>
ricaux de la maison paternelle excitèrent les premières
Int^lsionB et les premières joies de son ame. Des indices
de son talent, des résulta ta de son goût ne tardèrent pas à se
manifester. Dès l'âge do quatre ans, l'enfant touchait avec
ltn plaisir exttéme de petits morceaux sur le piand et ré-
pétait les chants qntl entendait exéeuler par sa mère et
qo^l retenait promptemen t.- Quoiqu'il ne restât pasen ar*
rièrâ â l'égard des autres connaiaaauces élémenlairea ap-
propriées à son âge, on ne put méconnaître en lui un ta-
lent prédominant et une préférence marquée pour la mu-
sique.Ilpossédait d'ailleurs un excellentguidedanssamère
qu'il chérissait tendrement.
If reçut dans sa neuvième année des leçons de violon de
Lobse, premier vîolonisteau théâtre de Hagdebourg, mu-
slclcn habile et cxccIlcDt luaitre, il )k ,1e i-^ipidcs progrès
•ur cet inatriimeal. Mais .son e^çU uUon goûl musical
oonunencëreut dèslore à s'élever au-dessus de luut ce qui
n'était qu'ordînaîre.IescompOiiilionBdoPleyel, alors fortà
la mode, ne^ sàtisfiteiiibientôlplus, et iU'adonoa avea
appliootiou àl'étude desœuvresetpriacipa^MneiTtdeflquV
tuors d'Haydn et de Mosart. II élail dans sa OH«ièmeanpée
lorsque la sœur de sa n.Ère élant venue à Hagdeboitw et j
ayant donné un , oncerl, il y Joua, sur l'invitalion de idu-
sieurs amateurs, po„r lii première fois en public mi con-
certa de violon. Le succès qu'ily oblinl l'aiguîilonna k faire
'*e,^j^!?A!p?t?tivea, et les conceris d'abonnement de
Il
moins d'ardèûr.à la partie théorique de
^'''"■V'^ '*^*^*^'*" premières leçons de Zacharia, alors dj-
recÊ|âi>de1a inusjque da l'école d'Allstadt. Plus tardii mit
à ^fit^Ço^re que lui flt.pitterlin , homme d"esprit>t de
talent, directeur de la musique au théâtre de Magdobourg,
deriaitierplusavant dans les socrels de la musiqueet dans
l'emploi de kèê ressources. Il ddl.'i cet homme recomman-
'!''<■ pradiùl loujoursun
9>Mngffl|Ç^|>ien réglé^et solide, mais encore la tendance
' P"' parfait. Un des avantages îles
excellent professeur fut d'enflammer l'esprit
^^^^ff^fi'^ parcourant avec lui lesche&Td'œurrie des
B^J^^^tws,- Malheureusement Pitterjin mourut dèi
Paii'itÉ^îlpi, profondément regrelté de son élève refcon-
naissanl, à qui sa mémoire est toujours restée chère,
La perte d'un Ici ma Hre litaiit irréparal.le ùMagdebourg,
Fesca, i]uî avait alors seize ans, se rendit nit mois de juin
de l'année suivante à Leipzig, pour y conlinucr ses OSiides
sous la direction d'Augnsle-liberliard JlûUcr. cliantrc el
directeur de musique génêralmnenl eslimé, qui mourut
plus tard àWeimar,o(i il ét^itmaitrcdechapellE. Le jeune
homme s'appliqua parliculièrement.'i l'étude des anciennes
.compositions religieuses , pour laquelle il ne pouvait man-
quer de trouver dans cette ville de grandçs facilités. II
continua également. a vco persévérance; sous la direction.
Digilized by CoOgle
lie son aouvcau mailrc. ses travaux de composiliiin. Riilrc
antres choses, il écrivit pour lui-même des concertos
de violon , dont un en mi mineur, qu'il exécuta en i8o5
avec un succès complet devant un nombreux auditoire.
Hfntihai, directenrde concerlsà Leipzig, artisie distingué,
loi avait été Irès ulîle lionr le ftiii de non jeu, et la société
de beaucoup d'autres personnes qnt aimaient à accueillit
en lui 1b jeune homme aimable . plein détalent et mAdeite,
contribua beaucoup à le former sotis tous les rapports. De-
puis cette époque Fesca n'a pl us ^crit de concertos; il n'é-
tait pas fait pour ce genre de composilion.
La présence dii duc d'Oldenbourg à Leipzig . en jan-
vier iSo6, fut cause que le jeune Fesca quillu prumpte-
ident cette ville. Le duc, qui l'avaitenlendudansuo concert,
se le fit présenter, racçueillit avec bienveillance, et lui
oBrït une place dans sa'ôhapelle. Fesca accepta cette oS^
avec d'autant plus dejoie qu'il cessait par-là d'ètreàchargeà
ses parens qui avaient d'autres enfans à élever, et qu'il de-
vhît luî rester assez de temps pour continuer ses ('tudes.
Cependant ce superflu même de loisir, ce manque d'oc-
cupation pourun cspritsi avide de progrès, l'occasion trop
rare d'eiitemlri: quelque chose île vraiment distinguii. d'en
observer TiiUet, comme aussi d'exécuter par lui-même et
d'appliquer se» observations à un but unique, lui Tirent
bientôt sentir qu'il n'était pas à sa place, quoiqu'il pût §e
trouver bien d'ailleurs. Une Visite qu'il fit à la fin de l'an-
née 1807 à ses parens pour voir encore une fois sa inère
languissante, lui donna l'occasion d'entrevoir une per-
spective nouvelle et plus favorable. La chapelle et l'opéra
de Cassel, capitale du nouveau royaume de Wcslphalie,
étaient, grâce à l'influence de Tteîchardt, riches en lafens
de premier ordre, qui iraient occupés d'une manière
brillante, et largement vécompcusés. Un faisait tant pour
étendre et embellir ces deux établissemens , favoris d'une
cour qui n'était rien moins qu'économe, qae le désir vint
naturellemeat à Fesca d'entrer dans le premier. Sur la
recommandation da maréchal dnc de Bellnne, dont il était
connu, il trouva l'occasion déjouer devant ta cour, et
5y
avec tant de succès, iju'it fut placé aur-le-champ comme
violon Holo-
C'est à Cassel, a'a il rcsU jusqu'à lu fin de (|u'il
passa ses années les plus heureuses, quoique de fréqueiiies
atteioles de maladie, surtout en 1810 et 1811, vinssent
drjà le lourmeuler. La rare activité de la vie' musicale
qu'il y trouva, et à laquelle il eut amplement ù con-
tribuer , faisait le fondement de son bonheur : la gallé de
lajenuesse. la société intime de différens artistes distingués,
la considÉration et la bienveillance avec lesquelles il était
généralement accueilli, l'augmcnlèrunt encore. C'est alors
qu'il se produisit comme compositeur. Il écrivit à Cassel
■es oept premlen quatuors (op. i et a, et celui en ré
majeur de roènvrc 3 , ) et ses deux- premières symphonies
(en mi 6. et en ré majeur). Il avait fait à tout le
monde un secret de ces travaux jusqu'à ce qu'ils fus-
sent achevés : leur apparition surprit et ravit le cercle
de ses amis. On sait que dans ces quatuors, la partie du
jiremicr violim , richement travaillée, a été soignée d'une
manière particulicre. Cette préférence qu'on ne peut trou-'
ver injuste, puisqu'elle ajoute dn eharme à ces ouvrages,
et ope les autres iustrumena sont loin d'être négligés, ve-
nait de ce qu'il pensait volontiers à luî-mËme en tes com-
parant. C'était en effet dans une exécution parfaite du
quatuor et principalement de l'adagio où se reflétait toute
son ame, que consisluit le mérite de Fesea comme'violo-
nisie. Il est souvent arrivé que desariistes et des amateurs
très recommandables, qui connaissaient ses quatuors et
ses quintettis , les aient trouvés tout autres, e| y, aient
reconnu bien plus de scnsibililé et d'originalité quand ils
les entendaient exécuter par Ini-méme.
Agrès la dissolution du royaume de Westphalie , il se
rendit en janvier i8i4, & Vienne, pour y voir son frère,
et y passa .quelques mois. Sa santél'ayant obligé ^renoncer
k jooer dans les concerts, il se borna à exécuter ses^ qua-
tnoM dans des Bociétéa particulières. Il pidtlia à Tienne
(chez Mechetti) les trois' premières livraisons de ces
mêmes quatuors. ,
□ tgilized by GoOglc
Go
5.ir l'a ptoposilion du baian do Eodo, intendanl du
HéSlre de la cour, à Carlaruh», FeMa toi nommi premier
,iol«ii au «ewice a«staiid.duo de Bade, el en i8i5, matlre
de ooncerls.
C'est ià qu'il composa dans l'espace de.onae ans ses
■.eutaulresqiialnoreotqnalre quiotatlj pour te ;
ainsi que qnalr. qualuors el un qnlnlello avec Unie. Il
m poi l'orchestre et pour le théâlrepluslcur, ouvertures
«tdoui opéra.: Con<em«re'«l Omar et Cette. On lui
doit aussi pour le chant beaucoup de composilions déta-
cbéoa , des chorals à quatre voix , de. p.aumes et d'autre.
comporfBon. religicoses. Il écrivit .e. psaumes dans dl- •
verse, circonstance! importante, de ,a vie, et .eulemont
pour épancher devant Dieu .es .enllmon. intimes de la
maniiirc qui lui était le mieux appropriée; par exemple
il compo.a le fragment du p.aume i5 (œuvre a5) 4 l'épo-
que où dan. une louiji.e et pénible maladie il avait perdu
MM espoir, elle p.aume iû5 (œuvre =6), dun. le sen-
ifment do reconoai..anco que lui in.pirail sa gnénion
de. fréqiicns accès d'hémorrhajie qui l'avaient conduit
pendant le prinlemp. de .8». aux porte, dt, tombeau
Sa auéri.on ne fut cependant pa. complète, et .1 ne
«leva plus de celte maladie. Il rctu.a en outre de .ui-
vro qnelquos oon«iil. qui auraient pu améliorer .a po.i-
tioo et vit .on corp. valémdinaire dépérir dan. une lente
consomption. Il no pouvait plus voir autour do lui qu'an
petit nombre d'homme, qui lui étaient parlioulièremenl
chers el qui, .eul., réus.i.saient quelquefois à l'arracher
™n.n»lnstantà.atri.tes.e et il révoilier en lui quelque
ïspéranoe de vie. Cependant même dan. cet état d abat-
tement .on e.prit demeura libre et actif, et l'on peut
même en comparant «e. dernière, production, avec le.
précédcnic» , ï trouver pin. .le verve cl de gallé
.écéilcnics , y ir»'"" 1""" .
L'usage de. eaux d'Em. , pendant l'été de iSaS, parut
lui faire du bien, et ranima tellement ses forces qu'il
écrivit encoreune ouverlnro àgrand orchestre, et son der-
nier quatuor pour la flûte. Mais n'était I. dernier édal
d'une flamme qui aUalt s'élelndte. La lonx M le. oppres-
sions augmentèrent lellcmeiit ijii'il finit p^r di^sircrla mort,
et ce souhait Tut accompli le a4 mai iRa6, à 8 heures du
Boir. L'amour et l'oinitiii cherchèrent à adoucir autant que
^wHdé oe dernier motaeut. Je ne voii ptm! furbut ses
derniers mots. Il se fit mettre sur son séant, rassembla
ses forces, éleva ses mains joîtites en priant, et expira
sans qu'on pût remarquer la moindre convulsion de mort
sur ses traits. Sa figure, qui d'ailleurs était belle, s'éolair-
cit tellemenl en cet instant que tous les nssistans en fu.
renl profondément émus. L'ouverture de son corps mon-
tra une telle consomption dans les poumons, qu'un put
à peine comprendre comment il avait pu vivre si long-
temps, la considération et l'affection générale qui l'avaient
entouré se manifestèrent au moment de son inhumation
de la manière )a plus. cordiale. Parmi les solennités qui
eurent lieu & cette accasion, nous ne citerons que le
chœur chanté sur sa tombe par sea camarades et ses
amis, et qui avait été arrangé à quatre voix, par le dlrec- '
tenr de musique Srauss, avec le chant du De profundis,
si profondément senti par Fosca. Deux personnages dis^
lingués oi^anisèrcut quelques jours après, en rtioiineur
de sa mémoire et au bénéfice de se>i héritiers, un concert
paUio bien composé, qui atteignit complHemcnt le dou-
bla bot qu'on s'était proposé.
Noos donnons ioî nue liste complète de ses compositions.
Ceux de ses ouvrages qu'il préférait sont marqués d'une
astérisque.
1° Trois quatuors pour le violon, œuvre i", Vienne,
Mcchetti. — a° Trois îd.,op. a, iûùL — 3° Trois ïrf. , op. 5,
eu laii.' , i;n H et en in* majeur. — 4° 0» grand quatuor
tn mi h, op. 4 *, Vienne, Sl^jincr. — 5° Six cliansonsat-
lemandcii avec acc. de piano , op. 5 , ibid. — 6' Première
sjmphouie, en mi mnjcur, op. G, Vienne, Méchetti. ~
j" Pot-pourri pour viuluu , (;n ut , if/îd. — 8° Deux qua-
tuors pour le violon , op.' y , Lcipsick., Peters. — 9* Quin-
telto pour le violon, en ré majeur, op. 8. — 10° Un
idem, en mi majeur, op. 9 * Leipsiok, Peters. — 11*
Deuxième symphonie en ré majeur, op. lo^t^K^. — la*
63
Pot-pourri pour le tîoIoii , iftid. — iS" Un qaaluor en ré
mineur, op. ta, Leipaick, BreilkopfetHsertel. — 14° Troi-
sième symphonie en ré majeur, op. iS, ILeipsick, Hof-
meister. — lÔ'Vn quatuor pour violon easii, op. i^iùid.
— i6' Un (juinteUo pour violon , en mi majeur, op- i5,
ii/id. — 17° Sii chansons allemandes avec acc. de piano
op. Vienne , Mechclli. — 18" Chants à ((ualre voix avec
ucc. , op. 17 ' , ii/id. — 19° Cantemire, opéra eu deux
actes, op. 18, partition de piano, Bonn, SimrocL. — 30°
Un quiutetto pour violon en 6 , op. 3o , XeïpsicL, Bof-
meister. — 21* Le psaume t)* avec orchestre, op. ai iiiid.
— 33' Quinletto pour la flûte en ut majeur, op. aa, Bonn,
Simrock. — 25" Pot-pourri pour le violon , en ia majeur,
op. a5, ibid. — 24° Sis chansons allemandes avec acc. de
piano, op. 24 i/'i^- — 2 5 Le psaume i5* à quatre voix,
avec; acc. de piano , op. 25 ihid. — a6° Le psaume io3'
avec orche.'ilre, op. 26 ibid. — ij* Cinq chants allemands
avec acc. de piano, op. a? iéid. — a8* Omar et Ltîla,
opéra romantique en S actes, op. a8, iiid. — 39* Pot-
pourri pour le cor, op. ag, ihid. — 3o* Six chaasons al-
lemandes avec aco. de piano, op. Zo,ibid. — 3i° Chan-
son de table à quatre voix, a ténors et 2 basses, op. 3i ,
itid. —33° Cinq chansons allemandes avec acc. de piano,
ihid. — 35° Air italien avec acc. d'orchestre , op. 55, ibid.
— 54' Uii quatuor de violon en ut majeur , op. 34 1 ibid.
— 55° Six chansiAs de tabl<^ à quatre voix, op. 55, ihid.
— 56° Un quatuor de violon en ut majèur, op. 36 * ibid.
— 3;* Un quatuor pour flûte en ré majeur, op. 3^ , ihid.
— 38° Un iÛem en jof majeur, op. 38,t£ti/. — 3^' Ân-
danteetBondo pour le cor,9p. 39>t6ttf. — 'jo'Un quatuor
pourfliDtc en J'a majeur, op. ^o,* i6id. — 4>* Ouverture
pour l'orchestre en ut majeur, op, 4" 1 * ibid. — 4*' Qua-
tuor pour flûte , op. 4a ; ihid. — 45' Ouverture pour l'or-
chestre, op. 45- On a publîéà Paris une collection com-
plète des quatuors et des qwintetti de Fesca.
Lee quatuors de Fesca sont considérés comme ses meil-
leurs ouvrages ; cependant nous croyons que ses bonnes
compositions religieuses sont supérieures. Personne, que.
63
nous sacliions, n*a conlesté àacB q^uatUQrfl le Caa, l'ame,
l'art, le goût, U fiai et en résultat la nouveauté. Cepen-
dant quelques voix se -sont élevées pour révoquer en doote
son génie et son originalîté. Nous oieyom que c'eut à tort;
et ce qui prouve en faveur de notre opinion j cW le grand
succès que ses ouvrages ont obtenu. Ses compontions sont,
dit-on, inférieures à celles de Haydn, de Uosirt et de Bee-
thoven , à la bonne heure; maU'ft a fait antre ehose, ét
c'est beaucoup,
Un air Hérieux,réfléchtetcBlme,ua extérieur modeste,
agréable et qui prévenait en sa faveur, un sentiment pro-
fond, de l'enthousiasme et le plus grand attachement pour
ses amis étaient les qualités dominantes de Fesca. Lorsque
dex aiiciiii«s ruiurrces de maladie eurent attaqué sa cpn-
stiiiKiiiu (K'iiriiH: r.i faible . et que des peines domestiques
l'eurciii uuaiiii, u se manifeRta chez lui une disposition
triste et mélancolique et une sensibilité trop irritable;
cepenilant il n'en fit presque jamais souffrir personne et
la renfermait en lui-même. Dans l'intin^té il montrait
'souvent la galté d'un enfant, pourvu que ses soufirances
physiques lui donnassent quelque repos. Comme homme
et coomie artiste, itn'étaît pas indifférent an succès, mais
il n'y fit jamais le sacrifice de ce qn'il regardait comme le
bonet le beau.II tendît totyoïirs vers ce but tel qu'il le com-
prenait avec une infatigable continuité d'efforts. S.
EXAMEN DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
Singulière bizarrerie des destinées humaines , que les
mémw&oultésintellectueltes placent celui qui les possède
aufalte de la gloire, ou le laissent dans l'obscurité , scion
lei cireonitances oh le sort l'a jeté I Napoléon, né en 1 730 ,
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04
iiiir;iîl, vOi;u iguuré; mais il ealvumi qujraiile ios [ilus laM
et 60U nom uaoïipc l'univerH. Mozart, qui n'a point eu
iVégal cl ipiî penl-élro n'en fiiira jamais, a frnnclii d'un
saul tons les interméiliairca qui auraient dû se Ironvcr entre
la nuifiii|ue simple de ses [irédéeesseiirs et la sienne. Son
siÈclcii'éiiiit point préparé à l'eulendro , car il avail devancé
le temps; qiiïsî vit-il son talent mécoiinn. Son ombre seule
a respiré l'encens que nous brillons sur sua autels.
Ros.sinil toi que la nutui'ca combli: du ses dons ; loique
la forliine semble conduire par la main , Bens-lit bien tout
le prix des Icmpa qui t'ont vu naitrc? Coiilemporaiu do
Cimarosa, de Paisicito, il eût fallu le cunicnicr d'une
gloire patlagL^o; mais tes yeux ont vu le jour quand ceux
de ces grands bommBS élaîeni prÈs de «e fermer,^ la
renoniitiée efface loiiles les leiiominées.
Ce qui est vrai pour ces hommes rares qnc la nature
destine à changer la face des choses, l'est bien pluscucoro
puiir ceux qu'elle n traités moins favorablement. Que
d'hommes d'uu talent r&l qui n'ont point joui ilo la célé-
brité qu'ils mérifaieiil, parce que le lonips où ils se sont
produits ne leurf ui pas favorable! Aiosi les frères Orgitano,
Cenerati, Mortacehi, et plusieurs autres ont vu leur
carrière se borner à tpielijucs succès do localité en Italie,
sans que le re.tle ilu monde musical ait été informé de la
part qu'ils ont eue dans In révolution dramatique que
ItoGsiui a cousoDjmée; et cela parce que leurs inventions
furent à pchi'e connues que leur redoutable rival apparut
et attacha à la gloire de sion nom ceti mêmes innovaiious
qui auraient sufii pour les immurlaliser , tandis qu'elles
n'étaient pour lui que des accessoires.
Des deux frères Orgitano, Napolilains, Rafaël fut celui
qui eut le plus de laiciit ; le sien était original. Les furmeti
de SCS cautilÈnes, la coupe des morceaux, Tinslrumen-
tulion , toutes les parties de sa musique enlin sortaient de
la manière des maîtres du dix-hiiîliènie siècle et annon-
çaient une révolutlun; niuis Ur^itano mourut fort jeune
et n'eut pas le temps de réaliser les espérances qu'il avait
doDuécs. Les musiciens uni remarqué un air de ce com-
65-
poeiteof , qa'oo aTsIt Introduit daus l'opéra de Pirro , qûi
fut joué à rOdi^on, en 1811. Le style en était briUaut et
nouveau. Son opéra bouffe de Amore intraprendenie
contient ies chants les plua heureux, et son insirumentatïoD
Beuibie avoir été faite dans l'école de Rossini.
Pietro Mercandettî, qui n'est connu que sous le nomde
Gênerait, et que les Italieus même croient Romain, est
né en 1787, à Masserano,prë6 de Verceil , dans le Elénioat
(Toyes Gregori, dttia Litteralura Vcrcettei»). ijam
suiii son père à Rome lorsqu'il était encore fort jeune , il y
apprit la musique et devint un compositeur dislibgiaé.
Doué du génie le plue heureux, Général! était appèléà
prendre place au premier racig dauh.soii art j mais entraîné
dans une vie désordoiince par des passions ttiugueus^, il
s'est plongé dans les excès les plus condamnables et .a lîni
par altérer ses facultés. Sa fécondité était égale A pou ta-
lent : on en peut juger parla listesuivante doses opéras,
qui n'est peut-être pas complète. 1° Don Chisciotlc, op>
bouffe; a° ia Pameta nubile; 3° ie lagrimt d'una Vc-
dova;^' La Cafzolara; 5' i' Adelina ; 6° la Tedovadeti-
rùnU; ^'ta Luisana; ^° itKilratto dei Duca; 9° ta Mo-
gtiegiudive det Marilo; 10° Chinonrisieaiutn rosica;
w Orgoijlio cd umitiaziane ; 12,° le Geiosie di Giorgio ;
13" U MaTCôtorido : i4" ^w. Contcssa di Coiie Erbosc;
i5' UBajazet; 16' la Cecchina; 17° t'Orùo che ci Vede;
iB" H Scrvo padrone ; 19° Rodrigo di f^aUnsaj ao* Bac~
caiiatidiRomai ai't^IdotoCinese; M'UGaèéaTnondoi
nZ'Eietia edAlfr&do; 34* AdelaîdtdiBorgogno; sS' Chia-
ra di Rosemierg ; 36° la Testa iniravigtiosa, etc. , etc.
Uu ne connaît à Paris de Generali que le petit opéra d'^-
delina, qui a été horriblement exécuté par la déplorable
CantarMi ; mais l'eùt-il été mieux, il serait aussi injuste
de le juger sur cette bluette qu'il serait absurde de prendre
la Scaia di Sela puur mesure du talent de llossini.
Moins original, mais cependant fort estimable, Fran-
çois lUorlacchi, nâ à Pérouse, en 17841 s'annonça aussi
d'une manière avantageuse dès son début. Après avob* reçu
les premières leçons de musique de Louis Caruso, Napo-
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66
Htain , il fut euvoyé suocCssivement à Bologne et à Lorelte
pour yémdier le contrepoint sous la direction dupèreMal-
teieldeZ,ingarelli,aui frais du corn lejBaglioçi, protecteur
éclairé des arts, le premier ouvrage qu'il écrivit pour le
théâtre fut l'intermède de il Poeta in eampagna, qui fut
représenté à Florence en 1807. Il fut suivi dans la mflme
année de l'opéra haSa. il Ritratto , à Vérone, de Corra-
dino età'Oreate. à Parme, en tSoS, d'Enone e Paride,
opéra séria, àLîvonrtie; danBlaméme année, de RinaUto
d'Jtti, i Parme , de ta Pirinoîpma per Ttpîego, à Ronie ,-
de U Simoncino, dans la même ville , et de Aviimture
divnagioTTiata. à Milan, en 1809. En 1810, il écrivit
l» DanqSde, pour Rome. Appelé à Dresde l'année sui-
vante, composa Raout di Crequi; l'oratorio de la
Pasaitme, en 181a; ia Caprioiosa peniila, «n i8i5,
et it Barhiere di SevigtiU, en 1814. Deux ans^prèall
fit représenter ù Pillnitz {afiUanettarapitadiPima.
Isacco, oratorio, fut le dernier ouvrage qu'il écririt pour
Dresde en 1817: ily lit l'essai d'unedéclamatioD rbythméii
qui tenait lieu de récitatif. Son relonr en Italie fut marqué
par l'opéra séria de Laodicea, qui fut rept^SCBlé au
théâtre Saint-Charles à Nftplcs, et par Giarmi di Parigi,
à Milan. Ce dernier passe pour être un deses meilleurs ou-
vrages. Enfin , on connatt encore de Morlacchi la Morte
d'Ahele, oratorio; Donna Aurora, opéra buffa ; iaGio-
vtntu di Enrico quinto, Teobatdo ed Isoiina, et plu-
ies trois musiciens dont je viens de parler semblaient
destinés à régaer sur la scfene lyrique de l'Italie , lorsqilc
tout à coup un jeune bpmnie de vingt ans, aprta
donné deux ouvrages sans împortaaoe, appelés la Cam~
iiait di matrimonto et VEqtdvoco stravaganU , fit 'Re-
présenter à Venise, en 181a, i^Inganno feiice, oii l'on
trouvait L'invention à côté du plagiat, l'audace près de la
timidité, des chants heureux, un orchestre élégant el sur-
tout un trio, chef-d'œuvre de gracu i:l de verve comique.
Ce jeune homme était Russioi.
Wé le 39 février 179a, à Pesaro, petite ville de l'état du
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Pape , sur le golfe de Venise, CioacchinoRossini eiil pour
parens deux artistes pauvres, nommés Joseph Rossini et
Anne Guidarinî. Lepërejouait du cor dans les orchestres
des petites villes, oit sa femme était engagée ea qualité de
atconda donna, et daos les inlerralles des saisoD s de théâ-
tre, ils revenaient habiter leur petite maison de Pesaro.
Le célèbre artiste qui fait aujourd'hui leur gloirepar se»
SUCCÈS , met la sienne à leur prouver sa piété filiale par
l'existence douce et iniîépendaule qu'il leur procure.
En 1799 . les pareils de Ilossinî le conduisirent à Sologne,
mais il n'y commença l'étude de la musique qu'en i8o4j &
l'âge de dnuze ans. Son premier maître Fut un prêtre nom-
mé Jngtto Tesei. C'est de lui qu'il apprit l*art du obant»
celui de l'aocompagnement et quelques notions dn contre-
point. En moins de trois ans il âvait fait assez de progrès
pour âtre en état de Icnir le pi.mo dans les orchestres de
qùelques petites villes , telles que Lugo, Forli, Sinigaglia ,
où il accompagna sa mkve en 1806. L'année suivante il
entra au lycée de Bologne , et y re<;ut des leçons de musi-
que de MatUi. Mais Rossini n'élail jioint né pour faire des
études sérieuses dont il n'apercevait pas le but immédiat.
C'était une instruction de [iratiqiie qu'il lai &llalt, parce
que si ce n'est la plus solide , c'est la plus expéditive. Voilà
pourquoi il prél'érail aux lenteurs du contrepoint la mé-
thode de mettre en partition les ouvrages qui plaisaient à
Rou oreille, comme les quatuors ou les symphootes de
Mqzart ou d'Haydn. Son esprit très délié et ce tact parfait
qu'il porte dans ses actions comme dans ses ouvrages, lui
disait apercevoir d'abord ce qui pouvait élru utile auprès du
public: quant au reste, il n'y prenait pas garde. Voilà le
secret de ces négligences qu'on trouve dans ses partitions
et dont il se moque tout le premier.
Ce fut en 1808 que Rossini fitjentendre ses premiers on-
Trages qai consistaient en une symphonie et une cantate
intitulée : H Pianlo tPArmània. On a vu quels furent
ses débuts au théâtre. A finganno FeUe», succéda fO-
ratorio de Ciro in Babitonia qu'il écrivit à Forrare ; puis
il donna à Venise ta Scata di Seta, VOeeazume fa H
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lin
Ladro ei *( Figlio par Jzuirdo. EuHn parut Tancredi
dans 1o carnaval de iSi5. l.à se Irouvait la réfurme pres-
que complÈlo do l'opéra Hétieus; là brillait d'un vif éclal
une îmagiuatioo jeuac et vierge , des obaiits délicieux , un
orchestre ravissaot ; là ne trouvait enfiu ce nouveau qu'où
demande aux artistes de toutes parte, mais qu'ils peuvent
rarement douner. Ce qui ne l'était pas dans l'oeuvre de
Boasinî araït été préseoté par lui avec tant d'adresse qu'il
en avait toute l'apparence. J'en excepte oependaut un
chœur au premier acte dont le motif et les dispositions
sont pris sans façon dans les Noces tte Figaro, de Mozart.
Uon intention n'est pas d'analyser ce charmant ouvrage v
deux cents représentatianB à Farisî et tous les morceaux
répandus aveo profusion en France , me dispensent de ce
soin.
A Tanoredi succéda VItaliana inÀ^ieri qui n'a ja-
inais eu beaueoiqi de succès à Paris, quoiqa'ou y trouve
nnecavatinech3rmante(£anjruti'pe>>uiia£e/fa}, uuduo,
l'un des meilleurs morceaux de Rossini, qui depuis eu a
imité le slyie dans le motif du quartetto du premier acte
de la Cenerentoia, Zillo, Zitto, ■piano, piano. Le finale
de VItaliana esl plein de verve comiijtie; c'est nu vrai
morceau de scËnc qui perd beaucoup dans un salon. Cet
ouvrage est le premier de Itossiui qui ait été joui- à Paris :
on n'était point préparé à la nouveauté du genre, ou ue le
godta pas , et la prévention est reittée.
Je ne dirai rien de la Pietra di Part^ont, parce qu9
bien que j'en aie entendu quelque chose lorsqu'on l'a es-
sayée au théâtre Louvois, je crois que le publia et moi ne
laconnaissonHpas. L'ouvrLii;e .ivail t;lL-uiulili' ut l'on n'av^iit
point alors à Paris des aclciirt. h'Is (l.illi ou Zucclielli
pourjouer les rôles de Don Paouvio fit de Don Marforio.
L'dureiianoin Paimira qui fut ccrità Milan en i8i4,
n'a point réussi en Italie. L'inirortuctioii est nn des meil-
leurs morceaux de Rossini. Le motif du premier chœur :
Sposa. del grande Osiride, a été employé par lui de-
puis lors dans la oavatine du Barbier de Séviile ; Eeeo ri-
dente i4 Ciel. L'idée de faire servir le cjiant d'un chœur
□IgilizalHyC.
6o
rcllgieDs jjahs uno sérénaile qu'un amant donoe& sa maî-
tresse est une bouffonnerie qui peint à merveilie le Carac-
tère de co célèbre artisie ,
H Turco in Ilati/i et Sigismondo ont été é'orlts dans
la même année que VAuretiano, Van â Milan , l'autre à
Venise. Le premier a eu du succès à Paris. Le trio : un
Marito scimunîto, le duo : Perpiacere alla signora,
et le quintetto du deuxième acte : 0 guardaU ohe acci-
dmtet sont excelleâs. Houa ne cannaisaons du Sigimtondo
que Tair qui a été chanté par madame Pasta dans Romeo
et Giuiietta.'
VBiisaieth (i8i5) fut le début de Rossfn! & Naples. Ce
début fut heureux. A Paris l'ouvrage n'a point réussi,
quoiqu'il ait été joué eue cessive ment par madame Hain-
vielle-Fodor et par madame Pasta. L'ouverture de V^ure^
tiano, qui est devenue celle de l'Elisabclh , a servi aussi de '
molif au finale de cet opéra ; enfin elle sert encore d'ou-
verture au Barbier. Cent cinquante représentations de ce
demierouvrage avaient précédé la premièredel'EliBabelh.
La répétition coutinuelle d'une phrase usée pour le poblio
Indisposa celui-ci , et empêcha le succès. Torvaido e Dor- ,
tisca, qu'on a vu aussi à Paris et qui est tombée à plat, est
un ouvrage médiocre.
Ce fut en 1816 que Bossîni écrivit à Rome ce Barùiere
di Sevifftia, objet des prédilections des Français, et qui
mérite de l'être par l'esprit, la grâce et l'abondance de
motifs qu'on y trouve. On dit que les Romains remplis de
préventions pour le Barbier de Paisiello, nevoularentpoint
entendre celnî dcRossini Icjourdela première représenta-
tiOD.Uaïs le lendemain ils furent honteux de leur sottise et
applaudirent avec transportée qu'ils avaient sifllé la veille-
Ce chef-d'œuvre a fait le tour de l'Europe. La Gazeta,
ouvrage sans importance, précéda Oletlo, qui fut donnéà
Haples dans la même année que le Barrière l'avait été
à Rome. Ce fut dans ce bel ouvrage que Rossini com-
mença à changer sa manière par les longs dévelojtpe-
mens qu'il introduisit dans ses opéras sérieux, et par l'éclat
de son orchestre qu'il rendit pins bruyant; système qu'il a
70
exagéré dans MosÈ in Egitlo , dans Maometlo seconda,
daiis Zeimira et dans Semirainvle.
Tout le monde connaît la Gazia La'Ua et la Cciicreii-
tola, qui furent écrits à AlUaii et i Roiiic eu 1817, Le
premier de ces ouvrages est un opéra seoii-seria rempli
de beautés du premier ordre; le second n'a été connu des
dilellauti de Paris qne quand H"' Monbellij GalU et
Zachelli ont été cbargée des principaux rAles. On lui avait
nui beanconp en ialroduisant des fragmens de ses plut»
beaux morceaux dans le Turc en Italie. Les déptaccinens
gâtent toujours la musique.
On ne connaît communément d'^rmit/a { Napics 1817 )
qu'un duo, qui est devenu célèbre et qui m'a toujouripriru
être un coutre-seos.
Adélaïde di Borgogna, (llomc, 1818), Ermione
(Naples, i8iq) et Editardo » Cristina (\enisB, i8ig)i
sont peu connus etn'onteuquepeudesaecès.ittctnor^e
Zoraide (Naples, 1818) , contient un fort beau tHo,et
Bianca e Fatiero (Milan, 1830), un quatuor qui est
devenu célèbre. On trouve dans Malitde de Shabran
(Rome, 1831), un sestetto qui n'est point connu en
France et qui cepcndantcst eicullent. La Donnadel Lago
cutaKaplex une chute cumplélt; , le 4 octobre 1819. cE
alla aux nues le lendemain, C'est un de» ouvrages de Itos~
sini que les Parisiens ont le plus de peine à comprendre.
D&aaUa<muito seconde, ZUmwasXSemiramide, on
trouve 4e fort belles choses : mais la manière da maître
s'aUonrdit sensiblement. Est-ciB l'effet d'un système? est-ce
fatigue de l'imagination? c'est ce que l'avenir seul pourra
révéler. J'analyserai dans un autre article les beautés et
dé&uts de cette musique , qui depuis quinze ans occupe
le monde entier; et je ferai voir l'iulluence qu'elle a eue
et qu'elle aura sur-^'art et oar les artistes. FÉTIS.
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DÉCOUVERTE DE MANUSCRITS ^
BiuTirs A u namirB,
jBhtaa, lu HHaiitt^i^t ^mtiroteUnnr jnilon.
Fouu (dans sa tittinUun de la, mutùfw, pag, 487, )
parie d'Anselme de Parme, écrirain didactique qui S6rÎHBll
avant le temps de Gafforio. L'ouvrage de cet auteur, selon
ce dernier, coiisïsie en trois livres; mais il ne donne aucun
éclaircissement sur l'auteur ni sur te tenipH où it vivait.
Gerber ( Dictiannaire historique des musiciens ) croit
que cet Anselme de Panne est le même qu'Antielme Fla-
mand, muBioien dit duo do Bavière» que Zaoooni (Pro-
tieadenmnta, part. II, chap. 10) oonsidère comme le
premier auteur de l'addition de la septi&me itots A l'hexa-
corde de Gui d'Arezzo. L'ouvrage d'Anselme a été décou-
vert dans la bibliothèque Ambroisienne, oti II est parvenu
d'une manière très singuUèr». Quelqu'un qui était entré
dans la boutique d'un épicier remarqua que le maroband,
pour envelopper ce qu'il venait d'itcheter, déchirait une
page in-foliu dont la couverture était déjà arrachée; ima-
ginant que ce volume pouvait mériter un meilleur sort,
il en fit l'acquisition et le montra à un de ses amis ii|ul en
reconnut aussilAt 1j valeur; Il pasHu alors des mains de
cet acqnér«nr dans le magnifique dépôt ofi' il se troUTo
aujourd'hui.
Le père Alfa, Iribllotiiécaira de Parme, fait l'éloge
d'Anselme, dans un ouvrage en 5 vol. io-4*) intitulé:
Memone degti scrittori t teturati Parmeggiani et dé-
plore amèrement la perte d'un dialogue sur la musique écrit
par lui. Heureusement ce dialogue existe dans ic volume
dont nous parlons, et l'on y peut remarquer qu'Ani>elme
était fort célèbre de .sou temps, et qu'il est auteur de vingt-
deux ouvrages sur les matliémutiqucK. Le volume consiste
en quatre-viagt-sepipagesin-foliod'une écriture très serrée,
aTCO <m grand nombre d'abréviations. Lii première pagecst
à peine lisible , elle commence uiitsi qu'il HUit^ n Prœstau-
0 li»|iini ac cKiristiiniî miisici, arlium incdioinsqlKr ao as-
■ Irologia; consuEniilissimi Auijclmt Ceorgii FarmenslB^de
1 tntisicu dicta prima valnearufu. ■
■ 1 Magnifico militi domino et beaeiaolori meo optimo,
domiuo Feiro Rubeo, Georg. Anselmus salntem et recom-
mendatîouem diaputationem nostram De harmonica oe-
lesti quam coraen», soptembri praxïmo, in Balbeis habui-
mus, redactum luo jussu bis in scriptis ad te milto.
Quantum lamen rioolero valui j quatenua qnod erratum
aut negleotum fuerit pro arbilrio eroendcs. Valc, iulcger-
rime beros; ex Farma, idus Aprîlis i
Après ceci il y a trois sections ou dialogues : l'deHar-
monia eeieati ; a* Harmonia instrumentaU; 3' de
BarmotUacantaim. Ileat à regcettei; que dans cette dcr-
nîère section les exemples de musique manquent presque
tous.Quantà la latinité, elle est extrêmement mauvaise. A
laGnde ce traité on tronfc la ligne suivante écrite par une
antre main ; i Liber Frauohiai Gaffori laudensia musicae
professons Mediolani Phonasoi. i qui parait èlre l'auto-
graphe de GaiTorio. (La suite au prochain numéro.)
• — — — — ^.^^ — y I
HOU V ELLES DES THEATRES iTRANGERS,
Le nouvel opéra que Uercadante a écrit pour le théâtre
myal de Turin vient d'obtenir du succès. Le s^jet de l'ou-
Trage est VEmo de Uetastase, qui a été réduit en deux
actes, et auquel on a i^oulé des morceaux d'ensemble et
des (înaii coupés dans la manière actuelle. La Gazetta
Pîemontese signale comme des morceaux oxcellens la ca-
valine d'Ezio, le duo entre ce personnage elFutvia, le
guintetto, le chœur et le finatt du premier acte) ainsi que
l'airde Fuivia et le rondeau d'£zjo, du second acte. On
Tante beauooap le talent que ta signera Basii a dé{dayé
dans cet ouvrage.
□Igilized by C oog 1^
. PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
PBOIEBSkcB.SB OOMOSmOH 1 1.*ÉCOL« BOTAIB DB MOSIQDB,
3. — FÉVRIER 1837-
DE L'OPÉBÂ, Par J.-T. MERLE
Deux coiisidér.itions si; présentent toujours dès qu'il s'a-
git lie celle injiii'/iisj i\\t'on uppMcl'Opéra. L'une
est 1,1 ui^i'essLh^ il'iiiléri'sser un irauuHur le public; l'autre,
le besoin de rcstrciniîro les dépenses. Toutes les administra-
tions qui sesont succédées dails cet l'iablîsscment ont eu le
dessein d'atteindre au double bulque je viens de dire: bien
peu y ont réussi ; on peut dire même qac LuUy seul en a
trouvé le secret ; c'est que Luily était à la fois un homme ,
de génie et un bon administrateur. II ava)t obtettu^e
Louis XIV le privilège de l'Opéra, en i6;a;mals il n'y avait
alors en France ni cliaiiteurs , ni danseurs, ni musiciens
en état déjouer dans un orchesire. 11 fallut tout créer, et,
Luily en vint à boni. II élait à lu fois le seul compositeur
pour son théâtre , le chef d'orchestre , le mattre de chant,
le mattre de ballets et le maître de danse. Lui seul mettait
les pièces en scène et enseignait à ses acteurs à marcher
et à gesticuler. Il trouvait du temps pour tout, et cepen- '
dant il a écrit dans l'espace de quinze ans la musique <Ie -
Vingt opéras et de vingl-cinq ballets, oiitre une foule de
divertisBcmens et de symphonies pour la cour. AuSsi son
administration fut-etlc prospère. A sa mort, qui eut lieu
(i) Varit, B*adoDlD frire», i8i;, brochme de 3^ pages m-8'.
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le ai mare 16871 ^1 trouva iaus ses ooffres 63o,o(io frano
en or, somme énorme pour ce temps. Il laissait en outre
le matériel de. son théâtre que sa veuve vendit à Franciui,
son gendre , moyennant 10,000 livres de rente viagère.
Après LoUy le secret de l'adminislration de l'Opéra fut
perdu. C'est ce qu'où voit avtc i^vidtoci; par le pril-ambule
du règlement, donne eo 171:., par Louis XIV, qui com-
mence par ces mois ; 1 Sa Majesté étant informée que de-
■ puî.sle décès du feu sieur Lully, on s'est rellché insensi-
■ blementdela règle et du bon ordre de rintérieur de
« l'Académie roynie de Musique... et que ^ar la cDafosion
c qui s'y est introduite, ladite Académie a'eit trouvée sur-
■ chargée de dettes considérables, et le public exposé à la
«privation d'un speotacle qui depuis loag-lemps lui est
«toujours également agréable, etc. »
Vingt-cinq ansaprèsia mort de ce grand artiste, les en-
trepreneurs du spectacle oii il avait fait sa fortune étaient
donc accablés de dettes! Oepeudant la dépense totale du
personnel de l'établissement n'était que de â^goSo francs.
Les premiers aiijets du.chant étaient aux appointemeiu de
i,Çoo livres, en sorte que tous les acteurs, qui étaient ao
nombre de quatorze, ne coûtaient que i4i7ee francs. Les
chœurs, composés de trente-six personnes, coûtaient
i3,aoofranQs ; la danse, i3,8oo francs; l'orcbeslre, y eom-
iptielebalieur demMure et quarante-six musiciens, 3o,i5o
francs. Le reste était réparti entre le maître de danse, le
compositeur de ballets, le dessinateur , les machinistes et
le tailleur. Cent vingt-quatre personnes coûtaient dono
5;,u5o francs : c'est un peu |tlna de 5oo IVancs pour cha-
cune. Il ne faut pas croire copeiidant que ce fiuseiit des
gens dépourvus de talent dans leur geore : o'ét^ Théve-
nard , que les mémoires du temps célèbrent conune une
basse-taille incomparable; So»te<ou, dont la voix de haute-
contre faisait pâmer et la cour et la ville; la demoiselle
Antièr, si célèbre par sa belle déclamation et sa gnatide
vois ; enfin , dans la dausc , le fameux Marcet, qui voyait
tant de choses dans un menuet. Lesautres dépenses étaient
dans la même proportion.
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Du temps de Luily la recette moulait de i3o à i40'iniUo
francB, et les dépenseN de 70 à 80 mille. Ses successeura
avaient porté la recellejusqu'à 340,000 francs; la dépease
u'avait été en 171 5 que de 317,000 francs; néanmoins îla
étaient alors endettés de 580,780 francs. Ces dettes furent
payées en 1730 par uu nouvul entrepreneur ; mais en 174?
on en avait contracté de nouvelles pour environ 70O1OO0
fracCH ; dix ans après , elles s'élevaient à i,aoo,aoo Uvrea,-
qnai^u'oDj eut r«çu une indemuilé annuelle de ipo^opo
francs des tonds parlïotdîera du roi. La ville se ohargea de
payer le déficit.
Jusqu'en 1778 on avait cru que le défaut de variété des.
«pectaclcs aviiil caust- lu jieile de tous les enlrepreneurs
qui s'élaieut .cliargt^s de la dïrcctïun de l'Opéra : on eut
alors la preuve qu'on ne peut élever le produit sans aug;-
menter proportionnellement la dépense. Dcvismes, ama-
teur de musique assez éclairé, offrit de se charger ie cette*
grande entreprise et de verser 5oo,ooo francs dans la caisse
de la ville, pour garanlîe de sa gestion: à la (lu de l'année
ses 5oo,ooo francs étaient perdus et il sollicita la permis-
siou de se retirer. Cependant il avait donné dans le cours
de cette année Thésée <Ie Luily, Castor et PoUua: et Pig'
mation de Rameau, Ertielinde de Pliilîdor, fcj Trois jtges
de Grétry, Armide, Iphigénie et Orphée de Gluck, Bo-
iand de Piccini, et de plus ayant rappelé les bouffons et
les faisant jouer alteruattvement avec l'opéra français, il
avait fait connaître les plus jolis ouvrages de Piccini, d'An-
ibssl et de Paisïello; mais le personnel, qui ne coûtait
qâe 67,050 francs en 1715, donna lieu en 1778 à une dé-
pense de 35a,58o francs , non compris les bouffons aux-
quels on donnait 8a,ooo francs; enfin la dépense totale de
1713 était de 3i7,o5o livres, et celle de 1778 de 99 7, 58a
francs. Les piemicr.-; sujets du chant etde la danse^taleut
alors Larrivée, Legrus, U"' La Guerre, Vestris, Gardel atné,_
Dauberval et M."" Cniutard.
Cette dépense du personnel s'est élevée progressive-
ment; elle est aujourd'hui de 900,000 francs, et montera
probablement encore, oar plus les sujets deviennent rares
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plus Ub loiit reoherchéfi et plun il faut le» payer. C'est un
mal sans remède contre lequel tous los prqjeis d'économie
Tiendront échouer, et auquel il faudra ee soumettre tant
qu'on n'aura pas trouvé le moyen de formër des lalens
qu'on puisse oppo.'ïer à des prétentions mal fondées. Ma-
daiiiu Sniiii- Il uh(:iiyroLC\ Mit 1^,000 francs d'appoînlemens:
son emploi , p^iriLigi; aujourd'hui entre trois OU quatre nul-
lités, en coûlc environ (io.ooo.
Il est une vérité qu'on n'it pas comprise jnsipi'à ce jour :
c'est qu'à l'eiceplion des pclits tlu^iihcs qu'on administre
à peu de fraiS) toute entreprise qui u.pour objet les plai-
sirs du public est ruineuse , surtout lorsqu'il s'agît de
théâtres de luxe. Malgré tout son génie et son aetivité,
Bœndel, secondé par dcsialens tels queceuxdcSeaesîno,
de la Guzzoni, de Faiislina, et de phisieui-s aiUres de
même force, fit des perles énormes dans radmitiistratioii
de l'Opéra qu'il avait établi à Loniîrcs , cl ne se sauva que
par la nouveauté de ses oratorios. Les entrepreneurs des
théâtres d'Italie |ieiiveiit rai-ement tenir plus de trois ou
quatre ans; presque tous nos directeurs de provincefont
de mauvaises utTaircs, et dans l'espace do quarante ans
l'Opéra'Comique du Paris s'est trouvé trois ou quatre fois
dans un état de crise alarmant. Lorsque le gouvernement
. se charge d'administrer un théâtre , il doit y perdre plus
que tout autre, parce (|u'i! ne peut exercer sa surveillance
que par des înlermctlijires : il p'a plus qu'à ouvrir sa
bourse et à fermer les yrui. L'itlée ilc diminuer les dé-
penses de rOpL-ra est doue an projet impraliciible; loin
de diminuer eiics ungnieiilcroiit suion toute ap|)arence.
Les réformes, sonvcut projetées, util donné lieu ^ une
foule de brochures qui oijit été publiées à toutes les épo-
ques. Chacun a proposé son système , depuis l'auteur des
Lettres fiistoriquea sur t'Opéra, Paris, 1790, in-ia*
jusqu'à Hf. Merle, ancien directeur du théâtre de la Porte-
Saint-Martin , qui vient de publier un petit écrit quia
pour litre ; de t'Opéra.
Ce n'est pas une diminiiiion de dtpense que itemande
M> Merle : c'est une réforme comptât c de l'Opéra. Lesob-
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jets qu'il passe eu revue sont : i° t'administratiûn; 3° tes
depenaea deCOpéra; 5> ta troupe; ^' U poè^e; 3° ia
Mttaique ; G'ia dame ; 7* (et déc'oraUoM tt tes maahi~
nea; S° 4a ntUt en seine. Je vais le suivre dans ses r^i-
sonnemens, et faire voir ce «iii'ils ont de réel ou de faux.
X.'jidmini3tration. Elle ne composait autrefois d'un di-
recteur, mailre absolu et d'une autorité à la<|iiclle il u'é-
tait obligé d'avoir recours que dans des occasions fort
rares. Quant aux cheis de services, acteurB, danseurs,
subordonnés G nfin^e toi^te espèce, ils ne connaissaient que
le directeur et ne devaient pas connaître autre chose. De-
puis la restauration tout est bhangé. Une anlorité patente,
placée en dehors de l'Opéra , mais cependant assiégée par
le peuple des coulissos, ËiEt et défait à volonté les direc-
teurs ou les administrateurs, entre dano les moindres dé-
tails et donne des ordres jusque sur la l'orme de TaiSche.
11 résulte de là que le directeur et l'admitii.strateur ne'
sont que des commis dont l'antorilé est illusoire, parce
qu'on sait qu'on peut toujours appeler de leurs décisions,
et parce qu'en définitive on ustccrljiii du les faire renvoyer
s'ils déplaisent. M. Merle fait k ce sujet les réflexions sui- ,
vantes , qui sout fort sensées. • Les vices de l'Opéra rési-
t dent principalement dans la mauvaise distrîbulion des
■ pouvoirs, dans l'ignorance de quelques chefs, dans le
• fâcheux état de quelques-uns des services, et surtout
«dans les nombreux abus qui existent à ce théâtre, de-
■ puis la porte d'entrée jusqu'à la loge des comparses.'
■ Mais il faut penser qu'on ne délrnit pas les abus sans
f léser des intérêts , el qu'on ne rélablit pus l'ordre sans
«blesser des amours- propres , et que les iuli-rÊls léaùa et
«les amours-propres blessés font et défont les pouvoirs :
■ rien n'y rësi'ste, préfets du palais, chambellans, surin-
(tfiudans, maréchaux de France, intendans dos menus,
«ministres, directeurs, agens, administrateurs, régis-
tseurs, maîtres de chant; tout est changé , déplacé, ren.
«voyé, mis à la retraite ou appelé à d'aulres fonclïcips. »
* Ces variations coulinuellcs du pouvoir , cette înstabi-
« lilé des chefs de celte administration, sont les causes
■ itrlncipales de la décadence progressive de l'Opéra ; il -
• faut poiik' opérer le bien dans une entreprise de ce genre
• d'abord âu talent et ensnite de l'avenir; par malbeiir un
• directeur e^t tellement convaincu en y entrant qu'il
■ n'est là qu'en passant , qu'il songe d'avance à s'assurer
c une retraite; et comme il en sort presque loigours par
■ un caprice ou par uae ii^ustloe, il trouve aisément le
( moyen de se faire payer son silence ou acheter ses
< plaintes. ■
H. Herlc pense que c'est «ne erreur de croire qu'un
seul diri:ctcur puisse conduire l'Opérit, et que les cuiinais-
xanccs que nécessite son adraînistralion sont trop variées
pour qu'on puisse les trouver réunies dans un seul homme.- ,
Il voudrait donc qu'on nomm&t un administcatcur géné-
ral qui représenterait l'autorité supérieure et qui serait
chargé de toute la comptabilité, de la haute surveillance
des recettes ot des dépenses, et des marchés detoutgenre.
Il présiderait' le comité d'administration , Fixerait l'ordre
des ouvrages à Bietlre en scène, discuterait tous les pro-
grammes qui lui seraient souiitis ;>.'u le ilirt^cieur de la mise
eu scène, et serait constannnentau llii'.Urc pour régulariser
clfaque branche de service ; ce serait à lui que s'adresse-
raient toutes les réclamations; elles seraient déddéessur-
le-jthamp.
Après cet administrateur général, viendrait un direc-
teur de ta mise en scène qui aurait sous ses ordres {e cA«f
de ta danse, te che/'des décorations et de* machines,
enfm te cttef du matériel. Tous ces messieurs compose-
raient le comité d'administration.
Knus voici du uc urrivés aux comités d'administration I
Eicellent moyen pour ne rien faire et pour tout perdre,
inventé par des gens en place qui voulaient se débarrasser
deleurresponsabililé. Bien n'est plus commode que ces
comités ; on se sert muluellemcut de garant et personne
n'est coupable du mal qui arrive. Dans l'élat de détresse
où esll'Opéra, tout est à refaire; or les comités discutent
et ne font rien. Un homme seul, «n honnête homme, vu
homme doué de beaucoup de fermeté et d'une grande ca-
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pacîté , pourrait sauver encore l'Opéra de la ruîne dont ii
est menacé. Si jamais on Irouve cet homme et si l'on
veut l'employer, voici In langage qu'il tiendra à l'autorité :
1 Si vous voulez me nommer l'un des administrateurs de
«t'Opéra, je vous remercie de cet honneur, mais Je ne
«puis L'accepter. Si votre intentiun est de m'élever à la
> gnfté de directeur, jtÏGcepte , mais aux conditions 8ui-
k vantes. D'abord je sera! maître absolu et vous me i&-
' barrasset^z de tous ces gens qui se croient les conseillers
» nés de tout directeur qui traverse la salle d'administration
■ de l'Opéra, et qui le conduisent toujours dans la même
• ornière. Je sens ce qu'il faut faire, je le ferai; mais si
«j'étais obligé de leur expliquer les motifs de ma con-
• duite , je ne saurais comment m'y prendre; ils ne me
• comprendraient pas, me prendraient pour un estrava-
■ gantt et m'aaraient bientôt renversé. Je vous soumet-
' trai les règles de ma g«aâoD, isA je veux une respon-
laUlUtË': je la veux pleine et entière. Si je vous trompe
■ on "ti' je inis maladroit, ce qui serait la même chose dans
■ ma position, vous me chasserez ignominieusement et
■ me déférerez à la risée ou plutAt à l'indignation publi-
• que. Hais s'il est juste que vous soyez instruit de la
■ marche générale de mes opérations , il cf,\. indispensable
» que vous restiez étranger aux détails. Que votre appro-
> che soit donc interdite à tous mes administrés ; qu'ils ne
« 'étendent que de moi et qni'ils sachent que mes décï-
■ lions seront sans appel. A ces conditions je vous promets
■ dé'Mnâre l'Opéra florissant, et je vous demande trois
■ ans poor achever la métamorphose, a
C'est le despotisme que vous demandez là, dira-t-oni —
Je n'ai pas dit que ce fût autre chose : d'ailleurs on doit
se souvenir que ce directeur serait un faonnâte homme. —
Maïs où le trouver? — Je l'ignore.
J'admire l'obslination qu'où met à suivre les mi^mes
erremens depuis si long-temps , malgré les preuves multi-
pliées de leurs funestes effets. Toujours des comitésj des
oommtssaires du roi , des inspecteurs , que saisie ? l'auto-
rité supérieure veut sincèrement le bien, mais ne peut
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découvrir les moyens do le faire au milieu do tout cet
attirail. Comment croire que dix personnes qui disent la
même cbose se trampeni 1 Ce sont toujours de petites
vues, de peUts moyens jdes enfantUlagcs qu'on prend pour
de grandes résolutions , et si par hasard quelqu'un ouvre
un avis raisonnable ou lumineux qui demande quelque
fermeté dans reKt:Cution , rclfroi s'empare de tous les as-
sîslans qui, craignant de ne compromettre, se hdlcnt de
le rejeter. Ceci me rappelle qu'un jour un comité avait
été convoqué à l'Opéra pour aviser aux moyens d'empê-
cher ics petits speclacles de nuire, autant qu'ils le fai-
fiatent, aux théâtres royaux. Chacun donnait son avis; les
xma voulaient qn'on leur interdit les loges et qu'on les
obl^Ât à n'avoir que des galeries; les autres, qu'on. leur
défendit de mettre dans leurs pièces de la musique d'o-
péra, elc. Un homme d'esprit qui avait été nommé direc-
teur de l'Opéra , proposa de les mettre eu administration
royale. Le moyen élail excellent, mais comme on ne peut
pas dire impunément de ces cliu.cc^^ à des commissaires du
roi, l'homme d'esprit ne fui Jl;^s luiif,'-len]ps liiiecleur.
' FÉns,
! , ■ ( La suite au numéro prochain. )
EXAUËN DE L'ÉTAT ACTUEL DELA MUSIQUE
^taûi, «n %,iUma$tttf tn '^n^Uiern et tn France.
TBOISliHB AKTICLB.
J'ai dit que les circonstances ont favorisé le génie de
Ilossini; j'aurais pu ajouter que la lonrnurc de son esprit
n'a pas été moins lavorable à ses succès : je m'explique.
Hoiart, artiste passionné, disait la musique comme il la
sentait; il la faisait pour lui-même et prenait la chose au
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} sérieux, fniaa imaginer qu'on pouvail H'occu[>er de plairo
à d'autres personiicH qu'à ceilei)'i]ui sentent la musique
Tivement et qui \a jugent avec connaiisanoc de oaaMii
Lorsqu'il s'apercevail qu'un de sei ouvrages d'otoU pas te
succès qu'il avait espéré , il s'cofemiait ofaes lui «veo qud-
ques amis, leur faiwtit entendre l'oaTivge dédatgnAparle-
publie, et, ftalisfalt de leurs étt^s, ne songeait plus à sa
mésaventure. En un mol, c'élaît l'homme le moins-pro-
pre à réussir, aussi n'a-t-il point réussi, du moins pen-
dant sa vie. Rossini a peut-être commencé de la même
manière , mais il n'a pas lardé à remarquer ce qui était
agréable ou ce qui déplaisait au public pour lequel il écri*-
vail , et bientôt il prit la résolution d'éviter l'un et de rc~
chercher l'autre. Ces sortes de calculs se font rarement
par les hommes de génie ; mai» tout nous prouve que Bos*
sini a fait celui dont je parle. Ces coupes arrêtées et tou-
joDTC semblable* de ses airs , de ses duos , de ses morceaux
d'ensemble; cescrescendo si souvent répétés; ces rhylhmes
symétriques employés avec obstination dans le dernier
mouvement d'une fouie dé morceaui; ces accompagne^
mens en accords 'lélacbés par les iiisl rumens à veut; cette
quantité prodigieuse d'espèces de canons à l'octave; enfin
ces^adHlatiotia contintielles ao mode mineàr do la tieice
snttÀrieare-, sont devenus évidemment àttuyBtbiim» afitia
avéiP: été dés inspirations. D'ailleurs plusienn de ces
m^edS'màlériels n'appartenaient point à (tossini; lecm*
éenào est tinè ancienne invention à laquelle Hpsoa avait <
donné la fîirme à la mode; l'accompagnement en aocords
plaqués par les cors et les bassons a été employé pour la
première fois par Mozart, dans l'andanle de sa grande
symphonie en ut; la modulation au mode mineur était
line créatioa de Majo , dont plusieurs musiciens s'étaient
emparés avant que Rossini tùt né : maiK jusqo'à loi ou
n'avait usé de ces ressources que dtf loin en loin et avec
dtscrétion. Le premier il remarqua qu'on rend les choses
riennes par l'tuage fréqnent qu'on en fait ; il vit que ce
qui agit avec le plus de force sur les hommesestierhylhme
bien cadencé; enfin il reconnut que mndu!ali<m ponrmo-
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(Iiilulidii il lui i;l;ui ,iv.iii:^i,'eiix de su survie do ccllu
dout l'weille était niuins l.,i:f;Lié« ipie du «iiivre l'usage
ordinaîret qui consiBle à moduler à la dumiaaaie odhu
mode mageur oa nùneur rclutifs, et coinmo U jetait au
ittilieu de tout cela une quaulitii prodigieuse de chanls
heureux fit d'inspirations dramatiques, un air .de vie
aifin qui proQUre les suacès< il a fini par s'approprier tout
ce qu'il avait emprunté , et par se faire pardonner ses rér
m i ni» ce n ce s.
Ses imitateurs n'ont [jas peu contribué à rendre le public
imiitrÉreii t sur ctsdélautsdoiil les iiuisiciciis taisaient grand
4iruit. A entendre une foule de critiques , il n'y avait dans
toute la musique du mailre de Pcsaro que des moyens ma-
tériels idont il répétait l'emploi jusqu'il satiété, et qui lui
donnaieollesmoyensd'écriresesouvrageseiipeude lenips.
Mats des inojrens matériels sont la propriété de tuut lu
monde; or ■fwi»», Raimotuli, Doitîzetli *H plusieurs
autres ont usé asseï largement des mêmes ressources;,
"qu'en est-il résulté? des imitations, de la musique jetée
eoulinuellcmenl dans le mémn moule , et pas un ouvrage
reiiiarquablc. H ne sulTil dune pas île savoir que par un
moyeu donné on produit un effet voulu; s'il en éiaii ainsi,
l'art ne serait plus digne de ce nom : oe serait un métier.
ha» mo]«fis.mal.â-iels, qui n'exclueut pas le géuie, peU"
veol être «llies daus les mains d'un homme supérieur ;
mais ils sont improductifs dans ecllefi de la médiocrité.
■ Ooiie peut disconvenir que Rossiini, (ont eu caressant
le goût du public, ne l'ait fait dans de certaines cireons-
lances par mépris pour celui de quelques villes dans les-
quelles il étrivaiï. ï.a lu^uiiore peu lavoraUc dont on
accueillait plus hi'au>. Irait, é. liappis à non génie le
conduisait quelquefois à se moquer de ses juges. Ce u'est
pas bu elfet ce qu'il a lait de mieui: qu'op applaudit, tou-
jours le plus; on eu a la preuve dans ce «lélicicux duo. du
ijpcond acte d'Olello : vorrei che H tuo pmaiere, qu'on
remarqiieà peine au théâtre. A Venise, toute la première
partie de l'air d'Assur, dans la Semiramùte , avait oom-
■pltumeiit ennuyé, quoiqu'il soit du'plus beau caractère.
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Rossini , qui l'iivalt jirévu . le termina par cet alWgro ridi-
cule dans lequel la petite flûte semble siUler le parterre.
Les imilntcurs de ce grand artiste font anasï-cle ceaohosea-
!à ; niaifl ils les |irei)nent ausërieux, et rien n'est plus
pl,i,„nl.
La musique dram3ti(|\ie de l'épofjue acioelle a produit
sur le pabiic nn otFi't qui rrj.-iillit sur l'arlcn générai ; c'est
de foirE' ii:iraîlrc iïoiilty loiittsios cora positions qui ne sont
pas t;iivi.'lap|!t'€s du ]u\n d'un lu'sti-e auquel nous sommes
at-joiUuiH^i.. C-eslIà, t.; me semble, un mal rfel, car enfin
il faudra bien qn'iiu s'arrèle quelque part. Nos facultés sen-
BÏlives Ont uu terme ! L'exagération des effets o'est peut-
6tre pointàsoa eomble, maiBelle ^arrivera; qae fera-t-on
alors t II faudra bien prendre une roule rétrograde ; mais
comme il est plus diiSciled'iiinoTCr dans le simple que dans
le composé, i! y aura probabieiiicnt une époque où l'art
sera dans un étal de lan^'ucur plus ou moins prolongé,
jusqu'à ce que l'homme de génie destiné à opérer ta révo-
L'Opcra séria , tel qnc le faisaient h-.s anciens 'maîtres
italiens, et même Cimarosa et Paisicllo, contenait trop
de récitatifs, d'airs et de duos , et pas assez de morceau,!
d'ensemble. Il éa résultait une monoronEe'qnï détruisait
l'effet des beautés répandues dans les' ouvrages dc^ces au~
leurs. La marche que prit Rossini , dès le Tancredi, opéra
à cet égard une réforme nécessaire qui fut achevée dans
OleUo. Là, toutes les fiituations sont dans la musique, en
sorte qu'il y a peu de récitatifs; celui qu'ony trouve étant
accompagné par l'orchestre , a aussi plus d'intérêt , et le
Rpectaleur n'a pas le temps de se refroidir dans l'inter-
Talle d'un morceau à un autre. Cette manière de traiter
l'opéra sérieux est doue une créatiou de Rossini, qui.su^-
firait pour sa gloire. 9falfaeui>etiiemeiit en exagérant son
système dans ses *demiers ouvrages, en voulant toujours
occuper l'attention 'de l'auditeur par de longs développc-
meiis. it la fatigue et dépasse les bornes des facultés audi-
tives. L'ne partition d'orchestre gravée des Horace» ds Ci-
marosa ou de quelijnc autre opéra de ce maître , est d'en ■
84
viron 4<K> pages ; et les partilionH réduitcii pour lo pimio
de la Semiramide i>u de Ztlmira, eu ont près de 6uo. On
dit i{ue ces ouvrages ont bu beaucoup deiuocÈsen Italie :
je doute qu'ils en aient jamais & Paris autant que Ofef^
ou Tancredi.
Personne n'a mieux réusei que Rossini à rendre l'or-
^eilre brillant et à lui donner de l'inlérél , même pour
lesaniateurs médiocres. Mais soit qu'il désespérât de sou-
tenir net intérêt par des moyens ordinaires , soit qu'il ai"
■lit le brui^ , 11 a emidoyâ dans ses derniers ouvrages le
gros tambour, les timbales et les instrumens de cuivre
avec tant de profusion , qu'on n'éprouve plus qu'une seule
sensation , celle de la fatigue. Ce n'est plus ccllu manièi'e
vive et spirituelle de Itossini, âgé de vingt â vingt-cinq ans;
c'est celle de Itossini faligué , je dirais presque dé^'oùlé de
musique. S'il ne s'agisfiaïl que iriin linninie ordinaire, nu
pareil abus serait (langer pour l'iirt ; mais liossiiii
s'égarent entraîne une l'oule d'imitateurs à sa suite ; et le
mal est d'autaut plus grand que s'il reconnaît quelque jour
son erreur, !1 n'aura plus les ressources de la jeunesse
pour se frayer une meilleure route.
Il est un aulre reproche qu'on lui fait communément et
qui est fondé en partie : c'est d'avoir dirigé tous les chan-
teurs sur la même roule , et d'avoir détruit toute variclé
dans le chant, en écrivant Ions les Irails et les porilures
qu'on abandonnait autrtlbi* à la fantaisie diis virluoses.
11 est certain qu'à l'exception de deux ou trois artistes dis-
tingués, il y a maintenant une telle similitude dans la ma-
nière des ohanieuts italiens qu'ils semblen t chanter toujours
la même ohose. Ce sont toujours les mêmes traits, les
mêmes agrémens, et malheureusement la même ignorance
des vrais principes de l'art du chant. Rossini s'excuse en di-
sant que c'est précisément le peu de taleut des clianleurs
qu'il devait employer qui l'a obligé d'écrire les Irails et les
fioritures qu'ils élaienten étal d'etéculer; maisqu'ils n'au-
raient point imaginé. Celle excuse est excellente pour lui;
car c'était agir en artiste habile qui tire parti des inuycos
qui sont à sa disposition ; mais c'était perpétuer le mal et
le rendre incurable.
85
J'ai parlé des imllateurs de Bogiinii ils sont maiatenant
en grand nombre. Quelques-uns ont un talentréel fit n'unt
pris de son stjde qbe ce qui pouvait s'ailler à Jeun profurea
idées; tels sont HH. Garafa, Hercadanle etMajerbeer. Je
place ce dernier au nombre des compositeurs italiens,
quoiqu'il soit né à Berlin et qu'il ait étudié la musique eu
Allemagne, parce qu'il a écrit tous ses ouvrages en. Tlalie.
M. Carafe ( Michel], né à Naples le novembre 1785,
a comnicuci^- l'étude <te la musique au couvent de Monte-
Oiiveto , à l'âge (le huit ans. Son premier maître fui ua
musicien mantouan nommé Fazzi, habile organiste. Vn
élërede Fenaroli, nommé Francesco Bi^gî* lui fil dire
ensolle des études d'harmonie et d'accompagnement, et
plus tard il passa sous ta' direolion de Fenaroli lui-même.
Enfin, dans un séjour qu'il fit à Paris ^ il reçut de M. Che-
rubiui des leçons de contre-point et de fugue. Quoiqu'il
eût écrit daus sa jeunesse un opérn pour des amateurs, qui
était intitulé it Fantastna, et qu'il eût composé, vers
180a, deux oantales, ilnataUdi Giove et AchiUe eDeù
damia, dans lesquels un trouve le germe du talent, néan-
moins il ne songea d'abordà cultiver lamusiquc que comme
ftaiilUsaxy étembrassala carrièredessnues. Admiscomme
officier dansun régiment de hussards de la garde de JSurat,
ll^t enstiile nommé écuyer da roi dans l'expédition oofitre
la Sicile , et chevalierde l'ordre des De^s-Sioiles. En iSia,
il remplit auprès de Joachim les fonctions d'officier d'or--
donnance dans la campagne de Russie et fat bit chevalier
de la Légion-d'Boimeur.
Ce ne fut qu'an printemps de i8i4 que U.Çarafa songea
à tirer parti de son talent, et qu'il Rt représenter sou
premier opéra itAitvXéiHVaaoelio foccidento au théâtre
det fonde. Cet ouvrage, qui eut beaucoup de succès, a été
suivi de la GeiMta CorrtUa , au théâtre des Florentins,
dans l'été de i8i5; daGairùUdiVertfi, qui fut jouée au
ihéUredelFondo, le 3 juillet 1S16; A' I/igenia in Tau-
ride, il Saiut-Charles, eu 1817; à'Adetedi Lusignano,
à Milan, dans l'automne de la mémo année; de Ûereniee
in Siria, au théâtre Saint-Charles à Kaplcs , dans l'été
do al lioVEiisabeth in Derùishire, k Venise, le aSdé-
cembtii du la même iiDoée. C'eut dauH cetle pièce que ma-
dame Maiiiviellc-Fodor a débuté pour la première {oie eu
Italie. Dons lu crirna* ol de 18 19, M . Carafa a ^crit A Venise ,
H Sacrifizio d'Epilo, et l'annÉe suivanlu il a fait repré-
senter à Milan les Deux Fiyaro. En iSaj , on a jutié au
lllOilire Fuyiieaii J&aaiie d'Arc, dont il avuil fait la mu-
sique, et qui cunlieiit de fort belles choses. Après la mise
eu acënodccet ouvrage, M. Carafa alla à Rome, où il éorivit
ta CaprwioiaeilSotdato, qui eut beaucoupoe succès.
Il y composa aussi la musique âwSatitaire poucle théâtre
Feydeaii, et u^lledc Tam^Wano, qui était ilestiné au théâtre
Saiiit-Chai'lcsde^apleN , mais qui n'a peint été représeuté.
Après le .S(j/j/«!>6 , qui fui jontîà l'arïsun muis d'août i8aa,
il retourna à itume punr y écrire Euf'ciiiio di Messina ,
qui réussit complètement; jiuls il donna à Vieoiii: dans l'été
de i8a5 , Abufar , dont juiiriuuix allemands ont vanté
la musique. Ueveuu à Paris, il y duuna dans la même
auuëe le ViUet de CAamérei eu i&^i, l'Aul^rgcSup-
posi», et eu iSx5, un grand opéra intitulé : Là Bette att
Bûitdm'mant. M. Carafa a écrit aussi à Milan, H Son-
nanùuto , dans l'automne de 182/1 , et le Pariah Venise,
au mois de février 1836.
Saverio Mercadante . né dans la Pouille , en 1798 , a fait
ses études au collège royal de musique de ^'apleB. Zinga-
relli , qui a été son mailre de eomposilion , le prit d'abord
en affeelion ; maison dit que l'ayant surpris un jour occupé
à mettre eu partition des quatuors de Mozart, il le chassa
iiu pitoyablement de. l'école. Mercadante avait été d'abord
, premier violon , et chef d'orchestre au Conservatoire, et
avait ûcrit beaucoup de musique iustrumenlule, lorsqu'il
se livra à la cumpo^itinn dnimatique. Ses jirincipaux ou-
vrages .sont : V Apotcoxi d' ErctiU', , yiotaizo, c Costanza,
Didoiic, i\'i/ori-i , Scipionc a Carlaijio , à Rome ; Elisa
eCtaiidio, à .Milan; Muriaiine, et Donna Carilea , h
Venise, i8aG| Maria Stuarda , Il Posto A hundonalo ,
Amietû, LcDanaide, à Naplcs; Erodc, h Gûncs; et Ezio,
à 'furin, eu iSa^. Ce jeune composileuv s'était annoncé
d'une manièiie avantagéime; son npéra à'Etisa g Ctaudio
■oartoutcoalicnt plusieurs morcciiiix qiit, bien qu'ilsMÏeut
empreinlfl'delloùitllsine, ne sont pus des copies aervilës.
Ooy irouVe du mouvement, do la passioitméme; maia les'
(Espérances qu'il avait données se sontévaaouies depuis ses
derniers ouvrages.
H. Mayerbeer .s'est placii parmi les bons compositeurs
de cette époque par ses opéras d'Eiiima de Resburrfo, de
Romililo et Costaiiza, d'il CrociaU) et de Marguerite
d'Anjou; m.iis cultivant ia mii^iijm; eomnie amaluiir, il
écrit peu , et l'on «c peut asseoir de jugement sur son ta-
lent CDOimc sur celui d'un musicien qui a-produit beau-
coup.
Pacînî c Vaccnj sont après ceux que je viens de citer les
compositeurs les plus renommés de l'Italie: mais leurchaut,
la forme des morceaux, leur instr^imeiiiation, toutcst cal-
qué sur la mLisif[iie do Rossini. Né à Syracuse en 1798, Pa-
cini vint fori jcimc à Holo!;ue el y reçut des leçons de Sta-
nislas .M;ittci. Avant d'avoir atteint l'âge de dis-scpt ans ,
il écrivil son premier opéra, cl donna successivemciit^ii-
ttetla cLuciiido, l'Ambizione deiusa, U ■baroTte diDols-
heim, U Camavale di MUano, ta. Pûeteata, dtUa Bcffa
UDisingamw, Adetaidee CoOiii^o, Pigliaitmondo
conte viene, ta Gioyentà d'Enrieo V, ia Veatatt, ta
Schiava in Bagdad, ïiabetta ed Enrieo, Atessamdro
iietP India, Amazitîa, t' Uttimo giorno di Pompeia ,
et, le 19 novembre i8a{>, fHobe, au théâtre Saïtit-Charles
à Naples. Son triomphe dans ce deiriier ouvrage a éié com-
plet : j'iijnorc s'il élail mijrili^. ^ic^Ihl,s V.iccij, compositeur
dranialiipie, iié eu 1 71)1 .1 rolciilin >. près de l'esai-n, a l'iii-
dié le conlre-poinl cous la direction de Janaconii l'un des
examinateurs de la chapelle de Saiut- Pierre, à: Rome, et le
style idéal sous Paisiello. Son premier op^a , Matvina,
fut représenté à Venise en iSiS. Outre la musique do plu-
bieurs ballets, il a écrit : U Lupo d' Ostende , Pictroit
grotMte, à Parme en i8a4; ta PastorvHa Fetidntttrèct ,
dans la même année. à'I'arin; Zudifj ed Astartéti , au
lliéàtr« de Sainl-Cliarles; A-Naptos, en iSiS; GivUelta e -
Romeo, à Milan; Bianca di Mossijia, àTurin, eu 1826;
Au dernier rang de§ comifoiiIteiiFS vîvaiu (ta Ironve Do-
nîiellit Raimondi, Sapienîa, imitateurs obscurs de la ina-<
niëre Itosainiennc. Je crois inutile de donner la liste de
lears productions; elles sortent rarement des villes où
elles ont éti'; écrites.
Eli résumé , l'Italie , salurée de Rossinisme, ne possède
pus un musicien qui suit eii ét.it de lui fuire guûter autre
chose. Tous les jeiiut^s eornpositeiirsqui se |icr9iL,ident que
les mojens matériels dont j'ai parlé sont la musique de
Rossini, M jettent tous dans l'excès de ces procédés méca-
niques, en sorte qull y apea d'espoir d'avoir autre ol^pw
quedescrefceiu/o, de* canons, et tout l'attirail dramatique
doiil nouH sommes futiguéit, À moins' d'une révolution com-
plète qu'il est dilficile de prévoir.
Il me reste à parler des chanteurs, des écoles et des exé-
cutans de toute espèce. Ce seral'oliget d'un article spécial.
!NSTIT0TION ROYALIÎ DE MUSIQUE RELIGIEUSE.
MIMIU BSUGIOB, OD GOUCBBI SPlUTirill.
Honneur à H . le vicomte de la Bocbefoucault , dont la
protection éclairée a donné de U consislauco et de la sta-
bilité k l'étabUasement qui offre aux amis de l'art musical
des résultais telti que'ceuz dont nous avons été U» témoins
jeudi dernier. Il ne s'agit point ici d'un de ces succès d'ap-
parat nomme on en voit beaucoup à Paris, dans lesquels
des ili'liiuls esseiilicls sont ninsqurs avec adresse: dans
rinslitulion royale de musique religieuse, le choix de la
musique, l'exécution des masses , les solos, et surtout le
FÉTIS.
«9
sentimetit musical , tout est bon , excellent. Je le répète ,
honneur à celui qui , ilioisi par le roi po«r administrer les
arts , a su discerner l'utiliti^ d'un pareil étiiblissenient et lui
a donné ta direction la pUi» utile pour les progrès de la
musique en France.
CVat pat le s^le religieux que la musique conserve ses
formes classiques; rien ne le prouve mieux que le plaisir
qu'où éprouve encore à l'audition des bons ouvrages des
siècles précédons, tels que ceux de Hiendel , d'Alexandre
SCarlatti, de Lolti et même de Palestrina , landin qu'on ne
■uppiirlerait plus au théâtre la rcpriïscntation d'un opéra
du plus moderne de cesmiiilros. MailLCTirrdsement la plu-
part des chefs-d'œuvre en ce genre des écoles d'Italie et
d'Allemagne sont inconnus en France. On ne fuit plus au-
jourd'hui de musique dans les églises , et lorsqu'on en fai-
sait , lorsque les maîtrises' de oatbédratès étaleut en grand
nombre dans les proTiàcee,' la plupart des maîtres sa bor-
naient à faire exécuter la musique qu'ils composaient Haï.-
mêmes, musique bien inférieure à cellede nos Toifins; omr
l'école et le goût ont été déleHtables chez nous jusqu'à l'é-
tablissement du Conservatoire. Le seul musicien français
qui ait du talent pour l'église est Lalande. M.Gosseca mon-
tré , par sa messe des morts, qu'il pouvait faire de l>BUes
cbofies; mais il a peu écrit. Quant ù Giroust, il est tombé
dans l'oubli ainsi que tous les musiciens de son école : au-
cun d'enx ne méritait un meilleur sort. C'est dimc an ser-
vice importan t que M. Choron rend aux artistes et au pu-
MEc quede les Familiariser avec ce que lAllemagne et l'Italie
ont produit de meilleur à toutes les époques; on peut s'en
rapporter à lui' pour le choix des morceaux; sou goût et
soi! expérience sont de sûrs garans que ce choix sera fait
avec discernement.
Dt'gà il avait établi im service régulier dans l'église de
la Sorbonue, service qui était fait par les élèves de son
école, et <fui se continue tous- les dimanolies etfëte^Les.
ouvrages qu'on y entend sont ceux qu'au dérigueen AUa-
magoe parle nom AApeHte mu9Ù}ued'6gii*o parce qu'elle
est très brève. Ce n'est ptdnt de la masiqoe fi^te; mais
90
cependant leurs auteurs tels qiicBûhler, Obiiewald ci sur-
tout Dédier, ne sont pas dépourvus de tnlenl. Leurs com-
positions ont le double mérite d'une exécution facile et
d'une harmonie qui a de la douceur et du charme , quoi-
qu'elle soit fort simple. L'entreprise que forme aujourd'hui
M. Choron est bien plus intéressante pour les vrais ama-
teurs : cesontles chefs-d'œuvre de Hœndel, de Bach, de
Jomelli, de Moxart,deHa;du,de âcarlatti , de Beethoven ,
de Cherubini, deHnaimel,et detouBles vieux maîtres des
deux écoles qui voat charmer leur oreille par rexëeution
parfaite de plus de oenlélèves.
Ces exercices ou concerts spirilucls que nous avons
annoncés dans notre prcmierDamérOjOnt commencéj<9udi
dernier, 33 de ce mois; un auditoire nombreux et choisi
y assistait, tt a uiKTiireslé par des ap[ilaudissemens fré-
quent le pLiisir et l'élomiomerit qu'il i;|)rouvail. Le pro-
^grammu ne, coni|iOHait comme il suit : I'bemièiie PimiE.
1° Splcnilantc te, Dtus , mglel de Moz:irt, cliaiilé eii
choL-ur ])ai-tuusks i^lèves. -2° Ps. Ecc: <i uiim honum ,
à quatre voix d'bommcs^j par Tabbii \ ogicr. 5° Snsaixn: et
vanœ curas, motet de J. Haydu , chauté eu chœur par
tous les élèves. 4° mio/ madrigal à cinq voix > sans
accompagnement, par A. Soarlatli. 5* Mentreio ripongo,
Salmo X, de Bencdetto Marcello. Dbcxièhe riariE. Le
Metsie, oratorio de Haendcl. Première partie : la naissance
du Messie.
Quoiqu'ils fussent 6mus par la cr.iinte inséparable d'un
premier essai, les élèves ont niocilré dés le début du molet
de Honart tout ce qu'on devait attendre d'eux. Uuc ex:K;-
ti tu de rigoureuse de mesure et d'iutonaliuii , une grande
fermeté d'ensemble , un sentiment uuatùmc des nuances ,
etuDeprononciatiuD parlàitc, moyen certain d'expression ,
furent les qualités qu'on remarqua en eux,' et qoî frappè-
rent vivement l'auditoire. Jamais d'hésitation, de rentrée
mal faite ; il semblait qu'il n'y eût qu'un seul exécutaut à
chaque partie, tant, l'ensemble était parfait. Le psaume
de l'abbé Vogler est plein de grâce cl de l'iiarmoiiie la plus
suave. Il a été fori bien chanté par MM. Boaucourt, de
9»
Villiers , Canapies et Masson. Ou reconnaît la vigueur de
Haydqdausie motet /luatuc et vaiue curœ, de J. Haydn;
maisl'irrégulartlé de lu mudalalioii iniipiisse de ré mineur
en fa mineur à la fin de la premif;re partie donne à la
coupe du morceau un certain air i'iîlranijclé qui détruit
une partie ilu plaisir i]uc Toiil éprouver les liiiUes clioses ,
qui sunl d'ailleurs prodiguées iljns le it^ste du morceau.
Les élèves de H. Cborou ont montré dans l'exéciitiou une
énergie digne du grand maître dont ils rendaient les ins-
pirations.
L'în disposition subite d'uue jeune personne u'a pas per-
mig d'exécuter l'admirable madrigal de Scarlattt : Cor mîo!
Mai8 il a été remplacé par celui de Paleslrinu : Atla riva
det Tebro, curieux speeimen des compositions du plus
grand musicieu du seizième siècle. L'école dirigée par
U- Chorou es! certainement le seul endroit de l'Europe où
l'on puisse entendre av^ourd'hui ce genre de musique ausat ,
bien exécuté. L'habile professeur qui la dirige a trouvé la
tradition qui peut le mieux eu faire ressortir les beautés ;
et ce n*eat pas une des choBes les moins étonnantes de cet
établissement que d'entendre cent chanteurs qui exécutent
piano un long morceau à voix soutenue sans accompa-
gnement, et qui finissent dans le lou ou ih ont commencé
avec une justesse prodigieuse. Â la suite du madrigal de
Palestrina, M. Ghoron a t'ait chanter à ses élbvcs l'iutro-
duction du Davide pénitente, oratorio ou plutôt cantate
de Mozart, dont le mérite est an-dessus de tout éloge, et
qui cependant «st resté jusqu'à ce moioeut inconnu en
France. Mademoiselle Duperron en a chanté les récits avec
beaucoup de goût et d'ame. Cette jeune.personne est douée
d'un aiantage fort rare : un organe sensible et dont les in-
flexions se prêtent h uicrvc:illc auT chants d'expression.
Le dixième p.sauiue, jiai- ^Ln eellu , a tcrniiué la première
partie. Ce n'est pas le nii illiiui- lie ei; cuaitie ; mais le der-
nier morceau eu est excellent. Les élèves de IVI. Chorou l'ont
chanté supérieuremeut , quoiqu'il soit fort dllficile, et y
ont mis mi feu , un trio, une convenance de tradition qui
leur fait le plus grand honneur.
tfSlized by CoOgfe
Que dire de ce Messie de Hœndel ijui occupait la se-
conde partie de l'exercice? Oii trouver des expreisions pour
louer dignement celte composition colote&le? Il fau^ l'en-
tendre, admirer et se laîre. On croit communément en
France que ce slyle sévtri?, hérîssi^ <lcfu£;iic>i c\ d'imîuiions,
n'est susceplitili; de [il.iiro qu'à dps orcilli s -riv^iiiIeN; c'est
One erreur qu'abjurera tuut lioriim<; seii<llilt^ à la musique
qui entendra l'ouvrage dont je parle comme il vient d'Être
chantéchez M. Choron . Quoique dépouillé de son orchestre
et accompagné seulement par le piano et des* basses, ce
bel ouvrage a produit sur l'auditoire l'effet le ptos vif. Il
y a quelque chnne de si grand, de si supérieur dans cette
œuvre immortelle, qu'on est subjugué, entraîné même
par ces fugues, objet ordinaire d'effroi pour les amateurs
médiocres. L'exécution des soloset des choeurs a complété
le triomphe de M. Choron et de ses élèves; et les éloges
des artistes disliiigut^s qui assisUieiit à la néauce ee tsoat
joints aux triples salves d'applaudissemcns du public.
H. Choron aime passionément la musique et commu-
nique son enthousiasme à ses élèves. Chez lui on se sent
dès te premier abord comme dans une atmosphère musi-
cale. L'émulation est complète, car elle est arrivée au point
que le plus grand plaisir des élèves est de faire de la mu-
sique. Delà les heureux résultats dont je viens d'entretenir
mes lecteurs. Pourquoi faut-il que le chef d'une autre
école , bien plus importante par son ancleuneté et par le
nombre de ses professeurs et de ses élèves , ne Hache pas
cxcilcr une émulation semblable? Mais n'anticipons pas sur
ce que j'aurai à dire sur ce sujet quandj!examinerai l'état
de la mpsiqoe en France.
FÉns.
BIOGRAPHIE.
CuTiii (FrancoisJ, l<: plus habile théorbisle qu'il y ait
jamais eu, naquit à Florence dans la seconde moitié du
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dix-septième siècle. On ignore où il fit ses éludes musicales;
mais il parail qu'elles furtiil bien clirigiics, car il écrivait
bieu , quoiqu'il maiii|ii.U d'uiveiilïoii , et qu'il se bornât à
imiter le slyle d'Alesantire Scarlalli. Conti se rendit à
Vienne en i^o5, cl y cnlr.-i dans l'orchestre de la chapelle
impériale en qualité de théorbiste. L'Empereur, qui aimait
-aoo talent, le nonima peu après compositeur de sa cliam-
bre et nce-mallre de sa chapelle. Â la mort de Kiani, en
■ 723, il devint titulaire de sa plaee. Qiianiz, qui entendît
Conli jouer du ihéorbe à Prague, en i^ni, dans Topéra
de Cottartzaet Forlesza, parle desonjeuavec admiration.
11 parait qu'il avait fait un voyage à Londres, vers 1^09, car
on y représenta, daim le cours de celte année, son premier
opéra, iutituléClolilda. Cetouvrage fut suivi de beaucoup
d'autres qu'il composa pour la cour de Vienne, et qui lui
valurent l'estinie du public et la faveur de l'Empereur, Un
événement inattendu vint, en 1730, renverser l'édifice de
sa fortune , et le plonger dans une situation déplu^aUe.
Cette hiiiloire est curieuse et mérite d'être rapportée. Une
dtscussiou s'étant élevée eulrc un prëire séculier et Conli,
celui-ci fut insulté d'une manière grave par l'homme
d'église , et se vengea par un sonfllet. Le clergé ayant été
saisi de cette aCTaïre, condamna le compoMlcur à faire
amende honorable à la porte di; l'église cathédrale de
Saint-Étienne, pendant trois jours. Quoique l'Empereur
fût attacfié à son maître de chapelle, il u'enl point le cou-
rage d'annulefoetarrët;pent-étreneorojait-iI pasën avoir
le pouvoir : il se borna à réduire à une seàle séance la
station à la porte de l'église. Irrité par l'insolence des prê-
tres et purrhiimilialion à laquelle il était condamné, Conti
n'employa le temps qu'il passa sur les marches de Saint-
Etienne qu'à vomir des injures contre ses juges. Celle
scène scandaleuse le fit condamner à recommencer son
épreuve, le 17 seplcmbrc snivanl, ri!v(^tu d'un cilice ,
et entouré de douze gardes, avec une lorcbe dans la main.
Biffutftt après un arrêt du tribunal civil le condamna à
payer an clergé une amende de mille florins, à un empri-
sonnement dé quatre ans , et ensuite à être bftnni de TAu-
triohe. Ou croit que cet infortuné mourut daus sa pristui.
Voici la liste de ses mivraj;?» : J° Clotiida , opéra- séria ,
il Londres, e(t i^i'Ç) ; 2" Albii Corneda , à Vienne, en 1
5* / Satiri in Areadia, 1714; -'i" Tejeo in Creta, i ji5;
5- lipnto Poticarc. 1716; 6° Ciro, i^ifj: 7- Jiexsandro
inSidont, ijaij'B' Von ChiscioUe in Siéra- M or ena,
Arcketao, Re di Cappaàocia, 1733; 10* Afosff
préservant, 1733; 11° J>e>Mio;K, 1794; la'GmeMtKi i;a5;
i3* Isifiie; i4* Gaiatea Vindieata ; i5° HHrienfo
deW A more e deW Amieiiia; ir' MoUllo à soprtmo
solo, ?. viot. conci'.rt.. 1 viotini rtpïeni, a ob., viota,
vioia di Gamiia e Basso; 18° Cantata- : Lontananza
deW amalo, etc. à soprano soio , cbalumeawx , flauta ,
viotina sordinato, iiuto franeese c remiiaio ; iiyCan-
tata : Conpiu iuci di Condori, atc. à soprano solo, cha-
lumeaux, a vioiini con cemhalo; 20° Cantata , Poi che
speme, etc., àsopratto, aviotinifViotaeiasaoi m'Cim-
tataiquandopetMoacotei,àsoprano6cem6ato,Le&pLTchl-
ves de musique du prince de Sondershausen contiennent
lin volume manuscrit qui renferme vingt-six cantates de
Conli.
DÉCOUTERTB DE MANU5GB1TS
Bam la 0iblÎ0tj^èqtu ^mbroteietutr lie inUon '.
Le succès quicauTounait lesreoborctiesdu célèbre pro-
fesneur Majo stimula d'antres savans et les engagea à ex-
plorer celte superbe bibliothèque dans l'espoir d'y faire
encore d'importantes découvertes. 1h réussirent dans letir
cntrepri.Eu , cl parmi les choses curieuses qu'ils y surent
trouver , on peut, citer les suivantes comme les plus In-
téressantes.
Le premier manuscrit, coté R. 4? > du quatorzième
siècle ; il contient pluslours traités do Roger Bacon sur les
[■) Vojei le n* 1 de la Bevat Miiiieal», p> ;i- ^
□lgtti;edbyCo<^le
95
math émali que» , panni loitquels on cq trouve ud sur la
musique iiiliUilé ; OpuscutitinvatiUutite demuticd.lleat
écrit eu abréviation!) très dilCciles il dë<'hiffrcr et remplît
ïiiigl-huii jtaf^es in-folio. Ce, IrailÉ ii'esl pa^conlenu dans
lYdition des (EiivrPS de lincon publiée par Samuel Jebbe ,
à Londres, en 1775, iii-fulio. On y trouve , page 4^ i "n
cliapiire Birlfiidier (jui :i puur Mlrt: : . giionuiilo pulsus
■ sive arleria; nuisicas iiiovi?,iiilLir. De seeuiitii» vero pro-
• missionis quo modonatura musicc in piil.su invenianlur,
■ BÏCDt dicunt Galieaus et Avioena. t
Ce traité est tont-à-fait différent de celui &a même an-
leur, Intitulé ; de y atort musicea, et je ne sache pas qu'il
ait jamais été cité par aucun écriTaîn.
Le second manuserit, colé 0, laS, est aussi du quator-
zième siècle. Il conlient onze pages et reitlVrmn des r^gle.4
pour chiinler la musique grecque avec uni; liyiunu notée.
Le lilrc du livre est lomme il suit : Ai;.- tS.
roï'a iiZy T~iç J.aArsxït rî'x*"- On trOUVC Ciisuiie l'oxplira-
lion des noies, des tons, etc. Le tout est entremêlé de
signes musicaux , partie en encre rouge et partie eu encre
Ee troisième mannscrit, R. 71 , consiste en cen.1' qua-
rante feuillets de parchemin , in-folio. Il renferme des
chansous populaires du qualorzjËniesiËcie, dont une par-
lie esl notice en musique.
Dans la bibliothèque du marquis Jean-Jacques Trivulzio
de cette ville, se trouve un superbe manuserit qui contient
UD traité de musique eu quatre-viugt-quinic feuilleta de
parcHemin, in-folio, par un prélre nommé Florentins. Il est'
du quinzième siècle. Le titre eal richement orné de mi-
niatures et de peintures de l'école de Lé<ib«rd de T^nel.
Une des figures représente nifime le portrait de ce célèbre
peintre. Les iTotes, la main musicale de Gui d'ArcKZO, et
les autres signes musicaux qui se rencontrent dans le texte,
qui'lui-méme est extrêmement soigné , sont presque tons
en or. Sur un des cAtés du titre sont ces mois : ■Florenlii
music! sacerdolisque ad illustriss. et ampliss. Dora, et
D. Ascanium Mariam Sforztam, -vioe-comitem ac'Sanotî
viti diaconnm cardinalem digniss-libcr mustces inciinl.i
06
fie l'antre aùXi : ■ Florenllnus mnBloua etsacetdoa iU". an
• ompliM'. &acanio oardinHli domino wo S. ■
D'après ce titre, ou peut conjecturer que le maDuscrit
a été écrit en 149^- Vient ensuite la dédicace, un court
index des noms contenus dans le teste . et une table des
maltèreB. Le traité «urla musique est divisé en'Irois livre»,
lesquelssont intiluléscumme il suit: *Dclaudibi]!<,viriiac,
uHÛtateetefi'ectii niusices. Quid sil musica; unJe dicatur.
DetribusmusiceHgeDeribus. Quid voz; tiude dicatur, et quot
ejuB species. Quomodo in manu uiusices lilterae vocesque
ordinantur. De mutalionibua. De eignia acumen gravita-
teaaquc signiHcantibus, et corum ofScio quare in ti, fa,
mi, noa fit comniulalio. De modis. De cognoscendis An-
tiphonis et aliis cautibiif teclcsiastici^t. De uiudo lign-
rando nolulas. De conjuuclis, De coiisonuuliis. De coii-
trapuncto. De compo.sitione. De Neuma et cadcntia. De
centu figuralo, etc. 1 Florentius et sou livre ont été ia~
connus à tous les Ubliograpfaos.
MUSIQUE NOUVELLE ET ANNONCES.
N°I. Huit ))Ctilefi pièces pour guitare seule, composées
et dédiées à U"' Athénaïs Paulraiu , par D. Agnado. Prix,
4&. Soc.
' N*]I> Six petites pièces pour guitare seule, composées
et dédiées à Madame Sophie de Foasa, par D. Aguado. Prix,
5 fr. 5o c. ' •
Chef Blcdiault, éditeur, boulevart Polssonflière^o* 16;
MeisKiniiier atné. bonlevart Hontmartre, a* a5, etohes
'l'auteur, ptaoedèsDaliens, hAtel Farart.
N'III. Sonatefacite pour piano-forté , composée exprès
pour des petites maius, par M, A. F. de Terdova Prix,
!>ir. ChezRichault, éditeur de musique, boulevart Pois-
sonnière, n" 16, au premier.
Les vrais amateurs de musique apprendront sans doute
avec plaisir que iVI. Baillot donnera, dans le moi* pro-
cliaiu, quatre nouvelles soirées de quatuors et de qiiiu-
tclli dans le local de l'ancien lirtfcl Feseh, rue Siinl-
Lazare . n- 5q. Elles auront lieu les 8 , i5 , 2a et mars.
On souscrit cbez M. Baillot , rue des Messageries , n° 6.
DigHizfidby Cl
PUBLIÉE PAR m. FÉTIS,
rBOVESSEVB DË GOHrOSmOH 1 l'ÂGOLB BOTALB DB'xagiqiTB,
R MILIOTBlClIll DM CIT tUlUaiIKin.
ir- ft. — HAB8 1837.
DE L'OPÉRA, Par J.-T. MERLE *
DEr XI faits IRTICIB
Des dépenses de i'Opéra. •< Plus on éco no misera à
- rOpi'ra, plus l'OpÉM coùlera cher,, dit M. Merle; «celte
( opiuioD, qui a i'air d'un paradoxe, est pourtant d'une
« grande vérité} dans an théâtre qui ne vit que de luxe et
< (le 'splendeur, oa ne dïminne pas les dépcnfle>< sans di-
■ mînuerlés recettes dans a ne proportion effrayante; un
■ directeur qui prendra l'Opéra au rabais ruinera le gou-
> rerneinent. * Pour donner plus de poids ù son opinion ,
H. Merle compare les recettes et les dépenses des années
1781 et j;'87; d:ins la première, lei dépenses de l'Opéra
s'élevèrent à 911,977 livres, les recettes à 465,05? liv, ; le
déficit fut de 448,240 liv.; dans l'autre, les dépenses mon-
lèreolà i,i34,jo5 liv., les recettes à&64,45i liv.; le déficit
ne fut que de 270,354 livres.
Ilya tovifgue dans la manière dont ^. Herleezprime
sa pensée : peut<étre n'était<elle pas même bien nette.
Sous la dénomination générale de dépenses 4e fOpéra, il
n'eiilenil que celles qnî sont occasionnées paif'les ouvrages
nouveauxou par la remise en scène des anciens; mati ce
n'est là que la plus petilepartiede cequecoûiece théâtre.
(i)Farii, Baudouin' fréiM, 1817, bmafanM da Sg pig«i
[9] Vojes le n' S de U Rtvm Miuicel» , p. 7S,
fioyeiische
StmitsbfMothsIc
L'énonne bndg&t du perAnnncl qui reste le même ou qui
augmente i quel que soit le produit des leccllCH : voilà lu
ruine de l'Opéra. Quaut au\ ■l^-pi-.isi.'^ di: iuxi;, il ii'éuii pas
nécessaire de recourir nus années ijSk^I i -88 poiirdi^moii-
Irer qu'elle «ont utiles quand elles sont appliquées à des
ouvrages susceptibles de succàs. Qui doute, par exemple,
qu'on ait eu raison de monter avec pomçe ta Lampe mer-
vçitttuêe, dernier ouvrage productif de ce théâtreP-Ce
n'est agsuTÉment ni la pièce ni hi musique qui ont été
oanscH de l'empressement du public ; mai.t un coule popu-
laire, un sujet qu'on pouvait comprendre sans entendre
lOB paroles, avantage précieux à l'Opcra , enfin une occa-
sion naturelle do spectacle et de luïc qu'il eût été maladroit
de manquer: vuilà ce cpii a procuré soixanle-dix bonnes
représent allons à un ouvrage médiocre.
M. Merle me paraît s'élre trompé dans lo choix du titre
de sou paragraphe ; il devait C'tre : (les receltes de i' Opéra;
Cjarson olijcl principal est le produit. Or, le produit est préci-
sément le résultai de la situation plus ou moins florissante
des diverses parties qui composent le spectacle, diichoiides
pièces, delà variété du répertoire, du talent dos chantcurit
et des danseurs , de la bonté de la musique , de l'exécution
plus ou moins soignée de l'orchcsTre et des chœurs, d'un
luxe bien entendu , enfiu de la renommée bonne ou mau-
vaise que le spectacle obtient dans le monde. C'est donc
tout cela qu'il faut améliorer d'abord ; quant  la dépensa
du matériel, il est certain que la différence entre l'éclat
et la négligence no sera pas de cent mille francs par an : ce
n'est donc pas de cela qu'il s'agit. Il n'eut même pas ques-
tion de savoir si tel ouvrage est de nature à indemniser des
dépenses qu'on fera pour lui ; car , dans le doute, il faut
rejeter la pièce au lien de ta monter mcsquincuienl.
M. Alerle me parait trop occupé de petits détails, de
fuinfUCCSidefripouneriesde tailleurs, de charpentiers, etc.
11 fait consister en partie les taleus des administrateurs
à empêcher ces désurdreu; mais ce n'est là que la science
d'an maître de maison qui veille à ce que son cuisinier,
son cocher ou son intendant ne le volent pas. Nul doute
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qu'il soU nécessaire d'écoaiAniser ét d'empéfiber te gaspil-
lage; mais il fuut commencer par Buppriiner tonleii les
places non-seulemciit inutiles , quel que itoit le mérite de
ceux qui les occupent , mais même nuisîbIeH parce qu'elles
gênent le jeu (t'uno maclilue d^jà trop oompliquëe. Ou
^s>{iirc qti'il y a pour plus de sDÎxttDte.mills francti do cen
places à l'Opéra ! Or, soixante mUle franca-bieD employés
peuvent rappurler un million en recettes. Je passe à d«s
olgels plus importans.
La troupe. Trinte onjetde réflexion» I parce qu'à oôié
du mai présent, se trouve un avenir sans.espoirf à moins
que des mesures vigoureuses, qu'on ne prendra pcut-ôire
M. Merle n'examine les sujels de l'Opéra i^ue sous le rap-
port de ce qu'ils coûtent , elsous celui de l'obéissance qu'on
est en. droit d'exiger d'eux. Hais c'est assez nous occuper
d'argent ; Il est temps de passer à des considérations plas
élevées. . -
A rexceptîoD de quelques acteurs trop ïticonnés aux an-
ciennes routines ponr changer de manière , on chante mieux
4 l'Opéra qu'on ne le faisait anirefoïs; mais ce mieux n'est,
que relatif. On a suivi , presque malgré soi, la tendance au
chant qui se manifeste dans toiih^s U-s i:l,i<is<'s rli^la sucii^té,
et que nous devons à la présence d'un Ihéàtru Italien. Un
chante mieux généralement; mais nous n'avons point do
grand chanteur, comme il en faudrait â l'Opéra , jc'est-àr
dire de belles voix unies à une belle mise de son, k une .
vocalisalioaparraite, à beaucoup d'ameet d'énergie. Autre-
fois les acteurs de oe théâtre n'étaient pas d'habiles chan-
teurs; quelques-uns inéme, tels que Laloee ou Adrien,
chantaient comme des cuistres; mais ils se distinguaient
presque tous par quelque qualité dominante qui suflîsait
aux plabîrs du public. Legros, Rousseau, Ciiérou , Lays,
avaient des vois magnifiques; Lainez était douù d'une,
chaleur entraînante, et M" Saiut-Hubcrty fut l'une des
meilleures actrices qu'il j ait jamais eu. D'ailleurs, la-
nature de leur talent était analogue aux ouvrages qu'ils-
représentaient La déclamation lyrique régnait alors &:
rOpéra. LemAIegéniedeGIncli. avattaccoutum'éles Frao^
çalsànne expression fortement dramatique ;-ei domme
toutO'la nation arail du penchant pour les crin, lesfornwB
obantantes araietit été négligéen, et l'art du chant était
devrnu moins néceiisaîre. Tout lilail donc bien , puisqu'il
y avait accord entre les acteurs el le puliUe. Mais les ouvra-
ges de l'homme célèbre qui avait traci^ cr.lfe roule, sans
cesser d'être admirables en leur genre pour le» vrais con-
naisseurs , no plaisent plus à la généralioa nouTulle. Or,
on ne raisonne point aveo le public sUr ses goûts ; s^ vent
du nouveau , il &ut le lui donner, sous peine de le voir
s'éloigner. Une révolution eiit devenue nécessaire, cela est
évident; mais pour la consommer, il faudrail des moyens
d'exécution ; ces moyens sont maintenant bien faibles et le
deviendront peut-être davantage.
Nourrit a diignùt , de l'ame m^me et clianle fort agréa-
blement; mais sa laillc, le volnmt; de sa vois, tout s'oppose
à ce qu'il Joue les rôles de héros. La nature l'a destiné au
genre gracieux dans lequel il a obtenu et obtiendra des
suecès mérités. LeSKnlreB lenorsdel'O péra sont d'un enul-
lité désespérante. Dërivis, Prévost, Bonnel et quelques
autres se partagent les rôles de basse; je ne dirai rien du
premier puisqu'il est au bout de sa carrière théâtrale; Pré-
vost et Bonnel peuvent être utiles eommc seeondc-s basHes,
mais ne sauraient remplir l'emploi de premîÈres d'une ma-
nière satisfaisante; il ne reste clone que Icvasscur qu'on
dit être engagé, Celiii-Ià a une belle voix ; il est bon musi-
cien, chante avec goût et produit de l'elTet dans les mor-
ceaux d'ensemble; malheureusement il est iiroid, timide ,
inaniitlé lorsqù^l.est seul surlasc6neet'l'aa ne peut guère
espérer de lui qu'il devienne bon aoteur; niais on peut
en tirer parti en faisantdes rôles &ia taille. Lelourdemploi
de Lays , de ce barifon qui ne vocidise point est un reste
du système gothique de l'Opéra'. A Dieu ne plaise que je.
njelte ce genre de voix qui lie l'harmonie entre la basse
et le ténor; mais il fanl qu'elle chante, qu'elle vocalise,
et elle ne l'a pas fait chez nous jusqu'à présent. Dabadie,
qui est chargé de cet emploi , le remplit sans émulation »
Digilizedliy Google
14»
sans chaleur et comme uu homme qui fait tranquillement
Ron métier; maifi il est enG4iTe jeune, et peut-être en atta-
quant son amour-propre psrriendratt-on à hii faire sentir
la nécessité de travailler et de chan^r de manière. Tenoiu
aux femmes.
Il n'y a [dus degrande actrice à l'Opéra; disons mieux,
il a |duB d'actrice : H"' granchu a été la dernière.
H"' Cinti, sur laquelle on ne peut guère compter parce
qu'elle fait un double xervicc , M"* Cititl chante avec pureté,
avec élégance, mais sans chaleur, sans amc, et sans aui-
. mer la scène. Toutefois, c'est une ressource qu'il faut
ménager, car le plaisir des oreilles eut ijuclquc chose.
H"' Gras^ari ne me paraît Être d'aucune utilité : c'est nue
faible actrice dans l'ancicu niyie dont il ne faut plus.
U n'en est pas de même de M™ ûabadie; elle ne manque
pas de chaleur et ne vocalise pas mal; un directeur qui
aatait lo seatimeiit de sa posilion et de ses ressources en
tirerait' parti. & l'égard de M"" Frémonlet JawurecL, elles
ne penvent prétendre à l'emploi de première femme , mais
elles seraieut d'assez bonnes secondes. Ce qui manque
essenliellement & l'Opéra comme en France, c'est un bon
conlr'nlto , espèce de voix qui n'était pas même remplacée
autrefois parleshautes-conlres du midi; mais dont l'abst^nce
est encore plus sensibleaujaiird'liui, l'iotervallc d'octave
qui se tronve entre la voix de soprano et celle de ténor
n'étant [dos rempli. .<
Toutoe que je viens de dire du personnel chantant n'est
pas satisfaisant ; mais comme4)n ne crée pas des chanteurs
dramatiques en mt tour de main ; comme il faut que le
tfaéAtrene ferma pas, il faut Lien songer à user de ce «pi'on
a. en l'employant de la manière ta plus avantageuse. Pour
cela ilfaut prendre un parti sur-le-champ; mais le prendre
Iranohemcnl, sans regarder en arrière, et sans se laisser ar-
rêter par des obstacles qu'on est sûr de renoonirer, quelifue
routo qu'on prenne.' Quittet I'an4:ien répertoire; laisses
reposer Gluck.,- Saochinî', Piccini; Abandonnez tous ces
otimges que vous ne ponvez "plus jouer' avec avanlagCt
n'ayant plus de lalens dramaliques à votre disposition i
vous montrerez plus de respect pour ces grandB< artistes
en roDfermant leurs chefs-d'œuvre Anus vos bibliothèques
qu'en les (ixpoiaiit aux outrngcs d'une exécution déplo-
rable! Vous avcE quelques éliimciiR de cliaiil , servez-vous-
en. Faites compascr des ouvrages pour vos acteurs,; en
Éliidîanl les moyens <1e cliacim, on ii; nioolrera du cdié
qui lui esl li; plus liivin-.iblo, et Ici qui n'excile aujourd'hui
que la pilii; passera peut-Circ bientôt pour un artiste ha-
bile. Excitez le zËlc ci la verve de Rossiui , du iUayerbeeii
de Boicldicu , d'Atiber, etc., et reposez-vons fiur eux du
soin de lïrcr parti de vos moindres ressoorceB; le sort de
leurs compositions y est atiaché.
. Ce n'est pas tout. On no se fait pas un répertoire nou-
veau CD employant six OH huit mois à répéter un opéra.
Deux mois pour les ouvrages eu trois actes, cinq ou six
semaines au plu» pour ceux qui n'en ont qu'un ou deux,
voilà loul ce qu'il faut, ,1c sais bien que l'obligation de tri-
pler le, travail aeeoulunié va l'aire jeter des cris d'îndi-
gnatiou ; je sais aussi qu'un éprouvera de toutes parts une
foule de petits obstacles , île pclites résist.un^es au moyen
destjnels on se flaltùi Ji d'ariéler la marche de l'iKiministra-
tion : à tout cela je sais un remède certain , le voici. J'ai
dit d'après ma conviction intime, qu'un directeur absolu
qui userait de tout sou pouvoir poni- Tiire le bien , et qui
n'en abuserait pas pour opprimer, me paraissaitlcmcIUeuF
mode d'administration , on supposant le directeur pourvu
de toutes lesconuaissanees, de tout le Efdc nécessaires , et
pénétré de la nécessité de faire des innovations en raison
des circonslanecs nouvelles. Jiais conimc il .se peut que
l'autorité ail des motifsque je ne connais pas pour préférer
une udminisiratiun partagée entre plusieur,s chefs dont les
attributions sont diirérentes, je ne vois d'autre moyeu
d'opérer dans toutes les parties de la musique la révolution
nécessaire que d'avoir un cAe/'de fa munfW. compositeur
habile , connaissant bien l'art du chant, homfae de tact et
de goût, et surtout pénétré de l'importance de ses fonc-
tions. Il faudrait qu'il eût assez de jeunesse et de verve-
pour échauffer le zèle de ses subordonnés; on Mt toujours
io5
passer la conTÎction dans l'ame d'nutrui (|uan(l on est bien
convaincu soi-même. Il r.iuili'^iil jiissi (|iril eût dans son
arl un uom anse/ respeclablu iiour iiispiriir la conPiance.
Ce chef dirïgiiiait les acleurs il:ms la roule nouvelle qii'iU
auraîcDl à parcourir , assisterait aux répétitions ët les ren-
drait Jrnctuenses par ses avis; il aurait so-js nés ordres
les chefs Au chant et ceux de L'orchestre , eniîn II coordon-
nerait loulcii les parties de cette grande- machine et empê-
cherait que l'orchestre n'allét de son cdté tandis que>-le
théâtre irait du- sien: Si par hasard ee chef se rencontrait
avec toutes les qualités que je guppose , L'Opéra serait sauvé
soiisie rapport delà musique , ce qui csl la point impnriant,
car la ilanse est ilorissanlr , et le ri'iti; n'est qu'il iie alfaire
d'ordre et de mi;nage. M. fllcrle, qui regrette te. goûl et
l'expression de Lays, et qui avoue son ineapaeilé en
musique, u'a point pensé à tout cela : il voit tonjo'jrs l'ad-
ministration dans les bureaux.
Après avoir pourvu au présent, il faildraît songer â l'a-
veuif, qui se présente sous un jour si nébuleux .C'est
pour cet avenir qu'il est néeessaire de prendre des mesures
décisivei!.
Autrefois les maîtrises de cathédrales et de collégiales
entretenaient environ quinze mille eufans de chœur, et
formaient autant de musiciens. Dans ce nombre se trou-
vaient de belles voix qui résistaient h la mue. Le genre
d'éducation que recevaient ceux qui les possédaient u'é-
lait paâ propre à former des chanteurs habiles, mais fai-
sait de bons musiciens, avantage qui, joint àldes voix
sonores et franches, était alors sullisaut pour alimenter
nos théâtres. Lorsque ces musiciens sortaient dp.ï maî-
trises, les directeurs de l'Opéra sollicitaient pour eux un
ordre de début des premiers geulilshoumies de la chambre
du roi , et la troupe était toujinrr, recruléi; de la mémo
manière, i moins qu'on ne trouvât dans les lliéàtres de
province quelque sujet distingué qu'on se hâtait d'appeler.
C'est ainsi quoLegros', Rousseau, Chérou et Lays sout
arrivés à rOpér&. Les mêmes ressources n'existent ptug, et
If» besofns ont~ changé de nature, n n'y a plus de malT'
ImeN, et IcR théâtres de province ne posst^dcnt pan un ncuI
chanleiir. Le Conservaloire (anjourd'iiiii l'École royale de
musique) a d'abord h uffi à l'alimenlalion des théâtres de
1,1 capilale ut di; la piovïiKi; , ci a doniii; Miccossivi'niciit
Nourrit père, Ilulaad, Démis, Éloy, LcvaseiiiUr, Ponchard,
Ur> 3raiic|iu> Albert, Durel, Boulanger, Rigaut, laat^oe<t*>'
ohanUflufioiOU a ohan(é«n ÇraUoe pendant treoU afti^ Ut^
il^Bvait iilors un.hommo unique , un homme dont t'exis-
An%a était lin prodige djiis le pays qui l'avait vu naître : cet
homme était Gorat. Jamais on ne trouvera réunis dans un
seul liommu lauldc vei vc, d'éiiergio, di; passion , un «ienli-
mëut si délicat du beau, des traditions xi variées et si sûres,
et un amour de son art porté à ce degré de fureur. Comme
virtuose il était admirable : comme prolessciir il était plus
étonnant encore. • '1 aurait animé et fait ciianler den sta~
tues ; sa chaleur se çB&unuiiiquaït i ses élÈveK et les éle-
vaient au-âcHsus d'eux-mêmes : un homme' médiotfré âfr-
ven ait quelque chose entre set) mains :'îl tirait parti den
moindres •quaUléB et masquaiMes dé&uts aveo' une- étoA-
nanteadresHOvenfin il faisait de» miracles , <iui probaUer
ment ne se renouvellorouF plus, car no^ professeurs,
quoique fort habiles, ont en général une. indilIVience qui
taaip^ke de'ri^'-proânire. L'âcolc i-eu mIc <j<^ n'a
riendonn^Se'pui» plusieurs années, ui m jniKin IiImi jKiur
Favenir.' Ce|)M<laDt l'Opéra csldan» sa dépci^danee , et
ne petit BubsislcF quepar s«Arecruiemens dans celte éoOlé-.
' . OàiW' plaittb'de la rareté des-voix : c'est à torii. Je, défis
offKn-iiifotmé^'des f«s80urees< de la France pour assiirer
qtf^tliran possède, et même beaàconp; mdïs on aUebd
qUfeUeslSB'ptiéseAitent, èl ^affirme qu'elles ne se présente-
ront pas. Il faut,' pou r'ics trouver, qu'un homme, pourvu
les explore avi'c s.iiii. Il l'.iul .i (l^|u,^i[il)ll jfs
moyens de déterminer les parens à coulier leur<i enfana
à Ib tutelle de la> maison du roi-, il faut que l'avenir de ces
jeunes gens ne solt'pobit illusoire, et qu'obus fasse point
aveoi eux comme' on- « fAtt A\eo Cerda; le sedl'^liTe de
l'École royale qui iloiiuâl dee espérances, et qu'on u coii-
4raii)t à s'éloigner par des tracasseries mal entendues.
Les sujets trouvés, il ne s'agirait plus que de les l'ormer.
Voici le moyen que je proposerais pour arriver à de prompts
résultats. On établirait une école de chant à l'Opéra : cette
école serait sous la direction du chef de la musique , et
serait une.'de ses priocipales attributions. Un maiire de sot-
l>s;e, un maître de vocalisation et un accompagnateur sof-
ficaieut. Les fonctions du chef do musique consisteraient à
exciter l'enthousiasme et l'amour de l'art chez les profes-
seurs et chei les élèves; à faire discerner à ceux-ci le beau,
le grand et à les y faire atteindre autant qu'il le pourrait ;
à diriger des éludes d'ensemble , afin d'accoutumer les
élèves à l'unanimité de 8cntimeat,fiî commun chez les
Italiens et si rare chez les Français, Surtout point de dé-
clamation lyrique, point d'étude de l'ancien répertoire.
Du solfège, de la mise de voix, de la voealisation , de l'exal-
tation : voilà tout ce qu'il faul.
J'insiste sur l'utilité de cette école de chant attachée à
l'Opéra, parce qu'il est intolérable qu'un élablissemeut
aussi considi^rable soit à la merci d'un autre et devienne sa
victime. D'un autre côté , l'École royale n'étant plus do-
minée par te besoin de fournir promptemcnt des sujets à
l'Opéra, aurait le temps de reformer son pensionnat et de
donner une éducalion forte aux chanteurs qui y seront ad-
mis. Lee deux élablisscmens y gagneraient.
Si l'on est effrayé de la dépense qu'occasionnerait ta
recherche des sujets et l'établissement d'une école, je pro-
poserai un moyen de s'indemniser île ces dépenses, moyen
qui touruerail au profit de l'art sous plu<iienrB rapports.
Qu'un établisse au théâtre Louvois , ou ailleurs, uue suc-
cursale de l'Opcra; que tes élèves y joucut deux fois par
semaine des opéras de genre en un ou deux actes; que la
musique de ces opéras soit contposée uniquement par tes
musiciens lauréats qui n'auront point encore écrit pour
pour les autres théâtres : on accoutumera par ce moyen
les élèves de l'Opéra à paraître en public, et à se préparer
à des débuts brillans; on satisfera un besoin inipérictix à.
D[gilL!aû b/ Google
l'égard des j«uiies cumposileurs , el l'on aura l'avaBtage
de prévoir d'avance ce qu'on peut attendre des uns et des
anlHW. Lee dépenses du personnel seront DUlles t^uant au
chant; les autres te borneront à peu de ohoae, et le ma-
tériel sera fourni par les magasins del'Opéra.
He voici bien loin de M. Merle et de son écrit; mais la
question était importante, fondamentale, et j'ai cru de-
voir la traiter k fond. Jo m'étais ûatté de finir dans cet
article l'examçu de l'^it .qui y a donné lieu : mais je me
vois forcé de rejeter au numéro prochain ce qui me reste
à dire, ayant encore à traiter pinceurs questions épi-
neuses.
. . FÉTIS.
JSUcomttit "be Maimcvixa inthmatts
POtH L^mSTOIIUE DE LA MUSIQUE.
Si la musique vieillit promptement à mesure qu'elle
s'enrichit de formes et d'effets, si nous voyons les révo-
lotions dcr cet art se succéder Rapidement, et des cheft-
d'œuvre délaissés seulement par amour pour la nouveauté,
nous ne devons pas en conclure qu'il en a toujours été de
même. L'usage de l'harmonie , dont j'ai indiqué l'origine
dans mon premier article, ne s'est établi que lentement;
sa théorie s'est perfectionnée plus lentement encore, et
tel était l'état d'ignorance et d'apathie dans les premiers
temps qu'ib fallut deux cent cinquante ans pour arriver
de la diaphonie de Gui d'Arezco aux chansons d'&damde
le Hide* où les quintes, les octaves successives et Jes dus-
ses rdations fbannilleut encore. D'ailleurs , toutes les hor-
nurs de oetle harmooie grossière qui nous révolte étaient
douces aux oreilles vls^tbes de nos aïeux; ils en étaient
(i) TojEi 11 Bfvue Maùeak, pratpectui tt ntHnitn, p. 3>
r
■If^aquelorsiiu'ils curent une miiiiiqui; plus duvce. iU f
revenaient de temps en temps. On ne-peut duutei- de ce
fait , car G.ifforio , qui écrivait à ta fm du quinzième siècle,
oile des lîtuuies qu'on cbnmait encore de son temps, la
veille des morts, dans la calliédrale deHilau,'eldaut l'iiar-
mDDjen'étaitcomposéequo de quartes et de secondes: ou
.té» nommait à cause décela lAtatnee morttuirujn diteor-
daniet {yid. Gaffor. PrMlSca muii^ia, Ui. 5, c. 14. )
. Il ne fallait pas moins de génie alors pour imaginer quel-
ques perfeetî on u émeus et les faire goûter que n'en ont'
montré depuis A. ScarlalU, Pergolëbc, Hicndelct Uozart
dans leurs conceptions, dramatiques. Les noms des inven-
teurs, intermédiaires nécessaires entre Adam de le Haie
«tles compositeurs du quinzième siècle, seraient peut-
élre demeurés été ruelleoient dans l'oublijai un manuscrit
]H^(»eux de la Bibliothèqtie du roi (eoté 535 du supplé-
ment) ne nous lef( révélait et ne aousf^isaitconnaltre leurs
oi^vrages. Ce manuscrit, dont aucun écrivain n'a parlé,
et qui parait avoir été inconùujusqu'àce jour,e8tdu com-
mencement du quinzième siècle, et contient cent <|uatre-
vingt-dix-neuf cliansoBS italiennes à deux et à trois voix.
Les musicieus, auteurs de ces cbansons, sont au nombre
dfr treize et se nomment : Maestro Jacopo da Hotogna',
FrancMoo d'egii Orgami, Fraté Guiglislmo di Francia,
DoniD onato da Caaeia, Maestro Giovanni da Firenze,
iMrenso'di Firenze, S. Gherori£etio, S.NiehoiodetPro-
fOftù, fAbaU finemsiodalmota, DonPaotoTenoriita
da Firense, Frate BarthoUno, Fraie Anàrea et ùiau.
Toioano.
Deux moyens nous soot ofTcrls pour fixer avec curti(ii<1u
l'Age des compositions qui sont contenues dans ce mai:u-
Bcrit : l'un est le nom d'uu des musiciens ; l'autre, le Rys-
tème de la noialion. Le musicien dont je veux parler est
celui qui est désigné sous le nrân Û6 Fi'ancescod^egtiOr-
gati; entre tons cetix qtie je viens de nommer, c'est le
. seul qui fût connu avant la découverte du manuscrit que
(1} l'tois eu nomj leloD l'orthogripUc da manicrit.
j'examine. Son nom vtirilable ftait François Landiuo.
Filsd'iiii peintre qui avait quelque n^putalïon, il naquit
à Florence. ïcrs i5a5. Ayant perilu la vue dans son en-
fance par suite ile la petite vérole, il sentit ilc bonne beun;
la nécexBité d'adoiicir le malheur de tm situation p»T la cul-
ture d'an art qui procure les plus Agrëabks dislractiona :
la musique. Fresque tous lei iDstcumens lui derinrant
mlliers; il en inventa même plusieurs; mais céfut surtout
par son habileté sur l'orgue qu'il se rendit c^èbre. TU sur-
passait tellement tous ses con temporal n!t dans l'art de jouer
de cet instrument qu'on lui donna par excellence le nom
de Franccsco d'egli Organi. On l'appelait aussi quelque-
fois Francesco Cieco, à canse de sa cétilé. Sa siipt'riorité
était si pitii contestée que les principaux musicieni de sou
temps lui décernèrenlune couronne do laurier: ce fut le roi
de Chypre qui le couronna à Venise. Il mourut à Florence
:en i5go*. Outre ses talens en musique, il possédait aussi
ceux de poËtc : on trouve plusieurs de ses pièces dans
quelques manuscrits; elles sont intitulées .* VerausFran-
ùisd orgaiùstœ de. Florentiâ.
Chaque siècle, chaque époque ,i cii un homme qui
s'élevait au-dessus îles autres, soil (l;ins les arts , soit dans
les sciences ou dans les lettres. Rarement les couleinpo-
rains se trompent nur ces sortes de supériorités. Celle de
François Landino est constatée par les écrivains de son
temps; mais n'ayant aucun moyeu de vériiîer la justesse
de leurs éloges, nous étions forcés de les croire sur pa-
role. Les compositions de ce musicien qu'on trouve dans
le manuscrit de la Bibliothèque du roi justitïent tout ce
qu'on a dit de leur auteur. On y trouve plus de dou-
ceur, un sentiment d'harmonie plus délicat que dans les
pièces des antres compositeurs de la même époque. Jacopo
da Botngna est le seul qui soutienne la comparaison sans
désavantage.
J'ai dit que François Lanilino nous donne les moyens
de déterminer l'dgc des compositions contenues dans le
(i) Filip. Villani, vile d"illattri Fiorentînl, p. 84.
Digilized by '
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munuBcrit île lu BibliuLLèqui: du lui; on volt en dTclqu'cl-
les datent du miliuu du quiitorziëme siècle. D'un autre
c6lé, leur notation, qui est presque toute à noie nègre
(notes poires) sur de» portées de six Hgneti', annonce une
époque antérieure à i^Zo, mèine pour les plus modernes,
car Dufay, Duustaple et Bincliois, qui s'illiiitrèrent dans
la première moitié du quinzième siècle , avaient adopté la
notation blanche, dont on ne trouve que peu de traces dans
les ouvrages de Francesco d'egli Organi, deJacopo da
Botogna et de leurs Ruccesseurs immëilialH. C'est dono
dans l'intervalle de i35o à i43o que toutes les cliansons à
deux et à Iroîs voix du manuscrit dont je dunn^ la notice
ont été composées : époque et monumcns qui nous inté-
rc&senl d'autant jdus que c'est à eux que la musique com-
mence à mériter le nom d'art. ■
Nous ne Kommes maliieureusenieni pas pourvus de rcn-
seignemens aussi précis sur les autres niusiciens de ce
recueil que sur François Landino; car i\» se bornent à
peu près nux indications qui sont fournies parle manuscrit
même. Toutefois, l'époque où ces musiciens ont vécu étant
compositeur est presque toujours joint celui du lieu de sa
naissance ou la désignation do sa profession. On y voit
que maître Jucob était de Bologne, don Donato du bourg
de Cascia ou Casciuno , près de Florence , maMre Jean dr.
celle ville ainsi que S. Lorenzo, l'abbé Vinccnzïo, de la
petilc ville d'Imola , et Paul Tenorista de Florence. Quant
à Gian Toscano, je soupçonne que c'est le même que
niatlre Jean de Florence. Frère Guillaume , frère Bartliu-
lin et frère André étaient évidemment des nidincsi on ne
peut douter que don Donato et don Paolo Tenorisia ne
fussent d'extraction noble; enfm la qualité de maître
(Maettro), qui est donuée à Jean de Florence et à Jacob
de Bologne, prouve qu'ils remplissaient des fonctions de
(i) Les principes de rctte DOtallop itulmt canaui ûèa le oDiiéiiia
lièclc, elaaL été cipoaii par Franc DU de Calugne , daoi >od Tr«iti d<
110
profeiweure , soit dans le lieu àe leur naiisaDce , loît dans
quelque autre TÏUe d'Italie.' A Vêgarà du dernier, il est
difficile de décider <iiiel il fut. Orlandi ( A'oliste d'egti
terittori Botûgnesi , p. i85) cite un Jacopo Botognae ,
qui vécut dan» le qualorzlème siècle et qui fui l'un des
premierM comnieiitatciiv» <la Daole. Il était aussi savant
musicien. Il scmhlcriiit donc que les chansons du iusdu-
scrit lui appartiennent i mais je me rappelle d'awir luquel-
que part Textrait d'une chronique italienne qui rapporte
qu'un inudcien d*noe habileté extraerdinura « nommé
Jaco^ouGiMonio.'deBologne, lequel vivait vers le mAme
temps, inspira uue passion violente k une duchesse d'A-
malfi; et que le mari de cette dame ayant découvert l'in-
trigue fît poignarder sa femme et son amant, lise pourrait
que Taiiteur des cliansoDs fut celui-ci : an reste cela est
de peu d'importance.
Ce qui est digue de l'aitontion des artistes et des ama-
teurs , c'est la distance considérable qu'on remarque entre
ces chaasons et l'état d'imperfection des essais d'Adam de
le Haie. Ici, point 'de sucoesnons de qnintes» de quartes
où d'oclaves par mouvement direct ; point d'enjambement
do parties mal combiné ; ou du moins si l'on rencontre ces
fautes, ce n'est que dans des occasion); fort rares, et dans
des cas embarraxsans où il aurait fallu plus d'expérience
qu'on n'en avait dans ces temps reculés. Les imperfections
les plus communes dans les ouvrages de tous ces patriar-
ches del*harmoniesontlesré!!olutionssur desconsonnances
parfaites par mouvement direct , résolutions qui produisent
ce qu'on appelle dans le langage de l'école des quinte» ou
octaves cocÂ^. On y voit aussi beaucoup de dissonnances
attaquées sans préparation ou plutAt par anticipation,
comme sont aujourd'hui la plupart de ces ornemens qu'on
nomme appogiatures. Quoiqu'on y trouve quelques dis-
RDiinanccs par prolongations , on voit que ce n'est point
ainsi que Icsmusîcieusde ce temps concevaient en général
l'emploi des inlervaltcs de cette espèce; ce n'est que vers
i44o que DuTay, Binchoîs et Dunstaple ont fiiit les pre-
mlën easalsde cette sotie .d'artifice d'harmonie.. le dimon-
' lit
tnral ce &it dans I« notlce 'que je donnerai d'un autre
manuscrit fort important et également îbcoanu jusqu'ici.
J'ai dit que François Laiidino est parmi les composileiirs
du quatorzième siËcle celui dopt la musique a le plus de
douceur et d'effet ; ceux qui me paraissent mériter de. venir
immédiatement après lui sont Jacob rie Bologue et maître
Jean de Florence. Je regrelle qœ les bornes de ce joarnal
nome permettent pas de donner un exeinpie delao^uiique
de chacun de ces vieux maîtres , car la oomparaison des
mont^nens de l'art est bien plus t»ile pour se former tme
idée juste de ses progrès qae les dissertations les plus éten-
dues. La ciianson de Francis Landino que je joins Ici,
iiprès l'avoir mise en partition et on notation mdderno,
servira dti moius à faire comprendre tonte l'importanoe du
recueil que j'analyse.
CHJLNSOH ITALIEItn^ A TROIS TOIX, ■
coHcosiE tu. nujiçois UHViHO, T^s i36a.
□IgitÈedbyC
Vers la fin dti manuscrit on trouve «juciqiies chansouS
françaises à troLs voix , sans nom d'aulmir; j'ignore si elles
sont l'ouvrage des mêmes musiciens que les autres pièces
dn recueil, ou si elles oiitété composées par des musiotens
Français. Leiir mise en partition lu's montré te même
degré de savoir que les chansons italiennes. L'nne de ces
chansons est curieuse â cause de ses paroles qui nous mon-
trenl le plu» ancien exemple de ces vaudevilles a refrain,
tels que les flons-flons ; les faridondaines , farîdondon.
Le nianuscril est lermîné par un Gtoriak deux voix de
Glierardrllo; un Credo Av. Harllioliiio , un Sanclus , un
Agnus et un Benedicamvs Domino de S.Loreuzo.Cc der-
nier morceau e8t un exercice de vocalisation assez difficile.
En résumé, le manuscrit dont je viens de donner la no-
tice est l'un des monumens les pins précieux de l'histoire
de la musique; il a échappé aux recherches de Bomey et
de l'abM Ccrbert , parce qu'il u'apparlendl point k la Bi-
tiliuthËque Sa roi à l'époque 'lA ils rassemblaient les ma-
tériaux de leurs oavra^s.
FfiTIS.
- BIOGRAPHIE.
Beethoven (Louis van), composileur célèbre, est né ei»
ijja à Bonn , «ù son jjère élait musicien de la chapelle de
l'élecleur de Cologne. Les premiers principes de la musi-
que et du clavecin lui furent enseignés par Neeib) orgfkotste
de la cour. Ses progrès furent si rapides , qu'en peu de
temps il parvint à jouer correctement les préludes et les
fugues de J. S. Bach. Mais ud talent d'exécution ne pou-
vait captiver seul son ardente imaginatioii; il était tour-
menté du besoin de produire , et sa oniième année n'était
point écoulée, que di^jà son nom avait été révélé au public
par (les sonates, inie niarclie variée et dos airs pour le
' piano, publiés à Spire et à Manheiui eu 1783. Malgré l'in-
cohérence des idées, les brusques modulations et le dé-
sordre qui déparaieut ces premiers ess^s , ou pouviklt ce-
pendant y apercevoir que leur auteur ne serait point un,
Iicmmo ordinaire. II parait avoir reconnu lui-même tous
les défàntx de ces ouvrages , car il les désavoua plus tard ,
c| cofopta comme son premier œuvre les trios de piano
qu'il publia à Tiennelong-lemps après. Quoi qu'il en soit,
ces publications furent suivies d'un long repos, pendant
lequel licellioven semble m: s'être occupé que du soiu de
perfectionner son talent d'exécution sur le pianu, et par-
ticiiliiïrement celui de l'improvisation, oii il parvint à.
une telle supériorité, que aut ne pouvait lui élrc, comparé,-
et que tous ceux qui l'ont Imité depuis n'ont Até que de
faibles copies d'un original admirable. Aluis Bonn et l'é.vù-
ché du Cologne n'étaient point le théâtre qui convenait À
BGS talens; rien n'y exciiail sa verve, son génie y était mé-
connu, et .sa jeuncfse s'y consumait en clfurts impuissdUS
pour se produire au dehors. D'ailleurs , la brusquerie do
son caractère, sou inipolilcssc liabiUmIle cl sou iiejiohant
àla mélancolie, éiuii^uiiieiil de lui lou'^ ci^ux que ses talens
en auraient rapprochés. Enfin rélerlenr aperçut l'homme
Digilized by CoogI
de génie caché sous une enveloppe grossière , et voulant
lui fournir les moyens de perfectionner son talent et de se
faire connaître, il l'envoya à Vienne, en 1793 , lui fouruit
nncpcnNÎon pour son entretien, et le rccamnianda anKSointi
de Haydn. Hais ce grand liouime semble avoir mËconnii
le génie de Beeltioven, car il se borna loujutirs à vanler
son talent d'exécution, et lorsqu'on lui citait avec liloge
quelque composilion Oe Beelhoven, il répondait seule-
ment : C'est un gratté ctavecinisle. Toutefois , il l'ac-
cneillit avec celte bonté qui lui était naturelle, el lorsqu'il
quitta Tienne pour aller à Londres, en i^g^, il recom-
manda Beethoven aux soins d'Albrechtsbcrgcr, te plus ha-
bile conlrapunlisle de rAllemagnc.
Comme il arrive presque toujours, quand les études sé-
rieuses do composition ne sont point faites dans l'enlance,
il était trop tard pour que Itcethoven pût devenir un savant
compositeur; sa manière était lixée, el, malgré les leçons
d'Albrechtsberger, il ne put jamais acquérir une graude pu-
reté de style; mais la beauté de son génie fait excuser ou plu-
tôt oublier SCS incorrections et ses écarts. En iSoi, il perdit
son protecteur, l'électeur de Cologne, et avechiïlesmuyens
d'existence qu'il en avait reçus jusi|u'ulars. Connu commeil
l'était à Vienne, justement admiré comme compositeur et
comme virtuose, il aurait pu facilemcoE assurer son inilé-
pendauce et sa fortune; mais capricieux, bizarre, enneaiî
lies usages du monde et de la gène qu'ils imposent, il s'é-
tait insensiblement éloigné de tous ceux ipii pouvaient le
servir utilement, et n'avait conservé qu'un petit nombre
d'amis qui , eu cuusidéraliou de ses talen.s , excusaient S08
lirnsqncries. Il se trouva donc réduit, pour toute ressource,
au produit de ses compositions, produit bien faible dans
un paya comme rAllemagnc, divisé ca une foule d'élaln
indépendans les uns des autres, oit ce qui s'imprime à
Vienne petit être imjxuiément contrefait k Munich, à
Dresde, àStiittgard, à Leipuiet , '''rancfort , etc. , et ,
conséqucmmcnt , nù les marehands de musique ne peu-
vent accorder aux auteurs qu'un prix fort modique pour
lenrs ouvrages. Aussi llpetlioven se trnuva-t-il presque
toujours dans un élat du gêne (|ui ne fît qu'irrilcr Ha
mauvaise humeur. D'aillcurB, délaissé par la cour impé-
riale , qui n'aimait (juc la mutiiqui: ilalieuue, et qui mon-
trait puiir les compoiilciirs allemands la même iiidifférence
que Frédéric II avait l'ail voir au trcfuis pour les liltérateurit
pruiisicnB, il n'en recevait aucune sorte de traitement ou
de pension : Salïeri possédait seul tous les lionueurs, tous
les emplois , et ne négligeait rien pour écarter un homme
dont il ne pouvait se diïisimtilcria supériorité. Cet abandon
délerniiua Bcelliovcn à accepter, en 1809, la place de
matlrc de chapelle du roi do Weslphalie, Jérôme Hapo-
léoD. Heureusement pour l'honneur de Vienne et de l'Au-
triche, l'archiduc Rodolphe elles princes de Lobkowitzet
de Kiuski le firent renoncera celle résoluiïou, et lui assu-
rèrent une pension de 4]O00 llorïns , sous la NCule coudi-
lion de rt'sidor à Vienne ou du moins en Autriche , et de
ue point voyager en pays élranger sans le consentement
de ses Mécèuus. Quoiiju'il ei^t le déair de visiter l'Angle-
terre, il ne parait pas qu'il ail jamais demandé de congé
à l'archiduc IloJolphc, mainlcnanl son seul prolecteur, les
princes de Lobkuwilz et de Einsky étant morts. D'ailleurs,
une infirmité cruelle ne lui ocrmet plus maintenant de
réaliser son projet de voyage : il est devenu sourd, au point
de n'entendre pas même un orchestre placé prÈs de lui.
L'habile mécanicien Maclzcl lui a cependant procuré le
plaisir d'enlendre son piano lorsqu'il compose , au moyen
d'un appareil acousiîque sous lequel il se place. Celte in-
firmité a beaucoup augmenté sa mélancolie habituelle, et
l'a déterminéà passer la plus grande partie de l'année à Ba-
den, à cinq lieues de Vienne; là il se promène presque tou-
jours seul et dans les lieux les plus Holitairea. Il compose en
marchant, et n'écrit jamais une note avant que le mor-
ceau ne soit complètement achevé dans sa tête. Comme
tous les hommes qui se frayent une route nouvelle et qui
se font une manière indépendante des règles et des con-
ventions, Beethoven eut d'abord des délracleura acharué.s
cl des admirateurs enthousiastes ; les uns, ne voyant dans
ses ouvrages que des incorrections ou de» hardiesses qui
DIgllLzBft Googl^
r
117
choquaient leurs habitudes , et ne pouvant comparer sa
manière avec aucune aulre , restaient indifTi^rens à des
beautés dont ils n'avaient pas la mesure, et accuitaicnt
leur auteur de perdre l'art sans ressource ; les autres, uni-
quement préoccupés du Ijesoin de iiouveaulé qui tour-
meule les homnicB vulgaires, et Irouvanl avec profuHÏou
dans les ccuvres de Beethoven ce qu'ils rcclicrclient avec
avidité, lui savaieut gré même de ses dérauts, et l'élc-
vaicut au-dci!sus de tous ses eonlenipnriiins et de ses pré-
décesseurs. Insensiblement les CKprïts se sont calmés, et
Bcelhovcn , mieux apprécié , a pris au milieu des compo-
siteurs le rang qui lui iipp;irlienl. On a reconnu ([uc si
l'originalité des idées brille dans toutes ses compositions,
on y aperçoit souvenl raflcelalion et la recherche ; au mi-
lieu de.i incorrcclionK de .son haruiouîe, on a discerné
l'élégance de ses accompagncmens , la nouveauté de leurs
formes , la richesse île sa modulation ; à côté do duretéN
inlolérales on a trouvé des chants d'une suavité délicieuse:
eniin, parmi des phrases incoliéreiiles et bizarres, on a vu
hriller un plan .lagcmcnt conçu et dc^ idées .limples rl
naturelles. Bien moins universel que Mozart, bien moins
pourvu de la faculté déchanter toujours heureusement , il
l'a quelquefois égalé dans les détails, cl l'a même surpassé
dan.sia sonate de piano, dont il a perfectionné les formes.
S'il n'a pas la pureté de Haydn, r'iI ne sait pas eomnte lui
produire de grands effels avec peu de moyens, il a bien
plus de véhémence, plus d'abandon, et sa manière est
plus variée. Ses adagios on se.s andantc sont presque Ions
cicellens; ses sonates do piano approchent souvenl de la
perfeclion ; ses quatuors, ses quinlettis, ses symphonies,
.sont remplis de beaulè.i du premier ordre et qui sont à lui;
enlîn, dans la musique instrumentale, il s'est placé â cAté
d'MnydncE au.ssï prés rie Mozart qu'il est possible. Les ou-
vrages de sa jeunesse, soil symphonies, quatuors, quin-
tellis . sonates cl trios de piano , .sont ceux uii l'on trouve
le chani le plus naturel, l'originalité la moins alTcclée,
les modulations les plus douces ; néanmoins . par lui
aveuglement qui n'est l|uo trop ordinaire, il méprise
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aujourd'hui ces iiiËmcs ouvrages , ses jjIus lieaux litres de
gloire, et u'estime que les derniers , dotit ijuciqucs-uns ne
sont que de longues extravagances. Beelhoven s'itst aussi,
owiyé dam la mnsiqoe théâtrale ; mais il s'y montre bieq.
inférieur à liiî-mèine. Son-oprra de Fittetîo, reprénenté
sans aiiceès, au mois tic novembre i8o5, est {ircsqu'cntië-
rciiieiil f1é()Uiirvii de clianl et d'iulécéf ilrjnmllque. Lo
slylc aiisli'rt! lui cocivroail davantage; aussi a-t-il mieiic
ri^tiiiai dans son oralorio du Christ au Jardin des Oiivett
et dans ses messes. En résumé, on peut alIîriDeÉ|É|ue
Beetlioreo est l'un des plus grands musiciens dai^nFliO-
iiore rAllemagne. Voici la Jislc do ses ouvrages :. ^ ~
I. Symphonie»: i*en ut. op. ai; a* en Ti, op. 56;
5* en mi, op. 55; 4* en ri 6, op. 6o; 5° en ut mineur
op. 67; 6* symphonie pastorale eu fa, op. 6S; ^ oavert.
de Fromelhée, à grand orchestre , op. ^3 (admirable ) ;
8° ouvei'lure de Coriolan, en ut mineur, op. 82; 9° ouvert-
et entr'actesd'Egmont, op. 8^; lo'lagloirode Wellington,
ou la bataille de Vittoria, op. 91 ; 1 1< iiyinphoiiic avec
chœur fuial sur IWe d <^ore de Schiller, op. i25 : ces
symplioiiie.'i ont été publiées en partition; ia"dinue coiili e-
dansBs à grand orchestre. — Jl. Septuors', .sextuors et
quintetti: l'septetto, enmf£, pour.violdn, ajto, cor,
clar.jVÏoLono. et contre-b. , op. ao; a* seatetto,èn mi ù,
pour aviolonEi, altOj Wolapoello et acors, op- 81 ; iS* quiu-
lettoen mit, op. 4î ^'id. en ut, op. sg; 5' id.,. op^ 8a;
6° id. en H 6, op. 60; y* id. en ut. — III. QuatuOr» .•
l' wx pour a violonA, alto et basse, op. 18, liv. 1 ei a ; a*
trois tdC., op. 59; 5° quatuor en tiu i,'op.74; ^'id.eami ft,
op. jS. — IV, 1° Grand trio en mi ii, pour viol., allo etb".,
op. 3; 2° trois triosîd. op. 4; 3° séréiiadi; en ré, id.. Op. 8 ;
4° trois trios , op. 9; 5° grand trio pour a violonH et alto ,
op. 55; 6° douze menuets pour a violoqltetbasso; 7* douce
danses allemandes, ù2.^ 8° sechsIœnderischeUenze, ii^. —
V. Concerto»: i* grandconcertoenut. pour piano et 0I--
cheiitTe,op. i5; 9° id., en ei6, op. 19; ^'id. enuf mi.^
iteur,op. 37; 4* ^ 'o'j op. 58; 5* id., en mi 6, op. 7^
^ ajrrophonîe concert an le pour piano, violon et vîolon-
Digilizedliy Google
celle, op. 56; fantaisie puiir piano, avec orcheslre et
chceiir, op. 80; 8' concerto pour violon , en ro, op. 61 ;
Q° romance , id. , en sot, op. 40; 10" romance, id. en fa.
op. 5o. — - VI. Quintetli et (ri'os pour ■piano: i" grand
quintetto, en mi h, avec hiiutbeis, clarin, , cor et bassoD
op. )6; 3° trois trios pour piano, violon et violoncelle, op . i
grand trio , id., op. > 1 ; 4° deux id- , op. 70 ; 5° un id. ,
op. 83. — yil. Sonates pour piano: 1° troissonates, op. a;
3' id. , h quatre mains , furilc, op. G ; Z° grande sonate en
mi é, op. 7 ; 4° trois id. , op. 10; 5' deux id. , op. i j;
6° grande sonalc potli^tique , op. i3 ; 7° deux û/., op. 14;
8- grande sonate en op.aa;g' id., eniaé, op. z6;
I o> Bonata qnasi una fantasia , en mi i et eu fa dièse mi-
neur, op. 07 , n" 1 et a ; 11° grande id. , en ré, op. a8;
13° prélude en /a mineur, op. ag ; i5° trois sonates, op. 39;
1 4° deux t^. , en sot et en mineur , op. 5i ; i5° baga-
telles, op. 33; i6' grande sonaleen mi h , op. 34; 17° an-
dante favori, en fa, n° 55; 18° deux priïludes dans tous
les tons maj. et min, , op. 3<); 19° deux sonates faciles;
op. 49; 20" grande sonate, en ut, op. 55; ai° cinquante-
unième sonate, ea fa, op. 54; 23° cinquanle-quatrièmo
sonate , en fa mineur, op. S? ; aS" sonate, en mi mineur,
6p. 58 ; a4° fantaisie, en sot mineur, op. 77 ; 35" sonate, en
fa dièse min., op. 78 ; 26° sonatine, en sot, op. 7g; aj" les
Adieux , l'Absence et lo Retour, sonate en mi b, op. 81 ,
38" sonate, eu mi mineur, op. 90. — Vlll. Sonates ac-
compagnées : 1° deui grandes sonales avec violoncelle,
op. 5 ; a° trois grandes id. , avec violon, op. 12; 3° une id.,
en fa, avec cor ou violoncelle , op. 17 ; îd. , la mi-
neur, avec violon , op. a3; 5° id. , en fa, op. 24; 6" trois
id , op. 3o ; 7° sonala ( en fa ) scrilta in uno stilo molto
concertante quasi come d'un concerto, op. 47; 8° gr. id.,
en la, avec violoncelle, op. €0; 9° grande eonate , ^ata,
id., op. 6g; io°Ùf., op. 96; 11° rondeau, id. — IX. Outre
ces compositions, ou a aussi de Beethoven une foule de
pièces détachées , de variations , de rondeaux, d'andantc,
demcnuets, etc., an nombre de plus de cinquante recueils,
mais qu'on croit inutile de délaillerici. — X . Musique sacrée:
I " Chrislus am ŒibergG (le Chrisl au jardin des Olives),
oratorio, op. 85; 2° messe à quatre voix, op. 86; 3° trois hym-
nes, àquatrc voix, et orchc«tr« . — Xl.ihui^uedramatitfuo
]• Léooore ou Fiiiclio, opéra en 3 aotec; a° l'Homme de
Prométhée , ballet ; 3° ouverture et entr'acte d'Egmont ,
drame ; — XII Pièces da ohantf avte aoeomp, lU piano:
i> Adélaïde, cantalf de HatlhÎBSOa; a'aïx chaiMous
Gellert; 3° huit okan8oas,-op. Sa; 4* italienne :
NOUVELLES DES THÉÂTRES "D'IT ALIE-
NAMES. L'opéra de Niobé, de Paciui , qui avait obtenu
beaucoup <]c succès au lliOàtrc lie ^^itil-Cli^irles, daas ïtt
mois de novemlire dernier, ne s'est pas soutenu long-
temps , car dès le mois de décembre il était abandouné.
U" Pasta , qui y avait brillé , a Hé obligée de reprendre
Medea, de Jiajr , Zelmira et Tancredi, âe Rossini. Ces
trois ouvrages avec GairicUa di Vtrgi, de Gara&, ont été
les seuls qui aient occupé le théâtre pendaut Ibs mois 4e
janvier et de février.
Ou'a représenté oonslammeut pendanloes deux mois au
tbéàtre t^etFoncto.* Otetto^ia Gm^aLadra, de ilossinï ,
Nina, ta Hodiaia raggiratrice de Palsiello , et U canta-
trice Vittaae, de Fioravanti. Lespîèoea représentées dans
le même temps au théâtre detta Fenice sont : It Baréiere
di Sivigtia, de Bossini , l'Uilimo giorno di Pompei, de
Pacini, elHBartmedi Dotsheim.
Ro». Le ^jauTÎer, Gaelano Danizetti a donné au
thé&Ire Valle on opéra bouffe intitulé (Mivo c Païquate.
Cet ouvrage n'a point réussi. dkantours étaient Fris-
sotini, primo buffo, ^eiyeii,.ieiiare, Coielfi, basso can-
tante, et £mMw Bonint, prima donna. LadwMds eet
opéra a obligé de reueltre poua le reste de la saison
l'OteUo de Roasini.
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MiLAi'. Alessandro jwW Inilie, de Patiiii , hitieittrdo o
Zoraîdc, de BoBsiiii, el Dtdonc ntiandonatn, ilc Mcrca-
«laolc , ont été représentés pcnitant Ica mois de janvier et
de février au théâtre de la Scale. La troupe de la xaison
dernière a subi peu de chungcmcns, et se compofie de Sa-
vino Monetii, Francesco Piemarini, Antonio Ambrogi,
Andréa Bartohicci , Giovanni Giordani, Antonio Or-
landini, CaHo Poggiaii, FUtppo Luchini, el dos cati-
Lauretta Garcia, Girolama Dardandli , Scra-
fina Gai, Carotina Franchini, Maria Sacchi et Teresa
Riiggieri. On vante les talens du bciulfc Giordant et du
tcnore Uonelli.
Saini~GaU. M. Iwan Muller, virtuose sur la clarinctlc,
inventeur de la ctannette-atto et de celle à douze clén,
pour jouer dans toun les tons, a donné dans le mais de
février des concertH dans cette ville et à Bùle avec le phin
grand succès.
Friiourg. M. Uandertang, de Munieh, s'est fait en-
tendre dans cette ville, le i5 février, sur la trompette
chromatique, instrument nouveau, et a excité l'étonne-
inont par les difficultés qu'il exécute avec un fini remar-
quable.
THÉÂTRE ROYAL IT.VLIEN.
ISmtrl bt ^. ienfonf.
fi Mars. — Le concert de M. Lafont avait attiré liiur .in
Théâtre-Italien une société brillante et cbciisie. Le latent
du célèbre violoniste et lo nom de M. Hcrz le jeune , placé
sur raffiche, étaient des motifs RuiTtsans pour piipier la
curiosité des amateurs. Le concert était précédé du pre-
mier acte de Scmiramide de Rossini, et suivi du second.
Ce n'était pas la partie brillante de la soirée. Si l'on trouve
ilans cette grande composition assez de beautés pour csri-
fer t'admiration «malgré les âéfoulR qui appeUeirtIa<)riti(|iie^
un SDulfrc de voir ces beautés exposées à ube exécution
semblaUe & celle d'hier. M"* Blasis , écrasée sous le rôle de
Sémiramis, ii'a fait entendre qu'un clianl mesquin, une
vocalisation dél'eclucusc et a manqué de voix dans les mo--
mens les plus éiiersi<|"es. Quant à M"" Cesari , rafl'ecmtEpq
qu'elle met à prononeer donne à son chant un air caistint
et pointu, qui ressemble aux mouvemens do sa pcrsanne.
Elle a oomplètement manqué toute la pramière pMfjfl4fl
cbn 4vo;(ff^ Amtr, mais vers le milieu elle a ,«^i}n«
phrase avec a^ez de grâce. Galli et Levasseur seuls OBt été
digues de la musique qu'ils chantaient. Puisque j'en suis
à l'exécution de cet ouvrage, je dois dire à l'orelieslre
qu'il oublie la responsabilité que lui impose la rêputaliou
dont il a joui en Europe jusqu'à ce moment. Point d'en-
semble, iioinl de finesse , de la lourileiir cl dii l'iiésiiation ,
voilà ce que j'ai remarqué liier pendant toiilc la Hoiréc.
Les iuslrumensà vent n'ont pris le mouvement Ae six-huit
du chœur des femmes au premier acte qu'après la dixi&me
meBi)re,"et dans pliisieors endroits on a jouéen nu^i^r
dans une partie de l'orchestre, et en mineur dans une
Qui donc a présidé au choix de la misérable ouverture
qui a siirvi d'iutroduclion au coocerlP Cette pelile sym-
phonie dans l'ancien style a produit l'eiret le plus gro-
tesque après la musique formidable de Roasinî; aussi le
publie eu a-t>ii fait justice par un silence dédaig;neux.
Enfin M. Lafont s'est foit entendre et a ravi rassemblée
parnne justesse qui tient du prodige, parla netteté de son
exécntioD et parla grâce de son jeu. Les applaudïssemens
les plus vi& lui ont témoigné A plusieurs reprises tout le
plaisir qu'il c-4isait à l'assemblée. Cependant la salle
sourde de Fa^art nuisait à la propagation du son qui
généralement paraissait un peu faible. Je ferai observer
à M. Lafont que sou arciiet n'est peut-élrc pasassex tendu.
}e sais qu'il le tient lÂohe pour arriver à'une plus grande
pureté de son lorsqu'il joue piano dans le haut del'iDslru-
ment; mais dans les endroits qui demandent de la force ,
la trop grande OexibUité de l'wihet est un obtlada qiw
toute eoD hAbiletd ne peut vaincre, et 0 en Menlte peu
de monotonie. 01. Lafont ett trop grand artiil« poav qoe
mon observation put<ise la bleaser, et je me flatte qu^l ap-
itoiera le motif qui me la dic>e.
^yloi^urs étonnant, M. Herz a joué des variations sur la
^Mbaoee de Joteph ayec une fermeté et un biîllaDt admi-
rables; mai» pourquoi .^oo a-t-il choisi pour jouer dans
OM^q^limÎBe^iaUe un piano plus mauvais encore , dont
les.amiB.mw .et:4iV8 empéchaïem qu'il pût nuaoo^ «m
jenPleoboix d'an îostrumeat est plus i mpori an t qu'on
ne pense , car le plus grand nombre des auditeurs est in-
capable de faire la part de l'artiste et celle du piano.
Il n'y avait que deux morceaux de chanl dans ce con-
cert. L'an était l'air de Don Ottavio, de Don Juan , que
QoiMEeUi a fbrt bien cbanté : l'autre un joli air du Crociatu
<k m . Hay erbeer , dans lequel 1Q"° Cinti a montré beau-
ooi^jdiégoût et de pureté. Eu résuméi l'exécution du con-
Ctat a (HHitolé de celle de Semiramidû.
• ANNONCES DIVERSES.
Classe chant itaiim et français, dirigée par A. de
Garmtdé, professeur de chant à l'École Royale de Mti.ii-
que, auteur de laMÉtaoDE coHPbkrE de cbant, dédiée à son
élève. M"* CoraitU, prôna donna des tbéÂtn» I. et A.
de Naples et de UUan.
Cette classe aura lieu, trtùs fols par HDaaine, lUe de
Marivaux, u' i3, boulevard Italien. Le pris est de 36 fr.
par mois. On n'y admettra que six élËvus.
Les matinées musicales ifuc MU. Boucher përo et fits
donnent tous les dimaiicheK (rue UonlLolon, n° 5) aitirent
une KOciété choisie d'amateurs et d'ariistcs. On y enlond
M. Alexandre Boucher, qui s'csi fait une réputa^n par
sa manière originale de jouer du violon ; H" Boucbcr,
aussi habile sur le piano que sur la liarpc , el les fils do M.
Boucher, dignes élèves de leur [lèrc, et dt^jâ professeurs
1^4
«amme lui. Cette intéressante famille, après avoir par-
couru une partie de l'Europe , est rentrée ilans m patrie ,
et a'CBl fixée à Paris , où elle se livre à l'uDscignement.
Deux romances nouvelles <lc AIM. Édouard Brugiëre et
Panseran, l'un aveo accompagnement dehaatboU oUigé.
l'autre avec cor obligé , paraîtront dans le coura de oette
semaine ches tons les marchands de manque.
On pourra aussi se procurer les mêmes romances r6-
duites, avec accompagnement de piano et de guitare.
80ItS<IBimoit.
Pour Six nouv6€ma morceaux de guitare , composés
par ttMioBixm Soa.
Cette souscription a pour objet la publication de douze
études nouvelles, trois airs connus, variés, une grande
sonate composée de quatre morceaux , et enfin hait petites
pièces faciles. Le tout est publié en une seule lintison .
Le prix est de la. fr. net.
On souscrit h Paris chez A, Meilêonaier, éditeur dçs
œuvres complètes de F- Sor, boulevard Hontmartrè,
La guitare était autrefois un pauvre instrument destiné
à soutenir par quelques harpÈges le chant d'une romance
ou d'une ariette. Les travaux do plusieurs artiste» distin-
gués lui ont donné depuis une plus grande importance
dans la musique ; mais personne n'a su y trouver autan t
de ressources que M. Sor. LesefTets que cet habile artiste
tire de cet instrument tiennent du prodige. Sa musique ,
presque toujours écrite à plusieurs parties réelles, est
aussi remarquable par la nature des idées que par la pu-
reté du style ; aussi est-elle devenue classique. Nous igno-
rons si U. Sor sera quelque jour surpassé en habileté
sur la guitare, mais nous pouvons assurer que ses ouvra-
ges resteront comme des modèles de godt et de savoir en
leur genft.
La souseription sera fermée le 3i mars. Après ce terme,'
le prix marqué sera : sur beau papier, 5G tr, ; sur papier
orAnaire, 3o fr.
Cette collection doit être ornée du portrait del'aulenr,
lithograpfaié par Bordes avec le plus grand soin.
DigilizedliyGQt^le
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
nuFUSEDB DE COMPDaiTlOB 1 J.'ÉCOLE KOTt-l-E DE MDBIQCE,
N- 5. — MARS 1827.
DE L'OPÉRA, PAH J.-T. MERLE
Le Poème. — Ce nu'oii aiipuile en France do ce nom
pompeux csl le canevah qui .sert de {irclcxtc ix la musique;
car, i\uoi qu'on en dîne , quand on aura de l.i musiqne ftu-
përîeure, te poème ne sera jamais que le prétexte d'un
opéra , en France comme en Italie. Il est vrai qu'on exige
cliez nous , dans ces sortes de pièces , un peu plus de bon -
sens que chez lex iiltrainontnins; main à tout prendre . il j
a peut-ëtrs pluN de mérite relatif dans un bon Hbretto que
daus nos poèmes d'opéras- Cependant , grande est la diffé-
rence entre le sort d'un poêla et celui d'un poêle : il pû~
vero machina livre son travail à l'entrepreneur pour
quelques écus , cl le poète touche d'énormes droits d'au-
teur, en gémissant sur la dure loi qui l'oblige à ne recevoir
pour son ouvrage qu'une rt'tribiilion ég^ile à celle du mu-
meien ; it poêla est le très humble serviteur du maestro;
il doit suivre en tous points la volonté de ecluî-ci , soit sur
le placement des airs , duos et quatuors, soit sur ]a coupe
des vers ou sur leur rhythnie, et Kon instinct musical le sert
ordinairement si bien que les morceaux ont déjit leur forme
toute dessinée quand ils sortent de ses mains. Le poite, au
ii6
conlr.iire, liiimiin; à l'Opi^ru , ^lUaclie une grande impor-
tance à ses il ëniisti elles, [leiniiiide avant tout au musicien
de uc.point lea gâter, et ue se doute paii de ce qiie c^esl
qu'une forme musicale» une coupe régulière on on riiylhme
favorable.
Toutes les obscrvalîoiiB de M. Merle aar le poème se ré-
duisent à dire qu'il faut rejeler tout opéra dont le sujet
est puisé dans l'histoire ou la mythologie grecque ; < que
Il les ^gamemnon , les les Aiiacréon, etc., sont
■ aujourd'liui des personnages peu dramatiques, Kurlout
ïà l'Opéra , et que tes élcriiclles familles de Grec» et de
■ TroyeuR, dont les mailicurii et les plaisirs occupent notre
■ scène depuis plue de cent ans,tEont cause que l'Opéra,
t avec une dépensa toute royate , passe en, Europe pour
- V le spectacle le plus ennuyeux du monde. »
Pourquoi cette proscription contre des sujets éininem,-
ment dramatiques, quoiqu'on dific M. Merle, par oel«
seul que les personnages sont vëlus d'habits grecsPet pour-
quoi conclure qu'on ne peu! fair un bon opéra aVCc Ana-
créon, Alciiiiadiiaw. Aristtppe, de ce que ceux qu'on a sur
les infimes sujets sont ennuyeiis? Confiez ces sujets k un
homme habile , qui sache que la musique doit jouer le
pf|inier rAle , qui évite les longs récttatiis, source d'ennui,
OQv'l^^nbe. comme en Italie > et qui sache amener des si-
tuàtioDS intéressantes; vôus Terrez que ta famiite des
Atrides , si féconde en grands crimes et en grandes pas-
sions, est encore ue qu'on peut mettre de plus drama-
tique sur la scène. Ce qu'il faut, c'est de l'inlérÉl, et
pourvu qu'on ait le talent d'eu mettre dans une pièce, peu
, importe que l'aclioii se passe chez un peuple ou chez un
autre. ^
^ L'usage adopliï par l'administration de l'Opéra, comme
par celles de tous les théâtres, est d'avoir un comité de
lecture pour la réception des ,pièces. Cet usage me parait
peu raisonnable', quand il s'agit d'ouvrages dont IdSnuri-
que doit faire le succès; car le compositeur peut seul rë-
connattre, après un mftr examen, si les situations seront
fôïorables à ses inspirations. C'est k peu pirès tout ce
Digilized by CoOgle
qu'on peut décider d'avance; mais au lieu décela, ou
pose plunieiirs queslionn oiseuscH auiquelles le camilé
doit répondre. Telle est celle-ci: h'ouvragt eat-it
bien écrit? Eh! (pr importe ! Si au lieu de toutes ces
niaiseries, !c directeur demandait ni la pièce réussira, per-
sonne ne rëpoudrait; c'est cependant cela qu'il faudrait
Ëvoir. Ajoutez à l'incapacité du comité, les petites in-
trigues , l'esprit de coterie , et le chapitre des considéra-
tions, quisouvenlvicient son jugement, ut vousconcluerez
comme moi que l'iiuitincl d'un bon direcle'ir la guidera
miei;iz pour la récepliou des pièces que ies lumières d'un
comité, quel qu'il soit.
La Musique. — L'Opéra est un spectacle trop coûteux
pour que ce soit un théâtre d'essai; il faut n'y faire repré-
senter que des ouvrages qui prÉseiitent de nombreuses
chances de succès. Je crois donc qu'on a ou tort d'y ad-
mettre jusqu'ici lies compositeurs qui n'avaient point dé-
buté ailleurs. L'homme lo plus heureusement né com-
mence souvent faiblement; or, \a grande machine de
l'Opéra demande une expérience des masses , qui n'est le
fruit que du Icmps. Mozart a commencé par Lucio SiUa.
et Rossiui par ta Caintiaia di Matrimonio. Il faudrait
bisser établir autant de théâtres d'opéra-comïque qu'on
trouverait de gens disposés àec faire l'entreprise, afin de
faciliter auxmusiciens lesmoyenadeso produire. Ceux qui
»'ydi9tingueraiont seraient invités à travailler pour l'Opéra.
Ce n'est pas que je veuille dire que l'on ne doit point ac-
quitter les promesses qu'on a faites ; à Dieu ne plaise ! car
les musiciens qui attendent cnaiulcnant un tour, n'ont
travaillé que sur la foi de la récepLion , et il ne serait pas
juste de les priver de droits acquis : je no parle que de
t'^avenk.
Eu supposant que les mesures que je propose fussent
adoptées, il faudrait que la première condition de la
réception d'un poème fut que l'administ/ation pourraiten
disposer à son gré en faveur du compositeur qu'il lui plai-
rait de choisir; cette administration aurait ainsi en peu de
temps un certain nombre de pièces disponibles dans les-
ta»
quelteales musiciens ehoisiraieiitGeUesquicoiivi&ndiaiout
* lemieuxà la nature de leur Ulent, et le direoteur ou l'ad.-
UikHatràtent ne ae ttouverait jamais sftns ouTtages.prUs à
monter, «urtaut si l'on. mettait beauconp d'activité dans
les éludes et dan» la mise en !icènc. On éviterait par ce
ttiojren l'ebcombremeut de partitions non représentée)) qui
aoeable- l'Opéra , et qui fait le désespoir de quiconque veut
tvaniller pour ce thédtre. On a calculé que Ig nombre
d'opéras reçus depuis i;4o. donl b musique est faile, et
qui n'out pas été joués , s'ùlËve à plus de duuze eeuts. C'est
une odieuse déception qui prend sa source dans la fapilité
avec laquelle on reçoit les pièces, dansle peu deconfîanoe-
<fu*ins[rfrenl Isslnusidens , et dans llneuite des divenes
admliristrations qnl ae sont sncoëdées à l'Opéra. C'est un
loi-t réel qu'on litit aux artistes dont on occupe )e (emps
inulilemcnt, et ca Iwt est d'aulant plus graiiil (ju'il vîcut
un moment où ii n'est plus pogeiblc de le réparer; c^ir un
onvrage«iui pouvait £tre bon- il y a vingt aos, ne l'est plus
ai^ounfbtii.
M. niei'lc dit aveo raison que l'adminislraliou de l'Opéra
^doil pas «'occuper de décider quelle etit la bonne ou ta
mauvaise musique « ef que la meilleure pour elle est celle
qttî plaît au publié, en définitive seul juge obmpétent dails
léB arts-qui se rattachent au théâtre. Efi partant de ce pria^
Cipc, l'admlnistralioD doit donc, sans craindre qu'on la
taxe de prévention , ne s'adresser qu'à des réputations fai-
tes , parce que les réputations sont pour ielle des garanties.
Le public se décide sur l'affiche, etles ngms de lUM. llos-
stni, Boieldicu, Maycrbeef, Auber, Cacafa , etc., sont
pour lut des talismans qu! le poussent ver8>les ibé.itres ai»
l'on joue lenrs ouvrages. Il n^ a là d'injustice de part ni.
d'autra, car cet empressement pour les noms connmet k»
fittideur pour les atitres, ne pr^genl rien eanlreeeux-er.:
i^fezdu talent, Tot;«tourvIen^a. Il ae Taulpas cependant
fitiusser trop loin la confiance dans les- réputations faites,
Otïi' il y a des hommes qui ont eu un talent réel ; mais dont
llmagîuation est fatiguée. On devrait leur préférer nu jeune
homme, fiît-il absolument inconnu; car du moins avec
lui , il y aurait une cliance de sucoès , et il D'y ea a point
av«o uK taluit usé.
Je pane l'artiole-de la d^nU) <{ui me Mmble u« rien
Itdflser à ilë§ver : j'avoue d'aiUqo» mon iaoapaciié poiir
«juger.
■£« décoration* tet maohint». Je croii^ ne pouvoir
mteux faire tjue de traDSciire ici ce que iliL M. >lurk sur
celle maliirc, qui csl fort iinportitnle, eHiii'il me paraît
I Le système de pcinlure i]u'on a adopté à l'Opéra ne me
• parait pas conveuir précisément augenre. Lesdécoratioiut
v40la iMmpt, ■é'jimtUU et da Siige do Cotigithe, S99t
■ A'adnirablutaUaaux, malsno MOt pai dea décorailona
■ itm grand effett il y a laat de fini dans les détails, .dç
« filteaM dans las tdbs, une hamtonie si parfaite dans toiv
• (es les'partiesi^que le go&t est toujours satisfait; aul*
■ IHdi agi nation n-'est jamais frappée :je préférerais cette
( perfection leS Ions crus et beurtés des décorateurs anglais
■ et le cbarlalanlsme puéril, si l'on veut, des peintres
■ italien'», pourvu que j'obtinsse de ces piquaus effets de
( lumière et de perspective qui sont sans doute plus facile»
■ à pradvire, nuûs qui ne manqoeat janaai* de sidoire la
■ mnltitudei
< Je oroîs bien que la manière d'éclairer le théâtre entre
( pour beaitcoup dans la difficulté de l'illosion , et imlit
• reste tout à faire pour remédier à cet inoonvéniBab-
-t Cependant il n'est pas impossible d'y arriver.
■ J'ai vu à Londres le système d'éclairage , et je me suis.
« convaincu iiu'il cM fort -inp^rieur an nôtre. La lumiÈra
< Inégale de iics pnrtans , ic jour faux et douteux do nos-
( iuTita, l'éclat permanent et monotone de notre rompe,.
■ ■ont des obfltaeies qu'il Ikut vaiuere et, que les Anglais
• «Bt iUrmontéa , du hmmus en pMIe. le ne parle pas da.
t l'Opéra ds Londres, le plus pauvre et le plus ridlonle de
■ l'Europe sous le rapport dee machines et desdécopatioBB;
< mais je parle des tliéâlres de Drury-Lane et de CùUtnt-
tGardmt, des théàire.t de Surruy et do Cobourg, et
I mâme de l'JiUipki et de VEngHsh-Opera.
i3o
• Je pense que U première tentative à faire , c'est d'es-
■ sayor le contraire de ce qni est , c'est- à-dire d'éclairer la
«salle i l'hnlle et le théâtre aa gaz; par ce moyen la ia-
ciqiir^âu lustre ne disputera plus de vivacité avec celle
• de la scène, et lesdécoratîonsjoiiiroiil de ton) le brillant
- ide leurs couleurs. En .itlt-niiRiit IVclat ilo ç,\ahc lunii-
« neuxquiest constamment pincé ccitrc l'œil du Rpuctatcur
« et le théâtre, on rendra aux tableiiuic ijui y sci'oni repré-
■ senlés Itiul l'cfTet d'un beau jour et on se r;i|i])iucliera de
I la nature autant que pos.sibie. Un obtiendra par ce
■ procédé seul de grands avantages ; d'abord on pourra
■ d'un seul coup derobluet priver ou inCDder le théâtre
( de lumière'. Le gae renfimné dans des tuyaux fiexlMes,
■ armés de garnitures de cuivre , pourra ëire transporté
c dans toii.s les coins de ta scène J'ai vu obtenir partie
■ moyen des reflets de clair de lune et d'incetidic sur les
teauz d'un elTct étourilis.'iant de vérité ; je suis convaincu
( que si on autorisait Ciceri à éclairer son lliéûtre comme
«il l'entend, it arriniraii d.ins cette partie aux résultats
« les plus liCHreux. n
Passant ensuite an jeu des machines, H. Merle déplore
l'état de décadence oU se trouve cette partie du service de
l'Opéra , ou plntdt le défant de progrès qni ■'yialt romar-
quer , les maladresses sans nombre des ouvriers , les arti-
fices grossiers don ton se sert pour ujasqucrlesmouvemens
et les cbangemens de décorations , enfla toiilcK lus fautes
inexcusables qui étaient souvent le public aux dépens du
machiniste; il termine par ces rétieïions : « La routine'
• dont ou ne veut pas s'afTraneliir i l'Opéra, parce qu'il
cfaudrait avoir le talent démettre quelque chose à la place,
■ est cause qu'on tient à ne pas baisser le rideau à chaque
■acte; le machiniste se croirait déshonoré s'il ne donnait
«pus son conp de sifQet pour nourmâsqner une décora-
■ tîon de dix plans par une décoration de quatre ptani,
• ou par le même effort de génie, par nous eolever nn
• rideau de la fane , pour nous laisser apercevoir le théâtro
(jusqu'au iointaiii. Eh bien , cette itetitc manœuvre est
■ d'un ridicule achevé: il faut que le machiniste nou»
Digilizedby C
imontre son talent dans le courant des actes , qu'on y
• voie tou8 les coups de théâtre que sou géQie pourra lui
(fournir; mais il ne laut pas que 1*0 péra soit privé, pour
fdiGs changemeus à vUe sans mérite, comme sans effet)
ides avantages immenses ijn'oD peut tirer des iever et^W
c6aùser de rideau; pour cliaque commeacèmeiit et cha^
«qae Sa d'acte, ils penveat fournir des tableaux posés qui
(doivent servir merveilleusement an sgectaole et à la
• pompe d'un opéra. >
J'ajouterai que cet usa^'e est puur beaucoup dans l'en-
nui qu'on épi'ouve ;i l'Opéra, L'obligalioii de rester en
place pendant trois actes cause au public une fatigue qui
influe sur ses dispositions morales. distraction des en-
Ir'actes serait déjà an grand pas de fait contre cet ennai
dont oD ee plaint.
La mise en scène. Ce qu'on appelle ainsi est l'art de
faire mouvoir les masses de choristes, de comparses et de
figutatu, de manière à les faire concourir à l'action
dramatique, à former des tableaos animés et à faire des
entrées et des sorties bien exécutées. Cet art est nul à
l'Opéra, parce qu'il n'y a pas encore eu à ce théâtre de
directeur de la scène qui ai' eu le talent qu'exige celte
plHO^.Ït^pretnier qui s'en a\isera aura- beaucoup de diffi-
(^i^l^' à iitratinôraj maïs de grands succès l'attendent sll
sait^acoomplîr sa mission.
J'ai dit dans mon premier article que tout est à refaire
dans celte grande machine de l'Opéra : les détails qu'on a
vus sur les diverses branches de son administration ont dé-
montré su flisamme rit cette vérité. Que aerait-ce si j'étais
entré dans les considérations de résistances morales qu'on
épro.uve autisildt qu'on veut améliorer quelque partie du .
secïicc ou détruire quelque abus. Les clameurs , la calom-
nie, OU' du moins la médisance, sont les' premières armes
qu'emploient œnx dont les réformes pngetées blessent les
intérêts. Si ces moyens sont insoffisans , ils opposent la
résistance d'inerlie , sorte de difficulté qui finit wdinaïre-
meot par lasser la patience de quiconque veut indover, '
et les choses, restent dans l'état où elles étaient précédera-
l33
ment. Ponr opérer la réformn générale dont J'ai pariée il
faudrait donc attaquer A'aborâ cet esprit d'InHubordina-
tion qui se inanU)e§le depuis Ip chef d'emploi jusqu'au
comparse, et depuis le chef de service jusqu'au garçon de
. tbéàlrc ; fl.fin]drBit persuader ft cbaoao qu'nn ordre donné
est irrévocable , qu'une décision prise est sans appet, etœ
n'est qu'après être parvenu & remplir cette léehe diffiéfic
qu'on pourrait espérer de reconstruire le reste de IWMoe.
FÉTIS.
SYMPHONIE AVEC CHOEUlt FINAI,
'Sur ù ï« ^m, 5( ScÇlUrt,
EODBCBAHD OBGBBSTSB, qCÂIlB VOIXSOIOBTGHCECI,
PAU LOmS DE BEerBDflEt. (CKDVIUl IM.)
(Eilciil Je 11 Ga:iMc masUale Birlin.) (I ;
VbetH0V£» Li iloiiï luis , sans s'en duulcr , fuit de son iii-
dividunlilé d'.irlisli; le sujet d'un ouvrage d'art. Les com-
positions où l'on peut remarquer ce fait y gagoenl. Iodé-
peiidammcnt de l'espression générale qu'elles contiennent,
une importaiipe particulière eu raison de ce que l'homme
qui s'y est peint est plus grand et qu'on y retrouve davan-
tage ses traits.
Le premier des ouvrages dont il est ici question est la
faplaisie de Beelliovcn, avac orcliosire cl chœur. Le tilrc
(i} Dbiu l'inteotloa uù nous sommes dn donner un .ipcrçu de
actuel de la mutiquc en Atleoiagiie , nous Brona cru qu'il èl*ï( ulïlc dr
lUte présider cet exuMO par l'arluile dont naat olTroni ici la Iraduc-
tloUi afin dehire compiendre i ao* lecteurs saus quelaspecl )a muii'
qfK elt considérée daai ce paji. On j len-a cDiunient la plupart des
théoriciens et dei isTani întiodniienl dans le langage des arts et jusque
d*Di la musique les procédés et les formes pUIoiopbiqnei du plato-
nisme et defécole de Kanl.
( KtU du ndaelsur.)
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i35
seul, contraBU ap|iareut, aniiouçant la réunion de l'essor
vagaboad de l'imaginalioa d'un artiste abandonné seul à
lïd-méme, et des sévèreê enlraves de l'onîté d'aoHon d'qn
oHdiestreet d'un êhœuf ; letitre seul aufflakità l'appaiitloii
de cette couvre poar rendre attentif le monde musical et
loi indiquer qu'an deraît s'attendre, cl'aprËS l'iilée pre-
Bttière , à quelque cfa ose de Troimeiit nouveau , et qu'on ne
pmivaît juger, d'après aucune mesure usitée; d'autant plus
que la fantaiflie n'est pas seuJement un prélude libre du
pianiste avant l'entrée de l'orchestre cl du chœur, mais
que le caractère en est conservé et observé par le solo,
conjointement aveo l'orchestre , d'une manière telle qu'on
n'a pu l'atlendre jusqu'à cejonr que det meilleurs impro*
rioattura. Eù partant de cette Idée, on se serait épargné
maintes fonsSes interprétations et .bien desjagemflus erro-
nés , et l'ouvrage serait depuis Ion g- temps plus connu dtf
la plus grand partie du public. Le sujet n'est autre que la
représentation de l'esprit de l'artistes'élevant^ dans llmpro''
visation , à une création libre et arbitraire , et planant au-
de&susdetoatun orchcslreetdes voix. Quelque essor élevé
que nous voyions prendre à nos grands maîtres sur le cla-
vier qui a ses bomesetles yrcnferme , c'est là mainlenaAt
qn& dut tendre le vol des pins ^ands, sinon de tous. Ce
•erait l'aiprêsaion la plus étendue de oe genre d'iSuvragc» ;
et le sujet particulier en détigne Beethoven k la fbis comme
créateur et comme modèle. Il faut bien remarquer que
c'est lui , le plus grand compositeur de musique instru-
mentale, qui le premier fut si profondément pénétré et
rempli de l'origine de ses créations , qu'il a été eu quelque
sorte forcé de la fixer couime d'une manière hiéroglyphi-
que et historique dans un ouvrage d'une forme nouvelle-
Deux artistes , plus renommés pour l'exécution que pour
la«ampbBitioa, ont suivi ses' traces, et prodtiit, par l'élan
irtMaUMe de l'idée que renferme «elle liOaTelle fonufti
le premier (Hanund ) , de» variutons de liravotlre , aveo
ebant i 4a mort fldèU de Keentet', le second ( FraentdJ ,
an concerto de violon avec ohttiïr.
Le tnooafl «Uvrage appartient d'^e manière plus par-
iS
134
ticuliëre encore à riiidivi(Iiialit<3 de Beethoven , et cet ou-
vrage est la symphonie ( la 9' ) avec chœur, doot dous
AfloDi parler et que le publie oommenoe à coanatlre. Le
premier regard jeté sur la parlilion nom apprend qu'on a
employé dans cette composition une forme toute naurelle
qui dérive d'une nouvelle idée fondamentale à laquelle
seule on peut l'attribuer. Quand lus inslrumens et les
voix se présentent ensemble, celles-ci prennent la pre~
mière place , comme l'humanité dans la création, car le
chant qui comprend la parole , et la puissance musicale
qui réside daasl'homme, représente ce qui est de l'homme,
en oppositioa avoe l'instrumental qui offre ce qui est en
dehnra de l'homme. Four qui considérerait cette création
nouvdle de BMthoven comme une composition de ohanlj
dans l'acception usitée jusqu'à ce jonr,'la làctureen de-
viendrait inintelligible et paraîtrait même défectueuse. Il
ne pourrait comprendre un si long prélude (quatre parties
de symphonie) pour un6 cantate d'une longueur ordinaire :
il nç serait rieu moins que satisfait par l'arrangement , à
commencer par le moroeUement de l'ode de Schiller, dont
Beethoven a bouleversé l'ordre.
On doit reconnaître après oel9 qu'il s'agit d'autre chose
que d'une composition de chaol, et qu'on doit attendre
quelque chose de plus élevé qu'une cantate sur l'ode de
Schiller, quand on voit ce grand travail musical se sé-
parer en deux parties distinctes ; une symphonie indépen-
dante et des chants exécutés en solos et en chœur atta-
chés à la suite de la symphonie.
Ce double édifice, cette séparation faite à dessein des
deux domaines de la musique > après laquelle la phrase
d'introduction et d'union <dtée of-deasm devenait néoes-
8aire,nous conduisent à considérer la manière d'être par-
ticulière de Beethoven , et nous la fait voir si clairement
que nous n'hésitons pas à dire que la fantaisie étant l'his-
toire de son commencement dans l 'art , représenté par le
moyen de l'art, la symphonie avec chmar est l'ei^ression
artificielle de son intelligence.
Elle est, pon^ la définir en peu de mots* sa ooncen-
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Ir.iliou el soci immersiun totale dans la musique inslm-
meutaic. Quelques richesses qu'il nous ait donuées dans son
opéra de Fidetio, dans ses mosses el dj„« ses a.ilres chants,
ou a dû arrivera recunnail,-,. séiu'r™lei,.e.il la composition
instrumentale comme la sptière de ses crcalioiis les plua
élevée» et les plus originales : on pourrait même démon-
Uer que les plus grandes beautés de ses compoiiiions de
chant appartiennent par leur nature au domaine instru-
mental. Enfin le malheur de la surdité, malheur inogï,
pour un artiste créateur, a dû le forcer à s'arracher à
toute influence du langage vivant de l'homme . à toute so-
ciabilité, pour 8e perdre en loule liberté dans la contem-
plation du monde înalrumeulal , et pour y pénétrer dans
ses derniers ouvrages à une profondeur inconnue jusqu'a-
lors/ Les formes et les combinaisons sont infinies dans
le monde instrumenul, comme tout ce qui est en dehors
^ derhomme dans le vaste domaine de, la nature. Tantôt
elles 8'app,rochent de l'eipreBsion ef du chaut humains,
et l'on est tenté de croire avoir entendu des modificalions
delà voiï humaine; tantôt se perdant dans l'élément qui
leur est propre , elles sont bornées au sdn puret simple, et
bientôt après les formes qui s'étaient évanouies reparais-
sent Rpur concourir dans im vaste cnstimblc à l'unilé d'
(ont. D'un antre côté csl le chant , éi,:rnellemeni pur, mo-
Mcalion des plus sublimes delà nature, propriété ac-
cordée à l'homme et dans sa simplicité, vainqueur pat sa
puissance spirituelle du Protée instiiimenlal.
C'est une pareille intention que Beethoven uouq pacaJt
avoir «primée dans sa symphonioavec chœur. Lui-méma
régnant dans le monde mafiique des inslrumens, épie lu
simples sonsdD la vois humaine, et élève l'innocente mé-
lodie de la chanson , bngue propre à l'homme, conser-
vatricp et «pression spirituelle d'une heureuse sociabilité
Bur le trÔDÇ où U se place plus tard lui-même pour ouvrir
à 1 esprit humain de nouveaux domaines. Ce n'est point
nn ohœur accidentel fait pour une composition instru-
menlale qui n'avait besoin d'aucune péroraison éttan-
gère; ce n'est point une musique faitepour l'ode de Schiller,
.M.
i36
ni même l'expression musicale de l'idée qui domine cette
poésie; ce n'est que lechuAt, que la modiricatiM Ta'plas
simple du langage musical de l'homme qu'il a cherché
à reproduire , pour le glorifier de sa victofre sur le monde
iniitrumeiital. Cette victoire lui a paru tellement sûre, tel-
lement inévitable, et le chant par lui-même si intimement
prupre à l'homme et si puissant chez Jui , qu'il a laissé les
voix .marcher comme devant vaincre par elles-mêmes,
et sans y ajouter aucun ornement étranger,
AJnd pour' ne pas s'exposer & une &usse interprétation
de la première mélodie de cette symphonie [voyez l'exem-
ple i"), on ne doit pas perdre de vue l'idée fondamentale
de l'ouvrage, l'opposition des deux puissances musicales,
comme nous venons d'essayer de le démocitrer, et en se-
cond lieu ,[la séparation marquée de l'ensemble.
Aux entrées' successives des seconds violons , des vio-
loncelles, des cors des hautbois, des flûtes et des bassons
{voyM l'exemple a) apparaît l'idée principale , quise déve-
loppe puissamment devan t nosyeux.(v0i/es l'exemple 5.)
Quant aux formes qui en résultent ou qui s'y joignent,
on n'a qu'à penser anx plus grands ouvrages de Beethoven;
les masses d'instrumens n'ont jamais été présentées d'une
manière plus puissante et plus libre, jamais opposées d'une
manière plus décidée dans leur séparation en inslrumens
A veut et à cordes que dans la seconde partie principale
(ex. 4-;) leur fougue n'a jamais été conjurée d'une tna-
nière plus l'orte que daus la péroraison de ce morceau gU
gantesque (ex. 5) qui se continue jusqu'à cequ'après dix-
huit mesures , le premier thème revient travaillé avec plus
de force qu'auparavant et conclut dans le fortissimo de
tout l'orcheslre. (ex. 6.)
Après s'ûtre rendu complètement ma tire de la masse des
inslrumens, Beethoven Tentralne dans un scherzo et ap-
pelle hardiment chaque iustrument isolé à l'exislencc in-
dépendante qui lui est particulière. Il passe de l'un à l'au-
tre avec une telle facilité que l'allure la plus libre est
«oiuervée.à ohaoDu «t que les moti& de tous s'enlacent
dans un cercle aérien inépuisable en beautés nouvelles , et
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not
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B'enohalDânt de la manière la plaa variée à cet appel ea-
tratnq^t du maître ( votf. ex. 7 ) . qui a suîei d'une maio
ff^rte l'empire de ta masse dans le premier morceau et ^-
rigé chaque instrument séparé dans le second.
Après avoir créé la sphËre à laquelle il peut consacrer
son sentiment intime , transmettre lies inspirations les plus
secrètes, et qui doit résonner di; sas chants, il nous con-
duit à Vadagio , dans lequel la passion lu plus tendre , la
^uB touchanle, et les mélodies les plus caressantes énuo-
vent l'ame tour à tour., .
C'est ainsi qu'a été maintenue jusque là la murhe je
la symphonie , conçue par uu esprit supérieur , et ce que
uous en avons fait connaître jusqu'à présent ne doit lui.
servir que de signalement. Chaque morceau a produit une
grande satisfaction, mais il en fallait encore une plus
complète. L'homme peut réfléler son ame sur toute la na-
ture qui l'environne, l'animer d'une manière presque hu-
inaine> maïs il reste toujours impérieusement dominé pfx
Jle^dMr delà société de l'homme. La masse des ingtrwK#s
a'étélnaltriBé^; chaooD. d'eux a re^u iiolémeat la rie par-
ticulière qui lui est propre; chacun a redit ce que l'artiste
sentait dans l'intimité de son ame , mainlËnant il les en-
traîne avec force par leur accord simultané aii-ilevant de
l'expression humaine du chaut. Les basses prennent la
forme du récitatif pour préparer la voie au langage qui doit
se produire d'une manière imposante aprèit de si grands
préliminaires, [foy. l'exemple 8.)
Autour de ces phrases de griind style voltigent, comme
des épisodes, les pensées principales de toutes les parties de
ta;i7iiiphonîe du premier morceau, du aeH*no, da Vada-
-gia qid semblent comme un regard iavotontalrement jelé
.en arrière; enfin se font entendre les mélodies qui vont
bientAl sortir du sein de l'homn^ : elles sont solennelle-
ment indiquées par les instrnmcns indépendans pour la
dernière fois. G'esLIe dernier morceau de la symphonie
qui BOUS conduit , non à une concinstqti ,.maiB.aû premier
récitatif chanté par la voix de basse, dans de grandes piv-
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i38
portions, comme l'exigeait la représentai! ou du chant
hamaiD se développant du milieu dë l'instrumental.'
Noul le répétons, ce ne sont paslei paroles de l'Intro-
daotioD , ni le fiens des vers de Schiller , mais bien la re-
présentation de la naliire humaine et de la société, expri-
mée par le chaut , qui font le sujet de la cantate. Comme
on mécoiiuutirait , selon nous, les intentions du grand
artiste, si l'on voulait juger ce récitatif d'après les règles
communes de la composition déclamatoire , sans le consi-
dérer comme une émanation immédiatedu grand ouvrage,
et sans iàire attentiou qu'il ne prend pas, comme dans les
compositions ordinaires, sa source dans te langage de
l'homme I nous croyons qu'il ne nous est pas permis db
fkfre attention «nx principes applicables à la composition
du chant , de préférence aux intentions originelles de l'ar-
tiste. Cette intention , il avait besoin de mots pour la re-
produire. Mais s'inquiétant peu du sens caché qu'ils ren-
t'crmaieiit , du parti qu'un en pouvait tirer, il s'en est servi
comme de matériaux qui l'aidaient à atteindre son but, et
auquel ii n'attachait pas d'autre Importance-
Ce procédé nous semble éclater d'une manière si cer-
taine dans la construction, de l'cusemblc , que nous n'aban-
donnerions pas notre assertion , lors même qu'on pourrait
élever quelque doute que Beethoven n'aurait pas eu l'idée
de rendre l'expression réelle de la cantate de Schiller.
Hi nous jetons un coup d'œil sur l'ensemble du plan de
la syiiiplionic , tel que noua l'avons indiqué , nous y trou-
verons d'abord l'opposition et l'encbainemcnt de deux
muNques , instramentale et vocale.
I" partie : gi^ande symphonie, se composant ■*- de la
production et da la domination delà masse instramentale;
a* de la viviiication de chaque instrument isolé) ayant
obacnn une existence pfopre; S° de la transmission des
sentimens internes de l'homme : désir d'une satisfaction
pUiS complète: 4* développement du mitien de l'instru-.
mentfttîun : fuite snccesBive de tous les motifs antérieurs
devant l'arrivée de la parole; 5* parole et prologue du
chant.
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139
11' partie. Grande solennité vooale^^, avMrCfx^iération dé
toute rinttrmaentatiou . ' -
Et noluy reconnaîtrons alors bt pensée «t:la di^osfUon
les plus grandes eties plus hardies-qaî aient jamaïa dominé
une composition inatxumental'e. ' ' ' '
Voil ce qu'on devrait, avant tout^ ue pas perdre db
vue partout oli l'on prépare une exécution de ée grand
MUSIQl]E DES ORIENTAUX.
^tttet sur tts itfstnmns h i^mn«t ht ^<trf<tii#a,
A HOVmCB IIE'L'«iFIBE BlUiH.
(Bllnil dl IVaiL ptf odiqoa ujlili, qal. ■ piartUn i TU QiaïUify ^Muiat
JfBfOHlHudJImnr. Toiwili.p. 4S1.)(I)
HOHglEOK,
Je prends la liberté de vous envoyer les détails suivant,
sur la musique des Indiens, extraits- d'une lettre (|ue je
viens de recevoir de mon frère , qui itert dans ce Daement
avec les troupes indiennes contre le Burmcse, par l'espoir
qu'ils pourront intéresser vos lecteurs. Je désire seulement
qu'on n'oublie p^isi que celte leltro no l'nt point écrite dans
le dessein d'élru pu!)liée.
Martaban, iSaS. hLcs mceurs et coutumes deB habi-
■ tans duMartabaa étant peu connues en Âogleteere, quel-.
■ quos détails sur ce peuple pourront peut-étrp vous in->
■ téresser. Ils paraissent aimer prodigieasemei|t notra
■ musique, de laquelle la leur se rapproche plus que celle
• d'aucun autre peuple de l'Inde. Les îuslrumens dont ils
" font usage méiilent d'Être observés. Ils ont u n-4th aveo
■ deux cordes de laiton , qu'ilsjouent laulAtaveo un ar-
(i) Les diliïli que oantieat cette lettre noiu ont pua aToii quelque
àrtérSt ; miïi nom noSi cm devoir en oter tontea lea ramjectant du
'auteur qui ne m lappoiUient pu -dinfetCDiiSDl k la mOâfne. -
■4o
( ohet, et tantôt avec les doîgU; uae espèce de violon, et
« un crocodile, instrument dans la forme de oet^ninià>
^ ^li a trois cordes tendaesaur sim dos , daox en soie et une
t de laiton. lia ont encore an instrament que j'appellerai
*ehat, parce qu'il représente cq quadrupède assis avecles
ijambes ployée» soiis lui, et la queue ramenée en demi
t cercle, au-desBUK de sua dos. C'est sur celte queue que
■ les cordes sont alt3cliée<<. Ils ont en outre des espèces
< de flûtes, de flageolets, de taïutams et de cloclies qu'ils
■I appelenl gongs. Quant à l'urrangemeut de leur échelle
■ musicale , je vais essayer de vous en donner une idée,
f Le chat a habituellement douze' on Ireiie cordes ; sup-
("posez que la corâe la plus basse donne ri, l'échelle ne.
■ suit pas comme la note par tons cl demI>loni,
■ celte manière : i" corde, ré; o.;,fa; 3', ia; 4*, tôt; 5<,
■ 6*, ré ; ut ; 8*, mi ; g* sol ; et ainsi de suite. Je ne sais
■ rien de leurs autres instrumens à cordes , si ce n'ât
■ qu'Us s'en servent dans leurs concerts avec le chat. • '
Tel est , monsieur, le récit de mon frère , pour lequel je
demande votre indulgence et celle de vos lecteurs. Je la rè<
dame également pour quelques oitscrvations que je crois
devoir Tons soumettre. Il s'agit principalement de deux
instniiiiei» que je crois devoir appartenir à la plus hante
antiquité. Ils sont probablement l'ouvrage d'un peupla
grossier, qui essayait de produire des sons autres que ceux
qtt'on obtient en soufflant dans un roseau. Le phii ancien
que nous connaissions est conscrviï sur lu Guglia Moma'.
Ce curieux inslrumenl a deux coriles et un manche, sem-
Uabte à celui du calasciane, maintenant en usage dansle
royanme de Naples. Les Russes ont leur éalalaika; le
» r^ec. qui n'avait que deux cordes et qu'on jouait avec un
archet ( le lecteur observera la ressemblance qui existe
entre cet instrument et le lulh du Martaban), arriva en
BipagueVoec les Maures; il passa ensuite en Italie, où,
avec l'addilion d'une Iroisiëme corde, il reçut le nom de-
(i) On du obiligqucB qu'on luppoae avoir élé ëUi6* p«r 8<a(ntria \ ~
fiMiopolîit^B')*"' *v»nt le liégt di Troie.
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•4*
rtétea. De U vient le vieux rebec brilaoulquc » ou violon
avnc trois voràea. D'après ce que je viena de dire , on doit
peoier quête Inlh du .Marlaban cêt d'origine égyptienne'
^il reste des doutes à cet égard, on ne peiil dn moins en
élever relativement au'CfvHKdïftf .' sa forme, qui est oelle.
d'un des animaux révérés en Ëgy pte > et sa ressemblance
avec la lyre de Mesure prouvent suffisamment qu'il vieqt
ortgÏDairemenI des bords du Hil, ^
Le chat, ou harpe dnilartaban» est une imitation fla
l'élégante harpedesfljppogées,parsa.fiirmeetparle nom'ï
bre de ses owdes. Cette ressembbnoe me conduit à peuT
ser que.lesarts etiea soienoes étant demeurés stationoaires
pendant une longue suite de siècles dans la plupart des
provinces de l'Asie? la-musiqu^t les instrumens qui sont '
aujourd'hui en UKage dans l'ffdostan et duns l'empire
birman doivent leur origine à une très haute antiquité.
Ne peut-on pas croire que les Phéoicieos, qui ont porté
leur commerce dans presque toutes les parties du monde
GODutt, ont éla^dang les Indes les sciences et les arts
tim Âiltïi^és enVgypte.
L'examen du chat, ou harpe du Marlaban est très inté-
ressant par son analogie avec celle des tombeaux de Thèbesi
L'une et l'autre sont dépourvues du second côté de la
liarpe irlandaise ; la harpe de Thëbe.q est représentée aveo ,
treize corde» ; celle du Marlaban n'en a pas davantage.
Tout se réiiiiil ddiir, |)(uii- prouver que tel instrument vient
Driginairemeiit d'l:;;;y|ii(i. T, 'invention de la harpe esl allri-
buée, par quelques-uns, aux Arpi', peuple de l'Italie;
maisGalilée «outienl qu'elle fut inventée parles Irlandais,
qui)* transmirent aux Arpi. Je n'ai point l'inlention de
discuter ici ce point : j'en parle seulement parce qu'ayant
d^à observé que l'ancienne harpe égyptienne et. celle
du Martaban n'ont qu'un seul côté, j'ajouterai que dans
(i) Papîai dit (Gloaar. Hinoacril de 1* Bibliothèque du roi, fonda de
l'ÉgUie de Pari», cité par Ducange.) i Barpa iiela i genti Arporum qui
km ùutmmMum matieiaa l'iiMturtmt. Arpei , «uivant cet auteur,
llident dM penplei d'Italie qui paMaieat pour ttn très aucieni.
[Dot* in Kdwtwtf.)
tous les dessins de harpes britanniques que j'ai pu cxami-^
uer, je n'en ai rencontré aucune de cette construction
particulière. Cette circonstance |irouve-t-elIe que cet in-
strument a été, à diverses époques, inventé par différons
peuples , ou qu'il a reçu des améliorations ? J'abandonne
telle (juestion à ceux qui voudraient faire sur ce sujet des
rcclicrches plus éleiidues que les miennes. Peut-ôlre on
me demandera à quel résultat ces recherches peuvent
conduire P Je répoudrai que si l'on pouvait prouver d'une
manière iucoulestable que le luth , la lyre cl le chat, ou
la harpe duMartaban vicnuent originairement d'une n.i-
tion ancienne et savante, qu'ils ont éié conservés chez un
peuple orientai dont il nous reste à peine quelquei sou-
'venic», if swaU suffisamment prouvé que c'est dans ce
pays, si peu connn des Européens , qu'on doit chercher
les traces de la musique des Égyptien» et peut-être môme-
dés Grecs.
. COPjCEIt'l- l)K M. UfiNISI HEiffe JEUME.
I.cscontcrts S!! pressent dan s la saison oii nous sommes.
Chaque talent aimé du public , ou qui désire se faire con-
naître de lui, choisit ce moment pnur iloiiiici- simi ; te
sont comme les préludes de ces lamcuv toiiccrls -.pirilùels
qui ont le privilège de rassembler la plus brifluntu et la
plus nombreuse société, quoique leur exécution laisse sou-
■ vent beaucoup à désirer. La salie que M. llar^ avait choisie
pour donner le sien était trop petite pour contenir tous les
amateurs qui auraient voulu jouir du plaisir de l'entendre
ainsi que les talons distingués qu'ilavait rassemblés autour
de Juî comme auxiliaires; mais si l'assemblée n'était pas
nombreuse, elle était du moins choisie, car nous y avons re-
marqué une foule d'artisfes dunt la priîscucc ùlaii ilrjj u,,
éloge de ceux qui devaient se Wih i: cnleudre.
Le concert a commencé par un nouveau concerto de
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.43
piano, composé et cxiiculé par AI. Ilerz. Ce morceau,
dans lequel le chant n'occupe peni-étre pas assez de place,
est runarqoable par Foriginotilé des traits et des diOicaltés.
M. Herz les a exécutés avec le brillant et la fermeté qu'on
lui connaît : Plusieurs fois il a excilë l'élonnemeut par son
adresse merveilleuse à mullipticr ses doi;;ls; mais ou pa-
raissaîl regretter qu'il dédaignât de laisser reposer un peu
l'admiration pour faire place au plaisir de l'entendre
chanter davantage. Le rondeau nous a paru Être le mor-
ceau qu'on a écouté avee le plus de plaisir. Mais c'est sur-
tout dans BÇs variations sur la marche du Stége de Corin~
tAe que M. Hersa ravi l'assemblép; rien en effet de plus
brillant, de plus énergique et deplus âtonuant que l'ezé- ,
cuiion de ce virtuose dans ce morceau. De pareilles dïfii-
cullés auraient paru impraticables autrefois; il est vrai que
beaucoup de nos habiles piani.'ïtcs siéraient fort embarras-
sés pour jouer tes fugues de llach dans leur vérilablc style,
oumémeles t0cca(»(/e Frescobaldi, qui ont été écrites il
f a plïis de deux cents ans. Nous répéterons ici ce qu^nous
avons dé)à dit du piano iTe M. Bcrz : pourquoi donc s'oba^
line-t-il & jouer sur ce miséraHe sabot? on 'dit qu'il est
d'Erard: j'en suis fâché.
MM. Vogt suris hautbois, Gallay sur le cor, et Lafonl
sur lé violon ont montré leur pcrfcetiou accoutumée. Ce
dernier a été ravissant dans sa fantaisie sur la romance
A'Otelio. La maciiiru dont il a ev^ciiit^ le thème a eausé
la plus vive L^molioii aux -.iiilileurs. ■
M"' Stockliausen el Labat ont foit bien chanté le duo
de Paër qui se trouvait dans la première partie. Nous
avons d^àeu oocasiou de parler dutatent delà première,
et de lui diinner les éloges qu'elle mérite. Quant à M*" La-
bat, on reconnaît en elle une excellenle école , et sa voix
est %rt belle; ce sera probablement une habile canta-
trice; mais pourquoi ces variations de mauvais goût sur
ce motif <f dotée Conlento? est-ce qu'on ne peut montrer
(le la k-sèreté cl île la i>rciuoui-c t[Uù dans iiislcs tours
du IbiccV l'oiirqiioi doiic iiiiiicr [VI- Cilal.ini dans ce
iprcllc a eu de plus n-préhcnsiblc ? Sous cug.'igcons M."' La-
>44
bat à renoncer à ce charlatanisme dont elle n'a pan besoia
pour se &ire. une brillante répulation. La cavaliiie <Ic
Sapîema chantée par U" StocLhauscn est bien faillie ,
mais les airs suïa«es qu'elle a fait entendre dans le dïakcie
du pays sont ravissans en passant par sa bouche. Nous
□e répëteron>i pas ce que nous avoii^ dit dans une autre
occasion du chaut de M.Dommangedaos le duo d'Elisae
Ctaadto, de Uercadante : toujours même médiocrité. En
somme , cette soirée a été charmante.
THÉATBE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
Première et deuxième représentations du Loup-Garou ,
paroles de MU. Scubb et Hae^bes , musique de Made-
moiselle Louise Bestih.
Ce n'est pas sans éprouver une sorte d'embarras que
nous nous voyons obligé de rendre compte de la musique
dn cet ouvrage ; l'intérêt que nous portons au oompmi-
tenr, dont nous avons guidé les premiers pas dans la car-
rière musicale, doit inspirer quelques doules sur l'in-
dépendance de notre jugement, et nous-mêmes devons
nous défier d'uncbienveillance qui doit s'emparer de nous,
malgré notre désir de n'être que juste; d'un autre côté,
l'impartialilé que nous professons nous oblige à faire tous
DUS efforts pour apercevoir la vérité et pour avoir le cou-
rage de la dire. C'est au lecteur à décider si nous tivons su
échapper au piège que nous Icndaient nos aiTccliuus et si
nous avons élé fidèlu à nus engagemcns.
Le littérature (irainiilique ii'i-tnnt |ias l'objet de celle
Revue, nous avions formi' li; |)rqjct de reuontrr à l'exa-
men de la piÈcc el de nuus bunicr !i celui de la musique.
Quant à celle-LÏ , non,', voulions, [)our la juger eu sûreté de
conscience , prendre l'avis de quelques musiciens distin-
gués qui suivent la carrière théâtrale avec tant de succès ,
qu'on ne pilt les soupçonner de jalousie contre' le premier
essai d'une jeune personne encore inconnue i jet qui par
,45
leurs lumières fussent en état de porter un jugement
aaÏD. Malheureusement l'animoBité manifeste d'une partie
des spectateurs a cnusé un tel hrouhaha, dès le commen-
cement de la première représentation , qu'il n'a point été
possible d'enteudre l'ouvrage avec calme, et <jue paroles
et musique ont été enveloppés dans la même proscription,
uns qu'on pât distingner oe qui méritait les éloges ou le '
bUme. La salle pr&enlalt l'aspect d*uné arène dans la-
quelle on semblait combattre pour une question toute dif-
férente que celle du mérite de la pièce ou de la musique.
Les spectateurs étrangers à l'esprit de parti qui paraissait
en animer d'autres n'avaient pu se former une idée nette
des qualités ou des défauts de ce petit opéra; seulement,
on avait pu apercevoir que quelques inconvenances dans
le dialogue, quelques longueurs dans la marche de la
|Mèce et dans la musique nécessitaient des coupures et dés
nipp^èii^bns, qui donneraijDnt pour résultat un effet gé-
néral satisfaisant.
Ces remarques, les auteurs les avaient faites, .et dès le
lendemain les coupures et les améliorations jugées néces-
saires avaient été consenties par eux avant même que les
journaux les eussent indiquées. Le succès complet de la
seconde représentation a prouvé qu'on ne s'était point
trompé sur la nécessité des sacrifices qui avaient été faits,
et L'on en a reoueilli le fruit dans les applaudissemens uua-
ninjes d'une assemblée impartiale.
I^,qiialité. dominante qiiï a été remarquée Jansla.mii-
sique est une ùtdépendaïuie de manière qui , au premier
abord, paraît plus étrange que séduisante; mais, sous ces
formes inusitées , sous cette harmonie singulièrement atta-
chée, sous ces accompagn émeus empreints d'un peu de
bizarrerie, on découvre bientôt une vigueur qui ne semble
pas ^pâi^lenir au sexe de l'auteur, des idées originales,
unemaniiire de sentir particuhëre , vive et profonde ; c'est
quelque chose enfin qui ne ressemble point à ce qu'on a
fait jusqu'ici, et c'est beaucoup. On y trouve du chant;
mais ce chant est généralement mélaocoUque , et décèle
ploB de penchant aux choses fortement dramatiques que
Oc lulcnt [lour l,i miii.ii[uc coiiiiiiuc : nous t^iierons pour
exemple la phrase cliantce si délicicuscineQt par Cliollet
dans le quintetto: Qu'entemls-jG? Cette phrase est belle,
maïs d'un caraclère mélaucolique qui ne semblait pas ap-
partenir à la couleur de l'ouvrage dont le sujet est bouRbn.
.l'en dirai autant de ronscmble en mi iémit du mémo
mortcati, qui, d'ailleurs . est d'un bon effet et fort bien
dis[ii>SL' [loar les voîi. On a cependant dislingué des cou-
plets îort jiili.s ei assez fi;ais qui sont chaulés par Cliollet,
Valùrr rt 11 liOMLiiigcr; le duo de Chotlel et de M"' Prévost
a fait aussi liuaiitmij] de jdaiHir. L'uuverture et le finale ne
sont heureux ni d'idées ni de formes. Eu résumé, cet ou-
vrage donne des espérances, parce qu'on y trouve de Tori-
ginalité) chose fort rare; mais Tauteur a besoin de tra-
valller beaucoup : ilabesoin d'apprendre certains procédés
de l'art sans lesquels le génie le plus heureusement orga-
nisé ne peut se ilalter de pruduirc Icn effets auxquels il
prétend. Quelque originale que soit la tournure de notre
esprit, nous avons besoin, pour le faire briller, des com-
municalions de ce qui nous entoure. L'ouvrage a été fort
bien }oné par Chotlet, Vïzentini, Valëre, M"" Boulanger
et Prévost.
NOUVELLES DES PAYS ÉTRANGERS.
Ebpaghb. La place d'organiste de la paroisse de Safait-
Sébaslien de la ville de Reinosa , érigée en bénéfice ecclé-
siastique , est vacante ; le bénéfice est de a,aoo réaux an-
nuels, outre le produit des oilicci qui est de cent ducats
environ. Pour ûtre admis à remplir cette place il faut être
prêtre ou prCt à recevoir l'ordiiialion. (S'adresser par écrit
au .syiulie de la paroi>.j«c av.ml la lin du mois de mars. )
LosDEES. Le premier oratorio (le la saison a été exécuté
au théâtre de Drury-Laiie, vendredi a mars. L'ouvrage qui
avait été choisi était le Messie, la plus sublime peut-être
de toutes les compositions d'Hsndel. Les chœurs, et par-
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ticulièrement celui-ci : uiHo us a chitdren is hom {un
enfant est népoiirnouojî ont été rendus avec beaucoup de
préoiEÏon et d'effet. L'orclientrc ëlail parfait. Entre les deux
parties» le violanisle Mor; a joué un concerla ixa» lequel
it a obtenu le plus grand suooèa. Les oratorios sont cetle
année sons la direction du célèbre compositeur Bjghop.
ANNONCES DIVERSES.
CiiuuffiA (D.) H Matrimonùj secrcio, opéra buffa,
réduit pour le piano, nouvelle édition, n° 20 de la collec-
tion de partitions publiée par Paciiii , boulevard des )ta-
Cette édition, commr lotitea cellfs qui ont iiè ilunntcs par M. Pa-
dnî, «e dùtiogoe par une hellc eI^cll^ion lj'pcij,'rapliiqnc, beaucoup de
cOiTectioa,et une dispoiition très commciriv pour reiécullon, en ce que
le nom des pertonnigei le tPOUTe toujonra k e61é dn la lîfsnc. Le te-
nc point enip|[>yor cfttc clef ponr les basses comme l'a fait précÉdem-
mcol un autre éditeur; il a sonli que par celte mttLodc rïdicu!e l'bar-
nionic étaii rpaïmrjc et ptésenloit ii l'tcil des dispositions trts fautives.
Celle èJilinn est encore remarquable en ce qu'elle présente pour la
Cioiarosa. M. Caslil-ltliiio av.ut ^isnalù plusieurs foi^ le désordre iioi'îui
piste avait imaginé d'y introduire des Irails tirés d'om- antre nurerLurc
de Cimarosa et d'en supprimer un chant fort joli qui élablit un bon sys-
tème de modalation : c'est ainsi qu'on l'atait toujours enlendue au
Ibéâtrc Italien. M. Pacini, qui jon»itdans IWliestrc à tapies lorïquc
Cimarossi f Gt monter ion ouvrage, a rétabli dans son èdilion l'oaier-
ture originale dont U ganatit la fidélité. Il me semble ^ue celte tonga-
laritÉ deTTuttaffirepour UieieElierabef l'iditioii de H. Faoinipaitous
les nais amatean.
Jodutal de ucsiqcEBGLiGisvsE, offrant nnchoiz de textes et
depoéûesnioralcs ou sacrées,BoitfirançaiBeB,6oitlatineg, mi-
ses en musique , à une ou plusieurs voir avec accompagne-
ment d'orgue ou de piano, parles meilleurs compositeurs,
et également susceptibles d'être employées pour l'élude de la
musique , pour le service de l'église et les réunions oti so-
ciétés de musique , publié pour l'usage des ceramunantés
et des maisons d'éducation de l'un et de l'aulre sexe, par
M. A. Choron, directeur de l'inslitulion royale de musi-
que religieuse.
Ce jonnulut miiupiMt de clnqiunu^ax numéroi p*T*n,qa{f«rmia'
mimèioi, pour vingt-aîx oa pour lielie. Leprixdeoinqnmte-dBaxtin*
méifi ni de s5 fr. , de i5 ti, pooi xïi^ali, et de 9 fr. pour treize. Il
fini njaater 5 cent, par numéro pour le part poor la France, et 10 cent;
poar rttranger. Les lettrea de demindei et l'usât doÏTcnt être adrcuès
franc de port & mademoùellB Alexandrinc Choron, h Faiii, rae de Vid-
girard, n* 69.
MirBODB pbitiqub podk le forte-euno, contenant un
abrégé des principes de musique en seize tableaux, un
grand nombre d'exercices dans différens genres , les gam-
mes dans tous les tons majeurs et minears, et soixante
leçons exli^mement graduées, et à la portée des mains
les plas peliles, rédigée par Bmrg Lemoino, prix 18 fr.
brochée, et 30 fr. cartonnée, à Paris chez raulenr,'rue-de
l'Echelle, n* 9.
ïi«iqne toai le* grands planlatt* «« lOnt oceupéa dei moyens dé ta-
cISter rétnde de tenr ùutrumMiti et ont éoiit des ouvragei mttbodtqnes
dani ce but; noaa avoua le Gradui ad panuuium de CIemeati,'la mé-
tbode de Dnuek, celle de U. Adam, le ooun d'études pour le piano de
mad. dpHontgennilttlU élndel de Cramer, elc; maii leaTormes afTères
et très développtea de la plapart de es aavrlgM, les difflcnllés qu'ils
oonliennentetleur prix élevé en rendent l'usage peu propre aui cooi-
meaçyM. On a Hnivent euajé d^ aapplécr par de petites méthodes
dont on ëpromait le bes(4n , mtla qni sont tautea plua ou moini dérec-
tneuaea. Parmi celle»«i, la méthode de Viguciie {ouil en Prauce de
beéncoup de célébrité , quoiqu'elle atnt fort midincre. Celle de M. Le-
minne que noua ■noonçons ici noua paraît réunir toutei les qualités dé-
^blea, et nosa ne balanceiioua pas k aOIrmer qu'elle doit bientôt tkire
oublier IWnage de Tignerie , à U routine n'avait pai tant de poavoli
aur U plupart dea prufesBeurs de ce paya-
SoDVEBifls DES Bouffes, mélanges pour piano et liaiiibois
oa flûte ou violon, avec accompagnement de busse ad li-
iitum, sur des thèmes d'opéras ilaliuns, pur A. Adam et
A. I.Venj, op. 18 et 4, liv. I n°' 1,2 et 3, pris ti Ir. chaque
numéro, à Paris, chez H. Lenioiiie , rue lie l'Echiille , u'g.
Les (alcas très remarquable! de MU. Vogt et Rroô oal fuil du hautbois
un ioatiumenl à la mode dans les saloos , et l'uo voit se multiplier cha-
que jour la musique qui lui est destinée. Les oiélaugca que nous annon-
çons D0U9 paraissent de nature à obtenir du succès dans le monde pS|>
le cboii des tliimes et l'agrément qui règne dans l'arraDgemeet.
sent le lundi de chaque aemdne. On peut 1
tire pour da
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PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
tBOVBSSm» SB GOMPOSlTIOa A 1,'ÉCOU BOT AU DB HDSIQDB,
■T IDHOnilUIBI U OKI iuiLUf UIMW-
, N° 6. ^ MABS 1827.
EXAMEK DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
«JTtATBIÈMB ARTICLE *.
Lo<!iqd'eii 1770, Bntne; parcourut Iltalie poarïaiscim-
bler'les matériaax de son Histoire de la musique, il y
trouva une foule de chanleurs du premier ordre , parmi
Jesquels ou remarquait Ca/l'areUi , Guadagni, Casati,
Âpriie, Ettori, Caribaidi, Gvarducd, Ciprandi , la
fameuse GafirieUi , l'autre Gaérieiti, surnommée {a
Ferrareie, H*" Ortotani et beaucoup d'aufres ; des com-
positeurs tels que JometU, Pyscini, Sacchini, O*-
tuppi , surnommë Buraneiio, créateur du véritable opéra
bouffe, Sarti ei Paisieito; les maîtres de chapelle FiorMit
à Milan, SatuHni à Sienne, Mei à Livotinie , San-
Martini , Santaretti , Bertoni , Valotti el Casait ; les
professeurs et tliL-oricieiis i/ean-Baptwfe Martini, Gio-
venaie Saechi , P'ijicent Utanfredini , Paoiucci , Cotu-
macci el Vatotii ; d'exceitens orgauisles comme Coiista,
Gasparini, Dominique LocaUlto à Padoue , San-Mar-
timi el beaucoup de moines fort habiles. Eufui, il entendit
aveo ravissemenl des violonistes teh que Pugficmi , JVor-
dmi , Morigi , Capusai et CeSeitim. Les belles écoles d«
(i) Voyez. U Rbud» Stui'fl*, Pmftctui el Speàmm, p. lii n'a,
p. 63, et n' 3, p. Sa.
i4
ciiaiit fondées piir Fedi à Itoiiii^, IVaiirois-Anloiiie Pisloc-
chi à Bologne , François Rcdi à Florence , Joseph-Ferdi-
nand £i^v»0t> Milao, François PHià Modène, Josepb
^mocforï à Rome, Dominique Giavi, Nicolas Porpora ,
Léonard Leo-bt François Feo iiNaples, étaient eucore
debout et se perpétuaient par leurs élèves. Venise avait
cinq conscrvaloires qu'on appelait dctla Pîetù , de' Me»-
dieanti, deyl' Incurabili , et i'Ospedatetlo du saint Jitau
etsaint Paul; Nazies en avait troiii , saint Oiiofrio^ia
Pietà et Saiita-Maria di Loreto. A Milan , il eulend le
même jour troifl messes et deux vêpres en musique dans
cinq églises difTérenles; les concerta se succèdeut avec la
même rapidité. A Padoue, le service de la chapelle de
Saint-Antoine se composait tous les jours de qaarante
musiciens , au nombre desquels se trouvaient les meil-
leurs élèves de Tartini , et les virtuoses Guadaguï et
Cazali; les dimanches ce nonibrc était doublÉ , cl l'on
trouvait en outre dans celte ville quatre organistes en état
de jouer supérieurement les quatre orgues magnifiques
qui ornaient le chœur de l'église. Le dôme de Saiut-Marc,
à Venise , avait conservé d'habiles malires de chapelle
depuis ZaWiiuf jusqu'à Ca/u^'T'i. Ou trouvait alors dans
cette ville trois' opéras sérieux et quatre opéras bouffes cha-
que jour. Outre cela , il y avait messe en musique dans
toutes les églises et dans tous les 'couvens d'hommes ou de
femmes , et l'on faisait de la musique avec orchestre tous
les soirs d.ins chaque conservatoire. Cepcudaiit icUe était
la passiuu de^i Vénitiens pour lu musique, que parluul on
trouvait du monde eu abondance. Ce qu'il y a de plus
étonnant, c'est que l'cxécuLion était fort bonne partout.
A Bologne, Farinelli, le père Marlinifil ses élèves Za-
tWtti, Gabritl Vigiuyli , Bernard Ottani et François
OraoM, tous exccUens compositeurs pourTéglise, étaient
des mollis sufiisaus pour csciter l'intérêt. L'orchestre et
les chanteurs de l.'i cailiédrale se composaient de plus de
cent personnes. Finie uci; , Sienne , Pisc renfermaient uue
foule d'artistes disliii;;ués dans tous les genres. La cha-
pelle pouliticale à ilouic possédait alors i(!s plus belles voix
de Boprauo qu'un pût entendre , et la musique dirigée par
DigiUzed Dy Cotslc
Santarelli était esccllcste. tapies était au comble de su
gloire mosioale , enfla, o'élail; alors qu'on pouvait appeler
riialîe Isr lerre etaitifue de ia mmî^ue. Opposons à ce
tableau celui tte l'Italie aetuelle. «
- Vingt-quatrBanss'étaientàpeineéconlésdepuislevofage
de Burney, lorsque, par suite des évéD émeus de la révo-
lution française , ce pays fut envahi par nos armées et de-
vint le théàlrc de iio.s miccj:s et de nos revers. Occupé lour
à tour par les Fraiiç.ii-î , kfi Autrichiens et les Riisses, ce
malheureux pjy s fui iravcrsé eu touti sens pendant sept
années et dévasté par des soldais tantôt vainqueurs, tantôt
vaincus. Effrayés parles dangers qui les environnaient» les
plus grands artitilesi ohaa leurs ou oompositeurs, a'éloi^
jgnèreiit de Jeur pays et portèrent leurs lalens dans les
coure d'Allemagne, de Russie, d'Espagne , de Portugal,
,et: en Angleterre. La suppression d'une partie des couvens
etiévcontributîODB dont le clergé fut frappe dispcruLTunt
les'musiciens de chapelle et minèrent la musique d'église.
Teaisje»4^hue de son ancienne splendeur, vit scfermerla
^apart de ses oonscrratoires et de ses théâtres; les que-
relles de Rome avec la France, et l'enlèvement des deux
papes Pie VI et Pie VII , causèrent les mèaies dommages
an^ établiss^cns de musique, et parliciilièrement à la
chapelle pontificale; les diverses révolutions du royaume
de Naples, la translation do la cour dans la Sicile, l'étu-
blissement et la chute d'une nouvelle dynastie , porléreiit
aux écoles de Naples des coups dont elles n'ont pu se
relever; enfin l'importance politique qu'avait acquise l'I-
talie , l'amour de ia liberté qui avait été substitaé* à celui
des arts, et les événemens qui détruisirent de^l belles es-
pérances et qui ont plongé de nouveau ce malheureux
pays dans l'asservissement, ont achevé d'anéantir le ]goùt
des études sérieuses , les bonnes traditions et les moyens
de réôonstruire l'édifice musical tel qu'il était autrefois.
J'ai dit quel est l'état actuel de la musique dramatique ,
et ce que senties compositeurs de nos jours, comparés à
ceux de l'époque de Burney. Quant au sljle religieux, il
n'existe plus, de l'aveu même des partisaug le plus eu-
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thonsiastes des nouveautés à la mode. Mayi- ' fienl a con-
hP.rvé quelque dignité à ce genre de musique. Le style de
l'orgue n'est pas moins altéré, et le Inlent des organistes
est à peu près nul. Les ouvertures de Rossini sont les
seules pièces qu'on entende maÎDtenant dans toutes les
églises d'Italie aux offertoires ou aux Magnificat : ou est
même arrivé au point de ne pas croire qu'on pnistœ jouer
autre ciiose.
A l'i^gard des écoles, elles ne sont guère plus salisfai-
sanles. Au commencement de ce sièclu, le Lycée musical
de Bologne avait été établi par Napoléon. Le père Stanislas
Matlei, digne élëyedu père Hartini, fut chargé d'y diriger
l'éducation des jeunes componteurs. La Jradilion des
Irannes études se maintînt dans son école tant qu'il vécut ;
n/als à sa mort il ne s'est trouvé que^dea hommes mé-
dlobres pottr lui succéder, et bienl&t II neresimi pins rien
de cette fameuse école fondée par le père Harlinï. L'In-
stitut mtisical de Uergamc , dont l'origine ne remonte pas
an-delA du iHui) , csl placi; sous ia direction de Mayr ; ce
mailrc est digne de sa place; mais Itergame n'cpt point
un foyer de musique comme Naples ou Venise, et l'école
n'a point, à cause de cela , le succès qu'elle aurait si elle
était placée dans l'une de ces villes. Le couservalidre
de.Miiao date de 1807. Bonifare Anioli fut chargé de Vor-
ganiser et y professa pendant plusieurs années. Ce n'était
pas un homme bien fart ; mais c'était un aigle , si on le
compare à ses successeurs, itliiioya, qui obtint sa place
lorsqu'il se retira à Correggio, sa patiie, était assez bon
(i)C'eiftIri,Ia Itea de lectlfier nae errenr qoe j'aloomndsetrïgBid
de ce conipD«lteiir dani mon premier at^llcle Mii l'état actuel de 1> mu-
sique en Italie. J'oi dit qu'il n'avait ju ma iji écril pour les ItiËAtrcsde ffa-
ptci : je suivais en cela les mÉinoires de GervasonL (Yumii Icona di ma-
lica, p. 61 —S^)i mais le livre dont il a' agit ■ élÉ iroprimi en 1811,
et c'est dans cctic aonèc que Mbjt a compoiè sa. Mtdêa in Corinio, i
Saiat-Cbarles, ouvrage qui eut un grand succèi. Ea iSi3, il a écdt pcmi
le tbéAlre ijcs l''luientius de celte ville Eleaa e Calantha et Abnao e
Coni pour celui de Saint-CLarles; enfin, en i8i5, il > cumpaaËla f^fïn
delt' ArittYioiT SaiDt-Charlea. lie peu desucciidc cet oamge l'a déter-
miné à no plus retourner i Niplei.
i53
■naître de chaut , maU n'avait qu'une iostmction supeh-
ficielle dans le cou Ire-point, A sa mort, Feilerici lui a suo-
c^flé , et c'est lui qui maintenaBt dirige cet établissement.
Il serait peut-être uu bou mattro d'accompagnement ,
mais il est hors d'état d'enseigner le style sévère du coutre-
poiut.
Tons les couscrvatoircs de Naples ont disparu et ont été
remplacés par le eolli-ge royal de musique, qui est dirigé
[lar Zingarelli. -Nicolas Zingardli , né à Naples , eu i;5a,
selon quelqnes biographes , c( à .Milaii , en i jGo, si l'oo en
croit Gerbcr (iVeuej Leaticon der TonkanstUr), fut placé
fort jeune «Il ooniiervatoire de Lorette, oii jl étudia soi»
la direotion de Fenaroli. Après avoir quitté le conserva^
toîre il terinûia ses études avec Speranza. Son premier
oiivrai;c dramalique fui Montesuma , qu'on représenta &
Naples en 1 7S I . Il écrivit ensuite pour la plupart des théâtres
d'Italie. Eu ijSij, il vjiil tu France et écrivit pour l'Opéra
Anliffone, i|ni eut peu iW: succès. Il retourna ensuite en
Italie et t ilt nommé maîlrc île chapelle de la ealliéilralc de
Milau. b:n iSo.'i . il siicccda à Guglicimi dr.us la place de
maître de la chapelle iiontiricale, place q.i'il a conservée
jusqu'à l'époque oii il a été nommé directeur du collège
royal de musique à Naples. Ses princpaux ouvrages sont:
jtf «mtezunia , fnes de Castro , Ctitemnesira, il Bevîtor
forlunalo, Pirro, Romeo e CiutelUt, la Disli-uiione di
Gerusàiemvm , MilridaCe, U Baito délie Sabine, H
Conte di Saida/fna, H Trionfo di Davide, ta Sccchm
rapita, Meleiiifro , Teiemuco , caulate, à Jlilan, ip85;
Ricimero, Viuiise , .irmida, Itoine, 178(1; la
Morte di Ccsarc, iUUut . 1791 ; it Mercato di 3Ioiifi-e-
goso. Vienne, 1793; t' Oracolo de' Sannili, fiaples , i8o5;
Ifigenia, Artaicrao, JpeUe eCampaipt, U Ritratlo,
(»au(»iip de musique d'église , et surtoat un beau Jlfùe-
ren, k quatre voix, qu'on chaule à la chapelle des cha-
noines à Rome. Comme directeur du collège royal de
musique Zingarelli ne mérite paj les mêmes éloges que
comme compositeur. Trop âgé pour prendre à l'élablisse-
ment qui lui est coafié un intérêt bien vif, e( surtout dé-
■ 54
tourné des «oins que demande une semblable administra-
tion par une dévotion minutieuse ■ il ne fail aucun effort
pour ranimer une école expirante. Tritin ou Tritta , vieux
matire napolitain , et dernier élève de Durante , avait con-
servé la tradition de l'ancienne école, et après avoir été
long-temps mallre du congcrvàloire de la Pietà de Tur-
chini, enseignait encore au collège de musique; mais au
mois de Keplembrc iSa^i mourut à Naples, à l'dge de
gi ans. Avec lui s'i^lcignït la dernière kicnr du feu
sacré qui s'était alimenté pendant près d'un siècle et
demi ; et ce qui peint bico l'état de décaduncc de la musî-
q[ueen Italie, c'est qu'il ne s'est pas trouvé, après «a mort,
un seul homme capable de remplir sa place : aussi est-elle
restée Tacante; les élèves se sont dispersés, et les cours
de l'école n'ont plus servi , dans les deux années qui vien-
nent de s'écouler, qu'à recevoir les troupes autrichiennes
qui 7 allaient faire l'exercice. Il se peut qu'il y ait encore
en Italie quelques vieux musiciens initiés aux anciennes
doctrines ; maïs le mépris qu'on j affecte pour toute es-
pace d'éliide les intimide et les contraint à rester dans
l'obscurité.
Une suite non interrompue de théoriciens et d'écrivains
sur la musique a illustré l'Italie , depuùi GafTorio jusqu'au
père Sabbatini (de i^JSo à 1801 ); mais depuis vingt-cinq
ans, il n'a point été publié un seul ouvrage qui mérite
quelque attention sur l'iiarnionic , le coulre-point ou sur
quelque partie de l'hisloiru ou de la littérature musicale,
Quoii|ue ImliUVIius île la sii|iéii(jrit(' qu'ils avaient au-
trefois, [ihisieiii-s violonistes italii^ns conservent cependant
quelque ri'-putalioti et la méritent. Alexandre Boita, Ni-
colas Paganini , leaa-RaptislePoUedro et Fierre itoveff»
sont sans doute fort loin de Tartini, de Pugnani , de Nar-
dini , de Violti, et inférieurs à Baillot, à Lafont, à Bértot;
mais ec sont encore des hommes de beaucoup de talent,
et l'on ne peut refuser à Pagauini une originalité de ma-
nière fort remarquable.
Les orchestres italiens accompagnent assez bien, et les
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înstrumens à vent sont bons; mais ceux-ci sont presque
tous allemands. Il faut cepenilant escbpter les orchealres
des théâtres de Rome qui , de l'aveu den compositeurs ita-
liens^ sont au-dessous du médiocre.
J'arrive aux chanteurs. Ce n'est plus le temps où vîugt
ténors, autant de coiilr'allo et de .soprano du premier or-
dre , et quaraiilc ou cinquaiilc du second, qui seraient
fort supérÏQurs à nos uiervtîlles ilu jour , brillaient à la fois
noD-seulement sur les théâtres de l'Italie, mais sur ceux
de. toute l'EuropA Apres la retraite de Pacchiarotti , de
Uarchesf et de Cresccntini il ne s'est rien trouvé pour les
remplacer. Je me . vois forcé ^d'aborder ici une qiieslîon
délicate» qui se complique do deux sortes d'intérêts fort
opposés : cenx de l'humaailé et ceux de l^rt musical.
L'usage de' mutiler des enfans pour obtenir ces belles
voix de soprano cjii'on a tant admirées dans les Caffarelli,
les Seoeeiuuj les PacchiarotLi , etc. , était établi depuis
long-temps dans l'éiat romain et dans une partie du
roj^aume de Naples '. quoique par une contradiction mani-
ieste.f le gouvernement pap^ défendît cette mutilation
tata^r'qu'll employait les chanlears <|;ui y avaient été
Boum^. Dès l'établissement de l'autorité française en Ita-
lie, les mesures les plus énergiques furent prises pour
mettre un terme à cet outrage fait à l'humanité : il a cessé
en effet de se reproduire , mais les chanteurs ont disparu :
Veiuti sera [irol),il)lei]ii;iil le ileriiier,
LaprO|jritlé la jihi- i ctiKini iialilc i\f'i vlli^ île nopruno
est unemwe dt .tnii iiaiiiri;lle <|ue les chanloiirs ne. per-
dent pas même en vieillissatiL. CeUô urne du voix i[ui se
couiposc de l'art de poser k son , de l'eniler jusqu'au for-
(fltno de Pérouse , fut le [ireiiiiur cliantuur de cttte espÈcc qu'.m tmplnja
àtas l'égti,.c : il entra ilans la chapelle ponliQeale en iCm. (Voyp,, San-
laielli, delta musica dd santurio e dciia diicipiinade s,wi .aiiiori . ) Cepen-
dant Théodore Balsamone, canonistu italien, dit ipé l'usage <loii 1 11 s'a-
^1 existait dËjï dèa io daaiièine «ièdc. Voici ses paroles : Olim cantorum
ado, nontxtiaauiùt, athodUfl, cmuiituctatur, ex âtgainaneraat
hiym mmEfchnla. tl ameUio 1>u/Ainiii ( CtD. it.)
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tUsimo et de le diminuer jusqu'à rémission lu plus douce,
«st le moyeu le plus puissuni pour exciler de viveH deasa-
liot» en musique. C'est un art cnmpllilemeiit ignoré de
nos jouni. Les chanteurs dont je paris ae lîTraieot Qrdi-
nairemeut à l'enseigneinent après qu'ils s'étaient retirés
du théâtre , el fuîsaient acquérir à leurs élèves par le tra-
vail celle i|u.iUt<'- pri^ciciisc qu'ils pbfiSi'daicnt natiircllc-
ment; et dont ilsconnaissiiient parfaitement le mécanisme.
De là cette foule de chanteurs parfaits eu tous genres qu'a
produits le diz-huitiéme siècle. Mais la bausé ayant cessé,
1^ eOels ne se reprodnirout plus. Je n'insiste pas sur oe
qu'il faudrait iaire , je me borne à constater un fait. La
■ nomination de Crescentiui ^ la place de professeur de chant
au collège de musique de Nitples avait l'ait L'oii<;i;v(>lr dus
espérances; niais la mauvaise admini-^tration de cet éla-
Uissement eu a éloigné its clèves, et CrusccnUoi n'a de
sa place que le nom et les eniolnmeos. Je ne citerai qu'un
fait à l'appui de mon opiniuii sur i'utilitù des l'.aslrali pour
l'enseignement du chant ; le voici. Tout le mondecon vient
de la Bupétiorité d'école qui brille dans le talent deM" Pt-
saroui : eb bleni elle doit cette supériorité aux leçons de
deux soprani.
Née à Plaisance eu 179.". Benedetia Itosamniida Pisa-
roni reçut Icii premières leçons de musique d uu mattre
obscur nomme Piuo. A 1 âge de douze uns elle passa sons
la direction d'un soprunisle iiumnie Moschiiu. qui était au
service du vicc-rui (I Italie , à Md.'tn. Apie.s avuir appris de
lui l'art du chant (lanK les principes tic 1 ancienne école,
elle reçut des conseils de Murchesi , qui se chars;ea de per-
fecllouiier son goût, et lels furent les avantages qu'elle
rcctieillit des leçons de ses deux maîtres que, malgré le
physique le plus rr|ioup,siinl . malgré les délauts d'une voix
ingrate et criarde dans le liant . clic a icr u partout de vifs
témoignages de la salisfuciiun du pulihc et dis connais?
seurs. Depuis sou premier début . qui eut lieu a Itergame
en 181 1 , elle a marché de triomphe en triomphe sur tOQS
lesthéAlres d'Italie.
A l'exception de cetie virtuose, de Ù" Pasta [plusre-
Digilized by C'
marquabic par son jeu pafisionnd quo par la purclc du suii
chant), lie Veluti, ilelUibiui, <le Galli et de Lablacli<j. loiiL
ce qui nu moulri; maiiilenaut sur la scène est plii^ ou
moins médiocre. Je n'axcepte pas même Dnvid, bieri qu'il
^lit quelquefois de la verve , et quoique sa ïoix ait élu belle.
II méprise toute règle ,> toute espèce de frein et se jette
presque toujours duusiin cncèsde riorilurcs poussé jusqu'à
l'exlravagauce. Fils d'un très habile chanteur (diacumo
David), il pouvait se former une méthode pure et classi-
que; mais les applaudisscnicus qu'il recueillit à ses débuis
l'ont perdu. Eslher Uombelli est bonne musicienni: , ;i du
l'i^iicrgic et produit de l'effet dans les morceaux d'ensem-
ble; mais elle manque d'i^cole et ne sait pas phrascr un
uir Quelques chanteurs de l'ancienne école se font encoi'c
cntcudrc; mais ils sont vieux cl liois d'état de conilMlIre
le mauvais goût qui les euvcloppe. l'cl est ctdiii Triât <lu
cbaut en Italie que ce sont dcii cantatrices fi'ançniiics qui
occupentlepremierrangsurics théâtres du premier ordre.
M*' Mainviellc-Fodor a éclipsé toutes ses tivalfiS à Veuise
et à Naples ; M" Sléric Lalanile qui lui a succidé n'est fias
moins applaudie; et M" - Cliaumel (aujourd'hui M"" Hu-
ùini) et Colombelle (Comldi) ont été vantées par tous
les journaux italiens. La musique esislaut en Italie pai-
des secours étrangers est uue anomalie monstrueuse.
Cependant si cet éiai de choses est ailligeant , c'est en-
core la prospérité en comparaison de ce que sera l'avenir
si les circonstances ne ehangentpa»* si l'on ne s'empresse
de se servir de faibles ressources qui,resteut, et si les pim-
veriicmeus ue font des efforts pour reconslilucr les écoles.
Ce qui reste maintenant de passable est le IVuït d'anciens
souvenir»; mais quand CCS souvenirs seront eifacés, il ne
restera plus quo l'aptiiudc naturelle des uUramonlytns
pour la musique, et, commedansle seizième sièçlc, on sera
forcé d'appeler des élranger.s pour vivifier ees heureuses
dispositions.
Si le tableau que je viens de présenter de l'élal déplo-
rable de la musique eu Italie semblait uxa-éié. j'invn.jnu-
rais le témoignage d'un sav:)nl niusiciuu réside dnns
i58
ce pays âfff/m iong-tw^ts S ,et qui davs uo ouFrage im-
portai^ qu'il vient 4epublïer8ur sau art, a consigné ces
parolea reraanquabUs : Convie.ne perà confMsare c/te in
oggi t'IUUia non i piA qtuUa de' stcoU paisati riêpeUo
aieompotiU)!^ aicMtMiti agUautori didaUiei, tt
forip- (Oiu doit oepABdaiff -oonvepir que l'baîie, n'flUltllV
(çe qvt'clle fitf ati^efoipjMHW r^Hwrt des compunleiirar
deB(Àant4«wM4«9aiMew» didaOiÛque«, ot qife la mnai-
BIOGRAPHIE.
GABrMEi.r.1 (CallicriiiG) , oiUèhre caiilalrîce, née à Bonic "
le la Tioïfiiiini; ij^ii. liutpoiir père un cuisinier du priucc
Gabrielli ; duucc par la nature d'une voix admirable , elle
était arrivée à l'âge de quatorw ans , sans avoir en d'autre
guide daua l'art da chant qne son go6t naturel, et la tra-
dition des chanteurs qu'elle entendait qnctqoefok an
théâtre de ^ Argenlina. Uii jour qu'elle chantait, pour se
délasser de son travail, un air difficile de GaluppI, le
prince Gabrielli , qui hc promenait dans ResjardinK l'ayant
écoutée, demanda comment une telle Tjrtuoac se trouvait
chez luîî On lui répondit que ce n'était que la fille de son
cuisinier ; s'I eosi, il mio cuoco deverra presto un asino
d'oro. • S'il en est ainsi, dit-il, mon culxinier va devenir
HenlAt un Ane d'or > Ayant foit venir Cattierine en sa
présence , Il lut fit chanter qudques moroAaux dont elle
se tira & merveille. Elle était en outre fbrl'jolie, quoi-
qu'elle louchât un peu de l'œil droit. Le prince, charmé
de ce qu'il voyait et de ce qu'il entendait, se chargea de
l'éducaliou do la jeune cantatrice, et la confia aux soins
de Garcia , dit to Spagnolello. Elle passa ensuite sous 1%
- (■} Le âoetcocIiiobseidhBL V-otce-Im lononcfe* MrMgtrci, diiiice
njiméni, p. i/O.
.59
dirticlion île Por|)0[*a. Lu jiHiicc donnait souvent Ues con-
cerlB chez lui pour faire utilcnilrc sa proU'géc, et bientôt
il ue fut pjrlé 411e de la cochetla di Gahrielli ( la petite
cuisinière de Gabricllî) , d'oii ce dernier nom lui est resté.
Ayaot atteint l'âge de tlix-sepl ans eu 1747, elle débula
BUT Id Ihédtrc de Luciiues , comme ■prima donna, dan§ la
SofonUha de Caluppi ; son succès fut prodigieux. Son ta-
lent était ta iiravura, une vocalisation facile et uce éten-
due de voix prodigieuse. Ce genre de mi^rile a toujours
produit ptna d'offctsur le public que ceux de l'expression
et de la correction de stjle. Aussi Cuadagni , qui po.ssédait
ceux-ci au plus haut degré . cl (jui était à Lucquos avec la
Gabrielli , eut-il beaucoup de peine à soutenir sa réputa-
tion près d'elle. Néanmoins ce célèbre sopraniste , au Heu
d'en concevoir de la jalousie, donna des conseils à sa jeune
rivale, et s'atlaciia à former sou goûl. Aussi ue fut-elle
point ingrate, et l'on assure qu'elle devint éperduemcnt
amoureuse do son nouveau maître. Après avoir parcouru
plusieurs théâtres d'Italie, elle passa à Naples en ipSo,
ou elle débuta dans la Didone de Jomelli. Elle ebanla l'air
son retjina 6 sono amante avec un talent si supérieur,
que les Napolitains furent dans l'ivresse, et que dès ce
moment sa réputation fut à j-imais établie. Métastase, qui
dirigeait alors le ihéiiire de Vienne, s'empressa do la faire
venir dans cette ville, où elle devint pren)ière cantatrice
de la cour. L'empereur François I aimait tant son talent
qu'il u'allait au tliédtrc que quand elle chaulait. Métastase
donna de» leçons à la Gabrielli, et perfectionna sa décla-
mation théâtrale. Il parait (jn'il ne fut point iusensibleà
ses cfaarmes; mais snil qu'elle ne partagea pas son amour,
soit inconslaoce delà part de celte femme capricieuse , il
fut obligé de se borner à la simple amitié. Partagée ejitre
son goûl pour les comédiens , ses camarades . et le désir
d'acquérir des richesses qu'elle ne poiivai t oblenir que de
l'amour des grands seigneurs, elle trompait les uns elles
autres. Celte circonstance pensa lui causer à Vienne un
accident très ficbeux. L'ambassadeur de France et celui
de Portugal lui disaient la cour; et tous deux se croyaient
i6<.
KHliB rivaux. CepPiidiiiil le Kraiiçniti, so doutant eofiti qu'il
élail trahi , treuva le moyen de se cacher dans la maison
(le su mattnïsse. Il ne larda point à voir sortir un rival de
1,1 clianilii e de la Gabrii-Ili. l-'urievix , il sV-Liiire sur elle et
rauraîl prrni-e (lu sou (■pi^t!, s.tiis Lt ri^sisl;i[ice ([n'opposa
snn rdi'sot du hnlciiu! , l u (|uî fil i[ii'cllu ne reçut qu'iuKi
légt-rc blessure, l/auil);Lss;idi;m'. ii>iili:uil en lui-niùnic,
sii jela à ses genoux pour lui demander son pardon; il l'ob-
tint à la condition d'abandonner son épée à la cantatrice ,
i[ui vuulait y fait« grai'âr G«tiiaotB -.EpéiidèS'.lX ^Utiira
frapper ia GairioUi tet jour, etc.; mais Métastase par-
vînt à la l'aire renoncer à son projet, et à rendre l'épée
mie (luift.i Vienne en i7fi5, comblée dcriulicssc, cl st
ïdndit en Sicile, où elle causa le mOmu cnthousiasni ■
■qocd^ius lous kis ;ui!i-i's iiiMiv ui'i elle s'ùlait fait cnifndru.
iËlley ili.i.ii.i aii^-i l.i pveinc A.- -r^ i;i priées ordinaires.
Le >ie,-ini l av.iiH ln^\'r.^ lii.u i- ,UTe l,i plus liauLe no-
blesse de l'nlcrnic , comme elle tardait à se rendre au palais
àPbeura fixée , on envoya chez elle pour savoir (a cause de
oeiietard; Le valet de èfaambi^ chargé de celté'Ël^Iffiâlli^ii
trouva la Gabrielli Usant dans son lit. Elle 1e>^t^â^%a^
ses excuses et de dire qu'elle avait oublié cnVët^l^^&H.
Levioc-roi lui pardonna ct-tL,^ inipc^rtinence; illSiâ*fô«fflÉ>i
lorsque les conviés se rendirent au tliéâtrerlff 6318801
joua et chanta son rôle à dcuii-voix et avec
taégligencQ. Ne voulant point souffrir ce nouveau' Ëàpi^é',
Je vico-roi l'envoya en prison. Pendant douze jours qtrolle
y.resta, elle donna de somptueux repas, paya les dtttei
ded'détenUB j et distribua beaucoup d'argenl aurpafU^I^^
Iie<^oir,«lUrr4aDiBsàït chez elle les priù>tini6n'/<ë^''ll%^
chantait de la meilleure grâce ses plusbeauX'&irs. Lé vltte-
roi fut enfin contraint de céder aux vceuiï du publie, et
ijuanil laiMiilalLii <' ■■orllf île pii-uii . elle était attend lic ]),:r
une Ibule de pauvres (|ui l'aeeonip.i^-iiéi eut chez elle en
triomphe. Eu 176;, elle hc rcndil à l'arme, où l'infant
doit iPhilippe devint fuUeuiciit épris de ses obermes' ét'de
ÙQDttaLeut. Il lui passait tous ses caprices. MaiBeO'rti^Ddhs
U la tourmentait par sa jalousie, au point-dè l'enifelimet
Dlgfflzedby Google
i6i
quelquefois chez lui . dans une chambre dont il gardait lu
olet'. li en ré^ulluil dcH sefcncs violentes, dans lcsi|<ielles
la Gabriclli s'oubliait nu point d'appeler le prince goùbo
inafe</ett0(mai)dîtbDSBii}. Enfin elle s'évada secrèlcmcnt
de Parme [en 1766), et alla en linnsie uii Catlicrine It
l'appelait depuis long-tempti. Lontiju'il Tut ijuestion de
literscs lionoraires, elle demanda cjni| mille ducals. Cinq
initie ducats l lui répoudit l'inipéralHce , je jie faiesur et
pied-tà aucun de mes febl-maréchaux. — f otre majesté
n'a tjii'à faire chanter ses f'eid-maréchaux ', L'ïmpilra-
Irîce paya Iëk {3in<[ mille diical.s. Après un si^jotir de plu-
îiieurii années à Pélersiiour); , la Cabi'ieltl revint en Ilaiie ,
ayanl amassé le capilal d'un revenu de ijunlrc mille éeiis
{ao.ooofraucs). Elle chaulai Vciiine (1777) avec l'acchia-
rulli, qui, malgré son talent admirable, se crnl |>crdn la
première fuisqu'ilse trouva avec elle en scène. Quoiqu'elle
eut alor.'i près ilc cinijnaiilc iins, elle déploya ce jonr-l.i
tant de moyens et de lalcns dans un air de bravoure , que
Paccliiarulti s'enfuit derrière les coulisses en ^'écriant
povero me! povero me! rjuesta é un porlenio. (Mal-
heureux que je suis! c'est un prodige). Ce ne fui pas s.Tiis
peine qu'on l'engagea h reparaître de nouveau. Il chanta
avec tant d'espressïon un air qu'il adreiisait i la Gabrîelli ,
qu'elle en fut émue ainsi que les speclaleur.i. iV Milan
(en 17S0] , son succès fut balancé par celui de Marclieiii,
qui chantait dans la mCme manière; e( connue il arrivait
.souvent alors , les spectateurs se pariagèrcnt en deux par-
lies , qui se battaient dans la salle, et même dans les rues
et les cafés . pour soutenir la cause de leurs protégés. Après
celte saison , la CabricDi se retira k llomc , avec sa sœur
Anna, qui l'avait suivie partout vtiinrne seconda donna-,
et y vécut de ses épargnes, qui. bien ipie réduites à snnn
éciis de renie ( 10,000 Francs) par ses prodigalilés , suffi-
rent cependant pour assurer sou iiidëpenda nce jusqu'à la
ftu de sa vie. Elle est morte d'un rhume négligé, en Hvril
1796. Ëlle n'avait jamais voulu eoniracler d'engagement
(1] Oa allribue une icpnnEes peu p'^G sciiiIiIuIIl' 3 Ganatelll.
t63
pour l'Angleterre. ■ Sur le thëAtre de Londres, disaït-elle,
je ne ponrratB faire tontes mes volontés; si je me mettais dan s
la tête de ne pas vouloir chaiiter, la populace m'insulterait
et psut-élre m'assommerait; j'aime mieux dormir ici en
bonne santé, fdt-ce même en prison. > Quoique capricieuse
et légère , la Gabrielll avait un bon cœur . et Taisait beau-
coup d'aumônes. Sa conversation était spirituelle , et sou-
vent il fai éabappait des traits pleins d'ori^nallté. Dans
ICB dernières annéea de sa vie, dla donnait des concerts
ob se rendait la nobleme, qui la traitait avec dlstbiotton :
mais elle y chantait rarement.
NOUVELLES ÉTRA^GÈRES.
Vauovii 1" novembre *. Après uu repoH foï<^ de oioq
mois, occasionné p«r Le deuil national , le Ihédtie a été
rouvert» et la muse de Weber y a fait enfiu son apparUian
dans le Freitchutf. Les aniaEuurs de musique étaient. cur-
rieux de savoir quelle place elle prendrait auprès de celle
de RoBsini, dont le Bariiier de Sùvilte uvalt cliarmé le pu-
blic. Elle a beaucoup réussi en dépit de quelques personnes
qui n'aiment que la musique et le Ghai>t italien,, unique-
ment parce que cela est italien, saus i'^nibaKit^iw» eklfis
méloiÛea sont belles ot tï lanwm^qFépfUid MuaittutiOMi
dramaHqinei. Enfii), le Fteiseftitte plalt chaque jour da-
vantage; il est devenu l'opéra favori du public, tellemest
qu'il a alterné pendant tout l'été avec le Turco in Itatia,
plus souvent avec la Gaaa Ladra,, et avec le Baréittfc
di Siivigiia. Il 3 a été don^^ cinq fois de suite aveo eh«m-
iM^ftcon^iléte» malgré une ohaleup luBupponUbla^hanBenr
que ii'avaU otri^oq aec^n aultv oRié.ra. On doit oependeat
(i) Quoique ce> détails aient dt}l noe dateaiiex ancienne , Don^a^ou
cm qa'ili ne leriienl pu uni Intirêt pour nos lectenn, parce qn'ellai
concernent un paya pan connu «n France soûl le rapport maiiea).
{ SeU tfil rédacteur. }
i(i3
remarquer quu ca ituuiiès n'a pas été scLilûinciit dù à la
partiliOD , mais bien aiiKsi à l'inlérët ejxïté par le sujet du
poème qui avait été biou traduit. L'ouvrage ii élé monté
avec soin aous tousles rapports, et l'honneur en doit revenir
ù M. Kurpinski , directeur de l'opéra ; rorcheslre s'est dis-
tingué; et quoique, d'après l'état du persunucl, on eût pu
désirer une autre diatribulîou de deux r61ea de l'opéra,
madame Kurpiuska a suppléé par un jeu cbarmaut dans
celui d'Aunelte au peu de volume de sa voix.
Lors des solennités fuuèbres ordoiinéci il l'occasion de
la mort de l'empereur Alexandre, on a exécuté dans l'église
cathédrale \e Requiem de Mozart et celui de KoslowHki.
On avait élevé k cet eiTet un grand cLœur sur des colonnes
près de l'orgue. Le nombre des personnes de l'orchestre et
des chanteurs , auxquels s'étaient réunis les chanteurs
du théàtrC) les élèves du Conservatoire et plusieurs ama-
teurs , s'élevait à deux ceuts environ. Le premier jour, on
exécuta , sous la direction de AI. Soliva, directeur du chant
au Conservatoire, le ite^uiemde Koslowski, qu'on avait
fait précéder, lorsque la procession entra dans l'égline , de
quelques versets du Sliaercre d'Allcgriallernant avec deux
ilao»i et le dernier .:4-;iien du i5tu^ttf de Pergulëse. i^I. Soliva
avait remplacé le Domine Jesu-Chriale de Koslowski par
le Domijic du Beifuicin de Cberubini, et à la place du
Betiediclus , madame Mcyer chanta un Osadularis hoilia
également de Cberubini , auquel on avait adapté le texte
0 rem inletule,, etc. W. Soliva avait écrit une introduction
pour préparer à cet air. Le solo de ténor /tgiius Dci a été
cbanté avec beaucoup de goût par Al. Zaleski, référendaire
d'état, et l'un des amateurs les plus distingués. Après la
messe, suivit un Saive Mct/ùia de Salierî. L'exécution ré-
pondit aux clforts de (M. Soliva. Le second, le troisième et
le quatrième jour on exécuta le Requiem de Morart seul,
sous la direction du maîlre de chapelle Kurpinski. Le per-
sonnel des exéctitans avait été , celle luis , renforcé d'en-
viron cinquante personnes. Cette augmentation devint
nécessaire parce que Sf. Kurpinski avait ajoulé ans inslru-
mcDB marqués daus lu partition de Mozart des petites
tlÛiRs, ii<:s (iùlae, h.iiilbuis, c^lariiiellcs. cors . etc. ; de jilii».
\e cliieiir d'insli-iiiuciis ilc; cuivre d'un ri^;iiuent de chas-
HuurSi pour le Dies ini; , le Jain;(us et la pÉroi-aisuii , ul
deux liui'pos puiir le Domine et le lieitÉtlictus. Veitel pru-
duit pur toute cr^lle instrumentation a été surprenant dans
le premier allegro du Dies irœ; mais, au total, cette ad-
dition a éclairé d'un jour trop Éclatant l'œuvre de Mo£art ,
et n'a pu reproduire , pour les personne» ijui avaient déjà
enleuilii cet ouvrage, les inipressioua rclîgicuBes qu'elles
avaient éprouvées. Do reste , reiéculion a élé salisfaisunk;
malgré Iva ditTicultéK i[ue préiiitnlait un periiounel si noni-
lireux. Le cinquième jour on a elianlé de nouveau, poiir
Icrminer, le Re<jiiiem de Koslowski. Celte seconde csécii-
tiou n'a rien ajouté à l'inipreasion dn premier jonr.
Dus fioleunilés semblables ont été célébrées dans les
temples de toutes les cui]ri:s.-iiaua , ni la communion lullié-
riunnc se distinjjua eiiire autres par t'csécutiou du nou-
veau Rcijuiem du prurcsscui' recteur Elsiier. Ce Requiem,
prétention, mats dont la mélodie et l'harmonie ne
|>inivenl que produire des im|ircsNio[)s religieuses , eut écrit
seulement pour des voi:t d'hommes , avec accompagnement
iUt violoncelles, de hautbois, de basses avec quelques autres
insirumens , ieU que des trombones , cors , trompettes cl
timbales. Au lieu de l'orgue, on employa, dans les endroits
qui l'exigeaient, le clioraleon, instrument nouveau.
i.a Btntdiclus k trois voiï fut chanté avec un simple
uccompagnemcni de cor. La partition de ce bel ouvrage
diiil paraSlrc chez Urcci'.inn.
hnuB avons entendu d^ns les concerts le petit pianiste
Rrogulski , qui est de retour de son voyage d'AUcmagiio ,
OÙ il a l'ail beaucoup de progrès, Kuus ayons vu arriver
presque en mfmc temps trois chanteurs allemands ,
MM. Ucrz , Iluber cl Vutke , qui sunl vcnu.« de Vienne par
la Gallicie. Ils ont complèlenicnt réussi , car ils ont luu'-
jours eu chambrée complète dans les einq concerts qu'ils
ont donnés, et on l'on n'a entendu que de la musique vo-
cale sans accompagnement. Dans les antres actes, M. Votke
qui chante la basse a beaucoup amusé le public par des
^concs très comique? vcnlriloquic. Le succès de ces
i65
arlisles parle d'autant plus en leurfaveurqu'ilsne chantent
guère que des chansons allemandes de Mozart, deSpt^ ,
de Beethoven , de Ch. -Marie de Weber, de Drei^sler,
d'Eisenhofer, etc. Ce n'est qu'à leur apparitiuu au grand
théâtre qu'its ont chanlé en langue italienne avec accom-
pagoeinent d'orchestre le duo du Baréier de Sévittc , a
Videa di quatmetaUo, qu'ils ont répété à la demande du
puUÎG , dan» leur aalle de concert, avec accompagnement
de idanq et de guitare.
La musique vient de perdre , en Allemagne^ une inter-
prète d'an rare mérite dans la personne de Clara Wes-
permann, née Uelzger, oantatiîoe, morte l6'6 mars', à
Munich , dans sa vingt-hultiëme année. Les qualités do-
minantes de madame Wespermanii étaient, outre un goût
et une méthude de bonne éooln, he.mcoap de sensibilili;
et une grande profondeur du sentiment musical. Les Al-
lemands lui trouvaient plusieurs rapports avec madame
Pasla. Élève du célëhre SVinter, elle avait refusé, pour ne
pal l'abandonner, un cnga^méat qu'on lui ofirit, il y a
environ cinq ans , à l'Opéra-Italien de Paris.
— H. Guiîlon , premier flûtielo de l'Académie royale do
musique de Paris; a donné, le 4 de ce mois, un eonccrt
public à Berlin. Les journaux de cette ville, tout en re-
connaissant dans sa manière de grandes difTérences avec
celle de Drouet, lui accordent beaucoup d'éloges. On dit
aussi beaucoup de bien de deux jeunes articles nouvelle-
ment engagés à la chapelle de Berlin, les frères Ganz de
Hayence, qni se sont fett entendre dans le même conce rt,
l'on sur le violoncelle et l'autre sur le violon..^
Napies. — . On lit dans le Giornaie del regno dette du6
Sidiie les réflexions suivantes sur les théâtres de Napies :
< Toulsembtecoucourîrcetle aiinéeârendre le carnaval
■ brillant, Len directeur.^ des lliéAtrcs n'ont rien épargné
n pour ofiHr, au public des .iiicclacles attrayans tant par la
f nouveauté des ouvrages représentés, que par le bon
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<goÛI qni a pwéaiàé anx ehoixdes ancÀeiis opéra» que l'oa
« aremis àla Hcèue. v
■ On a donné au Ihéâtre Nuovo, nu opéra boiiife,
(intitulé : tmDiavata condannalanetnwndoaprender
tmoffiie, ta musique est du sig. Ricci, élève distingué
• du Conservarnire royal de musique : il a obtenu an- très '
I grand succès; mai» contre le senriment ^néral, aovCà
< l'atlribuons plutôt au libretto .qu'à la musique. Cet
■ ouvrage est reinpli de cesextravagames qfui«onTiBiiBeiit
■4 à la saison pour laquelle il a été fait, et qui manquent
■ rarement leur effet sur la multitude.
• Les théâtres royaux de St.-CharleB et dei Fonda nous
lont donué successivement et en très peu de temps
< VOteilo, ia donna del Lago, la Zetmira, il Tancredi,
• ia Gahrielta , ia cantatrice fiitane, laîiina. Nous
• avons vu en outre mettre en scène la Dtnwa 6ianotk
■ (la Dame blançhe), musique du maestro Boieldleii',
■ opéra qui a obtenu à Paris, en i8a5, le plus brîUanb
■ succès.
■ Parmi les représentations les plus brillantest on doit
• ranger celles d'Ote^to , de Tancrèdtetàe ia Nina, dans
0 lesquelles le talent musical et dramatique de la signora
• Paeta a paru d'une manière si éclatante. L'accueil fait
■ par le public à la Nina nous a fait naître quelques
■ réûexiuns que nous ne croyons pas inutile d'exposer ici.
«Une certaine classe d'amateurs, tirant une ligue de
■ démarcation entre la musique aucieune et la moderfle,
« accordent à peine quelques éloges à la première et don-
• nent tous leurs suffrages à la secoude. Ils feraient mieux,
1 à notre avis , de tirer cette même ligue entre la bonne et
■ la mauvaise musique de toutes les époques, et de se per-
■ suadcr que les chefs-d'œuvre de ce bel art plairont tou-
■ Jours en dépit de l'enthousiasme de quelques fanatiques
( pour les bruyantes nouveautés musicules. La simplicité
• est compdgne du beau et du grand dans les arts et dans
" ie genre pathétique; elle ne peut jamais manquer son
• effet sur lin peuple qui n'est pas totalement dépourvu de
■ goût. Celle qui règne dans ta Nina, chef-d'œuvre de
notre immorlcl Paisiclto, émetil, nvil, cnchiiule , cl
millearguincns contre L'C genre de iniisii|iiR ne peuvent
détruire ce fait 1(111 suffit ]miir les rûfiiler tous. M"' Pasia
n'a pas peu contribué Ix fiiire ressorlir les beaulés de la
partition de ta Nina, tant par ïe sentiment profond
qu'on remarque dans son chant que par son expression
dramatique. La folie de la pauvre Nina n'est pas seiile-
ment peinte dans ses traits, elle est empreinte dans toute
S3 personne. M"" Pasta, dans Nina, n'a pas un seul guatc
qui n'exprime l'atiénalinn. Grande tragédienne quand
elle représente i'amanic infortunée d'OlcIlo , elle émeut
profondément; el non moins admirable actrice quand
elle se présente sous les iraits de la Pazza peT amore ,
elte touche tous les cœur!i.
* Nous ne terminerons pas cet article sans exprimer le
regret qno la crainte des longueurs ait fait faire des cou-
pures dans phisieurs morceaux de celte belle partition,
ïl nous paraît également fâcheux qu'on ail quelquefois
représenté le premier acte de la Nina, sans le second,
etvicc vend. L'intérêt d'un opéra est fondé sur la gra-
dation naturelle des passions; interrompre cette grada-
tion, c'est nuire à l'effet général de la rcprésenlation '.
NOUVELLES DE PARIS.
Deux concerts ont eu lieu dans le cours de )a semaine
dernière, sous le titra modeale de soiriet muncales ; l'an
était donné par M."' Delphine de Schauroth, l'autre par
(1) Voifi des idée! bien raiiDonablcs , et cjhM cbI iiingulier de Irouver
dani UD Italien qui parle de musique : Son gémit -on dcji ii faire un pan
rdtrogiade veii le-iinipic, et loudrait on donner mainlenanC pin dlm-
poitKDce  l'intérêt dramatique qu'on ae l'a fait jagqu'icii Quoiqu'il on
K)it, nom aTOoa cru qu'il n'était pai inutile de canjtalcr qb Ebaiigemcnl
iaal tendu.
{Nnltda ridiKtciir.)
166
le jeune Jliert SchUiing , Âgé de 10 ans et demi. Tous
deux onl eu lieu dans la nalIc ilc la rue de Cléry; le pre-
mier, le lâmars, et ic second , le iG. Les duiixbÉu<ifitiiiircs
siiiil [liauisles, et tous Ueiix onl du lalunl. L'orcheslre sti
composait seulement d'un quatuor, et léchant a été accom-
pagné par le piano. U"* de Scbauruth. a des doigts brii-
laus et i|n beau mécanisme; mais il me semble (|us c'est
iaut ce qu'un peut dire de son jeu. C'est beaueoup , sans
doute 1 tuais <ie n'est pas assez pour être remariiué aujour-
d'hui; caries talens de pianistes se multiplient à l'infiui.
Le jeune Schilling, dont l'exéculion est au^sl très bril-
lante, a tine exprefisiun fort étonnante pour son âge. Nous
sommes jirli parlis.Tn des prodiges, parce que les études
forcées qui ks produisent usent avant le temps l'imagi-
uation des enfans ou ruinentleur santé; mais nous sommes
obligé de conveuir çjue^ch^ celui dontil s'agit le. sentir
ment musical paraltCtre réel, et plutdtundou dé nature
que le résultat du travail. L'inévitable duo d'£<ùa e Ctmt-
dio a éié ehanté par MM. Domaiige et Stéptken au cou-
cerl de M"' de Schauroth; mais par compeusatian
M=" Stockhauseu adit à merveillel'air ravissant i)ofeaoii(i
du mariage de Figaro. Le public a paru fort satisfait d'uu
duo de liarpe et hautbois, de Bochsa , oxi^cuié par M" Jules
Chèvre, et M. Urod, au concert de Sehilliug, aiusi que
des variations de violon , composées et exécutées par
M. Battu.
Les théâtres musicaux n'ont rien otTert de nouveau de-
puis la première reprt'Nenliitiiiii du Loiip-Carou à l'OpiJra-
Comiqiic; mais des évéïieniens imporlans i^e iiri''pareiit à
l'Académie royale de Husiijue et au Ihéiltre de la rue Fey-
deau. L'un est la première représentation de Moïse, opéra
de M. Itossiui, arrangé pour la scène française, avec des
changemens considérables, et auquel on ditquc M.Itos.sinî
a ajoutébeaucoup de musique nouvelle. Cette première re-
présentation doit avoir lieu mercredi, a 1 courant : nous uous
empresserons de faire connaître le résultat de cette soirée
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intéressante. L'aùtra événemeat est la première repré-
sentation â'Elheiwina , opéra en irois actes , qu'on an-
nonce à rOpérà-Comîque pour lundi 36. La musique eut
d'un musicien lauréat : on en fait l'éloge.
Un jeune homme, nommé Molintcr, élève de l'École
royale de Musique , a débulé il y a quelques jours à ce
théâtre dansie rôle du médecin , â'Euphrosine et Coradin.
Sa voix est un barilon ; mais le rôle qu'il avait choisi élant
peu favorabie au développement de ses moyens , nous at-
tendrons pour le juger qu'il ail continué ses débuts.
AîfBCDOTES.
Vera 1689, undireotenrd'apétadepraviooeayantre&Bé
de payer les mniiclaiis de son orcheslro , «n» [urétexle
qu'ils étaient incapables de fiiire leur servioe, fut assigQé
par eux devant le tribunal du lieu. Campra, homme d'es-
prit , qui était alors maître de musique de la troupe ,
demanda pour les musiciens la permission de plaider eux-
mêmes leur cause; ce qu'ayant obtenu , il les fit ranger ii ■
la barre, et leur fit jouer une symphonie de tully dont
l'exécution Gt tant de plaisir aux juges, qu'ils condamnè-
rent tout d'une vois le directeur à payer ce qu'il devait.
— On reprochait souvent à Colasse, maître de la chapelle
du nn , les lanùns qu'il 6â«at & Lolly poor composer sa
musique. ,Vn jour ilse prit de querelle avec un acteur de
l'Opéra , et la dispute se termina par un combat à coups
de poing, dans lequel Cotasse eut ses habits déchirés.
Vu de ses amis le voyant en cet élat, lui dit : * comme le
Toilà faitl — Comme quelqu'un qui vient du pillage >,
répondit M"* Rochois , célèbre actrice de ce temps.
Ce Golasse (Paschal), né k Paris en-iÔSg, et mort &
Versailles en 1709 , fut d'abord en&nf de ofaaaurÂSt.-l'auI,
et devint ensuite l'être de haOj, qui lui fit épouser aa
fille. Son opéra à'ÂchH4Ct dont les paroles étaient de
Cvnpistron , donna lieu à cette épigrammo •
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Enire Gampïtlrun el Colaese ,
Grand débit s'i^mut au FarnaSBe,
De BOo mauvais succès nul oeae croit conpaMè.
I/ua dit ipn la mnsiqne ut pitle et mbfrablc ,
{•'witie , que la conduite it lea Ter* tout alTreiu ;
Et le gnnd ApoUon , taujoqn juge ^cpiitable ,
Tnnra qn'Ss ontrainm t«aï deux.
Oulie le tort 4c faire de mauvaise musique, Colaspe eut
celui de olierclier la pierre pbilosophale ; il ruina sa
boarseetsasanlé.
^ ANNONCES DIVERSES.
PIBTU ÉTRÀHGBBB.
Un ouvrage important , annoncï depais long-len^a, et
qui ëtaft*ttendii aMe {inp«tianov par le» moaioiai» «loi
B'oooapen* 4e- la IttUnatnrpde laur-art , vient de pardtieà
Hilan. Cetoarra^ est du docteur P. Lîcfatenihal , saTsat
profenseiir allemand qui est fixé en Italie de^mia long-
temps. Il est intitulé : Dizionario e ivbiiografia dtUa
musica, lUilao , Fontana, 1827, 1) volumes îa-8°. ^s
deuK premiers volumes c on tien tient un dictionnaire (eoh-
□ique de la musique; les deux autres renferment la partie
Iiibliographique. Le docteur Lichtenthal a pris pour base
de sou Itavatl la littérature générale de la musique de For^
]uA[J^aaeint Uttiratw dermusi&); maiflilfxajoulé
on-giiaBABonibre d'aedcles et des améliorations oonsidér*-
Ues. Mous lertHis connaître par des analyses ce livre, fruit
débeaucoup d'années do recherches et d'une rare érudition.
— Rottini e iii musica ossia Amena biogra{ia mvsi-
eale , Milun . Ant. Fort. Stella et Tila, 1836. L'objet de cet
ouvrage est de uarrcr les faits principaux de la vie des
meilleurs musicien. >! : l'auteur a choisi la forme du dialo-
gue , et £aîl parler les personnages eux-mêmes.
— Sous 10- titre de II theatro deUa Ftnice ou publie à
Venise chaqtie année un petit volume quf oontient la vie
et les portraits des plus oâèbiW ebauleurB, danseurs et
compoElleurs qui ont brillé à ce thélire. Ceint de ife6
renferme àes notices s^r Dntnelli et sur EiUier Hombelli ,
des détails Hur les ouvrages représentés dans le ooacs de
l'année , et une table de toutes les pièces depuis la fonda -
:tion du ihéâlre eu i79a,juaqu'eu 1600.
— fg.lLaudier, >euiMi piusioien' allemand, qui a véc"
long-lefOipsâ Naples , et auquel on dpit.une fort bonne
jiotice sur la «ie et les ouvrage» de Basse , a fait insérer
«laus les ^IffkmfritH titurarie di B-Orad ( t. yi, p. So ) des
atuerT»\ioiW sur l'état ^^lent de la musique daii^ te
rofwwr 4b 9bp{«B {Ûaatmasimi mU». snnvpfmvu
dû/» mwdmit»liivt(ti). £«• obaenfHlîDns wnt, àikron,
foflt^iipiatili».
— .iÛtWBl* ï-éBJwrtd CiTOg""'''» a«nonce ( t. Y, p. ag ,
4es S^^vivriiit/iUfirarit: 4i Moina), comme nue d^u-
yerte pouvQlle.le VM^tn^emiolo de l'abbé G négfMTsTn^-
lin ; niais ou fait oMhervcr dass La Biètiût/té^jttetitatienne
( t. 44)t qu'un uiécanicieu 4e Uilau, nmawéG^rti, AiËtitt
coonalW un tustruaMllt A pou prit wnbbble U J^a plu-
i^eiia ««Aéee , et, i'A fMt><ntepdt» dana pluuew» iglflwtflt
d4M!^vw Dosflwtfl. Oetiw^nwnwt «vaît.lii tome i'aa
cUtedila, les «orde« étalent de boyaut «t étaient joaéas
par des Sfcbets de criQ qui appujaient sur les oordes
lorsque les doigts pressaient le clavier. NiIhib croyons de-
voir rapfKler qu'uiie iuveoliou semblable a été Imise à
l'expoiUion dçs produits ds l'industrie, eu 180Ô, par
Sctupai^ti) lacleur de pjan», à Paris. L'instrument était uo
çar^UiT^t et avait m tiwiv h<iha^w «Ktrémité. Vun
f^tt^tt^iaDner UB pitmaor4ûll><r4i l'aiftre était déstinéfr
jQiwr.4i»:«ovdas 'de litgw qui.iibr«ici)tpBi!t«iqciïM de
petits jH«h^«fIind9Îq4Qsj[^^(aI«iit«tia«ii inouv8m«iit
en raiasB 4^ i» pisni«n des doigts aor le clavferi' 1; •
■'■ ' FWIB VBIRÇUSE.'' ' ■
Deux quadrilles de contredanses pour {[ji^no , avec ac-
compagnement dç violon (id lipilûijri^ .par ^adame dis
Saint-Uioh^l, née Sondi^; à Parif, ôh^ Xemotp^alné^
marchand de piuBi<]ue, raeDaufhiiie» n° Sa. . .
. .L'Ittstilalîon^ n^ole de musique reliflietue donneia",
demain aa, son troisième exercice, ou concert spirituet,
dont voici le programme :
PrûmiirD partie : Morceava: détachés. l' Insanœ et
vanœ curœ, motet en choenr At Haydn ; 2* psaume )52,
Ecce quam ionum, à quatre voix d'hommes , par rabl>é
Togler, chanté par MM. Beauconrt, de Villiers , Can<<plcs
«t MasBon; 3° Chori tanctarwm vir^inum ', atrophc de
l'hymne de la Toussaint, ohœurà quatre parties, par Giov.
P. Lnig. da Falesirina, maître de ohapelta de St.-Pierre.de
Vijm.9^eai5^v,^' Cantandow*di,A.mi\OTaain%sAes<\aa,
de GioT. B. C. M. Clarl, maître de chapelle de la cathé-
drale, de Pistoja, en 1720, chanté par M"" Kromhi^ cl
Tardieu, suivi de Addio campagne ameiie, terzetlo du
même genre , par le même auteur , chanté par les mêmes
et M. Boulanger; 5° Chi in Dio ifât spera, clireiir de
Daviddc ■penitenle, , dr-, Mozart.
Deuxième partie: Le Messie, oratorio d'Hendel, retou-
ché par Uozart, première partie: Naissance du Messie.
1* ConBOtamini, Omni» vattis, récitatif et air chaulâs
par H. Wartel, Etrevetaéilur, chœur; a* Bœc dieitDo^
mjmw, ÇwM poJerit? récitatif et air chantés par H. Dc-
villiers, Emundans argenium , chœur; 5° Ecce virgo,
récitatif et air, chantés par M"'^ Mongin, O tu qui evmi-
geiizas Sion! chœur; 4° Ecce tenehrœ, Poputm ijui
améutatiat, récitatif et air, chantés par M. rte laGalinc,
Parvulusenim, chœur; b° Pastoreserant. récitatif clin nt<5
par M'" Charte, Gioria Deo! chœur; 6° Tune oouii,
VeHiU, léGlIatif, air et duo, chanlés par H"" Kromhé et
Tatdieu. Suitm jugum eetsuave, efaœur; 7° AUeluiai
«hœnr filial. Cet exercice aura lieu dans la salle principale
de llnstihilïon^ruedeVaugiraTd, n° 69 (maison de M. An-
dry, médecin), à deux heures très précises après mi<ti.
Les personnes qui désirent y assister sont invitées à se
prÔcurer des billets d'avance, attendu qu'il n'en sera point
délivré le jour même; elles devront élre rendues avanl
l'heure fiiéc; à rteui heures précises, les portes txlérieii-
res seront fermées, et personne nepourra plus élre admis.
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FUSLIÉË PAR H. PÉTIS,
noruseri in coïiPognioH x rïcoiJt botau m mtuqcK,
iT ibiuoxBbiuu M EH tiULiËnmita,
W1. — TWB 1S27.
Ste nn IttU ï^leaK.
TLne s'agit point ici de cette espèce de primaulft quE eit
le pntîlégedu lalcnl; ieroidesviotontn'élaitpM, conunB
ou pourrait le croire , celui qui jouait le mieux de sou ins-
trumeut, mais un maître de danse qui exerçait en France
noe juridictiou bizarre sur tous les maîtres' de danse
et mémo sur tous les musiciens du royaorne, et qui los
oUigoait'ji lui pay L<r une oerlainè redevance ^onr avelr lé
droit de faire usage de leurs talens. Cette ringularitë,
qot denna Ueu à lîeaacoup de oonteiiialionB et de procis ,
mAfite d'être observée dans son origine.
On sait que l'on donnait le nom de méneslreis ou mé~
nitriera aux mnsicieus ambul^ns , qui allaient de château
en château chantant des chaosons et des poésies chevale-
resques et s'accompagnant de quelque Instrument. Celui
dont ils se servaient Iiabituellem^nt était le Violon, auquel
ou donnât alors le nom do viette ou viote*; de là vient
(i)- Lu mot! viole et tiUh qu'on boavs sdnTent dam les anciens puilc*
ftaaçù» ugDi&eat éTidsinment le violon. L'ioalrument qua nou» »ppe-
loni la vielle te Dornnuit rofs daoa lu Uagae romano. Ce qui pniuTe qne
la viite n'Ëtail autre cho« qoe le violon , c'eit qu'on U jonùt «oo nn
.J'aI»io(BTec)Uelpraelet '
■ O tole la Tliilc et l'arcbel
• Si U >i chantË le innBet. ■
Poiila de CouN Mosbt.
Oua IwjHiradwtbb A^^{puGaiitîcr de Coinsi, Ut. ti| cb. xiv,*
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(|u'oiiappelaitaiissili;sinéiii!Uierstks nietUux. Vtrs (33w,
la confrérie de S:iiiil-]ulien des méiiélricrs Ait tHablie. cl
l'.-iiinéc suivanlc elle Ibnd.i rlu^]iilal qui a portû ce nom cl
HU donna un chel' qui prit le liire de roi des ménctriers.
Les acles de celle confrérie furent enrejjislrés au Cliillelel,
le a3 novembre i55i. On appelait alors menestrandie une
société nombreuse qui se composait de chanteurs , de
joiicunt d'instrumons , dI même de baladins et de faiseurs
de toura. Les musteieiis humiliés de celte espèce d'asso-
ciation se sépariirent de ces derniers et firent, en i3()7, de
iiutivcaux. réglemens, qui furent confirmés par une or-
donnance de Charles VI, en date du ^4 avril '^o^. Ou voit
|)ur cette urdunnance que les ménestrels chaugËrent leur
tilre en celui dcjoueursd'instrume-^is, tanlhauts comme
■bas, .dénomination qui semblerait indiquer qu'il y avait
di-jà des espèces de ùasses de vioic vers la fm du quator-
zième siècle. On voit d'ailleurs, dans un mémoire publié
eu i(î<j3, en faveur des clavecinislcs contre les maîtres à
danser de France, que les ménétriers scdivisaicnt en deux
classes : les joueurs de violon ou de reùcc proprement
dits, et les joueurs de haales-contrcs, tailles , qiiinlcs el
liasses, insirumens qui notaient que des variétés de la
viole, el qu'on trouve dans les parlilions de Lnlli. L'ordoD*
nance de police du sg avril ifiSy donne aux ménétriers le
litre i.c joueurs d'inslTumens,tantiiauls i/ue iiastthaui-
hoîs.
Louis XIV, qui confirma ia charge de roi des violons,
régla, par des statuts du mois d'uciiibre i65S, Icadroils et
éiiioluuiensqui j élaient allaehé.s. Un y voit, i°que l'on ne
pouvait élrc admis à la maîtrise qu'après quatre aniiéeii
d'apprentissage; a' que les maîtres étaient obligés deiaîro
f- iG6, maniuciiliIclaliibliolliMiucdunù.rgndsdcl'celicilaParig.
M. n° 10) , il en eiL un inlllulé : Du cierge qai Piolre-Dame Hlx liBmadoiir
Ce méneitrci, uommâ rierru de SyBelarl.ne pa^ail jamsia devJ^t l^i;
luingD lit! la Vierge tans j Taiic une prière el aana clianler. Ln vigaetle
[ilucéG «n l£le du miracie rcprtscatc le mioBtrier teniat eon violtin
it'uae iiiii!t> et l'atchct de l'autre.
inscrire leurs é)6vcs chez le roi cIch vkiluns , et ilc lui payer
wn liroît poiir cbaciiii; en cas de fraude, le mallre devait
payer unu ameiide lie ciin[iiaiile livres ; 3" les élèves qui
voulaient se faire recevoir niiiitres payaient soixante livre»
nu roi des violons et dix livres aux maîtres de la confri^ric
de Saint-Julien ; 4° les mallres étaient tenus d'une rede-
vance de Ireule sous par au envers la confi'érie ; 5° lo roi
'levait envoyer des licutcnans dan.s les provinces pour faire
observer les réglemens et pour recevoir les maîtres ; 6° il
lîtail défendu aux musiciens qui n'étaient pas maîtres de
jouer aux catarels , chambres garnies et autres iieux,
ni dessus de violons , liasses et autres ■parties, à peine
de prison ' , et au cas de contravention , le roi des violons
pouvait faire briser les insirumens. Les vingt-quatre vio-
lons de la grand'bande de la chambre du rai devaient aussi
se faire recevoir par le rai des violons et lui payer un droit.
Les deux Connlantin, les Dumanoir et Cuignon sont les
plus connus de ceux auxiiuels ou conféra la dignité de roi.
Ce dernier était un violoniste très remarquable.
Quelque étendue que fîit la juridiction du roi des vio-
lons, elle parut encore trop restreinte & Dumanoir le jeune,
qui , se fondant sur la dénomination vague de sa confrérie
(Ménétriers eCjoiteurs d'instrumens tant liauCs que bas),
voulut obliger les organistes, les nialtreit de clavecin et
même les compositeurs à prcudrc la maîtrise et àlui payer
(i) Il 7 STuit cependant aac ciccptian ca faVQnr de ceai gni ne
jonaicnt que du reiec. Le rebcc ttait un TÏoton groisier qui arait pré-
cédé l'uange de celui que onai cuanaijioui. 11 avoit ta forme d'un bat-
toir èchancrt par les quatre angles , au lieu d'£tre arrondi cumnie le
violon, et n'étllil monté que du trois cordei : mi, h, re.
11 parait par une eenlence du préiùt de Paris, du i mai i644i îu'îl T
avait des hautei-contrcB, des taillea et des basseï dBTtlicc. Cet inilru-
ment a'estmaiDtcnu en France {ui qu'A la fin du dii septième slèole, ely.
fut loDg-tempi d'an usage généra). On connaît cet vers de la lo* «atire
O musc ! je l'invoque, emiuielle-moi le bec,
El bande de tes mains les nerfs de mon rebcc.
On trouve encure le rebeo dam le» mains des paysans de quelque*
canloai d'Angleterre.
i;6
un droit. Une scotcncc de police dit 16 juin i(>95coa0rma
Hcs prétentions, et asRimilaà des ménutriers des musiciens
lela que François Couperiii ,.surnoniiiié ie grand, Mivcrs,
cl le Bègue. Ceux-ci nppclùrent de celte NC!it[ciice,et pu-
blièrent un mémoire curieux, en réponse â celui de leur
adversaire. Guillaume Dimmqoir prétendait que la diffi-
culté que faisaient les organises et le» maîtres de clavecin
d'appartenir à la confrérie des ménétriers était injurîeuiîe
pour elle; que cette confriirie avait compléaunomlircdescs
membres des arlimes du premier ordre cl nolummcnt 2. uf^«
qui, ayant été violon de la grand'bundc du roi, u'avait
pu en remplir les fonctions sans être reçu maître. Les or-
ganistes et coniposilenrs répandirent c{uc loin d'avoir été
de la communauté des violons, Lulli en faisait si peu de cas,
veu te peu de facilité des maisires à jouer ieurs parties
sans ies avoir étudiées, qu'il les traitait demaistrcs ati-
iiorons et de maistres iJjnoTans ; qu'il était vrai qu'il eût
joué du violon dans sa juunes:iO, mais qu'il y avait re-
noncé pour s'adonner uu clavecin et à la composition,
sous ta discipline des sieurs Mriru, Roùertlct et Gigautt,
organiste de Saint-NicotO'S-des-Ciianips^ qui vivaient
encore et étaient an nombre de» appel:iiis de la ncutcncc
du S juin iGçjS. Il est certain que jusque là, il n'y avait
point en en France de viuloni.sie qni méritât quelque es-
time, llapliste, éitvcile Corc-lli , fut le pi-emier qui montra
du talent. Un arrêt délïoitif du parlement, en date du
7 mai 1G95, donna gain de cause aux organistes et aux
compositeurs.
Mais la confrérie des ménétriers de Saint-Julien no re-
nonça pas à ses prétentions : une occasion favorable se
présenta bientôt, et elle la saisit. L'état déplorable des
finances du royaume pendant la guerre de la succession
avait obligé Louis XIV à créer de nouvelles charges pour
SB procurer de l'argent : la confrérie de Sainl-Julien offrit
de payer vïugt-dcusmillefrancspouravoirle droit deson-
(i) CcB deuils cuiieui sur les ùtudei <lc Lalli ont iti inconnua h tous
»n biographes. Il* iitouïi^nt que c'esl k torl qu'on l'n cooiîdOri; ronimc
lijani n|iparté en France le gnAt de la mutique lUlienne de eau tcmin.
Dlglii^ed ùy Cu
K7
mcltre à sa jnriillclicn IcRiiiailres âc clavecin, de ilcssiis et
banse de viole, <le Ihéorbc, de lulh , du guiUre et deQille
allemaiidci ce droit lui fut accordé par IclIreii-patenlOD
du 5 avril 1707, e! il fut dérendu à tous les prorcssciirs do
ce» inslriimens d'en donner des leçons soil che: eux, soit
en ville, avant des'ûirefail recevoir m.iîlres à danser dJins
ladite conrréric, sons [iBÎnc de quatre cents livre!)d\iTneii(Ic.
Les organiutC!!, les muitrca de clavecin, et tous les pro-
fesseurs de niuiii<{iie firent grand bruit snr celle nouveaiilé,
et Tou l'ut contraint de rapporter les Icllres-patcntes, pour
leur en substituer d'autres; mais ce qu'il yent tie plaisant,
c'est qu'on garda l'argent de la confrérie powr lui con-
firmer ses anciens droits que pcrsuune ne lui conlenlail.
Le aS juin de la même année, les organistes de la chnpello
et les professeurs de musique obtinrent des lellres-patcntcs
qui leur confirmaicnllcdroitd'exerccrlibrcmenlleur pro-
fession, et faisait défense aux roaitrcs ù danserde les trou-
bler dans cet exercice.
Dans toutes ces coiilcstations, la confrérie avait élésculo
en cause, parce que Dumanoir le jeune s'était dérais , en
il>95, des attributions de ^a ehar^ de roi des violons. Huis
en i;4)i Giiîgnon demanda et obtint que cette charge fiit ré-
tablie en sa faveur. L'un de» premiers actes de sa royauté fut
dfi faire [en 1 74?) nouveaux réglemeus , par lesquels il
mettait sans façon tous les musiciens du royaume sous sa
dominalion. Les organistes de Paris IVirniiTcnt opposition
à ce règlement, le ig août 17^7 ; bientôt ceux des princi-
pales villes de province se joignirent à eux , etl'aiTaire dé-
fini générale et décisive. Parmi les opposans ou remar-
quait Daquin, Calvières, Armapid-Louis Couperin, les
-deux Forqucray, les deux Clerambault et Marchand. Des
mémoires furent pnbliés de part et d'autre, et les procé-
dures durèrent trois ans; enfin un arrÊt définitif de la
gratid'chambre du parlement, en date du 5o mai 1750*
mit fin à ces conlcslatîons et déboula pour tonjours le roi
des violons ic ses prétentions, Gui^uon continua d'exercer
sa charge jusqu'en 1775; mais convaincu enfin delà né-
cessité d'afiroucbir la musique dc.H entraves que sa ridicule
Qlgllizaa by Google
. maoAtcltie opposait à aen progrès , il abdiqua au nralB de
fiSvrîer 'da cette aunée , et bn.édk du mais de stars BUp-
prîma l'office de roîet màlti« des méaritriem.
H0UVBLLB8 DBS THEATRES.
tatina dotal hâuui.
Lb mérite le plus réel ne suffit pas loqJourS pour procurer
ir^rti-iie qui le passËdc le succès qu'il espire etqu'iladroit
d'obtenir, ëq France , on n'a guère que des admirations
d'habitude, et l'en s'infurmed'aborddu nom de celui qu'on
écoule, pour savoir si l'on doit l'applaudir. Ce n'est pas
tout : U faut Être soutenu par un ceilain monde , par celui
qui donne le Ion ; car la gent moutonnière , si uombreow
' parmi nouBj suit ordinairement la route qu'on lui traMi
et no voudrait pas manquer à ce qui eit de ion goiU, Je
sais que le véritable talent finit par triompher des préven-
tions; mais pour cela il faut un temps plus nu moins long.
Il se peut que pressé par les circonstances, l'artiste n'ait
pas à sa disposition celui qui serait nécessaire -paotbif
tevenirle public sur l'injustice d'un premier jugetnenli-ri
qu'il demeure victime de l'ignorauce des speotateun.
Cei réOeuDos m'ont été suggérées par le début- de
H"' Albini , qui a eu lieu samedi a4) an IhéAtni itaUea.
Cette jeune personne u'ayaiit chanté quaaurdsnx théAtres
en Italie avant de se rendre à Barcelone, où elle est enga-
gi'e depuis trois ans , n'avait point eu le Icmps de se faire
un nom qui fût parvenu jusqu'aux rives de la Seine. Elle
est venue ix Varia sans y ëtreattendue; c'est un tort presque
égat à celui deii'avoirpas de réputation; car on seprévielit
défavoralilement pour les choses qui ne sont point annon-
cées. Quoi qu'il en sott, U"* AUùui.a débuté-n'ayaot-pour
Digilizedliy Google
ellti qu'une lieile voix, uueiaiilo et une figure avaiitageuKe».
de la chaleur, <)e |-inrelligence, unu vocalisalion salîsrai-
saule et plus do lalenl naliircl que n'en avaient Ja plupart
des canlalrices qui uni paru sur le Ihtàire Italien , depuis
plusieurs années. Aussi n'a-l-eJle recueilli que le suffrage
des artistes et des connaisKcur». Uue apposition conslaule
s'est manifestée sur plusieurs polo ta de la salle, et sans le
bon goût et la fermeté de quelques jeunes gens du balcon,
il est vraiBcmblable que M"' Albini aurait eu beaucoup
moins d'applaudisscmenH qu'elle n'eu a reçus. Il esl juste
de dire cependant, qu'incapables de juger des qualités d'un
chanteur, autrement que par les résullals, la plupart des
spectateurs n'ont point vu que l'émotion donnait à certains
sons de M"- Albini une apparetiee sourde et maigre que
«a voix n'a pas naturellement, et que pour se donner de
l'assurauce, elle poussait quelquefois avec trop de force
ceus du haut. Mais, pour qui s'y connaît, il Était facile de
voir que la voix de celle cantatrice est pleine, sonore vi-
treuse, et que son <: icndue olfrc deux ocravcs de sons éga-
lement bien limbrés et susceptibles des nuances du forte
et du pÎMW. Dans le finale du premier acte elle a allaqué
l'ut aigu avec une pureté cl une fermeté fort rare. La
manière dont elle a dit la première phrase de son rôle :
Fra fanti rtgiepopuU, a prouvé qu'elle connaît l'art de
nuaucerson chant cl de disposer les edela; elle a été moins
heureuse dans le trait Tréma iiieinpio. mais dans la
cavaline Bel raggio Lusinghier, et surtout dans le duo
Serbami ognor elle a repria loua ses avantages. Enfiu elle
a déployé loute la puissance de sa vois dans la scène du
IrÛDC, et a dit avec espression l'andanlino : Qualmcsto
gemito. Je ne doute pas qu'elle n'eût produit plus d'elTcl
si elle u'eûteu àlutter contre uue disposition peu favorable
du public , et si la craiele ne lui avait fait forcer quelque-
fois sa vois dans le haut de manière à produire dos sons
durs et désagréables. J'engage H"- Albini à se modérer, à
se posséder mieux, à éviter de mar-iuer la mesure parles
mouvemens du corps, comme elle le fait quelquefois, et à
semoioB préoccuper de l'oroheslre qu'elle ne semble lefaire.
□Igrtizodby Google
Du rCBLu,Bl clic (luit dcmciirci'<]UËlquc tcinp<< pnrmi nous,
je lui prédift des succès; elle a loul ce qu'il faut pour les
obtenir. Di'jà elle a reçu duiis son premier début qnelqueii
applaudissemeut); main le public n'avait pas la maïii lieu-
TGusOi carilduima plusieurs fois Rou stiffrageàdes choses
mëdiocrcï, et chuta ce qui méi-ilail d'être applaudi.
La parlilion de Semiramide n subi des cliaiigemoiia et
des Huppressious depuis lu premiÈre représeiilalioii qui en
a Été douuéo à Paris. Le duo Scrùami ognor, qu'où a ré-
tabli pour ,M"° Albiiii et qui est uu des meilleurs morceaux
de l'ouvrage, avait été relranclié après la première repré-
HCiitation. L'air de lenore Ahl dove il ctinento n'a jamain
été ebauté au tbéàtrc Italien : il est inutile à l'action et
peu remarquable S.1I1S le rapport musical. On en peut dire
autant de l'air avec cbœur : La sptratiza pîu soave du
secuud acle, qui a aussi disparu ; mais on doit regretter
que la GCËuu magnifique d'Assur du même acte n'ait pas
èlé conservée. La musique u'a pas de plus beaux acccUH
que ceux de l'air Dih! ti fe.rma, et le récitatif qui pré-
cède cl qui suit est également beau. Pent-ëtre la manière
un peu lourde dont Galli chantait celte scène a-t-ellc con-
tribué à la faire supprimer. Rien de plus original que le
premier cbœur : Setosi ccteiri, cl que celui Diptausi
tjual cttimor; ou pourrait cependant reprocher à. ce der-
nier de répéter trop Bouvciit les mêmes modulations. Pres-
que tous les morceaux de Semiramide contiennent de
[jrandes beaulés; riu--lrumentation, quoique surchargée
d'efTels d'instroniens de cuivre, est neuve et piquante.
Cependant, au milieu de cette riclicsac instrumentale, on
ne peut disconvenir qu'il n'y ait une sorte de inuuolonie
do manière, et comme je l'ai dit dans un antre endroit,
uu eerlaiu allourdissenicnt qu'on ne trouve ni dans le
Barbier, ni dans la Ga::a, ni dans OteUo.
Dans un autre article j'ai reproché irorehcstrelo peu do
soin de son e\éculion ; il y a ou plus de fermeté dans celle
dolarepi'éscntallon du s4i maisj'y ai remarqué encore bien
de)t fautes, et en général un manque de fiacsso qui était
l'orl rare anlrcfuis. Dès Vandantîno des cors dans l'ou-
«entarfl» lia.'paitie 'baâe a manqué aoa aocampagnemeat,
et le trait deftiDatnuqcna à vent dus le premier qiiiatetto
du finale &a premier acte a été amtà fort mal exéooté; de
pareilles fautes ne peuvent être coinmi§e8 que par l'in-
différenoê^ ded-artivtes pour la musique qu'ils doivent ren- '
dre; oUnaont inexcasatries aprèi pluùeui» rpp^ieitlatipQs
d'iui-onvrag?'
ACADÉMIE ItOYALE DE MUSIQUE.
PREMIÈRE REPRÉSENTATION DE MOÏSE,
OBATOBIO EH F^ATIBS»
37 mars; — Placé entre le besoin de uo^l^auté , de ra-
joanissement, et le préjugé d'une prétendue dignité du
genre, l'Opéra, te gra7id Opéra, n'avait plus qu'une exls^
tence languissante. En vain le public avcrtîssait-il par son
absence, le plus nignificalif des avertis^einens , qu'il ne
trouvait plus à ce speclacle l'atlrnil qui l'y alliratl autrefois. ~
La routine, ia gloire nationale, qu'où l'aisuit consister à
ennuyer méthodiquement les speclatcur.s , Jn paresse, et
peut-être aussi l'absence d'un homme de génie capable de
reconstruire ce vasleédifice sur de nouvelles bases, s'oppo-
sait à ce qu'on songeât à satisfaire aux vœux exprittaés de
tOHlesjiiaiti. Cependant on pouvait apercevoir que ta révo-
lution lant désirée, et qu'on ne faisait que reculer, é<a{t
imminente : elle est enfin consommée. Commencée' àvec
moin s de bonheur qu'on n'aurait pu l'attendre parle Siège
de Corinthe, elle s'est achevée hier avec le succès le pUls
complet dans l'oratorio de Moïse. Jouis de ton triomphe ,
Rossini, il est bien mérité t tes admirateurs sincères n'ont
plus rien à désirer pour ta gloire; les détracteurH et les en-
vieux doivent renoncer à une lutte inégale, dans laquelle
lizedby Google
il ne reste pas mémo l'espoir d'une n^sistance raisonnable.
Les partiHaiu h cbauin iagtoimnationate te domat
ai^me de la reconnaissance, car tu viens de prouver qu'a»
. sait chanieren France, ce qae leor;7iitrt(irîfm«s'obslliiafl:
à nier.
Il ne fallait pas moins que le génie ilu grand artiflte à qui
l'on doit la musique de l'oraloriu de l^oise pour triompher
des vices d'un sujet, dont le moîmtte défaut est celui d\me
action qui ne marche pas, et qui l^iisse la pièce vers la Gii
du quatrième acic à peu près au même point oii elle était
au commeucenient. D'ailleurs il y avait un obstacle pres-
que invincible pour lout autre que pour Rossini djns ces
inTOoations ee* prièio^ perpétuelles qui semblaieiit de-
voir donner une leiate d'uniformité à tout l'ouvrage; on
en compte onze dana la pièce telle qu'elle a été arrangée
pour l'Opéra. Hais ce qui aurait été un écueil pour uu
compositeur wlin aire a fourni à RoNsin! les moyens de
montrer tuufljPles ressources de sou imagination. Saisis-
sant plutôt les situation* (îe la sctiic ijuc le sens positif des
paroles ilc toulcsces invocations, il a nu imprimerie cachet
de la variété à ce qui semblait devoir l'exclure, et a ren-
contré avec un rare bonheur la nuance délicate qui ne
IrotfVO enlre up amour désespéré qui cherche detr consola-
tions dans la pribre, et l'exptession des euuRhin ces d'un
peuple qui n'a d'espoir que dans son Dieu.
Les auteurs du poème, en cachant leur nom, ont suffi-
samment montré qu'ils n'attachent point à leur travail
plus d'importance qu'il n'en mérite. D'ailleurs, ils décla-
rent eux-mêmes dans leur avertis.qemeiit qu'ils n'oot voulu
que procurer au public le plaisir d'eiileiidre la belle par-
tition du Mosè, exécutée d'une manière digne de cet ou-
vrait et de fournir an compositeur des occasions d't^ou 1er
deDouvelles beautés & celles qu'on connaissait déj&. Ils lae
se sont point bornés ^ une simple tradudUdn de ta'piëce
italienne. Renversant l'ordre des scène», ils ont voulu que
celle des ténèbres, qui forme le sujet de la belle introduc-
tion du lilosè, fût la conséquence d'un premier paijure de
l'baraon , et pour cela, voici comment ils ont disposé leur
pièce.
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te premier acli; se passe dans le camp des Madîai.ileK,
sons les murs de Memphis. Lex Hébreux des deux sexes
déplorent dans un chœur la servitude oii ils soiil retenus
par les Égyptiens. Jloïse parait au milieu d'eux, et Jeur re-
proche leur poil de foi en la parole de Dieu. Il leur an-
nonce que sou frère Éliézer a élÈ envuyé pur lui pour
demander leur a ffranehis sèment à l'haraon. Dienlûl Jilîé-
zer arrive suivi de Marie, soeur de Mohe, et de sa f.lle
Ana.. El.ézcr apprend à Moïse que, malgré les artifices
(lu grand -preire Osiride, la rein:: Siuaïdo a oblcnu de
son cpoux que les Hébreux fussent libres de sortir de
l'Egypte, et do se rendre daus la Terre Promise. Tout à
coup l'arc en ciel paraît en .lalliancc entre Dieu et
son peuple; un météore lumineux tombe sur un buisson
et l'embrase, une voix mystérieuse se fuit entendre, ct iu-
vite Moïse ù venir recevoir les lableg de la loi; Moïse pré-
seule ces tables aux HObrcux qui se prosternent; on con-
sacre les premiers-nés sur un aulel, et Moïse annonce aux
Hébreux qu'ils vont quitter les bords du Nil. Hsort- Élïézer
Marie et le peuple l'aecampagnont, Anaï restée seule, prié
Dieu de lui pardonner l'amour qu'elle éprouve pour Amé-
nopliis, héritier du trùne de l'Jigypte. Lui-même .se pré-
sente a ses yeux , et la conjure de ne point sacrifier leur
amour au devoir q.i'cUc s'est imposé de suivre Moïse et sa
mère, mais elle e.st inébranlable. Une marche annonce le
départ desHébreux. Aménophis furieux, annonce à Moïse
que Pharaon a rétracté sa promesse et fait avancer .ses
garde»; Pharaon paraît lui-même , et menace
colère; celui-ci invoque Dieu contre les ennemis de son
peuple; aussilàt le soleil s'obscurcit, la terre tremble, les
arbres se brisent, une pyramidcs'écroule et se
en un volcan, d'oii s'échappe un ruisseau de lave enflum-
mee qui semble inonder la plaine deMemphis. Les Èsyp-
Uens et les Hébreuxfuieul en jetant des cris d'effroi.
Au second acte la .scène e.st dans une galerie inlériourc
Î'.J,'?!!'' ^"^ P'-ofondc obscurité règne sur
■ qui
le théâtre. Pharaon et sa cour déplorent les
iblcnt; c'est la s.;cnc .le ri.iKoduelion du MosÈ il
lien. Pliaraoïi n.il appolur Mui>,c, le conjure de délivrer
l'iif^pli; (Irs rjui ,m<l-c1Ii', el lui promcl .1<:
donner la libcrli'; .lux Hcbreiix ; Mdlsp iiivoqiic Dieu , et la
lumière ruparail. Pharaon resté seul avec sou fils lui ap-
prend qu'il doit se préparer à épouset la fillB du Bol d*As-
ityrie ; Ami nophis a'o»e révéler à sad pfere le secret de son
amoiirpoiir Anaï; c'est comme on sait le snjet du dno :
^arttar,-tpiegar,del!ii pièce italienne. Celle scène esisnivie
de' celle oli Sioaïde presse son fils de renoncer à son
hmonr et d'obéir à son père.
'■ An troisièniu aclu , le thOàtre reprénenle lu porche du
Icmplc (l'Tsis, l'Iiaiiinii . sa cour, Osirido cl Il^s prèlrcs s'y
rendent pour lïlcîlirer la léle c!<i la déesse. Au milieu de
celte fête, Moï.sc suivi , d'Hébrcnx vient réclamer l'exé-
«ution des promesties de Pharaon. Osïride demande qu'a-
V£illl^i<iqnitîer Héàî0ia,leB Hébreux se p~roittenient de^
vaht les dieux de l'Ëgypte'; le peuple est prêt d'obéir à cet
ordre; Moïse s'y oppose. Aufidc. capilaïno des [gardes de
PharatiQ. vient annoncer que plusieurs liteaux désoli nt
rtigypie; les ligypliens invoquent leurs dieux conlre les
Hëbreux, mais Moïse élend la main et la statue d'Jsiss'é-
cruute. Pharaon ordoni^ que les Hébreux soient chaînés
de fers et conduite eu cet étal hors des mnrs de Hemphis.
Finale. '■ ■ • ■ n'-'^-r.,
' Le'tbéfttre' représente au quairîèmé acte unê'parfEeMù
rivage de la mer Rouge. Aménophis propose k Anaï 3e l'é^
poutier et 'de renoncer pourelleau trÂne de l'Ëgypte ; Anaï
rejette ses Vœux. 4Ioise, suivi des Hébreux , ,se dirige vers
le 'désert. Aménophis arrête sa marche et lui deniantle la
Tnaiil' d^Anaï ; celui-ci reluse et laisse à ia ji'une iille le
choix entre son Dieu et son amant : elle veut suivre Mo'isc.
Alors Aménophis annouee aui Hébreuï iju'iU sont enve-
loppés par Pharaon et qu'ils ne peuvent échapper. Les
Hébreux ae prosternent et prient; Moîse, plein de con-
fiance eu Dieu , entre dans la mer quF s'ouvre 'et livre
an plissage au peuple qn'Il conduit;- Les égyptieDR, 'qui
ptmrSaifen lies Hébreux,' veulent prendre le taéme'cbemiii;
maisibi sont engloutîn par les eaux, et lorsque les nuages
Digflized by Google
i85
sont ilisHiiiés, on aperçoil lu peuple tiL-bicux rend gratcn
à Uieu sur la rive opposée.
Telle est lacouduilc île cet ouvrage dont les auteurs ii'uul
eu la prcleiitioii de faire une Ikmiiiu |>itM;e, mais qui,
comme ou le voit, uffruà cliaque xcËiiedes situations muai-
cales. Le seul obstacle était la resaciuiiUnce de plusieurs de
ces situations; mais cet ubslaclu mËiue a l'uurtii à lloiisîiii
l'ocvasion de montrer la suptriorilé de .son lalent. La pièce
îlalicniie, telle qu'on la joue an TliÉàtre Favart, était res-
serrée dans un trop petit cadre pour son olijei, el l'on ni^
pouvait juger del'effet desniassesqui avaient élé disposées
pour une grande .scène. La gradation est d'ailleiip mieux
observée dans le poème l'rauyuis. L'iiitroductiou a donné
au musicien une situation nouvelle dans la scène où Moïse
reçoit les tables de la loi : llossiul y a l'ait an ijualiuir avec
cliŒur sans accompagnement (|ui est vraiment admirable.
L'entrée do Hoîsg par demi-Ions, suivie d'une modulation
iuatteudue, du ehanl le plus. suave et deTbarmoniela plus
pure; la reprise des mêmes moyen.s dans un antre Ion avec
une gradation croissaiiti: d'intérél, toutes ces choses, disr
jot sont autant de trails de gËnie cl portent le cachet d'un
talent qui est sûr des efTels qu'il veut produire. Un des
chœurs de cette introduction est tiré do ciille A'Ai-mida;
c'est le motif : Geriiiano a te richiede. Celui de la consc--
uratiuD des uouveau-nés e^l chuimani ; il est tiré d'un
autre checur d'Armide; Clietulloè ctUina. Ledno d'Aou'.
uophisetd'Auaï: J/t/ sijn jitrds l'uhjcl ijua j'aime. u'fM
autre que celui de 3/o.ïè : A h! se piufi cosi lasditeniii il
est mieux placé dans lu pièce Iranç.aiscqnc dans l'italieiinL'.
Lesaulrcs morceaux du Alosè qui ont été conservés sont le
cliceur Ail' Elra, al CÏcl (jour de gloire , joursoleiinel ),
le charmant duo Tutlo mi ride intorno ( Dieu ■ dans c-
jour prospère), le finale du premier acte ■ l'introdiiclioi]
si profondùmeul sentie, le duo Pai-lai;^piiiija>- (cruul im-
mcnt 1. .). le duo<^Kn/e ussoifo (jour tiuiusli;, loi cruulle),
le quatuor Mi nuinca ta voce, qui a clé inli'odiiit dans li:
finale du Iroisicnic acte. In ruoriicui d'ensemble Pori/i tu
dtstra amata, la belle priÈro l)ai tuo slultaln soytio (des
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iS6
cienx oh tu ré*[deit)-et le cbœnr final. Parmi les morceaux
nouveaux queBossini a composés pour Moïse, on rmnnrque
surtout le quatuor dont j'ai parlé, titi supeibe finale au
troÎBÎëme acte, et un air ravissant que cliaiiti; M"' Cinli.
L'ancompagnoment fljifdftf de cet air peint admir^lilement
le désonliv d'ini amour désespéré. Toiilfis Ips rie liasses iu-
strumciiLileii , accumulées dans cet onvra^e, ne causent
point de fatigue, pofce (|ue le caractère des morceaux ent
varié avec beaucoup d^rt. Ilest remarquable que Romlat
a saisi éïi cela} atéo fia sagftciré ordinaire, \eà oontto^ftiHtMl
de notre ticène, et qu'il a évité avec plui de soin qu'il rie" Hit
fiiil dansquel<]ues-uns de scsoiivragesitalieiisi'unifornriirtt'
d,-, style. Les monceaux nouveaux iju'ii a composés ou oeuX
<|u'il a intercalas l'ont liiiîii .servi eu rela. .Te reviendraipa*
iliis an;i)V'es pliiii ili'-lailtée* t|vie ne le permettent les boroes
eompay lierai ces :;ri,ily>.es iles [j;is.-iage.'i notés qui pourront'
donner lieu à quelques remarques intéressantes,
Cen'estpaiisansun élonnement ■^léd'uuvifplaïsil'^qafw
le public it eatendu olianter les acteurs de VOfitstsOsàii^ '
auraient pu le faire de bons chanteurs ila1ieuB,6taTeë'pldft
du mérite, à cause des difficultés de la langue. Se F^vals
dit dans un de mes arlielcf sur l'état actuel de l'Opéra: le
^■liant est le seul moyeu de succts possible aujourd'hui;
l'évéïicuientricntile prouver que je ne m'étais pas trompé,
l'ont le monde elianle liieLi dans Moïse; tout le moudee.sl
bien placé . ear e'esl encore un mérite particulier à Rossini
de savoir tirer le meilleur parli possible de ses acteura.
Adolphe Nourrit, Dabadie , Alexis Dupont, H^Gintï >>lMl^. '
efVStëiié bbt rivais de' talent dans tout ce qvU'iéml:^^
confié. JSmai* leduoPar/nr,^*«(ïarn'a été mîettx chàtrté
au Theàtre-Ilalieii que sa traduction cruel moment ne l'a
été pur Noni'rit cl l):ili^idic. el jamais peut-être il n'a
produit lanl d'effet sur li's spuclaleurs. Quoique M"* Cinli
lût soulfranle, elle a chaulé tout son rfile avec beaucoup
de pureté; H"" Dabadie et Mon ont été très satisfaisatiteVi
cl là ^ifx d'Alexis Dupont s'csl déployée ayed'beUlfàâif^..
DIgilizedby Google
d'avaiilagw ddDsle réciuUf et dau le* morceanx d'aaBem-
Le Hortde l'Opéra eHl fixé depuis la reprâkentatîonda at>(
l*adntiabl»tl»it a muinlcnant des moyens sal&sans pour
exploiter le présent , ut a le temps île préparer l'avenir:
elle est sauvée. On lui doit la justice de dire qu'elle a eu
le pressentiment du aiiccèiî, et iju'elle a mis à se le pro-
curer tiDe activité dont il n'j avait point, eu d'exemple j os-
qijjMf j^.dqux,moia l'idée do donnei^cet qpërjiét^ conçue,
Utî^mi ia compositeur acbevé, la pièce montée et tout
le malériel organisé; cela tient du prodige si l'on considère
que certains ouvrages , rotiinic l:i Vrslrilr, oui i^lf liiiil ou ,
leurs fort beau; la mise en scène t>t plus suigiiéa nue d'or-
df^l^lé^sostumes «ont exacts et riches, et un certaiu
a^^tSyilBi^if wr^gt répandu sur tout l'ouvrAge. Les déco-
ratioDs seules ont été peu goàlées. Soit que le décorateur'i
peu accoii(uméilaDtd%promptitude, o'aiïpâsèu le temps
de soigner davantage son tràïail, sRÏt qui^ ifît mantiaé
rl'imagiiiatiun , il est certain qu'il n'a donné qu'une faible
idée des bords rians du Nil et de li .superbe Hemphis. La
galerie ihi |);il.iis dii l'Ii.ir.^on ijiiï i^sl une copie jsscz eiiiete
il'un des (cniplcs i':;y|ilicin piildii? p.ir l.i commission -
d'Égyple, est neule satÏHi'aisante. Quant à la mer du qua-
Irt^yi^ypst^.st au travail du mécamcieu , tout le monde
«Vjf^l^ldOflirQp^a est resté au de^saus.du Ui^tre des bou-
lAVWtitij^'o;! «'représenté le même sujet.
JU«^j|l^^^ ^ s'apercevoir que Forebestre exécnlaît
«Wfftpf^f^lA.musique qui lui était eotifiée, cor II n'y a
que deii'^loges & lui donner. Rien ne stjrpasso l'énergie
qu'il B déployée en plusieurs endroits, son ensemble et
l'exaciitude de ses nuances. L'duvrage prAenle cependant
des dilliculti^s telles qu'on les aurait crues iosoiimon tables,
il y a dix ans.
Jejiîai'pas liesaiii d\ijonler à ce <|iie je viens de dire que
lBtH(M)i^- ^snspprté lie |dai^ir a deiriamlé h grands «rie '
l'Al^pnc i6. la musique , et que son nom a élë couvert
m
d'àpplaudifiBemenH. RoBsibij amené bot la acène par Nourrit
etDabadieareçu en personne les marquesnon éqqivoquès
de rénlhousiaime' des npecta leurs.
FÉns.
■ CONCERTS.
INSTITUTION ROYALE DE MUSIQUE RELIGIEUSE
^in^if far "Si. t^goron-
ntOlublB BXEBGIGB.
23 mars. — Ces exercioes ont acquis en peu de temps
uu tel ilegré d'iulérËl que la salle ne peut contenir tous les
amateurs qu'ils atlicent, et que les artistes de la capitale
se font un plaisir d'y assister réguKërement. Le dernier a
présenté dans son ensemble une foule de choses très satis-
faisante^. La musique qu'on y acliantée joint à des beautés
supérieures le piquant de la nouvednlé pour l&s Parisiens,
quoique assurément elle ne soit pas d'hier. II est assez cu-
rieux de voir des compositions du seizième et du dîx-sep-
tième siècles exciter l'enthousiasme des diteitanti du dix-
neuvième, eiPaiÉstrhia Aii\en\i j'iiskionnable en 183^,
malgré sa date de iSjo.On dit que l'administration de l'O-
péra veut offrir dans ses concerts spirituels de cette année
les morceaux qui ont obtenu le plus de succès aux exer-
cices des élèves de H. Choron. Félicitons ce dernier de ce
qu'il a révélé aux administrateurs de l'Opéra qii'il existe
d'autre musique religieuse qne le Slaitat de Fergol^e 'M
leS 'âeux ou trois autres morceaux qu'on exécuté médio-
crement avec une canstance*héi^ïque depuis vingt-cinq
ans, et qu'on peut composer un concert spirituel avec
d'autres morceaux que des airs bouffes.
J'ai dt^jà parlé du motet de Haydn Insanœ et vanœ cura'.
ainsi qiie du psaume de Vogler. Le premier a été dit
Digilized by Google
avec beaucoup d'isuHcmbli; p.nr les chœurs; l'cxéctitioii du
necond n'a pas été aussi salisfaisante qu'au premier c^r-
cïce, parce qne le preniitT ténor était iucomniodé d'uD eii-
rouemeut qui s'était déclaré siibileintiiil. Rien lie plus
uoble, de plii.s reli^^ieux ni de plus pur que lastroplie de
l'hymne de la Tuussnint par l'alcslriua; les cent élèves de
M. Choron l'ont chanté sans accompagnemctu { Ici qu'il
est écrit) avec une justesse, un ensemble et un Tiui qui out
excité l'admiration des artistes et des amateurs. On a fait
répéter le délicieux: duo de Clart Caniando un di, et des
transports unanimes ont manifesté à plusieurs reprises
le plaisir de l'assemblée. Ce genre de musique, [[ui semble
étranger aux passions humaines, n'a pas besoin d*u»e ex-
pression fortement sentie pour briller; la candeur virginale
des voix de M"" Rrombé et Tardieu, leur chant naïf et pur
qui s'accorde si lïien avec les inspirations angéliques de
Clari, voilà ce qui faisait le charme de ee morceau qui a
réuni tous les suffrages. Je crois devoir faire observer à
M. Choron que le trio du même auteur, Jddto compagne
amené, aurait produit plus d'cif et s'il n'avait pas été dit im-
médiatement après le duo dont je viens de parler. Si la va-
riété est toujours nécessaire dans un concert ordinaîrL",
elle est indispeusable dans ces exercices qui se composent
d'ouvrages dont le style est toujours plus ou moins grave;
ce trio d'ailleurs est long , et les deux derniers mouvemeus
sont presque du même caractère. Je pense qu'il l'audail en
changer l'ordre, et mettre l'allégro Quat or' jier l'aria
dont les formes sont vives et piquantes à la fin du trio. Le
ehoeur de Mozart CAi m dio solspera a produit peu d'ef-
fet : il est remarquable que ce grand homme, si plein de
chaleuret de passion daus tousses ouvrages, est sec et l'roid
dansas fugues; cependant il aimait beaucoup ce genre de
Ce n'est pas ainsi que la faisait ce géant de Hoindel.
Quelle vigueur, quelle majesté dans ce ^mte, dont les
morceaux formaient la seconde partie do l'exercice ! Ivt en
même temps qnelle grâce, quelle variété! Ce n'était pas
sans motif que Mozart considérait Hiendel comme le plus
"H
grand compositeur qui eût exialé ; Beeihoven profenae au-
jourd'hiiî la même opinion. Parmi tes divers morceam d«
l'oratorio du Uessie qui ont été chantés ohez M. Choron ,
on a surtout remarqué le style ferme et nuancé d'un jeûna
homme, nommé Wartel , i\jns lo récilalif Consotamitii,
et dans l'air ; Oinia raUïs. Si je ne mo Irompe, ce jeune
artiste ira loiii. Quoique sa vais ne soit pas encore entière-
ment formée, ou peut apercevoir qu'elle aura de l'étendue
ot du timbre. 11 a une mise de ¥oii: natnrelle, uao ex-
pression vraie et de l'énergie; maidil a besoin de travaHler
sa' TOcalisation et surtout le trilt» qu'il ne possède pas, el
sans lequel on n'est pas chanteur. L'exAontlon âeschœnm
a étépar&lle; celle dGl'..^^tefufi»aoaaséfttOHtl'au4itotr«
une admiration profonde pour oc obef-d'canvre.
SOIRÉES DE QUATUORS ET DE QUINTETTIS,
C'est loujoiirs avec regret que loi vrais amaleara, o'ett-
à-dire cem qui aiment également tous les genres de ma-
sique. voient s'éloigner l'époque où H.Baillotleorpioanre
des plaisirs ni vifs dans Heu soirées de qt»(uoi« et de qoia-
tettls. Dans les concerls, aux spectacles, anTbéAtre-HaUen
même, lorsque la troupe est composée des metlleura ar-
tistes , il est rare que l'exécution d'un metceau soït uns
taobe, et presque toujours le cours d'une représentatieii
oRVeplusIeurs parties faibles on complètement défectueu-
ses ; les soirées de M. Baillol seules donoenl l'idée delà
perl'eclion. La dernière à lai|uellenoiis avons assisté tenait
du prodige. Vu quintetto délicieux de Boccherini, le beau
quatuor en si b de Beelboveii, un quinlello en sot taî~
neur, plein de verve el d'effet, composé par M- Onslow,
l'admiralile qiialnor en fa mineur de Haydn et un joli air
varié (inédit) de M. Kode, ont donné à notre pand ^UAo-
Digilized By Googic
i
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nùte rnccasiun île développur mu talent avec des niiuaoea
si divereeH, si délic:ate!< et dans des proporliuiisHi cdlossales,
<|iic penrianl près de deiis heures cl demie l'admiratioii ,
l'enthousiasme n'oat cessé d'éclater duns toulcu les parties
de la Italie, et qiic l'on u'enlendail eu sorl.-mt que ee<imols :
parfait, admiraùla. I'i-e.s[]Lie imijoiirs i'ext^cution d'un
marceiui est fort loin de ce que l'anteiir a imaginé, et
raremeiil il a lieu d'èiro salisfait; mais ikjus croyons que
si Haydn, Mozart et Beethoven avaient entendu leurs pro-
duclioDH telles que le.i reiidenl M. Baillul ei sen habiles ac-
cumpagnateurK , ils auraient avoué . que l'cHét de leurs
ouvrag;es surpasse celui qu'ils ont vciiiUi produire.
La dernière de ces charmantes soirées doit avoir lieu, le
de ce mois, bu local ordinaire fhôlel Fesch. rue St-La-
NOUVELLES ÉTRASGËRIIS
MuiiiCB. ■ L'a d mi nist ration du théâtre contiuue à don-
ner à l'opéra une attention toute particulière, à s'appro*
prier ce qu'il y a de mieus et à réparer le temps perdu.
C'enl ce qui a eu lieu avec le Faust de Spohr, qu'on peut
)usiemeut classer au premier raa^ des productions origi-
nale» de ri-Ueaiague. On y trouve peu de mélodie, mais
le compositeur aurait pu y mettre eucore moins de chaut,
y déployer pins de science harmoniqiu: , ainsi qu'il l'a fait,
dit-OD , dans ïcs dernierd ouvrages qui ne sont pas encore
connus ici. Il s'y trouve cependant deschoi^es si gracieuses
et parlaiies, bien qu'elles ne Koîeiit pas loujouM de nature
à être comprises sur-le-chiunp, qu'on accueille avec un
plaisir égal ce qui tombe dans l'exagéré et dans le gigan-
tesque, et qu'uD se réjouit qu'il existe encore un composi-
teur qui s'eirurce dtt maintenir avec un bras vigoureux
(1) Noua avons cilraït cet article de It Gaietle Uniicale dt Lcipiicki
l'autique réputation acquise dans cet art à la nation alle-
mande.
• M. Slaadaclier a bien joué le rôle de Faust etl'a bien
chanté quand cela était possible. Les autres rôles, en raition
de l'état du per^ouiiet, n'out pas été rempli!* aussi bien
qu'on aurait pu le désirer. Les costumes et les décoraliuiis
étaient convenables et l'exécution a été, en somme, satis-
faisante, mais l'opéra a produit peu d'effet. Le mueiciea
atnip laissé aux auditeursietempsde faire altenlioD àl'ou--
Trage.da poète, qui n'a pas tiré de ce magnifique sq'et tout
le parti qu'on pouv^t eu attendre.
■ Fatutaélé donné deux fois. C'est tout ce que nous avons
eu en produits nouveaux de la muse allemande. Le réper-
toire des opéras allemands, à l'aide desquels ou pourrait
se promettre UD succès, est maintenant très borné. Nous
avons perdu un grand arti||e et nous ne savons qui, dans
notre bonne patrie, se forme et se prépare en silence &
faire prendre à l'art un nouvel essor. Ce n'est pas sans rai-
son que les premiers artistes hésiteraient à entrer dans une
route o!i Bosslniachève de glaner les dernières roses ne
laisse aux autres queles épines. Nous nous tournons donc
vers les théilires (étrangers, et après avoirappliqué la grande
mesure aliimiande à ces produits esoliques et les avoir
traités assez sijvtrcnient, nous les recevons tranquillement
chez nous et les faisons traduire, en y appliquant des
paroles qu'on ne peut toujours chanter.
( La première des jiouveaulés importées était iapicvo-
itus&, attendue impatiemment p>ir le plus grand nombre ;
car chacun voulait voir l'aimable Ninette allant au sup-
plice avec accompagnement de trompettes^ de cymbales et
de petite (lûte. Le r<ftle de Ntnelle appartenait à M"' Sîgl ,
qui l'a rendu, sons le rapport du jeu et du cliani, avec son
talent aceoatumë. On lui ,) dit iwm: be^iticoiip <\c raison,
à titre d'éloges, qu'un gosier allemand pouvait rivaliser
avecungosîerfranco-italien, c'est-à-dire avec Ai" L al an de.
iLa seoonde udureauté de cette espèce é\.a3.H6 Croisé
{Croeiàto).On pouvait s'attendre queleschœurs, lesfinalcs
et les prièresj entremêlés de jolies oavatines,enfin la réunion
•93 . '
de toutes les grandes machineR de l'écofe moalcâle la plné
récente, ne manqueraient pas lenr effet. L'opéra a parfài-
lement réussi : mala comme on ne l'a donné jusqu'à pré-
sent qu'une fols, nous attendrons encore pour parler dé
son mérite.
. «Venant aux reprises qui ont eu lieu, nous parlerons d'a-
bord de celles fournies par les maîtres allcmauils. Ce soiil ;
te Freischatt, donné au bénéfice de la famille du compo-
sitenr; le monodrame de Cordetia, monotone comme
poésie et comme musique, et véritabtewfléan pour la can-
tatrice 'i La Princeate de Provence-; Euryantée t enfin
^Eniivement du Sérail, coup d'emai hercutUn. d'an
grand géulé, calculé tont-à-làit pour des voix allemandes,
et proMème qui serait insoluble pour tons les cbanteurs
italiens.
t Viennent ensuite li'aulrL-s opéras qui ont obtenu droit
de bourgeoisie en Allemagne, et parmi lesquels on tomple
JtfoîS«, joué deiii fois, et Don Juan. C'est i cette occasion
quea'est fait entendre uu avertissement sur rëtat actuel
de l'orofaestre ; tout en rendant Jiutice at^méritct distingué
de chaque artiste considéré isolément, nouv avions trop
préseatàla pensée la dernië'reet excellente représentation
qu'en avait donnée la troupe italienne, sous la direction
du maître de chapelle Aibiinger et du maitre de concert
Moralt, pour ne pas être frappés de la manière tiède et
machinale avec laquelle il avait été dtganisé cette fois.
Là Me^iire a fourni à B"* Mauermayr ane oooasion de se
£drtf«ntendre.
' '•*'isil(Sil^it6on àelA f^egtate à été très faible. L^avertisse-
mènt s'est fait entendre une seconde fbis , mais plqs sé-
rieusement. On ne peut nier que depuis qu'oo a retranché
des violons à l'Opéra, il règne dans l'ensemble de l'orJ
(i) Noui nous élonoona de trooTcr ici une critique si me de cet
opéra de Conr.d Krenlier dont lobi le» artislei qui oui virflé l'Alli!-
magae nom ont l'éloge. An re«c , noos âllon» être b même de juger
drce qné Ut ^ogetOa le> critique» ont de réel, cir ConteUa rient
d'être twdnh el " eue Joné i i'OdéoD.
( Note du ridadear. )
>a4
clicstrc un cerlaiii vacilicmciit et dos irrégiilarilés conviil-
sivcs 1res sensibles. Ou a donné cnHuilc Joseph cl Otcilo.
■ On a représenté sur le petit Ihédlrc de In cour <le pelilH
ouvrages de convtrsalion el îles farces ( posuen ) cliauléeti
el réeilécHqiii pGrrtraicnUeiir effet dans une grande salle'.
Parmi les opérettes de ce genre, nous citerons les Sept
jeunes Fitles en -uniforme, el l.i fulie des f^iennoîs à
Berlin, dans Icsquellesnos grandes cantatrices, mesdames
Siglet Wespermanii , chantèrent des airs populaires qui
lîrent grand plaisir et qu'elles furent obllgi^es de répéter-
a La partie dus concerts u eu quelque importance. |Nous
parlerons d'abord de celui quî a élé donne le 18 octobre ,
par l'académie musicale, au prolîtde non coreligionnaires
délaissésen Orient, et dans lequel on entendit les premiers
de nos vlrtiroses. Il n'y manquait que M. Moliqiie qui , à
notre grand regret, est engagé dan» le 'Wùrtcmberg. La se-
conde partie de ce concert se composait du Combat des
peuples, canlalo de Ch. Alurîe de Webcr. Cette produc-
tion, comme toutes celles de ce maître, qui nous a été ravi
si préinalurùnient, est remplie de Lardiesse, dedifCcultés.
de génie, el demande beaucoup d'iillcnlion et des répé-
titions frtiqucntes. Tous lescfforls de notre orcbestre n'ont
pas empêché qu'il ne restât quelque cbose ù désirer dans
ia première exécution de cet ouvrage difUcile.
■ MoB Tonnions, telles que le Musée, l'Harmonie , la
Gatlâ, la Bessaurce , n'ont pas manqué de plaisirs musi-
l aui créés par dles-raémcs. Elles ouvrent aussi lenrssalles
aux artistes voyageurs qui y trouvent l'occasion de faire
apprécier leur lalcnl par une société, sinon nombreuse, du
(1) Lus poijcii , larci^M Dii folii:» irs.-emhIcnC hcnuclliip ti noi vaude-
villes dnnl elliw n^xGnl Ir phi; Euwvrril que .Ifs Irnductluns bien qall
qui ne aoDl pua les moins origiaales. Mail ellea différent eBscntiellemcnt
de nOB vutidcïilleii tant le rapport oiuaicBl. Aucun deB pctill moiceaal
qn'on 7 eiécule ne mérite le reprocbc de barbarie qu'un peut trop
euiiTCDt adcetsci aux auleors, aux cLaulvors cl oui fipi»;laleurs de oo>
fcliU thcftUcs. On voit d'aiileur» dam cet arliclc que les meilleures can-
{Note du ràkcttur.)
r
195
moinH choisie , et souvcn t de rélnblïr leur répulalïon com-
promise dans la grande salle. C'est iiirisi que M. Troploiig,
le violoniste , Cl H"° Krings, iiarpinle, ({iii se pcrrectioiiiieiil
en silence , uni donné des concerta , l'uu >i la Gatté, l'aiilrc
au IHusée.
■ ni. FËréol Mazja, violoniNle renommé, a chuisi le
nouveau lliéàire pour sa (iremiÈre apjiarilion C'est un
héroHtiur son inslrumenl : son jeu noble, la manière large
qu'il a déployée dans le concerto qu'il appelle wt^ifairti,
son excellente exécution de ValUgfo et de Vadagio lui ont
valu le Huccës lu plus brillanl , et le placent auifireminr
rang des violonistes.
■ Angélique Calalani est toujours le modèle du chant
noblo. La nature et l'art seuiblcnt s'filrB réunis pour eu
faire une canlalriee accomplie. Dans le concert qu'elle a
diiiuié b II novembre, clic a clianlé d'abord l'air de
UoAtarïùLà dimarUnl rampo nrinaio, puis la cavalïne
de la Dame du lac : Elena, 0 ta cfi'ia amo, un air de
Zjngarelli, et iVtMi piic iindrui, far/hltonc amoroso, de
Aluzart. Elle a élé rappelée par d'utianimcs aeclamalioiis
pour le répéter; mais elle chanla à la place le God save
tkeKing. LcsconiiaisaeursquI ont eu roccasion d'entendre
ilya 10 ans celte célèbre canlalriee, assurent que bien
({u'elle soit destinée par lu nature à ciéculer la musique
de bravoure, elle a gagné depuis celle époque en naturel,
en «mplicilé et en scnlimcnt. Les années n'ont point af-
faibli ce talent composé des qualités les plus précieuses ,
développées dans l'école la plus pure d'Italie , qu'on peut
ref^arder comme à peu près ruinée aujourd'hui. ■
iTALfB. Nous croyons faire plaisirà nos leeteurs en leur
donnant l'extrait d'une lettre particulière écrite de Milau
sur l'étal de la musique dramatique de cette ville , pon-
dant la saison d'hiver.
MiLwi, 19 mars «La slagiane d'iitverno iiïaSf:ii\a.
a Été remplie par quatre opé/as dont trois de Tacini , et
par un cinquième (le Ilossinî. Le premier a élé la Didone
aliôanflonnatn de Mcrcadaiilc qui n'a eu aucun succès.
Une M"' Garcia de Loruln, qui part le 1" avril pour l'aris ,
'9*
chantait le rAIe de Didon. C'est une jolie et grosse espa-
gnole qui.ué doit point réiiHsir à Favart, car elle prouoDce
et joue mal, sans amc et Kans expression. Cependant l'ad-
laiiilsiraiiôn fraiioaiao , toujours trompée dans ses choix,
luî donne , m'a-t-oii ilil , 55,000 fr. [nir an,
» Le deuxième opéra a été VJiessandfo utile Indie,
composé à Piapids par l'acînï ; il j' a de fort agréables cho-
ses. Le troisième VAmazilia du nifme, venant aussi de
Naj>leg,^eBt encore agréable. Le quatrième a été eomowé
exprès poitr Milan Pfiolai pendant les deux dermm
mois.Ol innsiqbe de cet tnivrage ia\.i\.\Ai:Gti Arabiivétie
Gattie est médiocre, ce qui ne l'a pas empâché d'avoir un
grand saceës, grâce A la manii^re délicieuse dont elle a été
reàSué'par le célèbre ténor David, par un contralto par-
lait, H"'Loreiizani, et par la Favelli, prima donna. La
i'avelll, allez-vous dire? elle-même; elle a ini^uirinip ac-
quis en Italie et ne vous déplairait pas, j'iiii .■;iii;^ siif. Le
cinquième opéra a été la Zoraîde de Rossini cliLUitée aussi
par'David, Lprenzani et Favelli.
^ftôsstni'esf lonjours regardé ici comme le Dieu de, la
lyre : mais on veut du itonveaii. i-ton eu a, Vaccai, Sapieuza,
Mcrcailante. P.iciiii ti'iiï;uiii;i)l , i^l •[n[iii[u'ils soient à cent
li,;iiu=a,- l. iir ni.iiliT, il- [iLiisi ni fi .;,.u>l' i!e la uoLiveaiUé,
Cl .l ai VII ici ilci ilikoi aiiuii- it;ll,M,u;iii j;raii .liûses et ad-
mirables que de leur vie les Parisiens, même dans leur
Lamp6 IBèrveiHeUse n'ont vu et ad, v^fxont rien de sein-
l)^lë^i à^imoins que Sanqulriooneviéiiba.à Paris. ' .
'•'F. Je ne fenqerai pas ma lettré sans 'vou^ di^^ ce
quevbus savez peut-être déjà, que David et Lablacili^^lB;
tetônt cet été-à Paris.i ,
ANNONCES OIVEEtSBS.
Adied, Patbie, prière à quatre voix, paroles de M- Ca-
simir Delavigne, musique de H. Amedée de Be^uplan ,
prix : 5fr. 75 c, , ' - -
Ls.BoB Fbâhçiis, chanson , musique de M.' Amédée de
Beauplao, prix : i fr. 5n c. A Paris, cbcz S. Gaveaux, boti-
hivard Ilallén et passage de l'Opéra, n" a. ,
Digiiized byGt -
PUBLIÉE PÀli M. FÉTIS^ , . ;,
N' 8. — AVRIL 1827.
Sur le €omat JSîpinU^l.
- ' Ad rolourdel'époqite annuelié des boncerla Eplribiel>i
itinepara1ti{K'irB'eït|)afiiautrle de' donner quelques 3éta Ifs
itii'lfurEglileetle'BprOgrfesdecene'iUBtitution, et défaite paît
Ba)Mlâidel adxpersortnes <%a'igé«i de l'administration dë
la-itRiHfqire'eA'Fpancë de'^uetqdésiaéès que je crois'xilllei
àla prospérité de cet art.
Aiilrel'ois U n'y avuil point de représentation h l'Opéra le
1 février , jour de la purilication de la Vierge , le a5 mars,
fftie dé rAnnoiiciatién , depuis le dimanche de la Passion
jÏHfjjuli^ eeli^i ipiln-^àsimotio IncluMvemeiit, lesjo'uivd^"
rAKcensîon, delà PenteGAteet[IelaFéte-Dieuj.Ie iSapAt,
fSto'dé l'A^oihptîonde'la Vi^^S^,.Io 8sept£^br^;Joi^r^la
ïfàtfVIté^Iei^ iî6Venil)'re,'fè|fe^ê l^:Tp*'i^4^<l'i^^4^.(>^^r<«
j0W^Vj^àDicepycmt.i«9Wle'35.dâoeiiibte;ièlUeeijiiu^
deNbS. Vn musicien deia cfaaètbrttet de la chapelleilirral/
uommé Pliiliilor*, conçut , eii ipaiSy te "projet dç remplà-
cerces repri^sentalioiis par des coiicert! jpt«(wefa, c'està-
dïre des concerts où l'oii n'exéculerait que.de la lausiquë
sacrée et de la niubique iiislrumenlale. Spuidé« fut goûtée
(i) t<B nom de famine de ce mniiGien iul* Bimiian. 11 descendait de
MicbciDgniuiin, liautboïste dfeJa msi^ue ds baiw^Xin. On rapporte
i|uecepriDP^'fl;>DteDCendaj<9icTide'iaiiît>lrnnientiditiceui qui l'en-'
lovni^ati J'ai jttrM'd.iotttemdPhiliAr. Philidur, ou pluiet /Th'-
ifarf SiefW^ 4t»lt m Ikmeax li«ilboItl»ide ce tempa. Btpuialon,
HidielI>atiiQMfritkBOnidejPhiIldarv«t 1» tuqimit i_s» ramillc. Il
i6
et a «btiMt 1« privilège il'ijlablir ce coiiccrl au ctiMuau des
Tuileries, 8QUS la oundUîuu dp^wj'cràJ'Op^a une somme
de six niltlë Ymçfi par au. Le premier coocert eut lieu le
dimanche ds la 'PattsioD , iSntan i^aS, Il coOunença par
une suite d'airti de violon de Lainiide, mtIvEe d'un caprice
du même auteur, cl de hou Confltetor. Ou joua ensuite un
coucei-la de Corellï , intiutlé ia Nuit dt iVo^f ' , et le concert
finît par le Cantate Domino do Lalande. Il avait com-y
neucé à six lieures du soir et finit à huit , laissant l'assem—
bliïe, qui avait tlé Lrès noiiibrcuï^e , dans te ravissement de
ce qu'elle venait d'entendre.
En i^aS) Philidor ci^da son privilège, qui Tut suocessi-
vement exploité par l'AcadémIft royale de mu«iqup en
1734; par floyer, ep par Qapenq, bu i;3o; fax
iUoii4pnviIle , en i^SS; par D*AuTergiie|-tin par Ber^
Ion, en 1771; par CaviniÈBetle Duc. enip^S, stenSn par
Lcgros , qui s'çq chargea en i;;; et qui le garda juuju'A
ee que lc»évfiuen|ei^4el^'révptu(ïoaeusiunt détruit «elU
iiiatituLion.
f.es Irèr^ Be^ouJ, q^i firent un voyage à FarIS) en i^SS,
furent les prcmierti musiciens étr^n.eers qui se fiietit eti-
Iciidre au concert spirituel Ces artistes cétëbres qui firent
pour les iuslrumeus à vent la révolution que Corelti avdit .
eul deux Gli; l'aiué, Michel Danican FLilldar, eicelleot basgoniilu qni
iiii» qudquïs œuvrts ù Louis XIV, «ui Irais euraiu d^lll premier
Hl : f'dluÉ, Anoe Dncican rlillidor, bon llâtiile, fui celui . fni élAblit le
coDccrl fpiiituel. Hictiel Ph^idoc l'étant remerU eut phitlranwuu de-
ijUDSCciind niacisge, enlre ^uirea le célèbre compoailijilr at joD&t d'^
cbecs ( André Pbilidor } qui i|aqail k Dieui eu 1736.
(1) C'eslleS> concErto (iïl'uuvrte*.
(i) La faiDllIe llcaoui, qui est originaire de Parme , t'est iiluslréede-
puii ifiga juiqu'iii cainineDCumciit du dfx-neuiiéuic Bibclc. Les lieui
t'rècei dont il cM ici quealiiui élaieni Gla de Joseph Betbiii , luùstcii'n
dislingllé. L'alnli, AleiaaJre, naquit à Parme en Ijnu. 11 e« livra du
iHuine lieiircà l'élude du. baulbuia , et j icquil uns grande Latilelé.
Veia ijSo, il pBUB sa MTvice ^ nude-Bardaif^e, «Lderint premier
baa^dîaie. de M'cbambre et da. aachapcUe. Lonqno fiuva^ le *it
BO iLtraif {iliU'd* HiiaolttroaM )iiu,at nAcalaoinl 11 jootft co-
Guié dal^Ab(iU,ai'eoiiiN'p«iftBlkui.iaDe. Il nna'itait jfmaiatiiBriéet
ViTÛl depniijIuadcfuanBle apiddu twedonM iaâiiillt wrco lâtaw.
•99
fdilc pour le viulon , excitèrent l'enthousiasme dan» lesdim
du. hâiitboÎH et fie baMun qu'ils exécutèrent alors. Leur
eveinplc a été suivi depuis par le» înstrtimenlistc^ les plus
faabilça, teitt que Beilaud, HeiB§er, Rodolphe, Vtotli, Jat-no-
wïch,elo.( et parlée chantedra tes. plus tenomnés, comme'
79En»elU* Ca&telU et David*, fia réputolionda ce concert'
.'Aevint mûme si bien établis que nul ne croyait arair mis
la «fxu» i I* sIeiinB kSI no i-'y était âtt enlsadce- Si qoel-
samiciaa' si; diSlingnaitdus son art, ses amla roU)-
geaieut W. quelque sorte ik se rendre à'Tarïs pour «y faire
ion frère, célibatain; comme lui. La coafonnitfr de lean gD^.itki^
telle qu'ili se vCliisaient eiaclement de la. mËme maatire, Depot^ leur
eDtrée au serricc du roi de Sardaigne , ilt u'iraieiit qailtâ TuiÎQ.qiK
dnn tvis ; l'une pour un ïojage fort court 1 Parl«, l'antre poai revoir
It Vita de leur utinssce. Lenr poiilion était aiafe : lia aTalent milion
de ville et de campagne, et tautei deoK étaient ornéetde boni tableauii'
Altiaoïlre eil mort à Turin, en 1775; on a graié de lui à Paria et^
Loniired nii ccnvrei de trioi et de aolus pour violon on binlboU. JéiftnM
Betoni, ni & Panne en 1771, s'adonna i l'étude du basson, éi f»C'
qDltno degié dlubilcté égal ï celui de ses Trèrei sur le hanlbcria.
loague GoliabUiliDn avec son Frère Alexandre, et les étude) firent
«•cmble, leui: dpnnérentt.toiu.deox na fùii d'pxécDliai' tf/iS* n'ao*
calent peut-être pu wi s'ili eimeat ttaTuUé tépuimeat. ll« aniuit -
compoié eoiemble de la tnntfqm paturhanlboii^albuson, uniquement
ennaacrée i leur ntage , et qui n'* pidnl %tè pobfiM •prtt «ut. Jéllmé
^tmort ver» 178S,
AntoiM, frère putnâ d'Alciandre, i(*giiltA fM|M en t^tj' Jl ds*
Tlnïprentier hauiboîilede la cour de Drcadçen l7<iot<«t H:tt(u;7aî> eOT
eore dadi celte ville en 1773, lorsque B>u'n<7'j:arriT>. Ajirèi la mort de
Km IHre Alexandre, il ae rendit anprèt delérOne k Taris,- et y marnât
(n 178». 9e< oompoiitioiis poarieaîaitniDeDtti'ontpolàlétigablïée'.
GaetaAi lepltufeons'dwqqatrelMrei^ n«qi|ît t Païine ».iyaf,-U
futrc dtalÇnd an wnle^ de lacanrde nap^et domiiie LBatV>IilU.4" I*
iTpasn enFranceet cnSa h Loadrea^ oh, il m trouvait ^(ififij^, 1793,
Qaoiqn'ilent alori soUante-huit i|DS ,'il ilonn|it p^ar 1« pc^ion et la
fini do son jeu. Il ne parsttpas qu'ildït-Ailtimptltaïr'ies OoiMbnM.'
CbarleBBeiozii,fiti d'Antoine, naqait iOtcado en i74S<Hb«,dS
Ma ptre pouT le bantbei*, ilfIeipr^MMii.hsUUéaldi^ât laôraïda
Fbcher. Opjgoofc l'épuaB daaa Jnort. . -
Enfin Jétùwfi, Blid8B^fitan,etcoi|inie ^hsâtboble, entn aa'seï;;
ttoedo tdde RnuiM ven i;6g.C'e«t Ibt tfw Butne; entendit «a con-
oali^itaeI«f 177V, Iteaf moit'à'Parià'tn 17S5; laî.lMul'un Gk ipia
300
entendre au concert spiritnel; eux •mêmes f'&tïotimiià''
giinienl pour jouir de non succès, et Iriénlàt sou nom in-
couiiu jusqu'alors se répandait en Siirope. Il résultait da
l'intérêt qu'on prenait à cet établissement que Iles étrangers'
etles babitans les pins distingnés des provïaoea abondaient*
à: Faris'dans ia quiniaino db Pâques, et qoe oett« saisot^.
était là plusbrlllaute pour laicapltale.
Cependant , malgré lè goût que toute la nation manifes-
tait pour le concert spirituel, et quoiqu'on y eât entendu
des virtuoses étrangers qui eussent dû servir de modèle , il
ne parait pas qu'on eût songé avant 1770 à sortir de la
OiEinraise route ûà l'on élaîE en France , tant pour te cbb'i]^
(le ta musique que pour lè mode d'ex^culiou. Voici jQe'.qijp.
dit^ur^eyiiur cesufet. , , .. ■! iifiïiMi
: ■ J'aUai k cinq heurea an <3oncert Bplritnél (ie t4'3i^''*'
le seul amusanent' public qui . soit permis
• dkns'les jWiira 3e grande' féle. Le premier morceau fut '
• iin inotet de Lalande , Dominua vegnavit, composé
« à grand obmur, iet exécuté avec plus de force que d'ex-
■ preÙIonfiLe'style était celui du vieil opéra français, et
■'|nË ^iariif f{tH enbiiyeux, quoiqu'il fSt couvert d'applau-
■'diësemêtït'par.i'a'a'ditoîre^U^ «at ensutle un concerto de
( baujbpig j^jCUiié.|)arBes|Oizï. K Jieveu des célèbres baa-
• nmis et hautbois de ce nom à Turin. Je suis forcé de dire,'
€ pdiir l'honneur des Français, que ce morceau fut très
< applandi. C'est fnirc un pas vers la rOfurme que de to-
• lércr ce, qui devrait Être adopté. Après que liesozzi eut
« aciievé son morceau, maiicmoiscllc Delcanibre cria
« VExaitdi Deus avec toute la force de poumon dont cUo
> était capable , et fut ausïi liieti accueillie que si Besuzïi
« n'eût rien fait. Vint' éu^uile Tfaversa . premier violon
« ^VîipnSftti'flprSlWiiêfl^^^ bien un concerto
■ qii'rOQ gqûtarpèunfttadfline- Fhilîdor clianla un motel de
, I la. Gom position dé son mari; mais qiioique ce raorceaii
■ fût d'un meilleur genre -pour le clia^t et pour Tbarmo-
que ceux qui avaient élé chaulés préccdommcnt , U
« ue fut pas applaudi avec l'eulhiiusiasme qui ne laisse
« pas de doule sur le succès. Le çpucertet; lamina par
□Igilized tiy Google
B un Beatua vir, motet à graiiil chœur , méié de
*so{os. Le chanleur qui récitait ceux do baote-conlre
c teugla aussi fort (ju'il aurait pu 1{! faire si ou lui eût
■ mis le couteau sur la gorge. Je n'eus pas di; peine àm'aper-
« cevoir, par la satisfaction qui ri^gnait sur toules les pliy-
•I sîuRoniies, que c'était la musique que les Françnis sen-
■ taictit et qui leur conveuiiit le mieux. Mai^ le tleniier
. chœur mil le comble à leur plaisir. De ma vie je n'ai
■ entendu iiu lel charivari. J'avais souvent ti onvé que
■ les chœurs de nos oralûrios sont trop fourni.* et trop
€ liruyaiis; mais conipari^s à ceiiv-ci , c'e.<il une [niuiique
« douce et mélodieuse , telle (|H'il b faudrait pour inviter
. au sommeil l'héroïne d'une trasédie. -
L'arrivée de Gluck et de Piccini eu France, en 1774 et
en 17761 opéra dans le goût françai.'i une réforme né-
cessaire, et l'adminislratio» de Legroa améliora considé-
rablement le concert spirituel. Le choix de In musique fut
mieux fait; des eneouragcmens furent donnés aux jeunes
artistes et aux compositeurs , et Lcgr'os prit pour principe
d'accueillir tout ce qui se présentait à lui , de faire essayer
les eu m positions nouvelles et les arti.stes soit chautcurs,
BOit inslrumeulisics , „ ue rejeter que ce qui était re-
connu médiocre ou mauvais, san= „,,■„„ n„^g^ j\
obtint de Louis XVI la permission de transporter 10
cert dans la grande salle des Tuileries, aujourd'hui la
saile des Maréchaux, lille fut décorée avec luxe; on y
construisit des loges, ce t|ui n'avait point eu lieu jusqu'a-
lors ; les spectateurs n'ayant eu précédemment que des
chaises et des banquettes peur s'asseoir; un orgue fut
ajouté à l'oreheslre , et celui-ci devint plus nombreux. Ce
ne fut que peu de temps avant les événemcns de i-Sij que
le concert fut transporté dans le local ..il est maintenant
la salle de spectacle, aux Tuileries, et c'est là qU il a pris
6n en 1791.
Dans les trente dernière.* années du dîx-buitièmo siÈcle,
Paris n'avait point été borné aux concerts spirituels ; une
autre entreprise d'un genre analogue avait été fondée vcr.s
1775 parBI. delà Haye, femiicr-séiiéral . et parle baron
30 a
irOgni tîln, siirinlendant des posiez, sous le nom de
Concert des A mateurs. Le local choisi fui l'iiôtcl île Sou-
biac on de Rohan, rue de Paradis et Vieille rue du Teoiple
au Marais. On n'ycnlrait poiiiteiipjyaiilù la porte comme
au concert spirituel , mais au moyen d'une souscriptiao
dont les personnes les pins disliiigtiécs de la cour et de la
ville Taisaient lea Trais. Il était dirigé par M. Gosscc , et le
lumeux chevalier de Sainl-Ceorgcs en i^tait le premier
violon. Ce ftu à ce coiiccrl qu'on entendit puur la pre-
mière fuis des symphonies avec des inslrumens à vent,
telles que celles de 'L'oclsky, de van Maldcr, de Vanhall,
de Slaniitz et enfin de M. Gos-secqui, le premier, commença
à y mellre dti grandiose cl du brillant. Mais toutes ces
compositions disparurent devant les immortelles sympho-
nies de Haydn, qni furent apportées en France pour la
première fois en 1779 par Fonlesky, violoniste polonais,
qui depuis a été atmché à l'orchestre du Théilre Français
et à celui du Concert des limaleurs.
En i;8o , ce concert fut transporté rue Coq-Héron ,
dans la galerie dite de Henri III : ce fut alors qu'il
prît le litre de Concert de ia iog& Oli/mpîque. for-
cheslre présenta à celte énoaup retmion la plug
eilraordinaii'e -{^' — ïoif Je talens du premier or-
„ Tcoiomsles comptaient dans leur» rangs ViolU,
Mestrino, lahoussaic, Gervais, llertheaumc, Fodor, Jar-
iLowich, Guéniu, les deui Blasius , etc.; parmi les basses
sa trouvaient les deux Duport, les deni; Jeanson, les
deux Lcvasseur, cl l'aiislaisCrosdiU, lorsqu'il était à Paris ■
enfin on trouvaîtdans les instrumensà vent Rodolphe pou^
lu cor, Ranit et Dugot pour la flùle, Sulentiu ponrie haut-
bois, Ozi et Devienne pour le basson ; Navigille atné , l'up
lies meilleurs chefs d'orchestre qu'il y ait eus en France,
dirigeait celui-là. Ce fut là que les symphonies de Haydù
furent eidcutées dans leur style véritable , et qu'elles ob-
tinrent tout le SUCCÈS qu'elles méritaient. Les directeurs
de ce concert avaient fait un arrangement avec ce célèbre
musicien, pour qu'il en composât un certain nombre
pour leur usage : ce sont celles qui , dans les premières
ùdtlîons, porleiit le litre de Bèpôrloirc d& la tojc Oli/m~
pique Les événemeiia de lu révolution ont détruit co
bel établissement, doot les concsriH de Feydeau et ceux
do 1.1 me de Cléry n'ont été (jiie de faibles copies, quoi-
<|n'ils aient obtenu le plus grand siicuÈs en i jgG et en 180a,
CcsDCcés fut dÙHurlout aux grands arlisics qâfcj jouÈrent
des solo» et qui y eliaulërciit. Hode, Kreuteer, fe. Dnver-
noy, Garât et madame Barbier-Valbonue s'y firent admi-
rer : mais <|noiquc l'orclieslre fût fort lion , U n'égalait
pas celui du concert de la loge Olympique.
Cependant la formation du Conservatoire de musique
avait ouvert nue nouvelle Koarce do prospérité à ect art en
France. Les prcmitrcs années avaient é\é employées à pré-
parer des moyens d'eiéeuliou pour des concerts qui prirent
d'abord le lilre modeste d'Exercices des élivcs du Conser-
valaire. Ces exercices , qui finirent par remplacer tous les
autres concerts, acquirent bieulât une grande imporlaneo
et deviiirciit le rendez-vous des artislcji, des amateurs, et
des étrangers de distinction. La symphonie y fut exécutée
avec un feu, nne verve de jeunesse qu'on ne retrouvera
peut-Ètrc plus, Lcssympimnies de Monart et Je Beethoven,
devant lesquelles l'oreheslre du concert de la rue deCléry
avait reculé, y firent pour lu première (ois leur apparition
devant un public français, et ne furent bient.lt plus que
des jeux faciles pour lu jeunesse urdenie et studieuse qui
peuplait celte célèbre école. Les soloa d'iustrumens étaient
aussi dignes d'elle; mais quoique plusieurs chanteurs re-
marquables y aient été formés , jamais l'exécution des
masses chantantes ne fut couiplèlcmciit satisfaisante, et
(.) Haydn remotlail Je manuscrit de sa punition à un banquier de
■Vienne, qui Était cIiargL- do lui cumplcr 6„o rrancji; c'élail peu de cboM
dus marclianda du œmiqut payent aujourd'hui beaucoup plus obtr'^do
mîsùrablc» rantaiaies pour lu piano; niaia c'élail alors quelque cbose.
U'aUleur», apri» que les syniplionies nvaicni «lé eiéciilèe*, ba diicc-
bique les plus en vogae, moyennant mille ou douic ceol» ùaaci, cl <e
Lltaient d'envoyer ces sommes à Ilaydn , EOuimt un bomuiage reudu
à ses talens. De pucili procédés Talent mieux que l'argeut.
!to4
JamaÎR cet Qrcbestro bouillant ne sut se former ^l'accom^
pagnenicnt.Lcfl ooucérls'diiCouser valoir^ fiaient célèbres
daiiA toute l'Ëuropc, maÏK dans un genre «pécial : celui da
la «lymphonie et du solo inslru mental. Ile ament cepep-
daiit produit un grand bien, même sous le rapport du
chant rt'éluit d'avoir lait connaître quelques chefs-d'œuvre
des compositeurs allem^iidsetilalîen8, donirexislencc était
iguorL'e auparavant. ■ '.fe
Ed i8o5i l'administration du Thédtre-Itallcn enti«prït
derélablir les concerts spirituels el débuté parles titAnies de
Durante, vu oOcrIoîre de Jomellt et (quelques morceauKiIe
îà Créaiûm AeHaydn, Quoiqu'on y employât les meilieura
chanteurs français et îtalieus, l'exéculion fut très faible, et
le Ruccè.i ne répondit pas aux espérances qu'on avait con-
çues. 74ëanniuinsou neserebula pas, etdenouveaurefTorls
plus ou moins heureux se reproduisirent chaque année, et
les concerts spirituels continuèrent d'être eijdoités par les
diverse!^ admînislralious du Théâtre- italien , tanlAt afx
Théàtre-Louvois, tantôt à L'Odéon, ensuite^ Favart,,et
éiifin i Louvoie de noiiveau.^Cë à^^^i qi)^de|^s Irais ou
quatre ans, ((ye 'l'âdmùiîàtrâlion'.de^.l^çffdéiâie ifijj{f^ç.jdi|^
musique lés a , transportés dans le lôcal. de l'Opéra, en
sàyant de lés établir sur une plus grande dimedsiop. Mai»
le l^îsscr-aller qui se faisait apercevoir d^^is toutes les par-
ties dé cette administration su nianifrstait encore dans c^,
concerts, qu'iliïtaltccpendant facile de rendre iptéressap^.
A là vérité quelques iaslrumejitistes^ci^-ljabiiea.a'j'sioa^
fait entendre, surtout dans les concBfiB'duveii^reçUrMÙnt,
ét'àà^oàr àé ^iquesj car ceux du lundi et du mercredi^
M la'se&aiiie'-sainié 'sQnt ordinairement sacrifiés et n'at-
lirp^t. personne : mais .oull« variété dans: la ohoix. de la
musique, nul soin dans FertcuUon. Quetqttfis versets du
Slabat de Pergolèse, un ou deux airs de ia Création de
Haydn, r^rfre lerwm deM'oiarl, et quelques morceauido
l'oratorio de Beethoven te Chrisi au Jardin des Oliviers,
composent à, peu ptèg^lout )a répertoire des concerts spj-'
riluflls dejuiis dixou !d(^^^É|^'iMoatez à ta blonotente da
r^>et4oiM les vices d'Airaf^Étitlc^' négligée, jet fousaurex '
Digili^ed by C .
r
uneidée du geure de divcrtissenieot qu'on y offre au public.
Ce D'est pds (out Mes chaaleurs ilaliens qu'on réunit à ceux
de l'Opéra sentant (qu'ils n'ont plus la Iradîlion de !a musique
sacrée, et ne voulant pas comprometlrc leur réputation ,
ne chaulent ordinairement que des morceaux extraits des
opéras qu'on entend babilutllemeut au tliéfltre et par-là
faussent l'instilulion. EnTin, quoiqu'on ait la faculté de
choisir parmi les symphonies de Beethoven, de Spohr et
de Mozart des ouvrages ouoomplèicmeni; inconnus, ou ra-
rement entendus , l'on s'oliBtine à ne point sortir du cercle
de sept ou huit symphonies ou ouvertures qui reparais-
sent k tour de rôle, malgré le désir que témoigne le public
d'entendre du nouveau.
Il y a toujours du succès à eapérer d'une chose spéciale
à laquelle on donne la physionomie qui lui est propre,
el dont on ne néglige aucun détail : celui qu'obtiennent
les exercices des élèves du M. Choron en est une preuve
convaincante. Je voudrais donc que l'administration de
l'Opéra , qui a de si beaux moyens à sa disposition , voulût
donner à ses couccrls spirituels l'aspect austère qui leur
convient, et commençûl par en exclure toute musique
profane, à moins qu'elle ne participât du style sacré par
l'époque à laquelle elle apparliendrait, comme les madri-
gaux du seizième , du dix-septième et du commencement
du dix-huitième siècles. Je voudrais, si l'on n'est point
aucoiirantdes sources oii l'on peut puiser, qu'on s'adressât
k quelque musicien instruit qui , sans doute , se ferait un
plaisir de donner tous les renseiguemens désirables. Les
bibliothèques du Roi et du Conservatoire regorgent de
chefs-d'œuvre de tous les temps. Les admirables compo-
sitions de Hsendel , de Marcello , de Jean-Sébaslien Bach,
de Léo , de Mozart , de .lomelli , de Haydn , de Clieruhini
et de Salestrina même offriraient une source inépuisable
de variété. Le goût , qui présiderait au mélange de toutes
ces choses, éviterait la monotonie. Mais après qu'on aurait
fail de bons choix, il faudrait bien se persuader que l'exécu-
tion fait tout eu musique, et que ce n'est pas avec une
répétition de quelques heures qu'on peut en obtenir une
/ '!>
Ulgitead by Google
salisfaisyuto. Il no faudrait rien négliçier pour rendre les
masses imposantes: la réunion de toutes les ressources ds
l'Opéra et du Théâtre- Italien ne serait pas Burabondanle.
Le style sacré a besoin d'une majeslé-qu'on se peut obtenir
que par des orchestres et des chœurs très nombreux* D'ail-'
leurs, il est une vérité qui a fiappé tous les musiciena ol^ ,
servateiirs : c'est que , par la disposition de l'orcheslre rar
ie lhéÂtre,une partie du son se perd dansée ceintre et dànfc
lescoulisses; aussi celui de l'Opéra, malgréle nombre coi>-
sidérable de ses musiciens, produit»!! Hen moins d'éS^
que ne le faisaîf celui du GoDserratoire dans les mêmes
ouvrages. ' - ■
Ceci me conduit à faire remarquer que les salles de spec-
tacles sont peu convenables pour les concerts. Paris estj
BOUS ce rapport, moins favorisé que la plupart des villes
de province , même de second ordre , car partout on trouve
une salle i\c. coneci l plus ou moins belle : Paris seul n'en a
pas. J'ai souvent pensé qu'ilcsl singulier que dans une ville
où l'on trouve des gens disposés à faire des spéculations de
tout genre il ne se soit pas rencontré un homme qui ait
voulu faire celle de bâtir une ■belle salle de concert, dis-
posée comms une salle de spectacle quant aux loges, aux
galeries et au parterre , mats dont l'amphiihéilre des mn-
diciMB M^i^it enoeint demun , et dont les ToAtes ser^dent
disposées de la manière la plus avantagée & la propaga-
tion du son. Le b&timent pourrait en outre contenir diverses
salles plus petites pour les matinées et les soirées de mu-
sique, une bibtiothËque musicale) et tout ce qui serait
nécessaire pour le service des concerts. Il serait digne du
gouvernement de consacrer de s fonds à l'érection d'un pareil
édifice. Revenons au concert spirituel.
On assure que l'admiaistration de l'Académie royale de
Afusique se pxopoee de donner eette année dans s*con-
.péittsles «norceaux qui ont produit lepins d'effet aux exw^
«ices das élèves de BI. Choron. C'est dtjk quelque chose
que de songer i étoidre enfin un répertoire beaucoap trop
bomé; mais pourquoi lond>er dans l'Imitatlonf craint-on
de auinquerdebeIle3ûvisiqueP<Qu!onsB'raisiu«: osponr-
raîl donner cent conccrU iloiit tous les morceaux seraient
diQiitens , sans épuiser les rcasoui'ccs que plu>;icurs siècles
ont priïparées. D'ailleurs si les moyens d'cxiicul ion de l'O-
péra sont plus formidables i[ne ceux dont H. Clioron peut
Uisfioser, ses élèves ont aussi un avantage sor le» musiciens
do l'Opéra, celui d'avoir fait des répélilions mullipliées qui
les uni accoutumés au style de lamuaique qu'ils exécutent,
avantage énorme qui pourrait faire que la comparaison no
fiit pas en faveur do l'Opéra ; c'est d'ailleurs renoncer gra-
tuitement aux chances qu'on a toujours pour soi lorsqu'on
offre au public quelque chose qui lui est inconnu. Los au-
teurs que j'ai cités ont produit plus d'un chef-d'œuvre. Ou
peut choisir pour celle année dans les Mackabécs ou le
Samson de Uœndel; on a ia Mon du Jésus dcGraun,
les psaumes de Marcello, les caniatea sacrées de Mozart,
les beaux motels AcChéT\ih\a\,saiiiU H étène au Calvaire
lie Léo , lo Miserere de Jomelii, le saint Pierre ■pénitent
ilu même , /es Israélites dans ie désert de Ch.-Ph.-Em.
Ilach, plusieurs motels admirables de Haydn , et notaui^
ment celui O fons ■pictatis ! Je pourrais couvrir plusieurs
pages de citations du même genre : mais eu voili plus qu'il
n'eu faut.
Je ne finirai pas sans témoigner le désir de voir rétablir
à Paris plusieurs concerta pcrrriancns qui auraient des des-
tinations différentes r par exemple, je voudrais qu'on son-
gedt à rendre à l'école royale son litre de Conservatoire,
qui a fait sa gloire , et .ses exercices qui l'ont propagée; je
voudrais qu'on y rétablit enfin le règne de la symphonie;
je voudrais aussi que des exercices d'été fussent deslinés à
essayer les compositions des jeunes gens qui font leurs
éludes dans l'école, afin d'exciter leur émnUiion et de les
instruire par l'expérience, ce [|ui vaut mieux que les leçons
du maître. Je reviens souvent sur la nécessité d'améliorer
lu sort desjeuoes compositeurs français ; etj'insiBlerai plus
d'une fois encore sur ce point, parce qu'il est urgent de
faire cesser le découragement qui se manifeslc de toutes
parts. En Allemagne , les snccËs qu'on obtient à Wcimar,
à Catisel, à Stuttgard, valent ceux qu'on peut avoir à
ao8-
Vienne , à Berlin , à Dresde, à Munich , etc. ; en Italie , les
théâtres de Rome, de Naples, de Venise, de Milan, de
norenoe , de Pi»e , de Uvourne , de Turin et de vingt au-
tres vîUes offrent des ressources aux compositeurs, du
moins pour essayer leurs forces et former leur goût; mais
en l' rancc , il n'y a que Paris , et dans Paris qu'un théâtre.
On n'a plus même la ressource des maîtrises de cathédrales
pour faire de la musique d'église. Qu'on pèse bien dif-
férences, et l'on verra que b'U ne se présent^ppipt d'wfi*-
i-anœs pour l'areiUr, c'est moins U laute s jefiDfts gens
-qai te destinent â la composition qne celle des adnUnbtra-
tious qui jusqu'ici ont repoussé leurs efibrts. ...
NOUTELLES DE PARIS.
'iHÉUBB DE L'Opitl-COMlQWl.
REPRÉSENTATION D'ETHELWINA,
^^nsitine U «dation.
Pour qui cherche surtout la musique dans un opéra, il
y a quelque chose de bon augure dans l'aononce d'un
<Irame. On ne peut jamais décider d^avance quel serais
sort d'un ouvrage dramatique; mais lorsqu'il s'agît d'un
drame, on .peut prévoir que les situations musicales ne
manqueront pas; et si le compositeur a su les saisir, sa
part sera toujours honorable, soit que la pièce tombe ou
qu'elle réuswsse. Il n'en est pas de même de l'opéra-eo-
mique proprement dit. Là, les situations favorables à la
musique sont rares ; la place des morceaui n'est pçs telle-
mentindiquée par la marche de l'action qu'il ne soit per-
mis de sappoaer qu'on .eût.pa les placer ailleurs; euBa , ce
sont presque toujours des indications de ^emi- caractère
qui ne sont ni gaies ni tristes. L'imagination du musicien,
DlgilizedtiyC
aog
iucerlaiiie sur le parli qu'il l'aul prendre, enfante quelque-
fois de jolîeB choses sur de pareils sujets , mais ne peut rien
produire de grand , et le sort de son travail suit ordinaire-
ment celui du poète. Mais on veut des succès; on sait
que le public goùle difficilement ce qui est ou sérieus ou
triste , et l'on préfère une réussite «ans conséi]uence à une
chute honorable. 11 y a donc eu ducouragcàM.Batlon dans
sa résolution de mettre en musique Ethetwina, dont le
sujet , quelque talent que les auteurs eussent mis à le trai-
ter, ne pouvait faire espérer un succès d'enthousiasme.
On en peut juger par cette analyse succincte.
Un roi de Danemarck, nommé 'Waldemar, séduit par les
charmes et les vertus d'EthcIwina , l'épousa, quoique sa
naissance ne dût pas lui faire npérer de monter sur le
trône. Aucun fruit ne vint de cet hymen. Il y avait à la
cour uu jeune seigneur nommé Ethelbert qui avait con-
tracté un mariage secret avec la sœur de Waldemar, et
qui en avait eu un iils. Uu homme qu'Elhelbert croyait son
ami, nommé Seward, jaloux de sa laveur, parvint ù le
rendre suspect au roi et le Ht exiler. Etiielbcrt se relira en
£coBse,et ciioisil Eihelwina pour conildcnle de son hymen
et pour intermédiaire de sa correspondance avecsa femme.
Le nom d'i^thclwioa fut même toujours mis à la place de
celui de la sœur du roi dans toutes les lettres d'EllicIbert,
afin de mieux dérober à Waldemar la connaissance de l'iu-
Irigue. L'épouse d'Etlielbert mourut , et après sa mort la
correspondance faite sous le nom d'LlIiehviiia lumbu dans
les mains de Seward. Celui-ci, qui avait conçu le dessein de
mettre sa fille sur le Irûnc du Daiieuuirck, résolut de s'en
servir pour perdre Elhelwina. C'est ici que la pièce corn-
L'enfant d'Elhelbert est élevé secrètement, et la reîue
se rend souvent près de lui. Rcward fait épier ses démar-
ches et, fort des apparences qui servent ses projets, il
remet au roï la correspondance d'Élhelbeit et fait passer
à ses yeus le GU de celui-ci pour le fruit adultérin des
amours d'Éthelwina. Waldemar, accablé de honte et de
douleur, ordonne qii'Éthchrina soit jugée; et comme toutes
Dlgitaad by Coogit
I
les a|ip:irciices se réunisse ci t conire elle , il semble qu^ rien
ne puisse la SHiiver, quand tlllielbcrt reparaît sous l'Iialiit
il'un miîncstrel écoss^iîs. Sur le brait du danger qui menace
la reine , il demande à voir Seward , qu'il croit encore fion
ami. Celui-ci le reconnaît d'abord . mais feif>uant de le
prendre pour un imposteur, il le fait arrêter et conduire
dans une tour du château où »c trouve toulc la cour. Ce
cbûleau cat attaqué tout à coup par les Suédois. Waldemar
en les repoussant reçoit nne blessure qui fait craindre pour
sa vie; maîsÉthelwinas'iiilroiluil secrèlement près de lui,
suce sa plaie, et lui rend miraculeusement la santé. Ce-
pendant le jour oii cite doit être jugée est arrivé ; Seward
va triompher; maisUhald, homme vertueux, a pénétré se»
desseins, cl fait meltre en liberté Éibelbert qui comraeuce
par rcpou!iscr les Suédois, et qui vient ensuite révéler au
roi le secret de «on liymon et prouver l'innocence d'Klhel-
wina. Seward est exilé et la pièce finit par le triomphe da
la vertn , mais non par celui des auteurs , car une opposi-
tion assez forte s'est manifcalée en plusieurs endroits et
Giirlout à la fm.
Cet ouvrage est, comme on voit , du genre le plus sé-
rieux. De nombreux changemens faits dans le cours des
répétitions ont fait, dit-on , disparaitr^ beaucoup de lon-
gueurs et des inconvenances , mais ont uni à la clarté ; et
le public n'a suivi que péniblement tous les détails di!s évé~
nemens, et surtout de ceux qui avaient été jetés dans l'avanl-
La musique , qui occupe la plus grande partie de ce
drame, annonce un talent formé et un mérite très réel.
Les convenances dramatiques y sont bien observées; le
style en est noble, correct, et l'instrumentation prouve que
M. BattoD possède de l'expérience et une connaissance
assez étendue des effets. On y désirerait à la vérité plus de
nouveauté dans les idées. Quoiqu'on ne puisse pas y si-
gnaler précisément de réminiscences, il y a dans la nature
du chant et dans les formes de l'accompagnement certain
air connu qu'il est chaque jour plus difficile d'éviter, el
r
«ur lequel le public devieDlcepcniladl plm s^vtre à mesure
<|iie son oreille se forme, et nue ses connniNsances s'Élen-
ileiil. Plusieurs morce >iit n'ont pis produit à la première
représenta lion louirefretqu'oilaurailpuCD attendre, par
RU île d'une exécution, défeetueuse , causée par le Irouble
lies acteurs. Je eileraià cet (>gard l'inlroduclion du pre-
mier acle, morceau trj» salisl'aisant, mais dans lequel an,
passage peu favorable à la vo!x de Henry a fail fausser cet
iVcteuF de manière i gdter ce qui avail précédé : l'air do
Seward , dans le même acte , oii Valcre s'est trompé de toa
daiisuoemodulalionde la lin, el a délruit le bon eilct que
le commencement avait produit. L'ne ballade écossaise ter-
minée en duo , un air délicieusemeut chaulé par l'oncbard,
la fiuale du secoud acte, ei la romance de Cbollut, out été
remarqués et vivement applaudis.
Quoique j'iiie rendu justice au talent do M.Ealton pour
riustrumenliitioD , je lui ferai cependant observer que le.
luxe qu'il y a mis nuit quelquefois à l'ellel du cbanl. Son
Lanuoiiie manque aufisi du calme nécessaire en plusieurs
endroits. Les iiiynTirti multipliés ont le défaut de distraire
l'oreille du cliant principal ; les harmonistes les plus bril-
lans , l«ls que Mozart et Rossini , laissent toujours le chant
à- découvert dans le eantabile el dans les motifs princi~
paux des airs au des morceaux d'ensemble, et ne déploient
1b luxe de l'instrumentalion et les recherches dTiarmonîe
que dans les modulations, dans les cnscmbles-et dans les
tirettes. Pour n'avoir point suivi le même système, M. Bat-
ton a quelquefois empêché l'effet qui serait résulté de ses
ctHiftenes et a gfiné ses chanteurs. Par exemple, îa vois
de Chollct , que le public aime tantàen tendre, a éic con-
tinuellement combattue dans sa romance par les passages
de flCile et do clarinette dont l'accompagnement est sur-
chargé. Je ne. m'étendrai pas davantage sur ces observa-
tions qu'il suffit d'iudiipierà M. Dation. J'ajouterai à ce
que j'ai dit en général de la musique d'Ellielwina que son
mérite, apprécié par le publie, a souleru l'ouvrage et luî
a procuré parmi les amateurs un succès d'estime.
La réunion de Poncliar.l , de ChoUcI , de Valère , et do
M*" Rigaud et Ponobard proButUait qw Voavwage serait
iàta cbaplé, et ceBartiateshalnles OD|tmU'pBMi«. Ileat
impossible d'entendre rien de plus par , de plusXioirKBt^et
de plus expressif que le chaKt'Se Ponclijird iknsMt'ètSlKib
et surtout dans son air. Le duo qu'il chante nvec Talfere
au second acte n'est pas aussi hcureusemeal placé dans
la nature de ses moyens que les premiers morceaux.
M"' Higaaf a généralement bien tlianlé, et l'on ne peut
qu'applaïKiirùl.Tlieauléde s.i viicalisaliori; mais ji; l'engage
à supprimer des traits d'un birn mauvais goût qu'elle a in-
troduits dans son air du premier acte. La peur qui domiae
tovgours H^'^Ponchard l'empéohede monirepaii'pnbU<a4.6-
talenf Ute véeï âbtireUë>«tt iptiurvue : ' Si/elle 'tte^t^ttil^
ii&rHïmallri«9i^ lïnè ôVainte ^li TaisoDbàbtà ."^^ili^^â^
pas qa'^ ne prenne un r&ngrëBi^(Aabte'pai^né)>4l(tfH^-
Moaaav. L'opéra a éii fort brillant ici pendant cette sai-
son. L'orchestoe et le personnel du théâtre ont été consi-
déraUement augmentés; le premier consiste maintenant
en Boixante-dîx musiciens, il est particulièrement riche en
instrumens à vent, lest{.uels, comme on le sait, ont tou-
jours été excellens en Russie; nos priucipaus chanteurs
sont : Al"* Pfaillb Andrieu, fille du chanteur de oe nom;
Bt^ WutramnlLÎ et Sahorow^MH. BaUchaff et Uaxia^
tteofs,etH. Iia^irroSybauechantanle.
La saison s'est onrertepar VJgtuaoàe H. Faëry qui fat
parfaitement exécutée.
M"* Saburow a chanté pour son bénéfice la grande.scène
de l'opéra de Sapho de Morlacohi ; cette musique passion-
née , l'un des meilleurs ouvrages de cet auteur, a été exé-
cutée par clleaveo pureté et expression. :£Ue est très jeune,
et fait partie de l'école de musique dépendante du théâtre,
laquelle contient dans ce moment plus de soixante élèves.
cahtatrifSSV''
NOOVELLBS ËTRANGàRES.
ai3
L'événement le plus remarquable ilc la saiflon a élé la
mise en scène du fameux Fr&isehutz. Rien ne peiil sur-
passerl'inléréleïcilÉ parla première représentalion; toutes
les avenues du théâtre étaient remplies par la foule long-
temps avant l'ouverlure des portes; et l'effet des cris des -
femmes mêlés aux vociférations des hommes à l'ontrée gé-
nérale dans la salle, offrait une espèce d'anlicîpalion de la
terrible scène du second acte. L'ouverture fut parfaitement
exécutée et applaudie avec transport. Elle avait été écoulée
dans im profond silence qui semblait incompatible avec
une foule aussi nombreuse; tout l'ouvrage a été parfaite-
ment rendu par l'orcbestre et par les chanteurs, à très
peu d'exceptions près. Les chœurs ont été chantés avec
un ensemble très satisiaisant.
Les amateurs de musique d'église ont eu le plaisir d'en-
tendre exécutcrle Requiem Mozart. Il a été clianlé sotis
la direction du maître de chapelle Scliolz, avec un or-
chestre composé de cent vingt personnes, au nombre des-
quelles se trouvaient les élèves do l'école musicale.
Bebun. Théâtre royal. On a exécuté, à l'occasion de
l'anniversaire du prince royal, Puimira, grand opéra de
Saliéri, traduit de l'italien et adapté à la scène allemande
par filum, directeur de la musique, et orné de ballcis
arrangés par Telle. Cet opéra, qui fut donné pour la pre-
mlËre fois en 17<)6, renferme de grandes beautés. Dans
cette circonstance, quelques changemeiis ont été jugés né- f
cessaircs. L'ouverture a élé remplacée par celle de Cati/pso
de Winter, et l'on a ajouté deux airs de bravoure , l'un de
Mayer et l'autre de Zingarclli. On pourra peut-être blâmer
cette liberté prise avec uusi grand maître ; quoi qu'il en soit,
l'effet de la représentation a élé extrêmement agréable. Les
rôles étaient distribués comme il suit: Patmira, M*" Schulz;
AlcindoT, M. Bader; Oronte, il. Blum ; Aldcrano ,
M. Devrient. Cet opéra a élé représenté six fois consécu-
tives. On a repris ensuite VEuryanthù de 'Weber. Le rAle
de Lf/siatéiait joué d'une manière supérieure par M. Han-
ser, du théâtre royal de Berlin.
On a récemment essuyé de remelii'c Ici puutomimes à la
ii4
mode. Ce genre de spectacle était abandonné âepuiaquel-
temps. On a donné ta Ctef d'or , pantomime avec
mmîqœ, danses, machines, etc.; par J. L. Lewin des
théâtres royaux de Lohdres et de Tienne. La musique est
parfaitement choifiie et arrangée ; un assez grand nombre
de morceaux étaient inconnus. Le public a parfaitemont
accueilli cette nouveauté.
Tttiâtrt tU ta Cour, L'ouvrage le plus nouveau repré-
senté sur le théâtre de la cour, est unkopéra en deux
actes , airangé d'après Kpliebué , et mis,eu musique, par
Sussmayer , intitulé Jfitdfang ; il contient pluaieum
bons morceaux, entre autres une romance qui est devenu»
' populaire.
BoUmdt Knappen, opéra de Henri Dom, a été joué
avec succès. L'ensemble est satisfaisant, plusieurs mor--
t^ux sont vraiment dramatique. Le compositeur n'a qoe
vingt ans , et cet ouvrage fait concevoir des espéraoce»
qu'il justiRera sans doute par la suite. -
Dans une des soirées musicales on a eu le plaisir d'eu-
tendrc une nouvelle cantate. Les paroles sont de F.
Weîdmann , la musique d'Ignace , baron V. Seyfried. On
y remarque beaucoup de mélodie et quelques beaux effets
«riiarmonie ; clic ne peut qu'ajouter à la réputation de son
Le 4 du mois dernier un grand concert , au bénéfice des
veuves et orplieltns de musiciens, a élé donné. On y a exÉ-
culé ia Création, d'Haydn, sous la direction de Mccser,
directeur do musique. Les principaux solos étaient cfaauté»
pur M"" Sontag et Cari, et par MU. Blom, Slrumer et
Devrîent. Les chœurs, qui étaient nombreux et très bonsr
étaient dirigés par M. Hausmann, chef de l'académie de
citant. Les progrès qui ont élé faits dans cet établissement
depuis quelques années sont on ne peut plus salisiâisans.
a4 mars. M> GuîUou, premier flûtiste de l'Académie
royale de musique de Paris, a donné le 19 uu second
concert vocal et instrumental qui su composait, en grande
.partie, demusique française. Le bénéfini^iire y a exécuté
son coneerto mititaire, dédié au roj de l'russc, dunt lUo-
3l5
•trumentatton a paru trop bruyanlo pour l'accompagne-
ment A'un instrument lel que la ilûte. M. Guillou a réuiieî,
mais il a obleou plus de succès clans les variations sur la
Clair de tune, et principalement dans le cantatile.
M"" Sonlag a chanté un air deRossin! et PhilomèU, r(>-
mance française de M, Panseron , avec accompagnement
obligé de Aille. Cette jeune virtuose platt IouJouth, mais
les journaux de Berlin lui reprochent d'abuser du chant à
nuzza voce, tellement que daaa la romance e^le laUsaït
souvent couvrir sa voix par la flûle. Ce fKlit morceau a
d'ailleors fait grand plaisir. Sohultz a été très remar-
quable dans le grand air A'idomenét de lUozart, avec ac-
compajjncment obligé de violon , parfaitement exécuté par
le directeur des concerts Mœscr. L'ouverture do Lodoîska
de Chétubini précédait la première partie du concert , et
colle du ballet A&Proscrphie. de M. SchncîlzhœfTer, tout-à-
fait inconnu aax Allemands, avait été placée eu tête de la
seconde. On a trouvé beaucoup d'effet dans cette sympho -
nlei/^jif^iiles journanz de Berlin se plaignent de ce qu'il
Boi{iîi!Ç|^|dé comme de mauvais ton , dans cette ville , d'àp-
plapf^if^'4es composilions instrumentales de grande di-
mension.
I.es BerliDoÏB , qui aiment beaucoup VOlymfrU de
U. Spontini, ont voulu la revoir, et M. Spontini ne les a
pas fait attendre. L'enthousiasme a été général après l'ou-
verture, qu'on a fait recommencer; mais il s'est un peu
refroidi quand on a vu que l'opéra , avec les morceaux
ajoutés Ion du dernier voyage à Paris, ne durait pas moins'
de quatre henrest ce qui est presque un scandale pour les
haUlans'de Berlin , accoutumés à voir finir leurs speelaoles
ï dix heures du soir. Néanmoins, ili paraissent tout dis-
posés à pardonner la longueur en &Teur des grandes
beautés qui les charment dans oëtte partition et h condi-
tion de faire quelques suppressions , notamment dans la
scÈoe de la mort d'Ântigpnc.
On vient d'arrêter la liste des opéras nouveaux qui seront
montés h. l'Opéra de llcriin pendant le semeiïtre prochain.
Ce sont : i* ia Rose enchantée de Wolfram, qui s'était pro-
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2l6
duit) dil-on, avec cet ouvrage, au concours ouvert à
Dresde pour te remplacement de Ch. -Marie de Weber;
9* Agnis de Hohenstaufev-, opéra de circonstance, ëcrft
par M. Sponlini pour le mariage du prince Charles de
Prusse; 5° tes Donquichotteries , musique du jeune Men-
dcbohn 4° enfin, Oieron de Ch.-Harîe Weber §era
donné le jour de la fête du roi, le 5 août. Quatre opéras
en six mots I voilà un admirable exemple d'activité à pro-
poser au grand Opéra de Paris.
Dbbsde. Opéra aliemand. On a donné depuis peu , sur
ce théâtre , un opéra qui a obtenu le succès le pins décidé ;
il est intitulé : die tesauberte Rose (la Rose enchantée. )
C'est le premier ouvrage de M. Wolfram, amateur. Gel
opéra renferme d'excellentes choses, écrif es avec beaucoup
d'originalité. On a remarqué surtout l'introduction, nn
air et un trio daus le premier acte; un air, un duo et un
chœur de cbasseurs dans le second. Depuis le grand suc-
cès du chœur du FreUchAU, il est devenu de mode de
composer des chœurs de chasseurs. Il est juste de dire que
de tous cens qui ont été ooniposés depuis Weber, ce-
Ini-of est le mbillenr. Le succès de cet opéra fait d'autant
plus d'honneur à M. Wolfram qu'il est dû entièrement â
la musique, la pièce étant tout-à-fail dépourvue d'imérél
et de fliluations.
Un autre ouvrage intitulé : die Ochsen- Menuet (le
Menuet (lu Bœuf) , purfLiitement arrangé sur rte la musique-
de H aydii par le baron du Seyfried , a fort bien réusfii : le
talent de MAI. Gênée et nosenfeld a puissamment contri-
bué au succès: le premier a une basse bien timbrée et
trèsfieKlble; le second joint à beaucoup fexpresstoas une
voix d'une grande étendue.
Les ouvrages du célèbre Weber continuent à être repré-
sentés de temps en temps, comme le plus digne hommage
(1) H. UcDdebohii , aniateiir dont les tileos donoent de grandci ts-
pteancei, aat Ali d'aq riche banquier de Berlin. Celle ville eat heureuac.
H. M'eyerbeer, doni l'Allemagae >'Lonure,ya »assi tii Icjour.etdoit la
aaiiasDce ï l'un de ece financiers lea plu> lecoinmandablea. '
(iVoniliiHabcfcur.)
17
qu'on puisse rciiilrc à sa mÉmoirc. On a joué dernièrement
Preciosa. H'" Harlknocli , du tliéiirre de Weimar, s'y est
fort distinguée. Ou répèle en ce moment Oieron, qui a
été traduit en allemand par E. Gche. Plusieurs grands
théâtres de l'AUcoiagnc se préparent ù représenter cet
opéra; mais les faabïtaus de Dresde veulent élre les pre-
miers à faire entendre dans leur patrie cet ouvrage com-
posé sur les bords de la Tamise , et qui peut être consi-
déré comme le chant du cygne.
Opéra itatien. L'opéra italien vient de perdre la siguora
Tibaldi , qui relourne dans son pays. M'" ScIiiaseKi a été
engagée pour la remplacer; elle a diibuté dans l'Itaiiana
in Aigeri, où elle a réussi complfetemenl. Les opéras ita-
liens que l'on joue en ce moment sont ; Teotattlo ed Isa-
iina, de Morlacchl, taPastoreita noHte, de Vaccaj, ia
Cenertntota , Matitde di Sabran et Mosb, do Rossini.
Dans ce dernier ouvrage , le rôle de Pharaon a été rempli
d'une manière supérieure par Salvatori.
Flobehce. Théâtre detla Pergola. Le célèbre composi-
teur Pielro Général! vient de rentrer dans la carrière dra-
matique par l'oratorio de Jefu qu'il a écrit pour celle
ville, et qui a été représenté le 1 1 mars. L'exécution plus
que médiocre de la première représentation nuisit à l'ou-
vrage, et ne laissa l'auditoire que faiblement satisfait.
Mais les beautés remarquables qui se trouvent répandues
dans celte composition ont bientôt fait revenir le public
nur l'impression défavorable qu'il avait reçue d'abord, et
chaque jour il goûle un plaisir plus vif à l'entendre. Les
cbceurset parliculièremeut celui Je VAddio ont réuni loua
les suffrages. On reprucbe à un trio du second acie de
n'être qu'une réminiscence du duo de Scmiraniido : BeUa
imago ; mais en général on s'accorde à dire que la musi-
que de JcflG est digne de l'auteur de I. Baccanali. Une
indisposition de madame Bonini nu lui a pas permis de
déployer dans celouvrage tout son talent : les autres chau-
lonrs Reinai, et mesdames Olto et Tiirietli n'appartiennent
qu'i!i un ordre inférieur.
. AliLM*) i6 mars. MademoiseHe Aline Bertrand a donné,
ii8
vciiili-cili , un graiiil coucert au théâtre île l:i Sôata. Ella
y a joué trois morceaux dout uti de sa composiliun , un
rondo composé csiircsscmenl pour elle par M, Panseron,
et la fnnlaisie de M. Labarre but des motifs du siège de
Corinihe. Rappelé chaque fois par le public , elle a
obtenu les liiinneurii du iis dans lo dernier morceau.
Mademoiselle Démeri, qui a chanté k ce concert, est en-
gagé à l'opéra de Paris.
NOUVELLES DES DÉPARTEMENS.
Noti.'i apprenons qu'uucsociélé philharmonique , établie
sur des bases solidos, el qui permellent d'eapérer qu'elle
recevra par siiïle un grand développement, vient J'ëtre
fondée il Cacu, sous le titre do Société phUharmooique du
Calvados, Elle a donné son premier concert le i6 mars ; il
se composait de l'ouverture du Siège de Corinthc, d'uue
syniphoDie do Haydn , de chœurs et de solos de chant et
de viotOD. U[ic quétc en faveur des pauvres sera faite à cha-
(jue concert, de sorte que la Société aura le double avan-
tage d'offrir du plaibir à Phomme fortuné et des secours
ANNONCES DIVERSES.
Collcclion de FisTmoKS réduites pour le piano, publiée
par Pacini, boulevard des Italiens, ii' ii , prix marqué,
ZG fr. chaque ; on ne les paie que la fr, lorsqu'on prend
toute la collection , qui se compose des opéras suîvans de
Rossini : i° li Barùiere, 2" Tancredi, 5° Cenerenlaia,
4" Gazza Ladra, 5° Mds& in Eyilto , 6° Elisabella,
r'Oieilo, &' Zetmira, Q° Ricciardo c Zoraïde, >a' DontM
delLagOt w'italianain /llgtrî, it° Corrculino , iTi' Àr-
mida, lie Semivamidc, i5' HJaoïnetto, Turco in
Jliilia, \y VInganno fartunato, i8" /vanAtKÎ. Mojer-
Dlgiiizca hi Cooji
bf.er , il Ci'Ouiato; Cimar-ona , 1 1 M ati'imonio ; Mozarr ,
a Flaulo magico. Requiem; raisieilo , Niua,- Mcr-
caJaiite , Elisa eClaudio.
Toulc» les rormeji de l'éloge «Dnl «puisées sur le mériHi de» ouvragM
qa|coQ)^po(enl l'iolcrïssanle eollecliou que nom annonçona. La favear
rauslcjuB qui a le privilège do cliarmer DOn-.tuIemcQl les hobiiuna de
TEuropo, mais ccui des dcui mondes? Les borji de rOrédoi|Uft
comme ceui du Tibre ou de la Nira retenLlsîent des accena de la Ijre
loisinienne; la muio de Moiart enchante les rivages de l'Océan paei-
fiquc comme ccuï de la mer d'Allemagne ; il n'y a riuii à ajouler 1
cela. Les tingl-cinq parlitions de la cullectioa publiée par M. Faelni
ft celles ijui doiient les suivre composent une biblioLbéque musicale
uauelle presque eomplile. leur prii Irés modiqne, leur eiécutioo ly-
pograpliique, el leur correcllon les recommandenl ï l'sllenlion desama-
leurs etJe* arlisLes. L'atcompagnemenl réduit esl bien arrange, et
rend autant que cela se peut les ulTels de l'urcbesL™. Enfin tout con-
conrt k assurer ï l'entreprise de M. Facini un juccèt populaire et dn-
TBble.
L'ïcao LTMQiiE, uoiivcau journal de chanl, rédigé par
MM. PAClMEt F. Gl,.lJ*T.
Teauléi Trançaises des auteurs lei plus dlslingués, on y joindra cellci
qui Burant obleau te plus de succès sur les théâtres d'Italie. M. Grast,
déjï avantageusement connu par quelques producllong agréables, dont
U. Facini cil éditeur, fournira au journal des pièces louttrait noi-
velles de sa composition , comme ramances, obansannelles, caiatiner,
DDclorHs , bclvéticnncs , etc. L'Écho lyrique paraltia du an âo de
chaque moi», ï dater de celui de mars. Il contiendra toujours Iruii
pièces, dont une italienne. Le prit de l'abonnement de ce journal, avio
■ccom pagne ment de piano ou de harpe , est de a5 francs par an. Lea
eniois scrool faiii franco par la poslu.
On s'abonne à Parts, chez Pacihi , éditeur des oeuvrea
de Beethoven, Cimarusa , Mozart, Rossini et autres, bou-
levard Italien , n" 1 1 . — A Genève , au magasin de musi-
ijuB de Gbàst, Grande-Rue , n" 207.
Nota. L'abonnement se paie d'arauce et l'on est pri£
iTaffrancliir les lettres, ainsi <}ue les cnvais d'ai^eot.
Olgilizad by GuoglE
Grandes Vasuiioms pour le forté-piano sur le thème :
Queiieest ietie, ^uel doux sourire! chanté par M^Pod-
chard, dans l'opéra d'Emma, composées pour son élève
M"' Louise Proton, par M. J.-B. Woels, op. ôa* ptix,:
^fr. 5a c; à Paris, chez Â. Petit, successenr de H. Laf-
filé, à la Lyre moderne, rue Viviennc, n* 6, an coin de
> galerie. . , .\
Ces TariBliom, qui Bont liés brillantes, K Tecommandcnt pu la noô-
TCaati des traits et uDcharmoiiie puie, deoi gcDres^e mérite qui de -
TieDDCDt chique jour plus rares,
" Solfèges progressifs, avec accompagnement de piano,
précédés dès principes de la musique, ouvrage qui présente
aax élives Us élémeus de l'art musical dans l'ordre le plus
naliwelet le moins compliqué; par F.-J. Féti>i, professeur
ide composition à l'École royale de musique et bibliothé-
caire de cet t^lablissemenl ; prix : 24 ^ Paris , chez Ja-
uet et Colellc, marchands de musique du roi , rue de Ili-
cbelicu , 11° 92 , prËs celle Fcydeau ; et rue Sainl-Honoré ,
n" ia5;chczPh.PelLt, rucVivienne, n°i8, maison Gai ignani ;
et chez l'auteur , rue Moiiiliolon , n' 'iC^. A Bruxelles.^, chez
Mcssemakers, professeur et marchand de musique t. nifij^ÀU
Loxum, n° 3C)8, pr^s celle de la Montagne.
- lions analyscroDi cet ouvrage qui est établi sur un plan aent, et qui
eat le fmit de longnes méditations et de beancoup de travail.
QsESTiONR sur la diversité d'opinions et de doctrines dea
buteurs didactiques eu musique , adKssées à'UHvleS'pr»-
fe'sseurs et^men^bres du ConservàtOiM de' Tr^t^f "
P/Hacariy', musicien de province. ^fii«ç^aj^lï^
QSiptagea avefi 4'P''>?°'>c^ Paris, iSâ^) jàqe|lj^i^"
liiw«ti^es.» VHQ A^v, Peti^^bamp&, ^11* JHi;;llïf(^^|g
moift, UbraiCOi pj^W-Rojïle, n*5. . , -/. ,r.:A\ntK
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
* ir* >. — AVBIL 1837.
EXAUEN DE L'ÉTAT ACTUEL DE LA MUSIQTIE
ALLEMAGKE.
Il Mt impossible de se former une idée joate de l^étMde
prospérité ou de décadence o[i se trouve un arf âaDsxin'
payn, si l'on ne possède une conuaissance au moins som-
maire de ce mi'il y fut précédemment. Ce (|ue J'hî fait en
abrégé pour l'Italie, je crois doiicdevotr IcËiire pour l'Ai ■
lemague, et avaùt d'examiner quel est l'élal; actuel de U
atuiqne dans cette intéreMante , partie del'Emepe , je vaÎB
présenter UB tableau wiocitiot de aou bïtloi|re pendant la
dîK-huitiime->i6cle dkus le patrie du Baoh ^ de H»âel et
de Mozart.
La difUiait dcfilloniagne en étals caUiollqins et Inthé—
rieiiH y a donné à la musique religieiue une double diree-
lion ; l'une conforme aux rites de l'église romaine; l'aulre~
fondée fiur l'unage d'introduire le peuple dans le chant du'
licrvicc divin. Dans la premiërese trouvent les meEses,
près, TeDeum et moletu; dansla seconde, les cantiques
et tes psaumes qa*<ui4é8fgne KtQS le nom de choraU. Depuis
1390, l'Alleaiagiie s'est saccessivement enriohie de bcUeS'
prodaciiotradatHlei deux genres. Âdam Gniqpelsliaimor ,
\ 30
i.i'w.t llnslci-et Cliii'ticn Krbaeh [i Sfjo ;t ifîao) sont 1m prc-
Dikrs ({niaient itiipriuiù^ii la intisi(|iicgcrni;iiiiqiiG le cachet
piirliculiei' [l'harmonie qiiilii Jîfiliiigiic. Leurs ouvrages, oii
l'on trouve lea premierK germes de la manière ({ni a été
|ierrcctionnéc p.irSamuel Sclieid , Jcan-Gnsparil do Kcrl,
Frobcrgur, l'iminorte) Jean- Séb.is lion Biieli, Hicndel el
Mozart , niari^uèrËnl la sëparalion de l'école allemande et
lie rîlaiicune, car jusqu'à eux il n'y avait eu qu'un style,
qu'un nyRlËmc d'Iiarmonic cE de louulili^. Ce système était
^gatemeut en vigueur eu Italie, en Allemagne, dans les
Paya-Bas, eu France, en lîspngne el en Angleterre, et
l'on ne remarquait point de difTcrencc sensible entre les
pruduelîons de Jean Animuecia, de Constant Porla ou
d'Alexandre Slrl^^io, mailrcs italiens, et celles de Louis
Senful, de Henri Isaac ou de Ilermann Finck. , allemands,
de Philippe de Mons, de Roland de Lus.sus, ou de Kicolas
(lombcrt, flamands, de Bird, ilc Morlcy on de Farnaby,
anglais, ile Cluistoplic Morales, espagnol, ou de Damie»
A'GoeH, poriugais, tous contemporains. Mais à partir des
travaux de tivmpekhaimer et de Haslcr, tout change, et
leN mélodies eomme l'harmonie allemandes prennent une
physionomie particulière, uneteiulc de nationalité qu'elles
ont conservée jusqu'ici, malgré la fusion d'idées qui résulte
des communications oonslanles des peuples entre eux.
Plusieurs circonstances concourent à conserver à la mU'
sique allemande la couleur nationale dont je parle;mais
l'une des plus puissantes est l'usage des psaumes et des can-
tiques il quatre voix que le peuple chante dans les tem-
ples, el que les maîtres d'école enseignent aux enrnnsdèfi
leitrplus tendre jeunesse. Léchant est le même pour tontes
les églises protestantes, mais l'harmonie dilTère eelou le
ç;énie du compositeur. Les plus grands musiciens de l'Al-
lemagne n'ont point dédaigné d'employer leurs taleus à ce
travail; chaque état, chaque province, chaque ville a
son livre choral particulier ; les Mitions s'en multiplient
et sont entre les mains de lout le monde. J.-S. Bach en a
écrit un grand nombre qui portent le cachet de son génie.
C'est Ù l'usage fréquent de ces ciinliques harmonieux qu'il
Tiiul ;illril)ii(^r lu godt ]irmimioé dis luute la iiuliuu pour
riinmioiiie , cl aoii aplttnde à l'apprendre et à rexécLilcr.
L'obligation d'accompagner et de varier ces mêmes c.m-
Uquen, imposent aux organistes celle d'Ctrc înslruils dans
leur art, et de posséder une foulii de (|ualilés (jti'ou no
Iroiivc uull« pari dans iiu fi haut degré que chez It:» urgj-
iiisJes allemands. Samuel Sclicid, Gaspard de Kerl , Ffo-
berger, Reinke de Hambourg, Buxteliiidc (1634 à ijaa)
oui été des artistes et des compositeurs du premier ordre
en ce genre; mais ils ont tous été surpassés par Jean-
Sébastien Bach , génie profond , mélancolïtiuc el original ,
harmoniste incorrect , mais invculenr dans son harmonie ;
enCm prodige de facilité, do fécondité et d'aptitude pour
l'exéculion. Quoiqu'il ait formé une foule d'élèves qui ont
été artistes célèbres, tels que ses lils, Charlcs-Pht-
lippe-^m manuel et Guil]aume Fridmanii , Kirnberger,
Killel , etc., nul n'a pu l'égaler, soit comme compositeur,
■oit comme exécutant. Cependant les artistes que je viens
de nommer et leurs élèves ont eu une vigueur, une fer-
meté, une profondeur de talent dont on n'a point d'idée
en France. "Albrechtsberger, Rembt, Fischer, Vierling,
libertin ont propagé jusqu'à nos jours le véritable style de
la musique d'orgue. Il semble ce-pendaut que ce style dé~
pénère maintenant , si j'en puis juger par les ouvrages de
Enccb et de Rink. On y trouve encore de jolies choses .
mais BOi) l'élévation dans les idées qui distingue les eoni-
posilions de leurs prédécesseurs, uî la science qui est une
qualité inséparable du genre.
A l'égard de la musique d'église à grand orchestre, l'AI-
magne a vu éclore dans le dix-huitième siècle une foule
de messes, de vêpres, de motels et de Te Deum d'un genre
neuf et digne île lutter avec ee que l'Italie possède do
meilleur. Jean-Sébastien, et Charlcs-Philippc-Emmanuel'
Bach, Hœndel, les deux Haydn, Graun , Naumann , Mo-
zart, ont été inventeurs en ce genre, cl ont laissé d'innom-
brables preuvesde leur talent, llssesont surtout élevés à une
hauteur inconnue avant eux dans le style de l'oratorio. Le
Ucssic, les. SJaf.liab.tcs , Sainson, AlkaLic delln^iidel,
V Asfcnsion cA fis Isriiétitus dans if. dvsert île Cli.irlcs-
riii!i|)[)e-Ëmiii;iiiiicl Uiicli ; ta Mort de Jésus de Cr;iitij ,
David ■pénitent de Moznri , la Création et les Sept parâ-
tes de Jéaus-Ckrist de Haydn , snni: devcuus dus modËlcs
■{ui oeinbleiit avoir atteint la perreclion.
C'est à l'AlIcmagnQ ([ii'oii est redevable de l;i muBiijiic
înBlriimenlale; on doit mitcne avouer que juscin'à ce que
Mozart eût produit ses admirables composiiions dramali-
i|iieH, c'était daiia le style delà symphonie que résidait la
partie la plus solide de sa gloire , à l'exception toutefoi!) de
lu muniquc sacrée. hcsParticn, les Confitures tnusicates
de tabte ( Musicalisclie Tafcl-Contecl) et toutes les pièces
iiislruinen taies du dix-septième siècle, décorées de liti-es
plus au moins bizarres , sout l'origine des quatuors et des
symphonies qui ont pris naissance dans le dix-huitième.
Presque tous écrits à cinq ou six parties pour dos dessus de
viole, des violes da Gamba, et des basses de vïole, avec
une partie de basse chiffrée pour l'orgue ou le cinvecin , ces
recueils ne contiennent que dessarabandes, des courantes,
des gigues, des allemandes, ot le goût de ces pi6cess'cst cou-
Kervéjusque dans les ouvrages de Haindel et de Bach. Enfin,
versie milieu du siècle dernier, le style du trio , du quatuor
et du quinletio fut essayé par Kobrich Agrel , Janislsch ,
Radecker, Camerloher et Abcl, et celui de la symphonie
à grand orchestre par KrafTi, Kùrlzinger, Tclemann,
Schwindelet Misliweizeck. Ceux-ci furentsuiviii de XocsLy,
de AVagcnseil, deWanhal et de Stnmilï, qui perfeclionnè-
rentles formes; mais ce fui eu ij65 que le génie de lasym-
jibonie et du quatuor, (Joseph Haydn) fit son apparition
dans le monde musical, et prépara par ses premiers essais la
léputalion qu'il s'est acquise depuis par une fuuic de chefs-
d'œuvre. Créateur d'un style large et brillant, simple et
élégant dans ses mélodies, neuf daus ses ctTels d'harmonie,
admirable dans la sagesse de ses dispositions, ce grand
artiste a fixé le genre, et n'a laissé que peu de chose à faire
à ses successeurs. Il n'a pas fallu moins que le géuîc de
Mu/arl ])oiir faire oublier par ses inspiralions passionnées
qu'il n'a rieu ajouté aux furmcE du quatuor et du la «ym-
pbonic fixées par Haydn. Depuis près de «oisunle ans, lit
ivragesile ces deux hommes extraordinaires ont été repro-
duits presque à l'infini par toutes les presses de l'Allemagne,
de la France et de l'AnglcIerrc , et fontle charme de toutes
les réunioDS musicales. Le développement colossal déployé
depuis quelques années dans ks effets d'orcbesire n'a point
encore porté atteinte à la puissance de ceux qu'ils ontpro-
dulls avec des moyens plus simples. Toulerols on ne peut
douter que les invasions de la mode ne finissent par écarter
leurs produelions des concerts; mais alors elles tomberont
dans le domaine eiclusiTdes ariisles qui les considéreront
toujours comme des objets d'étude, et comme des m.onu-
mens précieux de l'art.
L'origine delà musique dramatique allemande remonte
au commencement du dix-septième siècle. Opilz, qu'on
peut considérer comme le pÈre du théâtre germanique,
traduisiten i637ropéradc UaphnédeRinuccini, que Henri
Schulzmit en musique pour les noces delà sceur de l'élec-
teur de Saxe Jean Georges I Mais ce ne fui que long-
temps après que Keiscr perfectionna les formesMn drame
musical de sa nation Ce musicien de génie n'était dgé
que de dix-neuf ans lorsqu'il composa, en iGga.pourla
cour de ■Wolfcnbultel, la pastorale d'[smène et l'opéra du
Basitiua. La sensation que produisirent ces deux ouvrages
Cul si grande que la direction du tbédire de Hambourg
[alors le plus florissant de l'AUcmagLie) s'empressa d'appe-
(i) naari Schnli, premier maître de chapelia de l'ùlccleur de Saie,
naquit à Kirilerii, dans le Toigtlaud , le 8 octobre ii85. Aprts aToir
fait ses études i WeisBenfcl, à CoJacl et ï l'uniïcrailt de Morbonrg, il
«erendit i Veuiie.ea 1609, pour y pcrfeclioûner >on talent suus la di-
rection de Jean G abricIJi. De retour en AUemagne, il fui luccessiik-
ment maltro de chapelle à Dresde, à BraniHiok, à LunÉbgurg, ï Co-
penhague, et ennn ù Dresde, où il mourut subitement le 6 novem-
bre 1671.
(ï) Iteiuliard Keiser, Gis d'un boQ compositeur de musique d'église,
naquit ï LÉipsict en 1673. Apcét avoir fait lea études musicales à fécale
lie Sainl-Ttiomas, dans sa ville natale, il se rendit k Woirenbutlci, pui»
i Hambourjf. Eu 1758 il fut uouimÉ maître de cliapelle 1 Copenhague,
il est mort* Hambourg, le la septembre i^Sy, S^é de s jiiaute-sii aus'.
1er Keixcr et i\c se l\illiielier. Les premiers ouvrages qu'il
lll rcpréseiiler dans celte ville furent / rènt, Janus, et sa
jiuHtoralc A'ismlinc. Devenu lui-mCine ilirecleiirdu lliéiUrc,
il écrivit dans l'espace de \ingl-8ept ans cent seize i>péraH>
et lelle i^tail sa fatililé, quedans une seule année (ijoy) ,
il composa la i»uHi[|ue do liuit ouvrages. Après un repos
de quelques années, il leritiina. sa carrière dramatique
en 1 754' P^"" l'opéra de Circé. Les cbuutH de Keiser sur-
]>assa;ent toul ce qu'on avait entendu en Allemagne avant
lui. BlatthesoD dit (EkrcnpforU) que ses compositions se
dianlaient avec une facilité extrême ; ilassurequelloindel
et IJjsse se sont non- seule ment formés d'après lui, mais
qu'ils ont souvent Imïlé ses idées. Lorque Burncy visilal'Âl-
kmajjnc [en i7ji),Hasse lui àil t/u' il regardait Keiser
comme ie premier musicien de i'unictrs; qu'il avaîi
vcril encore piua que Scartatli, et quesesméiodiasTmai-
qréies chavgemens que cinquante ans avaient appariés
dans {a musique, étaient si gracieuses qu'on pouvait ies
mêler pamii les modernes sans que tes connaisseurs
inCme pussent en apercevoir.
Le plus grand nom qui se présente après l'épotjuc de
Keiscr dans l'histoire do la musique dramatique eu Alle-
magne est celui de Ilxudcl. George s- F ré dé rie Bœndel,
jié à Halle , en Prusse , le 24 février 1G84, commeitça ses
éludes musicales à l'dge de sept ans snus la direction de
Zachau , célèbre organiste, et les termina avant d'avoir
allcintsa quatoreième année. En 1708, il se rendit à Ham-
bourg et y composa son premier opéra [Aimira") l'année
suivante. Le grand nombre d'élèves auxquels il enseignait
la musique ne l'empéclia pas de douner encore Nero. Fio-
rindo et Daphné de 1705 à 1798, outre une grande quan-
tité de pi&ces de clavecin et de cantates. Vers le môme
temps il partît pour l'Italie. Il écrivit à Florence, en 1708,
son premier opéra italien intitulé Jiof/r/i/o, celui d'Jgrip-
pina en 1709 à Venise, sa sérénade it Triompfw del
tempo à HoitiB, et ,4cm è Gajaten à Naples. Ayant quillé
l'Italie en 1710, ilserciidil à Hanovre où réleclcor le
iiuiuma son mallri; ilc cli.ipelli; eu rcjuidatemeut de Slcf-
53?
Tani. Peu tic temps aprtu, il pjss;i en AtiglelciTC cl y com-
posa en quinze jonra son opéra lic Rinatda, nui, pendant
près d'un denii-fliècle, fut la pièce favorite des Anglais. Aii
bout d'un an , il revint à Hanovre; mais en 1713 il obtint
lin second congé de sa coiir , et retourna en Angicïerro où
il ne fixa. Une association se forma vers i^ifi entre plu-
sicuTN KraiioHNCicnenrs pour rétabliBsemenl d'un théùlrc
d'opéra qui prit le nom S^Âcadêmi» TLoyale de Musique : ■
Hœndcl fut chargé de sa direction. On eséculaît principa-
lement û ce tliéàtrc des ouvrages de sa composition; pour
luiir 11U11111.T louL 1 l'Clat dont ils étaient susceptibles, il
engagea les meilleurs chanteurs de l'Italie. Tout alla bleu
pendant quelques années; mais des discussions s'étaut
élevées entre le cëlËbre musicien et les nobles qui admî^
nislraieiit le Ibéillrc , ce»s-ci firent venir Porpora à Lon-
flres avec ir^anneiii son élève et plusieurs autres virtuoses
ilatietis pour établir un autre opéra en oottcurrence aveo
celui de Hœndcl. Pnvé de l'appui de In hante société et
n'ayant que son génie i opposer auxelTorls de sus ennemis,
ce gr.'md homme se vit plusieurs fois au moment d'une
ruine complète; mais à la fm ce génie trîoniplia, et les
admirables oratorios qu'il composa rallièrent à son purii
tons ceux qui s'élaieul ligués contre lui. "Vers la fin de sa
vie (en ijSiJil perditia vue; mais quoique âgé desonante-
trois ans, îl n'en conserva pus moins tonte sa vivacité. Il
jouait encore se» concertos d'orgue, et composait en ilîc-
laiit ses idées qu'un de ses aniîs, nommé Smith, écrivait,
Six jours avant sa mort, il exécirta un de ses oratorios. Il
mourut'le lâ avril i^Sq, laissant une fortune de 9o,oon
livres sterling, dont il légua 1,000 livrea à l'institut des
.secours de Londres.
Depuis pins d'uu siècle , les production!) de Hœndel sont
on possession d'exciter l'admir.ition de l'Angleterre et de
■juelques musiciens érudilsde l'Allemagne et delaFr.mce;
mais il faut avouer que ce grand homme n'est connu quo
de nom de la plupart des amateurs des deux derniers pays.
.Uïsqu'à ce moment on ne trouvait en France qu'avec dif-
fwulté qucIqaGs-uns de ses ouvrages, et jamais on uo les
aî8
iivuit cxL'Ciiti:i< piiliHqucmeiit avant que M. Choron eût
conçu riietirciise idée de sea exercices. QticlijiieB-utiC!) de
Hcs fugues pour le clavcciu se irouvaîent seulement cnirc
les mailla des pianistes ; mais ses quaraiile-cinq opéras al-
lemands, ïluliens et angluis, sca vingt-sis oratorios, ses
molcls, Te Deum, cantates, etc., au nombre de quinze
volumes, ses trios d'inslrumens et ses douze concertos
d'orgue n'y étaient pas même connus de nom. Cependant
onpeutaffirmerque jamais «u génie plus vaste, une iniagi-
nalion plus liardie, soulenuc d'une science profonde n'ont
existé. Lesméloilies de Haendel sont suaves, inventées et
Muiples; sa richesse iVliarmonic égale et mëmesurpasse tout
ce qu'on connaît. Ses chaours ont unemajcsté, un feu, une
énergie qu'on ne trouve à un degré égal dans aucune autre
composition dumémegeurc; enfin, Bsodelest l'un des plus
grands hommes qui aient illustré la musique. Les éditions
de ses œuvres, qui commencent à se multiplier en France
et en Allemagne, mettront bicutût les amateurs à même
de se convaincre qu'il n'y a rien d'exagéré dans ces éloges.
Grann , Basse et Naumann , qui furent ou les contem-
porains ou les successeurs de Hieiidcl, ne l'égalèrent pas.
Le premier, Charles- Henri Graun, maître de chapelle
de Frédéric II, roi de Prusse, naquit, en ijoi , à Wab-
renbruck, en Saxe. Il éludîa la musique à Dresde sous
l'organiste Pelzold, et sous le maître de chapelle Schmidt,
et lut d'abord chanteur à la chapelle et au théâtre do
llrunswickjil passa ensuite (en ij3j) au service du prince
royal de Prusse. Frédéric, qui n'estimait pas la littérature
de ses compatriotes , n'aimait que leur musique, et parmi
les compositeurs allemands, Grann était celui qu'il pré-
férait : on assure même qu'il pleura sa mort , arrivée le 6
août A. son avènement au trùue, il l'avait nommé
son maître de chapelle. Ses opéras italiens ctallemands ,
qui sont au nombre de trente-quatre, ne brillent pas par
une invention bardie, mais contiennent des chants d'un fort
beau caracl ère. Sa musique est un mélange du slylc de Hei-
scr,qu'il avait beaucoup étudié dans sajeunessc,etdc celui
des uialires italiens de son temps. Ses meilleurs ouvrages.
329
suiil : r Scipioii V Africain (en alleiii.iiid) ; a' Cleapalra
(en italien); 5" AU-ssandro nette Indie; !\° Dcmofoonte:
l'air Misera parijolello de cel opOra fit verser de» larmes !x
tous les auditeurs; 5° AngHica e Medoro; C° Britannïvo;
Je chœur final de ce dernier: F aune IVeron spietato est un
clief-d'œuvre; j° l'oratorio de ta Mort de Jésus.
J, Adolphe Hassc , conmien Italieflousladénominalioii
lie il Sassonc, naquit à Bergedorf , près de Hambourg, en
I jo5, Aprts avoir appris les premiers élémeus de la musl-
[|ue dans le lieu de sa naisNanci: et â Hambourg, il eiiira
au service du duc de Brunswick, et composa son premier
opéra {Antigono) en ijaS, à l'dgc de dii-huit ans. Peu
de Icmps aprËs il partit puur l'Jlalie et se rendit A Naples,
oii il devint l't^IÈve de Scarlalli , dont il a Imité eu parlie
le style. En 1727, il devint maître du Conservatoire des
incurables. La niputalion que ses ouvrages et surtout sou
ArtaseTse lui firenl s'iilendii jusqu'en Allemagne el !e fit
appeler A Dresde, eu i^So, en qualité de compositeur de
l'Opéra. Il débuta par son Atessandro nellelndic, qui eut
un très grand succès. Partageant ensuite son temps enlrc
l'Italie et l'Angleterre , Hasse (•crivit une foule d'ouvrages
parmi lesquels on rcmurque Arminio , Piramo e Tisiie ,
Attalo, Demelrio , DitLo el Semiramide. En i^^o, il se
fixa à Dresde, oii il demeura jusqu'en ijt'S, Les malheurs
qui avaient pesé sur la Saxe pendani ta guerre de sept ans
ayant obligé la cour à l'aire de nombreuses réformes,
Hasse fut mis à la penKlon. H partit alors pour Vienne
et y écrivit sis opéras. De là il se rendit en Italie. En 1771
il donna à Milan Ruggiero, son dcruier ouvrage drama-
tique. Reliré à Vcuise, pour y passer Iranquillemcut le
reste de ses jours, il mourut le ^5 décembre 1785. Ha.sse
est resié fort loin de lliendei el deGraun pour l'harmonie,
mais son chant est gracieux et ses airs out été long-Icmpi'
recherchés par les chanteurs.
Doué d'un talent plus énergique, JeaU'AmédéeNaumanu
aurait joui d'une réputation européenne, s'il n'eût été le
contemporain doMozarl, et fi ses meilleurs ouvrogcs n'eus-
sent été écrits presque dans le mfnie temps ijiie Don Juan
ei {<ts Tioces de Figaro. A cette époque , le besuiii de chan-
gèmcni (lane le style drantatique se faisait «eatfr; la malti-
plicilé des airs dans un opéra était une cause d'ennui pour
le public, quelque talent qu'on yeutmî)). Oii flottait entre
le désir Aa la nouveauté et ratlacliement aux choses dont
«D avaitThabittide-Cesmomensilccrisc soiitordinairemenl
le» pIuK dangereux ponrla réputation îles ;iiileurs. ^'éàBla-
sewil/ prësde Dresde, en 174^1 Nanmaim commença l'étude
de la musique dans cette ville et la termina en Italie, De
retour dans sa patrie , il fut maître de chapelle de la conr.
Il débuta par écrire quelques opéras italiens; maissoa opéi^
suédois dVm^Aion, qu'ilcomposa en 1776 pour la fête de
naissance da roi de Suède, foison premier oaTrag[e remar-
quable. Le succès qu'il obtint fît appeler Naumann à
Stockholm, en 1789, pour y écrire Cora, autre opéra sué-
dois : celui-ci fut suivi de Gustave ÎVasa. La cour de
Copenhague l'engagea en ijSS pour écrire l'opéra danois
d'Orphée. Il revint ensuite à Dresde où ilfut nommé direc-
tenr général de la chapelle. Ses meilleurs opéras italiens
sont Oiiride , Tutlo per Âmora et la Medea qu'il écrivit
pour Berlin. En 1701 , il fut frappé d'apoplexie en se prw-
menantdans le parc électoral à Dresde.
. ' niisjetinie de onze ans que Naumaiin , Mozart, dont le
liom réveille l'idée de la perfection en quelque genre de
musique que ce soit, naquità Salzbourg,le 27 janvier ijSj.
].cs nombreuses notices qui on tété publiées sur cet homme
à jamaii) célèbre , et qui sont entre les mains de tout le
monde, me dispensent d'entrer dans les détails desavïe.
Je me bornerai donc ù remarquer qu'il a présenté l'exemple
fort rare d'un enfant prodigieux devenu un granA homme.
Ëgalauxplus beaux génies dans les divers genres de musi-
que instrumentale et sacrée , supérieur dans pltfsieurs, il
n'a point eu dérivai dans la musique dramatique. Créateur
de formes d'un développement colossal, qu'on a imitées
depuis , invcnleurd'iinc immense quanlilé de mélodies qui
n'étaient i{ue le résultai d'un .siinlinicut Irës délicat, d'une
organisalioii piodigiiidscnient Ikxihle, el non celui d'une
manlÈre calculilc; auteur d'une foule de combinaisons ins-
a3i
Irumentalcs neuves elpii)iiantes; éloanant parsafécoadîlé,
ce grand artiste , dont l'eiislcnce n'a point eu la durée de
trente-six ans , fera â jamais la gloire de l'Allemagne. Ses
opéras des Noces de Figaro, de Don Juan, de ta FiHte
inchantée , de VEntèvement duSérait et de la Ctemenza
di Tito, ne semblent appartenir au même auteur que par
la perfection qu'en y trouve. Mozart a cessé de vivre le
5 décembre 179a.'
nmeresleà examiner la situation ittarale de rAllemagne,
ses institutions, ses écoles et sa littérature mu«ieateB,aTaDt
de passer au tableau de l'état actoe! de la musique dans
celle partie de l'Europe: ce sera l'ol^et d'un antre artide.
FËns.
NOTICE SUR LES JUANOSCRITS
®ans its ftwàifaUs $)£(tofSî(t«» ^ C^n^t.
Ce ne sont ni les matériaux , ni les manuscrits qui man-
(|ueiit relativement à la musique , dans les bibliothèques
de l'Europe, et parliculièrcmcnt en France daiift la Biblio-
thèque du roi ; maison 11c peut nier, qu'outre les con-
ijaissauces de l'art , te musicicN doit encore posséder une
MidiEioii peu commune s'il veut se livrer à la recherclie
de ces nionumens de la science. Cependant il ne man-
i|iierait peut-être point de savaos maSloiëiis pour les
exploiter , si , à l'inglar de quelque» autres sciences, un
mojeu de communication existait entre eux, c|uî pût les
engager à pnblter les résultats de leurs découvertes , et
rendre utiles les fruits de leurs pénibles travaux.
Le véritable ami de l'art ne connaît ni la musiqué an-
cienne ni la moderne , ni la facture de telle ou telle épo-
que , de tel ou tel compositeur, ni les coteries que de
sordides iuléréis font souvent naître. Marchant droit à sun
but, il Afoit la mueiqae pratique ce qu'eHe éët «l'eilo^
a3« • ,
nit'mr, liUlc qii<^ Icn mœurs <1ck tenigiscl le degré ilc cîvilisQ-
lioii lu jiroiluît-ciit. Quant k la llii'orîc , comme ulli; cf^t
I immualili! lit sa iialiire , jniisiiue les oi jçaiies sur lcsi{uelleK
elle BG fonde sonl à peu (irës lus mêmes dans loiis les temps
«t oheE touH les peuples , il l'examine dans ses rapports
avec la pratique et dans la connexion plus ou moins
immédiate qu'elle a avec le principe unique de toute
mélodie, la succession des sons émis par la vois humaine.
C'est d'après ces mes que de eavaus lilléraleurs peuvent
-même élrc d'une grande iilililé pour l'histulrc de» menu-
cien inslriiit , qui rOnnit assez de connaissances secondaires
pniir se livrer h la considération de In musique prise à la
ibis comme science et comme art d'exécutiua ? Je ne le
pense pdH. Nous devons reudre graecs à ces infatigable^
savans ilalteas et allemands pour qui les recherches sur
cet art enchanteur sont l'objet de la première et de la plus
sérieuse occupation. Formons des vœux pour que les ma-
nuscrits et les fragmens sur la musique , dont nous nous
proposons de donner successivement connaissance , trou-
vent des explorateurs . cl que les iiinycns de publication ,
dont lû n'dactcur de la Revue nniaîiali: diirine Icxeraplc ,
soient Iclicmeni imités ,[uu k's :ius nuisieJtds iit- l'Europe
La musique grecque étant primordialemenl le principe
j lie la musique européenne , nous croyons devoir porter
/ uos vues d'abord sur les manascribi de la musique grec-
I(|Ue inoderne pour .passer ensuite avec plus de facilité à la
neeherclie des précieux restes de la musique des anciens
Grecs.
; Ciiacun sait que l;t musique sacrée et le chant ecclé-
siaslique df.'s (ii ces iiiudei-nes si', simt perpétués depuis les
premiers siiclcs de notre Ère jusqu'à nos jours, au moyeu
delà notation tOQle particulière que saint Jean-Damascèno
ijKven}^ vers le huitième siècle , pour tbansmettre k la pos-
Mtiti fjBS bonnes, les strophes, les cantiques d^à en
usage,. oii,c(wnp<wé8 par lui et ses contemporains pour le
a33
BBrvicederuffice divin. M. Villateau,aucliap. IVd'ui
moire qui Ëiit partie deceiiKde la conimlBsioi) de l'Ini
«rÉgyplQ) iulitulé : De l'Iitat aeluelde i' Jrtmusici
Effj/ple *, rnpporle les éiiimens abrogés des règles de
uolution , dans la traduction Trançaisc d'un maiii
qu'il possËde. Ce manuscril a pour lilre et pour
cemeut: A'fx< '"*^'? «-/iarï. n-r/txSiut rît -J-iePii
■ cours dit Dieu saint , commeneeinent des signes de.
• t'art du chant, des corps et des espnls asoendatis
'et deacendans de toute ta Cfieironoinie ' , disposés
* d'après les règles ilaHies." C'est ce môme ouvrag;c
cpii « été trouvé dans la Blbliolliëquc ambroisiciine de Mi-
lan, coléO, laS, cité dans ccItcKeruc, p.tpr). Ce iiiaïuiscrit
existait ans.ii duiis la bibliotliËqiic du moiiasljirc de Saînl^
Biaise', et Gerhert eu ii heureusement donne un fhc si-
mite complet, ainsi qnc d'un autre ouvrage sur la liturgie
grecque dans les plaucliCK gravées, insérées dans le tome
second de son ouvrage r De cantu et tnunt'd sacrâ.
page 57. On trouve cmraitË attribué communément à saint
Jean-Damaseènc, dans la Bibliothèque du roi ..itiniliiMcrii
iii^B", n" 2541 et(')3o88\ Il existe aussi dans la Ltibtiolbi:-
que impériale de Vienne snus les numéros îles matiiiscri'.s
grecs, 133, ia3, 3o6 ou 507. On le trouve encore dans la Bi-
bliolliëqtie de l'Esdirial. d.iiis celle de Munich, dans la lii-
bliothèque Laureulienude t'Iorence,danKcelle de Westmins-
ter à Londres, et dans la Itibloihéqiie Hodlcieiuiu à Oxlbnl.
Eufin on peut croire qu'il cxislu anssi parmi les nianuaci-ils
grées de la bibliothl.'quc du Vattuan , daus celle de Saint-
Salvalor de illessine et dans d'autres. Mais de quelle utilité
serait la découverte de pareil,-) inanuseiiL'i, s'il n'existait
{ij Faril, de riDiprimcrio Impcri^lu, aclcbrr
[,) L'an Jesgeato.
(3) Il n été incpDdîÉlor. clctVn,hf.ian.Jidt di lii Lifaliollit.iuc, en i;(,S,
(4.) L'a>IOriiH[»c jilac.:- avanl iiii ayvvt auiix'ins ilo tiiaiiHi^rilf ilf-
signc que la biLliuihi-iiiic ilr I niiti^iit dv l'i^Uu milici^ iFiircrnifi une ni|>i>-
dè eu minilidiilit. ,
aucun uuvrage [iratiquc qui ]>ûl nous l'oiiniir les moyens
d'exercer et d'employer dos coonaifliiances acquises, résul-
tat de nos loigDeaKB recherches ? ■
. Oa no peut ocKileater que.» de tout temp; , Ifi musique
ecclésïaHiqqe a été le foudemeat et la base de l'instrnc-
tiqu musicale; et si de nos jours nous voyons te contraire»
parop que la inusic|ue religieuse est presque totalement
abandonnée , nous en pouvons conclure que plus l'art
marchera en avant , plus il sera livré au caprice de
l'imagiiialion , et finira peut-éire par secouer totalement
le joug des préceptes et des règles consacrés par le lemps
et plus encore par l'assentiment des hommes de goût et
de^ie. , .
C'est donc parce que la musique sacrée a ét^ jORqii'i
nm joprs le premier et le plus noble des différons styles ,
que -les manuscrits de musique liturgîqnftet religieuse 4w
âiecs doivent ëlre pour nous d'une ^ande importance) ^
noua croyons devoir donner ici la nomenclature de«eaK
que nous savons esister, en commençant par les manu-
scrits de la Bibliothèque du roi, afin que les érudits, ayant
acquis la facilité de les compulser puissent passer en-
suite à la copiparaison de cette musique avec celle des
anoiem Qreos , dont il noq^ reste assez de fragmensu i|aoi-
qa'f9 petit. nom):^, poiitétaUir uq parallèle eiiaot entre
la. Tnjusiqçç aqotçDDç, cçllç dn moyea âge«t.oeUe de do|S
jours. . , '
1' Manuscrits grecs, in-folio.
N°'a6o,afii, aGa, 263. Canones et Troptiria, cum
iwtiÈ musicis.
Ce) quitté tnanaicrita HiDt des antienne», des siropbei et fragmeni
dlijiiuie*.
BiMiotMqw du Soi.
A
335
K" 555. Hymni Cobm* et- 3. DAurisaiiii, ( ni* tfèole). .
355 , 356. Hymni et cantiei.
— 36o. (Sous l'article premier.) ffjmnivttirf»» <im(*-
nastîci, tmi «wm noliê muttcù. ( Art. 4. ) Anonsmi
Traetatva Ay(«T»x,Tï( i»Mcrip(u* , mW de Mutioà Gwe-
«ir«meccfewa«lici. (xiv* siècle). (*)
3* Manuscrits grecs in-8'
5gj. Bymni cumnotis muitcit^
— 4o5. Octoeckut. in qw> contintmttttf CoMonet a
Troparia •» Offeio Gracorum teeteiiattiea eani sehta^.
cum'tufiiit nMUÎoù. (*) ■ . , ■
Codex m. OcloSchu* anHqvau. ..."
— covi. Oûloéchua cum awmie«(<*ri» J.. loiA»«.
BitUotbèiiue de Munich.
— S*c«iv. Triodiwn Grœcorum.
H' GCKZiu. Ars cMi^ndi muaiois notis.
Bibliothèque d' Angietcrre.
— ai». Du coUége de Jésus» à Cambridgs : ^Istracs,
numachiU. de Muaicâ et Canfiei3.mi^-ffi''^'J>!fi^
ptrpeiuisnotismuaicis. -
— aai4. Ducollé6edeCaiiis-<ïpnçvtt.,;deumeiii6tille;
— 45. ffffwwwetotfatfparO' ^ ■
— ^i.AnonymiMetbodmrSoxtf^x'"- ■■■■ '
— 110. Bymni DkUjaceniAl OiOolohi CoaiU. .
— 5o3. Hymni aoûH, cux^nolù perpptu,it-muiicv. .
— ■i558. Troparion cumnotis mweù. j.
— 5573. (44)- Mwuetia iMmpadaHi MvneOi Gimè.
— 6o4i. (ao?). Hirmi. Sehi «t Cawmet am
--6o4a. (BoSVTf «oiaiw dt Grœeorwn muùeA recenfi.
256
BiMiotfièqua de i' auteur de cette, notice-
Codex in-4° parvo. Bymnigrwei, cum antiquia notis
musid». .
Nous ii'tgnoroDi pas qu'il existe eucore sur lu musique
ecclésiaRtique des Grecs d'aulres manuscrits que ceux que
nons venons de citer; mais n'ayant pas les rcnscigncmens
fluffisan!) pour entlonner la noie positive, nous nous abs-
tenons'd'en parler, persuadé que lessavaus elles arckéo-
logue'd'n'auroiîl aucane pcEneàenfairela recherche pannî
les manuscrits grecs qui, dans toutes les hibliothèques,
formeut une section à pari. Avant de terminer cellenolïce, ■
nous croyons devoir rappeler qu'il existe Hn très bon ou-
vrage, publié en i8ai , sur lu musique grecque de nos
jours , dont VOicî le titre ; Eioayajyç ih tJ Staipirrijcjir x,ai
trpiuriJMf rîr favniûis rmttcxtiira srpif ïm» rîit mvS'a^tnut
lu'rji, iHirJ T^r >1bc fùitfat , ritfà Xfsntrtav -rtv U Mitt'irin
Alikfitilii» Ttù 0iupi)r)iiA rSf MiuriiSt- Er lïuflrnii' 'Etc rTIt
Tvxivf*^"^ firNOT. «Introduction à!a théorie et à la pra-
■ lïqne de la musique ecclésiastique , composée pour
« l'usage de ceux qui désirent l'apprendre selon la nou-
■ vëlle'diédiaide ,'par Chrysantes de Madilrs, professeur de
■ m'asiqiie théorique. Paris, de l'imprimerie de Rignoui,
■ i8Bijia-8*.
"Ge' tfblté 'sbccinct, inrinimcnt plus clair et plus métho-
dique que les anciens traités, a l'avantage d'être disposé
selon la tai^nière moderne des Européens, autant que les
rapports des modes peuvent le permettre; et au moyen
d'éoheUes modales données dans les trois genres (car la
division diatonique, uhromatiqneet onharmoniqne existe
dans ces échelles), l'àute^r'met soius les yeux la juste pro-
portion des itrtertalles dans chaque ton ou mode employé.
Ces élémens , dont nous avons fait une traduction fran-
çaise, font partie^ d'un travail que nous espérons publier
sur la musique des Grecs anciens et modernes. Ils sont
présenlement adoptés en Grèce pour l'enseignement de la
musique ; cl on peut les considérer comme étant d'une
grande importance pour l'intelligence de la musique grec-
que de tous les Ages I en ce qu'ils jettent uu grand^/eur sur
plnrieuE s passages que l'on trouvé danslesauciena autels.
Pbub , cffrretpoftdant <fè ^Institut.
NOtlVELLÉS DE PARIS.
TMàtre rojfot Ilaiien. U"* Albîni , dout nous avons
annoncé les débats dans le rôle de Sémtramis, les a con-
linués dans ce rAle et dans celui de Desdemona d'Otello.
Le désavantage de paraître dans des râles oii madame Pasta
a laissé d'ineffaçables souvenirs , devait nuire à la débu-
tante , d'abord par le sentiment de la responsabilité qui
pesait sur elle et qui , joint à l'état de souffrance oU elle se
trouvait, devait la priver d'une partie de ses moyens ; en-'
suite par les préventions de son auditoire. X^i^'nO'DB elle
a' triomphé d'une partie de ces obstacles, et a recueilli des
applaudisBemeusdans la romance du troisième acte d'O-
tello , et dans le duo final. M"* Albloi avait désiré se (aire
entendre dans Tthatdo ed Isolina do Morlacchi , mais
l'administration lui a fait observer qu'il faudrait plusieurs
mois pour monter cet ouvrage.
— Galli est parti pour Londres. ZucheUi est de retour.
M"" Ferlutti et Garcia qui doivent débuter sous peu de jours
soDt wm\ airivées à Paris. L'apparition .de la première
aura ^eu ,daas un opéra de Vacciû» intitulé ia Paatoretta
— MM. Bohrer frères donneront nn concert autliéâtre de
madame , jeudi 13. On les entendra d'abord séparément
dans des concertos de violon et de violoncelle, cl ensuite
réunis dans des duos et des fantaisies dialognées. L'or-
chestre Fera celui de l'Odéon , dirigé par .11. Bloc.
— Académieroyate iftiil/usifue.L'admiuistrationderA-
cadémie royale de Musique, profilant du repos quulni laisse
la cldture du théâtre pendant la Semaine-SaiiAe, fait lâire
de» répétitions soignées des morceaux, qu'elle doitoSKr
dans les concerts ^ vendredi iS, destimedî 14 et do jour
de Pâques. Tout annonoe qtw ces concerte seroot fort
brilla ns.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
ViBBi». L'AUomagna déplore encore en ce moment Iï
perle de son pln^ grand mtuloiea de l'époque actuelle :
Louis van BeethoTea eat mort dans cette ville le a6 mars
dernier, à l'ége de 55 ans *. Scb obièqacB , auxqueltea ont
assisié tons leâ artialfis de la capitale de l'ABlrlolie , ont eu
lieu le 38 , et le convoi a été suivi d'one file innombrable
de voitures. La Gazette d'Augtbourg confient^ à ce sujet,
une lettre sous la rubrique de Tienne , oh l'on trouve les.
phrases suivantes :
■ Le public est profondément affecté de la mort de ce-
• grand artiste , et l'on n'a pas été peu surpris quand on a
■ appris que t\. MosclielÈa , qui pourtant a eu par lui-
• méme occasion de counaltre l'intérêt et l'appui que
< prête ordinairement aux talens distingués la foule des
■ amateurs de musique de cette capitale, s'était permis
t de faire , à Londres , une collecte en faveur du défunt.
I Cctic nouvelle a excité un mécontentement universel.
• Bcelhoveu n'avait pas besoin d'un tel secours, et per-
sonne n'avait le droit de prévenir de la sorte un gouver-
« uement protecteur de tons les arts, et un peuple qui- en
• possède le sentiment i nn degré si éminont. Uo to«l mot
• aurait suffi pour faixe voler des milliers de personnes au
( secours d'un grand ai^te. D'aiUeura on l'estimait trop
( pour en concevoir la pensée , et l'on savait en entre
• qu'il recevait des pensions de l'archiduc Rodolphe et de
• plusieurs ikmilles de la haute noblesse. •
Nous ignorons les circonstances qui ont guidé M. Mos-
clielès dans la pensée d'ouvrir une souscription à Londres
«Il faveur^ Beethoven , mais nons sommes persuadés
{1} Vojm U notice qne mas ■«mu .^onéa duu le munira ( da t*
□sifeedbyGoogl
qu'il ne l'a pas fuil légèrenienl. Il se peut que le goiiver-
iienieiit Ae l'AuIrithe t'iproiive aujuiird'iiui quelque lionle
d'avoir laissé duns l'abandon cl presque dans le bexoiu un
artiste tel que Beethoven ; inaîa cet abandon n'a p.is été
moins réel. Il est certain que cet oubli -ivait déterminé
Beethoven à accepter en i8og la place de maître de
chapelle de Jérilmc Napoléon , roi de Wedtplialie , et que
l'archidnc Itodolplie et les princes de Lobkowitz et de
Kîntilu lui lircnt nue pension de 400U florins pour l'en dé-
louriier. Depuis lori; les princes de LobLowltz et Kinski
étant morlH, la pension s'est Irouvéc réduite a moins de
deux mille florins.
Stcitciad. Après un intervalle un peu trop prolongé,
les rcpréstiulalions de la saison ont commeiicë d'une ma-
nière brillante. Les clianleiirs sont M'" Fischer, H"* Sigl,
principale chanteuse de la chapelle royale de Bavière, et
lu «ignora Canzij UM. Haizingerde Carisruhe, Urspruch
de Dessau, Ilanibuch, Pesold et Hun;{. L'ouverture s'est
Taile par la Zetmira de Itossini, qui n'avait point encore
(■lé représentée à Stuttgard; celle pièce a été suivie de
t.éocadie d'Auber, jouée aussi pour la première fois sur
celle scène. Le râle de Léocadie a été parfaitement rempli
par M'" Fischer. Elle a introduit dans le second acte un
nouvel air mis en situation et composé pour elle parle
maître de chapelle Lindpaintner , qui a produit un grand
tffet.
On a remis en scène pour M"<^ Fischer et la signera
l^anzî les opéras suivans qui n'avaient point été joués de-
puis quelques années : Achille de Paêr, ElUahetta de
itossini , et Bomeo è GiuiicUa de Zingarulli. Ces trois ou-
vrages ont été fort bien exécutés. On aeu ensuite le plaisir
d'entendre EII"* Scblosser, de Saint-Pétersbourg, qui a
charmé le public pat le talent ([u'cllu a déployé dansTmi-
rredi, ia Gazza Ladra et Das Faterùroohenc Opferfest
(le Sacrifice inlerrumpu). On prépareen cemomentpijur
rlle Jessonda de Spahr. Les amateurs comptent que cet
opéra leur procurera de grandes iouissances.
Nebemberg. On a exécuté dans cette ville, à l'occasion
ilii jubilé de la Irois-ccntiènie aunée île la foiiiluliou du
l'université, fa Création AeHayinelteDituge de Scliiiei-
iler, avec un orchestre composé de deux cent oinqoanle
personnes dirigé par Blumroder, muttre de chapelle. On
a aussi fait entendre en divemee occasions ie Mont des
'Oliviers de Beethoven. Les musiciens, au nombre de
cent cinquante , étaient conduits par Ceorg, directeur de
la musique; ta Passion du Christ de Craun , exécutée
pur plus de cinq cents personnes ; beaucoup de morceaux
ilu Messie de l'iuimortel Hœndel , tes Fêtes d'Jhxaiulre
du même maître , te Requiem de Mozart , un Te Dciim de
Schicht, une messe parGeorg, directeur de la musique,
et une canlale sacrée par ScbuKÎdcr. L'exécution de ces
chels-d'œuvre a laissé peu île cliose à désira ; les chœurS.
partie importante dans ce genre de musique , ont étiS par-
faitement nuancés.
KcsHiGBBEBC. Pendant la saison dernïËre , l'opéra a été
beaucoup plus satisfaisant que les années précédentes. Le
zèle du directeur a droit à la rcconnais.'iaiice du public,
L'orelicstre a été aujîmcnti'^; il avait pour direttenr nn
jeune Immnie iiommii Keller , qui, Agé seulement de vingt
ans , a beaucoup de talent cl d'activité. Le perHonnel est
paHaileoient composé ; les chanteurs sont : M~ Braun ,
M~''âei'sil^r , M"* Devrient de Berlin, et H"' Toght de
Blnnioh; M. Scebacb, jeune débutant, M. Schroder de
ficrlîii, M . Barlow de Saint-Pétersbourg, et MM. Jerrmann,
Ltinz et Wicdemann. On n'a donné, il est vrai, aucune
nouveauté , mais le spectacle a été trè.i varié et bien choisi.
On a représenté sueccssivemeut Don Juan, te Nozze di
Figaro, la Clemcnza dî Tito , Preciosa, Eurifanlhe-,
le Freisehûlz , la feslate deSpontini, ta MoUnara ,
Otelio, ilBarbiere, tt M osÈ. La fe«ta^ a été donnée
pour la ^cmière lois cetle année au bénéfice des malhen-
rénxGrticB. La salle était entièrement remplie. ' '
A la fin delà saison une jeune cantatrice, qui avait déjà
paru sur le théâtre de Hambourg soui le nom d'Émilîe
Pohlmaou , a délrnlé dans le rAle de ia MoUnara; elle y
a obtenu le plus brillant si^^ccès ; sa voix est étendue et
□Igilizedtiy Google
a4i
tiis jtule , elle fait bien le trille, et se mânlre aussi boune
actrjce qu'babile canlalricc. ' ' .' - l -
. En musique d'ëglitie on a exécuté ': Lawia Jefiutt^m
de Caldara; un grand Magnificat de Durante; le célèbre
Crucipxus , à huit parlies , tic Lotti , avec uu accompa-
gneniciit à grand orclieiitre arrangé par le inattre de cha-
pelle Salmaiin; la Mort de Jésus de Rrauu ; uu TeDeum
déilEendel, et beaucuupdembroeauxdu ilessie du même
auteur, dnnl les ouvragea, quelque étrange que cela
puisse paraître, o'élaient guère connus, en Allemagne , si
ce n'est d'un petit uombre d'amateurs.
Les critiques blâmeront peut~êlre l'accompagnement
arrangé par Salmann pour le Critci^twtlel.olli, comme
iiue innovation peu convenable aux morceaux dits à ca~
peUa; on doit néanmoins riiconnailre que l'effet qu'il a
produit est noble et imposant. >
ZcBiCB. Les concerts d'hiver ont été celle année plusbril-
laiis que jamais; ce succès est dû aux Hoins de Bltùnen-
Ibal, directeur de la musique. L'orchestre aélë augmenté;
fU'e^t maintenant en état d'exécuter les œuvres de Hozari,
Beethoven, 'Weber, 'Rie*, etc. Au dernier concert on a
joué la symphonie inliluiée ta BalâMlc de Vtttoria do
Beethoven, de manière à exciter la surprise et l'enthou-
siasme chez tous les amateurs. Il est cependant si difUcîIe
de plaire à tout le monde , que l'on a rcprochÉ à Blumen-
tbal d'avoir un penchant trop décidé pour la musique ii|s-
trumentate. Ce reproche était ttiulcfuis fort mal fondée,
il a fait entendre beaucoup de musique vocale dont la plu-
part était encore inconnue k Zurich. Au second cpnoert,
on a énànté pliisiears morceaux âe Mayerbeér, tirés prin-
cipalement du Croeiato, ouvrage dont la réputation est
devenue européenne. Danslequalrième, on a exécuté di-
vers morceaux de I-t'cllgericht {le Jour du Jugement ) du
maître de chapelle Schneider, de ta Missiande Moïse,
oratorio de Kreutzer , trop peu coiiiui dans le monde mu-
sical, et le grand niuuiennnil fiiiai d'un Te Deum dcLcIz-
lenn, ouvrage qu'un eïL'CUti; li és rarement. Kiifm, dans le
einqulÈmc concert ou a chanté toute la musique duFreàf-
ehutz (le Wcber. Elle a extilé un transport difficile à dé-
dire Les rôles à'Àgathe et d'^rmette étaient chanté par
H"** Bardmeyer et Hirzel, et celai do lUeBo par M. Arter-
L'orchestre et les choeurs ont rivalisé pour exéouter dign^.
ment cette musique dont on ne parle plus qu'avec vénéra-
tion. Ou a pu s'assurer dansi celte occasion que le grand
attrait du Freischûtz consiste dans \a musique seuU,
car il ti'y avait là aucun jeu de »iGëne ni de décorations :
on peut cependant d^re qu'il a produitun eSSel magique.
ANNONCES DIVERSES.
Proposée pour ia publication d'un essai historique sur
le violon et sur les progrès de l'art musical, depuis le
moyen âge, par H. Cartier, musicien de la chapelle du
roi. Onvrage dédié à HM. Gfacrtibiui, Lesueur, Berton,
Plalitade, Boïeldieu et Baillol.
Ii'aDteur de l'art da Holon oa iSvàim du Ecola, ouirsge recanuu
deptùa loDg^tEmps , par un artËlë du GonierTotoirc, comme le complé-
mcDt 1 la Méthode du Fîohn, avait annoncé qu'il dunnerail un {nur un
sa Tie à l'étude dç son art, M. Carlict peut f.nCm remplir l'engagement
qu'il a<ait pria euyerB le public. Un travail cunstanl, des rccberchei im-
toujoun eu pour le rioloa, ont mu cet habile proTeiaeur en itit de faire
connaUie h ia France, à l'Etuope, ce que fut le rioloa dioa ioq or^ne,
ce jja'iirut au mayen Ige, osqu^eit devenu depai>, et ce ^eUmnaî-
qne doîti son perrectioDiiEmenl.
Un Eiiai hiilin-lque MUT Uvicùmptnltia, m pvemier abord, ïbeaa-
coup de personnes , mime i plqrienn de ceui qui lui doivent quelque
célébrité, un ouvrage d'an intirflt médiocre; ils auront peine i corn-'
prendre qu'il puisse exciter vivement leur curiosité, ouprécenler nn but
d'utilité réelle , parce que uniquement occupés du mécaniniie. On , lî
l'on veut , du maliriti de leur art, ili n'mljamaii parlé leun pctuUf, en-
core moini leart médilatUms , sur ta partie murale et scUntifvimj et ju'ii
n'ont Jamaii rèfîèdiid tout ce que le beaa idéal de la musique doit au vailen,
Mail quand on laura que le Tiolon , ïneonnu aux ancleni et n6 dàni
la Gaide cbei le» Druide), poli adopté par les Bardei del^coan, s'éleri
pm* pen de ecifte double nrl^e ohicure, an mijién de* alènlea bar-
barer du'iqojen Ige, irac det succëa fïat ou nMtioi lent*, arec uni
f^iie plQ4 Dit moin* brillante , et qn'eoBn reçu partout au second ran§.
'43 ■
mais devenant chaqoc )aur plui nécessaire , et figurant dans lonla le*
ntei lell^naesonpoliliqiies, (dvilet on li'tlériiret, ilf arvint i occuper
le premier rang, par la beaolA et Itnriéti det aon*, parla loblîmlté
de Ms ecconlt. Quand on raara qne du aeln de la èonfrède de Saint-
JtnKen dea Mineitrisii , leriolon puunt en Italie , donna naissance, en
a^ perfeatioaniiit , A nne nouTelle branche dlndnstiie qui derintelle-
mime anaiitât on art, celui de lalullierie; et que de grandi matlrea,
l'iOnitraDt *nr cet înitrnment, fomièiviit k leur tour de célibrea vit- '
tnwci en Allemagne , pub en Francejet en Angleterre ; quand on «aura
qne farcIiét,ranieet[avlB du violon, l'archet, mal i piopo* confondu
aree le plectiê et le peotia dei aDoleiu , ét totalement ijoort d'eux , a
''■ttt U oanae unique de la grande et belle révolution opérée daift l^rt
miuical : alors on sera colieui de connaître l'hlitolre progreamie du rio-
Ion et de i'aicbeti on voudra aulne lea diHïieni ètatl par ofi l'un et
l'initre ont paafté, et flavolr ce qu'ils étateul dîna l'oiigînc> comment ils
«Mt devemi* ce qu'ils aont aujourd'hai. Alors l'intérêt pour le violon
l'augmentera en raiaon de l'admiralion que font nsitre ses savans le-
cordi; et la reconnaissance pour lea grands maîtres des écoles italienne,
allemande , française et anglaise , s'accroilia aussi en proportioo ; alon
on conviendra que le violon peut à juste litre Être appelé le roi deaina-
elle-Diêmeaese serait pas Élevée à la liaule perfection oii le dii-buitiènie
Digne élève du célèbre Violli, M. Cariier, qui s'ost toujours liïrri
avec passion ï l'étude de son ail, a fait précéder son Estai HiHoriqai
d'une Introduction dans laquelle il accumule toutes les preuves qui
tendent à faire voir i^ue le violun fut inoODnn aux anciens peuples : hit-
torieos, poules , moaumens, tout eat mb à contribution pour démon-
Irercette vérité. Ce n'est qne chei lea Gaulola, après ta conquête de -
Joies César, qu'il nous montre , sous le nom de viole , l'origine de cet
instrumenl,-qu'Dn appela par la tuile viélt, El qui reçut enSn le nom
de eiolaa, lorsqu'il eut été adopté par la confrérie de Saint-Julien des
Héoestiien, avec la forme et le nombre de cordes qu'il a aujourd'hui.
L'auteur, procédant par siècles depuis Jules César, et ensuite depuis ,
IVtablissement du cbrîitiaDismu dans toute l'Eurupe , nous montre le
violon danasea dlfféienlespbasesjet daos toutes lea cérémonies et fêles
Obil'le trouve. 11 nous le tait voir donnant naissanee en Italie aai
opéras , en; Pmce, en Angletfirre , et plus lard en Allemagne , 1 l'art
dramatique. Ilugnalu i lareconanssance des muaiidena , les poètes, les
troubadours et les'trouvérca qid. Ont contribué i «a propagation , b ton
peifec lionne m eftt, cl lea prince» qtd l'ont aimé , cultivé, et qnlontcon.
coum ï ses progrès.
Ce q-ii donne i cet ouvrage uo l.flul dr^ré de crédibiliLt , è'. st qu'au-
■■sl appujé sur des Butorilés irrécusables. Presque loules s noies aont
des témoignages qu'on ne peut lui conlesler ; il on est J'anlrei qui of-
î&inized by CoOgle
i44
f rcnt ileidigresnuna iaitiuctives et curieusee qui sk raltaclient tonjonn
b ton sujet, et rembeUîtsenl eu nii^me Icmgis qu'elle» le curroburcal.
C'cit b cet Efo! liUlarique lur le f'iolon qu'on ilr'Ll iifiplLijuer surtout
LeBdilMrtfltionïSurlcriolon, jut ratclipt,fur la lutherie, sur la harpi^,
compagne du Tiolun , sur la graTUte en mualqui:; i.\n aiAii-i-s sur U s
fcininuqai Dnteiceltépn le violon, sur qudiiuos atiMleuis céltbres.
ci sur Ica aoteuri qui ont inventé JiflïrenirA i:umt>oaiLinii.i, Ji puis li s
airs larièa jusqu'aux nfiophonies , D'iutéreïïeront pas moins le» k'cteiics
que l'eiamen qu'a fait M. Cartier de tons les grands maitrea du dîi-
septième et du diijinïlième ^ècle.
Canditiimi de la SoiiteripiiMt. L'essai liistorique >e composera d'un fort
volume in'4°i imprimé en beaux caractère>i et sortira des preases do
MM. Firirin Didot; ilseia auisi enrichi de dessini soigneusementiitho-
gtnpliirs. Le prix en sera lli£ dans le commerce à 3o fi. Mail toutes les
personnes qui auraient souscrit avant le i*'juia procbaÏD ne paietont
que îo fr. eu lecetant l'ouvrage.
Une table, mise en ISte du volimie , cootlendra U liste des sDuscrip-
'teurs pat ordre tl'iiiscrïptioD. Les lettres de dciçande devront Être at-
rranchies.
On souscrit à Paris , chez J. Frey , éditeur de musique,
place des Victoires, à Paris.
iÏDïo. M. Frey, dêji propriétaire de la mnjeurp pariie drs œuvres de
M. P. Rode, vient d'acquérir de ce composiltur rinq nouveaux manu'
scritsponr le violon : un concerto, deux sonates brillaatcs avec accom-
pignement d'un ■eçond noloa,-d'*lto et baiia, des viriatioiu sur nn
thËme allemand et nn «olo avec latrodactiao..
' Fabtusib pour piano et cor, sur l'aîr écossais inlercalé
dans la Dame blantihe , dédiée à U"* Cœli l'atoéc, par
MH. Fessy et lUengal. Prix :6 fr. Parie, J. Frey, place des
Victoires, n°8.
Te i>wn aimer , bohance de Plantadc, variée pour le
cor, avec accompagnement de piano, dédiée à M. H. Dom-
iiicher, pur Mengal jeune, deuxième air tarié. Prix:
4fr. 5o C. Paris, Janet etColelle, rue St. -Honoré, n* I23,
et rue Richelieu , ii° 9a.
Polonaise brillante, précédée d'une introduction pour
le «pJano-forte, dédiée à M*" la maréchale ^■"^''^''^^
Ileggïo, par H*" Hérault, œuvre 4- 1*!*!! : S fr. Paris, Mau-
rice Schlesinger , rue de BicheUeu , d° 97. .
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
pAifesseuii be coMPOSiTioB i i'école botale de MnsiQDE,
N" 10- ~ AVRIL 1827.
QUESTIONS
- sin u. Diymni d'ohbiohs bt de Docnulss ou adibdju
Adresaéci à UN^an Igi pibTeuean et membres do CDiu«iT>toin de
France, psrP. M/ctsir, mn^its de province. Brochore iitS* de
58 pagei. Pub, 1817, Jaiiet et Cotslle, librùres, me dei Felifa-
Gbsropi , n" 17 ; et «e tmare ï Haneîlle chei Gamoin , Ubnlre, plice
Boyale, n* 3.
FUUEB ABI^GLB.
II. est difficile de décider s'il y a plus d'humilité que
d'orgueil dans cette Nîmple qualité de miMicien de pro-
vince mise eu opposition avec le.'i tili't^s do professeurs et
demeiniiTts diiConscrvaloire- da France.. Il se peut que ce
ne soit qu'uoe précaution de M.. Macarry pour nous ras-
surer sur le danger de xes attaques , qu'il appelle des ques-
tions; mais c'est un soin dont il pouvait se dispenser.
Qu'importe d'ailleurs que celui qui les fait soit.de pro-
vince ou de Paris ? res.sentiel, c'est qu'elles ne soient point
oiseuses; c'est qu'il y ait véritablement diversité d'opinEons
et de doctrine entre des écrivains dignes d'estime , et que
M. Macarry n'ait pas pris les préoccupations de son esprit
pour les contradictions de ces auteurs. Quoi, qu'il eu soit ,
comme on doit supposer que ces qucstious sont faites dans
l'intérêt de la science, et non pour satisfaire une vanité
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»4S
jiui^nle , il c»\ jusic d'y ié|ii>ijtlre. Je iic me charge de le
iaire <|iic parce que M. Slacarry m'a fait iliounciir de me
l'Iacer an nombi-o do ceux (ioril <1 a difictilé le* opinioiiH,
el parce que l'cii gaiement que j'ai pria de ^lîr te public
au cuuraiit de Ion les les queHlious relatives à la musique
m'y oblige. J 'invite les profcKscure que ces qiiexiions intéres-
scnl à m'adrCRscr leurs cibscr>'alioiis parlinilîèrrs; jelesîn-
si^rcrai lexUipllement dans la Revue musicale '.
Il y a dans l'Iiisloirc dcR arts et des sciences une cliroiio-
li)gi(! qu'il luiil avoir présente à l'esprit lorsqii'ou veut op-
poser iiu auteur à un autre , car la marche naturelle dcR
choses ayaut pour résultat des perfecliquoeiaeiis pUis oit
inoiuH ImpoHaus, on coulait que le laugage â'uu ancien
(■crivain ucBauiailélre idcutique avec celui d'un modcrue.
y il i]'y avait t'hlre eux que <!i: tiimples difTérences daiift les
fdriiK's lin slyli'. il n'y anmir jioint eu de progrès; la scicute
iiïii-ail l' ti' slaliiiniiaii'c , ci^ quL serait assurémenl Itcaiicoup
plus laeheui que toutes les coiilradiclions possibles des
lliéocieieiiK.
Il n'est pas muinii nécessaire d'examiner quel a été l'objet
principal d'un auteur quaad un le compare à un autre.
Souvent celui qui traite une spécialité néglige les considé-
rations générales , prend im langage nnuveau, invente des
termes qui manquent à la langue pour exprimer ses idées,
fait jalllii'deHesinvesti^alîunHdes faits inaperçus avant lui,
et même se met en cuntradicliun apparente avec ses de-
vanciers. Ainsi, depuis que la musique instrumentale a
pris une extension considérable , il a fallu recueillir les
laits qui la concernent , lés classer et en faire uue acience
parliculijirc qui dilFËre autant de lu science générale que
(l) Lis i.""''!'»"» ouvrage? que M. Miicorry cpyooi- Viia a l'aiilri'
dans sa bmcbuiu tont : i" J^o«.■c,^^ inltKit i/c .ini^i^m n Tn,ii,l <lc
(■Aormmi», par Hann:au; s* '/mile d'harmonie., par LaiiglK ; S" Tritilé
de lnbanieieiit (crtoiil, parleinéroe; i' Tnitc >riuirmoaU , par M.Cald;
5" Prineipti de compoiUion , ttc. pat H. Clioimi,' 6» Traité d'Imrmonii,
pu H- Bfilon ; Cmrs dearnipasllion , ]<3t M. Rcii lia ; B' MélhotUili-
menlairt d'aitanipagnement , par U. VtVn; g* Coiiri. Hcmcntaire ithaT-
moiXK, pdtM. Fctik: , K\c.^ vlç.
□ Igitizat by Google ,
les moyens d'exécuiïon des inslrumens dtffèreut de ceux
des wis.
Enfin, lorsque des oonlradlotious entre pi usienra auteurs
sont constatées, ilfaut,&«aDt d'en oonolure.rincerlîtude de
la science, être en élut de discerner le mérite db chacun
d'eux, peser les raiKoDoeineus, et ne- pas faire un crime à
Un homme de mérite de ii'élre pas d'accord avec im bar-
bouilleur. Qu'imiiorle que le chevalier de Liron ou l'eilra-
vagaitt Bemelzricder aicnl d'aiUres opinions en hnmioiiio
>|ue MM. Catel e\ IteicliaP Dcpui^i (jut: li:s lois vL<riub1i:s
lie celle science sont coinmes , Konge-t-oii à liemeliriciler
clauchevalierde Lirnu? Un certain M. Wronskyafailnno
réfuiation de la Théorie des foneliam analytique* de
Lagrange : cela a-l-ïl porté atteinte à la ffjlotre de ce grand
géomètre, et personne s'esl-il avisé de douter delà réalité
(lu la science de l'analyse?
J'avoue <]ue voilà bien des eonnaiii.Bances ci.i^t'es dans
cehii qui vent décider si les contradictions qu'il aperçoit
dans les lliéoricieus sont réelles ou apparentes, et Ni elles
méritent qu'on s'y arr£le. Peu de personnes les ponsMent;
M. Uacarrj avoue qu'il en est dépourvu. Imaginant que
le meilleur moyen de s'instruire dans l'harmonie était de
lire (out ce qui paraissait sur^cette matière, il a entassé
-eoufubément dans sa tète tous les faits èpars dans natà
fimjede traités élémentaires, entrepris dans des vue» dif-
férentes, sans faire attcntionà la difTércnce des temps, au
but desautcnts, et à la différence de leur mérite;. qu'en
cst-il résulté ? il nous l'apprend lui-mCme en ces termes ;
■ A ne vous rien déguiser, Uessieurj, je n'ai pas retiré
t de mes éiuile» tout le fruit que j'en espérais. Je me suis
1 apLTÇU , niuis liop tard, que rien n'est si dangereux
■ <|ue de se charger l'esprit d'opinions coniradictoires;
t la poufusion en CKt le résultat. Plus j'ai cru faire de,
. > prugrts, plus mes doutes se sont nuiltijdîés» et plus
• j'ai reconnu l'insuffisance, de mes, lumières pour Ip
< éclaîrcir. >
Ce qui estau-ivé à l'âuténr âié la brochure quej'exa-^
niiue aura to^jouts lieu. lorsqu'on essaiera de s'Instruire.
iby Google
94S
des priiicipea généraux de l'harmonie par la lecture de
plusieurs livres élémentaires, car c'est la même chose que
HÎ l'on voulait prendre d(!s leçons de plasioiirs professeurs
sur le niâme objet. En supposaiitle mûnie degré d'habi-
leté dans les écrivait!» et'des principes identiques., il y a
dans l'ordre des idées, et. dans le point de viie sous le-
quel chaque auteur envisage les faits, une Individualité
qni rend incompatible la méthode de l'un avec celle de
l'autre. La lecture d'ini grand nombre de livres n^st
bbnne que pour le professeur et pour l'écrivain qui veu-
fent examiner les opinions diverses sur ce qu'ils ensei-
gnent. Ce qu'il faut à quiconque vent acquérir une con-
naissance usuelle do l'harmonie ou de l'accompagnement,
c'est un traité méthodique tel que le luaniicl de M^rput^
( Handhuch 6ey dem generaihaas, elc.J, ce]ui de M. Ca-
tel, ou tout autre , et surtout un bon professeur, si on
peut se le procurer. " ' ■'■i"*'^'*'
J'ai dît qu'il est nécessaire de cuimaiire rhistoire de
l'harmonie si l'on veut se faire une idée juste du rapport
de ses diverses théories ; suivant ma méthode ordinaire ,
je vais esquisser celte histoire avant de passer à la discus-
sion de la brochure de M. Slacarry, afin de mettre te lec-
teur en état rte juger plus t^icilcmcnl des questions qui se-
ront agitées.
Lorsque les compositeurs du quinzième siècle, Guil-
laume Dnfay, Binchois et leurs successeurs, Hobrecht,
Ockeghem et BusnoEs , eurent donné des formes douces
et régulières à l'harmonie , les écrivains didactiques , tels
que Tinctoris , GalTorio et autres commencèrent à classer
les faits . et à eu déduire une théorie qui était simple
comme les conipusiiiuns sur lesquelles elle était fondée.
Des accords composés île tierce et de quinte , ou de tierce
et de sixte, avec quelques prolongations rares qui produi-
saient des dissoJiEianccs de seplièiue ou de seconde . par le
relard des sixtes ou des tierces, composaient toute la
science de l'harmouie, et tes règles de la composition se
bornaient & huit, qui iivsient'pour objet la -succession
des Gonsonnanccs etdcs dissonnanccs. I« sièclcsuivant';
llllfflfrtlll
r" ■
tout en H'eu rie bissa lit de modulations plus variées , n'aug-
menla guère son bagage harmonique ; seulement quel-
ques exemples de l'octave relardée par la prulongatioit
d'une note produisant dissonnancc de neuvième , et
l'emploi fort rare de la quarte comme coDsoiinauce, éten- ,
dirent le domaine dea accords. C'était dans la recherche
des formes scientifiques que consistaient les progrès que
IW'lfnMfiîiiiin faisait alors;' quant k l'harmonie, quelque
tÂnple qu'elle fût, elle paraissait suffisante. Tuutes les
cttnipoHtlions de Jean Animuccia , de Porta , de Soriane,
de Palesirina, prouvent ce que j'avance. A l'égard des
théoriciens, ils se jetaient tous dans une fausse science ,
et dans de» calculs puérils de proportions prétendues mu-
sicales qui les délournaîent des recherches utiles. Jus-
qu'à Zarliu (i558) il n'y a point de progrès; et lui-même
ajouta rien à l'harmonie, quoique ses tnstitulioiwAaf^
soient excellentes en ce qui cootenie le can~
WtfJjiBiht.
'-'•'La grande époque dans l'histoire de l'harmonie est
celle de 1 5ç}0, oii Claude Moiileverde employa le premier,
dans son cinquième livre de Madrigaux , l'harmonie de la ^
septième mineure avec tierce majeure sur la dominante, {jL ^
les ueuviènni.s majeure et mineure sur le même degré ,
la sepliëitie suc la note sensible , le tout sans préparution,
et les doubles dissounances préparées. Dès ce moment ,
4UwWaleoient l'harmonie, mais la tonalité moderne fu-
tëbi-Bïêéa. Cette innovalion renTemait f'anoien système;
ausïi des rtetamations s'élevërent-etles de toutes parts
cbiitré l'audacieux qui osait suivre les impulsions de «on
génie , an lieu de se conrorraer à la règle en vigneur. Ar-
tusi, Mei et quelques autres écrivirent des diatribes con-
tre l'inveniion et son auteur; il crut devoir se défendre,
et répondit , da:js la préface d'une nouvelle édition de ses
madrigaux, par d'assez mauvaises raisons qui prouvent
qu'il ne sentait pas luî-mémo l'importance de sa décou-
verte : tant il est vrai que les hommes de génie sont pres-
que toujcniES gjiidés par iine impulsion secrète dont ils ne
peuvent se rendre compte.. Comme il arnve dans ies cir^-
a5o
Gonstaoces semblable*-, les passions finireDl par se Cal-
mer; le public applaudit à des nouveautés qui augmen-
taient ses jouissances, l'harmonie des dissonnances oa-
turelles fut adoptée , et l'on finit par l'enseiguer dans les
écoles.
I Artétons-nous un instant, et lupposons que quelque
musicien dn dix-septïÈme siècle sût voulu s'instruire des
règles de la composition au moyen des livres qu'il aurait
rassemblés autour de lui , et qu'il eût étudié péle-mète
Gaforio et Zarlin, Oruitoparcns et Berardi, Aaron et.An-
geli, Vannco et Zacconi, Artusi et Ilodîo, Mersennc et
Frosch, CerouC et Vîncenliao, Kirciier et Navarra , les
compositions de Josquiu-de-Prcz et celle de Monleverde:
quel fruit aurait'il retiré de tout cela ? Chez les uns il eAt
vu proscrire la quarte, chez les autres elle aurait été
admise sans scrupule; pas un mot de diesonoances na-
turelles on BOns préparation dans les œuvres des théorl-
ciensantérieursàCerone, et ces accords considérés comme
admis chez les autres. Berardi et ceux de son école lui
auraient présenté des contre-points d'un sol passa , os-
tinaii, aita zoppa, dont les maîtres des Écoles de Ma-
ples et de Venise n'avaient point d'idée. Ce n'est pas tout:
avant Louis Yiadana mattrej de chapelle de 1^ cathé-
drale de lUanloue, les compositions des plus habiles mu-
cisîeas n'avaient point eu d'autres parties de basse que
celles qui étaient chantées par des roix graves ; l'orgue
doublait ces {tardes , et lorsqu'elles avaient des pauses ou
d'autres silences, on lorsque les voix se croisaient, le té-
nor ou le contre-allo servaient de basse à leur tour (jus-
qu'à ce que la basse réelle rentrât dans l'harmonie. Blessé
de celle imperfection , Vjadaua iuiagina une Lusse indé-
pendante de celle du chant, propre à être jouée parl'or-
gne ou lont autre instrument à davier, et dont les no-
ies sont surmontées de chiffres destinés & indiquer l'har-
(l) Lonii TUduia naqait k Lodi vers iSSo. Nommé d'abord maître
de clupelici Fana, petite ville dn duché d'Oibain,'!! patta ennlte k
lacoâiËiIralede Hinlone pont ; eicicer te^ mamBrranctioas, et il **r
tnnmit eneilN en i6(4- O» ignore l'Apoque de i* Morl.
monio qui leur apparlicitl, nfiii (|iie l'accompagnalcnr
puisnc guider les cliantciirs. Or , comme celle ba»sc n'est
point BoumÎHe aux iaterruptioiiK ilcs bagnes vocaleo , Via-
ilaiia lui donna le nom de batse continue. Le principe et
le mécanisme de celle helle iiivculiuu , qui eul laiit d'in-
llnence sur les progrès de la musique , furent développé»
par lui dans une inslrnclion écrilc eu latin , en italien et
en allemand , el placée en tËte d'une colleclion de mo-
tets de sa composilion '. Tons les harmonistes s'empres-
siireiil de s'emparer de cette nnovelleinvention ; Agazzari ,
Ebuer , Sabbaliui , ^Verkmcislcr et Crugcr publièrent des
développeniens de théorie sur la basse continue que les
Allemands 3p\ieiicul Basse gënéraii; ; il fallut créer des
mots pour des choses nouvelles . et les livri's élémentaires
n'eurent presque plus de rapport avec ceux du siècle pré~
cèdent. Qu'on juge de l'embarras de celui qui, voulant
li'InNlrnire pur la lecture, n'aurait pas suivi la marche
progressive de la science , aurait confondu les époques,
cl n'aurait pas vu la différence qui existait dons le but des
auteurs. Cependant celle science n'en était pas moins po-
hilive, seulemcntson domaine s'agrandissait. Nous allons
la voir prendre de nouveaux dévcluppemens.
Guidé par leur instinct musical, les maîtres Italiens
n'avaient vu dans rinvcnlion de la basse continue que
l'art de l'accompagnement , ut un moyen puissant de
développer le sentiment de l'harmonie dans leurs élèves
par l'élude du clavier. Ils eurent bientôt réduit à un petit
nombre de règles celle science préparatoire ; le reste s'ap-
prit par tradition dans les écoles, et l'on ne crut plus qu'il
y eût rien à faire pour perfectionner un art qui est tout de
pratique. Depuis l'Harmonica pratlico at ccmixUode Fr.
Gasparini. publié en 1708. jusqu'aux Regote ariiionîcite ilv
(1) Voici 11' litre àe cette rollection ; Oputamnio meratum coaeuiluan
1 , 1 , 3 tt i voeam , eum bifuo tmtinua et gentrali , crgaitoapplicala,
nniuf uc in«ii(i'0iic ninni gtaere cenlomm cl organUlarum accammodata ,
et Franrf.irl iLir-li-M(!io, i6iS, in-folio rW. lîmmrlin! , iGîO , 10.4-
OlgrtizadbyCoogle
Vincent Manfredini ( ) . el nuxRegotc per i princi-
pianlide Fenarolit 011 u'upcrçuit en elTel que peu de pro-
grès, parce que l'an ne pouvait en faire beaucoup, étant
tout danfi la pratique. Il n'en fut pas ilc mCmc en France.
Jusqu'à Kameau, on n'avait coiisid(;rt dans ce pays,
comme en Italie et eu Allemagne , que le» faits ieuléd de
rliarmonie, el les Iraïl^s d^flLTt>riipa</»e)nent publiés jus-
qu'à lui n'étaient guère que des copies de ceux des
liens. Mais, ayant appris quelque part qu'wu corps sonore
grave, mis en vibration, fait entendre , outre le son princi-
pal, sa douzième et sa dix- septième , c'est-à-dire l'octave
de sa quinte , et la double OQlave de sa tierce , Hameau
entreprit de fonder sur ce piiÉnomiiiio toute la science de
l'harmonie , et d'y ramener la considération des reover-
semens ; considération dont on lui a fait honneur, maïs
qui était connue bien long-temps avant lui , comme on
peut le voir dans les ouvrages de 7.arlin et de Bcrardi. Le
corps sonore donnait à Rameau l'accord parfait majeur;
mais en torturant le phénomène il y trouva aussi l'accord
parfait mineur. Au moyen de lierccH ajoutées au-dessus
ou au-dessous , et du rcnverscnieut, il trouva une classi-
fication des accords qui avait une apparence d'ordre , et qui
était assez ingénieuse ; mais comme tous ces accords isolés,
auxquels il fallut donner des noms inconnus avant lui , ne
conservaient rien de leur origine mélodique, et n'indi-
quaienlpointpareux-mémcscommcnt ils devaient titre em-
ployés , Hameau remplaça les règles de succession eu usage
depuis plusieurs siècles par celles d'une basse hypothéti-
que, appelée par lui Basse fondan\ei>ta.ie,et qu'il considé-
rait comme leniBilleurguidepour le compositeur. Il était si
convaincu de la bonté de son syalcmequ'iiaoutcnait haute-
mcntquc toutes les règles don nées jus qu'à lui n'étaient que
le fruit d'iuic routine aveugle, el que le syslèmede la basse
fondauicnlale était celui de la uaturc. l'ar malheur ce sys-
tème admettait ceri aines successions qui sont considérées
comme vicieuses dans la pratique , en rejetait d'autres
qui sont execllcnles , cl ne se prctait qu'à un petit nombre
de combinaisons harmoniques; néanmoins il eut en France
DlgteadbyCoojile
beaucoup de succès, et <1cpiiis 172» oii lUmcan en jeta
les premiers fondemens dans son Traité de l'harmonie,
jusqu'à l'élablisficnieiit du CoDservaluire de musique, il y
fut eu vigucnr , et y délrulRÎI tout suuveiiir i\cs bauiieM
éludes. L'Allemagne et l'Italie le rejetèrent toujours.
L'erreur de Rnmcau et de ncR sectateurs ciU d'avoir cru
que le syittëiuc de l'harmouie foudé sur la résounanco du
corps sonore et de la basue fondaineiitcile fût la science de
lacontposilion; si on ne l'eût considéré ijuc comme un mode
de cl assit! cal ion des accords, ctabti sur un aperçu nouveau,
il eût Été (ligue des éloges des aieilleur« Diiisiciens; car il
était curieux de voir introduire l'esprit d'ordre dans ce qui
semblait u'Ëtre que la résultat de notre urgunisalioii pliy-
siquc.
Tel était l'élat des cboscs parmi nous, lorsque les mem-
bres du Coiiservaioire de lausique résolureut de travailler
de concert à lu rédaction d'uo livre élémentaire sur l'har-
monie, et à la réforme complète du système vicieux qui
domiDait en France. Dans une assemblée générale des
proteeseurs de rétablissement , M. Catel proposa les bases
d'un travail qui fut adopté , et bientôt l'on eut le Trailii
d'harmonie qui parle son nom. Voici la théorie qui y est
développée.
M. Calel cherche le principe des accords qu'il appelle
naturels dans les divisions régulières d'un monocorde;
elles lui donnentune combinaison do tierces dont l'ensem-
ble offre l'accord qu'on appelle neuuîcJ/ierfe tadominantc,
dans l'état majeur ou mineur, £0^, si, ré, fa, ia. En di-
visant ensuite en groupes divers ce même accord, il trouve
l'accord parfait majeur dans sol, si, ré, le mineur, dans
ré, fa, ta,- l'accord de tierce et quinte mineure dans si,
ré, fa; l'accord desepliëme de la dominante dans 50/, si,
ré, fa; celui de septième appelé de sensible dansiî, ré, fa,
la, etc. A L'égard des autres accords , M. Calel les trouve
dans la prolongation d'une ou de plusieurs notes d'un ac-
cord aaturel sur l'accord suivant, ou dans l'altération des
intervalles par des dièses , bémob ou bécarres accidentels :
c'est ce qu'on appelle harmonie arti/iciette. Ainsi , il fait
i5
DlgilizattbyGooglE
354
venir Paccord de MpHème, qui Refait quelquefois KOtkae-
oonddejrréfdela prolongalion de la tonique Hiir unacconl
parfaltteinlAlr'da'èo méniR degré, et r;icci»rd que Itaineaii
ippétiU'^eeùill de quinte superflue, ilu l'altérulioii de la
quint» d'un accord parfait majeur.
' Cetttftfaétyrien'étaEtnouvellequepourla France; d'uiic
|iÂ-ti 'âi^n'étaU que le retour àTancienne daclrine de^
mattre» deit quinzième et «eiiiièine AifeolcN, qui ne voyaieiii
Aans Ins dissoniianccs que de» retards de cuiinonnances ;
(le l'autre, c'i'tail le synlème proposé par Kinilierger en
1781 , d-iii« ses éU^meiis de la basse conllnne {Grundsœlsf-
lU^ gf.nerailias.'icstds crsIcUriien ili r Composition) ; cV-
taileiifiii iiu rcloui \i:y^ li simplii iL' di-, bonnes écoles, et
ee retour fiil iii.iii|iu- jiai i-s ^im^ii s l''raiiç,iis dans la
connaissance du l'harmonie, l'cndaut plus de «logirans,
te line' de H.. Gatel fut le seul qn'on mtl dunrt tes maln*
«f^comiïieiiçans. . :r ^.u^ii,-^: ,•
Postérieurement à la pu&lîiiaUiiii dé"ce'lrBtté,'i)lUfit«Br«
imvmse- du iin'mi; genre ont pànï erf France, et se sont
|)lii^ un inuiii-; nifiiii ociiés de la théorie qui y est dévelop-
pt'c . un lie vcile .lo lUimeau. Àiiuil H. Berluii a publié un
Traiii d'harmonie et ilu IHotionnair* dea acc&rdi , en
quatre volumes iu-4°, dans lesquels il sait un»'n)étiiodo
semblable à cellË de l'antéOT de la basse fbtaAMiiiitMe,
en faisant venir toutei) les harmonies de racourd'''(>ar&il ,
au moyen de supcrposilinnFt de nulcs. et en les isolant de
la double considéiiiilnn de l.i préparaiion et de la réjiolii-
lioii des iulervalks, 11 M. lleidia. Clmriin et Perne, sans
chercher h iutroihiire de 1 luiii|;cmf notables dans lu
ihôc)ric de Klniberiitr et de M. i .ilid . uni seulenieut coii-
fiidért les elassiliciiiidiis >ini- .le-. i;qi["jrls particuliers;
mais tous attribuent aux mènieii notes de la gamme les
mêmes liarmouies, et à ces harmonies les mëmw m^fpm.'
lions et les mSm^ r^lutlous, Sauf qàelqfltf
qui prennent leiif aiïurde-dank Vo^il ^W'W^'fHlVia^a^
avaient principateinent en toé; On ne jpaïu dooéfcj^-
d'ënVisiiger râ« «iia iies <lî#tirs pèinÙ de vae'} w>qoiv »
'quevbi
'i55
l'égun] lie rlionimc insiriiil . nu fail que compliïlcr lii
science, loin derébriinlcr. C'est ainsi i|uc les botaiiiNtes, les
entomiiloginleN, les onulliDlogisIcs, clc, proposent de nou-
velles uomeiiclalurcs et <lc uoiivcilciï clasflifiralioiis nelon
que cerlains car-ii-lères ou certains organes leur semblent
dominer danu les ptantc» ou dans les animaux.
Je ne dis rien de ccrlainH systèmes bizarres, qui ne
jouiesent d'aociinc eKliine soil en France, soit àl'éiraiiger,
et qui soni refiés Unns l'obscurité, bien qu'Us soient pu-
bliés depuis loug-femps.
Il faut bien que j'en vienne à parler de moi, pniiquc
jU. Macarry m'a mis souvent eu opposition avec les boDimcs
reconnu ai niables que je viens de nommer : je vais le faire
aussi Nuccinclemenl que je le pourrai.
Frappé de ce fail , qui a été souvent remarqué , que loule
musique peut Être réduite à l'harmonie (le l'accord parfait,
de celui de septiènie de Id domittanle et de leurs dérivés,
j'ai (àehé de compléter le système des lois par lesquelles
toutes les autres harmonies se rattachent à celles-lâ. J'ai
trouvé: i que les accords de neuvième majeureet mineure
delà dominante, l'accord de septième de sensible, celui
de septième diminuée, celui de sixlo sensible avec nuinle
juslcou mineure, celui de triton avec tierce majeure ttu
mineure, enfin celui do seconde majeure ou augmenléé
étaient employés dans des cas .malugueK à ceux où l'on
fait usage de l'accord de scpttènio de la dominante et
de ses dérivés; a" que les uns tiennent toujours ta place des
autres ; S'riu'il n'y a entre les uns et les autres que la diffé-
rence d'une note, et que celle note esl toujours le siiiièmo
degré qui esl :riub.slilué h In dominante dans les accords de
neuvième, de septième de sensible, de la septième diini'
nuée , etc. ; 4' cl eufin , que celle subslïtiitîun esl mélodi-
que, allendii que lu note substituée esl toujours à la partie
supérieure dans les accords majeurs.
A l'égard des prolongations simples , lj théorie des an-
ciennes écoles et de M. Calel m'a paru parfaite', et je l'ai
suivie exactement; mais en appliquant celle théorie aux
accords affectés de subslilulion , j'ai été conduit l'i la dé-
3S6
«ouverte de l'origine incontestable dmacoords desepiiè&ié
du second degré, de quinte et Bîitevde lïeMjei quartB- et
sixte et de seconde, qui oiitlélé l'éCDeil.dB-tbug les-syslè-
més; el j'ai tronvL- que, cachés bous ce double dégaise-
ment, les accords ont ciicdi'r un emploi analngiie à celui
des accords na(iii-r,l-.d(>[it IKJm iM iit. Enlln, en continuant
les mêmes aniily-! - -m- le- .^i r oid'. ;ilti'rcs et y réunissant
successivéïncnt la sulistitiHion et les prolongations , je suis,
arrivé & la-olassificationrégulière des harmonies ^iqUaBtiS
que ces derniers temps ont vu naître. - Ht^^'îa^ili-
-:iIiiviléàTédigcr une Méthode éiétnentaireH^ftéitmàhiô
et d'accompagiiùmcnV , j'ai développé cette théorie si
simple dans vinsl-ciiii| \y-vj.i^'^ in^ridin. l'onr i cnfcrnipr tonte
la science de l'Ii.iLiiionie cl de l'accompigncnicnt dans un
sLnoact espace, j'ai supposé que la lliÉoric duni j'offrais
V<ùi$o»4.^taiti,généralem«it admise , et j'en ai écarU
^ate. diBenulon BcientiGquei II est résulté de cette iai6*
thode un travail dont la clarté fait le principal mérité et
dont le BUCCÈ3 va loujours croissant. On verra cependant
que mou laconisme m'a exposé aux méprises de SI. Ha-
Qn'on ne croie pas toutefois que j'aie innové dans l'har-
monie : mes accord;, sont 1. s mûmes que ceux de SIM. Ca-
tel , Reielia, l'crniî cl Cliurni. ; men successions sont sem-
blables aus leurs , à l'esocption d'un petit uombre de cas
indifférens pour le fonds de la science. J'ai seulemnnt.^on-
siÂéré..que}qusB;paTtïes de Ifi science liarmqiâqtie'A^Uâ
aspect nouveau. i li'j. j îî'r^^i.
Ces prélimitiaires m'ont semblé indt^nsâbKiî^gàlple
faire l'examen ilc re que .M. Macarry. apinllDrl^ jqUBjiu^
d'i/pinions et de douirincs des aut^vt^^i^li^^^kfi
musique. Je passerai à cet examen dant.}'nii'|hs
'{>) FuiSiPli- ttVt, ma VlvioM) ti° iS, mattoaGaUgnani ipiîr, iS ù.
NOUVELLES DE PARIS.
It y a (bras toute chose uq mélange de bien et ds waat
auquel nbuB ne sommes que trop souvent contraints de
nous soumettre. Q^ureuxquandla somme dumal ne rem-
pane pas sur celle du bien. Par exemple, la nomination ,
d'un homme initié à la musique, comme directeur du per-
sonnel de l'Opéra, nous a.Talu la mise en acËoe deMoiS6,
et la résurrection de l'Académie Uoyale de musiqueimais
M. Liibbert n'a été appelé à.l'admiuistratloude celle vatite
machine qu'au commencenient de cette année, ot quoi-
qu'une aclivité ïnouie aft accéléré l'appsri^ou du obef'
d'oeuvre de Roa^uî,.lApreiniÈre représeiiUtion de cet ou-
vrage n'a précédé que de peu de jours l'époque des con-
certs spirituels on n'a pu se préparer pour ceux-ci, et,
il faut bien l'avouer, ils ont été pires que médiocres. La
(rauchise que je professe ne me permet pas de cacher
que l'administration ue me parait pas tout-à-fuit inno-
çenU dumal. J!av.aisinsisté-,..dapsun numéro précédent, -
sur la nécomM de varier le répertoire de ces concerts et
d'yf^ire entendre quelque grande oonqiosition inconnue;
le temps a manqué pour la copie et les répétitions : à la
bonne heure ; mais ne pouvant satisfaire le public sur ce
point, il fallait lâcher de piquer sa curiosité parle choix
des artistes qu'on devait lui offrir. Or, quel que soit le
Qtérite de ceux qu'on peuteotendre tous lesjours, on ne
peut espérer qu'ils attirent la foule , toujours avide de
nouveauté, commB des étrangers qnijouissentd'une^ande
zéputatloit, et qu'on n'aura peut-être plus l'occasion d'en-
tendjre. Il est donc dans l'intMt d'ane administration de
Ëùre qadque saorifice d'argent ponr des oaoastdns sem-
blables ; dans celle-ci , HM. BohrerfrëreSf setrouTajpt &
(aria, on aurait dû s'empresser de traiter' avQfl eux. (fj^
lien de «ela, on assare qu'on leur a fait jea coadiUoiia.
a58
iiu.\qucll(iH il.t n'ont jiu souscrire, l'ni is miilcruii; des pin-
iiiBles du |iremier ordre , el c'est M""' Soller et Ciuii,qiii
juuoiit cil énolîËrCB) qu'on a cnlCDdiics. Les ^'canotnies en
ce qui tient aux plaisirs du public ne tuurniinl point nii
proiit des ndmiDÏKtralLuns. 11 Tant payer lar[;eiiient tout
ce (|ul |ieul rehausser l'éclat des eoncerl s Kpi rituels; il faut
payer l'orchestre , afin de pouvoir eiti g er de lui des répé-
tition!) nombreuses, de l'exactitude et du soin ; il faut ne
pae cr»lndre la dépense de copie pour a\oir des nauveau-
li^H . et ne pas croire avoir tout gagné parce qu'on a bou-
ché un Itdu avec quelque vieillerie qui ne coûte rien. Le
public saura bien vous indemniser des dépenses que vous
aurez faites pour lui; mais ne dunsiez-vous pas y gagner
d'ai-gcnt , vous y gagnerez de l'éclat, de la réputation ,
et en définitive , vous y trouverez des béiiéiices. Il est di~
giic de l'administrateur qui a régénéré l'Opéra de faire la
même chose pour les concerts spirituels : il est trop homme
de goùi pour oc pas sentir la justesse des observalîoos que
je lui adresse , et je l'.itlcnds à l'année prochaine.
Qu'est devenu l'orchcslre de Moïse ? Cet orchestre si
ferme , si soigneux , si arlisle , composé des premiers la-
leus en tous genres ! Quelle maligne inHuence planaltsur
sa lëte diius les concerts qu'il vient de nous offrir 7 Que
de négligence , d'incurie, d'insouciance dans l'exécution
des symphonies , des ouvertures , et surtout dans l'aecom-
p.-iguemcnt des murceuux de chant et des solos. Je vois
dis cuntre-basscR dans cet orchestre formidable ; mais si
j'en excepte fieux , qu'on reconnaîtra sans que j'aie be-
soin de les nommer, je vois les aiilies promener leur ar-
chet nunehalamment sur la corde, d'un air distrait, et
comme si ce qu'on fait ne les regardait pas. On dirait
ijue ces mcHsieurs ont peur de se faire mal. 11 y a en aussi
bien des distractions et des négligence!) dans les violons
et djns les instruuiens 1 vcnl. Point de finesse , point de
piano véritables , toujours de demi forte , et rarement de
l'cflct.
# Dans In symphonie d'Huydu en nii b qu'on a jouée au
premier concert, h- ]ircnii<;r uuirccuii a été dit avec assez
, =59
d'uiiicmblu ; iiuis Vnlitijio a miinqiiù <lc Vaérieii que
dumando ce niorreiiii ; les milnits d'iustmiucus à vuiil ont
été exactes, mais lourdes, el dans la belle phrase qui ter-
mine la première et la si:coiide période , an lie» du pia-
nitsimo qu'il aurait fallu , ou a eu ce mtszo-forte éter-
uel iiuî éteint laule expression, LeoiouvcineDl du dernier
morceau a ëlé pris trop vile puur les détails eharmanH
dont il est rempli : toutes les entrées de ce finale dcmunT-
deul uu fini d'exécution parfait , qu'un ue peut ubiuuir
dans tin mouveniciil si rapide; aussi s'est-ou contenté de
faire la note, et mémo il était facile de «'apercevoir qu'on
)a faiaoit péniblement. Quant h l'ouverture de la Flûte M-f
GAant^e. J'éprouve la plus vive salisfacliun à déclarer que
l'exécution a été parfaite. L'énergie, les nuancen, l'exac'
titude , rien n'y a mauqué , et l'urchcslre s'est montré
le digne interprète de l'ilhislre auteur de ce chef-d'œuvre.
Ou avait répété une symphonie en mi b de BeeUioven
qui n'avait jamais i^lé eulcndne a Paris; mais le peu de
temps dont un pouvait diHposer pour en perfectionner
l'exéculion, et la longueur de ses dévcloppemens l'a fait
ajourner. On eu aeiécuté une en rii majeur du mémeautetir
aUKecond concert, etoiiya intercalé VaiLdanU. si original
eu lamineur d'uiic autre syniplionic. lUen de plus beau ,
de plus complet que celte symphonie, qui serait absolu-
ment sans défaut m la longueur de ses morceaux ne dé-
passait un pou les bornes des compositions de ce genre.
Quoique assez cxacle, l'exécution a manqué de coloris :
je le répèle, les iiiano ue sont pus assez doux; il en résulte
que lev farte ne produisent pas d'eOet. C'est sans doute à
ces défauts qu'on doit attribuer la froideur que le public a
montrée pour ce bel ouvrage , froideur qui d'ailleurs s'est
manifestée pendant les trois concerts, cl qu'Userait injuste
Je n'ai pas plus d'éloges à donner à l'exécution de l'ou-
verture de Don J iiaii ; même tiédeur , mêmes défauts et
même résultat.
J'ignore ce qui a pu décider à choisir parmi les .lympbo-
nies de Itlozart celle en ut majeur qui commence pat- un
Dlgiiized b* Coogte
a6u
ftiCuTetncpt lent à trois temps; quoiqu'elle TCnfemw'dcà
teaulÉR dignes de l'aulenr île Don Jiian, le déplorable
tirclicslri; du TlKSàlre-Franr.us en a li lleineut fnligué les
oreille» ilu public , qu'on ne pouvait espérer du produire
avec elle aucun clFet sali.'ifaîsant. Pourquoi n'avoir pas
donné l'autre syiii|i!i(>niiM'jL '/i:, si bplle , »i iioleniiellc et
si peu connue , ou r.ciU: en ini li , iiu m^me , si l'on voulait
éviter les ouvrages qui uushciit exig<^ beaucoup de répé-
titions, la délieieuse s^phonie en sol mineur que tous
les musiciens savent. Il Huffit d'un morceau mal choisi dès
le début d*un concert pour gdter l'ctTct des morceauE qui
où l'on a Tiil ciilendrc la SMiijilui[iK: ihint ]f v ioiis Ap. par-
ler. Quoique très coiiJiiif, aussi, roiiicrhii li du Jeune
Henri, de Méhul, qui a ouvert 'a deuxième parlïe de ce
liifiaie ooiicert'i-TeDfeniie tant d'élémena de-auscàB,-po|>|i*''
laite pour des Français^ qiielVnthouSiariiilB4râE£JHii^^i-
ble. Il est juste d'ajouter qu'elle a élé fort bi^'jdàéiA' "
Si le cboix de la musique sacrée qu'on a fait' entendre
dans les deux premiers coneerl!; n'élait pas heureux,- ils
conservaient du moins à l'inslilulion son caractère et son
titre; mais le troisième aurait dù s'appeler concert mon-
4ain , car on n'y trouvait de spiriluci que les accena de
l'illustre maître de Fesaro. Te ne crois pas que personne
ait été tenté de prendre pour des fragmeus d'oratorios ofx
de messes le duo de Ricciardo c Zoraide , celui A'EfA-
saiietta, le quattordicesimioo d'i( Viaggio à Reimt , le
quatuor de ïnDonna det hago , ni l'air de Sentiramide-,
Certes , il vaut micut entendre clianicr p.issablcment de
la musique proraiic qui.- d'êlre réiUiil à siippoi lur U pau-
vreté d'une e.véeulîon hciul.l.iUlf.: cdliMlu Sla!,al de Pcr-
golèse qu'on a entendu uu premier concert. Sans parler du
choix des versets quiavaieutété mal choisis, àl'exospyf>fî
do celui QatB tiwrèéat que H"' Hori a- ditd'tm^li^^^
satîrfBisaate , l'exécution totale à été au-deisotn.âtî(pS^
dioore. Le premier mouvement (Staôal MotA^y^tf^i^
Wàuconp trop, lent , et les autres trop vifs.,'U''^>-:|fl»*ni
'ddiiC'la voix est belle et le sentiment muBical-assëz''ïhsl«>i
Digilized by Googl^
aGi
mais ((wi aurait besoin de cesser de paraître en public
pendaDt un an pour travailler avec soin , Ai"' Albiui , iIIh-
je, a éti^ d'une grande faiblesse non'Sculcment dans son
toto, mais duus les euscmbles, et le mépris des musiciens
de l'orchestre pour la muiji(]ue qu'ils exécutaient perçait
daus leur accumpagnemeut nonchalant. Décidémciil il est
temps de faire disparaître des conccrlK ce morceau , dont
plusieurs parlics méritent la répulatlou qu'il a eue , maïs
dont les formes ne sont plus de mi<iË aujourd'hui, et dont
l'accompagnement mesquin n'est presque jamais qu'à
deux parti CH.
l'Ave verum de Mozart est un morceau admirable ,
mais qui excite une satisfaction tranquille, plutôt qu'un
sentiment d'exaltation ; d'iiillcurs il a l'inconvi^nicnt do
tous les morceaux qu'où entend dans les concerts spiri-
luels depuis lon^-lemps : il est trup connu. J'ai fait à cet
égard dans un article précédent des observations que je ne
répéterai point ici. L'Jue Maria de M. Clicrubini , avec
accompagnement obligé de cor anglais, est d'un fort beau
caraclèro. Il serait à désirer que l'on Itt souvent entendre
les compositions nacrées de ce grand artiste, qui a porté au
pliis haut point de perfection ce genre de musique , dans
lequel il n'a point de rival.
- Le Benedicliis do Beethoven, ainsi que le chccur linal
de son oratorio du Christ au mont des Otiuiers, oui pro-
duit peu d'clfet , quoique ces deui: morceaux soient d'un
^eati caractère ; l'habitude qu'on a de les entendre chaque
année est sans doute la cause principale du froid accueil
qu'on leur a fait. Quant à l'hymne à grand chœur de Mo-
iiart, M l'on n'avait lu le nom de ce grand musicien sur
l'affiche, on n'aurait pu croire que ce morceau fût de lui;
on n'y trouve que des idées communes et uue harmonie
peu recherchée ; la cadence finale seule a rappelé un peu
samanièrc. En somme : nnasenli plus qucjamaisia néccs-
silé du remonter te répertoire dus concerts .>ipirilucls cE
de n'y point mettre la musique sacrée dans la position
(l'une chosi: qu'on supporte plutôt qu'un no la désire. Espé-
rons que l'administration aura reconnu cotte vérité et
Olgilizodby Google
2Ca
qu'elle se préparera danti le cours de l'année à redouner
un ^lir de jeiiiie.sse à une instltiilion qui u mainlciiaut
tuules les apparcnoeH delà caducité.
Les chanteurs qui se sont fait entendre cette année sont
lidolphe INuurrit, Donzelli, Pellegrini, Levasseur, Zu-
clieUi^-JDabadÏBy Mm Albinii Giuliy CeHrir^ofiebUaba'
djovA'ai/dttifaelle Mt mon apiniDit «ur -W** Allùidt.^^le itt
éU-'pluB- Iieur6uBO"au Iroisième concorl qu'au piemiw^
priAdpalemeni dans le duo i'Etisaietla , qu'elle a chanté
arec Donzelli. Ce morceau a présenté une circonatance
unique dans les fastes de l'orchestre de t'Opéra. Au début
doicéoitalif , 1« instrumens à vent ont attaqué uuaccord
s>4a«i]iHii'4B4(MiL,.qu1ilpcadaisil uaa <iaoophoDλlioDi*
Ue.Sie^hflf 'd'archeitnB^petçfitalaM qu'il s'était trumpé
dMOtOTCBaU'tel fut i^igé de l'iabemtmpre pour chercher
la-^gej'Oune.fut'guèce plus heureux en recoianiençanl ,
et tout le reste du récitatif fut accompagné si mal, qu'il y
eut près de vingt mesures o!i personne ne savait oii il en
était. J'ai cru un instant qtie ce mur;;iî:iii iravait pas été
/olli n'a pj* étû liciii ctis en a(.cuinp^i;niiiniiiit, car au pre-
mier concert, dans la prière d'/j Ci*ocm(o , qu'il a fort
bien chantée, le harpiste (SI. Follet) est reaté court-lnris
fois; H^'GeMïiB'elMtitémédfoèreiiielrt aa tivitt^Bitn-
ftadelLagoKl utiduo de jlenufainjeteaTeO'ZnOhellIiiauMi-
oEmdvoncert. Daus anAaoA^RicoiardoetZoraîdei^mié
par H"** Cinti et Mori, celle-ci a recueilli de justes applau*
dissemens. La première a exécuté avec la pureté qu'on luî
connaît l'air du premier acte i\&Semiramid6 : maïs pour-
quoi répéter sans cesse des choses qu'on entend chaque
soir au théâtre? A propoN de cet air, je dois faire remar-
quer que l'orchestre de l'Opéra hésite, comme selui'^ ds»
BunffisB, ^.prendre le mouTemenI du ohceurqai pfèoMt :
pe n'est qtt*3pr6«^UriWn'mesure»qa'ilfl'estrelnta: " '
Pattni les soloi', ceux qui ont été le plus -remarqués sont i
UD rondo brillant pour le piano, de H. KJakbrenoBr, fesé^
cuM pAr H'^ Moke;' une fantaisie pour Iti vlttloni' pdr
UvIîàToàt; un air varié pour le trombone, par H. Voba-
rot\ ; i'^Ji<lclu.i . l'diil.iihiu puni la llùlc . pur M. Tulou;
uu liiÈme varié iln Miujstder, exécuté |i;ir M . (Jrlian, iiaii
HUi' l'alto, coiiiinc le porlu le programme, mais rut la
viole; el im fragmcnl de coiicertu suivi do varialions sur
un Ihèuiu de Xs^Molinara par W. Kreutzer aliié et exé-
culÉH par le jeune î\!aasarl , élève de M. Auguste Kreutzer.
M"' iMokc a fait prouve des plus heureuses dispositions ri
mâme d'un laieni réel; na main est supérieurement posée
sur le piano, sou mécanisme régulier el ses doigts d'uni;
fermeté remarquable. Un travail assidu doit en faire une
pianiste trfcs distinguée. On a retrouvé loni le fini de
M. I.afonldans sa finlaisie sur les airs de Léocadî&; maxfi
toujouK des fantaisies ou des airs variésl sommes-nous
doue destinés â ne plus entendre que cela, cl faul-il que
l'art se restreigne â de si petites pruportinnsi J'en dirai
aiitanlà'l'iilou,à Vogl, à it. Bnltu qui n'ont joué aussi
que des l'anl.iisies. Le talent de» deux premiers sur la Hâte
et le liautboisest Iropetinnu pour quej'aie besoin d'en par-
ler; quanlà M.Ballu, c'est un vinlanisic forldislingué^mais
je lui ferai observer qu'il n'a guère fait entendre qu'une
sorte de Iraîls; eelle des arpèges coulés , ee qui donne ii
son jeii de la mouolonif. .M. Vobaron est un artiste fort
extraordinaire sur io trombone ; il clianlc sur cet instru-
ment avee la douceur d'un cur, el avec bien plus de déve-
loppement et d'étendue. Il faut toute son habileté pour se
ikire pardonner de tirer nou formidable instrument de la
place qu'il doit occuper dans l'orchestre. On ne peut pas
en dire autant île MM. Gambati qui ont souillé pénible-
ment un duu des trompettes; ce sont aussi d'habiles gens,
mais leurs tours de force sont insupportables, el leurs
trompettes no sont pas des Irompelles; il n'en sort qu'un
Kon bâtard qui cause plus de fatigue que de plaisir. Il n'y
• a que des éloges à donner h\\. Urhan; la viole est entre ses
mains un délicieux instrument. Ce qu'il joue est horri-
blement difficile; maison ne peut s'en apercevoir, tant son
jeu est fini, son intonation juste el son archet Aexiblc.
J'en dirai autant de ec jeune Massarl qui touche encore à
l'enfance par tes annécji, cl dont le talent est déjà celui
d'iiDarllRte-canNommé. Les pitis grandes dlffloatlëB'nesoiH
rien paur lui; j'aî remarqué particulièrement dans tes Vit-
riations an coup d'archet «faccaCo, en tirant et ponsiant
alternalivemeiit , qui est prodigieusement difficile, etqu'fl
exécute dvec une facilité et une perreclioii rares.
. Vmcî un article bien long sur des concerts que j'ai dit
avoir été peu satisfaisans; mais comme il s'agit d'une iils-
titutioa importante, j'ai cru devoir motiver mes éloges et
mes critiques; heureux si l'expiessioa franche et sincère
de mes c^nions peut influer sur des améliorations -que fe
grtris nécessaire^
sÈns.
THÉÂTRE DE MADAME.
GOHGBBT DE U». BOBBEK PROBES.
■ a Avril. — Les amateurs s'étaient portés en foule à ce
concert, oîi l'on devait entendre deux artistes qui avaient
iais^é de si agréables souvenirs à la capitale ; leur cniprCH-
Ncmeat n'a point été trompé : MM. Bohrcr se soat monIrOs
tiupérieursti ce qu'ils avaient paru jusqn.'ici, et c'est beau-
coup dire.
On «ait que H^AnloIne Bohterest un violoniste de, l'é-
cole allemande, qui a conservé dans son jeu, malgré ses
voyages en pajrs élrangers, toute la nationatité de cette
École. Ce n'est point un grand son qui le distingue , c'est
une grande pureté , une grande facilité à rendre les traits
les plus diGOoiles et un goût très délicat. Ces qualités se
sont montrées plus développi'^ci encore en lui dans le
concert oïl il vient de se faire entcndie que précédem-
ment. Le concerto de sa composition (|u'il a joué est fort
bien écrit ; mais peut-être les détails d'orchestre y occa-
pent-ils trop de place, et nuisent-ils à Toljet principal,
celui de faii;e briller l'instrument sato. Il a été plus avaee
d'ornemiens dans le concerto de .violoncelle qu'il a com-
posé pour H. Max Bohrer , soti frère ; il en est résulté que
cet a^irable violon cellis te a pu monlrer ii découvert son
a65
prodigieux lalciil. Il senililuit , il y a [ilusicurs .iiinc^cs ,
queM. MaxBolirer ne puuvail phxs rien acquérir, et ce-
pendant son talent s'est accru , son jeu n nhin de suavité,
plus de charme; sa dexiérilé surpasse tout ccqu'oo pour-
rail dire; enfio c'est la perfecliuii. Après leurs concertoH ,
les deux frères out marié leurs accens dans un dno et
dans des mélanges d'airs, et y ont mis un fini qu'an no
peut concevoir , à moins do les avoir eiilundus.
Les divers morceaux de chaul de ce concert ont ^lé en
général exéculf-s faiblement. On a cependant remarqué
lu jolie vois de M. Sléplicn, qui promet de devenir un chau-
leur habile.
L'orchestre de rOdéon, fort bien dirigé par M. Itloc,
mérite des éloges pour l'ensemble , la fermeté el le fini
qu'il a mis dans l'oiivi^rlure de Scmiramicle :jamais l'or^
ehcstre dcR fiouffe." ne l'avait aussi bien exécutée.
NOUVELLES DES PAYS ÉTRANGERS.
Leifsick. Revue. Dans l'année qui vient de «'écouler,
on a donné sur le théâtre de celte ville les opéras snlvans :
Faust de Spohr , une fois ; Euryanthe , deux fois ; la
Dame du Lac , six fois ; le Barbier de SévUtt, troi» fois ;
le Sacrifice interrompu , trois fois ; ie Frej/chûCi , deux
fois; l'Esprit des Montagnes, sept fois; la Chasse de
HiUer avec un divertissement ajouté par Mahlman, et mis
en musique par le directeur Prœger ; on la redemanda
trois fuis; le Conçut à ta Cour, d'Auber, Ireizc fois ; le
Mariage de Figaro , (rois fois; Ruf>zaht de C.-M. de
Weber, une fois ; Zdmire et Âzor de Spohr, cinq fois; la
Flûte enchantée, deux fois; Tanorède , trois fois;
Jessonda,dû Spohr, deux fois; \a Féte des Fignerons ,
deux fois ; le Porteur d'eau (les Deux Journées ) , trois
fois ; l'Italienne à A Iger, deux fois ; la Dame Blanche ,
ciaq fois; Jean de Paris, une fois iThéotaid el Itoiina,
de Uorlacohi, deux fois; le Maçon, d'Anber, six fois:
?6ti
plltR quelques petite» pièces de c.liiinl , (cllex que les
Viennaii à Berlin , o» niadame Neumniin a conquis touti
les Roff^ageB.
1 HademoixeUe Hanf , dont le chaut commençait à Cire
généraleinent apprécié , a quitté uotre acène ; in.tis en
échange nqus avons en le plaisir d'entendte U". âchultx
de Berlin dans 2>. /nom el dam Muryemtc. Elle cliente
avec force et passion. A la Saint- Michel les frères
Itcincr , Tyroliens , nous ont fait entendre pendunt trois
soirées. <l^ins !<:s eulre-acles , leiirH cltunsoiis nationales.
En oclobie, M. Itliime de Berlin s'est ûiil cnlundre dans
le Barbier île SéviUe et dans le Mariage de Figaro; nous
avons eu ensuite W Xochler el M. Si«bert do CarUruhe
dans Jnm de Paris , la FiAU enclionUe et le Saenflee
interrompu, qu'on a redemandé. Enfin, W Gausï' qnl
s'étdit fait t'hïvei; précédent an grand nombre parti' *
sans, nous est revenue à la satisfaction générale , et oon-
tribncra À embellir noire Opéra.
ANNONCES DIVERSES.
MÉTHODE BLÈMESTAinE DE VIOLON , avcc iiiic [jiéurie nouvelle
sur la manière d'employer l'archet ; pur B. Pastoii.
jour, tout les iirofcsicura i'atcmdLiil sur un poiul ; c'est qu'aiicimc
d'elles nemérile voiitablemenl le litre île Mélhode élimenlaln. Des rc-
caeilade morceaui, fussent-ils du meilleur cboix, sont insn^eanfl aoni
le rapport de la thiioric ; dei traits sans suile rebutent prompleuicnt les
^jtiea Ici plot passionutia ; enCn, les ouTragce des grauds mdîlies, teU
qne ceni de HM. Vblli, Kreutzer, Gaillut , etc. , elc. , dont le mùrilc
est uDiterKltemcnt reconnu , ne sont bien eouiprîs que par ccui qui
aaTenidejà.
M. B. Fastoii a esEnfé de «uppUer à en qui uous maaqoe.
Il a senti qu'une M6tliadc éUmnlain devait d'abord ranfu-Oier une
Iheurle tellvincnl claire, que l'élève qui touche pont la première foiifc
im violon pbl en faire lucccuiiemenl l'appllcalioa taùt U secours d'au-
ctmprofeMnr.
PoDnoidraMIteappiieBKpn fadlc il fkllait une miiledeebantisliri-
I
liitmeme. pour lurmer son orciiie et ion goiic
de ohamine dei Icçodi fût lonteaii pu ui
data I* pirtis eiécaMe par le maître.
Tel ett le bot que M., B, Putoa «'eit propnë :TB4-il «tlelnt I lea fbili
râpondiOQtpOur lui. Todi Ici. étèioi qui ont ntirila routeaainellç qu^t
■^f^i^ont fait detprogrti aira[ddai ipi'iftne Mut erayabtei qnepaui
eeu-^enoatèlàleatâmdni, , . ' ' .
. filuAavec arautàgti <iomin»«tDltiiilita daniilM ^itale , l'apteuE ffb-
le^'tcmce Tipport tontei le* garantie* ditirable).
■^■mMd-^at du» «m tra»ll dei obtenaUD» qnlliralteiiati mlUeu
d«<IIMÎd>Mt»ètife«danlU eit earirooDttlepDii qa*!! a foad« nÉcolaile
fl4lijnAkanii[>aiqne.LaliUlhodB qae noua publioai est leTiuitiIelopguea
étadei et deprolbades mèdilalioiu. Nous la crojona^n bon guide avec
lequel l'êlére arrÏTcraen peu de tempicE sanapcÏQEaa terme du voyage,
bien iflr an nloini de ne pas Taire roule avec l'ennui.
'Cetl&Héthodeest marqDÊa iS fr. , elaecompoaede l4o planohelj On
laiIraiTe obei l'a'itenr, t l'Égale de la Lyre harmDDlq|in,me'dii'Bou-
iaj/., a' a3 , a Paria; et cbez tous les marcbaadi de musique.
Lb nocaiDora dbb suons, journal de cliant avec aoci>in-
pagnemeut de guitarci rédigé par A. Romagnettl et
Heissoniiier.
Chaque numéro contient trois romances k une ou deni *oii , et pa-
rait du 1er au S de chaque moia,i dater du janvier. Le pria annuel de
l'abonnement e>l de i5 Tr. pour piano , et 18 fr. pour ^uilara aiiec dei
piécti. On peut s'abonner pour le chant sculemcnl aïcc accompagne-
ment de guilaie sans tes pièces, peur 10 fr. par an. On reçoit le tout
franc de porl : It» Ipllrea et envois d'argent doirent être adressa
fran'v, à M. A. Meiiionnier , éditeur de musique, boulevard Mont -
martie, n° iS.
Nota. Les trenle-sii romances que l'on reçoit dans l'année , sont com-
posées pat BerloQ fils, Bruguitre, Blaogini, Oustave Dogaion, Loula
Jadin, Fànsecon, Planlade, Romagnesi «t anlna compONleart des
pin. -
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la g'rande symphonie de Bcelhoven , œuvre laS, dont
la Revtte Musicale a parlé dans son nntn^ro 5, p, iSa j ab
trouve à Paris, parlitlon et parties séparées» cbezHItl. les
fils de B. -Schott, rue de Bourboa, n* ip,
Pbix d.e la partition , 60 fn
Jj'£f^, grand , duo concertant pour piano et violon,
dédié à U. £• Baîllot par J.-B. Voets, op. Sa, 1- livre.
Prix:7iT. 5bc. Paris, PaccinI, boulevard des Italie na, n'ii.
Sérénade nocturne en duo pour piago et violon, fai-
aant gnite i ffÉti, dédiée à H. P. Baillot par M. Woets ,
op. 53, a* livre. Prix: ^Tr. Soc. Paris, Paocini , boulevard
des Italiens, n° 11.
Ces deux ouvrages, exécutés plusieurs fols dans les sa-
lons de l'auteur et de M. Baillot, ont eu beaucoup de suc-
cès; le premier se distingue par une chaleur pen com-
mune.
KOCVEtl.ES RÉCENTES,
On aniiocice pour la liii de ce mois l'arrivée de made-
moiselle risaroni à Paris Les amateurs attendent avec
impatience le moment où ils jouiront du plaisir d'entendre
cette célèbre cantatrice , eu quil'on retrouve, dit-on, les
traces de la belle manière de Harcberi et de Facchiaiotti.
Madame Pasta* qui se rend à Londres, doit passerà
Paris souB peu de jours; onespëre qu'elle jouera «jnelqnea
représentations.
PUBLIEE PAR M, FÉTIS,
DES EÉVOLUTIONS DE L'OECHESTSE.
Tonm les parties de la musique ont été soamises h de»
variatkins périodiques; mais aucune n'a subi de piqs
grands cbaogemens que la oompositkm ries orchestre». Ces
ohaagemeiu ont en plnùeurs causes : d'une part l'ioveu-
liOB de nenveaux ïpstramens, l'abandon de plusieurs au-
tres* le* patfBotioniianeiic de -qodques-uns, et surtout
l'accroUsement d'habileté des exécutans; de l'autre, les
progrès de la inuiii|iie, le besoin de nouveauté , la satiété
dea choses nm^es, ^eII^H^e de la mode; voilà plus qu'il
ne fallait pour provoquer des révolutions plus ou mointi
remarquables , et nous amener insensible meut à l'éclul de
l'orclieslre Rossiiiieii.
11 est intéressant de suivre dans ses réfolutious cette
partie de l'art qui, de nos jours, est devenue si impor-
tante. J'examinerai ensuite l'état actuel des proportîonii
de l'ordieslre; les perfectioimemeoB posriUes, et eetle
question qui se présente : Quelles sont les bornes ualu-
relles du développement de l'orchestre?
La nature des înstrumens qu'on possédait à l'époque dea
premiers essais de musique dramatique, ne pouvait donner
que des orchestres doux et sourds; c'étaient des vlolesà oinq,
sept ou neuf CQ^des; des lépors de viola, qui étaient ac-
cordés une quinte plus bas que le dessus; des basses de
34 '
viole, ou viotùfla Gamba', et des contrc-bnases de viole,
qui étuieut montées de neuf cordes et qui avaient ucuf
pieds de, hïQï 'j, . violon , qui a pris naissance ca
France, exisUitdi^à, mais élail peu répandu ; le clavecin,
Ifr ^itfl^l'é i''Ie (liéôrbé et la harpe kg joignaient toujours
aux Goncerls de violes , et l'orgue tenait lieu d'instnimena
à vent; ceux-ci triaient cependant connus. Il y avait des
llAIesàbec, percées de six, de nruf et de douze trous;
quclr[[ifs-iiiics:n. lient mic cli;rr|iif .■l.iit toujours onfcrméc
flaijeokls, le dessus était noniuié/îiîturiouce, le ténor c/ta-
lumeau, et la basse de llate, iaridon. Tous ces instruit^ns
formaient des harmonies complètes qu'on appelait ctfiuwrM
de flûles
A l'égard des ïnstrumens de cuivre, ils ue servaient au
théâtre quo pour exprimer les moiivemen» de guerre ou
la chasse ; i!s comprenaient la Irompcl te militaire, qui était
sembla'ble à noire trompette de cavalerie; la trompette
droite ajtpélée-iomiardê, qui était percée de sept tnons^
- avec une'clef pour boucher le septième' ; le cor, ou cornet
-^'Aou^tM'ni'qui^iait angsi percé de sept trous, dont l'un
se bouchait avecinte olef : son embouchure était celle de
!a trompette"; enfin letroméon», que les Français appe-
. (i) La viola et le ténor de rîole «e jou»ient lat le genon, «vec l'arcbel
guitare , pour y poser les' doigu ; la Ma da Gamba se tenait entre le»
(i) On voit ctl inittumeM daci le lalilean de. iVàfW dt C«na , par
(3) Laflûto tr»ie™iirc, qiiL ttnit percée de sis trous, sans clef , était
connue alors, mais eeulemenl eu Allemagne; plus lard, elle »'est intro-
duite en France, en Italie et en Angleterre, et y a ptii le nom de/lâle
allemaniU.
■ (J) Celte dlsporitfob de la tmttimU et da eonel à bat^um %tttn-
'iprodiihe:«t pedtetiNUiiA d« nu jouis dfM lu ImnpMtt A eUf; Ut
(SJ Le sor on pomet i bouquin avait la forme d'aoe oomei on s'en
«avait eDcore ail comméôcGmeDi du rÈgno de Xonii 3IT. Ce D*eat qa'Ji
la fin du diE-tepItsine ■itcle^<on.a appris A tourner In ooii londs! il*
ne tervïMit d'abord que pour la cbatie.
laîent Moquebute , et les Allemands potaune , et qai avait
d^à'lEt forme que nous lui voyons iiminli?naiil. -V. iM
On avait, en Allc.n.imsi^ . s !>', roin,iK'iicemeiij4a«6hr
BÎèBoe'sièclt! , un griiiul li.iiilboLs i u^lk]in; qu'on appelait
krumAom (cor courbt?), piiici: <|u'il l.i larme d'un*
bttoii'putoral. Getinslcamenl éuil pisrcé de six Irous; il
j-mtïaxeit de- diverses grandeurs puur jouer le premier et
le second dessus , le ténor et ia busse; m^tis jusqu'au dix-'
septième siÈcleonnesescrvilan thiiâlre deliauiboîs d'au-
Le plus ancien monument qui soit venu jusqu'à nuus sur
la composilion d'un orchestre, est Tupéra d'Orfco, com-
posi; par -llontcvcrdo en JC07, c'cst-ù-dire environ dii ans
après que le preuiier essai de musique dranialiquo tûl été
fait à Florence. Cet ouvrage a eu deux éditions, la pre-
mière en j6o8» la seoonde à Venise en j6i9;;OD, y- .Irguve-
t&^& Via^leàXUm des Insltumeiu.t])]! servent à. l' wftoga-
pàgneiiieiit , dans l'ordre suivant;
Duoi gravicemhani ( deux clavecins). - I . •
Buoicoiitrahaisida viola{t\ti\i\ contre-basses de vf^l^}.
Dieci viotcda Oruz:o{i\[j. dessus de viole). , ■ ;
Vnarpadoppia (une liarpe double' ),
-OitoiVfOtinipiccoliaita Fraiicese (deux petits violons
transi)»' , ;
. Duaj'eA.âtar0m ( deux guitares). ,. . , ...
Duoi organi di iegiio ( deux orgues de bois*) .... ' ,
Tre tassi da Gamba ( (rois basse* de viule.). ; .. . ~
Çuatro trom/'Hiti ( quatre trombones). - . <.
I/îlrejtlfe ( un jeu de rc'gale ' ). . .
Duoi cornelti ( deux cuniets ).
(t) La harpe double «Tait deux raog» de cordci [>odi ang^oEii^ U
Toree du son; elle avait élé ia Tentée en Irlaaila, dans le mci]^n ïge.
(i) Par orgue de bois l'aolenr entend un jea de llClte boucHé, On
bourdim, tel qu'on ia Tait daoa noi gracdi orgatl.
(3) Le jau de. rigate £lait na pelil qrgue compoté d'un d'utche
■nanlù «at pied» maia uos ti^jaux; le wn avait de l'aualogia avec cels<
du ^Ayi-AarmintiM deooi joun. On ttouTe enonmun jeu derâgats dans
quelque! EuguBa ■ncieoi.
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apa -
Un flautina aUe vigaima leconda ( nn flageolet
Un ciarino con tro tromiit tonUw { un clairon avec
trois trompettei à Bonrdînes ' ).
Cefi instrumens ne jouent point tous à la fois, Monte-
verde les a disposés de manière à ce qu'ils s'appropriassent
à la qualité des personnages qu'ils devaient accompagner.
Ainsi les deux clavecins jouaient les ritournelles et l'ac-
compagnement du prologue y qui est chanté par. la Sfu--
«fpi^-pêrsBifnifiéo.-Lieti deux«onlre-bassea de viole accqmï^
pagD^ent Orphée; les dix dessus de viole faisaient JëB'
ritonpnelles do récitatif que chantait Euridîce ; la harpe
double servait à Pnccompagneinent d'un choeur de nym-
phes ; l'Espérance ilait annoncée par une ritournelle des
deux violons français ; le chant ilc Caron était accompagné
par deux guitares ; le chœur des esprits infernaux par les
. dÈux orgues; Proserpine par trois basses de viole; Plti^
ton par quatre thimboneB; Ailollan par le ped^ iàfpu
de régale; et ]e chœur final des bergera,. par le àagtti^
Jet, les deux cornets, le clairon et les tn)is.troiifpètGm&
fioardioen. Il y avait sans doute de la maigreur dons'Itt'R-
paratloD de tous ces iustrumens ; maison ne petit nlër-^j^
en résultât beaucoupdc variété. ii"^
Plas tard on réunit les instrumens en masses plus im-
posantes de violons, de violes et debasses; mais les inatru-*-
mens à vent disparurent à peu près de l'orchestre. En
i634t iÉlienne Landi , musicien de la chapelle pontiQcâlCi
écrivit un drame musical, intitulé 11 S. Alesaio, dans le-
quel l'orchestre est composé de trois parties distitictes de
violons, de harpes, de luths, de théorbes,, ■^de.-bassès
de YÎDle, et de olareoins pout la basse caatfaiièlii^^t
(i) Lb fligcolet cat iadiqui ki le nom de ftaitSiM atttt nlfftMÎaMi
tteenda, pmx que i> Dote la plus gnve Mnnait la tripla octave aignE do
id jan d'aigne de quatre piedi , qu'on prenait pour biH de* voîx et de*
înalnmeDi. \
(a) Je n'ai ra In trompette* fe toindlDe îndîqnée* dîne aocoa antre
endroit, ei jlgnore ce que c'était. Le clalion était une petite trompette
qiâ tonnait l'octaTe aiEDi!.
Digilizpd
awomblagfl p.traliruit nujourd'iitii bien sourd , maïs il dc-
produire un effet origina!,
., l'orcheslre iks€riiii|)osilio[is de C.ivallî , de Carissimi
et de IiUlli fc rompo.'^E: principe Icnieut du violons , de
.Y^olex de diverses grandeurs , de basses de viole et do dou-
bles basses de viole , qqe Içs Italiens ap.pfllaieat v,iot0ii.
Les parties de violoo étaient écrites la ç^jâe'jXotsar la
première ligne, et les diverses espèces de yiolBa^la olef
sur la première, sur la seconde et sûr la trelf^èiRp VfiP*!f?j
Toutes les purlilions de Lutli □fTreiit ces di^posillDDI.,ÇB
compositeur joignit quelques parties d'iàsframiç^^à^ veot
à son orchestre. On trouve en divers, eijd^oitB .d^^^
o^HiTagÇB l'indicatian de flûtes S de. hap,lbo}af,^if6^pafi^
sons *,3q fagota* et de troaibes'. HaisqaoïguBb^jiQ^jJnv
(i) n ne Haut point anblier qne c'était du itatei t > ^ "0^1"
trmctièK,doiitl'aiage de commença i te répindra ([Bavm'i^IO.
(i)' Le hantboia incien (iGjo) araithuil lroai,nni cld'tMlobg^éSr
totale était de deai piedi; le aou bq était dnr et naqae.'lM ténilt.Bn
baotboii , qu'on appelait éamàim, était plsa bw q«a le depM d'âne
quinte; il avait deux piedi ^ottte ponof» de long, hoitfrMU, dont l'on
ae boucbiit ovec une clct qo! élilt eafatiuAe danann barillet percé de
troua, qu'on nommait piroatllà. La baaae de LanUxdi avait cinq piedi
de long et onw trou, dont qoatte wt bonriialant btio dea okb qui
ttdeni enhrméei dan) ona boite. Cet ïnatnuneot, qui ttait dttrft et qui
■Tiit la f onna de bantbcte, «e jon^ avec on bDcaloomoHi la bauon, ■
Çlj LebanonètaitdWeienlepïèoeietD'avaitpaidepaviUMcanime
labâna de baotbtâi il avait donie tcMu, quatre delà, et deaceodait
ploiba* qeelabane dabantboîi. On lejonaltanadaveeim booaL
(4} Lefagot,Iniimnient qoiapputlentaa genre dnbintbeb,lMiB-
veutè , en Italie , ao comnencemenl dn dii-ieptiène eitole , par on
prêtre nommé Jffmnio, Il était formé de plaaienn piicu comme le
ballon acinet. On en avait de Iroiieapicei : ta pnsmitre iiail donie troua
cleri. Plniiean de ce» troui le boucbaisnt avec dea cheTillei, qu'on
Atail ou qu'on mellait pour janer daoi cetlaini loni. Le troi^tme fagot
l'appelait coaHaut, parce qu'il était plna petit qnelei antrea; il avait
onie trooi et troii cleti. On t'en ierraît pour lea bauea de maMlIci.
La dernier initniment del'eapèce dn hantboii éliil le ctn!tlu,il avait
la forme d'un barillet, et n'anit qoe einqponccia de long; on le jouait
avec une ancbe debautboïa. Il étiil percé de aeiietroui aursacapacilé,
et la diipoaition en était, telle qu'il deteendiut auiii bog qac s'il eût eu
troii pieds et demi de long.
(S) Cea trombea n'ctaîcnl anlrt cboie qne le cornet à bouquin.
des instrumens fûl augmenté et leurs acoens plus variés ,
raccompagnement ne faisait que suivre la voit dans pras-
<[iic (oiili's Ii'-i oriMsidii-. ; Irs viloTiriiclIiîs seules oITraiecit
un peu plll^ de k-j,-i'n'lc'. llcli',; iiKiiiiùru mouolone se per-
pétua CD Fruncu jusqu'à lljnie;m : l'Italie même n'était
guère plus avancée au temps de Furgolëse. Léo ét
burante furent; danscepajSj lés premtefs qui 'gâi<|it'
mettre dans l'orchestre un înttfrèt pdrliculier, sans aug-
menter le nombre cles iiLslriiiiiens ; mais cet art fut sur-
luiit perrectioLiiii' par [MiiJ<. i l Ji.melli.
L'îiiveiilioii du kl cl.iriiiollu . en iGqo , par Jean Chris-
lophe Dcnner *, l'introduction de la flûte travcrsiËre dans
lés 'pro%cstres, et les perfectionnèmens du C0T4e«haRse'
foarnTrènt aux' èonipositeure des moycnis' de .WHer'^lËÏ'
effets, dont on ne reconnut pas d'abord tout le mérite,
l^àrcë'qn'o'à u'eri sentail pàs là nëfiesBfté.'X'âi't'ié^t^^àC
alors : les formes dil chaii,t ^^ient ln^n\^|ëtr'B' '£pu]Çj^^'J'
elles seules attiraient l'attention , et les hommes de génie
(|iiî brillaieut au oommencemciil liu dix luiititme siècle
les plus siiLi[ilr:s. l'IiiskinJ, roxpre-.sidii do l^i piii ule, des
situations et des sentimeus dramatiques, devint l'objet im-
portant pour tes.aclistes let pour les iunaleurs., C^,^'4l^t
point encorA le moment de cheroiiep des' rsssonrool daus ^
les combinaisons iplus'oa moins hëarëuBes'd'Iitsiniiiiâis
divers. Seulement, raccompaguemctil du chaiTt Commun- '
çait à se détacher de la partie principale, ut à prendre
une physionomie parliculiËrc. L'habilctë des inslrumen-
listes augmentant à mesure que les compositeurs avaient
[0 Jeao-Ghrislaphc Dernier, céltrbre luIbiEr, nfequit i LdpricI:, Is
iJBoùl IfiSS. A l'âge de huit am, il «uWil les paréUs i Nnttniberg , oh '
ilsielliÉrenI; it apprit d^s ton enfaoce à toamcr du llâlo, art daoi le
qasl Idh père avait beaucoup d'IiabiletÉ. Jcsn-Christopbe, doaÈ d'un
«•prit Inventif, ebercba dans la suite fi perfeclionner cet iiulrument, et
iareala, outre li claiinelle , ceux qui onl été connuB mui le* noms de
tUch fkgotl (titnoa 1 caaae], et de raekeltea fagoll (baMoa i Taquet(« !
ou à tuii£e], leiqaeli ont tuai depuii Iang-t«nipi d'êlrs en-ungc. Dernier
m ourat k- Nuremberg, leioanil 170;, laluxnt de»t ils ^i ont «WcaH
dignemeAt rf patatioo de lear ptre.
besoin dVtendre le ccroly de leurs cIFuls , permellail de
varier les formes iiii!'ludi(|iies de rorclieslre. Jnmdli , Pic-
cini et Gluck, à qui l'on duit beaucoup d'heureuses inno-
vatioDB en ci: gepre , suivaient plulôt la pente où les en-
traîntiit leur génie que le guHl du public; car celui-ci
était encore loin de discerner dans l'effi;! gént'ral de ta
musique ce qui appartcunit à l'urelicstre. On peut mâmo
dire que cet orchestre l'imporlunail pins qu'il no lui était
agréable. Le cbant , le chant seul attirait son attention ;
cl tout ce qui pouvait l'en distraire lui déplaiBail. De là
vient qu'on adressait souvent aux musiciens que je viens
de nommer le reproche de trop adcriiicr ans inslrumens.
Le développement des formes de l'opéra bouftc par
Galuppi donna naissance uni morceaux dans lesquels lo
.principal intérêt est jelé dans l'urclieslrc, lanilîs que les
chanteurs ne font qu'une aorte de conversation dénota
tt parole. Celle idée perfeetionuéc par l'aijicllo, Ci-
marofa, Cuglicinii, Mozart et Rossinî, est devenue la
Huurce d'une foule d'etfela charmans et de morceauc par-
faits en leur genre.
Eaydn, en perfectionnant les formes de la symphonie,
prépara, vers.ijGo, l'importance que l'orciieslrc allait
acquérir dans la musique dramatique. C'était à Muzart
qu'était réservée la gloire de créer celte importance , sans
qu'on pùt l'aecuBer de chercher dans des elFels d'inslru-
mens des ressourc)^ il défaut de chaut, d'expression on
de force. Génie original s'il eu fui jamais, nul n'a eu plus
que lui des chanis suaves, expressifs et vigoureux; mais
comme son organisation toute musicale le portait à per-
Jcctionner tout co qu'il touchait, il sut donner à son in-
strumenlalion un degré d'intérêt dont il n'y avait point eu
d'exemple jusqu'à lui , et sut s'arrêter au point qu'il sem-
blo qu'on ne puisse dépasser sans que ce soit au détriment
du chaut et sans qu'il en résuUo de la faligue puur les or-
ganes. 11 faut se rappeler que ses beaux ouvrages ont été
composés de 1786 à 179a, et qu'avant cette époque, on ne
voit point qu'aucun autre musicien eût étudié comme lui les
ressources de la qualité de son de chaque iusirumeni; son
orchcsire cftt toujours le résultat d'an senliincnl vîf et prv
iouJ, et jamais d'un calcul. On peut le dire sans crainte
U'eire juniaî-i di^menli. Mozart a atlchit le point le plus
élevé de jierrccliondanKrînstrumcntaliondu final dusecond
acte des Nocm de Figaro , de presque tout Don Juan,
■etiala FiûU enohantic.
Les travaux de Palaiello, de CimortHa et do feots rao-
cGsscurs ti'ont rien ajouté aux inventions de ce grand ar-
liste : ces musiciens soiil Tni'nic ^l■^ll■s fort au-ilessous de
lui, soil.^Jon^ U: r,i|iii,iil .h. 1,1 v,;ii< !,■ dli.irinniiif; , soit sous
ciihii .ks Lirais il\)rcliti.lir. I'ei i imiun.:. Mclnil el M. Clie-
rubini ont ^ijoiih; aiit i i ;isomxe>. cici-cs |i,ir Jlozarl le» per-
Jeclionnemcns de l'instrumentalion <le cuivre' , et de»
formes d'accodipagnemcns contraints et sj-niétriques dont
on peut tirer bon parti quainl on n'en abuse pas. SlaÏB
l'Italie était destinée à ûlrc le théâtre d'une révolution
complète tant dans le système liarmonicui ([ue dans celui
de rinstrumenlation , révolution dont nous avons élé les
témoins et don! llossini est l'aulenr. Après avoir cir.]iriinlé
à SLii7,.irt, à li,^clhnveii , il Clieriiiiîiii et à Uléliiii leurs
moyens d'cfTcr, iiuxquelsil a r.iil subir les niuililicalions Ue
i-on génie, lui-même s'est porté en avant par les additions
qu'il a failea aux procédés employés par ses prédécesseur*.
Ses composîtions offrent les premiers exemples Sé ^ktre
parties de violon, la réunion Tormidablc de (juatro cors,
trompettes ordinaires, trompelles à elefs , Iroinlioiies ,
ophycléides, etc., servant scnls à l\ii.c jriiii.i^[n iiicJit de
quelques morceaux; les formes \:iviif-, l'.v il (.■,■-■. lui el li'iiar-
mouie de ces insirumens, qui y paraissaient peu propres ,
et l'usage coostanl de la grosse caisse , des cymbales et des
triantes. Les effets- admirables qu'il en a tirés le justifient
de l'abus des moyens; et lïen ne prouve mieux son génie
cjue d'avoir pu faire aimer tout ce bruit à un peuple qui
auparavant avait de l'avendoii pour tout accompagoetAent
trop nourri.
(i) Cet! d*Dsleim onvoge* qu'on troavcpoor !■ piemitie tdU quatre
con dani jUBÎrnu tiMU, et no emplid Itti Leam» det miu boacÛ» de
ait iasinunenl.
a??
Tout on rendant justice au talent supérieur, on est forcé
de convenir néanmoins que les proportions de l'orcliestre
iaont rompues par l'usage fréquent de ces insirumcas si
bruyans. Le fondement des orchestres serj toujours le vîo-
loii et la basse; mais cotnme leur nombre n'a point été
augmenté j usqu'ici dans les théâtres des principales villes
de l'Europe, il arrive qoc la Gouorité des iiisiriimcnj à
cordes est êtou tTée BOUS celle des flûtes, des haulbois, des
clarinettes, des liassoiis, des cors, des trompettes, des
trombones, des ophycleides , des limhaicB, do la grosse
caisse et des cymbales. A l'OpÉra de Paris, les violons et
les basses étant très nombreux, ce défaut n'est pas très
remarquable; mais di^àil est sensible au ihéàtic Italien,
et c'est bien pis dans les provinces. Cependant il n'est pas
toujours possible d'augmenter les masses proportionnelle-
ment; lararelËdes artistes, le défaut d'emplacement, peu-
vent s'yopposer. Il estdonc fâcheux d'étia arrivé an point
d'avoir besoin d'un eicts d'effets qui finissent par se nuire.
Hais en supposant que les proportions pussent s'établir
partout, une question se présente; la voici : abslraclion
faite des créations du génie, que fera-l-ou maintenant
pour continuer la marche progressive des effets dont on
est devenu --i avide î espère-t-nn en obtenir de nouveaux
en augmeutànt les moyens de faire du bruilPnon; car ces
moyens mêmes sont intocdits, à moins qu'on n'augmente
le diamètre des tamlMrs et des timbales. D'ailleurs
on se lusse du bruit comme de loule autre chose. D'un
autre cAlé, il y aurait peut-être beaucoup de diflicu^^
ramener le public à la simplicité d'orchestre de CimaîiP
et de Paisicllo; car remarquer qu'il faudrait bien plus de
génie pour faire adopter cette marche rétrograde qu'il
n'en a fallu pour nous conduire an point où nous sommes
Que rcsie-t-il donc à faire? Il me semble qn'on peut l'in-
diquer; voici mes idées à cet égard.
La variété est , comme on sait , ce qu'on désire le plus
dans les arts , et ce qui est le plus rare. U moyen d'obte-
nir le meilleur effet de l'orchestre serait donc d'établir
celle variété dans l'inst rumen talion , au lieu d'adopter un
sfiilc i cliu
l'a fail depuis riiivcnlion du drame musical. Tous les opé-
ras du dU-scpLième siècle ont pour accompagnement des
violons , des viole» et des basses de viole ; ceui du eom-
mencement du dii-huitième sont accompagnÉs par des
■violoos , des basses , des flûtes el dos baulbois ; successi-
ifrmCTilciit ; mais les formes de
rinslrumcntalion soi
sysIÈme est en viguei
\iu air, un duo, une romance mûme qui n aiQUt pour ac-
compa'eoement deuii parties de violon, alto, violoncelle,
contre - basse , flûtes , hautbois , clarinctlos , cors .
l nom pet les , bassunfi , timbales, etc. Quelle source de
monotonie qu'une semblable obstination à reproduire
toujours le» mCmcs sons , tes mêmes accens , les mû^
mes associations ! Pourquoi , avec des moyens bien
plu» développé», n'imitcrail-on pas l'idée si heureuae do
Honteverde de donner h chaque morceau une physio-
nomie particuliÈrc, par la différence de sonorité desiu-
Hlrumens? On aurait des airs , des duos, des romances,
des quatuors même accompagnés seulement par des msiru-
n.cns i corde» de différentes espèces, ou même d'une
seule , (elle que des violoncelles ou des violons et allos ,
ou enfin de» doubles quatuors, dont l'un serait à son»
soutenu» et l'autre à sons pineés. On pourrait également
employer de.» flûtes ou de» clari.|Jlcs seules, des hautbois
avec des cors anglais el des ba.ssona. Mais pour user de ces
•eus , il faudrait compléter certains systèmes d'inslru-
slels que celui de» flûtes eldes clarinette».
L'espÈce Au violon offre une suite complète dans ses
premiers el seconds violons , altos , violoncelle et contre-
basse. Le hautbois, qui se divise aussi en premier et second,
a pour quinte le cor anglais , pour violoncelle le basson , et
liuur contre-basse [e contra-fagotto i enfin J'insirumen-
talion decuiïreàun double système eompleli celui des
,;ompeltesordi,.aii^s,des corset des trombonesdonlle son
scmodiGc principalement par tes li!vres,et celui des Irom-
pelics à Clef, et des ophycleïdcs alto , lenor et basse. Hais
DlgilizoO by GoOvjii:
^79
la Hûl» 01 1« cl.rinollc n'o,,. pa. Je. mCae, «,a„,,,,,,
Iwen U.,llor , à ,„[ l'on doU le, perr.cBc.cmen, dl co
dn;n,„ ,„.,„,„.e„, , . ^^..^
ral.ou , a donne U c(<irraiiK-»!<o , el l'e.i occupé de 1%
ton.trucl,on d'une ot„H,„lU-violmMc : ,-i|.„„„ ,„;,
e.Uc ré.ollo, de .c, recherche., „,|, i| ,e„it i„,é„.'a„t
•luilpùt accomplir rail dcuin. A l'éjard lîe. Mie» il v
«urail uu mojcn de «uppléer à leur InmOii.iuce dam'oer'-
laiiiH cas ; ce serait d'avoir dans l'orchestre un feu d'or
sue ,ui serait composé do tous ie. registres possibles <le
llilles ouvertes et bouchées.
On pourrait user d. 1, variété d'elTct, que je p,„p„,e .
non-seuieraent dans des morceaux dilTéi^-ns, mais môme
dan, le cours d'une scène. La réunion de tonte, les res-
sources aurait lieu dan. le. .itualton, fortes, dan, le,
/!««(„. etc., et l'on en tirerait d'autant plus d'eiret que
ocitc réunion .erait plu. rare.
Tout cela, dira-t-o„, „'e,tp..Ie5,i„ie. Je 1, sai. bien,
et cela e.i heureux; car .'Il y avait dc8 procédé, poor faire
de bonne mo.ique , ce ne serait piusun art : on ne l'éeoi,
tc.ait plus. Mais poul(|,ol „, p„lnl offrir à co uéni. san^
1«,»,1 on no peut rien, ,o„,e. |., ressources ,„c i'Lpé-
nonce et la réllexion font trouver ii Pourquoi borner son
domaino.i. Ilédni.ci Mo.art cl Ilos.ini au quatuor de Per
FolèM, Ils trouveront de beaux chants, une harmonie
él^antomémc, mai, il, ne pourront prodnlro les effel,
Ménoreiques que vous admirer dan, leur, compo.lilon.
Comment sup|M,.er l'existence delà doi nièrc .cènode
^«r^n ( telle qu'on la Joue au Ihéairo-Ilalicn ) ou le li„al
de J/oa. avec de, violons, de. alto, et des basses» M'en
doulcu. pa. ces beaux cDèi, .„n, le résultat d'un orchc-
ir. formidable, et du génie qui a su le metirc eu œuvré
1.0. grand, maîtres des anciemie, école, ont an.si inventé
de. effet, d'un genre avec de, moyen, bien pl„. ""l*
pies Eb! voili pourquoi je demaudo qu'on „, renonce
..M affaire du talent. Tout le monde a remarqué qu'au
liéJt,^ le, morceaux sans accoinpasnemeot plaisent tnu-
DlgiUzBdbyCooglL'
jours <[unii(t ilti sout bien clianli!»,: ccteiTcl est unu consé'
qucnco italiircllc d'un changpmont de moj^ens, indépen-
dant même de la manière plus on moipi heureuae dont
le compositeur l'umploie. .-. ... . .-' . . f. . • ■ <r ■
Il y a eu , comme je l'aï fait voir dans la partie histori-
que de cet article , une progresHoD continuée jusqu'au-
jourd'hui dans te développement ilc l'instrumciilntion :
cette progression peut-elle continuer? Je ne le crois pas.
Que l'aut-il donc faire pour ne point tomber dans la mono-
tonie i' Voilà tonte la question. Je crois la résoudre eu
proposant (le jflr.r \ut toiip il'œil en arrière, non pour
abandonner ce que nouspossédonSt mais pour nous enri-
chir de ce qu'on a abandonné. > :
BIOGRAPHIE.
ÂBBU. ( Jean ) , ofaantenr de la^apelledc <^arleill ,
naquit en Angleterre, vers lo milieu du 17* siècle. Doué
d'une très belle voix de ténor, , il joignait à cet avantage
celui de jouer supérieurement du Intli. Le roi, qui admi-
rait son chant , avait formé le dessein de l'envoyer an
carnaval de Venise avec un autre Anglais , afin de mon-
trer aux Italiens qu'il y avait de belles voix en Angleterre.
Mais le chanteur qni devait accompagner Abell ayant
manifesté beaucoup de répugnance pour ce voyagC', le
10! abandonna son projet. Aboli oonlînua à Ëiire partie
de la chapelle royale jusqu'à.la r^oIaUonde i6B8,-où'il
fut renvoyé, parce qu'il était de la communion romaine,
n voyagea alors A l'étranger, et chanta avec succès dans
plusieurs villes d'Allemagne. Les concyts qu'il donnait
lui procurèrent beaucoup d'argent , cl il aurait pu vivre
dans l'aisance , si son imprévoyance et ses prof usions ne
l'eussent réduit à voyager dans les provinces , .son Idth
■urie.dos, exposé à U misère et aux Isligues d'an mu-
Digilized by Google
gicÎËii aiiiliiilaiil. Uuus si/o uonrscs , il iiarcniti'ul linitu la
l'ologne. Arrivé à VarBoïii: , il reçul une iiivilalioii du se
t-Giidro chez le i-oi , cl celui qui élaït cliargÉ du celle com-
miasiou , lui Fit observer qu'il y aurait qucltiiic danger
pour lui à ae point obéir. Néaiimoius il s'excusa sûr la
fatigue du voyage. Quelques inslaiis après , il reçut l'or-
dre positif de se rendre à la cour le lendcmnlti. A son
arrivée , on le fit asseoir sur une chaise placée au mi-
lieu d'une ïasie eaile ; mais à peine y eui-il pria place
que cette chaise s'éleva à une grande hauteur. Alors le
roi et sa cour parurent dans une galerie, et en mâme
te m p.t plusieurs ours furent lâchés dans la salle au-dessous
du pauvre Abell. On lui donna rallernative de chanter
sur-le-champ, ou d'Ctre diivoré par les ours : on devine
son ehoii;. Quel que dût être sur l'artisle re£fct de cet
acte d'un despotisme stupide , il a déclaré depuis qu'il
n'avait jamais mieux chanté. Après avoir employé plu-
sieurs annécsà voyager, Abell revint en Angleterre eu i^oi.
cl dans la même année , il fit paraître une collection d'airs
en dill'éreDles langues, avec ime dédicace à Guillaume III,
où il le remercie de lui avoir permis de revenir dans sa
patrie, llogcr, d'Amfilerdam, publia aussi dans le même
temps UD recueil, intitulé : tes Airs d' Abell pour ic con-
cert de Duote. Gniiii , on trouve deux airs du même au-
teur dans la collpclion Intitulée : PiUs to purr/e mttan-
coly , tom. IV. ïl paraît qu'Abell vivait encore en 1714J
mais un ignore répui{ue précise de sa mort.
NOUVELLES DE PARIS.
THÉATRIi ROYAL ITALIEN,
'S'ftmièM tcfiriscntiifion &e ta <ftisforeCta '^a5rt(«na, ■
^.\'avril. Les débuts d'une cantatrice qui jouit de quel-
réputation un Italie, et la première rcpréacntaliou d.
DlgiiUEd ùy Google
l'ouvrage d'un uoiiipuailtur dont Je nom seul était cotfnif
parmi nous, avaient aitiré moins de monde qu'an aurait pu
s'y attendre. Piusicnrs loges étaient vides au oommence-
JU£al de la soirée; beaucoup d'autres le furent avantla finv'
Vb bon génie avait sans doute inspiré les abioM^ Mtf
triste expérience détermina la retraite des aulroBiT&aaitMt
cffux que le devoir n'enchaînait point dans la salTë ;«t qot
pouvaient se soustraire par la fuite à l'action somnifère dst
l'œuyre de M. Vacciii.
To.iit le monde se rappelle nu'on représenta ;iu tliéâtre*
<l4>„^;Q^^ct-Çoinique , en 1819, un drame musical iatitidâ
^^bmW^^Ç^'^f^» JffA :TOtbcaiM!flm»faiiLHi^i -ytèS
l>WiJflt^.4aiw. «pt-Qtwfage-lea fiuidëmens de là Brillante
réputafiça qu'il aconsotidéedepuis par £mma, Leiccsur,
ta Neigù, etc. La fraîcheur des chanls , l'élégance des ac-
compagne mens , la couleur locale, qui briltaicnt dans /a
Bergère Châtelaine, réuniront les suffrages du public et
des cofi naisse urs. C'est ce même sujet que l'admiulàtratlnn
du Théâtre-Ilalicn vient d'offrir aux dilBttantiir d^s ia
PifstonUa F.eudatariai mais, au lieu da la nuMl^te^t-.
^ K^v>tom. ^j^mm^i Ift^^blion'a ent«|dft^|pe%
imitatîoades forines roBSÎmenaeB, et deux aolé» énormes
n'ont point montré une inspiration de quelques secondes,
list-il vrai que de pareilles choses ri'n>.'i.-'-''iit en llalie?
Esl-il vrai que M. Vaccai partage aïtc .Mti t.idiiiilLi la do-
mination de la scÈqe Inique dans le pays qui a vu uaitre
Kossini? S'il en est alnsi^pltûg^QpB'Qt^ l^au pays.d'Ctre
arrivëà oedegré-dfrdéeadèAoei" '
Je viens de dire que M. Vaccai imite Itoteibi; mais c'est
Reulemcnt dans les procédés mécaniques de l'art, dans ces
eresocndo que l'aulcur de Moïse abaiidonne à ses faibles
imitateurs, et qu'il détJ:ii!;iif anjourd'hui ; dans loul le
reste, M. Vaeeai ne senilile pas avoir c:iiiiiii-is sun modèle.
Son oreiieslre, qLii)ii[ue visant au iiruiu est si ili'i:iilorr, si
noi, qu'on auniil[>tiueà croire qu'il esleuLiipo.sOdt^siiiOmcs
iu'ïtrumeus qu'on entend dans OlcUo ou dans le liarliier
Digilized Qy Google
r
afS5
I de Sévilie. , et que lus miislcieus «ont en nombre stidisaiil.
L'air du Poilesla, Che. razza di vittani, {irésenUit un
bou Diotif bouiru ; mais loiit y c.it commun e( «ans effet.
Ou CD peut dire aillant ilii duo, .S'épier /ei vivo, de
la cavalirie , Pace, tcsnro dei cuorc, des climurs , et de
presque tous les airs. Une romance, Pressa un ruscello
limpido , c\ le duo qui le suit ; un petit quintetto du fi-
nale du premier ai;te, et nii duo assez comique , Cara At-
testa, ont paru meilleurs que les autres morceaux, mais
Eont encore bien faibles. Il y Si d'ailleurs, dans cet ou'
vra^e uu défaut très sensible pour l'Époque actuelle ; c'eiii'
la rdi^té des morceaux d'ensemble et la longueur des ré-
cilatiTs; ceui-cî occupent plus des deu% tiers de la pibcc.
Il est difficile de porter un jugement sur le lulent de ma-
ddnbisclfc Ferlolli après une seule audition; sa erairile
était telle dans ce premier essai, qu'il lui fut presque im -
possible de chanter sa premi^e cavatine. Etle s'est ras-
surée ûn peu dans la seëne suivante , et a dit assez bien sa
rëmanee Prcsso un ruscetlo , ainsi que l'ensemble du duo
suivant; dans le reste, elle a élé inégale. En général, sa
vois (iaràtt avoir de la sécheresse et da la dureté ; quelques
Hjllabcs semblent lui être défavorables, et provoquer une
émission de sons de la gor<;e; mais elle n'est point étran-
gère à l'art du cliant , et parait avoir un sentiment juste et
convenable. Au reste, je le répète, il faut une autre
éprei^vc pour la juger. DonzcUi et Z.uchelli ont fait preuve
de talent autant que cela se pouvait dans une composition
aussi faible. Pellcgrini a été plaisant comme aeleur; mais
comme clianteur ! hélas !
THÉÂTRE DE t'OPÉRA-COMIQUE.
tin épisode du romau de Wallcr-Scott , intitulé Red
Gauntût, afoumi lesujel de cette petite pièce. Uu seigneur
Dtgiiijeft tt» Google
i84
de village u re^:ii d'un de !;cs fermiers mille écus que celui-
ci lui devait. Au moment oiiil venait de signer la quittance,
il meurt subiiemeiit. Son iiitcndatil trouve celte quïtiance
et la soustrait , afin d'oiiliger le fermier h payer deux fois
ou à lui accorder la main do Ha (îllo. Mais le valet du fer-
mier a été lémoiu secret de l'action de l'inleudonl; par
une mauieuvte adroite il parvient à s'emparer de la cas-
sette qui renferme la quittance ; le fourbe est confondu,
et Cécile épouse un jeune paysan qu'elle aime. Do jolis
détails BOmés dans l'ouvrage n'ont pu racheter quelques
incouvenances qui tiennent au fond du sujet ; le public
s'est montré sévère et la pitce n'a obtenu qu'un succès
contesté. Les auteurs des paroles sont HH. Scribe et
Mêles ville.
Cette courte analyse indique assez qiierien n'était moin.i
propre à la musique que Ij Lettre Posthume. Aucun mor-
ceau n'est amené par les situations , en sorle que le musi-
cien n'a eu à traiter que de' ces morceaus de placage qui
peuvent être placés iadilTéremmeut où l'oo veut, et qui
repoussent l'iuspiralion plutùt i^'ils ne la sollicilent.
M. Itreubiï a senti lu difiîculté , ci n'a poinl tenté l'impos-
sible en voulant donner des formes musicales à ce qui les
excluait. Il -l'est borné à soigner son ouvcrlurc , dont les
d(!lails ont paru gracieux.
THEATRE DE L'ODEON.
Oh connaît en Allemagne un moiiodramc intitulé Car-
delia, dont la musique jouit d'unec^lime méritée. Le sujet
est celui d'une jeune fille qui a été séduite et abandonnée.
Elle erre dans les monlaf;nes et sur des rochers escarpés ;
des paysans sont à sa recherche, et des chœurs interrom-
pent seuls ses monologues. Ou sent qu'un pareil sujet no
Dlgilizodby Google
a85
peut fournir qu'un pelit nombre de sctne», par l'iuipossi-
bilité d'y inlroduire de la variété; awssi l'ouvrage n'esl-il
qu'en un acte. On ne sait quels motifs ont pu guider
les auteurs qui ont entrepris de l'arranger pour la scène
française sous le nom de la Foiie de Giaris , lorsqu'ils se
sont décidés à le mettre en deux actes, et à y introduire
des personnages élrangcrs. Ces ehangemens n'ont pu se
faire sans louetier à la musique , et conséquemment sans
lui 61er sa couleur individuelle. La maniede iQusnusarran-
geurs est de croire qu'ils améliorent les ouvrages par l'a-
malgame de leurs idées avec'cellcs des auteurs primitifs. Ils
ne s'aperçoivent pas que leurs conventions vulgaires sont
incompatibles avec des eréalions originales, et que leurs
prétendues améliorations ne sont que des avortumens ou
des superfétations.
LaFottt dù Gfurîï prouve évidemment ce que j'avance;
en délayant dans deux actes fort longs une situation fati-
gante, AI. Payer et son collaborateur ont rendu les dé-
fauts du sujet plus remarquables. En ajoutant des mor-
ceaux à la musique de M. Conrad Kreutzer, ils lui ont filé
son cachet d'originalité . et pour ajouter à cette malhcti-
reuse idée , M. Payer n'a fait que de la musique déle.<<ta-
ble, de la musique de piano mal faite, mal modulée,
mal écrite et qu'un uc peut clianler. C'est particulière-
ment dans le second acte que ces additions ont eu lieu;
c'est celui qui produit le moins d'cITcl. Il y a surtout un
trio qu'on ne peut comprendre. Quoique le public du
thédtre de l'Odéon soit peu musicien , ma instinct l'a bien
guiue uans celle cireunsianee , car il a empËclié d'applatu
dir ce morceau. Ce qui est de M. Kreutzer ne lirille pas par
des chants heureux; la couleur en est pcut-ôlrc trop uni-
forme; mats on y trouve de l'originalilé . une tuinle locale
et de beaux chœurs : en un mot , c'est de la musique furi
cslimable.
M*' Schûtz montre dans le rûle d'Adclc , qui n'est autre
que la Cordclia de la pièce allemande, une chaleur, un
abandon, une amc qui lui fait beaueuup d'honneur. Comme
actrice , bon jeu n'est pcut-éire pas 1^i^s correct ; .ses gcsics
DlgiiUBday Cuogle
■Mtlfit^^ifalÛUfttidiij son agitation trop constante; maiipti.
sSAé'i lIi;E(f^'q«e1q>iefoi» à désirer tôlb'^le'^/&%
i^ilë Wc't de la voca1is.iiion ; màlj-'il ^ÏU».
p# tf^ÉiBMllSès inflevions et par unë isia^
On doit des éloges au jeune Dnpré po'Urla ihâàlèrî dôài'
il a chanté lo rôle du pàlrc (ju'on liii a doljoë (taoB cef-
ouvriige. En plaçant cet acieur coiivenabletiieiit , ou pâùï-
raiten tirer bon parti, 6ar, si sa voix est médioti^et » vd^
calisaticn défectuei)!i-e, il est doué d'un sefitimiilli'i^cîi^
ut Sa nïanière de phraser est quëïcjÛefoU ^Att^e.Jà nè,
dirai rien de Lecomte dont le rôle eat iuU^ilffîïUi.'lâ'
SALLE CH&NTEREINB.
31 avril. Le mauvais temps, l'éloigneiheut où la salle
Chantereine ne trouve du centre de Paris , enlin la multt-
plîoitédes concerts particuliers dans le courxdela saison,
avaient âoigné lafoulede celui de VL" Jules Chèvre. S^oii
qu'elle eût fondé quelque espoir sur la recette, soit qu'elle
n'eût' eu que le dessein de se faire connaître, clic a man- '
qué également son but, car la salle élait à peu près vidéi
Cette dame n'est point dépourvue de talent; mais ce
talent n'est peut-être pas denatureàétrcmisBu évidence.
Sa m^a gauche est faible; elle s'agite beaucoup sur sa
'harpe» otsonjeu manque de charme. Il se peut que la
timidité ait nuià ses moyens. U'" Solère, qui a joué plu-
Digilizedby Google
BÎeurs morceaux de pïano , a déployé beaucoup plusd'exé-
Gutîan qu'au concert spirituel : en travaillant, elle devien-
dra uoe pîanialc disliaguée. M. Itrod, <]ui ne s'était point
épargné et ({ui jouait dans cinq morceuui conccrlanx , est
toujours parfait et fait aimer le haulbois. MM. Meifred et
fiarizel ont fait preuve d'un talent réel sur le cor et sur le
basson. Quant à M. Tilman , qui s'est fait entendre dana
deux morceaux sur le violon , il a laissé beaucoup à désirer
pour la justesse. Itlen de plus faible, pour ne rien dire de
pis, que le cliant de Péronnctctde M°' Pouilley ; heoreu-
nement les romances de Bruguiëre ont jeté sur loa oreille»
des assistans un baume réparateur.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
GUas , 6 avrit. On tïenf d'exécuteV Ici iiour la première'
fois, à l'occasion de l'arrivée do roi , un oratorio intitulé
lïomnm, qui contrent des parties d'autant plus remar-
qnoblesi que l'auteur , Emmanuel Borgotta, est & peine
Agé de 16 ans.
TftGVJSB , Z avtil. L'académie FitodraTtiHHca' de oeltB
ville a donné le 3i mars la première représentation d'un
opéra sérieux , intitulé SiancaeFernando , qui a obtenu
beabcoup'de euccè». L'auteur du- librellO', celitl de U mu-
sique , les chanteurs , les musiciens de t'oHchesIrc , le dé-
corateur et le machiniste sont tous citoyens de Tréviso , et
se sont distingués autant par leurs t^ena que par leur
amour pour l'art dramatique. Giovanni' Belio , qui a corn-
posé la musique de ce drame , eet très jeune et donne de»
espérances. La gazette de Venise donne beaucoup d'élogeï
aux chanteurs Fietro Sartori, Paolo Pola, Andréa GrOllo,
Oiovambatista Berloni, Antonio YetHiri et AnneltaFou-
lebasao.
DlgiiiîEdby Google
988
ViENKE.On a moulù à l'OpÉra pendant lû mois Je janvier
deux ouvrages nouveaux pour nous, (jnoujiic le premier
soit déjà vieux de quelques aiincc». Cet opéra est le Soti-
tairc de Carafa , dans lequel ou a trouvé de jolies clioscB ,
maia qui a été rceu froideineut : IcBeeond ouvrage , qui a
éprouvé un aecu'eil iuliniment plus favorable , est Marie
de Planard cincTold. Le drame est inlércssaut, ctpréscnlc
pour la musique des situaliona que le eoinpositeur u su
exprimer. Nous avûns déjà enlondu de bom.os choses
d'IIérold , et celte parliliou est eertaînemenl du nombre.
Il ne sncrilîe que raremeut à lu mode rossinieiiue , cl il se
montre plus Goiivent artiste eréaleur; les finales , ^ilusieurs
eliansons et romances originales, et le duo d*adieu extrê-
mement touchant d'Adol|>hc et de Marte ne seraient pas
indignes d'être signés d'un nom beaueoup plus célèbre.
( Gazelle musicale de Berlin. )
liEfiLiN, 13 avril. S. M. la reine douairière de Bavière
a assisté le 3 ù l'inauguratiou d'un nouveau local bdli
exprès pour l'a cadémie de cliaul du professeur Zelter.
les salles spéciales -de jcoucert ne. .manquent pourtant
p^$.ici, ct'la plus eoitaue réunit toutes les qualités dé'
sirables ; mais l'académie, dirigée par M. Z.el1er, s'est
Irouvée assez nombreuse pour en faire construire une par-
ticulière : on compte en ce moment trois cents ehun-
tcius dans cette société. On u chanté à cette occasion
choral de la composition du professeur- diroeleur
iCielter et une messe à six voix de Pascli, de la manière
la pluB;satisfaieaiile. On y doit exécuter te vendrcdi-sàint
ia Passion de Graun. En général, la musique religieuse
est trègrechetchéeparles professeurs et par les dUeltanli:'-
on s'atlaohc surtout au style oncieQ,'depuis qu'on a cru
cqmarquer que toutes les composilions reUgieuses moder-
ucBBont plus ou moins abâtardies par l'invasion du genre
de l'opéra. Haendel est surtout devenu à la mode ; N. Mil-
der a fait exécuter , pour son bénéfice, son oratorio de
•li)Sitè. Le publie n'eu a pas été aussi satislait qu'on aurait
ilii s'y allendre. Cela lient ce que cet oratorio , quoique
iligne (le Hacndcl dans beaucoup de purlius , n'eut pa.i à
la haiilciir Acs mctllcurii ilo ce maUrc. La dispusilîdii du
lexle l'avait forcé à faire Irop de réciiatif et d'airs. En ce
moment toutes nos librairies musicales sont occupées fi
reproduire les compositions de Hacndel , avec accompa-
gnement arrangé pour le forté'piano.
H" Calaluni a donné le 6 un concert (|ui avait attiré
une foule immense. Al'cKccpliond'un air de la Ctcmcnoe
de Titus et du God save (/le King obligé , elle n'a gutrc
chanté que des morceaux médiocres d'auteurs italiens qui
nous élaieut entièrement inconnus et dont nous avons
même oublié les noms. Son succès a été complet. Plusieurs
personnes ont prétendu <juc sa voix availsa;;né dans le
grave les noies qu'elle a perdues ù l'aigu ; cependant ou
doit dire que les connaisseurs ne se sont pas réunis aux
applaudisseurs. Elle doit chanter aujourd'hui à l'Opéra
dans un coiieerE spirituel dont voici le programme :
1° Introduction du MessU, de Haendcl ; a" Consoicz mon
peuple , air du Messie, chanté par M°' Calalaui ;
5° Chœur au Melis^e\ c\~ uraiias at/imus itoi, de Gu-
glielmi, par H"' Calalanî ; 5° AlMuia, de Hacndel;
G" Je sais que mon Sauveur uxîsle, du Mussie de Haen-
dcl , par M"* Calalani ; ;° Climur de la FêCôd'Jtcxaiidre,
de Haondel; 8° Jk! pariate. du Sacrifice d'Aùraham,
de Cimarosa, par M°' Calalani. a' Partie: Requiem, de
Mozart , par les chanteurs de l'Opéra. 71 est à remarquer
que l'annonce de ce concert daniio en anglais et en alle-
mand les paroles des airs du Messie, chantés p.ir M" Ca-
lalaui, ce qui fait croire qu'elle chantera en anglais,
tandis que les choristes ne pourront chanter qu'eu alle-
Nousavons parlé de la Passion parGraun . C'est encore
cet ouvrage que doit faire exécuter l'organiste Ilasmann ,
1b samedi i4, dans l'église de la garnison, au bénéfice des
musiciens pauvres et des veuves et orphelins do musiciens.
Les solos seront chantés par" M"" Sonnlag, Cari el
flolTmann , et par MM. Blumc et Jaeger; les masses sont
confiées aux membres de l'institut de chant de l'organiste
Jtasmanti ; l'orcbcslre se composera de la chapelle royale
dirigée par M. Itlacscr. Nous voyons encore que ce même
oratorio Hù lu Passion do Graun a été choisi par l'acadé-
mie de chant de Francfurt-sur-l'Oder , pour Être exécuté
le vendredi saint.
' Le céliibre pianiste Ferdinand Rica a donné plusieurs
concerts. Son talent , comme exécutant , est iDcontesia-
bicment très grand, mail) moins sensible que celui de
quelques pianistes^ la mode, en ccqu'ilest saus prétention,
«t ne saisit pas d'abord la multitude. Quelques porspnoes
pensent métAe qu'où ue retrouve plus dans bod jeu la cha-
leur qu'on remarque dans ses grandes compositionti. Ses
symphonies , qui renferment des beautés et qui sont fort
bien écrites , ont été particulièrement goûtées. On dit qu'il
s'occupe d'un opéra en trois actes!
On a rçmis au théâtre de Kçeuigstadt le petit opéra
DorfimGeùirjjc {teF'HtagpdeaMont^nai } deKolsebaei
musique de Veigl. W Sonnlag et SchullE etJQ. Spitteder
s'y sont partïcnltiremeut dîstin^és.
PiTEKSBOTJBG , le 4 avrïti La société philarmoniquc a
donné dans son ancienne salle uu concert au bénéfice des
veuves et orphelins de musiciens , où l'on a exécuté pour
la seconde fois, à lademande du public, la Messe du Sacre
de L. Cherubini.
Le 9, M, Iteinhardl, élève de Fieldlet piauisled'un grand
mérite , a donné son prepiicr concert à la salle philarmo-
nique. On y a entendu l'ouverture d'Oberou de C. M. de
"Weber ; une concertante dft Bombei^ pour violon et vlo-
loDcetle exécutée par HH. Bœhm et Ueiohard , un air de
Rosaini,. chanté par H" IVilde, le quatrième concerto
de Field et une jdèce de Uoschelès exécutés par M. Bein-
hardt.
iHirONCEft DITERSBS,
Le Siège de Corinthe, opéra eu trois acies, mu4({iJQ dp
G. Itoïnini ; Moïse, opéra en quatre pnrlies, ila ménifl
leur , réduits avec accompagneincnt de piano.
ApTèl4e uccta icmufiubls ip^aat obtcnn ce* deux ooTTigei, et pii-
titnlièlcment la decnlari II eit iDntile de l'iteodre lor leur mËrile ; m ait
il ne l%ft'p*i dcifàEn remarquer anx iinatciin qui ont déji Ici parlilioni
deJbamalCDetdelfilM, qoe o'eit ime da études ica pliu iiitîreiui)l«(
g)^i)^_,pni^frtra qOe de eomftftt Ic^ id^ d'un ariiite (cl q>(e Bouinî,
danideielreimituice* dîDiisDief ,et de Toir qucUea ont été les stadU
fioMioa* de h pcntée en tienapoiUat lei oamgei inr la icËDe tnnçaUe.
' L'4dlt«nidnRépeTtfi]redeiOpéniIïaDfaii,Jala>nxd'éiuIcyiiaeoI-
iBctioD, pvbHeewdeax p'utltiomrtdnlIeipDiiriepiMO.
L« prif de la touHrlp^n art fi«6^ 48 Iï> Rît pool let.dfiyi euE^age»
qpd panlttant aTantle iS mat.
A eette époque, ohaqaepartitiDnaenmaTqiiiefiDfi', EQetÇnni^rot
kl 9 et i<i> UvraiiaDi da Bèpetlotre deaOpénifiançaîi, dont lea (mit
pMBiièNi ta comp'otenl d.'Jrmiil», Iphlgiiiï» e» Anliiltf fykigéni* m
Tkartàe, Jketle, Orphit, la Mort ifAbal, OBJipa, Dardiaui»^ iontih
i^ix aet ert de iS fr. pour chaque partitian.
On souscrit à Paris , chez E. Tbovpenis , successeur de
■nadame veuve Nicolo, rue de meniirs , et chez les
principaux marchands de musique de France.
L'éditeur publia en ce moment les morceaai détachéi de Stdn, >*eo
accompagnement do piaco et de guitare . al d« faiitaiaiei , variatioai ,
contredaniei, pour toni lea initromeni, nir Ici motif* de cet opéra.
lie grande partition piialtn inceaumment.
Ou trouve chesPiein, éditeur des opéras de Rossini,
boulevard des Italiens, n* ii , les duos et la romance de
4a Peutonlta fiuUataria, de Taccai, qui a été repré-
sentée an Théitre-Italieu, samedi 91 avtll.
Le pnimter cahier âeffÉeho (yrjfue* journal de chant,
vient de paraître à la même adresse. Il fie compose d'une
Tyrolienne,, à deux voix, par M. Grasl, d'ane Élégie,
de ParDy, et d'an beau ïuo de la Dùtona, do Ucroa-
Le prix de rahoDnomeol pour- l'année (qui renferme
pour environ 70 à 80 francs donrasique)eBtde a5 francs.
On reçoit les cahiers franc do port. On Bouscrit à Paria,
oheE Pacihi, à l'adresse ci-teiouB, et à Genève, ohe2
M. Grast.
A. RiiCBi.: Chœur sur l'air Do, do, fmfant do,
5 fr. 35 cent.
DB Sitvb: op. 12. 2"' trio po«r piano, violon et violon-
celle, 9 fr.
GiLUT :op. 11.4"' solo pour le cor -, avec accompagne-
ment de piano ou d'orchestre , j fr. 5o.
Gkes ZitTiEa et compagnie, faubourg Poîssounière, n' 5.
V. Fétis ,. sextuor pour piano à quatre mains, deux vio-
lons, alto et violoncelle , op. S.Paris, Janet et Cotelle,
prix : 9 fr.
Fantaisie pour piano ù quatre mains sur l'air: L'amour
est un enfant trompeur. Paris, Pli. Petit, pris.: 4 fr. 5oc.
— Trois sonatf s faciles pour piauo à quatre mains, op.8.
Paris, Petit jouiie, rue Vivienne, 11' 6, prix :6fr.
Grand duo pour piano et violon, op. 10. Paris, Carli,
prix:6&.
Digrlizad û/Qoogle
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
V 12. — AVRIL 1837.
EXAMEN DÈL ÉTAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
ALLEMAGNE.
L'EKiHEU de la musique en Allemagne m'a conduit à
ta lin du siècle précéilenl; mais les borncu d'un ûrliclo
m'ont forcii de négliger les musiciens qui , appartenant à
ce siècle et à celui-ci , composent l'époque interméiliaire
entre celle de Haydn et la nAlTe. Winter, Weigl , "Wra-
nitskj', Pleyd, Diltendorf,'Erainmer,Fa8Gh i HoCmeis-
ter , Danzi , Gyrowete et Zomateeg appartfennont à celle
époque. SI je n'y range point Beethoven , c'est parceqno
Hs Iravatix les plus ïmportans ont été faits de nos joun ,
et parce qa'on le considère généralement comme le chef
de réoole actuelle.
Parmi les compositeurs que je viens de nommer, "Wîa-
1er et Wéigt «e sont surtout distingués dans le style tbéâ-
trdJ. Le pt«tliier, Pierre Wioter, né en Bavière en i;58,
fut d*aber.4 second maître de chapelle de l'élecieur en
1770,01 deildt emnile chef de cette chapelle. Il obtint
à dilTérenleB -^oqnefl d« cobgés de sa cour pour £ilre
de»' voys^ «D Italie , en Angleterre et en France ; mais
a6
!>04
il ne prit jaoîai» «'engagemeùt au service d'aucun prince
étranger. Aunotnhre des ouvrages dontilaeiiriehi la scène,
on temarfiae-.HéténcetParis , BôUéropiion, àManheim
en 1787 ; Psyché , opéra allemand, Circé , en italien >
Orpkie, panlontinie avec chant , Léonard ctBiandtne,
Cora et Alonno, Armidt , en trois actes, Der Settel
Stwlent , [ le pauvre écolier) , ia Bergère, Scherz , tUt
und Ruche, (badinage, ruse et vengeance ) , Catotiein
Vtica, en 179» , à Venise; Antigono , à Naples dans la
wAtati stnaée ; I sacHftci di Creta, en 1792, à Venise^
Armida e Rinatdo , à Vienne , en 1793 ; / Frateili ri-
vaH,à. Miinicli,en i Ogns. ossia H trionfé det
M- sesso , à Prague ; Le Sacrifice jf^S?^'
en 1796 ; I due Vedotyi , ibid. Les Pyramùm-^^OBp-
ione, ou iasuiUde ia flûte enchantée, LatempéUdo
Shakespeare, k Munich, en 1799; Marie de Montatban,
en 180» ; Tomerion.àParifi , en iSoa ; Cttstoret PoUux,
h Londres ; Caiypso , ii'id ; Zaire , ib. Pr€se,-ptne , )A. ;
enfin les ballets de {"éducation d' Achille et de V otogèse.
Dans tous ces ouvrages , "Wintcrn-a pas moniré beau-
coup d'invention ; ses chants mnt agréables, Kon harmo-
nie est correcte et sou instrumcptalion bien entcnilue;;
mais il nuinque souvent de verve cl d'originalit^f çppu^
Uant, après la mort de Mozart , il alpngrtenip»i*WWéï»
premier rang parmi les compositeurs dramatnquCT^ i'M-
lemagne. On eslimait surtout dans ce pays ses opéta».:
i J^tfslti rivaii, le Sacrifice interrompu, ( Das un-
lerbrochene Opferfesl),ct jWnrierfc Montaièan. Ces (rois
ouvrages sont encorejoués avec succès. Winter ne s'est pas
moins distingué par la composition de sa m^siqw(,4^er.
glise, par ses cantates , qui sont en grand nombre ,,el,ïW.
sa musique instrumenjale. Il est mort, d'uup ^naladit de
langaflU' à Munich, le 17 octobre i8a5 , i Huauil.
" jpseph Wdgl» néùVieoDe.ea Aalriche en ijG5, fut
d'abord chef d'orchestre dit lUéâtre impérial , et passa eu--:
suite à Slullgard ( iBoa) , en qualîlé de. moUra de oha-,
pelle. Moins savant musicien que TVin'er, iU Ww.I^W».
d'originalité queluU Ses ol»W«8 sontajifvw, délicjMj.
DigllizeabyGo<JgIe
r
ciii|ii'ciiits (l'une Itiiilc île ni^lancotiB, et i|ntl(juefijis'd'uii
€crlnni vague ii'eat pus sans clmrme. La forme do ses
moro eaux est (juclquelbis irrégulière, mais sou veoi pi-
(|uanle par des moilulaliona inattendue!!. Enfin, il mi:
semble t|u'on peut considérer les composilîons de Weigl
comme le type de b nouvelle (■cole allemande. Le premier
ouvrage de cet auteur , H pazzo jier fbr:a , fut repré-
senté ù Vienne en 1789 ; il fut suivi de la prineipesan
d^Amalfi, de Stralzensammter oder cm gutes fier:
siert seden stand, ( le compilateur, etc. ), eu un acte ,
a TieinH; . 1793 ; do Giutiatta e Pierotio , idid , ijgS;
de / soiitari, op. bufla , iù. , 1797 ; de i'Amor marina-
To, ib. i7[)8 ; de ia Caff'etiera iisarra, Ati' Academiadi
oisolfanto , de l'uniforme, de H Rivale di se stesso , de
Cleùpatra, de Die verwandliing ( lu conversion ) , en an
acte, de Imboscatu , de Das If^aisenitaus , ( la maison
des orphelins ), à Vienueen 1808, et iti la Famille suisse,
en Irois actes , ù Vienne , en 1809. Outre ces ouvrages ,
Weiglaécdtla musique de beaucoup déballe ts et un grand
nombre deuan tates.
Dansunordre inférieur^ IVinlcr et à Weigl, se Irouvenf
Zumsieeg et Danisi, connue compositeurs dramalitiucs.
Le premier, Jean- Uodol plie Zumsteeg, mallrc des con-
certs et directeur de IVpéra du dticde Wiirlembcrg, naquit
eu 1760, à GiULsinger, dans îe pay.>! de Laulfenboiirg, et
mourut à Sluligard, le 27 janvier 1803. Ses opéras de
ia Loi tarlare, Renaud et Arinide, Tamira, Schuss de
Gœsenwîts, die Ceisterinsel[ l'Ile des esprits) et Zelaor,
contiennent des chœurs d'nn assez bel effet; mais le chant
manque de grâce, et l'orehestre d'élégaucc. Ce musicicu
il mieux réussi dans la musique d'église et dans les canta-
tes; son style est ordinairement grave et sévère.
François DunEi, maître de chapelle du grand duc de
Uade et célèbre violoncelliste, naquit à Manhcîm, le i5
mai 1765. Il n'était âgé que de seize ans lorsqu'il Gt repré-
senter à Munich, en 1779, son premier opéra intitulé:
Aiafcia-. A ce premier essai succédèrent das Triumpti
i/ec True (le triomphe de la vérité), dia Milttrnackt
DIgnifBd by CoogI?
Sluad» (mio^t) , dtr Kut» (le baîiier) , i» Cattfe de Bag-
dad, IpMgénie, etc., qui eurent du succès et qui lui
valurent les éloges des journalistes. Les compositions sa-
crées de ee musicien el sa iiiiiï.ii[U(; ni^lnimcnlalc lui ont
acquis ea Allemagne la réputation d'un savant composi-
teur; mais dansscs opùrasÛ'Saeriâa-lea oonvenanceiMâr»^
matiqucs à des cfTctt; d'orobestN oaïa dM oomblnaisdtaw
hami uniques dépourvues souvent des charmes de la mé-
lodie, ce qui est d'aulantplus étonnant, qu'il connaissait
bien l'art du chant , et qu'il l'enseignait à merveille. Jl est
mort au mois de juin , h. l'Jge de soixante-trois ans.
Parmi lus noms qui ont joui d'une juste célébrité dans
l'école nllciiiiiiiili; (le l'époque dont je parle , se trouve ce-
lui de Jcaii-l'nklciic Ucithardt, également reconimanda-
ble comme compositeur dans les divers styles , et comme
.^f^^»' ^ K-aenisberg , «B
rfiq^«,l».KS«:ilOTm|^i» i7S3^'il.fit»séta4^ dn:t4«des>
^ous Ricbter, et fut maître de ohapelie des rois de Prasse
Frédéric II, FrédÉric Guillaume It et III. L'histoire de
sa vie, trop étendue pour trouver place ici, est remplie
de circonstances singulières et intéressantes. Dans ses pre-
miers ouvrages dramatiques, il se borna à imiter le style
de Crauii et de Haase» a&a de plaire à Frédëric-le-Grand^
qui n'aimait que oeUe muBÎqae. Plus tard, il fit un idér<
lange de ce style avec celui de Gluck dans ses opéras
d'Andromeda, de Prolesilao, de Brenno cl de VOIi/m-
jiiade. Tous ces ouvrages avaient été composés pour la
cour; ilécrivit pour te théâtre national de Berlin des opérai!
allemandsqu'il estimai t moins que SCS composiiious italien-
nes, mais qui me semblent cependant être prérérablc-f
par leur cachet d'originalité ; les principaux sont Haiid-
schen und Grttchen, traduction de Fanfan et Coia»,
Aeureuj^j ^W^^heyan,, Cit»tdiM rf» J^iitorBe^a^ i4«i
Goiithei i^SSf Bercutoj moaodrame.aTec-des'cbwm'M
i8o4; at BrattdmanU, opéra en quatre actes > i8o8y;Qu;
tre cçs yiiyr^g»*, on a du mfime auteur uue quantit^con-
197
■idéraUe de mniiqna instrumentale en tout genre , beau-
coup de cniilales et de |iiëces de climit déiucliées, vue
foule d'écrits sur In musique, et des journaux polLtiiiiie.t
et liiréraircs. Quoique Ueichardt ait été \ut musicien re-
marquable! il n'a cependant pas joui d'une répulation
aiiutà lèlWQdjje que Winter, et ses ouvrages sontmainte-
ii4irtiipcuftrè5oablî£a- >
André, Bachmânn, Biereyi Hitler, Eauer et quelques
autres, complèlentla série des compositeura allemands,
dans le passage du dlx-iiuilième au dix-ueuvît-mc siècle;
mais n'occupent dans l'histoire de In musique dramatique
qu'on rang inférieur à celui îles ,-iiileur^ que je viens de
nommer. Il est juste de rcmarqu,*r qm; parmi les noms
peu connus eu Fiance, cclni de SlI.iiU méiile quelque
atlention pour son opéra d'Atine, et surtout pour ses
chasan.à'Athatie.
" ' 'Onatla.iniidque inatrnmeiilale, WianUiky,Kromme^lf
HolEoieltter et Gyrowetz se Hnt distingués de 1780 S
1810. Le premier, Paul WranîlzlLy , violoniste et chef
d'orchestre de l'opéra allemand de Vienne , naquit en
Bohême eu 1764 , et devint l'élève do Haydn , dont il a
imité impeula manière, sans être un copiste scrvile.
Quoiqu'il ait écrit plusieursopéras, parmi lesquels oitre-
nfarque Oééron , en i^qi , ta Station du poste , i^gS, ^
ta-Féte des Lazzaroni , 1795, ce n'est pas comme' cam-
podteur dramatique qu'il a établi sa réputation. Le geure
de la symphonie et celui doquataw Inioot fait pins d'boh-
neur. Le nombre de ses ouvrages est considérable , quoi-
qu'il n'ait vécu que quaraiile quatre iins , étant mort à
Vienne, le a8 septembre 160H.
Plus remarquable par la vigueur de son style , l^raneois
Erommcr, directeur de la musique et de la chapelle du
pHnoe de Grasalkomlz, à Vienne, naquit en Âulri<pfae vers
i;;66.: C'est surtout dans le quatuor et dans le ^uibtelto
^ue eemusieien déploie un rare talrat : on ne trouve daus
ses ouvrées, ni Je génie, passionné de Mozart, ni la fougiis
de Beethoven ; mais une mélodie douce et pure,-une har-
monie correcte : enfin des modulations inattendues et du
plus grand eOhl. Krommer était célèbre en Alteinagns long-
temps avant d'ëlre connu en France.
Gyrowetz et Hoirmeîsler ne brillent pas du même éclat-
que K,roinnier et Wraaitzky , mais sont cepcndunt recom- ' .
mandaUes. Âdalberl Gyrowilz,né à Biidweis en Bobémft
vers 1^65, fut pendant plniieui-s annécsemployé à la chan-
cellerie de Vienne, et devint en i8o4 , directeur de la mu-
sique ' au théâtre impérial de la même ville. Ses œuvres
coDBÏBlent en aymphonieS', qnintetti, quatuorsvïttiian^^-
et Goncerloi -de piano et pièces 'de chant âél&eBSiv-'V^
écrit aussi plasieurs opéra^ parmi lesquels on 'remfttqoè^
Sfyniramis, Jgnès iSarePet Ida; enfin oa a de lui la.
musique de quelques ballets, où l'on trouve de jolies
François-Antoine HoOmeister, libraire, marchand de-
maùqae , compositeur , violonisle et virlnose sur la flûte ,
naquit dans leWorfaioberg, ven ip47r et mommt & Vienne
le 10 février 1810. Ou connatt environ soixanlC'dix ceavreS'
de sa composition , cansixtant en symphonies , quintettis,
qtiatuors, trios , duos , concertos pour la llùte , sonates-
pour le piano, et pièces détachées pour le citant. Hoff-
meister a écrit aussi la musique des opéras suivans :
'VAichimisto , t^Qi , Die Bezauiert Jagd, 1791, Dtr
Schiffbruch ^le Naufrage), 1791, De.r Kœnigsoh.11
vont Itimka (Télémaque), 1796, Die Beiagerung-
von CytMra ( le Siège de Gylhèie ) , 1796, RosaUadi ,
en 5 actes , ijrg? , et te premier Baiaer,
Léopold Kozelnch , né en 1^53 , à Weiwara> près de
Prague, mérite d'élre mentionné poiif sa musique de
piano qui est i;racl(:usu et lirïilaiili:. Il a écrit cinquante-
quatre conccrtus et plus de sulxaiilc boiiatcs pour cet in-
strument. Ses opéras de Mazct, de Dïdoiic aùa7idonata et
de Moii in EgiUo { 1787 ) ne sont pas ce qu'il a fait de
mieux. -
Il est un homme à qui l'Allemagne a donné le jour , et
qui a èa beaucoup d'influence sur la direction actuelle de
l'école germanique : cet homme est l'abbé Gcorge-Josepb
Vogler, qui naquit à Wûtsboaiç, le i5. juin 1749-
D^ilized by Google
^liiilps Tiiusîcnles qu'il fil à Paduuc sons le P. Valolli le
conduisirent à adopler le syslèmu liarmoniquc de ce pro-
fesseur; il l'appliqua à la fugue et au contrepoint , ei l'en-
Heigiia publiquement dans une écolo de musique qu'il
établit àHanheiji,CQ 177G. Ce sjsième qui cousinlait Â
jniroduiro dans la fugnc et dans les ce ni position s sévères
une /ouïe de iieeiiees opposées auï anciennes doctrines,
et dos harmonies non préparées qui ne charment pas tou-
jours l'oreille , tronva d'abord parmi les compatriotes de
l'abbé Vogler beaucoup de censeurs et d'opposans ; des
attaques de toule espèce furent publiées dans les jour-
naux; on alla mtmc jusqu'à traiter l'auteui- de ckarta-
lan, et l'accuser de vouloir détruire J'art par son ou-
vrage sur la théorie de la musique et de la composition
{Tonuiissenuckaftund TonsiUkunst, Manheim, 1776).
Il fut obligé de se défendre, et publia , sur l'utilité de sa
méthode, une espËce du journal dont il parut trois années
BOUS ce titre : Belrachtuug der Manheiincr Tonschuio
( examen de Tilcole de musique de lUanheim). A ces pre-
miers ouvrages , Vogler a ajoultï depuis l'exposé d'un nou-
veau système de cliant choral , le développement de son
système de la fugue , un traité d'harmonie , uu traité d'ac-
eompagncmcnt , des travaui sur l'acoustique , et comme
dans tout cela il se trouve un savoir réel, il a rini par
triompher, par se faire de nombreux partisans , et par
fonder une école permanente d'oii sont sortis beaucoup
de musiciens distingués, et notamment Charles-Marie de
Weber, Godefroi Wcher et M . Slayerboer. Ce qui a le plus
contribué à mettre eu vogue le nouveau système de Voeler.
ce sont SCS latens très remarquables comme compositeur
et comme organiste. Ses messes , ses motels , sa musique
inslrumentulc , ses préIndes pour l'orgue , ses opi-ras
même renl'crmetit des beautés originales, cl prouvent
l'étendue de ses facultés musicales. On doit cni oii! i\ te
musicien singulier un nouveau système de corisiructiriit
d'orgue qu'il a mis eu pratique avec beaucoup de succès.
L'excursion que je viens de l'aire tlans l'iiistoire de la
littérature musicale allemaudo, m'ohlig| do remonter
Soo
{diM haut poup oetta partie întéremnie de Tart, dans la-
quelle rAlIemagne est inootnparablemcnt plas riche que
les autres pi'ys île rj''iiro]n!.
Dl's le sci/ii;mc siècle , celte li(ltr;ilurc jirit un grand
développement en Saxe , en Bavière et eii Autriche. D'a-
bord on ne o'occii^'que'dB U rédacUon radiiit^itf dé
musique et de pluÏD-Kshaat; leatravaux de BqgentaÀ»'^
].ainpadiuD, de Metzelîus , d'Agricola , de Burchardt, des
Fabcr, deSpangenberg, de EoggiiiseldeGumpclïhaitner,
n'eurent pasd'aulic (ilijet. Murent eiisiiifR les reclierclica
«ur rharmonie , sur la basse conliuiic tlsnr le contrepoint,
dans lesquelles Zcidier, Ahic, Friulz, Micdt, Bodscker,
et beaucoup- d'aulres se distinguèrent ; maii Jaîis^fdiXj-
'huitièiûe siècle lèa écrivains se multiplièrent à' l^i^^Ao^
louleH les parties' de la musique. Hattheson , ^OhAibe*
'.Adh)ng,^ii^.ecbt, Daiibe, Euler, Marpurg, HîltepyÔFti^f-
iLel^ ikkiibb^r, Albrechtsbergér , et plus de cinq «ièntt
auteurs didactiques en tout genre ont inondé rAlIemsgae
<le systèmes d'Iiaimonic, de tr.nitis de composition, de
trumens, de discusïiions poléniiques et dcjournaux. On
verra' par suite que sous ce.rupport la patrie d«,J^jltj^^
VMpile é'a ^itit^déchu^ «t ,qi^n y troailé ed<ui|^^|^^;B|ftr -
^ifulpliuieiirri^ri vains b'èsi recomnilindablqR^^)b|Fi;^fc0:
, SUR MOÏSE,
De beaux chants , de grands eOets , des situations dra-
matiques forteinent exprimées, -un orchestre brillant,,
s'emparent au premier abord des faoultés de l'audileire et
procurentA leifr autour ;deB.A)i«Kj^d'«nlbouBiasn)e; mais
ï) jifs £tut.pas ctoix^ qqe i'amateur ht nuflux organisé , qiM
Digilized by Coogle
le plus h:ibîlQ même soient en état de dis-
cerner à la première auditiou toutes les beautés qiù brillent
dans une grande composition. Combien du IrailK heureux,
de détails iutéressans et de dispositions savantes échap-
pent à l'a tien tio» la plus soutenue? le temps seul peut les
désoilcr, et c'est le cacbet de la perfection pour uu ou-
vrage de ne laisser apercevoir ses qualités que successive-
ment. Malheur à celui qui a tont dit la première Tois I
Bossini est, je crois, parmi tes compositeurs modernes,
celui dont la musique a le plus d'éclat et de séduction;
mais qui pourrait se llatter d'avoir compris d'abord tout
ce qu'il y a dans Bartiier et dans Othello? On doit se
rappeler que malgrù tout le cliarmc répandu dans ces ou-
vrages , ils n'eurent pas d'abord parmi nous le succès qu'ils
méritaient, qu'il fallut du temps pour les apprécier, et que
l'enthousiasme ne s'établit que par degrés. Plus lieureux ,
'^otse s'est emparé de l'auditoire avec une force irrésîsti-
hle. Lesviees d'un sujet languissant, le défaut d'intérêt,
la similitude des situations , tout a disparu aux yeux d'un
public charmé par les acccns d'une musique ravissante.
Cependant quel qu'ail été l'effet de la première représen-
tation , il n'est personne qui n'avoue que le plaisir qu'il a
éprouvé en écoulant deiiouveau cet ouvrage n'ait surpassé
ses premières impressions. Délivré de l'espèce de fièvre qni
accompagne le tumulte d'une première représentation ,
on a mieux apprécié, mîeui senti; l'entraînement était
moins impérieux; le plaisir était plus pur. Aussi remarque -
t-Di];que loin de diminuer, l'aflluence redoubleià l'Acadé-
mie royale de musique les jours où ce bel ouvrage est re-
présenté-
■Ce n'est pas un événement de médiocre importance
inna les annales de la musique que l'cmpreiiscmeiit manii
festé par la population parisienne pour entendre un ou-
vrage dont les proportions l'auraient effrayé naguère.
S'il honore te grand artiste qui l'excite , il conslale un
progrès dans l'éducation musicale des Français. Que d'hé-
résies professées par tous Icsjournaliates il ya peu d'années
suroe qu'on admire aujourd'hui! que d'anathèmes lancés
DIgrtizaa tiyCuj
5da
contre les cooiposileurs qui essayaient de jeter dans Iciii-
orchcslrc un peu do cet intérêt qu'on savoure niamtenant
dans les œuvres de Rossini. Toutes les rêveries dont on se
moque aujourd'hui sur Vimilalioii dt. ta jiofMre, sur ia
Statue au théâtre , sur le pUdestai dans l'orchestre, sur
ie respect des vers (et quels vers ! ) iStaient alors tournées
en proverbes cl présentées comme des argumcns invinci-
bles. Tout musicien jatoui des qualités du style passait
pour un musicien savant, et tout musicien savant eitci-
tait la bile des gens de lettres chargés de le juger, ou met-
tait en fuite l'auditoire. On élait même si persuadé que
toute musique savante était cunujcuac , qu'on avait fini
par conclnre que toute inuaiquc ennuyeuse élait savaiile.
Au reste, personne ne savait ce que c'était que cette science
dont tout le monde parlait.
Rossini n'a pas échappé plus qu'un autre à de graves
dissertations dans lesquelles ou prouvait qu'il n'a pas le
génie dramatique ; que ses chants sont des contredanses,
sea morceaux d'ensemble des débauches d'esprit , et que sa
musique n'est composée que de faux brillans. Tel qui le
loue maintenant serait bien fâché qu'on réproduistt les
articles qu'il écrivit lors de l'apparition du Barùier de Sé-
vUle. D'abord c'était le comble du scandale qu'on eût osé
refaire un ouvrage dont Paisiello avait fait la musique. Il
semblait que ce lut une chose inouïe , quoique depuis près
de deui cents ans ce fut l'usage eu Italie de donner aux
compositeurs les mêmes sujets à traiter. Venaient ensuite
de longues phrases où l'on exaltait le mérite de l'ancien
ouvrage aus dépens du nouveau sur lequel on déversait le
ridicule ; je ne sais même fi l'auteur de celui-ci ne fut pas
accusé d'être un musicien savant. Certes, il ne s'atten-
dait pas à ce reproche '. Tout cela est maintenant oublié,
et l'œuvre qu'on dénigrait a fait le tour du monde.
(i) La science musicile pculËtre cDUsidcréc sous deux aspects ; d'une
pail c'est l'art d'écrire de [a musique donl IcsforniesannlcDnililionnellït,
U pureté de bIjIo , résulut des éludes qu'on a failcs pour apprendre i
écrire cc> sortes de compDliliooE, Les Tuguci, les eanoni, les imilaliODi
.îo5
11 faut le dire , les ouvrages de Rossini causèrent d'abord
plus d'élouDemcMl que de plaisir aux musiciens instruils;
il ne pouvait en être aulrcmcnl; caria nécessité de larè-le
est une idée qu'on reçoit des niaitrcs dans la Jeunesse" à
laquelle on s'accoutume par degrés et qu'on n'abandonne
qu'avec peine. Ce qu'on cslinic pardessus (oui, c'est le
succès , c'est la renommée. Or, il est pénible de s'aperce-
voir qu'on peut les obtenir en bravant ces mêmes règles
qui ont coûté tant de Iravaui et de fatigues. D'ailleurs,
noire éducation uous porte à considérer la poétique des
arts dans un sens positif, et à croire que tout ce qui s'en
écarte est plus ou moins répréhcnsible. La marcbe gras
duelle et lente des innovations musicales, jusqu'à Mozart
inclusivement, avait respecté certains principes qui pa-
raissontmoins le rÉsultat de conventions arbitraires que de
faits vérifiés par l'eipéricnoe. Mais guidé par l'indépen-
dance de son génie et secondé par la tendance du sîècie,qui
aime i voir rcmcllre en question tout ce qui semblait dé-
montré auparavant, Rossini a secoué le joug de toute en-
trave , peut-être même de celles que lui imposait son oreille,
poursc jeter dans une marche diamétralement opposée à
celle de ses devanciers. Doué du génie lieurcux qui crée
de beaux clianis, sûr des effets qu'il veut produire, il
pousse jusqu'au cynisme le mépris pour les règles de si'tc-
cesaioiis d'intervalles, pour celles de la modulation et pour
conviennent peu il la musique (l..niaticiue , ei do sont de mise que danj
\B «yle ^"^^^0" dons i"' fi"" iiiiUuinenlales. Quant i, 1., piz^lé
pour jouir d'un plaisir jans méiange. On doit nvouer que RûLSni"l^
trop négligÉe. Eolminé par la ropidiré de «on trOFoil, il a mulliplié
nuire aux effets qu'il voulait produire. Dnns les grondes niii*6ea ces în-
l'enie^^ble de l'Iiarmonie ; mais dans Itf morceaui muios cliargÉs dW-
raoin» imporlaote , celle qui onoaiste à établir une gradation porfRi""
dan» l-iuléifit de se. morocaui. cl a erèor des elTels nuuveaui de toii
et d'insLrxiniens. Sous ce rapport , l'art s'est agrandi dans ses mains cf ,
pour m» part, j'ûvuue que j'ai Ijcaiiconp appris dam ses ouvrage).
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3o4
„„,. taie d'mlrespoion .lo docltii.e .col.,li<]„e. Telle e.l
?;,lBtae elU e«o» do. aéelam.llon. <lo,.t se, e„.,a6.. ont
élTSel. Mai. e«f,. , oo»>me on ne ,é,..lo p.. toujour,
allai qn-o» SP">»™ P" '•<"" ^' °" ^" "T";
oo," on " fini P" ■"«"S"' " P" 1" "'
Lmi. avnlroindro le. rèsle. eommune. , o'est à eeln,
Sto par mille beau.é. le» défaut, d'éoole ,,n'o„ pcnl
'°'r.''SÏ."io» de» pl». rebelle, -i"» la repré.enta-
Uon de Met... la .ari«È «« 1»' ""l'" °"'
„ U .éïérilé de q»elqae.-one. de .e. partie. , la mb-
So^Ï -nvenanoe. dran..,i,ue. fr.nçai.e. aux U-
ÏÏrtélTu .MSlre italien ; la beauté du récilat.r, le eha™.
S ù „:ândie et le. cfTel. de Piu.lrumeulat.ou en. .»»vé
tle dlnt le. speel.t.u» le. pl«. etoique.- H a".».!
Mu olu. que -i» 1« mau.ai.e humeur po» nep» recou-
ni.m ?"lcot .npérionr dao. l-lnlroduelion , dan. le f.-
„. treuu l-'™" P i-aneienne introduellon pl.eSe
Tc^lZZ^^ »e.nd aele, d.„. le «u.le du troi-
ïTTdan. l'air d-inaî do dernier. Plu.i.ur. morceaux
„i„e el dan. l a.r o » con.er.*.,ehau6.nt à
de Pancenne P"''''°" \\„,„ „„6„o dramaUque, el ,
" Lésion, «n eou»nlemen. donné par le publie
;;::.r.™;».loo d. nntéré. d» d„„., m. e.ud,..on
rt,toMo..r. . .eme ^^^^
j to. t'' 1» g„ introdoLanl le. forme, à 1.
«taeïjr que, en n'a fait que oéde, à m,
„„d..«r no»e »*.e^ï q . ^ i
Sdr^:rar.:u".r»ârpeiu,i.éL.»e.
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uusoiiljiuuii lUru tigci's à l'arl ilii cliiiiit; lliiï^siiii lésa [il3céH
dans la silualiou la plus favorable dans ses op,éras du Siège
de Corinihc et de MoUe; il a donc rendu un service réel
à l'admiiiUtration de l'Académie royale de musique qu'il
enrichit, aux acleuru doiil il fait la r';putàlioDi et au publc
qu'il amuse.
,. , promis dans mon arlicie sur la première représen-
tation de Uoîse, de revenir sur quelques trails saiUans de
cet oum(^, et d'en donner des exemples notés: je m'ac-
qnille avec plaisir de ma promette, dont l'exécution n'a-
été retardée que par les soins qu'râtgieait la gravure, des
planolwt.
TcÀs les Qiçroeauxde rintrodaotlon sont remarquaUes.
Le p^lpfîer choeur, tMeujnàiëemt, du joug de impie,
(^m^u'oe par un mouvement rempli de verve eld'entrat-
nementi toute la phrase: Pardonne à (^infortune, est
touchante 9 expressive ; l'harmonie en est suave et l'accom-
pagnement original. Le récitatif d'Ëliéser : J'ai vu ta
tuperhc fSemphii, se distingue par une simplicité. de
déclamalion digne de nos meilleurs musiciens. L'accom-
pagnement de la voix mystérieuse sur ces paroles : Moïst,
approche-loi, la ritournelle qui suit ce morceau , et la
prière : Dieudeiapaim, Ditu de ia guerre , couronnent
admirablement toute celte scène. L'introduction de la
prière dont je viens de parler, parla voix de Moïse, pro-
oÈdant par demi-tons sansaccompagnemeot, pour arriver
à l'ensemble du chœur sur une modulation inattendue
[voifes ex. i) , et la reprise du même effet pour rentrer
dans le mode mineur du ton primitif (vo^es le méme-ex.)i
so^t 'des traits originaux et d'un grand effet. L'opposition
'in palme dé ce morceau avec ré^etgEia des Instrumens de
cuivre qui ont accompagné la voix mystérieuse, augmente
iencbre le plaisir que procure la suuvilé de son harmonie.
Il est juste d'ajouter que i'cxéculiun en est cxccllenle, et
qu'on est frappé d'éloiiuement il'eulendre des cliurisles
nombreux chauler saus accoippaguement avec taut dejus-
leweetdefini.
, . Il y a quelques longueurs dans la sc^no d'Aménophîs et
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3o6
d'ÂnaT: I^diio: Jhl tijtpwds ifotjMguefaime, quoi-
que joli et bien chanté par Nourrit et M"* Cînti, refroidit un
peu l'action; mais iUe ranime auohceur : Jour de gloire,
et tout le resie du lînal est rempli de grandes beautés : le
cliœnr des Hébreux : 0 race exicraHc, me paraît rartout
d'un fort beau caractère. ,
Tout le monde connaltlafameiuelnlToduotEon daMti»,
qu'on a transporté au commencement du second acte de
la pièce française : quoique un peu longue , elle est une
plus belles créations de Bossini; c'est même le mor-
ceau le pins pur et le mieux écrit qui soit sorti de sa
plume. Toute cette scène produirait bien plus d'effet si
la lumière repar.iissuit toni à coup en masse éblouissante
après l'invocation de Moïse , au lieu de venir par degrés :
mais l'élat d'imperfection de nos machines théâtrales ne
permet point enivre d'^atteindre à de pareils résultats.
£a fràdnctîàn do^duo : Partar, êpùgai', q donné lien
i des opinions bien différentes : d'une part le public , qui
s'abandonne plus & ses sensations qu'il ne réfléchit sur ce
qui les cause, a manifesté hautement le plaisir que lui a
ùit ce morceau ; mais les partisans de la tragédie lyrique ,
les admirateurs du système de GlucË , ccuscufiD qui cher-
chent avant tout un spectacle raisonnable, trouvent que
Pharaon semble plutôt se réjouir de quelque événement
heureux qu'exprimer par son chant le chagrin qu'il
éprouve des tourmens de son fîls. Il est d'autant plus diffi-
cile d'adopter un avis entre des manières de sentir sî dif-
férentes, qu'on s'aperçoit, à mesure qu'on arancc dans la
sérié des révolutions musicales, qu'il n'y a point de sys-
tème qui ne puisse prévaloir selon les temps et les lieilx,
et que le beau positif et invariable est un réve inadmissi-
ble à l'égard d'un art aussi vague que la musique. Ici la
question est de savoir sï le chant déclamé est le seul qu'on
doive admettre dans le drame. II y a long-temps que les
Italiens l'ont résolu négativement. Hais, dira-t-on, il s'agit
des Français et d'an spectacle qui teur est destiné ; en ce
qui les conoeme, ils sont seuls juges compétens , et l'on
^ mal fondé à leur opposer l'opiaioD des Italiens ou
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■ 3o7
celle des ïUemands pour réglée la manière dont 1b doi-
iieat s'amuser. Si l'on se place sur ce terrain, laqueslivn
est jugée; car lu jinblic ,'iymit montré par ses applaudîsse-
mens le pluisir qu'il (éprouvait à entendre le duo qu'on cii-
tique, on doit en conclure que le morceau est ce qu'il doit
4tr9>wCe;D'e9t^siroD veut, ;^*U!f hors-d'ccuvre, qu'une
m^WHaii ^.llntértly qi^it.pb4sir pour les oreilles;
pent-^M est-il- nécessaire de se borner quelquerois
à cette sorte de plaisir , afin de reposer l'attenlioii fatiguée
par un style trop uniforme de déclamalioD notée. î^f *
La marche qui ouvre le troisième acte de Moîsô est
charmante; mais le iinnl de ce mOmc iiclc doit gnriout
attirer l'attention dus musiciens. Rien iic surprisse la
beauté de quelques-unes de -.es parlii^s. l.j. rilciunii^lle de
l'entrée d'ÂiiSde annonce bien la cataslrophc ; l'accompa-
goement da récit : Grand Rm» tUUvjrfi-jvWt eaj^ du
pliu 'lirand eflfet (vi^ëa l'ev^^ple^Tï^etlt^déidapiation
de ce récit est parfaite. La disposition des voix a été chan-
gée dans le qiialuor 3ti inanca la voce , qui a élé intro-
duit dans ce liii.il iur )Mrole.< : Je Crciitlitii cl soupii-e.
ceanx qui suspendent l'action , néanmoins celui-ci fait
unbon efi^^f^rœ qu'il prépare le spectateur au mauve- .
mtint,$t h l'énei^ du dtfïnijer «Uégro^ ParmJ les traits qui
ftnt de celui-ci un des chef^-d'œurre de la scène lyrique ,
je citerai la marche ascendante de septièmes et d'accords
parfaits sur ces mol.s : Alhz, qu'on tes entraîne, dont
l'efTet est magique. ,Te regrette que le défaut d'espace ne
m'ait pas permis de la donner ici. L'elTet prodigieux des
gammes tliromalique descendanle et diatonique ascen-
dante termine ilc la ni^iiiiéic la plus brillante ce morceau,
dont la coupe est parfaite [voyez l'excmplo n' 5). L'idée
d&jBhaDger le.mode.n^eur en.-uinear,|pBUr^ljet,^|||^
pUd^; ttn'peuCdIreméme que c'est tôùt-Je aéorfitd^cet
effiéf'.otigiiiiil; oiX"il donne liâo-à-l8-'iiiodnlation«lftiBtus
Û^ttënSuey. ej^ prépare le reloôr aii tion .^â^iiP^iik-
efitat j en pivotait snr-la dominante. I 'Vj^- '
3o8
-''ËéqÛAIrtème acte, qui contient un joli duo, un air fort
beau et la prière. Des deux où tu résides (Dat tuo stetiato
sogtio'), n'a d'autre défuut 4110 ilc venir nprÈs liîa grands
uffeta qui sont répandus dans tes jiremiers , et lorsque l'at-
tention des spectateurs est di'gà fatiguée, ttien de plus tou-
chant , de plus expressif que la phrase principale deTafr
d*AnB!, dont i'aceoitipagaement est de l'effiat teidtlB?^!^
tWesque (voyez l'exemple n° 4). Je regrette que/RouInin
soit oni obligé de faire & la cantatrice la coDceBsion âes
traits qui terminent cet air et qui en changent le caiao-
t6ré 'passionné en une sorte de bannalilé, sans que la situa-
tion ait varié. Si la dernière partie de cet air était à la
hatilcur duc(imiiii>iLi:cinGnt et du milieu, ce sérait l'un de
cliels-d'œuviu .le l.i musique.
J'ai parlé, dans mon premier article, de l'exéouFioii
deiUobe, et j'a^ donné à l'orohestre, aux ohaAtmnjQt
àaï «hi^i^lëS^ogn qplk méritenti. Lè^xOai^M»
ces artistes ne s'est pùÏDt 'démenti dans les te|>rétieàtalf(nu
xubséqucutcs. Ndorriti Dabadie , Alexla pa^ntj Lbb
vasïiuur , iiii^sdames Hori , Dabadie et Giotl se montreiit
dignes , dans cet ouvrage, d'être les interprètes du génie
de Ilossini.
PÉTIS.
CORRESPONDANCE.
A M.ic ridaoUwrdtia'BisvaB Musicale '.'
MonsiSDa,
Votre utile et intéressant journal est destiné à prapa|;er
fontes tes oonnaissancos qui se rattachent à la théorie de
la musique. J'ai pensé que , sous ce rapport , vous ne dé-
daigneriez peut-être pas d'accueillir une remarque fort peu
importante sans doute par ses résultats, mais qui peut lî-
(1) Comme l'antfni de natte lettre la remarque , la formate dont il
donne le déTebppementD'cat ^'on^ple objet de cnrioulé ,lea pro.
oAdès de la pratique ajant un atantage iDoonteilablo aai cm tartes de
calcub; mai* j'ai oiu qu'on ne la venait paa aana inttrfit.
" . .5o9
le»aiwalos ^ ^ qiariqus.,, quand ce ne ufait
i^néu^innie objet de pure Cutiosifé. ■j.—.-'i.,'. '
,Ofi'talt que Rousseau , dans son Dictiona^ij^'-Éfjtr-
n^UD* a donné Strarlîole tronfponlûm deuxformides qui
loHnieat été oonuauDÎqnéea par M. BoMgeloj^^^^^ïuï
An^l*>9x*^o moyen d!obtenir, Jevnombrç, de. ditve^'el
|Hmol>'4<wbla olëf'i^it^. année dasa ivi.^p.,doa.qi^.
Ces formules qui dérivent de coDsidérations' lr& iiçpar-
tantessur le calcul des intervalles, ont été démon irées avec
beaucoup di- s.j^atili; iljiis lui uiivr.ige fort estimable de
' M. Sureiiiaiii-Mi.'M.;iy, ..Lirl".u'oi!>tii|uu J'ai trouvé cepen-
dant pour ce cas particulier une autre formule qui me pa-
rait préférable, parce qp'étantplua générale ^iel|jct.ïi^p-;
plfqne à toute espèce d^ntervalle et qu'elle 8i^t,{Kiiir Jes
dièzBs comme pour les bémols.
Toici cette formule en lettres : areprésentant le nombre
de degrés compris eufrc la iiolo ut et le ton donné;. le
nombre de demi-lons entre ces mêmes iutervallesjel enfin
X, le nombre clicrclié de dièzes ou de bémols.
Lorsque 7 6 surpasse 1 u a , la valeur de a: représente les
dîfaea; lorsque, au contraire, 7^fi est moindre que Hia,
litWIAii'dè'airoprénntelesbémols. '
^^;^iijq^quer cral à qnelqoei eiemple»^ supposoiu
qà^i^ime du ton de fa dièse. En compilât d'ut à fa
diëie, on trouve d'une part trois degrés, et deVanli«.siz
demi-tons ; donc la formule devient :
(1] Ce n'eit point i l'artiole tmupow'tùm que M iraaTsnt lea rocmnlc*
da U. de Boi^loo tipportéra par Ronstean, mais k celui de ctef
(1) Ce n'est point M. Suremain-Miïicry qui le premier a démontré
lu formules de M. de Baiigeton, msia MeraKdier de Belesta qai, dans
loaPlouveaulyitèBiede nuii^us Ihiorigite et pratiqat (Parii, ijjtt ÎD-S*),
les a démontrées nprinri d'une manièic fart^impte. H. Sotenuin-BIu-
•ery aiaivireiplicalion de Mercadier dans le Dictionnaire de musqué
de l'Encyclopédie uétliodiquc ; mais depuis , ajfmt Iroavé i les dédoire
des équations générales de ^. de BotsgbloD snr lâ Inttivalles, Il a B
prtftré celle manière et 1'* d6*el0pi>èe dan* ta Thémii ntoritinHmist-
MA. (Paria, HrUin-Didut , 1798, in-C*) p^.
( Ifole du ridaelcar, )
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3io
7 + 6— ia + 3= 6 dièzes.
Si l'ou avait cherché le ton de sol bémul, on eût trouvé
quatre degrés et six demi-tons; ce qui aurait donné.-
4a — 48 = 6- bémols.
Enfin , qu'il s'agisse pour dernier exemple et pour mon-
trer l'exactittida de la formule, de chercher le'tpn d'tcfj
octave de oeloi qui est le point de départ. Dans ce'>oa>* a
est ^al à 7 et 6 à la , et la formule devient :
84 — 84 = 0 , c'est-à-dire ni dièzes ni bémols.
Je supprime resplication de cette formule, parce qu'elle
est facile à trouver et qu'elle nécsssiterait des développe-
meDS qui donneraient il celte lettre uue étendue que ne
mérite pas une matière si peu importante.
J'ai l'honneur d'être , etc.
Sig jié BiiNCHUiD.
NÉCROLOGIE.
La musique française vient de perdre , dans la personne
de H. Canàeille, Tun de ses doyens, et le oompositeur le
plus âgé, après H. Gossec. Pietre-Joseph CaDdnUe, né à
Estàire, petite vilie' du département du Nord, le 8 décem-
bre 17449 ^''^t^Poris dans sa jeunesse, et entra à l'Opéra
en 1 767, pour y chanter la basse-taille dans les chœurs et
dans les coryphées, lin 17841 il obtint la pension , et se re-
tira pour s'occuper uniquement de la composition. Rentré
au même thé&tre, en 1800, comme chef du chant , réformé
le 18 décembre 1803, rappelé de nouveau en i8o4i et mis
définitivement à la pension , le iSmai i8o5, il se retira à
Chantilly, où il est mort le 94 avril dernier.
Les premiers ouvrages qui firent connaître Candeille
comme compositeur furent des motels qu'on exécuta au
concert spirituel. £n 1778, il refit la musique de l'acte de
la Provençale dans les flut lU TAaUcj opéra de Houret.
Dans la même ^nné*^ il avait fàtl exécuter derailt.le rd.
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Su
à Marly, Laure et Pétrarque, opéra en trois actes, qui fut
joué à Fnris, en i^So, avec peu de succès. Ed 1785, il
donna JPizarre, eu cinq actes , qui n'eut que neuf repré-
sentations'. Cetle pièce, réduite en quatre actes, avec beau-
obi^deDliengemensdans.la musique, fut reprise, en 1791,
■m^b^jçdfut .pas plus lieureuse. L'ouvrage qui a fait lQ>plup
^P^^tinâa>talent de Candeille est la musique nwT«y<B
qn^Ia campasée pour l'opéra de Castor et PoUux.De tpal
ce que Rameau avait écrit pour In poème de Genlil-Bcr-
iiar.l, Caïukilln iio ■■oiisciva (|ue T.iir Ty/,vfei apprcUs, le
chœur du second acte, tl tclui dus di':iiio]is au ijualritme;
tout le reste éluit de sa composition. Cet op<ïra, qui fut
jQU,^jift j4jMiP 1791) dt tant de succès que , dans l'espace
^é^tiaiis, j^'obtintoent'trente représeaiaiions; nyant été
reprisIeaS décembre 181^, il en eut encore vingt jusqu'en.
1817. Candeille a donné aussi, en 1793, l'opéra de cir-
constance intilulij : /.(t mort de, Ucatirepaire, qui ne fut
joué qtie trois fois. l'iusieurs airs de danse , la musique de
quelques ballels patitominics , et quatorze opéras, dont
plusieurs ont été reçus, sans ùtre représentés, sont les
derniers ouvrages do ce musicien estimable.
' NOtJVEII-ES DE PARIS.
THÉÂTRE ROTAI. ITAtlEN,
Apris avoir bssayé en vain de soutenir la trop faible
Paitor»tta Pmdataria, à une seconde représentation,
H*" FerloUl a ranonoé à cet ouvrage que le public ne veut
paB éntendre> et a'eat iiionti.ée daoa ta.'Donna det Lago^
Bien plne TaTorable au développement des moyeas d'une
oantatiloe, là musique de RossinI djapos* ordiDoirament
Uen le public par son charme sédnolenr; U"' FerlotH n'a-
valt'donc à répondre que d'elle, et pouvait cailié(|9ein-
ment avoir [dus d'assurance. Halheorensement Iji trtd-
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sitmo épreuve île ses talens a cunBrmé les connaiueurs
dans l'opinion qu'ils s'iitaient formic de sa vois et de son
chant- Cette voix est grÈlc, sans timbre et sans accent; la
méthode est assez pure , mais le chant est dénué de verve ,
et en résultat M"* Ferlolti ne produit pas d'effet. Les mor-
ceaux d'eneemble lui sont surtout défavorables; elle y est
ûnâaDtîe sons la maise de l'orchestre et sous l'effet des
voix de DonielU, de Zucohelli el de M'"^ Césari.
— On annonce pour samedi prochain le premier début
do M"' Carciadaiis la reprise de Tofvaldo ( Dorilsica. Un
douille iLilL'LÙIrasseiiiblcra les amalciu->aii Théàlre-llalien
à celle représenlalion ; d'abord la curiosité qu'iuspire la
cantatrice , et enmiitc le désir d'entendre de nouveau un
ouvrage de Rossini qui u'a point eu de sdeoèB à Pari*.,
lors de sa première apparition , et sur lequel on désire se
former une opinion plus éclairée.
— On poursuit avec beaucoup d'activité, au théâtre de
rOdéon, lei répétitions des Dmoi Figaro, opéra de
iU. CaralTa, iraduit de Titalicn. Cet ouvrage a lu réputa-
tion d'Élre un des meilleurs de son auteur.
■ — Les comédiens du théiltrc de l'Opéra-Comique pré-
parent la mise en scène d'nn opéra en un acte qui a pour
tilre Sat^arido ; la musique est aussi de M. GurafTa.
NOUVELLES DES DÉPARTEMEiNS.
L'intérêt qu'on prend généralement aux progrès de la
mosique s'^ocrolt abaque jour; les départemeoa même
ont lÂ)uré l'tndifFéreace qae les étranger! noas repro-
chaient naguère. Des sociétés philharmoniques se forment
de toutes parts; des écoles de musique sont fondées par les
conseils municipaux, et desdemaudcs de professeurs sont
Adressées j ou mellament à l'École royale de Musique.
Ualbflureusemont M. de Corbière n'a rien de commun
avec les (MeUan(»>- son oreille est peu sensible aux acoens
de la mélodie, et sa m^ii est mojns disposée à battre la
3i3
mesure qu'à rayer du budget des communes tes aUooalians
pour des écoles de i<)usl<|iiu. Plusieurs villeAi ont été déjà
'victimes do ses rélormc^ lisi^nihos : Abbcvillc vîcat d'é-
prouver le même buil. i'ar li s siiiiis et le zèle d'ûn ama-
teur* que son talent sur lu viulim met sur la ligne de nos
prabiera artistes, une école de mmiquo avnit été fondée
Ailip)<>elte ville, et des fonds avaient été votes; IcminiHtrc
delÏDtérieur a fait disparaître cet article du cliapitrc des
dépensa pour riustruotion publique. TouteCou le digne
amflbtur dont je viens de parler o'tt point ilA déeoaragâ{
douMbti^'exempIe&scscolicitoTens, ilajoînt lesaorifioe
de sa bour»e & celui de son lemps, et Vécole Bubsîste;^ I|
seraitdignedeM. le vicomte de Larochefbucauld desecon-
der ce noble dévouement par des secours qui n'cxigeraîenl
point da dépense considiSrablc.
>-;^DEL6ment où la ville de Caen vient de fonder une
société philharmonique , elle s'occupe aussi de l'organlsa-
Hon d^e école semblable à celles qui existent à îille, à
Douai, à Toulouse, àAbbeville. H. Choron , doni les con-
naissances en matière d'instruction musicale ne peuvent
être révoquées en doule, s'est, dît-on, chargé d'eu régler
le sjBlàme intérieur. Il doit, àcct effet, se rendre sur les
lieux^ On sait que c'est dans cette ville que H. Choron a
r^'lejonr.'
«ÔPVELLES DES PÀYS> :ÉTR&HGERS.
.FutooB. Le i6 avril dernier, on a représenté sur le
thévllre Noviaaimo un opéra intitulé l'Arbore di Diana.
La musique est l'ouvrage d'un habitant de cette ville ,
novaméPietroBretcuini; elle a obtenu du succès. On cite
avec éloge l'ouvertorej nn trio, ub duo, le £nal du pre-
mier acte et un aria con eori au second. Le s^le de cet
onmgéest une Imitation de celai deBoMini.Lesohanlenra
étalent iB ténor Plstco Gianl, Giovanni StorQj'qBl jouait
EndTinion.Gailâklif bouffe, GlaoUila Ganonio!,et Ole-
meatina Fanti.
(■) H. EI07 de Tlcq.
DlgilcedtiïGoogl
5,4
VnuB. taDidoneaihandonata, de Hercadantei & été
fort applaudie »u théâtre S.-Benedetto, le i6 avril dernier,
quoiqu'on ait trouvé que la musique était, non-seulement
une imitation, maisune copieexactedeplusieurs morceaux
de Bossini et de Pacini. Le succès est dil principalement
aux chanteurs. "LeXtata GtntUi, etlescantatrioufiram-
iiilia et Otto ont surtout réunf les suffrages. La fitfm-
éttfaj dit le journaliste italien, ènata contante eomî.Aitri
muMfmtta, Selon lui, elle réunit la jeunesse, la graoct
la beauté à une voix fraîche, pleine, sonore et. fleziblé.. le
Théâtre Italien de Paris aurait grand besoin deto Itirani-
MiLAN. Le nouvel opÉra de Mercadante, H Montanaro
(le IVlonlagaard) a fait fiasco ù Alilan. On n'a trouvé dans
cet ouvrage que les idées les plus communes et 'un travail
négligé; Ce comporileur ne tient pas ee que ses dtiHits
promettaient.
U~* Fetron , Rnbini et sa femme viennent d'arriver à
Milan pour faire partie de la nouvelle troupe. Us doivent
débuter dans la Donna dei Logo.
tin nouveau journal sur la musique et sur les théâtres,
intitulé / Teatri, vient de paraître dans cette ville. Il est
rédigé par Gaelano Barbieri, avec la coopération de Si-
mon Hayr, de Jean Pacini, d'Alexandre RMa, de Gaetano
Piantanida, de Paolo Bonlîchi , du docteur Lichlentbal et
de David Banderali. Ce journal se publie par cahiers d'une
feniUe in-8* par semaine. Le premier numéro a paru le as
avril. Nous donnerons dans la Sevue muêicateles articles
inléressans que ce journal contiendra.
ANNONCES DIVERSES.
In virtute ttta , trio religieux, avec accompagnement
d'orchestre etdepfano, dédié à M. le duc de Duras, par
U. Le Sueur^ suriiAendant de la musique du roi , membre,
de l'InsUtnt, etc.,ete. Prix: 6fr. Paris, Frey, éditeur de
musique, place des Tioloires, a* 8, et Henry, rue N^ave-
4es-Pelil8-Ghamps , n* 17.'
3i5
Ce caarcGia, tlrË du rcpcrtaire de In chapelle da roi, se lecoaiminde
par le nom de aoa autenr. Tout le monde aait combien la manitre de
U. LeanenreiC originale et particulière ; comme daaa ta belle mené de
Soèl de sa compoiition, IrouTe ici cette originalité jointe ï beaucoup
de puietè d'boniiODie. Lu loïi qai formeat le trio lOiit un aoprano,'un
léDoretouebiMc; ellea toaticcompagnèei par un chnar i quatre Toix.
Gammeg diatoniquM et ohromati^uet dans tous les
loDs majeurs et niineurg , en tierces, en -eïxles et en oc-
taves, avec le doigté cbifiré, parZimmerman. Paris, Simon
Richault, boulevard Poisonniëre, n" i6. Prix : jfr. 5oc.
Fantaisio ériUante pour le piano,aur les motifs favoris
de FioreUa, dédiée à Zimmerman , par Charles Chaulicu,
op. 46. Prix : 6 Sx. Paris, J. Pleyel et fils aîné, boulevard
Montmarlre.
La Mélancolie, caprice pour le piano, par Ch. Chau-
lieu, op. 47- Prix: 5 fr. Paria, J. flleisonnier, rue Dau'-
phine , n° 38. ^
cilei , lODt in aombic iti noaveintài ï la mode.
T. Beuigcie». Trois grands duos concerlans pour deux
flûtes, op. 85, iS'.livre de duos. Prix: 10 fr. Soc.
— Quatuor pour flûte, violon, alto et basse, op. 86.
Prix : 7 fr. 5o c.
— Septième thème varié pour la llûle, avec accompa-
gnement de piano, op. 87. Prix; 6 fr.
Paris, Janet et Cotelle, rue Sainl-Honoré , n" laS, et
rue de Richelieu , n° 93.
Le laccii univcriel qu'obtient U muiiqna de M. Berbigaier, pour la
lllkte, eit une recotninandatian snffiiante auprÈidca artiiCe» et des uma'
tenrt pour lea oauvcaui ouTragei que nou> suuaaçoa). Egalement
reeommandablc comme eiéeulanl, comme profeiieur et comme com-
positeur , M. Beibiguier ae distingue encore par une récoadilè peu com-
mnnei quoique jeune, il a publié : 1" une méthode très estimée pour
son instrvmcDi; i° quinze litres de duos pour deui OOIei; 3° dcui
liires de duos pour Hfitc el violon ; 4° sii grands loloi ou études pour la
Ddle ; S» dix concertos ; 6* sept lÏTrei de lODales arec accampsgnetneal
3iC
lté basse ou nllo ; 7* huit thèmes variii treo accompagacmcoL de pi«nii
on orchMire; 8° six aica do àivert aotoun varié», piaDo ou orchcilcei
B° huit livrtB de trias pour trois fllltca, deux flOlee cl altooa Ukteino-
Idh et alto) enfin un« foale do rantaiiies et do piioo) de ffiSlwH g«nM«.
SOUSCRIPTION.
Le Mesiie de Handel, oratorio en Iroîs parties, avec pa-
roles françaises et anglaises, en grande partition et ac-
compagoemeut de piuno.
Il aaiBit superflu de s'élcndtn fur 1g mÈrite âc ce chef-d'uuTre ; il
suffit ds dire que de tout temps Jef cocipositears et amateurs les plus
diptiogués déairaieot une lidilion du cet ouvrage cbsaiqoe; mais il j
avait de grandes difficultés ji Tsincrc : on ne pooTait le publier en
France BTec le texte aDglsii scnlcuicut, il fallait, pour que cette sublime
compontîoa fbt exicntée dans les catliédrales, concerts spirituels et
maltriies, une tradnclion française lidtilc et bien appropriée à la mé-
lodie. De» hommes de lettres d'un rang supérieur ont cnlreprls celle
tâche difficile, et M. Gasse, ei-pensionnairc de l'Académie des Beam-
Arta de Rome, s'est chaîné dn soin d'adapter les paroles ii la musique et
•d'ajontei aa uccpmpagDemeiit dB,pisino,*yecrb>Tiaoiiie en petites notes
d'après la basse ehiStéq, aflo de ne laisser rien t désirer i MM. les
MHisoiiptieiirsi
M. ChdniMid « boncurd cette pubUcKlion de son safltage et ■ biêa
TMllu enxAVoir les demlèrai épHuras,
Celte parHtioa con^drafoilron 4^0 planâiea : U première partie,
de i3S pUDObaa, pualtra le i" stril; U donxièDfe, le i" maii la
troi^ème, le ii'juiu.iSay.
Le piii de cba^e partie lera de iS fr. net , et iS francs pont la pro-
rince. Télln, aofr. net;pa^TbaIoiBbie», iS fr. Il n'en acni tiré
que «Ingt-oinq ^xempltiiet.
S. B. Va DKÔs lerèi la publtoatioa de chaoïue d«s partiel le prïi
marqué sera iS fr. pap. JéiiiB , 3a fr. paji. TtUn et U fi, p*p, colom-
bier, saniaacime len^^ ' i
Cette belle partition est conflée anz kîb» de HH. librqaerie fitos ;
«Maiiei dire qn^mcnn cunaBe ne U ntrpugerapCHir la betunèdela
grsTnre et de nmpresdoB.
A Paris, chez Gasse, rue âea Filfea-Saint-Thomas, a° 1 7,
vis-à-vîs celle des Colonnes; Marqucrie frères, graveurs-
imprimeurs, rue Saint-Honoré, n°45. Ou peut souscrire
chez tous les marchands de musique et libraires du
loyaame et de l'étranger^
PUBLIÉE PAR M. FÉtl^,
.FHOFBBSEnn DB caHrosiTion à. t'ÉcoLB boiilb m mvsiqde,
• N' 13. - MAI 18275
DE L'EXPRESSION ^ÏUBlCALE *.
Li poésie el la musique sont les deiiï arts qui évcilJerl
en nous les plan vives émotions. Mais l'es moyens qu'cllc.t
emploient diffèrent essentiellement. La première , se ser.-
vant (te Icroies dont le sens est bien déterminé , ne nous
présente que dcn idées fiics et prtïcises: et s'il est vrai qne
nmaginalion s'élance au-delà des expressions qui lui sont
soumiscB, et aggraiidit par sa propre puisiiancc les idées
du poèto, toujours est-it-que le langage lui offre d'une
manière non équivoque la matière de ses créations. L'é-
branlement produit sur notre organe, soit que nous lisions,
soit que nous cntefidions réciter un oeuvre poétique, est
si peu de chose qu'il est inutile d'en tenir compte : le plai-
sir est ici tout spirituel. Lamusiqiie, au contraire, s'adresse
plul&l aux sens. Son langage vague et mystérieux nous
entraîne , sans que nous devinions la cauqe de ce pouvoir.
Elle n'offre qu'un caractère général dcgattéoii de iristesan:
c'est sur ce fond immense et presque sans limites que
(i) Quoiqne le> principti do l'autcat da cet arlicle noua paiaisacnl
rigaurcui el gugceplibl» ils quelques modilie^lignB , doub 1g publlaas
tiuis cl aui arlisiei ScUïtïs seuls qii'il appnrlioDt di: prODonccr d^mi
( Noie rf« rédnricir. }
iq.r,:^^t CooglE
5i8
l'iniagiiialion cloil dessiner. Notre ainc, doucement bercée,
s'abandonne S une délicieuse rêverie; elle erre dans uu
monde dc'cliimères ; elle chcrelic ii créer un objet à ses
sensations , et une foule d'idées apparaissent à la fois. Qui
ne chargera de remonter jusqu'à la saurce de ce. plaisir?
n ëcbappe à L'analjTK , cumme le parfum qui flatte notre
odorai. Le quuiden , aussi ignorant que les auditeurs sur
le -secret de dette inexplicable jouissance , sel livre à t'ïus-
,piralion, et il devine le plaisir dont il va les enivrer. Chose
ëlunoaute! il triiv.iillc SJiis but précis, cl il synt quand il
l'a atteint I line idée iui q souri ; il ne s:iît pourquoi ; niais
un infaillible inslioct lui assure qu'elle produira sur les
aulrcs la même impression. Le motif de son-choiX est une
énigme , comme celui de notre éthotiou. ' •
Ainsi, la poésie et la musique ouf chacune une puis-
sance qui leur est propre. Elles se suffisent à elles-mêmes;
et si la poésie es) capable de nous ravir d'admiratioai lit
musique avec ses seules ressources pourra nous plonger
dans l'cxlase.
Toutefois , l'union de ces dcus arts est si naturelle qu'fln
ne saurait en trouver l'origine daus l'Iiisloirc. La voix, or-
gane du chant et de la parolo,' a dû bientôt les allier. Il
est même probable que les chants populaires et les hymnes
religieux «int précédé l'usage dea.instramens, et la mua^
que a été cbai^ée d'exprimer des paroles , avant d'être li-
vrée & ses propres moyens. Quoi qu'il en soit , ces deux arts,
en réunissant leurs elforlR, ont dil augmenter nus jouis-
sances. D^s lors, les pensées de la poésie flatteront agréa-
blement l'oreille ; les douces modulations de la mélodie
auront un objet précis et arrêté. Les plaisirs de l'intelligL'nee
se joindront à ceux de la sensation. Aussi est-ce dans la
musique sacrée, dans la musique dramatique, que nous -
trouvons 1^ émotions les plus Tivès. IHafs quiln&voit de
s^te la conséquenïe nécessaire de cette union ? Ce pacte
ne peut exister, que moTennanl des concessions mutuelles ;
A la moindre dissidence» Ib^but est manqué. La poésie et
la musique se doivent compte réoiproquement des maté-
riaux que l'nne fournit, Cl de l'usage que l'autre en fUt.
Di^^d^ (google
Ed vain ]a premiëro voudrail'Clle étaler lo luxe dei ses
ilcBcripliuiiH , la iioiiipu ilc ses ri^tils, In ricliCfinc de bca
discouru. La mii.siqiie lui demauile des seiilimens à expri-
mer, des situations à rendre; elle doit riipondre a ses voeux.
Mais aussi la seconde va perdre, par suite de cet eugage-
muril, celte allure libre et vagabonde; il faut renoncer à
cet aveugle délire que [intrc plaisir jusliliait tant àl'lieure.
Jusqu'ici , livrée à non élan , elle semblait se soustraire aux
principes gùni!raiiï des autres arlB; elle rentre dans-leur
domaine. Kllc n'.-tvail à satisfaire que le sentiment : main-
tenant clic a aussi la raison pour juge. L'artiste ne chante
plus seulement pour chanter; il chaule pour exprimer;
son art n'est phi:i son propre but à lui-même, il est devenu
Qui croirait que des principes si évidens soient sérieu-
sement contestés ? It est pourtant des gens, ivres d'un art
qui sans doute juslilierait bien leur ivresse, s'il était jamais
permis de maiitjucr â la raison , qui ne consentent pas à
ce que la musique sacrilïe ainsi une partie de son indé-
pendance, et qui, ne soiilTrant pas que son alliance al-
tente à ses droits, lui deniaudciit, comme auparavant,
l'cmptoi inconsidéré de tous ses trésors.
Le rdlo de la poésie est alors d'olfrir à sa compagne des
syllabes insiguifianles sur lesquelles celle-ci pourra vocali-
ser à son aise, lia ferment les yeux sur ce qui se passe sur
la sccuo ; ils veulent être charmés avant tout , et mctlont
au premier rang le musicien qui aura chatouillé le plus
agréablement leur oreille. Examinons comment nous ju-
geons dans les autres arts, et nous trouveruas dans cette
mauiëre de juger la musique une bien grande iacousé-
qnence.
La foule s'assemble autour d'un tableau représentant
une lâte dcjeune femme; il semble d'une exécution par-
faite : chacuu vante la pureté du dessin , la fraîcheur du
coloris. On ouvre le livre qui doit apprendre quel est eu
portrait : on lit téU devierge.Ohl combien l'adnuration se
rcfruidit I nous voyons une Fénusl Le sourire est sur nos
lèvres; nous plaignons le goût de l'artiste, en payanrà sob
pioceaa le tribut d'élogea qu'Q mérite. Je crois quë nous
proci^iloiis toiijuiirs iiinsi. Qu'un ]n'i[ilrc nous présente des
iivct: une îiii-c i|ui est en uoiis. iMaïs li>rs<]iiu ses .siijels out
1:1 pt'étcntion d'f tre liisloriqucs, si nous ne coiinaibgoifs.pas.
les personnages qu'il met en scène, nous suspeadODS no-,
tro jugement; nous ne prononçons, que sur. la^par-M^^naa-.
tétiett» de l'ouvrage > ubos ne.pDuvons prononijçci^p.J^r,
teJteiituel^ et iurau ailendans que l'hîstoiÈe,..ii.((af'^^K^
quelfi'doisent être l'âge,; le cosliimc, le caractër^liës' af-
fections aciuellcs des p ers ou nages ijuc nous avons sous les
tabloauï -lu li.is dt;nj^it;l.> , do peur i|u'iiii m; .s'y iiiéju-iMiiie,
on a mis l'explication; et il est une cs|)ccc d'hommes,
doDnus^BQaB lanom àBditettanti,- qui, eu d^pit â«^wli(«.
itisoiiiïtlou'^iâe. demandenl à.l'acliste quo l'etégofiiCAtdejh
formes et le charme des couleurs , c'est>à-dire , aouveot
des CODlre-scns.
' Est-il besoin de passer en revue les autres arts ? Ke
condamnerait- on {las uu urcliilcete qui, voulant con-
struire un temple , nous olfrirail le plan d'un magnifique
édifice qui auiail liuile l'appu euee d'une salU; de specla-
clc?Et, en poé.sie , le goût ne rif-prouve-f-il pas souvent.
oerlaÏDs délails qui , prLi isolément, ne méritent que,. de»
louanges? Parexemple, ceux q u i. bUmeiU^. line ^lûbiinB
devers daus le récit de ThéramËne ne aooi-ib.pMjlflï,
premiers à y admirer lit riclicssc de la poésiep^Tout- IjCt
monde a donc l'idée d'un beau absolu et d'un beau rxli^.
tif, ctsouvoiil les éloges que nous donnerions à, l'aiiUste.
pour avoir atteint le premier lui sont refuses parce qu'il a.
manqué au second. Encore une fois, pourquoi ne pas
transporter à la musique ce bon.^eui qui dicte nos autre»
jugemcns? Pourquoi âCre esclaves de nos sens , et oublier
qàii nous sommes raisonnablijs ? Vous applaudissez un.
duo plein de calnio et de douceur.? ce sont donc deux
amans cgui s'eiitretieu n'eut, de leur tendresse ct.dç leur fé-i
licité ? non , ils se (lisent un éternel adioii< Et vous u'avcE
pas le ooura^ de le déclarer absurde!
La musique, diles-vous, doit avant t^pjt âfj^Jf
lanle; Eonliiil, son tlevuiresi de phiire 1^ spRK.f^îî^
bien : il suit de lù quo l'iiiiiquc étudu du oftBapositS9,'jj4gi(
élre de trouver des cI.^.ilLs suovus, et il u'y,s,pp,4^ Iig^f^Ç, ^
pour lui dans la rCcliertlie dus molils agréfdij^. IÇiu^.RtffJr-
quoi ne di^liii irait-on pas auM^.biep U p^ifitUTejl'^r^^e,
plaire par les belles formes , l*archîtectui;e l'ait dfl .pl^iïfl.
pl^r. M'^" proportions? Cependant nous avons Veconqii
«lfl^q]}s,lrai^.ij.9 ces.'aEt; avec plus de sévérité ; nous avons
» ^tfniOlJi ™4WWt8nt , ''"■^ nifiiie que les conditions de
I^y^Ë peintre étaient remplies. On regai cd; comme un
^^^oeuvru le lybleaii .lu l'uussici ijui rcpii^scnle le dé-
"Meiî?l H"'.V v.>yo„s-a„u.:' „nc icinlc s^..oralc^ sombre^
d^p^^S quLliiuus liijiires. Ne con.sulloiis que le, plaisir
4K|^eiix, gisons si L'inipre^^on sera bîci? ïivp, si même
^Lla^r^i^yorçibje. Etcepê^danl nous ai|mirons.! ÇJcst que
nous ne voyons ici dans la, pfllit,llR.tlfi,ra^li^*t qu'un mciyen
de manifester une pçifséoj iîfiUft la s^isis^np immédiate-
ment, cl nous ia jugepiiS./lSun» a,Vp'»».9P^9^'! ''^ sil"''''"" 1
nous avons dcviiiÉ la nature, et nous jouissons pmce que
nons la tronvoiis (idùlement rendue par le génie. Prenons
l;i sUiliunif : ji ilous les yenx sur le groupe du Laopoon.où
sont i xpi Liniii'sks convulsions de la douleur : il offre lies for-
nicspeu aimables, des poses peu gracieuses; que ne luijré-
^W^r-WÎVS ui)cde.qea,Yénus,,gudecesApollonp qui.g^iû-
BJSfl4,pi>fliîiFdîi»s. Ç'est s;>ns, doufjç pfliicp.qi^e noÂê„'îpil-
-di'liDefgi,$,UVeidée palliélique. Nous pensons dans ce eas.
qBSiWoJl'e de la grâce là .m il n'en IjiU poidt, e'esl un dé-
^Ull^mmi^ de n'en pas mcllrc quand le sujet le deoiande.
'^i^ VflfiKfQien. peut aussi avoir à rendre des ellels terri-
bki%; d«sUu3t(qW.4\4ch'r3J'tes.,Alow, n'eBf:ii pa.ig.^iJif.H.
^HfOi abaudpqnç ^rfpes élé^ul^,ia '^ cay^tioe ^ q<)^'ii| -
piusiè 1^ trésors tlo^X'barmonie; ,, qu'il c^erclue aË^
p!lKi»e»oa«?iD* rég(iMèrcs et dos.çqmbvp'^ispn^iflattçndup^^
qui.p«t le iléïa^^ , selon quelquep-uua, et Je mjinte , ççlon
moi,, -de n,e laisser aucune tytco dans la mémoire.
□igiUzed Qy Google
Se refuser à comprendre cette vérité, c'est ne pas vou-
loir comprendre l'opéra, et c'est là véritablement le prki-
cipe tic cette dissidence d'opinions. Les ditetlanti rottgï^
raient de s'intéresser à une action dramatique : ils vmt'
au thédtre comnic ils vont au concert; ce'concert s'appelle
ie T^ozie di Figaro ou il Barùiere di S&vîglia; mais ces
nom*! ne tirent pas à conséquence. C'est ainsi qu'on inti-
tule une symphonie de Haydn symplionie de ta Reinof
ce n'est là qu'un signe dfstinctïf. Quant à nous , nous pes*
soné, et nous aimons i partager une pensée qttf Iw
gloire de noire patrie, nous pensons qu'assis pout'btfi|^9nB -
uDë«dmposItIbR lyrique, nous afs devons gas èlté eti4t^'
gers au développement de l'àotion qui noos est' éoanifjiBi'
qu'il faut apporfer h cette représentation non-senléi^ni'
l'altentïon de nos oreilles, mais encore , pour ainsi parlttr,
l'inlérét de notre ame ; que chaque situation doit dicter
anx personnages un langage différent; que la muiiique a
des ressources pour rendre tous les bentimens et nous
communiquer des impressions analogues à celles qu'é^
prouve l'aoleur. En un mot , nons pensons que la muriqne
doit ïmttef la nature.
Ecartons de suite une fausse interprétation à laquelle ce
mot pourrait donner liuu. Nous ne demandons point à la
musique, pas plus qu'aux autres arts, une imitation scr-
vile de son modèle, la réalité. Cette imitation exacte qu'on
a jvfslement reprochée au système de Grétry, qui dégrade
la musique en la fhlsantsb traîner sur les pas de la dé-
clamation , et qui la fait l'humble esclave de la poésie ,
tandis que dans ce pacte elle est bien son égale ; que
dis-je ? elle doit avoir l'avantage. Si clic se résigne à n'être
que du lungiige, plus quelques orncniens ou de la défla-
malion notée , clic méconnatl son but et ses moyens , elle
s'abdique cl le -môme. iMaLssi nous pros cri vous cette imi-
tation étroite qui poursuit chaque mol à la piste pour
fâcher de rendre ce qu'il signifie , nous demandons cette
imitation large qui embrasse un ensemUe; nous voulons
que Tartiiite se pénètre d'ua sentiment et s'uooape à le
rendre plulAt qu'à'traduirelw mots qui l'eipilment; nom
Digilizedliy Google
3a3
voaliHis qu'il oonserve une teiute uuifarme tunt que ce
MDtfment as change pas, et qu'il ne permette jamais
qu'une 'saillie de Rallé ou une pbrage mélancolique vienne
idilraire l'unité d'iin^esaioii dans uu morceau triste ou
enjoué. Pour atteindre & octle èxpression, qu'il étudie ot
melle en œuvre touteii les ressources de non art. Nous
n'exigeons pas (|ue la pai-'ic chantante, prise isulémcot,
rende esactement les paroles ; s'il veut l'aire parler l'or-
.obe«tre , et ue laisser à. ia voix ({ue quelques »iotes sou-
tenH^ou më^e ne la point faire 'entrer comiue éH^m^nt
:^^^r^\îoa , aam en passons partout où 11 lul.pt^t :
Jf)i;t^|yens sont infinis; seulement que l'effet soit produit,
qpiSiilOus soyons pénétrés de l'émoliun que la nature dé-
-rife)M<3(Hame la seule convciiablo en présence de tel ordre
de faita.
X'antfiUF à qui nous déeernerous la palme aura su être
palhétique* gracieux, terrible, enjoué, selon l'exigence
du sujet. Celui qui s'abandonne à sa féconde imagination,
qui prodigue sans discernemeDl les folis motifs et ne voit
dans nn po6aie qu'un texte àfles brillantes fantaisies, aura,
■adK doute nos éloges : nous saluerons le musicien; mais,
' ia l'autre cAlé , oous nous incliuerons dcvaut le musicien
et le poète.
Tel était le jugement de l'immortel auteur de Joseph et
de FaUntine. Ce grand homme ne conseniail pas à ne
voir dans son art qu'un moyen d'ébranler agréablement
on organe. lien ^vait une idée plus relevée. A, ses yeux,
la musique est une langue expressive ; c'est d« pensée qu'il
veut qu'elle se noiirrisse. Je ne puis me refuser au plaisir
.-dè U-anserire ici la préface de l'Irato; on la croirait écrite
d'bier, tant elle est propre à être produite dans les discus-
sions que la musique provoque depuis quelque temps;
c'est uue voix imposante que celle d'un homme de génie
parlant de son art ! Ce sera pour moi une autorité, et pour
le lecicur un dûdonimagemenl. « Quelques personnes
■ croiront du diront que j'ai enfin abandonné le genre au-
' ■ quel je paraissais râuslusiyement attaché ; elles m'en fé-
1 llôlleront, e t Vlratff méritera d'autant mieux leurs éloges,
Digilizedby Google
0 qu'il leur servira pour condamner mus autres ouvrages.
• Je (lois les avertir de ne pas trop se hâter de vanter ma
«■coDvewîon; je n'étais d'audun parti , et ne Vëttt iafeisté-
't giménlèr'ïaïb'âudàn^jé Hé 'eoiina.ia èn 'ànUiiifjasftiieiib'
«genre citiieniî dè l'autre, aî tons tendent ^aiSmïnV'S ta
( rendre plusagrOable cl plus vraie. Jeerois que eet arl ann
■ 1)111 |ilns noble (|i.if! eeliii de cliatouiller Toreille , el qu'il
a n'est pas eoii damné à ii'Olre jamais i]ii'aimaMe. Le genre
• de la musique est toujours subordonné uu genre du
■ dl'aine,'el le cfaoEs des couleurs est (.■ominandé par lu
f-de^fn qu*il''&iit"C(ftoricr. Si la musiitne de irralo ne
■ lïKieinïile à tiiictiri des ouvrages que j'ai faits jusqu'à
"(jpréSent, c'est que ï'Irato ne ressemble ù aucun des OU-
■ Vrageà^e j'ai traités. Je sais que le goAt général semlile
( serapprocfaer de la musique puicment gracieuse; o^b
«jamaib Te^bât n'exigera que la vérité soit sacrifiée' àuz
agraoès.'i L. Qi ' «if^';
QUESTIONS
svK ti Di¥stfBiii n'opimois bt db DDcnins usa utTBuu
' DiDAcnquEs EU hcbiqdb ,
Adrew±c>à'H«iieani 1e« pralsucars <ft membre) du Gojuerntoirc de
France, par P, MicÀRRT, maliclEa de groviace. Brochare in-S° de
es pages. Tara, 1817, Jbdsi et Cotclle, librairei, rue dei Peltli-
Champs, d° 1^; el ac trouve i Marieille chei Gamoini fibraire , plice
Mon premier article, sur ropr.seulc du M. Uacarry, a eu
{wur objet de démontrer que la différeaco, qu'on remarque
dans le langage des auteurs, en matière (le. théorie musi-
cale, est souvent l'eflït de la différence des temps, el de
l'amélioraliou successive des diverses parties de cette lliéo-
Digilizei by GooglCi
3a5
rie. J'aurai occasioii dans la suile de faire voir'atiiui que
les jsoatfadiciioiu no tioiit ({aelqaerols qu'apparentes, et
qu'elles .tieunenl & l'ot|ÎBt«[^al ^plan de l'écrivain,
même qu'il n'y en a^nt duteat où M. Hacarrj^acttieh
tronvar. Je vaii lB tâtnë ^lulenant dans nés raimnne-
mena, en adapUntMdïatril>utii>n de mafièrei. ' '
■ Dô la nommctatura.
■ I) eit recoqfiu , dil fi. Macarry, que la oomenolature
•de la BGÏeuce mniiicale n'a pas toujoura une précision phi-
■losophique, qu'elle coiitientquelques locutions vicieuses,
•plusieurs termes impropres, consacré]) paruii long usage,
■et dont on est obligé de se servir pour être entendu. De
«temps en temps on introduit quelques rectifications; mais
•cnmme la pratique est long-temps à se les rendre- famf-
■lières , on devrait loujours y joindre l'expreBsion usjtée,
«le ferme reçu. • '■
Ain^i le théoricien qui a reconnules défauts de la nomen-
clalure, et qui en imagine une meilleure, serait forcé de
chaîner Mfm travail d*oa^donbla âéa^Dallon des objets, et
de perpétuer l'usagede terme» impràpret el destoeutiorù
vicieuses. Cela serait absurde , car ce qu'on peut faire de
micus, c'est d'oublier le plus proniptement possible ce qui
eut impropre ou vicieux. Lorsque Lavoisier, Fourcroy,
Bertbollel ét quelques autres, entreprirent de substituer
leur exoellenle nfHiieaclatiue- chimique aux expresrione
iuiguifiaalei ou £iasn> de leurs deraqoien , Ui ne tvan-
sigferent [loint'aveo tea habitudes conlraciéet, et ttwto la
paireue qui tend & repousser les innovatiouH; ilasebor-
nèteat à, d^ontrer les analogies qui les guidaient dans le
choix des termes , et ne parlèrent de l'ancien langage que
pour en faire sentir le ridicule. C'est ainsi que do nos jours
les motsdtmtnti^et augmenté ont été «ubslitués àceux de
fituai et de superflu pour eiprimer l'état de certains inter-
valles et de certains acourds, parce que ce qui est fa^
tloit être lriinni.dB la masiqoe, et qqe ce qu1*est*ti]ntr/1u-
est inultle.
M. AUcarry tyoute : «Sul>6titueridaBS lesonvHgesdidac-
■ mpliculive, c'est dérouler l'iSièvo , porter la confusion
% dans ses t-Uides. • Voilà une abjectiou qui preud encoit:
sa soiti'co dans i'idiïo fausse que s'cHt fuite M- Macarry île
1,1 manière dont on doit étudier l'harmonie. Va tliéorieien
ii'tcril ijiie dans le but de iicrfeclianner la science, d'en
mieux coordonner les |)rincipcs, et d'en facililer l'étude.
S'il fait un livre élénienlairo, il ^vile loule discussion , et
huppose i]iril ne parle i|u'uH langage adoplë, afln do ue
point faire naitre do doute dans l'esprit de l'élëve ; car il
doit présumer i|iiG de même qu'on ne prend point les le-
i;oua do plusieurs professeurs pour la mâme chose, on
n'éludiu pas à la fois plusieurs méthodes; or un livre élé-
mentaire n'est que Texposé d'uiic méthode plus ou moins
particulière. Ce que AI. Macarry considère comme devant
dérouler l'élève et porter lu coufusion dans ses études, est
précisément ce qui doit éviter ces iuconvéuiens. Je l'ai déj,'i
dit : la lecture et la comparaison des théories diverses
n'est bonne que pour les savans et les professcui-s qui s'oc-
cupent eux-mêmes d'eu perfectionner la base et les de-
luils.
«Souvent CCS rectificalions , dit encore M. Maearry ,
quoique justes , ne !^ont pas ^'éuéralemcnt adoptées; elles
restent alors particulières à l'auteur qui les aînirodtiites,
et surchargent d'autant la mémoire. > 11 y a dans ce peii
de paroles plusieurs erreurs manifestes ; car si une rectifi-
caltan de nomencl.iture n'est point adoptée, ou ne s'en
sert pas et dès lors elle ne charge point la mémoire ; si , au
contraire , on l'adopte, elle fait oublier tes xihoses qu'elle
remplace , et dans aucun cas il n'y a de confusion. J'ajou-
terai que luut ce qui mérite le nom do rcctiricalioa ne
tarde pain l à élru adopté par les professeurs : la nomen~
clature de Rameau et de son école a fait place h celle de
M. Catel; quelques expressions de celle-ci qui manquaient
de justebsc ont été remplacées par d'autres , dont l'analogie
Ksl plus sensible, dans mamélhodeâ'harmonie et d'accom-
pagnement, et sont maintenant d'un usage général eu
France; enfm les défauts qui peuvcDt euoore se trouver
dans celle-ci disparaîiront ijuelquejour devunl les agi^liQ-
iilliMhMIllijiiiiil limiiiliiiliiii 4aiuJa science psa quelqt^.
'- kwfal^^>de riinguUCr^ c'est que le criliqu^'râconnalt
Itdiiawi^-itâRe vérilé,-{[uand il dit , ^'i propo» des noms de
MnMtWfu^f' de mtdiante, de susdoiiiiniititi: oiisoussen-
MMàfie fBWB^ dé superflu, etc. , <iiroii ne lésa rgclés
" le/fvlo^eBra vil'U iàusHelù ou rinsullli<aiice. Il cjit
Itt'i^l'dVnf-ap aMta.^adrqit ]le>tou»,tçjmpf f^-fi.
fl)M'lt.Ti^l^ ^^^10.^0. flattetùet et w'iflit'
^ybiploi.des tsnnes.>ëqherobés, du slyle précieux
0eiiMe'^(lBBei>qu«lqueB-uD9.d& nos auteurs. ■ £t en noie :
■ ÇMifla premlèito fois, que /àf^/e est opposé à flatteur.*
Cbst' ici le lieu d'appliquer ce que j'ai dit coiiceriiaut
l'obligatian d'examiner l'objcl ijne se pr(i|iose un aul;;ur
■Vant de prononcer s'il dill'orc des opjiiinns ret^ucs , et
poùri^ai.ii en dif^rp./'Le petit ouvrage où j'ai divisé les
gmneii^ Or*,''àanf! l'itarmouie plqiiuée et dans l'acccun-
pagtienlent du clavier, la disUnctioa des consotanances en
parfaites et en imparfaites ent nulle, les octaves ou les
quintes cacbées étant toujoure absorbées dans la plénitude
d'Darmopie. Cette dîstiuctiou n'est uliiç que dans.le con-
trepoint, ''<"•
même à deux. Si H. Uacarif^r avait été plos attentif, Ù
ain^it vb' qué je l'a!: 'oonlervée' dans inon Traité-du con-
tre-point et de la fugue, <)u'il cite dans un autre endroit,
et que j'y ai donné la véritable raison de ces dénomina-
tions, raison ioconnue jusqu'alors. A l'égard do la re-
marque de M. Macarry sur ce qu'il prétend que j'ai op-
posé flatteur à faible, je lui dirai qu'il n'y a d'opposé à la
conaonnance (^ae lu dissotiance ; quant au\ luots /fat-
teur-at faii>le, ils n'indiquent qu'une modification de
lynBrjjT™' "flP "f^' "pp"|t'i|"" Ce que ^a-
Un^lh^^^Jl^.^^^ c'est «lùeiaa'^aKdjflcâlionos^tn-
cAf^plète. XflSiçoiuqpoaDcea flattefise» ou agréâtes ,sobt'
3ï8
la i[iiinle , l'orlave , la liercc et la sixte ; la hcuIc coDSOn-
nancc f;<ibte est I» ijuarlc , |iarcc qu'elle ne conclut ja-
muh cl pniTt! qu'elle exclut le sentiment du rcpai ; niais
il manque un terme pour exprimer l'étal de la quinte
■mineure et celui de la quarte majeure ou tritoii : j'aurain
dû pro|ioKer i^elui de connannanrrs altmctives , qui ex-
prime liieii r.i]>pellaliou que font les deux notes qui com-
posent cvn iniervaltcH, l'une de la tunique par la noie seu-
slblc , l'autre du troisième degré par la iiualriÈmc. Quelle
ipio soit l'a vcTsiou do fil. Maearry pour les mots nouveaux,
il faudrait encore ga'it chargeât sa mémoire de celui-ci.
M. Ilacarry s'afTligc que certain» auteurs appelleul/* oiv-
damenUmx les aeeords que d'aulrex nomment direeU on
non venvevsés ; que celui-ci se serve de TexprCHsion de
fuinle inaltérée au Heu de quinte juste , que celui-là
dise que <(( hasse fait un mouvement de seconde Supé~
rimra, an lieu de dire simplement qu'etie monte de
neeonde, etc. ; en vérité . il faut èire bien disposé à dis-
puter sur les mois pour ne pas voir que toutes ces expres-
sïonii iionl identiques , qu'elles rcadent les faits palpable»
et qu'on ne s'en sert que pour varier le style. Au reste,
on n'aperçoit point dans tout ceci de diversité d'opinion
et de doctrine ; voyons si on la rencontrera dans la .«uitc.
Je négligerai la seconde question nur l'unissoD cl sur l'oc-
tave , parce que M. Macarry a reconnu lui-même que ce
n'est qu'une dispute de mots.
.V]ir la succession des tierces majeures et de leurs reii-
I,a succession des tierces majeures, en montant ou en
descendant d'un degré, est proscrite parce que, semblable
à celle des quintes diatoniques , elle fait nalire la sensation
de deux Ions différens sans préparation. Quelques auteurs
l'out défendue positivement; d'autres ont conseillé de ne
point s'en servir; d'autres enfin ont oublié d'en parler.
M. Macarry transforme leur fiilcncc en opposition et prétend
d'ailleurs que la pratique est en opposition avec la rèf;le .
^larec qu'il trouve des exemples de ces successions en plii-
vcrsemens.
521)
hiuiirh uiidruLls; mais |i.iri;o i|troii Iriinvc niii;liiiics siili;-
ctsmes dans Iei4 oeuvres ilu Ituniiie, s'ciisuit'il ijnclcs règles
de lu gramunirc Noient en curiIraïUctiuii avec l'arl île par-
ler et dY'CrIre. Je siiiiihuiilcusd'avoirà réponclriïà d(t pa-
reilles piiérililés.
La ijualrième ciueeliuii a puur objet 1^. règle ijiii détend
de se nervir de la licrce dimiiiiiëe diiiin certains cjh et naiiit'
prépiiriiliuu. Al. Mudtrry en trouve des oxoniples en plii-
liieuifieuilroils, muU il ii'u pa» vu que daii-j een eiceiiipiL'.i
eel iulervalle cat amené par un monvenient contraire dïa-
l(inii|ueduiifi l'une den parties et elirumali((iie dans l'autre,
ce qui Tait une préparaiiun siiflisanie.
Quant h la dnijiiième ipiestiini , je ne m'en occuperai
point, parce que c'est iino ilisimiu parliculîërc entre
M. Macarrycl M. itc Momigny, Ou saft ([ne celui-ci pro-
pose depiiiv plus de vingt ans niiu tliéurie qui n'a été aduplée
dansauouti pays dd'liuropc. C'est donc une exception qui
n'a puînUle rapport aveo la science reçue , et qui Kortcon-
séqucnimout du cadre de M. Macarry. Je passe à la sixième
U. IVlacarry dit qu'on n'a point encore décidiï,^lepuis lki
siècle , ni la quarte cul une consonnance ou une disson-
nance. Ilest dans l'erjcur; cerie question est résolue; maû
il est vrai qu'elle a été long-temps agilée , fuuie de netteté
dans les idées. Un ne pouvait point croire que' cet inter-
valle fûtunediiBoatiance , puisque tous lesin te rvallcs don-
nent par le renversement des intervalles de leur nature, et
puisque celui-ci provient du renverse aient de la quinte.
L'emploi qu'on eu faisait sans prÉpa ration dans l'accord de
sixte et quarte, renversé de l'accord parfait, était d'ailleurs
une preuve évidente de ^a qualité de cunsonnance. Mais le
cas où le relard de ta tierce de l'accord parfait produit une
dissdniiaucc contre la quinte de cet accord avail jeté dc
rincerlîlude dau9 les esprits. Uu n'avait pas vu que ce
n'était point comme quarte que celle note est dissoniiaiitf,
mais comme secondit contre La quinte. J'ai démontré celte
DlgiîiîEdby Google
!^5o
* vérité ilniiK mes ouvrages, et tous Ita professeurs se sont
riingi^sà mou avis. I.ii ailliculté qui, de iiiil, a cxlMéaii-
Irri'uis, n'a iliiiic plus lion m^iinloiiaiH. licniarqiitz, uu
rr.sli;, ijue ceitu ilitriciillii ii'iivail source qat: dans
un défaut île netteté dans les idées ; c'était une dispute de
uinla, une togontachit; quant à l'emploi detlntervaUe* il
ûlait le ibëme dans Mules les éc»reH,*fibe2l(ma tcfl atiHuA:
l'accord de quarte et Biitc'^'allaqualt sans préparattoh
comme lout accord coTisonnant , fit lu rciard de la tierce
li.ir la quarte se résolvait <^n iliisrrnihiiit d'un degré comme
toule disfioiiance de secoiido. Il n\ uvail donc point
encore là diversité de doelrino ; il n'y en avait que dans le
iioia de la cbose.
Sur l^emptià dota ^ttaeleaooompi^néf. ,
La qiiarle est un intervalle-fïible ot mfime plat : cela eit
incontestable. De 1& Vient qu'elle est banuie du contre-
point, & nioina que ce no soit par syncope et ctHUme te-
tarilcment de la tierce. Dans le style libre l'eBèt géné-
ral des cadences absorbe celui des harmonies parlicullèraB,
on s'est fait des formuler où ce même intervalle est em-
ployé d'une manière assez douce.
D'un autre cAté,j'ai'fait voir 'dans' ma Méthode tC^ar~
monte et d'accatnpagnementtiMlBtaixotia de neuvième
majeure ot mineure de la dominante; cenxdeseptiëmetde
sousibloetdc septiiwedmuii'néb, eckiï de triton avec tierce
m.ijt:(iic ou uuui-uio . Ltiui sotiulu .iii^iiiciilée,'^?,
ae sont diia iiioiIilicatioiiK de 1 ilucord du sepliâoe^S^
nnijite^.ile iBCT détivés^.et qn 'ris se forment par ht said-
'rt|iMlesunséUDtaDa^gt]t!8au¥ autres pouvaient s'employer
■ dans los mêmes, circonstaucea . et m'appuyant sur du<i
'exemples que j ai trouvés clioz las meilleurs compusi-
teurs modernes: j ai dil que la succession suivante, qut-
'iiiest qu une modiGcation de celle qu ou vient de votr, est
' «dwiBsiUfr; H. MaoarryiuefBit dire qu'ello «wvfti^t».
Hon collègue, H. Reicha, d'accord en cela avec quel-
ques puristes de l'ancienne école , et doué d'une oreille- ou
plus délicate ou plus timorée, voudrait qu'on g'absllnt
d'une semblable succession. Il a pour lui le lémoignageJe
sa manière de senlirjj'ai pour moi l'analogie elle raisoD'-
oement; mais comme il s'agit d'un cas fort rare et dé très
peu d'imporlaiice, je caiis que cela ne pent être cou-
aidéré comme établiotiant entre nous une dÎTemilé de
doctrine : j'en appelle à cet égard à toui les masïeieds
instruits. 1
Ses huitième et neuvième qucaliona concernent le» suc-
cessions diatoniques de quiulex cl d'oct.ives. Ou sait que
la règle les proscrit M. Hlacany cite dus cjïuiiipics d'uii-
Icurs qui en ont. fait usage ; je pourrais lui en citer bien
plus; maia qa'est-ee que cela prooVerait? Dss négligences
de langage d'oui jamais inlîrmé les règles de la ^ammoire-
Il est vrai que le urilique reproche à M. Purne d'avoir fait
des aclaves consécutives dauf tous ses exempleit île la règle
deToetaveou échelle diatoiUque; mais qi^I aevsait^qpe
lpt»gu'aii a voulu remplir xifijtra.iuttiea eu vic0A>pla-
qi^éa\ on tutaujouTB étë forci dè'fair» ces octaves -dans^
passage de la domipaate au sixième degré , à cause des
difficultés, du doigté. Il remarque que je n'ai (loint fait la
m4iae fstutç ; mais aussi mou accord de sixte du sixième
degré n'a que trois noies, ce qui vaut saieux. sans, doute ,
quoiqu'il flit résulte une harmonie moins nourrie^^,;-
Les. dixième et ondème questions ont pour olget^rdes
classifications et des'iioms d'accords. £es G]aqsin<Kitions
"^élant néceïsairemcut les conséquences du point deraeious
lequel ou fcnvisage l'Ijarmonie, on a pu les nUlltipUeK
volonté , et probalilemcnl on en présenter^ encore de uou-
vetlcs qui vieiitlrnnt complclnr tous les a.ipects sous lea-
diclioi.ML lliù,.ri<.-, jiuihibk's :,ux pni^ri's de la musique, ces
classilicalions soiil Umlcs pii':ci cuits, parce qu'elles aug-
meotentuos lumières sur des pciinisinlÉrcgaans J<BJi'ra^dspc-
pasbeaotn de suivre M. Macarry dan.4 toutes aÛ.filfsitDn'lf-
Sur {^accord si , ré , fa.
Au grand scandale de M. Macarry , j'ai dit que la f umle
mineure et le trtto» sont des coiisoiiuaaées ; cela résultait
évidemment du principe que j'ai posé , qu'il n'y a disson-
nancc que dans le chue de deux sons voisins, o'est-à-dire
la seconde; dans son renversement, c'cst-A-dire <a «e^-
tième, et dans son redoublement, qui cst>^ neuvième.
Jusque là tout est bien , car c!e(te tbéarie est malnleouit
généralemeat adoptée.
Mais j'ai donné le nom de faittea A ces con^oananceB ,
et j'ai eu lorl. Ce sont des consonnances d'une espèce par-
ticuHiire; dis consomiaïu e* qui ont une marche presque
obligée (ce qui les ;ivaitlait ranger panai lesdiasonnances);
jl leur fallait im nom , iin nom qui îudiquAt leur monve-
mont naturel; el ce nom devait âlrc cefui de cffnnHtnatv-
ca aUractive3{vnyai ce qoe j'ai dit ci-deasuN }. J'ai bien
Digîlizedliy Google
335
pcnr niiaiimoiiis de lie [lan nalisfuirc M. Macarry avec ces
nouvelles d/'uominalionB, c;irEniisdoii'>c il □ppcllera encore
cela une suliversiou <Ie principes,
La treizième question est relative h l'accord de », ré,
fa, (a, dans les deux modes. Dans le majeur, c'est u[i
accord de septième de sensible qui rtisiiUe de la substitu-
tion du sixième degré à la dominante, dans le premier dé-
rivé de l'accord de seplitnie dominante. Or , comme cette
BObstitution est toujours mÉlodiquc, elle doit ûtre placécà
la partie .mpérieure et jamais à la basse. Voilà pourquoi
M. Reicha défend de mettre la dissontiance h la bassi-
( Coursile. composition, p. 4^ ); je ne sain quelle difQcullii
Al. Macarry trouve à cela. Dans le mode mineur, l'accord
si, ré, fa, la résulte de la siibstilulian unie à la prolnn-
gation dans le second dérivé de l'accord de septième do-
minante. Il est bien singulier que M. Macarry, qui voit
ehez les théoriciens une foule de choses qui n'y sont pas .
n'ait pas vu dans ma Méthode étémentairt d'harmonie,
qu'il cite à chaque instant, cette théorie si simple , déve-
loppée dans un petit nombre de pages. On ne sait .-lussi
pourquoi il sépare quinzième question, sur la-préparu-
tion do 1,1 septième , de celle-ci , à qui elle appartenait. 1 1
y cite la cinquième mesure dufle9Mi6m.de ïlozart, où cette
septième est employés sans préparation , et demande si I.1
règle n'est pas rigoureuse; elle l'est; mais Aloïart .s'est
trompé plusieurs fuis sur l'emploi de cet accord.
H. Macarry conTondde telle sorte toutes les époques, qu'il
reproduit l'accord tic doubla tmptoi de Rameau , fa, ta .
ut, ri, et fait à ce sujet des questions , comme :>! toute
ces r.Êvcrics n'étaient pas jugées et rejetées depuis long-
temps de la mu.iiquc.
M. Perne, dans une partie de son ouvrage, qui n'a
rapport qu'à l'harmonie plaquée, s'est beaucoup servi de
la règle de l'octave , qui est en elTet fort utile, dans l'occom-
jwgnement ; M. Reicha , qui n'a eu eu vue que la compo-
sition , dit que ia règle de l'auCa-vo esl di: si -peu du rci,-
source dans ta composition pTatif]ue, qu'elle ne vaut,
pas la peine d'Être discutée; M, Macarry voit encore la
□ IgiUzad by CuoglL-
534
itiic coniradiclion manifeiite, quoiqu'il soit question ite
lieux choses absolument différentes.
Le reste de l'opuscule que je viens d'examiocr contient
uu échantillon du savoir de M. Macarry plui&t que des
doutes, c'est pourquoi je m'abstiens d'eu parler, n'ayant
peut-être quo troj^ étendu ces diacuMions, nées de ques-
tions oisenses. Je n'ai pas crn cependant' devoir passer Ifi-
gèrentent sur la plupart de ces questions, parce qu'eHes
pouvaient avoir pour effet de faire naître des doutes dans
l'esprit des élèves sur la solidité de la tliéoric. M. Itlacarry
a peu appris par ses lectures : c'est uu malheur; mai» ce
n'est pas Une raison pour qu'il empêche les aufi^s d'ap-
prendre. Fuisse l'enmple de ses études malfnttesservir
de leçon à ceux qui seraient tentéa de limiter.
BuLiNGTON (Élisabeth) cantatrice célèbre, était fille de
'WeichKcIl, musicien allemand , né & Freybei^ en Saxe.
]^le naquit en Angtetei^ vers lyGS. Sa mère , qui était
une oantatrioe de quelque mérite j moqrat jeune', laissant
sa fille et un fils, C. Weichsell , bon violoniste , dans on
âge fort tendre. Destinés, dès leur naissance, à la car-
rière musicale, ces deut enfans firent des progrès si rapi-
des, qu'à l'âge de six ans fis purent se faire entendre en
public , sur le piano et sur le violon , dans un coqcert
dounlf au bénéfice de H" Weicheell , au thédtce àvB^y-
Harket.LepremiermattTedeH'"BiUingtanfutSchrœU>'tU-
oellent pianiste allemand. Son père survettla son éducation
musicale avecuAesévérité qui peutêtreàpeînejuslifiéepar
les progrès de l'élève. A quatorze aus elle chanta en public
à Oxford , et à seize elle épousa Blllington , contrebattiste ,
qui l'emmena à Dublin peu de temps après. Son preimer
début eut lien dans l*opéra à'Orphie; mais quelle que
fûl la beanlédesavoix/clle éprouva , dès les premiers pat
FÉTIS.
filOGRAPHlË.
355
dans la carrière du théÂtrp., que le succès dépend quc)-
ifuts pliitiM d'un caprice du iKiblïc ijuc d'iiti jui^ejueiit
liré ; une caiHaliice ( Hli.ns Wlicdi^v ) l.ic.i iiil. ri.iiu't; à
N"' Itillinglon , eiciluit aloi-s rciithonsiasmc ilos hubilims
de Dublin , et celle-ci fut à peiue remarquée. Sensible et
Sijt%^'*.Billingtti9 ne pouvait maiiquerd'âtra bleu^.de
jponrtotgourgaU'Uiéàtre.LlIréputationde HisaWieoferlui
ayant procuré nu en^dgement de trois ans au théâtre de
CoTeuMîarden , M^fiilliagton la suivit à Londres, décidée
it' ns rien négliger pour éclipser sa rivale. Mais de nou-
veaux chagrins lui étaient réservés. Les entrepreneurs d^
Ihëdtre ne voulurent l'engager qu'à l'essai, et lorsqu'il
fallut régler ses appointeniens , ou lui fît entendre qu'elle
ne pouvait prétendre à d'aussi grands avantages que
Miss'\Yliecler, dont la réputation était faite. Cette malhcU'
reusc cuniparulson ébranla de nouveau le courage de
M" Billington ; mais enfin le triomphe du succès devait
elTactir la Iioutc des humiliations : elle le sentit, accepta
toutes les couilitions, et débuta par le rôle de Rosette dans
l'opéra do Love in a vitla/jô [VXmoiir dans un village),
du docteur Arne. Jamais voix plus pure, plus sonore,
pbu^étendue ne s'était lait entendre; jamais yooaliialion
■ flIsSi Itfillanle n'avait frappé les «reilles anglaise»; jamais
aoMt l'enthoUBiasme ne fut porté plus loin. Le nom de
aiP5fBillington ël.iit .l:uis toutes tes bouches : celle qui lui
Vrait causé tant de Iiu^nnrn!: l'ut piinr j.iiiMÎ.b oubliée. Les
-^tr^reneurs du thi^àin; n'.itliïiidirciU point que les douze
•.x^téMutations d'essai fussent achevées pour contracter
AttOznpQVçL engageigoeat avec notre 'rirtuose : elle exigeait
;aijiB:fivroaiBterl>ng etnne représenlatioD ,& son bénéfice
pour le reste de la saison : tout lui fut accordé; on ajouta
même une représentation à celle qu'elle avait demandée ,
par reconnaissance pour le gain considérable ([u'ellc avait
procuré à l'administration. Toutefois, M°"BilliugtOD, san^se
laisseréblouirparlantdesuceès, travaillait avec ardeur, et
..''prenaitasBÏdamentdetf leçons de Ho rellf., l^abtleprofes^ur
deohantgqui dèmcurait alors à*Londre! . Dès que le ihél-
^Ïted Dy GooglE
3,)0
tre fui furmé , uUc profila dû celle vacance pour 9C rcudre
à Paris , oii (ï)le ruijiil dus cou-cils de Saccliïui. Eu 1785 ,
elle cliaiila au concert île l'aucieniio miuiqu». U>'"<UàXK
venait d'arriver à L'irilirc.x : 011' dit qu'elle n'eiltoadtt''^Ollft
sans dépit ctlle qu'on lui opposait comme rivale. DèSlori
il s'éleva entre elles des dispiileii indignes de deuxgraadii
laleiiK, c|iinii|ue cela ne soit que trop commun en pareille
cii-oristacin:, l.a réputation de M°" Billinglon continuait h
s'élendru : ulli; t'iuit de loua les concerts , attirait la foule
à Cuveiil-Cai-dcii, et cliantail aux niénioraljlc» réunioii.>j
de l'abbjye de Weslniin.sler, pour la commcmoralion ilc
Hiendel. Malgré tant do succès , elle prit , en 1793, la ré-
solution d'Abandonner la scàne , et voulut voyager snrJfi
continent , dans le desseïn.de diasiperlaniélanGoli^4tHiibij
était liabitneUe. Elle réussit pendant quelque temps gar-
der son in^eo^nito; mais arrivé à Naples , Tambassadenr
anglais, W. -Bainilton, la reeoanut, et parvint à la détermi-
ner & phanter, d'abord & f^oierto, devança famille royale,
et.ensaîte au théâtre de Saint-Charies. Elle y.débjflB , Jtu
TÇB^ de inai 1794 > danï Inez de Castro , qiie BlttWâf^tlR^.
«omposé pour elle.. ... ! tlà ^it^'-!
Son gucoËB fut complet; matsunévéncmentmalheàrBax
arrêta le cours de ses représentations : Billington fut
frappé d'une apoplexie loudroyanic au moment où il al-,
lait accompagner sa femme au iliéiilre. Dans le mémo
temps, une violente éruplioii du Vi^stivi; éclata, et les sii-
pLNslilicti\ Napolitains alLiilnUniinl celte calamité à ce
qu'une liéri^Ii .ivait clianté à Sainl-Cliarlcs. I.cs amis
de M"' Billington couçujcnt même des crainlcH sérieuses
sur les suites que pouvait avoir oellè opinion cliez on
penplefqnâîtîiiue: liBureuseitaent l'éruption cessa, le calme
Mpamt elle talent de H™ Billington acheva de triompher
«les préventions des Napolitains. En 1796, cette grande
"cantatrice se rendit à Venise : ap^^s .sa première représen-
tation , clic tomba sérieiisemcut malade et ne put chanter
pendant le rustede la saison. L'air de cette ville étant nui-
sible &sa santé, elie par^t pourll&me et visita eniraite'^s
principaux théâtres de lllalie. Ariivéeà MiUu.'en:'!?^,
3S7
sito-f épousa H. Fclisseot; mais elle conserva louJoiirs son
nàm de Billinglon lorsqu'elle pariit.oii public. A son re-
tour an Anglctc'rrt^, les diraclions <lc nniry-I-unc cl de
Côvcnl-G.-irilen mirent tant d'eiiiprcsscmcnt cl de téna-
cité û coniracicr un engagement avec M"' Billington qu'on
Tut obliiié (le s'en rapporter à un arbitre, qui décîdft-tiiiTolle
cbânicrail alternativcmenl sur Us deux théâtres. S^jt.^^
jour en Italie a*ait perfectionné aou talent ; aussi ^excilA-*
KkiBe'lï plus graude admiration dai^ VArtaae^,^
klr^-m elte introdoiSif dn air A',Itt»è de éooWii HXtép»
fot^uit roccasiou dé déployer toute l'étendue d6~ sa'lieUe
voii. A celte époque , la fameuse cantatrice Banli arriva-
k Lnciircs ; sou ili'iiiii Cul lien dans le r<Mc de Polyphonie
de la .'ili riipe de Na^zollni : M"" Itillington jouait ctlui de
Alérope. La réunion de ces deux Leuux lalens produisit un
tel eB^E que la tialle ne pouvait coutenir les speclataRrHi
^l^^^ir scène même en était remlpUe. Vit eaet'B<uaÙa+
bléèatiien le 3juin iSoa , jour où Ton eniend!t,.ii»i|fj^
première fois. M"' Dillîngtun et Mara chanter etûiçi^ife
dans un du» composé expressément pour elles JBanr
chi. Ce qui u)ouIait encore à l'enipressement du [{âlUlifi,)
c'est qu'on savait que celte soirée était la derni^rb
PoD entendrait H°" Wara. liicn ne peut donner uneidéo dii
ftifi de Texécution de ces deux grandes ca^latrioes, de
leur verve , et de l'elTet qu'elles pruduisirent sUr lesspec-
MiètriR^^ 'lia réputation de H" fii)lington allait tonjour*
drèi«i«gdt.-@haqiie ent^ptlM»â(f -tIiâAtra cherchait k l'en-
^b|lB!(9'eî^^tidâdtat ftfr'adnéeff conilécatives, elfe chanta
4P^dfitSra-'lrâfl«à% âu''Çiiilcert du Roi, à celui d'Hanno-
Wi^^tfifrfey 'fet te'ns tinp foute de concerts particuliers.
^fiil^%yiftlt>iifflMé lAiO'^rtLine cou.sidérable , cl s'.iper-
(Wjftftr^e sa sahlé s*alférait ,'clle se retira définitivenient
e^^^'. etne chanta plus en public qa!uiifi.wi|lÀ^t
ditâÉ'W'^Oncert donné au prAit des pauvres {t W^lfib^H'
iln'^&^,'i«lle quitta l'Angleterre eLaii Tendit A' \itM)tlAr?»
qil*êlle''veifatt 'd'acquérir près de ^f^iH^.maûiiipciMlàs
téi^^fprë«,''ejDa'inourut'4'aafiiiililliîâio^aisvê',
uii'ttb'Ài hlustre daiisles ia8tc»'difthédl^Sr))|ue.,,. . vii < i
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NOUVELLES DE PABIS.
On prépare «u tbé&tre de l'Opéra-Comlque la repriie do
b CtMvanu, ouvrage dont U miuicpie ert dôe à U*. Lentntt
inrintSDdant de la chapelle du roi. Leachœura de oet opéra
jouistent d'uoe grande répotation; ils étaient autrefois
supérieurement exécutés au théâtre Feydeau, avant la
réunion des deux sociétés d'Opéra- Comique.
La Caverne fut représentée pour la première fois
en 1793, et obtint le plus brillant succès. Jouée ensuite
en concurrence avec une piùce du même nom, dont
Héhul avait composé la musitjue, elle triompha dann la
lutte, resta seule au thé&tre, fut reprise plusieurs fois et
toujours avec raocès. On dit que rien ne sera négligé poor
que la nouvelle mise en scène ait autant d'effet que les
moyens actuels de l'Opéra-Comique le permelleiit. Une
partie de U troupe paraîtra dans les chœurs ; la distribu-
tion des râles sera faite de la manière la plus avantageuse
possible, et des décorations d'un bel effet compléteront
le plaisir du publio. C'est une bonne occasion efiîsrte à
l'orchestre retremper sou énergie, caria moUeise np
serait pas de mise dans cet ouvrage.
—les désirs des vrais amateurs vont être enfin exaucés :
la signera Rotamunda Fîsaroni débutera, dit -on, au
théâtre Italien dans le courant de ce mois. On ne sait
point encore quel est l'ouvrage qu'elle choisira pour son
premier début, mais on espère que ce sera quelque opéra
inconnu à Paris.et composé expressément pour elle. On
désire surtout qu'elle s'abstienue de chanter les rAIes dans
lesquels madame Pasta a fondé sa réputation. Les premiè-
res iinprèssions paraissent ft^nairement les meilleures,
et l'on a d'ailleurs dansée pays la manie des comparaisons
entre des choses qui n'ont point d'analog^, et mal-
gré tout son talent ,'U n'est pas certain qne celte canta-
trice, quii seule aujourd'hui possède la tradition de l'école
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JP9
de îUarchesi et de Pacchïarotli , icrailappréciéeÀsa juste
valeur.
Quoique madame Piiarftn! ail débuté en 181 1 , elle ert
jeune encore , ayant fait son' entrée dam la carrière dra-
matique àTago dediz-liuitansi Depuis lors, elle a chanté
dans loute^ les principales ville* d'Italie, et a excité par-
^^.l)P,^uf^f.enUioi)f|j^jnne.,-/iuoiqitç la nattifs^ne l'^t
pas pourvue d'un pbfsiqué agréable , jésavautâ^ énorme
pour une femme.
— Le sixième cHi(!i iuervj:iH rii:ft(ks élèves de M. Clioi-on
aura lieu jeudi 10 du ce mois. Parmi (es morciMiix qu'on y
entendra, on en remarque un l'ort inli^rcssanl par son an-
:^^S^^ R?' ^ ^f*^ ^ "ul^V'j dépioralion da
'^^gq^^de Prêt, lÀàjttre de chapelle dé téuia XÏI , et le
^na grand musicien de son époque. (On croit qu'il est
Biorl vers \ Z\-.)Ct: n'est p...-; 11 11 li. s moindres avant.iges do
cette instil II iLDti ipir rf-li.i lir 1,1:1 1' 1 ji ti-tiilre CCS monumcns
ïénérablcs iIl i'.iiilir|uili': imi-i.aJo, et par cela de faire
Gonnallre loii.s les slyloK, lévululïuLiset d'en présenter '
une histoire palpable, llicn n'est plus propre à combattre
les préjugés de la mode et à faire cnmpi'endre qu'il y a autre
chose que ce que nous entendons journellement quîmérite
notre allculion et nos éloges. Le cbarmc d'une exécution
parfaite d'ensemble, telle qu'on la trouve chez M. Cboroui
ajoute beaucoup à l'ai tniil qui conduit l'élite des amateurs
i^. ce^ ipodesles concerts d'élèves.
ANNONCES DIVERSES.
Troisième concerto pour le piano, dédié à Cléraenli,
par Fj Ries. Paris, veuve Leduc, rue de Richelieu, n* 78. '
Gq marcean est gravé avec l'additiaa d« pauag«i A <li ootaTei pour
lei granda pianos. Ici qu'il n été arrangé poar le coneoati At i8a6 *
l'Ecole iHfàle de Magique, par U. Zimmerman.
Le LoDF-GiRoo, opéra-oamiqoe en no acte, musique do
mademoiselle Iionlse Bertiu, ouverture , romande, cou-
□ igiUzed by CoogI
54a,
pletB ,~airs , iaos et qatnietlis ah-angés avec aceompag^e-
menl de piano. Paris, Uaurioe ScUesinger, rue de Riche-
lieu , 11' 97.
La partitioD et Ici jlartiea d'orchciIrE de cet onTrage teiont mis en
Tente wiupeo'de joïin,.
G. CzBRHT. 6* grande sonate pour piano «ul, op. ia4-
Prix: lofr. " " ■ .. - ~ > ' ■
F. Bus. 49* sonate pour piano seul , op. i'4i . 7 fr. Sb 'c-
Chez Zeller et compagnie, rue du Fauboui^Poniiannîèrei
u*3. ■■ ' ;i .
Traité du contre-point et de ta fugue, divisé e» deux
parties : la première conteDant l'exposé des règles du
contre-point simple , depuis deux parties jusqu'à Iiuît voix
réelles, et des compositions auxquelles ce conl^re-poiiit
sert de base, telles que les imitation»! , les canons de toute
pspiicc, le contre-point a^/a Paf˫(rf7ia, elc.;la seconde,
compreuaut les règles des contre-points doubles, de la fu-
gue, de l'inscription des oanons énigmatiques et de leur
résolution , par F.-J.Fétib, professeur de composition à
l'École royale de musique, et bibliothécaire Hu même éta-
blissement. Paris. J.-inrt et Cotclle, ('(titcur de musique' ,^
rue de Richelieu, près la rue FeydKau ; et rue St. -Honoré,'
n" ia5. Prix, 66 fc. Chaque partie séparée 53 fr, .■ '
Cet ODTiBge, Gofrepris pour servir A l'enecigiicmeot de la compoiillon'
ilana l'Ecole -roji la du Muiîijue , a ith approuvé par 1«' laotien de mit.
iiiqne de l'iaititul, coDipusée de MM. Leiueur, Bertun , CUnliiai,
Boicldien et Catel, m 1b rapport de U. GhÉmbini.
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
MtOFSSBEVH DE COMI-OSITIOII 1 l'ÉCOLB BOTILE DE MDSIQOB»
U. — MAI 1837.
COURS D'HAJIMONI^,
Nos lecteurs ont pu s'étonner que , âaae ua écrit uni-
queineot consacré à la musique , il n'ait pas été question
jusqu'à ce jour d'an Traité ttharmonûi , sujet duquel
les feuilles politiques et littéraires ont épuisé toutes les for-
mules de louanges. Cet article est destiné à remplir notre
mission à cet égard.
Parmi les journaux littéraires les plus consciencieuse-
mont rédigés, le Globe et la Bévue eneyelopidvfue tien-
nent încoDiesiablement la première place. Nous avons été
curieux de connaître l'avis de ces deux recueils au sujet
dudît ouvrage : le premier s'est exécuté de bonne grâce, et
cette fois ne l'a cédé en rien à ses confrères. Au dire du
Globe, le Cours d'harmonie de M . de Geslin est • ce qui a
■ été écrit jusqu'à présent de plus simple et de plus logi-
( que sur ce grimoire harmonique que le pédantisme des
■ musiciens a soin , pour l'ordinaire i de rendre impéné-
I trahie , et essentiellement supérieur à toutes ces préten-
( dues méthodes, recueils d'axiOmes routiniers et de rë-
■ glesantjqaesqu'on enseigne sans les comprendre. ■ Ainsi
(i) In-8' de 11 al aSS pages, «t«c 71 pl. litbugnphiéu.' Pirii, i8i5.
So
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S[, Cillel apprendra que^n TraiU esl i:iiI,i<;Ik- ili; |)ùil.ni-
ll.siiut ; M. ileicha se rccounaltra routinier; M. Pcnit;
oii.scur; çnfîii , M- Choron effacera l'épigraphe' de ses
Principes rfe cotnpositii»^ et reeonnaltra .h umblenieiit
ijue lui et ses devanciers avaient erré jusqu'en l'an de grâce
i8aS, époque de l'apparition du livre de U. de Geslin.
La Sevun encyclopédique a pris un autre paitL Le ré-
dacteur de l'arlicle, M. O, s'est excusée ne point discuter
le méri^'dea Hinovatioii^ <lc IM. di^ Coslin, alléguant la
nécessité, d'entrer dans iIin <li't liU ti'r]ini([iics intéressans
pour les seuls muricîcii^;<>iMuil ijnc M. u, retenu pardcs
considérations quelconcjues , u évllt; d'Émettre son opinion.
Pour uous, nops ne pouvons être arrêtés par des motitsy:
de ce genre. Aàfond, ce ne sont là que des mani Ères d'élu-
der la yéiité que tout critique impartial doit avoir poi^r
guide ^mqui , dans l'attaque comme dans la déiéDse, est
itne.^o^ impénétrable à tous les traits. ^
«'ffii de Geslin s'est fait connaître dans le monde musical
par un volume intitulé Cours analytîqiit de mutiqw,
ilans lequel, soit dit sans plaisanterie, il'se trouve des
clioscs fort curieuses- Ceux, par exemple, qui n'auraient
pas encore vu l'air Quo nesuis-jt ia fot^ère, ôoté à denx
têmps, pourront se procurer ce piajsir ën^etapt les yeux sur
la planche vis-à-vis delapageinS. Asisurémetatli Tante ur
de cet air , le sieur Desïvelaux , revenait en c6 monde , il
éprouverait quelque surprise en voyant le rythme de sa
romance si mal compris. Il se rencontre dans le premier
ouvrage de M. de Geslin nombre d'aiUres nouveautés qui
valent celles-ci, et dont nous enlrelicii<Iiions nés lecteurs,
si la publication de ce livre n't.-t.'tii .hjà .incieniic.
En meUaiit an jour son Cours d'havuwuic, .M. de Ges-
lin s'est proposé de compk-ter l'inslruclion musicale des
amateurs qui avaient acquis son premier ouvrage ou suivi
séà'''fèQbns. Four voir jusqu'à quel poi6t' U 'à réussi ,
ëxàminoiiB d'abord en quoi difiïre so^n Traité !9és ouvrages
du même genre, dont l'ii.sage est généralenlbdt adopté.
(i) QaeditmpiT , gaad aiigae, quodab onoùbia md^itm M,
Digilized by Cooglf
34s
H. de Gealin ne reconnaît que deux consoUnanceB , la
liercc et la sixlc ; il a placé la quinte parmi les diaEonanoesv
Il nomme accord neutre l'accord de quinle diminuée,
connue en harmonie sous le nom de fausse quinte. Il ap-
pelle accord favori l'accord de septième dominante, et,
décomposant cet accord, il expose sur ses divers parties,
qu'il nomme fragmens favoris, des idées qui semblent
ingénieuses àceluiqui adopte les basesdeson système. Une
reconnalt-que deux espèces de cadences :Iei terminatives
et Ufl MSpMMtVM.
VoIoi,^je croîs , tout ce qui se trouve de nouveau dans
l'ouvrage M- de Geslio , sauf quelques dénominations peu
importanles. £n plaçant la quinte au nombre des disso-
nances , il s'écaric de tousies principes reçusdc tout Eemps
et par tous les auteurs; il n'a aucun égard au premier
principe de l'acoustique, à l'expérience si aiséeà vérifier des
résultats du corps sonore; pour justifier' celte étrange in-
novatiou, il donne des raisons qui, à notre avis, sont au-
diiHonS de la réfutation ; par exemple , îl cite une phraae
de d'&lembert, relative au rapport des sons enirs eux, et
cl) ce savâbt'dil : > qu'en qualité do géomètre, croit avoir
ie droitde protester contre l'abus de la géométrie en ma-
uquc*. deGcslin ne songe pas qu'à notre lour, en qua-
lité de musiciens, noua avons aussi droit de protester
conlre.les opinions d'un m.iIliÉmalicicn , fort recomman-
dablesans doute A beaucoup d'égards , mais qui ne savait
pas distinguer une tierce majeure d'une tierce mineure,
ot qui proposa l'emploi d'accords si étranges que, dans un
moment d'humeur , Rameau s'éoria que, pouroompreudre..
de pareilles formiUeg , il'fallait avoir des oreilles d'Âne *. Il .
y a iong-temps que les murîciens instruits ont fait justice
de ces livres du dix-huitiëme sïède, dont les nombreuses,
errears n'ont jamais eu cours qu'en France, et qui peuvent
Aire regardés comme la cause première do la déchéance
f 1) VajKx Ripant à um leHre tmpriniit A M. Hamoaa , plscto t la
nilo de h HBOode fdïtlon dw ÉUaeiii de jiiMtija» , page — Vnjct
uuàiïcesDjetiUQ pelitçmvngeirapiiini en 1789, idHIuIé : firriKH
tt UvHWOi maliirei mitiiailK; pat liirtansi.
344
de uoirc liliOralure mUGicalc. On ne cilc plus les Kom-
Beau,|les d'ÂIembcrt , le.t Roiissier, les Bethisy et plu-
BÎeurK aulrCH quu pour montrer jusqu'où peut cooduire la
manie d'écrire sur lesmatiÈres dont on ignore les premiers
élénicns, ou pour prouver combien l'on s'iigare quand on
se laisse dominer par l'esprit de système, Du reste, le sys-
tème de M. de Ccsiîii sur le corps sonore a quelque rapport
avec celui qu'a proposé M. Jérômc-Josepli deMomigny,
dont la Théorie, dite seule vraie, n'a jamais pu paraître
telle qu'à des yeu\ paternels. M. de Geslin nomme accord
neutre l'accord de fausse quinte qui, par une raison équi-
valente à celle qu'il donne , pourrait les nommer accord
commun; car, s'il est évident que cet accord ne saurait
terminer une période et que par eonséqueut il diffère en
cela de Vaccord parfait, il n'est pas moins vrai de dire
qu'il appartient au mode majeure comme au mineur, et
qu'en ce sens il participe de l'un ei de l'autre. Cetaccord
et celui que M. de Geslin appelle accord favori, étaient
nommés par plusieurs harmonistes accords appeliatifs.
Cette dénomination indiquait à la fois leur composition et
la règle de résolution dépondante de leur emploi, la di-
vision des cadences en suspensives et icrminatives était
déjà connue; mais les noms de dcmi-cadence, cadence
rompue, irisée, par ïni/aiwio, etc., étaient fort commodes
en ce qu'ils représentaient à l'esprit des formules particu.
lièresque n'oirrcnl point les deuxgrandes sections de M. de
Voici bien de critiques sur ce qui se trouve dans le nou-:
veau Cours d'harmonie, quoique nous nous renfer-
mions dans des généralités; cependant notre impartialité
nous force à nous plaindre aussi de ce qui manque a cet
ouvrage, On y rencontre un grand nombre d'omiEsions plus
uumoinsimporiantps.il n'y est nullement question des ac-
cords par anticipation; l'auteur semble croire que ïetasto
solo ou pédale ne peut s'employer qu'au grave, tandis qu'on
s'en sertansiii à l'intérieur et à l'aigu. Los fausses relations
sont Iriiilécs par lui d'une manière incomplète; car Jl
n'examine que très su;;cinclcmcnl le cas où ces sortes de
relations ceseeut d'Ëlrc nmuvaisea; lu distiuclion des noies
de passage n'est pas non plus expostïe avec l'imporlaticG
que méritait une pareille question; il en est de même de
la préparation de la quarte, dcueil frÉqucul des élèves.
Nous devons aussi engager M. de Geslin à ne point s'e.tpri-
mer avec tant Je légËreLé au sujet du contrepoUit.
Nous savouB que c'est aujourd'hui la mode de parler
ainsi ; mais un l'ail iucoiilcslable, c'est que le contrepoint
n'a jamais eu pour adversaires que ccui qui ne le con-
naissaient pa.a. Il Taut auiisi que AI. de Geslin s'abstienne
d'avancer en thèse générale que la tonalité du plain-ohant
est indécise ; cette erreur a été , nous le savons , partagée
par Albrecthsbcrger et autres tliéoriciens fort estimables ,
qui, préoccupés de la tonalité moderne , ue pouvaient se
dépuuiller de leurs idées uuuvelles pour apprécier les sys-
tèmes antiques ; mais, ils n'ont pris, non plus que M. de
Geslin, le soin île moliver cette opinion.
Une partie de l'ouvrage de IVI. de Geslin, à laquelle nous
nous trouvons heureux de ne donner que des éloges , est
celle où, appliquant au discours musical les principes de
l'analyse, il décompose altcmativemcni le duo , le trio et
le quatuor, en présentant aux yens des lecteurs les parties
doui chacun de ces murceaux se composent, et les lois
d'iipr^s lesquelles elles forment un tout. Voilà, selon nous,
la portion vraiment utile de l'ouvrage de M. de Geslin.
Pour ce qui est du reste , et parliculitremcnt do la base de-
^^'^édilice consiruil par cet auteur, nous doutons fort que
■aoa système fasse fortune. M. de Geslin n'en aura pas
iDoins atteint son but, si, comme il l'annonce, il a
seulement voulu mettre celui qui étudierait son ouvrage
àmËme<dc se rendre compte d'une composition quel-
conque et de l'analyser ilans ses détails les plus intimes. >
L'élève qui aura étudié le Cours d'haTmmiie pourra faire
tette opération , pourvu que le morceau ulTert à se» ré-
flexions no Boil pas trop compliqué. Si M, de Geslin avait
prétendu former des amateurs capables d'écrire une pièce
de musique de quelque importance avec élégance et pu-
reté, nous serions furcé.' de lui avouer qu'à notre avis, il
Dlgncodby Google
340
n'aurait aucunement réusBï. En général, on s'abuse fort
Rur la manière d'Étudier la composition. Dans rbarmonic
BÎuiple, la connaissance dea principes est fort peu de
cliose; c'est dans leur appliciition que consiste la dilli-
Gullé : l'habiludc d'écrire, et, comme l'on dit dans les
«écoles de musique , de iaréouiUer du papier , jieut seule
metire l'élève en état d'éviter les fautes et de traiter cor-
rectement les parties diverses d'une composition musicale.'
Toilà ce que nous crojon^ la vérité sur ce lirre loaé
avec tant d'emphase.
Quoi I vont s'éerier quelques-uns de nos lecteurs , voiis
oseï: parler ainsi d'ouvrages dont les éditions étaient à
moitié enlevées avant d'être terminées? d'ouvrages qui
ont été encouragés par les plus éminens protecteurs des
beaux-arts'? Toutes ces objections sont bien peu de chose :
d'abord, ne voït-on pas tous les jours des ouvrages , bien
infériciirsàccluidcni. deGeslin, obtenir un grand succès
de venteP Ensuite, les personnages qui encouragent si.
honorablement les arts ne se trompent-ilsjamaisP Ne se
SDUvient-on pas queChapebÏD était
Le mietu renté de tons les beinx eiprilsF
Enfin r'acceptation d'une dédicHce n*«t-elle pas, la plu-
part da teinps, une affaire dfi simple politesse, et ne
trouve-t-on pas plus tacàle de se laisser offrir un'
livre que d'en soutenir la lecture ? S'imagine~t-on , par
exemple , que les souverains soient tenus de lire tout ce
qu'on leur dédie? Figurez-vous donc Christine de Suède
tenant eu main lesdeuxin-4'deMareuB Ueïbomius, oit ce
savant retUitu et annote sept musiciens grecs ^ '
C'est surtout à H. de Geslîn que notre opinion pourra
(i) Fàjui It déilicaca du Coart dttnaiiiiaa.
(s) AnUquai muMicm aueUm ufton. AnutelDdunl CtC IC GLU.
Fnùqae aoa» en sommes sur lu didicacci, oitOM 1> Gn do celle de
t^bomiiu qui «gt rcmuquable. Haut (NtawiB M< AamiUûuB tkvollmùtt
ocaaioMm noeluf, intir atUu, qui ilapendam vlrtutem faorum fwnno-
nioin pttbUei adnÙTtmtur , Boti^ra* uolui; iw, cum ton tegaa^irtgni
lut tàrtulm iitipetu terqiaat, «l virlutmn laanim tattiûaimo ameenlu
impubi, non UniAm omniuin ordhuini tHttTul lui, liK hypatt^poMm,
347
. jiaratire sèvËrc. Peu t-fitre nous laxci a-l-il île (lartiatité et
â'ànimoBité parce que nous nous sommes prononcé sur
son ouvrage avec rranchîsC) et dans le seul intérêt de
l'art; cepenilanE l'article que l'on vient de lire est le ré-
sultat d'un scrupuleux examen : si nous avions' quelque
prévention à l'égard de cejeunç gn^seuc, elle était assu-
rément XqOt 8^f^Te^< Qu&râ le compte rendu du
Cours (thanftomc venait à le contrister, ce que nous
sommes loin de croire » il trouverait une ample eompen-
:8igii{|l% àajlS le concert de Iouani;cs ([uu lui oui don 11 à
l'enylles feuilles quotidiennes el d'aulres journaux.
.1. ADiURN-LAFASGli.
EXAMEN DE L'ETAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
sEmÈan jjticlb.
ALLEMAGNE.
Si le goût de la musique se manifeste vivement cliez les
Italiens et chez les Allemands, c'est par des causes dilTé-
leutes et par des effets dissemblables. Eu Italie , le peuple
diafenUac tSaUnanm tmuimcnl, led diant Ttiiqaiii arbls unà abripia-
tar , jd/uj emcenlai illiiis magnitudiaenonoliitapaiiii vidorer.C'cst-k-
hnmblG déïoiic:mnnt , j'ai viiulii me m6ter à ceux qui admitiMit liaiite-
meat l'tlunnantc hnniiiinLe tiv ms ïertui. (Let ïerliis de Chrislinc i )
Je coDaidtruis le cuiirs de ce ri'gne si éclatant que , de toute part , vos
sujet) de IouIce les classes font résonner eu votre honneur i'faypale * ,
l'ucUve, la quinte et la quarte, entraînant dîna lean hommiges la
leile da monde , animig qo^l* sont par le délidem accord de vos
Terta*, et je craignais d'Ëtro le leul qui ne jyrAt.pM £rapp£ d'adniira-
lion ea entendant ifo ri magnifique conoert.
' * Llijpate fiait, dantUnlDriqne des Grec;, la cdide Ib plna bans
dn tËtncaide initrieur , et n'avait an-deMoiu d'elle que h pr^ttamt»-
noniinli m note afontâel
Digilizedby Google
548 .
est doué d'une organisation mi^lodique et passionnée , qui
le poHeif^cIianler avec goût et à sentir avec force; en Al-
lemagne , l'amour de la musique est le fruil de l'édii~
cation , et l'éducation est le résultat des scntimcns et des
rites religieux. Là , les psaumes , les cantiques , arrangés
à quatre parties , inculquent à la {ennesss une habitude
d'harmonie qui forme son oreille , et qui devient un got&t
dominant. Les moindres écoles ont des maîtres ehài!gés
d'enseigner la mbslque simple (chorale); les paysm^'Iin
plus pauvres oniune teinture de cet art, et lesrâvloedtrtn
entretient les connaissances que chacun y' acqurert dapê
son enfance.
Plusieurs inslilutions contribuent d'ailleurs à propager
la connaissance de la musique, surtout en Saxe et en
Bavière; l'une de^.. ce s institutions est celle des ^uum
cfianfewj. Ce qu'on appelle dexie niRn sont desassocia-
tïona d'ëcolien pauvres qui reQoLventàine instruelïen gra-
tuile dans des établissemens fondés par le gonver^iement.
Leurs réglcmensles obligent à chanter dans les villes, de-
vant la porte dus principaux habitons, des cantiques et
des chansons populaires à plusieurs parties , en changeant
de rue et de quartier chaque jour. Ils reçoivent pour ce
service -une rétribution qui est fixée 'par des ordonnabces
do police. On les emploie anmi dans les fêles , les noces et
les jours de naissances , et dans les funérailles ; en6n , ils
sont chargés de chanter dans les églises des villes et des
villages les jours de fêles et les dîmanohes ; pour cela , Ils
se partagent en troupes de 'seize à vingt, au nombre 'des-
quels il doit y avoir un organiste. C'est parmi ces écoliers
qu'on choisit ordinairement les maîtres d'école de pa-
roisses, et c'est lie leurs rangs que sont sortis presque tous
les grands musiciens de l'Allemagne pendant les deux der-
niers siècles. . ' ■
'L'intérieur âes/amUles piFre des exemples nombreux de
réunions mosicales^i entretiennent et propagent le goût
de la musique chez les AUcmands. Parmi ceux qu'on
pourrait citer, dont l'influence a été sensible sur les pro-
grès de cet art , il n'en est pas de pins renMHjoable que
349
celui des Bach, famille ilJuslre, de laquelle sout sorlis
pendant près de dciis cenls ans une foule d'arlisles du
premier ordre. Le clicf de cette famille, nommé VeitBach,
fut d'abord boiilanseràPrcsbourg. Forc^ de sortir de celte
ville, vers le milieu du seizième siÈcle, à cause de la reU-
gion proteslantc qu'il professait, il se retira dans un village
de Saxe-Goiha , appelé Wechmar , et s'y fit meunier. Là ,
il se délassait eu cLantant et en s'accompagnant avec une
guitare. 11 avait deux fils auxquels il comniuniqua son
goût pour la musique, et qui cammeucèrenl celte suite
de musiciens du mûme nom, qui iuondèreut la Thu-
ringe, la Saxe et la Franeonic pendant près de deux siè-
cles.Tou.s furent ou thanleurs de paroisses, ou organistes,
ou ce qu'on appelle en Allemagne des musiciefis de viUe.
Lorsque , devenus trop nombreux pour vivre rapprocliés ,
les membres de cette famille se furent dispersés dans les
contrées dont je viens de parler, ils convinrent de se
réunir une fois chaque année , à jour fixe, afin de mn-
server entre eux une sorte de lien patriarcal; et les li?ux
ciioisi<i pour eut Erfurt , Eisenach ou
Arnstadt. Cet usage se perpétua jusque vers le milieu du
dix-fauilÎÈuie siÈcle, et plusieurs fois l'on vit jusqu'à cent
vingt musiciens du nom de Bach, liommes, femmes et
enfans, réunis au même endroit. Leurs divertissemens ,
pendant tout le temps que duraient leurs réunions con-
sistaient uniquement en eiercices de musique. lis débu-
taient par un hymne religieui chanté en chœur, après
quoi ils prenaient pour thèmes des chansons populaires,
comiques ou licencieuses , et les variaient en improvisant
à quaire, à cinq et six voix. Ils donnaient à ces impro-
visations le nom de Quofiùels. Plusieurs personnes les ont
considérés comme l'origine des opéras allemands; mais les
quolibets sont beaucoup plus anciens que la première
réunion des Bach , car la docteur Forkel en possédait une
toUcclion imprimée à Vienne eu i54a. Un autre trait ca-
raciéristiquB do celle famille intéressante est l'usage qui
s'y était établi de rassembler en collection foules les com-
positions de chacun île ses membres : cela s'appelait tes
5-
35o
tUtièkà'*' if» IBaéh. Charrea-PhïltppÈ-Etnth'Aiiaei Bacli
hIlUiëme siècle; olle a passé, en 1790, en la p6sst»sioB dip
(i, Georges Pœlcliau . à Hambourg. ^. ■
Plu*ieurs autres famitles, quoique 'moins ïlluslres que
' celle des Baoh , contribuèrent cc'pcndant h faire prospérer
la ou h tiré de la musiqiie eu Allemagne ; telles furent oe|[tcK
àt» 6sndàt',:des Kellner, des Kleinknecht ; telle est encore
aiq otird^ol Ciellé des fiohrer.
. Ii?atfoaF de Is ' tadfelqnA n'est point V^tà Ui ItllemsMât
wt-sènlirAent loligUéinc coiâme ohex lés ItaHèiîs , ou une
;e(i«ablasisdu de sénsaliand raisoonécs, comine cirez les
Frdnçals , mais une 'affaire grave , une afféiftion mélan-
cdËquB et profonde, résultat des înstitutions.paf lesquelles
se modifie lo caractère national. De là vient que, malgré
les variations de formes auxquelles l'art estsaumis-, mal-
gré les transformations quesubissentetle goût et la mode.
iMtoaitiea essentielles de la musique sont i I>bri d'une
deHdeace amâ prononcée quà celle qa'ân remarque en
jlalïe : loin de dhnlnaer , TaclivM dè' ittlsf Miction mu~
flleale augmente chaque jour dans les éct^tf publiques et
daus l'éducation privée ; des ' associations ^d'artistes et
d'amateurs se formeut dans toutes les grandes, villes pour
propager la connaissance des chefs-d'œuvre : on doit
citer surtout celle qui a été fondée à Berlin' par le
proEsssenr iZelterî et qui tfe compose' dè jdttiieara cen-
taines de pamnnès. Des joumanx et ■.éaH. écrits péiib-
dîqoes spécialement destinée à entretenir , entre les
divers éUits de l'Allemagne , des comhiunjGatîons sur un
art dont les progrès intéressent tonte la nation ; des écri-
vains nombreux dont les travaux embrassant tontes les
parties de cet art ; enfin des publications journalières de
compositions de tout genre, dont la mullipKcilé étonuc
l'imagination , tendent à populariser chaque jour davan-
tage le goût de la musique dans cette cantrjSè'de l'Europe,
et attestent en même temps une eonsommaAOB dont on
n'a point d'idée en France. Par exemple, catalogues
allemands , tant anciens que modcrne^^ , ft(in<j^ent Texis-
posuédait cette intéressante collection
\A fin du di;^~
55i
t'eace de plus de deux milli; recueils de compusilions puiiv
Vor^b; nous n'eu pusaédons pas vingt. Les cpUection^ de
mtaiqtie- sacrée pabliéea à Leipsick , à AugriHitâg^%
Hamboarg, à Vienne, à Offcnbacii, etc., otTrëtiï' ûAê
Wrie ds plijB d6'(iuatrc mille messes , rtioletfi, litanies ,
^â^Kif, afltiènneset Te Deum qui ont ùli composés de-
pifis 16 milieu dd dix-huitième kiëcIc , et la France toute
entière n'en a peul-flrc pas produit la centième partie, te
reste esl dans la iiifiiie pvripot lion. On conctiil donc ([u'a-
vec ses institutions, sei écoles, .son aelivilc productive et
sa consommalinn proportionnelle , rAlIcmagnc est à l'abrï-
d'iine décadence de la moslqiie en ce qa! 'concerne lapra'
tique de cet art. Si l'écofe de Violon ttiUdét pfâ'%^ïl|ilu
ÎBnrda n'a point produit dé violonistès dS premier otdirâ',*'
sl£oK,'Fracnzi, Maurer, Mœ,>!er, SpohretTlohrersonliriré^
rieui'B anx grands artistes des écoles ilali^ne et français^,
ce sont cependant des hommes d'un talenf estimable. Ber-
nard Hem berg et M. Slai Holircr sulliscnt ,1 la gloire de l'Al-
lemagne pour le violoncelle ; Dupotl et Lindiey sont les
seule que la France et l'.^ngleierrt; peuvent leur opposer.
Quqnt àox instrumens à venl , Vienne , Muuich, Dresde,
et Mjt'^ .ne me paraiiuent avoir rien à epj'ier aii teafe de
l%AifW i le coï « 1^ trtifnpëfté , ie KUac^l^^
TfhXmeaAAt et la France n'a rïén tjiii puïme sooteilff
ttP'ifnidpafidion avec Bfcrmann pour la clarinette. Parmi
. leàjiâihjiîlin t Hdmmcl, Mosclielès , Hie.i , Vi\is et Czerny
nilë é«o1e nouvelle qui . si elle n'est pas la plus
pure , est au moins fort lirill.mie . ni plusieurs d'entre ens
soLil .i'.i |iri'uiif'i' raiii;. i e eli.iEil n':--.l \ijs la partie la plus
floriv.anli' du i.i 1.111^411, ■ .airm.iii.].- ; .[uelipie,', lalens fort
. agréables , tels que ceu.t ^lo H. Blum et de M™ Sontag,-
l^i^^t WespermauD ne sulBsent pas ptjur oo^tater,J^'e^-
^^^^ï^t^l^vuie école. Aumuijde psB ial«9Brite^^p«l|A,
lés beaux temps du chant italien et ne'.pourrait -Inérae
lutter avec avantagé aV60 <!ri'^ili Vint^ de chanteurs sur
la terre classique de fa m^ldflie'. ïl est juste d'ajouter
cependant qu'il n'y a point en. cela de dc^eadeucc; car
malgré les élog>:s qu'on a donnés ù divers chanteurs.
iiolamnioiil à^M"' Lebrun, je crois que Ituff est Icsoul granil
thaiiteur qu'ait produit l*Allemag]ie *. J'arrive à l'oljet
imporUiildo l'état actuel de la musique dans ce pays : Igp
compositeur!)!
LepluN graml nom qui se présente d'abordà lamémoirei
le premier dans l'échelle dea facultés comme dans l'ordre
chronologique est celui de fieetboven. Ce nom réveille
aussitôt le souveuir d'un génie ïndépesdaut , souvent ori-
ginal et naturel ■ quelquefois bizarre et affecté i mais exer-
çant continuellement sur l'esprit de ses compatriotee une
influence qui les a jetés au-delà de certaines bornes qu'il
semble qu'on ne peut franchir sans cesser d'être ïnlellî-
giblo.Jene rappellef&i point ici les détails que j'ai doBnés
Bur'la vie et les ouvrages de oe grand artiste ' : je me bor-
nerai à faire remarquer que ses compostlîons sont à la
musique ce que les productions de Goetlie sont à la littéra-
ture. L'analogie me semble frappante. Souvent , même
élévation dans la pensée , même indépendance dans le
plan : quelquefois, même vague dans la rêverie , même
ouUides principes les plus positifs. Tantdt le naturel
le plus exquis et tant^tt le ton le plus guindé : enfin sou-
vent un style entraînant et quelquefois iuoomprébensible.
Quoi qu'il en soit, les oirctms tances qui auraient étd
contraires au développement des idées de cet homme de
génie, s'il fût né cinquante ans plus tAt ,1c .servirent mer-
veilleusement à l't^puque où il se trouvait placé. Le sys-
tème di! la Iraiticendance des idées que la philosophie de
Kant avait mis en vogue , la direction nouvelle que les
travaux de .Leasing , .de Schiller et de Goethe avaient im-
iwiniée aux esprïtà, tout concourait & faire adopter ave«
enthou^asme des compositions oh l'on affectait de i'^Ûtan-
(i) Antoine Rdt, duntcnr de l'ileotsar da Batitre, Et le pieaûa
tenw de TAUem^e, naquit iHonn ver* 1710. Dtns n j«nneMe il
alla an Ilafie , j itjolina long-tempi, et devint l'éliTe de Bemacchi.
Van ijSo flaff rivait à Manhdni daiularettùte; troîi ans après il m-
ritlacDurAUnnloh. DaMnn Igelbrt avancé il chantait eneoréavcc
biBODOnp de gatit,
(i) Voyez ta flnvisAfaiiMb, □■4>P- <>4- '
5â3
chirdea règles coiiiiniiiies. Les succès île BeclhoVeii Iracè-
rent la routo aux jeunes musiciens ; chacun s'cmprcas.i
de la suivre , et comme il u'csl pas fncilc de s'urrCter dnn.i
L'C romaiitisriie de l;i iiiiisîcjiie ■ on finit par Ironvtr le mo-
dule Irop simple , cl par dÉpnssCf lus liornes dans lesi|uelles
il était resté.
Les compoxi leurs les plus remarquables de la nouvelle
^cole sont : AIIII. llummcl, Meycrbecr, Charlos-IUarie de
Wcber, b'cdca et Spohr. Le premier, qui s'est livré prin-
cipalemcut au slylc instrumental-, cl qui jouil en CR gcnic
de la réputaiioii la plus Lrilluutc et la plus méritt^i;, tout
en adoptant les lormcs nouvcItcR. a ccpendani conservé
ks qualités clasKiqucs d'un style pur et d*une raison qui
ne l'abandon lien l jamais. l!n parlant de l'état actuel de In
musique en Italie, j'ai rangé M. Meycrbeer parmi les uiu-
BÏcietis (le l'école ultramuiitaine, parce qu'il en a adopté le
système, et parce qnc ses prlitctpaiix ouvrages ont élé écrîls
eu Italie ; jo me dispenserai donc d'eu parler ici. Quuiil à
Fesea , j'ai donué, âuius la Rewe Musicale, une nolicc
sur sa vie et sur ses ouvrages qui me parait sulOsaiilc' :
il lie me reste donc plus qu'ù parler de Charles- Marie Av.
WcberctdeM. Spohr.
Charles- Marie dc'\S'ebcr, né en ipS-, daus la petile ville
(le Eutin , dans le Holstctn , inanifesla dès sou enfance de
grandes dispositions pour la musique. Lorsqu'il eut alleinl
sa neuvième année , il lut confié au\ soins d'un musicien
danois, nommé Ucuschkcl qui , cii peu de temps, lui en-
seigna tout ce qu'il savait, fiienlijt ce maître lut insuOisanl.
et le jeune Wciier fut placé sous la direction de niiehel
Haydn. L'excessive sévérité du nouveau prol'esseur, loin
de hâter les progrès do sou élèvo, sembla éteindre sou
goût pour la musique, et l'on fut obligé de l'envoyer à
Munich, en 1798, pour ranimer son pcnchani pour eut
art. Là, il se livra i l'élude du piano sous lu eunduilc de
J. N. Calelier, cl prit des leçons de chani d'un mallrc
italien nommé Valcsi- Il se senlil biciilôl 1111 iii'ncli.iut
décidé pour la musiipic dramaliquu. cl ^i'^ l'tuiles n'i -
Uljilizodby Google
laiciiE (luint terminées iju'il avuit déjà écrit son premier
opéra qui avait pour litre : Dio Macht der Lieic und des
Peines { lu force de l'amour et du vin }, qui ne semblait
point annoncer les succès qu'il devait obtenir uu jour.
Eu 1800, il comijosa celui de Dos !V atd Mwdchen ( la
nile des bois ) , qiii indiquait quelque talent, et qui fut
représenté sur plusieurs théâtres avec succès. L'anuÉe sui-
vante parut son Peter SchmoU ({ai t par une singularité
toute allemande, fut recommandé au public dans une
note de niiciiel Haydn, qu'on inséra dans les journaux.
Ce fut après la composition de cet ouvrage que Weber se
livra sérieusement à l'étude du contre-point dans l'école
de l'ahbé Vogler. Eu i8d6, il l'ut nonkmé maltro de cha-
pelle à Itreslau ; mais bientôt la guerre de Prusse l'obligea
à quillev cette ville, et à s'engager au service du duc
Eugène de Wurtemberg. II s'y livra principalement à la
compusitiiHi' instrumentale , et revit son opéra de la Filie
des irais <pi'il reproduisît sous le titre de Sylvana. Avant
181U , Webcr avait fait plusieurs voyages pour donner des
concerts; dans celle année il alla h Francfort et à Berlin,
où il obtint de brillanA succès. A Darmstadt , il composa
son opi'ra de Ahul Hassan, dans lequel on remarqua
quelques bons morceau.\. Appelé à Prague comme direc-
teur de l'opéra, en i8i5, il occupa cette place pendant
Iroîs ans; l'ouvrage le plus remarquable qu'il écrivit à
celte époque fut sa cantate Kampf und Sieg ( combat et
victoire }. A la fin de son engagement à Prague, il se
remit à voyager, cl finit par se fixcrâ Dresde, où il ob-
tint la place de directeur de l'opéra allemand, qu'il a
conservée jusqu'à sa mort. Ce fut dans cette ville qu'il
compflsason célèbre Freiscfiût:, ijui est connu en 1^'rancc
sous le nom do RoHn des bois. Cet ouvrage fut repré-
senté à Berlin pour la première fois , eu 1891, et fut suivi
de Preciosa, drame pour lequel Weber a écrit une ou-
verture, une scène mélodramaliquc . un air de danse et
un cliccur, et à'Euri/anifte, dont le succès fut contesté
dans plusieurs villes. Le dernier ouvrage de ce composi-
Icur est .mil npi'-rn A'Obernn qu'il a écrit pour Londres.
355
4f>[tBlé <laua ce tic ville pour en diriger la iniau en iittiic
il.y'sBt inocLau mois Je juin i6a6, laissant une veuve et
des cnfans dans un éial peu farliiiié. Outre ses eoii]|iosi~
lions draïuutîciues , >Vcbcr a écrit des fi;ymplioiiies , des
concerlos, des sonaies , des rjutaîsieset plusieurs roctieils
de chansons alleniandes. Il s'était beaucoup ueeupé du la
théorie de la musique i plusieurs journaux allemands coii'i
tiennent des arliclcs iutércssaus sur cet art , qu'il y a iaiL
insérer. Dans leii dernières uuuées du sa vie, il a écrit ui^C
cspÈCB de roman sur la iiiusi<ine , <|!ii e^t iniilulé : Kttitsir
ters Leben ( la vie d'artipte ) ; on eu préparc en ce mu-
meut la publication.
Le succès prodigieux de l'opéra de Freischûtz a placé
^out à coup Vcber àla lële des .compositeurs dramatiqucK
•le rAllemagne^ jusque là , son nom était resté sinon dans
une obscurité complète, au moins dans une estime fort
circouscritc. Une question ko présente : Ce succès est-il
dû principalement à la musique au au sujet de la pièce*
i'ondésuruuc superstition populaire? Je l'avouerai, quoi-
que je me plaise à reconnaître du mérite dans la musique
de Freiscbùtz, je ne crois pas qu'on puisse la uousidërer
comme l'unique cause de tai)l d'culliousiasmc. Le chant
me semble Être fréquemment tourné d'une mauière pé-
nible ou triviale; les voix saut souvent. mal disposées, cl
l'harmoiiie cet plus bizarre qji'agréable. Uais la couleur
de la composition est bien saisie,, les chœurs sont d'un bel
effet; la dernière scène du second acte est d'une origiualilé
très prononcée, et l'instruinentation est .souvent neuve el
piquante. 11 y aurait, h l'égard do cet ouvrage, un milieu à
leuir entre les éloges exagérés elles critiques amëres ;
mais qui est-ce qui se tient dans de jusics bornes? 11 est
une considéraliou dont il est dillieile de n'élre pas frappé :
c'est que Wcbcr avait peu d'idées ; ce qui lo prouve, c'est
le petit nombre d'ouvrages qu'il a produits dans une car-
rière musicale de près de vingL-cinq ans. Cependant ua
seul opéra a sidïi pour lui donner une célébrité que
Mosart n'a point eue de sou vivant , aprè.s avoir produit
vingt chefs- d'oeuvre eu tout genre.
356
Après Weber, le musloieii [jui joiiîl eii Allemagne de la
plus grande répulalinn eut louis Spolir. Né à Seesen, dans
le duché de Brunswick, eu i?64t U étadia d'abord le
violon sons la direction de Mancaurl , et prit ensuite des
leçons lie François Eck. Après avoir voyagé pendant plii-
Hicurs années dans les principatcK villes de l'Autriche, de
la Prusse el de la Saxe . il accepta , en 1 8o5 , la place de
maître de concert el de cumposileiir du duc de Gothi. En
i83u , il a fait un voyage en Angleterre et en France ; arrivé
ù Paris , il s'y est fait entendre dans un concert à l'Opéra;
mais il a eu peu de succès comme violunisle , et u'a point
tardé à retourner en Allemagne. Outre beaucoup de con-
certos, dequaluorx, dequinlelti, de symphonies el un iVo-
nelta devenu célèbre, Spohraécrit plusieurs opéras, parmi
lesqucison distingue Atruno, Faust ^\Jessonda. Ces ou-
vrages jouissent en Allemagne d'une brillante réputation;
pepen()ant ils sont presque entièrement dépourvus de
chant; l'harmonie en est d'ailleurs si tourmentée , el les
modulations sont si multipliées , qu'ils causent à l'audi-
teur plus de fatigue que de plaisir.
Les défauts que je viens de reprocher à Spohr sont
ceux de toute l'école allemande actuelle. II semble que
tous les compositeurs se croiraient déshonorés s'ils écri-
vaientdes chants simples et naturels. Lorsqu'il leur arrive
par hasard d'en trouver un , ils se hâtent de le déguiser
et de Panéantir sons une masse d'accords incoLérens , et
sous des modulations qui ne permettent même pas de le
reconnaître. Ou ne peut douter que le public se lasse
bientôt de ce genre fuuK. et qu'il ne rappelle les auteurs ,
par de sévères averlissemcns , à des idées plus raisonua-
blcs. De jeunes compositeurs { MM. Wolfram et Heu-
dclsohn ) s'annoncent en ce moment; maïs ils n'ont point
encore produit assez pour qu'on puisse se former uue idée
juste de leur talent.
OlgrtizodbyGoos
r ■ .
; . 85?
WOUVEIiÈS DE PARIS..
THÉATAE ROTAÏ. ITAI,IEN,
Quoiqu'une sorte d'activité se fasse remarquer dans l'ad-
mînîslration dd Théâtre Italieu , soil par dus d<ibiils , soil
par des pièces nouvelles ou remises, lu rtsullal est peu
satisfaisant,, et lesuçcËs n'a point coaronn6 jusqu'ici les
efforts qn'oo a fiiits 4epuiB 'quelque temps. A M"* Albini,
qui ji'a taijué que de Aiblea tonTenlrs, ont succédé
M"* Feiiolti el' la Paitor^ia Feudataria qui sont d^A
ooMide; voici veair H" Gania oû Garcia et la reprise de
Torvaido e Dorlisfça : la oantabjce on ronvragQ ramène-
rgnl-ils la finile au théâtre Favart? Notu en doutons. Di-
sons pouvtjuoi.
Bl°* Garcia est douée d'une voix de soprauo qui com-
prend deux octaves d'ut à ut : cette voix est pure, égale,
Uen timbrée, et jamais la fatigue ne se fait apercevoir daos
jéf aons du.liaul. Uais cette même voix est lourde > empâ-
tée} llntonadon eit souTent trop élafée, et sa vooalisa-
lîoa est défectueuse. 1,6 chant de U" Garcia est d'ailleurs
dépourvu d'expression et de sentiment. Cependant, telle
est la puissance d'unevoix francheet pure que, malgré ses
défauts. M" Garcia a recueilli beaucoup d'applaudisse-
mensdans plusieurs morceaux, et notamment dans le duo
à'Armida qu'on a intercalé dans le second acte de Tor-
voido , et qu'elle a chanté avec Ouiizelli. En somme , Ma-
dame Garcia peut obtenir quelque succès auprès des dcmi*
connaisseurs, oiais n'a point ce qu'il faut pour rendre au
ThéAire Ilalion de Paris le lustre qu'il a perdu. Attendons
Digilizedliy Google
M'" Pîsaroni , el surloul capéroos qu'on ne nous la l'er»
point Irop attendre. Pietà di noî, signer Paer, ptetà.
Il est dilTicile d'imagiaer rien de |itus absurde (juc c
titretto de Torvatdo e Dortiska. Le sujet est celui do
Lodoisfia, mais tâllomeut défiguré qu'eu a beaucoup de
peine à le reconnattrc. Il semble que le poeta ait pris a
lâche d'écarter toutes les situations intéressantes qui rcs-
sorlcnt naturellement de ee sujet, cE de les remplacer par
des bouffonneries ridicules. On serait teotù d'assigner à
cette cause le sommeil du génie do Rossini dans cet ou^
vrage , si l'on ne savait que le Barbier deSévillt, OteUo,
et ce mâmc Torvaldo ont été écrits dans l'espace de quatre
mois: cela lient du prodige, et l'on conçoit plus faeiletaent
la fatigue qui se fait sentir dans Torvaida, que la possî-
bililéde composer, après avoir produit deux chefg-d'ceuvrc
eu si peu de temps. A l'exception d'un trio, au premier acte,
ot de quelques motifs d'accompagnement assez élégans,
tout est très faible dans Torvaldo. On y trouve une foute
do réinînificcnces que l'anleur n'a pas même pris la peine
de dissimuler pardesarrangcmens ; Rossinî éprouvait évi-
demment un dégoiït de musique en écrivant cet opéra.
les acteurs par qui il a été cbuuté à celle repriec , sont,
outre madame Garcia , Donzelli, Zuclielli, Pellegrini et
mademoiselle Amigo atnée. Zuchelii a fort bien chanté la
plupart des morceaux de son rôle, et particnliËrement un
air que Levasseur avait introduit autrefois daus Tancredi.
Pellegrini a étiî plaisant, et n'a point mérité la sévérité que
quelques personnes ont montrée. Ou devrait avoir quel-
que déférence pour la vieillesse d'un talent réel. Quant à
Donzelli, nous présumons qu'il était indisposé, car jamais
il n'a moins bleu chaulé. La mémoire lui a manqué dans
sou air du Jircmier acte; il a passé une reprise du motif et
a BU beaucoup de peine à so remettre.
— Un jeune bnmmc nommé Scrda, qui a été élève du
pensionnat de l'École royale de musique, a débuté à
l'Opéra dans les Mystères d'Isis el dans le le Si&ije de Co-
rinthe. Sa voix est belle, bien timbrée , et sa prunoricia-
lion est ncltc. Itiul heureuse ment l'étude des râles qu'il
359
avait faîte bous Adrien et soiu» les autres maîtres iettéeta-
motion tyriqw, lui a fait adopter un système d'émission
de voix très défectueux, qui étaitcelui do l'ancienaa école
de l'Opéra, mais qui n'est plusadmissible a^jourit'liui. Le
succès que U. Serda a obtenu doit l'eDcourager à travailler
sa vocalisation aoos la direction d'up l)pa mM^î nous
ne doutons pas qu'il ne devienne un o^ant^ fint ««ti-
mable, . ' _
— H. Benri Herz jeun^ viçnt d'fitrp fionmié pnçùier
{HBoiste de la chambre da roi,
NOUVELLES ËTBAHGÈEES.
LiiPSiCK, s5avrt<. Vers la moitié de ce mois, VObt^on
de Weber était déjà à sa quinzième représentation sur
notre théâtre, le premier, et jusqu'à présent le seul de
toute l'Allemagne qui ait fait jouir le public de ce chaut
du cygne. Le plaisir qu'on éprouve i\ entendre ce bel
ouvrage va toqjours croissant, même pour ceux qui
sont pas connaissears^ et c'est avec raison qu'un criliqaf
(U. Rochlitz) o'a {MS,orainf de dire qiie.lejînàfdn second
acte est ce qu'il y a deplasoriginalet de plus parfait dffnf,
unigenrc. le iSmars, aeulieu une fËt'é de ogniaté-
moratîon en rbonueur de ce grand musicien. Après une
excellente représenta lion du Ftviis«Aâfs,,onaTUparaItie
sur la scène des groupes de personnages conmiBrepréseit-
tant des idées principales que Weber avait le mieux expri-
mées dans ses ouvrages. C'étaient des guerriers à l'arrivée
desquels l'orchestre, caché derrière le rideau du fond de
la scène, exécuta le Lutzow's wilde Jagd des villageois,
musique A'Euryanthù ; des cliaesenrs, chœur de cb as-
ti) cAor je ifs i-udeiD, ■dmiiablecbiciu'gueiiier ipii fût partie A'im
iccncil trt* tenarquable de duuili gvenie» I qgatie «td^ mw aceom-
Pfgaemtnt, coqipwfiFW Wehuw i8i3,lonàBbgnemde IlaiU-
560
seurs, d'Eurjfanlhci des bohémiens, musique de Pre-
doia; des Elfes, musique à'Oiterxm. Oo^ Go^roIlIlu^J|n,-
suîle Stisle dë'WeËer placé au inilieu d'une gloire^
On s'étonne que les deux grandes capitales die l^Ute-
magnc. Vienne et Berlin , n'aient pas montré plus d'em-
pressûciient pour juiiir du diirnier chef-d'œuvre de ce
maître. On a lait mareliaiiilcr , pour le grand théâtre de
Berlin , la grande partition que la veuve vend manuscrite,
le théâtre de Kœnigstadt offrait davantage, indépen-
damment d'une rétribution par représentation ; mais
l'autorité supérieure a élevé un conflit sous prétexte que
cet opéra n'est pas de ceux que le théâtre de Kcenigstadc
est autorisé à représenter , comme si un ouvrage oili l'on
trouve l'esprit Puck et le gascon Scherasmin , n'était pas
un opéra comique. On a nommé des arbitres pour décider
la question ! Ne valait-il pas mieux laisser jouer à l.i fois
sur les deux seÈnes l'ouvrage, qui aurait ainsi lapporlé
davantage à la fuRiille de l'illustre auteur ? A Vienne, où
l'on compte tant d'amateurs j on ignore ai i'OÔjiron.Beta
biëntat exÔonté sûr une des scènes envahies pat Ba^t^a
etïeS chanteurs italiens. Eu attendant, un maître de cha-
pellè n'a pas reculé devant l'idée de faire, d'aprfis t'édiliou
poàr le piano , mie instruuienlaliou qu'il a adaptée i une
méchanle parodie représcnlée sur le tliéJlrc de Joseph-
stadl. Il parait qu'un ne peut i;uért; se l'aire une idée d'une
pareille prulaiialion
Il est à peu pi i's ccrlaiu que les manuscrits laissés par
"Weber, et dans lesquels se trouvent des poésies pleines
d'inspiration et des écrits très curieux sur son art, outre
suttes la' Kvnstler Leben (la vie d'artiste), seront pu-
bliés par Théodore Hell, auxquels ils ont été confiés pat
la veuve. On attend 'aussi quelques publications inté^p8<
"santés de M. 'Wilheliu "Weber, rédacteur de la. Ciei;*^^
' qui possède aussi des fragmens de Weber d'une oprtEiiné
On dit que Uummel va succéder à co grand musicicn-
dans la place de maitre de chapelle h Dresde, et l'on no
doute pas qu'un de ses premiers soins ne soit de faire exé-
36t
culci' prom|)lcmcnt le dernier ouwage de son 'prédéoea-
seiir, dont il était l'ami. ^
MiLis. Théâtre royal deilaScala. — Iai Donna del
Logo a été représentée  trois reprises iljir<;roiitcï sur ce
(h^Âtre. 1(3 première fois, cet opéra fut chanté par mes-,
d^^&BeQqO;etTos^,Tacobû^di.ét'.IBQ^tli^çU^ en |)}]fi|t^
- d^^^^t «econd Ulnôrr!U;,râie,âiB Rodr^o^q^^i,:
coflnè )i une femme , fut d'un effet complètement pal.
La seconde fois, cel ouvrage a été clianté par mesdames
Garzia et riKdiciiiL. Verger, Alexis DiipoiK el Calli jeune.
Il l'est aiijoiii d'IiiH par Kubiiii , mailaïue Lorcnsani, dont
tous les Journaux italiens font l'éloge, et MM. Piermarîuî
et 'Biondini. On sait qu'à ^aris Robini esoita. l'çQtllpç-
siàsme , et que la manière' dont fl 'a clbanié le r^.d'Of^^
a laissé de profonds Bonvenlrs dans l'esiirit des amateurs
de cette capitale * ; mais à Hilan, il'ta'a^vâjt janiai8;p^Tii
que deos des rAlcs de demi-caractère. Dp p]b^ ou^nuwil
de grandeur d'une salle de spectacle peut dépendre le
succès d'un cliaiitenr ; celle de la Scala c.ïigc un grand
voliinic .le \ ; et. .l'a):riM l'oiiiiiioii ^L'iiérale, liiiliiiii cou-
rait de yraiids i is(|ucs ; mais il a f.u les surmonter cuinme
le fera toujours tout artiste ayant assez de tale.nt pour se
faire écouter du public. Le silence est le vrai proteçlqut de
toutes les voix; il suffit d'avoir' le secret. de llmposcmà
l'auditoire pour triompher : Rubini a donc obtenu jin suc-
cès complet et mérité. Tl use des fioritures avec une ré-
serve d'autant plus digne de louanges, qu'avec an organe
comme le sien , bien d'autres à s^i place seraient tentés
d'en abuser. Dans la voix du mcdium et dans le jiassa};!; à
l'aigu, Hnbini est si [iiir i|il'o]i ne peut le comparer i[n'à
David dans ses plus beaux niomcns. Mesdames Ruiiini
(mademoiselle Cliaiiniel) el Lorenzaiii , Picrmarini et
Bîondïiii ont parfaitement secondé Itubini. 'tons les cinq
ont été rappelés par le public à la fni de la représentation.
[i) Le ontreipundanl de MiUa se trompe ; lu rùle d'Otetlu ne cod-
vknt point au moycog de Rubini , austi esKe celni-daDl leqnsl il a
, ( Sole du ridatltur. )
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56a
TcBiH. L'abbé Bernard Otiani, maître de chapçlle de
l'ëglise mélropolitaine de Turin , est mort dans cetlç ^^e,
le a6 avril defiiier, & l^Age de fij ai)B. £46' à fioU^'ê,, fot
1735,11 fat l'un des meillenrs êtbvee du père AlBrliDi'. bàna
sàjèuncsseilavaitécrit quelques ouvrages poiir le théâtre,
ïefc qwe H Maesti-o di Capella, eu 17(17, et VJnwrsenza
NaSizia , deux iiits après ; mai.^ |>lus lard il s'ndoiuia unî-
tjuenient au slyle d'égliae. lliirnoy cnlendit à Bologne , en
17^, un taudate pueri de sa composition , dont il vante
les idées et la facture. Ottaci se fixa à Turin en 1767 , et y
remplit pendant près de 60 ans les fonctions de mattre de
chapelle de la cathédrale. 0.u^. les ouvrages qù'ïla éqrits
pouf le théâtre rDjiBl de cette ,TllIe, il a piioduitune quan-
tilé conBÏdérabfe de inesaes, de vêpres et de motets, et a
rivalisé avec les maîtres de chapelle Ferrero et Viansson ,
i|ui jouissent ri'uiir gr.iude i (''p\il^i:(iri à Turin.
Roue. Un coiicûui> aur,< lieu à la chaitellc ponlifieaie,
le ^7 juin prucliaiii , pour ta réception de cinq chanteurs.
Les voix pour lesquelles le concours çst ouvert sept : 1° un
soprano; a' deux basses; 5° un cootr'altA, ét ^,^!} t^por.
Les concurrens devront être dans lea orilr'es et afi ihol.iu
tonsurés. 11 est nécessaire pour Élre admis à concounr,
d'adi'es.scr , avant le iS juin, à M. M^u-^u^i, maître de ta
ch'apcUc pontiricalc, un certificat tic bonne vie et mcears,
et lés actes de baptême et d'admission dans les ordres.
ANHONCES OTTERSSS.
Nocturnes à deuas vaîx ,' avec accompagnement de
piano, dédiées à M. Caetil-Blaze, par M. le vioojnte de Fa-
iemes, membre de plusieursacadémiesetsooiéléfi savantes
et pbilarmoniqucs. Prix : 6 fr.
Ouverture à {ivand orchestre, et ta mCmc arrangée
pour le piano , et gravée sur une neule planche de cuivre,
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par M, Piiclififnmn , ônmpdsée par H. le vicomte tU Ka-
(trhes, etc. Prix : G fr. ■ '* . '
Grande, sch^, daiiB le genre italien , avec accompagne-
ment de piano, dédiée àDIademoIkelle de Grimal()i,;)ar
mém. Prix : g fr. .
'Cèa trois oavrâgeâ ne trouvent jch«z ,lanet et Colelîe,rué
^int-Boporé, n' laS, et nu de Rielujieu,,près la me
FÎeydean. . . ^ "
, grande sdnate ilqualre mains polir le
fïrfrfo-forlé, dédiée à M. G. Onslow, Op'. jg, prix g ft.
arïi,J. Pieyei.et nts ainé, bou]eva:rd IHontitiarlr«.
— Grand quinletio pour Je forlé-piano, aved àicoitipv-
gnement de clarinettè, -eOr, Violoncelle el confte-bafte
ou vrolàn', aHo, violoncelle et Oftnt^bassè , dédié à M. le
général Wîtzleben; op. 81 , prtx 12 fr. Paris, Pleyel et
fils ainé; •■
— Variations brillantes pour le piano-forté , avec ac-
«otoipagnetnent d'orcbestre (adtiéitum), dédiées à ma-
^me.l£f batUnne'de la HoulUeris,' op. 8S, prix m fr. aveo
• d^^nay.; £r.'5oo. poor ^ano aaol, f àrb, PI«j>el et fils
"alnè. ■•. ■ ■■
Dans ses compositions, comme dans son etétnUon,
It|.~ Kallbrenner résiste' au goUl des fui ili lés qui- domine
Ai^nlenant, et conserve nna dignité dont les atlMe» tft
vrïtis amateurs doivent lursavoir gré. 'Les ouvrages que
no'bs annonçons se fonl remarquet par une vigueur, une
ënftrgic , ntie sagesse de plàu auxquelles ou n'est plus -ac-
coutumé depuis l'envahissement de la inusique par la
foule de, fautants et de bagatelles dont nous sommes 4c-
cablés,. Les eomj)({sitions de H. Kalkbrenner rappellent
)%enreux temps o& les artistes étaîenf moins occupés du
^prodiiif pét^niarré 4f leiir plume quë du soin de leur
glpjfè.'tJns^j^'çable et par, nne élégance remarquable
dvaè les traits , et une harmonie vigoureuse recomma"*
lient à ratleiUion des musioiem les morceaux indiqués ci-
dessus, et particulièrement la psude sonate à quabfé
mains et le quînletto. Ce derniermorceau a d^à obtenu
le plus grand succès dans le monde mtuical.'
DicnoNBAiu HisiOHniDB des Mnsicms, contenant des no-
tices détaillées sur la' vie et les ouvrages de tous les écri-
vains didactiques, sur la musique, les compositeurs,
chanteurs , instrumentistes , luthiers , fadeurs d'orgues et
de pianos, £t généralement sur tons les musiciens morts
et vivans qnï se sont fait un nom dans leur art , a^t en
France, soit dans les pays étrangers; procédé d'une Intro-
duction historique sur les progrès et les rérolulions Sa
toutes les paiHes de la mjiHque, depnù rantiqaité jusqu'à
nos jouis; par F:-J. 'Fét!B, pràTes^eur de oomporilion à
l'école n^ale de munque et bibliothécaire de cet établis-
sement.
Paris , Sautclet et compagnie , pince de la Bourse.
Cet ouvrage , fruit do seize années de travaux et de re-
cherches , va éire mis sous presse et paraîtra dans le cours
de cet ^té. Il intéresse également les artistes et les ama-
teurs de toutes les-clasaes, et se recommande à Jeuj*atlea-
tion par le soin qui a présidé à sa rédaction , l'exactitude
des faits et l'indépendance des jugemens.
MIU' les théoriciens, compositeurs, cliaoleurs , inslru-
mcotistes, luthiers, etc., qui voudraient communiquer
des nojes sur leurs personnes et sur leurs travaux*i soat
priés de vouloir bien les adresser dans le n|us \ueX débf >
franche port, à H. Fétts, rue IVonlhoion, n* «4* ^ Paris.
Très joli orgue deSchweickarl . cumpoM; de cinq demi-
jeux, Bavoir : basse et dessus de bourdon , et de prcstant
et dessus de llûte , propre pour l'églîsQ et la chambre , à
vendre. S'adresser rue de 'Vaugirard, 0*63.
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
nOfseuDB DE coHPOSiTioH t. l'école botile de musique,
EXTRAIT D'UNE LETTRE INÉDITE
Bu |Jm 3lmwt,
]£SDITE UISBtODNUBE A pékinc,
Uis * H. lunn, ■ininii »cBl»ig> u'iUT, lb a □ctovix i;84 'i
Str (t (am-fam tt sm Sa mtui<]n< c^imst.
t FooE oompléteF ce qae vous avez déjà en fait d'instru*
* merW} j'envoie le yo à six trous. Ce n'est pas ce fameux
■ yo învenlâ du temps de Hoang-tg, quoiqu'eri Hiiienl qiiel-
■ quBs auteurs modernes : celui-ci n'avait que Iroin trous,
« et prisenlait les mÈines pliifiiomèiies ^icoustiqiics que le
• galoubet provençal, comme J'a di^couverl M, t'abbéllous-
t sicr; il ne m'a pas été possible de m'eu procurer un de
■ celte espèce, parce que n'étant d'usage que pour les
( grandes cérémonies de rempire , U ne se trouve que dans
t le palais. 11 n'en est pas de mÉme de celui à six trous;
c il peut éire employé dans la muBii|uê qui se fait chez les
« regutos. Je lui donnerais volonliers le nom Ae fiûuho-
trizmUate par allusion à la manière dont il se joue>J>ien
(i) L'origlml ie cetls iMtre est eiî U poutiuion de M. Nepreii ,
libraifeà l>*rû,Pa«uge denPsnonmai, Elle Mt pnTlîed'iiDdVnllGction
de leitre* originales dn mimemiisionnairc, ea 3 lol. în^rDlio:
I (UfTcVenlo de celle qui' a lieu pour la fliïle traveraiëre. Sur
< celle-ci les doigts de la main gauche de celui qui jonc
t sont tournés en dcdann , et ceux de la main droite en
< dehors : sur le yo , les doigts de l'une et l'autre main du
• joueur sont tournés en dedans. Od trouve ici que cette
t attitude est moins gdnaote et plus agréable à voir, vous
< en jugeres en Msant emboochw cet instrument par
■ quelque joueur de flûte Iraverslèrs.
(J'espère que vous serez content du fe' : s'il ne iàtt pas
g autant de bruit que celui de M. le duc de Chaulaes, il
■ fera peut-être un brui^plus harmonieux. Je crois qu'un
< pareil instrument ferait merveille dans vos opéras, quand
« on a en vue d'étourdir ou d'effrayer les spectateurs. Il
■ peut servir encore à étudier la théorie du son , et à se
• convaincre que chaque son isolé donne ses harmoniques
« plus ou moini^ensibleB , suivant la natnre de nnstro-
« ment qui le rend et la finesse des organes de ceux qui
• l'entendent. M. L'abbé Itoussier peut faire sur cela les
■ plus judicieuses observations ; je m'en rapporte à son
■ jugement. Je me suis informé de la manière dont on
( construisait ces sortes de grands to : on ma répondu que
I la manufacture eu était à S<m-Tc1iéou, et que hors de
• là on n'en faisait qué de faux: que la matière était un
■ mélange de càfvre, d'étaiu et de bismuth dans la pro-
• portion suivante : dix li^Tes de cuivre, trois livres d'é-
• tain, une livre de bismalh; que ce mélange était mis en
t foute, et qu'aprbs qu'il avait acquis le degré de fusion
• convenable, on le jelatt dans un moule de terre grasse
• pour lui donner la forme .
. Jusque là tout est aisé ; mais voici le difficile : il s'agit
( de lui iiicor|)urcr l'harmonie, si je puis parler ainsi , et
■ de lui donner le ton. On n'en vient à bout qu'en le for-
■ géant et en le travaillant avec le marteau : avant que
'■ cette matière , qui a d^ï la Carme du to, soit entîfirement
■ refroidie, on la retire du moule pour la mettre sur l'en-
> olume; plàsiours ouvriers, armés chacun d'an marteau,
DIgifeedby Google
I frappent à grands coups sur toute la surface , autant de
( de temps qu'il un faut pour lui faire acquérir le degré
• A|)rùs tuile première opdralion , on la porlu sur Je feu
■ pour la faire rougir , et quand elle est arrivée au degré
•ideit^aleur <|nî précède imolédîatenientœliii' de la fu-
■.sioi^îf on la «ëtire pour la -Jeter ^ dans nn baquet d*ean
■ froide. Ou la bal de nouveau de la mèoLe manière que
■ ci-devant, quand après l'avoir retirée du baquet on l'a
■ remise sur le feu pour la faire, rougir encore , ee qu'on
■ renouvelle autant de îo'is qu'il est nécessaire pour eu
I obtenir ui] son liarnionii;iix i[iielconi|uu. AIoi h le maître
s ouvrier s'en i:ni|Kiru, vX c'esl à lui -.eul qu'il i:st ri}scrïé
a de r.iiru le rcslc; ce qu'il (^x'.Tiitc f-ur l'eiicliinic avec uu
■ marteau ordinaire eu forgeant à froid les dilfércns poiutu
■ dftj^snri'aoB, les uns plus, les autres moins, seloii qu'il
• ifVEXWi baosier ou en Irtisier le ton. L'essentiel db«on,
• art consiste à choisir les points sur lesquels il doiti^«
■ tomber les coups de marteau plus fréquemment etavee
< plus de vigueur. II a à côlé de lui un diapason, c^ht^-
• dire un io de comparaison avec son ballant , et de lem'ps
« à autre il frnppo sur ce io pour en comparer le son avec
■ le son du io ipi'il prtîjiarc. Ce n'est qu'apri's les avoir
€ fmi ; il n'y touche plus et personne n'y touclie après luii
■ On ne le polit point , on ne le met pas même sur letour
■ poor lui perfectionner la fonne, et feira di^KalIre
• l'empreinte du marteau dont on peut> pour ainai^'diteï
■ diatïngaer les coups*. i '\ -.-.i
■ Sur le rebord de cet instrument sont denx^ trous &
• quelque dislance l'un de l'autK, poitr . y -adapter le cor^
(ijïi Aptlsa puni intércuant de faire coaiuàtre le mode de labrica-
iioa~def litm^AMd'^apréa la méthode dei' Chiaoîs.' Ndoi croyons qob
I i;tte fiiddiode ■ A£ inconnue en Fr«iice jatqn'icli'etlioiupanena
qu'il Mnùt utile de faire dn eiwis qui noui conduiraient avui p«ul-
éac it la dëcODierte des moyens de fabriquer de boiu)^„Cj^^li;a
cooi^' cdléa da lerant. Ce serait' une verilable L-onqù£té, car 'Ut
tam-tam coîttcnt jugqn'àtloii mille francs, et les ejmbalei luii]u>ia
FUueuti franc*. ( Note du ridacléar. )
368
don qni sert & te tenir saspendu qnand on vent en tirer
le son. La manière la plus ordinaire de faire usage du io
est de passer le bras gauche dans le cordon , de tenir le
battant de la maïn droite el de frapper vers le centre,
uî trop doucement, ni trop fort , en laissant entre chaque
cniip l'intervalle d'environ quatre ou cinq secondes. Cela
so praliijnc ainsi dans les marches, et dans Ich circon-
stances où il s'agit de donner des signaux, pour fixer la
vitesseoula lenteur du pas, ou pour instruire de Cw qu'il
dut exécuter.' Hais daiiA tes occàtiona-ob tf 'QiSdMâMB&d
obéissanoe prompte , où l'on voudrait inspïrët'flil'ibbii-
rage, oaélourdu'surlc danger, on commence par frap-
per ùn grand coup ilaiis \p, [leiït enfoncement (jiii est au
centre; immiSdiatciiiiiiil a]irifi ce premier coup, on en
frappenn second, mais si mollement, que le battant doit
iL peine touober; puis on fri^pe de soile flb-angmeatrat
.à cUaqud coup 'de ibroé et de' vitesse èf ''ttrft^MB^nfe
battant du centre & la circonférence, ooaafi^'ift-''Pôa
avait une spirale à tracer. C'est alors qoe tons leS'toiiB
contenus dans le sortent & la fois de la manièrelaplaB
harmonieuse. Que ne puis-je, monseigneur, vous en-
rvoyer d'ici une paire d'oreilles chinoises! En vous les
■ faisant parvenir, je vous prierais d'en faire us.ii^c pour
■ pouvoir goûter. tout le gracieux de celte harmonie ; car
■ je crains fort qu'avec vos orcillc!) européennes vous n'en-
«tendiez qu'un bruit étourdissant et un vrai tiutamare,
clorsque vousferezossayer dans voire cabinet la méthode
« de frapper sur le io, telle que je viens de l'indiquer, 'l ■
€ Dans l'une de mes lettres j'avais annoncé deuxfo,*
«mais la di£Bcull6 de l'emballage, encore plus celle -^a
« transport d'ici à Canton , me déterminent ù n'en envoyer
■ qu'un ; je crois qu'il suffira de rcsic peur vous donner
^ une idco de l.i iKiluie el de Tiiirct de culte sorte d'inslru-
" mciii , rjuclle ([u'cii soil la i.ulle. Si eepciidaiit Votre
< Grandeur en voulait un second et un troisième pour en
< décorer quelqu'autre cabinet que le sien , elle les aurait
t au premier mot.
« En place du second io, je vous envoie un ta-pa, o*flsl-
Digillzed by Googl?
36g
■ i-dire une trompette Aa nombre de celles qui sont de la
■ première institution, du temps des ioventeurs du système
1 musical ; car les Chinois posli5rieiys n'eu ojil i:li:ni;:;(; ni la
< formeiiilacoiislruclioii.J'e[iilisclenicii)ucl^s.s();i.^,Liulrc
■■instrument de la haute aiitiqiitlt^ , loijui'l ^lujoiird'liiii
«encoTS» comme du temps d'I'no et di; Clmn est cm-
€plo^flt asoniuagepropre dans les cimvois fuiiUifcs et
■ dïus plusieurs autres cérémonies qui sont |)r,ilt<|iii^cs
"•par le commun. Son antiquité peut lui servir ilc pnsse-
< port, et c'est à ce titre seul qu'il mérite d'Otre accueilli,
o L'empereur Kung-liî s'élait fort oeeu|)L- de niiisiquo ,
• parce (ju'iei la musir[iic est une nfraire d'élal, <it qu'il
■ est essentiel '[u'iuie la mille ou dyiinslic ijui occupe iiou-
« vellenient lu Iriine ait sanuihique propre pour ûlre cm-
«ployée dans les grandes cérémonies de l'empire; cet
■<aa4^ est de temps immémorial. CAu»avuit sa musique
«iptopreî Oum-Owàig ou Oang et tous les fondateurs de
«id^UMifl ont eu la' leur. Il ne faut pas croire qu'ils cban-
•tf^alënt pour cela les principes invariables de la musi-
«^iâfe^j 'tantBe réduisait de leur part à faire composer des
^.aira sur des modes dlfférens de ceux qui avaient été
■ employés sous leurs prédécesseurs d'une autre dynastie.
*Kang'Hi fit quelque cliose de plus; il voulut savoir par
■ lui-même si les Chinois tant anciens que modernes
«avaient eu les vrais principes de la musique. Le P. Pe-
;€D^r^, jésuite portugais, et M. Pedrini, -missionnaire de
-«Ispûpagande étaientun peumuatciens; Kang-Bi les as-
• 86cta à des musiciens chinois et à des Han-tin ( Ihéori-
■ ouvrage f>l a l,i IlililiiilLi 'lue iln i lii : je l'.ii Liivuyé il y a
■ vautpas ce qui tut fait suus la dynastie pri'icédentepar le
' f^iaoe Féay-yu,,. Ce qu'on traduit ea françaia par le
:àia»AdSaecordt ne doit pas être entendu dans le sens que
< nous l'entendons. L'accord dont il est parlé dans les
• livres chinois n'est autre que celui que nous appelons
iwaimon, lequel, après tout, est le plus parCiit d^ tous
■ lés accords. ■
Digilizedliy Google
EXAMEN DU TRAVAtt DE M. VILLOTEAU,
rsOUIB ABTICIX.
Le grand ouvrage conna sotiB le noin de Description
de i'Égypte, dont le gouvernement a donné une édition
magnifique, qui a coûté et qui coûte encore des sommes
immenses, et dont M. Panckouke vient de publier une
réimpression ia-8° , n'a point réuni tous les suffrages.
Tout en rendant justice au luxe de l'exéculiOD , aux soîdi
qui ont présidé à la confbotion de plusieurs parties et au
savoir des rédacteurs de ce livre gigautesque , on ne peut
se dissimuler que des erreurs graves s'y rencontrent , que
les détails de plusieurs monumcns manquent de fidélité,
et que l'on y a mis quelquerois les conjectures du cabinet
à lu place des faits que les circonstances n'ont pas permis
d'c^taminer sur les lieux. Les recherches que le gouverne-
ment actuel de l'iigypte u permis de faire dans ce pays à
la foule d'Européens qui s'y sont rendus ; les nombreux
monmnens qui ont été tirés des Byppogées, et qu'on a
Iransportésdans nos cabinets d'antiqnttés; enfinleadécoo-
vertes importantes que U. CbampolUon jeuneafidtesdan»
la langue et dans les divers systèmes d'écriture des anciens
Égyptiens , ont jeté sur plusieurs points imporlans une
vive lumière qui a manqué aux auteurs de la Description
dei'Égypie. Cependant, tel qu'il est, oet ouvrage est pré-
cieux, parce qu'il contient plusieurs parties qui ont été
traitées de main de maître, et qui sont à l'îÂri de tout
reproche.
(i) Co traiail est injo're dans le grand ouirage d« la Description dt
rÈgypt', publiée par ordre du fiourernBniuntnvec beaucoup de loX"-,
et réimprimiSc p» U. Panckouke, dam le rornut iii-6.
Tel csl le beau Iravall du M. Vjllolcait sur la uusiqne
des peuples qui iialiiiaiujit ri!.gyple à l'époque do la coti-
quêle ili; va: ]>;iys piir r:u'riif''i; li :iiir:ii-.i; . Ii^iv.ii! no
iiotioas les plus exactes d'un art qui , chez ces peuples,
j^l,ji^j|iff^ept^dp,à|J}re, Sas que wiio-^atiutiUe. du peu
^.^onp^saaqce.;^ jafijn>aU#lQS.daiuil&«tl|iéOTÏë: et dans
rhiatoîre de la musique j aucun de 6eux qui ont rendu
compte des deux éditions de la Desoriplion dei'ÉgypU
n'ont parlé du travail de M. Yillolcau; mon intention est
de réparer ici cette omission , persuadé que c'est rendre
service aux amis de hi littérature musioate que de leur
faire connaître un ouvrage où ilstrooyerotltféaiiïalea.dor
cumeijs les plus positifs qu'un ait:flti|-juiqa,'li ce' joar.'Bur
la musique des Orientaux. -.1 .■.
iJLpJrayail de U. Villoteauest dlsiséieaiplasieurB partie^
qHjîWiit^Ms^i»^ dMIBteBffoIumGsdela Detoription de
f$!gi/pU. La première esl un^distertatioHMur tammiqu»
des anciens Egyptiens; la seconde, wna ^isserUniooftUv
jUs.diverses espèces d'instrùmens de musique qu» a,m
remarque par miies sculptures qui décorent ies antiques
monumms dei'Egypte, el mr tes noms quêteur donr-
nèretit, en leur langue propre, les premiers peuples de
ce pays. Ces doux proniiËres dissertations sbat contenues
dans jlçB volumes de l'état ancien de l'Ëgypte- ï-a troisième
P^ll^^^^i^ravail de M. Villoteau esf. intitulée,: De liétat
a^^^^,^rt mysiwt fn Egypte* tfu.refeùimn itiatin-
riqwÉt descriptive des recherches et otservations faites
■suif, lamusique en ce pays. Celle p irlie, qui forme deux
cent quarante page^ (polit in-lnl.) (riiuiu e--ioii , fait par-
tie du quatrième volume de l'i'tat iiioileirie. Enfin, la
quatrième , qui fle trouve duns le sixième volmne du
même état, a pour litre : Description historique , tech-
nique et littéraire des instrumet^s d» musique des Oriénr
^Wi^j' ÈllereDl^rme 170 pages. - . -, •
■.&WfV*^ ^ plof ffwid soin ait présidé anx.i«cl}en>bes
d9'^r,.y^lo,teaa !B^r la mosiqua des aupien^ pêaples. dê
L'è8]^^!:-9"°'?H<'oi> y remarque une érudiliion raiéf quoi-
DigilizeflBy Google
5yi
qiKienlia il y aitapporli! la conscience littéraire d'un boo-
nète homme, le défaut de données positives l'a forcé à se
réfngicr souvent snrle terrain des conjui^iur,^';, et à pren-
dre pour guide Jablonsky, E.irciicr et It;^ aiilrcs R,iv,-iii<t
qui, dans le cours des siècles derniers ont leutii d'éclaircir
l'iustoire des mœurs-, des arts et de la liltér^uns^d^
peuple ohes qui tout était myslériei^ Le* ooqJétitti^S^^
M. Villotuau partissent souvent faeareiueSj èf-faiW^
comp,-i^]ii.^es detouB^B t&tm antiques 'qtàëîMèUt^j^
(li'^pD^iiion de l'auteur, et qui pouvafenf hii^fleri^'âê
prciivcs; mais enfin oo sont des conjectures, À itftt'iiS^pd^
vall ëtro autre chose dans l'état de nos connaissances
générales sur l'Egypte à l'époque oh l'auteur a rédigé son
travail. Les diverses, collections d'antiquités qui depuis ont
été recneillies dans les tombeaux do Thëbes et apportées
■en.Europé, notamment celle du chevalier DrovetH^ont
mis à notre disposition des ïnstrumensdpnttui'n'^^j^''
trefois que des représentations plus ou moins grosstèVes
plus oumoinn inridùles sur les monumcns, et des manu-
iiorilB nombreux, iloul les tk^coiivn-k^s île M. Cliympolliuu
nouspermettciild'usjiérer <|ue imus luicous ud jour du» tra-
ductions exactes. Peut-être ces manuscrits contiennent-ils
qVieiqoe traité de musique; peut-être avec, leur smoiu» et
celui des instrumcns parvlendra-c-onâ dès feOnàa^feiuijlA
positives sur l'ancienne musique de rÉgypte^jiSqtHj^
nous serons réduits h torturer des textes ùhteaâffpàil^klià
tirer des inductions dont rien ne peut noas'gttrftiifâ^lijSfi-
tilude. ' ' ■
Les autres parties du travail de M. Villoteau , ayant pour
objet l'exposé de l'état actuel de la musique clicz IcsdilFé-
rens peuples qui habitent l'Égypte, ont l'avantage de reposer
sur des données positives ; et comme l'autour joint) à des
connaissances très étendues en musique, une érudition
profonde et variée; comme il était d'ailleurs animé dans
ses- recherches d'un sèle ardent, qui ne reculait de-
vant ancane difflcnifé, il nous a donné, sur la musique
des Orlenlanx des renseignemens qui ne laissent rien à dé-
sirer , et qui rectifient taules les noilons fausses ou incom-
DlgiUzed by Googk
3r3
piétés (|iic nuiis avions remues liu Kircliur , ilu Lalionli; ,
Je Pockoke , de Norden cl de tniis li;s voyageurs.
Le mémoire Kur i'élat actuci du {'art muHcai en
Ègypte esl divisi: en deux pariicn ; la premièi'c traite des
divcrsex espèces de musifjv^ de l'Afrique en usage dans
l' Égypte,tl principalement au Kairc; la se eu ii do, de la.
musique de quelques peuples de l'Asie cl de l'Europe.
Les puiiples dont la musique est examinée ou aiialyKéc ,
dans la première partie du mémoire, sont les Arabes, les
Dgypiiens proprement dits , les Barabrna , les habitans de
Dougolu , ceux du pays du Sodaii , ceux du Sénégal el de
Corée , les Abyssins ou Éthiopiens et le* Qobies. L'art mu-
sical des Persans et des Tiires, celui des Syriens, des Ar-
méniens, celui des Grecs modernes, et celui des Juifs
d'Ègypie sont cxpo.sés dans la seconde partie.
Jusqu'à l'époque où l'ouvrage de H. Villotcaii a vu te
jour , la Iraduction de quelques fragmens do manu-
scrits arabes sur la musique, faite par des orientalîsteii
étrangers à la pratique et à la théorie de cet art , et les
récils siiperOciels ou inexacts des voyageurs, Staîent
les sentes sources où l'en pouvait se procurer des rcn-
scigucmens sur la musique dsa Arabes , des Persans et
des Turcs. Ce «luc Laborde en avait dit dans son indi-
geste compilation f|iii a pour titre : Essai sur la Musique,
jirouvaiE qu'il n'avait pas compris ce qu'il écrivait. Tode-
rini avait douné quelques détails plus satisfaisans dans sa
LetieraluraTuTctiEsa ; ' mais l'eu semble du système mu-
sical de ces peuples nous était inconnu. Non content des
rcnseîgncmcns qu'il avaitrecueillïssur les lieux, et des ma-
tériaux qu'il avait rassemblés, M. Villoteau, à son retour
en France, s'est entouré de toutes les ressources que lui
□ITraient et les nombreux manuscrits de la Bibliothèque
du roi , cl l'obligeance de nus savaus orientalistes, tels
que MU. Sylvestre de Sacy, Sédilot et Herbiu. Ce der-
nier enlevé trop lât aux lettres et aux arts qu'il cul-
tivait avec un égal succès, avait déjà traduit pour son
(i) Pag. a»î -■^5=
DtgiiLzed tty Google
1
nsBgc plasïeurs'inantucrite aMbes, qui oonliennent deir
IraitéR «le maaiqiie : il communiqua le résultat de ses re-
cherchen à M. VîUoleau nt unit sus Ir.nvaiii aus siens. Le
traité aiir la miisiijuc ilc Koilja-A ùd-Et Qudry-elRoumy,
traduit dp, l'arjbe par HI. Villotcaii , deux aiilres trailés
iraduits par M. Si-AWoi , cl celui du Muzifar liis de Ilou-
cdn-ti-Anfuifu, le imisiclfn , liadiiil par M. Sylveslrc de
Sdcy , ont mis l'auteur tlii travail que j'analyse en (?lat du
distinguer les divera systèmes de la musique arabe, et d'en
dresser àn grand lablean syDoplIqtie,'qui devait faire Huiic
à ROA mémoire , inàis qui a paru'£trè d'une trop grande
étendue , par ses nombreux détails , pont être împrïiné
dans le grand ouvrage de la Cummifuion d^â^S^IB ;\Vil
qu'il aurait dépassé par sa forme celle du format adopté
pour le lexle de cet Diivrage.
Quel -[n'iiit r:iv.uil;ii;e Je lu yu.Mlii.ii de M. Villo[.';iu
pour s'id-^lr-uirc ■^iir les liouv de ce qui eiiiiccrcie l.i miisiqiu'
des peuples qui habitent l'iïgyptc , il ne dissimule pas que
l'état actuel de la civilisation de celle contrée u'alfappiorté
beaucoup d'obstacles à son desseÎD. c LamnBiqne,'dIt>-ilj
• qui, de temps immémorial, avait été cultivée aveo suc-
a cès en Egypte . tiiii y avait fleuri avec tant d'éclat sous
. les IMolérn.-es . mki-;Ï-s li(i„i:ii„,, sous le klialyfcs sarra-
« sins , surtout .s(ni>; les Avouliites , (jtii en faisaient leurs
■ délices , et qui en fuvorisÈrcnt les progrès et en pro-
< tégërent l'exereice d'une manière si distinguée , cet art
( si aimttbte'et si coaaolant n'est plus regardé , eu ce pays,
< que comme une' chose futile , indigne d'occuper les loi-
■ sirs de tout h&a musulman. Ceux qui t'exercent , avilis
■'d^s l'opinion, sont rqetéB dans la classe mâptisable des
■ skitimbanques et des farceurs. Aussi n'y a^t-îl plus ,
« parmiIeS%yptiens, que des gens entièrement dépourvus
a de ressources, sans édiicalîod et sans espoir d'ubtenir dans
■ la société la moindre considération , qui se dt-terminent
• à embrasser la profession de musicien ; et les connais-
« sanccB de ceux-ci en musique iic s'étendent piM Su-delà
» du cercle delà routine d'nne pratique usuelle qu'ils o'oot
• ni la volouté ni les moyens de perfectionner. Ne sachant
t ni lire ni écrire , iis ne pciivi^rrt l'tuilii^r \cn [ruitéa 01a-
■ iiuBCrîlH Aur la théorie de leur ar>.
( Ces traités , fort rares , ijuo'përsonnc ne compi'enil aii'
« joiird'hui en Egypte , ne se reiiconirent pins ijiie dons les
( Libliol Iliaques d'un très petit nombre de savans, ijui les
*y conservent par pure ctiriosilé ; ou bien, ayant été
« conroiidns dans les vcntUH avec d'autres manuscrit» de
• nulle valeur, ils se Irouveni par hasard chez les li~
« braires , sonvcnt mâme à leur Insu, sous un tas de pape*
■ rasscB de rebut, qu'ils laissent pourrir dans la poussiëi'i:
■ on manger par les vers et par les rats.
■ Ce n'est pas que ces ouvrages puissent par ens-mèmcs
1 donner des notions sufCsanlea des principes de la musique
« arabe à ceuE qui n'auraient pas d'autres moyens pour
i les apprendre; car, outre que chacun de ces manuscrits
■ ne traite que d'une partie de cet art, la plupart ne sont
■ évidemment que des copies très inexactes et très faii'
■ tives , faites pur des nuisiciens ignorans ou par des écri-
I vains de profession, qui, ne comprenant pas ce qu'ils écri-
s valent, ne pouvaient s'apercevoir des fautes multipliées
• qui leur échappaient, ou qui Ke trouvaient dans les prc-
B miërcs copies qui leur Horvaicnl de modèle; et cela se
• reconnaît aisément par le désordre des niatiùrcs, par les
« répétitions inutiles ou le double emploi des mêmes cho-
1 ses , par les contradictions mêmes dans les idées , et en
0 général par le peu d'accord que paraissenlavoîrcnlreetix
1 les auteurs. 1 ■
Les divisions et subdivisions des tons de la musique
arabe en une inlinïté d'intervalles très petits, que l'ouïe
ne peut saisir avec précision et que la voiîc ne peut cnlon-
nci' avec une parfaite justesse , et la multitude de modes et
de gammes qui résultent de la coinbinuison do cts sortes
d'intervalles.paraissenlàM. Villoleaudes preuves siiflfisaules
que celte musique a pris son origine dans la corruption de
l'ancienne musique grecque et de l'ancienne nuisiqiie asia-
tique. 11 est certain qu'il y a quelque afQniié entre la mul-
tiplicité des modes de la musique arabe et celle des modes
de la musique grecque, dontlcs tables d'Alypius nous ont
Dlgilizad by Coogit
1
5;a
couservù lafoi'nit;, Pinii'/jcpn-suuler auï yeux les intervalles
udiiiis dans !:i iiiiisiqiiciuraLe , M. Villuteau a eu recours à
lies signes, lie Ucmi-benuiU, de demi-diése-j et de demi-
bce^irres. donl la cnmbiiiaisnii donne iicii à qnalre-viiigt-
qualregamniuB ou circulacians. Le diagrummegém-raldes
bOUS contenus dans eu syslèiue iiiugieïl s'étend depuis {a
au-desttoiis de la portée, à la ciel' de sot. Cl s'étend jus-
<|u'à ré {/ , au'desRus do la même portce; il comprend
quarante suns. L'c&posi'; de co syslènie est fuit d'après un
traité niaiiuseriCanonyme, qui a pour litre VArbrecou-
verl de (Imirs dont les calices renfcrincnl tes principes
de i'art musical. M. Villotoau a donnti la traduction de la
plus grande parlie deee traité, qu'il il aceompagaé dénotes
csplicalives,, et d'une Iradiiclion en noies européennes des
signes de la musique arabe.
D'après un autre auteur, M. Tillulcou donne ensuite la
coDslitulion des douze modes pnneipaux qu'on nomme
O'chât], Alouseytyk , Naoua, Rasl , Ilossei/nt/ , Ho-
pilz, Rahaouy , Zenlilâ , Isfahûn, E'riîq, Zj/rafkend
et Bouzoiirk. Chacun de ecs modc8 est divisé eu dix-sept
taha^ah on gammes parlicuHcrcs , dont le mémoire con-
tient bi double iintiitiun en caraclères urabeïi et eu noies
eiirnpénnes , maïs dont aucune ne peut ûtre assimilée à
nos gammes ordinaires , attendu la niulliplleilé des signes
représentatifs d'intervalles naoijidrcti que notre demî-ton
chromatique, intervalles donl l'usage nous eslinconou et
que nous ne pouvons nous repri'^BCntcr ncllemcnt.
La mulliplicité des gammes, qui ne sont que des modi-
fications d'un mËme lou , jointe uu nombre de ces tans
qui , outre les douze principaux que je viens de nommer,
s'élève à pris de cent, est, comme le remarque M. Villo-
teau. la cause principale de l'oubli dans lequel cet art est
tombé en Orient, car il en résulte une compUcatioD de
règles et de principes telle que la pratique en est excessi-
vement diiricitc. Le langage figuré dans lequel sont écrits
tous les traités de musique arabe les rend Tort obscurs ;
mais l'esprit d'analyse ei de méthode qui ditiliiiguc l'au-
leur du niiiiiioîre j'Oïauiiiiu a ilissipé celle obsourili:,
autant ijuc la malière le permeUail.
Les Arabes, et généralement Ich peuple» de l'Orient, ne
coxnaiescnt point comme uuns Tart de rcprésculcr les sous
par dus signes ; eliez eiii la seienee , ou plulùl l'art de U
musique est loiit de Irailition. Voici ee que rapporte à ce
sujet M. Yitloloau :
(Ce qui nous contrariait iiurlout dans le commcnce-
■ meut , en entendant chaDlcr les musiciens égyptiens (car
■ nous les faisons venir chaque jour, chez nous, adu de
■ pou voir observe rieur musique), c'était do ne pouvoir dé-
1 mêler les modulations des airs parmi les oruemcna mul-
■ tipliés et d'une bizarrerie inconcevable, dont iUsurchur-
ogeaient leur chant. Nous ne le dissimulerons pas; nous
■ avons été plus d'une fois tentés de renoncer au projet que
• nous avions formé do connaître la musique arabe; et
< nous n'aurions pas lardé à le faire , si , comme il arrive
usouveut en pareil cas, le hasard ne fût venu àuotre se-'
icours, et n'eût fait réussir nos tculatives, au moment
• même oîi nous nous y attendions le moins. Voici l'expé-
■ dicnt qu'il nous fit découvrir. Un de ces musiciens nous
«ayant chanté une chanson qu'un autre nous avait déjà
• fait entendre quelque.^ jours auparavant, nous crûmc.i
■ en recODuaitre l'air, et c'était eu elfet le même- Pour
«nous en assurer, nous lui fîmes répéter plusieurs lois le
«premier couplet, phrase par phrase, pour avoir la faci-
a lilé d'en noter le chant , aOn de pouvoir ensuite eu com-
• parer l'air avec celui que nous avions cru rccounaUre ,
« lorsque nous aurions l'occasîun do voir le premier musi-
■ cicn et de lui faire chanter la même chanson. Diins celle
«vue, nuus nous appliquâmes à noter avec l'cxaclilude
«la plus scrupuleuse tout ce que nous entendîmes.
• Quand nous eiiniEs fiui, nous répéldmest'airiau grand
« étonncmcnt de celui qui nous l'avait dicté; car il avait
■ eu toutes les peines du monde à s'y délorniincr, regar-
• dant comme impossible d'écrire des sons, et d'apprendre
■ dans un quart d'heure ce qui, uous dis:ùl-il, exigeait
■ une étude suivie [tendant bien des années. Il le trouva
0]g\\aaO tty Google
3;8
«exact, à cela près qtie noun no levions pas rcnda avec
• le mêm^ accent, le infime goût et la tnfimo ez|wesH[oB
■ que liii; Ce qu'il rkgarddit comme une ^bone inipor-
• (ai)te : mats fl ëlaEt dans tme sorte d'adn^ratidti' tfe
■ noire Ruccès, et ne cessait do répéter a'ffat/b! a'gàj^l
> (quelle merveille! quelle merveille! ] Il ne iiotiTait ot>n-
( ccvoir quelle figure nous avions pu donner aux soDS^f-
• rireiiB de sa voix pour les reconnallre, et noua rappeler
«leur liegré dYIévalion ou d'abaissement, celui de leur
( durée ou de leur vitesse. Kous aurroita pu flur-le-champ
■ lui expliquer tout eela ; mais voulant intéresser sa ou-
■ riosïld dans les recherobeB que aou» falaiâ^i , l'én-
■gager à^Dtfrien' négliger -poar «ecooder ^rBrtaptiàiBiBiit
I nos nies, noualut promlmet que, lorsquè taiaba^riSfîAta
'^{>lasInrtruEU sur la musique arabe, nous lui ferldtWi &
■ ndlrB tour, connaître dos notes de musique. Toulëfiil^
■ il notuparut soupçonner que nou^iavîons employé àSibe
a chose que des moyens nimples et naturels , et noua ne
■ voulûmes pas perdre de temps à lui prouver le con-
• traire. 1
M. Vilipteau ajoute qu'il a fait beaucoup de recbïriclieH
el prh toutes les Informations qui étaient eu son poavoir
pour eavoir si les Arabes n'avalent point connaissance
qu'on eol fett nsage de signes particuliers pour noter leur
musique , mais qne leur réponse a toujours été négatif.
II s'est même adressé à de» négocians Turcs, natifs de
Constantinopte et qui habitaient an Kaire; ils lui ont tous
affirmé que ces notes n'étaient point admises dans la pra-
tique ordinaire on leur pays , et qu'ils doutaient même
qu'elles eussent jamais été d'un nsage habituel générale-
ment répandu en Tnrqule. Ces assertions positives détmi-
aent ce que le pribœ Cantemir a dit sur une notation de
la tnusiquBj qQ*it prétendait avoir introduits chez le*
Turcs dé C<HiBtantinople
(15 Çanteoiir ( Diîmétriin ), prince de Moldavie, naquit le 3o oc.
lobre i6;3. Il fit ses premiùrcs armes sons l^a ordres de sol. père, rn
1691, et il In mort de celiii-ti, il fut nomraë pour lui succéder par le»
baroiu de lu proiincc [ miis cette nominfllion n'ajiDt point éli! con-
379
Lus Arubci ne coiiiiainscnl point l'nsagcilc: l'Iiartnoriic ; il
neruit diUtcile qu'ils l'employasseiil , cur la divlEiuii <le leur
échelle par tiers de toits ue pourrait H'arrauger avec un
hyalèmc d'aecords semblables aux nôtres , aoa que chaciiii
(les sons, pris isolément, ne pût entrer dans l3 coRiposi-
lion d'un accord parfait ou d'un accord de sepliiiine; mais
la succession régulière de ces harmonies serait inexécu-
tiibk avec des successions de lïons moindres que le demi-
ton mineur. On serait dans l'erreur cependant si l'on
croyait que les tiers et les fleux tiers de Ions peuvent se
remplacer par nos dcmi-lons mineurs et majeurs ; quel'
que faibles que soient ces înlervalles, tes Atâtyeh ou mu-
sieiens Egyptiens les expriment '. ils y sont d'ailleurs obli-
gés, la tablature de leurs insirumens étant établie sur ces
divisions. On ne peut essayer de leur substituer les sons
de notre échelle musicale sans changer la nature de leur
chant. Voici ce que dit à cet égard M. Villoteau ; • Avant
■ que nous nous fussions assurés qu'il y avait réellement
■ dans l'échelle musicale de ces peuples des intervalles
■ semblables à ceux dont nous venons de parler, nous at-
■ tribuions l'eDet choquant et la. pénibln impression que
■ faisait sur nous le cl)ant des musiciens !!gypliens ou
■ Aiâtyeh, soit à la maladresse de ceux-ci, soit à la qua-
firmée parla Porte, il alln ïiirn.i Constnntiiioplp. KommÉ depuis Hos-
podarde Moldaiîi^, il relu^n deux fois, Et n'accepln enfin que sur In
'pmniesie qui lui Tut faile qu'il <eRiit aflïiiTiclii de tmite esjiècfldc tri-
bal pendant qu'il gouïwnerait ceUe province. Trompe dansson.il-
UnlDjiltrnita aiec Pierre- le-Grand. Il Tut conienu que In Moldavie
serait érigée en priocipaulé hercditaire, et que Demclriiis joindrait
SCS IrDupen à relies de l'empereur. Ce traite ne put être ciceutc pur la
trahison de« Mnlda*«; Démétriua fnC obligé de l'enfliir et de sa re-
fagier dirni le ramp de aon allié. Pierre rréa Gnatemir prince de l'em-
pire Buase , et tut donna de grands etabliiaemeni en Ukraine. Il maU'
rut dans ses terres le ig août 1733. Can ternir parlait le turc, le persan,
l'arabe, le grec moderne, le latin, l'italien, le ruise , le muldare, et
enlendnit fort bien le grec ancien , le kliTe elle français. Il était TCrs^
<)ans les iciences et partieuliérement dans la miici(]<ie. Toderini auiiie
qu'il écriïit en turc on tmilé de musique qu'il dédia au sultan
Âchcmct Il.On a aussi de oc fnat»: XnlrodiKlionàla miisiquf turque,
en moldaTC , manuscrit in-8 g qui se Irouie k Astrakan.
Dlgilizad by Coogit
38u
« iilé Je leur voix ijiii uVtait ni bien neltc ni Tort aasuréi; .
• Boil à un dt-faut naturel qui rendait leur voit et leur
( oreille rauKSCs. Ainsi, lanlût exprimant pnr un dièse li:
a tiers de Ion asccnilant , nous notions l'air dans le mode
• niajei),r; et quand nous rexéculions ainsi devant oolro
0 mêmes noim nons apercevions que cet air avait un ca-
• racliîre tout difTércnt de celui qnc lui donuait VAtâtyeh;
• tantôt retranchant le dièse , l'air devenait mineur, et
1 VAtâiyBh nous disait que nouy n'en avionH pas bien saisi
■la mélodie; nous sentions en cfTct aussi qu'elle n'avait
• plus le mËmc caractère , la même teinte que lui donnait
"le musicien égyptien en la chantant. Quelque étrange
« que parût pour nous cette difTércnce , il fallait bien en
s reconnaître la nécessité i mais nous ne savions comment
.rnprimor.
! 1 Ce ne fut qu'en examinant ta tablature des instrumens
' ( de musique d'Egypte, surtout de ceux dont le manclic
« est divisé par des touches fixes, que nous commcnçA-
• mes à nous apercevoir que les sons ne se suivaient pas,
a ainsi que les nAtres, pur Ions et par demi-Ions. Alors
« nous reconnûmes qu'un ton comprenait quatre degrés
■ et trois intervalles égaux, chacun d'un tiers de ton , ut
■ enfm nous fûmes convaincus que cet intervalle que nous
■ n'avions pu apprécier dans le chant de notre musicien ,
(Ct qui était plus petit que notre ton mineur , était un
< ti^rs de ton , etc. ■
Au reste, il ne faut pas croire que les Egyptiens n'eus-
sent une musique dépouillée d'harmonie que par igno-
rance, ctl'on se tromperait jbrl si l'on pensait qu'ils eussent
reconnu l'inrériorilé de leur chant isolé, aprjs avoir en-
tendu la musique des troupes françaises, « i.es £.gyptiens ,
< d!l M. Villoleau, n'aimaient pas notre niusique, et trou-
1 vaientla leur délicieuse; nous, nous aimons la nôtre,
a ct trouvons la musique des Égyptiens détestable ; chacun
0 de son coté croit avoir raison , ct est surpris de voir
■ qu'on Boit affecté d'une manière toute différente que co
■ qu'il a senti : pcul-Ctre u'est-on pus mieux fondé d'une
DlgiUzad bf Ci)Oj;l^|
38 1
■ part que da Vautre. ■> Le père Aiiiiot dit h peu prËs la
même chose en parlant de l'effet que produisit notre liar-
inoiiie Eur les Chinois; et l'on pourrait en dire de même
de lum le» Orienlaus. On sait que RouHsean ii dit que
celte harmonie a pris naifl.sance chez les barbares du Nord;
quoiqu'oii ait fort crié au paradoxe, selon la coutume
pour tout ce qui regarde cet écrivain , il a en cela quelque
apparence de raison , ce qui n'cmpëche pas que l'har-
monie ne soit une fort bonne chose pour nous. L'igno-
rance deH Orientaux en ce qui concerne les accord!) , ou
plutât leur dégoût pour ce qui ressemble à de l'harmonie,
est un grand argument contre cens qui prétendent qu'il
est impossible que les ancïona do l'aient pas connue : il
ne suint pas de la connaître , il faut l'aimer pour qu'elle
entre dauN la pratique de l'art, ct'nuuH voyons qu'elle est
insupportable à la plus grande partie des peuples qui
couvrent la .surface du globe terrestre. Ce sont des fatls
qui BOnt sous nos yeux, et qui viennent à l'uppui du silence
des auteurs de l'anliquilé sur cette matière.
( La suite au numéro prochain. )
VÈJIS.
HOTE ADDITIONNELLE A LA NOTICE DE M. PERNE,
£n publiant cette note, nous ne prétendons pas assuré-
ment empiéter sur le terrain fiî heureusement cultivé par
notre savant collaboraleur; noire intention e.El de remplir
dès vues en facilitant les moyens d'étudier l'hi.sloire de la
M. Perne cite, i'i la fin de l'excellent article qu'il nous a
fourni, la grammaire musicale des Grecs modernes, inlitu-
(iJVoj« Hei'tta MKslcalc, page sSi.
DIgliLzetI tiy Google
58a
li'C : EiVni-B'/ii, cic. Nous non» élanncilons ini'il n'ait pas
jmrlé il'unaviit'c ouvrage imprimé à Parix dans le uottrs du
la luâiiie année et chez le mfme imprimeur, si ce livre ne
lut reslÉ incomplet , cl si nous ne savions pas qu'il .t ëlë
fort peu répandu, la presque tolalïté des exemplaires ayant
été tranupurtée il Constautinople pour l'usage des églises
orlhodoxes de celle ville et du resie de la Grèce.
Cet ouvrage forme un voltime in-S" de 16 et 5C3 pages.
En voici l'intitulé : A^i^rita i,ia«T,'S tS, J-i^.t-u».
lltrpoi/ Aff^TT^^t^iov TOI ITEAa^vorïjffli'au , i^ijyijd^rAr fTiKarvTJjv
nàt MiSoJar, wufà Tf çyif ibu AafCTeafitfioii. jifits îrf*T«î. 'Et Ila-
fio-Mic'Eirî^ Tii«-i-/f«^i'«ï riyn'su'. Ce volunie conlieot une
liuile de doxologies ( hymnes d'actions de grâce], pour la
partie de l'office, comme dans les rilnch som la rubrique
de Propre des Saints. Le second volume aurait contenu
l&Propre du Temps, les Fêtes moùilcs el l'Ordinaire de
l'Oflice'-'. Nous donnerons procbaiuemenl l'analyse de cu-
rieux ouvrages; nous y joindrons quelques extraits de mu-
sique grccr{uc moderne, tirée tant de ce volume que de
tios manuscrits, et traduite eu earaelères vulgaires.
J. ADRIEN-LA.FA5GE.
NOUVELLES DE PARIS.
TnÉATRE nOÏAL DE L'OPERA-COMIQUE,
UPMKA-COHIliUI en un «CTI,
MUSIQUE DE M. CARAFA.
19 mai. — Lorsque j'ai pris la résolution de publier la
Itcvue Musicale, je ne me suis point fait illusion sur la
(i) Il en reste un fort petit aouibrc d'exemplaires. S'adtcsBar au
j>ureiiu de Id lle^'ite Muiicaie.
{■î) L'iiuteur de cet article a vdXtb Ici niyos IcB inaliiri«ji de cette
BrcoDde parlio.
DtgliljBfl bi Google
'HtMiil^-ilifflolle oIijemB plaçais : j'a[ senti toUi-l^ fo^
ââk^Vi&biens quî régiiltent de l'obligatEon de jiiger les on-
^il^jef ^ ceux qui ont ëlé jusqu'Ici mes amis, mes ooni-
KS^ods dans la carrière dramatique, et de lénr parler
quelquefois uu langage sévère (jucj'ai sans doute mérité
qu'on m'adressât souvent , quand je m'exposais sur la
scène. J'ai gémi de la nécessité d'ainiger des hommes à
quije n'avais adressé jusqu'ici que les paroles de la bien-
xfeillMieept:d«L'aniifiéimaiftâ'àulropavt^'Knitqafrje
l'engagement de rendre un compte exact et fidife^AfflIlèr
impressions; engagement que je regarde comme iVoî^V
et que rien au monde ne me délournera de remplir. Il
m'est pénible , douloureux, de voir s'éloigner de mfli itiôs
amis , et de devenir l'objet de préventions haineuses ; mais
je le déclare ici une fois pour toutes, les letlrcs anonymes
qucje reçois, les violences que font naître mes ailioles,
les récrimioalious, les sollicitations, rien enfiu uo pourra
mftà^iu^?^ dédire co^qoe je orol^ètie Igt-viérîté; Etranger
iIÙ«^t[dbi{ti^uev<ài^Itt:ftAlI^iaiHltll9ïa1M
je^'engage seulement & ne jamais m'éloigner 'dès formes
décentes du langagcqu'il convient d'adresser à des artistes,
ment. Cela dit , je viens à l'objet de cet arlicie.
Le sort du petit opéra de Sangarido n'a point été lieu-
Teax. Le sujet, qui a de l'analogie avec Clara Wmiei et
quelques autres pièces où un personnage îiiolTensif est
pris pour un chel'de voleurs, avait été lu, dit-'on, avant que
çe^otnraçeaicnssent'été.représentésï^maJB îl-a eu le mpl-
.^qpdéyçnîr après eux, et de^'àToirl'Bl^que, d'une imi-
tïitton. Cne opposition assez forte s'est manifestée dès la
ptteniîÈre scène et avant que rien eût pu donner lieu à des
nçMcques d'improbation : on a pu juger dès lors que ta
piiioene réussirait point, carie public ne paraissait pas dis-
posé & écouter patiemment. Il faut le dire, la musique de
î'ouvertureetdupremier morceau d'ensemble n'avait pu le
disposer favorablement. Personne ne rend plus de justice
que moi au talent de BI. Carala, mais j'ai été frappé de
DigilizeflBy Google
l'-air deitégligencc qu'il a laissé percer dniis la 'plupart des
motro^aux de ce pelît ouvrage. Sans doute t il y a attaché
peu dlfliporlance ; mais n'eit-ce point un lortP En Italie,
la chute d'un opfy'elteeal de peu d'importance; en France,
cela laisse quelque Gouveoir. Je sais que M. Carafa est
liuTiiiiii: !i )>i'i:ndro sa revanobe ; c'est pour cela que je
crois (luvuir lui faire part de quelques réflexious qu'A fail
uaiirc en moi la muaique de Sangarido. . - i: '^
o po^ui a reproché dlavoiE &iit de Bon< onvertuv»;iaklttlK
wl^ï'.f^aat i^moi ,i j.'ayoue' que je ne vdisipo^Ë&i^iflti
4^RceDvéiiie&t pour un petit opéra. C'ât/uD'^ajsIbnb
(ïoifune un < autre. Haydn ca a tiré grand parti dans quel-
qv^iaudante de symphonies. Ce Kystèmc est propre ù
£lîne jiriller l'habileté de l'orchestre, quand l'orclieiitre
est habile; il annonce peu de prétenlioii , et convient par
ceU aa genre de l'ouvrage. J'aurais senletrieiitdé^l^ qu'il
yeâtfiu peu plus de nouveauté danB.lethènm;^' Rêvait
être varié. Le peu d'effet du premier duo énCràij^pfeuU-^
lade.et U"' Rigaut lient à la situation dan» ^ctnûiâltiiiMfat
placé. Du, sent qu'il excède les: borne»
maître de la maison et la servante ont d& einpl^ep'pear
iillor ouvrir la porte à llîgolin ; ou sent quele jeune homme
il(!vr:ii( jKirlir, et l'iiii nu s'irilùrcsse point à ce qu'il dit.
Ji; Curai d'ailleurs à ce morcciiu , comme à presque tous
ceux de la pièce, le reproche de rappeler des idées trop
connues.' L'instrumentation est btillanle, irtfp- brillanta
même; car, dans l'air de Bîgolin, le public qni s'^fen^
à apprendre -la cause de sa frayeur, et qui, à oao^aidif
bruit de l'accompagnement, n'entend pas'jipt'motyta
manifesté plusieurs fois l'impaliedce que luitQat^MHpé
tapage. L'air de M"* flîgaut contient dejolis détail s, ^mdî*
ii a, comme lu premier iluo, lo ilùlaut du u'iître pas eu
situalioii , ut iiia.iijuu son ullct à uaiisu du uula. En somme,
je lu rt-pùlu, ou ^,]juruuit troi. i(iiu ,11. Carala nu ]>as atta-
che d'impoi laiiru à cet imvragc. On dit qu'il travaille Ù un
iipura LcaviuiHip plus considérable ; je u'anrai<8ansJioute
nue (lus uluycs à lui duuner. i. •■ o .-i.J V'
Depuis long-temps ou aperçoit un alCiiliUssemèot; pro«-
grcssif dans l'orchestre de l'Opéra- Comique. ^Les fré-
385
l'éloignement de bonii înstruineiiltqt» quj, pàa^t MEHk
l'orchestre de l'Opéra , «oit jkït^Aitffii^'l^i^Mrfi.ItBUèii j ta
fatigue qui ri'fultc de l'obligation de jouer toas les soira
peiiilaiil < iri<| ou six licnirs. oulre Its rf pétitions , et l'é-
tciidin; il'mi ii-pertoii'C trop ï.-ii-i('; , ont iiiseusiblpineiit
rcliiclié les icssurls qui faisaient uiUrcfois du cet orchestre
l'un diis uifilleurs de la capitale. Dans Je uouvel ouvrage,
reiéciilioii a éli' Icllcment iléfectuensS qa&>le publlA ft
montré iKiiiteineiit sait mécontentement i-plUglraïF^ r^A-
priflcs, et que les journam les plus mdlfférens aur'ËStté
matière n'ont pu s'empéciier de le remar({uer. Cependadt
cot orchcMre compte dans ses rangs beancojip de ranst-
cicns d'un inlcnt distingué et capables de conconrîr à nne
eiécntioii parfaile. Ce qui manque, c'eut l'émnialion ,
c'est l'amour-propr^; .■'csl ic scnliiucnt de dignité conve-
nahlc. Sans cex li-ois clu.ses on ne ï.ùl rifii , mtnic avec
du talent. Puisse l'avertissement sévère du public rappe-
IwtàJGet oTcbeaIre ce qu'il fut sous Iiahaussaie, ettanimçr
en hillè désir d'égaler aon anoietape gfotse t ,-<"^
fWi*i^-.. - - " PÉTIS.
UU. B^rer frères ont donné, le ig, un concert au
tbédtrc de l'Odëon , lequel a été précédé de l'Homme ha-
6ite, comédie en cinq actes de H. d'Kpagny. A l'cscep-
lioo de UM. Bohrer, qui ont moniré leur talent ordinaire»
ce concert a été peu remarquable. Le chant imrlout aélé
trèa&ible.
On assure que , convaincue de l'inipossibililé d'alimen-
ter ùn tbédlre avec des traductions d'opéras étrangers,
l'Italie et l'Allemagne ne produisant rien de remarquable,
l'auturité songe à fermer l'Odéon. Ce théâtre ne sera roii-
Tert,, dit-on, que poury joner la tragédie et la comédie.
De vaudrait-il pus mieux en offrir la ressouKcà'nos jeunes
compositeurs ?
M. Pésaroni débutera samedi prochain au Théâtre-Ita-
lien dans le n)le A'Jrtace de Sémiramide; les amateurs
attendent cette représentation afec une vire impatience.
NOUVELLES ^TRANGËRES.
BBHun, 5 mai. Nous venons d'être lé m oins d'un événe-
ment muKical Irëx rare ici : la première représenlalion
d'uD grand opéra nouveau , dont la musique ait été écrite
par un musioien national. Nous Ignoruna «i l'auteur «
ïl. Félix Uendelsobn f doit cette fiivenr à l'influence que
donne une grande fortune , ou & l'heureuse prëvenrfon
' qu'avaient fiiit naître en-sa ikveur ses dispositions muri-
calés généralement connues, et il préeooesj qu'fl fil exécu-
ter, à l'âge de neuf atUr uii opéra de sa oompositioa dans
la maison paternelle. Nous nous bordoni à oonstater ce
fait , que le 29 avril dernier on a donné Bur le (jrand théâ-
tre la première représentation de oetop^, quia pour
titre : Les Noces de Gamaeht.
Il nous serait difficile de dire s'il a réussi; car les nom-
Kreux amis de H. Heodelsobo, qui ont voulu lui i^ire un
SUCCÈS d'enthousiasme, ont provoqué par leur admiration
continue une opposition qui , nous aimons à le croire,
ne pouvait s'adresser qu'au poème , le plus gratsier et le
pUis maladroit peut-être des iibretti qu'un ait écrits
d'après un ouvrage excellent. Quant à nous , nous ne vou-
lons nous occuper que de l'œuvre du musicien.
Son Iravail, très recommandable d'ailleurs , a le défaut
d'attester l'embarras d'un jeune homme sans expérience
mis pour la première fois à même de tailler eu grand.. Ce
dé&ul doit être d'autant plus signalé , q>ie l'auteur l'aurait
' peut-être rendu moins sensible , s'il n'avait reproduit des
morceaux écrits par lui dans ses premiers essais : c'est du
moins ce qu'on peut, selon nous, induire du lilrc île
l'ouvrage , mit beibchallener Musik von F. Mendeisohn
(avec musique- coiuervtfe de M., etc.). Il nous semble que
lorsqu'on est aussi jeune que M. F. IMendelsoIin ( qui est
k peine Ag/é de 18 ans), on ne doit reculer devant aucune
cwcasiou d'écrire de la musique nouvelle, qui procure k
58j •
l'arllBle l'avantage d'une expérience et d'une racitilé Ae
manîèce, indisjions.ililL-s |ifnir (^iilr,itn(.'r \c KiiflV.igi; clei
hommes ra'-i'mlili's. < hi(,ir|iL'il i n s.iit.cl .iul;iril '[irnu :i
au milieu de l.i i;oiilii-.ioii d'uut: ] ni' mi ère [iiinisiiiiLilioii,
se faire iiuc idée <lcs ilispusilions des vérilables eoiiiiais'
seiirs, si le siiecËs n'a ^ été éclatant, il estencourageaul,
et e'csl sons ce point de Vna qosdoltle considérer lo jeniie
auteur qui peut se fëlicitér d'un essai heureux. L'ouVer-
ture , qui tend à donner une idée complète du drapie,,e8t
■bien r nn joli duo vient au commencement du juwnier
acte. Les airR trop fréqucns , surtout dans le rAlo de Qui-
terie, PB nuisent et dniiiiEiit ;'i l'ouïrage une teinte mono-
tone. Eu giïriéi'al, Ji^ itiusicii ri en Mnilant l'aire bien, u fait
trop. On ne eouipte p^is moins de iininzo morceaux dan»
le premier acte , dont plusieurs ont les dlmeusionsles plus
étendues de la musique dramatique. Le second acte n'en
que huit; mais on y Ironve un diVertiRsement d'une
routeur démesurée, dont la musique contient Déanmoît»
jolies chosés. Va autre défaut de cette partition , défaut
BOOlement relatif, est que, loin <L';ivoir le parfum méri-
diohal eîcigible dans un pareil sujet , cite est au contraire
conipltlcment germiini(|uc ■ on y rlicrriic on v:iin t.i cou-
leur locale. NcLiimioins les '|ii;iHli'.s lui sont piopres
font beaucoup d'honneur à l'aiileur cl ii siiii ilignc niaiUe,
M. Zeller. On a. remarqué surtout deux ciiœurs dcinlilcs ,
ilout l'un , celui du premier acte, est travaillé de main
de.jn^ttre.
Nous voulions attendre un plus grand nombre de repré-
fientaliijnft de l'ouvrage pour ea donner une analyse plus
ilétailléc et plus exacte, maïs il a disparu tout à coup du
M. Spodlini écrivait pour le mariage du piim e Ciiarlcs
l'-opéra iV^/iit.-si'i'. Il.)hcitsl(n!fci>. duiU h- ]ioùii<> osl dû à
un. auteur disiiii-ii.; . M. liiuiiKu.h : Tii,.lln'Mreii!.rniciit le
musibien a été atteint, après avoii' terminé le premier
acte, d'une indisposition qui ne laisse point espérer que
l'ouvrage puisse être fini et monlé pour l'époqne'.à laquelle
U était destiné. Le roi, voulant ménager la santé de
58B
H- Sponlini, a consenli à ce qu'on ne rnprcsciilàl, h celle
pccasion* que lu premier aclu, qui jurera deux heiircK
avec le diverligsemeut.
On .1 donné, le pour une œuvre de bienfaisance ,
dans l'église rie la garnison i un grand concert spiritncit où
M*". Catalaoï a chanté, et dans (equef- put él^^^é^^j^
i'hymnede Luther, de Haendel, l*oaivttajx^^,p^Bpym
et d'autre» morceaux du même auteur, tin'^èn^;elt^^
Zingarelli , et vn Doviine de Ouglielnp : l'orgat^lç B^jçh
y a tulicl.i* (Inis niorceaus. I.V'glise n'était mVljjijA^'Hl
litrs. Le pris d'ojilréu était iViiiie rixdale^ Quel^ef \onr»
après, M"" C^itahiui aelianlé, sans oublier ]eGiHlsifV0.^U
iing, au ci)iici;t-i du vinlonisic Moescr ; on y étouOait.. . ,
PÉTEBsr.niTic . I.'.-irt musical vicnl de perdre un artiate
^tinguc dans la personnis de Fenzï l'ainé, violon ceUiste:»
décédé à Moscou dans courant du mois d'avril denier,
JËlève du Conservatoire de Paris, ainsi que son fr^^,,iviQ-
loneellisle comme lui, Yietor Fcnzi ne ilt remarquer dans
plusieurs concorls p:ir la beanli} <lii son qu'il tirnit de SOU
inslniu.eiit . ,-l i^ir la vi|;iKur miii ari;litl. I! a publié,
iant à l'.iris ^ui:i, AlUm.^.iu. cjualre «concertos pour le
violoneelle, plusieurs pot-pourris, dus trios, Iroïs livi:Ç8
' d'airs variés pour son inslruuient, et deux livras df^dg(M>
Malgré ses lalens, Feazi n'était point heureux «gi|8.^lj^^
port de fortune; il laisse une veuve dans uçe.fi^q^fp
pire que médiocre.
ANNONCES DIVERSES. >^ -
Améiiii SB Bbàvpuit. J'o voM/Brsvotr, romance chan-
tée par H" Théodore , au théâtre de Madame , dans l'^r*
éitn, vaudeville de MH. Théaulon et Paulin. Paris,
S. Gaveaux, boulevard dea Ilolians, n* a, et Frère , pas-
sage des Panoramas, n* 16.
tUatlÉE PAR M. FÉTI'S,
FKOFBSSBU^ W COKTOSniOII A K*icOLB âOTiUB DE HTOiqqK,
■T «uiolBicjliM i% fdz «Tiiuuuiiin.
H- 16. — Mftl 1827. '
EXAMEN DU TRAVAIL DE M. VILEOTEAU,
Sur U m«s!ii»( &ïs ^Kw^rfes âriditiut):.
SeCOHD ÂSTICI.E.
Av^ aTOir Êiit l'exposé du eyetèmo, musical des Egyp-
tien»,'dontj'ai pàirté dans mon dernier article, M. Villo-
teau donije des exemples fort inléressans de tous les airs
et de tous les chants dont ce peuple fait usage dans toutes
les circonslancès de la vie civile, militaire et^xeligieusc.
Il accompagne ces exemples d'instructions sur leur mode
d'exécution , et de détails singuliers sur les cérémonies o&
ils sont employés, la poésie arabe de- airs, «on ortlîo-
grapbe en français selon la prononciation des Egyptiens,
et une traductiou. élégante par H. Sllvestre de 'Saoy, sont
jointes à la musique.
La plupart des airs què chanteàt les Atâttch ou musi-
ciens égyptiens , sont des chansons d'amour, car ils mê-
lent ce sentiment aux choses qui semblent y avoir le
moiusde rapport, et leurs paroles sont souvent très libres;
M. Tiltoteau en rapporte un grand nombre qui sont d'au-
tant plus intérc^saDtes qu'elM ne sont point en arabe lit-
téral, niaïs en arabe vulgaire; en sorte que ce sont vMlSr
. 34 .
■ *■
Digilizedliy Google
391
TradaclioH de cette chaluoit eaJrançû.Ufpar AI. Sïiieitre de Saiy.
Mon «mante ■ paué {«ésde moi; je loi li idKué U païak, etellj
ne m'a point répoodo. Soa tnAenuvennl cent pfawlMi comptant.
Qbe n laille eit balle aous cet Tilemeos il'étoflb de* lodet I Hâu I
MUt} qucUo est ma ailuatton I O naît PO nuit I Quelle nuit j'ai
Mon BiDonte ■ sur la jooo un gnîn de beanté ; m> yeux ^ m Uitle
blMwnt te ceeui. Sa l^iretd larpaate celle àe tqutea les gaselLei.
Qaasd elle «t lenne me-Tialtér , m tho m'a 'coinUd de joie. Hélu I
faêlu 1 etc.
3.
Mon BOianteeet rétoed^n riche numean t ion Min blanc tfen CM
point couvert. Je lui u adressé 1> pirc^; elle m'a dit : Ta, cel* tuf-
Ct ; on le frapperait', et )*en ««nts p^i^trée de don leur. Hëlii ,
hëhs r etc.
4-
Sa {onei aont U gloire do Orëateur qui les a Tormifes. Quand elle
toameb Ule,iei grâces irtîtentlespaaiious des amans: ob I qu'il*
sont ntiuini , tMi ses bmnTeiiKDal Qoelarli&ceiaiiieineraî'jeTJe
ne puis pins ; tenir. B&MtJi UIh ! etc .
La ohanson anivante ett austi reina^guabla par les air-
constances qu'elbi rappellé) qu'elle est singulière par la
profusion des agrémens du chaut.
BXEIULE :
fity - - loi Qii Jek ~ h -
avec Hdélitii les tiers et les deuxitiers de ton da sjstùme de la musiqus
arabe. Les Earopéeil» n'étant point accoutumés des l'cnlance i en-
tonner de pareils intenalleijIessigncB qui t'y rapportent nepeoTent
nous en donner d'idée* po^mi. Je ne in^ botii^ fc me servir de»
inlonationt qui ont le pliu d'analegio avec celles des 'Eg]^ien«.
( JVofe du ridactatr. )
■ TiraduclioH mJirtmç'aU , par M. SUoMrt de Sacy.
Mon bien timi ot coavert d'an chapean ; de» noeud* et dei roNHet
omeDt u ceintuK. J'ai Toula le baiier ; il m'a dit : atpaUa, Ab t
qn'n cil doux Mm IiDgige iuUen I Dieu me garde de celui dont let
jeux nnt de* yeux de guellel Biiae-tnoi , tid dont le bngige eit il
doai^Saialt , '
Que tu et donc beau , Put-cr-rommSii •, loriqae.tu procUmei U
*ilrçtâpab1iqaeetniie, entière anini*tie, tenintcniniialefirmui I tn
rend* b jde aux eiBut* dea uijet». Salut I
3.-
Tu Doni as fUt aoaptrer par ton abtMice i A Gdnàil «n chef , qui
pnodi le alé afec do lacie , et dont les ioldBt* ivce« patcouMiit U
TiUe pour cheraher de* femme*. Salnll
4-
JTa nou*a* bit «onpieer par ton Bbience,A Général durmant, et
dont Ici joaei'aa&t «i agrâiblesj toi dontk glaire a Happé dans la
ca^talede r^jpielea Turc* etle* Arabe» tSalutl '
■ S.
Tu DDDS M fait soupirer par ton absence , reptéseatant ds la ré-
publique , ai cbarmant et dont la cherelore eat ai belle ! Depuis le
jour où ta es entré au Kaire , cette rille a brillé d'une laaîiie sem-
blable à celte d'une lampe de crîatal ..Salut I .
6.
O répreientaat de la rëpoldlqae j ta* *oldaU plein* de joie eunnDt
de.toutes part* poorfrapper les l^iTei «t le* Arabe*. Saint, Bomapartel
Salut, roi de paix! Satntl
(i]i'W-er'ran>ni^ est une oarmptiaa AtBarAolonmiim BtriAt-
lemi. n s'agll ici da colooel Barihelemi , que le gàiétal en chef de
faimte d'Orient anlt dwrgé de U^iiee da Kaire. tes habitons
Iraoïant ce nom difficile à prononcer , l'anient changé en celai io
. l Noie de M. di Sacy )
Mcsiagei d'amouc , léie-toi , amène-moi cette beauté ■ b taille
iégî-re , que le piddi dn a croupe empêche de le lerer , quand elle
rcut se redreuei «tas tenir debout. Salut I
8. '
Allons ememble. Seigneur, Doai entrrec ï l'ombM dèijtitmlni.
Hou* iTiieilIerani la ptehe sur l'arïire qui It porte^ à la. vue de nos
rigide* censeur». Salât I
Les détails dans lesquels M. Vîlloteau eotre sur la mu-
sique guerrière, sur lo oh an t religieux, sur les cérémonies et
sur la musique propre aux anniversaires de naissauoe , aax
funérailles, aux danses, au chant oratoire et poétique, à
leur accompagnement, sur la musique des nooes, sur Ici
oliant des CheykJiendemandant l'aimiAne, aarceindeB
Faqyrs, des bateliers da NU, desBaribras, qui habitent
les environs de la première cataracte de ce fleuve, des
habitans de Dongola, des femmes du pays de Sodau , des
habilans du Sénégal et des pëcbeiirs de Gorée, tous ces
détails, dis-je, sont remplis d'intérêt, et font honneur à
l'esprit d'observation de l'auteur, et aux soins qui préai-
dident à ses recherches. lifait, sur la moiiqaB de§ habi-
tans de Dongola , les remarques suivantes :
< La mélodie du chant des habitans de Dongola est pin*
^< donce et plus mélancolique qu'elle n'est bruyante et gaie.
( L'instrument dont ils s'accompagnent esl une lyre anti-
* que grossièrement fabriquée. Cette lyre, qu'ils appellent
iguisoYite, est fort eti usage dans toule la Nubie. Les
> Sarâbras la connaissent sons le nom de kùser , et en
(jouent aussi : mais nous ne nous sommes pas aperçus
( qu'ils s'en servissent pour s'accompagner en chantant.
■ Le mflme instrument se nomme, dans quelques antres
* contrées, kitgar oa ftipar ; et au Kaire , on le nomme
■ ftt^oA et ttUarah barbaryeh, o'est-à-dire j/uifare
* des itarâbras. Le mot kitara, que les Grecs ont écrit
■ Kiiifn , et qu'ils prononcent tciçara , aurait-il été , dans
■ son origine , synonyme de lyre ? C'est au moins oe que
< donne lieu do penser ce nom appliqué par les Africain»
* à l'instrument dont il s'agit, lequel est une vérllaUe
395 V
» lyre; car les mots Giiii-nrfte. Kiiser , Kismr , Kiçar,
• Kiçarah ou Kiiarah des Africains , ne sonl qu'un seul
• et même mut diversement prononcé. •<
On sait que Bruce u donoé quelques notions de 1,1 mu-
sique i^tliiopieniic , dan^i la relation de non voyage en
Abyssinîe; mais, malgré le Ion tranchanl de cet aulcnr,
il se glisHC toujours des erreurs grossière» dam ce qu'il
rapporte avec atisurance , et souvent il ne fait qu'efllcurcr
les matières qu'il prétend avoir examinées avec soin et
traitées à fond; aussi sou livre cst-il tombé dans le discn^-
dil. Kirchcr, qui a parlé ù peu près de tout, tant bien
que mal , a donué auiisi des détails, ou plulât des conjec-
tures , sur la musique éthiopienne , dans la huitième par-
tie ( Musurgia Miri/îca) de son grand traité de musique ,
qui a pour titre jirs magna consoni et dissoni; mais,
suivant son usage , ce qu'il en rapporte est rempli d*incEac-
litudes. Grâce aux recherches de M. Villoteau, nous
sommes maintenant en état de nous former une idée plut
exacte de celle musique , et de la comparer à celle des
autres peuples orientaux.
Chaque peuple a une tradition particulière sur l'origine
de sa musique; aucune ne me paraît plus singulière que
celle des Éthiopiens, que M. Villolean a apprise des prêtres
abyssins qui se trouvateot au Kaire : la voici. S. Yared,
né h Semieu , sous le régne du roi E-aleb, fut envoyé à
Oksem, pour y apprendre à lire. Après avoir été pendant
Gept ans à l'école de celle ville , sans avoir fait aucun pro- .
grès dans la lecture, son maitre le renvoya. Comme il
s'en retournait chez lui, dans la saison des grandc.s cha-
leurs, il rencontra un arbre appelé en éthiopien ouvka,
à l'ombre duquel il se mît pour se reposer. Dès qu'il fut
couché , il aperçut un gros ver qui rongeait l'arbre en s'a-
vançant vers la cime. Ce ver étant tombé à lerre, puis
étant monté de nouveau, et étant encore tombé comme
la première fois, cufm ayant recommencé sept fois la
même chose avec aussi peu de succès , S. ïared se mit à
réfléchir , et pensa que ce ver était l'image de lui-même
qui, pendant sept années consécutives , était allé à l'école
□IgWzedby Google
596
sans avoir pu rien apprendre. Il avala le ver , et aussitàt
le Saint-£sprit descendit flurluisoiis la forme d'un pigeon,
lui enfleigna l'art de la Iqcturc, celui de récriture,, ainsi
qae, celui de la masique , et lui inspira en même lenips les
trois modes gwz, txti et araray : le premier destiné aux
joursde férié; le second réservé pour les jours de jeûne et
de carême , pour les veilles de fêtes et pour les cériéinoniés
funèbres; le troisième consacré aux principales fêtes de
l'année. Instruit par ce miracle , il composa un traité des
principes et de la pratique du chant actuellement eu usage
dans l'Abyssinie.
Les prêtres abyssins possèdent des livres de chant oCi la
méladqe est notée en caractères ou lellres de l'alphabet
Anwvet^ & pBa près de la môme maDÏère que le fut l'an-
cienne musique S'^'Iub- Les Signes, diversement com-
binés, seul au nombre de cinquante-trois : ils ne repré-
sentent point les <i0ns ou ien degrés d'une échelle musicale,
mais les intervalles compris entre les degrés. Telle noie,
par exemple, désigne un demi-ton, telle autre un ton,
telle autre une tierce par degrés disjoints , ou dont les sons
doivent se succéder plus ou moins également, avec plus
ou moins de lenteur ou de rapidité, et ainsi des autres;
en sorte qu'il y ai des notes dlfTérenles pour chacun de ces
întervaDes , et pour les divers omemens qui peu^nt s'y
adapter. 'ftl. Vîlloteau a donné une table des caractères
de musique éthiopiens, avec l'orthographe francise de
leur prononciation, et leur signification musicale.
Les mélodies éthiopiennes sont ordinairement surchar-
gées d'ornemens et de fioritures de tout genre , et ressem-
blent en cela à celles des Arabes, des Grecs modernes^' et
des 3ai& de l'Asie. Ces mélodies sont sur un ton élevé et
éclatant dans les jours de grandes féteq; les chants desti-
nés aux fttes du second ordre sont sur un (on moins élevé;
les plus simples et les plus graves sont ceux qui servent
aux jours de férié. U. Villoteau a donné des exemples des
une et des autres en notation éthioplettae, avec la traduc-
tion en notes eoropéennes.
La dernière musique des peuples africains, dont parle
r
■'97
M. Villoteau, csl ccllo du* Quhles. Rtulos di^géncréii de»
anciens habïlans de l'Égypre, ces Qiibles n'ont rien con-
servé de la mnEii|ne de leurs ancêtres, de laqnclle Platon
a tant vanli! la merveilleuse perfccllon. Depuis bien des
siècles, snumis au pins lionteuK esclavage , ils sont devo-
nii» indilTércns à tont ce t\\u pourrait honorer leur patrie.
La cupidité et l'avarice, scnls mobiles de fontes leurs ac-
tions, les éloignent trop de l'amour des sciences et des
arts pour qu'ils sentent eu eux le moindre dOsir de s'y dis-
tinguer. Aussi, de tousleshnbitans del'lilgyple, dil M. Vil-
loteau, soDt-Ils, à quelques exceptions près, lespliisîgno-
rans et les plus stupiiles. Il ajoute : «Si les chants des
■ Qobles étaient aussi agréables qu'ils sont monutoncs et
■ ennuyeux , on pourrait les comparer à ces hymnes que
• les anciens prt'^tres chanlaicntcn rlionncurd'Usiris, sur
■ les sept voyelles '. De mfimc que ces prÈtres , les Qobtcs
■ n'ont besoin que d'une seule voyelle pour chanlcv quel-
t quefois pendnut un quart-d'heure, et il n'est pas rare
■ de les voir prolonger plus de vingt minutes leur chant
■ sur le seul mot aileluia.
« Comme tous Icurschantsrclîgienis'exéculent de cette
> manière, on doit concevoir aisément pourquoi leurs of-
■ fices sont d'une longueur excessive. Aussi, ce serait
« vraiment un supplice pour eux d'être obligés d"y assister,
■ surlout n'ayant la permission ni de s'asseoir , ni de s'age-
■ Douiller, ni de se tenir enfin autrement que debout dans
■ leurs églises, s'ils n'avaient la précaution de se munir
■ d'une longue béquille appelée en arabe ^kâz, qu'ils
< posent sous leur aisRcUc, pour s'nppujer et se soutenir
■ pendant tout ce temps. Nous, qui plusieurs fois avons
■ assisté ù leurs oflices, et qui , l'aule à'é'fiaz pour nous
• appuyer , étions obliges de nous adosser contre un mur,
■ nous n'en sommes jamais sortis sans avoir les jambes
■ cngourilies de lassitude, et sans être comme cuivrés d'en-
(i) Jî ns serait pus Impossible que In inii<H|i>c iliiliriruie ilonl pria
Plalon fut cinctcmcnt la mùnin que rnllr iiiii n Innt enniitr M. Vitlo-
Irau. ( A'olc du ridaettar. )
35
■ uni.» M. Villoluau u ilonciéà la siiitcilescB obscrvatior»
UD alléluia i{obtc en notation européenne.
La musique des Persans, qui est l'objet du comme ncc-
cement de la denxïème partie, n'oblige point M. Villoteau
à entrer d.ins de grands d i!' vclop peine un , parce <|ue les
principes en sont les mêmes (fue ceux de la musique arabe.
11 est vrai que l'organisation très délicate des Persans
donne à leur chant et i\ la composition de leurs airs une
aupériorilé immense sur ceux des Arabes, car ils suut aux
autres peuples de l'Asie et de l'Afrique sous le rapport de
la musique, ce que les Italiens ont été long-temps en
Europe; malheureusement une mr»lle qui contenait beau-
coup de ch-insons et d'airs de dansC persans et lurcs
rassemblés par ni. Villoteau , ainsi que tout co qu'il avait
recueilli d'observations sur la musique des Indiens, a
péri dans la traversée de son retour en France, eu sorte
qu'il n'a pu donner d'exemples de l'art musical de ces
peuples.
L'examen de la musique des Syriens, qui occupe le
deuxième chapitre de la seconde partie du mémoire sur
l'état actuel de l'art musical en hgyple , nous apprend que
ce peuple n'a rien écrit sur cet art . et ou'il n'a point
do livres de ciianls oolés pour l'usage de son église; ce
qu'ils en savent, ils l'ont appris par tradition. Il ya deux
espèces de chants , ainsi que deux rites syriaques : l'un a
été institué par S. Ephrem , l'autre par un disciple d'Eu-
tychès» nommé Jacob. Chacune de ces espèces de ehant
se compose de huit tons ou modes dïlTéreus. La mélodie
des Ions du rît Efremoïto ( chant de S. Ephrem ) est sim-
ple , douce et régulière , au lieu que les citants du rit ja-
Gobile sont entachés des ornemens de mauvais goflt des
peuples de l'Asie mineure joints à la rndesse de la mélodie
arabe. M. Villoteau , qui a fait ces remarques , les a accom-
pagnées de chants des deux rîls dans les huit tons. Ce que
KJrcher avait donné autrefois sur la musique de ces peu-
ples était si inexact, qu'on ne pouvait eu tirer aucuue»
lumières.
Le troisième chapitre est consacré à la musique des Af-
inéiiieiis : celle-ci catinlL'ra!i<ianle, parce qu'elle pri^ticiitc
un sysltme régulier, et parce qu'elle a une iiolatioo par-
tîculiËre. En 1711, Sclirœdur pnbtiii h Amsterdam noii
Thésaurus tinguœ armenieœ ahliquœ et hodiernœ^
dans lequel il fit connallrc les signes iiiiisicaux des Arnié-
DÏenN. et quelques cliaiils de leur église, mais sans expli-
quer rcffet <lo CCS signes. Dans l'ouvrage que j'analyse,
on Irauve uoe expUcalion des signes principaux; lu valeur
des autres esl itieounue par les Arniéuieiis de ua« jouM.
Leur nombre s'iilbVe à quarante-trois; ce ne sont point
des noies qui, comme les nôtres, expriment les dcgréiî
d'une gamme ou d'une éolicllc musicale , mais des signes
qui indiquent certains groupes de sons , et corlaincs ma~
niËres de porter la voix , soit en haut, soit eu bas , enfin
des signes d'expression. On 11 vu qu'il en est de mt^me de
la notation âlhiupienHc. On pense bien que les Arméniens
ne manquent pas il'uue histoire sur l'origine do ces signes
èt de leur musique actuelle : la voîci. fJu de leurs pre-
miers patriarches, nommé Mesrop , désirant que les
prières et les ohants de l'église se fissent en langue Hnï-
cuone, qui est l'ancienne langUe propre des Arméniens ,
sYtait appliqué sans succès, pendant plusieurs années,
à découvrir des caractères qui pussent exprimer parfaite-
ment la prononciation et lo chant de cette langue, et
remplacer les anciens, dont l'usage s'était entièrement
perdu depuis que tes Grecs et les Perses avaient conquis
l'Arménie, et y avaient rendu leur langue dominante. Il
entreprit alors dilTérens voyages , afin de consulter sur son
projet les hommes les plus savans de son siècle ; mais ce
fut avec aussi peu de fruit. Enfin, en l'année 5(>4 de
l'ère chrétienne , Dieu mit un terme aux longues et péni-
bles tentatives de Mesrup, et lui envoya, pendant qu'il
dormait, un ange qui lui révéla ces caractères qu'il avait
tant cil erctiés. M. Villoteau a complété son travail sur la
musique de ce peuple eu donnant des chants dans fous les
Ions, avec la notation originale, la traduction en notes
européennes , et lies remarques curieuses , tant sur lus-
signes que Sur U's formes de !.i mt^Iodie,
400
Le qualnèonc chapitre Irnile do la musique grecque mff'
derne. La lâche était diificile, car cette matière était ob-
soure et bien peu connue. Le résultat des recherches de
Kircher^ de Marli'ni , de Burney et de l'abbé Gerbert avait
■ité peu satisfaisant. On savait que la musique eeclésias-
-tîqufi grecque avait été réforinée dans le huitième dtôé
,Çar S. Jean , surnommé Damascène, parce qu'il était né
à-Damas; mais ou ignorait en quoi elle consistait. On sa-
vait qu'il ' avait inventé une notation particulière pour
.cette musique, lu forme des signes était même conuue;
.mail leur sîgnilication et Icilr valeur étaient ignorées. On a
.m I par la notice que M. Ferne a insérée dans la £evue
Muticale^ , que les manuscrits relatifs à ta mnsEqua ecolé-
fliastique grecque ne sont pas rares dans les bibliothèques
de l'Europe ; mai.<i l'utilité i[u'on peut retirer do ces ma-
nuscrits était à peu près nulle tant qu'on ne possédait pat
la tradition qui seule ponv.'iit dissiper l'obscurité qui J
règne. Cetle à connaître cette traililion (jiie M. Villoteau a
mi.s tousses soins, et la lumière iju'il a portée dans viiie
matière qui Était restée si obscure jus((u'ici , pronve ([ue
ses études ont été bien faites. Au moyen des papadike
.(livres dejohant des.;ia;»w ou prêtres greos^ qa'îl.avait ao-
.qnit, «t des lofonl du' premier chanOv de l'église 'pàt^ar-
cale des Grecs au Haîre, nommé domGtiebratl (Çal>nel ),
il est parvenu à donner une explication aussi claire que
possible lie i'iii:ige ei de l'effet des signes du chant, et de
les Irmluire, autant fpie cela se peut, par la uolalion euro-
péenne. Il s'en faut de bcaucou[i que les pa/padike con-
liennent toutes les règles nécessaires à la pratique du chant
grec; plusieurs de ces règles ne s'étaient conservées que
par tradition lorsque M. Villoteau a visité l'Ëgypte : on lui
doit de les aycir fait connaître et de les avoir classées âvee
ordre.. Ses recherches sur ïes tous ou modesi lèor forme,
leur mutation, et sur l'ensemble du système 4ëia'mùsiqn 8
grecque modemei ne sont pas miains intéressantes que
.celles .qu'il a faites sur la nolatrân. En général i; il s'ést
: (i) pis- a3i— a37.
□Igifeedliy Google
4ni
éclairé on par ses prupics ycm , ou par des iiiirorLlé» irré-
cusables; son travail est turoiiné par des chauts ecclésius'
tiques dans les huit modes , et par des chansoDs vulgaires.
Le cinijuiëDiB et deruier chapitre du méaioire sur l'état
actuel de la musique parmi les peuples orientaux qui ha-
bitent on Egypte, est relatif aux connaissances musicales
des juifs. M. Villoteau commence l'exposé de ses recher-
ches par les réflexions suivantes : ■ Depuis plus de dix-sept
■ cents ans, sans patrie et errans, les juifs ont cessé d'avoir
(des chants nationaux; dans tous les pays où l'induslrie
■ et le commerce les ont appelés, ils ont été obligés, quand
• ils y ont été reçus , de se soumettre aux usages qui y sont
• généralement suivis , et de renoncer à plusieurs de ceux
• qui leur Étaient propres. Un de ces usages ([«'ils n'ont
«conservé nulle part, c'est celui de leurs chants civils;
■ partout Ils oDt adopté , pour ces sorles de chauls, le godt
Il des peuples parmi lesquels ils out habité.
1 11 n'en est pas do même à l'égard de leurs chants reli-
■ gîeux. Quoiqu'ils en aient varié le style dans les divers
■ pays, et qu'ils distinguent parmi ces chants ceux du stylo
■ allemand, ceux du style italien, les chants du style orieu-
• tal et les chants du style égyptien , ces chants leur sont
■ toujours propres, et n'ont réellement rien du commun
■ avec les chauts ou religieux uu civils d'aucun des autres
«peuples, pas même avec ceux de la nation dont ils por-
• lent le nom. Ils ne les appellent ainsi que pour distiu-
■ guer seulement le style do ceux qu'ils ont adoptés dans
«chacun des divers pays où il leur est permis d'avoir des
< synagogues. Quant au caractère principal , il est partout
■ le même, et ils prétendent qu'il n'a pas changé depuis
< l'institution de ces chants par Moïse , David et Salomon.
< Le caractère du Peulaleiique est doux et grave; celui des
■ Prophètes a un ton élevé et menaçant ; celui des Psaumes
« est majestueux : il lient de l'extase et de la contemplation :
■ celui des Proverbes est insinuant; celle du Cantique des
• cantiques respire la joie et l'allégresse; enfin celui de
«l'Ecclésiasle est sérieux et sévère. Mais dans chaque p.ijs
« ces cbauls sont difTéremmcot exécutés, parce que les ac-
ûlgrtizadby Google
(cens muslcuuf , quoique porlant le même nom, ne bb
^ composent pas de» mêmes iiiflexîohs de voix, et varient
• la forme Uc la mélodie, sans cependant en changer le ca-
( raclÈre.»
Le6 juits n'ont P3s de notation musicale proprenunt
Aiteimm ils oRt des accens mualcatu qui Indiquent )t)
piaoî^r^ dont il ûat donner la loix et dont on. doit U
dulcr^ aoitpD élevant, aoUen baissant le son : ils sont au
nombre de rîngt: U. Villoteaa en a donné la forme aveo
l'effet en nobtion européenne , et y a joint une expUc4tîon
de la manière de les e^eutcr.
Tel est le trayait immense et entièrement neuf que l'on
doit à ce savant musicien , tri|vajl qui matheuteusement
n'est point de nature à Être apprécié par beaucoup de
monde; mais qui lui Bssifrel'esUmç et la reconnaissance do
tous l^es aipis de I4 littéraïore .musicale- Je dooperm âapt
lin antre article l'analygç di( qi^mf>ire «ur les inAtrunuffl
de musique des Orientaux. .
' ■ FÉTIS.
NOUVELLES ÉTBAUGÈRES.
BuMH, }Q roui- On a donn^ ayant hîer^ théâtre d^
K.œnïgsla^4 U première représeiUatîoD de Cçrrwlino ,
gpér4 bU0S de Boiripi,' La traducteur a^aMOd p*« fait
4ucuif fç9if pour rendre malins pitoyable lelibrettu italien )
m^ÏB la musique suffira pour assurer pet ouvrage bon
nombre de représeii talions. Le niagniiique sextuw du
premier acte a fait grand plaisir, tiiusi que te finale. On ^
été fort content de l'exécution en général, et tous lesacteur^
ont élé rappelés sur la scène ii Ja fin du premier acte.
M'" Sootag et ly. Yager se sont p^rtioulièr^ment distin-
gués. iU"* Ëunif^e a soutenu très IwHreuseinBut le voisinage
dfi ftl"* Sovtvg' Le publia a p^rif t^ti»faït d» U"* Folsen^
beim. donl|sper«anBe«t(etalettir9Uip*Uenlaiitazcet<t;
dernière cantatrice.
— LemailrB de chapsllc Schneider iiivilQlous lus amis de
la musique à se rendre ;\ la grande fûle musiealc îles bords
del'Elbe qui aura lieu à Zerbst les i5 et iGjuin. On exé-
cutera , le premier jour, IcSantion de Bîcndel; leeecond
différentes œuvres dcGluck, de Palcstriiia, de Mozart, de
Seethoven , et d'autres grands mailres. L'orcheslre et la
réunion de chanteurs seront composés de plus de trois cents
personnes.
— Le g mai , est mort àBreslau Frédéric Guillaume Bcr-
rer, orgauiïtc de Saiule-Elisabelh et diroclour du musique
de l'Université. C'était un compositeur estimé.
ViBHHE , aS avrii. L'ouverture des représentations de la
troupe italienne de Barbaja vient d'avoir lieu par le Mosc,
de BoEsini. Davjde qui remplissait le t61o d'Osiride fc
trouvait d'abord mal disposé et a produit peu d'effet dans
un air de Pacini qu'on avait njouté à son rfilc ; mais il a
pris une éclatante revanche dans le duo Parlât, spiegar,
qu'il a cbanlé d'une manière parfaite conjointement avec
Lablache. Ce dernier a été digne de lui-mémc et fort ap-
plaudi ainsi que M" Itléric-Lalande qui remplissait le rûle
d'Elcia ; les chœurs et l'orchestre, sous la direction du
maître de chapelle Weigl , se sont particulièrement dis-
Mngués.
NOUVELLES DE PARIS.
ACADEMIE ROÏILE DE MUSIQUE.
A une certaine époque, que de vieux employés de l'Opéra
appellent en soupirant le bon temps, la vie était douce pour
le directeur de ce spectacle et pour ses subordonnés. Chan-
teurs, danseurs, comparses, peintre!!, machinistes, etc. ,
vivaient dans une agréable oisiveté, et ne reecvnicut pas
moins exactement leurs appoinlemens que s'Us eussent été
accablés d'études et de travaux. Un répertoire borné à sept
an huit, ouvrages, qu'on jouait sans cesse, suffisait aux
□ Igtead by Googic
plaisirs iIu public. La râpulatioii toute faile de ce genre du
Kpcclaele, et qu'on acceptait sans en examiner les litres, y
■ amenait en dépit d'eux ceux niéme qui ne n'y plaisaient
que médiocrement; eufia, avec la Tameux premier coup
tf archet de l'Opéra et la merveille d'un rideau qu'on ne
baÏGiiUit pas , on vivait anx di^pcns d'un publie dËbonnairo
qui, malgré son ennui, ne croyait pas avoir le droit de
demander autre chose que ce qu'on lui donnait. S'il y avait
déficit au bout de l'année, im gouvernement lacile le com-
blait : tout allait le mieux du monde. Missi ne se génait-
t-on pas , et croyait-on avoir fait de grands efforts quand
on avait monté un ou deux opéras nouveaux dans l'année.
Cependant les auteurs , nourris du vain espoir d'obtenir
un tour de représentniiuu , travaillaient et présentaient
leurs ouvrages à l'administration qui les admettait presque
toujours, sans s'inquiéter du temps où elle les ferait repré-
senter. Tel était l'encombrement, je ne dirai pas des car-
Ions de l'Opéra, car l'Opéra n'a peint de carions, mais de
Bes registres d'inscription , que , si j'en crois l'aulenr d'une
brochure assez curieuse et di^à ancienne , intitulée Coup
d'œii svr {'Opéra, il y avait en iBoi deux cent dquze
opéras reçus. Dans ee nombre, on eu trouvait trois de
Picciui , un de Grélry, el plusieurs de Héhul, de Lemoine,
dè /-iiigarclli , de Langlë, d'Eler, etc. De tout cela, on n'.i
pas joué dix ouvrages; aujourd'hui la prescription est pour
ainsi dire arrivée pour le reste. D'ailleur<|, la révolution
qui s'est opérée depuis lors en musique est (elle, que les
auteurs s'opposeraient eux-ni6mcs à ce qu'on représentât
leurs productions. Je laisse donc de côlé cet ancien fonds
pour examiner les ressources aciuelte.i.
La nouvelle administration de l'Opéra est canvainenc
de la nécessité de varier son répertoire, ou plutcit de s'en
créer un neuf. Certes , clic trouvera bon nombre de musi-
ciens et de poètes disposés à lui prêter le secours de leur
plume ; mais (|Ue!ie que soit son activité, il est à craindre
qu'elle n'éprouve biiinlot l'efTet d'un nouvel encombre-
ment, si elle ne se liàte de mettre de l'ordre dans son ave-
nir cl Je fixer le nombre d'ouvrages qu'elle vcnl faire ve-
. 4»5
prësciilci' ilatis le couA'de'ol^dc^dl^lïée, au^^ew j^'op;
éon au théâtre. Il faut donc so hdter de rsprésenier ce
qui peut l'être eu oore, ou se décider à y renoncer. Oo p«ut
juger de celle urgence par le tableati suivant des ouvrages
qui sont prâts et de ceux qui sont sur le mélier.
Opéras.
i.JlaBlMth.
li
OFEniS EN 3 Al
Poêles. Musiciùm.
mu. Hix. MU. Chelard.
1 Jouy. . : ..,1; Zi^Qtffi'inaa,',
.■ -Scribé el G. Dor . Kviiec.
laTigne.
4.'Ai«itBdrie aux rBaout LonDinD.
-5. Ogierle Danois.
Amautt.
Bon.
6. Dlinde et So-
phronie.
Désaugierg.
Faer.
' 7. Achiuet.
Delrieu .
Lebrun.
8. Matliilde.
Saint-Ton,
Kreutzer.
Q. Idoméoâc.
Caignez.
Moiart.
10. Abufar.
Mon férié r.
Aymon.
11. Artaxcrcës.
Delrieu.
Ermell.
la. LeGraudLama.
Jouy.
Garcia.
ÉBis EN 1 00 a ICI
i3. Phidias, a act.
Jooy.
Félis.
Haleyj.
i5. UUton.
Jony.
SpoDUnl.
ifl. CQTÎnne.
- Gosifl.; '
Mazas.
De plusj deux autres oiiTragei doatlù titrés ne sont pas
présensi mainéinoirei et dont U. Gfaanconrtoisettaade-
moiseUe Pylore oot oomposié la murique.
(1) Ces trois opéras ont les tours l«t plot pTDolniot ponr être rtprt-
sentes. Le premier est en répëtition,' et doit^lVa'joud TCnlB aoîain
prochain; le second suivra imoicdialemen^et jHaiatRoKbarrivm rer«
là fin du mois de frptembrc.
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4o3
OPÉIUS SUB LE MÉHEB.
Titres dee Ouvrages. Poètes, Mutidens.
1. Le Vieux ds la
Montagne.
UM. Jouy.
MM. Rossi;sl.
3- Attila.
Jouy.
HunuDpl.
3. Ërostrffte.
Hal«yy.
Balevy.
4- Sardanapalfl.
Vienùçt,
SplmeiUbœfi'cr,
S. Los Athéuien-
aee.
Jouy.'
Sponlin!.
6. Le duc de Cla-
rence.
Scribo.
KalUmmer.
Voilà donc vingt-quatre opéras qui lont prêta pour ia re
présentation, ouquile seront avant uu an . A ces ouvrages il
faut ajouter quelques ballets. De plus ou parle d'un opéra
auquel travaille M. Catel , d'une reprise de l'ancienne tra-
duction ào'Don Jttan, Aa rarrang«ment du Croeiaîo de
H. Meyerbeer, et de celui de la Donna del Lago de Roailni, |
Ainsi , en supposant que Tadintoistration oonienra toute |
sou activité et continue k monter uu ouvrage en deux
mois, il y en a pour cinq ans. Il faut donner six opéras par
^n et deux ou trois ballets pour épuiser dans ce tems toat
fie qui ett reçu. Que serait-ce si elle imitait les admlnia-
Iralions précédentes? peut être croira-t-elle devoir laisser
jouir les auteurs du succès qu'ils auront obtenu, en ne se
pressant pas de leur donner des Bnooesseurs; mais elle doit
remarquer que les succès de l'Op^a ne etnl pat eenx 4n
momenl comme çbim: de« «Btre* théAMS' Nsguère les ou-
vrages les plus jproductifs étaient encore ta VettaifitX Fat-
liand CorteSf après vingt ans de représenta tion, Panqi les
Opéras que je viens d'énumércr, suivant les chances ordi- i
naires du tbéitre > plusieurs seront proPitablee à l'admi-
pistration, comme aux auteurs; quelques-uns, quelque j
mérite qu'on y trouve, ne procureront que des succès
(l'estime ; d'autres seront moins heureux encore. Il faut |
donc se hâter , sans craindre de nuire aux uns par les au-
IH*.] ce t^-ert dertiné h rester au répertoire restera. Il
faut surtout ne pas u livrer aux préventions fevoroblen oi^
^^aTorables, car'tout st^oès est incertahi et ne peut ^t^.
g;iraiiti d'avance. Je sais que les ouvrages préseolcnt [iluif
OU ^noloi ife Aluoees ; je taif qu'il y a des n<m» baxmg^
pv^pMDtiUUfB'Bt&ire catégories; ella duit ntantacn
iértty- Irt OBgragee sur lesquels elle compte, afin d'eq
i^lKil^r tonjoura un i une chute ou A un succès mé4û>om
maifrlLfaut acquitler toutes les promesses , et ue pas. faire
croira que les réceptions sont illusoires à rOpfr.t; car
l'éloignement des bons auteurs fiiiiinit par iMrn h', rt^siillal
do déceptions trop fréquentes, el il ne resterait i\uc ceux
dwit le temps n'est point assez précieux pour Être ménagé.
.Gttii'f^ point aprèsqufaBionBingeest admis qiiii^m i^lçe
ééf^iT^f^ f i> te^ré^ steetà Vàa^libn. VoiU M' seetëf
#i^|ta^iBntetdoiraveBirderop;sl>a. i
-«< . '■ .. ■-■ . 'i-:!!, .-. , ,
\mïr:. — — ~-~^^,--.*v'---
!■« MMMimf^ «st souvent capricieuse; elle. proclame
^fielqBeiois 4m nwu qu'il faudrait laisser dans l'oubli;
d'MitrM fois jella «n néglige d'autres qui méiîleruient d'oor
euper ses cent bouohes; mais il est remarquable (juc le^
réputations qu'elle fait, de concert avec le temps, sout fou-
dt^es sur un mérite réel. Quand tous les-sufTrages se réunis^
sent eu faveur d'un artiste , on peut se laire une idée trfes
dievée de son talent, même avant d'au «tqît P<i j'Wai' paît
soi-même; cgr il est diiliciie que tont le mondp se ^qHt
trompé. Par exemple 4 la réputation de madame Pîsaronï
était telle. avantqu'eUeTtntà Paris, que ohaouD s'est rendq
a*eD«oofianoe au TbéUre-Italien, samedi dernier : ou y
allait non pour juger, mais pour jouir. Aussi l'alllueuce
était si grApde, qu'en iNOins de dix minutes toutes le^
plaœs étaient enTabiee,£t que tout les corridors étaient
encombrés. It'attenls Aes amateurs n'a point été trompée ;
madame Pimmui atié «ibliw.Qui, «ûbltme! etcepeui
[fnnt elle a des défauts.
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Le r61e d'Ariaoe, daus SemiramkU, qa'elle a oboiri
|ionr BOD premier début, n'avatt ét& chanté et|onâmi^
■ùëdiocremegtjuaqu'ioi àax le théatT>de.PJri>j' flIitinKtfiqiii
il'n'avâU élé compris, uï par mademôi^lte Sôhfuntnjîst
par madame SchuU, ni par mademoïseile Cesari; le^Imt
de madame Pisaroni en fait le premier rôte de la pijgev
Pourquoi faut-il que nos plaisirs soient presque ttoqjçAlïm
incomplets, et que nous ne puissions voir à la fois le rAle
brillant de Sémiramis joué par madame Pasta, et telaî
d'Assur chanté par Lablache, tandis que madame Ptsaroni
joue et chante si admirablement celui d'Arsace? Que.de
jouissances résulteraient de la réunion de ces trois vIe;'
tuosesl que d'effets qui ne seraient point g&lés par ee-'gÀi
précède ou par ce qui suit t Toutefois ne soyons point trop
cjçigeaus;' savoiuons le plaisir qui nous est offert, et sa-
chons gré à l'administra tloci de nous procurer eu détail,
lie pouvant nous le donner autreoii;nl.
I^'enlrée. de madame Pjsaroiii dans la carrière dramati-
que a BU lieu en ifti i; elle avait alors diz-hnit ans, eUe ei^
a dono aiijourd'hni trente-quatre ; sa voix était daiuTorI:>
gine un véritable contralto; le travail en a modifié là'nâ-
ture, et à fait atiquérir à la cantatrice des sons élevé^4'^
vont même jusqu'à Vut àïgu du soprano. Il est résulté dëliV
travail une voix mixio qui , depuis le fa grave , a une éten-'
duc de deux oclaves et demie; je dis une voix mixte avec
d'aiil:u)i |diis de, r^u^uii, que celte voîxrenfernie, non-seulc-
nienl li^s diirc'ri-[iti;s qualités de son qui apparlienncnt à
des registres différens , mais des sons tirés alternativement
de la poitrine, delatôte, dnventra et de 1« gei^, et^tel
est l'eflbt singolîer du' mélange de cas son^i;''ipfltbtit^
entendre suocessivement des voix qui appaT(ieiinéi^>^ftn3ta1
individus différcns. Ce ne sont point des sons isolés dê'^-'
lure diiïérente, qui se succèdent comme citez un chanteor-
qui a line mauvaise mise de voix , c'est une faculté singii-
licre de eliantcr, lanlrtt en cojitrallo, tanti*it en soprano,
tanli'it de Ir, |iuilrine el l.mlôl de l.i gorgr. l.i;- .'^oiis ynlhi
raux iiiiidiiLseiLt siuloiil un effet liizjrrc dimt un [«-iuK.
À se rendre cuuipte. Au moment où madame Pisjvuni se
D^iitizedby Google
*»)
sert de CD Ciiracttre île voie, elle a l'IiabilitJe ile louriier In
bouche lie la même manière à peu près t|ue iioa chanlrc!)
de paroisses qui veulent dire la grosse vois. Il serait JifB-
cile qu'une pareille grimace ne gilât pas la plus jolie fi-
gure; mais en conscience, sureelle de madame Pisaronl...!
J'ai cru d'abord qu'après avoir remarqué que certains NOns
n'étaient pas dans aa voix et no sortaient pas natureflc-
ment, cette grande canlalrico avait essayé divers moyens
de les produire, et avait été forcée d'avoir recours à celui-
là; mais il n'en est rien ; car, après avoir bien écoulé, j'ai
vu qu'elle chnnie à volonté sur tous les registres, tantôt
avec une qualité de voix, et tantôt avec une autre. C'est
donc l'efTetd'un système? En vérité je ne sais qu'en penser,
et j'ai besoin de l'entendre encore avant d'adopter une
opinion.
Mais si la crilique peut a'esorcer sur ce point, que d'é-
loges sont dus à madame Pisaroni sur tout le reste I quelle
admirable manière de phraser le récitatif! quelle expres-
sion I quel choix d'infieiions I quel goût , quelle invention
dans les fioritures! enfin , quel art dans les proportions de
son chant, arl que je croyais perdu, et que je o'ai retrouvé
que dans cette cantatrice, depuis que Crescentini a cessé
de se faire entendre. Dès le début, dès les premières me-
sures du récitatif, on a pu juger qu'on allait entendre un
talent supérieur. La première cavatine du rôle d'Arsace,
Ah! quai giorno ognor raincnto! qui n'avait été chantée
qu'aux premières représentations , et que madame Pîsa-
roni a rétablie, a sulS pour montrer tont ce qu'on devait
attendre d'elle comme cantatrice, mais ne lui a point
fourni l'occasion de déplo3'er son jeu admirable. Cette oc-
casion s'est bientôt présentée dans la scène avec Âssur et
dans le duo Betta imago, oii, à l'exception de quelques
traits trop chargés de notes, tout a été parfait.
Malgré tout le plaisir que le public venait de goiîter,
peu s'en est fallu que la fùte no fût troublée par les récla-
mations énergiques des amateurs qu'on a privés du duo
Scrbami ognor. Il parait que ce morceau n'était pas bu.
DessiUlelsBe sont fait entendre et ont accompagné presque
tout le chtrar Ergio mai. ËtiQn le calme s'est rétabli,
le beau quinicito suivant n ramoné le plaisir dans ta salk',
VeammbUGiuroaiNumi, qui est charmant. ;ivuit litiï peu
remarqué jusqu'Ici ; la vigueur du qbant de M"" Pisaroiii
lui a rendu tout soo éolat. La BBllsraolion était générale et
■emblait MB pouf oir Aire plus ramplètfrfipTèllspretnigiïaHif*}
miils c'était poilr le fécond <{ileriiaUIe Mvîmé^^Sliia^
sertréiMs plus beaux effbtB.IamaltrémolIona'aété'pltlHiiln
quft celle qu'elle a excitée dans Wscèae DÛ legrànd-prëtrè lut'
révèle Je seoret de sa naissance. Les oombreux dtlettailli ,
qui Ignorent ce qu'était l'art du chant dans t'anoleniie
école d'Italie , ont pu s'en former une idée par ta manière
dont M" FlKaroni a joué et chanté le rondo In si harbarà
Seiagura, et tout le reste de cette acèue terrible. La foule
de nuances délicates , d'inflexions heureuses , dont elle a
orné léchant de toute celte ao6ne, sont dès ebowa^ttift lai
traditianeiti{|aintonantàpenpTèBpenlneVet^b#ll^P«ttil
même ne lonpçcinne pas. Hon^^tdos admlr«blfr'date.w
scène avec Séniiramis,H** Pisaronlya porté le pathétique
au plus haut point où il pulsia arriver. SI une aura bon-
danced'oruemens et quelques phrases gattnrales n'avaient
de temps en temps gité de si belles chtttès , je ne balantw-
rais pas à a£Brm(tr que jaifialachanlenF ne fr'èuti^^M^Kb
haut. Hall ]e ii'llésile pas & déclarer que d«: ^W^^t^mW
talent de H" Ptsaronï me parait une tnerveflle. " ' ■ ' ~
Malgré «a belle voix , ZuchellI a fitit un contre-sens
perpétuel dans tout le rAIe d'Assut. La âoctour de- son
chant a fait d'abord beaucoup de plaisir ; mais la molleiue
qu'il a mise rlan^ la belle sciue /( dï gia Cado ont gâté fe
le succts qu'il a\aili>lilejjii.G.illi, pardcn in tentions forcées
tombait un peu (huis I;i tli.iriiu (Lins (;i"lte dernière *Cène;
mais du moins c'était de l.i rhalour, de l'intention, an lieit
que Zuchellî l'alTadit au point di; la rcndri: insiipport^])le.
Pourquoi Gain n'a-t-il pas ia flcsibiUI,; tl Vi justesse de
Zuchelli, ou pourquoi celui-ci [u'a-t-il pas l'énergie de
fialU?
' Lorsque j'ai rendu compte de la rep^ésritHt^ ïdSfÉSÎ^
ramis qui a accompagné le oonocri de H. Lafcnit^'J'àf ^
DIgitiïedby Google
4n
qne tnadenotnlle Blaris avait été Irfet faible dan» le tétë
principal. J'ignore si la présence de madnnie Pïsaroni, Cl
le riiisirdese maiitrcr digne ite la seconder, a ilee Irisé relie
jeui>e pcrsoiiiio, maî>. elle :> fnil preiivt dt: jirogrè^ si'nsi-
bles dans beaucoup d'eiiitroits, et en a ri^cueilli la récom<
j^ie^&'danaleialipIaudisscnienR du public. Ses moyens sont
fatSflâttiiltpmit un pareil rrtle; mais il est juste de lui tc-
taD^itbbipte de sët efforts, qui sont grands, et de ses progrès,
qui ioât rtelS.
PlOsiéUM fbia j'ai parlé un tangage sévtrb à iVirtiUeltMi
ceHéÀlBHne miSrlte que dus éloges, que je me plKléS'ttit
donner; l'oUYerturo a élù jouée avec une chal^ul- qàt 'à
éleciriaé les amateurs. Deux cotipfi frappés à faux piki'li
grosse caisse , et une fatilc du même genre par une contre'
basse, sont les seules que j'ai remarquées.
cougs&t de h. ^khahstadt,
piTBM floairifiiBHi'
La dispOsilioD naturelle des habitans du Hurd pour la
musique et pour les arts mécaniques est connue; on eu
cite des exemples fort remarquables ; mais aucun , je croï.sy
n'est plus singulier que celui que vient d'ofFrir à la capi-
tale M. SLramstadt qui, né en Norwége, parmi de simples-
paysans, s'est élevé à la condition d'artiste sans aucun
secours étranger, et par la seule impulsion de ses lâoultés
jiersonDelleii. Guidé verv réiude Se la musique par une
aorte d'Instinot , U a fabriqué de- ses malM ' Tespèt» de'
. piano sur lequel il a essayé de mouroir ses doigts. Seul
Il s'est livré à la reeherche de» règles dud<riKléetduméoa'
iiïsme de son instrument , et, à force de persévérance « est
parvenu à jouer, sinon avec goâl el expression , du moins
uvco exactitude. Maïs, enfin onnvainou de la nécessité dér
perfectionner par les leçons d'Un bou maître ce que la
nature et ses efforts avaient commencé, M. SLramstadt
s'est rendu à Paris dans l'espoir de recevoir les conseils dtf
la Biiigularité de son édiicatiuii niti.sioiile pourrait piquer
la ciirtosité du publie, .et lui ont conseillé de doaner un
concert. Malbenreusement^ saiRon n*est plus lavorablc à
ces'sortes d'en Ir éprises ; et, malgré les talena réunis do
M. Baillot, qui a joué supérieurement uue symphonie
concerlanlc desa composition, pleine d'originalité , avec
M. Randcl, jeune SutSdnis, son élève, de M. Vogt qui a
èséniilé il'inu; mniiiirer.ivisFiaule «ne fanlaisie sur le haut-
buis, .!.; M. l'iliiiM, .loni rimbilcté sur la viole d'amour
osl (01 0, (lo /.iirlicUi, de llordogni et de M'" Ccsari;
enfin malgré la nouveauté d'un sauvage Scandinave de-
venu virtaose, ce concert n'avait attiré que peu de monde.
ANNONCES.
H. Bgod. Crhnd trio pour harpe, hautbois et vîolont
dédié à M"' Clémence Schneider. Op. i5. prix : la francs.
Pàris, Frère, galeriedes Panoramas, n° i6.
filBRCÀVUiTB. EHtaiGtaudio, partition réduite pour le
ptano, prix: 36 fr. Paris, Paooini, éditeur des œuvres
de Rossini , boulevard des Italiens , n* ii.
CeUe ^lîoii lé distingue ]»r U beauté de li ^lure et par la ror-
, Le deuxième cthiec de CEeho fyripitj .<ieM d« paraître i la
même adresse. Ilae ccOnpose i° AtrJutomtiê, romanee à deux vini,
paroles de I^marline, miulque de U. Grati; a* du 7\mbadour etta-
PHerine , dialogue entre M. Gaiîoiîr DelaTigne et Hll* Delphine Gaj,
musqué de H.Bn(itte-TeTnenil;3*d'nn8iT italien intercalld et chaulé
par H"» Pasia dans l'dpérade Zelmiradt Boitîni.
Le prix de l'ubonnemeot de ce iournal, qu] contiendra pour cntinm
on 8o fr. de musique , est de 35 tr. franc, de poH. On a'ilioane à
Paris , nu magaein do musique de Facini , i Vadiesw ci-ilessus , et à
Génère, chn H. Grats, Grande-Bue, n» 207.
Bducdibbb et PiRBBBOB. RoBiaiiceB. Le Cor, ballade do
U" Amable Tastu , mise en musique et dédiée à son ami
Gallay par Auguste Pansergn. Lo Retour awpa^/s , chant
suisse, paroles de U. H. F. Poisson, musique d'Ëdouard
Brugailvc. Paris, chez tous les marohands de musique,
PUBLIÉE PAR H. FÉTIS,
POLÉMIQUE.
Biblïoltwnire de étaUiuaiiieiit, et r^dtcleur en cbeT fte k.
Reive Mmàcale.
Farii,I639in>ï.i8>7< '
HonsieoT le Rédacteur ,
L'AmcurignéparM. Adrien IiftEisge sur le ^^^i^tÇy^f^s
«unis doQ^tjesui^anleqr, m'a folt Caira q^çlqoâa t^Hur-t
Talions que j'ai l'honneur de tom; ooBnmTmtquer, dan^
J'inlérétde Tait. Votre impartialité -me fait eppéreç ^qi^
TOtis^voudrez bien les insérer dans un de vos ^proolMinB
numénn
(i) Cette impartitlilé , inToqaée par H. de Gcilin, noue, impotil
l'tjiltgatioa d'iiU^ieiici sa rdclamation anUot daDiltinlâ>itda u dd>
fente 'qoedana plaide l'art, dont lea principes te popalariient garla
dtMUMion. Nou ne noui chargeons poin t de répondre i M. Ae&etMn,
.parce (|ue nonieroTuii qd'tl appartient à M. Lafasge de le faire j mai*
- non* ne Ini diadmalahmapas que« noDsnouafuBsionacharg^de bite
l'analpa de loli eavrage, notre critiqae aurait ëlé beaucoup plna sa-
tire que celle de notre «olliborateac. Par exemple , an lien d'îniûlcr
. anrnn sjfXixsie qni n'ait qnsleiësoltat deëonMdjrationaputÏGDUfcea
HO* ÎBlértt el MDt rjanttat , noni aariab* demandé i M. de Gealin
Je cuiumcncd par remarquer ijnc le but de M. Lafasge
n'est pan rempli. Il li sans doute voulu l'aire connaître les
b.ises de ma lliéoric pour les comballrc ensuite ; cl il me
semble qu'il iiislruil simplement leluctenr que je n'admets
comme consonuanccs que la tierce et la sixte. On doit se
demauflcr comment avec ces élémeniije puis coiistruiro
récbaraiidn-îe d'une harmonie de plus de dciii parties, et
<|iicl ilevient ie sort de la quiiile qui a passé jusqu'à pré-
sent pour In consiuinance p:ir excellence?
l'ermettez-moi de rcpari r rclte umissiou. . Daus mon
traité je délinis l'harmunie. l'art de faire marcher plusieurs
mélodies de front. Or pour qui! celle condition s'accom-
plisse, il faut que ces mélodies lassent accorrf toujours, ou
le plus souveut, sans quoi elles se désuniraieJit el ne for-
meraient plus un lout. L'harmonie est donc csscnliellc-
meoE dans les accords; mais puur procéder avec ordre ,
jo conviens avec mon lecteur de ne donner ce nom qu'aux
aegrégations de sons qui peuvent plaire ù l'oreille sans au-
cune espèce de soutien ; c'csl-à-Uire , sans antécédent ni
suite. Je conviens en même Icm pjs pour faciliter la nomeu-
claiurc, de donner le nom de consonnancù à l'aecord
formé de deux noies. Alors prenant seulement l'oreille
pour guide je ne Irouvc de consoiinanccs parmi les inler-
valles quffla licrcc et la sixte. Mais comme une sixte est
formée (liiS mêmes conipo^ans qu'une tierce, je conclus à
l'analogie de ces inlervalle» cl je pose en axiome que la
tierce est ie principe de P harmonie.
C'est CCI axiome qui sert de base à tout l'édifice. Le
reste do l'uuvragc n'est qu'une suite de cunséqucrfSes non
l'explication de reue Toule d'eiemplus iatéci-s dins son lirra qui four,
millent àn (autei le: plui grossières d'harmonie, tellei que àe> snilei
de quinles Pt d'octaies , de raodulnliona dtrangri , cl de propotilion)
bizarrei qui annoncent un homma noD-senlcment clrangcr à l'objet
Bpéci»! ({u'it Iraîle , mah mAmc aux prinripes les ptui .limplei de In
musique. Il nous srmbli: dune que M, de Gcilin aurait pu fe coniii'
dérer comme njnnt elé Irailé faTorubleraent dans l'arliclede noire col-
Inboralcur; mais , nous le repcLonj, nous ne toulons point empieli-r
sur le.> droits de celui-ri , ni anticiper sur sa répotitc.
( NoUdu réJacleur.)
□ IgrtiztKlbyCoo^li
4'3
iptecjfbinptt^^ de ce prinoipe, qui explniiie delnrnaDière
ikpiw^âami, <di'Mii8e£peptioD,lou'ii.les&jjta connus en
jtaraïQtn». - ' .1 ..-.t V* ..■ivT^iv. ii':;^ - .
. Je fais vçir oonUnentIa tierce H)>er.pau!c'fout'i$t lé^'hc-
cordsâe deux et trois tierces recoandes; ■[pourquoi il ny
en a pas d'aulrés. Je. mobtre osùineat 1^ divemV^ri-
lions des aecords foumiDgent-Ieg disbonnancés qui se rap-
proclient le plus de ^a voitsonnancc < et i'on voit qxtt. ia
Quinte prend son rang immddiatùnieut après la tierce
ettfi siane: etieclasgemBntdesdisGoniiaricus iJpvipiit .mssi
J^ile '<|u'évident,*aînsi que remploi de «es mêmes disson-
nanoe», etc. > etc. ■ ■ 4 ■ * i ■■ " ■ i
' Veut-on , de plus , quelque* ar^unesa pouf'^tàblfi^ia
prééminence de la liero* sop la qni'ote? Jeferâi retAarquer
qu'une foule de- duos n'emploient qoe des tierces (où
siiles) et soiivenl pas une quinte, et néanmoins ne laissent
rien à désirer soîl pour la mélodie, soit pour l'haruionie
et la tonalité. Il doit pàraitrc singulier aux partisans de la
quinte qu'on puisse impunément l'eiclure d'une pièce
d'harmonie. Les grammairiens ue reconnaissent pas la
possibilité li'unc phrase sans nomiriàtif, ou sujet; et les
harmoDistes pourraient se passer de fa c^sonnance par
excellence t II mo semblé que ce serait afasbVdel - ' - ,
Au contraire , peut-on se priverde la tieroe? N'est-élle
pas à tout instant dans l'harmonie? Ne sert-elle pas â
résoudre les dissonances, et puurrail>oa composer, je ne
dirai pas un morceau, mais une simple phrase seulement
avec des dissonances' et_ même avec des quintes ?'
Eafin si ron veut latsnr de cAté les préjugés de!, la
Bcieaoe' et ne oomsulter que l'oreille, on donnera ïuns
contredit la préférence à la lierce «ur la quinto. C'est ce
que font tous les jours des hommes qui ne savent pas ta
uQiusique, mais qui sont guidés par une or gauisation dé-
licate. Yojrcz ce que dit M, Choron dans l.i préface de l'un
de ses ouvrages ' ; «L'orgue , introduit .en France, Ber^
« puuUit bieriiùi dans les églises de l'occident. L*usage
(0 Diclionnnirc liislirii|. dei mmic, p>f. xniij.
DigilÊaa Dy Coogle
4i6 -
«s'établit aussitôt d'en accon^pagner le ohani...Ol^^sJ^-
« oompagueinent se fit 4'<*b(>i^^>i>-l'uiûssoa;.iQl^^^t^d-
> lité qu'il procurait de faire eneeDdre pl^ea>a!>Q|flti§a
■ fois remarqoei? ^e, parrai'les diyersa? unions àe
«joaS) Jls'on troore d'agréables h l'aroille. Une des prc-
.1 iqjbcAB, dont Ja doBceur se fit remarquer , fut ht tierce
( mineure; aussi l'employa-t-on, etc.* On voit aussi dans
mon ouvrage (|ncje place la tierce mineure avant la ma-
,lu le it'j^éto ; ma iliiiorie n'eut contradictoire avec aiuBun
fait musical, et elle les CKpIique tous djanermanière qui
parait satisfaisante,^ bien gidê professeurs ijui ailea'fiat
4Qi}aé des témoignage» par écrit. ' ■ ■■"■.'•''y,'
Je.ns vois pas an surplus pourquoi Von seÀit sorpris
qu'une vérité sentie généralement fût proclamée seulement
aujowrd'liui. Il arrive à la musique ce qui est arrivé à tous
les bcaiix-arlM : la pratique précéile, et la théorie ne vient
qu'après. Aristofc n'a lail connaître ia règle des trois uni-
lés qui; loi j[]u"il y a uu îles épopées et (les tragédies. .
Au di'uienraiil , ji; i-econnais autour de moi tant doràn-
périorifés dans la pratique, que je borne ma missioa à
familiarîsor ^ec les premiers élémens d^a ■Atisiquai^ne
jeunesse avioe d'instruction, iuais ponr'liù{Qellè|, en
même temps, la méthode et la logique sonfdevénues un
besoin. Lorsqu'elle a acquis avec moi des connaissances
préliminaires, je me fais un plaisir de lui indiquer les
grands maitres en tout genre auprès desquels elle peut
se perreelLoiuier d.uis la praliquf; de l'art. Trop heureux
si Je piiî.-, lui faire fiire rapidement et sans dégoiit les pre-
miers ]ia'- li.iiis un art .si dillîcilc et dont les commence-
mcns ont jusqu'à présent rchuté un si grand nombre d'es-
prits judicieux I
n me reste à oonvenir d'une inadvertance -remaçgpabla
qui m'est reprochée par M. Adrien Lafasge. J'ai, dans mon
premier ouvrage, Mclliodc du jni-lopiastc dévetopfèe,
écrit on deux temps un aii' duiil la [iiL-iire e^-l lerjiaire.
Errare humaiiuia ni. >\. L,ilLisj;e se truiive dans ce
mâmc cas de préoccupation lorsqu'il avance que, «Je
□lgtti;edtiyCcio<
semble croire que le tasto soio ou pédale ne poij^-s'iOn-
C^*'^l^»aT^^^i^^>^^ smHii^pidatiS ■ la pédalo
%'podtse irouver au-dessna , àlabasse* au oriillèuVeà un
■ n^oti occuper loules les, places do i'harmon^. > -Il mo
' sefpble que cette phrase ne laissait pas d'équivoque.
H. Lafasge prétend aussi que mon sjslËrae sur le corps
sonore a quelque ressemblance avec celui de M. de Momi-
gny et il oublie que, pag. C , je dis au coulrairc cvpressii-
meutqueje ne fera! aucun usage des résultais olFiirts par le
corps sonore. Ces expériences donnent sur le son des
actions pbj;aiquea fort juste^; iDaj|^eUof ne.^nt pas jplus
aâ ressort de la musique que les expériences sur li^âé-
ooDtcositioD du fayon lumineux ne sont du ressort de la
peinture. J'^oute.iujourd'hui que l'expérience du corps so-
nore, loin de contredire mes assertions, m'est entiÈrcment
favorable. En effet, le corps sonore que l'on fait résonner
fournit un modèle d'accord parfait majeur, et j'y vois deuic
tierces ciiulri! une quiiile, pour on adoucir rdprctr. Main,
ilira-t-on.la iniinlt: c^u-a.tr-risû la luuaiilé ? D'accord ; c'est
sa propricté : il faut liiiui qu'elle eu ait iinç, chaque degré
de l'échelle a la Kî^ituc. Du reste, il est intéressfuit que le
- -corps sonore fasse ciiluiiilre uo accordjielîqueicetaccord
soit tonique et ui,ijeiir. (le!a doit nous confirmer dans l'o-
pinion que le mo(ie mnjcur est principal, cl le mode mi-
le pourrais me juslillcr do quelques autres reproches
qui me sont ^idrcssos. liais avec un peu d'allenliou M. La-
fasge se reclificra lui^mt'me, je l'csp.'^re. car j,; lui su]ipi)se
toute la bouue foi qu'il refuse aux lionimes (juiincus et
aux rédacteurs qui m'ont donné des cncuurageuicns. Je
Sliis'irop heureuK qu'un lionmie de mérite comme lui ait
;^ .bieo'tojllu s'occuper de moi, et je regarde comme un suf-
lirage bien flatteur l'opinion que cet amateur distingué
énonce sur mon livre en reconnaissant que f l'élèTe^î
K l'aura étudié sera à méiim de rendre compteid'une com-
■ position quelconque et de l'analyser ses détalbiles
■ plas intimes. ■ Un ouvrage élémcntairé ne peiiti'pt^ten-
Digilizedby Google
4i8 -
drc à d'autre résultat. L'étudo des boas auteurs et la psa-
tique doivent complt^ier, il n'y a pas le moindre dojitc ,
l'inslruclion de celui qui veut devenir componteiir.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, Texpresslon de
■Dit considération la plus distinguée.
Votre très humble et très obéissant aervileur,
Ph. se GESLIN.
SUR LES INSTRTIMENS NATIONAUX.
l'urmi les objets Ica plus ititirc^v.sLiiis de t'iiîsloirc de ia
musique , il n'eu est pas qui mérite davuiilngc irattirer les
regards des amis de ce bel art , que ce qui a rapport aux
ohanlsetaux instrumens iiatioiiaux des dilTérens .peuples.
H'étaut occu-pé spécialement de rccberches 1res étendues
sur le premier de ces objets ( les chants nationaux) , j'ai
préparé un recueil d'airs choisis de tous les peuples du
monde , auxquels j'ai adapté un accompagnement de
piano fort simple. Les airs , avec les paroles originales et
une Irailuclion française, seront précédés d'un essai histo-
rique sur ci; genre île musique en général et sur chaque
localité particuliéru. Ce recueil, qui p^^rson exécution ty-
pographique sera à la fois un manuel agréable et un livre
de luxe, paraîtra au plus tard le i^'soptembcâ prochain.
, A l'égard des instrumens propres à quelques pays , mon
intention estd'en donner quelques notions dans une suite
d'aiticleSf que je commencerai par la dvscrtpHfinAeVJtp-
hom ou trompe des Alpes.-
Cet instrument appartient aux Alpes, au Tyrol et à la
Suttee, comme la guitare i-l'Espagne, la muselle àl'É-
oosae , la barpe à l'Irlande > le Bin aux habilans origi-
naires de l'Inde , et le Cotateione ou Calasçitmc à ceux
du n^ome de Naplea. Il est ordinairement formé de deux
r , .
4.9
pièces (j ni sont ajuslées l'une sur l'autre, La partie Hiipé-
l'ieiirc est un jeune sapïci, long de cinq à sept pieiis, qu'on
a pcrciï dans tonte an longueur au moyen d'un 1er chaud.
Celle punie de l'instmmunt , qui est plus épaisse à sa par-
tie iuréi-ieure qu'à la supérieure, s'udaple â un morceau
du même bois qui est un peu recou ïbé , <|u'(iu st scié par
le milieu et qu'on a creusé avec un instrument de fer.
Celte pitcc de l)ots est longue d'cnTiron un pied cl demi,
et s'élargit à son exlri^mité , de manière k former un bas-
sin qui a environ deux potiees et demi de diamùlru , tan-
dis que l'einbouchurs de Tinstrumeut n'a tout au plus que
neuf lignes. Il y a cependant quelques variétés dans ces
dimensions ; car il y a des instrumcns dont le bassin a de-
puis trois jusqu'à sis doigts de largeur, taudis que le bout
n'a qu'un pouce et demi d'ouverlure. la longueur totale
de l'instrunienl n'a quelquelbis que quatre ou cinq pieds;
mais il y eu a de plus grands. Com-ad Gcs.Hncr, qui parait
être le plus ancien auteur qui l'ait décrit, parle, dans son
discours sur le mont Pilate, publié en i555, d'un Cor-dos-
Âlpes qui avait onze pieds de long, et Cappeler en cite un
de douze pieds.
Quelquefois le morceau de bois dont le cor est formé ,
est fondu dans toute sa longueur pour être creusé inté-
rieurement ; ensuite rejoiut , entouré de forts liens d'é-
corcc , et enduit de cire sur les jointures, afm d'empâcher
l'air de s'éciiappcr.
La forme de VAtp-horn ressemble au Lituus ou bdtoi»
augurai des anciens, décrit par Âuln-Celle. Le son qu'il
produit paraît dur et rauque lorsqu'on l'entend de trop
près ; mars de loin , ce son est doux et fort agréable. Il
ressemble à celui delà clarineltc, lorsqu'elle est bien jouée.
On ignore le nom de son inventeur et l'époque de sua iu-
vention ; mais on sait qu'il est connu depuis long-temps,
car les babitans de l'Entlibucb et d'Untervaldcn s'en ser-
vaientdans le quatorzième siècle comme d'uu porte-voii,
pour annoncer d'une montagne à l'autre cl à une grande
distance Tapprocbe ics ennemis. Depuis lors, il est deveuu
l'instrument favori des pâtres et des vachers qui gardent les
DlgiiUEdby Google
4s
nombreux troupeaux qui couvrent les montagnes et les
valléea des Alpes, duTyrul et de la Suisse. Far son moyen ,
ces paires puuveiil se passer de chiens et de tout .secours
étrangers pour diriger, rassembler et rappeler leurs trou-
peaux. Il y a pour chaque mouvement une phrasa^de con-
vention qui est aussi bien coanuedes animaux que du va-
cher lui-même. Une vache s'égare-t-eUe 9 le pât» f^it
entendiie avec fbrce la phrase suivante.
Aussitôt l'animal s'arrête -. alors le pAtre reprend plw
doucement celle-ci :
La vache rejoint lentement le troupeau , et la marche
continue.
JadiË l'usage de cet instrument était très répandu dans
la Suisse; il est beaucoup plus rare aujourd'Iiui , soit parce
«pie le peuple qui habite les'montagncs a perdu desagatté,
par suite du s^our des années, soit parcequo le genre de
vie des p&tres et-leuis travaux sont devenus plus pénibles,
en raison de la diminutioD. des forêts. Cependant on peut
Tentendre joaer encore assez bien- sur les bords du lac de
Brienz, à ValLringen et sur la montagne deHacken,
derrière Schvrytz.
Ii'ëtenduB de YAlp-kom est à peu près celle du cor ^ 'la
voici :
Digilized by GoOgle
r
Sa construction gTOBSière est cause qu'on n'en peut tirer
le fa naturel. Le «on qui en tient lieu n'est pas non plus
tout-à-fâit lo fa dièze, mais il s'en approche plus que du
fa naturel. On pourrait sans doute corriger ce défaut, en
donnant plus de soins à la facture de VJtp-hom, mais il
est douteux qu'un son plus juste fit autant de plaisir aux
pâtres montagnards. Il y a en eSet certain charme mélan-
colique et sauvage dans l'emploi do ce fa dièze, tel qu'on
l'entend dans les' prâludes dés ron^tfw'vaoAM semblables
an sniv&nt :
Jamais un fa naturel ne pourrait remplacer, pour une
oreille suisse, le son équivoque qui donne aux phrases
qu'on vient de voir une tournure u originale. La sonorité
de l'inilniment, la nature des chants qu'il fait entendre,
el lliiégnlarité de ses modulations, ont besoin, pour pro- -
duîre un bon effet, de l'aspect du pays pour lequeLcette
musique est faite, La physionomie imposante des mou-
lagubs et dCK forélsqui les courouuenl,ia solitude des val-
lées , les accitlens sïngulierii de la lumiéru , luf uloclicllcB
des troupeaux, les mœurs des pâtres, tout cela, dis-je, est
un accompagnement nécessaire aux chants naïfs et aux
instrumens agrestes qu'on entend dans les Alpen. Trans-
portée danB nos Wlles, cette musique pcrd^un eSct ; mais
sur le sol qui l'a vue naître elle suffit aux besoins de l'ame;
que dis-jeP toute autre lui serait inférionie. La perfection
des arts s'accorde mal avec la nature sauvage, et je douto
3?
Digilizefl By Google
4^3
que sur le mont Pilaie le cur délicieux de Gattay ftt naître
aiiliirii ilYmolioiis que le grossier Alji-hom, même dans
l'anii; il'iiii iiiiisicien. 1/iolli raconte ce qui suit dans la
Dé.etii!ii }ihiloso]^hique, en y piibli.iiit u[i ranz-des- vaches
qu'il Hvaii. recueilli. * Je me promenais seul, vers le déclin
• du jour, dans ces lieux sombres, où l'on n'a jamais envie
• de parler. Le temps était beau , le vent , que je déteste ,
«était en repos ; tout était calme , tout était analogue à
■mes sentations, et js portais en moi cette mélancolie
■ qui , tous les jours à celte même heure , concentre mon
•ame depuis que j'existe.
«Ma pensée était indifférente à mes pensées; elle errait,
• mes pas la suivaient, Aucunjobjetn'avaitla préférence de
«mon cœur ; Il n'était que préparé à la tendresse et à cet
■amour qui , dans la suite, me coûta tant de peines et me
■ fit connaître le bonheur. Mon imagination immo^ilerpour
■ ainsi dire, par l'absence des passions , était sans mouve-
■ ment : j'allais , je venais , je montais , je descendais sur
«ces rochers imposans ;le hasard me conduit dans un val-
tlon, auquel je ne Ils aucune attention d'abord; ce ne fut
«que quelque!) temps après que je m'aperçus qu'il était
° délicieux, et tel que j'en avais lu souvent la peinture dans
■ Gcssncr : fleurs , gazon, ruisseaux, louty êlait, tout
< faisait tableau et formait une harmonie parfaite. Là , je
• m'assis machinalement sur une pierre, sans être fatigué,
' «et je mejîvrais à cette revérie profonde, que j'ai souvent
■ éprouvée dans ma vie ; celte rêverie où mes idées diva-
«gneot , se mêlent et se confondent tellement entre elles
■ que j'oublie que je suis sur la terre. Je ne dirai point ce
«qui produit en moi cette espèce d'extase; si c'est le soni-
«meil de l'ame, ou bien l'absence des facultés peusan'e»! :
(je dirai seulement que je l'aime, que je m'y laisse cntrat-
«ncr, et que je ne voudrais pas ne point l'éprovivei-.
• -Vêlais donc là sur cetlopiene, lorsque , Imit à coup.
■ mon oreille, ou plutôt toute mon existence fut frappée
■ par des sons, lantAt précipités, tantàt prolongés et sou-
«tenus, qui parlaient d'une montagne et s'enfuyaient à
(l'autre, sans être répétés par les ëoboi. C'était une Ion-
'4a3i
«gue trompe; une voix de femme se mêlait à ces Bons Iris,
«tes, (loin et sensibles, et formaient up unisson {mrfait.
■ Frappt! comme par cnchaotement, je me réveiUe- sou-
■ dain,je sors de ma léthargie, je ré (lands quelques larmes,
• et j'iipprends, on je grave plutôt dans ma mémoîrt, ï»
■ ISaoz-des-VaLljcs que je vous (raitsmeta iei , etc. ■
Tels soiJt les effets que produit celle musiquè, malgré
son peu defiiii.Sii'onencliei-chelaraison.onlrOTiveqiie
sa plus grande puissance lieutï ce qu'elle est toujours eu
haimonÏB avec les 'émotions que l'aspect de la nature fait
natlre dans l'ame des auditeurs. Ge sont ou des aocens m*-,
lancoliques ou des espèces-de cris de joiei Or Ik vitb *iW
paysage majestueux nous dispose à receToir.^aleitièta't^tea
impressions de l'un ou de l'autre de ces sentimens.
Je ne finirai pas cette notice sans rapporter l'opinion
commune en Suisse, quelcsRanz-dcs-\ .k h,..-, <n,\ (:U- coin-
■pogësoriginairenieiit pour la Troinpe-dcs-Alpcs parles
lidtçe» eux-mêmes, et que les paroles n'ont été ajoutées
qu>f rès cou|>. Les irréenlarilé8dejuodulations)qù'pn'rè^
^Kqge dans ces aira i»ndent tine paitiU^.â^^^ S^vo»
Fi TÏS.
AU ItËbAGTEUR DE LA REVUE UDSICALB.
Monsieur le Rédacteur,
Comme le but de la Bevuc musicale est de propager
les écrils tjuî traitent de son objet principal , j'ose espérer
que vouH recevrez avec indulgeacc une notice nécrolo-
gique, ou plutAt les réflexions apologétiques, sur le cé-
lèbre Beethoven , qoe j'ai' en rbonoeur de lire à notre
société académique des Enfans d'Apalion.
n est sans doute permis d'admettre différentes manières
d'observer et de juger les atla ; mais si la partie purement
BCoIaBtiquc doit être exclusive au professorat , celle qui
touche L'arae et vise à l'esprit me paraît être le domuine
de la philosophie et du sentiment éclairé par la réflexion
et l'expérience. Cftaqiit homme nait original et meurt
eopio. Teut-on obtenir tous les bienfaits et les consé-
quences qui dérivent de cet aphorisme indubitable et
sacré, o'ett au génie de s'isoler d'abord, de se concentrer
imperturbablement eq luîseul, de nejamaîs se dénaturer
par des commun icatio as irréfléchies et quelquefois humi-
liantes, d'être enfin contre lui- m Ëme une senlinettc vigi-
lante qui le dOfonde de tous les abords étrangers , afin de
conserver icilact et à loiit prix son for intérieur et son être
primitif. Je ne suis pas si éloigné de mon sujet qu'on pour-
rait d'abord le croire, puisque, en méditant sur les œuvres
de Beethoven , j'ai découvert les principes 'que je viens
d'élaUir; d'ailleurs, les vétérans des arts n'ont aucune
prétention aux allures modernes. Poursuivons ; je désire-
rais, en conséquence, Monsieur le HédacteUT) qn'IIfât
défendu , sous les peines les plus sévères , d'écrire, coomie
un a fait, à la Patestrina, à la Haydn, à la Mozart,
et même. Dieu me pardonne, - à la Aojjîni/ Avez-vous
des idées? émettez-les; n'en avei-voua pas? laîsez-vous.
A propos d'idées, pour l'édification de nos Ulustrcs,
4a5
priisens el à venir , j'ai toujours l'heiirciw projet d'en faire
lin recueil choisi, exlraitdc^; productiona les plus huppées
du nouveau r<5ginie musical , dont la magie est si puissante
et si ineffable , qu'elle inspire lont à la fois la pieuse, fer-
veur dans lea lemples , et l'éroliquc joie dans les profanes
guinguettes. La célébrité des eontredanscs de nos grands
opéras et de nos oralorios méiue nie diapeiiac de toute
preuve à ce snjet; j'ose me vanter surtout que mon Re-
cueit sera aussi utile que prolîse.
Adieu, monsieur, rire est loujoura bon ; mais s'instruire
et PC corriger sans cesse est préférable à tout.
P. PORIIO.
NOTICE NfiCROLOGIQDE
sur ^Bi'tfÇoucn,
PAU M. p. l'onno, de la même sociÉni.
C'est a nous, cbers coUègucs, c'est a us véritables en-
fana d'Apollon , de répandre quelques fleurs sur la tombe
La mort vient de frapper l'art muaïcal d'uoe perte irré^
parahle dans L.-V. Beethoven . à peine âgé de cinquante-
cinq ans. Cet homme, doublement célèbre par sa modestie
el ses grands talens , a prouvé, par des eomposiliona aussi
nombreuses que distinguées, combien la nature l'avait
ricliemeni doté. En effet , son cachet est toujours celui de
l'originalité, de l'enthousiasme réunis aa gramliose,
el méléa d'une empreinte de fierté et de mélancolie qui
n'est peut-être pas ù dédaigner dans les arts; aussi Bee-
thoven a-E-il pris le sien tout au flérieu.t et avec une con-
aciencc sans reproche, La joie, la folie , le coiitenlement
Dlgncefl Google
Ktirtout, n'étaieut point dans son ame : j'oserais presqac
dire qu'il a pei} oonau l'amour, ;quoique ramourme |ta-
i^iase le premier élément de tous les atls. £h biewl de
génie aossi C£oond qu'indépendaQt s'est tracé' dèsTràiIes
nouvelles, et a découvert des secreU et des effets ma-
giques qui ne sont réellement qu'à lui. Par mille prestiges,
il 3 suppléé à tout ce qu'il n'avait pas ; ses vastes et subli-
mes conceptions l'attestent; ses rivaux contemporains
l'ont honoré de leurs suffrages ; ses nombreux partisans
l'ont presque divinisé, par un culle particulier. Ëhl quel
véritable artiste osera jamais blâmer une aussi sage folie ?
TJn délire si raisonnable n'est-il pas plutAt nm rêcinn-
pense, nue espèce de oonséoratiou , un ex-voto enfin qae
la reconnaisBanoe et l'admiration publiques doivent an
génie P En fnt-il de plus digne que noire éloquent et Fertile
Beethoven ? Il posséda éminemment le pouvoir de ravir
et d'entraîner tous ceux qui surent le comprendre. Il
connut toutes les profondeurs et tous les mystères de l'art;
mais peul-étre a-t-il été au-delà de ce qui constitue l'art
proprement dit. C'est aux grands maîtres de prononcer
sur une. telle assertion; car je n'ignore pas que, sans
titres pour conclure , et ne m'exprimant que d'après mou
cçearsurun art qui ne me parait qu'un gentiment, ma
faible voix doit être naturellement suspecte et récusée par
la généralité de ceux qui l'exercent suivant un autre prin-
cipe.
On a remarqué depuis long-temps que les peintres, les
Hculpteurs, les poètes, et tous les grands artistes , avaient
une propension irrésistible à traiter les sujets graves et
religieux; c'est que le véritable génie n'est qu'une émo-
tion, surnaturelle qui rappelle toujours l'homme à sa cé-
leste origine.
_J^-muHqtie «n a fourni des preuves -par^onlibres et
irrécusables. Qu'on médite, qu'on analyse les chrà-
d'œnvre de Durante, de Léo. de JoindU,-tle'Sraan, de
Hœi^del, det .Bocoberini , de Baydu, de Mozart^ de Ché-
rubîni, de Le Sueur,' de Paisifdlo» etc. j on'en aara la
Gouvivtion. - * ' ^
, ' ' 4:»?
fim 1^% ut 4^in.Qiitrâ que* dam les arls , l'intipiralton
p% le .talent sontjes premières qualités exigées, le choix et
l'aération des sujels ne doivent pas moius leur être réu-
nis, et pour un si grand objet, il faut toujours recourir à
la fioiirto preniitro ilc toutes les pcrroKlionH. itpellioveu
s'e-l plti- |i( r,liiiiil('iiLoiil(nriLii nuire de cet asiome
sLici i-. A |ii I - <r.ii:v |i,iruinii u cl é|juihé Ions les genres de
compositions liiiles pour charmer la haute société, il s'est
41«Vé:.4raf np.eplg».I|fiiM%r^9n diO gloire^ et a ypuJtt
VS^^S^fUr ^fi^w^fiàf/^t» 1^ dei dauvres spécialeitieDi
'SWWilî^^.Ai^ piî(»St «li;j^-la ferveur. Ses hymnes, ses
nWWyfe : Jt^ i'Wttf^.W* W»» C/msl dans te jardin des
.WK ,4e'B-jn«mflleLS f|ui resteront long-temps
qpçune modèles, et seront médités avee fruit par les
hommes distingués. (|ui sont faits pour connaître de quel
pris sont les chels-il'mm re di's
N. B. i'our pln.s ,1e .l.dails. ,,^w,jez la lliof^r^iphie <U
Bfïellioven, par M. Fétis, dunsU Revue musicale, u'^,
.... . , . r ..
NOTICE
D'UN UANUSCRIT AUTOGRAPHE
ïmt le mimde sait que jMQiIUpliala Doni ooUe FIo-
reàtîa^ en tSgfi, et puct en t6^y, s'est Mt une grande
réputation comme écrivain snr la musique. A l'imitation
de Zarlin, de Vînoeot Galilée , et de presque tous les Ita-
liens de la même époque, Doni s'occupa beaucoup de la
musique des Grecs, de calculs inutiles sur leurs intervalles,
et rêva la résurrection de leurs modes, qu'il mettait fort
un-dessus delà constitution des tons modernes, et dont
il exalta l'excellence dans son traité De prœtlantid mu-
aicm veleris ^Florence, 1647, iu-4'')- Dans cet ouvrage,
438
qui est traité flous la (orme du diatogue, U a répandu une
érudition inunense, maïs il y montre peu de tàiioti' M
de logique. Son grand argument eu -faveur delaiàiuîqtie
des ancieiiH est l'anathèmc lancé par le conoittf de Vrettit
contre la musique du seizième siècle , aaathènie qàll op-
pose aux éloges accordés par tous les écrivains d6 l'anti-
quité ù celle de leur temps. Voilà , il faut ravoae^, nne
plaisante preuve de la supériorité de celle-ot a^Tautn.
An reste , cette question ,. de peu d'Intérfit , dwnMiTera; à
jâmai» insoluble, par le dénuement otr notu-AunOitiS'fle
monum^nB de cette- musique antique; les possédagddlls-
nous, nous n'en serions g;uëreplus avancés, n'étant point
placés dans des circonstances favorables pour en juger.
Outre les ouvrages qu'il avait publiés, Doni un avait
écïit plusieurs mir la musique, qui étaîeni achevés, et
Irfiiitc-il' us .mires riui n'étaient que commencés et plus
ou moins aviinci s : les uns et les antres restèrent ignorés
pendant plus d'un siècle. Ce ne fut que vers 1770 que
le savant antiquaire Gori , ayant rassemblé les premiees ,
en prépara une belle édition, i'iaquelleil joignit le ti^tté
De prœitantiâ musical veteria i mais il mourut avant
1(11 'elle eût paru, et ce fut Passeri qui la publia à Florence,
i 773 , en ticuK volumes in-folio. Gori a donné, dans cette
éililion, un catalogue des œuvres de Donî, dans lequel il
cite un ouvrage de cet auteur, sous ce titre : DeuxtTOM-
lés de musique 1 ° îfouveUé introduction de tnufique ,
ijui monstre ta réformatîon du système ou eicAeUe mu-
sicale, seioji ta méthode ancienne et meiHeure; ta
facitité d'apprendre toute aorte de chants par té retran-
chement de dcu.r syllabes, ut « lu ; une rwuveUs'tttonAi'e
et ptus aisée de tablature harmonique, et un nouveau
Tciiitcment des avant-exercices de ia inusifue ; 2" Abrégé
rte {il miililra des tons, i)ai nioitsire. cii peu. de mois tout
ce ijue t'iiiitcur a Irtiiclé plus aniplemeni en plusieurs
discours italiens, touchant Us tons et tes harmonies
des anciens, par tui heureusement rmouvetics et re-
miatS-en usage. On pourrait être étonné que ces deux
lriûté& fussent écrits en français , si l'on 00 savait que
□Igitized tiy Coogle
Doni'fut eHVoyé à Bourges par «on père, en i6i3, pour
y étiidîer le droit dans l'école célèbre de Ciijas, et qu'il
y passa cinq ans, d'où il suit (juo la langue française '
lui était familière.
Goti croit qu'ils ont été imprlméii; mais je pense qu'il
est dans l'erreur, car -mes recherebes pour [es découvrir
dans les catalogues de bibliothèques et chez-tons les biblio-
graphes ont été infructueuses. Je suis ^nlirqié dans ma
ooi^otuH) par'Une.l^trfiud'e.L.^Çiao..'£uo^rdi^'.diatée
^^i'64i9^l!Za[ipâMéfh>lMV^7Bandini-l^^ At «v^Mû
D&nii, part, ii, p. 149^ epist. g4), ob il est dit : detuoi-
trattati francesi non ho avuto ftno adesso avvîso ve-
ruiio. MaltlieaoTi seculilo cciii:inl.iiil les avilir uns tu sa
possession, cnr il douiic iiiiu [lulitc notice de leui- con-
tenu dans sa Critica musica [ part. vi. p. loa ) ; mais
peut-être n'en avait*îl que des copies manuscrites. Quoi
qu'il en soit, ces ouvrages paraissaient être perdus, lorsque
ie hasard m'en a fait découvrir les manuscrits auto-
•f^i^hea panni de laiBibliotiièquB ^ Roi ( i68g^
ilmi» ■ ^sbbaje^ Sa]atf|Genaaiit4wMfiréa^ JUns '.une*
-Uaïae de viettx^étirits'relatifs à des matières tbÂ^ogûjuiM^
Ces manuscrits, qui forment un cahier de 14a pages,
sont d'une belle écriture lUlienne. rt mutt chargés de
ooirecdons de plusieurs munis : cullcs-ci sunt génénde-
.saen t. relatives au stvle et à. des expressions impropres
ot^ qili avaient vieilli. Un trouve en léte du premier ou-
VMget deux lettres do Uom. datées du la mai 1640; l'une
est adressée à l'évëque du luez, qn il nomme son parent,
et k qui il rappelle qu'ils ont l'ait ensemble leurs études
à Bourges : cette lettre est une di:<licace ; l'aulre, qui est
adressée à Messieurs les musiciens de France, conlicut
l'éloge (les écrivains et des compositeurs français qui
se sont ilisliiiyvii.-s dans la musique , Icls que Aurclicn
de r.tinis ; Jean de Huris ( qu'il aiqjclle de Moiris ) ;
Jacques Le Fcbvre ( d'Étaples ] , Pierre Maillard , Josquin
dea.PxeCf Jean Qj^onton, Nicolas Gwnbert (-^qiiHl nomioe
.!€r(nnéert)j Goadimel, Claude: le jenne^ dtt'^il^riq^et
Gueidron. Il y place son livre sousia.pioteotion/des'rau-
45o
' Hidens français, et leur adresie des observalionn sur U
iiéoessilé d'adppter^a réformatîon des tons modernes qu'il
propOM.
Le premier traité {TfouveUe introduction de musique,
qui monstre la réformation du système ou escheiie mu-
sicale , elc. ) e»t complet : il cotilient g5 pages iu-4*. Donî
y critique vivement l'hexacorde de Gui d'Areizo, le dé-
clare très inférieur à la constitution des modes grecs,
et ne le trouve bon que oomparatiTement à la doetrlne
barbare de la tonalité dn moyen âge. H. VQIoteaa a émis
• une opinion à peû près semblable dans son onvrags in-
titulé: Recherches sur f analogie- <U ta musique avec
tes arts qui ont pour oi/jet i'imitation du langage. Les
développemeus dans lesquels Doni entre sur celle matière
me paraissent de pca d'utilité , comme tout ce qui a été
tcrit par lui et par ses contemporains sur le rapproche-
ment de la tonalité moderne et des modes grecs-; mais
on y remarque un fait curieux et entièrement ignoré
c'est que Donî est le.premier qui aitpr^Mué do subslitner
' la syllabe do h tU, dans la solmintion.- On db trouTs, en
effet, cette syllabe dans aucan onvrage italien antérieur
à l'époque où celui de Doni a été écrit.
Le second traité contenu dans le manuscrit que j'exa-
mine est celui qui a pour titre: Abrégé delà matiire
des ions, Ole. Il est incomplet; mais il m'a paru qu'il
ue doit y manquer que quelques pages de la Qn. Ce
nîest, en quelque sorte, qu'un corollaire du premier;
mais an y remarque ( page 1 1 1 ) un renseignement iolé-
ressant pour l'bistoîre de la musique. U s'agit i^qa cla-
vecin-Irons positeuf, qui avait été fait-par un qoBtem- f
}Mirain de Boni ; sorte dïiaveation qu'on a renouvetée
de nos jours , et dont l'existence antérieure avait été
inconnue jusqu'à ce jour. Voici le passage dont il est
question : (Enfin, la diversité des tons d'aujourd'hui
« n'e^t autre que celle qu'on entend au clavecin fabriqué
«{kar Jacques Bamerin , Florentin ; auquel , par le chan-
PgemBnt des ressorts, le même clavier sert à plusieurs
fions différens par degrés semi-toniques. ■ Ce passage.
DigilizedbyGot^le
43 1
et- quelques détaUs sar les ouvrages da UareoBlo , .do Cj-f
prienRore et du prince deTeuonsjD, sostà pfai prèt.tout
ce gu'il 7 a de nçauotptaUe dans ce traité. .
FÉTIS.
BIOGRAPHIE.
DuGomnri ( Dominique ] , virtuose st>r la oontre-basae,
mi né à Tenïfle on 1771. Son pèra, simple roéaétriev,
^Doalt aussi du mtote instrument. -OraiwiBttl «'ont
point d'autre mattre que lid-méme et m pauvre cordou-
nier, nommé SchEamadori, pour apprendre la muiiqué.
Il apprit augtii ecuI à jouer de la contre-basse, et fit de gï
grand)! progrès, qu'à l'âge de onze ans il était en état de
faire sa partie dans un orchestre. Vn musicien , nommé
Doretli , ayant eu occasion de l'enlendre , fut si frappé do
ses rares dispusilions , qu'il pria sou père de lui donuer un
maître. Celui-ci confia son fils aux soins de Berini, con-
tce4MSsîste de l'église de Saiot-Mare, «t le melUeur matlie
de yfipïsft. Après avair àitaaé otwe leipoiû à Dragonetli,
ce ïici»: muiioiea n'eut jdns Tien à:ini'!Kiqw«adro, car son
élève était arrivé à un degré détalent bien supérieur au
sien. A l'âge do treize ans, il occupait la place de premier
contre-bassialeàf'0;?^ra6ujfa; àquatorze, on lui confia le
même poste à VOpéraseria de S. BBnedelto;~ enfin, à dix-
neuf, il succéda à son maître Beriuï au cbœur de l'église
Sainl-Marc. Sbn talent extraordinaire le faisait souvent
choisir pour jouer sur la contre-basse la partie de violon-
celle dans les quatuors^ ào vi^on. lies concertos les plus
4lffloiles de basson on de violonoollp -n'ét^ent potlr lai
qu'un jeu. D «valt composé pou^sbn uiuigedeacoDmrtog,
des solos, des sonates , dans lesqu^il avait introiihidt'âM
passages d'une si grande difiioul té que lui seul pouvait leu
surmonter. Dans un voyage qu'il lit à Vicenoe, il tut .le
bonheur d'acquérir une «ontre-baieo «Kceillelit»qui avaf^
été construite pai- Gaspxird deSatà, maître d' André Amali.
C'est ofltte m^e oontre-basse dont U s'Mt tonjotlM serrt
depuis. De rerë^rft TUitK.-llMçijtl'Itfffiktllibâéfs^^d^
à Londres : Bertoni , matirc de chapelle de Saint-RTarc et
lecélèbreobantear Pacchiarotti, qui arrivait d'Angleterre,
l'engagèrent à céder à celle invitation. Il avait alors vingt-
quatre ans et était d^à dans la furcc de son talent. Il ar-
riva k Londres en 1795, et y excita te pitis grand ëtonnc-
ment. Non-seulement il exécute avec une admirable faci-
lité les passages les plus difficiles en boqe harmoniques ,
mais à l'orchestre , où il est placé près du piano, si un in-
strument quelconque néglige une rentrée ,11 jade «UBSitât
letrtit suT'saaonlre-basseaTeo unermAéUo^fafififitÀÎffiïtf
si l'orchestre hésite dans la mesure, M. Dragoneltï lé raf-
fermît aufisitôt en attaquant avec énergie les notescsscn-
tielles. On rnciiiile iju'uujoiir Viotti cug^i^ea M. Dragonelti
il jouer hi Kccoiidi: partie d'un dcsesdiiosks plus difficiles.
Voyant qu'il s'en acquittait à merveille, monsieur, lui
dit-il , faites te premier violon , je vous accompagnerai.
Le virtuose remplit cette tâche avec tant d'habiteté, qne
Viotti s'écria q^il était un homme emtraordinaire.
Quoique àgë de ^plus de cinquanle-oinqans, H. Drago-
jietUft OOiUeiHréi toute son agilité eti toute sou énergie. Bu
i8a4>> U.sVit encore fait admirer pendant toute la saison
àuthéAtredu roi.
NOUVELLES DE PARIS.
THÉÂTRE aOTAL ITALIEN.
L'enthaiiBiasme , excité par le talent de H" nsaroni , a
été croissant à la seconde et à la tmisitoie représentations de
la lïflmifwnic^; jamais succès ne (ut mieux mérité, car si
quelques défauts, quej'ai signalés dans unpremier article,
viuincnt quelquefois interrompre leplaisir qu'on éprouve,
ce plaisir est si vif, l'interruption si courte, et le talent
435
de la virluosB si élevé, qu'on oublie racilemciit îles taclies
légères qui sont cffaoées partant de beautés. Certes, si
ces défauts doril ji: parle élaïciit ceux d'une eanUtricc
qui u'cùl qu'un talent plus ou uioius agréable, ils seraient
IrËs graves : disons plus, ils seraient insupportables. Mais
que soul-ils eu eomparaisou de la manière sublime de
phraser le récilalîf, de l'expression, du palliélique, du
goût parfait, de l'inveiilion dont le chant et le jeu de
M°" Pisaroni offrent de si i'réquena exemples. Un journal,
dans le eompte rendu de l'e flot des débuts de M"" 1*1-
saroui, a nié que sa voix eut une ëtendue réello de
deux octaves et demie: quoique le rédacteur soit ordi-
nairement fort bon juge, il s'est trompé dans celle eircon-
Etaucc.II divise en quelque sorte cette voix eu plusieurs
étages; après avoir vanté les sous graves, il trouve ceux
du médium naaards; quant aux sons aigus, ils ue lui sem-
blent être que maigres et criards. Mais s'il eût prèlé plus
d'attention , il aurait vu que M"" Pisaroni varie la qualité
de sa voix à volonté , et chante tantôt en sons gutturaux
et nasards, taïUùt en sous ronds el pleins daus la même
octave. Cet ut a'iga même qui ne lui a paru qu'un cri
désagréable, sort eu plusieurs endroits avec Ibrcc et sono-
rité. Tout dépend de la nature du trait, et comme je t'ai
dit, de la syllabe sur laquelle pose ec son. Cette faculté de
varier les registres de la voix est un des faits les plus sin-
guliers que j'aie observés dans l'art du chant.
M"" Pisaroni doit otianicr le rOlo de Malcolm dans la
Donnadet Lago; nul doute qu'elle ne donne à ce rôle une
couleur toute nouvelle pour nous.
NOUVELLES DES DÉPillTEHENS.
Ifogcnt-sur-Mame. Le jour de la PeutecAte , des ama-
teurs et quelques artistes ont exécuté une messe de la
composition de ^l" Saint-Michel, née Sandrié. On a re-
marqué dans cette compositiou des chants heureuic, et
434
même qnBl<|ne entente de l'orchestre. On y a dialingué le
Kyrie, le Gioria, \in O SatutarU et un Domine aaivum
(|tai ont réuoi tous les Buflrages. Il ne manque à l'autenr
Ae cet ouvrage qu'un peu plus de connaissance de l'har-
monie, qu'elle acquerra facilement par les leçons d'un bon
matire.
NOUVELLES DES PAtS ÉTRANGERS.
BoMB. • — Va événement, assez remarquable dans les an-
nales de la musique , vient de se passer en celte ville . Lundi ,
i3 mai , on a représenté au théâtre yatte un opéra qui a
pour titre : Le Jvventare' di vna giornata ( la Journée
aux aventures), dont la musique a été composée par ma-
ilemoisetle Ursule Asperi. Cetle jeune personne qui n'a
point encore atteint sa vingtième année, était au piano,
et fnt obligée de se présenter plusieurs fois sur la scène
pour Tecevolr les marques dfe l'ènlhoudiasme du public ,
eiithanalasms qui n'a point diminué dans les représenta-
tions suivantes. Mademoiselle Asperi est née à Romë'et a
re^u des leçons de Fioravanti pour la composition.
Vbmsb. — Théâtre Saint-Benedetlo. — On vient de re-
prendt^ t'opéra de Mercadante intitulé ia Caritea, qui
u'avaii pointeu de succès au tbi&tredel(aF«nio6,ea iSsS.
Cette fois il a été plus heureux, quoiqué l'exéoulioo n'ait
pas été excellente. ,
NouHBBBc ,^6mai. — On a enSn àoaaéia Dame iHan-
ehe à notre théâtre. Depais l'apparition de FreischUts ,
auisun ouvrage n'avait «cité une aussi vive sensation. mal-
gré la beauté du temps , la foulo s'était portéé<à la première
représenlion. On a élé généralement charmé par tout les
morceaux, et particulièrement par le délicieux) finale du
deuxième acte qui Aiit fwore. L'exécution a élé très satis-
faisante ; oq doit anrtotit des éloges à l'orchestre et à son
nouveau chef, M.Dittmair.
435
ANNONCES DITEESES.
Beauté et Bonté, chansonnette, paroles de M. Armand
Gouffé , musique de U. Pfeffingei^ prix : a fr. Paris* shez
l'auleur, rue du Fauboarg-Hontmarlre, n° 37.
Veiitr den Ritter Giuck und «ejne uuroAe, o^eat-^-
âire sur ioehevaUtrGtucie et tes eeuvra»! ■acormpoç-
dance avec d'autres hofAmes célèbres de un temps; ana-
lyse critique et hislorifpie de sa musique d'op^rl; par
J.-G. Sischbtbn; t vol. in-8°. Beiiio,' chez Toss; ind.
la gravure^,
— MU. les amateurs de musique religieuse trouveront
chez U. P. Porro, ruedesProuvaires, n*8,unelrès grande
collection en ce genre pour tous les temps de l'année»
choisie avecgoût et discernement. Les plusgrands maîtres,
tant anciuux que modemesitosqu'àCherubiui, y tiennent
le premier rang.
Le même éditeur, publie un journal d'orgue mêlé dè
préludes, intonations, fugues, etc. par les célèbres Albrels-
berger, Eberiin, Kirnberger, Bach, Bfendel, Knecht,elc.
douze cahiers par année. Prix : 56 fr. port franc.
Huit walses nouvelles pour le piano-forté, composL^CH
par Pierre Âlbenis, prix : 4 fr. A Paris , au mag.-isin du
musiijue de Facini, éditeur des opéras de Rossini, bou-
levard des Italiens, n* 11.
Airs et duos de l'opéra de Niobi, musique de Pacini ; à
Taris , chez Pacini , éditeur des opéras de Bossini , boule-
vard des IlalieoB, n' 11. f
' Detla Rota il vermigiio, cavatina , posta in musica da
C. Amédée Boulanger. Prix:4fr. 5o, chez Lemoine,rue
Dauphînc, n* 53.
,4*
La frécavAion tnuttfe, romanoe du m£iiie. Prix : i f. 5o.
Nous voyons avec plaisir lo jeune auteur de ces deux
morceaux ne pas s'atUcliei uuîqiiemeiit aux romança à
eoupUtt, et s'essayer dans des pièces plus élendues. Sa
cavatine est , en général , d'un chant agréable et bien dé-
veloppé.
La Fteur, nocturne à une ou deux voix, paroles de
Uillevoye, musique d'Olive de la Sastine; i fr. 5o o. , chez
le même.
Amour, {aûjenKmoasuf'«npaû),arielteparleméiiie,
1 fr. 5o c. ; même adresse.
Toici encore un morceau sans couplets, oîi il y a du
chant et de la grâce. Quant au premier, la FUnr, c'est
un de ces nocturnes ob la seconde partie-auit servilement
la première à la tierce ou & la sixio, en doublant l'accom-
pagnement de piano. Le chant est syllabiqoe et en notes
égales.
TroUromances, composées par Alphonse BIorat,4fr. So;
chez Pleyel, boulevard Montmartre.
Ces trois romancesannoncentunamateur qui nemanque
pas de goût, mais qui n'a pas l'habitude d'écrire; aussi fort
souvent il établit des chutes sur des temps làibles, et pro-
duit ainsi des phraues mal rhyihmées et sans rondeur.
L'harmonie du Botero, n° 3 , eu ^ difeze mineur est ex-
trêmement faible; sans doute, nncronumeeo'exigepas un
accompagnement profond , mais encore !doit-on y éviter
la monotonie; du reste, les trois romances de M. Uorat
sont dans le style aujourd'hui en vogue dans nos théâtres
et doivent par conséquent avoir du sueoès.
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
:0MroKi'[ioH 1 l'écou botilb de musique ^
EXAMEN DE L'ETAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
FRANCE,
SobMisE à dex viciasituilcs multipliiics , la musique a été
.cultivée en France, à différentes époques, avec des succès
très divers. Dans les (juinzième et seizième siècles, Dia-
choîs, Dufay , Ttusnois , Josquin-des-Prez, Jean Mouton ,
Gombert,Certon,Goudimel et une foule d'autres musiciens
portèrent la gloire du nom français dans toutes les parties
de l'Europe : tous farent égaux en talent aux màlletffs
maîtres belges on italiens; nul n'égala même Josquin en
renommée. Mais en avançant vers lemilieu du dix-septième
siècle , on voit l'école s'affaiblir au point d'être presque
anéantie, lorsque Luily s'empare du sceptre de la musique
dramatique, et donne à la France une sorle de supréma-
Toutcfois, s'il fit beaucoup pour sa gloire, il fil peu pour
l'école. Plus homme de génie que de doctrine, il ne laissa
après lui que de faibles imitateurs^ qui ne dépassëreut
point les bornes qu'il avait posées^ et qui parurent même
ignorer les progrés que l'art taisait entre les mains de Scar-
Digilizedliy Google
;i58
lulli it de qiiel<|uc3 uiilrcs grands arlislcs de l'ilalie. Le
goût eu toulL'H choses élait faux ou suranné; l'art du chant
consislait dans une |ir9fusip]i ridicule 4p de vina,
de martttement, et d'autres Drnemens itu mfime ^edre
qui an^anliesaïent les formes de la^élodlte; la théorie et
la liltérature musicales n'étaient pas dans un meilleur
état; enfin la musique française, hors de France, était
tombée dans le plus grand discrédit, lorsque Hameau, déjà
nonmi couiniG organiste , lenla de réformer le système de
l'haiimiiiic. cl [)réaeiil:i le [ilL^iionièiie IrJ^s rare d'un grand
arlistti cuiiiiiiein;anl sa iiarHùrc par ta partiu spéeiilalive dt;
son art, cl ne songeant à travailler pour la scène qu'à i'dge
de cinquante ans. Sa réputation^ comme compositeur dra-
ikiâtique« suivit celle qu'il s'était faite «omme'^bét^o^ ,
'■ mais ne s'établit pas aussi facilemcni ; cependant son pre-
mier oiiV!a|,'e {Ihfppotite etAricie) nnnonoait une révo-
lution dans l.f iiiu!iii|ii(; Iln^âlralo. l.'oiiverUire, qui rappelle
un pou le slyli- dr Ila'iidul , est faible en rom parai sou des
Conip<isiIinn>- de ei' f;i'aiiil Ijiniiiue , mais n'en est pas moins
fort siiii,'iicni(^ an\ sy]U|,lH.i.ii's ,1e lailly. Les cl.anls de
liaiiie.iii a\aieiil niiiiiis île (^raee que ceiiï île son prédéces-
seur ; ses airs avaient , eu général, quelque cli ose de dur
et de bizarre; sa déclamation était m^ins vraie que celle de
Lully; maison ne Imuverien dans les opéras de eeiui-ci qui
approche de la vigucuret de l'elTet du chceur d'Hyppolilc
cl Arieic : Dicua; vimgcurs ! tancez (c tonnerre, cl de
la lenipûle qui suit. Les proportions de ces niorccanx et
d'une foule d'avilrcs ilu même ^'enre, (ju'qu trouve dans
Castor et l'olliix, .lans nurilaiiii.i et dans Zoroir.Hre, sont
des eliii^es .pli onl élé ahsohnn.'rit incoiiniics à Lully. Ce
uc sniit pas nidi |iliis des imiiivi uicns à trois temps perpé-
tuels enmine ceux qui doiiueni aux ouvrages de ce fan-
dateur de t'opéra français et de ses succcBsei;ir; une i^gtg;
tonie fatiguante ; les effets d'orchestre ont ,plus!4,^,W8i8
et de variété; enfln, la musique de Hameau fut la
France une époque de progrès dans l'ar)^', et prifrpqt^ le
public à entendre de meilleures choses. " ,, '.,m,
Co n'est pas que hameau ait contribué à améliorer le
DigiiizBd by Google
4Î!Ï
{>uùi : liii'mOiite eii <!uil dépourvu. Qiiuit|u'il eût vii-ilË le.
le Nord (Icrilalii;, il iic NouiiçDuna [>as qu'un [lùl cliuiilci'
miens i|tie len chantres de l'opéra , cl uc comprit jamais
rien à la musique ilalicDiie : aussi ne pcrt'cclioniia-t-il point
IcH formos mélodiques. On ne eoinmença à comprendre
ce que celles-ci poiivaienl (Hxa (|ue lorsque les premiers
boufTons vinrent à Paris (en ijSa), c'est-à-dire prèji de
viiigl ans après que le premier opi'ra de Rameau eûl élé
feprL'sonlé. Quelques amateurs, parmi lesquels ou remar-
quait J.'J. Itousseau, Grimm et. Diderot, sentirent le mé-
rite des intermèdes de Pergolèse , de Léo , du Joaieltî et de
Rioaldo di Capua, que les acteurs italiens firent entendre ;^
ecttc i^poquQ ; maïs le reste de la nation fut sourd au;^ ac-
eens du celle musique cLanlaute et spiritLielIc. Tout ce
qui résulta alors de la corn parai. s'un du cliaiit italien avec la
psalmodie française fut une guerre d'upinion qui fut allu-
mée par laiLeCire de J .-J , Rousseau sur ia musique fran-
i-aise , et par un pamphlet de Grimm (te pelil Propflètii
de Uœniischùroda)'. Le public était partugéen deiii partis
qui fie rangeaient, l'un du câté de la loge du roi, l'autre, du
(i) Lu iiumljrc ilu bri>(.'liun:ï cl de pamplitcta que lu dispute sui' hi
prééminence d'uiiR musique sur l'autre lit éclore tslprodigiuux. Uiilru
cpoi que je viens de citée , on rit paraUrc presque en laiau: Icmpt :
i" Les Prophéiics du grand praphèle Momielj P:irii, i;53j i° Lepelit
Prophilede Bochmiichbroda au grand Prophète Momut,\\>vl, i753;
i" U Correcteur dci boiijbia à l'écolier de Prague ^ Paris, i;53,
in-g"; Réponse au grand et au petit Prophètes, îbid, 17S3; 5° Hc-
ponie du coin d» Roi au coin de ta Reine , [iBxVatibè de Votsciion,
ibid, 1 753 ; 6° Arrèl rendit à l' amphithéâtre de C Opéra, lar la plainte
du milieu du Parterre^ intervenant dani la guerre dti deux coins,
par le barou d'Holbacli , Paris, ijS3 , in-S"; ^Déclaration du puiliv
au tujecdei conleilalionsqui se sont élevées sur la miuif «c, ibid, i;5ï;
6" l'jliUi-Scurra, ou Préservatif contre lc3 Boifffbtu ilaliem, on vr.rs,
ibid, i-;53 ^rf L'Apologie du mûlinie ion mol , Hn'l, I7i>3 ; iv° Se-
conde Lettre da Correcteur des boitffons à C Ecolier de Prague,,
contenant tjuel^aes obscn'alions sur l'opéra de Jiion , le Jaloux ror-
rigé, et te Devin da i/iZ/dge , Paris, 1753^ 11° Relation vérilalile et
intéreisaMe du comiat des Pourckci Caudinei livré à la place Mau-
Iren au tuj'et det bouffons, ibid, ijSS ; ii" Lettre critique et hiila-
i-ique sur la musique française, fa muiitfoe ilalieime el Ici bonffhns
ri madame D.,.., ibid, 1753 ; lï" La noHvdU Bigarrure , La Hnjr ,
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14"
cûli'; lit! cr.llc de la reine. Les ailm ira leur!) île la musique
française n'appclnicnt ic Coin du roi; ceux ili- la mtiHiqiic
italienne composaient IcCoinde ia reine. Les deuï partis
s'iniiiriaicnt mutuellement : peu s'en fallutmëmc qu'où no
.se hatlil an parterre. Enfin, la guerre fiiiiE par l'excIuEiou
des panvres bouffons , qu'on renvoya en ipS^.
Cependant leur scjouren France n'avait point été inutile
pour les progriis de l'arl, car il resta de ce qu on venait
'l*eii[endre un souvenir qui ne put s'effacer entièrement et
i5° 'lîé/lexiôiis^LyJqiiec, en ters,'n^iid, i;53 ; iR" La Réforme de
rOptra, en vers, 175Î ; 1;° Le Héformateitr de eOpéra, Pnris ,
i;53 ; 18" L'Imparlialilè, par d'André BardoD , Paria , lySS; 19° Ce
ij»'on a dit, ce i/t^oit a voulu dire, Leure à madame Foliot, mai--
chatide de brochures dans la place du ficia-Lowrc j ibid, i;33 ;
'ig" Ce ijue l'on doit dire , Réponse de madame Foliot à la lellre de
M...., ibid, i;53; ai" La Guerre de l' Opéra j Lettre à «ne dame de
province, par ijuelifu'-un qui n'est ni d'un coin ni de tatiire , pur
CoiottB, ibid, Ij58 ; aa° La Paix de l'Opéra, ou Parallèle de la
lausiguejranpaise cl de Vitalietmc , Paris, i;S3; a3" Jugement de
l'orchestre de l'Opéra, ibid , ijSS ; il^" Lettre d'un symphoiàste dt
V Académie royale de musique à ses camarades de P orchestre , ■gir
.f.-J. Romseau, ibid , ijSÎ; aS" Justification de la miisique française
rontra la t/ucrelle qui lui a été faite par ait Allemand et un Allo-
iroge, Paris, 1754, in-S" j aG" Canslilution du Patriarche de l'Opéra
et Lettre sur C origine et les progrés de l' Académie royale de muiii/ue,
ibid, 17S4; s:" R^exions sur les vrais principes de l'haraioaie ^
condamnés par la conilifteCion du Patriarche de [Opéra, ibid, i^Sf;
ïS° La Galerie de l' Académie royale de musique , iUd , i^Sj ;
,19" Supplique de rOpéra à rApotloB de la France, ibid, i;54>
in-S"; 3o° Lettre au /'ui/ic ( aUribude à Frédcria il , roi de Prusse J,
ibid, i-S^, in-S°i3i''ieiire écrilede l'autre monde, ibid, 1754,111-6'';
5a° Lettre sur la musique par M. le Ficomle de la Pétarade, amateur
du basson , ibid, 1734 ; 33° Apologie du goût Jranfais relativement à
l'Opéra , poème, avec les Discours apologéiiqncs el les Adisux aux
*oiH/bfij, pnrCniix de Cnpcval, ibid, 1754; 34° Deux Lettres tnr la
musii/uefranitaise en réponse à celle de J.-J. Kou.sseau, par Fiéron,
l'ari», i^-l^ ,'in-8''; 3i° Apologie de la musique française contre Us
assertions peu méladieuscs , pen mesurées el mal fondées da sieur
J.-J. Rousseau, ibid, 1754; ^"Apologie de la musique française
contre M. Rousseau, pjir Laugicr, 1754, in-8»; 3;" Arrêt du conseil
d'étal d Apollon , remia en fafcur de l'orchestre de /' Opéra, contre
Ir nommé J.-J- J1.,ns>e <u, r-ri"<: de n,nsi.,«^ . ibhl , i-.!;^;36' Lcllrc
(|Ui disposa Ich esprits aux liciircux changcmciis ipii de-
vaient liicnlàt se fnirc. On n'eut pji^ilc mcillcurH chan-
teurs, parce qun n'y ayant d'autre i'culc l'o chaul cpio les
inal[rise87I5~c5[lii!rales , on n'app'reu'ait qu'.i pousser des
AiflB dTme manière exagfrL'e. L'obli[,'alion de remplir par
des sons volumincni: un vaisseau inimcii>ie, faÎKail aux
maîtres qui dirigeaient l'éducalion des enfans de chœur
UD devoir du no montrer à chanter qu'à pleine voix :
méthode qui excluait la connaissance dcH nuances et do
rexprcssioii . Il résultait de là que les théâtres qui se recru-
taient par les élèves des mallriscs avaient des musiciens
solides, mais des chantres au lieu de chanteurs. Toutefois,
si le séjour des bouffons italiens en France ne put apporter
remède à ce mal considérable, il produisit un grand
bien en familiarisant qnclques êtres privilégiés avec des
formes mélodiques plus pures, plus naturelles que celles
auxquelles on était accoutumé auparavant. C'est à une
représentation de la Sema Padrona , de Pergoléso. quo
Uonsigny sentit tout à coup sa vocation pour la musique
dramatique, et ce l'ut cinq ans après (en ijiS) que ce
musicien sensible et naturel donna son premier opéra [ tes
jivetiwindiacrels). Toutefois' ses mélodies eharmanlcs nu
produisirent pas tout l'efTel qu'on aurait dû en altcudre.
parce que l'Opéra comique était encore trop peu de
d'un Sage à un homme ft-spECialili! ei dont il a besoin , pnc La Mar-
Kêro , Hnris, 178; ; Sg" Examen delà lettre de M. Jlouiieau sur la
vmsiqtK française , par M. Bâton jenne, fnris, 1754, in-ia ; iJo° Lettre
d'un fisigoth-à M. Prérou, tursa dispute Jmrmonique once M, Sotu-
itau, par l'atibÉ de Catclrnr, Ibid, i;54 ; ^i" Nouvelle Lettre à
Al. SoBiieaf de Genève, parle mèma , ibîd, i7S4,iD-i3} 4^° Oiier-
vatiora stir la lettre de J.-J. Bouiieaii , pRrCoiotte, ibii],iD-ii;
43° Doutes d'un pyrrrhonie» proposés amicalement à J.-J. Jtousseaa ,
par Coite d'Arnobal, ibid, 17S41 ia-8" ;44'' LcUre ifun Parisien con-
tenant ijttebjnet réflexioia sur celle de M. Roaneau, Paris, 17S4;
45" Loiret d'un académicien de Bordeaux lar le/ondi de la mutisme,
par te pcrc Caslel, Qordeaux, 17S4 j ia-iS) 4^" Hi/vialioa laiiû et
dittàllèe des principes de M, Boussenu de Genève, touchant la mu-
tiijiie Jf-atiçaiae j adressée à lui-même en réponse à sa lettre , Paris ,
i;Sj , in-io ; Iff Lettre sur celle de M. J.-J. Rousseau, citoyen de
Genève, patM. ¥eo , Paris, 1754, io-13.
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choBO pour attirer les regards. Le maSire en droit, ti Cadi
dwpi. On ne ^ovi»jamaù de tout, te Roi et leFermier,
jRtbfli^ Gj^,- Altnë- étt^i Dgieiitewn, q»i (in^édètHifc
l'entrée de,Gr6ti^ dans la carrière itiugIcale,^ei'qai^ Al<^
cédèrent aux premiers essaîs de Duni , répandirent insèn--
siblement le goût d'un chant simple et gracieux , vrai dailb
sa déclamalion, et déltarrassé des ridicules ornemens qtA
avaient jusque-là exposée la musique française an mépris
des' autres nations. Philidor , contemporain et émule de
Monsigny , se mettait pas dans ses ouvrages le charme qui
est répandu sur les productions de son rival; il avait moins
de';gé9i«'» moioa:^ sensibilité; mais mudden. instmiît
.pidwloMmps et'le paï's obil iritaiti il aé eàlâ^^t^(éi&^
quer par une pureté de style inconnue avant lulparml
nous , et cuLitribiictiUiitisL it lErcr l,t i]iiisjc(ii<: française de la
Toiil le iiioiulc ic^ sih;lù> lii: (.iclry; ils vivent en-
core dans quelques oiivrjgiis , ou plulùt dans une foule de
traits heureux qui ont conservé tout leur effet, malgré le»
progrès imnteases que Id musique a faits depuis l'époque
où il écrivit. Ce musicien, le plus singulier de tous ceux
que' mentionne l'histoire de la musique j quoiqu'il fût né
antoflUnspiralion des beaux chants et avec le. sentiiiient.le
plusivrai qaVuhpnisse citer , ne posséda' pas lafacuUé d'ap-
prendre le mécanisme de son art, même en Italie , où il
passa sept ans dans l'école de r^avans mu.sicicns. Il ne sut
niéme jamais comment on arrondit une phrase et comment
on la proportionne , quoique son génie lui dictât les motifs,
les plus heureux ; non qu'il n'en ait fait de fort belles eten
grand nombre, mais toujours par insliitct et à son iuRU ;
car lorsqu'il lui arrivait d'eu trouver d'un rythme mal
cadencé, i^ lui était impossible de.les.re^Bttg-gt^^^j^g^,.
C^était^dans toute l'ac'cepliun du mt^ty leJnuu^âl^ da^
nature; il ne faisait rien par souvenir ou par acquit'; la -
musique des plus grands maîtres lui était inconnue ; il ho
savait que U sienne, .l'iijoutcrai qu'il n'estimait qjic celle-
là. Ce nVlaii poiut pnr orgueil, mats par une suite de son
organisation. Tout cela était la conséquence de l'Indivi-
dualité de son talent.
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443
Le premier ouvrage «le Gréiry (te Huron), fut joné
eii i;6yi il fut lieiirciix et fut §uivi rte ciuquanio autres
([iii eurent preH<|uc Iniis le mÊmc sort. Le sunnës ne. fut
piks borné à la capitale; les provinces munifestÈrciit le
même enthousiasme pour les productions de ce musieien
spirituel, et ne conniireut presque pas d'autre musique
pendant prëtt de trente ans. C'est ici le lieu de remarquer
que le goùl de cet art se répandit en France par l'opéra
comique. Avant que ce genre de spectacle fut établi , il
n'y avait de iliédtre que dans deu.vou trois grandes villes;
les grands opéras exigeaient un luxe de macliineH, de dé-
curaiinnK ci de costumes qui était trop coûteux pour les
villes du second ordre. Ce furent les petits ouvi'ages de
Dunî, et les intermèdes traduits rte l'italien qui commen-
cèrent k propager dans les provîuces le goût des spccta-
ciea a uiaiiL : les premières pièces n'étaient que des vau-
devillcs; la comédie à ariettes vint ensuite, mais il fallut
long-temps avant d'arriver au véritable opéra , car souh le
rapport de la musique, nous avons toujours été arriérés
d'un demi siècle à l'égard rte l'Italie ou rte l'ÂlIemague.
Pendant que cet art faisait des progrè.s par l'opéra co-
mique, le grand opéra restait entaché de tousses défauts :
d'un côté Ton chantait, sinon avec talent, au moins rai-
Honnablemcnl; rte l'autre on avait conservé la profusion
des ornomens grotesques de l'éeolc de LuHi. On croyait
qu'il était de la rtignilé de l'Académie roi/aie de musique
de ne rien changer aui allures usitées , et de ne point cé-
der au désir impertinent que montrait le public d'entendre
quelque chose do nouveau et de meilleur. De nos jours, on
3 vu les mâmes ridicules se reproduire.
Enfîn Gluek, appelé rte Vienne par la Dauphinc (Marie-
Anloinclte) , vint à Paris, cl donna en 1 774 i 'a première
représentation de son Iphigénie en Aulide. Dès ce mo-
menl , il ne fut plus question des ouvrages qui compo-
saient l'ancien répertoire , ni de la psalmodie rte Larrivée ,
de sa femme et des autres. 11 fallut renoncer aux porls-de-
voiai , aux martetcincnt , aux flallés , aux cadences pcr-
lies, et à tout le reste des gentillesses qui semblaient ne
•M
Olgiiijacl Dy Cuogle
devoir périf riH'dVcc l'upiîra. <:<: n'est pas que Gluck éta-
blit une véritable école de chiiiit en France; elle ne lui
(Slait point éttaugtre puisqu'il avait liorit précédemment
le rôle d'Orphée pour Cuadagni ; mais entraîné par son
peneliant peur la (léclaniatiun lyrique, et .séduit par les
idées de l'abbé Arnaud , de Suard et de plusieurs autres lit-
térateuTB; il voulut faire de la tragédie ehantée, et tourna
toutes les faeullén de son génie vers eette nouveauté. Nous
ne devons point nous en plaindre , [luisque nuus sommes
redevablcEi à la nouvelle direction des idées de ce grand
musicien des deux Iphigénic , d'Alccsts et A^Ârmidbi
chofc-d'œuvre inimitables de vérité , de force et d'eitpres-
sioo dramatique; miiis il n'en est pas moins vrai que le
succès éclatant de ce genre de bciiutés substitua les cris à
une langueur monutonC) au lieu d'amener parmi nous
la tradition de l'excellcnlc école iralienne de cette époque,
et retarda de près de trente ans la connaissance de l'art du
cliant en France.
Sous d'autres rapports, la musique française doit à
ce grand homme une partie des progrès qu'elle a fait de-
puis. Avant lui, les orchestres , sans excepter celui de l'U-
péra, étaient de la plus grande faiblesse; nulle idée de
nuances, d'expression ni d'énergie; des violonistes qui
jouaient avec des gants en hiver, dans la crainte du froid,
et qui avaient si rarement occasion de démancher , qu'ils
y étaient absolument inhabiles; des llûlfs à bec qui re-
doublaient les parties de {litles traversiJircs , quoiqu'elles
fussent presque toujours un quart de ton plus bas; enGn
des cors do chasse semblables à ceux qu'on entend quel-
quefois aujourd'hui à la fenéiru des marchands de vin;
du reste, une incapacité à peu près absolue parmi tous
les musiciens pour lire, à première vue , la musique qui
offrait quelques difiîcultés. Tous ces obstacles disparntent
devant le génie de Gluck; les répétitions d'Iphîgénîe en
Aulide durèrent sii mois, mais au bout de ce temps, ac-
teurs et symphonistes, tunt était changé; l'émulation avait
remplacé l'insouciance , et l'amour propre avait converti
des ménétriers en artistes.
Dlgnizad Cooglî
Peu aprÈR le débtit de Gluck i^ur la scène françjistj ,
Piccîni fut engagé pour écrire cancLirremment avec lui;
line lutte s'engagea bientôt, et presque toute la nation se
partagea en licux partis qui se prouoiictrcnt pour riui ou
pour l'autre de ce» grands musieiens. Ces deux partis se
désignaient par les noms de Gluckisles et Ae. Piccinistes.
Les journaux recueillaient les épigrammeR d'un parti
couti'o l'autre ; les saloos semblaient une arène où chacun
combaltait pour sou idole. La politesse semblait exilée de
lu société , et partout l'on n entendait que des cris au mi-
lieu desqncl.s on distinguait seulement les noms de Ro-
tand et A'Iphigénit , à'Atys et A'Alceste. Ces sortes de
disputes, qui ne fuul jamais de mal, parce que tout finit par
èlre classé selon son mérite, sont ordinairement favora-
ble» aux progrès d'un art, parce qu'elles lui donnent de
l'importance, et parce qu'elles enlrciicnnent l'émulation.
Aussi remarque-t-on que c'est de cette époque que datent
les principaux perfeclionnemem qui se sont introduits
successivement dans les ilifféreutes parties de la musique
française. L'arrivée de Viotti et de Meslrino en France
donna naissance à une école de violon excellente; La tlous-
sale , élève de Tartini , revenait d'Italie ; Saint-Georges ,
Gervaîs, Berthcnume, Fodor et Guénin formèrent rapide-
ment leur talent; le violoncelle eut bientôt les deux Du-
port , les deux Jeansun et les deux Levasseur ; Rodolphe ,
venu de l'Allemagne , fonda une école pour le cor; Hugot
se distingua sur la llûlc, Sallanliu sur le hautbois ; Qzi et
Devienne sur le basson. Des orchestres formés de laldns
semblables olfraient des moyens d'exécution qui n'exis-
taient pas auparavant, et portaient leur influence jusque
sur lu génie des compositeurs. La musique instrumentale
avait été long-temps bornée ."i de petites pièces , telles que
des sarabandes, des courantes, des gigues, etc. Vers 1775,
elle prit parmi nous un plus grand développement. Des
symphonies, des quatuors réguliers remplacèrent de faiblea
essais, et nous préparèrent au plaisir d'entendre les im-
mortels compositions de Haydn. M. Cossee, ce respectable
doyen de la musique française, qui, vivant encore , oiTrc
59
44B
|fi 8|>CGrl3cle HHgùlier d'un conlemporain de Raineaii, té-
nioiii des (ueofes de RDHini*,H. Gorncc, dis-je, contribua
plut qu'aucun autre à ces amélioratious iniroduitCB dans
le Byglèine de noire musique instrumentale. Ses sympho-
nies, ses quatuors, ont joui lonfj-tiîmjis d'une ri-|>utalio]i
inériléc , et n'ont pu élre effaces rjuc par les ciiiiipusitioii'.
.le Hayilii. Lt! zùlu (ju'i! déploya |n)ur iiurrcclùiiiLicr J'c\é-
culion musicale par la fondation dti Concert des aiiiateurs
HuiBrait seul pour lui assurer ta reconnaisaauce de tous
les amis de [a musique française.
- Ven 1779, deDOUTeauxbouflous avaient été appelés par
Devismet, alors directeur de l'Opéra , et avaient fait en-
leqdreilts boni ouvrages «le l'icrini, de Galluppi et de
Paiitleltdt' Quoique le moment ne tCit point encore venu de
fixer pamd ûoaa un genre de spcclaelc si propre à formel-
le goÂk, néanmoins on avait commi^ncO à .sBtilirle cliarmc
tiui résulte d'Ûne vocalisation parfaiti^ et .saiix ellort , d'un
çhnut suave , et d'une eiéoution vive et spirituelle. Envi-
ron dix ans après , une nouvelle troupe italiepRB fat for-
mée; celle-là était parfoifé. On se souvItoit^iiJxHtS^ill^Vitfl-
fet que produisait ta réunion de RaffanelU', dé Ukadiol,
de Viganoni el de Madame Korichclli dans les délicieuses
compo)<iliuns de l'aisiello. de Sarli et de Cimarosa. L'élite
des amateurs s'empressait d aller entendre cette exécu-
tion admirable (pie complétait 1 orchestre le plus parlait
qu'il y ait en à Paris ; le chanteur le plus etoiiuaiit que la
France ait eu , Garai , qui yen ait de s elanterdaus la car-
rière, allait former soc goût à l école de ces virtuoses, et
se préparer à fonder la seule école de ohant gntf nom
ajKins eue. H. Gherubini , dont le talent ^èt^^M|^âyA
d'influence sur la destinée de l'école frança^'j' tenait
d'arriver parmi nous, et préludait à sa haute réputation
par les cxeelleiis morceaux qu'il ajoutait aux opéras qu'on
icpréscutait au Ibéàtrc de Monsieur; le génie de Méhul ,
de LcsuËur, de Berlon s'annonçait; tout présageait une
(i}H. GosMcest DÉ dam on lillagcpréadc Waleaw ( ^J*-Bm ] >
nu coniineiiCEineDt de l'année 1733, c'est- a-dire pliuienri mail avant
la premiéns repicKolatioD du premier ope'ra de-'AotncoK.
□igilizedby Coogli^
44;
grande riivDlution musicale, qui devait |èlre oompaguc
d'une autre beaueoup plus importante : elle oc tarda point
à M faire. J'en suivrai tes développemeiu dans Un aotra
arlielfl» et j'examîuerai l'effet én changement danminsfi-
tnlMna.J'ai «ra qtae Is tabkou que je viens de tnwet était
DéoasiaiiepQni&diieooa^ireodrficeqaimeTeateàdin. '
DÉCOirVERTBS
On «e rappeUe U-dlseussioA qui tfert élevée en AllmMi
gue sur l'anilientUiiié du Reçman..q>A parte le .nom de
Mozart ,
fliona BTiDda cm ce débM' terminé : cependant-il vient
d'être renouvelé pou# 4tre pr^Uament dos d'une: ma-
nière définitive , A propos de la publication faite par
H. André, marchaDd de musique à OfTenbach sur le
Hein , du Requiem en question avec l'indication minu-
tieuse et certaine de tout ce qui, dans cet ouvrage, appar-
tient A Mozart et à Sûssmayr. Cette édition a été faite sùr
une partition gravée et corrigée avec la basse chiffrée par
rabbé Stadlér* collationnée de nouveau avec le mattu^
sorit qa'e possède ce musicien , et qui n'a présentë'qile de
légères différences. H. André passe pour fort éradit en
mosique, et doit connaître l'écriture de Hozàrt Sont ft a
acheté toàs les manuscrits qui'se sont Ironvéa après «a
mort entre les mains de sa veuve : comme H tie nOns Alt
pas que le manuscrit est delà main du grand maître ,
nous devons, sans témérité, pouvoir assurer que ce ma-
nuscrit ne présente d'autre garaMie qùe celte da eiom'Uu
possesieor^et'orttegHrtantfeV'diBbs «ne discussion tfttl'-A-
monr-propre peut Jouer' tui gtand'rAle, sera- ftacttekuent
(OVc^ei JhnKflHMtea^piCeaSv- ' ' I - ■ . .
m
appréciée comme elle iloii l'être. Quoi ((u'il en soiit la
noavelle édition de M. André consiste daiia la gravure très
nette et trËs correcte de la partition complète d» Itequietn
oti l'on a ioditjué dans tons les morceaux, à l'exception
du AeyuMi» et da Kyrie, par un U et par un S la
part mspeotiTe que Hosart et Sflwmayr ont eue chacun à
cotte composition. Tolci le résultat de ce trarail ouminé
dans Tordre des cinq divisions principales :
PfùmièTe divitton .* Bnionii.
V 1. Requiem tt Kyrie. La noavelle édition de
H. André ne donne rien de certain sur ce qui apparlieot
& Uozarl dans ce numéro. On voit par une lettre de sa
veuve qu'il avait en effet écrit un Requiem et un Kyrie ;
mais la comparaison faite par ses ordres n'a pu faire coo-
naître si réellement il l'avait écrit comme nous l'avons
reçu des mains de Siissmayr. M. André regarde du reste
ces deux morceaux comme appartenant à Mozart, mats
provenant des travaux de sa jeunesse, et datant certaine-
ment d'une époqno antérieure ï 1784-
Deuxième division ; Dies irm.
Pi" 2. Le Dies irœ est, selon M. André, une ébauche
égalen>cnt ancienne que Mozart avait commencée à ratta-
cher à ce Reçuiem, et que Sûssmayr termjna.
■ N^^. Tuia jusqu'à la tS* mesure, conune pour le
it* a (.le solo de trombonne a été seulement remplacé par
UD autre de basson). Ainsi dans ce morceau, 18 mesures
ont été écrites dans la jeunesse de Uoaart et utilisées en-
suite p!(r lui; travail nouveau dcpuisla 19* mesure, le to^t
laissé d'ailleurs comme upe ébauche ; il en est de même
des numéros': ...
4. Rex.
5. Rtcor/lare, etc.
6. Confutatis. Ce dernier morceau,.. dans Tédition de
H. André est marqué dèa le commencemeDt.d'oa S, et
l'on n'y trouve un H qu'à^la 17* mesure.
N» 7. Lacrymoia est bien connu pour éËce de Hoiart;
maisseulémenljnsqa'Âla S'mesure^lciseleiiBfneBonlrB-
Diciiiized Dy Coogl^
449
vaA dajiH ce Requiem , et oommence celui qui appartient
en entier à SiiMinayr.
Troitiime divUion : Domine.
N° 8. Domine.
N* 9. Hostim avec Icf.uam oftmapp.arlîeupcnt comme
l'indiqueut le signe S et la lettre de la Veuve de Mozart,
entièrement à SûsKmayr. Cette assertion est encore con-
firmée pour, le HûStias par une note de M. de Nysseii qui
a épousé la veuve de Mozart. L'abbé Stadlerayaut récem-
ment soutenu que ee morceau était cependant de Mozart ,
M. André pense que s'il en était ainsi, ce ne pourrait êlru
qu'un travail de jcuneose écrit avant 1784, trouvé aprfts
sa mort cl utilisé par SiL^smayr, pour compléter l'ouvrage.
Quatrième division : SiBcms.
N° 10. Sanclua et Uosamui, ainsi que ie
M° 11. Bcnediclus et Hosanna sont, comme on sait,
de Sùssmayr.
Cinquième division : Acncs Dei.
N° la. Agnw Dei est également connu- pour être de
Siiesmayr, jusqu'à la fngue de l'allégro, où il a répété la
musique du n' 1 , en y appliquant d'autres paroles, pour
terminer l'ouvrage.
four ce qui touche l'assertion^ de M. André, que cer-
taines parties sont de la. jeunesse de Mozart, et anté-
rieures à 17S41 cet éditeur s'appuie sur l'emploi de cer-
tains accords d'un effet sûr, qui caractérisent d'une ma-
nière si particulière toutes les compositions de Mozart,
faites seulement depuis 1784 , et qui manquent totalement
dans les parties que M. André rejette, pour cette raison ,
à une époque plus reculée.
M. André a publié à l'appui de cette nouvelle édition',
dans une longue préface, plusieurs pièces justtlicalives
dont voici la plus importante.
Lettre de la veuve de Mozart.
» 11, serait impossible à moi comme à vous de nous pro-
curer toute la partition originale du Requiem. L'avu-
45o
cat Sortschen l'a envoyée & VJftot^me, et je n'ai pn que
le faire revoir et collationncr ohez Sortschen pàr Stftdlor ,
aveo nia copie de l'édition de fireitkopf'. Il en résulte
non-seulement que mon exemplaire de l'édition de Brflit-
jLopf est plus correct que cette édition , mait que les au-
tres correctîoDB ajoutées en même temps de main de
maître font que mon eicmplaire est plus correct que l'o-
riginal. Je vous abandenne cet exemplaire, et tous pou-
Tes ainsi annoncer «toc vérité que v.o.tre édifiop pqncle
|dano est iàite d'après une copie comparée et çoTrîgée
Avec le plus grand soin sùr lé véritable otiginal. Je voua
disais que mon exemplaire vaiit mieux que l'original :
TOUS savez ( entre nouH ] que tout n'est pas de Mozart ,
et vous ne vous scandaliserez pas en lui attribuant les
fkutes qui se trouvent dans l'original ; je veux même faire
plus pour vous . Je vous procure te Dies irœ, le Tu$a mi-
tvm, le Rex trcnUndœ, le Recordare, le Ctmfutatia et
TOUS confie en secret que tout ce qui précède le Dies irœ ,
VAnonyme l'a en original. A partit de là, Hozart n'aTait
écrit que les \(Ax des moiveaux iH'M i»«b , rw0>k mitirm,
J{«a! (remerM^te, Humdart et Con/Wfafj*, etpen'oa riSD
dans les parties intermédiaires ; oelles-oi ont été feltes
par un auire , et afin (|u'il n'y eût pas deux écritures dif-
férentes dans le manuscrit , celui-ci copia aussi le travail
de Hozart. Vous savez maintenant précisément ce que
Mozart a fait dans le B.6quit,m ; je viens de vous le dire et
ne pourrais que le répéter.
• Le Sanctus que je vous envoie est , dans le manuscrit
original, de celui qui a fait ce morceau coaune IS Mrite.
Ajoutes .que les parties intermédiaires, des morceatBCqtlë
je voiu envoie sont autrement qoe dans ITédltidiiar de
BreitLopf; Celles de cette édition sont (liquelqdM^afltes
corrections pHu ) , àana l'original de V^Amot^fm». Ctkai
qui a complété l'ouvrage a donc dû lé -firire dem fMs,
(i) l'uni- comprendre liassafe , il fnul aBToic que l'excmplsire
«uiM ,i¥:,ll r,iH i;<,llitloniicr a.cg les iiianHSi-rils <\iù se Lroi.-
ïaieoL eiiin: les mniiis d<- Sorlscbeii , eut un vicnipLiiru (;riiic de Tcdi-
lionpiiblidi: par flmlkupf et Uauitel. {Nai£ de M. André.)
tjt vouï pourrez chuisii' entre les deux si vuub le truU'
vez bon. Ainsi le Sanctus o»l ciiliferoment île celni qui a
comiilété l'ouvrage: mais il n'yadaiiB les autres morceaux
fjuc ce qui est cutourÉ au cruyon. Vous pouvez donc aou-
lenîr avec vérilé, que voire édition au piano a été failo
immédiatemen 1 sur l'original mËme de 6 numéros. (Il n'y
en a que I3 en tout. )
"Voici ce queje vous envoie r
« 1° Capriccw qu'on me rend;
■ 9' L'exemplaire collationné itt corrigé du Requiem;
■ 3" Le manuscrit original des ausdils 6 morceaux du.
Requiem qu'au me renvoie.
. Signé C. MOZART. .
M. André avait gardé toutes ces pièces soua le nceau du
secret et s'était même li) , quoiqu'en sa qualité d'éditeur
des oeuTres posthumes, il e&t été, lors du Gommeoce-
meut de la discussion , invité par le rédacteur de la Cœ-
citia à s'eipliquer. Depuis celte époque , la veuve de Ho-
zart elle-même , maîolenant épouse de U. la conseiller de
Nyssen, Ta engagé par uoe lettre du i" janvier 1896, éga-
lement imprimée dans la préface , à publier tout ce qu'il,
savait.
Il n'est guère possible d'espérer maintenant de la part
des héritiers ou amis de Moxart, une plus grande évidence'
sur cette question ; mais il reste encore celle de la com-
mande de ce Requiem, fuite A Mozart par un inconnu,
qui , si elle était une foie résolue , pourrait mener à la dé-
couverte du véritable manuscrit, tout autre peut-être
(au moins dans beaucoup de parties) que la version pu~
bliée avec les complément de Sùssmayr. Soua ce rapport,
on vient de faire connaître des découvertes nouvelles qui.
paraissent de la plus haute imporlance.
M. André n'avait jamais ^outé foi à l'hisluire merveil-
leuse des circonstances qui se rattachaient au Rofuiem.
Il avait entre autres choses, et par un acte, la preuve que
le feu roi de PrussC) Frédéric Guillaume II , grand ama-
teur et grand connaisseur en musique, avait faitacheler.
463
au mois de mai i^gS) peu aprèft la mort de Moiart, par
son attibassadeuF à Vienne, une copie du Scguiun, aj}
prix de loo ducats; circonstance qu'il avait toujours re-
gardée conime la sonrce du récit de la commande de cet
ouvrage par un inconnu, pour celte somme de loo ducats.
Au pririlernps de 1836 , dans uu voyage tjn'H' fît à Ams-
terdam , il apprit do M. Zawrzel , hautboïste à l'Opéra de
cette ville, que l'ouvrage avait été conunandépoar un
comte de ffatdieck, par lUnterméd^ire de bott matlrer
d'iidld^ qai avait payé à Moiart 5o dacaîs , soils oondition
obligatoire pour le compositeur d'abandonner toute pré,-
tentiou sur cet ouvrage, et de ne jamais le publier.
De retour à OfTenbacli , M. André se Ht douoer par
H. Zawrzot de [)lus grands détails , dans une lettre éga-
lement comprise dans la préface de cette nouvelle édi~
tîon. M. Zawrzel lui apprend qu'il fut présenté en août
1790 au comte do Waldeeck, qui demeurait à Stnbbach ,
près de Wiener-NeusIadI , à trois lieues de chemin de
Vienne. Le comte venait de perdre sa femme, etaraiti
diaalt-an , composé lui-m£m6 an Reguiem, p6tir lès ob-
sèques de la comtesse. Ou montra à Zawrzel cet onvriga
qui était terminé jusqu'au Sanctus et très nettement co-
pié. Sur r observât ion que fit Kawrzel que la partition
indiquait des cors de bassette, et qu'on n'en pourrait
ti-ouver  Wiener-Neustadt , le comte répondit que lors-
qu'il aurait terminé le Requiem, il ferait venir des cors de
bassette de Vienne. M. Zawrzel rapporte ensuite que Mo-
zart eut depuis lors le temps d'écrire la Ftàtc enchantée et
Tittts; qu'il assista au couronnement de l'empereur' Léo-
pold, à Francfort et à Prague, oà il fut atteint delà ma-
ladie dont il est mort. Sûssmiiyr, qui était l'ami dfl sa
famille, fol chargé par la venve de mettre la musique
en ordre , et trouva les fragmeiis du Ret/uiam. Interrogée
par lui, niadamc Mozart se souvint qu'un inconnu ayant
commandé cet ouvrage, venait de temps en temps cher-
cher les morceaux, et qu'après être venu plusieurs foi^
en vain , il n'avait pas reparu depuis assez long-temps,
^jfsnaayr fat chargé cle terminer le travail, mais personne
453
ne dit. avoir revu l'inconnu. Dans un autre passage desu
lettre) M..Zawriel dit que le comte faisait siouvent exécu-
ter.des composilioua qu'il voulait se faire attribuer, n Vous
oompreoez, ajoute-t-il, qu'après la mort de Mo/art, tout
te ^oude aura gardé le silence ; le comte , pour tie pas
oesser de paraître l'auteur duReguiem qu'il avait acheté,
fit les héritiers de. HoEait afin de donner poar sien le tra-
vail complété par Sûssmayr. ■
A la lecture de ce|le lelti«, M. Godefroi Weber, rédac-
teur delû CiECiffa/ trouva une concoril.iiice partnit<; en-
tre ces détails et ceux qui lui avaient ùtô, communiqué.'^ .
dès l'année i8a5, par M. Krûchten, avocat à Postb, qui
était parent éloigné de la défunte comtesse. ïl résulte de
cetic lettre que le comte de Waldseg, identiquement le
même que celui de M. Za'wrzel i avait fait commander à
Mozart le Reguiem par Bon°Waltre-d'h6tel, qui lui recom-
manda le pins grand ailenoe, qu'il observait également^<[e
Mtn c6té; que le comte, après avoir reçu les morceaux,
s'enferma dans sa bibliothèque pour les copier de sa pro-
pre main , et pour les montrer ensuite à la ville voisine
comme sa pro]>re composition ; que le Rct/uiem i'ul étudié
et répété chez l'oncle de M. Kruclileri à ^ensladt, où se
zépiissaient toutes te.s .«emainc' un nombre considérable
d'artistes et d'amateurs. Cctlc première lettre avait été
t^raesecrËtc, parce que M. B.rûchten espérant toujours
frir&retrouver dans le pays ie véritable manuscrit, ou du'
nW^DS une bonne copié du travail de Mosaft , ne ' Voulut
paiS effrayer le^ personnes encore vivantes dont l'd'&ioutv'
]iroprA aurait pu être compromis dans cette affaire j'nfalir
«elte iDonsidération n'existant plus, il a non-seulement
autorisé mTc, Weber à publier sa lettre, mais a-méme
t^OUlé^^de nouveaux détails à ceux qu'il avait déjà donnés.'
On Voit, entre aulrcK choses, que le comte avait déjîcch er-
ohé.'â faire passer pour sienne une symphonie que le mat-
tre du ofaœur de l'abbaye i\e Zislertit, qui s'y connaissait,
déolataiétre de Mozart.
Parmi 'Wperflnnes' encore existantes qui ont contribué
àl^éxécution primitive dajRefuîemdans l'abbaye de Zister-'
454
lit, U.K.. cite u caïuiMqaîyobantaU partie deSoprsao
et le père Bîarian, moine de l'abbaye, excellent violonis-
te. On 4 donc quelque espoir de retrouver l'œuvre origi-
nale ques'était attribuée le comte, généralement regardé,
d'ailleurs , comme un iaible musicien , incapable d'un pa-
reil iravall.
NOUVELLES DE PABIS.
TflËÀTBE HOTAL DE L'OPBRA-COHIQUE.
«nSlQVB U K. DilOLB.
Béduità r^priied'ancieiu ouvrages, et i quelques pe~
tits opéras en an acte pour toute ressource , par suite de
circïonslaaceB imprévues, l'Opéra* Comique n'a en perspeo-
Uvc qu'un été difficile à passer. Un bon choix des ouvrages
à reprendre peut seul diminuer te danger d'une semblable
situation ; mais ce choix est lui-mdme limité par une foule
d'iocideiu qu'il est presque impossible de prévoair* et qui
M préMOtent toujonn d'mw manière inopinég.
Deadisoussions fâcheuses* qui se sont élevées tout iïooapt
ont empêché la mise en scène de ta Caverne, pour la-
quelle de belles décorations avaient été préparées. Il a falla
chercher promplement autre chose parmi les pièces qui
avaieut laissé d'agréables souvenirs; ia CUtcftetU, l'une
des premières productions de U. Hérold, était l'une des
plus favorablement notées. Sa mise eo scène fut résolne,
etuneuoavelle distribution futarrètée.DaDsoette distribu-
tion, madame Bigaut a succédé à madame Boalanger* dau
le rAk du diable-page ; LafeniUade a pris la plaoe de Paol*
dans celui é^JsoUftf madame Paul a remplacé madame
Desbrosses, et Valùre s'est chargé du Me de Daraneourl.
Quant à madame' Ptoadher, on so ra^Mlle qu'elle joua le
rAIe de PattiwnAhus la-nouveauté de Tounage, et qu'elle
D Igilized by(^O^I^
455
y fit lîbs Ion remarquer U graci: qu'elle a miBe daus tout
ce qu'elle a jouii depuis.
On trouve dans ta musique de ia Clochette une espé-
riencG , une sûreté d'iutenlioii qu'on a rarement en
France à l'âge où lU. UéruUl a Écrit cet ouvrage. Les mo-
tifs de plusieurs morceaux, et parliculïèremeul celui de
l'air Me voilà, sont heureux; les situations dramatiques
sont bien saisieB, et l'cITet général est agréable. Mais si l'on
compare la musique des dernières productions de U. Hé-
rold k celle-ci, on ne peut s'empâciier de remarquer que
aon talent s'est aggraudi; que les formes de sa musique nou-
velle ont plus d'élégance, et que son instrumentation est
beaucoup plus lieiie que dans ia Clochette; eu un mot,
les progrès sont sensibles. U faut en convenir, il y a quelque
maigreur dans les proportions des morceaux d'ensemble
de l'ouvrage qu'où vient de reprendre, cl je ne sais quelle
monotonie qu'on ue trouve point dans te Muletier ni dans
Marie.. Au reste, il est peu d'auteurs dont nu puisse vanter
les progrès; les premiers ouvrages sont ordinairement les
meilleurs; je crois même que RI. llërold me pardonnera
facilement des critiques de celte espèce.
Lafeuillade a bien chanté son premier air, et particu-
lièrement le récitatif et le mouvement lent. Cet acteur a
de la chaleur et de l'ame , il ne lui manque que de soigner
son intonation, qui est quelquefois au-dessous du ton. Va-
lère , qui paraissait gèiié à la première représentation , a
cependant fait entendre de beaux sons dans les morceaux
d'ensemble. Quant à madame Rigaut, son râle lui est peu
favorable; clic a trop de talent pour chanter mal , mais
on voyait facilement que la musique de la Clochette n'a-
vait pas été faite pour elle.
THÉÂTRE ROYAL ITALIEN.
Le désir que tout véritable amateur éprouve d'entendre
souvent madame Pisaroni était augmenté, à la représen-
456
tatioo dont je vais reodre compte, par celui de comparer
cette grande cantatrice avec madame Pasta, dans l'air
O'.^uaiVli' togrime*, que oelle-«ï arait' intercalé dans
Otetto; je ne sais même bÏ ce dernier molif n'était pas le
plus puissant puur allire.r la foule; car, parmi nous , la
manie lii; jiigi-r encore plus iorlo fjuc le besoin île jouir.
Il litail ccfiendjnt facilu de pri'voir quelles seraient les
ditlérences dans le cas dont il s'agit. Il y a dans la manière
. de madame Pastaunesorte A'idéaiUi résolle.da'clAnae
répandu sud toute sa personne : on n*avait rien^dè'^s^âs^
blable à attendre ici. D'ai^ antre côlé, les musfciena ta.-^
valent qne l'air du rMe de Malcolm avait été conçu par le
Gomposîteur dans un autre système que celui qu'araïl
adopté madame Pasta , et que son eflet avait été dénaturé
par la transposition à une quarte au-dessus du ton dans
leijucl il est tïerit, en sorte que l'énergie des phrases de
coulr'allu avaient dL^{;éii<^ré en accens mélancoliques de
soprano. Il était doue iniéressant de retrouver la première
intention de l'auteur Irausmisc par son iaterinriid^fi^
tive; car le rôle de Maleolm a été écrit poiir'teâffimHfgfe
saroni. Toilà les comparaisons qu'il est utUe'de'^fidrë^i^HS
rÎDtérât de l'art ; celles qui tiennent uniquemént' dj^^âvT
sonnes portent presque tot^ours à faux. Vit ëxemjilë^fffilt-
dame Pàsta l'emportera toujours sur la perfe'dtion de'm^
thode de madame Pisaroni dans les rôles qui exigeront de
la ^'racc et tui certain charme mélancolique , tels que ceux
lie Taueii'ile ou de Roméo; je crois même que la grande
cantatrice qui ni'nccupe ne pourrait aborder ce dernier
rôle avec succès, Mui cloute qu'elle n'y trouvât des effets
inconnus à madame l'asia ; mais ce délicieux je ne bàA
qnoi ] celte vapeur idéale qui enveloppait tous les mou4^
(i) Dn appelle eommDnémBiiteetDiF une comline^ !Bt l'on m Mrt
du même mot ponr qualifier l'air de Koûne dana le Biriiîer, «t beau-
coup d'autres; naii c'ot i tort. Lt canatme mt nu atr d'un seul
mottvemeiii aani reprise. L'air i plulîeun mouvemen*, avec une r«-
priae , a'appelle siraplemont nu air/ calai qui a ,plui d'nae i^ïtë
MtuD rondeau. R eit utile de oe point conibodre leitemetjet deleur
coaierrer leur ligoifioaiion.
45;
mens de celle-ci, et qui nous semblent Inséparablea du
personnage, tiiadume Pisaronî ne pourraiLuoiisle^reiKlri-.
L'.irt de plirascr admirablement le récitatif, une priinoii-
ciation parfaite, un style élevii, de l'énergie, une exjrcs-
sion profonde et ({iielques taches, voHà ce ijuc nous devant)
attendre d'elle. Au reste , fiïlicilons-noiis de ce ifue les cir-
constances sont telles qu'on ne puisse nous donner ce que
nous connaissons déjà ; nom aurons autre chose , et cela
vaut mieux, car le secret de louies nos jouissances est dans
la variété.
C'est une grande responsabililé que celle d'un grand la-
lent; quiconque le possède ne peut satisfaire le public
qu'eu allant uu-delâ de ses espérances; ce qui n'est que
bien passe pour médiocre ; enfîu , il semble qu'il n'y ait pas
de milieu entre le sublime et le vulgaire. Or, il suflit d'a-
voir entendu une fois M°" Pisaronî pour savoir que son
ebant ne peut atteindre à la perfection qu'autant que la
hiluatioLi cal assez dramatique pour exciter en elle de vives
émulions. Celle de la première scène, Mura j'eticï ave il
mio éen s'aggira, n'est pas de cette nalnre; ce sont les
plaintes et les inquiétudes d'un amant, mais aucun danger
réel n'existe ; aussi le récitatif, l'andantino et t'allëgro sont-
ils de demi-caiacIÈre. Lorsque ta voix de M*" Pisaronî avait
toute la fraîcheur de la jeunesse , il lui sullisait d'y joindre
son excellente méthode pour chanter cette scène à mer-
veille; aujourd'hui que des sons défectueux ont pris la
place de ceux de poitrine, dans certains ca.s, on y remarque
des allci n.itives de bien et de mal. Le récitatif et plusicitrs
passages de l'andanlino ctdc l'allégro ont été bien dits ; mais
quelques sons étranges et une vocalisation un peu lourde,
dans le trait Di tuce it cielo, ont gâté l'effet général.
Les espérances du publie ayant été trompées sur ce point,
il en est résulté uu froid qui s'est répandu sur le l'esté de
l'ouvrage, cl qui s'est accru par l'exécution plus que mé-
diocre des autres acteurs , des cborisles et de l'orcheslrc.
L'on n'amËnic point remarqué la manière admirable dont
M"" Pisaroni a ebanlé sou entrée dans le fînale : La mia
spada & ta più fida- Le reste a été demal en pis. Le char-
DlgrtizadbyCoogle
458
mant duo ^ Bianca e Fatiero , et le délicieux quatuor
da mâmfl opéra , ont également mauqué leur elfet; éddO
l'on ponvait croire que cette représentation île ia DtnâSfc
(M Lago sérail un échec h la répiilalion de la virtutiè^^
lorsque, tout à coup, K'ùlcvaiit à l'cxprcssinn la plus su-
blime'danB l'air Ahl si jicra ! elle a il(;(Innim,igé l<^ public
avec nsmo de trois hearu.s d'ciinui citii| minutes du
plaisir Ifr. plus vif qu'où puisse éprouver. Qui pourrait
pondre l'énergie di^>p^e qu'elle a mise dans le Wât
Fato crwUte? De pareUlea inspira tî<itis '^nnt au-de3sai>Ai
tool éloge, et valent mieux cent fois que la froide perfection
d'une vocalisalion inanimée. Enltiousiasmés de ce quHs
venaient d'entendre, et calculant mal l'intérél de leur plai-
sir, les spectateurs ont rappelé M°' Pisaroni sur la scène et
lui ont demandé de répéter sou air : elle a cédé à leurs in-
stances; mais fatiguée de l'efforlqu'ellevenail défaire, elle
n'a plus retrouvé les mêmes accens , et s'eït mâme retirée
sur ia eadenee linale sans pouvoir achever. Ce u'est pas la
première fois qu'on a lieu de remarquer qaâ4tt rit^{o«8i«
iis Burt mal le talent des chanteurs' et ^AM'lw'iâMIm^fi
impressions; cependant ou retombe toujours dans la'iàfiblé
faute.
A M~ Pisaroni s'arrête la part d'éloges qu'on peut don-
ner à cette représentation; le reste ne mérite que les criti-
ques les plus sévères. Sans parler des costumes ridicules
des chnriites, delà pauvreté des décorations et des négli-
gences de la mise en scène, sur lesquels un public trop
indulgent prend facilement son parti , l'exécution a été
tellement vicieuse de tons points que l'indignation fut
générale. Les choristes, qoi n'ont jamais l'air de s'intéres-
ser à ce qui se passe autour d'eux, qui ne sont point en
fioène, qui ne prennent polntpait à l'aotion et qui ne sont
twenpés qu'à r^arder dans la nlle, ont chanté faoïavec
intrépidité depuis le commencement juoqn'Â la fin. Pai
une entrée faîte à propos, pas une nuance, et cependant
ui) air de confiance comme ou aurait pu l'avoir si l'on
eût été à merveille. Pour citer uu exemple, je no crois
pas qu'on ai) jam^s rien entendu de plus efiV<^bte que
45<J
l'exéculioD du beau chœur des bardes, au final du premier
acte, l'uiir coinpléler la cacophonie , le liarpistc, til. l'al-
lel. (|ul lie s'était pas donné la peine d'accorder sa harpe ,
et qui n'a pu faire une seule uotc de la ritournelle, a joué
un quart do Ion trop bas.
Les acteurs ue méritent guère plus d'éloges, il"' Ferlolti
aurait peiit-élre été pasauble si, dès le commcuccnnciit de
son rôle, clic n'avait été découragiic par une sévérité trop
rigoureuse. Il est bon de ne pas pousser l'indulgence trop
loin , mais il faut savoir gré aux acteurs des efTorls qu'ils
font pour plaire. La flévérité eût été mieux placée à l'égard
de Zucchclli qui ne s'est pns donné la peine de chanter, et
qui a fait regretter Levassuur daus beaucoup d'endroits,
et particulièrement dans le quatuor de Bianca e Fatiero.
Bordogni n'a été ni meilleur, ni plus mauvais que de cou-
tunie : c'est toujours la mfmc insufiisancc. Quant à Don-
zelli , s'il n'y prend garde, il deviendra leLaiuez du théâtre
Italien. A mesure que son organe s'altère et que le velouté
dé su voix se perd , il crie plus fort ; si cela continue , il ne
sera plus tolérable. II est fâcheux que la chaleur naturelle
de cet acteur soit si mal employée . car il a quelquefois de
■fort bonnes intentions dramatiques.
J'ai déjà eu occasion plusieurs fois de faire remarquer à
rorchesirc la négligence actuelle de son cxéculion : pour-
quoi suis-je encore obligé de revenir aujourd'hui sur le
même sujet ? Les talens ne manquent pourtant point parmi
les symphonistes; on ne peut s'excuser sur la fatigue
comme au théâtre Feydeau; d'où viennent done tant de
fautes? Je conviens qu'avec MM. Gambali il est dtfiicile de
mettre des nuances; mais c'est au chef d'orchestre à leur
imposer silence. La mollesse de M. Grasset en cette circon-
stance prouve que pour cultiver les arts et pour en com-
muniquer le ecntiment aux autres , il faut de la jeunesse.
M. (Grasset a été bon chef d'orchestre pendant vingt-cinq
ans; il a maintenant besoin d'un successeur.
En résumé, la représentation du gjuin aèlè mauvaise;
mais avec l'air .' si pera/ on peut se consoler de bien
des fautes , et je ne doule pas que les amateurs n'nflron-
Icnt souvent tout le danger du reste pour rcnlcndrc.
Dlglilzad b* Coogle
4^
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.
Molière a écrit , pour les plaisirs de la cour de Louis XIV,
une comédie-ballet qui a pour litre : Le SicHien au ^ A-
mmtr peintre; c'est celle comédie que M. Anatole vient
de traduire eu pirouettes et en eutrechats. Le nouveau
chorégraphe a iait peu defraU d^maginatioD^ ets'est borné
à donner le niiooe canevas de l'œuvre de Holi6re, dépouillé
du dïalo^e où l'on retrouve parfois le grand homme. Il
n'ya même point fdit entrer de scènes épisodiquRs propres
à employer les ressources particulières de son art. Le la-
lent des danseurs , et particulièrement la gentillesse de
M"* Moiitessii et la vivacité de Ferdinand , ont seuls sauvé
la faiblesse de cet ouvrage: La musique, arrangée par
M. Sor, n'est guère plus forte : à l'exceplion d'une taren-
telle d'un eOet original, on n'y a rien trouvé qui soit au-
deasuii du médiocre, ^^ '^f^ résulté &e tout ceû un pelîl
succès sans oonséquenee^ quî.sa^a à,&iré attendre la
première représentation de JlfaéèefAj opéra on trois
actes. On annonce cet ouvrage pour le a5 de ce mois. ,>-i
Le ballet du SicHien a été précédé de Femand Corlez,
qui, ainsi que La Festate , reparaît de temps en temps
sur l'affiche, comme pour prendre acte qu'où ne renonce
pas absolument à l'ancien répertoire. Mais il vaudrait
mieux cent fois l'abandonner toat-à-tàit que de l'exposer
aux outrages d'une exécution aussi scandaleuse que celle
de lundi dernier. Il semblait que ohaouo se fût donné le
mot pour iaire le plus mal qu'il pourrait. Les choeurs ont
été négligés au point que les spectateurs ont manifesté leur
mécontentement d'une manière très significative. Daba-
die, qui paraît dédaigner ses anciens rôles depuis le succès
qu'il a obtenu dans MoUe, ne s'est pas donné la peine
d'ouvrir la bouche , et a laissé deviner ce qu'il voulait dire
plutôt qu'il ne l'a fait entendre. Quant à Al'" Grassari, elle
a été réduite à réclamer l'indulgence du public ; bon pour
unefoist mais après ? Je crois que le public a aussi quel-
que chose à réclamer de M'" Grassari. fÈÏISi.
PUBLI EE PAR M. FÉTIS,
JUIN 1827.
LETTRE A UN COMPOSITEUIl FRANÇAIS
-...SUR L'ÉTAT ACTUEL DE I/OPÉRA.
Lisolliciliitle lie H. Merle pour l'Opéra ne connaît point
de bornes; peu .le mois se sont écoulés depuis la publica-
tion de sa première brooLure sur ce spectacle' : voici
venir une lelire sur l'Etat actuel rfe {'Opéra ; à celle-ci
doit en succéder une autre qu'il préparc , et de plus, il
nous promet une Histoire de l'Opéra dont il s'occupe de-
puis loiig-tcmpa. Vraiment , M. Merle ent la providence du
tlit^âlre de la rue Lcpellelier.
n est vrai que dans sa nouvelle brochure il s'occupe
moins des moyens de remplir la caisse de l'Académie
royale de musique, que de déplorer le sort des composi-
teurs français; pour ma part, je dois élre fort reconnais-
sant de tant de soins; maïs je pense i|ue ses craintes sont
exagérées on mal fondées.
Un directeur de l'Opéra , disait M. Merle dans son pre-
mier écrit, ne doit point se faire le champion d'une école
aux dépens d'une antre : pour lui, la bonne musique
est celle qui fait faire des recetles. Voilà sans doute des
(J) Pa.il, Barhï, 1817, brochure ln-8 Je ^4 pagra.
[1) Vnjeila fii^ut m.„ia,lc, i," 3 pag. ^3, 0"^, pag.„-,eln- 5
pag. ili.
|jriiit;i|)i's foil raîsoiiuables ; mais le liïiigage de M. Merle
c.Hl .-iiijounriuii si diil'érent ijue , selon lui , celle, itiiisiquc
prodiiclivL- Beruît précisément cello qu'il faudrait axclurc
lie l'Opér a. Siiivoiis-le Uans ses asserliuiiii et danH ses raï-
KUUiieRieua.
Un coniplotexinle, dit-il, pour sacrifier l'opéra français
un profit lie la musique ulIramoiitLiinc : ee complot dati:
lie vingt-cinq ans. Bonnet, ancii^n directeur, est le pre-
mier qui ait ourdi celte trame en publiani, eu i8o3, un
mémoire dans lequel il proposait de l'aire jouer à l'Opérn
la Iroupo italienne les joara consacrés aux reUchcs.
M. Merle, qui fait une histoire de l'Opéra , parait ignorer
que Devixme, entrepreneur de co spectacle , praliqua la
même chose e» 1779'- Je ne pense pas que personne l'ait
accusé de complot contre ses iulérèts. Toutefois , ce n'est
pan de cela qu'il s'agit , uiuis de savoir si le complut existe,
et si l'on peut craindre qu'il reçoive son exéeulion.
■ Cette couspiralion flagranle éclate enfin aujourd'lini .
a s'écrie M- iMerlc; elle ne lendà rien moins qu'à détruire
«l'Opéra français. Le complot ne se trame pas sourde-
■ mcnl. Les conjurés n'agissent pa.H dnns l'ombre et par
« des muycuii détournés ; ils avoueut audacieuscmeul leurs
iprojetsi'ilB le proclament dans les salon:], à l'orchestre
• de l'Opéra bulTa; ils s'en vantent même dans les loyers
■ de r&cadémie royale de musique; ils font plus, ils l'ioi-
( priment : seul dans Paris, U. le Vicomte (de L.-troche-
• foncault) parait n'en èlre pas instruit. >
Quoi! un désir exprimé par (|nelquesiii7el'ii)[ientbou-
siastcs et exclusif est une conspiration flagrante ? Depuin
quand u'esl'il doue plus permis d'avoir , en malitre de
goût, une opinion quelque exagérée, quelque ridicule
même qu'on la suppose i' On sera mal fondé à avancer «ne
asserliou aussi positive que celle de M, Merle, tant qu'on
n'aura pour garant que ce qui est dit on imprimé par des
(1) il esl aster, singulier que M- Mcrl« , qui enlrt dans des délnili cir
coDilandéB sur Ies (fiO^ienles trou pe > itulicn nés cgui ont jduè k Pnrb j
iqdividus sans misiiion, et que cela ne résultera pus de
quelque acic du pouvoir ou de ses délé^éa. Or , est-ce
cas ici ? Où sonl les dispositions qui peuvent faire croire'
qu'on songe i sacrifier Topéra français à l'opéra buffa?
Un compositeur élranger vient de donner deux ouvragcîT
au théâtre de la rue Lepcllclier I Mais cela n'est pas noii-^
veau; les conspirations de ce genre se sont renouvelées'
sans cesse depuis l'arrivée de Gluck en France, h Dieu ne
plaise que je veuille porter atteinte à la réputation méritée
des compositeurs français! personne, plus que nint, ue
rend justice à leurs latens , dont ils ont donné d'écla-
tantes preuves en plus d'un genre; mais puisqu'il s'agit
de l'Opéra, je dois n'examiner que les faits , et je ne puis
les nier. Quels ouvrages ont vécu à ce spectacle depuis
cloquante ans? tes voici ; IptiigéiiieenJutide(iïe Gluck.1;
AlccsU (idem); Jphitjonie wt Tauride (ideni); Orphéa
(idem); AriTtide {idem) ; Bidon (Piccini); Œdipe à
Colonne [Sacchini); Card/mw» ;idem); Les Danaïdes
( Salierî ) ; 7'arare ( idem ) ; La Caravane ( Grétry ) ; Pa-
nttrge (idem); Arinlippe ( Kreutaer ) ; Lu festoie ( Spon-
tini) ; Fernand Cartes ( idpm ) ; LeaBayodères ( Catel ) ;
Les MystfTea il'Isis (Mozart); Les Batttes (Lcsticur);
Les Prilcndus (Leuioine); Le Pevindu fiUar/e (J.-.f.
QoussCHu ) ; Le Rossigiwt ( Lebrun ) , et La Lampe Mei*'
vfUleuse (Nicolo). Deux Allemands, cinq Italiens, 'uii
Suisse et un Belge ont donc nourri l'Opéra pendant nu
demi-siècle avec dix-sepi ouvrages; cinq Français mnlë^
ment ont fourui'le contingent de la France : de leurs tra-^
vaux il n'est resté au courant dn répertoire que cinq
opéras, dont trois, Aet jBarc/ei, ArûtippeHtes Bar/adires,
jouissent d'une réputation honorable ; les deux autre.» sont
la boule de lii musique. Les compositeurs naliouaux ont
sans doute produit beaucoup d'antres ouvrages dignes d'é-
loge dans cette longue période ; mais cnco^j^iue fois , jo
n'eiumioo que cq qui a eu uu succèi« durable et pro~
dnclif.
S'il est prouvé que depuis long-temps l'Opér.i est dans
les mains des compositeiir<i étrangers , d'où viennent donc
ks acrupiilus lia M. Merle , quaud il «'agit d'y faire repré-
senter les ouvrages de Ressiiii? Sa musique n'est pas ana-
logue au genre de l'Opéra ! D'abord , je ne sais pas ce que
c'est que le genre (le l'Opéra. Lorsque Gluck composa ses
ouvrages, il se garda bien d'écrire dans le style de Ra-
meau , qui était alors U gtiire de l'Opéra; il en créa un
nouveau qu'on a imitii plus ou moins jusqu'aujourd'hui.
Un autre homme de gùnic se présente maintenant et fait
autre chose : o'cst ainsi que fout les homme do génie. Un
succès prodigieux couronne ses ouvrages; ce succès ue se
borne point à l'Italie et au théâtre Italien de Parie , il est
universel. L'Allemagne, l'Angleterre, la Russie, l'Eapagoc,
nos provinces retentissent des accens do Itossini qui, par-
tout , causent des transports d'enthousiasme; cela est sans
réplique. Mats, dit-on, il faut à notre seëue plus de vérité,
plus de déclamation : eli bien ! laissez faire le public ; s'il
ue s'aniusc point à Slaise, au Siège de Cormthc et aux
autres ouvrages du même auteur, il n'ira point les voir, et
l'administration de l'Opéra sera forcée de les abandonner.
Si, au contraire, il s'y porte en foule , comme nous l'avons
vu jusqu'à, présent, ce sera une marque certaine que cette
musique convient à l'Opéra, c'est-à-dire aux spectateurs
qui le fréquentent. Toute la question est là. Je sais qu'aux
n^ptifs qu'on allègue contre la musique étrangère se joint
la considération de i'honit^w itationat; mais  cela je
répondrai que les opéras-comiques de nos compositeurs se
jouoqj sur tous les théâtres de rAliemagiie, et que lesAIle-
maiids n'ont jamais imaginé que leur honneur eourûtle
moindre danger pour cela.
Ce qui me parait le plus remarquable dans le nouvel
écrit de M, Iderle, c'est le peu de netteté de sa penste,
plutôt l'incerlitude de ses opinions. Sa lettre . dit-il , a
été composée après la prcmièi-e représeulation de Moist,
c'est-à-dir^tf^rès l'un des plus grands succès qu'on ait
obtenus uuraéÂlre; et c'est de ce succès qu'il tire la cou-
ci usion que l'Opéra est perdu ; c'est au moment où l'opéra
français triomphe , que AÏ. Merle assure qu'il va céder lu
place aux bouffes ; enfin c'est quaud nos chanteurs vîen-
neiil de mériter qu'on les assimile aux bons chanteurs
465
italiens que Hl. Merle leur déclare qu'il ne leur reste plui
qu'à cherclier fortune ailleutB. Tout à l'heure il accusait
l'administra lion de laisser dépérir l'Académie royale du
□lusîquc, alîn de pouvoir 3 substituer les Italiens, niain-
tenaiil il lui fait un crime de la relever avec les seuls élé-
mens de succès dout on pouvait disposer. Il feint même
que déjà l'Opéra eut envahi par ledfcliaii leurs uHramou-
taius. Selon lui, Levas.seur , M"° Cinli HOiit des Italiens ,
et son patriotisme va jusqu'à leur dispuler la qualité de
Français. Ëhl quand il serait vrai qu'ils sont Italiens, il
faut avouer que ce serait une singulière façon d'eurichtr
le théâtre Favart que de lui prendre ses chanteurs pour
leur liiire chanter l'opcira français. Ce n'est pas tout :
U. Ucrlc emploie une grande partie de sa lettre à démon-
trer qu'à aucune époque l'opéra italien u'a pu se mainte-
nir en France [ce qui, par parenthèse, doit lui prouver
que ce qu'il redoute, si toutefois il redoute quelque chose,
u'cst qu'une terreur panique ) ■ il ajoute : ■ Uans ces mo-
«mens de détresse ou aurait voulu soutenir l'opéra italien
■en l'adossaut à l'opéra français; mais les acteurs ita-
■ liens, plus rusés que leurs maladroits partisans , ne voU'
«lurent ramais risnuer cette dangereuse comparaison'.»
Nouveau motif de sécurité contre les appréhensions de
M. Merle. Enfin , l'auteur de la Lettre à un compositeur
français, tout eu exhalant sa mauvaise humeur, con-
damne lui-même ses craintes dans CG paragraphe : ■ Le
■ momcntde porter le dernier coup àl'Opéra était arrivé,
«il a été préparé de loin, mais l'effet n'en a été que plus
■ sûr. On a commencé avec le Siège de Corinthc, on a
,«fini par le Moïse. Il a fallu d'abord amener à l'Opéra
«français quelques acteurs italiens; M"' Ciuli, M" Mori
«et Levasseur sont venus y introduire le goût et la mé-
(thude italienne. Un a persuadé à Dubadie , à sa femme
• et à Adolphe Nourrit qu'il- fallait, pour l'ensemble de la
■ reprcscuLaiiou, qu uu cnungçassent leur large et belle
■ méthode de chant contre les agrémens bizarres, les étcr-
{1) On ne peul pas se iiiuqurr plui cnitllciucnl dtsctinutcurt ilatieui,
des acleun fiaaçsU et mtou de M. Merle.
1
466
• uellcs roulades . les assommans poris de voix et les /îori-
• turea ilcs chanteurs ilalicnN; qu'il fallait sacrifier l'ex-
apresBÎon dramnlique à l'expreMioii musicale*; oublier
I \!i siliialioQ pour s'occuper de points d'orgue, et négliger
■ la déclamation tragl(|iie pour arrondir les bras et tendre
«le cou vers les quiniiucts. Qn'eat-il résulté de ce bur-
lesque travGstissemftt ? C'est qu'il a tourné à la honte
■ des chanteurs ilalienti; c'est que. dès le premier essai ,
" Adolphe Nourrit, Dabadie et na femme , ont !iur passé ,
■ par l'éclat, le brillaril et la pureté de leur exéctiiion ,
itous les meilleurs chanteurs de l'Italie, g Je le demande
M. Merle, que peut-il craindre après un pareil triomphe?
Il est vrai que le Siège de Cormthe et Moïse sont des
opéras traduits de l'Italien , mais puisqu'on prend la peine
de les traduire, c'est une preuve qu'on veut conserver l'o-
péra français. D'ailleurs, Aiceste, Ofphée, Don Juan eX
tes Mystères é'Isis , ne sont autre chose que des traduc-
tions. M. Merle n'aime point la mii!<iqitc de Ftossiui; mais
le public l'écoute avec transport. Or, M. Merle est trop
riiÏHonnablc pour vouloir que l'administration de l'Opéra
sacriile ses reeeltes an désir de lui plaire; ce qu'il aime
HUrtout , c'est la musique de l'école de Luili , car 11 dit
quelque pnrl :i l'Opéra français marcha rapidement vers
«sa perfection. Notre école se formait à l'aide des grands
'' matlrns nui .1 valent succédé à l:ulli; mais vers i^Sti, Clc.i
Ce sont donc les opéras de Colasse. de Destouches, de
Colin de Boismont et de Boismorlier qu'il faut à M.
Merle; mais comme il ne les connaît pas , je ne doute
point que M. le vicomte de I,a Itochcfoucault, piir recon-
naissance pour les conseils polis et désintéressés que lui
donne l'auteur de la lettre à un compositeur français,
ne consente à lui faire représenter un de ces beaux ou-
vrages . sous la condition qu'il l'écoutera Jusqu'au bout.
Si M. Merle dispute à Levasseur et à M"' Cinti la qua-
lité de chanteurs françui», en revanche il nous fait ca-
(1) Qu'est-ce que c'iat que feipiession tnuB^cili! r,ui n'csl pai !'«
piriiion dtamalîquB t
Olgrtizoilby Google
4»7
licmi lie composi leurs (|ui ont vu lu jour dans les puyH
litraugi^rs ; car il range ( page 19) Grélry , Kalcbrcauer et
M, Cliérubtiii parmi ceux qui souttitaient dignement à
t'Opéra français l'honnturde f école nationale. Cepen-
ilatit le premier ôlail Rclgc, le i^ecoiid Allcoiand.et le
troisième Italien. Ces sortes d'Iuadverlanets sont assez
■ familières ù M. Merle ; en voici uu ■ un peu forte pour
l'historien de l'Optra, Tout le mondi; sait que l'abbé Ar-
naud fui l'admiraleur le plus passionné de Gluck, et un
antagoniste forcené des Pifcinistes; ch bien , M. Mertc
on fait un dilettante {nota 9, page 43}- et im préconiseur
de la musique italienne.
Je ne finirais pas si je voulais relever toutes les erreurs
de M. Merle , rétablir les faits qu'il a dénaturés et réfuter
tous ses paradoxes ; je n'ai pas non plus la prétention do
le convaincre qu'il se trompe en musique; il suffit de lire
HB brochure pour savoir qu'il est sourd aux acceiis de cet
art; inaisje lui demanderai ce qu'il veut, sous le rapport
administratif. Pour pou qu'il aitesaniiné l'Opéra depuis
huit ans. il a dû s'apercevoir que l'élal de langueur de
cet établissement allait toujours empirant; que, sans
* cesser (l'être admirables, les compositions de Gluck, et
de PicCini avaient perdu l'attrait de la nouveauté et oc
piquaient plus la curiosité du public; que nous n'avions
plus d'acteurs propres à faire ressortir les beautés qui s'y
trouvent; enfui que le charme d'une musique séduisante
qu'on entendait ailleurs avait tourné toutes les têtes, et
faisait désirer une réforme dans le répertoire de l'Acadé-
mie royale de musique. En matière d'entreprise théâtrale,
ou ue peut disputer avec le public suraon goût; il fautli;
satisfaire ou le voir h'éloigner. L'administration actuelle
de l'Opéra n'a donc fait que céder à un vœu exprimé de
loutes parts on faisant représenter les ouvrages de Ros-
sinî; elle avait pour elle l'cïpérietice du succès univer-
sel des traductions de ^■ Caatil-Dlaae; elle ne s'est point
trompée, puisqu'elle a ramené la foule au théâtre de la
rucLepelleticr, et puisqu'elle a rendu au personnel de ce
théâtre une considération qu'il n'avait plus; voilà des faits
□IglIizadbvCoogle
468
qui parient plus haut que toutes les déclamations <(ii'<lai
peut. faire sur l'honneur nationat et bup la pré^renoA
que mérite tel ou tel genre. C'est au théâtre. snrioat qu'on
peut dire avec vérité :
Toni le" geates sont bons , hors le genre eonoyeni.
Au reste, M. Merle nous promet une compensation
pour la ruine de notre Opéra dans la triomphe de no»
ohauteurs à l'étranger. Nous nous oousolerons de voir
noire scène déshonorée par Davide , Anbini , Laiilache ,
M™ Fasta et Pisaroni, par les succ^.-^' que Dérivis obtiens
dra à Saint-Charles dans la Lampe nxervntteuse , la Ca-
ravane et le Roin0tutt.
FÉTIS,
SUR LA CONTRE-BASSE
tt 8itr sen %^c$(iE.
La Gontre-baiBse ' est , comme on sait, le fondement des
orohestres: elleestà l'égard des parties graveece quelevio-
lon est pour les parties aiguës. En vain mu lli plierait- on les
violoncelles pour suppléer à l'etTet de ce géant dea instru-
mens cordes; la sonorité serait maigre, elle diapason,
trop élevé d'une octave , ne mettrait paa entoe la irâwe et
la reste de l'harmonie la dUtanoe convenable. Il est ftcils
de.conceVoiriHunbienl'oroheBtredeltaUî et de ses sncoefr*
■eurs devait Atremutd , n'y ayant4'wl>^instrûmens pour
jbuer la ba^e que desvIolonoeUeft* , basses de fiole,
et l'espèce de conlre-batsc de viide que les Italiens appelaimt
violon», et qui était montée de neuf cordes mlDeas..'
Cependant les chroses restèrent en cet étal jusqu'en tjSp
environ; alors la contre-basse s'introduisît en FranoSi
On ne connut point d'abord les proportions de l'orches-
(i) Cet lostnimenl n'irait été intiodnîtcii France que peu de tempt
aràut la mort de Lnlll, jinr Bttiitia! da Florence, plni connu loni le
■amdeJciBSlBcL. ' . ' -
□Igilized by Cooaje
t*e; en 17S6, l'Op^ra-Comique n'avait qu'une conlre-
baMe; en époque delà révoliilion opérée par Gluck,
l'Opéra a'en avait que trois. Insensiblement ce nombrii
s'est augmenlé, parce qu'on a reconnu la puissance di;
cet itislrumcnt. Les proportions actuelles de l'Opéra, du
Théâtre Italien et de rOdéonsontBuffîsanteB;maÎB TOpé-
ra-Comique n'a que cinq oonlre-basses, dont quatre seule-
ment jouent aux représentations ordinaireB: ce n'est point
assez. Au reste , on pent en dire autant des violons qui
sont d'one maigreur effrayante.* cet orchestre abesoïn
d'âtre reconstruit sur de nouvellefi bases.
L'invasion des inslrumens de enivre de taule espèce et
de toute dimension commence à rompre l'équilibre, et la
sonorité des basses, même à l'Opéra , est étoulTée kous leti
ophicléidcs et les trombones. Mais comme on no peut pan
toujours augmenter le nombre des exéeulaus , il est néces-
aaire de songer à tirer de la contre-basse tout le son qu'elle
peut produire. Or, l'archet français ne paratt pas étro
oonstruit delà manière la pins avantageuse {lonr cet olyet.
I OA|kait qu'il ptésepte l^iqieot d^an ara rapTei^i t^BT^ne
.^âtftsuîrante .' -c ■ ' , -
Cette construction , qui est bonne pour i'archct du
violon et pour celui du violoncelle, en ce qu'elle dunuu
an centre de la bagnelte une flexibilité nécessaire pour ti-
rer des sons pars et doux, est par cela même vicieuse à -
l'égard de la contre-basse > dont les cordes très rigides ont
besoin d'être attaquées avec énergie.
L'arohet italien , an contraire , asME semblable i l'an-
den archet de violon dont CwelH fiûsait usage, paratt
présenter dans sa «onslroction les conditSuu tes {dus dési<
râbles. En vole! la forme :
47»
n'sufiît lie comparer ces deux arcliels pour voir que sonB
le rapport (le l'éniiBïioa du son, le dernier est préférable à
l'autre. D'abord, les poîals d'uppiii et de résistance do
l'archet français sont placés aux extrémités, qui ne servent
pas dans rt'xdculîon , landix que la conslnictïon de l'ar-
chcl iljlicn place le point d'appui au cenire delà baguette ,
et met l.i plus gfaniie résîst anee à l'endroit (jui attaque la
corde, et l'ouriiit cciiséqnetn ment des sons plus éner-
git|ues.
L'iiblignlion dc diminuer la (lexibililé au cenire de la
baguette dc l'arcliei français, oblige àfaire celle baguette
trËs grosse et conséquemmenl à rendre l'archet lourd et
fatigant. L'archet ilalien, qui tire sa force de ses propor-
'iions, est léger et ne fatigue pas la main.
Enfin la longueur du crin de l'archet français, deputi _
la hausse jusqu'à la pointe n'est que de i6 pouces, tandis
que celle de l'archet italien est dc 20 pouces, et permet
conséquemmcnt un grand déTeloppement du bras.
MM. Dragonetti et Dall'Occa ne se sont jamais serri
d'un autre archet que de ce dernier : cependant ces vir-
tuoses', et particulièrement U. Dragonetti , ont acquis sur,
contre-basse un talent d'exécution qui tient du prodige.
Frappé de cette considération , DI. Chérubint, qui vient
d'établir uue classe de coutre-b.isse dans l'école royale de
musique , sl assemblé un comité auquel ont été appelés les
principaux oonlre-bassisles de la cliapelle du roi, MM.
ijornc, Lamy, Cliénier, GÉIioccli et plusieurs autres,
afin de discuter les avantages et lés inconvénicns du chan-
gement d'archet qu'on proposait. Les avantages, je viens
de les foire connaître: quant ai^x inconvéoiens, ib te
bornent & im seul , qui consiste dans l'obligation dé tenir
l'archet italien avec la main renversée en dessous, ce
qui n'a point lieu pour l'archet Trançais. Mais cet incon-
vénient , qui n'en est un que relativement aux habitudes
contraires de nos artistes, dispEiraîlrait liionlAt par un lé-
ger travail , et seiiiit nul par r.jjiport aux élèves qu'on for-
merait. Cependant tels sont la hircù ûu l'habitude et l'é-
loignemcntuaturelpourtoute innovation, que presque tous
□ IgifeBclbyGoOa
4?»
lei artistM que \e viens de nommer se sont montrés peu
&yorabIes à Tadoplion de l'archet de Dragonettl. H. Gélt-
neck. muI en a vonta étudier l'usage «Tant de proooiicer ,
et a fini par déclarer qullinlsemblaitpréférableà l'archet
français. En résumé , il a été décidé que l'on conserverait
celut'Ci jusqu'à nouvel ordre dans la chapelle, mais quo
les élèves de l'École royale apprendraient uniquement avec
l'autre *. Cette résolution doit avoir pour résultat de
naturaliser l'archet italien en France dans l'espaoe do dix
ans.
Une autre question , non moins importante , mais plus
difficile ^résoudre, a été agitée dans le oomité dontje viuia
de parier. Il s'agissait de décider s'il est plus avantageux
de monter la contre-ttaise de quatre oordesi suivant la mé-
thode des Italiens et des Allemands, que de trois, comme
cela se pratique en France. On sait que la contre-basse
fram^ise est accordée par quintes en descendant, selon le
système général de l'accord du violon , de l'alto et du vio-
loncelle; en sorte que les trois cordes sont, en partant de
taplÙB élevée, ta,re, soi- Dans les contre- basses alleman-
des et italiennes, les quatre cordes sont accordées par
quartes en montant, de manière que l'accord de la con-
tre-basse française se ironve renversé et que les cordes
sont, en partant de la plus grave, ta, re, sol, ut. On a
par cet accord l'avantage d'un doigté plus facile , attendu
que la main n'a point de sauls à faire , et celui de gagner
dans le haut une corde qui est d'ime grande utilité pour
les passages élevés. Mais on perd au grave le sot, note
importante qui sert comme tonique du ton de^ot, comme
' dominante du ton d'ut, comme quatrième degré du ton
de re, comme tonique du Ion de fa 6 , et comme qua-
trième degré de celui de mi i. Si l'on pouvait accorder
par quartes ascendantes, en partant de sot, ce désavantage
(i) Sur la demande de H. BOHiai, H. Diagooellî a lail fabriquer 4
Loodrw toot Kl jeax , un ardi4t mixUlo qu'il a ciiruyé à l'Bcole rodais
de muùqoe. M. Gand, lalbier, rae Croix-dce-Fclîti-Champi, ii> , ■
été cliargè d'ea confeclionDer d'après ce modtlB i iea diieriea «iciËliiit
mniicaka de France panrnint l'adrcMcr k lai p«nr l'cn ptociirar.
4,-a
lierait évité, et l'on aurait soi, ut, fa, H é; mais cette
dernière note, n .i prrinenlerait de grandu difiSicnUés de
doigté dans le ton d*w(, et dans tous ceux qai auraient des
dlëzes à la'clé. Enfin il resterait la ressource' d'accorder
irrégulièrement comme ou le fait pour la guitare; jiar
exemple, en parlant delà pliu grave snf, ut , fa, ut; mais
on doit éviter dans les itistrumenfi d'orchcslrr les irrégula-
rités qui obligeraient les arirstes à partager leur ailenlion
enl^ tes difficultés de la lecUire et celle du mécanisme de
leur inslrnmenl. Toutes ces considérations bien pesées ont
lait voir des difficultés égales de part et d'autre, et le cor
mité a igourné sa résolutîoo définitive.
Nous avons-pensé igue les artistes ne verraient pas sans
intérêt ces détails qu! se rapportent à l'un dès points les
plus importans de la musique : l'effet des orebetires.
DE L'OPÉRA EN FRANCE,
nivxifan iunoH*.
PBBSQrB tons les livres qui ont été faits en France sur la
musique dramatique et sur les théâtres chaotaus , ont été
écrits par des littérateurs dout l'ignorance en musique
était complète, et qui n'ont considéré cet art, que comme
un accessoire de la poésie. De là , les hérésies musicales
qui s'étaient répandues dans la société , et qui , à force
d'être répétées, avaient âni par être consid^^s comme
des vérités, ÏDContestables , et par devenir proverbes. Per-
8onnfl.n'aTatl songé i demander à ces ri^blcs l^islateurs
du Parnasse de l'harmonie les titres de leur mission. Les
joorâaox ». doift ils disposaient , répétaient à l'eavi kurs
u^omes, etpervertissaient le goUt d'ane nation ((iii n'était
(i) 1 Toi. in-8, prix isfr.,Pl£ii > chei l'aalsaT, ne da F««t>o«rs
UcnlBirtre , n* ç).
jqoe trop povtée à a'aivir que de fauuea liéea ma oetle
flulière; eqfin , Vart et,lçB arlùtçs étalent dans aiM:*0^)(i
4'état d'opprai^on ; oeux-ci élaiept ipéine le; MHls qtji,
parmi. Doiua , n'euHMiit pas le droit d'Avair- une oi^njoDet
de la publier. '
Tout cela est changé depuis sept ou huit ans ; une di-
reclion plus saine a été donnée aux idées; la plupart
de nos jonrualistes ne font plus aourîra de . pitié les çon~
naisfieurs lorsqu'ils parient. d« musique ; lejpuiilic ;ii'f^t '
fiai élrangor aux notions detnt at^; enfip.,v^ f^^i^ir
UoQ a'est faite , et celte révolution , il faut l'avouer^Bélé
provoquée par l'écrivain spirituel dont jo me propose
d'examiner l'ouvrage. Le premier, il osa attaquer les pré-
jugés communément répandus; le premier, il lit voir que,
dans le drame mU!<ic.-il, la musique iloit occuper la pre-
iinière place; que l'expression dramatique ne consiste point
^ans une imitation matérielle des objets ; que l'effet du
ichant est inséparable de l'accompagnement; que laprosor
idïe n'est qu'une .cpudilium acoeasAit»; qu« le XJfUw^^ çst
ibeauooup plusJmportaiift, e6qsfe.P0»f^ofclpaitl?qp^^:ff^
ont eu aucune idée; que le saî^E^csi nécesKaîre au mugi-
vien : oiiru) , qu'où ne doit point écrire sur la musique , ù
moins lie savoir ce que l'on dit. M. C,^is(ii-l!i,i/ti iloy;l.ip|i.i
-d'autres, dans la première édition de son livre de i' Opéra
fmjFiromXtqui parut en lSsio, et qui ûit enlevée, proinpte-
lOl^tài I#iliit^t9nrs, jetèrent d'abord ies baulicris; ma^s
)4Ùeqt..bientd( .'(^traiota au^riîlence par la.polénùqpe
ikttéiiHMaU iaia,0hr.omçue^t^n^i^aie, que U. Castîl-
ftit,phaig4:4e, rédigée {Uns Jiç^iMiriial (1m i)rf^ff^Q{i
il acheva de rendre populaire pae doctrine qui jusqu,'^)(ys
.n'avait été connue que des artistes. Homme d'efiprijE, il
élait en état de repousser les atlni[(ie.« ilc ses antagj^ÎJdf^ ;
ci il avait sur eux l'avantage deire luusieicn îqstfiiît, et
d'avoir étudié long-temps l'objet qu'il traitait.
Les divisions du traité de t'Opéra en France renferment
lies aperçus neufs et instructifs sur tout co qui peut inté-
resser dans le drame musical. A une introduction hifitorî-
474
que fort bien Tatte ouccèdent , dans le premier Volume ,
quatorze chapitres qui traitent dM parûtes , de ta mtMt-
de ^expression musicale, de i'iviitatitm, de la
mélodie, de l'harmonie, de ta composition, des effets
de la musique, des voix et du chant vocal, des emplois
et des rôles, des instrumena, de l'orchestre, du chant
instrumentât , de l'accompagnement el de l'exécution.
Le second volume a pour objet l'analyse des formes de
chaque morceau (|ui entre dans la composition d'un opéra,
coami ouverture, a4r, dùo, quatuor, finale, etc. 11^
te^fté par trois chapitres curieux, qui ont pour titroa:
faut être musicien pour bien juger de ta miwffWt
et pour écrire sur cet art; de t'Opéra en Province^ des
musiciens. La nouvelle lïdiilon s'est enrichie d'au estai
sur te drame lyrique et tes vers Tf/thmét.
j'ai ditque M. Castii-BIaze a traité avec développement
et counaissance de cuuse tous les objets qu'il a abordés
dans son livre. Mais parmi les divers chapitres , ceux qui
serapporteutàt'efsptvMionmutfcàiSj kVimitMio», aax
e^t» de iamtuiqtu -et àl'exécutioA'Sont surtout de roaiii
de maître. La plus s^êe doctrine rigne dans oelni de
l'exprewlon et de^l'imitation. « Vouloir que la musique
ipeigne la flatterie, ta fatuité, l'entêtement, l'upH-
■ mlsme, etc., dit M. Castil-Blaze , est une prétention
■ bien hasardée ' . Il faut avoir pour cet art tout l'aveugle-
• ment de l'enthousiasme pour se persuader que les teintes
■ faibles de ces demi -caractères puissent être rendues par
■ des aecens dont le vague se foit quelquefois sentir dans
■ Ip langage des grandes passions; mais c'est porter trop
■ lotii la manie des paradmces qne de refaseri le musique
• tou^ espèce d'expression*. ■' ■' ~'' '
■ Quoi! les œuvres immortels des Jomellî, des Haydn,
■ des Mozart, des Cimarosa; cette mélodie encbanleresse,
■ (»:lte harmonie riche d'images et d'effets, ne Seraient
■ doue qu'un vaiu bruit propre tout au plus à amuser
(0 t'est ccpcndunl celle de Giëlry; voyci Eiiais iiir fa Maiiqu* ,
(i) L'exprcii'BB mmicals miVc ou Tsng des chimèrti, par fioyA.
/i;5
. l-orL-iUc sans émouvoir le cœur? Et coiiimu les rayons
a liimiuciix qui sV-cliappent du prisme , les sons ne nous
■ préscnleraicnl donc qu'une variiilé brillante et sans oh-
• jet? O vous, qui seriez assez faibles pour ctldcr à des
■ sopliismcs, assez mal organisés pour adopler deseni-
• blablcH erreurs, lisez l'Lisloire de cet art, vous verrez
o qu'il a fait dans tous les lemps les délices de l'iiommc;
■ el si vous êtes insensibles à ses cliarotes, jugez au moinn
■ de son pouvoir par sas miracles. >
M. Castil-Blazi; reconnaît que la musique est suscep-
tible d'exprimer les passions . les silualions violentes ou
doaccs de l'ame; mais que ses aecens étant vagues el sis
luoyenspenj variés, elle a bcsotndusecoursdc la parole pour
préciser les nuances de ces passions et de ces senliniens.
Il fait surtout remarquer l'erreur de ceux qui se persua-
dent qu'il y a da[is le clianl une mélodie indépendanle du
l'accompagnement, et démontre que la vois tire nue
grande partie de sa puissance de l'inslrumeiitation. MCme
dans la simplicité de l'ancienne école, celle coopéruliun
de l'accompagncmeut se fait vivement senlir ; car si l'on
suppose que le ebanl ravissant de l'air de l'iccini Se't cht
me dividc est séparé de ses deux violons, alto et basse,
et celui du duo de l'olympiade de Paisiello Ne' giorni tuol
fcUci, isolé do son mouvement d'orebeslre, on verra que
ces deux c lie fs-d' œuvre perdent la plus firande partie de
leur effet, et deviennent même ioiulciligibics en plusieurs
endroits.
Au milieu des clioses excellentes et d'une vérité incoo -
teslable dont ce chapitre abonde, il est un paragrapLo
qui a pu être dielé par les premières impressions de l'au-
tour, mais quejcsuis étonné de retrouver dauscctlc édition,
les idées de M. Caslil-ltlaze s'étant modifiées par un plus
mùr exanlen , comme ou a pu le voir dans ses articles du
journal des Débats. Voici le paragraphe :
■ Leur muse (celle des Italiens ) , qui eiccllc à peindre
< les douces alfeelions de l'ame , et qui réunit la noblesse
> bk l'amabilité , est vitrcmcnt dramalique et presque ja~
a mais tragique , suit qu'elle juge que les passions dtiut
Digto!) b/ Google
4,-6
t rexprcssion est trop forle ne sont pa.s du reMort âe la
( musique, soit qu'elle craigne que ses tableaux ne derîen-
■ ncnt désagréables pour être trop vrais. Qui pourrait
■ reconnaître les terribles imprécations que le grand Cor-
<i neille a mises dans la bouche de Camille, en entendant
• le duo charmant et gracieux qu'elle chante avec son
■ meurtrier, dansl'opéra de Cimarosa? L'airdcTancrëde,
■ Di tanti palpîli, ne conviendrait- il pas mieux à Babett
a présentant le mugaet et la fleur d'orange & son amanl ,
c qu'au héros de Syracuse, <au redotllable rirai .d'Or-
■ bàssan ? ■
Sans vouloir discuterce qui,, dansées lignep, se rapporte
aa duo de Cimarosa, afin de n'être pas entraîné trop loin,
je ferai observer à M. Castil-Blaze qu'en écrivant ce para-
graphe il n'a point pensé aux deux morceaux admirables
que je viens de ciler, à quelques scènes de Majo, ni à l'air
Kl pathétique de Léo dans Detnofoonte, misera pargotttlo.
Eu ce qui concerne l'air de Tancrède, il paraît avoir été
|irâoccupé de la scène de là.lràgédîe de Toltaîre , en te jo-
geànt; mais ce n'Cst paii ce que le musicien avait & rendre
dans le rondeau Di tanti patpiti. Le sentiment exprinté
dans le vers -
a été exprimé de la manière la plus hrurcusc dans le pre-
mier récitatif. Alais par une transition naturelle, le poète
porte la pensée du héros nar aa maltresse ; c'est le sujet
du rondeau. C'est t'amaut d'Aménaïde qui parte , ce n'est
point le rivai redoutable d'Orbassan. Ceiuî-ci se montre
dans le duo II vivo larfipo.
Si M. Castil-Blaze insixle snr là nécessité d'exprimer
antant que cela se peut les senlimens et les passions, il
R'élëve avpc raison contre les imîûilions matérielles et
puériles, qui échappent toujours è ratlentïon de Tan* -
leur, cl qui, fussent-ell&i comprises, ne seraient pas meil-
leures. Il fuit à ce sujet les réflexions suivantes , qui sont
fort sensées :
■ L'expression musicale, quoique riche en images cl
< en cITcls, B cependant des l>ornea qu'il faut bieu se gaf-
□ IgMzed by GoOgle
« der lie franchir : toulc tenlalive de ce genre ne sertqu'à
■ moiilrer l'impulMaacc de l'art et la sollise de l'arliste.
« L'un imagine de peindre un orage; l'anlro le lever de
■ l'aurore; l'aulre , une noce villap;eoiKe; enTin . il est des
■ compositeurs tfui poussent leur riilicule présomption
■ jusqu'à tenter l'imilalion d'une bataillii : que produiscnt-
■ ils ? du bruit, et rien que du bruit. L'expression instru-
• mentale eel trop vague; il n'y a que les paroles ou la
■ représentation miielle des olijels qui puissent donner &
• la musique cette clarté qui lui manque, et rectifier les
■ fausses inlcrprélalion<i de l'auditeur sur les sensations
■ qu'on se propose de lui faire qirouvcr. >
Ce cliaptire est terminé par des remarques piipiantes
Kur les bornes de l'eipressioii , et sur (les similitudes de
molifs employés par les compositeurs dans des siliialiaus
opposées. Celui qui a pour objet ies Effets de la muaiquê,
n'est pas susceptible d'analyse, parce que les aperçus qu'il
contient se succèdent avec rapidité ; il faut le lire d'un
bout à l'autre pour en bien saisir l'esprit. On trouve,
dans le chapilre des emplois et des rôles, le même es-
prit d'observation qui brille dans tout l'ouvrage, et des
remarquer fort justes, sur les ridicules dénomination»
(les rôles de uoire opéra-comique. " Nous avons déjà,
• dit M. Caslil-Blaze, les Lamelle, les Trial, les Juliel,
îles Ëlleviou, les Philippe, les Gavuudan, les Solié, les
■ Martin , les Dngazon , les Regnault , les Boulanger, etc. ,
(Nous aurons les Pierre , les Paul, les Auguste, les Ca-
• roline, les Vicloriuc, les Clara, eic; et chaque acteur
«laissera son nom à son emploi. Je ne vois pas que nos
D voisins aient adopté cette bizarre nomenclature ; ot je ne
■ sache pas qu'un acteur s'annonce en Ilalie pour jouer
■ les Marchcsi , les David, les Ilalfanclli , les Fausline , les
• Billington , les Catalani : certes ces noms ont laissé d'au-
■ 1res souvenirs que ceux des Laruelle, des Trial , etc. • .
Il est certain qu'il ne doit y avoir au tliédlre que des dé-
nominations fondées sur la qualité des voix, et qu'on ne
devrait avoir que des premiers et des seconds ténors, des
basscfi chantantes et non chantanics, des cunlraltos, dcï
4î8
premières et secondes femmes; cela dit tout. Je présume
que la facilité de fixer dans un eogagement les rAles qu'an
acteur duit jouer , :i déterminé Ifisdireeleurs de BpeoIqclM
à conservei' le» divisions blsaneB dont se plaint l'auleor
de i'Opéra en France.
Plusieurs joiirnaliates ont reproché à M. Caatil-Blaas de
vanter les compositeurB étrangers aux dépens des nAtrei :
ce reproche est injuste ; car U. Blaze saisit lioulea les oc-
casions de rendre à Grêtry, à MéhuI, à Boyeldîeu, à
Auber la justice qui est due à leur talent. 1) est vrai
qu'il fait quelquefois des observations critiques sur la
forme des morceaux et sur des améliorations désirables
dans notre musique dramatique; maïs personne ne con-
naît mieux que lui celte musique , et ce n'est pas une des
moindres qualités du livre que j'examine que l'érudition
musicale qu'on y trouve à chaque page. Il a fallu une
itade approfiHidie de tous nos opéras pour connaître ansû
Men les moroeauz' qu'ils renferment, et pour être en état
.d'en donner une analyse aussi minutieuse.
Dans la nouvelle édition de son livre, M. Caslil-Blaze
^ conlinné ses observations sur tout ce que nous avons de
nouveau, soit eu musique française, soit en musique
italienne. On sait que c'est depuis l'époque oii la première
édilioo a été publiée que la musique de Rossini s'est na-
Inralisée parmi nousj et que plusieurs compositeurs fran-
.çais, tels que UU. Auber, Hécotiij etc. ont donné à jeur
réputation VétHaX dont elle brille; o^s circonstances re-
' commandeiit au publie la nouvelle édition da traité d»
tOpéra m FnmMi je ne donle pas que le brillant suc-
cès de cet ouvrage ne se soutienne long>temps.
FETIS.
NOUVELLES DE PARIS.
En revenant U^'Fisaroni dans ta Donna dil tago,
nous Bon* sommes convaincus que cette virtuose a con^
4?9
le rôle de Halcolm à peu près comme Taltna en avait
établi quelques-uni), c'esl-à-dire, eu sacrifiant utie partie
de ce rôle à l'effet d'une ou de deux scènes. Nous ne pré-
tendoDB point discuter les avantages et les inconvéniens
de cette manière, parce que cela pourrait nons entraîner
trop loin; la question , d'aillears, a ét^ agitée plusleors
fois danH les principaux journaux & propos de notre grand
comédien ; mais nous avons jugé nécessaire de constater
le fait.
A la seconde représentation de la Donna detLago,
M™ Pisaroni a montré le mËme mélange de beautés et de
défauts qu'on avait remarqué à la première, pendant toute
la durée du premier acte et dans une partie du secouâ}
Uab l'air Jhl ai pera a été rendu par elle avec la même
«ipériorité qui avait déjà transporté les spectateurs. Dans
cemorceaù, l'intention dramatique et l'exécution sont éga-
lement admirables; il est fâcheux seulement qu'on suit
obligé d'attendre , pendant près de trois lieure's , ce mo-
ment de plaisir.
— Nous n'avons pointencore parlé des débuts d'une jeune
actrice, nommée M"" Otz, qui, venue du Hâvre , s'est fait
entendre dans quelques pièces, et notamment dans te
Bitiet (U.toterie, le Tahteau partant, et le» Voiture»
vméet. Nous avons voulu la voir pluueurs fois avant de
donner notre avis sur sa voix et sur son talent. Le résultat
de noi observationi est que cette jeune penonne est doaée
d'une Jolie voix, qu'elle a de la facilité, et surtout un ac-
cent flatteur qui ta rend propre à chanter avec expression;
mais qu'elle ignore les principes de l'art du chaot, et
qu'elle a besoin de travailler su mise de voix et sa voca-
lisation. On dit qu'elle a senti ce qui lui manque à cet
égard , et qu'elle vient de se confier aux soins de H. Pon-
chard. Vn travail suivi entre les mains d'un tel maltrif ne
peut manquer de lui faire faire de rapides progrëi. '
— Le théâtre de l' Opéra-Comique éprouve en cè momeiit
un« espèce de criB«.,Le besoin de nouveautés s'y Eait sentir;
le' public en réclame, et cependant les ressources qu'on
1
]ii-i;parc ne paraissent pas ilcvuir être prêtes de kiIûI. Les
répéliliouK de l'opéra de M. Berton intitulé Les Petits Ap~
partetnens, se continuent, mais leulemcnt et Kins éner-
gie. On avait Kongé à la remise des Comédiens amiu-
ians, ancien opéra de Devienne; main après l'avoir essayé,
on a élé forcé d'y renoncer, h cause de la Faiblesse de la
musii^nv , qui est peu digne de l'auteur des Fisitandinea.
On parle de dciiic ouvrages dont la représeiitalion rcs-
wemlilerait à une espèce de conspiration contre deux
autres théâtres; ce suul les Deuas Figaro, musique de
Al. Aymon, qu'on votidraii opposer à l'opéra du mënie
nom, musiqne de M. CarafTa, qui doit se jouer b. VOdéon,
peu après l'ouvcrtnre de ce théâtre. Mais par compensa-
tion , on dit (lue M. CaralTa aurait été invité à écrire la
musique d'un opéra en trois actes, dont le sujet serait le
mAnie qvic celui de Mazanietlo de MU. Scribe et Auber,
(jn'on doit roelire en répétition à l'Académie royale de
musique, le mois prochaiu. Tous ces mystères seront
bientùl écluîrcis.
— Macbeth serai représenté à l'Opéra mercredi, 27 de ce
mois. On dit beaucoup de bien de la musique de cet ou-
vrage : elle est de M. Cbelard.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
Le début de M'" Albinï, qui a eu lieu le 36 ma! sur le
théâtre de Madrid, a été précédé par un événement singu-
lier, dont il u'y avait point eu d'exemple jusqu'ici. Dès la
veil)e , il y avait , à onze Ineiires du soir, des personnes ^ui
faisaient queue à la grille des bureaux , et qui cousunti-
rent à passer la uuit à ta iieUe étoile pour se procurer des
billets , qu'on ne devait distribuer qu'à dix heures le jour
de la représentation. Quique le public parisien aime fort le
spectacle , il n'est point encore arrivé à ce degré d'empres-
sement. Le succès de la débutante a répondu à l'opinion
favorable qu'on «'était formée d'avancti de sou laleul. Lei
Dlgilizad by Googlli
;i8i
pins vifs .ipplaudissemens l'ont accueillie h son e nlrée eit
liCÈiie.lJncÉmolIun visible la domina pendaut loitt le pioi^
ceaii Fra tanti régi e popoti ; mais à la cavalia^!0iA
raggio iusinghitr elle reprit ions ses iivanlages, et olAittft
avec tant de goût , avec une voix si pure et ni fraIoh5Éi''^tij6
raiiditoire fui peiidaol pliisîfturs miimles dans une ^¥Bb
de di'lire. Le l'cstc de la icpriSsontiilion n'a pas élé Uiotn^
salisfaisanl , et le lrioiii]dic du M"° Albîni a élé complet.
Diïs personnes (]iii l'avaient entendue à Paris, l'onrirouvée
très siiji(.'ricure à ce (jn'dle avait élé dans celle capitale,
cl attribuent ce changement à l'accueil favorable qu'ellé
a reçu â Madrid. Nous avons toujours pënsé qat^IU dlâl^
ianti du théâtre Favart 'dlÀ' él^'InjtiireH'ëàtèn éèm Sjftl
tàtrîce, et n'ont pas su discerner tout ce qu'on pouvait 61^
faire en l'encourageant. Nous avons exprimé notre npinïoÉi
à cet égard dans la fletiue mmiotik.
La personne qui donne les ciétail.s i(ii'uli vient de voir
dans une lettre que nous avons sous les yeux , fait le plus
^^nd éloge do Hagiorotti dans le rôle d'Assur.
' ^ — U. Slruns , compositeur distingué dans plus d'un
"^re, d'Antlé t^leilt^est eétitné de toiùriu attistts'.mri^
■ Ce pays offre peu de reuonrcc à la intuli]ue ,' cepen-
dant parmi les a rUBtex dramatiques que nous avoiis eus ici
depuis quatre ans, il faut distinguer M. Ittagioroltî , pre-
mière basse chantante que la cour de Madrid nous a en-
levé il y a quinze mois. Cet artiste, quoique Irès jeune
encore et dans le commencement de sa carrière, a déjà
atleinl le but auquel sont parvenus les bouffes les plus
célèbres de l'Italie. Une belle voix d'une étendue conve-
nable , une méthode excellmte et as physique iédalsant
•oatjea ij[aaUlé> prinolpales de H. Hagiorotti, qui y joint
UD talent de comédien supérieur, ^oicice qu'on m'en écrit
de Madrid , oti l'on fait beaucoup d'efforts pour le retenir :
I Ona repris le cours des représentations (héâtralu * Ha-
■ drid par les opéras A'Etûa è Ciaudio et de ta Gasza
■ * tadra. H. Hagiorotti , notre première basse cliantanle ,
Dlgilized by Coogle
469
«a élé supérieur à tout ce que nous avions en jusqu'il pré-
• sent. Dans le rôle de Feroando, il iioiih a souvent rap-
■ pelé Galli ( dans son bon temps ), et dans le tfuintetto
■ il a liré des larmeE de touslesspcctatcurs Hademoiselte
« Albiui vjeot d'arriver ici; le pub'îc. qui connaît les
■ succès que cette cantalrice a «blenus à Barcelone et à
< Paris , montre une impatience extrême de la voir. >
— Parmi les nouvelleslesplus récentes d'Italie, on trouve
un éloge pompeux du talent que M°" Violante Camporëse
a déployé dans l'opéra de Ricciardo è Zoraïde, qu'on
Tient de représenter au nouveau théâtre d'Ancdne. De-
puis plusieurs années cette cantatrice ne s'était point fait
entendre dans sa patrie ; on ^ure que sa vois , loin d'a-
voir perdu de son volume et de sa fraîcheur, a plutôt ga-
gné sous le rapport de l'étendue et du timbre.
Ttini. On a représenté an petit théâtre d'Angenae, le
97 mai , un opéra bouffe qui a pour titre : Amor ta vince,
ûssia la vigitanza delusa. Cet ouvrage avait été écrit
pour le Ihéltre de.Lucques. Le compositeur, Josepli
Uazza, est très jeune, ou plutôt est encore un enfant; ce-
pendant, parmi plusieurs morceaux qu'on cite avec éloge,
on remarque un quintetto et un sesletto qui ont produit de
l'elTet. C'est une composition atia Rotsini; maïs il était
difficile que ce fût ai^lro chose qu'une imitation, l'auteur
n'ayant point encore atteint l'âge de treize ans.
On nous communique l'extrait d'une lettre écrite de
Naples, qui noi^s parait curieux par le fait qu'il annonce,
la clôture du théâtre de Saint-Charles ; le voici :
■,N'en déplaise au Gtobo, madame Pasla a été ici fort
£1) M. Mag[oratti serait peut-i!tre une ressource ponr l'adminiiln-
tioD , diD* te et* où elle ne pourrait engager Lablkche. H. Struni
«ubon juge, et l'on peut s'en rapporter i lai. lie» teoipada wnger
à tel copiai; GiUi. ne pcnl pliw cbanter mdh fiii« «perceioir b b-
llpie; ZacbeUi ut bon pour le gcare bouBe ,'id»Îi insuffisant pour
toptra teria. (Sole du Ilidaclatr.)
Digilizedliy Google
483
goAlée* ; elle n'avait pas seulement à vaincre les préven-
tiona fanatiques des fodorittes, mais encore le déconrage-
meiit que devait lui cauger l'orcheslre le plus médiocre et
le plus lLli^.él■.ll>l^^ ciilourage (j'excepte Rubini). Ce fut une
grande douleur pour moi de voir partir Lublachc quelques
joun après l'arrivée de madame Paï^ln, noii.s aurions ett
Sémiramia, et le plus bel Assur ijiii ^oil nu monde. ToiUt
Saint-Charles fermé îaute d'argent, do sujets et de direc-
teur. Vous aurez, selon toute apparence, Lablaclie.ftTAnt
nous; mémo en lepossédant^ vous aurex quelque dine à
m'enviersi vons'ue l'eatiendez pas'daiul'iiâmp'^wrnff
di Pompei, •
— Le théâlK Nuovo, de Napletf, s'est ouvert de nouveau
par la première reptésentatioa d'un opéra ienâ-aeria,
de Donizetti, intitulé Due orc in m aani (Deux heures
en trois ans). Cet ouvrage a eu du succès; on cite parll-
culièrement an chœur de Tartares an second acte commo
un morceau distingué.
— Dansla troupe équestre d'AlexaDdreGuerra,quidonne
maintenant des représentations à Milan , se trouve 1»
femme âSm écuyer nommé V antttett, qui assure être
là fille de Hozarl, qu^elIe écrit Mcgsort, C'est un inen-
songe manifeste, car Uozart, qui n'a eu qu'une fille, ri-
vait perdue avant de mourir.
lie a juin, on a représenté dans la même ville, au théâ-
tre delà iScato» un opéra nouveau sous le titre de fa iy«ltfa
iffBermatuladt (la foMi d'Hermanstadt) , musique At'
Frari, musicien peu connu josqu'ld.
(i) SI aons DOBS ea mppportom fc on joaniil Vainii* latiulë .-
Jt Sauabf qni Mpabllak Napla, etqne «nu «roui toni le* jtas «
le Êooeti de tntdame Faita n't pu ibS fiaitti diiu Mtla rille. Tout
en reconiiiluaiit Ma mâite comoM «etiice , beaucoup de £hltieitif
pli» ■nutrnn d'un cbint par qne de la Tnile dramatique, lai ont
«oDteatd le talent de oantatTkeid'antre*, cntboMiatletdà aon jeupt-
palbélique, ont bit peu d'altentioD ani iirfgalità de m ,ToiK et i b
mollty de M pcuModalion. [Sote du Bidaeluir.)
^K^d by Google
Le même jour, le petit opéra de ta Vieille, traduit
en allemand d'après la pièce de M. Scribe, musique de
F. J. Fétia, a été joué au Ibédlre de Kbem'gstadt, à Berlin,
pour la première fois.
ANNONCES.
Méthode de musttjue vocale, par M. B. Pasiou , foii-
duleur de l'école de la lyre liarmonique, etc. Op. i5. prix
56 fr. Paris, chez l'auteur, rue de la Vrillière , n' 8,
Kuiic analyserons cal ouvrnge, qui est redijje tiir un plan nouiuu.
On trouve cliez Pacini, éditeur des opéras de Itoasini,
boule varl des Italiens, n° ii, l'air de ta Donna del Lago,
O ijuanle tagrimel et celui du secoud acte du même ou-
vrage, JIl! si para, tels que lus cliaole fll°"'PiKaroui; ou
peut se les procurer séparément, ou avec la partition en-
tière dudit opéra.
Le même éditeur vieut de publier un quatuor de De-
metrio e Poliùio, que Rossini a composé à l'âge de treize
ana. 11 y a à Paria une autre édition de ce quatuor, dana
laquelle on trouve plusieurs pages que Rossini ne recou-
uait pas pour être de lui-
PUBLIÉE PAR M. PÉTlS,
nHMMKim DE cOHPosmOH a l'£colb botaie db kcsiqiib,
«•20. — JUmi827.
EXAMEN DE ETAT ACTUEL DE LA HUSIQCB
' BECVliMB iXTIClK
. La révolution « qui changea tant de chàses en France t
émât exercer son influence sur les arts et particulièrement
•or ia muriqoe.' En exaltant les idées, elle préparait les
artistes- à produire, et le public & eiilendre une musitjud
énergique, analogue aux sensations fortes auxquellès otï
s'a<icontamait insensifilemënt. C'est & cette dispositioiv
qu'il &nt attribuer le ohUgemèat saUt qui se fit dans le
stjdeàe l'éeole française, ven 179», et le^ncAès qu'olrtlat
la not^iidle manière qui fat nilse en vogne par MébBt H'
par H. Cbenit^f.
Sntbouslaste de la musique de GlucL, et disposé {ÀrlV
nattue A sentir vivement l'expresBio» dramatique, UtiiAl,
doDtleç £tndes musicales n'avaient pas élé bien Fortes/
mais qui avait l'instinct d'une harmonie élégante et pure j
comprit que ce qiii avait manqué jusqu'alors & la murique
française était , outre eélte harmonie dctirt'tl avait ïè SëU^'
tlnwnt, l'adoption de quelques G»ine»'flallânftb)'''Iei'
4»
.. . , 48e
moiteaui d'eiigeitibl« , les airs régaliers, ét t'inllrum^-
tatioii brillante dont Mozart avait donné l'exempte quel-
ques aIlln'(^H auparavant clans Noces de Figaro et danii
Don J van. I.c résultat lic fr.s méditât ions fut Euphrosine,
ou U Tyran corrigé, drame lyrique qui futrepi^seiité
eu 1790- Cet ouvrage, remarquable par Ja coule nouvelle
qu'il traçait aui compositeurs français, faisait enleudre
pour la première fois k l'Opéra- Comique des morceaux
d'ensemble d'iuie facture large et bien proportionnée, nn
orchestre intéressant et soigné daua ses détails, et coule-
oait le morceau le plus énergique qu'il y ait peut-être
jamais eu au théâtre, ^e duo Ganiex-vow deidjaiouaU.
C'est aussi dans ce morceau que l'on trouve le premier
exemple de ces modulations iuattendues qui couroniient
la cadence finale, sorte de moyen qu'on a tant employé
depuis lors.
MéhuI to»t entier s'était montré dans Euphrosine. Il
était facile d*y apercevoir une organisation forte, propre
à sentir et à exprimer les situations dramatiques au
moyen des ressources de l'harmonie; un chant noUe,
mais peu varié, souvent lourd et dénué de grâce; un es-
prit élevé, capable de grandes conceptions, mais une
ame peu passioDuée; la titcuUé d'arriver à de beaui résul-
tats par le calcul, . mais point d'entraînement. Ce n'était
point,. çpp(i^me on voit, un talentexempt de défauts: mais
W-lahol.ayajAuinephysiotiomiepartiouliëre, individuelle;
flt l'oii(«ffc hMljeurvuii'.^aBd'arttste'aTec oela. Héhui
•Tait en outre l'avantage d'arriver à l'époqae la plus favo-
au- développement de ses facultés; sa ngoorease
bïnnonfa: çf>nvenait bien plus aux passion* lérriatiaiW'
naïres du moment que des chants simptos fAigmoleiXc;
aiisfii le aornbre de ses admirateurs fut-il très oonsnlMUe.
. Les mjimes qualités et les mêmes défauts se relrouvenl
iaw.Slratonice {i-^Qi); dans PhrotmetAlâéHdor (tf^é^j
4aBs Jnodmt-{i7QQ),s\:àb'a6iIoseph{^iSô^).
■^if^mfSVflt igve.jH'ébul avançait edd^Ciipi ■'■apetyàtjiy-
^ms'^ !^'m\<9i^^èom\aeii 4«v«plAeftiâws. mt voàïpom^
tig|is,£,-i#i<eH*^. «é|Mlati«B; 4»:flUl»i«iatl .«fciltitiriMÉ
Digilized by GoOgle
487
M. Chenibiai jotiÏBSiiit lui faisait ombrage, Rt lui Taisait
aenlir d'autant iilun viTcmcnt l'insiifOsani^ do ses études
premières , qu'alurs il y avait dans le inoude uii parti con-
sidérable qui attachait beaucoup de pri\ à la science mu-
sicale. Il essaya de suppléer à ce qui lui iimnquuit sous ce
rapport par la lecture des livres obscurs qu'on avait sur
cette matiËrc; mais , comme il arrive louiourN quand les
études ne soûl pas faites dans la jeunesse, niéhal, sans
devenir plus savant, alourdit son talent et remplaça sa
première maniËrc par des espèces de formules harmoniques
qu'il reproduisit sans ces«e dans ses derniers ouvrages; c'est
dans cette ttcconde manière <fa'Hi(£na, Joannà, Vtkat,'
GairieUed'Estréea, les Amazones el plusieurs oiitrcs ortï
L^lé écrits. Il croyait de bonne foi qu'il ya des procédés poui'
faire de la musique de Iclle ou de lelle école, et disait qu'il
Havait par quels moyens Cimarosa et Paisiollo ont com-
posé leurs opéra» ! L'erreur où il était à cet égard IVii à
persuadé qu'il avait fait dans VIrato un opéra bouffon Ji
l'italienne; cl, ce qui est vraiment curieux, c'est qnc pre^
que tous les Français le crurent comme lui, hîen qu'il f
eût alors un théâtre ilalicu à Paris*. Cet ouvrage , ipii est
d'une hoqlfonnerio tri.ïtc, prouve que Héliul manquait àé
verve comique; cependant, lelle élaît l'illusion du musi-
cien et du publie, qu'où crut que VIrato élait d'une galtâ
folle.
Al. Chorubini , dont le nom était déjà célÈbrc lursqti'n
se Bxa en France , on r788 , «t qui ajouta à sn réputation
par les beaux morceaux qu'il écrivit pour les bouffons du
Th^lrede Monsionr, M. Clierubini, dik-jc , seiiltt tout ca
qn^il y BVatt de remarquable dans la noit'te Ile route ijiié
Uéhnl Tenait detracepdans'gon KupAroritt**; tf abandoiln^
ta-manlère italienne, qu'il avait suivie jùyttu-'âmr*;'p(tth'
a<l«pl«p la nouvelle qui s'olfrait à luï ; et , y appliquant la
acieiicil profonde et les chants suavés de sa pàfrië,:
dàti[L'(ën 1791} son opéra LodoUf(a:Va air, \m Wto/ ét
lei^oal du second acte de ce( ouvrage SUOlgent pourlè'
placer 'SU r^ng des obdfHd'ceuvre 'de t^ëeolc française , À
laqnetle il appartient par son «tyle. ÉUia, mtie MoWt
tugaise ( 1798 ] et tea deuco Journées ( i8m) mirant le
comble à la gloire de lU. Cberubiui. Les deux Jùumétë,
ou l'on ne trouve pas les longueurs excessirei^etlédéfiMit
(le coiivtiiianccs dramatiques qui déparent les bewié»
d'Éiisa et de Blidifi, eurent sur toat un luocto predigiei^.
Ily règne une chaleur vériuble, une couleur. mélodrama-
tique exctiUenie et ealent^ admiraUe çlfl»«fiUs ^m-
çliesteQv)^ ûnal du premier acte, les cU(»ur^«|,pI«Mie«i»
fliUlî^., morceaux contiennent dea liiiiiii||jli(tilw iKifiwiili.
ordre: on regrette seulemeat que le chant nYdOmineifKto]
mais, comme je l'ai déjà dit, ce défaut était celui dfrfifrt
po^ue : 011 l't^iit .Udis a\ide d'émotions lortes plul&tij^
de seiisalions doi.ti s. ^Ar-,
Ma%r(; les observations critiques qu'on pourrait faire-MW
les compositions dramatiques de M. Cherubiui, ces mêmes
ouvrages suQîraicnt pour placer leur auteur au canif; des-
plus illustres; néanmoins ils ne sont qu'une. petits: poitÏB
ds.^.titr^àla gloi^..GVt.4ctDs la mprigom ywyite ipti\
^jgr^p^^unqi^ s'est éteTéÂuiM hwtemt jwMfglaniWi.-
Ut, la beauté des chanta, la conception ^«•onuifsTilc 4' bt
pureté de style la plus exquise, la science la plus pro-
fonde, les effets les plus neufti, tout se trouve réuni ; là,
par un art inconnu auparavant, le style ancien et le mo-
derne se réunissent pour former l'ensemble le plus parfait
qu'on puisse imaginer. Je ne crains point â'MAnoae que,
^ans ce genre, U,. Çherubini a créé une maiiière daiu,la->
quejie il n'a poin^ide ;^val> .-.-.m ^f- ,
, ^. Lesuflur, ^ g'éfa^ £iit une ^mdfcB^mitiffifctitt
■S-mu^e.4:éS^9, ^uyeuriianii^KMWiitlMi9«di«îllt%
^,laifç« 4fl^,1^ carnâre théâtrale en 1 79?^' et' débuta [faV
la Cavef^v ouvrage original , dans lequel , en adoptant
les i4éf>s nouvelles sur la musique dramatique , il les mo-
dî^ par la physionomie particulière de sa mélodie. On
sait que la musique de III. Lesueur a un cachet d'indivi-
dualité très prononcé , et qu'elle ne ressemble à anoftts
autre. Les chœurs de son opéra de la Caverne produinmil
un très grand effet dans la nouveauté, et procurètSBliL
□ igidzedby Google
■489
Verne snccédèrent les opéras ^'J'a^^e^pitgi^S^&^llf
9l^'doTétémaque{iyQ6), qui étideniiBÉÛl^iâw!^
différent, mais se rapprochant '{>lfûi''titif^ùiôi^'llË^1%£^
monie vigoureuse qui élait alors eu vogue.
Vers le même temps , AI. Bertou , adoptant en partie
celte maniiire énergique, jetait les fondemens de sa re-
nommée dans tes Rigueurs du etottre, Montano et Sti^
:fH^d(we.Bt <ADrftiiiv.-H.;BoIeldie^ grélndalt àses brilUUli
dont letaleotMiDblaît le moins proprejt'sidTrie'lKaytaVeU^
route , se voyaient contraints de s'y jeter ; Grétry donnait
GuiUaume Tell, Lisbetli et Étisca; Dalayrac composait
CafniUe ou le Souterrain, et Murlini faisait représenter
Zimio. Une aorte dcrùvreagitail toute la nation et poussait
touslesarts dansun système d'exagération qu'il fa Hait adop^
tersil'on voulait obtenir quelque succès. Ce système d'ail-
leurs était nouveau ; il enrichissait la musique d'effets In^
fopnoB auparavant, «t^^b poorTés^t^t doBeM^K^MBW
ismiiA dm^fiMtfw^tk^^
ifttniMrattjFt^^nbd'inieliiaâ^danonvëlfe q|tâ a««^^
itàail de l'ItalÎB'; c'est cependant dti mélange de ce syslèmê
aveo les cantllènes italiennes, modifié par le génie, qu'est
née la musique de Bossini.
Quarante-cinq musiciens , provenant du dépAt des gar-
des françaises, avaient été réunis par M.Sarrelte, en 178g,
pour former le noyau de la musique de la garde nationale
dfl ' Paris , avep l'aQtorisation dti oonunandant général,
HM^vLa ]Payette.^n>ttuii8diB viAHfSVi^i/^sfiF^ nitb'îlio»'
psi prit & ses frais pette musique y tfA mi pinutée ait'UitâH
btjl aÂHtolxaâte^x-huitmiuloi«ndt' {iWr tiftiiifnitet filtre
Itf Mrvice de la garde nationale, et célui dés féles pubti-
\ qties.' Plusieurs artistes d'un mérite distingué s'étaient
réunis &ce corps; mais la garde nationale soldée ayant été
supprimée au mois de janvier 1792, et la municipalité
n'ayant plus de fonds pour cet objet , dans le but d'empè-
oher, la dispersion de plusieurs artistes célèbres qui se
V-dis^saitot k quitter la France, et aRn d'arrêter ' la
, 490
ruine de riiistructioti musicale , que la destruction 4n
maîtrises de cathédrales iaîaaît craiadrQ, M. Sarrett»» «q
mois de juin do. l^uk^n^ année, qbtiiit4B la munMciïMilîtii'.
[!c Paris rautorisaUon.d'^tablîf une éoole gratuite 4a nOH
\ sique.
^. V Celle, école foumis§ait, pendant la ga/mof de» corps
oo^reox de miuicieiw wa, qaatone annéw ds^Ia ré(nn
I bliqae. Mtendu les services qu'elle raadait^ le gouveraer
^ nient accorda des fonds pour le trailenient des pmCA^
\ SBUTêi Âu mois de brumaice de l'an a ( novembre r
I la convention aatiooale adf^ta le prïddtpe d'orgaiiisatMi»
j di^ Coqserratoire, sous le litre d'Ittstitut natianat de mit-
aîfU«; mais la terreur qui désolait alors la Franue et iiui
flboisûvait ses victimes jusque dans le sein de la conven-
■itaD., ne laissait point le temps de songera faire fleurir les
aiAB, etkr.décret.qut^QrdoDnait 14 fmvfttion âe L'Iustitot
nfi(i9ual* ide musique resta, saoa -eSet JusQU'a» tmods- âo
tbermidOKderan 3:(l795). Sur l&'rtippartjïe Cbénief ,b|
OQnyeotion nationale rendit une loi, le jiQ4e ee-moia,
pçitant création. du Conservattnra^e muinyue. £llâ4iu
I^. nombre des élèves à six cents, et celui dêiHpnolessBara
i^ oent quioze. Une autre loi du rafme jour osaigaait le
bÂtimeut des Menus-Piaisiri pour lu luc^t de celte école,
el ordonnait qu'elle y fùl irisialltc sans délai : mais telles
SQRt leR ^4<^ci4^s. qu'on rencoiilro dans Vexé/eatioa des
o^4BleBplq»ulii«SM:que, naaigré les ordmii '^Mnii
de rioléiieii^ c^i localL ne i»x, Iibl9 quîan mai»,
d^, bfîunaùte de^'^n-iS (ruoviqmbre 179^), -et quB;l4spre>
^^euïfL ne çom^pnoè^qnj^ leurs travaux. qur^P». te^WOll
Hwvflnt.
. Une activité et une intelligonce rares de la partdp din
EÇpteur, le zèle des professeurs, et l'émulation de» élèves,,
e^^çnt 'bieptâl réparé la perle du temps ; car le concours
deJ'an 6 préseiilQ parmi les élèves couronnés : AI"' Ch.e-
v4(ler.(d<HiM^s.;)l°° lirqncbu] pour fe chant; M.^Pfadhor,
' peiir JeipianOi^dAs insddaiMnlïstes qui iiont aujpuFd'bui
les HBUliens noa'oi^eMm'>itfsi|ue UJH. Gilcs ^ potir
Ift bMrtbojsi Jvutes ^-pour le baû» , et f tfoco :(iBèso>ta ),
Digilized By Google
pour la clarinette. Peu d'anni^cs s'écoulÊrenl avant (jnè
rélablisNeiucnt eût acquis une répiilatîou Icllc, qu'il suffi-
sait à lin iiiiisicit;n de porler le liire d'élève du Conserva-
toira, pour inspirer la confiance et pour fitre considéré
comme no nrtisle eslim.ible. Tous ceui qui apparlenaient
à celte école célèbre , lui apportaient en tribut la gloire de
leurs succi's , et en jouissaient moins pour eux que pour
elle. ScR concerts , auxquels on donnait le titre modeste
d'ùxercices, étaient célèbres dans tonte l'Europe; jamais
la symphonie n'avait élé exécutée avec autant de feu et de
précision; jamais la France n'avait possédé une réunion
aussi nombreuse de talens distingués; jamais le goût de
la musique n'avait été plus vivement excité parmi ceux
qui n'i'taient pas absolument étrangers à ce bel arl. Un
homme, doué d'une organisation hï parfaite qu'il ne s'en
trouvera pcut-Ëtro plus un semblable, Garât, chanteur
prodigieux, dont Je nom est nn éloge , Garât , qui, selon
Sacchini, était ta musique même. Garât, dis-je, donnait ù
la France ce qu'elle n'avait point encore eu, des chan-
teurs qui sussent chanter. Plantade et RicLcr le secon-
daient en professeurs habiles; à M"" Branchu, que j'ai
déjanommée, se joignirent successivement Roland, Nour-
rit , Ocspéramont, Ponchard , Levasseur, M"" Pliilis,
Hymm (Albert), Durel, Rigaut, et une foule d'autres,
qui jusqu'il ce jour ont alimenté nos théâtres. Plus de
deux mille instrumentistes en tous genres , formés par les
soins de Mil. Rode, Baillot, Kreutzer, Romberg, Levas-
scur , Frédéric Duvernoy, Domnich , Salenlin , Ozi
Delcambrc, Lefebvre, WunderJich, Adam, Ladurner et
Pradiicr; et, parmicea instrumentistes, des talens remar-
quables tels que Kreutzer le jeune, les Habeneck, Ma-
zas, Vogt, Tulou, Dauprat, Kaickbrenner. Zîmmermann,
Hera, etc., etc.; une école décomposition, fondée pour la
première fois en France sous de véritables principes; une
collection d'ouvrages élémeutaires pour l'enseignement,
fruitdes recherches, des méditations et des discussions des
savans professeurs de l'établissement, avec la coopération
de MM. Chembini. Gossec; Itlébul, Lesueur, Calel, Ber-
49^
ton et Boïeidîeu , vuvragea qui sont reités ctauitfues et
qu'on a traduits dans toutes les langues de l'Europe ; teli
sont les résultats de rinstitutiaD du Conservatoire de
musique, de cette école que ses eanemls ont appelée un«
coterie, et qui ne s'est vengée qu'en élevant U musique
françaiie au niveau de celle de l'All(qna(BS>QSi!i^^^$^
Tandis que Tart musical cheminait puml noos iljyi^ywïiiij'
route d'amélioraiion , uo changement notable Mi'fllbdlfe
dans la disposition des esprits. La véhémence réVoInlM^
naire avait fait place à des mœurs plus douces , sinan^al
pures. Le besoin du luxe dont on avait été privé pendtat
plusieurs années commençait à se faire sentir dans L'ame
des républicains ; on réfléchissait sur les exagérations aux-
quelles on s'était livré; la musique avaiit participé de ces
exagérations. Un certain monde , qu'on a appelé depuis
iaSociilidu Directoire, cherchaitàéloigner touto6-<{id
pouvait rappeler les événemens affreux dont on avaît.âMq
témoin, etadoptait tout ce qui semblait analt^ne
nouvel état de choses; dans ces oirconalancest DèUa-Haria
panil; Il débuta par waPriaonmereâTit «lèiiede l'Opéra-
Comique , et fit tourner tuutes les têtes.
Les conceptions de ce compositeur n'étaient pas d'un
ordre élevé; mais des chants naturels elgracicux, une instru-
mentation légère cl éli^gante, et surtout le jeu d'Elleviouet
de madame Saint-Aubin, procurèrent à son ouvrage un
succès d'enthousiasme qui eut beaucoup d'influence sur la
moràqUB dramatique. Témoins de ce succès, les compori*
leurs reconnurent que le goât de la nation la portait natur.
rellement vers une musIquQ simple et fadle, et qu'elle
n'était point asseï avancée pour aimer des compositions:
d'un ton plus sévère. Un mouvement rélrt^rade s'établit
insensiblement; Solié, Ga veaux, Tarchi, eurent des succès
avec des chansonuettcs et des romances; aux grands ou-
vrages dont j'ai parlé succédèrent i'Op^rtï comique, ie
Secret, leJokey, le Chapitre second. Trente et Qua-
rante, te Petit Matelot, ieTrailinul, Adolphe et Ctar»»;
etc. Nos plus habiles nmsiciens , entraînés par l'exempl», .
essayèrent de modi|Ber leur talent; U< Cberubtni ^ouit
Digilized by Google
tn Punilionetta Prisonnière,- H. Berloti, le Souper de
faaniite, le Dénouement inattendu, ie Grand Deitii el {a
Concert interrompu; MéhuI, i'Irato, une Folie et le
Trésor supposé; mais comme ce genre de muaitjiie n'était
ni dans leur goiit, ni dans leur manière habiluetlc , y
réussirent moinK que ceux qui leur avaieut donné l'exem-
ple. M. Boîeldieu saisit plus heureusement le Ion de l'opéra-
comirjucqui convenait uiixFrançais, et , sans tomber danii
la trivialité, trouva dcfl chants qui devinrent populaires.
On connatl le succès du Calife de Bagdad et de ma Tante
Aurore, succès qui s'est soutenu jusqu'aiijourd'liuî.
Ce fut au milieu de ce changement de direction de la
musique dramatique qu'ElIcviou entreprit de remettre en
vogue les ouvrages de Grétry et de Monsigny; le succès
surpassa son attente. L' Anii de la Maison, Richard, le
Roi el le Fermier, la Déserteur cnchanlèrent de nouveau
les oreilles françaises, et causÈrent des transports plus vifa
qu'ils n'avaient fait dans la nouveauté. Ce fut le coup de
grâce pour les opéras qui avaient vu le jour dans le cours
de la révolution. Les gens de lettres redevinrent les légis-
lateurs deH Ihëdtrcs lyriques et opprimèrent de nouveau les
musiciens. Un critique célèbre de ce tcmps~Ià, GeofTroi ,
déclara une guerre quotidienne k Mchul , à Chérubin! , ù
Gluck; Mozart même, Mozart, malgré ses délicieuses
mélodies, ne trouva point grâce devant l'Aristarquc. Le
Conservatoire, insulté dans ses chefs, prit parti contra
l'opinion publique. Alors cet établissement devint en eOet
le centre d'une coterie. Des jeunes gens pleins de verve,
indignés de voir qu'on osait attaquer la musique qu'ils
aimaient, dénigrèrent à leur tour celle qui avait le don
de plaire généralement; il fut convenu que le public
n'entendait rien à cet art, qu'on ne devait point songer à
lui , et que les compositeurs ne devaient avoir d'autre juges
qu'eux-mêmes. On conçoit les conséquences de pareils
principes ; les choses en vinrent au point qu'un homme qui
aurait proposé de faire du chant aurait passé pour un
pauvre musicien. Cela dura depuis i8oa jusqu'en 1810.
Cependant quelques artistes plussonsés songèrent à éla-
45
DIgliiïecI ùy Google
494
lilir un genre niixle où les beautés de rharmoiuese trouve-
l'iiiËiitréuniesà ilescharilH simples et faciles, tels qu'ils con-
1 cnaieiit au public. NicoloTsouard, quis'étaitfixéen Frauce
ilcpuiii peu , et qui était musicien plus instruit qu'on nele
croit communément, aprfiR avoir donné plusieurs ouvrages
inËillocres, fit voir qu'il était en état de mieux faire dans
Michtl yinge, dans t'Intrigue aux fenêtres, dans Jo-
ronde, et surtotil dans Jeannot et Colin- M. Catel, déjà
connu par de lamn»ique instrumentale estimée; par un
Traité d'Harmonie, dont la publication avait fait époque.
i'> par son opéra de Sémiramis , tenta d'agrandir les formes
de l'opéra-comiquc proprement dit , et réussit dans CAu-
herge de Baguires f.t dans tes Artistes par occasion.
Mais i|uoi(|uc les finales du premier de ces ouvrages et un
trio du second fussent des morceaux cxcellens; quoique le
grand opéra des BayailÈrcsel le drame musical de W allace
du même auleurcoutinssent des beaulés fort remarquables,
al. Cale! ne jouit jamais de toute la répulalion qu'il mé-
ritait. On convenait que sa musique était gracieuse, élé-
gante ; mais ou lui reprocliaiL de manquer d'invention. Le
<légoùi qu'il éprouva île son peu de succès l'a décidé à
i|uitlcr la carrière dramatique, quoiqu'il ne fût pas âgé.
Vers 180;, un homme qui jusque là n'avait été connu
que par quatorze opéras médiocres, représentés en Italie,
et par la chute de trois ou quaire ouvrages sur les théâtres
de Parie, Spoolini acquit tout à coup une grande réputa-
lion par ses opéras de laVcatatc cl de FemandCortéz. Lin
potme intéressantel bien coupé, selon les idées dulcmpa;
une musique loite d'expression dramatique, quoiqu'elln
tùl mal écrite, mal prosodiée et mal instrumentée, procu-
rërentau premier de ces ouvrages un succès tel qu'on n'en
avait pointeu d'exemple depuis l'époque de Gluck. Toute la
Fratite voulut voirfn F estate, et cet opéra jcoiyoiulement
.ivec Fcmand Cnrlèz, fut la ressource principale de
l'Académie royale de musique pendant près de vingt ans.
Ue retour d'un long voyage en Russie, IH. Boieldieu
ri'parut sur la scène de TOpéra-Comique par sou opéra de
Jmn du Paris. Un sorte de hille s'engagea entre lui et
Olgrlizodby Google
495
Nicnlo. Celui-ci se t'ai Bail remarquer par une graudc l'uci-
lilé, une l'iïconditérare, mais soignait peu ses ouvrages, et
semblait vouloir l'emporter plutôt par leur nombre quejjur
leur qualité; non antagoiiiste, au conlraire, liomme de
goût et itc lacl, finissait les siens avec un soin extrême, et
ne risquait rion qui Tût d'un effet douteux, ouquipùt com-
promeltre sa renommée. Ces deux compositeurs , cl
M. Iterloii , étaient à peu près seuls en possession du théâ-
tre de i'Opéra-Comique.
Telle était la situation de la musique en France, en iSi.'i,
époque oùdes revers inouïs précipitÈreutdu trâne l'homme
extraordinaire que son génie y avait plaeé, et y ramenèrent
la dynastie des Uourbons, Toute révolution entraîne des
boulevcrsemens, qu'on qualifie de réorganisations :1a ré-
organisation du Conservatoire consista a chasser de sa place
celui qui l'avait créé' et qui, pendant dix-neuf ans, avait
contribuéà si prospérité, pour y mettre des liommes aussi
étrangers aux arts qu'à la manière de les administrer. Un
connaît les événcmens de i8i5 et leurs suites funestes.
L'une des conséquences fut la suppression du Conserva-
toire. 1.0 motif réel de celte proscription était l'origine ré-
volutionnaire de l'établissement; le prétexte était l'écono-
mie . protocole banal de tous les actes de destruction.
Cependant le défaut de recrutement menaçait nos
thédires et nus orchestres d'une di.sette absolue de sujets,
lin détruisant le Conservatoire , on n'avait point rétabli les
matlrises des cathédrales, parce qu'on ne savait oh pren-
dre les douze millions que coiltaient les cinq cents étahlïs-
scmcns de celle nature dans l'ancien régime; il fallut bien
songer à préparer dos ressources pour l'avenir, et l'on
n'imagina rien de mieuï qnu ce qui existait auparavant.
Eu iSiG, on établit donc une espèce de Conser.vatoire ,
mais sur des bases si mesquines que ec n'était plus que le
simulacre de l'ancien établisscmi'nt Le titre de Conserva-
toire, qu'il fallait conserver soigneusement, afin do faire
rejaillir une partie de la gloire de l'ancienne école sur la
nouvelle, fut remplacé par celui û'Ecote roi/aic de Mii-
(i) M. SarreUD.
siqw; l'administra lion supérieure fut attribuée à riiilcn-
daiice lies Menus pfnîsh:-i cl Aviiciittiru; ilu Uoi, qui ne
savait de (]i'oi it s',igi=sai(; un iiifiicclcur ç,(:\iérii\ sans
pouvoir admiiii^lroit de fail ; tuflii, comme si l'on eût
voulu ôter toute cousidéralinii i celle pauvre i^eolc dès
l'ûrïgihe, on y fit des catégories de jirofesseiirs parmi
lesquels il s'en trouvait qui n'avaicnl que eîn^ cents francs
d'oppointemens. Les choses allèrent jusqu'à ce point que
n'y nyanl point 'le fonds pour aclieler du bbïs la ptQn^Ën
aiince, rins|ii'Uluil[' ^éiir.r.il l'ut oblii^â de oti^fi^ l^ole
;i\ec de lieux rL.vecliis cl de vieux meutli» 3el^i»3fei
Conservât nire. (^'l'sl ce qu'il m'n. dit lui-même.
Le pi'nsÎDTiii.il de l'éeole, de <'ii;ir)l, ijui L'\;islait aatraob
au Cimsi L'v.iloiie n'ayant jioint flû rùl^ibli dans l'I^Ùl^e
royale de musique, on ne put former de sujets piï^tei
théâtres royaux; M*'" Leroux { aujourd'hui M"* Dàbâwî'J
fut le 'Ml ^Tddait des classes partîddltèi^ d6 l'StP^^
manquait d'dtleurs de voix. Lë seul mojren Atï'tf^^S^-
rér était d'en cliercher dans tous les départetnelis; oii n'i-
maglnà rien de mieux que d'avoir pour cet olgét des cor-
responiiatis , qu'on choisit parmi les meilleurs profesHCurs
de la province; mais j'ai la preuve qu'on ne leur répondait
point lorsqu'ils annoiiraieiit quelque dL-r(i:nt'i le i i I.ilin- ,'i
leur mission. Une sorte d'insouciance se i'ai-:iit i oiuai qiifr
parmi les professeurs et les élèves. Le souvenir du Conser-
vatoire, ne Bfi présentait à eux que pour leur faire laire de
trïdtn'ËOintMïaUbns, fet les jeter dans le Sécaiirà^lëlik^tlt;
AUssi^ès^r'ogrès étâienl-ilsfortlents. >*)
Les Choses restèrent en cet élat jusqu'en 1821!. Les 'Vices
de l'organisai ion do l'éeole êlaiil alors trop évidens pour
qu'on n'en fi"[t pas Trappt', le ministre de ia maison du roi
l'ut de olKiiiecr If i!kkl' (V.uliii ini-.; riili.i;j cl lic numiiii'i' un
dirccleur. ù ciiuix du liin ^■\..-.:y ilaril un ul.jcl iiiipiK-Kiiil,
M. Clicrubiiii sembla le plus ]iroprc à cet emploi , p.ir ses
connaissances, et par l'éclat desou nom, qui devait rejaillir
surrécdle. Les àppointemctis des profesneiU^'fuH^Ï^Intf-
ceBÙTcment augmentés, le pensionnat du cbliBt t^Mi,
□ igilized by C(
4a?
enfin iiiiu urgaiiiiialiun plus forte fui donnée aux diverses
branches ilc reuscigncmciit. Tout semblait présager à l'iil-
eole royale de niusiiiuc un retour vers la prospérilé du Con-
liervalnire. L'aclïvilé et l'exaclllude, dont le directeur
avait donné l'exemple, avaient pris la place de l'indoleiiee:
une émulation, qu'il ne fallait qu'cuirctcnir, se manileBlait
parmi les professeurs et les élèves ; ou était près du but ,
ou ne put ratleiudre. Faisant consister toute ruduiinistra-
tjon dans la rtgiilarïlé du service , M. Ciicrubini , tain de
chercher à esciter celte émulation que sa uominalion
avait lait naître, la repoussa, la paralysa par la sécheresse
et la dureté de ses relations avec les professeurs et les élè-
ves. Grand artiste, il aurait dû savoir que les arls s'admî-
nisticnt bien plus par sciilimcnt que par le travail des bu-
reaux; plusieurs points importana demandaient des amé-
liorations qu'il pouvait faire mieux qu'un autre; il ne les
a point faites. Les élèves compositeurs demandaient depuis
long-temps qu'on leur procurât les moyens d'entendre
leurs essais dans des exercice; particuliers ; celte demande
était juste et le résultat devait être avantageux, H. Che-
rubini la repoussa toujours par des motifs misérables. L'é-
cole de eliant est dépourvue de vois depuis le rétablisse-
ment du pensionnat : M. Clierubini se contente de dira
qu'on n'eu trouve point, au lieu do les faire chcrclierdans
le midi de la l'rancc, dans la Picardie et ailleurs', par un
professeur iatelligéut et zélé. Les premiers exercices an-
tuiels avaient été faibles; il fallait les améliorer en les re-
produisant chaque année ; au lieu de cela , M. Cherubini
les a supprimés , sous le prétexte d'économie. Snrrn , par
une mauvaise combinaison des éludes , on forme des ins-
Irumcutisles habiles dans le mécanisme de Icurinstrument
avant de s'assurer s'ils sont musiciens, et s'ils ont fait
préalablement de bonnes éludes de solfège; il eu résulte
qu'on n'envoie plus dans les orchestres (]ue de mauvais
lecteurs : ce mal augmente chaque jour. Je sais qu'il se-
rait injuste de demander à M. Cherubini , ù l'dge de près
de Eoixante-dii ans et après cinquante ans de travaux et
de gloire, l'ardente volonté d'amélioration qu'on ne peut
Dlghizaitby Google
49»
rouver que danH tu force de l'âge ou dans la jeunesse,
tniiÏB je voudrais qu'il ae repoussât pas le zUe actif de queU
qnes profiuseun et qu'il ne glaç&t pas llmagination des
élèves.
Je me suis appesanti sur ce qui coDcerue l'École royale
de musique, parce que je la regarde comme le centre de
l'éducation musicale eu Prnuce. J'esamiDcrai , dans un
aulre. artlelei les autres instltuilons relatives à cet objet, et
l'état actuel de la musique draqiatïtjae, Unt à Paris que
dans les départemenq. . '
FÉTIS.
LES DERNIERS MOMENS
ET LA I^ORT DE BÏETQOVEN.
,tfa circoitstanOei qui eoBcemeat les dermers mpineiu
et la mort de Beethoven ont été rapportées d'une manière
si inexacte 4ans la plupart des journaux , que nous croyant.
faire une chose agréable à nos lecteurs en leur jaisant part
des lettres suivantes, dont noils avons eu communication :
ta première «tt de ce grand artiste; les autres ont été
écrites par deux de ses jneilleurs amis , et oonHennent des
renselgnemens authentiques.
Vienne , i8 ma» 1817.
Mon cher et bon Mosclielës,
Je ne pois trouver de mots pour vous exprimerlessenli-
meiis qui m'oul agités à la lecture de voire lettre du i" de
ce mois', la générosité avec laquelle la société ptiilar-
moniqiie a accédé à ma demande,. m'a touché jusqu'au
(i) Cette leltre était accompagnée d'un présent de ccal liires ileCi
ling ie la part de la sooijK pUIarmDDiqae de Londrei.
499
fond (le l'amc. C'est vous, mon cherMosclielès, i|iie je prie
d'élre mou interprëlo auprès d'elle; faites-lui coiiiluîlrc
toiilc ma gratitude pour sa libéralité. Quaut au concert
que la société voulait urrauger pour mon bénéfice, j'ei-
përe qu'elle n'abandonnera pas ce généreux dessein. Ji;
désire qu'on veuille bien soustraire d'abord, ilcs fonds qu'il
produira , la somme de loo 1. que vous venez de ui'eu-
voyer de sa part; s'il y a du surplus et que la société me
le deslliic , j'espcre que je pourrai bientôt prouver ma re-
conuaissauce eu composant pour elle une nouvelle sym-
phonie, dont l'esquisse est déjà sur mon pupitre , ou une
nouvelle ouverture, ou enlin ce qui pourra âire le plus
agréable à la société. Si le ciel veut me rendre bientôt la
lianté , je prouverai aux généreux Anglais que j'apprécie
tout ce qu'ils font pour adoucir mon triste uori.
Votre noble conduite, mon cher ami, no s'ell'acuraja-
mais de mon souvenir. J'espère envoyer bieutdt mi^s re-
merclinens à sir Georges Smart, et à M. Stumpll'.
Adieu , Je suis avec amitié et estime , voire ami ,
LCDWIG VAN BEBTQOVEN.
P. S. Je joins ici pour la société philarmonique l'indi-
calion des mo^vemcos dema dernière sympboiiic, op. laû,
marqué selon le métronome de Maelzal.
La lettre précédente était accompagnée de celle qui suit,
également adressée n M. Moscbclès . par un des plus in-
times amis de Beethoven, qui durant sa maladie , fat tou~
jours auprès de lui et lui prodigua tous sos soins :
Vienne, 4 matsiSv
Mon cher Moschelès,
Ne soyez point surpris de la différence de date qui existe
entre ces deuE lettres; i'ai conservé celle de Beethoven
pendant quelques jours, parce que le lendemain même
de celui oQ clic fut écrite, nous eûmes tout lieu de croire
que noire grand maître était près de sa fin ; l'jnstaut fatal
n'est cependant pas encore arrivé, mais quand vous lirez,
ces lignes, mon bon MoBcheléN, notre ami no sora plus.
5oo
psnnï lei vlfani*. Sa dissolution approche rapidement, et
en vérité, nous sommes tous forcés de souhailer de le voir
bîenlùl délivré de ses soulTraDces , puisqu'il ne resle plus
aucun espoir. On peut dire que depuis huit jours il est
plus semblable il un cadavre qu'à no homme virant; à
pftiiie ^-t-il IsL foKts d« Sain use queitim, et de demander
ce d»at il a besoin. Son étal ssmlilB fitra le (Dâmp.< qœ
celui où s'est tronré le duo d'TorcIcj il est [dongé jâns
une sorte de stupeur , la tête penchée sur U poitrine , ou
les yeux fixés pendant des heures enlières sur le même
objet;- il reconnaît rarement ses amis les plus ialîmes,
et demande le nom de ceux qui sont devant lui. Vu
nombre immense de persoQDes vient pour le voir une
dernière fois; nul cependaot aa pénètre jusqu'à lui,
excepté ceux qui sont assOa oraels pour ne pas craindre
de tounoMter un homme moux aot.
- Laleltr&qiMievooa'ênv>îft*^£<U>>l^pr«sqa*«olWaï
ment par lui-même. Ùè sera sahs aooua douta sa daralèi»
lettre, quo! qu'au jobrd'hui même il me lu^utiait avec
peine ces mois : écrire à sir G. Smart.... Stumpff. Il sent
sa fin approcher , oar hier il disait à M. Breuni^ctàmoi:
PtaudiU, amici, corruedia fiiiita est.
Nou) sommes parvenus à tout arr^inger suivant ses der-
nière» volontés, quoiqu'il ne laisse guère que quelques
vieux (neublçs et quelques manuscrits. Il avait commencé
un qutntetto pour instruqienaà qordes^ct la dixième sjm^
phonie ^ont II vous parle dans sa lettre j les deux premiers
mouvemfens Su quintetto- sont entièrement terminés ; il
était destiné à Diabelli'.
Le jour qui suivit la réception de votre lettre , il était
de très bonue humeur, il parlait beaucoup du plan de la
symphonie qu'il devait faire pour la société philarmo-
nique. 11 s'occupait aussi du voyage qu'il voulait faire eu
Angleterre après sa gutrison , et il calculait combien II
nous fallait pour faire ce voyage ensemble , le plus éco-
nomiquement possible. Hais hélas! te vojrage qu'il va faire
sera d'un plus long cours que celui de Londras
il) HircIiBDd de mnti^ k yitBat.
Digitized by Coogle
5oi
Quand il se trouvait un peu moins toulTraDl , il se diïsi-
paît en lisaut les auleurs grecs anciens , l'Odyasée d'Uu-
mèrc, qui était son livre fuvori, et quelques romans de
"Waller-ScoU. Dès que voire lettre consolante fut arrivée ,
toutes ses pensées mélancoliques et ses craiules du besoin
fl'évaiiouireut. Ses fonds étaient Icllemeiit diminués dans
les derniers temps, qu'il avait été forcé de faire des retrun -
chemeiis à sa labié, ce qui l'aniigeait plus que tout le
reste. Quelquefois il semblait presque tomber en enfance.
Nous lui avons uclititâ un grand fauteuil qui nous a eoùl6
5o florins; il y restait une heure chaque jour pendant
qu'on arrangeait sou lit et sa cbambre. 11 ne veut avoir
que moi auprès de lui, et pour le satisfaire j'ai été obligiS
d'abaudônner mes leçons cl mes propres affaires, il faut
que je goûte le premier de tout ce qu'il doit boire ou man-
ger. Sur le reste de l'argent qu'il possède eueore, nous lui
ferons faire un service déeeut, mais sans pompe, et nous
déposerons ses restes dans le cimetière près Dobling, lieu
qu'il aimait beaucoup.
A la fm de 1826 , à votre dernier siljour dans cette ville ,
je vous parla! de la situation pécuniaire de Beeltioven. Je
ne croyais pas alors voir arriver sitôt les derniers momcns
de cet homme respectable. Ce fut le 3 décembre dernier
qwe survint la maladie qui nous l'enlève aujourd'hui. Il
quitta même ce jour-là la campagne pour venir à Vienne
avec son ingrat et coupable neveu. Le mauvais temps l'o-
bligea à passer une nuit dans une misérable auberge, où il
fut saisi d'un rliumc si violent que l'in Qammation des
poumons s'ensuivit augsitQt , et il arriva ici dans un état
affreux. L'inflammation fut à peine dissipée que l'bydro'
pisiese déclara; elle lit des progrès si rapides que , dès le
18 de décembre, il fallut lui faire l'opératibn do la ponc-
tion : le 8 janvier 1827, on la lui fil une seconde fois, puis
une troisième le 20, et une quatrième le 27 février. Figu-
rez-vous, mon ami, ce que doit souQrir Beethoven avec
son caractère impatient, en proie à une maladie si dou~
loureuse; la mauvai.se conduite et l'ingratitude de sou plus
proche parent ajoute encore à ses maux; ses médecius at~
tribnent la cause de la maladie'^ l'agitation 'd'«sprit , au
trouble auquel cet exoèllent homme se trouvait exposé
par suite de la conduitede son neveu > et n son s^our pro.
longéà la campa g;ne pendant la saison des pluies. C'est
encore pour ce neveu qu'il s'exposa à ce danger. La police
avaitdéTendti à ce jeune homme de résider dans la capitale.
Beethoven désirait le faire entrer dans quelque régiment K
Après une interruption de quelques heures^
Jo qoltte Beethoven. L'iosta nt fatal approche, avant
que cette lettre 'soit parvenue', le grand homme n'esialera
plus.' Il est maintenant en pleine connaissance. Je viens
' de loi couper les cheveux ei-lnclus. Je me hâte de fermer
cette lettre et je cours à lut.
Votre tiincère ami,
A. ScQIHDbER.
BKDXibllE lEmB DD CBIF DS HDSIQnB SCHIHDBBk A H. KOSGDBLÈS.
Vienne, 4 tSty.
Ayant été témoio de la louchante bonté avec laquelle
Beethoven s'est souvenu de ses amis , même dans ses der-
niers jours, je veux vous communiquer quelques particu-
larités sur sa triste fiu. Ce fut le a6 mars, à cinq heures
trois quarts du malin , que notre immortel ami rendit le
dernier soupir. Depuis le 34 jusqu'au dernier moment il
eut un délire presque contiuucl; cepeudanl, infmc dans
cette lutte entre la vie et la mort, toutes les Soin qu'un in-
tervalle lucide se présentait, il rappelait Icn marques
d'intérêt et de bienveillance qu'il avait reçues de la nation
auglabe. Ses souOrauces oui élé bien grande» et ses der-
niers jours bien, remarquables ; il s'est préparé à la mort
avec une tranquillité digne de Socrate. Je publierai pro-
bablement qndgue chose & oe sujet qui deviendra très
utile pour son biographe. . ..^
Leg cérémonies fanèbres furent telles que le méritait uu
(1) Noua ignorons la nature dei torli do ce dctgu de'Beelbsven, ponr'
<Iiii ce graoïl lionime afRll ftlt dei Hcrificei de toulè espèce
5o5
si grand homme. On dit que trente mille personnes
étaient raisomblées nir les glaois et dans les rues par les-
quelles le Gônvtii devait paner; Si vous TonB ,sippflles ')e-
concours de peuple réuni dans le Pràt&r pendant le con-
grès devienne en 1814 < vous pouvez vous former une
idée de ceflo scfene imposaole. Huit iiiailrcs lit: clia|>elle
porlaicnt le drap mortuaire : c'élaiciil liyblur, Weigl,
J. N, Ilummcl ' , Gyrowelz, Seyi'ried, et parmi les treute-
six poricurs de torches, ou remaillait lespoàtflsGiill^rt-
zcr, C.-istclti, elles premiers arfiales et man]nftnds(-de
musique de Vienne. ' - ' ■
Hier on a exécuté le Seguiom de Hosart' dans l'église'
des Augustina. L'église, quoique geandei "-était remplie ;
le fameux Lablache chantait la lusse. Cette "esécution^se
faisait sous la direclion db la compagnie des marchand»
do musique. • 1 j ■■ir.<<i*
Vous pouvez considérer votre lettre du' 18 -mars^oûàiBae'
une relique , car c'e.st la dernière que Beethoven ait dictée
et signée.
En faisant un inventaire de ce qu'il a laissé en meubles
et effets, nousavona trouvé . â notre grande surprise , d^ins
un coffre âdcmi vernionlu, sepl hilIcl.H de la banque d'Au-
triche d'une valeur à peu prcs du 1,000 livres sterling, et
quelques cunlaLtics<1<: IU>^iIJ^ t:ii |Ki|>li.'[-~iiioii]iai(;. I.cseeul
livres sterling s'y trouvaient (■galciueaf. Depuis celle dt-
couicile , le eri ^îOuéral esl que llecllioven n'avait pas
considère pasquc Beethoven, âgé seulement de cinquante-'
six ans et d'une oonstitiition robuste, ipouvàif «spéris^
d'atteindre un âge avancé ; que ses maladies aÂl^iJt
tellement irrité ses nerfs que les médecins lui avaient in-
(1) i>ani une aurrc lettre, M. Sclùadlcr rapporte que ll<imiii<'1 ^ijani
■Fprîs l'état délespérÉ de Beelliovca , vitil du Weimar Viinrit , ii<m
sealement pour voir Deelhgven une derniÈie foLi , mal> pour ae. recuu-
ciiier aTBDt si mi>rt , Étant brouillé aieo lui depuis quelque temin. En
entrant dans la cbanibtc du malade, il do put «e coDtiaiadia.el^^aitil
ta larmpa; Beelboven lui tcnciil la main, el ce! deux grandi hl)mtnç^j|é
(>] Vo;ci fa Revai Umicalc D~ 9, p. j3S,
1
Sa4
l«rdit 1« trantl pendant qnelquea aonéen, et qu'ainsi il
}ioiiTOit craÎDâre d'être forcé de ehaiiger MsbiUelslesuni
«pris les autres or comMeB â'ajnntes ponvait-îl subsister
avec sept billets de banque? Bref! mon cber ami, ailes
contes scandaleux qu'où fait circuler dans le public, et
que les journaux même ont répétés, se répandent en
Angleterre , je vous supplie, eu mon nom et eu celui du
conseiller de fireuning, de publier dans quelque journal
les lettres qnevout avez de lui et de nioià cesujel.
Oa doit donner dansle cours du mois un grank concert
au théâtre du Kamth&ertbor , dont le produit est deslioé
k faire ériger un monomeîit à la mémoire de Beethoven.
Je fiuis en vous oâmmuniqnant mie singulière aoecdola.
Hier le fossoyeur de Wahring vient nous annoncer qu'on
lui avait offert, par une lettre qu'il nous montra, une
somme de i ,000 florins , monnaie de convention , s'il vou-
lait déposer la téte de Beetboveu dans un lieu qu'on dési-
gnail. La police est avertie, et cliarche les auteurs de cette
I»oposiUon.
o Signé, iu Squhdeurk.
LsTME DE M. F. B. âiBUCHUi M. Stokfff, ALoxsau.
Tîeoiw, 38 nurs 1837.
Uon cber ami ,
H'étant chargé de vous communiquer tout ce qui pou-
vaitarriveràl'bomme pour qui vous éprouvicE unesi puis-
sante sympathie, je viens encore remplir ma promesse:
mais bélasl c'est poar la demiàre Ibis..... Beethoven n'est
plnsl
Le 17 de ce mois , lorsque je lui portai votre letite du
i", je le trouvai trfes faible. Cependant il fut vivement
ému du généreux présent ( comme il l'appelait) qu'il re-
cevait de Londres. La joie qu'il ressentit de cetévénement
détermina une évacuation naturelle qui lui évita une cin-
quîËme opération qui était jugée nécessaire. Le pauvre
malade considéra celte crise comme une preuve de la
force de sa constilution ; mais elle fut sans doute occasion-
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5o5
née ail contraire par tin coniiiicnccment de di^soliilion ,
c!ir depuis ce moment «rslbrccs oiil»icn«ilileiiieiil diiiiiiitié.
Le dimanche soir 2I), il perdit eonnaissancf! , et le malin
suivant, je le trouvai luflant contre la mort. Un médecin
qoi avait p3Hsé la nuit auprès de lui m'assura toutefois
qu'il n'épiUifvait ^Os alors aucune aensatioa. ■ - ,
le tnc^ae d'an ^gém'^^éàSvÀ^m PmfïfHflf ^^^U '^it
coups âe tonnetrbV«eb6àl)Jt%A^''dè'^lftltS'.e( de neige. A
cinq heures trois qâEeK^'SâïitiittvéttWtat^ïtlr son Ut avec
violence cl i! expim.
l,<'ai\-ri>'j'e M. Hultenbreuer se trOtiTà1t:{iréSeiit'î
tel [illVi'iix LiiuiiLciit ainsi qu'un pcintre'4i^a«isayé>dti'n-
traccr son image dans fies derniers iiwtans. ' S
Je n'ai pas besoid 4b fous oommént on re^bt I<fl
cMte peMe ht^tUaiSle'; je ne pot^vouB^ii» que' loua
Jaî'abiiaiis db TlénMy^t^^^^Biifiïttiuaés^'âBptiis'Io'ilg-
■tëmpê atix bfnn^énës-db BfiOthimn',-«oiit iHMi-«eutemeDt
SDFiiris , Mais enc)nti4>leBBâs-d6 Vt^^ ya réclamer le«e-
courg des Anglais.' Vn^fis Se ordiMeV produit par l'effet
delà maladie, sur les besoiniiqa^-poaTaitépronver, ou les
conseils d'un ami imprudent Ont-ils -motivé sa conduite P
Celte démarche place sous un jour très déravorable, non-
seulement ceux parmi lesquels itvivaitdepuistrenle^natre
ans, itaais aussi ses àmis et INUfemagne entière. Il sentait
l[ii%i6m&cé qn^tlfàVàit 'do^mâi dans sa démarche; car
1oi^B0(uelfelnI rënlis Votre lettre , Il évita soigoeusemeut de
pïfKr'de'la Stimande a la soi^iélé ptiilarmonique, et il me
dit: (Ils pensent à l.niiiliis <|iii: mon ^tat de maladie^
c'm'empediant de t;uiiipi.M i , je |iiiis ma trouver embar-
■ ressé. Je dois toutefois accepter ( ce «ont «s propres
cparoles] les 100 lirrea quîiUi^'env.oientiiQn pçn^ les
€ déduire ensuite Sur ■ieîp!iAB^ éi «niuén à^
« raogem pour moU'ltétaéfiâe'À''bniddw-'^)w^tiu.t
rm'éitt>i^i!rle'rËHei^%irt»&i'(tàfllqiie>cfaàse^b«É«iu<d^
" que je serai rétablL» ■ ' t: -'j.^;, i'
Si'BeerbaV«a tirait dimnéifo^âttbidrd signé 'de '|(ttïè il
Dlgilizeflby Google
5o6
l'un lie SCS nombreux amis et admirateurs, ou s'il s'élait
ndrcssé à son prolecleur, l'arohidoo Rodolphe, ou enfin
s'il avait exprimé le diësir qu'içi, àViôntm, ,un ,Çj}w^(rt'i^
donné à Bop bénéfice, plus.de- mille pers.oDnes Vfn^iKafffA
aidé de tout leur pouroir. Vons pouveEm'en croire, quand
il n'aurait pu comptci: sur ces rcsaourcesi mon père qui
avait élii son ami pendant viujjt-quaire ans, aurait partagé
son avoir avec lui, et ne lui aurait jamaifi laissé conuattrele
besoin. Oui |K)iiiiait .'.M|ipiiser <pie llcclboveii, ilotil la déli-
lÈbreilouleiii' Sl.iiidh(;nlitiiLi(;r pareil nui: <;,jlni-i;i refusait
le prix de se.s visile.s , (juî rejeta toutes les ulfres de service
qui lui furent faîtes par mou pére, au point de.oi^ pas ac-
cepter quelques bouteilles de via vieux, qni nippc(>efa>»
dia-je, qu'il poussa la dngularilé jusqu'à chercher
Londres une assistance dont il n'avait aucun besoin, ,au
moins pour le moment : ce qui est prouvé par la gomme
laissée par lui , consistant en billets de banque de dix mille
florins, en monnaie de convcnlion, ee qui fait mille livre»
irAni^Icterrr. Si muis ajoutons à cela trois pensions payies
|iar i\iLi l.iiiii;: Hoihilj.lLe, le iirinee de i.oljtowilx et le
eumle de Kinsky , pi oduisaiit en tout sept cent vingt flor.,
VOUS pourrez facilement juger que Beethoven Jiura|li^.y^;)
lang-temps à Vienne sans avoir besoin de seoours..
Le seul héritier de Scelhoven est son neveu, que voas
C'inuaîssez. Sans <'\prinier mnn npininn sur son Compte,
je vous dirai ipir I l i>i idHi luii.ljlié le teslament
de Beethoven de iii.lnll il' i| L ii iKii—u j niir seulement des
iutérèlSjSaus pmnoii' ihi i ,ii>il,Ll. le tout dans son
intérêt.
Je puis au reste vous assurer que la promptitude avec
laquelle les désirs do Beetho ven ont été remplis par vous ,
H> Uosohelbs, sir George Smart et la société philhanno-
niqneest parraitement appréciée ici. Os redoute seulement
que celle demande indiscrète, autant que superflue, puisse
faire mal juger de nos sentimens pour le grand oompofl-
teur que nous avons perdu.
Beethoven n'a pu satisfaire son désir d'écrire quelque
chose pour vous; maia il me parlaït souveat de votre
amitié avec reconnaissance , et il m'assurait que jamais il
ne se dessaisirait du présent^igne tous lui aviec fait des
«uyres de Hiendel. Ces œuvras forent sa dernière joie.
NOUVELLES DE PARIS.
Mademoiselle fijasis a débuté le ao de ce mois à l'Aca-
démie royale de musique dans le rôle de Pamira du Siège
de Corinthe. Une proqonciatîoa molle, des intonations
jiisiCH, mais d'une mauvaise qualité de son, quelques traits
bien éxéculéR, mais un plus grand nombre de défectueux^
de la faiblesse enfin, est tout ce que nous avons remarqué
ec elle. Tout en faisant la part de l'émolîoa qui paraissait
dominer cetie cantatrice, nous sommes forcés de lui
clarer qu'elle ne nous parait pas propre à briller sur le -
théâtre de l'Opéra. Le peu d'effet qa'elle y produit prouve
que savoizn'est point assez timbrée pour ce genre de spec-
tacle,qui exige surtout delà fermeté. On sait que l'iUsuf-
fisançe des moyens de M*^ Blasis se fait remarquer même,
au Tfiéàtre-Ilaiien dans les rôles qui demandent quelque
énergie.
Nous devons signaler quelques négligences dans l'exé-
. cution générale de l'ouvrage à'ratle représentation. II est
Eïcheux que l'babilelé du chef d'orohestre ait si souvent
txjDasioD de se montrer dans les variations de mouvement
auxquels se livrent continuellement les acteurs et les .
chœurs. Se persuaderaitHin à l'Académie royale de musi-
que qu'il est de ^tt goût de ne pas suivre la mesure ?
Quantànons, no*avouons que la musique exécutée ainsi
iiouff parait insupportable. Ce reproche ne s'applique point
à' Adolphe Nourrit, qui'Sst excellent musicien, lo^^onrs
soigneux, et qui a chanté supérieurement son air du troi-
HÎèmc acte.
— Jamais M"* Pisaroni ne nous avait paru sisublimequ'à
la représentation de Saniramide ^e samedi a3. Depuis
son entrée en scène jusqu'à la fin, ce (ut un triomphe
5o8
continuel. Ùa cherclierait en valu A citer de préférence vme
scène, un air, un duo; tout a été du plus grand slyle, de
la pIuH belle mspiralion. Quelques sons défectueux, quel-
ques traits de mauvais goût se faisaient encore apercevoir
de temps en tempe i mais ils étaient aussitât rachetés par
dcB beautés du premier ordre. AosiireDlIiousiasme du pn-
'bUo fut-il i noo comble. niiadDas -amis jouir loog-tempi
d'un aussi beau talent 1
— ï^'opéra-comique IntEtnIé La petiti apportemem,
dont la mu^qofl est de M. Beitaii, «era, £t-on, i^réMnié
samedi'So.
HOVVELLGS ËTRANCÈRES.
, TLOttsm^ Théâtre de ta Pergoia. Un nouvel opéra, io-
tltidéSànatfreif j^fjr^, a été représenté dans cette ville
le 8 de ce mois. La musîque est d'an jeune composilenr
nnmmé Josejtfi Peniani; leajonmauz'italieiiseu font 1*6-
loge. M. Ferslani s'était déjà fait connaître l'année der-
rière par truis opéras. Savoir Pigtia U mando corne
yiène, i'Inimico generaso, et ^Jltita; les deux pre-
miers avaient été représentés à Florence, et le troisième
ù Parme. M. Persiani , né à Reconati , a été ^evé an col-
lège royal de Naples ,et a eu pour maître de eomposilion le
célèbre professeur Tritto. Si l'on ajoutait foi aux éloges
<|uc la Gazette de Floeeace donne à la nouvelle prodnctiou
de ce compositeur, ee serait un chef-d'oBuvre digno des
beaox temps de l'école italienne; mais il y a toujours k
rabatlre beaucoup do langage entfaousiasle des jonma-
llsles italiens. Les principaux cfa auteurs étaient Bonoldi,
c|iic nous avons vu à Paris, U"" itialdotti , contralto, et
Grisi, sopratio. ^
MiLiK. Xa première représentation de ta Selva d'Her-
mamtadt, que nous avons annoncée dans notre der-
nier n* , a été très heureuse ; mais le succès s'est évanoui
aux suivantes, malgré les efforts de Rubiuî et de Tambu-
rini. La musique de cet ouvrage est d'un élève du Con-
serva loire de Milan , nommé Frari.
-^L'Àiotuit tm'bafi'azzot de -Dontoti, a-été repré-
senté sans succès à Turin.
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PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
rKOFBSSEcii DE coiirostTioii k l'école koiale db hdsiqdi,
ir< ai. _ jrmLLEX I8!i7.
SUR L'ANCIENNE HCSIQUE
Oh remarque pannî les Irlandais on gnAt prononcé pour
la mosiqDe, qui parait tirer Bon origine de l^sUtution dei
liardes. Chaque héros, chaque jeune vierge, apprenaient
joner de. Ut harpe dans l'aotique Érin, loug-temps avant
qqe la dvilisation .eût poli les mœurs de ses habilaas. A
certaines fStea publiques , on Taisail passer à Ja ronde cet
instiument de main en main, et tous chantaient à leur
tour en s'aocompagnant. Si quelqu'un so trouvait incapa-
ble d'en jouer avec nn certain degré de perfection, il se
donnait I comme en Grice» un ridicule dont la royauté
même ne mettait pas à l'abri.
Toutelois, quoique la culture de la musique î6t une
sorte de passion chez les Irlandais, elle y était tpute dé
tradition. Il est ccrtaiu qu'ils n'avaient inventé aucune
manière de la nolcr. Ce ne fut que lorsque le christia-
nisme eût péaélré en Irlande que les prêtres et les moines
y introduisirent les signes grecs et latins pour auler leur
plain-chant. Il parait que les bardes adoptèrent alors une
partie des accens poétiques pour noter leurs composi-
Uoas, et que c'est à dater de ce moment, c'est-&-£re vers
44
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I .. 5io
le onzième sîudc, <inc les IrlaBiluis ont eu tine noialîon
musicale.
Les Ii'landais prtïtcii<Ient c|tie leiirlangiie est très propre
à la musique; qiielques-iiiis inèiiie alGmiGiit qu'elle Test
jiliis rjii'niicmic laiii;ije de riîiiropc , surtout à cause de la
[impiiélé pailioulitre qu'elle a li'tlider lus consonnes Xva
];iiis rudes. CeiituJant les écrivains de celle naliaii con-
viennent qap, l'air suuvi^ge et extraordinaire de leur an-
cienne musique , la mettant en quelque sorte hors du do-
maiue de l'art i.rend très difficile dq spéoilter en quoi ils y
trouvent du charme, 1 1 en quoi elle diffère de la musique
des autres nalioiis. Quant. à' ses cITels, il e.it ai>;é, selon
eux , (le la disliiigucr o par une dnuecur iiisîiiiinnle qui lui
■ est particulière , malgré son air él range, et qui se fraie
«iuLiensiblcmeiit une roule jusqu'au cœur, en y rt'pnndunt
< un plaisir exl.Uiquc qui faïi vibrer toutes les fibres, (iveille
□ la seJisnjIlilé , cl a-ilc ou tranquillise Tame. . C'est ainsi
qu'en parle ^Valkers, dans ses Mémoires historiques sur
ies bardes irlandais : ï Quelque passion, dil-il , que cette
/musique, veuille exciter, ellb ne manque .'j^mab d'f
■ réussir. C'est là voix de la nature , elle sera toujours en-
«Iqn^ue.,*^ ,
Comme ce liui gage s'applique à l'ancienne musique, on
sent qu'il serait difiicile de le conirediro. Cependant plu-
liqiic pour en si^ntir le mri ilr. On liriit celle conservation
h la passion des Iiabilans do l'Irlande pour leurs parlicu^
larilés nationales. Ces morceaux sont antérieurs à l'art de
noter ïa musique; mais les grandes familles, mËme dans
le dernier .siècle, entretenaient dans leurs maisons des
joueurs de harjie, .dont la mémoire élait le dépositaire des
an'llqués pi'élodies.
Il pa'ràlï que le plus ancien de tous les morceaux est le
ceanaif», ,.oii, .comme on l'appelle communément, le cri
irlandaU Ç_Irùc& ory). Une des preuvBS alléguées pour
Digilizedliy Google
bon aiili'|iiiltï , c'est iju'il se rirrnae obsliiiL-Qieiit ù tout i\c-
compngiicmeiil lie b^iShC. Cliai|uc province d'Irlmule ;i iiii'
ccetnan diSérent du ceux des autres provinces, scluu 1b
tlilTérciit gtiiiie du jiciiplc qui l'iiabilc.
Les anciens liluiidais, cîe même (|iie les aiicieiiii Ëcos~
sais, cullivuient trois sorles de musique, qui répondaient
Liiiï trois modes que ks Grecs avaient empruntés des ligyii-
lieus. L'un Était propre aux i'iltes publiques, soit pour y
«lever l'ame aux actions guerrières , soit pour la disposer
à l'amour, i la joie ou à la danse; l'autre s'adaptait aux
ci ru on s (an ces douloureuses, lorsqu'ou voulait déplorer la
pcile d'un grand liomme, ou le mauvais succès d'un héros
malheureux. Après l'invasion dos Anglais, les habilaus de
rii'Iatide se bornèrent presque cnlièreineul il ce ycnre de
mnsiipie. Le troisième était destiné à préparer Tamc au
i-cpos. Les noms irlandais de ces trois genres sont ii peu
près aussi harmonieux quo la musique clle-nn3me , lus
voici : l' GollUeaidheaeht, 2° Gcaiuraidfuachl, 5" Suait-
traidheachi.
■ Dans tous les concerts, dit O'Connor, le chaut acconi-
< pagnait la musique instrumentale, et l'ode chuutéc était
■ adaptée invariablement aux trois espèces de musique lié-
aroïque, douloureuse ou a.ssoupissaiile , ce qui prouve
1 que les anciens Irlandais étaient bien loin d'ûlre étran-
• gcrs au pouvoir que l'Iiarmonie a de diriger ou d'esciter
I les passions humaines. ■
l'armi les instrnmcns que les Irlandais ont cuUîïds avec
le plus de suecèa, la harpe lient le premier rang. Ils en
avaient de quatre espèces; la première, appelée le c/iii'-
seach, et plus communémcul fiarpù irlandaise, est d'mie
antiquité si reculée dans VÈrin, qu'elle parait y être née,
ou du moins y avoir été en usage long-temps avant de l'être
chez la plupart des autres nations occïtlenlales. Peut-Ûlre
la reçureat-ils, vers le quatrième siècle, des Sasons qui
vinrent des bord» dolalSaIlique,et qui ravagèrent les côtes
des îles britanniques el de la Gaule. Marlianus CapcllsL
5ia
pailed'wi [nsiromeot k peu près semfilable (jdI m trODTait
entre les mafns des hordes septentrionales qui envahirent
l'empire romain au cinquième siècle. Ou possède encore
anjourd'liui un monument authentique de la forme de la
harpe irlandaise; celte harpe est celle qu'on croît avoir
appartenu ik O'Brien , roi de rirl;mde. Après avoir passé
par un grand nombre de mains, elle tomba dans celles
d'un patriote irlandais, nommé William Conyngham, qui
la déposa, en 1783 , au muséum du collège de la Trinité à
DubliD. Voici la descri|»tioD qu'en donne le ctdgnel Vsi^
luncy ( cottectanea de rtbua ffïéemitu) :
( Celte harpe a trente-deux pouces de haut; le travail
( en est d'une beauté extraordinaire; la partie sonore est
• de bois de chêne; tes deux branches sont d'un Lois ronge;
■ l'extrémité de la branche supérieure est garnie d'une
t plaque d'argent parfaitement ciselée. Elle contient un
( gros morceau de cristal de roche incrusté dans l'argent;
■ au-dessous était une autre pierre qui s'est perdue. Les
■ boutons ou espèces de clous, qui ornent des deux côlés
«celte branche , sont d'argent. Sur la brancha antérieure
■ sont les armes de la famille d^O'Brien , enchâssées en
< argent. Aux côtés de cette branche dans deux cercles,
« on trouve deux dogues irlandais sculptés en bois. Les
■ trous de la table où entrent les cordes sont proprement
■ ornés de cercles de cuivre doré et gravé. Les qtmlre ou-
• vertares sonores delà table étaient probablement ornées
*eu argent, puisqu^ou a volé ces ornemens. La harpe a
■ vingl-huit chevilles et autant de trous correspondans :
«'elle avait donc vingt-huit cordes. La base ou l'extrémité
«inférieure est brisée, ainsi quelesparliesauxquelleselle
• était jointe. En tout, cet instrument n& peut avoir été
■ Tonvrage que d'un artiste très habile. ■
On prétend qu'à la mort d'O'Brien , l'un de ses fils , qui
avait tué son frère, fît le voyage de Rome pour obtenir
^'absolution de ce crime; il porta avec lui la couronne, îa
karpc et les oinemeng royaux qu'il tenait de son père , et
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5i3
les dépoiia aux pieds du pape. jCeiiâriieirieini^ttèKiilaa
VàtfoaB jusqu'il l'avènement ds IBeiirli"Vni.i^ X^^^
Aleti^iflnVl'tfAvdjiaiaAtoiy^&tiiiânaàtiiilib'tfv -
de défenseur data foi, mais il garda la couronne qni était
d'or massif. On SHEloommcht flebri VIII jnsiiflà ce liire
dans !a suite. Ne mettant dès Iom aucun in U .1 l.i h^irpc ,
il la donna an camle de GlinrIclLard , ilaus Ui i.imilli: du-
quel elle resta jusqu'au coMmeftcement de co «iècle ; alors
elle passa, par un mariage, en Irc les mains de Mac-Mabou
de Clouagh, au comté de Clare. Après sa mort, le con-
seiller Macnemarode Limerick en devint possesseur, et
c'est le chevalier Ritph Oilsley d« Idûàeiibk qai-«la 'fltnné- .
lrentàidtji)lbn«I C<A>n<!Uirili: tJiUftàt«i€liiitUB4tfân^tit>^
blie,et qui parait ^thentique. ' ■ - ■ ■ ■'' ■ 1
La harpe irtandafse, rcsiée dans h: même état pendant
pliifiieiirs sij:cle$ , reçut au <[uinziènie dos ann^liorations
consiilcrablcs d'un jésuite , nommé Itobcrt Piugent, qui
résida quelque temps en Irlande. Ce fut lui qui joignit,
par une espèce do boîte, l'avant-corps et la branche siipé-
rfeure de cet instrument qui étaient auparavant séparés .
et qui hiî donna un double rang de cordés, afin delà
tendré pfns fa«ile é joùcT. '
Les tréis anlvA espèces >d« l]^«>:lrtBBdttIl0^ sDKt>>^
1° leKeirhine, ou petite harpe. Ou ci^tt qii'dlle pbftalt ,
ce nom, parce qu'elle était consacrée i Kanieioa, sur-
nom de l'ApolInn des Irlandais iilolàtres; 2" le Cionar
cruil, qui n'avait que dis cordos , et qui se louchait avec
le ptectrum , espèce de dé ])ointu que l'on mettait aii
dt>igt; 3° le Creamihlne eruit, qui avait aixcordes^ dont
^flM'seiil«ai}ent jrauvaient'éfrï àppUébs'si^iVifAidnifuet ,■
^rétàiAit léndue* Mr ude Mache'«t iSntééaeB pat- ttu
litiëValet. lies détuc aOlrei pàssbiijtit «twiimslla todiAc^
ïiVtatent p6int pincées avec lëptectn^i' OAyniMt&èàt
teucfa^'an bètom tfree le ^ouêeV btfUWeMï'MtiSti^'-
l^lèiyBl» dd 'bdWe ^fft mues ^iie^firïtai«iit«Â«â^ej|iih
Btttrea'inlRi^. Cet ïnstrtmnnïty ^I»tltiiaa8fift«iM^t
□Igifeedby Google
5.4
comme te pére du >ioloii , accompagnait la liarpc dAus les
fêtes et festins. C'est du Creamlhine critit que les Wel-
clies ou Gallois ont fait l'iastrumcut «{u'ils uunimeut
Crwth.
Lee aociens Irlandais avaient aussi une espèce de cor
dont ils se servaient dans les cérémonies religieuses et
qu'ils snspeadaient dans les CorAls an'i arbres sacrés.
Leurs trompettes étaient de cinq espèces : i" Le Slme
ou Sloc, qui n'élait qu'un tube d'airaïa à large embou-
chure , servant de porte-vuii: sur le sommst'des toun pour
convoquer les assemblées et prodamer les nouvelles lunes,
les quartiers et les fêtes publiques ; a ' le Corna, ou trompe
de chasse et de balaitlc; elle avait la forme d'une corne de
bœuf, et était faite de bois, de corne ou de cuivre ; 3" le
Dwtag , espèce de clairon ou de trompette aiguë ; 4* le
Gati-Trompa , ou trompette gallique , que l'Irlande em-
proula des Ânglaisi et qui conséquemmeut est plus mo-
derne que les autres; 5' \tiBlasog ou couque marine, in-
strument guerrier venu d'Écosse.
Parmi les chants nationaux des Irlandais, le Pfiarrok
est celui qu'ils affectionnaient le plus. Culte chanson,
comme celle de Roland des Français , célébrait les actions
d'un héros nommé Pharroh ou Pharrogh, espèce de
géant dont le peuple se plaisait à raconter les aitiona mer-
veilleuses. Lorsque les troupes se prépvaienl au combat,
un barde oa 01ca la chaulait à la tète de l'armée. On re-
trouve encora des Cragmens épars dtj Pharroh dans les
manascriU irlandais, mais la musique en est eotièremaot
perdue.
La musique irlandaise de nos jours a beaucoup de rap-
ports avec l'écossaise. Ce qui y domine le plus est un ca-
ractère de mélancolie et de douceur qui n'a point de rap-
port avec la musique des autres peuples de l'Europe. Les
rythmes sont aussi particuliers à ces deux contrées; ils
s'éloignent beaucoup des formes régulières des airs nalio-
nanii français» italieiia«t allemaads. ' FËTIS.
□Igitized tiy Coogle
AU RÉDACTEXJR DE lA REVUE MUSICALE.
' HOn CBEK COLLABOBATEDR ,
Des raisons qtie vous connaissez, et qui n'inléressent
aiicuDCment vos lecteurs , m'ont empËché d'accompagner
d'une réplique la réponse de M. do Gesjin, insérée dans
votre n" 17 : vous avez du reste suppléé d'une manière
fort satigHiisanle dans la note jointe à ladite lettre; jo ne
viens donc pas m'escrimer de nouveau avec SI. de Gcsiia ,
je ne veux répondre que sur quelques points de détails.
Il paraît que l'auteur du Cours d'harmonie m'a su peu
de gré de ma politesse et des réticences ofiicicutieg qui , de
la part de mes ami», m'ont attiré des reproches. Il m'a
répandu fort civilement, mais comme il est dit dans Mo-
lière , ce n'est pas tout d'êlrù civil , il ne faut pas sa
metlre à cOlé des quesiions , et parler sur ce qui n'a point
été dit; aussi je me contenterai de prier les personnes qui
liront Ij lettre de M. de Gesliu. de vouloir bien jeter les
yeux sur mon article. Une erreur m'est échappée au sujet
du Tasto solo et cela m'étonne, car j'apporte toujours
une grande attention dans la lecture des ouvrages dont
j'ai à rendre compte; ce qui m'aura sans doute ti;ompë,
c'est que dans les trois exemples donnés par M. de Geslin,
la pédale est placée au grave. Je me condamne sur ce
point seulement; M. de Geslin m'accuse d'avoir jeté des
doutes sur la honnt foi des hommes émincns et des ré-
dacteurs de journaux qui lui ont accordé leur suffrage;
cela vient de ce que je possède quelques renseignemens
sur ces hommoH éminens, et que je leur sais une tcHo
connexion d'idées avec M. de Geslin, qu'on les prendrait
pour d'aulres lui-même. M. de Gesliu coDiia,lt bien utieux
que moi ci'rlain 'personnage éinineni qui a remis au bu-
5i(S
rean d'un Journal un article que j'ai entre les mains, et
que je ferais imprimer avec celte lelire, si je ne cralgaaU
(le blesser la modcsiic de l'auteur du Coûts d' harmonie.
J'ai un autre reproche & faire à !U. de Geslin; il me
traite d'amateur diftûi^uif .- plaise à Dieu que ce titre
m'appjirtieiine un jour! Je n'ose prendre celui d'artiste,
parce que cela engage trop , mais je tuis bien uné sor^e
d'orltMM mutieien, car foici tantôt dix ans que ,.pour
mes péchés au ceux de mes ancêtres, je donne dca l^oqs
de solfège et de chaut , et si je n'ai pas formé un très
f^aiiâ nombre de chanteurs et de sulmisalçurs , c'est que
je me suis avisé d'écrire. A la vérité, dans mes articles,
j'ai fait quelquefois La besogne de celui qui voulait blan-
chir son nègre à force de savou : c'est tant pis pour moi;
mais si d^itre perl j'ai oontrihué le moins du monde à
rtçaadrB quelques idée* imiea» le publie, af 4A4t m'ep
vouloir H. dS'GesUn fait partie dnfHibi^, '. ,
Agrées, eto. ■ . . ^
3. ADRIEN-LAFAJ5GE.
BIOGRAPHIE.
ScABLATn (le chevalier .//tKcanf^rs), l'an deshonuaes k
qui l'art musical est le plus redevable , naquit A Naples en
1649- Comme presque tou^ les grands artistes, il mani-
festa de bonne heure lesplus heureuses dlqHHÎtioni. Après
' avoir appris les règles de Htarmonie dans l'une des écoles
de sa ville natale, îlalla k Rone, ob Garisslmi, le plus
grand musicien de Tépoque, le prit en affection ^ et loi
révéla tous les secrets de son art. Outre l'étude de la cooip
position , Scarlatti se livra à celle de la harpe , instrument
sur lequel il acquit une grande habileté. Son premier opé>-
ra, intitulé /'OneManf^romarà, futreprésenté, au eoat-
otencraieot de l'année 1680, dans le palais deCbrisliue,
reine de Suède, appelé à Munich peu île (emps après, il y
écrivit un opéra el une cantate pour le lli(?dlre électoral;
après quoi il se rendil à Vienne.
On croit que ce fut dans celle ville qu'il donna Bon opé-
ra de Laodicta eBerenice, o'a ce grand musicien, se li-
vrant à tout soc génie, s'alTranchil des iradiiions qu'il
avait reçues dans l'école , et traça de noiivcllearoutea à ses
successeurs. Dès ce moment, on voit briller dans ses ou-
vrages cette fécondité de chants, ce seuliineot profond
d'harmonie , ce don d'invcDlion , qui l'ont placé au pre-
mier rang parmi leit compositeurs. Jusqu'à lui , les accom-
pagnemens n'avaient fait que suivre les voix d'une ma-
nière lourde et monotone; et le chant môme, quoiqu'il
ne soit pas dépourvu d'une sorte de grâce dans les ouvra-
ges d'hommes supérieurs, tels que Carissimi on Luili,
itail cependant empi-eint d'une teinte uniforme qui pro-
voquait l'ennui, Scarlatii, saisissant habilement les situa-
tions, donna à ses airs des internions plus dramatiques et
des mouvemens plus variés. Abandonnant la marche syl-
labiquc du chant, qui avait éléeu usage jusqu'alors, il fit
entendre ces phrases liées et vocalisées qu'on n'avait point
"'in' lui) et qu'on peut regarder comme l'ori-
bcoles de chant qui s'établin
is aprtsen
Italie. Scarlatli donna aussi le premier exemple du retour
à la phrase principale après la deuxième partie des airs.
On dit que celte innovation parut pour la première foig
dans sa Teodora, jouée en 1693. Enfin jusqu'à lui le ré-
citatif n'avait eu d'autre accompagnement que la basse
qui le soutenait sans inlerruplion : Scarlalli y introduisit
l'orchestre, coupa les Iransitions par des rilourneilus, et
donna naissance à ce qu'on appelle improprement ie ré-
citatif obligé. A l'égard de l'accompagnement dfs airs,
chœurs , duos , etc. , au lieu de leur faire suivre le chant
en harmonie plaquée , il leur donna un dessein particu-
lier, lorsqu'il le jugea convenable, et, parleur vivacité, évi-
ta la langueur et la monotonie. Les symphonies d'opéra,
que nous nommons ouverlurM , avaient été négligées par
les compositeurs italiens, au point que celles de Lulli
45
éi8
étalent les seules qu'on Joiiât à toutes leurs pièces : Scar-
lattj les bannit sans retour des théâtres d'Italie , par U
grâce et le brillant de celleB qu'il leur substitua.
Ce fait BB rattache à un autre bien remarquable, que
voici : tes opéras de Landini, de Cavalli, et de LuUj
avaient élé faits dans le même système; 1« récitatif de ce
.dernier avait une .marche anàlogtïe à oelui'de Carissitm;
enfinll n'y avait qu'une senle espèce de' mnsiqae dramall-
<|ue : on aurait pu la nommer celle du siècle. Uais à Scar-
latti commence la dîstinctioD dcmiuiqttc itaiienne et de
muaiqw française, di§tinction qui subsielp encore, et
qui se perpétuera probablement. Soit impuissance de la
part des succestieurs de Lulli, soit à cause des obstacles du
langage, l'école française ne put suivre l'italienne dans
ses progrès. Néanmoins , la vanité nationale fit croire aux
Français que leur musique éult préférable & celle des ul-
tnuDonlains , et les dlspales sur eestjet ne tardèceut point
à cotumencer ( Voyez lc% écrits de Le Cerf de la VleuvïHc
et de Raguenet )': elles durent encore.
La plupart des opéras de ScarlatU furent composés
pour le théâtre de Rome , oii il était revenu vers 169a. Le
dernier qu'il y fit représenter, intitulé Grisetda, fut joué
en 1731. Voici la liste de ceux que nous conoaissoné:
V L'onestanegt'amore, Rome, 16S0; 2" Laodiceae Bé-
rénice, 3° Theodora, lôgS; 4' ^'irro e Demetrto, Na-
plésj 1694; 5* H prigionierc Superéo, Naples, t6gg;
6* Le nozzc cifi nomieoi 7° H MitridaU Eupatonj
8* It Figtio dette setve ( excellent ) ; 9* Triotkfo dHia
Uberta, Venise, 1707; 10' H Medo [admirable); ifCi-
roriconosciulo, Rome, 171a; ia° Carto re d' AUamagna,
Kaples, 1716; (5- refemaco, Rome , 1718; i^-Jttitio
Regoio, Rome, 1719; iS' H Tito Semp. Gracco, Rome,
15*0; 16° Tumo dricino, Rome, ijao; ij" LaPria-
eipessa Fedete, Rome, i^^o ; ib° La Didone aétando-
nata'f 19° GriseUta, Rome, 1731; ao' La Caduta dei
DêcemvtrifJi^pioat i^aS. Ses oratorios les plusconnus
60Dt : 1* '// powso di S. Giovmmi , eon vioUni e vioU ;
a* Sancta Thtodotia, con TioUnî; 9*jCa tpota
5i9
cri cantici a 4 voci, con stromenli. Ce dernier est un
chef-d'œuvre d'expression el d'élégance.
Uu descaraclèrendistinclirsdii talent de Scarbtti est une
fécooditÉ inépuisable; car outre les ouvrages qu'on vient
de citer, un conuatt de lui une quantité prodigieuse de
morceaux da camcra , et de musique sacrée , genres dans
lesquels il excellait. Oo sait que Jomelli considérait sa mu-
sique d'église comme la meilleure qu'il connût. Ses mes-
ses sont, dit-on, au nombre de plus de deux cents. Un
Napolitain dit à Quantz, habile flùlisle allemand, qu'il
possédait près de quatre ceiils morceaux composés par ce
maître. Ses cantates sont célèbres : on en tmuve plusieurs
centaines réunies en huit volumes dan5i la bibliothèque de
l'école royale de Paris. Durante a arrangé en duos eelloB
qui sont accompagnées seulement de la basse continue.
On trouve dans les archives du collège royal do musique,
à Naples, plusieurs volumes de la main de Scarlalti , con-
tenant ; 1° Slemealo, domine, à 4 voix, sans accomps'
gnemenl; ■^° Slahat a a voci, COn due violini e viola;
3° Antifona a 8 rmli in a cori: Tu es Petrusj 4° Cria-
toavocedi basso; 5- Serenala a iivocî per rjU Sponzati
del Principe di Stiglîano, ijaS; 6° Atlre due Serenate
a 5 voci; 7° Madrigale a duc canti : questo Silenzio
ombroso , divisa in qualtro duelti, sensa atronmnti;
8° Primo e sceondo libro di Toccate per cembalo. On a
publié à Londres en 1730, G concerli ecciesiaslici , ce
sont des motels à deux trois et quatre voix, avec violons.
Le père Martini a inséré dans la deuxième partie de son
Essai fondamental de contrepoinl fugué le madrigal de
Scarlntli : cor mio dch non languire, pour 4 voix de so-
prani et contr'allo, morceau admirable pour l'élégance
des dispositions et te sentiment profond d'harmonie qui y
régnent.
Non moins recommandable comme professeur que
comme compositeur, Scarlatti, qui déjà avait été fait che-
valier et maître de la chapelle royale de Naples, fut appelé
à diriger les conservatoires de S. Onofrio dH poveri di
Ciesu Cristi , et de Lorette. li y forma un grand uombrfi
5ao '
d'élèves du premier ordre, parmi lesquels on remarque
lonRIit) Domeuico Scarlalti, Pet^olëse , Léo, Dorante et
Basse , Burnommé ilSassone. Partageant son temps entre
lés devoirs de ses places et la composition, il continua
d'écrire jusqu'à la fin de sa vie. Quaniz le vit à Naples en
jjaS; il composait cacore ponrl'églîse , el jouait fbrl bien
de la harpe , malgré sou grand âge. Il mourut le a4 octo-
bre de la même année, et fut inhumé dans la chapelle des
PUarmoniti Patatim de l'égliie des.Cannu de ttoole-
^BDtoae. On voit sur son tombeau une épitaphe bànora-'
ble oh l'on trouve les dates précises de sa DabianccL' et de
sa' mort : elle a été rapportée dansle volume des musioiQi»
de la BwgraphiadegiiuominiiUustridetregtunUifa'
Naples, pelit în-fol. ). LeporlraitdeScarlaUi
a été gravé dans le même ouvrage, d'après eeloi qne So-
limene a'peint.
NOUTELLES DE PARIS.
ACADEMIE ROTALE DE HUSIQDE.
^rtmirt rfiprcseiifalion i>e '^adti^^ '
Oriut EH IBOIS 1CIB8 ,
finrsiQUB DE M. CHBLABD.
Bien n'est moins certain que FeStet d'un onnAgs dra-
matique ; le plos faabtle ^ trompe. On a va cent fins des
pièces sur lesquelles on fondait de grandes espérances
tomber à plat, on n'obtenir qu'un succès médiocre ; d'an-
tres, sur lesquelles ou ne comptait pas, allaient aux nues,
et procuraient à leurs auteurs glaire et profit. C'est surtout
A l'Opéra qu'il est difficile de prévoir les chances favorables
on contraim do la re^wésen talion. Ujr a si loin de la cou-
«eption dq plan du pàèrae à l'effet général des scènes , de
faimasiqne, des dames, des dâcMations, de 'cet ensemble
cidDtul jcpiî procure ou le snocbi ou ht chute I Tel K^t ,
^ui otttB âne apparence -de force dcamatique, n'eat.tjae
Maie , monotone ou teponuant-. Ce n'est (iu'a.ni répéta
lions géuécidcs qu'on eommence à juger de l'e^t ;. encore
celle épreuve a'est-elle pas totqo.urs sAre ; car la cbata de
ta Lqmpc MetveUictiK pai:ais8ait inévitable la veille de U
première représentalion.
Ce que je viens de dire peut servir d'excuse à l'auteur dit
poème de Macbeth, qu'on, a représenté à l'Opéra, le 39
juin. Séduit par quelques scènes admirables de Shakes-
peare, il a cru qu'on pouvait faire passer dans noire langue
une partie des beautés de l'original; cette épreuve avait
é\é leulée sauH succès par Ducis , dans une tragédie qu'on
joue au Théalre-Français ; l'auleur de l'opéra nouveau
n'a pas été plus heureux. Comme son devancier il a voulu,
débarrasser le sujet de scènes qui, dans la pièce du poète-
anglais, ont une teinte si originale, et contribuent si puis-
samment à la variété , mais qui, dans nos idées, passent
pour des trjivialitég , et il ne s'est pas aperçu qji'en ne coif-.
servant que les rituations pnUicipales, Il ne pourrait éviter
la monotonie et le froid. Nos auteurs veulent du roma'u-
tisine, mais arrangé à leur manière, et no peuvent aborder
franchement les choses hardies avec toutes leurs consé-
quences; il eu résulte que nous n'avons que des producr
lions bâtardes qui ne sont ni raisonnables, ni piquantes.
Certes, la scène du portier de Macbeth aurait fait un
meilleur effet dans l'opéra nouveau que le vide d'action
qui s'y fait remarquer dan,s la plus grande partie, et le
musi^n.y aujrail trouvé des moyens de variété. Il pa-
rait éyldent qu'on n'çt yodIu conserver de la .pifaoe
gîaale que trois scèneS' princtpalcs : celle des sorcières,
celle où Haoheth est .poussé par sa femme à assassiner
Duncan , et celle .du somnambulisme. Chaque acte roule
sur une de ces scèpes ; cela pouvait suffire, si elles eussent
été bien amenées; mais l'encadrement est précisément la
partie laible. La scène des sorcières, qui est au commen-
cement du premier acte, produit trop d'effet pour que le
reste ne soit pas froid et dénué d'it4.1érët. Le second, acte,,
5i2
qui est d'une longueur désespérante , quoique déoué d'In-
térêt , ne présente la seine de rassassinat qu'A ta Sd «t
éetie soène est elle-mfinie mal fitile. Quant ft celte' du som-
nambullsnie , elle perd tout son effet par la pràence-dD
cbcBur. Ce chœur était , je le sais , tiécessaire pour la mu-
sique ; mais ce n'est pas moins un mallieur pour l'ouvrage;
car pour qu'une semblable scène produise' son efiïict soH
possible, il faut une solitude absolue. Il 7 a dans l'opéra
de MacéetA beauconp d'autres dé&nts 'de contexture
mais je les abandonne pour passer à l'examen de la mu-,
tique.
Le compositeur, H. Ghtdard, sorti des classes du Coni
ferratoire, coaronqé à Ilnstitul, et penstonsatre do gou-
vemcmenl à Rome, était venu, comme tant d'autres,
languir dansTobscurité d'un orchestre à son retour d'Italie,
par suite du synlème de prohibition qu'on s'efTorce de
maintenir en France contre la musique, tandfs que le
vaudeville et le mélodrame trouvent de nombreux protec-
teurs. Dixans s'étaient écoulés depuisque M, Chelard avait
revu sa patrie, et il n'avait pu trouver l'occasion de ira-
vailler pour un théâtre français, de se faire entendre , ni
même de se rendre compte de ses Ihcultés. Il n'avait pu,
par des essais but de légers opéras comiques , se fï^ooner
Insensiblement i Texpérlence dramatique. Cependant
l'homme le plus heureusement organisé ne peut se passer
de cette expérience qu'on n'acquiert qu'à ses dépens, Blo-
^art avait fait Ludo Stila et MithridaU avant d'écrire
Don Juan et tes Noces de Figaro; Rossihî préluda à ses
chefs-d'œuvre par ta C(aniiate di Matrimonio et par
VBquiv4tio ,»travagant6i certes on n'eftt pu deviner la
destinée de ces deux grands artistes à ces faibles produc-
ttonS) mais elles furent pour eux des leçons dent its surent
profiler. Au liëu de cela il fiiut, après des dégoàls faits
poul" glacer l'imagination la plus ardente, que M. Cbelard
débute par un ouvrage imuieuse sur notre premier théâtre
lyrique: il faut en convenir, ces circonstances ne lui étaient
pas favorables; s'il en a triomphé, il en a d'autant plus de
mérite ; s'il n'a surmonté qu'une partie des. obstacles , oa
□Igitizedby Coogli:
523
doit lui tenir compte de ce qu'il a fait de bien, et attendra
pour le juger définitivement qu'il ait l'occaBion de mettre
à profit les observations qu'il aura faites sur bou premier
ouvrage.
Il suffit du plaa lége* examen pour se convaincre que
H. Chelard s'est proposé avaut toutes choses de s'écarter
autant qu'il le pourrait de la route nouvelle et de la
musique à U mode. Il a voulu ne prendre pour guide
que son sujet, et chercher des effets qui y. fussent ana-
logues, U a eu moins en wie de faire de la musiqae
agréable- que de trouver des effets dramatiques et vrais-
Ce plan , qui lui a réussi dans plusieurs endroits , |'a égarâ
dans d'autres. Son ouverture, qui est établie sur deux
motifs de Boa opéra, savoir une marche du second. acte
pour l'introduction, et le chœur final du troisième pour
l'allégro, est d'un dessein lai^e et d'un bel effet. Un trait
de cet allégro, ou les inslrumeus de cuivre plaquent l'bar-
monie itaccato, est à peu près, le seul de tout l'opéra de
Macbeth qui soit empreint de Rossinisme. Le chœur qui
■uit l'ouverture est d'un beau caractère, et a produit
beaucoup d'effet. La scÈne suivante, où Douglas engage
les soldats à le suivre ponr aller à la recherche de Mac-
beth, a le défaut d'être d'une couleur trop uniforme avec
ce premier chœur, et le chant de Douglas me semble un
peu vagne.
La troisième scène du premier acte , qui est celle des
sorcières, ne me parait mériter que des. éloges. Celte
■cène, la meilleure de l'ouvrage, se distingue par unçi
énergie remarquable . par une couleur très convenable, et
par des dispositions du plus bel effet. Le public l'a beau-
coup applaudie; mais elle aurait encore plus de succès si
la voix de mademoiselle Jawureck n'était pas insufSsanle,
et si mademoiselle Quincy ne chantait pas faux.
La musique ne me parait pas peindre heureusement la
situation pénible d,e Macbeth à son arrivée en scène; il a
trop l'air de se promener. L'air qu'il chimie après que les
•orcîères lui ont annoncé qu'il sera roi , est monolooe et
Manque de force. Je sais qu'ilesi difficile de faire chaolet
Démis; maïs M. Cbelard pouvait mettre l'iutértt dans
rtirchettre^ et donner au chanteur on air de mouvement
BjUaUqne qai.nwait bien «qnvenu h la elttuiiea.
I4 dernière scène eut d'un bon eflÈI; le cfaant dn-ro»-
dé&u de Douglas manque on peu de nonveanté, mais il
eit gracieux et bîAi iOBlninenté. Le choeur qui le soit'
a>ir»t fait plut d'effet s'H n^y avait éu plusieurs fluclaa-
tioBB dtfmouTe^enB entre lea chorisles et l'orchestre.
PlnsieuH airs de danse du seçpnd acte sont fort bien
atraugés; Us ont pour motifs des thèmes écossais, bien
chcnris et bien instrumentés. Mais c'est dans cet acte tfxuç
se trouvent lescaiiiesprincîpidBsdu froid qui b'^ r^odq
BifT l'ouvmge. Llabaenoe de'moieeaMK d^ftaseaible, ta tn^
grande quantité d« récilatirsj dêBlongaenrs tans oigot, «t
des situations dont on pouvait tirer parti, et qai ne sont
qu'indiquées par le poète et par le musicien , ont fait que
cet acie , qui est toujours le plus imparlant d'un ouvrage ,
a été sans effet. Si M. Chelard n'avait pas eu l'inexpérience
dont j'ai parlé , il aurait exigé de son poèle la suppression
de ces danses interrompues au commencement de l'acte ;
il n'aurait point fait sortir Macbeth et sa femme après leur
duo; il auràit au contraire ùdt Venir Danean et sa oour;
la danse' aurait seHlement commencé alom. An Iten du
long récItatU de Duncan et de Tair de M»* Cintl , il aurait
développé la situation de la bénédiction dans un morceau
d'ensemble avec ohœur. Cet air de H"' Cinli, malgré la
pureté de isa voix et'Ie charme de l'exécution de M. Bailiot ,
n'est qu'une espèce de confbat entre le chant et l'instru-
ment querfen ne motive, et qui fait un mauvais effet dans
Une Bitaalion ob il se trouve tant de monde sur la scène.
£a feiiant de ta situation de la bénédiction l'objet prin-
cipal de la situation, on aurqit eu un effet louchant qui
aurait fourni Ime bonn;e opposition avec la scène suivante.
Quoiqu'il ibit nécessaire d'avoir des préparations pour
une résolution aussi terrible que celle d'assassiner un roi,
un vieillard, sans défense, néanmoins le duo de Macbeth
et de sa femme est trop long; et malheureusement on y
trouve plus de cris que de véritable funse d'tiarmonic. Mais
□Igilized by Googic
, ,5a5
(^wt Miitoat'aprèKraaaaHlDatds Donoan que H. Ghelutt'.
devait exiger iï» son poÈte nn. Rnale qui lui aurait fourt^
de grande» ressources. L'efrr<H du choeur fuyant devant'
les Borcières ; un violent orage , mille moyens étaiënt ofn
ferts peur terminer cet acte avec vigueur'; au lieu de cela,
H. Chelard n'a qu'une rîtournello pour faire sor[ir Mac-
beth, et l'acte finit sani que lo public s'en doute. Je pré-
sume qne.c'eitun effet qu'il a voulu produire, .Bl;,que c'est
deHefii'qn*iL s'est' 41oIgA di Uroate ordfnslee) ouù
qnaàd on évile dlem^yer des tnojcoB. dont l'effet £sl
eoann, U fkut q&c ce rail pour en produire de plus grandi:
or ce n'eM pas le cas ici.
ta scène principale du troisième acte est cellQ du som-
nambulisme ;g 'ai déjà dil ce que je pense de la manière dont
elle est disposée; mais le fiU-elte autrement, est41 Ifien
certain qu'elle serait farorabte à la-musiquef J* ne 1«
pense pas. Ces mots entrecoupés, cette pantomime, sos-
ceptlbies d'un grand efièt dans une tragédie,* ù le rAle eM
confié à àn acteur habile, doivent perdre de leur car^ot^
s'ils deviennent le motif d'un air, Jp ne concevrais f e^t
de cette scène que si on la traitait en mélodrame, c'est-
à-dire si l'orchestre seul chantait, et était interrompu par
des phrases parlées. Peut-être cette innovation serait-elle
trouvée trop forte à l'Opéra. . ,
Le chceur final du troisième &cte est fort iMaa'etKait
QtAlierla maoière'lritijrre doatia j^àëe'se temUne. En
somme , le mosiaiena &it Jirèuve d'ub jraad ju&ile dans
cet èuvrage: (ft y trouve beaucoup d'intentioiDy dramatl*
ques, des formes pures, et une instrumentation généra-
lement bonne. Hais tout en rendant justice au talent réel
de M. Chelard, qu'il me soit permis de lui faire remaiqi^er
les défauts qui m'ont paru le plus sensibles daUs sa ma-
nière. Ou désirerait dans ses mélodies plus de charme,
plus d'abandon , plus de nouveauté. Elles sont eu général
peu favorables aux chanteurs et ne les font pas briller, et
c'est nn très grand mal à l'époque aotùeUe. Une des causes
ifi ladUSoulté qne ttrésententanif voixles ohanti de 9. Cité-.
lard , o'Mt Texcès de recherche de son hunumïe. Bn Toar^
5a6
lant éviter la monotooie par dea modulatioDH , des enhar-
monie! et des cadences d'û^otuw trop multipliées, on
tombe dans un excès contraire au déf^t de variété , et cet
excès amène bien pluiAt la fàtfgue , outre qu'il rend l'exé-
cution beaucoup plus difficile. Je ne doute pas qne H. Che-
lard n'ait fait Uii-mème ces remarques, et qu'elles ne lui
soient profitables pour son premier ouvrage.
L'exécution de Blacbetb a été généralement iâible. U y
a en en pluslewvendnrïts de nacertîlude dana l'orchestre
et beaucoup d'iotonatîons&ussessnr le thé&tre. H"* Cinti,
H"* Dabadte «t Adolphe Nonnit ont bien chanté; Dèrivi»
a moins crié qu'à l'ordinaire ; mais le reste a &é peu satis-
bisant. On dtera probaUement àb seconde réprésenta-
tion une'partie delà danse, dontlly abeaucoup-trop; mais
on conservera sans doute le pas dansé d'une manière ra-
lissante par M"' Montessu, et la.PyrrIque qui est d'an bel
effet. Les décorations , et pailïculiirementcdie da second
acte, sont d'un beleSet.
F&XIS.
KOUVEILES DES PAYS ÉTRANGERS.
BcBLiR , 16 juin. On a donné le 29 du mois dernier , à
l'occasion du mariage du prince Charles , troisième fils du
roi avec la princesse Marie de Saxe-Weimar, la première
représentation A'jignèsde Hohenstaufen, c'est-à-dire du
premitnr acte de cet opéra , dont les deux autres n'ont pu
être terminés par le mudden H. Spontini. Le poème qiû
est dûà un auteur distingué, promet de l'intérêt et de la
poérie. Plnsieurs situations sobt musicales et la couleur
héroïque de l'ouvrage permet au musicien d'y déployer
des teintes riches et Tories, Les principaux personnages
sont : l'empereur Henri VI, Henri de Brunsivick., fils do
Henri-le-Lion , Agnès fîlle dn oomle de P&Itz, ctle roi
de France Philippe- Auguste. Quant à la musique , si l'on
e'en rapporte à quelques journaux de Berlin, l'auteur est
parvenu à rendre admirablement le contraste des musiques
5a7
française et aUemande da moyen âge; toatefbi* les avis
Sont fori partagés sur le mérfie de cette compo^bli.
Nous nous burnous, pour le moment, & signaler le QOmbnï
et la nature des morceaux qui composent ce premier acte.
L'ouverture , pour laquelle le musicien a écrit une iu-
troduction nouvelle, est faite avec un atlt;£;rii ili: Miitoii,
d^à utilisé dans Nurmahal. Depuis ce morccnu , jiis(|ii'au
finale, on compte six airs seuls ou avec cliccurs, deux duos,
dont l'un pour deux lénora, ra|ipelle le prunier de la
yestatCf et un <[a&tnor. Le finale, où H^d^eloppê-uift
situation très forte, est un des plus bruyans que H.Spon-
tini ait écrit: il est de nalurc k épuiser les forces des
chanleurii ci ik.s itislriiuicn tilles, lin airenjiint qu'il uclitvo
les deux anlrcs acii.'s , ci: <;oin])ositi:[ir, dont la saiilé est
alleréc . est ailu i:rcndrc les canx de Bohême et les bains
de mer. " ■ . ■ *■
M"^ CjtaKini ne trouvant pas loi de troupie-Italieinne
a fait à peu près à elle seule les frais et l'intérêt d'un
concert quon a appelé Sfyniramii, et, le 7 du courant,
oettecantatrice a chanté en costume des morceaux du tous
les auteurs, parmi lesqueb nous nous rappelons les noms
de Righlni, de Nauman, de Porlogallo et de Bossini. Elle
a m secondée dans deui ou trois morceaux par des clian-
leiirs allemands ; on avait façonné pour celte fois le chœur
de. l'Opéraàchanterrilalien,eiron a trouvé, qu'en raison
du peu de temps qu'on avait eu ponr Iselte étude, le ré^
■ aullat était salisfiiïaant. Gonune on ne pouvait se procurer
là partition de tous les morceaux que M*" Catalan! voulait
chanler dans cepasticcio d'une nouvelle espèce , les partie*
d'orchestre ont élë reslituÉes par un musicien nommé
Calcara, d'après de» accompagnemcns de piano. Les
dilettanti de Berlin, qui n'ont paa souvent l'occasion d'eu-
tendre de telles choses, se sont montrés asses satisfaits,
et M" Catalani promet pour un de ces jours un extrait de
représentation duméme genre, d'un opéra de JEftt&rû^ate,
dont rauteurn'est pas indiqué. On cite de cette caplatrice
lie mot suivant nir Ill'**Sontag:£Me ul grande daiu ta»
gtmn, moU tongewretU trop petit.
5»8
NoiUBonunesdaDala taiBon des voya^ pour les aifiales.
Ou en compte plusieu» qui ant paru ou vont paraître sur
les tbéâtrcs île Berliu. Parmi les premiers, oa remarque
M'" Schechner qui vient de Vienne et qui est engagée à
Munich pour remplacer M" Wesperman. Slle a déjà rempli
à la salisfaction générale plusieurs rdlea , dans lesquels on
cite ceui de Dame itonefte et d'Agathe de Freidshûtz.
On trouve dans U"' Schechner nue manière pttis allemande
qu'îUtlienne, une voix-puce et bien timbrée , et beaucoup.
dewuiiUUté.
Le a oe mois, M"* Sontag a obtenu le plus grand ano-
cë> dap> le rôle de la comtesse de Xenia j du petit opéra
de ta VieiUe, qui a été traduit en allemand et représeuté
au théâtre de Kœnigstadt.
Elbbsfbld. La fêle musicale des bords du Rhin , qui
avait été célébrée l'année passée à Dusfieldorf , a eu lieu
celte année dans notre ville, à la Pentecôte. L'autorité n'a-
vait rien négligé pour contribuer à attirer les amateurs, et
i'oD avait  cet effet terminé plurienrs routes pour faciliter
la circulation des ToitureB.La£tlea duré dem jours; on a
remarqué parmi les morceaux qui y ont étéexéculés, le Fa-
rad» perdu, nouvel oratorio, musique de Fr. Schneider,
qui a produit beaucoup d'eflfet, la première hymuc de la
nouvelle graod'messe de Beethoven, la cinquième sym-
pbonie de Beethoven en ut mineur, et les ouvertures de
D. Juan de Mozart, eti'Oieron de C. M- de Weber :
celle-ci a été unanimement redemandée. Le nombre des
symphonisles était de i3o, et celtii des chanteurs, de aoo.
EXTRAIT DU 54' NUMÉRO DE L'eARMONICON ,
jonuàL Dt inniQtat ucuis.
Dans te mois de mars 1826 , nous avons puUié un ar-
ri té du comité de l'académie royale de musique, dan» le-
quel il était dit que : • De fortes ohargcs conln l'honneur
k de Bochsa ayant élé imprimées et publiées , les membrei
, du comité croyaient de leur devoir de lui demander
.quelles mesurés il prendrait pour réfatcr ces accusa-
it lions » U lie répondit pas au comité en alfcsiant la faus-
seté de ces fâcheuses imputations , mais il annonça sa
résolutio» d'inlenler un procès aux auteurs de ces écnls.
Il fut alors prié de suspendre ses fonctions à Tacaflémic
jusou'au résultat connu de son procès.
PrÈs de dix mois après celle suspension, lloclisa forma
une plainte en calomnie contre les propriétaires du the
Examiner et du Sujiclay-Monilor , journaux hebdoma-
daires. Mais aucun éclairciasemeul satisfaisant ne rt^ulta
des plaidoiries, parce que Boclisa, par des raisons que
lai seui pouvait apprécier , préféra procéder par accusa-
tion. Par là il était seulement tenu de prouver ([ue cer-
Uincs expressions oulrageanles avaient été employées
dans les feuilles en question , pour obtenir un jugement.
Au lieu d'opérer sa réitilégration dans la place de profes-
seur à l'académie royale de musique , et de se laver de
roulrage qu'il avait reçu , Boclisa , par celte étrange con-
duite , n'a fait que bûler sa démission définitive.
Voici l'extrait de L'arrêté du comité :
» Assemblée des directeurs et membres du comité de
.l'académie royale de musique, 26 avril 1837 :
( Le comte de Searborough , président.
< Présens : le comte de Scarborougb ; le comte Howe ;
€sir James Laugham , baronnet , etc.
«A été résolu que la ^destitution de M. Bochsa de tout
■ emploi a l'académie royale, de musique élait confirmée
>et arrêtée. >
Signé. H. WatU , secrétaire.
ANNONCES.
MUSICIENS CÉLÈBRES,
Cette collection sera accompagnée de fae timiU de
l'écriture et de la notation musicale des Artistes les
plus renommés, et de notices biographiques sur les
compositeurs, chanteurs et inslmmentistes qaî s'y
trouveront réunis;
rtOVBSSBVK DE GOIDOsmOB 1, l'ËCOU BOTiLI Ut HVBIQIIB ,
■nuoTBlciiu BDiiÉai friBLiuiMm,
Prospectn».
li Intérêt <]ai dent l'atlacber ï b Galfiê du Uiukiau eUiirm lèmlla
da ga&t qu'oa i généralement pour cet art et de u Culture qui ae répind
«haipie joar darantgge. On est ardiDairement curieux de connaltie lei
traits de) grands miliret qaî noas OQt procuré de douces joniiiancei, oa
de lu revoir quand on les a counni.
Haû on portrûl u'a de valeur qu'intaot qu'on peut compter lor la
fidfliti de la rtuemblaace. Hdu) espéroiu que le KiiD qui préside oidî-
nilrement k uta IraTtai sera une garantie de celui que noua meltmiu à
■atlifairB i cette condition de uotre entreprise. Il faut de plus qne l'cii-
cnliOB dn dénia toit aalisFaiiinte ; noua ne faisoDi pi^l de pmmeneili
oet^rd; te. public jugera par ce qu'il Terra.
Fonriatiabire lacuriosité qu'cicitenl les hommes céltbiea, il nktufflt
pu de la reprèaentatiou ciacic de leurs iraiis, on veut oconaltre «nid
le» cniDonitancCi importantes de leur rie, de teura étndei et de lenn Ira-
van z. lïodi dOfona qae nos rcchercLes conatantea sur cet objet DOW
mènent i mimedeulUiiiie les amateurs, et nousespèroni que let no-
ticei dont nonaaooODpigoarons nos portraits ne laisseront rien tdédrer.
LkCaMtdbtabu&teMeWirH sera publiée par liniîwiu ^ns coa-
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5St
âiodrant quatre feitnSui, fonut gnod In-lbl.t >um A Jitui tHim ,
arec nn (M deiu ^ fà»!* er Ud* fènUlM de telle , imprimèi en cuw
Un* Deolï de Dtdot.
L'oDvrafe entier te compoier^'da (rmfa finraimiw. Il éa penltra ■«
•Le piemlferaltTralioD paraîtra le I S foAt procluliii
Lb prix de «htqae lïTruBon e>t fixé 1 doaie fanaê, Los ezempUite*
•nr pépier de Chine ae paieniat rîngt fraao.
On ne /mû rim ifinwnM. ^ ' '
11 niffit , pour Ctre compte comme somcripteur, de M faire inio^te t
l*niM de* idreHei (oiTanta, ei| dtiignant le nombre d'eMm(A(drea;poiir
lequel on TCat aonicrfret la qaalité dn papier, et b Deo olileillfidiona
demnt lire adteMtee. , .
On Miucrit A Façlt, ehei HU. lee ^ditean, qoù Voltdie, n* ii; Ftti*,
me Honthobn, n° i4s Cbullan-PotreUc , 'rue Salnt-Honorèj n* i4o;
Santelet et comp*, place de la Bonrief Hanrioe Sobleainger, édîtenrde
mnd^e, nie de Bicbelïeo ,n* 97;LangInmi, impiimenc-lithi^nFhe ■
me de rAbbejB , d° S.
Adolphe Hiné , Ëintairie pour piano et vioIonoellB > op.
36:4&. Soc
AdolpheJ&ié, métiiode de contrebasse ; 6 &.
Dito, D^tb'ode de vlolonoelle dédiée à H. Baudiot :
Dito, &iitaïsie pour piano et cor ou violon : 4 fr. 5oo.
Giuliani, méthode de guitare, ornée du portrait de l'an-
teur : 9 fr.
Sor(Fer(l.), vingt-quidre étades dédiées à ses élèves
pour guitare : 13 fr.
Sohnabel, quintette pour guitare, deux violons, alto et
basse : 7 fr. 5o o.
Gaîlloa, quatrième &ntairie pour flAle et piano : 4 fr-
So cent.
Field, nocturne en quatuor pour gnitarei flûte, haut-
bois, cor ou basson : 3 ït .
53a
nickinans, fantaisie pour le basson sar la romancA te
Ilirondeltes , Je Panserou, avec accompagaemeDt de
piano : 6 fr. , avec acconipagnemenl de quatuor : 6 fr. ;
ensemble : 7 fr, 5o c.
Karr, trois Tintaisies sur la Batelière de Jadia, sur
Adieu, Cotin, au revoir. Mon Carnaval. Chaqua:
4 fr. 5o o.
Dito , la Pensée, nocturne à quatre mains ; 4 fr. 5a e.
Boccberini , deux sonates pour basse : 3 fr.
A. Paris, au magasin de musique de A< HelsaoniiJdr,
boulevard Monlmarlre, n* 3S.
Le troisième cabier de l'Écho lyrique vient de pa-
raître ; il se compose d'une romance inédile de Weber,
La mèreauiierecau deson fils; une romance de Al. Grast,
De tes iteaux yeux, et d'un très beau duo de Paciiii ,
chanté par H"" Paata à Saplcs, dans l'opéra de Nioùé. Le
prix de l'abonne ment, pour l'année, est de 95 fr., et l'on
recevra, franco, de 70 à $ofr. de musique.
On s'abonne, à Paria, chez Paolni, éditenr de touslea
opéras dé Rossinï , boulevard des Italiens, n* ii, el à
nëve.chez M . Grast.
Le Hussard de Fetsheim, vaudeville en trois actes, pa-
roles de MU. St.-Hilaïre, Dupeuty et de Villeneuve. Qua-
tuor final, comiraaé et arrangé pour le forté-piano par
A. Adam. Prix : 4 fr- 5o 0. , à Paria , chez A. Petit , succes-
seur de M. Ch. LafiSlté, à U Lyre moderne , rue Vivienne,
n* 6, au coinde la grande galerie.
Quatuor pour deux violons, alto et basse, dédié à
U. Uennechet, secrétaire delà chambre du roi, cheva-
lier de la Légion d'honneur, compoiiË par J. L. H. Turbri,
œuv. ig. Prix : 5 fr., à Paris, chez l'auteur, rue Bourbon-
Villeneuve, n* 35, el chez Pacini, compositeur et éditeur
de musique, boulevard IlaHen, ■>* 11.
PUBLIÉE PAR M. tÈXfS,
nonumM m coMMunon a t'icotm iot^u hb hdsiqvk,
BT inutrraAuin cm «runuiMiin. . .
• ■
EXAMEN DE L'ETAT ACTUEL DE LA MUSIQUE
■ ■ V ■ ■
FRAMCE.
On vu liaii* un des numéros précédeni' quelles furent,
tes diverses révoluUoiis de l'instruction musicale en France,
et particulièrement du Conservatoire. Bien que celteécole
ne fioil pas ai^ourd'faui dans I|état de splendeur où elle
fut autre/ois, . néanmoins elle O0Ve encore de grandes
ressources qui, d'un instant i l'autre, peuvent deveitir
productives , et qui n'atteâdent gue des circonstances fa-
vorables. Les virtuoses en tout genris qpi sont fortîs du
Conservàtiiire, et les professeurs qui les ont fimnés sont
encore debout ; la j eunesse actuelle n'est pas mctns l^vo-
risée de la nature que celle qui l'a précédée. Il ne s'agit
donc que de faire renaître l'émulation, et l'on retrouvera
k.s beaux jours de celle ticole célËbre.
. On ne peut nier d'ailleurs que l'instiuot musical delà
nation se perfectionne. Les essais multipliés de méthodes
(i) Voyeth Heuit Uuiicale. n" 18 , page 4SS et iiMt.
K - : - . 554 , . ^ .> 1 • . -
t)uiivi':lleH d'eusfiigiiemurit unt popularisé, dans les classen
les molli» lurliiiiée!! , les iiuttoii» pieniièrcit de l'art. Si ces
inétliodcs nu réalisent p^s tuut-à-fait les brillanles pro-
messes de leur>< inventeurs, elles ont du moins pour ré-
sultat de faire naître le désir d'une instruction plus forte ,
lit d(j disposer les orguues à la recevoir. J'ai déjà parlé* deh
écoles parlieuliëres de Galin et de ses successeurs , de
Itl. Rlassîmiiio^et de M. Paatou. Mais outre ces établtsse-
mwiii, qui ne tirent letir esistenco^uc-da Z^le ou du la-
lent de lours fondateium , il en est d'autres que le gouver-
nemétit ou les communes e litre lien ne nt ou protègent :
telle est f iiistilutioii royatc de mttstque retigieuse, diri-
gée-par M. Choron, telle est l'école primaire de M. 'Wilhelm,
telles soot les succursales de l'école royale que M. le vi-
eOmic de Laroehcroucault a inslltiii^es ou améliorées dans
les déparlemeiiïi.
L'institulion de musirjue religieuse n'eut point d'abord
'Na destination actuelle ni le nom qu'elle porte aujour'
d'hui : fta fondation remonte à 181?. M. Choron, qui en
conçut le- plaa, ue voulut en faire qu'une éeole primaire,
destinée à essayer l'instruction musicale sur des enfans en
bas âge, et ce fut pour cet objet qu'il traça le plan de sa
' tnÉtfwde BOnùerlante qui, depuiit, a Olé adoptée par loulcs
tes écoles des déparlemeus. Tlus tard, raffaiblissemenl
progressif des choiurs de l'Opéra et du Ihdâtre l-'cydeau lit
songer sérieusement à arrêter le mal , en IcVir fournissant
de nouveaux sujets, et M. Choron fut chargé en même
temps de la recherche des choristes et de leur enseigne-
ment. Plein de ztle, d'ardeur et de dévouement , il u'bé-
Hita pas à parcourir la France pour trouver les volt dont
un manquait, et le succès couronna son entreprise. Des
- Iiasses-tallleii formidables arrivèrent de la' Picardie, des
hauiet-COntrM à'uae étendue prodigieuse furent fournies
par les environs de Toulouse , et ce qui fut plus singulier,
les grossiers paysans ou les ouvriers quî possédaient ces
voix extraordinaires se trouvèrent prêts en peu de mois à
(i) Vojrei It UevM ftfMif(flte,ii" a, p. 49-*6'
535
chanter les chœurs si difficiles d'Olympis; l'ciaclilude et
l'ansemble de leur eiéciuion frappÈrent d'éloniieménl
imliDL-, ll.iih U ililllriilli', ili; la ilisri j,l im^ ,riuic
école parmi des hommes dépourvDs d'édiicalioii et linbi-
tiiés.jk.la liberlé des champs et des ateliers, fit' renoncer
l'autdrîtë Bupérîeurc à ce'mode de recrutement. Les cho-
ristes de l'écolq de H.-Choron furent réparti!) dans nos.. di-
vers théâtres , on dans leB pBToissBsdela capitale.
M. Ghoron, qui avait eu l'oeeasion su i fliivaliiurc.
qu'il ne BufBt pas d'une belle voix pour iVn-c. un ( Ii.uiI'mh',
et qu'on ne parvient à en forninr que fii-^ i l mie- Idu-
gues auiqiielICR les ndullcs sonl pi'ii ili'-pn-i'-. |ii (ipo-;,i
se cliarger de IVducalioii itiusît^iiu ti'iLii ce^t^iiit iiiiniiii'i;
d'eDfans choisis , qui pourraient préisentcr aux llié;itri:s ly-
riques des reHsources pour l'aveniri Son offre fut.aoceptée.
Outre les avantages qu'on pouvait se promettre, pouril'ave-
iiir de l'essai de M. Choron, il devait avoir un autrS'i^
siilt.it inniii'i iiili^ressaiil, celui de réfioudro la question
eiK iij !■ ( !■.(■ (In iiiirriliic itc vuix sortent pleines et
Mjiiijii ■■ «le la iiiaLiiiic di: ki iitiiu sur lui nombre d'eillîini
donné, eu supposant ijue le régime le plus salutaire soil
suivi dans les diverses périodeii de celle maladie.
' H. Choron mit dans le clioii des sujets tout le soin
qu'un oljet aussi important exigeait. 11 ne s'allaclia pas
moins à rendre leur éducation pari'aiie, et à développer eu
eux un sentiment musical très délicat. Un convient que,
' 'sous ce rapport, on ne peut mieux faire ; mais il aurai L fallu,
pour ipie rexiii-rieui^c fût décisive. i|iiVlli' fi'll fuite sur
i eut iiiLHvidii>^ .lu moins: inanieiu-en-enien I des iiiuiif!!
i|iiiènii! do ee niinihi e . et l'expérience a prouvé que celui
des eafans qui perdent tot.ilcuient leilrvoix dans la mue,
ou quin'en conservent que de défèotueuses-, e*t St fionsidé-
rablei que la quotité de pensiotmaires'conRés A U dfrec-
(ion de'H. Choi'on ne pouvait^démief que'de/foibles r^
.stlllâts^. 'TdOfoiiiHi'?'itteo' dif ««onrcSS si' bortiées , 'tin
ofttenti'-plUS'qU'il'Ii'étaïl'pGiMis'dB l'osfiAl'er,' i^Àir (itittw
550
ilH. Uiipriii 5irati et M" Oapré qu'on a entendiu avec
plaisir au théâtre de l'Odépn, et M"* Dotti qui. R.fiv de
bnltauB >ucois SOT les tbéâtuei d'Italif et de Visapc^ immiTt
tes joaiaBUX étraogiere nous l'ont apprit* ii, ClttMmi.'A
fbrmé de jeuDCs artistes pleins d'enthousiasme et de go<Ut
qui sont devenus d'excellens protesseurs et qui portent
dans le monde la tradition d'un bon sentimeat musical.
Depuis environ deux ans et demi , l'école de M. Choron
a été transformée par M, le vicomte de I.arochefoucault en
une institution royale de musique religieuse, et l'ou ne
peut qu'applaudir à cette direction donnée à un établisse-
ment qfie l'obligation de fournir promptement des sojeta
aoxtbMtreB détruisait jouruellement; U, ChgroaAWDtf
que le notobre de ses pensionnaires ne serait jammis aaw
considérable pour arriver par eux setils k de grands rén
^ullats ; il ne les a considérés que comme le noyau d'une
plus grande réunion , et a trouvé des leNSOurces où
personne ne se serait avisé d'aller les chercher : dans le*
écoles de charité de son arrondissement. Ce sont, pour la
plupart, ces enfuns indigeos iju'il a façonnés eu peu de
temps à l'exécution surprenante de ces exercices qui ont
fait cette année l'admiration des artistes et de la bonne
société. M'eût-il fait que ce bien dans toute sa vte* Stt Ouh
ron m^tteralt les éloges et la reconuaissance dMWifl de
l'art, car «n faisant passer dans le peuple une waéti<^
ration de geCit et la connaisvnce des principes de la mu-
sique, il a attaqué dans sa source le défaut d'éducation
musicale qui s'est trop fait remarquer en France jusqu'à ce
jour. L'avenir seul pourra faire connatire toute l'impor-
tance des travaux de M. Choron à cet égard.
Des essais non moins iutéressans ont été faits par
m. 'Wilhelm, professeur de musique & Paris, pour popu-
lariser le» notions de cet art au moyen d'une' Af^ïOitfNHi
des procédas de l'enseignement mutuel. Des ej^^Moeti
ûitea en grand» sur plusienn œntajnçB d'enfous rtoois
dans les écoies de Itle ÇaÎQt-l^uis et 40 Saint-<fe«uD-4fl-
Ueuuvais, ont donné les résultat» les fijlos aatirialsans. Plu-
sieurs rapports faits par uae coimiissipn spécîfite h 1^
□Igilizedby
55?
SieUtt pour t* pefftcttonnemtnt de, i'ejueigtujnent ité-
mêntaire et au miaistrc de l'intérieur, ont constaté le*
araolagM de la méthode de H. Wiihelm, laquelle a été
adoptée.
LeseffbrtBtentéspour la propagation de l'éducation mu-
■ioale aa h borpent point k Paris Holenunt} les déport»*
lOMiMB'eiiriabfiMDtehaqBejoard'doelaaquI^Bi ollOTMWt
eneouragéea et bien dirigéei, changerwit eoinpiftieiiient
l'état de la musique en France d'ici à vingt an*. D^à des
Huccursalcs de l'école royale de musique oat été étaUfat '
dans plusieurs villes, par les soins deM. de Larochefinieaull^
notamment à Lille et à TfHjlouse; d'autre* ville*, telles qao.
Douai, Caen, j^bbefUl^, Hsont imposées elles-mémea pour
«Toir des éoolai du^néme genre; d'autres enfin suivront
tnenl&t leur exemple. Do jeunes professeurs instruits ,
sortis de l'école royale , de l'inslitution de M. Choron et
des autres établissemens de Paris s'élablissent dans les dé-
partemensety propagent les perfectionnemensde méthode
qui ont été essayés depuis dix ans. Les sociétés pfailarmbr
niques se multiplient, et avec elles les amateurs propres &
entier dans ta composilioa des orchestres. Il ne manque
pim auxvillee principales que d'appliquer leurs ressources
k la musique d'église , car c'est par l'église que l'iostinct
à» cet ait natt et se développe dans le peuple avec 1« pios
de IbrM. J'ai d^à eu l'oocasioa de faire cette remarqua
plusieurs fois.
Le Ihé&tre n'offre pas un aspect aussi satisfaisant que
tes autres intititulions musicales; un appauvrissement
progressif .SB manifeste depuis plusieurs années', etdevieot
tel qu'un est iiicuacé d'une disette absolue de si^etl. Los
directeurs d'entreprises dramatiques^ les oorrespondass
de théâtres éprouvent beaucoup d'eivbarras pour feniar
les troupes au r^nouvellenient-de l'année tbMtrale. ,La
«spltaloméme se resBenld^&detietappaavvisseiiiaitt, fit
lei lliéAlreB ds l'Opéra-Comiqueet da l'Odém) ne peaven).
se recruter qu'avw peiae- De là, l'augraentalion prodi^
gieusedesappoîniemeos deaMteorsietla ruiné des ontre-
ppites. La-cQvédiefitrapérapr^sealaatdcs videsefi-a^ns
558
daas leurs cadres; la première n'exisle même plus, he
vaudeville, le déplorable vaudeville, seul se soutient. Où
s'arrSlera ce mal trËs conxidérable? Il csl difficile de le
prévoir. Si l'on en connaissait bien la source , il serait
peat-étre pmsible d'y apporter quelque remède ; mais elle
a échappé jusqu'ici auxiomligatioRB des hommes les plus
experU en cette matière. Ne aerait-oe 'point qu'à mesure
qne la société se perfectionne , que la raison se ibrb'Ge «t
que l'ordre s'établit , les hommes nés dans une classé
éclairée règlent mieux l'usage de leurs passions, et quë
celles-ci sont moins fougueuses? Ce qui pourrait/ faire
admettre cette idée, c'est qu'on ne voit plus aujourd'hui
d'acteurs qui embrassent la carrière dramatique par un
penchant irrésistible , qui est presque.^ou jours le signe dli
talent naturel; aujourd'hui ceux qui se destinent à cet étal
le font par spéculation , et calculent d'al>ord les avantages
qnl doivent en résulter pour leur fortune. On sent qoellê
énorme différence il doityavoirentreles uns et les autres:
Plus j'j réfléchis, plus il me semble que telle est la source
de la médiocrité de nos acteurs.
Mais si l'inspiration improvise les acteurs . les chauteurs
ne se font que pardeloagues études. Ici l'éducation appli-
quée & de belles voix peut suppléer au talent naturel; ce
talent ne peut même se reconnaître qu'après que ces
mêmes études lui ont donné les moyens de se montrer. A
défaut d'acteurs remarquahles , nous pouvons donc aroir
de'bons chanteurs, et l'opéra bien chanté peut nous con^
soler de n'avoir plus do comédie.' La recherche des v'oïx,
etuneédu(5ation soignée pour ceux qaE les possèdent, voilik
ce qui est en notre pouvoir; j'insiste encore pour qnel'au'>
torité porte ses vues sur cet objet importent : c'est le seid
espoir qui nous reste. •*■/■•.'
'Depuis douze ou quinze ans, une génération noaToUe
de compositeurs s'est produite datls diSérens genres. On
.a souvent reproché au Conservatoire de n'avoir dodné qtw
de i^ibles résultais sous oe rapport; mais l'iqiufltice de ce
reproche est de toute évidence. Outre qu'il ne dépend
point des écoles de rencontrer des' hommes de géilie dans
□ IgHized by Coogle
559
ceux auxquels elles donnent l'instruction , il est fabile dit'
prouver (|U(! ir. (lonstirviiloirt!, ou son iiiHiiciice, ont jiroitiiil
ijiifi 1,1 l''riiiitji; li'cn a inifiSL-Ji; à ^liii uni,* :uUrc upuque.
l'arnii ceux que ju iiouirais i;iler , MM. Oii.slow, Aiilicret
Hérold seiu-cffciiteot d'abord. Le premier, par ses coniposi'
tioDS musicales , s'est placé au rang des pins grands musi-
ciens, et.jouit en Allemagne de la plus belle réputation.
Des éditions .multipliées de ses ouvrages sufiiseat à peine
à l'empressement des amateurs. Quoiqu'on ait trouvé de
l'inexpérienoc des effets dramatiques daas l'Atcade de la
fega, opéra en trois actes, lus beautés remarquables que
cet ouvrage contient prouvent i\ite M. Oiislou- ne peut
manquer de réussir on ce gccirc , s'il s'y livre assidûment.
Les succès de 'M. Auber sout connus; ce u'est point seule-
ment en France que ses ouvrages sont applaudis.! les
théâtres de Vienne, de Berlin* de Hnuich , de Dtxsd&^t
de Hambourg résoniient chaque jour de leurs accens, qui,
parlout, sont accueillis avec plaisir, M. Auber a imprimé
le cachet d'ujie luaiiiéri; p.irlioiilière i ses drames de La
^ergère châtelaine et d'Emma; dans Lciccstcr, la Neir/e,
LÉociidic , le Mticûii. et FioreCla il a l'-iyi rt ivant,ii;e le
Iribiil aux rennes à la liioJc. iu.iis iju y lr(!ii\c une iuiilc
de traits lieiii eii.\, ime nuiùèr-j s|>ii-itLi(jllL' cl Ji_ be,iii\ eir.ils-
Oii alleud avec impiilience l'opéru de Ma-ziiniello que ce
cpmpuaitoucva donner à l'Académie royale. de. musique.
sou entrée dans le monde musical} JU. I[érptd.Qtj|ep
Irevoir qu'il serait un jour au nombre des musiciens dffît
s'honore la France; néanmoins, les Rosières, ia Clo-
ehette et ie Premier Venu étaient moins riches de chants
et d'effets que ne l'ont été depuis ie Muletier et Marie.
Les premières productions de H. Hérold ont moins d'a-
bandon, moins d'élan , moins de jeunesse que les derniers;
mais dans tous on trouve une sagacité rare à saisir les in-
tentions scéniques ot à les exprimer. Flnsieurs autres corn-
jjositenrs nouycatuLse pniparent à slétancer sujr la scèi^j
et donnent Ucp d'es^rer qu'ils y Kr^^.^ew^ux.'^îljlf^és-^
uns m£mc ont préludé àleut destinée par Hesfissttls dç
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fi4o
bon augure. Parmi ceux-ci l'on distingue M H. Chelard,
auteur de l'opéra de Macbeth (ju'oii vient de représenter à
l'Académie rojale de musique, lUfaut, à qui l'on doit la
muaique du Duel, et une jeune demoiselle ' en qui l'on
remarque une énet^ie qui ne semble pas appartenir à son
saxe.
Tout en louant les qualités qui a^toal apercevoir dans
les produOlions de nos jeunes composilenn, qu'il me sotl
permis de dire à ceux-ci que tes amis de l'art et de la
gloire nationale attendent d'eux plus qu'ils n'ont fait jus-
qu'ici. GcrtaiDs préjugés, qui n'ont eu que trop de court
parmi nous , ont empêché les mueicieus français de donner
à leurs ouvrages assez de développemena pour que ta mu-
sique fût en première ligne. Il est temps qu'ils s'affran-
chissent des entraves dont ils se sont laissés garotter.
U. fioieldieu leur en a donné l'àumple dans. la Dame
6<an«Ae,- qn'ili aient la noble ambition de vonMc bfn
plus qne lui. Non que je veuille qu'on imite les Italiens
fjui sacrifient souvent les convenances dramatiques à des
effets mnrioaux; en France, ce qui choque la raison ne
peut réUBBir,mais je désire qu'on évite iex proportions mes-
quines qui gâtent les morceaux les mleuE pensés , et sur-
tout qu'on cesse d'habituer le public à faire COTuister le
mérite d'une composition dans quelques ohansonnettes
agréables. Le premier qui, avec des idées, tentera de snrllr
delà fausse roule où tout le monde est resté plus ou moins,
et qui fera do In musique en conscience) celui-là, dîs-je,
méritera le titre de rettaurateur de tamusique françaite.
Il est fâcheux que le défaut d'institutions borne parmi
nous la carrière des compositeurs à la musique dramati-
que. A l'exception des surintcndans de la musique du roi,
qui travaillent pour la chapelle royale, personne n'écrit
de la musique sacrée, parce qu'on n'en e^cécule point dan«
DOS églises. La syniplionie est aussi alisoliunent négligée,
(i} Uidemoiiïlic Louise Bertio , tuteur du petit opéra du Loup-
Garom, de Guy JBimnering, dnme musical en 3 actes, qui doit ètte
bientAt repréicot^ au iMUtEs de l'OdéoD, et de Ami, op^ra en a actes
qni nt denîiné au TliéitR-Italien.
□ IgjfeedtiyGoosk.
541
parce que le miisicieii qui teiiteraîl d'en faire ne poiirr.iit
p.'ii'venir ni à publier se» prûdactioiis , ni à les faire cn-
leiidre. La nature travaillerait en vain à faire nallre c:i
France un Haydn ouuu Beethn^cn ; son talent serait mieux
caché an milieu de la capitale que le diamant dans Icfi en-
trailles de la terre. Il en eut do mCmo de la muEi(|UC
'le chambre, telle que les quatuorn, quïutctli, de. Si
M. Onslowest parvenu à se faire une belle réputation en ce
f;eiire, c'est que ha position sociale le rend indépendant
du produit de ses ouvrages ; encore CEl-ilbien mieux conuii
dans les pays étrangers qu'en France. Le peu d'encoura-
gement qu'on accorde à la musique instrumentale, le goût
des futilités, et plusieurs causes secondaires, qu'il serait trop
long de détailler, nous ont conduits inscnsiblemeulà n'avoir
plus que des fantaisies, des airs variés et d'autres bagatelles.
Quant au talent d'exécution, nos înstrumentîsleH ue
laissent rien à désirer. Avec des violoni.Htes tels que
fli M. fiaillot , Itodc , Kreutzer , Lafont , Maza»! , Babe-
ncck, et beaucoup d'aulres que je pourrais nommer;
des pianistes comme MM. Kalckbrenner, Herz, 7.immer'
man, 'Woelz, M"" de Monlgeroull, etc.; des Tulou, des
Vogt, des Brod, des Dauprat , des Callay , des La-
barre, etc. , etc., la France n'a rien à envier à ses voisins :
les organistes seuls y sont faibles. Jamais le véritable style
de l'orgue n'y a été connu. Le vieux Coupcrin l'avait de-
viné; mais les Marchand, les Calviëre, les Daijuin, Icit
Bulbiltre , qu'on a tant vantés , n'avaient que des doigts :
leurs productions sont RU-des.qoiis de la critique. Leurs
successeurs, à l'exception de Séjan , ne les ont cependant
point égalés. Aujourd'hui, M. fienoist, organiste du roi .
esl le seul qui ait du mérite ; puisse-t-il former des élèves
(jui nous mettent cnlïn en état de lutter avec l'Allemagne
Dans l'exposé que je viens de faire de la situation de la
musique en France , j'ai élé forcé de négliger bien des dé-
lai!?, parce que je dois me renfermer dans les bornes d'un
journal; mais j'en ai dit assez pour faire voir que nos red-
i^onrces en (oui genre soni onnsîdérables, et que nous
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Si,
i>oiiinies (tiins une rouit: d'^mt^liuraliun qui duiiueilegrai]-
tles espéra [1 CCS pour l'aveiiir. Il me resterait à parler des
lulliicrs, des facteurs di: pianos, <lc harpes, d'orgues, etc.
Mais l'exposilioii des produits de l'industrie qiû duil avoir
Heu bientùl me fnuriiira l'occasion d'examtherres objets
en d<;iaîl , et d'en Iraltcr spéciiiienieiil. Quant à la titléra-
liit'i! musicale, j'en ferai i'ohjet d'un article séparé.
FÉTIS.
SLll LE RÉCITATIF.
J.-J. Rousseau définit le rCc.ilatif un dhcours ricili
d'un ton musical ci harinonicux^ . A prendre celte ddfi-
iiilionà la lettre oti ptiiiri'ait croire que le récitatif u'est
d'usage (jiie dans les n.irnition.s ou d.nis les alloculious :
mais ce n'ai qu'une partie de sou ciuplcii ; il sert aussi
fri;qucinment à exprimer la eoltre, la liaiue, le désespoir ,
ciiliu les passious éaer!;;iqiies cl les situations violentes
de l'anic. Lea monologues n'ont été long-lcntps que des
récit alils.
Il ne reste aucunes traces de la manière dont les an-
ciens clionlaicnl leurs poèmes ; mais tout porte h croire
line leur eiiaiit poéliquc n'était qu'une espèce de récitatif.
^'ous sommes plus instruits sur U récitation des trou-
Iiiidiiursct des Irouviircs. Les maniiscrils nous ont con-
licrvé les phrases banales qui leur ficrvaleot à raconter
leurs fabliaux et leurs poésies ^ Ces phrases avaient le
ton traînant et lourd iriinc complainte , philil que le
débit rapide du récitatif. Elles ressemblaient en cela au
cliant des épUrcs faecits , sorte d'iiiv-eiition barbare qui
apparlieiit aux diiu/iiimc et treizième siècles, et qui con-
sistait à faire cliaulcr par le diacre, sur un Ion monotone,
l'rpltre du jour , partie en français , partie en latin, ♦'é-
(i) DictioDOoiris de tnnsïque , att. Bécilulif.
(.3) Vojti b nouv. llj tuU«liu.i di: t'ali.ii.ix i>ul.lii:r.p,.r l«. Mcon.
pltra falcle du Jour de-St^ £ti6n nu était la plusoélèb».
L'abbé Lebeiif eu a doiiné le cbaiit et les paroies dans hoii
Traité histori(jU6 tur le chant ccciêsiastcfue.
Crpucimbéai assure i\ae Puici , regarde cuiunKI TëH-
niiiK lie l'Italie maderiie, cbauUit dts i45o son poème
île Moi-gaïUe Miiggiore,k la table do Lauréat de-Uédicis,
à la maniùrc des anciens rapsodeg; l'egpbcfl decbi^at dont
il se servait devait être du récllatif. On peut en dire aulaut
du poème de BoiaEdp, qui fut imprimé cinquanle ans plus
tards apilèS'avQir-été chanléà la cour de Ferrare '.
Nous>n'AVOiia pas malbeareusemeul l'Orfeo d'Ange Po-
llen , premier essai du drame musical , ni te Coml/at
d'ApoÙon coDlre le serpent du comte do Vernie , ni te
Sacrifice de fiocoari, et boub ne|>Duyuus juger de la na-
ture dv rScilalif qui y était employé. Il est vraisembiable
que ce récitatif ne reMeniblaitpaM^tà.o«ltii;,fj^jj^^*hai,
H'^it filut6t uiie,e«pè«ied0,^l!a^4fta.t,leB «)ns;,ét«i6nt
lent» et ine«irés, auquel il ife maAq\)ait ^e le ryUime, et
quiavsit de l'analogie avec celui des troubadours, ou avec
eelui doBtw Mrtent encore eu Italie quelques impro-
visateurs. '
C'e»t dans les pastorales d'Emilio del Cavalière ( te
Satyre , représenté en 1 5gu . le désespoir de Pkilàiie ,
on iSgi ,et IlGioco dettct cieca,ca i5g5 ) que se trou-
vent les premiers exempLei) lUi récitatif libre et non me-
RUré ,tel que non* Is ooRnaiwqns agjourd'hui. Le témoU
goage de Cnidolll' -c^lemporain de ce camposileor ,
prouTe qu'il fuE .t'iiivsntew 4e. çet|e partie importante
de la miisiquë. i Ob « vu > ditr-il , les grindi; applaudis-
( sémens donnés aux produfltioiu du Seigneur Emilia
( del Cavdiei^ , geuliUlfunm?. romain , qui a eu assez
■ de génie et de soience pour faire revivre heureusement
■ la mélodie de l'ancienne dédamatïon , particulièrement
t dans trois pastorales , exécutées plusieurs fois en pré-
> seuoe du duc de Toscane « et toutes trois écoulées avec
■ une ^ande admiration , parce fit' ()n.n>vfi<( <i^(^;
5Vl "
• ravatil rien vu ni eiiteinlu do sembliibiû. t (i'rélace Ait
l'oralorio deW anima c deicnrpa.) Celle in ven lion fut
cepcndunt rcclomiie par Jacques Péri , qui avait mis en
nmsiquc à la même épo([ue , l'opéra d'Ariane. La Dafne
(ie Juics Caccini , qui (vt repK-senlùe i'i Florence en i5p-,
et VEuTÎdica (le Péri , qu'on Joua dans la mÉme ville
en i6oo aux fûtes du mariage île Henri IV avec Marie de
McdicÏB , sont daus le mÈme genre, Nnui avons ce* divers
ouvrages , cl nous y voyons que le ri;citatir y dominait
il'uu bout à l'aulrc ; il est de même dilBcile de difitinguer
en quoi ce récilalif dîlTëre de l'mV qu'on voit indiqué
en plusieurs endroits par le mot Aria. On a attribué à
Claude nionicvcrde de grands perfectionnemens dans le
riicilatii'; toutefois en examinant aiteniivemcnl son Orfeo,
qui fut représenté ii Venise en 1607 , on y trouve peu de
différence avec les ouvrages de ses prédécesseurs.
Ce l-écilalif, tant vanté par les contemporains, était
languissant et monotone; il admeltail trop do formes
chantantes, semblables à celles du stylo madrigalesque ,
alors en usage , trop de noies longues et trop de cadences
liariuoniqucs pour convenir i la vivacité du dialogue ou
de la narration. Ce ne fui que vers le milieu du dix-sep-
litme sitclc que Carissiini et Stradella lui ùtèrcnl ces dé-
liints, rt commencèrent à lui donner le ton du dialogue,
en varinnl les inflexions el en les rapprochant de la décla-
nialion parlée. Ce tut surtout Carissimi qui rendit les pluii
grands services à ce genre de musique, en inventant les
cadences d'in/jnn/i.O, qui sont encore en usage, el qui
rompent la monoUinie du genre. Le récitatif de Lulli , si
vanté en France pendant un siècle, ne fut qu'une imlla-
lîon de celui de Carissimi. Louis lïossi, Jean Lcgrcnii,
rîslocchi . Bassani . et tous les compositeurs de ce lemps
hC bornèrent aussi à imiter les inventions de ce grand
nrlistc.
Alexandre Scarlalli f\\ faire au récilalif des progrès im-
ajipclle improprement te nlrilatif obligé, et par le seuli-
uieiit dramatique qu'il sul y niellrc, el dont il donna les
5^5
premiers exciu|)li;s, Hœndel ajouta quelques perfection-
Dumciis il ces uouvcaiilùa. Léo et Peri;t>lÈsu, ddiis un style
dilTéreiit, contribuèreTit atimii à perrccliuniier la rëiïilatif
mus le rapport lie l'expreasion ; mais Gluck a U gloire
d'avoir duuné à ciille partie du drame musical une force
et une vérité qu'elle ti'uvait point avaut lui. Ou peut le
dire Mec aMurance , il n'y a rîeu au-delà ; e'est la iierfcc-
lion du genre. Si l'on voulait analyser les beautés dit réeï-
tiitit dea Deux Iphigcnie, d'Orphée, A' A Iceste el il' Jr-
mù/e, il Taudrail lout louer. Jamais le sentiment des
coiiveiianeeij dramatiques n'avait été poussé si loiii ; et
depuis lor.t, l'opéra français n'a plus présenté que des
copies plus ou moins pdles de ce récitatif admirable.
On a tiré quelquefois dex effets surprenans du récitatif;
Tartîni en rapporte un ei:einplc dont il avait été témoin ,
en 1 7i4< à l'opéra d'Aooi^no. Un passage de riicitatif d'uoo
seule ligne, sans autre accompagnement que la basse,
faisait un effet prodigieux non-seulement sur le^ profes-
Keurs de l'art, mais sur tons les spectateurs :iC'élail, dit-
■ il , au commencement du troisième acte, â chaque
t représeulatiou, un sileucc profond dans tout le speo-
■ tacle annonçait les approches du terrible morceau. Ou
< voyait les visages pâlir, on se sentait frissonner, et l'on
■ se reijardait avec une sorte d'cITroi ; car ce n'était ni des
« pleurs ni des plaintes ; c'était un certain sentiment de
1 rigueur âpre et dédaigneuse qui troublait l'amc, serrait
<L le cœur et glaçait le sang*, o Un opéra médiocre qui l'ut
(i) Voici lEt]iarotei dont le sert Tirtini pour «iprimei la •cnutlcm
«juoprodiuuil ce rêril»(if niogiiSiep, tL'azaioqiiaUiiriiecimodelsecoio
• prcsenic net dramiaa che li roprisealava iaAacoSiOj v'erasu'lprhi'
« cipio deiP alla turso uiia ri^-a di recilativo non eccompugiiàlo d'id-
c iri slromenli che dcl bauo; perçut, tantoin noi prnfeaori, f datif d
< ntgli ascotlanli si desiava tui tat e tatita coniiaaiione di auiino, die
« IhUï si guardavano in/accia Cun CallrOf a vedere la andtiUt imt'
c (usiaue di colore elle li Jaca'a ia ciiachedaao di tiiii, VtffiMo noi
( era. di pianiu (mi ricordu baiisasimo che le parole crano fit sJt§iu>),
I me di un cerlo rigore e freddo net sai/gue, che di falio titrbava
1 Vaniiao. Tredeci voUe si recilo il dramma, a simpre lésai l'e/filio
iMfflo aniimalinente i di clie era legno palpabila il somno myvio
546
représenté au comme ne émeut de ee sii'cle, Hécuie, de
H. Foiilenriie , coiikTi.-.il un des jiliis be^ui\ ell. Is .le réti-
scrin; ov: Ailullc, ililioJiiit (hiii-. k-f. Jinirs du 'Iniie pour
y épouser l'ulixeite , i.'OiJCi:vuil îles soiipçouN sur lus tlCB-
seins d'Hécube et de J'rlam. L'orchestre, Mii ^D^tjBflHiï }a
voix, exprimait ai bien rora£;e'qt)i i6 formnt d^tVrîfiijinnr
du héroAct les gradations dosa colère, qac j'ai vasoUTcnt
ruuilitoire frissonner et pâlir. S'il y avait eu dann Bécuùo
irois scènes comme celle-là, M. Fontenelle iierdît compté
un iivmbre des grands musiciens.
Oji a abusé du n^cimiif: il y en a trop dans la plupart
lie nos opéras; Gluck lui-même, ai observateur des con-
venances, l'a trop prodigué. Eolratiié par les Succès qu'il
y obtenait, i^uorniit l'efTet magique des morccaui d'en-
xemble, et ne sachant comment rompre Ja'monq^tiHBda
la muUïpIioilé des aim et des nhiTtitm) il n'n-fnHitflfitVItrtff*
d'autre moyen de variété. C'est qu'en effet leijsudi«tagWSPi-
veril bien plus de ressources pour varîe^ lomsti/Xt/it^ifa*
la libcrii; ihi réciMlIt' que dans les fbrmesliORiéeBiiâcu^
11 n'y u ipie les musses de morceaux d'ensembift ^Oit^ftent
plus de puissance. s!"^.-
Fresque tous nos compuMlcurs tombent dans anfiAirfStir
grossière dans leur récilalU'; ils croient augmenter .Mo
Cflet en voulant peindre p^ir un travail d'orchestre tous
Icsolijt'ls dont li.'s p;(rol(^s leur fournissent l'idée; mids
loin d'alICLiKlic le but qu'ils se prupusuiil , ils s'en éloi-
perpéhii^llcs pré le Dilues imiLilioiL , ,iui>l le moindre dé-
faut esl dVire iiui>.irlai(es ; lii.s-.'iil-elles meilleures, leur
cllcl i,e serait puiic plus iali^ldisaMl , car il n'y aurait
pas inoinii de monotonie et de lenteur dans la marche de
l'action, A peine un musicien Toit-îl dans son poème deux
vers symétriques qu'il quitte aussilAt l'atlm'e libre du ié-
cilatif, pour le mesurer et en faire dii récitatif otligé. Il
résulte, de ces retours fréquens à la mesure, et de loii^ ces
tnlaaiOf ont eut Ptolitorio tiitto ri appartcchUO'a à ffu&hSr't\f-
H?
tlcmi-niolifs, que le comiiitiictmenl Ju morcpaii ii'cjitja-
iiiuis senti , et (ju'il ne couiouil avec It: rùtiUilif.
Les composileiirs ilalïenB el les meilleurs tomposilcura
allenjandsonl bien niicin conçu l'effet musical. Réservant
le rL'cHalîf accompagné pour quelques scènes principales,
ils ont eu soin de glisser légèremeul sur les autres, afin
que les airs, les duos et les morceaux d'en«ciiib!o ressor-
lisseut mieux. Jesois que le peu d'Inlérûl des tiliretti les
iiulorisail à suivre ce sysltme; que nos poèmes d'upéras
sont trts supérieurs aux anciennes pièces ilalieuncs, el
mie les Français clierciiQnl bien pins au théâtre un inliirâl
Koulenu que le plaisir desoreillcs pendant quelquesinstans;
mais je «aisau-isi que rien n'est plus contraire à l'ialérÈl que
l'ennui , cl que cet cnuui . dont tout le monde ne plaint à
l'Opéra, prend sa stiuree dans le récitatif. Le premier com-
piisileur qui s'avisera de proportionner l'importance do
cou récitatif à l'intérêt do la scèoc, qui saura sacrifier
celles qui ont besoin de marcher rapidement; qui ctiii.ser-
vcra ses effets pour les principales, qui sera sobre d'imi-
latiuiis et qui ne mettra de moiivciiiens mesures que dans
liis rilonriiellos; celui enfin qui saura proudre le milieu
entre le iaUserailer du récitatif italien elles prétentions
du frauç;iîs, celui-là, dis-je, fera une grande et utile lévo-
liiliun dans notre opéra.
Je puis citer un fait qui vient â l'appui de mon opinion.
Un sait que Bossîni, depuis Oleilo, a substitué au réci-
i.iiif libre le récîlalil' obligé ûans ses opéras sérieux; Or, il
n'est personne qui ne convienne que l'on éprouve plus de
faligue à la rcpréficii talion de Sémiramida ou de la Zci-
mira qu'au Barbier de Séville, à ta Gazza Ladra, ou
même à Tancrcde. Ilnefautpoint cbercher d'autre cause
di; cette fatigue que dans le récitatif accompagné, qui nu
i;iisse point de repos entre les morceau.^, et qui l'ail que
cenx-ci ne Iranchent point assez sur l'effet général de la
rc présenialion.
(;e n'est point que je propose de faire usage à l'Opéra
il'nn récitatif avec accompagnement de clavecin; cela
n'irait point à nos idées sur les spectacles; mais je vou-
548
dr&is qu'on ne dé|àeyM pax tot^oiirs le luied'un orchealrc
ÊDinplet, flt anrtoitt qu'on âutioât au débit plua de l^ôrvi^t
plus de rapidité et aO^i de prëtention.
FÉEIS.
MOUTOLES DE PARIS. .
jaâATBE DB L'pPÉRÂ-COUIQUE.
awtat'Wuitifst i.t m ttxt ,
VAIUMLBS DE «y.. V&RHBB ET ÏHJPIH ,
WUIQtlB M M. BBSTOEt.
Apiilbten.defl querelles et dos dissensfons fntérleurea
' entre les sodélairea deTOpéra-Comiqueet leur directeur;
après un relâchement dans les études, qui a privé le pu-
blic de nouveautés, on a eiilîn représenté à ce ibédtre (es
Petits jipparlemens , qu'on annonçait depuis près de
quiui» jours. Nous ignorons si la représentation de cet
ouvrage peut £tre ooiuidérée comme la signature d'un
traité de paix entre les parties belligérantes ; nous ne vou-
lons pas nous immiscer dans les gravés débats de l'inté-
rieur des coulisses , et nous nom bmaeroni à examiner
f ouvrage nouveau qu'on vient d'offrir aux amateurs, com-
me ua dédommagement des reiâcKu qui les ont désap-
pointés plusieurs jours de suile.
Il y a de l'esprit, beaucoup d'esprit dans te dialogue des
Petits Jppartemens i mais peul-Être y a-t-il moius de
raison dans la conlexlure de l'intrigue. On peut eiijuger
par l'analyse suivante.
' Un jetine Français, nommé Saint-Alliat», a étéaeoneiUî
parle grand-dna de Toscane, dontU^evIntfoûiTWi. Hais
Pétourdetié-de' caractère qu'on est coBvena de donner à
tout Français'jeune etgattfnt, a fait des ennemis à celui-
ci. Qoelques aventures scaadaleuseBt quelques ménages
bruitîlUs, quelques conplets sattrlques, ont amasHé un
orage contre le compaguou d'armes et deplaliiirs du priucu.
Celui-ci ae peut résister ans cris qui s'élËvent de toutes
p;irls , et SB voit furci^ du IVxiler; mais cet exil n'est ([ii 'ap-
parent. Conduit, un ne s.ii[ pouri|uoi, les yeux biindi-s
dans un apparlcnicnt Homplucus, qui n'est autre que la
partie secrète du palais, dans les Petits A ppavteme.ns
enTui , it y trouve le prince qui lui apprend qu'il n'a puiul
voulu se fiéparer de lui , et que sa disgrâce xe bornera à
ne point voir d'autres habilans du palais que le grauil-duc,
ïoii valet de chambre el la nièce de celui-ci. Cependant
on annunce M"" d'Albcriî, nièce d'un podestat, noniiiié
le baron deTrigoso, laquelle avait dû épouser St. -Albuii,
mais qui veut l'oublier à cause de ses inTidélités; elle vient
demander sa grâce, et pénètre sans peine dans ces appar-
tcmens où personne ne doit entrer. Le prince aime
M'" d'Alberli, et apprend bientôt avec dépit que Sain 1-
Alban est son rival; néanmoins il promet sa liberté à coii-
dition qu'on porBi6lera à ne point l'épouser, f.l'" d'àlbcili
n'est point la seule qui arrive sans façon dans les pclilu
apparlemens. Le baron de Trigoso , personnage ridicule ,
vii^nt y parler d'aiTaires d'état : sa nièce s'cuTuit pur un
escalier di^robé. Au baron succède sa femme, prude ite
province, qui. irritée d'avoir été cliansonnce par Saiiit-
Alban, vient sollidlcr son exil, quoiqu'il soit di'Jà cxïli.'.
l.e prince , qui craint les prudes , se sauve , et la baronne
ne trouve que Saint-Alban, qu'elle ne connaît pas, et qu'elle
prend pour le grand-duC) qu'elle devrait connailrc. Obligé
de garder l'incugnilo, pour ne pas désabuser la baronne,
le jeune ofQcier proiile de la circonstance pour la compro-
mclire, et oblicct un baiser pour pris de l'exil de Saint-
Alban , qu'il premel. Il fait plus, il feint do rédiger la
plainte ile U°' de Trigoso, cl lui fait sig:ier cette prétendue
péliliun, qui n'est aulrc qu'une atlestatiun qua SI. deSt.-
Alliun lisl très aimable; i/u' elle lui aaccordéiin baiser,
et i/u'it auriiît jni en prendre deux. La baronne se relire
après avoir accepté une invitation à souper pour le soir
même avec son époux. Dca entrées et des sorlies peu
55o
molivées rcm^lisseiU l'iiileivulle (|Lii s'tcoutc justju'â ce
suEipiir. LcR deux époux revieniieul; el \a Laritnue à qui
l'rm fuit connaître Icvt^rilablc grand-duc , s'iijicrçuit qu'elle
il été prise pour ilupc; duus sa première vigile. I.C baron
i:l S3 fecime prufitciit de celle circonstance pour RoUiciLor
dû nouveau l'exil de Sninl-AIban. Celui-ci gihae le cerlï-
lîcat qu'il a tiré do la baronne dam le dossier des pièce»
[piD Tri^oso a rassemblées contre lui. Le prijice , en jatant
les yeux sur ce papier, devine la ruse de Sainl-Âlbaii , et
Ibrce la baronne à clianger de langage eu le lui montrant
eu présence de son époux et de su nilice; elle est dono
obligée de parler en faveur de celui qu'elle accuaait lout à
l'beurc. gaiut-Alb.ni aurvieut, olilicnt sa grâce, épouse
Diadenioiscllc d'Albcrti, cl l'on va souper.
Si l'on cxamiiio sérieusement les évéuenicns euEassés
dans celle pièce, qui est bien longue pour un acle, on
viiil qu'il tht absolument impossible qu'ils se passent dans
le lieu oii les auteurs ont placé la scène; mais qui songe
à examiner sérieusement un opéra-toniique ? l'esprit du
dialogue l'ail d'ailleurs pardonner les \iccs du sujet. L'ou-
vrage .1 eu,du succès.
On conçoit qu'il ne peut y avoir rien de bien musical
d;ins les plaisanteries et Les quiproquos de cet ouvrage. Le
faux du langage et des situations doit rrjaillir sur la mu-
sique el exerce d'abord sou influence sur le génie du com-
positeur. Heureusement la réputation d'un mUHÏcieu tel
que M. Bcrtou ne peut ni souffrir de la musique d'un petit
acte, ni s'en augmenter beaucoup. L'auieur d'Jlîiie et de
il/oii/flito a asscK de tilresà Teslime desarlisles et des con-
naisseurs pour qu'il .soit indifférent de joindre à ses nom-
breuses partitions la musique des Petits Apparlemens ,
tn\ de la relrancber de sou bagngc liarmonique. Si je
livre à quelques observations critiques, c'est plutôt pour
satisfaire la curiosité de mes lecteurs que pour donner des
conseils à M, Berlon : il n'est ni dans l'^ga ni dans la posi-
tion où l'on en reçoit , et ce n'est pas à moi qu'il appar-
tient de lui cil donner.
M. Uertona publié quelques écrits dans Icsquclsil montre
le peu d'oslimc ([ti'il a pour len Ibrmes da la mii.siqnc «Iti
jour; il ne pouvait Jodc se rapprocher de ces formes, dans
ea nouvelle composilion, sans paraître inconséquent. Aussi
y aUTecte-l-il de suivre les erremens de j'uiicieune écoli?.
Sans pn^teiidre discuter les avantages ou les défauts du
de l'une et de l'aulrc manière , je ne puis iu'em]]échcr de
remarquer que le public ayant adupti; les nouvelles idées
sur la inusi(|itc dramatique, M. Berlciii se plaçait sur uri
terrain désavantageux en faisant un pas eu arrière. C'est i\
cette posllion défavorable qu'il faut attribuer le peu d'efTtjt
de quelques-uns des morceaux des Petits /^ppartemens.
L'ouverture, dont le début de l'allégro a quelque analogie
avec celle de la Fiilte eiiehatitée, a rappelé dans certaines
pbrases l'ouverture de Slontano et SUpfianie. Le prcmii^r
air, chanté par Tilly, est d'un chaut agréable et d'une fai:-
tion facile. M.iis le rondeau de I.emonnier, cl le duo
chaulé par le même acteur et par Chollct, n'ont pas été
gofltés du public. Le motif du premier de een morceaui a
paru irun cbanl peu naturel ; quant au second , soa défaut
principal est d'èlrc trop long , car il est i trois inoovc-
mcnf, et ses phrases principales sont toutes répétées deux
fois, ce qui leur donne un développement trop considé-
rable pour la situation. La rom.iijce , fort bien chantée par
mademoiselle Prévost, a fuit beaucoup du plaisir; mais
l'air de madame Lemounier a paru avoir les mâmes dé-
fauts que le duo dont je viens de parler. Néanmoins l'ae-
compagncment du premier motif do cet air peint bien le
caquctage indiqué par les paroles.
[1 y .1 trop de musique dans ce petit ouvrage, car la plu-
part des morceaux sont peu luolivés par la silualion, et
semblent n'être que ce qu'on appelle au Ihédire des mor-
ecaux plaqués. Ou je me trompe fort, ou (ôs Petits Ap-
parlemens ont été laits d'abord dans la forme de vaude-
ville ; on y a fait entrer ensuite de force les airs et les duos.
Jamais ces sortes de pièces ne peuvent fournir d'inspira-
tions heureuses. En résumé la musique de celle-ci est
fuible ; mais, comme je l'ai dit, la réputaliou de M. Uerton
n'en souffrira pas, car il a li<it assez pour sa gloire et pour
telle de la mosiqui: fi-Ktjr.iisc. FÉII5.
Dlglilzad b* Google
SSi
' ~— U. MîUêrj chanteur et oipnp&HeurIHlemjÀd-, a
donné, le 6 de ce'moiii,' un concert à la oaHo des Meniis-
-PlaUIrs, oti l'on a entendu lo bénOficiail-e , Fellégrini,
' Zuchelli , mademoïtielie Verteiiil , élève de l'école it^ale ,
le jeune Hassart HUi*le violon, elle petit AILau sur le piaao.
Quoiqu'il n'y ail rien eu de très remarquable dans ce con-
cerL, l'exécutiou a été assez satisfaisante j mais le résultat
fie l'a point été pour M.' Miller, car la salle était à peu près
ïide. ** ,
Lavoixde.M. Miller est faible; mais il chante l'fHlèAïaiid
avec goût. Nous ne pouvons parler de' son ouverture de
Mérope, parce qu'elle était exéculée avant <jnë ntms fus-
sions arrivés. ZuchelH et PcUégrîni ont chaiité à merveille
un duo boufTe de Coccia , dont l'effet résulte prhicipale-
meni duraient de ces artistes tiabiles. Le jeune ^iasiart a
exécnlâ quelques passages avec beaucoup d'faabilet^ ; naaii
il ■ quelquefois plus do rerve. Le petit jHkan'abeMcoup
de netteté dans son jeu; maïs il u'a que cel>--lA*Ala
tiendra peut-être plus tard. t'ir^
HOUVELLES ÉTKANGÈRES. .
Beriin, aSjuin. On a donné le ig, dans le local de
l'Âpadémie de chaut, une féle dite de ta FraUfnit&^tUi
Aria, dont la musique a fait le principal
oiaé pour l'amélioration de l'horticulture 'a vatr^OiàÉiildlf
à la susdite académie son local pour y célébrer liPfii^iM
niversaire de sa fondation. La musique a consenti 3l''Be
réunir à la Nymphe, des Jardins, et la fête a été char-
manie. Le local était orné des fleurs les plus belles et les
plus odorantes qui y étaient exposées depul>i deux jours.
Les Aoriicii/teiirâ étaient avec leurs fiunillcs dans les loges,
et les chanteurs sout entrés au nombre d'environ deux
cents dans la partie inférieure de la salle, ayant i leur tète
leur digne diraoleur Zdlter. Ou commença par le magni-
fique choral de Pasch, Dieu êeut at fe ae^niurt qui fut
cxdculé d'iioe'manière Imposante. On fit enteodre ei ~"~
une rapfo^Ie mine «n mnilque par le matlre de chapelle
danois Sclmtlz; VHi/mne. au Soleil, par Zeller; et l'on
liiiil par Vi'tictui/i tif- Le choix de. ccî olicfs-
d'anivri;, ri;xi:2llt;iile rxi;cntiun , la bcauti; des vois de
siilo, l'eDSomblc des chœurs, l'aspect varié des fleure,
l'atiDosphtoe einbaumée^ eL..l'éclat.v^uae, -uambisiue
réoBïtiii ont'pTodaitinomaHnblBidi-MDl^inf^lqiâ a&î^
vivement désirer que de pareilles £fi les «e renooi'ellenL
Mai^amc Calalaiii a donné le iS un nouveau pasticoio
BOUS le titre de Milhridalt. Celle seconde tenlalive n*a
pas eu tout le siiccè<i de la première ; le charme de la nou-.
v(^:ul^c riait et tel lîlail le dOsappoinlcment des aiua-.
tciii'.. inroii ilcni;iii(l.iil ((iii-k]iii', ;;1uisl; d'fiUicr et d'hoOlO-
gouc, qiioiim'oii sut i|u(: c;< L. i-l.iiL ir.i (iusmIiIu. Qtioi qu^iten-
KOit, madiiue Calalaiii va lenler le 27 un nouvel essai. aved
ya-F-tmaUeofer ia mKsûio, qa'pn d^éoera4e mAmeç'idl^
sera' Modndéè'^dnrMsMCamdè pactioifHiii;^^dè>pat-.B0- '
nineata, ohan^u'r de là chambre du roi dé Sate. -
Le sfjour de mademoiselle Schechner à Berlin o donné'
occasion de reprendre le Fidclio de Beethoven , qui a ex-
cité l'eDlhousiuKme. Nous po»>édons en mâme temps ici
madcmoi«elle Uuincfetier, du théâtre de Cassel, qui a
clianti':avcc iii> {^randsuccès dans f ermuid C0f tw elidanS)
ie MariiiQc de Figaro'.yiCitfM ^«iin'J ■J,><i.y;n^-4.j ---
— La seconde t'Aie musioale-das l»>dsi,<le«^^aîe&*
lieu les i5 et lâ juiuàiZetibstyiïaïui'laMIe^^vawi^ibi
c^S'^AiluàtlV diB'Hâeridel; Te seoond,'.l'obvèrtura «P/^tAfX-
gétéiH, Gluck; \t: Jubilé h luilt voix, de Falesirina; un
concerto de cor, ])ar ^1. Imh Ii-i , mnsicirn ili^ la ch.iiiibre
da'duo-dé Dessau; rnnvoitnre iVldomcmc , Ai: i\io^iir[;
un tedcert pour la baisse do trombone , par QuciHcr de
LéipMgt le vingt' quatrième psaume de Fr. Schneidèv^et
In dernière syinplionie en ut mineur de ISeetlioven. L'en-
scmblo était dirigé par le maître de chapelle Scbneiderde
Dessau. Les sociétés de cbanrde Dessau, Zerbst et Magdei
bourg. In chapelle du duo, l'orchestre dô Hagdeboui^, et
beaucoup d'autreS' artistçi> compusafeuV la râunion des
554
rxéculan». Il n'y avait presque pan un babUanl i Zciiut
qui n'eût fait place dans fia maboD à lui ou pliuieuni
\" juillet. L'essai Iciili; par madame Calalaiii, de coni-
pagnie avec le fiignor Benuicasa . dans le morceilcmeot du
Fawtiiùo fer ta miiioa, a bu plus de succès qua le pas-
xituÀt de Mit^uriiaU. On a' été content du bouffi» fieaûi-
casa; 1« duo de la gamme a aurtout produil beauooHp
d^lTet. .
' HademoiRellB Nina Sonlag, sceur cadette de made-
molMlleHenrielte Sonlag, surnommée par les Allemanda
ie <Rosiiignal du Nord, a débuté le ag juin sur le théâtre
do Koenigstadt, par le rùle d'Adèle du BilUt do toterie,
mnsiquo de Nicolo laoùard. Ou croit avoir recouuu do
beaux moyens dans cette jeune peraonne; maja elle a
éprouvé ose émotion t^e qnkin nta.fia j9ger.de Mn talepti
■ — oélèlKe viotonMe Baganini s'est folIo .décidé à
entreprendre' il n Ivoyaga à l'étranger. U doit M rendre à
Paris et jt Londres. Parlt de Rome dans le commence-
ment du mois dernier, il donne des concerts chemin fai-
sant, ot s'est fait untondre le aôjuin dans une académie,
a» théâtre de la Pergola , à l'ioreuce; Il a excité nu en-
itioasiasme universel.
— La Gazette de Venise remarque, que , dans l'espace
d'au an , trois jeaoes oomponleocs , nés dans le Frioul ,
ont &it lear entrée dans le monde jatutipaL Le premieri
H ngnorX2ampimUi, « -donné & Venise un oi»!ra sérleos
daoaleeoari de l'élé.demieB; le .aecond, aamiai JP^cUa,
vient de faire représenter un opém bouffe h Padoue.; et le
tivinièmc , Jean-Baptiste Candotli, âgé de dix-sept ans >
a fuit exécuter dans l'église de Codroipo, sa patrie, .une
messe à grand orcheHlre , etplusieuni antres Cotopositioni
sacrées, qui ont ezdté l'eDlkousia^me àfi seseon^MUiotes .
ANNONCES.
EtJTERPE VOSGIENNE. ^
Prospectug. ^
Tel cal te titre d'une CDllection succcfuire de chanta, ac^Ma, odei,
hf Rinei. cliansons noclurnva, romaocei, etc., aoiiicnt ï deui, Iroi» et
quatre parliis , avec accomiJagocmcnl de piano , de puElare, cl , iuivaDl
Icinjrl, de pluslL'Uis autre; insliumtnEi, rédigé.: par MM Braun, ancien
liïiilcnanl-riilunel, m.^iHt: liiiiiiirnïie i l'ac«d.''inîc philarmonique du
lolrc'à péris. ' ' ' ^
Ces recueils de musique locale sur des paroi» tlternatireuent fnm-
çaiiics et allemandes, cl quelqiTefoi» italienoei, tout paHicatiéiement
deilincs aui dcpartemelu nobdntnt la cbitnedei Vùâgtt, od l'on parle
ctchaolir Ici dciti languea^Ct oblacbant li pluneon^ pactiet a lODjaun
*lé en grande TiTeur.
Les anteun.paneraat Itan aujeta dana les œnTrca des poélea les plus
•Cdédité*. et aytDI pour but de cbantcr la France , sa gloire et la di-
Tït»it*de"»'''<Cl>0'">™n'i"<^i' pl='=i" >lcla vie. llparalira auisi de
tampl i mtrt hd chant religieui à Iroii ou quatre parties, dans l'une ou
l'antre decei dcai langues.
Cmdillimi da ratmmtmail ;
' LcfmaleriniméTe'del'BBrnrB PîMftEiiBe paraîtra dn i5 Jnillet an 3
«a 5 aoAt , et aâui de toite, à ptQ pria deittolieii moi* ; cbaqnc oiiméro
ta» eniltaD de dîi tfgu d'impijDHioo. Tou* leani moi* pandUaot dei
cahiers léparèi poar Iw paiiîei d'acconpBgmiiieql .du inilnimcu d'oi-
cheatre , et t la fin de l'annhi , no répertoire de tous leimorcouE,indi'
qqant leot iniitali, l'iDÎtlal de chant, «t lea noma dé) auteur» dei pa-
lolea et de la mnaique.
lie.pTbid«lïa4aBacinant,-p<iD^,Hal>,'e>>,waD.aaoa»p«gnMib>t
de^ûo, de ii Ir., et d'iaUiaawM A'cftbftt», «. SiwmUi>
i^r. jac.;el de ao et i4 Tr. poar no an. On recevra btnnmtnw I^bc
de port en qouUnt i fr. pour le* dépulameDa , et a fr. pour l'étranger.
On l'abonne i Paria , chei Zelter àt comp*, m du Faubourg-PoU-
•Bumire, n* S. ' « -
• lM]et|i«ietaigwtdaItïqtêinkdi«Né(IrwwidepoK.-
11 visât de paialtic ebei le* luSme* Cdf tenr^ «
A. Relcha,op. iDS,duD pourllbteetplapo. $Tt.
Jd. op, io4, qaaluôr poar piano, lt6le , Tloloorelle et ba*Mn. rilV.
U. Chcraraurrair I S», A, Penfmtét.itT.jS c.
556
r..Cie.mj, np. nj . 6' granJe sonate p. pliaoïenl. lofr,
F. Ri.:5.0|.. . Ji, 49* sonsle pour piano teuL 7 fr. Sn o.
De Sajrvp, op, 10, duo pour piano el violonceilt. 7 fr. fo c.
M. op. Il, rariatioos pour piano , violon et violoncelle. 6 fr. 5o r.
U. op. u , deuilÈine trio pour piaoo, violOD et violoncelle. 9 fr.
Gallaj, op. iiiqaatriiiae lolo pour Je cor, «tcc accompagnemeal'de
picno on d'orol)crtre, j b. ia c.
Th. Labarre , qp. 97'V fanlaîxie et tarlaHons ponr la
barpe sur des motib de l'opéra français de Hoïse : 0 fr.
Rhdn nocturne pour piano ét riolon sur la prière de
Hoïjic : 7 Ir. 5o
■ A. Adam , op. iq, tanfaiaie el variations pour le pîauo ,
sur dâs moliili de l'opéra de Uoïse: S fr. ■
DuVemqy, variation pour pïand sur la marche de Hoîse:
5 fr. . ■ ■ ■
' J. B. Tolbecqne, deux quadrilles de eontredanses pour
piano avec, aooonipag,nement de Tiohm , HAIe ou flageolet
[ad iibitwn) mr daa motlb deMoïseiahaque 5 fir. ^5 o.
A PariK, chez E. Troupenan, éditeur du Répertoire des
opéras français , rue de 51énars , n* 3.
M. Pacini, éditeur des opéras de Rus.sini , boulevard des
Italiens, n* 11, vient de joindre à la collection de Rossiui,
/f f toufo m<t^tc9 de Moxart , ie Reguiem, dita,/f Ma~
trimonio seet^tù-âB Clmarma, Nina Passa -per Jmore
de Paisiello , Il Crociato in Egilto de Meycrbeer, Etûa e
Ctaudio de Mercadanle.
.Uu Facini donnera -au prix de la fr. les partitions ci-
dbmaa mentionnée!!,' aux arlÎHics et amateurs qui possb-
dcnl dt^jà la collection du Itossini. Cette collection, la pins
exacte, se vend chez M. Facini an pris de 13 fr. chaque
opéra, sav(ii[ : Bari/iere, Gasza,Otttta, Donnad^Lago,
Cenerentota, Jxtndda^ Moie, Riccian/ocZoraide^^Cor-
radino, Semirantide , Itatitmain digieri, Naotiuitto,
EUsaitetti^ , Inganno Poriunato, Turco in Itatiaua ,
Taneredi, Zetmira e Ivanfwô.
PUBLIÉE PAR H. PÉTIS»
■T tnuoTwttAin ■■ UT iriiuHniaii*.
R* 23. — JUILLET 1837.
EXAMEN DB L'ETAT ACTUEL DE LAHCSIQUE
OHnkiu UTioui.
FRANCK.
St la nation françaiae n*a fait que de* progrèi fort lente
dans la musique, si son goût ne s'est épuré qu'avec diffi-
culté, les étémens du mieux existaient du moins chez elle,
car «Ile n'était point insensible aux accens de cet art. La
mtMiqDB qu'elle aimait n'était pas la m(»HniM; mais «n fin
(tétait de la moiique. La fausseté desen^tolmutlnitMa
origine desooédaoatkin |rïmdt que de la maaièredoatdte
«Ht OTg anifée. Bans ces derniers lemp», elle Vest aranoée
van tmeTonteà'ftméHëratioa'avec use rapidité qni prouve
Mil aptitude.
Mais cette même nation', qui prend tant d'iatdrél & la
pratique de l'art , a montré jusqu'ici la plus grande indif-
férence sur les progrès de sa théorie et sur sa littérature.
On ne lit point en France les livres qu'on asur la musique;
je pnla mên» dire qu'on ^ore qn'M peut-éerir* but obI
«IgM , & inottas que et n« mU des anlsl« de joûmaoK aar
las cemeerlS'et -sur les opéras nonMauK. Bt oe n*Mt-pwi
' ■■ "558
^ttleiAciil IC vulgaire qn'ilfaTit àccttser-decelte i^onmce;
les artistes , en gént^rdl , ne sont ai plus inslrtiils ni plus
(léaitcux de s'éclairer. De laiit de dédutn null lu pauvrelii
de notre lilléridure musicale. Pour écrire sur la lliiioric o«
«iir l'iiisloire de la musique, fi faudrait, aux qualités d'iui
savant professeur, joindre une érudition immciiKe. du gaùl,
et l'art d'exposer sch idées avec méthode et clarté ; il fau-
drait cufiu se préparer à remplir sa mission par un travail
long et pénible. Quelques eolliousiastes de leur art ont
GOiiSiicré 1^ partie la plu; brillante de leur existence à m
proeurer les connaissances nécessaires, et ont entrepris
d'améliorer noirs cuiiditîon à cet égard; qu'en est il ré-
suiii-? Falifi'iés du kiltcrcoiilrt; l^i piircsse des arlislesel du
public, dclaisf^ca par l'aulorilé, et iriitùs de consumer
' leur vie à un travail ingrat qui ue procure ai gloire, ni
profit, Ils ont fini par renoncer à leur éutreprîse, et par m
moquer à leiir tour d'une natiou frivole iiuî ne payait leurs
veilles que par des sarcasmes.
L'Italie, T'Ulemagnc, l'Angleterre même, ont produit,
sur les diverses brauclies de la science musicale, des
livres CKCclicns dont le nombre étonne l'imaginai ion.
: Les auleurs de ces livres ont 1ouï< été , depuis le quiozième
siëcie, de suvans musicieus ; en France, la plupart de ceux
, -qui ont ucrit le peu d'ouvrages que nous avons, étaient ou
: des litléraleurs imbus de pr^ugés , ou des musiciens igno-
I rans/f lus^Bciùq cent s. traités, plus ou moins vuhimîueux,
(«unrbftrmonie et raccompagnemeat , plus de cent cin-
' iquafkte,.relatiik ati contrepoint et i. la oomposilion ; plus
' -tle deux millfi,' ayant pour.objet l'enftieignement des ptin-
-.oipB» de ta, musique et d^ l'art du chant, ont été publiés
dans les pays que je viens de nommer; tandis qu'il n'esis-
' liait point Éil France un ouvrage supporlablesur ces matières
- .-avant que le Con.scrvaloirc cùl t'ait paraître •iea méthodes
'lélénoentaires ; on, n'y cunnuissiiii mêuic pas un seul trailé
iirte Gtw|iOHliou avant <juo SI. Rcieha et moi eussions pu-
■ Mié leg-jaùbtoai Deux Usiotres de la musique, out paru en
i.ttitllMHraia autnas-ont vu.le joui: «n- Angleterre-, et Fwkel
i^oBn0,-uae exo«UeDt8.à l'AIIentague. Nous n'en
559
r;)ii'e ii[ic tiMiIiiclian ivjD[;aise de celles, de iios voisins. Dus
millier»! de dl^iserliiticiiis sur des poiiils iiil^rctis;i]iti de lu
miisi(|ui3 , sur les iiislnimens , aar les MinulIléK , suv iea
vers systèmes de iiiituliuu , sur les vuriation» du cliiiiit ec-,
clésianliiiuc , sur l'histoire lilléraire de la iiiii:iii|iie, .saut
l'épandus en Europe, et propagent l'iiislruelion ; naii,4
n'itvons à oITrir eu iJcIiaiige i|iio quelcjuu mis (-railles \i^a\-
phicis sur les vleissitiidcR de noli'e miisique drauiîiliijiiD.
Y a-t-ii quelque reinfcde h poricr à ce mal ? Je l'ignore. L i
nalÎDii usl-ellu arrivée au point où. l'un puisse exciter sa
curio.sité sur ecx mali^reH? Un serait Icnté de le croire.
Dans le dessein d'y contribuer autant qu'il est en moi , Ji;t
vais jeter un coup d'oeil sur ce que uouti posstjdoii.s , et in-
diquer ce qui nous manque cs.'icnliellenieiil. l'uissr-je rn-
iiimcr lezi'lc de ((iielques hommes de mérile qiïc le décou-
ragement a conduits k hriiCT leur plume, et voir un ,iuiic
ia liltéralure musieutc française digue de Eonteulr la coni-
jiaiai.'ion avec celle des étrangers.
Celte liilérnture ee divij^e en ({ualre olgals principaux,
1" la théorie phy.iiqnc, malliémalique et métaphysique,
d'uti découle la rurmaiion des .Kystfsmes, (les liinalilés et
licâ éeliellcs; a ' les élémens de la pratique, sous le rapport
de l'exécution ; 5 ' les mêmes élémeus relatifs !k la compo-
sition ; 4' l'histoire de l'ari.
Les travaux de Bernouilli, d'Euler, de d'Alembert, de
Lagrange et de Chiadiii ont HufQ.sammcul éclairei tout ce
qui se ratlachc à la formation et à la propagnlion du
son , lias, vibration.» des cordes et des surfaees élastiques
La cuDsIruclion de» iiislrumens pourra piiul-élre tirer
linéiques principes de pcrfectionneniciis de leurs décou-
vcrles et de leurs analyses ; maisl'ai't eu lui-mùmc n'allend
gbircliero!l\amGii>CDt umcurs ; celui iTudc f<.iiiiiic^( MU- Ccrm'nii'O
□htcaantlï prli de 6,000 frnnc; à l'Inltltut pour son ni'>mdlre snr Ji it-
lotioii' ilii prohlcmc du lurfecii iiibraatet , prohiùuie que l'Illiulre.LB--.
(frange coaiidéc-iLt cninrnï iiiaoluble dam. l'étal uclusl.iic n(i>,CDiia& ,
DlgitiiBdby Google
56o
rieo ds knr Mttmti, C«t mi« emar (rop long-teraiii
prolongée que oeHo qui laK dépendre du ohIouI la Ihéoiie
de la musique; leit divers élémens de cet art, de oette
■dence mfime, se ratlaclient bien plus entre eux par de*
Donsidération) moralea et métaphysiques que par les ma-
Ifaématiqaei; o'ert ce qui les rend diffleiles à démontrer et
ft entendra. Le» travanxdes géomfelrw sur les rapports des
sous n^nléreisent done pas directement les musîmeux ;
aussi n*est-t!e pas sur ces matifcres que je désire qu'au
écrire désonbais.
II n'en est pM ût raéMe dés rapports métaphysiquen:
tout est à faire en ce genre, et l'on ne pourra donner de
règles satisfaisantes ilc tonalité, de moilulalion, et de mille
autres chose.s, i|uc lorsqu'on aura di-coiiver^es raisons
morales de l'alOnilé des soos, eu égard à noire organisa-
tion. On sent qu'un pareil travail , ^il est fait par an
homme sapérlcnri entraînera la réforme àa langue deit
écoles , dont on reconnaît généralement les- défectuosités.
U. Choron a entrepris cette Idche, dans un ouvrage qui
aura pour titre ; Traité des principes généraux de la
Wuligue. Ce savant, qui joint à des id<^cs lumineuses le»
connaissaoces variées que tlemnndc un pareil travail, a
niera ccpemlant qu'un petit ïoliuiio: m^ii'. i;o fjiic M. Cho-
ron en a fait connaître à ses amis, fait espérer que ce petit
Tolnmc. rendra inniiles de'grosîn-fblios.
L'on ne saurait trop nraliipllflr Im trailtEs ëlémentairet
de musïqne, les solfèges, les méthodes de chant, et en
g;énéral tons les ouvrages qui <inl pour objet de populariser
les principes d'un art ditlicile. Outre cens que le Cmiger-
valoire a donnés, plusieurs professeurs ont publié, depuis
quelques années, des traités qui ont coopéré, chacuti en
leur genre, à hâter les progrès de la musique en France.
Chacun de ces traités se distingue par des qualités qui
lui sont particulières. On a distingué surtout le solftge
de H. Cbelardf celui de iU. Cutndo^ celui de H. Um-
simiBO , la métliadé eoMlerlaiile 4e H. OiOfonj ht mé-
thode de musique . vocale de H. Paslou , le soIRge de
5Gi
U. tiaranilii ; o\ la niélliuilu de cliaiil <lii iiiémi; atileDr. La
solfège i|iie Je liens .1^ imh\k-i- .1 poiu- ol-jr^l <]f. ].r,-sni,l<T
la mesure, fil la tO[Ui.,i--„LFi(r ilr-i -!f;m:'-, i^Ihj-i-'. Sii
compliquent dans tous les liuilrii lie LiiLisi(|iie, Quelque
jour,,oii fera de la réu^on-dt» bonneo cliMes quijUDtipiir'T
tfcnliftresft cbaqoS'^âtâué, Iin«^Asld.'.l>âr/|i£iiiu1ii'^at
doâné aux hummeH d'en produire. C'est parce qne chaoïui
a des idées qui lui sont priipres , qu'il est bon <lu iiiulli-
fiitr les ouvrages l'Iémeiilaires. 11 est dcsir^ilili; iiii'nie <|ui;
l'on publie en France ies boiiN inivrages .le letranseï-.
tels i|uc ceux de Danzi, île BÎRhiiu , de Ilillcr, (i'AsLoli ,
de ^Volf, etc. Il ne san. ait y avoir exeÈs en ce senroTi-ir
les lii'sdiii'. s'.ui^iiii'iili i Kitl avec les proilucIiniiK.
Nons avons <]kiel[[iics lions ouvrages élémcalaires pour
tes inatramens; parmi ceo^qaiaDtMiA le,i(i|ir<dRpui0iiiMr
«ieui4 années., raD->d« ^>hiii«nnal%aMiiutAiâl^^
H. Dnupratv qtiï'jl l^ur. titre Méthode il» cor atto et
Atr 6aCM.2/lMbiiw^'àfi(iiistrnnienlist( N et les jii'rlVrtiou-
vemeDs.degl^râineiU^ exigent ie rfiiou\. ;;r iil-hI .1 cijs
■oriei d'onTeageA.'-)UcM nécessaire ijin^ viitun-i-.-. àeio-
nuii {wofçHâar^t •'«^onpeut sans ci;s>e de leelierciicK pro-
pres b faoil|ler les études , et à 'iniiUi|rfiap, iie»»tatMbiam
'babiles. ' •■ ■^■■•■i ni -^m &tp^-
i'ai diljà eu Voccasion de ptricr phitAenrBAÏfffiiÀbj^
R«vii6 muoicule, du xysfèmedcnamiiun.dc HrtnfilflAHaiiC
<BUr l'dtude de rharmonie en France, et de sonsa^lidMt
par suite de la piiblic;ilion du sysIÈiitc de M. Cirb\,''«J»-
tème beaucoup pluNKim|>lc, plus raisuniiable cl plus con-
forme à la pratique. ToLitefois, bien ,\uc Ij Fr.ince fût
resiée hlaliomuirc pcndjnt plus de viiii;L ans ;tiiri;s lu
publication du traité de M. Cutcl , il s'en falluil bien que
>la perfeetiou ,&U'iatteinla.>9«dl^.eK ôtttmmjMMitBffiâm
■sMM^ieiitmiteKfiilB ànafegD0f j'>^n9tf|Unf HténiHiês
56a
la rtpiilalinn est européenne , ilirigé par dus principes (lif-
férens , s'est attaché à développer avec beaucoup de dé-
tails,dans sou Cours lie compositwnmusieaU, ou Traite
complet etraisonné d' fLarmoniepratiqtie, ce qiieM.Catcl
n'avait fait qu'indiquer dans le sien. Plus tard j'ai donné
taa Métfiode élémentaire d'harmonie et d' accompt^ns--
ment , où j'ai fiiit voir par quelles opt^rations simples et
analogues toutes les harmonies se forment de l'accord par-
tait et de celui de septième dominante. Par do nombreux
exereices analysés avec soin , M. l'erne montre l'apptica-
lion des règles, à des cas nombreux et variés, dans son
Court élémentaire d'harmonie et d'accompagnement.
La p'abUcation d'une' traduction de l'onvrage de FAnaroti
{Regoie peir iprinoipia^tti), avec tes parllmenU^aAtTut
contplélé les moyens d'instruction , sdît pour l'hannciuîe
écrite, soit pour t'accoinpagnement. ^'éanmoins, il se
peut que' de nouvelles considérations, des aperçus plos
simples se présentent à l'esprit de qticiquu barmonisle
futur , et lui fuit misse ni la base de quelque lliil'orie nou-
velle et meilleure; garrtiins-nons doue de rejeter les inno-
vations qu'on pourrai! |>ropûscr, par cela seul que ce sé-
rail des innovations, et ne croyons pas qu'il n'y ail riea
an^delà'de ce que nous avons aperçu.
Jusque vers le milieu du siècle dernier, il n.^f^1falt
point eu France de traité de composition propreaient dît,
ànioinB qu'on ne veuille considérer comme tel s les in formes
ouvrages de Parran , de La Voye-Mignot, de Marchand
et de Nivers. Le livre méthodique que Fux, maître de
chapelle de l'empereur Charles VI, avait publié à Vienne
en 1735 , en latin, sous le titre de Gradus ad Parnasswnt
ne pouvait pas èire d'une grande utilité aux musiciens
français, qui généralement ne font point d'études. Un
mallte de niusique de Saint-Cyr, nommé Pietro Denis, ea
fit, vers 1770Î une traducUon fiwt mauvaise , maie néan-
moins tort utile. C'est- ce mâme ouvrage qui a servi prea»-
qiie -uniquement, pendant cinquante ans,à'tous ceux qui
ont voulu pieudre quelque connaissance du contrepoint.
La-traduotion AaiTraitidcia fi^ue, de Uarpurg, Jii les
Prinoipu de composition dei éeoiet t^Itatte , tpie
M. Choron avail formés de la réunion de plusieurs ou-
vrages CNtimt!s , ne l'.Lva[ciit point fuit oublier. Le premier
lie f.cs ouvriijjcs , contieut d'excellentes choses sur les
coi>trcpoint.s double» . triples, etc., n'a pour objet que le
elj'le iiiNirumeiital, et ne traite point du contrepoint sim-
pk , i|iii est lu iKise de toute composition. La compilation
de Al. Choron, offre plusieum morceaux de sa main qui
reu&rment de grandes vuesj mais.malhoureusemçDt les
'-diverses parties qui-.CMDpoient les trois .volumes in-folio
de cet 'Ouvrage manquent d'unité de principes, et sejient
■mal entre elles ; le» règles du contrepoint simple n'y sont
point assuz développées. Les exemples de Sal:i, pour cette
espèci; de contrepoint, sont remplis de défauts essentiels.
Quant au contrepoint double, M. Clioron, ne trouvant
rien de mieux , a été obligé de reproduire les règles et les -
exeiupk's de Marpurg, qui n'ont point d'analogie. aveo
les principes du style vocal des écoles d'Italie; enfin les
exemples de fugues^ de Sala , sont écrits dans une manibre
lâche et incorrecte. Néanmoins, M. Choron , ayant fait en-
trer dans sa collection les exemples des anciens mal-
' 1res que le pire Martini avait dimnés da ns son Traité du
contrepoint fugué, l'a rendue fort pr<?crcuse pour les
' amateurs et pour lus artistes. Lus utemplaires en seront
désormais d'autant plus recherchés , que les planches
n'exislent plus.
Un ouvrage buné sur des. principes singuliej's, para-
' <loxaux, avait été publié par M. de Momigny, en i8a3,
sous le titre île Cours de composition, en 5 vol", in-8*.
L'auteur, qui voulait établir une théorie nouvelle , em-
ploie une p.irlie de son livre à faire la salire des travaux
de ses préiiécesseurs ; c'e.Kt presque toujours un temps
mal employé; aussi le livre eut-il peu de succès. M. de
■ i^lomi(,'ny a reproriiiit depuis lors ses principes dans un
volume in-folio, qui a pour tilre ; La seut« vraie théorie
■ ^6 ta musique. 11 ne parait pas que les artistes et le pu-
blie soïcut disposas à l'ailuplor. A part le. tou (raiicl},ant de
5r>4
ranteap^, Icn exemples qu'il donne pour le contrepoint et
la fugne non! remplis des fautes les plus groRsières.
En i8i'|, M. Choron, frappé de nuire dénuement de
traités élémentaires de composition, donna une traduc-
lioiï di! celui d'Albi'ucIitsbergcr, en deux volumes în-8*.
C'élail rendre un service important à l'art musical ; aussi
l'édition a-l-elle été promptemenl épubée , malgré la sé-
eheresse de la partie didaeliifue da livre, et son inauffi-
sance ea Udo âen cas. '
€'e*t Ici coaTiellon de la nécewité d\iD traité eomplA
sar cette maltfere importante , qui , dans le mAme mo-
ment, a déterminé M. Rciclia et moi à en rédiger pour
l'instruction de nos élèves de l'écoie royale. Par un hasard
!<ingulier, le résultat de notre travail parnt en même
temps. Dans son traité de Haute Composition , M. Rei'
clia embrasse toutes les parties de l'art musical, et entre
dans des développemcns fort étendus sur les diverses
formes îles compositions conditionnelles. Dirigé vers un
antre pwat da vue, je n'ai voutu envisager que les pria-
eipes foodaiaentaux de U comporillan dan» mon Traiti
tlu contrepoint et de ta fugue y me réservMit de traiter
(le leur application aux divers styles dramatique , instra-
mental et sacré, dans un autre ouvrage consacré spéciale-
ment ù cet objet, et que je compte publier bientôt. Avaut
de faire paraître mon Traité <Ut contrepoint et de ia
fugue , j'ai cru devoir le soumettre à l'examm de la olane
des beaux arts de l'institut : la section de musique , com-
posée de ma. BertDo, Boietdtcu , Catel, CfaerubiDÎ et
loueur, ayant été chargée d'en faire un rapport , t>*eit
exprimée aine! :
■ L'onvrage de M. Félis renferme les avantages dont les
•autres sont dépourvus. Les méthodes graduées de ceux*
• ci sont de mûmc employées par lui, mais plus dévelop-
• pées, mais plus cnri. liies d'exemples, mais plus prt-
«voyanteg sous le rapport d'une foule de combiuaisous
■ embarrassantes) que les auteurs ci-dessus mentionnés
■n'aVaieiU pas même prévues» mais que U. Félis a ea la
■ «a^cïlé de propaiér et de résoudre. L'élève, dans cet au-
«vru^, est conduit pn» à pus vers son but, pur «les docu-
■ meiifl cUira et préi;is , depuix le i:oulrepainl à deux jus-
«qu'à huit voix riSeiles; rieii n'yeat poiiraioBi dire oublié,
■ uo laminent à l'égnrd de la fugue, dont lea règles n'a- '
■ vitient pat» été aosri bien éiabltea ni développées josqù'i
■ présent, etc. , etc. ■
Il est un instrument dont l'étude se compose en même
temps de la mécanique des doigts , des effets qui lut
ttont propres, et qui ne sont analogues avec cenz d'aucun
autre, du plain-chant romain ou diocésain, et qui exige en
même temps de profondes connaiisances dans l'harmo-
nie , dans le contrepoint, et dans les différens styles ; cet
iuslrnment est l'orgue : nous ne possédons rien qui soit
véritablement satisfaisant sur l'art de le toucher, et sur
les tnoyeua de former de grands organistes. Hatrtini a '
donné une ÉeoU t^ârgùe, qui n'est qu'une tradootton de
l'ouvrage allemand de Knecht, et qui ne peut être que de'
peu d'utilité en France , parce que l'ouvrage original est
desiidé aax organistes protestans , et s'applique aux oi^aes
de l'Allemagne, qui ne sont point construites sur les mêmes
principes que les nôtres. M. Miné a donné aussi un livre
d'orgue, qui contient les messes, vêpres, complies,
Magnificat, TeDeutn, hymnes et antiennes des princi-
pales fêtes de l'année; mais l'auteur ayant pris pour base
de son travail Iç plain-chant parisien , au lieu du romain
qui est en naage dads presque toute la Franoe , oe livre
d'orgue tiepeutéire d'auéune iitilifé dam les déparlemens^
L'ouvrage de M. Uiuë est d'ailleurs dépourvu de modèleo
d'un grand style pour les pièces d'orgues proprement dites,
d'offertoires, de versets, de préludefi, de fugues, etc.;
en sorte qu'un bon manuel de l'organiste esl encore à
faire. M. Benoist, organiste de la chapelle du roi, et pro-
fesseur d'orgue à l'École royale de musique, s'occupe de la
rédaction d'un ouvrage de ce genre , mais ne compte le
publier qu'à' une époqitë asset éloignée. Si le temps ne me
manque pas; je ferai, paraître iin b^vail dii mèiue genre
que j'ai' enireitiiB depuis plusieurs annéêF.
Ifl m 11 nique , comme loules les scieiicen , a .■son vocn-
biilnîre : celui Aa cetarl eut même i}lundti ({n'aiicuii
nuire. De là la néoesHlé (le* diclioiiti^iii eq. Si^bustieD de
Bros.<nril, chawnafl de la calbédrale de est le
premier en ait écrit uo en fr.-inrnifi. Ce n'éfnit giiëro
[jii'une explication des termes ilulieiiS dont on fuit usage
dans la musique; mais bien qu'incomplet, cet ouvrage
n'en était pas moins préciens ni inoins estimable, pariée
qu'il était le premier qu'on eût fjit. J.-J. Roiniseati, qiu
n'Était ni au-isi bon miisitien que Itmssard , ni aussi érudit
en ce qui concerne la musique , mais qui avait l'dvaulase
de venir aprÈe lui, «d a donné un plus étendu et p|u(
lilile, pour l'époque obil écrivait. Ses erreurs, sesinad-
vértncei , l'abandon du wfMhne de la baUefoudameiMble
qu'il avait pris pour bajie de sonlraTaïi, et leii pragnèg ds
bi Hinsiquo font que son livre eut malutenaut à pe« prè»
inutile. Par respect pour la mémoire de ce grand écrivain,
tes lédecteurs de la partie musicale de l'ciicyclapédie mé-
tbodique ont conservé les articles de son dictionnaire,
mail eu complétant ca nome&clalure, et en pinçant à la
mite de ces mêmes articles des additions dans IcNqocllus
Ha cambaUcnl la doctrine de l'écrivain de Gcuéve. La pu-
blicalion «le celte partie de l'enoyoloftédie ayant ^Vii^ag-
tempfl^Dspendue, auzpremimrédaoteiA-saBqeoé^iU.âit
HoaBÎgny, Buqfu^ on a imposé robligalion deconserKerce
qui élaitfait. Il n'y a trouvé d'autre remède que de dé-
clarer dans tous ses articles que ses prédécesseurs ne sa-
vaient ce qu'ils disaient , en sorte que le dictionnaire de
musique de l'encyclopédie est l'ouvrage le plus ridioub
dont on poisse se taire une idée. J'en excepte toutefois le»
articles d'érudition mastovle, qui sont.) 'ouvrage de Gin-
guené, et qui sont fort estimables.
Quoi qu'il eu soit , la France n'avait point de diction-
naire de nuisiqnc où Ton piït puiser des reuseignemens
sur l'état actuel do ect art, quand M. Caslil-Blaxii lit pa-
raître sou DictwnnairtiU mufique modertie, dont U
preinibre édition fui bientôt épuisée , et dont la seconde
a panien iSaS, ^vol-iti-S", avec quelques augmenlatioiu
567
et des corrections. Au mMle de contenir des déflaitïont
claires et cuncises, une nonienclaluro cumpIËte et des
notions tx^tcies, celui-ci juiiir l'yvanl.i-u d'élre surtout
reliilil à b uiiisiijiie nos jours, comme l'indique son
titre. C'est le guide le plu; sûr pour l'homme du monda
et {four l'artïsto qui ont moins besoin de recherahes d'é-
rudilioo que d'inslriiclïons sur les eboses qui soutÀ leur
uiage. Sous ce rapport, on peut prédire au livre ds
RI. Gaatil-filaze un succèn soutenu et de nombreuses édi-
tions. Toutefois il est désirable qu'un dictionnaire analy-
tique et historique de la musique soit entrepris par un
musicien littérateur pourvu des qualités et de l'iiisfruc-
lioii nikessiiirc ; MM. Pcriie ou Ciioron me pjrni.ssent
dignes du .satisfiiiru à ce souhait par l'clenduc de leurs
coimaissaiices. Un purcil livre serait une espèce d'ency-
clopédie musicale, où ^utes les questions seraient traitées
, A fond ,et aooompagaées -des docamens nécessaires; ce
serit peut-être l'ouvrage le plus utile qu'on pût entre-
iprendie.
J'ai dit qu'il n'y a point en France d'histoire générale
.de la ^nustque, et que nos voisins eu possèdent plusieurs i
il est an moins singulier qu'on n'ait point traduit l'une de
celles-là. La composition d'une histoire de la musique est
une entreprise longue et difficile. S'il ne s'agissait que de
f^reunde ces ouvrages superficiels, où l'on eût plus égard
formes du style, qu'à rex.-ivtitude des fjïls , lels qu'il
les faut pour les gens du monde, un homme Joué du talent
d'écrire, pourrait y . suffire avec peu de recherches, en écar-
tant tout ce qui présente queli|uedillleul(ë,eten s'al tachant
surtout à l'histoire de !.i mu.siijuo moderne, rjiii est plus
connue que celle del'uiitiquité et du moyeu âge ; niais l'his-
.totien qui voudrait être vraiment utile , qui chercherait à
. percer robsourité des premiers temps au moyen des textes
et dos monnams, qui sactout s'attacherait à cette époque
«î iatéiesianle^elad^euvertedel'harmilDÎo, à développer
«OB{>rogri»,4 faite oomiallre les .variations de' systèmes
et lêufis causes, la variété des opinions sur le but et la
^nature de Part aux diverses époques, celai-là aurait de
S68
gl-andcfl tlifTicultés à vaincre. Burney, Hawkiiis etBusby eil
Angleterre, ForkL-l en AIlciDugiie, le [)ëre Marliui en Ita-
lie, u'oiit rempli <ju'uuu parlic des condiliuns. Les his-
toires ùe CCS derniers écrivains, d'ailleurs, ne sont point
acbevées. M. Pernc, ancien inspocteur de l'École royale
de musique , a fait de grandes reciierobes et de» décou-
verles lieurciiHCs sur les notations des Grecs et sur la ma->
bique du moyen âge. Mieux qu'aucun au Ire , il a d^"
brouillé le fd des premiers temps de la musique : il serait
à désii-cr qu'il rendit public le résultai de ses veilles; mais
le peu d'encouragement que reçoivent de pareils travaux
parmi nous l'ont délcrmini' à s^i'dcr le silnnce , et à aller,
loin (ic Paris, goûlci' les cliannos d'une vie tranquille. Il
est a eruindre (jue ucius ir.-,jon.s j ^uii.us d'.iulre liisloirc de
la musique que les rapsoJîes de Uuiiuet et de Blainville.
i défaut d'histoire générale, ou pourrait se conlenler
Sa laËleauxhiatorïques, Mon faits, de quelques époques
et des objslB les plus importans ; mais noua n'avons rien
& opposer à l'histoire de l'opéra en Italie d'Artcaga , ni à
celle de la musique d'église , par l'abbé Gerbtrl. No» pré-
tendues histoires de l'opéra et de l'opér.i-coniique , celle
delà musique en Italie, par le comte OrlofT, et la com-
pilation de Laborde , méritent à peine qu'on les cite.
Nous ne sommes pas plus riches dans la Biographie des
musiciens, ni dans l'histoire lEltdraire de ta musique.
L'Angleterre a deux dictionnaires historiques des musi-
ciens; r&IIemagne a cinq ou six ouvrages du même genre,
outre la Bibliographie musicale de Forkel ; l'Italie , sans
compter une foule de biographies détachées , possËde l'ou-
vrage du docteur Lichlenthal ; mais la France , avant que
MM. ChoruD et FayoUe eussent publié, en 1810, leur Dic-
tionnaire historique des musiciens, n'avait rien en ce
genre. Cet ouvrage est imparfait, parce que les auleun
ont manqué de.malérraiix el de temps. J'ai tdché de re-
médier à notre pauvreté par le Dictionnaire de» muti-
oieiiê que je vais publier, et qui a été annoncé dans celte
revue; puisse cet exemple engager quelque homme in-
struit & traiter de l'hisloire littéraire et de la biographie !
Digilized by Coogle
Nos écrivainsse sont Mirlont attachés à traiter do la par-
tis morale de la musique, et de cetle partie do ta lithira-
liire mnoicato que le» àllemands nomment ^sthétifue.
Haïs la plupart des ouvrages de ce genre ayant été écrits
par des littérateurs étrangers à l'art dont iU parlaient , on
n'en peut rien lirwl'utile. Le Iraîtâ dn mélodrame' de De
Garoins , les opuscules de Gbabanon et les mémoires de
Grétry, méritent seuls quelque estime. Mais le livre de
cette espèce , qui fait le plus d'honueur à la Franco , est
incontestablement celui de l'Opéra, de M. Castil-Blaze ,
dont j'ai donné l'analyse*. Au lieu des rêveries sans uti-
lité dont les faiseurs de brochures nous accablent , on
trouve dans cet oun(^ des Mts, de la raison, et des-
aperçus neuis.
L'csquifliie rapide que je viens de tracer prouve que les
musiciens littérateurs ont un vaste champ à parcourir en
France. Ils no doivent point se laisser décourager par le
peu d'intérêt qu'on y porte aux. objets de leurs travaux :
c'est à eui qu'il appartient d'y apporter remède, et d'in-
téresser la nation à tout ce qui peut bâter les progrès de
leur art. Pour apprendre à lire, il faut des livres. Je crois
d'ailleurs, que les circoastanceB sont favorables. Avant
que j'eusse entrepris la pobEioatioa de la Revite tmuicate,
on n'avait jamais pu soutenir en France l'existence d'un
journal consacré à la musique : chacun prédisait au mien
te même surt; et cependant son succès surpasse mon es-
pérance, ce que j'attribue bien moins à son mérite qu'au
développement du goût qu'on a pour cet art. Achevons
une révolution si heureusement commencée, et ne nous
reposons que qoapd la France n'aura rien h envier à pes
voisins.
Fins.
{1} VoyïilaTfww Jfnicafe.n* ig,p. 47>. , ■ " '
EIOGBAPHIE.
Allegbi (Gregorio), prêli-e cl composilenr de l'ùcols
romaine, naquit à Home en 1670. 11 fut élève de Gio-
Maria Nanitii avec Antoine Cifr.i et Piel. -Franc, Valcntînî.
En 1621) , îl entra àla chapelle du pape en (]»alité de chan-
teur, et , peu de temps après , fut nummé compositeur da
cette chapelle. Il mourut à Borne le 18 février 164» : il
était de la fami)t6 du Cgrrége.
Gomnle Goiii{ios!letir, il eut oonnn principalement par
BDD Miserere, qu'on eséculaît k la chapelle Sîxtine dans
la semaine sainte; morceati fameux, qui a mSG pour il-
lustrer Bon auteur. En le lisant, on conçoit difficilement
comment il peut produire l'effel presque nierveilieux qti'oti
loi attribue; car îl n'est composé que de deur versets, de
dix mesarea chacun, quisechanleiitalteroatircinentpar
deux chœurs^ et qai se répètent sur toutes les paroles du
psaume : au dernier verset tes deux chœurs se réunissent.
C'est la tradition d'une exécution parfaite qui faisait tout
)e mérite de ce morceau. Il était chanté pnr.-ïoixante-qiialre
musiciens d OUI- s de voix superbes et de beaucnnp de talent;
certains endroits où tout le cliœurdoîl enfler ou diminuer
Ic.i sons étaient convenus; lorsque l'expression des paroles
l'exige, ou pressait ou ralentissait le monvemcnt; l'exd-
culioD s'en faisait le soir; le pape et les cardinaux étaient
prosternés; o» éteignait )>uccessivement tons les cierges
et les torches de la chapelle ; au dernier venet, le matlre
de musique ralentissait peu à peu le mouvement, et le
chœur éteignait insensiblement le sou , jusqu'à ce qu'il ne
fiitplus qu'un souffle; enfin, l'amc était atteinte d'une
sorte de terreur religieuse qui la disposait à recevoir plus
fortement les impressions de la musique. La réputation
dont jouissait ce morceau l'avait, en quelque sorte, fait
regarder comme sacré : il était défemlu d'en prendre ou
d'en donner copie, eoiv peine d'excommunication ; cëpen-
5;i
dautlei) fuudres de l'égliiMin'oDt point efErayé leK curieux.
Mozart l'a éct-il peaddol qu'on lechanlaît; le docteur Biir-
uey en obliiit une copie à Roue , et le publia à Londres
t n i;;» , et M. Choroji Va insÉré dans sa Colleclioii des
jnèces du musique l'eù'i/ieuse t/ui s'exécuienl tous tes ans
à Rome, durant la semaine sainte.
L'anecdote suivante prouTG juBCju'ù l'évidence que c'est
dans celle eséculiuii purfaite dont j'ai parlé que réaide
presque tout le mérite du Miserere d'AUegri. L'empereur
Léopold I", grand amateur de niusii[ue , en avait fait de-
mander une copie au pape par son ambassadeur à Fioino,
puur l'usage de lacliapelle impériale : elle lui fut accordée.
\.B matlrc de la chapelle ponliRcale fut chargé de faire
faire celle copie , qui fut envoyée à l'cmperetir. Plusieurs
Itrnuds cliunlotirs du siècle se trouvaient alors à Vienue :
Uii les pria de coopérer à l'etéculion; mais malgré lot^
leur mérite , cumme ils ignoraient la tradition , lemorueati
ne prudiilsil d'autre cifct que celui d'un faux iiourdou or-
dinaire. L'empereur crut que le maître de chapelle avait
éludé l'orilreet envoyé un autre il/iserere; il s'en plaignit.
Ht le prétendu coupable fut chassé, sans qu'un voulût en-
tendre Ha juslifluation. EnGu ce pauvre homme obtint de
plaider lui -même sa cause, et d'expliquer b. Sa Sainteté
que la manière de chanter ce Miserere dans sa chapelle
Ile pouvait s'exprimer par des noies, ni se transmettre
autrement que par l'exemple. Le Saiut~Përe , qui u'en-
leiidail rien à la musique , eut beaucoup de peine à com-
prendre comment le mOme morceau pouvait produire des
clfels si ditférens; cependant il ordonna à son mnitre de
chapelle d'écrire sa défense; on l'envoya à\icune , et l'em-
pereur en fut satisfait.
kirchera inséré dans sa Musurgia (tome i, page 48?)
une composition d'AIIe^i, pour quatre inslrumiîus à cor-
der, qui est d'un fort bon style. Le catalogue de la bibtiu-
tliètpie musicale du roi de l'orfiignl indique auaiii cet au-
teur : ConcOTtini à a, r> et '( , lib. i et :i.
Dlglilzad b* Google
MÉTHODE DE MUSIQUE VOCALE,
' Panni les diverses méthodes qui ont été ensayées dans
ces deruiera temps pour l'enseignement de la musique,
céile àe ta Lyre harmonique , iuvcniée pur M. Pasion,
s'est distioguée par la promptitude de ses résultats. L'au-
teur ne crut pas devoir publier les dÉveloppemeuR de sa
méthode dans les premiers temps; il se horna k eu faire
connaître les bases dans un petit volume qu'il publia sous
ce titre : Écoie de la lyre harmonique. Dans les cinq
ou six années qui se sont àcDulées depuis cette publication,
U. Pastou, éclairé par l'espérîence, s'e^t attaché à per-
fectionner les détails de ses procédés * et c'est le résultat
des observations qu'il a faites dans son professoral et des
inodiGcations qu'il aintrocluilcs dans sa méthode qu'il pu-
blieaujourd'huîsousle liVee AaMéthodedemusiquevocatc.
La difficulté consiste moins à imaginer une méthode
nonvelle d'easeignement qu'à en faire une meilleure que
«elles qui sont d'un tlsage commun. Beaucoup de prélen-
duippofbssearsBeBontbomésaupremier objet; M. Pasiuu,
plus oonsoiencieuz, ne parait avoir eu en vue que le second.
Sa méthode est divisée en cinquante-deux leçons. Ces le-
çons nnt alternativement relatives à l'intonation et au
rhythœe. Aind , après avoir dans la première enseigné ce
qui se rapporte k l'arliculalion des notes de la gamme,
M. Paslou emploie une partie de la seconde à faire cou-
naStre à l'élève les élémens du rliythme binaire , e| il em-
ploie pour y parvenir des procédés ingénieux qui lui sont
particuliers, mais qui ont besoin d'Être suivis dans l'ou-
Tragemfime, et qui se refusent à l'analyse.
Les leçons suivantes de ta méthode de U. Pastou se
recommandent surtout par une gradation bien entendue
(i) Unwl. gr. in-8" : ptii 56 fr. Paris, raulcur, ras de U TrilKfcn ,
u* 8, ec chez toaa lia marchanda ctc muEÎqui:.
des iliOiciiUéfit et par l'art de les préseolcr sous l'aspect
le moins compliqué et te plus favorable à rintelligenc'j
deii élèvQS. La connaUtance de* signes y est toujours pré-
cédée de Id démonstration de Bon utitité , ce qni , pour le
remarquer en pùssant, est bien plus rainounablc que l'u-
sage presque universellement reçu de montrer d'abord le
signe avant qu'on en ait senti le besoin. La ninrclte de
M. Pastou est celle de la génération dc& idées ; c'est la vé-
ritable n)élhode philosophique.
Tar un examen snperricie) , ou pourrait peut-filre trou-
ver que ce professeur emploie lroj> de temps aux premiers
élémens, et qu'il entre dans des détails trop minutieux;
, mais ce Mnt précisément ces mêmes élémens qu'où en-
seigne ordinairement d'une ioanière trop Buper6eieUe
dans l'éducation ordinaire; Il en résuHe qu'ils se claMenl^
rarement avec clarté dans la tétedesoemmençanSf et que
la suite des études se ressent presque toiijOnrs de leur in-
certitude à cet égard.
' La gradation dont j'ai parié se &it remarquer autant
dans les éxeroioes que dans l'exposition des préceptes. Un
principe d'uniformité règne dans tout l'ouvrage , et l'on y
avance à la fois dans la connaisKance des «ignés, dans
celle des intervalles, dans celles des ions, des variétés de
mesures, de rhythmes et de clés. Les dernières leçons sont
relatives à la Iranspostlioii , aux signes accesfjoires , auc
genres , et à rli.irmoiiie. Des escrcices à deux et à trois
voix tcrmiucnt te livre et condui.=ent l'élève, siaou à la
pratique des dernières difiîcnités, an moins jusqu'au point
oli la lecture d'uir solfège ordinaire peut achever de dnii-
ner cette habitude de déchiffrer qu'on n'acquiert qu'avec
le temps.
En résumé, la méthode de M. Paston n'est point un de
ces brîllauH charlatanismes iloul on a trop fait ttsage depuis
plusieurs années, et ([iii ont fait plus de dupes que de
musiciens ; c'est l'onvriige d'un professeur inslrnil et d'un
bnnnëte luimme , (pii .s'ysl plu.s occupé du pro£i;r(''S de ses
élèves que dvi ^oiii ,Ie Ic.ir dissimuler les iliincidlés. Nul
doute qu'il n'en recueille le fruit par le succès de son livrp,
el par la propagation de i<a mélhode.
NOUVELLES DE PARIS.
Un ballet et en deux aoles* intitulé ta Somnambuio,
sera représenté i l'Opéra peudant tes répélttioufl da Maz-
lanielto. La musique de ce baltet eut ^ dit-on, confiée ù
U. Uérold.
Quaut à l'opéra de MazzanieHo, dont la musique eut,
oommfl on sait, de H. Auber, il est vraisemblable qu'il
paisera vers le milieu dn mois de seplemlnre. Les décora-
tions seules pourront en retarder la représentation. M> Ct-
ceri , qui vient de passer quelque temps eu Italie, est at-
tendu avec impalience. La vue de Naples aura pU lui
fournir des idées pour ce nouvel ouvrage.
— On assure qu'un aulre Mazzimiello , qu'on préparait
tai théâtre de l'Opéra-Gomiquc, ne sera pis joué. Des
raisons indépendantes de la vutonlé A&» auteurs en em-
pêcheront la représentation.
Les ressources de ce théâtre, pour l'année couranlet
paraissent fort bornées. Le mauvais état de la sauté .de
M. Boieldicu ne lui permet pas, dil-on , de finir sou opéra
des Deux Nuits, qu'on espérai! voir dans L'hiver prochain.
Le travail considérable que M. Aubtir \ieut de faire pour
rOpérd ne lui a point laissé le tenip.>i de préparer 'quelque
chose de nouveau pour l'Opéra-Coniique. Il c^l piiu vrai-
semblable que l'ouvrage de MîtI. Scribe et Mayerbecr, qui
a. pour tlire JRoiert te DiaMc, puisse être prêt pour l'hi-
ver, car U. Uayerbeer, qui est à Berliu, et qui doit revenir
seulement vers l'automne, à Paris, ne voudra donner cet
opéra qu'après l'avoir mûri et rendu digne de sa répulu-
lion. La partition d'un opéra de MAI. Planard et Oiislow
est prête , à la vérité ; n.iiis M. Onslow est à Londres en ce
moment, et doit, dit-on , y rester encore quelque temps.
Enfin , MU. Scribe et Théaulou , dont la santé est déplo-
rable, ne travaillent point; et UîU. Catel} Cberublnl, etc. ,
semblent avoir renoneé au Ihëdtre. £m Detui Figaro,
dont la muuque ^t de M. Aimon , parait être la seule res-
source actuelle de t'Opéra-Comique.
Le peu d'accord ((tii règne entre le directeur de ce lliOi-
tre et les auciétaires contribue à rendre la aituatiuii p<--
iiible. les quereller qui ont éclalé au moment où l'im
songeait à réorganiser l'orcliestii! et les chœurs, ont fuit
suspendre ces mesures qui sont coin mil ndi^c» par tine ini-
pL^riciise uécessîlé. Qu'eu résnite-l-il ? à l'inconvénient du
ne présenter au public qu'un réjierloirc usé , se Joint cehii
d'une exécution plus que faible , contre laquelle ee même
public commence à élever des réclaniu lions. Qu'un y
prenne garde, ce ii'esl qu'avec peine ipi'on fait prendra
à ce public le eliemin d'un théâtre; mais il l'oublie bien
vile lorsqu'on ne l'y ramène pas tous les suirs.
^L'administration de l'Odéon annonce l'otiverlurc tlii
son IIiéÂIre pour le premier août procliaiii. Les opérai
qu'elle prépare poui renouveler son répertoire sont Les
Deux Figaro , de M. CaraDa, Don Juan, de Mozart , tra-. 'flC
duil cl arrangé par M. Caslil-Blazc, et la traduction de
Taiicri-.ile, , lie Uossiui. On dit ipi'auï termes de son eoga-
f;cnii;iil . Jl"" Sttuitz exige qu'on monte ce dernier o:i-
ïr.ige. oii elle iluit remplir le rflle principal : le plrrs mortel
eniienii ile M"' Scliiilz n'aurait pas mieux choisi. Com-
mcnl cette canlalrice iieul-elle concevoir l'espoir de lutter
contre le souvenir de M"' l'asla dansée rdic, et il'ullirer
les speclaleiirs à l'Odéon , pour un ouvrage qui n'en avuil
plus au Théâtre-Italien ? Kn vérité, jamais il ne fui plus
vrai de dire q-.ic l'amour-proprc e->l un mauvais cortseiller.
— Les concours de l'Éiîoic roj'ale du musiqnc doivent
s'ouvrir le v.t) de re mois, ainsi que eehii de l'instilul pour
le grand prix de composition. Nous enlrellendrons nos
Irclenrs dn réMillal de tes concours, qui iiil^resseiil vive-
ment les amis rto l'art nrisieal. On dit qn'ou entendra
vingt-deux pianistes à ceux rie l'LcoIe royale : puissions-
nous y entendre un pareil nombre de chanteurs! Nos
Ibéàtres en oui grand besoin.
— Les artistes et les amateurs dislingaé* de Taris ont
eu occasion d'cnleudre oT d'admirer depuis peu l'un des
plus beaux lulcns qu'il y ait nisinlenant nOM-Mutement
en Allemagne, mais fi:' Ijimpe : les élus compri-ndront
Dlgnizad by Google
5;6
facilcmenl que je veux parler du H. Kleiigel , {iremier or-
ganiste du roî de Saxe , qui , ayant obtenu un congé de iia
cour, a paRsé deux mois à Paria , et qui vieat de retourner
k Dresde.
M. Klengel, qui partage avec Fîeld l'honneur d'élrc le
meilleur élève de Clemenli, est un pianisle de lu prcmièri;
force; son exécution esl ce qu'on peut concevoir de plus
parfait sous le rapport du mécanisme ; il possède une in-
dépendance de doigts dont on ne jieut se faire d'idée , et
j^an les plus grandes difficultés avec tant d'aiaanoe* qa'on
lierait terité de croire que ce sont les choses les plus sim-
ples. Mais c'est bien moins sous le rapport de son talent
d'exécution que je veux parler de cet artiste , que sous ce-
lui de ses productious qui doivent un jour le clas^icr parmi
les plus célèbres compositeurs de musique instruniientale,
et panai les plus grands organistes de l'Allemagne. Ot'jà
M. Klengel s'élaït fait connaître dans le nioinlc musical
par des compositions pour le piano, qui attestent un ta-
lent distingué, et notamment par un concerto du mcil-
leoi gaùt, qui a été publié chez ll^?Ieyel, vers
Mais snn plus beau titre à la gloire est un ouvrage encore
inédit, que les artistes de la capitale ont entendu avec
admiration. Cet ouvrage, d'un genre neuf, est une col-
lection de quarante pièces pour le piano , dans lesquelles
.M. JUeogel s'est proposé do réunir toutes les conditions
des composilioDs scientifiques les plus sévères à toutes les
grâces de la mélodie. Ce n'est , en effet , que comme cela
qu'il est utile d'employer la science atgourd'huî; car. ainsi
que le. dit U. Klengel] il serait indifférent d'ajouter quel-
que^ pièces de plus aux ouvrages parement scIentiQques
des anciens maîtres des écoles allemandes ou italiennes.
Mais observer les rigoureuses lois de la science sans nuire
aux formes du chant, cacher si bien cette science que
quiconque ne serait pas prévenu ne pourrait supposer
({u'ellc existe dans cette musique empreinte de grâce et
(l'abandon, voilà le comble de l'art,. et c'est ce problème
que M. Klengel a i^solu avec un bonheur 'qui tient du
prodige. . .
5r?
La coUecUon de pièces de M. Rlengel se compose de
ruiioiis à tous les intervalies, avec ou sans partie libre
iraccompagnemcnl , de fugues et de toccates. Ce sont des
ciercîces et des études d'un nouveau genre. Elles offrent
de grandes diOicultés d'eiéculion ; nou pas de ces diffi-
ciillés de danseurs Je corde qui ne sont que trop à la mode
depuis plusieurs années; mais des difficultés d''enchalue-
ment et de liaison propres à former le meilleur doigté el
le louclier le jilus égal. On voit (jue M. Klengel s'est' formé
par l'étude dos fuE«es de Bacb , que personne en effet n'a
joué mieux que lui.
M. Rlengel espère obtenir un nouveau congé de sa cour
pour passer un an l\ Paris, et il compte employer ce temps
à surveiller la publication de son ouvrage el d'un autre du
même genre, dont la composition lui ;i roùié plusieurs
années de travail et de méditations. Nul doute que ces
belles composîtionH n'obtiennent un grand succès, et u'op-
posept une digue au mauvais goût qui désiionorc mainte-
nant la musique instrumentale.
NOUVELLES ÉTRANGÈRES.
MiLiB, On a fait, le 3o juin , la clôture des représenta-
tions données dans la saison du printemps {la prima-
iiera ). Les pièces qui ont élé représentées sont : ta Donna
dei Lago, il Monlanaro , l'Ingamio feticc, H Barbiere
diSiuiglia. Aprètf la troisième représentation, ta Foresta
d'Hermanstajt a disparu. Les ballets qui ont été donné»
avec ces opéras sont : te Jmatzoni, Don Pietro di Por-
togaiio, el Pelia e Mileto. Dans la Donna dtl Lago
fons les morccani qui ont été chantés par Jlubini ont
toujiiurs fait plaisir. Les duos du premier et du second
acte et sou air ont obtenu de continuels applaudjsse-
mens. Le dernier principalement paraissait tonjours nou-
veau'. L'inganno felice doit aussi à Rubini le privi-
(f Un dïfoogemeiil de ssati ayniil EoIcTé la LoreDi.ini i la jc(:iip ,
peu o[prfcs Ig noiomcnccmcnl Je In faisun , cllt^ a *lé rtmplaciiB tiani
Ii-gc du s'élre «oiitciiu, quoique à dire vrai il n'yail de bH^ii
(laiis cet ouvr.-igc que le trio. Toulle reste languit; od n'y
li-ouve que cà et là quelques éolai» d'inspiratioD. Toute~
l'ois, pour l'cOut ilu irio, il eût 'élë à défirer que Rubïni
câl élé.iuienx eccoadé,
làeputdic, pardonnant à MeroadanteKS imiUlionslrop
exMt«8., inrsH disposé i écouter pbu favorablement une
muttlque qifî -avait conunepoé par lut déplaire'. li Mon-
lanaro s'entend avec plaisir, particulièremeiït le second
acte. Quoique le trio et le ftasA du premier acte n'aient
pan été goûtés, ils uesont pas moins des morceaui très
remarquai il es.
Pendant le coitrx de l'été, Je grand tliL-âlre seul reste
Termé, et la Canabhiana otivve avec des bullets et de»
eomédies. Celte aoui-o cependant qn continuera àjauer
de« opérai «t 4^ pantomimes ji U Soala, pendant vingt
repr^sc^itatioiu qui M donneront daoFi Je cours dejoillet.
I.Vngaj^ement dé Piermarini, de FrtzzalUù et de la
Franchini étant terminé, il ue reste que Rubini et sa
l'cmmc. Tamburînî et la sienne , et Bïouilini. I.a Donna
dal Lago a ouvert le cours tle ces représentations. Le rtMe
Aa Rugijcro élaM rempli par Tamburini , et eelui de Mal-
cotmpar sa femme. On alterne -tes représentations avec ta
Oêmmy MBarti»», et une farK.
■ — Ttatro Re. La bonne volonté et la' variété su ppléenl
Aetm ce petit théâtre au défaut du moyens. Dans le cour«
de la saison , on y a rcpréfieiité ta PaslorellaFeudataria,
il Bartiere diSivigtia , iFahiGaCantuomini, il Finto
Sordo, et quatre ballets. L'opéra intitulé i FainGatan~
«et qpffa>ft'dltQ( bt Umtta éel Laga par 1> FiMialûai, tpr^ t* Toti
.Et la Fiiaiuui. Le rùle de Halcolm, cap^ilaoi: pour sioù direea deux
■in, luqueU, bien qu^U Mient migoifiquei eo uinatian, lil emeuiTe-
ntent ingrit i Jt KuiodE mËDie, qui bit milùtcniot lu dilIcGi du pn-
Uio ptriilea. peut 4 peine te faite remarquer dîna la ilretla dn rondo.
(i) Huai Mmfoiuw, la 'Fnnflbîpi l'eat Ëilt remarquer par sa b«Ue
méthode, *» prononoiatiiMi, et la pareti de aai ïolaoDaQona. Cette
jiniae actrice cMbiBueD loioa; rtle nepent manquer défaire da pto-
grènapldea avecdn travail, et oeUenolik éouilaliMi qn'înapîreat dei
louangei données avrc dUeemcinritt.
579
luomini élut nonveau/Vatcnliiii , jeane ^l^e'du Conier'
vatoire de Naples, «n est l'aateur. C'est un ouvrage dis-
lingué : on y rem a rqae principalement un quatuor qui
ferait honneur 1 plus d'un mallre.
Vuiiss. La SoeUta ApoUinea mérite toujours les plus
gnitids éloges pour> l'hospitalité qu'elle accorde k ses oom-
palrioiea et aux étrangers, dans le magnifique local où
elle a établi sa demeure. '
On a donné, le i4 ji>î" i un concert ( Aeadémia') Tocal
et instrumental, dans une de «es salles. Tous les chan-
teurs qui ont cliarmé le public vénitien au lliéàire San-
Bencdello , pendant la saisnn dernière, onl été invités et
se sont prêtés avec complaisance h Atulcnir la partie vo-
cale du concert. Plusieurs membres de la société ont fait
entendre des morceaux de musique instrument a le de leur
composition. L'orchestre était conduit par le vice-prési-
deot de la sooïété.
Quelques jours auparavant, H. Jovinskfi pUDisto
pdonais, a joué dans une réunion particulière de la
SoeUia ApoUinea. En poii-sant par Venise, pour se rendra
à Hilan et i Paris , il a voulu se faire entendre d^ns cette
ville. On a admiré son beau talent, et il a été reçu membre
honoraire de la sooîété.
Fàkxe. HII" Bertrand» baqtiste, a donné un conoert
brillantdans cette vlUe. vis à-visde.S.A.B. Marie-Loulseï
Cette virtuose* apite qu'elle se aéra &it entendre daniles
«illes principales de rUaUe, doit w rendre 3t Vienne.
Bbius, ^juillet. U" Marianne Sesii esf arrlrée dans
celte ville; elle a donné un concert auquel ont assisté le
roi et toute la cour. On n'avait pas entendu M"" Sessi à
Berlin depuis 1817 : on a trouvé que les outrages dits par
r.igeà sa voix étaient un peu sensibles, mais qu'elle u'av&it
rien perdu de sa belle mùthode italienne et delà chaleur
qui -caractérisait son eiécution. Elle était seooadée dan*
ceeoncerl parU™' Schullz, Uilder, HdnefeUeret Scheoh-
uer. Le compositeur G.-A. 3chneider avait écrit pour ces
cinq oanlalrioea un qnintetto k la^manlire italienne» qui
a terminé Ic.coucerlet qui n fait grand plaisir.
38o
M.. Sporiliiii, qui jusqu'ici av.-iït été furt bien trailé pKr
Icfl journaux de fierliti , vient d'èlre rudement mené ilann
la Gazette musicale, par M. Rellstab, â l'occasioii de son
premier acte d'Agnès de Hohenstaufen. M. Etcllstab , qui
parait être un sévère champion de l'école allemande et de
la pureté de style, comparait presque toigoursM. Sponlini
& GUtok, et p4clsiit de ce point de vua, non-Beulement
critiquait parliqulièrement la deraièr« production de
m. Spontûiî, mais lui contestait en général le talent d'écrire
tes iluos, les fuiale» , voire même les chœurs et les airs da
ballet, et J'ciicliaîner couveuablement soi diverses mélo-
dies, quoi qu'il appartienne ^l'école mélodique. Chaqoe ob-
jection était appuyé#stir une comparaison avec un mattra
de l'école allefnande, et plus particulièrement, comme
nonsTavouR dit» avec Glu<^ Dansgon dernier article, da
97 jaiu , M. RdUlab se plaig;nalt de ce que les partisans
do M. SptHilini avaient parcouru les cafés on déchirant les
niintéros de la Gazelle muiicato qui contenaient ses pré-
cédons articles; il ajoutait qu'il se plaisait à croire que
M. Spontini, qu'il regardait comme un homme trhonneur,
était non-seulement étranger à ces violences, niaÏN i(u'il
les désapprouvait. U. Spoulini a répondu au critique eu
annonçant dans les journaux qu'il allait lui .donner une
satisfefftion convonable, en âtsant réunir et imprimer toua
ses articles sur Agnè», et en les disant distribuer gratis
au nombre de 10,000 etemplaicos, afin que le pdblio ne
fût point prlv^ de la salisfaotlou de voir jusqu'à quel point
pouvaient aller la liatne et la méobanoeté d'un écrivain.
ANNONCE.
On vient de mettre en vente, cliez Maurice Schic-
singer, éditeur de musique , rue de Iticlictieu , n* g^, lu
partitidn et les parties séparées du Laup-Garou, opéra-
comique en un acte, musique de M"* Louise Berlin. Cet
ouvrage était attendu avec impatience par les directeurs
des lliédires des déparlemcns, .
Digilized by
PUBLIÉE PAR M. FÉTIS,
FBOFESSEVK SB COHTOSITIOn 1 l'êcolk BOIàLB de kdbiqoi,
■T SIBllOTliClISI DI cm tTik«I.lUlllIIIT.
V 24. — JOnXET 1837.
NOUVELLES DE FAHIS.
Ilkniis plusieurs jours on avait cessé de répéter te»
Dwai Figaro pour s'occuper d'uu opéia -comique en
deux actes, dont les paroles et la musique ont été compo-
èéea par un amateur; mais ce nouvel ouvrage est lui-
même ajourné Indéfiniment, par suite des querdics de
riAtérieur des OQulisses.
— Les répétitions de Tetatdo ed liotina, opéra de
Uorlacchi , se contiaoent aveo ardeur au Théltre Italien.
On aitnonoe la prends représentation comme très pro-
— Va joittnal inalMait il y a peu de jours sur ravantags
qu'il y aoifait poor ' l'administration de l'Opéra de mettre
en scène ranclenne- traduction du Don Juan, de Mozart.
Nous ne partageons pas son opinion. Sans vouloir ap~
pujer la nôtre du peu de succès que ce clief-d'œuvre eut
autrefois à l'Opéra, nous ferons remarquer que si le public
est maintenant plus en état .d'en apprécier. les beautés,
bien de» raisons s'opposent à ce qu'il produise autant
d'effet qu'il en a fait au Théâtre Italien, D'abord, on se
tromperait si l'on tirait du succès de Moite la conséquence
de celui de Don Juan; car si l'on M fût borné à metlré
sur la scène de l'Opéra une tcaduclion simple du MaA,
elle n'eûtcertalneneutp<rint«zcItéIememeeDthousiaune
5o
589
que la pièce nouvelle. RosBinI était là; non-gentemenl j| a
puisé dans ses anciens ouvrages d'ezcellcns morceaux pour
les ajouter à celui-U , mais il oa a iait de nouveaux ap-
propriés au grand cadre qu'il avait à remplir; enfin il a
coordonné toutes les parties de celte belle production.
Hais qui oserait se charger d'en faire autant pour l'œuvre
de Uozart? qui oserait toucher à cette merveille de l'art
musical, et mettre ses idées à cAté des inspirations d'un
pareil génie? Cependant il seriiït indispensable de le faire
pour mettre Don Juan en ûtiit d'être représenté avec
succès.
Certes, personne, plus que nous, ne professe une ad-
miration sans bornes pour les productions de cet homme
étonnant, qui a eu plus d'idées et un sentiment musical
plus profond que tous les autres compositeurs réunis der
puis un siècle ; mais il n'est pas moins vrai qu'il n'a point
cherché Te fTet dans ses formes ; que beaucoup de morceaux
de Don Juan manquent de cette fameuse Coda qui est sf
nécessaire aujourd'hui , cl que le plus grand nombre finit
piaiio. L'admirable trio île débul du premier acte, celui
deDun Ju;iii, LeporcUo el douna Elvîra, le beau quatuor,
«on ti fidar, o misoro, le délicieux quintetio du second
acte aoX toujours laissé froid le public da Théâtre llulien ;
que dexten^nt-ils à l'Opéra ? Il y a des formes de mode ,
des formes d'époque ; ftossïni en a mis en vogue que
Hoiart n'a pas ; el, pour le moment, on ne peut réussir
sans les avoir. Après une chute. Don Juan ne sera pax
moins le clief-d'ceuvrc de la musique pour les connaisseurs)
mais il sera profané pour le public, et les gens qui m
mêlent d'écrire dans tous les journaux sur un art q,ii*>l>
ne comprennent pas, ne manqueront point de décider
que Mozart n'a été bon que pour son temps.
D'autres raisons s'opposent à ce qu'on représente Don
Juan, et la plus forte eat.qu'on np peut le monter conve-
nablement Sous le rapport des rdlee de femme , on pour-
rait trouver des rossonrces; maïs qiii fera Don Juan ? qui
fera Leporello? Le journaliste dont nous avons parlé in-
dique Adolphe Nourrit pour le premiw rAle. Sans doute
585
il ne sera dit ; Garcia est un léiior , Konrrît en est ua
autre; Garcia a chanté Don Jimn , ilono Nourrit peut le
chanter. Il ne sait p^is ({iie le râle du Don Juan écrit
par Mozart i!st une bansc; il ne voit pas que Garcia avait
un ténor très grave , et (jue Nourrit en a un très élevé.
Garcia avait une force d'Hercale, telle qu'il la fallait pour
te finale du premier acte; Nourritjr suocomberait Noaii
'aa.voaa que Itoland , ténor sorti du Conservatoire, a joué ce
rôle; mais s'il chantait bien les choses gracieuses , il était
insufiiBant et ne produisait point d'effet dans lo reste.
Nourrit chanterait à merveille le rôle de Don Ottavîo ,
mais nous sommes cerl<iiiis qu'il se refusera à jouer celui
de Don Jitan. Quanta Lcporcllo, nous avouons que nous
ne voyons personne pour le jouer. Levasseur le chanterait
fort bien; mais ce râle demande de la finesse, du jeu, et
l'on sait que ce n'est pas le côté brillant de Levasseur. En
résumé, nons dirons au ^recleur de l'Opéra: ne jouez pas
Don Juan; respectez-le : on le pro&neraïten |»ure perte.
— On nous communique la note suivante , qui nous
donne l'espoir de voir se résdlser une partit des vœux que
nous formions, en déplorant la pauvreté denotre littérature
Un jeune artiste qui n'est pas étranger aux études litté-
raires , et qui a publié dans quelques journaux des articles
de musique fort différens de ceux qu'un lit trop sauvent
dans les feuilles françaises, s'occupe depuis quelque temps
de la rédaction d^iu nouveau Dietîonnain de musique.
Plusieurs lettres sontd^à terminées; l'ouvrage pourra être
publié dans Icsprcmiers ijpoisde 1828 , et ne formera qu'un
seul volume.
Le même auteur a rassemblé ilcs matériaux, pour la com-
position A'uneBiùHographie nvusicale qu'il sepropose de
publier après sou dictionnaire. Sans anticiper sur le ju-
gement du public» nous oroj'ona pouvoir donner d'avance
notre assentiment BU plan décès deux ouvrages. Quelque
soit son succès , il feut savoir gré & l'auteur de se vouer,
dès sa jeunesse, h des recherches longues et pénjbles qui
Digilizedliy Google
564
de peuvent qoe contribuer jiux progrès de* études miui-'
cale*, si fort arriérées dsps notre pays»
NOUVELLES DES DÉPARTEMENS.
DocAi. Les amateurs da musique de cette ville ont
donné, le 9 de ce mois, on concert i roocasion delà
féle communale. H"* Cintï , invitée par eux à faire l'orne-
ment de ce concert , y a cbaaté un air du Crociato , la
cavatine du Bcartier, et celle de la Gaxsa Ladra. Bavia
de csqu'ils venaient d'entendre, les amateurs ont décerné
une couronne à l'aimable cantatrice. Le lendemain , un
banquet lui a été offert , et de nouveaux applaudissemens
Se sont jaillis à ceux de la veille.
Le département du Nord et ceux qui l'avoisioent se dis-
tinguent par la manière dont la musique y est cultivée .;
tnajs la ville de Douai se failsurtout remarquer par legoOt
de ses habitans pour cet art. On y trouve parmi les ama-
teurs des lalens qu'il est rare de rencontrer dans les dépar-
temens. Les autorités encouragent les eSbrls des artistes;
une école de musique y' est entretenue aux frais de la
commune; enfin un orchestre composé en grande partie
d'amateurs distingués par leur position sociale , y exécute
fort bien la symphonie.
Dans le concert dont il s'agit, des ouvertures et sympho-
nies des nouveaux compositeurs allemands ont été dites
avec beaucoup d'ensemble. H. y* y a joué des variations
sur le violon, de la composition de Hellrnsbei^er, premier
-violon daConservatuIrede Tienne, de manière à mériter
les applaiidissemens de l'auditoire le plut exigeant.
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REVDE
DE QUELQUES THËA.TRE5 D'ITALIE,
FENDinr LES SIX DBBHIBBS MOIS '.
VKnsB. Grand théâtre dctla Fenicc. Mîlridate, opéra
séria, musique de maestro Tadoliai, a été le udUer ou-
vrage représenté cette année. Le public l'a éc^^^Bec pa-
tience ; l'ouverture et un trio dans le premieniPe ont été
applaudis et faisaient concevoir quelques espérances pour
la suite ; mais ces premiers éclairs d'inspiration musicale
s'éteignirent peu à peu. L'instrumenlatîon , quoique faita
avec talent, ne put toutefois soutenir l'ouvrage. Le Cro^
ciato de Meyerbeer suivit Milrîdate; c'était la seconde fois
qu'il paraissait à, Venise, et les aiitaleurs pui'ent se con-
vaincre que les beautés répandues dans cet ouvrage
n'aviiient pas été suffisamment appréciées lorsqu'il ftit
donné pour la première fols. La Gipvanna d^jirco (Jeanne
d'Arc ), mélodrame de Ross! ; musique de VaccaE, termina
les représentations du camavat. L'introduclîoil , le granA
air de Jeanne, un duo, le finale du premier aole, dan? le-
quel l'adagio est d'une assez belle fiicture , et trois autres
scènes du second acte ont réussi complètement. Dans ce
inélodrame, Bossi a préparé habilement toutes les situa-
tions, et l'auteur de Giulietta e Romeo a su en proQter.
On réproche cependant au poète et au musicien de n'avoir
point assez fait chanter les acteurs. La signora Adélaïde
Tosî , à peine rétablie d'une maladie grave , a néanmoins
chanté avec celle énergie qui' lui est propre cl celte excel-
lente méthode qu'elle a puisée à l'école de Crescentîni.
Gaetano Crivelli, premier ténor, est connu par tant de
'triomphes qu'il suffit de dire qu'il s'est montré digne de
lui. Carlo Moncada, basse chantante, et la signora Tc-
resa Cecconi, primo mxuico , doués tous deux de beau-
(i) Eitiail duiouinal de miiNi{u( inlitalé ITtettL
Digilized by GoOgle
586
doup de luleut, ont contribué puisBammeot au succès ie»
ouvrag;eB roprésentés daDS le cours de la saison.
Une compagnie de chanteurK, rascemblée à la hâte pour
le théâtre San Benedello, a commencé par donner des
opéras plutôt improviitËs qu'étudiés. L'opéra buffa de Do-
nizzctti , iiilitulé Pictro il Grande, a été froidement ac-
ciicIDi; le, Barbier de SévUle, de Rossini, le suivit de
prj:s; ensuite VJjo neW Imtiarazso, autre ouvrage de
Donîzï^l^fut aussi mal reçu par le public. La partition
de Bo^^Bfclacêe entre ces deux ouvrages à la glace, 4
été d'ui^PPKid secours pour les spectateurs et pour les.
chanteurs Inchindi, Ricci et Serafiua Ruhini, lesquels
oot reçu du public de nombreux témoignages de satÎ8->
faction.
TuBiN. Théâtre Royal. H Crociato in Egitlo, drame mu-
sical do Meyerbeer, a été universellement applaudi sur les
théâtres de Lisbonne et de Uerlin, et, après avoir excité
l'admiration de toute l'Italie et de la France , a été; repré-i
vealif avec égal succès sur le théâtre royal de Tuiin.
Vous nous abstiendrons de parier de cet ouvrage, dont le
mérite 9 été apprécié dans toute l'Europe; nous dirons
seulement un mot des acteurs. Mari, premier ténor, pos-i
sède une voix puire et flexible, il chante bien la cavatiue;
la signera Bassi est élonu.iute par l'heureuse hardiesse
avec laquelle elle risque les passages les plus difficiles.
M°" AJetas et Torinesî méritent également des éloges.
Le Crociato a été suivi â'Ezio, opéra séria, musique de
Mercadanle. Depuis long-temps aucun compositeur n'a-
vait oin^ de ses accords la donoe poésie de Uetaslasei
Uerôadaiile l'a feit -aTec succès, sa musique est riche de
pensées et de science ^. La oavatïne d'Ezio , le duo entre
Ezio et Fulvia^ le quinletti et le finale du premier acte»
l'air de Fulvia et le rondo d'Ezio, dans le second, ont
été .très applaudis. Mercadante avait confié son premier
rAIe à la ^assi ; ftvec une telle actrice , un ouvrage même
inëdiucre ne p^ut tomber.
(i) La perlées et lawiciice de Heicadapte! Cela g>i coricm.
(«■««rfcirerfaeleur.)
Digitizedby Google
'M? .
Le théâtre SwUta a oonuneiioé le cours de seo i«iM<é-
eenutione par la MaHbU de Shahran de Bossint , el lisa
a terminées par I Due Figaro, opera nouveau de Sro-
gîaldî. On a surooniiné oet oavrage un. appeodioe du
BarUer» di Sevigtia, aa raisao des nombreiuesrémliiis-
aewsesde Eeuiat, oanbenHes dans ce qu'on appelait un
apéta noDTeav. Xm public cepeudant a accoeilli asiei fa-
«orabletaentlaauui^ de Brog)a|dji, eta donné d» mar-
ques d« wtigfaction à {iiluieiMstibanlelVf, qui n'auraietit
fointiétédéplao^nfiine wuiflUMMâ'ua ordre plus
FLouma. Théâti*- ftaUm Pwgota. On a ouvert la
saison par ta Sdaeeaporaaltaia, musique de Mosca. Cet
ouvrage n'ayant point eu de succès, on luîa prompleuient
substitué II Turco wltatia, de Bossinï. PieiroilGrand»,
de Vaccai, a ële douné ensuite; mais comme il n'a eu
qu'une seule représentation , on en est encore revenu au
TuT€. i£s Florentins attendaient avec impatience un nou-
vel «euvM musical de Pielro Gaoeialî.IIn sentînwnt d'adr
JuiratiOD pràoMa fmqoois l'apparitiim d'un ouTvage de
«et illost» maitce. Sou atyle offre» pQnrain*i«HM» le
dernier anneau de la chaîne qui tépasele^ couvres 4e raur
cienne école de celles composées seloo la' nouvelle mé-
thode créée par Roasini. On y tronrp on mélange heureux
des deux manières, quisuffitseulpourrendresesinma^
agréables ft tous les analenrB. drame qu'il vient do
BMtire en nausiquo ut tiré de l'ffisttrire Sainte ; il est ïo-
lîtalé G^fli. les connaiasmrs remarquent dans cet ora-
torio une gravité appropriée au sujet. Les chœurs et- totis
les morceaux d'enseoible sontadmirabics, principalanient
l'introduction, et le finale du premier acte, riotroduotiou
du second, et le chœur de l'agio. Ce dernier morceau
est une de ces heureuses inspirations du génie qui vien-
nent émouvoir l'ame, sans lui laisser le temps d'analyser
ses sensaLioQs. Cet ouvrage eut cependant Le désagrément
(l'èrrc représenté irnp lôt, c'est-à-dire, avant d'avoir été
sufTisaiiiment étudié, et ce ne fut qu'apnM quelques soi-
rées que le public a pu en appi-écicr les l^autés. Reina ,
588
premier tënar , a dé ployé* beaucoup de zèle; ta lig. Elena
Olto possède une voix pure, mais trop faible pour na ri
vaite théAtre ; quant àlasig. Bonini, toujoors excellente,
lot^ours applaudie , elle ne mérite que des éloges.
G-ÉBBi. Les représentations ont éommencé par Romeo
eGiatictta, de Vaccai. Quoique cet ouvrage soit réputé
le meilleur de sou auteur, et qu'il ait obtenu du succès
Bur pluBieârs théâtres d'Italie , il n'^ point fait plaisir aux
Génois. Le public- abandottnait le Ihé&tre, lorsque ia
SemSratnidô de Rosrini y a ramené la foule. La Pîsaranï
a développé dans te réle d'As«ur «a votx sonore , sa belle
méthode , et sa déclamation énergique et passionnée. La
Pellcgrini a fattpreuve de beaucoup d'habileté; sa voca--
lisalîon est exlrémemcnt légère , et le premier ténor
Eleodore Btanc Ai mérite d'6tre loué pour lamaDière dont
il a rempli un rôle écrit pour une basse.
Théâtres de Lombardie. Nous dirons peu de choses
sur les speclacles donnés dans huityillesdela Lombardie.
Ou a représenté à Crémone trois opéras : li MaroanXanio
de Paves! , VAd^Ana de GeneraU , et Paolù e- firginia ,
mélodrame seml-seria de Generali fils. Parmi ces tnris
ouvragés, l'Adeiina obtint la palme. Paoto e Virginia
fut toutefois assce bien reçu par les Crémonais , parce
que la sig. Mariettu Merli, leur concitoyenne, y faisait ses
débuts dans la carriËre théâtrale. Les applaudissemens
qu'elle a reeii5 doivent l'encourager : cependant sa voii
n'est pas toujours égale, et sa constitution délicate doit
faire craindre qu'elle n'ait point assez de force pour sou-
tenir les fatigues de la scène.
VEv^ima, dflCooda, Rota 6iaao€ketRoiaroiia,i»
Hayr, et ii Taneredi ont eu du succès sur le théâtre de
Bergame ; les habitans ont éprouvé le regret de voir partir
pour Londres ta première chanteuse M"* Ayton.
VBlisae Claudio, do Mercadantc, et la Gazza ladre.
ont été donnés successivement, tant sur le théâtre de Son-
drio que sur celui de Bresse. La Gazza a attiré le public
au premier, et la ménie pièce a produit peu d'clTet dans le
second, ce que l'on doit peut-être altribuer aux chaateur^,
□IgifeedbyGot^Ie
589
ipiolque Botticelli, Decapitanî et la signera Charlotte Ca-
T«Uinè Boientpaa des acteurs sans mérite. A Lodi, on a
émaésKuaHaGasza. smyie AeiaGioventùdiEnricoV de
Paoini; etpendant qu'àMantoue onapplawîisBaillaJemt-
romide, les habitans de Crème aecueillaient avec trans-
port il FaUgnanuS di Livonia , de Pacini. La Matildedi
Shairan a été représentée en janvier dernier sur te Ihéà-
iro de Pavie , pour leiiuel le jeune Paolo Calcaterra a écrit
une farce inlilulée Donne CaminaU. CeUe première
producUon a paru dîgne d'éloge aux oonnalBSeur»; U mé-
lodie est nouvelle et brillante, et Vlnstruiaiemation est con-
duite a»ec art dans plusieurs morceaux. M. Calcaterra,
■cependant, inspire .trop d'estime pour qu'on ne soit pas
sincère avec lui , et l'on espère qu'il ne dédaignera pas les
conseils : il est boa quelquefois de mettre un frcm aux
écarts de l'imaginalion; ccrlaîns sacrilices sont nécessaires
pour l'effet général d'un morceau, M. Calcaterra fera bien
aussi d'éviter les répétitions inutiles, €i d'abandonner le
genre bouffe pour lequel la nature ne l'a point disposé. .
Il résulle de la revue générale des théâtees de iltalle ,
qu'iln'y apeut-éire point d'exemple, dans rhisloîre de l'art
musical, que les œuvres d'un seul maître aient été représen-
tés si souvent et avec lant de succès que ceux de Hossini l'ont
été sur tous les théâtres de l'Europe. Dans le cours du tri-
mestre dernier, la.Semiramide a été donnéeà Rome, Palec-
me, Ferrare,Pesaro, Rimîni,PérouseetTrévise.LaAïa(iWfl'
di Shairan a charmé les habitans de Sienne , de Pistoie ,
de Pérouse, de Jesi; la Cwwrentoia , ceux de Vérone, de
Lucque», do Pise, de Sienne et de Rovigo. /* Bariitrcdi
Sevîgtia a été joué sur les théâtres de Bologne et de Vi-
cence ; /* Tureo in Itatia sur ceux de Livourne cl de \'ol-
terra. On a aussi représenté JK(wi, à Vérone, la ZUmirak
Rome, VlngannofHice ktoieatiuo, l'Oïirfto à Bologne et
à Vérone, il Corradino à Messine, ifTancredi à Vicence,
et l'Italiana in À tgieri kl rieate.
Les ouvrages des autres compositeurs représenlés dans
le cours du trimestre sont r ta Sposa fedcîo de Pacini >
donnée à Livourne , à Beggio , à Fabhriano et à Recanali ;
Digilizedliy Google
\a Giûventû diEnrico V, du même, jouée avec succèsà
Baveiine et à Urbîno. H Crociato de Meyerbeer , sur le
thé dire ducal de Farine,a été cbanlée parHiooIasTacchï-
uardiet par la signora Teresa Belloc; l'Etùa 6 Ciaudio
de Mercadaute , à Bovigo ; ta Pailoretianointe de Vaccai,
i Bologne et& Cuneo; laCtotUdt, de Coccia, & Vicsnce
et à Cunerino; fJjo neif Imbaraszo et yoUvo e Pat-
^uate, de Doniïzetti, à Rome, à Lacques et h AncAne;
Gli Jvventurieri, de CordcUa, à Trieste, et GHBacca-
nati aiotiti, de Gcuerali , k Maccrata. Le ilatrimonio
segrcto, de Cimarosa, a fait enleadre aa douce et simple
mélodie sur le théâtre de Lucques. C'est peut-être le seul
opéra de ce grand homme qui ait élé représenté dans le
cours de l'anoéeeu Italie.
Quant aux chanteurs qui ont rempli les rùles des opéras
ci-dessus désignés, on répondra à ceux qui répandent le
bruit que toua tes ehanteurs célèbres ont quitté l'Italie
pour embellir nue terre étrangère, que, oulre les noms
d^à cités dans celle revue, l'Italie possède M"' Ëlbabeth
Feron, Violante Camporesi, Joséphine Demcry, Lucie
Boccabadati, Santina Fcrlodi , Aniietta Parlamagni, Ha-
rianna Lewis, etc., etc. MIU. Genlili, Zuccoli, Uoltarî,
Lombard!, Tamburiui, Verger, el lant d'autres toujours
applaudis sur tes divers théâtres où ils out paru.
Les amis de l'art musical , tous ,ceus enfin qui désirent
. ses progrès , doivent être satisfaits de voir qu'en Italie plus
de cinquante villes donnent ùmuttanément, h certaines
saisons de l'année, des représentations dramatique^ raé-
Autées par des chauteors qui honorent leur pa;s.
NOUyEIJ.BS iXBANGiRES.
MOUTEMENS DES THÉÂTRES DTTALÏE
La prima donii il Marianne Lewis, élève de.BanderaliV
est engagée à Padonë pour la foire du Saint*; les autres
cbanieurssont Aetiia, \taat , LeatretAei BenetH, basse
chantaute et comique. Toici t*étal des engagemens pour
les autres théâtres. ^ '
Bufiiin. Les principaux chanteurs de fa saison pro-
chaine BàontNicolasToccAàuirdi, premier ténor, Bri-
gitte Lorinsani, primo muaico, et W-Richeim{, prima
donna.
Bologne. Thé A Ire del Corso. Une jeune cantatrice bohé-
mienne, Dumuiée Éiisa Sediacek, doit remplir les rôles
de prima donna à la foire d'été; les basses de ce théâtre
■ont CavaeeppiKtSpagni. M"' Scdincck passera ensuite
^ Foligno pour l'automne.
Bbbscia. Thérlse Belloc, qu'il ne faut pns confondre
avec M" Georgi Belloc qu'on a entendue à Paris en i8o5,
est engagée comme ■primo musico pour la foire d'été;
Louis Mari est le premier ténor.
Febbare. Gaétan Crivetti , premier ténor, et W'Fanti,
prima donna , sont les principaux cliaiilcurs engagés pour
le carnaval prochain.
Foueso. W' Rose Marianni est engagée pour l'ouver-
ture du nouveau Ihéltre, qui aura lieu à l'autonue, comme
frimo musico ; la prima donna sera H"* SedtaeeM.
GfiiiBs. Antoiue Taméurini, première basse chantante,
Joseph Frezîotini, première basse comique, GarolinePtu-
terini, prima donna, Fanny Echerim, primo mutieo.
(i) Skint Antoiae de Fadonc.
593
et TimoléoD Atexander , premier ténor composeront ta
troupe du théâtre Carto Ftiie» au oarnavaL
Livoiuun. Les principaux chanteurs de cette vflk seront,
à l'aulomne prochain, ES"* âmîlie Bonini, Joséphine De-
mcry , et le ténor Claude Bonotdi.
Pashe. OttoliniPorlo , primo basso, Dominique Rdna
et Jean Gantro , ténor, Judith Grisi et Elena Otto , prima
donna, ouvriront la saison du carnaval au théâtre ducal,
par taDonna Caritea de lUercadanle. M"* Grisi se rendra
de làà Florence, où elle chantera au théâtre Cocomero.
Bbcgio. M~ Stéphanie Favtlti, Joseph Lombardi,
ténor, Rafaël Saielii et Dominique Lmuretti, basses,
sont engagiés pour la foire d'été.
Rom. La troupe du théâtre ValU sera composée pen-
dant la saison prochaine de Verger, premier ténor , de
Louis Zuecoti, primo buffo, de Joseph Giordani, pre-
mière basse chantante, dePaaXiue Montictlti, et de Lonisï;
Bocealfadati, prima donna. Zuccoli quittera ce théâtre au
mois de mars pobr se rendre à Paris, où il est engagé
moyennant a5 mille francs d'appointcmcns.
Suneiuu, Caroline Patserini, prima donna, Rote ilfa-
riantà, primo muiieOf François Ptermarini , premier
ténor, et Lucien Mariamni, pidmobasso, composent la
troupe pour la foire d'été. De ï!k H''' Passerinî se rendra &
Gëncs , M"* Marianni à Foligno , et FiermarinI à Londres.
TniESTE. M^Thérèse Beltoo, primo muncù, et Domi-
nique Casetti, primoiasso cantante, Boateagagéapootli
saison d'automne.
TcBiF. LeThéâtre-RoyalseraourertaucamaTal du prin-
temps par la Semtramide de Roseini. H" Camporeti
chantera le rôle de Sémiramis, Rose Mariatmi celui
d'Arsace , et Jean Bottari celui d'Assur.
M" Marianne Lewis chantera comme prima donna au
théâtre Carignano de la même ville; on y entendra aussi
Jacinthe Toso , qui est en ce moment à Londres, et Botli-
ceUi, premier ténor.
(JniHB. Caziotetto chantera comme [jrcmier ténor à la^
foire d'été; la prima donna est Bl"' Fanti.
□ Igitized by CoOgle
593
VetcisB. Thé&tre detta Fenice. Ëlisabeth Peron est ea-
gdgée pour le carnaval prochaio ; Stéphanie Favetti a (in
engagemeat pour la même saùon, à raison de 17,850 fr. ,
le logement, et sous la condition de ne chanter que quatre
fols par semaine. CaroliDBfiMriilfantwiest aussi engagée
comme prffRO mvsice. ttorlaoohi et le jeune compositepr
Tersiaiil doivent écrire les opéras de cette saisonl
Tiion. Serafine Gai (connue à. Paris sous la nom de
H"* JoittvtUe), N. CocxitHetto, ténor, Philippe Rieci,
frimoiuffo, etde SimotUi , primo iauo contante, chan-
tent au thédtrelPhilannonique pendant la saison d'été.
TiCEDCB. Violante Cam/voi'm est engagée comme prima
donna , pour la foire d'été ; le premier ténor est Timoléon
AteoMnder. Celui-ci doit aller & Gènes pour le carnaval.
M"* C&rtesi, primo musico, Louis Maggiorotti, ex-
cellente basse chantante , et Dominique Vaccani ont sE^é
un nouvel engagement pour un an au thé&tre de Madrid-
H"* Mariette A Itini , qui doit terminer le sien an mois de
novembre prochain, se rendra à Trieste. l
La nouvelle troupe italienne de Barcelonne secompo-
fiera du it^nor Troggini, de Inchindi, primoéimo con-
tante et de M"° Cassago, prima donna.
Barbiga vient d'Être chargé de nouveau du théâtre Saint-
Ghaiies, à ,Naplcs. Il a engagé pour trois ans M"' Fanuy
CorrîPafto)», comme prima donna, pour ses divers thé&-
trea, ainsi que £u6*ni, sa femme, et SatvataHt primo
basM. >
fiEBLiN, i5 juitîet. Madame Catalan! a donné, le 13, son
concert d'adieu, dont elle a fait les frab (sous le rapport
du chant) à elle seule. Elle a chanté quatre airs de bra-
voure^ dont un de la Donna det Lago de Rossini , un de
FartogallO) nnde Cianohetlîni, le quatrième de Calcara;
de plus des variations sur ta Biondina in gondotetta et le
God tavt tAe jK^. L'air Se mai turho, de Cianchettini,
avait on accompaf^emoDt de violon oldigd, qui a ét^ exé-
cuté par Hceaer. On a renijuqué dans la partie inslrumeii-
594
laie un concerto de violon ilc Spohr, Tort bien rendu par
M. Ries , et un concerto «leHummcl, pour le piano, dans
lequel une dfimoiselle JalTé s'est rnooCrêe avec beaucoup
d'avantage. M" Catalani va parlir pour Paris. Ou assure
qu'elle recevait a,ooo thalers pour chacune dea aoï-disaot
représentations dramatiques qu'elle a données.
A l'une des dernières représcnlalions du Billet de loterie,
dans laquelle M"' Henrielle Sonnlag remplissait le râle
d'AdËle, le public a saisi de la manière la plus flatteuse
pour cette jeune virtuose, plusieurs allusions à son pro-
chain départ pour Paris .
Munich , juillet. On applaudit depuis' quelque temps
sur le tliéâlre de celte résidence M"' Schweizer, chanteuse
de la cour de Hesse. Nous l'avons entendue dans Othello,
Jean de Paris , Julia de la Vestale, et dans AgailU de
Freyschûtz : elle nous a fait chaque fois beaucoup de
plaisir.
On avait répandu le bruit que M"* Sigl allait nous quitter
pour se rendre à Berlin : il n'en est rien; nous comptons
l'entendre de nouveau dimanche prochain dans le rôle de
Tancrèdc. Elle doit aller ensuite prendre les eaux et re-
venir consacrer son beau talent à notre théâtre.
KusEnsLiTiTEHn. La BavièreBhénanevaauésiavoirsa Tête
musicale. On s'étonnait que cette province , dans laquelle
la musique a toujours été si heureusement cultivée, qui
offre des cornistes comme Gugcl,'de<i violonistes comme
Calmus, n'eût pas encore un centre commun oîi viusscnt
aboutir toutes ses forces musicales. Cette idée a enfui
donné lieu à une proposition, et aussitôt tes députés de
toutesics sociétés locales «'étant réunis, la société centrale
fut déclarée constituée à Kaiscrslaiitern , où la première
féte musicale a iva lieu le i'"' septembre. Cette ville fournira
gratuitement le local el se chargera des honoraires des
chanteuses. On ne se promet [las seulement du plaisir d'une
pareille associaiion; on en espère un grand bien pour
les progrès de l'art. Les amateurs auront de fréquentes oc-
casions de' s'exercer: on pourra exécuter des ouvrages de
grandes proportions , et les talcna pauvres y trouveront des
occasions d'encouragement.
ANECDOTE.
L'organiste Rrebs avait élé élève de Jean SébasUen Buoh.
Celui-ci ayant perdu de vue son disciple qui avait obtenu
plus lard la place d'organiste à Mtenbourg en Saxe , vou-
lut , dans un voyage qu'il fit dans cctto ville , voir s'il avait
profité de ses leçons et quels étaient ses progrès. Uentra
dans réglise , et se mêla à la foule Aen aasistans , comptaot
rester inaperçu. Krebs,en entrant à l'orgue, regarda an-
toor de lui etreconnut son maître au milieu des auditeurs.
Iloliotiit alon un thème de Bach etle fugua de 1» manière
la pliubaMIe. Le maître transporté , alla embrasser Krebs ;
et il répétait souvent depuis : qu'il n'avait jamais pris dans
■a vie fa'-one ierevùie daoê ion ruûéeauK
AMNONCES,
Au moment oh l'on s'occupe dans les pensions des di-
vers exercices qui doivent clore l'année classique , nous
ne saurions trop recommander aux directrices des insti^
tuttons de demoiselles , les chœurs à trois voix qu'a pu-
bliés U. Ruhn ; la musique de ces chœurs avec acc om-
pagnement de piano, écrileaveo autant de goût que de
pureté, est aussi élégante quefacile, et les paroles qui ont
pour bat des chants sacrés sont appropriées aux senlime os
dans lesquels on élève les feunes personnes. Prix de la
collection des 4 morceaux : net 10 fi.
S'adresser au magasin de musique de A. Meissonnier ,
Boulevard Montmartre , n.° a5.
On se procure à la même adresse les Tableaux Synop-
tiques du même autear , adoptés par l'École royale , con-
(1) Il 7 > dui ]■ pluue allemaiide un jeu de mot» qu'un ne peut ip-
piÀder qns lonqa'on iilt qoa Kmt* ligniEe éenrbit , et Beth ruàttm.
Digilized by CoogI?
596
tenant les principes de musique depuis les premiers éli~
mens jusqu'à l'analyse des artifices de U mélodie. Prix:
la et 8 francs.
— Rondeau brillant pour le piaDO-forte , avec accom-
pagnement de quatuor, ad (ibilum, dédié à madame la
baronne Martine de Schwcrin, par Ch. Scbwencke , op. 6.
Priic.-Qfr, Piano solo ; prix ; 6 fr,
— Grand dno concertant pour piano et violon , dédié à
M.Habeneck, parCh. Schwencke, op. 17. Prix: 7 fr. 5oc.
— Grande sonate concertante pour piano et violoncelle
ou violon , dédiée à M. Fixis , par Cb. Schwencke, op. i8>
Prix : 7 fr. 5o c.
— Trois rondulelli, sur des thèmes de ilossinï, pour le
piano, dédiés à ses sœurs Amélie, Marie et Amaoda, par
Ch. Schwencke, op. as. Prix: 4 fr. 5o c. A Paris, chez
Henri Lemoiiie , rue de l'Échelle , n° 9.
— Les Pelils jipparlemens , opéra-comique, paroles
de MM. Varucr et Dupin , de M. ficrtou , membre de l'in-
stitut. Barcaroiie, chantée par Tilly , et romance, chantée
par M"' Prévost. A. Paris , chez madame Chanel , succes-
seur de Viguerîe , marchande de musique, rue Feydeau,
n'i5.
Les autres morceaus paraîtront successivement.
— Le Pèlerin, romance imitée de Waller Scott, musi-
que de H. H. Laulz. Prix : 1 fr. 5oc.
—Médor, oale Chien de i' Aveugle, parMM. Jules L"*
et An t. Elwart, artiste du théâtre de Madame, Prix : 1 fr. 5o.
Chei JoauDès, graveur, quai de la Mégisserie, n° 70.
TABLE
DES MATIÈRES PRINCIPALES
COtlTBITCES DIRS LB MEUBa VOLtinE.
]>liii.i,[JatB).
e reprtienljli'
H.i.«OM.Ccour»d';,p=
de GeiUa.
— V.xaa-vn des diverses
IbodcBd". ajStt
HisiB (J.Adolplve).
a<>8 dc)> uc^. AcADïHiB potili
5îS — Sur.
MoBLiccH, (François).
Ml Mosûi (François J,
MaEtiii(W«irgang-Ain«dite]. :
Sai — ( Sur l'oulbenUcilé du flc-
i ( ulililé d un journal
— Concert de M. Lufont
— D£bul9de M'"' Albini.
— Premitre rtpréacnlatii
la Pailoretia Fcudalari
— Déhuls deMi'-Fcrlota
— Déboli dé Garzi
Turvaldo e Dor11sl.a.
— Bùbulgdc H— Fùara
— Idem.
— La Dons del Lsgo. —
n Allemagne
IrUi
itdécouvertpilcplu-
hiiDsons d'Adam de
t jeu du Pèlerin.
- Idem. Vbob la bibliolbèqoo
aoibroiiieaDe de Milan.
-Idem.
— Jdcm, Recueil do ebanaoni
•i, lioia vuii dù iiT< liècte.
-Idem, nclalil'iâla musique
i
S iiii
455 Musi
n (Jïan-Atnèdce). 3
cm, pap. 5G, ifiS. j,58,
510, 56ai 33S, 4u5, i
(Joiepb).
ijË, i6». iqi, ail, i jS, 387,
5.:i, j5o.jSS.4Q3, iM.IS^.
soS.'Stiî, sâi. Su
— De Paris , 162, sS?, Siij
5r>S. 5iZ , SBaT47a7 S07 ,
sa: M:
Oalon TilîÈWre royal do 1 ' ) ,
nrCLO. n'préBenlalioD d'Uiu-
Moïia (prem. leprcienlalioa
Dlgrtizeû ûy Coogfe
OrtÏTcde l'),par J. T. Merle,
7^. 97.
■ - ( Leitte ù im eon.pcs.tcar
français Eur l'État aclUEl de
rj.FarJ.T.Mfilc.
— (De 1") en France, par M.
Caitil-Itlazc.
Orit>«-c[]ii.Q<Ti (Ihèaire royal
prèECDtalloDi da Loup -G a-
— Prem. repréientntioo d'E-
— l'reinicre repréienlalion de
la Leltre Poaihume.
— Première lepréMntatioii ilfl
SlDgirido.
— Beprïae da la Clochette.
— Dtbalf de MB* Ou.
— Prem. raprèienfalioa de*
del*).
Oiitmiii ( lor U mniiqae
de,).
OiTisi (Bernard), voyez Né-
^^i Bos>iiii{GiaaccMno), 66, '&
SciB[,iTTi(lcchevatierAUiBn-
IiS drc), i.'oy. Diographie. SlG
SoibAbi HEsicALiB doDuiei par
M. Baillut,' 37, iQO
461 Spoiib ( Luuii). 356
SvKPHOTiiB ( analyse de la ) ,
471 autre ii5 de BecIhoTen. ]3a
Tbéitbbi dcTurin , 79, SoS
— Sa;nl-CharlesàIVaplei,iso,
ai 16S, 16e, 4Si
— Del Fonde à Naplsj, lao, 166
47 -ValleiRoiDC, lao. .34
-Délia Scala à Milan, 111,
175, ai7, Si4, 36i, 5o8 , 483
i44 — De Vamovle. lûa
— Kuo.oà Haplci, 166, 483
3oS ~ De Munich. 16S
— De Moscou. an
333 —Bayai de Berlin, 3i3, 3S6, 5a6
3i3 — Delacour, k Rerlin. ni
— Opéra allemand il Dreide. ai6
389 — Opéiaililien i Dreiide. 117
iSi ~ DelU PcrgoU à Floience, ,
479 ai/i 5oS
— Drarjf'Line i Léodrel. x^S
548 — De LeipMok. a65 , SSg
— De Smainlleis- *^
36g — De Iriiae. W
— Devienne. s88, 4o3
i3q — îîoïiMimo de Padone. 3i3
!- —Sainl-Benedetloi Venise,
Sfii 5.4, 4"i4
87 - ne Kiircnibrrp. 4:^4
I- — liuv:il il.' Madrid. 4.S.
a — D'Xncûne. 48s
33 — D'Angenne 1 Turin. 483
— De Kocnigiladt à Beriin ,
, 433 4o",484, SU
e — Roral Italien de Parii, »oy. ■
e * llalicn.
r- VioLon (durai des). 173
1- Voci-HB [<;eorecs-Jo»cpli). a68
■ Webbu (Cbarlcs-Marie de). 353
4,4 \\y,r.L{3<,«;>i')- 'D4
■Wïs^BinsK [Clara) , voyei
nVcrolofiie. ifiS
Wit,TBB{l'i.;rre). agS
3a4 WBi-.T«v(l'anl). ag,
6*3 Z.BG.a-tM (Kicolai). .55
196 Zt^Niiiia ( Jean-Uodoli^ie). agS
ItS IIK Ll DV PUaUn VOLOHE .
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